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Etude du projet de loi no 200
Loi modifiant la charte de la ville de
Montréal
(Dix heures quatorze minutes)
Le Président (M. Bertrand): A l'ordre, madame et
messieurs!
La commission permanente des affaires municipales et de l'environnement
reprend ses travaux et plus particulièrement l'étude du projet de
loi no 200, Loi modifiant la Charte de la ville de Montréal.
Les membres de cette commission sont M. Alfred (Papineau), M.
Beauséjour (Iberville), M. Paquette (Rosemont) en remplacement de M.
Brassard (Lac Saint-Jean); M. Caron (Verdun) remplacé par Mme
Lavoie-Roux (L'Acadie); M. Cordeau (Saint-Hyacinthe), M. de Bellefeuille
(Deux-Montagnes), M. Dubois (Huntingdon), M. Dussault (Châteauguay), M.
Goldbloom (D'Arcy McGee), M. Lavigne (Beauharnois), M. Léger
(Lafontaine), M. Laplante (Bourassa) remplaçant M. Léonard
(Laurentides-Labelle); M. Lefebvre (Viau) remplaçant Mme Ouellette
(Hull); M. Saindon (Argenteuil), M. Tardif (Crémazie), M. Vaugeois
(Trois-Rivières) et M. Verreault (Shefford).
Projet de loi no 200 (suite)
Hier, lorsque nous nous sommes quittés, nous en étions
à l'étude de l'article 41. Qui avait demandé la suspension
de cet article 41? Vous avez un papillon là-dessus, Me
Péloquin?
M. Péloquin: II y a un papillon dans le supplément;
la modification, c'est simplement les mots "à l'usure normale" qui ont
été retirés. C'est à la septième ligne du
texte qui est dans le cahier blanc. Il faudrait vérifier avec le projet
de loi 200. C'est à la quatrième ligne du projet de loi 200, le
paragraphe 7e de l'article 525, les mots "à l'usure normale" ont
été biffés.
Le Président (M. Bertrand): Alors, on lit: "Dus au
défaut d'entretien, à un usage abusif, etc.."
M. Péloquin: C'est exact, M. le Président.
Le Président (M. Bertrand): D'accord. Est-ce qu'il y avait
d'autres raisons de suspendre cet article? Adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Alors, l'article 41 est
adopté. Nous en venons à l'article 42.
M. Péloquin: II y a également un texte au
supplément pour cet article et, essentiellement, la modification
prévoit que la ville de Montréal s'adressera à un juge de
la Cour supérieure pour ordonner l'évacuation des bâtiments
à démolir ou à remettre en état plutôt que
d'agir simplement sur ordonnance du comité exécutif.
C'est la procédure qui est employée actuellement dans la
ville de Québec et ça permet le recours aux tribunaux,
évidemment, à la partie adverse, et ça permet de fournir
une défense, le cas échéant.
M. Tardif: Adopté.
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Article 42.
Passons maintenant à l'article 47. L'article 43 est retiré;
article 47.
M. Péloquin: M. le Président, dans le
supplément, la seule modification est au troisième alinéa;
le mot "automobile", après le mot "camion", a été
biffé. Evidemment, c'était un archaïsme; à
l'époque où cet article avait été
rédigé, 12 George V, on appelait ça des camions
automobiles, probablement une traduction de l'anglais "motor truck".
Le Président (M. Bertrand): Article 47. M. Goldbloom:
Adopté.
Le Président (M. Bertrand): C'est celui qui est dans le
supplément qui fait maintenant...
M. Goldbloom: C'est cela, oui.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Article 47.
M. Tardif: M. le Président, un moment, s'il vous
plaît. On a une note ici du ministère des Transports concernant
l'article 47, qui souligne que "cet article tel que libellé a pour effet
de soustraire la ville de l'application de l'article 429a de la Loi des
cités et villes qui prévoit l'approbation de tout
règlement, résolution ou ordonnance relatif à la
circulation des véhicules lourds par le ministre des Transports".
Est-ce que cette interprétation qu'en donne le ministère
des Transports est exacte?
M. Péloquin: Evidemment, ce que nous recherchons... Le
règlement qui permet au comité exécutif d'interdire la
circulation des camions dans certaines rues de la ville est approuvé et,
si nous le modifions, nous avons évidemment l'intention de le faire
approuver par le ministre des Transports. Mais, chaque fois que le
comité exécutif décide que les camions ne pourront pas
passer dans une rue en particulier, il s'agit simplement de préciser les
rues qui seront interdites aux camions et je ne crois pas qu'il soit
nécessaire de faire approuver toutes et chacune des résolutions
du comité exécutif; ces rues seraient visées par
l'interdiction.
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, il me paraît que tout
ce que l'on modifie à l'article 557 actuel, ce sont quelques mots. Le
pouvoir existe actuellement, et si la ville est exemptée de
l'application de l'article en question de la Loi des cités et villes,
elle l'est déjà, ce n'est pas une nouvelle chose qui est
ajoutée.
M. Péloquin: En définitive, le motif de la
modification, c'était d'ajouter le mot "ruelles" après "rues"
parce qu'il y avait une ambiguïté, à savoir si la ville,
pouvant statuer sur la circulation à sens unique dans certaines rues de
la ville, elle pouvait également le faire dans les ruelles. Alors, nous
avons ajouté le mot "ruelles" après "rues", parce que le mot
"rue" est défini à la charte, le mot "ruelle"
également.
M. Tardif: M. le Président, je vous fais observer que la
remarque du député de D'Arcy McGee pourrait, en d'autres
circonstances, s'appliquer, mais ce n'est pas le cas ici, puisque l'ancien
article 557, il est vrai, contenait la phrase passepartout "nonobstant toute
disposition législative inconciliable". Mais les dispositions de la Loi
des cités et villes sont venues après celles de l'article 557
ici, si bien qu'elles ont préséance sur la charte. Ce que nous
faisons maintenant en modifiant, c'est rétablir, en quelque sorte, la
préséance de la charte sur l'article de la Loi des cités
et villes.
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
Rosemont.
M. Paquette: M. le Président, si la ville veut
répondre à cette question; moi, c'est sur autre chose. Je ne
voudrais pas accumuler les questions.
M. Tardif: M. le Président, je pense qu'on peut laisser
aller l'article tel quel. Il m'apparaîtrait complètement aberrant
de soumettre la ville de Montréal à l'obligation de venir
à Québec faire approuver sa décision, chaque fois qu'on
voudra déterminer que, sur telle rue, il n'y aura pas circulation de
poids lourds. Je ne crois pas que la décision prise par un fonctionnaire
de Québec soit meilleure que celle d'un fonctionnaire de
Montréal. En l'occurrence, cela me va. Je voulais seulement
vérifier sur le plan de la concordance avec la Loi des cités et
villes.
M. Goldbloom: Je suis d'accord avec le ministre.
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
Rosemont.
M. Paquette: J'ai simplement une question. Il y a une autre
modification à l'article 557 par laquelle vous remplacez un pouvoir qui
est actuellement dévolu au conseil municipal et vous remettez ce pouvoir
au comité exécutif. Est-ce exact?
M. Péloquin: Pardon? Je n'ai pas compris.
M. Paquette: L'article 557 dit maintenant que la ville peut, par
résolution de son conseil, interdire aux camions automobiles... Votre
amendement remet cette responsabilité au comité
exécutif.
M. Péloquin: Oui, c'est pour le préciser.
Actuellement, le comité exécutif le fait, mais par un autre moyen
qui est plus lourd qu'une résolution, c'est par le moyen d'ordonnance
que le comité exécutif peut adopter, en vertu du règlement
13-19 concernant la circulation à Montréal.
Le conseil a délégué ce pouvoir au comité
exécutif qui peut le faire par ordonnance...
M. Paquette: II y a eu des...
M. Péloquin: ... mais c'est toujours plus lourd d'adopter
une ordonnance que d'adopter une simple résolution.
M. Paquette: Cela correspond à la pratique
également.
M. Péloquin: Cela correspond à la pratique
actuellement suivie.
M. Tardif: Article 47, adopté, M. le Président.
Le Président (M. Bertrand): Article 47, adopté. M.
Normandin ou M. Keaton, vous aviez une remarque à ajouter.
M. Keaton: Oui, c'est précisément la même
question qui a été posée par le député.
Le Président (M. Bertrand): Ah bon!
M. Keaton: Cela m'inquiète un peu. La réponse est
vraie, mais on se demande vraiment si on veut concentrer le pouvoir au
comité exécutif concernant les dépenses du conseil, ce qui
existe actuellement, comme l'a expliqué Me Péloquin. On se
demande si on ne devrait pas accorder ce pouvoir au conseil, dans ce domaine,
au lieu de donner le pouvoir à l'exécutif.
Actuellement, c'est très difficile pour le conseil. Il faut, par
exemple, qu'un conseiller demande par un avis de motion à une
assemblée d'étudier la possibilité de changer une telle
situation, cela veut dire soit la circulation ou autre chose. L'exécutif
a 60 jours pour revenir devant le conseil avec le rapport et une
recommandation, qui peut être oui ou non. C'est une procédure
assez lourde. Je préfère que le conseil garde ce pouvoir, au lieu
de donner le pouvoir au comité exécutif.
Le Président (M. Bertrand): Oui, M. le ministre.
M. Tardif: Je comprends très bien le souci de
l'intervenant, et je le partage, de ne pas concentrer dans les mains du seul
pouvoir exécutif au niveau
municipal la presque totalité des décisions et de faire
jouer un rôle plus ou moins de parade aux membres du conseil. Je pense
que ce n'est pas du tout l'objectif, mais, de là à exiger que
l'on débatte à un conseil où 56 personnes sont
réunies la décision de savoir si la rue Mantana sera à
sens unique ou non, si la rue, je ne sais pas laquelle, à
Montréal, sera interdite aux poids lourds ou non, cela me semble
être le genre de décisions ou de faux problèmes qui peuvent
précisément accaparer un conseil et l'empêcher de se
pencher sur d'autres problèmes de beaucoup plus d'envergure pour le
bien-être des citoyens de Montréal.
Le fait que ce pouvoir puisse être exercé par le
comité exécutif, n'empêche pas selon moi le Conseil
d'exiger des comptes de l'exécutif quant à l'utilisation qu'il a
faite de ces pouvoirs et de l'exiger en conseil. Encore une fois, je partage
l'objectif que vous visez. Je me demande si justement, en accaparant un conseil
et en lui faisant approuver des réquisitions pour des crayons et des
gommes à effacer, on ne passe pas à côté de
l'objectif qu'on vise, si on n'atteint pas ce que M. Peyrey-fitte, dans son
livre, appelait l'effet serendif, l'effet contraire à celui
recherché.
M. Keaton: M. le ministre, je partage la même
inquiétude.
Je ne veux pas surcharger le conseil de questions assez mineures
comparées à d'autres questions, mais je prévois aussi un
système de commissions permanentes qui peut s'occuper de telles
questions, ce qui n'existe pas maintenant. C'est ça, le dilemme. On se
trouve ici devant la commission. On veut certains pouvoirs au conseil pour ces
commissions permanentes pour que ces commissions puissent s'occuper de ces
petits problèmes et les régler.
Je peux simplement dire qu'on n'aura pas ces commissions permanentes
à ce moment-ci; alors, cela a du bon sens de donner ce pouvoir au
comité exécutif. Dans ce sens-là, je suis d'accord avec la
résolution, mais en espérant que, dans l'avenir, on aura les
commissions permanentes au conseil.
Le Président (M. Bertrand): Monsieur.
M. Milner (Henry): C'est exactement la position du RCM,
c'est-à-dire que, dans notre mémoire, vous allez voir que c'est
basé sur une structure du conseil municipal appuyée par des
commissions municipales et ce genre de question doit être
étudié dans les commissions. La solution, c'est de ne jamais les
étudier au conseil municipal, c'est de les étudier dans une
commission qui est ouverte, où les partis politiques sont
représentés. C'est pour ça que, pour nous, c'est pas mal
difficile de participer aux discussions, parce que, si on accepte la charte
comme elle est on n'est pas prêt à parler de modifications
importantes à ce moment-là, toutes les nouvelles lois,
l'une ou l'autre, sont aussi inacceptables. C'est pour ça que
j'espère qu'on va avoir l'occasion de discuter le sens de nos
amendements et l'esprit dans lequel ils sont présentés.
Le Président (M. Bertrand): M. Poulin?
M. Poulin (Raymond): Raymond Poulin, conseiller municipal de
Montréal et représentant du Parti progressiste de
Montréal. Je voudrais simplement ajouter à ça qu'il y a
parfois des groupes de citoyens qui passent par leur conseiller municipal pour
faire une demande de changement d'attitude, de changement sur une rue
donnée et, alors, comme nous sommes dans l'opposition, il nous est
très difficile... C'est simplement par avis de motion qu'on peut le
faire et, à ce moment-là, ça nous est très
difficile d'atteindre l'exécutif pour lui faire valoir le
bien-fondé de l'attitude de ces citoyens sur tel point donné sur
telle rue, soit pour les véhicules automobiles lourds ou soit pour les
sens uniques, de part et d'autre. Je voulais simplement ajouter ceci.
Le Président (M. Bertrand): Article 47, adopté.
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Nous passons maintenant
à l'article 50.
Mme Lavoie-Roux: Quel numéro?
Le Président (M. Bertrand): 50. Qui avait demandé
la suspension là-dessus?
M. Cordeau: M. le Président...
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Je voudrais poser une question aux autorités
de Montréal. Dans leurs notes explicatives, on dit que "la Commission
des services électriques en la soustrayant à l'approbation de la
Régie des services publics qui, après consultation, ne s'est pas
objectée à se départir de cette attribution."
Ce consentement a-t-il été donné par
téléphone, par lettre ou par correspondance?
M. Péloquin: C'était une expression d'opinion du
président de la Régie des services publics. Il arrive que le
traitement du président de la Commission des services électriques
est révisé à peu près tous les ans comme le sont
les traitements de tous les autres fonctionnaires et cadres de la ville de
Montréal, mais dans son cas, il y a une procédure
particulière qui prévoit qu'une fois que le conseil a fixé
son traitement, il faut que la Régie des services publics ratifie cette
augmentation de traitement.
En pratique, une requête est préparée par le
contentieux à la Régie des services publics pour faire approuver
la décision du conseil. Un bonhomme du service du personnel vient comme
témoin devant la Régie des services publics et on lui demande
quant à l'augmentation qui a été accordée au
président: sur quoi vous êtes-vous basé pour faire cette
recommandation à l'exécutif et au conseil? Il répond: Je
me suis basé sur les
augmentations accordées à tous les autres cadres de la
ville.
Alors, il n'y a jamais d'objection devant la commission. C'est une pure
formalité. L'échelle de traitement du président de la
Commission des services électriques suit celle des autres cadres de la
ville.
C'est pour uniformiser la pratique de la fixation du traitement de ce
cadre avec celle des autres cadres de la ville.
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. 51. Qui avait
demandé une suspension à l'article 51?
M. le député de Saint-Hyacinthe, c'est vous qui
aviez...51.
M. Tardif: En fait, M. le Président... M. Cordeau:
Continuez, M. le ministre.
M. Tardif:... le but de cet article est d'éliminer le
plafond pour les contributions les notes explicatives sont là
du fonds de retraite des employés de la Commission des services
électriques, plafond qui était de $175 000 par année. Il
semble qu'il n'y ait rien de particulier à cet article. On était
figé avec cela.
Le Président (M. Bertrand): Article 51, adopté.
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Article 54.
M. Tardif: M. le Président, l'avis que nous avons eu du
ministère des Transports, de qui relève l'application de la loi
sur l'expropriation, est que cet article de même que trois autres
dérogent de façon très nette de la loi
générale de l'expropriation et, ce soir, nous devons recevoir un
avis plus complet là-dessus; si bien que je demanderais que
l'étude de cet article et des trois autres qui ont trait à
l'expropriation, soit reportée jusqu'à ce que nous ayons cette
note du ministère des Transports.
Le Président (M. Bertrand): Alors les articles 54,
55...
M. Tardif: Non, ce ne sont pas les quatre successifs, M. le
Président. Il y a les articles 54, 132; enfin, on les soulignera au
passage.
Le Président (M. Bertrand): D'accord. L'article 54 demeure
suspendu. Article 55.
M. Tardif: Dans la mesure où l'article 55 est de
concordance, d'accord; suspendu également, M. le Président.
Le Président (M. Bertrand): Alors, les articles 54, 55.
Article 57. L'article 56 a été adopté.
M. Tardif: A l'article 57, il suffit de changer le mot
"homologation" par "l'entrée en vigueur", non?
Le Président (M. Bertrand): Est-ce que la modification
était uniquement cela?
M. Péloquin: C'était simplement de changer
"commissaire à l'évaluation", mais il y aurait aussi lieu de
modifier le terme "homologation" pour le remplacer par "l'entrée en
vigueur".
Le Président (M. Bertrand): D'accord. Alors, article 57,
adopté.
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Nous passons à
l'article 60. Qui a demandé la suspension de l'article 60? M. le
député de D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: Votre humble serviteur, M. le Président.
C'est parce que l'on se rappelle du litige qui existait entre les
municipalités concernées et je vois ici que l'effet de ce qui est
proposé serait de permettre à chacune des quatre
municipalités maintenant parce que Ville Saint-Pierre est
ajoutée de payer en vrac à la ville l'eau livrée
dans son territoire.
J'aimerais comprendre ce que cela change exactement à ce qui
existe présentement?
M. Péloquin: Cet article, M. le Président, devrait
être étudié en conjonction avec l'article 182 du projet,
où il est prévu un pouvoir de transaction entre la ville de
Montréal et les villes de Westmount, Outremont et Côte-Saint-Luc,
afin de régler le fameux litige relatif à la fixation du taux de
l'eau pour les exercices 1971-1972 et suivants. A la suite de la
décision de la commission municipale qui a déterminé quel
devrait être le prix de l'eau demandé par Montréal à
ces municipalités, il a été convenu qu'une transaction
pourrait être effectuée de façon que la ville de
Montréal ne soit pas dans l'obligation de rembourser à chacun des
occupants les sommes qui leur reviendraient normalement. Chose qu'il aurait
été, en pratique, très difficile de faire, vu que les
occupants sont en général des locataires et que plusieurs
déménagent, d'année en année.
Le pouvoir de l'article 182, c'est de faire une transaction entre les
municipalités. En pratique, quant à cette transaction, il a
été convenu des montants qui sont dus de part et d'autre, nous
n'attendons plus que les pouvoirs nous soient accordés par
l'Assemblée nationale pour signer les ententes à cet effet.
Maintenant, le but plus précis de l'article 628, c'est le
deuxième alinéa où il est dit que les villes pourront
opter de payer à la ville de Montréal, avant le 1er
février de chaque exercice, globalement le prix de l'eau de façon
que les villes puissent à leur tour percevoir ce prix de l'eau de leurs
contribuables. Parce qu'actuellement, c'est la ville
de Montréal qui envoie les comptes aux contribuables de ces
municipalités. D'ailleurs, c'est le réseau d'acqueduc de la ville
de Montréal qui se trouve à être dans ces
municipalités.
M. Goldbloom: Alors, M. le Président, puisque selon les
explications de Me Péloquin, l'article, ainsi que l'article 182 qui s'y
rapporte, sont respectueux de la décision de la commission municipale;
puisque je n'ai pas eu d'objection de la part des municipalités
concernées, notamment de la ville de Côte-Saint-Luc dont je suis
responsable, je suis prêt à accepter l'adoption de l'article.
Le Président (M. Bertrand): Article 60. Adopté.
Article 62.
M. Tardif: Cet article, M. le Président, ne nous est pas
acceptable les dispositions de la loi générale sont là et
elles s'appliquent. Cependant, la déclaration que mon collègue,
ministre délégué à l'environnement, Marcel
Léger, a faite hier, indique bien que le gouvernement n'a pas
l'intention de, pourchasser demain matin les municipalités qui
n'auraient pas commencé la fluoration de leur eau.
De fait, sur environ 1550 municipalités qu'il y a au
Québec, une vingtaine ont présentement un système de
fluoration et une trentaine sont en voie d'en installer, ce qui fait 50
municipalités sur 1550 environ. Il en reste donc 1500. Il est bien
évident que ce n'est pas nécessaire que toutes se mettent
à la fluoration demain matin. Cette étude qui a été
commencée par le ministère des Affaires sociales et le
ministère de l'environnement décrète, en quelque sorte, un
moratoire d'un an, si bien que la ville de Montréal peut avoir
moralement l'assurance qu'il ne sera pas nécessaire, qu'il ne lui sera
pas imposé, au moins au cours des douze prochains mois, de
procéder à la fluoration de l'eau; c'est pourquoi nous demandons
le retrait de cet article.
M. Drapeau: M. le Président.
Le Président (M. Bertrand): M. le maire.
M. Drapeau: Nous acceptons les explications données par le
ministre des Affaires municipales et par le ministre de l'environnement. Vu cet
octroi d'un moratoire d'un an, nous n'insistons pas pour faire adopter
l'article. Nous ne voudrions pas non plus qu'il soit dit que nous avons
retiré l'article, ce qui pourrait, plus tard, donner à entendre
que nous changeons d'idée quant au fond. Nous préférerions
que l'article reste suspendu, et peut-être qu'à la fin des travaux
de la commission, l'article resterait sur la table, et cela ne compromettrait
personne, absolument personne.
Le Président (M. Bertrand): On s'est bien compris.
M. Drapeau: Très bien.
Le Président (M. Bertrand): Mme le député de
L'Acadie.
M. Drapeau: En suspens.
Mme Lavoie-Roux: Je ne veux pas entrer dans le débat de la
fluoration de l'eau. J'aimerais peut-être avoir certaines données
quant aux bienfaits ou non de la fluoration de l'eau. C'est un tout autre
sujet.
Mais la question précise que je voudrais poser au ministre, s'il
me le permet, c'est qu'il vient de prendre un engagement moral en ce sens que
pendant un an, les municipalités, et, en l'occurrence, la ville de
Montréal, ne seront pas toutes soumises à la fluoration de l'eau,
à l'obligation de la fluoration de l'eau.
J'ai eu connaissance d'une autre commission parlementaire où le
ministre a donné une version des faits que l'on retrouve au journal des
Débats, mais qui, maintenant, est contredite dans l'application. On me
rétorque que c'est le libellé de la loi, et je le comprends fort
bien, qui a préséance sur cette volonté exprimée en
commission parlementaire par un ministre.
Je pose simplement la question: Jusqu'à quel point les bonnes
intentions du ministre seront-elles celles qui seront maintenues dans
l'application?
M. Tardif: M. le Président, ce n'est que par accident que
le ministre des Affaires municipales est impliqué dans ce dossier de la
fluoration qui est d'abord et avant tout une loi dont l'application
relève du ministre des Affaires sociales et également,
jusqu'à un certain point, du ministre délégué
à l'environnement.
Celui-ci est venu ici, hier, faire une déclaration. J'ai
personnellement rencontré le ministre des Affaires sociales et le
ministre délégué à l'environnement, et s'il
s'avérait nécessaire d'amender la loi pour ce moratoire, il
faudrait évidemment l'examiner au cabinet.
Mais, dans les faits, je vous dis qu'après trois ans maintenant
que la loi existe, il n'y a pas cinquante municipalités, il n'y a pas
vingt municipalités au Québec, qui ont fluoré leur eau, il
y en a trente qui sont en voie de le faire.
C'est donc dire que, même si les municipalités
continuaient, au rythme moyen des trois dernières années,
à fluorer leur eau, je pense que ce serait déjà un
résultat, c'est-à-dire sans modifier la loi. Cela n'implique pas
que toutes doivent ajouter du fluor demain. Je veux bien saisir le Conseil des
ministres de la possibilité d'amender la loi à ce sujet, mais je
pense que l'assurance de un, deux, trois ministres prise ici en commission
parlementaire, publiquement, que, demain matin, les villes... De toute
façon, cela suppose des transformations de réseaux, etc. Cela
m'apparaît, en tout cas, suffisant. Vous serez toujours là pour
nous le rappeler, Mme le député de L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: M. le Président, si vous me permettez, je
suis prête à prendre la parole de un, ou deux, ou trois ministres
qui se sont prononcés sur la question. Je ne suis pas non plus un
avocat, mais, dans le cas où ceci serait contesté par un citoyen,
qu'est-ce qui aurait préférence, la parole du ministre ou le
libellé de la loi?
M. Tardif: C'est une question fort délicate. La loi,
évidemment, votée par l'Assemblée nationale est ce qui
prime.
Mme Lavoie-Roux: C'est ce que je crois. C'est dans ce sens que
je...
M. Tardif: Même si cette loi prime, et elle prime
déjà depuis le 1er janvier dernier, dans les faits, de facto,
cela ne se transforme pas comme cela, un réseau d'aqueduc, du jour au
lendemain, pour instaurer la fluoration. A tout événement, j'ai
pris bonne note...
Mme Lavoie-Roux: D'accord, cela suffit. Le Président
(M. Bertrand): Oui, monsieur.
M. Milner: La position du RCM était plutôt difficile
vis-à-vis de l'amendement qui était présenté par
l'administration, parce qu'on n'a pas appuyé beaucoup d'arguments qui
ont été présentés à un certain moment par
l'administration contre la fluoration. Quand même, on a apporté
des arguments selon lesquels il y avait des raisons scientifiques pour mettre
en doute la valeur de la fluoration.
A ce moment-là, c'est très difficile pour nous de
décider si on est pour ou contre l'amendement, parce qu'on ne pensait
pas que, dans la charte de la ville de Montréal, il y aurait une
exception, qu'on prendrait position sur la question de la fluoration et que les
Montréalais devraient boire de l'eau qui est différente de celle
de tous les autres Québécois. On est bien content de ce que le
ministre de l'environnement a annoncé. On veut aller plus loin que
mettre le dépôt de la proposition sur la table; qu'on la
rejette.
Je veux aussi terminer en posant une question. Le ministre peut-il nous
dire si Québec est une des vingt villes qui...
M. Tardif: La ville de Québec est une des vingt villes
fluorées.
M. Milner: L'eau qu'on boit ici, c'est bien...
M. Tardif: La réponse est non, M. le Président.
J'ai ici...
M. Milner: C'est non.
M. Tardif: ... la liste des villes fluorées au
Québec. J'ai celles qui sont en voie de poser le geste. La ville de
Québec est parmi celles qui sont en train de le faire.
M. Milner: Alors, les droits humains, personnels et civils de
chacun d'entre nous sont bien protégés ici. C'est cela?
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
Rosemont.
M. Paquette: M. le Président, ce n'est pas sur le fond de
la question, mais sur le sort qu'on doit faire à cet article. Il me
semble qu'on ne peut pas tout simplement le déposer. Il est dans le
projet de loi actuellement. Qu'on le fasse à la fin ou maintenant, il va
falloir l'accepter ou le rejeter. Je propose qu'on le rejette.
Une Voix: Qu'on le retire.
M. Paquette: Qu'on le retire ou qu'on le rejette, parce qu'il
faut qu'il apparaisse ou qu'il n'apparaisse pas au projet de loi, tout
simplement.
Le Président (M. Bertrand): Comme il serait sans doute
préférable, M. le maire, que vous exprimiez le fond de votre
pensée là-dessus, vous préféreriez sans doute qu'il
soit retiré plutôt que rejeté par la commission?
M. Tardif: Non, c'est plutôt l'inverse.
M. Drapeau: J'ai dit ce que je préfère, soit qu'il
reste sur la table. Cela s'est déjà fait dans d'autres
commissions. Cela reste sur la table et le rapport indique qu'une question est
restée sur la table.
Le Président (M. Bertrand): Mais pour nos propres fins, je
pense que pour l'entendement commun général ici, il serait
préférable que les gens comprennent qu'à toutes fins
pratiques, il est rejeté; mais si, dans votre langage, cela signifie
suspension, libre à vous de l'interpréter de cette façon,
M. le maire. M. le député de D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, nous pourrons
peut-être dire simplement qu'il n'a pas été
adopté...
Ce que je voulais dire, c'est que, hier, le ministre
délégué à l'environnement a exposé un
programme d'étude. J'ai appuyé cette initiative sans ambages.
Aujourd'hui, le ministre des Affaires municipales nous dit que si l'on constate
la nécessité d'intervenir par voie législative pour
éviter qu'il y ait des difficultés pendant cette période
d'attente, il va le faire. Il me semble que c'est cette assurance qui est
essentielle en ce moment. Merci.
M. Paquette: M. le Président, je m'excuse, mais je
voudrais que ce soit bien clair. Je pense qu'il n'est pas question de se
prononcer sur le fond de la question. Notre idée n'est pas faite
là-dessus. Il y a une étude en cours. On ne voudrait pas faire un
cas particulier avec la ville de Montréal. Par contre, je vous
répète que, suivant nos règlements, il faut qu'un article
soit adopté ou rejeté. Alors, je propose donc le rejet de
l'article. On n'a pas le choix.
Le Président (M. Bertrand): Alors, il n'est pas
rejeté, ni adopté, ni retiré, ni suspendu. Il est remis
sine die.
M. de Bellefeuille: II est rejeté, M. le
Président.
Le Président (M. Bertrand): Vous prendrez le mot que vous
voudrez. Oui, monsieur?
M. Milner: Je ne suis pas très content de cette
discussion. Nous-mêmes avons soulevé des amendements. On nous a
dit: II y aura un livre blanc et on va discuter de ces choses. Mais personne
n'a commencé à dire: On le met sur la table, on le suspend. On a
utilisé la même formule pour agir avec nos amendements comme avec
tous les autres. Je ne vois pas pourquoi, à ce moment, il faut trouver
les bons mots, des mots comme cela. On agit d'une façon normale. On
continue de le faire. A chaque fois, il y aura sûrement des
raisons...
Le Président (M. Bertrand): On aura le temps d'y revenir.
Pour l'instant, il est, à toutes fins pratiques, rejeté.
M. Tardif: Le gouvernement demande que cet article soit
biffé, attendu que s'il était démontré que la
fluoration pouvait avoir des effets secondaires néfastes, ce serait pour
toute la population du Québec qu'il faudrait légiférer,
non pas uniquement pour celle de Montréal.
M. Goldbloom: C'est cela.
Le Président (M. Bertrand): D'accord. M. Kea-ton.
M. Keaton: M. le Président, seulement pour l'information
de la commission municipale, le fait que l'usine Charles de Baillet pour
l'épuration de l'eau sur l'île de Montréal, qui est presque
terminée, n'est pas du tout équipée pour la fluoration de
l'eau. C'est un projet financé, en grande partie, par le gouvernement du
Québec, qui a voté la loi sur la fluoration. C'est simplement
pour vous informer qu'actuellement, dans les plans, dans l'équipement de
cette usine, il n'existe pas d'équipement pour la fluoration.
M. Tardif: D'accord. Bien! Rejeté.
Le Président (M. Bertrand): Bien! Article 62,
rejeté. Article 63? Qui avait demandé la suspension de cet
article?
M. Cordeau: M. le Président, c'est peut-être nous
qui l'avions demandée, mais je crois qu'après lecture attentive
du paragraphe, nous l'adoptons.
M. Tardif: En fait, M. le Président, une partie des
interrogations vient des fonctionnaires du ministère qui s'interrogent
vraiment sur la portée des articles 63 à 66 où il nous
semble que, sans doute, d'excellentes raisons techniques peuvent les justifier,
mais on aimerait les entendre.
Le Président (M. Bertrand): Me Péloquin.
M. Péloquin: Voici: C'est qu'il y a dans la charte des
dispositions qui se rapportent aux ré- partitions du coût de
certains travaux publics, et il y a, dans la section VII, aux articles 639 et
suivants, la façon de répartir le coût de la construction
d'un égout et vu qu'aux articles 138 et suivants de la charte, qui ont
été adoptés, c'est-à-dire du projet de loi, qui ont
été adoptés hier, on a prévu tout un
mécanisme... Je ne dirais pas que c'est un mécanisme nouveau,
mais les articles qui ont trait à l'établissement de rôle
de répartition des autres travaux publics comme les rues, les pavages,
les trottoirs ont été refaits. Ces articles 63 et suivants sont
aussi refaits dans un but de concordance et dans le but d'établir
certaines précisions dans les textes, de façon que les
fonctionnaires qui préparent les rôles d'améliorations
locales ne soient assujettis à aucune ambiguïté de la
loi.
Pour donner un exemple, je pourrais citer, à l'article 639, le
paragraphe 2 de la charte, au sous-paragraphe a); il était
prévu... "ordonner la construction d'égouts dans toute rue,
ruelle privée". Or, le mot "ruelle" a été enlevé
parce que, évidemment, au paragraphe 3, on disait déjà que
les rues, ça comprenait les ruelles. Ce sont des modifications de cette
nature. Cela ne change en rien l'établissement du fardeau qui est
porté sur les riverains du coût des améliorations
locales.
Le Président (M. Bertrand): Alors, est-ce que ça
va, M. le ministre, des articles 63 à 66? Je pense que c'étaient
les mêmes interrogations.
M. Tardif: Adopté, M. le Président, 63, 64,
65...
Le Président (M. Bertrand): Alors; article 63,
adopté; article 64, adopté; article 65, adopté et article
66, adopté. Evidemment, on comprendra ici, pour ceux qui interviennent,
qu'à chaque fois qu'on annonce 65 ou 66 adopté, il faudrait bien
comprendre que, dans la nouvelle loi, tous ces chiffres seront remaniés,
étant donné qu'on a adopté un nouvel article 13a, qu'on en
a retiré quelques-uns et rejeté d'autres; il y aura
évidemment une concordance qui sera établie.
Nous passons maintenant à l'article 68. Qui avait demandé
la suspension?
M. Normandin?
M. Normandin: Ce n'est pas moi qui avais demandé la
suspension, M. le Président, mais j'aimerais quand même attirer
l'attention de la commission sur deux choses.
Premièrement, le changement pour un pourcentage au lieu d'un
montant fixe peut faire une très grande différence selon le
crédit demandé et, en plus, soustraire le conseil de statuer
là-dessus... Pour ma part, je ne suis pas d'accord. Je me rappelle
lorsque cela a passé devant le conseil. Je n'étais pas d'accord
et je le soumets à la commission.
C'est différent de statuer sur la circulation ou l'achat de
crayons ou de telles choses, surtout lorsqu'on dit que c'est prévu,
même aux dépenses imprévues d'administration.
Je crois que le conseil doit être informé et doit prendre
position sur ces dépenses. On doit avoir l'approbation du conseil.
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, je dois avouer que j'ai eu
les mêmes inquiétudes en lisant le nouveau texte proposé,
parce que le pourcentage est toujours tributaire du montant global. J'aimerais
d'abord connaître le montant qui figure au budget de cette année
à ce poste: Crédit pour dépenses contingentes. C'est un
montant de combien?
M. Péloquin: Afin de faciliter la compréhension de
cet article, je crois qu'il y aurait lieu d'en faire l'étude avec
l'article 76 du projet de loi qui traite d'un sujet similaire. J'aimerais aussi
faire remarquer que nous avons fait distribuer ce matin deux pages du budget de
la ville, le chapitre 25, qui est le chapitre des crédits pour
dépenses contingentes où l'on retrouve la somme de $150 000, le
plafond; à la première ligne, les explications de ce chapitre:
Dépenses imprévues d'administration: $150 000 sur un total pour
ce chapitre de $10 253 300.
Le chapitre 26 est le chapitre des crédits pour dépenses
générales d'administration qui sont mises à la disposition
du comité exécutif et qui, pour l'exercice en cours, sont de $11
419 300.
Pour expliquer peut-être pourquoi nous en sommes venus à
25% du crédit pour dépenses contingentes dans la section qui est
prévue pour les dépenses imprévues d'administration, cela
a été fait, en définitive, par une règle de trois.
Lorsque ces $150 000 ont été fixés dans la loi en 1944, le
budget de la ville était de $53 millions. En 1977-1978, le budget de la
ville est de $841 millions. Selon les mêmes proportions, le chiffre de
$150 000 devrait être de $2,4 millions. Si on prend 25% de 1 1/2% de $683
millions, qui est la partie du budget de la ville afférente simplement
aux affaires municipales, c'est-à-dire à l'exclusion de la partie
du budget de la ville qui a trait à la taxe scolaire, nous en arrivons
au montant de $2 563 000.
Si, en définitive, il y a un plafond de 25% de 1 1/2% du budget,
c'est-à-dire 25% du crédit pour dépenses contingentes
parce que le crédit pour dépenses contingentes, en vertu de la
charte, est fixé par cette dernière à 1 1/2% du budget.
Nous en arrivons au chiffre de $2 563 000 qui se trouve à être
dans les mêmes proportions qu'étaient les $150 000 à
l'égard d'un budget total de $53 millions en 1944.
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: L'inquiétude était que l'article 68
pourrait donner une très grande liberté d'action sans plafond
véritable parce que le montant global augmentant sans plafond, le
pourcentage augmenterait; mais puisque le plafond existe dans le 1 1/2%, je
pense que pour moi, il n'y a pas...
M. Tardif: M. le Président...
Le Président (M. Bertrand): M. le ministre des Affaires
municipales.
M. Tardif: M. le Président, au chapitre 25 du budget
où nous voyons: Réclamations, jugements, polices d'assurance
acquitées, prévisions pour 1976-1977, $8,6 millions et pour
prévision pour 1977-1978, $10,1 millions. Je vois que le directeur du
service des finances fait partie de la délégation. Est-ce qu'il
peut nous donner une vue des tendances historiques de ce poste
budgétaire? Est-ce que l'année 1976-1977 aurait été
une année exceptionnelle à partir de laquelle des extrapolations
plus élevées auraient pu être faites? Quelle était
la situation, par exemple, au cours des années antérieures?
M. Denis (Fernand): M. le Président, Fernand Denis,
directeur des finances de la ville de Montréal. Au cours de l'exercice
terminé au 30 avril 1977, le fonds de réclamation pour jugement,
crédits pour dépenses contingentes, s'est établi à
$10 953 000, c'est-à-dire qu'il a fallu, à ce moment-là,
pour 1977 qui était une année exceptionnelle, voter des
crédits additionnels à ce chapitre afin de compenser pour des
dépenses relatives à ce chapitre. Entre autres, contestation de
taxes, les contestations de taxes se sont élevées à $5,2
millions comparativement aux années antérieures où,
à ce chapitre, on avait quelque $1 million, $1,5 million. Ceci,
peut-être, parce qu'il y avait de grosses contestations devant le bureau
de révision qui ont été réglées au cours de
l'exercice entre autres, et aussi, avec le nouveau mécanisme du bureau
de révision qui agit d'une façon beaucoup plus rapide que dans le
passé pour régler les cas de contestation devant le bureau. Ce
qui nous amène à mettre des chiffres d'une façon plus
grande dans le chapitre pour dépenses contingentes.
En ce qui concerne les autres dépenses dans le même
chapitre, c'est-à-dire que si on soustrait la partie de contestation
pour taxes et qu'on la ramène à un niveau normal d'environ $2
millions, on devrait y soustraire $3 millions pour laisser le chapitre total de
dépenses d'environ $7,9 millions, soit presque $8 millions, ce qui nous
donne, en vertu des prévisions, des crédits disponibles de $800
000 à $1 million.
Ce que l'on demande ici, avec 25%, excède beaucoup ce montant,
mais c'est la tendance qui va nous dire, effectivement, si les chiffres de
contestation de taxes vont se maintenir à ce niveau. Dans le
passé, si je remonte à environ trois ou quatre ans, notre
pratique voulait que les contestations ne venant pas en montants aussi
volumineux ou aussi grands, la façon de régler les remboursements
était de les prendre à même les revenus de taxes de
l'année en cours, ce qui n'affectait pas beaucoup la partie revenu de
l'exercice en cours, compte tenu qu'on avait peut-être $500 000 ou $600
000 de remboursements à effectuer. Maintenant que les chiffres sont
devenus beaucoup plus astronomiques, cela changerait beaucoup l'image de la
ville, la comparaison d'une année à l'autre et d'un budget
à l'autre; cela serait très néfaste pour cette comparaison
si on agissait de cette façon. C'est pourquoi on a plutôt tendance
à aller vers le crédit pour dépenses contin-
gentes. Mais si l'expérience future nous prouve que les
contestations reviennent à un niveau plus normal, parce que je crois
qu'actuellement on a du rattrapage à faire et c'est le rattrapage qui
fait qu'en 1976-1977 et aussi une partie de 1975-1976 la partie contestation de
taxes a été plus élevée on devrait revenir
à un niveau plus normal j'imagine, dans une année ou deux,
on aurait alors des disponibilités au chapitre crédits pour
dépenses contingentes.
Qu'est-ce qu'on fait avec ces disponibilités? Il y a deux
façons de procéder. Il y a d'abord la façon suivante. A la
fin de l'exercice ou tout près de la fin de l'exercice, à la
dernière assemblée, ou à peu près, de
l'année du conseil municipal, on peut faire des virements de
crédits, d'un chapitre à l'autre, en allant au conseil afin de
compenser les manques de crédit dans certains services avec les surplus
ou les disponibilités d'autres services; ce qui nous demande d'attendre
à la fin de l'exercice ou à peu près pour faire le
même exercice. Tandis qu'on pourrait, au cours du présent exercice
financier le faire d'une façon plus courante.
M. Tardif: Je remercie beaucoup le directeur des finances de son
explication, M. le Président, mais cela ne répond que
partiellement à la question que j'ai posée. Combien le chapitre
25, pour l'année 1975-1976 représentait-il soit sur le plan des
prévisions, soit sur le plan de la dépense réelle?
M. Denis: Pour la dépense réelle, c'est $7 250
000.
M. Tardif: $7 250 000 pour l'année 1975-1976? M. Denis:
Pour l'année 1975-1976. M. Tardif: Et l'année
antérieure? M. Denis: $5,6 millions.
M. Tardif: Alors, le passage du simple au double, en l'espace de
trois ans, s'explique, selon vous, par le fait des réclamations accrues
ou des contestations de taxes, c'est ça?
M. Denis: C'est le rattrapage du bureau de révision et
d'estimation à régler les contestations pendantes qui s'est fait
au cours des deux derniers exercices, avec l'avènement de la nouvelle
loi.
M. Tardif: Maintenant, M. le Président, je reviens au
service du procureur de la ville de Montréal; on y passe donc d'une
petite caisse pour dépenses imprévues d'administration de $150
000 à un montant équivalant à 25% des crédits pour
dépenses contingentes. Quand on sait que les crédits pour
dépenses contingentes sont de l'ordre d'à peu près $10
millions ou $11 millions présentement, c'est donc dire qu'on passe
à une petite caisse pour dépenses imprévues de l'ordre de
$2,5 millions à peu près. On s'est demandé si
c'était vraiment nécessaire d'aller de $150 000 à $2,5
millions; on a posé la question à un moment donné mais on
n'a pas eu la réponse des gens de la ville, à savoir si, avec
10%, on aurait une marge de fonctionnement suffisante.
M. Denis: Cela demeure encore simplement 3/8% du budget de la
ville. Evidemment, c'est une augmentation considérable, de $150 000
à $2,5 millions, mais il y a aussi un rattrapage considérable,
parce que cela n'a pas été modifié depuis 1944. Cependant,
si les membres de la commission voulaient fixer un autre plafond que 25%, je
n'aurais pas d'objection.
M. Fainstat (Michael): Fainstat, conseiller du RCM. Pendant le
débat sur ce sujet à l'assemblée du conseil, le RCM s'est
dissocié de la tenue de cette demande, parce que c'était pour
nous une façon d'augmenter les pouvoirs du comité exécutif
et c'était aussi une diminution des pouvoirs du conseil. Il faut
associer aussi le texte du chapitre 710 à la discussion que nous avons
maintenant, parce que les deux sont reliés, l'article 710 et l'article
76. Ici, on nous demande d'une part d'augmenter le pouvoir du comité
exécutif, qui était de porter la petite caisse de $150 000
à $2,5 millions, sans venir au conseil pour avoir l'approbation de tous
les conseillers, des élus; dans l'article 710 de la charte, on nous
demande d'augmenter encore, sans revenir au conseil, les crédits du
chapitre des dépenses générales d'administration.
Voilà ce qui s'est passé au chapitre des crédits ou
des dépenses générales d'administration. Ce qui
était le budget en 1973, soit $2,2 millions, a monté
jusqu'à $5,3 millions en 1974; l'an passé, il a été
de $13,7 millions et, cette année, il est de $11,4 millions. Cela veut
dire que vous avez une série de dépenses à la disposition
du comité exécutif, sans que ça revienne au conseil pour
étude par les conseillers. Pour nous, c'est vraiment l'érosion du
pouvoir des conseillers et c'est pourquoi le RCM s'est dissocié des deux
articles 68 et 76.
A l'article 68, pour que ce soit mis à jour, notre suggestion a
été d'augmenter jusqu'à 10% les crédits pour
dépenses contingentes. Pour nous, cela suffit. Merci.
M. Tardif: M. le Président, est-ce que la ville pourrait
nous dire si la suggestion qui vient d'être faite de 10% pourrait
être acceptable?
M. Péloquin: D'accord, M. le Président.
Le Président (M. Bertrand): A 10%, cela irait. M. le
député de Deux-Montagnes.
M. de Bellefeuille: M. le Président, je voudrais m'assurer
que le sens de l'article 68, c'est que le nouveau paragraphe d) que nous sommes
en train de modifier en introduisant 10% au lieu de 25% remplace les trois
alinéas de l'ancien paragraphe d). C'est exact?
Le Président (M. Bertrand): C'est le remplacement du
paragraphe d).
M. Péloquin: Seulement le paragraphe d).
M. de Bellefeuille: Mais le paragraphe d) est composé de
trois alinéas?
Le Président (M. Bertrand): Non, le paragraphe d)
constitue un alinéa.
M. de Bellefeuille: Alors, l'alinéa ou le paragraphe qui
commence par les mots "une somme égale" demeure?
M. Péloquin: Non. Il y a, dans l'article 664, un premier
alinéa qui est à un crédit, qui comprend quatre
paragraphes, a), b), c) et d)...
M. de Bellefeuille: D'accord.
M. Péloquin: Et les mots "une somme égale à
1 1/2", c'est un nouvel alinéa. Ce n'est pas un alinéa du
paragraphe d), c'est un alinéa de l'article.
M. de Bellefeuille: Et le passage qui commence par les mots "peut
également être imputé" demeure également?
M. Péloquin: Oui, c'est le troisième alinéa
de l'article 664.
M. Tardif: Adopté, avec la modification.
Le Président (M. Bertrand): Adopté, à 10%.
Article 74.
M. Normandin: M. le Président, j'aimerais encore attirer
l'attention de la commission sur le fait que, si on adopte l'article comme tel,
le comité exécutif n'a pas besoin de revenir devant le conseil
pour faire approuver ces changements de crédits. C'est bien cela?
Le Président (M. Bertrand): Article 74. D'où venait
ia suspension?
M. le député de Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Le taux qui est imposé sur les
améliorations locales, c'est pour l'année en cours?
M. Denis: Le taux actuel qui est exigé est de 6%.
M. Cordeau: Vous faites allusion aux améliorations
locales. Ce sont les améliorations locales de l'année en cours.
Est-ce que vous exigez un taux de...
M. Denis: C'est beaucoup plus complexe que cela, en fait. Ce qui
se produit, c'est que, contrairement aux autres villes qui sont sous l'empire
de la Loi des cités et villes, selon le mécanisme du fonds des
améliorations locales parce qu'à la ville de
Montréal, nous avons un fonds d'améliora- tions locales comme tel
le calcul et le coût des améliorations locales et la
répartition, se font d'une façon complètement
différente.
Premièrement, les emprunts sont contractés pour des
améliorations qui sont exécutées au cours de
l'année, mais ils sont contractés à même un ou deux
règlements d'emprunt globaux qui incluent toutes les
améliorations locales. Ces emprunts sont contractés, au fur et
à mesure des années, à des taux qui fluctuent
malheureusement, vers la hausse et, heureusement quelquefois, fluctuent vers la
baisse.
Quand vient le moment de faire les répartitions, il y a d'autres
articles de la charte qui prévoient que le directeur des travaux publics
doit alors établir le coût à la verge carrée des
améliorations locales pour pavage, etc. Il prend donc la moyenne des
trois dernières années et il établit que c'est le
coût pour tel genre de travaux, disons, de pavage.
A ce moment-là, les constructions qui ont été
faites au cours de l'exercice pour des riverains sont établies selon la
proportion établie au règlement et selon le montant qui a
été établi annuellement, au moyen de la règle que
j'ai citée.
Seulement, il existe à cet article que les sommes de
répartition qui, elles, sont dues par les riverains sont chargées
seulement à 6%. On dit ici au taux effectif de l'emprunt, lorsqu'elle
est financée à même un emprunt, à l'article 696 du
texte actuel. Il n'est pas possible de trouver que c'est l'emprunt actuel pour
des travaux spécifiques, parce qu'on ne fait pas un emprunt pour des
travaux spécifiques, contrairement aux autres cités et villes de
la province. Cela fait partie d'un ensemble du règlement. A ce
moment-là, on a trouvé une façon, c'est d'établir,
depuis le début des améliorations locales à la ville de
Montréal, de prendre la moyenne, le taux moyen du coût des
emprunts et c'est celui-là qui est facturé.
M. Tardif: M. le Président...
M. Denis: Excusez-moi, monsieur. Le taux va toujours vers la
hausse, compte tenu que les taux d'intérêt sont plus dispendieux
que ceux de 10% et de 10,25%, comme ils l'étaient. Il va falloir,
à un moment donné, probablement au cours de cet exercice ou de
l'autre, peut-être le monter à 7% pour réellement
correspondre à ia vérité.
M. Tardif: M. le Président, dans la mesure où
actuellement le taux d'intérêt de ces améliorations ne
correspond pas à celui de l'emprunt effectué par la ville pour
les couvrir, cela me semble tout à fait normal que la ville ne
subventionne pas en quelque sorte les propriétaires riverains pour ces
améliorations par un taux d'intérêt
préférentiel. Cela me semble tout à fait acceptable et
normal.
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): D'accord. Article 74,
adopté. Article 76? Le RCM.
M. Fainstat: M. le Président, maintenant que nous sommes
d'accord que le comité exécutif ait jusqu'à 10% du
crédit pour des dépenses contingentes sans revenir au conseil,
d'après nous, il n'est pas nécessaire d'ajouter les
crédits, dépenses générales d'administration,
puisque le pouvoir du comité exécutif semble venir du conseil.
Ici on discute du montant, qui, l'an passé, était de presque $14
millions. Cette année, il est de $11,5 millions. Cela touche les
employés à remplacer, les augmentations des traitements et gages.
Le conseil doit au moins avoir l'occasion de discuter, de débattre ces
dépenses, parce que ce sont des dépenses de presque $14 millions.
Elles peuvent être plus élevées que $14 millions, elles
peuvent être de presque $15 millions. Vu le fait qu'il n'y a pas de
commission de fiscalité, qu'il n'y a pas de commission du conseil, la
seule occasion pour le conseil de discuter d'un montant si haut, si global,
c'est seulement si c'est présenté pour approbation, pour
discussion au conseil, afin que la population soit au moins informée.
Sinon, cela reste seulement dans les cahiers, les dossiers du comité
exécutif sans détails qui sont des détails publics. C'est
pourquoi nous nous opposons à ce que cela devienne seulement sous le
contrôle du comité exécutif.
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, j'aimerais comprendre plus
clairement ce que signifie le libellé du chapitre 26 du budget de la
ville. Quand on parle de dépenses générales
d'administration mises à la disposition du comité
exécutif, les mots ont un sens, ce sont des montants d'argent qui sont
entre les mains du comité exécutif pour administration. Pourtant,
M. Fainstat vient de nous indiquer que, si l'article 76 du projet de loi qui
est devant nous n'était pas adopté, le conseil aurait un droit de
regard qui lui serait enlevé par l'adoption de l'article 76, nonobstant
le libellé du chapitre 26 qui place ces montants d'argent entre les
mains du comité exécutif.
Il y a un manque de clarté dans tout cela et j'aimerais
comprendre quels sont aujourd'hui les droits du conseil comme tel et quels
sont, par rapport à ces droits, ceux du comité exécutif et
de quelle façon l'équilibre serait-il modifié par
l'adoption de l'article 76.
M. Péloquin: L'article 710 établit un principe
suivant lequel le comité exécutif ne peut virer les
crédits votés sous un chapitre du budget à un autre
chapitre. Comme règle générale, il y a un chapitre dans le
budget pour chacun des services. Il y a, toutefois, des sommes à
prévoir au budget qu'il est préférable de réunir
à un endroit particulier, qui sont mises à la disposition du
comité exécutif qui peut les employer suivant les besoins. Un
exemple de cela. Si on prend le dernier article des dépenses
générales d'administration, augmentation de traitements et gages
à la suite de renouvellement de contrats, il y a une somme de $8
millions qui est prévue au budget de cette année. Ce serait
très difficile de répartir cette somme d'argent dans les services
avant que les conventions collectives ne soient signées. Il y a toujours
une somme assez importante. On voit que c'est $8 619 000 cette année sur
un total de $11 419 000. Il y a toujours cette somme qui est mise à la
disposition du comité exécutif et, suivant la signification, la
ratification des ententes avec les associations de salariés, ces sommes
sont, par la suite, affectées à chacun des services qui emploient
des cols bleus, des cols blancs, des pompiers ou des professionnels.
M. Goldbloom: Votre explication est claire sur le plan
administratif, mais, sur le plan que je dois appeler politique, M. Fainstat, au
nom du RCM, dit: Si l'article 76 est adopté, nous allons perdre quelque
chose. Nous allons perdre un droit de regard, la possibilité de nous
exprimer au niveau du conseil. Le sens de votre réponse est de nier
cette affirmation. Je voudrais trouver la vérité.
M. Péloquin: C'est la même chose qu'une fois que le
budget d'un service est adopté, tous les autres budgets des services...
Evidemment, une fois que le conseil a approuvé le budget de chacun des
services, ces sommes sont ensuite mises à la disposition du
comité exécutif qui les emploie. Alors, il n'y a pas de retour au
conseil. Il y aurait retour au conseil simplement si des sommes étaient
prévues au service du contentieux pour être virées au
service des travaux publics. Evidemment, ce chapitre... Vu que ce sont des
crédits qui sont mis à la disposition du comité
exécutif, ils devraient être soumis à une règle
particulière par laquelle le comité exécutif, le conseil
ayant consenti à mettre ces crédits à la disposition du
comité exécutif, devrait être capable de les
répartir suivant les besoins et les signatures des ententes entre les
différents services qui en ont besoin, sans qu'il soit nécessaire
de retourner au conseil. D'ailleurs, je ne vois pas comment le conseil pourrait
trouver... Vu qu'il s'agit d'augmentations de traitements et que la ville est
obligée, en vertu d'engagements contractuels, de les verser à ses
fonctionnaires, il n'y aurait même pas de débat au conseil
à cet effet. C'est simplement pour régulariser une pratique
administrative qui est suivie depuis dix ans, depuis qu'existe ce chapitre,
justement, que nous avons demandé de préciser que les sommes qui
sont dans les dépenses générales d'administration, le
chapitre 26, peuvent être affectées par le comité
exécutif aux différents services, sans qu'il soit
nécessaire d'aller au conseil.
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
Rosemont.
M. Paquette: C'est justement la question que je me pose, parce
qu'il me semble que le texte proposé du nouvel article 710 est beaucoup
plus large, un peu plus large que cela. En fait, on ne sait pas quelles vont
être exactement les augmentations de salaires et comment devra être
dépen-
sée (a somme de $11 millions qui est prévue pour cette
année prenons l'exemple de cette année au chapitre
des crédits pour dépenses générales
d'administration. Il pourrait être utile, à certaines occasions,
peut-être pas cette année, peut-être l'an prochain, que le
conseil dise: Nous, on pense qu'il devrait y avoir telle partie des sommes qui
soit affectée à tel service plutôt qu'à tel autre.
Je comprends que le gros du montant est régi par des contraintes qui
sont liées à une négociation, mais il reste quand
même une certaine marge de manoeuvre. Le principe voulant que ce soit le
conseil qui approuve les budgets des différents services, je me demande
si c'est une étape qui est tellement contraignante pour le comité
exécutif pour réduire les pouvoirs du conseil.
Je n'ai pas l'impression que c'est contraignant à ce point. En
fait, si les négociations collectives lient, à ce point, le
comité exécutif, comme vous le dites, ça va être
déposé devant le conseil et il n'y aura pas de débat, mais
il pourrait y arriver des cas où un débat soit nécessaire.
Pourquoi soustraire au conseil certains pouvoirs qu'il a actuellement?
M. Denis: M. le Président, en ce qui concerne le chapitre
XXVI, dépenses générales d'administration, il faut bien se
rattacher à ce qu'il y a, à ce chapitre-là, soit quatre
objets: le premier étant celui de l'augmentation de traitements et gages
à la suite de renouvellement de contrats. Il est bien certain
qu'administrativement parlant nous pourrions, lors de la confection du budget
de la ville, prendre ces sommes et les allouer immédiatement à
chacun des services et à chacune des fonctions dans chacun des services
et équilibrer notre budget de cette façon. Administrativement
parlant, ce serait très mauvais de le faire avant que les conventions
collectives soient signées, parce que ce serait dévoiler
immédiatement aux différentes associations les désirs de
la municipalité ou, du moins, jusqu'où veut se rendre la
municipalité.
Or, il s'agit de faire dans notre budget, comme dans tous les budgets
publics, de mettre, dans les services, un certain montant dans les traitements
et de mettre, à d'autres chapitres, dont celui-ci, d'autres sommes qui
doivent équilibrer, en fait, ou compenser pour le montant qui est
disponible pour les conventions collectives.
Je ne crois pas que ce soit priver le conseil de certains droits, parce
que, au moment de la discussion du budget, il est bien certain que nous en
faisons part au conseil, qu'il y a des sommes qui sont mises dans les services,
et qu'il y a des sommes qui sont mises à ce chapitre pour pouvoir
équilibrer le budget, parce que la Charte de la ville de Montréal
exige que nous ayons un budget qui soit équilibré.
En ce qui concerne les employés à remplacer, les deux
autres objets: Employés à remplacer et surtemps. La pratique de
plusieurs années c'était une pratique de contrôles
budgétaires voulait qu'au lieu de confier ces crédits
immédiatement aux différents services et selon leur demande, les
crédits étaient mis à la disposition du comité
exécutif et réduits substantiellement. Par exemple, dans le
passé, nous avions... Si vous demandez des crédits aux
différents services, on peut vous demander $5 millions à $7
millions de surtemps, par exemple. Or, avec les contrôles
budgétaires et avec la division du budget du secrétariat
administratif, ces gens se rendent dans les services, étudient les
budgets individuels de chacun des services et, à ce moment-là,
font des coupures qui ne sont pas des coupures draconiennes, mais des coupures
au pis-aller, mais des coupures faites d'une façon et d'une
méthode scientifiques. A ce moment-là, on se rend compte que les
crédits de surtemps, par exemple, sont beaucoup exagérés.
On pourrait, à toutes fins pratiques, laisser les crédits dans
les services et continuer la règle administrative que nous avons, avant
de faire une utilisation de surtemps ou de faire travailler des employés
en surtemps, qu'une autorisation soit obtenue du comité
exécutif.
Mais là, ça nous pose un problème sur le plan de
l'équilibre du budget, car si on se rend aux désirs de chacun des
services ou on donne des crédits à chacun des services, dans
quelles proportions allons-nous couper chacun des services pour arriver le plus
exactement possible à ce qu'on entrevoit comme surtemps? On pourrait,
à toutes fins pratiques, mettre du surtemps sur la neige, qu'il n'y ait
pas de neige, mais que ce sera le nettoyage des parcs, par exemple, au
printemps, qui va causer un surcroît de surtemps. A ce moment-là,
on va manquer de crédits dans le service des parcs et on va en avoir
trop dans celui de la voie publique.
A cause des nouvelles méthodes administratives qu'on implante
d'année en année on se perfectionne comme les autres
vous pouvez constater que, cette année, dans le budget de
l'exercice en cours, il y a seulement $500 000 pour les employés
à remplacer et il y a aussi seulement $500 000 pour le surtemps.
Autrefois, on mettait $1,8 million pour les employés à remplacer
et $2,5 millions en surtemps, dans ce même chapitre.
Pour revenir à mon propos, comme on a amélioré nos
méthodes, on lève dans les services, en utilisant des
critères scientifiques, des montants de surtemps que nous croyons
nécessaire à la bonne marche de chacun des services, mais il faut
tout de même nous laisser une marge de manoeuvre pour pallier les
différences qu'il peut y avoir d'un service à l'autre. C'est le
montant de $500 000 dans chaque cas que nous mettons là.
Il est bien sûr qu'il faut que la règle administrative soit
assez flexible pour que, lorsqu'un service doit exécuter des travaux
immédiatement et qu'il a besoin de surtemps, on n'attende pas la
réunion du conseil suivant parce que, si les crédits sont
demandés le lendemain ou à la fin d'une autre séance du
conseil, il faudra attendre quinze ou vingt jours ou trente jours pour demander
les crédits, quand le service en question doit faire des travaux le
lendemain.
Et comme je suis tenu, comme directeur des finances de la ville et par
la charte, de donner des réquisitions de crédit, d'approuver des
réquisi-
tions de crédit s'il y a des crédits... Il est bien
sûr que, s'il n'y a pas de crédit, les gens ne font pas les
travaux ou, s'ils font les travaux, il y a quelqu'un d'autre qui va les payer,
mais cela ne sera pas la ville, parce qu'il y a un autre article dans la charte
qui dit que je suis personnellement responsable pour les sommes que je paie en
plus de celles votées et approuvées, et les directeurs de service
aussi. On est toute une série... On n'est pas prêt à faire
faire des travaux sans être bien sûr et bien certain qu'il y a les
crédits nécessaires.
Or, c'est la marge de manoeuvre qui existe là-dedans. Il reste un
autre objet qui est les dépenses d'administration. Là aussi,
celui-là vient un peu avec celui du précédent dont on a
parlé. Maintenant qu'il y a 10% qui ont été
accordés aux crédits pour dépenses contingentes, ce qui va
représenter aux environs de $1 million, il est bien sûr
qu'à ce chapitre-ci, le montant sera sûrement moindre, mais il
faut tout de même nous donner une marge de manoeuvre assez
importante.
Si on prend $1 million dans les crédits pour dépenses
contingentes et environ $1 million, $1,5 million ou $1,8 qu'on a actuellement
pour les dépenses d'administration, les deux chapitres ensemble
représentent $2,8 millions. Ce sont des chiffres astronomiques, mais la
ville de Montréal est astronomique aussi. On a un budget de $841
millions. Probablement que, cette année, cela sera un budget de
près de $900 millions. Nécessairement, cela représente
3/8%. La marge de manoeuvre de la ville pour faire fonctionner son budget avec
des contrôles budgétaires très très stricts est de
3/8%. 3/8% serait trop si, au moment de la confection du budget, les
crédits étaient en grand nombre et très disponibles, mais
il existe un contrôle budgétaire très strict. La
préparation des budgets est faite d'une façon très
scientifique et les crédits sont suffisants dans les services pour
donner les services voulus à la population, mais ils ne sont pas en
surplus pour imposer la population inutilement.
Alors, je pense qu'on a besoin d'une telle marge, mais il ne faudrait
pas interpréter que le chapitre est réellement de $11 millions.
Il est de $11 millions, mais la partie des augmentations de traitement est
strictement une technique administrative de ne pas mettre ces montants dans les
services pour que les stratégies de la ville ne soient pas connues avant
que les conventions collectives ne soient signées.
Le Président (M. Bertrand): M. George.
M. George: M. le Président, hier, on a comparé le
conseil municipal à un bureau de directeurs d'une corporation, ce que
d'aucuns, aujourd'hui, appellent des tâches administratives et d'autres
peuvent appeler de l'information publique.
On n'a aucune objection à ce que les prévisions, par
exemple, des conventions collectives soient dans les dépenses
contingentes, mais il nous semble important qu'après la
négociation, le comité exécutif revienne devant le conseil
pour les ajustements.
Il ne s'agit pas de bouleverser 56 choses. Il s'agit, sur un aspect
particulier, de revaloriser, non pas un bureau de directeurs, mais un conseil
municipal administrant des fonds publics.
Par ailleurs, je pense que la commission serait intéressée
à savoir le rôle de la taxe scolaire dans les données
chiffrées qui viennent de vous être présentées.
Le Président (M. Bertrand): M. Keaton.
M. Keaton: Toute cette question est évidemment complexe
parce que cela implique encore une fois les structures pour rendre
l'administration de la ville de Montréal, en termes de pouvoir du
conseil vis-à-vis du pouvoir du comité exécutif...
Et, d'un côté, je dirai que l'opposition du RCM je
ne peux pas critiquer comme tel, c'est simplement pour clarifier certaines
inconstances dans les arguments... Si on veut le système parlementaire,
c'est avec un exécutif très fort, contrôlé dans un
certain sens, par l'assemblée, mais il s'agit d'équilibrer le
reste entre les deux.
Montréal, parmi toutes les structures municipales à
travers le Canada est une des plus efficaces en Amérique du Nord si on
compare les municipalités, mais on peut dire qu'on a peut-être
donné trop de pouvoirs pour l'efficacité à
l'exécutif aux dépens du conseil. Pour équilibrer le
rapport de pouvoirs entre le conseil et l'exécutif, ce n'est pas
nécessairement d'affaiblir l'exécutif, mais de rendre plus
responsable l'exécutif au conseil. Cela peut s'accomplir avec le budget,
d'abord. Le conseil exerce un certain contrôle sur l'exécutif par
rapport au budget. Ce n'est pas suffisant, mais depuis le bill 82, il faut que
l'exécutif rende au conseil un budget capital de programmation pour
certaines années. C'est une autre comptabilisation au conseil. Le
troisième facteur sera peut-être que le vérificateur
devienne responsable directement au conseil. Cela va donner un peu plus de
pouvoirs en termes de contrôle sur l'exécutif au conseil.
Quatrièmement, si on installe le système des commissions
permanentes au conseil, en combinaison des quatre éléments de
participation du conseil, on peut dire qu'on va donner plus de pouvoirs au
conseil par rapport à l'exécutif. On va mieux équilibrer
le rapport entre les deux, mais il ne faut pas l'affaiblir, dans le sens
qu'actuellement, le conseil peut exercer une certaine influence sur les
dépenses des crédits, du capital, de l'exécutif par les
résolutions d'un conseiller ou du conseil. Etant donné la
situation actuelle, qu'il y a un parti au pouvoir avec les deux tiers des
sièges, une opposition avec un tiers et des conseillers
indépendants aussi, l'idée d'un conseil, dans le système
parlementaire, ce n'est pas que le conseil exerce toutes les dépenses,
c'est-à-dire que c'est l'exécutif, contrôlé par le
conseil, qui exécute une certaine politique et que l'exécutif
vienne devant le conseil d'une façon responsable.
Je ne veux pas le statu quo. J'insiste sur le fait que ce que l'on
cherche en termes de comptabilisation pour le conseil, c'est d'avoir le budget
annuel, le budget de programmation, un vérificateur
responsable directement au conseil comme à l'Assemblée
nationale, comme la Chambre à Ottawa, et aussi un système de
commissions permanentes. A ce moment-là, cela n'affaiblit pas
l'efficacité, ce qui est absolument nécessaire pour une grande
ville comme Montréal, d'agir d'une façon responsable, et cela
donne plus de pouvoirs effectivement au conseil.
C'est pourquoi, je dis que de cette façon je ne suis pas contre
l'amendement proposé par l'administration, pour autant qu'un peu plus
tard, quand on arrivera aux questions du vérificateur, on change un peu
plus ce système de vérification.
Le Président (M. Bertrand): M. Poulin.
M. Poulin: Je suis bien d'accord avec les inquiétudes du
député de Rosemont, mais nous, du Parti progressiste de
Montréal, nous allons plus loin que ça. Quant au directeur des
finances de la ville de Montréal, je pense qu'il y a à
Montréal un budget de dépenses capitales, ainsi qu'un budget
d'administration et qu'on n'a pas besoin de cet amendement à cet article
pour faire des réquisitions de contrat. Je ne le pense pas du moins.
De toute façon, pour le député de D'Arcy Mc-Gee,
lorsqu'il s'inquiète de l'équilibre qui peut exister, il n'y a
aucun équilibre à Montréal, entre le conseil municipal et
l'exécutif. Quant à nous, cet article 76, tout comme l'article 68
tout à l'heure, n'est qu'une manifestation de la base philosophique de
cette charte qui rend abusif le pouvoir de l'exécutif de la ville de
Montréal et rend le conseil municipal, à toutes fins pratiques,
caduc et le rôle du conseiller municipal de Montréal que
symbolique.
Une Voix: C'est vrai.
Le Président (M. Bertrand): Est-ce que les membres de la
commission sont fixés? M. le député de Rosemont.
M. Paquette: M. le Président, j'irais plutôt dans le
même sens que l'intervenant, M. Poulin. Je pense que, dans tous les
organismes, quels qu'ils soient, que ce soient le Parlement
québécois, les commissions scolaires, les centrales syndicales,
même les coopératives, les compagnies où il y a un grand
nombre d'actionnaires, on n'a pas à craindre l'étape, pour un
exécutif, où il faut faire approuver certaines décisions
par le conseil. L'équilibre, l'avantage est toujours du
côté de l'exécutif, à cause du personnel qu'il a,
parce que c'est lui qui a l'initiative, c'est lui qui amène les dossiers
devant le conseil municipal. Il me semble qu'on doit chercher justement dans
les textes de loi à rétablir le balancier un peu de l'autre
côté; c'est extrêmement difficile, même avec la
formulation actuelle de l'article 710, ce qu'on peut craindre, c'est
plutôt que l'étape de l'approbation par le conseil soit une
étape pratiquement formelle dans beaucoup de cas, c'est-à-dire
que les gens vont regarder les documents, vont les étudier et vont les
adopter sans généralement aucune modifica- tion. Habituellement,
c'est comme ça que ça se passe.
Je ne pense donc pas qu'on ait à craindre cette étape qui
consiste à soumettre les virements de fonds au conseil de ville;
personnellement, je favoriserais que l'article 710 reste tel qu'il est.
L'avantage que ça va donner, c'est que les gens du conseil municipal
vont être informés, la population va être informée,
et il me semble que ce n'est pas très lourd que de se présenter
à un moment donné à une réunion du conseil et de
présenter les virements de fonds qui ont été
effectués; il y aura une discussion de quelques minutes ou de quelques
heures, selon la question, et tout le monde sera informé. Cela
rétablit un peu le balancier du côté du conseil.
Déjà, par plusieurs articles de la charte, je suis d'accord que
le pouvoir de l'exécutif est très grand, sans compter la
dynamique normale qui s'installe entre un exécutif et un conseil dans
n'importe quelle organisation. Je ne vois pas pourquoi on accepterait cet
amendement, M. le Président. Je préférerais que la ville
le retire.
Le Président (M. Bertrand): M. le maire.
M. Drapeau: Nous devons laisser le directeur des finances et le
directeur du contentieux faire les exposés, parce qu'il s'agissait,
comme lorsqu'ils l'ont exposé à l'administration, d'entendre
leurs représentations afin d'obtenir les amendements à la charte
qui permettraient de procéder comme ils le suggèrent.
Comme il a été insinué qu'il pourrait
peut-être y avoir un aspect politique et on ne peut pas le nier,
je suis très heureux que la question ait été
soulevée, au moins, cela nous permet de la traiter je voudrais
bien qu'il soit établi que ces mesures ont été
suggérées à l'administration municipale par le directeur
des finances et par le contentieux.
Le chapitre en question existe depuis une dizaine d'années dans
le budget de la ville. Il est entré, par la force des circonstances,
alors que l'administration municipale était présidée, au
comité exécutif, par M. Lucien Saulnier. Cela s'est
développé graduellement comme un instrument essentiel, non pas
pour donner plus de pouvoir politique à l'exécutif, aux
dépens du conseil, mais au contraire, pour donner un meilleur
contrôle des fonds publics. Et voici pourquoi.
Le directeur des finances l'a résumé tout à
l'heure. Le même montant pourrait être soumis au conseil municipal,
en même temps que le budget, s'il était distribué à
divers postes du budget. Une fois votés, ces montants ne reviendraient
plus devant le conseil.
Mais pour être sûr d'en avoir assez, il faudrait
établir quel serait le montant pour chacun des services. Le directeur
des services l'a dit sur le plan comptabilité, mais sur le plan
politique, comment pourrions-nous justifier un montant qui serait
sûrement plus élevé que celui dont il s'agit, puisqu'il
faudrait être prudent et en ajouter suffisamment à chacun des
services, pour être sûr de n'en pas manquer, quand on sait,
toutefois, que la pression
ne sera pas la même sur chacun des services. Alors, on serait dans
l'obligation de préparer un budget qui serait exagéré dans
certains cas, mais ne sachant pas d'avance quels seraient les points sur
lesquels il serait exagéré, pour être sûr d'en avoir
assez, on serait obligé de les inclure, ces montants.
La procédure qui a été établie avec le temps
a été de mettre ce montant à la disposition du
comité exécutif, de façon globale pour qu'il puisse
obtenir un meilleur contrôle et ait besoin de disposer d'un montant
moindre dont il ne disposerait pas, de toute façon, sans revenir au
conseil, si ce montant, mais plus élevé, était
distribué à divers services.
Sur le plan politique, je tiens à dire que cela ne nous
empêcherait pas de fonctionner, mais cela fausserait le budget. Le
directeur des finances a parfaitement raison de dire qu'à d'autres
points de vue, cela déséquilibre les études successives de
budget.
Sur le plan du montant des crédits requis, cela exposerait
l'administration à exiger du conseil le vote de crédits plus
élevés dans chacun des services, mais, une fois voté, cela
ne retournerait pas plus devant le conseil, ce serait là. Quand
viendrait le temps de trouver des crédits qui sont épuisés
à un service, à même ces montants, il faudrait convoquer
une réunion du conseil, spécifiquement sur ce point, et, quand il
s'agit d'une question d'urgence, c'est bien évident, le directeur des
finances l'a dit, il ne pourrait pas, ni lui, ni le directeur d'un service,
recommander et autoriser l'emploi de crédits qui ne seraient pas
déjà disponibles au comité exécutif.
Sur le plan politique, nous pourrons, je le dis, agir quand même.
Ce n'est pas pour faire plaisir à l'administration. C'est une situation
qui dure depuis dix ans. Il s'agissait, après les études
successives, de formaliser des pratiques administratives qui existent et qui,
contrairement à l'apparence... J'admets que l'apparence, quand on
regarde cela, donne, crée l'impression qu'on enlève un
contrôle au conseil alors qu'on pourrait le remettre dans les divers
postes, et le conseil n'aurait pas plus de contrôle parce qu'il aurait
voté en bloc et on ne serait pas plus en mesure de dire, au début
de l'année, dans les prévisions budgétaires, sur quoi
l'administration se fonde pour dire qu'il faut tel montant à tel
service, aux dépenses imprévues, et tel montant à tel
autre service, et tel montant à tel autre service.
Il serait beaucoup plus conforme à de saines pratiques
administratives et même politiques d'accepter de formaliser les pratiques
administratives qui ont été en vigueur depuis dix ans.
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
Rosemont.
M. Paquette: M. le Président, ce que je ne comprends pas
dans ce que vient de dire le maire de Montréal, c'est qu'est-ce qui vous
empêche... Il ne s'agit pas de changer la structure du budget. Il ne
s'agit pas de contester le principe qu'on mette des fonds dans les
dépenses d'administration, mais simplement, lorsque vient le moment de
faire des virements de fonds, de passer par l'étape du conseil.
Si je comprends bien, actuellement, vous procédez de cette
façon; plutôt que de répartir ce qui est actuellement dans
les dépenses d'administration sur les différents services au
moment des prévisions budgétaires, plutôt que de faire
cela, vous mettez un certain montant d'argent dans les dépenses
d'administration en prévision. Vient un moment où, à la
suite des négociations, comme celles des conventions collectives, ou
à l'occasion d'autres événements, vient la
nécessité de faire un virement de fonds. Si je comprends bien,
vous faites ces virements de fonds actuellement, mais sans passer par le
conseil, alors que l'article 710 vous oblige de passer par le conseil.
Qu'est-ce qui vous empêche de passer par le conseil? C'est cela que je ne
comprends pas. Il me semble que c'est une étape normale et je ne vois
pas l'objection qu'il y a à faire cela.
M. Denis: Je suis directeur des finances depuis deux ans. La
pratique était établie depuis huit ans. Personnellement, j'ai de
petits chatouillements légaux, à l'effet de savoir ce
qu'était la pratique acceptée lors de mon arrivée à
la ville, de faire des virements de dépenses générales
d'administration du chapitre 26 à d'autres chapitres, compte tenu qu'il
y a des prescriptions dans la charte qui disent que les virements de chapitre
à chapitre doivent passer par le conseil. Or, je suis arrivé pour
remplir mon rôle, c'était déjà ainsi.
L'interprétation qui se faisait cela ne règle pas mes
chatouillements légaux c'est que, compte tenu que l'appellation
du chapitre: "Dépenses générales d'administration mises
à la disposition du comité exécutif", on a toujours
compris, du moins, aux finances, que si c'était à sa disposition,
il pouvait en faire ce qu'il voulait, et s'il voulait l'envoyer dans un autre
chapitre, il l'envoyait. Je suis peut-être tatillon, mais je l'ai
toujours été. C'est peut-être pour cette raison que je suis
directeur des finances. J'aime bien que les affaires soient légales et
soient faites comme il le faut et que cela ne me cause pas de problème.
Cela m'agace un peu. Il y a des chapitres qui s'en viennent. Vous parlez du
vérificateur. Le vérificateur, je le connais, il a
déjà été un de mes employés. Lui aussi est
tatillon. Il va peut-être le regarder et dire: II me semble que vous
n'avez pas le droit.
On pourrait facilement régler la question. La première,
c'est de les mettre dans un service. Il y en a un autre, au point de vue
comptable, ce serait pas mal embêtant. A chaque dépense qui est
ici, au lieu de faire le transfert de $500 000 dans le service qui me demande
du surtemps, ce serait d'enregistrer, dans le chapitre Dépenses
générales d'administration et des dispositions du comité
exécutif, les dépenses de surtemps qui ont été
faites dans tel autre service. Voyez-vous le fouillis que cela me ferait?
J'aurais 19 services administratifs qui seraient tous impliqués avec du
surtemps, des employés à remplacer, des dépenses
additionnelles. Ce n'est pas des gros montants qui se produisent
à chaque fois. Par exemple, les employés à remplacer, on
va prévoir dans un service, que les employés à remplacer,
les postes vacants, il y en a dix. On sait que d'après notre pratique
administrative, avec les lenteurs administratives que cela peut causer de faire
des avis de concours et le reste, cela prend suffisamment de temps. On dit:
Vous n'aurez jamais le temps de remplir les dix. Vous allez n'en remplir que
cinq. Alors, on en met seulement cinq et on alloue des crédits pour
cinq. Cela adonne que la machine va plus vite, à un moment donné,
et ils peuvent en remplir six. Quand arrive le sixième et qu'on va au
comité exécutif et qu'on demande d'engager M. X à tel
service, on bloque la réquisition parce qu'on dit qu'il n'y a pas de
crédit pour M. X, le sixième, parce qu'on n'en a mis que cinq.
Alors, ce que fait le comité, c'est qu'en engageant la personne, il vote
à même le chapitre dépenses d'administration du
comité exécutif, le traitement du bonhomme en question pour le
restant de l'exercice en cours. Ce sont tous de petits montants qui font un
gros montant. C'est une grosse ville et il y a beaucoup de monde. Cela en fait
beaucoup. A coup de $10 000 à $15 000, cela va vite pour faire $1,8
million.
M. Paquette: Simplement une précision, M. le
Président, si je comprends bien, en réponse à ma question,
vous dites: On est peut-être un petit peu sur le bord de la
légalité, c'est embêtant et on ne peut pas passer par le
conseil, parce qu'il y a trop de virements à faire continuellement.
C'est ça le problème?
M. Denis: C'est ça, c'est la quantité de virements
à faire.
M. Paquette: II y en a régulièrement tous les mois
ou tous les...
M. Denis: II vient un moment dans la saison où c'est
presque à chaque assemblée du comité.
M. Paquette: Oui, c'est parce que, là, vous allez vous
réunir quasiment tous les mois. Je me demande si ça ne
faciliterait pas l'application de l'article 710. Est-ce que c'est plus
fréquent que ça? Est-ce que ça doit être toutes les
deux semaines?
M. Denis: C'est parce que je me demande, quand je regarde
strictement du point de vue administratif, en reprenant les mots du ministre
des Affaires municipales de tantôt, à savoir que ce sont des
histoires de crayons et de gommes à effacer, si on n'en vient pas aux
crayons et aux gommes à effacer aussi. Ce sont peut-être de plus
gros crayons et de plus grosses gommes à effacer, mais c'est un peu dans
le même domaine.
Le Président (M. Bertrand): Mme le député de
L'Acadie.
Mme Lavoie-Roux: Moi, je crois comprendre les objections du maire
et du comité exécutif et les représentations qui sont
faites. Vous voulez éviter, d'une part, un gonflement inutile de
prévisions budgétaires, ce qui me semble tout à fait
normal. Vous venez d'expliciter les contingences auxquelles vous êtes
soumis au plan de l'urgence des décisions à prendre, des
virements nombreux de fonds à effectuer.
Par contre, je comprends aussi les inquiétudes des autres membres
du conseil qui disent: Nous, on voudrait quand même conserver un droit de
regard. Est-ce qu'il y a un mécanisme de prévu à la ville
de Montréal qui fait que, par exemple, je ne sais pas, à toutes
les réunions du conseil, vous puissiez déposer une copie de ces
virements de fonds sur lesquels les membres du conseil pourraient poser des
questions? S'il n'y a pas de questions, ça ne se fait pas, et ça
évite des discussions inutiles, parce que cela a été mis
à l'ordre du jour. Quelle est la procédure prévue au
conseil pour ça?
M. Drapeau: On n'attend pas les réunions du conseil. Comme
tous ces montants sont votés par des résolutions du comité
exécutif et que ces résolutions sont non seulement publiques,
mais que des copies de ces résolutions sont envoyées à
tous les membres du conseil qui en ont fait la demande, automatiquement, tous
les membres du conseil sont tenus au courant de chaque vote de crédits
par le comité exécutif.
Mme Lavoie-Roux: Et ils pourraient, à l'occasion d'une
réunion du conseil, poser des questions pertinentes...
M. Drapeau: Absolument...
Mme Lavoie-Roux:... sur des points obscurs?
M. Drapeau: ... ce qui se fait d'ailleurs.
Le Président (M. Bertrand): Ecoutez, mesdames et
messieurs, nous allons, de toute façon, poursuivre l'étude de cet
article, mais comme il est midi et que, le mercredi, c'est à cette heure
que se terminent nos débats, nous le reprendrons cet après-midi.
Nous ne savons pas quand nous reprendrons nos travaux, parce que nous attendons
un avis de la Chambre, mais nous savons déjà, après
entente, qu'il est tout à fait probable que nous reprenions nos travaux
cet après-midi après la période des questions, soit vers
16h15 ou16h 30.
Nous ne savons pas encore, à ce moment-ci, si nous poursuivrons
nos travaux ce soir. Hatibuellement, il n'y a pas de travaux de
l'Assemblée le mercredi soir, mais il est peut-être possible aussi
que, pour hâter l'adoption de cette Loi modifiant la charte de la ville
de Montréal, nous puissions, après entente, poursuivre nos
travaux ce soir, mais vous aurez ces informations cet après-midi.
M. Goldbloom: M. le Président...
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: Simplement pour votre information, s'il faut un
consentement pour que cette commission siège cet après-midi parce
que, déjà, une autre commission est prévue, ce
consentement est accordé de la part de l'Opposition officielle,
également en ce qui concerne ce soir, si telle est la
décision.
M. Cordeau: Nous accordons notre consentement pour pouvoir
adopter ce projet de loi le plus tôt possible.
M. Paquette: Le seul problème qu'il y a ce soir, mais on
va en discuter, c'est que nous avons une réunion générale
des députés du Parti québécois, donc de tous les
députés, sur une question assez fondamentale, à 20 heures
ce soir, mais on va voir si c'est possible.
De toute façon, on sera fixé là-dessus cet
après-midi vers 16 heures.
Mme Lavoie-Roux: Sur le référendum, M. le
député de Rosemont?
Le Président (M. Bertrand): Alors, la commission suspend
ses travaux.
(Suspension de la séance à 12 h 3)
Reprise de la séance à 16 h 40
Le Président (M. Bertrand): A l'ordre, madame,
messieurs!
La commission permanente des affaires municipales et de l'environnement
entreprend une nouvelle séance cet après-midi pour étudier
la loi amendant la Charte de la ville de Montréal, le projet de loi no
200. Les membres de la commission sont M. Alfred (Papineau) remplacé par
M. Paquette (Rosemont); M. Beauséjour (Iberville) remplacé par M.
Lacoste (Jeanne-Mance); M. Brassard (Lac-Saint-Jean) remplacé par M.
Mercier (Berthier); M. Caron (Verdun), M. Cordeau (Saint-Hyacinthe), M. de
Bellefeuille (Deux-Montagnes), M. Dubois (Huntingdon), M. Dussault
(Châteauguay), M. Goldbloom (D'Arcy McGee), M. Lavigne (Beauharnois)
remplacé par M. Laplante (Bourassa); M. Léger (Lafontaine), M.
Léonard (Laurentides-Labelle) remplacé par M. Laberge
(Jeanne-Mance). Donc, M. Lacoste n'est pas député de
Jeanne-Mance, mais député de Sainte-Anne. Je me mêle
toujours, je m'excuse, M. Lacoste.
Mme Ouellette (Hull) remplacée par M. Lefebvre (Viau); M. Saindon
(Argenteuil), M. Tardif (Crémazie). M. Saindon (Argenteuil)
remplacé par Mme...
M. Goldbloom: Par Mme Lavoie-Roux (L'Acadie).
Le Président (M. Bertrand): ... Lavoie-Roux (L'Acadie); M.
Vaugeois (Trois-Rivières) et M. Ver-reault (Shefford).
M. Goldbloom: M. Verreault (Shefford) est remplacé par M.
Marchand (Laurier).
Le Président (M. Bertrand): M. Verreault (Shefford) est
remplacé par M. Marchand (Laurier).
Alors, est-ce qu'il y aurait moyen de s'entendre immédiatement,
avant qu'on entreprenne l'étude de l'article 76, sur les travaux de
cette commission plutôt que de le faire dans la précipitation des
minutes qui vont précéder le coup de 18 heures? La commission est
libre, s'il y a entente, évidemment, de décider de poursuivre ses
travaux ce soir. Maintenant, ce soir, cela représente deux
possibilités. Une première pourrait signifier que nous pourrions
continuer de siéger de 18 heures à 20 heures et de terminer nos
travaux à 20 heures ce soir. Une deuxième possibilité,
c'est de suspendre à 18 heures, de revenir à 20 heures et de
travailler de 20 heures à 23 heures, comme c'est le cas habituellement.
Alors, je vous soumets cela. J'aimerais que cela puisse se régler le
plus rapidement possible. M. le ministre.
M. Tardif: M. le Président, j'ai un rendez-vous à
18 h 30. Je tente présentement de l'annuler si c'est faisable. Donc, je
n'ai pas d'objection à continuer jusqu'à 20 heures sans
interruption. Je saurai, sans aucun doute, d'ici cinq à dix minutes, si
je peux annuler.
Le Président (M. Bertrand): Quel est le voeu de
l'Opposition sur ce plan-là?
M. Goldbloom: Je pense que ce serait préférable
pour nous, M. le Président. Nous avons offert notre collaboration, nous
continuons de l'offrir. Alors, selon la disponibilité du ministre.
M. Caron: On est à la disposition du ministre pour lui
rendre service. Si le ministre doit être ici, je pense qu'on doit
collaborer avec lui. Pour ma part...
M. Tardif: Je saurai dans cinq ou dix minutes si on siège
de 20 heures à 23 heures ou si on peut continuer.
Le Président (M. Bertrand): Maintenant, vous êtes un
peu au courant de la situation telle qu'elle se présente. M. le
ministre, dès que vous aurez une information à ce sujet,
peut-être que la situation pourra mûrir... Il faudra qu'à 17
h 55 on s'entende très bien là-dessus. Cela permettra à
nos intervenants de savoir qu'il y a deux possibilités ce soir, enfin
trois: qu'on ne siège pas du tout, mais celle-là semble
écartée, qu'on siège de 20 heures à 23 heures ou de
18 heures à 20 heures.
J'ai une deuxième demande à faire aux membres de la
commission. Ce serait d'entendre M. Raynald Perron. M. Perron s'est inscrit
comme intervenant à cette commission, mais sur un problème
très particulier qui le concerne personnellement. Il doit
malheureusement nous quitter dès 18 heures ce soir. Son épouse
est malade à Montréal et il doit retourner auprès d'elle.
M. Perron me demandait tout à l'heure j'en fais une demande aux
membres de la commission si les gens accepteraient de l'entendre sur un
problème d'expropriation relatif principalement à l'article 54
que nous avions décidé de suspendre ce matin. M. Perron en aurait
environ pour dix minutes, le temps de confier aux membres de la commission son
cas personnel. Il ne sera pas nécessaire d'engager un débat par
la suite, mais ce sont des informations qu'il pourrait nous transmettre et qui
seraient peut-être utiles aux débats que nous aurons plus tard sur
l'article 54.
Me Péloquin.
M. Péloquin: M. le Président, je ne sais pas si je
peux invoquer le règlement, mais on nous fait distribuer un document
intitulé "Pétition et plaintes" qui semble avoir
été préparé par M. Perron. On retrouve au
paragraphe 3, les mots, "par des moyens frauduleux, on m'a obligé
à démolir ma maison", au paragraphe 4, "par des
procédés malicieux et politiques employés par le maire
Drapeau et son équipe du contentieux".
M. le Président, je ne crois pas qu'on doive distribuer des
documents qui contiennent... Au paragraphe 5, on dit: "Plusieurs centaines de
contribuables sont fraudés par de semblables procédés
à Montréal."
Je crois qu'on ne doit pas tolérer que des documents circulent
ainsi, avec des allégations qui sont absolument mal fondées, qui
sont absolu- ment injustes à l'égard des personnes qui pourraient
être visées.
Le Président (M. Bertrand): Me Péloquin, je prends
connaissance, à l'instant même, de cette déclaration de M.
Perron. Je crois, et je peux même affirmer de façon assez
précise, à moins que quelqu'un ne m'informe du contraire, que ce
n'est certainement pas le secrétariat des commissions parlementaires qui
a distribué cette feuille.
Je sais que, depuis hier, des personnes ont distribué sur les
tables des documents qui ne sont pas passés par les bureaux de
réception normaux des commissions parlementaires. Evidemment, vous
comprendrez, Me Péloquin, qu'il n'est pas possible à qui que ce
soit ici d'empêcher un individu qui entre de circuler autour des tables
et de déposer quelque document que ce soit. Il est évidemment
tout à fait loisible aux membres de la commission parlementaire d'en
tenir compte ou de ne pas en tenir compte, de le lire ou de ne pas le lire.
Dans les circonstances, quant à nous, ce n'est pas un document
que nous recevons par des sources officielles. Je pense que cela sera à
M. Perron, dans son exposé, sans doute, à faire part de son
problème personnel, quitte ensuite à ce que les membres de la
commission en tiennent compte oui ou non.
Je voudrais simplement vous indiquer que...
Ecoutez, on m'informe à l'instant que le secrétariat des
commissions, contrairement à ce que je vous ai dit, pour être
très clair, avait reçu la pétition ainsi qu'une autre
feuille, dans laquelle M. Perron ajoutait certaines explications, document
numéroté 11, et que ce document a sans doute été
distribué aussi par les voies normales. Mais ces documents n'engagent,
Me Péloquin, que les personnes qui les présentent. Vous savez, on
reçoit des documents de tout azimut. Nous n'avons pas de contrôle.
Je pense que nous sommes encore dans une société où chaque
individu a le droit d'exprimer ce qu'il pense dans les mots qu'il veut bien
utiliser. C'est la responsabilité de ceux qui l'écoutent de faire
la part des choses. Nous ne pouvons évidemment pas censurer, de quelque
façon que ce soit, quelque document qui est présenté en
commission parlementaire. Je pense que vous pouvez comprendre cela aussi bien
que moi.
M. Péloquin: D'accord. Mais je crois que vous allez
être d'accord pour dire que la commission n'entend, d'aucune
façon, recevoir ce document. On ne peut pas dire que c'est un document
qui est reçu par la commission.
Le Président (M. Bertrand): C'est un document qui est
reçu par la commission, c'est-à-dire que, quand on publie un avis
indiquant que la ville de Montréal, par exemple, va venir se faire
entendre pour déposer une loi comportant des amendements à sa
charte, c'est pour inviter des gens qui auraient des interventions à
faire concernant ce projet de loi de s'inscrire à la commission
parlementaire, par la voie du secrétariat.
M. Perron, comme tout citoyen, y a droit; il s'est inscrit et a
déposé un document, comme
d'autres groupes. Le RCM a déposé un document. D'autres
individus ou groupes ont déposé des documents. C'est leur droit
de le faire.
Dans les circonstances, ce document que nous recevons, ensuite, il n'en
tient qu'à nous d'en faire l'usage que nous voulons. Cela n'engage pas
les membres de la commission parlementaire; cela n'engage pas le gouvernement;
cela n'engage que la personne ou le groupe qui l'a déposé.
M. Péloquin: M. le Président, la commission
peut-elle tolérer que des documents comme ceux-là circulent alors
que...
M. Paquette: M. le Président, si vous me permettez...
M. Péloquin: ... justement, devant les tribunaux, il y a
une règle bien précise au Code de procédure civile qui dit
qu'une partie peut demander au juge, au tribunal, que soit biffé tout
allégué malhonnête, malicieux, tendancieux à
l'égard de l'autre partie.
M. Paquette: M. le Président, si vous permettez...
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
Rosemont.
M. Paquette: Je voudrais simplement dire que ce n'est pas la
première fois que cela se produit devant une commission parlementaire.
En particulier, durant la commission parlementaire qui procédait
à l'étude du projet de loi 101, le parti dont je suis membre
s'est fait traité de raciste, de fasciste et tout ce que vous voulez. On
a laissé les gens s'exprimer. C'est à eux de prouver leurs
allégués. Vous vous doutez bien que nous les avons
questionnés sur leurs allégations. Je pense qu'il vous est
loisible de le faire.
La question que je me pose sur ce document, je me demande si c'est un
cas particulier ou si c'est relié à un des amendements qu'on doit
étudier, et lequel. Autrement dit, ce document peut-il nous être
utile ici ou est-ce que cela relève d'un problème particulier qui
devrait être réglé ailleurs. C'est cela que je me
demande.
Le Président (M. Bertrand): J'ai soumis la question aux
membres de la commission. Je vous demande de donner votre consentement. Si ce
consentement n'est pas unanime, je refuserai tout simplement la demande.
M. le député de Bourassa.
M. Laplante: En voyant un tel document, si l'intervenant ne parle
pas sur l'article 4, tel qu'on le lit, parce qu'il est libelleux, nous avons
une certaine responsabilité à prendre comme membres de la
commission. Il ne faut pas oublier que c'est consigné au journal des
Débats et qu'il y a des milliers d'abonnés. Je crois que cela
peut même, plus tard, apporter certains problèmes à ce
monsieur qui le présente. Je pense que nous le protégeons en ne
lui permettant pas de lire un tel document. Je m'oppose à le
recevoir.
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
Châteauguay.
M. Dussault: M. le Président, est-ce que vous pouvez nous
garantir actuellement que ce que nous dira M. Perron est relié à
un article de la charte que nous étudions?
Le Président (M. Bertrand): M. Perron m'a signifié
dans sa demande que c'était relié à tous les articles du
projet de loi qui avaient trait à l'expropriation, dont l'un, ce matin,
qui avait été suspendu, l'article 54. M. Perron, je vous pose une
question. Mme Lavoie-Roux, député de L'Acadie, demande si vous
avez une cause pendante devant les tribunaux en ce moment?
M. Perron: Non, aucune.
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
Laurier.
M. Marchand: Je dis aux gens du Parti québécois que
je pense que c'est libelleux et je m'oppose à ce qu'on débatte ce
document.
M. Perron: M. le Président, il ne sera pas question de ce
qui est écrit dans le document. Je voudrais seulement raconter des
faits. Il n'y aura aucune parole libelleuse de dite, vous le savez.
Le Président (M. Bertrand): Ecoutez, M. Perron, je veux
que nous soyons très clairs. J'ai dit tantôt, et je pense que je
vous l'avais dit quand je vous ai vu, que je demanderais le consentement
unanime des membres de la commission et que, si ce consentement ne
m'était pas donné, je me verrais dans l'obligation de ne pas vous
accorder la parole sur cette demande d'intervention. J'ajoute, cependant, pour
les fins de la compréhension des membres de la commission,
qu'évidemment, ce document n'est pas, à l'heure actuelle,
enregistré au journal des Débats. Il est uniquement
déposé. H pourrait revenir à M. Perron de faire la part
des choses dans une intervention qu'il pourrait faire si la commission donnait
son consentement. Alors...
M. Perron: Sans compter, M. le Président, que mon cas est
relié à au moins...
Le Président (M. Bertrand): D'accord, M. Perron. Je pense
qu'il ne s'agit pas, pour l'instant, de s'engager là-dessus. M. le
député de Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: M. le Président, je suis en faveur que
monsieur s'exprime. De la façon dont vous avez présidé
cette commission jusqu'à présent, dès que monsieur ira
à rencontre du règlement, je crois que vous allez le rappeler
à l'ordre. Autrement, c'est empêcher un citoyen de
témoigner à une commission, quand il en a le droit, comme vous
l'avez dit tantôt.
Le Président (M. Bertrand): Je vous avoue que ma tendance
première, M. le député de Saint-Hyacinthe, comme
président c'est de permettre l'expression au maximum, et non pas de
refuser l'expression au maximum. Dans les circonstances, je suis prêt
à admettre moi aussi, comme on l'a fait remarquer, que nous avons devant
nous un document qui prête flanc à des critiques majeures. Elles
pourraient venir de quelque intervenant que ce soit, ou des membres de la
commission, et que cela augure mal pour une intervention, si nous avions
jugé cette intervention recevable.
Dans les circonstances, je soumets simplement aux membres de la
commission que si vous acceptez de donner votre consentement, je me ferai
évidemment un devoir de permettre l'intervention de M. Perron, dans les
limites des règles qui sont les nôtres et en s'assurant
qu'à aucun moment il n'est fait mention d'autre chose que de ce qui
concerne les travaux de cette commission, à savoir des articles qui
auraient trait à l'expropriation.
M. le député de D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, vous avez un esprit de
démocrate et cet esprit vous fait honneur. Nous essayons, je crois,
autour de la table de trouver une justification pour écouter tout ceux
qui veulent s'exprimer. Il y a quand même une distinction qui me
paraît importante, c'est que, quand une municipalité, en
l'occurrence la ville de Montréal, présente un projet de loi, il
y a la demande qui est ainsi formulée de la part de la ville que
certains articles de loi soient adoptés. Il est loisible à mon
sens je ne suis pas avocat, mais en vertu de la tradition parlementaire
à tout citoyen de Montréal et même à des
citoyens d'autres municipalités, dans certaines circonstances, de venir
s'exprimer et de conseiller cette commission sur l'opportunité d'adopter
ou de rejeter un article quelconque. Mais la distinction que je fais est entre
une telle expression d'opinion sur le texte d'un article et le plaidoyer que
quelqu'un pourrait faire pour sa propre cause, transformant en quelque sorte la
commission parlementaire en tribunal, ce qui n'est ni son rôle ni sa
compétence. Il me semble que si quelqu'un veut prendre le texte d'un
article et nous dire que ce texte est mal rédigé, que les
pouvoirs que l'on propose d'obtenir pour l'administration municipale sont
exagérés, à ce moment, nous pouvons entendre cette
opinion. Mais si une personne dit: Les pouvoirs que la ville a entre les mains
ont été utilisés à mon endroit de façon
abusive et je voudrais que vous m'aidiez à obtenir justice, ce n'est pas
le rôle de la commission.
M. Paquette: M. le Président.
Mme Lavoie-Roux: J'avais demandé la parole.
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
Rosemont, après; je m'excuse, mais nous devrons quand même
procéder le plus rapidement possible.
Une Voix: Cela fait plusieurs fois que Mme le
député de L'Acadie demande la parole.
M. Paquette: Allez-y, madame.
Mme Lavoie-Roux: Je partage les inquiétudes du
député de D'Arcy McGee et je pense que si, M. le
Président, vous êtes capable de contenir tout cela à
l'intérieur de ce qui devrait être le cadre de discussion à
cette commission, d'accord, on peut entendre qui vous voudrez, mais il reste
que, même si le député de Rosemont, tout à l'heure,
a fait allusion à certaines choses qui avaient pu être dites au
moment des séances de la commission parlementaire qui a
étudié la loi 101, je ne me souviens pas que, dans les textes, on
ait fait des accusations de fraude à l'égard... et même,
les expressions que vous avez utilisées, fascisme et autres, je ne suis
même pas sûre qu'on pourrait les retrouver à
l'intérieur des mémoires.
De toute façon, ici, on accuse les gens de malice et de fraude
et, non seulement cette fraude a été une fraude, mais c'est
peut-être une centaine de fraudes. Je pense que c'est peut-être
ouvrir la porte à des abus éventuels, c'est-à-dire que les
commissions parlementaires deviendraient une occasion d'accusations qui n'ont
pas besoin d'être prouvées, somme toute, mais qui laissent
toujours des doutes considérables dans l'esprit des gens. Si on peut se
restreindre, à l'intérieur du cadre qui est le nôtre,
à discuter uniquement du projet de loi ou d'articles du projet de loi,
je suis d'accord, mais c'est très fragile comme équilibre, je
pense.
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
Rosemont.
M. Paquette: M. le Président, très
brièvement, j'ai donné l'exemple de la loi 101 pour indiquer
qu'on faisait preuve habituellement d'énormément de
tolérance et qu'on permettait à tout le monde de s'exprimer.
J'ai exactement les mêmes préoccupations que celles du
député de D'Arcy McGee. C'est pourquoi je me demandais s'il
s'agissait d'une affaire particulière qui devrait être
réglée hors de cette commission ou s'il s'agit effectivement de
points de nature à nous éclairer dans l'étude du projet de
loi 200.
Si le témoin s'engage à nous parler uniquement de
modifications possibles à la charte de la ville de Montréal, sans
attendre de nous que nous donnions une opinion sur son cas particulier, et s'il
s'engage également à ne pas utiliser de termes abusifs, je
souhaiterais, M. le Président, qu'on l'entende. Cela pourra
peut-être nous éclairer sur l'article 54 et sur d'autres
articles.
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
Châteauguay.
M. Dussault: M. le Président, si c'est sur le fait
d'entendre le témoin que vous soumettez la question à
l'unanimité de la commission, je pense qu'on ne peut pas poser un tel
geste parce que c'est un droit de M. Perron d'être entendu ici.
Si vous soumettez la question, à savoir qu'on l'entende
immédiatement, je pense que là, vous pouvez soumettre cette
question à l'unanimité de la commission.
Le Président (M. Bertrand): C'était d'ailleurs ma
demande. C'est qu'on l'entende immédiatement puisqu'il doit quitter la
salle.
Ecoutez. Je veux être très clair, M. Perron, et vous allez
m'entendre. Je ne vais pas le répéter deux fois.
Nous allons vous entendre. Vous m'avez parlé d'une dizaine de
minutes.
Je ne recevrai vos propos et je pense exprimer le voeu des
membres de la commission que dans la mesure où vous voudrez faire
une intervention pour indiquer aux membres de la commission que l'adoption de
l'un ou l'autre des articles du projet de loi qui est devant nous pourrait
porter préjudice à des citoyens, à des individus. Je
n'accepterai pas que vous nous racontiez un événement personnel
uniquement dans le but de nous sensibiliser à un événement
personnel, même s'il a pu se répandre autour de vous et toucher
d'autres personnes, parce que cela pourrait être fait et devrait
être fait en d'autres lieux et d'autres temps. Il y a des gens pour
recevoir des plaintes. Il y a des députés qui servent aussi
à cela dans leur bureau de comté le lundi. Si vous avez besoin
d'en rencontrer un parmi ceux qui sont ici, je pense qu'il n'y aura aucune
difficulté. Le président pourrait même se montrer tout
à fait disposé à vous voir, s'il s'agissait de ce genre de
chose, mais pour les fins de la commission, de nos travaux, je n'accepterai
votre intervention que dans la mesure où vous nous indiquerez que
certains articles de la charte ou de la loi amendant la charte pourraient
porter préjudice au droit des citoyens. D'accord, M. Perron?
M. Perron (Raynald): C'est bien. M. le Président, M. le
ministre, messieurs les députés, pour pouvoir vous exprimer tous
les préjudices que peuvent causer les lois d'expropriation qui peuvent
être acceptées ici, l'importance qu'elles ont et tous les pouvoirs
que vous donnez à la ville, il faut absolument que je vous raconte ce
que l'expropriation m'a apporté, dans mon cas personnel, ainsi
qu'à plusieurs centaines de cas dans le quartier de
Rivière-des-Prairies. Autrement, si je ne vous raconte pas exactement
mon cas personnel, je ne crois pas que vous puissiez juger de l'importance du
préjudice que peuvent causer les lois qui sont demandées par la
ville. Alors, je vais vous raconter ce qui en est, en m'en tenant, autant que
possible, au cadre, et je vous remercie à l'avance de me donner le droit
de parole.
Le Président (M. Bertrand): M. Perron, est-ce que vous
avez lu la loi actuelle que nous avons devant nous?
M. Perron (Raynald): Oui, je l'ai regardée. Le
Président (M. Bertrand): Est-ce que vous avez identifié des
articles qui, à votre avis, sont mauvais?
M. Perron (Raynald): Oui, il y a l'article 106 de la charte.
Le Président (M. Bertrand): L'article 106 de la charte,
c'est l'article, dans notre projet à nous, le projet de loi no 200,
10.
M. Perron (Raynald): C'est cela. En plus, il y a l'article 610b,
611.
Le Président (M. Bertrand): Alors, l'article 610b, c'est
l'article 53; 611, c'est l'article 54.
M. Perron (Raynald): II y a l'article 955.
Le Président (M. Bertrand): L'article 955, c'est l'article
129.
M. Perron (Raynald): C'est bien cela. Et il y a l'article 966,
qui est l'article 132.
Le Président (M. Bertrand): L'article 132.
M. Perron (Raynald): II y a l'article 999 et l'article 135.
Le Président (M. Bertrand): D'accord. Alors, ce que nous
vous demandons, M. Perron, et je ne pense pas que, pour cela, il soit
nécessaire de nous raconter de long en larqe ce oui vous est
arrivé, on n'en sortirait pas... En quoi est-ce que ces articles, si on
les adoptait nous ici, les membres de la commission, pourraient porter
préjudice aux droits des citoyens?
M. Perron (Raynald): Cela pourrait porter préjudice
à ma propre expropriation et à l'expropriation de centaines
d'autres citoyens dans Rivière-des-Prairies.
Le Président (M. Bertrand): Pourquoi?
M. Perron (Reynald): Pour la raison qu'en 1968, j'ai
acheté une propriété qui était barricadée,
comme vous en avez discuté hier, concernant les barricades de
propriété, avec un terrain vacant qui était à
vendre depuis nombre d'années. Alors, je suis allé voir les
personnes en question, c'était une succession, ces gens n'avaient jamais
été approchés par la ville de Montréal ou par qui
que ce soit. Alors, j'ai acheté la propriété en question
et la semaine de l'achat, je me suis rendu à la maison avec mon
épouse, j'ai débarricadé la propriété dans
le but de l'occuper.
Il est arrivé un inspecteur de la ville de Montréal dans
une petite auto verte, il m'a dit: M. Perron, qu'est-ce que vous faites
là? J'ai dit: Je viens d'acheter la propriété et je suis
en train de la réparer pour y demeurer. Alors, on m'a dit: Monsieur,
vous n'avez pas le droit de réparer cette propriété, il
faut qu'elle soit démolie. J'ai discuté avec mon épouse et
j'ai dit qu'on n'était pas en moyen de se
construire, mais tout de même, on va écouter la ville, pour
ne pas se les mettre à dos contre eux, on va démolir. Alors, on a
démoli la propriété.
Je suis allé demander un permis à la ville de
Montréal pour me construire. On m'a dit: C'est malheureux, M. Perron,
mais depuis 1965 ou 1966, on est en train de faire des schémas
d'aménagement avec Rivière-des-Prairies, la ville de
Montréal a décidé que sur les bords de l'eau, on prenait
ça, on faisait des parcs, alors il y a un bon nombre de
propriétés qui vont être homologuées, on va faire
des réserves. J'ai été surpris de ça,
comprenez-vous, je leur ai demandé pourquoi ils n'avaient pas
acheté cette maison, elle était à vendre depuis plusieurs
années. Les voisins dans ce coin-là avaient leur maison à
vendre, il y avait des chalets d'été sur des terrains au bord de
l'eau et on ne les achetait pas.
Alors, j'ai laissé ça comme ça. On m'a dit:
représentez-vous l'année prochaine, peut-être qu'on aura
changé d'idée. Alors, par la suite, je me suis
représenté et cela a duré jusqu'en 1973. Alors il a fallu
que je me trouve un autre chez nous, parce que j'avais vendu ma petite maison
que j'avais, je me suis trouvé un autre chez nous et en 1973, j'ai
regardé les journaux et j'ai vu dans le Montréal-Matin, Plan
d'urbanisme à Rivière-des-Prairies, une grande assemblée
dans une salle d'école à Rivière-des-Praisires.
Je me suis rendu là, on était plus de 500 citoyens de
Rivière-des-Prairies, alors, il y avait un projecteur, une grande carte
au fond de la salle et on avait des orateurs de la ville qui nous ont
montré le nouveau Rivières-des-Praisires avec l'ancien et on nous
a dit à la fin de l'assemblée, allez voir en arrière,
toutes les affaires qui sont en vert, c'est du monde qui sont
homologués. Je suis monté sur l'estrade et j'aperçois mon
beau terrain où je voulais me construire, il était
homologué depuis 1971 et on était rendu en 1973, je n'en avais
pas entendu parler, et pour la plupart des citoyens de la salle, c'était
la même chose.
On nous avait homologués, mais ce n'était pas en vigueur.
Alors, à ce moment-là, on ne nous avertissait pas. En 1973, j'ai
appris que mon terrain ne m'appartenait plus depuis 1971 au moins, mais
à partir de 1968, on avait refusé l'autorisation de me
construire.
Quand j'ai vu ça, j'ai dit: Je vais être obligé de
m'acheter quelque chose et y demeurer parce que j'avais pris quelque chose en
attendant. Je me suis acheté quelque chose dans Rosemont sur le
boulevard l'Assomption dans le quartier Rosemont, de M. Paquette.
En 1975, on m'a dit: dans cinq ans, si l'homologation n'a rien fait,
d'ailleurs, vous avez le droit de reprendre votre bien. En 1975, je me suis
dit: Je vais aller voir le conseiller de mon quartier, Rosemont, qui est M.
Fernand Desjardins, qui est assis ici. Je suis allé le voir et je lui ai
dit: Je voudrais reprendre mon terrain, ça fait cinq ans qu'on m'a
homologué, on ne se sert pas de mon bien, on m'a fait démolir en
me disant que je n'avais pas le droit de réparer et j'ai dit:
Aujourd'hui, on me dit que je n'avais pas d'affaire à démolir,
qu'ils ont mal agi en me disant ça, que c'était un inspecteur qui
n'avait pas sa raison d'être, ainsi de suite, il n'avait pas le droit de
faire ça. Mais il était trop tard, on avait démoli.
Quand j'ai vu ça, je suis allé dans le bureau de M.
Desjardins avec mon épouse et ma fille; mais entre-temps, M. Lalonde qui
est à Rivière-des-Prairies, à l'ancien hôtel de
ville, qui s'occupe des expropriations, m'avait dit: M. Perron, vous allez
avoir votre terrain, faites-vous faire un plan de votre propriété
que vous voulez construire, pour nous prouver que c'est vrai que vous allez
construire et on va vous donner votre terrain. Je me suis fait faire un grand
plan d'à peu près quatre pieds carrés, ça m'a
coûté quelque chose, je me suis préparé pour
ça, ainsi de suite.
Quand mon plan a été préparé, on me disait
encore qu'il fallait attendre pour me donner mon permis. J'ai vu M. Desjardins,
je lui ai dit: Cela fait cinq ans. Il a répondu: Ne me dites pas que
ça fait cinq ans qu'on gèle votre bien? J'ai dit oui. Il m'a dit:
Votre terrain, vous allez l'avoir et ça ne sera pas long. J'étais
assis à son bureau avec mon épouse et ma fille et M. Desjardins a
fait demander M. Lamarre et il lui a dit: M. Perron, il faut qu'il ait son
terrain. Il a répondu: C'est d'accord, il va avoir son terrain.
Alors, M. Desjardins a dit: Je vais aller vous voir chez vous et vous
viendrez me montrer ça à Rivière-des-Prairies. M.
Desjardins est arrivé avec une grosse Lincoln.
J'y suis monté et il m'a amené sur le boulevard Gouin. Il
m'a amené chez Mme Mariette La-pierre. Il voulait parler à Mme
Lapierre qui était conseiller de Rivière-des-Prairies, en me
disant: Vous allez me la présenter.
Je lui ai montré mon terrain qui était homologué et
il m'a dit: Ne me dites pas qu'ils vous retiennent depuis cinq ans? J'ai dit
oui. Il a dit: C'est correct, cela ne sera pas long, je vais vous arranger
cela.
J'ai voulu lui payer son essence et il m'a dit: Non, ces
affaires-là, ça ne marche pas. Je lui ai dit que c'était
correct. Il m'a dit: Vous allez faire une affaire, M. Perron; M. Lalonde, qui
est à Rivière-des-Prairies, s'occupe de cela et va vous
téléphoner cette semaine. Dans la semaine, M. Lalonde m'a
téléphoné et m'a dit: M. Desjardins et M. Lamarre vont
passer cela à l'exécutif et vont demander un désistement
de votre homologation. Vous allez descendre chez nous et on va prendre une
photocopie de tout votre dossier. Je lui ai dit: C'est bien correct.
Mon épouse et moi avons dû descendre un samedi matin. J'ai
trouvé ça drôle, à Rivière-des-Prairies,
j'étais tout seul avec elle. Il avait fait venir des beignes et du
café.
Le Président (M. Bertrand): M. Perron, vous comprendrez
avec moi qu'il serait peut-être important qu'on aille à
l'essentiel des faits.
M. Perron (Raynald): Je vais aller à l'essentiel.
Le Président (M. Bertrand): Et laissez tomber les
détails croustillants.
M. Perron (Raynald): Après avoir pris toutes les
photocopies de mon dossier, M. Desjardins dit: Je vous connais depuis
longtemps, votre maison est sur le boulevard l'Assomption; est-ce que c'est
à vendre? Je lui ai dit: Oui, c'est à vendre-Comment cela se
fait-il que vous savez cela? Il me dit: Cela fait longtemps que j'ai un oeil
sur votre propriété. Moi, j'ai un beau garage en-dessous de ma
maison et lui, il a une petite maison, pas de garage, rien, sur la rue
Veuillot, comprenez-vous?
Je lui ai dit que c'était bien correct. Il me dit: Votre maison
m'intéresse. Je lui ai dit: Pour mon terrain? Il m'a dit: Ne soyez pas
inquiet, votre terrain, vous allez l'avoir. Je le rappelais, pas de nouvelles
de mon terrain. Je lui ai dit: M. Desjardins? Il m'a dit: cela ne sera pas
long, cela va passer à l'exécutif.
Une journée, on sonne à la porte de chez moi.
C'était M. Desjardins, avec son épouse, qui venaient visiter pour
acheter. Je lui ai dit: Ecoutez, M. Desjardins... Il me dit: Ecoutez, pour
votre propriété, je ne peux pas donner plus qu'un certain montant
d'argent. A peu près la moitié de ce qu'elle vaut. Je lui ai dit:
C'est bien correct, M. Desjardins, je vais attendre d'avoir mon terrain et
à ce moment-là, je vendrai.
La première chose que j'ai sue, lorsque cela est passé
à l'exécutif, au lieu de me donner mon terrain, on m'a
exproprié. L'expropriation n'a jamais été en vigueur et
depuis ce temps mon bien est gelé. Depuis ce temps-là, M.
Desjardins, ce n'est plus mon ami, il ne me parle plus, ni M. Lamarre.
Le Président (M. Bertrand): M. Perron, ce que vous venez
de dire est enregistré au journal des Débats.
M. Perron (Raynald): Oui.
Le Président (M. Bertrand): Cela a été
entendu par des gens et vous semblez savoir qu'ils sont déjà au
courant de ces faits. Comme nous ne sommes pas un tribunal, et loin de nous de
vouloir le devenir, je pense qu'au minimum, ce que vous demandiez a
été entendu. Vous comprendrez aussi que si des procédures
doivent être engagées, ce n'est certainement pas ici la place pour
les engager, et surtout pas le rôle des membres de la commission
parlementaire de le faire.
Dans les circonstances, M. Perron, est-ce que cette expression d'opinion
vous satisfait pour l'instant?
M. Perron (Raynald): Je vous remercie de tout coeur. Je ne peux
pas m'exprimer comme vous tous, parce que c'est la première fois que je
parle devant un public. Mais je suis persuadé que les citoyens de
Rivière-des-Prairies ont confiance en vous, surtout en M. Tardif. On le
suit à la télévision et on est content quand vous apportez
des oppositions à la ville de Montréal. On sait qu'on a besoin de
votre protection. De tout coeur je vous remercie beaucoup.
Le Président (M. Bertrand): Soyez assuré, M.
Perron, que l'Assemblée nationale est ouverte au plus humble des
citoyens.
M. Perron (Raynald): Vous savez, les pouvoirs qui sont
donnés, bien souvent, cela dépend quelle personne a les pouvoirs.
Je serais prêt à donner n'importe quel pouvoir à M. Tardif,
mais il y en a d'autres pour qui les mêmes pouvoirs deviendraient
dangereux.
Le Président (M. Bertrand): Je pense que vous ne parlez
pas pour tout le monde, M. Perron. Merci, M. Perron. Nous reviendrons sur ces
articles qui ont trait à l'expropriation plus tard. Pour l'instant, nous
en étions à l'article 76. Nous étions presque prêts
à prendre une décision sur cet article 76. Je demanderais
simplement que ceux qui veulent ajouter quelque chose à ce qui a
déjà été dit puissent le faire. Oui, monsieur.
M. Lebeau: Brièvement, j'avais demandé la parole
peu avant l'ajournement ce matin, suite à une question du
député de L'Acadie, Mme Lavoie-Roux, et qui avait trait aux
pouvoirs qu'a le conseil de surveiller de tel crédits, les
crédits dont on parle à l'article 76 et ceux dont on a
parlé avant l'article 68.
Il y a une question qui a été effleurée ce matin
par des délégués du Rassemblement des citoyens de
Montréal, qui a été reprise ensuite et c'est à ce
sujet, un peu sur cette question qu'a porté, vers la fin de la
suspension de ce matin, la question du député, Mme
Lavoie-Roux.
Lorsqu'on a à évaluer la possibilité,
l'utilité, la nécessité d'amender la charte dans le sens
que la ville le fait à l'article 76, toujours en référence
avec l'article 68, on a toujours à peser le pour et le contre en termes
d'efficacité, mais aussi en termes de démocratie, en termes de
surveillance publique, de décisions publiques qui sont finalement des
décisions politiques.
Lorsque le RCM affirmait ce matin que l'adoption des articles 68 et 76
avait pour effet de réduire encore une fois les pouvoirs du conseil au
profit de ceux de l'exécutif, on peut certainement raisonner de la
façon suivante. Ce n'est pas avec l'adoption de l'article 76 comme tel
que les pouvoirs du conseil vont être tellement réduits au profit
de ceux de l'exécutif. Je voudrais vous faire remarquer une chose.
Depuis particulièrement les années soixante, la balance des
pouvoirs s'est jouée entre le conseil, d'une part, et, d'autre part, le
comité exécutif et la mairie. Ce n'est jamais arrivé
à la suite d'une espèce de décret qui enlevait d'un coup
un certain nombre de pouvoirs importants au conseil pour les transférer
au comité exécutif ou à la mairie. Ce processus
d'érosion du pouvoir du conseil de ville s'est accentué vers la
fin des années soixante et se poursuit toujours au profit de ceux de
l'exécutif et de la mairie; comme le maire de Montréal l'a
souligné ce matin, cela a coïncidé avec la période de
présidence de M. Lucien Saulnier. Effectivement, c'est pendant cette
période, quand on regarde les amendements qui ont été
faits à la charte depuis les années soixante, qu'on constate que
le comité exécutif s'est
donné un grand nombre de pouvoirs qui, auparavant, étaient
dévolus au conseil. Ce n'est jamais arrivé d'un coup, comme cela,
en bloc, qu'on a retiré substantiellement les pouvoirs du conseil pour
les transférer à l'exécutif. Ce processus d'érosion
est arrivé en cours de route, tranquillement, petit à petit, au
cours des différents pèlerinages que fait presque chaque
année la ville de Montréal auprès du gouvernement du
Québec pour amender sa charte.
C'est à la suite de l'adoption des articles 1, 2, 10, 15 et
plusieurs amendements comme ceux qu'on nous propose à l'article 76,
à la suite d'une série de petites choses comme cela qu'on se
retrouve dans la situation actuelle à la ville de Montréal
où le conseil est vraiment, dans la réalité, je dirais
presque complètement démuni par rapport à son rôle
normal et souhaitable et nécessaire de surveillance et de contrôle
de l'exécutif.
C'est la raison pour laquelle, ce matin, on avait je crois que
c'est le conseiller Fainstat qui l'avait fait prétendu et nous
prétendons toujours, à la suite surtout des arguments qu'il nous
a été donné d'entendre, que la ville de Montréal
n'a pas besoin de l'amendement à l'article 76 et qu'on pourrait fort
bien être efficace et démocratique à la fois en gardant les
prescriptions de la charte actuelle, soit le texte actuel de la charte à
l'article 710.
L'autre chose je terminerai très brièvement
là-dessus c'est qu'on nous a expliqué longuement ce matin
et de façon très claire certains aspects techniques reliés
à l'article 76. Lorsqu'on nous a expliqué comment le processus
d'amendement à la charte se faisait du point de vue de la ville de
Montréal, on a constaté que ce sont les différents chefs
de services, les différents directeurs de services qui proposent
à l'exécutif certains amendements, de façon à
rendre leurs services plus efficaces, plus expéditifs. C'est tout
à fait normal qu'il en soit ainsi, bien sûr.
Nous reconnaissons tout à fait la compétence des
différents directeurs de services de Montréal
particulièrement ceux qu'on a entendus ce matin, le directeur du service
des finances et celui du contentieux. C'est tout à fait normal qu'un
directeur de service qui vise un maximum d'efficacité, un maximum de
rendement, propose des modifications au comité exécutif de la
ville pour que cela aboutisse ensuite ici sur la table des commissions de
l'Assemblée nationale. Il faut faire la part des choses, je pense, entre
les souhaits d'efficacité des différents chefs de services
à Montréal... Je ne les blâme pas du tout de mettre de
l'avant toutes les propositions qu'ils veulent, mais je pense qu'il y a une
balance à faire entre le souhait du maximum d'efficacité et de
rendement et la nécessité absolue, par ailleurs, de
démocratie, et dans ce cas, de pouvoirs de contrôle le plus grand
possible du conseil de ville. C'est en ce sens, dans cette perspective
historique de l'érosion des pouvoirs du conseil... Sur le plan de
l'efficacité, nous ne croyons pas que la ville ait besoin des pouvoirs
qu'elle demande maintenant. C'est en ce sens que nous souhaitons que la
commission n'adopte pas le nouvel amendement proposé par la ville de
Montréal.
Le Président (M. Bertrand): M. Fainstat.
M. Fainstat: M. le Président, je veux seulement rappeler
aux membres de la commission que nous venons d'amender l'article 68 du projet
de loi qui touche l'article 664 de la charte. Les législateurs, quand
ils ont écrit l'article 664, pour les crédits des dépenses
contingentes, ont bien préparé une définition très
claire, très nette de ce que sont exactement les crédits pour les
dépenses contingentes. Il y a quatre catégories, A), B), C) et
D). Je ne veux pas les répéter ici. C'est bien défini. On
sait exactement ce que c'est, le crédit pour les dépenses
contingentes. En plus, les législateurs ont écrit que les
dépenses contingentes seront limitées à 1,5% au maximum,
jamais plus de 1,5%. C'est clair, c'est net, tout le monde le comprend.
Maintenant, on nous demande de transférer certains pouvoirs du conseil
au comité exécutif. On établit une catégorie:
dépenses générales d'administration, sans vraiment nous
donner une définition de ce que sont exactement les dépenses
générales d'administration. Cela peut être changé
selon les décisions du comité exécutif. Nous savons que,
pendant l'année 1973, ces dépenses générales
d'administration mises à la disposition du comité exécutif
ne représentaient que 0,2% du budget. Maintenant, dans le budget actuel,
c'est 1,7%. C'est une grande différence.
La deuxième chose, c'est que nous avons maintenant dans le budget
trois catégories: dépenses d'administration, employés
à remplacer, augmentation des traitements et gages. Ce n'est pas dans la
définition, selon la charte. Cela peut être augmenté selon
les décisions du comité exécutif. Cela veut dire qu'on
donne toutes sortes de pouvoirs, toutes sortes de flexibilité au
comité exécutif. Il peut transférer, s'il le veut, selon
la charte, prendre certains pouvoirs qui sont maintenant entre les mains du
conseil. C'est pourquoi nous pensons qu'il faut vraiment repenser toute cette
affaire. Il faut vraiment préparer des définitions exactes,
limiter à une certaine catégorie, à un certain
pourcentage, etc.
Le Président (M. Bertrand): M. le ministre.
M. Tardif: M. le Président, après avoir
écouté les représentations, je pense qu'il y a un certain
nombre de choses qu'il importe de rappeler. En vertu de l'article 68 et des
amendements apportés, le plafond de la somme mise à la
disposition du comité exécutif a été porté
de $150 000 à 10% du montant prévu des dépenses
contingentes, c'est-à-dire à peu près $1 million, ce qui
fait que, pour parer aux petites dépenses imprévues, il y a une
marge un petit peu plus grande que celle qui existait auparavant.
D'autre part, il faut comprendre également que, dans l'amendement
qui nous est proposé, ce que la ville demande, en fait, c'est de
légaliser une situation de fait qui existe depuis un certain nom-
bre d'années, comme l'a souligné le directeur des
finances, et qui était le moyen par lequel la ville de Montréal
se constituait un certain coussin pour la signature des conventions collectives
de travail.
Il y a également à considérer le fait que,
contrairement à ce qui se passe à l'Assemblée nationale,
il n'est pas question pour les municipalités et pour la ville de
Montréal de pouvoir voter des budgets supplémentaires en cours de
route. Il faut donc, en quelque sorte, prévoir à un moment, un
seul dans l'année, ce qui viendra, y compris l'impact de la signature de
conventions collectives de travail. Ce qui est en cause ici, ce qu'on a
invoqué, c'est-à-dire l'érosion du pouvoir du conseil et
disons la centralisation du pouvoir aux mains de l'exécutif est un
problème très réel et je me demande s'il ne serait pas
possible, tout en conservant le droit de regard du conseil et assez de
souplesse au comité exécutif, d'accepter l'amendement
demandé par la ville, mais de faire ce contrôle du conseil ex post
facto, c'est-à-dire après que les virements de crédits
auront été effectués et cela, en ajoutant un alinéa
au paragraphe 710, à la suite de celui qui nous est proposé, et
qui pourrait se lire de la façon suivante: Lorsque le comité
exécutif exerce les pouvoirs prévus à l'alinéa
précédent relativement aux virements de crédits du
chapitre "Crédits pour dépenses générales
d'administration mis à la disposition du comité exécutif",
il doit en faire rapport au conseil à la première
assemblée qui suit. De cette façon, le contrôle du conseil
sur les virements serait respecté, la marge de manoeuvre et le coussin
nécessaire au comité exécutif pour ces négociations
seraient là et toutes les questions pourraient être posées
par le conseil.
M. Drapeau: M. le Président, quant à
l'administration municipale, nous n'avons aucune espèce d'objection
d'accepter cette formule, étant donné que toutes ces
résolutions sont déjà envoyées par la poste aux
conseillers. On n'a pas d'objection à ce qu'elles soient
déposées au conseil à l'assemblée suivante.
M. Roy (Jean): M. le Président. Le Président (M.
Bertrand): Oui.
M. Roy (Jean): De notre point de vue, du point de vue de la
procédure au conseil, il serait important que ce soit fait, non pas
comme on le mentionne, simplement par la communication des résolutions,
mais bien par un rapport comme il est mentionné dans la
résolution où l'ensemble de ces virements serait
présenté dans un point d'ordre du jour qui serait
"Présentation du rapport sur les virements de crédits
établis par l'exécutif"; là, on pourrait faire un
débat, accepter ce rapport et appuyer les décisions de
l'exécutif ou bien, à ce moment, les critiquer et possiblement
les refuser.
M. Tardif: Est-ce qu'on peut, M. le Président, si ce n'est
déjà fait, distribuer ce papillon?
Le Président (M. Bertrand): C'est en train d'être
fait. M. Keaton.
M. Keaton: Juste une brève remarque. J'espère
qu'avec l'amendement, l'administration continuera à envoyer les
résolutions par courrier, parce que cela nous donne les renseignements
avant la séance du conseil, cela nous permet de nous préparer
à poser des questions.
M. Drapeau: Je n'ai pas d'objection, seulement, il importe de
dire qu'il pourrait y avoir des questions de posées, des réponses
de données, mais cela ne peut pas être un rapport soumis au vote
du conseil parce qu'une fois que les résolutions sont adoptées et
que les crédits sont payés, le conseil ne peut pas, par un vote,
empêcher le paiement qui est déjà fait. Ce sera un rapport
d'information au conseil qui pourra faire l'objet de questions et de
réponses.
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
Rosemont.
M. Paquette: Je suis d'accord avec cette interprétation
qui vient d'être faite, mais je pense que l'avantage est tout simplement
que non seulement les conseillers en seront informés, mais que le public
qui assiste aux réunions du conseil le sera également. Il y a un
avantage au niveau de l'information que nous donne cet amendement.
Le Président (M. Bertrand): Alors, l'amendement est
adopté?
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): L'article 76 est
adopté? Adopté. L'article 83.
M. Goldbloom: M. le Président.
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: Si je comprends bien, c'est un des articles qui ont
été laissés en suspens parce qu'il s'agit du
vérificateur. Il faut donc demander au ministre si le moment est venu
d'en parler ou si nous ne sommes pas encore prêts à le faire.
M. Tardif: II faudrait, en effet, puisqu'il y a un ensemble
d'articles qui traitent de la fonction de vérificateur, peut-être
bien commencer par l'article 83, l'article 20 n'étant qu'un article qui
a très peu de conséquences quant au rôle même du
vérificateur. Commençons par l'article 83, puis suivront tous
ceux qui touchent à la fonction de vérificateur.
Le Président (M. Bertrand): Oui, M. Roy.
M. Roy (Jean): Cet article qui traite du vérificateur
traite en même temps des moyens que les
administrations publiques ont trouvés pour se placer au-dessus de
tout soupçon, en rendant des comptes de façon satisfaisante; mais
présentement, à Montréal, nous affirmons que cette
situation n'est pas satisfaisante parce que le vérificateur est un
employé du directeur des finances et qu'il fait rapport au comité
exécutif.
On l'a vu depuis l'ouverture de cette commission parlementaire. A
Montréal, nous avons, en particulier, le problème qu'on met
toujours des commodités administratives en rapport avec les
responsabilités politiques et, très souvent, ce sont les
commodités administratives qui priment les responsabilités
politiques et l'aspect démocratie, soit de rendre des comptes de son
mandat à la population. De cela, le maire Drapeau en a
témoigné hier lorsqu'il disait devant cette même
commission, vers 16 h 53 et je cite: "Si on veut faire un parallèle, je
dirais que la ville de Montréal est constituée un peu comme une
autre corporation qui a un exécutif et un président et le maire
est un peu le "chairman of the board"."
C'est dans ce contexte que j'aimerais proposer un ensemble de
considérations sur le rôle, la fonction du vérificateur en
tenant compte des articles qui sont dans le projet de loi 200, soit les
articles 83, 84, 20 et 21.
Quant au principe même que nous voulons voir incorporer dans la
charte, c'est celui du caractère indépendant du
vérificateur qui est effectivement assez clair par l'article 21 ; mais
ce qui est essentiel pour nous, c'est qu'il soit précisé que,
comme le veut présentement la réglementation municipale par le
règlement 1230, le vérificateur ne fasse plus rapport au seul
comité exécutif, mais au conseil, et que, comme il est fait dans
les autres administrations publiques, ici à Québec et à
Ottawa, le vérificateur dépose devant le conseil municipal un
rapport qu'il vient présenter et qui est discuté avec le
conseil.
Ce rapport, selon nous, devrait comprendre l'ensemble de ses
activités et ses constatations. Il y a des points très
intéressants qui sont soumis à l'article 84, l'article suivant,
les points 2, 3, 4 et 5. Nous sommes d'accord qu'ils devraient demeurer, mais
ce que nous voulons, c'est que soit enlevé le point 1 de cet article 733
de la charte point 84 du projet de loi 200 et que son contenu, et un peu la
définition qui y est, soit modifié, donc que les modalités
dont on parle dans cet article 1 soient fixées dans la charte,
c'est-à-dire que le rapport est annuel et il est fait devant le
conseil.
Et pour remplacer cet alinéa no 1, dans l'article 733, nous
aimerions qu'il soit ajouté un alinéa à la proposition
nouvelle de la ville dans le cahier bleu, c'est-à-dire le
supplément, et qu'à l'article 732 soit ajouté,
après la rédaction soumise par la ville: "il doit
présenter au conseil un rapport annuel comprenant un compte rendu de
l'ensemble de ses activités et constatations".
Si ce principe est établi, que le vérificateur fait
rapport au conseil de façon annuelle, ensuite l'article 84 qui
détermine au point 2 que "lorsque dans l'exercice de ses fonctions le
vérificateur constate une irrégularité, il peut en faire
rapport au comité exécutif", nous apparaît tout à
fait justifié et tout à fait souhaitable, puisque c'est le
comité exécutif qui a les liens avec les services qui peut voir
à ce que des situations à l'intérieur des services soient
rectifiées.
Le point 3 qui suit dit que si le vérificateur n'est pas
satisfait d'une décision prise par le comité exécutif ou
de l'absence de décision prise par le comité exécutif, il
va de soi, à ce moment-là, il peut faire rapport au conseil pour
demander que le conseil agisse. Cela nous apparaît la formule qu'il est
souhaitable d'avoir à Montréal. Nous sommes d'accord que des
pouvoirs soient délégués au comité exécutif,
mais nous aimerions que le comité exécutif soit responsable
devant le conseil. Or, l'article 3 donne cette responsabilité.
L'article 2 donne la responsabilité, l'article 3 demande des
comptes au conseil dans le cas où le vérificateur, qui est
indépendant du comité exécutif, alors que maintenant il
est un employé comme les autres, et à ce titre, il n'est pas
libre d'exercer sa fonction de façon critique ou de façon lucide,
comme c'est souhaité par la profession.
Pour terminer, les deux autres points qui touchent la question du
vérificateur, comme M. Tardif vient de le mentionner le point 20, il
s'agirait simplement d'enlever la mention du vérificateur dans ces
catégories qui sont faites et qui touchent les différents
directeurs. Il y a une énumération des directeurs de services et
ensuite on ajoute, avec la commission électrique et un autre service, la
fonction de vérificateur. Si le vérificateur devenait
indépendant et tenait ses pouvoirs et opérait à
l'intérieur d'un cadre fixé dans la charte, à ce
moment-là, il ne pourrait plus être considéré comme
chef de service ordinaire et il n'y aurait plus lieu de le mentionner à
l'article 20.
Si ce que je viens de mentionner, soit le principe que je demande
d'incorporer à l'article 83, était adopté, l'article 21
nous apparaîtrait tout à fait convenable.
Le Président (M. Bertrand): M. Roy, au riez-vous
l'amabilité de me faire parvenir ces amendements que vous aimeriez voir
acceptés par la commission?
Avant que nous ne poursuivions, j'aimerais simplement indiquer
immédiatement que nous en sommes venus à une entente pour que
nous poursuivions nos travaux jusqu'à 20 heures ce soir, et que nous
ajournions ensuite à demain matin, 10 heures. D'accord? M. Keaton.
M. Keaton: M. le Président, comme je disais tantôt,
en ce qui concerne le besoin d'augmenter le rôle du conseil dans
l'administration de la ville de Montréal, j'ai fait
référence au rôle de vérificateur, une des mesures
essentielles dans la démocratisation des structures de la ville. Je fais
référence, par exemple, au rapport, au début des
années soixante, d'une commission d'étude sur la structure
administrative de la ville de Montréal, je pense que cela s'appelait la
commission Caron, si je ne me trompe pas... La commission Champagne. Une des
mesures de la commission Champa-
gne parlait du rôle du vérificateur. Le besoin du
rôle d'un vérificateur, c'est bien connu au niveau de
l'Assemblée nationale, au niveau d'Ottawa, à cause de la
croissance extraordinaire de tout niveau de gouvernement, la croissance
quantitative en termes de nombres d'employés et les budgets, les
dépenses des gouvernements, mais aussi la complexité des
structures de bureaucratie.
Cela veut dire une tendance de centralisation vers l'exécutif.
Alors, remarquons que la ville de Montréal, avec un budget comme celui
de cette année, un budget d'à peu près $700 millions qui
va augmenter l'année prochaine, selon la croissance continuelle, met la
ville de Montréal parmi les plus grands gouvernements du Canada, cela
veut dire avec un budget plus grand que certaines provinces, avec un service
civil plus compliqué que certaines provinces, qui compte actuellement 17
services dans la ville de Montréal avec 18 000 employés,
marqué d'une complexité extraordinaire. Avec une telle situation,
le besoin d'un vérificateur, avec un rôle défini, pas
simplement pour s'assurer que les dépenses, le budget de la ville est
dépensé selon les normes et les catégories établies
par le comité exécutif et le conseil, mais un vérificateur
avec un rôle comme celui du vérificateur général qui
enquête sur les possibilités de gaspillage ou
l'inefficacité dans les structures aussi et dans les dépenses du
budget de la ville.
En termes de l'efficacité ou de la répétition des
tâches dans la structure de la ville de Montréal. La ville de
Montréal a augmenté énormément depuis 1962, dans
tout ce que j'ai mentionné, mais depuis ce temps-là, il n'y a
aucune commission d'étude sur la reforme des structures de la ville de
Montréal. Il existe certes un service qui s'appelle le service
d'efficacité qui est un service de contrôle sur les
différents services. Mais ce qui est essentiel en termes de
comptabilité publique, c'est que le rôle du vérificateur
soit élargi pour inclure aussi ce que j'ai mentionné, la
possibilité de gaspillage ou de dédoublement et que ce
vérificateur fasse rapport au conseil, aux élus directement, non
pas à l'exécutif. Parce que, naturellement, l'indépendance
est beaucoup plus large, une possibilité de critique beaucoup plus
valable au conseil et une surveillance sur le pouvoir de l'exécutif et
surtout sur l'efficacité et la comptabilité de la
bureaucratie.
C'est une des mesures essentielles et je prie la commission
parlementaire, à ce moment-ci, pour les changements immédiats de
la charte devant nous, qu'on modifie maintenant les amendements devant la
commission, afin de rendre le vérificateur directement responsable au
conseil, que le mandat du vérificateur soit défini et que le
budget pour le fonctionnement du bureau du vérificateur soit la
responsabilité, non pas de l'exécutif, mais du conseil.
Le Président (M. Bertrand): Est-ce que la ville aimerait
émettre son point de vue à ce moment-ci?
M. Drapeau: J'aimerais bien entendre toutes les remarques que
l'on a à faire et ensuite on verra comment la question est comprise par
d'autres, comment on nous la fait comprendre et ensuite, on verra les
commentaires qu'on a à faire au point de vue de l'administration.
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Afin de comprendre un peu plus, est-ce que le
contentieux de la ville de Montréal pourrait m'informer ou nous informer
du contenu des articles 66 et 67 du règlement actuel no 1230? Parce
qu'à un moment donné, on voit le texte actuel et ils
n'apparaissent pas dans le nouveau texte?
M. Péloquin: Oui, je peux vous faire lecture des articles
66 et 67. L'article 66 dit: "L'auditeur, chaque fois qu'il le juge
nécessaire, fait rapport au comité exécutif de toute
affaire exigeant considération et s'il n'est pas satisfait de la
décision prise par le comité à la suite de ce rapport, il
peut, s'il le juge à propos, en référer au conseil."
C'est ce pouvoir qu'on retrouve aux paragraphes 2 et 3 du projet, de
l'article 84 du projet. L'article 67 du règlement 1230 dit: II doit
faire rapport au conseil ou au comité exécutif lorsque demande
lui en sera faite par l'un ou l'autre.
Une Voix: Merci.
M. Tardif: M. le Président.
Le Président (M. Bertrand): M. le ministre.
M. Tardif: Toute cette question du rôle du
vérificateur, des analogies qui ont été faites avec le
rôle du Vérificateur général, qui répond
à l'Assemblée nationale, et de son homologue qui, à
Ottawa, répond devant le Parlement, est évidemment une question
sur laquelle nous nous sommes penchés et, en regardant et en discutant
avec les représentants de la ville, nous nous inquiétions, dans
la première série d'amendements, du fait que les dispositions du
règlement 1230 n'étaient pas répétées dans
le projet 83. Maintenant, nous nous rendons compte que le nouveau projet qui
est devant nous, dans les papillons, est un peu plus complet.
Il reste néanmoins que, pour faire le pas complètement
vers un fonctionnaire détaché de l'exécutif et se
rapportant au conseil, il y aurait encore un certain nombre d'amendements
à apporter. A cette fin, j'ai demandé aux gens du
ministère de préparer un texte que j'aimerais faire distribuer,
à ce moment-ci, M. le Président, et qui vise justement à
faire de ce fonctionnaire une personne répondant au premier chef au
conseil de la ville de Montréal.
Si on peut distribuer ce document.
Cet amendement, M. le Président, remplace en quelque sorte
l'article 84 du papillon que nous avons, laisse à peu près intact
l'article 83, sauf les règlements, puisque le rôle du
vérificateur n'est plus défini par règlement, mais de
façon statutaire dans la loi, et il n'est pas nécessaire de
toucher
aux articles 21 à 26 qui assimilent le vérificateur
à un directeur de service. C'est, en quelque sorte, lui donner un cadre,
c'est dire que son statut est équivalent à celui d'un directeur
de service et, en vertu de l'article 134 de la charte, il est bien dit que tout
directeur de service relève du comité exécutif, sauf
prescriptions contraires. Ces prescriptions contraires, ce sont
évidemment celles qu'on vous distribue à l'instant
même.
A ce moment-là, M. le Président, l'article 133 de la
charte, qui serait l'article 84 de l'actuel projet, se lirait de la
façon suivante; et je ne pense pas que ce soit superflu d'en faire une
lecture: Le vérificateur relève directement du conseil.
Alinéa 2. Le vérificateur a le droit de prendre communication des
dossiers, documents et registres concernant tous les comptes de la ville. Il a
aussi le droit d'exiger de tout officier, fonctionnaire ou employé de la
ville, les renseignements, rapports et explications qu'il juge
nécessaires pour le fidèle accomplissement de ses fonctions.
Alinéa 3. Le vérificateur doit vérifier les comptes
et affaires relatifs aux différents fonds, services et biens de la ville
et examiner les états financiers de cette dernière et des divers
organismes, corporations ou personnes, à l'égard desquels la
ville a un pouvoir de vérification. Il doit indiquer si, à son
avis; "1) Les comptes ont été tenus d'une manière
fidèle et convenable; "2) On a pertinemment rendu compte des deniers
publics et si les règles et procédures appliquées sont
suffisantes pour assurer un contrôle efficace de la cotisation, de la
perception et de la répartition régulière du revenu; "3)
Les sommes d'argent ont été dépensées pour les fins
auxquelles elles ont été affectées et les dépenses
faites de la façon autorisée; "4) Le ou avant le 31 janvier de
chaque année, le vérificateur doit remettre au conseil le
résultat de sa vérification et indiquer tout fait et toute
irrégularité qu'il a constatés et qui, d'après lui,
méritent d'être signalés; "5) Le vérificateur doit
faire enquête..." Pardon...
Le Président (M. Bertrand): On va suspendre un instant
ici.
M. Tardif: On n'a pas le même texte?
Le Président (M. Bertrand): On n'a pas le même
texte.
M. Tardif: II y en a un qui a été corrigé
depuis. Je reprends à partir de...
Le Président (M. Bertrand): A partir de 4.
M. Tardif: ... 4) "Le ou avant le 31 janvier de chaque
année, le vérificateur doit remettre au comité
exécutif le résultat de sa vérification pour l'exercice
financier se terminant le 30 avril précédent et indiquer tout
fait et toute irrégularité qu'il a constatés et qui,
d'après lui, méritent d'être signalés. Le
comité exécutif dépose au conseil le rap- port du
vérificateur à la première assemblée qui suit le
trentième jour de la réception dudit rapport; "5) Le
vérificateur doit faire enquête et rapport chaque fois que le
conseil lui en fait la demande sur toute matière relevant de la
compétence du vérificateur; "6) Le conseil nomme un professionnel
de la comptabilité publique chargé d'examiner les comptes
relatifs au vérificateur; "7) Aucune action civile ne peut être
intentée en raison ou en conséquence de la publication d'un
rapport du vérificateur de la ville en vertu de la loi ou de la
publication faite de bonne foi d'un extrait ou d'un résumé d'un
tel rapport; "8) La ville doit tenir le vérificateur indemne de toute
réclamation ou condamnation exercée ou exécutée
contre lui en capital, intérêts et frais et de tous les frais
d'avocats et d'experts qui lui incombent, dans tous les cas où tels
réclamations, condamnation ou frais découlent de l'exercice de sa
fonction ou de l'exécution de ses devoirs, conformément à
la loi et au règlement".
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
Bourassa.
M. Laplante: Je voulais savoir quel effet cela aura avec les
articles 20 et 21.
M. Tardif: Comme je l'ai mentionné tantôt, M. le
Président, les articles 20, 21 et jusqu'à 26, partout où
les questions du vérificateur ne sont pas modifiées,
puisqu'à ce moment-là on considère le vérificateur
comme ayant le statut d'un directeur de service de la ville, en vertu de
l'article 134 de la charte, pour fins de traitement, d'avantages sociaux et
autres, il est l'équivalent d'un directeur de service. A ce
moment-là, toutes les dispositions des articles 20, 21, jusqu'à
26 peuvent rester.
L'article 134 de la charte de la ville dit que tout directeur de service
répond au comité exécutif, sauf prescription contraire de
la charte. Or, en adoptant un tel amendement, évidemment, nous aurions
une prescription contraire ici à savoir que le vérificateur
relève du conseil.
Pour ce qui concerne l'article 83, tel que proposé dans le
papillon, c'est-à-dire l'équivalent de l'article 732 de la
charte, il pourrait rester tel quel: "Le vérificateur de la ville fait
la vérification des comptes et affaires de la ville, conformément
aux normes et vérifications généralement reconnues en
comptabilité publique..." il n'y a rien d'incompatible "et
il s'acquitte de toutes les autres charges que lui impose la loi". Il faudra
enlever "et les règlements", parce qu'à ce moment-là, son
rôle étant défini de façon statutaire dans la loi,
on n'a plus besoin de "et les règlements".
M. Blank: M. le ministre, simplement une question d'information.
Je constate que, dans les articles 5 et 6... Est-ce que nous avons les
mêmes dispositions à l'Assemblée nationale concernant le
Vérificateur général?
Le Président (M. Bertrand): Simplement pour que tout se
déroule bien dans l'ordre, est-ce que
les membres acceptent que le député de Saint-Louis puisse
intervenir, même s'il n'est pas membre de la commission?
M. Laplante: II n'est pas laid, d'abord.
Le Président (M. Bertrand): Bien. M. le
député de Saint-Louis.
M. Blank: Je veux seulement vérifier si nous, à
l'Assemblée nationale, nous avons les mêmes droits.
M. Goldbloom: M. le Président, je pense que le
député de Saint-Louis fait allusion aux paragraphes 5 et 6 de
l'amendement que vient de déposer le ministre.
M. Blank: Oui, c'est cela.
M. Tardif: M. le Président, voici l'article 81 du chapitre
17 des lois du Québec de je ne sais trop quelle année, 1970,
l'article 81 qui dit ceci: Le Vérificateur général doit
faire enquête et rapport chaque fois que le lieutenant-gouverneur en
conseil ou le Conseil du trésor lui en fait la demande sur toute
matière qui est de la compétence du Vérificateur
général.
M. Blank: Ici, c'est l'exécutif, non pas
l'Assemblée nationale.
M. Tardif: C'est cela.
M. Blank: Dans cet amendement, vous donnez ce pouvoir au conseil.
Est-ce que vous suggérez l'amendement dans notre loi aussi?
M. Tardif: C'est quelque chose qui peut être
envisagé.
Le Président (M. Bertrand): M. le directeur des
finances.
M. Denis: M. le Président, non seulement je suis le
directeur des finances, mais j'appartiens également à la
Corporation des comptables agréés du Québec. Je pense
qu'en tant que vérificateur, parce que je l'ai été pendant
un certain nombre d'années, j'aurais certains problèmes à
essayer d'appliquer le texte tel qu'il est là.
Le vérificateur de la ville doit faire avec le projet de loi qui
est présenté, la modification qui est présentée...
A mon avis, ce qu'on entrevoit, c'est que le vérificateur de la ville
aurait deux rapports à faire. D'une part, il doit faire la
vérification il faut se le mettre dans l'idée des
états financiers qui sont présentés avant le 30 juin de
chaque année. Ces étapes, nous les présentons dans les
délais statutaires; chaque année, le 30 juin, les états
sont prêts et déposés. On se hâte de les faire
circuler parmi, non seulement la population, mais également sur les
marchés étrangers. On ne pourrait pas ou on pourrait
difficilement attendre au 31 janvier au plus tard que le vérificateur
ait fait son rapport pour dire: Nos états financiers sont
vérifiés, mais on n'a pas de rapport. Je pense qu'il faudrait
penser qu'il y aurait peut-être deux rapports à préparer,
un qui serait le rapport de vérification qui est un terme ou une
phraséologie connu, en fait, reconnu généralement par
l'Ordre des comptables agréés du Québec, en ce sens que
pour un rapport de vérification, il y a les rapports standards et les
rapports qui peuvent être qualifiés. Or, ce rapport, je crois,
devrait être présenté si possible, mais là,
j'ai de la difficulté à voir comment le plus tôt
possible, ou en même temps ce qui était la pratique
jusqu'à maintenant que je dépose mon rapport financier, le
vérificateur de la ville dépose le sien, qui est le rapport
généralement reconnu par l'Ordre des comptables
agréés, et aussi les vérificateurs indépendants
d'extérieur, les deux vérificateurs eux aussi déposent
leurs rapports.
Là ici, on va avoir une confusion entre le rapport de
vérification et son autre rapport. Il y aurait tout probablement
à changer des mots dans le projet qui nous est soumis. Ce serait
peut-être mieux de dire que le vérificateur doit soumettre les
commentaires de sa vérification ou toute autre phraséologie pour
éviter le mot "rapport". Parce que je ne sais pas... Il va y avoir deux
rapports, un rapport de vérification dans un cas et un autre rapport un
peu plus tard. Cela va pour un.
Quand on dit que le conseil nomme un professionnel de la
comptabilité publique chargé d'examiner les comptes relatifs au
vérificateur, est-ce que cela pourrait être les deux
vérificateurs qu'on a déjà, parce qu'on en a
déjà trois? A un moment donné, il ne faudrait
peut-être pas en avoir trop, de sorte qu'on ait tous les
vérificateurs de l'Ordre des comptables agréés, seulement
pour vérifier mes livres. En plus, c'est que le vérificateur ne
tient pas de livre comptable comme tel. Or, ces dépenses, quand il les
fait, il les fait sur réquisition.
Ces réquisitions sont approuvées par le directeur des
finances pour les rentrées. Il faut qu'il y ait des crédits pour
faire les dépenses. Ensuite, la comptabilité est dévolue
par règlement et par la charte au directeur des finances.
Nécessairement, c'est le service des finances qui tient la
comptabilité pour tout le monde. Si quelqu'un veut vérifier ces
comptes auprès du vérificateur, il ne trouvera pas de comptes
comme tels. Il y a des dépenses qui sont allouées au chapitre des
dépenses du vérificateur.
En troisième lieu, il faut penser à une chose, c'est que,
contrairement à d'autres gouvernements ou à d'autres entreprises,
à la ville de Montréal, 80% des dépenses des services sont
des traitements et gages. Il reste seulement 20% pour "autres choses" et dans
"autres choses", il y a ce qu'on appelle les "services externes", comme
l'électricité. Il ne reste pas grand-chose sur lequel je pourrais
faire de grands commentaires pour prouver qu'il y a eu de l'argent
utilisé à une place qui aurait dû être utilisé
à une autre place.
Personnellement, j'aurais de grandes difficultés; heureusement,
je ne ferai pas le vérificateur. Il
me semble que cela peut causer certaines difficultés
d'application. Dans cet esprit, les montants ne sont pas... 80% des services...
Il reste d'autres dépenses qui sont presque immuables. Il y a le service
de la dette, qui est nécessairement établi à partir des
montants, des émissions qui sont déjà en cours. C'est
strictement une compilation mathématique, les montants sont
établis et payés.
Alors, il ne reste pas tellement de marge pour avoir un grand
vérificateur général pour faire un grand rapport
sophistiqué.
Le Président (M. Bertrand): M. le ministre.
M. Tardif: M. le Président, si je comprends bien, les deux
réserves du directeur des finances de la ville concernent le point 4,
quant à la date si ce n'est que ça, on peut la modifier
et le point 6, lorsqu'on parle du vérificateur: "Le conseil nomme
un professionnel de la comptabilité publique chargé d'examiner
les comptes relatifs au vérificateur." Ecoutez, c'est déjà
un peu ce que fait le directeur des finances vis-à-vis du
vérificateur. C'est lui qui fait la comptabilité pour le
vérificateur.
C'est dans la logique du système que le vérificateur
lui-même soit soumis, pour ce qui est de ces opérations, à
un certain contrôle. Dans la Loi de l'administration financière du
Québec, on ne parle pas d'un professionnel de la comptabilité,
mais l'article 82 dit: "Un fonctionnaire nommé par le Conseil du
trésor doit vérifier les comptes relatifs au vérificateur
général et les certifier à l'Assemblée nationale,
d'après le résultat de cet examen." Ce n'est pas une
opération tellement douleureuse. Le vérificateur lui-même
est sujet à une vérification par un tiers.
M. Denis: Je suis parfaitement d'accord, mais il n'y a rien
à vérifier. Il y a le vérificateur interne, qui a 25 ou 35
employés. Il paie des traitements et c'est tout. En fait, il paie un peu
de papeterie et de crayons, mais, à part ça, rien d'autre. C'est
sûr que ce n'est pas une opération douleureuse.
Cela me semble un peu fort de mettre ça dans une loi, bien
encadré comme si c'était quelque chose de bien... Mais je n'ai
pas d'objection là-dessus. Par contre, excusez-moi, vous m'avez mal
compris: A l'article 4, je n'en ai pas contre la date comme telle. C'est
sûr que son rapport, ses commentaires j'aimerais mieux les appeler
ainsi il doit les donner le 31 janvier. C'est plus long de formuler des
commentaires que de faire la vérification d'un bilan. Mais je crois
qu'il devrait continuer d'émettre son rapport de vérification tel
que reconnu par l'Ordre des comptables agréés selon lequel il a
fait sa vérification et qu'il n'a rien trouvé... que ça
représente l'état véritable et exact de la
municipalité, et le reste.
Mais que, par la suite, il fournisse des commentaires, ce qui, dans la
pratique, est le rapport de gestion interne que le vérificateur fait
généralement au conseil d'administration des entreprises.
Le Président (M. Laplante): Pas de commen- taires? Article
84, adopté tel que proposé par le ministre des Affaires
municipales.
M. Goldbloom: M. le Président, il a été
question de la date tout à l'heure. Est-ce qu'on laisse le texte tel
quel?
Le Président (M. Laplante): M. le ministre, le ou avant le
31 janvier?
M. Tardif: La raison pour mettre la date du 31 janvier, c'est
d'appliquer mutatis mutandis les règles existantes pour le
vérificateur, c'est qu'il doit soumettre son rapport dans les huit mois
de la fin de l'exercice financier.
Le Président (M. Laplante): L'article 84
disparaît-il au complet?
M. Denis: M. le Président, je comprends, mais quand on a
des municipalités qui n'ont pas la stature de la ville de
Montréal et qui n'ont pas des obligations émises sur les
différents marchés à qui nous devons les expédier
par contrat, le plus tôt possible, et généralement, avant
les dates qu'on a faites avec les contrats en Europe, c'est
généralement avant la fin d'août, les états
vérifiés, cela peut nous causer de graves problèmes.
Cela me prend des états vérifiés, à moins
que le vérificateur de la ville n'ait pas son rapport de
vérification sur les états financiers de la ville, mais cela va
causer des problèmes. On va nous demander pourquoi dans le passé
nous avions deux rapports de vérification, un de l'externe et un de
l'interne.
M. Tardif: Le paragraphe 4 dit: "... le ou avant le 31 janvier de
chaque année". Si les besoins de la ville étaient tels que, pour
l'émission de ces obligations, on avait besoin d'un rapport avant, ou
l'exigera du vérificateur avant.
M. Péloquin: Je me pose une question, M. le ministre. Afin
d'éviter toute confusion, si on remplaçait, au paragraphe 4 de
votre projet d'amendement, les mots "... rapport du vérificateur..." par
les mots "... résultat de cette vérification", il serait clair
que l'on parle du "management report" ou des commentaires, si vous voulez, que
le vérificateur a recueillis au cours de sa vérification; il
demeurerait tout de même tenu, en vertu des dispositions du
règlement 1230, qui demeurerait en vigueur, en vertu de cet article 70,
de vérifier les états financiers annuels préparés
par le directeur des finances et de les approuver, s'il y a lieu, en faisant
rapport en conséquence ainsi que tous autres rapports ou états se
rapportant aux finances de la cité lorsqu'il en est requis par le
comité exécutif.
Ce règlement pourrait être modifié pour bien
préciser que le vérificateur doit déposer son rapport sur
les états financiers à la même date que le directeur des
finances doit lui-même déposer les états financiers.
Le Président (M. Laplante): Oui, monsieur le ministre.
M. Tardif: Seulement une question ici. Dans les dispositions
actuelles de la charte, n'est-il pas dit que le vérificateur, dans le
règlement 1230, doit procéder à une vérification
des états financiers soumis par le directeur des finances...
M. Péloquin: C'est exact. C'est ce que je vous ai lu.
M. Tardif: ... si bien que d'exiger la simultanéité
des deux rapports ne donne pas au vérificateur le temps de faire cette
vérification?
M. Péloquin: Non. Je suis d'accord, M. le ministre. Il ne
s'agit pas d'exiger la simultanéité, mais de bien établir
la distinction entre les deux rapports, l'un étant un rapport de
vérification sur les états financiers tel qu'il le fait depuis
des décennies et l'autre étant le nouveau rapport dont on semble
parler à l'article 4 ici.
Evidemment, si le rapport dont il est fait mention à l'article 4
est un rapport du genre de celui du Vérificateur général
de la province, je pense que cela va lui prendre plus que deux mois pour le
faire après la fin de l'exercice financier de la ville.
C'est pour cela qu'il était logique et nous étions
d'accord quand nous en avions discuté que ce soit la date du 31
janvier pour ce rapport, ses commentaires, le résultat de sa
vérification... Mais rien n'empêche qu'il peut certifier, à
la fin de l'exercice financier, c'est-à-dire lorsque les états
financiers de la ville doivent être déposés le 31 juin de
chaque année, qu'à son avis cela reflète la situation
fidèle et exacte des comptes de la ville.
M. Tardif: On dit que, depuis des décennies, deux rapports
ont été préparés è la ville de
Montréal, si je comprends bien.
M. Péloquin: C'est-à-dire qu'il y en a, en
définitive, deux: un des vérificateurs externes et un du
vérificateur interne, qui sont aux états financiers de la
ville.
M. Tardif: Mais alors le rapport du vérificateur de la
ville, dans la mesure où il est distinct du rapport du directeur des
finances sur les états financiers de la ville... Ceci, dans le temps,
était déjà séparé, c'étaient quand
même deux documents différents.
M. Péloquin: Oui. Ce sont deux documents
différents, mais présentés à la même
date.
M. Tardif: Ils sont présentés au même moment.
Alors, l'un est la vérification de l'autre et ils sont
présentés au même moment?!!!
M. Denis: Si je peux expliquer comment la vérification
peut se faire. Ce n'est pas absolument nécessaire que le directeur des
finances ait complètement préparé l'état financier
de cette façon pour que les vérificateurs commencent à la
faire. Ils font un travail au cours de l'année d'une façon
régulière, tant le vérificateur interne que le
vérificateur externe.
Quand arrive la fin de l'exercice qui est le 30 avril,
déjà depuis le mois de mars les équipes de
vérification sont là et vérifient toutes les
opérations financières de la ville depuis le début de
l'exercice et il ne reste, au 30 avril, qu'un mois à
vérifier.
Cela se fait couramment dans toutes les grandes entreprises. Je peux
vous donner un exemple. Les banques ont un exercice financier le 31 octobre de
chaque année et, généralement, aux alentours du 5 ou du 6
novembre, vous avez dans tous les journaux la publication du bilan des banques,
vérifié. Alors, les vérificateurs, vers la fin de
l'année, procèdent d'une façon presque quotidienne pour en
arriver au cours du mois de... Cela nous donne tout de même deux mois, le
mois de mai et le mois de juin, pour compléter les transactions, les
post-vérifications post-annuelles et préparer un état
financier en même temps et conjointement avec le vérificateur pour
donner la brique qu'on publie chaque année.
Or, mon rapport arrive en même temps. D'ailleurs, on en discute
d'une façon régulière. Les contacts entre le directeur des
finances et les vérificateurs sont constants au cours du mois de juin
pour en arriver à une présentation qui est celle qui est
là, avec les principes comptables et le reste qui doivent être
reconnus, et les notes qui doivent y apparaître, etc, à cause des
problèmes spécifiques qui ont pu être soulevés au
cours de l'exercice.
M. Tardif: En vertu de l'article 736 de la charte, on dit: "...
le ou les rapports des vérificateurs, suivant le cas, doivent être
déposés au bureau du greffier dans les 30 jours qui suivent le
dépôt, selon les dispositions de l'article 730, du rapport du
directeur des finances. Ces rapports sont des documents publics."
Il y a déjà donc dans la loi deux phases bien
précises, le dépôt des états financiers par le
directeur des finances et le rapport du vérificateur externe dans les 30
jours qui suivent.
Ce qui est introduit en quelque sorte par l'amendement qui est devant la
commission présentement, c'est une procédure de
vérification qui n'enlève rien à la préparation des
états financiers par le directeur des finances, qui peuvent servir
à toutes fins que de droit pour le bon fonctionnement de la ville. Le
vérificateur aura donc à soumettre son rapport,
indépendamment de ses états financiers.
M. Péloquin: Ce qu'il faudrait très clairement
établir, c'est si le vérificateur aura l'obligation de donner un
rapport annuel sur les états financiers, lorsque les états
financiers seront déposés. Ces états financiers ont
toujours été distribués avec deux rapports, un rapport du
vérificateur interne et un rapport du vérificateur externe.
S'il fallait qu'une année il cesse d'y en avoir un, tout le monde
se poserait des questions.
M. Tardif: Le vérificateur externe de la ville,
présentement, a cette obligation. On ne la change pas.
M. Péloquin: Le vérificateur interne?
M. Tardif: Mais il y a un vérificateur interne à la
ville qui fait cette opération également?
M. Péloquin: Certainement. C'est de lui que l'on
parle.
M. Tardif: On ne change pas cette obligation. On vient
l'encadrer, la rendre statutaire, la prévoir dans la loi.
M. Péloquin: Pour autant M. le ministre... Je ne sais pas
quel serait le texte de l'article 732. Si le texte de l'article 732, tel qu'il
est au supplément, demeure: "Le vérificateur de la ville fait la
vérification des comptes et affaires de la ville, conformément
aux normes de vérification généralement reconnues en
comptabilité publique, et il s'acquitte de toutes les autres charges que
lui imposent la loi et les règlements".
Si ça reste comme ça, il pourrait y avoir le
règlement 1230 qui pourrait subsister quant à ces dispositions
qui ne seront pas inconciliables avec les dispositions qui seront
insérées à l'article 733 de la charte.
M. Tardif: Absolument et, à ce moment-là, on ne
voyait pas l'obligation de garder le mot "règlement" à l'article
732 puisque, quand même, les dispositions du règlement 1230 sont,
à toutes fins utiles, à ce qu'on me dit, incorporées dans
la charte.
M. Péloquin: C'est-à-dire qu'elles ne le sont plus,
parce qu'elles l'étaient dans l'ancien texte qui disait: "le
vérificateur de la ville fait la vérification courante et
détaillée." Mais elles ne sont plus incorporées dans la
charte. Je pense qu'il faudrait que ce soit clair que la ville peut encore
statuer par règlement pour exiger du vérificateur qu'il
dépose ça.
M. Tardif: Gardons l'expression, "suivant la loi et les
règlements."
M. Péloquin: D'accord. Maintenant, est-ce que vous seriez
d'accord pour qu'on change les termes, pour éviter toute confusion, "le
rapport du vérificateur" pour le résultat de cette
vérification"?
M. Tardif: Vous vous référez à quel endroit,
monsieur?
M. Péloquin: C'est au paragraphe 4 de votre proposition de
modification de l'article 733, à la septième ligne, après
les mots "conseil le", changer les mots "rapport du vérificateur", pour
les mots, "résultat de cette vérification".
M. Tardif: "Le comité exécutif dépose au
conseil le résultat...
M. Péloquin: ... de cette vérification."
M. Tardif: ... de cette vérification." Très
bien.
M. Péloquin: C'est justement parce que, dans un article
que j'ai demandé de suspendre antérieurement, relativement au
rapport du vérificateur sur le Conseil des arts, on faisait emploi du
mot rapport. Si on n'emploie pas deux termes différents, il ne saura
plus quel genre de rapport il doit faire.
M. Tardif: D'accord.
Le Président (M. Laplante): Article...
M. Keaton: M. le Président...
Le Président (M. Laplante): Oui, monsieur?
M. Keaton: Ce changement de termes m'inquiète un peu;
j'apprécie bien le point soulevé par le procureur de la ville,
mais un rapport est quelque chose de différent d'une déclaration
des résultats de la vérification, parce que ça passe par
le comité exécutif avant d'arriver au conseil. Est-ce que
ça implique que les observations écrites par le
vérificateur ne seront pas changées ou éditées? Ce
n'est pas une question de faire un procès d'intention, simplement,
est-ce que l'exécutif aura le pouvoir de résumer les
déclarations des résultats du vérificateur?
M. Tardif: M. le Président, je comprends les
inquiétudes de l'intervenant, mais si on lit l'article 4, tel que
libellé, on y dit: "le ou avant le 31 janvier de chaque année, le
vérificateur doit remettre au comité exécutif le
résultat de sa vérification." On emploie déjà cette
expression, "le résultat de sa vérification" et, à la
dernière phrase, "le comité exécutif dépose au
conseil ce résultat de la vérification à la
première séance." Ce n'est pas n'importe quel résultat de
vérification, ce n'est pas...
M. Keaton: II faudrait mettre les mots "ces résultats" et
non pas "les résultats."
M. Tardif: C'est bien du même document qu'il s'agit, ce
n'en est pas un autre.
M. Péloquin: Le résultat de cette
vérification. Ce sont les mêmes termes qu'on emploie. Ce sont les
termes de la loi de l'administration financière. Le Vérificateur
général doit, chaque année, remettre au ministre le
résultat de sa vérification.
M. Keaton: En général, le Vérificateur
général fait rapport à l'Assemblée nationale avant
de passer consécutivement au conseil...
M. Péloquin: Non. M. Keaton: Non?
M. Péloquin: C'est remis au ministre en vertu de l'article
78, il remet au ministre le résultat de sa
vérification. Evidemment, l'article 79 dit: "Le ministre soumet
le rapport du Vérificateur général à
l'Assemblée nationale." On parle d'un rapport, je ne sais pas si le
Vérificateur général est également obligé de
faire un rapport différent sur les états financiers de la
province. Peut-être qu'il n'est pas obligé et que cela ne lui
cause pas de problème d'avoir le mot "rapport" à ce moment.
Le Président (M. Laplante): Article 84. L'article 733 de
ladite charte est remplacé par la motion présentée par le
ministre des Affaires municipales, avec correction au quatrième
paragraphe, à la septième ligne, le mot "rapport du
vérificateur" est biffé pour être remplacé par
"résultat de cette vérification". Est-ce exact?
M. Tardif: C'est ça.
Le Président (M. Laplante): Article 83.
M. Tardif: L'article 83, c'est le papillon présenté
par la ville, intégralement. C'est cela, M. le procureur?
M. Péloquin: C'est cela, le texte qui est dans le
supplément bleu.
Le Président (M. Laplante): Dans le texte qui est dans le
supplément bleu, gardez-vous "... et les règles" à la
fin?
M. Tarfid: Oui.
Le Président (M. Laplante): Vous gardez cela.
M. Paquette: M. le Président...
Le Président (M. Laplante): Oui, M. le
député de Rosemont.
M. Paquette: Quel est l'avantage de formuler l'article 732, tel
que proposé par la ville, par rapport à la spécification
qu'il y avait avant? On parlait d'un règlement bien précis, qui
était le règlement 1230.
M. Péloquin: C'est un vieux règlement, justement.
C'est pour cela que la ville a demandé qu'on adopte un nouveau
règlement pour donner des pouvoirs plus grands au vérificateur.
Actuellement, la ville ne peut pas changer le règlement 1230 parce que
l'article dit: "Le vérificateur de la ville fait la vérification
suivant les dispositions du règlement 1230".
Evidemment, il y a l'autre problème qui subsiste, qui a
été signalé par le vérificateur lui-même. A
l'article 732, il est dit: "... fait la vérification courante et
détaillée des livres de la ville...", ce qu'il est en pratique
incapable de faire et ce qui n'est pas une pratique généralement
reconnue en vérification.
Il y a maintenant d'autres méthodes plus modernes que de faire la
vérification courante et détaillée.
Le Président (M. Laplante): L'article 83 est-il
adopté?
M. Tardif: Je propose alors que les articles 20 et 21, de
même que l'article 26 qui avait été gardé en
suspens, soient adoptés tels qu'ils sont.
Le Président (M. Laplante): Tels que
présentés par la ville?
M. Tardif: Exactement.
M. Goldbloom: J'aurai une intervention à l'égard de
l'article 21 dans ce cas, qui propose que la Loi de la destitution d'officiers
municipaux ne s'applique pas au vérificateur de la ville. Il y a dans la
Loi des cités et villes l'article 69a qui fournit au vérificateur
un droit d'appel devant la Commission municipale du Québec. J'aimerais
que le ministre nous donne un avis juridique précis, autant que
possible... Mais, quand même, nous nous apprêtons à prendre
une décision sur un article qui pourrait, si nous n'avons pas
l'assurance du contraire, enlever au vérificateur son droit d'appel
devant la Commission municipale du Québec. Je voudrais être
assuré que l'effet de l'article ne sera pas d'enlever ce droit
d'appel.
M. Tardif: Je ne donne pas d'avis juridique. Je ne suis pas
avocat. En tout cas, en tant que ministre, je puis vous dire que les
dispositions de l'article 69 de la Loi des cités et villes s'appliquent
en effet à tout fonctionnaire municipal qui n'est pas salarié au
sens du Code du travail. C'est le cas du Vérificateur
général.
Deuxièmement, l'article 69b dit ceci: "Les dispositions de
l'article 69a..." c'est-à-dire celui qui permet un droit d'appel
"... s'appliquent à toutes les municipalités de
cités ou de villes, même à celles qui ne sont pas
visées à l'article 1 de la présente loi, et une
disposition d'une charte qui abroge, remplace ou modifie directement ou
indirectement l'article 69".
Donc, cela s'applique également aux municipalités
régies par une charte spéciale.
Le Président (M. Laplante): Avez-vous des commentaires, M.
le député de D'Arcy McGee?
M. Goldbloom: Dois-je comprendre que le fait d'exempter le
vérificateur de la ville de l'application de la Loi de la destitution
d'officiers municipaux ne change rien à cela? Je dois comprendre cela,
mais je voudrais en être assuré une dernière fois.
M. Tardif: On le fait regarder à nouveau, M. le
Président, et on donnera une réponse plus complète. Il
semble, en effet que c'est ce qui se passe.
M. Goldbloom: Si j'ai cette assurance, M. le Président, je
suis prêt à accepter l'adoption des trois articles en question et
nous pourrons les considérer provisoirement acceptés en attendant
que le ministre nous donne la réponse définitive.
M. Tardif: M. le Président, on me dit que c'est
confirmé, le fait d'ajouter l'alinéa à l'article 21, c'est
uniquement pour bien mentionner que, dans son cas, sa destitution requiert une
majorité des deux tiers, alors que nous avons établi une
majorité simple pour la plupart des résolutions ou des
règlements du conseil; dans son cas, c'est bien les deux tiers, mais
cela n'enlève rien à son droit d'appel en vertu de la loi.
M. Goldbloom: Merci.
Le Président (M. Laplante): Article 20. Adopté.
Article 21, je m'excuse, M. le maire.
M. Drapeau: Je comprends que les articles 83, 84, 20 et 21 vont
passer comme adoptés?
Le Président (M. Laplante): Oui.
M. Drapeau: Je voulais seulement, pour la bonne intelligence des
débats dont on retrouve les textes au journal des Débats, dire,
au nom de l'administration, que nous acceptons toutes ces modifications. Nous
avons laissé parler les experts et techniciens. Sur le plan
administratif, nous les acceptons. Nous croyons retrouver dans une nouvelle
rédaction des pouvoirs et devoirs qui étaient déjà
ou dans la loi ou dans le règlement 1230, qui remonte à 1933, et,
en conséquence, il s'agit d'une nouvelle rédaction où
certains pouvoirs que le vérificateur avait deviennent un devoir; pour
ces raisons, nous sommes parfaitement d'accord pour accepter cette
modification.
Le Président (M. Laplante): Merci, M. le maire. Article
21. Adopté.
M. Tardif: Article 26, également, M. le
Président.
Le Président (M. Laplante): Article 26. Adopté.
L'article 83 est adopté avec modification au livre préparé
par la ville de Montréal.
M. Paquette: Tel que formulé en annexe.
Le Président (M. Laplante): Tel que formulé en
annexe dans le livre bleu de la ville de Montréal.
M. Cordeau: Ah bon!
Le Président (M. Laplante): Oui, M. le
député de Châteauguay.
M. Dussault: M. le Président, est-ce que les mots "et les
règlements" restent dans l'article 83?
M. Tardif: Oui.
Le Président (M. Laplante): Ils restent dans l'article.
Article 86.
M. Tardif: L'article 83 est adopté. Article 86.
Le Président (M. Laplante): Article 86. Qui avait
demandé la suspension de cet article?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté.
M. Tardif: Article 87.
Le Président (M. Laplante): Article 87. Adopté.
M. Goldbloom: M. le Président...
Le Président (M. Laplante): Oui, M. le
député de D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: C'est un article qui me semble mériter une
certaine discussion, parce que, si je comprends bien l'effet de la modification
qui est proposée, on enlèverait l'exigence de faire accepter
certains gestes de la part de l'administration par les deux tiers des membres
présents à une réunion du conseil. Cela concerne
particulièrement le pouvoir de la ville d'emprunter temporairement les
sommes dont elle a besoin en anticipation de la perception du revenu de
l'exercice en cours et des arrérages de taxes et autres redevances, y
compris la taxe d'eau, ce qui représente une importante partie du budget
de la ville, peut-être presque la totalité.
Voilà que, par simple majorité, la ville pourrait
théoriquement aller, immédiatement après l'adoption de son
budget, emprunter, à toutes fins pratiques, toute la somme
représentée par ce même budget. Je crois comprendre que le
pourcentage emprunté par la ville dans les faits, année
après année, et je comprends parfaitement la
nécessité d'emprunter, ce n'est pas là-dessus que je
discute le pourcentage, dis-je, n'a pas été tellement
élevé dans les faits, mais on donne un pouvoir à la ville
d'emprunter presque sans limite, par rapport à son budget.
Il me semble donc que nous devrions, au moment où il nous est
proposé de permettre à une simple majorité des membres du
conseil de poser un tel geste, demander certaines explications, certains
éclaircissements sur l'usage de ce pouvoir: qu'est-ce que cela
représente exactement et qu'est-ce qui empêcherait la
municipalité d'aller, au lendemain de l'adoption de son budget par vote
majoritaire de son conseil, emprunter, à toutes fins pratiques, la
totalité de son budget?
M. Péloquin: Disons que je vais laisser au directeur des
finances le soin de répondre à votre question comme telle.
J'aimerais simplement faire la mise au point suivante: La modification
demandée n'a pas pour but de changer quoi que ce soit à la loi
actuelle, en ce sens que depuis que l'article 125 existe dans la charte, depuis
1957, cela disait bien tout le temps: Chaque fois qu'un plus grand nombre est
requis partout dans la charte, il suffit du plus grand nombre de voix
concordantes c'est-à-dire la majorité simple.
Ici, comme dans tous les autres cas de concordance avec l'article 125,
c'est pour éviter que les gens ne soient induits en erreur en lisant
cela, qu'ils pensent que cela prend les deux tiers. Cela ne prend pas les deux
tiers depuis 1957. Maintenant, si vous désirez une réponse quant
au reste de la question, peut-être que le directeur des finances pourrait
y répondre.
M. Goldbloom: J'aimerais bien, M. le Président.
M. Denis: M. le Président, l'article en question permet
à la ville d'emprunter temporairement des deniers nécessaires
à l'exercice, non pas à l'exercice, mais au financement des
entreprises municipales, en attendant la perception des taxes. Compte tenu du
fait que l'exercice financier de la ville commence le 1er mai de chaque
année et que la perception des taxes ne rentre que le 1er septembre, en
ce qui concerne la taxe d'eau et d'affaires, et le 1er octobre, en ce qui
concerne les taxes foncières, il va sans dire que cinq mois se sont
écoulés avant que les deniers soient rentrés dans les
coffres de la ville. Or il faut nécessairement trouver d'autres sources
de financement temporaire pour parvenir aux besoins de la ville.
Ce qui va limiter la ville à emprunter, parce que ce n'est pas un
pouvoir illimité, pour faire une réponse plus courte, pour faire
un pouvoir illimité, c'est, si je ne me trompe, le chapitre 170,
l'article 24 de la loi de la Commission municipale, qui donne aux
municipalités un certain pouvoir d'emprunt temporaire avec certains
pourcentages sur le revenu et le reste, à moins qu'on excède le
montant prévu à la Commission municipale. Or, nous
excédons rarement le montant prévu à la Commission
municipale dans les normes de la Commission municipale; on excède
rarement.
La marge de crédit temporaire aux banques cette année est
autorisée, la demande a été faite au conseil de ville en
ce sens à $120 millions. On n'a pas excédé $100 millions
jusqu'à la période la plus élevée, qui a
probablement été au mois d'août. Cela n'a pas
excédé $100 millions, parce qu'on a un autre pouvoir dans la
charte qui nous permet d'émettre des bons du trésor
jusqu'à concurrence de $100 millions, ce qui nous donne, à ce
moment-là, une marge de manoeuvre d'environ $220 millions, ce qui est
suffisant pour se rendre au 1er septembre ou aux alentours du mois
d'août, le temps que les taxes commencent à rentrer; mais nous
sommes limités parce que la résolution du conseil est
envoyée à la Commission municipale. Je peux vous dire une chose,
c'est qu'au cours de l'exercice, au mois d'avril l'an passé, quand le
conseil a accepté la résolution pour demander $120 millions, la
Commission municipale nous a retourné notre lettre nous disant que,
conformément à notre loi et à l'article 24, si je ne
m'abuse, il n'était pas nécessaire pour nous d'obtenir
l'approbation de la Commission municipale, parce que nécessairement on
était plus bas que la limite permise.
M. Goldbloom: Merci, M. le Président.
M. Tardif: M. le Président...
Le Président (M. Laplante): Oui, M. le ministre.
M. Tardif:... je pense qu'il est peut-être important.
Remarquez qu'un certain nombre de questions avaient été
soulevées en raison du fait qu'on avait devant soi l'ancien texte ou en
tout cas celui qui est imprimé dans le projet de loi 200, alors qu'il
faut se référer au nouveau texte qui ne fait que changer une
chose, c'est-à-dire la règle des deux tiers.
C'est le seul changement qu'il y a vraiment. Donc, cet article peut
être adopté.
Une Voix: C'est un petit papillon.
Le Président (M. Laplante): Article 87, adopté tel
qu'au papillon vert.
M. Tardif: Bleu.
Le Président (M. Laplante): Bleu. Article 88. M.
Tardif: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Tel que dans le projet, oui,
l'article 88 est adopté.
M. Tardif: L'article 88 est adopté.
Le Président (M. Laplante): Article 90.
M. Tardif: II y a un papillon ici, également, M. le
Président.
Le Président (M. Laplante): Oui.
M. Péloquin: M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Oui, monsieur.
M. Péloquin: M. le Président, il y avait un
papillon. A un moment donné, il avait été
suggéré, et nous nous étions rendus à cette
suggestion, d'ajouter les mots: "Sous réserve de la Loi des dettes et
emprunts municipaux et scolaires" au début de l'article 750
proposé, mais, après y avoir regardé de plus près,
il conviendrait de revenir au texte du projet de loi 200, tel que
déposé devant l'Assemblée nationale, sans cette
réserve, parce que, évidemment, la réserve est
déjà contenue à l'article précédent de la
charte, 749, qui dit que tous les emprunts sont assujettis à
approbation.
Le Président (M. Laplante): Article 90 adopté
tel...
M. Péloquin: Tel que dans le projet de loi.
Le Président (M. Laplante): ... que dans le projet de loi
200.
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Laplante): L'article 91 est-il
adopté?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Article 94.
M. Tardif: II y a un papillon là-dessus, M. le
Président.
M. Péloquin: M. le Président, le troisième
alinéa a été retiré, alors, il faudrait s'en tenir
au texte du supplément, qui ne contient que les deux premiers
alinéas.
Le Président (M. Laplante): L'article 94 est adopté
tel que dans le papillon bleu.
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Laplante): L'article 101 est-il
adopté?
M. Tardif: Un petit moment, M. le Président.
Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté, M... M.
Goldbloom: Oui, merci, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Article 105, papillon.
M. Goldbloom: A été retiré.
Le Président (M. Laplante): Retiré.
M. Roy (Jean): M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Vous avez reçu
l'article 105.
M. Goldbloom: II a déjà été
retiré.
Le Président (M. Laplante): II a déjà
été retiré.
M. Péloquin: II avait été suspendu.
Apparemment, il y avait des personnes qui voulaient intervenir quand même
là-dessus.
Le Président (M. Laplante): Mais s'il est retiré,
je crois que...
M. Lebeau: Non, M. le Président, si vous le permettez, au
moment où, hier, on a appelé cet article, j'avais demandé
qu'il soit suspendu, parce que nous considérons que cet article est
extrêmement important, il touche un sujet important, et nous
étions d'accord avec le nouvel article. On avait l'intention de poser
des questions pour savoir pourquoi on le retirait à ce moment-ci, et le
président avait accepté qu'on le suspende plutôt qu'on le
retire tout de suite.
Le Président (M. Laplante): D'accord, allez-y,
monsieur!
M. Lebeau: Je passerais la parole à un de mes
collègues.
M. Roy (Jean): M. le Président, sur ce point, nous avons
eu des discussions à Montréal assez souvent. C'est
également une discussion qui a cours à l'Union des
municipalités depuis assez longtemps. Nous désirons
évacuer, graduellement, le champ de l'impôt foncier pour aller
vers d'autres modes de financement des activités municipales. Mais en
attendant, que cela soit fait, et cela risque d'être assez long parce que
ces discussions datent déjà d'assez longtemps et se poursuivent
toujours, il serait important que le conseil de la ville de Montréal ait
la possibilité d'établir des taux gradués de façon
à faire supporter le financement de la ville de façon
différente, suivant les modes de propriété, la grandeur
des propriétés, les occupations du sol. Comme c'est le cas pour
l'application du bill 82 présentement, il y a des fonctions comme les
terrains vagues qui sont des fonctions vraiment... Ces terrains sont vagues au
détriment de la qualité de la vie dans les quartiers. Alors, on
peut procéder en faisant un taux spécial pour ces fonctions de
façon à obliger ou à inciter les propriétaires
à en faire un meilleur usage pour améliorer la vie des
quartiers.
Je veux citer ce précédent bénéfique qui est
la loi 82 dans le cas où elle permet... "Le règlement doit aussi
décréter que cette taxe est imposée,
prélevée selon un taux différencié quant à
chaque catégorie d'immeubles déterminée et définie
dans ledit règlement ou dans un règlement ultérieur le
modifiant." Donc, déjà, dans la loi 82, dans les articles qui
définissent la façon dont la taxe spéciale olympique doit
être établie, il est permis à la ville d'établir,
comme le demande le point 105 ici, des taux gradués quant à
l'imposition sur les immeubles en question.
Le Président (M. Laplante): M. le ministre, avez-vous une
réponse?
M. Tardif: Oui. Ayant été le parrain de la loi 82,
au mois de décembre dernier, et ayant introduit le concept de taxe
différenciée selon les catégories d'immeubles, il est bien
évident que je suis particulièrement heureux de constater que la
ville de Montréal vient nous demander aujourd'hui, vient demander
à l'Assemblée nationale d'étendre ce principe, pas
seulement au remboursement d'une partie de la dette olympique, mais à
l'ensemble des immeubles sur le territoire de la ville.
Cependant, avant de ce faire... Croyez bien que, déjà, il
y a des modifications à la Loi des cités et villes. Un des
articles du projet de loi 54, présentement devant l'Assemblée
nationale, prévoit d'accorder aux municipalités le pouvoir
d'imposer une surtaxe de 50% sur les terrains vacants viabilisés. Nous
visons précisément à atteindre un des objectifs que vous
mentionnez. Cependant, mon ministère est présentement en train
d'examiner certains amendements à apporter à la loi
générale de l'évaluation foncière, tant sur le plan
d'une taxe différenciée qui pourrait être imposée
selon les catégories d'immeubles que sur le plan de certaines
exonérations, certaines exemptions dont jouissent certains
contribuables. Nous suivons présentement ce qui se fait sur le sujet
à la commission Blair, en Ontario. J'ai eu également des contacts
avec mon collègue du Nouveau-Brunswick.
C'est donc par le biais d'un amendement à la loi
générale de l'évaluation foncière que nous voulons
introduire certains des éléments qui sont en quelque sorte
demandés ici et qui s'inspirent de la loi 82 de l'époque,
jusqu'à un certain point. C'est donc à ma demande que la ville
retire cet article momentanément, étant donné que je me
propose de soumettre à l'Assemblée nationale,
éventuellement, des amendements à l'échelle du
Québec.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: Sous réserve du débat que nous ferons
à l'Assemblée nationale quand le ministre présentera son
projet de loi, je voudrais l'appuyer totalement dans ce qu'il vient de
dire.
Nous avons, avec les difficultés que l'on connaît,
établi et modifié, avec le temps, la Loi sur l'évaluation
foncière. La raison pour laquelle cette loi était et demeure
nécessaire, était la grande variation des effets de la taxation
foncière dans les diverses municipalités du Québec. Il me
semble que, quand nous venons à peine de lancer le processus de
l'uniformisation de la qualité des rôles, à travers le
Québec, ce n'est pas le moment d'introduire d'autres facteurs de
variation qui devront, à mon sens, arriver par la suite à
l'échelle de la province tout en reconnaissant que la ville de
Montréal n'est pas un village et que son administration est plus
complexe.
Mais je pense que la demande formulée par le ministre, voulant
que cet article soit temporairement retiré en attendant une action au
niveau provincial, est tout à fait sage.
Le Président (M. Laplante): Article 105,
retiré.
M. Keaton: M. le Président, j'aurais seulement...
Le Président (M. Laplante): Je ne voudrais pas
éterniser le débat là-dessus non plus, étant
donné qu'il est retiré, si vous avez un court commentaire.
M. Normandin: Ce serait seulement un commentaire sur l'annonce
que le ministre a faite concernant la révision de la Loi sur
l'évaluation foncière. Je voudrais lui demander si le
comité pourrait se pencher spécifiquement sur les
problèmes des coopératives vis-à-vis de
l'évaluation foncière car, d'une certaine manière, elles
sont pénalisées, puisqu'elles sont taxées plus haut qu'une
corporation privée? Merci.
Le Président (M. Laplante): Article 106.
Adopté?
M. Tardif: Adopté.
M. Goldbtoom: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Article 108.
M. Goldbloom: Pas d'objection...
M. Tardif: M. le Président, par cet article, la ville
demande que les subventions à la restauration soient augmentées.
Cependant, ce faisant, le plafond qui existait, à savoir que la
subvention ne saurait dépasser un quart de la valeur réelle du
bâtiment, disparaît dans le nouveau libellé. Ce qui est
suggéré en quelque sorte par les analystes du ministère,
c'est qu'un plafond soit tout de même conservé, quitte à
augmenter ce plafond à un tiers de la valeur. A moins que la ville ait
des...
M. Goldbloom: M. le Président, est-ce que je peux demander
un éclaircissement? Il s'agit ici de bâtiments résidentiels
jugés non conformes aux normes d'habitabilité. Si je comprends
bien, c'est le désir de la ville, c'est déjà la pratique
de la ville, d'offrir une certaine aide pour que les gens puissent restaurer
cette maison et continuer de l'habiter.
Il y a, en même temps, des programmes conjoints, en quelque sorte,
qui impliquent le gouvernement fédéral, le gouvernement
provincial et la ville. Mais est-ce que je comprends bien qu'il s'agirait ici
d'immeubles qui ne seraient pas nécessairement admissibles à
cette combinaison de subventions, et que c'est pour cette raison que la ville
voudrait pouvoir aller jusqu'à 50%, de son propre chef?
M. Lamarre: M. le Président, cette fois-ci, concernant
notre programme de subsides en restauration, déjà nous
dépassons 50% du coût de la restauration. Ceci nous cause
passablement d'ennuis pour donner les subventions actuelles. Le quart, 25% du
coût de l'évaluation première après la restauration
ne doit pas être dépassé. Cela fait que les bâtiments
pour lesquels nous donnons des subventions sont souvent quelque peu
délabrés, un peu vétustes. L'évaluation
habituellement est très basse et nous croyons que le plafond doit
être enlevé. Nous donnons des subventions sous réserve du
coût, du pourcentage du coût des travaux. Habituellement, ces
coûts de restauration ne dépassent pas $10 000 par logement.
Je pense que même le tiers serait difficile d'application.
M. Tardif: M. le Président, je suis prêt à
accepter que le plafond saute si ce commentaire nous parvient de la direction
générale du ministère. Je suis convaincu que si les gens
de la Société d'habitation avaient eu cela, ils auraient eu un
autre commentaire. Personnellement, je suis tout à fait d'accord,
connaissant les coûts de la restauration, que ce plafond soit
éliminé.
Le Président (M. Laplante): Article 108, adopté tel
qu'il est dans le projet de loi 200.
M. Goldbloom: II y a le deuxième alinéa de 787a qui
parle d'une subvention qui ne dépasserait pas 50%. Il y a toujours un
plafond dans ce cas.
M. Péloquin: Le plafond qui sauterait, c'est celui en
fonction de la valeur réelle du bâtiment. Cela cause un
problème pratique parce qu'il faut attendre que l'évaluateur ait
réévalué le bâtiment. Cela empêche de verser
le montant de la subvention.
Le Président (M. Laplante): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Si je comprends bien, avant, vous aviez un plafond de
40% et là vous demandez 50%.
M. Péloquin: C'est cela. Il y avait deux plafonds avant.
On en enlève un et on augmente l'autre.
M. Cordeau: Vous augmentez votre plafond à 50%.
Le Président (M. Laplante): Article 108, adopté.
Article 109?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté. Article 114?
Excusez-moi, il y avait l'article 111. Il n'est pas marqué sur ma
liste.
M. Goldbloom: L'article 110 a été laissé en
suspens.
Le Président (M. Laplante): En suspens.
M. Péloquin: II s'agirait de changer le mot "homologation"
partout où il apparaît par les mots "l'entrée en
vigueur".
Le Président (M. Laplante): L'article 110, adopté
avec amendement. L'article 114?
M. Tardif: On me fait remarquer, M. le Président,
qu'à l'article 111 il y a également le mot homologation qu'il
faudrait changer. Mais, déjà, la présidence a pris bonne
note de cela.
Le Président (M. Laplante): L'entrée en vigueur, ce
qui a déjà été adopté...
M. Tardif: D'accord.
Le Président (M. Laplante): Article 114. Vous aviez des
commentaires sur l'article 114?.
M. Tardif: M. le Président, j'aimerais demander au
procureur de la ville qu'il nous dise, en quelque sorte, si on lit bien
l'article proposé, pourquoi il semble nécessaire d'accorder
à la ville un pouvoir exorbitant du droit général de la
Loi des cités et villes, notamment, de permettre à la ville
d'agir ou d'aller devant les tribunaux, d'exer- cer des poursuites tant
pénales que civiles à rencontre des contrevenants.
M. Péloquin: M. le Président, en 1968, l'article
465 de la charte a été modifié pour établir
clairement que lorsqu'il y avait un permis émis par la ville et qu'il y
avait une taxe afférente à ce permis, l'exécution du
jugement contre le contrevenant qui n'avait pas de permis, l'exécution
du jugement en matière pénale ne le dispensait pas de payer la
taxe spéciale ou, s'il y avait droit, de se procurer le permis ou la
licence exigible.
A ce moment, le législateur a bien distingué qu'il y a une
taxe afférente à un permis, qui est une taxe spéciale
qu'on retrouve aux articles 801 et suivants, et qu'il y a l'obligation d'avoir
un permis pour l'exploitation. Quand quelqu'un exploite sans permis et qui,
évidemment, n'aurait pas payé la taxe, la ville peut recouvrer la
taxe devant les tribunaux civils et elle peut poursuivre le contrevenant devant
les tribunaux de juridiction pénale pour contravention aux
règlements, c'est-à-dire avoir agi sans permis. C'est une
concordance, en définitive, avec l'article 465, qui avait
été modifié en 1968.
Le Président (M. Laplante): L'article 114, adopté,
M. le ministre?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Laplante): Article 118. M. le
député de Châteauguay.
M. Dussault: C'est le député de D'Arcy McGee qui
avait demandé la suspension.
M. Goldbloom: M. le Président, c'était simplement
pour demander si cet article, tel que formulé, demeure conforme à
la Loi sur l'évaluation foncière.
M. Péloquin: C'est justement dans ce but que nous avons
fait tomber les quatre derniers alinéas.
M. Goldbloom: D'accord.
M. Tardif: En effet, c'est conforme, M. le Président.
Le Président (M. Laplante): Article 118, adopté.
Article 122?
Une Voix: II y a un papillon, je crois.
M. Péloquin: Cet article est au supplément.
Le Président (M. Laplante): Voulez-vous donner des
explications dans le supplément.
M. Péloquin: Oui, évidemment, cet ajouté
à l'article 881 a pour but de préciser que la place d'affaire du
contribuable est bien celle qui est indiquée au rôle, parce qu'il
y a des contribuables qui ont fait des preuves, après coup, que ce
n'était pas eux.
Evidemment, la difficulté, c'est que quand le commissaire
à l'évaluation passe dans les différents immeubles de la
ville et demande qui les occupe, il y a de très petites salles, parfois,
qui sont occupées par quatre compagnies. On lui donne le nom d'une
compagnie et il n'est pas en mesure de le vérifier. Quand viennent les
procédures, ces gens vont en cour et disent: Je n'ai jamais
occupé cet endroit. Le débiteur qui occupait est une autre
personne que celle dont le nom était mentionné au rôle.
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Laplante): L'article 122 est
adopté tel que modifié.
Article 124. Qui avait demandé la suspension?
M. Péloquin: Je crois que c'était M. Bertrand, M.
le Président.
Le Président (M. Laplante): Oui. M. Bertrand.
M. Bertrand (Daniel): Voici ce que j'ai à dire: Je pense
que c'est un peu brutal qu'on s'adresse à la Cour municipale; vous ne
pensez pas que ce serait plus ordonné de s'adresser à la Cour
provinciale ou supérieure, selon le montant, puisque nous avons des
Cours qui sont dans cette optique-là? Je pense que c'était
plutôt à la Cour des petites créances ou à la Cour
provinciale et à la Cour supérieure selon le montant. La Cour
municipale, je crois qu'on devrait remplacer le mot par Cour provinciale ou
Cour supérieure selon le montant, soit $400, $400 à $3000 et
au-dessus de $3000. Puisque la ville est toujours représentée par
un avocat dans ces cas-là, surtout si le montant est petit, on peut
discuter plus facilement à la Cour des petites créances;
voyez-vous c'est beaucoup plus... On nous écoute davantage et il y a
beaucoup de gens qui sont bien satisfaits des petites Cours, de la Cour des
petites créances; il y a beaucoup de satisfaction de ce
côté-là. Vous savez, je sais que les avocats de pratique
privée ne prisent pas beaucoup cela, mais enfin, je trouve que c'est
mieux.
Le Président (M. Laplante): Merci, M. Bertrand. D'autres
commentaires, M. le ministre?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Laplante): M. le député
de...
M. Paquet (Jean-Marie): Jean-Marie Paquet. Je remplace mon
confrère Me Pothier qui représentait le Barreau hier, et
j'aimerais, au nom du Barreau, poser la question suivante: Je n'ai pas
étudié en détails la Charte de la ville de
Montréal, mais est-ce que les poursuites devant la Cour municipale sont
faites en vertu de la Loi des Cours municipales, pour les recouvrements de
taxes.
M. Péloquin: Elles sont faites en vertu de l'article 118
de la Charte de la ville de Montréal.
Le Président (M. Laplante): Merci. Article 124,
adopté. Article 125.
M. Tardif: Modifications de concordance, adopté.
Le Président (M. Laplante): Adopté. Article 126,
adopté?
M. Lebeau: M. le Président...
Le Président (M. Laplante): Oui, monsieur.
M. Lebeau: ... s'il vous plaît, je voudrais tout simplement
faire une petite remarque, c'est que l'article 126, qui correspond à
l'article 910 de la Charte, paraît tout à fait anodin; il l'est
presque, sauf que quand c'est venu au conseil de ville, on pensait s'en tirer
en cinq minutes puis on avait discuté de cela très longtemps
parce qu'on s'est rendu compte, au cours du débat, que, finalement, les
raisons pour lesquelles le directeur des finances a besoin, semble-t-il, de
plus de pouvoirs de perception des taxes, ce qui évidemment à
première vue est tout à fait logique et nécessaire
si on demande au directeur des finances de percevoir les taxes, il faut lui
donner les pouvoirs de le faire donc, au cours du débat au
conseil de ville de Montréal, on s'était rendu compte clairement
que cette mesure avait pour objectif de rendre le directeur des finances
capable de percevoir, d'une façon plus expéditive et plus rapide,
les comptes de taxes de l'eau impayés ces dernières années
par plusieurs centaines de personnes de Montréal qui sont, pour la
plupart, des assistés sociaux ou des personnes âgées
à revenu fixe. Nous avions souligné, au moment du débat au
conseil de ville sur cette question, et c'est finalement le but de mon
intervention, que la solution à cette question du non paiement de la
taxe de l'eau par les personnes les plus démunies dans notre
société, ce n'est peut-être pas d'un point de vue social,
n'est certainement pas d'accroître les pouvoirs de perception de la taxe
ou, en d'autres termes, de répression face à ces
personnes-là.
C'est bel et bien de prendre les dispositions nécessaires pour
que la taxe de l'eau qui est une taxe absolument régressive et injuste
qui frappe durement les personnes les plus démunies de notre
société... eh bien, que cette taxe, on l'abolisse une fois pour
toutes. Bien sûr, on peut difficilement s'opposer à l'article 910
tel qu'il est rédigé maintenant; mais il vise à corriger
un problème qui devrait l'être bien autrement qu'en accroissant le
pouvoir de répression sur les personnes les plus démunies de
notre société. Merci.
Le Président (M. Bertrand): Me Péloquin.
M. Péloquin: M. le Président, je dois faire une
mise au point. L'intervenant a dit que c'était de nature à donner
des pouvoirs au directeur des finances afin de poursuivre les personnes qui
n'avaient pas les moyens de payer la taxe d'eau, dont les assistés
sociaux. Le directeur des finances me réi-
tère qu'il n'y a jamais eu de procédures prises par lui ou
par la ville contre les assistés sociaux de façon à les
traîner devant les tribunaux, et que s'il y a eu des sommations
émises dans certains cas, c'est qu'il ne savait pas, à sa
connaissance, qu'il s'agissait d'assistés sociaux. Ce que l'intervenant
précédent a dit, ce n'est pas exact, ce n'est pas conforme
à la pratique suivie ni à la réalité.
Le Président (M. Bertrand): Est-ce qu'il y a d'autres
intervenants? Article 126, adopté. Article 128? Est-ce qu'il y a des
commentaires sur l'article 128? Le ministre a des objections à apporter.
Il sera de retour dans quelques instants. Cela ne devrait pas tarder. On peut
peut-être, en attendant... On peut attendre. Prenez donc deux minutes
pour faire la décompression. Le ministre va faire quelques remarques sur
l'article 128. On va suspendre pendant deux minutes.
(Suspension de la séance à 19 h 7)
Reprise de la séance à 19 h 11
Le Président (M. Bertrand): A l'ordre, mesdames et
messieurs! S'il vous plaît, si vous voulez reprendre vos places.
M. le député de Rosemont, sur l'article 128.
M. Paquette: Je m'excuse auprès des membres de la
commission, j'avais une autre réunion, mais j'avais une question
à poser à l'article 126, je ne sais pas si on me permettrait de
la poser? J'ai cru comprendre qu'il était déjà
adopté. L'article précédent 126.
M. Goldbloom: Consentement, M. le Président.
Le Président (M. Bertrand): D'accord! M. Cordeau:
Assurément.
M. Paquette: M. le Président, sur l'article 126...
Le Président (M. Bertrand): C'est à Me
Pélo-quin? On va attendre que Me Péloquin soit revenu.
M. Paquette: Je peux peut-être poser la question.
Peut-être que quelqu'un d'autre peut répondre.
Le Président (M. Bertrand): Me Paquet, vous avez une
question?
M. Paquet: M. le Président, la question que je voulais
soulever nécessiterait également la présence de Me
Péloquin.
Le Président (M. Bertrand): D'accord! Ecoutez, on va
prendre l'article 128, pour l'instant. Quand Me Péloquin sera revenu, on
reviendra à 126. Article 128.
Une Voix: Est-ce qu'on l'adopte? Une Voix: Article 128,
adopté.
Le Président (M. Bertrand): Article 128, adopté. Me
Péloquin, à l'article 126, il y a une question pour vous de la
part du député de Rosemont.
M. Paquette: M. le Président, sur le deuxième
paragraphe qu'on veut ajouter à l'article 910, je me pose des questions.
Il me semble qu'on a une disposition analogue au niveau du ministère du
Revenu du Québec qui a posé certains problèmes dans le
passé.
Des gens de bonne foi, ayant omis de payer des taxes, et après de
multiples négociations, se sont retrouvés avec un ordre de la
Cour supérieure, dans ce cas-là, qui amenait une saisie de leurs
biens, sans qu'ils aient eu la possibilité de se faire entendre devant
un tribunal. Je me demande si ce paragraphe ne pourrait pas nous amener le
même genre de problème.
M. Péloquin: Vous faites allusion au deuxième
alinéa de l'article 910?
M. Paquette: Oui.
M. Péloquin: Non, selon la procédure devant les
cours, il faut évidemment que le défendeur soit interpellé
et il est présent à la cour... Ce qui arrive, c'est que ces
pouvoirs sont donnés au directeur des finances, parce qu'à toutes
fins pratiques, il suffit de déposer le rôle et de dire: Voici, le
rôle indique que M. Untel doit tel montant. C'est pour éviter que
des avocats aient à se déplacer ou c'est pour éviter qu'on
ne signe ces procédures du nom d'un bureau d'avocats. C'est signé
directeur des finances.
M. Paquette: Sauf qu'en cas de contestation de l'instance,
ça veut dire...
M. Péloquin: Ce qui veut dire que si l'instance est
contestée, le directeur des finances cesse d'agir devant le tribunal et
est remplacé par des avocats.
M. Paquette: ... par des avocats. D'accord. Le
Président (M. Bertrand): Me Paquet.
M. Paquet: Relativement au même article, M. le
Président, le sens de la question que j'avais posée tantôt
est, que les décisions d'une Cour municipale sur une action en
perception de taxes sont assujetties à appel devant la Cour d'appel du
Québec, mais dans un délai de huit jours. Il s'agit d'un
anachronisme, d'un délai exorbitant, qui cause des difficultés,
tantôt aux villes, tantôt aux citoyens, il s'agit d'un piège
qui date d'un autre âge. Je suggérerais respectueusement qu'on
réintroduise à l'endroit approprié le délai d'appel
de 30 jours.
M. Péloquin: Evidemment, la ville n'a pas d'objection,
mais je crois qu'on devrait changer la loi des Cours municipales pour que
toutes les municipalités ou toutes les personnes qui désirent
faire appel d'une décision des Cours municipales, en vertu de cette loi,
aient le délai habituel prévu au Code de procédure civile,
qui est de 30 jours. Mais la ville de Montréal n'a aucune espèce
d'objection elle peut elle-même vouloir en appeler et être en
dehors du délai. C'est un délai très court, huit jours, et
c'est seulement dans cette loi qu'il y a un délai de huit jours.
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, il me semble que, quand il
s'agit de l'administration de la justice, il est peut-être dangereux pour
la commission des affaires municipales d'essayer d'intervenir et de modifier
des choses. J'aimerais suggérer respectueusement au ministre de
consulter son collègue de la Justice; les deux pourront proposer quelque
chose d'utile.
M. Tardif: M. le Président, en ce qui concerne ces
délais courts pour l'appel, j'ai pris bonne note de la remarque de Me
Paquet et nous verrons, après consultation du ministère de la
Justice, s'il y a lieu d'apporter ies corrections voulues.
Le Président (M. Bertrand): D'accord. Article 130.
M. Paquette: II y a un autre papillon.
M. Péloquin: M. le Président, à l'article
130, il y a un papillon qui est distinct du cahier bleu.
M. Tardif: II y a un autre texte à part pour l'article
130.
Le Président (M. Bertrand): Oui.
M. Tardif: Alors, l'article 130 tel que présenté
dans sa troisième version est adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Article
131.
M. Roy.
M. Roy (Jean): Sur l'article 130, je m'excuse. Le
Président (M. Bertrand): D'accord.
M. Roy (Jean): II nous apparaît sur cette question, dans le
débat que nous avons fait au conseil municipal, que les délais
fixés pour modifier les enseignes non conformes au règlement sont
beaucoup trop longs et dans certains cas, il y a des... Parce que le
précédent règlement n'a pas été
appliqué ou est devenu inapplicable suite à des poursuites devant
les tribunaux, on a pris beaucoup de temps à procéder à la
rédaction et à l'adoption d'un autre au conseil et il y a des
enseignes qui, présentement, sont non conformes de- puis une dizaine
d'années, sinon plus. Ce que nous trouvons mauvais dans l'article que
vous venez d'adopter, c'est que dans le dernier alinéa, il est
prévu qu'encore après tous ces délais, on devra
procéder à un autre avis de six mois.
Pour nous, il nous apparaît que la loi a été
extrêmement large; la réglementation a été
extrêmement large là-dessus, et tel que c'était
précisé dans le gros cahier, l'amendement qui a d'abord
été demandé, qui est dans le projet de loi 200... On
demandait la possibilité que la ville procède elle-même
à l'enlèvement, au terme du délai prescrit. C'est cela que
nous aimerions voir insérer dans la loi.
Donc, dans le dernier paragraphe du papillon blanc qui est
séparé du cahier bleu, on voudrait que cela se lise comme ceci:
"A défaut par le propriétaire de les rendre ainsi conformes, la
ville peut les enlever à la fin du délai prescrit."
Sur ce point, il nous semble y avoir eu une certaine incohérence
causée par beaucoup de choses, mais on arrive avec des délais qui
n'ont absolument plus... La réglementation n'a finalement plus de
signification.
M. Tardif: Les représentants de la ville
désirent-ils exprimer des commentaires face au dernier intervenant?
M. Drapeau: S'il est vrai qu'il a fallu beaucoup de temps pour
finir par avoir une rédaction, un règlement relatif aux
enseignes, c'est parce que la tâche était extrêmement
difficile, délicate, et quelles que soient les décisions que nous
allions prendre, il fallait éviter de causer un trop grave
préjudice à des gens qui n'ont pas toujours les moyens de
remplacer rapidement les enseignes devenues illégales. Nous y avons mis
tout le temps voulu. Le service de l'urbanisme, le service des permis et
inspection, le contentieux, enfin, tous les services qui pouvaient être
utiles; l'administration municipale, les membres de l'exécutif se sont
déplacés, sont allés sur place pour bien comprendre la
signification de tout cela.
Il y a eu des secteurs de la ville qui ont été annexes
à Montréal, qui ont joui pendant un certain temps d'un
laisser-aller évident et aujourd'hui, être plus difficile, plus
sévère que le texte que nous déposons, cela risquerait de
causer des dommages sérieux à des gens qui, contrairement
à ce qu'on peut penser, ne sont pas nécessairement les gros, mais
plutôt des gens qui sont de condition modeste dans le commerce ou dans
l'industrie, et qui auraient à souffrir s'il fallait être plus
sévère que cela.
Quand on a un règlement trop sévère ou une loi trop
sévère, le danger est de ne pas être capable de
l'appliquer. Or, dans sa forme actuelle, et avec tout le temps voulu pour
être étudié par les conseillers, par le public en
général, par les intéressés, il n'y a pas eu de
représentations de faites à l'administration municipale, attirant
notre attention sur les difficultés auxquelles les services municipaux
feraient face, autrement, à l'application du règlement.
Il est évident que nous avons tous hâte de
corriger la situation. Il y a plusieurs années, nous avions
demandé un pouvoir qui était vraiment très
sévère, mais tellement sévère qu'on n'a pas pu
l'appliquer. Le nouveau pouvoir que nous demandons sera applicable,
appliqué et respectera des droits acquis qui ont peut-être et qui
auront peut-être ainsi bénéficié plus longtemps que
justifié en d'autres circonstances d'un délai, mais nous ne
croyons pas devoir être plus sévère que le texte que nous
avons mis devant l'Assemblée nationale.
M. Tardif: M. le Président, compte tenu de l'adoption
récente de la loi 101, qui implique qu'un certain nombre d'affiches
devront être changées, il ne me semblerait pas souhaitable,
actuellement, de bousculer les gens à changer les affiches. On attendra
qu'ils aient eu le temps de se familiariser avec les dispositions de la loi
101. En conséquence, ces délais me paraissent donc
raisonnables.
Le Président (M. Bertrand): M. Cliche.
M. Cliche (Paul): Paul Cliche, RCM Montréal. Le ministre
vient de donner son avis simplement pour signaler que le règlement 2889,
qui a été remplacé par 5128 dernièrement,
règlement, si ma mémoire est bonne, qui remonte à 1964...
Ce sont des affiches qui, dans bien des cas, ne sont pas conformes depuis les
années cinquante-sept ou cinquante-huit, et pour lesquelles il y a une
tolérance depuis ce temps.
Nous, nous avions demandé un délai d'un an. Maintenant,
étant donné que la loi 101 va obliger plusieurs de ces
propriétaires d'affiches à les modifier, elles vont être
modifiées. A ce moment-là, ce n'est pas l'administration de
Montréal qui aura l'odieux de les avoir obligés à les
modifier mais le gouvernement provincial.
Le Président (M. Bertrand): L'article 130 est
adopté. Article 131? Il y a un papillon, aussi, dans le livre bleu.
M. Cordeau: En quoi le papillon diffère-t-il du premier
projet déposé?
Le Président (M. Bertrand): Me Péloquin.
M. Lefebvre: Troisième ligne du troisième
paragraphe.
Le Président (M. Bertrand): Oui, ce sont les deux
dernières lignes du deuxième paragraphe de l'article 964b.
M. Cordeau: M. le Président, j'ai demandé
tantôt quelles étaient les modifications contenues dans le
papillon par rapport au premier projet déposé.
M. Péloquin: C'est le deuxième alinéa
où il a été précisé. Je vais le lire: "La
ville peut emprunter les sommes nécessaires et demander les subventions
prévues par la loi pour l'exercice de ses pouvoirs et aux fins
d'effectuer un prêt à la corpora- tion formée en vertu du
présent article". Alors, c'est pour préciser que la ville aura le
droit d'effectuer un prêt à la corporation afin qu'elle ait une
mise de fonds et qu'elle puisse commencer à opérer.
M. Cordeau: C'est la seule modification? M. Péloquin:
Oui, c'est la seule modification.
M. Tardif: M. le Président, on m'informe que l'avis que
nous avions demandé au ministère des Affaires
intergouvernementales ne nous est pas parvenu, si bien que je demanderais que
cet article soit à nouveau reporté. Etant donné que la
constitution d'un organisme sans but lucratif pour les fins d'acquérir
des immeubles d'habitations pour des familles ou personnes autres qu'à
faibles revenus et cela parallèlement à l'Office municipal
de l'habitation qui, lui, a une autre vocation implique des relations
intergouvernementales possiblement tripartites, nous avons donc demandé
au ministère des Affaires intergouvernementales de se pencher sur cette
question et nous attendons son avis.
Le Président (M. Bertrand): L'article 131 est alors
suspendu. Article 132? Le Barreau, oui.
M. Paquet: M. le Président, étant donné que
cela touche l'expropriation, que ce soit également
considéré comme suspendu pour le moment.
Le Président (M. Bertrand): On avait suspendu 54 et 55. Je
ne me rappelle pas si c'était parce que c'était pour de
l'expropriation ou pour d'autres raisons. L'expropriation?
M. Paquet: Oui.
Le Président (M. Bertrand): Est-ce qu'on maintient
toujours suspendus les articles sur l'expropriation? Bien. Alors, article 132,
suspendu. Article 134.
M. Tardif: L'article 131 est suspendu?
Le Président (M. Bertrand): 131 est suspendu. 132 est
suspendu. Article 134.
M. Tardif: 134 et 135 ont tous deux trait à
l'expropriation également, M. le Président.
Le Président (M. Bertrand): Egalement.
M. Tardif: Suspendus.
Le Président (M. Bertrand): Article 136.
M. Tardif: Est-ce que le procureur de la ville, M. le
Président, pourrait nous expliquer en fait la raison de cet
amendement?
M. Péloquin: Oui, M. le Président, la raison de cet
amendement, c'était qu'avant la Loi de l'expropriation, lorsque la ville
de Montréal procédait
suivant sa charte, elle obtenait une décision du tribunal dans
tous les cas du Bureau d'expropriation de Montréal, même dans les
cas où il y avait entente entre les parties. L'entente était
ratifiée par une décision du tribunal et la ville déposait
les deniers conformément à la décision au Bureau du
protonotaire de la Cour supérieure en vertu de l'article 1012 de la
charte. Cet article 1012 disait que les formalités d'un jugement de
distribution n'étaient pas requises lorsque le montant
déposé n'excédait pas $500, et le protonotaire remettait
immédiatement, dans ces cas, l'indemnité à
l'exproprié.
Evidemment, pour les très petites expropriations, le cas qu'on
retrouve le plus fréquemment, c'est le cas de l'élargissement
d'une ruelle, où on peut prendre une très petite parcelle de
terrain, disons, de trois pieds d'un côté et de trois pieds de
l'autre côté de la ruelle pour l'élargir de six pieds. A ce
moment, s'il faut procéder avec toutes les formalités, il y a
obligation d'obtenir une main levée ou une autorisation des
créanciers privilégiés et des créanciers
hypothécaires parce que, dans la plupart des cas, les
propriétés sont affectées d'hypothèques.
Evidemment, la garantie du créancier hypothécaire n'est
aucunement affectée quand il s'agit de prendre une aussi petite bande de
terrain que deux ou trois pieds.
Dans un cas de $500, dans la plupart des cas, la propriété
prend de la plus-value plutôt que d'en perdre. C'est pour revenir
à cette pratique qui permet de verser des indemnités, de petites
indemnités pour de petites expropriations beaucoup plus rapidement aux
expropriés.
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Article
137.
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Article
150.
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Article
157.
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté.
Me Péloquin, est-ce que je peux vous poser une question pour les
fins de notre secrétariat? La deuxième ligne avant la fin de
l'article 157 mentionne "qui est dès lors réputé
homologué et en vigueur", comme dirait notre ministre à la
langue, est-ce que ce n'est pas superfétatoire?
M. Péloquin: Oui, c'est le vieux texte qui a
été repris ici et je suis d'accord avec vous quant à la
superfétation.
Le Président (M. Bertrand): Alors qui est
réputé entrer en vigueur, qui est réputé en
vigueur.
M. Péloquin: C'est exact.
Le Président (M. Bertrand): D'accord. Article 158?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Article
159?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Article
165?
M. Tardif: M. le Président, on m'informe que nous avons un
avis du ministère de la Justice selon lequel il ne devrait pas
être fait mention à l'article 1115 de la charte qu'aucun huissier
ne peut agir auprès de la Cour municipale, s'il ne détient un
permis conformément à la Loi des huissiers.
Il me semble que nous pourrions vérifier à nouveau avec le
ministère de la Justice. Est-ce qu'il s'agit là d'un article
indispensable au bon fonctionnement de la ville et...
M. Péloquin: L'objet de la modification, M. le
Président, c'est que les huissiers de la Cour municipale étaient
nommés suivant une procédure particulière, alors qu'ils
faisaient partie de l'association de salariés qui regroupe les cols
blancs. La fonction de huissier est mentionnée à l'annexe de la
convention collective et, comme telle, toute personne qui fait une demande
d'emploi comme commis, sauf quelques cas d'exception, doit participer aux
examens de la fonction publique. Alors le but de cet article, c'est que les
huissiers de la Cour municipale soient nommés de la même
façon que sont nommés les autres fonctionnaires de la ville,
qu'ils soient soumis à un examen de préqualification de la
Commission de la fonction publique.
Toutefois, nous avons retenu, étant donné qu'ils agissent
pour les juges, que le juge en chef aurait le droit, à même les
listes d'admissibilité qui sont confectionnées après les
concours, de faire une recommandation pour une personne plutôt qu'une
autre.
M. Tardif: Deux questions me sont posées. La
première, c'est: Est-ce qu'à l'occasion des examens tenus par la
Commission de la fonction publique de la ville de Montréal, donc des
représentants des huissiers dûment patentés sont
présents et, deuxième question, finalement, ce qui semble
être différent ici, c'est que les nominations sont faites par le
juge en chef de la Cour municipale, c'est exact?
M. Péloquin: Quelle est la première question, je
m'excuse, M. le ministre, j'ai mal compris?
M. Tardif: Est-ce que l'admissibilité à la fonction
qui est déterminée par concours tenu par la fonction publique
comporte qu'on doive détenir un permis conformément à la
Loi des huissiers?
M. Péloquin: II n'y a pas actuellement de concours, c'est
le juge en chef qui recommande une personne au conseil municipal, qui approuve
cette recommandation, et le bonhomme est nommé. Il n'y a actuellement
aucune procédure de vérification de la compétence.
M. Tardif: Est-ce qu'on peut, M. le Président, suspendre
cet article jusqu'à plus ample consultation avec le ministère de
la Justice, s'il vous plaît?
Le Président (M. Bertrand): Article 165, suspendu. Article
166. Adopté.
M. Goldbloom: Adopté.
M. Bertrand (Daniel): On peut demander... contester?
Le Président (M. Bertrand): Oui.
M. Bertrand (Daniel): Voici. J'ai ici des assignations, des
ordres de comparaître, des demandes d'emprisonnement et des brefs
d'exécution émis au nom de "Sa Majesté, ses
héritiers ou successeurs et portent la signature du juge ou du greffier.
Cette signature peut être apposée par tout mode approuvé
par le règlement en conseil. Voici un préjudice causé
à la société, c'est qu'il n'y a pas de couronne
municipale. J'ai un jugement, vous avez dit qu'il fallait s'adresser souvent
aux cours, un jugement pour préjudice, dommages et
intérêts. J'avais fait venir M. le maire Gariépy, M. Caron,
trois juges, et je crois que c'était M. Gilles Hébert, qui
s'occupe de la Maison Viau et Associés, qui s'occupait de la Loi des
cités et villes, avec la jurisprudence dont je me suis servi. La cause
est 029373, en 1976, je l'ai ici.
J'ai fait dire au juge Paul Robitaille et avouer par M. le juge Ouellet,
qui est rendu à la Cour des sessions, qu'il n'y avait pas de couronne
municipale. N'ayant pas de couronne municipale, c'est une cour civile, alors,
on s'empresse de faire des assignations et on fait des comparutions comme si
c'était une cour pénale. Cela ne va pas. D'un autre
côté, il y a un gros dossier qui a été remis au
ministre de la Justice, à Paris, au ministère des Affaires
étrangères, il est de 211 pages, il a été remis
à M. Burns, à M. Blondin, secrétaire de l'Assemblée
Nationale, à tous les députés libéraux, en 26
copies. Il y a une plainte qui a été signée par Mme
Lapierre et M. Yvon Picotte, qui est député de Maskinongé,
pour enquête là-dessus. Alors, l'affaire est pas mal
propagée et il y a des députés péquistes qui ont
ça en main. Voici, il y a eu une intervention de M. Samson, de M. Roy,
enfin tout le monde est prévenu, mais tout le monde s'en occupe...
Le Président (M. Bertrand): A l'ordre, M. Bertrand! Je
pense que vous êtes...
M. Bertrand (Daniel): Voici...
Le Président (M. Bertrand): ... dans le sens le plus vrai
du terme tout à fait à l'encontre du rè- glement. Il est
question des signatures qui sont apposées sur les assignations, ordres
de comparaître, mandats d'emprisonnement et brefs d'exécution. Je
ne vois pas du tout pourquoi vous profitez de cet article pour venir dire autre
chose que ce qui est inclus dans l'article.
M. Bertrand (Daniel): M. le Président, je vous remercie
beaucoup de votre remarque. C'est que ces gens ne sont pas habilités
suivant la loi. Comme le dossier est en litige, voyez-vous, il y a eu une
intervention en Chambre, à l'Assemblée nationale, le 3
août, et c'est M. le ministre Bédard qui doit donner une
réponse là-dedans. Si vous permettez que je lise l'intervention
qu'il y a eu en Chambre, à l'Assemblée nationale...
Le Président (M. Bertrand): Non.
M. Bertrand (Daniel): Non? Voyez-vous ce sur quoi je veux attirer
l'attention, puisque M. le maire Drapeau a déjà dit hier, qu'il
fallait éviter de poursuivre les gens inutilement pour avoir des frais
inutiles devant les cours?
Alors, je pense que cet article doit tomber parce que c'est un abus de
droit et la cour n'est pas autorisée, de toute façon, à
signer des mandats d'emprisonnement. Voyez-vous, c'est surtout cela. Alors
là, c'est donc un excès de juridiction. Il faut aller à la
Cour supérieure et cela fait tout un tas d'histoires. Moi, je
prétends que c'est illégal...
Le Président (M. Bertrand): D'accord. D'accord, je pense
que vous avez souligné, M. Bertrand, que vous étiez en
désaccord avec l'article 166.
M. Bertrand (Daniel): Et appuyé en droit.
Le Président (M. Bertrand): Article 166, autre chose?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Article
167?
M. Bertrand (Daniel): Est-ce que je peux parler, s'il vous
plaît?
Le Président (M. Bertrand): Oui.
M. Bertrand (Daniel): C'est encore la même histoire. La
Cour municipale n'est pas habilitée à faire signer des
assignations à comparaître en Cour pénale. C'est encore un
jugement de son honneur le juge Paul Robitaille de la Cour provinciale, qui a
déclaré que la cour n'était pas une cour criminelle. Les
deux seules cours, en première instance, qui sont criminelles, ce sont
la Cour des sessions et la Cour supérieure de juridiction criminelle,
à moins que ce ne soit la cour pour les jeunes, les cours sociales.
Alors, c'est encore une affaire que je ne comprends pas. Je ne comprends pas
qu'on puisse demander de telles prérogatives puisque c'est contraire aux
disposi-
tions des lois fondamentales, de la Loi même du Barreau. Tout ce
qui est illégal, tout avocat doit le dénoncer. C'est l'article
36-2 de la Loi du Barreau. Je ne vois pas pourquoi on vient demander cela ici
aux députés qui vont approuver sans savoir exactement le droit.
D'abord, je pense que vous avez à côté de vous Me Lanctot
qui pourrait nous en dire quelque chose, nous donner une appréciation.
Je le vois là-bas, c'est le conseiller juridique justement. Alors,
j'aimerais qu'il réponde à cette question de droit et qu'il
s'engage, Me Lanctot. Je dis bien que c'est illégal, la chose est
illégale. Je demande une appréciation de Me Lanctot, s'il vous
plaît.
Le Président (M. Bertrand): Me Lanctot n'a pas à
répondre. Il est un fonctionnaire du ministère des Affaires
municipales et c'est le ministre qui parle au nom de son ministère.
M. Bertrand (Daniel): Merci, M. le Président, mais voici:
Comme l'article no 2 du ministère des Affaires municipales dit qu'il
faut faire l'application des lois, cela ne se rapporte pas qu'à une loi,
ce sont les lois d'ensemble, criminelles ou civiles. D'après les actes
de l'Amérique du Nord, l'administration de la justice revient à
la province, et c'est cela le fond de l'affaire. M. le ministre est donc
subalterne et c'est quand même sous vérification. Pas besoin
d'aller se plaindre au ministère de la Justice. On peut arrêter
les procédures ici, c'est tout à fait simple.
Le Président (M. Bertrand): M. le ministre.
M. Tardif: J'imagine que les procureurs de la ville, avant de
formuler cet article, ont pris connaissance de l'article 58 de la Loi de
police.
M. Péloquin: Oui, M. le Président. L'objet de cet
article, c'est simplement d'uniformiser la procédure lorsqu'un agent de
la paix arrête à Montréal une personne. En vertu du Code
criminel, il peut, et dans certains cas il doit le relâcher moyennant la
signature d'une promesse et d'un engagement à comparaître. Alors,
nous voulions que la même procédure puisse s'appliquer à
l'égard des arrestations. Nous avouons qu'elles ne sont pas nombreuses
toutefois, elles pourraient être faites en vertu d'un règlement
municipal.
M. Tardif: Mais c'est que, justement, l'article 58 de la Loi de
police dit bien que: Nonobstant toute disposition inconciliable à la
charte d'une municipalité, nul ne peut être arrêté
pour avoir commis une infraction à la Loi des cités et villes, au
Code municipal, à la charte d'une municipalité ou à un
règlement municipal à moins qu'un mandat n'ait été
livré à cette fin par un juge de paix. Donc, il ne saurait y
avoir comme telle d'arrestation pour infraction à un règlement
municipal. Il y a un constat d'infraction, on peut verbaliser contre un
individu, mais...
M. Allard (Jules): Oui, M. le ministre, à l'article
suivant, je pense qu'il est prévu à la Loi de police, qu'il peut
y avoir arrestation sans mandat lorsqu'il s'agit d'un règlement relatif
à la paix, l'ordre, la santé et la sécurité
publique. C'est l'article 59, à ce qu'on me dit.
M. Tardif: Oui, d'accord. Enfin, je comprends que le motif de cet
article ou de la présentation c'est de permettre d'élargir une
personne de la même manière que le Code criminel, actuellement,
permet l'élargissement d'une personne sur simple reconnaissance de
celle-ci de se présenter devant le tribunal, et, à ce
moment-là, c'est peut-être plus une question de formulation: tout
agent de la paix qui arrête une personne sans mandat. Or, on sait que,
sauf dans les cas prévus à l'article 59, il ne doit pas y avoir
d'arrestation pour une infraction à un règlement municipal; c'est
peut-être seulement dans le libellé.
M. Bertrand (Daniel): J'aimerais préciser, s'il vous
plaît!
Le Président (M. Bertrand): Un instant, s'il vous
plaît, on va terminer cela.
M. Tradif: M. le Président, dans la mesure où
l'objectif, encore une fois, est de permettre l'élargissement des gens
et non pas leur incarcération, je suis d'accord avec l'article.
M. Bertrand (Daniel): Est-ce que je peux me permettre de parler,
M. le Président?
Le Président (M. Bertrand): Vous êtes intervenu
déjà sur cet article.
M. Bertrand (Daniel): Non, voici, c'est parce qu'il était
intervenu autre chose qu'il faut donner précision. Je pense que c'est M.
Péloquin qui a parlé de juge de paix, mais le juge de paix, il
faut qu'il soit autorisé par la loi. Vous avez des juges de paix au
civil et au criminel, et le juge de paix...
Le Président (M. Bertrand): II n'est pas question de cela
ici, M. Bertrand.
M. Bertrand (Daniel): II est pourtant question de cela, aussi, M.
le Président. Là, il y a un juge de paix et celui-là qu'on
a désigné pour vous faire assermenter, on ne peut tout de
même pas désigner n'importe qui comme juge de paix. Il faut qu'il
soit autorisé...
Le Président (M. Bertrand): M. Bertrand, je m'excuse, il
n'est pas question de juges, il est question d'agents de la paix, ce qui est
très différent.
M. Bertrand (Daniel): Oui, mais l'agent de la paix, il ne faut
pas qu'il remette cela entre les mains de n'importe quel juge de paix. Le juge
de paix, ce serait un juge de la Cour des sessions.
Le Président (M. Bertrand): L'article ne porte pas
là-dessus, de toute façon, M. Bertrand, ce n'est pas du tout son
fond.
M. Bertrand (Daniel): Je m'excuse, M. le Président, mais
on le remet à la Cour municipale,
c'est elle qui fait le procès, et qu'on l'arrête si on
veut, cela, c'est une affaire entendue, mais qu'on le porte sur la rue
Parthenais et, là, les procureurs de la couronne vont décider, et
non les procureurs de la ville qui ne sont...
Le Président (M. Bertrand): Ce n'est pas l'objet de
l'article, M. Bertrand, je m'excuse. L'article 167 est adopté. Article
168. M. Normandin.
M. Normandin: J'ai tout simplement une question d'information sur
le règlement qu'on a adopté à l'Assemblée du
conseil, il y a environ trois mois, qui portait sur le bruit. J'aimerais savoir
sur quel article on peut se baser pour l'appliquer dans le cas,
précisément, d'un bruit causé à l'intérieur
d'un immeuble. L'agent de la paix, quelle possibilité a-t-il à ce
moment-là? En d'autres mots, sur quoi peut-il se baser pour dire que
cela devient une infraction à un règlement municipal comme tel?
Il n'est pas spécifié dans la Loi des cités et des
villes.
M. Goldbloom: Comme, par exemple, quand les députés
chantent!
M. Tardif: M. le Président, en rapport avec l'article 168,
sur ce point précis, le ministère de la Justice est formel et
demande que cet article soit biffé, attendu que cela
équivaudrait, en quelque sorte, à permettre qu'un jugement soit
rendu, non pas à l'encontre d'une personne physique mais à
l'encontre d'un numéro d'une plaque d'immatriculation, et, à ce
moment-là, on dit: II faudra que les recherches de police permettent
d'identifier les gens et non pas de rendre des jugements et de condamner des
inconnus qui ne seraient désignés que par leur numéro de
plaque minéralogique.
Le Président (M. Bertrand): Me Péloquin.
M. Péloquin: Evidemment, il s'agit ici de corriger une
situation que la police nous a décrite comme étant tout à
fait anormale et que nous croyons également anormale. Il y a un grand
nombre de personnes qui habitent à Montréal et dont les
véhicules sont porteurs de plaques immatriculées à
l'étranger.
J'ai ici des listes assez considérables de relevés
d'infractions à l'égard de plaques immatriculées à
l'étranger pour l'année 1971. On voit qu'une personne dont le
véhicule était porteur d'une plaque immatriculée en
Alabama a eu douze contraventions. Il y en a une dont l'immatriculation
était de l'Ontario, elle était porteuse de 34 infractions. Je
pourrais continuer: 21, 14, 12, ainsi de suite, il s'agit, pour la plupart de
ces cas, de personnes qui sont allées étudier ou qui ont
travaillé à l'étranger et qui reviennent à
Montréal, ou dans la province, avec les véhicules et les plaques
étrangères et qui violent impunément les lois pendant
toute la période où elles n'ont pas à renouveler leurs
plaques d'immatriculation.
Il y a ici une liste de tous les véhicules étrangers qui
ont été relevés par la police, où plus de cinq
billets d'infraction avaient été émis dans les six mois de
l'année 1977. Les seuls que la police a pu réussir à
retracer sont ceux dont les numéros ont été rayés.
Il n'y en a même pas un dixième, peut-être un
quinzième de toute la liste qui est ici.
Cela peut paraître peut-être quelque chose de nouveau de
s'adresser au propriétaire d'un véhicule qu'on ne connaît
pas, mais, à cet égard, j'aimerais faire les deux remarques
suivantes: La première, c'est que lorsqu'un policier dépose un
billet de contravention sur le pare-brise d'une voiture même
immatriculée au Québec, il ne connaît pas le nom du
propriétaire. Il dépose la contravention sur le véhicule,
et, dans 80% des cas, évidemment, le propriétaire ramasse cette
contravention et la paie.
La deuxième remarque, c'est que, évidemment, ne pouvant
pas connaître les noms des propriétaires, parce que c'est
très difficile de savoir qui est propriétaire du véhicule
immatriculé 3-61280 et enregistré en Alabama, nous avons
prévu la procédure d'assignation par la voie des journaux, qui
est une procédure utilisée couramment en matière civile et
même pour des montants très élevés. Lorsque le
défendeur en matière civile ne peut être rejoint dans la
province, lorsqu'il n'a pas de place d'affaires, le juge et cela se fait
couramment permet que des significations soient faites par la voie des
journaux ou par tout autre moyen approprié.
Dans ces cas, il s'agit simplement de contraventions, ce sont des
amendes qui sont déjà fixées, qui sont relativement
mineures. Evidemment, si le contrevenant a 50 infractions, à $22
chacune, cela lui fera un compte assez élevé à payer, mais
s'il n'en a que quelques-unes, c'est un montant qui demeure très peu
élevé, en comparaison des montants qui peuvent être
réclamés en matière civile contre un défendeur
qu'on ne retrouve pas.
Maintenant, il ne s'agit pas de pourchasser les touristes de bonne foi,
avec cet article. D'ailleurs, la simple obligation d'annoncer par la voie des
journaux, de faire paraître un avis au moment où l'annonce
passerait dans les journaux, et qu'il y aurait condamnation par défaut,
le touriste qui est de passage ici pour une semaine, quinze jours ou trois
semaines serait déjà parti. Ce sont vraiment ceux qui
exagèrent et qui ont, avec leur véhicule, 34, 25 ou 18
contraventions qu'il faut retracer.
Il y a plus de 50 000 contraventions qui sont émises dans la
ville de Montréal, par année, contre des véhicules
immatriculés à l'étranger.
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
Bourassa, entendons-nous. Etant donné qu'il est 20 heures, nous allons
nous entendre pour terminer l'article 168. Quand nous aurons terminé
l'article 168, nous ajournerons nos travaux jusqu'à demain matin.
M. Péloquin: J'aimerais seulement terminer
là-dessus, si vous permettez. Si, toutefois, la personne était
condamnée par défaut qu'il y avait exécution contre elle,
parce qu'après obtention d'un jugement, il y a un mandat
délivré par la cour, à ce moment, un policier peut aller
saisir la voiture
et, la voiture une fois saisie, parce que c'est impossible avant, la
voiture une fois saisie, à ce moment, le propriétaire ressort,
appelle au poste de police et dit: On m'a volé ma voiture. On lui
annoncera que la voiture est à la fourrière municipale. Il se
présente. On lui dit: Vous avez tant de contraventions et vous devez
payer vos contraventions. Si cette personne a été injustement
condamnée, il existe déjà dans la charte, depuis 1973, une
procédure de révision des jugements rendus par défaut.
Cette personne peut déposer un affidavit, dire qu'elle n'est pas
propriétaire, que ce n'est pas elle qui a commis ces infractions et se
défendre en tout point comme si elle avait été
assignée par les voies régulières, si on avait pu
connaître son identité au moment où la contravention a
été déposée sur son véhicule.
Le Président (M. Bertrand: M. le député de
Bourassa.
M. Laplante: Si je vais à New York et que j'ai une
contravention, on me la fait payer tout de suite aujourd'hui. Chez nous je ne
sais pas, si vous en avez des gens qui ont 30 infractions, au moment où
vous arrêtez ce monsieur, pourquoi ne paierait-il pas tout de suite sa
contravention?
M. Péloquin: II faut regarder la troisième ligne de
l'article: Lors d'une poursuite pour infraction à un règlement ou
à une ordonnance relatifs au stationnement ou à l'arrêt des
véhicules, il va sans dire que si c'est une personne qui reçoit
une infraction dite commise en circulant, elle est arrêtée sur le
champ par le policier et on lui remet à ce moment la contravention ou,
si c'est une personne de l'extérieur, on prendra des moyens à ce
moment pour qu'elle soit obligée de déposer un cautionnement ou
de payer. Mais cela est simplement pour les stationnements. C'est que ces
voitures sont stationnées et il n'y a pas moyen d'identifier le
propriétaire.
M. Laplante: Mais il me semble que, rendu à 30 fois,
aujourd'hui, vous avez des dames, ou des hommes je crois, qui comment
les appelez-vous? donnent des billets pour infraction aux
règlements de circulation. Ils n ont pas la liste de ces gens qui sont
rendus à 30 infractions pour les identifier et saisir l'automobile
immédiatement.
M. Péloquin: Ces gens ne sont pas là. L'automobile
est stationnée. Bien souvent, l'automobile, dans le cas où elle
pourrait être repérée, est stationnée
légalement et ne peut être saisie. Il faut dire aussi que le
travail de compilation des personnes qui ont beaucoup d'infractions est fait
par une escouade à la police. Evidemment, le policier sur la rue qui
remet les avis de contravention ou les personnes du service de la circulation
qui ont également ces pouvoirs remettent des billets de contravention
et, pour eux, toutes les voitures sont pareilles. Je veux dire qu'ils n'ont pas
un régistre disant que, celui-là, c'est un bonhomme qui a
été...
M. Laplante: Je ne sais pas si je me trompe, vous me corrigerez,
M. le ministre. Je crois qu'il y a des ententes, je ne sais pas si cela
s'étend jusqu'aux municipalités, entre la Sûreté du
Québec et d'autres provinces, dont l'Ontario, qui font ensuite... Je
sais que le ministre de la Justice avait annoncé des ententes semblables
avec les Etats-Unis aussi pour les infractions commises au Québec.
M. Allard: Oui, c'est exact. Les corps de police, non seulement
à l'intérieur du Canada, mais aux Etats-Unis, se communiquent
certains renseignements comme, par exemple, l'identité qui correspond au
nom du propriétaire d'un véhicule immatriculé dans telle
province ou tel Etat. Seulement, le problème, c'est que ces gens ne
résident plus, du moins temporairement, dans l'Etat ou dans la province
là-bas. C'est à Montréal qu'ils sont. C'est à
Montréal qu'ils constituent une nuisance.
M. Tardif: M. le Président, évidemment, on a fait
état de visiteurs étrangers ou stagiaires qui viennent
séjourner au Québec avec une voiture dont ils ont fait
l'acquisition ailleurs. Mais il reste qu'un certain nombre de
Québécois pourrait être pris dans la même situation,
venant d'un autre coin du Québec ou encore, vivant toujours dans la
même ville, mais ayant changé d'adresse et ayant omis d'informer
le Bureau des véhicules automobiles de ce changement d'adresse. Si bien
qu'en plus de la possibilité d'erreur administrative, de condamnation
par défaut, il me semble, encore une fois, que les réserves du
ministère de la Justice là-dessus sont très formelles;
surtout quand on sait que l'informatique a mis à la disposition des
services de police des centres de renseignements qui font que depuis sa
voiture-radio il est possible au policier de savoir instantanément qui
est le propriétaire de tel véhicule et si monsieur X a contre lui
2, 3, 4, 5 infractions en souffrance ou billets de contravention non
payés. Vous allez me dire que c'est peut-être uniquement à
l'occasion d'une vérification pour un feu rouge ou un feu de position
défectueux que le policier effectuera une vérification, mais il
lui sera possible de se rendre compte qu'effectivement, tel véhicule ou
son propriétaire est en défaut déjà depuis un
certain temps. Il me semble que déjà ces moyens
électroniques combinés de radio et d'informatique permettent sur
ce plan une action beaucoup plus grande qu'auparavant.
Je pense que compte tenu des réserves qui nous sont
formulées, je ne crois pas que l'on pourrait permettre à la ville
de se servir de ceci. Si, finalement, il était jugé bon de le
faire, c'est peut-être par le biais de la loi générale
aussi, après avis du ministère de la Justice, que nous devrions
imaginer une procédure, une façon quelconque de procéder
qui ne mettrait pas en péril les droits des individus de se faire
entendre et de ne pas être jugés ex parte avec toutes les
possibilités d'erreurs qu'on a vues.
M. Allard: Je comprends bien, M. le Président,
les objections du ministère de la Justice que nous transmet le
ministre. Toutefois, je ferai remarquer que c'est à Montréal
qu'on a un problème de cette nature. J'ignore, enfin, je ne suis pas
certain que la loi générale ait tellement besoin d'être
modifiée. Peut-être que Québec aussi aurait un
problème semblable. Mais, c'est surtout à Montréal qu'un
problème semblable peut se poser. La situation actuelle se trouve
paradoxalement à conférer une sorte d'immunité à
des étrangers et ce, au détriment des Montréalais, des
Québécois, qui eux, se conforment à la loi, font leur
changement d'adresse au Bureau des véhicules automobiles.
M. Goldbloom: M. le Président... Le Président
(M. Bertrand): Oui.
M. Goldbloom: ... si je peux me permettre une suggestion. Le
ministre de la Justice s'étant exprimé, il me semble que nous ne
pourrions agir à l'encontre de sa recommandation.
Le ministre des Affaires municipales acceptera, j'en suis convaincu, de
s'engager à transmettre à son collègue de la Justice les
pages pertinentes du journal des Débats qui rapporteront le point de vue
des conseillers juridiques de la ville; et puisque, effectivement, la ville de
Québec doit connaître les mêmes problèmes et
même la ville de Hull, la ville de Sherbrooke, il me semble qu'il y a
lieu de regarder tout le problème avec la collaboration du ministre de
la Justice.
Le Président (M. Bertrand): Rejeté. Alors,
l'article 168 est rejeté.
M. Goldbloom: Si vous me permettez, M. le Président, un
dernier mot, parce que vous êtes sur le point de décréter
l'ajournement de nos travaux. Je voudrais corriger un tout petit point, pour le
journal des Débats et pour que la commission parlementaire et les
autorités de la ville, les intéressés ne soient pas
induits en erreur. J'ai remis hier un document au ministre et à ses
conseillers juridiques et j'ai dit, selon les renseignements que j'avais, qu'il
s'agissait d'un jugement rendu le 31 octobre. Il ne s'agit pas d'un jugement,
mais bien de la signification de cette plainte le 31 octobre.
Le Président (M. Bertrand): Alors, messieurs, vous avez
bien travaillé. Je vous souhaite un bon appétit, et la commission
ajourne ses travaux à demain matin, 10 heures.
(Fin de la séance à 20 h 10)