Les versions HTML et PDF du texte du Journal des débats ont été produites à l'aide d'un logiciel de reconnaissance de caractères. La version HTML ne contient pas de table des matières. La version officielle demeure l'édition imprimée.
Etude des projets de loi nos 200 et 259
(Dix heures quarante minutes)
Le Président (M. Bertrand): A l'ordre, messieurs!
La commission permanente des affaires municipales et de l'environnement
est réunie aujourd'hui pour étudier les projets de lois
privés 200 et 259, le projet de loi no 200, Loi modifiant la charte de
la ville de Montréal, et le projet de loi no 259, Loi concernant la
municipalité de la paroisse de
Saint-François-Xavier-de-la-Petite-Rivière.
Les membres de cette commission sont M. Alfred (Papineau)
remplacé par M. Lacoste (Sainte-Anne); M. Beauséjour (Iberville),
M. Brassard (Lac-Saint-Jean) remplacé par M. Laberge (Jeanne-Mance); M.
Caron (Verdun), M. Cordeau (Saint-Hyacinthe), M. de Bellefeuille
(Deux-Montagnes), M. Dubois (Huntingdon), M. Dussault (Châteauguay), M.
Goldbloom (D'Arcy McGee), M. Lavigne (Beauharnois) remplacé par M.
Lefebvre (Viau); M. Léger (Lafontaine), M. Léonard
(Laurentides-Labelle) remplacé par M. Laplante (Bourassa); Mme Ouellette
(Hull) remplacée par M. Paquette (Rosemont); M. Saindon (Argenteuil), M.
Tardif (Crémazie), M. Vaugeois (Trois-Rivières), M. Verreault
(Shefford) remplacé par M. Blank (Saint-Louis).
La commission pourrait-elle se donner un rapporteur?
M. Michaud: M. le Président, pourriez-vous remplacer M.
Beauséjour (Iberville) par M. Mi-chaud (Laprairie)?
Le Président (M. Bertrand): M. Beauséjour
(Iberville) remplacé par M. Michaud (Laprairie), d'accord.
Y a-t-il une proposition pour nommer un rapporteur à cette
commission? M. Michaud (Laprairie)?
M. Michaud: N'étant pas un membre élu de cette
commission parlementaire, je laisserais ce privilège à un membre
élu de notre commission parlementaire.
M. Paquette: Je propose M. Dussault.
Le Président (M. Bertrand): M. Dussault
(Châteauguay). D'accord.
Je crois qu'il y a eu entente, au début de la séance,
entre les parties qui sont invitées, aujourd'hui, à venir devant
la commission, pour que le projet de loi no 259, Loi concernant la
municipalité de la paroisse de
Saint-François-Xavier-de-la-Petite-Rivière, puisse être
entendu immédiatement; ce ne serait qu'une question, semble-t-il, de
cinq minutes pour les plus optimistes, de dix minutes pour les plus
pessimistes. On pourrait régler cette question avant d'entreprendre
l'étude des amendements à la charte de la ville de
Montréal. Si les membres de la commission acceptent de donner leur
consentement à cette suggestion, je voudrais simplement indiquer que,
pour ceux qui se rappellent l'avis donné à l'Assemblée
nationale la semaine dernière et qui faisait état de certaines
règles de pratique courante qui n'avaient pas été
respectées à la lettre, des avis ont déjà paru dans
les journaux de fin de semaine, deux entre autres, et les gens qui viennent au
nom de Petite-Rivière-Saint-François pour témoigner ce
matin pourront d'ailleurs nous indiquer les procédures qu'ils ont
été en mesure de respecter au cours des derniers jours. Je
demanderais donc aux gens qui représentent la paroisse
Saint-François-Xavier-de-la-Petite-Rivière de s'approcher de la
table et de se présenter avec les personnes qui les accompagnent.
Projet de loi no 259
M. Sauvageau (Claude): Est-ce que le micro fonctionne?
Je représente la municipalité de
Petite-Rivière-Saint-François. Mon nom est Claude Sauvageau,
avocat. Je remercie tout d'abord les membres de cette commission et toutes les
personnes concernées par la présentation de la loi concernant la
ville de Montréal d'avoir bien voulu nous permettre de présenter
en priorité le projet de loi no 259 concernant la municipalité de
Saint-François-Xavier-de-la-Petite-Rivière, souvent
appelée Petite-Rivière-Saint-François, dans le
comté de Charlevoix.
Compte tenu des circonstances, je serai bref et concis dans la
présentation de ce projet de loi.
M. le Président, MM. les membres de cette commission, tout
d'abord, au sujet des règles de pratique de cette assemblée, je
dois mentionner qu'elles n'ont, comme M. le Président l'a dit tout
à l'heure, pas toutes été suivies à la lettre.
Cependant, en date du lundi 7 novembre et du samedi 5 novembre, il y a eu une
publication de demande à la législature dans le cas du projet de
loi 259 dans le journal de Québec. Nous avions également
demandé au préalable une publication dans les journaux
régionaux, si je puis dire, particulièrement le journal Plein
Jour, et cette publication ne paraîtra malheureusement que demain dans la
journée. Nous avons cependant donné à la
présentation de ce projet de loi le caractère le plus public
possible. Hier soir, par exemple, comme peuvent sans doute en témoigner
certains citoyens que j'ai reconnus dans la salle, nous avons, en
assemblée régulière du conseil municipal, parlé de
la présentation de ce projet de loi privé. Je l'ai lu, j'en ai
expliqué tout le contenu personnellement, et je dois également
dire que, dans le projet de loi lui-même, comme nous le verrons, il y a
un avis d'élection qui est prévu conformément aux
dispositions du Code municipal. Il s'agit donc d'une question qui est
manifestement d'intérêt local, mais il y a quand même eu
publicité, et je demande, si possible, la
suspension des règles de pratique en ce qui concerne les
publications préalables.
Je commence immédiatement avec l'historique du problème,
si je puis dire, problème que nous voulons régler par la
présentation et l'adoption du projet de loi 259. En 1975, le conseil de
la municipalité de
Saint-François-Xavier-de-la-Petite-Rivière adoptait un
règlement portant le numéro 77 par lequel il étendait la
durée des termes du maire et des conseillers à trois ans. Ce
règlement a été dûment accepté par le conseil
municipal et approuvé par toutes les autorités
compétentes, dont le Lieutenant-gouverneur en conseil, par un
arrêté portant le numéro 231775. Cela a été
fait au cours du mois de juillet 1975, et par la suite, la municipalité
a malheureusement omis, de bonne foi, de faire un tirage au sort des
conseillers qui devaient se retirer, après un an, après deux ans,
et se représenter pour la fixation exacte de leur terme. Ceci est
passé inaperçu jusqu'à il y a quelques mois et le
problème a été discuté de concert avec le
contentieux des Affaires municipales. Nous en sommes venus à la
conclusion que le meilleur procédé était l'adoption d'un
projet de loi privé pour régler cet imbroglio juridique qui
règne actuellement.
Le projet de loi lui-même a donc pour but de régler, comme
je le mentionne, cet imbroglio juridique, de la façon la plus simple
possible et la plus démocratique possible, en ordonnant une
élection aux postes des six conseillers de la municipalité de
Saint-François-Xavier-de-la-Petite-Rivière.
Je fais rapidement la lecture du projet de loi. A l'article premier on
remarque: une élection générale à tous les postes
de conseillers municipaux doit être tenue le 11 décembre 1977.
Nous aurons, si le projet de loi est adopté, un retard d'environ un mois
sur le régime général des élections pour cette
année, à Petite-Rivière-Saint-François. A l'article
2, on mentionne qu'il devra y avoir, comme je le disais tout à l'heure,
un avis d'élection dans la municipalité, conformément
à l'article 259 du Code municipal, au moins huit jours avant le dernier
dimanche de novembre qui s'en vient. La mise en candidature devra se tenir le
dernier dimanche de novembre 1977, au lieu du dernier dimanche d'octobre, comme
cela aurait normalement dû se faire n'eussent été les
problèmes que nous connaissons. A l'article 4, on mentionne
évidemment que toutes les dispositions du Code municipal s'appliquent
mutatis mutandis à l'élection que nous désirons tenir le
11 décembre prochain. L'article 5 prévoit les termes des
conseillers municipaux, le plus précisément... Je m'excuse, M. le
Président.
Le Président (M. Bertrand): M. Sauvageau, j'étais
à discuter avec un collègue parlementaire de certaines choses,
vous êtes rendu à l'article 5. Je préférerais, de
toute façon, que nous donnions notre accord à chacun des
articles, comme il se doit, les uns après les autres. Les gens ont sans
doute suivi ici autour de la table. Est-ce qu'il y a eu des objections aux
articles 1, 2, 3 et 4, jusqu'à maintenant?
D'accord, les articles 1, 2, 3 et 4 sont adoptés. Article 5, Me
Sauvageau.
M. Sauvageau: Merci, M. le Président. Alors, l'article 5
prévoit, comme je le disais, les termes des conseillers de façon
qu'il n'y ait plus l'erreur que nous avons connue au niveau du tirage au sort.
S'il y a des élections le 11 décembre 1977, deux conseillers
seront élus jusqu'aux élections générales de
novembre 1978, deux conseillers jusqu'aux élections
générales de novembre 1979 et les deux derniers, jusqu'en
novembre 1980.
C'est l'article 5.
Le Président (M. Bertrand): Adopté?
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté.
M. Sauvageau: A l'article 6, nous précisons les
modalités du tirage au sort, ce qui n'était pas, soit dit en
passant, prévu très clairement dans le Code municipal et qui a
possiblement provoqué l'erreur que nous avons connue. Au mois d'octobre
1978, les noms des deux conseillers élus pour un mandat d'un an devront
être tirés au sort ou désignés par le ministre,
selon l'article 249, si le tirage au sort était oublié encore une
fois. Au mois d'octobre 1979, ce que nous n'espérons pas, mais il faut
quand même le prévoir, les noms des deux conseillers élus
pour un mandat de deux ans seront également tirés au sort et les
deux derniers, évidemment, compléteront leur mandat de trois
ans.
Comme on le voit à la lecture de l'article 6, nous voulons
rejoindre, dès l'an prochain, le régime général des
élections au Québec et continuer suivant la loi
générale.
Le Président (M. Bertrand): Adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Article 7?
M. Sauvageau: L'article 7 prévoit le cas de toutes les
élections subséquentes, sauf celles de cette année qui
devront se tenir conformément aux dispositions du Code municipal.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Article 8?
M. Sauvageau: L'article 8 est à caractère quelque
peu particulier et, pour le formuler, nous nous sommes inspirés de
quelques lois qui ont déjà été adoptées par
cette assemblée, notamment le chapitre 88 des lois du Québec,
1973, les chapitres 119 et 120 de l'année 1971, je crois.
Le but de cet article est d'éviter des problèmes graves
qui pourraient survenir si on contestait la validité des actes
posés par les conseillers municipaux, de bonne foi, évidemment,
puisque, je le répète, il y a eu des élections, mais il
n'y a pas eu de tirage au sort.
Le Président (M. Bertrand): D'accord. Est-ce que cet
article est adopté?
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Article 9?
M. Sauvageau: A l'article 9, nous avons voulu prévoir une
assemblée du conseil municipal dans un délai qui permette
évidemment la contestation des élections, c'est-à-dire au
moins huit jours après les élections du 11 décembre de
façon à ne pas attendre la réunion régulière
du mois de janvier pour décider de plusieurs choses qui doivent
l'être au cours du mois de décembre concernant le budget, etc.
Le Président (M. Bertrand): Est-ce que cet article est
adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Article 10?
Adopté.
Me Sauvageau, on vous remercie infiniment. Je pense qu'on a
été tout à fait dans les limites qu'on s'était
fixées.
M. Sauvageau: C'est moi qui vous remercie au nom de la
municipalité de Petite-Rivière-Saint-François.
Le Président (M. Bertrand): Le projet de loi no 259 est
adopté.
Ce n'est pas une municipalité du même ordre, mais c'est
encore un problème d'ordre municipal. Sans doute, ce sera un peu plus
long, mais nous allons tout de même aborder immédiatement
l'étude du projet de loi no 200, Loi modifiant la charte de la ville de
Montréal.
Est-ce que les personnes parlant au nom de la ville de Montréal
voudraient se présenter, ainsi que les personnes qui les
accompagnent?
Projet de loi 200 Loi modifiant la charte de la
ville de Montréal
M. Drapeau (Jean): M. le Président, je veux remercier la
commission de nous avoir convoqué ici ce matin pour entendre et
étudier les projets d'amendements à la charte de
Montréal.
Nous avons une habitude qui remonte personnellement à plusieurs
années. Nous avons vu et retrouvé ici, je ne dirai pas
d'année en année, puisque nous renouons aujourd'hui après
trois ou quatre ans d'absence, nous avons toujours retrouvé des figures
connues. Mais dans le passé, et je le constate encore aujourd'hui, je
dois dire que ces personnes connues n'ont pas toujours été
assises au même endroit.
Il y a plus que cela. Je constate même, et non sans
émotion, que non seulement les personnes ont pu changer de place, mais
qu'au moins, dans un cas, une génération a remplacé
l'autre. On ne m'en voudra pas de saluer tout particulièrement le
président de cette commission, aujourd'hui, et de dire que je ne peux le
voir présider les travaux de cette commission sans que cela
n'évoque le souvenir de son père qui était l'un de mes
amis les plus intimes pendant des années, depuis le temps de nos
études, et nous nous considérions l'un l'autre comme des
frères.
Il est bien évident que là aussi, cette
génération qui en remplace une autre ne la remplace pas
nécessairement là où le père aurait
été assis. Mais cela ne relève ni du maire de
Montréal ni du disparu.
Le Président (M. Bertrand): M. le maire, j'aimerais
seulement vous remercier pour le témoignage que vous venez de rendre
à feu mon père et vous dire qu'effectivement, je ressens aussi la
même émotion, ayant souvent été mis au courant de la
profonde amitié qu'il vous témoignait, et ayant eu la chance
moi-même de participer à quelques-unes de vos rencontres d'anciens
élèves de la faculté de droit de l'Université de
Montréal qui se retrouvaient et qui fraternisaient. Je veux simplement
vous dire qu'effectivement, vous avez remarqué que les
générations se suivent, mais ne se ressemblent pas
nécessairement. Et comme je le dis souvent à certains, dans mon
cas, mon problème n'est pas de me faire un nom, c'est de me faire un
prénom. Je pense que malgré tout, il y a une certaine
continuité entre les hommes, malgré les générations
qui peuvent les séparer.
M. Drapeau: Cela ne peut pas toujours être la même
continuité qu'il y a dans l'administration municipale de
Montréal, ce qui n'affecte en rien les bonnes relations.
C'est avec empressement que nous avons accepté l'invitation de
suivre l'étude d'un projet de loi de la municipalité de la
Petite-Rivière-Saint-François, ayant été
informés qu'il semblait que ce projet de loi pourrait peut-être
être adopté très vite et sans aucune objection. On s'est
dit: Tout à coup que ce serait contagieux!
Je veux d'abord présenter l'équipe des élus. A ma
gauche, le président du comité exécutif, M. Gérard
Niding; à sa gauche, le vice-président du comité
exécutif, M. Yvon Lamarre; à ma droite immédiate, le chef
du contentieux de la ville, Me Péloquin, à sa droite, Me Jules
Allard et, à sa droite, Me Infante. Les autres, il ne m'appartient pas
de les présenter, je crois que ce sont des journalistes et ils se
présentent assez bien eux-mêmes.
Dans le but de témoigner de notre intention
d'accélérer les travaux le plus possible, pour permettre aux
leaders de tous les partis de savoir de quoi demain sera fait
peut-être que nous l'apprendrions du même coup j'allais
suggérer que le projet de loi, qui semble une masse formée
d'au-delà de 180 articles, pourrait s'étudier de la façon
suivante, car il n'y a même pas dix articles qui ont fait l'objet de
dissidence au conseil municipal quant aux articles tels que
présentés. Cela ne veut pas dire qu'il n'y a pas, de la part du
ministère et de la part des membres de la commission, des questions ou
des débats à présenter, mais, dans le but de savoir ce
qu'il restera à étudier, lorsque l'unanimité sera faite
sur tous les articles qui peu-
vent faire l'unanimité, j'allais suggérer, M. le
Président, que les articles soient appelés les uns à la
suite des autres et qu'on essaie, dans la mesure où un article n'a pas
de relation avec un autre qui pourrait être contesté, de
procéder à l'adoption des articles sur lesquels on pourrait faire
l'unanimité, de sorte qu'à la fin de cette présente
séance ou à la fin de la séance de cet après-midi,
on pourrait probablement savoir combien il y a d'articles vraiment sujets
à un débat. Je crois que toutes les parties pourraient trouver
plus facile d'organiser la suite des travaux.
Je fais cette suggestion parce qu'il nous arrive, au conseil municipal
de Montréal, de procéder ainsi, de tenir en suspens un article
sur lequel est prévu un débat pour procéder à
l'adoption des autres articles sur lesquels l'unanimité est plus facile
à faire.
Le Président (NI. Bertrand): M. le maire, je trouve que
votre position est tout à fait positive. Elle ne contrevient pas, de
toute façon, à nos règles normales car, évidemment,
nous appelons les articles les uns après les autres, en
commençant par le premier. Il arrive fréquemment qu'en cours de
débat, nous ayons à suspendre l'étude d'un article en
attendant par exemple qu'un amendement soit rédigé ou transcrit
par les fonctionnaires du ministère des Affaires municipales ou
même préparé par les conseillers juridiques de la ville de
Montréal. C'est tout à fait dans l'ordre.
Il y a un seul point, M. le maire, si vous acceptez cette
procédure, qui pourrait créer un problème. Ce serait que
des gens qui auraient sur un certain nombre d'articles des commentaires
à faire et qui ont demandé à être présents,
ce matin, ne puissent pas le faire, étant donné qu'ils ne
seraient pas ici en ce moment. La raison en est très simple, c'est qu'on
a appris tout à l'heure qu'il y avait eu un grave accident sur le pont
Pierre-Laporte et qu'à cause de cet accident, les voies d'accès
à la ville de Québec avaient été bloquées
sur les deux ponts le pont Pierre-Laporte et le pont de Québec
de telle sorte que, dans un premier temps, j'aimerais savoir si
l'ensemble des personnes qui avaient demandé à être
présentes ce matin sont ici; si ces personnes sont ici ou
représentées par quelqu'un, nous pourrions procéder de la
façon suggérée; sinon, ce serait un peu plus
délicat, parce qu'il pourrait arriver qu'un groupe qui n'est pas ici en
ce moment, ne puisse pas faire valoir son point de vue sur un article en
particulier qu'on aurait décidé d'adopter.
M. Drapeau: M. le Président, je présume que les
personnes qui ont signifié leur intention d'être ici ont
signifié aussi sur quels articles elles voulaient être entendues.
Dans ce cas, ces articles pourraient être suspendus. Deuxièmement,
même s'ils sont déclarés adoptés, cela pourrait
toujours être sous réserve de permettre à ceux qui
voulaient se faire entendre de se faire entendre plus tard, en rappelant
l'article.
Le Président (M. Bertrand): De toute façon, M. le
maire, vous savez que, dès qu'il y aura contestation sur un article,
venant de quelque groupe que ce soit, on acceptera à ce moment de
suspendre l'étude de cet article.
Une Voix: Un instant, s'il vous plaît!...
Le Président (M. Bertrand): A l'ordre! Monsieur, je vous
prie, à l'ordre, s'il vous plaît! Nous allons suivre les
procédures dans l'ordre et maintenir les débats dans le
décorum habituel. M. le maire Jean Drapeau est présent, ainsi que
Me Jean Péloquin, Me Jules Allard, M. Fernand Denis, Me Yvon Denault, M.
le maire Pierre Desmarais II, d'Outremont. De toute façon,
c'était un même groupe, ces personnes étaient
censées en faire partie; ces gens sont, si je comprends bien, des gens
qui représentaient le groupe, à un titre ou à un autre. M.
le maire Pierre Desmarais II d'Outremont était inscrit.
M. Goldbloom: M. le Président...
Le Président (M. Bertrand): D'accord.
Me Paul Normandin, représentant d'un groupe de membres actuels et
anciens du conseil de la ville de Montréal ou de son comité
exécutif, c'est-à-dire Me Maurice Landes, M. Fernand Drapeau, M.
Jean Labelle, M. Richard Lasalle, M. Nick Auf der Maur, M. le juge Roland
Bourret et autres intervenants. Je crois que c'est un même groupe,
ça? D'accord.
M. Kenneth George, président du Rassemblement des citoyens de
Montréal, accompagné de M. Henry Milner, Gaétan Lebeau,
Jean Roy et Marcel Morin, conseillers municipaux et
délégués du RCM. Je pense que ce groupe est aussi
représenté.
M. Normand Caron, président de la Ligue des droits de l'homme. M.
Caron est-il présent? Il n'est pas présent.
M. Raymond Poulin, conseiller municipal du district de Saint-Jacques,
porte-parole du Parti progressiste de Montréal. M. Poulin est-il
présent? Il n'est pas présent.
M. Gilles Masse, président... M. Masse nous a signifié,
par télégramme, qu'il n'avait pas l'intention de se faire
entendre. De toute façon, les articles qui pouvaient le concerner,
semble-t-il, ne sont pas inclus dans les amendements à la Charte de la
ville de Montréal.
M. Georges Caillier, c'est la même chose. C'était un
accompagnateur de M. Masse.
Mme Mariette Lapierre et M. Daniel Bertrand sont présents.
Une Voix: Je vous demande pardon, monsieur. Mme Lapierre n'est
pas ici.
Le Président (M. Bertrand): D'accord, merci. Une Voix:
... l'objection a commencé...
Le Président (M. Bertrand): Je m'excuse. A l'ordre! A
l'ordre!
M. Raynald Perron, à titre personnel. M. Perron est
là.
Me Jean-Marie Paquet, conseiller juridique de l'Association de
l'immeuble du Québec, merci.
Le Barreau du Québec, représenté par le
Bâtonnier, Viateur Bergeron.
M. Pothier (Roger): M. le Président...
Le Président (M. Bertrand): C'est Me Pothier qui...
M. Pothier: C'est ça, oui, assisté de Me
Paquet.
Le Président (M. Bertrand): D'accord.
Je pense... D'accord. Ecoutez! Je pense que l'ensemble des personnes qui
avaient manifesté le désir de participer aux travaux de cette
commission étant présent, nous pouvons, si la commission y
consent unanimement, adopter cette procédure. M. le maire, je vous
demande votre appui là-dessus, pour qu'un groupe qui n'était pas
présent ce matin au moment de l'appel, et qui aurait quelque chose
à dire sur un article qui aurait même été
adopté et qui arriverait en retard à cause des
événements qu'on connaît, puisse le faire, si jamais
c'était son désir de le faire. D'accord?
Alors, nous pouvons donc...
M. Goldbloom: M. le Président...
Le Président (M. Bertrand): M. le député
de...
M. Goldbloom: ... si vous me le permettez, d'abord je voudrais
exprimer l'accord de l'Opposition officielle à la procédure
proposée, notamment en ce qui concerne la liberté qu'aura la
commission de revenir sur des articles, s'il y en a lieu.
J'aimerais demander tout simplement, par votre intermédiaire, au
ministre s'il a, de son propre chef, l'intention de proposer des amendements
à la charte de la ville de Montréal.
M. Tardif: M. le Président, d'abord, il me fait plaisir de
souhaiter la bienvenue à M. le maire, à M. le Président du
Comité exécutif, au vice-président, ainsi qu'à
l'équipe de la ville de Montréal.
En effet, il arrivera, lors de l'étude de certains articles
au moment approprié dans la charte actuelle que des
amendements seront suggérés de ma part, à la toute
fin.
M. Goldbloom: M. le Président, la réponse du
ministre n'est que partiellement claire. Il arrive souvent, dans le processus
de l'étude d'un projet de loi privé, que les conseillers
juridiques du ministère recommandent une rédaction
différente de celle qui est proposée, mais j'aimerais savoir si
le ministre a l'intention d'aller plus loin et d'intervenir, en quelque sorte,
dans tout ce processus de débat sur la charte de la ville de
Montréal de proposer, pas simplement une nouvelle rédaction ou
une modification de forme recommandée par ses conseillers juridiques,
mais bien des modifications au fonctionnement du conseil municipal de la ville
de Montréal.
M. Tardif: Je pense, M. le Président, que cette question
est pour le moins prématurée. Si des amendements sont
présentés par le ministre, ils le seront en temps et lieu et
communiqués à la commission à ce moment.
M. Goldbloom: M. le Président, je m'excuse très
amicalement à l'endroit du ministre, je voudrais lui suggérer que
la question n'est pas du tout prématurée et pour une raison
fondamentale. Quand une ville, une municipalité soumet à
l'Assemblée nationale un projet de loi privé, il y a des avis qui
sont publiés, il y a ensuite la publication du projet de loi
lui-même qui est reçu par l'Assemblée nationale en
première lecture. C'est à partir de cette publication... D'abord,
il y a l'avertissement que constitue l'avis dans la Gazette officielle;
ensuite, par le fait de la publication à l'occasion de la
première lecture du projet de loi, tous les intéressés,
tous les citoyens peuvent en prendre connaissance. Si le ministre a l'intention
de proposer des modifications en profondeur, des amendements qui changeraient
le fonctionnement du conseil municipal de la ville de Montréal, il me
semble que les mêmes principes devraient s'appliquer et que les citoyens
intéressés et il y en plus d'un million devraient
être en mesure de connaître à l'avance le contenu de ces
modifications et de pouvoir même se déplacer, comme plusieurs
l'ont fait pour venir à Québec, et s'exprimer
là-dessus.
M. Tardif: M. le Président, le député de
D'Arcy McGee présume que le ministre fera des modifications en
profondeur à la charte. Or, si cela peut le sécuriser, il n'est
pas question de modifications majeures à la charte de Montréal.
Il y aura possiblement des modifications mineures, mais qui ne changent en rien
la nature et qui ne viennent pas du tout contre les règles
énoncées.
M. Goldbloom: M. le Président, le ministre, avec sa
courtoisie habituelle, a maintenant donné la réponse que je
cherchais. Je l'en remercie.
Le Président (M. Bertrand): Bien. Cet échange de
bons procédés étant maintenant fait, je pense que nous
pourrions, M. le maire, si vous êtes d'accord, entreprendre
immédiatement... M. le député de Rosemont.
M. Paquette: Egalement, sur la procédure de cette
commission, j'aimerais savoir s'il sera possible, une fois l'étude des
articles terminée, d'apporter, vers la fin des travaux de cette
commission, possiblement je ne dis pas nécessairement, mais
possiblement de nouveaux amendements qui ne sont pas prévus au
projet de loi, ou est-ce qu'on doit le faire au moment de l'étude des
articles visés de la charte?
Le Président (M. Bertrand): Normalement, dans les
procédures qui prévalent pour l'étude de
ce genre de projet de loi privé, c'est au moment de
l'étude d'un article à condition évidemment que
l'amendement proposé se réfère directement à
l'article concerné que l'amendement doit être fait.
Evidemment, si c'est un tout nouvel amendement qui n'a rien à voir avec
les amendements proposés à la charte de la ville de
Montréal et qui ne se rattache à aucun article précis, il
faudra attendre à la fin pour proposer un tel amendement.
M. Paquette: Je vous remercie, M. le Président.
Deuxième question. Tantôt, vous avez demandé aux gens qui
s'étaient inscrits pour prendre la parole sur ce projet de loi s'ils
étaient présents dans la salle. Est-ce que vous pourriez nous
expliquer comment ces personnes peuvent intervenir de façon que tout se
déroule dans l'ordre?
Le Président (M. Bertrand): Je vous remercie de poser la
question. Tous les groupes qui ont demandé à être
présents et à être entendus à cette commission
parlementaire sont évidemment tout à fait libres d'exercer ce
droit d'intervention. Il s'agit pour eux de le faire au moment de
l'étude d'un ou des articles sur lesquels ils auraient des commentaires
à apporter.
Si, par exemple, un groupe a des commentaires à apporter sur
l'article 1, c'est à ce moment qu'il doit accepter de s'approcher de la
table pour se faire entendre et émettre ses commentaires sur l'article
1, ainsi que pour tout autre article. C'est aussi le cas de certaines personnes
qui, un peu comme le soulignait le député de Rosemont, auraient
peut-être aimé étudier un nouvel article ou un nouvel
amendement à la charte de la ville de Montréal. Je pense qu'il
s'agit d'attendre, dans l'ordre, que l'ensemble des articles proposés
par la ville de Montréal aient été étudiés
et, à ce moment-là, elles seront évidemment entendues
à la commission.
M. Goldbloom: M. le Président, si vous me permettez une
dernière intervention à ce sujet, M. le député de
Rosemont a évoqué le dépôt possible d'amendements de
sa part ou de la part de membres de cette commission. Il me semble que, ce que
j'ai énoncé tout à l'heure, en termes de principes,
s'appliquerait à de tels amendements, s'ils étaient de fond,
s'ils étaient de nature à modifier véritablement le
fonctionnement du conseil municipal de la ville de Montréal. Si tel
devait être le cas, à tout le moins, nous nous opposerions
à l'étude, séance tenante, d'un amendement dont il nous
aurait été impossible de prendre connaissance à l'avance,
et même plusieurs jours à l'avance, au nom des citoyens de
Montréal qui pourraient être intéressés et qui
pourraient ne pas être d'accord.
Le Président (M. Bertrand): Je pense que c'est un peu
compris dans la décision que je viens de rendre, à savoir que
nous n'avons reçu, en tant que tel, comme membres de la commission
parlementaire, aucun nouvel amendement ayant trait au fond ou à la forme
pour certains articles. C'est en cours de discussion que nous verrons si, oui
ou non, il y a des amendements qui vont être apportés à
certains des articles. Pour l'instant, j'ignore tout à fait si un groupe
a l'intention d'apporter de tels amendements de fond ou pas, comme vous les
appelez.
Dans les circonstances, nous allons donc entreprendre l'étude du
projet de loi no 200, article par article.
M. le député de Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: M. le Président, tout à l'heure, vous
avez fait mention qu'on entendrait les groupes ou les individus lorsque
l'article sera présenté. Mais, advenant le cas où ce
groupe ou cet individu aurait des remarques à faire sur deux ou trois
articles si le premier article est l'article 13 et l'autre, l'article 500, il
va falloir qu'il demeure ici pendant trois ou quatre jours en attendant que son
article soit appelé.
Avant de commencer, il y aurait peut-être lieu, à ce
moment-là, d'entendre des représentations concernant ces deux
articles, qu'ils déposent leurs documents, pour ne pas les obliger
à revenir, chaque jour, si cela dure une semaine.
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
Saint-Hyacinthe, il ne sera pas possible d'adopter ce genre de
procédure. Nous commencerions un indéfinissable "puzzle" de
discussion et cela finirait par semer davantage de confusion que de
clarté dans nos débats. Il y a une chose qui est très
claire, c'est que la commission siège aujourd'hui et qu'elle n'est
encore convoquée ni pour demain, ni pour après demain. Des
échos que nous avons des décisions qui se prennent à
l'Assemblée nationale, c'est qu'elle ne serait certainement pas
convoquée demain, après-demain ou dans le courant de la semaine.
Nous reviendrions donc probablement une autre semaine pour étudier ce
projet de loi. Les groupes qui sont présents aujourd'hui savent
déjà à quoi s'en tenir.
M. le député de Lafontaine.
M. Léger: M. le Président, je voudrais d'abord
souhaiter également la bienvenue aux représentants de la ville de
Montréal, ainsi qu'à toutes les personnes qui se sentent
intéressées par la charte de la ville de Montréal et qui
sont venues discuter des projets d'amendement proposés par le conseil
municipal.
Etant donné que je ne pourrai pas être présent
durant toute la période de deux ou trois jours de l'étude de ce
projet de loi privé, j'aimerais donner certains renseignements à
la commission concernant une récente décision du gouvernement et
qui concerne un aspect seulement de ce projet, touchant un article qui viendra
plus tard; je ne peux pas parler sur le fond du sujet mais, pour clarifier une
situation, c'est le problème de la fluoration.
Je vais vous dire qu'il y a au gouvernement un comité
d'étude qui a été mis sur pied; comme ministre...
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
Lafontaine et ministre d'Etat délégué à
l'environnement, je ne veux pas brimer vos droits de
parlementaire, mais j'ai émis une règle de
procédure selon laquelle nous allions étudier les articles les
uns après les autres, en appelant le premier.
Ce ne serait qu'avec le consentement unanime des membres de la
commission que j'accepterais que, comme ministre, vous fassiez à ce
moment-ci une déclaration sur un article particulier dont vous
êtes responsable au ministère de l'environnement.
M. Goldbloom: M. le Président, malgré bien des
choses dans le passé, je donne mon consentement.
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Oui.
Le Président (M. Bertrand): M. le ministre, vous avez le
consentement de la commission.
M. Léger: Devant cette gentillesse, je serai bref. C'est
simplement pour vous dire qu'à titre de ministre de l'environnement, je
suis soucieux de bien remplir le mandat que la Loi de la qualité de
l'environnement me donne et que j'ai contacté, à la fin de
l'été, mon collègue le ministre des Affaires sociales, qui
est responsable de la loi de la fluoration, et nous avons convenu qu'il valait
mieux être prudent avant d'étendre la fluoration à tout le
Québec. Nous nous sommes mis d'accord sur une espèce de moratoire
d'application de la loi qui ferait en sorte que, pendant un an, la fluoration
de l'eau par les municipalités se ferait sur une base strictement
volontaire et qu'une étude conjointe du ministère des Affaires
sociales et des services de protection de l'environnement serait
réalisée afin de mesurer la quantité de fluorure
déjà présente dans l'environnement et dans les aliments et
de prévoir les effets qu'aurait sur la santé et l'environnement
la généralisation de la distribution de fluorure dans les
aqueducs.
Suite à cette étude, nous pensons que nous serons en
mesure de recommander soit l'application intégrale de la loi, soit le
retrait de cet article précis, de façon que,
intégralement, la Loi de la fluoration soit adoptée dans tout le
Québec, soit par le retrait, soit par l'application de cet article, pour
qu'on soit certain que la quantité de fluor que nous obligerions les
municipalités à mettre dans l'eau potable ne dépasse pas
les normes acceptables et permissibles car les scientifiques ne sont pas encore
complètement d'accord sur le contenu de ces choses.
Pour éviter tout débat, nous voulons simplement mettre les
membres de la commission au courant de cette étude, ce qui
éviterait peut-être de prendre des décisions aujourd'hui
sur un article précis de cette loi.
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, profitant de ce que je
présume être le même consentement, je voudrais franchir
brièvement la porte que vient d'ouvrir le ministre de l'Environnement.
Je trouve la décision sage. C'est un sujet qui demeure
controversé dans une certaine mesure, même si, dans les milieux
scientifiques, on demeure convaincu, en forte majorité, et non seulement
en majorité en nombre, mais je dirais en prépondérance de
la qualité des avis émis, de la valeur de la fluoration. Mais
j'ai été moi-même préoccupé assez longtemps
par la question de l'absorption du fluor par l'être humain, surtout si la
fluoration devient universelle. J'aimerais tout simplement demander au ministre
de l'Environnement de bien vouloir faire en sorte que les études qui
seront poursuivies portent non seulement sur la présence de fluor dans
l'environnement, mais, dans toute la mesure du possible, sur l'absorption
totale de fluor dans le régime alimentaire des êtres humains. Je
pense que c'est là où se trouve le point névralgique,
parce que, qu'il y en ait plus ou moins dans l'environnement, cela pourrait ne
pas avoir une importance, mais si l'on en absorbe plus ou moins, cela peut
avoir une importance très grande pour la santé.
M. Léger: C'est exactement dans ce sens, M. le
Président, que l'étude est faite.
Le Président (M. Bertrand): Merci. Je pense que,
maintenant, à moins que monsieur si vous voulez bien vous
identifier.
M. George (Kenneth): ... du Rassemblement des citoyens de
Montréal... Je m'excuse de ramener la commission, après ce
dialogue entre M. Goldbloom et M. Léger, à des choses si terre
à terre... C'est pour demander à la commission si elle ne
pourrait pas rendre à la délégation du Rassemblement des
citoyens de Montréal un service particulier. Le Rassemblement aura,
comme parti d'Opposition officielle à l'hôtel de ville, à
intervenir sur plusieurs des projets d'amendement soumis par l'administration
actuelle de Montréal. Nous aimerions, si cela était possible,
disposer d'une table et de chaises pour travailler, plutôt que
d'être assis là où on est et d'avoir à revenir...
C'est une délégation de cinq personnes, M. le
Président.
Le Président (M. Bertrand): Vous avez tout à fait
le droit de vous asseoir à la table que vous occupez en ce moment. Je
pense qu'il s'agit de trouver les moyens de disposer des ressources que nous
avons pour que chacun puisse les utiliser au maximum.
M. George: M. le Président, le fait que j'occupe cette
chaise, c'est parce que quelqu'un a bien voulu me la passer et je ne voudrais
pas lui enlever ce...
Le Président (M. Bertrand): Je vois qu'à vos
côtés il y a des espaces libres qui peuvent être
occupés. Il s'agirait, je pense, avec les gens qui sont habituellement
affectés au mobilier et aux équipements, de voir à ce que
vous puissiez trouver votre place. Cela ne pose pas de problèmes, M.
George.
M. George: Parfait, M. le Président. Le
Président (M. Bertrand): Très bien.
M. George: Me permettrait-on une autre question, s'il vous
plaît?
Le Président (M. Bertrand): Oui.
M. George: M. le Président, le Rassemblement des citoyens
de Montréal n'arrive pas avec une série d'amendements
exprimés en termes légaux. Plutôt, nous arrivons avec un
document qui présente une certaine conception de la
démocratisation des institutions politiques municipales dont certains
aspects pourraient être décidés dans le cadre de cette
commission. Je voudrais savoir à quel moment la commission pourrait
recevoir un mémoire de cet ordre?
Le Président (M. Bertrand): Sans vouloir d'aucune
façon vous empêcher d'exercer vos droits, je crois qu'il convient,
par le mandat qui nous a été donné par l'Assemblée
nationale, d'étudier le projet de loi privé no 200, projet de loi
modifiant la charte de la ville de Montréal. C'est le mandat que nous
avons reçu comme parlementaires à cette commission des affaires
municipales et notre raison d'être, notre présence ici est
uniquement motivée par le projet de loi no 200.
Donc, nous devons, au moins, dans un premier temps, expédier
l'étude de chacun des articles qui amenderaient la charte de la ville de
Montréal. Pour aussi être fidèle à ce que j'ai dit
tout à l'heure, si des commentaires additionnels ou de nouveaux
amendements, ou de nouvelles propositions générales devaient
être acheminés devant les membres de cette commission, je pense
que c'est au terme de l'étude de chacun des articles amendant la charte
de la ville de Montréal que cela pourrait se faire.
M. George: Ce ne seraient donc pas uniquement les membres de la
commission qui pourraient intervenir à cette étape, mais
également des invités de la commission.
Le Président (M. Bertrand): Tout à fait.
M. George: Je vous remercie, M. le Président.
Le Président (M. Bertrand): Merci. S'il n'y a pas d'autres
intervenants qui veulent prendre la parole, M. le maire, je pense que nous
pouvons procéder.
M. Drapeau: Je pense qu'il appartient au président
d'appeler les articles.
Le Président (M. Bertrand): Article 1?
M. Drapeau: Je ne sais pas s'il y a objection. L'explication se
trouve au grand cahier. Je crois que tout le monde a intérêt... Le
procureur de la ville va l'expliquer.
Le Président (M. Bertrand): Me Péloquin?
M. Péloquin: M. le Président, afin de faciliter le
travail de la commission, j'aimerais expliquer ce que la ville a fait au point
de vue de l'impression et de la distribution de certains documents. Il y a, en
premier lieu, un livre sous couverture blanche qui reproduit le texte du projet
de loi 200 qui est devant cette commission. A la suite de rencontres avec des
représentants du ministère des Affaires municipales, ainsi que
des représentants des ministères des Affaires sociales, de la
Justice et des Transports, certains de ces articles ont été revus
et on été repris sous une autre forme. Le texte de ces articles
se retrouve dans un supplément qui est sous couverture bleue, qui a
également été distribué. Il y aura également
environ huit nouveaux textes qui sont également des modifications ou des
améliorations au texte déjà compris dans le livre blanc ou
dans le supplément bleu. Peut-être que, pour l'information des
membres de la commission, quand les articles seront appelés, je pourrais
les référer soit au supplément bleu ou soit à un
papillon qui serait distribué. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Bertrand): Merci, Me Péloquin.
Article 1? Est-ce qu'il y a des commentaires là-dessus? Aucun?
M. Drapeau: II n'y a rien à ajouter aux notes explicatives
qui sont au bas de la page. Si des membres de la commission veulent plus
d'explications que celles qui sont là, nous pourrons
répondre.
Le Président (M. Bertrand): D'accord. Cet article...
Monsieur, si vous voulez vous approcher de la table, quand vous voulez
intervenir. Je m'excuse, à la grande table. Pour l'instant, nous avons
un certain nombre de petits problèmes physiques. J'ai demandé
qu'on installe ici une table pour que les journalistes puissent s'en
prévaloir, de telle sorte que nous pourrons utiliser l'ensemble de la
grande table pour les intervenants qui voudraient se faire entendre, et aussi,
s'il était possible, qu'on prévoie d'utiliser certains micros
pour les gens qui se trouvent à la grande table. Je demanderais aux gens
qui sont responsables des équipements de voir à disposer
davantage de micros sur la table principale pour que les gens n'aient pas
à se balader d'un micro à l'autre.
Ecoutez! Nous nous excusons des quelques inconvénients qui se
posent. Il n'avait pas été prévu qu'autant d'intervenants
voudraient se faire entendre en même temps. Nous allons installer une
autre table, parce que les journalistes sont un peu à l'étroit en
ce moment. De plus, des micros supplémentaires seront bientôt
apportés pour ceux qui voudront les utiliser. Pour l'instant, je
demanderais à ceux qui veulent intervenir de s'approcher davantage des
micros existants. Pour ce faire, il faudrait que quelques-unes des personnes
qui ne comptent pas intervenir acceptent de laisser leurs chaises
temporairement pour ceux qui voudraient utiliser leurs micros.
J'en suis toujours à l'article premier et je demande si quelqu'un
veut faire quelque commentaire que ce soit sur l'article premier.
M. Bertrand (Daniel): ... le micro...
Le Président (M. Bertrand): M. Bertrand?
M. Bertrand (Daniel): Oui?
Le Président (M. Bertrand): Voulez-vous, s'il vous
plaît, utiliser, en vous asseyant, le micro qui est à votre
gauche?
M. Bertrand (Daniel): Bonjour, messieurs! Je suis Daniel
Bertrand, de Verdun, 3802, rue Wellington.
Le Président (M. Bertrand): M. Bertrand?
M. Bertrand (Daniel): Je...
Le Président (M. Bertrand): M. Bertrand?
M. Bertrand (Daniel): Oui?
Le Président (M. Bertrand): J'aimerais que vous vous
adressiez aux membres de la commission qui se trouvent ici.
M. Bertrand (Daniel): C'est à eux que je m'adresse, en
particulier à M. Caron et à M. Lacoste, qui sont ici
présents, qui me connaissent particulièrement.
Je m'oppose à l'article no 1, à la validité, je ne
veux pas dire constitutionnelle de la charte puisqu'il n'y a pas ici, de
constitution fondamentale, parce que la charte est un pouvoir donné,
discrétionnaire, d'un souverain. Un souverain, au Canada, il n'y en a
pas, et je m'explique: En 1763, vous avez eu le Traité de Paris. Les
Français occupaient le Québec sous le roi de France, Louis XV,
qui a mal conduit le pays.
Le Président (M. Bertrand): M. Bertrand, je vous
demanderais, s'il vous plaît, parce que nous avons un très long
projet de loi à étudier, plus de 150 articles, de vous en tenir
aux propos mêmes de l'article no 1.
M. Bertrand (Daniel): Je conteste la validité des chartes
entières. C'est un pouvoir discrétionnaire et je vais le prouver
en droit. Il ne s'agit pas de sauter du coq à l'âne pour essayer
de me faire avaler des articles. C'est tout et nul ab initio. Il faut que je
donne une explication du départ. On retourne toujours à la
source. Je disais qu'il y avait eu le Traité de Paris, de 1763, qui
était sous un roi absolu, qui a été
transféré à une autre royauté absolue, celle de
l'Angleterre. Nous avons eu les Statuts refondus du Bas-Canada, en 1861, qui
sont la base de toutes les lois ici. Par la suite, nous avons eu le Colony
Validity Act, de 1865, parce qu'il y a eu des abus qui ont été
faits en Australie. Le Canada faisait partie des quatre dominions
désignés, l'Australie, la Nouvelle-Zélande, l'Afrique du
sud et le Canada. Par la suite, en 1867, nous avons eu une loi de l'Angleterre
pour le partage du pouvoir, qui n'est pas une constitution.
Le Président (M. Bertrand): M. Bertrand, s'il vous
plaît, je vous demande quelques instants, le député de
Bourassa soulève une question de règlement.
M. Laplante: Justement, M. le Président, c'est qu'on est
là pour étudier, article par article, le projet de loi 200 et je
crois que monsieur devrait s'en tenir à l'article 1 pour ne pas
mélanger tout le projet de loi. On commence par l'article 1, s'il a une
intervention à faire là-dessus, comme représentant de
groupe ou représentant personnel, il nous ferait plaisir de l'entendre,
mais on ne peut pas entamer l'étude en bloc à l'heure qu'il
est.
Une Voix: J'invoque le règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Bertrand): A l'ordre, s'il vous
plaît!
Une Voix: Je m'excuse, mais je pense...
Le Président (M. Bertrand): A l'ordre, madame!
Une Voix: M. le Président, j'invoque le règlement,
je veux parler sur la motion de monsieur...
Le Président (M. Bertrand): C'est le président qui
doit accepter ou refuser une question de règlement soulevée par
un des membres de la commission parlementaire. Les membres de la commission
exercent leurs droits en invoquant des questions de règlement, le
président exerce ses responsabilités en les acceptant ou en les
refusant.
Dans les circonstances, M. le député de Bourassa, je
considère qu'effectivement, votre question de règlement
mérite d'être retenue par l'intervenant en question; je vous
demanderais, monsieur, de vous en tenir à l'article no 1 tel qu'il est
rédigé, et je pense que, si vous le lisez bien, vous comprendrez
fort bien que les propos que vous teniez jusqu'à maintenant
étaient antiréglementaires.
M. Bertrand (Daniel): Monsieur, je vous ferai remarquer que le
principe de l'avocat, c'est de détruire les allégués au
départ. Les avocats sont professionnels là-dedans. Maintenant, ce
que j'ai à dire... Je vous ferai remarquer, monsieur, que je suis un
citoyen, j'ai le droit de parler. Je suis au même titre qu'en
république ici, je suis né en France et ici, c'est une
démocratie. Si vous essayez de me couper... D'ailleurs, je voudrais
savoir si monsieur est un avocat. Etes-vous un avocat, monsieur?
Le Président (M. Bertrand): A l'ordre!
M. Bertrand (Daniel): Laissez-moi expliquer...
Le Président (M. Bertrand): A l'ordre, M. Bertrand.
M. Bertrand (Daniel): Bien monsieur, je vous remercie, mais
laissez-moi continuer...
Le Président (M. Bertrand): A l'ordre, j'ai une
intervention à faire.
M. Bertrand (Daniel): Je vous écoute.
Le Président (M. Bertrand): Le rôle de la
présidence, c'est de respecter les droits et privilèges des
membres de la commission parlementaire et de chacune des personnes qui
acceptent de venir se faire entendre à la commission. Vos droits seront
respectés, mais ils seront respectés dans la mesure où
vous accepterez de jouer les règles du jeu. En commission parlementaire,
il y a des règles, il y a des règlements et je pense que les
membres de la commission doivent y obéir; si c'est vrai pour eux, c'est
aussi vrai pour les gens qui acceptent de venir témoigner devant cette
commission. Alors, je n'accepterai pas que, dans votre cas, il y ait quelque
écart que ce soit aux règlements qui sont suivis par chacune des
personnes qui viennent se faire entendre à cette commission. C'est la
raison pour laquelle je vous rappelle à l'ordre, je ne vous refuse pas
votre droit de parole, mais je vous demande qu'il porte spécifiquement
sur l'article 1.
M. Bertrand (Daniel): Je vous remercie, monsieur, j'en ai pris
bonne note, mais la première chose à faire... Je m'explique ici.
Voulez-vous, s'il vous plaît, rappeler à l'ordre le monsieur de la
commission parlementaire qui est venu me couper? Si vous voulez que je donne
une explication de droit, il s'agit de me laisser faire. Depuis le
début, j'ai déjà déclaré que je
commençais à la source. Je ne sais pas si vous connaissez un peu
le droit, mais moi, je ne connais pas le droit, je suis boucher et j'ai mis le
nez là-dedans parce qu'on m'a emprisonné six mois,
illégalement, et c'est par la Cour municipale qui n'a pas juridiction.
Je suis obligé, au nom de six millions de citoyens, de venir me plaindre
parce que j'ai subi des dégâts, vous comprenez, j'ai subi des
préjudices. Il y a quinze députés, ici, qui sont des
avocats et qui se doivent de le dénoncer, dont le maire. C'était
illégal, c'est la corruption totale de la justice. Il y a eu des...
M. Paquette: M. le Président, c'est presque une question
de privilège.
M. Bertrand (Daniel): Qu'on me laisse... Le Président
(M. Bertrand): A l'ordre!
M. Bertrand (Daniel): ... ici, c'est le droit des citoyens, vous
me l'avez dit, voulez-vous prier le député de me laisser
tranquillement expliquer mes affaires? Après, il verra s'il doit me
couper.
Le Président (M. Bertrand): A l'ordre, mon- sieur, s'il
vous plaît! Je pense que nous allons pouvoir, tous ensemble, dans le
calme, dans la quiétude de ceux qui veulent aborder l'étude d'un
projet de loi, positivement, en venir à l'article premier, que je vous
lis. L'article 2 de la charte de la ville de Montréal (1959-1960,
chapitre 102) modifié par l'article 2 du chapitre 71 des lois de 1964,
et par l'article 1 du chapitre 76 des lois de 1972, est de nouveau
modifié: a) par l'insertion, après le paragraphe q), du suivant:
qq) "police" ou "service de police", le service de police de la
Communauté urbaine de Montréal; b) par l'addition du paragraphe
suivant: zz) "titres de créances", les bons, les débentures, les
obligations, les rentes inscrites, les billets ou les autres documents
émis ou souscrits par la ville en reconnaissance de dette". Je vous
demande de vous en tenir au sujet de l'article 1.
M. Bertrand (Daniel): Monsieur, je vous remercie, mais je me dois
de vous faire remarquer que vous devez vous en tenir à la
déclaration que vous avez faite. L'article no 1, c'est le
préambule. Ce n'est pas l'article no 2. C'est le préambule. C'est
la loi que j'attaque au départ, sans aller plus loin, sans faire perdre
du temps. Il n'y aurait pas eu de temps perdu si vous m'aviez laissé
expliquer mon affaire. Il n'est même pas besoin d'aller plus loin parce
que la charte est nulle, ab initio. Vous m'avez coupé parce que vous
connaissez très bien le droit et vous savez que c'est invalide. Alors,
j'aimerais pouvoir continuer, monsieur, parce que la base de cette charte,
c'est a'avoir des droits exceptionnels qui ne sont pas accordés par la
constitution. On en est là parce qu'ici vous êtes les subalternes
du gouvernement fédéral. Quand vous serez un gouvernement
fédéral vous pourrez agir en conséquence, mais pas
actuellement. Le droit criminel ne vous appartient pas. J'ai le droit de parole
comme en France, monsieur. Je vous ferai remarquer que je suis ici comme en
France, je suis chez moi, chez mes cousins et je suis naturalisé
Canadien.
Le Président (M. Bertrand): A l'ordre, s'il vous
plaît! M. le député de Laprairie.
M. Bertrand (Daniel): Est-ce que vous voulez, s'il vous
plaît, me laisser parler, me laisser continuer mon explication?
Le Président (M. Bertrand): II y a une question de
règlement soulevée par le député de Laprairie.
M. Bertrand (Daniel): Bien.
M. Michaud: Une question de privilège, M. le
Président. S'il y a...
Le Président (M. Bertrand): En commission parlementaire,
il n'y a pas de question de privilège. M. le député de
Bourassa.
M. Laplante: M. le Président, je vous demande, une
dernière fois, d'intervenir auprès du
témoin pour qu'il s'en tienne à l'article 1 ou qu'il passe
à un autre. Notre temps est précieux.
M. Bertrand (Daniel): Monsieur, l'article 1, c'est le
préambule.
M. Laplante: II faut étudier tout ce projet de loi,
article par article. S'il vous plaît!
Le Président (M. Bertrand): Monsieur l'intervenant, je
vais... M. le député de Rosemont.
M. Paquette: J'aimerais, M. le Président, que vous
expliquiez à M. Bertrand, qui a la parole actuellement, que son
intervention est tout à fait antiréglementaire, même si
nous étions d'accord sur l'idée que la charte de la ville de
Montraél est inconstitutionnelle, même si nous étions
d'accord qu'il ne devrait pas y avoir de charte régissant la ville de
Montréal. Il n'est pas dans le pouvoir de cette commission de modifier
quoi que ce soit. La charte de la ville de Montréal existe dans les
Statuts Refondus. Nous avons un projet de loi pour l'amender et c'est seulement
à l'Assemblée nationale qu'on peut étudier des questions
de cet ordre. Je pense que l'intervention est totalement
antiréglementaire et il faudrait que les personnes qui sont ici le
comprennent. Sinon, il va falloir que vous agissiez, M. le
Président.
M. Bertrand (Daniel): La réplique est ici.
Le Président (M. Bertrand): M. Bertrand, s'il vous
plaît, avant que vous ne continuiez, je veux être bien clair avec
vous. Je pense, jusqu'à maintenant, avoir démontré que,
non seulement j'étais patient, mais généreux. Je vous
demande, s'il vous plaît, de vous en tenir à l'article premier,
sinon je devrai et ce sont mes responsabilités qui m'y
appelleront vous enlever votre droit de parole sur l'article premier, si
vous n'acceptez pas de respecter les règles du jeu en commission
parlementaire qui sont, lorsqu'on étudie un article premier qui n'est
pas un préambule, de s'en tenir spécifiquement à cet
article. Alors, dans les circonstances, c'est la dernière remarque que
je tiens à ce sujet. La prochaine fois, je serai obligé de vous
retirer votre droit de parole sur l'article premier, si vous n'acceptez pas de
vous plier à mes directives.
M. Bertrand (Daniel): Monsieur, acceptez-vous que je fasse une
réplique à monsieur qui est venu, sur mon intervention...
Le Président (M. Bertrand): Non.
M. Bertrand (Daniel): II y a une accusation. Voici,
monsieur...
Le Président (M. Bertrand): A l'ordre. Je vous ai dit que
je n'accepterais pas que vous répondiez à la question de
règlement. C'est au président que revient la
responsabilité de répondre à une question de
règlement. Alors, article premier.
M. Bertrand (Daniel): Voici, est-ce que c'est un article premier,
vous avez l'article no 1? Maintenant, une circonstance, une justification
à l'article no 7 du Code criminel. C'est ce que j'ai à dire. J'ai
à dire qu'au départ la charte n'est pas valable, monsieur.
Le Président (M. Bertrand): A l'ordre. M. Bertrand
(Daniel): C'est une dictature.
Le Président (M. Bertrand): A l'ordre, monsieur.
M. Bertrand (Daniel): Je demande...
Le Président (M. Bertrand): A l'ordre, monsieur. Je vous
en prie. Vous n'acceptez pas de respecter la directive que je vous ai
donnée. Dans les circonstances, tout en maintenant que je respecte vos
droits et privilèges de citoyen qui veut intervenir devant cette
commission parlementaire, je devrai malheureusement vous retirer le droit de
parole sur l'article premier, puisque vous n'acceptez pas de vous plier aux
directives de la présidence.
M. Bertrand (Daniel): Je vous rappelle, monsieur, que la Charte
des droits et libertés de la personne existe, vous semblez l'ignorer,
j'ai le droit de parole...
Le Président (M. Bertrand): A l'ordre. Est-ce qu'il y a
d'autres personnes qui veulent intervenir sur l'article premier?
Mme Lapierre (Mariette): Oui, M. le Président, je vais
intervenir pour parler de l'article 1. Je suis Mariette Lapierre, conseiller
municipal de la ville de Montréal.
Etant donné que l'article 1, je dis bien l'article 1, est un
règlement municipal, conditionné à amende et prison;
Etant donné que l'article 1 est un règlement ultra vires
en regard des pouvoirs civils et politiques de la corporation de
Montréal, suivant les articles nos 364 et 365 du Code civil des articles
4 et 6, paragraphes 13 et 4, et que les responsables, suivant les articles
1053, 1054, chapitre des délits, quasi-délits;...
Etant donné que le règlement 1 est contraire au Code de
procédure civile, article 1, modifié par 14, 15, Elizabeth II,
bill 22, qui dit: "Nonobstant toute disposition contraire d'une loi
générale ou spéciale, l'emprisonnement est supprimé
en matière civile, sauf le cas d'outrage au tribunal";
Etant donné que ce règlement n'est ni sanctionné,
ni proclamé par le lieutenant-gouverneur en conseil;
Etant donné que la constitution du Canada, suivant l'Acte de
l'Amérique du Nord Britannique, n'a pas prévu une
troisième forme de gouvernement avec pouvoirs
délégués, autonomie indépendante à la
corporation de la ville de Montréal;
Etant donné que cette corporation est d'abord soumise
hiérarchiquement aux lois du Canada,
donc l'article 1, par conséquent, au Code de procédure
civile, pourvu qu'elle ne dépasse pas les lois du Canada et de la
province, viennent ensuite la Loi des cités et villes et sa charte,
seulement après ça; M. Drapeau s'est forcé toute
l'année, pour faire croire aux conseillers municipaux que la charte
avait priorité à Montréal. Quelle belle
histoire!
Etant donné que l'article 1 engage ma responsabilité en
tant qu'autorité publique, à mon détriment et à
celui de la société;
Etant donné que le maire, M. Drapeau, agit sciemment et
délibérément et n'a aucune excuse légitime en
laissant commettre des excès de juridiction qui ont pour effet de
condamner injustement la société;
Etant donné que cet article 1 est un abus de confiance sur moi et
sur les particuliers, qu'il est contre l'article III du Code criminel, qui doit
imposer l'emprisonnement à ceux qui l'appliquent;
Etant donné que, sur ces articles, l'article 1 que je nomme j'ai
essayé d'en faire un débat politique au sein de la commission
municipale de la ville de Montréal M. Drapeau, par des
procédures tout à fait spéciales, car il est
spécialisé là-dedans, il est très fin, M. Drapeau,
je ne nie pas ça... et ayant en main un dossier de 211 pages
prouvant que cet article 1 n'est pas légal; Etant donné que ce
même dossier, y compris l'article 1, est acheminé à
l'Assemblée nationale, au gouverneur général du Canada,
à la reine d'Angleterre, à l'Organisation des Nations Unies,
à l'ambassade de France, à l'ambassade d'Angleterre, et j'ai
même osé, pour ne pas oublier personne, envoyer cet article 1 au
pape Paul VI; cela vaut le coup de rire, parce que c'est la corruption
totale tant au civil qu'au religieux, ils se doivent de le dénoncer ou
ils deviennent complices, c'est la corruption totale, messieurs, vous vous
devez de réagir, car, si vous ne réagissez pas, il y a quelqu'un
qui va s'en charger ;
Etant donné que nous nous réunissons aujourd'hui pour
statuer sur la légalité de ces règlements et M. Drapeau a
fait un dernier effort: il s'est dépêché d'apporter toute
une charte complète, fausse, pour pouvoir nous la faire passer en douce,
pour dire que ce qu'on avançait n'était pas vrai, mais qu'il se
détrompe, je tiens à ce que ce soit su publiquement, je ne
partage en rien la charte de la ville de Montréal qui aurait pour but de
détruire la société.
C'est ce que j'avais à dire et je tiens à vous signaler
qu'à cause de cet article 1, j'ai dû faire des travaux
épouvantables pendant un an et demi pour m'assurer que c'était
vrai, ce que j'allais avancer aujourd'hui, j'ai même dû aller dans
les plus hautes instances des tribunaux, faire venir M. Drapeau, l'accusant
criminellement, et on m'a refusé de le juger pour corruption totale.
Merci, M. le Président.
Le Président (M. Bertrand): Est-ce que l'article 1 est
adopté?
Des Voix: Adopté.
M. Goldbloom: M. le Président.
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: Un petit point technique. Le texte imprimé
est un peu différent du texte que nous trouvons dans le cahier. On note
que, dans le cahier, on ne mentionne pas une deuxième modification par
l'article 1 du chapitre 76 des lois de 1972. J'aimerais simplement
vérifier lequel des deux textes est le bon.
Le Président (M. Bertrand): Le texte qui prime dans les
circonstances est le texte qui nous a été
présenté...
M. Goldbloom: Le texte imprimé.
Le Président (M. Bertrand): Le texte imprimé
à l'Assemblée nationale, projet de loi no 200...
M. Goldbloom: D'accord.
Le Président (M. Bertrand): Sauf s'il y avait un papillon
qui contrevenait à cet article.
M. Goldbloom: D'accord. Je voulais simplement y attirer votre
attention.
Le Président (M. Bertrand): C'est bien cela, Me
Péloquin?
M. Péloquin: C'est bien cela, M. le Président.
Le Président (M. Bertrand): D'accord. M. Goldbloom:
D'accord.
Le Président (M. Bertrand): L'article 1 est-il
adopté?
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Article 2?
Adopté?
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Article 3?
Mme Lapierre: ... 2. M. le Président, je veux parler de
l'article numéro 2. Je veux vous faire remarquer que tous ces articles,
il n'est pas question de les adopter ou de ne pas les adopter, c'est criminel.
Est-ce que vous savez ce que cela veut dire, criminel?
Le Président (M. Bertrand): A l'ordre!
Mme Lapierre: Vous demandez aux gens d'être criminels.
Savez-vous ce que cela veut dire, M. le Président? Je tiens à le
souligner.
Le Président (M. Bertrand): A l'ordre!
Mme Lapierre: Vous demandez aux gens d'être criminels.
Le Président (M. Bertrand): A l'ordre!
Mme Lapierre: II n'y a pas d'ordre dans cela. C'est moi qui ai
l'autorité à ce moment-là, parce que vous êtes
indigne, M. le Président.
Le Président (M. Bertrand): Article 2, adopté.
Article 3? Adopté? Adopté.
Mme Lapierre: A ce rythme, M. le Président, adoptez donc
toute la charte au complet, parce que c'est à cela que ça
équivaut.
Le Président (M. Bertrand): A l'ordre, s'il vous
plaît! Article 4? L'article 4 est-il adopté? M. le
député de D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, je m'excuse, j'étais
en consultation il y a quelques secondes. Est-ce que je peux vous demander de
revenir un instant à l'article 3?
Le Président (M. Bertrand): Oui.
M. Goldbloom: II y a, au deuxième alinéa, et je
cite: "Le terme d'office des conseillers commence avec la prestation de ce
serment" et, dans la Loi des cités et villes, c'est exprimé
différemment, c'est avec la présentation des candidats. Est-ce
qu'il y a une raison particulière à cette différence?
M. Péloquin: M. le Président, ce deuxième
alinéa n'a pas subi de modification par rapport au texte actuel de la
charte. Il a été repris.
Le Président (M. Bertrand): Article 3, adopté.
Article 4?
M. Goldbloom: Je m'excuse, M. le Président, mais il me
semble qu'il y a une question fondamentale qui se pose. Chaque fois que nous
étudions la charte d'une ville, même si dans le passé
certaines choses ont été adoptées qui diffèrent du
texte de la Loi des cités et villes, je pense que nous avons le droit de
poser la question assez régulièrement: Pourquoi est-il
nécessaire que le régime de la ville demanderesse soit
différent? Je ne m'oppose pas à ce qui est présenté
ici, d'autant plus que c'est toujours dans le texte, c'était dans le
texte avant la présentation de ce projet de loi, mais j'aimerais
souligner la justesse de poser la question à certains moments.
Le Président (M. Bertrand): Bien. Article 4? M. le
député de Bourassa.
M. Laplante: J'aimerais savoir si, pour d'autres
municipalités, les mêmes droits ont déjà
été accordés. Pour la période de 48 heures, est-ce
qu'il y a un règlement à l'intérieur de la
municipalité qui dit qu'après 48 heures le règlement
devient caduc? Quelle est la vraie raison pour laquelle vous demandez qu'il
soit signé par le président du comité exécutif?
L'article 67...
M. Goldbloom: M. le Président...
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: Ce n'est qu'un article de concordance pour
insérer l'expression "titres de créance", en vertu de l'article 1
qui a été adopté.
M. Laplante: Je m'excuse. Vous avez raison, M....
Le Président (M. Bertrand): L'article 4 est-il
adopté?
M. Laplante: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Article 5.
L'article 5 est-il adopté? Me Péloquin.
M. Péloquin: M. le Président, simplement pour
souligner une petite erreur d'impression dans le projet de loi no 200.
Le Président (M. Bertrand): Oui.
M. Péloquin: A la deuxième ligne, il est
indiqué "du chapitre 59 des lois de 1972" alors qu'on doit lire "des
lois de 1962".
Le Président (M. Bertrand): M. le ministre des Affaires
municipales.
M. Tardif: M. le Président, l'article 5 qui modifie
l'article 76 de la charte; dans la mesure où cet article de la charte
porte sur les traitements des membres du conseil, je demande que son
étude soit reportée à plus tard.
Le Président (M. Bertrand): L'article 5, tel qu'on avait
convenu tantôt, au moment où on s'est entendu sur les
procédures, est suspendu pour l'instant. L'article 6? Article 6,
adopté.
M. Bertrand (Daniel): S'il vous plaît, je voudrais savoir
à quel article cela correspond dans la charte de la ville de
Montréal. Vous parlez d'un numéro d'article, mais donnez-moi le
numéro correspondant dans la brique de la ville de Montréal, s'il
vous plaît.
Le Président (M. Bertrand): II correspond à
l'article 79 du texte actuel.
M. Bertrand (Daniel): Serait-il possible de le lire avant de
demander l'adoption de l'article?
Le Président (M. Bertrand): Ce n'est pas dans les
règles de la commission de lire l'article.
M. Bertrand (Daniel): Est-ce qu'on pourrait
exceptionnellement le faire, pour les gens qui sont des particuliers et
qui n'ont pas reçu la brique?
Le Président (M. Bertrand): Normalement, vous pouvez
recevoir ce document... Vous l'avez d'ailleurs devant vous, je crois.
M. Bertrand (Daniel): Pour les autres qui ne l'ont pas? Il
fallait le payer une certaine somme. On a demandé jusqu'à $50
pour cela.
Le Président (M. Bertrand): Le projet de loi no 200 peut
être obtenu ici même à l'Assemblée nationale en
demandant de s'en faire remettre une copie.
M. Bertrand (Daniel): Nous sommes à l'article 67?
Le Président (M. Bertrand): L'article 66.
M. Bertrand (Daniel): L'article 66. Quel numéro
porte-t-il?
Le Président (M. Bertrand): Article 6. Une Voix:
Adopté.
Le Président (M. Bertrand): L'article 6 est-il
adopté?
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. L'article 7?
L'article 7 est-il adopté? Adopté. L'article 8?
Adopté?
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): L'article 9?
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. L'article 10?
Oui, monsieur.
M. Roy (Jean): M. le Président, sur cet article...
Le Président (M. Bertrand): Vous serait-il possible de
vous identifier, s'il vous plaît, pour le journal des Débats?
M. Roy (Jean): Oui, Jean Roy, conseiller du RCM. Pour cet
article, la procédure n'est pas encore claire, à mon point de
vue. Comment doit-on intervenir? Doit-on vous soumettre, lorsque c'est
succinct, la modification qu'on souhaite ou, autrement, demander de reporter
à plus tard l'étude?
Le Président (M. Bertrand): Si on suit la procédure
qu'on avait établie, quand c'est un article qui apporte des
problèmes, on suspend son étude et on reviendra par la suite
à chacun de ces articles.
M. Roy (Jean): Vous désirez qu'on fasse nos commentaires
et c'est vous qui décidez...
Le Président (M. Bertrand): Non, dès que
quelqu'un...
M. Roy (Jean): Ah bon! D'accord. A ce moment-là...
Le Président (M. Bertrand): ... émet des doutes,
des réserves sur un des articles, on le suspend et on revient... C'est
pour expédier plus rapidement, si vous voulez, ceux qui n'apportent pas
de problèmes. Article 10? Me Péloquin.
M. Péloquin: M. le Président, j'aimerais simplement
souligner qu'il y a un supplément à cet article. Il y a une
modification dans le supplément bleu qui ajoute, à la fin du
paragraphe o) de l'article 106, les mots suivants: "et que la durée
totale de la suspension n'excède pas 180 jours".
Le Président (M. Bertrand): D'accord. De toute
façon, on reviendra sur cet article, Me Péloquin. L'article 10
est suspendu. L'article 11? Adopté?
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): L'article 12?
Adopté?
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): L'article 13?
Adopté?
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): L articie 14?
M. Péloquin: M. le Président...
Le Président (M. Bertrand): Me Péloquin.
M. Péloquin: II y aurait ici un papillon, M. le
Président.
Après avoir examiné plus attentivement cet article 14,
nous nous sommes demandé s'il ne serait pas dangereux de l'abroger
purement et simplement. Evidemment, ce qui devait disparaître dans cet
article, c'était par concordance avec l'article 125. Il fallait enlever
"avec le consentement des deux tiers des membres présents." II serait
préférable, plutôt que d'abroger cet article, que nous
proposions une modification au texte actuel, qui pourrait se lire comme suit:
"Une affaire inscrite à l'ordre du jour peut être ajournée
à l'assemblée régulière suivante du conseil", pour
qu'il n'y ait pas de doute à ce sujet.
Le Président (M. Bertrand): Est-ce que ce papillon est
adopté?
M. Péloquin: Est-ce que vous avez le texte, MM. les
membres?
Le Président (M. Bertrand): Nous l'avons dans le
supplément.
M. Péloquin: II est en papillon, celui-ci, M. le
Président.
Le Président (M. Bertrand): Voilà. D'accord.
Parfait. Nous l'avons. Vous pouvez le remettre, s'il vous plaît. Il y a
un papillon au supplément, qui est un document différent du
document bleu, Me Péloquin, si je ne me trompe pas?
M. Péloquin: C'est cela, M. le Président.
Le Président (M. Bertrand): II y a le document, la brique
comme telle, avec chacun des articles. Il y a un supplément aux
modifications de la charte de la ville, c'est le document bleu. En plus de
cela, il y a un certain nombre de papillons qui ont été
ajoutés. Vous avez ce papillon à l'article 14. Il sera
distribué aux membres de la commission et aux gens qui voudraient en
avoir une copie. Oui, monsieur?
M. Roy (Jean): M. le Président, concernant le document
bleu et son nouveau complément, il s'agit de présentations qui
sont faites par le comité exécutif uniquement, dont nous n'avons
eu connaissance que récemment. Ce sont des décisions qui ont
été prises à huis clos par l'exécutif. J'aimerais
avoir des clarifications concernant la juridiction ou la possibilité
qu'a la ville d'apporter des choses qui viennent du conseil, qui sont
adoptées par le conseil c'est le gros document et ensuite
un complément qui, lui, est présenté uniquement par le
comité exécutif. Il va sans dire, en particulier pour les
derniers papillons, le supplément au supplément, que nous
demanderons de suspendre les points concernés pour éviter
d'être pris par surprise. Effectivement, on n'a pas encore eu copie,
nous, ici à la table, de ce dernier papillon.
Le Président (M. Bertrand): M. le ministre des Affaires
municipales, Me Péloquin, vous vouliez intervenir?
M. Péloquin: Je voudrais dire, évidemment, que dans
ces papillons, il ne s'agit que de questions d'ordre purement technique. Ce
sont des aspects juridiques qui ne changent en rien le fond des articles. Je
n'ai évidemment pas d'objection à ce qu'on suspende
l'étude de cet article afin que tout le monde puisse en prendre
connaissance.
Le Président (M. Bertrand): M. le ministre.
M. Tardif: M. le Président, je comprends la question qui
nous est posée par M. Roy. En fait, je dois dire que cet article vient
en quelque sorte donner effet à une des demandes ou découle d'une
des demandes que le RCM avait produites au ministère, selon laquelle les
séances du conseil de la ville de Montréal pourraient se tenir
sur une base mensuelle ou à peu près, sauf peut-être pour
la période d'été. Des amendements seront propo- sés
un peu plus loin de sorte que l'ajournement d'une séance puisse se faire
à la séance régulière suivante du conseil, à
supposer qu'existe le régime d'assemblées mensuelles que nous
verrons plus loin, si bien qu'il est prématuré d'étudier
cet article maintenant. En conséquence, nous pourrions le suspendre.
Le Président (M. Bertrand): Article 14, suspendu. Article
15, adopté? Adopté. Article 16, adopté?
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Article 17?
M. Goldbloom: 17, M. le Président...
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: Voici un cas où le texte diffère de
celui de la Loi des cités et villes. Ce qui est exigé, ou
plutôt ce qui est permis au maire est un peu différent ici du cas
des maires des autres villes. Je me soumets facilement à votre
décision, M. le Président, si vous préférez
suspendre l'article, je serai bien d'accord.
Le Président (M. Bertrand): D'accord. Oui, effectivement,
dès qu'il y aura discussion possible sur un des articles, nous allons
décider de le suspendre et nous y reviendrons.
Article 17 suspendu. Article 18? Adopté?
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Article 19?
M. Goldbloom: M. le Président, je m'excuse, mais
peut-être qu'il y aurait lieu de suspendre l'article 18 par concordance
avec l'article 17.
Le Président (M. Bertrand): Le député de
D'Arcy McGee demande qu'on suspende l'article 18. Suspendu. Article 19?
M. Bertrand (Daniel): ... objection? Le Président (M.
Bertrand): Oui.
M. Bertrand (Daniel): Voici: Je lis: Aux assemblées du
conseil, la majorité des membres présents décide des
questions et matières qui sont soumises (nonobstant toute loi
générale ou spéciale, les dispositions de la
présente charte, toute règle ou tout règlement du conseil,
sous réserve des dispositions du présent article).
Maintenant, messieurs les députés, vous avez voté
des lois qui vous sont attribuées, le Code civil et le Code de
procédure civile. Le Code de procédure civile dit ceci, article
no 1: "Modifié, 14-15, Elizabeth II, bill 22, article no 1: Nonobstant
toute disposition contraire d'une loi générale ou spé-
ciale, l'emprisonnement est supprimé en matière civile,
sauf le cas d'outrage au tribunal."
Vous savez que la charte est subalterne de la Loi des cités et
villes et la Loi des cités et villes est subalterne du Code civil et de
sa procédure. Donc, ce sont des procédés que les avocats
de la ville emploient sans consulter la société; ils n'ont jamais
consulté la société, et ils savent que c'est contraire aux
dispositions de la loi. Ils commettent une infraction selon la Loi du Barreau.
C'est l'article 36-2. Tout ce qui est illégal, ils devraient le
dénoncer. Or, ils viennent ici vous le faire approuver. ...
tenter......de la corruption de la part d'une commission. Il me semble qu'il
n'y a aucun avocat qui soit député ici. Cela fait que,
voyez-vous... Je conteste en droit une question que je voulais contester au
départ. Il y a corruption, il y a tentative de corruption. Regardez le
Code criminel, c'est l'article 111. Je vais vous le lire.
Le Président (M. Bertrand): II est question ici de
majorité des membres présents qui décident des questions
et matières qui sont soumises.
M. Bertrand (Daniel): Je comprends, monsieur, mais voici ce qui
est écrit: C'est essayer de corrompre les députés qui sont
ici, qui sont des bons pères de famille, comme je le crois...
Le Président (M. Bertrand): Sauf moi.
M. Bertrand (Daniel): Monsieur, je vous apprécie, croyez
bien. Je crois que vous êtes neutre...
Le Président (M. Bertrand): Cela n'a rien à voir;
c'est à cause de mon célibat, mon cher monsieur.
M. Bertrand (Daniel): Célibat endurci, mais satisfait.
Alors, voici: L'article 111, c'est l'abus de confiance par fonctionnaire
public: Est coupable d'un acte criminel et passible d'un emprisonnement de cinq
ans tout fonctionnaire qui, relativement aux devoirs de sa charge, commet une
fraude ou un abus de confiance, que la fraude ou abus de confiance constitue ou
non une infraction, s'il est commis à l'égard d'un
particulier.
Donc, c'est commis en face des particuliers qui en subiront les
conséquences comme moi. Pour d'autres articles, je vais contester
toujours la même chose, et ce sont des tentatives... Ces avocats sont
payés; ils sont des fonctionnaires publics. Ce n'est pas une compagnie
privée.
Le Président (M. Bertrand): Je m'excuse. En ce moment,
vous vous écartez du...
M. Bertrand (Daniel): Je ne m'écarte pas du tout,
monsieur...
Le Président (M. Bertrand): ... propos de l'article
19.
M. Bertrand (Daniel): Tout le sujet est lié là-
dedans. Vous avez un paragraphe que les avocats de la ville n'auraient jamais
dû insérer, "malgré toute loi générale ou
spéciale". Ecoutez, messieurs, on vient demander ici à
l'autorité, qui est donc les députés.
Alors, c'est le maire, ce ne sont même pas les conseillers
municipaux, ce n'est même pas la population, c'est le maire qui est
avocat, avec son contentieux à lui, qu'il a payé et
désigné, qui n'a jamais été accepté par les
conseillers municipaux; ils n'ont jamais rien eu à voir
là-dedans. C'est l'anarchie ni plus ni moins; alors là, je
regrette, mais cela ne marche pas. Si vous voulez suspendre l'article, ou je ne
sais pas ce que vous allez décider, mais je conteste en droit, non en
fait, mais en droit, et ces messieurs peuvent constater que ce sont eux qui ont
établi le Code civil, enfin, qui le modifient ou qui en...
Le Président (M. Bertrand): Je m'excuse, je ne suis pas en
mesure de suspendre l'adoption de l'article 19, votre propos étant, dans
les circonstances, étant donné le fond même de l'article et
sa forme, tout à fait antiréglementaire.
M. Bertrand (Daniel): Voici, monsieur, au moins...
Le Président (M. Bertrand): A l'ordre! J'ai rendu la
décision.
L'article 19 est-il adopté?
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Article 20.
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Article 21.
M. Goldbloom: M. le Président, j'aimerais vous demander la
suspension de cet article qui me semble nécessiter une discussion.
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
D'Arcy McGee demande une suspension pour discussion. Suspendu.
M. Roy (Jean): M. le Président.
Le Président (M. Bertrand): Oui, M. Roy.
M. Roy (Jean): A l'article 20, vous avez passé trop
rapidement; on voulait demander la suspension des articles 20 et 21 qui
concernent le vérificateur.
Le Président (M. Bertrand): D'accord; alors, les articles
20 et 21 sont suspendus. Article 22. Adopté?
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Article 23. Adopté?
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Article 24. Adopté?
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Article 25. Adopté?
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Article 26.
M. Goldbloom: Suspension, s'il vous plaît, M. le
Président.
Le Président (M. Bertrand): Article 26, suspendu.
Article 27, suspendu. Article 28.
M. Cordeau: Suspendu.
Le Président (M. Bertrand): Article 28, suspendu; M. le
député de Saint-Hyacinthe. Article 29. Adopté?
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Article 30.
Adopté?
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Article 31.
M. Goldbloom: Suspension, s'il vous plaît, M. le
Président.
Le Président (M. Bertrand): Article 31, suspendu; M. le
député de D'Arcy McGee. Article 32. Adopté?
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Article 33. Adopté?
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Article 34. M. Bertrand
(Daniel): Objection. Le Président (M. Bertrand): M. Roy.
M. Roy (Jean): Pour suspendre, M. le Président.
Le Président (M. Bertrand): Article 34, suspendu.
Article 35.
M. Péloquin: M. le Président, on a eu plusieurs
papillons là-dessus.
M. Tardif: II y a plusieurs papillons là-dessus;
peut-être qu'on serait mieux de le suspendre.
Le Président (M. Bertrand): On est peut-être mieux
de le suspendre, c'est un article assez long et...
M. Tardif: On peut distribuer les papillons, M. le
Président?
Le Président (M. Bertrand): M. le ministre des Affaires
municipales demande que les papillons, au moment où on les
présente, à chacun des articles, puissent être
libérés de leur cage et transmis aux membres de la
commission.
Article 35, suspendu.
Article 36. Y a-t-il des papillons aussi à l'article 36?
M. Paquette: Suspension.
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
Rosemont demande la suspension de l'article 36. Article 37.
M. Tardif: Suspension, M. le Président.
Le Président (M. Bertrand): Suspension de l'article
37.
Article 38. Me Pothier demande la suspension de l'article 38, au nom du
Barreau du Québec.
Article 39. Adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Article 40?
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Article 41?
Une Voix: M. le Président, suspension.
Le Président (M. Bertrand): Suspension de l'article 41.
Article 42?
Une Voix: Suspension.
Le Président (M. Bertrand): Suspension également.
Article 43?
M. Tardif: Je pense que l'article 43 a été
retiré par la ville, n'est-ce pas?
Le Président (M. Bertrand): Maître...
M. Péloquin: Oui, M. le Président. La ville serait
prête à retirer cet article. Nous ne sommes pas tout à fait
prêts à le présenter. Il s'agissait de cas particuliers qui
étaient visés et c'est assez difficile de les cerner.
Le Président (M. Bertrand): L'article 43 est retiré
du projet de loi no 200. Article 44? Adopté. Article 45?
M. Tardif: II est retiré également, je crois, M. le
Président.
Le Président (M. Bertrand): II est retiré, Me
Péloquin?
M. Péloquin: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Bertrand): Retiré. Article 45
retiré. Article 46? Adopté?
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Article 47?
M. Tardif: Suspendu, M. le Président.
Le Président (M. Bertrand): Suspendu. Article 48?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Article 49?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Article 50?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Article 51?
M. George (Kenneth): M. le Président, est-ce qu'il y
aurait moyen de faire suspendre l'article 51?
Le Président (M. Bertrand): Bien. Article 51 suspendu.
M. George: Non. C'est l'article 50, M. le Président.
Le Président (M. Bertrand): Pardon. Article 50 suspendu.
Article 51? Adopté? Le député de Saint-Hyacinthe demande
la suspension de l'article 51. Il est suspendu. Article 52? Adopté?
Adopté. Article 53?
M. Tardif: A l'article 53, cela va, M. le Président.
Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Cela va, adopté.
Article 54?
M. Tardif: Suspendu, M. le Président.
Le Président (M. Bertrand): Article 54, suspendu. Article
55, également?
M. Tardif: Egalement.
Le Président (M. Bertrand): Concordance.
L'article 55 est une concordance, alors il est suspendu aussi. L'article
56?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Article 57?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Me
Péloquin.
M. Péloquin: II y aurait peut-être lieu, dans cet
article, de changer le mot "homologation" chaque fois qu'on le retrouve par les
mots "l'entrée en vigueur ", les rôles n'étant plus
assujettis à l'homologation.
M. Bertrand (Daniel): ... s'il vous plaît. Suspension pour
contestation.
Le Président (M. Bertrand): Sur les mots "entrée en
vigueur"?
M. Bertrand (Daniel): Non, sur la discussion du tout.
Le Président (M. Bertrand): L'article 57 est suspendu.
L'article 58?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Oui, Me
Péloquin?
M. Péloquin: II y aurait également ici le mot
"homologation" qui revient...
Le Président (M. Bertrand): Remplacé par les mots
"entrée en vigueur"?
M. Péloquin: C'est cela.
Le Président (M. Bertrand): Alors, le mot "homologation"
est retiré à l'article 58 pour être remplacé par les
mots "entrée en vigueur". Adopté?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Article 59?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Article 60?
Adopté?
M. Tardif: Un moment.
M. Goldbloom: M. le Président...
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: ... puisqu'il s'agit d'un problème qui a
déjà fait l'objet d'une décision de la Commission
municipale, je pense qu'il y aurait lieu de suspendre l'article et d'y revenir
pour l'examiner plus en détail.
Le Président (M. Bertrand): Article 60. Suspendu. Article
61. C'est de concordance? D'abrogation. Adopté. Article 62. Suspension,
M. le député de Rosemont. Article 63...
M. Tardif: Cet article est retiré, M. le
Président.
M. Paquette: II est retiré.
Le Président (M. Bertrand): Me Péloquin, est-ce que
l'article 62 aurait été retiré?
M. Péloquin: Non, M. le Président.
Le Président (M. Bertrand): Alors, suspension de l'article
62. Article 63. Adopté?
M. Tardif: Un moment. Article suspendu, M. le
Président.
Le Président (M. Bertrand): Article 63, suspendu. Article
64.
M. Tardif: Cette demande de suspension, M. le Président,
vaut pour les articles 63 à 66 inclusivement, pour lesquels nous voulons
avoir des explications purement et simplement.
Le Président (M. Bertrand): D'accord, les articles 63, 64,
65 et 66 sont suspendus. Article 67.
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Article 68.
Suspension, M. le député de D'Arcy McGee? Bien. Article 69.
M. Goldbloom: Oui. M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Article 70.
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Article 71.
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Article 72.
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Article 73.
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Article 74. M.
le député de Saint-Hyacinthe demande la suspension de l'article
74. Article 75.
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Article 76.
M. Tardif: Suspension.
Le Président (M. Bertrand): Suspension de l'article 76.
Article 77.
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Article 78.
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Article 79.
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Article 80.
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Article 81.
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Article 82.
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Article 83.
M. Tardif: Suspendu, M. le Président.
Le Président (M. Bertrand): Article 83, suspendu.
M. Tardif: De même que l'article 84.
Le Président (M. Bertrand): 84, suspendu. Article 85,
adopté?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Article 86? M. Tardif:
Adopté.
M. Bertrand (Daniel): Objection.
Le Président (M. Bertrand): 86, suspension?
M. Bertrand (Daniel): Oui.
Le Président (M. Bertrand): 87?
M. Bertrand (Daniel): Suspension.
Le Président (M. Bertrand): 87, suspension?
M. Bertrand (Daniel): Oui.
Le Président (M. Bertrand): 88?
M. Tardif: Adopté.
M. Bertrand (Daniel): Objection. Suspension, s'il vous
plaît!
Le Président (M. Bertrand): 88, suspension. 89?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. 90?
M. Bertrand (Daniel): Suspension, s'il vous plaît!
M. Tardif: Je crois qu'il y a un papillon là-dessus de la
part de...
Le Président (M. Bertrand): Me Péloquin.
M. Péioquin: Plus maintenant, M. le ministre. Nous sommes
revenus au texte qui est actuellement dans le bill 200.
M. Tardif: Au texte original?
M. Péloquin: Oui. La réserve qu'on voulait faire au
sujet de cet article, si vous me le permettez, est déjà
prévue dans la charte à l'article précédent,
749.
M. Tardif: Histoire de donner le temps à nos'
légistes de vérifier les deux textes, je suggère qu'il
soit suspendu.
Le Président (M. Bertrand): 90, suspendu. 91?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. 92?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. 93?
M. Bertrand (Daniel): A l'article 91, j'ai mal lu. Je demande, la
suspension et qu'on y revienne. Ça va un petit peu trop vite.
Le Président (M. Bertrand): 91, suspendu. L'article 92 est
adopté. 93?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. 94?
M. Tardif: M. le Président, à moins que la ville ne
présente un papillon sur l'article 94, je recommanderai qu'il soit
suspendu.
M. Péloquin: Pour cet article, M. le Président,
nous serions prêts à retirer le troisième alinéa. Je
crois que c'est celui-là qui peut causer de l'opposition.
M. Tardif: Dans ces circonstances, je serais prêt à
adopter l'article, tel que modifié, en supprimant le dernier
alinéa.
M. Bertrand (Daniel): Est-ce qu'il peut être suspendu pour
une étude plus complète, s'il vous plaît?
Le Président (M. Bertrand): Je m'excuse. Je dois
être démocrate jusqu'à la fine pointe du soulier. 94,
suspendu.
M. Goldbloom: Vous l'êtes, M. le Président.
Le Président (M. Bertrand): 95?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. 96?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. 97?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. 98?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. 99?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. 100?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. 101?
M. Tardif: Adopté.
M. Bertrand (Daniel): Suspendu. Je demande la suspension.
Le Président (M. Bertrand): Suspension de l'article 101.
Article 102?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Article
103?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Article
104?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Article
105?
M. Tardif: Je crois savoir, M. le Président, que cet
article est retiré par la ville.
M. Péloquin: C'est exact, M. le Président.
Le Président (M. Bertrand): La ville retire l'article 105.
Oui?
M. Lebeau (Gaétan): Est-ce qu'on ne pourrait pas
plutôt en suspendre l'étude, de façon qu'on puisse
discuter, de la pertinence du retrait de cet article un peu plus tard?
Le Président (M. Bertrand): Puisque c'est la ville de
Montréal qui apporte à la commission des amendements, si, de son
propre chef, elle le retire, normalement, nous ne sommes pas en possession de
l'article.
Je pense cependant, si la commission donne son consentement unanime, et
uniquement si la commission donne son consentement unanime, qu'on pourrait
peut-être, étant donné que l'article figurait tout de
même à l'intérieur du projet de loi 200, permettre que des
personnes puissent poser des questions à propos de son retrait.
Mme Lapierre: M. le Président, est-ce que je peux
parler?
Le Président (M. Bertrand): Un instant, s'il vous
plaît! Je demande si la commission donne son consentement...
Mme Lapierre: C'est là-dessus dont je veux parler, M. le
Président.
Le Président (M. Bertrand): ... à cette
procédure. D'accord, le consentement est donné.
Mme Lapierre: Je voulais simplement souligner, M. le
Président, que celui qui vient d'intervenir fait partie de la ville de
Montréal.
Le Président (M. Bertrand): Article 105, suspendu.
Une Voix: II est suspendu.
Le Président (M. Bertrand): Article 106?
M. Perron (Raynald): Je demande la suspension de l'article
106.
Le Président (M. Bertrand): Approchez-vous du micro, s'il
vous plaît, si vous voulez vous faire entendre à l'occasion. Ce
serait peut-être plus pratique.
M. Perron: Mon nom est Raynald Perron.
Le Président (M. Bertrand): M. Perron demande la
suspension de l'article 106. Article 107?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Article
108?
M. Bertrand (Daniel): Suspension.
Le Président (M. Bertrand): Article 108, suspendu. Article
109?
M. Paquette: Suspendu.
Le Président (M. Bertrand): Article 109, suspendu. Article
110?
M. Tardif: Adopté.
M. Péloquin: M. le Président, sur cet article, il y
a encore le mot "homologation" qu'on retrouve, il devrait être
changé par les mots "l'entrée en vigueur".
Le Président (M. Bertrand): Le mot "l'homologation" est
enlevé et retiré pour faire place aux mots "l'entrée en
vigueur".
M. Bertrand (Daniel): J'en demande la suspension pour
étude, parce que par "homologation", il y a l'étude du tout.
Le Président (M. Bertrand): C'est un mot, semble-t-il,
périmé du vocabulaire.
M. Bertrand (Daniel): C'est exact.
M. Péloquin: C'est cela, depuis la Loi sur
l'évaluation foncière.
Le Président (M. Bertrand): M. Bertrand, si votre objectif
est de suspendre l'article uniquement l'article pour le mot "homologation", je
ne serai pas en mesure de retenir votre proposition de suspension, parce que
c'est, de toute façon, un mot qui, depuis un certain temps
déjà, est retiré du vocabulaire juridique.
M. Bertrand (Daniel): Non, c'est pour autre chose dans le
texte.
Le Président (M. Bertrand): C'est pour autre chose.
Article 110, suspendu. Article 111?
M. Péloquin: II y a encore ici, le mot "homologation".
Le Président (M. Bertrand): Oui. A compter de maintenant,
Me Péloquin, il ne sera pas nécessaire que vous en fassiez la
remarque. Nous essaierons d'établir que, tout au long du projet de loi,
par concordance, dès que l'amendement a été fait à
un premier article, il sera fait à tous les autres articles successifs.
D'accord?
M. Péloquin: D'accord.
Le Président (M. Bertrand): Article 112? L'article 111
est-il adopté?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Article
112?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Article
113?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Article
114?
M. Tardif: Un moment.
M. Bertrand (Daniel): Suspendu.
Le Président (M. Bertrand): Article 114, suspendu. Article
115?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Article 116?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Article 116, adopté.
Article 117?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Article
118?
M. Goldbloom: Suspension.
Le Président (M. Bertrand): Suspension par le
député de D'Arcy McGee. Article 119?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Article
120?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Article
121?
M. Tardif: Adopté.
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Article
122?
M. Bertrand (Daniel): Contesté.
Le Président (M. Bertrand): Suspendu. Article 122,
suspendu. Article 123?
M. Tardif: C'est une erreur grammaticale, adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Article
124?
M. Bertrand (Daniel): Suspendu.
Le Président (M. Bertrand): Article 124, suspendu. Article
125?
M. Bertrand (Daniel): Suspendu.
Le Président (M. Bertrand): Article 125, suspendu. Article
126?
M. Bertrand (Daniel): Suspendu.
Le Président (M. Bertrand): Suspendu? Article 127,
adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Article
128?
M. Goldbloom: Suspension, s'il vous plaît.
Le Président (M. Bertrand): Suspendu. Article 129?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Article
130?
M. Tardif: Suspendu.
Le Président (M. Bertrand): Suspendu. Article 131?
M. Goldbloom: Suspendu.
Le Président (M. Bertrand): Suspendu. Article 132?
Une Voix: Le Barreau...
Le Président (M. Bertrand): Le Barreau demande la
suspension. Article 133?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Article
134?
M. Tardif: Suspension.
Le Président (M. Bertrand): Suspension.
M. Tardif: Un moment...
Le Président (M. Bertrand): Article 135? Suspension de
l'article 135. Article 136?
M. Tardif: Suspension.
Le Président (M. Bertrand): Suspendu. Article 137?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Article
152?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Article
153?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Article 154?
.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Article
155?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Article
156?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Article
157?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): A l'article 157, on demande la
suspension. Article 158?
M. Tardif: Adopté.
M. Bertrand (Daniel): Suspendu.
Le Président (M. Bertrand): Vous demandez la suspension?
Article 159?
M. Bertrand (Daniel): Suspension.
Le Président (M. Bertrand): Suspension. Article
160?...
M. Tardif: Un instant! L'article 158 est suspendu, ainsi que
159.
Le Président (M. Bertrand): Article 160 adopté?
M. Tardif: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Bertrand): Article 161?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Article
162?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Article 163?
Adopté?
M. Tardif: Adopté.
M. Tardif: Un instant' Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté.
M. Bertrand (Daniel): Suspendu.
Le Président (M. Bertrand): Suspendu. Article 138?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Article
139?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Article
140?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Article 141?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Article
142?
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Article
143?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Article
144?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Article
145?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Article
146?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Article
147?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Article
148?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Article
149?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Article 150?
Suspension à l'article 150. Article 151?
Le Président (M. Bertrand): Article 164? M. Tardif:
Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Article
165?
M. Bertrand (Daniel): Suspendu.
Le Président (M. Bertrand): Suspendu. Article 166?
M. Bertrand (Daniel): Suspension.
Le Président (M. Bertrand): Suspendu. Article 167?
M. Bertrand (Daniel): Suspension.
Le Président (M. Bertrand): Suspendu. Article 168?
M. Bertrand (Daniel): Suspendu.
Le Président (M. Bertrand): Suspendu. Article 169?
M. Bertrand (Daniel): Suspension. M. Goldbloom: II y a un
papillon.
Le Président (M. Bertrand): Article 169 suspendu. Article
170?
M. Bertrand (Daniel): Suspension.
Le Président (M. Bertrand): Suspendu. Article 171?
M. Tardif: Suspendu.
M. Bertrand (Daniel): Suspension.
Le Président (M. Bertrand): Suspension. Article 172?
M. Bertrand (Daniel): Suspension.
Le Président (M. Bertrand): Article 172 suspendu. Article
173?
M. Tardif: Suspendu.
Le Président (M. Bertrand): Suspendu. Article 174?
Suspendu?
M. Bertrand (Daniel): Suspendu, merci. Le Président (M.
Bertrand): Article 175? M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Suspendu, M. le
député de Saint-Hyacinthe...
M. Bertrand (Daniel): Suspendu.
Le Président (M. Bertrand): Article 176? M. Tardif:
Un moment, M. le Président. M. Bertrand (Daniel):
Suspendu.
M. Tardif: A l'article 176, nous aimerions la suspension, M. le
Président.
Le Président (M. Bertrand): Suspendu. Article 177?
M. Bertrand (Daniel): Suspendu.
Le Président (M. Bertrand): Suspendu. Article 178?
M. Bertrand (Daniel): Suspendu.
Le Président (M. Bertrand): Article 178 suspendu. Article
179?
M. Bertrand (Daniel): Suspendu, tout ce qui touche le droit.
M. Tardif: M. le Président...
Le Président (M. Bertrand): M. le ministre.
M. Tardif: Ecoutez! Tout en tenant compte des directives que vous
avez émises, je ferai remarquer qu'on ne fait que changer les mots "deux
mois" par "60 jours" dans le texte et ça ne me semble pas de la nature
des amendements qui... Enfin...
Le Président (M. Bertrand): M. Bertrand, acceptez-vous de
coopérer avec la commission?
Mme Lapierre: Pourquoi donc?
M. Bertrand (Daniel): Je veux toujours coopérer, pas
seulement avec la commission, mais dans l'intérêt public en
général, comme les lois l'édic-tent, en bonne
démocratie qui ressemble à une république.
Le Président (M. Bertrand): Article 179 suspendu. Article
180?
M. Bertrand (Daniel): Suspension, s'il vous plaît.
Le Président (M. Bertrand): Article 180 suspendu. Article
181?
M. Bertrand (Daniel): Suspendu.
M. Tardif: Un instant, pas trop vite. Il n'y a rien
là.
Le Président (M. Bertrand): Article 182.
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté.
M. Tardif: A l'article 182, M. le Président...
M. Goldbloom: Mais, quand même, M. le
Président...
M. Tardif: Etant donné que l'autre article, qui se
réfère à la taxe d'eau, a été suspendu,
peut-être par souci d'examen de ces deux articles...
M. Goldbloom: C'est cela.
Le Président (M. Bertrand): Article 182 suspendu. Article
183? Même chose?
M. Tardif: Pour les mêmes raisons.
Le Président (M. Bertrand): Pour les mêmes raisons,
c'est ça. Article 183 suspendu. Article 184? Suspendu?
M. Tardif: Je crois savoir, M. le Président, que cet
article est retiré.
M. Péloquin: Nous avions l'intention de le retirer.
Toutefois, il est relié à un autre article sur lequel la
commission a déjà rendu une décision...
Le Président (M. Bertrand): De suspension... M.
Péloquin: ... de suspension.
Le Président (M. Bertrand): Alors, on va le maintenir
suspendu en attendant d'avoir étudié cet article.
M. Goldbloom: D'accord.
M. Péloquin: D'accord.
Le Président (M. Bertrand): Article 185.
M. Bertrand (Daniel): Suspendu.
M. Goldbloom: M. le Président...
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: II me semble, M. le Président, que, quand il
s'agit de terminologie, on n'a pas besoin de suspendre l'article. Il y a quand
même une limite.
M. Bertrand (Daniel): II est discutable maintenant, je propose
qu'il soit fait par la Corporation de la ville de Montréal. C'est dans
le Code civil, les articles 352 et 372. Ville, c'est tout le monde,
cité, c'est tout le monde, cela n'a pas de sens. Qu'on l'appelle par son
nom propre, la Corporation de la ville de Montréal.
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
D'Arcy McGee, puisqu'il ne reste plus que quatre articles, je vais pousser
jusqu'à la limite mon esprit libéral.
Article 185, suspendu.
M. Bertrand (Daniel): Attention aux péquistes,
monsieur.
Le Président (M. Bertrand): Article 186,
adopté?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Article 187?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Suspendu, M. le
député de Saint-Hyacinthe?
M. Cordeau: ... en concordance avec un autre article...
Le Président (M. Bertrand): D'accord, l'article 187,
suspendu à cause d'un certain problème de concordance.
Article 188.
M. Goldbloom: Nécessairement, suspendu.
Le Président (M. Bertrand): Je pense bien qu'on peut
suspendre celui-là, en attendant d'avoir terminé l'examen des
autres articles.
Je pense qu'on s'est gardé suffisamment de travail, mais qu'on a
déjà...
M. Drapeau: 100 articles ont été
adoptés.
Le Président (M. Bertrand): Combien? Il y a 100 articles
d'adoptés, alors il nous en resterait 88.
M. Drapeau: C'est plus encourageant. M. Tardif: Une bonne
matinée de travail.
Le Président (M. Bertrand): Alors, je pense que nous
pouvons déjà, question de nous aiguiser un peu l'appétit,
commencer l'examen des articles que nous avons suspendus.
Le premier de ces articles était l'article 5.
M. Tardif: M. le Président...
Le Président (M. Bertrand): M. le ministre.
M. Tardif: ... la raison pour laquelle j'ai demandé que
l'on reporte l'étude de l'article 5, vu que cet article modifie
l'article 76 qui fixe te traitement et les indemnités des conseillers
municipaux de la ville de Montréal, c'est que précisément
nous avons reçu des représentations de certains conseillers pour
réviser l'échelle de traitement qui remonte déjà
à 1965. Cependant, il y aurait lieu, par la même occasion, de
modifier l'article 66 qui traite du salaire du maire et l'article 85 qui traite
du salaire des membres du Comité exécutif.
Les gens de l'administration financière du ministère sont
en train de faire certains calculs qui permettraient d'établir des
échelles qui soient conséquentes avec le projet de loi
présentement devant l'Assemblée nationale pour ce qui est des
élus municipaux régis par le Code municipal et la Loi des
cités et villes, je vous demanderais de reporter l'étude de cet
article à la fin jusqu'à ce que ces calculs soient
terminés.
Le Président (M. Bertrand): Je pense bien qu'on peut, avec
le consentement unanime des membres de la commission, accepter de reporter
l'étude de l'article 5 à la toute fin. M. le député
de Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: M. le Président, à l'article o),
suspendre l'émission des permis de construction, est-ce qu'il peut y
avoir préjudice, à un moment donné, lorsqu'un type a
reçu son permis? Après, on peut suspendre son permis, parce qu'il
peut y avoir un règlement de zonage. Il me semble...
Le Président (M. Bertrand): M. Péloquin.
M. Péloquin: Non, M. le Président. Il n'est pas
question de suspendre ici les permis qui ont été émis. Cet
article ne vise qu'à un gel des permis lorsqu'un règlement de
zonage est à l'étude, ce qui m'apparaît tout à fait
logique.
Le Président (M. Bertrand): M. le ministre.
M. Tardif: M. le Président, je tiens à souligner
que, justement pour que cette suspension ne soit pas indéfinie, nous
avons demandé à la ville d'introduire un alinéa qui limite
cette suspension pour une durée maximale de 180 jours et je pense que le
papillon à cette fin a été distribué.
M. Péloquin: Le texte de cet article, tel que
présenté, se retrouve maintenant dans le cahier bleu, article
10.
Le Président (M. Bertrand): D'accord. A l'article 10,
l'alinéa o) serait amendé en ajoutant à la fin de
l'alinéa les mots "et que la durée totale de la suspension
n'excède pas 180 jours". Alors, cet amendement est-il adopté?
Oui, M. Roy.
M. Roy (Jean): M. le Président, à ce
sujet-là, nous sommes d'accord sur l'amendement proposé, mais
nous aimerions ajouter qu'étant donné que le but de cet article,
de ce pouvoir dans la charte est de pouvoir préserver l'état d'un
quartier au moment où on gèle tout permis, dans la
rédaction actuelle, on oublie les permis de démolition.
Peut-être que la ville ne l'a pas indiqué parce que c'est plus
loin qu'on demande ce permis, mais, en termes de concordance et de façon
à permettre de vraiment protéger l'ensemble d'un quartier, il me
semble qu'il faudrait ajouter, après "construction", les mots "de
démolition" de façon que l'ensemble des permis qui ont une
influence sur l'état d'un quartier soient gelés durant cette
période qu'on vient de limiter à 180 jours.
Le Président (M. Bertrand): D'accord. On va d'abord, si
vous voulez, procéder à l'adoption du premier amendement que
j'avais formulé tout à l'heure. Est-ce que cet amendement a
été adopté?
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Maintenant,
à ce moment-ci, vous soumettriez un amendement, M. Roy, pour qu'on
ajoute, à l'alinéa o), après les mots "permis de
construction", les mots "et de démolition".
M. Roy (Jean): On pourrait maintenir la virgule, ensuite, "de
démolition,".
Le Président (M. Bertrand): Maintenir la virgule, ajouter
"de démolition,", ensuite, "de réparation".
Me Péloquin.
M. Péloquin: M. le Président, il y aurait
peut-être danger de confusion. Si l'autre article du projet est
accordé à la ville au sujet des permis de démolition, ce
sujet est traité spécifiquement et, si on ajoutait ici:
"suspendre les permis de démolition", ça pourrait peut-être
laisser entendre qu'il n'y a que dans ce cas qu'un permis de démolition
doit être soumis à examen, alors que tout permis de
démolition sera soumis à examen si un article un peu plus loin,
l'article 38 du projet de loi, est adopté par l'Assemblée
nationale.
Le Président (M. Bertrand): M. Roy, est-ce que ces
explications vous satisfont, pour l'instant?
M. Roy (Jean): Oui, étant donné qu'on pourra
toujours intervenir au conseil au niveau... ou même surveiller
l'application.
Le Président (M. Bertrand): D'accord. Vous retirez donc
votre proposition d'amendement. Article 10, adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté tel
qu'amendé.
Nous passons maintenant à l'article 14. Qui avait soulevé
la suspension de l'article 14? M. le ministre. M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, je vous rappellerai qu'il y
a un papillon, si ma mémoire est fidèle...
Le Président (M. Bertrand): Exactement.
M. Goldbloom: ... qui veut transformer ce qui est exprimé
de façon négative en expression positive.
Le Président (M. Bertrand): Exact. Dans le
supplément au supplément, nous avons l'article 14 qui se lirait
comme suit: "L'article 118 de ladite charte est remplacé par le suivant:
Une affaire inscrite à l'ordre du jour peut être ajournée
à l'assemblée régulière suivante du conseil ". M.
le député de Bourassa.
M. Laplante: On a demandé tout à l'heure les
papillons additionnels qui pourraient s'appliquer au livre bleu.
Le Président (M. Bertrand): J'ai demandé,
effectivement, que ce soit distribué...
M. Laplante: On n'a rien reçu encore.
Le Président (M. Bertrand): Alors, est-ce qu'on pourrait,
s'il vous plaît, distribuer le document de feuilles
détachées qui s'ajoute au supplément aux modifications
à la charte de la ville de Montréal? Il y en a environ sept ou
huit.
M. le député de Rosemont.
M. Paquette: M. le Président, j'imagine qu'avec cet
amendement, il est sous-entendu que c'est par un vote de la majorité du
conseil c'est prévu à un autre article, j'imagine? Quel
article?
M. Péloquin: C'est ça, c'est la règle de
l'article 125 qui s'applique dans tous les cas, le plus grand nombre de voix
concordantes.
Le Président (M. Bertrand): C'est bien. M. le
ministre.
M. Tardif: J'ai mentionné tantôt, pour bien en
comprendre le sens, qu'on doit relier cet article à une demande
d'amendement qui nous a été présentée par le RCM,
amendement de l'article 115. Cet article prévoit actuellement dans la
charte que les assemblées régulières du conseil ont lieu
quatre fois par année, à raison d'une assemblée tenue le
premier mois de chaque trimestre. Les trimestres sont calculés à
partir du mois de mars, etc.
Ce qui nous a été demandé, c'est la tenue de
réunions mensuelles ou, à tout le moins, de dix réunions
du conseil par année, en faisant exception de la période
d'été. A ce moment-ci, j'aimerais que l'on introduise un
amendement à cet article 115 et j'aimerais avoir l'avis de la ville de
Montréal et de son maire sur cette procédure d'amendement.
Le Président (M. Bertrand): C'est un amendement que vous
feriez à l'article 14? C'est un nouvel article que vous ajouteriez
après l'article 14?
M. Tardif: C'est un nouvel article qui viendrait modifier
l'article 115 et qui lui donnerait davantage son sens. Il se situerait
après l'article 14.
Le Président (M. Bertrand): Bien. Nous avons un premier
amendement qui a déjà été soumis par la ville de
Montréal elle-même pour que l'article 14 soit remplacé par
un nouvel article 14. Secondement, nous avons une proposition d'amendement
venant du ministre des Affaires municipales pour créer un nouvel article
qui pourrait devenir l'article 15. Me Péloquin.
M. Péloquin: Je crois qu'il faudra que ce soit 13a, si on
veut suivre la séquence numérique, M. le Président.
Le Président (M. Bertrand): Oui. D'accord. Effectivement,
on pourrait le placer entre 13 et 14. Est-ce que M. le ministre dispose d'une
copie de son amendement? M. le député de D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, est-ce que l'on peut
demander au ministre s'il fait cette proposition de sa propre initiative ou
s'il expose le problème pour discussion, suite à une demande
à cet égard de la part de certains membres du conseil
municipal?
M. Tardif: M. le Président, comme je l'ai indiqué
tantôt, j'ai reçu des représentations du RCM. D'autre part,
cet amendement aurait pour effet d'amener une certaine concordance entre la Loi
des cités et villes, pour la tenue des réunions du conseil, et la
ville de Montréal.
Le Président (M. Bertrand): M. le maire.
M. Drapeau: Sur le fond de la question, nous n'avons pas
d'objection. Cela équivaut à remplacer les assemblées
spéciales par des assemblées régulières, car nous
avons au moins dix assemblées par année. Nous ne nous y opposons
pas.
Le Président (M. Bertrand): D'accord. Oui. Si vous voulez
vous présenter, s'il vous plaît!
M. Lebeau (Gaétan): Gaétan Lebeau, conseiller
municipal pour le RCM. On est bien heureux de l'introduction de cette notion
dans la charte de la ville de Montréal. Toutefois, je voudrais
préciser certains aspects des problèmes qui nous ont
amenés à suggérer cette demande, à maintes reprises
d'ailleurs et le plus souvent publiquement. Le problème que les
conseillers municipaux ont à Montréal et particulièrement
ceux de l'Opposition se manifeste notamment par le fait qu'on ne peut
connaître longtemps d'avance la date des séances du conseil
municipal.
Ce qu'on souhaiterait voir s'ajouter aux prescriptions actuelles de la
charte, c'est le fait que les séances se tiennent à des dates
statutaires. Cela pourrait être, par exemple, le deuxième mercredi
de chaque mois ou quelque chose comme cela, de façon que les membres du
conseil et la population, bien sûr, puissent... Actuellement, c'est
très difficile pour la population de savoir quand auront lieu les
séances du conseil. Le plus souvent, les citoyens apprennent par les
journaux, le lendemain de la tenue d'une séance, que le conseil a
délibéré sur tel ou tel problème.
Pour les conseillers et aussi pour la population, je pense qu'il serait
souhaitable c'est cela exactement qu'on demandait depuis longtemps
que les séances aient lieu à date fixe et statutaire. On
pense que, compte tenu de la réalité des problèmes
complexes et multiples qu'on a à traiter normalement au conseil, au
moins une séance par mois devrait être obligatoire ou dix, mais si
c'est dix séances, ce serait dix séances en raison d'une par
mois, sauf deux mois où on pourrait décider de ne pas
siéger. Je pense que cet as-
pect statutaire, établir des moments précis, connus
d'avance, de façon que tout le monde puisse se libérer, de
façon que des citoyens qui s'intéressent à une question
précise devant être traitée au conseil puissent le savoir
longtemps d'avance et puissent se préparer en conséquence.
Le Président (M. Bertrand): Le ministre des Affaires
municipales propose donc qu'un nouvel article, soit l'article 13a, soit
ajouté à la Loi modifiant la charte de la ville de
Montréal, lequel article se lirait comme suit: "L'article 115 de ladite
charte, remplacé par l'article 17 du chapitre 97 des lois de 1960-1961
est de nouveau remplacé par le suivant, 115: Les assemblées
régulières du conseil ont lieu au moins dix fois par
année. Il doit s'écouler une période d'au moins trente
jours entre chacune d'elles. La date de chacune de ces assemblées est
fixée par le comité exécutif et l'avis de convocation doit
mentionner qu'il s'agit d'une assemblée régulière". M. le
député de D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: J'ai deux commentaires.. D'abord...
Le Président (M. Bertrand): Ecoutez, M. le
député de D'Arcy McGee, puisque nous pourrions entreprendre une
discussion un peu plus longue sur la question... Il est 13 heures, et comme le
stipulent nos règlements, nous allons suspendre nos travaux. Nous
reviendrons cet après-midi, après la période des
questions, soit vers 16 h 15 ou 16 h 30 environ.
(Fin de la séance à 12 h 59)
Reprise de la séance à 16 h 30
Le Président (M. Bertrand): A l'ordre, messieurs!
La commission permanente des affaires municipales et de l'environnement
reprend maintenant l'étude du projet de loi no 200, Loi modifiant la
charte de la ville de Montréal. Comme c'est une nouvelle séance
cet après-midi, je vais immédiatement indiquer quels sont les
remplaçants des membres inscrits à cette commission
parlementaire.
M. Alfred (Papineau) est remplacé par M. La* plante (Bourassa);
M. Beauséjour (Iberville), M. Brassard (Lac Saint-Jean) est
remplacé par M. Pa-quette (Rosemont); M. Caron (Verdun), M. Cordeau
(Saint-Hyacinthe), M. de Bellefeuille (Deux-Montagnes), M. Dubois (Huntingdon),
M. Dussault (Châteauguay), M. Goldbloom (D'Arcy McGee), M. Lavigne
(Beauharnois), M. Léger (Lafontaine), M. Léonard
(Laurentides-Labelle) remplacé par M. Lacoste (Sainte-Anne); Mme
Ouellette (Hull) remplacée par M. Laberge (Jeanne-Mance); M. Sain-don
(Argenteuil), M. Tardif (Crémazie), M. Vau* geois
(Trois-Rivières) et M. Verreault (Shefford).
Nous en étions à l'étude de l'article 13a qui
représentait une motion du ministre des Affaires rriunicipales pour
ajouter un nouvel article entre l'article 13 et l'article 14, nouvel article
qui porterait le numéro 13a. La parole était au
député de D'Arcy McGee. M. le député de D'Arcy
McGee.
M. Goldbloom: Très brièvement, M. le
Président. Le texte qui nous est proposé ne répond
peut-être pas parfaitement au désir exprimé par les
porte-parole du RCM, mais il me semble, et j'en ai parlé
brièvement avec le ministre, que, par règlement, le conseil
municipal serait en mesure de fixer une date, un jour régulier de
séance. Je constate qu'il est proposé qu'il y ait une
période d'au moins 30 jours entre chacune des réunions et
j'aimerais suggérer que le chiffre 30 soit remplacé par le
chiffre 28. Si, éventuellement, par règlement, le conseil
municipal prenait la décision de se réunir le premier lundi de
chaque mois, au mois de février, il y aurait une réunion. Au mois
de mars, 28 jours plus tard, il y aurait un premier lundi, mais le conseil ne
pourrait se réunir parce qu'il faudrait attendre 30 jours au lieu de 28.
Par la suite, ou bien il faudrait sauter un mois ou bien perdre un autre
premier lundi quelque part; donc, il me semble qu'il serait plus logique de
dire 28 que 30.
Le Président (M. Bertrand): Est-ce que M. le ministre
accepte d'incorporer cette suggestion du député de D'Arcy McGee
à sa proposition?
M. Tardif: M. le Président, je constate qu'un des
légistes du ministère qui a eu des consultations avec ceux de la
ville de Montréal au cours de la période de suspension, n'est pas
encore arrivé. Je pense que ces questions ont été
discutées; il se pourrait même qu'il soit préférable
de modifier la durée non seulement de 28, mais même pour une
période plus courte, étant donné que certaines
séances du conseil, notamment celles relatives à
l'adoption du budget, peuvent durer une semaine ou deux, si bien que, si on
pouvait y revenir tantôt, lorsque le légiste du ministère
sera revenu...
M. Goldbloom: D'accord, M. le Président. Je profite de
cela pour vous demander une directive. Je viens de recevoir un dossier, c'est
un sujet que je ne connais point, mais le dossier m'a été remis
parce qu'il y a certaines personnes qui ont des inquiétudes par rapport
à l'adoption éventuelle de ce projet de loi. Je voudrais vous
expliquer en quelques mots seulement de quoi il s'agit.
Il y a trois personnes, des médecins, qui ont intenté une
poursuite contre la ville et qui ont obtenu un jugement en leur faveur. Il y a
peut-être d'autres procédures qui sont en cours
présentement, il y a peut-être eu appel de la part de la ville; je
n'en sais rien. Ma seule préoccupation est la suivante: Nous avons
adopté une centaine d'articles ce matin et il en reste 88, et les
personnes en question voudraient être assurées que, par des
articles de ce projet de loi que nous pourrions éventuellement adopter,
il n'y aurait pas de modification à leurs droits, à leur recours,
à l'effet du jugement du tribunal et, éventuellement, de l'appel,
s'il y en a un.
Peut-être que, pour la bonne intelligence de la question, je
donnerai les trois noms: il s'agit des docteurs Claude Paulin, Gilles
Maillé et Martial Bachand qui ont constitué, si je comprends
bien, le Centre médical de Montréal Inc. Le jugement a
été rendu en Cour supérieure le 31 octobre; donc, il y a
huit jours seulement.
Simplement pour protéger les intérêts de ces
contribuables, je voudrais qu'au cours de notre étude du projet de loi,
nous nous assurions qu'il n'y ait pas d'atteinte à leurs droits.
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
D'Arcy McGee, je rends la directive suivante: Si vous acceptez de me remettre
le document en question, je me ferai un plaisir de le glisser aux responsables
du ministère des Affaires municipales et je pense que dans les quelques
heures qui vont suivre, en cours d'analyse de ce projet de loi, il sera sans
doute possible qu'ils nous donnent un avis juridique sur les difficultés
que pourraient poser certains articles de la loi, suite à la
décision qui a été prise sur le dossier que vous
soulevez.
M. Goldbloom: Parfaitement d'accord, M. le Président, je
vous en remercie.
M. Tardif: M. le Président, je veux bien que les
légistes du ministère se penchent sur ce document.
Peut-être que nous pourrions également demander aux
légistes de la ville de Montréal, aux avocats de la ville de
Montréal, qui sont ici présents, de regarder également ce
document pour nous donner aussi leur avis là-dessus.
Le Président (M. Bertrand): D'accord. Est-ce que je peux
comprendre M. le ministre, que votre conseiller est revenu sur l'article 13a?
Etes-vous prêt, M. le ministre, à ce que nous discutions de cette
proposition d'amendement à l'article 13a sur le nombre de jours, ou si
vous demandez toujours sa suspension?
M. Tardif: Pas encore, M. le Président. Je demande
toujours cette suspension.
Le Président (M. Bertrand): D'accord. Pour l'instant, nous
allons maintenir suspendue l'étude de cet article. Nous allons revenir
à l'article 14. Nous en sommes à une proposition d'amendement
formulée par la ville de Montréal, voulant que l'article 14 soit
modifié et remplacé par les mots "l'article 118 de ladite charte
est remplacé par le suivant: "118. Une affaire inscrite à l'ordre
du jour peut être ajournée à l'assemblée
régulière suivante du conseil". Y a-t-il des commentaires sur
l'article 14? Adopté?
M. Godlbloom: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. L'article 14
est adopté tel qu'amendé. Nous en venons à l'article 17.
Quelles sont les personnes qui avaient fait part de leurs commentaires? M.
George.
M. George: M. le Président, le Rassemblement des citoyens
de Montréal suggère à la commission de rejeter cette
proposition et de la remplacer par une proposition que je formulerai
tantôt.
Le texte qui est devant la commission repose sur...
Le Président (M. Bertrand): Voulez-vous rapprocher votre
micro s'il vous plaît, M. George?
M. George: Je m'excuse. Le texte qui est devant la commission
repose sur une série de postulats, eu égard au rôle du
maire. Entre autres, il entretient le mythe du maire au-dessus des partis
politiques.
Dans la réalité, le maire n'est pas et ne pourrait pas
être, malgré ses fonctions et les apparences, au-dessus des
partis. Nous l'avons vérifié à la lumière du
travail parlementaire et la commission Castonguay a également abouti
à cette conclusion.
La situation de la présidence du conseil par le maire est
d'autant plus curieuse que le maire est membre du comité
exécutif. Je me demande comment les députés de
l'Assemblée nationale réagiraient si le président de
l'Assemblée était le premier ministre ou si le président
de cette commission était le ministre des Affaires municipales.
Ce que nous proposons, ce n'est pas une première au
Québec. A Laval, par exemple, la présidence du conseil n'est pas
assumée par le maire. Il nous semble tout à fait
inapproprié que la présidence du conseil soit assumée par
le maire ou tout autre membre du comité exécutif. Une telle
situation a pu trouver sa justification à une certaine époque.
Cette époque est passée, comme en témoigne la
réalité d'un parti politique municipal. La présidence du
conseil, à notre avis, doit être assumée par un conseiller
non membre du comité
exécutif choisi par l'ensemble du conseil et occupant cette
fonction de façon exclusive. Les règles du conseil doivent
être appliquées de façon objective et il est anormal, voire
indécent, que le maire ou un membre du comité exécutif
agisse comme président du conseil. Pour cette raison, M. le
Président, nous aimerions que la commission retienne plutôt la
proposition suivante: "La présidence des assemblées du conseil
est assumée par un conseiller élu à cette fin par le
conseil et occupant cette fonction de façon exclusive. Il sera
procédé à l'élection du président du conseil
à la première assemblée qui suit la tenue d'une
élection municipale. Pour ce qui est de la période qu'il reste
à couvrir du présent mandat, cette élection devra avoir
lieu à l'assemblée qui suivra la sanction de la loi modifiant la
charte en conséquence."
Comme corollaire, M. le Président, nous proposerions
également... Le corollaire sera pour l'article suivant qui sera soumis
devant cette commission.
Le Président (M. Bertrand): Nous y viendrons, Avez-vous
une copie, s'il vous plaît, M. George, ou plusieurs copies de cet
amendement?
M. George: Je n'en ai point plusieurs copies, j'en ai une copie.
Il me ferait plaisir de vous la remettre.
Le Président (M. Bertrand): Pouvez-vous me la faire
remettre, s'il vous plaît, par le soin du secrétariat des
commissions parlementaires? M. le député de D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, si je comprends bien ce que
vise la proposition de M. George, ce n'est pas simplement de rejeter l'article
17 du projet de loi qui est devant nous, mais bien de faire biffer de la charte
de la ville de Montréal l'article 122. Je comprends ce qu'avance M.
George comme argument. Cet argument n'est certainement pas dénué
de sens. Il y a cependant d'autres municipalités, même certaines
qui ont un comité exécutif et qui sont régies par leur
charte ou par la Loi des cités et villes... Si je fais lecture de
l'article 355 de la Loi des cités et villes, j'y lis que le maire
préside les séances du conseil. En cas d'absence de ce dernier et
du maire suppléant, le conseil choisit un de ses membres pour
présider.
Le deuxième alinéa porte sur le droit de vote du maire et
se lit comme suit: "Le maire ou toute personne qui préside une
séance du conseil a droit de voter, mais n'est pas tenu de le faire.
Tout autre membre du conseil est tenu de voter sous réserve de l'article
357" qui porte, si ma mémoire est fidèle, sur
l'intérêt personnel que peut avoir un membre du conseil dans une
affaire; je continue la citation "Quand les voix sont également
partagées, la décision est considérée comme rendue
dans la négative".
Alors, c'est un régime qui est quand même un peu
différent de celui qui existe présentement à la ville de
Montréal. Je crois que, si nous sommes pour examiner la question, il
faudra l'examiner dans son ensemble et poser la question générale
que j'ai posée ce matin: Pourquoi est-ce qu'il est nécessaire que
le régime pour la ville de Montréal soit différent de
celui prévu pour l'ensemble des cités et villes dans la loi qui
porte ce nom?
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
Rosemont.
M. Paquette: M. le Président, c'est
précisément la question que je me pose. Il me semble que
l'amendement que nous suggère le RCM procède d'excellentes
raisons, mais cela dépend certainement de la nature du conseil municipal
et même de la taille de la ville en question. Je me pose également
la question, à savoir si on devrait retenir éventuellement un tel
amendement dans une réforme de la Loi des cités et villes ou si
on devrait l'inclure dans ce projet de loi particulier.
Evidemment, j'ai nettement l'impression, et je pense que le
député de D'Arcy McGee sera d'accord avec moi, M. le
Président, que plus le budget de la ville est élevé, plus
le nombre de conseillers est élevé, plus on a de chance d'y voir
apparaître des partis d'opposition, pas nécessairement des partis
au sens où on l'entend, mais, du moins, des groupes de conseillers
où il y a une certaine dynamique de gouvernement versus opposition et
que, dans cette dynamique, qui existe actuellement à Montréal, il
peut être indiqué que la présidence soit, comme à
l'Assemblée nationale ici, au-dessus, dégagée et
impartiale face aux différents partis ou groupes de conseillers. Cela me
semble indiqué à Montréal. Maintenant, ça me semble
peut-être moins indiqué au niveau d'un amendement à la Loi
des cités et villes qui voudrait appliquer un tel mécanisme
à toutes les villes du Québec.
M. Tardif: Peut-être que M. le maire de Montréal
aimerait commenter ce point.
Le Président (M. Bertrand): M. le maire de
Montréal.
M. Drapeau: M. le Président, je dois peut-être faire
un peu l'historique de la situation. Lorsqu'il y a deux ans, le conseil
municipal étudiait les projets d'amendement, la question est venue et
j'avais offert, à ce moment-là, de faire préparer par le
contentieux un projet d'amendement à la charte prévoyant
justement que le maire ne serait pas nécessairement le président
du conseil et alors en taquinant nos amis de la gauche du président,
j'avais dit: Au choix, ou bien le maire sera président et ne participera
pas aux débats, ou bien il ne sera pas président, mais il pourra
toujours participer au débat; à votre choix. Alors, on n'avait
pas exprimé le désir d'avoir un autre président. On
préférait que le maire reste au fauteuil.
Je dois dire que sauf de très rares cas, lorsqu'une question en
particulier avait retenu mon attention, il est arrivé, à quelques
reprises, que je cède le fauteuil à un autre conseiller pour
présider
et je participais au débat, mais tant que la question
n'était pas vidée, c'est bien sûr que je n'avais pas le
culot de remonter au fauteuil pendant que le débat se poursuivait.
Lors de la dernière séance du conseil, lorsqu'un groupe de
l'opposition a présenté des suggestions d'amendement, j'ai
retrouvé le désir de ce groupe d'avoir un président qui ne
serait pas le maire. Alors, je n'ai aucune espèce d'objection au
principe.
Peut-être qu'il faudrait examiner la question de très
près, parce que, dans le moment, c'est bien sûr qu'un chef de
parti, qui est en même temps président des débats,
ça se conçoit mal, mais je pense qu'il faudra envisager la
rédaction d'un article qui pourrait permettre, au moins, à un
maire qui pourrait être élu comme maire absolument
indépendant des partis... Il n'est pas dit que le maire, tant qu'il sera
élu par l'ensemble de la population, sera toujours un chef de parti.
S'il arrivait que le maire élu ait été élu comme
indépendant, il pourrait peut-être précisément faire
un excellent président des débats. Alors, il faudrait
peut-être examiner les diverses possibilités et en arriver
à une solution qui n'exclut pas le maire élu par l'ensemble de la
population, de présider, s'il semble que c'est mieux, peut-être en
laissant au conseil le soin de l'élire, c'est-à-dire qu'il ne
serait pas automatiquement président, mais que le conseil ne serait pas
non plus privé de son droit d'élire un maire qui aurait
été élu comme indépendant.
Alors, tous ces aspects qu'on aurait pu étudier au cours des deux
dernières années pour en arriver à une rédaction,
c'est seulement il y a quinze jours environ qu'ils sont revenus devant le
conseil. Je suis tout à fait sympathique et je puis dire que
c'est également l'opinion du groupe que je représente
à ce que cette question fasse l'objet d'une étude en vue, soit
par un amendement à la Loi des cités et villes, soit par un
amendement à la charte, de voir à éviter cette situation
qui, je l'admets, est difficile à expliquer. Mais, par ailleurs, il ne
faut pas oublier, justement, qu'il ne faut pas employer des mots trop
sévères pour condamner cette situation. Il n'y a pas tellement
d'années, les partis n'étaient pas concevables aux conseils
municipaux.
En conclusion, je pense que cet article pourrait fort bien faire l'objet
d'une étude très particulière entre les légistes du
ministère et les légistes de la ville, pour en arriver à
une formule qui paraîtra la meilleure. Comme il ne reste qu'un an d'ici
ia fin du mandat, je me demande si le mandat actuel ne pourrait pas se
terminer, tout en ayant une loi adoptée aussitôt que le texte sera
prêt, applicable à partir du prochain mandat parce que la
structure... Ce n'est pas facile de changer de cavalier au cours d'une course.
Donc, en principe, je n'ai pas d'objection à ce qu'on trouve une formule
qui règle la situation.
Le Président (M. Bertrand): M. George, vous avez
demandé la parole.
M. George: Oui, M. le Président. J'aimerais
reconsidérer, si vous le voulez, certaines des affirmations qui ont
été faites par les derniers intervenants. On a signifié
que rien ne pouvait s'adapter à ce qui est prévu dans la Loi des
cités et villes, signifiant par là que la loi pourrait
s'appliquer partout.
Le fait est, M. le Président, que l'existence même d'une
charte de la ville de Montréal témoigne de la
spécificité de la ville de Montréal. Le fait est, M. le
Président, que la proposition originale qui est actuellement devant la
commission témoigne également du fait qu'à Montréal
il y a une situation particulière. On n'y applique pas ce qui est
prévu dans la Loi des cités et villes.
La situation particulière à Montréal tient à
plusieurs facteurs dont l'une est nouvelle de trois ans et c'est l'existence de
partis politiques. Effectivement, le maire, président du conseil, dans
ses travaux, a besoin de l'appui non d'individus, mais d'une formation comme
formation et c'est ainsi que procède le travail au conseil municipal. On
a signifié la possibilité d'une situation théorique
où un maire, tout à fait indépendant, serait, de
façon universelle, élu par la situation. Je veux bien qu'une
telle situation puisse, dans l'avenir, exister, il s'ensuit, cependant, que ce
maire, élu de façon universelle, sans parti politique, continue
à être membre du comité exécutif et à
participer à l'exercice du pouvoir gouvernemental municipal. Dans cette
situation également, il serait à mon avis indécent
démocratiquement qu'il assume la présidence du conseil.
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
Rosemont.
M. Paquette: M. le Président, par votre
intermédiaire, j'aimerais poser deux questions au maire de
Montréal. Vous avez évoqué la possibilité de
l'élection d'un maire qui serait indépendant des partis. Je pense
que dans le cas où le maire serait membre d'un des deux partis, c'est
assez évident que la présidence devrait être assumée
par un conseiller. Même dans ce cas, le maire étant le chef de
l'exécutif de la ville, il a à défendre continuellement
devant le conseil municipal, les politiques que l'exécutif
élabore et les décisions que l'exécutif prend entre les
réunions du conseil. Je me demande, même en supposant que le maire
soit indépendant, ce qui n'est pas le cas actuellement, des partis
politiques, s'il ne serait pas souhaitable et même intéressant
pour les individus en cause, ou qui pourraient être en cause à
l'avenir, d'être dégagé de la fonction de la
présidence et de pouvoir se présenter comme vraiment le chef de
l'exécutif d'une ville et défendre les politiques de
l'exécutif devant le conseil municipal.
M. Drapeau: Je crois qu'à cela il faut répondre
ceci. Que le président du conseil, des débats, soit élu
par le conseil, on peut s'attendre qu'il sera membre du groupe qui a la
majorité. Déjà, cela ne règle pas tout le
problème. Deuxièmement, on a dit que le maire est le chef de
l'exécutif. Ce n'est pas tout à fait vrai. Le chef de
l'exécutif, c'est le président du comité exécutif.
Si on veut faire un
parallèle, je dirais que la ville de Montréal est
constituée un peu comme une autre corporation qui a son exécutif
et un président, et le maire est un peu le "chairman of the board". II
siège avec les autres, mais il a toujours été reconnu que
le président de l'exécutif est vraiment le chef de
l'exécutif.
Il a été établi, depuis de nombreuses
années, que le maire et le président travaillent ensemble.
Auparavant, le maire et l'exécutif ne travaillaient pas toujours la main
dans la main. Il n'en a pas toujours été ainsi. Dans le moment,
il en est ainsi.
Est-ce qu'il est préférable que le maire soit ex officio
président de l'exécutif ou bien qu'un autre article de la charte
soit modifié pour dire que et l'occasion pourrait se
présenter le conseil veuille élire le maire comme
président de l'exécutif, alors il suffirait de modifier l'article
qui dit que le président de l'exécutif et le
vice-président sont choisis parmi les six conseillers? Cet article
exclut le maire de la présidence ou de la vice-présidence du
comité exécutif.
Si l'Assemblée nationale voulait que le maire puisse être
président de l'exécutif, il suffirait peut-être de modifier
cet article, laissant aux élus, au groupe de la majorité, de
décider si le président de l'exécutif sera un conseiller
ou sera le maire. Dans le moment, le maire est exclu de la présidence de
l'exécutif par un article. Il suffit peut-être simplement de
modifier cet article. C'est pour ça qu'en conclusion, je dis que la
question vaut la peine d'être étudiée. Je favorise qu'elle
soit étudiée parce que c'est bien évident que, le climat
changeant de plus en plus, des groupes se forment dans les conseils municipaux
et il est dans l'ordre que le chef du parti ne soit pas le président des
débats.
Par ailleurs, il n'est pas dit que même si, actuellement, le chef
du parti est le maire, dans tous les partis, le chef du parti se
présentera à la mairie, le chef du parti peut bien se
présenter à un poste de conseiller et le parti appuyer un
candidat à la mairie qui sera membre du parti. Je pense qu'avec le temps
ça pourrait devenir ça, que les partis appuient un candidat
à la mairie tout en choisissant éventuellement un des conseillers
comme président du comité exécutif.
Ce sont tous ces aspects, je crois, qu'on ne peut pas ignorer et je
favorise loin de m'oppo* ser que tout cela fasse l'objet d'une
étude par les légistes et par des membres de l'Assemblée
nationale qui ont une expérience politique pratique et par des gens de
l'administration municipale pour voir quelle est la meilleure formule pour bien
servir le but qu'on semble unanime à vouloir atteindre.
Je ne crois pas qu'il y ait divergence sur le but à atteindre,
c'est sur les moyens, c'est tout.
Le Président (M. Bertrand): Monsieur a demandé la
parole avant.
M. Bertrand (Daniel): Voici, messieurs, ce que j'ai à
faire remarquer. Il faut comprendre que, dans le Canada, dans la province de
Québec, le maire est élu par le peuple. Le gouverneur du Ca-
nada, M. Jules Léger, est un représentant de la reine pour
assurer le respect des lois. Au Parlement du Canada, vous avez une
théorie, celle des règles de procédure de Bourinot, on
suit la théorie de Jeremy Bentham, d'Angleterre, elle est
écoutée dans le monde entier. Le principe est le suivant: Suivant
la théorie de Jeremy Bentham, la publicité par les journalistes
vers la population a toujours été effectuée au grand jour.
C'est le premier principe; le deuxième principe est
l'impartialité absolue de la part du président. Si M. le maire
est le président il doit, premièrement, agir comme arbitre et,
deuxièmement, comme représentant du conseil dans son ensemble
sans aucune autorité sur la volonté de l'assemblée.
C'est dans ce sens que je crois que la société a eu un
maire et que la loi voulait déclarer que le maire ne s'occupera pas de
partis politiques. On a formé des partis politiques et je crois que ce
n'est pas tout à fait dans le ton de la loi, de source fondamentale,
puisque le gouverneur ne s'occupe pas de parti à Ottawa, et je crois que
c'est M. Lapointe qui est ici, le lieutenant-gouverneur ne s'occupe pas de
partis, il est là simplement pour promulguer et signer. Sa
majesté la reine d'Angleterre n'est qu'un président de la
république qui signe, mais n'intervient pas auprès des partis
politiques. C'est pour ça que je crois que M. le député de
D'Arcy McGee a été d'accord pour dire que M. le maire ne touche
à rien de ce côté. Mais on sait que M. le maire a un parti
politique et si je regarde la loi fondamentale qu'est le Code civil, la
municipalité est une corporation civile.
Vous allez chez n'importe quelle compagnie, chez Bell Canada, si vous
avez des actions. Si on commence à se diviser et à faire de la
politique, je ne sais pas où les actionnaires vont se retrouver.
M. le maire, naturellement, c'est un avocat. Il vous a tendu
l'appât. L'intérêt qu'il a, c'est d'avoir des conseillers
municipaux pour former un parti et, une fois qu'il a la quantité qu'il
lui faut, c'est terminé. C'est lui qui fait la loi, c'est lui qui fait
tout. Je suppose que ses conseillers qui sont...
Le Président (M. Bertrand): A l'ordre! Je m'excuse,
monsieur. Vous avez remarqué que je vous ai laissé filer...
M. Bertrand (Daniel): Oui.
Le Président (M. Bertrand): ... au moment où vous
commencerez à faire des procès d'intention ou à imputer
des motifs à quelque personne que ce soit qui est ici, je devrai vous
arrêter.
M. Bertrand (Daniel): Bien, monsieur. Mais est-ce que je peux
continuer?
Le Président (M. Bertrand): En demeurant dans la
pertinence de l'étude de l'article.
M. Bertrand (Daniel): M. le Président, je vous remercie.
Je ne suis pas un habitué des procédures parlementaires et vous
me reprendrez chaque fois qu'il le faudra.
Le Président (M. Bertrand): Comptez sur moi.
M. Bertrand (Daniel): Vous m'aiderez. Très bien, monsieur.
Ce que je veux décrire, voyez-vous, c'est que M. le maire doit
être tout à fait indépendant de tout cela. Et M. le maire
n'est pas indépendant à Montréal. Il y a une chose qui est
tout à fait spéciale. Vous avez M. Caron, qui est à la
commission parlementaire, qui vient d'être élu maire de Verdun. Je
ne vois pas pourquoi M. Caron va administrer d'une façon et, à
Montréal, on va administrer d'une autre. C'est de la discrimination
entre les municipalités, entre la population. Et cela, vous savez, c'est
condamné par la déclaration universelle des droits de l'homme
dont nous faisons partie par les Nations Unies, la déclaration
canadienne des droits et la Charte des droits et libertés de la
personne.
Comme vous êtes des députés qui touchez le droit
civil, c'est à vous d'y voir. Je crois qu'il n'y a pas d'avocat ici.
S'il y avait un avocat qui était à la commission, il pourrait au
moins m'aider en droit.
Je remarque aussi qu'à la commission de la justice, il y a dix
avocats. Mais là, il n'y en a pas.
Le Président (M. Bertrand): Sur l'article, s'il vous
plaît.
M. Bertrand (Daniel): Oui. C'est un petit
à-côté. Je ne suis pas un avocat, mais enfin, je constate
que M. le maire doit se taire. Il doit se référer à
l'autorité de Jeremy Bentham et, si M. Bryce Mackasey était ici,
il pourrait vous donner de bonnes leçons, parce que lui... I! est au
Parlement.
Je crois que M. le maire ne doit pas avoir de parti...
Le Président (M. Bertrand): A l'ordre, s'il vous
plaît! Une question de règlement est soulevée par le
député de Bourassa.
M. Laplante: Dans toutes les commissions parlementaires qu'on a
tenues jusqu'à aujourd'hui, depuis que je suis député,
jamais il n'y a eu de discussions semblables à une commission
parlementaire. Je crois que les témoins devraient présenter un
amendement à l'article ou dire, en quelques mots courts, simples, la
raison pour laquelle ils ne sont pas d'accord sur i'amendement.
On a encore 80 articles à étudier et si, à chaque
article, on commence à repasser les faits depuis la
Confédération et avant, on n'en finira jamais avec ce bill. Je
vous demanderais, M. le Président, dans toute votre impartialité,
de limiter les témoins aux articles étudiés, d'une
façon très courte, s'il vous plaît!
Le Président (M. Bertrand): Je prends note de la demande
de collaboration à laquelle vous invitez l'ensemble des témoins.
Je demande aussi, effectivement, pour exprimer les voeux de l'ensemble des
membres de la commission, que, lorsque vous exposez les motifs pour lesquels
vous êtes contre un article, vous le fassiez brièvement, et que,
de cette façon, nous puissions tout de même avancer dans
l'étude de ce projet de loi. Vous aviez terminé, je crois?
M. Bertrand (Daniel): Voici ce que j'ai à vous dire. Moi,
on me coupe la parole, mais M. le maire a parlé deux fois. Après
tout, c'est un fonctionnaire public. S'il n'y a pas de représentation
ici, ce n'est pas ma faute, mais je fais ce que je peux.
Le Président (M. Bertrand): Bien.
M. Bertrand (Daniel): Mais je vous rappelle que c'est un point de
droit. Ce n'est pas un point de fait et de droit. Qu'on s'en tienne à la
loi.
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: Je pensais que le ministre avait demandé la
parole avant moi, M. le Président.
Le Président (M. Bertrand): II l'a demandée
après vous, M. le député.
M. Goldbloom: Brièvement. Je suis sensible à
l'argument avancé par M. George, c'est-à-dire que le principe de
la séparation des pouvoirs est un principe important en
démocratie. M. le maire ayant suggéré que toute la
question fasse l'objet d'une étude et cela, avant les prochaines
élections municipales pour qu'à partir de ce nouveau mandat, le
régime puisse être modifié, si tel était l'avis
éventuel de la commission parlementaire, je trouve que cette suggestion
est constructive.
Le Président (M. Bertrand): M. le ministre.
M. Tardif: M. le Président, s'il est indéniable que
des partis politiques existent à Montréal, je pense qu'il n'est
pas non plus erroné d'affirmer que, comme tel, il n'existe pas, à
Montréal, de régime de partis politiques légalement
constitués.
A partir de cela, on peut évidemment souhaiter, ainsi que l'a
fait le rapport Castonguay, l'instauration d'un régime parlementaire au
niveau municipal. Mais je pense qu'il s'agit là d'une réforme
majeure qui ne saurait être réglée ici par le biais d'un
amendement à la charte de la ville de Montréal.
On a invoqué le fait qu'à Laval, le maire ne
présidait pas le conseil; mais il y a une raison bien
particulière, c'est qu'à Laval, le maire est président du
comité exécutif de la ville et, à ce moment-là, la
présidence du conseil est assumée par quelqu'un d'autre.
Vu l'économie générale quand même de la Loi
des cités et villes qui régit l'ensemble des municipalités
du Québec, enfin celles du moins qui tombent sous l'emprise de cette
loi, laquelle veut que le maire préside les séances du conseil,
personnellement, je serais favorable au maintien du statu quo, attendu qu'un
comité conjoint formé de représentants à la
réforme parlementaire et de mon
ministère est en train de préparer une étude sur le
fonctionnement de la démocratie municipale et que ceci pourrait,
après consultation et étude plus approfondie, faire l'objet d'un
amendement. Je pense que, pour le moment, je laisserais l'article tel qu'il est
là.
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: Simplement pour bien comprendre la proposition du
ministre, c'est de rejeter l'article 17 du projet de loi et de laisser
l'article 122 de la charte tel quel?
M. Tardif: Non, c'est d'accueillir l'article 17 tel qu'il est
formulé.
M. Goldbloom: Ah bon! Dans ce cas, M. le Président,
j'aimerais proposer un amendement au deuxième alinéa pour le
rendre plus semblable à la Loi des cités et villes. A la place de
ce qui paraît au texte comme deuxième alinéa, j'aimerais
suggérer le texte suivant: "Le maire ou toute personne qui
préside une séance du conseil a droit de voter, mais n'est pas
tenu de le faire. Tout autre membre du conseil est tenu de voter. Quand
on pourrait dire "lorsque" les voix sont également
partagées, la décision est considérée comme rendue
dans la négative."
C'est essentiellement le texte de la Loi des cités et villes.
Le Président (M. Bertrand): Avant que nous ne
procédions à l'analyse de ce nouvel amendement, j'aimerais
d'abord que nous disposions de celui que nous avions et qui avait
été présenté par le Rassemblement des citoyens de
Montréal. Dois-je comprendre, suite aux informations que vous avez vues
venir de la table de la commission parlementaire, que vous seriez prêt
à retirer cet amendement pour l'instant?
M. George: M. le Président, c'est la première fois
qu'on entend à la fois le maire de Montréal et l'Etat du
Québec signifier publiquement leur sensibilité à cette
proposition que nous avons formulée. Nous avons bon espoir que la
proposition de recherche dont parlait le ministre des Affaires municipales
permettra de regarder cette question dans un cadre plus large.
Le Président (M. Bertrand): Merci. L'amendement
proposé par le RCM est retiré et nous revenons donc à
l'article initial, l'article 17. Le député de D'Arcy McGee fait
une proposition d'amendement pour qu'au deuxième alinéa de
l'article 17 nous remplacions l'alinéa par les nouveaux mots: "Le maire
ou toute personne qui préside une séance du conseil a droit de
voter, mais n'est pas tenu de le faire. Tout autre membre du conseil est tenu
de voter. Quand les voix sont également partagées, la
décision est considérée comme rendue, dans la
négative."
Sur cette motion d'amendement...
M. Laplante: J'ai une question de règlement, M. le
Président.
Le Président (M. Bertrand): Oui.
M. Laplante: Je crois que, pour être légale à
cette commission, il faudrait que cette proposition ne vienne pas... parce que
ce n'est pas officiellement la ville de Montréal qui présente des
amendements nouveaux, ce sont des groupes qu'on entend. Il faudrait que la
motion vienne d'un des membres de la commission pour que ce soit légal
et qu'on puisse voter sur cela. Actuellement, on ne peut pas voter.
Le Président (M. Bertrand): Je crois que si on accepte
d'adopter une certaine souplesse, il peut s'avérer que des amendements
qui sont formulés par certains des intervenants puissent être
acceptés, pour débat, par les membres de la commission
parlementaire.
M. Paquette: M. le Président, sur la question de
règlement, je pense qu'il suffirait tout simplement que vous
mentionniez, pour le journal des Débats, qu'il ne s'agit pas d'un
précédent, parce que je pense que seuls les députés
ont droit de proposer des amendements au projet de loi. Même
formellement, même la ville de Montréal, je pense, ce n'est pas
elle qui présente le projet de loi, c'est le député de
Viau.
Techniquement, je pense que seulement les députés ont le
droit de faire des amendements à ce projet de loi. Maintenant, je suis
d'accord avec la souplesse que vous affichez, plutôt que, chaque fois, un
député se lève et dise: Oui, j'accepte l'amendement, de
façon qu'on en discute. Aussi bien que vous affichiez une certaine
souplesse, étant donné la situation.
M. Blank: Si on parle de précédent, depuis que je
suis ici, à cette Assemblée, cela fait presque 18 ans, cela a
toujours été les requérants ou les adversaires du
requérant qui ont fait les propositions d'amendement. Cela ne veut pas
dire de prendre la précaution de ne pas créer de
précédent aujourd'hui. C'est un peu tard, peut-être
d'environ 100 ans... Depuis la confédération, cela a toujours
été ainsi.
Le Président (M. Bertrand): De toute façon, ce
qui...
M. Blank: J'ai le droit de parole. Il y a un conseil de ville qui
essaie d'avoir votre attention depuis une dizaine de minutes sur cette
question.
Le Président (M. Bertrand): Oui, je sais, M. le
député de Saint-Louis. Simplement, pour régler cette
question de règlement, je pense qu'il s'agit quand même d'adopter
une certaine souplesse, parce qu'effectivement il pourrait arriver que le RCM
ne pouvant pas, légalement parlant, au sens strict du terme, faire un
tel amendement, nous en soyons toujours à demander à un
député s'il veut
bien accepter que cet amendement soit tout de même discuté,
puisque ces gens viennent ici pour intervenir dans le cadre des débats,
pas simplement pour le plaisir de donner des coups d'épée dans
l'eau.
Deuxièmement, il n'en demeure pas moins que ce sont les
parlementaires au sein de la commission qui demeurent seuls maîtres des
décisions qui sont prises quant à l'adoption finale du projet de
loi. Donc, tout amendement est soumis à leur approbation finale, de
telle sorte que les droits des parlementaires se trouvent respectés par
le fait même.
Alors, l'amendement tel que formulé par le député
de D'Arcy McGee est tout à fait acceptable. Sur cet amendement,
j'accepterai des interventions. Est-ce que vous vouliez intervenir sur
l'amendement formulé par le député de D'Arcy McGee?
M. Keaton: Pas tellement. M. Bob Keaton, conseiller municipal de
la ville de Montréal, indépendant. Je voulais franchement aborder
la question de l'amendement principal, mais, maintenant, c'est amendé.
Alors, je veux seulement faire le commentaire suivant: Si je comprends
clairement le but de cet amendement, c'est de rendre plus correctes la Loi des
cités et villes et celle de la ville de Montréal. Je veux
simplement dire que je ne vois aucune raison particulière pour que la
charte ou que les procédures et les structures de la ville de
Montréal correspondent nécessairement à celles de toutes
les autres villes, grandes, moyennes ou petites villes du Québec.
Etant donné les conditions particulières de la ville de
Montréal au début de 1882 ses traditions, ses
circonstances particulières et sa complexité, il me semble que
Montréal mérite une charte avec des mesures particulières.
C'est pourquoi je voulais intervenir, je veux simplement appuyer la suggestion
du ministre.
Cette question est telle que, relié à toute question plus
globale, soit qu'on adopte un système parlementaire pour la ville de
Montréal ou un système présidentiel. Je pense qu'on
devrait retirer cet amendement pour que l'assemblée, la commission
parlementaire, en collaboration avec les représentants de la ville et
les différents groupes de la ville de Montréal, l'administration
de la ville de Montréal, puisse étudier un peu plus en profondeur
toute cette question, parce que cela implique quelque chose d'assez profond. Si
on veut une recommandation du Rassemblement des citoyens de Montréal,
cela implique toutes sortes d'autres changements dans la structure, cela veut
dire l'adoption nette et claire du système parlementaire. Ce qu'on a
actuellement est un peu hybride si c'est le mot français de
"hybrid" ce qui crée un certain problème à cause du
développement des systèmes de quasi-partie politiques. Je pense
qu'on devrait étudier plus en profondeur cette question avant que ce
présent mandat ne se termine et avant les prochaines élections.
Je ne crois pas qu'il soit nécessaire actuellement d'adopter un tel
amendement.
Le Président (M. Bertrand): De toute façon, je
m'excuse de vous signifier que vous êtes un peu à l'encontre du
règlement, nous n'en sommes pas à l'amendement principal
présenté par la ville de Montréal.
Pour l'instant, nous en sommes à l'amendement
présenté par le député de D'Arcy McGee, qui aurait
pour effet de supprimer le deuxième alinéa de l'article 17 pour
le remplacer par un nouvel alinéa que je vous ai lu tantôt. C'est
là-dessus maintenant que je voudrais que nous nous prononcions.
M. Tardif: M. le Président, je comprends peut-être
ici les motifs qui inspirent le député de D'Arcy McGee de
vouloir, par souci, sans doute, d'uniformité, introduire le
deuxième alinéa de l'article 355 de la Loi des cités et
villes dans la charte de la ville. Il reste néanmoins que des
problèmes de concordance se posent, notamment ne serait-ce qu'au point
de vue du vocabulaire puisque, partout dans la charte, on ne parle pas de
séances du conseil, mais bien d'assemblées du conseil, auquel cas
il faudrait cet ajustement mineur. Egalement, lorsqu'on dit, dans l'amendement
proposé, que tout autre membre du conseil est tenu de voter, ce serait
là de la redondance puisqu'il y a l'article 125 de la charte qui fait
obligation à tout conseiller municipal de voter et,
précisément en raison de la complexité même de la
charte et du monument que ça représente et dès qu'on en
touche un morceau, il faut voir les conséquences sur le reste du
monument, je me demande s'il n'est pas préférable de garder
l'article 17 tel qu'il est formulé présentement.
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
Rosemont.
M. Paquette: M. le Président, je suis également de
cet avis. L'amendement, tel que présenté, nous dit ceci: Le maire
ou tout conseiller qui préside une assemblée du conseil ne peut
voter qu'en cas d'égalité des voix. Je pense que c'est un
excellent principe. Il ne faut pas obliger la personne qui préside les
débats à se prononcer obligatoirement sur tout vote, mais
seulement en cas d'égalité des voix. Il me semble que
l'amendement du député de D'Arcy McGee ne favorise pas
suffisamment l'indépendance du président lorsqu'il
préside. D'autre part, si la préoccupation tend à
permettre à celui qui préside les délibérations du
conseil municipal d'avoir la possibilité de ne pas trancher une question
aussi controversée qui amènerait une égalité des
voix par son seul vote, le président peut, à cette occasion,
décider de s'abstenir. A moins qu'un certain article l'en
empêcherait, je ne l'ai pas vu, mais il me semble que la personne qui
préside peut toujours décider de s'abstenir, auquel cas,
puisqu'il y a égalité, la motion, ou la question qui est soumise
au vote est automatiquement rejetée puisqu'il faut la majorité
des voix pour que la mesure passe.
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: M. le Président, je crois que la ville de
Montréal a une charte spéciale pour répondre à des
besoins spéciaux de la collectivité et également de
l'administration de la ville. Après avoir lu les deux textes, je crois
que je me rallierai aussi à la suggestion proposée par la ville
de Montréal, telle que définie dans les modifications
présentées.
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, il y a des amendements pour
lesquels je ferai toute une bataille; celui-ci n'en est pas un. Je voulais
souligner un point. Dans d'autres municipalités, le maire a la
liberté de voter et, quant à la ville de Montréal, ce
n'est pas le cas. Celui qui préside n'a pas la liberté de voter
ou de ne pas voter seulement quand il y a égalité des voix. Il
n'a un vote prépondérant.
Il me semble je réagis aux propos fort sensés du
député de Rosemont que le problème du rôle du
maire dans tout le processus de l'adoption de mesures au niveau du conseil
municipal ne réside pas dans le droit de vote, dans le fait de voter ou
de ne pas voter, mais plutôt dans cette question plus grande, plus
profonde de la séparation des pouvoirs qui a été
abordée. Puisque le ministre a accepté que toute la question soit
étudiée et que nous ayons, avant trop longtemps, un article qui
pourra exprimer une philosophie de l'administration municipale qui pourrait
être plus satisfaisante, je suis tout à fait prêt à
laisser tomber cet amendement pour l'instant.
Le Président (M. Bertrand): L'amendement du
député de D'Arcy McGee étant retiré, nous revenons
à l'article initial, l'article 17. Est-ce que cet article sera
adopté?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Bien! Nous
passons à l'article 18. C'était un article de concordance, je
crois. Alors, l'article 18 est adopté.
Nous passons à l'article 20. M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: C'est moi qui avais demandé l'adoption, mais
étant donné qu'à l'heure du midi nous avons... Nous sommes
prêts à l'adopter tel quel.
Le Président (M. Bertrand): M. le représentant du
RCM, M. Roy.
NI. Roy (Jean): M. le Président, la question ou le
rôle du vérificateur est un point que nous voulons soulever; ce
point est touché dans le projet de loi 200 par les points 20, 21 83 et
84. Il est difficile de régler toute la question, de traiter de toute la
question en se ralliant seulement au point 20, qui est à l'étude
présentement. Il nous arrive, au conseil municipal, de traiter d'un
ensemble de points, je ne sais pas si ici vous nous permettriez de le
faire?
Le Président (M. Bertrand): L'article 20 peut donner
ouverture à un débat ou à une discussion sur le
vérificateur, seulement la façon dont il en est fait mention ne
fait que stipuler le bureau du vérificateur, la commission des services
électriques, la commission de la fonction publique sont
considérés comme des services... si c'est là-dessus que
vous en avez, je pense que je pourrais effectivement vous donner la
possibilité de faire les commentaires que vous désirez faire.
M. Roy (Jean): Je vais vous décrire notre position quant
au rôle du vérificateur. Sur ce point, nous croyons qu'il doit
être établi très clairement dans la charte que le
vérificateur procède de façon indépendante de la
ville et qu'à ce niveau il n'est pas un service ordinaire; qu'il doit
jouir de toute l'indépendance possible et qu'il ne doit pas être
comme un chef de service répondant directement au Comité
exécutif. Nous allons demander, à l'article 83 décrit par
l'article 732 de la charte, que le rôle du vérificateur soit
précisé de façon à ajouter à la
rédaction présente, demandée par la ville à
l'article 732, un alinéa qui donnerait l'obligation pour le
vérificateur de produire un rapport annuel au conseil.
Le Président (M. Bertrand): M. Roy, je pense
qu'effectivement les remarques que vous êtes en train de faire
s'appliqueraient très nettement aux articles 83 et 84 amendant les
articles 732 et 733 de la charte de la ville de Montréal. Sans doute
serait-il davantage approprié que nous attendions l'étude de ces
articles pour faire les propositions d'amendement que vous soulevez.
M. Roy (Jean): Oui, mais le motif pour lequel j'en parle
présentement, c'est que si la fonction du vérificateur est
reprécisée selon notre conception, on ne peut pas accepter que
dans l'article 132 il soit précisé que le vérificateur est
un chef de service de même nature que les autres dont on donne
l'énumération. On précise, à l'aritcle 20, que le
vérificateur...
Le Président (M. Bertrand): D'accord... Est
considéré...
M. Roy (Jean): Vous voyez, c'est pourquoi j'ai fait un lien entre
les deux.
Le Président (M. Bertrand): ... comme directeur des
services de la ville.
M. Roy (Jean): L'embêtant c'est que le concept est
plutôt au point 83 où on peut vraiment établir quels sont
nos positions sur le sujet.
M. Paquette: M. le Président, question de
règlement. Est-ce que nous pourrions suspendre à nouveau cet
article?
Le Président (M. Bertrand): C'est exactement ce que
j'allais demander aux membres de la commission. Est-ce qu'ils accepteraient,
dans les circonstances, que nous suspendions l'étude de
l'article 20 et lorsque nous aurons discuté les articles 83 et
84, nous serons en mesure d'établir une concordance avec l'article
20.
M. Roy (Jean): Oui. M. le Président, j'ajouterais, si vous
le permettez, pour que ce soit repris par vous, l'article 21 également;
parce que les articles 20, 21, 83 et 84 touchent le vérificateur.
Le Président (M. Bertrand): L'article 21 également.
D'accord cela vous va?
M. Roy (Jean): Oui.
Le Président (M. Bertrand): Alors, nous allons suspendre
les articles 20 et 21 et nous allons passer à l'étude de
l'article 26.
M. Tardif: M. le Président.
Le Président (M. Bertrand): M. le ministre.
M. Tardif: Avec votre permission, on m'a maintenant remis un
papillon pour l'article 13a.
Le Président (M. Bertrand): Alors, nous allons revenir
à l'article 13a; nous allons en disposer immédiatement.
M. Tardif: Est-ce qu'on a fait la distribution de ce
document?
Le Président (M. Bertrand): Nous avons déjà
le nouvel article 13a. Le nouveau, non. Nous avons l'ancien article 13a. C'est
un nouveau que vous avez.
Alors, le nouvel article 13a se lirait de la façon suivante:
L'article 115 de ladite charte, remplacé par l'article 17 du chapitre 97
des lois de 1960-1961 est de nouveau remplacé par le suivant: 115. Les
assemblées régulières du conseil ont lieu au moins dix
fois par année. La date de chacune de ces assemblées est
fixée par le comité exécutif et l'avis de convocation doit
mentionner qu'il s'agit d'une assemblée régulière. Pour
ceux qui avaient le texte précédent, vous noterez qu'il n'y est
plus fait mention de la période d'au moins 30 jours entre chacune
d'elles.
M. le maire.
M. Drapeau: Les mots "au moins" me paraissent de trop, parce que
les assemblées sont ou régulières ou spéciales.
Alors, si la loi dit dix, le comité exécutif pourra en convoquer
d'autres, mais ce seront des spéciales, dix n'étant pas un
maximum. Si on dit au moins, alors, au-delà de dix, c'est
l'exécutif qui dira si c'est une assemblée
régulière ou une assemblée spéciale, cela me
paraît peut-être prêter à confusion. Qu'on dise dix,
je n'ai pas d'objection, s'il y en a plus, ce seront des spéciales.
M. Goldbloom: D'accord.
Le Président (M. Bertrand): Le proposeur accepte de
retirer les mots "au moins". Oui?
M. Lebeau: Sur la remarque que vient de faire le maire de
Montréal je pense qu'on devrait être d'accord mais ce n'est pas
là-dessus que je voudrais intervenir, c'est sur le fait que, quant
à nous du Rassemblement, depuis novembre 1974 où nous
siégeons au conseil de Montréal, nous avons, à maintes
reprises, comme je l'avais dit ce matin, mis de l'avant cette demande, cette
revendication auprès du conseil, auprès des membres du conseil
ensuite, publiquement aussi et davantage directement auprès du
ministère des Affaires municipales, depuis le printemps 1975. Une des
choses qu'on a soulignées, qu'on a revendiquées à maintes
reprises, c'est qu'il est essentiel pour les membres du conseil et pour la
population de connaître longtemps d'avance les dates de tenue des
assemblées du conseil. C'est pour cette raison qu'on avait
demandé que les dates des assemblées soient fixées de
façon à être statutaires. Par exemple, dans le cas de la
communauté urbaine, dont la loi a été adoptée en
1970, c'est assez récent, on a inclus ce concept d'assemblées
statutaires et c'est pourquoi le conseil de la communauté urbaine
siège tous les deux mois, le troisième mercredi, si je ne me
trompe, tous les deux mois. Cette façon de procéder permet et
à l'administration, nous semble-t-il, et à tous les membres du
conseil, de se préparer longtemps à l'avance, de se
libérer, de garder cette soirée disponible pour assister aux
séances du conseil et elle évite, par conséquent, aux
membres du conseil d'avoir à décommander, à quelques jours
ou à une semaine d'avis, une rencontre prévue, souvent, avec des
citoyens d'un quartier ou avec différentes personnes. C'est la raison
pour laquelle on aurait souhaité que l'amendement... Nous avions cru ce
matin, d'après les interventions du ministre, que l'amendement allait
comporter une mesure qui allait rendre la tenue des assemblées du
conseil plus fixe, statutaire. Là-dessus, je voudrais citer le texte de
l'article 346 de la Loi des cités et villes, qui nous apparaît
fort approprié dans ce sens. Je me permettrai de le citer: "Le conseil
doit s'assembler au moins une fois par mois en séance
générale ou ordinaire pour la transaction des affaires de la
municipalité et tenir ses séances à des jours et heures
qu'il détermine par règlement". Nous ne souhaitons pas que le
gouvernement décrète ici que le conseil municipal se
réunira les mercredis ou les jeudis de chaque mois ou quelque chose du
genre. Ce que nous souhaiterions, par ailleurs, c'est que soit inclus dans la
charte un article qui ressemblerait à celui-ci et qui demanderait au
conseil de déterminer par règlement, donc après discussion
entre les membres du conseil, à quel jour et de quelle façon les
assemblées du conseil devraient être tenues et ainsi de suite.
C'est la réserve, quant à nous, que nous avons sur l'amendement
proposé par le ministre des Affaires municipales.
Le Président (M. Bertrand): M. le ministre.
M. Tardif: M. le Président, je voudrais seulement
souligner que je connais très bien la teneur de l'article 346 qui a sa
place et sa raison d'être et
qui stipule qu'on doit procéder par règlement du conseil
pour la simple raison que sur les quelque 250 municipalités
régies par la Loi des cités et villes, il y en a peut-être
245 qui n'ont pas de comité exécutif et c'est le conseil qui, par
règlement, va déterminer à quel moment du mois il va se
réunir. Mais dans les villes où il y a un comité
exécutif, compte tenu du rôle que joue le comité
exécutif dans la préparation de l'ordre du jour, des projets,
etc., il me semble tout à fait normal que ce soit le comité
exécutif à qui revienne cette tâche.
Le Président (M. Bertrand): Le monsieur là-bas
avait demandé la parole.
M. Keaton: Le problème, c'est qu'une telle question est
attachée à une question plus globale, c'est-à-dire ce
qu'on veut du rôle de conseiller et du rôle de conseil. Est-ce
qu'on veut rendre le travail du conseil et du conseiller à temps plein
ou est-ce qu'on veut le garder comme il existe actuellement, le rôle de
conseiller comme étant à temps partiel?
Cela veut dire qu'un conseil à temps plein, dans la ville de
Toronto, par comparaison, où c'est un système avec une commission
permanente et où les séances du conseil se tiennent
régulièrement, le mercredi à chaque deux semaines,
à date fixe, à heure fixe, connues publiquement. La vie politique
des conseillers est arrangée, soit en commission, soit en conseil; c'est
autour de ces dates. A l'heure actuelle, ça rend très difficile
la tâche d'un conseiller. Si je vois par certains amendements
prévus implicitement ou explicitement qu'on veut rendre le rôle
d'un conseiller, donc le conseil à temps plus complet, il me semble
qu'on devrait, pas simplement augmenter le nombre de séances du conseil
à 10 ou quelque chose comme ça, mais aussi avoir des
réunions plus fréquentes, régulières, à date
fixe, afin de permettre aux conseillers de s'organiser et au public de mieux
savoir ce qui se passe à l'hôtel de ville.
Aussi, par exemple, si on veut installer un système de commission
permanente du conseil, ce qui est une suggestion, il faut qu'on sache bien les
heures, les dates du conseil, afin d'organiser les séances publiques des
commissions permanentes du conseil. Alors, je ne crois pas que cet amendement
aille assez loin. Je pense qu'on devrait dire que les séances...
D'abord, il faut se prononcer sur le rôle du conseil et des conseillers
pour admettre ou rejeter l'idée que ce soit à temps plein, et par
la suite, on peut régler ces questions. Mais on commence à
l'envers; the car before the horse, si je peux dire ça.
Je dirais que ça ne résout pas le problème, parce
qu'actuellement, le conseil de la ville de Montréal, naturellement avec
un système exécutif... ce que je veux dire, ce n'est pas
ça; le système de l'exécutif n'est pas
nécessairement en contradiction avec un conseil qui siège
régulièrement, à date fixe, avec un système des
commissions permanentes. Les deux concepts de ces structures ne sont pas
nécessairement contradictoires, si j'ai bien compris l'intervention du
minis- tre, ce n'est pas nécessairement en contradiction, le
système exécutif qu'a la ville de Montréal.
Peut-être que c'est une question à rencontre du
règlement sur certains points, mais régler cette question-ci,
reliée aux autres questions, ça doit être fait avant. Mais
comme tel, franchement, je ne vois pas l'utilité, parce que depuis trois
ans, la fréquence des séances du conseil de la ville de
Montréal est en moyenne chaque six semaines, à peu près,
et une fois que la séance commence, cela peut durer trois jours,
jusqu'à sept ou huit jours juridiques.
Cela n'est pas à date fixe. On ne peut pas vraiment se mettre
d'accord, comme à l'Assemblée nationale, sur une limite de temps
pour l'étude de tel ou tel sujet, parce qu'il n'existe pas de commission
et il n'existe pas d'entente entre l'Opposition et l'administration pour la
durée des séances du conseil. C'est pourquoi cela peut durer un
minimum de trois jours, et jusqu'à huit ou neuf heures.
Si on imagine dix séances du conseil par année, qui vont
durer dix jours, on va donc avoir des réunions, l'une après
l'autre. On est bien mal organisé.
Le Président (M. Bertrand): Merci. Vous vous conformiez au
règlement cette fois. M. Drapeau.
M. Drapeau: Je dois dire qu'au tout départ, après
les élections de 1974, il y a eu un certain flottement. On ne peut pas
dire que tout allait pour le mieux au point de vue procédure, soit que
l'administration n'était pas habituée depuis quelques
années à travailler avec la présence d'une Opposition,
soit que les membres qui formaient l'Opposition n'étaient pas
habitués à travailler dans un conseil municipal et à
s'adapter à des règles de pratique.
Mais je dois dire, et je suis heureux de le signaler, qu'avec la
coopération des membres de l'Opposition, le comité
exécutif a réussi à établir un modus vivendi que
nous avons respecté et qui semble bien faire l'affaire.
La Loi dit que le conseil municipal siège et ajourne de jour en
jour juridique. Il faut donc siéger tous les jours juridiques. On ne
peut pas ajourner à deux jours ou à trois jours... Nous avons
adopté la pratique de convoquer les séances le jeudi soir. Nous
siégeons jusqu'à minuit moins cinq. Nous ajournons au vendredi
matin à minuit cinq. Nous siégeons cinq minutes et nous ajournons
au lundi. Cela est précédé d'une convocation qui est
envoyée, même si la loi dit deux jours,
généralement, maintenant, et depuis plusieurs mois, au moins six
ou sept jours à l'avance.
Quand le conseil commence à siéger le jeudi, cela donne
donc encore le vendredi, le samedi, le dimanche et le lundi, quatre jours de
plus pour préparer les travaux de la séance. Cette souplesse me
paraît et m'a paru correspondre à un bon fonctionnement assez
souple et assez agréable, assez utile, assez commode pour tous les
membres du conseil.
C'est la formule que nous avons, de facto, adoptée, sans que la
loi le dise. Depuis de nom-
breux mois, on peut dire depuis un an et demi, je pense bien, je n'ai
pas entendu de protestation sur les délais de convocation qui
n'étaient pas assez longs et sur le fait que les assemblées
n'étaient pas toujours convoquées un jeudi soir. Cela permet
d'avoir plusieurs jours de plus pour préparer les travaux de la
séance à part le délai de convocation, un autre vendredi,
samedi, dimanche et lundi, puisqu'on ajourne généralement au
lundi soir. Sauf de très rares exceptions, comme une semaine où
on n'avait pu convoquer le conseil le jeudi soir, parce que cela tombait un
jour de fête religieuse juive. Comme il fallait siéger cette
semaine-là, on a convoqué le conseil le vendredi matin. Mais cela
a été exceptionnel.
Depuis au moins un an et demi, nous nous sommes astreints à cette
règle, toujours convoquer les assemblées un jeudi soir, pour que
les gens le sachent. En plus, il est rare que la date de l'assemblée ne
soit pas communiquée par le greffier, par correspondance, à tous
les membres du conseil, au moins quinze jours avant qu'elle soit tenue.
Dès que le comité exécutif est en mesure de voir à
quel moment les dossiers, les rapports, arriveront des divers services
municipaux et à quelle date l'ordre du jour pourra être
fermé, et, donc, compte tenu du délai de convocation, il est
très rare que les membres du conseil ne soient pas prévenus au
moins quinze jours avant la date.
Tout cela a été une adaptation qui m'a paru avoir
donné de bons résultats jusqu'à présent et
éviter l'incertitude dont on semble vouloir se plaindre aujourd'hui.
Par ailleurs, je crois qu'on conviendra que la ville de Montréal
n'est pas non plus comme une petite ville. Il y a des journées où
il se passe à Montréal des choses qui nous empêcheraient de
siéger. Il y a des visites officielles; il y a des
événements qui se passent à Montréal et, s'il
fallait tenir une séance du conseil à date fixe, toujours le
même jour, commençant le même jour de la même semaine,
pendant des mois successifs, cela pourrait entraîner des ennuis.
On a, dans la Loi de la Communauté urbaine, une disposition qui
dit que les assemblées ont lieu tous les deux mois, obligatoirement, le
troisième mercredi. Il est arrivé qu'on a failli convoquer une
séance et n'avoir qu'un article à l'ordre du jour, parce que la
loi nous disait qu'il fallait se réunir, mais il n'y avait rien à
discuter. Au conseil municipal, cela ne peut pas se présenter, mais, si
la date était fixée dans la loi, il pourrait arriver que,
certains rapports n'étant pas entrés à temps, à
cause des difficultés que certains services rencontrent, ils ne soient
pas à l'ordre du jour et qu'il faille convoquer une séance
spéciale plus tard, seulement pour ce dossier. S'il y a le jeu... tout
en ayant l'obligation de tenir dix assemblées régulières;
quant à nous, cela n'a pas d'importance, on en tenait au moins dix,
parfois onze par année. Cette souplesse est absolument indispensable
à un organisme aussi important que la ville de Montréal sur
lequel il n'y a pas de contrôle de l'administration aussi facile que dans
les villes de moindre importance.
Le Président (M. Bertrand): Oui, M. Roy.
M. Roy (Jean): M. le Président, de façon
générale, les propositions que nous allons faire ici et les
propositions contenues dans le mémoire que nous allons présenter
ultérieurement portent sur la revalorisation du conseil municipal. Nous
pensons que le point qui est touché présentement touche
directement cette revalorisation puisqu'il touche les conditions de travail des
conseillers, les relations qui peuvent exister entre la population et le
conseil municipal, c'est-à-dire une régularité.
Nous pensons qu'il est très important que les gens sachent
à quel moment le conseil municipal se réunit, à quel
moment seront traitées les affaires publiques à Montréal.
Nous avons aussi, pour notre parti, beaucoup de liens avec la population et
beaucoup de réunions avec différents comités qui sont
fixées à l'avance, ce qui nous oblige à connaître un
peu notre emploi du temps, ce qui est impossible dans la situation
présente.
Pourquoi sommes-nous insatisfaits de la proposition qui est
discutée présentement par la commission? C'est parce qu'elle a
pour effet d'améliorer un peu le statu quo. M. le maire vient de parler
et vient de dire que, de son point de vue, du point de vue de la
majorité, la situation présentement est, somme toute, acceptable.
Mais il y a eu des moments, depuis notre élection, où nous avons
été au moins trois mois sans siéger. En 1975, nous n'avons
obtenu que six séances du conseil municipal; huit en 1976 et neuf en
1977. M. le maire mentionnait qu'il est rare que la convocation ou qu'une date
ne soit pas annoncée par courrier, assez longtemps à l'avance,
deux semaines environ; c'est effectivement rare parce qu'à notre
mémoire, nous n'avons eu qu'une seule fois cet avertissement.
Pour ces raisons, nous pensons que la question de dix fois par
année est déjà une amélioration sur ce qui est
proposé. Par contre, il nous apparaît essentiel qu'un
élément statutaire soit créé, qu'une obligation
statutaire soit créée pour la ville de se réunir à
date fixe, par règlement, c'est-à-dire que, comme le conseiller
Lebeau l'a mentionné tout à l'heure, la rédaction de la
Loi des cités et villes nous apparaît satisfaisante à ce
niveau.
Un dernier mot pour parler de la CUM, les réunions y sont
également statutaires. Là-bas aussi, il y a un exécutif.
On mentionnait tout à l'heure que l'Exécutif devrait être
convoqué, mais, dans le contexte présent, dans la situation
présente à Montréal, la nouvelle proposition du ministre
des Affaires municipales ne nous apparaît qu'améliorer un peu le
statu quo, puisque comme je l'ai dit, la moyenne est plutôt de huit
réunions par année présentement.
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
Bourassa.
M. Laplante: M. le Président, je trouve presque anormal,
dans un système de décentralisation et d'autonomie municipale,
d'aller jusqu'à fixer le jour d'une assemblée. Je pense qu'un
conseil mu-
nicipal aujourd'hui peut soit déléguer des pouvoirs
à son exécutif, ou s'il ne veut pas en déléguer,
qu'il les garde pour lui, il peut fixer ces journées, du moins. Cela me
paraît un peu abusif en 1977 d'aller jusqu'à
l'intérieur d'une loi pour dire à une municipalité: On te
donne dix assemblées par année, d'accord, mais on va te fixer les
dates en plus. Cela me paraît abusif dans un texte de loi,
aujourd'hui.
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
Rosemont.
M. Paquette: M. le Président, je suis d'accord avec mon
collègue de Bourassa, mais je pense que le problème vient surtout
du fait que les dates soient fixées par le comité exécutif
plutôt que par le conseil municipal. Je ne veux prêter d'intention
à personne, mais ceci peut donner lieu dans n'importe quel
système démocratique, que ce soit un parti politique ou un
conseil ou quoi que ce soit, à une certaine emprise
exagérée du comité exécutif qui dépend du
conseil, je pense que c'est dans nos règles de pratique, habituellement,
qu'un comité exécutif soit régi par un conseil. D'autre
part, je me pose la question, à savoir s'il y a ailleurs dans la charte
je n'ai pas eu le temps de fouiller les 1000 articles, je vous l'avoue
des délais quant aux avis de convocation, ce qui m'apparaît
être un autre point essentiel également. Quels sont-ils?
M. Tardif: L'article 115 de la charte prévoit en effet que
les avis doivent parvenir au moins deux jours juridiques avant la tenue de
l'assemblée.
M. Paquette: L'actuel article 115?
M. Tardif: Pardon? L'article 114. Pardon.
Le Président (M. Bertrand): Oui, M. George?
M. George: M. le Président, on s'est dit surpris du fait
qu'on ait signifié que le RCM demandait au gouvernement du Québec
de dire au conseil municipal quand il devait se réunir. Telle n'a jamais
été notre intention. Tout ce que nous avons demandé au
gouvernement du Québec, c'est de spécifier le caractère
statutaire des réunions d'une institution qui, elle, est partenaire de
l'Etat. Nous reconnaissons évidemment à l'Etat le droit de
s'arroger le droit de voir au fonctionnement démocratique, à un
certain fonctionnement des institutions municipales, comme d'ailleurs l'Etat le
fait, par exemple, dans le cas des commissions scolaires. A la CECM les
réunions sont statutaires.
M. Laplante: Je voudrais simplement faire une petite
rectification. Les réunions sont statutaires pour un nombre, la
même chose qu'on donne actuellement, à la CECM, mais on ne nous
dit pas quand les tenir, par exemple. C'est nous qui avons
décidé, par l'exécutif, par un pouvoir du conseil des
commissaires, qui avons délégué en assemblée...
M. George: M. le Président, nous n'avons jamais
signifié une telle chose. Tout ce que nous avons demandé, c'est
que la loi prévoie que les réunions soient statutaires et qu'il
revienne au conseil de prévoir quand les réunions seraient
tenues.
M. Laplante: C'est ça.
Le Président (M. Bertrand): Le député de
Rosemont.
M. Paquette: M. le Président, j'aimerais faire une
suggestion. J'aimerais savoir si le ministre est d'accord pour
l'intégrer à sa proposition. Il me semble qu'on devrait dire: La
date de chacune de ces assemblées est fixée par règlement
du conseil municipal, plutôt que par le comité exécutif.
Cela m'apparaît assuré que les choses pourront se régler
entre les principaux intéressés finalement. Il ne s'agit pas,
pour nous, de dire: Cela va nécessairement être régulier,
tous les mois, le premier lundi du mois, ou peu importe. Il ne s'agit pas, non
plus, d'exiger que même les assemblées se tiennent
régulièrement tous les mois. Si, à un moment donné,
on juge qu'on doit concentrer les assemblées davantage dans une
période de l'année plutôt que telle autre, je serais
d'accord pour que ce soit les principaux intéressés qui le
décident, mais en conseil municipal, et non pas laisser la
décision au comité exécutif de la ville qui est
formé des membres d'un même parti. Je trouve cela embêtant
sur le plan démocratique.
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Qu'advient-il si le conseil municipal
délègue au comité exécutif le pouvoir de fixer les
dates? Cela revient exactement à l'article.
M. Paquette: Oui, je comprends, mais c'est le problème de
tout conseil où il y a une majorité. Il y a un parti qui est
majoritaire toujours dans un conseil, et si tel est l'avis, au moins, il y aura
eu un débat public et toutes les parties auront eu l'occasion d'en
discuter entre elles. C'est comme ici, à l'Assemblée nationale.
On peut bien vous imposer des règles, mais on a appris par
expérience que ce n'est pas toujours facile de le faire. Il y a moyen de
faire des débats et, finalement, on finit par s'entendre.
Le Président (M. Bertrand): M. le ministre.
M. Tardif: M. le Président, la présentation de cet
amendement faisait suite aux représentations du RCM, qui voulait la
tenue de séances régulières et plus fréquentes que
celles prévues présentement dans la loi, c'est-à-dire
quatre fois par année. Après consultation avec les
autorités de la ville de Montréal, il a été
établi que, dans les faits, on se réunissait plus souvent que
quatre fois par année et, semble-t-il, au cours de la présente
année, on en est rendu à neuf séances du conseil.
C'était
aussi dans un souci de confirmer dans la loi ce qui, de facto, existait
et de m'inspirer en cela de l'article 346 de la Loi des cités et villes
qui dit que le conseil doit s'assembler au moins une fois par mois ici,
on avait fait exception pour la période d'été en
séances générales ou ordinaires, pour trancher les
affaires de la municipalité et tenir ces séances à des
jours et heures qu'il détermine par règlement.
S'il semblait préférable à tous de se limiter
à dix séances et de le faire exactement, ainsi que le
prévoit la Loi des cités et villes, c'est-à-dire par
règlement et pouvoir de réglementation qui ne saurait être
délégué au comité exécutif, en vertu du
principe delegatur non potest delegare, moi, je veux bien. L'objectif serait
atteint, et s'il n'y a pas d'objection, cela pourrait être le conseil qui
les détermine par règlement. Je ne crois pas qu'il conviennent
que ce soit l'Assemblée nationale qui détermine l'heure, la date,
la minute près, le jour, le lieu des réunions d'un conseil
municipal.
Le Président (M. Bertrand): Est-ce que cette suggestion
d'introduire les mots "par règlement du conseil municipal" et "remplacer
le conseil exécutif" seraient acceptés par les autorités
de la ville de Montréal?
M. le maire.
M. Drapeau: J'ai le regret de dire que non, parce que cela
n'accorde pas la souplesse voulue à l'administration municipale
n'importe laquelle. Nous sommes assez conscients d'une chose: ce n'est pas
notre administration municipale, c'est une administration municipale, que nous
exerçons dans le moment, par le comité exécutif, il y en
aura d'autres dans l'avenir et j'ai bien la conviction de représenter
ici ce que les administrations municipales nous reprocheraient de ne pas avoir
représenté, si nous n'avions pas demandé de laisser au
Comité exécutif assez de souplesse pour fixer la date. Il n'est
pas dans l'ordre, je crois, de penser qu'il faille donner primauté
à des associations si louables soient-elles de citoyens
qui, elles, jouiront de la faculté de pouvoir fixer les dates de leurs
rencontres et de soumettre ainsi le conseil municipal, qui est une fonction
publique, à une obligation qui se révélera, j'en suis
sûr, absolument inapplicable. Je suis obligé, en toute conscience,
de dire que cela manque de souplesse et que ce n'est pas réaliste; il
n'y a pas d'abus, c'est dans l'intérêt de tous les membres du
conseil, pas seulement de l'Opposition, dans le moment il y a un tiers dans
l'Opposition et deux tiers au pouvoir, c'est tout à fait dans
l'intérêt des deux tiers du conseil qui siègent du
côté du pouvoir de savoir d'avance, eux aussi, autant que
l'Opposition, quelles seront les journées et, aussitôt que
l'exécutif est en mesure de les fixer, qu'il les communique. Il n'y a
pas de mauvaise volonté, mais il y a des empêchements qui ne nous
permettent pas de consentir; la commission est libre, de l'imposer,
l'Assemblée nationale est libre de l'imposer, mais ce serait bien
dommage, parce que cette mesure priverait n'importe quelle administration
actuelle ou à venir de la souplesse voulue pour une grande ville comme
Montréal, qui est quand même presque la quatrième au
plus la cinquième administration du pays. S'il n'y a pas cette
souplesse, je ne crois pas que, dans un pays où les dates des
élections ne sont pas statutaires, où les dates d'appel des
sessions ne sont pas statutaires, on devrait exiger d'une ville de l'importance
de Montréal que les dates de ses séances soient fixées
même par règlement, parce que ce ne sera pas encore assez souple.
On ne pourra pas amender le règlement à temps pour changer la
date, qu'elle soit fixée par l'Assemblée nationale, qu'elle soit
fixée par règlement. On pourrait être de bonne foi et dire
que cela commencera le premier jeudi de chaque mois et, une fois que le
règlement sera adopté, on s'apercevra que cela ne fait pas
l'affaire même des gens de l'Opposition que ce soit un premier jeudi.
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
Saint-Hyacinthe, vous aviez demandé la parole tantôt
là-dessus? Non. M. le ministre, vous avez demandé la parole?
M. Tardif: Ecoutez, M. le Président, c'est
précisément la raison pour laquelle, dans le texte qui a
été présenté, on parlait du comité
exécutif et non pas du conseil. La raison pour laquelle j'ai
amené le conseil, c'est qu'il me semblait qu'il pouvait y avoir un
certain consensus pour que ce soit le conseil. Je tiendrais quand même
à rappeler aux représentants du RCM ici présents, qui
demandent un certain nombre d'amendements, dans le sens de l'introduction d'un
régime parlementaire au niveau municipal, que,
précisément, dans un régime parlementaire, c'est
l'exécutif, c'est le gouvernement qui convoque l'Assemblée
nationale. A ce point de vue-là, il ne semble pas contradictoire du tout
que cette prérogative demeure au niveau du comité
exécutif. Si l'amendement, tel que proposé, semblait soulever
trop de difficultés, pour l'instant, on en restera à l'article 15
qui prévoit quatre séances par année.
Le Président (M. Bertrand): Oui, monsieur.
M. Lebeau: J'avais demandé la parole avant l'intervention
du ministre. Je vais quand même exprimer ce que je voulais dire. Il me
semble que le seul argument invoqué par le gouvernement municipal, par
l'administration actuelle, contre cette proposition du député de
Rosemont, consiste à dire que cela manque de souplesse parce que cela
pourrait empêcher l'administration de vaquer à d'autres
occupations importantes qu'on ne peut prévoir, semble-t-il. Or, nous
trouvons cet argument extrêmement faible. Si on compare Montréal
à d'autres grandes villes nord-américaines, je ne connais pas
toutes les grandes villes nord-américaines, mais je connais un peu le
fonctionnement de Toronto, la ville de Toronto, qui me semble une ville
comparable à celle de Montréal en termes d'importance et
sûrement en termes d'occupation des membres de son exécutif, la
ville de Toronto siège de façon statutaire une fois par mois, le
même jour de chaque mois, par deux
semaines, même. Il me semble que cela n'a pas, à ce jour,
empêché la ville de Toronto de fonctionner. La ville de
Montréal est quand même administrée par un comité
exécutif de six membres plus le maire.
Il doit arriver que l'administration de la ville doive vaquer à
d'autres occupations, doive remplir d'autres obligations, au même moment
où se tient une séance du conseil municipal, mais ça
m'étonnerait un peu qu'on me dise qu'à chacune des autres
obligations que le comité exécutif de la ville doit remplir, les
sept membres qui forment le corps exécutif de la ville de
Montréal doivent s'absenter du conseil pour aller rencontrer une
personnalité quelconque ou pour vaquer à d'autres occupations. Il
me semble que cet argument est tellement faible qu'on ne devrait même pas
le retenir.
Par ailleurs, sur la question d'imposer à la majorité, aux
deux tiers du conseil, pour reprendre l'expression du maire, un diktat comme
celui-là, je pense que la situation telle qu'elle serait si cette
commission et si l'Assemblée nationale adoptaient la proposition du
député de Rosemont aurait pour effet d'accommoder tout le monde.
Parce que c'est encore, évidemment nous, de l'opposition, on va
l'accepter sûrement le parti au pouvoir, le parti qui a la
majorité, y compris son exécutif, qui aurait l'initiative de
décider, de proposer au conseil les moments de tenue de réunions
du conseil.
Or, ce serait non seulement le comité exécutif, mais les
deux tiers des membres du conseil qui forment actuellement la majorité
qui décideraient d'imposer à la minorité, qui est le RCM
actuellement, d'accepter le choix qu'aurait fait la majorité sous
l'initiative du comité exécutif. Par contre, la situation
actuelle défavorise nettement le tiers du conseil et le tiers seulement.
Parce que les membres, à moins qu'on nie la réalité des
partis politiques à Montréal, qui sont membres du parti au
pouvoir, ont certainement beaucoup plus de chances, de facilités
à s'entendre à l'intérieur des caucus sur la date de tenue
de la prochaine assemblée du conseil, ce qui n'est évidemment pas
le cas de l'opposition.
Et pour qui a été témoin un peu du fonctionnement
du conseil de ville de Montréal, au moins depuis novembre 1974, il est
bien évident qu'il y a, dans les faits, une situation de parti, une
réalité de parti politique où le RCM est fortement
déficitaire dans ce jeu, fortement perdant.
Quant à nous, on serait entièrement d'accord sur
l'amendement proposé par le député de Rosemont.
Le Président (M. Bertrand): A ce stade-ci, il est six
heures, nous devrions mettre fin à nos travaux pour cet
après-midi. Est-ce que les membres de la commission se sentent
prêts à voter immédiatement sur le nouvel article 13a ou
s'ils préfèrent que nous revenions à vingt heures pour
trancher cette question?
M. Paquette: M. le Président, j'aurais encore une
intervention là-dessus.
Le Président (M. Bertrand): Bien. Alors nous suspendons
nos travaux et nous reviendrons à vingt heures. J'avise
immédiatement les intervenants qui sont présents ici aujourd'hui
que nous avons reçu un ordre de la Chambre, cet après-midi, pour
siéger demain matin, à dix heures trente, en cette salle. Ceux
qui auraient des réservations à faire...
Des Voix: A dix heures.
Le Président (M. Bertrand): Je m'excuse, à dix
heures. C'est la commission de l'Assemblée nationale qui siège
à dix heures trente. A dix heures demain il y a une séance qui
est prévue. Nous reviendrons ici à vingt heures ce soir.
(Suspension de la séance à 18 h 2)
Reprise de la séance à 20 h 10
Le Président (M. Bertrand): Mesdames, messieurs, à
l'ordre, s'il vous plaît!
Nous allons poursuivre l'examen de chacun des articles du projet de loi
no 200 sur la charte de la ville de Montréal. Nous en étions
à un nouvel article, 13a. M. Keaton m'avait demandé la parole sur
l'article 13a, si ma mémoire est bonne. Oui, monsieur.
M. Keaton: Je cède la parole à M. Normandin.
M. Normandin (Yves): Yves Normandin, conseiller
indépendant de la ville de Montréal.
M. le Président, suite aux discussions qui ont eu lieu avant la
suspension, sur la difficulté qui semble apparaître de se fixer un
nombre d'assemblées, de se fixer des jours ou quoi que ce soit,
j'aimerais ramener les membres de la commission aux propos qu'a tenus M.
Keaton, au début, quand ce nouvel article a été
appelé. Je dois admettre que je partage ce qu'il a dit. Cet article, il
me semble, devrait arriver après qu'une réforme sur les fonctions
d'un conseiller ou du conseil municipal aura été faite.
J'abonderais dans le même sens que le ministre. Je pense qu'on devrait
s'en tenir à l'article actuel fixant le nombre des assemblées
municipales, surtout que, depuis au moins la dernière année, on
est déjà rendu à neuf et qu'on en a eu huit l'an
passé, jusqu'à ce qu'un rapport soit fait. Je crois qu'il y a un
comité qui étudie cela en ce moment et on devrait attendre qu'il
revienne avec des suggestions précises sur une réforme
complète du rôle de conseiller et du conseil municipal.
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
Rosemont.
M. Paquette: M. le Président, je me rallierais volontiers
à cette suggestion. J'aimerais cependant dire d'abord que la question
qui est devant nous nous amène à jouer un rôle d'arbitre
entre l'efficacité nécessaire au fonctionnement d'un conseil
municipal et le souci de la démocratie, c'est-à-dire le souci que
les dates des assemblées soient connues à l'avance de
façon que la population puisse y participer. Je pense que ce qu'on
cherche actuellement, c'est une façon de concilier ces deux principes
qui sont tout aussi nécessaires l'un que l'autre.
J'aimerais simplement dire que, jusqu'à maintenant, les arguments
amenés de part et d'autre à savoir que l'on ne puisse fixer
à l'avance un calendrier des réunions ne me semblent pas
convaincants. On a fait la comparaison avec le Parlement
québécois, où c'est l'exécutif qui convoque les
députés aux différentes sessions.
Je tiens à dire que le problème ne se pose pas, puisqu'on
sait très bien qu'au niveau provincial, on va siéger toute
l'année, de toute façon. On sait qu'on va siéger, en gros,
d'octobre à décembre et de février à juin, et
peut-être même l'été. Alors, le problème ne se
pose pas. Les gens savent qu'on est presque continuellement en session.
C'est absolument faux, je pense, de comparer le problème avec
celui de la ville de Montréal, d'autant plus qu'une ville est beaucoup
plus proche des citoyens que ne peut l'être le Parlement provincial,
quand ce ne serait que par la situation géographique et par les
problèmes traités.
D'autre part, on se rend compte que, de plus en plus, les organismes
adoptent un mode de fonctionnement où les réunions sont
fixées par calendrier par l'organisme qui se réunit et non pas
par un exécutif. C'est le cas, sauf erreur, de la plupart des
commissions scolaires, du moins celles sur l'île de Montréal.
C'est le cas du conseil scolaire de l'île également. Sur le plan
municipal, on a dit que la Loi des cités et villes faisait en sorte, par
l'article 376, je pense, que les conseils municipaux fixaient eux-mêmes
les calendriers de leurs réunions. Bien sûr, on peut invoquer que
la plupart des conseils municipaux sont formés de six à sept
personnes et qu'il n'existe pas d'exécutif. Il y a quand même
l'exemple de la ville de Toronto qui, sauf erreur, fixe un calendrier de
réunions au niveau du conseil et non pas de l'exécutif. Donc, je
dis que c'est possible.
La seule question que je me pose, et, selon la réponse que
j'aurais, je pourrais me rallier à votre position, c'est: Est-ce qu'il y
a, ailleurs dans la charte, des dispositions particulières qui rendent
la situation différente du cas d'une ville comme Toronto, et qui font en
sorte qu'il serait extrêmement difficile de fixer le calendrier des
réunions? Je ne pense pas à un amendement qui serait très
précis. Je pense à un amendement souple qui dirait que les
réunions du conseil sont fixées par règlement du conseil,
ce qui permettrait, à l'intérieur du règlement, d'avoir
des dispositions permettant, dans certains cas, à l'exécutif de
modifier la date prévue d'une réunion lorsqu'il y a des
événements extraordinaires. Cela pourrait être prévu
dans le règlement. Ce seraient essentiellement les élus du
conseil municipal qui trancheraient la question. Je dis que ce n'est pas
à nous à fixer les dates. Sur la question de principe, c'est
à nous à trancher. La seule question que je me pose, c'est:
Est-ce qu'on doit le faire maintenant dans la charte ou si on doit le faire
lorsqu'on révisera la Loi des cités et villes, comme vous le
suggérez, M. Normandin?
M. Normandin: Si vous permettez, M. le Président,
j'aimerais seulement ajouter une chose. Je trouve difficilement et je
comprends votre problème la situation comparable avec celle de
Toronto parce que, justement, ici, on n'a pas encore statué si le
rôle du conseiller municipal à Montréal va être
permanent, tandis qu'à Toronto, il l'est déjà.
Le nombre des conseillers municipaux, à Toronto, à moins
que je ne me trompe on me corrigera se situe entre 22 et 30, il
me semble, tandis qu'à Montréal il est déjà rendu
à 55. Il y a déjà deux partis comme tels, il y a des
membres indépendants. Il me semble que ce serait difficile de le faire
jusqu'à ce qu'une réforme complète sur le rôle du
conseiller et du conseil municipal soit faite. C'est la seule objection que
j'aurais.
M. Paquette: Oui, M. le Président, si vous permettez de
préciser un peu ma question. Etant donné la souplesse que permet
le règlement au niveau du conseil municipal, on peut mettre dans ce
règlement des modalités qui permettent une certaine souplesse,
tout en s'assurant, par exemple, que les convocations vont être
publiques, vont être expédiées suffisamment à
l'avance et que, règle générale, il y aura un certain
calendrier, quitte à ce qu'on puisse y déroger dans certains cas,
est-ce que vous pensez que le conseil municipal serait dans l'incapacité
d'adopter un règlement compatible avec les autres éléments
de la charte de la ville de Montréal actuellement?
M. Normandin: Cela prendrait une réponse de
l'administration à votre question.
M. Paquette: C'est ça.
Le Président (M. Bertrand): M. le maire.
M. Drapeau: M. le Président, on dirait qu'il faut toujours
repasser par les mêmes sentiers. La charte prévoit quatre
assemblées régulières actuellement, tous les trois mois.
La charte prévoyait même la date, quand il y en avait quatre.
C'était le premier lundi, si ma mémoire est bonne, le premier
lundi juridique des mois de juin, septembre, décembre et mars.
Déjà, même avec quatre assemblées
régulières, que la date ait été fixée,
c'était tellement pas commode que la charte a été
amendée ici même au moment où M. Dozois, qui avait
l'expérience, qui était passé par le comité
exécutif de la ville de Montréal pendant plusieurs années,
siégeait, je pense, comme ministre des Affaires municipales. Il avait
soutenu, en s'appuyant sur son expérience, qu'il fallait enlever ces
dates. Il l'avait l'expérience, lui. Il avait été au
comité exécutif de la ville de Montréal. Or, les dates des
quatre assemblées régulières dont il est question dans la
charte étaient fixées et, malgré ça, cela a
été modifié. Alors, on va modifier ça de nouveau
pour mettre d'autres dates ou pour forcer le conseil à adopter un
règlement pour fixer des dates, ce qui revient au même, parce que,
quand la date fixée dans le règlement ne fera pas l'affaire, il
faudra convoquer une séance pour amender le règlement.
M. Paquette: Oui. L'avantage, c'est que c'est le conseil
municipal qui pourrait faire les amendements au règlement quand il le
jugerait bon, expérience faite, au lieu de mettre cela au niveau du
gouvernement provincial.
M. Drapeau: S'il faut tenir une séance spéciale
pour changer la date qui ne fait pas l'affaire, à l'occasion d'une
assemblée, ce n'est pas pratique! Ce n'est pas pratique!
M. Paquette: Non. Si on regarde simplement l'aspect pratique, il
n'y aura pas beaucoup de démocratie!
M. Drapeau: Si on dit que cela doit être le premier lundi
du mois ou le premier jeudi du mois.
M. Paquette: C'est là le problème.
Le Président (M. Bertrand): A l'ordre! N'enchevêtrez
pas vos interventions, les...
M. Paquette: D'accord.
M. Drapeau: Je tenais à dire que l'expérience a
été faite et c'est un amendement qui a été
voté ici, fondé sur l'expérience de M. Dozois qui avait
été membre du comité exécutif et qui, rendu ici
comme ministre des Affaires municipales, l'appuyait. Cet amendement avait
d'ailleurs été adopté à l'unanimité, savoir
que c'était mieux de laisser l'exécutif convoquer des
séances à des dates commodes.
Le Président (M. Bertrand): M. le ministre.
M. Tardif: M. le Président, compte tenu que ce que l'on
semble viser ici, c'est, d'une part, un plus grand nombre de séances et,
d'autre part, une certaine régularité dans ces séances, je
proposerais un amendement, si vous me le permettez, à l'article, qui
pourrait dire: Les assemblées régulières du conseil ont
lieu dix fois par année, à intervalles réguliers. Ceci
aurait pour effet, quand on connaît la procédure d'approbation des
règlements de zonage qui prévoit qu'au moins un délai de
30 jours doit s'écouler entre les deux lectures qui peuvent avoir lieu
pour chacun de ces règlements, d'imprimer avec le chiffre de "10 par
année", et l'adoption prévue des règlements avec un
intervalle de 30 jours, un rythme mensuel aux réunions du conseil, et de
laisser le reste de l'article porter tel quel.
Le Président (M. Bertrand): Est-ce que je peux tenter un
coup de sonde et savoir si ce genre de proposition, telle qu'avancée par
le ministre, satisferait les autorités actuelles de la ville de
Montréal?
Mme Lapierre: M. le Président, je voudrais que vous
remarquiez qu'il y a quelqu'un au bout de la table ici. Je voudrais...
Le Président (M. Bertrand): A l'ordre, s'il vous
plaît! Je vous en prie! Je vous ai vue. Je vous ai vue. Ne craignez
pas.
Mme Lapierre:... une demande spéciale. Il y a quatre, cinq
micros ou davantage, qui sont là, inutilisés. Ici, nous n'en
avons pas. Auriez-vous la gentillesse de nous en prêter un pour que,
lorsque nous voulons parler, nous ayons la possibilité de le faire?
M. Normandin: M. le Président, nous nous sommes
passé le micro toute la journée et nous n'avons eu aucun
problème...
Mme Lapierre: Ce n'est pas un argument, il y en a cinq
là!
Le Président (M. Bertrand): A l'ordre, s'il vous
plaît! Nous allons tenter, dans toute la mesure du
possible, avec les gens qui sont à notre disposition, de veiller
au bien-être des intervenants, de voir à ce que la disposition des
micros puisse faciliter votre travail.
M. le maire, voulez-vous répondre à la suggestion du
ministre?
M. Drapeau: J'aimerais mieux, M. le Président, que le
directeur du contentieux de la ville donne son opinion en tant que juriste sur
une expression comme celle-là.
Le Président (M. Bertrand): Me Péloquin.
M. Péloquin: J'aimerais qu'on me précise ce que
pourrait signifier en pratique l'emploi de cette expression. Je serais dans une
situation assez difficile pour dire à mes clients qu'ils respectent
l'article 115 ou qu'ils font défaut de le respecter avec des termes
aussi vagues et généraux que ceux-là.
Le Président (M. Bertrand): M. le ministre.
M. Tardif: M. le Président, des termes vagues et
généraux quand on dit à "intervalles réguliers",
mais lorsqu'on les combine avec ce qui est prévu, c'est-à-dire
dix réunions au minimum par année, et quand on sait les
dispositions de la loi générale qui parlent de réunions
mensuelles, pour moi, intervalles réguliers, cela voudrait dire à
peu près tous les mois, sauf la période d'été. Il
me semble que ce n'est peut-être pas nécessaire d'écrire
cela dans la loi et que le conseil municipal pourrait veiller à ce que
cette périodicité soit à peu près respectée.
C'est à peu près cela.
M. Péloquin: Peut-être comme question de principe,
mais c'est sujet à interprétation et toute interprétation
pourrait varier assez grandement.
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
Rosemont.
M. Paquette: Quelles pourraient être les autres
interprétations? Il me semble que cela veut dire que les réunions
vont être réparties également durant l'année, pas
nécessairement tous les trente jours, c'est-à-dire qu'il y a une
souplesse là-dedans. C'est l'interprétation que j'y vois. Je ne
sais pas si vous pensez qu'il pourrait y en avoir d'autres.
M. Péloquin: Je me demande si c'est nécessaire
d'ajouter ces mots-là, parce qu'en définitive, s'il y a dix
assemblées du conseil et qu'on tient pour acquis qu'il n'y en aura pas
au cours des mois d'été, disons juillet et août, à
ce moment-là, ce serait difficile d'en tenir deux et encore plus
difficile d'en tenir trois par mois: par ce seul fait, il me semble, qu'on dise
dix par année, on les échelonne forcément, mais on n'est
pas aux prises avec la difficulté et l'obligation d'interpréter
un texte.
Le Président (M. Bertrand): Le ministre m'indique qu'il
retire sa proposition d'inscrire les mots "à intervalles
réguliers". Sans vouloir bousculer de quelque façon que ce soit
les membres de la commission, comme président, j'aimerais tout de
même servir à faire avancer les travaux de la commission.
Donc, je vous demanderais si vous êtes prêts, à ce
moment-ci, à voter sur la motion du ministre des Affaires municipales,
qui se lit comme suit: "L'article 115 de ladite charte est remplacé par
l'article 17 du chapitre 97 des lois de 1960-1961 est de nouveau
remplacé par le suivant, 115: les assemblées
régulières du conseil ont lieu dix fois par année, la date
de chacune de ces assemblées est fixée par le comité
exécutif et l'avis de convocation doit mentionner qu'il s'agit d'une
assemblée régulière".
Est-ce que cette motion est adoptée?
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président. M.
Tardif: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Nouvel article
13a, adopté. Nous revenons à l'article 26. M. le
député de D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, il y a un point qui me
frappe et qui, me semble-t-il, mérite une explication. C'est là
où, à la fin du paragraphe a), on indique que le conseil peut
rejeter ce rapport, mais non l'amender. J'aimerais comprendre pourquoi on
défendrait au conseil d'apporter des amendements.
M. Drapeau: Ce n'est pas quelque chose que nous demandons, ce
membre de phrase est déjà dans la charte. Pourquoi il
était là? C'est qu'il est peut-être un peu gênant de
faire balloter des gens qui servent gratuitement et qu'en pleine
assemblée du conseil un membre du conseil dise: On veut remplacer M.
Untel par Mme Untelle et qu'on commence à discuter des mérites et
de la compétence de ces gens qui acceptent... d'autant plus que les noms
des membres du Conseil des arts sont toujours suggérés par le
Conseil des arts. Depuis sa fondation, le conseil municipal a d'abord
formé le conseil et, ensuite, de facto, on a toujours demandé au
Conseil des arts de suggérer le renouvellement du mandat de ses membres
ou les nouveaux membres. L'exécutif transmet au conseil, en fait,
l'expression du désir des membres du Conseil des arts d'appeler à
siéger avec eux des gens qu'ils savent en mesure de remplir les
fonctions, en tenant compte, autant que possible, de la variété,
des goûts, des compétences et de l'entraînement.
C'est pour ça qu'on dit: Soyez pour, soyez contre, mais ne
commençons pas à mesurer les mérites et la
compétence de l'un et de l'autre.
Le Président (M. Bertrand): Article 26, adopté?
M. Péloquin: M. le Président...
Le Président (M. Bertrand): M. Péloquin, oui.
M. Péloquin: Cela serait simplement pour faire remarquer
que le paragraphe b) traite du vérificateur de la ville. Ce serait
peut-être sage de suspendre encore cet article vu qu'on parlera de ses
pouvoirs à d'autres articles.
Le Président (M. Bertrand): Pour la forme, parce que je
n'ai pas l'impression que le texte lui-même peut causer un
problème.
M. Péloquin: On parle ici d'un rapport du
vérificateur qui...
Le Président (M. Bertrand): D'accord. Pour plus de
sécurité, disons que, pour l'instant, nous allons le suspendre
jusqu'à ce que nous ayons étudié les articles 82 et 83.
L'article 26 est maintenu suspendu. Article 27. M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: De nouveau une question, M. le Président. On
modifie la formulation pour parler d'un "électeur", qui est une personne
physique, plutôt que de mentionner que cette personne physique doit
être majeure et doit posséder la citoyenneté
canadienne.
Dans la Loi des cités et villes, on inclut également que
cette personne ne doit pas être frappée d'une incapacité
légale. Est-ce que le fait d'être électeur veut dire
automatiquement qu'on n'est pas frappé d'une incapacité
légale? Ou est-ce qu'il y a une raison particulière pour laquelle
ce membre de phrase ne paraît pas?
Le Président (M. Bertrand): Me Péloquin, vous
êtes en mesure de répondre?
M. Péloquin: C'est pour éviter de
répéter cette disposition. A l'article 200 de la charte, on
retrouve les personnes qui ont le cens électoral. L'article dit: Les
personnes suivantes âgées de 18 ans révolus, citoyens
canadiens le jour du scrutin, qui ne sont pas frappées
d'incapacité légale ni autrement privées du droit de voter
par la présente charte. Quand on fait référence à
électeur, à ce moment-là, cela le comprend.
M. Tardif: C'est déjà prévu à
l'article 200. M. Goldbloom: D'accord.
Le Président (M. Bertrand): Article 27, adopté?
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Nous passons
à l'article 28. Qui avait fait part de sa volonté de suspendre
cet article? C'est le député de Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Nous avons trouvé réponse aux questions
que nous nous posions. Nous sommes prêts à l'adopter.
Le Président (M. Bertrand): Bien. Article 28,
adopté.
M. Goldbloom: M. le Président... Le Président
(M. Bertrand): Oui.
M. Goldbloom: Je m'excuse. Mais là aussi, on fait
disparaître le fait de ne pas devoir une taxe à la ville. Est-ce
parce que cette même chose paraît ailleurs?
M. Péloquin: C'est parce que, comme on l'a dit dans les
notes explicatives, le directeur des finances doit donner un certificat
attestant que les personnes qui posent leur candidature ne doivent aucune taxe
à la ville. C'est quelque chose de très difficile, sinon
impossible à attester, étant donné que tous les noms des
personnes qui doivent des taxes à la ville ne sont pas forcément
inscrits au rôle, parce que, dans certains cas, il y a simplement le nom
d'une première personne et on mentionne "et autres personnes".
Le Président (M. Bertrand): M. George.
M. George: M. le Président, le RCM aurait un ajout
à présenter à la proposition, à l'article no 28.
Pour ce faire, je voudrais d'abord vérifier si les membres de la
commission ont reçu le mémoire du RCM. Pour la
présentation de cet ajout, je croirais important de s'y
référer. Je fais référence en particulier au
paragraphe la numérotation est par paragraphe 82.
Le Président (M. Bertrand): Pardon?
M. George: Au paragraphe 82.
Le Président (M. Bertrand): Paragraphe 82.
M. George: Le gouvernement du Québec, avec raison, met
beaucoup d'insistance sur la nécessité de la transparence de
l'action politique et de l'action de l'administration publique en
général. Il nous semble important que cela soit également
le cas du système politique municipal. Des réformes, à
notre avis, s'imposent, eu égard aux exigences posées aux
candidats, réformes commandées par certaines
caractéristiques majeures de l'action politique municipale. Certes, tout
citoyen qui respecte les conditions prévues dans la loi doit pouvoir
poser sa candidature au poste de conseiller municipal et il faut favoriser le
plus possible cette forme d'engagement des citoyens, mais, à ces
citoyens-candidats, il faut poser des exigences particulières, exigences
commandées par la nature même de l'action politique municipale,
exigences qui auraient pour effet de réduire la possibilité
d'actions immorales et illégales dont nous avons été
témoins dans d'autres villes de la Communauté urbaine de
Montréal et du Québec. L'action politique municipale a de
particulier que son aire géographique d'action est relativement
restreinte. Ce qui caractérise aussi l'action politique municipale,
c'est que les questions à considérer sont pertinentes à
des réalités qui affectent le plus la vie quotidienne des
citoyens, emplacement d'un centre de loisirs, d'un
parc, éclairage des rues, réfection de trottoirs,
programmes d'habitation, programmes de loisirs, emplacements de HLM, questions
d'égouts et d'aqueduc, règlements de zonage, etc. Si on
considère également que les conseillers municipaux de
Montréal sont aussi membres votants du conseil de la Communauté
urbaine de Montréal, l'on constate qu'ils ont à s'exprimer sur un
plus grand nombre de sujets encore, par exemple l'exemple est frappant
l'emplacement d'une station de métro, le schéma
d'aménagement, le service de police, etc., qui ont aussi comme
caractéristique d'être très près de la vie
quotidienne des citoyens. Etre très près de la vie quotidienne
des citoyens signifie aussi être très près de la vie
quotidienne des conseillers municipaux dont il faut s'assurer, d'une part,
qu'ils ne travaillent pas en fonction de leurs propres intérêts
et, d'autre part, qu'ils ne seront pas et ne sembleront pas en situation de
conflit d'intérêts. La transparence, comme je le disais au
début, est de rigueur.
Pour cette raison, le RCM propose d'ajouter à l'article 28 ceci:
II doit également être produit avec chaque bulletin de
présentation une déclaration de tous leurs biens immobiliers
situés sur le territoire de la communauté urbaine de
Montréal, de même qu'une déclaration de tous leurs
investissements, selon une formule que le conseil municipal aura prévue
à cette fin.
Le Président (M. Bertrand): La copie de votre motion
d'amendement, s'il vous plaît!
M. George: Puis-je expliquer qu'il s'agit, d'une part,
évidemment, de réduire les risques de conflits
d'intérêts, que ces conflits soient moraux ou légaux. Par
ailleurs, il y a aussi une autre dimension dont il faut tenir compte. L'acte
électoral est en lui-même fort important. Il importe que
l'électeur sache le type d'intérêt que le candidat est en
situation de défendre. L'honnêteté, la transparence sont de
rigueur et cela justifie la proposition que nous formulons.
Le Président (M. Bertrand): Est-ce que des personnes
voudraient intervenir là-dessus? Le député de
Bourassa.
M. Laplante: Est-ce que cela prend la position d'une proposition
officielle actuellement?
Le Président (M. Bertrand): C'est une motion d'amendement
visant à ajouter un second alinéa à l'article 263.
M. Laplante: Cela irait encore dans la réforme que le
ministre a annoncée, dans un livre blanc, des moeurs électorales
au point de vue municipal. Même l'article 28, j'aurais peut-être de
la difficulté à l'accepter sans éclaircissement. Quant au
conflit d'intérêts, disons qu'un échevin soit élu
par votre article et qu'il aurait une dette, soit de taxe d'eau, soit de taxe
d'affaires ou de taxe foncière, de $2000 ou de $3000. Je ne sais pas si
cela existe, vous me corrigerez. On me dit qu'après cinq ans, ce sont
des comptes qui sont ordinairement périmés, s'il n'y a pas eu
d'autres avis ou autre chose. Je dis que cela met ce bonhomme, cette personne
en conflit d'intérêts par l'annulation de ces comptes. Il faut que
ce soit par résolution du conseil. Les comptes peuvent être
dedans. Il peut peut-être ne jamais les avoir payés. Il peut
peut-être y avoir un danger. J'ai connu un échevin élu sous
l'ancienne loi; il devait $16 000 à la ville, pour les taxes
foncières. Il a fallu qu'il emprunte les $16 000 pour payer ses dettes
vis-à-vis de la ville, et après cela, il a été
élu échevin. Sans cette clause, il aurait eu quand même $16
000 de dettes envers la ville. Qu'est-ce qui serait arrivé après
cela? Cela ne le mettait pas dans une drôle de position, pour faire
annuler ou faire baisser les comptes, à un moment donné?
M. Péloquin: Voici comment on procède. Pour les
personnes qui doivent des taxes à la ville, le directeur des finances
les suit et il les inscrit; si ce sont des taxes foncières, l'immeuble
en question est mis sur la liste du shérif. Si ce sont des taxes
personnelles, il y a des procédures qui sont instituées avant le
délai de prescription. La prescription ne serait acquise que si la ville
ne fait rien à l'égard d'un débiteur. Tous les
débiteurs sont dans la même situation.
Le Président (M. Bertrand): M. le maire, vous vouliez
ajouter...
M. Péloquin: Oui, le directeur des finances est tenu de
percevoir, en vertu de la charte, les taxes payables à la ville. Il y a
une obligation pour ce fonctionnaire de le faire.
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, je voudrais bien comprendre
la proposition de M. George. Est-ce qu'elle est de nature à obliger tous
les candidats à ce dévoilement de leur avoir ou... Pas seulement
celui qui est élu et qui...
M. George: Non, M. le député.
Le Président (M. Bertrand): Veuillez vous adresser au
président, toujours.
M. George: M. le Président, il s'agit véritablement
de s'assurer que tous les renseignements pertinents soient entre les mains de
l'électeur. L'expérience de villes de la communauté
urbaine et d'autres villes du Québec en témoignent, nous
considérons que tous ces renseignements sont de grande valeur dans
l'évaluation des candidats.
Par ailleurs, il importe de souligner que l'acte que l'on propose, ce
n'est pas un jeu. Il s'agit tout simplement de permettre à
l'électeur de vérifier le type de comportement politique
qu'adoptera le candidat s'il est élu.
M. Goldbloom: M. le Président, je comprends, mais,
à ma connaissance, une telle exigence
n'existe pas au niveau provincial ni au niveau
fédéral.
M. George: M. le Président.
Le Président (M. Bertrand): Oui.
M. George: Me permettra-t-on d'ajouter qu'il est
compréhensible qu'une exigence comme celle-là ne soit pas
nécessairement posée à tous les candidats aux
élections à l'Assemblée nationale ou à Ottawa. Le
premier point dans notre argumentation avait trait à une des
caractéristiques majeures de l'action politique municipale. Ce n'est pas
le gouvernement du Québec ni l'Assemblée nationale qui
décide de l'emplacement d'un HLM, d'une station de métro, ou de
modifications au zonage, aux effets économiques fort
évidents.
Cela dit, M. le Président, je reconnaîtrai, étant
l'auteur d'un article à ce sujet et ayant fait quelques études
là-dessus, que le phénomène de centralisation auquel on a
été habitué depuis quinze ans fait que, finalement, le
gouvernement du Québec doit s'exprimer, mais il s'exprime toujours sur
une recommandation des autorités municipales.
Le Président (M. Bertrand): Madame?
Mme Lapierre: M. le Président, c'est tellement lourd de
conséquences ce que M. le président du RCM, M. George, vient
d'apporter que je me sens dans l'obligation d'exprimer ce que j'en pense.
Il parle d'appliquer l'honnêteté, alors que, dans le moment
précis, le RCM agit dans l'illégalité...
Le Président (M. Bertrand): A l'ordre!
Mme Lapierre: Ecoutez! Laissez-moi dire ce qui est vrai!
Le Président (M. Bertrand): A l'ordre! A l'ordre!
Mme Lapierre: Je m'excuse, M. le Président, mais si c'est
ça de la démocratie libérale jusqu'au bout, pensez-y
sérieusement.
Deuxième chose, quand il dit qu'il faut qu'un élu
déclare tous ses biens, tous ses investissements, n'est-ce pas là
un contrôle total qui ressemble drôlement au communisme?
Comment se fait-il j'ai fait partie du groupe du RCM, j'en sais
quelque chose, j'ai vécu avec eux, un enfer comment se fait-il
que le RCM se sente si fort d'appuis ce soir, alors que, dans mon quartier, le
RCM est tombé à l'eau carrément?
Le Président (M. Bertrand): A I ordre, madame! A l'ordre,
je vous en prie, madame!
Mme Lapierre: Je veux dire qu'ici...
Le Président (M. Bertrand): A l'ordre, madame! A
l'ordre!
Mme Lapierre: A l'ordre, c'est ça, je vais continuer ce
que j'ai à dire.
Le Président (M. Bertrand): A l'ordre, madame!
Mme Lapierre: A l'ordre de quoi?
Le Président (M. Bertrand): La commission parlementaire ne
doit pas servir d'arène pour des règlements de compte...
Mme Lapierre: Pourquoi suis-je ici, monsieur?
Le Président (M. Bertrand): ... elle doit servir de
tribune pour améliorer des lois existantes, et je vous demanderais,
madame... sinon, je vous ramènerai à l'ordre.
Mme Lapierre: A ce moment-là, monsieur, je vous le
demande, les lois existantes, vous ne les appliquez pas. Je vous le dis
carrément! Alors, vous n'êtes pas à votre devoir, M. le
Président.
Le Président (M. Bertrand): Madame, à l'ordre! Je
ne vous permettrai pas de vous en prendre à la présidence qui, de
toute façon, est ici pour maintenir la neutralité et permettre
à tout le monde d'être traité avec justice dans ses droits
et ses privilèges. Alors, je n'accepterai pas que vous attaquiez, ni la
présidence, ni les intervenants, ni aucun membre de la commission
parlementaire, et sur ce, madame, je vous demanderais de vous en tenir
spécifiquement aux débats en cours, sinon, je vous retirerai la
parole pour le reste de la séance.
Mme Lapierre: M. le Président, je vous ferai remarquer que
je parle en droit.
Le Président (M. Bertrand): D'autres intervenants? Oui, M.
Normandin.
M. Normandin: Sans être en désaccord avec
l'amendement proposé par le RCM... En ce moment, je ne peux pas faire
d'amendement, mais j'aurais beaucoup mieux aimé que la commission se
penche sur le fait... Je crois que c'est bien plus important pour
l'électeur, le citoyen de Montréal, de savoir si son candidat
réside à Montréal, au moins, mais encore plus, devrais-je
dire, dans le quartier où il se présente. Il y a
déjà des amendements proposant un conseiller par quartier.
J'aimerais bien mieux voir la commission ou le comité qui étudie
la réforme de la charte de la ville de Montréal ou la fonction du
conseil ou de conseiller municipal se pencher sur le fait qu'un conseiller
municipal devrait résider au moins sur l'île de
Montréal.
Le Président (M. Bertrand): Alors, écoutez, sur la
motion d'amendement présenté par le RCM, je demanderais si les
membres de la commission
sont prêts à se prononcer. Je vous relis cette motion qu'on
vient de vous distribuer. Les gens en ont-ils eu une copie? A la table, M. le
maire, est-ce que les autorités de la ville...
M. Drapeau: M. le Président, j'ai entendu avec un certain
intérêt la proposition du conseiller du comté de Bourassa.
Je crois que les implications d'une telle suggestion sont d'importance et que,
s'il y a une étude qui se fait actuellement en vue d'une réforme
parlementaire, cela pourrait faire partie de l'étude. A ce
moment-là, on verra toutes les implications en fonction d'autres
amendements de même nature ou à peu près.
Le Président (M. Bertrand): M. le ministre.
M. Tardif: M. le Président, en effet, ce comité
conjoint du ministre d'Etat à la réforme parlementaire et du
ministre des Affaires municipales a comme mandat, entre autres, de se pencher
sur la question des normes d'éthique devant régir les candidats
à des postes électifs dans les municipalités. On a fait
allusion tantôt au fait que ce serait peut-être abusif que de
demander, dans le contexte actuel, ceci à des conseillers et des
candidats à un poste municipal alors qu'on ne l'exige pas des
députés pour qui la fonction de député est quand
même une fonction à temps plein alors que, pour le conseiller
municipal, dans le contexte actuel, ce n'est pas une fonction à temps
plein. Il doit donc continuer d'exercer ses fonctions ailleurs, tirer la
plupart de son revenu ailleurs et, par conséquent, dans le contexte
actuel, ce serait peut-être abusif d'introduire ceci. Nous sommes tout
à fait d'accord sur le principe et la meilleure preuve en est que les
membres de l'actuel gouvernement ont, volontairement, sans qu'aucune loi ne les
y oblige, fait état de leurs avoirs et c'est notre intention de
continuer dans cette direction. Mais il me semble qu'à ce moment-ci,
à l'occasion de l'étude de la charte, il serait
prématuré d'introduire cet élément et c'est dans le
cadre de la réforme que, personnellement, je préférerais
situer ceci.
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: Je suis d'accord avec le ministre, d'autant plus
qu'il a entre les mains le rapport de la Commission de refonte des lois
municipales qui contient un important chapitre sur le régime
électoral. S'il y a des améliorations qui sont bonnes pour la
ville de Montréal, il y a sûrement d'autres municipalités
pour lesquelles les mêmes améliorations seraient bonnes. Il me
semble qu'il serait plus logique que ce soit au niveau d'une réforme
globale.
Le Président (M. Bertrand): Les membres de la commission
sont-ils prêts à se prononcer sur cette motion d'amendement? "Il
doit également être produit, avec chaque bulletin de
présentation, une déclaration de tous leurs biens immobiliers
situés sur le territoire de la Communauté urbaine de
Montréal, de même qu'une déclaration de tous leurs
investissements, selon une formule que le conseil municipal aura prévue
à cette fin". Cette motion sera-t-elle adoptée?
M. Goldbloom: Non.
Le Président (M. Bertrand): Rejetée?
M. Goldbloom: Rejetée.
Le Président (M. Bertrand): Bien. Cette motion est
rejetée et nous revenons à l'article 28 tel que
rédigé dans la loi amendant la charte de la ville de
Montréal.
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Article 28,
adopté. Article 31.
Je crois qu'il y a un papillon là-dessus, Me
Pé-loquin?
M. Péloquin: Oui. Justement, le texte de l'article est
contenu au supplément bleu.
Le Président (M. Bertrand): D'accord.
Alors, en fait, pour plus de compréhension, étant
donné que votre nouveau projet d'article 31 est beaucoup plus long et
assez différent de l'article 31 tel que rédigé dans le
projet de loi 200, nous considérons que votre article 31 dans le projet
de loi 200 est à toutes fins pratiques retiré pour être
remplacé par le nouvel article 31 qui est dans votre
supplément.
M. Péloquin: C'est bien cela, M. le Président.
Le Président (M. Bertrand): D'accord. M. le
député de D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, dans le nouveau texte, je
cherche, sans pouvoir le trouver, le sous-paragraphe b) qui paraissait dans le
gros cahier épais et qui se lisait comme suit: "Dès que le
conseil est saisi définitivement du projet, la suspension de
l'émission des permis s'opère automatiquement, sauf en cas de
décision contraire du conseil, et se maintient jusqu'à la date de
l'entrée en vigueur du règlement ou de son rejet par le
conseil."
Il y a sûrement une raison pour laquelle vous avez choisi
d'enlever cela. Est-ce que ce texte réapparaît à un autre
endroit?
M. Péloquin: C'est exact, M. le député.
Le Président (M. Bertrand): L'article 10, je crois.
M. Péloquin: L'article 10, justement, l'article 106o de la
charte, où on a justement ajouté aujourd'hui les mots "et que la
durée totale de la suspension n'excède pas 180 jours." Du moment
que le délai sera de 180 jours au maximum, nous sommes d'avis que le
conseil aura tout le loisir de disposer du projet de règlement dans ce
délai.
Le Président (M. Bertrand): D'accord. Alors,
adopté. Article 31 ? Le nouvel article 31. M. Norman-din.
M. Normandin: Je m'excuse. Est-ce que je pourrais suggérer
à la commission de se pencher sur la façon d'aviser le public en
général d'un changement de zonage? En ce moment, en suivant la
charte, je profite de cet article pour en parler, la seule manière dont
un citoyen peut être avisé qu'il va y avoir un changement de
zonage sur sa rue, c'est qu'il faut qu'il voie dans le journal l'annonce, le
petit carré annonçant qu'à l'assemblée du conseil
de telle date, il va y avoir l'étude d'un nouveau changement de zonage.
Je crois qu'il y aurait moyen d'apporter de meilleures façons d'aviser
les citoyens qu'un changement de zonage va être apporté à
leur rue. Qu'on pense simplement qu'une rue peut être
transférée en rue commerciale avec un nombre plus
élevé d'étages ou des choses comme cela. C'est seulement
une suggestion à la commission.
M. Laplante: Vous pouvez suggérer des moyens, vu que vous
êtes conseiller municipal, vous qui vivez cette situation
actuellement?
M. Normandin: Pardon?
M. Laplante: Vous pouvez en suggérer des moyens?
M. Normandin: Oui, on pourrait les transmettre à la
commission.
M. Keaton: II y a certainement les expériences des
différentes villes à travers le Canada, même aux
Etats-Unis, à Détroit ou à Windsor, que je connais un peu,
où, dans le cas d'un projet de rezonage, une demande de rezonage, on a
distribué, dans un rayon de 500 pieds, des annonces à tous les
citoyens, à domicile, dans ce domaine, à savoir qu'il y a une
requête de rezonage, pour que, s'il y a des objections, des appuis ou
n'importe quoi, ces citoyens aient un délai de certains jours pour
envoyer une lettre ou se présenter devant une commission du conseil pour
s'exprimer pour ou contre cette demande de rezonage. C'est une
façon.
M. Laplante: Cela pourrait se faire par un moyen moins
onéreux. Ce que vous prônez actuellement, c'est une suggestion que
j'endosse, est-ce que cela ne pourrait pas être un travail de quartier
à ce moment-là?
M. Normandin: Cela pourrait être sûrement un travail
de conseil de quartier.
M. Laplante: D'accord.
Le Président (M. Bertrand): Le nouvel article 31 est-il
adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Nous passons
à l'article 34, le nouvel article 34, dans le supplément, est-ce
que vous pouvez nous indiquer les modifications, Me Péloquin?
M. Péloquin: Oui, M. le Président. Essentiellement,
ce sont les mots, au début, je crois, à la troisième ligne
de l'article 464a. Nous avons retranché les mots "ou au
délabrement" et également les mots "au cours d'une année
civile" lorsqu'on parlait d'une première infraction, parce que c'est
difficile d'imaginer une première infraction qui ne serait pas commise
au cours d'une année civile. Elle serait en dehors du temps. Enfin, nous
avons changé, un peu plus loin, les mots "subséquente au cours
d'une même année civile, pour toute infraction" par les mots
"commise dans un délai de douze mois de la précédente", ce
qui facilite le calcul du délai. A la douzième ligne.
Le Président (M. Bertrand): Le député de
Rosemont.
M. Paquette: Je constate, sauf erreur, que dans l'amendement que
vous apportez, vous enlevez le cas où le règlement porte sur la
protection de la santé publique contre la pollution de l'air, est-ce
qu'il y a là une raison particulière?
M. Péloquin: Oui, c'est parce que c'est maintenant de
juridiction de la Communauté urbaine de Montréal et non plus de
la ville de Montréal.
M. Paquette: Ah bon, d'accord.
Le Président (M. Bertrand): Oui, monsieur, vous avez
demandé la parole.
M. Lebeau: Oui, ça m'ennuie d'avoir à poser une
question d'information seulement, mais comme il s'agit d'un papillon, on n'a
pas pu l'étudier en conseil, alors, je poserai une brève question
d'information.
Le fait de retrancher l'expression "ou au délabrement"
probablement que le chef du contentieux peut le confirmer est-ce
seulement par tautologie, par répétition avec l'expression,
"à la dégradation", ou s'il y aurait d'autres raisons?
Je m'explique. Quand on a étudié cet article au conseil
municipal, le RCM avait interprété dans un sens différent
l'expression "dégradation" et "délabrement", dans le sens que
"dégradation" faisait référence à un état,
en devenir, d'un logement qui subit des manoeuvres de dégradation, alors
que le concept de "délabrement" aurait fait référence
à un édifice qui est déjà passablement
détérioré.
Je voudrais qu'on me confirme si c'est seulement par
répétition, par tautologie ou s'il y a une autre raison que l'on
soustrait la question du délabrement de l'article?
Le Président (M. Bertrand): Me Péloquin,
êtes-vous en mesure de répondre?
M. Péloquin: M. le Président, la question de
délabrement, nous allons la retrouver à l'article 41 du projet.
Il s'agit de l'application du Code du logement. Ce qui était visé
à l'article 34 du projet, à l'article 464a de la charte,
c'était le cas de démolition ou de dégradation, c'est
vraiment une action positive qui est prise par le propriétaire. On a eu
un cas à Montréal qui a eu beaucoup de publicité, le cas
de Jean-Talon Fashion, que tout le monde connaît. Les personnes ont
démoli des édifices et la pénalité qui était
prévue par le règlement municipal était seulement de $100.
Alors, ça n'était vraiment pas le moyen approprié dans les
circonstances pour éviter la commission d'un fait comme
celui-là.
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
Rosemont.
M. Paquette: Vous faites une distinction assez précise
entre la dégradation et le délabrement; cela ne répond pas
tout à fait à la question que je me pose. Supposons qu'une
propriété est en très mauvais état, elle
présente des risques pour les passants ou pour les habitants, si la
ville adopte un règlement d'ailleurs, il doit déjà
en exister pour ces cas vous êtes d'avis qu'il ne faut pas imposer
des pénalités aussi sévères, pour quelle raison
l'inscrivez-vous dans l'article ici?
M. Péloquin: Dans le cas de délabrement? M.
Paquette: Oui, dans le cas de délabrement.
M. Péloquin: Evidemment, la ville a le droit, en vertu de
l'article 41 du projet 525, 7e de la charte, de forcer le propriétaire
à restaurer son immeuble.
M. Paquette: II y a des pénalités
différentes prévues.
M. Péloquin: Ce sont celles prévues habituellement
pour infraction aux autres règlements municipaux; mais dans ces
cas-là, je pense que la pénalité sera de nature civile, en
ce sens que la ville peut elle-même faire les travaux et ça
constitue un privilège à ce moment-là.
Le Président (M. Bertrand): Oui.
Mme Lapierre: M. le Président, je voudrais éclairer
ici cette assemblée sur les conséquences de ce règlement,
je veux expliquer ce qui se passe. Supposons qu'il arrive qu'un contribuable
subit ce règlement, parce qu'il reçoit une amende qu'il ne peut
pas payer, la ville le met en prison. Pour une affaire de règlement, ce
type devient un criminel. C'est ce que je voudrais que les gens comprennent
dans cette salle, pour une question de règlement, on fait des criminels,
pour une question de poubelle. Et c'est ça qui n'est pas légal,
je profite de ce règlement pour vous le faire comprendre. En plus de
ça, les conseillers comme moi, on est impuissants là-dedans.
On nous fait voter et, après que c'est voté, c'est le
contentieux qui s'organise avec cela. Le contentieux traîne cela en cour
et, comme il sait qu'il peut gagner toutes les causes parce qu'elles sont
toutes illégales, il va chercher les sommes d'argent qu'il veut dans les
poches des contribuables. C'est cela qu'il faut que vous compreniez.
Je voudrais que justice soit faite. Elle n'est pas faite. Moi, en tant
que conseiller de la ville de Montréal, je suis obligée de
parler. Je suis obligée de dire que les contribuables sont
pénalisés pour rien. Je suis obligée de dire qu'on fait
des criminels avec des questions de poubelles, des questions de stationnement.
Il y a des prisonniers qui sont pris là pour rien du tout. On en fait
des criminels. Et vous trouvez cela normal, vous autres? Moi, je ne trouve pas
cela normal, parce que c'est illégal, premièrement; parce que
c'est inhumain, deuxièmement, parce qu'ici, on est chargé
d'expliquer cela et parce que je la comprends l'affaire.
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
Deux-Montagnes.
M. de Bellefeuille: M. le Président, je voudrais faire une
intervention brève en deux parties. La première, c'est pour
commenter les observations que madame vient de faire. Je ne pense pas qu'il
soit question ici de poubelles. Il se peut qu'il y ait des gens qui se trouvent
en difficulté pour des raisons de poubelles et qu'il y ait,
peut-être, un excès. Mais je ne pense pas que ce soit ce que nous
discutons.
Ce que nous discutons, comme le procureur de la ville vient de nous
l'indiquer, ce sont plutôt des cas où des gens se livrent à
des activités de démolition qui ne sont pas dans
l'intérêt public et, par conséquent, on ne peut qu'appuyer
l'idée d'augmenter les pénalités.
La deuxième partie de ma brève intervention, M. le
Président, c'est pour vous dire, en toute humilité, que je ne
comprends pas le nombre de mots qu'on emploie pour dire une chose qu'on
pourrait dire beaucoup plus simplement, une amende minimale d'au plus $1000.
J'avoue que je ne comprends pas cette expression. Un minimum d'au plus, c'est
compter les anges qui peuvent tenir sur la tête d'une aiguille.
Je pense que c'est une amende minimale de $1000.
M. Péloquin: Non.
M. de Bellefeuille: Non?
M. Péloquin: Non. C'est qu'il faut lire cela dans le sens
que c'est un pouvoir qui est donné au conseil d'imposer une amende
minimale qui sera d'au plus... Alors, le conseil...
M. de Bellefeuille: Qui ne peut pas être supérieure
à $1000, mais elle peut être inférieure?
M. Péloquin: Oui, c'est exact.
M. de Bellefeuille: Et l'autre, le maximum d'au plus $10 000,
c'est la contrepartie.
M. Péloquin: Oui.
M. de Bellefeuille: Je vous remercie, M. le Président, je
suis éclairé.
Le Président (M. Bertrand): Les hommes de lettres en ont
encore à apprendre.
M. Péloquin: C'est réconfortant.
Mme Lapierre: M. le Président, est-ce que je peux avoir
une réplique là-dessus, parce qu'il m'a attaquée?
Le Président (M. Bertrand): Non, je ne le pense pas. On
n'est pas dans un lieu où il s'agit d'engager un débat. Le
député de Deux-Montagnes a simplement voulu donner son opinion
quant au fond de l'article 34 et je pense que, dans ce contexte,
indépendamment de votre intervention précédente, il
exerçait un droit de parole tout à fait normal.
Mme Lapierre: Bon, je vais laisser faire.
Le Président (M. Bertrand): Quelqu'un avait demandé
la parole?
M. Bertrand (Daniel): Messieurs, j'attire votre attention, comme
députés qui faites des lois, de l'autre côté,
à l'Assemblée nationale, et les répudiez ici, cela va
plutôt mal. On parle d'emprisonnement. C'est fait par la Cour municipale
et la Cour municipale est civile, d'après le Code de procédure,
à l'article no 22, qui dit: Les tribunaux qui relèvent de
l'autorité législative de la province et ont une juridiction en
matière civile sont la Cour d'appel, la Cour supérieure, la Cour
provinciale et les Cours municipales.
L'article no 1 du Code de procédure civile modifié
par14-15 Elizabeth II, bill 22, article 1: Nonobstant toute disposition
contraire d'une loi générale ou spéciale... La loi
spéciale, il ne faut pas oublier que c'est la charte de Montréal.
Et la loi générale, c'est soit le Code civil ou la Loi des
cités et villes.
M. Goldbloom: M. le Président, j'invoque le
règlement.
M. Bertrand (Daniel): L'emprisonnement...
Le Président (M. Bertrand): Un instant, s'il vous
plaît! Il y a une question de règlement qui est soulevée
par le député de D'Arcy McGee.
M. Bertrand (Daniel): Attendez que je termine quand
même.
Le Président (M. Bertrand): A l'ordre! Non. Quand il y a
une question de règlement soulevée par un député,
le débat s'arrête immédiatement et la question de
règlement est posée. M. le député de D'Arcy
McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, il me semble que toute la
structure du règlement de l'Assemblée nationale est fondée
sur la légalité des actes posés par le législateur
tout le long de l'histoire de l'institution.
Il me semble que, s'il y a quelqu'un qui trouve qu'à son avis des
actes posés, des lois adoptées ne sont pas conformes à la
constitution, aux statuts, c'est le genre de question qui doit être
tranchée par les tribunaux. Il me semble que nous avons ici à
faire un débat qui découle de tout ce qui a
précédé. Année après année, nous
avons étudié la charte de la ville de Montréal, nous lui
avons apporté des modifications. Il me semble que l'usage, la tradition
fait que ces choses sont acceptées et que les modifications que nous
étudions s'inscrivent dans toute cette tradition. Si quelqu'un veut
retourner à la base et contester la validité constitutionnelle de
toute la loi spéciale qui s'appelle la charte de la ville de
Montréal, c'est devant les tribunaux qu'il doit le faire plutôt
que devant cette commission parlementaire.
Mme Lapierre: M. le Président...
Le Président (M. Bertrand): A l'ordre! A l'ordre! A
l'ordre!
Mme Lapierre: ... c'est pour...
Le Président (M. Bertrand): Madame, à l'ordre!
Mme Lapierre: C'est pour répliquer...
Le Président (M. Bertrand): Madame, à l'ordre!
Mme Lapierre: II me demande de passer devant les tribunaux, c'est
ce que j'ai fait, je veux le lui dire.
Le Président (M. Bertrand): Madame, à l'ordre! Je
vais statuer sur la question de règlement du député de
D'Arcy McGee. M. le député de D'Arcy McGee, je pense que votre
intervention est tout à fait à propos. Il est bien évident
qu'une loi qui est votée par l'Assemblée nationale ou qui est
amendée par l'Assemblée nationale, en commission parlementaire ou
en assemblée plénière, peut toujours être
discutée. On peut toujours recourir à des tribunaux pour
invalider une telle loi. Il est bien clair que, dans la mesure où des
individus, des groupes ou des citoyens se sentiraient frustrés dans
leurs droits, ils pourraient faire appel devant un tribunal qui serait
concerné par la question.
Dans les circonstances, je considère qu'effectivement vous avez
le droit de m'inviter à ramener à l'ordre tous ceux qui
voudraient se servir de la discussion sur un quelconque article de ce projet de
loi pour essayer d'en appeler immédiatement devant les tribunaux, ce que
nous ne sommes pas
de toute façon. Nous ne sommes pas ici pour discuter de ces
aspects, nous sommes ici pour améliorer une loi. Si des gens veulent
faire appel, ils le feront ailleurs en d'autres temps et d'autres lieux. M. le
ministre.
M. Tardif: M. le Président, si cela peut apporter un
élément d'éclaircissement à la dernière
intervention qui a été faite, à savoir que les
dispositions de la charte de la ville de Montréal et les
règlements qui en découlent sont régis par la Loi des
poursuites sommaires qui implique que toute période d'emprisonnement
à défaut de paiement doit cesser sur paiement de l'amende. C'est
une parenthèse qu'il est peut-être important de faire, d'autant
plus que le texte de l'article 34 qu'on vous propose fait sauter ces trois
dernières lignes. Etant donné que c'est déjà
régi par la Loi des poursuites sommaires, on ne voyait pas
l'utilité de le répéter ici.
M. Bertrand (Daniel): Pardon?
Le Président (M. Bertrand): L'article 34 est-il
adopté?
M. Bertrand (Daniel): Je vous demande pardon, j'ai une
réplique à faire.
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté.
Mme Lapierre: M. le Président...
Le Président (M. Bertrand): Je m'excuse...
M. Bertrand (Daniel): Vous êtes un dictateur.
Mme Lapierre: C'est cela, en fait.
Le Président (M. Bertrand): L'article 34 est
adopté, c'est-à-dire le nouvel article 34, celui qui se trouvait
dans le supplément, en papillon. Nous passons maintenant à
l'article 35. M. le député de Bourassa.
M. Laplante: M. le Président, avant qu'on retrouve
c'est vous qui l'avez, monsieur? celui qu'il a fait suspendre, j'aurais
une explication à demander sur ce qui est inscrit à 52° dans
l'article: "Défense d'acheter d'un non-commerçant des outils
d'ouvriers, des bicyclettes, etc." Je voudrais savoir pourquoi c'est dans un
projet.
M. Péloquin: Monsieur...
M. Laplante: Je sais que c'est une répétition, mais
c'est cela que je veux savoir, c'est la première fois que je le vois
dans un projet. Qu'est-ce que cela apporte à la municipalité?
Pourquoi un article comme celui-là est-il dans une loi, dans une
charte?
M. Péloquin: C'est inscrit défense d'acheter d'un
non-commerçant...
M. Laplante: Oui.
M. Péloquin: Evidemment, nous sommes à la question
des outils d'ouvriers, les bicyclettes, ces choses-là.
M. Laplante: Oui. Est-ce que cela voudrait dire que, si
j'achetais de mon voisin une bicyclette usagée, je commettrais une
infraction à la loi? C'est la ville qui ne le peut pas, seulement?
Le Président (M. Bertrand): Si vous le voulez bien, nous
allons étudier l'article 35 en prenant les alinéas les uns
après les autres de telle sorte qu'on ne se mêle pas en cours de
discussion, parce qu'il est question, dans certains cas, de bureaux de
santé, dans d'autres cas, de lar Loi des véhicules automobiles,
etc.
Si vous le voulez, on va prendre l'alinéa a), disposer de
celui-là et ainsi de suite. Me Péloquin.
M. Péloquin: Justement, M. le Président, j'aimerais
faire deux remarques très brèves. Le dernier texte est en
papillon. Ce n'est pas celui qui est dans le cahier bleu. Il y a eu une
modification de dernière heure, relativement au paragraphe c), qui
traite des pouvoirs de la ville sur les garderies. Deuxièmement,
j'aimerais faire remarquer que, dans ce 27e paragraphe, à la
cinquième ligne, il y a une erreur typographique. Evidemment, ce n'est
pas l'aménagement public des garderies, mais plutôt
l'aménagement physique des garderies.
Le Président (M. Bertrand): Quel était le premier
élément de rectification?
M. Péloquin: C'était pour dire que ce n'est pas le
texte du supplément bleu mais plutôt du papillon.
Le Président (M. Bertrand): D'accord. Prenons
l'alinéa a). Est-ce qu'il y a des commentaires là-dessus?
M. Péloquin: Oui, c'est simplement de la concordance,
parce que le nom du service a été changé.
Le Président (M. Bertrand): Un instant, s'il vous
plaît! M. le ministre.
M. Tardif: M. le Président, le problème ne se situe
pas au niveau du changement d'appellation des services, mais bien au niveau des
compétences, puisque l'alinéa 4 de l'article 520 de la charte
permet en quelque sorte au conseil de réglementer l'inhumation des
personnes, permet d'interdire le transport de tout cadavre hors de la ville
sans un permis spécial, etc., toutes matières sur lesquelles le
ministère des Affaires sociales a déjà
légiféré, si bien que les réserves que nous a
communiquées le ministère des Affaires sociales ne portent pas
comme telles sur les amendements de concordance, mais sur le bien-fondé
de garder dans la charte un tel article.
M. Péloquin: Oui, M. le ministre, je crois que lorsque ces
commentaires ont été faits par les gens des Affaires sociales, la
technique qui avait été employée était de reprendre
l'article au long et de ne changer que quelques mots. Dans ce cas, il y avait
danger que si cet article était réédicté par
l'Assemblée nationale, on puisse en arriver à la conclusion que
la ville aurait un pouvoir allant au-delà du pouvoir accordé au
gouvernement et aux règlements adoptés en vertu des lois
provinciales. C'est pour cela que nous nous en sommes tenus simplement à
changer l'appellation: partout dans la charte où apparaissent les mots
"services de la santé", évidemment, cela a été
changé par "services des affaires sociales". Dans ce cas, il a fallu
faire un article particulier, parce que ce n'était pas services de la
santé, mais plutôt bureaux de santé. Cela va établir
la concordance avec le reste et je ne pense pas qu'il y ait de
difficulté. Il faudrait examiner s'il y a encore des pouvoirs
là-dedans sur lesquels la ville pourrait statuer. Nous n'en avons pas
fait d'étude détaillée.
M. Tardif: D'accord.
Le Président (M. Bertrand): Alors, alinéa a),
adopté?
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Alors, alinéa a),
adopté. Alinéa b)?
Des Voix: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Alinéa c)?
M. Paquette: A l'alinéa c), je me demande si les
préoccupations que le ministre émettait ne trouvent pas place
ici. Je constate que vous avez formulé l'article en commençant
par les termes "sous réserve des dispositions d'un règlement
édicté en vertu de la Loi sur les services de santé".
C'est par entente avec le ministère des Affaires sociales que vous avez
établi cet article?
M. Péloquin: Oui, parce que ce sont vraiment là des
pouvoirs nouveaux que nous demandons pour la ville, eu égard aux
garderies, mais seulement quant aux champs inoccupés par les
règlements de la province, comme en ce qui a trait à
l'aménagement physique de petites garderies, les exigences qu'il y ait
un nombre minimum de pièces, la superficie des pièces, les
services sanitaires à fournir.
M. Paquette: Si je comprends bien le sens de l'article, cela veut
dire que dans l'avenir, le gouvernement provincial ne pourrait pas
légiférer sur certaines des questions qui sont là.
M. Péloquin: Non, c'est plutôt le contraire. C'est
la ville qui, elle, ne pourra réglementer...
M. Paquette: Aller au-delà des choses qui sont
mentionnées ici.
M. Péloquin: Simplement, et sous réserve des
dispositions. En définitive, s'il y a un règlement de la province
qui ne traite pas d'un aspect, c'est un champ inoccupé. Le cas
échéant, la ville pourra le faire.
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: Je trouve cela parfaitement normal, M. le
Président, quand il s'agit de la protection de l'environnement ou de la
santé publique. Le gouvernement de la province doit
légiférer de façon à imposer des contraintes
partout. Mais dans une agglomération comme celle de la ville de
Montréal ou de la Communauté urbaine de Montréal, à
cause de la concentration de population, il y a des conditions
particulières qui peuvent se présenter. Il me semble qu'il faut
accorder à la ville un pouvoir d'occuper des champs qui ne le sont pas
par la province.
M. Paquette: M. le Président...
Le Président (M. Bertrand): M. Normandin et M. le
député...
M. Paquette: ... c'était directement sur... Le
Président (M. Bertrand): D'accord.
M. Paquette: Si M. Normandin n'a pas d'objection, je suis
parfaitement d'accord avec le député de D'Arcy McGee. Ma
préoccupation était plutôt au niveau des conflits possibles
de juridiction, parce que j'ai eu des problèmes de garderies dans mon
comté, on attendait le permis de la ville, alors qu'on avait
déjà le permis des Affaires sociales. Il faudrait garder au
gouvernement provincial la possibilité de gérer le système
pour que cela ait un certain caractère d'efficacité, et
qu'à l'intérieur de ce système, en ce qui concerne des
normes plus précises de fonctionnement des garderies, la ville puisse
agir, s'il n'y a pas de règlement au niveau provincial; ça me
semble être exactement ce qu'il y a dans l'article.
Le Président (M. Bertrand): M. Normandin.
M. Normandin: C'est une question d'information, si je peux me
permettre, M. le Président, et ça va à la suite de ce que
le député de Rosemont a dit. On a eu énormément,
dans notre district, de problèmes avec les garderies et ce qui
était toujours soulevé, c'était la différence entre
les normes exigées par le service d'urbanisme, soit pour le nombre de
pièces pour tant d'enfants pour une garderie ou le nombre de pieds
carrés. Je me demande, par cet article, qui va statuer sur ça
maintenant. C'était un des problèmes. La province émettait
un permis pour 30 enfants et la ville, elle, ne permettait pas plus de cinq ou
dix pour le même emplacement.
M. PÉloquin: Si le gouvernement statue par
règlement adopté en vertu de la Loi sur les servi-
ces de santé et les services sociaux, ce seront les normes de la
province qui seront appliquées. Ce serait simplement où il y
aurait un champ inoccupé, je le répète.
M. Tardif: Sous réserve, adopté.
Le Président (M. Bertrand): D'accord, c) adopté,
d)? Concordance? Adopté? d)?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): e)? Ce paragraphe est
retiré.
M. Tardif: A été retiré.
Le Président (M. Bertrand): f)?
M. Péloquin: D'accord.
M. Tardif: f) adopté.
Le Président (M. Bertrand): Concordance. Alors, l'article
35 est adopté.
Bien! Article 36? Oui, monsieur?
M. Lebeau: Je voudrais poser une question seulement au sujet du
retrait du paragraphe b), parce que, encore une fois, c'est un papillon qui est
parvenu aux membres du conseil de la ville de Montréal, il y a quelques
jours seulement.
Ma question est la suivante. Lorsqu'on a discuté, au conseil de
la ville de Montréal, ce paragraphe b), qui avait pour effet de
réglementer, prohiber la production, l'impression, la distribution,
etc., de circulaires, d'affiches, ainsi de suite, le Rassemblement des citoyens
de Montréal s'était fortement opposé à ce genre de
pouvoirs que pourrait avoir la ville dans sa charte, en s'inquié-tant
fortement sur la question de la liberté d'expression, la liberté
de circulation des idées à Montréal; et même,
plusieurs groupes, plusieurs associations se sont aussi opposés à
ces pouvoirs que la ville de Montréal voulait se faire donner. Il faut
relier, soit dit en passant, l'article 173, qui fait référence
à l'article 1150b de la charte, qui accroit encore
énormément les pouvoirs de la ville en matière de
répression, possiblement, hypothétique-ment, de la liberté
d'expression.
Lorsque le RCM s'opposait vigoureusement à l'adoption de cet
article de la charte au conseil, l'administration nous avait entre autres
répondu qu'on avait besoin de ce règlement, de cet article, de
cet amendement à la charte, pour pouvoir appliquer le règlement
sur l'affichage tel que voté l'été dernier par le conseil
de ville, le règlement 5128. Je voudrais poser une question au chef du
contentieux. Si on retire l'article b) et nous sommes fort heureux pour
les citoyens de la ville de Montréal que cet article soit retiré
par la ville mais si on le retire, la ville a-t-elle les pouvoirs, selon
la charte, telle qu'elle est actuellement, d'appliquer son règlement sur
les enseignes et les panneaux-réclames.
M. Péloquin: M. le Président, si l'article 1150b de
la charte est accordé tel que proposé, l'article 173 du projet
est la disposition qui permettra l'application du règlement concernant
l'affichage. Maintenant, le motif du retrait de ce paragraphe b) de l'article
36 du projet tient au fait que, vu que la ville ne peut voir à
l'application de ces règlements que dans son territoire, s'il n'y a pas
d'extension en dehors du territoire de la ville pour réglementer
l'impression d'affiches, ce n'est pas utile à ce moment-là. Il
suffirait que l'impression en soit faite en dehors de la ville.
M. Lebeau: Dois-je comprendre que le onzième paragraphe de
l'actuel article 521 combiné à l'amendement que propose la ville
à l'article 1150b serait suffisant pour appliquer intégralement
les règlements sur les enseignes et panneaux-réclames?
M. Péloquin: C'est bien cela, M. le Président.
Le Président (M. Bertrand): Bien. M. Keaton, vous avez une
remarque?
M. Keaton: Oui, j'ai une remarque, M. le Président. Il y a
naturellement toujours un problème d'affichage dans n'importe quelle
grande ville. Par rapport aux autres grandes villes du monde, je n'ai pas fait
la comparaison, mais le problème de l'affichage à Montréal
est peut-être un moindre problème. Il y a d'autres villes... Mais
je dirais qu'un tel pouvoir, pour une municipalité, est extraordinaire
dans le sens que cela peut être appliqué de façon
arbitraire et vraiment discrétionnaire. Je croyais que l'abus potentiel
des lois pour une administration n'importe laquelle, je n'accuse pas
l'administration actuelle mais dans n'importe quelle administration,
cela peut aller au-delà des normes du droit civil, des libertés
civiles. S'il y a un problème d'affichage ou du contrôle des
affiches, je pense qu'il devrait y avoir d'autres façons de
régler le problème, d'autres façons d'exprimer en loi le
pouvoir d'une municipalité pour régler un tel problème.
J'ai voté moi aussi contre cet amendement de modification à la
charte pour des raisons, il me semble, qui devraient paraître
évidentes à tous ceux qui sont conscients du problème des
libertés civiles.
Le Président (M. Bertrand): Le nouvel article 36, tel que
contenu dans le supplément au document présenté par la
ville de Montréal, est-il adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Passons maintenant à
l'article 37. Qui avait fait part de sa volonté de suspendre
l'étude de l'article 37?
Alors, nous allons donc le considérer comme adopté
à ce moment-là. M. le ministre.
M. Tardif: M. le Président, j'attendais, croyant que cela
venait de là. L'article 37, à la deuxième
page du projet, paragraphe b), 12e, où l'on parle
d'établir des règles concernant les excavations dans le domaine
privé. Il nous semble, en fait, que nous sommes d'accord sur la teneur
générale de l'article qui prévoit un pouvoir de
réglementation des excavations, des ouvertures pratiquées dans le
domaine public, mais, lorsqu'il s'agit du domaine privé, nous avons des
réserves à ce sujet-là. J'aimerais, à moins qu'on
n'ait d'autres éléments à apporter, entendre la ville
là-dessus.
Le Président (M. Bertrand): Me Péloquin.
M. Péloquin: M. le Président, il faut bien lire le
paragraphe 12e qui dit: De la manière et dans les limites prévues
au paragraphe 11e à l'égard des excavations dans le domaine
public. A ce moment, si nous allons voir au paragraphe 11e, cela dit bien: En
vue d'assurer la conservation du domaine public et la protection des ouvrages
d'utilité publique ainsi que la sécurité du public. Ce que
nous recherchons, c'est simplement de réglementer les excavations dans
le domaine public ainsi que les excavations dans le domaine privé qui
seraient contiguës au domaine public et qui pourraient affecter le domaine
public ou qui pourraient affecter la sécurité du public. Je crois
que la phraséologie employée, si on s'y attarde, est suffisamment
restrictive au paragraphe 12e. Je voudrais assurer M. le ministre que ce que
nous cherchons, c'est simplement de protéger le domaine public, mais ce
que nous avons réalisé, c'est que le domaine public est
affecté par des excavations sur des terrains privés qui sont
contigus ou à proximité du domaine public.
M. Tardif: M. le Président, je comprends fort bien que,
pour une tranchée d'une entrée d'eau qui est partiellement sur le
domaine public et le domaine privé, l'on puisse prescrire que cette
tranchée devrait avoir le même genre de soutènement et
autres travaux de sous-oeuvre que celle du domaine public, en tout cas pour sa
partie contiguë, mais cette restriction n'apparaît pas ici. On ne
parle pas de travaux contigus. On dit: D'établir de la manière et
dans les limites prévues au paragraphe 11e à l'égard des
excavations dans le domaine public, établir des règles concernant
les excavations dans le domaine privé en général et non
pas dans le domaine privé, contigu à... C'est cela.
M. Péloquin: Non, mais on dit que c'est en vue d'assurer
la conservation du domaine public ou la sécurité publique. Alors,
en vue d'assurer la conservation du domaine public. C'est pour cela que le
paragraphe 11e commence par la défintion de l'objet et on s'y
réfère au paragraphe 12e.
Evidemment, il y a aussi le fait que la ville a les pouvoirs de
régir ou de réglementer le construction et les excavations; cela
comporte des dangers et je pense que c'est quelque chose qu'il serait aussi
normal pour la ville de réglementer, indépendamment de la
remarque que j'ai faite, pour que... Evidemment, ce que nous avions en vue,
c'était de protéger le domaine public ainsi que la
sécurité publique.
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
Rosemont.
M. Paquette: Je ne comprends pas pourquoi vous n'ajoutez pas,
à la fin de l'adjonction que vous faites au paragraphe 12e; Etablir des
règles concernant les excavations dans le domaine privé, pourquoi
n'ajoutez-vous pas: contiguës au domaine public, puisque c'est là
l'intention? Il me semble que cela élargit les pouvoirs
considérablement.
M. Péioquin: Le terme "contigu", il suffirait qu'il y ait
probablement une petite bande de terrain on l'a déjà vu
dans des décisions des tribunaux le terme "contigu", c'est
quelque chose qui est à proximité immédiate. Il suffirait
qu'il y ait une bande très infime de terrain qui soit entre le domaine
public et la partie du domaine privé, la partie du terrain privé
où on fait l'excavation pour qu'à ce moment-là, on ne
puisse réglementer à l'égard de cette excavation.
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
Jeanne-Mance.
M. Laberge: Est-ce que la ville de Montréal a le droit
actuellement ou est-ce que ses services lui permettent de réglementer
dans certains cas, du moins d'empêcher quelqu'un de faire une excavation
à côté d'un autre édifice qui, par le fait
même, provoquerait pratiquement l'écroulement d'un autre
édifice à côté? J'ai en mémoire un cas qui
s'est passé il y a quelques années, qui avait causé de
sérieux dommages à un immeuble sur la rue Sherbrooke, alors qu'on
creusait à côté. Est-ce que cela y fait?
Est-ce que votre règlement, à ce moment-ci ou un peu plus
loin, prévoit cela?
M. Péloquin: Evidemment, je pense que, dans ce
cas-là, ce serait une question de sécurité du public. Si
on procède à une excavation à proximité d'un
édifice... Je pense qu'on retrouverait ce cas à notre paragraphe
12o en référence au paragraphe 11o où ce que l'on vise, je
le répète, c'est la conservation du domaine public, la protection
et la sécurité publique.
M. Laberge: C'est ça, merci.
M. Tardif: M. le Président, compte tenu des explications
fournies par la ville, évidemment, les tribunaux pourront
véritablement interpréter qu'il incombera à la ville de
démontrer que c'était dans le but d'assurer la conservation du
domaine public et sa protection. Je serais satisfait...
Le Président (M. Bertrand): Alors cet article sera-t-il
adopté?
M. Bertrand (Daniel): Je peux avoir la parole, s'il vous
plaît?
Le Président (M. Bertrand): Oui, à quel sujet?
M. Bertrand (Daniel): M. le ministre des Affaires municipales a
fait allusion à des tribunaux. Est-ce que ce sont des tribunaux de la
Cour supérieure ou de la Cour municipale? C'est ça qu'il faudrait
savoir, parce qu'il y en a qui ont juridiction et d'autres pas. En regardant la
charte, c'est limité à l'article 1116 dans quelques
bébelles et vous donnez la juridiction un peu trop fortement, ils n'ont
pas le droit. Il faudra regarder la charte en dernier, à l'article
1116...
Le Président (M. Bertrand): C'est à rencontre du
règlement, je m'excuse, c'est à rencontre du
règlement.
M. Bertrand (Daniel): C'est dans la charte.
Le Président (M. Bertrand): C'est à rencontre du
règlement, vous parlez du recours devant les tribunaux.
M. Bertrand (Daniel): Quel tribunal? C'est ça que je veux
savoir.
Le Président (M. Bertrand): II y avait d'autres
commentaires aussi, M. le ministre?
M. Bertrand (Daniel): M. le Président, quel tribunal, je
vous le demande? Est-ce municipal ou est-ce la Cour supérieure, c'est
ça que je veux savoir. Question légale et de droit.
Mme Lapierre: Ils sont pognés, laissez faire.
M. Tardif: M. le Président, en ce qui concerne l'article
32, il reste donc l'alinéa d) qui est en quelque sorte une
dérogation aux règles de la circulation. La note que nous avons
eue du ministère des Transports demande en quelque sorte de soumettre
à l'approbation du ministre des Transports toute réglementation
municipale sur les pistes cyclables qui viendrait en dérogation du Code
de la route et des dispositions générales de la circulation.
C'est l'alinéa d) de l'article...
Le Président (M. Bertrand): Article 37.
M. Tardif: ... 37, M. le Président, pardon, vous avez
raison, et c'est le paragraphe 32. A ce moment-là, à la
cinquième ligne avant la fin "aux fins de la circulation sur les pistes
cyclables, édic-ter, sujet à l'approbation du ministre des
Transports, des règles particulières aux cyclistes et aux
bicyclettes par dérogation."
M. Péloquin: D'accord, M. le Président.
Le Président (M. Bertrand): Donc, après le mot
"édicter" à la...
M. Péloquin: Onzième ligne.
Le Président (M. Bertrand): J'ai le projet de loi no 200
devant moi.
M. Péloquin: Je m'excuse, j'étais au texte ici.
Le Président (M. Bertrand): D'accord. Après le mot
"édicter", ajouter...
M. Tardif: Sujet à l'approbation du ministre des
Transports.
Le Président (M. Bertrand): ... "sujet à
l'approbation du ministre des Transports" entre virgules, et continuer "des
règles particulières aux cyclistes, etc". Alors l'article 37, tel
qu'amendé, est-il adopté?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. Article 38?
M. Tardif: Un papillon.
Le Président (M. Bertrand): Me Pothier.
M. Pothier (Roger): M. le Président, pour le Barreau du
Québec. Quant à l'article 38, nous aurons à parler du
paragraphe a), de même que du paragraphe d). Nous traiterons en premier
lieu du paragraphe a) et je présume que les autres intervenants voudront
faire valoir leurs observations également.
Ce paragraphe vise les occupations non conformes. Il contient un
principe qui est tout à fait admissible, au point de départ et
qui, d'ailleurs, est couramment appliqué. C'est celui de la perte de
droits acquis dans le cas de cessation ou d'abandon d'une occupation. C'est
courant et c'est contenu dans des réglementations municipales et c'est
couramment observé. Jusque-là, il n'y a pas de
problème.
Maintenant, il faut comprendre que les réglementations en
matière d'urbanisme sont limitées par un principe qui est celui
des droits acquis. Ce principe des droits acquis provient de l'idée que
les règlements d'urbanisme n'ont pas d'effet rétroactif. De sorte
que lorsqu'on dit que l'abandon d'une occupation peut constituer une perte des
droits acquis, c'est parfaitement légitime de le dire dans une loi et
dans un règlement. Dans une loi, il n'y a aucun problème, dans un
règlement...
Mais créer une présomption comme on la crée par la
loi, en disant que la cessation des activités, pour une période
de six mois, constitue un abandon des droits acquis à l'occupation,
c'est poser un principe arbitraire qui n'est pas nécessairement conforme
à la réalité et à l'idée d'absence d'effet
rétroactif des règlementations d'urbanisme.
Nous prétendons qu'il serait probablement plus légitime de
prévoir une règle plus souple, moins brutale, dans le projet de
loi. Les gens qui seront les plus affectés par une législation
semblable sont précisément les gens qui sont les plus
démunis, qui peuvent le plus difficilement, alors qu'ils n'ont pas
l'intention de cesser ou d'abandonner une occupation, persister dans une
occupation pendant une période continue et qui peuvent facilement avoir
interrompu pendant une période supérieure à six mois.
Nous prétendons que cette règle de cessation
des activités, pendant six mois, est une règle brutale et
arbitraire, puis qu'elle devrait plutôt être nuancée ou
qu'il devrait y avoir une modification au projet de loi, pour permettre de
faire, devant les tribunaux, la preuve contraire, à l'effet que le
propriétaire ou l'occupant qui est visé par cette règle de
six mois n'avait pas, dans les faits, l'intention d'abandonner ou de cesser
l'activité concernée, de sorte que, quant à lui, le
règlement d'urbanisme n'aurait pas d'effet rétroactif. C'est le
sens de notre intervention.
Le Président (M. Bertrand): Quelqu'un est-il en mesure de
répondre aux interrogations de Me Pothier?
M. Péloquin: M. le Président, cet article s'inspire
d'un article du projet de loi no 12 qui était l'article 74, paragraphe
o), où l'on traitait de l'aménagement du territoire et des usages
dérogatoires. C'est assez difficile de faire la preuve de l'intention
d'une personne d'abandonner l'occupation qu'elle poursuit dans un
édifice.
Malheureusement, le problème qui se présente, c'est qu'il
y a, dans la ville de Montréal, et probablement ailleurs aussi, sur le
territoire de la province, des édifices qui sont placardés et
pour lesquels il n'y a aucune occupation. Cela dure de façon
indéfinie.
Nous voulons bien respecter les droits acquis et tant qu'une personne
continue à exploiter son commerce ou son établissement, les
droits acquis subsistent. La notion d'intention d'abandonner étant
tellement floue, nous croyons qu'il s'impose qu'il y ait une disposition dans
la loi qui, en définitive, crée une présomption,
qu'après un certain laps de temps, cette personne a cessé
d'occuper et qu'elle perde ses droits acquis.
Le Président (M. Bertrand): Monsieur.
M. Lebeau: A l'appui de la demande de la ville et de ce que vient
d'expliquer Me Péloquin, je voudrais signifier que nous, du RCM, sommes
absolument d'accord avec cette demande de la ville.
Justement pour les raisons que Me Péloquin vient d'expliquer, je
citerai un exemple qui a trait peut-être davantage à un
problème d'aménagement et à un problème de crise de
logement à Montréal qu'à un problème d'amendement
à la charte strictement et à un problème de droits acquis.
Chaque fois qu'on a fait des règlements de zonage, à
Montréal je pense à l'an dernier où on a
adopté, au conseil de ville, un règlement de zonage pour
l'ensemble d'un grand quartier, le plateau Mont-Royal il s'est
trouvé des cas et, dans mon quartier en particulier, je me souviens d'un
cas patent où une industrie s'est installée en plein coeur de ce
qui est maintenant un quartier absolument résidentiel. J'ai
essayé moi-même au conseil de faire amender le projet de
règlement qui nous était soumis de façon à faire
classer résidentiel ce territoire que la ville classait ou proposait de
classer industriel, en plein coeur d'un secteur résidentiel. La raison
pour laquelle, semble-t-il, la ville ne pouvait pas procéder, c'est
qu'elle n'avait pas suffisamment de pouvoirs et que cela aurait pu être
interprété comme une attaque aux droits acquis.
C'est évident que si cet article, dans ce cas, avait
été adopté tel quel, cela n'aurait pas exactement
réglé le problème devant lequel on était à
ce moment-là, mais, si cet article était adopté
maintenant, je pense que, dans le cas de l'industrie de mon quartier, en plein
coeur du secteur résidentiel, dans le cas d'un abandon, ce serait
drôlement plus facile ensuite d'uniformiser ce qui est de fait maintenant
un quartier résidentiel dans ce coin. C'est la raison pour laquelle le
conseil de ville m'avait appuyé sur cette demande d'amendement de la
part de la ville. Même nous, à l'époque, avions fait des
amendements qui poussaient plus loin, beaucoup plus loin même que cela la
question de contrainte des droits acquis. Je voulais le souligner. Je pense que
c'est important à Montréal. On a besoin de cet article et on
l'appuie entièrement.
Le Président (M. Bertrand): Me Paquet.
M. Paquet (Jean-Marie): M. le Président, j'aimerais
intervenir brièvement au nom de la Chambre d'immeuble de Montréal
et souligner d'abord qu'il ne faut pas confondre la notion de droits acquis
avec la notion de changement de zonage. La notion de droits acquis, en quelques
mots, cela veut dire qu'une personne qui occupe un immeuble, à l'heure
actuelle, selon les dispositions du règlement de zonage, peut continuer
à l'occuper, même quand le zonage sera changé, pour
destiner le terrain à une occupation différente. C'est la notion
de droits acquis.
Dans ce sens, la notion de droits acquis n'a rien à faire,
à mon sens, avec la possibilité évoquée par le
dernier intervenant pour une municipalité, en l'occurrence, la ville de
Montréal, de faire passer d'industriel à résidentiel un
terrain qui est effectivement occupé à l'heure actuelle, comme
industriel. La ville pouvait parfaitement le faire et, tant que l'industrie
aurait continué à fonctionner, elle aurait pu
précisément demeurer là à cause des droits
acquis.
Ce à quoi la Chambre d'immeuble s'oppose, c'est la
dernière phrase de l'alinéa a) qui dit, tout à fait
crûment, qu'une cessation d'activité pour une période de
six mois constitue un abandon. On ne dit pas que c'est une présomption
qui pourrait être poussée, on dit qu'une cessation
d'activité pendant six mois constitue un abandon des droits acquis. Il
n'y a pas de preuve possible à l'encontre de cela.
Ce que nous suggérons à la commission, c'est que le texte
se lise: "La cessation d'activité pour une période de six mois
constitue une présomption d'abandon des droits acquis à
l'occupation. Cette présomption peut être repoussée au
moyen d'une preuve appropriée par le titulaire des droits acquis".
Je vous donne deux exemples. Supposons une habitation dans une zone
maintenant devenue industrielle. Le logement devient vacant. Pendant six mois,
le propriétaire ne trouve pas à le louer. Ar-
rive le septième mois. Quelqu'un se présente qui serait
intéressé à l'occuper. Les droits acquis à
l'occupation résidentielle auront été perdus par une
cessation d'activité de six mois et il n'y a rien à y faire.
Voici l'autre situation qui peut se présenter. Prenons le cas
d'un conflit de travail qui va se poursuivre six mois et demi. Pendant six mois
et demi, la boîte est fermée. Il y a eu cessation
d'activité.
Est-ce qu'on va forcer l'industrie à convertir son usine en
résidence? Je pense que l'article est beaucoup trop absolu et qu'il
suffirait, pour atteindre les fins que recherche la ville de Montréal,
de faire de la cessation d'activité pendant six mois, une simple
présomption qui pourra être repoussée par le citoyen au
moyen d'une preuve appropriée. En l'occurrence, dans le dernier exemple
que je vous donnais, si par hasard, on voulait forcer l'industrie en question,
à convertir son usine en logement, l'industrie, devant le tribunal,
prouverait qu'elle avait sur les bras, un conflit de travail et que la
cessation d'activité était causée par une force majeure.
Donc, on ne peut inférer de cette cessation d'activité une
intention d'abandonner l'occupation.
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
Rosemont.
M. Paquette: M. le Président, c'était justement les
exemples que je voulais souligner. Je pense que c'est une question de droit.
J'aimerais plutôt écouter les avis des autres personnes.
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
Bourassa.
M. Laplante: Même chose.
Le Président (M. Bertrand): Même chose. Me Paquet,
est-ce que vous seriez en mesure de nous faire envoyer en avant ce que vous
suggériez comme amendement possible à cet alinéa a) de
l'article 38.
M. Paquet: Je l'écris. Dans trente secondes, je vous le
fais envoyer,
Le Président (M. Bertrand): Bien. Est-ce que Me
Péloquin voulait donner son avis là-dessus?
M. Péloquin: Oui, M. le Président. S'il ne
s'agissait que d'une présomption juris tantum qui pourrait être
repoussée, à ce moment, c'est le statu quo. Aussi bien s'en tenir
à la jurisprudence actuelle. Ce que nous voulons, nous voulons aller
plus loin. Maintenant, il s'agit bien d'usage dérogatoire dans ce cas.
Je pense que l'exemple qui est donné par mon confrère ne pourrait
pas s'appliquer. Le cas d'une compagnie qui serait en grève et qui
cesserait ses activités, je pense bien que même si la compagnie
est en grève, on ne peut pas dire que la compagnie a cessé ses
activités. Il y a la production qui peut cesser temporairement, mais la
compagnie continue à tenir feu et lieu dans ses locaux. Il y a le
personnel-cadre et la direction qui y sont. Je pense que cet exemple, on ne
doit pas le retenir. Maintenant, c'est normal. S'il y a un changement de
zonage, s'il y a un commerce qui fonctionne par droits acquis, et s'il faut au
propriétaire six mois pour être capable de trouver un locataire
pour exploiter un commerce, c'est donc qu'il n'y a pas un très grand
besoin dans le secteur pour cet usage dérogatoire. Il me semble
qu'à ce moment, si le secteur a été changé en un
secteur résidentiel, il devrait y avoir conversion de l'édifice
pour que ce soient des bâtiments résidentiels et que cela devienne
conforme à l'usage prescrit par le règlement de zonage dans le
secteur.
M. Laplante: On peut proposer de retirer cet article.
Le Président (M. Bertrand): Pardon?
M. Laplante: La ville préférerait qu'on
enlève l'article plutôt que de l'amender.
Le Président (M. Bertrand): Non. M. Péloquin: Non,
absolument pas...
Le Président (M. Bertrand): C'est l'amendement de Me
Paquet qu'elle n'accepterait pas d'inclure dans son...
M. Péloquin: C'est cela, M. le Président.
M. Laplante: Tel qu'il est, moi-même, j'aurais de la
difficulté à l'accepter. Si je vous donnais un exemple qui est
arrivé pour un droit acquis. Le propriétaire d'un petit magasin
de coupons se trouve malade durant huit ou neuf mois. Il l'exploitait seul. Il
a été obligé de fermer son commerce durant ces huit ou
neuf mois. C'était son seul gagne-pain. Il reviendrait dans son commerce
et il ne pourrait plus l'exploiter.
M. Péloquin: Ecoutez, il faut s'entendre... M.
Laplante: II a été obligé de fermer.
M. Péloquin: Si un commerce est fermé, parce qu'une
personne ne peut pas y aller, il n'y a pas cessation des activités. Si
l'inventaire demeure sur place... la cessation des activités, c'est
vraiment, l'évacuation du local ou quand il y a des circonstances qui
permettent de dire que le commerce qui est exploité à un endroit
ne continuera plus à l'être, à moins que quelqu'un ne
vienne s'installer à nouveau dans cet établissement.
Le Président (M. Bertrand): Me Pothier.
M. Pothier: Oui, M. le Président, c'est
précisément le problème. Le texte de loi vient ici
trancher la question des droits acquis. On vient dire d'une façon tout
à fait péremptoire que la cessation d'activités pendant
six mois, pour quelque cause que ce soit, met fin à l'existence des
droits
acquis; ce qui, normalement, est décidé de façon
contradictoire, qu'on change les règles du jeu d'une façon
favorable à la ville. Cela peut se défendre. On crée une
présomption favorable à la ville, compte tenu des
problèmes qu'on vous a exposés, qui sont réels, que nous
admettons. Cela peut se comprendre.
Maintenant, qu'on dise que le législateur va trancher le
problème des droits acquis dans un texte de loi, nous estimons que c'est
aller un peu loin et que c'est rompre l'équilibre normal. Nous
soumettons que c'est créer une injustice dans un texte de loi. Les
tribunaux sont ordinairement là pour trancher ce genre de
problème, et l'exemple donné par le député tout
à l'heure est tout à fait au point. Ce sont, dans la plupart des
cas, les petites gens, les petits commerçants qui ont à subir les
conséquences d'une loi semblable.
M. Tardif: Je voudrais quand même m'assurer que j'ai bien
compris moi aussi le sens des remarques, de Me Péloquin, et j'aurais
tendance à abonder dans le même sens que le député
de Bourassa, à savoir que, face à l'amendement proposé par
Me Paquet, qui représente ici l'Association de l'Immeuble et qui a dit:
Modifier l'amendement que nous proposons, que nous demandons dans le sens
indiqué, c'est-à-dire la cessation des activités,
constitue une présomption d'abandon des droits acquis à
l'occupation. Aussi bien rester avec ce qu'on a, puisque c'est le statu quo.
Est-ce véritablement la situation actuelle?
M. Péloquin: C'est ce qui est défini par la
jurisprudence. Nous sommes obligés de prouver que l'occupant avait
l'intention de cesser toute activité. C'est une preuve de quelque chose,
d'une intention qui est, à toutes fins pratiques, impossible à
faire.
M. Paquette: Je m'excuse, mes connaissances en droit sont
relativement limitées, mais est-ce que ce n'est pas plutôt
l'inverse? Il y a présomption. Est-ce que ce n'est pas à la
personne visée à faire la preuve? Le fardeau de !a preuve
n'est-il pas du côté de la personne visée par
l'abandon...
M. Péloquin: Oui, mais, à ce moment-là, ce
serait très simple de repousser la présomption pour l'occupant,
il a simplement à dire qu'il voulait louer le local et ne trouvait pas
à le louer.
Le Président (M. Bertrand): M. le ministre.
M. Tardif: M. le Président, il me semble, à moi
aussi, si je lis bien le sens de l'amendement de Me Paquet, qu'il y a
effectivement renversement du fardeau de la preuve, c'est-à-dire que la
ville n'a plus à faire la preuve, comme c'était le cas par
l'article 524, qu'il y a eu cessation des activités, mais c'est bien
à l'occupant, au propriétaire, à l'encon-tre de qui joue
la présomption ici d'abandon des droits acquis; c'est
déjà, il me semble, un net progrès, sans qu'il soit
nécessaire qu'on aille jusqu'à dire que cette cessation
d'activité constitue de fait un abandon des droits acquis.
M. Péloquin: Après un certain temps, il y a des cas
comme il y en a actuellement à Montréal, de stations-service qui
sont placardées depuis des mois et des mois. Evidemment, l'occupant n'a
qu'à venir dire qu'il cherche un locataire pour faire fonctionner cette
station-service, un concessionnaire, et qu'il n'en a pas trouvé, mais
que lui, le propriétaire de la station de service, n'a jamais voulu
cesser d'exploiter cette station. Il a l'intention, lorsqu'il trouvera un
locataire, de continuer cet usage, qui est dérogatoire.
M. Paquette: Je m'excuse, M. le Président, actuellement,
quelqu'un qui se présenterait dans une telle situation devant les
tribunaux aurait gain de cause, selon vous? On reconnaîtrait quand
même ses droits acquis sur une preuve aussi faible?
M. Péloquin: Du moment que cette personne va
déclarer à la cour qu'elle n'avait pas l'intention d'abandonner
les activités, même si, dans les faits, les activités ont
cessé à cette station-service depuis des mois, du moment que la
personne prouve à la cour qu'elle avait l'intention de continuer ses
activités, elle conserve ses droits acquis.
Le Président (M. Bertrand): Me Paquet.
M. Paquet: J'aimerais souligner à la commission, M. le
Président, qu'il peut y avoir un monde de différence entre une
déclaration du propriétaire qui a gardé une station
placardée pendant trois ans sans rien faire pour tenter de la louer et
la preuve appropriée qui pourrait être apportée par le
même propriétaire, qu'il a effectivement fait des efforts
raisonnables et tous les efforts nécessaires pour tenter de la louer
pendant les trois mêmes années.
Il ne suffit pas d'une simple déclaration pour que cela constitue
une preuve appropriée.
Le Président (M. Bertrand): M. le maire.
M. Drapeau: II ne faut pas oublier que, lorsqu'on tente
d'améliorer les lieux, un arrondissement, et qu'un règlement de
zonage est adopté, c'est déjà exceptionnel que ceux qui
sont là puissent continuer. Tant que le droit est exercé,
d'accord. Dès que le droit cesse d'être exercé, pourquoi,
à ce moment-là, n'y aurait-il pas reconnaissance de l'abandon?
Nous disons que le meilleur moyen d'éviter des interprétations
d'intention, c'est par l'écoulement du temps. Là, la preuve est
indiscutable. Essayer d'interpréter des intentions, c'est multiplier les
causes devant les tribunaux, c'est provoquer des frais pour les contribuables,
parce que, si la ville prend des procédures, c'est encore des frais. Les
avocats qui travaillent à cela ne travaillent pas à autre
chose.
Ce n'est pas le magasin de coupons qui est fermé pendant six mois
parce que la marchande est malade et qui peut mettre un avis dans son magasin
"fermé pour cause de maladie" et qui reviendra dans six mois. Ce n'est
pas cela le problème. Mais il y a des occupations qui sont vraiment tout
ce qu'il y a de plus contradictoire à l'ef-
fet qu'un règlement de zonage recherche. On a parlé des
postes d'essence. Il y a les cours de rebuts, il y a toutes sortes
d'occupations pour lesquelles il y avait de la tolérance auparavant,
quand il n'y avait pas de règlement de zonage.
Les voisins se plaignent. Un règlement de zonage est
adopté. Les citoyens ne comprendraient pas que les procédures de
la ville soient rejetées parce que l'interprétation de
l'intention n'a pas été faite à la satisfaction des
tribunaux. Pourquoi ne pas faciliter la tâche des juges qui ont
déjà bien assez de travail parfois à tenter de trouver
l'intention des parties dans un contrat? Lorsqu'il s'agit d'une cessation de
droit, pourquoi ne pas adopter la norme qui n'est pas sujette à
interprétation, l'écoulement du temps pendant un certain temps?
Nous disons six mois. Quand la preuve de six mois est faite, elle est faite.
Cela ne donne pas lieu à une interprétation.
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
Rosemont.
M. Paquette: Je comprends les préoccupations de la ville,
mais, d'un autre côté, je pense que l'idée de
reconnaître des droits acquis à des occupants qui sont
déjà là, alors qu'un règlement de zonage arrive
ensuite, cela a pour but d'éviter l'odieux de la
rétroactivité d'un règlement de zonage pour des personnes
qui occupent déjà des lieux. Il y a aussi cet aspect de la
question. On a une suggestion de la part de la Chambre d'immeuble. Si on
retient votre idée de faire la preuve par écoulement du temps, on
peut se dire que six mois ce n'est peut-être pas suffisant. Il y a le cas
de la maladie. Si une personne qui a un petit commerce est malade pendant un
an, on peut considérer que c'est suffisant. Ou encore s'il y a une
grève, elle peut durer six mois et demi. Il y a très peu de
grèves qui se prolongent au-delà de huit mois, je ne pense pas
qu'il y en ait eu ces dernières années. Si on met un an, par
exemple, on est sûr que ces cas-là... Même chose pour un
logement inoccupé. Quand un logement est inoccupé pendant un an,
c'est peut-être le temps que la ville ait les possibilités d'agir.
Je me demande si on n'aurait pas une solution à ce dilemme si on
regardait de ce côté-là.
M. Drapeau: Si on me permet, dans le cas du zonage, il est bien
évident qu'un moment vient où l'adoption d'un règlement de
zonage va mettre fin à un privilège. Lorsqu'un secteur est
zoné pour fin commerciale, pour fin industrielle et que, par
règlement, le zonage change et qu'il devient résidentiel, il est
bien évident que le terrain vaut moins. Il vaut moins pour fin
résidentielle que pour fin commerciale ou industrielle. On pourrait tout
aussi bien dire que le propriétaire qui a acheté un terrain dans
une rue où le zonage était commercial ou industriel et qui, trois
mois après, s'aperçoit que son terrain n'est plus industriel ou
commercial, mais résidentiel, subit un préjudice. Et cela n'a pas
pris six mois, cela a pu prendre seulement trois mois.
C'est dans l'ordre qu'un règlement de zonage mette fin à
une situation. Tant qu'il exerce son droit, cela ne prend pas fin. Dès
qu'au lieu de dire immédiatement, dès le moment où il
cesse d'exercer ce droit-là, cela prend fin, on accorde six mois,
précisément pour lui permettre de voir s'il va l'occuper
encore.
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: Brièvement, M. le Président, il me
semble qu'il y a quand même une différence entre mettre fin
à un privilège et mettre fin à un droit. Je vous avoue, M.
le Président, que je suis quand même hésitant devant le
désir, pas simplement de la ville de Montréal aujourd'hui, mais
des municipalités en général, de vouloir aller
passablement loin dans la réglementation. Je serais enclin à
donner le bénéfice du doute de l'autre côté. Ce
n'est qu'une opinion que j'exprime par rapport à ce qui est
proposé ici. Nous avons entendu des objections et c'est en quelque
sorte, dans mon esprit, une question de donner la chance au coureur. Le
coureur, c'est le propriétaire dont les droits peuvent être
affectés par l'intervention de la ville.
Le Président (M. Bertrand): Me Pothier, vous avez
demandé la parole.
M. Pothier: M. le Président, je pense que c'est un point
qui est assez sérieux, parce que ce n'est pas la fin d'un
privilège lorsqu'un règlement de zonage est modifié. La
personne qui a un droit acquis possède, justement, c'est le coeur
du débat un droit et, si on est pour vivre dans un régime
de droit, c'est-à-dire où les gens peuvent ne pas se voir
dépouiller arbitrairement des droits qu'ils possèdent, il faut
reconnaître que ce n'est pas un privilège. Pourquoi ne pas
permettre aux gens qui possèdent de tels droits le droit,
précisément, de les faire valoir devant les tribunaux, quitte
à ce qu'ils perdent leur procès? C'est peut-être une
situation moins facile pour une ville. Nous sommes prêts à
reconnaître la légitimité de la demande de changer les
règles du jeu en faveur des municipalités, ou de la ville de
Montréal dans ce cas-ci, de façon que la chance au coureur soit
donnée à la ville. Par contre, pourquoi priver une personne, qui
possède un droit et non pas un privilège, de la faculté
fondamentale de s'adresser aux tribunaux pour faire la preuve de son droit,
quitte à ce que sa preuve soit rejetée?
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
Rosemont, vous n'avez pas demandé la parole là-dessus? M. le
député des Deux-Montagnes.
M. de Bellefeuille: M. le Président, je crois comprendre
que mon collègue de Rosemont a évoqué la
possibilité que, plutôt que de suivre ce qui nous est
proposé par le procureur représentant la chambre d'immeuble, nous
remplacions les mots "six mois" par les mots "un an". Cela me paraîtrait
sage, M. le Président. Cela donne une
plus longue période de temps pour assurer la protection des
droits et cela réserve quand même la possibilité, pour la
ville, d'intervenir pour assurer le respect du zonage.
Le Président (M. Bertrand): Me Paquet.
M. Paquet: M. le Président, avec beaucoup de respect pour
la suggestion faite par les honorables députés, j'aimerais
attirer votre attention sur le fait qu'un délai de six mois ou un
délai d'un an dans le texte proposé permet une spoliation sans
indemnité et sans possibilité pour les citoyens d'exercer un
droit fondamental, c'est-à-dire celui de se défendre avec
succès devant un tribunal. Je ne vois pas qu'on puisse... Evidemment,
avec un an plutôt que six mois, c'est six mois de plus, cela fait un
délai plus long, mais il reste qu'à notre avis, il s'agit d'un
droit fondamental qui est exprimé dans le Code civil ou qui
l'était, en tout cas: Nul ne peut se voir dépouiller de son bien,
même pour cause d'utilité publique, sans une juste et
préalable indemnité. Il me semble, M. le Président, que
si, au nom de l'intérêt public, on veut dépouiller un
citoyen d'un droit, à ce moment-là, qu'on l'exproprie.
Le Président (M. Bertrand): M. le ministre.
M. Tardif: M. le Président, entre la situation actuelle
où il incombe, en quelque sorte, à la ville de faire la preuve
qu'il y a eu cessation des activités, si j'ai bien compris ce que le
procureur de la ville a dit, et le texte qui nous est proposé qui
comporte la déchéance automatique des droits après six
mois, il me semble qu'il me répugnerait personnellement que cette
déchéance automatique, même si elle survenait après
douze mois, ne laisse quand même pas de place à l'individu pour
présenter une défense.
A ce moment, je me rallierais à la suggestion de Me Paquet,
à savoir qu'une cessation des activités pour une période
de six mois constitue une présomption d'abandon des droits acquis
à l'occupation.
Il y a donc déjà une inversion du fardeau de la preuve et
je pense qu'il devrait être possible de démontrer à la
personne qu'elle a fait des efforts pour louer, pour vendre, pour attirer des
clients et ceci devrait pouvoir se prouver de façon satisfaisante. Cela
me semble déjà une nette amélioration sur le texte actuel,
peut-être pas tout à fait ce que la ville demandait, mais, entre
les deux, cela me semble une solution fort acceptable et respectueuse des
droits des individus.
Le Président (M. Bertrand): Me Normandin, vous avez
demandé la parole?
M. Normandin: Je m'excuse, je suis conseiller municipal, je ne
suis pas avocat, M. le Président.
Le Président (M. Bertrand): Je m'excuse, on finit par se
donner du maître à tout le monde ici.
M. Normandin: Ce n'est pas une insulte.
Le Président (M. Bertrand): M. Normandin.
M. Normandin: J'aimerais seulement attirer l'attention des
membres de la commission...
Le Président (M. Bertrand): Allez-y, M. Normandin.
M. Normandin: ... sur un autre point de vue, c'est six mois ou
douze mois, les droits du citoyen de pouvoir aller en cour, ça implique
une autre chose, c'est que la ville défraie les coûts pour aller
en cour et, en plus, l'ensemble des citoyens doit vivre, pendant six ou douze
mois avec, par exemple, un garage barricadé et subir en plus cette vue
dans son environnement, le temps que ça va traîner en cour. Je
pense que si le citoyen propriétaire est le moindrement de bonne foi,
surtout si on amende le règlement pour aller à douze mois, il n'y
a aucun problème. En un an, il va régler ses problèmes de
location, de concession ou de quoi que ce soit.
Je ne vois réellement pas pourquoi on ne pourrait pas accepter le
minimum de douze mois sans priver plus le propriétaire que l'ensemble
des citoyens d'avoir à vivre avec un environnement de garages et de
maisons barricadés.
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
Rosemont.
M. Paquette: Je comprends le problème des maisons ou des
garages barricadés, mais je pense que, de toute façon, la
majorité de ces cas vont se régler. D'autre part, si on a une
utilisation très précise en vue, il me semble qu'il y a toujours
le recours à l'expropriation qui est possible. Je comprends que c'est
toujours plus difficile ou plus compliqué à appliquer. Vous
donnez le cas d'un garage barricadé qui pourrait être
déplaisant pour les citoyens, mais, à l'inverse, vous avez le cas
du petit commerçant qui, malheureusement, a été dans
l'incapacité d'opérer pendant six mois et qui va se voir
privé de ses droits acquis.
Moi aussi, en y repensant, je ne trouve pas que la suggestion que
j'avais faite tantôt de douze mois soit une bonne idée.
M. Normandin: Je m'excuse, M. le Président, mais il me
semble bien avoir entendu Me Pélo-quin, je ne suis pas avocat, dire que
le petit commerçant, à moins de vider son commerce au complet,
à cause de maladie, ne perd pas ses droits. A cause d'une grève,
Me Péloquin, c'est lui qui est avocat, a bien dit aussi que ça ne
veut pas dire une cessation d'opération, c'est peut-être une
cessation temporaire, mais ce n'est pas abandonner le commerce comme tel.
M. Paquette: Là-dessus, M. le Président, je ne suis
pas sûr de ça, l'article est quand même très
impératif. On parle de cessation d'activité. Il m'apparaît
difficile de se défendre, s'il n'y a pas eu d'activité dans ce
petit commerce pendant six mois, et de prétendre qu'il n'y a pas eu
cessation d'activité, peu importe la raison. Si le qars a
été
malade ou si c'est pour d'autres raisons, s'il n'y a pas eu
d'activité, il me semble qu'il y a eu cessation d'activité,
l'article m'a l'air suffisamment clair.
M. Goldbloom: M. le Président, il me semble qu'il y a un
éventail de situations possibles tellement large que nous devons
être prudents dans ce domaine. On dit que certaines choses peuvent
constituer un inconvénient, une nuisance pour les résidants d'un
quartier et l'on parle particulièrement d'un garage barricadé. Il
me semble que le garage barricadé est probablement une nuisance moindre
que le garage actif, avec les moteurs qui tournent à vide, le bruit et
le va-et-vient.
Je pense à deux choses. Je pense que nous avons presque tous
je ne pense pas qu'il y ait beaucoup de végétariens
à l'Assemblée nationale le goût d'un bon steak et
pourtant, j'ai eu des plaintes au sujet de la présence d'un restaurant
qui servait de bons steaks, parce qu'il y avait une odeur que des voisins
trouvaient désagréable. Dans quelle mesure pouvons-nous imposer
des contraintes à un tel commerce, parce qu'il y a un
inconvénient perçu par les citoyens du voisinage?
Plus particulièrement, j'ai vécu une situation où,
dans une municipalité, un règlement de zonage avait
été modifié. C'est une toute petite municipalité.
Non seulement le règlement de zonage avait été
modifié, mais la municipalité avait, pour la première fois
de son existence, adopté un plan directeur d'urbanisme. En vertu de ce
plan directeur, il y avait un quartier qui était désigné
comme résidentiel. Dans ce quartier, il y avait un barbier. L'atelier du
barbier a été incendié et l'on a invoqué le nouveau
plan directeur pour lui dire: Vous ne rebâtirez pas dans ce quartier, il
faudra que vous alliez ailleurs. Il y avait même plusieurs
commerçants qui avaient été dans cette même
situation, parce que la conflagration avait atteint trois ou quatre immeubles.
C'est le barbier qui est venu me voir.
Mais il me semble que nous pouvons placer d'honnêtes citoyens qui
ont investi dans un petit commerce, dans des situations bien difficiles. C'est
pour cette raison que je préfère la formulation proposée
par Me Paquet, je pense, à celle qui paraît dans le texte
proposé par la ville.
Le Président (M. Bertrand): Le monsieur là-bas
avait demandé la parole.
M. Bertrand (Daniel): Oui.
Le Président (M. Bertrand): Non, celui qui est à
votre droite. Vous aviez demandé la parole?
M. Perron (Raynald): Je suis d'accord avec la logique du ministre
Tardif ainsi que celle des députés, parce que par le passé
je suis capable de le prouver la ville de Montréal a trop
abusé de ses droits. Je pense que dans un cas semblable, le bon paierait
pour le méchant. Cela serait aller trop loin. Il y aurait des abus, j'en
suis persuadé.
Le Président (M. Bertrand): Pour le journal des
Débats, voulez-vous vous identifier, monsieur, s'il vous
plaît?
M. Perron (Raynald): Mon nom est Raynald Perron.
Le Président (M. Bertrand): D'accord.
M. Perron (Raynald): Je suis un exproprié, depuis dix ans,
par la ville de Montréal. On me gèle mon bien, on ne me l'a pas
acheté. Et je n'ai pas passé à la Cour
supérieure.
Le Président (M. Bertrand): D'accord.
M. Bertrand (Daniel): Est-ce que je peux avoir la parole s'il
vous plaît?
Le Président (M. Bertrand): M. le ministre.
M. Tardif: Est-ce qu'il conviendrait, à ce moment-ci, de
demander à la ville de Montréal si elle ne pourrait pas, au moins
pour un an, essayer de s'accommoder de la solution mitoyenne proposée,
et, s'il semblait qu'à la pratique, cela s'avérait insuffisant,
nous pourrons, lors de nouvelles révisions de la charte, nous pencher
à nouveau sur cette question.
M. Drapeau: Nos procureurs disent qu'ils sont prêts, en
tant qu'avocats de la ville, de tenter de vivre avec la proposition
formulée.
Le Président (M. Bertrand): A l'alinéa a), il y
aurait un amendement qui se lirait de la façon suivante: Ajouter,
après le mot "constitue", les mots "une présomption" et ajouter
ensuite "d'abandon des droits acquis à l'occupation". Six mois,
toujours, reste là.
L'article se lirait comme suit, à l'alinéa a): Une
occupation non conforme au règlement de zonage peut subsister tant que
les droits acquis à cette occupation ne sont pas abandonnés. La
cessation des activités pour une période de six mois constitue
une présomption d'abandon des droits acquis à l'occupation.
L'alinéa a) est adopté tel qu'amendé. Alinéa
b)?
M. Péloquin: M. le Président, ce paragraphe, la
ville est prête à le retirer, étant donné qu'il
s'agissait d'un pouvoir relatif aux garderies et le pouvoir qui a
été donné ou qui sera donné à la ville, en
vertu de l'article 35 du projet de loi couvre le cas des garderies.
Le Président (M. Bertrand): Si je prends votre article 38
en papillon, vous aviez indiqué, de toute façon, que le
paragraphe était retiré. C'est bien cela, Me Péloquin?
M. Péloquin: C'est cela, M. le Président. Le
Président (M. Bertrand): D'accord.
M. Tardif: Un moment s'il vous plaît, M. le
Président.
Le Président (M. Bertrand): Oui.
M. Tardif: Je m'excuse, quand Me Péloquin se
réfère à l'article 35, c'est la feuille et non pas la
série de papillons dans le cahier bleu; c'est cela?
M. Péloquin: C'est l'article que nous avons vu
relativement au pouvoir de la ville à l'égard des garderies.
M. Tardif: L'article 35.
M. Péloquin: Oui, c'est exact, M. le ministre. C'est le
texte qui a été adopté sur papillon.
M. Tardif: Pouvez-vous nous indiquer, Me Péloquin, dans
quelle mesure, justement, l'adoption de l'article 35 peut dispenser de
l'adoption du paragraphe b) de l'article 38?
M. Péloquin: C'est qu'il sera possible de prévoir
des normes générales suivant lesquelles les permis pourront
être émis pour l'aménagement de garderies, alors que le
pouvoir qui était demandé au paragraphe b) de l'article 38 du
projet n'aurait permis de statuer que dans des cas particuliers.
M. Tardif: Si je comprenais l'économie des deux articles,
l'article 38 avait trait au zonage. Il s'agissait donc, pour la ville, de
requérir le pouvoir d'émettre un permis pour une garderie, par
exemple, dans une zone résidentielle. C'est une chose.
M. Péloquin: D'accord, en dérogation à un
règlement de zonage.
M. Tardif: En dérogation à un règlement de
zonage.
M. Péloquin: Cela aurait été des
dérogations particulières dans chaque cas, alors que l'article 35
du projet permettra à la ville d'édicter des normes suivant
lesquelles des garderies pourront être établies dans les secteurs
résidentiels.
M. Tardif: L'économie générale de l'article
35, justement, fait qu'on n'a pas du tout à l'idée, en lisant
cela, que cela implique des dérogations au zonage, mais on parle
d'aménagement, de normes, etc. Cela pourrait être la grandeur des
locaux et d'autres règles semblables, mais il n'est pas question de
zonage. Je suis tout à fait d'accord sur cela puisqu'un bon nombre de
dossiers relatifs aux garderies sont sur mon bureau et on dit: Les
municipalités, à l'heure actuelle, n'ont pas le pouvoir de
procéder, justement, par dérogation aux règlements
généraux de zonage. C'est pour cela que je suis tout surpris de
voir qu'on retire cet article.
M. Péloquin: D'accord, M. le ministre, je devrais
être plus précis. Ce serait en conformité de l'article 524,
2°, b) de la charte où il est prévu que la ville peut
édicter des règlements de zonage, qu'il pourra, à ce
moment-là, y avoir des normes de zonage d'édictées
relativement aux garderies. Mais, en vertu de cet article ou du
règlement qui sera adopté, il pourra être dit que des
garderies pourront être établies dans les secteurs
résidentiels, pourvu qu'elles se conforment aux normes
d'aménagement que l'on retrouvera dans le règlement et ces normes
seront adoptées en vertu de l'article 35 du projet.
M. Tardif: En référence...
M. Péloquin: C'est une combinaison, si vous voulez, des
deux articles, l'article qui a trait au zonage, les pouvoirs
généraux de la ville relativement au zonage, et ce pouvoir
particulier.
M. Tardif: D'accord, M. le Président, cela répond
à ma question. Etant donné que l'article 35 faisait
référence à l'article 520 de la charte, c'est à
l'article 524 que c'est prévu et cela va, cela me...
Le Président (M. Bertrand): D'accord. Le paragraphe b) est
adopté.
M. Paquette: Non, M. le Président, j'aurais une
question.
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
Rosemont.
M. Paquette: Ce n'est pas tout à fait clair dans mon
esprit, je m'excuse. En quoi l'article 524 vous permet-il d'établir,
d'exiger ou d'émettre des permis relativement au zonage? Parce que les
garderies sont considérées comme des établissements
commerciaux?
M. Péloquin: Les garderies pourraient être
considérées comme des établissements qui seraient permis
dans les secteurs résidentiels, des établissements de service.
Evidemment, dans le zonage, il y a les secteurs résidentiels, les
occupations qui sont permises.
Il y a certaines occupations qui sont permises dans les secteurs
résidentiels, d'autres dans les secteurs de commerce, les secteurs
industriels ou les secteurs mixtes. En définitive, les garderies
seraient vraisemblablement permises dans les secteurs résidentiels,
pourvu qu'elles se conforment aux normes édictées en vertu du
pouvoir qui serait conféré à la ville par l'article 35 du
projet.
M. Paquette: La préoccupation que j'ai à I esprit,
c'est qu'il serait indiqué aussi d'avoir des garderies même dans
des secteurs commerciaux ou industriels. Vous avez le pouvoir d'édicter
une telle provision.
M. Péloquin: Cela pourrait être permis dans
l'ensemble du territoire de la ville.
M. Paquette: Une dernière question. S'il y avait une loi
au niveau du ministère des Affaires sociales concernant la
possibilité d'établir des garderies, que ce soit dans le secteur
résidentiel, commercial ou industriel, est-ce qu'on peut
interpréter l'article 35c comme voulant dire qu'à ce moment la
question pourrait être réglée au niveau... Toujours avec le
début de l'article, sous ré-
serve des dispositions d'un règlement, cela s'applique à
cela également. D'accord.
Le Président (M. Bertrand): M. Roy.
M. Roy (Jean): M. le Président, nous avons des
hésitations à prouver la raison du retrait de cet article,
puisque la proposition, telle qu'écrite à l'article 38b semble
correspondre, selon notre expérience, à ce dont les garderies ont
vraiment besoin. Jusqu'à maintenant, les garderies, à
Montréal, se sont trouvées dans une situation où on ne
permettait pas dans les quartiers résidentiels d'établir ce
service communautaire, ce qui obligeait les gens à recourir à des
locaux commerciaux qui respectaient les normes établies, par exemple,
pour les restaurants, l'ensoleillement, les surfaces de fenêtres et les
surfaces de planchers.
Normalement, ce dont la population a besoin pour que s'établisse
un réseau de garderies qui soit vraiment proportionnel aux besoins,
c'est que les administrations locales, municipales, facilitent l'implantation
des garderies. Cet aspect prévoyait de statuer et de régler
finalement, selon nous, la situation des garderies. Nous ne sommes pas
certains, d'après les explications que nous venons d'entendre, qu'on
sera suffisamment à l'écoute des besoins des garderies. A
supposer que les pouvoirs transférés par Québec ne soient
pas suffisants, la ville, passivement, selon ce qu'on vient de dire,
accepterait ces normes, plutôt que de faire des représentations
à Québec, si la loi de Québec est au-dessus de celle de
Montréal là-dessus. Finalement, les garderies se retrouveraient
dans une situation à peu près comme celle qui existe
présentement. On pourrait énumérer un certain nombre de
ces garderies qui se sont trouvées en difficulté pendant
plusieurs années, qui ont finalement déménagé et
qui ont dû fermer à cause des tracasseries et parce qu'il fallait
trop de démarches pour en arriver finalement à se faire refuser
un permis.
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
Deux-Montagnes.
M. de Bellefeuille: M. le Président, je partage le point
de vue du dernier intervenant. Le d) d) suit le d), dans l'esprit d'une remise
à jour de la charte de la ville de Montréal, il me semble qu'il
serait, effectivement utile de conserver ce nouveau texte qui traite
directement des garderies, étant donné que le texte
précédent, en d), fait allusion à un certain nombre
d'occupations et de types de construction: les communautés religieuses,
les fins éducatives, culturelles, charitables, d'assistance aux
personnes ayant besoin d'aide, de protection, d'hébergement ou de soins
médicaux et hospitaliers; tout cela demeure dans la charte. Puisqu'il y
a déjà cette énumération, il me semble qu'il serait
effectivement utile d'ajouter le d) d) qui précise que cette
possibilité d'exemption s'applique également aux garderies,
étant donné, d'autre part, que l'article 35, comme M. le ministre
l'a déjà indiqué, ne porte pas sur l'emplacement des
garderies, mais sur la réglementation de l'aménagement des
garderies.
M. Péloquin: M. le Président, la ville n'a pas
d'objection à conserver cet article du projet de loi.
Si la commission parlementaire veut lui accorder ce pouvoir, nous
l'aurons en plus, mais je tiens à faire remarquer que c'était
suite à une remarque qui nous avait été faite par le
ministère des Affaires sociales. Evidemment, chaque fois qu'on voit des
pouvoirs à l'égard des garderies et qu'il n'y a pas la
réserve qui était mentionnée à l'autre article, on
nous fait des commentaires dans le sens qu'il pourrait y avoir danger de
conflit entre les pouvoirs qui seraient conférés à la
ville et les pouvoirs qui sont conférés au lieutenant-gouverneur
en conseil d'édicter des règlements à l'égard des
garderies. Mais, comme je le dis, si la commission veut accorder ce pouvoir
à la ville, la ville ne s'y opposera pas.
Le Président (M. Bertrand): M. Normandin, vous...
D'accord. Alors, je pense que c'est le voeu de la commission que vous puissiez
garder l'alinéa b) tel qu'il était rédigé dans le
projet de loi no 200, si j'ai bien interprété le désir de
la commission. Alors, b) sera adopté tel qu'inscrit au projet de loi no
200 et non pas dans le projet qui est dans le supplément
présenté par la ville de Montréal.
Alinéa c)?
M. Tardif: Adopté, concordance.
Le Président (M. Bertrand): Me Péloquin?
M. Péloquin: M. le Président, il s'agit simplement
de supprimer...
Le Président (M. Bertrand): Oui.
M. Péloquin: ... à cet endroit la disposition qu'on
a retrouvée à l'article 31 du projet et qui a été
replacée...
Le Président (M. Bertrand): C'est simplement par
concordance.
M. Péloquin: Oui.
Le Président (M. Bertrand): d)?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Bertrand): Adopté. M. Pothier:
M. le Président?
Le Président (M. Bertrand): Me Pothier? M. Pothier:
Oui, on parle de d). Le Président (M. Bertrand):Oui.
M. Pothier: d) contient quatre paragraphes. Je pense que pour les
fins des observations que le Barreau a à vous soumettre, nous traiterons
de 18a, b et c, qui sont des textes nouveaux.
Je vous dirai, en premier lieu, que ça nous a l'air d'un animal
bizarre. C'est quelque chose d'entièrement nouveau, en ce qui nous
concerne,
qu'on n'a vu nulle part ailleurs, pour le moment du moins. J'attirerai
votre attention, premièrement, sur la technique qui est utilisée.
Vous verrez, à l'article 18a, que, par le pouvoir qui est donné
à la ville, de réglementer, pour statuer sur l'examen de toute
demande de démolition, etc., etc., ce qui est contenu au paragraphe et,
enfin, au paragraphe... cela, c'est premièrement, vous verrez, dis-je,
qu'il est permis de déléguer au comité exécutif ou
à toute personne l'exercice de ces pouvoirs. Là, on n'a pas
encore touché aux pouvoirs.
Donc, vous avez la possibilité, pour le conseil de la ville de
Montréal, de déléguer à un fonctionnaire, le
pouvoir d'exercer tous les pouvoirs majeurs et extrêmement exorbitants
qui sont contenus dans l'article 18a, b et c.
Deuxièmement, j'attire votre attention sur le paragraphe c), qui,
une fois que ces pouvoirs sont exercés, confère un droit d'appel
à une commission d'arbitrage prévue au paragraphe 7 de l'article
525. Si vous allez au paragraphe 7 de l'article 525, la commission se rendra
compte que c'est une commission composée de trois fonctionnaires
municipaux, de sorte qu'il pourrait arriver que trois fonctionnaires municipaux
siègent en appel d'une décision du conseil de ville ou d'un autre
fonctionnaire. Vous savez que c'est un principe de base qu'on ne peut
être à la fois juge et partie. Nous vous soumettons que c'est un
principe de base et que ça devrait continuer d'être un principe de
base.
Troisièmement, quant aux pouvoirs que ces textes permettent
maintenant d'exercer, soit par le conseil de ville, soit par le comité
exécutif, soit par un fonctionnaire à qui ils seraient
délégués éventuellement, on se rend compte qu'ils
sont extrêmement considérables: permettre de statuer sur l'examen
de toute demande de démolition d'un bâtiment résidentiel
afin de déterminer s'il doit être conservé ou s'il peut
être démoli en totalité ou en partie, eu égard
à l'état de la structure, au coût de la restauration,
à son emplacement, à ses caractéristiques architecturales
ou au fait qu'il forme partie d'un ensemble.
Ici, je pense bien que, probablement, le but peut être un des buts
visés par la Loi sur les biens culturels. Nous signalons à la
commission qu'il existe une Loi sur les biens culturels, que, sous l'empire de
la Loi des cités et villes, l'article 426 permet au conseil municipal
d'exercer la Loi des cités et villes certains pouvoirs
dans un cas où une démolition ou une construction contrevient
à la loi ou aux règlements adoptés en vertu de la Loi sur
les biens culturels.
Mais, en s'adressant aux tribunaux, bien sûr. Mais, surtout, vous
avez à 18a et à 18b deux hypothèses de démolition.
L'hypothèse de démolition qui est faite à la demande du
propriétaire, ou l'hypothèse de la démolition qui est
contrainte en application du paragraphe 18b et en application du paragraphe 107
de l'article 525, ou du paragraphe 8 de l'article 524 qui est le cas de risque
de feu et de vétusté. Ce qui veut dire qu'un propriétaire
qui se verrait décerner un ordre de démolition pourrait, si on
relit maintenant le paragraphe a), être obligé de faire ce qui est
indiqué à compter du milieu du paragraphe, c'est-à-dire
qu'on pourrait lui exiger le dépôt au préalable d'un plan
de réutilisation du sol, et suivant qui le juge opportun, cela pourrait
être le conseil, le fonctionnaire municipal ou le comité
exécutif, d'aménager au même endroit un bâtiment ou
encore, non pas seulement au même endroit mais dans un autre secteur si
on veut, de dicter au propriétaire le nombre de logements qu'il serait
obligé de construire ainsi que la superficie et à fournir les
garanties. En conséquence de cela, évidemment, c'est facile
à deviner, pour un propriétaire moyen, cela peut être la
ruine financière totale.
C'est facile de concevoir que cela peut être exercé de
cette façon. Il existe, dans la loi, des pouvoirs d'expropriation. Ce
qu'on vise probablement par un tel article c'est un but parfaitement
louable c'est la rénovation urbaine, la rénovation de
certains secteurs, la restauration de quartiers, et des buts semblables, mais
qui sont dévolus, en général, à des organismes
publics ou qui sont la responsabilité d'une corporation publique ou d'un
gouvernement. Ce qu'on fait ici, on impose à un propriétaire
privé, un individu, un contribuable petit, moyen ou gros, l'obligation
de se substituer à des organismes publics dans des tâches qui sont
ordinairement dévolues à des organismes publics. Nous
prétendons que, normalement, ces pouvoirs sont exercés sous
l'autorité de la loi d'expropriation. Nous maintenons également
qu'une corporation de ville, comme la ville de Montréal, a le pouvoir
d'utiliser l'imposition de réserves pour fins d'utilité publique,
et de les renouveler et de payer une indemnité à l'expiration des
réserves si elle veut les renouveler. Qu'on donne à la ville de
Montréal le droit d'imposer des réserves pour les fins qui sont
mentionnées dans ce paragraphe, aucune espèce d'objection, cela
paraîtrait parfaitement juste et équitable. Mais qu'on oblige un
propriétaire petit, moyen ou gros à se soumettre à une
procédure aussi exorbitante, nous soutenons que c'est une chose assez
exceptionnelle et qui, pour le moment en tout cas, se situe en dehors de ce que
le droit de l'urbanisme a connu jusqu'à maintenant. Nous
prétendons que cela pourrait comporter la violation de droits
fondamentaux, de celui du droit de propriété et c'est pour cette
raison que nous vous avons exposé les considérations qui ont
précédé.
M. Péloquin: II s'agit d'un article qui a pour objet de
réprimer un abus par lequel le stock du logement à
Montréal n'a pas été conservé au cours des
récentes années parce que des personnes ont rasé des
édifices résidentiels pour ériger des bâtiments
à revenus ou pour laisser les terrains vacants. C'est pour cette raison
que, en passant je réfère la commission au dernier texte
qui est dans le supplément au paragraphe a) on dit bien que cela
ne s'applique qu'aux bâtiments résidentiels. Maintenant, il avait
été prévu dans un premier texte que le conseil de ville
édicterait des normes suivant lesquelles un permis de démolition
pourrait ou non être accordé. Mais après mûre
ré-
flexion, nous en sommes venus à la conclusion que cela aurait
été, à toutes fins pratiques, impossible d'application.
C'est la raison pour laquelle nous avons plutôt opté pour un
examen de chaque demande.
L'intervenant a mentionné que les pouvoirs qui sont
accordés au conseil pourraient être délégués
au comité exécutif ou à toute personne. S'il y a des
objections, la ville pourra consentir à ce que les mots "à toute
personne" soient biffés du projet.
En définitive, il suffirait que le comité exécutif
se prononce sur chaque cas de permis de démolition en regard des
critères qui sont spécifiés au paragraphe b),
c'est-à-dire l'état de la structure du bâtiment, le
coût de la restauration, l'emplacement du bâtiment, il peut s'agir
d'un emplacement où il n'est pas souhaitable de conserver un
édifice où il y ait des logements, un édifice
d'habitation, les caractéristiques architecturales ou le fait qu'il
forme une partie d'un ensemble. Sur ces deux derniers points, mon
confrère a fait allusion à la Loi sur les biens culturels.
Il est arrivé dans le passé que des édifices aient
été démolis qui faisaient partie d'un ensemble. Il aurait
été difficile de conserver ces bâtiments simplement en
disant qu'ils constituaient des biens culturels au sens de cette loi.
Ce que nous voulons, c'est qu'il soit possible, dans certains cas,
surtout dans le cas d'ensembles, de conserver la façade du
bâtiment et de permettre la démolition de l'intérieur et de
l'arrière du bâtiment, de sorte que l'ensemble ne soit pas
gâté par l'érection d'une nouvelle façade, s'il y a
toute une rue, comme il y en a à Montréal, où les
édifices ont été construits à peu près
à la même époque et suivant les mêmes plans.
L'intervenant précédent a parlé de fonctionnaires
municipaux qui décideraient en appel, parce qu'on a prévu un
mécanisme d'appel de la décision du comité exécutif
auprès de la commission d'arbitrage. La commission d'arbitrage qui a
été formée en vertu de l'article 525, paragraphe 7e, n'est
pas formée de fonctionnaires. Elle est formée actuellement d'un
architecte, d'un ingénieur, d'un entrepreneur en bâtiment et d'un
travailleur social. On doit dire que cette commission d'arbitrage, qui agit
à l'égard du Code du logement et qui entend les appels des
décisions du directeur du service de l'habitation et de l'urbanisme,
entend à peu près 12% des cas qui sont soumis au service de
l'habitation et de l'urbanisme. Il n'y a jamais eu de difficulté
à l'égard des décisions de cette commission.
M. le Président, on a dit qu'il s'agissait d'un pouvoir nouveau.
Peut-être que dans la forme où ce pouvoir est énoncé
il peut être nouveau, mais j'aimerais faire remarquer que,
déjà, dans la charte de la ville de Québec, il y a des
pouvoirs qui sont énoncés en termes encore plus
généraux. J'aimerais en faire la lecture: Empêcher ou
suspendre l'érection ou la démolition de constructions ou
l'exécution de travaux et l'usage de bâtiments non conformes aux
règlements et ordonner au besoin la démolition de toute
construction érigée en contravention à ces
règlements. Dans le cas de démolition, le permis peut être
refusé tant et aussi longtemps que n'auront pas été
fournis les plans de réutilisation du sol accompagnés d'une
garantie d'exécution desdits plans n'excédant pas la valeur des
immeubles inscrits au rôle. C'est un pouvoir qui a été
accordé à la ville de Québec en 1973 par le projet de loi
162, article 8.
Il y a aussi des pouvoirs analogues qui existent dans la ville de
Toronto et qui ont permis à cette ville d'empêcher les
démolitions massives. On me signale que je parle de la ville de Toronto,
mais c'est le "Planning Act" de l'Ontario qui s'applique à toutes les
municipalités de l'Ontario.
Evidemment, je pense que c'est surtout à Toronto qu'il a pu y
avoir, comme dans toute grande ville, des démolitions massives au
détriment de la préservation du logement ou d'un patrimoine
architectural ou de certaines caractéristiques de construction.
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
Bourassa.
M. Laplante: C'est pour exprimer ma satisfaction à
l'article 38; ça fait longtemps, au moins dix ans que cet amendement
aurait dû être demandé par la ville de Montréal. Cela
fait longtemps qu'on critique la démolition, la restauration des
logements et c'est une loi pour ça; j'en suis doublement assuré
parce qu'il y a le processus de rappel, on peut en appeler de la
décision. Je pense que ça garantit amplement le droit du citoyen
qui se sent lésé.
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
Rosemont; ensuite, M. le député de Deux-Montagnes; M. Keaton, par
la suite.
M. Paquette: M. le Président, moi aussi, j'aimerais
exprimer ma satisfaction quant à cet amendement. Je dois me dire en
désaccord avec certains arguments amenés par le
représentant du Barreau qui y voit même une atteinte au droit de
la liberté de la personne, mais il y a des personnes qui souffrent
également de la pénurie de logement actuellement
créée en bonne partie par les démolitions abusives qu'on a
connues dans le centre-ville. Il faut penser à ça
également. On peut même se demander si les pouvoirs sont
suffisants; justement, le représentant de la ville vient de nous lire
des dispositions beaucoup plus rigoureuses qui existent à Toronto, je
pense.
Mais je pense que ça mérite un essai loyal, ce projet
d'amendement. J'ai cependant une seule question qui concerne le paragraphe c).
On dit: "prescrire que ces conditions s'appliquent à tout bâtiment
résidentiel où la démolition s'impose". Là, on dit
"conformément au règlement adopté", j'aimerais que vous
nous précisiez un peu plus quel est l'encadrement de tout ça,
parce que, quand même, il ne faudrait pas non plus donner un pouvoir
discrétionnaire qui permettrait toute démolition n'importe
où, n'importe comment, n'importe quand; j'aimerais savoir le cadre.
M. Péloquin: Ce qui était visé par
ça, c'était évidemment d'éviter qu'une personne
prenne un
moyen détourné pour obtenir un permis de
démolition, en ce sens qu'elle ferait en sorte que son édifice
serait dégradé ou deviendrait dans un état de
délabrement tel que la ville, en vertu de ces articles, pourrait forcer
cette personne à démolir. Il pourrait y avoir aussi des cas
d'incendie volontaire. A ce moment-là, si la ville force la personne
à démolir, cette personne aurait l'obligation de
reconstruire.
Le Président (M. Bertrand): M. le député de
Deux-Montagnes.
M. de Bellefeuille: Je voulais simplement demander, M. le
Président, si le chef du contentieux de la ville nous a indiqué
que la ville souhaitait retirer les mots "ou à toute personne".
M. Péloquin: Si ça constituait un empêchement
majeur, ce qui était prévu, c'est que le comité
exécutif pourrait étudier les demandes de permis de
démolition ou, si le conseil le jugeait à propos, ce serait
peut-être le directeur d'un service qui examinerait les demandes de
démolition, comme c'est actuellement un directeur de service qui examine
les permis de construction.
Le Président (M. Bertrand): M. Keaton, vous avez
demandé la parole?
M. Keaton: Simplement pour vous dire, avant que je perde la voix,
que ce projet de règlement est un des rares règlements à
avoir obtenu le consensus unanime du conseil de la ville de Montréal. Je
me rappelle bien le cas de la partie qui parle d'obliger toute personne
à reconstruire le bâtiment. Je voudrais rappeler le cas, dans mon
district de Côte-des-Neiges, qui est un cas-type, des maisons sur la rue
Drummond, au nord de Sherbrooke, où le propriétaire a
réussi à démolir les trois maisons illégalement.
C'est, à mon avis, un calcul conscient de l'amende; il était
prêt à payer l'amende pour cet acte illégal, parce que
l'amende n'était pas suffisamment élevée. Mais un tel
règlement va empêcher absolument les actes illégaux de
démolition. Cela correspond aussi aux grandes villes d'Europe où
les gens qui démolissent les maisons résidentielles sont
obligés de reconstruire, pas simplement les bâtiments
résidentiels, mais des bâtiments d'une réelle valeur
architecturale et culturelle. Le même pouvoir n'existe pas. C'est
simplement pour réitérer que c'est un consensus du conseil de la
ville de Montréal.
Le Président (M. Bertrand): S'il y a un tel consensus,
c'est qu'il semble aussi se dégager, parmi les membres de la commission.
Je ne voudrais pas qu'on s'épuise à se dire qu'on est d'accord.
M. Roy.
M. Roy (Jean): Brièvement, M. le Président, le RCM
voudrait saluer en passant cette mesure de gauche proposée par un
gouvernement généralement conservateur. J'aimerais faire
particulièrement mention de la présentation faite par le Barreau
qui représente, comme il se doit, le type de droit que nous avons ici,
au Québec, qui est beaucoup basé sur le respect de la
propriété privée.
Mais nous voudrions mettre l'emphase sur ce qui est de la
responsabilité sociale et cette mesure de contrôle des permis de
démolition va tout à fait dans le sens d'imposer une
responsabilité sociale à ceux qui n'ont pas l'éthique
personnelle de se l'imposer; elle va tout à fait aussi dans le sens de
reconnaître ce qui semble également pour le gouvernement actuel un
objectif, le droit social au logement.
Le Président (M. Bertrand): Me Paquet, si j'ai bien
compris, vous voulez tenter une dernière chance?
M. Paquet: C'est exact, M. le Président, très
brièvement, parce que je me rends compte qu'il est déjà
tard. Je représente ici la Chambre d'immeuble de Montréal encore
une fois, là-dessus, et j'aimerais préciser tout de suite que la
Chambre d'immeuble de Montréal ne s'oppose en aucune façon
à ce qu'il existe un contrôle des démolitions abusives,
elle partage parfaitement les soucis qui ont été exprimés
jusqu'à maintenant, les préoccupations sociales en matière
de logement, mais elle aimerait cependant attirer l'attention de la commission
sur le fait que le projet, tel que présenté, va beaucoup plus
loin que simplement proposer des mécanismes pour prévenir des
démolitions abusives.
Ce projet, en plus de prévenir des démolitions abusives
impose vraiment, si on se réfère au paragraphe b), une obligation
à un individu d'assumer des préoccupations sociales à
même ses propres deniers, des préoccupations sociales qui sont la
responsabilité exclusive de l'Etat.
Nous soutenons respectueusement, M. le Président, que s'il y a eu
des abus dans le passé, ce n'est pas en créant un autre abus
qu'on va régler le problème. En d'autres termes, encore une fois,
si l'Etat veut, et pour ce faire, taxer ses citoyens, faire en sorte de
renouveler le stock de logements, que le droit social au logement soit reconnu,
très bien, mais il nous apparaît absolument aberrant d'imposer
cette responsabilité à un individu ou à un
propriétaire en particulier.
N'oubliez pas que s'il peut exister des abus et des démolitions
frauduleuses ou le fait de laisser frauduleusement vieillir un logement ou une
maison pour forcer la ville à la faire démolir, il peut exister
également des cas de vieillissement qui ne seront pas du tout frauduleux
et où le pouvoir que vous vous préparez à adopter
permettra à la municipalité d'imposer à un petit
propriétaire l'obligation d'assumer une responsabilité sociale de
l'Etat.
Deuxièmement, une question de principe. Nous pensons que le droit
d'appel, s'il doit en exister un, devrait être à un tribunal qui
n'est pas constitué par une partie, c'est-à-dire la
municipalité.
Troisièmement, nous pensons que ces pouvoirs qui sont
essentiellement des pouvoirs de réglementation ne devraient pas
être délégués à un fonctionnaire, mais
devraient être exercés au pre-
mier chef par le conseil municipal.
C'était l'intervention que je souhaitais faire, M. le
Président.
Le Président (M. Bertrand): Merci, Me Paquet. M. le
député de Rosemont.
M. Paquette: M. le Président, simplement une petite
précision. Avant, il m'est difficile de passer cela sous silence,
simplement pour dire que la subdivision que vous faites des
responsabilités est très commode. Les profits, la
spéculation pour les détenteurs d'immeubles privés et les
responsabilités sociales pour les contribuables, je trouve que c'est
vraiment trop facile. Si on reconnaît que le logement est un droit
social, il faut que tout le monde en assume les responsabilités. Si
quelqu'un veut démolir des logements, qu'il accepte les
responsabilités sociales qui vont avec cela. Il y a toujours
possibilité de vendre une propriété et d'aller se
construire ailleurs, si on veut remplacer un logement par un garage ou par un
centre commercial ou par autre chose. Je trouve vraiment cela trop commode. Je
ne suis pas d'accord du tout avec les principes que vous avancez.
J'avais seulement une petite question de détail. Je reviens sur
l'obligation, au paragraphe b): "Obliger toute personne qui participe à
une démolition illégale à reconstituer le bâtiment".
Est-ce que je me trompe ou est-ce que cela veut dire que les ouvriers qui
participent a la démolition pourraient être amenés à
reconstituer le bâtiment? Ce n'est sûrement pas cela qu'on veut
dire, mais je trouve cela large un peu. Une personne qui participe à une
démolition, qu'est-ce que cela veut dire exactement?
M. Péloquin: Evidemment, ce sera à apprécier
dans chaque cas. Il y a la question de complicité à
déterminer.
M. Paquette: Je comprends qu'on ne veut pas viser des ouvriers
qui, en service commandé, sont en train de démolir une maison sur
l'ordre du propriétaire.
M. Péloquin: Evidemment, si les ouvriers ne sont pas au
courant du fait que la démolition est illégale, ils ne seront pas
tenus de reconstruire, c'est la personne qui est au courant que la
démolition est illégale. Elle peut être un entrepreneur en
démolition, comme on l'a vu, dans un cas à Montréal, qui
avait justement conspiré avec les propriétaires.
Le Président (M. Bertrand): M. le ministre.
M. Tardif: M. le Président, on a déjà
souligné le fait que la charte de Québec, depuis
déjà 1973, contenait des dispositions semblables à
celles-ci. Je ne sache pas que cela ait donné lieu à des abus du
genre de ceux que semblent craindre certains intervenants. On a
également fait état du fait que ceci faisait porter aux petits,
moyens et gros propriétaires une responsabilité sociale.
J'aimerais souligner que les petits, moyens et gros proprié- taires
peuvent, dans le contexte actuel, bénéficier de subventions
à la rénovation et à la restauration, tant de la part du
gouvernement fédéral que de la Société d'habitation
et que de l'Office municipal d'habitation de la ville de Montréal. Comme
tel, le fardeau de maintenir son logement en bonne condition peut
déjà être assumé en partie à même les
deniers publics. Je serais d'accord avec la délégation à
un fonctionnaire, qui est prévue à l'alinéa d) où
on dit: Déléguer au comité exécutif ou à
toute personne l'exercice de ces pouvoirs, car je croyais comprendre qu'il
s'agissait là possiblement d'une délégation au directeur
du service d'urbanisme de la ville, notamment, mais s'il semblait
préférable pour l'instant de restreindre ces cas à
l'exécutif, et si cela constituait une garantie additionnelle d'une plus
grande impartialité ou d'une décision collégiale, je n'y
vois pas d'objection.
Quant à la Commission d'arbitrage, je ne crois pas qu'on puisse
dire, présentement en tout cas, celle qui est constituée, qu'elle
est à la fois juge et partie, puisqu'il s'agit d'individus en
tout cas, ceux qui la composent actuellement totalement
indépendants de la fonction publique municipale. Là-dessus, je
pense que tout a été dit ou à peu près sur cet
article et nous serions prêts à l'adopter.
Le Président (M. Bertrand): M. Lamarre a demandé la
parole.
M. Lamarre (Yvon): M. le Président, un peu avant
l'intervention du ministre des Affaires municipales, je voulais dire que quand
même la ville, par un programme de subsides à la restauration
résidentielle, avec les autres paliers de gouvernement, donnait
jusqu'à 62,5% du coût de restauration des travaux. Nous avons
assisté au cours des dernières années à certaines
démolitions massives et nous voulons statuer sur ces démolitions,
exercer certaines conditions dans lesquelles les démolitions pourront
être faites.
Je voudrais aussi relever l'aspect de la Commission du tribunal
d'arbitrage. Nous l'avons eue, au cours des dernières années, sur
le plan du Code du logement, cette commission d'arbitrage, et je pense que
personne n'a pu s'en plaindre.
Merci, M. le Président.
Le Président (M. Bertrand): Me Pothier.
M. Pothier: M. le Président, évidemment, je n'ai
pas le goût de palabrer très longtemps sur des idées qui
m'apparaissent ici communément admises. Sachez cependant que
l'intervention n'a pas pour but de préserver des intérêts
acquis. Nous sommes d'accord que les démolitions abusives doivent
être sanctionnées sévèrement. Cependant, nous
constatons que ce texte ouvre la porte à un arbitraire assez
considérable. Le texte qu'on nous a lu comme étant le pouvoir
conféré à la ville de Québec nous apparaît,
à cet égard, substantiellement différent.
Ce qui semble être prohibé je l'ai entendu lire
comme vous. Je n'en avais pas connaissance antérieurement par ce
texte, ce sont les démoli-
tions non conformes à la réglementation. Qu'on crée
une réglementation par programme de rénovation urbaine ou
autrement qui donne les règles du jeu générales, que tout
le monde doit respecter, et que les démolitions abusives qui ne sont pas
conformes à cette réglementation soient punies et
sanctionnées sévèrement, c'est normal, mais que l'on
permette dans les cas ad hoc, à un fonctionnaire, a un comité
exécutif ou à un conseil municipal de dire quelles sont, non pas
les règles du jeu en général, par voie de
réglementation, mais les devoirs de tel propriétaire en
particulier, ça, ça nous paraît être de l'arbitraire.
Qu'on puisse l'imposer à quelqu'un qui est dans une situation où
il n'a pas le choix, c'est-à-dire lorsqu'il est en possession d'un
immeuble incendié ou qui est en train de dépérir par
vétusté, ça nous paraît de l'arbitraire.
Ce n'est pas contre le principe que nous en avons, mais contre les
modalités concrètes qui sont contenues dans le projet de loi.
Nous soutenons que le but, tel qu'exposé, nous paraît parfaitement
valable. Cependant, la technique utilisée nous paraît
dangereuse.
Quant à ce qui concerne le pouvoir d'appel, je fais amende
honorable sur une question purement technique, c'est-à-dire que c'est
exact que le projet de loi et l'article 41 du projet de loi de la ville de
Montréal prévoient que les personnes qui feront partie de la
commission d'appel seront les personnes désignées par le conseil.
On ne prévoit pas que ce soit nécessairement des fonctionnaires,
mais le principe demeure toujours le même. C'est une partie qui
désigne ses propres juges.
Le Président (M. Bertrand): Me Péloquin, avant que
nous n'adoptions cette partie de l'article 38, est-ce bien exact qu'au
paragraphe d), les derniers mots sont b) et c) parce que, dans le projet
initial, vous faisiez mention du paragraphe b) seulement. C'est bien b) et c)?
Dans le projet de loi no 200 et non pas dans votre gros cahier.
M. Péloquin: Evidemment, si vous regardez dans le
supplément, les pouvoirs qu'exercerait le conseil et qui ne pourraient
pas être délégués au comité exécutif
sont prévus au paragraphe a). Le paragraphe a) a été
scindé en un paragraphe a) et b).
Le Président (M. Bertrand): D'accord. Le dernier
paragraphe d), je pense qu'il y a une erreur.
M. Péloquin: C'est cela. C'était évidemment
le paragraphe e), le dernier paragraphe.
Le Président (M. Bertrand): Parfait. Il y a donc eu un
amendement que le ministre a proposé, c'était d'enlever au
paragraphe b), l'avant-dernière ligne, les mots "ou à toute
personne". La ville est-elle d'accord avec... Un instant! Je suis en train de
régler certaines technicités... "ou à toute personne".
M. Drapeau: ...
Le Président (M. Bertrand): Vous acceptez d'enlever ces
mots? Bien. A ce moment-là, le nouvel article 38 serait adopté
tel qu'amendé. D'accord?
M. Bertrand (Daniel): Un petit mot à dire. Je suis un
petit propriétaire comme beaucoup et j'habite dans la région de
M. le député de Sainte-Anne qui est ici présent, ce
secteur à coquerelles. Quand il s'agit de démolir et que le gars
n'a pas d'argent, que va-t-il faire? C'est la ville qui est propriétaire
chez lui? Je trouve que cela va un peu loin. La ville pourrait-elle, si le
propriétaire est en difficulté, acheter la
propriété? Parce que je crois que la ville va dans le domaine
privé et qu'elle doit seulement s'intéresser au domaine
public.
Le Président (M. Bertrand): Bien. Vous avez pris note?
Alors, la commission suspend ses travaux jusqu'à demain matin, 10
heures.
Le dernier article 38 est adopté tel qu'amendé.
(Fin de la séance à 23 h 1)