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Etude du projet de loi no 7 Loi concernant les
villes de Jonquière et de Chicoutimi
(Dix heures quinze minutes)
Le Président (M. Marcoux): A l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission des affaires municipales et de l'environnement est
réunie pour étudier le projet de loi no 7, Loi concernant les
villes de Jonquière et de Chicoutimi, article par article.
Les membres de la commission sont: M. Alfred (Papineau), M.
Beauséjour (Iberville), M. Brassard (Lac-Saint-Jean), M. Caron (Verdun),
M. Cordeau (Saint-Hyacinthe), M. de Bellefeuille (Deux-Montagnes), M. Dubois
(Huntingdon); M. Dussault (Châteauguay) remplacé par M. Baril
(Arthabaska); M. Goldbloom (D'Arcy McGee), M. La-vigne (Beauharnois); M.
Léger (Lafontaine) remplacé par M. Lefebvre (Viau); M.
Léonard (Laurentides-Labelle), M. Ouellet (Hull), M. Sain-don
(Argenteuil), M. Tardif (Crémazie), M. Vau-geois
(Trois-Rivières), M. Verreault (Shefford).
M. le député d'Iberville a accepté d'être
rapporteur. Etes-vous d'accord?
M. Gratton: M. le Président, pourriez-vous noter que je
remplacerai le député de Shefford pour la séance
d'aujourd'hui?
Le Président (M. Marcoux): M. Verreault (Shefford) est
remplacé par M. Gratton (Gatineau).
M. Cordeau: M. Russell (Brome-Missisquoi) va remplacer M. Dubois
(Huntingdon).
Le Président (M. Marcoux): M. Dubois (Huntingdon) est
remplacé par M. Russell (Brome-Missisquoi).
M. le ministre.
M. Tardif: II n'y a pas d'autres préambules à
faire. On peut procéder article par article.
Le Président (M. Marcoux): Aviez-vous des
préambules?
M. Goldbloom: Non, M. le Président, merci.
Le Président (M. Marcoux): Les membres de l'Union
Nationale ont-ils des préambules?
M. Cordeau: Nous aurons certainement des questions.
Commençons et nous verrons en cours de route.
Le Président (M. Marcoux): C'est parfait, j'appelle
l'article no 1.
M. Goldbloom: M. le Président, puis-je me permettre de
vous suggérer que nous prenions cet article paragraphe par paragraphe,
d'autant plus qu'ils sont numérotés?
Le Président (M. Marcoux): Oui.
Date des élections
M. Goldbloom: Dans l'économie générale de ce
projet de loi il y a, évidemment, un décalage considérable
qui est créé quant au processus de fusion. Puisque cette fusion a
été prévue pour le 1er janvier 1978, il n'a pas
semblé nécessaire de prévoir des élections
municipales dans l'actuelle ville de Chicoutimi.
Mais avec la modification du calendrier le ministre trouve
nécessaire, et je suis d'accord avec lui, de prévoir de telles
élections. Si je comprends bien, si ce projet de loi, parmi les six qui
figurent au feuilleton de la Chambre au nom du ministre, est jugé
prioritaire, c'est en partie parce que le ministre voudrait faire tenir des
élections en novembre. Nous sommes déjà à la fin de
juin. La seule question que j'aimerais poser au ministre est la suivante:
Est-il à son aise devant le calendrier relativement court pour la tenue
des élections au début de novembre?
M. Tardif: M. le Président, je suis bien aise que le
député de D'Arcy McGee souligne ce fait. Effectivement, si ce
projet de loi, déposé en première lecture il y a
déjà quelque temps, avait pu en arriver au stade de la
deuxième lecture et être adopté, la date du 1er juillet
prévue dans l'article 3 pour ce qui est de la préparation des
listes électorales et tout cela aurait été suffisante.
Nous allons maintenant devoir, arrivés à l'article en question,
reporter cette date au 20 juillet.
Je dois dire que depuis, néanmoins, que ce projet a
été déposé en première lecture, les villes
concernées parce que tout ceci a été fait, encore
une fois, à la demande des conseils municipaux concernés qui sont
venus me voir; la carte électorale de la nouvelle ville de Chicoutimi
est déjà redessinée se sont mises au boulot. Les
gens n'ont pas attendu l'adoption de la loi pour essayer de tracer les limites
de la nouvelle ville. D'accord? Nous leur avons, d'ailleurs, fourni l'aide
technique voulue de notre Direction générale de l'urbanisme pour
essayer d'en arriver à une carte, puisque la nouvelle ville, encore une
fois, est le résultat de la fusion de la ville de Chicoutimi, de
Chicoutimi-Nord, de Rivière-du-Moulin et du canton de Chicoutimi. La
carte est déjà prête. Les journaux l'ont même
reproduite.
M. Caron: Ils ont encore le temps de faire la liste
électorale.
M. Tardif: Oui, oui, absolument en décalant toutefois,
quand on arrivera à l'article, la date du 1er juillet.
M. Caron: Même si on ne pouvait pas faire la carte
immédiatement, les déménagements...
M. Cordeau: Est-ce qu'on est à l'article 1?
Le Président (M. Marcoux): Si j'ai bien compris, nous
sommes à l'article 6a.1 parce que le paragraphe 1 est là pour la
forme, je pense.
M. Cordeau: D'accord!
M. Goldbloom: Paragraphe 1 adopté quant à nous, M.
le Président.
Le Président (M. Marcoux): Avez-vous des objections?
M. Cordeau: Article 6, paragraphe 1?
Le Président (M. Marcoux): Le paragraphe 1, vous
considérez qu'il est adopté? Pour être bien clair, pour le
journal des Débats, l'article 1 qui exclut l'article 6a.1. et la suite,
je considère qu'il est adopté, si je comprends bien. On est en
train de discuter de l'article 6a, paragraphe 1. Cela va?
M. Cordeau: M. le Président...
M. Tardif: Je m'excuse, M. le Président, mais en
réponse encore à la question du député de D'Arcy
McGee, le projet de Loi no 36 décrétant les élections dans
la ville de La Baie, qui fait partie de l'ensemble de La Baie, Chicoutimi et
Jonquière, a été sanctionné le 30 juin 1976
décrétant également des élections à La Baie.
C'est aujourd'hui le 29.
M. Goldbloom: M. le Président, adopté.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Saint-Hyacinthe, sur le même article.
M. Cordeau: Sur l'article 6a, paragraphe 1. Le
Président (M. Marcoux): Oui.
M. Cordeau: II y a plusieurs paragraphes dans cet article, 2, 3
ou 4.
Le Président (M. Marcoux): Nous allons procéder
paragraphe par paragraphe. Là, on est à l'article 6a., paragraphe
1., pour être clair. L'article 6a., paragraphe 1. est-il
adopté?
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Marcoux): L'article 6a., paragraphe
2.
Nombre de conseillers
M. Goldbloom: M. le Président, on voit que le paragraphe 2
n'est pas précis quant au nombre de conseillers. Serait-il possible
la question n'est que légèrement fantaisiste que
l'on se réveille avec 28 conseillers?
M. Tardif: Non, M. le Président. Effectivement, je dois
vous dire qu'il y avait, jusqu'au 31 mars dernier, 28 conseillers dans la ville
et que 14 ont perdu leur emploi de par la loi régissant l'Outaouais et
les villes du Haut-Saguenay. Il en reste donc quatorze présentement, et
la tendance, après les études faites par la direction de
l'urbanisme, de concert avec la ville, se dirigent plus vers une dizaine de
districts électoraux, que les journaux du coin ont d'ailleurs
reproduit.
M. Goldbloom: C'est en perspective présentement.
M. Tardif: Le nombre de conseillers n'a pas été
fixé ici, étant donné qu'il allait être en fonction
un petit peu du découpage qui allait être fait de cet ensemble de
ce territoire.
M. Goldbloom: D'accord. M. le Président, est-ce que ce
conseil qui serait de onze membres serait, par la suite, disons quatre
années plus tard, advenant une situation où la création de
la ville de Saguenay n'aurait pas lieu, est-ce que c'est l'idée du
ministre de ramener le nombre à sept, peut-être, un maire et six
conseillers?
M. Tardif: M. le Président, je pense que c'est une
question hypothétique. Il m'est difficile de préjuger du
résultat de la consultation populaire qui aura lieu dans le temps. Il
semble, présentement, qu'il serait difficile de réduire le nombre
de districts électoraux dans la nouvelle ville à six. Disons que
les frontières entre les anciennes villes de Chicoutimi et
Chicoutimi-Nord, etc., sont encore très vives dans la population. Avec
dix districts électoraux, on a voulu reconnaître ces anciennes
limites, si bien qu'il était difficile de réduire.
Peut-être que dans quatre ans il serait pensable de comprimer si jamais
c'était nécessaire. Pas pour l'instant.
M. Goldbloom: M. le Président, ma question a une
portée, en même temps, un peu plus générale parce
que nous avons envisagé au cours des récentes années, avec
l'aide d'une commission d'étude, la refonte de lois municipales. Une des
recommandations est de fixer pour toutes les municipalités un nombre de
sept sièges au conseil. Je vous avoue que pour ma part, personnellement,
je pouvais accepter cette hypothèse pour la majorité des
municipalités, mais pas nécessairement en ce qui concerne les
grandes villes. Je n'avais pas dans mon esprit une formule précise, mais
il me semblait que peut-être pour des villes de plus grande importance,
et Chicoutimi en est déjà une, le nombre de sept ne suffirait
pas. Je voulais amener le ministre à exprimer son avis à cet
égard, sans vouloir faire prolonger le débat sur ce projet de loi
pour autant.
M. Tardif: Je pense qu'il est tout à fait juste de dire
que Chicoutimi, qui sort de la moyenne des municipalités avec une
population d'environ 56 000, 57 000, se situe dans ce petit peloton de
tête de file des quinze municipalités de plus de 50 000 habitants.
En bas de cela, on peut retrouver le très grand nombre, du moins un bon
nombre, malheureusement, le très grand nombre étant
constitué des municipalités de moins de 1000 habitants, et cela
représente plus de 50% des muni-
cipalités au Québec, quelque 800 municipalités.
Donc, dans ce cas, qu'on ait une règle différente pour les
municipalités de plus de 50 000 âmes, cela me semblait
raisonnable.
Le découpage sur lequel, encore une fois, les gens, tant les
fonctionnaires chez nous, de la Direction générale de
l'urbanisme, que les gens sur place se sont entendus, nous donnant dix
représentants, ce qui est légèrement supérieur
à ce nombre, et compte tenu de la population, l'importance
démographique de ce centre, cela me semblait tout à fait
raisonnable en l'occurrence, sans préjuger des ratios qu'on pourra
éventuellement établir entre le nombre d'élus par
population ou par, enfin...
M. Goldbloom: M. le Président, sans vouloir priver
d'autres députés du droit de parole à cet égard, je
suis prêt à accepter le paragraphe 2.
Le Président (M. Marcoux): Cela va? M. Cordeau:
Oui.
Le Président (M. Marcoux): Article 6a.2., adopté?
Adopté. Article 6a.3.
M. Goldbloom: II y a concordance entre 2 et 3
évidemment.
Le Président (M. Marcoux): Adopté? M. Cordeau:
Pardon?
Le Président (M. Marcoux): Article 6a.3.,
adopté?
M. Cordeau: Oui. Est-ce que la ville de Chicoutimi va avoir le
temps d'adopter ces règlements avant le 20, parce que vous faites un
amendement au paragraphe 4?
M. Tardif: Nous y arrivons au paragraphe 4, M. le
Président.
M. Cordeau: D'accord. Est-ce que vous me permettrez de revenir
sur certains articles qui seront adoptés, parce que c'est relatif?
M. Tardif: C'est un peu peut-être en réponse
à ce que je disais tantôt. Nous disons dans le Quotidien du mardi
14 juin que la ville et le conseil ont déjà, donc dès le
dépôt de la loi, commencé à étudier les
frontières avec l'aide de nos fonctionnaires. Ils ont déjà
fait le nécessaire, si bien que le règlement chez eux, en tout
cas, semblerait être une formalité...
M. Cordeau: Question de temps entre l'avis du règlement
puis l'adoption du règlement...
M. Tardif: Non, il n'y a aucun problème.
M. Cordeau: Tel que rédigé, d'accord.
Mais vous me permettrez, M. le Président, de faire allusion
à des articles qui auront été adoptés par la suite,
parce que tout cela se tient?
Le Président (M. Marcoux): Article 6a.4.
Règlements
M. Tardif: Article 6a.4. C'est là, M. le Président,
que nous voulons proposer un amendement qui ferait en sorte que le paragraphe 4
dirait ceci maintenant: Les règlements visés dans les paragraphes
2 et 3 doivent être adoptés et transmis au ministre des Affaires
municipales au plus tard le 20 juillet 1977. Ils entrent en vigueur dès
leur approbation avec ou sans modification par le ministre.
M. Goldbloom: M. le Président, c'est la première
occasion qui m'est fournie, en commission parlementaire, de tomber sur la
tête du ministre, comme je l'ai fait en Chambre. C'est un pouvoir
discrétionnaire qu'il se donne, c'est extraordinaire, "avec ou sans
modification par le ministre". Qu'arrive-t-il?
M. Tardif: C'est tout simplement un déplacement. Ce n'est
pas la création d'un nouveau pouvoir discrétionnaire, c'est
simplement un déplacement de ce pouvoir discrétionnaire depuis le
cabinet des ministres vers le ministre, le cabinet des ministres ayant
décidé de se départir de toutes ces autorisations qu'il
devait donner pour changer ceci ou cela.
On ne crée pas de la discrétion; on la change de place,
pour l'instant.
M. Goldbloom: Mais on ne l'élimine pas?
M. Tardif: On ne l'élimine pas, en effet, sauf
qu'évidemment le ministre devra toujours répondre de ses actes et
de ses gestes devant l'Assemblée nationale.
M. Goldbloom: C'est ce que j'ai toujours cru et il va sans dire
que le journal des Débats est incapable d'enregistrer le sourire avec
lequel j'ai fait ces remarques. Je n'ai pas d'objection à adopter le
paragraphe 4 avec la modification proposée par le ministre.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que l'amendement...
M. Cordeau: M. le Président... Le Président (M.
Marcoux): Oui.
M. Cordeau: ... est-ce que la date du 20 juillet est assez
reculée pour que la municipalité ait le temps d'adopter les
règlements pour que les réunions prévues au paragraphe 5
aient lieu?
M. Tardif: Elles ont déjà eu lieu.
M. Cordeau: Bon, d'accord, cela répond à ma
question.
M. Tardif: Non, non, les réunions de consultation avec la
population.
Le Président (M. Marcoux): L'amendement est-il
adopté?
M. Goldbloom: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Marcoux): L'amendement du 20 juillet?
M. Goldbloom: Oui, oui.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. L'article 6a.4
est-il adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. Article
6a.5?
M. Goldbloom: Je m'excuse, M. le Président, j'ai
été distrait pendant une seconde. Le paragraphe 5 prévoit
la tenue de consultations sous forme d'assemblées publiques, mais rien
n'indique la valeur ou l'impact réel de ces consultations. Est-ce que
les personnes intéressées, les citoyens auront un moyen
d'influencer la décision quant à la délimitation des
quartiers? Est-il possible qu'il y ait une espèce de
référendum ou est-ce simplement pour permettre aux gens de
s'exprimer et, ensuite, si je comprends bien l'économie de la loi, ce
serait le conseil municipal qui pourrait ou non poser un geste pour modifier
les délimitations qu'il avait lui-même proposées?
M. Tardif: Le paragraphe 3, que nous venons d'adopter, dit bien
que "pour la première élection générale, le conseil
de la ville de Chicoutimi doit c'est le conseil qui doit par
règlement, diviser le territoire de la municipalité en autant de
quartiers qu'il y a de charges de conseillers à pourvoir.
C'est donc la responsabilité du conseil d'abord. A défaut
pour lui d'agir ou d'agir selon, disons, des normes acceptables, le ministre a
un pouvoir que vous avez qualifié de discrétionnaire et qui est
présent dans la loi. Nous aurions pu nous limiter là et dire que
le conseil fait sa carte et ne voit personne ou encore que c'est le ministre
qui la fait ou qui la fait faire par des fonctionnaires, mais on a voulu
ajouter un autre élément qui est celui d'une consultation
populaire.
C'est bien évident que cela n'a pas un effet contraignant sur le
conseil, mais un conseil de ville qui, au départ, dans la limitation des
districts, ne tiendra pas compte de l'opinion des gens d'un quartier en subira
évidemment les conséquences politiques. Cela me semble être
déjà, en soi, une espèce de moyen de pression suffisante,
pour les élus locaux, pour tenir compte de ce voeu.
M. Goldbloom: M. le Président, je suis parfaitement
d'accord avec le ministre. Je le trouve un peu plus clair et un peu plus
logique dans ce qu'il expose aujourd'hui que dans certains commentai- res qu'il
a faits dans le passé sur la nature du rôle d'un élu du
peuple, que ce soit au niveau provincial ou au niveau municipal, quant à
l'exercice des responsabilités et du pouvoir dont la personne est ainsi
investie.
Je crois que chacun est obligé d'exercer une certaine
discrétion et répondre de ses actes et de ses décisions
devant l'opinion publique. C'est pour cela que j'ai trouvé un peu
fortes, dans le passé, les critiques négatives de la part du
ministre au sujet de l'exercice de certains pouvoirs discrétionnaires.
On agit au grand jour, devant les yeux de tout le monde, et l'on répond
de ses décisions devant l'opinion publique au moins une fois par cinq
ans.
M. Tardif: Je ne veux pas préjuger du genre de
décision que le député de D'Arcy McGee fait entrer dans ce
qu'il appelle cette ère de pouvoir discrétionnaire. En ce qui me
concerne, j'ai l'impression d'avoir été toujours très
clair et très logique. Maintenant, qu'on me comprenne plus après
six mois, cela me semble tout à fait normal.
M. Goldbloom: D'accord, M. le Président. Je vous avoue
que, quant à moi, nous pourrions même adopter 5, 6, 7 et 8.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que le
représentant de l'Union Nationale, oui?
M. Cordeau: Article 5, oui, adopté.
Le Président (M. Marcoux): Le paragraphe 6?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. Le paragraphe
7?
M. Cordeau: Oui.
Le Président (M. Marcoux): Le paragraphe 8,
adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): L'article 2.
M. Goldbloom: A l'article 2, j'aurai deux questions.
Le Président (M. Marcoux) : Le paragraphe 12, d'abord.
Nous allons le regarder paragraphe par paragraphe encore.
Consultation populaire au sujet de la fusion
M. Goldbloom: II n'y en a que deux, et je pense que les deux se
tiennent.
Le deuxième alinéa précise le sens donné aux
mots "propriétaire" et "locataire". Le ministre en est-il satisfait?
Cette définition est-elle assez large pour que tous ceux qui jouissent
normalement du droit de vote au niveau municipal puissent s'exprimer de cette
façon?
M. Tardif: M. le Président, cet article 12 s'est
inspiré du chapitre 56 des lois de 1965, tel que modifié par
maintenant le chapitre 53, Loi favorisant le regroupement des
municipalités, sanctionnée le 23 décembre 1971. C'est donc
par référence que nous avons, encore une fois, pris la
définition de propriétaire et de locataire.
Maintenant, d'après la façon dont le député
de D'Arcy McGee a posé sa question: Le ministre est-il satisfait? la
réponse est non. Le ministre n'est pas satisfait. J'ai relu
attentivement la Loi favorisant le regroupement des municipalités et je
me suis rendu compte que seuls les locataires inscrits à ce titre sur la
liste électorale sont admissibles, si bien que techniquement ce n'est
que celui qui a signé le bail et non pas son épouse et ses
enfants majeurs. Le ministre n'est pas satisfait et compte donc donner droit
à la demande formulée, et au voeu exprimé hier par
certains députés de l'Opposition, de modifier l'article 12, pour
faire en sorte que ce soient toutes les personnes inscrites sur la liste
électorale générale, c'est-à-dire les personnes de
18 ans et plus.
M. Goldbloom: Je félicite le ministre. J'avais la
même réflexion en relisant la loi antérieure. A-t-il un
texte à nous proposer maintenant?
M. Tardif: II est en train de se faire, M. le
Président.
M. Goldbloom: D'accord. Dans ce cas, M. le Président, si
le ministre préfère suspendre l'étude de cet article, nous
pourrons y revenir. Peut-être qu'avant cette suspension je pourrais poser
l'autre question. Ce qui est proposé vise les villes de Jonquière
et de Chicoutimi. Il y a une question que j'ai soulevée hier et qui
reviendra à un autre article dans un autre contexte, mais le village de
Later-rière et la paroisse de Notre-Dame-de-Laterrière avaient
examiné l'opportunité pour eux de se joindre à
l'agglomération.
Voici une occasion où les citoyens de Jonquière et de
Chicoutimi seront consultés. Le ministre a-t-il songé à
consulter, en même temps, les citoyens des deux autres
municipalités puisqu'il affecte leur statut à d'autres
égards par ce qu'il propose dans cette loi?
M. Tardif: M. le Président, lors de l'intervention du
député D'Arcy McGee, hier, en Chambre, en référence
à l'article 4 auquel nous viendrons tantôt, je ne croyais pas
qu'il voulait impliquer par là que ces deux municipalités,
c'est-à-dire le village de Laterrière et la municipalité
de Notre-Dame-de-Laterrière devaient être fusionnées ou
enfin pourraient être fusionnées à la nouvelle ville de
Saguenay.
La seule raison d'être de la référence à
Laterrière, c'est de répondre à une résolution
unanimement adoptée par le conseil de comté de Chicoutimi de
changer la représentation au sein du conseil du Haut-Saguenay. Point. On
n'a pas eu de requête ni pour ni contre la fusion de Laterrière,
si bien que...
M. Goldbloom: D'accord, M. le Président. Nous arriverons
à l'autre sujet en cours de route.
M. Tardif: ...c'est la raison pour laquelle cela n'a pas
été fait.
M. Goldbloom: D'accord.
M. Cordeau: M. le Président...
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Justement hier, M. Vaillancourt, député
de Jonquière, a fait mention à l'Assemblée nationale du
fait que, concernant ce référendum, la fusion ne se fera que si
la majorité dans chaque ville est favorable. Je ne vois rien dans le
projet de loi pour spécifier cet article.
M. Tardif: C'est plus loin. C'est à l'article 12d, M. le
Président, auquel nous parviendrons tantôt.
Le Président (M. Marcoux): Nous poursuivons avec l'article
12a. Nous reviendrons à l'article 12, si j'ai bien compris, puisqu'il y
a un amendement proposé par le ministre.
Alors l'article 12a est-il adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. L'article 12b
est-il adopté?
M. Goldbloom: Adopté. M. Cordeau:
Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Adopté. L'article 12c
est-il adopté?
M. Goldbloom: M. le Président, à l'article 12c, il
y a une chose qui, à première vue, me paraît curieuse. Il
est prévu que la liste électorale soit révisée
quant aux locataires seulement. Cela paraît drôle et appelle des
explications.
M. Tardif: Tout ceci, M. le Président, va
disparaître à cause de la concordance qui devra être faite
avec l'article 12 lorsqu'on parlera de liste électorale
générale.
Ce qui peut sembler drôle à un profane ne devrait
peut-être pas sembler drôle à l'ex-ministre des Affaires
municipales et député de D'Arcy McGee à cause de raisons
bien simples. C'est que la liste électorale n'a pas besoin d'être
révisée quant à ses propriétaires puisque, à
ce moment, c'est le rôle d'évaluation qui sert dans le cas des
propriétaires, qui, lui, est constamment à jour. Les
municipalités, pour dresser leur liste électorale, utilisent
diverses sources, comme on le sait sans doute le député de D'Arcy
McGee. le rôle d'évaluation étant de loin la
première source d'information pour tous les propriétaires. Elles
n'auront pas, lorsqu'elles prendront la liste électorale
générale,
à réviser les propriétaires. Encore une fois,
puisqu'on va parler maintenant d'un droit de vote général pour
tous les citoyens, il y aura évidemment à faire certaines
concordances. C'était la seule raison. Ce n'était pas dans le but
de faire en sorte qu'elle ne soit pas à jour. C'est qu'au contraire
celle des propriétaires est toujours à jour.
M. Goldbloom: C'est la deuxième fois que le ministre
l'affirme et pourtant, quand nous avons à examiner l'état
réel d'un rôle d'évaluation dans une municipalité
quelconque, nous apprenons souvent qu'effectivement ce rôle n'est pas
à jour. Nous avons eu de nombreuses plaintes à cet égard.
Notamment, par exemple, sur le territoire de l'île de Montréal et
ailleurs aussi dans la province on nous a informés que des inscriptions
n'avaient pas été faites plusieurs mois après les
transactions en question et des choses de cette nature.
M. Tardif: M. le Président, des cas semblables peuvent
sûrement se présenter où des estimateurs ne font pas leur
boulot correctement, mais il reste que c'est l'exception. La règle
générale est celle d'une liste des propriétaires, qui
existe de façon permanente et assez à jour, ce qui n'est pas le
cas de la liste des locataires. C'est la seule raison de cet article qui, de
toute façon, encore une fois, devra être changé à la
suite de la décision sur cela.
M. Caron: Dès que le bureau d'enregistrement prend
connaissance d'un changement ou d'un transfert, il est tout de suite
référé à la municipalité. Je ne vois pas de
problème.
M. Goldbloom: D'accord, M. le Président. Il y aura
évidemment un nouveau texte et peut-être que nous devrons attendre
ce nouveau texte pour en discuter davantage. Ce qui me préoccupait,
c'était de savoir, si un propriétaire trouvait que, par l'erreur
de quelqu'un, son nom ne paraissait pas sur la liste, quel serait le
mécanisme par lequel il pourrait obtenir la correction. C'est tout.
Le Président (M. Marcoux): Nous reviendrons sur l'article
12c, si je comprends bien; on ne peut pas l'adopter tout de suite.
Je voudrais apporter une correction à la liste des membres de la
commission. M. Alfred (Papineau) sera remplacé par M. Vaillancourt
(Jonquière).
M. Tardif: Je souligne, M. le Président, qu'il y a un
accord de principe pour faire en sorte que le droit de vote soit universel et
qu'il s'agit maintenant de rédiger le texte en conséquence. Cela
va?
M. Goldbloom: Est-ce que nous aurons le texte avant la fin de la
séance de ce matin.
M. Tardif: Les gens sont à le préparer. M.
Goldbloom: D'accord!
M. Tardif: Je vous rappellerai tout simplement, M. le
Président...
Le Président (M. Marcoux): L'article 12d.
M. Tardif: ...que ce n'est qu'à 23 heures, hier soir, que
l'avis de motion a été donné.
M. Goldbloom: D'accord! M. le Président, l'article
12d...
M. Caron: Cela ne devait pas avoir lieu?
M. Tardif: On pensait de faire les deux ensemble.
M. Goldbloom: ... j'ai fait allusion à ce pouvoir
discrétionnaire dans mon discours d'hier. Il n'est pas indiqué
que, si le résultat du référendum est favorable à
la fusion, le ministre décrétera cette fusion et que, si le
résultat est négatif, le ministre ne décrétera pas
la fusion. Le ministre se laisse libre de faire le contraire si tel est son bon
plaisir. Connaissant maintenant depuis sept mois l'actuel ministre, je sais
qu'il est trop démocrate pour agir contre la volonté populaire,
mais on ne sait jamais qui sera le ministre des Affaires municipales quand tous
ces mécanismes seront en place.
M. Tardif: M. le Président, contrairement à ce
qu'on pourrait penser ou à ce que les paroles du député de
D'Arcy McGee pourraient laisser entendre, ce n'est pas par un désir
jaloux de conserver un pouvoir discrétionnaire, mais tout simplement, en
légiférant par référence, pour se conformer
à l'esprit et à la lettre de la Loi favorisant le regroupement
des municipalités qui prévoit la tenue de consultations
populaires qui n'ont pas de valeur contraignante pour le législateur ou
pour le ministre qui peut toujours recommander la fusion ou l'ordonner, selon
le cas, avec, évidemment, lorsqu'il le ferait à l'encontre du
désir de la population, les conséquences politiques qu'on peut
imaginer.
Ce qu'il est important de noter ici, ce n'est pas tellement la
possibilité d'aller à l'encontre du désir de la population
et des raisons démocratiques qui me font conserver cette marge de
manoeuvre, mais des raisons purement juridiques que nos juristes m'ont fait
valoir. La principale, c'est que, dans l'hypothèse d'un résultat
favorable à la fusion qui lierait donc le ministre, en émettant
l'hypothèse qu'un citoyen insatisfait du résultat décide
de contester la validité du référendum ou de la
consultation et d'en appeler devant les tribunaux, à ce moment, tout le
statut juridique de la municipalité nouvelle, créée, dont
le regroupement aurait été ordonné par décret
obligatoire du ministre, suite à cette consultation populaire, serait
donc entaché, sinon d'une nullité jusqu'à ce que les
tribunaux se soient prononcés, en tout cas mettrait cette
municipalité dans un état vraiment d'incertitude, qui est un
terme que le député de D'Arcy McGee et les gens d'en face
connaissent très bien et ce ne serait pas du tout souhaitable.
Ce sont purement ces raisons d'ordre juridique qui font qu'il est
préférable de savoir à quoi s'en tenir. Le ministre
portera effectivement le fardeau et la responsabilité des
décisions qu'il prendra.
M. Goldbloom: J'en suis parfaitement, M. le Président.
J'ai une dernière question à poser, mais je ne sais pas si le
député de Jonquière veut parler de ce même aspect du
sujet. Je voudrais lui céder la parole, si tel est le cas.
M. Vaillancourt (Jonquière): Merci, M. le
député de D'Arcy McGee. M. le Président, hier soir,
évidemment, je devais parler de cette possibilité du pouvoir
discrétionnaire du ministre et les explications que me donnent les
ministres me satisfont, quant à moi, en ce qui concerne ce cas. D'autre
part, est-ce que cela voudrait dire également que si le vote est
négatif, le ministre aurait le même pouvoir
discrétionnaire?
M. Tardif: Dans tous les cas, le ministre aurait le même
pouvoir discrétionnaire avec les conséquences qu'on peut
imaginer. C'est une décision qui devrait être prise à ce
moment, mais je vois mal, encore une fois, un geste semblable être
posé qui ne tiendrait pas compte d'une telle consultation.
M. Vaillancourt (Jonquière): D'autre part, M. le ministre,
sur un sujet différent, est-ce que je peux?
Le Président (M. Marcoux): Je préférerais
que vous attendiez que le député de Saint-Hyacinthe ait pu poser
ses questions.
M. Vaillancourt (Jonquière): Tout à l'heure le
ministre a dit qu'à l'article 12d. on prévoyait que cela
prendrait la majorité dans les deux villes. Je lis l'article 12d. et,
à moins que ma lecture ne soit mauvaise, je n'y vois aucune disposition
qui parle d'une majorité dans les deux villes.
M. Cordeau: C'est tout à fait la question que j'ai
posée tantôt.
M. Tardif: M. le Président, en réponse à la
question. C'est, encore une fois, selon l'économie
générale de la loi favorisant le regroupement volontaire des
municipalités où on dit qu'il y a consultation, sans
spécifier que le résultat devra être positif dans chacune
des municipalités constituantes. On pourrait fort bien imaginer qu'il
puisse y avoir un référendum ou une consultation populaire, par
exemple, dans les municipalités qui ont donné naissance à
l'actuelle ville de Chicoutimi, c'est-à-dire Chicoutimi-Nord,
Rivière-du-Moulin et canton de Chicoutimi, qui avaient des populations
respectives très diverses, M. le Président, Chicoutimi ayant,
à l'époque, 34 600, Chicoutimi-Nord 15 000,
Rivière-du-Moulin 4300 et Chicoutimi canton 3330. Or, assujettir le
résultat à une majorité dans chacun des
éléments constituants aurait pu nous entraîner dans une
mathé- matique. Evidemment, dans le cas des deux villes en question,
Chicoutimi et Jonquière, l'une ayant environ 64 000 de population, 60
000 de population si on considère les dernières données du
recensement provisoire de 1976, et l'autre 55 000, encore une fois, la
décision ministérielle, dans ce cas, devra tenir compte des
résultats dans l'ensemble du territoire.
M. Cordeau: M. le Président, si je comprends bien M. le
ministre, si une ville vote pour la fusion à 80%, et si une ville vote
à 20% ou 25%, de toute façon, la majorité va être
pour la fusion, alors, automatiquement vous pouvez décréter la
fusion?
M. Tardif: M. le Président, ce sera une décision
que le ministre devra prendre à l'époque, dans le temps.
M. Cordeau: Cela contredit ce que le député de
Jonquière a avancé, hier, à l'Assemblée
nationale.
M. Tardif: Cela contredit en ce sens que dans... Le
député de Jonquière a mentionné effectivement et
là... On pourrait peut-être le laisser répéter ce
qu'il a exprimé hier.
M. Vaillancourt (Jonquière): Le député de
Jonquière, hier, ne se référait pas à la loi, mais
à un communiqué du ministère des Affaires municipales,
daté du 28 avril 1977, dans lequel on mentionnait que, si les
résultats en sont positifs dans chacune des deux villes, la fusion aura
lieu le 1er janvier 1981, ce qui enlevait le pouvoir discrétionnaire, ce
qui permettait la majorité dans les deux villes. Le texte de loi n'est
pas conforme au communiqué, en raison du fait qu'il prévoit un
pouvoir discrétionnaire, et, d'autre part, ne parle pas de la
majorité dans les deux villes.
Je pense qu'on aurait pu faire des amendements à la Loi
favorisant le regroupement des municipalités pour faire peut-être
un cas spécial avec la fusion Jonquière-Chicoutimi,
considérant le fait qu'il y a 63 000 citoyens à Jonquière,
57 000 ou 58 000 à Chicoutimi. Ce sont des villes passablement
identiques au niveau de la population alors que, dans les anciens cas,
Chicoutimi avait 36 000 de population, le canton avait 3000 ou 4000. Je pense
que dans ce cas ce sont deux villes où la population est à peu
près égale.
En tout cas, je me permets de dire que j'avais fait des
représentations au ministre pour avoir une majorité dans les deux
villes afin que la fusion soit encore plus belle, si elle a lieu. Je vis
actuellement la fusion Jonquière-Arvida-Kénogami, M. le
député de D'Arcy McGee connaît toutes les oppositions que
les citoyens de la ville d'Arvida ont exprimées à cette fusion
forcée. Il n'y a pas eu de consultation non plus à
Jonquière et Kénogami. Je pense que, s'il y en avait eu une, on
se serait rendu compte que les opinions des gens de Jonquière et
Kénogami ressemblaient aussi, peut-être pas dans une aussi grande
proportion, aux opinions des gens d'Arvida.
De toute façon, cette fusion est faite et je
pense que c'est une bonne chose qu'elle ait été faite. Je
suis d'accord, évidemment, sur la remise de la fusion prévue pour
le 1er janvier 1978; je suis d'accord également sur le
référendum puisque nous l'avons prôné durant notre
dernière campagne électorale. Je pense que c'est très
important. D'autre part, pour éviter ce qui s'est passé le 28
décembre 1974, date mémorable, j'aurais souhaité qu'une
majorité dans les deux ville:» soit possible. Etant donné
qu'il n'y a pas de caractère contraignant aux résultats du
référendum, c'est bien sûr qu'à ce stade-ci, qu'il y
ait une majorité dans une ville ou dans deux villes, cela ne
dérange absolument rien, puisque le ministre a toujours le pouvoir
discrétionnaire.
M. Tardif: Effectivement, M. le Président, encore une
fois, ce sont des difficultés d'ordre juridique mentionnées
tantôt, les possibilités de contestation, les points de droit
qu'ont fait valoir nos juristes qui ont amené à laisser cette
marge discrétionnaire. Que le ministre, dans un communiqué, se
soit déjà engagé à faim en sorte que cette
majorité se dégage aussi bien d'un côté comme de
l'autre lie le ministre dans la décision qu'il aura à prendre
éventuellement, c'est-à-dire de tenir compte de cette
représentation, c'est évident.
M. Vaillancourt (Jonquière): J'en prends note.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Gatineau.
M. Gratton: Dans cet ordre d'idées, est-ce que le ministre
et ses juristes ont examiné la possibilité de formuler un texte
qui aurait précisé encore plus les intentions, tel qu'il est
mentionné dans le communiqué de presse du ministre? En fait, ce
que je voudrais savoir, c'est: Est-ce qu'on a laissé cela de
côté en disant: Le ministre désire faire cela, donc fera
cela dans les circonstances, et on n'a pas examiné la possibilité
d'inscrire dans le texte de la loi les intentions énoncées par le
ministre?
M. Tardif: C'était mon intention de tenir compte du voeu
des populations concernées et c'est toujours mon intention de le faire.
C'est une chose, comme je l'ai dit tantôt, de l'inscrire dans la loi, ce
qui, encore une fois, nous amènerait à modifier l'économie
générale de la loi en ce qui concerne les regroupements de
municipalités. Encore une fois, moralement et politiquement, je suis
lié par la décision déjà annoncée de tenir
compte du résultat du scrutin dans les deux villes. Enfin, je serais
bien mal avisé de ne pas en tenir compte.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Lac-Saint-Jean...
M. Gratton: Une dernière remarque, M. le Président.
Je voudrais qu'on comprenne bien que je suis tout à fait d'accord qu'on
respecte l'économie de la loi favorisant le fusionnement des
municipalités. Je ne voudrais pas, par contre je suis très
à l'aise pour le dire puisque je n'étais pas député
au moment de l'adoption, que le député de D'Arcy McGee
n'était pas ministre des Affaires municipales et qu'il y a beaucoup de
dispositions de cette loi sur laquelle on n'a pas toujours été
d'accord qu'on commette les mêmes erreurs qu'on a commises au
moment de l'adoption de cette loi favorisant la fusion des municipalités
dans les nouveaux projets de loi que nous présentera le ministre des
Affaires municipales strictement par économie...
M. Tardif: J'ai annoncé assez clairement dans les journaux
et à la presse que ce n'était pas mon intention de faire des
fusions forcées. Le projet de loi que je vous présente
aujourd'hui en est la preuve. Si j'avais été favorable aux
fusions forcées, je n'avais même pas à
légiférer, je n'avais qu'à laisser la loi suivre son
cours. Ces gens-là se fusionnaient forcément le 1er janvier
prochain. Déjà, en présentant cette loi, je veux
donc...
M. Gratton: Mais vous reconnaissez qu'elles pourront
peut-être être forcées de se fusionner. Dans le cas d'une
municipalité qui voterait contre, vous avez toujours le pouvoir de
décréter le fusionnement quand même en vertu de l'article
12d.
M. Tardif: Dans l'économie de notre droit, les
municipalités sont considérées, qu'on le veuille ou non,
comme des créatures du législateur qui peut toujours les
créer, les faire disparaître, les fusionner, les amalgamer mais,
encore une fois, déjà même si le législateur avait
prévu cela dans le cas de Chicoutimi et Jonquière, je le soumets
à un processus de consultation et avec les conséquences pour
celui qui irait à l'encontre de cette consultation.
M. Goldbloom: M. le Président, j'avais
indiqué...
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Lac-Saint-Jean.
M. Goldbloom: Certainement.
M. Brassard: Cela a répondu à ma question. En ce
sens qu'il faut s'en tenir à une sorte de
référendum-sondage parce qu'on ne peut pas aller au-delà
de la loi sur les regroupements des municipalités. C'est tout simplement
cela.
M. Gratton: A moins de modifier la loi.
M. Brassard: A moins de modifier la loi des regroupements
municipaux.
M. Gratton: II n'y a rien qui empêche le gouvernement de le
faire.
M. Brassard: Oui.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Tardif: Mais les échéances que nous
avions devant nous, la Loi concernant certaines municipalités de
l'Outaouais et du Haut-Saguenay étant ce qu'elle est, il y avait une
date précise, c'est le 1er janvier prochain.
M. Gratton: Plus on vous écoute, plus vous me faites
penser aux explications qu'on nous donnait dans l'ancien gouvernement.
J'imagine que c'est dans la nature des choses qu'on ne peut pas faire de
miracle même si on est au pouvoir. Ce doit être cela.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Caron: II n'y a pas de commentaires.
M. Goldbloom: M. le Président, un bref commentaire et la
question que j'avais indiquée. Je suis partiellement d'accord avec
l'honorable député de Jonquière. J'ai été
bien conscient, à l'époque, du point de vue des citoyens
d'Arvida, de l'ancienne ville d'Arvida, mais là où je ne partage
pas son opinion parce que c'est une question d'opinion c'est
quant à l'attitude des citoyens des autres municipalités qui,
aujourd'hui, sont réunis dans l'actuelle ville de Jonquière.
Ma question est la suivante. Je m'excuse d'une chose, je serai
obligé, pour la formuler, de faire allusion à l'article 12c qui
est en suspens, mais la question concerne le calendrier des
événements qui sont prévus dans ce projet de loi. Le
référendum est prévu pour la période entre le 27
avril et le 5 mai 1979, et la création de l'éventuelle ville,
advenant une décision favorable de la part des citoyens et du ministre,
est prévue, si j'ai raison, pour le 1er janvier 1981.
Il me semble que c'est un calendrier relativement long. Il y a
sûrement des raisons qui ont motivé cette décision. Il me
paraît tout à fait possible, si l'on peut organiser pour le
début de novembre 1977 les élections dans la ville de Chicoutimi,
d'organiser un référendum pour la fin d'avril ou le début
de mai 1978.
Je dis que, sur le plan matériel, technique, ce serait
physiquement possible de le faire.
Le ministre se donne une période de vingt mois après la
consultation, avant la création possible de la grande ville de Saguenay.
Cette période aussi me paraît relativement longue. J'aimerais
connaître le raisonnement du ministre, parce que, là aussi, il me
semblerait que dans une période de huit mois, disons pour le 1er janvier
de l'année qui suivrait le référendum, on pourrait
créer la nouvelle ville. Alors, c'est simplement cette explication que
je demande au ministre.
M. Tardif: M. le Président, le chapitre 88 des Lois de
1974, sanctionné le 28 décembre 1974, prévoyait
déjà un calendrier de quatre ans, la fusion devant se produire
dans la ville de Saguenay, donc, le 1er janvier 1978. C'est après
consultation et à la suite de représentations des deux conseils
municipaux concernés que ce calendrier a été
établi. L'échéancier serait donc le suivant. Alors,
évidemment, élection dans la ville de Chicoutimi à
l'automne prochain, donc 1977. Election, est-il nécessaire de le
rappeler on l'a vu dans les articles précédents qui
est d'autant plus impérieuse que, dans la ville de Chicoutimi-Nord
notamment, il n'y a pas eu d'élections depuis 1971.
Dans la ville de Chicoutimi, les dernières élections ont
eu lieu en 1974. Dans la ville de Rivière-du-Moulin, en 1974
également. Donc, élection en 1977; un nouveau conseil avec une
nouvelle carte électorale et tout cela est élu. Une consultation
a lieu le dernier dimanche de mai 1979, et ceci à la demande des
conseils qui nous ont dit: Ecoutez, nous n'avons pas encore
digéré, nous n'avons pas encore réalisé
véritablement les fusions qui ont été
décrétées légalement, le 1er janvier 1975, dans le
cas de Jonquière pour Jonquière-Kénogami, Arvida et la
paroisse de Saint-Dominique-de-Jonquière, et le 1er janvier 1976 dans le
cas de Chicoutimi, Chicoutimi-Nord et Rivière-du-Moulin. Donc,
même si dans les statuts, dans la loi, ces villes n'en forment qu'une
maintenant, il n'en est pas de même de tous les services municipaux, des
employés, des conventions collectives de travail qui n'ont pas encore
été entièrement harmonisés à
l'intérieur même des deux villes déjà
regroupées.
On nous a dit: Ecoutez, nous devons d'abord réaliser cette
intégration qui a été ordonnée le 1er janvier 1975
et le 1er janvier 1976. Je pense que le député de Verdun saura
que, même si la Loi de la Communauté urbaine de Montréal a
ordonné l'intégration de certains services municipaux sur le
territoire de la communauté le 1er janvier 1970, bien, on est loin
d'avoir réalisé l'intégration de tous ces
services-là après sept ans. On a encore certaines
difficultés.
Donc, c'est à la suite des représentations du conseil
uniquement qui nous a dit: On va avoir besoin d'un certain temps d'abord pour
matérialiser, pour roder notre propre machine administrative chez nous.
Ensuite, après la consultation, pourquoi le délai aussi long
entre la fin de mai 1979 et la fusion qui pourrait avoir lieu le 1er janvier
1981? C'est que le projet de loi no 7 prévoit qu'un protocole d'entente
devrait être préparé pour le 1er juillet 1980. Donc, les
deux nouvelles entités devraient négocier entre elles un
protocole d'entente et, à l'expérience des fusions qu'elles ont
déjà vécues, elles estiment que ces délais sont
nécessaires pour réaliser de façon aussi harmonieuse que
possible, encore une fois, cette fusion.
Donc, ce n'est pas, encore une fois, le ministre qui, de façon
purement arbitraire, a décidé de ces dates; ce sont les deux
conseils municipaux qui sont venus nous voir, qui ont dit: Ecoutez, on n'a
même pas encore réalisé l'intégration qui a
été décrétée par la loi. Laissez-nous la
faire, laissez-nous le temps de respirer et de négocier entre nous ce
protocole d'entente, de sorte que, lorsque nous fusionnerons, si jamais la
population en décide ainsi, nous le ferons dûment
préparer.
C'est uniquement pour répondre au voeu des deux conseils
municipaux.
M. Caron: C'est tout à fait normal de leur donner le temps
qu'il faut.
M. Vaillancourt (Jonquière): M. le Président, sur
ce sujet bien précis, je dois vous dire tout d'abord que je suis
d'accord avec le calendrier. Je dois vous dire que ce calendrier a
été très bien reçu dans le milieu, et à
Jonquière et à Chicoutimi, non seulement par les conseils
municipaux, mais par tous les corps intermédiaires et les organismes qui
s'occupent, en fait, de près ou de loin, de la chose municipale, surtout
que, sans vouloir lancer une pointe à l'ancien ministre des Affaires
municipales, la loi du 28 décembre 1974 créant la ville de
Jonquière s'est appliquée le 1er janvier 1975, ce qui donnait un
délai de trois jours. Il est bien évident qu'après avoir
subi une expérience semblable, les citoyens de Jonquière et de
Chicoutimi, et je m'en fais le porte-parole, sont d'accord et amplement
d'accord avec le calendrier proposé.
M. Goldbloom: M. le Président, les explications du
ministre et les commentaires du député de Jonquière me
paraissent tout à fait raisonnables. Comme je l'ai indiqué hier,
en deuxième lecture, nous n'avons pas d'objection à ce qui est
proposé. Je demandais tout simplement les explications que je viens de
recevoir. Quant à moi, nous avons laissé 12 et 12c en suspens,
mais si c'est quand même logique d'adopter 12d, je n'y ai pas
d'objection.
M. Vaillancourt (Jonquière): M. le Président,
j'aurais une directive à vous demander. En adoptant l'article 12d, cela
m'empêcherait-il de poser une question sur les éventuelles
élections à Jonquière, qui sont prévues pour le
mois de novembre 1979, c'est-à-dire quelques mois après le
référendum? Devrais-je poser ma question à l'article 12d
ou si je peux attendre?
Le Président (M. Marcoux): Vous feriez mieux de la poser
tout de suite.
M. Vaillancourt (Jonquière): M. le ministre, les
élections à Jonquière sont normalement prévues pour
le mois de novembre 1979. Le référendum est prévu pour le
mois de mai 1979. Selon le résultat de ce sondage et selon le pouvoir
discrétionnaire que vous pouvez utiliser à tout moment
après le mois de mai 1979, qu'arrive-t-il des élections à
Jonquière en novembre 1979, selon la décision rendue?
M. Tardif: M. le Président, la question a
été étudiée soigneusement et il nous semble qu'il
est préférable de laisser les dispositions actuelles, à
savoir la tenue d'élections à Jonquière en décembre
1979, et de voir quel sera le résultat de la consultation pour
décider si, à ce moment, il y aura lieu de surseoir à la
tenue de ces élections pour dire: Ecoutez, maintenant, la population
s'étant exprimée, et une nouvelle ville devant naître sous
le nom de Saguenay, il n'y aura pas d'élections à
Jonquière à telle date. Il y aura des élections dans la
nouvelle ville de Saguenay, à une date qui sera
décrétée.
M. Vaillancourt (Jonquière): D'accord.
M. Goldbloom: M. le Président, ce projet de loi est muet
sur la tenue des premières élections dans l'éventuelle
ville de Saguenay. Le ministre laisserait-il la situation comme elle est
prévue dans le chapitre 88?
M. Tardif: Le chapitre 88 des Lois de 1974.
M. Goldbloom: Je pense que c'est un point qui mériterait
d'être vérifié.
M. Tardif: II est prévu que ces dispositions, notamment,
seraient contenues dans le protocole d'entente à intervenir entre les
deux villes, et à être approuvé par le ministre.
M. Goldbloom: D'accord.
Le Président (M. Marcoux): L'article 12d
adopté?
M. Goldbloom: Oui.
Le Président (M. Marcoux): L'article 3, paragraphe a).
M. Goldbloom: M. le Président, je suis un peu perplexe par
l'allusion, à la dernière ligne de l'article 3, à un
article 12g.
M. Tardif: C'est une erreur, M. le Président, cela devrait
se lire 12d.
M. Goldbloom: C'est ce que je pensais. M. Tardif: J'allais
apporter l'amendement. M. Goldbloom: D'accord.
Le Président (M. Marcoux): L'amendement est-il
adopté, 12d?
M. Goldbloom: Oui.
Le Président (M. Marcoux): L'article 3 est-il
adopté?
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président.
M. Tardif: En réponse à la question du
député de D'Arcy McGee, l'article 3, qui modifie l'article 15 du
chapitre 88 des Lois de 1974, dit "par le remplacement, dans la deuxième
ligne du premier alinéa, des mots et chiffres" d'ici le 1er juillet 1977
...par les mots et chiffres "au plus tard le 1er juillet 1980". Lorsqu'on
réfère à l'article 15, on voit ici que les
municipalités mentionnées à l'article 12 doivent d'ici la
date, qui est modifiée, présenter au ministre des Affaires
municipales un protocole contenant les éléments prescrits au
paragraphe 2 de l'article 5 favorisant le regroupement et qui prévoit,
notamment, qu'elles s'entendent sur la tenue des élections.
Le Président (M. Marcoux): L'article 4, paragraphe a,
est-il adopté?
M. Goldbloom: D'accord.
M. Tardif: Au paragraphe b, M. le Président, il y a un
amendement à apporter.
Le Président (M. Marcoux): Voulez-vous les discuter
séparément, a, b, c, ou ensemble?
M. Goldbloom: Peut-être séparément, M. le
Président.
Le Président (M. Marcoux): Alors le paragraphe a est-il
adopté? Adopté. Le paragraphe b, amendement.
Formation du Conseil de comté de
Chicoutimi
M. Tardif: Le paragraphe b, M. le Président, modifie
l'article 17, quatrième alinéa. En substance, il faut savoir que
le Conseil métropolitain du Haut-Saguenay est formé du maire et
de trois conseillers de la ville de Chicoutimi, du maire et de trois
conseillers de la ville de Jonquière, du maire et de trois conseillers
de la ville de La Baie, du préfet du comté municipal de
Chicoutimi et du maire de Laterrière et de la paroisse de
Notre-Dame-de-Laterrière.
Or, nous avons reçu du Conseil de Chicoutimi une
résolution adoptée à l'unanimité et que je lis:
"Demande soit faite à l'honorable ministre des Affaires municipales de
Québec de présenter lors de la prochaine session un amendement au
bill 98, qui est devenu le chapitre 88, de manière à permettre au
Conseil de comté de Chicoutimi de représenter le milieu rural au
sein de cet organisme dans les années à venir par son
préfet et par ses deux autres délégués. Le Conseil
de comté de Chicoutimi comprend 20 municipalités ou 20 maires.
Plutôt que de désigner nommément le maire de
Laterrière et de Notre-Dame-de-Laterrière, qui pourraient
être délégués ou être élus par leurs
pairs, donc c'est le préfet et deux délégués par le
conseil de comté. L'amendement proposé, M. le Président,
que vous voyez ici au paragraphe 4b dit "par le remplacement, dans les
dixième, onzième et douzième lignes du quatrième
alinéa du paragraphe 1, des mots "du maire du village de
Laterrière et de celui de Notre-Dame-de-Laterrière", par les mots
"de deux membres". Là il faut ajouter: "du conseil cela continue
donc ainsi que du préfet de la municipalité du
comté de Chicoutimi". D'accord?
Au texte que vous avez devant vous, à la toute fin du paragraphe
b, il faut ajouter "par les mots" de deux membres; je vous demande d'ajouter
"du conseil". Le texte se continue par la suite: "ainsi que du préfet de
la municipalité du comté de Chicoutimi".
M. Goldbloom: M. le Président, l'allusion au conseil
serait une allusion au Conseil métropolitain du Haut-Saguenay, n'est-ce
pas?
M. Tardif: Non, du Conseil de comté de Chicoutimi.
M. Goldbloom: Où est-ce que l'on fait mention du Conseil
de comté de Chicoutimi pour...
M. Tardif: A l'article no 17, M. le Président, du chapitre
88 des Lois de 1974 que l'on modifie.
M. Goldbloom: D'accord, M. le Président, mais on parle,
j'ai ce paragraphe devant les yeux...
M. Tardif: Avez-vous l'article 17, chapitre 88, quatrième
alinéa, à la page 807?
M. Goldbloom: J'ai un extrait qui est photocopié,
mais...
M. Tardif: Un extrait. A la toute fin du quatrième
alinéa on voit... Enfin on peut le lire depuis le début: A
compter du 1er janvier 1976... Avez-vous ce texte, M. le Président?
M. Goldbloom: Oui.
M. Tardif: "A compter du 1er janvier 1976 jusqu'au 1er janvier
1978, ce conseil se compose du maire et de trois conseillers de la ville de
Jonquière, telle que constituée par l'article 1 de la
présente loi, du maire et de trois conseillers de la ville de
Chicoutimi, telle que constituée par l'article 2 de la présente
loi, du maire et de trois conseillers de la ville de La Baie, telle que
constituée par l'article 7 de la présente loi je vais lire
le texte actuel et après cela l'amendement du maire du village de
Laterrière et de celui de la paroisse de
Notre-Dame-de-Laterrière, ainsi que du préfet de la
municipalité du comté de Chicoutimi.
Donc, ce qui est remplacé, à partir "du maire du village
de Laterrière", le serait par les mots "deux membres du conseil ainsi
que du préfet de la municipalité de Chicoutimi".
M. Goldbloom: Je comprends parfaitement l'intention du ministre.
C'est une question de langage et je voudrais soutenir ce qui suit: Je reprends
la lecture de ce paragraphe...
M. Tardif: Si je peux économiser le temps, je suis tout
à fait d'accord sur le fait qu'à la deuxième lecture, il
serait préférable de dire, si cela répond au voeu du
député de D'Arcy McGee, "de deux membres du conseil de la
municipalité du comté de Chicoutimi ainsi que de son
préfet." C'est cela?
M. Goldbloom: Oui, c'est cela parce que l'on commence le
paragraphe par une allusion à un conseil, mais c'est le conseil
métropolitain. J'allais suggérer une formulation un peu
différente et les légistes pourront se prononcer
là-dessus. J'allais suggérer d'invertir et d'écrire "ainsi
que du préfet et de deux délégués de la
municipalité du comté de Chicoutimi". Cela revient à la
même chose, c'est une question de choix.
M. Tardif: M. le Président, je pense que ce qui est
important, c'est qu'il soit bien précisé que quand on parle du
conseil il s'agit du conseil de
comté et non pas du conseil métropolitain du
Haut-Saguenay. Là-dessus, on s'entend!
M. Goldbloom: Très bien. M. Tardif: D'accord!
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que vous pourriez quand
même proposer un texte définitif?
M. Tardif: Mes gens sont au travail et le font.
M. Goldbloom: M. le Président, si vous voulez donner un
temps de rédaction à l'équipe du ministre, je n'ai aucune
objection à cela.
M. Tardif: On m'informe que si on prend encore le chapitre 88, M.
le Président, et qu'il y a déjà une virgule, ce serait
donc "par l'article 7 de la présente loi, virgule, et cela se lirait
comme suit: "de deux membres du conseil ainsi que du préfet de la
municipalité du comté de Chicoutimi". Ce sont donc deux membres
du conseil de la municipalité de Chicoutimi.
M. Goldbloom: Le reste se tenant ensemble la cause de la virgule
qui précède ce membre de phrase? C'est l'avis savant des
conseillers du ministre, et ayant toujours fait confiance à ces
mêmes personnes...
Le Président (M. Marcoux): Cela se lirait: ..."de deux
membres du conseil ainsi que du préfet de la municipalité de
Chicoutimi". Est-ce que l'amendement est adopté?
M. Goldbloom: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce que le paragraphe b) est
adopté?
M. Goldbloom: Oui.
Le Président (M. Marcoux): Article 4, paragraphe c).
Adopté?
M. Goldbloom: La même situation se présente ici
quant au langage.
M. Tardif: De deux membres du conseil.
M. Goldbloom: Là, j'attire l'attention du ministre et de
ses savants conseillers sur le fait qu'il n'y aura pas de virgule avant.
M. Tardif: Mais il y a le "et" qui fait la conjonction entre les
mots. Effectivement, le texte modifié se lirait donc ainsi; "Sous
réserve du décret de fusion prévu à l'article 12d
évidemment, c'est un article de concordance ici, advenant la
fusion ce conseil se compose, à compter du 1er janvier 1981, du
maire et de six conseillers de la ville de Saguenay, tel que constitué
par ledit article 12d, du maire et de deux conseillers de la ville de La Baie
et de deux membres du conseil, ainsi que du préfet de la
municipalité du comté de Chicoutimi". D'accord?
M. Goldbloom: D'accord. Je me laisse rassurer.
Le Président (M. Marcoux): Article 4c adopté.
Article 5?
M. Vaillancourt (Jonquière): Avant de parler de l'article
5, j'aurais une question à poser au ministre. En fait, la loi est
silencieuse sur le coût de la consultation populaire qui sera faite
auprès de la population. Comme c'est mon devoir de le faire à
titre de représentant du comté de Jonquière, d'ailleurs,
tel que le conseil de ville de Jonquière me le demande, est-ce qu'il n'y
aurait pas lieu de prévoir, dans la loi, par qui sera payé, en
fait, le coût de cette consultation populaire? C'est peut-être un
détail technique. Je ne sais pas si la loi 88 le prévoit,
peut-être.
M. Tardif: M. le Président, ce n'est pas la loi 88 qui
prévoit cela, mais bien le chapitre 53 des Lois de 1971, Loi favorisant
le regroupement des municipalités, qui dit, à l'article 13: "Les
dépenses occasionnées par la tenue du scrutin sont payables par
les municipalités intéressées et sont réparties
entre elles en raison du total des valeurs imposables suivant le rôle
d'évaluation de chacune d'elles". C'est donc prévu dans la loi
et, comme c'est à la demande même des municipalités et non
pas à la demande du gouvernement que cette consultation a lieu, donc, on
suivra la loi, ce qui n'implique pas, évidemment, que le
ministère ne fournira pas l'aide technique nécessaire, les
renseignements, la recherche et tout le support qu'on pourra donner,
évidemment.
M. Vaillancourt (Jonquière): La réponse me
satisfait, M. le Président.
Le Président (M. Marcoux): Article 5, adopté?
Amendement relatif à la ville de Buckingham (M.
Gratton)
M. Gratton: Non. A l'article 5, j'aimerais revenir sur un sujet
que j'ai abordé hier dans mon intervention de deuxième lecture,
c'est-à-dire sur le désir d'une bonne partie de la population de
la ville de Buckingham de défusionner cette ville. On sait que le projet
de loi no 7 apporte des amendements au chapitre 88 des Lois de 1974. Puisque ce
chapitre 88 est le même qui a donné lieu à la formation de
la ville regroupée de Buckingham, j'aimerais proposer un amendement
à l'article 5 qui se lirait comme suit:
Que l'article 5 soit remplacé par l'article suivant: 5. A
l'article 19 de ladite loi sont ajoutés les articles suivants: "19-A. La
ville de Buckingham doit tenir, le 30 octobre 1977, dans le territoire
décrit à l'annexe IV une consultation des propriétaires et
des locatai-
res quant à l'opportunité de défusionner la
municipalité.
Pour les fins de cette consultation, les mots "propriétaire" et
"locataire" ont le sens que leur confère l'article 1 de la Loi
favorisant le regroupement des municipalités (1971, chapitre 53). "19-B.
Sauf lorsqu'il y est dérogé par la présente loi, cette
consultation se tient, mutatis mutandis, selon les trois premiers
alinéas de l'article 13 de la Loi favorisant le regroupement des
municipalités. "19-C. Cette consultation dure de neuf heures à
dix-neuf heures.
Le vote est présidé, dans la municipalité, par le
président d'élection. "19-D. Au cours de la période
s'étendant du 26 septembre au 5 octobre 1977, la liste électorale
ayant servi lors de la dernière élection générale
doit être révisée quant aux locataires seulement. Cette
révision se fait en suivant, mutatis mutandis, les dispositions de la
Loi des cités et villes applicables à la révision de la
liste électorale, dans la mesure où la présente loi n'y
déroge pas.
La liste électorale révisée en vertu du
présent article constitue une liste électorale spéciale
destinée à la seule fin d'attester le droit de vote des
locataires à l'occasion de la consultation prévue à
l'article 19-A. "19-E. Dans les trois mois qui suivent la tenue de la
consultation, le ministre des Affaires municipales doit décréter
la défusion de la municipalité mentionnée à
l'article 19-A au moyen d'une proclamation à cet effet dans la Gazette
officielle du Québec.
Le cas échéant, les habitants et contribuables du
territoire de la municipalité forment, à compter du 1er
février 1978, des corporations telles que mentionnées à
l'annexe IV. Au cas contraire, la ville de Buckingham demeure telle que
décrite à l'article 19.
Bien entendu, M. le Président, si cet amendement était
adopté, l'article 6 se lirait: La présente loi entre en vigueur
le jour de sa sanction.
Le titre du projet de loi se lirait comme suit: Loi concernant les
villes de Jonquière, de Chicoutimi et Buckingham.
M. le Président, les raisons qui m'incitent à proposer cet
amendement, dont je vous remets copie pour distribution, est bien
évidemment l'engagement qu'avait pris le député de
Papineau, au cours de la campagne électorale, engagement qu'il a
répété d'ailleurs depuis le 15 novembre dernier,
engagement qui lui a sûrement valu de gagner l'élection...
Mme Leblanc: C'était plus que cela quand même.
M. Vaillancourt (Jonquière): M. le Président,
question de règlement.
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Jonquière.
M. Vaillancourt (Jonquière): M. le Président, je
soumets respectueusement que l'amendement qui nous est proposé par le
député de Gatineau est irrecevable en vertu de nos
règlements, car si nous allons aux pages 33 et 34, surtout 34 de notre
règlement, on se rend compte qu'un amendement doit se rapporter
directement au sujet de la motion proposée.
Or, le projet de loi no 7 c'est une loi concernant les villes de
Jonquière et de Chicoutimi exclusivement. On ne parle absolument pas,
dans le projet de loi no 7, des villes de Buckingham ou d'autres villes de
l'Outaouais.
M. le Président, je soumets respectueusement que cet amendement
ne devrait pas être déclaré recevable, et qu'en
conséquence on ne devrait même pas discuter du fond de cette
affaire avant que vous jugiez de sa recevabilité. Je soumets que cet
amendement va à l'encontre de l'essence même du projet de loi no 7
qui a pour but de parler des villes de Jonquière et de Chicoutimi et ce,
de façon exclusive.
Le Président (M. Marcoux): Sur la question de
règlement?
M. Goldbloom: Sur la question de règlement, M. le
Président, sur la recevabilité de l'amendement proposé par
le député de Gatineau. Je soutiens respectueusement que la nature
et le principe d'un projet de loi ne sont pas déterminés
exclusivement par le titre qu'on lui donne. On peut rédiger un titre de
diverses façons, mais c'est quand même le contenu du projet de loi
qui détermine sa nature. La pertinence de l'amendement proposé
par le député de Gatineau est justifiée par le fait que
l'on modifie par ce projet de loi le chapitre 88 des lois de 1974 et que cette
loi concerne des municipalités de l'Outaouais autant que des
municipalités du Haut-Saguenay. Je soutiens respectueusement que
l'amendement est recevable.
M. Gratton: M. le Président, sur la recevabilité,
très brièvement. J'attirerai votre attention sur le texte de
l'article 160, paragraphe 3 du règlement qui se lit comme suit:
"Lorsqu'un projet de loi modifie une loi, le mot "article" comprend les
articles de cette loi qui sont modifiés ou qui sont ajoutés."
M. le Président, la tradition et les précédents
sont multiples à l'effet que lorsqu'un projet de loi vient amender une
loi déjà votée, tous les articles de la loi originaire
sont mis en cause. Je n'en citerai pas parce que cela pourrait être
très long.
M. Vaillancourt (Jonquière): Un seul cas.
Mme Leblanc: Un cas.
M. Brassard: Un cas.
M. Gratton: Mais il suffit de dire que le législateur, en
1974 je vais vous citer celui-là lorsque le gouvernement a
choisi de légiférer concernant la fusion de certaines
municipalités du Saguenay et de l'Outaouais, il en a fait l'objet d'un
seul projet de loi. A ce moment, il y avait des raisons pour le faire. Que le
gouvernement actuel
choisisse un titre qui se lit: Loi concernant les villes de
Jonquière et de Chicoutimi, est un titre erroné puisqu'il
faudrait que ce projet de loi, dans l'économie de notre
règlement, soit plutôt une loi modifiant la Loi concernant
certaines municipalités de l'Outaouais et du Saguenay. C'est à ce
titre, comme l'a fait le député de D'Arcy McGee, que je soutiens
très respectueusement que tout amendement à quelque article que
ce soit du chapitre 88 des Lois de 1974 est recevable en commission. Que le
gouvernement décide de ne pas l'accepter, c'est une chose, et je
reconnais son droit de ne pas l'accepter, mais que vous la déclariez
irrecevable me paraîtrait faire fi de la tradition et de
l'économie de notre règlement.
M. Vaillancourt (Jonquière): Question de règlement.
Je pense que vous êtes, M. le Président, lié par l'essence
même du débat et de la loi qui est devant nous. Ce n'est pas la
loi 88 qui est devant vous, c'est la loi no 7. Le ministre pourrait fort bien,
dans un délai éventuel, présenter une nouvelle loi qui
pourrait s'intituler loi concernant les villes de Buckingham et autres et qui
pourrait concerner même la défusion de certaines
municipalités. Je pense, M. le Président, que vous êtes
lié par les discussions qui ont eu lieu ici, aujourd'hui, discussions
qui ont essentiellement porté sur la fusion des villes de
Jonquière et de Chicoutimi. En ce sens, je ne suis pas du tout le
député de Gatineau, qui nous dit que le débat est ouvert
en raison du fait que les fusions des villes dont il parle ont
été prévues dans la même loi que celle du
Haut-Saguenay.
Je soumets respectueusement que non seulement vous êtes lié
par la loi qui est devant vous, M. le Président, mais, en plus, par
toutes les discussions évidemment, je suis arrivé en
retard et je m'en excuse, j'ai appris que la commission siégeait il y a
environ trois quarts d'heure qu'on a eues et qui ont toujours
porté sur les villes de Jonquière et de Chicoutimi et donc du
Haut-Saguenay. La commission parlementaire a fait son lit et son lit est celui
du Haut-Saguenay et non pas celui de l'Outaouais. On pourra revenir
éventuellement avec une nouvelle loi qui parlera des villes de
l'Outaouais.
M. Gratton: M. le Président, je m'excuse...
Le Président (M. Marcoux): M. le député de
Notre-Dame-de-Grâce.
M. Goldbloom: De D'Arcy McGee, s'il vous plaît.
Le Président (M. Marcoux): De D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: Et vive la différence! Je pensais que l'on
était pour faire le dragage du lit...
Le Président (M. Marcoux): Toujours sur la question de
règlement?
M. Goldbloom: Toujours sur la même ques- tion. Le
député de Jonquière a repris la parole, j'aimerais faire
la même chose et vous indiquer respectueusement que vos collègues,
qui constituaient, jusqu'au 15 novembre dernier, l'Opposition officielle, ont
réclamé, et c'est une chose que...
Le Président (M. Marcoux): Le président n'a pas de
collègues.
M. Goldbloom: D'accord, M. le Président.
M. Gratton: C'est probablement pour cela qu'il a fait une
intervention en deuxième lecture sur le projet de loi no 31, hier.
M. Goldbloom: Oui.
M. Gratton: Et il préside la commission.
M. Goldbloom: M. le Président, je comprends ce que vous
voulez dire, mais le fait demeure que, si nous sommes ici à titre de
député, de ministre ou de président de commission, c'est
parce que nous avons été élus dans une circonscription
quelconque du Québec et c'est dans ce sens que j'ai parlé de ceux
qui, sous la même bannière que la vôtre, siégeaient
à l'époque comme Opposition officielle. Ils ont
réclamé j'y ai fait allusion cette semaine, mais c'est
comme exemple que je cite ceci des séances de cette même
commission parlementaire afin d'étudier la charte de la ville de
Montréal. Un des buts très précis était de pouvoir
proposer des amendements qui ne se trouvaient pas dans le projet de loi
déposé à l'Assemblée nationale. Il me semble qu'il
y a un parallèle assez clair que, si une commission parlementaire veut
aller plus loin que ce qui est contenu dans un projet de loi qui est devant
elle, elle a, à l'intérieur de certaines limites, la
liberté de le faire.
Puisqu'il s'agit toujours du chapitre 88 des Lois de 1974, qui concerne
les municipalités de l'Outaouais, je soumets respectueusement à
votre considération que la commission parlementaire peut choisir
d'examiner d'autres aspects de cette loi.
M. Vaillancourt (Jonquière): M. le Président, une
dernière fois sur la question de règlement, j'ai deux arguments
supplémentaires.
Le Président (M. Marcoux): Je vais suspendre nos
travaux.
M. Vaillancourt (Jonquière): M. le Président, je
pense que cela pourrait vous éclairer.
Le Président (M. Marcoux): Non, non, je
considère...
M. Vaillancourt (Jonquière): M. le Président,
est-ce que je pourrais faire une dernière intervention? Si vous
déclarez recevable...
M. Gratton: Moi aussi, je pourrais vous éclairer.
Le Président (M. Marcoux): Non.
M. Vaillancourt (Jonquière): ... l'amendement du
député de Gatineau, il va arriver avec un amendement à la
loi no 7 sur le titre de la loi. Si vous déclarez l'amendement
recevable, à ce moment-là, cela nous mène automatiquement
et inévitablement à modifier le titre de la loi qui n'a pas
encore été adoptée.
D'autre part je voudrais vous rappeler, M. le Président, que le
député de Gatineau aurait pu faire son intervention en
deuxième lecture, lorsque le principe a été discuté
hier. Je pense que lorsqu'on a un titre comme Loi concernant les villes de
Jonquière et de Chicoutimi, cela fait essentiellement partie du principe
et que, à ce moment-là, il aurait dû voter ou du moins
l'Opposition officielle aurait dû voter contre ce principe, puisque,
d'après eux, cette loi devrait s'intituler "loi concernant les villes de
Jonquière, de Chicoutimi, de Buckingham et autres". J'estime, M. le
Président que c'est irrecevable.
M. Gratton: M. le Président, sur la question de
règlement. D'abord, lorsqu'on parle de changer le titre, ce n'est pas la
fin du monde. Je pourrais vous citer le précédent de la loi 22,
à laquelle j'ai présidé, et où j'avais
accepté comme recevable une motion pour changer la motion venait,
bien entendu du parti de l'Opposition officielle à ce moment-là,
le Parti québécoismodifier le titre de la loi, mais
l'économie, la tradition parlementaire exige qu'un titre ne soit
modifié qu'après que tous les articles ont été
adoptés un à un.
C'est d'ailleurs le cas d'un préambule également et cela a
été l'objet d'une décision rendue au cours des audiences,
au cours de l'étude article par article du projet de loi no 22 en 1974.
De ce côté il n'y a pas de problème à n'en plus
finir.
Quant au principe de la loi, M. le Président, c'est l'article 1,
en fait c'est même avant l'article 1, c'est dès la première
phrase du projet de loi qu'on dit: "Sa Majesté, de l'avis et du
consentement de l'Assemblée nationale du Québec,
décrète ce qui suit: "1. La Loi concernant certaines
municipalités de l'Outaouais et du Haut-Saguenay (1974, chapitre 88) est
modifiée par l'insertion, après l'article 6, de l'article
suivant: ..."
Si ce n'est pas dans le principe du projet de loi de parler des
municipalités dont on a traité dans le chapitre 88 des Lois de
1974, il y a toujours bien une limite. Le député de
Jonquière m'a demandé de citer un cas où on a agi de cette
façon du côté de l'Opposition officielle alors qu'elle
était composée de députés du Parti
québécois. Je vous citerai celui de la Loi de
l'assurance-récolte où des députés d'Opposition
aussi bien que des députés ministériels ont proposé
et fait adopter des amendements qui touchaient des articles de la loi
générale de l'assurance-récolte qui n'étaient pas
visés du tout par le projet de loi discuté en commission.
Je n'en ai pas d'autre à l'esprit, mais allez consulter vous
allez voir qu'il y en a des précédents à la tonne. M. le
Président, si vous deviez décider que cet amendement est
irrecevable, vous iriez à l'encontre de toute la tradition parlementaire
et pas seulement du Québec. Retournez à Westminster, c'est comme
cela que cela se fait depuis 200 ans.
M. Tardif: M. le Président...
Le Président (M. Marcoux): Sur la question de
règlement ou sur...
M. Tardif: Je veux simplement faire un commentaire avant que vous
rendiez votre décision sur la question de règlement si vous me le
permettez, M. le Président. C'est que sans préjuger de la
décision que vous allez rendre quant à la recevabilité,
personnellement, en tant que ministre qui parraine ce projet de loi, je ne puis
accepter les propositions qui sont formulées ici.
M. Gratton: Sur une question de règlement, il faudra y
venir une fois qu'elle sera jugée recevable ou non recevable.
Le Président (M. Marcoux): Cela concerne le fond du
débat. Avant de suspendre pour quelques minutes, avant de rendre ma
décision, il y a quand même une précision que j'aimerais
apporter, à la suite des remarques du député de Gatineau.
Je ne sais pas si elles sont enregistrées au journal des Débats,
mais elles mettent en doute mon impartialité, à la suite du fait
que je sois intervenu dans le débat de deuxième lecture sur une
autre loi visant à permettre aux municipalités d'imposer une taxe
sur les véhicules automobiles de promenade.
Je crois que je ne pouvais pas prévoir, à ce moment, que
je serais président de cette commission, puisqu'on m'a demandé de
présider cette commission des affaires municipales à 9 h 12 ce
matin. Indépendamment de cette question, je ne crois pas que le fait
d'être président d'une quelconque commission, surtout quand on ne
peut pas le prévoir, puisse nous empêcher d'intervenir sur les
débats en deuxième lecture. Je voudrais quand même indiquer
cette précision.
M. Gratton: Etant donné que je suis mis en cause, en toute
justice, je n'ai pas voulu mettre en doute votre impartialité à
titre de président. C'est simplement en réaction à une
remarque que j'estime que vous avez faite en blaguant, à l'effet que
vous n'aviez pas de collègues à l'Assemblée
nationale...
Le Président (M. Marcoux): Non, je n'ai pas dit que je
n'avais pas de collègues à l'Assemblée nationale. J'ai dit
que comme président de commission, je n'avais pas de collègues.
C'est bien différent.
M. Gratton: Encore là, je me citerai comme
précédent. Je vous inviterai à faire ce que je faisais, au
moment où je présidais des commissions, c'est-à-dire
m'abstenir de voter, lors de l'étude de motions de deuxième
lecture, sur des projets dont j'étais appelé à
présider les commissions.
Le Président (M. Marcoux): Surtout quand vous ne pouviez
pas le prévoir. Je suspens pour quelques minutes.
M. Gratton: On planifiait d'avance, nous, on le
prévoyait.
(Suspension de la séance à 11 h 45)
Reprise de la séance à 12 h 8
Le Président (M. Marcoux): A l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Goldbloom: M. le Président, si je vous demande la
parole avant que vous ne rendiez votre décision, c'est parce que c'est
précisément avant que vous ne vous prononciez que je voudrais de
nouveau vous assurer qu'il n'y avait point, dans les remarques qui ont
été faites de ce côté-ci de la table, d'allusion
à un manque possible d'impartialité de votre part. Je tiens
à vous dire cela avant que vous ne rendiez votre décision, parce
qu'indépendamment de la nature de cette décision je voudrais que
vous jouissiez de notre confiance.
Le Président (M. Marcoux): Je vous remercie beaucoup. Je
suis en consultation avec le président de l'Assemblée. Je ne
rendrai pas de décision immédiatement. Nous allons ajourner nos
travaux sine die. A la reprise des travaux de la commission, j'espère
pouvoir être en mesure de rendre une décision.
M. Goldbloom: M. le Président, si vous voulez, le
ministre...
M. Tardif: Avec votre permission, avant d'ajourner, serait-il
possible, du consentement des membres, qu'on revienne sur les deux articles qui
avaient été laissés de côté? C'est
très court.
Le Président (M. Marcoux): Est-ce qu'il y a consentement?
Normalement, le mercredi, nous terminons nos travaux à midi.
M. Goldbloom: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Marcoux): Oui, alors, allons-y.
Amendement relatif à la consultation populaire
(M. Tardif)
M. Tardif: C'est très court. Encore une fois, étant
donné que le principe a déjà été
accepté, il s'agit de reformuler les articles. L'article 2.12,à
la page 3, se lirait de la façon suivante. Je vais lire l'article 12 et,
à partir du moment où c'est modifié, je vais
m'arrêter. "Les villes de Jonquière et de Chicoutimi doivent
tenir, le dernier dimanche du mois de mai 1979, chacune dans le territoire de
sa juridiction respective, une consultation desà partir de
là, les mots propriétaires et locataires sont biffés pour
être remplacés par "des électeurs" et cela se continue
électeurs, quant à l'opportunité de fusionner ces
deux municipalités." Le deuxième alinéa est biffé,
c'est-à-dire celui qui commence par "Pour les fins de cette
consultation, les mots "propriétaire" et "locataire".
Troisièmement, M. le Président, à l'article 12c, donc,
pour fins de concordance, en bas, on dit actuellement: "Au cours de la
période s'éten-dant du 27 avril au 5 mai 1979, la liste
électorale ayant servi lors de la dernière élection
générale doit être révisée..."
Il faut enlever: "quant aux locataires seulement". Il y a une
révision tout simplement. "Cette révision se fait en suivant",
etc. Il y a lieu, toutefois, d'ajouter après le premier paragraphe de
12c un autre paragraphe à cette fin qui se lirait de la façon
suivante: "Dans toute partie du territoire d'une municipalité où,
lors de la dernière élection, il n'y avait pas lieu de
confectionner une liste électorale, le président
d'élection doit procéder, pour cette partie de territoire,
à la confection et la révision d'une liste électorale
selon, mutatis mutandis, les dispositions de la Loi des cités et villes.
Cette liste électorale fait partie de la liste électorale
visée au premier alinéa".
Il s'agit de prévoir le cas de la municipalité du canton
de Chicoutimi. En tant que municipalité de canton, c'était le
rôle d'évaluation qui servait de liste électorale. Dans ce
cas, il faut en faire une de toutes pièces. D'accord? Cet alinéa
étant ajouté pour cette partie du territoire, à
l'alinéa qui commence par "A cette fin, la date du 1er septembre", il
faut remplacer les mots: "A cette fin" par les mots "Aux fins des deux premiers
alinéas", aux fins des deux premiers au lieu de: "A cette fin", car il
n'y en a plus qu'une mais il y en a bien deux. Donc, "Aux fins des deux
premiers alinéas" et, enfin, "par le remplacement, dans la
quatrième ligne du quatrième alinéa, du mot "locataires"
par le mot "électeurs". Cela, c'est à la page suivante. L'autre
alinéa commence: "La liste électorale révisée en
vertu du présent article constitue une liste électorale
spéciale destinée à la seule fin d'attester le droit de
vote"; au lieu de marquer "des locataires" dire "des électeurs" à
l'occasion de la consultation prévue à l'article 12".
M. Goldbloom: Quant à nous, M. le Président, tout
cela est acceptable.
Le Président (M. Marcoux): Les amendements sont...
M. Goldbloom: Un dernier mot, M. le Président, si je
comprends bien, les dispositions de la Loi des cités et villes
prévoient un mécanisme d'appel de redressement si quelqu'un
trouve que son nom ne figure pas sur la liste.
M. Tardif: C'est le mécanisme de révision
habituelle des listes électorales.
Le Président (M. Marcoux): Vous acceptez les amendements
en bloc?
M. Goldbloom: Oui, M. le Président.
M. Tardif: Donc, M. le Président.
Le Président (M. Marcoux): A l'article 2, il y a six
amendements, si on s'en tient à la nouvelle feuille qui nous a
été passée, qui sont acceptés. Article 2,
paragraphe 12, adopté avec amendements?
M. Goldbloom: Oui.
Le Président (M. Marcoux): Article 2, paragraphe 12c,
adopté avec amendements?
M. Goldbloom: Oui.
Le Président (M. Marcoux): A la prochaine séance,
je rendrai notre décision concernant...
M. Tardif: L'article 5, dois-je comprendre, M. le
Président, qu'il est en suspens?
Le Président (M. Marcoux): Oui. La commission des affaires
municipales et de l'environnement ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 12 h 15)
Reprise de la séance à 16 h 42
Le Président (M. Marcoux): A l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission des affaires municipales et de l'environnement est
réunie pour poursuivre l'étude article par article du projet de
loi no 7, sur la Loi concernant les villes de Jonquière et de
Chicoutimi.
Les membres de la commission sont: M. Alfred (Papineau), M.
Beauséjour (Iberville), M. Brassard (Lac-Saint-Jean), M. Caron (Verdun),
M. Cordeau (Saint-Hyacinthe); M. de Bellefeuille (Deux-Montagnes)
remplacé par M. Vaillancourt (Jonquière); M. Dubois (Huntingdon),
M. Dussault (Châteauguay); M. Goldbloom (D'Arcy McGee) remplacé
par M. Gratton (Gatineau); M. Lavigne (Beauharnois); M. Léger
(Lafontaine) remplacé par M. Baril (Arthabaska); M. Léonard
(Laurentides-Labelle), M. Ouellet (Hull), M. Saindon (Argenteuil), M. Tardif
(Crémazie), M. Vaugeois (Trois-Rivières), M. Verreault
(Shefford).
Décision de M. le Président
sur la motion d'amendement
de M. Gratton
Le Président (M. Marcoux): II y avait une proposition
d'amendement à l'ajournement faite par le député de
Gatineau, visant à remplacer l'article 5 par un nouvel article
concernant la ville de Buckingham, afin que l'article 5 devienne l'article 6.
Après consultation, je juge que l'amendement n'est pas recevable et je
vais vous indiquer sur quel article je m'appuie pour ce faire. D'abord,
à l'article 140 on y lit clairement: "Une commission élue est
convoquée par le secrétaire des commissions à la demande
du leader parlementaire du gouvernement. La demande et l'avis de convocation
doivent indiquer l'heure, l'endroit, l'objet de la réunion et aucun
autre sujet ne peut y être discuté."
L'objet de notre réunion, c'est l'étude du projet de loi
no 7, qui concerne les villes de Jonquière et de Chicoutimi. Le sujet
discuté concerne la tenue éventuelle d'un
référendum dans ces municipalités visant à une
éventuelle fusion.
Egalement, l'article 154-2 dit ceci: "La commission peut amender un
projet de loi, pourvu que l'amendement ne soit pas étranger à
l'objet du projet et qu'il ne s'oppose pas au principe affirmé en
deuxième lecture."
L'objet du projet est clair dans le titre de la loi, quand on lit les
notes explicatives, le principe est de proposer et de rendre possible une
fusion, à la suite d'un référendum, des villes de
Jonquière et de Chicoutimi, alors que le principe proposé dans le
projet d'amendement, qui ne concerne pas le même objet et qui concerne un
principe inverse, est un projet de défusion possible, à la suite
d'un référendum. Il est clair, à sa face même, que
l'amendement n'a pas le même objet que celui que propose la loi. Il
propose un principe inverse.
Sur ce, il y a un passage dans l'ancien règlement, le no 565, qui
clarifie la situation...
M. Caron: Ne nous amenez pas des anciennes affaires.
Le Président: C'est pourquoi je le dis, en fait, l'article
154, paragraphe 2 est une retranscription de l'article de l'ancien
règlement 566 qui exprimait la même idée, un peu
différemment, et qui indiquait qu'un comité plénier peut
apporter n'importe quel amendement à un bill public, pourvu que cet
amendement se rattache au sujet du bill ou soit conforme à des
instructions spéciales, et qu'il ne soit ni incompatible avec le
principe qui a été affirmé à la deuxième
lectureil est clair qu'à la deuxième lecture, toute la
discussion a porté sur un référendum impliquant une
éventuelle fusion ni contraire aux règles et aux ordres de
la Chambre. Alors, c'est clair que le mandat de la Chambre parce que
cela, c'est peut-être l'argument principal est d'étudier le
projet concernant Jonquière et Chicoutimi et de regarder les
modalités, article par article, en ce qui concerne un éventuel
référendum sur une éventuelle fusion.
Egalement, dans les notes expliquant cet article, dans l'ancien
règlement, on lisait ceci: Que les amendements proposés sur un
article doivent se rapporter et au sujet de cet article et au sujet du bill.
Encore là, puisqu'on parle d'un autre objet, la ville de Buckingham, et
d'un autre principe, celui de la défusion, on ne peut, à ce
moment, juger l'amendement recevable.
Aussi, dans nos règlements actuels, l'article 158, qui est
très clair, également, dit qu'une commission ne peut modifier,
dans son principe, une proposition qui a déjà été
acceptée par l'Assemblée. Or, il aurait fallu, pour que
l'amendement soit recevable, d'une part, que l'objet en soit annoncé,
une révision de la loi en ce qui concerne Buckingham et, d'autre part,
que le principe en fût énoncé le nouveau principe
sur la défusion. Or, la commission ne peut modifier, dans son principe,
une proposition qui a déjà été acceptée par
l'Assemblée. Or, l'Assemblée, hier, s'est prononcée, en
deuxième lecture, sur le principe du projet de loi et à aucun
moment, n'a eu à se prononcer sur le cas de Buckingham et sur le nouveau
principe qui est proposé.
Un dernier argument peut être invoqué. Si on fait une
analogie à un amendement à un projet de loi qui a pour fins de
modifier une loi, c'est l'équivalent, quant au principe d'application,
d'une motion de sous-amendement. Voici ce qu'écrit Beau-chesne: "Dans la
situation où on fait un sous-amendement à un amendement, l'objet
d'un sous-amendement étant de modifier un amendement, il ne devrait pas
élargir la portée de l'amendement mais se rapporter à des
questions non visées par celui-ci. Si l'intention est de soulever des
questions étrangères à l'amendement, le
député devrait attendre qu'il ait été statué
sur l'amendement pour en proposer un nouveau". Or, par analogie, on peut dire
que l'amendement qui est proposé ici ne devrait pas élargir la
portée de l'amendement, si on le considérait comme un
sous-amendement par analogie. A ce moment, disons qu'il est jugé
irrecevable.
En conclusion, l'amendement proposé par le député
de Gatineau est irrecevable.
M. Gratton: M. le Président, vous me permettrez sans doute
de vous dire que j'accepte de bonne grâce cette décision que vous
rendez, d'autant plus qu'elle semble étoffée par une rigueur
intellectuelle peu commune, qu'elle a émané d'une consultation
avec le président de l'Assemblée nationale et que votre
argumentation est très étoffée.
Vous me permettrez peut-être quand même, M. le
Président, de poser la question au ministre et peut-être d'inviter
le député de Papineau à appuyer mes revendications quant
à la possibilité, pour le gouvernement, de régler, dans
les meilleurs délais, la situation de la ville de Buckingham.
D'ailleurs, que vous l'ayez déclaré irrecevable ne change pas
grand-chose, M. le Président, puisque le ministre avait
déjà indiqué, ce matin, son intention de ne pas accepter
cet amendement, même s'il était déclaré recevable.
Je dois donc en conclure que le gouvernement n'est pas prêt, aujourd'hui,
à trancher le litige qui existe dans la ville de Buckingham. Mais
j'aimerais demander au ministre...
M. Beauséjour: Question de règlement, M. le
Président. J'ai l'impression que le député peut poser sa
question ailleurs qu'à cette commission parce que cela ne se rapporte
absolument pas à ce sujet. Je ne vois pas pourquoi...
M. Gratton: Le député a raison, sauf que j'allais
justement demander le consentement unanime des membres de la commission et
demander au député de Papineau de m'appuyer là-dessus pour
poser quelques brèves questions au ministre des Affaires
municipales.
M. Caron: Le député de Papineau va être
d'accord avec son collègue...
Le Président (M. Marcoux): Est-ce qu'il y a une motion ou
une demande?
M. Caron: Une demande de consentement unanime pour...
Le Président (M. Marcoux): Y a-t-il consentement pour
aborder, discuter de la question de Buckingham et en arriver à proposer
quelque chose?
M. Beauséjour: Non.
M. Gratton: En fait, le ministre peut peut-être nous donner
seulement les indications quant à...
M. Caron: Juste avant que le ministre réponde. C'est
regrettable parce que vous nous empêchez d'aider le député
de Papineau dans son propre comté. C'est malheureux, ses propres
collègues qui ne veulent pas aider le député de Papineau.
C'est malheureux!
Le Président (M. Marcoux): M. le ministre, est-ce
que...
M. Tardif: M. le Président, si cela peut aider à
clarifier la situation, le fait que j'aie mentionné que je n'acceptais
pas de modifier le projet de loi no 7 pour trancher le problème de
Buckingham parce que je pense qu'il y a réellement
problème n'implique pas pour autant que le gouvernement, et le
ministre des Affaires municipales en particulier, n'entend pas se pencher sur
cette question de Buckingham. Au contraire, je l'ai fait de façon
soutenue depuis quelques mois déjà et je rencontre le conseil
municipal de Buckingham le 7 juillet prochain en vue d'essayer d'en arriver
à une entente. Maintenant, je voudrais quand même qu'il soit assez
clair ici que, lorsque la loi concernant certaines municipalités de
l'Outaouais et du Haut-Saguenay a été adoptée par l'ancien
gouvernement, le député de Gatineau a effectivement voté
en faveur de cette loi qui regroupait les municipalités, qu'à
l'époque il a voté contre un amendement de l'Opposition visant
précisément à soumettre le tout à une phase de
consultation et que le zèle qu'il déploie aujourd'hui face aux
problèmes de Buckingham est tout à fait compréhensible,
mais, pour la bonne compréhension, pour situer les
événements...
M. Gratton: Question de privilège, M. le Président,
question de règlement. Si on veut jouer à cela, on va jouer
à deux. M. le Président, je vous ferai remarquer qu'au moment de
l'adoption de la loi 98... C'est une question de règlement, M. le
Président.
M. Vaillancourt (Jonquière): Question de règlement,
M. le Président.
M. Gratton: Je viens d'en soulever une; puis-je soulever la
mienne, M. le député?
M. Vaillancourt (Jonquière): Je pense que vous avez
demandé le consentement...
M. Gratton: J'ai demandé le consentement...
M. Vaillancourt (Jonquière): Je pense que vous avez
demandé le consentement unanime des membres de la commission, M. le
Président. Puis-je me permettre de dire que je n'accorde pas mon
consentement puisque le député de Gatineau essaie de faire
indirectement ce que vous lui avez défendu de faire directement?
M. Gratton: Pas du tout, M. le Président.
Le Président (M. Marcoux): Comme j'ai posé la
question, à savoir s'il y avait consentement et que les
députés se sont opposés à ce qu'il y ait
consentement, je considère que le débat est clos sur cette
question.
M. Gratton: Vous me permettrez quand même de
rétablir un fait. Le ministre l'a évoqué, j'ai
sûrement le droit de m'y référer. Lorsque le projet de loi
98 a été adopté par l'Assemblée nationale, il y
avait dans cette Chambre un député du comté de Papineau
qui était un député ministériel. A ce
moment-là, ce n'était pas mon rôle de combattre quelque
projet de loi qui touchait le comté de Papineau. Mais je dirai au
ministre des Affaires municipaleset le député de Hull en
est témoin que, lorsqu'il s'est agi de la fusion de la ville
d'Aylmer avec la ville de Hull, je m'y suis opposé de toutes les
façons et, effectivement, la loi 98 n'a pas consacré le principe
de fusionner Aylmer avec Hull. Alors, j'ai fait mon travail de
député et c'est pour aider le député de Papineau
qui, lui-même, en a fait état avant l'élection et depuis
l'élection, que j'ai soulevé la question. Je me plie à
votre décision, mais je ne voudrais pas qu'on m'accuse d'avoir
été complice, d'avoir adopté un projet de loi dans un
comté qui ne me concernait pas à ce moment.
Mme Ouellette (Hull): Que le député de Gatineau ne
mêle pas des pois et des bananes.
M. Gratton: Pardon?
Mme Ouellette (Hull): Que le député de Gatineau ne
mêle pas les pois et les bananes.
M. Gratton: Qu'est-ce que cela veut dire?
Mme Ouellette (Hull): Cela veut dire que ce qui arrive dans le
comté de Papineau et ce que vous avez défendu dans le
comté, c'est-à-dire la fusion Hull-Aylmer, une partie d'Aylmer,
c'est bien différent. Il faut faire attention de ne pas mêler tout
ça.
M. Gratton: C'est différent dans quel sens, Mme le
député? Expliquez-moi donc cela?
Le Président (M. Marcoux): Je considère que le
débat est clos, puisqu'il n'y a plus de questions de rectification. Vous
avez rectifié les faits...
M. Gratton: Le député de Hull se rend une fois par
année à l'Assemblée nationale et on ne lui laisse pas la
chance d'expliquer ce qu'elle a à dire.
Le Président (M. Marcoux): Alors, le député
de Gatineau a eu l'occasion de rectifier les faits et je considère que
le débat est clos. J'appelle maintenant l'article 5. L'article 5 est-il
adopté?
M. Caron: Adopté. M. Gratton: Adopté.
Le Président (M. Marcoux): Alors, je constate que la
commission...
M. Tardif: Si vous me permettez d'ajouter quelque chose, M. le
Président. Il me fera plaisir de recevoir du député de
Gatineau, du député de Papineau, du député de Hull
et de tous les gens de la région, toutes suggestions susceptibles de
régler le problème de Buckingham. D'accord? Je vous remercie.
M. Gratton: Mais je pensais vous en avoir fait une en
présentant ma motion ce matin, bien que je convienne avec le ministre
que ce n'était pas la solution idéale, mais c'était
peut-être une ébauche. On pourra peut-être y revenir.
Le Président (M. Marcoux): Je constate que la commission
des affaires municipales et de l'environnement a terminé l'étude
du projet de loi no 7. Après la deuxième lecture, l'étude
a été faite, article par article, de la loi qui s'appelle la Loi
concernant les villes de Jonquière et de Chicoutimi, et des amendements
ont été effectués en commission. Je demanderais, en votre
nom, au député d'Iberville de faire rapport à
l'Assemblée nationale que les travaux sont terminés.
M. Gratton: Voulez-vous demander au rapporteur de noter, M. le
Président, que ce projet de loi a été adopté sur
division, à cause des raisons que vous connaissez?
Le Président (M. Marcoux): Alors, lorsque le rapporteur
fera son rapport, il indiquera que le projet de loi a été
adopté en deuxième lecture, article par article, sur
division.
Mme Ouellette (Hull): Vous ne vous pliez pas de bonne
grâce?
M. Gratton: Pardon?
Mme Ouellette: Vous ne vous pliez pas de bonne grâce?
M. Gratton: Pas du tout. Vous ne réglez pas le
problème de Buckingham. Je ne l'oublie pas du tout. Vous l'avez promis,
vous vous êtes faite élire avec cela.
Le Président (M. Marcoux): La commission des affaires
municipales et de l'environnement ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 16 h 57)