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Etude des crédits des Services de la protection
de l'environnement
(Vingt heures vingt-cinq minutes)
Le Président (M. Boucher): A l'ordre, messieurs!
Pour la séance de ce soir, les membres de la commission sont M.
Marquis (Matapédia) qui remplace M. Alfred (Papineau); M.
Beauséjour (Iberville), M. Baril (Arthabaska) qui remplace M. Brassard
(Lac-Saint-Jean); M. Caron (Verdun), M. Cordeau (Saint-Hyacinthe), M. de
Bellefeuille (Deux-Montagnes), M. Dubois (Huntingdon), M. Dussault
(Châteauguay), M. Goldbloom (D'Arcy McGee), M. Lavigne (Beauharnois), M.
Léger (Lafontaine); M. Desbiens (Dubuc) qui remplace M. Léonard
(Laurentides-Labelle); Mme Ouellette (Hull), M. Roy (Beauce-Sud), M. Saindon
(Argenteuil), M. Tardif (Crémazie), M. Vaugeois (Trois-Rivières)
et M. Verreault (Shefford).
Nous en étions à l'étude de l'élément
2 du programme 1.
M. le député de D'Arcy McGee.
Salubrité du milieu
M. Goldbloom: M. le Président, j'ai deux questions
à cet égard. D'abord, il y a depuis un certain temps un dossier
en évolution, jusqu'à un certain point, jusqu'à un certain
degré, quant à l'élimination des déchets sur
l'île de Montréal et au recyclage intégré,
industrialisé de ces déchets.
Le ministre peut-il nous donner un rapport-progrès sur ce
dossier? Peut-on espérer que quelqu'un fera les investissements
nécessaires et qu'une telle usine pourra commencer à
fonctionner?
J'ai remarqué que le directeur du service des déchets pour
la ville de Montréal, M. Jean Arpin, avait indiqué que le
traitement des déchets à l'incinérateur de la rue des
Carrières serait modifié pour que ces déchets soient
traités de façon anaérobiée, en l'absence
d'oxygène et que des produits en soient retirés pour une
utilité quelconque. Si le ministre a des détails
là-dessus, j'aimerais qu'il nous les fournisse.
M. Léger: Concernant le recyclage des déchets, il y
a eu, comme l'ancien ministre le sait, une entreprise, privée, Miron,
entre autres, qui avait mis un projet de l'avant dans le sens d'un recyclage de
ces déchets, mais il n'y a pas eu de développements depuis ce
temps qui permettent d'espérer que, dans un avenir prochain, il y aurait
quelque chose de concret qui nous serait présenté. Nous n'avons
pas eu de demandes précises en ce qui concerne un projet précis,
à Montréal, de l'entreprise privée, autre que celui que je
viens de mentionner.
M. Goldbloom: J'ai entendu dire que Miron avait justement
décidé de ne pas aller de l'avant avec ce projet, mais qu'une
autre compagnie était intéressée à le faire. Le
ministre pourrait nous dire oui ou non s'il est au courant de cela?
M. Léger: Jusqu'à maintenant, il n'y a pas eu
d'autre compagnie comme telle qui nous a approchés.
M. Goldbloom: Ma deuxième question est la suivante et elle
est assez simple. Le ministre a annoncé pas pour la
première fois dans l'histoire du Québec que les
dépotoirs à ciel ouvert sont appelés à
disparaître. C'est un objectif que nous partageons tous, mais qui pose
certains problèmes d'ordre pratique et financier pour les
municipalités. Quels seront la nature et l'ordre de l'aide que l'on
donnera aux municipalités pour leur permettre d'effectuer ces
transformations?
M. Léger: Nous avons présenté
dernièrement au comité d'aménagement, ainsi que nous le
ferons à la Gazette officielle dans les jours qui viennent, un projet de
règlement sur la gestion des déchets, qui ferait
disparaître les dépotoirs dans la plus grande partie du
Québec et qui tient compte aussi des problèmes de la
régionalisation des sites d'enfouissement sanitaire.
Nous avons étudié aussi l'impact financier de ce projet
sur les municipalités et la sévérité du
règlement sera beaucoup plus pour les municipalités ayant une
certaine taille et une sorte d'assouplissement pour les très petites
municipalités de moins de 2000 de population.
Pour nous assurer d'avoir l'appui de toutes les municipalités et
les groupes directement concernés par ce projet de
régionalisation des sites d'enfouissement sanitaire, nous avons
décidé d'envoyer aux conseils de comté, ainsi qu'à
l'Union des conseils de comté et à l'Union des
municipalités ce projet de règlement avant même sa parution
dans la Gazette officielle, en leur demandant de nous apporter les
recommandations et les suggestions qu'on pourrait vouloir nous présenter
de façon que, lorsque le règlement, après les 60 jours de
parution dans la Gazette officielle, serait prêt à être
présenté une deuxième fois pour approbation
définitive, nous puissions avoir l'avis des gens directement
impliqués.
J'ai d'ailleurs communiqué aujourd'hui même avec M. Moreau,
le président de l'Union des conseils de comté. Il était
très heureux de voir l'intérêt du gouvernement pour les
conseils de comté et il m'a assuré qu'il allait bientôt
m'envoyer ses recommandations. A première vue, il semble très
heureux de la teneur de ce règlement sur la gestion des déchets.
Dans quelques jours, nous aurons dans la Gazette officielle le contenu de ce
projet de règlement.
M. Goldbloom: Le ministre n'a pas précisé, à
moins que je n'aie pas saisi, quelle sera la mesure, le pourcentage de l'aide
financière qui sera offerte aux municipalités.
M. Léger: Naturellement, chaque fois que nous
présentons un règlement aux services de l'environnement ou
même qu'une loi est présentée, il y a toujours des
conséquences financières. Comme conséquence
financière du projet de règlement, nous avons
évalué de mémoire que cela coûterait environ $2 par
tête, par année, pour l'entretien et la mise en place de ce
service de gestion des déchets. Nous avons cru, après avoir
présenté ce projet aux autres ministres directement ou
indirectement impliqués, que c'étaient des mesures qui ne
demandaient pas nécessairement une aide financière pour
être réalisées, puisque déjà cela coûte
de l'argent d'utiliser les dépotoirs, tandis qu'en le faisant selon des
normes et des règlements dans un site d'enfouissement sanitaire, le
coût très peu élevé que cette mesure demanderait
n'exigerait pas une aide financière. Si c'était le cas dans
certains cas particuliers, il faudrait l'étudier au mérite.
M. Goldbloom: Même pour les investissements
nécessaires, c'est-à-dire l'achat de terrains, la fermeture des
vieux dépotoirs, l'achat d'équipement?
M. Léger: Au niveau de la fermeture des dépotoirs,
quel qu'en soit le coût, ce sont quand même des sites absolument
pas accessibles à la population et presque illégaux tant que nous
n'avions pas émis un règlement. C'était une
calamité provinciale et je ne pense pas que le coût de la
disparition des dépotoirs devait être mis en ligne de compte.
Quant à l'achat de terrains, etc., c'est d'ailleurs ce que je disais
tantôt, le coût, environ $2 par personne, un grand total de $8
à $10 par famille, incluait toutes les dépenses possibles, et
c'est le maximum. C'est donc dire que l'achat de terrains et la mise sur pied
de ce service ne coûteraient pas plus que la somme que je viens de
mentionnée.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Beauce-Sud.
M. Roy: M. le Président, j'aimerais à ce moment-ci
aborder, puisqu'on parle de dépotoirs à ciel ouvert, la question
des cimetières d'automobiles. Ce n'est peut-être pas l'endroit,
mais, avec votre permission, M. le Président, étant donné
que cela comporte à peu près les mêmes obligations et que
les municipalités connaissent les mêmes problèmes,
j'aimerais savoir du ministère de l'environnement s'il y a de nouvelles
dispositions de prises à ce sujet, de façon à faire
disparaître les cimetières d'automobiles qui restent au
Québec. Quelles mesures ont été prises?
M. Léger: Concernant les cimetières d'automobiles,
nous avons un règlement déjà rédigé et qui
est actuellement pendant devant un des comités ministériels,
celui de l'aménagement.
Nous avons aussi à tenir compte de nouveaux postes qu'il va
falloir demander pour avoir le personnel chargé d'appliquer ce
règlement.
Il y a aussi le fait que pour les cimetières d'automobiles, dans
les règlements actuels, il faut tenir compte des responsabilités
d'autres ministères, spécialement le ministère des
Transports, qui a une réglementation qui empêche d'installer des
cimetières d'automobiles à moins de 500 pieds d'une route
principale.
C'est donc dire l'urgence de présenter ce projet de
règlement puisque ceux qui doivent faire disparaître les
cimetières d'automobiles à 500 pieds de la route devront les
mettre ailleurs.
Il faut nécessairement, s'ils les installent, ailleurs, qu'il y
ait des normes définies et s'assurer qu'elles sont conformes à
l'esprit que nous voulons mettre dans le règlement.
Au moment où nous nous parlons, ce règlement est
rédigé et nous allons le présenter très
bientôt.
M. Roy: M. le Président, pour faire suite à ce que
vient de dire le ministre, il est vrai que le ministère des Transports a
des règlements 500 pieds. J'aimerais aborder un cas particulier. Je
pense que vous allez deviner d'avance de quel cas dont il s'agit, le fameux
cimetière qu'il y a à Sainte-Marie de Beauce, le long de la route
nationale, et qui est en train de devenir un monument national.
On change de gouvernement, cela prend de nouvelles orientations, de
nouvelles décisions surgissent et le cimetière est toujours
là. J'aimerais savoir quel est le jeu de passe, quelles sont les
ententes, les rencontres, je ne dirai pas qu'il y a eu avec l'ancien
gouvernement, mais le nouveau, à l'heure actuelle, puisque l'histoire de
l'ancien gouvernement, je la connais, de façon à faire
disparaître cette énormité le long d'une route
achalandée sur le plan touristique. Cette route est à
l'entrée de la Beauce lorsqu'on part de Québec.
M. Léger: J'espère que ce n'est pas la même
réponse que vous a donnée l'ancien gouvernement?
M. Roy: Si c'est la même réponse, je vais vous le
dire, M. le ministre, parce que l'autre, je la connais.
M. Léger: Si je vous disais que nous allons prendre les
mesures pour le faire disparaître, c'est à peu près cela
qu'on vous a dit la dernière fois?
M. Roy: C'est toujours cela qu'on nous a dit.
M. Léger: Au moment où on se parle, je ne suis pas
au courant, puisque le député ne m'a pas encore invité
dans son comté; s'il le fait, je vais passer probablement devant son
monument, mais...
M. Caron: II a peur de l'inviter.
M. Léger: ...je vais revenir au sérieux. Je prends
bonne note de ce que le député me dit et je dois le rassurer, je
verrai quels sont les moyens à prendre. Si c'est celui de l'application
du règlement à venir, il faudra attendre que le
règlement
soit publié, s'il y a autre chose à faire, étant
donné que le député semble dire que, malgré le
règlement du ministère des Transports qui dit que cela doit
être au moins à 500 pieds de la route... Est-ce qu'il est à
500 pieds de la route ou à l'intérieur de 500 pieds?
M. Roy: II est le long de la route et visible de tout le monde;
toute personne qui emprunte la route nationale ne peut pas faire autrement que
de voir le cimetière; il est situé dans une pente, parce qu'il y
a un petit cours d'eau qui longe le terrain. Evidemment, cela rend impossible
la construction d'une palissade pour le cacher de la vue du public. Il faut que
le cimetière d'automobiles soit déménagé.
J'ai vu avec quelle ardeur et avec quelle vigueur on a
procédé dans des paroisses, dans des rangs qui ne
débouchaient même pas et qu'on a mis à l'amende des
cultivateurs qui avaient deux vieilles "bagnoles" le long de la route et qu'on
les a traînés devant les tribunaux et que, pendant le même
temps, on adoptait un arrêté en conseil à Québec
pour tâcher de permettre à l'autre cimetière le long de la
route nationale de pouvoir continuer d'exister pendant un certain temps.
Je me suis donc posé plusieurs questions concernant ces deux
poids et ces deux mesures. J'espère donc que l'on n'aura jamais
l'occasion de revenirsurcesujet. Dans un deuxième temps, j'aimerais
savoir s'il est exact qu'on n'a pas voulu accepter un terrain de façon
à relocaliser ailleurs ce cimetière d'automobiles et que cette
lenteur dans les décisions gouvernementales résulterait du fait
qu'on n'a pas pu s'entendre pour déterminer un endroit bien
spécifique où ce cimetière d'automobiles, cette
entreprise, parce que c'est une grosse entreprise commerciale, pourrait
être relocalisé.
Je suis un peu surpris d'entendre le ministre nous dire qu'il n'est pas
au courant du dossier puisqu'il a déjà fait l'objet de plusieurs
questions à l'Assemblée nationale.
Il a même été l'objet de discussions à
l'occasion de l'étude des crédits du ministère. C'est
public. Tout le monde, dans la province de Québec, sait qu'il y a
là un cimetière d'automobiles. Quant à l'invitation que me
fait le ministre, je veux lui dire que je l'invite immédiatement, ce
soir, à venir dans la Beauce. Cela sera une réunion très
objective parce que je me porterais garant que cela ne débouchera pas
sur la partisanerie et il sera le mien de façon qu'on fasse une visite
objective et intéressante. Avant que le ministre ne voie cela,
j'aimerais bien parce que cela ne sera certainement pas à
l'avantage du ministère de l'environnement j'aimerais bien que le
ministre puisse nous dire ce soir, je suis convaincu que les officiers du
ministère connaissent très bien ce dossier...
M. Léger: Je peux assurer le député que les
officiers de mon ministère ont pris bonne note de cette remarque.
Deuxièmement, si actuellement ce cimetière est à
l'intérieur des 500 pieds, il est donc dans l'illégalité,
je vais voir immédiatement à ce que cette situation cesse.
S'il est à l'extérieur des 500 pieds, mais qu'il est
très visible, il n'est pas dans l'illégalité, mais
plutôt dans une situation, dans un climat de pollution visuelle, il n'y a
que le règlement qui puisse obliger à le faire déplacer.
Alors, tout ce que je peux dire, c'est que j'en prends bonne note et je vais
m'assurer que dans le plus court délai possible, j'invite le
député à m'en reparler d'ici les prochains mois pour voir
s'il y a eu des développements de ce côté, si j'ai eu des
renseignements pour changer la situation, parce que de mon côté,
je vais essayer, chaque fois qu'on me soumettra un cas, de mettre en branle,
chez nous, le processus pour trouver une solution à ce
problème.
M. Roy: Je veux dire tout de suite au ministre que je n'attendrai
pas des mois.
M. Léger: J'ai dit un mois.
M. Roy: Je vais revenir à la charge dans quelques
semaines, parce que je pense que d'ici quelques semaines, le ministre aura eu
le temps d'examiner ce dossier avec toute l'attention qu'il mérite. En
ce qui a trait à la distance de la route, je vais être
honnête, je ne l'ai pas mesurée. Mais je sais qu'à tous les
automobilistes qui empruntent cette route, il apparaît comme très,
très près de l'autoroute, de la route, je ne dirai pas de
l'autoroute puisqu'elle n'est pas encore prête, il est très
près de la route et cela jette réellement une note
extrêmement disgracieuse pour toutes les personnes qui empruntent cette
route et qui viennent visiter la Beauce. C'est pour cela que je dis que c'est
en train de devenir un monument national.
M. Léger: D'accord.
M. Roy: J'aimerais bien qu'on prenne les mesures qui
s'imposent.
Deuxièmement, j'aimerais savoir du ministre où en sont
rendues les études, ou encore les décisions gouvernementales
relativement aux mesures qui s'imposent en vue d'assainir les eaux de la
rivière Chaudière. Auparavant, je voudrais dire au ministre que
la pollution des eaux de la rivière Chaudière est en train de
causer un tort énorme aux agriculteurs puisque les terres basses
situées le long de la route, lorsqu'elles sont inondées, depuis
quatre ans environ, polluent la récolte à un point tel qu'elle
est irrécupérable par la suite. Ce sont des pertes assez
considérables parce que ce sont nos terres les plus fertiles. C'est un
problème qui s'aggrave d'année en année et pour lequel,
à ce jour, on n'a prévu aucune construction d'usine
d'épuration le long des routes. Je doute que des mesures efficaces
soient prises de façon à inciter les autorités municipales
du nord de la rivière Chaudière, à faire en sorte qu'elles
agissent pour éviter que cela soit encore un dépotoir à
ciel ouvert. C'est malheureux de le dire, je ne le dis pas avec fierté,
mais il faudra absolument que quelque chose soit fait du côté des
rives de la rivière Chaudière. Cela urge. Je comprends qu'au
ministère des Affaires municipales, vous n'avez pas les millions pour
essayer de subventionner les muni-
cipalités pour qu'elles construisent des usines
d'épuration, mais un fait demeure: il faudrait que des mesures soient
prises pour qu'on cesse de pratiquer le "dumping" le long de ses rives, un peu
partout, ainsi que le long de ses affluents. Cela contribue évidemment
à augmenter le taux de pollution.
M. Léger: Le problème de l'épuration des
eaux au Québec est un problème majeur. La rivière
Chaudière est une des rivières sur lesquelles des études
ont été faites et dont les résultats ont été
publiés en juillet 1976. Des recommandations ont été
faites dans le but d'assainir et d'épurer les eaux de cette
rivière. Le dilemme devant lequel se trouve le gouvernement actuel, on
ne le répétera peut-être pas assez souvent, est de deux
dimensions. D'une part, c'est le problème de la situation
financière et des moyens financiers qu'a le Québec. D'autre part,
le fait qu'il y a quand même des priorités à
déterminer à l'intérieur des moyens financiers que nous
avons. Dans ces priorités, j'en ai mentionnées lors de
l'étude des crédits, la dernière fois, il a
été établi qu'il y avait cinq endroits différents
au Québec où nous devions commencer à régler le
problème de l'épuration des eaux. Ce sont les régions de
la rivière Outaouais, dans la région de Hull, la
Communauté urbaine de Montréal, la rivière Yamaska, la
région de la ville de Québec et finalement la ville de Laval.
Maintenant au niveau de la rivière Yamaska, la semaine
dernière, il y a eu une réunion des députés dont
les comtés longent la rivière Yamaska. Quatre
députés sont venus, les députés de Shefford,
Saint-Hyacinthe, Johnson et d'Iberville. Ils ont rencontré le ministre
des Affaires municipales et le ministre de l'environnement pour sensibiliser
les deux ministres et en même temps établir les
possibilités de régler le problème de l'épuration
de cette rivière.
Nous avons dit à ce moment-là et que je suis obligé
de le répéter ici, c'est un problème de financement. Je
tiens aussi à ajouter que le problème de financement n'est pas
uniquement de l'ordre des capacités financières basées sur
la situation financière dont le gouvernement actuel a
hérité.
Il y a aussi le fait que, à tous les endroits où nous
avons des plans pour l'épuration, nous sommes obligés de faire
face à des études présentées par des
ingénieurs et qui nous proposent des projets. Il semble, jusqu'à
maintenant, partout où nous sommes allés, que ces projets soient
d'une ampleur un peu plus forte que nous n'espérions. Souvent on se
demande jusqu'à quel point il y aura possibilité de trouver
d'autres solutions que celles qui nous ont présentées qui
constituent des solutions traditionnelles. Si on demeure uniquement sur le plan
de la solution traditionnelle des équipements de l'épuration des
eaux, au Québec, la situation financière nous oblige à
dire que cela va prendre beaucoup de temps avant d'épurer toutes les
eaux du Québec.
Quand on sait que l'ensemble de l'épuration va coûter
près de $3 milliards, et dont $1,6 milliard uniquement pour la grande
région de Montréal, on se dit, à ce moment-là,
est-ce qu'il ne faudra pas, justement, trouver d'autres solutions pour
être capable d'utiliser les solutions traditionnelles que nous avons
actuellement et d'autres solutions beaucoup plus économiques?
Il y a des petites municipalités qui le ministre des
Affaires municipales pourra certainement en parler quand il en aura l'occasion
dans ses propres crédits ou même aujourd'hui ont
présenté des projets qui leur avaient été soumis
par des firmes d'ingénieurs qui, souvent, ne se sont pas occupées
de la capacité financière de la municipalité, mais qui
voulaient simplement montrer jusqu'à quel point on peut mettre sur pied
de beaux équipements.
Ceci a créé une habitude qui fait que, traditionnellement,
cela coûte très cher et cela nous met devant la situation, n'ayant
pas d'autres solutions de rechange, on se dit: Est-ce qu'on doit bloquer
beaucoup de ces projets parce que c'est trop cher, est-ce qu'il y aurait moyen
de trouver d'autres solutions?
Je me dois, prochainement, de présenter un projet global pour
l'ensemble de l'épuration des eaux du Québec au comité
d'aménagement pour que, ensemble, les ministres concernés et
consternés, puissent déterminer s'il y aurait possibilité
d'aller de l'avant dans l'épuration des eaux, avec des formules
peut-être, une partie traditionnelle, d'autres avenues qui nous
permettraient de les réaliser parce que sinon on va être
bloqué longtemps parce que cela coûte très cher,
l'épuration des eaux...
On paie très cher le retard qu'a le Québec actuellement
parce que plus on attend, plus cela coûte cher et au moment où il
fallait prendre des décisions, nous n'avions pas l'argent pour toutes
les prendre.
M. Roy: Evidemment les mesures correctives...
M. Goldbloom: Je m'excuse auprès du député
de Beauce-Sud. J'invoque le règlement, je n'ai pas voulu le faire
auparavant parce que je n'ai pas voulu interrompre ni le député
de Beauce-Sud ni le ministre, mais je vous fait remarquer que
l'élément dont nous parlons, c'est la gestion des déchets.
Je n'ai pas d'objection et, justement, le député de Beauce-Sud a
invoqué le fait qu'il y a du déversement qui se fait le long des
rives et c'est un peu par ce biais qu'il a parlé de la rivière
Chaudière. Je n'ai pas d'objection pour que nous en parlions, mais
j'aimerais que nous tenions compte de l'ordre normal de nos débats.
Je voudrais dire ceci, M. le Président, je n'aurai pas non plus
d'objection à ce que nous poursuivions cette discussion pour la raison
suivante: Nous sommes venus ici, ce soir, nous de l'Opposition officielle, dans
l'intention raisonnable de terminer l'étude des crédits ce soir.
Si telle peut être une volonté unanime autour de la table, je
n'aurai pas d'objection à ce qu'il y ait une entente qui nous permette
de passer d'un sujet à un autre sans trop tenir compte de l'ordre des
éléments.
M. Roy: J'appuie la proposition du ministre, puisque ce sont les
deux sujets sur lesquels j'avais des interventions à faire. Je n'ai pas
l'intention de revenir sur les autres sujets puisque le tour d'horizon qui a
été fait, les questions qui ont été posées
au cours des autres séances nous ont quand même permis d'avoir une
vue globale de l'ensemble des intentions du gouvernement.
Avec la permission de la commission, j'en aurais pour cinq minutes
seulement. Cela concerne non seulement la rivière Chaudière comme
telle...
M. Léger: Le député me permettrait-il une
question? Si vous en avez terminé avec les déchets, je n'ai pas
d'objection que vous continuiez par la suite, à moins qu'il y ait
d'autres questions sur les déchets, pour qu'on puisse adopter au moins
un programme à mesure qu'on a terminé tel sujet?
Le Président (M. Boucher): Le député de
Beauce-Sud pourrait-il revenir au programme 2?
M. Beauséjour: J'aurais une question...
M. Léger: A moins que vous n'ayez terminé la
question de la rivière Chaudière?
M. Roy: Le programme 2, c'est l'alimentation en eau.
M. Léger: C'est le programme 1, élément 2.
M. Roy: Le programme 2, c'est...
Le Président (M. Boucher): On est au programme 1,
élément 2. Pourrait-on revenir au programme 2, où on parle
de gestion de l'eau?
M. Roy: En ce qui me concerne, lorsqu'on arrivera au programme 2,
élément 1, on n'aura pas besoin de revenir sur le sujet...
Le Président (M. Boucher): D'accord.
M. Roy: Je n'aurai pas de questions à poser, mais je ne
veux pas m'imposer aux membres de la commission...
M. Léger: En tout cas, si cela finit la rivière
Chaudière...
M. Roy: Cela finit la rivière Chaudière. C'est
quand même un point sur lequel je voulais attirer l'attention du
ministre, surtout le fait qu'un grand nombre de municipalités, je ne
parlerai pas seulement des autres, cela se fait aussi chez nous, et j'ai fait
des représentations à ce jour, se servent des écarts des
rives des rivières et des cours d'eau comme dépotoirs à
neige en hiver, après qu'on a étendu du calcium, du sel, dans les
rues des municipalités. On sait très bien que c'est un
élément de pollution assez fort. Il dure un certain temps, parce
que ces déchets prennent un certain temps à fondre, parfois
même plusieurs semaines. J'ai- merais en savoir davantage. Il ne s'agit
pas de milliards, il ne s'agit même pas de millions, mais il devrait y
avoir des directives. C'est dans l'intérêt de tout le monde, de
toute la communauté, que des instructions soient envoyées aux
municipalités afin que cette pratique soit interdite. Il n'y a rien de
plus laid, quand la neige fond, que de voir ces masses noires le long de nos
cours d'eau de la province. Non seulement cela pollue l'eau, mais cela pollue
l'environnement. J'aimerais savoir les intentions du gouvernement de ce
côté, dans le cas de la rivière Chaudière, c'est un
sujet assez important.
Le Président (M. Boucher): M. le ministre.
M. Léger: Actuellement, les déversements sur le
bord des rivières, en hiver, il n'y a pas de règlement qui les
interdit comme tels. Notre service est en train de vérifier les
conséquences précises de ces déversements. On sait qu'il y
a des déversements de sel et même de plomb provenant des tuyaux
d'échappement des automobiles ainsi que de ce qu'on recueille sur les
routes, et le fait que cela tombe dans l'eau amène certes une pollution
de l'eau. Mais il n'y a pas de règlement comme tel. Nous faisons des
recherches à ce sujet. Si les conséquences sont qu'il y a une
très grande contamination de l'eau, ce que je crois, en passant, c'est
sûr, nous apporterons un règlement. Mais il n'y a pas de
règlement type dans lequel cela pourrait être inclus actuellement
sauf pour traiter du déversement dans les eaux des rivières, mais
ce n'est pas un règlement tel quel qui pourrait... Il n'y a pas de
règlement actuel dans lequel on peut inclure cette mesure là.
M. Roy: S'il y avait, par exemple, des invitations du
ministère aux autorités municipales de la province, pour examiner
la question et les inviter à être conscientes de leurs
responsabilités à ce niveau, ce sont quand même des mesures
préventives. Même si elles ne polluent pas l'eau, cela pollue
drôlement l'environnement. Cela se fait le long des cours d'eau, cela
déguise le paysage durant des semaines. Pour ce qui a trait à la
dépollution de la rivière Chaudière, je sais que, dans le
cas de la rivière Yamaska, des ententes sont intervenues dans le cadre
d'un programme fédéral-provincial. Y a-t-il d'autres programmes
de ce genre? Pendant que nous sommes encore dans la
confédération, y a-t-il d'autres programmes envisagés par
le nouveau gouvernement? Je ne veux pas engager ce débat. On n'est pas
à une commission parlementaire pour cela. Je pars d'une situation de
fait. Actuellement, tout le monde fait un rapport d'impôt. On paie encore
des impôts à Ottawa. Je veux savoir si on envisage actuellement
d'autres projets de ce genre, de façon à pouvoir compter sur une
récupération de nos impôts pour travailler à des
projets de cette nature.
M. Léger: II est sûr que, pour la rivière
Yamaska, il y avait aussi une autre dimension, celle de l'OPDQ, qui avait mis
dans son budget une certaine somme d'argent pour augmenter la participation du
Québec.
Mais le point que soulève le député de Beauce est
intéressant en ce sens que je trouve moi-même que l'entente
signée avec le gouvernement fédéral ne permet que le
prêt de 50% des sommes, par le truchement de la Société
centrale d'hypothèques et de logement, et une subvention de 16 1/3% du
fédéral.
Ceci amène une contribution générale habituelle du
tiers par la municipalité, de la moitié par le provincial et d'un
sixième par le gouvernement fédéral au niveau des
subventions. C'est donc dire que, chaque fois que le gouvernement
fédéral subventionne un sixième, cela oblige le
gouvernement provincial à investir la moitié.
C'est beau des projets comme cela, mais cela oblige le Québec
à avoir beaucoup d'argent liquide, et chaque fois que le gouvernement
fédéral veut participer à un projet, il n'y met qu'un
sixième et nous la moitié, et cela grève d'autant plus les
possibilités du gouvernement du Québec.
Je suis convaincu qu'il pourrait peut-être se pencher sur la
possibilité que les ententes avec le gouvernement provincial soient
beaucoup plus généreuses de la part du fédéral, du
fait que, au Québec, nous sommes très en arrière de
l'Ontario pour l'épuration de nos eaux et que la somme d'un
sixième, dans la situation actuelle du Québec, et avec les
revenus et les moyens financiers que nous avons, nous trouvons que c'est
absolument insuffisant.
M. Roy: II y a des démarches de faites de façon
à faire modifier ce sixième pour avoir une participation d'une
demie?
M. Léger: Au moment où on se parle, il n'y en a pas
eu. Cela ne veut pas dire que, dans un avenir rapproché, il n'y aura pas
possibilité d'ouvrir ce dialogue. Je n'ai pas d'objection, je suis du
même avis que le député de Beauce. Tant que les
Québécois paient leurs impôts à Ottawa, il y a des
sommes qui devraient revenir au Québec. Ce sont des programmes, et ce
qui me déplaît dans ces programmes, c'est qu'ils peuvent
être aussi bien arrêtés à n'importe quel moment.
C'est donc dire que nous préférerions que le gouvernement
d'Ottawa, quand les ententes se font, mette immédiatement de
côté l'argent prévu pour les subventions et les prêts
de façon que, si, dans un an, deux ans, cinq ans ou dix ans, on
décidait au fédéral de suspendre seulement un programme,
il y ait au moins l'argent mis de côté pour assurer le respect des
programmes que nous avons déjà mis de l'avant.
M. Roy: Est-ce que chaque cas, à ce moment, ne fait pas
l'objet d'une entente particulière?
M. Léger: Oui, dans chaque cas, c'est cela, mais si les
sommes mises de l'avant, quand on planifierait au niveau provincial, ne sont
plus là au moment où les décisions se prennent, parce
qu'il se peut fort bien qu'on signe une entente avec un gouvernement
supérieur et que, avant de mettre les programmes en branle pour des
difficultés provenant, par exemple, de la participation
financière d'une municipalité et qu'avant qu'une
municipalité accepte de payer son tiers, le programme puisse être
retardé d'un an ou deux et que, à ce moment, il y ait le
problème de ne pas avoir d'une façon définitive les sommes
gelées pour des programmes prévus par le gouvernement
provincial...
M. Roy: En somme pour conclure, M. le Président, on peut
dire que, pour ce qui a trait à l'assainissement des eaux de la
rivière Chaudière, il n'y a absolument rien de prévu au
cours de l'année.
M. Léger: Au moment où on se parle, nous allons au
départ régler le problème des cinq cas majeurs et
prioritaires qui sont mis de l'avant, mais, en même temps, nous allons
regarder l'ensemble de la situation de la pollution des eaux de tout le
Québec.
J'ai demandé, il y a environ un mois et demi, à mes
services de me présenter un rapport de la situation exacte de la
pollution de l'eau et de l'air au Québec. Je devrais avoir ce rapport
d'ici quinze jours, peut-être un mois au maximum, ce qui me permettrait
d'évaluer la situation exacte, avec les implications que cela cause;
à ce moment, il y aura peut-être moyen de réviser les
priorités à travers celles que nous avons déjà
prises.
M. Roy: C'est là que ce sera important que vous veniez
dans la Beauce au plus tôt.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Matapédia.
M. Marquis: M. le Président, je voudrais revenir à
la question de la disparition des dépotoirs à ciel ouvert et
surtout pour les petites municipalités; je voudrais simplement demander
au ministre que répondre aux maires de petites municipalités de
500, 600 ou 1000 habitants qui sont très bien pourvues en
dépotoirs traditionnels, qui s'inquiètent depuis l'annonce de
votre politique, et qui auraient même des modifications et des
améliorations à apporter à leurs dépotoirs, et qui
attendent une réponse.
Vous avez dit, tantôt, que c'était confié aux
conseils de comté, en vue d'avoir des suggestions. On me pose
régulièrement des questions de ce temps-ci. J'aimerais bien avoir
votre point de vue là-dessus.
M. Léger: Une chose est certaine. Jusqu'à
présent, les municipalités n'ont pas vu le contenu de ces
règlements, sauf les conseils de comté et l'Union des
municipalités. L'objectif que nous mettions de l'avant, au niveau des
petites municipalités, était une possibilité de
régionalisation des sites d'enfouissement sanitaire, de façon que
cela coûte moins cher à chacune des petites
municipalités.
Deuxièmement, la Gazette officielle devrait publier le programme
ces jours-ci je ne sais pas exactement la date, mais en dedans d'une
se-
maine; on me dit que c'est demain que ce doit être publié
et, à ce moment, les municipalités verront le contenu.
Elles auront l'occasion de nous envoyer un mémoire ou même des
recommandations à la suite de la lecture de ce programme. Par la suite,
dans les 60 jours qui suivront, nous allons tenir compte de toutes ces
considérations et de ces recommandations pour publier, d'une
façon définitive, un règlement qui tiendra compte de tous
ces aspects.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Verdun.
M. Caron: Je voudrais demander ceci au ministre. Avant que son
ministère fasse la réglementation, il y a beaucoup de
municipalités qui déchargent la neige, le calcium, sur le bord de
l'eau, comme à Verdun, à LaSalle, à Lachine; elles le font
dans le Saint-Laurent et d'autres le font ailleurs. Si la réglementation
devient trop sévère, le ministre est-il conscient des sommes
additionnelles que cela va coûter aux municipalités?
M. Léger: C'est sûr que, pour respecter
l'environnement, cela coûte quelque chose. Au départ,
tantôt, le député de Beauce disait: II faudrait aviser les
municipalités d'être plus respectueuses de l'environnement et de
la façon qu'elles déversent leurs déchets et leur neige.
Je peux le faire, mais une invitation à tout le monde, c'est une
invitation à personne. Il n'y a pas autre chose que le sens des
responsabilités des élus municipaux qui devrait leur permettre de
réaliser qu'ils doivent trouver un endroit normal, acceptable, pour que,
lorsque cette neige est déversée, ce soit à un endroit
où cela n'amène pas de complications aux gens qui vivent aux
alentours
Jusqu'à présent, nous n'avons pas de réglementation
pour le déversement de la neige, sauf que nous essayons d'apporter
régulièrement le plus possible de réglementation qui
touche chacun des aspects, comme celui de la gestion des déchets, des
carrières d'automobiles.
Au sujet des endroits où on déverse la neige, c'est
sûr que, d'une façon ponctuelle, chaque fois qu'une
municipalité fait un geste qui ne respecte pas la loi de
l'environnement, on pourrait émettre une ordonnance, ou même
poursuivre une municipalité dans ces circonstances; mais cela ne
règle pas le problème. Il faut nécessairement que ce soit
un règlement général qui fait que tout le monde soit
traité sur le même pied.
M. Caron: Même si la neige était
déposée quelque part, elle fond et s'en va dans les
égouts. D'une manière ou d'une autre, elle s'achemine vers le
Saint-Laurent, quand on parle de Montréal. C'est pour cela qu'avant de
faire une réglementation très sévère, il va falloir
y penser.
M. Roy: II y a quand même des terrains.
M. Caron: Même les terrains, cela va égoutter.
M. Roy: Le sol peut en filtrer une bonne partie.
M. Caron: Sur l'île de Montréal, on n'a pas beaucoup
de possibilités, et même à Québec, ici.
M. Léger: Je suis sensible à ce que le
député de Verdun met de l'avant. C'est sûr que, quand la
neige fond, la quantité de calcium, de sel ou de plomb qui se
déverse peut tomber dans les égouts. En attendant qu'il y ait une
réglementation plus sérieuse sur ces points, les
émissaires, qui collectent les égouts et les envoient dans le
fleuve, devraient être quand même assez longs pour atteindre le
milieu du fleuve, là où il y a un courant qui amène ces
déchets, ce qui permet quand même une dilution, de façon
que le bord de l'eau, où il y a une vie biologique intense et plus
importante, n'en subisse pas des conséquences.
Cela demande une prise de responsabilité de la part des
édiles municipaux. Ils doivent tenir compte que c'est aussi leur
responsabilité, les maires et les conseillers municipaux qui sont
présents et qui connaissent le problème aussi bien que le
ministre de l'environnement ne doivent pas permettre de telles choses. Ils sont
responsables de faire respecter la loi de l'environnement comme maires ou comme
représentants élus d'une municipalité.
M. Caron: Je pense que le ministre le sait, les
municipalités ont le même problème que le gouvernement
actuel, c'est une question de finances. Quel que soit le palier du
gouvernement, nous avons tous le même problème, les finances.
M. Léger: II reste à choisir l'endroit où on
déverse les déchets.
M. Caron: C'est exact.
Le Président (M. Boucher): M. le député
d'Iberville.
M. Beauséjour: M. le Président, ce que je voudrais
faire remarquer à notre ministre, c'est qu'un grand nombre de
Québécois ont la mauvaise habitude, chaque fois qu'ils
rencontrent un trou d'eau, d'y jeter des déchets.
Une Voix: Un trou d'eau? M. Beauséjour: Oui.
M. Goldbloom: Attention à votre prononciation!
M. Beauséjour: N'y aurait-il pas lieu de faire une
campagne de sensibilisation dans ce sens qui pourrait aussi concerner les
déchets qu'on jette le long des routes? Si je prends la Yamaska, il y a
peut-être une réglementation qui défend de jeter des
déchets dans la rivière, mais il y aurait peut-être lieu
aussi d'étendre la distance sur les berges.
Souvent, quand l'eau monte, les gens en profitent pour les laisser
à une certaine distance pour que cela s'en aille avec la vague. C'est
assez difficile d'avoir le personnel nécessaire pour assurer une
surveillance adéquate, parce qu'on peut aussi bien trouver des animaux
morts, des restes de lits, des meubles, etc. Est-ce qu'on peut faire quelque
chose au moins en ce qui concerne l'éducation de la population.
M. Léger: II faut nécessairement que chaque
Québécois se sente responsable de son milieu de vie. Une des
responsabilités du service de l'environnement, c'est de sensibiliser la
population à ces problèmes. Il va y avoir au cours de
l'année des périodes précises durant lesquelles nous
allons accentuer certains aspects de l'amélioration de la qualité
de vie, spécialement la défense contre la pollution. Une des
armes préférées qu'on pourrait avoir, c'est la
participation des groupes de citoyens dans un milieu donné. L'exemple
qu'on peut donner, c'est celui du programme des lacs, où vous avez des
citoyens propriétaires de terrains et de chalets sur le bord des lacs
qui ont décidé de prendre en main la qualité de leurs
lacs. Ils se sont regroupés en association de villégia-teurs et
suivent un programme bien déterminé d'assainissement de leurs
lacs, passant premièrement par la période de sensibilisation des
riverains, qui se sentent tous solidaires et responsables de leurs lacs. Comme
ce sont des pollués et des pollueurs qui sont les mêmes personnes,
au départ, ils viennent voir le service de l'environnement pour demander
l'aide technique. Ensuite, ils vont voir leur conseil municipal pour demander
de passer une réglementation concernant le territoire où ils sont
directement impliqués, de façon que, ces règlements
étant appliqués par la suite, les propriétaires riverains
voient la possibilité de faire respecter cela en sensibilisant tous ceux
qui sont propriétaires autour du lac. Par la suite, ils vont même
jusqu'à reboiser, en régénérant le bord du lac,
parce qu'il y a beaucoup de propriétaires de chalets à la
campagne au bord de l'eau qui ne savent pas comment transformer leur terrain
pour garder le bord du lac propre et éviter des conséquences
néfastes. Entre autres, le fait qu'on peut mettre de l'herbe jusqu'au
bord de l'eau peut nuire énormément à la qualité,
à cause de ce qui peut se déverser dans le lac. Il y a ce qu'on
appelle une période de reboisement, une étape de surveillance. Ce
groupe devient le gardien de ce lac. Je peux vous dire qu'actuellement ces
groupes représentent près de 380 associations de
villégia-teurs dans le Québec. Ils sont regroupés en une
association qui s'appelle la Fédération des associations pour la
protection de l'environnement des lacs, qu'on appelle la FAPEL. Elle regroupe
de 50 000 à 60 000 Québécois qui ont pris en main ce
problème. C'est devant eux que j'ai parlé en fin de semaine
à leur congrès annuel. Ces gens sont réellement
déterminés. Ils sont un exemple pour bien des
Québécois de la sensibilisation de leurs voisins à une
responsabilité sociale, celle de préserver la qualité de
leur milieu de vie.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: En ce qui concerne les déchets, M. le
Président, j'ai une dernière question. Elle concerne un
problème difficile et important et un chevauchement de
responsabilités entre les services de protection de l'environnement et
le ministère de l'Agriculture. Les déchets agricoles sont d'une
nature assez spéciale et il y a le problème du déversement
de ces déchets, de ces résidus animaux. Il y a le problème
de l'éloignement des installations agricoles, des bâtiments
agricoles, des activités agricoles même, des maisons
résidentielles qui les entourent. Il y a évidemment, pour
élargir un peu la question, mais dans l'intérêt de
l'efficacité de notre discussion, le problème des pesticides. Le
ministre a fait mention de son intention de poser un geste en ce qui concerne
les pesticides. Il n'éliminera sûrement pas entièrement la
responsabilité du ministère de l'Agriculture dans ce domaine. Or,
j'aimerais savoir où en est la tractation entre les deux
ministères, et y a-t-il des mesures préconisées dans un
court laps de temps, dans un avenir rapproché, quant à
l'élimination des déchets agricoles, quant à
l'éloignement des bâtiments agricoles, des bâtiments
résidentiels, quant à l'utilisation et au contrôle des
pesticides? Plus particulièrement, pour compléter la question, M.
le Président, un des problèmes pratiques de l'application de
toute mesure dans ce domaine est le problème économique dont se
plaignent les agriculteurs. Y a-t-il, dans le travail conjoint des services de
protection de l'environnement et du ministère de l'Agriculture, un
programme d'aide aux cultivateurs pour que ces problèmes soient
réglés sans constituer un problème majeur sur le plan
économique pour le cultivateur en question?
M. Léger: La première question touchant les
déchets agricoles. Le ministère de l'Agriculture et celui de
l'environnement se sont réunis régulièrement pour
élaborer ce projet de règlement. Il semble que le projet de
règlement sera peut-être prêt d'ici trois mois. Cependant,
le grand problème auquel nous faisons face est celui qui veut que le
ministère de l'Agriculture veuille protéger et préserver
les droits acquis des agriculteurs dans cette situation. Le projet de loi sur
le zonage agricole pourrait peut-être apporter une solution à ce
problème, en même temps. C'est l'obstacle sur lequel nous butons
pour l'instant. Quant à l'aide financière qui pourrait être
donnée aux agriculteurs il y a un programme d'aide aux
agriculteurs le coût des installations pour le traitement fait
partie du tout qui peut être financé par l'Office du crédit
agricole. Dernièrement, justement, un cas particulier m'a
été soumis, où la personne avait hérité
d'une terre et qui avait besoin, pour construire, d'un permis du
ministère de l'environnement, qui lui, exigeait que les installations,
pour un traitement selon les normes, soient faites avant qu'on ne lui donne le
permis. Cette personne avait déjà obtenu son prêt de
l'Office du crédit agricole et n'avait pas inclus cette dépense
supplémen-
taire. Il était devant le fait que, n'ayant pas son permis et
ayant un crédit insuffisant, il se voyait acculé à un
problème majeur. Nous avons dû contacter le ministère de
l'Agriculture et l'Office du crédit agricole pour augmenter le
prêt de façon que cette personne puisse respecter les normes du
service de protection de l'environnement, et ainsi, être capable d'avoir
des installations qui respectent les normes du service de l'environnement et
qui soient couvertes par le prêt de l'Office du crédit
agricole.
M. Goldbloom: J'ai deux sous-questions, M. le Président.
Le ministre n'a pas mentionné la question des pesticides. Est-ce que ce
sont les Services de protection de l'environnement qui se rendront responsables
du contrôle des pesticides?
M. Léger: Le projet de règlement des pesticides,
c'est nous qui sommes en train de le rédiger, mais nous pensons que cela
devrait être un projet de loi et nous n'avons pas encore défini si
ce sera nous qui le présenterons ou si ce sera le ministère de
l'Agriculture; c'est le sujet d'une discussion entre les deux groupes de
fonctionnaires des deux ministères.
M. Goldbloom: Donc, il n'est pas déterminé non plus
quels inspecteurs...
M. Léger: Jusqu'à maintenant, non.
M. Goldbloom: Je pense que les 300 postes du ministre s'en iront
rapidement s'il doit inspecter l'utilisation des pesticides. Voici mon autre
question et c'est ma dernière, M. le Président. Le ministre vient
de mentionner le désir de son collègue de l'Agriculture de
protéger les droits acquis des cultivateurs. Sûrement, comme
ministre de l'environnement, il n'ira pas jusqu'à accepter que soit
protégé le droit acquis de polluer un cours d'eau, par
exemple.
M. Léger: Non, je suis d'accord, mais c'est justement
là-dessus que les discussions achoppent. Tout en voulant garder les
droits acquis pour les agriculteurs, il va falloir qu'on respecte les normes de
l'environnement. Je vais, de mon côté, m'assurer que, quand il y
aura entente, on tiendra compte des deux aspects.
M. Goldbloom: C'est plus compliqué que quand vous
étiez dans l'Opposition.
M. Léger: Sauf que les solutions arrivent à
mesure.
M. Goldbloom: Oui... Qui vivra verra. M. Léger:
C'est cela.
Le Président (M. Boucher): Le député
d'Orford.
M. Vaillancourt (Orford): M. le Président, je ne sais pas
si ma question est conforme au règle- ment, mais j'aimerais savoir du
ministre s'il y a une décision de prise pour la dépollution de la
rivière Saint-François. On a parlé tout à l'heure
de la Yamaska, de la Chaudière, mais on n'a pas parlé de la
Saint-François.
Le Président (M. Boucher): Cela irait mieux au programme
2. Avec le consentement des membres, je crois que le député de
Beauce-Sud avait posé une question analogue.
M. Léger: Je pourrais répondre au
député d'Orford, qui était là, d'ailleurs, quand
j'ai répondu tantôt au député de Beauce-Sud, que
c'est la même chose que pour la rivière Chaudière.
Cependant, il y a eu une étude de faite et il y a eu des
recommandations. Pour nous, la rivière Saint-François est une
rivière importante, je pense, parmi les priorités du
gouvernement. Cependant, c'est encore le même problème financier
et je sais que le député pose la question parce qu'il voudrait
bien, quand on fera l'étude globale du Québec, qu'on donne une
priorité à cette région. Tout ce que je peux dire, c'est
qu'il faut quand même avoir le projet global de tout le Québec
pour qu'on puisse déterminer les endroits où on va mettre la
priorité selon les cinq points que j'ai mentionnés
tantôt.
M. Vaillancourt (Orford): Si je comprends bien, les
priorités ne sont pas encore déterminées pour la
dépollution de ces cours d'eau.
M. Léger: C'est-à-dire qu'il y a eu
déjà cinq endroits prioritaires que j'ai mentionnés
tantôt, mais il y aura aussi d'autres places où il va falloir
qu'on investisse et qu'on trouve des solutions, parce que l'épuration
des eaux au Québec est un problème majeur, mais les
problèmes financiers nous retiennent; donc, il va falloir qu'on
établisse des priorités.
Il y a des premiers cas de priorités qui ont été
choisis, il y en a d'autres qui viendront en deuxième, et la
rivière Saint-François est parmi celles où nous devrons
mettre un effort particulier dans les premières rivières que nous
devrons dépolluer.
M. Vaillancourt (Orford): Merci.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: M. le ministre, ma question est celle-ci: Est-ce que
le service de l'environnement a des règlements ou a l'intention
d'étudier la possibilité d'adopter des règlements
concernant les carrières à même les montagnes? Vous
êtes sûrement passé sur la route transcanadienne et vous
avez vu le mont Bruno que des gens sont en train de gruger à même
la montagne et, au point de vue de l'environnement, vous avez également
le mont Rougemont où il y a des carrières à même la
montagne. Comme paysage, cela défait tout l'environnement.
Le Président (M. Boucher): ... la pollution...
M. Cordeau: Tantôt, j'essayais de trouver un
élément où poser ma question et je n'en ai pas
trouvé. Je la pose ici.
M. Léger: Concernant la question précise du
député de Saint-Hyacinthe, c'est-à-dire le domaine des
carrières, le règlement, comme je l'ai dit tantôt, est
déjà acheminé à un comité ministériel
du développement social. Pour nous, il y aura dans ce règlement
une particularité, c'est qu'il y a certains monts où les
carrières seront absolument interdites. Ces monts sont les monts
Saint-Bruno, Saint-Hilaire, Yamaska, Brome, la côte de Beaupré,
Saint-Grégoire et Rougemont. A ce moment, il n'y aura aucune
possibilité d'y établir une carrière. Surtout pour les
carrières à venir, il y aura des normes d'exploitation, mais il y
en aura aussi pour les carrières existantes, qui ont déjà
des droits acquis qu'on ne peut pas enlever; il faudrait à ce
moment-là les exproprier et on n'a pas encore les pouvoirs
d'expropriation. Mais quand même, pour celles déjà
existantes, il y aura aussi des normes d'exploitation qui obligeront les
propriétaires de ces carrières à se conformer aux
règlements. Nous avons même pris des ententes dernièrement
avec une carrière, la carrière Desourdy, de Cari-gnan, entre
autres, qui avait créé beaucoup de problèmes aux citoyens
des alentours. Nous avons obligé cette carrière, même avant
que notre règlement soit publié, à tenir compte d'une
série de facteurs bien précis qui occasionnaient des
dépenses assez volumineuses au propriétaire pour lui permettre
d'avoir son permis. Et même dans le permis, nous avons innové. Le
permis n'était valide que pour autant que le propriétaire avait
déjà rempli les conditions voulues alors qu'avant, les permis
étaient donnés en demandant au propriétaire de remplir ces
conditions. Très souvent, après un, deux ou trois ans
d'exploitation, on n'avait pas encore rempli ces conditions et on avait joui du
permis. Quand on s'est aperçu de cela, les dommages étaient
faits, les gens des alentours en avaient subi les conséquences. C'est
pour cela que, cette fois, nous avons décidé qu'avant de donner
un permis, nous allons inclure dans le permis l'obligation, avant même de
pouvoir faire un travail à l'intérieur de cette carrière,
que les conditions soient remplies.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Beauce-Sud.
M. Roy: M. le Président, j'aimerais aborder un point
soulevé par le député de d'Arcy McGee relativement au
règlement concernant l'agriculture. Le ministre a parlé
d'ententes et de discussions actuellement entre les deux ministères pour
préparer un règlement concernant le secteur agricole. On a
évidemment parlé des droits acquis, etc. J'aimerais demander au
ministre s'il est de l'intention du ministère de l'environnement de
préparer un règlement unique ou s'il a l'intention de
préparer un règlement qui tiendrait compte de zones? Je vais
donner un exemple au ministre.
M. Léger: Sous quel aspect?
M. Roy: Le règlement concernant l'agriculture, les
déchets agricoles.
M. Léger: Les déchets agricoles.
M. Roy: II y a des fermes situées le long des cours d'eau,
des cours d'eau d'importance, des fermes situées près des
agglomérations à fortes densités d'habitation, et des
fermes situées dans des rangs, dans des territoires
éloignés. Il est évident qu'appliquer le même
règlement aux trois niveaux comporte des problèmes
extrêmement sérieux. A ce jour, on a vu un certain nombre
d'agriculteurs dans des situations telles qu'ils ont tout simplement dû
abandonner l'agriculture. J'ai eu des cas dans mon comté, où on a
interdit d'agrandir les bâtiments de ferme. On a obligé ces gens
à construire 200 pieds plus loin. Or, 200 pieds plus loin, lorsque cela
comporte l'inconvénient, pour ceux qui connaissent un peu l'agriculture,
de construire un autre bâtiment de ferme, on sait très bien les
sommes que cela implique; à ce moment, cela fait toute la
différence entre une unité agricole rentable et une autre qui ne
l'est pas. Personne n'est intéressé, pas plus les agriculteurs
que les autres, à avoir des entreprises non rentables, des entreprises
déficitaires. Cela m'apparaît extrêmement important, c'est
pourquoi je suis très heureux que le député de D'Arcy
McGee ait soulevé cette question, et j'aimerais savoir si on a bien
l'intention de tenir compte des facteurs que je viens de mentionner au
ministère de l'environnement avant de rendre public et légal un
règlement.
M. Léger: Ce règlement va être un
règlement provincial; cependant, les normes de distances vont être
différentes s'il s'agit d'une maison qui est isolée ou d'une
agglomération de maisons ou d'un cours d'eau.
C'est donc dire que si on veut installer une porcherie, il faudrait
qu'elle soit à une distance différente et plus
éloignée quand il s'agit d'une agglomération, moins
éloignée pour une maison isolée, parce que parfois il y a
des cultivateurs qui vendent des lots et par la suite, ces lots qu'ils ont
vendus sont très proches d'une porcherie qui existait
déjà.
Cela change complètement la vocation de cette région. Dans
le règlement futur il y aura une différence au niveau des
distances concernant le type de régions ou le type de cas, par exemple,
une maison isolée, un cours d'eau ou une agglomération.
M. Roy: J'aimerais aussi attirer l'attention du ministre sur le
fait qu'il y en a qui vont acheter des terrains pas trop chers pour faire du
lotissement. Il y a bien des gens qui sautent sur des occasions, en
prétextant évidemment que ce sont des occasions
particulières, par le fait qu'ils peuvent se procurer ces terrains
à des prix extrêmement avantageux.
Une fois qu'ils sont installés, et justement près de
fermes ou de grandes bâtisses de ferme, ils commencent à
multiplier les embêtements et les ennuis à l'endroit des
agriculteurs qui sont déjà
installés. Est-ce que le ministère est conscient de cette
difficulté qu'on rencontre de plus en plus? Le ministre pense à
une couple de bons dossiers avec lesquels l'ancien ministre a eu
énormément de problèmes, mais ce sont des situations
identiques qui se sont produites.
Les gens vont se construire près, parce que cela ne coûte
pas cher et une fois qu'ils sont installés, ils commencent à
multiplier les embêtements aux agriculteurs.
M. Léger: Comme la loi du zonage agricole n'est pas encore
adoptée, actuellement nous sommes obligés de prendre des normes
générales basées sur des distances pour les cas
particuliers.
Mais dès que la loi du zonage agricole va être
adoptée, il y aura à ce moment des normes pour une terre qui a
été zonée agricole et non urbaine. Il y aura des
différences entre les deux, parce que c'est justement sur ce point que
le député de D'Arcy McGee parlait de la question des droits
acquis. Il y a des propriétaires cultivateurs qui avaient des droits
acquis du fait qu'ils avaient une vocation agricole et le fait qu'ils avaient
vendu certains terrains ou que des voisins avaient acheté des terrains,
cela amenait tout à coup une vocation différente du milieu.
La loi du zonage agricole devrait solutionner, en partie du moins, une
grande partie de ce problème de la différence de vocation entre
un zoné agricole et un zoné urbain.
Le Président (M. Boucher): Est-ce que nous sommes
prêts à adopter l'élément 2 du programme 1?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté.
L'élément 3?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: M. le Président, j'ai une question. Elle est
assez fondamentale. Est-ce que la responsabilité de l'hygiène du
milieu du travail est appelée à rester aux services de protection
de l'environnement ou à s'en aller au ministère du Travail ou,
est-ce qu'il y aura un partage quelconque? Quelles seront, à l'avenir,
les relations entre les deux centres de responsabilité?
M. Léger: Le règlement sur l'hygiène en
milieu de travail a été préparé par les services de
l'environnement. Il a été présenté,
dernièrement, au comité du développement social. Le
ministre responsable du développement social a la
responsabilité... Justement, un mandat lui a été
confié concernant la salubrité du milieu de travail et la
santé des travailleurs.
Actuellement, c'est un projet qui est en train d'être
discuté, qui sera responsable de cette partie de la pollution, je
dirais. Est-ce qu'on le touche sur l'aspect social dans le sens que c'est le
travailleur qui est le centre de la préoccupation ou si c'est le milieu
de travail? Donc, il y a deux aspects à considérer.
Si nous, à l'environnement, on se dit: Si ce n'est pas nous de
l'environnement, qui nous occuperons de la santé ou de la pollution
intérieure à une usine, il y a peut-être de grosses
chances, si c'était un autre ministère qui s'occupait de cela,
mettons le ministère du Travail, qu'on renvoie seulement à
l'extérieur la pollution qui existe à l'intérieur de
l'usine. On aurait donc le même problème à
extérieur, au service de l'environnement. Mais, si celui qui est
responsable de la pollution à l'intérieur de l'usine est le
même qui est responsable du travailleur, à ce moment-là,
notre préoccupation, nous de l'environnement, c'est de dire: va-t-on
seulement rejeter à l'extérieur et ainsi régler le
problème à l'intérieur de l'usine? Ce sera aux
responsables de l'environnement de voir comment on va dépolluer
l'extérieur. D'un autre côté si c'est l'aspect social,
à l'intérieur d'une législation, qui touche le
travailleur, cela devrait revenir au ministère du Travail, probablement.
A ce sujet nous n'avons pas de position définie. C'est la situation dans
laquelle nous sommes. C'est le comité de développement social et
le ministre responsable, le ministre d'Etat responsable de ce comité,
qui ont le dossier en main. On devra apporter des recommandations après
la présentation du ministre de l'environnement et du ministre du
Travail. Mais actuellement c'est le service de l'environnement qui a, comme le
député de D'Arcy McGee le sait, préparé le
document, avec consultation des ministères concernés.
M. Goldbloom: Et où se trouve l'armée d'inspecteurs
présentement?
M. Léger: L'armée d'inspecteurs... Tant que le
règlement n'est pas adopté, on doit attendre pour savoir qui aura
la responsabilité précise dans ce domaine. Ce qui compte, c'est
que les travailleurs se sentent en santé et protégés.
M. Goldbloom: D'accord.
Le Président (M. Boucher): L'élément 3 du
programme 1 est-il adopté?
Une Voix: Oui.
Le Président (M. Boucher): Adopté.
L'élément 4?
Une Voix: Oui.
Le Président (M. Boucher): Adopté?
M. Goldbloom: Non, M. le Président, je pense...
Le Président (M. Boucher): Le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: Je ne voudrais pas me tromper, mais il me semble
que c'est à l'élément 4 que nous pouvons aborder le
dossier du mercure. Sinon, j'aimerais qu'on m'indique à quel...
M. Léger: On m'a dit que c'est au programme 2 que
cela...
M. Goldbloom: Au programme 2? Très bien alors,
j'attendrai.
Le Président (M. Boucher): Alors l'élément 4
est adopté?
M. Cordeau: Oui.
Le Président (M. Boucher): Programme 2,
élément 1.
M. Goldbloom: Excusez-moi, M. le Président, mais puisque
la présentation est peut-être un peu différente, à
certains égards, et le détail ne paraît pas dans le
cahier... Que venons-nous exactement d'adopter? Qu'est-ce qui est couvert par
l'élément 4 du programme 1 en comparaison avec les
éléments du programme 2?
M. Léger: C'est l'assainissement du milieu.
M. Goldbloom: L'assainissement du milieu. Mais qu'est-ce que cela
veut dire?
M. Léger: Ce sont les inspecteurs.
M. Goldbloom: Les inspecteurs?... Bon.
M. Léger: Le milieu public et privé.
M. Goldbloom: Bon. Très bien.
Le Président (M. Boucher): Alors programme 1,
adopté? Programme 2, élément 1?
M. Roy: Peut-on dire que la seule eau qui est entièrement
protégée par le gouvernement du Québec, c'est
l'eau-de-vie?
M. Léger: Elle coûte cher.
Le Président (M. Boucher): Le député de
D'Arcy McGee.
Aide à la gestion de l'eau
M. Goldbloom: M. le Président, je présume que les
cours d'eau incluent les lacs autant que les rivières. De quelle
façon le ministre a-t-il l'intention de procéder aux
études des lacs qui sont en cours depuis la première année
de l'existence des services de protection de l'environnement et qui ont
été confiées à l'entreprise privée? Le
ministre a-t-il l'intention de continuer de s'adresser à l'entreprise
privée ou est-ce une responsabilité qu'il veut assumer à
l'intérieur des services? Si oui, va-t-il augmenter le personnel? Si
oui, dans quelle proportion, en quel nombre? Sinon, comment va-t-il choisir les
firmes d'ingénieurs ou d'autres spécialistes qui vont faire le
travail?
M. Léger: Je n'avais pas tout à fait saisi la
question tantôt. Je pensais que le député de D'Arcy McGee
parlait d'entreprise privée. Je viens de saisir la question. C'est
à l'intérieur du cadre du programme des lacs, où les
services de l'environnement utilisent beaucoup les services des citoyens pour
alerter et pour faire des pressions auprès des municipalités,
préparer des règlements. Mais, au niveau même de
l'étude technique de l'eau, à ce jour, comme c'est une
technologie bien particulière, bien précise, ce sont les bureaux
d'ingénieurs-conseils qui, actuellement, font le travail. Faudra-t-il
changer cela un jour? Présentement, je ne le sais pas. Je pense que
c'est la seule méthode que nous pouvons mettre de l'avant, pour le
moment en tout cas, concernant ce travail qui est très technique. Parce
que, chez nous, aux services de l'environnement, nous n'avons pas encore les
moyens financiers de le faire et la quantité de techniciens pour en
faire l'étude.
M. Goldbloom: M. le Président, j'aimerais faire remarquer
au ministre ce qu'il sait sûrement. C'est que je n'avais pas d'autres
raisons de choisir certaines firmes d'ingénieurs-conseils que celle du
respect de leur compétence spécialisée dans le domaine.
Elles ne sont pas nombreuses, ces firmes. Puis-je tenir pour acquis, non pas
parce que j'ai quelque intérêt que ce soit à l'égard
de ces firmes, à part leur compétence professionnelle, mais
puis-je présumer que ce seront essentiellement les mêmes
équipes qui vont continuer le travail déjà
amorcé?
M. Léger: Les mandats qui ont été
confiés à ce jour par mon prédécesseur, on les a
acceptés. Cependant, c'est sûr que, lorsqu'on donne ces contrats
aux mêmes firmes, on ne permet pas à d'autres de prendre de
l'expérience et, actuellement, mon intention est d'agrandir le cercle.
Sans nommer les groupes, ce matin, j'ai recommandé... Il y avait deux
autres groupes qui n'avaient jamais eu de contrats et qui semblaient se
spécialiser dans ce domaine pour une partie donnée, pour une
région donnée. J'ai tout simplement dit que, plutôt que de
toujours favoriser les mêmes qui ont bâti leur expérience
parce qu'ils ont eu la chance d'avoir les contrats les premiers, il faut
agrandir le cercle. Pour le moment, je vais essayer d'agrandir le cercle de
ceux qui auraient des contrats concernant une technologie bien
particulière. Je pense aussi qu'il serait important que nous apportions
bientôt des critères pour définir les choix des bureaux
d'ingénieurs. Actuellement, je tiens à vous dire que je ne suis
pas tellement satisfait du peu de choix que nous avons et que la limitation
dans le choix des ingénieurs me déplaît
énormément. J'aimerais qu'il y ait beaucoup de bureaux qui
puissent avoir accès à des mandats pour le gouvernement, de
façon que nous puissions nous
assurer d'une diversité et d'un meilleur résultat, d'une
meilleure expérience que celle que nous pourrions avoir ici.
M. Goldbloom: M. le Président, puisqu'il a toujours
été dans mes habitudes, en recevant une offre de services
professionnels de la part d'une firme d'ingénieurs-conseils, de demander
aux ingénieurs "seniors" des services de protection de l'environnement
d'analyser les compétences dont témoigne le curriculum vitae de
chaque membre pour juger si, pour le genre de travail proposé,
demandé par les services, la firme en question avait justement le
personnel expérimenté, alors, je présume que le ministre
continuera à peu près de la même façon. Je suis
d'accord avec lui et j'ai senti le même problème. Pour lancer un
programme avec un choix relativement restreint de firmes qui semblaient avoir
le personnel compétent, il était nécessaire, au
début de limiter le choix à ces firmes qui avaient
déjà la compétence acquise. Mais j'étais conscient
du fait que d'autres n'étaient pas en mesure d'acquérir la
compétence. Alors, je suis pleinement d'accord avec ce qu'il propose et
je pense que, pour ma part, je n'ai pas d'autres questions sur ce sujet, M. le
Président.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: M. le Président, M. le ministre, après
la publication d'un communiqué de presse à l'occasion de la
conférence mondiale des Nations Unies sur l'eau, vous affirmiez la
compétence du Québec, tant au niveau de la planification que de
la gestion et du contrôle de cette ressource. Pouvez-vous nous informer
s'il existe des ententes interprovinciales concernant les cours d'eau
interprovinciaux?
M. Léger: Des ententes signées comme telles, je ne
pense pas. Cependant, j'ai rencontré ici à Québec le
ministre de l'Enrironnement de l'Ontario, M. George Kerr, qui est venu me faire
part de ses préoccupations concernant la dépollution de la
rivière Outaouais. D'un côté de la rivière, il y a
un moulin, du côté d'Ottawa et du côté de l'Ontario,
il y en a six du côté du Québec, et la dépollution
d'une telle rivière exige que chaque province fasse sa part et prenne
ses responsabilités.
Nous avons discuté pendant une journée complète des
possibilités d'action, convenant, chacun de notre côté, que
nous allons faire notre possible pour améliorer la situation. Je ne
cache pas que, sur la rivière Outaouais, l'aspect vétuste et
désuet de l'industrie des pâtes et papiers nous rend difficile la
tâche de l'épuration des eaux et difficile de doter ces usines
d'équipement suffisamment équilibré pour éviter ce
déversement des déchets liquides de ces industries. Le fait
d'obliger ces compagnies à s'équiper d'une façon plus
moderne amène déjà une complication du fait que ces usines
sont souvent non compétitives et que le domaine des pâtes et
papiers est un domaine essentiel au Québec.
Nous allons quand même, de la façon la plus
sévère possible, voir à ce que des équipements
soient installés par ces industries de façon que, tout en ne
mettant pas en danger la situation financière de ces compagnies, nous
les obligions à respecter la rivière Outaouais pour
améliorer, comme c'est en amont des autres rivières du
Québec, la qualité de l'eau qui nous arrive de cette
région.
Le Président (M. Boucher): Sommes-nous prêts
à adopter l'élément 1 du programme 2?
M. Goldbloom: A condition que ce ne soit pas à cet
élément qu'on doive parler du mercure.
Le Président (M. Boucher): On va vous garder cela...
M. Goldbloom: J'y compte!
Le Président (M. Boucher): On va essayer de vous en
trouver un.
M. Léger: Aussi bien commencer par le mercure!
Le Président (M. Boucher): On va vous trouver cela
à l'élément 2. Alors, l'élément 1 est-il
adopté?
M. Léger: D'ailleurs, c'est l'alimentation en eau, je
pense... 2-0-2. Il vient d'être adopté, mais, quand même, on
va revenir au programme 1, à l'élément 1.
M. Goldbloom: Je ne crois pas avoir dit adopté, mais si je
l'ai dit, je le retire pour demander tout simplement...
Le Président (M. Boucher): Nous en restons à
l'élément 1.
M. Goldbloom: Pour quelques minutes, M. le Président. Vous
constaterez que nous avons décidé, nous de l'Opposition
officielle, de ne pas prendre le temps d'aller dans le détail de chaque
dossier et de poser toute une série de questions sur des cas
particuliers.
Il y aura nécessairement quelques exceptions, mais je pense que
le sujet du mercure est d'une importance telle que nous devons demander au
ministre un rapport-progrès sur le dossier.
Il y a des aspects médicaux. Il y a des aspects d'identification
des sources de la pollution et de l'air et de l'eau. Je conviens que nous
parlons seulement de l'eau ici, mais il serait difficile d'aborder la question
du mercure sans parler également de l'émission de vapeurs de
mercure vers l'atmosphère, et le dossier ne serait pas complet sans en
tenir compte.
Or, le ministre peut-il nous donner un rapport-progrès des divers
aspects de ce dossier?
M. Léger: II y a eu une étude sur le mercure,
une étude-maison, faite par des membres du service de protection
de l'environnement; cette étude a coûté environ $15 000 et
a abouti à un rapport qui s'est appelé: Le mercure au Nord-Ouest
québécois. Ce rapport du comité interministériel
sur le mercure, présenté en juin 1976 a été rendu
public uniquement en décembre 1976 ou en janvier 1977.
Dès que je l'ai eu, je l'ai rendu public. En même temps,
j'avais apporté ce rapport au comité ministériel du
développement social; j'y ai demandé qu'on me donne dès ce
moment un mandat pour pousser davantage le gouvernement à prendre des
décisions suite à la connaissance complète d'un dossier
aussi complexe que celui du mercure.
Le député de D'Arcy McGee se rappellera que l'année
dernière, à l'occasion des crédits, nous avions
passé pas mal d'heures... Je pense que ce n'était pas aux
crédits, c'était beaucoup plus à l'occasion de
l'étude du projet de règlement pour la pollution
atmosphérique où nous avions parlé
énormément des conséquences du mercure. De toute
façon, au comité du développement social, nous avons
étudié les moyens que nous devrions prendre pour trouver une
solution quasi définitive au problème du mercure, parce que je
pense bien qu'on n'arrivera jamais à une solution définitive
avant quelques années, puisque le problème est très
complexe. Nous avons, à ce moment-là, conclu qu'il fallait
mandater quelqu'un qui serait responsable de voir à ce que chacun des
ministères qui ont une partie de responsabilité dans ce domaine
puisse prendre ses responsabilités dans cette sphère. C'est la
raison pour laquelle j'avais qualifié de mesure curative et de mesure
préventive et de mesure coercitive devant le problème du
mercure...
Pour ce qui touche l'aspect curatif, le comité ministériel
qui a été formé sous la responsabilité du ministre
de l'environnement comprend le ministre des Affaires sociales, le ministre du
Travail et le ministre de l'Industrie et du Commerce, ainsi que le ministre de
l'environnement pour faire avancer le projet sur la solution concernant le
mercure au niveau, d'abord, de l'aspect curatif qui est le suivant: la
poursuite du dépistage des cas d'intoxication au mercure. Par la suite,
il y a les examens périodiques de contrôle pour les personnes
intoxiquées et aussi, une élaboration d'un protocole d'examens
médicaux applicables par tout médecin généraliste.
Parce que vous savez, quand on veut dépister une maladie comme celle
causée par le mercure, il faut être capable de la dépister
à tous les endroits possibles. Alors, il se peut fort bien qu'une
personne se présente dans un bureau de médecin
généraliste et si le médecin n'est pas au courant des
façons de dépister ce problème du mercure, il pourrait
passer à côté d'un problème qui serait majeur. Nous
avons, dans ce mandat, demandé au ministère des Affaires sociales
de préparer un genre de manuel d'information auprès des
médecins généralistes pour être capable de
dépister, dans le cabinet du médecin, les cas d'intoxication par
le mercure.
Il y a aussi un mandat pour poursuivre le programme d'éducation
sanitaire et nutritionnelle. Ce sont des mandats qui relèvent du
ministère des Affaires sociales et qui sont sous la coordination du
comité ministériel de développement social. Il y a aussi
des études des conditions socio-économiques des populations
affectées par l'intoxication mercurielle. Ceci relève du ministre
de l'Industrie et du Commerce et de son ministère.
Il y a aussi les poursuites, c'est au niveau coercitif, intentées
auprès des pollueurs aux fins de réduire les déversements
de mercure dans l'environnement. Là-dessus, il y a déjà eu
des mesures qui avaient été prises par le député de
D'Arcy McGee l'année dernière qui ont été prises en
partie pendant mon mandat, en partie pendant le mandat du ministre qui m'a
précédé, concernant les cinq compagnies qui
déversaient du mercure. Exemple: il y a eu des ordonnances qui ont
été émises contre certaines compagnies pour les obliger
à réduire les émissions de mercure dans
l'atmosphère et dans l'eau, ainsi que dans les déchets solides
pour la Domtar, concernant justement Lebel-sur-Quévillon. Ainsi, la
Stanchem a accepté un règlement, des équipements lui
permettant de réduire les rejets de mercure dans l'atmosphère
jusqu'à 95% dans l'eau pour la Domtar, jusqu'à 90% dans l'eau de
ce qu'elle faisait avant, pour répondre aux normes fixées par les
services de l'environnement, jusqu'à 94% pour la PPG Canada, Stanchem et
aussi pour l'Alcan; la même chose pour la CIL à Shawinigan. Il y
avait aussi pour celle qui a fermé son usine, l'Alcan à Arvida,
l'obligation, par la suite, comme elle a arrêté ses
opérations, de nettoyer les terrains qui étaient encore
pollués par le mercure.
Au niveau des moyens à long terme, il y avait aussi le
développement des ressources d'hébergement, de protection sociale
et de réadaptation à l'intention des individus intoxiqués.
C'est encore une responsabilité des Affaires sociales. Maintenant, il y
a aussi la poursuite des projets de recherche universitaire et autres par le
ministre des Affaires sociales. Finalement, un comité d'étude a
été mis sur pied par le service de l'environnement concernant,
spécialement, l'étude complète de la relation qui existe
entre les échappements de mercure provenant du milieu industriel et ceux
provenant de source naturelle. Nous avons vu, dans les conclusions du rapport
sur le mercure, qu'il y avait réellement une conséquence
provenant des milieux naturels et que nous ne savions pas, à ce
stade-ci, le degré de responsabilité entre la partie industrielle
et la partie naturelle.
Même si nous arrivions à la conclusion que les rejets de
mercure provenant des industries ne constituaient que 5% à 10% de
l'ensemble des responsabilités, naturelles ou industrielles, il faut
nécessairement qu'il y ait une surveillance accrue de nos services au
niveau des industries. Quand même, comme nous ne voulions pas que le
remède que nous apportions ait des conséquences
socio-économiques plus graves que le mal que nous voulions corriger, il
est important de connaître de fond en comble les causes de ce
problème.
Comme nous savons que les plantes, les animaux et le poisson absorbent
du mercure, inévitablement, dans la chaîne alimentaire, l'homme
en
absorbe et qu'actuellement, le cycle du mercure est perturbé, II
faut nécessairement qu'on étudie en profondeur le
problème. C'est la raison pour laquelle nous avons mis sur pied un
comité pour lequel nous avons voté, cette année, une somme
de $300 000 à l'intérieur d'un grand budget de $2 millions, pour
une étude de trois ans, de façon que nous sachions exactement
où on s'en va dans le problème du mercure.
Ce comité a été mis sur pied, il y a un mois, et
voici le premier rapport que j'ai eu la semaine dernière. J'avais
exigé un rapport d'étape parce que nous avions conclu qu'il
n'était pas normal que nous fassions uniquement étude
après étude, sans qu'on prenne des moyens d'intervention
dès que nous en savons assez sur certains aspects d'un
problème.
Donc, l'étude du mercure va nous permettre aussi de faire
l'étude des autres matières toxiques. On ne fera pas que des
prélèvements dans l'eau, dans l'air, dans les plantes ou dans le
sol, uniquement pour étudier la cause ou la conséquence de la
présence du mercure dans ces prélèvements. Nous savons
qu'aujourd'hui, ce qui est à la mode, c'est le mercure. Il aurait aussi
bien pu y avoir une intoxication causée par un autre toxique comme le
chrome, le PCB ou un autre métal et cela aurait eu la même
conséquence que le mercure.
D'ailleurs, l'étude" sur le Saint-Laurent a
démontré qu'il y avait d'autres métaux toxiques dans le
Saint-Laurent, qui avaient des conséquences aussi graves que le mercure.
Si on parle beaucoup de mercure, c'est parce que c'est un sujet qui a obtenu
beaucoup de publicité à la suite des problèmes et des
maladies que nous avons décelés chez certains indiens de la
région de Matagami.
Je pense qu'il y a tout l'ensemble des autres métaux qui doivent
faire l'objet d'une étude parce que ça ne nous coûterait
pas plus cher dans le grand projet de $2 millions, d'analyser à
l'intérieur des prélèvements que nous ferons, les
métaux autres que le mercure.
Le 25 mars, il y a eu la formation du comité d'étude et
d'intervention. A la suite de cela, nous avons établi un calendrier de
réalisation. Le 15 avril, nous avions déterminé la
possibilité d'engager un directeur pour cette étude; ce directeur
doit être engagé ces jours-ci. Il y aura aussi l'engagement du
personnel de bureau autour du 1er mai, ainsi que du personnel technique.
Il y aura autour du 15 mai, la soumission d'un plan de travail
détaillé au comité de développement social,
c'est-à-dire la soumission d'un plan au ministre de l'environnement
d'abord, et par la suite, au comité de développement social.
Tous les deux mois, nous aurons des rapports d'étapes. Une chose
que je peux assurer à cette commission parlementaire, c'est que,
dès que, dans ces rapports d'étapes, on soulève la
possibilité de prendre une action immédiate sur un aspect
particulier de ce dossier, nous allons prendre immédiatement une action,
de façon à ne pas attendre les deux ou trois années de
cette étude pour prendre des mesures. On va les prendre
immédiatement, chaque fois que les informations qu'on nous donnera nous
permettront d'évaluer une situation et de prendre des mesures pour
corriger cet aspect que nous jugeons essentiel.
M. Goldbloom: M. le Président, je suis heureux d'apprendre
la continuité de l'action déjà entreprise et, surtout,
d'entendre le ministre admettre qu'il y a eu de l'action avant son
arrivée. Dans certains de ses communiqués de presse, j'ai eu
l'impression qu'il croyait avoir tout inventé depuis le 15 novembre, ou
le 25, je pense que c'était le jour de son arrivée.
Quant à moi, M. le Président, je pourrai accepter
l'adoption de l'élément 1.
Le Président (M. Boucher): L'élément 1
est-il adopté? Adopté. Elément 2.
M. Goldbloom: J'ai deux questions, M. le Président.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: II est possible que le ministre ne s'attende pas
à la première. Quelle est la position du gouvernement sur la
fluoration de l'eau potable?
M. Léger: Ah! Ah! Ah! Je pourrais dire au ministre que je
suis peut-être un peu moins mal placé qu'il était
l'année dernière quand il avait lui-même
démontré son opposition au projet et que, par la suite, il a
été obligé de se rallier à la loi
présentée par le ministre des Affaires sociales.
En ce qui me concerne, nous avions pris position, à ce
moment-là...
M. Goldbloom: Est-ce que cela veut dire que vous n'avez pas
l'intention de vous rallier à des décisions prises par le Conseil
des ministres?
M. Léger: Je n'ai pas dit cela. M. Goldbloom:
D'accord.
M. Léger: J'ai dit que le ministre, à ce
moment-là, s'était opposé ouvertement et avait dû se
rallier par la suite. Je tiens à faire remarquer au ministre que nous
avons à faire appliquer une loi qui est déjà
adoptée et, à moins qu'on me fournisse d'autres indices qui
démontreraient que le fluor pourrait être un danger majeur pour la
population, nous nous devons de voir à appliquer cette loi. Le point qui
touche davantage le ministre responsable de l'environnement, c'est la
façon dont les opérateurs, dans les municipalités, verront
à remplir leur fonction pour déverser le fluor dans les eaux des
municipalités qui ont le devoir de le faire; la façon dont ils le
feront relève de notre service de l'environnement et c'est la raison
pour laquelle je dois m'assurer que les opérateurs auront la
compétence voulue.
En ce sens, j'ai demandé à mes services d'utiliser tous
les moyens possibles pour mettre sur
pied un service de formation d'aspirants opérateurs qui
voudraient s'engager dans une carrière, afin d'opérer, dans les
municipalités, les usines de filtration ou même
d'épuration, ainsi qu'un système de recyclage des
opérateurs existants qui sont souvent un peu dépassés par
les événements. On a remarqué que, parfois, il y a des
municipalités, comme le député de Verdun le disait
tantôt, qui n'ont pas cette préoccupation, cette
responsabilité de voir à mettre des gens compétents
à des endroits aussi importants que des opérateurs, pour faire
fonctionner les chlorificateurs et les "fluoricateurs" je suis en train
d'inventer un nouveau mot l'équipement qu'il faut pour
déverser le fluor dans les eaux, pour assurer une meilleure
qualité de l'eau potable. La formation et le recyclage des
opérateurs est une de nos préoccupations et nous allons
même bientôt établir, au cours de l'année, du moins,
une possibilité de certification des opérateurs, de façon
que les personnes qui rempliront cette tâche aient toute la
compétence voulue et que la santé des citoyens soit
protégée au moins à ce niveau.
M. Goldbloom: M. le Président, on parle souvent de
néologismes. Le ministre vient de nous servir un
néonégérisme.
Justement, j'allais poser une sous-question sur la reconnaissance de la
qualification professionnelle des opérateurs. Le ministre croit-il avoir
résolu les divers problèmes techniques et humains implicites dans
cela? A-t-il pu annoncer à l'Association québécoise des
techniques de l'eau que, finalement, on est en mesure de se rendre à la
demande de cet organisme?
M. Léger: Le ministère du Travail a
déjà accepté d'adopter des règlements pour la
certification au niveau des travailleurs. Nous, de notre côté,
nous allons établir un règlement dès que nous serons en
mesure d'avoir suffisamment de personnes qualifiées pour obliger les
municipalités à n'engager que des personnes qui auront un
certificat de compétence, de façon à être
assurés que des gens qui ont la santé de toute une
municipalité entre les mains soient des gens qualifiés et qu'on
ne vive pas des périodes comme on en a vu dans certaines régions
du Québec, où des populations entières sont tombées
malades parce que, justement, l'opérateur n'était pas
qualifié et faisait un travail, depuis même plusieurs
années d'une façon absolument aberrante et la municipalité
ne semblait pas s'en préoccuper.
M. Goldbloom: M. le Président, ma deuxième question
principale est en trois parties. Elle est assez précise. D'abord, quel
est l'ordre de priorités, dans l'esprit du ministre il a
mentionné un ordre de priorités pour les usines
d'épuration des eaux usées, quel est l'ordre de priorité
quant à l'aide gouvernementale pour les usines de filtration qui doivent
être ou construites ou agrandies dans tout le territoire
québécois?
Deuxièmement, quel est l'ordre de priorités et l'action
qu'il entend prendre quant au cercle d'usines de filtration qui entoure
l'île de Montréal?
Troisièmement, le cas d'espèce, mais un cas majeur, quel
est l'état d'avancement du dossier de l'alimentation en eau potable de
la rive sud de Montréal? Est-ce que les affectations, les attributions
de responsabilités à diverses firmes d'ingénieurs-conseils
ont été maintenues? Est-ce que les plans et devis sont en
préparation ou déjà préparés? Où en
est-on rendu dans la construction des installations?
M. Léger: Concernant la première question, c'est
une question qui relèverait beaucoup plus du ministre des Affaires
municipales. Je pense que l'ex-ministre a peut-être confondu ces deux
fonctions qu'il avait en même temps, quand il était ministre des
Affaires municipales et de l'environnement.
M. Goldbloom: Je ne les confondais jamais, mais la confusion
règne de l'autre côté.
M. Léger: Concernant l'usine de filtration, c'est une
question qui relève quand même du ministre des Affaires
municipales au niveau du financement. La question des priorités devrait
être posée à l'autre ministre. Je suis sûr que, comme
le ministre est à la table ici, il aura l'occasion de préparer sa
réponse pour l'étude des crédits de son
ministère.
Quant à la deuxième question, je voudrais bien que le
député de D'Arcy McGee me réexplique ce qu'il veut dire
par le cercle d'usines de filtration qui entoure Montréal.
M. Goldbloom: II y a des problèmes d'alimentation en eau
potable, des problèmes de quantité et, à certains
égards, de qualité, qui existent dans le rayon restreint autour
de l'île de Montréal, sur la rive nord de...
M. Léger: A l'extérieur de l'île?
M. Goldbloom: Juste à l'extérieur de l'île,
oui, sur la rive nord, il y a un problème de fourniture, de
quantité, à Sainte-Thérèse, à
Rosemère, à La-chenaie, si ma mémoire est
fidèle.
A l'Assomption, il n'y a pas de problème, mais il y a cette
difficulté je pense à Repentigny plutôt qu'à
Lachenaie, c'est à Repentigny que se trouve l'usine de filtration
là, il y a des problèmes de quantité et de distribution.
Saint-Paul-l'Ermite a des difficultés considérables ou en a eu.
Nous avons cherché des solutions à ce problème. J'aimerais
savoir si les agrandissements ont été approuvés, s'il y a
du progrès quant à la construction, etc.
M. Léger: L'aspect qui relève du service de
l'environnement, c'est l'aspect technique. En ce qui concerne toutes les
municipalités que le député de D'Arcy McGee vient de
mentionner, du côté de l'environnement, les décisions ont
été prises, en ce sens que les approbations ont été
faites, l'étude des dossiers, les plans et devis ont été
faits. Il ne reste maintenant qu'une question de financement. Ceci
relève maintenant du ministère
des Affaires municipales, qui a reçu de notre part, de
l'environnement, à sa demande, les dossiers prioritaires. J'ai
déjà mentionné, au début de l'étude des
crédits, qu'à peu près 87 municipalités avaient eu
des demandes particulières que nous jugions prioritaires. Nous avons
soumis ces demandes au ministre des Affaires municipales qui, à
l'intérieur de son budget, devra en déterminer la partie
prioritaire. En ce qui concerne l'environnement, le travail a été
fait au niveau technique.
M. Goldbloom: Sûrement pas 97 cas d'usines de filtration.
Ce sont des projets d'aqueduc et d'égouts.
M. Léger: Non, on parle de l'alimentation en eau potable.
J'ai parlé de 87 cas pas 97 que nous jugions prioritaires.
Nous avons soumis cette liste au ministre des Affaires municipales pour qu'il
décide, à l'intérieur de son budget, selon les
capacités financières des municipalités, selon le budget
qu'il peut mettre de l'avant, quelles étaient celles qui pourraient
faire partie du programme PAIRA ou d'autres programmes que le gouvernement a
mis de l'avant par le truchement du ministre des Affaires municipales.
M. Goldbloom: Est-ce que ce sont ces 87 cas qui répondent
à la définition de travaux substantiellement avancés?
Est-ce que c'était un des critères?
M. Léger: Ce sont beaucoup plus les besoins que la
question de l'avancement du dossier.
M. Goldbloom: Très bien, monsieur.
M. Léger: Quant à la troisième
question...
M. Goldbloom: Ah oui!
M. Léger: Je pensais que vous l'aviez oubliée.
Une Voix: II l'avait oubliée.
M. Goldbloom: Dommage, je l'avais oubliée.
M. Léger: II y avait dans le projet de la rive sud, quand
nous sommes arrivés, une série de contrats qui avaient
été présentés à des bureaux
d'ingénieurs-conseils chapeautés encore par une firme très
favorisée du gouvernement, la firme Lamarre, Valois et Lalonde, qui
devenait le coor-donnateur mandataire, et cinq autres firmes, quelques-unes
nouvellement constituées, et d'autres qui existaient depuis un bout de
temps, qui avaient une certaine expérience. Ils avaient la
responsabilité de préparer une étude sur un projet
d'alimentation en eau sur la rive sud, qui regroupe environ neuf
municipalités. On sait qu'il y a là deux usines de filtration,
l'une située à Saint-Lambert, et l'autre à Longueuil. Les
deux alimentent quatre ou cinq municipalités voisines. Quant au
problème que soulève le député de D'Arcy McGee, il
est au courant de la difficulté de rassem- bler les neuf
municipalités autour d'un projet qui les concerne toutes. Nous avons mis
de l'avant un projet de mesures d'urgence au brut qui est déjà
commencé; si on a lu les journaux, on a vu qu'il y a eu les
premières pelletées de terre la semaine dernière pour
l'ouverture de ces projets pour assurer une alimentation en eau
supplémentaire à Longueuil.
Concernant le grand projet, il est actuellement à l'étude
pour définir les modalités de réalisation, puisqu'il y a
la quantité dont nous avons besoin et l'évaluation qui avait
été faite des besoins en quantité d'eau pour les
années quatre-vingt-cinq avait été
surévaluée. Le projet, qui se chiffrait, je pense, par $82
millions à ce moment-là, a été
réévalué et, selon nos estimations, si on conserve la
méthode traditionnelle de fonctionnement, ça pourrait être
un projet qui se situe autour de $51 millions, en coupant beaucoup sur la
grosseur des tuyaux et sur certains émissaires et certains projets qui
allaient beaucoup plus loin que la nécessité. Il ne faut pas
oublier que, chaque fois qu'on installe un système d'aqueduc et
d'égouts, on fait, indirectement, un développement domiciliaire
qui n'est peut-être pas selon les objectifs que pourrait poursuivre un
plan d'aménagement du territoire.
Actuellement, nous sommes en train d'étudier cette
deuxième possibilité je viens de parler des $51 millions
et de la façon qu'on devrait établir les raccordements
pour permettre une alimentation provenant surtout de la région de
Longueuil qui, jusqu'à maintenant, n'a pas rempli toutes ses
responsabilités, qui n'a pas suivi les demandes du gouvernement
précédent, qui n'a pas rempli sa partie de responsabilités
et qui est probablement en train de réaliser bientôt sa part de
responsabilités dans le projet qui regroupe les neuf
municipalités.
Au niveau politique, nous sommes rendus à une décision qui
doit être prise très bientôt sur l'ampleur de ce projet et
sur la façon qu'on va aménager la structure de réalisation
du projet d'alimentation en eau potable, pour la solution à long
terme.
M. Goldbloom: M. le Président, le ministre parle d'un
projet qui aurait atteint $82 millions et qui aurait été
ramené à quelque $50 millions...
M. Léger: $51 millions.
M. Goldbloom: ...$51 millions. Moi, j'ai eu connaissance d'un
projet qui, au maximum, était calculé à quelque $44
millions, si ma mémoire est fidèle, et que nous avons
ramené, à l'époque, à $39 millions.
M. Léger: Oui, le chiffre de $40 millions que le
député de D'Arcy McGee met de l'avant, c'était
effectivement le chiffre que le député avait probablement
à ce moment-là. Mais, c'était un chiffre basé sur
des dollars de 1974 et ce n'était pas indexé au coût du
projet qui n'aurait pris forme qu'en 1981; donc, le coût réel du
projet de $40 millions équivalait à $82 millions en 1981.
M. Goldbloom: Je remercie le ministre de cette précision,
et je voudrais faire une petite mise au point par rapport à une petite
flèche qu'il a lancée. Les décisions d'ordre technique et
professionnel ont été prises par rapport aux recommandations
professionnelles qui émanaient des services, et le choix de la firme que
le ministre a mentionnée comme mandataire coordonnateur était
inspiré par un seul fait, et c'est le fait que cette firme avait
produit, au départ, le plan directeur pour toute la région. Il
n'y avait pas d'autre raison. Il ne semblait pas possible de travailler sans
avoir une coordination quelconque. Les services eux-mêmes ne se sentaient
pas en mesure d'assumer une telle responsabilité, ayant tout le travail
de toute la province à surveiller. C'est pour cette raison. D'autant
plus qu'une des municipalités le nouveau ministre s'en rappellera
peut-être avait même pris l'initiative d'adopter, au niveau
de son conseil municipal, des résolutions nommant des consultants, des
ingénieurs-conseils, mais il y avait huit autres municipalités
d'impliquées. Donc, il fallait une certaine décision de la part
du gouvernement du temps pour faire commencer le projet.
Alors, quant à moi, M. le Président, je ne veux pas
empêcher d'autres membres de la commission de poser des questions.
Je dis simplement que, pour ma part, je suis prêt à
accepter l'adoption de l'élément.
Le Président (M. Boucher): M. le député
d'Iberville.
M. Beauséjour: M. le Président, j'aimerais que le
ministre demande à ses fonctionnaires de porter une attention
spéciale sur l'acceptation des projets qui viennent des
municipalités quant à l'alimentation en eau potable, pour
éviter ce qui s'est produit sous l'autre administration. Je cite, comme
exemple, Saint-Césaire, où on a accepté un projet qui a
même fait l'autorisation d'une expropriation de la part aussi du
ministère des Affaires municipales d'alors. La municipalité avait
présenté un plan, simplement selon des ouï-dire, où
on indiquait, au moyen d'une flèche que l'eau de drainage montait la
côte, puisque c'était sur une colline. Il serait normal qu'on
demande des études plus approfondies avant d'accepter un tel projet.
C'est dans un certain sens... Je veux prendre même Saint-Pie, où
on pense souvent à un niveau peut-être régional, tandis que
pour des petites municipalités, pour s'alimenter en eau potable, il y a
peut-être des solutions qui sont beaucoup moins dispendieuses, qui
pourraient alimenter pendant une dizaine, une quinzaine d'années.
M. Léger: Je remercie le député de ses
recommandations. Je suis sûr que les fonctionnaires qui m'accompagnent en
ont pris note. En outre, comme c'est consigné au journal des
Débats, on aura l'occasion de relire exactement les implications de ce
que vient de dire le député d'Iberville.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: M. le Président, concernant les usines de
filtration, est-ce que le ministère ou le service de l'environnement va
offrir aux opérateurs actuels d'usine de filtration la
possibilité de suivre un cours de recyclage, afin qu'ils puissent
répondre aux exigences du prochain règlement? Parce que, dans nos
villes, comme Saint-Hyacinthe, nous avons peut-être par rotation, une
dizaine d'employés aux usines de filtration. Si, demain matin, les
règlements obligent les municipalités à avoir des
techniciens, et comme nos employés ont la sécurité
d'emploi, la ville va se retrouver, un moment donné, avec une
quantité de personnes qu'elle ne saura pas où placer pour les
faire travailler, s'il faut engager des techniciens diplômés.
M. Léger: D'ailleurs, à la question que vient de
poser le député de Saint-Hyacinthe, j'avais partiellement
répondu tantôt. Tout de même, je dois assurer que la
formation des futurs opérateurs et le recyclage des opérateurs
actuels font partie de ma préoccupation, puisque tantôt je disais
justement que nous voulons donner à ces opérateurs la
possibilité de s'ajuster à toutes les techniques modernes et
aussi d'avoir une certification de façon que les municipalités
sachent bientôt, par une réglementation, qu'elles ne pourront pas
engager de personnel qui n'aura pas cette certification. Donc, il va falloir
que les intéressés qui veulent se lancer dans cette
carrière, suivent des cours de formation, et ceux qui sont
déjà à l'emploi des municipalités et qui voudront
continuer, devront suivre ces cours de recyclage. C'est une chose que j'ai
demandée à mon service d'environnement de mettre sur pied
immédiatement.
L'école de Vaudreuil, par exemple, est un endroit idéal
pour permettre la formation de ces opérateurs. C'est là justement
que nous allons leur permettre de faire cette étude et ce recyclage,
mais nous pensons aussi de l'élargir et d'avoir, peut-être,
à d'autres endroits du Québec, des écoles pour permettre
la formation des gens dans ce domaine.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Beauce-Sud.
M. Roy: M. le Président, l'honorable député
de D'Arcy McGee soulevait une question tout à l'heure concernant la
fluoration des eaux potables. Je n'ai pas l'intention de reprendre le
débat. Je n'ai pas changé d'idée là-dessus, mais le
ministre a quand même ouvert une porte tout à l'heure en disant
que s'il y avait des éléments nouveaux, des études
nouvelles qui lui démontreraient le contraire, en tant que ministre
chargé de la protection de l'environnement, il verrait à examiner
la situation. Je voudrais simplement lui signaler que les scientifiques ne sont
pas unanimes sur les qualités curatives, l'absence de danger total
relativement à la fluoration des eaux potables. Il y a un doute.
Puisqu'il y a un doute, je pense que cela demande une réserve. Il y a un
vieux proverbe qui dit: Dans le doute, abstiens-toi. C'est le point que je veux
souligner à l'attention du ministre et, dans un deuxième temps,
étant donné que l'application
de cette loi qui a été votée à
l'Assemblée nationale est, sous la responsabilité du
ministère des Affaires sociales, et qu'évidemment on pouvait
penser que par le canal des bureaux régionaux, les bureaux
d'hygiène qui relevaient du ministère des Affaires sociales dans
le passé, qui ont des structures quand même dans toutes les
régions de la province, qui aujourd'hui sont devenus, par la force des
choses, des employés au service du ministère de l'environnement,
j'aimerais savoir qui sera chargé en définitive de l'application
de cette loi.
Le ministère des Affaires sociales n'a quand même pas les
effectifs nécessaires, du moins à ce que je sache. Est-ce qu'il y
a eu des discussions, des rencontres en vue de transférer l'application
de cette loi au ministère de l'environnement? Le ministre nous a dit
tantôt qu'il avait quand même une responsabilité au niveau
de la formation du personnel.
M. Léger: Même si la loi a été
présentée par le ministère des Affaires sociales, et que
c'est le ministère des Affaires sociales qui est responsable de cette
loi, cependant, les Services de protection de l'environnement ont
accepté de collaborer en s'occupant de faire approuver les plans et
devis par les municipalités qui devront mettre de l'avant et observer
cette loi. Nous avons la responsabilité de surveiller au niveau des
municipalités les usines et aussi le personnel qui fera fonctionner la
machinerie qui est nécessaire pour l'utilisation du fluor.
M. Roy: J'aimerais poser une question au ministre pour savoir si
au ministère de l'environnement on a fait des études
particulières concernant les appareils et les dispositifs qui devront
être installés. Il y a des municipalités qui sont
dotées d'usines de filtration de l'eau potable. Il y a des
municipalités qui sont dotées de puits, de citernes et dont le
réseau est alimenté par gravité. Il y a d'autres
municipalités qui ont des puits artésiens et l'eau est fournie
par un système de pompes; ce sont des systèmes
complètement différents. Vous avez des municipalités de
600 âmes, vous avez des municipalités de 2000 âmes et vous
en avez de 10000 et de 25 000 âmes. Compte tenu des coûts que cela
implique, peut-être que notre collègue, le ministre des Affaires
municipales qui est ici, pourrait apporter certains éclaircissements
là-dessus.
En effet, lorsque nous rencontrons des délégations
municipales qui s'inquiètent et qui s'interrogent à bon droit,
puisque la loi a été votée et qu'elle est obligatoire, on
n'est pas beaucoup en mesure, en tant que députés, d'informer ces
gens.
Il y a quand même trois ministères qui sont
concernés; il y a le ministère des Affaires municipales, le
ministère chargé de la protection de l'environnement et il y a le
ministère des Affaires sociales. A cause de la densité de
population et à cause du fait qu'il y a les petites municipalités
qui n'ont pas les moyens d'investir les sommes nécessaires pour pouvoir
appliquer la loi qui est imposée par le gouvernement, j'aimerais savoir
quelle sera la position ou l'attitude du ministère de l'environnement
à ce sujet.
Franchement, je ne peux pas, en ce qui me concerne, actuellement,
fournir les bons renseignements aux municipalités et, surtout,
être en mesure d'apporter un peu plus de lumière dans ce dossier
qui est compliqué, vous l'admettrez.
M. Léger: Je dois quand même dire au
député de Beauce-Sud que la loi s'applique uniquement aux
municipalités qui ont des usines de filtration et non pas aux
municipalités qui ont d'autres systèmes qu'une usine de
filtration. En plus de cela, le ministère des Affaires sociales
subventionne à 50% les municipalités qui ont une usine de
filtration et qui installent le système de fluoration.
M. Roy: J'ai pris part au débat, M. le Président,
puis j'aime bien qu'on apporte cette précision, ce soir, mais je dois
dire et, pourtant, j'ai l'habitude de suivre les débats
que c'est la première fois que je l'entends. Si ce sont seulement les
municipalités qui ont des usines de filtration, je pense qu'il est
important qu'on le dise, parce que ce n'est pas cela qui a été
véhiculé et ce n'est pas de cette façon que la population
du Québec a été informée. Si c'est seulement dans
les endroits où il y a des usines de filtration, cela change les
choses.
M. Léger: D'accord. Je vais faire revérifier cela,
mais je pense bien que ce que je viens d'affirmer semble exact. Un peu plus
tard, au cours de la même séance, j'aurai une réponse plus
précise, mais je pense bien que c'est le cas. Maintenant, comme de
raison, dans un débat, il y a beaucoup de choses qui ont
été charriées et c'est pour cela que c'est bon d'avoir la
réponse bien précise et que cela éteint bien des feux.
Même si on adopte ce programme, on pourra y revenir si j'ai des
réponses. Si j'ai une information contraire à ce que je viens de
dire, je vous le dirai tantôt.
M. Roy: Même si elle est affirmative, elle ne renforcera
que davantage la déclaration que vous venez de faire.
M. Léger: Qui pousse plus ne casse pas.
Le Président (M. Boucher): Nous sommes prêts
à adopter l'élément 2, du programme 2. Adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Adopté. Elément
3.
M. Goldbloom: M. le Président...
Le Président (M. Boucher): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: ...j'ai deux questions. Nonobs-
tant ce que j'ai dit un peu plus tôt dans la soirée, ce
sont quand même deux cas d'espèce. J'ai devant moi un article
tiré du journal Le Soleil du la date n'est pas très claire
17 janvier de cette année, intitulé: La rive sud pourra
bientôt compter sur un programme d'assainissement des eaux usées.
Il s'agit, cette fois-ci, de la rive sud de Québec. Je cite, à
même l'article, un seul paragraphe, le deuxième, qui se lit comme
suit: "Les maires ainsi que les députés Jean Garon, de
Lévis, et Adrien Ouellette, de Beauce-Nord...". Incidemment, entre
parenthèses, je pense bien que le député de Beauce-Nord,
comme son prédécesseur, s'objecterait à entendre le
ministre s'adresser à l'honorable député de Beauce-Sud
comme le député de Beauce.
M. Roy: La Beauce, c'est un pays.
M. Goldbloom: Continuons. Je continue la citation: "...doivent se
rencontrer incessamment avec les représentants des Services de
protection de l'environnement et faire accepter des priorités par le
ministre". Fin de la citation et peut-être fin de la démarche. Je
ne sais pas. Est-ce que le ministre a accepté les priorités?
Qu'est-ce qui arrive sur la rive sud?
M. Léger: Le projet d'assainissement des eaux usées
du Québec. A mon service, nous avons, dernièrement,
approuvé l'aspect technique des collecteurs communs qui touchent les
municipalités de Saint-David, de Lévis et d'une autre, je ne me
souviens pas du nom. Nous avons approuvé un projet de dimension beaucoup
plus modeste que celui qui avait été présenté au
départ. C'est toujours la même question, quant à ces
projets; notre approbation n'est qu'une approbation technique de l'affaire.
Comme il y a maintenant deux ministres qui sont dans des champs de
responsabilités différents, c'est-à-dire celui du
financement d'un projet et celui de la responsabilité de la
qualité des plans et devis, de l'acceptation technique des projets, nous
avons approuvé le projet comme tel. Il reste maintenant l'approbation,
le ralentissement ou l'accélération de la réalisation de
ce projet, qui relève maintenant du ministre des Affaires municipales
qui a le dossier.
M. Caron: ...le ministre des Affaires municipales.
M. Léger: On doit régulièrement se passer
les dossiers comme cela, chacun notre tour. Il y a eu une entente entre les
deux ministres sur la façon d'approuver ces projets. Quand, au niveau
technique, une municipalité fait la demande d'un projet, ce n'est pas
parce que nous approuvons l'aspect technique d'un projet que la
municipalité a déjà le feu vert pour le réaliser.
Elle doit, au départ, faire la demande au niveau du ministère des
Affaires municipales qui, lui, est au courant du dossier complet de la
municipalité quant à sa capacité financière de le
réaliser ainsi que des autres engagements qui peuvent venir plus tard et
qui feraient qu'on se rendrait compte que la municipalité, si on
additionnait tous les projets qu'elle a pour les prochains cinq ans, n'a pas
les capacités de réaliser tous ces projets: II faut qu'il y ait
une priorité dans les demandes des municipalités. C'est la raison
d'être du ministère des Affaires municipales, de s'assurer du bon
fonctionnement d'une municipalité, de la bonne administration d'une
municipalité. Donc, concernant l'assainissement des eaux usées de
la rive sud de Québec, c'est maintenant rendu au point de la
vérification des capacités financières et quelle sera la
proportion de la participation financière que la municipalité
devra mettre de l'avant; ceci relève du ministre des Affaires
municipales qui, probablement, pourra vous répondre aux crédits
des Affaires municipales.
M. Goldbloom: Je suis convaincu que les municipalités du
Québec regrettent...
M. Léger: L'ancien ministre?
M. Goldbloom: ... la disparition des jours où le ministre
de l'environnement et le ministre des Affaires municipales se parlaient
jusqu'à dix-huit heures par jour. Deuxième cas
d'espèce...
M. Roy: Je m'excuse, un point de règlement, M. le
Président. J'espère que le député de D'Arcy McGee
ne parle pas au nom de toute l'Opposition, j'aurais des réserves.
M. Goldbloom: Deuxième cas d'espèce, M. le
Président, cette fois-ci je me permets de croire que le ministre me voit
venir, qu'est-ce qui arrive avec l'usine d'épuration de l'Outaouais
où le gouvernement, ayant pris une décision
caractéristiquement péquiste, a par la suite promis que l'usine
se construirait sur le même calendrier et au même coût que si
le plus bas soumissionnaire avait effectivement reçu le contrat?
Où en sommes-nous avec tout cela, M. le Président?
M. Léger: Disons donc que, pour la région de
l'Outaouais, la nouvelle soumission qui a été demandée
pour l'usine contrairement à la première qui était
pour une partie de l'ouvrage sera pour l'ensemble de l'ouvrage. Donc
nous pensons être capables de satisfaire au même
échéancier. Concernant le coût, je pense qu'il faut
attendre le résultat de ces soumissions pour évaluer qui sera le
plus bas soumissionnaire et si cela respecte les normes.
Maintenant je vais me permettre de répondre à la question
du député de Beauce, de Beauce-Sud, c'est tellement un grand
pays. J'ai ici la Loi concernant la fluoration des eaux et, à l'article
24a, on dit que le propriétaire d'une usine de filtration doit, avant le
1er janvier 1976, procéder à l'analyse des eaux destinées
à la consommation humaine et fournies par l'usine pour en
déterminer la teneur naturelle en fluor. C'est uniquement, comme on le
disait tantôt, les municipalités qui ont une usine de filtration
qui sont soumises à la loi.
M. Cordeau: M. le ministre, pouvez-vous nous donner le
numéro de la loi?
M. Léger: C'est le chapitre 63 des Statuts refondus, 1975,
article 2, qui parle de l'article 24a, fluoration des eaux de consommation.
Le Président (M. Boucher): Le député
d'Iberville.
M. Léger: Je pourrais peut-être dire au
député de Beauce-Sud de communiquer ce renseignement au
député de Rouyn-Noranda si jamais il est assis pas loin de lui en
Chambre. Peut-être que cela diminuerait l'intensité des
revendications du député de Rouyn-Noranda.
M. Roy: Je voudrais vous faire remarquer qu'il est assis de votre
côté.
M. Léger: Cela ne veut pas dire qu'il est du même
bord pour cela.
M. Caron: Est-ce que vous êtes encore en bons termes? On ne
vous voit pas souvent parler avec.
Le Président (M. Boucher): Le député
d'Iberville.
M. Beauséjour: M. le Président, dans les endroits
où il n'y a pas de système d'égout collecteur il y a
souvent des fosses septiques qui peuvent partir aussi bien du baril de bois au
baril de métal, au système de ciment. Maintenant il y a des gens
du ministère qui font actuellement une publicité pour un
système de fosses septiques où il y a une espèce de
mini-champ d'épuration avec des tuyaux. Est-ce que votre
ministère a l'intention d'exiger que ce soit ce style-là qui
devienne à la mode?
Ensuite, face à l'autre problème qu'on rencontre dans nos
municipalités où on peut retrouver un puits pour
l'approvisionnement en eau potable qui est à environ 100 pieds d'une
fosse septique, est-ce que le ministère a la possibilité de voir
à ce qu'on respecte certaines normes d'environnement dans ce
domaine?
M. Léger: Pour la première question, ce n'est pas
le service de l'environnement qui va promouvoir particulièrement un
autre système d'épuration. Cependant, le système de fosses
septiques est celui qui est traditionnellement approuvé. Il y a d'autres
systèmes possibles, qui sont aussi étudiés au
mérite et qui sont approuvés, s'ils correspondent à des
normes bien précises.
Quant à la deuxième question, je ne l'ai pas
écoutée pendant qu'il l'exprimait. J'étais en train de
répondre à la première.
M. Beauséjour: Je voudrais savoir si votre
ministère voit à la réglementation des fosses septiques,
pour qu'on suive certaines réglementations à ce sujet.
M. Léger: II y a actuellement un projet de
règlement qui est en formation, sur le problème des fosses
septiques. Je ne pourrais pas dire à quelle date il sera prêt. Ce
sur quoi nous nous penchons, qui est très important, ce sont des normes
acceptées pour que toutes les fosses septiques soient conformes à
une norme provinciale, permettant un meilleur contrôle et une meilleure
utilisation des fosses septiques, aux endroits où c'est
nécessaire.
Le Président (M. Boucher): M. le député de
Beauce-Sud.
M. Roy: M. le Président, pour faire suite à la
question qui est posée par le député d'Iberville,
j'aimerais, justement, qu'on aborde la question qui concerne les autres moyens
d'épuration des eaux. On a parlé des fosses septiques, j'aimerais
demander au ministre s'il y a des modifications prévues, en ce qui a
trait à la réglementation, qui sont imposées. Je vais
prendre un exemple bien typique. D'ailleurs, le ministre connaît le
dossier. Les petites usines d'épuration qui sont fabriquées pour
desservir une propriété, une résidence ou un chalet, un
logement, une habitation, y a-t-il des modifications apportées aux
règlements qui ont été mis en vigueur je n'ai pas
la date ici depuis quelque temps au service de l'environnement,
règlements qui, d'ailleurs, avaient été modifiés,
puisque les règlements originaux étaient moins
sévères?
M. Léger: Concernant ces petites usines d'épuration
individuelles, pour chacune des maisons, comme ce sont des cas particuliers,
ils sont approuvés individuellement, pourvu qu'ils ne soient pas
nécessairement trop près d'un lac. Pour nous assurer que les
promoteurs de ces projets soient jugés d'une façon le plus
équitable possible, il y a eu dernièrement une rencontre avec le
groupe qui représente le style d'usines d'épuration
individuelles, dont le député fait mention, et nous avons mis les
intéressés en contact avec la section de mon ministère qui
s'occupe du programme des lacs, pour leur assurer une possibilité
d'implantation de leurs petites usines d'épuration, selon des normes
bien précises, tout en préservant des conséquences
néfastes qu'il pourrait y avoir, particulièrement, si on ne
respecte pas certaines normes dictées par le service de
l'environnement.
M. Roy: J'aimerais ici souligner à l'attention du ministre
qu'il y a de petites fosses individuelles, mais que le même brevet permet
également la construction de fosses pour dix unités de logement,
vingt, trente, voire jusqu'à 300 personnes. Ceci semble, actuellement
être une réponse économique avantageuse pour les
problèmes des petites municipalités, entre autres, pour les
territoires de villégiature, comme les lacs autour desquels il se
construit des chalets. J'aimerais savoir pourquoi le règlement du
Québec... le ministre dit qu'on est en train d'étudier un nouveau
règlement, je sais très bien qu'on étudie depuis longtemps
un nouveau règlement, mais on est toujours en face
du même problème. L'ancien règlement qui,
d'ailleurs, était à titre expérimental, je veux dire les
choses telles qu'elles sont, se lisait comme suit: L'affluent ne doit pas se
déverser dans un cours d'eau qui n'assure pas une dilution d'au moins
10.1. On dit, à l'article 3, que l'affluent doit se déverser dans
une tranchée filtrante située à au moins 100 pieds au bord
d'un lac. La norme est de quatre pieds linéaires de tranchée,
croquis ci-dessus, par personne. Dans le cas d'un sol imperméable, il
faut toujours un facteur de sécurité, ce qui pourrait
nécessiter six pieds linéaires de tranchée par
personne.
Ce règlement a été modifié et voici ce que
l'on dit pour l'installation de ces petites usines autour d'un lac. "L'affluent
d'une usine d'épuration on donne le type et le nom de l'usine
ne doit pas se jeter dans le sol à moins de mille pieds d'un
lac." J'ai ici le règlement pour l'Ontario. On nous dit qu'on est en
retard sur l'Ontario, mais on est parti pour être en retard encore
beaucoup plus longtemps. En Ontario pour un système identique -j'ai ici
la copie du règlement on parle de pas moins de cinquante pieds
d'un lac. Voici ce qui arrive. J'ai des lettres ici le ministre en a
aussi un volumineux dossier de personnes qui sont propriétaires
de terrains d'une profondeur d'environ 100 ou 150 pieds le long des lacs du
Québec. Lorsqu'on demande à quelqu'un d'aller installer une usine
à 1000 pieds du cours d'eau, on oblige cette personne à aller
s'installer sur le terrain du voisin, peut-être sur le deuxième
terrain. Lorsqu'on prend connaissance de la topographie du terrain, on se rend
compte que le dénivellement le long des lacs rend l'opération
absolument impossible, ce qui revient à dire que ce serait beaucoup plus
simple de dire que ce genre d'usines n'est pas accepté le long des lacs.
Cela aurait exactement les mêmes conséquences et les mêmes
effets. Il n'y aurait aucune différence de ce côté.
J'aimerais bien savoir pour quelle raison on est plus
sévère pour ce système je ne suis pas un expert de
la question après que des analyses ont été faites
par des experts en la matière, après que les gens qui sont des
spécialistes dans les questions d'environnement en sont venus à
la conclusion que cela pourrait apporter une réponse extrêmement
valable pour éviter les investissements énormes que les
municipalités, surtout les petites, qui ont des situations
géographiques et topographiques assez difficiles à cause du
dénivellement, sont obligées de faire quelquefois et qui
dépassent l'évaluation municipale.
L'ancien ministre sait ce dont je parle, parce qu'il a eu certains cas
où l'installation du système d'égout a
dépassé l'évaluation municipale. Et on sait tous les
problèmes que cela implique, que cela comporte. Alors, pourquoi cette
exigence supérieure à celle de l'Ontario? Pourquoi, dans un
deuxième temps, est-on plus exigeant à l'endroit de ces petites
usines fabriquées au Québec, même si c'est un brevet
français, par des Québécois, fabriqué dans la
Beauce par-dessus le marché, et dans Beauce-Sud. Le ministre fait de
l'annonce pour le comté. Je n'osais pas le faire. Je remercie le
ministre de faire de l'annonce pour mon comté. Il demeure quand
même un fait, c'est que j'aimerais qu'on me rassure et qu'on me dise
clairement pourquoi on agit de cette façon, parce qu'à mes yeux
il s'agit d'une discrimination que l'on fait à l'endroit de cette
entreprise.
M. Léger: Au départ, je dois dire que la
méthode préconisée et présentée par le
député de Beauce...
M. Roy: M. le Président, ce n'est pas
préconisé et présenté par le député
de Beauce. J'ai soumis le dossier au ministre, parce que des gens de mon
comté, comme des gens d'ailleurs au Québec, s'étaient
portés acquéreurs de ces petites usines en vue du traitement des
eaux usées et qu'après avoir fait installer ces usines ils se
sont vu refuser le permis qu'on leur avait promis qu'ils obtiendraient
facilement. D'autres ont fait actuellement des investissements de ce
côté et ne savent pas du tout ce qui va arriver.
Je ne fais pas la promotion d'un tel système par rapport à
un autre. Je demande pourquoi ce système est traité de
façon différente et de façon beaucoup plus exigeante par
le ministère de l'environnement que les systèmes
conventionnels.
M. Léger: Ce que je veux dire par là, c'est que la
persévérance du député de Beauce-Sud va
peut-être lui apporter des dividendes, en ce sens que nous avons
rencontré le ministre de l'Ontario dernièrement et nous avons
parlé de ce système qui existe là-bas. Nous avons
même envoyé un expert en Ontario pour évaluer les
conséquences et les avantages de ce système. Je peux assurer le
député que cet expert nous a rapporté des choses
intéressantes qui font que nous allons assouplir les normes
là-dessus. Même le groupe dont parle le député de
Beauce-Sud qui s'occupe justement de promouvoir les petites usines
d'épuration, a rencontré dernièrement le responsable de
mon service d'environnement et nous sommes en train de remettre des normes
facilitant ce projet.
Il faut quand même admettre qu'au départ, pour des usines
individuelles, cela comportait certaines complications, entre autres le fait
que, contrairement à une fosse septique qui fonctionne par
elle-même, cet appareil exigeait quand même, à cause de la
mécanique, un certain entretien.
Au Québec, nous avions une certaine crainte devant le fait que
cette nouvelle compagnie n'avait pas encore une expérience suffisamment
longue pour nous permettre de rassurer le citoyen qui paie quand même
plus cher pour ce type d'épuration que pour le style de fosse septique
individuelle, avec l'obligation d'avoir à courir après la
compagnie s'il y avait un entretien nécessaire ou s'il y avait une
défectuosité mécanique. Comme la compagnie n'avait pas
encore été suffisamment établie pour garantir que les
corrections pourraient être apportées et que les garanties
pourraient être données aux individus, nous étions un peu
plus sévères à ce point de vue.
Maintenant, je peux vous dire que nous avons, à la suite de la
persévérance du député de Beauce,
fait ce que nous jugions essentiel, soit de vérifier le
fonctionnement, en Ontario, d'usines semblables, c'est-à-dire pas
exactement les mêmes mais quand même semblables, et je pense que
cela va apporter des dividendes aux députés puisque
déjà nous avons repensé les normes qui devront être
adoptées bientôt.
M. Roy: Je suis bien heureux de cette nouvelle de la part du
ministre parce qu'aussitôt que ces normes seront assouplies on a
des problèmes de dépollution de deux lacs dans la région
qui ont déjà fait l'objet d'études et de rapports
cela pourra apporter une réponse extrêmement valable à la
dépollution de ces lacs qui sont condamnés depuis deux ans. Cela
pourra aussi donner une réponse aux petites municipalités, comme
je l'ai dit tout à l'heure. Ce n'est pas seulement un problème
qui concerne le comté de Beauce-Sud, je pense qu'il y a beaucoup plus de
petites usines d'installées en dehors du comté, surtout dans la
région du Québec métropolitain et aussi dans le nord de
Montréal, mais cela permettra aussi à cette usine de se
développer.
Je comprends que lorsqu'une usine ouvre ses portes, on se demande
toujours s'il y aura le problème du remplacement des pièces.
C'est une question bien normale que tout le monde se pose. C'est une question
qui s'est toujours posée. Mais si, à cause de ce facteur, on ne
permet pas à des nouveaux procédés de prendre place, je
dirai au ministre qu'avant de courir il faut commencer à marcher, et
parfois avant de marcher il faut naître. Avec l'expérience qu'on
aura acquise, étant donné qu'il ne semble pas, sans
connaître le mécanisme au complet, que ce soit un mécanisme
extrêmement compliqué et assez facile d'entretien, je ne pense pas
que cela puisse poser des problèmes relativement sérieux pour ce
qui a trait aux risques que cela pourrait comporter au niveau de
l'environnement. J'aimerais demander au ministre s'il est en mesure de nous
dire quand ces règlements seront définitivement assouplis et
seront, autrement dit, devenus légaux?
M. Léger: Je vais demander un rapport à mes
fonctionnaires. Je ne peux pas donner de date mais comme ce sont des choses qui
ont été faites dernièrement, je peux quand même vous
dire, comme mes fonctionnaires me le disent actuellement, qu'on travaille
à l'établissement de normes beaucoup plus souples. Alors, je
pourrai bientôt donner une réponse au député, mais
je ne suis pas aujourd'hui en mesure de lui dire dans combien de temps.
M. Roy: Dans les questions de délais, actuellement, ces
usines sont évidemment obligées d'offrir des services à
ceux qui ont été installés et le fait, de ne plus pouvoir
fabriquer, les place dans une situation assez pénible. Si on attend
trop, on risque, à un moment donné, de perdre les avantages
certains qu'on pourrait avoir par l'installation de ce système. Alors,
j'aimerais quand même dire au ministre on l'a rencontré en
janvier et nous l'avons revu en février et je ne voudrais pas
être obligé de répéter ce que j'ai
déjà dit à l'ex-gouvernement, multiplier les
démarches, les études et les contacts de façon à
toujours se retrouver dans la même situation.
A la lumière de ce qui a été dit et des
données dont dispose le ministère de l'environnement jusqu'ici,
je demande qu'une décision soit rendue le plus tôt possible de
façon qu'on sache à quoi s'en tenir. Attendre encore trois mois,
quatre mois ou cinq mois, c'est placer les personnes qui travaillent dans cette
industrie dans une situation où ils ne pourront pas continuer par la
suite. S'il s'avérait, comme je le disais tout à l'heure, que
ceci puisse constituer une formule avantageuse qui soulagerait le budget du
ministère des Affaires municipales et qui répondrait aux normes
de l'environnement, on risquerait de manquer le bateau encore une fois.
M. Léger: Je veux quand même faire remarquer au
député de Beauce-Sud que c'est à la fin de mars que nous
nous sommes rencontrés. La première fois, c'était
peut-être en janvier ou en février, mais la dernière fois,
c'était au mois de mars, il n'y a pas tellement longtemps quand
même.
De toute façon, il faut admettre que la situation sera beaucoup
facilitée pour ce groupe, mais il ne faut pas oublier, et cela est bien
important, que ce système coûte plus cher et, deuxièmement,
exige de l'entretien, ce qui est complètement désavantageux
concernant la fosse septique, sauf qu'il se peut fort bien que ce soit un
système qui puisse servir normalement dans des situations qui ne
permettent pas l'utilisation de fosses septiques, ou même qui peut aider
à dépanner bien des gens dans les milieux particuliers. Du fait
que cela coûte plus cher et que, deuxièmement, cela demande un
entretien, et du moment que le citoyen qui achètera ce système
accepte cela, il n'y a aucun problème chez nous pourvu qu'il remplisse
les normes qui vont être édictées ces jours-ci.
M. Roy: Ces jours-ci?
M. Léger: Je ne peux pas donner de date...
M. Roy: J'ai noté, M. le ministre.
M. Léger: ...il y a 365 jours dans une année et je
vais essayer que ce soit le plus tôt possible.
Le Président (M. Boucher): L'élément 3
est-il adopté?
Une Voix: Adopté.
Le Président (M. Boucher): Le programme 2 est donc
adopté. Le programme 3, élément 1. M. le
député D'Arcy McGee.
Gestion interne et soutien
M. Goldbloom: M. le Président, je vois l'heure qui avance
et je regrette les 23 minutes que nous
avons perdues au début. Le ministre s'est excusé et nous
avons accepté ses excuses. Je suis prêt à me limiter
à deux questions au programme 3 et à accepter l'adoption des
crédits à condition que le ministre réponde à la
demande que j'ai formulée quand nous avons siégé la
première fois, quand je lui ai demandé de déposer sur la
table de cette commission la liste du personnel de son cabinet avec la liste
des traitements et quelques notes biographiques. S'il peut adresser cela aux
membres de la commission, et aussi pour éviter une discussion. S'il peut
en même temps, faire envoyer aux membres de la commission le calendrier
des projets de règlements, version avril 1977, il y a eu sûrement
une évolution dans ce calendrier entre-temps.
J'ai dit que j'avais deux questions, M. le Président, la
première concerne la création, annoncée par le ministre,
d'une nouvelle direction générale à l'intérieur des
services. Il en a parlé un peu au début sur ses crédits et
il a indiqué que cette nouvelle direction générale serait
appelée à donner certaines approbations. Nous avons établi
que les services de protection de l'environnement vont approuver les projets
d'aqueduc et d'égouts, de développements domiciliaires et
d'autres.
J'aimerais qu'ils définisse plus clairement quel sera le mandat
de cette nouvelle direction générale et quelles seront
précisément les approbations que cette nouvelle direction sera
appelée à donner.
M. Léger: Je ne sais pas sur quel point précis le
député parle concernant les approbations. Ce que j'avais dit
concernant la direction générale de la protection de la nature,
c'était ni plus ni moins l'élargissement du programme des lacs
qui toucherait maintenant la création de groupes de citoyens non
seulement autour des lacs, mais dans des régions métropolitaines
ou dans des régions éloignées des lacs, qui pourraient se
créer dans le but de défendre le milieu de vie en leur donnant
une aide technique et en favorisant la rencontre à une même table
devant, possiblement, le conseil exécutif de l'environnement, qui aurait
une vocation élargie, et de convoquer ensemble à la même
table les pollueurs et les pollués pour qu'ils puissent discuter
d'égal à égal. C'est-à-dire que le groupe de
citoyens aurait à ce moment l'aide technique lui permettant de
préparer des dossiers pour demander au pollueur les méthodes et
le financement voulus pour s'équiper de façon à ce qu'on
diminue le degré de pollution. C'était l'esprit de la vocation de
la nouvelle direction de la protection de la nature.
Actuellement, nous mettons sur pied cette direction
générale, mais nous ne sommes qu'à l'état
embryonnaire. Nous avons donné comme premier mandat exploratoire
l'établissement de normes de fonctionnement, aussi bien au niveau
administratif qu'au niveau des relations avec les groupes de citoyens. Nous
n'en sommes qu'à ce niveau, au moment où nous nous parlons.
M. Goldbloom: A qui ce mandat a-t-il été
donné?
M. Léger: C'est ce que j'ai annoncé en fin de
semaine, nous avons l'intention de demander à M. Tony Le Sauteur de
prendre la direction générale de la protection de la nature.
C'est un groupe de fonctionnaires qui, ensemble, doivent établir le
mandat précis de fonctionnement. Nous en sommes rendus là. Il y a
des objectifs mis de l'avant. Il y a des principes mis de l'avant. La
définition des tâches doit être formulée dans les
jours et les semaines qui viennent.
M. Goldbloom: Est-il à prévoir que pour des projets
qui peuvent avoir un impact sur l'environnement, cette direction
générale sera appelée à se prononcer sur les
études d'impact et à donner son approbation?
M. Léger: Etant donné que l'étude de
l'impact va amener une loi, ou un règlement je pense que ce sera
plus une loi qu'un règlement; de toute façon, nous sommes encore
à cette étape concernant le point que le
député de D'Arcy McGee veut souligner, nous ne sommes pas encore
en mesure de déterminer si ce sera la direction générale
qui aura à pousser ou à faire administrer la loi des
études de l'impact. Nous ne sommes pas encore rendus à ce niveau.
Il y a déjà un mémoire préparé sur
l'étude de l'impact. La façon dont nous présenterons ce
projet, au niveau soit d'une loi ou d'un règlement, n'est pas
définie. Et ce n'est pas encore décidé qui l'appliquera,
c'est encore trop à l'état embryonnaire pour pouvoir donner plus
d'éclaircissements à ce sujet.
M. Goldbloom: Mais il y aura une nouvelle direction
générale. Ce terme a un sens précis, dans un contexte
administratif. M. Le Sauteur sera-t-il le directeur général?
M. Léger: Actuellement, c'est mon intention de nommer M.
Le Sauteur comme responsable de cette direction générale.
M. Goldbloom: M. le Président, cela veut dire que M. Le
Sauteur a accepté, de la part du nouveau ministre, la promotion que je
lui avais offerte et qu'il avait refusée?
M. Léger: Jusqu'à présent, dans la nouvelle
philosophie que nous voulons donner au service de l'environnement, je peux vous
dire que M. Le Sauteur a été très heureux de vouloir jouer
ce rôle.
M. Goldbloom: C'est intéressant. Le dernier sujet que je
voudrais aborder concerne les subventions accordées par les services de
protection de l'environnement à certains organismes. Je ne veux pas
passer en revue toute la liste des subventions, mais il y a un organisme que le
ministre a rencontré récemment, qui a régulièrement
reçu une subvention au cours des années. Cette subvention avait
été indiquée dans le cours normal de la planification des
services. L'organisme en question qui, non seulement n'est pas un des moindres,
mais joue un rôle très précis et très important
auprès des services de protection de l'envi-
ronnement, à l'intérieur même de ces services en
bonne mesure et auprès de la population, connaît une
inquiétude assez vive en ce moment, parce que le ministre ne semble pas
en mesure de lui assurer la subvention annuelle qui lui a été
accordée depuis plusieurs années. Il s'agit de l'Association des
inspecteurs en hygiène publique du Québec. J'aimerais savoir
quelles sont les intentions du ministre à cet égard, parce que si
cette subvention n'est pas versée, l'association sera vraiment en face
de difficultés majeures pour poursuivre son travail professionnel comme
association.
Je pense que l'intérêt public souffrirait, à cause
d'une telle privation. Donc, j'aimerais savoir quel est le point de vue du
ministre et quelles sont ses intentions.
M. Léger: Est-ce que le député de D'Arcy
McGee accepterait de me dire si cela fait plus d'une semaine qu'il a
rencontré ce groupe?
M. Goldbloom: C'est un peu difficile pour moi de me rappeler la
dernière conversation que j'ai eue, mais si ma mémoire est
fidèle, le ministre est allé rencontrer cette association lors de
son congrès annuel.
Pendant ces jours, parmi les inspecteurs, il n'a pas laissé
l'impression qu'il était pour accorder la subvention demandée.
Or, j'ai eu des échos par la suite. Quel jour exactement? Je ne sais
pas. Si, après le congrès en question, le ministre a pris une
décision favorable, je n'aurai plus de question à poser.
M. Léger: De toute façon, le député
de D'Arcy McGee a répondu indirectement à ma question. Je voulais
savoir si c'était avant ou après le congrès. Il semble que
ce soit après le congrès que le député ait
rencontré les gens de cet organisme.
Une chose est certaine, c'est que nous voulons établir des
critères permettant des subventions, non pas discrétionnaires
comme trop souvent cela a été fait par le passé, mais des
subventions basées sur un critère précis.
Un des premiers critères que nous voulons absolument mettre de
l'avant, c'est celui de ne pas subventionner les organismes professionnels qui
ont comme mandat de promouvoir les activités en tant qu'organisme
professionnel.
Mais nous pensons que la subvention devrait être dirigée
beaucoup plus vers des projets que, quelque organisme que ce soit mette de
l'avant pour améliorer soit l'aspect utilité sociale soit
l'aspect éducatif que ces organismes pourraient donner à la
population. Nous pensons qu'une subvention qui servirait uniquement à
faire vivre un organisme professionnel ne devrait pas exister au service de
l'environnement, parce que selon nous, ce service est là pour aider
à l'avancement de la cause de la protection de l'environnement et non
pas pour faire vivre un organisme professionnel comme tel. Nous avons dit
à cet organisme que, s'il avait eu une promesse verbale, et non
écrite, du ministre qui m'a précédé, nous ne
jugions pas devoir remplir cette promesse, faite de façon verbale.
Toutes les promesses, faites de façon écrite, ont
été remplies. Pour ne pas placer cet organisme dans une situation
difficile, nous lui avons dit que nous serions en mesure d'étudier le
budget qu'il nous a présenté et que s'il y avait des
dépenses, déjà, d'entreprises qui mettraient leur
association en danger parce qu'elle avait cru avoir droit à une
subvention même s'il n'y avait pas eu de promesse écrite,
nous verrions de quelle façon nous pourrions l'aider de ce
côté.
D'un autre côté, nous lui avons dit qu'il y aurait
certainement des projets qui pourraient être subventionnés, si
elle nous les soumettait rapidement, pourvu qu'ils remplissent la condition
d'être un supplétif du gouvernement vis-à-vis de la
population.
Quand un organisme fait un travail ou présente des projets qui
vont améliorer, qui vont aider une population, soit au point de vue
éducatif ou de l'utilité sociale, nous sommes heureux de les
subventionner, ce qui est le cas de plusieurs autres projets. Je prends
l'exemple de l'AQTE, la Société québécoise des
techniciens de l'eau, qui a un projet d'eau souriante pour permettre de
sensibiliser la population au problème de la réserve de l'eau,
afin d'éviter le gaspillage de l'eau. Nous jugions que c'était un
projet qui méritait une considération de la part du service de
l'environnement. Ils auront une subvention.
Quant à l'Association des inspecteurs en hygiène publique,
nous pensons qu'un organisme qui n'a pas suffisamment de membres qui paient
leur cotisation de façon à permettre à cette association
de vivre, c'est qu'il y a un manque de ce côté. On devrait mettre
ses efforts à s'assurer que toutes les personnes membres de cette
association paient leur cotisation. Par la suite, alors que cette association
aura obtenu une partie de ses revenus provenant des membres eux-mêmes,
nous pourrons l'aider dans ses nouveaux projets.
D'un autre côté, une partie importante des cotisations
provenant des membres de ces organismes, va à l'association nationale. A
ce moment, c'est de l'argent, pratiquement, totalement perdu...
M. Goldbloom: Une association canadienne, quelle horreur!
M. Léger: Quelle horreur. Cette association, dont un
membre a assisté à notre banquet.
Il n'a pas tellement compris ce qui se passait, parce qu'il ne parlait
pas français, mais, quand même, il a regardé. Venant de
l'Ontario, il est venu écouter ce qui se passait à
l'organisation. Il a vu qu'il y avait une certaine vitalité, sauf que,
malheureusement, je dois dire que l'association nationale, jusqu'à
maintenant, ne semble pas avoir donné suffisamment pour l'organisme
provincial qui, lui, donnait les deux tiers de sa cotisation à
l'organisme national. Je pense qu'au départ il doit lui-même
trouver une façon de se subventionner pour être capable de donner
une survie à l'association, mais, au niveau des projets, nous allons le
subventionner et au niveau aussi, peut-être, d'engagements qu'il aurait
pu prendre, nous pouvons peut-être l'aider de ce côté
à condition que son budget nous soit présenté de
façon bien détaillée.
Le Président (M. Boucher): Messieurs, nous avons
dépassé l'heure de l'ajournement. Les membres sont-ils d'accord
pour poursuivre, étant donné que c'est le dernier programme?
M. Goldbloom: II s'agit d'une dernière intervention, je
crois bien, sauf sous réserve de la réponse du ministre, mais je
voudrais dire ceci, M. le Président. Je comprends le français,
mais je ne comprends pas toujours le ministre, ce n'est pas la même
chose.
M. Léger: Une chose est certaine, vous m'entendez, mais
vous n'êtes pas toujours sûr de pouvoir me comprendre.
M. Goldbloom: Bon. Ce n'est pas le commentaire que je voulais
faire, M. le Président. Que le ministre, au nom de son gouvernement,
établisse une politique à l'égard des associations
professionnelles, c'est une chose. Il a parfaitement le droit de le faire, tout
gouvernement a parfaitement le droit d'établir de telles politiques.
Deuxièmement, le ministre et son gouvernement, suivant leur philosophie,
avec laquelle je suis en profond désaccord, s'opposent à ce que
des montants obtenus par une telle association québécoise, en
cotisations par les membres, soient envoyés à une association
nationale canadienne, c'est également une question de politique
gouvernementale. Mais puisqu'il ne s'agit pas d'une nouvelle demande, mais bien
d'une continuité, il s'agit d'une continuité de relations entre
les services de protection de l'environnement et un organisme professionnel
groupant un nombre important de ses propres fonctionnaires, je trouve le
ministre mal venu d'insister sur la technicité que le renouvellement de
cette subvention n'avait pas, le 15 ou le 24 novembre, fait l'objet d'une
lettre de confirmation. En effet, il y avait quand même des relations
bien normales et bien décentes qui permettaient la continuité des
relations. C'est là que je m'oppose et que je m'inscris en faux, en ce
qui concerne les explications que vient de donner le ministre pour justifier
son refus de renouveler la subvention en question. Le budget était
conçu de façon à permettre un certain nombre de
subventions, jamais assez pour les montants demandés ni pour le nombre
d'organismes requérants, j'en conviens parfaitement. Mais voilà
un organisme qui avait une relation annuelle et soutenue. Qu'il n'y ait pas eu
de lettre confirmant le renouvellement, je trouve que c'est une
technicité qui ne résiste pas à l'examen raisonnable d'une
telle situation.
M. Léger: Je suis d'accord avec le député de
D'Arcy McGee pour dire que parfois, il m'entend mais ne me comprends pas. Je
n'ai jamais dit tantôt que la raison pour laquelle je n'ai pas voulu
donner une subvention à un organisme professionnel, c'était parce
qu'il donnait les trois cinquièmes de sa subvention à l'organisme
national. C'est son propre privilège, s'il veut le faire. Mais ce que
j'ai dit, c'est qu'il n'y avait à peu près que le tiers des
membres qui payaient leur cotisation.
Dans un organisme qui regroupe environ 180 professionnels, qu'il n'y ait
que le tiers qui fournissent leur cotisation, c'est déjà un
manque de vitalité de cet organisme, encouragé par une subvention
que le gouvernement précédent donnait, et qui permettait à
cette association de ne pas faire l'effort d'aller recueillir les cotisations
des deux tiers de ses membres qui ne donnaient pas leur part.
Deuxièmement, je dois faire remarquer à l'ancien ministre
que s'il avait décidé de les subventionner, il aurait dû
aussi s'assurer que le gouvernement fédéral, qui
déléguait aussi de ses représentants ou de ses
fonctionnaires et les municipalités qui déléguaient de
leurs inspecteurs ne subventionnaient pas non plus cet organisme. Il n'y avait
que le gouvernement provincial qui les subventionnait. Je calcule que
c'était un mauvais service à leur rendre, parce que ça ne
lui a pas permis d'avoir la volonté de recueillir les cotisations de
tous ses membres.
Je pense qu'un organisme doit assurer sa survie par lui-même et
que, par la suite, il y a moyen d'aider ses membres par des subventions pour
des projets. Je pense que cela n'a aucun rapport avec la façon dont ils
ont donné ou envoyé les trois cinquièmes de leurs
subventions au palier national quand j'ai refusé la subvention. Au
contraire, c'est au niveau du principe. Nous pensons que c'est sur des projets
qui vont aider au bien-être de la population que nous devrions aider cet
organisme. Je le leur ai dit d'ailleurs en assemblée
générale.
J'ai aussi ajouté que s'il y avait des problèmes majeurs
provenant de certains engagements qu'ils auraient pris parce qu'ils croyaient
que l'ancien ministre leur verserait ces fonds, je dois faire remarquer
à l'ancien ministre qu'il a fait beaucoup de promesses avant de laisser
son ministère et que, souvent, ces promesses, au niveau des subventions,
n'avaient même pas été acceptées au Conseil du
trésor, ni même au niveau de l'appareil gouvernemental. Cela a
donné des maux de tête au gouvernement qui l'a remplacé de
voir jusqu'à quel point il était irresponsable d'avoir promis des
sommes d'argent alors qu'on n'avait pas les moyens financiers de le faire.
M. Goldbloom: M. le Président, je n'avais pas l'intention
d'intervenir de nouveau et j'ai réservé le droit de le faire
selon la réponse du ministre. Je trouve absolument inutile de sa part de
recommencer des rengaines de cette nature. Je n'ai pas l'intention de
répéter toutes les explications, toute la courtoisie que j'ai
manifestée à l'endroit du nouveau gouvernement là
où j'aurais pu tout simplement laisser là les lettres qui
donnaient les subventions et les engagements auraient été
là et le nouveau gouvernement aurait été paralysé
quant à son action. Je lui ai laissé sa liberté de
manoeuvre. Ne recommençons pas, M. le Président, on va adopter
les crédits, mais pas le ministre.
Le Président (M. Boucher): Alors, l'élément
1 du programme 3 est-il adopté?
M. Cordeau: Oui.
Le Président (M. Boucher): Elément 2.
Adopté. Le programme 3 est adopté. Les crédits
budgétaires des Services de protection de l'environnement pour
l'année financière se terminant le 31 mars 1978 sont donc
adoptés.
Je prie le rapporteur désigné, en l'occurrence le
député de Matapédia, de faire rapport en ce sens à
l'Assemblée nationale, au nom de notre commission, et je remercie tous
les membres de cette commission de l'obligeance qu'ils ont eue à mon
égard.
M. Léger: M. le Président, si vous me permettez, en
terminant, je voudrais remercier tous les députés, autant du
côté ministériel que du côté de l'Opposition,
pour les efforts qu'ils ont faits durant cette période pour analyser nos
crédits et apporter des éclaircissements et même
questionner le ministre sur différents aspects de son dossier. Je pense
que c'est de cette façon que nous pouvons faire avancer la cause de
l'environnement. Ce qui est écrit reste, et ces renseignements que nous
obtiendrons au journal des Débats seront lus par mes fonctionnaires et
nous essaierons de donner suite le plus possible aux recommandations et aux
suggestions qui nous ont été données par l'Opposition
comme par les députés du gouvernement.
M. Caron: C'est vrai que les écrits restent, parce que
vous avez dit, il y a quelques mois, qu'on devrait indexer les impôts; je
regardais ça, vous devriez retourner en arrière. La
mémoire, qu'est-ce que ça peut faire?
M. Léger: D'ailleurs, on a quatre ans pour réaliser
notre programme.
Le Président (M. Boucher): La commission des Affaires
municipales et de l'environnement ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 23 h 15)