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(Douze heures trente-deux minutes)
Le Président (M. Brouillet): À l'ordre! La
commission des affaires municipales entreprend l'étude, article par
article, du projet de loi 53, Loi annexant un territoire à celui de la
ville de Chicoutimi, et du projet de loi 45, Loi modifiant des dispositions
législatives concernant les municipalités.
Voici les membres de la commission: MM. Laplante (Bourassa), Desbiens
(Dubuc), Caron (Verdun), Dubois (Huntingdon), Fallu (Groulx), Lachance
(Bellechasse), Léonard (Labelle), Rochefort (Gouin), Rocheleau (Hull),
Saintonge (Laprairie) et Bédard (Chicoutimi).
Les intervenants sont: MM. Fortier (Outremont), Bisaillon
(Sainte-Marie), Bissonnet (Jeanne-Mance), Desbiens (Dubuc), Doyon
(Louis-Hébert), LeBlanc (Montmagny-L'Islet), Leduc (Saint-Laurent),
Léger (Lafontaine), LeMay (Gaspé) et Paré (Shefford).
M. Desbiens: Vous m'accordez deux sièges, ce matin. Je
suis membre déjà. Ils m'ont transféré d'intervenant
à membre.
Le Président (M. Brouillet): Ah! excusez-moi! Alors, M.
Desbiens est bien membre, et non intervenant. Il conviendrait maintenant de se
désigner un rapporteur pour les travaux de la commission.
M. Léonard: Qui est rapporteur? M. le député
de Dubuc?
Le Président (M. Brouillet): Le rapporteur sera M. le
député de Dubuc.
M. Saintonge: Nous y consentons.
Projet de loi 53
Le Président (M. Brouillet): II me fait plaisir de
souligner la présence des représentants de la ville de
Chicoutimi, de la ville de Laterrière, ainsi que de l'Alcan. Je
céderais la parole à M. le ministre.
Remarques préliminaires M. Jacques
Léonard
M. Léonard: M. le Président, à mon tour, il
me fait également grand plaisir de saluer le maire de Chicoutimi, M.
Blackburn, ainsi que M. Gravel, le maire de Laterrière, paroisse, en
attendant la fusion - je pense qu'il y a des représentants de
Laterrière village aussi - ainsi que les représentants de
l'Alcan, MM. Fortin et Gaudreau. Nous sommes ici pour discuter d'une bonne
nouvelle pour la région du Saguenay-Lac-Saint-Jean qui entraînera
des modifications de territoire. C'est l'objet du projet de loi que nous avons
ici. Il y a eu des négociations qui se sont poursuivies. Je crois
comprendre que maintenant tout le monde est bien d'accord sur ce qui est
présenté ce matin.
M. le Président, je vous demanderais, avec l'accord de
l'Opposition, si mes deux collègues, le député de Dubuc et
celui de Chicoutimi, peuvent s'adresser à des gens qui sont de leur
coin.
M. Jean-Pierre Saintonge
M. Saintonge: Je n'ai pas d'objection, M. le Président. Je
voudrais saluer les gens que j'ai salués tantôt parce que le
ministre de la Justice a eu l'amabilité de me les présenter, les
représentants des municipalités de Laterrière, village et
paroisse, de Chicoutimi, ainsi que ceux de l'Alcan. Je vous dirai que nous, de
l'Opposition, sommes très heureux de constater que vous avez pu en
arriver à une solution du problème de l'annexion d'une partie du
territoire de Laterrière à Chicoutimi avec la participation de
l'Alcan qui fera, dans la région, un investissement d'importance qui
sera sûrement favorable à son expansion économique. Nous
trouvons merveilleux que, dans certains cas, sur des projets de loi, les
parties puissent s'entendre à l'amiable et en arriver à une
solution négociée. Cela est très sain pour la
démocratie et très appréciable.
Je comprends également qu'il y aura certains amendements qui
seront apportés au projet de loi à la suite des demandes qui ont
été présentées par les municipalités de
Laterrière, village et paroisse, et possiblement Chicoutimi. Ces
amendements ont déjà été discutés avec les
parties et il semble que les accords soient faits. Nous les analyserons donc
avec attention afin de donner la possibilité de régler
définitivement le problème soulevé, non pas de
régler le problème, mais d'arriver à une solution de la
situation concernant vos territoires.
Le Président (M. Brouillet): M. le
député de Chicoutimi.
M. Marc-André Bédard
M. Bédard: M. le Président, il n'est pas question
de reprendre le discours de deuxième lecture mais plutôt de
profiter de l'occasion pour saluer, tel que vous l'avez fait d'ailleurs - vous
comprendrez que nous prenons un plaisir certain à le faire
personnellement - la présence ici du maire de Chicoutimi, du maire de la
paroisse de Laterrière, des représentants du village et de la
paroisse et également des représentants de l'Alcan. Ce sont en
quelque sorte - peut-être pas dans les mêmes circonstances - des
retrouvailles, une continuation de discussions qui ont commencé depuis
quelques mois pour en aboutir à une entente qui se retrouve dans le
contenu du projet de loi 53.
Nous avons essayé, avec la collaboration... Je pense qu'on doit
remercier je ne commencerai pas à faire des particularités - tous
les représentants de Chicoutimi, de Laterrière, paroisse et
village, de l'Alcan et également le ministre des Affaires municipales,
mon collègue, qui a fait preuve d'ouverture d'esprit dans ce dossier -
comme dans tous les autres, d'ailleurs - ainsi que les fonctionnaires qui ont
été à l'écoute des représentations qui ont
été faites avant qu'on en arrive au contenu final du projet de
loi. Nous avons essayé d'atteindre deux buts très importants,
trois je dirais. Premièrement, conserver l'identité de
Laterrière. C'était une demande formelle et un désir
formel exprimés par l'ensemble de la population et nous y sommes
arrivés. Nous avons essayé d'en arriver à la formule qui
permettait le plus de retombées fiscales possible et ce, avec une
acceptation et une ouverture d'esprit de la part de l'Alcan. Il est
évident qu'avec ce projet de loi, au lieu de 300 000 $ ou 350 000 $,
c'est d'environ 3 000 000 $ à 3 500 000 $ que seront les
retombées pour l'ensemble des populations de Chicoutimi et de
Laterrière.
Nous avons aussi essayé d'atteindre un but qui était de
faire en sorte que nous ayons un équilibre fiscal au niveau du
Haut-Saguenay. Comme vous le savez, il y a trois villes majeures dans le
Haut-Saguenay: Chicoutimi, Jonquière et Grande-Baie. La ville de
Chicoutimi avait besoin - les choses se sont bien présentées, le
temps fait bien les choses parfois, mais il s'agit de saisir le moment
lorsqu'il passe - d'une action législative comme celle-là pour en
arriver à un équilibre fiscal par comparaison, que ce soit
comparable avec les deux autres pôles d'attraction, les deux autres
pôles de développement du Haut-Saguenay. Je dirais, M. le
Président, que c'est un moment historique, peut-être pas pour
l'Assemblée nationale, mais je peux vous le dire parce que c'est
ressenti au niveau de la population. C'est un moment quand même
historique au niveau de la population du Haut-Saguenay et de Chicoutimi en
particulier, Laterrière, mais de tout le Haut-Saguenay puisqu'on en
arrive à réaliser un but qui est l'équilibre fiscal entre
les différents pôles majeurs de développement.
Je terminerai en remerciant tout le monde de leur collaboration et,
naturellement, d'une façon spéciale, mon collègue, M.
Desbiens, avec qui j'ai continuellement travaillé pour rencontrer les
différentes parties intéressées et essayer d'en arriver
à une entente. C'est une entente qui est marquée du signe du
réalisme. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Brouillet): M. le député de
Dubuc.
M. Hubert Desbiens
M. Desbiens: Oui, merci, M. le Président. Ce ne sera pas
long. Je voudrais d'abord resaluer les gens de Laterrière et de
Chicoutimi. Je crois que, puisqu'on a réussi, comme le disait
tantôt M. le député de Laprairie, à trouver une
solution heureuse, c'est dû à des facteurs très
précis. Je pense d'abord à l'ouverture qu'a manifestée le
ministre des Affaires municipales, qui a été à
l'écoute des représentations que mon collègue, le
député de Chicoutimi, et moi-même avons faites au nom des
élus municipaux qui étaient impliqués dans cette
situation. Quand on connaît bien les qualités de
négociateur du député de Chicoutimi - il n'en est pas
à ses premières réussites - cela a été un
élément important, je pense, de cette solution heureuse, de ce
consensus qui s'est créé et qui a permis la présentation
de ce projet de loi 53. C'est aussi, je pense, à l'origine, l'ouverture
d'esprit qui a été manifestée tant au niveau de tous les
élus municipaux que de leur engagement très positif à
trouver et à fouiller pour trouver des éléments de
solution qui permettent de régler la situation qui se présentait
à eux et qui, aujourd'hui, se manifeste par ce que j'appelle un
magnifique consensus qui marque, je le répète, un sens des
responsabilités de toutes les parties impliquées. Quant à
moi, je suis évidemment heureux de participer à l'étude
article par article du projet de loi 53.
Étude article par article
Le Président (M. Brouillet): Merci. Nous allons donc
aborder le projet de loi 53 à l'article premier.
M. Léonard: C'est un article qui décrète
l'annexion du territoire de la
municipalité de Laterrière à la ville de
Chicoutimi. Je n'ai pas d'amendement à proposer.
Le Président (M. Brouillet): Cet article est-il
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Brouillet): Adopté. À
l'article 2, on nous a remis des propositions d'amendement. Les
représentants de l'Opposition ont-ils reçu le texte des
amendements?
Une voix: Non.
Le Président (M. Brouillet): Non? On va le distribuer.
J'ai le mien.
M. Léonard: Je peux lire l'amendement? Je dois lire
l'amendement, je pense.
Le Président (M. Brouillet): Oui. Les membres de
l'Opposition vont en recevoir une copie. Les membres ministériels en
ont-ils une copie?
M. Rochefort: Les membres ministériels en recevront-ils
aussi une copie?
Le Président (M. Brouillet): Justement, c'est en plein ce
que je dis, oui.
Une voix: Habituellement, vous n'en avez pas besoin, mais...
M. Rochefort: Bon! Le poulailler est déjà
levé. Vous pourriez dormir un peu. (12 h 45)
Le Président (M. Brouillet): S'il vous plaît, nous
sommes en ondes.
M. Rocheleau: M. le député, je pense que le
député de Dubuc...
M. Desbiens: C'était pour distribuer des...
Le Président (M. Brouillet): Si vous pouviez, s'il vous
plaît, distribuer le texte des amendements aux représentants des
villes et de l'Alcan.
M. Léonard: M. le Président, si vous me permettez
de lire: "Le projet de loi 53 est modifié: 1) par le remplacement, dans
le deuxième alinéa, de ce qui précède le paragraphe
3 , par ce qui suit: "Lorsqu'un nouveau bâtiment érigé sur
le territoire visé à l'article 1 est porté au rôle
d'évaluation au cours d'un exercice financier, cette indemnité
annuelle est augmentée à un montant équivalant à la
somme des montants suivants: 1° 10% du montant de la taxe foncière
générale et de la taxe d'affaires imposées annuellement
par la ville de Chicoutimi à l'égard des immeubles et places
d'affaires situés dans ce territoire; 2° 10% du montant annuel des
taxes foncières spéciales imposées à l'égard
des immeubles situés dans ce territoire et auxquelles est assujetti, en
vertu de l'article 3.1, l'ensemble des immeubles imposables situés dans
cette ville.
Si la somme calculée en vertu du deuxième alinéa
est supérieure à 300 000 $, le montant de l'indemnité est
alors le plus élevé des montants suivants: 1° 300 000 $; 2 un
montant équivalant à la somme des montants suivants: a) 8% du
montant de la taxe foncière générale et de la taxe
d'affaires imposées annuellement par la ville de Chicoutimi à
l'égard des immeubles et place d'affaires situés dans le
territoire visé à l'article 1; b) 8% du montant annuel des taxes
foncières spéciales imposées à l'égard des
immeubles situés hors du territoire et auxquelles est assujetti, en
vertu de l'article 3.1, l'ensemble des immeubles imposables situés dans
cette ville;". 2) par le remplacement dans le paragraphe 3 du deuxième
alinéa de l'article 2 du sous-paragraphe commençant par le
symbole T par le suivant: "T: la somme du taux de la taxe foncière
générale de la municipalité de Laterrière et du
taux de chaque taxe foncière spéciale à laquelle est
assujetti l'ensemble des immeubles imposables situés dans cette
municipalité, pour l'exercice financier concerné, divisée
par le facteur comparatif établi en vertu de la loi pour le rôle
d'évaluation de cette municipalité;".
M. le Président, cette modification ajoute dans le calcul des
pourcentages pour fixer l'indemnité des taxes foncières
spéciales générales, dont il sera question, d'ailleurs,
à un papillon qu'on apportera à l'article 3.1 pour des fins de
concordance.
M. Bédard: Cela avait d'ailleurs été
porté à l'attention du représentant de l'Opposition, afin
que ce soit bien spécifié. C'est ce que nous faisons.
M. Saintonge: En effet, M. le Président, j'avais
reçu une demande des représentants de la municipalité de
Laterrière, concernant justement l'élément à
inclure dans le projet de loi l'amendement en question.
M. Bédard: C'est cela.
M. Saintonge: Le ministre de la Justice et le ministre des
Affaires municipales m'avaient fait part que la correction serait
apportée. Je me rends compte que c'est fait,
et ceci, à la satisfaction des gens des municipalités de
Laterrière, village et paroisse.
M. Bédard: Nous en avions discuté avec eux,
auparavant. Alors, cela ne pose pas de problème.
M. Fortier: M. le Président, je crois que le ministre a
évoqué un montant d'argent tout à l'heure...
M. Léonard: Oui.
M. Fortier: Est-ce qu'on pourrait nous dire, eu égard
à l'investissement éventuel qui sera fait par l'Alcan, combien
d'argent sera engagé par le changement proposé? Quelles sont les
modifications? L'amendement profite dans une certaine mesure... Si on a
apporté l'amendement c'est qu'on voulait augmenter les montants qui
seraient payés à Laterrière. Est-ce qu'une
évaluation a été faite à la lumière de ce
nouvel amendement?
M, Léonard: Oui, mais cela n'implique pas d'argent
additionnel pour l'Alcan. L'Alcan paie ses taxes de toute façon...
M. Fortier: Non, non. D'accord, ce n'est pas à cela... Je
parle du transfert d'une ville à l'autre.
M. Léonard: C'est l'indemnité payée par
Chicoutimi à la ville de Laterrière.
M. Fortier: Oui, c'est cela. Je me demandais quelle était
la différence.
M. Léonard: On me dit que l'amendement ne fait que
préciser ce qui était déjà dans le texte, mais qui
pouvait peut-être porter à confusion. Il n'y a pas d'argent
additionnel d'ajouté.
M. Rocheleau: Qu'est-ce que vous entendez par taxe
générale spéciale?
M. Léonard: II y a différents travaux, il peut y
avoir une taxe... Oui, allez-y donc.
M. Fortier: C'est pour avoir une réponse claire. Vous me
dites que l'exercice de la négociation n'a pas porté sur un
transfert plus important d'argent, mais sur une meilleure définition.
J'imagine alors que la définition va préciser ou peut-être
augmenter éventuellement le montant du transfert.
M. Bédard: C'est cela. Ce sont des précisions de la
formule qui devaient être apportées pour qu'il n'y ait aucune
confusion possible, à la suite des représentations des
différentes parties, entre autres, concernant les taxes
spéciales, que cela soit spécifiquement mentionné.
M. Fortier: Je sais bien que l'amendement qui a été
apporté était pour clarifier, mais les explications qu'on me
donne semblent un peu confuses.
M. Léonard: Vous avez posé la question sur un
montant. On nous dit qu'il n'y a pas de montant additionnel d'impliqué
par l'amendement. C'est un premier élément de réponse. Il
s'agit simplement d'une précision. M. le député de
Saint-Laurent se demandait de quoi il s'agissait pour les taxes
générales spéciales. Il s'agit de taxes
générales de règlements d'emprunt et il y en aurait,
semble-t-il, un bon nombre faits par la ville de Chicoutimi pour
différents travaux et, à ce moment, cela aurait donné lieu
à une taxe spéciale. Une taxe d'amélioration, mais
générale à l'ensemble de Chicoutimi.
M. Leduc (Saint-Laurent): Qui ne concerne pas ce qu'on appelle
normalement les améliorations locales: rues, trottoirs,
électricité.
M. Léonard: Pas des améliorations locales. C'est
une taxe générale spéciale.
M. Leduc (Saint-Laurent): Générale
spéciale.
M. Léonard: À un moment donné, la
municipalité peut faire une taxe générale spéciale
pour asphalter ses rues, dans toute la municipalité, et ils appellent
cela une taxe spéciale qui est répartie sur tous les
contribuables.
M. Leduc (Saint-Laurent): Cela n'était pas couvert par le
premier texte.
M. Léonard: C'était couvert, mais pas de
façon assez précise.
M. Saintonge: Juste une précision. On dit après les
alinéas 1 et 2 concernant les 10%: "Si la somme calculée en vertu
du deuxième alinéa est supérieure à 300 000 $, le
montant de l'indemnité est alors le plus élevé des
montants suivants: 300 000 $...". Cela veut dire que la somme calculée
est égale ou supérieure à 300 000 $. Cela peut être
moins que 300 000 $.
M. Léonard: Oui, mais c'est 10%, si c'est moins que 300
000 $.
M. Rocheleau: Si c'est moins que 300 000 $...
M. Saintonge: C'est 10% jusqu'à 300 000 $.
M. Rocheleau: ...c'est 10%; si c'est plus
que 300 000 $, c'est 8%.
M. Bédard: Dès que les 10% donnent la somme de 300
000 $, à partir de ce moment, cela tombe sous le régime de 8%
-les deux autres paragraphes - et c'est la meilleure des sommes qui, à
ce moment, est octroyée pour la population de Laterrière.
Le Président (M. Brouillet): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: M. le Président, on doit remercier le
ministre, premièrement, de nous avoir fourni les amendements avec
rapidité sur le projet de loi 53. Remarquez que sans préjudice
pour les municipalités impliquées nous sommes d'accord, mais on
n'a pas fait une étude approfondie des calculs. Par contre, je pense que
j'ai visé juste en disant que, si c'était inférieur
à 300 000 $, cela équivalait à 10%, effectivement, alors
que, si c'est supérieur à 300 000 $, le montant est réduit
à 8%. C'est cela.
M. Desbiens: Ce n'est jamais moins que 300 000 $.
M. Rocheleau: Nous sommes d'accord avec cela.
Le Président (M. Brouillet): Est-ce que vous êtes
d'accord avec cela? L'amendement à l'article 2 est-il adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Brouillet): L'article 2 tel
qu'amendé est-il adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Brouillet): Adopté. Article 3?
M. Léonard: II y a un amendement, M. le Président,
à l'article 3.
M. Saintonge: Je n'ai pas cela.
Le Président (M. Brouillet): Est-ce que nous avons
distribué l'ensemble des amendements tantôt?
M. Léonard: Non. On a distribué seulement
l'amendement à l'article 2.
Le Président (M. Brouillet): L'amendement à
l'article 3, s'il vous plaît.
M. Bédard: Sur lequel on va discuter chacun 20
minutes.
Une voix: Ne fais pas de "filibuster".
M. Saintonge: On n'a jamais fait cela nous autres. On aurait
besoin de cours. On ne sait pas ce que cela veut dire.
M. Bédard: II y a des choses qu'on apprend plus vite que
d'autres. L'instinct y pourvoit.
Le Président (M. Brouillet): L'amendement à
l'article 3 est distribué.
M. Léonard: Vous voulez que je le lise, M. le
Président? Il se lit comme suit: Le projet de loi 53 est modifié
par le remplacement de l'article 3 par le suivant: "3. L'indemnité
annuelle visée à l'article 2 est payable entre le 15 avril et le
1er juin de chaque exercice financier, sur la base, le cas
échéant, du rôle d'évaluation et du rôle de la
valeur locative de la ville de Chicoutimi dans l'état où ils sont
le 15 avril de cet exercice financier. Si la municipalité de
Laterrière a reçu, en vertu du premier alinéa, un montant
inférieur ou supérieur à celui auquel elle a droit
conformément à l'article 2, la différence est payée
ou remboursée, selon le cas, dans les 30 jours de la modification
pertinente faite à l'un de ces rôles postérieurement au 15
avril".
Au fond, M. le Président, cette modification remplace
respectivement les dates 1er juin et 15 juillet par celles du 15 avril et du
1er juin comme dates du paiement de l'indemnité visée à
l'article 2.
Le Président (M. Brouillet): II y a un autre amendement
à l'article 3 qui consiste à ajouter un 3.1, si je vois bien.
M. Léonard: C'est un autre article.
Le Président (M. Brouillet): C'est un autre article?
Excusez-moi. C'est l'article 3.1.
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Brouillet): L'amendement à
l'article 3 est-il adopté?
M. Léonard: Adopté.
M. Fortier: M. le Président, comme les amendements
proposés sont le résultat d'un consensus, j'oserais
espérer que si nos invités ne sont pas d'accord avec les textes
imprimés, ils vont nous le faire savoir.
M. Bédard: Oui. D'ailleurs, avant même les travaux
de cette commission, nous les avons informés que s'il y avait des petits
points sur lesquels ils voudraient attirer notre attention, de le faire savoir
à un membre de la commission.
M. Fortier: Merci.
Le Président (M. Brouillet): Je précise
pour nos invités que vous pourrez toujours poser une question
ou... si jamais...
M. Bédard: Ils vont nous le faire savoir.
Le Président (M. Brouillet): L'article 3 tel
qu'amendé est adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Brouillet): Il faudrait ajouter l'article
3.1. Si vous voulez présenter...
M. Léonard: L'article 3.1... Je vais attendre qu'il soit
distribué M. le Président. Le projet de loi 53 est modifié
par l'insertion après l'article 3 de l'article suivant: "Jusqu'à
ce que le conseil en décide autrement conformément à la
loi, devient à la charge de l'ensemble des immeubles imposables
situés dans le territoire de la ville de Chicoutimi comme il se trouve
à compter de l'entrée en vigueur de la présente loi, sur
la base de la valeur de ces immeubles conformément au rôle
d'évaluation en vigueur chaque année, le solde au 1er janvier
1984 des échéances, en capital et intérêts, des 88
règlements visés dans l'article 21 des lettres patentes
publiées à la Gazette officielle du Québec le 27
décembre 1975, aux pages 9568 à 9572, dans les proportions y
mentionnées. "Dans tous les cas où un règlement d'emprunt
de la ville de Chicoutimi, entré en vigueur entre le 1er janvier 1976 et
le 1er janvier 1984, impose une taxe foncière spéciale sur tous
les immeubles imposables de la ville, cette taxe est censée
imposée, à compter du 1er janvier 1984, sur tous les immeubles
imposables situés dans le territoire de la ville, comme il se trouve
à compter de l'entrée en vigueur de la présente loi,
jusqu'à ce que le conseil en décide autrement,
conformément à la loi."
Cette modification met à la charge de l'ensemble des immeubles
imposables de la ville de Chicoutimi, comprenant les territoires
annexés, les taxes foncières spéciales
générales visées à l'article 21 des lettres
patentes de la ville de Chicoutimi et dans les règlements d'emprunt
adoptés depuis le 1er janvier 1976 par cette ville. Cela précise
encore une fois ce que nous avons dit tout à l'heure à l'article
2 en ce qui concerne les taxes foncières générales
spéciales de la ville de Chicoutimi, sur la façon de les
calculer.
Le Président (M. Brouillet): L'amendement qui consiste
à insérer l'article 3.1 est-il adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Brouillet): Adopté.
J'appelle l'article 4.
M. Léonard: Cet article assimile, quant à ses
effets, la présente annexion à une annexion faite en vertu de la
Loi sur les cités et villes.
Le Président (M. Brouillet): Adopté? Des voix:
Adopté.
Le Président (M. Brouillet): L'article 4 est
adopté.
Il y a un amendement qui consiste à insérer un article
4.1. Avez-vous le texte de l'amendement?
M. Léonard: Est-ce qu'il a été
distribué?
Des voix: Non.
Le Président (M. Brouillet): On va le distribuer. (13
heures)
M. Léonard: Je l'ai là-dessus.
Le Président (M. Brouillet): Oui, si vous voulez lire
l'amendement, M. le ministre.
M. Léonard: Le projet de loi 53 est modifié par
l'insertion, après l'article 4, de l'article suivant: "La ville de
Chicoutimi peut, par règlement assujetti au premier alinéa de
l'article 123 de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme (L.R.Q.,
chapitre A-19.1) mais ne requérant aucune approbation, modifier,
à l'égard du territoire visé à l'article 1, son
règlement de zonage et son règlement de lotissement. "Ces
règlements entrent en vigueur le jour de leur publication. Une fois en
vigueur, chacun de ces règlements ne peut être abrogé ou
modifié que suivant la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme."
M. Saintonge: M. le Président, question de
règlement.
Le Président (M. Brouillet): Oui.
M. Saintonge: Je comprends qu'il y aura une demande du ministre
pour prolonger la séance.
M. Léonard: Oui, pour terminer.
M. Saintonge: Nous ne nous opposerons pas à cela pour
autant que nous aurons le temps équivalent pour la reprise. Disons au
lieu de commencer à 15 heures, on pourra recommencer à 15 h
30.
Le Président (M. Brouillet): Nous prendrons deux
heures.
M. Léonard: D'accord, on prendra deux heures.
Le Président (M. Brouillet): Cela va; tout le monde est
d'accord. Nous poursuivons et nous prendrons deux heures. Très bien.
M. Saintonge: Je comprends que la proposition est acceptée
pour également...
M. Bédard: Elle est acceptée avec enthousiasme.
M. Saintonge: Enthousiasme principalement pour nos visiteurs.
M. Bédard: J'en suis convaincu.
M. Léonard: Pour pouvoir les libérer.
Le Président (M. Brouillet): L'amendement qui consiste
à insérer l'article 4.1 est-il adopté?
M. Léonard: Oui.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Brouillet): Adopté. L'article
5?
M. Léonard: II n'y a pas de modification, M. le
Président. On établit la population de la municipalité de
Laterrière pour l'exercice financier de l'année 1984 à la
suite de la fusion du village et de la paroisse qui doit se faire au 1er
janvier 1984 et qui a déjà été
autorisée.
Le Président (M. Brouillet): Est-ce que l'article est
adopté?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Brouillet): Adopté. L'article
é?
M. Léonard: L'article qui écarte certains articles
de la Loi constitutionnelle de 1982. Nous sommes d'accord.
Le Président (M. Brouillet): Adopté.
M. Saintonge: M. le Président, sur division.
M. Léonard: Vous êtes obligés.
Le Président (M. Brouillet): L'article 6 est adopté
sur division. Article 7?
M. Léonard: C'est l'entrée en vigueur de la loi.
D'accord. Adopté.
Le Président (M. Brouillet): L'article 7 est
adopté. Il y a des amendements à l'annexe.
M. Léonard: Un amendement à l'annexe. Si on veut le
distribuer, s'il vous plaît.
M. Fortier: Avez-vous tous les documents d'ingénieurs pour
confirmer cela? Arpenteurs géomètres.
M. Bédard: Ce sont des territoires bien définis,
bien décrits.
M. Saintonge: M. le Président, on comprend que la loi va
entrer en vigueur le 1er janvier 1984 et non pas lors de son
dépôt. Le ministre déroge à ses habitudes
récentes. Je comprends bien cela.
M. Bédard: On est en mesure de constater...
M. Saintonge: Nous sommes d'accord. Nous sommes tellement
d'accord avec...
M. Bédard: ...que c'est un projet de loi qui n'est pas de
même nature.
M. Fortier: Ce n'est pas le ministre qui a préparé
le projet de loi. Ce sont les gens du Saguenay.
M. Rocheleau: On sait à quoi s'en tenir.
Le Président (M. Brouillet): S'il vous plaît, nous
allons entendre la lecture de l'amendement à l'annexe.
M. Léonard: L'Opposition parle pour ne rien dire, M. le
Président. Il y a une modification à l'annexe. Le projet de loi
53 est modifié par le remplacement, au premier alinéa de
l'annexe, de la 13e à la 19e ligne, de ce qui suit: "La ligne
séparative des lots 9C et 10A du rang VI; partie de ladite ligne
séparative de lots dans une direction sud-est sur une distance de 91
mètres et 44 centièmes; à travers le lot 9C du rang VI.
une ligne droite suivant un azimut de 34 17' et mesurant 131 mètres et
57 centièmes jusqu'à la ligne séparative des lots 9A et 9C
du rang VI" par ce qui suit: "Une ligne au nord-est, parallèle et
distante de 7 mètres et 74 centièmes de la ligne
séparative des lots 11A et 11B du rang VI, distance mesurée
suivant ledit côté sud-est; ladite ligne parallèle en
allant vers le sud-est sur une distance de 91 mètres et 44
centièmes dans les lots 11A, 10B, 10A et 9C du rang VI, une ligne
parallèle et distante de 91 mètres et 44 centièmes du
côté sud-est de l'emprise du boulevard Talbot jusqu'à la
ligne séparative des lots 9A et 9C dudit rang VI.
M. Bédard: Je suis convaincu que tout le monde...
M. Léonard: M. le Président, ce dont il s'agit,
c'est qu'on précise la description du territoire annexé en y
retranchant une certaine lisière de terrain.
Le Président (M. Brouillet): M. le
député...
M. Fortier: Qui voulez-vous protéger?
M. Léonard: C'est l'Alcan qui achète moins grand ou
qui...
M. Bédard: ...concerne Chicoutimi et de Laterrière,
nous nous faisons un devoir de les protéger... contre les attaques de
l'Opposition.
Le Président (M. Brouillet): M. le député de
Saint-Laurent, s'il vous plaît!
M. Leduc (Saint-Laurent): Pour mon information, la loi fait
référence à l'évaluation. C'est certainement un
facteur très important. Je voudrais savoir qui fait
l'évaluation?
M. Léonard: Là-bas? La ville de Chicoutimi.
M. Leduc (Saint-Laurent): À Laterrière, en
fait...
M. Léonard: À Laterrière, ce doit être
la MRC, du centre du Saguenay, qui a pris la succession du comté
municipal de Saguenay ou Chicoutimi.
M. Leduc (Saint-Laurent): Donc Laterrière va prendre
l'évaluation fixée par les évaluateurs de Chicoutimi.
M. Léonard: Oui.
M. Bédard: M. le maire de la paroisse de Laterrière
nous indique que, effectivement, c'est à partir de la MRC que
l'évaluation se fait maintenant.
M. Leduc (Saint-Laurent): Ah, c'est la MRC.
Le Président (M. Brouillet): Est-ce que l'amendement
à l'annexe est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Brouillet): L'annexe telle
qu'amendée est-elle adoptée?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Brouillet): Le titre du projet de loi
est-il adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Brouillet): Le projet de loi dans son...
excusez-moi...
Une voix: M. le Président, ...une demande.
Une voix: Excusez-moi, M. le Président, je viens tout
juste de voir l'amendement; on avait parlé du lot 15A et je ne le vois
pas dans l'amendement proposé, le lot 15-A du rang VI.
Le Président (M. Brouillet): Nous allons suspendre pour
quelques minutes s'il vous plaît.
(Suspension de la séance à 13 h 7)
(Reprise de la séance à 13 h 11)
Le Président (M. Brouillet): La commission reprend ses
travaux. M. le ministre.
M. Léonard: M. le Président, il y aura probablement
une précision à venir par un amendement que nous ferons en
troisième lecture. Nous proposons d'adopter l'amendement qui est ici,
tel qu'il est rédigé et l'autre viendra lorsque nous ferons la
troisième lecture du projet de loi. D'ici là, nous aurons eu le
temps de l'ajuster.
Le Président (M. Brouillet): C'est l'amendement à
l'annexe?
M. Léonard: Oui, l'amendement à l'annexe.
Le Président (M. Brouillet): Alors, nous avions
adopté... excusez, M. le député de Laprairie.
M. Saintonge: M. le Président, si je comprends bien, on
pourra adopter l'annexe sous réserve d'une modification à
apporter à l'annexe A...
M. Léonard: C'est cela.
M. Saintonge: ...pour inclure une partie du lot 15A du rang VI,
au moment de la troisième lecture.
M. Bédard: Sans spécifier trop
précisément, mais au moment où l'on separle....
M. Saintonge: Non, mais je pense que...
M. Bédard: ...il y a une chose certaine: l'Alcan avait
fait certaines remarques dans une lettre qui n'était pas encore parvenue
au ministère. Je pense que la demande est très claire; il s'agit
simplement de prendre toutes
les précautions nécessaires pour s'assurer que
l'amendement répond bien au point soulevé. Cela peut se faire en
troisième lecture comme l'a dit monsieur.
M. Saintonge: Donc, le terrain en question serait le lot 15A du
rang VI, à ce qu'on m'informe.
M. Bédard: C'est cela; une partie, je pense. Cela
concernera ce point.
Le Président (M. Brouillet): Nous avons adopté le
titre. J'avais demandé l'adoption du projet de loi dans son ensemble.
Adopté?
M. Léonard: Je voudrais faire une proposition en vue d'une
nouvelle numérotation, parce qu'il y a eu de nouveaux articles
insérés.
M. Bédard: Enfin, si nécessaire.
M. Léonard: Je propose, avant de terminer le tout, que le
projet de loi soit numéroté de nouveau selon les amendements et
les nouveaux articles que nous avons insérés.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Brouillet): Très bien, la
renumérotation sera faite selon les amendements qu'on a
insérés. Je demande au rapporteur de faire rapport à
l'Assemblée dans les plus brefs délais.
M. Desbiens: Avec plaisir, M. le Président.
Le Président (M. Brouillet): La commission ayant
complété...
M. Saintonge: Je voudrais remercier de leur participation les
gens de l'Alcan, de Laterrière et de Chicoutimi et les féliciter
pour la bonne entente à laquelle ils en sont arrivés. Je voudrais
également féliciter les fonctionnaires du ministère pour
le travail, semble-t-il, excellent qu'ils ont accompli dans ce dossier.
Le Président (M. Brouillet): M. le ministre.
M. Léonard: M. le Président, moi aussi, je vais
féliciter les gens de la ville de Chicoutimi, du village de
Laterrière et de la paroisse de Laterrière qui ont
travaillé ensemble et qui sont parvenus à une entente. Vous
voyez, l'Opposition n'a pu s'opposer. Vous avez été un
modèle pour l'Opposition par rapport à ce que nous faisons.
Une voix: Ce n'est pas pareil.
Une voix: Apprenez, parce que vous allez être là
bientôt.
M. Léonard: Je souhaite, à l'occasion d'un projet
aussi intéressant, un joyeux Noël à tous.
Le Président (M. Brouillet): M. le député de
Chicoutimi.
M. Bédard: M. le Président, je voudrais remercier
tous les membres de la commission de leur collaboration et pour avoir
fonctionné dans le climat que nous connaissons avec beaucoup de
célérité à l'adoption de ce projet de loi. Il
semble que l'unanimité s'est faite rapidement; c'est un projet utile aux
populations concernées. Finalement, c'est la population de
Laterrière, comme je l'ai dit tout à l'heure, de Chicoutimi et de
l'ensemble du Haut-Saguenay qui va bénéficier des
retombées de l'application de ce projet de loi. L'Opposition a fait
oeuvre utile; le gouvernement, pas besoin de le dire, puisque nous l'avons
présenté. Ce qui est important, c'est la collaboration de tous,
et cela a été à l'image d'une collaboration qui a
commencé sur le terrain, avec les élus municipaux, pour ensuite
aboutir ici à un consensus. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Brouillet): Très bien. À
quel titre, M. le député d'Outremont?
M. Fortier: C'est simplement pour souligner que, lorsque le
ministre dépose un bon projet de loi, cela nous fait toujours plaisir de
collaborer.
Le Président (M. Brouillet): M. le député de
Dubuc, tel que...
M. Desbiens: Alors, c'est pour me joindre à mon
collègue, le député de Chicoutimi et ministre, pour
féliciter les intervenants municipaux de Laterrière, du village
et paroisse, et de Chicoutimi, de même que les officiers du
ministère des Affaires municipales de leur travail. Je veux remercier
mes collègues, les membres de la commission, pour leur
collaboration.
Le Président (M. Brouillet): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: M. le Président, je voudrais, pour
l'interprétation, mentionner au député de Chicoutimi que
l'adoption de ce projet de loi, avec autant d'amabilité des deux
côtés, c'était une trêve pour le
bénéfice des municipalités impliquées.
M. Bédard: C'est pour cela que j'ai parlé de la
célérité avec laquelle on a adopté le projet de loi
dans un climat de fin de session.
Le Président (M. Brouillet): Alors, tout le monde
s'étant bien exprimé et la commission ayant accompli le mandat
qui lui a été confié, j'ajourne ces travaux
à...
Une voix: À lundi, non?
Le Président (M. Brouillet): Excusez, excusez.
M. Léonard: On suspend les travaux.
Le Président (M. Brouillet): Je suspends les travaux,
parce que nous avons terminé l'étude du projet de loi 53, mais il
nous reste encore le projet de loi 45. Nous espérons que cela ira aussi
bien. Alors, nous suspendons jusqu'à 15 h 15.
Des voix: À 15 h 30.
Le Président (M. Brouillet): À 15 h 30? Bon, tout
le monde est d'accord pour 15 h 30.
(Suspension de la séance à 13 h 17)
(Reprise de la séance à 16 h 48)
Le Président (M. Brouillet): La commission des affaires
municipales reprend ses travaux. Nous abordons l'étude du projet de loi
45 et je laisse la parole au ministre pour quelques remarques
préliminaires.
Projet de loi 45
Remarques préliminaires
M. Jacques Léonard
M. Léonard: M. le Président, nous nous retrouvons,
comme habituellement au mois de décembre, avec un projet de loi omnibus
sur les affaires municipales. Tout le monde sait qu'à chaque fois il
faut amender, améliorer les lois municipales, pour suivre
l'évolution, le contexte. C'est ce que nous faisons maintenant. Je
voudrais tout de suite annoncer un amendement ou un nouvel article qui sera
inséré dans le projet de loi.
Il s'agit pour les municipalités du pouvoir de réglementer
l'étalage de matières, de matériel ou d'imprimés
érotiques. Vous savez que c'est un pouvoir que nous avions donné
dans quelques projets de loi privés antérieurement. Nous avons
travaillé fort avec le ministère de la Justice, avec ma
collègue de la Condition féminine, en particulier, la
députée de Maisonneuve, et d'autres députés de
notre groupe parlementaire, de notre parti, de sorte que nous avons pu arriver
à une rédaction qui, je le pense, sera satisfaisante.
De plus, en ce qui concerne le ministère de la Justice, il offre
sa collaboration aux municipalités pour rédiger, si les
municipalités le désiraient, un projet de règlement, ou en
tout cas pour les aider à rédiger un projet de règlement.
Vous savez qu'il y a des questions constitutionnelles liées à la
rédaction d'un tel article et c'est pour cela que nous avons dû
travailler avec le ministère de la Justice. Je pense être parvenu
à une rédaction satisfaisante et ce nouvel article pourra vous
être distribué. Il y a deux articles, en fait: l'un touchant la
Loi sur les cités et villes et l'autre touchant le Code municipal, qui
pourraient vous être distribués ultérieurement.
Sur d'autres sujets, M. le Président, le projet de loi veut
donner une orientation axée sur le rôle économique du monde
municipal via le programme de relance économique du gouvernement du
Québec. D'autre part, j'ai souvent eu l'occasion, au cours des quatre
dernières années, d'expliquer la nécessité de la
mise à jour et de la modernisation des lois et règlements du
monde municipal dans le but de rendre plus faciles et plus économes les
mesures que seront prêtes à utiliser les municipalités pour
orienter la fiscalité, l'aménagement et l'économie de leur
milieu.
Nous voulons favoriser la relance de l'économie en dotant les
municipalités de moyens appropriés. Nous avons des mesures de
simplification administrative et d'économie pour les
municipalités. Nous voulons généraliser certains pouvoirs
utiles actuellement possédés par certains organismes municipaux
et le tout se situe dans le cadre de l'autonomie municipale.
Sur le plan de l'économie, les différents sujets que nous
aurons à traiter là-dessus vont concerner d'abord
l'économie du coeur des villes, en particulier ce qui touche la loi 125
et les programmes particuliers d'urbanisme. Je rappelle à cette occasion
que, l'an dernier, nous avions voté un projet de loi, le projet de loi
103 sur les SIDAC, les sociétés d'initiative et de
développement des artères commerciales, qui connaissent, je
pense, beaucoup de succès présentement; il y en a une trentaine
de formées ou en voie de formation. Nous allons donner des pouvoirs
d'acquisition et de cession des immeubles aux municipalités; donc, cela
veut dire qu'elles auront les pouvoirs de se constituer des banques de
terrains. Nous allons donner aux municipalités, villes et villages, des
pouvoirs de subventions en ce qui concerne la revitalisation des
centre-ville.
Une autre priorité municipale qui est en même temps
nationale, c'est celle de l'assainissement des eaux. Mon collègue de
l'Environnement a eu l'occasion d'expliciter son programme publiquement
à Longueuil, il y a déjà quelque trois semaines. Je ne
voudrais pas insister là-dessus, mais disons que nous donnons suite aux
annonces qui ont
été faites à l'époque et aux
décisions qui ont été prises par le Conseil des ministres
dans le projet de loi omnibus que nous présentons aujourd'hui.
Par ailleurs, il y a le Bureau de transport de Montréal qui va
connaître quelques modifications à l'intérieur de la Loi
sur la Communauté urbaine de Montréal pour lui faciliter les
choses concernant l'obtention de marchés à l'étranger, de
façon à stimuler nos exportations tant en termes
d'ingénierie que de matériel de transport.
Voilà les quelques commentaires que je voulais vous faire, M. le
Président. À la suite des remarques du représentant de
l'Opposition, si on n'a pas d'objection, je voudrais, MM. les
députés de l'Opposition, laisser la parole quelques instants
à ma collègue à la Condition féminine qui voudrait
vous parler des amendements que, je pense, tout le monde a contribué
à amener ici en ce qui concerne la pornographie. Nous voudrions
également entendre le président de l'Union des
municipalités régionales de comté du Québec qui
aurait manifesté le désir de faire des commentaires sur un
certain nombre d'articles du projet de loi.
Comme nous l'avons fait l'an dernier, avant de commencer l'étude
article par article, nous pourrons entendre ses commentaires et nous
entreprendrons ensuite l'étude article par article. Est-ce que...
M. Saintonge: On va laisser Mme la ministre...
M. Léonard: Mme la ministre à la Condition
féminine...
M. Saintonge: Cela va nous faire plaisir d'écouter
attentivement Mme la ministre.
Mme Denise LeBlanc-Bantey
Mme LeBlanc-Bantey: Je remercie mes collègues de leur
collaboration. Je vais, à ma façon, collaborer moi aussi et faire
mes commentaires le plus rapidement possible. Il me faisait plaisir, même
si je ne pouvais participer à l'ensemble de la commission, compte tenu
d'une commission que j'aurai moi-même à présider tout
à l'heure, il me faisait plaisir et je me sentais en même temps
très fière d'être ici, tout au moins pour souligner
l'ouverture d'esprit dont a fait preuve mon collègue des Affaires
municipales en ce qui concerne la disponibilité en étalages des
revues pornographiques ou érotiques.
Vous savez, cela ne vous suprendra pas, qu'un certain nombre de groupes
de femmes ont longuement revendiqué, tout au moins en ce qui a trait
à la protection de la jeunesse, qu'on réglemente et qu'on
permette de réglementer l'étalage de ces revues, sans pour autant
- le débat n'est pas terminé - sombrer dans ce qu'on pourrait
appeler une censure un peu trop facile. J'ai trouvé que mon
collègue était très gentil quand il a mentionné au
tout début que nous avions travaillé très fort, tant du
côté de la condition féminine que de ce côté
et bien sûr, du côté de l'Opposition aussi, parce qu'il y a
eu des demandes dans ce sens. Je l'ai trouvé très gentil parce
que, pour être très honnête, je n'ai pas eu à le
convaincre longuement de la nécessité de permettre la
réglementation de l'étalage pornographique.
À la suite d'un certain nombre de discussions et de
réflexions qui ont eu lieu au cours des années et surtout
dernièrement sur ce sujet, je pense que cela lui semblait très
naturel à lui de permettre de réglementer dans les
municipalités cet étalage afin que, même si les adultes qui
veulent s'adonner à ce genre de loisir - et sans qu'on veuille entrer
sur le fond puissent le faire, mais qu'au moins nos enfants et ceux qui veulent
ne pas se sentir agressés par ce genre d'étalage ou de
publicité puissent entrer dans des magasins de tabac ou dans des
commerces sans être obligés finalement de vivre avec ce genre de
réalité. Dans ce sens, je vous félicite et je rends
hommage à mon collègue des Affaires municipales parce que
naturellement, il était convaincu de la nécessité d'un
amendement de ce genre. Je le fais d'autant plus facilement que j'ai eu
l'occasion, même si cela fait depuis très peu de temps que je suis
à la Condition féminine, de dire que tout le problème de
la condition féminine n'est pas un problème de femmes. C'est un
problème qui concerne l'ensemble de la société, qui
concerne tout aussi bien les hommes que les femmes.
J'ai la conviction que, le jour où, naturellement, l'ensemble des
collègues du gouvernement comme l'ensemble des collègues de
l'Assemblée nationale, sans partisanerie, seront conscients que la
condition féminine c'est aussi un peu leur condition et la condition
humaine, nous n'aurons plus besoin de ministère de la Condition
féminine, nous n'aurons plus besoin non plus de groupes de femmes qui
sont obligées de faire métier ou de faire systématiquement
pression afin que l'on reconnaisse l'égalité ou que l'on
reconnaisse le respect de la moitié de la population. Encore une fois,
je veux souligner que dans ce sens, l'amendement que nous propose le ministre
des Affaires municipales m'apparaît très important. Il
m'apparaît d'autant plus important qu'il ne l'a pas fait à la
suite de pressions de la ministre de la Condition féminine. Il l'a fait
naturellement comme un père de famille, comme un homme, comme un citoyen
qui se sent aussi responsable de ce genre de réalité qu'il faut,
par la force des choses, réglementer.
Je dois dire qu'il ne faut pas non plus
penser que, parce que nous réglementons et que nous permettons
aux municipalités de réglementer, tout le problème de la
pornographie est réglé. Il s'agit d'un amendement de forme qui
est très important. Cela ne règle pas le débat de fond,
j'espère que dans d'autres circonstances, nous aurons l'occasion, tout
au moins en ce qui concerne la protection de la jeunesse, de régler
aussi sur le fond certains problèmes qui sont extrêmement
dommageables tant pour notre jeunesse que pour l'ensemble de la
société québécoise.
Le Président (M. Brouillet): Merci, Mme la ministre.
Le député de Laprairie, s'il vous plaît. Vous avez
quelques remarques.
M. Jean-Pierre Saintonge
M. Saintonge: Oui, M. le Président. Nous sommes encore
cette année comme à chaque fin de session, en décembre,
traditionnellement, à l'étude d'un projet de loi omnibus sur les
affaires municipales. Je n'ai malheureusement pas eu le temps de retrouver les
épreuves mais de bonne mémoire, je me souviens que l'an dernier
le ministre nous avait promis que le projet de loi omnibus des affaires
municipales serait déposé en novembre, même il est
allé jusqu'à octobre si je me souviens bien, à un certain
moment donné...
M. Léonard: ...le premier jour de la session.
M. Saintonge: Ce n'est pas notre faute si on ne siégeait
pas avant, M. le Président...
M. Léonard: C'est ce qu'on a fait.
M. Saintonge: Oui, il reste tout de même, M. le
Président, que le ministre avait promis de le déposer rapidement.
L'Opposition fait face à un problème sérieux. Le ministre
nous dit qu'il consulte le monde municipal. On fait la même chose, de
notre côté, du mieux qu'on peut. Ce n'est pas toujours avec les
mêmes facilités évidemment, non pas toujours avec les
mêmes disponibilités pour les gens du monde municipal en
général. Les contacts sont plus faciles, et c'est normal, du
côté ministériel, puisque vous avez à adopter les
lois et à les faire appliquer; vos contacts sont plus faciles. (17
heures)
II reste, cependant, que lorsqu'on nous arrive avec un paquet de projets
de loi - si je prends la présente session - nous avions le projet de loi
38, qui avait été déposé en juin. Il y a eu des
impacts dans le monde municipal, des impacts vigoureux, sérieux, surtout
fin novembre début décembre. Nous avions le projet de loi omnibus
déposé à ce moment-là, que le monde municipal,
avant qu'on reçoive...
M. le Président, un vote.
M. Léonard: Un vote.
M. Saintonge: Un vote sur la motion.
Le Président (M. Brouillet): Nous allons suspendre pour
quelques minutes.
(Suspension de la séance à 17 h 1)
(Reprise de la séance à 17 h 3)
Le Président (M. Brouillet): À l'ordre, mesdames,
messieurs! La commission reprend ses travaux.
M. Saintonge: Avec vigueur, M. le Président, on
repart.
Le Président (M. Brouillet): M. le député de
Laprairie, vous avez la parole.
M. Léonard: La vigueur basse un peu!
M. Saintonge: Ah oui! Ah non! C'est dans le coeur, M. le
Président, c'est dans le coeur.
Je disais donc qu'au niveau de l'Opposition, je faisais allusion aux
différents projets de loi déposés pour la présente
session aux affaires municipales, le projet de loi omnibus; il y avait les
projets de loi 47 sur le transport par taxi et 38 qui touchait les
municipalités, le projet de 46, les projets de loi privés; c'est
peut-être normal pour le ministre, vous avez une équipe formidable
avec vous...
M. Léonard: Vous êtes vite aussi, alors...
M. Saintonge: Pardon?
M. Léonard: Vous êtes vite aussi.
M. Saintonge: Ah sûrement, sûrement. Non, je veux
simplement faire remarquer au ministre que nous aurions apprécié,
à tout le moins, qu'on puisse recevoir, comme cela avait
été promis par le ministre, qu'il tenterait de nous donner, cette
année, le projet de loi omnibus au mois d'octobre ou au tout
début de novembre. Nous l'avons eu, en fin de compte, à
l'ouverture de la session, fin novembre. Malheureusement...
M. Léonard: Le 15 novembre.
M. Saintonge: ... - le 15 novembre -pour nous, les
difficultés que cela apporte,
c'est que nous avons des problèmes à faire le point sur
tous ces projets de loi, si on veut faire un travail sérieux, si on veut
regarder tranquillement les affaires passées. On sait que, de toute
façon, cela ne change pas souvent les choses, qu'on travaille plus fort
ou moins fort, parce que, en fin de compte on fait face à un
bâillon. On a vu ce qui est arrivé avec le projet de loi 38, peu
importe ce qui peut arriver, disons qu'on arrive, à la fin au même
résultat. Cependant, on veut quand même faire le travail le plus
sérieusement possible.
Je peux vous dire qu'en ce qui concerne le présent projet de loi,
nous allons l'étudier avec tout le sérieux et la
disponibilité que nous pouvons y consacrer. Nous tenterons de faire en
sorte que les voeux qui nous sont transmis - je pense que le rôle de
l'Opposition, c'est un peu cela, comme aussi, pour les partis municipaux, de
faire parvenir à l'Opposition certains commentaires - parviennent bien
au ministre. Dans cette commission, des voeux exprimés par le monde
municipal sur certains amendements souhaités ou non souhaités aux
articles tels qu'ils sont présentés puisque, à certains
égards, le ministre nous mentionnait, dans son discours de
deuxième lecture, que les amendements apportés sont les
amendements souhaités par l'ensemble du monde municipal. Et il y a
certaines critiques que nous avons reçues à propos de certains
articles du projet de loi. C'est peut-être normal mais, dans certains
cas, nous souhaitons pouvoir les analyser plus profondément, obtenir les
explications du ministre. Nous verrons, en conséquence, comment le tout
pourra se dérouler.
Il y a un point que je trouve absolument important de souligner; il a
trait aux amendements que le ministre a annoncés concernant ce qu'on
peut appeler, grosso modo, la pornographie, portant sur le contrôle de
l'étalage du matériel pornographique, érotique. On a
parlé de matériel érotique, si je me souviens bien. On
peut parler de matériel à caractère sexuel. Dans ces
cas-là, c'est toujours pénible un peu, puisque l'on sait que les
définitions de ces termes, c'est assez subjectif. C'est assez difficile
de définir carrément le secteur d'application. Il faut être
prudent, évidemment, avec toutes les décisions qui ont pu
être rendues par les tribunaux sur le sujet et les définitions
courantes du Code criminel, entre autres.
L'Opposition a très hâte de voir les amendements
proposés par le ministre avec l'accord de la ministre à la
Condition féminine, puisque c'était un voeu que nous avions
exprimé. Entre autres, mon confrère Herbert Marx,
député de D'Arcy McGee, avait demandé au ministre de la
Justice d'établir, dans la mesure du possible, une loi-cadre au niveau
de toute la question de la pornographie concernant non seulement
l'étalage, mais également l'affichage et la projection d'affiches
dans les rues un peu partout, au niveau du zonage, à des endroits, par
exemple, où certains établissements pourraient s'implanter. Un
tel article aurait pu être appliqué par les
municipalités.
Évidemment, le ministre de la Justice n'a pas répondu aux
demandes de mon confrère Marx, à la suite d'une étude
qu'il avait faite et qu'il avait présentée publiquement au mois
de novembre. En tout cas, nous sommes satisfaits que le ministre ait pu,
à la suite des demandes auxquelles je m'étais joint à mon
confrère de D'Arcy McGee, apporter certains détails sur cette
question qui, en fait, est une question importante pour l'ensemble de la
population... Dans les bureaux de comté, je ne suis sûrement pas
le seul député à avoir reçu certaines
représentations à cette fin.
Le ministre mentionnait effectivement qu'antérieurement, au
niveau de certains amendements aux chartes des municipalités, on avait
introduit des dispositions concernant surtout la réglementation des
boutiques à caractère érotique. Dans le cadre actuel, je
comprends que les modifications que nous apporterons au sujet de
l'étalage des revues et des magazines à caractère
érotique entraîneront un contrôle de l'étalage dans
les différents magasins, dans les kiosques à journaux ou chez les
dépanneurs. J'imagine que cela va s'appliquer dans ce cas, ce qui pourra
répondre en grande partie aux demandes de l'Opposition dans le cadre du
bill omnibus de cette année, quitte à laisser de
côté quelques éléments pour regarder d'autres
modifications éventuelles au niveau de l'affichage dans un prochain
projet de loi.
Par conséquent, je voudrais, comme le ministre l'a
souligné, saluer les représentants de l'UMRCQ qui, si j'ai bien
compris, vont présenter un mémoire ou certains commentaires sur
le projet de loi. Nous allons écouter attentivement les
représentations de l'UMRCQ.
Le Président (M. Brouillet): Merci, M. le
député de Laprairie. Oui, M. le député de Hull.
M. Gilles Rocheleau
M. Rocheleau: Avant de commencer, M. le Président, si vous
me le permettez, j'ai une question qui s'adresserait surtout à la
ministre à la Condition féminine. Étant donné qu'on
nous a avisés - j'en suis très heureux et je partage la
même opinion que mon collègue de Laprairie, ainsi que du
député de D'Arcy McGee, M. Marx, concernant l'étalage de
revues pornographiques ou érotiques... Tantôt, Mme la ministre,
vous vous êtes limitée à l'étalage. Malheureusement,
on n'a peut-être
pas les amendements aussi rapidement qu'on les a eus ce matin quant
à la loi 53 - il y a peut-être des petites modifications à
apporter encore - mais j'aimerais savoir seulement une chose. Mme la ministre
nous a dit tantôt qu'elle allait peut-être nous quitter ou devoir
nous quitter assez tôt. Etant donné qu'il y a aussi l'affichage
à l'extérieur des salons-bars ou des endroits de danseuses nues,
est-ce que dans la loi on permet ou on permettra aussi aux municipalités
de régir cela? Plusieurs municipalités, entre autres, la ville de
Gatineau, ont déposé à l'Assemblée nationale un
projet de loi privé qui traite de pornographie. On a aussi des
problèmes à l'extérieur comme l'affichage. Je pense qu'il
n'est pas plus gracieux de voir l'affichage de personnes nues à
l'extérieur d'édifices ou de commerces que cela peut l'être
de constater qu'un étalage comprend des revues pornographiques et
érotiques. J'aimerais que Mme la ministre m'informe si on a
traité dé ces éléments-là.
Mme LeBlanc-Bantey: Je pense que l'amendement ne vise que
l'étalage dans les kiosques de revues érotiques ou
pornographiques. Je suis d'accord avec vous qu'il va falloir
éventuellement régler, ou traiter tout le problème de
l'affichage. Je suis aussi d'accord avec vous que ce n'est pas simplement en
réglant le problème de l'étalage à
l'intérieur des kiosques qu'on règle tout le problème
d'agression de l'affichage pornographique.
Par ailleurs, je me réjouis qu'il y ait un amendement qui
permette de réglementer l'étalage. Cela pose, à mon avis,
un principe qui est très important qui est le droit du public, surtout
en fonction de la protection de la jeunesse, de ne pas être
agressé, d'être à l'abri d'un étalage pornographique
qui finalement, même si on devait, quand on aura réglé tout
le débat de fond, le débat de la censure... Il y a des
écoles de pensée très différentes dans notre
société là-dessus qui traitent du problème de la
censure. J'ai quand même mentionné qu'il s'agissait d'un
amendement de forme qui ne réglait pas tout le problème de la
pornographie - on aura l'occasion sur le fond de discuter de l'ensemble du
problème - mais un problème d'étalage et non pas tout le
problème d'affichage que vous soulevez. Je crois que -mon
collègue pourra le confirmer l'amendement prévu ne règle
qu'un problème d'étalage à l'intérieur des
kiosques, des magasins.
Cela n'est certainement pas suffisant mais reconnaît le principe
selon lequel on ne doit pas imposer à quiconque, autant en termes de la
protection de la jeunesse qu'en termes de la protection des adultes qui ne
veulent pas ou qui sont moins intéressés par ce genre de
publications, d'avoir cela sous les yeux chaque fois qu'on entre dans un
kiosque. Il y aura peut-être lieu, dans une prochaine loi, d'aller un peu
plus loin et, dans ce sens-là, de voir à ce que le
problème de l'affichage soit réglé. J'aimerais que mon
collègue des Affaires municipales précise pourquoi on n'a pas
senti le besoin d'aller plus loin pour le moment.
Le Président (M. Brouillet): Étant donné que
cet amendement sera présenté à un moment donné dans
sa forme écrite, je préférerais attendre...
M. Saintonge: La ministre ne sera peut-être pas là,
comme elle vient de le dire.
Mme LeBlanc-Bantey: J'aimerais entendre la réponse de mon
collègue, si vous le permettez parce que je ne pourrai malheureusement
pas être présente...
Le Président (M. Brouillet): Je croyais que c'était
surtout le député de Hull qui était
intéressé à avoir des réponses mais si vous
même...
M. Saintonge: On savait que la ministre ne serait pas là.
Elle a mentionné qu'elle devait quitter bientôt.
Le Président (M. Brouillet): J'étais d'accord pour
qu'elle donne sa réponse mais là on interroge M. le...
Mme LeBlanc-Bantey: C'est parce que cela m'intéresserait.
Je suis à l'école dans certains dossiers de la condition
féminine et cela m'intéresserait d'avoir la réponse de mon
collègue.
Le Président (M. Brouillet): Très bien.
M. Léonard: Pour répondre en partie au
député de Hull, nous avons une rédaction à l'heure
actuelle mais elle n'est pas encore tout à fait définitive. Par
ailleurs, sur l'ensemble du dossier, il faut voir que le gouvernement
fédéral a juridiction en la matière et que lui-même
doit faire un bout de chemin. Je sais qu'il y travaille aussi. Quant à
nous, à l'heure actuelle, on va faire le maximum qu'on peut dans le
cadre des pouvoirs qu'on peut déléguer à une
municipalité, dans le cadre des juridictions de chacun des paliers de
gouvernement.
M. Rocheleau: Le seul point que je voulais ramener
là-dessus...
M. Léonard: Quand je dis le fédéral, je dis
aussi par rapport à la Charte des droits et libertés de la
personne. C'est aussi au niveau du Québec.
M. Rocheleau: M. le Président, je veux
peut-être renchérir là-dessus. Je suis très
heureux qu'on ait un amendement au projet de loi actuel. Ce qui me
préoccupe c'est que dans plusieurs municipalités on a pu
constater - malheureusement c'est peut-être les femmes qui s'en occupent
le plus, ce sont les femmes qui descendent dans la rue, ce sont les femmes qui
font des manifestations...
Mme LeBlanc-Bantey: ...le plus, d'ailleurs. (17 h 15)
M. Rocheleau: Je suis heureux qu'on tienne compte de
l'étalage, mais l'affichage extérieur est quand même une
certaine forme de pollution visuelle. Encore là, cela touche les jeunes
et les gens qui ne veulent pas voir des nus exibés à
l'extérieur des commerces. Je me posais simplement la question à
savoir si - ce sera sûrement facultatif pour une municipalité de
l'appliquer ou non - on pourrait ajouter ce petit bout qui pourrait manquer et
permettre aussi aux municipalités de régir l'affichage
extérieur, chose qui est demandée par plusieurs
municipalités actuellement? On n'est pas obligé d'avoir cet
amendement immédiatement, M. le Président. Cela peut venir lundi
ou la semaine prochaine, à la troisième lecture ou autre; on
pourrait nous le présenter à ce moment-là. Si c'est assez
large pour l'inclure, je pense que cela pourrait satisfaire Mme la ministre,
sûrement le ministre des Affaires municipales et l'Opposition, qui a
quand même fait des demandes au cours des dernières années
là-dessus.
Le Président (M. Brouillet): Je crois que le ministre a
pris note des observations du député de Hull.
M. Rocheleau: C'est la réflexion que je voulais faire, M.
le Président.
Le Président (M. Brouillet): Je suggérerais qu'on
entende immédiatement le représentant de l'UMRCQ, étant
donné que l'heure avance et qu'à 17 h 45, nous devrons quitter
pour aller voter. Lorsque l'amendement sera entre nos mains, nous pourrons y
revenir.
J'inviterais le président de l'UMRCQ...
M. Saintonge: Question de règlement, M. le
Président, pendant que les représentants de l'UMRCQ
s'installent.
Le Président (M. Brouillet): Oui.
M. Saintonge: Ma question est à savoir si le ministre a
des amendements à apporter. Je sais qu'à chaque année,
habituellement, on a le projet de loi et un paquet de papillons. Y a-t-il des
papillons cette année?
Le Président (M. Brouillet): Oui.
M. Saintonge: Je sais qu'il était difficile de nous les
donner avant dans le cas de la loi 38, mais dans les circonstances
présentes, peut-être que ce sera moins difficile. On était
aussi gentils l'autre jour.
M. Rocheleau: On a connu une forme de défaite tantôt
et elle est encore surette dans notre...
Le Président (M. Brouillet): La nuit a fait son oeuvre.
Très bien.
M. Léonard: M. le Président, nous allons donner
tout ce que nous avons présentement: ceux qui sont prêts. Il y en
a un certain nombre d'autres dont nous allons discuter à 18 heures;
quant à nous, à la suite des représentations.
Le Président (M. Brouillet): Très bien. Nous
entendrons le président de l'UMRCQ. Je lui demanderais de s'identifier
pour les fins du journal des Débats, s'il vous plaît.
Audition du président de l'UMRCQ
M. Asselin (André): André Asselin, président
de l'UMRCQ.
Le Président (M. Brouillet): Si vous êtes
accompagné de quelqu'autre personne...
M. Asselin: Je suis accompagné de Mme Gaétane
Martel, qui est directrice générale.
Le Président (M. Brouillet): Merci.
M. Asselin: Je vous remercie de m'entendre à nouveau. Je
sens un meilleur climat que la première fois. Je suis un nouveau
président et c'est la première fois que je me présente en
commission parlementaire à ce titre. Je vous dirai que je me sens un peu
mieux aujourd'hui parce que j'ai été étrenné d'une
façon tout à fait particulière il n'y a pas tellement
longtemps.
Tout d'abord, on a préparé un mémoire extensif de
plusieurs pages, lequel vous a été remis. Je vais aller aux
articles que je considère les plus importants. Tout d'abord, il y a cet
article 6 du projet de loi. Je vais y aller dans l'ordre numérique.
L'article 6 est tout à fait intéressant, d'une part, et
particulièrement difficile à accepter ou à inclure dans la
loi, d'autre part.
Quand nous avons reçu le projet de loi, nous nous sommes
rencontrés à quelques reprises en particulier les
représentants de la Fédération des secrétaires
municipaux du Québec et nous, de l'union. Il y a un consensus, je peux
le dire ainsi. D'ailleurs le
directeur général de la Fédération des
secrétaires municipaux du Québec est présent dans la
salle; nous avions eu la confirmation de cet accord, nous avons discuté
il y a quelques minutes.
Tout d'abord, nous serions tous d'accord pour que l'article 171a,
premier alinéa seulement, demeure tel quel. Je vous en expliquerai les
motifs. Je vais vous donner ce sur quoi il y a accord. Après cela, on
pourra peut-être parler, si vous avez des questions, sur le
désaccord. Sur le premier alinéa de l'article 171a, les deux
unions sont d'accord. Sur l'article 171b, il y a aussi accord sur le texte.
À 171c, au premier alinéa, il y a accord entre les deux
associations pour que cela soit inclus dans le texte de loi.
Au deuxième alinéa, nous préférerions toutes
les deux que la rédaction se lise ainsi: "II assiste le conseil dans la
préparation du budget et, le cas échéant, du programme,
etc.", pour que ce soit très clair qu'il doit servir d'assistant au
conseil municipal.
Le troisième alinéa, il y a accord des deux
fédérations, des deux unions ainsi que sur le quatrième.
Nous recommandons d'enlever carrément du projet de loi maintenant les
cinquième et sixième paragraphes. Le septième
alinéa, nous mettrions un point après le mot "comités" sur
la deuxième ligne, "il assiste aux séances du conseil, du
comité administratif et des autres comités". On le laisserait
comme cela. De toute façon, ces recommandations, il les fait, et tout.
Quant à inclure qu'il n'a pas le droit de voter, on savait très
bien qu'il ne l'avait pas.
Quant au paragraphe 8, nous rayerions les premiers mots de la
deuxième ligne, "des règlements de la corporation"; on
l'enlèverait. On vous expliquera nos motifs. Les articles 171d, e, f, g,
h n'ont jamais été demandés ni par la
Fédération des secrétaires ni par aucune
municipalité de notre union. Nous aimerions que ces articles soient
purement et simplement retranchés.
Les motifs sont assez simples à comprendre. Tout d'abord, dans
nos municipalités, il y a très peu de fonctionnaires. On continue
ou on arrête.
M. Saintonge: Madame est d'accord avec moi, M. le
Président de l'UMRCQ.
Mme LeBlanc-Bantey: J'attendais.
M. Saintonge: Vous faites bien d'attendre.
M. Asselin: Vous m'aviez fait signe.
Le Président (M. Brouillet): Je vous avais fait signe
d'attendre, c'est aussi bien. Je crois que ce n'est pas immédiatement
que nous allons traiter de tout cela. Je crois que le ministre en prend note.
Quand nous reviendrons à l'étude article par article,
peut-être qu'il y aura un échange de questions.
M. Saintonge: M. le Président, il ne peut pas faire cela.
Il doit donner son point de vue et faire ses commentaires. Il ne pourra pas,
lorsqu'on sera à l'étude article par article, venir discuter de
chacun des points.
Le Président (M. Brouillet): Non, je n'ai pas dit qu'il
viendrait quand on étudiera article par article.
M. Saintonge: C'est très bien.
M. Asselin: Je vais faire quelques commentaires très
courts. On l'a quand même explicité dans le projet de loi. Tout
d'abord, on ne veut pas et les secrétaires municipaux ne veulent pas
voir dans la loi le pouvoir de suspendre un fonctionnaire de la
municipalité. Dans les petites municipalités où il y a
trois ou quatre fonctionnaires, parfois dont certains sont à temps
partiel. On ne veut pas, à un moment donné, arriver avec un
inspecteur municipal, un inspecteur en bâtiment qui aurait
été suspendu par le secrétaire. Les rapports et les
relations entre les conseils et quelques employés qu'on peut avoir sont
très directs et souvent c'est le maire ou un conseiller qui est
responsable du dossier. Il y a parfois des accords, je pense que vous devez
vous en douter. On ne voudrait pas que le secrétaire ait ce pouvoir de
suspendre des employés. D'autant plus qu'aucun de ces employés ou
presque personne n'est syndiqué ou ne possède quelque protection
que ce soit. Ils n'ont aucune possibilité d'intervenir. On pourrait se
retrouver pendant une quinzaine de jours, s'il y a impossibilité pour le
conseil de siéger, sans inspecteur en bâtiment parce que le
secrétaire a décidé de le faire. On ne voudrait pas que ce
soit dans le projet de loi.
Quant aux paragraphes 5 et 6, ce pourquoi on ne veut pas l'inclure
immédiatement - il y a accord entre les deux - c'est qu'il y a dans
cela, à cause de ce qui traite du progrès de la corporation, du
bien-être des citoyens, on pense que ce sont des dimensions qui sont
très politiques et qui regardent le conseil lui-même. On voudrait
que, pour le moment, ce ne soit pas inclus. La Fédération des
secrétaires y consent elle aussi. Cela n'a pas été
demandé par elle. On ne veut pas non plus se retrouver - on l'explique
plus longuement dans notre mémoire - avec un secrétaire dans une
municipalité qui déciderait de préparer un rapport sur une
décision de l'administration municipale qui, dans son opinion et son
jugement, irait à l'encontre du
bien-être des citoyens. Je pense que le conseil est élu
pour cela. Ce n'est pas à un fonctionnaire de le faire. On pense
être capable de le faire nous-mêmes. Les secrétaires sont
aussi d'accord là-dessus.
Sur le septième paragraphe, souvent on a noté que dans
certaines municipalités, les secrétaires prennent peut-être
un peu plus de place qu'il ne le faudrait en donnant leur avis pendant les
séances et nous prétendons que le conseil doit continuer à
travailler. Habituellement, quand le secrétaire demande la parole, il
l'a, mais si on inscrit dans la loi une espèce de droit de donner son
avis, il interviendra quand il voudra dans les débats du conseil dans
des moments où ce sera particulièrement difficile. Je pense que
c'est une question de statut véritablement d'administration de
fonctionnaires, on ne veut pas qu'il ait un rôle de participation dans
nos débats consacré par une loi. Les secrétaires
n'insistent pas non plus pour que cela y soit inclus.
Ensuite, quant au paragraphe 8, il peut y avoir, si on laisse les mots
à l'exécution des règlements de la corporation, certains
petits problèmes. Par exemple, dans le cas d'un règlement pour
les chiens. Cela n'a l'air de rien, mais c'est cela, on nomme un inspecteur.
Dans le cas d'un règlement relatif aux bâtiments, on nomme un
inspecteur. Dans le cas de la surveillance du contrôle
intérimaire, l'inspecteur désigné de la MRC, etc. Il y a
des règlements dans la municipalité et l'inspecteur est
nommé par le conseil et agit sous son contrôle à peu
près direct partout. On ne veut pas que le secrétaire, en fait,
veille à l'exécution des règlements. Cela voudrait dire
quoi? Cela voudrait dire qu'il pourrait peut-être intervenir ou tenter
d'intervenir sur la façon d'exécuter le règlement de
construction. Il y aurait possibilité de litige, ce qu'on veut
éviter. Au surplus, en laissant les mots "des décisions du
conseil" cela permettrait au conseil, qui rend ses décisions par
règlement ou par résolution, de décider lui-même
s'il veut que ce soit le secrétaire-trésorier qui veille à
son exécution directement. Enfin, c'est notre opinion.
Quant au reste, la question du directeur général, cela n'a
jamais été demandé par quelque municipalité que ce
soit. Cela n'a jamais été porté à notre attention
dans quelque municipalité que ce soit. On se demande même comment
cela se trouve dans la loi. Il y a certainement quelqu'un d'autre qui vous a
fait des représentations là-dessus. Pour nous, c'est difficile de
penser qu'il faut nommer un directeur général ou qu'on peut en
nommer un, parce que ce n'est pas obligatoire quand même. De la
façon dont la loi est conçue, si on nomme un directeur
général, ce dernier ne peut pas occuper d'autres fonctions. Il ne
peut pas être un autre officier de la corporation. Cela revient à
dire que si on n'est pas content d'un secrétaire, on n'a qu'à
nommer un directeur général. Le secrétaire se ramasse
à faire quoi, finalement? Donner des copies conformes parce qu'il
prenait tous les pouvoirs de a, b, c, d, enfin ceux qui ont été
inclus dans le projet de loi? Nous, on n'en a pas besoin. Cela n'a pas
été demandé. On voit des difficultés au niveau des
secrétaires-trésoriers. Essayer de penser qu'un conseil n'aime
pas son secrétaire, nomme un directeur général,
réduit le traitement du secrétaire-trésorier puisqu'il lui
a enlevé des tâches qu'il faisait auparavant même si elles
n'étaient pas écrites dans la loi, les tâches qui sont
là, il les a toujours faites. Ce qui pourrait arriver, c'est une
série de problèmes. Cela n'a pas été
demandé. On n'y tient pas. On vous demande de les enlever, tout ce qui
est de d, e, f, g, h, et la fédération des secrétaires
nous a donné son accord là-dessus. Je ne vois pas en quoi cela
faciliterait de quelque façon que ce soit le travail des conseils. Si on
veut déléguer des pouvoirs au secrétaire-trésorier,
on peut toujours lui en donner. En laissant quand même une certaine
structure de travail au secrétaire-trésorier, cela va être
des critères d'engagement, des critères de fonctionnement aux
conseils municipaux. Pour nous, c'est notre opinion et c'est ce que je vous
expose là-dessus.
On avait écrit beaucoup sur ces articles. Dans le mémoire,
en tout cas, vous pourrez retrouver les motifs de nos interventions. À
l'article 412, l'article 17 ajoute une section 412-bh au sujet du jumelage des
corporations locales. Nous demandons, étant donné que dans
certains coins quand même il y a des endroits où les MRC
fonctionnent très bien, qu'on permette la fusion au niveau d'une MRC
parce qu'il y a plusieurs petits villages qui auraient aimé ces
expériences de fusion. On n'a pas les possibilités de le faire,
comme village local, parce qu'on n'a pas les fonds, on n'a pas la
possibilité de la réaliser. Il me semble que certaines fusions au
niveau de structures régionales qui pourraient nous ressembler,
étant donné que nos disponibilités financières
peuvent le permettre si on est regroupé et que l'ensemble des maires, on
est d'accord, il faudrait permettre la possibilité pour une MRC
d'adopter un règlement pour faire un jumelage. Je ne dis pas qu'elles
vont toutes en faire demain matin, mais, au moins, en tant que MRC, comme
structure régionale, elles pourront le faire avec d'autres structures
régionales ou d'autres municipalités suivant leur choix. (17 h
30)
II y a aussi cet article 18 sur lequel on veut attirer l'attention. Je
le souligne. Vous avez vu, à la fin de notre mémoire, qu'on a
fait faire une étude dans deux MRC que je connaissais mieux,
évidemment, parce que
cela coûte cher, les études aussi. Mais, dans celle de la
Matawinie dont je suis préfet, il n'y a pas de ville. On a vu comment
cette nouvelle répartition... Vous avez le calcul, vous avez un tableau
à la fin entre la façon dont c'était calculé
auparavant - il y a une annexe à la fin, le tableau 1 - et la
façon dont ce sera calculé par la suite, à compter de
l'entrée en vigueur de la loi. On a remarqué que la quote-part
régionale des municipalités agricoles augmente par rapport aux
municipalités qui sont les plus urbanisées dans notre secteur,
qui voient leur quote-part baisser. Je vous le souligne. Il s'agit de le
savoir, parce que les municipalités agricoles voient leur quote-part
régionale augmenter de 3% à 17% ou 18%. On a pris celle de
Joliette que je connaissais bien pour une raison, c'est qu'il y a une ville au
centre et des municipalités rurales autour. Les municipalités
rurales à 100% agricoles voient leur quote-part augmenter elles aussi et
celle de la ville baisser. Je vous dis cela. Personnellement, je
préférerais une formule qui n'augmente pas les coûts des
municipalités agricoles où se trouvent des agglomérations
de boisés et on a essayé de voir les éléments
nouveaux dans le calcul des quotes-parts. Le seul élément nouveau
qui affectait ou qui pouvait avoir modifié cela, c'était
l'élément que vous retrouvez dans notre tableau... Dans le projet
d'amendement au projet de loi 45, c'est le point 8. D'accord? On aura sans
doute des explications à fournir de votre côté, sur les
raisons pour lesquelles cela a été mis là. C'est
l'assiette. Cela ne modifie pas grand-chose en soi, mais cela augmente quand
même la charge régionale des municipalités à
vocation rurale ou agricole, là où il y a des boisés en
grande quantité ou là où il y a des fermes en
quantité.
Quant à l'article 15, c'est pour vous dire que, quant à
nous, cela nous semble une formule très heureuse. L'étude que
nous vous soumettons, c'est que des ententes sous cette forme, pourquoi, entre
MRC, ne pourrions-nous pas en faire si on décidait d'en faire? Je vous
le suggère. Ce ne sont que les corporations locales et les cités
et villes dont le territoire est dans une seule MRC qui peuvent faire des
ententes et déléguer l'affaire à la MRC, mais si deux MRC
pouvaient faire une entente et que des municipalités qui ne sont pas
toutes dans une même MRC décident de confier à l'une ou
l'autre des deux l'administration de l'affaire, cela pourrait être plus
souple de façon qu'on puisse, par exemple, regrouper un service. Voici
que deux municipalités ne sont pas dans la même MRC. Les deux MRC
n'auraient qu'à conclure une entente en vertu de cela et nommer telle
MRC responsable et les municipalités pourraient bénéficier
de l'affaire. C'est une avenue que nous avons explorée et il semble
qu'elle pourrait être intéressante aussi à discuter
ici.
Quant à l'article 25, cela ne résout pas toutes nos
difficultés. J'ai reçu cette semaine encore à l'union et
ce, régulièrement depuis les deux mois que je suis
président - c'est celles-là que je suis le plus parce qu'elles
viennent toutes sur mon bureau maintenant - beaucoup de résolutions de
municipalités qui se plaignent actuellement de ne pas avoir encore
reçu leur argent du protonotaire. Les ventes pour taxes ont
été faites, mais les certificats de recherche, toutes les
procédures de distribution ne sont pas complétées et,
pendant ce temps, il y a des municipalités qui ne jouissent pas de leur
argent en ce sens qu'elles ne retirent pas les intérêts de
l'argent qui est actuellement déposé chez le protonotaire. Je ne
sais pas s'il n'y aurait pas possibilité...
Nous devons supposer que les municipalités sont capables de
s'acquitter des factures qui peuvent être faites au palais de justice
lors de la vente et il me semble que l'argent devrait leur être remis
immédiatement. Lorsqu'il y aura une facture à faire au palais de
justice pour des états de collocation ou quoi que ce soit, qu'on leur
fasse parvenir et elles paieront leur compte. En attendant, elles auront eu au
moins les intérêts de leur argent. Dans le cas de certaines
municipalités, selon les lettres que j'ai reçues, les
intérêts qu'ils auraient perçus auraient payé tous
les frais chez le protonotaire. Je pense qu'il y a quelque chose à
régler.
Je veux aussi attirer votre attention sur un autre fait: le coût
des certificats de recherche n'est pas facturé à la personne qui
achète pour taxes. Parfois, le coût du certificat de recherche que
le protonotaire exige avant de donner un titre, parce que cela équivaut
à une vente par shérif, est beaucoup plus élevé -
et de loin - que la vente elle-même. Personne ne paie pour cela. Dans
certains cas, un certificat de recherche peut coûter jusqu'à 300
$, 400 $ et 500 $ pour un lot sur lequel il y a eu beaucoup d'inscriptions. Je
vous souligne cela. C'est une formule qui mérite d'être
améliorée.
En fait, nous vous suggérerions soit de limiter le tarif...
Fournissez le certificat de recherche, que le protonotaire nous le donne et
cela coûte tant, de sorte qu'on facture ce montant au moment de la vente
pour le certificat de recherche, s'il est nécessaire. S'il n'y a pas de
certificat de recherche à payer, on prend l'argent et on le retourne
à celui qui a acheté; on lui fait un chèque et on dit: Il
n'y a pas de certificat de recherche dans votre cas. S'il y a un certificat de
recherche, on garde l'argent et on paie le protonotaire avec. Le
ministère de la Justice peut perdre dans certains cas, mais pas tout. De
notre côté, cela nous permet de percevoir le coût du
certificat de
recherche et cela nous permet surtout d'avoir notre argent. Il y a des
municipalités qui ont vendu au mois de mars; nous sommes en
décembre et elles n'ont pas encore touché un sou des ventes pour
taxes. Elles n'ont pas les intérêts non plus. Je vous le souligne,
ainsi que d'autres petites peccadilles qui apparaissent dans l'affaire.
On va aller à ce qui me semble plus intéressant, l'article
81 du projet de loi. L'article 81 du projet de loi porte à confusion et
nous connaissons le but recherché. Lorsque l'évaluateur fait la
visite d'un immeuble ou prépare des documents d'évaluation, il
peut demander des renseignements. Enfin, il visite, il fait son rapport
d'évaluation. Par contre, dans certains cas, pour établir la
valeur d'un immeuble, on doit faire remplir une formule pour les baux de
l'intérieur, certains contrats commerciaux, le nombre de pieds
carrés de plancher etc. Si l'évaluateur n'a pas ces documents, si
on ne lui fournit pas ces renseignements, il ne peut pas en établir la
valeur.
On sait que le jugement qui est sorti en 1983, dès cette
année, a signifié à l'évaluateur pour une ville qui
exigeait de remplir la formule: Vous outrepassez vos pouvoirs et vous n'avez
pas le droit de l'exiger. Ce qui arrive, c'est que l'évaluateur en a
besoin, mais de la façon dont l'article est rédigé, cela
va aussi loin que de dire que l'évaluateur pourrait faire parvenir au
contribuable une espèce de formulaire, un genre de rapport de retour
d'impôt, dans lequel il donnerait les renseignements qu'il veut à
l'évaluateur. Dans une municipalité où il y a des chalets,
par exemple, il pourrait, à partir du texte dont il a besoin dans
l'exercice de ses fonctions, selon que ce dernier lui demande de les fournir au
moyen d'un questionnaire ou autrement ou de les rendre disponibles, faire
parvenir à des gens, des villégiateurs, une formule en leur
demandant qu'elle soit remplie et d'y inclure tous les renseignements dont il a
besoin dans l'exercice de ses fonctions. Qu'on lui mentionne si c'est en pin,
en noyer ou en chêne. Chacun pourrait faire cela à sa
façon.
Nous voulons que ce soit indiqué dans l'article que ce sera
toujours auxiliaire. Dans le cas où la visite des lieux n'aura pas
permis d'établir la valeur réelle, dans le cas où
l'étude de l'immeuble n'aura pas permis d'établir la valeur
réelle et que des renseignements d'ordre économique seront
nécessaires, qu'ils soient fournis sur un formulaire. On est sûr
qu'il va y aller. Autrement, on en doute, dans certains cas. Je vous le
souligne. La rédaction du texte, telle qu'elle est, est dangereuse.
Il y a l'article 82 du projet de loi qui, lui, souligne un
problème qui, à mon avis, peut avoir des implications
morales.
M. Léonard: Quel article, s'il vous plaît? 82.
M. Asselin: Article 82. L'article, tel qu'il est
rédigé, dit: "doivent tendre à représenter une
même proportion des valeurs réelles des unités
d'évaluation." Cela veut dire que même si cela ne
représente pas, si c'est très près - évidemment,
l'équivalence parfaite est parfois difficile à prouver, la valeur
telle quelle - cela doit tendre. Jusque là, c'est agaçant, mais
cela ne présente pas encore de problèmes trop sérieux.
Mais lorsqu'on arrive au deuxième alinéa où on dit: II n'y
a plus de requête en cassation ou en nullité à intenter
à l'égard d'un rôle ou de l'une de ses inscriptions pour le
motif d'une contravention au deuxième alinéa, là, à
notre avis, vous allez un peu trop loin. Pour une raison, M. le
Président. Si, par exemple, dans une municipalité, on
décide, parce qu'on a un personnel d'évaluation à
l'intérieur, de laisser tomber les valeurs dans un secteur industriel,
qu'on laisse tomber les valeurs tranquillement, 50, 60, ou qu'on le laisse
déprécier dans le commercial, on risque de faire porter le
fardeau de taxes beaucoup plus par les propriétés privées.
Le conseil peut évidemment laisser déprécier
différentes tranches de son rôle. Si quelqu'un va en appel, on va
le planifier avec les autres de la même catégorie en
révision, mais le débalancement du rôle qui pourrait se
produire là-dedans pourrait causer un préjudice très
grave.
Là, vous enlevez au citoyen lui-même -à toute une
tranche de citoyens - un recours collectif qui lui permet de faire redresser
des rôles qui lui causent une injustice, qui lui font porter une partie
du fardeau fiscal beaucoup plus grande que celle qu'il devrait porter
équitablement. Je le souligne, je pense que c'est ce que cela veut dire
dans le projet de loi et je pense qu'il n'y a pas un député
autour de la table qui souhaiterait cela.
C'est peut-être une des choses à vérifier parce que,
au niveau municipal, on sait qu'on a eu des expériences dans le
passé où certaines institutions municipales laissaient tomber les
valeurs... Suivant des politiques qu'elles établissaient, on allait
là et ça coûtait moins cher qu'ailleurs. C'était
bien clair qu'on ne pouvait pas donner de réduction de taxes. Alors, les
industries et les commerces sont parfois sur les terrains à 50% de leur
valeur au lieu d'être à 100%. Pendant ce temps-là ce sont
les maisons privées qui paient. L'inverse peut être possible
aussi. Je n'irai pas jusque dans les fins détails mais je vous explique
en gros mon raisonnement.
L'article 85 concerne l'informatique. Cela a été chez nous
et un peu partout une des choses les plus difficiles à régler.
Cela a donné lieu parfois à des procès et cela a
coûté très cher. C'est juste à partir de
l'avenir, on ne peut pas aller dans le passé et exproprier le
matériel informatique des évaluateurs, j'en suis persuadé.
On dit que c'est déjà beaucoup que ce soit éclairci. Mais
faites bien attention, en ce sens qu'on a eu à négocier avec une
firme d'évaluation notre matériel d'informatique. Ce qui est le
plus compliqué, c'est que l'évaluateur nous remet tout ce qui
concerne le rôle, la propriété, la garde d'un document;
enfin, tout se rapporte au rôle de la municipalité. Or, on peut
nous donner sur informatique absolument toutes les données du rôle
mais ce qu'on refuse de nous remettre, c'est le fichier calcul et le fichier
des ventes. Cela est fondamental, c'est avec ça qu'on est capable de
travailler la balance des données informatiques. Ce n'est pas
écrit clairement dans l'article et, comme je connais le marché,
je peux vous dire qu'il serait préférable, et de loin, que ces
données soient inscrites. Cela comprend la description des unités
de voisinage et les fichiers calculs qui sont montés pour tenir les
rôles à jour, les équilibrer et aussi le fichier des
ventes. Il faut absolument qu'on récupère cela parce qu'il y a
là une banque de données, au niveau des analyses dont on a
besoin, qui est extrêmement importante.
Enfin, petit détail en passant sur lequel je n'insisterai pas
longtemps, je voudrais simplement souligner que, dans l'article 86, vous
modifiez l'article 95.1, par exemple, où vous dites: Peut obliger
l'évaluateur à lui transmettre sans frais une copie sommaire du
rôle, etc. Nous payons les évaluateurs et le gouvernement s'est
toujours considéré comme un citoyen à part entière.
Si vous commandez des choses à notre évaluateur, il nous en
refile souvent la facture. Il serait peut-être préférable,
si vous en avez besoin pour vos fins qui ne sont pas nécessairement les
nôtres, quand vous demandez des renseignements informatiques, que vous
demandiez la facture. On a des contrats qu'on a déjà
négociés et j'imagine qu'ils vous chargeront probablement le
même prix que les autres. Je ne veux pas insister là-dessus trop
longtemps, je vous le souligne. (17 h 45)
L'article 96.2... Il peut exister des difficultés entre les
valeurs médianes. C'est dommage parce qu'on avait demandé
à l'évaluateur qui avait travaillé le dossier avec nous
d'être présent mais quand on s'est aperçu que les heures de
commission ne correspondaient pas toujours, il m'a expliqué que, dans ce
domaine, vous établissez la valeur médiane des rôles. Il
peut arriver que la valeur médiane du rôle foncier ne soit pas la
même que la valeur médiane du rôle de la valeur locative. Il
semble que, lorsqu'on veut indexer nos rôles, cela cause des
problèmes parce qu'on indexe le rôle à partir de la valeur
réelle et cela cause des problèmes de connotation à cause
de cette différence de médiane; cela oblige parfois deux
traitements informatiques différents. Alors, qu'il semblerait que ce
soit assez simple de le mettre avec le même milieu médian. Je ne
m'étire pas, vous avez des experts et je vous en parle.
Il y a un détail que j'aimerais qu'on examine en passant et qui
regarde la Loi sur les mines. Cela est assez curieux que je vous parle de cela.
Vous savez qu'on prépare des schémas et que la présence de
mines sur nos territoires crée des problèmes d'aménagement
très particuliers. Il nous semble que les redevances - je ne parle pas
peut être de l'ensemble des redevances - qu'une partie des redevances qui
proviennent et qui sont versées dans un fonds municipal pourraient
être explorées comme avenue de financement possible pour les MRC
qui ont des mines dans leur territoire. Celles qui n'en ont pas n'ont pas de
problème. Mais celles qui en ont pourraient tirer un retour financier
à cause des problèmes d'aménagement que cause la
présence d'une mine dans un territoire. Ces MRC pourraient retirer un
bénéfice à cause de la présence de la mine. Je vous
en parle. Je voulais le souligner.
J'ai une seule autre question à vous poser. C'est une question
simplement légale qui m'a intrigué tout au long de la lecture du
projet de loi et qui a intrigué un professeur d'université qui a
jasé avec moi de cette expression. Je l'ai appelé, voyant
l'expression. Que veut dire le mot "est censé se lire"? Pourquoi ne pas
dire "se lit comme suit"? Vous avez cela à l'article 120,
deuxième aliéna: "Le premier aliéna de l'article 237 de la
Loi sur la fiscalité municipale est censé se lire comme suit..."
Ensuite on retrouve cette même expression à l'article 131, "est
censé" à la quatrième ligne et à la sixième
ligne. Il se lit comme suit: "À compter de telle date", c'est parfait.
Mais pourquoi écrire... Voyez un juge qui dit "c'est censé se
lire comme suit": cela ne veut pas nécessairement dire que cela va se
lire comme suit, c'est censé en tous les cas. Si vous connaissez des
experts on vous fournira sans doute les explications, mais cela m'a
été soulevé à quelques reprises...
M. Léonard: C'est par opposition à
insensé.
M. Asselin: À insensé. On dit cela, c'est une expression
qu'on retrouve dans le texte de loi qui n'est pas très familière
aux juristes et qui disent: écoute donc, je ne suis pas un juriste, je
suis seulement un avocat de campagne. En lisant cela est censé se lire
si vous vous mettez à la place d'un juge sur le banc qui voit: "est
censé se lire", est-ce que cela se lit comme cela ou si cela ne se lit
pas comme cela? J'ai appelé un juriste beaucoup plus compétent
que moi et qui m'a
dit: Cela pourrait être écrit clairement; ou bien cela se
lit comme cela ou cela ne se lit pas comme cela.
M. Léonard: Juste sur la dernière remarque que vous
avez faite. On me dit que ce n'est pas un amendement à la loi, c'est
juste un type d'exception donnée occasionnellement et après
l'article original se lit comme tel. D'accord.
M. Asselin: Comme on dit. Pour les fins de l'application de... se
lit comme suit, c'est tout.
M. Léonard: Non, ce n'est pas tout à fait la
même chose.
M. Asselin: En tout cas, peu importe, on n'en discutera pas
longtemps. On n'est pas venu pour cela. Il y a des choses plus importantes,
mais je le soulignais parce que cela a été un sujet de
discussion.
M. Léonard: Je n'ai rien à... Nous avons pris note
de ce que vous nous avez dit. Au tout début, avant, je n'ai pas eu
l'occasion de le faire, je voudrais vous souhaiter la bienvenue ici ce soir et
vous remercier d'être venus, vous remercier de votre présence ici.
Cela va nous aider à améliorer le projet de loi. Je vous
écoutais en ce qui touche le secrétaire-trésorier à
l'article 6; à ce que je vois, vous avez fait passablement de travail
sur ce plan. Comme vous en êtes venus à un consensus, nous allons
en discuter entre 18 heures et 20 heures et je pense bien qu'on va tenir compte
de ce que vous nous avez dit. On va aussi faire sortir l'enregistrement pour
savoir exactement ce qui a été dit, pour ne rien perdre de ce qui
a été dit là-dessus.
J'aurais peut-être quelques questions, des précisions
à la suite des différentes remarques. Sur la question du
jumelage, il y aura un papillon qui permettra les jumelages pour les MRC
à des villes ou à des régions. Nous voulons le permettre,
surtout en prévision du congrès international de septembre 1984.
Dans les papillons qui vous ont été distribués, vous en
verrez un à cette fin.
À l'article 18 sur les fermes et boisés, il s'agit
toujours du principe de l'intégrité fiscale. Cela ne
coûtera pas plus cher aux municipalités pratiquement parce
que...
Une voix: Ah, cela coûtera plus cher!
M. Léonard: C'est vraiment le principe de
l'intégrité de l'assiette fiscale. Si vous avez un boisé
qui vaut 25 000 $, pourquoi l'inscririez-vous au rôle du comté ou
de la MRC à 10 000 $ plutôt qu'à 25 000 $?
M. Asselin: II est intégré dans la
municipalité. Dans la municipalité, le boisé est à
sa valeur. Il paie ses taxes à la municipalités comme tout le
monde et la municipalité a l'intégrité de son assiette
chez elle. Il n'y a pas de problème. Au niveau de la MRC, il y a une
question de répartition de dépenses. Là, je vous dis qu'il
y a déjà des petites MRC ou des petites municipalités
à l'intérieur de MRC qui peuvent trouver que c'est
déjà un peu lourd. Évidemment, si on ajoute 10% de plus,
ce sont eux qui le paieront, par rapport à une ville qui baisse de prix.
Je le vois là.
M. Léonard: Je regardais dans le tableau que vous nous
avez fourni, cela dépend des MRC. Est-ce que cela ne dépendrait
pas à l'origine de la valeur du rôle? Si c'est un vieux
rôle, si c'est un rôle nouveau.
M. Asselin: Tous les rôles de ces deux MRC ont
été déposés la même année et en
même temps, cette année. Elles sont toutes à peu
près à 100%.
M. Léonard: Comment se fait-il que dans le cas de la MRC
de Matawinie il n'y a presque pas de variations tandis que l'autre...
M. Asselin: II y a une ville.
M. Léonard: C'est à cause de la ville.
M. Asselin: II y a une ville dans l'autre; il y a la ville de
Joliette qui est en plein milieu. Dans la MRC de Matawinie il n'y a pas de
ville. C'est ce que j'ai expliqué. Dans le cas où il n'y a pas de
ville, la variation se fait pour les municipalités agricoles mais de
façon moins élevée. Dans le cas où il y a des
villes, des municipalités agricoles en prennent pour leur rhume. Vous
avez Sacré-Coeur-de-Jésus...
M. Léonard: Oui.
M. Asselin: De combien augmente-t-il?
M. Léonard: Cela passe de 14 385...
M. Asselin: Regardez la dernière colonne, M. le
ministre.
M. Léonard: L'assiette imposable augmente de 14 000 000 $
à 18 000 000 $ et l'augmentation est de 17,26%.
M. Asselin: Dans cette municipalité, il y a environ 300
habitants et il n'y a que des fermes. La quote-part de la
municipalité... C'est pour cela que c'est important. Vous avez un
exemple parfait, à Sacré-Coeur-de-Jésus vous n'avez qu'une
rue où il y a une petite agglomération. Le reste, ce sont des
fermes. Tout le territoire est zoné agricole.
Comme municipalité, elle va payer plus que l'autre; elle sera
donc obligée d'augmenter sa taxe à l'intérieur. Mais il
n'y a pas seulement des fermiers; il y a aussi le village où les gens ne
pratiquent pas d'activités agricoles qui vont devoir supporter une plus
large part du fait qu'ils demeurent dans une municipalité agricole.
C'est le raisonnement que je fais.
M. Léonard: Je reprendrai le raisonnement à
l'inverse. Pourquoi ne paierait-elle pas selon son assiette fiscale
intrégalement? C'est une base équitable. Pourquoi, dans ce
cas-là, faudrait-il faire une exception au principe
général? Je comprends qu'on peut...
M. Asselin: Je pense déjà que dans les
municipalités où il y a beaucoup de boisés ou en tout cas
où il y a un secteur agricole important, une des choses, c'est que cela
ne veut pas nécessairement dire, en fait, que la population à
l'intérieur des villages est plus riche, comme Saint-Cléophas qui
voit... On ne l'a pas dans celui-là, mais on l'a dans D'Autray et je
n'avais pas le tableau à portée de la main. C'est zoné
agricole à 100% et avec cette formule-là, il va monter lui aussi
de 15% et 18% dans une MRC agricole; mais ce qui arrive, c'est qu'il y a deux
villes dans cette MRC qui baissent légèrement. On voit des
municipalités agricoles qui ont de petits villages et la quote-part de
la municipalité est répartie sur l'ensemble des taxes. Il y a des
gens qui ne sont pas des producteurs ou encore, qui n'ont pas de boisé
et qui vont devoir contribuer.
M. Léonard: Cela m'amène peut-être à
vous poser une question un peu à côté. Ces villes
font-elles faire leur rôle d'évaluation par le comté?
M. Asselin: Même pas. M. Léonard: Même
pas?
M. Asselin: II y en a... Dans D'Autray, oui. Dans D'Autray,
maintenant, tout est intégré. Chez nous, évidemment, il
n'y a pas de villes et Joliette a son propre système. Ils ont le
même évaluateur, mais ce sont deux affaires différentes. En
tout cas, si c'est un choix que vous faites, de repartager l'assiette comme
cela, cela vous regarde, mais je vous souligne qu'il y a de petites
municipalités où il y a beaucoup de boisés. Elles voient
monter leur fardeau de MRC et souvent, il n'y a pas de grande décision
d'aménagement trop forte à prendre. C'est zoné vert
à 100%.
M. Léonard: Si les villes participaient au coût de
la confection du rôle d'évaluation, l'article 189.2, est-ce que
vous l'appliquez, dans ce cas-là?
M. Asselin: Elles ne participent pas. M. Léonard:
Ah! II n'y a pas de ville. M. Asselin: Non. M. Léonard:
Et Joliette?
M. Asselin: Joliette a son affaire à elle. Elle a sa
propre évaluation. C'est la même firme, mais la ville a
conservé son contrat à elle et ses affaires.
M. Léonard: Et elle a le tiers des votes?
M. Asselin: Non, non, la ville n'a pas le tiers des votes, mais
seulement, vous avez vu des expériences...
M. Léonard: En d'autres termes...
M. Asselin: ...où on a forcé des villes à
embarquer dans cela. Vous avez vu ces. expériences.
M. Léonard: Oui.
M. Asselin: Je pense qu'il est mieux de laisser l'affaire telle
qu'elle est là...
M. Léonard: Non, mais ce que je veux simplement dire, ce
n'est pas de forcer, mais il y a peut-être une ouverture possible de
négociation à l'occasion de cela.
M. Asselin: Oui, oui, mais tout ce que je vous souligne, c'est
que vous aurez à faire un choix. Évidemment, je voulais le porter
à l'attention des députés qui peuvent avoir des
circonscriptions où il y a de l'agriculture. Prenez la formule qui est
à la fin où on a mis la différence entre le calcul d'avant
et le calcul d'aujourd'hui, appliquez-la au rôle d'évaluation de
la municipalité dans votre coin, et vous verrez si cela fait des
différences ou non.
M. Léonard: Dans ces cas-là, il reste quand
même qu'ici, ce sont des cultivateurs, M. le Président. Comme le
gouvernement paie au-delà de ce que cela coûte pour 375 $
l'hectare, à ce moment-là, c'est le gouvernement qui se trouve
à contribuer davantage. C'est ce que cela veut dire.
M. Asselin: Je vous laisse le soin d'en faire l'analyse.
M. Léonard: Oui, je le sais.
M. Asselin: J'ai seulement voulu porter à votre attention,
en fait, qu'il y avait une différence.
M. Léonard: J'essaie de voir, M. le Président, sur
la base de la discussion du principe de la répartition des charges sur
la base de l'évaluation foncière, si on fait un accroc
fondamental là-dessus, parce que, au fond, on essaie d'uniformiser et
d'utiliser la même base partout et de faire le moins possible
d'exceptions à l'intérieur des lois fiscales ou de la Loi sur la
fiscalité municipale. C'est un peu ce qui nous amenait à
définir l'assiette imposable. Bon! En tout cas, nous prenons bonne note
du dossier.
Pour revenir aux secrétaires-trésoriers...
M. Asselin: Oui.
M. Léonard: ...êtes-vous toujours d'accord pour ne
remettre en cause, qu'ils aient un droit d'appel seulement à partir de
24 mois?
M. Asselin: M. le Président - je pense qu'on doit
s'adresser au président, c'est ce qu'on m'avait dit - il avait
été soulevé, en fait, dans le mémoire des
secrétaires-trésoriers, qu'ils voulaient voir cette
période réduite à douze mois et j'ai un mandat de ne rien
y dire. Je ne peux certainement pas le demander, mais les relations sont
excellentes entre l'Association des secrétaires et l'union. Et je pense
qu'il faut quand même garder au moins cette période très
minimale pour une raison: c'est qu'il faut au moins voir au cours d'une
année complète où il y a eu préparation du budget
et tout ce qui s'ensuit. Toute période plus courte que cela ne nous
permettrait pas d'évaluer, (18 heures)
M. Léonard: Vous êtes très au fait de leurs
plaintes là-dessus; eux, ils disent qu'il y a certains conseils
municipaux qui engagent quelqu'un, le gardent 23 mois et demi et au bout de
cette période...
M. Asselin: Oui.
M. Léonard: ...ils le congédient et ils en engagent
un autre pour 23 mois.
M. Asselin: Vous savez, M. le ministre, il y a quand même
une chose, si vous me permettez, qu'il ne faut quand même pas oublier. Au
palais de justice de Joliette, les crieurs changent à tous les six mois
pour qu'ils n'aient jamais leur permanence dans la fonction publique. Alors, ce
n'est pas une tactique trop commune...
M. Léonard: M. le Président, un
secrétaire-trésorier, en termes de statut pour une
municipalité, est plus important que le crieur.
M. Asselin: Oui, je le pense mais il y a deux ans, en fait,
c'était une période d'évaluation parce qu'il faut quand
même penser qu'à travers le processus municipal, à
l'intérieur de douze mois, si on l'engage au mois de septembre et qu'il
subit la période où on prépare les budgets, où on
envoie les comptes de taxes et tout cela, on peut savoir ce qu'il en est. C'est
qu'il faut au moins avoir le temps de le voir travailler dans tout cela et de
l'évaluer aussi dans ses contacts avec le public et dans sa
capacité de faire son travail. Toute période plus courte pourrait
nuire. En tout cas, disons que...
Une voix: Ah, il y a un appel pour eux.
M. Asselin: II y a une demande des
secrétaires-trésoriers qui est devant vous.
Le Président (M. Brouillet): D'ailleurs, il est
dépassé un peu 18 heures.
M. Léonard: On nous appelle pour le vote. Alors, nous
continuerions à 20 heures?
Le Président (M. Brouillet): Oui, nous pourrions suspendre
jusqu'à 20 heures. Est-ce qu'il y a lieu que...
M. Asselin: Ce sont des papillons, M. le ministre?
M. Léonard: Oui. Je voulais simplement dire ceci,
c'est...
M. Saintonge: ...c'est la première série.
M. Léonard: M. le Président, si vous me permettez
une remarque là-dessus, nous avons fait l'expérience de
déposer le projet de loi le 15 novembre. Je n'ai pas besoin de vous dire
qu'à la minute où le projet de loi a été
déposé, il y a plein de gens qui ont voulu accrocher leur wagon
au train qui passait. Ce qui fait qu'on a eu quinze jours de plus pour recevoir
des papillons et on en a reçu beaucoup. Mais c'est cela, un projet de
loi omnibus. C'est aussi tous ces papillons, finalement, qui sont amenés
à la suite de demandes du milieu, de gens qui trouvent que telles
choses, dont on avait parlé, n'y sont pas. Alors on se
dépêche de nous les transmettre et de les envoyer ici à la
commission. Cela fait partie du processus de la consultation.
M. Asselin: C'est la première fois, c'est que c'est quand
même...
M. Léonard: II y en a.
M. Asselin: ...plus considérable; c'est presque aussi
considérable que le projet de loi en soi. Mais il y a des dispositions
économiques là-dedans, sur lesquelles on n'aura peut-être
pas de commentaires du tout.
M. Léonard: Oui.
M. Asselin: II y a peut-être des choses où on peut
en avoir aussi...
M. Léonard: Oui.
M. Asselin: Et ce que j'aimerais savoir, c'est le temps dont on
peut disposer pour les examiner et quand, en fait, vous pensez que nous
pourrions vous faire des recommandations là-dessus?
M. Léonard: Je ne pense pas, M. le Président, que
l'on puisse terminer ce soir. Donc, je pense qu'on va être encore
là lundi...
M. Saintonge: M. le Président, le temps de prendre
connaissance des amendements proposés par papillons, cela va
déjà prendre toute la séance de la soirée et il va
en rester encore lundi.
Le Président (M. Brouillet): Savez-vous, nous devons
suspendre actuellement jusqu'à 20 heures; les travaux pourront se
prolonger jusqu'à 22 heures, ce soir. Alors je suppose que vous allez
revenir ce soir à 20 heures pour...
M. Asselin: Je ne sais pas si, pendant l'heure du souper, je vais
avoir le temps de digérer tout cela. Mais si vous me dites que l'on a
jusqu'à lundi - il y a quand même des choses que je voudrais
analyser - je pourrais revenir lundi, si j'étais libéré,
et très sommairement finalement...
M. Léonard: D'accord, aucun problème.
Le Président (M. Brouillet): Bon, très bien. Nous
suspendons nos travaux jusqu'à 20 heures.
(Suspension de la séance à 18 h 4)
(Reprise de la séance à 20 h 17).
Le Président (M. Brouillet): La commission des affaires
municipales reprend ses travaux. J'aimerais tout d'abord indiquer deux
changements quant aux membres de la commission. À la place de M. Caron
(Verdun), on retrouve M. Bourbeau (Laporte) et à la place de M.
Bédard (Chicoutimi), M. LeMay (Gaspé).
Une voix: M. Bédard (Chicoutimi)?
M. Léonard: II est venu ce matin.
Le Président (M. Brouillet): II est venu quand nous avons
ouvert la séance, ce matin.
Une voix: Ah! c'était la même commission! Ah! mon
Dieu!
Étude article par article
Modifications au Code municipal
Le Président (M. Brouillet): Nous avons entendu nos
invités. Je suggérerais qu'on aborde l'article 1.
M. Léonard: II y a un papillon à l'article 0. Ah!
Ah! Ah!
Une voix: Cela commence bien, cela commence bien.
Le Président (M. Brouillet): Alors, allons voir le
papillon à l'article 0.
M. Léonard: Sur les centre-ville.
Le Président (M. Brouillet): J'invite M. le ministre
à nous expliquer...
M. Bourbeau: ...
M. Léonard: M. le député de Laporte, on est
dans le projet de loi omnibus du ministère des Affaires municipales.
M. Saintonge: On va parler des subventions
fédérales, j'en suis convaincu.
M. Bourbeau: Avez-vous au moins l'intention d'adopter ce projet
de loi avant la fin de la session?
M. Saintonge: C'est une entente
fédérale-provinciale qu'il va nous annoncer. J'en suis convaincu,
c'est pour la loi 38.
M. Léonard: Est-ce que Mme Robert pourrait s'asseoir
à côté, ici, parce qu'elle va avoir à me parler
beaucoup, pour les fins du travail de la commission.
M. Rocheleau: Je n'ai absolument pas d'objection; je n'ai jamais
d'objection, de toute façon, à des choses pratiques.
M. Léonard: M. le député, Mme Robert n'est
pas une chose pratique.
M. Rocheleau: Non, mais il y a des choses pratiques. J'ai
dit...
Des voix: Ah! Ah! Ah!
M. Saintonge: Je n'ai jamais compris qu'il voulait dire cela.
J'ai remarqué et je pourrais dire au ministre que, dans certaines
commissions parlementaires, parfois, même du côté de
l'Opposition, on bénéficie des services d'attachés
politiques et on a toujours refusé, dans notre cas...
M. Léonard: Elle n'est pas attachée politique, elle
est sous-ministre.
M. Saintonge: ...non, non, je sais qu'un sous-ministre...
j'étais au courant. C'est accepté que vous vous assoyiez à
la table. J'ai toujours compris cela. On parlait de choses pratiques,
c'était dans ce sens.
Le Président (M. Brouillet): Nous revenons donc à
l'article 0. Est-ce que M. le ministre veut nous... Nous avons tous le texte en
main, je crois. Vous avez tous le texte.
M. Léonard: Oui. Est-ce nécessaire de le lire?
Le Président (M. Brouillet): Oui, pour en prendre
connaissance étant donné...
M. Saintonge: M. le Président, je voudrais simplement
noter - je me souviens du projet de loi sur Saint-Léonard - qu'il est
toujours bon de lire les amendements pour les fins du journal des
Débats. Vous ne savez pas de quoi je parle. Quand on a adopté le
projet de loi de Saint-Léonard, M. le ministre...
M. Léonard: Oui.
M. Saintonge: ...il y avait deux articles, si je me souviens
bien...
Une voix: Deux erreurs.
M. Saintonge: ...deux erreurs et cela a été
publié à la Gazette officielle. Le projet de loi a
été imprimé et sanctionné avec des erreurs, dont le
fameux article qui permettait aux municipalités de retenir les frais,
les amendes en Cour municipale sur lesquels vous aviez mentionné que le
ministère de la Justice s'opposait non pas formellement, mais
férocement.
M. Rocheleau: L'article était demandé par d'autres
municipalités...
M. Saintonge: Oui.
M. Rocheleau: ...et a été refusé à
d'autres.
M. Saintonge: Mais dans le cas de Saint-Léonard, il
était inclus dans le projet de loi sanctionné.
M. Léonard: Cela n'avait pas été...
M. Saintonge: ...parce qu'il y avait tellement de papillons.
M. Léonard: Ah bon!
M. Saintonge: ...et de surpapillons.
Le Président (M. Brouillet): M. le ministre, voulez-vous
que j'en fasse...
M. Saintonge: II y a eu une autre erreur aussi je pense dans ce
projet de loi qui a été annulée.
Le Président (M. Brouillet): ...lecture? M.
Léonard: Oui, allez-y donc.
Le Président (M. Brouillet): Je vois que vous avez un
rhume qui vous incommode. Je vais vous donner la chance de finir la
soirée avec nous.
M. Saintonge: C'est parce que M. le ministre ne dort pas assez M.
le Président. Il pourrait en parler à son leader.
M. Léonard: C'est que vous, lorsque les travaux
arrêtent, vous allez dormir, mais il y a tout de même des choses
qui continuent au ministère.
M. Rocheleau: Mais sur cela, M. le Président, il y a au
moins quelque chose qui l'attaque, son rhume.
M. Léonard: Merci.
Le Président (M. Brouillet): Voici, la modification,
l'article 0.
Le projet de loi 45 est modifié par l'insertion entre
l'intitulé de la section I et l'article 1 de l'article suivant: 0 pour
fins de numérotation. "Le Code municipal est modifié par
l'insertion après l'article 5d des suivants: "5. Lorsque sont en vigueur
un programme particulier d'urbanisme pour la partie du territoire d'une
corporation locale désignée comme son centre-ville ainsi que les
règlements d'urbanisme conformes à ce programme, la corporation
locale peut réaliser tout programme d'acquisition d'immeubles
prévu dans ce programme particulier d'urbanisme en vue d'aliéner
ou de louer les immeubles à des fins prévues dans ce programme.
"La corporation locale peut également acquérir tout immeuble
situé dans la partie de son territoire désigné comme son
centre-ville même si son acquisition n'est pas prévue par un
programme d'acquisition d'immeubles en vue de l'aliéner ou de le louer
à une personne qui en a besoin pour réaliser un projet conforme
aux programmes particuliers d'urbanisme si cette personne est
déjà propriétaire ou bénéficiaire d'une
promesse de vente de terrain représentant les deux tiers de la
superficie dont elle a besoin pour réaliser le projet; "5e Aux fins de
l'article cinquième, la
corporation locale peut notamment: 1° acquérir un immeuble de
gré à gré ou par expropriation; 2° détenir et
administrer l'immeuble; 3° exécuter les travaux
d'aménagement, de restauration, de démolition ou de
déblaiement requis sur l'immeuble; 4° aliéner ou louer
l'immeuble aux fins prévues. "5g L'aliénation de l'immeuble n'est
assujettie à aucune formalité particulière et ne requiert
pas l'approbation de la Commission municipale du Québec; toutefois,
l'aliénation ou la location de l'immeuble requiert l'approbation
préalable du ministre des Affaires municipales si elle est faite pour un
prix inférieur au prix de revient de l'immeuble pour la corporation. "Le
ministre des Affaires municipales peut adopter un règlement pour
prescrire le mode de calcul du prix de revient d'un immeuble qui peut
être différent selon les cas qu'il détermine. Le
règlement peut aussi préciser les cas où il n'y a pas lieu
de calculer le prix de revient. Dans un tel cas, l'approbation préalable
du ministre n'est pas requise. "Le règlement entre en vigueur le jour de
sa publication à la Gazette officielle du Québec ou à
toute date ultérieure qui y est fixée. "5h Les montants provenant
de l'aliénation de l'immeuble ne peuvent être utilisés
qu'aux fins prévues par les articles 5e et 5f et aux fins des
subventions prévues par le présent code à l'égard
de travaux effectués dans la partie de territoire visé à
l'article 5e."
Fin de l'amendement.
M. Léonard: Est-ce que je peux vous donner un certain
nombre d'explications que nous avons rédigées pour les fins de la
compréhension de chacun des membres de la commission? Le papillon qui
édicte l'article 0 introduit dans le Code municipal le volet
intervention foncière du programme de revitalisation des centre-ville.
L'article 5e du code accorde deux pouvoirs d'acquisition d'immeubles aux
municipalités qui ont adopté et mis en vigueur,
conformément à la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme, un
programme particulier d'urbanisme pour leur centre-ville ainsi que les
règlements d'urbanisme conformes à ce programme.
D'une part, si ce PPU, programme particulier d'urbanisme centre-ville
comporte un programme d'acquisition d'immeubles en vue de les aliéner ou
de les louer à des fins prévues dans le PPU, la
municipalité peut les acquérir. D'autre part, si le promoteur
d'un projet conforme au PPU a besoin d'un immeuble supplémentaire pour
réaliser son projet alors qu'il possède déjà au
moins les deux tiers de la superficie nécessaire, la municipalité
peut acquérir cet immeuble pour le céder ou le louer au promoteur
même si l'immeuble n'est pas visé par un programme d'acquisition
compris dans le PPU.
Vous avez un territoire décrit comme étant l'objet d'un
programme particulier d'urbanisme et à l'intérieur de cela, la
municipalité peut acquérir et un promoteur peut aussi
acquérir le reste d'un territoire s'il en possède les deux
tiers.
Au fond, c'est pour faciliter les remembrements de terrains à
l'intérieur du centre-ville.
M. Rocheleau: M. le ministre, est-ce qu'on peut aussi... Non,
cela s'est fait par projet de loi privé.
M. Léonard: Oui.
M. Rocheleau: Est-ce qu'on peut aussi mentionner le fait que cela
évite dans certains cas, des abus de la part de ceux qui
détiennent des parcelles de terrains pour lesquelles un
démembrement pourrait faciliter un projet quelconque dans un
centre-ville comme on a déjà pu constater au cours
d'années antérieures où des parcelles de terrains
n'avaient pas été acquises et où le pied carré
exigé était faramineux?
M. Léonard: C'est cela.
M. Rocheleau: À ce moment-là la ville n'ayant pas
de pouvoir d'expropriation, souvent le propriétaire qui s'occupait de
remembrer les terrains se voyait pratiquement obligé d'abandonner parce
que d'une part la ville n'avait pas les pouvoirs et, d'autre part, il y avait
un abus sur le coût du terrain qui faisait monter le prix du pied
carré d'une façon importante.
M. le ministre, j'aimerais que vous m'expliquiez par contre... Ici, je
pense qu'on doit faire appel...
M. Léonard: Par rapport aux trois autres articles, 5f, 5g
et 5h, je peux continuer les explications. J'ai lu l'explication se rapportant
à l'article 5e. À l'article 5f, l'article explicite 5. Aux fins
de ce dernier article, la municipalité peut acquérir un immeuble
de gré à gré ou par expropriation, le détenir et
l'administrer, exécuter à son égard des travaux
d'aménagement, de restauration, de démolition ou de
déblaiement et aliéner ou louer l'immeuble aux fins
prévues. 5g. Cet article prévoit que l'aliénation de
l'immeuble acquis par la municipalité n'est assujettie à aucune
formalité particulière et ne requiert pas l'approbation de la
Commission municipale du Québec. Cependant, si l'aliénation ou la
location de l'immeuble est faite pour un prix inférieur au prix de
revient, elle requiert l'approbation préalable du ministre des
Affaires
municipales. Celui-ci peut adopter un règlement pour
établir les règles de calcul du prix de revient ou pour
décréter qu'il n'y a pas lieu de le calculer dans certains cas
qui ne nécessitent pas l'approbation du ministre. 5h. Cet article fait
en sorte que les montants provenant de l'aliénation d'un immeuble
demeurent au service de la revitalisation du centre-ville. Ils doivent servir
soit à l'acquisition d'autres immeubles aux mêmes fins, soit
à leur administration ou aux travaux qui les concernent, soit au
versement de subventions à l'égard de travaux effectués
dans le centre-ville.
Le Président (M. Brouillet): M. le député de
Hull avait la parole. Est-ce que vous voulez poursuivre?
M. Rocheleau: Je vais peut-être poursuivre. Sûrement
que mes collègues ont d'autres points...
Le Président (M. Brouillet): Oui, le député
de Laporte et le député de Groulx aimeraient prendre la
parole.
M. Rocheleau: II existe déjà dans la Loi sur les
cités et villes, pour des fins municipales... Une municipalité
peut se porter acquéreur de terrains ou d'immeubles...
M. Léonard: Pour des fins municipales.
M. Rocheleau: Oui. Par contre, dans ce cas-ci, c'est pour des
fins de revente aussi. Cela permet la revente, si un démembrement de
terrains est fait par une entreprise quelconque, dans le but de
redévelopper le centre-ville.
M. Léonard: En fait, cela constitue une banque de
terrains.
M. Saintonge: C'est comme les réserves foncières
qui ont été accordées par charte spéciale...
M. Léonard: Oui mais on va plus loin un peu dans la
réserve foncière. Elle peut accumuler des fonds là-dessus
pour faire des travaux de rénovation, etc. (20 h 30)
Le Président (M. Brouillet): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: Maintenant, le prix de revente ne doit pas
être inférieur au coût de l'achat ou si, dans certains cas,
selon l'article 5g: "Toutefois, l'aliénation ou la location de
l'immeuble pour laquelle approbation préalable du ministre..." dans les
cas où le prix est inférieur.
M. Léonard: Oui, si cela est inférieur, le ministre
peut édicter un règlement pour savoir comment on peut
l'aliéner... Non?
M. Rocheleau: M. le Président, dans des cas semblables
s'il y a acquisition de gré à gré, c'est qu'on peut
déterminer immédiatement le prix de revient, le prix de revente
ou le prix de location.
M. Léonard: II n'y a pas de problème dans le cas
où le prix de revente est supérieur au prix d'acquisition ou au
prix de revient. Dans le cas où le prix de vente est inférieur au
prix de revient, cela requiert l'approbation du ministre. Dans d'autres cas
où il est très difficile sinon impossible d'établir le
prix de revient, là on pourrait établir un règlement; on
pourrait le faire par règlement.
M. Rocheleau: Dans le cas où c'est sous forme
d'expropriation et que le prix sera à déterminer dans un an
peut-être ou dans deux ans, selon la procédure, de quelle
façon détermine-t-on le coût?
M. Léonard: On peut toujours calculer en accumulant les
intérêts. C'est le règlement qui va le
déterminer...
M. Rocheleau: Est-ce que c'est par le règlement qui va
suivre qu'on va déterminer les critères qui vont faire que
l'allocation...
M. Léonard: Remarquez que les règles comptables
devraient nous amener à fixer le prix de revient normalement.
Maintenant, c'est possible que s'il n'y avait pas d'intérêts
accumulés là-dessus, pour une raison ou pour une autre, bien que
j'ai l'impression qu'il y en aura là-dessus, le règlement devrait
tenir compte d'un certain nombre de règles comptables à la base,
dans la comptabilité de base.
M. Rocheleau: On prévoit tout de même établir
une formule quelconque qui va prévoir, si ce sont des cas d'acquisition
par expropriation; on devrait tenir compte des propriétés
adjacentes ou dans le milieu et faire l'évaluation potentielle des
coûts.
M. Léonard: II y a toujours l'évaluation
foncière qui va jouer là-dedans. C'est évalué...
Quand même, cela se rapproche normalement du marché; ce n'est pas
nécessairement le marché, mais en tout cas, il y au moins le
facteur qui peut...
M. Rocheleau: Est-ce que le ministre pourrait m'informer...
À l'article 5g où on dit: "L'aliénation de l'immeuble
n'est assujettie à aucune formalité particulière et ne
requiert pas l'approbation de la commission municipale du Québec" alors
que
dans l'adoption de règlements, c'est toujours assujetti à
la Commission municipale du Québec. Dans ce cas-ci, on doit se
référer directement au ministre. Y a-t-il une raison
particulière pour laquelle le ministre s'arroge ce pouvoir plutôt
que la Commission municipale qui...
M. Léonard: On veut faciliter les approbations
administratives le plus possible. C'est une mesure qui va dans ce sens. Il y a
quand même une division d'aménagement et d'urbanisme chez nous et
aussi de l'analyse financière; la Commission municipale travaille en
relation avec ces divisions très souvent. Cela irait là
directement.
M. Rocheleau: Mais...
M. Léonard: Par ailleurs, si vous me permettez...
M. Rocheleau: Oui.
M. Léonard: ...les programmes particuliers d'urbanisme, le
PPU, vont devoir être examinés et acceptés dans le cadre
d'un programme de financement. Donc, chez nous, on aura à statuer
là-dessus.
M. Rocheleau: Maintenant, est-ce que le ministre peut nous...
M. Léonard: Les interventions qui vont être faites
devraient être conformes au programme particulier d'urbanisme.
M. Rocheleau: Est-ce que le ministre peut nous assurer que cela
n'augmentera pas la bureaucratie, la paperasserie et le nombre de
fonctionnaires potentiels pour faire l'application de cet article? Cela ne
créera pas un bureau qui devra...
M. Léonard: À l'heure actuelle, dans le cadre
d'aliénation d'immeubles, chaque fois, vous devez avoir l'approbation de
la Commission municipale du Québec. Cela est déjà
très lourd aussi. Si on l'enlève, c'est là que cela se
situerait. Je ne vois pas pourquoi cela créerait beaucoup... Il y aura
un peu plus de travail, mais je ne pense pas que cela amène beaucoup de
postes nouveaux là-dessus. Il y a différentes étapes du
processus. On a utilisé un certain nombre de professionnels pour faire
le découpage des MRC, par exemple, pour analyser les règlements
de contrôle intérimaire. Cette période se termine et il y a
les schémas d'aménagement...
M. Rocheleau: Ce n'est pas nécessairement le bon
exemple.
M. Léonard: C'est un excellent exemple, cela a
été bien fait.
M. Saintonge: Cela allait bien jusqu'à maintenant; ne
tendez pas la perche.
M. Léonard: Ne glissons pas sur des sentiers... Il y a
différentes étapes, présentement, dans le processus. Nous
considérons que cela ne devrait pas créer de surcharge de
travail. On me dit que ce sera exceptionnel si on a les approbations
nécessaires. On ne devrait pas en avoir pour chacune des transactions
là-dessus.
Le Président (M. Brouillet): Le député de
Laporte avait demandé la parole.
M. Bourbeau: Oui, M. le Président. Au début de
l'étude de ce projet de loi, je voudrais simplement faire une
intervention au niveau des principes. Le papillon qu'on introduit ici comme
modification au Code municipal est, à mon avis, un pas en avant qui
n'avait pas été franchi jusqu'à ce jour, enfin, pas d'une
façon générale - cela a peut-être été
fait à l'occasion de certaines chartes particulières - sur la
voie de l'acquisition par le gouvernement ou les gouvernements municipaux de
biens privés et, dans ce cas-ci, la revente à des
intérêts particuliers. Je trouve que c'est un accroc important au
droit de propriété qui est un droit fondamental. Au
départ, on doit respecter le droit de propriété de tout le
monde; tout le monde reconnaît que la règle
générale, c'est le droit de propriété et que
l'expropriation est le cas d'exception, dont on doit user avec beaucoup de
circonspection et qui ne doit se faire que dans des cas bien précis
lorsque l'intérêt public le commande vraiment. On semble
s'acheminer vers une plus grande facilité en ce qui concerne
l'expropriation. Autrefois, on expropriait quand on devait ouvrir un boulevard,
une rue ou pour des fins vraiment importantes. Ici, il semble qu'on va
généraliser un peu l'expropriation; on va la
généraliser d'une façon qui m'apparaît dangereuse
parce que, jusqu'à aujourd'hui, on a toujours respecté le
principe que l'expropriation devrait être pour des fins publiques des
fins municipales. On reconnaissait qu'une municipalité pouvait le faire
dans l'intérêt public. Je vois dans les articles qu'on
présente ici que, dorénavant, une municipalité pourra
exproprier et revendre l'immeuble à des intérêts
privés. On voit tout de suite les abus qui pourraient survenir d'une
situation comme celle-là, dans certaines municipalités où
des gens pourraient être particulièrement près du conseil
municipal; il pourrait se faire des tractations, des manipulations de terrains.
Dieu sait que, dans le domaine immobilier, il y a beaucoup de gens qui sont
habiles à faire cela. On pourrait voir des gens qui, voulant
acquérir un terrain dans un centre-ville et ne pouvant pas le faire
à des prix intéressants, s'arrangeraient avec une
municipalité ou convaincraient une municipalité
d'exproprier un terrain dans un centre-ville pour le revendre après cela
au même prix à des intérêts privés. Je dois
avouer que, ayant été dans ce milieu durant plusieurs
années et ayant, à l'occasion, souffert un peu comme des gens de
municipalités des problèmes que causait la non-acquisition de
terrains dans des cas semblables et ayant même participé à
la rénovation d'un centre-ville, j'ai des oppositions à ce genre
d'article. Je ne veux pas dramatiser, mais je trouve que c'est un pas dangereux
vers une certaine forme, je ne dirais pas de collectivisme - peut-être
oui -mais qui, éventuellement, peut donner prise à l'arbitraire.
J'aimerais simplement faire entendre cette objection à ce stade-ci. Je
sais que cela a déjà été fait, dans certaines
municipalités. Mais, sur le plan des principes, je vois des dangers. Je
me demande si on ne devrait pas regarder cela très attentivement avant
de permettre à des municipalités de céder des terrains
qu'elles viennent d'exproprier à des intérêts
privés. Je sais que deux distinctions ont été faites.
Lorsqu'il y a un PPU en place, le ministre a fait la distinction tout à
l'heure, on peut céder le terrain directement, même si le
promoteur ne possède pas d'immeubles.
S'il n'y a pas de PPU - le ministre me corrigera si je me trompe - on ne
peut le faire que dans la mesure où un promoteur possède
déjà les deux tiers des terrains. Est-ce exact? Selon la
distinction que vous faites, dans 5e, s'il y a un programme en cours, une
municipalité pourrait céder le terrain à un promoteur qui
ne détiendrait aucun autre terrain dans le centre-ville; alors que dans
le deuxième paragraphe, puisqu'il n'y a pas de programme, il faut que le
promoteur possède déjà les deux tiers des terrains.
M. Léonard: Non. Un instant.
M. Bourbeau: Voulez-vous me faire la distinction?
M. Léonard: Oui, d'accord. Vous avez un PPU et les
articles qu'il y a là s'exercent à l'intérieur du
territoire du PPU. Donc, c'est très limité. Et il faut
interpréter ces articles les uns par rapport aux autres. C'est toujours
dans le cadre du même article que vous avez tout cela. Alors, on pense
avoir...
M. Bourbeau: Je voudrais dire un mot au ministre, est-ce que vous
me permettez?
M. Léonard: Oui.
M. Bourbeau: Le raison pour laquelle je vous ai posé la
question, c'est que dans le deuxième paragraphe, il est dit: Même
si son acquisition du terrain n'est pas prévue par un programme
d'acquisition. Donc, il ne doit pas y avoir de PPU dans le deuxième cas.
C'est la distinction que je voulais faire.
Dans le deuxième paragraphe, on dit: Même s'il n'y a pas de
programme, on peut exproprier et céder à un particulier.
M. Léonard: Mais on est toujours à
l'intérieur du PPU. Alors cela peut comporter ou non un programme
d'acquisition d'immeubles. Le PPU, finalement, c'est un plan. Alors, cela peut
comporter ou non un programme d'acquisition.
Il peut y en avoir un pour une partie...
Ah oui, c'est cela. Vous pouvez avoir une partie du territoire qui fait
l'objet d'un programme d'acquisition d'immeubles et pas le reste.
M. Bourbeau: Mais pourquoi la distinction entre les deux
paragraphes? Si vous avez pris la peine de faire une distinction dans le
deuxième paragraphe, où le promoteur doit détenir les deux
tiers, il y a donc une raison. On ne fait pas un paragraphe s'il n'y a pas de
raison.
M. Léonard: Regardez de l'autre côté de la
page, le deuxième paragraphe: La corporation locale peut
également acquérir tout immeuble situé dans la partie de
son territoire désignée comme son centre-ville, même si son
acquisition n'est pas prévue au PPU, en vue de l'aliéner ou de le
louer à une personne qui en a besoin pour réaliser un projet
conforme au PPU.
M. Bourbeau: Je comprends. Mais là, il faut que cette
personne possède déjà les deux tiers de la superficie dont
elle a besoin. Pourquoi cette nuance-là? C'est ce que je vous demande.
Pourquoi dans le premier cas...
M. Léonard: ...pour éviter que ce soit à
tous azimuts. Si elle a déjà les deux tiers d'un terrain
prévu pour faire une construction quelconque, c'est elle qui a le droit.
Ce terrain-là n'est pas à un autre.
M. Bourbeau: Oui, mais... M. Léonard: Vous
complétez.
M. Bourbeau: Je comprends. Alors, dans le premier paragraphe
5e...
M. Léonard: Oui.
M. Bourbeau: ...pourquoi n'avez-vous pas mis cette restriction
des deux tiers? Là, elle peut céder le terrain à un
particulier en vue de l'aliéner ou de le louer. Mais là, il n'y a
pas l'obligation de détenir les deux tiers.
M. Léonard: Dans le premier paragra-
phe?
M. Bourbeau: Oui.
M. Léonard: Dans le cadre d'un programme d'acquisition
d'immeubles.
M. Bourbeau: Donc, dans le deuxième, il n'y a pas de
programme.
M. Léonard: II y a un PPU.
M. Bourbeau: Mais vous dites dans le deuxième: Peut
également acquérir. C'est donc qu'il y a une distinction entre
les deux, cela ne peut pas être la même chose. Quelle est la
distinction?
M. Léonard: Dans le premier paragraphe, vous avez un
programme d'acquisition d'immeubles et pas dans le deuxième cas.
M. Bourbeau: Tout à l'heure, vous avez dit qu'il y avait
dans les deux cas un programme.
M. Léonard: Non.
M. Bourbeau: Bien, vous venez de dire cela, tout à
l'heure.
M. Léonard: Non, non, il y a un plan particulier
d'urbanisme, le PPU existe. C'est juste à l'intérieur d'un PPU,
dans les deux cas c'est à l'intérieur d'un PPU...
M. Bourbeau: Dans le programme d'acquisition d'immeubles, il n'y
en a pas dans le deuxième cas. C'est cela?
M. Rocheleau: C'est-à-dire que, dans le deuxième
cas, c'est désigné comme centre-ville.
M. Bourbeau: Dans le premier aussi.
M. Léonard: Dans les deux cas, c'est désigné
comme cela. Bon, regardez, vous avez un...
M. Bourbeau: C'est le problème quand on arrive à la
dernière minute avec un papillon.
M. Léonard: ...centre-ville qui fait l'objet d'un
programme particulier d'urbanisme, un PPU. Donc, cela est un PPU, cela en est
un. Dans certains secteurs, il y aura un programme d'acquisition d'immeubles et
pas dans d'autres. Dans le cas où il y a un programme d'acquisition
d'immeubles, c'est le premier paragraphe qui s'applique; dans le cas où
il n'y a pas de programme d'acquisition d'immeubles pour d'autres parties du
territoire du PPU, c'est le deuxième paragraphe qui s'applique.
D'accord?
(20 h 45)
M. Bourbeau: On comprend. Ce que j'aimerais ajouter en terminant,
c'est qu'autrefois, quand un promoteur immobilier voulait construire quelque
chose dans un centre-ville ou ailleurs, il devait aller voir les
propriétaires et la loi du marché faisait en sorte qu'il tentait
d'acquérir les terrains. En général, selon les lois du
marché, les gens vendent quand le prix est correct ou, si le prix est un
peu meilleur que celui du marché, cela va encore mieux. La loi du
marché jouait et c'était dans le meilleur intérêt de
tout le monde. Aujourd'hui, on introduit dans le système un principe qui
fait que la loi du marché ne jouera plus. Pourquoi un promoteur irait-il
aujourd'hui tenter de négocier l'achat de terrains puisqu'il peut passer
par la municipalité qui, elle, va l'exproprier et le revendre à
un particulier? Qui va déterminer à quel particulier il sera
vendu? À un M. Léonard plutôt que M. Saintonge ou M.
Rocheleau? Je pense qu'il y a un grand danger d'introduire de l'arbitraire
là-dedans. Je ne veux pas en faire un discours ad vitam aeternam. Je
tiens à ce que soit consigné que j'ai des objections de principe
à l'introduction d'une mesure comme celle-là. Je trouve que c'est
un pas dans la mauvaise direction, je trouve que c'est dangereux.
Le Président (M. Brouillet): M. le ministre.
M. Léonard: II y a différents programmes
d'acquisition de terrains qui jouent dans l'application de la loi sur la SHQ;
il y a Corvée-habitation. On le fait pour les centre-ville, mais il y a
des dispositions dans les chartes des villes de Montréal et de
Québec qui ressemblent à cela. Il faut dire que toutes ces
acquisitions de terrains seront balisées par la Loi sur l'expropriation
qui continue de s'appliquer. Il y en a des balises. Il y a autre chose,
à mon sens, comme orientation générale.
Nos centre-ville au Québec ont des difficultés
considérables. Ils se sont vidés dans bien des cas parce qu'on a
construit beaucoup de voies de contournement. En fait, ils ont
périclité. Ce qu'on veut favoriser à l'heure actuelle, ce
n'est pas tout le territoire d'une ville, c'est vraiment pour restructurer le
centre-ville, lui donner des chances de le faire.
M. Bourbeau: J'aimerais vous souligner une chose. Je vous ai
posé quelques objections et vous me répondez: On va faire
l'acquisition de terrains. Je vous signale qu'il ne s'agit pas d'acquisition de
terrains dans les articles, ce sont des immeubles construits. Le mot "immeuble"
ne signifie pas
des terrains, il signifie des immeubles construits. Alors, c'est plus
important que d'acheter des terrains. Un individu peut détenir une
résidence privée dans un vieux centre-ville, cela peut être
des immeubles commerciaux et tout y passe, ce ne sont pas seulement des
terrains. On donne le droit à une municipalité d'exproprier la
maison de M. X pour la revendre à M. Y.
M. Léonard: Les deux tiers s'appliquent dans le cas de
superficie de terrain. Regardez au deuxième paragraphe.
M. Bourbeau: Non. "La corporation locale peut également
acquérir tout immeuble situé dans la partie de son
territoire...". Alors, un immeuble, M. le ministre, ce n'est pas un terrain; un
immeuble peut être un terrain, mais cela peut aussi être un
immeuble construit.
M. Léonard: C'est un immeuble construit, mais il faut...
Regarder à la fin du paragraphe: "Si cette personne est
déjà propriétaire ou bénéficiaire d'une
promesse de vente de terrains représentant les deux tiers de la
superficie dont elle a besoin pour réaliser le projet." Les deux tiers
s'appliquent aux terrains...
M. Bourbeau: Mais l'autre tiers...
M. Léonard: ...mais cela donne le droit
d'acquérir...
M. Bourbeau: Un immeuble construit. M. Léonard:
Oui, sur le terrain.
M. Bourbeau: Forcément. Un immeuble est toujours construit
sur un terrain...
M. Léonard: Bien oui!
M. Bourbeau: ...à moins qu'il ne soit construit sur l'eau.
Dans le deuxième paragraphe, on pourrait exproprier un immeuble
construit si le promoteur détient déjà les deux tiers des
terrains à côté.
M. Léonard: C'est cela, oui.
M. Bourbeau: C'est ce que je disais. Donc, les immeubles sont des
immeubles construits; ceux qui sont expropriés en tout cas.
M. Léonard: Oui, mais c'est la Loi sur l'expropriation qui
s'applique.
M. Bourbeau: D'accord.
Le Président (M. Brouillet): M. le député de
Groulx.
M. Léonard: II y a toujours...
Le Président (M. Brouillet): Excusez, M. le ministre.
M. Léonard: Quand il y a une expropriation, il y a
toujours possibilité aussi de procéder de gré à
gré.
M. Bourbeau: Ah oui! Je n'ai pas d'objection à cela.
D'ailleurs, j'ai plaidé en faveur du gré à gré tout
à l'heure.
Le Président (M. Brouillet): M. le député de
Groulx, s'il vous plaît.
M. Fallu: J'aimerais le plus rapidement possible rappeler un
certain nombre de choses qui ont été faites, notamment trois
mesures à part ce qui a été inscrit dans les chartes
à la demande des villes notamment. C'est la loi 82 qui prévoyait
la banque de terrains sur cinq ans, donc jusqu'en 1986. Il y avait les SIDAC
qui délimitaient un périmètre, mais de nature commerciale
celui-là. On se souvient qu'il y a un an la loi 103 a été
votée. En juin, il y a eu la modification de la Loi sur l'expropriation,
qui balise davantage l'expropriation, notamment en milieu municipal.
D'autre part, on sait qu'on s'inspire, pour l'ensemble de ces mesures,
de choses, d'attitudes, de comportements, de réalisations qui ont
été faits ailleurs. Pensons, par exemple, à tout ce qui a
été fait en Nouvelle-Angleterre, pensons notamment à ce
qui a été fait de tout à fait remarquable en Hollande,
ainsi qu'en Belgique, en France et, plus près de chez nous, en Ontario,
avec de larges subventions fédérales pour la revitalisation des
centre-ville.
M. Bourbeau: ...
M. Fallu: Je pense qu'il faut le voir dans une certaine
perspective. Chez nous, depuis les années cinquante, on a la
déstructuration des centre-ville, avec l'arrivée de la voiture,
les autoroutes, les centres commerciaux en périphérie, etc. Le
résultat, c'est le vieillissement du stock immobilier, c'est le
vieillissement de la population, c'est la subdivision des logements, le manque
d'entretien des logements. Il y a partout de la dégradation, notamment
de la démolition qui constitue des trous et qui, du point de vue de la
stricte fiscalité municipale, n'est pas rentable. Il y a
également le "mix" commercial qui se dégrade. Passons, on
connaît la chanson; on a des villes bombardées au Québec
comme la Nouvelle-Angleterre en avait il y a quelques années.
À travers tout cela, il y a maintenant une volonté, mais
qui est en orchestration avec le milieu, parce que les demandes nous
arrivent de partout maintenant. Soulignons le travail assez
extraordinaire du RCVQ, le Rassemblement des centre-ville du Québec, qui
a fait beaucoup d'animation auprès d'une cinquantaine de villes. Il y a
des chartes privées où des villes demandent constamment de
nouveaux pouvoirs. Pour l'économie générale, il faudrait
peut-être le rappeler, en fait au Code municipal, on en a fait trois
articles, l'article 28, l'article 24 et l'article provisoirement
numéroté 0. À partir d'un PPU, c'est-à-dire un
programme particulier d'urbanisme, on définit un périmètre
dit centre-ville, pour les municipalités qui le veulent bien. Il faut se
souvenir qu'il y a à peine un mois, on en a défini un pour
Plessisville, qui n'est pas une SIDAC, c'est vraiment une zone PPU, qui
échappe donc jusqu'à un certain point à la loi 125, la Loi
sur l'aménagement, sous certains égards.
L'article 24 prévoit que, dans ce périmètre il y a
des subventions, à l'article 0, qui prévoit la banque de terrains
qui avait été introduite par la loi 82, mais qui n'a plus ces
limites de temps, donc la municipalité peut agir d'une façon
beaucoup plus directe - on arrive aux modalités à l'instant -
donc la municipalité peut agir pour que le centre-ville ou le village
revive et aussi pour que - je termine, il ne me reste qu'une phrase - la
fiscalité municipale soit mieux exercée pour que le rendement au
mètre carré de terrains et de bâtiments, etc., puisse
rapporter davantage à la municipalité par rapport aux services
engloutis.
Le Président (M. Brouiîlet): Très bien,
merci. M. le député de Hull.
M. Rocheleau: M. le Président, c'était simplement
pour aviser qu'il y a plusieurs articles. Nous souhaitons apporter notre
collaboration, mais nous voulons connaître chacun des articles qui
peuvent apporter certaines modifications et, si on veut faire un certain
travail, tenant compte de l'heure, pour autant que nous avons les informations
qui nous satisfassent, nous aimerions pouvoir procéder le plus
rapidement possible à adopter les articles, parce qu'il y a d'autres
articles qui vont venir et sur lesquels on va peut-être passer plus de
temps. Ce n'est pas un reproche que je fais, parce que nous souhaitons avoir
des informations, en d'autres temps, on en souhaite et on n'en a pas,
là, on semble en avoir trop. Pour autant que je suis concerné,
mon collègue n'est pas en accord avec cet article, mais nous le sommes,
et que tous ceux qui sont contre se lèvent et fassent valoir leur
position.
M. Bourbeau: C'est la différence entre les gens
pressés et les gens pratiques!
Le Président (M. Brouillet): Je pense que les opinions et
les questions et réponses ont été assez largement
partagées. Je soumets l'article à l'approbation. Est-ce que
l'amendement qui consiste à insérer l'article 0 est
adopté?
M. Saintonge: Adopté. On avance, on progresse.
Le Président (M. Brouillet): Adopté. Nous abordons
l'article 1.
M. Léonard: Le papillon très technique de l'article
1 est de concordance. Au lieu de dire "du Code municipal", on dit "de ce code"
parce qu'on en a déjà parlé avant. L'article 1
préserve...
Le Président (M. Brouillet): Pour ce qui est de
l'amendement, il n'y a pas de problème.
M. Léonard: II faut le lire.
Le Président (M. Brouillet): Ce n'est pas
nécessaire de le lire au complet étant donné que le texte
est ici. Vous en avez...
Est-ce que vous avez pris connaissance de la modification à
l'article 1?
M. Rocheleau: Modification importante!
Le Président (M. Brouillet): L'article 1 du projet de loi
45 est modifié par le remplacement dans la première ligne des
mots "du Code municipal" par les mots "de ce code". Est-ce que cela est
adopté?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Brouillet): Adopté. Revenons
à l'article.
M. Saintonge: M. le Président, quand cela est clair comme
ça, on peut adopter rapidement deux articles. Il n'est pas question de
laisser traîner les choses.
M. Léonard: Les explications sur l'article 1: L'article
préserve la concordance entre le mécanisme d'indexation des
barèmes de rémunération des élus municipaux et
celui de la rémunération des députés de
l'Assemblée nationale. À compter de 1984, la
rémunération des députés sera augmentée en
fonction de la hausse de l'indice des prix à la consommation
plutôt qu'en fonction de l'indice des traitements et salaires
hebdomadaires au Canada. L'article 1 apporte le même changement quant au
barème de rémunération des membres des conseils municipaux
locaux régis par le Code municipal.
M. Rocheleau: Est-ce que cela modifie pour autant la loi 105 qui,
je crois, a été adoptée en 1980.
M. Léonard: Non.
M. Rocheleau: À ce moment, c'était par
règlement ou par résolution du conseil. C'était un
règlement dans le temps.
M. Léonard: Au contraire, c'est qu'ici, on adapte les
augmentations...
M. Rocheleau: Cela est maintenant limitatif. Est-ce que ce
n'était pas la loi 105 sur la démocratisation adoptée en
1980?
M. Léonard: On met là-dedans, maintenant, l'indice
des prix à la consommation plutôt que l'indice des traitements et
salaires hebdomadaires au Canada. Je pense que cela est simplement une
modification et c'est conforme à ce qu'on a fait pour les
députés.
M. Rocheleau: Les députés se sont joués un
maudit tour avec cela cette année.
Le Président (M. Brouillet): Est-ce bien l'article 1 dont
vous avez pris connaissance? Est-ce que l'article 1, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Léonard: Adopté. M. Saintonge:
Adopté.
Le Président (M. Brouillet): L'article 1 est adopté
tel qu'amendé. J'appelle l'article 2.
M. Léonard: On peut le lire: "Malgré toute
disposition inconciliable d'une loi générale ou spéciale
ou d'un règlement, d'un arrêté ou d'un décret, un
membre du conseil de la corporation locale ne peut recevoir, à titre de
dédommagement d'une partie des dépenses inhérentes aux
fonctions de maire ou de conseiller et à une fonction dans un organisme
mandataire de la corporation locale ou dans un organisme supramunicipal, une
somme globale annuelle supérieure au montant de l'allocation annuelle de
dépenses d'un député de l'Assemblée nationale
établi en vertu de la Loi sur les conditions de travail et le
régime de pension des membres de l'Assemblée nationale."
Cela est une concordance entre le plafond de l'allocation des
dépenses des élus municipaux et l'allocation accordée aux
députés de l'Assemblée nationale. L'allocation pour frais
de représentation des députés d'un montant fixe de 7500 $
est maintenant remplacée par une allocation de dépenses dont le
montant pourra être indexé. Je pense que cela était selon
la loi.
L'article 2 tient compte de ces changements aux fins
d'établissement du maximum de l'allocation de dépenses qui peut
être accordée à un membre du conseil ou à une
municipalité régie dans le code municipal et on ne
réfère plus à l'allocation pour frais de
représentation d'un député mais plutôt à leur
allocation de dépenses. On ne mentionne plus que cette allocation est
fixée mais établie et on remplace la mention de la Loi sur la
législature par celle de la Loi sur les conditions de travail et le
régime de pension des membres de l'Assemblée nationale. C'est une
concordance avec... (21 heures)
M. Rocheleau: Antérieurement à la loi 105, les
allocations tenaient compte d'un tiers du salaire payé; la loi 105 a
établi un maximum de 7500 $. Aujourd'hui, on indexe le montant de 7500
$.
M. Léonard: La loi 105 a dit que le maximum était
ce qu'étaient les frais de représentation des
députés, à l'époque. Si ces frais étaient
modifiés, par concordance, ici, c'était modifié
automatiquement. Cela a été modifié l'an dernier, il y a
un an exactement, pour être indexé et on accorde la même
indexation ici. Dès que c'est indexé pour les
députés, c'est aussi indexé ici.
M. Rocheleau: Les mêmes modalités continuent,
c'est-à-dire que le conseil doit adopter un règlement qui n'est
pas assujetti à un référendum.
M. Léonard: Oui, cela ne touche pas aux
modalités.
M. Rocheleau: D'accord.
Le Président (M. Brouillet): L'article 2 est-il
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Brouillet): Adopté. Article 3. Je
vous souligne en passant qu'il n'est pas nécessaire de lire l'article,
à moins que les membres de la commission en fassent la demande; sinon,
le ministre pourrait se contenter de faire des commentaires sur l'article.
Est-ce que les membres de la commission préfèrent qu'on lise
l'article chaque fois?
M. Léonard: M. le Président, j'aurais quelque chose
à dire là-dessus. Étant donné ce que nous a dit Me
Asselin avant le dîner et comme nous avons encore des consultations
à faire, nous demandons la suspension des articles 3, 4, 5 et 6 qui
touchent la question de la définition du poste de directeur
général ou de secrétaire trésorier.
M. Rocheleau: À l'article 3, on dit: "Une demande du
conseil et un rapport ou un compte visé par le présent article
doivent passer par l'intermédiaire du fonctionnaire ou employé
qui exerce les fonctions mentionnées aux articles 171a à 171c."
C'est ce qu'on vise, ces articles?
M. Léonard: On veut modifier cela. Il va y avoir des
modifications là-dessus. Les articles 3, 4, 5 et 6 vont probablement
être remplacés...
M. Rocheleau: Oui, je pense que ce serait souhaitable.
M. Léonard: ...plutôt que de procéder par
amendement.
Le Président (M. Brouillet): Alors, nous suspendons les
articles 3, 4, 5 et 6. Article 7?
M. Saintonge: Est-ce que vous le suspendez aussi?
M. Léonard: Non. Il faudrait prendre les articles 7 et 8
parce que l'article 7 est de concordance avec l'article 8. À l'article
7, on dit que le président de l'élection ne peut voter à
l'élection; à l'article 8, on dit que, lorsque le vote est
égal, c'est le président d'élection qui vote. Or, dans la
loi 105, le président d'élection était le
secrétaire-trésorier, par exemple, et cela l'amenait à
voter.
M. Rocheleau: C'est dans le Code municipal.
M. Léonard: Toujours. C'est comme la Loi sur les
cités et villes; on adapte la Loi sur les cités et villes au Code
municipal. Qu'est-ce qui se passe, c'est tiré au sort?
Une voix: C'est cela.
M. Rocheleau: Je suis d'accord avec cela, cela évite aussi
une certaine forme de favoritisme envers l'un ou envers l'autre. Si c'est
tiré au sort...
M. Léonard: C'était demandé par le
secrétaire-trésorier qui se sentait très mal à
l'aise quand cela arrivait...
M. Rocheleau: Je le comprends. M. Léonard: ...et
pour cause.
Le Président (M. Brouillet): L'article 7 est-il
adopté?
M. Léonard: Les articles 7, 8, 9 et 10 concernent toute
cette affaire.
Le Président (M. Brouillet): Je vais les appeler l'un
après l'autre. L'article 7 est-il adopté?
M. Léonard: Adopté. M. Rocheleau:
Adopté.
Le Président (M. Brouillet): Adopté. Article 8?
M. Léonard: Adopté, oui. Je pense que oui. C'est un
nouveau dépouillement s'il y a égalité des votes.
M. Rocheleau: Oui, adopté.
Le Président (M. Brouillet): Adopté. Article 9?
Là, on n'a pas fourni d'explication.
M. Léonard: L'article 9 a le même effet que
l'article 8 comme dans la Loi sur les cités et villes et précise
de plus quelles sont les dispositions relatives au recomptage judiciaire qui
sont inapplicables lorsque le nouveau dépouillement est automatique en
cas d'égalité plutôt que demandé par une
requête d'un candidat défait.
M. Rocheleau: Dans le cas d'égalité et de
recomptage, les frais sont imputés...
M. Léonard: À la municipalité. M.
Rocheleau: ...à la municipalité.
Le Président (M. Brouillet): L'article 9 est-il
adopté?
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Brouillet): Adopté. J'appelle
l'article 10.
M. Léonard: L'article 10: Si le nouveau
dépouillement confirme l'égalité des votes, il y a tirage
au sort.
M. Rocheleau: Est-ce qu'on détermine la forme de tirage au
sort? Est-ce pile ou face ou...
Une voix: Le chapeau.
M. Saintonge: La courte paille.
M. Rocheleau: ...le chapeau, le paquet de cartes, une "game" de
poker.
M. Léonard: Les trente-sous. M. Rocheleau: Le
voilier. M. Léonard: Le voilier.
M. Saintonge: Le macaron. M. Léonard: Le
macaron.
Le Président (M. Brouillet): L'article 10 est-il
adopté?
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Brouillet): Adopté. J'appelle
l'article 11.
Une voix: II y a un nouveau papillon à l'article 11.
Le Président (M. Brouillet): C'est le nouvel article
11.1.
M. Léonard: Dans l'article 11, si vous regardez ce qu'il y
avait auparavant: "Pour définir les devoirs non déterminés
par le présent code des officiers de la corporation et leur imposer -
c'est cela qui est enlevé -des pénalités,
conformément à l'article 371, pour négligence ou omission
dans l'accomplissement de leur devoir dans les cas où des
pénalités pour telle négligence ou omission n'ont pas
été fixées par le présent code." Au fond, on
pouvait faire condamner à l'amende ou à l'emprisonnement des
fonctionnaires qui étaient négligents ou qui omettaient
d'accomplir leur tâche. On trouve qu'il y a des sanctions plus normales
maintenant en cas d'insuffisance dans l'exercice des fonctions.
Le Président (M. Brouillet): L'article 11 est-il
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Brouillet): Adopté. Il y a un
amendement qui consiste à insérer l'article 11.1. Je peux vous
lire cet amendement. "Modification. Le projet de loi 45 est modifié par
l'insertion, après l'article 11, du suivant: 11.1 Ce code est
modifié par l'insertion, après l'article 403, du suivant: 403a.
Toute corporation locale peut faire amender ou abroger des règlements
pour réglementer l'étalage d'imprimés érotiques,
notamment aux fins de la protection de la jeunesse."
M. Rocheleau: Est-ce qu'on l'a?
M. Léonard: Je pense qu'il vient d'être
distribué, vous l'avez à votre gauche.
M. Bourbeau: M. le Président...
Le Président (M. Brouillet): M. le député de
Laporte.
M. Bourbeau: ...on emploie le mot "érotiques" mais, dans
le fond, est-ce qu'on ne devrait pas plutôt employer le mot
"pornographique"?
Une voix: Si on commence...
M. Bourbeau: Non, je dis ça très
sérieusement. Érotique, c'est une chose; pornographique, c'est
une autre chose. Il me semble que ce qui est encore plus condamnable que les
imprimés érotiques, ce sont les imprimés pornographiques.
C'est cela qu'on voit.
M. Saintonge: On pourrait peut-être demander au ministre de
nous donner...
M. Bourbeau: Oui, je pense qu'il y a une distinction très
nette à faire.
M. Saintonge: Si le député de Laporte me le permet,
je ne sais pas si le ministre peut nous donner la base du genre de proposition
qu'il a faite et on pourrait peut-être commencer à discuter. Je
dois vous avouer que j'avais précisément un article à
proposer. 403.1 au lieu de 403a.
Des voix: Ah! Ah! Ah!
M. Saintonge: Cela se ressemble assez. J'aimerais savoir,
concernant la définition de l'imprimé, ce que vous visez
exactement: érotique par rapport à pornographique.
M. Léonard: Le pornographique pourrait tomber beaucoup
plus...
M. Saintonge: Pénal.
M. Léonard: Oui, le Code criminel. Alors que
érotique, cela peut s'interpréter par rapport à la
protection de la jeunesse. C'est peut-être plus large.
M. Saintonge: Le problème reste à définir ce
qu'on entend par érotique et ce qu'on entend par pornographique.
À ce moment-là, on vise, finalement, les livres, les revues ou
les journaux qui sont à caractère sexuel. C'est surtout cela
qu'on peut viser. Je me demande, dans les suggestions que vos légistes
ont faites, pour quelles raisons vous employez le mot "érotique" au lieu
de "pornographique" ou "à caractère sexuel".
M. Bourbeau: II est très renseigné
là-dessus.
M. Saintonge: Oui.
M. Léonard: Et "pornographique", ce qu'il y a
là-dedans.
M. Bourbeau: Ce serait un peu étrange; une
municipalité pourrait interdire les
imprimés érotiques et ne pourrait pas interdire les
imprimés pornographiques.
M. Léonard: Un instant. Il n'y a pas d'interdiction ici.
C'est...
M. Saintonge: Réglementer.
M. Léonard: ...réglementer. C'est de cela qu'il
faut vraiment tenir compte parce que "prohiber", je ne pense pas qu'on puisse
le faire. En tout cas, c'est dangereux.
M. Bourbeau: Réglementer l'étalage.
M. Léonard: Ce serait dangereux de mettre le mot
"prohiber"...
M. Bourbeau: D'accord.
M. Léonard: ...mais le mot "réglementer"...
M. Bourbeau: Je ne veux pas commencer une chasse aux
sorcières. Je veux simplement souligner qu'une municipalité
pourrait réglementer l'étalage d'imprimés
érotiques, mais ne pourrait rien faire concernant les imprimés
pornographiques. Cela me semble quelque peu étrange.
Une voix: Encore plus. M. Léonard: Encore plus.
M. Bourbeau: Enfin... M. Léonard: Oui, c'est
sûr.
M. Bourbeau: Alors, pourquoi ne pas l'ajouter?
Une voix: Parce qu'on en a pas besoin; c'est déjà
compris dans "érotique".
M. Léonard: C'est déjà compris dans
"érotique".
M. Saintonge: Quoi? "Pornographique" est compris dans
"érotique"?
M. Bourbeau: Je ne suis pas absolument certain qu'on puisse
défendre cela. Cela peut être carrément pornographique et
pas du tout érotique.
M. Saintonge: Je dois vous avouer ici, même pour mon
confrère de Laporte, que, puisque j'ai...
M. Bourbeau: Je ne suis pas un grand expert eh la matière,
mais je peux en avoir entendu parler...
M. Saintonge: Je peux vous dire, M. le Président, si vous
me donnez la parole, que mon confrère, le député de D'Arcy
McGee, M. Marx, avait préparé une déclaration au mois de
novembre: "La pornographie, le contrôle sans la censure." J'ai pris
connaissance de cela avec lui et, finalement, j'ai demandé au ministre
de la Justice de préparer une réglementation qui aurait pu
être confiée aux municipalités pour application. Je me suis
penché sur les termes "obscène", "pornographique",
"érotique" et "indécent". Tout cela est assez difficile à
définir; c'est à caractère assez suggestif. Je pense que,
dans l'analyse qu'on faisait, ce qu'on voulait viser, c'était surtout
les revues, les magazines, les journaux à caractère sexuel
où on traite surtout du caractère sexuel. Cela ne veut pas dire
que ce peut être nécessairement pornographique ni, non plus,
érotique. Mais je pense que cela comprend "pornographique" et
également "érotique". Le compromis, le genre d'amendement qu'on
voulait adopter ou suggérer, c'est qu'au lieu de parler ici, comme vous
le mentionniez, d'imprimés érotiques, on pourrait parler de
livres, de revues et de journaux à caractère sexuel. Dans ce
sens-là, au lieu de dire "imprimés", on voulait définir
"livres, revues et journaux". Cela pourrait comprendre...
M. Léonard: Imprimés comprend tout cela.
M. Saintonge: Oui, cela comprend tout cela. On se trouve à
définir, d'une façon, "imprimés", mais est-ce qu'on
spécifie davantage que cela comprend évidemment les livres, les
revues et les journaux? Ce qu'on veut viser effectivement dans la
réglementation où les plaintes sont les plus nombreuses au niveau
des municipalités, dans les kiosques à journaux, dans les
dépanneurs, dans les "Perrette" ou ailleurs, c'est qu'on retrouve des
revues, des journaux et aussi des livres parfois. Dans ce sens-là, on
comprend plus... Mais peut-être que le mot "imprimé" est plus
large.
M. Léonard: ...des photos, c'est quoi? Un "poster", c'est
quoi?
M. Saintonge: Un "poster", cela pourrait être compris dans
"imprimés".
M. Léonard: C'est un imprimé.
M. Saintonge: "Imprimé", ce serait compris...
M. Léonard: Je pense que "imprimé" couvre plus
que...
M. Saintonge: Oui, d'accord, pour ce qui est des termes.
Effectivement, il y avait le terme "imprimé". On s'est demandé si
on mettait "imprimés" et si on spécifiait "livres,
revues et journaux". Si vous avez une recherche précise dans ce
sens-là...
M. Rocheleau: Le mot "imprimés" ne tient-il pas compte de
l'ensemble?
M. Léonard: Je pense que... (21 h 15)
M. Rocheleau: Si on dit "imprimés", qu'on définit
les mots "journaux" et "photos" et qu'on omet quelque chose, l'omission devient
légale.
M. Saintonge: ...comprend tout cela.
M. Léonard: C'est cela, je pense que le mot
"imprimés" comprend tout cela.
Une voix: D'accord.
M. Léonard: L'autre aspect qu'il y a aussi dans cet
article, c'est notamment aux fins de la protection de la jeunesse.
Déjà, cela spécifie pourquoi on fait cela. Si c'est pour
des grandes personnes... Mais, dans un magasin, dans un Perrette, comme vous
dites, ou un magasin d'alimentation comme cela, il est susceptible d'y entrer
beaucoup d'enfants. Dans le fond, on peut réglementer; la
municipalité pourrait faire un règlement disant que ces
imprimés ne peuvent pas être plus bas qu'un mètre soixante,
quelque chose comme cela, disons cinq pieds.
M. Saintonge: Dans la disposition qu'on inscrivait dans plusieurs
projets de loi privés pour réglementer les boutiques à
caractère érotique, je pense que c'était le terme exact
qu'on employait.
M. Léonard: On réglementait la vente ou l'offre en
vente de matériel ou de... J'ai fait regarder, M. le
député, le libellé de ce qu'il y avait dans les projets de
loi privés par la Justice. C'est la Justice qui, après, je dois
dire, beaucoup d'hésitation et de travail, en même temps nous a
proposé ce libellé.
M. Saintonge: Ce que je voulais dire, M. le ministre, c'est que,
bien souvent, quand on permet des amendements dans les projets de loi
privés, quand c'est demandé par plusieurs municipalités,
on les amène effectivement. Quand on réglementait dans les
projets de loi privés, on disait: C'est l'article 460 de la Loi sur les
cités et villes. On disait: Pour réglementer les boutiques
où l'on vend ou offre en vente des marchandises à
caractère érotique. À ce moment-là, c'est plus que
les imprimés dans ces boutiques, parce que ' cela permettait à
des municipalités de réglementer, par exemple, les vitrines
extérieures et ce qu'on pouvait faire comme affichage
également.
M. Léonard: En tout cas, nous avons transmis à la
Justice tout ce qui avait été adopté dans les projets de
loi privés. Le libellé que nous avions, paraît-il,
était passablement large et pouvait être attaqué en
fonction de la Charte des droits et libertés et on a restreint cela aux
imprimés.
M. Saintonge: Je comprends; ce que je veux dire, c'est que j'en
fais deux cas distincts. Je pense que mon confrère de
Louis-Hébert, lors d'un amendement de charte prévu, la
dernière fois, à Sainte-Foy ou à Sillery, qui était
présent au mois de novembre avait amené sur le tapis cette chose
que, dans la réglementation qu'on voulait faire concernant les boutiques
où l'on vend ou où l'on offre en vente des marchandises à
caractère érotique, on réglemente...
Une voix: Non pas à l'intérieur...
M. Saintonge: Non, pas nécessairement, cela va de soi,
c'est plutôt l'extérieur, la vitrine, parce que c'est sûr
que, dans ces boutiques, ce ne sont pas des enfants qui entrent là, ce
sont ceux de 18 ans et plus et c'est spécifié que c'est pour des
adultes. On ne touchait quand même pas à la catégorie de
personnes qu'on veut toucher par l'étalage concernant les
imprimés seulement qu'on voit chez les dépanneurs. L'ancien
article, celui que j'ai mentionné tantôt, ne pourrait pas toucher
à ce moment-là les dépanneurs ou les boutiques
spécialisées. Ce sont donc deux choses distinctes. Je pense que,
si on pouvait quand même, dans le projet de loi omnibus, intégrer
des dispositions pour réglementer d'une façon les boutiques
où l'on vend du matériel érotique, ce serait un cas et,
avec des dispositions semblables ici, comme celles que vous avez amenées
concernant les imprimés, cela pourrait s'appliquer, dans le fond, dans
toutes les municipalités. Cela couvre le problème, à mon
point de vue, des Perrette et des dépanneurs.
M. Léonard: En disant "matériel".
M. Saintonge: C'est-à-dire que ma proposition serait celle
d'inclure la proposition que vous avez, celle qu'on est en train de discuter,
la première qui a été proposée, à l'article
403a: "Toute corporation locale peut faire amender ou abroger des
règlements pour réglementer l'étalage d'imprimés
érotiques, notamment aux fins de la protection de la jeunesse." C'est un
point. On pourrait peut-être intégrer à l'article 460, tel
que c'était prévu dans les projets de loi privés, la
disposition qui était accordée quand même sûrement,
à ma connaissance, à une douzaine de villes, si ce n'est pas
quinze, et que plusieurs municipalités, je pense, demandent. Je pense
que, même dans des projets de lois privés qui seront
présentés la semaine prochaine, il y en a qui sont comme
cela. Ce sont des demandes de la semaine prochaine, comme dans le projet de loi
235 concernant la ville de Gatineau. Justement, c'est le projet 235 qu'on
étudiera la semaine prochaine. Ma question serait la suivante... Vous
voulez vérifier auprès de la Justice?
M. Léonard: Nous avons déjà posé la
question à la Justice.
M. Saintonge: Quand vous permettiez d'amender la Loi sur les
cités et villes aux fins de certaines municipalités par l'article
460, en ajoutant, après le paragraphe 22, le paragraphe 23, j'imagine
qu'elle a donné son point de vue là-dessus. Plusieurs
municipalités ont obtenu ce pouvoir. C'est qu'il y a plusieurs
municipalités...
M. Léonard: Je ne suis pas sûr qu'à
l'époque on y ait attaché l'importance que cela a maintenant.
M. Saintonge: Là, vous avez la situation que plusieurs
municipalités possèdent ce pouvoir; d'autres le demandent.
À chaque bill privé qu'on a examiné souventefois, on a
demandé ce pouvoir.
M. Léonard: Ce qu'on m'a dit là-dessus, c'est que
cela risquait d'être attaqué, ce qui avait été
adopté. En fait, on n'est pas du tout sûr. Pour aller plus loin
que cela, on demanderait plus de temps pour le mettre dans la Loi sur les
cités et villes. En fait, nous avons passé la commande au
début de l'automne, même avant. C'est une question, de toute
façon, qui est sur le métier depuis un certain temps. Ceci a
été discuté entre le ministère des Affaires
municipales et la Justice et on s'en est tenu, pour l'instant, à
réglementer l'étalage d'imprimés érotiques. Ce que
la Justice nous dit, c'est qu'on est mieux d'être prudent
là-dessus parce que, si on était attaqué par la Charte des
droits et libertés de la personne ou autres considérations, si on
va, par exemple, en relation avec le Code criminel, et si on perdait, on
revient en arrière, on vient de tout perdre.
M. Saintonge: II y a même une expérience - je pense
que c'est à Pointe-Claire - où, suivant des dispositions...
M. Léonard: Le West Island, oui.
M. Saintonge: ...qui sont très larges, qui ne comprennent
même pas la réglementation, l'imprimé, on a
décidé de faire un règlement municipal pour
contrôler justement la question de l'étalage de revues, livres,
journaux, etc. Je pense que la disposition générale pourrait
être contestable. On le marquait même au niveau des discussions
entre les procureurs et les parties, mais la compagnie de distribution a
accepté de collaborer, même s'il y avait un doute quant à
la validité de la loi. Je comprends qu'il y a de fortes réserves.
Je ne vous dis pas qu'il n'y a pas de fortes réserves, mais ce que je
veux souligner ici, c'est que, même au niveau des compagnies de
distribution, on semble accepter, suivant les représentations des
groupes protestataires au niveau justement de la circulation de tel
matériel, au niveau des parents également, de réglementer
cette chose, même si le règlement n'est pas très large,
n'est pas trop spécifique.
Le but de mon intervention, c'est que je suis d'accord avec l'article
que vous proposez en principe. Le seul point sur lequel on se demandait, mon
confrère de D'Arcy McGee et moi-même, comme je l'ai
mentionné, c'est le terme... Simplement au niveau de la disposition de
l'amendement qu'on voulait suggérer, au lieu de parler d'imprimés
érotiques, on pourrait parler d'imprimés à
caractère sexuel, ce qui, à mon point de vue, pourrait comprendre
plus de choses que simplement érotiques. On n'a pas le problème
de définir "érotique" par rapport à "pornographique",
à quel point on y passe.
M. Léonard: Le ministère a examiné avec le
ministère de la Justice les distinctions entre érotique et
pornographique. À leur avis, le terme "érotique" comprenait
"pornographique" nécessairement. Sur ce plan, donc, ce serait couvert.
Là, vous allez un peu plus loin...
M. Saintonge: À caractère sexuel, cela
comprendrait, je pense, à mon point de vue, et érotiques et
pornographiques. C'est plus large.
M. Léonard: À caractère sexuel, c'est quoi?
Une robe, est-ce que c'est à caractère sexuel?
M. Saintonge: Cela peut dépendre...
M. Rocheleau: Cela dépend combien il y en a.
M. Léonard: Là, je pense que c'est... M.
Saintonge: C'est une question de...
M. Léonard: ...difficile de définir les termes.
M. Rocheleau: Parce que la mode les habille souvent, mais elle
les déshabille aussi.
M. Léonard: Écoutez, on va faire une proposition,
disons, sous réserve de vérification. On va regarder. On
pourrait
vérifier. Est-ce que vous acceptez de prendre ça
maintenant?
M. Saintonge: Oui, sûrement. La seule chose que...
M. Léonard: D'accord. Je veux juste aller plus loin, si
vous permettez.
M. Saintonge: Oui.
M. Léonard: D'après la suggestion que nous faisons,
on pourrait ajouter "d'imprimés ou d'objets érotiques". Ce qui
toucherait vraisemblablement les vitrines, mais je ne peux pas m'engager
jusqu'ici et je voudrais vérifier, auprès du ministère de
la Justice.
M. Saintonge: Pour ce qui est des vitrines, je ne sais pas si
vous comprenez ce que j'ai voulu dire en parlant de ce qu'on accordait dans les
chartes précédentes. Dans les chartes précédentes,
ce sont les sex-shops qu'on voulait viser. Il m'apparaissait que, dans un tel
cas, on aurait pu l'intégrer dans le bill omnibus pour contrôler
au niveau des sex-shops où effectivement, dans les vitrines parfois, on
a des mannequins, des photos, des posters. Ce qui veut dire que la
municipalité pourrait contrôler les étalages dans les
vitrines, même les endroits où on vend cela. Elle pourrait
contrôler de façon générale, pour l'apparence
extérieure, une boutique érotique. La disposition
antérieure ne pouvait pas s'appliquer à un dépanneur, mais
l'amendement que vous proposez aujourd'hui va s'appliquer à un
dépanneur. Cela n'empêche pas qu'avec l'autre disposition
également, on réglemente les sex-shops qu'il y a partout à
Montréal; vous en avez sur la rive sud, à Laval, à
Québec et dans d'autres municipalités.
M. Léonard: J'ai fait regarder la clause qui a
été accordée. La Justice avait des réserves sur le
libellé. On pense que "réglementer l'étalage", parce que
l'autre, c'était la vente ou l'offre en vente de... Je pense que, du
point de vue juridique, c'était un libellé qui pouvait
prêter à contestation. Là, on dit: réglementer
l'étalage d'imprimés ou d'objets. On peut le suspendre purement
et simplement. On va vérifier.
M. Saintonge: Oui.
M. Léonard: Ou l'adopter tout de suite, quitte à y
revenir si cela ne fonctionnait pas.
M. Rocheleau: Si vous avez d'autres suggestions.
M. Saintonge: De mon côté, ce que je peux vous dire,
c'est que cela me va, ça correspond pratiquement aux termes que je vous
mentionne. La phraséologie est exactement semblable. Je parlais
d'imprimés, livres, revues et journaux; ça pouvait contenir ce
qu'on définissait par imprimés, mais je pense que
"imprimés" en soi veut dire: livres, journaux, posters, etc. Donc on
pourrait garder "imprimés". La seule discussion que j'avais eue avec mon
confrère de D'Arcy McGee, c'était de savoir si on prend
"pornographique", "érotiques" - il y avait un autre terme aussi - ou
"à caractère sexuel".
M. Léonard: Mais, "à caractère sexuel",
c'est très large et ce n'est pas nécessairement mauvais non
plus.
M. Saintonge: C'est trop large, mais... Disons que "à
caractère érotique", ça pourrait aller.
M. Léonard: On pourrait amender et dire "d'étalage
d'imprimés ou d'objets érotiques, notamment aux fins de la
protection de la jeunesse".
Le Président (M. Brouillet): Pour le moment, nous allons
l'adopter tel quel.
M. Saintonge: La seule connotation "notamment aux fins de la
protection de la jeunnesse", c'est que, dans le texte de loi même, vous
explicitez ni plus ni moins un des buts pour lesquels vous le faites. Ce n'est
pas nécessairement essentiel.
M. Léonard: C'est pour se protéger, pour que ce
soit moins attaquable.
M. Saintonge: Je comprends que, dans les réglementations
antérieures, très souvent, quand cela a été
confirmé comme valable au point de vue constitutionnel, à cause
du problème de la compétence fédérale en
matière de pornographie, quand on a visé des restrictions de ce
genre pour les jeunes, cela a été accepté comme
étant de compétence provinciale.
Le Président (M. Brouillet): L'amendement qui consiste
à insérer l'article 11.1 est-il adopté?
M. Léonard: II faudrait insérer "ou d'objets".
Le Président (M. Brouillet): Voulez-vous l'insérer
immédiatement?
M. Saintonge: Oui.
M. Léonard: Oui, nous allons l'insérer
immédiatement et nous allons faire les vérifications. Si jamais
ça n'allait pas, on y reviendra.
L'article se lirait comme suit... Allez-y, M. le Président.
Le Président (M. Brouillet): L'article se lirait comme
suit: "Toute corporation locale peut faire amender ou abroger des
règlements pour réglementer l'étalage d'imprimés ou
d'objets érotiques, notamment aux fins de la protection de la jeunesse."
Cet article, tel que reformulé, est-il adopté?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Brouillet): Adopté. (21 h 30)
M. Saintonge: Maintenant, M. le Président, concernant
l'autre disposition, pour réglementer les boutiques où l'on vend
ou offre en vente des marchandises à caractère
érotique.
M. Léonard: Ce n'est pas compris là-dedans,
pensez-vous?
M. Saintonge: Non, je pense qu'on vise autre chose, à mon
point de vue. La disposition qu'on intègre, par exemple, si vous
regardez la charte de la ville de Gatineau - nous aurons le problème
mardi prochain, je pense - c'est la disposition qu'on retrouve dans plusieurs
chartes et par laquelle on modifie l'article 460 de la Loi sur les cités
et villes pour faire l'addition, après le paragraphe 22, des suivants ou
du suivant. Dans le cas de la charte de la ville de Gatineau, on dit que cela
va permettre de réglementer les boutiques où l'on vend ou offre
en vente des marchandises à caractère érotique. On dit
aussi que les salons de massage sont couverts dans un autre article.
Si on voulait couvrir la question des sex-shops, les
municipalités pourraient faire valoir les dispositions du paragraphe 23.
C'est possible parce qu'on ne défend pas, on réglemente ces
boutiques non pas à l'intérieur, mais où l'on vend ou
offre en vente. Donc, on vise non pas l'intérieur même de la
boutique, mais l'extérieur par une réglementation.
M. Léonard: Ce qui est visible.
M. Saintonge: L'objection que je pourrais apporter, c'est que je
pourrais vous souligner la différence entre l'article 23, par exemple,
et ce qu'on a adopté tantôt, à l'article 11.1. On pourrait
dire que c'est de l'affichage et non pas de l'étalage. Ce n'est pas de
l'étalage, c'est de l'imprimé. C'est dans ce sens que je le vois
et mon confrère de Louis-Hébert a souligné le
problème la dernière fois.
M. Léonard: Je dois dire que cela a fait l'objet de
consultations tout au long de l'automne, ce truc-là, et ils nous ont
demandé de laisser tomber les clauses des bills privés pour
adopter celle-là. Ils craignent beaucoup les contestations sur cette
question et ils ne veulent pas risquer de perdre une cause.
M. Saintonge: D'un autre côté, si vous ajoutez
l'étalage d'imprimés et d'objets, vous couvrez le secteur.
M. Léonard: Je vous dis bien franchement ce qu'il en
est.
M. Saintonge: En ajoutant le mot "objets", à tout le
moins, on peut couvrir une disposition qu'on n'avait pas avant.
M. Léonard: D'accord. Étalage, exposition de
marchandises, ensemble de ces marchandises, lieu où on les expose. Cela
couvre pas mal.
M. Saintonge: J'imagine qu'une disposition semblable à
celle qu'on vient d'adopter se retrouvera dans la Loi sur les cités et
villes; c'est cela?
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Brouillet): Article 12?
M. Léonard: C'est le titre, l'intitulé. C'est en
concordance avec l'article 13 qui s'en vient et qui introduit de nouveaux
pouvoirs en matière de contrôle des animaux. Le titre de la
section pertinente est remplacé pour parler des animaux en
général plutôt que des chiens seulement. Il y avait une
section pour les chiens.
M. Rocheleau: Et les chats et les poissons rouges et les
serins.
Le Président (M. Brouillet): L'article 12 est-il
adopté?
M. Rocheleau: Adopté. M. Léonard:
Adopté.
Le Président (M. Brouillet): Adopté. Article
13?
M. Léonard: Je ne sais pas si on a besoin de le lire. Il
s'agit des pouvoirs de réglementation ou de prohibition pour les
animaux. Je peux bien vous lire les notes: L'article 13 introduit dans le Code
municipal un pouvoir de réglementation relatif aux animaux qui s'inspire
de ce qui existe déjà dans la charte de la ville de
Québec. Essentiellement, cet article permet à une
municipalité de contrôler le nombre et le genre d'animaux qui
peuvent être gardés sur son territoire, d'éviter la
prolifération des animaux errants, d'assurer la propreté des
propriétés en obligeant les propriétaires ou
gardiens à enlever les excréments de leurs animaux et de confier
à un organisme spécialisé le soin de veiller à
l'application de la réglementation municipale en matière de
contrôle des animaux.
Il faut noter que le règlement municipal peut varier selon les
secteurs de la municipalité et selon les catégories d'animaux
afin, notamment, de tenir compte de la différence nécessaire qui
doit exister entre la partie urbanisée et la partie rurale de la
municipalité.
Il faut également noter que la réglementation
découlant de la disposition édictée par l'article 11 prime
les dispositions moins modernes contenues dans le Code municipal et dans la Loi
sur les abus préjudiciables à l'agriculture qui, elles aussi,
traitent notamment de capture et d'élimination des animaux errants.
M. Rocheleau: Au paragraphe 4, M. le Président, quand on
dit: "Obliger tout propriétaire ou gardien d'animal à en enlever
les excréments tant sur la propriété publique que
privée, déterminer la façon d'en disposer...", comment
peut-on réglementer la façon d'en disposer?
M. Fallu: II me semble que cela, je crois, on le retrouve dans
une ville comme Paris où le propriétaire du chien,
nommément, doit en ramasser les crottes. À Québec, il y a
un règlement; c'est la fameuse couche des chevaux.
M. Léonard: Les couches des chevaux.
M. Rocheleau: Par exemple, un cheval, on l'obligerait à
porter la couche?
M. Léonard: C'est cela.
Une voix: C'est très beau; c'est édifiant.
Le Président (M. Brouillet): Tout le monde est d'accord
pour le traitement imposé aux animaux?
M. Rocheleau: ...nous autres, tantôt; ne vous en faites
pas.
Le Président (M. Brouillet): L'article 13 est-il
adopté?
M. Saintonge: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Brouillet): Adopté. L'article
14?
M. Léonard: L'article 14, c'est sur les cheminées.
D'une part, l'article 14 introduit dans le Code municipal deux pouvoirs de
réglementation qui existent déjà dans la Loi sur les
cités et villes en matière de protection contre l'incendie. Il
s'agit des nouveaux paragraphes 6 et 7 ajoutés à l'article 407 du
code, qui permettent d'interdire la construction ou l'installation d'appareils
dont l'utilisation constitue un danger d'incendie et d'interdire le
dépôt ou l'accumulation de matières combustibles dans des
endroits où ce dépôt ou cette accumulation est susceptible
de provoquer un incendie. D'autre part, l'article 14 introduit un nouveau
pouvoir de réglementation permettant d'exiger un degré de
qualité minimum pour les appareils de chauffage ou de cuisson et de
prescrire les normes d'installation et d'entretien de ces appareils. Ce nouveau
pouvoir est rendu nécessaire par la recrudescence des incendies due au
récent regain de popularité des appareils de chauffage et de
cuisson au bois.
M. Saintonge: Là-dessus, M. le ministre, est-ce que vous
dites que c'est une disposition qu'on retrouve dans la Loi sur les cités
et villes?
M. Léonard: Oui.
M. Saintonge: À quel endroit? J'ai déjà eu
des représentations prétendant qu'une disposition semblable ne se
retrouvait pas dans la Loi sur les cités et villes. Je vous avouerai
que, n'ayant pas l'index, je n'ai pas trouvé l'article où cela
pouvait être, mais le problème doit être reporté dans
la Loi sur les cités et villes. Dans certains cas, on m'avait
demandé de faire des représentations pour que de telles
dispositions soient intégrées à la Loi sur les
cités et villes. Vous me dites que c'est déjà là,
j'en avais également parlé lors du discours de deuxième
lecture, mais une disposition semblable ne semblait pas s'y retrouver. Quel
article?
M. Léonard: Article 412, 25°, b et c. II est dit
à "b Pour empêcher la construction et ordonner l'enlèvement
de cheminées, âtres, foyers, poêles, tuyaux de poêle,
fours, chaudières et appareils dangereux; "c Pour prohiber des
dépôts de cendres ou l'accumulation de copeaux, déchets ou
autres matières combustibles en des endroits dangereux."
M. Saintonge: Disons que, finalement, on dit: Dans les endroits
où ces dépôts ou cette accumulation peuvent être
dangereux.
Une voix: ...
M. Léonard: On me dit que, maintenant, il y a une faute de
rédaction.
Ce ne sont pas les endroits qui sont dangereux, mais
l'accumulation...
M. Saintonge: C'est cela.
M. Léonard; Ce sont les dépôts qui sont
dangereux. Un amendement va venir un de ces jours.
M. Saintonge: On pourrait peut-être profiter de l'occasion
pour faire l'amendement pour prendre le même...
M. Léonard: C'est un bon conseil, M. Carrier.
M. Saintonge: ...terme que celui qu'on a ici, au paragraphe 7.
Quant au paragraphe 6, qui correspondrait...
M. Léonard: On fera un autre papillon.
M. Saintonge: ...pour régler la construction...
M. Rocheleau: M. le Président, est-ce que cela prime les
normes du Code du bâtiment ou si c'est en plus?
M. Léonard: C'est le Code du bâtiment qui peut aller
plus loin.
M. Rocheleau: En somme, ce sont des normes minimales. La
municipalité peut toujours réglementer des normes
supérieures, mais non inférieures à celles prescrites dans
la loi.
M. Léonard: C'est cela. Si la municipalité adopte
une réglementation inférieure, la réglementation
provinciale a priorité.
M. Saintonge: Encore faut-il, par exemple, que le Code du
bâtiment soit accepté dans la réglementation de la
municipalité au niveau de son règlement, s'applique au niveau des
bâtiments. Le Code du bâtiment ne s'applique pas automatiquement.
Il faut qu'il y ait une disposition dans la municipalité quant au
règlement de construction.
M. Léonard: Si elle ne l'adopte pas, qu'est-ce qui arrive?
C'est le Code du bâtiment?
M. Saintonge: Le Code du bâtiment ne s'applique pas au
niveau résidentiel, si mes souvenirs sont exacts, mais s'applique au
niveau commercial et industriel. Au niveau résidentiel, la
municipalité, dans son règlement de construction, doit adopter,
par une disposition, . le fait que le Code du bâtiment s'appliquera, et
dans certains cas même, je peux vous dire qu'il fallait
référer expressément à cela. Quand des amendements
étaient apportés par le provincial au Code du bâtiment, il
fallait refaire dans le règlement de la ville la correspondance
nécessaire. C'est la seule façon de s'assurer de ne pas
être contesté. Cela m'est arrivé comme expérience en
Cour municipale. Aujourd'hui, je pense que les dispositions prévoient
que, quand on adopte le Code du bâtiment, cela comprend tous les
amendements ultérieurs qui ont été adoptés, il y a
une modification qui a eu lieu.
M. Léonard: C'est la loi 92 de l'an passé qui a
fait une adaptation automatique.
M. Saintonge: Je remarque une chose, par la disposition qu'on a,
aux fins de concordance entre les deux codes, le Code municipal et le Code du
bâtiment, suivant la demande qu'on me faisait d'adopter les mêmes
dispositions que celles qu'on retrouve à l'article 14, pour modifier
l'article 407.6, on n'a peut-être pas tout à fait les mêmes
dispositions. Cela me semble peut-être plus contraignant d'une certaine
façon, les nouvelles dispositions, ou plus spécifique en tout
cas: "Pour interdire la construction ou l'installation de cheminées,
d'âtres, de foyers, de poêles, de tuyaux de poêle, de fours,
de chaudières et d'autres appareils dont l'utilisation peut être
dangereuse, et en ordonner l'enlèvement." On couvre peut-être plus
avec cela, c'est mieux rédigé que l'autre, le 24.
M. Léonard: Je pense qu'à votre suggestion,
j'apporterais un amendement.
M. Saintonge: Correspondant aussi avec le
septièmement.
M. Léonard: On va le rédiger et, au début de
la semaine prochaine, on l'apportera. D'accord?
M. Saintonge: D'accord.
Le Président (M. Brouillet): L'article 14 est-il
adopté?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Brouillet): L'article 15?
M. Léonard: 14.1 et 14.2?
Le Président (M. Brouillet): L'article 14 est
adopté. Il y a deux amendements qui consistent à insérer
14.1 et 14.2. Je peux bien vous lire 14.1.
Le projet de loi 45 est modifié par l'insertion, après
l'article 14, des suivants. 14.1. L'article 412a de ce code, remplacé
par l'article 2 du chapitre 83 des lois de 1979 et modifié par l'article
35 du chapitre 63 des lois de 1982, est de nouveau modifié par
l'addition, à la fin, des alinéas suivants: "Une corporation
locale peut, par résolution, autoriser la conclusion d'une entente
relative
à des biens ou à des services avec toute autre corporation
municipale, quelle que soit la loi qui la régit, aux fins de leur
compétence en matière d'activités de loisir. "Une entente
visée au quatrième alinéa ne peut entraîner de
dépenses d'immobilisation à l'égard d'immeubles, ni
comprendre une contribution financière à de telles
dépenses.
Cela se poursuit. "Les articles 412b et 412c, le paragraphe 3e de
l'article 412h, les articles 412k à 412ba, les trois derniers
alinéas de l'article 412bd et les articles 412be et 412bf ne
s'appliquent pas à une entente visée au quatrième
alinéa. L'article 27 de la Loi sur la Commission municipale (L.R.Q.,
chapitre C-35) ne s'applique pas à l'engagement de crédits qui en
découlent. (21 h 45) "Le quatrième alinéa n'empêche
pas une corporation de se prévaloir du premier alinéa en vue de
la conclusion d'une entente en matière d'activités de
loisir."
L'article 14.2 serait un nouvel article...
M. Saintonge: Non, M. le Président, le projet de loi est
modifié par l'insertion, après l'article 14, des suivants, comme
vous l'avez dit tantôt...
Le Président (M. Brouillet): On fera les deux articles
globalement.
M. Léonard: Alors, vous le lisez?
Le Président (M. Brouillet): Oui. L'article 14.2:
"L'article 412az de ce code, édicté par l'article 2 du chapitre
83 des lois de 1979 et remplacé par l'article 38 du chapitre 63 des lois
de 1983, est modifié par l'insertion, après le nombre "573.3", de
ce qui suit: "et 573.5 à 573.13."
M. Léonard: Essentiellement, M. le Président, il
s'agit de prévoir une procédure souple en matière de
loisir où il n'y a pas d'équipement lourd. Par exemple, le
partage d'horaires. À l'heure actuelle, il y a des municipalités
qui, entre elles, pourraient partager des horaires d'aréna simplement
sur la base du partage des horaires et faire des ententes et elles ne pouvaient
pas le faire sans se prévaloir de la loi 74 sur les ententes
intermunicipales, ce qui était une procédure très lourde
et on a voulu simplifier.
Je peux vous lire les notes: 14.1. Ce nouvel article permet aux
municipalités régies par le Code municipal de conclure des
ententes en matière d'activités de loisir selon une
procédure plus souple que la procédure habituelle. Cet
assouplissement est introduit pour aider les municipalités à
profiter du programme d'aide gouvernementale aux activités de loisir
municipales. L'assouplissement consiste d'abord dans le fait que la conclusion
de l'entente sera autorisée par résolution plutôt que par
règlement et que cette résolution n'aura pas besoin d'être
approuvée par le ministre des Affaires municipales. L'assouplissement
consiste également dans le fait que l'engagement de crédits
inhérents à la conclusion de l'entente n'aura pas besoin
d'être autorisé par la Commission municipale du Québec.
Cependant, une telle entente ne pourra pas entraîner de
dépenses d'immobilisation à l'égard d'immeubles ni
créer de régie intermunicipale car cela nécessite un
minimum de formalités que l'on veut ici écarter.
À l'article 14.2: Cet article rend applicables à une
régie intermunicipale les articles de la Loi sur les cités et
villes ajoutés par le nouvel article 47.1 introduit par papillon
d'amendement. Ces articles visent à permettre d'adjuger un contrat sans
soumission moyennant l'approbation du gouvernement et d'adjuger un contrat
clé en main en matière d'assainissement des eaux.
Le Président (M. Brouillet): Est-ce qu'il y aurait des
questions sur cet amendement?
M. Léonard: Je crois que l'article 14.1 va faciliter la
vie des petites municipalités, surtout lorsqu'elles voudront faire des
activités de loisir en commun. Par exemple, une municipalité qui
voudrait louer des heures d'aréna à une autre municipalité
qui a une aréna alors qu'elle n'en a pas et la dédommager,
à l'heure actuelle cela prenait un recours à la Loi sur les
ententes intermunicipales, donc la loi 74, avec un processus, un
règlement, tandis que maintenant elles pourront procéder par
résolution.
M. Rocheleau: Si on va plus loin et qu'on parle d'ententes
intermunicipales au niveau d'incendie, disons, c'est déjà...
M. Léonard: Je ne sais pas si elles pourraient faire
ça. C'est seulement dans les activités de loisir qu'on peut faire
ça.
M. Rocheleau: Seulement dans les activités de loisir. Il y
a déjà des prévisions pour des ententes intermunicipales
au niveau des services en commun...
M. Léonard: Oui, la Loi sur les ententes intermunicipales
demeure.
M. Rocheleau: C'est une addition qui permet des loisirs.
M. Léonard: Oui, pour des activités de loisir,
c'est une souplesse qu'on veut accorder. Il paraît qu'il y avait, avant
la Loi sur les ententes intermunicipales, certains
articles qui concernaient les loisirs et qui donnaient de la souplesse.
Quand on a adopté le projet de loi, on s'est trouvé à
abroger ça et cela a compliqué la vie des municipalités.
On y revient pour les activités de loisir.
M. Rocheleau: Dans les modifications, on voit: "Une entente
visée au quatrième alinéa ne peut entraîner de
dépenses d'immobilisation à l'égard d'immeubles, ni
comprendre une contribution financière à de telles
dépenses."
M. Léonard: Pour les immobilisations. M. Rocheleau:
Oui.
M. Léonard: C'est-à-dire qu'elles ne peuvent pas
acquérir d'immeubles pour faire des travaux de rénovation parce
qu'il faudrait qu'elles fassent une entente selon l'article 74.
M. Rocheleau: Oui, mais l'entente peut se faire dans
l'hypothèse de la construction d'une aréna à frais
partagés entre deux municipalités...
M. Léonard: Ce sont les ententes intermunicipales.
M. Rocheleau: C'est la Loi sur les ententes intermunicipales
où les frais s'établissent par règlement.
M. Léonard: L'assouplissement ne peut pas viser des
équipements.
M. Saintonge: Des activités, louer des locaux.
M. Léonard: Cela vise des activités. Ils
décident de faire une activité ensemble, une fête de la
Saint-Jean-Baptiste ensemble et ils vont investir chacun 3000 $ ou 4000 $.
M. Rocheleau: Ils vont être obligés de le faire
avant longtemps, parce que Québec ne fournit plus d'argent.
M. Saintonge: Le paragraphe 2 dit...
M. Léonard: Oui, le paragraphe 2, c'est autre chose. On va
voir, avec l'article 47.1...
Vous savez qu'un des volets de la relance économique comportait
des choses sur l'assainissement des eaux, plus de flexibilité
donnée aux municipalités pour signer des contrats clé en
main. Ces contrats sont négociés non seulement pour la
planification et la construction, mais aussi pour le fonctionnement quelques
années après; je pense que cela est cinq ans. Nous verrons tout
cela à l'article 47.1. Mais déjà, ici, je pense que c'est
toute une série de concordances. À le lire, cela est
incompréhensible, mais c'est dans ce domaine. Il y a deux façons
de procéder. Lorsqu'on va arriver à l'article 47.1, qui est
introduit dans le papillon, on pourra revenir là-dessus ou le suspendre
jusque-là ou l'adopter maintenant sous réserve que, lorsqu'on
étudiera l'article 47.1, on pourrait y revenir.
M. Saintonge: Je vais vous le dire honnêtement, je fais un
acte de foi.
M. Léonard: Je comprends. Que fait-on? Est-ce qu'on le
suspend ou...
M. Saintonge: On le suspend. M. Léonard: On le
suspend.
Le Président (M. Brouillet): Je vous soumets l'amendement
- on va le séparer en deux - qui consiste à insérer
l'article 14.1.
M. Léonard: Celui-ci est adopté.
Le Président (M. Brouillet): Adopté. Et l'article
14.2 est suspendu.
M. Saintonge: Cela est en référence avec l'article
47.1.
M. Léonard: II préfère le suspendre.
L'article 14.2 est suspendu.
Le Président (M. Brouillet): L'article...
M. Saintonge: M. le Président, avant, si...
M. Léonard: Ce qu'on me dit, c'est qu'on risque de
suspendre beaucoup d'articles, à moins qu'on n'aille tout de suite
à l'article de fond. L'article 14.2, c'est juste une concordance avec
l'article 47.1.
M. Saintonge: S'il n'est pas adopté, qu'est-ce qui
arriverait si on n'adoptait pas l'autre?
M. Léonard: ...l'article 14.1?
M. Saintonge: C'est la même chose... Je pense que j'aime
mieux attendre d'adopter l'article 47.1. Avant, étant donné que
le temps passe, je voudrais revenir sur un point qu'on avait commencé
à discuter de façon informelle. Concernant les dispositions, cela
a été suspendu quand on était à l'article 5.
J'aimerais vous donner mon point de vue là-dessus.
M. Léonard: Sur les fonctions de directeur
général ou de secrétaire-trésorier.
M. Saintonge: ...ou de secrétaire-trésorier. Le
nouvel article 148a mentionne
que la résolution destituant le
secrétaire-trésorier, le suspendant sans traitement ou
réduisant son traitement doit lui être signifiée en lui en
remettant copie en main propre. Le secrétaire-trésorier qui a
été en fonction pendant au moins 24 mois consécutifs peut
interjeter appel d'une telle décision à la Commission municipale
du Québec qui décide en dernier ressort, après
enquête.
Donc, au niveau du Code municipal, cela est 24 mois consécutifs
pour ce qu'on appelait la permanence dans la fonction, tandis que la Loi sur
les cités et villes permettait une permanence semblable à six
mois. Souventefois, on fait le parallèle en disant qu'on va tenter de
rapprocher les dispositions du Code municipal et celles de la Loi sur les
cités et villes. On maintient ici, si je ne m'abuse, dans la Loi sur les
cités et villes un article semblable concernant la réduction de
traitement et la suspension sans traitement. On rajoute la suspension sans
traitement dans la Loi sur les cités et villes, mais ici, tout en
rajoutant les trois mêmes éléments, c'est-à-dire
suspension sans traitement, réduction de traitement et destitution, on
en reste quand même à la distinction de six mois dans la Loi sur
les cités et villes et 24 mois dans le Code municipal. Quel est le but
de cela? Pourquoi maintient-on une telle décision?
Le deuxième élément: Je pense que, par le fait
qu'on retrouve aux MRC des secrétaires-trésoriers qui seraient
régis par l'article 148a et faisant un travail qui s'assimile parfois au
point de vue de la charge peut-être plus à un travail dans de
simples petites municipalités, puisque l'on regroupe plusieurs
municipalités... Les gens se trouvent parfois engagés par une MRC
où il y a des villes, ils sont régis par cela et ils
deviennent... Ils n'ont pas la même protection, ils ne
bénéficient pas du même avantage de permanence. Ma question
est bien simple: Pourquoi maintient-on la distinction entre les deux cas, 24
mois pour le Code municipal et six mois pour la Loi sur les cités et
villes?
M. Léonard: Je dois vous dire que cela fait quelques
années que les secrétaires-trésoriers nous demandent de
raccourcir la période. Ils ont demandé, dans un certain nombre de
documents, six mois, et pendant toutes ces années aussi, l'UMRCQ
demandait quand même d'en rester à 24 mois. D'après ce que
je crois savoir, quitte à vérifier avec Me Asselin, le
président de l'UMRCQ, quand il reviendra lundi, il y aurait eu une
entente pour que cela soit douze mois. Je crois qu'on a rapproché les
parties tout simplement.
M. Saintonge: Je comprends, vous voulez dire que les conseils
municipaux voudraient le garder majoritairement à 24 mois et,
évidemment, que les...
M. Léonard: Vous avez entendu la réponse...
M. Saintonge: Je comprends que les
secrétaires-trésoriers...
M. Léonard: J'ai posé la question avant le
dîner, tout à l'heure, et vous avez entendu la réponse: Je
n'ai pas le mandat de vous dire que cela peut être moins de 24 mois.
Cependant, je sais que ces gens ont eu des discussions avec l'association des
secrétaires-trésoriers et ils se seraient entendus sur 12 mois.
Nous pourrons vérifier pour voir si cette entente est exacte. Là,
que voulez-vous, c'est une négociation entre les parties.
M. Saintonge: Je comprends.
M. Léonard: Je pense que c'est raisonnable. Nous
reconnaîtrons cela dans la loi si l'entente est bien là. Je trouve
que les secrétaires-trésoriers font un gain assez important, en
l'occurrence.
M. Saintonge: Oui, mais ma question était que, lorsqu'on
veut rapprocher les deux lois, ce qu'on vise toujours comme objectif, on
demeure quand même à ce niveau. Je comprends aussi les
municipalités plus petites. La protection qui est accordée par la
permanence...
M. Léonard: Je vais vous répondre une chose: Je
préfère le rapprochement des parties au rapprochement des
lois.
M. Saintonge: Oui, d'accord. Est-ce qu'au niveau de la
permanence, qui est un fait quand même évident pour les
corporations municipales, cela peut être assez contraignant puisque l'on
connaît les difficultés...
M. Léonard: Je considère que, si vraiment il y a
cette entente, c'est un gros gain pour les
secrétaires-trésoriers.
M. Saintonge: Un gros gain...
M. Rocheleau: C'est un gros gain pour le
secrétaire-trésorier dans le sens, M. le Président, que
souvent il changeait avec le maire, avec le nouveau maire.
M. Saintonge: Mais là, c'est un contrat à vie.
Là, la difficulté de faire perdre un emploi...
M. Rocheleau: Alors que là, après douze mois, il y
a une certaine forme de permanence.
M. Saintonge: ...avec une destitution ce n'est pas facile
à la Commission municipale. D'accord, l'éclaircissement dans ce
sens, on pourra le vérifier à l'article 5. Je voulais le
préciser ce soir puisque les demandes qui nous avaient été
présentées m'apparaissaient importantes pour faire certains
points de vérification.
M. Léonard: Oui, d'accord. Vous voyez, nous voulons faire
un geste là-dessus; alors, j'ai suspendu cela. Nous pourrons
vérifier avec le président de l'UMRCQ lundi.
Le Président (M. Brouillet): II est 22 heures. Nous allons
ajourner sine die les travaux de cette commission.
(Fin de la séance à 21 h 59)