Les versions HTML et PDF du texte du Journal des débats ont été produites à l'aide d'un logiciel de reconnaissance de caractères. La version HTML ne contient pas de table des matières. La version officielle demeure l'édition imprimée.
(Dix heures dix-sept minutes)
Le Président (M. Vallières): À l'ordre, s'il
vous plaît!
La commission parlementaire permanente des Affaires municipales se
réunit afin d'étudier les projets de loi privés suivants:
projet de loi 225, Loi modifiant la charte de la ville de Sainte-Foy; projet de
loi 229, Loi concernant la Fondation EPIC; projet de loi 204, Loi modifiant la
charte de la ville de Plessisville; projet de loi 207, Loi modifiant la charte
de la ville de Lachine; projet de loi 210, Loi modifiant la charte de la ville
de Sillery; projet de loi 230, Loi concernant la charte de la ville de
Buckingham; projet de loi 223, Loi modifiant la charte de la ville de
Beauport.
Les membres de cette commission sont les suivants: M. Beauséjour
(Iberville), M. Brouillet (Chauveau), M. Caron (Verdun), M. Assad (Papineau)
qui remplace M. Dubois (Huntingdon), M. Fallu (Groulx), M. LeBlanc
(Montmagny-L'Islet) en remplacement de M. Lachance (Bellechasse), M.
Léonard (Labelle), M. Rochefort (Gouin), M. Rocheleau (Hull), M.
Saintonge (Laprairie), M. Tremblay (Chambly).
Les intervenants sont les suivants: M. Dauphin (Marquette) en
remplacement de M. Bélanger (Mégantic-Compton), M. Bisaillon
(Sainte-Marie), M. Bissonnet (Jeanne-Mance), M. Tremblay (Chambly) en
remplacement de M. Desbiens (Dubuc) - c'est donc dire que M. Tremblay ne
figurera pas à titre de membre, mais bien comme intervenant - M. Doyon
(Louis-Hébert), M. Gravel (Limoilou) en remplacement de M. LeBlanc
(Montmagny-L'Islet), M. Rivest (Jean-Talon) en remplacement de M. Leduc
(Saint-Laurent), M. Léger (Lafontaine), M. LeMay (Gaspé) et M.
Paré (Shefford).
J'inviterais, à ce moment-ci, les membres de la commission
à me faire une proposition pour le rapporteur de la commission.
M. Fallu: M. LeBlanc.
Le Président (M. Vallières): On propose M. LeBlanc,
député de Montmagny-L'Islet. La proposition est adoptée,
M. LeBlanc agira à titre de rapporteur.
J'aimerais maintenant demander aux représentants de la ville de
Sainte-Foy de s'approcher. Je pense que c'est déjà fait. Au
préalable, je vais demander au parrain du projet, en l'occurrence, M.
Brouillet, député de Chauveau, de bien vouloir prendre la
parole.
Projet de loi 225
M. Brouillet: M. le Président, il me fait plaisir de
souhaiter la bienvenue aux représentants de la ville de Sainte-Foy et,
en particulier, à son maire, M. Louis-Marie Lavoie.
Le projet de loi que j'ai déposé au nom de la ville de
Sainte-Foy a pour but d'augmenter certains pouvoirs et aussi, dans d'autres
cas, de préciser certains de ces pouvoirs. Tout ce que je souhaite,
c'est que les membres de la commission puissent porter une oreille attentive
aux demandes de la ville. J'espère que celle-ci obtiendra satisfaction
sinon sur tous les points, du moins, sur un nombre suffisant de points pour que
cela puisse vous permettre d'améliorer la qualité de votre
administration. Nous sommes tout prêts à vous entendre.
Le Président (M. Vallières): M. le ministre.
M. Léonard: À mon tour de souhaiter la bienvenue
aux édiles de Sainte-Foy, au maire et à ses fonctionnaires. Nous
sommes prêts à entendre les explications des représentants
de la ville de Sainte-Foy sur un certain nombre de points, puisque nous avons
beaucoup de mémoires à entendre aujourd'hui. Nous pourrons
compléter ensuite au cours de l'avant-midi.
Le Président (M. Vallières): D'accord. M. le
député de Laprairie.
M. Saintonge: M. le Président, au nom de l'Opposition,
vous me permettrez de laisser la parole à mon confrère
Réjean Doyon, député de la circonscription de
Louis-Hébert, dans laquelle se situe la municipalité de
Sainte-Foy.
M. Doyon (Louis-Hébert): M. le Président, je veux
joindre mes paroles à celles qui ont déjà
été prononcées par mes collègues pour souhaiter la
plus cordiale bienvenue aux représentants de la ville de Sainte-Foy, et
les assurer que même si je n'ai pas l'honneur d'être le parrain
officiel de ce projet de loi - ce que j'aurais été
préparé à faire compte tenu du fait que la grande
majorité de la ville de Sainte-Foy se situe dans mon comté, il
s'agit là du choix de la ville - je me ferai un point d'honneur de
défendre, en tant que représentant de la population qui compose
la ville de Sainte-Foy et en grande partie aussi, comme je le disais, le
comté de Louis-Hébert, les intérêts de la ville de
Sainte-Foy.
Compte tenu des renseignements malheureusement trop limités dont
je dispose concernant ce projet de loi, je ferai le maximum pour que la ville
de Sainte-Foy puisse obtenir satisfaction et puisse avoir des dispositions
législatives qui correspondent à ses besoins. Je crois que
l'Assemblée nationale se doit, déjà avec un peu de retard
malheureusement, de donner à cette municipalité importante de la
région de Québec tous les instruments qui lui sont
nécessaires pour son développement et sa bonne administration.
Bienvenue à tout le monde et vous pouvez compter, à ce moment-ci
comme à tout autre moment aussi, sur ma collaboration la plus
entière.
Le Président (M. Vallières): Merci, M. le
député.
Je demanderais maintenant aux représentants de la ville de
Sainte-Foy de bien vouloir s'identifier s'il vous plaît.
M. Lavoie (Louis-Marie): M. le Président, est-ce que nous
restons assis ou si nous nous levons?
Le Président (M. Vallières): Vous pouvez demeurer
assis.
M. Lavoie: M. le Président, tous les membres de la
commission, je vous remercie, au nom de la ville, de nous recevoir ce matin. Je
m'empresse de vous présenter mes principaux collaborateurs. À ma
droite, le vice-président du comité exécutif, M. Roger
Vallières; à ma gauche, le directeur général de la
ville de Sainte-Foy, M. Jacques Cloutier; le secrétaire de la ville et
directeur du contentieux, M. Pierre Garon; un membre du contentieux, Mme
Johanne Gauthier; m'accompagnent aussi ce matin M. Gilles Carignan, M. Guy
Marcotte, et M. Gilles Myrand, tous conseillers municipaux à
Sainte-Foy.
M. le Président, vous remarquerez sans doute que par les
amendements que nous demandons ce matin, il ne s'agit pas d'une refonte en
profondeur de notre charte municipale. Il s'agit d'amendements que
j'appellerais d'ordre mineur qui ont comme objectif de mettre à jour
certains articles de notre charte et de nous donner certains pouvoirs accrus
pour assurer une meilleure administration, une meilleure gestion de notre
ville. C'est en somme les objectifs que nous poursuivons par ces amendements
que nous proposons ce matin.
Est-ce qu'on va procéder article par article? Je ne sais pas
comment vous procédez.
Le Président (M. Vallières): Oui. Je pense qu'on
peut maintenant procéder à l'étude du projet de loi
article par article. Nous vous remercions de vos commentaires.
J'appelle l'article 1 du projet de loi 225, Loi modifiant la charte de
la ville de Sainte-Foy.
M. Lavoie: Est-ce que c'est moi qui prends la parole en
commençant?
Le Président (M. Vallières): Oui.
M. Lavoie: M. le Président, Sainte-Foy est une ville qui
devient de plus en plus importante. Elle compte une population d'environ 100
000 habitants. La ville se développe d'une façon assez
extraordinaire. L'an passé, nous avons donné pour environ 50 000
000 $ de permis de construction pour logis nouveaux. Cette année, en
date du 30 octobre, nous avons donné des permis de construction pour 40
000 000 $ de nouveaux logis. La ville de Sainte-Foy possède une
cité universitaire et le siège social de l'Université du
Québec. Nous avons des centres de recherche dont l'INRS et le CRIQ. Nous
avons deux centres hospitaliers qui sont universitaires, dont les
activités de l'un sont articulées principalement sur la
recherche, le CHUL. Nous avons également, sur notre territoire, deux
cégeps et la moitié d'un autre. Nous avons un campus
d'écoles secondaires. Nous avons un aéroport. La ville de
Sainte-Foy est un carrefour de tout le système routier et elle
deviendra, dans l'avenir, je pense, la ville industrielle de la région
de Québec. Évidemment, la ville de Québec restera toujours
la ville historique, mais la vocation de la ville de Sainte-Foy est beaucoup
plus axée vers le domaine scientifique compte tenu des
éléments que je viens de vous décrire.
Notre ville, en vertu d'une réglementation nouvelle, est
passée de sept conseillers à quatorze depuis deux ans.
Jusqu'à présent, le comité exécutif n'est
représenté que par trois élus. En raison de ses pouvoirs
et du mode d'administration que nous avons mis en place, que je vais essayer de
vous expliquer du mieux que je peux, nous avons partagé l'administration
de la ville en quatre modules. À la tête de chacun de ces modules,
nous avons nommé un directeur général adjoint qui est
responsable auprès du directeur général, M. Jacques
Cloutier; ce dernier est responsable auprès du conseil.
À chacun de ces quatre modules correspond une commission
administrative composée d'élus municipaux et nous
désirerions que le président soit un membre de l'exécutif
afin
de bien faire le lien entre la fonction publique, les élus, la
population et ceux qui exercent le pouvoir. Évidemment, le conseil de
ville est le maître suprême, mais dans les grandes orientations et
dans les réglementations qui sont, comme ailleurs, adoptées par
le conseil de ville, la gestion quotidienne incombe aux gestionnaires. Mais il
demeure que les décisions d'ordre administratif reviennent au
comité exécutif.
C'est la raison pour laquelle nous demandons, par le projet de loi 225,
que le nombre d'élus nommés au comité exécutif soit
porté de trois à cinq. C'est là l'objectif de l'article 1
de notre projet de loi.
Le Président (M. Vallières): Merci. M. le
ministre.
M. Léonard: M. le maire, vous êtes sûrement au
courant de toutes les discussions qu'il y a eu lors de l'adoption de la loi 105
sur la démocratie municipale au cours de l'année 1979-1980. Je
crois qu'elle avait été adoptée au mois de juin 1980. Ce
sujet a été largement débattu et la décision a
été qu'il n'y aurait pas de comité exécutif dans
les villes, sauf dans certaines villes. On a reconnu celles qui en avaient
déjà, mais la tendance qui, je pense, a été
maintenue par la décision, a été qu'on ne créerait
pas de nouveaux comités exécutifs et que celles qui en avaient ne
les verraient pas s'élargir. Je pense que tout était basé
sur un raisonnement de transparence. Il fallait que les décisions soient
prises le plus possible par le conseil et non pas dans un comité
exécutif qui siégeait à l'extérieur des
réunions du conseil et qui n'était pas du tout astreint aux
mêmes règles de fonctionnement sur le plan démocratique.
(10 h 30)
J'ai entendu votre plaidoyer. Vous dites: Nous avons des commissions, il
faut donc plus de membres à l'exécutif. Je pense qu'il n'y a rien
qui empêche un membre du conseil de présider une commission. Il
n'est pas nécessairement obligé d'être membre de
l'exécutif. À l'heure actuelle, nous voulons nous en tenir
à cette ligne de conduite, celle de ne pas modifier les comités
exécutifs des villes qui en ont, présentement en tout cas, pour
un temps, et voir jusqu'où ira l'expérience.
M. Lavoie: M. le Président, puis-je...
Le Président (M. Vallières): Oui, M. le maire.
M. Lavoie: ...non pas corriger le ministre, on ne corrige pas un
ministre, mais on peut au moins s'expliquer avec lui.
Le Président (M. Vallières): Oui, M. le maire.
M. Rivest: Ils en ont besoin.
M. Lavoie: Je ne suis pas juge ici, je suis demandeur.
Le Président (M. Vallières): Allez-y, M. le
maire.
M. Lavoie: Je ne voudrais pas vous confronter avec quelques-unes
des déclarations que vous avez faites antérieurement, cependant,
je pense que notre comité exécutif fonctionne de façon
très démocratique, puisque nous siégeons en public. Les
journalistes sont admis, le public est admis; le public peut même poser
des questions. Tous les conseillers municipaux sont admis. D'ailleurs, on
siège dans la salle du conseil et tous les conseillers municipaux
reçoivent tous les documents du comité exécutif. Tout de
même, je dirais que c'est plus détendu. Je ne dirai pas que ce
serait malvenu, mais nous serions grandement contrariés si vous ne nous
accordiez pas ce que nous demandons.
M. Garon, notre secrétaire, voudrait ajouter un mot, si vous
permettez.
Le Président (M. Vallières): Oui, M. Garon.
M. Garon (Pierre): Merci. Je pense qu'on peut aussi ajouter le
fait suivant à ce que M. le maire a dit. À trois membres,
lorsqu'il y en a un qui s'absente, deux seulement sont appelés à
prendre des décisions. Il nous apparaît que, compte tenu de la
grandeur du pouvoir décisionnel du comité exécutif de
Sainte-Foy, il serait préférable justement d'avoir un plus grand
nombre de personnes qui participent à ces décisions.
M. le maire a souligné le caractère public du
comité exécutif. De fait, depuis 1981, le comité
exécutif a toujours siégé en public. Ce que la ville de
Sainte-Foy demande, ce ne sont pas des pouvoirs additionnels, mais des ajouts
dans le nombre de membres. À cet égard, nous aimerions souligner
à M. le ministre et à M. le Président, les
précédents qui existent à Charlesbourg et à
Longueuil qui vont dans le même sens que ceux que nous demandons. En ce
qui concerne Longueuil, nous référons à la loi 220 qui a
été sanctionnée le 23 juin 1983 et, en ce qui concerne
Charlesbourg, la loi a été sanctionnée en 1977.
Le Président (M. Vallières): M. le ministre.
M. Léonard: Je voudrais simplement dire une chose. Je n'ai
pas mis en cause l'administration ou la qualité d'administration de
Sainte-Foy. D'ailleurs, je voyais dans le journal d'aujourd'hui, mardi 8
novembre 1983,
qu'on est resté au même niveau de taxe depuis un bon nombre
d'années. 3e pense que cela plaide plutôt pour le système
actuel; cela veut dire que cela fonctionne bien.
Cela dit, vous dites que vous fonctionnez en public, que vous
fonctionnez devant tous les autres conseillers. Je me demande pourquoi il
devrait y avoir un exécutif, finalement. Si des décisions
importantes sont prises par l'exécutif, je pense surtout que les
décisions importantes doivent être prises par le conseil.
L'exécutif existe pour traiter de choses courantes, pour faciliter
l'administration courante entre des réunions du conseil, mais pas plus.
Il ne devrait pas prendre des décisions importantes normalement.
Quand on fait référence à la ville de Longueuil,
C'est la seule création de l'exécutif qu'il y ait eu depuis 1980.
Il y avait là une population de 125 000 habitants, plus
précisément 124 300 habitants. C'était la seule ville de
plus de 120 000 habitants qui n'avait pas de comité exécutif.
Effectivement, nous nous sommes rendus à leur plaidoyer mais il reste
quand même qu'il y a aussi une différence avec les autres villes
où il y a moins de 100 000 habitants et où il y a un
comité exécutif. Normalement, il n'y aurait pas de comité
exécutif pour les villes de moins de 100 000 habitants. Dans le cas de
Sainte-Foy, on n'est pas encore tout à fait rendu à 100 000
habitants. On est à 68 000 habitants, c'est le chiffre officiel. Alors,
il y a quand même une certaine marge et cela voudrait dire que des
comités exécutifs se créent dans toutes les villes du
Québec. Je pense que non. Les décisions doivent se prendre au
niveau du conseil et en public. Les comités exécutifs existants
ont été laissés là parce qu'il y en avait
auparavant et dans les villes de 100 000 habitants, lorsque nous en avons
traité, les comités exécutifs avaient simplement pour
fonction d'accélérer l'administration strictement courante. Et
non pas de prendre des décisions importantes.
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Laprairie.
M. Saintonge: M. le ministre, à l'appui peut-être de
la demande de Sainte-Foy, ne croyez-vous pas que, puisqu'il existe actuellement
un comité exécutif dans cette ville, le fait de l'augmenter de
deux membres supplémentaires, c'est-à-dire de trois membres
à cinq membres atteint l'objectif de démocratie que vous
mentionniez plus tôt? D'une part, permettre à un plus grand nombre
de personnes de siéger à l'exécutif et d'autre part, de
minimiser, en tout cas, les effets d'une absence au comité
exécutif. On ne se retrouverait pas avec deux membres s'il en manquait
un mais avec au moins un minimum de quatre membres. Cela serait, je pense, plus
avantageux et d'une plus grande représentativité au niveau de
l'opinion du conseil municipal en général. D'autant plus que je
remarque, à l'article 3, qu'on ne demande pas d'augmentation de la masse
salariale de l'exécutif.
M. Léonard: Là, ce n'est pas une question de
salaire des membres de l'exécutif mais de décisions a prendre.
Les décisions sont prises au niveau du conseil, en public et il me
semble que c'est ça le système. Et, lorsqu'il y a un
comité exécutif, ce dernier traite strictement d'affaires
courantes. Je sais bien que s'il y a cinq membres, la tendance sera
effectivement de faire passer encore plus de décisions au niveau du
comité exécutif plutôt qu'à celui du conseil. C'est
normal et cela se fera d'une façon automatique, c'est la tendance.
Effectivement, lorsqu'on dit qu'il y a une pression, la pression est
justement pour que des décisions se prennent à l'exécutif
plutôt qu'au conseil.
En termes de démocratie, je pense qu'il ne faut pas virer le
raisonnement à l'envers, c'est au conseil que les décisions
doivent se prendre. C'est beaucoup plus ouvert là. Sans rien dire contre
un exécutif, je ne veux absolument pas faire de procès sur cela,
en termes de dispositifs démocratiques, cela revient au conseil
plutôt qu'au comité exécutif.
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Jean-Talon.
M. Rivest: M. le ministre, dans la mesure où il existe des
conseils exécutifs, si je comprends bien l'attitude
générale du gouvernement, d'après ce que vous avez
exprimé, sur le plan des principes, je ne crois pas que personne ne vous
en tienne rigueur. Est-ce que vous indiquez que les conseils exécutifs
qui existent présentement au niveau des municipalités sont
absolument gelés dans leur état actuel et qu'il n'y aura aucune
espèce de changement? Si c'est le cas, pourquoi les gardez-vous? Si la
ville de Sainte-Foy fait une demande, c'est qu'elle a constaté - comme
le maire et le porte-parole l'ont indiqué - un certain nombre de
difficultés dans la pratique de cet exécutif et il ne faudrait
pas, ce qui semble être le fait, que votre refus d'accéder
à la demande de la ville de Sainte-Foy constitue et soit
interprété par les villes comme étant un refus
d'améliorer le fonctionnement et la pratique actuelle des conseils
exécutifs existants. Est-ce l'attitude du ministère que les
exécutifs existants vont exister ad vitam aeternam dans leur forme
actuelle parce qu'ils existaient antérieurement? Ce ce que la ville de
Sainte-Foy vous demande est purement un aménagement très simple
et
minime à la pratique parce qu'ils ont constaté un certain
nombre de... Elle ne le fait pas pour le plaisir de la chose, non plus pour
remettre en cause - ce n'est certainement pas l'intention de la ville de
Sainte-Foy - le principe que vous avez indiqué. Je voudrais vous
entendre là-dessus. Est-ce que cela veut dire que, désormais, les
conseils exécutifs existants sont gelés dans le ciment et qu'il
n'y aura pas moyen de les améliorer pour tenir compte de
l'évolution des villes? Il me semble qu'en ce sens-là la ville de
Sainte-Foy présente une demande légitime.
Le Président (M. Vallières): M. le ministre.
M. Léonard: J'ai exprimé mon avis sur ce sujet plus
tôt et je voudrais faire remarquer au député de Jean-Talon
qu'il est exact que, dans l'exposé de M. le maire, nous avons vu
qu'à la municipalité de la ville de Sainte-Foy, on a
créé quatre commissions. On veut que les présidents de ces
commissions soient représentés au niveau de l'exécutif. En
réalité, cela signifie que les présidents des commissions
font rapport au comité exécutif et non plus du tout au niveau du
conseil. Peut-être que cela s'ajuste effectivement, mais on voit que la
tendance est vraiment de reporter le poids des décisions non pas au
niveau de l'exécutif, mais au niveau du conseil. Or, c'est justement
là-dessus qu'on a déjà eu le débat. Je pense que
tout le monde s'est entendu pour dire que c'était au niveau du conseil
que les décisions importantes se prenaient et non pas au niveau de
l'exécutif. La tendance sera effectivement de transférer les
responsabilités - il y a un rapport là-dessus - au niveau de
l'exécutif plutôt qu'au niveau du conseil. Jusqu'à nouvel
ordre, nous ne voulons toucher à aucun exécutif.
Le Président (M. Vallières): M. le maire et,
ensuite, M. le député de Louis-Hébert.
M. Lavoie: Je ne voudrais pas m'inscrire en faux envers le dire
du ministre. Si nous demandions en même temps qu'une augmentation du
nombre de membres de l'exécutif des pouvoirs accrus pour
l'exécutif, là je vous suivrais à 100% et je
déclarerais guerre perdue, bataille perdue. Ce que nous demandons, c'est
d'augmenter le nombre seulement, mais pas ses pouvoirs. Les commissions sont
nommées par le conseil municipal et elles n'ont qu'un pouvoir de
recommandation à l'un ou à l'autre des deux organismes
décisionnels, selon les compétences de chacun des organismes.
Lorsqu'il s'agit de compétence du conseil, la commission doit
faire ses recommandations au conseil. Il n'est d'ailleurs pas lié par
elles. Lorsque c'est de la compétence du comité exécutif,
la commission doit faire rapport au comité exécutif, et ainsi va
le bateau. Ce qu'on demande, ce ne sont pas des pouvoirs accrus, mais
simplement un nombre accru afin que ce soit plus représentatif du milieu
et justement plus démocratique.
Voici une petite correction que je voudrais également vous
apporter. J'admets ce que vous dites: la population officielle de Sainte-Foy
est de 68 000. Cela a été fixé d'une façon un peu
arbitraire. Je peux vous dire qu'il y en a deux de plus, car je ne suis pas
recensé là-dedans, je ne suis pas compté, non plus que mon
épouse. Donc, il y en a 68 002.
Dans le recensement qui a été fait et qui a servi de base
à cela, toute la population étudiante, soit 27 000 à
l'université et dans les deux cégeps, a été
oubliée. Cependant, il faut donner et organiser les services municipaux
pour tout ce monde. C'est pourquoi je vous dis que nous sommes beaucoup plus
près de 100 000 que de 68 000; ce qui nous a d'ailleurs
pénalisés à la Communauté urbaine de
Québec.
Vous avez parlé du nombre de représentants au
comité exécutif. Je ne veux démentir personne. Prenons la
ville de Charlesbourg, qui a une population inférieure à la
nôtre, elle a un budget de 50% du nôtre, cependant, elle a quatre
représentants au comité exécutif. Toute proportion
gardée, on insiste beaucoup pour en avoir cinq. Je reviens encore
à la charge. Puisque c'est vous qui décidez, nous nous
soumettrons à votre bon jugement. Nous avons confiance que vous pouvez
faire certaines exceptions à la règle pour nous plaire un peu, si
je peux m'exprimer ainsi.
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Louis-Hébert avait demandé la parole.
Ensuite, M. le ministre.
M. Doyon: Merci, M. le Président. La demande que fait la
ville de Sainte-Foy me semble très défendable. Si on accepte
l'existence d'un comité exécutif, il est illusoire de penser
qu'un comité exécutif puisse disposer de suffisamment de
données et de sons de cloche avec simplement trois membres et la
possibilité que l'absence de l'un fasse qu'à toutes fins utiles
la décision ultime revienne avec le vote prépondérant qui
appartient au maire. La demande de Sainte-Foy s'appuie sur un désir de
faire fonctionner ce qui existe déjà. À l'usage, on
s'aperçoit qu'il serait de beaucoup préférable que deux
membres supplémentaires soient ajoutés au comité
exécutif de façon que ce comité exécutif, dont on a
accepté l'existence, puisse effectivement remplir les fonctions qu'on
lui a confiées. Au niveau de l'exercice démocratique, je pense
qu'il est
fort justifiable de soutenir que le comité exécutif, qui a
quand même des pouvoirs importants, des pouvoirs parfois
décisionnels ou d'autres de recommandation, puisse exercer ces pouvoirs
de la façon la plus éclairée possible. (10 h 45)
L'argumentation de la ville de Sainte-Foy, si je la comprends
correctement, fait valoir que, pour exercer ses pouvoirs de recommandation et
de décision, elle doit disposer de la participation d'un nombre accru de
personnes. Sans cette participation accrue, on en vient, dans les faits,
à l'existence d'un comité exécutif qui se résume
à trop peu de personnes pour qu'elles puissent, aussi valablement que ce
serait désirable, éclairer le conseil. Dans les circonstances, je
crois que le ministre doit y regarder de très près, y regarder
à deux fois. Je l'invite à ne pas adopter une politique
intransigeante à ce sujet, mais à tenir compte des faits, des
situations. Une des situations importantes qui existent actuellement, c'est
justement celle de ce comité exécutif.
Une fois qu'on a accepté l'existence de ce comité
exécutif, quelles que soient les raisons pour lesquelles on l'a fait, on
doit lui permettre de fonctionner correctement et avec toutes les ressources
qui lui permettent de remplir le rôle qu'on lui confie. C'est dans ce
sens que je fais appel au ministre pour qu'il révise ce qui semble
être sa décision de refuser à la ville de Sainte-Foy
l'augmentation du nombre de membres de son exécutif.
Le Président (M. Vallières): Merci, M. le
député. M. le ministre.
M. Léonard: Effectivement, il y a des comités
exécutifs de différentes tailles, dans différentes villes.
Il y en a moins. En tout cas, il n'y en a pas eu d'autres de
créés depuis 1980, sauf le cas de Longueuil. Je crois qu'on ne
doit pas élargir le comité exécutif. En fait, il est
là pour régler des affaires courantes et pas du tout pour prendre
des décisions, normalement.
Quand M. le maire dit qu'il n'y aura pas de pouvoir additionnel au
comité exécutif, je tiens à lui souligner que même
à l'article 2, qu'on va voir tout à l'heure, on dit:
"L'autorité en circulation appartient au comité exécutif."
Donc, tout de suite là, il y a un transfert au comité
exécutif. C'est la tendance qui se manifeste dès qu'il y a un
comité exécutif, celle de transférer toutes les
décisions, pas toutes, mais beaucoup de décisions, au niveau du
comité exécutif plutôt qu'au niveau du conseil. Les
débats, au niveau de l'institution municipale, doivent avoir lieu au
conseil et le moins possible au niveau de l'exécutif. C'est le principe
qui nous guide. Peut-être qu'à un moment donné, il y aura
une refonte de toutes les dispositions en termes de démocratie
municipale et on reprendra alors le débat là-dessus - et je
compte le faire le plus tôt possible - mais, pour l'instant, nous ne
voulons pas toucher à ces dispositifs, à ces comités
exécutifs qui existent déjà parce qu'une ville va venir en
disant: Moi, j'en veux quatre; une autre: J'en veux cinq; une autre: J'en veux
sept, trois, etc. On sera amené à en créer constamment et,
donc, à faire des brèches, des exceptions à toute une
série de dispositions qui existent déjà dans nos lois.
De la même façon aussi, on dit: On va partager la masse
salariale entre les cinq membres de l'exécutif au lieu des trois membres
de l'exécutif. Or, il y a une politique salariale, au niveau de la
rémunération des membres de l'exécutif, applicable
à l'ensemble du Québec. On est aussi obligé de faire une
exception là parce que, s'il y en a cinq, normalement, ils doivent
être rémunérés pour leurs fonctions, pour leur
charge. Normalement, ils doivent recevoir une rémunération. Quand
on partage en cinq plutôt qu'en trois, on touche encore là
à la loi générale. C'est un point secondaire, me
dira-t-on, mais quand même. Finalement, on bouleverse toutes les lois et
les règlements de l'administration municipale.
Le Président (M. Vallières): Oui, M. le
député de Jeanne-Mance.
M. Bissonnet: Évidemment, M. le ministre, je comprends
qu'il y a des dispositions générales de la loi 105 relatives
à la formation des comités exécutifs.
M. Léonard: La Loi sur les cités et villes.
M. Bissonnet: La Loi sur les cités et villes, mais c'est
un amendement à la loi 105. Toutes les municipalités qui ont des
populations importantes vont sûrement, à l'avenir, faire des
pressions pour que soient adoptées des dispositions spéciales
concernant leur municipalité quant à la création, la
formation et une meilleure souplesse de leur comité exécutif.
La demande de la ville de Sainte-Foy, comme d'autres
municipalités pourront le faire, ne vise pas à augmenter les
pouvoirs. Je tiens à vous dire que toutes les décisions des
comités exécutifs qui sont formés en vertu de nos
dispositions légales, toutes les discussions adoptées par le
comité exécutif doivent être transmises au conseil et
chaque conseiller et chaque citoyen peuvent remettre en question, lors de la
période des questions, la décision que le comité
exécutif a prise.
Dans la loi actuelle, avec une disposition d'ordre général
pour permettre
aux municipalités, avec les pouvoirs qui existent au niveau des
comités exécutifs... On pourrait peut-être donner une
option entre un conseil exécutif de trois à cinq membres. Les
conseillers municipaux qui ont été élus par les citoyens
pourront choisir le nombre de personnes qui devront siéger à leur
comité exécutif, et ce, dans le but de mieux répartir les
travaux entre les conseillers qui occupent un poste à l'intérieur
d'un comité exécutif. Dans une ville comme Sainte-Foy ou d'autres
municipalités où cela prend du leadership dans différents
domaines, je pense que le maire a déjà ses' préoccupations
comme premier magistrat de la ville, mais peut-être qu'à deux,
trois ou quatre conseillers, le travail pourrait être mieux divisé
pour obtenir une meilleure supervision sur les services municipaux.
Le Président (M. Vallières): Merci, M. le
député. Avez-vous d'autres commentaires, M. le ministre?
M. Léonard: Je veux bien qu'on dise que le comité
exécutif siège en public, siège devant le conseil, etc.,
mais je dis: Pourquoi un comité exécutif? En
réalité, il faut quand même lire la loi telle qu'elle
existe. Le comité exécutif siège à huis clos. Quand
vous dites qu'il peut siéger à huis clos et que le conseil
lui-même est au courant de toutes les décisions, il reste que
c'est a posteriori et non pas au niveau des délibérations. Cela
se fait après et non pas au moment où la décision est
prise. Le conseil est informé de la décision et il ne participe
pas aux délibérations.
Lorsqu'il y a des comités exécutifs, il y a toujours des
dispositions qui accompagnent la création du comité
exécutif. C'est d'ailleurs pour cela qu'un comité exécutif
existe. La troisième disposition, dans la charte de la ville de
Sainte-Foy, dit: Le comité siège à huis clos, sauf s'il
estime que, dans l'intérêt de la ville, ses
délibérations doivent avoir lieu publiquement. Il peut donc
siéger à huis clos. Justement là-dessus, en termes de
transparence, finalement, on dit que les décisions, les
délibérations se font et se prennent devant le public.
Je pense que c'est demeuré dans la loi. Lorsqu'on a
discuté de la loi 105 et vu qu'il y avait déjà des
comités exécutifs, on n'a pas aboli ceux qui existaient mais on a
arrêté d'en créer d'autres et de les modifier. Le principe
général demeure, les délibérations se font et les
décisions se prennent au niveau du conseil et non pas au niveau de
l'exécutif. Celui-ci doit être chargé seulement
d'administrer les affaires courantes.
Le Président (M. Vallières): M. le maire.
M. Lavoie: M. le Président, j'ai été 37 ans
dans l'éducation. J'ai à peu près tout fait, j'ai
enseigné à tous les niveaux, j'ai occupé tous les postes
de cadre et j'ai toujours été contre le même moule
applicable à chaque enfant, parce que je pense que ce n'est pas bon. Ce
qu'on est en train d'essayer de nous démontrer c'est que toutes les
villes doivent avoir le même moule pour leur gestion et leur
mécanisme de décision. Cela m'apparaît un parallèle
qui vaut la peine d'être considéré.
Normaliser, c'est bien beau, mais cela ne répond pas
nécessairement aux besoins de notre ville. Après
expérience, on veut améliorer l'efficacité du processus
décisionnel. M. le Président, je passe par vous pour parler au
ministre - je pense qu'il faut s'exprimer ainsi - nous n'aurions aucune
objection - au contraire, on serait prêt à le faire tout de suite
ce matin - à enlever de l'article 51b de notre charte: Le comité
siège à huis clos. Dans notre règlement de régie
interne, nous avons justement un processus contraire qui dit que le
comité exécutif doit siéger en public, sauf s'il s'agit
d'un cas de personnel. C'est le seul cas. Nous serions prêts, ce matin,
à amender notre charte, si vous l'acceptez, pour enlever cette partie
qui dit que le comité siège à huis clos pour la remplacer
par: Le comité siège en public, sauf s'il s'agit de cas de
personnel. Parce que, le cas échéant, il faut respecter la
réputation d'un peu tout le monde. On irait jusque-là. Il me
semble qu'on a montré suffisamment de bonne volonté pour que M.
le ministre puisse se rendre à notre demande, considérant que
nous nous rendons à toutes ses demandes.
Le Président (M. Vallières): Merci, M. le maire. M.
le ministre.
M. Léonard: Je pense qu'un comité exécutif
siège pour... La nature ou presque la nature même des
comités exécutifs, c'est de siéger à huis clos.
À ce moment-là, il n'y a rien qui vous empêche de former
des comités du conseil pour administrer les affaires de la
municipalité. Il y a quand même ce principe, à l'heure
actuelle, selon lequel les affaires sont administrées par le conseil
municipal et non pas par un exécutif. Je trouve que c'est cela
l'institution municipale. Ce n'est pas parce qu'on veut être inflexible,
mais il me semble que la loi doit exister pour tous. Les exceptions qu'on a
déjà consenties, elles sont là, mais, en
réalité, la loi elle-même est fondamentale; elle doit
s'appliquer à toutes les municipalités. Le principe
général, c'est que les décisions sont prises par le
conseil. La ville de Sainte-Foy compte trois membres au sein de
l'exécutif. Cela lui a été consenti à un moment
donné de son histoire. Nous en restons là. C'est cela que nous
disons
simplement, parce que, normalement, il n'y aurait pas de comité
exécutif. Il n'y en aurait même pas.
Le Président (M. Vallières): Merci, M. le ministre.
L'article 1 serait donc rejeté.
M. Saintonge: Sur division.
Le Président (M. Vallières): Sur division.
J'appelle maintenant...
M. Lavoie: M. le Président.
Le Président (M. Vallières): M. le maire.
M. Lavoie: Je vous fais tout de même part de notre
très grand désappointement et de notre très grande
insatisfaction que nous véhiculerons à Sainte-Foy.
Le Président (M. Vallières): J'appelle maintenant
l'article 2 du projet de loi 225. Est-ce que l'article 2 est adopté?
M. Léonard: Non. Un instant.
Le Président (M. Vallières): M. le ministre.
M. Léonard: C'est un pouvoir qu'on veut transporter du
conseil au comité exécutif. Nous avons déjà
refusé à la ville de Québec que l'autorité en cette
matière appartienne au comité exécutif plutôt qu'au
conseil. Nous avons là un exemple de ce qui pourrait arriver. Cela veut
dire que, par exemple, le sens des circulations pourrait être
modifié par les comités exécutifs, possiblement à
huis clos, sans que les citoyens soient avisés de tout cela. Nous
rejetons cet article.
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Louis-Hébert.
M. Doyon: M. le Président, avant que le ministre fasse son
lit trop rapidement, j'aimerais que la ville de Sainte-Foy nous fasse
connaître les raisons qui militent en faveur de cette demande de
modification et de transfert de pouvoir au comité exécutif. Je
pense que le ministre vient d'exprimer son intention de rejeter cet article
sans, cependant, avoir même donné la chance à la ville de
Sainte-Foy de faire valoir son point de vue, ce qui m'apparaît quelque
peu en dehors des normes. Le parrain du projet de loi ne se fait pas non plus
aller beaucoup là-dessus; on ne l'a pas entendu. J'ai l'impression
que...
Une voix: ...du député de Chauveau. M. Doyon:
...le parrainage du député de
Chauveau est plutôt une figure de style. Dans les circonstances,
il a peut-être des arguments qui seraient de nature à convaincre
le ministre et je l'inviterais également à se faire entendre
là-dessus.
Le Président (M. Vallières): J'ai une demande
d'intervention de la part de la ville de Sainte-Foy. On pourra entendre le
député de Chauveau par la suite.
M. Garon (Pierre): M. le Président, tantôt, M. le
maire de Sainte-Foy a donné en détail, a particularisé les
pouvoirs de la ville de Sainte-Foy et le processus décisionnel. Ici
encore, je ne saurais trop insister; cependant, je dois vous faire part de la
façon dont la ville fonctionne pour en arriver à une
décision dans le domaine qui nous concerne.
Le processus suivi pour décréter telle ou telle
application du règlement de circulation commence d'abord par une demande
des citoyens. Pierre, Jean, Jacques veut avoir un arrêt-stop à
l'angle de telles rues. Il en fait la demande à un comité - un
comité neutre, je dois dire - de quatre fonctionnaires composé
d'un ingénieur de la circulation, d'un avocat, du surintendant de la
signalisation et du capitaine à la circulation. Ce comité neutre
étudie la demande des citoyens.
Ensuite, la Commission des services aux citoyens étudie à
son tour la demande et c'est elle qui fait une recommandation au conseil. Je ne
saurais trop insister, encore une fois, pour dire jusqu'à quel point ce
particularisme existe à la ville de Sainte-Foy dans la prise de
décisions. C'est à partir de ce particularisme qu'on peut
justifier une telle demande, sans revenir à la première qui a
été faite tantôt qui la justifiait aussi, selon nous.
Quand on parle d'autorité en stationnement dans le
règlement, nous disons que cette autorité, dans les
circonstances, pourrait être le comité exécutif. Il est
bien évident que le règlement concernant la circulation sera
toujours adopté par le conseil. En réalité, ce qu'on veut,
c'est éviter une certaine lourdeur, éviter d'aller au conseil
déranger tant de gens pour des décisions qui nous apparaissent
très mineures.
Le Président (M. Vallières): Merci. Nous avons une
demande d'intervention du député de Chauveau.
M. Brouillet: M. le Président, mon intervention sera
brève. Jusqu'à ce jour, je me suis toujours demandé
pourquoi le député de Louis-Hébert avait été
congédié de la communauté urbaine. Sa réaction
infantile devant le fait qu'on ne lui a pas demandé d'être parrain
me fournit aujourd'hui une explication additionnelle.
M. Doyon: M. le Président...
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Louis-Hébert, auparavant, j'aimerais rappeler
aux membres de cette commission qu'il ne s'agit pas ici d'un débat entre
eux, mais que le débat devrait plutôt porter sur le sens
même du projet de loi.
M. Doyon: Mais, quand même, c'est une...
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Louis-Hébert, vous avez la parole.
M. Doyon: M. le Président, deux remarques très
brèves. La première, c'est que le plus grand admirateur du
député de Chauveau me semble être le député
de Limoilou qui rit à gorge déployée et qui n'a
sûrement rien compris au conflit qui m'a opposé à la
communauté urbaine, qui est, pour autant que je suis concerné, de
l'histoire ancienne. On ne refera pas l'histoire. La population s'est
prononcée là-dessus, ainsi que la Commission des droits de la
personne.
Ma deuxième réaction, qui est plus à propos, c'est
pour déclarer que, si c'est tout ce que le député de
Chauveau a à dire pour défendre le projet de loi de Sainte-Foy,
ce n'est pas fort et je me demande pourquoi il le parraine.
Une voix: Bien oui!
M. Doyon: Une fois qu'il dit qu'il comprend pourquoi j'ai
été congédié de la communauté urbaine, je ne
vois pas en quoi cela fait avancer le dossier de Sainte-Foy. S'il pouvait nous
expliquer ce bout, j'en serais très heureux, parce que, là, je le
perds totalement et cela ne m'impressionne pas du tout. Je me demande s'il
était sérieux quand il a accepté de parrainer le projet de
loi de Sainte-Foy. Si c'est de cette façon qu'il entend s'acquitter de
la fonction qu'il a acceptée librement, en disant que le
député de Louis-Hébert a été
congédié, etc., et qu'il comprend finalement pourquoi, je me
demande si Sainte-Foy est vraiment bien servie par le député de
Chauveau qui a fait des remarques aussi niaises et aussi hors de propos. Je ne
vois pas comment il explique pourquoi le ministre ou le gouvernement devrait ou
ne devrait pas accepter la demande de transfert de pouvoirs au comité
exécutif en matière de circulation. Il ne nous a rien dit
là-dessus. J'attends ses remarques là-dessus parce qu'on n'a rien
appris, il ne nous a rien dit.
Le Président (M. Vallières): Merci. Y a-t-il
d'autres commentaires concernant le projet de loi 225? M. le
député de Chauveau.
M. Brouillet: M. le Président, je ferai remarquer à
M. le député de Louis-Hébert...
Le Président (M. Vallières): S'il vous
plaît!
M. Brouillet: ...qu'il y a des temps et des lieux où on
peut défendre un projet de loi. J'ai fait mon travail aux lieux
désignés pour le faire.
Une voix: Cela a bien été. Vous avez
travaillé.
Le Président (M. Vallières): À l'ordre, s'il
vous plaît!
M. Brouillet: Les députés de l'Opposition devraient
savoir que le succès ne se mesure pas toujours à l'effort qu'on
fournit pour défendre nos points de vue.
Une voix: On voit cela. Vous en êtes une preuve
vivante.
Le Président (M. Vallières): S'il vous plaît;
M. le ministre. La parole est à M. le ministre, s'il vous
plaît!
M. Léonard: M. le Président, je pense que
l'autorité en matière de circulation, c'est une autorité
importante. Elle doit être exercée par le conseil. Lorsqu'une
proposition comme celle de légiférer affecte les citoyens et que
cela peut affecter de façon substantielle la valeur même de leur
propriété, il me semble que cela doit être fait en toute
transparence. Je trouve l'explication qu'on m'a fournie bonne. Oui, nous avons
une réglementation qui fait que cela passe par le conseil et que les
citoyens sont consultés, mais si nous inscrivons dans la loi ce texte
disant que cela appartient au comité exécutif, effectivement,
rien ne nous garantit que, dans deux ans ou dans quelques années, il n'y
a pas une autre administration, différente de la vôtre, qui pourra
adopter une réglementation complètement différente ou ne
pas en adopter du tout, de sorte que les décisions en matière de
circulation soient prises au niveau du comité exécutif. Je pense
qu'il s'agit là de décisions importantes qui doivent passer par
le conseil.
Le Président (M. Vallières): Merci, M. le ministre.
Je considère cet article 2 comme étant rejeté. J'appelle
maintenant l'article 3. Est-ce que vous avez des commentaires?
M. Léonard: C'est rejeté par concordance avec
l'article 1.
Le Président (M. Vallières): Est-ce qu'il y a
d'autres commentaires sur l'article 3? Oui, j'ai une demande d'intervention de
la
part de la ville de Sainte-Foy.
M. Garon (Pierre): M. le Président, sur l'article 3 -
avant d'arriver à l'article 4 -j'aimerais informer l'assemblée
que nous retirons l'article 4, l'article 6 et l'article 9. La raison est bien
simple, en ce qui concerne les articles 6 et 9; c'est que la loi
générale est venue apporter, entre le moment où nous avons
fait la demande et ce moment-ci, les correctifs que nous désirions
obtenir de vous. Quant à l'article 4, c'est que les structures de la
ville ayant également changé depuis ce temps, le problème
en ce qui concerne l'ouverture des soumissions ne se pose plus de la même
façon. Nous retirons les articles 4, 6 et 9, M. le Président.
Le Président (M. Vallières): Merci. L'article 3 est
donc rejeté. L'article 4 est retiré. J'appelle maintenant
l'article 5. Est-ce qu'il y a des commentaires sur l'article 5? Oui, une
demande d'intervention de M. Pierre Garon, de la ville de Sainte-Foy.
M. Garon (Pierre): Ici encore, M. le Président,
l'idée de cet amendement est d'éviter, dans le cas
présent, au greffier de se présenter inutilement pour constater
qu'il n'y a pas quorum, d'éviter que les séances ne soient
annulées. Si le texte que nous proposons comme tel dans les amendements
ne vous agrée pas, nous en avons un de rechange que nous avons remis au
greffier et qui se lirait ainsi: "Si un jour fixé pour une séance
ordinaire se trouve être un jour de fête, la séance est
tenue le jour juridique suivant à moins que le conseil en décide
autrement par résolution." C'est un texte que nous avons changé
en ayant pris soin de pressentir les procureurs du ministère des
Affaires municipales.
Le Président (M. Vallières): Merci. M. le
ministre.
M. Léonard: Sur l'ensemble, je pense que c'est une
disposition qui peut se défendre à l'heure actuelle. Nous avions
effectivement une objection à adopter la proposition telle qu'elle
était rédigée car cela enlevait tout caractère de
certitude quant au jour de la réunion. Dans la nouvelle
rédaction, je pense que c'est beaucoup mieux. Il y a peut-être une
faute de français: à moins que le conseil n'en décide
autrement par résolution, soit "n".
Le Président (M. Vallières): II n'y a pas
d'objection de la ville de Sainte-Foy à ce que l'on dise: Que le conseil
n'en décide autrement par résolution, au lieu de: en
décide autrement?
M. Garon (Pierre): Pas d'objection, M. le Président.
Le Président (M. Vallières): Merci.
M. Léonard: Je veux bien entendre tous les
participants.
Le Président (M. Vallières): II y a une demande
d'intervention du député de Louis-Hébert.
M. Doyon: M. le Président, une question qui me vient
à l'esprit. Je comprends que la séance, d'après le texte
qu'on a devant les yeux, serait tenue le jour juridique suivant, mais que le
conseil pourrait modifier cela à sa guise. Le ministre laisse-t-il
pleine latitude pour que possiblement tout le mois s'écoule avant que la
séance du conseil ait lieu? J'imagine qu'il est peut-être
délicat de se retrouver dans une situation où on est pratiquement
deux mois sans avoir de séance du conseil. Est-ce qu'on ne devrait pas
à ce moment-là indiquer que la séance doit
obligatoirement, par exemple, se tenir dans la semaine qui suit le jour
férié? Autrement, on peut prolonger le délai entre les
deux dates où la séance précédente du conseil aura
eu lieu et la suivante et, à toutes fins utiles, on se retrouvera deux
mois sans séance du conseil. Je soulève ce point non pas pour en
faire une objection, mais pour éviter que des séances du conseil
de ville, en tout cas celui de Sainte-Foy, ne puissent être omises trop
longtemps.
Le Président (M. Vallières): D'accord, M. le
ministre, suivi d'une demande d'intervention de la ville de Sainte-Foy
aussi.
M. Léonard: Pour réagir immédiatement aux
remarques du député de Louis-Hébert, il a effectivement
raison. Il ne faudrait pas laisser toute latitude de reporter une telle
réunion indéfiniment ou sur une période de plusieurs
semaines. J'ajouterais aussi que cette disposition pourrait aussi aller dans
une loi générale s'appliquant à toutes les
municipalités au Québec.
Je propose que nous suspendions temporairement cet article pour faire
examiner cette nouvelle proposition et nous y reviendrons avant la fin de
l'adoption de votre projet de loi. Si vous nous le permettez, cela nous donnera
plus de temps, à moins qu'il n'y ait d'autres remarques,
peut-être, M. le Président.
Le Président (M. Vallières): Oui, il y a d'autres
remarques de la part de M. Garon.
M. Garon (Pierre): M. le Président, pour rassurer le
député de Louis-Hébert, l'article 329 du Code des
cités et villes dit bien que le conseil doit se réunir au moins
une fois par mois. Alors, nous ne demandons pas
l'abrogation ni la modification de cet article.
Le Président (M. Vallières): Merci. Si les membres
en conviennent, nous pourrions suspendre temporairement cet article pour y
revenir par la suite.
L'article 6 a été retiré. Nous passons maintenant
à l'article 7. Est-ce qu'il y aurait des commentaires à l'article
7? M. Pierre Garon.
M. Garon (Pierre): M. le Président, je crois savoir qu'il
est possible que le texte de l'amendement que nous proposons puisse être
incorporé dans un bill omnibus ou éventuellement dans la loi
générale. Enfin, ce qui nous préoccupe, c'est le temps
où cela se fera. Si l'on nous assure que l'article 7 sera très
bientôt incorporé, nous voilà satisfaits. Cependant, si
cela devait être long, nous aimerions quand même avoir ce pouvoir
qui, au fond, est très simple. Il s'agit de réglementer et de
prohiber la garde des animaux, y compris tous les animaux qu'on peut ou veut
bien vendre dans les centres commerciaux. À cet égard, il y a de
nombreux précédents.
Il est également recommandé au paragraphe 17 que le
propriétaire enlève les excréments, tant sur la
propriété publique que privée. Enfin, de nombreux
précédents existent en ce qui concerne le paragrahe 17. Je me
reporte, notamment, à la ville d'Anjou, à Vanier - je peux vous
donner la référence exacte si vous le désirez - à
Repentigny et à Lasalle. Ce sont des amendements qui ont
été permis depuis 1982 dans tous les cas.
Le Président (M. Vallières): Merci. M. le
ministre.
M. Léonard: M. le Président, nous entendons
effectivement légiférer très bientôt sur cette
question. Comme il est de tradition qu'il y ait un bill dit omnibus avant
Noël, je suppose que l'Opposition va concourir à faciliter la
tâche des municipalités. Nous prévoyons inclure cette
disposition que nous adoptons quasi automatiquement dans toutes les demandes de
bills privés depuis 1982. Je pense qu'il y aura un texte qui couvrira ce
point-là dans la loi omnibus. Maintenant, cela veut dire que, si la
ville de Sainte-Foy veut le conserver, très bien. Par ailleurs, je dis
qu'il y a quelque chose de prévu, à peu près la même
chose dans le projet de loi omnibus.
Le Président (M. Vallières): Alors, face à
ces commentaires du ministre, comment réagit la ville de Sainte-Foy?
M. Lavoie: Nous désirerions avoir cette disposition pour
le moment, d'ici ce temps-là, parce qu'il me semble que cela prend du
temps à en obtenir une. Nous attendons.
M. Saintonge: Si on l'a accordé, M. le ministre, à
d'autres municipalités jusqu'à ce que la loi
générale soit modifiée, on peut l'accorder à la
ville de Sainte-Foy également.
M. Léonard: Cela n'irait pas beaucoup plus rapidement
parce que, normalement, le bill omnibus devrait être aussi adopté
avant Noël, comme les bills privés. Ce que je veux dire, c'est que
je n'ai pas d'objection.
M. Saintonge: On ne sait jamais. Juridiquement...
Le Président (M. Vallières): Alors, on
considère l'article... Oui.
M. Léonard: Est-ce que je dois noter, à l'heure
actuelle, les intentions de l'Opposition par rapport au bill omnibus? (11 h
15)
M. Saintonge: Le ministre nous avait promis de le déposer
en octobre et on est rendu au 8 novembre. Nous étions d'accord pour
l'étudier.
Une voix: On peut fermer le parlement encore.
Le Président (M. Vallières): À l'ordre, s'il
vous plaît; L'article 7 est donc adopté.
M. Léonard: Je veux quand même ajouter que cela
alourdit beaucoup les textes des projets de loi, à moins qu'on ne le
retire. Est-ce qu'on peut le retirer dans les projets de loi publics?
M. Saintonge: À moins que les représentants de la
ville de Sainte-Foy ne nous informent que c'est dans la rédaction d'un
amendement futur.
M. Léonard: C'est la même rédaction dans le
projet de loi public.
M. Saintonge: Si vous acceptez de le retarder peut-être de
quelques semaines.
M. Léonard: Une semaine.
Le Président (M. Vallières): Est-ce que les
représentants de la ville de Sainte-Foy maintiennent cet article 7 ou le
retirent?
M. Lavoie: Si vous nous donnez votre parole que ce sera dans le
bill d'une façon générale et qu'on
bénéficiera des mêmes avantages, je ne vois pas pourquoi on
s'entêterait.
M. Léonard: Je peux vous dire, à ce moment-ci, que
ce sera dans le projet de loi
déposé à l'ouverture de la session dans une
semaine, le 15 novembre. Les décisions sont déjà prises
là-dessus, M. le maire.
M. Lavoie: Au moins, on ne repartirait pas les mains vides. Comme
il semble qu'on va repartir pas mal les mains vides, on aurait au moins ce
plaisir.
M. Saintonge: Pour autant que le bill omnibus sera adopté.
On a déjà vu un bill omnibus refusé en décembre
pour des motifs sérieux; cela retarderait d'autant. C'est
déjà arrivé. Donc, on ne peut donner une garantie. Si
jamais le bill omnibus n'était pas accepté pour un motif ou un
autre, j'espère qu'on ne va pas reprocher à l'Opposition de ne
pas avoir accordé le pouvoir à ce moment-ci. Si la ville de
Sainte-Foy le demande, je suis d'accord qu'on l'intègre maintenant.
Le Président (M. Vallières): M. le ministre.
M. Léonard: Je ne veux pas revenir sur ces incidents,
mais, effectivement, c'était pour un motif très sérieux;
il s'agissait de faire l'expérience d'un député qui venait
d'arriver en Chambre. Il a bien réalisé qu'il avait
gêné un bon nombre de municipalités dans le Québec
en ayant cette attitude.
Ceci étant dit, je fais simplement la remarque suivante:
Normalement, ce sera déposé dans quelques jours, dans huit jours
exactement, à l'Assemblée nationale. Ce sera le même texte
et il va s'appliquer à toutes les municipalités. Vous n'aurez pas
besoin de traîner cela indéfiniment dans votre charte, ce sera
intégré à la loi générale.
Le Président (M. Vallières): M. Garon a
demandé la parole.
M. Garon (Pierre): Nous ne venons pas très souvent devant
cette commission parlementaire et j'ai une question en tête. Vous parlez
de l'article 7. Dans cet article, il y a un premier et un deuxième
paragraphes. Je me demandais si votre décision disposait du premier et
du deuxième paragraphes.
M. Léonard: Seulement du premier paragraphe.
Le Président (M. Vallières): Le premier paragraphe
de l'article 7.
M. Garon (Pierre): Nous aimerions nous faire entendre
également sur le deuxième paragraphe.
M. Léonard: Ah!
Le Président (M. Vallières): Nous
considérons le premier paragraphe de l'article 7 comme étant
retiré. On passerait maintenant au paragraphe 2 de l'article 7. M. le
ministre.
M. Léonard: Est-ce qu'on pourrait commencer par entendre
les commentaires des représentants de la ville de Sainte-Foy...
Le Président (M. Vallières): Oui.
M. Léonard: ...compte tenu qu'ils ont proposé de
retirer les articles 6 et 9, et puisque le deuxième paragraphe touche
à cela aussi?
Le Président (M. Vallières): M. Garon.
M. Garon (Pierre): Je n'ai pas très bien compris
l'intervention de M. le ministre.
Le Président (M. Vallières): M. le ministre demande
que les représentants de la ville fassent leurs commentaires, compte
tenu qu'on a déjà retiré un autre article en concordance
avec celui-là.
M. Léonard: L'article 6.
M. Garon (Pierre): Dans le cas des articles 6 et 9, les lois ont
été votées. En ce qui concerne le paragraphe 2, que je
sache, il n'y a pas d'équivalent qui ait été adopté
pour le moment. La raison ou le motif, le fondement, en réalité,
du paragraphe 2 est, encore là, un souci d'efficacité chez nous,
un souci de propreté aussi. Actuellement, on peut disposer des carcasses
de voitures seulement dans les cas d'urgence où dans le cas d'une
urgence-neige. Bien souvent, on ne peut pas disposer des véhicules
immatriculés. Cet amendement nous permettrait de disposer de ces
véhicules. Il nous permettrait également, dans le deuxième
paragraphe, d'être un peu plus sévères dans les sanctions
en ce qui concerne le stationnement et de porter de 10 $ à 25 $ les
amendes, ce qui n'est pas exagéré compte tenu du fait que, dans
la plupart des localités d'envergure, c'est ce qui existe et aussi pour
le motif que, comme on le sait, bien souvent certains citoyens
préfèrent payer une contravention de 10 $ plutôt que de
déplacer leur véhicule.
Le Président (M. Vallières): D'accord. M. le
ministre.
M. Léonard: J'ai deux remarques à faire
là-dessus, M. le Président. D'abord, il y a une opposition du
ministère de la Justice sur l'article tel que rédigé.
Quant au montant des frais de touage, nous sommes d'accord - nous l'avions dit,
d'ailleurs, en commission parlementaire au mois de mai ou juin - pour en
modifier les taux réclamés par la municipalité. Donc,
là aussi, dans le bill
omnibus, une modification législative sera proposée.
M. Saintonge: Je me souviens pertinemment que, dans le cas de
Saint-Léonard, mon confrère, le député de
Jeanne-Mance, qui est absent actuellement, avait présenté une
demande dans ce sens-là. Le ministre s'était engagé, dans
le prochain bill omnibus, c'est-à-dire dans celui qui sera
déposé la semaine prochaine, à modifier, à tout le
moins, la question des coûts de touage. On attend impatiemment la
modification du ministre.
Le Président (M. Vallières): Nous
considérons le paragraphe 2 comme étant rejeté. L'article
7, paragraphe 2, est donc rejeté. Nous passons maintenant à
l'article 8. Est-ce qu'il y aurait des commentaires sur cet article? Oui, M.
Garon.
M. Garon (Pierre): Je ne pense pas que cette demande d'amendement
pose de problème particulier. Il s'agit de réglementer les
boutiques où on offre des marchandises à caractère
érotique et de réglementer aussi les salons de massage. Ce qu'on
veut, en fait, c'est éviter leur prolifération, pouvoir exiger
des permis et des règlements sur la publicité, etc.
De toute façon, M. le Président, nous proposons un
amendement qui reprend exactement les mêmes termes que ceux qu'ont
obtenus Saint-Bruno-de-Montarville, Vaudreuil, Saint-Basile, Repentigny et
Saint-Hyacinthe, tous ces amendements ayant été permis depuis
décembre 1982.
Le Président (M. Vallières): Merci. M. le
ministre.
M. Léonard: Nous sommes d'accord avec l'article. Je
voudrais voir l'amendement qu'on propose. Je sais que nous avons accordé
ce pouvoir à différentes municipalités, comme l'a dit M.
Garon. Je pensais que c'était la même rédaction et,
à ce que je vois, ce ne serait pas la même rédaction.
Le Président (M. Vallières): Est-ce qu'il s'agit de
la même rédaction?
M. Léonard: Est-ce la même rédaction?
M. Garon (Pierre): C'est la même rédaction, M. le
ministre.
M. Léonard: Je pensais que c'était cela. C'est donc
cela. D'accord. Nous sommes d'accord avec l'article.
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Louis-Hébert.
M. Doyon: On dit que c'est la même rédaction, mais
pourrait-on nous dire quelle est cette rédaction pour qu'on sache ce
qu'on approuve?
M. Garon (Pierre): On ne peut pas être plus bref, M. le
député: "Pour réglementer les boutiques où l'on
vend ou offre en vente des marchandises à caractère erotique.
24e. Pour réglementer les salons de massage." Je pense qu'on ne peut pas
être plus bref.
Mme Gauthier (Johanne): C'est la même rédaction.
M. Doyon: D'accord. Je me demandais s'il y avait un changement,
M. le Président. Les remarques que je voulais faire sont les suivantes.
C'est une interrogation que je pose. Quand on donne le pouvoir de
réglementer les boutiques où on vend ou offre en vente des
marchandises à caractère érotique, est-ce qu'on s'adresse
aux boutiques qui vendent exclusivement ces choses-là d'une façon
prédominante ou comme spécialité? Le ministre ne doit pas
oublier que, dans les boutiques où on vend ces choses-là, on vend
d'autres choses. On vend des cigarettes, de la gomme à mâcher, la
Presse, le Soleil, enfin toutes sortes de choses.
Est-ce que cette réglementation ne risque pas d'embrasser,
finalement, une clientèle qui n'est pas celle à laquelle on la
destine et qu'on veut vraiment réglementer? Je pense qu'on doit se poser
la question. Si on vise principalement et directement des boutiques qui
vendent, d'une façon spécialisée, ce genre de
matériel, je pense qu'on doit s'exprimer d'une façon claire et
précise et qu'on ne doit pas ouvrir la porte à une
réglementation qui permettrait de réglementer parce qu'on vend du
matériel érotique, entre autres choses, des boutiques qui,
finalement, ne sont pas des boutiques spécialisées. Je pense que
la rédaction actuelle peut être la même que celle que l'on
retrouve ailleurs, mais elle n'est pas suffisamment claire. Je pose la question
au ministre, à savoir si on n'est pas dans une espèce de zone
grise qui fait qu'on réglemente beaucoup plus qu'on ne pense
réglementer en agissant de cette façon.
Le Président (M. Vallières): Merci. M. le
ministre.
M. Léonard: C'est la première fois que la question
nous est posée dans ce style-là. Je pense que c'est laissé
plutôt à la discrétion de la municipalité de
réglementer totalement ou partiellement. C'est elle qui adopte son
règlement. Je n'ai pas eu connaissance de plaintes à ce sujet
à la suite des règlements municipaux et de leur application dans
les municipalités jusqu'à présent. Nous l'avons
laissé assez large. Il a
été demandé de cette façon par les
municipalités. Il n'y a jamais eu de débat au niveau de projets
de loi publics là-dessus. Les seuls qu'on a eus, cela a
été durant la commission sur les projets de loi privés.
Effectivement, vous posez une question qui est pleine de bon sens, mais
je...
Le Président (M. Vallières): M. le maire, suivi du
député de Louis-Hébert.
M. Lavoie: M. le Président, ce que l'on demande, c'est
simplement le pouvoir de réglementer et il y aura un règlement
adopté par le conseil municipal qui aura à se prononcer sur la
réglementation une fois qu'on aura le pouvoir de faire cette
réglementation. Actuellement, nous ne l'avons pas.
Le Président (M. Vallières): M. le ministre.
M. Léonard: Si vous me le permettez, M. le
Président, je pense que le pouvoir de réglementer porte
effectivement sur des marchandises à caractère érotique.
Je ne pense pas que la réglementation puisse s'étendre aux
cigarettes qui sont vendues.
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Louis-Hébert.
M. Doyon: M. le Président, il ne faut pas oublier ici
qu'on est en train de légiférer, qu'on est en train de confier
des pouvoirs aux municipalités par voie législative. Le ministre
dit que ce qu'on va réglementer, ce sont les marchandises à
caractère érotique. Ce n'est pas le cas; ce n'est pas ce que
l'article dit. Je pense que ce peut être cela, l'intention du
législateur. Si tel est le cas, on doit s'exprimer autrement. On dit
qu'on réglemente les boutiques et on détermine le genre de
boutiques ou on vend des marchandises à caractère
érotique. À ce moment-là, je pense que "des boutiques ou
on vend des marchandises à caractère érotique", c'est
très vaste et très large. Cela peut comprendre - je me
répète quelque peu - un paquet de boutiques qui, entre autres,
ont des marchandises qui peuvent être considérées comme
étant à caractère érotique. Je pense que, si on
veut s'attaquer directement à cela et donner ce pouvoir de
réglementation à la ville, il faudrait indiquer
"réglementer les boutiques où l'on vend, d'une façon
spécialisée ou principalement...". En tout cas, il faudrait
indiquer quelque chose du genre; autrement, on s'en va dans un domaine qui
n'est pas spécifié
L'argument qu'on fait valoir, c'est que vous n'avez pas eu de plaintes,
M. le ministre, concernant la réglementation qui a été
adoptée par les municipalités. Même si vous en aviez, M. le
ministre, on ne pourrait pas prétendre que ce pouvoir n'a pas
été donné à la municipalité et que cette
dernière se sert d'un pouvoir qui est vaste et large et où on dit
qu'elle réglemente des boutiques où on vend, etc. Je pense que le
ministère et même les citoyens qui voudraient intervenir pour
obtenir, par exemple, un jugement disant que la réglementation de telle
ville est ultra vires, devraient pouvoir le faire sur la base de l'article qui
lui donne ce pouvoir. Dans le moment, je ne vois pas comment on pourrait le
faire, en tout cas, à première vue, surtout si notre intention -
cela semble être le cas de la part du ministre et cela semble être
conforme à la demande qu'a faite la ville de Sainte-Foy - est de
s'attaquer directement ou, en tout cas, de viser directement des boutiques qui
se spécialisent dans la vente de ce type de marchandises. À ce
moment-là, je suggère qu'on doit le dire et qu'on ne doit pas
s'exprimer de cette façon, si tel est le but du législateur.
Le Président (M. Vallières): J'ai deux demandes
d'intervention. M. le député...
M. Beauséjour: D'Iberville.
Le Président (M. Vallières): ...d'Iber- ville,
suivi du député de Chauveau. (11 h 30)
M. Beauséjour: M. le Président, franchement, je
trouve que l'article tel que rédigé est très correct. Il
ne faut pas commencer à se demander si la municipalité peut
réglementer si cela touche un commerce qui n'est pas
nécessairement spécialisé dans les marchandises à
caractère érotique, par exemple, une boutique qui vend un, deux
ou trois paquets de cigarettes, qui vend autres choses, mais qui en a. Je
trouve que c'est une très bonne chose.
M. Doyon: Je ne suis pas contre cela. Vous n'avez pas compris mon
argumentation.
Le Président (M. Vallières): J'ai une autre demande
d'intervention. M. le député de Chauveau.
M. Brouillet: J'ai très bien compris l'argumentation de M.
le député de Louis-Hébert. Je pense que c'est vrai que, si
on interprète à la lettre l'article, cela pourrait ouvrir la
réglementation à bien d'autres choses qu'à la vente de
matière érotique dans ces boutiques. C'est un peu le sens de son
intervention. On pourrait peut-être apporter des précisions au
texte de la façon suivante: "pour réglementer, concernant lesmarchandises à caractère érotique, les boutiques
où l'on vend ou offre en vente de telles marchandises." Â ce
moment-là, on limiterait la réglementation aux marchandises
à caractère érotique à l'intérieur de
ces
boutiques.
Le Président (M. Vallières): M. le ministre.
M. Léonard: M. le Président, je pense que la
rédaction de cet article a déjà été
adoptée. On a déjà eu des discussions là-dessus,
mais je pense, quand même, que la rédaction est correcte dans le
fond. Il faut lire tout l'article. Un juge qui serait amené à
statuer là-dessus lirait, évidemment, tout l'article. S'il y a un
pouvoir de réglementation qui est donné sur les boutiques, c'est
vraiment parce qu'elles vendent ou offrent en vente des marchandises à
caractère érotique. Ce pouvoir sera examiné et circonscrit
en fonction de l'objet de l'article. Si on le rédigeait autrement, on
pourrait l'exprimer à l'inverse. Une boutique pourrait vendre des
marchandises à caractère érotique et vendre des cigarettes
pour passer à côté. Finalement, le pouvoir de la
municipalité ne voudrait plus rien dire. Je pense qu'il est correct.
Le Président (M. Vallières): D'accord.
M. Léonard: Je serais d'accord pour l'adopter tel que
rédigé.
Le Président (M. Vallières): Y a-t-il d'autres
demandes d'intervention sur le même article? L'article 8 est-il
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Vallières): Adopté.
L'article 9 a été retiré. Nous passons donc à
l'article 10. M. Garon a fait une demande d'intervention.
M. Garon (Pierre): Toujours par souci d'efficacité et dans
le but d'éviter de longues heures de signatures à notre greffier
de la Cour municipale - en fait, soit dit en passant, il peut passer quatre
à cinq heures toutes les semaines à signer des documents -nous
demandons cet amendement: Le greffier peut, en l'absence du juge de la Cour
municipale, procéder d'abord à l'ajournement des causes
apparaissant sur le rôle de la cour, un tel ajournement ne pouvant
excéder trente jours. Ensuite, on dit: Chaque fois que la signature du
greffier ou de l'assistant-greffier de la Cour municipale est requise, son nom
peut être gravé, lithographie ou imprimé. À cet
égard, nous avons au moins deux précédents à
l'esprit, la ville de LaSalle, 18 décembre 1982, et la ville de
Québec.
Le Président (M. Vallières): Merci. M. le
ministre.
M. Léonard: Nous sommes d'accord sur l'article 10.
Le Président (M. Vallières): L'article 10 est-il
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Vallières): Adopté. Nous
passons maintenant à l'article 11. Je pense que quelques modifications
seront proposées au texte. M. Garon.
M. Garon (Pierre): II s'agit, M. le Président, de modifier
les pouvoirs que la ville possède déjà par l'article 28 de
sa charte.
Nous vous avons remis un texte et ce texte est le même que celui
de la Loi visant à promouvoir la construction domiciliaire,
c'est-à-dire Corvée-habitation, à quelques variantes
près. J'ajoute qu'il est nécessaire afin de pouvoir vendre
à des particuliers des immeubles à un prix inférieur
à leur valeur réelle. On possède, à Sainte-Foy,
notamment dans le quartier Laurentien, plusieurs terrains zonés
résidentiels. Le conseil désire vendre ces terrains à bon
prix afin de favoriser le développement de quartiers
éloignés. Le quartier Laurentien est éloigné. Nous
l'avons déjà fait, d'ailleurs dans le cadre de la Loi visant
à promouvoir la construction domiciliaire. Nous voulons continuer
à appliquer cette loi qui était une loi temporaire. Il existe des
précédents, notamment à Montréal-Est. Ce sont les
amendements du 23 juin 1982, projet 202. Val-d'Or, Saint-Hyacinthe,
Montréal et Pointe-aux-Trembles ont sensiblement le même texte.
Plutôt que d'entrer dans les détails, il serait peut-être
opportun de voir d'abord s'il n'y a pas d'objection. S'il y a des objections,
on l'explicitera davantage. Peut-être que cela peut être
adopté d'emblée.
Le Président (M. Vallières): Merci, M. Garon. Oui,
vous êtes un représentant de la ville de Sainte-Foy, M.
Vallières?
M. Vallières (Roger): M. le Président, un des
éléments auxquels on attache beaucoup d'importance dans cet
article 28, c'est la création d'une société d'habitation
municipale un peu sur le modèle de ce qui existe dans certaines villes
comme Québec, Montréal et Anjou. Dans certains quartiers, nous
assistons à un phénomène de vieillissement de la
population qui désire, par exemple, se regrouper en coopérative.
Ce ne sont pas nécessairement des gens qui répondent aux
critères connus pour des personnes qui auraient besoin de loyers
modiques. Ce sont des gens que la formule de la coopérative
intéresse. Une des façons de démarrer leur projet serait
de créer une
telle société d'habitation qui pourrait prendre en charge
la réalisation du projet, quitte à confier à la
coopérative l'administration ou la gérance de l'immeuble une fois
construit. C'est un des éléments sur lesquels je voulais
intervenir et qui est compris dans l'article 28 en question.
Le Président (M. Vallières): Merci.
M. Vallières (Roger): C'est l'article 28.3.
Le Président (M. Vallières): Article 28.3.
D'accord. M. le ministre.
M. Léonard: M. le Président, sur le fond, nous
sommes disposés à accorder des pouvoirs en matière
d'expropriation, etc. Nous avons certaines remarques à faire tout au
long de l'article. La ville de Sainte-Foy a remis, à côté
du texte même du projet de loi, un autre texte. J'ai aussi en main un
autre texte de mes services juridiques. Je ne sais pas si on peut faire cela
à l'heure actuelle en commission parlementaire. Je propose,
peut-être avec l'autre article que nous avons suspendu, qu'on le suspende
aussi et qu'on fasse les consultations là-dessus. Dès que cela
sera terminé dans quelques minutes, on pourrait y revenir.
Le Président (M. Vallières): Si la ville de
Sainte-Foy n'a pas d'objection, ni du c6té de l'Opposition, on va le
suspendre.
M. Léonard: Je vous donne le sens de notre texte. Nous
avons accordé de tels pouvoirs à plusieurs municipalités
au Québec depuis quelque temps. Nous sommes d'accord pour accorder la
même chose à la ville de Sainte-Foy. Nous nous apercevons qu'il y
a des différences. Nous voudrions voir exactement quelles sont les
différences et les analyser un peu, de sorte qu'on pourrait y revenir un
peu plus tard, si vous n'avez pas d'objection à ce que l'on
procède ainsi.
M. Lavoie: Absolument aucune objection.
Le Président (M. Vallières): D'accord. Nous
suspendons cet article pour quelques minutes quitte à y revenir tout
à l'heure. Nous passons donc maintenant à l'article 12. M.
Garon.
M. Garon (Pierre): Cette demande d'amendement à l'article
12 vise essentiellement à embellir la ville en enfouissant les
câbles électriques, téléphoniques et de
câblodistribution. Il est évident que cela doit être fait
seulement dans certaines zones. Ces zones, quant à nous - les zones
prioritaires - sont à haute densité. Les zones
particulières comme pointe Sainte-Foy, dites zones commerciales. Cela
exclut les zones familiales.
Jusqu'à ce jour, nous tentions d'en arriver au même
résultat par la négociation et dans tous les cas où nous
avons pu le faire, notamment dans le centre-ville. C'est ainsi que nous y
sommes arrivés. Ce matin, nous aimerions voir ce pouvoir consacré
dans notre charte puisque dans les faits nous essayons, dans la mesure du
possible, d'enfouir les câbles pour plusieurs raisons que vous connaissez
et que vous m'épargnerez d'énumérer ici.
Le Président (M. Vallières): Merci. Y a-t-il
d'autres commentaires sur cet article?
M. Léonard: Ce pouvoir signifierait que la ville pourrait
exiger des propriétaires l'enfouissement, sous leur
propriété, de câbles, de fils électriques,
téléphoniques, etc. Cela implique que nous imposerons aussi aux
propriétaires des frais additionnels pour enfouir ces câbles.
Selon notre première réaction, cela nous apparaît un
pouvoir exorbitant donné à la ville parce que des servitudes
découlent du passage de fils électriques qu'Hydro-Québec,
ou toute autre entreprise de communication ou de distribution, va exiger du
propriétaire. Cela n'a jamais été, jusqu'ici, un pouvoir
donné d'imposer à des propriétaires d'enfouir des fils.
Autrement, la ville les enfouit sur son propre terrain, c'est-à-dire
sous les rues.
Le Président (M. Vallières): Y a-t-il d'autres
demandes d'intervention? M. Vallières.
M. Vallières (Roger): M. le Président, je peux
répondre à cette objection. Je le réalise, la demande peut
paraître exorbitante. Dans les zones résidentielles de basse
densité, il est bien évident que, si la ville décidait de
procéder à des travaux d'enfouissement, possiblement que les
citoyens dans le processus normal décisionnel s'y objecteraient, parce
que cela occasionnerait une dépense importante. La demande de ce pouvoir
est surtout de s'appliquer - comme on l'expliquait plus tôt -dans les
zones de haute densité. Déjà, dans pointe Sainte-Foy, un
quartier neuf, nous négocions avec les promoteurs qui admettent
même que l'enfouissement des fils donnerait une plus-value aux
propriétés.
J'apporterais l'exemple du chemin Sainte-Foy où nous avions
récemment un projet de construction assez dense sur un site particulier.
Nous avons demandé à l'entrepreneur de consentir à
absorber les coûts pour faire l'enfouissement des fils, parce que la
densité aurait représenté une laideur épouvantable.
On imaginait chaque entrée électrique partant de la rue et se
dirigeant vers chaque maison, comme des
arbres de Noël; cela n'aurait pas été très
esthétique.
Il y aurait peut-être lieu - quant à nous, nous serions
prêts à accepter cet amendement - de limiter cela à
certaines zones, entre autres le centre-ville où, comme on l'expliquait
plus tôt, on y arrive en négociant... Dans le centre-ville, cela
irait de soi. L'on pourrait également préciser que, dans le
quartier pointe Sainte-Foy, si c'est recevable de cette façon, ce qui se
fait déjà, c'est un quartier neuf, on devrait avoir ce pouvoir,
et dans certaines zones commerciales ou résidentielles où la
densité le justifie, pour employer une formule qui a été
utilisée à d'autres sauces.
Le Président (M. Vallières): Je vous remercie. M.
le ministre. (11 h 45)
M. Léonard: Dans la Loi sur les cités et villes,
les articles 415, 417 et 418 traitent de ce sujet. Sans compter des articles de
loi dans la Loi sur l'Hydro-Québec. Je suppose que, dans les pouvoirs
des compagnies de télécommunication comme Bell, il doit
sûrement y avoir des choses car ils ont aussi des poteaux et des fils. Il
y a en plus des droits d'appel à la Régie des services publics
dans l'application des articles 17 et 18. Je vous énumère cela
simplement pour vous dire qu'il y a déjà des articles de la loi
qui traitent de la question, qu'il y a aussi un processus qui est assez
complexe. Si on accorde l'article que vous nous demandez, on se trouve à
passer à côté de ces articles de la Loi sur les
cités et villes, qui a établi un mécanisme. En plus, la
ville pourrait obliger les propriétaires des secteurs concernés
à enfouir sur leur propriété respective ces mêmes
câbles et ce aux conditions qu'elle établit par règlement.
Donc, cela peut aussi signifier que vous pourriez imposer des taxes alors que,
par ailleurs, cela pourrait être Hydro-Québec, selon le
système général, qui serait amenée à payer
les frais de tout cela.
Je trouve qu'on laisse de côté la loi
générale et que les propriétaires risquent de perdre
beaucoup si l'on adopte votre article. Malgré les explications que vous
fournissez et les restrictions que vous apportez à son étendue
territoriale quant à son application, je trouve que c'est aller trop
loin. Il y a déjà des mécanismes qui sont complexes - je
veux l'admettre - justement parce que la chose est très complexe, et qui
ont été établis dans la Loi sur les cités et villes
là-dessus.
Le Président (M. Vallières): Merci, M. le ministre.
Il n'y a pas d'autres demandes d'intervention. Par conséquent,
l'article...
M. Léonard: II y a des litiges en cours là-dessus
avec la ville de Québec et, Hydro-
Québec, ou probablement quelque chose d'assez semblable.
Le Président (M. Vallières): L'article 12 serait
donc rejeté. Nous arrivons maintenant à l'étude de
l'article 13. J'appelle l'article 13.
M. Léonard: L'article 13, vous pouvez l'adopter.
Le Président (M. Vallières): On peut quand
même l'adopter et revenir sur les deux articles que nous avons
suspendus.
M. Léonard: Oui, quand on aura terminé le
travail.
Le Président (M. Vallières): L'article 13 est
adopté. On considère maintenant l'article 5 qui avait
été suspendu.
M. Léonard: Je pense qu'il n'est pas terminé.
Le Président (M. Vallières): Encore quelques
secondes pour la rédaction de quelques modifications à l'article
5.
M. Léonard: M. le Président, l'article 5 se lirait
comme suit: L'article 320 de cette loi est remplacé pour la ville par le
suivant: "320. Si un jour fixé pour une séance ordinaire se
trouve être un jour de fête, la séance est tenue le jour
juridique suivant, à moins que le conseil ne décide, par
résolution, de reporter la date de cette séance dans les sept
jours suivant ce jour de fête." Cela donne une semaine de
délai.
M. Lavoie: Je suis d'accord avec cela, M. le Président,
c'est ce qu'on faisait.
Le Président (M. Vallières): D'accord.
M. Léonard: Si je comprends, maintenant vous le ferez
légalement.
M. Lavoie: Oui.
Le Président (M. Vallières): L'article 5 tel que
modifié...
M. Lavoie: Des fois, vous passez sur le bord de la loi.
Le Président (M. Vallières): Est-ce que l'article 5
tel que modifié est adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Vallières): Adopté. Nous
arrivons maintenant à l'article 11 qui avait également
été suspendu.
M. Lavoie: M. le Président.
Le Président (M. Vallières): Oui.
M. Lavoie: Si vous voulez, M. Garon donnera certaines
explications de consentement à la suite du projet que nous avons eu.
J'ajouterai seulement un petit mot sur un paragraphe.
Le Président (M. Vallières): D'accord, cela nous
permettra, entre autres...
M. Saintonge: J'apprécierais qu'on reçoive
l'article modifié.
Le Président (M. Vallières): Oui. Pendant que la
ville procédera à son exposé, on pourra le distribuer.
M. Léonard: II est maintenant prêt.
Le Président (M. Vallières): II est prêt. M.
Garon, vous pouvez maintenant vous exprimer.
M. Garon (Pierre): J'ai devant moi un texte modifiant la charte,
qui remplace l'article 11 que nous proposions. Cet article, tel que vous le
proposez, nous agrée dans son ensemble, sauf qu'on a retranché un
paragraphe qui dit ceci: "Cette aliénation peut aussi être pour un
montant inférieur à la valeur réelle de l'immeuble ou
à son coût d'acquisition si elle est faite à
l'enchère publique ou par soumission publique." C'est là-dessus
que M. le maire veut être entendu.
Le Président (M. Vallières): M. le maire.
M. Lavoie: Ce qui se passe chez nous, à Sainte-Foy -
là-dessus, je ne porte pas de jugement sur les administrations
précédentes, je ne parle que des faits - c'est que nous avons une
réserve foncière qui nous coûte très cher
actuellement, aux alentours de 700 000 $ par année. Les terrains sont
vendus à un prix tel qu'on ne peut les vendre. Quand c'est rendu
à 8 $ le pied carré avant d'aller construire là-dessus une
cabane - je veux dire une habitation - ce n'est pas vendable. On est
obligé de supporter cela.
Il serait beaucoup plus rentable pour la ville, et pour les citoyens de
Sainte-Foy, de perdre sur la vente, mais de retirer les taxes sur le terrain
vendu et sur la bâtisse construite dessus. Comme on ne veut pas que ce
soit vendu à un prix inférieur, de gré à
gré, on demande la permission de procéder par enchère
publique ou encore par soumission publique. Le plus haut soumissionnaire
deviendrait l'acquéreur. C'est dans l'intérêt des citoyens
de Sainte-Foy que nous faisons cette demande et pour mieux gérer notre
budget. 700 000 $, vous savez, c'est de l'argent. Plus on pourra faire diminuer
cette somme, mieux ce sera, mais cela augmente tous les ans.
Le Président (M. Vallières): Merci, M. le maire. M.
le député de Louis-Hébert.
M. Doyon: Oui, M. le Président, merci. Les explications
que nous a fournies le maire de Sainte-Foy me semblent très
convaincantes. Je pense qu'il pourrait déposer des chiffres qui
démontreraient que l'augmentation en valeur des terrains de la
réserve foncière de Sainte-Foy fait que, si la ville doit faire
face à toutes les dépenses qu'elle a encourues, que ce soit pour
des dépotoirs à neige qui ont été
abandonnés, etc., compte tenu du territoire où c'est
situé, la ville se verrait obligée de vendre ces terrains
à un prix prohibitif, qui se situerait en dehors du marché. Dans
les circonstances, cela revient à dire que la ville de Sainte-Foy ne
peut pas, dans les faits, disposer de ces terrains; elle ne peut pas les vendre
parce que le prix fixé par les dispositions législatives, le prix
qu'elle doit demander la rend non compétitive et fait que les acheteurs
éventuels ne sont pas intéressés.
La préoccupation qui doit être la nôtre, qui doit
aussi être celle du ministre à ce sujet est de s'assurer que les
terrains qui appartiennent au public, qui ont été achetés
à même les fonds, les taxes des contribuables, soient vendus au
meilleur prix possible. La préoccupation que nous devons avoir est de
nous assurer que ce meilleur prix possible puisse être obtenu. La
disposition législative suggérée par la ville de
Sainte-Foy demande que cette assurance soit accordée par l'obligation de
la ville de procéder par soumission publique ou par enchère
publique. C'est sage et nécessaire et cela permettrait à la ville
non seulement de disposer de terrains dont elle n'a pas besoin, mais, en
même temps, de développer la ville et de répondre aux
besoins de groupes, de coopératives ou de gens qui seraient prêts
à payer un certain montant, mais qui ne peuvent payer le montant que la
ville doit demander, compte tenu des obligations qui sont les siennes
d'après les dispositions législatives existantes.
J'incite fortement le ministre à agréer la demande qui lui
est faite par la ville de Sainte-Foy de façon que la ville puisse se
développer normalement et disposer librement de ses biens avec certaines
garanties. C'est toute la population qui en profitera. Je pense que c'est
l'assurance qui doit être donnée de façon très
claire à la ville de Sainte-Foy. J'invite donc le ministre à
faire droit à cette demande de la ville de Sainte-Foy.
Le Président (M. Vallières): Merci, M. le
député de Louis-Hébert.
Voulez-vous nous accorder quelques
instants de façon à permettre à M. le ministre de
revoir les textes? M. le ministre.
M. Léonard: Est-ce que la ville accepterait une certaine
balise dans ce paragraphe? Je proposerais, au lieu du paragraphe que vous avez
lu: "Cette aliénation peut aussi être faite pour un montant
inférieur", le rédigé suivant: "La ville peut
également aliéner, pour fins d'habitation, un tel immeuble ou
bâtiment pour un montant inférieur à la valeur
réelle de l'immeuble ou à son coût d'acquisition si elle
est faite à l'enchère publique ou par soumission publique." Vous
seriez d'accord?
M. Lavoie: Oui, oui.
M. Léonard: Vous seriez d'accord?
M. Lavoie: Absolument d'accord.
M. Léonard: Pour des fins d'habitation.
M. Lavoie: Seulement, oui.
M. Léonard: Bon, on s'entend. Je le relis pour les fins du
journal des Débats. Ajouter, après le huitième
alinéa du texte qui a été distribué,
l'alinéa suivant: "La ville peut également aliéner, pour
fins d'habitation, un tel immeuble ou bâtiment pour un montant
inférieur à la valeur réelle de l'immeuble ou à son
coût d'acquisition si cette aliénation est faite à
l'enchère publique ou par soumission publique."
Le Président (M. Vallières): D'accord? Une voix:
À ajouter entre les deux.
M. Léonard: Oui, entre le huitième et le
neuvième alinéa, on insère celui-ci.
M. Lavoie: Nous sommes d'accord, M. le Président.
Le Président (M. Vallières): Tout le monde est
d'accord.
M. Lavoie: C'est pour cette fin qu'on le demandait.
Le Président (M. Vallières): D'accord. L'article
11...
M. Lavoie: M. Garon...
Le Président (M. Vallières): M. Garon...
M. Garon (Pierre): Après...
Le Président (M. Vallières): L'article 11 tel que
modifié est-il adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Vallières): Adopté. M.
Garon.
M. Garon (Pierre): M. le Président, nous aimerions ajouter
l'article 12.1, dont vous avez déjà le texte, afin d'assurer la
transition à l'égard de l'article 11 du projet de loi, qui se
lirait ainsi: "Les immeubles acquis par la ville en vertu de l'article 28 du
chapitre 56 des Lois de 1976 sont réputés avoir été
acquis en vertu de l'article 11 de la présente loi." Pour
transférer les immeubles...
Le Président (M. Vallières): II y aurait donc ajout
de l'article 12.1.
Des voix: On n'a pas le texte.
Le Président (M. Vallières): Je n'ai pas le texte
non plus.
M. Garon (Pierre): II s'agit d'une mesure transitoire dont mon
collègue a le texte.
Le Président (M. Vallières): Vous nous permettrez
de prendre quelques secondes pour distribuer le texte et réagir par la
suite.
Il s'agirait de rajouter l'article 12.1 afin d'assurer la transition
à l'égard de l'article 11 du projet de loi. Je le relis: "Les
immeubles acquis par la ville en vertu de l'article 28 du chapitre 56 des Lois
de 1976 sont réputés avoir été acquis en vertu de
l'article 11 de la présente loi."
Est-ce qu'il y a des commentaires concernant cet ajout? (12 heures)
M. Léonard: C'est leur article. Ils ont acquis une
réserve foncière depuis 1976 et, à ce moment-là, il
faut entériner leurs acquisitions selon le nouvel article du projet de
loi.
Une voix: II faut s'assurer que les immeubles acquis en vertu
de...
M. Léonard: M. le Président.
Le Président (M. Vallières): M. le ministre.
M. Léonard: Nous sommes d'accord avec cet article, parce
qu'il s'agit de s'assurer que les immeubles acquis en vertu de l'ancienne
réserve foncière sont également soumis à la
nouvelle réserve foncière. C'est un article de concordance. Nous
sommes d'accord.
Le Président (M. Vallières): L'article 12.1 est
donc adopté.
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Vallières): Merci. Nous avions
également procédé à l'adoption de l'article 13 qui
prévoyait que la présente loi entre en vigueur le jour de sa
sanction. Il y aurait une nouvelle numérotation proposée.
M. Lavoie: M. le Président, avant de me retirer...
Le Président (M. Vallières): Oui, M. le maire.
M. Lavoie: ...je veux vous dire merci et remercier les membres de
la commission, M. le ministre également, pour ce que nous avons obtenu
et, malheureusement, vous faire part de notre très grand
désappointement pour la partie que nous n'avons pas obtenue et qui
était, pour nous, un objectif principal. Il m'apparaît que nous
n'avons pas demandé de pouvoirs accrus qui allaient directement au
comité exécutif, mais que cela aurait rendu notre fonctionnement
beaucoup plus agréable, beaucoup plus efficace et beaucoup plus
représentatif. Mais, enfin, nous en faisons le sacrifice, pas avec joie.
Mais un sacrifice, vous savez, cela s'appelle se priver de quelque chose qu'on
aime. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Vallières): Merci, M. le
maire.
M. le ministre.
M. Léonard: M. le...
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Louis-Hébert, suivi de M. le ministre.
M. Doyon: D'accord. M. le Président, je veux simplement
remercier les gens de Sainte-Foy pour toutes les explications qu'ils nous ont
fournies. Les demandes qu'ils ont faites ont été
présentées d'une façon convaincante et bien fondée.
Je pense que, comme l'a dit M. le maire et comme l'indique sa réaction,
il a certaines raisons de quitter cette salle avec un peu de déception.
Cependant, je veux signaler que, de notre côté, nous avons fait le
maximum pour qu'il obtienne satisfaction et que, finalement, nous avons
insisté auprès du ministre pour qu'il se rende aux arguments des
représentants de la ville de Sainte-Foy. Malheureusement, dans certains
cas, notre succès a été mitigé et nous
réaffirmons que nous sommes à la disposition - je le suis
particulièment comme député du comté de
Louis-Hébert - de la ville de Sainte-Foy pour mener à bien tout
dossier qu'on voudra bien me faire l'honneur de me confier.
Le Président (M. Vallières): M. le ministre.
M. Léonard: M. le député de Chauveau...
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Chauveau.
M. Brouillet: Messieurs les représentants de la ville de
Sainte-Foy, c'est avec plaisir que j'ai accepté de présenter, en
votre nom, ce projet de loi. Comme on vient de le mentionner, on n'a pas
réussi à obtenir tout le succès désiré, mais
je puis vous dire que c'est toujours avec beaucoup de plaisir que j'accepterai,
à l'avenir, si c'est également votre voeu, de parrainer d'autres
projets de loi concernant votre ville. Merci bien.
Le Président (M. Vallières): M. le ministre.
M. Léonard: M. le Président, c'est avec plaisir que
nous avons reçu les représentants de la ville de Sainte-Foy
aujourd'hui et que nous avons pu discuter du projet de loi. Il faut le
souligner, il y a quand même eu des choses qui ont été
retenues dans le projet de loi. Je pense qu'il y a eu des articles importants:
par exemple, on a parlé de la réserve foncière et on a
parlé d'un certain nombre d'autres dispositions, lesquelles ont
été retenues.
En ce qui concerne l'exécutif, j'ai eu l'occasion d'expliquer
qu'il n'y avait pas de nouveau comité exécutif dans les
municipalités du Québec, dans les villes, et que celles qui en
avaient n'en voyaient pas les pouvoirs ni la composition élargis. Je
pense que c'est au nom de la démocratie et de la transparence que nous
le faisons. Les décisions importantes doivent être prises par le
conseil municipal et l'exécutif n'est là que pour traiter
d'affaires courantes et non pas pour remplacer le conseil. Je pense que c'est
l'argument de fond là-dessus et je crois qu'il vaut, en l'occurrence. Je
suis convaincu que la ville de Sainte-Foy a su très bien s'administrer
jusqu'ici - on l'a vu, encore hier, dans le rapport du maire sur l'état
financier de la ville; c'est dans les journaux de ce matin - a pu s'administrer
correctement. Je suis convaincu qu'elle pourra continuer à le faire.
Le Président (M. Vallières): Merci, M. le ministre.
Le projet de loi 225, Loi modifiant la Charte de la ville de Sainte-Foy, est
donc adopté tel que modifié.
Projet de loi 229
Nous allons maintenant procéder à l'étude d'un
autre projet de loi, le projet de loi 229, Loi concernant la Fondation EPIC. Je
demanderais donc aux représentants de bien vouloir se présenter,
s'il vous plaît!
À l'ordre, s'il vous plaît! Je demanderais au
député de Gouin, qui est le
parrain de ce projet de loi, de bien vouloir prendre la parole.
M. Rochefort: Oui, merci, M. le Président. Je laisserai la
parole tantôt aux représentants de la Fondation EPIC, M. Lionel
Théoret, directeur général, et Me Gilles Hébert,
qui est le procureur de la fondation, qui présenteront de façon
plus détaillée le projet de loi pour lequel ils sont
présents avec nous ce matin.
Je me permettrai, en guise d'introduction, ce commentaire pour rappeler
à nous tous, membres de la commission parlementaire des affaires
municipales, que ce projet de loi revient pour une deuxième fois devant
nous, puisque, en juin 1982, nous avions décidé de suspendre
l'étude de ce projet de loi, afin, plutôt que de prendre une
décision d'autorité qui aurait imposé les vues de
l'Assemblée nationale à l'une des deux parties, d'avoir
l'occasion ou le temps de se revoir pour discuter ensemble et tenter d'en
arriver à un compromis qui soit satisfaisant pour les deux parties au
dossier, soit la ville de Montréal et la Fondation EPIC, ce qui
éviterait de demander à l'Assemblée nationale, comme je le
disais tantôt, d'intervenir d'autorité dans ce dossier. Je crois
que la sagesse des membres de la commission des affaires municipales et
l'acceptation de bon gré qu'avaient eue à l'occasion les deux
intervenants ont porté fruit et ont donné des résultats,
puisque, aujourd'hui, l'étude du projet de loi pour lequel nous sommes
présents ce matin n'a que pour effet de ratifier une entente qui est
intervenue entre la ville de Montréal et la Fondation EPIC, entente
qu'elles jugent toutes les deux satisfaisante et qui leur agrée.
Je crois que ce sont un peu les commentaires que je voulais faire en
guise d'introduction. Je laisserai la parole à M. Théoret et M.
Hébert qui ont probablement quelques commentaires à ajouter pour
présenter de façon plus détaillée l'objet du projet
de loi qui nous est présenté ce matin.
Le Président (M. Vallières): D'accord. M.
Hébert.
M. Hébert (Gilles): M. le Président, M. le
ministre, messieurs, c'est exact, comme vous le savez, il y a eu ajournement du
projet de loi sine die. La ville de Montréal et nous-mêmes nous
sommes rencontrés, nous avons discuté et nous vous soumettons
aujourd'hui le fruit de nos cogitations et de nos ententes. En somme, au
départ, nous demandions que le centre EPIC soit complètement
exempté des taxes pour la période qui apparaît au texte de
loi révisé, c'est-à-dire de l'exercice 1972-1973
jusqu'à 1979 inclusivement. Nous nous sommes entendus pour verser
à la ville de Montréal le montant des taxes en capital seulement,
et les intérêts seront absorbés par la ville de
Montréal. C'est l'entente que nous avons convenue. C'est un montant de
263 000 $ de capital. Quant aux intérêts, la ville de
Montréal nous en fait grâce, si vous l'y autorisez,
évidemment, par le projet de loi qui vous est soumis ce matin.
Le Président (M. Vallières): M. le ministre. Juste
auparavant, si vous voulez vous identifier, monsieur, qui accompagnez M.
Hébert.
M. Théoret (Lionel): Lionel Théoret. Le
Président (M. Vallières): M. Théoret.
M. Théoret: M. le Président, M. le ministre, M.
Rochefort, notre parrain, messieurs, je voudrais cependant ajouter qu'à
la suite de notre rencontre avec le ministre l'année dernière, on
a discuté de la chose avec la ville. Le tout s'est bien
déroulé. Cette entente est en quelque sorte tripartite. La ville
laisse tomber les intérêts. Nous avions déjà
versé une somme d'environ 200 000 $. Il y avait également des
sommes que la ville nous devait. Nous avons abandonné les
intérêts. Il s'agissait d'une somme d'environ 250 000 $. La ville
abandonnait ses intérêts de 250 000 $. Nous avons demandé
au ministère des Affaires sociales, par l'intégration du centre
EPIC à l'Institut de cardiologie de Montréal récemment, de
se charger de l'autre partie qui était de 263 000 $. C'est la conclusion
à laquelle on en est arrivé.
Je cite ici la lettre de M. Lamarre datée du 18 octobre et qui
dit: "Dès l'adoption du projet de loi qui disposera du sort des
intérêts, la ville verra à finaliser ce dossier et à
procéder, s'il y a lieu, à un désistement des causes
pendantes." Le décret du ministère des Affaires sociales porte le
numéro 2134-83 du 19 octobre 1983.
Le Président (M. Vallières): Merci. M. le
ministre.
M. Léonard: M. le Président, je suis très
heureux du dénouement de toute cette question qui finalement
était en suspens depuis maintenant près d'un an et demi, je suis
heureux qu'on en soit venu à l'entente qu'a décrite M.
Théoret. Cela a été fait évidemment avec l'accord
de toutes les parties soit le centre EPIC, la ville de Montréal, le
ministère des Affaires sociales. Donc, toutes les parties
impliquées en sont venues à cette entente et je propose d'adopter
le projet de loi qui la ratifie.
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Marquette.
M. Saintonge: Je comprends, M. le
Président, que nous sommes très heureux du
côté de l'Opposition d'avoir pu constater l'entente intervenue
entre EPIC et la ville de Montréal que nous pouvons sanctionner ce matin
par le projet de loi. Je comprends que le projet de loi tel que
présenté est modifié pour en arriver à cette
entente. Cependant, il faudrait le présenter.
M. Léonard: L'article 1 serait remplacé par le
suivant: Les immeubles situés dans le territoire de la ville de
Montréal, appartenant à la Fondation EPIC ou occupés par
celle-ci, sont exempts du paiement de l'intérêt sur toute taxe
foncière et sur toute taxe municipale basée sur la valeur
locative imposées par la ville de Montréal pour tout exercice
financier à compter de celui de 1972-73 jusqu'à celui de 1979."
Dans le texte écrit que vous avez, il y avait une virgule à la
sixième ligne, après le mot Montréal, et il faut
l'enlever.
Le Président (M. Vallières): D'accord. Est-ce que
cet article tel qu'amendé est adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Vallières): Adopté. Nous
pourrions maintenant considérer l'article 2 qui dit que la
présente loi entre en vigueur le jour de sa sanction.
M. Léonard: Êtes-vous d'accord avec ce qu'on appelle
ici la clause constitutionnelle?
M. Hébert: Si vous voulez. Je n'ai pas d'objection
à ce qu'elle intervienne.
M. Léonard: À la place de l'article 2, nous
pourrions l'insérer.
M. Saintonge: M. le Président, tout en sachant qu'il n'y a
aucune obligation à ce que cette clause soit insérée.
M. Léonard: Je vous la propose pour votre propre
protection.
Le Président (M. Vallières): Cette proposition est
adoptée.
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Vallières): Inclusion de la clause
constitutionnelle à l'article 2. Merci.
M. Hébert: Je voudrais remercier M. Rochefort, notre
parrain.
Le Président (M. Vallières): L'article 3, oui. Ce
serait un nouvel article, l'article 3, concernant la clause constitutionnelle,
qui est adopté.
M. Léonard: Après la clause constitutionnelle, la
présente loi entre en vigueur le jour de sa sanction.
Le Président (M. Vallières): Très bien.
L'article 2 devient la clause constitutionnelle. L'article 3 dit: La
présente loi entre en vigueur le jour de sa sanction. C'est
également adopté.
M. le ministre va lire l'article 2 pour les fins du journal des
Débats, concernant la clause constitutionnelle.
M. Léonard: Pour les fins du journal des Débats, M.
le Président, l'article 2 se lirait comme suit: La présente loi a
effet indépendamment des dispositions des articles 2 et 7 à 15 de
la Loi constitionnelle de 1982 (annexe B de la Loi sur le Canada, chapitre 11
du Recueil des Lois du Parlement du Royaume-Uni pour l'année 1982).
L'article 3 se lirait comme suit...
Le Président (M. Vallières): Oui, M. le
député de Laprairie.
M. Saintonge: L'article 2 sera adopté sur division. (12 h
15)
Le Président (M. Vallières): L'article 2 est donc
adopté sur division. Article 3?
M. Léonard: L'article 3 se lirait comme suit: "La
présente loi entre en vigueur le jour de sa sanction."
Le Président (M. Vallières): L'article 3 est-il
adopté?
Une voix: Adopté.
M. Théoret: Je crois comprendre que nous avons
complété.
Le Président (M. Vallières): Oui, monsieur.
M. Théoret: M. le Président, M. le ministre, je
voudrais remercier M. Gilbert Paquette qui a été le premier
parrain de ce bill, pour la première présentation, ainsi que
votre dévoué et dynamique député de Gouin, M.
Jacques Rochefort, pour avoir si bien piloté le dossier, et toutes les
personnes qui s'en sont occupées constatant avoir affaire à une
cause grande, noble et défendable.
Merci beaucoup.
Le Président (M. Vallières): Alors, le projet de
loi privé 229, Loi concernant la Fondation EPIC, est donc adopté
tel que modifié? Adopté.
Nous allons maintenant procéder à l'étude du projet
de loi 204, Loi modifiant la charte de la ville de Plessisville. Oui, M. le
député de Groulx.
Projet de loi 204
M. Fallu: M. le Président, je dois au départ
excuser notre collègue d'Ar-thabaska, retenu dans sa circonscription par
d'autres fonctions, qui m'a demandé de piloter ce matin le dossier de la
ville de Plessisville. Je le fais avec grand plaisir, d'autant plus que
Plessisville est une ville d'un dynamisme assez extraordinaire et qu'une grande
partie des demandes qui nous sont adressées aujourd'hui ont trait
à la vocation économique de cette ville.
Nous devons également excuser M. le maire, M. Fradette, qui est
lui-même retenu par ses fonctions dans la MRC, qu'il doit ce matin
exercer. Je peux vous présenter Me Yvon Denault, qui est le procureur de
la ville, et M. René Turcotte, qui en est le
secrétaire-trésorier.
Le Président (M. Vallières): M. Denault.
M. Denault (Yvon): M. le Président, je voudrais au
départ m'assurer que vous avez en main les modifications que j'ai
produites ce matin et que j'avais, d'ailleurs, produites au ministère
antérieurement. Ce sont des modifications aux articles 1, 9, 11 et
l'article 11 amène une modification au projet lui-même par
l'addition d'une annexe. J'en ai distribué, je crois, suffisamment de
copies ce matin.
Le Président (M. Vallières): Oui. Est-ce que tous
les membres de la commission ont ces copies? Alors, nous allons nous occuper de
vous les distribuer.
M. Denault: Comme le disait M. Fallu, ce n'est pas par manque
d'intérêt que son honneur le maire n'est pas ici ce matin. J'ai
passé l'après-midi avec lui hier. Il devait être ici, mais
la réunion de la MRC qui devait avoir lieu hier a été
reportée à aujourd'hui. Comme il y avait à l'ordre du jour
des dossiers que le maire tenait à défendre personnellement
à la MRC, c'est la raison de son absence aujourd'hui.
M. le Président, est-ce qu'on peut commencer
immédiatement?
Le Président (M. Vallières): Oui, M. le
député de Laprairie.
M. Saintonge: Je voudrais souhaiter la bienvenue au nom de
l'Opposition aux représentants de la ville de Plessisville et les
assurer que nous ferons notre possible pour leur donner satisfaction dans
l'étude de ce projet de loi.
Une voix: Merci.
Le Président (M. Vallières): D'accord. J'appelle
maintenant l'article 1 du projet de loi 204.
M. Denault: II y a une modification à l'article 1 et cette
modification a pour effet de retrancher du texte imprimé les pouvoirs
que la ville possède déjà en vertu de la Loi sur les
cités et villes, c'est-à-dire aménager, construire ou
exploiter elle-même un établissement destiné au recyclage
des déchets, puisque les avocats du contentieux du ministère - et
je partage leur avis -disent que le texte est suffisamment large quand la ville
agit elle-même.
En ce qui concerne le principe de l'article, sa justification,
Plessisville et la région immédiate vivent une expérience
un peu unique au Québec où les citoyens, dans une proportion
d'environ 60%, participent sur une base volontaire à un système
de tri et de recyclage des déchets. Cette expérience est
menée par un organisme sans but lucratif et consiste essentiellement en
ceci. Les citoyens placent dans des paquets séparés les
déchets recyclables. Ce qui n'est pas recyclable est enlevé par
l'entrepreneur à qui la ville a accordé un contrat à cette
fin. La partie recyclable est recueillie par un organisme sans but lucratif et
est revendue à des entreprises qui peuvent être
intéressées à faire l'acquisition de ces
matières.
Jusqu'à présent, l'expérience a été
assez concluante puisque, dans une première année, on a recueilli
quelque 60 tonnes de déchets de cette façon; l'année
suivante, 150; la troisième année, 288. D'ici à une
année ou deux, on espère atteindre le chiffre de 700 tonnes de
déchets qui sont ainsi recueillis et recyclés, de telle sorte que
la ville anticipe, lors du renouvellement de son contrat, en 1985, obtenir une
réduction appréciable de son contrat d'enlèvement des
ordures.
Il faut cependant permettre à cet organisme sans but lucratif de
fonctionner. Actuellement, il agit un peu comme une filiale d'un organisme
semblable à Victoriaville. La ville a reçu une demande d'aide de
la part de cet organisme. L'aide consisterait essentiellement à lui
fournir un terrain et à lui permettre de vivre jusqu'au jour où
il atteindra le seuil de l'autosuffisance, ce qui devrait éventuellement
arriver dans quatre ou cinq ans, alors que le produit de la vente des
matériaux recyclables couvrirait les frais de fonctionnement.
Voilà le but de l'article 1. Permettre à la ville
d'accorder à cet organisme une subvention qui pourrait prendre la forme
d'un terrain qu'on lui donnera, qu'on lui prêtera ou qu'on lui louera par
bail ordinaire ou par bail emphytéotique et possiblement aussi une
subvention annuelle, au moins pour les premières années, pour lui
permettre de construire un entrepôt et d'acquitter les
échéances annuelles de l'hypothèque.
Le Président (M. Vallières): Merci, M. Denault.
M. Denault: Je crois d'ailleurs que le ministère de
l'Environnement a déjà accordé une subvention à cet
organisme. Je pense donc que son utilité est reconnue dans la
région.
Le Président (M. Vallières): M. le ministre.
M. Léonard: M. le représentant de la ville de
Plessisville, je suis très heureux de vous avoir ici aujourd'hui pour
discuter justement de cette question et de l'article 1. Vous savez que c'est un
sujet qui nous intéresse beaucoup par les temps qui courent, qui
intéresse beaucoup les municipalités qui ont à faire face
à des problèmes en ce qui concerne la disposition des
déchets. Tout le monde sait que la voie de l'avenir, c'est le recyclage
des déchets. Par cet article, la ville de Plessisville fait figure
d'avant-garde. Je suis tout disposé à lui accorder les pouvoirs
qu'elle demande de subventionner un organisme sans but lucratif. Le
débat sur cette question commence. Un colloque sur le recyclage des
déchets s'en vient. Je suppose que vous y participerez, car vous avez
l'air d'avoir beaucoup d'expérience, vous l'avez acquise depuis un
certain temps. Quant à moi, je suis tout disposé à
accorder à Plessisville la demande contenue dans cet article.
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Groulx.
M. Fallu: II est utile, en effet, que l'Assemblée
nationale accorde ce pouvoir à la municipalité puisque la Loi sur
les cités et villes, comme d'ailleurs le Code municipal, permet
déjà aux municipalités d'accorder des subventions à
des organismes, mais il n'est nommément pas prévu que ces
subventions soient accordées à des organismes s'occupant de
récupération.
Le Président (M. Vallières): L'article 1 serait
donc adopté tel que modifié.
M. Léonard: Adopté. Des voix:
Adopté.
Le Président (M. Vallières): Adopté.
J'appelle maintenant l'article...
M. Léonard: Un instant.
M. Denault: Je voudrais vous indiquer, M. le Président,
qu'on discutait de l'article tel que modifié. On semble inquiet. J'ai
bien dit qu'on parlait de l'article tel que modifié. Il semblait que ce
ne soit pas sûr, mais, pour moi, au départ, c'était clair
qu'on parlait de l'article modifié.
Le Président (M. Vallières): II a d'ailleurs
été adopté tel que modifié. J'appelle maintenant
l'article 2.
M. Denault: II s'agit d'un article qui existe dans la charte de
Plessisville depuis 1955. La seule modification qui est apportée
apparaît à la cinquième ligne du texte où on
remplace 4% par 5%. Je dois vous signaler immédiatement que cet article
doit être lu en relation avec l'article 19. Malheureusement, je ne dirais
pas que les gens de la ville de Plessisville ont devancé votre
autorisation, je crois qu'ils ne se sont pas rendu compte de l'erreur pour une
raison que je ne peux pas expliquer. En 1982, il y a eu une baisse dans le
rôle d'évaluation de telle sorte que, pour maintenir le niveau de
revenu de cette taxe, on l'a portée de 4% à 5% alors que la
charte prévoyait 4% au maximum. En 1983, l'évaluation a
considérablement augmenté et on est revenu à 4%. On ne
peut pas prévoir l'avenir; donc, on a deux problèmes: celui de
1982 où on a taxé à 5% alors qu'on avait droit à 4%
et le problème de l'avenir où on pense qu'après toutes ces
années, une augmentation de 1% serait justifiée.
En somme, il n'y a rien de neuf dans le principe, c'est seulement le
pourcentage qui passe de 4% à 5%. Je tiens à signaler, M. le
Président, qu'il n'y a pas de cause pendante et que personne n'a
attaqué devant les tribunaux le règlement qui majorait la taxe de
4% à 5%.
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Groulx.
M. Fallu: On a répondu à ma question au moment
où j'allais la poser.
Le Président (M. Vallières): Très bien.
M. le ministre.
M. Léonard: M. le Président, c'est
déjà une dérogation de taxer pour des lots non bâtis
en termes d'aqueduc et d'égout. Dans les villes qui ont une telle
disposition, c'est habituellement 4%. La ville de Sillery a 4%, par exemple.
Vous aviez eu 5%, je ne sais pas pourquoi, vous aviez bien plaidé
à l'époque. Vous aviez 4% auparavant?
M. Denault: On n'a pas les 5%, c'est cela, le
problème.
M. Léonard: Mais vous l'avez imposé dans les
faits.
M. Denault: Malheureusement oui, en 1982.
M. Léonard: Je vous propose une chose. Vous aviez
imposé 5%, on va le reconnaître pour le passé, mais, pour
l'avenir, on va rester à 4%.
M. Denault: Je dois dire, M. le Président, qu'on ne nous
avait pas signalé que d'autres villes... Je croyais que nous
étions les seuls à avoir cette disposition.
M. Léonard: Une ville: Sillery, 4%.
M. Denault: Seulement une. Compte tenu que, depuis la
rédaction du texte, l'évaluation a augmenté, je pense
qu'on peut dire qu'à 4% pour l'avenir on n'aurait pas de
problème, puisque c'est ce qu'on a fait en 1983. Par conséquent,
vous régleriez le problème de la ville de Plessisville au moins
en légalisant ce qui a été fait pour 1982.
Le Président (M. Vallières): II faudrait
peut-être, à ce moment-ci...
M. Léonard: II faudrait introduire une modification.
Le Président (M. Vallières): C'est cela.
M. Léonard: Est-ce qu'on suspend cet article? Quand on
sera prêt, on y reviendra.
Le Président (M. Vallières): Nous y reviendrons par
la suite, quitte à le réécrire. D'accord?
J'appelle maintenant l'article 3.
M. Denault: Je pense que l'article 3 s'explique de
lui-même. Je me permets de dire que je pense qu'éventuellement
toutes les municipalités devraient avoir un pouvoir similaire, en tout
cas toutes celles qui ont des centres commerciaux. On connaît bien la
façon dont certaines personnes... C'est une minorité, c'est comme
sur la route, mais, sur les terrains des centres commerciaux, il y a vraiment
des gens qui exagèrent, qui ne stationnent pas dans les cases
réservées au stationnement. Ils stationnent de travers, il y en a
qui ne respectent pas les arrêts ou qui circulent dans le mauvais sens
des lignes indiquées sur le pavage. Finalement, personne n'y peut rien.
La ville ne peut rien faire parce que c'est un terrain privé; le
propriétaire, si on veut être réaliste, ne peut rien faire
lui non plus. Il n'est pas pour engager un policier pour policer son
stationnement et, même s'il le faisait, de quelle autorité
agirait-il? Cela créerait des problèmes.
Le texte que nous vous proposons, c'est de permettre à la ville
de faire ce que j'appellerais une réglementation de circulation minimale
sur les terrains de stationnement privés, mais après entente avec
le propriétaire. Ceux qui n'en veulent pas et qui ne voient pas de
problème, tant mieux, mais pour ceux qui ont un problème, cela
nous permettra d'intervenir. On a effectivement un endroit où il vient
beaucoup de touristes à l'époque de l'érable, puisque
c'est la région du sirop d'érable, et c'est la pagaille. Les
jeunes stationnent n'importe comment et on n'a vraiment pas de pouvoir pour
intervenir et essayer de mettre un peu d'ordre dans cela. (12 h 30)
M. Léonard: M. le Président, nous sommes d'accord
avec cet article.
Le Président (M. Vallières): L'article 3 est
adopté.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Vallières): J'appelle maintenant
l'article 4.
M. Denault: Là encore, je pense que c'est un article qui
parle par lui-même. Je n'ai pas de raison de croire qu'il y a un
déferlement de matières pornographiques qui s'apprêtent
à tomber sur la ville de Plessisville, mais l'expérience
démontre que c'est quand on n'a pas ces pouvoirs-là que, souvent,
on devient attrayant pour ce genre de commerce. Le fait d'avoir ce pouvoir va
nous permettre de réglementer avant que cela devienne un
problème.
Je dois dire, cependant, que j'ai un peu perdu le fil de la discussion
tout à l'heure dans le cas de la ville de Sainte-Foy et je n'ai pas vu
si vous aviez, effectivement, modifié le texte ou pas.
Le Président (M. Vallières): Non. Adopté tel
quel.
M. Léonard: Oui, adopté tel quel.
Le Président (M. Vallières): L'article 4 est
adopté. J'appelle maintenant l'article 5.
M. Denault: En ce qui concerne l'article 5, c'est un article qui
a pour but de permettre à la ville de percevoir, en même temps et
de la même façon que les taxes foncières, les montants qui
sont encourus par la ville pour enlever ou faire disparaître des
nuisances à la suite d'un jugement. Il n'y a donc pas là
d'arbitraire, mais il y a un jugement de la Cour municipale qui ordonne, en
premier, au contrevenant de nettoyer et, à défaut, c'est la ville
qui le fait. C'est pour faciliter - il n'y a pas d'erreur - la perception de
cette taxe. Je comprends que les hésitations du ministère sont
dans le sens que la ville pourrait, de cette façon, faire une vente pour
taxes uniquement pour des frais de ce type. J'admets que cela pourrait
être un problème si la ville en abusait. Habituellement, les gens
qui sont amenés
jusqu'à la procédure de vente d'immeubles pour taxes,
c'est parce qu'ils ne paient pas leurs taxes foncières.
Évidemment, s'ils ne paient pas leurs taxes foncières, ils ne
paieront pas les autres, non plus. J'ai peine à croire que la ville
mettrait un immeuble en vente pour taxes uniquement pour des frais
d'enlèvement de nuisances.
Le Président (M. Vallières): J'ai deux demandes
d'intervention: M. le député de Laprairie, de même que M.
le ministre.
M. Saintonge: J'ai seulement une question: Est-ce que c'est un
problème qui est actuellement criant à Plessisville, la
récupération des frais encourus par la municipalité pour
faire respecter son règlement?
M. Denault: Je ne pourrais pas dire que c'est un problème
majeur qui empêche la ville de fonctionner. C'est un ennui, disons.
À partir du moment où le législateur reconnaît
qu'une ville a le droit de percevoir ces sommes-là, il me semble qu'il
va de soi qu'elle doit avoir les moyens efficaces de les percevoir.
Le Président (M. Vallières): M. le ministre.
M. Léonard: M. le Président, je pense qu'il y a
quand même là-dedans des aspects qui vont loin. Quand on dit que
ce sont des nuisances, je veux bien qu'on veuille les faire enlever mais, il y
a peut-être des moyens de le faire qu'on pourrait examiner qui soient
différents de celui d'assimiler une telle taxe à la taxe
foncière. Ce que cela a comme effet, c'est, finalement, de pouvoir faire
vendre l'immeuble pour non-paiement de ses taxes et, à ce
moment-là, cela devient exorbitant. Je veux bien qu'on nous rassure en
nous disant que les autorités actuelles de la ville de Plessisville ne
veulent pas exagérer là-dessus. Je comprends cela, mais il n'y a
rien qui nous garantit que cela ne puisse pas survenir un de ces jours. Je
pense qu'assimiler une telle taxe à la taxe foncière, c'est cela
que ça peut avoir comme effet. Maintenant, on nous dit qu'on cherche un
moyen efficace. Cela veut dire qu'on a l'intention de l'exercer parce que, si
on veut que cela soit efficace, c'est ce que cela veut dire. Je propose de ne
pas adopter cet article, à moins que la ville de Plessisville ne veuille
le retirer.
M. Denault: On peut le retirer. On ne peut pas dire que c'est un
problème qui a atteint des proportions telles qu'on doive insister pour
l'obtenir.
M. Léonard: Je comprends le problème, le
désagrément ou la nuisance que cela apporte, mais n'y a-t-il pas
moyen de le régler autrement qu'en assimilant une telle taxe à la
taxe foncière?
M. Denault: Oui. Il y a la vente par huissier des effets
mobiliers du contribuable concerné ou, éventuellement, la vente
par shérif à la suite d'un jugement. Je ne dis pas qu'on est sans
moyen, on a des moyens.
M. Léonard: Oui, là, c'est le moyen radical. Cela
veut dire qu'effectivement c'est la menace de faire ce que vous dites que vous
ne ferez pas. Si vous dites que vous ne le ferez pas, ce n'est plus une
menace.
M. Denault: Non, ce que je voulais dire, en fait...
M. Léonard: Mais, si vous le faites, c'est exorbitant.
M. Denault: ...c'est que, dans le cas d'un propriétaire
dont l'immeuble est mis en vente pour taxes foncières, il est plus
simple d'ajouter toutes les autres sommes qu'il peut devoir à la ville,
plutôt que de faire une vente pour les taxes foncières et d'aller
devant les tribunaux pour une autre somme qui est due à la ville. Ce
n'est pas parce que l'on manque de moyens, c'est qu'on pensait qu'il
était plus pratique, quand on est à faire une vente pour taxes,
d'inclure tout ce que le contribuable doit et de ne pas multiplier inutilement
les frais contre lui.
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Groulx.
M. Fallu: M. le procureur de la ville de Plessisville, je suis un
peu étonné que la ville propose un tel article dans son projet de
loi. Je vais vous dire pourquoi. Ce débat a eu lieu déjà
ici à l'Assemblée nationale. On trouve trace des discussions dans
le journal des Débats. Je suis quelquefois un peu surpris de voir
comment les procureurs des villes n'ont pas l'air - ce n'est pas une accusation
personnelle, c'est une remarque de nature générale - de suivre
les débats relatifs aux projets de loi privés des villes,
puisque, constamment, des débats qui sont pour ainsi dire clos en termes
d'approche de gestion de la démocratie au Québec continuent de
revenir tous les six mois par d'autres projets de loi privés.
M. Denault: Ce ne sont pas, M. le député, les
avocats qui incitent les villes à faire des projets de loi, c'est
qu'elles entendent dire à droite et à gauche qu'une telle ville a
demandé ceci, qu'une telle a demandé cela et elles font la liste
des choses qu'elles demandent à leurs procureurs de présenter
à l'Assemblée. Ce ne sont pas nous qui leur vendons une liste de
choses à demander à l'Assemblée nationale.
J'étais
conscient que le ministère n'était pas d'accord avec cet
article. D'ailleurs, j'avais dit, au début de ma dernière
intervention, que je n'avais pas d'objection à retirer cet article. La
discussion s'est poursuivie, parce qu'on discutait de l'effet réel de
l'article, mais je n'ai pas d'objection à le retirer.
Le Président (M. Vallières): D'accord. L'article 5
est retiré. Nous passons maintenant à l'étude de l'article
6.
M. Denault: L'article 6 est également dans la charte de la
ville de Plessisville depuis 1955. Toutefois, le montant de 2000 $ nous
paraît nettement insuffisant. Il n'a pas été changé
depuis 1955. Il nous semble que 25 000 $ pour une ville de l'importance de
Plessisville, ce n'est pas exagéré. En somme, la seule
modification apparaît dans la dernière ligne où on remplace
le chiffre "2" par le chiffre "25".
Le Président (M. Vallières): Y a-t-il des
commentaires? M. le ministre.
M. Léonard: M. le Président, il existe
déjà la Loi sur les fonds industriels. L'article qu'il y a
là est déjà dérogatoire à la Loi sur les
fonds industriels. C'est déjà une exception qui a
été faite. Il y a aussi l'article 28 de la Loi sur les
cités et villes qui couvre la' promotion industrielle. On pourrait
retrouver sa rédaction facilement. Nous avons des réticences
à étendre davantage ce pouvoir que la ville a à l'heure
actuelle et qui est déjà dérogatoire, parce que c'est
déjà couvert par la Loi sur les fonds industriels. Il y a des
choses qu'on peut faire par la Loi sur les fonds industriels. Vous pouvez avoir
un commissariat industriel et faire de la promotion par l'entremise de ce
commissariat industriel plutôt que par une disposition privée.
J'ai une proposition à faire à l'heure actuelle, parce que, si on
laissait 25 000 $ ou si on rejetait l'article, vous n'auriez plus rien. On
serait mieux de rester là où nous en sommes.
M. Denault: Si c'est le choix qu'on a, oui.
Le Président (M. Vallières): La proposition du
ministre, finalement, serait que vous retiriez l'article pour conserver le
statu quo.
M. Léonard: Je ne sais pas si vous voulez élaborer
davantage là-dessus. Vous dites vouloir favoriser l'établissement
et l'expansion d'industries. Pourquoi ne pouvez-vous pas faire cela par...
M. Denault: Promouvoir le parc industriel.
M. Léonard: ...la Loi sur les fonds industriels? C'est la
loi générale et cela vise à faire cela. C'est cela, la
législation générale. Vous pouvez déjà le
faire par la législation générale. Vous avez une clause
qui vous concerne qui est déjà particulière. On vous l'a
accordée dans le temps. C'est probablement avant que la Loi sur les
fonds industriels soit votée. Il n'y a peut-être même pas
lieu de retenir votre article. Maintenant, c'est comme vous le voulez. Si vous
le retirez, vous restez...
M. Denault: Je retire la demande.
M. Léonard: ...avec ce que vous avez
déjà.
Le Président (M. Vallières): L'article 6 est donc
retiré. Nous passons maintenant à l'article 7.
M. Denault: Je tiens à vous signaler qu'en matière
de rénovation urbaine il y a quelques articles dans le projet, à
savoir les articles 7, 9, 10 et 11, qui traitent de sujets reliés. En ce
qui concerne l'article 7, nous avons constitué un dossier où on
voit un certain nombre de propriétés. Je dois dire que dans
l'ensemble - dans le cas de la ville de Plessisville et pour l'avoir
visitée à quelques reprises - les bâtiments sont en assez
bon état. Il y a, toutefois, un certain nombre de très vieux
bâtiments qui datent dans certains cas du siècle dernier, qui
malheureusement ne présentent pas un intérêt historique ou
architectural et qui auraient besoin d'être rénovés. Or,
actuellement, pour toutes sortes de raisons, la ville ne parvient pas à
obtenir le programme PAREL qui entraînerait le programme Loginove, de
telle sorte qu'on en est à un point mort. Il y aurait des interventions
à faire, mais on ne peut rien faire.
La subvention en réduction de taxes par l'article 542.1 de la Loi
sur les cités et villes ne semble pas très attrayante pour les
citoyens. La perspective de recevoir dans un, deux ou trois ans un certain
montant pour le petit contribuable qui veut faire des travaux sur sa maison et
qui doit payer immédiatement les matériaux, la main-d'oeuvre, ce
n'est pas très attrayant. Le résultat, c'est qu'il ne se passe
pas grand-chose dans le cas de ces immeubles.
En définitive, le conseil voudrait avoir la possibilité
d'intervenir - je ne dis pas massivement - dans certains cas qui justifient que
quelque chose soit fait. Je pense que la ville n'y perd pas dans ces
subventions puisque l'amélioration du bâtiment amène
à long terme une augmentation d'évaluation et des taxes
foncières que la ville perçoit. Il me semble que la ville a tout
à gager et n'a rien à perdre d'une intervention au moyen
d'une
subvention.
Le Président (M. Vallières): Merci.
M. Denault: C'est pour l'article 7 ou sur le principe
général. Je pourrai parler un peu plus longuement des autres
articles lorsque nous les aborderons.
Le Président (M. Vallières): M. le ministre.
M. Léonard: Nous avions, en décembre dernier,
adopté le projet de loi 92 qui statuait sur les réserves, le
pouvoir de réserves foncières ou toutes ces choses que nous avons
dans votre demande. Étant donné que vous l'avez
déposé au printemps 1983, c'est-à-dire peu de temps
après l'adoption de la loi 92, est-ce que vous étiez bien au
courant des dispositions de la loi 92?
M. Denault: Je savais que cela s'en venait. Nos discussions avec
la ville ont commené à l'été de 1982, donc bien
avant. Je ne suis pas sûr que le texte n'a pas été
imprimé avant que le texte auquel vous faites référence
ait été sanctionné. Il n'en reste pas moins que la
réserve foncière, sauf erreur, va se terminer le 1er septembre
1986. Donc, si on ne réussit pas à régler tous ces
problèmes en temps utile, il n'y aura plus rien par la suite.
Peut-être allez-vous décider de la prolonger?
La réserve foncière, je me demande si c'est la bonne
solution pour le type de problèmes qu'on a. On ne veut pas
acquérir les bâtiments. On veut simplement aider les gens à
les restaurer, sauf quelques cas d'exception; c'est pourquoi on a l'article 9.
Dans le cahier que j'ai ici, les bâtiments qui sont photographiés,
pour la plupart, valent d'être sauvés. Ils ont besoin de
restauration. La ville ne veut donc pas les acquérir, elle veut
simplement aider les propriétaires à faire quelque chose. (12 h
45)
Le Président (M. Vallières): M. le ministre.
M. Léonard: M. le Président, je ferais remarquer
à M. le procureur que, dans la loi 92, en plus de la réserve
foncière, il y a aussi le pouvoir de la ville de subventionner pour des
fins de restauration.
M. Denault: Oui, mais cela se termine en 1986. Vous allez
peut-être nous dire de nous dépêcher et, si nous n'arrivons
pas à temps...
M. Léonard: Selon la loi 92, cela ne se termine pas en
1986; c'est dans la loi 82 qu'il y a...
M. Denault: Bien, enfin, on l'appelait le projet de loi 82.
M. Léonard: M. le procureur, je voudrais vérifier
un élément de ce que vous dites.
M. Denault: J'ai le texte ici.
M. Léonard: C'est dans la loi 82 du ministère de
l'Habitation et de la Protection du consommateur qu'il y avait une limite
à 1986, mais, dans la loi 92, il n'y a pas de limite au pouvoir de
subvention.
M. Denault: Non, sauf que votre subvention vient par l'amendement
à la Loi sur les cités et villes et ce n'est qu'une subvention
à l'augmentation des taxes. Pour le contribuable qui veut faire des
travaux demain, cela ne l'aide pas à payer son entrepreneur. Tout ce que
ça lui dit, c'est que l'an prochain, dans deux ans et dans trois ans, on
réduira son compte de taxes au prorata de l'augmentation
d'évaluation du bâtiment.
Je ne dis pas que ce n'est pas une bonne mesure, elle a peut-être
beaucoup de succès ailleurs; mais le maire me dit que les gens ne
semblent pas particulièrement intéressés par cette aide
à plus long terme.
M. le ministre, je peux vous dire que nous sommes prêts à
retrancher les mots "ou commerciales". Après en avoir rediscuté
avec le conseil, il n'est plus question maintenant qu'on puisse donner des
subventions à des bâtiments destinés à des fins
commerciales. Ce serait strictement pour le résidentiel.
Le Président (M. Vallières): J'ai une demande
d'intervention du député de Hull, suivi du ministre.
M. Rocheleau: Merci, M. le Président. Est-ce que j'ai
été reconnnu comme intervenant?
Le Président (M. Vallières): Oui, vous êtes
reconnu comme membre de la commission.
M. Rocheleau: Vous voudrez bien excuser mon retard. L'avion qui
nous transportait a dû faire une escale à cause du mauvais
temps.
J'aimerais poser une question aux représentants. Ici, vous dites
tout simplement "par règlement, aux conditions et dans les secteurs de
la ville qu'il détermine, décréter que la ville accorde
une subvention..." Est-ce qu'il y a des montants? Est-ce que la ville s'accorde
le privilège de subventionner à 100%, à 75%, à 50%?
Est-ce que c'est limitatif ou si la ville pourrait, tout simplement,
subventionner la totalité ou la quasi-totalité des
rénovations?
M. Denault: Je serais fort surpris qu'elle s'aventure
jusqu'à ce point-là. La réaction des autres citoyens y
serait certainement défavorable. Je n'aurais pas d'objection à ce
qu'il y ait des balises. Je me suis servi du seul texte que j'ai vu
jusqu'à maintenant et, dans la mesure du possible, j'essaie toujours
d'utiliser des textes qui ont semblé - pour tenir compte des remarques
de M. Fallu - émaner des discussions qui ont eu lieu en commission
parlementaire. S'il en ressort un texte, je présume que c'est le texte
que le ministère considère le moins défavorablement. C'est
donc pour cette raison que j'ai mis cela. Je n'aurais pas d'objection à
des balises même sous forme d'approbation par le ministre qui pourra voir
si la ville exagère ou si elle ne traite pas tout le monde sur le
même pied.
Le Président (M. Vallières): M. le ministre.
M. Léonard: M. le Président, il est 12 h 30. Je
sais qu'on pourrait en discuter très longuement. Nous nous apercevons
qu'il y a, quand même, des chevauchements entre ce que vous avez
écrit et la loi 92. J'ai l'impression que cela a été
conçu au moment où la loi 92 n'était pas encore
adoptée.
Je vous propose de suspendre jusqu'en début d'après-midi
et qu'il y ait des consultations durant l'heure du repas pour qu'on en arrive
à une rédaction. Peut-être que nous ne nous entendrons pas
parfaitement, mais au moins que cela soit un peu plus attaché en tenant
compte que la loi 92 a déjà été adoptée. Je
pense qu'il s'agit des articles 7, 9 et 11, n'est-ce pas?
Le Président (M. Vallières): Oui. On suspendrait
les quatre articles 7, 9, 10 et 11.
M. Léonard: Oui, un certain nombre de dispositions ont
déjà été adoptés. Il faudrait faire
attention, je pense, dans un bill privé, à ne pas créer
une rédaction différente du contenu de la loi
générale et, s'il y a lieu de donner des exceptions, qu'elles
soient bien circonscrites.
M. Rocheleau: M. le Président, si vous me le
permettez...
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Hull.
M. Rocheleau: ...j'aurais une question additionnelle à
poser au ministre. Dans la formulation d'un article qui pourrait
réapparaître ou d'une modification qui pourrait être
apportée, est-ce qu'on doit tenir compte du plan directeur de la ville
avec les programmes possibles de restauration pour ne pas assister à un
éparpillement de la restauration possible dans un secteur qui n'a pas
été prédéterminé? Il y a plusieurs
programmes qui existent déjà au gouvernement et qui permettent
aux municipalités de recevoir une participation financière
importante du gouvernement. Je me pose quand même plusieurs questions et
j'aimerais avoir des renseignements là-dessus.
M. Léonard: C'est un domaine de législation
nouvelle. Effectivement, en termes de programmes, le gouvernement en a
conçu un bon nombre qui ont eu beaucoup de succès, d'ailleurs; le
député de Hull, je pense, vient de le reconnaître
implicitement.
Il y a lieu de mettre des balises dans ce que vous apportez; cela
témoigne d'un souci très intéressant pour la restauration,
pour la rénovation urbaine, la rénovation de centre-ville. Nous
sommes pleins de bonne volonté pour examiner tout cela. Maintenant,
disons qu'on attachera cela davantage, si possible, avant cet
après-midi.
M. Denault: Cela va. Je suis conscient des problèmes.
C'est pour cela qu'il y a plusieurs articles. Si j'avais eu le choix d'en
rédiger un, peut-être que je n'en aurais pas fait trois ou quatre.
Comme je voyais que dans les autres municipalités, ces dernières
années, il y avait toujours des articles différents pour le
centre-ville et pour le reste, j'ai tenté de suivre un peu ce qui avait
été fait ailleurs.
Le Président (M. Vallières): Merci. Nous suspendons
donc temporairement l'étude des articles 7, 9, 10 et 11. Je voudrais
indiquer aussi que notre horloge n'est pas juste, il est 12 h 55 ou tout
près.
J'appelle maintenant l'article 8.
M. Denault: Je pense qu'il s'explique de lui-même, M. le
Président. Si on examine le budget de n'importe quelle
municipalité et celui, en particulier, de Plessisville - du moins,
celles qui ont leur propre service de police - il est évident que c'est
le service de police municipal qui est responsable de la plus grande partie des
amendes qui sont perçues par la Cour municipale. Si on tient compte du
salaire payé aux policiers, en fait, la Cour municipale est largement
déficitaire; elle l'est parce qu'une partie importante des amendes est
acheminée au ministre des Finances.
Le Président (M. Vallières): D'accord. M. le
ministre, suivi du député de Hull.
M. Léonard: M. le député de Hull.
M. Rocheleau: Je pourrais dire au ministre que l'on retrouve,
dans la loi 92, à l'article 10...
M. Saintonge: Excusez, c'est dans la loi
265 sur la ville de Saint-Léonard. On s'est heurté
à une objection féroce du ministère de la Justice face
à une telle demande venant de Saint-Léonard. Je ne sais pas si le
ministre aura aujourd'hui une attitude différente. Nous verrons
bien.
M. Rocheleau: Pour compléter ce que mon collègue
vient de mentionner, je pense que cet article est à revoir, celui du
projet de loi de Saint-Léonard. Il n'en demeure pas moins que plusieurs
municipalités connaissent des problèmes particuliers face aux
amendes perçues et plus particulièrement quant aux amendes
perçues en vertu du Code de la sécurité routière.
Des ententes peuvent être prises avec le ministère de la Justice,
par le biais du ministère des Transports, afin de répartir les
pourcentages équitablement, étant donné que ces
perceptions d'amendes sont habituellement faites par les municipalités
pour les fins du gouvernement. Je ne sais pas s'il y aurait lieu d'en discuter
plus longuement avec le ministre ou si le ministre a tout simplement
l'intention de garder l'article 10 de la loi de Saint-Léonard. On aura
sûrement l'occasion d'en discuter de nouveau.
Le Président (M. Vallières): M. le ministre.
M. Léonard: En commission parlementaire, au sujet de
l'article 10 du projet de loi de Saint-Léonard, il était
très clair que cet article était retiré ou rejeté.
Rejeté, plutôt. Cependant, par erreur, il a été
imprimé. Comme ce n'est pas la décision qui a été
rendue, l'impression sera reprise. L'erratum a, d'ailleurs, été
publié à la suite de la publication du projet de loi. Les
mêmes raisons qui ont fait que nous avons rejeté l'article du
projet de loi de Saint-Léonard sont aussi valables ici. Il s'agit de
l'administration de la Cour municipale, qui est une cour relevant du
ministère de la Justice, et le ministère de la Justice s'oppose
formellement à ce que les amendes restent à la
municipalité.
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Hull.
M. Rocheleau: En réplique au ministre, je comprends qu'on
s'y oppose de la part du gouvernement et, plus particulièrement, de la
part du ministère concerné, mais il n'en demeure pas moins qu'on
peut constater aujourd'hui dans certaines municipalités que, lorsque
cela relève du Code de la sécurité routière, les
corps policiers locaux n'interviennent plus en ce qui a trait à la
surveillance par radar, entre autres. Je considère que le ministre
devrait se pencher là-dessus pour tenter de trouver une solution, qu'on
pourrait peut-être offrir, si le ministre n'en a pas, soit d'avoir un
partage plus équitable étant donné que le budget des
policiers municipaux est défrayé par l'ensemble des contribuables
de la municipalité pour être utilisé aux fins de revenus
qui vont dans les coffres de la province.
On retrouve cela de plus en plus aujourd'hui dans les
municipalités qui sont entrecoupées de voies rapides, là
où les policiers municipaux pourraient oeuvrer, mais n'osent pas le
faire parce que la rétribution qui leur est accordée est
pratiquement nulle. Il n'en demeure pas moins que plusieurs
municipalités, au cours de la dernière année, ont fait
certaines revendications dans ce domaine-là. Je pense qu'il serait temps
d'offir des compensations pour les travaux exercés par les corps
policiers dans nos municipalités respectives.
Le Président (M. Vallières): L'article 8 serait
donc rejeté.
M. Léonard: En ce qui me concerne, oui.
Le Président (M. Vallières): L'article 8 est
rejeté. L'article 9 a été suspendu, de même que les
articles 10 et 11. Nous passerions donc à l'article 12, avec deux
minutes en banque.
M. Denault: En deux minutes, je peux vous dire tout de suite que
les articles 13 et 14 sont retirés. Cela peut, au moins, nous donner une
idée du temps dont on aura besoin.
En ce qui concerne l'article 12, le dépotoir à neige de la
ville est actuellement, et depuis fort longtemps, situé dans une
municipalité adjacente. Toutefois, il ne suffit plus à la
demande. Il n'y a pas de terrain disponible dans la ville parce que
Plessisville, comme je l'ai dit, est construite presque à 99%. On est
fort inquiet, parce que, si on avait beaucoup de neige cet hiver, ce qui n'a
pas été le cas ces dernières années, on serait mal
pris de savoir où placer notre neige si on ne peut ou bien agrandir ce
qu'on a déjà ou bien acquérir un autre dépotoir. Ce
n'est pas parce qu'on veut aller porter nos problèmes ailleurs, mais on
n'a pas de place chez nous pour placer cette neige. Elle est effectivement
portée dans la municipalité de la paroisse depuis un très
grand nombre d'années déjà.
Le Président (M. Vallières): M. le ministre.
M. Léonard: M. le Président, je pense qu'il faut
revenir à la loi générale. Les municipalités ne
peuvent pas posséder du territoire dans le territoire d'autres
municipalités, sauf pour des réseaux d'aqueduc et d'égout.
Je ne pense pas qu'il y ait eu
d'exception à cela jusqu'ici. Je propose une chose: Est-ce qu'on
a exploré tous les mécanismes offerts par la loi 74 sur les
ententes intermunicipales là-dessus? Je pense que c'est la façon
de procéder et non pas de permettre à la municipalité
d'acquérir du territoire. À ce moment-là, si la
municipalité peut acquérir du territoire pour des
dépotoirs à neige dans le territoire d'une autre ville ou d'une
autre municipalité, elle va en demander pour faire des terrains de
camping ou des terrains de loisirs, etc. On ouvre la porte à toute une
série de demandes et le principe de la propriété du
territoire municipal devient quand même battu en brèche
là-dedans de part et d'autre. Je pense que, dès qu'il s'agit de
territoire d'une autre municipalité, il faut en venir à des
ententes intermunicipales ou à des locations, sans acquérir des
propriétés. (13 heures)
M. Denault: Je connais le principe que vous énoncez et
c'est pour cette raison que je pense que la loi générale ne
devrait pas être modifiée et que chacun doit venir expliquer
à la commission, dans des cas bien particuliers, pourquoi il en a
besoin. Effectivement, on a déjà quatre ou cinq ententes
intermunicipales avec la paroisse où est situé ce dépotoir
à neige. Enfin, le terme "dépotoir", n'est pas
élégant; c'est un endroit pour y mettre la neige. Nous avons des
ententes pour le service d'incendie, pour l'aqueduc, pour l'égout, pour
le service des loisirs. Cela fonctionne très bien. Sauf que là on
forcerait la municipalité voisine à devoir elle-même
acquérir, en supposant qu'on réussisse à conclure une
entente avec la paroisse, un terrain dont elle n'a pas besoin, uniquement pour
que nous puissions aller y mettre notre neige. Cela résulte en une
espèce d'entente - je vous le suggère - un peu factice, parce
que, si je conclus une entente avec la paroisse pour le service d'incendie, on
lui fournit un service et elle nous le paie. Dans ce cas-ci, il faudrait
conclure une entente qui consisterait à dire que la paroisse va
acquérir un terrain uniquement dans le but de permettre à la
ville de venir y mettre de la neige. C'est peut-être un peu
compliqué, un peu laborieux, pour finalement régler un
problème relativement simple.
M. Léonard: Cela ne peut absolument pas se faire par
annexion d'un territoire?
M. Denault: C'est une possibilité. Le mot "annexion" a
toujours une connotation, comme vous le savez, qui est de nature à
soulever les passions politiques dans le coin, même si ce n'est qu'un
petit bout de territoire et que c'est seulement pour y mettre de la neige. Bon,
on veut nous annexer! On pourrait toujours dire aux gens qu'en pratique cela ne
change rien puisque, de toute façon, on met la neige là depuis
des années. Je ne vous dis pas que c'est impossible. C'est possible,
mais c'est de nature à causer... On pourrait peut-être, là
encore, nous mettre des balises en demandant, un peu comme dans la Loi sur les
cités et villes pour les sources d'approvisionnement en eau, qu'on nous
place dans un rayon n'excédant pas un mille des limites de la ville.
M. Léonard: M. le Président, il reste que je suis
peu disposé à faire une exception même pour ces
fins-là, parce qu'il y a le biais d'une annexion, le biais d'ententes
intermunicipales. La municipalité de la paroisse peut également
l'utiliser pour autre chose. Je suis peu disposé à faire une
exception au principe de la propriété du territoire municipal ou
de la continuité du territoire municipal. C'est parce qu'une
municipalité pourrait en acheter une autre. Ce n'est pas plus
compliqué que cela, finalement, si on va plus loin là-dedans. Je
propose que la ville explore d'autres avenues pour régler cette
question.
M. Denault: Nous aurons exposé - ce sera au journal des
Débats - notre problème et, si, après avoir essayé
tous les mécanismes que vous suggérez, il y a vraiment un
problème insurmontable, on reviendra, sinon avec cet article-là,
peut-être avec un autre, pour tenter de régler le problème.
J'accepte de retirer l'article 12.
Le Président (M. Vallières): L'article 12 est donc
retiré. Je veux également indiquer, à moins qu'on ne
m'avise du contraire, que les articles 13 et 14 sont aussi retirés.
M. Denault: Depuis la discussion que nous avions eue à
l'origine avec le conseil, il s'est avéré que, finalement, quant
aux fonds de déneigement, ce n'était pas réellement un
problème insurmontable.
Le Président (M. Vallières): D'accord.
M. Denault: Quant aux assurances, les études qu'on a
faites ont finalement démontré que cela ne permettrait pas
à la ville de réaliser les économies qu'on pensait
réaliser avec un fonds d'auto-assurance.
Le Président (M. Vallières): D'accord. Il est plus
de 13 heures et la commission suspend ses travaux à cet
après-midi, 15 heures.
(Suspension de la séance à 13 h 04)
(Reprise de la séance à 15 h 20)
Le Président (M. Vallières): À l'ordre,
s'il vous plaît!
La commission permanente des affaires municipales reprend ses travaux
là où elle les avait quittés, c'est-à-dire à
l'étude du projet de loi 204, Loi modifiant la charte de la ville de
Plessisville. Nous en étions rendus à l'article 15.
M. Denault: II s'agit, M. le Président, d'abroger des
dispositions désuètes dans la charte de la ville. L'article 8
traitait du premier conseil de ville après la modification de "village"
en "ville", il y a de cela fort longtemps. C'est un article qui n'a plus son
utilité. L'article 15 est un article concernant les billets
d'assignation. La Loi sur les cités et villes est plus avantageuse.
C'est l'article 15.
M. Léonard: Article 15, adopté. M. Denault:
L'article 16...
Le Président (M. Vallières): L'article 15 est-il
adopté?
Une voix: Oui.
Le Président (M. Vallières): Adopté. Article
16?
M. Denault: L'article 1 concernait les frais de
représentation alloués au conseil. C'est couvert par la Loi sur
les cités et villes maintenant. L'article 8 concernait le fonds de
roulement. Là encore, les disposition de la Loi sur les cités et
villes sont plus avantageuses.
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Vallières): L'article 16 est-il
adopté?
M. Léonard: Adopté!
Le Président (M. Vallières): Adopté. Article
17?
M. Denault: Lors de son entrée en fonction, le
secrétaire-trésorier, qui est à ma gauche, s'est rendu
compte qu'un certain nombre de règlements, pendant une longue
période de temps, n'avaient jamais été publiés. Il
semble que le greffier ou le secrétaire-trésorier ne savait pas
que les règlements devaient être publiés. Ils
étaient soumis à toutes les formalités, sauf
celle-là, de telle sorte qu'on s'est retrouvé avec une liste
interminable de règlements qui n'ont jamais été
publiés.
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Laprairie.
M. Saintonge: Présentement, y a-t-il certaines
contestations concernant ces règlements?
M. Denault: Non.
M. Saintonge: Aucune.
Le Président (M. Vallières): L'article 17 est-il
adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Vallières): Adopté. Article
18?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Vallières): L'article 18 est
adopté...
M. Saintonge: Sur division.
Le Président (M. Vallières): ...sur division.
M. Léonard: II y a une demande, M. le
député.
M. Saintonge: Cela n'a pas d'importance, M. le Président,
sur division.
Le Président (M. Vallières): Article 18,
adopté sur division. Article 19?
M. Denault: Je comprends que l'on va nous proposer une
modification à l'article 2 qui aura pour effet de faire
disparaître la nécessité de l'article 19, sauf erreur.
M. Léonard: Oui, on y reviendra tout à l'heure,
effectivement.
Le Président (M. Vallières): On reviendra à
l'article 19 tout à l'heure.
M. Léonard: On retire l'article 19. On y reviendra tout
à l'heure.
Le Président (M. Vallières): On le retire ou on le
suspend?
M. Léonard: On le retire.
Le Président (M. Vallières): On le retire.
L'article 19 est donc retiré. Nous avions mis en suspens les articles 2,
7, 9, 10 et 11. On pourrait peut-être démarrer à nouveau
avec l'article 2.
M. Denault: On m'a soumis, M. le Président, un texte avec
lequel je suis d'accord pour l'article 2.
Le Président (M. Vallières): M. le ministre aurait
quelques explications à nous donner concernant l'article 19 que l'on
vient
de retirer. M. le ministre.
M. Léonard: Oui, on me propose de retirer l'article 2 et
de mettre un nouvel article à la place de l'article 14 qu'on a
retiré. Est-ce qu'on s'entend? On retire l'article 2. À la place
de l'article 14 qu'on a retiré, voici l'article suivant.
Le Président (M. Vallières): D'accord. L'article 2
serait retiré. L'article 14 serait remplacé par celui dont on va
faire lecture immédiatement. M. le ministre.
M. Léonard: C'est cela. La taxe d'eau imposée pour
l'exercice financier de 1982 en vertu de l'article 14 du chapitre 94 des lois
de 1954-1955, mais à un taux de 5% est valide.
Je relis: La taxe d'eau imposée pour l'exercice financier de 1982
en vertu de l'article 14 du chapitre 94 des lois de 1954-1955, mais à un
taux de 5% est valide.
Le Président (M. Vallières): Est-ce que les gens de
Plessisville ont bien entendu?
M. Denault: M. le Président, cela règle le
problème.
Le Président (M. Vallières): On convient que
l'article 2 est retiré. L'article 14 est remplacé par le texte
dont on vient de faire lecture.
M. Léonard: C'est cela.
Le Président (M. Vallières): Est-ce que cet article
est adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Vallières): Adopté. Nous
passons maintenant à l'article 7. M. le ministre.
M. Léonard: M. le Président, je voudrais proposer
au procureur de Plessisville les éléments suivants. Nous pensons
que les pouvoirs de l'article 7 sont déjà couverts par la loi 92.
Je vous fais une brève description des éléments. Nous
proposons, en ce qui concerne l'article 7, de s'en tenir à la loi 92;
donc, cet article serait retiré ou rejeté.
Par ailleurs, nous accepterions les articles 9 et 10 avec quelques
modifications. Quant à l'article 11, nous l'accepterions peut-être
avec quelques modifications, mais aussi avec une annexe qui délimiterait
le territoire à couvrir.
M. Denault: Elle est prête. Je pense que cela correspond
à l'essentiel de nos objectifs parce que les problèmes se
retrouvent surtout au centre-ville. Pour le reste, il y a quelques
bâtiments isolés, mais je pense qu'on pourra régler notre
problème éventuellement, espérons-le, avec Loginove. Je
pense que cela réglerait l'essentiel de notre problème.
J'ai apporté ce matin, parmi les papillons, une annexe qui
décrit le territoire du centre-ville qui est assez restreint, comme vous
pourrez le constater. Si vous voulez en prendre connaissance, je n'ai ici qu'un
exemplaire de la carte de la ville de Plessisville qui montre, encerclé
en rouge, ce qu'est le centre-ville pour les fins de cette loi. Je ne sais si
je dois déposer ce document. Enfin, vous avez la description
littérale de ce territoire; puisque cela ne vous dit rien, avec la
description que j'ai produite ce matin pour servir d'annexé, quelqu'un
peut vérifier que cela correspond bien au territoire que j'ai
encerclé en rouge. Vous voyez que c'est un très petit territoire
par rapport au territoire de la municipalité. Disons qu'on n'abuse pas
dans la définition du centre-ville.
Le Président (M. Vallières): M. Boulé,
est-ce qu'on peut convenir que vous retirez l'article 7, tel que proposé
par M. le ministre?
M. Boulé (Claude): Oui. M. Denault: Oui.
Le Président (M. Vallières): L'article 7 est
retiré.
Nous pourrions maintenant appeler l'article 9.
M. Léonard: Pour les articles 9 et 10, un texte vient
d'être distribué. Les articles 9 et 10 seraient consolidés
en un article 9 qui comprend le texte qui vient d'être
distribué.
M. Denault: Je soupçonne que ce soit à peu
près le même que celui que j'avais apporté ce matin pour
vous le distribuer moi aussi. Si ce n'est pas le mien, je pense que c'est
semblable, d'après ce que j'en sais.
M. Léonard: Bon; donc, vous êtes d'accord.
M. Denault: Oui.
M. Saintonge: Est-ce que vous l'avez vu, Me Denault?
M. Denault: J'aimerais bien le voir. Je pense que c'est le texte
de Bromont si mes informations sont exactes ou l'une ou l'autre des villes. Je
pense que c'est Bromont.
M. Léonard: On me dit que vous l'avez eu.
M. Denault: D'accord, c'est Bromont.
M. Léonard: D'accord, c'est Bromont.
Le Président (M. Vallières): Les articles 9 et 10
sont remplacés par l'article 9 dont on a reçu un texte. Est-ce
qu'on peut considérer que cet article est adopté tel que
présenté?
M. Léonard: II paraît qu'il faut le lire à ce
qu'on me dit.
Le Président (M. Vallières): Voulez-vous nous en
faire lecture, M. le ministre?
M. Léonard: Je vais le lire intégralement: "La
ville est autorisée à acquérir, de gré à
gré ou par expropriation, tout immeuble dont l'acquisition est
jugée appropriée pour fins de réserves foncières ou
d'habitation, et pour les travaux connexes à ces fins, ainsi que tout
immeuble désuet ou dont l'occupation est nocive. La ville peut exercer
les pouvoirs prévus au premier alinéa à l'intérieur
de son territoire. Le présent article s'applique sous réserve de
la Loi sur la protection du territoire agricole, LRQ, chapitre P-41.1. Le
présent article ne s'applique pas à l'acquisition d'immeubles
pour fins industrielles. "La ville est autorisée à
détenir, louer et administrer les immeubles acquis en vertu du premier
alinéa. Elle peut aménager ces immeubles et y installer les
services publics nécessaires; elle peut également démolir
ou restaurer les bâtiments et autres ouvrages y érigés ou y
construire de nouveaux bâtiments pour fins d'habitation, de loisirs, de
récréation et autres fins accessoires. "La ville est
autorisée à exercer les pouvoirs prévus au
cinquième alinéa sur les immeubles dont elle est
déjà propriétaire. Elle peut les aliéner aux
conditions qu'elle détermine avec l'approbation de la Commission
municipale du Québec, pourvu que le prix d'aliénation soit
suffisant pour couvrir toutes les dépenses relatives à l'immeuble
concerné, y compris celles encourues pour la restauration, la
démolition et la construction le cas échéant. "La ville
peut aliéner, à titre gratuit ou pour un prix inférieur
à celui prévu au présent article, un tel immeuble ou
bâtiment en faveur du gouvernement, de l'un de ses organismes, d'une
corporation scolaire ou de son office municipal d'habitation ou un autre
organisme à but non lucratif. Dans ce dernier cas, l'autorisation de la
Commission municipale du Québec est requise. "La ville peut, par
résolution, vendre au prix approuvé par la Commission municipale
du Québec, à la corporation constituée en vertu du
onzième alinéa, tout immeuble qu'elle a acquis en vertu du
présent article ou qu'elle possède déjà. "La ville
peut emprunter, par règlement approuvé de la même
manière qu'un règlement d'emprunt selon la loi qui régit
la municipalité, les sommes nécessaires et demander les
subventions prévues par la loi pour l'exercice de ces pouvoirs et aux
fins d'effectuer un prêt à la corporation constituée en
vertu du onzième alinéa. "Sur présentation d'une
requête de la ville, le gouvernement peut, aux conditions qu'il fixe,
délivrer, sous le grand sceau du Québec, des lettres patentes
constituant une personne en corporation sans but lucratif ayant pour objet
l'acquisition d'immeubles d'habitation pour personnes ou familles autres que
celles à faible revenu ou à revenu modique visées par
l'article 57 de la Loi sur la Société d'habitation du
Québec (LRQ, chapitre S-8) et l'exercice des autres pouvoirs que le
présent article confère à la ville. Les lettres patentes
doivent mentionner le nom de la corporation, le lieu de son siège
social, ses pouvoirs, droits et privilèges, les règles relatives
à l'exercice de ces pouvoirs et la désignation de ses membres et
de ses administrateurs. Un avis de l'émission des lettres patentes doit
être publié à la Gazette officielle du Québec.
"À la requête de la corporation constituée en vertu du
présent article, le gouvernement peut délivrer des lettres
patentes supplémentaires dans le but de modifier le contenu des lettres
patentes visées au douzième alinéa. Un avis de
l'émission des lettres patentes supplémentaires doit être
publié à la Gazette officielle du Québec. Une corporation
ainsi constituée a, entre autres pouvoirs, ceux d'une corporation
formée par lettres patentes sous le grand sceau du Québec, est un
mandataire de la ville et est réputée une corporation municipale
aux fins de la Loi sur le ministère des Affaires intergouvernementales,
(LRQ, chapitre M.21.")
Le Président (M. Vallières): Merci, M. le
ministre.
Le nouvel article 9 dont vient de faire lecture le ministre remplace les
articles 9 et 10 et est considéré comme étant
adopté. Adopté.
On passe maintenant à l'étude de l'article 11.
M. Léonard: Je propose de remplacer les deux
premières lignes de l'article 11 par les suivantes: "Afin de permettre
la réalisation harmonieuse du centre-ville, la ville est
autorisée, à l'intérieur du territoire décrit
à l'annexe..." L'article continue comme il a été
rédigé.
Le Président (M. Vallières): D'accord.
M. Denault: C'est exactement le texte que j'avais apporté
ce matin, M. le Président.
Le Président (M. Vallières): Est-ce que l'article
11 tel que modifié est adopté?
M. Léonard: Sous réserve de l'adoption de l'annexe,
la vérification...
Le Président (M. Vallières): Sous réserve de
la vérification de l'annexe qui sera présentée.
M. Léonard: Oui, par le ministère.
Le Président (M. Vallières): Adopté sous
cette réserve.
Il nous reste maintenant à étudier l'article 20 qui nous
indique que la présente loi entre en vigueur le jour de sa sanction.
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Vallières): Cet article est-il
adopté?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Vallières): Adopté. Je
remercie les représentants de la ville de Plessisville de s'être
présentés.
M. Denault: Au nom de la ville de Plessisville et de son conseil,
je remercie la commission de nous avoir accordé, je pense, l'essentiel
de ce que nous étions venus chercher.
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Laprairie.
M. Saintonge: Au nom de l'Opposition, je vous remercie de votre
présence et nous souhaitons que... Comme vous venez de le mentionner,
c'était votre souhait, et nous l'apprécions.
Le Président (M. Vallières): M. le ministre.
M. Léonard: M. le Président, je voudrais
féliciter la ville de Plessisville pour tous les efforts qu'elle a faits
pour déterminer des pouvoirs et pour mieux faire fonctionner la ville.
Je souligne que c'est la première fois, je pense, que nous accordons
à une municipalité le pouvoir de subventionner un organisme qui
fait du recyclage et j'ai bien hâte de voir ce que cela va donner. Je
pense que les effets fin seront très positifs et nous allons examiner
attentivement cette expérience. Par ailleurs, je lui souhaite
également bonne chance avec son centre-ville. C'est une
préoccupation qui semble toucher de plus en plus de villes au
Québec et je vois que cela touche aussi la ville de Plessisville. Bonne
chance et merci de votre présence.
Le Président (M. Vallières): Merci. Le projet de
loi 204, de même que ses modifications et annexe concernant la Loi
modifiant la charte de la ville de Plessisville, est donc adopté.
Une voix: Adopté.
Projet de loi 207
Le Président (M. Vallières): Nous allons maintenant
appeler le projet de loi 207, Loi modifiant la charte de la ville de Lachine.
Nous allons, dans un premier temps, demander au parrain du projet de loi, au
proposeur du projet de loi, M. Dauphin, le député de Marquette,
de bien vouloir présenter le groupe ainsi que le projet de loi.
M. Dauphin: Merci, M. le Président. C'est un honneur de
parrainer le projet de loi inscrit au nom de la ville de Lachine au stade de
l'étude article par article. J'aimerais souhaiter la bienvenue à
la délégation de la ville de Lachine et, de façon toute
particulière, au premier magistrat de la ville, M. le maire Guy Descary,
qui, soit dit en passant, fête son dixième anniversaire de vie
politique comme maire de la ville de Lachine. L'accompagne également un
conseiller expérimenté qui fête lui aussi dix années
d'expérience comme conseiller municipal de la ville de Lachine.
J'aimerais tout de suite corriger une erreur à l'ordre du jour. On
appelle M. Dicaire "M. Decaire". C'est un bon conseiller qui est toujours
d'équerre, mais, pour lui rendre justice, c'est M. Dicaire. Je vais
laisser le loisir au premier magistrat, M. Descary, de nous présenter
les autres membres de la délégation. J'espère que la
commission parlementaire des affaires municipales satisfera aux demandes de la
ville de Lachine qui veut, de surcroît, augmenter ses pouvoirs afin, pour
employer l'expression du ministre lui-même, de mieux fonctionner pour les
besoins de ses citoyens. Je cède la parole, si vous le permettez,
à M. le maire pour qu'il présente les autres membres de la
délégation.
Le Président (M. Vallières): M. le ministre,
auparavant.
M. Léonard: M. le Président, je désire
souhaiter la bienvenue aux représentants de la ville de Lachine, et
à son maire en particulier. Je veux lui souhaiter un très heureux
dixième anniversaire de vie municipale. Il y a eu des élections
en fin de semaine dernière dans une foule de municipalités au
Québec, plus de mille, et je pense qu'il y en a beaucoup qui sont
entrés cette fois dans la vie municipale. Je vous souhaite dix autres
années de vie municipale,
et peut-être dix autres après, on verra. On se reverra
à ce moment-là.
Je veux saluer aussi en sa présence, si vous me le permettez, le
président du comité organisateur du congrès de la
Fédération mondiale des villes jumelées, qui aura lieu
à Montréal du 24 au 28 septembre 1984. C'est une première
en Amérique. Je sais que M. le maire de Lachine y est pour quelque
chose. Nous avons eu l'occasion de beaucoup travailler ensemble à ce
projet et je suis sûr que ce sera un succès cette année.
Pour son dixième anniversaire, c'est très bien. (15 h 45)
Nous allons entreprendre l'étude de son projet de loi. Il est
volumineux. Je suppose qu'il est indicateur des appétits de la ville.
Bref, nous allons examiner tout cela d'un oeil favorable. Même si parfois
on sera peut-être obligé de vous dire non, ce ne sera pas par
mauvaise volonté, ce sera pour des considérations tout à
fait légitimes de la part du gouvernement. Cela étant dit, nous
avons hâte d'entendre vos propos.
Le Président (M. Vallières): M. Descary.
M. Descary (Guy): Merci, M. le Président, M. le ministre,
MM. les députés. Il y aussi un collègue maire que je dois
saluer d'une façon particulière, M. le maire de Verdun.
C'est vrai que notre petit bouquin est un peu volumineux, mais on a la
volonté de très bien prendre soin de nos concitoyens. Si cela
nous prend un peu plus de papier pour faire cela, on vous le
présente.
Notre projet de loi, je le diviserais en trois volets. Il y a un volet
administratif dans lequel on recherche des pouvoirs supplémentaires, par
exemple, dans le secteur de la rénovation urbaine. Vous savez que
Lachine est une vieille ville. Depuis dix ans, on a
bénéficié des programmes de restauration. On a maintenant
Loginove, après avoir vécu le PAREL et le PAQ et d'autres
programmes qui ont vraiment transformé graduellement le vieux quartier,
un vieux quartier qui s'était presque fermé quand le gouvernement
fédéral a décidé, en 1959, de fermer un canal qui
avait été un attrait particulier.
Je ne sais pas si vous le savez, mais Lachine, il y a 150 ans,
n'était pas où elle est maintenant. En 1825, quand le canal a
été ouvert, Lachine et ses institutions, son village sont
déménagés d'où est LaSalle maintenant pour se
rendre où on est actuellement. Pour vous montrer l'importance du canal
sur l'activité des Lachinois, en 1959, on l'a fermé sans
même en parler aux Lachinois et cela a fait fermer presque tout un
quartier qu'on a repris en main maintenant. Si vous passez sur le bord de
l'eau, vous verrez que c'est un canal de loisirs. Je me plais à dire
que, dans ma ville, c'est le meilleur endroit, pour des citoyens, quels qu'il
soient, où vivre. Je pense qu'on a une qualité de vie chez nous
qui est exceptionnelle maintenant. Pour les ouvriers, les gens du quartier, on
n'a pas changé la qualité de vie de ceux qui y vivaient. Ce sont
encore les ouvriers qui travaillent dans les usines qui font partie du
même tissu urbain. C'est bien important que vous sachiez cela, parce que
Lachine, c'est une ville un peu à l'ouest de Montréal, mais un
peu aussi à la réserve. Il n'y a pas beaucoup de personnes qui y
entrent. On prend la route 220. À moins d'avoir un bateau ou d'aimer les
sports nautiques, on n'a pas d'intérêt particulier à s'y
rendre. C'est un des aspects qui sont fort importants pour nous. Les pouvoirs
qu'on demande sont pour continuer l'action qui a déjà
été entreprise dans le quartier.
Il y a aussi toute l'activité de nettoyage de notre charte qui a
été faite par un comité qu'on a mis sur pied,
présidé par le conseiller Dicaire, qui est ici. C'est la partie
où on enlève beaucoup de vieilles choses qui est compensée
par une loi qui rend désuète notre charte à plusieurs
endroits.
Il y a aussi cet aspect d'un règlement fort important entre la
famille Nihon et la ville de Lachine. Un contentieux a duré durant 20
ans entre nous, et ce contentieux a été réglé l'an
dernier. Il a été réglé de façon que chacune
des parties soit satisfaite. Je vous dirai ce que cela a pu valoir pour
Lachine. Le parc industriel ne se développait plus et l'on avait les
meilleurs terrains industriels sur l'île de Montréal, mais la
famille avait décidé de ne pas les développer parce
qu'elle avait un contentieux avec nous. Depuis qu'on a débloqué,
depuis deux ans et demi, il y a eu tout près de 40 000 000 $
d'investissements neufs dans le parc industriel de Lachine dont le plus gros
investissement industriel du Québec l'an dernier, Continental Can, sur
les terrains de la famille Nihon. Pour Continental Can seule, c'est 23 500 000
$ qui ont été investis chez nous.
C'est dire l'importance que revêt pour notre ville le
règlement de ce contentieux vieux de 20 ans. Je n'en parlerai pas plus
longtemps; je pense qu'il y en a d'autres qui attendent pour se faire entendre
après nous. Je demanderai à notre conseiller juridique de
continuer.
M. Denault: Je suggère l'étude article par article,
M. le Président.
Une voix: Nous allons commencer l'étude article par
article.
Le Président (M. Vallières): Si vous le permettez,
j'appelle maintenant l'article 1 du
projet de loi 207.
M. Denault: L'article 1, M. le Président, c'est pour nous
donner des pouvoirs de traiter plus efficacement de la réglementation
concernant les animaux. Comme question de fait, je dois malheureusement dire
que, dans une large mesure, notre réglementation fait déjà
les choses prévues par l'amendement à la charte. C'est en quelque
sorte pour régulariser l'entente avec l'entreprise qui s'occupe de la
perception des licences et qui voit également au ramassage - si vous le
permettez - des animaux. Cela existe déjà et cela a donné
des résultats assez exceptionnels, je dois le dire. Évidemment,
on a encore des plaintes. On en a beaucoup moins qu'auparavant. Avec une
réglementation comme celle-là, on peut vraiment répondre
aux besoins des citoyens. À cette commission, vous êtes sans doute
habitués qu'au municipal les problèmes sont assez souvent terre
à terre. Vous seriez surpris de voir, devant les conseils municipaux,
qu'il y a presque continuellement des gens qui viennent pour se plaindre des
problèmes de chiens, de chats et d'autres animaux. Cela a l'air anodin,
mais cela ne l'est pas pour les citoyens qui se plaignent. Il faut vraiment
qu'on ait le moyen d'agir efficacement pour contrôler cela. On n'a rien
contre les chiens pourvu que cela reste dans les limites du raisonnable. Dans
certains cas, cela devient même un danger public dans les parcs pour
enfants.
Le Président (M. Vallières): M. le ministre.
M. Léonard: M. le Président, si vous me le
permettez. Nous n'avons pas d'objection à cet article à tel point
que nous avons l'intention de l'intégrer tel quel dans la
législation des cités et villes du Québec et dans le Code
municipal. En réalité, c'est un projet de loi qui va être
déposé très bientôt devant l'Assemblée
nationale. Nous espérons que l'Assemblée nationale l'adoptera
avant l'ajournement des fêtes. Je ne pense pas qu'il y ait de
problème cette fois.
M. Denault: Est-ce que vous nous suggérez de le
retirer?
M. Léonard: Nous vous suggérons de le retirer.
M. Denault: Alors, nous le retirons.
Le Président (M. Vallières): L'article 1...
M. Rocheleau: M. le Président.
Le Président (M. Vallières): Oui, M. le
député de Hull.
M. Rocheleau: Si le ministre prétend que, dans un projet
de loi omnibus, il va inclure cet article mot à mot, est-ce qu'il n'y
aurait pas lieu de le maintenir là, de l'accepter et
éventuellement de l'accepter aussi dans un projet de loi omnibus? Cela
viendrait simplement confirmer une politique dans laquelle le gouvernement veut
s'engager.
M. Léonard: Je pense que tout le monde s'entend sur le
fond. Il n'y a pas de problème là-dessus. Cela surchargerait
passablement la charte de la ville de Lachine. Il n'y aura pratiquement pas de
décalage. Avant que les projets de loi privés retournent à
l'Assemblée nationale, il va être adopté, ainsi que la loi
omnibus, au cours de décembre. Nous ne faisons aucune objection à
la rédaction même de ce texte car c'est exactement le texte qui va
venir devant l'Assemblée nationale. Simplement pour simplifier la Loi
sur les cités et villes ou le Code municipal. Effectivement, nous
n'avons pas d'objection sur le fond.
M. Rocheleau: M. le Président, il faut dire que,
antérieurement à la demande de Lachine, il y a d'autres
municipalités qui ont aussi demandé au printemps dernier...
M. Léonard: ...oui, ce matin aussi.
M. Rocheleau: ...ce matin aussi. Pour autant qu'on aura un projet
de loi qui sera déposé dans les plus brefs délais.
M. Léonard: Oui, je pense qu'effectivement, lorsqu'on
adopte une loi générale, on pourrait abroger chacune des chartes
des municipalités. Cela nous éviterait de toucher à
celles-là. Je propose simplement de le retirer si la ville n'a pas
d'objection. Encore une fois, nous n'en n'avons pas sur le fond. Simplement en
termes de forme, il y a quelques jours de décalage. Peut-être que
cela sera adopté le même jour.
Le Président (M. Vallières): L'article 1 est donc
retiré.
M. Léonard: Je comprends que le député de
Hull se méfie de ses propres réactions.
M. Rocheleau: Je me méfie, M. le Président, des
réactions du ministre.
Le Président (M. Vallières): Nous passons
maintenant à l'article 2.
M. Denault: Dans l'article 2, il y a tout d'abord le
premièrement. L'essentiel de ce que nous demandons, c'est le pouvoir de
céder à titre gratuit les emprises de ruelles. Le problème
des ruelles à Lachine est
sérieux et considérable, à tel point qu'il y a deux
ans le conseil a mis sur pied un comité qui était
présidé par M. Dicaire et dont je faisais partie avec le greffier
de la ville. La ville s'est imposé - bien qu'elle n'ait pas
été tenue de le faire - par règlement une procédure
de fermeture de ruelles sur laquelle les gens sont consultés par scrutin
secret. Si 75% des gens sont en faveur de la fermeture de la ruelle, on
procède à un règlement de fermeture suivant la Loi sur les
cités et villes. Cependant, le problème, c'est qu'une fois la
ruelle fermée, on ne veut pas demeurer éternellement
propriétaire du terrain. On voudrait pouvoir céder le terrain au
propriétaire riverain. Or, M. le maire le disait plus tôt, la
ville de Lachine est une ville à population largement ouvrière et
les gens ne veulent pas payer pour l'emprise de la ruelle. Ils disent:
Premièrement, je vais devoir déplacer ma clôture et cela va
me coûter tel montant; à partir de l'an prochain, je devrai payer
des taxes supplémentaires sur ce terrain-là. On ne veut pas payer
en plus pour cette petite emprise qui a généralement quelque
chose comme quatre à cinq pieds de profondeur par la largeur du lot.
Il reste qu'il faudrait que cette situation puisse se régler
d'une façon ou d'une autre parce que, si la ville demeure
propriétaire des terrains, elle doit en faire l'entretien. Et non
seulement elle ne perçoit pas de taxes, mais elle doit en plus les
entretenir, ce qui risque, dans certains cas, de servir un peu de
dépotoirs de quartier parce que, lorsqu'une ruelle n'est plus
utilisée, qu'elle est fermée et qu'elle appartient à la
ville, les moyens d'accès sont difficiles et finalement cela nous cause
un problème assez sérieux. Nous avions exposé tout cela en
détail à la Commission municipale et elle nous a répondu:
Nous sommes bien sympathiques à votre problème, mais,
malheureusement, le texte tel qu'il est rédigé dit "à
titre onéreux" et nous devons appliquer la loi telle qu'elle est
rédigée. C'est donc pour cette raison que nous présentons
cette demande de modifications et, en résumé, le petit peu que
l'on pourrait gagner de la vente de ces bouts de ruelles, on le reprend bien
des fois en taxes qui seront perçues, en soucis et en travail de cols
bleus qui doivent aller nettoyer les ruelles. On va régler tous ces
problèmes d'un seul coup.
Le Président (M. Vallières): Merci. M. le
ministre.
M. Léonard: Nous sommes d'accord avec cet article. Nous
sommes aussi d'accord avec l'amendement qui est proposé.
L'article se lirait donc comme suit: "Le conseil peut céder,
à titre gratuit ou à titre onéreux, toute ou partie de
l'assiette d'une ruelle fermée en vertu du paragraphe 1 à tout
propriétaire d'un immeuble adjacent à l'assiette de la ruelle
ainsi fermée."
Et nous ajouterions l'alinéa suivant au paragraphe 1.1 de
l'article 415 de la Loi sur les cités et villes, l'article 2, paragraphe
1 du projet de loi: "Malgré toute loi générale ou
spéciale, un membre du conseil peut acquérir de la ville une
partie de la ruelle adjacente au lot où est érigée sa
résidence principale et dont il est le propriétaire aux
mêmes conditions que ses voisins riverains de cette ruelle."
M. Denault: J'avais un texte dans le même sens.
M. Léonard: Ça va.
Le Président (M. Vallières): Est-ce que cette
modification est adoptée?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Vallières): Adopté. Donc,
l'article 2, alinéa 1, est adopté.
Nous pourrions maintenant passer à l'article 2, alinéa
2.
M. Denault: Je vous ai déjà exposé, ce
matin, pour la ville de Plessisville, le raisonnement qui justifie cette
mesure. Je dois vous dire que c'est encore plus vrai dans le cas de Lachine.
C'est évidemment une ville plus importante en population et en
territoire et là, on a vraiment des centres commerciaux d'une beaucoup
plus grande dimension qu'à Plessisville. Donc, le problème que je
vous exposais pour Plessisville est encore plus vrai et plus aigu dans le cas
de Lachine qui possède au moins un très grand centre commercial
avec un terrain de stationnement à l'avenant.
Le Président (M. Vallières): M. le ministre.
M. Léonard: Oui. Il s'agit évidemment de
l'alinéa 2 de l'article 2. Nous sommes également d'accord.
Le Président (M. Vallières): Merci. Alors, est-ce
que l'alinéa 2 de l'article 2 est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Vallières): L'article 2 tel que
modifié est adopté.
J'appelle maintenant l'article 3.
M. Denault: II y a déjà eu, encore là
aujourd'hui, des intervenants qui ont fait valoir les motifs pour lesquels ces
articles sont requis. En ce qui concerne plus particulièrement le 23 et
le 24 , vous avez
peut-être entendu dire que la ville de Montréal ou le
service de police, particulièrement dans le cas de la ville de
Montréal, resserre sa surveillance avec le résultat qu'un certain
nombre de ces établissements commencent maintenant à regarder du
côté des municipalités de banlieue et, effectivement,
à Dorval tout récemment, il y en a un qui vient d'ouvrir ou qui
est sur le point d'ouvrir. Cela, évidemment, a jeté un peu la
crainte chez les citoyens de Lachine de voir qu'on n'a absolument aucun pouvoir
de réglementation. Je comprends qu'on ne puisse pas les interdire, mais
on pourrait au moins les réglementer et éviter les abus les plus
criants, surtout au niveau de la devanture de ces établissements. (16
heures)
En ce qui concerne le 25 , on assiste depuis quelques années
à une prolifération de ces gens qui viennent d'un peu partout,
qui s'installent un peu n'importe comment, sur les coins de rue et sur les
trottoirs, pour vendre toutes sortes de marchandises, que ce soit des fleurs,
des aliments, du bois de chauffage, des sapins dans le temps des fêtes.
Enfin, on est tous pour l'initiative personnelle et le développement de
l'économie, mais il faut que cela se fasse un peu dans les règles
et on ne peut pas tolérer dans une ville que tous et chacun s'installent
un peu partout à sa guise. On nous a suggéré que l'on
fasse cela par le biais du règlement de zonage. C'est compliqué.
La police ne veut pas toucher au règlement de zonage. C'est
psychologique, mais, si on lui présente un règlement distinct,
elle est disposée à l'appliquer. Vraiment, dans certains cas, il
y a des abus.
Le Président (M. Vallières): M. le ministre.
M. Léonard: Nous sommes d'accord avec les paragraphes 23
et 24 de l'article 3 qui ont déjà été
adoptés pour d'autres villes. Quant au paragraphe 25, pour éviter
des conflits avec la loi sur les aliments, la loi 102, qui a été
adoptée en 1982, nous serions plutôt d'accord pour remplacer le
paragraphe 25 par le paragraphe suivant: "Pour réglementer, autoriser
par permis ou prohiber la vente d'articles autres que des aliments à
l'extérieur d'un bâtiment permanent."
M. Denault: C'est le texte d'amendement que j'avais
proposé ce matin.
Le Président (M. Vallières): Cette proposition de
modification est-elle adoptée?
M. Léonard: Adopté. M. Saintonge:
Adopté.
Le Président (M. Vallières): Les alinéas 23,
24 et 25 de l'article 3 sont donc adoptés tels que modifiés.
M. Léonard: Adopté. C'est cela.
Le Président (M. Vallières): Adopté. Article
4.
M. Denault: Nous en avons discuté à midi et, compte
tenu des remarques de M. le ministre de ce matin, on ne peut pas dire que c'est
un problème si grave que cela justifie... On va pouvoir se
débrouiller avec les brefs de saisie ordinaires sans faire de vente pour
taxes, pour des nettoyages de terrains. Alors, nous sommes disposés
à retirer cet article.
Le Président (M. Vallières): L'article 4 est donc
retiré. Article 5.
M. Denault: Ici encore, il faut regarder ensemble les articles 5,
8, 9, 10 et 12 qui traitent de rénovation urbaine. M. le maire a eu
l'occasion ce matin de vous faire état du fait que, depuis quelques
années, les trois niveaux de gouvernement dans la ville de Lachine ont
fait des investissements publics importants: la ville, au niveau de la
reconstruction de l'hôtel de ville, de l'aréna, de la
bibliothèque, du centre technique, du musée et du bord du lac; le
gouvernement provincial, au niveau des logements à loyer modique, du
centre d'accueil pour personnes âgées, des programmes
d'amélioration de quartiers; le gouvernement fédéral, au
niveau du canal Lachine et de la réfection du pont qui enjambe le canal
Lachine. Aussi dans le parc industriel, mais nous y reviendrons en parlant du
cas Nihon. Depuis que ce cas-là est réglé, il y a eu des
investissements industriels importants. Nous croyons maintenant que la ville en
est rendue à cette étape où il faudrait que les citoyens,
que les commerçants prennent un peu plus leurs affaires en main et que
le rôle de la ville soit plutôt un rôle incitatif, un
rôle d'encouragement. Dans certains cas où cela n'est vraiment pas
possible de faire autrement, d'intervenir directement, mais pour des
bâtiments isolés. C'est pourquoi nous demandons ce pouvoir
d'accorder des subventions pour la restauration des bâtiments.
Je comprends que vous allez me dire: II y a les programmes
d'amélioration de quartiers. Je ne sais pas si on peut encore implanter
de nouveaux PAQ, mais il reste que c'est une entreprise assez complexe et assez
laborieuse. Pour les secteurs où il y en avait beaucoup, on l'a fait,
mais on ne croit pas qu'il soit nécessaire d'avoir un programme
d'amélioration de quartiers pour régler des cas isolés.
Dans le fond, ce que l'on vise, ce sont des cas isolés de certains
bâtiments qui ne cadrent vraiment pas avec l'environnement et avec
les autres bâtiments de la rue.
Quant au 467.9, le ministère des Affaires culturelles a
déjà entrepris un travail assez important à Lachine, qu'on
appelle macro-inventaire de tous les bâtiments présentant un
intérêt architectural, historique ou culturel. On peut
prévoir qu'un jour, qui n'est peut-être pas tellement loin, on va
avoir le résultat de toutes ces études, et il va sans doute
falloir faire des interventions pour encourager la restauration de
bâtiments. La ville elle-même a fait sa grosse part. Nous avons
restauré deux bâtiments, entre autres, qui servent de centre
culturel et qui sont des bâtiments très anciens que la ville a
remis en valeur. Évidemment, la ville ne peut tout faire. Il va falloir
que certains citoyens le fassent eux-mêmes et, dans certains cas, cela
prend un petit coup de pouce que la ville pourrait accorder au moyen d'une
subvention. On n'a pas l'intention de jouer au Père Noël, de
distribuer l'argent à tout venant. Il reste qu'on vit des années
- à Lachine comme ailleurs - où on tente de resserrer le budget.
Il ne s'agit donc pas de distribuer des subventions à droite et à
gauche, mais il y a vraiment des cas où il va falloir faire des
interventions.
Si vous me permettez - à moins que ce ne soit pas conforme au
règlement de le faire - je tente de parler généralement de
tous les articles concernant la rénovation urbaine. En ce qui concerne
l'article 8, encore là nous avons des bâtiments. Je ne dis pas
qu'on en a énormément, mais on a un certain nombre de
bâtiments qui n'ont vraiment pas leur place à l'endroit où
ils sont. Dans certains cas, il faudra intervenir pour restaurer le
caractère résidentiel d'une rue. Il ne s'agit pas de priver qui
que ce soit, mais on a un parc industriel et, dans certains cas, il y a de
petites industries ou de petits commerces qui sont vraiment mal
localisés, qui dérangent tout le voisinage. Il y aurait sans
doute avantage à les inciter -c'est toujours plus facile d'inciter quand
on a les pouvoirs d'agir si l'incitation ne suffit pas - à se rendre
dans le parc industriel pour les industries ou dans les secteurs commerciaux
pour les commerces.
Quant à l'article 9, à toutes fins utiles, il reste le
centre-ville qui a encore besoin d'un certain nombre d'interventions par la
municipalité. Le programme d'amélioration de quartiers recouvrait
la partie soi-disant du centre-ville, mais il ne permettait d'interventions
qu'au niveau de la restauration de logements résidentiels. Pour tout le
reste, évidemment, on n'a pas beaucoup de pouvoirs. Ce qu'on a fait
jusqu'à maintenant était justifié, mais on ne veut pas
continuer à le faire. Dans certains cas isolés, il a fallu
exproprier pour fins de mini-parcs. Cela allait, on avait besoin de mini-parcs,
mais on ne veut pas en avoir partout uniquement parce qu'on doit se
débarrasser de bâtiments qui sont désuets ou nocifs.
Ce que je veux dire, c'est que, dans le fond, on pourrait se
débrouiller avec les pouvoirs qu'on a, mais je pense qu'une ville
devrait pouvoir agir sans user de subterfuges ou de ce qui peut être
perçu par les personnes concernées comme un subterfuge.
Je peux dire immédiatement qu'en ce qui concerne les articles 12
et 13 - qu'on avait regroupés dans un autre texte que j'ai remis ce
matin - si on avait plus de pouvoirs en vertu de l'article 5 ou des articles 8
et 9, la seule chose dont on aurait réellement besoin serait le droit de
subventionner la démolition des bâtiments accessoires.
Parallèlement à notre problème de ruelles, il y a
évidemment les fameux hangars qui sont adjacents aux ruelles. Sauf
erreur, la ville de Verdun - même la ville de Montréal, je pense -
a un programme de subventions, qui ne sont pas toujours très
élevées, mais qui encouragent les gens à démolir
les hangars qui ne servent plus et qui, dans certains cas, sont dangereux.
Là encore, je comprends que la ville pourrait utiliser la matraque,
envoyer le service des incendies, porter des plaintes et prendre toutes sortes
de procédures pour forcer les gens à démolir, mais je ne
crois pas que ce soit la bonne façon de procéder. Il vaut mieux
essayer d'inciter les gens. Quelquefois la subvention consiste uniquement
à fournir les employés de la ville qui vont aller démolir
et à emporter les débris.
C'est le commentaire général que j'avais à faire
sur les articles traitant de la rénovation urbaine.
Le Président (M. Vallières): Merci. M. le
ministre.
M. Léonard: Nous avons traité d'articles
substantiellement semblables dans le cas du projet de loi de Plessisville, dont
vous êtes aussi le procureur. J'ai un peu la même réaction
concernant l'article 5. C'est déjà couvert par la loi 92 en
général. Nous sommes d'accord avec les articles 8 et 9 sauf
quelques modifications que nous verrons.
Quant à l'article 12, je vous propose de le retirer car nous
allons préparer une loi générale dans le bill omnibus.
M. Denault: M. le ministre, cela répond...
M. Léonard: Vous êtes en train de nous tirer des
nouvelles.
M. Denault: Cela répond à notre voeu. Je dois dire
que, depuis quelque temps, nous avions eu des discussions à
l'égard de 467.8. Nous avions des hésitations sérieuses
pour la partie des subventions au secteur
commercial.
Le Président (M. Vallières): Vous vous rappelez que
j'avais appelé l'article 5. Par conséquent, en cours de route, on
pourra retirer l'article 12.
M. Léonard: Maintenant, reprenons. L'article 5...
Le Président (M. Vallières): L'article 5 est donc
appelé.
M. Léonard: On s'en tiendrait à la loi 92; on le
retirerait.
Le Président (M. Vallières): L'article 5 est
retiré. Nous passerions à l'article 8.
Une voix: Est-ce qu'il y a des modifications?
Le Président (M. Vallières): J'appelle l'article 8.
On devrait avoir un papillon visant à modifier cet article.
M. Denault: Est-ce que vous me permettez, M. le Président?
Je croyais que, dans le cas de l'article 5, à Plessisville, on ne
l'avait accordé que pour les bâtiments présentant un
intérêt architectural, historique ou culturel.
M. Léonard: Non, pas du tout.
M. Denault: M. le maire m'indique qu'on n'a pas besoin de cet
article parce qu'avec les articles 8 et 9, on va régler nos
problèmes.
Le Président (M. Vallières): L'article 5 demeure
donc bel et bien retiré.
M. Léonard: Sur l'article 8...
Le Président (M. Vallières): Article 8?
M. Léonard: Substantiellement, c'est le même
article, mais je le lirais au complet parce que ce serait aussi bien de le
remplacer, vu qu'il s'agit de modifications de forme qui se retrouvent un peu
partout dans le texte.
Si vous le permettez, M. le Président, je lirais le nouvel
article 8: "La ville est autorisée à acquérir, de
gré à gré ou par expropriation, tout immeuble dont
l'acquisition est jugée appropriée pour fins de réserve
foncière ou d'habitation, et pour les travaux connexes à ces
fins, ainsi que tout immeuble désuet ou dont l'occupation est nocive.
"La ville peut exercer le pouvoir prévu au premier alinéa
à l'intérieur de son territoire. Le présent article
s'applique sous réserve de la Loi sur la protection du territoire
agricole (LRQ chapitre P-41.1). Le présent article ne s'applique pas
à l'acquisition d'immeubles pour fins industrielles. "La ville est
autorisée à détenir, louer et administrer les immeubles
acquis en vertu du présent article. Elle peut aménager ces
immeubles et y installer les services publics nécessaires; elle peut
également démolir ou restaurer les bâtiments et autres
ouvrages y érigés ou y construire de nouveaux bâtiments
pour fins d'habitation, de loisirs, de récréation et autres fins
accessoires. "La ville est autorisée à exercer les pouvoirs
prévus au premier alinéa sur les immeubles dont elle est
déjà propriétaire. Elle peut également les
aliéner aux conditions qu'elle détermine avec l'approbation de la
Commission municipale du Québec, pourvu que le prix d'aliénation
soit suffisant pour couvrir toutes les dépenses relatives à
l'immeuble concerné, y compris celles encourues pour la restauration, la
démolition et la construction, le cas échéant. La ville
peut aliéner à titre gratuit ou pour un prix inférieur
à celui prévu au présent article un tel immeuble ou
bâtiment en faveur du gouvernement, de l'un de ses organismes, d'une
corporation scolaire, de son office municipal d'habitation ou d'un autre
organisme à but non lucratif. Dans ce dernier cas, l'autorisation de la
Commission municipale du Québec est requise."
Le Président (M. Vallières): Ce nouvel article 8
qui vient d'être lu remplacerait donc l'article 8 qu'on retrouvait au
projet de loi 207. Est-ce que cet article est adopté?
M. Rocheleau: J'aurais une question.
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Hull. (16 h 15)
M. Rocheleau: Quand on parle de protection du territoire
agricole, que je sache, dans Lachine il n'y en a pas. Est-ce qu'on ne pourrait
pas, pour cet article, étant donné qu'il n'y a pas de territoire
agricole, simplement biffer ce point à l'intérieur de l'article?
La seule question que je me pose, c'est que le fait que ce soit là, cela
peut donner l'occasion à la Commission de protection du territoire
agricole d'examiner s'il n'y aurait pas 25 pieds carrés de territoire
agricole à Lachine. Cela ne créerait pas de problème; s'il
n'y en a pas, il n'y en a pas et je n'ai pas l'impression qu'il va y en avoir
demain matin.
Le Président (M. Vallières): M. le ministre.
M. Léonard: M. le Président, je pense que nous nous
sommes posé la même question que celle du député de
Hull à ce
sujet. La rédaction de cet article est semblable à celle
d'autres articles dans d'autres chartes de ville. Simplement par besoin
d'uniformité, nous avons utilisé exactement le même
libellé, de sorte qu'on ne se pose pas cette question, si jamais
quelqu'un la posait par rapport soit à Lachine, soit à une autre
ville. Dans toutes les hypothèses, le cas est couvert.
Remarquez que je considère effectivement que c'est redondant dans
le cas de Lachine, mais, à moins qu'on n'ait des objections...
M. Descary: Nous pouvons vivre avec cela, M. le ministre. Je
remercie beaucoup le député de Hull de son souci. Je remarque la
qualité d'un ancien maire.
M. Rocheleau: M. le Président...
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Hull.
M. Rocheleau: ...je dois apporter un commentaire à ce que
le maire de Lachine vient de dire. C'est que, dans sa municipalité,
effectivement, il n'y a pas de territoire agricole, il n'y a pas non plus le
problème que certaines autres municipalités connaissent avec la
Commission de protection du territoire agricole, le ministère de
l'Environnement et autres, alors qu'il y a certains conflits entre des
ministères, entre l'Environnement et la Commission de protection du
territoire agricole. C'est la raison pour laquelle je souhaiterais qu'on
omette, s'il n'y en a pas, simplement de l'inscrire, afin de ne pas permettre
à certains fonctionnaires d'essayer de chercher pour voir s'il n'y en
aurait pas. Mais, de toute façon...
Le Président (M. Vallières): Est-ce que l'article
8, tel que modifié, est adopté?
M. Léonard: Modifié? Oui, adopté.
Le Président (M. Vallières): Adopté. Nous
passons maintenant à l'étude de l'article 9.
M. Léonard: Nous n'avons pas de modification à
proposer, nous sommes d'accord.
Le Président (M. Vallières): L'article 9 est-il
adopté?
M. Léonard: Adopté. M. Rocheleau:
Adopté.
Le Président (M. Vallières): Adopté. Nous
passons maintenant à l'article 10.
M. Léonard: On a laissé en...
Le Président (M. Vallières): On pourrait revenir
à l'article 5.
M. Léonard: Les articles 6 et 7.
Le Président (M. Vallières): Nous revenons à
l'article 6.
M. Denault: À l'article 6, il y a un problème dans
les amendements qui ont été apportés il y a quelques
années à la Loi sur les cités et villes et peut-être
sommes-nous trop scrupuleux à Lachine, mais nous avons encore des
billets de circulation des années quarante et cela emplit les
voûtes de la Cour municipale. Nous n'avons pas vraiment de pouvoir. Cela
peut paraître anodin, mais je pense que si, d'aventure, on en
détruisait et que quelqu'un puisse nous faire le reproche de l'avoir
fait sans autorisation, ce serait difficile à expliquer.
Le Président (M. Vallières): M. le ministre.
M. Léonard: Nous sommes d'accord avec cet article, mais je
comprends qu'on pourrait peut-être refiler tout ce bagage aux
historiens.
M. Denault: Nous avons un archiviste qui examine
minutieusement... Oui, nous avons, au service du greffe, un employé qui
a le titre d'archiviste et qui examine soigneusement tout document avant qu'il
ne soit détruit pour voir s'il ne présenterait pas un
intérêt historique pour la ville. Et, si vous voulez le savoir,
cet archiviste a une maîtrise en histoire.
Le Président (M. Vallières): Merci pour cette
précision. M. le député de Hull.
M. Rocheleau: J'aurais un commentaire à faire, si vous le
permettez. Je suis très heureux que la ville de Lachine demande cet
article à l'intérieur de son projet de loi privé. J'ose
souhaiter que ce même article puisse servir éventuellement au
ministre du Revenu. Il pourrait se permettre de percevoir ses comptes à
recevoir de la part des citoyens et citoyennes du Québec et
éviter de retourner aussi loin que dix, douze ou quinze ans. S'il
prenait l'habitude que nos municipalités ont de régler leurs
problèmes à l'intérieur de cinq ans, pour éviter
toute prescription antérieure, je pense que ce serait une forte
amélioration apportée au ministère du Revenu. Je prierais
le ministre des Affaires municipales de transmettre à son
collègue l'utilisation éventuelle d'un article similaire à
l'intérieur de la loi sur le revenu.
Le Président (M. Vallières): M. le ministre.
M. Léonard: M. le Président, d'abord, je vais
indiquer que suis d'accord avec l'article 6 proposé par la ville de
Lachine, mais je voudrais quand même faire une remarque à M. le
député de Hull. Le ministère du Revenu a des dossiers
courants, des contestations normales dans la production de rapports
d'impôt à l'intérieur d'une période plus courte, par
exemple, à l'intérieur de cinq ans. C'est la loi elle-même.
C'est dans le cas de fraudes qu'il va plus loin, mais pas autrement.
M. Rocheleau: M. le Président...
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Hull.
M. Rocheleau: ...le ministre tente-t-il de me dire que les
quelques centaines de milliers de citoyens du Québec ont fraudé
le gouvernement jusqu'à ce jour?
M. Léonard: Non, pas du tout. Oh! mais non, ce n'est pas
du tout ce que j'ai dit, j'espère bien, et personne n'a compris
cela.
M. Rocheleau: C'est parce qu'on retourne pour des périodes
abusives de dix, douze ou quinze ans et...
M. Léonard: Non.
M. Rocheleau: ...et je ne trouve pas cela tout à fait
normal.
M. Léonard: Non, non. Un instant, lài
Le Président (M. Vallières): Vous me permettrez,
à ce moment-ci, de...
M. Léonard: Je ne vais pas laisser aller les choses comme
cela...
Le Président (M. Vallières): M. le ministre.
M. Léonard: ...parce que ce n'est pas du tout ce que j'ai
dit.
M. Rocheleau: On pourrait s'embarquer longuement.
M. Léonard: Ce n'est pas du tout ce que j'ai dit. J'ai dit
que, dans des discussions ou des contestations sur un rapport d'impôt, le
ministère du Revenu fonctionne à l'intérieur d'une
période de cinq ans. S'il veut aller plus loin, c'est qu'il peut avoir
des soupçons sur autre chose et, à ce moment-là, il peut
aller plus loin, parce que la Loi sur les impôts est ainsi faite.
Le Président (M. Vallières): L'article 6 est-il
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Vallières): Adopté. Article
7?
M. Denault: Nous avons compris ce matin que le ministère
de la Justice s'oppose violemment à cet article et, dans les
circonstances, nous considérons avoir assez de problèmes sans
débattre celui-là. Nous sommes disposés à le
retirer.
Le Président (M. Vallières): L'article 7 est
retiré. On passe maintenant à l'article 10.
M. Rocheleau: M. le Président...
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Hull.
M. Rocheleau: ...si vous me permettez une courte question au
ministre des Affaires municipales. Étant donné que plusieurs
municipalités font des demandes similaires et qu'on a eu les mêmes
demandes qui ont été faites au printemps, le ministre a-t-il
l'intention de s'entendre avec le ministère de la Justice pour tenter de
trouver un compromis acceptable qui permette une certaine répartition
des amendes, tenant compte du fait que ce sont quand même les
municipalités qui ont défrayé le coût de leur
service de police pour percevoir des amendes qui, en l'occurrence, s'en vont en
totalité, j'imagine, aux fonds généraux de la province? Y
a-t-il une possibilité, M. le ministre, qu'il y ait une certaine forme
d'entente afin d'éviter ce qui se produit dans certaines
municipalités où les policiers municipaux ne font plus de
prévention sur les artères à voie rapide où les
amendes doivent être envoyées en totalité au gouvernement
du Québec?
Le Président (M. Vallières): M. le ministre.
M. Léonard: M. le Président, je pense que ce qu'en
dit le ministère de la Justice, c'est que c'est lui qui est responsable
de la Cour municipale. C'est lui qui en paie les frais et tout. Je pense que,
comme c'est là, je ne vois pas qu'il y ait nécessité de
modifier le système présentement.
Le Président (M. Vallières): J'appelle maintenant
l'article 10.
M. Denault: En ce qui concerne l'article 10, depuis la
présentation du projet de loi, il y a environ deux ans, nous avons eu
l'occasion de réétudier ce problème et nous sommes
disposés à retirer cet article.
Le Président (M. Vallières): L'article 10 est donc
retiré. On passe maintenant à
l'article 11.
M. Denault: En ce qui concerne l'article 11, le directeur
général de la ville a fait une étude qui démontre
qu'effectivement, il y aurait avantage pour la ville - en tout cas, pour la
ville de Lachine - à s'auto-assurer et ceci pour le motif suivant. Les
primes que la ville paie actuellement sont en excédent de 100 000 $ par
année. Or, l'expérience des quatre ou cinq dernières
années a démontré que, si la ville avait
réglé elle-même ces réclamations, il lui en aurait
coûté à peu près 20 000 $. L'idée qu'on
avait, c'était de se créer un fonds d'auto-assurances, de
garantir le supplément d'assurances au moyen d'une police dite
parapluie. Par exemple, l'excédent de 500 000 $ jusqu'à 5 000 000
$ serait couvert par une police-parapluie dont on me dit que le coût est
relativement minime, de l'ordre de quelques milliers de dollars par
année, de telle sorte que, mettant les choses au pire, au bout de cinq
ans, on aurait payé les 500 000 $ et, mettant les choses au mieux, on
aurait économisé un montant appréciable; d'autant plus que
Lachine est une ville qui a à son emploi, comme directeur
général, un avocat qui a l'expérience des
règlements de réclamations. Nous avons aussi dans tous les
services, surtout à la voirie, des gens qui ont l'expérience de
la préparation des rapports pour les tribunaux, de telle sorte que nous
avons en place le personnel voulu pour analyser les réclamations, les
traiter et en disposer. Si la tendance se continue, c'est une économie
de quelque 75 000 $ par année qu'on ferait.
On me dit que certaines grandes villes - je n'ai pas eu l'occasion de le
vérifier - le font. On sait que, dans l'entreprise privée, cela
se fait. Beaucoup d'entreprises privées s'auto-assurent en quelque sorte
et ne prennent de police responsabilité qu'en excédent d'un
certain montant. Si elles le font, c'est justement pour les mêmes raisons
qu'on voudrait le faire; on en est venu à la conclusion que ce serait
économique de le faire.
Le Président (M. Vallières): M. le ministre.
M. Léonard: Ce sont effectivement des demandes qui nous
parviennent de temps à autre de la part de certaines
municipalités. On me dit que ce n'est pas nécessairement
avantageux. Nous pensons que c'est une demande qui devrait vraiment être
étudiée dans un cadre général parce que, si c'est
valable pour Lachine, c'est aussi valable pour un bon nombre de
municipalités au Québec, surtout dès qu'une ville atteint
une certaine taille.
Je me demande si on ne doit pas fouiller davantage avant d'accorder cela
parce qu'à la minute où on part comme cela, on le donnera
à toutes les villes. Toutes les villes viendront et, à mon sens,
il n'y a pas lieu de leur faire faire des projets de loi privés pour
chacun de ces cas, mais beaucoup plus de mettre cela dans une loi
générale.
Le Président (M. Vailières): M. le
député de Laprairie.
M. Saintonge: Est-ce que le ministre peut prendre l'engagement
devant la commission, en tout cas pour satisfaire aux besoins de plusieurs
municipalités... Même au printemps dernier, certaines
municipalités ont manifesté le même désir. Le
ministre avait alors noté...
M. Léonard: II y avait eu Saint-Léonard au
printemps dernier. Cela avait été refusé aussi.
M. Saintonge: Cela avait été refusé parce
que c'était une question de portée générale. Le
ministre ne s'était-il pas engagé, si on veut, à examiner
la chose plus à fond pour tenter d'en faire une donnée qui
pourrait s'appliquer indistinctement à toutes les villes où le
besoin pourrait se faire sentir? Donc, si le ministre pouvait prendre
l'engagement d'amener éventuellement cette chose-là dans une loi
omnibus... Je comprends qu'il ne le peut peut-être pas pour la semaine
prochaine, mais au moins d'ici le printemps prochain. Cela pourrait
répondre à un besoin qui semble, en fin de compte, présent
dans plusieurs municipalités.
Le Président (M. Vallières): M. le maire, vous
m'aviez demandé la parole? M. Descary.
M. Descary: M. le Président, dans notre ville, comme
l'avocat l'a dit, on paie plus de 100 000 $ de primes en moyenne depuis les
cinq dernières années. L'historique, c'est que les compagnies
d'assurances n'ont pas défrayé d'année en année
plus de 20 000 $. On se dit que, si on est pour avoir une histoire qui sera
à peu près celle du passé - le passé se renouvelle
constamment - on paiera au fonds 100 000 $ au plus par année. On paiera
notre prime et, après cinq ans, si l'histoire est la même, les
intérêts vont prendre soin de tous les coûts de l'assurance,
même cumulés. Si jamais il arrivait de mauvaises passes, Lachine
n'est pas une ville qui est en mauvaise posture financière, on pourrait
toujours s'en occuper.
Je voudrais vous dire aussi que certaines villes ont déjà
ce pouvoir. Longueuil le fait, le Conseil scolaire de l'île le fait et
d'autres endroits le font aussi. L'auto-assurance devient de plus en plus
populaire.
Le Président (M. Vallières): M. le ministre, suivi
du député de Marquette.
M. Léonard: Allez-y donc, M. le député de
Marquette.
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Marquette.
M. Dauphin: Très brièvement. Ce n'est pas parce que
je suis parrain du projet de loi, mais quant au bien-fondé - j'ai eu
l'occasion d'en discuter avec plusieurs fonctionnaires de municipalités
- j'en suis convaincu, ne serait-ce que sur le plan de l'économie pour
la ville de Lachine.
Pour répondre au ministre, si de plus en plus de
municipalités font de telles demandes, ce sera une raison de plus pour
le ministre d'y voir une application générale
éventuellement, lorsqu'il verra qu'à chaque commission
parlementaire, il y a des demandes et que le bien-fondé est réel.
Il n'y a aucune objection juridique ou politique à ce qu'on l'accorde
aujourd'hui à la ville de Lachine qui en a fait la preuve ou le
bien-fondé. (16 h 30)
Le Président (M. Vallières): M. le ministre.
M. Léonard: M. le Président, quand on fait
référence aux municipalités qui ont eu un tel pouvoir, il
n'y en a pas une longue liste. Actuellement, il y en a deux: Hull et Longueuil.
Toutes les autres demandes depuis ont été refusées et la
dernière demande à laquelle on a accédé, c'est en
1975.
Il y a quand même un certain nombre d'objections. Je comprends que
la ville de Lachine dise: Au cours des trois ou quatre dernières
années, cela ne nous a pas coûté cher: moins de 20 000 $
ou, en moyenne, 20 000 $ contre une prime de 100 000 $. Mais le jour où
elle aurait un accident important ou une série d'accidents
peut-être pas importants, pour ne pas avoir à réclamer
l'assurance-parapluie, qu'elle soit malchanceuse, disons, sans avoir
accès à l'assurance-parapluie, peut-être qu'à ce
moment-là son budget pourrait être affecté. C'est le
principe même de l'assurance qui est en cause. Est-ce qu'il faudrait
songer plus à une assurance de type municipal ou
généralisée? C'est une autre question. C'est dans cette
ligne qu'il faudrait s'attarder plutôt que de se mettre à le
donner à chacune des villes au Québec.
Pour répondre au député de Laprairie, je peux dire
que mes fonctionnaires vont y attacher beaucoup d'importance, mais je crains
que, si on le donne maintenant, l'an prochain ou à la prochaine session,
toute une série de municipalités ne viennent nous demander la
même chose, alors qu'au fond, il s'agit plus d'une loi
générale, en tout cas, un permis. Je dirais aussi que la ville de
Hull l'a eu et ne l'a pas exercé non plus depuis 1975. Cela n'a pas
été exercé; c'est ce qu'on me dit. En tout cas, M. le
député et ex-maire de Hull pourra peut-être nous en
parler.
Le Président (M. VaUières): M. le
député de Hull.
M. Rocheleau: M. le Président, cela me fait
énormément plaisir d'apporter au moins certains
commentaires...
M. Léonard: ...à tout le moins.
M. Rocheleau: ...sur la demande qui avait été faite
par la ville de Hull à ce moment-là. Nous avions constaté
qu'il y avait une certaine forme de surenchère par les compagnies
d'assurances et, selon les statistiques que nous avions prélevées
des années antérieures, on était à peu près
dans la même position que celle à laquelle fait face aujourd'hui
la ville de Lachine, c'est-à-dire que cela aurait été
meilleur marché de s'auto-assurer, tout en ayant une
assurance-responsabilité pour des cas particuliers ou des accidents
plutôt importants. Je vous avoue que, depuis que nous avons ce
pouvoir-là dans la charte de la ville de Hull, cela nous a permis de
négocier avec les compagnies d'assurances des taux assez
préférentiels, parce qu'on avait menacé, à
certaines occasions, de s'auto-assurer. Alors, cela nous permettait au moins
d'avoir une espèce d'épée de Damoclès, en disant
à la compagnie: Si on n'a pas des soumissions intéressantes, on
va créer notre propre portefeuille et, à ce moment-là, on
va s'auto-assurer. Simplement le fait d'avoir ce pouvoir-là a
peut-être été bénéfique, c'est-à-dire
de pouvoir s'auto-assurer et de créer notre propre fonds. Je pense que
le fait de l'avoir parmi nos pouvoirs, cela nous permettait de peser le pour et
le contre, même d'aller en soumissions et de faire l'examen des
coûts des soumissions.
Je prétends encore aujourd'hui que c'était une excellente
demande qui avait été faite à l'époque par la ville
de Hull et qu'on retrouve à Longueuil. J'ose espérer que le
ministre puisse l'accorder et permettre à la ville de Lachine, s'il y a
lieu, dans ses prochaines soumissions pour ce qui est des assurances, de tenir
compte des coûts. Si les coûts sont acceptables, à ce
moment-là, ce sera à la ville de déterminer si elle doit
s'auto-assurer ou tout simplement prendre le meilleur parti d'une soumission
qui aurait été acceptée. Mais je pense que, même si
la ville de Hull ne l'a pas exercé, cela lui a permis d'avoir un
meilleur poids dans ses demandes de soumissions et cela a baissé
d'une façon considérable les taux d'assurances à
Hull. Cela me ferait plaisir de faire parvenir les données au ministre
des Affaires municipales et de lui donner les comparaisons avant et
après. J'oserais même souhaiter qu'on puisse prévoir dans
un prochain bill ominibus une politique qui ne pourrait peut-être pas
s'appliquer à la totalité des municipalités, mais qui
pourrait être quand même optionnelle à celles qui voudraient
l'exercer.
Le Président (M. Vallières): Merci, M. le
député. M. le ministre.
M. Léonard: Je vois, M. le député de Hull,
qu'il y a eu une clause épée de Damoclès. Il reste que,
depuis ce temps, peut-être il y a quelques années, deux ou trois
ans peut-être après qu'elle a eu ce pouvoir dans sa charte, une
autre disposition a été introduite, c'est que les
municipalités devaient demander des soumissions dans le cas des
assurances. C'est bien précisé. Cela a eu des effets non pas
seulement dans la ville de Hull, mais dans d'autres municipalités.
J'aimerais poser une question au procureur de la ville de Lachine. C'est
vous qui déterminez jusqu'à un certain point le contenu de votre
contrat d'assurances. Si vous voulez faire de l'auto-assurance, il faudrait
peut-être examiner le contenu de votre police pour voir s'il n'y a pas
des choses qui peuvent être enlevées et que vous n'auriez pas
à assurer là-dedans pour des coûts qui reviennent assez
régulièrement et qui n'entraîneraient pas des risques trop
considérables, et réserver les montants d'assurances pour des cas
qui en vaillent vraiment la peine, où les coûts peuvent vraiment
déborder des capacités financières de la
municipalité. Je pense que c'est cela l'assurance. Je ne sais pas si
vous avez pu faire des recherches quant aux dépenses que vous avez
faites et quant au contenu des contrats d'assurances que vous avez.
M. Denault: On l'a fait dans une certaine mesure lorsque, il y a
deux ou trois ans, on a commencé avec l'introduction de l'article qui
nécessitait des soumissions publiques. Il a fallu rédiger un
cahier de charges. Nous avons retenu les services d'un expert pour la
rédaction du cahier de charges et, effectivement, avec ses conseils,
cela a contribuer...
M. Léonard: À faire monter les coûts.
M. Denault: ...non pas de façon extraordinaire, mais cela
a été une bonne occasion de revoir l'ensemble du portefeuille, de
faire certains aménagements et de modifier des franchises et des
dispositions qui ont eu pour effet de réduire d'une certaine
façon les primes.
M. Léonard: Si vous permettez, cela dépend un peu
de l'optimisme ou du pessimisme de votre expert-conseil en la matière.
Si cela vous coûte 20 000 $ depuis cinq ans et que vous payez des polices
de 100 000 $, vous êtes peut-être surassurés.
M. Denault: Peut-être. C'est sûr qu'on pourrait
indirectement - ce n'est peut-être pas le lieu d'en discuter - arriver au
même résultat en inscrivant chaque année dans le budget un
montant plus élevé et en majorant les franchises sur les polices
d'assurance. C'est un peu le raisonnement que je faisais tout à l'heure
sur l'expropriation des bâtiments nocifs pour fins de parcs. On arrive au
même résultat, mais ce n'est pas aussi clair que cela devrait
l'être.
M. Léonard: Le député de Hull m'a
proposé de me faire parvenir de la documentation. Je pense qu'on va lire
cela bien attentivement et prendre cela en considération. On peut,
à un moment donné, proposer une réponse sur la question
à savoir si nous serions disposés éventuellement à
légiférer, mais je pense qu'il faudrait le faire de façon
générale plutôt que de façon particulière. Je
ne pense pas que le cas de Lachine soit particulier. C'est vraiment une
question qui se pose pour toutes les municipalités. On parle des
centre-ville. Concernant les centre-ville, il y a des annexes. Cela peut
être particulier aussi, mais le cas de l'assurance...
Le Président (M. Vallières): M. Descary.
M. Descary: M. le Président, dans le cas de ma ville, mon
directeur général qui tient beaucoup à cette clause s'est
astreint à une gymnastique pour essayer, dans chaque secteur
d'activité de la ville, de diminuer considérablement les frais,
là où il le pouvait. C'est un secteur où il dit pouvoir
diminuer les frais d'administration, donc les taxes. Il est important que,
comme administrateurs, nous ayons aussi ce même souci et, ensemble, on
forme équipe et on essaie, de toutes sortes de manières
maintenant... Parce que les temps sont plus difficiles, parce nos gens ont
peut-être un peu moins d'argent dans leurs poches pour payer leurs
comptes de taxes et aussi qu'on veut surtout se conserver une qualité de
services. Ce n'est pas au niveau du service à notre clientèle ou
à notre population qu'on veut couper, mais dans les frais
d'administration qui, dans le fond, ne rendent pas de services à notre
population. Et, si on peut épargner 100 000 $ ici et 100 000 $ ailleurs,
cela peut nous aider grandement pour l'avenir.
Je serais prêt, M. le ministre, à retirer
cet article. Comme vous le disait notre conseiller juridique, il est
fort probable qu'on pourra en arriver à une solution un peu semblable en
diminuant, par exemple, le nombre de bâtiments ou la couverture sur
chacun d'entre eux, en se faisant une réserve pour pouvoir faire face
à ces obligations, si jamais on avait des obligations
supplémentaires à satisfaire.
Si vous le désirez, si vous êtes pour étudier plus
à fond ce problème - parce que je pense que la plupart des
grandes villes en arriveront à vous demander la même autorisation
- on pourrait vous le soumettre, dire qu'on le retire et qu'on vous le soumet,
et que, dans quelque temps, vous reveniez avec une proposition; cela pourrait
être dans votre bill omnibus cette année ou l'an prochain.
Le Président (M. Vallières): M. le ministre. Il y
avait aussi le député de Hull qui m'avait demandé la
parole.
M. Rocheleau: Simplement pour dire que je note quand même
le mérite de la ville de Lachine qui fait une telle demande, parce
qu'aujourd'hui on demande de plus en plus aux administrations municipales de
rechercher des économies d'échelles dans tous les coins. Il est
bien évident qu'on ne parle pas ici de services, on parle plutôt
d'administration; on parle plutôt d'économiser sur des frais fixes
qui pourraient être remplacés par des montants qui
prévoient effectivement, sur une période de temps... Et au bout
de quatre ou cinq ans, en somme, ce sont les intérêts qui
défraient le coût des accidents, ou des accidentés, et,
à un moment donné, cela ne coûte plus rien à une
municipalité pour s'assurer avec le fonds qui a été
créé. Si la ville accepte le fait que le ministre poursuive sa
réflexion face à cette demande, je souhaiterais que cela puisse
être accordé à ceux qui veulent au moins l'utiliser.
Ce ne sont pas toutes les municipalités qui ont à coeur -
il ne faut peut-être pas dire que cela ne leur tient pas à coeur -
ce ne sont pas toutes les municipalités qui font autant de recherches
dans autant de domaines pour tenter de faire des économies de 50 000 $
ou de 100 000 $ ici et là. Cela demande davantage aux
municipalités aujourd'hui, avec les coûts des services, de retenir
tous les 1000 $ qui peuvent être épargnés. J'espère,
en tout cas, que l'on pourra, sinon immédiatement, du moins dans les
plus brefs délais, l'accorder aux municipalités qui voudront
effectivement l'exercer ou non.
Je reviens encore à la municipalité de Hull. Le fait qu'on
a ce pouvoir nous permettait d'avoir de meilleurs prix quand on est allé
sur le marché et qu'on a demandé des soumissions. Si nous
n'avions pas été satisfaits du coût des assurances... Quand
le maire de Lachine fait la remarque, à savoir de revoir les
dispositions générales et de couper possiblement, c'est que,
souvent, on s'est aperçu que, dans certaines polices d'assurances
où l'on coupait, cela coûtait pratiquement aussi cher de
protection. À ce moment-là, on n'épargnait pas tellement,
parce que ce sont les premières tranches qui sont les plus
coûteuses, tout en gardant ou en préservant une
assurance-parapluie sur la responsabilité globale qui peut atteindre des
millions au point de vue de la responsabilité, mais cela ne touchait pas
cet aspect.
Le Président (M. Vallières): M. le ministre. (16 h
45)
M. Léonard: Je suis bien d'accord sur tout le
mérite de la proposition et du travail qu'a fait Lachine, en
l'occurrence, sur toute cette question. Je pense, cependant, qu'il s'agit, si
jamais on adoptait une loi de portée générale, et c'est
vraiment le cas de l'assurance, elle est habituellement couverte ou elle fait
l'objet de l'adhésion d'une foule de gens, ou de participants, ou d'une
foule de risques... En tout cas, c'est à évaluer. Je suis
d'accord que, dès qu'une institution atteint une certaine taille, elle
peut pratiquer de l'auto-assurance au moins pour des risques mineurs. Cela se
comprend très bien. J'imagine qu'au niveau des municipalités ou
des villes, dès qu'elles atteignent une population de 50 000 habitants
ou autour de cela, on peut alors envisager de faire cela.
Je voudrais aller plus loin. Finalement, je suis d'accord avec ce que
disait M. le maire. Nous allons prendre la proposition, l'examiner pour les
villes d'une certaine taille, en faire un objet de recherche et vous faire
rapport. Éventuellement, on pourra légiférer, s'il y a
lieu, sur cette question ou dire: Ce n'est pas la peine.
Une voix: ...le prendre en considération.
M. Léonard: En attendant, la ville peut toujours statuer
elle-même sur le contenu de son cahier de charges, en termes
d'assurances. Si cela coûte ce prix, alors que la couverture ou que les
risques ne sont pas là, il y a peut-être quelque chose à
faire, bien qu'on ait déjà examiné cela, mais
peut-être qu'il y a encore des économies à faire de ce
côté.
M. Denault: Si vous permettez, je voudrais signaler
cependant...
Le Président (M. Vallières): Oui.
M. Denault: ...que, dans votre étude, il serait dangereux
de ne tenir compte que de la population parce que Lachine n'a pas
50 000 habitants. Par contre, avec le budget qu'on a et le parc
industriel qu'on a, on pourrait certainement se qualifier quand même
tandis que d'autres, de 50 000 et plus, ne se qualifieraient pas.
M. Léonard: Quand j'ai dit 50 000, c'était comme
cela, un exemple. Il peut y avoir des tailles différentes: 25 000, etc.
Je pense qu'on ne doit pas se limiter parce qu'on ne trouverait pas beaucoup de
villes au Québec.
M. Descary: Oui, c'est une ville un peu particulière, la
nôtre. J'ai le goût de dire, comme un maire le disait ce matin: Ma
population est de près de 80 000, M. le Président. Le jour, il y
a effectivement presque 80 000 personnes à Lachine. Il y a 40 000
travailleurs et 40 000 de population. Mais notre population reste quand
même un peu en deçà de 40 000 et notre budget municipal est
de 40 000 000 $. C'est quand même un budget important.
Le Président (M. Vallières): Merci. L'article 11
est donc retiré ainsi que l'article 12.
M. Léonard: J'ai eu l'occasion de dire, tout à
l'heure que nous sommes tout à fait d'accord avec l'article 12, sauf
qu'il se retrouve textuellement dans la loi générale qui s'en
vient, le bill omnibus.
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Verdun.
M. Caron: Est-ce que, dans la loi générale, on peut
s'attendre que l'article soit écrit tel quel?
M. Léonard: Peut-être pas tel quel, mais c'est
vraiment l'article général là-dessus, oui.
M. Caron: J'ai déjà souligné cela à
quelques reprises. Pour des municipalités comme Lachine, Verdun et
Montréal, dans notre coin, les montants accordés ne sont pas
assez élevés pour stimuler réellement la promotion de la
démolition. L'article tel quel semble très bien; c'est pour cela
que je vous dis cela.
M. Léonard: Je pense que ce à quoi vous faites
référence, M. le député de Verdun, si vous me
permettez, M. le Président, c'est un programme de démolition au
niveau du gouvernement. Ce n'est pas exactement ce que la ville demande. La
ville demande de pouvoir subventionner, quant à elle, les travaux de
démolition et que cela ne dépasse pas le coût réel
des travaux autorisés.
M. Caron: Montréal et Québec, c'est un programme,
mais Verdun, c'est à part.
Le Président (M. Vallières): Oui, M. Denault.
M. Denault: Eu égard aux remarques de M. le ministre, en
réalité, ce qui nous intéresse dans l'article 12...
M. Léonard: Oui.
M. Denault: ...ce n'est pas la démolition d'un
bâtiment principal, mais celle d'un bâtiment accessoire. Si on
enlevait, à la troisième ligne, les mots "principal ou", cela
réglerait notre problème. On a le même problème que
Verdun et Montréal, avec les hangars et les "sheds" de toutes sortes le
long des ruelles. Dans les faits, la subvention consiste, comme je le disais,
à envoyer des employés de la ville les démolir et les
emporter.
M. Léonard: C'est ce qu'on veut couvrir dans le bill
omnibus.
M. Denault: Ah!
Le Président (M. Vallières): Merci. On passe
maintenant à l'étude de l'article 13.
M. Denault: L'article 13, compte tenu des pouvoirs que vous nous
avez accordés aux articles 8 et 9, on est disposé à le
retirer.
Le Président (M. Vallières): L'article 13 est donc
retiré. Article 14?
M. Denault: Dans ce cas, lorsqu'on parle de la subvention, on
parle en réalité de 1000 $, mais, dans les faits, ce qu'on
envisageait, c'est de leur prêter les échafaudages, d'envoyer un
camion de la ville pour nettoyer les débris. Vous direz peut-être
que, là encore, on est un peu trop scrupuleux, qu'on devrait le faire
sans demander de pouvoirs. Mais il reste que, si nous envoyons un camion avec
deux employés pour déblayer le terrain, cela coûte quelques
centaines de dollars. C'est une subvention qui n'est pas permise...
Le Président (M. Vallières): M. le ministre.
M. Léonard: M. le Président, j'aurais
peut-être des recommandations en sens contraire, mais je serais
consentant pour que ce pouvoir soit accordé à la ville.
Le Président (M. Vallières): L'article 14 est donc
adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Vallières): Article 15?
M. Denault: Depuis une année ou deux - je ne saurais en
expliquer le motif - les compagnies d'assurances, lors du renouvellement des
hypothèques, demandent un certificat de relocalisation. Or, nous avons
continuellement des gens qui nous demandent d'apporter des amendements au
zonage pour des dérogations de six pouces ou d'un pied de
bâtiments qui datent de trente ou quarante ans. Ce qui arrive, c'est que,
pour toutes sortes de raisons, le citoyen souvent ne s'en aperçoit
qu'à ce moment-là. Ce n'est pas que nous ayons une objection de
principe à suivre le processus normal de la modification; c'est que le
citoyen se plaint que cela prend trop de temps - environ deux mois - et cela
coûte évidemment à la ville environ 1000 $ pour, dans le
fond, régulariser la situation d'un bâtiment qui existe depuis
dix, quinze, vingt ou trente ans. La modification que je proposais était
de modifier le texte pour permettre cet article uniquement dans le cas d'un
écart n'excédant pas 10% et uniquement dans le cas d'un
bâtiment déjà érigé. Il ne s'agit pas de
donner, de façon globale, le pouvoir à la ville de modifier les
règlements sans suivre la procédure. Je suis conscient que M. le
ministre ne veut pas déroger à droite et à gauche à
la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme. Vous remarquez d'ailleurs que
nous avons pris les devants dans l'alinéa 2 en disant qu'il y aura quand
même une assemblée de consultation.
La première demande que j'avais reçue du conseil
était de vous demander de lui permettre de le faire par
résolution. Et j'ai dit: Bien, là c'est peut-être trop peu,
il faudrait au moins s'astreindre à un règlement et à une
assemblée de consultation, mais ce serait quand même beaucoup plus
rapide que la procédure complète. Les voisins auraient l'occasion
de se prononcer.
Le Président (M. Vallières): Merci. M. le
ministre.
M. Léonard: M. le Président, j'ai un commentaire
à faire à ce sujet.
La question posée par la ville de Lachine fait l'objet, à
l'heure actuelle, d'une étude au niveau du ministère. Je ne sais
pas encore s'il y aura lieu de modifier la loi de l'aménagement
là-dessus, mais c'est vraiment une disposition qui touche, à
l'heure actuelle, plusieurs municipalités au Québec. Nous sommes
en train de la regarder, mais je ne peux pas tirer de conclusion. Il faudrait
lire le libellé de l'article, auquel il faudrait peut-être
apporter autre chose. En d'autres termes, nous ne sommes pas prêts
à dire oui ni à dire non. Cette question est présentement
à l'étude chez nous, à la direction de l'urbanisme.
M. Descary: M. le ministre...
Le Président (M. Vallières): M. le maire.
M. Descary: M. le Président, vous comprendrez que la
nouvelle loi 125 nous impose quand même une démarche qui est fort
coûteuse pour la municipalité, pour réparer parfois un
pouce. La publication, par exemple, dans un journal chez nous, peut
coûter jusqu'à 300 $, 350 $ ou 450 $ parce qu'il faut faire un
plan pour dire où cela se situe dans la ville, si nous voulons bien
faire notre travail. Seulement la publication et la tenue d'un registre,
l'assemblée des citoyens, à laquelle personne ne vient, mais qui
dérange le conseil pour un soir, dans des cas comme ceux-là, je
veux dire, imposent une démarche anormale ou au moins
exagérée à la municipalité pour le type de
correction à faire. C'est dans ce sens-là, M. le ministre, que
nous espérons voir arriver ou bien un changement à notre charte,
ou bien un changement à la loi générale des villes,
à la loi 125 ou à la loi qui...
M. Léonard: Je pense qu'il s'agirait vraiment d'apporter
une modification à la loi 125 pour régler des cas
antérieurs à l'adoption de la loi. C'est peut-être bien une
chose à laquelle il faudrait songer, mais il me semble qu'il s'agit
là d'une modification de nature générale.
Le Président (M. Vallières): Est-ce que la ville
maintient cet article?
M. Descary: Nous serions peut-être prêts aussi
à le rejeter.
M. Léonard: On peut aussi le rejeter.
M. Descary: Non, on pourrait le retirer. Je voudrais vous dire
que chez nous, par exemple, cela se présente fréquemment.
M. Léonard: Oui.
M. Descary: Fréquemment dans certains vieux quartiers.
C'est vraiment un problème particulier pour les vieilles villes. Cela
doit être la même chose dans d'autres vieilles villes.
M. Léonard: Alors, cela veut dire que c'est à voir
rapidement.
M. Descary: Oui.
Le Président (M. Vallières): L'article 15 est
retiré. On est à l'article 16.
M. Denault: J'en étais rendu à ma cinquième
version de l'article 16. Pour ne pas créer de confusion au niveau de
la
commission, je crois qu'il y a un texte qui a été ou qui
sera distribué; je suis d'accord avec le texte. De plus, je suis plus
que prêt à défendre le principe de cet article, mais, avant
d'entreprendre mon exposé, que je vais tenter de faire le plus bref
possible, je voudrais quand même m'assurer que l'on parle tous du
même texte.
M. Léonard: On est en train de le distribuer.
Le Président (M. Vallières): Le texte sera
distribué dans quelques secondes.
M. Denault: Pendant que la distribution se fait, je dirai qu'il
s'agit d'un article qui vise à régler un litige entre la ville et
une entreprise du nom d'Alexis Nihon Corporation, autrefois connue sous le nom
d'Industrial Glass, mais qui est toujours la propriété de la
même famille. C'est un litige qui remonte à l'année 1959 et
qui a donné lieu, sur une période de 20 ans, à 22
procès et qui implique une somme de près de 10 000 000 $. Le
litige a commencé en 1959, quand la ville s'est trouvée
coincée pour développer une partie de son parc industriel et
s'est fait céder deux emprises de rues par la compagnie, moyennant une
clause qu'à l'époque le conseiller juridique avait dit être
illégale, mais que le conseil, étant coincé, a
signée quand même, indiquant qu'il consentait qu'il n'y ait pas de
majoration de l'évaluation de la propriété pendant une
période indéterminée.
Évidemment, quelques années plus tard, la ville a en
quelque sorte répudié le contrat et a décidé de ne
plus l'observer sur la foi d'une opinion de son conseiller juridique lui disant
qu'elle avait signé un contrat illégal.
Les choses ne se sont pas améliorées par la suite
lorsqu'en 1963 la ville a adopté un règlement pour exproprier 1
200 000 pieds de terrains et a offert une indemnité de 1 $.
Éventuellement, cela s'est rendu jusqu'en Cour suprême et, par un
jugement de trois contre deux, la Cour suprême a dit que la ville devait
payer la valeur de l'emprise, ce qui se chiffrait par une indemnité de
830 000 $ plus les intérêts courus pendant la période de
quatorze ans, une autre somme de 600 000 $. Toutefois, la ville n'était
pas heureuse de ce jugement de la Cour suprême et elle a adopté,
pour payer à l'expropriée son indemnité, un
règlement qui s'appelle le règlement 2133. Ce règlement
imposait une taxe spéciale aux riverains. Il s'adonne que le riverain
propriétaire à 90% du terrain, c'est la compagnie Nihon. Donc,
d'une main, on lui fait un chèque de 1 500 000 $ et, de l'autre main, on
emprunte la somme sur 20 ans et on la taxe pour sa propre indemnité.
M. Descary: Je veux arrêter le conseiller juridique et lui
dire: Vous savez, quand on commence dans des avenues comme celles-là,
où on ne se parle que par l'entremise de nos conseillers juridiques, il
arrive que, d'un côté et de l'autre, la bataille est prise et on
se demande comment on peut aller écoeurer l'autre le plus possible.
C'est ce qui est arrivé dans ce cas et cela arrivait de part et d'autre.
On était rendu à un cul-de-sac et il fallait absolument qu'on se
dégage de cela. Ce qui est arrivé, c'est qu'une
négociation qui s'est faite de bonne foi a abouti à un
résultat pas mal étonnant. Je laisse le conseiller juridique
continuer.
M. Denault: Alors, il y a eu un autre incident, parce que je ne
vais pas relater toute l'histoire, mais je parle au moins des
éléments qui sont importants pour que vous compreniez l'article.
En 1967, la ville a aussi adopté un autre règlement, qui porte le
no 1848 et qui a eu pour effet de modifier la clause de taxation d'une
série de règlements afin d'imposer la taxe en superficie. Or,
comme la famille Nihon possédait 25% de la superficie du parc
industriel, c'est-à-dire 10 000 000 de pieds carrés, plus ou
moins, du jour au lendemain, elle qui ne payait pas de taxe
d'amélioration locale parce qu'elle n'en avait pas sur son terrain,
s'est retrouvée avec une facture d'environ 50 000 $ de taxes pour des
services un peu partout dans le parc industriel. (17 heures)
Ce sont les éléments principaux de ce qui a donné
lieu, comme je le disais, à 22 poursuites dont 9 se sont rendues
jusqu'en Cour suprême, 9 sont actuellement pendantes devant la Cour
d'appel et 4 autres sont pendantes devant la Cour supérieure. Il y a eu
tout cela sur une période de vingt-cinq ans. Il y a d'autres
éléments qui sont devenus très importants dans le dossier.
C'est que la commission scolaire, en vertu de la législation
spéciale qui régit l'instruction scolaire sur l'île de
Montréal, a perdu patience avec la ville, a poursuivi la ville pour les
taxes scolaires que la ville n'avait pas perçues et n'avait
évidemment pas remises aux commissions scolaires, de telle sorte qu'au
mois de septembre 1982, la ville s'est retrouvée avec des condamnations
de l'ordre de 5 000 000 $ à rembourser aux commissions scolaires.
Évidemment, la ville l'a inscrit en appel encore une fois pour
tenter d'obtenir du délai, mais on s'est rendu compte qu'il fallait que
les négociations avec la compagnie, qui avaient commencé
d'ailleurs depuis 1979, aboutissent. D'ailleurs, les négociations
avaient commencé en 1979 et, finalement, il restait à mettre un
peu d'eau dans son vin, ce qui s'est produit lorsque M. le maire et le
président de la compagnie sont intervenus dans les négociations
à partir de l'été 1982.
M. Descary: Je dois vous dire que ma première tentative de
régler ce dossier, c'est il y a dix ans, en arrivant à la mairie.
À peu près quatre ou cinq mois après mon élection,
je me suis rendu à Nassau rencontrer M. Nihon pour lui demander s'il y
avait moyen qu'on règle ce contentieux. Quelques années
après, il a effectivement fait une proposition qui a été
refusée par le conseil. Je ne veux pas parler sur le mérite du
refus, mais cela avait été refusé par le conseil.
M. Nihon avait toujours une phobie des conseils municipaux. Pensant
qu'il n'avait peut-être pas la compétence pour juger de montants
aussi élevés, il s'est retiré chez lui et n'a plus voulu
négocier avec nous. Après la mort de M. Alexis Nihon, j'ai
rencontré ses deux fils, Alexis et Robert, pour demander s'il y avait
possibilité qu'on discute à nouveau de ce dossier, mais dans un
climat d'ouverture.
En même temps, j'ai demandé à la famille Nihon ou
à la succession Nihon de faire une ouverture au conseil en disant: II y
a 20 ans que vous bloquez le développement du parc industriel. C'est
vraiment important. Si vous passez sur Côte-de-Liesse, vous allez voir un
immense terrain de 10 000 000 de pieds carrés dans un seul bloc, au
milieu de notre parc industriel, et qui le coupe en deux. En plein milieu, on
ne pouvait même pas faire des chemins. Le meilleur terrain industriel sur
l'île de Montréal, entouré de l'autoroute 13, de
Côte-de-Liesse et de l'autoroute 20, ne se développait pas parce
que ces gens avaient décidé qu'à cause du contentieux avec
la ville de Lachine, ils ne développaient plus chez nous et allaient
développer à la ville de Saint-Laurent.
Combien a-t-on perdu de taxes à cause de cela? Je ne peux vous le
dire, mais ce que je peux vous dire, c'est que j'ai demandé à
Robert Nihon d'avoir un geste de bonne foi et de commencer à construire.
C'était en 1981 et vous vous souviendrez du climat économique au
Québec en 1981. À sa première réaction, il m'a
répondu: Mais le climat économique n'est pas favorable. Puis on
s'est dit ensemble, ainsi qu'un représentant de la compagnie ici, que
cela méritait quand même un essai. Il a dit: Je vais partir avec
environ 10 000 000 $ d'investissements, ce qu'il a fait. Puis, à ce
moment, il m'avait promis que, si cela se louait à 50%, il
reconstruirait encore pour un autre montant de 10 000 000 $.
Mais, effectivement - et ces gens sont assez chanceux, je pense - ils
ont fait cela dans la pire période, en 1982; maintenant, avec l'addition
de ce qui s'est fait sur la 55e Avenue, Continental Can, cela fait presque 40
000 000 $ qu'ils investissent depuis deux ans et demi et le parc industriel de
chez nous commence à se développer. Il est
développé partout, autour mais ces 10 000 000 de pieds
carrés se développent maintenant. Ce que cela veut dire pour
notre ville pour l'avenir, c'est une entrée de taxes qui va
empêcher des augmentations de taxes chez nous et, souhaitons-le,
peut-être des diminutions, mais, au moins, on pourra prendre soin des
augmentations de coûts.
C'est un règlement qui, en plus de nous apporter 10 000 000 $ en
règlement... Remarquez bien que, dans ces 10 000 000 $,
Il y en plus qui vont à la commission scolaire qu'à la
ville. C'est cela, mais on retire quand même peut-être à peu
près 4 500 000 $. Ce sont des surplus de taxes qui ont été
payés par nos citoyens à un moment donné et qui vont leur
revenir maintenant. On peut avoir une liquidité de plus de 4 500 000 $.
Ils nous ont déjà payé 6 500 000 $ sur les 10 200 000 $ -
je grossis les chiffres, mais c'est à peu près cela - et il reste
deux ans. Il y a un dernier versement qui va être fait en juillet
prochain d'environ 2 000 000 $. Nous avons déjà reçu
près de 6 000 000 $ jusqu'à maintenant, depuis la signature de la
transaction. Il reste un autre versement en juillet prochain et il y aura les
taxes d'amélioration locale qui vont se payer suivant la méthode
décrite dans l'article que nous vous demandons d'accepter.
Je dois dire que, même avec cet article-là, il y a
déjà des sommes qui ont commencé à être
payées puisqu'il y a déjà des bâtiments qui sont
construits et les services sont déjà utilisés. Je dois
dire aussi qu'à l'origine, la plupart de ces règlements-là
avaient été adoptés suivant une disposition
spéciale de la charte de Lachine qui lui permettait de ne taxer qu'au
fur et à mesure que les services étaient utilisés. En
rétrospective, c'est une des raisons qui ont indisposé M. Nihon,
quand, du jour au lendemain, on a modifié la clause qui avait toujours
existé dans ces règlements pour la remplacer par une autre qui,
non seulement disait que c'était payable immédiatement, mais que
cela était payable en superficie. Comme il possédait un quart de
la superficie du parc, il payait un quart des taxes de tout le monde.
Il est important de vous dire comment la décision du conseil a
été prise. Il fallait que ce soit un dossier très
sérieux. Il y a eu beaucoup de publicité dans notre ville. Cela a
été fait au su de nos citoyens qui y ont presque
participé. On a demandé à notre conseiller
juridique...
Le Président (M. Vallières): Je m'excuse. Je suis
informé que M. le ministre doit nous quitter pour une dizaine de
minutes.
M. Descary: Est-ce que vous avez assez d'information?
Le Président (M. Vallières): Vous pourriez
peut-être continuer par la suite.
M. Léonard: Vous pouvez peut-être continuer par la
suite. Parce que je suis obligé de...
Le Président (M. Vallières): On peut permettre une
suspension d'une dizaine de minutes et vous pourrez continuer par la suite. La
commission suspend ses travaux pour dix minutes.
(Suspension de la séance à 17 h 07)
(Reprise de la séance à 17 h 33)
Le Président (M. Vallières): La commission des
affaires municipales reprend ses travaux. Nous en étions à
entendre M. Descary, que nous nous excusons d'avoir interrompu. Il nous parlait
du cas Nihon. M. le maire.
M. Descary: Merci. Je vous parlais, M. le Président, de la
façon dont le conseil en était arrivé à sa
décision. Vous comprendrez que les mêmes problèmes qui se
posaient il y a neuf ans se sont posés plus tard, mais avec encore plus
d'acuité parce que régler un problème de 5 000 000 $, il y
a peut-être sept ans, et régler un problème de 10 000 000 $
plus tard, c'est beaucoup plus gros. Autant, si nous sortions tous les chiffres
avec toutes les taxes et avec tout ce qui va avec, nous deviendrions tous
mêlés, autant le conseil a eu besoin, pour sa propre
sécurité, de se baser sur les gens les plus objectifs possible
que nous connaissions. La première négociation s'est faite par
notre conseiller juridique avec un autre avocat, le président de la
Corporation Nihon. En avocats, ils se sont heurtés à certains
endroits et, quand ils se heurtaient, M. Nihon et moi, nous nous rencontrions.
Ensuite, cela recommençait, mais je dois dire que l'atmosphère a
été excellente, on sentait que chacune des parties voulait
régler.
Il est arrivé un moment où il fallait qu'on fasse toute la
vérification de ces chiffres. Nous avons commencé à faire
notre propre vérification interne avec notre trésorier, M.
Charbonneau, qui lui a recommencé tout le calcul du départ avec
les causes, car nous avions un contentieux de 22 causes en suspens qu'il
fallait aussi mettre dans la négociation. Par exemple, celles que nous
avions perdues jusqu'en Cour suprême, mais que nous gardions parce que
nous en avions aussi de l'autre côté. Nous ne voulions pas payer
quelqu'un qui ne nous payait pas. Alors, c'était devenu une
confrontation abominable et il n'aurait pas fallu que cela continue encore
pendant cinq ans car je crois que cela n'aurait pas été
réglable du tout, nous nous serions retrouvés avec des bouts de
terrains.
Comme je vous l'ai dit, nous avons demandé à notre propre
trésorier de sortir tous les chiffres avec toutes les causes, et
l'avocat avec notre trésorier et ses employés ont
travaillé à essayer de décortiquer cela.
Ensuite, notre vérificateur externe, M. Guy Martin, membre de la
firme Raymond, Chabot, Martin et Paré, a pris le dossier en main et a
lui aussi fait une révision, mais une révision comptable des
chiffres, et les résultats de chacun d'eux n'étaient pas les
mêmes, mais ils étaient tous dans le sens d'arriver aux
mêmes chiffres à la fin, en partant souvent de conclusions fort
différentes. Je vais vous lire la résolution du conseil, puisque
je ne suis pas pour vous lire tout le reste, c'est trop; je ne voudrais pas non
plus vous retenir trop longtemps, parce que c'est une histoire qui pourrait
durer toute la nuit.
Le texte se lit comme suit: "Attendu que, le 1er décembre 1982,
Me Yvon Denault, conseiller juridique du bureau Viau, Bélanger et
associés, présentait aux membres du conseil réunis en
séance d'information une proposition visant au règlement global
des nombreux et importants litiges qui opposent la ville de Lachine et
Industrial Glass -Industrial Glass, c'est la compagnie, propriété
de la famille Nihon - devenue depuis Alexis Nihon Corporation, depuis
au-delà de 20 ans; attendu que cette proposition a fait l'objet
d'études, tant de la part des membres du conseil, soit comme conseil,
soit au niveau de la commission des finances - parce que le conseil s'est
peut-être réuni sept ou huit fois là-dessus et la
commissions de finances s'est réunie je ne sais combien de fois - que de
la part des conseillers juridiques et des vérificateurs de la ville,
tant de la part des directeurs généraux adjoints, Me Robert
Bourgeois et Claude Charbonneau, également trésoriers; attendu la
recommandation énoncée par Me Bourgeois dans son rapport 83-4 du
18 janvier 1983; attendu la recommandation formulée par M. Guy Martin,
CA, du bureau des vérificateurs, Raymond, Chabot, Martin, Paré et
associés dans sa lettre du 18 janvier 1983 - tous ces documents sont
publics - attendu la recommandation formulée par Me Yvon Denault, de
Viau, Bélanger et associés, dans sa lettre du 19 janvier 1983;
attendu la recommandation formulée par M. Claude Charbonneau,
trésorier et directeur général adjoint, dans sa lettre du
19 janvier 1983; attendu la recommandation formulée par son honneur le
maire Guy Descary dans sa lettre du 24 janvier 1983, à l'adresse de ses
collègues du conseil municipal; attendu la proposition soumise par
Alexis Nihon Corporation, autrefois connue... du 24 janvier 1983, sous la
signature de son directeur général, Me Gagnon, en annexe de
laquelle est soumis un projet d'entente sujet
à ratification par le conseil d'administration de ladite
Corporation Alexis Nihon, il est proposé et appuyé..."
C'est pour vous dire qu'on avait eu, après même... Et il y
a eu beaucoup d'information publique. D'abord, je pense que j'ai parlé
pendant un an, à chaque assemblée du conseil, au moyen d'un petit
résumé, du résultat des négociations. Je n'ai pas
apporté toutes les coupures de journaux, mais je vais vous en montrer
une que vous pourriez peut-être faire circuler et lire. Il y a tout
là-dedans. On parle d'un montant de 8 500 000 $, mais c'est parce que la
famille Nihon avait déjà payé 1 500 000 $ d'avance, parce
qu'elle avait vendu des terrains. On avait des liens légaux. On avait
retenu cela et c'était ainsi qu'on se parlait dans ce temps-là.
Si vous voulez, je peux la faire circuler. C'était le journal local. Les
journaux locaux, en général, en ont parlé. Cela a
été un document très public et je voudrais vous dire que
je remercie et félicite chacun de ceux qui y ont participé: notre
conseiller juridique, notre comptable, notre trésorier. Surtout, je
pense à l'atmosphère nouvelle qui a été
créée par la Corporation Alexis Nihon, par M. Gagnon, par MM.
Robert et Alexis Nihon, fils, de sorte que nous en sommes arrivés
à ce que je pense être le meilleur règlement que nous
puissions atteindre.
Je vous remercie, messieurs, et si vous avez des questions à nous
poser, nous sommes à votre disposition.
Le Président (M. Vallières): Merci. M. le
ministre.
M. Léonard: M. le Président, je voudrais d'abord -
étant donné que nous faisons état d'une entente, je vois
que la ville est d'accord - entendre le représentant de la Corporation
Alexis Nihon nous dire s'ils sont effectivement, eux aussi, d'accord et si ce
qui a été dit est bien exact ainsi que ce que nous avons vu et
lu.
M. Gagnon (Jean): Mon nom est Jean Gagnon, avocat. Je suis le
président-directeur général de la Corporation Alexis
Nihon.
Nous avons commencé à négocier un règlement
à partir de 1979, d'une façon sérieuse, et nous avons
décidé de tout régler le litigieux tant à notre
satisfaction qu'à celle de la ville. Nous soumettons aujourd'hui toute
cette transaction en ratification à l'Assemblée nationale de
façon que la hache de guerre soit enterrée, parce que cela fait
tout de même vingt ans que nous allons d'un étage à l'autre
jusqu'en Cour suprême. Nous sommes très heureux du
règlement. Chaque partie a mis de l'eau dans son vin. Nous sommes enfin
satisfaits que ce litige-là... Il faut bien remarquer que, même si
l'on nous fait passer pour des gens très durs - on nous attribuait
à peu près tous les torts - il y a eu certains règlements
un peu...
Une voix: On n'a pas dit cela.
M. Gagnon (Jean): Enfin, quoi qu'il en soit...
M. Descary: Mais, voyez-vous que la hache n'est pas loin?
M. Gagnon (Jean): ...nous sommes bien heureux du règlement
et nous remercions beaucoup la ville de Lachine d'avoir accepté de
régler enfin l'affaire. Maintenant, notre effort est de travailler en
collaboration avec elle. Nous développons le parc industriel plus
rapidement même que les villes voisines et je pense bien que la ville
bénéficiera de l'effort que nous déployons pour rattraper
le temps perdu. Nous pouvons dire que la transaction telle qu'elle a
été signée par moi-même en janvier 1983 est à
notre entière satisfaction et que tous les litiges, toutes les
poursuites, enfin tout a été réglé et
enterré. Il n'y a plus de litige entre nous et la ville. Nous sommes
maintenant des compagnons sans hache de guerre.
M. Descary: Et si je pouvais, M. le ministre, continuer un peu
votre question, on pourrait lui demander s'il est prêt à retirer
toutes ses plaintes devant les tribunaux.
Le Président (M. Vallières): Merci, Me Gagnon. M.
le ministre.
M. Léonard: Je ne vous poserai pas la question à
savoir combien il vous en a coûté en honoraires et en tout durant
vingt à vingt-cinq ans.
M. Descary: Je pense que nous n'avons pas fini de payer, mais
cela a coûté très cher et les honoraires professionnels ont
dû s'élever à des centaines de milliers de dollars.
M. Léonard: Pour aboutir à une entente dont tout le
monde se félicite maintenant.
Nous sommes évidemment d'accord pour entériner une telle
entente dans le texte d'un projet de loi privé pour, comme vous le
dites, enterrer la hache de guerre.
Le Président (M. Vallières): II y aurait
peut-être lieu, puisqu'on propose de remplacer l'article 16 du projet de
loi par celui que l'on mentionne, que Me Denault ou M. le ministre nous fasse
la lecture de l'article 16.
M. Léonard: Oui, je pense que cette lecture sera
sûrement assez technique. Je vous demande donc un peu de patience. (17 h
45)
II s'agit de remplacer l'article 16 du projet de loi par le suivant:
"16.1. La transaction conclue le 31 janvier 1983 entre la ville et Alexis Nihon
Corporation, autorisée par la résolution portant le no 83-C-44 et
adoptée par le conseil municipal le 24 janvier 1983, est ratifiée
et la ville est réputée avoir alors été
habilitée à conclure cette transaction. "16.2. Le conseil peut,
par règlement, modifier, avec effet depuis leur adoption, les
règlements 1635, 1658, 1661, 1668, 1676, 1681, 1682, 1689, 1730, 1743,
1752, 1801, 1822, 1824, 1826, 1827, 1892, 1896, 1940, 1965, 2143, 2144, 2145 et
2262 afin de stipuler que la taxe spéciale annuelle imposée par
chacun de ces règlements, sur un immeuble appartenant à
Industrial Glass Company Ltd. ou Alexis Nihon Corporation au moment de
l'entrée en vigueur respective de chacun de ces règlements, n'est
prélevée qu'à compter de l'année suivant celle au
cours de laquelle l'immeuble est utilisé. "Un règlement
adopté en vertu du premier alinéa ne requiert que l'approbation
du ministre des Affaires municipales et de la Commission municipale du
Québec. "16.3. Afin de rembourser au fonds général de la
ville les sommes qui y furent puisées, au cours des années 1979
à 1983, pour le paiement des annuités, en capital et
intérêts, de l'emprunt par émission d'obligations
contracté en vertu du règlement numéro 2133, le conseil
est autorisé à imposer, par règlement, pour une
période n'excédant pas 15 ans, une taxe spéciale annuelle
suffisante sur les immeubles situés dans le secteur compris entre la 55e
Avenue et les routes 20, 13 et 620; cette taxe est basée sur la valeur
des immeubles telle que portée au rôle d'évaluation en
vigueur chaque année durant la période d'imposition. "Ce
règlement doit être approuvé de la même
manière qu'un règlement d'emprunt selon la loi qui régit
la ville."
Le Président (M. Vallières): L'article 16 tel que
modifié est-il adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Vallières): Adopté.
J'appelle maintenant l'article 17. Il s'agit de la clause constitutionnelle.
L'article 17 est-il adopté?
M. Léonard: Adopté. Une voix: Sur
division.
Le Président (M. Vallières): Adopté sur
division. J'appelle l'article 18.
M. Denault: M. le Président, est-ce que vous avez la
modification à l'annexe "B" que j'ai apportée ce matin? Depuis le
temps que nous travaillons là-dessus, nous voudrions ajouter sept autres
articles à abroger dans notre charte, si cela ne complique pas trop les
choses, pour nous éviter de débourser pour des lettres
patentes.
M. Léonard: C'est le moment de le faire.
M. Denault: En arrivant ce matin, j'ai fait distribuer 25 copies
de toutes mes modifications, y inclus celles à l'annexe "B". Une bonne
façon de le reconnaître, c'est si on indique, par exemple,
à l'année 1924, les articles 1 et 6, c'est qu'on a le bon
texte.
M. Léonard: À l'année 1924, il n'y a que
l'article 6.
M. Denault: En fait, j'en ai sept. Je voulais juste le donner
à titre d'illustration, parce que je ne sais pas si vous avez ma copie
entre les mains. Je présume que c'est la mienne.
M. Léonard: D'accord, nous l'avons.
M. Denault: L'autre procédé, M. le
Président, c'est que je pourrais vous dire, à l'annexe "B" telle
qu'imprimée, quels sont les articles qu'on veut ajouter. Je ne sais pas
quelle formule vous croyez être la plus claire pour le journal des
Débats. Est-ce que vous préférez que je vous indique
verbalement les articles qui ont été ajoutés?
Le Président (M. Vallières): Un instant, s'il vous
plaît! Est-ce possible d'avoir d'autres copies?
M. Saintonge: Une question de concordance, M. le
Président. Je ne sais pas si je me trompe, mais les dispositions
législatives de la charte de la ville de Lachine sont abrogées en
vertu de l'article 18, non pas 17.
M. Denault: Oui, c'est devenu 18.
Le Président (M. Vallières): On lit l'article 17
à l'annexe "B". Donc, ce serait l'article 18.
M. Léonard: Oui, une correction d'abord.
Le Président (M. Vallières): Pour vous
éviter de tout lire cela, si les gens sont d'accord, nous pourrions
l'adopter sous réserve d'une vérification par la suite, comme on
l'a fait dans le cas d'autres annexes.
M. Denault: Oui, je crois que c'est mon texte.
M. Léonard: D'accord, sous réserve d'une
vérification, nous sommes d'accord pour adopter l'article 18 qui fait
référence à l'annexe "B".
Le Président (M. Vallières): L'article 18 est
adopté tel que modifié, sous réserve de la
vérification de l'annexe "B".
M. Léonard: L'article 18 n'a pas été
modifié. L'annexe a été remplacée, et elle demeure
sujette à modification.
Le Président (M. Vallières): D'accord. L'article 18
est adopté. L'annexe est modifiée. Adopté sous
réserve de vérification.
J'appelle l'article 19. L'article 19 est-il adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Vallières): Adopté.
M. Léonard: L'annexe "A".
Le Président (M. Vallières): II resterait l'annexe
"A" qui figure au projet de loi à adopter.
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Vallières): L'annexe "A" est donc
adoptée.
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Vallières): Adopté.
Toujours assujettie à une vérification, l'annexe "A".
M. Léonard: Non.
Des voix: Non.
M. Léonard: Non, c'est vérifié.
Le Président (M. Vallières): C'est
déjà vérifié. Donc, l'annexe "A" est adoptée
telle quelle. L'annexe "B" l'a été en vertu de...
M. Léonard: L'article 18.
Le Président (M. Vallières): ...l'article 18.
Ceci compléterait l'étude du projet de loi 207, Loi
modifiant la charte de la ville Lachine. Est-ce que ce projet de loi est
adopté tel qu'amendé?
M. Léonard: Adopté. Une voix:
Adopté.
Le Président (M. Vallières): Adopté. Nous
remercions les personnes qui ont comparu.
M. Descary: Je voudrais, M. le Président, M. le ministre,
MM. les députés, vous remercier de l'attention que vous avez
apportée à la présentation de ce qui est, je pense, un
moment historique dans l'histoire de notre ville. Régler un contentieux
comme celui-là, pour nous) c'est régler aussi ce qui est fort
important pour nos citoyens, soit un problème de taxes pour l'avenir.
D'abord, les 10 000 000 $ étaient importants. Il fallait qu'on aboutisse
quelque part, parce qu'on avait des jugements obligeant déjà
à payer presque 6 000 000 $ aux commissions scolaires. Alors, il fallait
trouver de l'argent quelque part, emprunter de nouveau ou obtenir l'argent de
la Corporation Nihon. Surtout, l'engagement qu'a pris la Corporation Nihon
d'aménager notre parc industriel est garant pour l'avenir d'une
expansion exceptionnelle chez nous et je vous invite à la regarder.
Autant ils sont actuellement à la recherche d'industriels et ils y
viennent, autant il y en a de nouveaux qui s'en viennent. On me dit que, pour
l'an prochain, il y aura presque autant de bâtiments que ceux qui ont
été faits. C'est une autre vingtaine de millions qui seront
consacrés à ce secteur. Ce qui nous amène à dire
que, si vous nous aviez dit non, aujourd'hui, messieurs, non seulement on
n'aurait pas cela, mais on aurait été obligés de remettre
les 6 000 000 $ qu'ils avaient déjà payés.
Au nom de mes concitoyens, je vous dis, messieurs, merci pour le temps
que vous nous avez accordé.
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Laprairie.
M. Saintonge: Au nom de l'Opposition, je voudrais remercier les
représentants de la ville de Lachine pour la présentation qu'ils
ont faite et également pour la clarté avec laquelle ils ont
exposé leur point de vue. Je pense que les nouveaux pouvoirs qui ont
été accordés à la ville de Lachine par le projet de
loi et surtout le fait de régler votre contentieux, en tout cas, vont
sûrement apporter aux citoyens de la ville de Lachine des effets
bénéfiques dans l'avenir.
Le Président (M. Vallières): M. le ministre.
M. Léonard: M. le maire, je vous félicite pour le
projet de loi que vous avez présenté. Il renfermait beaucoup de
choses, essentiellement toutes sortes de dispositions tournées vers
l'avenir: la revitalisation du centre-ville ou de la ville et, ensuite, le
progrès par le règlement d'un contentieux qui fait
référence au passé, mais qui vient apporter un gage pour
l'avenir. Je vous félicite et je vous souhaite bonne chance avec votre
nouvelle charte.
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Marquette a quelque chose à ajouter.
M. Dauphin: À mon tour, M. le Président, si vous me
le permettez, j'aimerais remercier et féliciter les représentants
de la ville de Lachine. Je suis heureux du règlement du contentieux et
très satisfait de voir que des Lachinois s'en retournent avec le
sourire.
Le Président (M. Vallières): La commission va
maintenant procéder à l'étude du projet de loi 210, Loi
modifiant la charte de la ville de Sillery.
Il nous reste quelque quatre minutes à notre horaire. À
moins que l'on ne m'indique le contraire, que la présentation soit
très courte, de part et d'autre, on parle d'une suspension
jusqu'à 20 heures. Cela semble faire l'unanimité. Je pense qu'il
serait difficile de vous laisser la parole pendant quelques minutes seulement,
pour ensuite vous interrompre et vous faire revenir après le souper.
D'un commun accord, la commission suspend ses travaux jusqu'à 20
heures.
(Suspension de la séance à 17 h 56)
(Reprise de la séance à 20 h 08)
Le Président (M. Vallières): À l'ordre, s'il
vous plaît!
La commission élue permanente des affaires municipales reprend
ses travaux. Nous avions tantôt à la table des
représentants de la ville de Sillery. Il semble, cependant, qu'une
entente soit intervenue entre Sillery et la ville de Buckingham, ce qui fait
que nous entendrons, au tout début de nos travaux ce soir, les
représentants de la ville de Buckingham, en relation avec le projet de
loi 230, Loi concernant la ville de Buckingham. Il y a également des
gens de la municipalité d'Ange-Gardien qui sont concernés et
qu'on invite à se présenter à la table.
Je demanderais au parrain du projet de loi, le député de
Papineau, de bien vouloir souhaiter la bienvenue à nos invités et
de présenter le projet de loi.
Projet de loi 230
M. Assad: M. le Président, si vous me le permettez, je
voudrais, au tout début, souhaiter la bienvenue aux autorités de
la ville de Buckingham, à celles d'Ange-Gardien et aussi aux
représentants de Electric Reduction Company of Canada qui a joué
un très grand rôle dans toute cette affaire par un investissement
considérable dans la ville de Buckingham, investissement dont
bénéficiera toute la région. Je voudrais surtout remercier
les autorités de la municipalité d'Ange-Gardien et de Buckingham
d'en arriver à une entente à l'amiable au profit des deux parties
en cause.
Comme vous le savez, messieurs, ce projet de loi privé permet
à la ville de Buckingham de procéder à la construction du
pont pour le service ferroviaire dans la ville de Buckingham. C'est un
investissement qui totalisera, si je me le rappelle bien, plus de 25 000 000
$.
On vous souhaite la bienvenue ici ce soir et, après les
commentaires du ministre, on voudra bien procéder à l'adoption de
ce projet de loi 230.
Le Président (M. Vallières): Je demanderais
maintenant aux représentants des diverses municipalités de se
présenter. Auparavant, on pourrait peut-être entendre une
déclaration du ministre des Affaires municipales. M. le ministre.
M. Léonard: M. le Président, nous avons là
un projet de loi à caractère économique, surtout parce
qu'il va permettre l'implantation d'une usine importante qui va
nécessiter un investissement de 25 000 000 $ ou de 30 000 000 $,
à ce qu'on me dit. C'est en considération de cela qu'il y a eu
des discussions entre deux villes, Ange-Gardien et Buckingham. Quant à
moi, je sais que ces discussions ont duré un certain temps et qu'on en
serait finalement venu à une entente que nous allons reconnaître
dans ce projet de loi. Vous me voyez très heureux que, finalement, on en
soit venu à une entente. Je pense que c'est très louable de la
part de la municipalité d'Ange-Gardien d'avoir finalement accepté
et d'avoir contribué - je dirais de façon généreuse
- à ce que le dossier se règle. Cela va permettre à toute
la région de bénéficier de cet investissement important.
Je pense que Buckingham va en profiter, mais également Ange-Gardien.
Quant à moi, je suis bien prêt à reconnaître les
ententes qui sont intervenues à ce sujet récemment.
Le Président (M. Vallières): Merci, M. le ministre.
M. le représentant de la ville de Buckingham, j'imagine?
M. Montreuil (Denis): Mon nom est
Denis Montreuil. Je désire vous présenter M.
Réginald Scullion, maire de la ville de Buckingham, qui est assis
à ma droite; immédiatement à ma gauche, M. Donald
Riendeau, procureur de la compagnie Les Industries Erco Ltée; M. Michael
Krugel, secrétaire adjoint à la compagnie Erco Ltée; M.
Pierre Champagne, maire de la municipalité d'Ange-Gardien, et M. Normand
Vachon, secrétaire-trésorier de cette dernière
municipalité. Nous avons également à
l'arrière M. Marcel Damphousse qui est le directeur commercial de la
compagnie Les Industries Erco Ltée et M. Bill Kein, principal
ingénieur de projets à la compagnie Erco Ltée.
Je voudrais, dans un premier temps, m'assurer qu'a été
transmise à M. le Président, à M. le ministre et à
MM. les députés une modification au projet de loi qui est un
texte concernant la compensation à être versée par la ville
de Buckingham à la municipalité d'Ange-Gardien. Est-ce que vous
avez eu ce texte?
Le Président (M. Vallières): Nous ne l'avons pas en
main, mais dans quelques secondes ce sera fait. Vous allez nous accorder
quelques instants de délibérations.
S'il vous plaît! On s'excuse du petit contretemps. M. le ministre
va maintenant nous lire l'amendement qui est proposé.
M. Léonard: Pas tout de suite, il semble que cela arrive
plus tard.
Le Président (M. Vallières): Pas
immédiatement?
M. Léonard: Est-ce que c'est cela? Le paragraphe f?
Le Président (M. Vallières): Cela va. Me Montreuil,
est-ce que vous avez d'autres commentaires?
M. Montreuil: D'autres commentaires? Tantôt, on a entendu
M. le ministre et le député de Papineau, M. Assad, nous dire
qu'il s'agissait d'un projet de loi essentiellement à caractère
économique. J'aurais voulu demander au représentant de la
compagnie Les Industries Erco Ltée de venir expliquer les implications
de cette compagnie relativement à l'investissement et au projet de
construction du pont ferroviaire.
M. Riendeau (Donald A.): Merci, M. le Président. La
compagnie Erco s'est installée à Buckingham dans les
années 1896-1897. Elle a installé une usine où on produit
du chlorate de sodium et du phosphate de sodium. Évidemment, les
processus de transformation de la matière ont beaucoup
évolué depuis. Il est apparu de façon sérieuse
qu'il fallait procéder à l'amélioration du processus de
transformation et la compagnie a décidé d'agrandir son usine. Il
s'agit effectivement d'investissements considérables de 28 000 000 $
à 30 000 000 $; ceci, afin de devenir un peu plus compétitive
avec certaines industries installées au Québec qui produisent
également ces produits.
Nous avons également un problème à Buckingham qui a
trait au transport. Nous avons l'usine qui est située du
côté opposé à la voie ferrée existante. Ceci
oblige la compagnie à transporter par camion la matière
première, ainsi que le produit fini de l'usine au chemin de fer, ou vice
versa, sur une distance d'environ deux milles. Elle doit, à ce
moment-là, traverser le centre-ville, ce qui demande des
déplacements de camions assez considérables. Également,
avec l'agrandissement, on va augmenter encore ce déplacement par camion
et le coût du transport deviendra prohibitif. Dans le cadre de
l'agrandissement, il a été prévu qu'il serait
nécessaire d'avoir ce pont ferroviaire pour relier le chemin existant
à l'usine.
La compagnie a fait certaines démarches: d'abord, auprès
du Canadien Pacifique. Il est bien connu maintenant que la politique du
Canadien Pacifique, c'est de ne plus investir dans ce genre de projets. La
seule possibilité qui est apparue est celle de tomber à
l'intérieur du cadre de cette entente fédérale-provinciale
appelée "entente auxiliaire sur les infrastructures industrielles" et
qui permet effectivement de financer le coût de construction de cette
infrastructure importante.
À l'intérieur de ce programme, nous avons comme
prérequis que la ville de Buckingham ou une corporation municipale doit
être l'agent ou le maître d'oeuvre de la réalisation de
l'infrastructure. C'est à cette occasion que la ville a
été "approchée". Un problème juridique
s'était effectivement posé avant de procéder plus avant
avec ce projet: la ville de Buckingham ne semblait pas avoir les pouvoirs
nécessaires en vertu de la Loi sur les cités et villes pour faire
un pont ferroviaire. Alors, c'est la raison qui amène le projet de loi
devant vous.
Je dois signaler, en passant, que l'usine emploie à ce moment
à Buckingham 268 personnes; elle a un chiffre d'affaires d'environ 60
000 000 $ par année; elle est un des plus gros producteurs de phosphate
au monde, mais la concurrence dans ce domaine est forte et elle se doit de
consolider son entreprise par l'agrandissement en question. Nos produits sont
également exportés en grande quantité. Je crois que 45% du
produit sont exportés vers les États-Unis et l'Amérique du
Sud de façon générale. Alors, s'il y a des questions
précises et pertinentes sur les opérations de la compagnie, il y
a des gens ici qui peuvent vous donner les informations en question.
Le Président (M. Vallières): Merci, Me Riendeau.
S'il n'y a pas d'autres commentaires, j'appelerai l'article 1 du projet de loi
230.
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Vallières): L'article 1 est
adopté. Article 2?
M. Léonard: Adopté aussi.
Le Président (M. Vallières): Adopté. Article
3?
M. Léonard: Adopté. M. Saintonge:
Adopté.
Le Président (M. Vallières): L'article 3 est
adopté. Article 4?
M. Léonard: Adopté. M. Saintonge:
Adopté.
Le Président (M. Vallières): L'article 4 est
adopté. Article 5?
M. Léonard: Adopté. M. Saintonge:
Adopté.
Le Président (M. Vallières): L'article 5 est
adopté.
M. Léonard: C'est là que l'on insère un
amendement. Si vous le permettez, je vais le lire. Le paragraphe f de l'article
2 du règlement 1983-5 de la ville de Buckingham, adopté le 6 juin
1983 et décrétant l'annexion à son territoire de parties
du lot 11-C, rang IV, canton de Buckingham, est remplacé par le suivant:
"Afin de compenser la municipalité d'Ange-Gardien pour la perte de taxes
foncières occasionnée par l'annexion à la ville de
Buckingham du territoire faisant l'objet du présent règlement, la
ville de Buckingham fournira à la municipalité d'Ange-Gardien son
service de protection contre l'incendie pour une période de cinq
années à compter du 1er janvier 1984. La valeur des services
fournis gratuitement sera limitée à une somme annuelle maximale
de 25 000 $. La valeur des services rendus sera calculée annuellement
suivant le tarif en vigueur le (insérer ici la date de l'entrée
en vigueur du présent projet de loi), en vertu de la Loi sur l'entraide
municipale contre les incendies (LRQ, chapitre E-ll)."
Le Président (M. Vallières): Merci. Pour une
question de numérotation, est-ce que cela devient l'article 6 de notre
projet de loi?
M. Léonard: L'article 6.
Le Président (M. Vallières): Alors, ce dont vient
de faire lecture M. le ministre correspond à l'article 6 du projet de
loi 230 que nous avons devant nous.
M. Léonard: Est-ce que les deux l'acceptent?
Le Président (M. Vallières): Est-ce que les deux
parties en cause sont satisfaites de ce texte?
M. Montreuil: Nous sommes absolument d'accord avec le texte
proposé.
Le Président (M. Vallières): M. le maire
d'Ange-Gardien également?
M. Champagne (Pierre): Oui. Même si Ange-Gardien n'a qu'un
petit budget de 300 000 $, dans l'intérêt de la population de la
région de Buckingham, y inclus Ange-Gardien, nous avons fait preuve de
civisme pour suggérer l'entente qui est intervenue ce soir.
Le Président (M. Vallières): Merci. Donc, l'article
6 tel que lu est adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Vallières): Adopté. Nous
passons maintenant à ce qui figure au projet de loi comme étant
l'article 6 qui deviendra l'article 7. Est-ce adopté?
M. Saintonge: Sur division.
Le Président (M. Vallières): Donc, adopté
sur division. Et l'article 7 qui devient l'article 8, soit la date
d'entrée en vigueur de la présente loi?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Vallières): Adopté.
M. Léonard: II y a une annexe, M. le Président.
Le Président (M. Vallières): Adopté. Il y a
effectivement une annexe. Nous avons en notre possession une nouvelle
annexe.
M. Léonard: L'annexe qui est valable est celle où
il est indiqué: Vérifié par Fernand Martel.
Le Président (M. Vallières): D'accord, c'est celle
que nous avons en main.
M. Riendeau: M. le Président, si vous me le permettez,
j'ai ici des copies certifiées de la description du plan d'arpenteur.
J'ai deux copies qui sont peut-être plus claires.
Le Président (M. Vallières): Oui.
Quelqu'un va se rendre les chercher. Merci.
De part et d'autre, est-ce qu'on considère comme étant
adoptée cette nouvelle annexe qui nous a été
présentée. Est-ce que l'annexe est adoptée?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Vallières): L'annexe est donc
adoptée. Par conséquent, ceci met fin à l'étude de
notre projet de loi 230, Loi concernant la ville de Buckingham.
M. Léonard: On n'adopte jamais les préliminaires?
Dans tous les projets de loi d'aujourd'hui, on ne les pas adoptés.
Le Président (M. Vallières): Le préambule du
projet.
M. Léonard: Le préambule du projet, pardon.
Le Président (M. Vallières): Oui. Je pense qu'on
devrait le faire pour chacune des lois qui ont déjà
été adoptées.
M. Léonard: II faudrait peut-être noter au journal
des Débats que, pour chacune des lois qui ont été
adoptées aujourd'hui...
Le Président (M. Vallières): Le préambule
est également adopté.
M. Léonard: ...le préambule est adopté.
Le Président (M. Vallières): Oui. M. Léonard:
D'accord.
Le Président (M. Vallières): Alors, le
préambule de la présente loi est également
adopté.
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Vallières): M. le maire
d'Ange-Gardien, vous avez demandé la parole. (20 h 30)
M. Champagne (Pierre): Est-ce qu'on pourrait ajouter quelque
chose pour le journal des Débats?
Le Président (M. Vallières): Oui, monsieur,
allez-y.
M. Champagne (Pierre): La tarification du service de pompiers, au
taux actuel, devra être maintenue pour ladite période de cinq
ans.
M. Léonard: Cela fait partie de l'amendement.
Le Président (M. Vallières): II semblerait, M. le
maire, que cela fasse partie de l'amendement.
M. Champagne (Pierre): C'est inclus dans l'amendement?
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Papineau, vous avez demandé la parole.
M. Assad: Avant la conclusion, je voudrais remercier...
M. Champagne (Pierre): II y a autre chose ici.
M. Assad: Allez-y, M. le maire.
M. Champagne (Pierre): Le coût du permis de construction
à émettre sera payé à la municipalité
d'Ange-Gardien et sera d'un montant minimum de 16 000 $.
Le Président (M. Vallières): M. le ministre.
M. Léonard: Je pense que ceci fait partie des discussions
qui ont eu cours durant la journée. Peut-être que cela peut
être confirmé par le représentant de l'entreprise. Il a
été entendu que l'entreprise Erco demanderait son permis de
construction immédiatement avant que l'annexion soit en vigueur. Le taux
du permis serait donc payé à la ville d'Ange-Gardien.
M. Riendeau: C'est exact, M. le Président. Le taux est de
4 $ de 1000 $ d'évaluation ou du coût de construction. Le
coût de l'immobilisation en ce moment est au-delà de 4 000 000 $,
ce qui rapportera à la ville d'Ange-Gardien 16 000 $. Nous avons pris
l'engagement de demander ce permis dans les semaines qui viennent. Cela se fera
probablement dans les deux prochaines semaines. Je ne vois pas pourquoi la
municipalité d'Ange-Gardien voudrait d'autres assurances selon
lesquelles on fixerait un minimum. On vous dit carrément que les
immobilisations sont d'au moins 4 000 000 $, il s'agirait donc de 16 000 $.
Le Président (M. Vallières): Merci. Je
répète que le projet de loi 230, de même que ses annexes, a
été adopté tel que modifié. M. le
député de Papineau.
M. Assad: M. le Président, avant de conclure, est-ce que
le maire de la ville de Buckingham aurait un commentaire?
M. Scullion (Réginald): Je voudrais profiter de cette
occasion pour remercier le ministre, Jacques Léonard, pour son excellent
travail. Je voudrais, en même temps, offrir mes félicitations au
gouvernement du Québec pour les services rendus à la ville de
Buckingham. Merci aussi à notre député. Merci aux
Industries Erco ainsi qu'au maire et aux membres du conseil municipal
d'Ange-Gardien. Je peux vous dire qu'on a travaillé fort et qu'on n'a
pas l'intention de perdre
l'industrie qu'on a. Je pense que le gouvernement du Québec a
fait preuve de bonne foi aussi parce que cela a bougé assez vite. Je
voulais profiter de cette occasion pour dire merci à tout le monde.
M. Assad: M. le Président, en terminant, je voudrais
remercier tous ceux qui se sont déplacés pour venir à
Québec pour cette entente dont nous sommes fort satisfaits. Merci aussi
à la municipalité de Sillery qui a cédé son temps.
Merci beaucoup messieurs.
Le Président (M. Vallières): M. le maire
d'Ange-Gardien, vous avez quelques commentaires pour terminer?
M. le ministre.
M. Léonard: M. le Président, je voudrais d'abord
féliciter les deux maires d'en être venus à une entente. Je
voudrais féliciter spécialement le maire d'Ange-Gardien parce
qu'au fond c'est son territoire qui est changé. Il a accepté de
le faire pour des considérations de développement
économique de la région. Je pense qu'il a ainsi
témoigné d'un esprit régional qui mérite une
très grande considération. Je pense aussi que tout le monde a
voulu travailler dans un esprit de collaboration et qu'on va continuer à
le faire.
Quant à nous, comme gouvernement, nous sommes très heureux
qu'on en soit venu à une telle entente, très heureux aussi qu'il
y ait ce développement économique dans l'Outaouais, à
Buckingham. Nous espérons qu'il y aura des retombées
significatives pour la municipalité d'Ange-Gardien qui est sa proche
voisine. Je pense que tout cela est à l'avantage de tout le monde. Il y
a de ces investissements majeurs présentement, l'activité
économique reprend. Cela témoigne, d'ailleurs, qu'il y a des
entreprises qui veulent encore se développer au Québec, si jamais
il y en a qui avaient besoin d'une démonstration.
Je dis donc: Félicitations à tout le monde et le
développement économique, c'est ainsi que cela se fait, avec la
collaboration de tous. Félicitations toutes particulières au
maire d'Ange-Gardien.
Le Président (M. Vallières): Merci. On demanderait
maintenant aux représentants de la ville de Sillery de se
présenter, de même qu'aux intervenants de la ville de
Québec.
À l'ordre, s'il vous plaît!
J'appelle maintenant le projet de loi 210, Loi modifiant la charte de la
ville de Sillery. Le député de Jean-Talon, qui devait agir
à titre de proposeur, a dû s'absenter; c'est donc le
député de Laprairie qui prendra la parole au tout début.
M. le député de Laprairie.
Projet de loi 210
M. Saintonge: Merci, M. le Président. Je voudrais
souhaiter la bienvenue aux représentants de la ville de Sillery et
indiquer ici les regrets de mon confrère de Jean-Talon qui a dû
quitter, malheureusement, en fin d'après-midi pour un engagement pris
antérieurement et n'a évidemment pas pu être présent
pour la présentation de ce projet de loi. Il me fait plaisir de
déposer ce projet devant la présente commission et je laisserai
le soin à Me Huot d'expliquer plus longuement le projet de loi en
question.
Également, au tout début, je voudrais remercier la ville
de Sillery, au nom de mon confrère Mark Assad, de Papineau, de sa bonne
foi ou de son consentement pour céder sa place à la ville de
Buckingham pour commencer la commission de ce soir. Je souhaite que ce projet
de loi, qui est pour la bonne administration des affaires de la ville de
Sillery, pourra être discuté et qu'on pourra vous donner
satisfaction. Malgré l'opposition qui semble exister de la part de la
ville de Québec, j'espère qu'on pourra arriver à un
terrain d'entente pour les deux parties. Je vous remercie.
Le Président (M. Vallières): M. le ministre.
M. Léonard: M. le Président, moi aussi, je voudrais
souhaiter la bienvenue à la ville de Sillery. Je pense que nous aurons
beaucoup de travail à faire. Je sais qu'il y a des articles qui vont
être retenus et d'autres qui, malheureusement, ne le seront pas ou seront
modifiés. Je pense que ce qu'on vise dans tout cela, c'est le
bien-être des citoyens de Sillery, de la ville de Sillery aussi et de
tous les citoyens du Québec. Je pense bien que nous pouvons aborder
dès maintenant l'étude de chacun de ces articles, en ce qui nous
concerne.
M. Blais (Charles): M. le Président... Le
Président (M. Vallières): Oui.
M. Blais (Charles): ...M. le ministre, mes chers amis, merci de
nous recevoir et de nous écouter. Le moins qu'on puisse dire, c'est que
vous avez beaucoup d'endurance.
Nous avons, comme vous avez pu le constater, quelques amendements qui
sont peu nombreux, mais qui sont très importants pour la saine
administration de notre ville, comme cela a été mentionné
tout à l'heure. Permettez-moi de vous présenter tout de suite la
délégation de la ville de Sillery: Mme Corriveau, avocate et
greffière de la ville; M. Claude Delisle, ingénieur-urbaniste et
gérant de la ville; M. Raynald Chabot, comptable et trésorier de
la ville, et, enfin,
Me Louis Huot, qui est notre conseiller juridique et à qui je
demanderais, si vous me le permettez, de prendre la parole pour expliquer les
articles qui sont contenus dans le texte que vous avez en main.
Le Président (M. Vallières): Me Huot.
M. Huot (Louis): Peut-être certaines remarques
préliminaires, tout simplement, au sujet du projet de loi
présenté ici. Il faut dire que ce projet de loi est
également, pour la ville de Sillery, une refonte des différentes
lois qui constituaient sa charte. La charte de la cité de Sillery date
de 1947. Il y a eu, subséquemment à cela, une dizaine de lois qui
sont venues l'amender et quelques émissions de lettres patentes qui ont
annulé certains de ses articles, de telle sorte qu'à un certain
moment c'était devenu un véritable méli-mélo de
savoir ce qui était applicable et ce qui ne l'était pas. On
constatait également que plusieurs des articles existant dans la charte
de la ville de Sillery étaient nettement dépassés
aujourd'hui.
Il faut dire que ce projet de loi, dans sa teneur actuelle, n'apporte
techniquement que très peu d'articles nouveaux, plusieurs des articles
qui y sont contenus n'étant que la répétition d'articles
qui existaient dans sa charte et qu'on a cru bon de ne pas faire abroger en
refondant la loi. C'est ce que j'avais à dire comme remarques
préliminaires et, à partir de cela, on pourrait procéder
à l'étude article par article.
Le Président (M. Vallières): Merci. J'appelle
maintenant l'article 1. M. le ministre.
M. Léonard: Nous sommes d'accord. Adopté.
Le Président (M. Vallières): L'article 1 est
adopté. Article 2?
M. Léonard: Adopté, quant à nous.
Le Président (M. Vallières): Adopté. Article
3?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Vallières): Adopté. Article
4?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Vallières): Adopté. Article
5?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Vallières): Adopté. Article
6?
M. Léonard: M. le Président, j'aurais des remarques
à faire ici, à ce sujet. L'article prévoit que le nombre
de quartiers et de conseillers peut être modifié par un
règlement du conseil adopté aux deux tiers des voix. Cet article
nous semble "inutile", entre guillemets, sous réserve des
représentations de la ville; en tout cas, nous verrons. À
première vue, c'est déjà prévu dans la Loi sur les
cités et villes, les modes de modification du nombre de quartiers et de
conseillers, particulièrement à l'article 18, paragraphe 6,
où, par lettres patentes, on peut modifier le nombre de quartiers et de
conseillers. À l'article 34, par la suite, on peut, par un
règlement aux deux tiers des voix, modifier le nombre de quartiers, mais
selon le processus déterminé dans la Loi sur les cités et
villes. C'est déjà prévu, la façon de modifier le
nombre de quartiers et de conseillers dans la Loi sur les cités et
villes, par ces articles 18 et 34. Il nous semblerait difficile de permettre de
modifier le nombre de conseillers par règlement, parce que cela
constituerait une exception à la loi générale. Nous ne
voyons pas, à l'heure actuelle, pour quelle raison il y aurait une telle
exception pour la ville de Sillery. (20 h 45)
M. Huot: Je dois immédiatement vous dire que nous sommes
parfaitement d'accord avec les remarques que vous venez de faire. Il
s'était tout simplement glissé, au départ, une erreur
d'interprétation quant à l'article 35 de la Loi sur les
cités et villes. Nous avions certains doutes et c'est pour cette raison
qu'on trouvait un deuxième alinéa à l'article tel qu'il
était rédigé. Nous sommes parfaitement d'accord pour
retirer cet article.
Le Président (M. Vallières): L'article 6 est donc
retiré. J'appelle maintenant l'article 7.
M. Léonard: Alors, c'est un pouvoir que vous
possédez déjà depuis 1950.
M. Huot: Effectivement, par le chapitre 101, 14 George VI, 1950,
article 1, nous avions déjà ce pouvoir et nous demandons tout
simplement de le conserver.
M. Léonard: Est-ce que vous avez considéré
qu'il y a, pour ce que vous voulez toucher, des dispositions dans la Loi sur
l'aménagement et l'urbanisme, ainsi que dans la Loi sur la
qualité de l'environnement, qui traitent des mêmes choses?
L'article que vous avez ici permet à la ville d'exproprier les
bâtiments insolubres ou malsains que les propriétaires refusent de
remettre en état d'habitation. C'est une disposition
particulière, mais dans la Loi sur la qualité de l'environnement,
en particulier (LRQ, chapitre Q-2), aux articles 80 et suivants,
puis dans la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme, à
l'article 231, des dispositions permettant aux municipalités de
s'adresser, par requête, à la Cour supérieure dans le but
d'obtenir la réfection d'un immeuble insalubre, vétuste ou
dangereux, ou sa démolition existent déjà.
M. Huot: Nous sommes parfaitement conscients de l'existence des
dispositions auxquelles vous référez. Toutefois, le raisonnement
que nous nous faisions tout simplement était que chacune des
dispositions auxquelles vous référez oblige à faire
intervenir le tribunal, première des choses. Deuxièmement, ayant
déjà le pouvoir ici depuis le début, nous ne voyions pas
très bien pourquoi nous renoncerions à un pouvoir que nous
possédions déjà, pouvoir qui, à notre avis, peut
nous permettre de régler d'une autre façon, mais très
rapidement, un problème identique. Cela va plus loin que cela. Nous
avons le pouvoir d'exproprier, mais nous avons également, par cet
article, le pouvoir, après avoir exproprié, de vendre l'immeuble
en question à un acquéreur qui s'engage à détruire
cette construction-là. Nous nous disons: Effectivement, c'est un acquis
et nous ne voyons pas pour quelle raison nous laisserions aller un acquis qui
est un avantage que nous possédions par rapport aux lois
générales existantes. C'est vraiment la motivation qui a
dicté notre volonté de garder cet article.
M. Léonard: Disons que nous nous poserions la question si
vous veniez avec un projet de loi privé demander un tel pouvoir, compte
tenu de la législation actuelle. Je comprends qu'en 1950 cela pouvait
paraître approprié, mais il nous semble que ce serait quand
même difficile parce qu'il n'y a pas d'intervention de la cour dans cela
et puis, pour des considérations d'insalubrité ou parce que c'est
reconnu malsain, la ville peut exproprier et vendre sans s'adresser à la
Cour supérieure. Cela nous paraît, quand même, un pouvoir
très fort.
M. Huot: Bien, je pose la question dans l'autre sens, à ce
moment-là: Pourquoi est-ce que je me présenterais devant vous
pour y renoncer? Je ne suis pas ici pour renoncer à des droits que je
possède. Je suis ici pour demander des droits nouveaux et pour
simplement faire refondre des droits que j'avais, tout en laissant tomber toute
une série de droits que je jugeais dépassés aujourd'hui.
Je le possédais, ce droit-là, et je tiens effectivement à
le garder. Je n'ai pas fait de demande pour radier un droit que je
possède déjà.
M. Léonard: Mais c'est le risque que vous prenez quand
vous faites une refonte de charte. À ce moment-là, on nettoie, si
vous voulez, la charte actuelle de toutes sortes de pouvoirs qui peuvent
paraître vétustes, désuets, compte tenu de la loi actuelle.
Si on se met dans la peau de vos citoyens, on sait très bien aujourd'hui
que le citoyen possède des recours ou peut avoir de meilleures garanties
dans les lois par rapport à ce qu'il pouvait avoir
antérieurement. Le citoyen qui oeuvre au plan privé, comme on le
sait, a obtenu toute une série de recours vis-à-vis des lois
publiques. Quand vous venez demander une refonte de charte, évidemment,
votre charte est analysée en fonction de la loi qui s'applique
présentement.
M. Huot: J'admets que cet article est une arme très forte
peut-être, mais il reste une chose, c'est que cet exproprié, c'est
quand même un propriétaire qui a refusé ou
négligé d'obtempérer aux ordres.
Deuxièmement, cela n'empêche pas ce citoyen d'avoir droit
à une indemnité d'expropriation et de faire valoir ses droits
quant à une indemnité. S'il refuse de réparer et de rendre
cette propriété conforme au règlement, il ne faut quand
même pas prétendre que c'est nier le droit d'un citoyen. Il aura
droit ultérieurement à l'indemnité à laquelle il a
droit à l'heure actuelle, parce qu'il refuse de remettre en état
ce bâtiment ou cette construction.
Le Président (M. Vallières): M. le ministre.
M. Léonard: L'expropriation est décidée par
le conseil municipal comme cela, sans recours pratiquement. C'est ce qui arrive
dans cette loi. Je pense qu'on est obligé, en refondant la charte,
d'examiner chacune des dispositions à son mérite. C'est ce qui
arrive.
M. Huot: Je pense qu'il y a un élément additionnel
à ajouter, si vous le permettez, c'est que cet article ne me donne que
le droit d'adopter un règlement en fonction de cet article. On sait que
tout article ou tout règlement que je voterais qui serait
discriminatoire ou créerait une injustice serait attaquable. Donc, si
effectivement j'ai usé de ce pouvoir législatif ou de ce pouvoir
réglementaire de façon excessive, le citoyen pourra contester mon
règlement d'expropriation, parce que ce que je me donne ici, c'est le
pouvoir de réglementer pour ordonner l'expropriation.
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Laprairie.
M. Saintonge: Quand on parle d'autorité sanitaire
municipale, quel est le fondement de l'autorité sanitaire municipale?
Qui l'exerce en fait?
M. Huot: C'est l'inspecteur en bâtiments qui exerce cette
autorité.
Je tiens à spécifier que je pense que le citoyen ou le
propriétaire est bel et bien protégé par son droit de
contester mon règlement, si j'ai réglementé pour
exproprier quelqu'un de façon excessive ou injuste. Il aura le
même recours que devant le tribunal pour contester les gestes que je
poserai.
Le Président (M. Vallières): J'ai une demande
d'intervention du député d'Iberville.
M. Beauséjour: J'aimerais savoir du ministre si d'autres
municipalités ont un tel pouvoir au Québec.
M. Léonard: II n'y en a sûrement pas beaucoup.
À l'heure actuelle, je ne peux pas répondre, ce n'est pas connu.
C'est sûr qu'il n'y en aurait pas beaucoup. Au niveau de la
municipalité, je comprends que l'administration actuelle peut être
de bonne foi, il n'y a aucun problème là-dessus. Si un inspecteur
s'avisait de décider que tel bâtiment est malsain, insalubre,
impropre à l'habitation et qu'il n'y a pas de vérification
finalement du conseil municipal, le citoyen se retrouverait mal pris, parce
qu'on en serait réduit à l'application d'un règlement par
un officier municipal. Il y a des citoyens qui sont démunis par rapport
à des décisions de cet ordre. Les lois sur l'expropriation sont
quand même assez précises pour tout le monde à l'heure
actuelle et elles s'appliquent généralement.
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Laprairie.
M. Saintonge: II y a un fait, M. le Président, que je veux
noter à l'acquit du procureur de la ville de Sillery. C'est une refonte,
ce n'est pas un nouveau pouvoir qu'on demande, on veut simplement faire
confirmer cela. Dans le cas de la refonte de la charte, je comprends que c'est
peut-être un pouvoir exceptionnel. On a pu y répondre d'une
certaine façon par des amendements ou des introductions de
réglementations par la Loi sur la qualité de l'environnement ou
la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme mais il demeure un fait, je
pense. La ville possède déjà ce pouvoir, qui est
peut-être un pouvoir un peu plus précis, un peu plus contraignant
que celui qui existe actuellement, qui permet à la ville d'agir plus
rapidement.
Je maintiendrai cependant, M. le Président, qu'il reste un fait.
Je pense que, si un citoyen pouvait se plaindre de la décision de
l'autorité sanitaire municipale donnée par l'inspecteur municipal
en bâtiments, certains recours sont possibles au contribuable en
question, que ce soit, par exemple, par injonction. J'imagine que, dans un tel
cas, le tribunal recevra l'injonction puisqu'il n'y aura pas d'autre recours
prévu en vertu de la loi pour empêcher l'autorité
municipale d'agir. Il reste que la protection qui était là
antérieurement n'est pas enlevée, non plus, au citoyen d'agir
dans les limites des lois telles qu'elles existent actuellement. Dans ce
sens-là, je ne vois pas pourquoi on pénaliserait la ville de
Sillery en voulant profiter de l'occasion d'un amendement à sa charte
pour faire également une refonte pour clarifier tout le sujet et
l'obliger à renoncer à un pouvoir qu'elle détenait depuis
de nombreuses années.
Le Président (M. Vallières): M. le ministre.
M. Léonard: M. le Président, j'ai vraiment des
objections. Lisons l'article tel qu'il est: "Pour ordonner l'expropriation dans
les limites de la ville de maisons ou autres lieux d'habitation reconnus
malsains, insalubres et impropres à l'habitation par l'autorité
sanitaire municipale et dont les propriétaires refusent ou
négligent d'obtempérer aux ordres de l'autorité,
d'assainir et de faire disparaître les causes qui rendent ces maisons ou
autres lieux malsains, insalubres et impropres à l'habitation.
"Après cette expropriation, la ville est autorisée à
vendre l'immeuble exproprié à la condition que son
acquéreur détruise la construction existante."
Je comprends que l'article a été adopté en 1950.
Mais si on lit cet article avec le mot "reconnus", il y a un
élément de discrétion dans le coeur même de
l'article qui est fondamental et qui aujourd'hui est inacceptable par notre
législation actuelle. Étant donné qu'on dit "reconnus",
c'est comme dire "jugés malsains". On me parle de la loi 38 où on
dit: "lorsque le gouvernement juge" et, déjà, on trouve que c'est
discrétionnaire. Là, c'est au niveau d'un conseil municipal dans
un règlement appliqué par un officier de l'autorité
sanitaire municipale; je pense que là on va très loin, on va trop
loin.
M. Huot: On serait prêt à enlever le mot
"reconnus".
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Laprairie.
M. Saintonge: Je m'excuse.
M. Huot: On serait prêt à retirer le mot "reconnus"
de façon que ce l'on puisse juger de façon objective.
M. Saintonge: II reste que, dans la Loi sur les cités et
villes, M. le Président, pour le bénéfice du ministre,
à l'article 413, par exemple, au niveau des commissions
d'hygiène, en ce qui concerne la vaccination, même les
employés municipaux ont un pouvoir discrétionnaire absolument
énorme. On dit que, dans certains cas, dans l'intérêt des
malades ou du public, ils peuvent même "détruire les linges,
vêtements ou autres effets infectés de germes de variole ou autres
maladies contagieuses et isoler les malades". C'est la décision d'un
individu; c'est peut-être désuet, mais c'est quand même dans
la loi et on pourrait s'en servir pour faire une réglementation dans ce
sens-là. Je suis sûr que ces choses-là pourraient
s'appliquer dans un règlement municipal s'il était en vigueur
actuellement. On n'a pas sanctionné, on n'a pas enlevé ce pouvoir
de par la loi générale.
M. Léonard: Oui, mais je voudrais simplement...
Le Président (M. Vallières): M. le ministre.
M. Léonard: M. le Président, si vous le permettez,
quand vous comparez les effets du jugement du fonctionnaire municipal: dans un
cas, il isole un malade, quelqu'un qui s'en va à l'hôpital pour
des fins de santé et je pense bien qu'il ne s'agit pas de
conséquences permanentes, mais dans le cas présent, on trouve un
édifice qu'on juge insalubre et on peut le faire disparaître comme
cela. C'est le bien du citoyen. Je pense que non, cela va trop loin.
M. Blais (Charles): Mais, ce pouvoir que nous avons, M. le
Président, favorise la protection du voisinage.
Le Président (M. Vallières): Oui, M. le maire.
Pourriez-vous répéter?
M. Biais (Charles): Ce pouvoir que nous avons favorise la
protection du voisinage. Alors, il est bénéfique. (21 heures)
M. Léonard: Oui, on pourrait faire beaucoup de
commentaires là-dessus. Mais je voudrais revenir au libellé
même de la Loi sur l'aménagement. "Lorsqu'une construction est
dans un état tel qu'elle peut mettre en danger des personnes ou
lorsqu'elle a perdu la moitié de sa valeur par vétusté,
par incendie ou par explosion, la Cour supérieure peut, sur
requête de la municipalité régionale de comté, de la
municipalité ou de tout intéressé, ordonner
l'exécution des travaux requis pour assurer la sécurité
des personnes ou, s'il n'existe pas d'autre remède utile, la
démolition de la construction". L'on sait que les dispositions de la Loi
sur l'aménagement et l'urbanisme s'appliquent mutatis mutandis à
la Communauté urbaine de Québec ou aux autres communautés
urbaines. Je pense qu'il y a là des balises. Si cela met en danger des
personnes ou si cela a perdu la moitié de sa valeur par
vétusté, incendie ou explosion, il faut passer par la Cour
supérieure sur une requête de l'instance régionale. Il y a
des balises; on voit très bien que c'est quand même important et
on fait appel à l'appareil judiciaire pour autoriser une telle
expropriation, tandis que là, c'est "reconnus malsains par
l'autorité sanitaire municipale."
M. Huot: Nous serions prêt à enlever les mots
"reconnus par l'autorité sanitaire municipale" et vous auriez les
mêmes balises concernant une habitation malsaine, insalubre, impropre
à l'habitation. Un jugement objectif devrait être rendu. S'il
n'est pas objectif, évidemment - et je l'affirme - le citoyen qui se
sentirait lésé aurait encore, cette fois-ci, le recours devant
les tribunaux. Au lieu que nous allions devant les tribunaux, ce serait
à lui, tout simplement, d'aller faire valoir qu'on exerce notre pouvoir
de façon injuste. Mais il reste que les balises, si on enlève
"reconnus par l'autorité sanitaire municipale", seraient aussi
objectives que ce qu'on retrouve dans la Loi sur l'aménagement et
l'urbanisme.
Le Président (M. Vallières): Merci, Me Huot.
Compte tenu des discussions qui ont eu lieu, je pense que je dois
appeler l'article 7 et demander s'il est rejeté.
M. Léonard: Oui, rejeté.
Le Président (M. Vallières): L'article 7 est
rejeté...
M. Saintonge: Sur division.
Le Président (M. Vallières): ...sur division.
J'appelle maintenant l'article 8.
M. Huot: Je pense qu'il faudrait traiter cet article paragraphe
par paragraphe.
M. Léonard: D'accord pour l'adopter paragraphe par
paragraphe.
Le Président (M. Vallières): Oui, nous pourrions
procéder à l'adoption de l'article 8 paragraphe par paragraphe.
J'appelle donc l'article 8, paragraphe 1.
M. Huot: Le paragraphe 1 comporte quand même un certain
amendement en ce sens que l'alinéa e, qui dit: "La ville peut emprunter
par règlement", serait retiré et ne deviendrait que le
deuxième alinéa de l'actuel paragraphe le avec le retrait des
mots "du Club de Yacht de Québec". Autrement dit, l'article 8 paragraphe
1 d resterait tel quel.
M. Léonard: Tel qu'il est, d'accord.
M. Huot: L'article 8, paragraphe 1° e deviendrait le
deuxième alinéa moins la mention "du Club de Yacht de
Québec", puisque le respect des droits acquis emporte
nécessairement le respect des droits acquis du Club de Yacht de
Québec. Il s'agit d'un article qui était dans notre charte. En
fait, la première section datait de 1952 et la deuxième, de 1956.
Il y a eu, cependant, de petits changements à l'annexe II puisqu'on y a
soustrait certains territoires ou une petite partie du territoire de
l'époque qui est actuellement et qui était, à
l'époque, pour les chemins de fer nationaux, les voies. On a
ajouté une petite partie de terrain à l'ouest du territoire
initial qui est actuellement non occupé et qui est quand même en
bordure du fleuve Saint-Laurent.
Le Président (M. Vallières): Merci. Pour une
meilleure compréhension, j'aimerais lire ce que devient le paragraphe e.
Le paragraphe e se lirait comme suit: "Malgré toute disposition
inconciliable, est constitué en parc et plage publics permanents et ne
peut être employé que pour ces fins, sans préjudice des
droits acquis, le territoire décrit à l'annexe II."
M. Léonard: Nous sommes d'accord avec l'article tel
qu'amendé, c'est-à-dire le paragraphe d et le paragraphe e qu'on
vient de remplacer.
Le Président (M. Vallières): Le paragraphe 1...
M. Saintonge: Est-ce que ce qu'était l'ancien e qui
devient l'alinéa 2 du paragraphe d?
M. Léonard: Non.
Le Président (M. Vallières): Non.
M. Saintonge: II est retiré purement et simplement.
M. Léonard: II est remplacé par le suivant.
Le Président (M. Vallières): Remplacé par
celui que nous avons lu.
M. Léonard: C'est cela.
Le Président (M. Vallières): Le paragraphe 1, dans
ses alinéas d et e, est-il adopté tel qu'amendé?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Vallières): Adopté.
J'appelle l'article 8, paragraphe 2.
M. Huot: Dans ce cas-là, il s'agit effectivement d'un
article nouveau édicté par certains problèmes qui existent
actuellement à Sillery et qui sont causés par la présence
de certains gros édifices à bureaux qui amènent du
stationnement en grande quantité dans les secteurs résidentiels
avoisinant ces édifices. Cet article vise donc, éventuellement,
à pouvoir, au moyen de vignettes, protéger le stationnement des
résidents de certaines rues résidentielles de façon qu'ils
puissent continuer à pouvoir stationner devant chez eux malgré
certaines défenses de stationner pour le public en
général. Vous avez déjà accordé cet article
à la ville de Québec en 1980.
Le Président (M. Vallières): L'article 2...
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Vallières): ...est donc
adopté.
M. Léonard: C'est-à-dire le deuxième
paragraphe...
Le Président (M. Vallières): Le deuxième
paragraphe de l'article 8 est adopté.
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Vallières): Le troisième
paragraphe de l'article 8.
M. Huot: On pourrait également, dans ce cas-ci, traiter le
troisième paragraphe de l'article 8 par alinéa.
Le Président (M. Vallières): Alinéas a, b,
c.
M. Huot: C'est cela.
Le Président (M. Vallières): J'appelle donc
l'article 8, paragraphe 3, alinéa a.
M. Huot: Dans ce cas-ci, il s'agit simplement de la
répétition d'un article qui apparaissait dans notre charte et qui
date de 1950, concernant l'enlèvement de la neige et de la glace dans
les rues de la ville.
M. Léonard: Nous avons adopté des modifications
à la Loi sur les cités et villes là-dessus en 1979, toutes
les dispositions qui concernent le déneigement. Je pense que les villes
ne s'en sont pas plaintes jusque-là. Pourquoi la ville de Sillery
doit-elle avoir une disposition particulière en termes de
déneigement? Je comprends qu'on avait déjà ce
pouvoir-là, mais la législation a évolué depuis ce
temps-là et je considère que, compte tenu de ce que vous nous
demandez, c'est déjà inclus dans les modifications que
nous avons apportées à la Loi sur les cités et
villes en 1979.
M. Huot: C'est-à-dire que le problème se
présente de la façon suivante: nous avions des articles dans
notre charte qui étaient interreliés. On ne s'est pas
arrêté comme tel à tenter de disséquer ces articles
concernant le déneigement, en ce sens que, pour nous, tout ce qui est
relié au paragraphe troisième de l'article 8 était
interrelié initialement et c'est pourquoi, pour ne pas risquer justement
de briser ces liens entre les articles, nous n'avons pas voulu retirer ce qui
existait de notre charte et ce avec quoi on a toujours procédé
depuis l'époque.
M. Léonard: Je veux faire une précision sur le sens
de mes remarques. En ce qui concerne le paragraphe c je pense qu'il y a quelque
chose de différent. On pourrait en discuter, mais, dans les paragraphes
a et b, on ne voit pas en quoi cela est différent de la Loi sur les
cités et villes. Vous l'avez déjà.
M. Huot: Non, c'est effectivement le cas, c'est ce que je vous
disais.
M. Léonard: Mais pourquoi, à ce
moment-là...
M. Huot: On n'a pas voulu, vu que ce paragraphe était
totalement interrelié, parce que finalement le paragraphe c est
né d'un problème d'enlèvement de neige
également...
M. Léonard: Oui, d'accord, on en discutera tout à
l'heure et je pense que, là-dessus, il y a probablement moyen d'en venir
à une entente. Dans les autres cas, au fond, c'est déjà
réglé par la Loi sur les cités et villes.
M. Huot: Effectivement, je ne vous le cache pas.
M. Léonard: À ce moment-là, il n'y a pas
lieu de le maintenir dans la charte de la ville de Sillery.
M. Huot: Je ne crois pas que ce soit nécessaire,
effectivement. C'était interrelié pour nous; il s'agissait d'un
article global à l'époque...
M. Léonard: Oui.
M. Huot: ...au moment où...
Le Président (M. Vallières): Les alinéas a
et b seraient retirés.
Une voix: Oui, c'est dans la Loi sur les cités et
villes.
M. Léonard: C'est cela.
Le Président (M. Vallières): Les alinéas a
et b sont retirés. On passe maintenant à l'alinéa c de
l'article 8, paragraphe 3. Me Huot.
M. Huot: À l'alinéa c, il y a beaucoup de
changements. Ces changements nous ont été dictés par deux
interventions - je ne vous le cache pas - celle de la ville de Québec et
celle de la ville de Sainte-Foy.
M. Léonard: D'après ce qu'on me dit, M. le
procureur, tout cela a été discuté et
négocié au cours des derniers jours et tout le monde est
d'accord. Nous sommes prêts à reconnaître l'entente à
laquelle vous êtes parvenus.
M. Huot: Effectivement, il y a une entente.
M. Léonard: D'accord.
Le Président (M. Vallières): M. le ministre.
M. Léonard: À l'article 8, troisième
paragraphe, sous-paragraphe c, il faut remplacer le premier alinéa par
le suivant: "La ville est autorisée à conclure avec la ville de
Québec des arrangements pour l'exécution de travaux de toutes
sortes, y compris des travaux d'entretien, de déneigement et
d'élargissement, dans les rues ou places publiques situées en
partie dans la ville et en partie dans la ville de Québec ou
entièrement dans l'une ou dans l'autre, mais longeant la
frontière commune."
Ensuite, remplacer le deuxième alinéa du sous-paragraphe c
du paragraphe 23 de l'article 415 de la Loi sur les cités et villes
introduit par le troisième paragraphe de l'article 8 du projet de loi
par le suivant: "La ville est autorisée à répartir entre
ses contribuables leur quote-part du coût de tels travaux, y compris les
expropriations et toutes dépenses incidentes de la même
manière et avec le même effet que si ces travaux étaient
exécutés sur son territoire; elle peut notamment répartir
le coût de ces travaux de façon telle qu'en aucun temps les
propriétaires d'immeubles imposables situés en bordure des rues
où ils sont effectués ne soient obligés d'assumer, pour
ces travaux, des coûts plus élevés que s'ils avaient
été exécutés par la ville ou sous son entier
contrôle."
Enfin, remplacer le troisième alinéa par le suivant:
"À défaut de tels arrangements, l'une ou l'autre des villes peut
s'adresser par requête à la Commission municipale du Québec
pour forcer la municipalité voisine à faire les travaux ou
à payer leur coût réel, dans la proportion et suivant les
conditions
déterminées par la commission."
On supprimerait le quatrième alinéa.
M. Huot: C'est cela.
Le Président (M. Vallières): D'accord.
M. Léonard: D'accord.
Le Président (M. Vallières): Ce sous-paragraphe c
de l'article 8, troisième paragraphe, est donc adopté avec les
modifications qui viennent d'être lues. Adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Vallières): Adopté.
J'appelle maintenant l'article 9.
M. Huot: Dans le cas de l'article 9, il s'agit tout simplement
d'une répétition d'un article qui était dans la charte de
la ville de Sillery, chapitre 80, 15 et 16 George VI, article 2, textuellement.
(21 h 15)
Le Président (M. Vallières): L'article 9 est donc
appelé. M. le ministre.
M. Léonard: Je sais que j'ai beaucoup de conseils selon
lesquels je ne devrais pas reconduire une telle disposition, mais, étant
donné que la ville de Sillery l'avait déjà - je dirai ici,
pour tous ceux qui seraient tentés de lire le journal des Débats,
que cela n'a aucune valeur de précédent - je vais accepter qu'on
reconduise ce pouvoir. Je peux vous dire que c'est exceptionnel que vous
puissiez permettre de taxer des lots non bâtis pour des fins d'aqueduc.
Pour le moment, vous l'aurez donc encore.
Le Président (M. Vallières): L'article 9 est donc
adopté.
Une voix: Sur division.
Le Président (M. Vallières): Adopté sur
division. J'appelle maintenant l'article 10.
M. Huot: II s'agit de la répétition d'un article
qui apparaissait déjà dans notre charte depuis 1951, sauf que,
cette fois-ci, on demande que le montant qui était de 50 000 $ à
l'époque soit porté à 150 000 $.
M. Léonard: M. le Président...
Le Président (M. Vallières): M. le ministre.
M. Léonard: Par rapport à cet article-là,
j'aurais trois remarques à faire. D'abord, à la Commission
municipale du Québec et au ministère, on peut facilement avoir
des règlements d'emprunt très rapidement, en situation d'urgence.
C'est fini le temps où cela prenait des mois ou des semaines pour avoir
des règlements d'emprunt. En fait, cela prend quelques heures, une
journée, deux jours et parfois même c'est plus court que cela.
Deuxièmement, le maire a des pouvoirs d'urgence qu'il peut exercer
lui-même. Lorsqu'il y a une urgence très grave, le maire peut
prendre des décisions selon ces pouvoirs d'urgence. Troisième
considération, il y a un fonds de roulement que les villes
possèdent et qu'elles peuvent appliquer. En vertu des dispositions de
ces fonds de roulement, vous pouvez facilement dépenser 50 000 $ ou 150
000 $. Je pense que la loi générale a été
améliorée suffisamment. Depuis le temps que vous avez de tels
pouvoirs, cela répond à vos besoins.
M. Huot: Nous sommes parfaitement d'accord pour le retirer.
Le Président (M. Vallières): L'article 10 est donc
retiré. Je veux attirer votre attention et revenir à l'article 9
puisqu'il y a deux erreurs de français à l'intérieur de la
dernière phrase: "Quelle que soit la valeur de cette lisière, le
montant annuel de la taxe ci-dessus mentionnée ne devra - remplacer
"par" par "pas" - pas être inférieur..." On doit donc enlever le
"e" puisque c'est le montant qui est inférieur. Est-ce que cette
modification est adoptée?
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Vallières): Merci. L'article 10
est retiré. On passe maintenant à l'étude de l'article
11.
M. Huot: À l'article 11, il s'agit d'un article qui
existait déjà dans notre charte, chapitre 76, 7-8 Elizabeth II,
datant de 1958-1959. J'aimerais d'abord attirer l'attention sur le fait qu'il
s'agit d'un pouvoir qui ne concerne que les systèmes d'égout et
d'aqueduc. Ce pouvoir spécial ne vise que ces postes-là. La
raison de cet article: il ne faut pas oublier que la ville de Sillery, pour une
grande partie de son territoire, est effectivement occupée par des
corporations religieuses charitables ou d'éducation et que, pour des
problèmes d'aqueduc et d'égout, il peut lui arriver assez souvent
d'avoir à intervenir sur ces propriétés parce qu'elles
sont déjà traversées par de multiples tuyaux
d'égout et d'aqueduc. C'est la raison pour laquelle nous voudrions
effectivement conserver ce pouvoir d'agir plus rapidement dans ces cas.
Le Président (M. Vallières): Merci, Me Huot. M. le
ministre.
M. Léonard: II s'agit d'un pouvoir exceptionnel, mais,
comme il était déjà là et
qu'effectivement les réseaux traversent ces terrains, ce serait
difficile de l'enlever. Alors, nous allons le maintenir tel quel.
Le Président (M. Vallières): L'article 11 est-il
adopté?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Vallières): Article 12?
M. Huot: L'article 12 comporte évidemment des
modifications au texte initial. Je pense que tout le monde doit avoir le
papillon concernant l'article 12, lequel se lirait maintenant comme suit: "Le
versement des subventions au montant de 2516 $, 9215 $, 16 023 $, 23 657 $, 21
783 $ et 30 161 $ effectué respectivement au cours des exercices
financiers de 1977, 1978, 1979, 1980, 1981 et 1982 par la ville à la
corporation Le Théâtre du Bois de Coulonge Inc. est
déclaré valide. "Est également déclarée
valide la résolution no 80-104, adoptée par le conseil le 16 mai
1983."
Cet article est motivé par la situation suivante,
c'est-à-dire qu'en 1977 le Théâtre du Bois de Coulonge a
décidé de s'implanter dans la ville de Sillery et a alors
demandé à la municipalité certaines subventions pour
l'aider à démarrer.
En toute bonne foi, les conseillers et le maire de l'époque ont
effectivement consenti à aider à leur manière
l'implantation d'un organisme culturel qui était jugé important
pour la ville de Sillery.
La façon dont ils ont procédé, c'est qu'ils ont
adopté des résolutions disant qu'ils allaient accorder à
Théâtre du Bois de Coulonge certains crédits à
même les taxes sur les spectacles qu'il aurait à payer à la
ville de Sillery au fur et à mesure des années. C'est de cette
façon - c'est-à-dire en lui accordant des crédits
basés sur un certain pourcentage de la taxe sur les spectacles - que la
ville de Sillery a accordé ces subventions.
Ce n'est que récemment et par hasard que la
légalité de ce geste posé par la ville de Sillery en toute
bonne foi, pour encourager les arts dans la municipalité, s'est
posée au conseil. Elle s'est posée au conseil parce que le
Théâtre du Bois de Coulonge désirait obtenir une subvention
encore plus importante à même cette taxe sur les spectacles, il
désirait même obtenir 100% de remise de cette taxe. Et croyant
forcer la municipalité à lui accorder 100%, il a commencé
en 1979 à ne payer aucun pourcentage de la taxe sur les spectacles,
c'est-à-dire à retenir la totalité de cette taxe. C'est
évidemment lorsque le problème de savoir si la ville devait
poursuivre pour ces taxes que la question s'est posée: Est-ce que ces
remises qui ont été faites sont légales?
La ville a effectivement intenté contre le Théâtre
du Bois de Coulonge des procédures pour les années 1979 et
subséquentes, afin de percevoir ces taxes sur les spectacles pour
lesquelles, dans ses résolutions, elle ne faisait pas de remise, pour
donner suite quand même à la volonté déjà
exprimée de faire certaines remises de taxes à même cette
taxe.
Le Président (M. Vallières): Me Huot... M. Huot:
Oui.
Le Président (M. Vallières): J'ai une demande
d'intervention de M. le ministre.
M. Léonard: Oui. Je ne sais pas si... Il y a beaucoup
d'explications. Je voudrais savoir si le Théâtre du Bois de
Coulonge qui est partie, étant donné qu'il y a une cause, est
d'accord sur... Y a-t-il une entente?
M. Huot: C'est-à-dire que le Théâtre du Bois
de Coulonge serait très malvenu de venir s'opposer ici à ce qu'on
fasse légaliser les subventions qu'on lui a accordées, pour une
raison très simple: si, effectivement, on ne légalisait pas ces
subventions, le risque, c'est qu'on le poursuive pour la totalité de ces
montants au lieu des petits pourcentages pour lesquels on le poursuit.
Autrement dit, le Théâtre du Bois de Coulonge n'a rien à
perdre de cette demande. Au contraire, il a tout à gagner.
M. Léonard: D'accord.
M. Blais (Charles): Je pense que Sillery est la seule ville qui
remet une partie de la taxe sur les spectacles dans la province.
Peut-être qu'il y en a une autre à l'île
d'Orléans.
M. Léonard: II n'y a aucun représentant du Bois de
Coulonge ici?
M. Huot: Non, d'aucune façon, et la raison pour
laquelle...
Une voix: Attends un peu.
M. Huot: Comme je le dis, il a tout intérêt à
ce que ces subventions soient ratifiées, parce qu'au contraire cela
l'amènerait possiblement à se faire poursuivre pour des montants
beaucoup plus grands.
M. Léonard: Supérieurs.
M. Huot: Quant au deuxième alinéa, il est
justifié tout simplement par le fait que la saison du
Théâtre du Bois de Coulonge
vient à peine de se terminer et qu'effectivement nous n'avons pu
avoir les chiffres définitifs équivalant à la taxe sur les
spectacles pour toute la saison 1983.
Le Président (M. Vallières): L'article 12...
M. Léonard: C'est à son avantage.
Le Président (M. Vallières): ...tel que
modifié est-il adopté?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Vallières): Adopté.
J'appelle maintenant l'article 13.
M. Huot: Article 13. Nous sommes parfaitement conscients qu'il
s'agit d'un pouvoir nouveau qu'on demande là, qui n'apparaît pas
dans la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme, qui est quand même
une loi passablement récente, mais, croyons-nous, il s'agit d'un pouvoir
qui, en matière d'urbanisme, est très souhaitable. Nous croyons
que la ville de Sillery est le théâtre parfait pour
expérimenter cette notion d'urbanisme qui est, à notre avis,
défendue par une multitude d'urbanistes.
Il faut se replacer, je pense, lorsque je parle du théâtre
parfait pour expérimenter une telle disposition, dans le contexte de la
ville de Sillery qui a adopté récemment un règlement
d'urbanisme global qui cherche à protéger le plus possible ce
qu'on appelle la falaise de Sillery, qui est actuellement occupée en
majorité par de grandes propriétés, la majeure partie du
temps possédées par des corporations religieuses, mais il faut se
dire que le fait que ce soit la propriété de corporations
religieuses ne nous garantit pas qu'il n'y aura pas de développements
prochains sur ces propriétés. Ces propriétés ont
été jugées, lors de la mise en place de notre
règlement d'urbanisme, comme devant être protégées.
Ce règlement d'urbanisme a été préparé pour
cette section conjointement avec des représentants du ministère
des Affaires culturelles, entre autres, qui jugeaient, eux également,
qu'il était souhaitable qu'on protège les falaises de Sillery. Il
va de soi que, dans notre esprit, il est impensable de croire que la ville de
Sillery puisse exproprier éventuellement toutes ces
propriétés de façon à protéger les falaises
de Sillery, s'il advenait que des promoteurs acquièrent ces
propriétés des communautés religieuses ou même que
les corporations religieuses décident de développer ces
propriétés. (21 h 30)
II est également impensable, parce que juridiquement
indéfendable, qu'on zone tout bonnement "parc" ces
propriétés-là. La seule façon, croyons-nous,
d'être en mesure éventuellement de protéger
adéquatement ce secteur-là, est effectivement d'utiliser le
procédé du transfert de densité, c'est-à-dire
être en mesure de forcer un développeur à utiliser, de
façon plus dense, certaines parties de terrains afin de protéger
les autres parties de terrains qu'on vise primordialement à
protéger.
Il est également à noter que les propriétés
visées et qui pourraient amener, parce qu'on est quand même dans
une ville passablement développée, si l'on fait exception de ces
grandes propriétés-là... Il est à remarquer que les
grandes propriétés qu'on cherche à protéger par ce
procédé sont toutes ou presque - ou, en tout cas, le secteur
comme tel qu'on cherche à protéger - complètement et
entièrement situées dans un arrondissement historique qui a
déjà été décrété comme tel en
1964. Autrement dit, même l'application du règlement du transfert
de densité qui pourrait être mis en place à cet
endroit-là et de tout développement qui pourrait s'ensuivre,
demeurerait sujette à la supervision du ministère des Affaires
culturelles qui, lui aussi, doit donner un permis pour développer dans
ce secteur. Ceci veut dire que nous ne sommes pas le seul corps public
intervenant dans un éventuel développement et dans une
éventuelle application d'un règlement comportant un transfert de
densité.
C'est globalement ce que j'avais à soumettre, mais, pour
être plus précis et pour expliquer la teneur de l'article dans les
faits, j'aimerais quand même passer la parole à M. Claude Delisle,
l'urbaniste de la ville de Sillery.
Le Président (M. Vallières): M. Delisle.
M. Delisle (Claude): M. le Président, si vous me le
permettez, peut-être pour abréger le discours et mieux
étayer nos arguments, j'ai apporté ici des croquis qui illustrent
de façon quand même théorique la donnée du
problème.
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Groulx.
M. Fallu: II y a dans votre recherche, M. le maire, une approche
qui ne manque pas d'intérêt. On connaît l'expérience,
notamment en Europe, en France, en Belgique, en Hollande, de transferts de
densité en vue de préserver des espaces verts, par exemple. Je
connais une municipalité ici même au Québec qui, par le
biais de la Commission municipale, a pu dégager une partie de son
territoire en zone verte largement supérieure aux 10% traditionnels et,
par voie de règlement sur les superficies de maisons construites, en
arriver sensiblement au résultat que vous cherchez.
Je crois qu'on n'a rien dans nos lois présentement qui assure une
telle voie d'aménagement. Au niveau de la fabrication du schéma
d'aménagement et des règlements d'urbanisme ici, dans la
région de Québec, ne pouvez-vous pas vous doter de ces outils de
planification urbaine?
M. Blais (Charles): Nous avons effectivement ce texte dans notre
règlement de zonage.
M. Huot: Sauf que la légalité est très
différente, c'est-à-dire qu'au moment où on voudra
l'appliquer, les pouvoirs de zonage actuels ne permettent pas comme tels de
transférer les densités.
M. Blais (Charles): II s'agit d'un transfert de densité
sur un même lot. Vous parlez de l'Europe. Il y a là des transferts
de densité d'un lot à un autre lot que vous avez sans doute
connus.
M. Huot: C'est cela. Ici, il faut remarquer une chose.
Effectivement, en Europe, un propriétaire de terrain peut tout bonnement
vendre sa densité au voisin ou au troisième voisin. Ce n'est pas
ce qu'on demande ici. On ne va pas jusque-là, on ne veut pas aller
jusque-là immédiatement. C'est un premier pas, croyons-nous, qui
est beaucoup plus applicable au problème de Sillery, dans ce sens que ce
qu'on demande, c'est, pour une même propriété de pouvoir
transférer la densité qui serait valable pour la section tout
près de la falaise, si vous voulez, dans une autre partie de cette
même propriété, de façon que le propriétaire
ne soit pas pénalisé, mais que nous puissions protéger la
falaise comme arrondissement naturel.
M. Delisle a peut-être un exposé à vous faire pour
expliquer encore plus précisément ce qu'on vise et ce qu'on vit
à Sillery, si vous permettez.
Le Président (M. Vallières): Avant de donner la
parole à M. Delisle, je voudrais quand même qu'on essaie
d'être le plus bref possible puisque nos travaux devraient ajourner
à 22 heures. Il nous reste encore la ville de Beauport à
entendre. Par conséquent, il faudrait accélérer le
mouvement si possible. M. Delisle.
M. Delisle: Très bien. Si on reprend l'exposé
théorique qui est illustré par les trois croquis que vous avez en
main, on illustre ici une institution située à peu près au
tiers d'une grande propriété sur laquelle on retrouve notamment
une marge de recul par rapport à l'historique chemin Saint-Louis. On
retrouve également un boisé et la falaise, tel que le citait Me
Huot il y a un moment.
Dans la confection du plan directeur ou du plan d'urbanisme, la
municipalité, dans un souci d'équité, a d'abord
calculé quels étaient les droits de développement qui se
rattachaient à chacune des institutions situées, pour la plupart,
au sud du chemin Saint-Louis. Le calcul de ce potentiel de construction
établi à partir des règlements qui s'appliquaient à
l'époque donnerait, en théorie, à la page 2, 15 logements
par hectare, et c'est à peu près la densité qu'on retrouve
dans les secteurs avoisinants. Cela nous permet de déduire, dans cet
exemple théorique, qu'une institution en particulier pouvait
émailler son territoire de 50 petites maisons unifamiliales
subdivisées, possiblement de la façon illustrée ici.
Une recherche, toujours dans le cadre de la confection d'un plan
d'urbanisme, a permis d'identifier des zones qui, au jugement de la
municipalité, devaient être préservées pour le bien
commun. C'est ce qu'on retrouve sur le troisième croquis. Par exemple,
dans le cas d'institutions existantes, il a été jugé
nécessaire de préserver cette grande marge de recul qui
caractérise la plupart des bâtiments institutionnels le long du
chemin Saint-Louis, de protéger les boisés et, effectivement, la
cime de la falaise qui était peut-être le point le plus fort de
l'exposé.
Une fois que la municipalité, dans son souci
d'équité, eut déterminé la quantité de
logements qui pouvaient constituer, jusqu'à un certain point, le droit
acquis à la construction d'une institution donnée, la
municipalité a voulu maintenir cette même quantité de
logements, mais en préservant toutes les zones qui avaient
été reconnues d'intérêt public ou que
l'intérêt public commandait de réserver. L'équation
est facile. Si on réserve plus de terrains en conservant la même
quantité de logements, il faut les loger selon une densité
beaucoup plus forte. C'est ce que la municipalité a énoncé
dans le cadre de son plan d'urbanisme. Ne voulant pas, d'une part, zoner ces
territoires à protéger comme espaces verts pour être
forcée de procéder à l'acquisition et, d'autre part, ne
voulant pas laisser aller le développement de façon erratique
dans ce territoire, la municipalité a calculé le zonage ou la
densité optimale qui pouvait être permise dans des endroits
susceptibles ou mieux identifiés pour porter une bonne densité.
Actuellement, à défaut d'obtenir un pouvoir permettant de dire,
par exemple, à un promoteur: Les quinze logements qui sont susceptibles
d'être construits dans le boisé, vous allez les installer dans un
autre coin du terrain moins intéressant à préserver,
à défaut, dis-je, d'obtenir de tels pouvoirs, la ville est
contrainte d'utiliser la persuasion face à ces promoteurs et rien ne lui
garantit que nos efforts de persuasion assureront la protection des aires
jugées intéressantes au nom du bien
commun. C'est, succinctement, le développement qui a
été apporté.
Le Président (M. Vallières): M. le ministre.
M. Léonard: M. le Président, j'ai
écouté ces propos avec beaucoup d'intérêt. Je trouve
que l'idée est intéressante en soi; elle mérite qu'on s'y
arrête davantage, à mon sens. Je sais, pour avoir visité un
domaine où on a fait de l'aménagement de façon plus
draconienne - en France, toute la mission de l'Aquitaine - qu'à un
moment donné, on a effectivement condensé la construction dans
des secteurs bien précis pour laisser des espaces verts à
l'extérieur ou ailleurs. Ce serait sur une plus grande échelle
que cela; je le comprends. Mais il reste que c'est un peu le type de
développement concentré, alors qu'on laisse le plus possible la
nature dans son état.
Je dois dire que j'ai fait analyser tout particulièrement cette
demande, qu'il reste des zones d'ombre. Évidemment, on modifierait la
loi sur l'aménagement par une charte privée, une charte
particulière, la charte de la ville de Sillery. C'est une
considération. Mais au-delà, je voudrais simplement vous donner
la teneur des remarques qui nous sont faites et vous allez constater ce qui en
est. (21 h 45)
On dit, sous un premier chapitre, que cette technique risque d'affecter
des administrés sans qu'ils aient un mot à dire. L'une des bases
de notre système de planification est la participation des citoyens aux
affaires municipales. On sait que les résidents d'un quartier sont
sensibles aux changements qui se produisent dans leur environnement
immédiat et l'assurance qu'un quartier sera conservé ou
modifié selon les volontés des intéressés se fait
au moment de l'élaboration du plan d'urbanisme. Un système tel
que présenté par Sillery risque de causer des surprises à
la suite de décisions prises après que le plan d'urbanisme aura
été accepté par la population. Et une telle façon
de procéder risque, par ricochet, d'atteindre la
crédibilité du plan d'urbanisme aux yeux des citoyens. Par
exemple, une propriété réceptive pourrait voir sa
densité augmenter au-delà de la densité permise au
règlement et l'accroissement de la densité influencerait la
circulation dans le quartier, la valeur des propriétés, le besoin
en stationnement, en parcs et en espaces verts. Ces répercussions que
l'on appelle "externalités" sont calculées au moment de la
conception du plan d'urbanisme et des règles de zonage et la proposition
risque de déséquilibrer la planification faite sans que les
intéressés donnent leur opinion sur l'avenir de leur quartier. En
réalité, cela constitue, jusqu'à un certain point, un
changement de zonage à l'intérieur du lot sans que les
propriétaires aient pu dire un mot. En tout cas, c'est toute une
série d'arguments qui sont là et qui tiennent à la
consultation qu'il y aurait, dans la mesure où on ferait cela, et qui
n'est pas balisée à l'heure actuelle dans la proposition.
On me dit aussi que le pouvoir demandé est assez difficile
à cerner, qu'il serait vague. Les termes servant de base à ce
pouvoir sont indéfinis: propriété, territoire,
caractère de certains espaces, transfert. De plus, la notion de
densité semble perdre son sens en tant que mesure d'intensité
d'utilisation du sol, parce qu'on la fait varier. En urbanisme, la notion de
densité se calcule sur la superficie d'un lot appartenant à un
propriétaire et, dans la définition qu'on a ici, on parle de
périmètres, de terrains affectés à un usage public
ou institutionnel. La question des densités a d'ailleurs
déjà fait l'objet de nombreuses discussions lors des avis de
conformité émis par la Commission nationale de
l'aménagement à l'égard du plan d'urbanisme et des
règlements en 1982.
Ensuite, on me pose une troisième série de questions sur
la façon d'exercer un tel pouvoir, donc, en fait sur la mise en
application et les moyens administratifs à utiliser dans le cadre de la
loi. L'inscription de ce pouvoir à l'article 113 risque d'être
inappropriée. Notre système de zonage présente deux
caractéristiques et limite directement l'utilisation du sol dans une
zone donnée. Il établit certaines conditions pour obtenir une
autorisation de réaliser un projet, par permis ou certificat.
Les articles 113 et suivants de la loi portent sur les règles
précises à l'égard de l'utilisation des terrains et des
normes s'y appliquant. Le pouvoir demandé concerne l'administration et
non des règles strictes. En conséquence, un tel pouvoir pourrait
prendre place davantage au niveau de conditions à l'émission d'un
permis de construction. Comment appliquer ce pouvoir? Quels critères
seraient retenus dans le choix de décider de l'utilisation de ce pouvoir
pour maintenir son utilisation universelle? Comment les ententes entre la
municipalité et le propriétaire affecteront-elles les futurs
propriétaires? Pourquoi, compte tenu des implications, dans les
quartiers concernés, a-t-on exclu la consultation de la population? Ce
sont autant de questions qui dénotent un besoin de clarifier davantage
la technique avant de l'utiliser.
Je dois dire que ce que je donne ici, ce sont des inconvénients
qui restent, après qu'on a rédigé deux ou trois pages sur
l'intérêt de la mesure. Je peux dire cela aussi.
M. Huot: J'aimerais être en mesure de répondre.
M. Léonard: Ce que je veux dire simplement, M. le
Président, c'est que la mesure semble intéressante, mais elle
n'est pas suffisamment balisée, à l'heure actuelle, et on se pose
des questions sur la façon de l'exercer. D'autre part, on peut aussi se
poser la question à savoir que, si c'est valable pour Sillery, cela peut
aussi être valable pour un bon nombre de municipalités, dans
l'optique de l'amélioration ou de la rénovation de centre-ville
notamment.
Le Président (M. Vallières): Me Huot.
M. Huot: Si vous permettez, il y a trois éléments
qui ressortent des arguments qui militeraient contre. Je vais essayer de
m'expliquer très rapidement. Je crois qu'il y a une réponse
à cela.
Au départ, vous nous dites que cela risquerait d'accroître
la population à certains endroits donnés à Sillery.
Là-dessus, je dis: Le règlement d'urbanisme actuel a
déjà déterminé des densités. Tout ce que je
demande, c'est de pouvoir, sur une même propriété, avoir la
même densité que celle qui est actuellement permise.
Premièrement, je n'augmente pas le nombre de personnes circulant dans
cette région. Cela élimine le premier argument.
Dans le deuxième argument, on nous dit que cela
éliminerait la consultation de la population, si on avait ce pouvoir.
Là-dessus, je dis: C'est déjà fait. Mon règlement
d'urbanisme a déjà déterminé des densités.
Je ne change rien à la densité déjà
approuvée par les gens et par les citoyens. Deuxièmement, cet
article fait partie de l'article 113. Si jamais il y a des changements de
densité ou de zonage indirectement touchés par cela, je devrai
retourner en consultation pour pouvoir le faire mettre en vigueur. Je ne passe
pas par-dessus mes contribuables qui ont déjà
déterminé les densités et, si j'ai à le faire, il
va falloir que je retourne en consultation de toute façon.
Troisièmement, vous parlez du problème
d'opérationaliser ce pouvoir. Je dis là-desssus que ce ne sera
jamais un texte de loi qui va opérationaliser un pouvoir légal.
Le problème va naître dès le moment où j'aurai, moi,
à préparer un règlement qui se veut une
opé-rationalisation de ce pouvoir. Et j'aurai à respecter
à ce moment-là tous les critères de justice
nécessaires dans l'application, la rédaction et la
préparation d'un tel règlement. Ce règlement va
nécessairement, à notre avis, prévoir la façon de
l'opératio-naliser, et ce ne sera jamais le texte de loi qui va le
faire. Comme je vous le dis, il y a des balises quant aux pouvoirs
réglementaires des municipalités. Ce n'est pas le fait d'avoir un
pouvoir général de zoner qui fait que je peux zoner n'importe
comment. Ce n'est pas le pouvoir de transférer les densités qui
va me permettre de les transférer n'importe comment au détriment
des droits des particuliers ou des propriétaires. Ce qu'on dit, nous,
c'est que c'est la plus belle occasion de tester un tel pouvoir, parce que vous
avez un secteur particulier qui est contrôlable et qui, comme je vous le
dis, fait déjà partie d'un arrondissement historique, donc sur
lequel un autre palier de gouvernement a un contrôle, soit le
gouvernement provincial, par la voie du ministère des Affaires
culturelles. Donc, il ne pourrait pas y avoir d'opérationalisation
ridicule de ce pouvoir. Il devrait et serait de toute façon
contrôlé, et je pense que la situation en est garante, la
situation légale de ce secteur. C'est ce qu'on a à dire
là-dessus.
M. Blais (Charles): Je voudrais ajouter ceci: Ces terrrains
seront éventuellement développés dans un avenir prochain,
et, si cette formule de transfert de densité n'est pas acceptée,
nous croyons que ces jolis boisés dans le secteur historique de Sillery
disparaîtront.
M. Léonard: Mais vous pouvez toujours modifier votre
zonage.
M. Blais (Charles): Dans notre règlement de zonage, nous
avons précisément ce transfert de densité. Mais, comme l'a
dit Me Huot, nous voulons le légaliser.
M. Huot: On ne peut quand même pas zoner parcs toutes ces
propriétés et tous les boisés qu'il y a à cet
endroit. Cela nous obligerait automatiquement à ce moment-là
à les exproprier; sinon, on aurait des actions en nullité du
règlement qui les zonerait parcs. On n'a pas le pouvoir, effectivement,
de zoner parcs les boisés qui sont situés dans Sillery. On sait
qu'il y a eu plusieurs décisions jurisprudentielles. Les tribunaux sont
intervenus chaque fois; cela a toujours été jugé comme
étant discriminatoire que de poser de tels gestes. Ce qui fait qu'on n'a
pas le pouvoir actuellement de les protéger par voie de règlement
de zonage.
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Laprairie.
M. Saintonge: M. le Président, je tiendrais à noter
ici que c'est peut-être du droit nouveau, mais on a souvent
reproché aux municipalités de laisser aller le
développement sans considération et de réagir trop tard.
Je pense qu'on a ici un exemple où la municipalité décide,
dans un cas particulier, vu les faits notés par la municipalité
de Sillery dans la question des activités actuelles dans la
municipalité, avec les boisés qui appartiennent à des
communautés religieuses, je pense, d'une
façon de protéger à l'avance, en tout cas, de
prévenir les coups. Cela m'apparaît extrêmement positif et
je pense que je serais d'accord qu'on puisse accorder un tel pouvoir à
la municipalité de Sillery.
M. Delisle: J'aimerais ajouter, M. le Président...
Le Président (M. Vallières): M. Delisle.
M. Delisle: ...et c'est peut-être une technicité. La
demande qui est faite actuellement, contrairement à ce qu'on a
semblé croire, ne pourrait s'appliquer à un centre-ville puisque
la demande concerne les grandes propriétés et que le transfert de
densité n'est pas, du moins dans l'opinion de la municipalité au
moment où on se parle, de permettre un transfert de densité d'une
propriété vers une autre, mais bien à l'intérieur
d'une même propriété pour laquelle le nombre optimal de
logements a préalablement été décidé,
accepté, après les consultations prévues par la loi.
Alors, il ne serait pas question d'ajouter, il serait question de
déplacer à l'intérieur d'une même
propriété.
M. Léonard: M. le Président.
Le Président (M. Vallières): M. le ministre.
M. Léonard: M. le Président, je vais quand
même reprendre les dernières remarques parce que je veux bien
être très réceptif à toutes ces formules et,
effectivement, je pense qu'éventuellement il faudra y venir. Vous dites:
À l'intérieur de la même propriété. Mais il
est bien dit ici, quand on regarde le paragraphe 23: "Ordonner en
matière d'urbanisme un transfert de la densité brute ou nette
permise sur une propriété ou un territoire." Donc, un territoire,
cela peut être plusieurs propriétés. Ce que je veux
simplement souligner - peut-être que ce n'est pas cela votre intention,
mais vous venez de dire que c'est juste à l'intérieur d'une
propriété -c'est qu'en réalité, cela illustre les
questions qu'on se pose par rapport à ce texte qui est
intéressant en soi, mais sur lequel nous nous posons des questions en
termes juridiques, peut-être en termes d'urbanisme aussi, mais en termes
juridiques sûrement, pour savoir si c'est suffisamment ajusté et
balisé. Je propose en tout cas de le faire fouiller davantage et de voir
si on ne doit pas l'insérer dans la législation
générale. C'est le type de législation qu'on devrait voir,
fouiller davantage, à mon sens, qui est très intéressante
et ce sont des notions valables, mais je voudrais bien qu'on les traduise
correctement en termes juridiques. Pour l'instant, je me propose de ne pas
retenir cet article et, par ailleurs, d'en continuer l'étude par mes
services. Dès qu'on pourrait être prêt à
légiférer là-dessus, on le ferait.
Le Président (M. Vallières): L'article 13 est donc
rejeté sur division. J'appelle maintenant l'article 14.
M. Léonard: Nous sommes d'accord là-dessus.
Une voix: D'accord.
Le Président (M. Vallières): L'article 14 est-il
adopté?
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Vallières): Adopté. Article
15?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Vallières): Est-ce que l'article
15 est adopté?
M. Saintonge: Sur division.
Le Président (M. Vallières): Article 16?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Vallières): L'article 16 est
adopté.
M. Léonard: II y a deux annexes.
Le Président (M. Vallières): II y a
également les annexes I et II.
M. Léonard: L'annexe I est adoptée. Des voix:
Adopté.
Le Président (M. Vallières): L'annexe I est
adoptée. Annexe II.
M. Léonard: Adopté aussi.
Le Président (M. Vallières): Adopté. Il
faudrait maintenant considérer le préambule de la loi...
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Vallières): Le préambule de
la loi est adopté. Adopté. Le projet de loi 210, Loi modifiant la
charte de la ville de Sillery, de même que ses divers amendements,
annexes et son préambule sont adoptés.
M. Blais (Charles): M. le Président, M. le ministre et mes
chers amis, merci beaucoup de nous avoir entendus. Nous regrettons que cette
formule de transfert des
densités n'ait pas été acceptée, mais nous
croyons que, dans le fond, vous êtes d'accord avec nous. Nous souhaitons
que cela soit inclus le plus tôt possible dans des amendements à
la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme.
M. Léonard: Oui. M. le maire, je pense qu'on se comprend
là-dessus. Disons que les consultations que j'ai faites vont exactement
dans ce sens. Non seulement l'idée mérite d'être
creusée, mais probablement qu'on en viendra rapidement, en termes
législatifs, à des notions comme cela. Mais nous pensons que ce
n'est pas encore attaché suffisamment maintenant.
M. Blais (Charles): Très bien, merci infiniment.
M. Léonard: Je vous remercie beaucoup de votre
participation et aussi des idées qui nous sont parvenues avec cela.
Le Président (M. Vallières): Merci. Nous
atteindrons bientôt, dans une minute environ, le cap de 22 heures. Comme
vous le savez, pour dépasser 22 heures, il nous faut le consentement
unanime des membres de la commission. J'aurais le goût de vous demander
si les membres ont l'intention de dépasser 22 heures.
M. Saintonge: M. le Président.
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Laprairie.
M. Saintonge: M. le ministre, en décembre, nous avons un
projet de loi omnibus. À cette époque, c'est aussi de tradition
d'adopter un certain nombre de projets de loi privés.
M. Tremblay: M. le Président, les gens de Beauport sont
ici. C'est quand même le dernier groupe à se présenter.
M. Saintonge: M. le Président, je comprends que c'est le
dernier groupe, mais je peux vous avouer une chose. Je ne connais pas
l'état du dossier, je ne sais pas si, parmi les consultations qui ont
été faites avec le ministère, il y a beaucoup
d'amendements à proposer ou si c'est un projet de loi qui prendra dix
minutes ou deux heures. J'aimerais le savoir avant de m'engager à
continuer.
Le Président (M. Vallières): Le projet de loi de la
ville de Beauport.
M. Léonard: Je propose de l'étudier. Je ne dirais
pas pendant 10 minutes, mais pendant 20 minutes peut-être. Est-ce qu'on
peut demander la collaboration de l'Opposition pour 20 minutes?
M. Saintonge: Vous savez, M. le Président, que la
collaboration de l'Opposition a toujours été acquise d'une
façon assez facile par le ministre, c'est-à-dire qu'on ne s'est
jamais opposé, surtout... Je comprends que les gens de Beauport... Je ne
veux pas paraître comme quelqu'un qui veut les repousser du revers de la
main ou les renvoyer chez eux après une attente aussi longue, mais je
voudrais avoir la garantie... Est-ce que le ministre peut me dire si,
actuellement, dans l'état des discussions, il y a beaucoup d'amendements
qui ont été préparés par le Service de
législation du ministère ou si cela semble un projet de loi qui
sera adopté rapidement?
Le Président (M. Vallières): M. le ministre. (22
heures)
M. Saintonge: M. le Président, il reste quand même
qu'on est en législation et qu'on doit agir d'une façon
sérieuse. Il ne faut pas adopter en vitesse un tel projet de loi.
M. Tremblay: II n'est pas question de cela. Il est question que
le ministre a déjà donné sa réponse. Il a dit que
cela prendrait une vingtaine de minutes.
M. Saintonge: Ne parlez pas. Ne parlez pas vous allez vous
caler.
Le Président (M. Vallières): Je préviens les
membres de la commission de demander la parole avant de s'exprimer.
M. le ministre.
M. Léonard: Je pense qu'il y a moyen de l'adopter assez
rapidement. J'ai des remarques à faire et peu d'amendements, je crois.
Il y a des articles que l'on adopterait et d'autres non, cependant. Lorsqu'il y
a un article que l'on n'adopte pas et sur lequel nous avons des
réticences, on a de longues discussions, qui peut prendre du temps. Mais
on peut s'entendre pour faire des remarques succinctes sur le sujet.
M. Saintonge: Je suis d'accord jusqu'à 10 h 30. On pourra
alors réévaluer la situation si ce n'est pas terminé.
M. Léonard: Je suis convaincu que ce n'est pas tellement
l'habitude des gens de Beauport de se coucher à 10 heures; ils doivent
se coucher vers 11 heures.
Le Président (M. Vallières): Le consentement
étant accordé, la commission continue ses travaux jusqu'à
22 h 30. Nous réévaluerons la situation à ce moment. Donc,
on demande aux représentants de la ville de Beauport de s'approcher.
Je demande au député de Chambly, qui agira au nom du
député de Limoilou, de bien vouloir prendre la parole et de
présenter le projet de loi 223, Loi modifiant la Charte de la ville de
Beauport.
Projet de loi 223
M. Tremblay: M. le Président, je veux, d'abord, remercier
le membre de l'Opposition de bien vouloir entendre les représentants de
la ville de Beauport qui, comme je le disais tout à l'heure, sont ici.
Je le remercie de sa coopération.
Mon collègue et ami, le député de Limoilou, m'a
demandé d'accueillir, en son absence, les gens de la ville de Beauport
ce soir. Je le fais immédiatement, tout en leur disant qu'ils devront
eux-mêmes plaider leur cause puisqu'ils ont déjà un
procureur ici pour la ville de Beauport. En l'absence du maire Michel Rivard
qui, lui aussi, a dû s'absenter, la ville a délégué
un conseiller qui est M. Alexis Bérubé. Le procureur est Me
Jean-Charles Lord. Je les accueille immédiatement à la commission
parlementaire des affaires municipales et demande que l'on procède
immédiatement à l'adoption du projet de loi.
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Laprairie.
M. Saintonge: Je veux seulement vous souhaiter la bienvenue au
nom de l'Opposition et vous assurer de notre bonne volonté de tenter
d'étudier ce projet de loi pour vous donner satisfaction afin de vous
permettre, autant que possible, d'avoir gain de cause sur les points que vous
présentez.
M. Bérubé (Alexis): M. le Président, M. le
ministre, MM. les membres de la commission, nous sommes très
touchés de votre acceptation de nous entendre à une heure aussi
tardive. Je remplace M. le maire qui ne peut être ici, ce qui me vaut
l'honneur d'être avec vous. Encore une fois, merci infiniment. Nous
allons procéder très rapidement.
Le Président (M. Vallières): Pour les besoins du
journal des Débats, vous êtes Me Lord?
M. Lord (Jean-Charles): Jean-Charles Lord, oui.
Le Président (M. Vallières): D'accord. À ce
moment-ci, à moins qu'il n'y ait des commentaires de la part du
ministre, nous...
M. Léonard: Moi aussi, je vais souhaiter la bienvenue aux
conseillers et aux représentants de la municipalité de Beauport.
Je suis prêt à procéder.
M. Lord: M. le Président, notre projet de loi a
généralement pour but de corriger certaines lacunes de la loi. Ce
ne sont pas des problèmes particuliers à Beauport; ce sont des
aménagements que nous demandons pour faciliter l'administration de la
ville. On peut procéder article par article. Le paragraphe 1 de
l'article 1 vise à obliger le propriétaire de tout bâtiment
autre qu'un logement à y installer un ou plusieurs appareils de
détection d'incendie, et le reste, ce que la loi actuelle ne
prévoit pas. La loi actuelle prévoit que l'on peut obliger un
propriétaire de logements à installer des détecteurs de
fumée, etc., mais on ne parle pas des édifices commerciaux, des
édifices publics et ainsi de suite. C'est pourquoi nous demandons ce
pouvoir.
Le paragraphe 23 de l'article 412 de la loi parle des édifices
publics, mais nous permet simplement d'obliger les propriétaires de ces
édifices à installer des appareils de sauvetage. Ce que nous
visons par notre projet, c'est à pouvoir les obliger à installer
des appareils de détection d'incendie.
Le Président (M. Vallières): Je voudrais d'abord
vous indiquer que j'appelle maintenant l'article 1 du projet de loi 223. M. le
ministre.
M. Léonard: Oui, M. le Président. Effectivement la
loi ne prévoit pas de dispositions par rapport aux édifices
publics, mais c'est pour la raison que la protection contre les incendies dans
les édifices industriels, commerciaux ou autres relève de la Loi
sur la sécurité dans les édifices publics, ainsi que de la
Loi sur la santé et la sécurité du travail. C'est la
raison pour laquelle les municipalités n'ont rien de comparable sur
l'incendie dans leur loi.
Je trouve qu'on reçoit souvent beaucoup de plaintes des gens qui
n'en finissent plus de recevoir des inspecteurs de toutes sortes. Puis, on
ajouterait une autre réglementation qui serait municipale par-dessus la
CSST, par-dessus la Loi sur la sécurité dans les édifices
publics. Il y a le Code du bâtiment, enfin tout ce qu'on connaît
là-dessus en termes de législations. C'est la raison pour
laquelle nous pensons qu'il n'y a pas lieu d'accorder ce que demande l'article
1.
Le Président (M. Vallières): D'accord. L'article 1
est rejeté.
M. Léonard: Rejeté ou retiré, si vous
voulez.
M. Lord: Le second alinéa de l'article 1 a pour but de
favoriser des arrangements spéciaux avec les contribuables pour relier
leur système d'alarme à la centrale de police et imposer une
taxe.
M. Léonard: Oui. Là-dessus, M. le Président,
si je comprends bien, l'article 1, 1er alinéa...
Le Président (M. Vallières): Le premier
alinéa est rejeté.
M. Léonard: ...est rejeté. Mais pour le suivant,
oui, nous serions d'accord moyennant un amendement. Si vous le permettez, je
lirai l'amendement proposé. Je ne sais pas si vous en avez
déjà pris connaissance.
M. Lord: Oui, M. le ministre.
M. Léonard: II se lirait comme suit: "L'article 23.3
inséré après le paragraphe 1 de l'article 1 du projet de
loi 223 est remplacé par le suivant: 23.3. Pour faire des arrangements
spéciaux avec les contribuables intéressés afin de relier
leur système d'alarme à un tableau central installé dans
un édifice municipal et pour autoriser le prélèvement
d'une charge appropriée pour bénéficier de ce service." Je
fais remarquer que nous avons accordé une telle disposition à la
ville d'Anjou et ce serait le même libellé. Je pense que cela
répond à ce que vous nous demandez.
M. Lord: Très bien, M. le ministre.
Le Président (M. Vallières): Le deuxième
alinéa de l'article 1 est donc adopté?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Vallières): L'article 1 est donc
adopté tel que modifié?
M. Saintonge: M. le Président, est-ce que vous avez 1 et
2? Article 1, alinéa 1, paragraphe 1?
M. Léonard: L'article, l'alinéa 1 et...
Le Président (M. Vallières): Non. L'alinéa 1
a été rejeté et l'alinéa 2 vient d'être
adopté avec l'amendement tel que lu par le ministre.
Une voix: D'accord.
M. Saintonge: Le paragraphe et l'alinéa 1, cela
dépend ce qu'on entend.
M. Lord: En fait, ce qui a été rejeté, c'est
le premier alinéa du premier paragraphe de l'article 1.
Une voix: C'est l'article 23.2 qui est rejeté.
Le Président (M. Vallières): L'article 23.2 est
rejeté.
M. Lord: Oui. D'accord.
M. Léonard: L'article 23.2 est rejeté.
Le Président (M. Vallières): Alors, on reprend.
M. Léonard: ...alors que l'article 23.3 a
été amendé et adopté.
M. Lord: D'accord.
Le Président (M. Vallières): Alors, l'article 1,
premier paragraphe - où l'on lit 23.2 - a été
rejeté.
M. Léonard: C'est cela.
Le Président (M. Vallières): Par ailleurs,
l'article 23.3 a été adopté avec l'amendement dont vient
de nous faire part le ministre. Nous en sommes maintenant à l'article 1,
deuxième paragraphe.
M. Lord: Le deuxième paragraphe a pour objet de permettre
à la ville d'obliger les propriétaires de certains
édifices à aménager des voies prioritaires pour les
services d'urgence, y interdire le stationnement et décréter le
remorquage des véhicules stationnés en contravention. Cette
disposition, telle que formulée, nous paraît nécessaire
parce que, si l'on doit attendre la situation d'urgence prévue au
troisième alinéa du paragraphe 20 de l'article 412 de la Loi sur
les cités et villes pour déplacer un véhicule, il peut
déjà être trop tard.
Comme vous le savez, en matière de lutte contre les incendies,
pour être efficace, il faut pouvoir agir très rapidement. C'est
pourquoi nous croyons que cet article pourrait certainement améliorer
l'efficacité du service d'incendie de la ville de Beauport.
Le Président (M. Vallières): Est-ce que le
paragraphe 2 de l'article 1 fait l'objet de commentaires? M. le ministre.
M. Léonard: M. le Président, nous n'avons pas de
tels pouvoirs jusqu'ici. Nous nous posons la question à savoir si la
ville serait d'accord pour obtenir le pouvoir que nous avons donné
à plusieurs municipalités et qui se lit comme suit: "Pour
réglementer ou prohiber le stationnement des véhicules sur tout
terrain ou dans tout bâtiment destiné au stationnement
déterminé par règlement après entente avec leur
propriétaire."
M. Lord: M. le ministre, s'il faut, pour réglementer,
faire une entente avec le propriétaire, ce n'est pas une
réglementation qui peut être efficace parce que les corps publics
sont, justement, établis pour pouvoir légiférer,
réglementer, ordonner. Si on pouvait facilement faire des ententes,
il
serait inutile d'adopter une réglementation.
M. Léonard: Si vous le permettez, M. le Président,
il s'agit quand même de la propriété privée.
M. Lord: Oui. C'est une propriété privée,
mais qui est ouverte au public. Le public y a accès et je pense que les
municipalités ont l'obligation de protéger le public.
Le Président (M. Vallières): M. le
député de Laprairie.
M. Saintonge: M. le Président, je sais par
expérience, comme avocat, que plusieurs municipalités ont des
règlements de "fire line", ce qu'on appelle des voies prioritaires pour
véhicules à incendie. Je croyais qu'il y avait une ouverture dans
la loi qui avait été faite il y a quelques années et qui
permettait d'une façon assez large de faire cela. Probablement que la
validité de ces dispositions, de ces règlements municipaux
pourrait être contestée.
Tout en acceptant de le faire pour la ville de Beauport, il y a
peut-être lieu de considérer la possibilité, dans le bill
omnibus, d'intégrer un tel amendement permettant aux
municipalités de réglementer la circulation des véhicules
à incendie principalement dans les centres commerciaux et autour de
certains bâtiments commerciaux où la circulation est assez dense.
Si la circulation n'est pas réglementée, il est impossible aux
véhicules à incendie de circuler de façon rapide en cas
d'urgence. Plusieurs municipalités possèdent - je pourrais vous
en citer - un tel règlement. Vous pouvez contester la validité
constitutionnelle devant les tribunaux d'avoir cette possibilité. Je
pense qu'il serait très bon de garder en mémoire cette
chose-là et de l'intégrer dans un futur bill omnibus.
M. Léonard: Sur la réglementation?
M. Saintonge: Oui, pour les voies prioritaires.
Le Président (M. Vallières): M. le ministre.
M. Léonard: Sur le plan du stationnement sur le territoire
privé, je pense effectivement qu'un jour ou l'autre il faudra amender le
projet de loi omnibus, peut-être même le plus tôt possible.
Je serais d'accord pour donner à la ville de Beauport les pouvoirs qui
ont été donnés à d'autres villes, Sainte-Foy, Anjou
- je pense que nous l'avons fait cet après-midi dans le cas de
Sainte-Foy - pour réglementer . le stationnement sur un territoire
privé, mais après entente avec le propriétaire. Si on va
plus loin que cela, il me semble qu'on va trop loin.
Le Président (M. Vallières): Me Lord.
M. Lord: Je trouve que ce n'est pas une loi efficace, mais je
vais l'accepter.
M. Léonard: Au moins, cela améliore, quand
même, votre sort.
M. Lord: Certainement.
Le Président (M. Vallières): Le paragraphe 2 de
l'article 1 serait adopté tel qu'amendé.
M. Léonard: Oui.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Vallières): Adopté.
L'article 1 est donc adopté tel qu'amendé.
M. Saintonge: Tout en souhaitant que le ministre puisse
considérer, à très brève échéance,
l'intégration dans un futur bill omnibus, du genre d'amendement qu'on
souhaitait apporter à la loi et qui m'apparaît essentiel pour
permettre aux municipalités de réglementer d'une façon
efficace le passage des véhicules prioritaires dans les centres
commerciaux et autour des bâtiments commerciaux ou industriels.
M. Léonard: Je veux bien. Il reste que cela peut se faire
à l'heure actuelle par l'article que nous venons d'adopter. C'est un
fait que c'est après entente avec le propriétaire, mais là
on est en train de légiférer sur le stationnement sur la
propriété privée. (22 h 15)
Le Président (M. Vallières): J'appelle maintenant
l'article 2.
M. Lord: Les articles 2 à 7 inclusivement s'inspirent de
la Charte de la ville de Laval (Lois du Québec de 1978, chapitre 112).
Ils visent, d'une part, à clarifier la situation confuse qui existe
entre certaines dispositions de la Loi sur les cités et villes et
d'autres dispositions du Code de procédure civile en ce qui a trait
à la vente d'immeubles pour taxes et, d'autre part, à
rafraîchir certaines dispositions désuètes de la Loi sur
les cités et villes en cette matière. À titre d'exemple,
la Loi sur les cités et villes prévoit, au second alinéa
de l'article 536, qu'advenant la vente d'un immeuble pour taxes, que ce soit
par le greffier ou par le shérif, l'enchère de la
municipalité ne doit en aucun cas dépasser le montant des taxes
en capital, intérêts et frais, alors que, de son
côté, le Code de procédure civile, en vertu duquel ces
ventes
sont faites par shérif, à l'article 670, prévoit
une mise à prix qui doit être égale à 25% de
l'évaluaton municipale. Alors, d'un côté, la Loi sur les
cités et villes dit à la municipalité qu'on ne peut
enchérir pour plus que le montant qui lui est dû pour les taxes
et, de l'autre côté, on a le Code de procédure civile qui
dit que le point de départ, c'est 25% de l'évaluation municipale.
Donc, si vous avez un immeuble qui vaut 100 000 $, le point de départ
des enchères est de 25 000 $ et, s'il vous est dû des taxes pour
2000 $, nous risquons de ne pas percevoir nos taxes. Ce sont actuellement des
dispositions de la Loi sur les cités et villes qui, compte tenu d'autres
lois, sont désuètes. C'est pourquoi nous demandons des
modifications.
Vous avez certaines autres dispositions de la Loi sur les cités
et villes qui disent, par exemple, qu'il y a un droit de rachat, un droit de
retrait pour le contribuable dont la propriété est vendue pour
taxes. Les dispositions actuelles de la Loi sur les cités et villes
disent qu'advenant que ce droit de rachat soit exercé l'ancien
propriétaire peut reprendre son immeuble en payant le montant
payé pour la vente plus 10% à titre d'intérêt. Ces
dispositions étaient peut-être valables en 1936, lorsque
l'intérêt était de 2% ou 3%, mais actuellement un
propriétaire pourrait racheter son immeuble en payant un
intérêt à un taux inférieur à celui qui est
exigé couramment par les municipalités. C'est-à-dire qu'un
propriétaire pourrait laisser vendre son immeuble et le racheter en
payant un intérêt de 10%, alors que l'intérêt courant
est de 15%, 18% et plus.
Le Président (M. Vallières): Je vous remercie. Je
voudrais une fois de plus attirer votre attention sur le fait que nous
disposons de peu de temps. Nous pourrions modifier un peu notre façon de
procéder de telle sorte que, à moins que M. le ministre ou les
gens de l'Opposition n'aient des problèmes particuliers, quand on
appellera un article, la ville de Beauport n'ait pas à faire de
commentaire à partir du moment où il serait adopté
unanimement par les membres de la commission, ce qui nous permettrait
d'épargner du temps.
L'article 2, M. le ministre.
M. Léonard: Effectivement, nous avons quelques questions
et des réserves à l'endroit d'un certain nombre de ces articles.
Je sais qu'il y en a qu'on peut adopter d'ici à la fin; je vais
cependant essayer d'être correct là-dessus.
En ce qui concerne les taux d'intérêt, nous pensons qu'il
n'y a pas lieu de modifier pour une ville particulière les taux
d'intérêt, parce que le système s'applique à
l'ensemble des contribuables du Québec. S'il y a lieu de le modifier, je
pense qu'on doit le modifier pour toutes les villes. Autrement nous allons
avoir un système qui touche une municipalité, alors qu'il va
être différent dans l'autre et graduellement nous allons nous
retrouver avec des systèmes très différents. Cela risque
de créer des situations embêtantes et de l'inéquité
entre les différents contribuables. Nous avons donc des objections
à l'article 2.
Le Président (M. Vallières): L'article 2 est
rejeté.
M. Léonard: L'article 3 est aussi un article de
concordance par rapport à l'article 2.
Le Président (M. Vallières): J'appelle maintenant
l'article 3 qui serait également rejeté. Article 3,
rejeté. J'appelle l'article 4. On va passer immédiatement aux
commentaires. Oui, M. le ministre.
M. Léonard: L'article 4, nous avons examiné tout
cela. Nous serions d'accord avec le dernier paragraphe qui se lit comme suit:
"La ville peut, avec l'autorisation préalable de la Commission
municipale du Québec, porter son enchère jusqu'au montant de
l'évaluation municipale." Mais il faudrait le reformuler pour que ce
soit plus compréhensible. Il se lirait comme suit: "L'article 536 de
cette loi est modifié pour la ville par l'addition de l'alinéa
suivant: "Cependant, la ville peut, avec l'autorisation préalable de la
Commission municipale du Québec, porter son enchère jusqu'au
montant de l'évaluation municipale."
Une voix: C'est la même chose.
M. Léonard: C'est la même chose. Oui, cela va.
Le Président (M. Vallières): Donc, au niveau des
gens de la ville de Beauport, cela ne cause pas de problèmes?
M. Lord: M. le ministre, au sujet de cet article, cela veut dire
que, chaque fois que nous allons faire vendre un immeuble pour taxes, nous
allons être obligés d'avance d'aller demander dans chaque cas
à la Commission municipale du Québec l'autorisation
d'enchérir jusqu'au montant de l'évaluation municipale.
M. Léonard: C'est ce que les villes ont eu:
Saint-Hyacinthe, en 1982, Varennes, en 1978.
M. Lord: II me semble que ce serait plus pratique si vous
enleviez les mots "avec l'autorisation préalable de la Commission
municipale du Québec". On ne causerait de préjudice à
personne. La ville pourrait porter
son enchère jusqu'au montant de l'évaluation municipale.
Il est bien évident que les taxes sont inférieures au montant de
l'évaluation municipale. Cela réglerait notre problème de
ce côté-là.
M. Saintonge: Si on impose par une autre loi antérieure
une contrainte qui n'a pas sa raison d'être, je pense qu'on pourrait
simplement enlever cette contrainte.
M. Léonard: L'enlever? Oui, d'accord.
Le Président (M. Vallières): M. le ministre,
pourriez-vous relire, s'il vous plaît, l'amendement?
M. Léonard: Je le relis tel qu'amendé: L'article
536 de cette loi est modifié pour la ville par l'addition de
l'alinéa suivant: "Cependant, la ville peut porter son enchère
jusqu'au montant de l'évaluation municipale."
Le Président (M. Vallières): Cet amendement est-il
adopté?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Vallières): L'article 4 est donc
adopté tel qu'amendé. J'appelle maintenant l'article 5.
M. Léonard: M. le Président, c'est de concordance
avec les articles 2 et 3 que nous avons rejetés.
Le Président (M. Vallières): Donc, l'article 5 est
rejeté. J'appelle maintenant l'article 6.
M. Léonard: Oui, par concordance avec l'article 4, cela
doit être rejeté.
Le Président (M. Vallières): L'article 6, par
concordance avec l'article 4, est rejeté. J'appelle maintenant l'article
7. Oui, M. le ministre.
M. Léonard: Oui, l'article 7. Nous serions disposés
à l'adopter, mais à le modifier de la façon suivante. Tout
ce qui concerne l'article 539.1 ne serait pas adopté, mais l'article
539.2 serait adopté avec la modification suivante. L'article 7
deviendrait celui-ci: "Cette loi est modifiée pour la ville par
l'addition, après l'article 539, de l'article suivant: 539.1. La ville
est autorisée à acquérir d'une commission scolaire, pour
un prix n'excédant pas le montant des taxes scolaires échues lors
de la vente pour taxes, un immeuble que cette dernière a acquis à
l'occasion d'une vente pour taxes; l'article 539 s'applique à cette
acquisition."
Le Président (M. Vallières): Pour les
représentants de la ville de Beauport, cela n'occasionne pas de
problèmes?
M. Lord: Cela va, mais je me demande quelle commission scolaire
va nous le vendre à ce prix-là.
Le Président (M. Vallières): L'article 7 est donc
adopté tel qu'amendé?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Vallières): Adopté.
J'appelle maintenant l'article 8.
M. Léonard: Nous sommes d'accord. Adopté.
Le Président (M. Vallières): L'article 8 est
adopté. Article 9?
M. Léonard: II y a un papillon qui vient pour l'article 9.
Nous sommes substantiellement d'accord sur le fond - mais nous adopterions une
autre rédaction - sauf sur le dernier alinéa où nous avons
des objections. Ce n'est pas l'article 11.
Le Président (M. Vallières): Non, le projet de loi
ne comporte pas d'article 11.
M. Léonard: Je pense qu'il faut lire "article 9".
Le Président (M. Vallières): Alors, nous lirons
plutôt "article 9" sur le papillon.
M. Léonard: L'article 9 du projet de loi est
remplacé par le suivant: "La ville de Beauport est autorisée
à acquérir, de gré à gré ou par
expropriation, tout immeuble dont l'acquisition est jugée
appropriée pour fins de réserve foncière ou d'habitation
et pour les travaux connexes à ces fins, ainsi que tout immeuble
désuet ou dont l'occupation est nocive. "La ville peut exercer le
pouvoir prévu au premier alinéa à l'intérieur de
son territoire. "Le présent article s'applique sous réserve de la
Loi sur la protection du territoire agricole (LRQ, chapitre P-41.1). "Le
présent article ne s'applique pas à l'acquisition d'immeubles
pour fins industrielles. "La ville est autorisée à
détenir, louer et administrer les immeubles acquis en vertu du
présent article. Elle peut aménager ces immeubles et y installer
les services publics nécessaires; elle peut également
démolir ou restaurer les bâtiments et autres ouvrages y
érigés ou y construire de nouveaux bâtiments pour fins
d'habitation, de loisirs, de récréation et autres fins
accessoires. "La ville est autorisée à exercer les pouvoirs
prévus au cinquième alinéa sur les immeubles dont elle est
déjà propriétaire.
"Elle peut également les aliéner aux conditions qu'elle
détermine avec l'approbation de la Commission municipale du
Québec, pourvu que le prix d'alinéation soit suffisant pour
couvrir toutes les dépenses relatives à l'immeuble
concerné, y compris celles encourues pour la restauration, la
démolition et la construction, le cas échéant. "La ville
peut aliéner, à titre gratuit ou pour un prix inférieur
à celui prévu au présent article, un tel immeuble ou
bâtiment en faveur du gouvernement, de l'un de ses organismes, d'une
corporation scolaire, de son office municipal d'habitation ou d'un autre
organisme à but non lucratif; dans ce dernier cas, l'autorisation de la
Commission municipale du Québec est requise."
Le Président (M. Vallières): Merci. Est-ce que
cette proposition d'amendement est adoptée?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Vallières): Adopté.
Donc, l'article...
M. Léonard Un instant.
Le Président (M. Vallières): Un instant.
M. Lord: Au dernier alinéa, les sommes requises pour ces
fins-là, on a enlevé cela complètement.
M. Léonard: Oui.
Le Président (M. Vallières): Effectivement.
M. Lord: C'est-à-dire que, pour exercer ces
pouvoirs-là, il va falloir que la municipalité adopte un
règlement appropriant les fonds, qu'elle le fasse approuver par les
électeurs et ainsi de suite.
M. Léonard: Oui, comme partout.
M. Lord: Le dernier alinéa de l'article 9, il me semble
que c'est là un pouvoir qui est déjà accordé
à la ville de Laval et à la ville de Sainte-Foy.
M. Léonard: La réserve foncière qui est
accordée à l'heure actuelle comporte toujours le processus
général du règlement d'emprunt. Je ne pense pas que cela
soit tout à fait la même disposition qui s'applique, même
dans le cas de Sainte-Foy. Pas pour l'acquisition de réserves
foncières. Il y a toujours le processus régulier de l'adoption du
règlement d'emprunt qui s'applique dans ces cas-là.
Le Président (M. Vallières): L'article 9 est-il
adopté tel qu'amendé?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Vallières): Adopté. Nous
passons maintenant à l'article 10.
M. Léonard: Est-ce que vous seriez d'accord pour inclure
la clause constitutionnelle à l'article 10? C'est pour votre
protection.
Le Président (M. Vallières): Est-ce qu'on pourrait
fournir le texte de la clause constitutionnelle qui devient l'article 10?
M. Léonard: "La présente loi a effet
indépendamment des dispositions des articles 2 et 7 à 15 de la
Loi constitutionnelle de 1982 (annexe B de la Loi sur le Canada, chapitre 11 du
recueil des lois du Parlement du Royaume-Uni pour l'année 1982)."
Le Président (M. Vallières): L'article 10 est-il
adopté?
M. Saintonge: Sur division. M. Léonard:
Adopté.
Le Président (M. Vallières): J'ai une demande
d'intervention préalable du député de Hull.
M. Rocheleau: Cela me surprend que le ministre soit obligé
de lire textuellement cet article.
Le Président (M. Vallières): L'article 10 est-il
adopté?
M. Saintonge: Sur division.
Le Président (M. Vallières): Sur division.
J'appelle maintenant l'article 10 qui devient l'article 11: "La présente
loi entre en vigueur le jour de sa sanction."
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Vallières): Adopté. Il y a
également le préambule du projet de loi.
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Vallières): Adopté.
M. Léonard: Je fais une proposition de
renumérotation de tous les projets de loi que nous avons adoptés
aujourd'hui. Je pense que nous avons parfois procédé très
rapidement. Je souhaite bonne chance à tous ceux qui les reliront et les
renuméroteront.
Le Président (M. Vallières): Cette proposition de
renumérotation de tous les projets de loi que nous avons
étudiés aujourd'hui article par article est-elle
adoptée?
M. Léonard: Adopté.
Le Président (M. Vallières): Adopté.
M. Léonard: Avant de terminer les travaux de la
commission, je voudrais remercier le représentant et le conseiller de la
ville de Beauport de leur collaboration au cours de l'étude de leur
projet de loi. Nous avons fait rapidement, mais je pense bien que cela s'est
bien fait.
M. Tremblay: M. le Président, je voudrais remercier
l'Opposition pour sa collaboration qui a permis à la ville de Beauport
de passer ce soir devant la commission. Je voudrais remercier les
représentants de la ville de Beauport, M. Bérubé et M.
Lord.
Le Président (M. Vallières): Merci.
M. Saintonge: Je vais accepter les fleurs du député
de Chambly, cela arrive rarement. Je remercie également les
représentants de la ville de Beauport.
M. Bérubé (Alexis): M. le Président,
à mon tour, je veux réitérer mes remerciements et ceux de
la population de Beauport à toute la commission, particulièrement
au député qui a parrainé notre projet de loi, à
vous, M. le Président, à M. le ministre, à l'Opposition,
enfin à tous ceux qui nous ont permis de nous faire entendre.
Espérons que la prochaine fois nous pourrons passer plus tôt, mais
vous avez été très aimables de nous recevoir à
cette heure.
Le Président (M. Vallières): Le projet de loi 223,
Loi modifiant la Charte de la ville de Beauport, est donc adopté, de
même que ses amendements.
À ce moment-ci, je voudrais indiquer que la commission
élue permanente des affaires municipales a complété son
mandat qui était d'étudier article par article les projets de loi
privés 225, 229, 204, 207, 210, 230 et 223. Ces projets de loi, leurs
amendements et leurs annexes ont été adoptés, de
même que les préambules.
Je demanderais au rapporteur de cette commission de bien vouloir faire
rapport dans les plus brefs délais à l'Assemblée
nationale. Avant de terminer, j'ai une demande d'intervention du
député de Hull.
M. Rocheleau: Merci, M. le Président. Je voudrais poser
une question au ministre des Affaires municipales. Quelques
municipalités avaient présenté des projets de loi
privés, dont la ville de Gatineau et la ville de Hull. Est-ce que je
peux demander au ministre s'il s'engage à les étudier en
commission parlementaire au cours du mois de décembre pour qu'on puisse
les adopter avant l'ajournement des fêtes, - en tenant compte du fait,
entre autres, que le projet de loi de la ville de Hull est quand même
à caractère économique? C'est dans le but de relancer
l'économie au niveau de la construction. Le ministre connaît
sûrement les problèmes très particuliers que Hull
connaît actuellement au niveau de l'habitation et plus
particulièrement du taux de vacance qui est relativement nul. Je
souhaiterais, pour le bénéfice de la ville de Hull et
peut-être d'autres municipalités, qu'on puisse être entendus
au mois de décembre.
Le Président (M. Vallières): M. le ministre.
M. Léonard: M. le Président, si nous avons du temps
parlementaire, je pense bien qu'il n'y a pas d'objection à
procéder le plus rapidement possible. Je pense, cependant, que la
question devra être posée au leader du gouvernement dès la
rentrée la semaine prochaine. C'est lui qui dispose de ce temps. Je
pense qu'avec la collaboration de l'Opposition on pourra faire beaucoup de
travail parlementaire.
M. Rocheleau: C'est une question de cinq minutes, M. le
Président. Habituellement, la ville de Hull est très bien
préparée.
M. Léonard: C'est parfois son député qui
retarde l'adoption de quelques mois. C'est là où cela pose des
problèmes.
M. Rocheleau: À l'occasion et à raison.
Le Président (M. Vallières): En remerciant tous les
participants aux travaux de la commission, la commission ajourne ses travaux
sine die.
(Fin de la séance à 22 h 36)