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(Onze heures trente-neuf minutes)
Le Président (M. Brouillet): À l'ordre, s'il vous
plaîtl
La commission permanente des affaires municipales reprend ses travaux
pour l'étude des crédits du ministère.
Les membres de cette commission sont: M. Beauséjour (Iberville),
M. Paré (Shefford), M. Caron (Verdun), M. Dubois (Huntingdon), M. Fallu
(Groulx), M. Lachance (Bellechasse), M. Léonard (Labelle), M. Rochefort
(Gouin), M. Rocheleau (Hull), M. Saintonge (Laprairie) et M. Tremblay
(Chambly).
Les intervenants sont: M. Bélanger (Mégantic-Compton), M.
Bisaillon (Sainte-Marie), M. Bissonnet (Jeanne-Mance), M. Desbiens (Dubuc), M.
Doyon (Louis-Hébert), M. LeBlanc (Montmagny-L'Islet), M. Leduc
(Saint-Laurent), M. Léger (Lafontaine) et M. LeMay (Gaspé).
Nous étions encore hier à discuter du programme 1.
Voulez-vous poursuivre sur le programme 1 ou êtes-vous prêts
à l'adopter?
M. Saintonge: Oui. J'ai quelques brèves questions au
programme 1.
Le Président (M. Brouillet): Encore sur le programme 1, M.
le député de Laprairie.
M. Saintonge: M. le ministre, est-ce qu'il existe, en fait, un
comité ministériel sur la décentralisation des
activités gouvernementales?
M. Léonard: Oui, il y a un comité sur la
décentralisation.
M. Saintonge: Y a-t-il eu des rapports de faits par ce
comité, identifiant, par exemple...
M. Léonard: II y a eu des documents internes de travail.
Je pense que vous feriez mieux de poser la question au ministre responsable du
comité de la décentralisation, qui est M. Gendron, ministre
délégué à l'Aménagement et au
Développement régional. Il y a eu des réunions à
intervalles assez espacés, mais il y en a eu. Au fond, si vous parlez
bien de la décentralisation...
M. Saintonge: Oui. On fait allusion, par exemple, à
certaines fonctions décentralisées vers les MRC, semble-t-il. Il
y avait un article de journal qui mentionnait cela. On parlait, par exemple, de
la voirie, de la promotion économique et touristique et des
équipements de loisir, comme je l'ai mentionné hier.
M. Léonard: En termes d'expérience pilote, il y a
eu des discussions avec un certain nombre de MRC. Je crois savoir que dans le
cas de la Matapédia, il y a eu des discussions qui étaient plus
avancées, mais je ne pense pas qu'il y ait, à ce moment-ci de
protocole d'entente qui ait été signé. Alors, si cela l'a
été, cela a été fait tout récemment. Encore
une fois, ce dossier relève du ministre délégué
à l'Aménagement et au Développement régional.
M. Saintonge: Comme tout dossier de décentralisation, la
voirie, par exemple, ou n'importe quoi, cela relèverait de M. Gendron,
ministre délégué à l'Aménagement et au
Développement régional?
M. Léonard: C'est lui qui est le président du
comité de l'aménagement.
M. Saintonge: J'ai une question très directe. Est-ce que
le ministre n'aurait pas eu, par exemple, des discussions avec certaines
municipalités - soit lui-même ou par l'intermédiaire
d'autres personnes comme des députés - tentant de favoriser
l'implantation, de projets pilotes à titre expérimental en voirie
municipale, par exemple?
M. Léonard: Ce furent des discussions. Il y en a eu depuis
1976 de ce type. Sur le plan de la matérialisation de ces discussions,
je ne pense pas que ce soit allé très loin. A l'heure actuelle,
au ministère, tous les efforts tendent à passer l'étape
des schémas d'aménagement, des règlements de
contrôle intérimaire, de leur analyse et de la préparation
des schémas d'aménagement. Mais qu'on dise de temps à
autre qu'il y a des discussions sur la décentralisation, sur des
possibilités que des MRC prennent de la voirie tertiaire,
moi-même, il y a des municipalités qui m'en ont parlé, sauf
que je dois dire qu'au moment où l'on se parle, quant à nous, il
n'y a pas eu de suite concrète donnée à cela. Celle qui
est donnée l'est par le comité sur la décentralisation,
par le ministre délégué à l'Aménagement.
M. Saintonge: À la suite des discussions
que nous avons eues hier, à la suite de votre réponse
d'aujourd'hui, pour ce qui est de la décentralisation, est-ce que le
ministre est prêt à attendre et à ne pas favoriser quelque
décentralisation de pouvoirs que ce soit, à ne pas confier
d'autre chose aux MRC tant que le colloque sur la décentralisation
n'aura pas eu lieu?
M. Léonard: Je pense que notre position a
été établie clairement au congrès de l'Union des
municipalités du Québec. Je l'ai établie à
plusieurs reprises. Maintenant, je pense qu'il y a une réflexion qui
s'amorce là-dessus. Il me semble qu'un des points majeurs, c'est cette
table ronde où on se rencontrera et où on lancera plus le
débat. Mais qu'il y ait des phrases écrites sur la
décentralisation, c'est un sujet qui est dans le paysage depuis six
ans.
M. Saintonge: Je suis d'accord, M. le ministre, là-dessus.
Pour les MRC précisément, il semble... Au niveau municipal, en
tout cas, on entend dire qu'on aura...
M. Léonard: C'est du ouï-dire.
M. Saintonge: C'est partout pareil. Pour le contrôle
intérimaire, c'est du ouï-dire, on entend dire des choses. Pour les
plans des schémas éventuels, on entend dire des choses, c'est du
ouï-dire. Pour de ce qui peut arriver de l'appartenance, le ministre a
tranché, il a bien parlé d'un moratoire qui va exister.
C'était toujours du ouï-dire. Le monde municipal est toujours dans
le ouï-dire. Concernant la décentralisation, à la même
époque, au congrès de l'UMQ, on entend dire qu'il y aura une
table de concertation, qu'il y aura une rencontre où on discutera de
cela, qu'il y aura un colloque là-dessus. D'autre part, il semble que
dans certains milieux il y ait des maires qui sont côtoyés par des
gens du gouvernement par des députés parfois, concernant les
possibilités de participer à des projets pilotes de
décentralisation avec possiblement, à ce moment, une subvention
pour couvrir les frais que cela va entraîner. Cette année, si cela
est fait par des municipalités, ce n'est pas couvert
complètement, mais si c'est la MRC qui le prend, elle sera payée
en totalité pour faire cela. Qu'est-ce qu'il va advenir? C'est beau
d'avoir un projet pilote pour une année. Par exemple, un protocole
d'entente sur la voirie, cela peut durer un an, mais dans deux ans qu'est-ce
qu'il va arriver si, concernant le financement, ce n'est pas continué?
Qu'arrivera-t-il aux municipalités concernées, aux MRC et
à l'ensemble des municipalités qui seront touchées par
cette décentralisation effective ou ce projet pilote si, pour le
financement, les données ne suivent pas? Les gens vont avoir un pied
dans la roue et un pied dans le piège. Ils ne pourront pas se retirer
aussi facilement.
Ce que je veux, c'est un engagement du ministre, c'est bien clair, me
disant, comme il l'a confirmé antérieurement, qu'il y aura un
colloque. Mais jusqu'au colloque, est-ce que le ministre est prêt
à nous affirmer ici, pour ce qui est de la décentralisation
même de projets pilotes aux MRC, qu'il va suspendre cela et va laisser
les MRC purement et simplement à l'Aménagement? D'ailleurs, au
dernier congrès de l'UMQ, une résolution en ce sens a
été adoptée par l'assemblée.
M. Léonard: Je pense que les réponses ont
été très claires là-dessus. Par ailleurs, comme
vous soulevez le cas d'expériences pilotes, il y différentes
façons de procéder. On peut mettre une loi dans le paysage sans
crier gare, ou quoi que ce soit, et résoudre les problèmes
d'application qui se posent, comme ce qui est arrivé avant l'adoption de
la loi no 125. Nous avions fait 4 expériences pilotes avec des conseils
de comté à l'époque, les Îles-de-la-Madeleine,
Matapédia, Gatineau et Labelle. Et à la suite de ces
expériences, nous avons rédigé la loi no 125, que nous
continuons d'ailleurs d'améliorer. Dans le domaine de la
décentralisation, il semble qu'on peut procéder de la même
façon pour qu'il y ait un certain nombre d'expériences pilotes
pour voir jusqu'où le concept est applicable.
Maintenant, à quel moment ces protocoles viendront-ils à
terme ou à quel moment seront-ils signés? Je ne suis pas en
mesure de répondre à ces questions ce matin. Je sais que, pour
établir une politique, il va falloir qu'on s'amène d'abord autour
de cette table ronde. Qu'il y ait des expériences ou des protocoles
d'entente, il me semble que ces protocoles seront signés entre des
parties consentantes, avec des municipalités ou avec des MRC qui sont
intéressées à participer à de tels protocoles. Il
n'est pas question de forcer qui que ce soit. C'est une expérience qu'on
fait. Je ne peux pas vous dire à quel moment ce sera signé. Vous
pourrez poser la question au ministre délégué à
l'Aménagement et au Développement régional.
M. Saintonge: Même si votre adjoint semblait s'impatienter,
que la réponse a été donnée et que vous me dites:
On l'a déjà dit, vous ne pouvez quand même pas me dire ce
matin clairement, en commission parlementaire, ici, que, concernant les MRC, on
en reste à la vocation unifonctionnelle du départ qui est
simplement l'aménagement et que, quant à toute autre
décentralisation de pouvoirs ou à tout autre pouvoir
confié aux MRC, on les suspend. Vous ne pouvez pas me donner l'assurance
qu'il n'y en aura pas de
votre part et qu'on attendra la table de concertation ou, si vous
préférez, le colloque de décentralisation avec l'ensemble
des municipalités du Québec. Et ce point rejoint, M. le ministre,
autant le voeu exprimé par l'UMRCQ, ce que le président Moreau a
mentionné à quelques occasions dans les journaux, que la
résolution de l'UMQ à son dernier congrès, lorsqu'on a
mentionné cet élément à la journée de
clôture.
M. Léonard: J'ai été très clair, je
l'ai mentionné dix fois. Les maires sont au courant, peut-être que
vous ne l'êtes pas. Bon!
M. Saintonge: II y a une différence, M. le ministre,
entre...
M. Léonard: Je dis que la tâche qui doit
préoccuper les municipalités régionales de comté
à l'heure actuelle est de préparer leurs schémas
d'aménagement. C'est cela d'abord et avant tout. C'est un pouvoir
concret qui est inclus dans une loi, la loi no 125. C'est l'aménagement.
Il y a des échéances qu'il faut respecter.
Parallèlement à cet énoncé, qu'on
réfléchisse sur d'autres pouvoirs qu'on aimerait exercer, je
trouve naturel qu'on veuille réfléchir sur la promotion
économique, voir comment cela pourrait se réaliser. Il me semble
tout à fait naturel que les municipalités s'engagent dans cette
réflexion. Qu'il y ait une table ronde pour préciser des choses,
pour lancer un débat sur la décentralisation, je suis d'accord
pour qu'on procède ainsi. Je suis d'accord sur une telle
démarche. Mais il n'y a pas de loi actuellement qui accorde tel ou tel
pouvoir aux MRC. Certains points ont été discutés en
consultation, bien, mais cela fait partie des réflexions normales. Il me
semble que c'est clair.
M. Saintonge: C'est clair, sauf que vous ne répondez pas
à ce que je vous demande. Je suis bien d'accord avec vous, M. le
ministre. De toute façon, la réponse peut être oui ou non.
Ma question était simple: Pouvez-vous prendre l'engagement formel de
respecter le désir des présidents des MRC ou des
municipalités à cette fin? C'est sûr que je suis conscient
du fait que les MRC, c'est pour l'aménagement, que c'est la vocation qui
est prévue dans la loi. Je vous demande simplement si, pour ce qui est
de la décentralisation, de projets pilotes ou quoi que ce soit, vous
êtes prêt à me dire ce matin que vous vous en tiendrez
uniquement à l'aménagement et qu'il n'y aura pas autre chose tant
que le colloque n'aura pas eu lieu. Je prends note, en tout cas, que vous ne
répondez pas à ma demande formelle comme telle. Vous me dites que
c'est cela qui existe, je suis bien d'accord. J'en suis conscient, sauf que
vous ne répondez à la question que je vous pose.
M. Léonard: J'ai y répondu et je maintiens ma
réponse. La loi 125, c'est l'aménagement, c'est cela.
M. Saintonge: Merci.
M. Léonard: Qu'on réfléchisse sur autre
chose, sur la décentralisation, cela aussi fait partie de la
réalité.
M. Saintonge: C'est possible.
M. Léonard: Qu'est ce que vous voulez de plus comme
réponse?
M. Saintonge: Quelle est votre décision concernant la
décentralisation, les projets pilotes?
M. Léonard: On prendra les décisions quand on sera
prêt là-dessus. On commence, on a établi une table ronde
pour l'automne. Ne demandez pas qu'on prenne des décisions avant de
faire la table ronde. Voyons!
M. Saintonge: C'est ce que je vous demande, de ne pas en prendre
avant.
M. Caron: M. le Président, M. le ministre, quelle est
votre intention? C'est cela que mon collègue de Laprairie cherche
à savoir de vous ce matin. Quelle est votre intention?
M. Léonard: L'intention, ce qui a été dit,
ce qui est annoncé, c'est qu'il y aura une table ronde à
l'automne. Alors, on va s'asseoir autour de la table et on va en parler avec
les principaux intéressés. Est-ce qu'on va décider d'aller
plus loin, d'arrêter, de ne rien faire? On verra cela à ce
moment.
M. Saintonge: À l'automne.
M. Léonard: Après l'automne. On commence le
débat à ce moment-là. J'annonce les choses lorsque j'ai
décidé des choses.
M. Saintonge: D'accord. Alors, on s'entend: d'ici l'automne, il
n'y a rien qui va se faire dans ce sens, avant la table ronde.
M. Léonard: C'est parce que vous avez posé la
question auparavant sur des protocoles d'entente, sur certains sujets, sur
certaines expériences pilotes.
M. Saintonge: Vous êtes libre.
M. Léonard: Cela, je ne l'exclus pas. C'est autre chose.
On parle d'une politique.
Le Président (M. Brouillet): Alors, tout le monde
s'entend? Est-ce que vous êtes prêts à adopter le programme
1?
M. Saintonge: Le programme 1, élément 1. À
l'élément 2, j'aurais une question supplémentaire,
même deux questions. On pourra adopter intégralement le programme
1 après.
Le Président (M. Brouillet): C'est cela, on va passer
à l'élément 2 et on les mettra ensemble.
Commission nationale de l'aménagement
M. Saintonge: À l'élément 2, M. le ministre,
pour le budget total de la Commission nationale de l'aménagement, on se
rend compte que, pour l'année 1983-1984, on a prévu 404 000 $ et
qu'il y avait 480 000 $ pour 1982-1983. En fin de compte, au niveau de la
Commission nationale de l'aménagement, est-ce qu'on peut
considérer que c'est cette année que la commission va atteindre
sa vitesse de croisière, et qu'elle va fonctionner à
capacité régulière par rapport à ce qu'elle pouvait
faire durant les deux dernières années?
M. Léonard: La commission, au moment où on se
parle, agit comme greffe des décisions surtout: elle enregistre les
plans d'urbanisme, les règlements de contrôle intérimaire
pour chacune des MRC; donc, elle monte le dossier. C'est un travail. Par la
suite, lorsque les municipalités régionales de comté vont
amender leurs règlements de contrôle intérimaire et
qu'elles vont faire leur schéma d'aménagment, ce rôle de
greffe va s'élargir, c'est bien sûr.
Maintenant, dès qu'on va arriver, après cela, à la
confection des plans d'urbanisme et des plans d'urbanisme existants par rapport
aux schémas d'aménagement, il est bien sûr que des
questions qui portent sur la conformité vont être posées
à la Commission nationale de l'aménagement et son rôle,
là aussi, va s'élargir.
M. Saintonge: Ce qui m'étonne et ma question...
M. Léonard: Quand vous dites vitesse de croisière,
ce n'est pas la pleine vitesse de croisière.
M. Saintonge: Disons qu'on peut considérer que, par
rapport aux années précédentes, cette année, son
rôle devrait s'élargir.
M. Léonard: Elle travaille plus.
M. Saintonge: Mon étonnement, c'est que je me rends compte
qu'on a 404 000 $ de crédits potentiels pour l'année 1983-1984 -
l'an dernier, on avait 480 000 $ - alors qu'il semble que son rôle
s'élargira. Elle devrait avoir plus de travail à faire dans
l'année qui s'en vient. De deux choses l'une: Ou on mettait trop
d'argent là-dedans l'an passé ou on en met pas assez cette
année. Si la prévision budgétaire a été bien
faite, qu'est-ce qui explique que, comparativement à l'an passé,
on ait une diminution?
Il y a une chose dont je me rends compte, bien franchement d'aplomb,
c'est que, au départ, la diminution entre le budget de cette
année et celui de l'an dernier correspond, à toutes fins utiles,
à la catégorie 1, traitements; il y a diminution des traitements,
j'imagine, en raison des nouvelles lois. Mais, si on exclut la catégorie
1, aux catégories 2 à 10, ce sont les mêmes choses, grosso
modo, le même budget, alors que la commission devrait prendre, en fait,
un plus grand essor.
M. Léonard: Est-ce que je peux simplement souligner une
chose au député? C'est que la colonne que vous avez
examinée, c'étaient les crédits de 1982-1983: 480 000 $.
Or les dépenses probables de 1982-1983 sont de 349 000 $ et non pas de
480 000 $. Donc, nos dépenses, cette année, 404 000 $ par rapport
à 349 000 $, se comparent. Je pense qu'il faut comparer la
réalité des dépenses de 1982-1983 par rapport au budget de
cette année. Le budget tient plus compte de la réalité. En
particulier, il y a deux postes de commissaires à la CNA qui ne sont pas
comblés. On n'a pas l'intention de les combler cette année.
Est-ce qu'on s'entend là-dessus?
Finalement, ce qu'il est le plus important de comparer, ce sont les
dépenses probables de 1982-1983 avec le budget de 1983-1984. Là,
cela passe de 349 000 $ à 404 000 $.
M. Saintonge: On note, à la catégorie 3,
communications, 25 000 $ pour les crédits de 1983-1984, ce qui est
probable c'était 18 400 $ l'an dernier. Dans quel cadre - on note que
ces choses sont pour des frais de déplacement - cela se fait-il
exactement? Est-ce que les déplacements sont fréquents pour les
membres?
M. Léonard: Le président de la Commission nationale
de l'aménagement a à rencontrer des maires dans des
régions, et je pense qu'il est normal qu'il le fasse. Les
dépenses réelles, en 1982-1983, sont de 18 000 $, le budget
était de 25 000 $. On a laissé le budget au même niveau
cette année sans prévoir d'inflation. Donc, en dollars constants,
c'est une diminution en termes de budget. Là-dedans, il y a aussi la
publication
du rapport annuel.
M. Saintonge: Dans le rapport annuel de 1980-1981, il est
mentionné que la commission doit adopter des règles de
régie interne déterminant les critères et les
modalités de son action. Est-ce que ces règles ont
été fixées? Est-ce qu'elles sont maintenant
adoptées?
M. Léonard: Probablement que, sur tout le processus pour
inscrire les règlements de contrôle intérimaire, oui, cela
a été fait. Par rapport aux décisions à rendre,
cela n'aurait pas été fait, parce qu'il n'y a pas encore
suffisamment de décisions pour savoir exactement comment elle devrait
procéder en termes de conformité.
M. Saintonge: Est-ce que ces règles seront publiques et
publiées?
M. Léonard: Je le suppose.
M. Saintonge: Vous avez des règles, actuellement, qui
regardent le contrôle intérimaire. Est-ce qu'on pourrait les
avoir?
M. Léonard: Oui. Le contrôle intérimaire est
vraiment de la régie interne, de l'organisation interne. Je ne crois pas
qu'il y ait lieu de publier cela. Je ne vois pas quel intérêt cela
peut présenter. Cependant, l'examen de la conformité pourrait
avoir un intérêt public. (12 heures)
M. Saintonge: D'accord. J'aurais une dernière question, M.
le ministre, quant à moi. Dans le programme 1, les crédits
périmés sont de l'ordre de 4 200 000 $, si je ne me trompe pas.
Quels sont les éléments affectés, les explications
spécifiques sur ces crédits? Dans les renseignements qui nous ont
été transmis - ma cecherchiste n'est pas arrivée - il y a
16 200 000 $ au total, pour les crédits périmés et, au
programme 1, un montant de 4 200 000 $.
M. Léonard: Un instant. Oui, ces crédits
périmés sont principalement au niveau des dépenses de
transfert. Au niveau de la rémunération des élus, le
budget était de 3 215 000 $ et un montant de 2 356 600 $ a
été dépensé. Vous voyez que la décision que
nous avons prise de réduire le nombre de réunions
rémunérées était justifiée par ces
crédits périmés. C'est ce qui explique que notre budget,
cette année, a été réduit.
Ensuite, au plan du schéma d'aménagement, il y avait 1 522
000 $ prévus au budget. Un montant de 614 000 $ a été
dépensé. Donc, il y a un montant de 900 000 $ en crédits
périmés à ce titre. Quant au fonctionnement des MRC, 9 095
000 $ et 7 535 000 $ de dépenses réelles. Cela signifie,
là aussi, qu'il y a des crédits périmés importants.
Lorsque nous avons décidé de faire des compressions
budgétaires, c'est surtout dans ce programme que nous avons agi.
Le Président (M. Brouillet): Y a-t-il autre chose au
programme 1?
M. Saintonge: Non, M. le Président. Cela va pour le
programme 1.
Le Président (M. Brouillet): Alors, le programme 1 est
adopté?
Des voix: Adopté.
M. Saintonge: Adopté sur division.
Le Président (M. Brouillet): Adopté sur
division.
M. Rocheleau: II ne faudrait, quand même, pas se faire dire
après qu'on a été complices sur certains points sur
lesquels on ne s'entend pas.
M. Léonard: Ce n'est pas en ces termes qu'on parle de
"complice". Cela vous va peut-être, mais pas à nous.
Le Président (M. Brouillet): Programme 2?
Aide et surveillance administratives et
financières
M. Saintonge: Au programme 2, M. le ministre, en
commençant par les crédits périmés qui
étaient de 7 600 000 $, ce serait la même question que la
précédente, à savoir: À quels endroits cela
s'applique-t-il principalement? Quels sont les éléments du
programme qui sont touchés?
M. Léonard: M. le Président, puis-je proposer une
chose? Par rapport à la question que vous posez, mes fonctionnaires vont
faire des recherches et me présenter un tableau là-dessus que je
pourrai présenter à la commission par la suite, si vous me donnez
quelque temps. On peut continuer pendant ce temps-là avec d'autres
questions.
Le Président (M. Brouillet): Très bien.
M. Saintonge: J'ai un problème de concordance.
M. Canin: M. le Président...
Le Président (M. Brouillet): Oui, M. le
député de Verdun, vous voulez intervenir?
M. Caron: Oui, en attendant que mon collègue de Laprairie
poursuive, je vois qu'il y a une augmentation à l'élément
4 du
programme 2, Aide et surveillance administratives et financières,
services quasi judiciaires en gestion municipale. Est-ce qu'il y a des raisons
à cette augmentation?
M. Léonard: Oui, attendez un peu. À
l'élément 4, M. le député de Verdun, il y a, dans
les services, une augmentation substantielle des honoraires pour services
professionnels dans le cadre des enquêtes de mise en tutelle. En
particulier, l'enquête sur Rimouski, après avoir connu des
délais, procède maintenant plus rapidement. On est donc
susceptibles de connaître plus de frais d'honoraires professionnels.
M. Caron: Là, vous avez...
M. Léonard: Parce que, si vous regardez le reste des
crédits, finalement, à la catégorie traitements, cela a
même diminué. Pour les autres rémunérations, il y a
aussi diminution. À la catégorie communications, cela passe de
114 000 $ à 120 000 $; c'est donc une légère augmentation.
Mais c'est surtout à la catégorie services où les
dépenses, qui sont cette année de 255 800 $ environ, passeraient
à 408 500 $.
M. Caron: Dans mon livre, à la fiche B, il y a
"augmentation des besoins due au déroulement des enquêtes de
Rimouski et de la mise en tutelle de Bromont". Mais, sur les 1600
municipalités, vous avez celle de Rimouski qui est sous enquête
depuis nombre d'années. Je pense que c'est depuis 1976 ou 1977? Vous
avez Bromont...
M. Léonard: Depuis 1979, Rimouski, M. le
député.
M. Caron: Je ne sais pas si le ministre a l'intention, dans de
tels cas, de ne pas laisser traîner cela longtemps. Je ne sais pas quelle
est votre politique, quelles sont vos vues à ce sujet, mais je pense
que, dans des cas d'élus municipaux, des enquêtes ne devraient pas
retarder, autant d'un bord que de l'autre. Si les gens sont coupables, ils
doivent en subir les conséquences. Sinon, ce n'est pas trop
agréable.
J'en suis un sur qui une enquête a été faite
à la fin de septembre. Quand on se fait dire par les gens de la
Sûreté du Québec, quelques heures après que tout est
fini, qu'on avait réalisé deux heures après qu'on faisait
fausse route, je pense que ce n'est pas trop agréable. Je l'ai bien
pris. Je me mets à la place d'autres maires, d'autres conseillers ou
d'autres membres de l'Assemblée nationale. Il devrait y avoir un
processus pour procéder le plus vite possible, soit en allant en
enquête; sinon, qu'on dise qu'il n'y a rien dans cette affaire. Je ne
sais pas quelles sont vos vues. C'est entendu que, sur les 1600
municipalités, il y a lieu de regarder cela à certains moments.
J'avais déjà fait une suggestion dans le sens d'avoir une
équipe volante pour aider à certains moments des élus
municipaux. Souvent, c'est le fonctionnaire qui mène la barque dans des
municipalités, comme cela se fait aussi au gouvernement du Québec
à certains moments.
M. Léonard: Cela ne doit pas se faire à Verdun,
j'espère bien!
M. Caron: Je ne suis pas ici plus pour Rimouski que pour une
autre municipalité, mais je pense que cela ne devrait pas retarder dans
ces cas.
M. Léonard: À Rimouski, il y a un processus
judiciaire qui doit être respecté. Le gouvernement, le
ministère et le ministre ne peuvent pas intervenir là-dedans. Il
y a eu un certain nombre de délais, des interruptions des séances
de la commission là-dessus; je pense qu'on procède maintenant
plus rapidement. Je pense qu'il appartient à la Commission municipale de
déterminer les sessions et tout cela. Cela n'appartient pas du tout au
ministre. Je ne veux pas interférer du tout dans ce processus. Disons
que, en ce qui concerne des enquêtes ou ce genre de choses, je pense que
tout le monde a toujours hâte que cela se termine pour connaître le
fond des choses et en terminer avec cela le plus rapidement possible. Je vous
comprends là-dessus. On souhaite que cela aille le plus rapidement
possible.
En ce qui concerne votre idée d'une équipe du
ministère, nous avions bien remarqué cette intervention de votre
part l'an dernier. Je pense que, jusqu'à un certain point, on l'a mise
en pratique. Il y a des délégations régionales du
ministère. Il y a eu des relations beaucoup plus suivies entre, par
exemple, la direction des relations avec les municipalités au
ministère et les municipalités, ce qui fait que, finalement, il y
a beaucoup de prévention - si je peux m'exprimer ainsi - et de conseils
donnés par le ministère. Je pense que cela va mieux sur ce plan.
On n'attend pas que les choses se gâtent. Il y a des interventions qui
peuvent se faire avant pour le bien de tout le monde, parce que, dans bien des
cas, c'est simplement par ignorance ou peut-être par négligence
que des situations se détériorent. À la minute où
on s'en parle plus, où il y a une meilleure communication, ces
situations ont beaucoup moins tendance à se répéter.
M. Caron: Merci.
M. Rocheleau: II y a un point que j'aimerais souligner à
la suite de l'intervention de mon collègue, le député de
Verdun. Il est vrai que l'homme public ou politique, ou la femme politique, qui
y est
mêlé quotidiennement, qui est une figure publique, fait
toujours les manchettes. C'est peut-être malheureux qu'on s'attarde
davantage à faire les manchettes avec l'homme public parce qu'il est
peut-être plus vulnérable. Je me souviens très bien - le
ministre des Affaires municipales me le rappelait tantôt - d'avoir
déjà été maire et le ministre me disait que je
semblais peut-être continuer à l'être. (12 h 15)
En 1978, au congrès de l'Union des municipalités, sous la
responsabilité du ministre du temps, M. Guy Tardif, député
de Crémazie, des enquêtes avaient été menées
dans plusieurs municipalités qui allaient en élection, justement,
à l'automne 1978. On se posait des questions, à savoir comment il
se faisait que le ministère des Affaires municipales avait
décidé de demander certaines vérifications à
quelques mois des élections, ce qui pouvait créer certains
embêtements. Subir des vérifications sporadiques, je pense que
personne n'avait rien contre cela, mais c'était que cela se fasse en
bloc à une période relativement rapprochée des
élections. Je me demande si, afin de faciliter la tâche des
élus municipaux, au niveau du ministère des Affaires municipales,
il ne devrait pas y avoir une vérification occasionnelle afin de
permettre que cela ne se fasse pas sous forme d'enquête policière.
Quand vous voyez arriver dans une municipalité l'escouade des crimes
économiques, c'est une terminologie qui fait peur. Je me pose la
question, à savoir s'il ne devrait pas y avoir, pour le
bénéfice des municipalités, cette forme de
vérification occasionnelle qui permettrait de garder une espèce
de ligne de conduite. Souvent, dans plusieurs municipalités, surtout les
moins bien organisées, les moins bien structurées, on peut
commettre des erreurs en vertu de certains règlements ou de certaines
lois sans que cela soit de mauvaise foi ou une mauvaise volonté de la
part des administrateurs, mais tout simplement un manque de connaissances et un
manque de structures importantes. On était revenu l'an passé
là-dessus et je pense que ce serait à l'avantage des
municipalités d'avoir accès à plus d'information, mais en
même temps d'avoir une forme de vérification qui tienne compte que
leurs choses sont complètement en ordre, sans, pour autant, être
un État policier.
M. Léonard: II me semble que nous avons pris une
orientation différente là-dessus au cours des dernières
années, M. le Président. D'abord, il y a eu une enquête
financière et une tutelle à Bromont. Tout le monde sait dans
quelles circonstances, car cette enquête fut publique. Je pense
qu'à l'heure actuelle les résultats démontrent que
c'était pour améliorer la situation financière qui
était problématique depuis un bon nombre d'années.
Je voudrais dire une chose au député de Hull. Le
ministère a entrepris et entreprend régulièrement des
tournées d'information sur toute espèce de sujets. Il fait
beaucoup d'information à partir de Québec et, également,
des bureaux régionaux. Je pense que cela a contribué à
améliorer et la situation et le climat, parce qu'il y en a des
relations. Il y a un programme de formation des élus qui va être
implanté. J'ai rencontré souvent de nouveaux élus qui
disaient: C'est beaucoup d'ouvrage, il y a beaucoup de choses que je ne sais
pas et qu'il faut que j'apprenne, combien de temps cela va prendre, etc. Et je
trouve que c'est dans cette avenue qu'il faut s'engager et que, graduellement,
cela va améliorer les choses.
D'autre part, quand vous dites que le ministère devrait faire des
enquêtes, je pense que ce n'est pas cela, le système au niveau des
livres. Il me semble qu'il va s'agir, à l'avenir, de faire appel
beaucoup plus à la compétence professionnelle du
vérificateur des livres d'une municipalité. Lui, il a une
responsabilité professionnelle et cela fait un peu partie des moeurs de
notre société. Dans les entreprises, il y a un
vérificateur qui est nommé par les actionnaires. Dans une
municipalité, il y a aussi un vérificateur. Peut-être que,
aussi de ce côté-là, on peut faire un examen des choses.
J'ai déjà commencé, d'ailleurs, à poser un certain
nombre de questions là-dessus. Est-ce qu'on peut élargir cette
compétence? Mais, à mon sens, si on veut s'assurer que les livres
financiers, les résultats financiers d'une municipalité
reflètent exactement la situation financière d'une
municipalité, il y a là un dispositif très
intéressant. Plutôt que d'envoyer des fonctionnaires du
ministère examiner les livres, il me semble qu'on engage la
responsabilité professionnelle d'un comptable vérificateur; cela
me paraît tout normal.
Le Président (M. Brouillet): M. le député de
Saint-Laurent.
M. Leduc (Saint-Laurent): Sur le même sujet,
évidemment, on dit qu'il faudrait peut-être instruire les
édiles municipaux pour qu'ils acquièrent...
M. Léonard: Je n'appelerais pas cela instruire; c'est un
programme de formation. Quand vous arrivez dans un poste comme celui-là,
il y a un tas de choses sur le plan juridique, sur le plan administratif avec
lesquelles les nouveaux élus ne sont pas familiers.
M. Leduc (Saint-Laurent): Ce que je crains, c'est qu'ils soient
trop initiés. C'est
cela qui me fatigue le plus.
M. Léonard: Vous êtes sérieux, M. le
député?
M. Leduc (Saint-Laurent): Oui, il y en a qui connaissent les
trucs. Je me demande si on vérifie la façon dont les contrats,
dont les soumissions sont accordés. C'est tellement facile de
soumissionner dans un journal. À mon sens, il y a des
municipalités qui avant longtemps vont publier cela dans le semainier
paroissial. C'est tellement facile de faire paraître des soumissions ou
des appels d'offres dans un journal local qui paraît seulement dans un
coin de la municipalité. Je dis que cela devrait être
surveillé et que ces soumissions devraient être faites dans de
grands journaux de façon que vraiment ce soit accordé aux
meilleures conditions possible. Je suis au courant que, dans certaines
municipalités, on va en appels d'offres dans des journaux qui sont
locaux et qui ne sont même pas diffusés à travers la ville
même. Je pense qu'il y a de gros risques.
Je voudrais savoir quelle sorte de vérification vous faites. Je
veux bien croire que c'est très important de vérifier, d'avoir
des états financiers vérifiés par des comptables
agréés, mais il y a d'autre sujets qui sont drôlement plus
importants et d'autres points sur lesquels il faudrait qu'il y ait de la
vérification.
M. Léonard: Vous voulez parler des appels d'offres?
M. Leduc (Saint-Laurent): Est-ce qu'il y a des fonctionnaires ou
des équipes qui vont vérifier la façon dont sont
accordés les contrats, les soumissions? Il peut y avoir des contrats de
millions de dollars, des appels d'offres, qui, bien des fois, paraissent dans
un journal local. Est-ce que vous vérifiez cela? À mon sens,
c'est capital.
M. Léonard: II y a une équipe de
vérificateurs chez nous qui procèdent sur plainte, lorsque des
citoyens se plaignent. Si des entrepreneurs se plaignaient de la
procédure, du processus de publication des appels d'offres, à ce
moment-là, il peut y avoir une vérification à partir du
ministère.
M. Leduc (Saint-Laurent): À mon sens, ce n'est pas
suffisant.
M. Léonard: Vous voulez faire quoi?
M. Leduc (Saint-Laurent): Qu'on aille voir et qu'on le fasse
d'une façon ponctuelle. Au moins qu'on aille vérifier. Les
contrats qui sont accordés pour des millions, comment voulez-vous que le
citoyen sache si c'est fait correctement ou non? Est-ce qu'il va suivre cela?
Non. Il faut tellement qu'il soit initié. Il faudrait qu'il aille
à toutes les assemblées pour bien vérifier et voir si
l'appel d'offres a été bien fait. Il est bien fait, car il peut
être fait dans un journal local. Mais quelle exposition cela a-t-il? Je
pense que c'est nettement insuffisant. Vous pouvez avoir toute la
différence entre deux soumissions quand l'appel d'offres est fait dans
un journal local ou qu'il est fait dans un journal régional, qui peut
être quasiment national.
M. Léonard: Vous trouvez qu'on doit améliorer cette
procédure de soumissions. Je ne dis pas qu'on ne regardera pas cela
éventuellement.
M. Leduc (Saint-Laurent): J'ai vu des cas assez fatigants
où on publiait cela entre Noël et le jour de l'An, dans un journal
qui est publié dans un coin. On sait pourquoi. Vous ne faites aucune
vérification? Il n'y a personne qui va voir la façon dont c'est
fait.
M. Léonard: Les vérifications se font sur plainte
de citoyens ou de gens.
M. Leduc (Saint-Laurent): Je pense que ce n'est pas
suffisant.
M. Léonard: Les entrepreneurs ou ceux qui sont
intéressés aux soumissions sont encore les meilleurs
vérificateurs.
M. Leduc (Saint-Laurent): Écoutez, si cela paraît
entre Noël et le jour de l'An pour de l'asphalte qui va être
posé dans le mois de juillet, qui va le savoir et qui suit cela à
ce moment? Il n'y a rien qui empêche cela et cela se fait! Cela
coûte de gros sous aux citoyens.
M. Léonard: II y a peut-être des failles de ce
côté-là.
M. Leduc (Saint-Laurent): Évidemment, on suppose que
l'administration est honnête, peut-être, comme dans Verdun, je ne
sais pas.
M. Léonard: Mais les citoyens eux-mêmes doivent le
voir parce qu'eux-mêmes sont intéressés.
M. Leduc (Saint-Laurent): Comment voulez-vous qu'ils fassent le
lien? Si c'était publié, si c'était annoncé dans un
grand journal comme la Presse, peut-être qu'on risquerait d'avoir plus de
soumissionnaires que dans un journal local qui paraît dans un coin de la
ville.
M. Léonard: Là, cela dépend.
M. Leduc (Saint-Laurent): Ce sont des situations
véridiques qui ont été vécues.
M. Léonard: Je ne peux pas nier les points que vous
avancez. Il reste que les journaux locaux sont lus, d'abord et avant tout, dans
la municipalité où ils sont publiés. Les gens lisent
souvent plus ce journal qu'ils vont lire les grands journaux; c'est une
chose.
M. Leduc (Saint-Laurent): Ce journal est distribué dans un
coin de la ville; il n'est même pas distribué dans toute la ville.
Vous savez comment on distribue ces journaux. Vous n'avez aucune
vérification, d'aucune façon.
M. Léonard: Non, c'est vérifié sur
plainte.
M. Leduc (Saint-Laurent): À mon sens, c'est grave. C'est
un système de soumissions qui n'en est pas un.
M. Léonard: Ces gens sont obligés par la loi de
publier dans les journaux.
M. Leduc (Saint-Laurent): Oui, mais dans quel?
M. Saintonge: C'est le problème.
M. Léonard: On ne les énumère pas dans la
loi.
M. Leduc (Saint-Laurent): C'est cela, dans le semainier
paroissial.
M. Léonard: Ce n'est pas un journal, le semainier
paroissial. Donc, il n'y a pas de publication; ce n'est pas une publication si
c'est juste là.
M. Leduc (Saint-Laurent): Ce sont des farces que je fais. Mais,
disons dans un journal...
M. Léonard: Ce sont des farces ou pas?
M. Leduc (Saint-Laurent): Non, non, je dis le feuillet
paroissial. Cela pourrait quasiment aller là. On publie dans un journal
qui est distribué dans un coin, peut-être au quart de la
population, peut-être même pas.
M. Léonard: Vous disiez que vous aviez des exemples.
Est-ce que vous pourriez en donner à la commission aussi?
M. Leduc (Saint-Laurent): J'en ai vu. M. Léonard:
Vous en avez vu.
M. Leduc (Saint-Laurent): Je soulève la question parce que
je crois que c'est capital. Je ne sais pas, vous me posez la question à
savoir...
M. Léonard: Je trouve cela difficile de spécifier
dans une loi dans quel journal il faut annoncer; que voulez-vous?
M. Leduc (Saint-Laurent): Je ne parle pas d'un journal.
M. Léonard: L'exercice de la démocratie, aussi,
cela implique que les citoyens examinent et regardent faire leurs élus
municipaux; c'est cela, le contrôle. C'est le meilleur contrôle,
bien plus que le contrôle des fonctionnaires dans cela.
M. Leduc (Saint-Laurent): Je soulève la question parce que
je suis surpris. On veut qu'il y ait des soumissions, mais on ne vérifie
d'aucune façon, disons, ce qui peut être
élémentaire. C'est quoi? Vous êtes d'accord avec moi que,
si c'est publié dans un journal, il y a un tirage. Est-ce que vous
exigez un tirage minimum?
M. Léonard: Non.
M. Leduc (Saint-Laurent): Même pas.
M. Léonard: C'est un journal.
M. Leduc (Saint-Laurent): II peut être distribué,
comme cela, à 5000 personnes.
M. Léonard: Dans toutes les lois, on parle de publier dans
un journal. Cela existe non seulement dans les lois municipales, mais dans
d'autres lois. Vous êtes dans l'administration municipale. À un
moment donné, les citoyens qui élisent un conseil municipal
continuent à suivre ce conseil, à l'appuyer ou à ne pas
l'appuyer selon les décisions qu'il prend. Si un conseil municipal fait
cela, il me semble qu'il y a des citoyens qui devraient être capables de
relever la situation, d'en parler et de se plaindre éventuellement.
M. Leduc (Saint-Laurent): Vous n'avez pas besoin à ce
moment du programme 2. Si vous dites: Les citoyens vont vérifier tout
cela, ils vont suivre cela, alors, faites sauter le programme 2. Vous gaspillez
de l'argent.
M. Léonard: On ne gaspille pas d'argent.
M. Saintonge: Sur ce sujet, je crois que c'est une question de
contrôle de modalités, bien plus que de la publication qui peut se
faire. C'est la loi qui prévoit qu'il doit y avoir une publication, mais
mon confrère veut sans doute mentionner qu'il faudrait donner des normes
au ministère de publier dans un quotidien ou quelque chose comme cela
pour éviter des problèmes du genre de ceux qu'il
soulève.
M. Leduc (Saint-Laurent): À mon sens, on devrait resserrer
les exigences.
M. Léonard: Sur cela, il faudrait aussi faire bien
attention à ne pas affecter la liberté de la presse, la
liberté, aussi, de publication des périodiques. Est-ce qu'on va
devenir dirigistes à ce point? Cela m'étonne beaucoup.
D'ailleurs, vous avez commencé votre intervention d'une drôle de
façon, en disant: II ne faut pas qu'ils soient trop instruits, les
élus municipaux, parce qu'ils apprennent des trucs. Je crois que ce
n'est pas comme cela qu'il faut voir les choses. C'est cela que vous avez dit
au début.
M. Leduc (Saint-Laurent): Je ne le renie pas, je maintiens ce que
j'ai dit.
M. Léonard: La formation des élus, qu'il y ait des
vérifications sur demande des citoyens, mais qu'il y ait surtout une
implication des citoyens, cela me paraît important. Qu'il y ait beaucoup
d'information de la part du ministère aussi.
Le Président (M. Brouillet): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Léonard: Oui. Juste un instant.
Le Président (M. Brouillet): D'Iberville. Excusez-moi, une
minute. (12 h 30)
M. Léonard: Dans le rapport de vérification sur les
villes, il y a une question posée au vérificateur: Les exigences
de la loi concernant l'adjudication des contrats ont-elles été
respectées? Le vérificateur doit vérifier lui-même
et signer les états financiers en relation avec cela.
M. Leduc (Saint-Laurent): Les normes sont tellement minimales.
Vous dites que cela peut être publié dans n'importe quel journal.
C'est naïf un peu, entre vous et moi.
Le Président (M. Brouillet): M. le député
d'Iberville.
M. Léonard: Est-ce que la démocratie est si
naïve que cela?
M. Beauséjour: Sur ce sujet de la publication dans les
journaux, ce peut être difficile pour un quotidien parce qu'il y a des
endroits où les quotidiens ne se rendent pas. Je regarde la
réalité, chez nous. Cela ne couvre pas nécessairement tout
un territoire; parfois, c'est un hebdomadaire. Maintenant, la loi sur
l'accès à l'information dans les municipalités, je pense
que c'est un moyen qui peut aider. Par contre, il y a une application: le
coût des documents municipaux serait de 0,50 $ la copie, si la
municipalité adopte le tarif accepté par le ministère.
À ce sujet, je pense que cela pourrait être vérifié.
Si on regarde le coût réel d'une photocopie, en tenant compte du
temps que la personne prend pour photocopier, 0,50 $ pour avoir accès
à l'information, c'est beaucoup... Le tarif pourrait être moindre,
si on veut aider le citoyen à prendre connaissance des documents. Que
les documents soient plus accessibles et dans un ordre meilleur, c'est ce qui
s'en vient. Il y a plusieurs municipalités du comté qui se sont
inscrites au projet PRIME pour pouvoir travailler dans ce sens. Maintenant, le
coût des documents, à mon avis, devrait être moindre que le
prix actuel.
M. Rocheleau: M. le Président, je n'ai qu'un mot à
dire là-dessus. Je comprends les appréhensions de mon
collègue de Saint-Laurent, mais il y a aussi une question importante au
niveau de l'élu municipal qui est responsable envers la population qui
l'a élu. Il doit rester à l'intérieur de certaines normes,
de certaines prescriptions de la loi au niveau de l'affichage, au niveau de la
publication. Il y a déjà plusieurs municipalités qui se
sont plaintes du fait que ça coûtait terriblement cher pour
procéder aux soumissions publiques ou autres. On sait qu'il y a les
formes de cotation, les formes de soumissions. Les soumissionnaires,
habituellement, sont très conscients que dans les municipalités,
à certaines périodes, des soumissions sont demandées pour
le pavage, l'été, pour le sel, l'hiver, et pour toutes sortes de
matériaux ou d'équipement.
Ce que je demandais au tout début, M. le ministre, c'est d'avoir,
autre chose que des enquêtes parachutées, comme on en a vu en
1978. Je ne peux quand même pas vous blâmer; vous n'étiez
pas ministre des Affaires municipales dans le temps, mais on l'a vécu,
cela précédait une élection municipale. Là, on a eu
l'enquête sur les crimes économiques qui s'est
présentée dans les municipalités. J'irais même plus
loin, M. le ministre, en vous disant que, lors de l'élection de 1978, il
y avait au moins une trentaine de municipalités qui étaient sous
enquête, dont la ville de Hull dont je faisais partie. Il est bien
évident qu'il n'en est rien sorti, mais, entre guillemets, quand la
population apprend cela, elle se pose des questions. On sait qu'à la
veille d'une élection tout le monde n'est pas du même bord. On
profite de toutes les occasions possibles pour dénigrer l'adversaire,
s'il y a lieu.
Ce que je souhaiterais, au lieu d'avoir des enquêtes sous cette
forme, c'est que la Commission municipale fasse sporadiquement, pas
nécessairement une enquête - ce n'est pas une question
d'enquête - mais une vérification pour savoir si tout a
été bien
fait, si tout est en ordre, si les firmes d'ingénieurs-conseils
ont été retenues selon des critères particuliers, etc.
C'est simplement une question de vérification pour tenir
l'administration municipale non pas aux aguets, mais dans une ligne de conduite
qu'il est normal de suivre.
C'est dans ce sens que j'ai fait une intervention tantôt. J'ai
déjà eu, personnellement, la visite de l'escouade des crimes
économiques. Quand tu vois entrer ça dans ton bureau, tu te poses
des questions. Tu n'es accusé de rien, mais on veut vérifier.
C'était un mois et demi avant les élections. À
l'extérieur, on disait: II y a eu la visite, au bureau du maire ce
matin, de l'escouade des crimes économiques. Dans l'esprit des gens, on
se demandait ce qui se passait. L'adversaire part, de son côté,
avec cela et cela. Cela peut être des adversaires politiques, pas
nécessairement au municipal, mais on voit les couleurs politiques,
à un moment donné, réagir là-dedans. Je trouve cela
malheureux parce que, sans vouloir pour autant salir une personnalité ou
faire des personnalités, parfois on peut entacher l'individu d'un doute.
Le doute est bien pire qu'une accusation formelle où vous passez en cour
et où vous êtes reconnu coupable ou non coupable.
Les politiciens, malheureusement, passent déjà, dans
l'optique de la population, pour une bande de ci et une bande de cela. Je
trouve que c'est terriblement faux. Ce n'est pas parce qu'il y en a un, deux ou
un faible pourcentage qu'il faut généraliser. Ce n'est pas parce
qu'un curé a empoché des centaines de milliers de dollars que
tous les curés sont pareils. C'est la même chose pour le
politicien, je pense. C'est, justement, dans l'ordre de mon intervention de
tout à l'heure. Par une vérification, si une municipalité
moins bien structurée dévie quelque peu de l'application, cela
est plus facile à corriger que de venir semoncer après, s'il y a
une erreur qui se commet par après. C'est simplement dans ce sens.
M. Léonard: Quant aux enquêtes, d'abord, cela
m'étonnerait qu'il y en ait eu 30. Ce que vous me dites là
m'étonne beaucoup. Il y a des vérifications qui peuvent
être faites par des fonctionnaires, sur plainte. Nous n'allons pas motu
proprio dans les municipalités faire des vérifications. Nous le
faisons quand des plaintes sont logées, sur demande. Bien sûr,
s'il y a des contestations électorales, il y a des citoyens qui sont
plus portés à se plaindre et qui veulent examiner les choses.
Nous donnons alors suite à ces plaintes. La loi nous fait obligation de
donner suite à des vérifications, s'il semble y avoir un motif.
Je pense que ce sont des choses qui peuvent se produire.
Par ailleurs, quand vous parlez d'enquêtes faites par l'escouade
des crimes économiques, c'est autre chose. Ce n'est pas du tout le
ministère des Affaires municipales qui est responsable de cela. Il
s'agit d'interventions de la Sûreté du Québec qui
proviennent du ministère de la Justice et non du ministère des
Affaires municipales. Mais, à ce moment-là, il faut qu'il y ait
des éléments pour qu'elle intervienne.
Quant aux interventions que nous faisons, ce sont des
vérifications par rapport à des plaintes ou à des demandes
de vérifications que des citoyens nous font. Cela se limite à
cela. Encore une fois, je pense que la meilleure garantie dans tout cela, c'est
l'intérêt de la population aux affaires municipales. Qu'elle s'en
occupe et, dans bien des cas, elle va comprendre des décisions pour
lesquelles elle accuserait, par ailleurs, les autorités municipales si
elle n'avait pas suivi les choses. C'est un fait et cela fait partie de la
démocratie.
Maintenant, M. le député de Hull semblait dire que
c'était arrivé avant les élections municipales et que,
peut-être... Enfin, j'ai presque cru déceler une accusation envers
nous. Est-ce qu'il est daltonien ou pas? Il semble voir pas mal de couleurs
dans le paysage.
Le Président (M. Brouillet): M. le député de
Verdun.
M. Caron: M. le ministre, une toute petite question. Pour
éliminer ces choses, quand vous envoyez des vérificateurs du
ministère des Affaires municipales, si cela était fait seulement
à l'occasion et non pas continuellement, seulement pour quelques-uns,
cela veut dire que, si ces gens s'adonnent à aller, la veille d'une
élection, dans une municipalité où on pense qu'il y a des
doutes et que ce n'est pas la couleur du parti en place, si cela se faisait
occasionnellement, il y aurait moins de doutes, comprenez-vous? En
général, si un vérificateur y va, c'est parce qu'il y a
une plainte.
M. Léonard: Oui, il y a une demande de vérification
de la part de citoyens.
M. Caron: Oui, une demande de vérification. Alors, il
faudrait que cela se fasse d'une manière préventive, sans avoir
un personnel de 150 personnes, c'est ce que je veux dire, qu'il n'y en ait que
quelques-uns. Même, à l'occasion, on pourrait peut-être vous
rendre service, M. le ministre, à vous et à vos hauts
fonctionnaires. Cela veut dire que, à la veille d'une élection,
s'ils vont à telle et telle place, c'est standard, cela se fait
régulièrement ou cela se fait à l'occasion. Cela
éliminerait peut-être le doute, c'est tout. Je ne parle pas pour
moi, cela ne me dérange pas. Vous pouvez venir tous les jours. Mais je
pense qu'on doit aussi parler pour ceux qui ne peuvent pas venir
s'exprimer ici.
M. Léonard: Ce que je peux répondre au
député de Verdun, c'est que nous misons beaucoup plus sur
l'information, sur l'aide technique, sur le dialogue que sur des
vérifications et sur le fait de mettre plus ou moins des
contrôleurs préventifs dans les municipalités. Je pense
qu'il faut viser à ce que la bonne administration municipale se fasse
avant tout sur les lieux et non parce qu'il y a des vérificateurs du
gouvernement qui interviennent de temps à autre. À mon sens,
meilleure sera l'information, plus il y aura d'aide technique, plus les
citoyens s'impliqueront, meilleure sera la garantie d'une bonne administration.
C'est surtout à cela qu'il faut viser. C'est beaucoup plus efficace
à terme qu'autrement.
Le Président (M. Brouillet): Alors, d'autres
questions?
M. Léonard: Cela n'exclut pas que, de temps à
autre, il y ait des choses qui se passent; je pense que cela fait partie du
paysage.
M. Caron: Oui, oui. La perfection n'est pas de ce monde,
partout.
Le Président (M. Brouillet): D'autres questions sur le
programme 2?
M. Saintonge: M. le ministre, dans le fond, ce que vous venez de
dire rejoint un peu cela. Si je regarde le rapport
Québec-municipalités, on disait, tout d'abord: "Si l'autonomie
fiscale a été acquise, on doit reconnaître que l'autonomie
administrative ou de gestion des municipalités est loin de l'être.
Les multiples contrôles, approbations ou réglementations auxquels
doivent se soumettre les municipalités, en plus d'impliquer des
coûts additionnels dans l'exercice de leurs responsabilités
quotidiennes, en font difficilement des entités pleinement responsables
et autonomes sur le plan administratif. L'approbation par le gouvernement des
emprunts et du financement est un exemple de la dichotomie qui existe entre
l'autonomie financière et l'autonomie de gestion. L'Union des
municipalités du Québec suggère que soit
allégés les nombreux contrôles financiers,
budgétaires ou administratifs dont font l'objet les municipalités
du Québec à l'intérieur de l'exercice de leurs fonctions
quotidiennes." On parle un peu de cela dans ce programme-là.
Également, là-dessus, entre autres choses, on
annonçait que le Québec songeait à simplifier la
procédure d'approbation des règlements d'emprunt. On
étudiait, en fin de compte, la possibilité d'avoir une seule
approbation au lieu de la double approbation actuelle. Qu'on examine les
modalités d'une éventuelle simplification dans la
procédure d'adoption des règlements d'emprunt à la
lumière de ce que je viens de citer comme texte dans
Québec-municipalités, à la lumière de l'annonce qui
avait été faite par le sous-ministre Lapointe relativement aux
règlements d'emprunt dans la Tribune de Sherbrooke, en septembre 1982,
où on disait: Les modalités d'une éventuelle
simplification de la procédure n'ont pas encore été
déterminées, c'est une question à l'examen. Il semble que
le ministre ou le ministère soit en train d'examiner cette
chose-là. Je voudrais savoir si vous avez l'intention d'apporter des
correctifs - vous en faites l'examen - ou des assouplissements à la
réglementation à laquelle est soumise l'administration
municipale.
M. Léonard: Exactement, c'est ce que nous faisons. J'en
ai, d'ailleurs, parlé au congrès de l'UMQ. J'ai dit qu'on se
préparait à réviser toute cette procédure
d'approbation administrative de façon à simplifier la tâche
aux municipalités, d'éviter même qu'elles ne viennent au
ministère si leur situation financière et leurs dettes impliquent
qu'il n'y a aucun danger à aller sur le marché directement sans
avoir l'approbation de la Commission municipale. C'est tout cela qui est non
seulement à l'étude, mais qui progresse passablement.
J'espère qu'à l'automne on sera prêt à
légiférer sur la question.
Je voudrais simplement rappeler que, dans le cours de l'examen du projet
de loi no 92, nous avons adopté une foule d'articles qui simplifient la
vie des municipalités. C'était un projet de loi
considérable. Je pense que tout le monde a apprécié les
allégements que cela impliquait. On continue dans cette voie et on veut
toucher aux approbations financières, à tout le système
des approbations du gouvernement. Cela implique, évidemment, au niveau
local, que les responsabilités seront assumées.
Le Président (M. Brouillet): D'autres questions sur le
programme 2?
M. Saintonge: M. le ministre, sur la formule de transfert
minimum, en fait, si je cite Québec-municipalités, on dit
à la page 15: "Des programmes totalisant, en 1979, un montant de 486 000
000 $ d'aide inconditionnelle aux municipalités ont été
retirés lors de l'entrée en vigueur... (12 h 45)
M. Léonard: Quelle page?
M. Saintonge: À la page 15, à revenus de transfert,
à e)...
M. Léonard: Oui.
M. Saintonge: ...au deuxième paragraphe, on lit: "Donc, au
total, des programmes totalisant, en 1979, un montant de 486 000 000 $ d'aide
inconditionnelle aux municipalités ont été retirés
lors de l'entrée en vigueur de la réforme. Ces mêmes
programmes représentaient, lors de leur retrait, environ 18% des revenus
municipaux. En contrepartie, le gouvernement, afin de faciliter l'implantation
de la réforme et afin d'apporter une aide aux municipalités les
plus démunies sur le plan foncier, a créé deux nouveaux
programmes, soit le programme de transfert minimum et le programme de
péréquation municipale. Au total, ces deux formules d'aide ont
rapporté 30 000 000 $ aux municipalités admissibles en 1981. La
plupart des municipalités admissibles sont des municipalités
rurales dont la population est inférieure à 3000 habitants." On
parle du détail de l'impact et je vous réfère
ultérieurement, à la page 23, au dernier paragraphe: "Le
comité constate également que des disparités importantes
subsistent tant sur le plan régional qu'au palier municipal. À
cet égard, le comité estime que le gouvernement conserve sa
responsabilité de redistribution et doit s'interroger sur les ressources
municipales requises pour assurer un niveau minimum de services aux citoyens
des municipalités les plus démunies. À ce même
chapitre, le comité croit que les municipalités
bénéficiant de la formule de transfert minimum qui doit
être examinée en 1983 devraient pouvoir compter sur des solutions
plus permanentes et plus conformes aux orientations générales de
la réforme. Entre-temps, toutefois, l'actuelle formule transitoire
devrait être maintenue."
Ma question se situe dans ce cadre-là. On sait que,
d'après les chiffres, il y a peut-être 500 municipalités
qui ont bénéficié du programme de transfert minimum.
M. Léonard: Oui, 500 à 550.
M. Saintonge: Et, dans le cadre actuel, on a diminué, en
fin de compte, la question du transfert minimum. Dans quel cadre pouvez-vous
justifier cette diminution par rapport aux demandes de
Québec-municipalités relativement au maintien de cela dans
l'actuelle formule transitoire, en attendant de trouver une structure plus
permanente qui permettra aux municipalités de se prémunir contre
des difficultés financières, surtout celles qui sont le plus
affectées, semble-t-il?
M. Léonard: Le programme de transfert minimum avait
été établi pour trois ans, période durant laquelle
on devait trouver des façons de répondre aux questions et aux
problèmes qui sont soulevés ici par rapport aux petites
municipalités. Le comité sur la fiscalité n'a pas de
solution à l'heure actuelle pour aller au bout. Il propose simplement de
maintenir le programme, alors que c'était, justement, un programme
transitoire. La décision que nous avons prise à ce
moment-là, étant donné qu'il n'y a pas de suggestion de
façon concrète, il faut bien l'admettre, c'est de continuer le
programme pour deux ans en diminuant les prestations à ce
titre-là, de sorte que le programme qui était censé se
terminer au bout de trois ans, nous l'avons prolongé pour deux ans,
à raison de 75% des versements pour la première année et
de 40% pour la deuxième année. Mais, le programme de transfert
minimum a toujours été vu comme étant un programme
transitoire et ce, depuis le début. D'ailleurs, quand vous regardez
à qui sont versées les sommes de transfert minimum, dans
plusieurs cas, ce sont des municipalités qui n'ont pas un taux
élevé de taxe foncière. Tout le monde connaît
très bien le cas d'une municipalité où il n'y a pas de
taxes foncières et qui se finance uniquement par le transfert minimum
qu'elle retire de ce programme. Le transfert minimum n'était pas un
programme destiné à aider les municipalités pauvres.
C'était une garantie de recettes fiscales pour les municipalités
qui percevaient à l'origine beaucoup de taxe de vente.
M. Saintonge: II reste que, par le fait que ce
programme-là est suspensu, non pas suspendu... Je comprends, puisque le
ministre l'a mentionné, que c'est un programme qui devait être
temporaire, pour une durée de trois ans. À la suite de
l'étude du comité Québec-municipalités sur
l'application du programme, il m'apparaît qu'il aurait été
souhaitable, en attendant une structure permanente, qu'on puisse maintenir en
place ce programme-là. On disait: Étant donné
l'évolution constante de la conjoncture économique, du partage
des responsabilités entre gouvernements et des problèmes
reliés à la fiscalité municipale, le comité estime
essentiel de créer une structure permanente qui permettra de suivre de
près l'évolution de la fiscalité municipale afin d'y
apporter sans délai les correctifs appropriés..."
En fin de compte, les recommandations du comité
Québec-municipalités à l'égard du programme de
transfert minimum, étaient de le maintenir ou, à tout le moins,
de tenter de trouver une solution permanente qui aurait contrebalancé
l'effet négatif si on l'avait complètement annulé. Je
comprends que le ministre a fait un bout de chemin en disant qu'on le maintient
pour un pourcentage de 40% et 75%, mais même cela est un peu contraire
aux recommandations du comité. On suggérait même une
structure permanente pour permettre de suivre l'évolution. Est-ce que le
ministre, à tout le moins, s'il maintient cela à 75% cette
année et à 40% l'an prochain, peut nous dire si la question est
à l'étude ou sera à l'étude à
brève échéance pour tenter, d'ici la prochaine
année, de trouver une formule acceptable qui pourrait contrebalancer les
effets négatifs de l'abolition de ce projet?
M. Léonard: Les effets négatifs de l'abolition...
Encore une fois, ce programme a été établi pour trois ans.
Il est remplacé progressivement par la bonification des "en lieu". Cela
produit des effets intéressants dans bien des municipalités.
Hier, j'annonçais qu'on augmentait pratiquement de 25% nos taxes sur les
écoles secondaires et primaires. Donc, c'est un dispositif que nous
prenons. Je trouve que cela est plus intéressant pour les
municipalités que de continuer un programme de transfert minimum et
qu'elles vont en retirer pratiquement tout autant.
D'autre part, le programme qui peut être intéressant est
beaucoup plus celui de la péréquation que celui du transfert
minimum. Tout le monde savait au départ que c'était un dispositif
de transition. Je ne vois pas qu'on le maintienne plus longtemps. Cinq ans me
paraissent déjà beaucoup.
M. Saintonge: Donc, la décision du ministre est prise de
laisser les deux dernières années à 75% et 40%.
M. Léonard: Ce sont les deux dernières
années du programme de transfert minimum.
M. Saintonge: Mais il reste que ce programme, dans certaines
municipalités, avait une importance plus grande.
M. Léonard: Pour certaines municipalités, les
petites municipalités notamment, il y a des gens chez nous qui examinent
comment on pourrait leur venir en aide. Moi, je ne vois qu'une façon au
moment où on se parle, c'est beaucoup plus par le programme de
péréquation que par la continuation de ce programme. A ce
moment-là, je suis plus ouvert à des suggestions venant du
côté de la péréquation que du côté du
transfert minimum.
M. Saintonge: En fait, je pense que le comité comme tel
Québec-municipalités ne disait pas de maintenir le programme de
transfert minimum d'une façon continuelle, d'une façon
absolue.
M. Léonard: Oui, je sais.
M. Saintonge: On disait: Dans l'attente de trouver une solution
qui pourrait être...
M. Léonard: Puis-je faire remarquer au
député que, durant trois ans, les élus municipaux, qui se
sont beaucoup parlé de fiscalité municipale, n'ont pas
trouvé de modalité de changement ou un programme de remplacement?
Même, dans les rapports du comité, n'a pas fait de suggestion.
Donc, à un moment donné, je pense que nous allons prendre nos
responsabilités là-dessus.
M. Saintonge: À tout le moins, en tout cas, le ministre ne
rejette pas la possibilité d'examiner la situation pour corriger cela
non pas par le même programme, mais peut-être par le programme de
péréquation, éventuellement.
M. Léonard: Non, non, je ne l'ai pas rejetée. De
toute façon, le programme de transfert minimum était
destiné à faciliter la transition entre l'ancien régime et
le nouveau, indépendamment de l'effort fiscal et indépendamment
de l'indice de richesse de chacune des municipalités. La transition,
trois ans, et maintenant cinq ans, il me semble que cela suffit.
Fonds de péréquation
M. Saintonge: Si on en vient au programme de
péréquation, M. le ministre, justement, on a vu qu'en
décembre dernier sont survenus certains problèmes dans cinq ou
six municipalités du Québec où le ministre a réduit
le taux de référence, qui était de 75%, à 66 2/3%.
Ce qui était dommageable, à mon point de vue, dans la
décision du ministre, c'est que sa décision est intervenue
après que les budgets des municipalités eurent été
enclenchés, en fait, que les décisions eurent été
prises à la fin de novembre ou au début de décembre. Dans
la plupart des cas, les municipalités avaient déjà
prévu leur budget. Je comprends que le ministre a laissé
entrevoir - je me souviens de l'époque - en décembre, à
une question que je lui avais posée, une possibilité de retarder
l'adoption ou la soumission du budget au ministère. En tout cas,
c'était une possibilité que le ministre entrevoyait, d'accorder
un délai là-dessus.
Quant à l'explication du ministre par rapport à la
diminution de ce programme, n'est-il pas vrai qu'au moment de la
réforme, en fait, c'était un programme permanent qui était
prévu, si je ne me trompe, dont les taux s'appliquaient comme tels?
Qu'est-ce qui a justifié le changement d'attitude du ministre par
rapport aux taux de référence?
M. Léonard: D'abord, le programme est vu comme
étant un programme permanent, très bien, sauf que la règle
générale qui s'appliquait à toutes les
municipalités du Québec était l'accès au programme
à partir d'un indice de richesse de 66 2/3%. Il y avait cinq villes -
à un moment donné, il y en a eu six - qui, dans le cours des
négociations qui ont précédé l'adoption de la loi
57, avaient obtenu un taux d'accès au programme de
péréquation à 75%. Nous
avons examiné les états financiers de ces
municipalités pour voir leur comportement financier ou leur
résultat financier et il serait opportun de vous les donner ici. Je vais
vous donner pour chacune de ces cinq villes les résultats de
l'année 1982 et le surplus accumulé au 31 décembre 1982,
si vous voulez les prendre.
Cap-de-la-Madeleine: Surplus de l'année 1982: 1 042 790 $.
Surplus accumulé au 31 décembre 1982: 1 161 203 $.
Longueuil: Surplus de l'année 1982: 2 452 658 $. Surplus
accumulé au 31 décembre 1982: 6 869 070 $.
Verdun: M. le député de Verdun, est absent?
M. Saintonge: Malheureusement.
M. Léonard: Malheureusement. J'espère que cela
n'est pas volontaire.
M. Saintonge: II voulait être présent pour cela,
mais il a dû quitter. Il reste trois ou quatre minutes. J'imagine qu'on
pourra revenir pour lui sur cela.
M. Léonard: Oui.
Verdun: Surplus de l'année 1982: 1 114 216 $. Surplus
accumulé au 31 décembre 1982: 6 599 416 $.
Montréal-Nord: Surplus de l'année 1982: 4 783 309 $. Une
seule année, un surplus de 4 783 309 $. Surplus accumulé au 31
décembre 1982: 6 899 977 $. Dans le cas de Montréal-Nord, le
surplus de l'année 1982 n'est pas pour 1982, c'est plutôt pour
1981; nous n'avons pas le surplus de 1982 présentement.
M. Saintonge: Vous allez admettre que cela peut être une
grosse différence. Vous mentionnez pour une seule année 4 000 000
$; peut-être que l'année suivante, ce n'est pas...
M. Léonard: Je vais le faire vérifier. Il reste
qu'au 31 décembre 1982 ces gens avaient 6 899 977 $.
Châteauguay: Surplus de l'année 1982: 273 726 $. Surplus
accumulé au 31 décembre 1982: 528 993 $.
La péréquation était destinée aux
municipalités pauvres, c'est cela. C'est un programme pour les
municipalités, dont l'indice de richesse foncière est seulement
les deux tiers de celui de la moyenne du Québec. Quand on examine les
surplus accumulés dans ces municipalités il faut presque admettre
que tout ce que l'on versait en péréquation additionnelle s'en
allait directement dans les surplus. J'ai souligné aussi à la
commission parlementaire que c'était la première fois qu'on avait
à toucher au budget des transferts dans les municipalités et que
jusqu'ici, malgré les compressions que le gouvernement avait faites dans
tous les ministères et qui avaient touché le ministère des
Affaires municipales, nous n'avions pas touché aux municipalités
et nous les avions exemptées de ces difficultés
économiques. Or, au mois de novembre ou au début de
décembre, c'est devenu impossible de comprimer dans les budgets du
ministère une somme aussi grande que quelque 10 000 000 $, quand on
additionne tout cela. Nous avons des coûts de fonctionnement qui ne sont
même pas de 25 000 000 $ au ministère. Nous l'avions fait
déjà dans les années antérieures. Dès que
nous avons su cela, nous avons communiqué avec les municipalités.
Je crois effectivement que les décisions ont été connues
tard, mais les décisions au plan municipal n'étaient pas prises
parce que c'est dans cette période que les gens faisaient leurs budgets
et les adoptaient. Le processus était cependant fort avancé, j'en
conviens, mais il n'était pas arrêté
définitivement.
M. Saintonge: II était quand même grandement
avancé.
M. Léonard: C'était grandement le temps, je
l'admets.
M. Saintonge: Je vous donne un exemple. Vous parlez de
Châteauguay qui avait un surplus accumulé de 528 000 $, mais la
perte pour Châteauguay s'établissait quand même à 1
700 000 $.
Le Président (M. Brouillet): Je dois rappeler qu'il vous
reste 30 secondes.
M. Léonard: Par rapport à l'année
antérieure, ce n'est pas du tout 1 700 000 $.
M. Saintonge: Cela privait Châteauguay de 1 300 000 $,
d'après les données que j'obtiens de la municipalité.
M. Léonard: Si nous regardons simplement une note par
rapport à Châteauguay, nous avons examiné les
prévisions budgétaires de l'année 1983 et je pense qu'il y
a eu des efforts considérables de faits par la municipalité en
termes de rationalisation budgétaire. L'augmentation des taxes est de
5,6% à Châteauguay, en 1983 par rapport à 1982, alors que
l'augmentation des dépenses est de 6,1%.
Le Président (M. Brouillet): II est 13 heures. Je crois
que nous ne pouvons pas adopter le programme 2 immédiatement, car il y a
encore des questions en suspens. Est-ce que nous revenons aujourd'hui, à
15 heures? Normalement, on devrait revenir à 15 heures?
M. Léonard: Oui ou non?
M. Saintonge: Selon ce qu'on m'avait dit, on siégeait
jusqu'à 13 heures et on ne reprenait pas cet après-midi, parce
que, cet après-midi, on avait le projet de loi no 12. On nous a mis en
suspens pour le projet de loi no 12.
M. Léonard: II faudra vérifier au bureau du leader.
On vérifiera si on doit revenir ou pas. Je ne peux pas vous le dire. Il
paraît qu'au bureau du leader on ne peut pas le dire tout de suite, cela
dépend des travaux en Chambre.
M. Saintonge: L'information que j'ai eue, c'est qu'en Chambre,
cet après-midi, il y avait deux projets de loi, Il et 13, avant le
projet de loi no 12, et le projet de loi no Il a été
annulé. Il n'en restait qu'un. Il était en suspens et, avant 17
heures, on devrait commencer.
M. Léonard: Le salon bleu n'est pas très loin du
salon rouge, nous verrons.
Le Président (M. Brouillet): Nous allons suspendre nos
travaux jusqu'à nouvel ordre.
(Suspension de la séance à 13 h 03)
(Reprise de la séance à 15 h 32)
Le Président (M. Brouillet): À l'ordre, s'il vous
plaît. La commission permanente des affaires municipales reprend ses
travaux pour l'étude des crédits du ministère. Nous
étions encore à l'étude du programme 2 et je laisserai la
parole au député de Laprairie.
M. Saintonge: M. le Président, le ministre nous expliquait
la raison de la modification du système de péréquation au
niveau de certaines municipalités. Le ministre nous avait fourni
certains détails sur cinq municipalités. Mon confrère de
Verdun doit être derrière la porte, il était ici à
15 h 05.
Le Président (M. Brouillet): Avant la réponse du
ministre, j'aimerais vous rappeler qu'il nous reste deux heures et huit
minutes. Nous terminerons donc la séance à 17 h 40.
M. Léonard: Avant de poursuivre la discussion, est-ce que
je peux apporter une précision? J'aurais une mise au point par rapport
à ce j'ai dit sur les protocoles d'entente qui auraient
été signés entre les MRC et le ministère des
Transports. Deux protocoles viendraient d'être signés, mais je
n'en ai pas encore reçu de copies. Deux autres sont présentement
en négociation, mais seulement à titre d'expériences
pilotes.
D'autres précisions pourront être apportées
ultérieurement, mais c'est ce que j'ai appris.
M. Saintonge: Pouvez-vous nous donner le nom des deux MRC
concernées?
M. Léonard: Non, je ne les ai pas, non plus. Tout ce que
je sais, c'est qu'il y en a deux.
M. Saintonge: Pourrez-vous nous le transmettre
éventuellement quand vous le saurez?
M. Léonard: Oui, lorsque j'aurai d'autres
précisions; on m'a dit qu'on m'enverrait les copies dès qu'elles
seront disponibles. Les protocoles auraient apparemment été
signés, mais cela viendrait tout juste de se faire.
M. Saintonge: Est-ce qu'on pourrait aussi obtenir une copie de
ces protocoles d'entente, M. le ministre?
M. Léonard: Écoutez, je ne sais pas s'il y a des
problèmes à répondre à cette demande. J'en parlerai
au ministre responsable parce que je crois que les protocoles ont
été signés avec le ministère des Transports.
M. Saintonge: Puisque vous êtes, quand même,
responsable au niveau de l'aménagement, au niveau de l'implantation des
MRC, quel est votre rôle face à la signature de tels
protocoles?
M. Léonard: II y a eu une décision de principe
qu'il pourrait y avoir des expériences pilotes et, compte tenu des
demandes de municipalités qui voulaient tenter ces expériences,
il avait été convenu qu'on essaierait de voir jusqu'à quel
point la chose serait possible.
Le ministre délégué à l'Aménagement
et au Développement régional a lui-même enclenché
les discussions par l'entremise de ses fonctionnaires, ou peut-être par
l'OPDQ dont il est responsable. Les protocoles seraient signés
présentement par le ministre des Transports. Je ne peux ajouter plus de
détails présentement, parce que je n'ai pas reçu de copies
de ces protocoles qui auraient été signés tout
récemment. Je sais qu'à un certain moment on était
d'accord pour que certaines expériences soient tentées et qu'on
pouvait enclencher des discussions, des négociations sur ce plan. Ce qui
arrive, c'est que récemment elles auraient connu un aboutissement dans
deux cas. Dans deux autres cas, cela pourrait se réaliser assez
rapidement aussi. Je vous dis ce que j'en sais au moment où on s'en
parle. Disons que le dossier progresse, parce que ce matin je n'avais pas
l'impression qu'il y en avait qui
étaient déjà signés.
M. Saintonge: Est-ce qu'à votre connaissance, au niveau du
comité interministériel, on avait parlé de la
possibilité de telles ententes avec le ministre de l'Industrie, du
Commerce et du Tourisme? Est-ce qu'à votre connaissance il pourrait y
avoir quelque chose en ce sens?
M. Léonard: Au niveau de la promotion économique,
je n'ai pas vu de protocoles récents. Je dois dire que, lorsque j'ai
été responsable de l'OPDQ, alors que j'étais ministre
d'État à l'Aménagement, j'avais moi-même fait une
expérience sur ce plan avec le comté de Labelle où on
avait financé un commissariat industriel pour la ville de Mont-Laurier
et les municipalités entourant cette ville, c'est-à-dire le
conseil de comté qui entourait la ville de Mont-Laurier. Cette
expérience s'est continuée depuis la formation de la MRC de
Labelle. C'est une expérience présentement, mais c'est au niveau
d'un commissariat industriel. Est-ce que cela débordera? Est-ce qu'il y
aura autre chose? Cette question devrait être posée au ministre
délégué à l'Aménagement et au
Développement régional.
Le Président (M. Brouillet): Est-ce qu'il y aurait autre
chose?
M. Léonard: Oui, sur un autre plan, j'ai des
données sur Archipel que je pourrais distribuer à la commission,
à la suite d'une question qui a été posée hier.
M. Saintonge: On se comprend bien, cela comprend toutes les
dépenses annuelles et cumulatives concernant le projet Archipel au
niveau du ministère des Affaires municipales?
M. Léonard: C'est bien cela, au niveau des Affaires
municipales.
M. Saintonge: Si on revient à la
péréquation, je vais laisser intervenir mon confrère de
Verdun.
M. Caron: II y a deux choses: J'aimerais, d'abord, parler de
péréquation et dire aussi - je pense que c'est l'endroit pour en
parler - que, comparativement à certains de vos collègues, M. le
ministre, j'aurais pu me lever ce matin et faire de la politique à la
période des questions, mais j'ai voulu m'abstenir parce que vous ne
connaissez peut-être pas en profondeur... Je ne veux pas politiser la
chose, mais je voudrais seulement vous dire à quel point on est
sérieux quand on parle de taxes, quand on dit que le gouvernement
fédéral doit, lui aussi, payer ses taxes. Ce n'est pas nouveau,
c'est une résolution adoptée le 22 novembre 1982. Je vais vous la
lire.
M. Léonard: C'est bien cela. J'ai hâte de l'avoir,
j'en meurs d'envie.
M. Caron: Cela part de la ville de Verdun, je l'ai fait en tant
que maire, mais vous savez qu'on est proches parents. "Attendu que le
gouvernement du Canada a établi, par la loi de 1980 sur les subventions
aux municipalités, sa contribution financière relativement aux
biens immobiliers situés dans la municipalité; "Attendu que cette
loi établit que cette contribution constitue pour les
municipalités des subventions laissant au gouvernement du Canada une
discrétion ministérielle dans son application, excluant de
nombreux ouvrages et constructions et excluant également tout paiement
d'"en lieu" de taxes d'affaires; "Attendu que le régime établi
par la Loi sur la fiscalité municipale apparaît plus
équitable - plus équitable, je dis bien - que les critères
adoptés par la loi de 1980 sur les subventions aux municipalités,
il est proposé par le conseiller Jean-Marc Lacoste, appuyé par le
conseiller Réjean Lacoste, et unanimement résolu que demande soit
faite au gouvernement du Canada d'établir sa contribution à la
ville de Verdun quant aux "en lieu" de taxes conformément aux principes
énoncés dans la Loi sur la fiscalité municipale
plutôt que dans la loi de 1980 sur les subventions aux
municipalités."
Cela vous prouve que nous sommes sur la même longueur d'ondes que
vous et votre gouvernement afin que ce soit équilibré de la
façon la plus juste possible.
M. Léonard: 1980, cela fait déjà trois ans.
Nous le demandons au fédéral depuis tout ce temps. L'Opposition,
qui est proche parente du gouvernement fédéral, pourrait
aussi...
M. Caron: Ce n'est peut-être pas tout le monde parmi les
43.
M. Leduc (Saint-Laurent): On n'a pas de parents au
fédéral.
M. Léonard: Vous n'avez pas de parents au
fédéral?
M. Leduc (Saint-Laurent): Pas du tout.
M. Léonard: Ce n'est pas tout le monde qui dirait la
même chose. Il faudrait avoir un peu d'efficacité pour les
convaincre.
M. Saintonge: On n'a pas d'ennemis, mais on ne fait pas
d'accrochages pour rien.
M. Léonard: Nous, non plus. Les accrochages dont on parle
représentent des
millions, cela vaut la peine d'en parler.
M. Saintonge: Je vais vous en parler deux secondes. Vous parlez
du fédéral, M. le ministre. Il y a eu une belle question
plantée ce matin sur le dossier et nous allons revenir avec cela, ne
vous en faites pas.
M. Léonard: Plantée? Je l'ignorais.
M. Saintonge: C'était tellement bien préparé
que la fuite aux journalistes en fin de semaine a fait en sorte que, la
journée du début des crédits, M. Marsolais, de la Presse,
nous a sorti un beau petit texte arrivant sûrement directement du bureau
du premier ministre, une information bien particulière. Il a sorti cela
par hasard, cette journée-là, d'une part. Deuxièmement,
vous aviez une bonne question plantée.
Dans tout cela, il reste que le gouvernement provincial paie des "en
lieu" de taxes. Avec la loi 57, le gouvernement a
réaménagé tout le système fiscal. Avant 1980, le
gouvernement du Québec ne payait pas d'"en lieu" de taxes pour des
montants aussi astronomiques que ceux que vous avez mentionnés ce matin.
La couronne n'en avait pas nécessairement l'obligation. Le gouvernement
est dans son droit; c'est une question légale. Si le gouvernement
fédéral décide de payer des "en lieu" de taxes, il en
paiera; s'il décide de se soumettre à l'évaluation du
gouvernement provincial, il est quand même libre comme État, comme
couronne, de le faire. Il n'a pas d'obligation fondamentale de le faire,
légalement parlant.
M. Léonard: Oh! Oh! On peut se parler de tout cela, M. le
député. Les municipalités rendent des services aux
édifices gouvernementaux...
M. Saintonge: Une minute! Juste une seconde.
M. Léonard: Vous n'avez pas fini?
M. Saintonge: Non, je n'ai pas fini. Je suis d'accord avec vous
pour dire que les municipalités rendent des services.
M. Léonard: Ne tortillez pas trop vos questions. Posez-les
très clairement, vos questions. Ne prenez pas dix minutes pour les
poser.
M. Saintonge: Je disais simplement qu'on pourra revenir
là-dessus après une étude approfondie du dossier, ce que
je n'ai pas actuellement. Je peux vous dire une chose...
M. Léonard: Cela vous prend du temps à
étudier, même dans l'Opposition.
M. Saintonge: Le gouvernement fédéral paie, quand
même, un montant appréciable en redevances de taxes de
différents ordres au niveau des municipalités; c'est
peut-être plus que le montant mentionné par le ministre ce matin.
De toute façon, sans prendre la défense du fédéral,
on va prendre des renseignements. Ces gens sont capables de dire ce qu'ils ont
à dire. On mettra les choses au point, clairement. Je pense que c'est ce
qu'il sera important de faire.
M. Léonard: Je vous l'ai dit hier, vous êtes les
défenseurs du fédéral.
M. Saintonge: Absolument pas.
M. Léonard: Vous êtes en train de le prouver.
M. Saintonge: Ce n'est pas être les défenseurs du
fédéral. Vous avez changé la loi 57 au niveau du
ministère, vous avez rapatrié des champs de taxation au niveau de
la province pour en céder d'autres au niveau des municipalités.
Chaque chose en son temps. Vous n'avez pas la possibilité d'imposer un
tel système au fédéral. Si, éventuellement, il veut
entrer dans un tel cadre, il pourra le faire, mais de son propre chef et non
pas à cause de la province.
De toute façon, M. le ministre, même si on arrivait
à cela, vous savez fort bien qu'au niveau provincial vous avez des
possibilités, par un système de péréquation, par
exemple, ou quelque autre système, d'arriver à contrebalancer
certaines injustices... pas des injustices, mais un certain
déséquilibre entre une municipalité et une autre. Si le
fédéral payait des "en lieu" de taxes, selon une
évaluation de ses bâtiments, à certaines
municipalités, il reste que ce ne sont pas toutes les
municipalités du Québec qui recevraient des montants du
fédéral. Cela pourrait engendrer une disproportion de revenus
entre certaines municipalités. Je pense que c'est quelque chose qui est
facilement concevable.
Au niveau provincial, vous avez la possibilité d'ajuster cela,
mais même si le fédéral voulait rajuster ces disproportions
d'une certaine façon, il ne pourrait pas plus subventionner certaines
municipalités qui ne bénéficient pas de bâtiments de
la couronne, du fédéral, sur son territoire. Il ne pourrait pas,
non plus, subventionner ces municipalités à moins de passer par
le gouvernement du Québec. C'est un autre problème qui est
à considérer. Je pense que vous devez en être conscient.
C'est un sujet qui a été sorti ce matin et dont on aura
sûrement l'occasion de se reparler. (15 h 45)
M. Léonard: D'accord, mais, par rapport à tout ce
système, le système que le gouvernement du Québec a
établi semble
rendre justice à tout le monde, parce que les
municipalités reçoivent des taxes pour les services qu'elles
rendent à ces édifices-là. Donc, c'est dû, en toute
justice, par rapport aux services qui sont rendus. Les municipalités
rendent des services aussi aux édifices fédéraux. Ce sont
elles qui leur fournissent l'eau, les aqueducs et les égouts, les rues,
les trottoirs et tout ce que vous voulez, la protection policière. Au
fond, le fédéral doit payer ses taxes et c'est une chose
maintenant qu'on admet un peu partout et qu'on discute même à
l'heure actuelle dans d'autres provinces du Canada. Le fédéral
doit payer ses taxes.
M. Saintonge: Dans d'autres provinces.
M. Léonard: Quand vous parlez des transferts d'avenues
fiscales qu'il y a eu, au cours de 1979 et de 1980, effectivement, il y en a
eu, mais cela a été à l'avantage des municipalités.
Dans le rapport même du comité sur la fiscalité, page 20,
vous avez le total: Transfert net de ressources: 360 000 000 $. En fait, il y a
eu une baisse de l'impôt foncier municipal et scolaire, normalisé
ensemble, de 158 000 000 $ et des services accrus de 202 000 000 $. Donc, le
total est de 360 000 000 $ de transfert net de ressources aux
municipalités. Je pense que c'est le bilan de la fiscalité.
Maintenant, je pense que ce qui attire l'attention des gens à
l'heure actuelle, c'est qu'il y a des députés
fédéraux qui se promènent en faisant des promesses, des
"propositions", entre guillemets, aux municipalités sur des
équipements. Je comprends qu'ils se préparent à une
élection, mais ils n'ont pas à intervenir directement dans les
municipalités. Cela a été établi très
clairement dans la constitution canadienne. Quand ils se mettent à se
gonfler comme des paons parce qu'ils donnent des petits projets de subventions
ici et là, de façon discrétionnaire, discriminatoire, tout
à fait à l'ancienne mode, quelque chose qu'on ne voit plus au
Québec - ce sont des dinosaures politiques, finalement, ces
gens-là - je pense qu'on doit leur rappeler, tout simplement, une chose:
Qu'ils commencent donc par payer leurs taxes municipales et,
déjà, cela va représenter plusieurs millions de plus et
même au-delà de 100 000 000 $ de plus dans le Québec. Ils
en ont, des installations dans le Québec. Ils excluent les ports, toutes
les installations militaires. Vous pouvez dire cela, mais il reste quand
même qu'ils se comportent comme des conquérants au Québec
parce que les ports, ailleurs, appartiennent aux municipalités, tandis
qu'à Montréal le fédéral se les réserve,
comme à Québec le fédéral se les réserve.
Là où il n'est plus, il laisse aller les ports. Vous avez
seulement à regarder ce qui se passe en Gaspésie: S'il n'y a pas
là un scandale public, vous ne savez pas ce que vous voulez comme
scandale public là-dessus.
Ils se vantent de petites subventions à droite, à gauche.
Ils donnent 50 000 $. Ils viennent donner dans une municipalité de par
chez nous un chèque de 25 000 $ de taxes et, nous, on en verse 625 000
$. Grosse photo. Vous pouvez peut-être vous plaindre que des gens fassent
des articles dans les journaux. Je n'ai sollicité aucun journaliste la
semaine dernière pour faire un article dans le journal.
Je pense qu'il y a des choses qui commencent à
transparaître en termes de système et en termes de traitement. Je
pense que vous devez, comme Opposition correcte, nous appuyer dans la
démarche que nous avons de demander au fédéral, d'abord,
de payer ses taxes, ensuite, lorsqu'il reste de l'argent, on va aller chercher
tout l'argent qui nous revient parce que c'est l'argent de nos taxes. On va
passer une entente là-dessus pour le distribuer aux municipalités
et non pas court-circuiter l'ordre des choses constitutionnel qui existe. C'est
leur propre constitution qu'ils bafouent.
Le Président (M. Brouillet): M. le député de
Verdun.
M. Caron: Je pense que je suis sur la même longueur d'ondes
que le ministre. Je suis bien d'accord et je pense que je suis un de ceux qui
veulent que le fédéral paie ses taxes comme tout autre
contribuable au Québec. Je pense que, de notre côté, c'est
aussi la même chose. M. le ministre, je vous l'ai demandé hier et
j'y reviens encore, car vous ne semblez pas être trop sûr. Je vous
le demande de nouveau aujourd'hui: Pourquoi n'a-t-on pas une commission
parlementaire pour inviter ces gens-là? Les gens du
fédéral, se disent: On va payer les taxes et on va donner tel
montant au gouvernement du Québec. Leur inquiétude semble
être: Comment cet argent va-t-il être distribué? C'est cela
qu'on ne sait pas. J'ai une grande confiance en vous et je sais que vous allez
essayer de le distribuer à parts égales dans les 122
comtés du Québec, mais il semblerait qu'eux ont une certaine
inquiétude. Moi, je n'en ai pas, vous avez mon appui entier,
jusqu'à preuve du contraire. C'est ce que les fédéraux
disent: Au Québec, on va leur donner X millions, ils vont se retourner
et s'en servir à d'autres utilités. Je ne sais pas. Je ne pense
pas que vous feriez cela, vous, mais vous êtes un membre du Conseil des
ministres. Je ne peux pas répondre pour les autres. J'ai certains doutes
sur quelques-uns, mais je n'ai aucun doute sur vous.
M. Léonard: Voyez-vous...
M. Caron: C'est le problème. C'est pour cette raison que,
une fois pour toutes -
je vais revenir avec mes surplus tout à l'heure et vous dire
pourquoi j'ai des surplus, je vais vous montrer comment faire des surplus - je
dis qu'il faut les faire venir. Je ne suis pas plus fédéraliste
qu'il ne le faut. Ce qui compte, pour moi, c'est qu'on rapporte ou qu'on donne
aux contribuables du Québec, et surtout dans la municipalité de
Verdun et dans le comté de Verdun, le plus possible. Je suis
tanné de me faire promener. Est-ce que je peux avoir 1 000 000 $? Est-ce
que je peux avoir 2 000 000 $? C'est bien facile, M. le ministre. Moi aussi, je
peux vous faire un chèque tout de suite, au moment où on se
parle, mais je ne vous promets pas qu'il passera à la banque.
M. Léonard: Sur votre surplus, il n'y aurait pas de
problème.
M. Caron: Sur le surplus, il n'y a pas de problème.
Pourquoi ne les fait-on pas venir? Faites donc l'offre aux gens du gouvernement
fédéral pour qu'ils viennent nous rencontrer ou qu'on aille les
rencontrer. On va se déplacer. On va se trouver un autobus ou on va se
déplacer en automobile pour aller les rencontrer. Une fois pour toutes,
on va le savoir. Je pense qu'avec ce que je vous dis là je me fais le
porte-parole de bien des gens au Québec. Une fois pour toutes, les gens
veulent la vérité. Ils sont tannés de se faire conter
toutes sortes d'histoires. Vous parliez tout à l'heure des "porteux" de
chèques qui viennent dire qu'on aura tel ou tel montant. C'est bien
facile de dire: Vous aurez tel ou tel montant. Je peux aussi en promettre, des
choses. Je peux faire le tour du Québec. Je peux aller aux
élections partielles et promettre des choses. Ce sera facile de dire -
je suis dans l'Opposition - par la suite que je n'ai pas livré la
marchandise. C'est un peu cela.
Pourquoi ne s'organise-t-on pas avec le fédéral une fois
pour toutes? Surtout sur la base municipale, qu'on l'invite ou qu'on se
déplace, on aura la vérité une fois pour toutes. M. le
ministre, soyez assuré que je serai un défenseur, autant que vous
pouvez l'être, du fait que les contribuables du Québec dans les
municipalités, qu'il y ait un bureau de poste ou un bureau
d'assurance-chômage, payent leurs taxes comme les autres. Moi, quand je
paye mes taxes au fédéral, ces gens ne m'enlèvent rien.
Vous pouvez être sûr qu'ils me saignent peut-être plus qu'un
autre. Je n'ai aucune faveur à leur faire. Je ne leur dois rien et ils
ne me doivent rien.
Mais pourquoi, une fois pour toutes, n'éclaircit-on pas cette
affaire, dans l'intérêt de tout le monde? On parle, on se chicane,
on se parle au téléphone et on ne se dit rien, un peu comme le
ministre des Pêcheries. Il faut que cela finisse, cette affaire. Le temps
qu'on perd nous fait perdre nos énergies. Cela coûte cher.
Regardez à votre droite. Combien y a-t-il de hauts fonctionnaires pour
une couple d'heures? Même, quand on étudie le budget de la
municipalité de Verdun, on ne garde que deux ou trois des hauts
fonctionnaires et, si on a besoin de renseignements, on les appelle. C'est pour
cela qu'on a des surplus. Il faudrait, une fois pour toutes, trouver des moyens
- il y en a - pour économiser de l'argent. C'est bien facile quand on
n'a pas à payer la note. Si c'était mon entreprise, M. le
ministre, cela ferait longtemps que j'aurais procédé autrement.
Tout le monde autour de nous, autant d'un côté de la table que de
l'autre, si on administrait les fonds publics comme notre propre entreprise
privée, je vous dis qu'on fonctionnerait de bien d'autres façons.
Je suis prêt à vous aider. Je suis prêt à collaborer.
Je suis prêt à lui donner une tape, s'il le faut, à la
place qu'il faut, au fédéral. Mais, au moins, qu'on donne donc
l'occasion aux gens de l'Opposition de savoir qui dit vrai dans les deux.
Je vous crois. Je suis prêt à vous croire. Vous avez le
bénéfice du doute de ma part. Mais j'aimerais cela l'entendre
devant d'autres. Étiez-vous à Montréal vendredi? Certains
de vos collègues étaient là. Les gens couraient au micro
pour dire ce qu'on faisait autant d'un côté que de l'autre. Je
pense que ce n'était pas la place pour le faire. Les deux ont
manqué de... En tout cas, je n'ai pas le mot exact, mais enfin.
Là, on vous le demande pour tous les contribuables.
Je pense qu'il y a des bureaux de poste dans quasiment toutes les
municipalités du Québec. Déjà, c'est un certain
montant qu'on retirerait. On est d'accord qu'ils paient leurs taxes. On ne leur
doit rien. Moi, je ne leur dois rien et je suis certain que la majorité
de mes collègues, non plus. J'espère que la relève
à la chefferie de notre parti ne sera pas un gars du
fédéral. Je le dis publiquement. Je suis bien à l'aise de
le dire. Mais, "moses", faites-les donc venir ou bien qu'on se rende. C'est la
péréquation qui est importante. Mais je peux vous dire que ce
n'est pas un ministre du fédéral qui va venir mener notre barque
ici. Je l'ai déjà dit et je suis bien à l'aise de le dire.
Est-ce possible qu'on les fasse venir, qu'on connaisse les deux
côtés? Moi, j'ai confiance, cela fait trois fois que je vous dis
que j'ai confiance en vous, M. le ministre des Affaires municipales, mais je
voudrais l'entendre d'autres pour qu'on puisse juger.
M. Léonard: Première chose, je pense que je vais
vous poser une question: Si vous me donniez les questions que vous avez
à poser, je les transmettrais tout de suite à mes fonctionnaires
qui pourraient retourner dans leur bureau et travailler.
M. Caron: Les questions, c'est facile. C'est que les gens du
fédéral disent que vous autres, vous ne livrerez pas l'argent
qu'ils vont vous donner aux bonnes fins. C'est cela, l'affaire.
M. Léonard: Je reprenais simplement ce que vous avez dit,
que mes fonctionnaires attendaient ici depuis des heures. Effectivement, ils
sont dans l'attente de vos questions...
M. Caron: Ah oui! Vous en avez beaucoup.
M. Léonard: ...au cas où vous auriez une question
très percutante.
M. Caron: Je n'ai rien contre les fonctionnaires, loin de
là. Mais je vous dis que, si on veut épargner de l'argent, ce
serait une façon. Il y en a à peu près 150 façons
d'épargner de l'argent. Cela en est une. Je le dis en passant, je ne le
dis pas parce que...
M. Léonard: II y en a autant que d'en dépenser.
M. Caron: Je le dis en taquinant, mais c'est une façon. Si
c'était votre entreprise privée, M. le ministre, je suis certain
que vous n'amèneriez pas une batterie de hauts fonctionnaires comme
cela. Je suis certain qu'ils le prennent en riant, à part cela. Ils sont
conscients que c'est le jeu de la politique, mais c'est cela pareil, M. le
ministre. Combien d'argent on pourrait faire épargner aux contribuables,
ici et là, sur les réceptions et sur un paquet de choses? Au lieu
de faire de grandes réceptions, il y a moyen d'en faire pour être
à la portée des gens. Le pauvre, le petit qui n'a pas les
moyens... Vous savez qu'il y a beaucoup plus de gens qui n'ont pas les moyens.
On me disait qu'on a même coupé des postes hier à
l'Assemblée nationale. Il y a deux personnes à qui j'ai
parlé qui ont terminé hier. Il semble qu'il faut couper parce
qu'on manque d'argent. Ce sont toutes ces choses-là. Moi, je suis
conscient et je suis capable de voir les choses, mais l'affaire du
fédéral, je voudrais, si c'est possible, que vous les invitiez
à une commission parlementaire des affaires municipales pour savoir une
fois pour toutes qui a raison et qui a tort. Si vous avez raison, ne vous
inquiétez pas, je vais vous appuyer à 500%.
M. Léonard: Vous avez plus d'expérience que moi
comme député; cela fait quand même plusieurs années
que vous êtes ici à l'Assemblée nationale. Vous avez vu
passer différents gouvernements, c'est ce que je voulais dire, et tous
les gouvernements ont eu la même attitude là-dessus. Je pense que,
depuis ce temps-là, vous devez quand même savoir, entre nous, en
dehors de la politique, pourquoi, finalement, c'est impossible pour le
gouvernement du Québec d'admettre qu'il y ait un court-circuitage du
gouvernement fédéral aux municipalités. Vous savez que les
municipalités sont régies par deux lois, en dehors de toute
considération de visibilité: le Code municipal et la Loi sur les
cités et villes, plus des chartes privées, mais qui
relèvent du gouvernement du Québec. Alors, cela instaure tout le
régime juridique et administratif des municipalités. A la minute
où il y a un gouvernement, fût-il supérieur, qui
court-circuite celui dont relèvent les municipalités, vous
créez un deuxième système de vérification, une
deuxième série de fonctionnaires dans les municipalités.
Je pense bien savoir de votre part qu'il y a déjà assez de
fonctionnaires qui interviennent dans les municipalités.
Alors, pourquoi faire cela? Tous les gouvernements du Québec
antérieurs ont dit non. La constitution dit que les relations entre les
institutions locales municipales se font avec les provinces et non pas avec le
gouvernement fédéral. Et, jusque-là, on s'en était
tenu à cela, sauf que là on a un régime
fédéral de plus en plus envahissant et qui court-circuite, qui
fait que l'on va de l'un à l'autre pour essayer d'en avoir plus. C'est
cela qui détruit et qui va créer le chaos dans le paysage. C'est
bien évident. C'est pour des raisons strictement administratives que
Taschereau, que Duplessis, que Johnson, que Lesage, que Bertrand, que Bourassa,
en 1972, ont dit: Pas de fédéral dans les municipalités.
C'est pour des raisons strictement administratives, de bon sens administratif.
Ce n'est pas pour des questions de visibilité. (16 heures)
Écoutez, on peut leur en faire planter des drapeaux avec des
feuilles mortes. On va leur mettre des plaques, de grands panneaux. On va
mettre le nom, comme on le disait hier, des députés
fédéraux sur tous les tuyaux d'égout. On peut faire cela.
Ce n'est pas une question de visibilité. C'est une question de bon sens
administratif. Quant à les voir pour qu'ils nous expliquent cela,
j'aimerais cela qu'ils s'en expliquent publiquement. Comment se fait-il qu'ils
interviennent partout dans le territoire, comme cela, de façon
discrétionnaire, discriminatoire? Ce n'est pas comme cela. On sait,
d'après les rumeurs qu'on en a, qu'il y a seize comtés où
ils peuvent dépenser 3 000 000 $ et les autres comtés, c'est 400
000 $ ou 500 000 $; on ne sait pas trop ce que c'est. Un programme
d'intervention spéciale est mis à la disposition des
députés fédéraux. Bon! C'est quoi, cela? Est-ce que
c'est cela, de la bonne administration publique? Je pense que non, M. le
député de
Verdun. Vous, vous faites des surplus, vous avez accumulé 6 000
000 $, presque 7 000 000 $ de surplus; eux, ils ont accumulé 30 000 000
000 $ de déficit, juste cette année. Alors, comparez les deux
administrations.
M. Caron: Je vous ai offert...
M. Léonard: Je prends la suggestion en
considération.
M. Caron: Je vais laisser parler le député
d'Iberville.
Le Président (M. Brouillet): Le député
d'Iberville a demandé la parole depuis très longtemps. Il
voudrait intervenir brièvement.
M. Beauséjour: C'est très bref. Je ne veux pas
arrêter vos échanges. Je voudrais demander au député
de Verdun s'il pourrait avoir l'autorisation du maire de Verdun pour nous
donner des photocopies de sa résolution.
M. Caron: Certainement. Même, je pourrai vous donner
l'original mardi prochain, si vous voulez, avec le sceau de la
municipalité.
M. Léonard: Ce serait très bien, mais il faut
peut-être la garder en souvenir dans les archives de la
municipalité et, même, la faire encadrer.
M. Caron: M. le Président, revenons à la
péréquation. Le temps nous presse, il est déjà 16
heures. Il nous reste une heure ou une heure et quart pour les
crédits.
Le Président (M. Brouillet): Une heure et dix minutes. Une
heure et quarante minutes.
M. Caron: On aurait tellement à dire sur les 1600
municipalités dans l'intérêt de tous les maires et des
conseillers. Autant de votre part que de notre part, on essaie de leur aider.
Sur la péréquation, il faudrait aussi dire une chose, c'est qu'au
moment où on nous a enlevé la taxe de vente qui aurait
été indexée... Vous le savez, si on retourne dix ans en
arrière, un bail qui a été signé, il y a dix ans,
pour environ 17 500 $, M. le ministre, quand il sera signé dans deux ou
trois mois, sera rendu à 43 000 $. La même chose s'est
appliquée pour la taxe de vente. On l'a changée aujourd'hui. On
se dit: On donne tant.
Il y a une chose, aussi, où il faudrait que le gouvernement soit
franc et qu'il le dise à la population, c'est qu'au moment où
vous nous remettez des sommes d'argent, soit pour Bell Canada, soit pour
HydroQuébec, s'il y a des augmentations, ces augmentations, à ce
que je sache, ce n'est pas Bell Canada qui les paie ou ce n'est pas
Hydro-Québec, ou le gaz naturel; on se revire de bord et c'est
facturé à l'ensemble. Il faudrait aussi être franc et le
dire. Le gouvernement donne, mais il eu tant pour Bell Canada, et tant pour le
gaz naturel et Hydro-Québec. On s'arrête et on ne dit pas, non
plus, que, s'il y a des augmentations, c'est encore le contribuable qui
paie.
M. le ministre, au moment où l'on se parle, il y a cinq
municipalités qui ont été pénalisées
à tort ou à raison, je ne voudrais pas essayer de gagner du
temps. Est-ce qu'on peut avoir votre parole que, pour le budget de 1984, ces
cinq municipalités au Québec ne seront pas touchées pour
la prochaine année? Est-ce que vous allez nous arriver au mois de
novembre, comme l'an dernier, et dire: Le ministre des Finances nous a
demandé de couper? C'est un peu cela qui est arrivé l'an
passé. Est-ce que cette année, même s'il y a des surplus...
Comme je vous le dis, si on a des surplus, je pense que c'est parce que les
municipalités font leur possible. Vous avez dit que, dans l'ensemble du
Québec, la majorité des municipalités essaient
d'administrer le mieux possible parce que, si elles administrent mal, il y a
une élection. Au moins, au municipal, c'est tous les quatre ans. Vous,
vous choisissez le temps, vous faites des sondages. Les gouvernements dans le
passé, comme actuellement, choisissent le temps voulu. On fait faire des
sondages et si c'est bon on y va; si ce n'est pas bon, on n'y va pas. Mais, au
moins, les municipalités n'ont pas le choix. Alors, il faut que les gars
suivent une bonne ligne de conduite; sans cela, ils paieront la note au bout du
compte. Est-ce qu'on peut avoir votre parole? C'est important parce que moi, je
commence à préparer mon budget le vendredi soir et les samedi et
dimanche, parce que, pendant que je suis à Québec, je ne peux pas
être là. Je suis obligé de travailler sept jours par
semaine. Je voudrais savoir, pour moi, personnellement, pour les contribuables
de Verdun et les quatre autres municipalités, si vous allez faire pareil
pour nous dans le courant de l'année.
M. Léonard: Je pense que ces cinq municipalités
avaient un statut particulier l'an dernier. Lorsqu'on les a rendues admissibles
au régime de péréquation à partir de 66 2/3%,
plutôt qu'à partir de 75%, on les a remises sous le système
général. On n'a donc pas de raison de toucher ces cinq
municipalités plus que d'autres. Elles sont sous le système
général. Nous sommes, nous aussi, à faire notre budget. Je
n'ai pas d'indice à l'heure actuelle qu'on ait à toucher au
régime de péréquation. Il n'y a pas de raison pour
singulariser ces cinq municipalités par rapport aux autres puisque
maintenant elles sont sous le régime général.
M. Caron: Cela veut dire qu'on n'aura pas de
désagréments ou de mauvaises surprises. C'est cela?
M. Léonard: Pas plus là qu'ailleurs.
M. Saintonge: II reste que, souvent, vous avez cité le
rapport Québec-municipalités, qui a été rendu
public l'automne dernier, avant votre décision sur ce sujet. Est-ce que
dans le rapport Québec-municipalités vous avez une disposition
qui vous a encouragé à modifier, à mettre fin à ce
programme ou, du moins, à diminuer le programme de
péréquation? N'y avait-il pas des recommandations à cet
effet dans le programme Québec-municipalités?
M. Léonard: II n'y avait pas de recommandations à
cet effet.
M. Saintonge: Dans le cadre des discussions et de l'analyse de la
fiscalité municipale, le comité avait sûrement
touché à la question de la péréquation municipale.
On y fait allusion dans le dossier, sans recommandation précise de le
diminuer. Qu'est-ce qui a pu justifier... Le ministre nous dit souvent de nous
référer à Québec-municipalités. C'est bien
beau, on a de bons mots pour le suivi de la fiscalité municipale, de la
nouvelle fiscalité, mais il reste que je trouve étrange que, sans
recommandation particulière, alors que le comité n'a pas cru bon
de faire des recommandations en moins là-dessus, vous interveniez dans
ce sens-là.
M. Léonard: Je voudrais, quand même, rappeler au
député de Laprairie que le ministre n'est pas lié par les
recommandations, du comité sur la fiscalité. Je pense que tout le
monde comprend cela. Il y a des recommandations. Par ailleurs, dans les
recommandations il y a une perspective générale qui veut que le
système soit applicable à tout le monde et qu'il soit le
même pour tout le monde. Dans ce contexte-là, pourquoi cinq
municipalités auraient-elles un statut particulier par rapport à
d'autres, où l'accès au programme de péréquation
est à partir des deux tiers de l'indice général des
municipalités du Québec, alors que, justement, ces
municipalités avaient accumulé un surplus? Devant la triste
réalité d'avoir à réaliser des compressions au
niveau du budget de transfert vers les municipalités, il reste que nous
n'avons pas voulu toucher au système général, mais
plutôt regarder s'il y avait des cas particuliers qui pouvaient
être ramenés sous la norme générale. C'est le cas
à l'heure actuelle. Regarder si, dans des programmes comme celui du
fonctionnement des MRC ou de la rémunération des élus, il
n'y avait pas des crédits périmés qui auraient pu donner
lieu à des compressions budgétaires, c'est ce que nous avons
fait.
M. Saintonge: Le statut particulier qui avait été
octroyé à ces municipalités, au départ, ce
n'était pas une charité que le ministère faisait à
ces municipalités. C'était en fonction de certains
critères particuliers, qui n'ont pas changé depuis ce
temps-là.
M. Léonard: Ce n'était pas une charité;
c'était peut-être un compromis qui leur allait bien. Elles en ont
profité durant trois ans, en 1980, 1981 et 1982. Tant mieux pour elles,
mais, en période de restrictions, je pense que, s'il y avait un petit
peu de gras là - comme il semblait y en avoir à cause des surplus
- on a fait passer un peu de compressions.
M. Caron: II faudrait aussi, M. le Président, pour revenir
aux surplus, ne pas pénaliser les municipalités au Québec.
Dans le fond, Montréal a eu 25 000 000 $ de surplus et personne ne crie.
La communauté urbaine a eu un certain surplus et personne ne crie. Comme
je le disais tout à l'heure, si une municipalité peut bien
s'administrer, il ne faudrait pas la pénaliser.
M. Léonard: Non, je suis d'accord.
M. Caron: On a dit tout à l'heure que le
fédéral est dans le trou aussi bien que vous. Une
municipalité n'a pas votre façon de manoeuvrer, peut-être,
parce que... Manoeuvrer au sens...
M. Léonard: Si vous me le permettez, M. le
député, je pense qu'on peut simplement établir une
comparaison entre les deux systèmes. Le budget que nous déposons
comprend les dépenses d'immobilisations, dans le budget du gouvernement
ici, alors que, dans le budget des municipalités, il s'agit du budget de
fonctionnement. À ce moment-là, la loi fait obligation aux maires
d'équilibrer leur budget et, s'il y a des immobilisations
financées par emprunts, c'est un autre budget. Si on additionnait les
deux, on pourrait trouver qu'il y a un déficit, mais le déficit,
au fond, représente les dépenses d'immobilisations des
municipalités ou représenterait, dans le cas où on
consoliderait les deux budgets, les dépenses d'immobilisations des
municipalités, comme dans le budget du Québec, normalement, le
déficit qui est déclaré au budget du Québec
représente ou doit représenter substantiellement les
dépenses d'immobilisations du Québec. Ce n'est effectivement pas
le cas du fédéral, soit dit en passant, qui, lui, a un
déficit largement supérieur aux dépenses d'immobilisations
qu'il fait.
M. Caron: Quant à moi, il est trop gros
et c'est tout à fait normal... Non, il faut le dire, il faut
essayer d'être juste. Pour une municipalité, c'est assez difficile
si, pour une raison ou une autre, on a un personnel de X en permanence et qu'on
fait des travaux pour lesquels il doit y avoir un règlement d'emprunt.
Si on a une piscine à faire et qu'il y a une partie des employés
de la ville qui y travaillent, c'est "chargé" au règlement
d'emprunt. C'est pour cela que c'est assez difficile d'arriver à la
"cenne" près. C'est un peu pour cela que les municipalités, en
général, ont des surplus. Ce n'est pas parce qu'elles veulent
avoir des surplus, loin de là, je ne le pense pas. D'un autre
côté, avec des surplus, des fois, on finance nos règlements
d'emprunt; quand ils étaient à 20%, on était bien fiers de
les financer avec l'argent qu'on avait reçu. C'est de la bonne
administration.
M. Léonard: Ce matin, je considère
qu'effectivement, au niveau du budget de fonctionnement, il y a des surplus
dans les municipalités qui rendent compte du fait que les
municipalités administrent dans l'équilibre budgétaire. Il
reste que, de 1976 à 1982, la situation s'est améliorée
considérablement au niveau des surplus de fonctionnement. C'était
26 000 000 $, les surplus de fonctionnement consolidés des
municipalités du Québec en 1976, avec les subventions
d'équilibre budgétaire, parce qu'il y en avait à
l'époque, alors qu'en 1982 ils sont passés à 180 000 000 $
sans subvention d'équilibre budgétaire. Il faut donc admettre
que, dans l'ensemble, la situation s'est améliorée, je le dis
toujours grâce à la bonne gestion des élus municipaux,
grâce aussi aux bons effets de la fiscalité municipale.
Le Président (M. Brouillet): M. le député de
Saint-Laurent.
M. Leduc (Saint-Laurent): Je voudrais revenir sur le non-paiement
des taxes par le fédéral.
M. Saintonge: On pourrait peut-être finir la
péréquation avant.
M. Leduc (Saint-Laurent): Ce ne sera pas long. Je pense qu'on
charrie beaucoup là-dessus. Vous avez parlé tantôt de
bilan. Vous dites qu'il faut être sérieux. On pourrait
peut-être faire le bilan. Je comprends une chose, c'est que le
fédéral, par ses paiements de transfert, doit calculer que ces
montants, normalement, devraient être compris. Les chiffres disent que le
fédéral transfère au Québec près du tiers du
total de l'ensemble canadien.
C'est cela que je voudrais savoir parce que vous dites qu'il faut
être sérieux et qu'il faut arrêter de charrier. Est-ce que
le fédéral ne pourrait pas, dans les paiements de transfert, la
péréquation, les points d'impôt, le paiement à
l'éducation postsecondaire, invoquer le fait que ces montants
comprennent également les "en lieu" de taxes?
Je le vois de cette façon et je n'ai personne à
défendre au fédéral. Ils sont assez grands pour le faire
eux-mêmes et je ne pense pas qu'ils aient besoin de nous. S'ils ont des
taxes à payer, qu'ils les payent, je veux bien. Je ne pense pas que ce
soit juste de dire: Écoutez, il faudrait qu'ils payent leurs taxes. Je
pense que c'est un bilan. Il y a un ensemble et il faut en tenir compte. C'est
mon point de vue. Est-ce que vous pensez que vous pourriez discuter avec le
fédéral et lui dire: Écoutez, il faudrait peut-être
payer 100 000 000 $ ou 200 000 000 $ de taxes? On ne déduirait pas cela
des transferts de paiements. C'est la question que je vous pose. (16 h 15)
M. Léonard: Les taxes municipales sont payées aux
municipalités et non pas au Québec.
M. Leduc (Saint-Laurent): Non, je comprends, mais...
M. Léonard: Dans le calcul des paiements de
péréquation, cela n'intervient pas. Ce sont les dépenses
en éducation, les dépenses dans le domaine de la santé. Je
pense que c'est le niveau de revenu des particuliers, d'imposition qui
intervient et pas du tout le paiement des taxes municipales ou le
paiement...
M. Leduc (Saint-Laurent): L'impôt.
M. Léonard: ...du compte de téléphone ou le
paiement du compte d'électricité, parce que ce sont des
dépenses courantes. Je pense que le fédéral doit convenir
que les budgets municipaux rendent compte de services qui doivent être
rendus surtout à la propriété. C'est ce qui explique que
la base fiscale des municipalités soit l'impôt foncier. Lui, quand
il s'installe quelque part, il doit aussi payer ce que cela coûte pour
son installation sur le territoire aux municipalités. Je pense que ce
sont deux choses différentes que les paiements de
péréquation aux provinces et le paiement des taxes
municipales.
M. Leduc (Saint-Laurent): II y a les points d'impôt
également. Tout ce que je voudrais savoir, c'est si vous n'avez pas
l'impression que le fédéral pourrait s'opposer.
M. Léonard: Non, parce que les paiements de
péréquation ne sont pas établis à ce titre, pas du
tout.
M. Leduc (Saint-Laurent): Mais c'est
tout de même de l'argent fédéral.
M. Léonard: C'est une autre loi. D'ailleurs, c'est la loi
C-4 qui intervient pour les paiements aux municipalités. Ce qu'on dit,
c'est qu'ils doivent s'assujettir à l'évaluation, parce qu'il y a
un tas d'édifices et d'équipement qu'ils sortent de
l'évaluation foncière sur le territoire. Donc, cela devient
très difficile de savoir le manque à gagner. En plus, la loi C-4
fait qu'ils ne payent pas la taxe d'affaires, ce qui serait très
intéressant pour les municipalités. Il faudrait aussi qu'ils
payent à 100% leur impôt foncier, leurs taxes foncières,
leurs taxes municipales ...
M. Leduc (Saint-Laurent): Est-ce qu'ils en paient dans les autres
provinces?
M. Léonard: ...comme nous les payons sur nos
édifices gouvernementaux et nous sommes en train d'arriver à
payer à 100%, aussi, sur des édifices des réseaux.
M. Leduc (Saint-Laurent): Est-ce qu'ils en payent dans les autres
provinces?
M. Léonard: En vertu de la même loi, ils doivent en
payer, mais pas beaucoup. Les autres provinces se plaignent aussi. Dans
l'ensemble du Canada, ils payent moins de taxes sur tout le territoire du
Canada que nous, comme gouvernement du Québec, nous en payons aux
municipalités seulement au Québec.
M. Leduc (Saint-Laurent): En tout cas, selon moi, il y a les
transferts de paiements; à mon sens, cela veut dire quelque chose.
M. Léonard: Je comprends que vous vouliez défendre
le fédéral. Mais enfinl
M. Leduc (Saint-Laurent): Non, pas du tout. Mais, s'ils
transfèrent près du tiers du total de l'ensemble canadien, je
pense que c'est, tout de même, un chiffre à retenir.
M. Caron: On va exproprier le reste du pays; on n'aura plus ce
problème.
M. Léonard: Le jour où on sera indépendant,
effectivement, comme tous ces édifices gouvernementaux du
fédéral reviendront au Québec, vous aurez 100% des
impôts fonciers là-dessus.
Une voix: Les bâtisses seront peut-être vides
à ce moment-là.
M. Saintonge: J'aurais une question.
Le Président (M. Brouillet): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: Seulement pour ne pas s'éloigner de la
question de la péréquation, je dirais qu'il y a cinq
municipalités qui ont été touchées d'une certaine
façon, les municipalités privilégiées.
M. Léonard: Je n'ai pas dit privilégiées,
j'ai dit qu'elles avaient un statut particulier.
M. Saintonge: Disons celles qui avaient un statut particulier.
Quant à cela, si on prend d'autres municipalités qui ont
été touchées, je pense à Yamachiche où on a
aussi subi certaines pertes, à Shawinigan où on faisait allusion
à un manque à gagner de 500 000 $, puisque le facteur a
été modifié et a été établi à
0.
M. Léonard: C'est à la suite du dépôt
des rôles d'évaluation et pas du tout à la suite d'une
modification dans le programme. Ce n'est pas pareil. Je ne connais pas le cas
de Yamachiche. Effectivement, les cinq municipalités qui ont
été touchées sont Cap-de-la-Madeleine, Longueuil, Verdun,
Montréal-Nord et Châteauguay. Les autres n'ont pas
été affectées en vertu de cette décision, mais en
vertu de l'application même du programme, parce que l'indice de richesse
foncière à Shawinigan est passé à au-dessus de 75%.
Donc, qu'il y ait eu ou pas une décision de la nature de celle qu'on a
prise, elle n'en aurait pas bénéficié. Dans le cas de
Yamachiche, j'ignore ce qui a pu se produire, mais c'est probablement qu'elle
est passée au-dessus du seuil de 66 2/3%.
M. Saintonge: II y a Sainte-Marthe, également, dans le
comté de Vaudreuil où il semblerait qu'on ait perdu les
subventions de péréquation. Mais, d'après ce que j'ai
comme résolution qui est transmise au ministère en date du mois
de mars 1983, on mentionnait que les budgets pour le village et la paroisse de
Sainte-Marthe avaient été faits séparément et
avaient été adoptés avant la fusion des deux
municipalités. En enlevant la péréquation, le
ministère des Affaires municipales enlève les droits de la
municipalité. Donc, au niveau de la municipalité de Sainte-Marthe
- je ne sais pas si vous êtes au courant de ce cas plus
particulièrement - il semblerait, puisqu'il y avait deux budgets
antérieurement, qu'on pouvait bénéficier de la
péréquation, mais après une fusion.
M. Léonard: L'une des deux bénéficiait de la
péréquation, je suppose.
M. Saintonge: Oui, j'imagine. Après cela, elles ont
complètement perdu la péréquation.
M. Léonard: Par ailleurs, si elles ont fusionné,
elles ont eu droit au programme
des fusions volontaires. À ce moment, elles peuvent avoir
jusqu'à 33 $ par tête d'habitant, ce qui peut compenser des pertes
qui peuvent survenir comme celles dont vous parlez.
M. Saintonge: Le ministre peut-il prendre note du cas de
Sainte-Marthe et nous faire parvenir une réponse?
M. Léonard: Vous me dites que la lettre a
été transmise au ministère.
M. Saintonge: À votre attention, M. le ministre, au mois
de mars 1983, et on m'informait hier...
M. Léonard: Cela a sûrement été
transmis au service concerné du ministère.
M. Saintonge: On est toujours dans l'attente d'une
réponse. J'apprécierais...
M. Léonard: Je vais m'enquérir du moment où
la réponse pourra être donnée à la
municipalité.
M. Saintonge: D'accord.
M. Léonard: On me dit que son indice de richesse est
passé au-dessus de 66 2/3%, que leur indice composé,
consolidé de richesse est passé au-dessus de 66 2/3%, ce qui
explique qu'elles n'auraient plus accès au programme de
péréquation.
M. Leduc (Saint-Laurent): Est-ce qu'on pourrait savoir le nombre
de municipalités qui sont subventionnées par le régime de
péréquation?
M. Léonard: Environ 500, comme pour le transfert minimum.
Il y en avait 500, mais ce ne sont pas partout les mêmes.
M. Leduc (Saint-Laurent): Combien y en a-t-il de coupées
cette année? Les cinq plus les autres qui ont atteint le seuil?
M. Léonard: L'effet de la décision que nous avons
prise a été d'affecter seulement les cinq municipalités.
Pour le reste, en ce qui concerne la péréquation, il y a des
municipalités qui y entrent chaque année et d'autres qui en
sortent. Le programme n'a pas été modifié, il s'applique.
Si vous avez un indice de richesse foncière inférieur à 66
2/3%, vous avez accès au programme de péréquation.
Dès que vous dépassez 66 2/3%, vous perdez l'accès
à la péréquation. Mais il se peut que, par le jeu de la
confection des rôles d'évaluation et de l'évolution de la
richesse foncière dans une municipalité, on en sorte ou on y
entre.
M. Leduc (Saint-Laurent): Vous dites qu'il y en a environ
500.
M. Léonard: Un instant, on me donne les chiffres. En 1982,
469. En 1983, on va payer sur le même nombre par rapport à un
paiement provisoire. Il y a quatre villes de plus de 20 000 habitants qui
pourront y avoir accès et 465 municipalités de 20 000 habitants
et moins, donc 469. Au niveau du transfert minimum, il y a 556
municipalités qui y ont accès.
Le Président (M. Brouillet): Est-ce que nous demeurons
toujours au programme 2?
M. Saintonge: C'est le programme 3, M. le député de
Hull, je pense, pour les "en lieu" de taxes.
M. Rocheleau: J'ai entendu tantôt qu'on en discutait.
Est-ce qu'on chevauche les programmes 2 et 3?
M. Saintonge: J'ai une courte question sur le programme 2 et on
pourra l'adopter.
Le Président (M. Brouillet): Très bien.
M. Saintonge: Cela regarde la Commission municipale. Au cours de
l'année, deux personnes sont venues joindre les rangs de la Commission
municipale. Vous n'aurez pas de surprise, ce sont Mme Cuerrier,
ex-députée péquiste de Vaudreuil-Soulanges, et l'ex-maire
de Longueuil, M. Robidas, qui est également reconnu pour sa sympathie
envers le Parti québécois. La question que je veux poser est
celle-ci: Quels sont les critères qui ont primé dans le choix de
ces personnes? Y avait-il des postes vacants au moment où ces
nominations ont été faites?
M. Léonard: Oui, ils ont été nommés
à des postes vacants. On pourrait savoir qui ils ont remplacé. Ce
sont sûrement des personnes très compétentes. D'ailleurs,
je n'ai pas entendu dire qu'on les considérait comme
incompétentes. Quant à l'un des postes, Mme Cuerrier avait une
bonne expérience à la vice-présidence de
l'Assemblée nationale. Elle connaissait la politique municipale et les
élus municipaux, elle avait travaillé avec eux durant ses mandats
et au cours d'expériences antérieures. Quant à M. Robidas,
tout le monde sait qu'il a été maire de Longueuil durant de
très nombreuses années. Il connaît, lui aussi, et
l'administration, et la politique municipales. Je ne pense pas qu'on ait
à critiquer de tels choix. Je pense qu'au contraire c'est une
excellente décision.
M. Saintonge: Je demandais les critères particuliers qui
étaient sous-jacents à ces nominations. Ce sont les
critères que vous venez de mentionner?
M. Léonard: Je viens de vous l'expliquer, leur
expérience antérieure.
M. Saintonge: Est-ce qu'il y a eu consultation pour...
M. Léonard: Vous voyez des couleurs partout.
M. Saintonge: Non, non. Est-ce qu'il y a eu des consultations
menées avant ces nominations? Est-ce dans l'ordre des choses avant de
faire des nominations à la Commission municipale de faire des
consultations? Auprès de qui?
M. Léonard: La première des choses, on demande
toujours au président de la Commission municipale comment il verrait
telle candidature ou telle autre. Je pense que cela est important.
M. Saintonge: Est-ce qu'à la Commission municipale il y a
eu des postes qui ont été résiliés au cours de la
dernière année?
M. Léonard: II n'y a pas eu de postes abolis.
M. Saintonge: Est-ce que le mandat de certaines personnes a pu
être résilié?
M. Léonard: Non, on n'a congédié personne.
Il y a des mandats qui ont pu venir à échéance.
M. Saintonge: Est-ce qu'il y en a qui sont venus à
échéance durant la période précédente?
M. Léonard: II y a une personne qui a
démissionné pour aller travailler à la Banque mondiale
à Madagascar. Cette personne n'avait pas terminé son mandat. Les
autres sont des mandats qui sont venus à échéance. M.
Jean-Paul Boucher a été renommé. Il y a eu deux
nominations, Mme Cuerrier et M. Robidas.
M. Saintonge: Qui ont-ils remplacé? M. Léonard:
II y avait M. Paquet...
M. Saintonge: Dont le mandat avait pris fin?
M. Léonard: Oui. Il y avait M. Arès, c'est lui qui
a démissionné pour aller à Madagascar. Il y avait le poste
de Gilles Arès et de Jean-Marie Paquet. Celui de M. Jean-Marie Paquet
est venu à échéance et M. Arès a
démissionné.
M. Saintonge: Quelle était la durée de ces
mandats?
M. Léonard: Des mandats de dix ans selon la loi.
M. Saintonge: Les mandats précédents
également?
M. Léonard: Oui.
M. Saintonge: Ceux qui étaient venus à
échéance. Est-ce qu'il est possible de renouveler ces
mandats?
M. Léonard: II y en a un qui a été
renouvelé, celui de M. Jean-Paul Boucher, qui avait été
nommé en 1972.
M. Rocheleau: Ne trouvez-vous pas que des mandats de dix ans,
c'est long?
M. Léonard: La loi dit dix ans, effectivement. C'est une
loi qui a été adoptée antérieurement et qui n'a pas
été modifiée depuis.
M. Rocheleau: J'avoue personnellement que je trouve que ce sont
de longs mandats. Cinq ans, avec possibilité de renouvellement, cela
laisse souvent une chance au parti qui vient prendre la relève de
réexaminer les compétences et de faire comme d'autres l'ont fait,
de placer son monde pour quelques années.
M. Léonard: II y a un renouvellement par entente avec un
mandat de cinq ans, c'est celui de M. Boucher. Lorsque son mandat a
été renouvelé, il l'a été pour cinq ans et
il était d'accord.
M. Rocheleau: Est-ce que c'est la même chose pour le
président de la Commission municipale?
M. Léonard: Oui, c'est dix ans.
M. Rocheleau: Est-ce que son mandat...
M. Léonard: Je crois qu'il vient à
échéance le 15 décembre 1983.
Le Président (M. Brouillet): Est-ce qu'on clôt le
programme 2?
M. Caron: M. le Président - je m'excuse j'étais
sorti - quels ont été les critères pour M. Boucher? (16 h
30)
M. Léonard: M. Boucher avait été
vice-président de la Commission municipale du Québec depuis 1974.
C'était un excellent membre de la commission et M. le juge Beaulieu
était d'accord aussi pour que son mandat soit renouvelé.
Jusque-là, je n'ai pas eu lieu de me plaindre.
M. Caron: Non, non, je demande cela
tout bonnement.
M. Rocheleau: C'est un excellent bonhomme. Ils sont tous
très bons.
M. Léonard: Je dois dire que, au contraire, il m'a
semblé très opportun de renouveler son mandat. C'est, d'ailleurs,
un ingénieur et, comme vous le savez, dans les travaux que la Commission
municipale doit faire, il y a souvent des questions qui touchent le
génie et il est important qu'il y ait un ingénieur. Donc, il a
accumulé une grande expérience et c'est quelqu'un
d'éminemment compétent.
M. Rocheleau: II avait été aussi l'un des
commissaires qui avaient fait, je pense, l'étude sur
Baie-Comeau-Hauterive, avec M. Arès et qui avaient conclu qu'il fallait
sûrement revoir cet aspect de la loi no 37. Mais l'avenir le dira.
M. Léonard: Ce ne sont pas les conclusions que j'ai lues
dans ce rapport.
M. Rocheleau: Ah non? Vous n'avez pas eu le même document
que moi.
Le Président (M. Brouillet): Nous allons revenir au
programme 2. Le programme 2 est-il adopté?
M. Saintonge: Adopté.
M. Léonard: II y a des heures de gloire comme cela qui
sont tristes. Ce sont des heures de gloire pour le député de
Hull, mais elles sont tristes.
Le Président (M. Brouillet): Adopté sur
division.
M. Rocheleau: Des heures de gloire? Le temps marque les choses.
Vous vous en souviendrez un jour; vous m'en reparlerez quand vous serez assis
ici, si vous vous rendez là.
Le Président (M. Brouillet): Alors, programme 3.
M. Rocheleau: Concernant le programme 3, j'aimerais...
M. Léonard: Vous pouvez bien dire: Quand je serai assis
là, parce que on en a encore pour 20 ans.
Une voix: Vous avez l'idée de durer.
M. Léonard: Prenez votre mal en patience.
Le Président (M. Brouillet): Le programme 2 est
adopté sur division.
M. Léonard: Sur division?
Le Président (M. Brouillet): Oui, il reste une heure et
dix minutes.
M. Léonard: Quels sont les sujets d'opposition?
M. Rocheleau: Ils sont d'ordre général.
M. Léonard: C'est de la brume et de la
poussière.
M. Rocheleau: Non, mais on n'aimerait pas se faire dire ce qu'on
s'est fait dire déjà, M. le Président. À
l'Assemblée nationale, on s'était fait dire l'an passé:
Vous avez adopté les crédits.
M. Léonard: Vous ne les adoptez pas, vous examinez les
crédits.
M. Rocheleau: On les examine, on en tient compte et on tiendra
compte aussi de votre efficacité au cours de l'année. Mais vous
allez vite comprendre, M. le Président, que, n'ayant pas pu scruter
chacun des éléments en profondeur, il est difficile pour nous
d'être...
M. Léonard: Je comprends, M. le Président. Que
voulez-vous, il est comme une queue de veau, il se promène partout, il
n'est jamais assis à son siège.
M. Rocheleau: Vous allez voir que la queue va faire du chemin
tantôt.
M. Saintonge: Quand on a les documents d'avance, M. le ministre,
cela nous aide à préparer longtemps d'avance les
crédits.
M. Léonard: Vous avez eu les documents demandés
dans les délais. Mais je comprends que vous ne puissiez pas toujours
être là. Comme ce matin, quand il y a eu une question sur la
fiscalité municipale, vous n'étiez pas là.
M. Saintonge: Malheureusement, non.
M. Léonard: Alors, vous dites que c'est une question
plantée. Mais, que voulez-vous, vous n'êtes pas là pour
poser des questions.
M. Rocheleau: J'y étais, M. le ministre.
M. Léonard: Vous, vous étiez là, oui
d'accord.
M. Rocheleau: Oui, cela vous a pris par surprise.
M. Léonard: Non, non.
M. Rocheleau: Quand on se fait planter des questions, on ne pense
pas que l'Opposition va réagir. Vous vous êtes fait poigner au
fil. Je vais vous donner un supplément.
M. Léonard: Très bien. M. Kocheleau: Là,
j'ai le droit. M. Léonard: J'ai hâte de le voir.
Évaluation foncière
M. Rocheleau: M. le Président, si vous voulez, on va
toucher au programme 3 pour quelques instants.
M. Léonard: Dépêchons-nous avant que le
député reparte, parce qu'il n'aura pas le temps de parler, il va
déjà être reparti.
M. Rocheleau: Vous savez, on a tellement de travail à
faire un peu partout.
M. Léonard: Quelle sorte de travail?
M. Rocheleau: De l'excellent travail. Les gens jugeront.
M. Léonard: J'aimerais que vous vous expliquiez
là-dessus.
M. Rocheleau: M. le Président, j'aurai peut-être
l'occasion, si le temps le permet tantôt, de retourner aux années
1978-1979, alors que le comité Québec-municipalités sur la
fiscalité existait. Il existe encore d'ailleurs. Il avait fait des
recommandations et on avait compris dans le temps, M. le ministre, qu'avec les
transferts de fonds, tout particulièrement la taxe scolaire qui
était transférée aux municipalités à
l'exception d'un facteur minime... À ce moment-là, on parlait
beaucoup des "en lieu" de taxes, plus particulièrement dans le
réseau scolaire et le réseau des affaires sociales. Dans le
budget du ministre des Finances, pour 1980-1981, le budget qui suivait
l'adoption de la loi no 57, à la page 14, on trouvait: "L'objectif est
de faire en sorte que l'on paie la totalité des taxes sur tous les
immeubles." C'était l'objectif sur lequel on s'était entendu avec
l'Union des municipalités, l'Union des conseils de comté dans le
temps, les communautés urbaines et régionales et tout le monde
municipal.
Quelque temps après, lors d'un discours que prononçait M.
Parizeau au congrès de l'Union des municipalités, les 29 et 30
avril 1980, on pouvait entendre: "J'admets aussi que, sur une période de
quatre ou cinq ans il faudrait amener le gouvernement du Québec à
payer 100% sur l'ensemble." L'Opposition demande depuis quelques années
de commencer à reconnaître des tranches importantes. Quand on
parle de 100%, dans les réseaux des affaires sociales et de
l'éducation, on parle de plus de 100 000 000 $, ce qui est quand
même un coût relativement important à donner dans une seule
année, si on attend la cinquième année pour en arriver
à tenir compte des engagements que le gouvernement avait pris.
Il y a peut-être une petite chose qui m'inquiète
là-dessus, M. le Président, c'est qu'on vante actuellement le
fait que, l'année passée, il y a eu des surplus dans l'ensemble
des municipalités qui totalisaient à peu près 180 000 000
$. Je pense que c'est un phénomène intéressant à
souligner, à savoir que les municipalités ont une excellente
gestion et n'ont pas de déficit de fonctionnement comme le gouvernement
du Québec s'en crée tous les ans, qui totalise maintenant
près de 20 000 000 000 $ pour les quelques dernières
années et particulièrement 15 000 000 000 $ de 1976 à
aujourd'hui.
Ce matin, dans la question plantée au ministre des Affaires
municipales, il semblait à première vue très
désireux de lancer une autre momifie au fédéral, parce que
c'est l'habitude que ce gouvernement a, à peu près toutes les
semaines, quand bon lui semble, de tout reprocher au gouvernement
fédéral.
J'ai un petit document intéressant. Si j'avais fait la recherche
moi-même, on pourrait douter de sa crédibilité. On pourrait
dire que c'est partisan et toutes sortes de belles choses. C'est signé
par un des directeurs adjoints à l'administration et au budget de la
ville de Hull. C'est bien évident, M. le Président - j'y suis
encore tellement attaché et, de plus, c'est dans mon comté, la
ville de Hull - que j'ai encore des relations très étroites avec
elle. J'en ai gardé un si bon souvenir que je ne peux pas
m'éloigner trop. Vous allez comprendre que...
M. Léonard: Une chance que vous n'avez pas
participé à cette élection parce que peut-être que,
cette fois, vous auriez été battu. Ce n'est pas votre cousin qui
a été élu.
M. Caron: M. le Président, je m'excuse auprès de
mon collègue. Il faudrait que le ministre des Affaires municipales
amende la loi pour qu'il puisse donner une chance à mon
collègue...
M. Rocheleau: Non, cela avait été
prémédité.
M. Caron: ...afin qu'il puisse devenir le député
maire de Hull. Alors, peut-être qu'il aura l'occasion de se
représenter.
M. Rocheleau: On avait sûrement assez d'un maire
député. Je continue, M. le Président, et je tiens à
lire textuellement un
court paragraphe qui en dit beaucoup: Le gouvernement
fédéral défraiera sa quote-part tenant lieu de taxes,
selon les évaluations de la Communauté régionale de
l'Outaouais et selon le même taux de taxe que tous les contribuables lui
doivent. C'est à l'égard du gouvernement fédéral.
Le montant d'évaluation est de 371 000 000 $ ce qui fait un montant de
taxes de 8 125 000 $ pour l'année 1983.
De plus, les édifices occupés par le gouvernement
fédéral appartiennent à l'entreprise privée, comme
le projet Campeau, entre autres, les Terrasses de la Chaudière et le
secteur de Place du centre, rapportent aussi 2 084 000 $ dans un cas et 3 800
000 $. Il faudrait faire enlever ce qu'ils rapportent de taxes en provenance de
l'hôtel, en provenance du centre commercial. Il n'en demeure pas moins
que le gouvernement fédéral à Hull paie en "en lieu" de
taxes à peu près 12 000 000 $ par année sur un budget de
50 000 000 $ ou de près de 50 000 000 $. C'est pratiquement 25% du
budget total de la ville de Hull.
Si, M. le Président - j'y reviens un peu - le gouvernement du
Québec reconnaissait pour sa part, plutôt que de critiquer les
autres, 100% d'évaluation du réseau des affaires sociales,
cégeps, universités, écoles primaires et secondaires, les
revenus supplémentaires, pour la ville de Hull, seraient d'environ 1 800
000 $ de plus par année. Ce matin, je disais que la ville de Hull - on
peut prendre l'ensemble des municipalités du Québec -
subventionne le gouvernement du Québec pour le manque a gagner, qui
totalise plus de 100 000 000 $ par année, que les municipalités
ne reçoivent pas en bénéfices sur les
propriétés appartenant au gouvernement du Québec ou
à ses institutions.
Voici ce qui m'inquiète un peu, M. le ministre. Tantôt,
vous louangiez un peu trop les municipalités quand vous disiez qu'elles
ont un surplus de 180 000 000 $. Cela laisse présager que vous
n'êtes pas trop pressé de leur donner les 100 000 000 $ qui leur
manquent et pour lesquels ces municipalités continuent à
subventionner le gouvernement du Québec, parce que vous devriez payer
100% pour tous les réseaux. Il est bien évident que les
municipalités auraient alors des sommes additionnelles ou qu'elles
pourraient décider de réduire les taxes ou de se doter
d'équipements additionnels selon les besoins, la volonté du
milieu, etc. Je voudrais dire au gouvernement du Québec que, lorsqu'il
atteindra 100% des taxes payées sur tous les immeubles et sur tous les
réseaux, il pourra se permettre de critiquer les autres.
Mais, en attendant, il ne faudrait pas faire dévier le
problème. Nous, à Hull, je vous avoue, M. le Président,
que nous sommes très heureux de la présence importante du
gouvernement fédéral chez nous. Cela nous rapporte des revenus
importants. Cela alimente aussi les commerces, l'économie. Cela
crée une vie économique importante du côté de
l'Outaouais québécois, chose qu'on n'avait pas avant les
années soixante-dix. On avait 30 000 fonctionnaires résidant du
côté québécois, c'est-à-dire Hull, Aylmer,
Gatineau, Buckingham, qui traversaient un des ponts chaque matin pour aller
travailler du côté de l'Ontario, du côté d'Ottawa,
dans les édifices fédéraux. C'étaient des
fonctionnaires fédéraux. Ils revenaient le soir, mais, avant de
revenir le soir, ils allaient faire leurs achats. Ils allaient s'acheter des
meubles. Ils allaient faire leurs emplettes, etc. Ils utilisaient l'Outaouais
québécois un peu comme une ville dortoir, alors qu'aujourd'hui on
a transféré des actifs importants du côté de
l'Outaouais québécois, chose que le gouvernement n'a jamais voulu
admettre.
Je trouve cela un peu malheureux, parce qu'il faut quand même
rendre à César ce qui est à César. Je comprends
qu'on aime, nous aussi, occasionnellement, et quand cela lui revient, critiquer
le gouvernement fédéral. On le fait parfois sur certains points.
Cependant, ce n'est pas une critique négative. C'est une critique
objective dans le but d'aller chercher ce qui nous revient. Au gouvernement du
Québec - on s'en rend compte dans différents programmes - avant
que les ministres s'entendent sur des acceptations de programmes, souvent, il y
a une période de l'année qui est déjà
passée, ce qui fait en sorte qu'on a perdu des sommes d'argent
considérables et, souvent, on n'a pas le temps d'implanter ou
d'appliquer ces programmes parce qu'on a trop attendu pour en faire
l'acceptation.
Je ne blâme pas uniquement le ministre actuel des Affaires
municipales ni ses prédécesseurs. J'ai eu l'occasion de faire un
reproche au Dr Goldbloom, l'ancien ministre des Affaires municipales, qui, lui
aussi, s'obstinait pendant des mois et, finalement, au huitième ou
neuvième mois de l'année, acceptait le programme alors qu'il
restait à peine quelques mois pour le mettre en vigueur. Si on acceptait
le programme et qu'on s'obstinait après, je trouverais cela mauditement
plus logique. Prenez le morceau et, après, allez vous chicaner
là-dessus, si vous voulez. Il reste qu'on en avait pour notre
argent.
Je remarque qu'il y a une augmentation, cette année, sur certains
réseaux de l'ordre de 20 000 000 $. Est-ce que cela est réparti
équitablement, plus particulièrement entre le réseau
scolaire, le réseau des affaires sociales? À combien cela
équivaut-il? À environ 10%? (16 h 45)
M. Léonard: Je voudrais, tout de même,
répondre sur d'autres choses. Je vais répondre très
précisément sur cela, mais je voudrais répondre sur
l'entrée en matière et le long préambule que vous venez de
faire. J'ai quelques remarques à faire sur ce sujet.
Pour répondre très précisément à
votre question, 25 000 000 $ de plus, cela représente, d'abord,
l'augmentation des taxes dans les municipalités, plus certains nouveaux
édifices sur lesquels nous aurons à payer des taxes. C'est de
l'ordre d'environ 9% à 10% pour l'augmentation des taxes et il y a
certains autres édifices que je n'ai pas ici, des écoles, etc. Le
gouvernement immobilise et construit. Nécessairement, cela ajoute un peu
au compte de taxes.
Est-ce que je peux faire des remarques sur votre préambule?
M. Rocheleau: Oui, je continuerai après.
M. Léonard: Quand vous parlez du déficit de
fonctionnement j'ai eu l'occasion, avant que vous arriviez, de l'expliquer. La
technique budgétaire fait que, dans les budgets des
municipalités, les dépenses d'immobilisations paraissent en
dehors du budget de fonctionnement, de sorte que le budget de fonctionnement
est en équilibre et que le fonds de capital et d'emprunt sert à
financer les immobilisations. Ce sont deux budgets différents. Vous
connaissez cela, vous avez été maire. Si on additionnait les
deux, cela montrerait un déficit avec des emprunts, mais cela correspond
grosso modo aux dépenses d'immobilisations. C'est la même chose au
gouvernement du Québec où les dépenses d'immobilisations
correspondent à peu près aux emprunts, ou l'inverse.
Généralement, le rapport est un peu plus de 1. On paye une partie
de l'immobilisation à même le budget de fonctionnement, cela
dépend. C'est cela généralement. Si on consolide les deux,
il y aurait des déficits dans les municipalités, mais ce
déficit, c'est un déficit comptable parce qu'il représente
les dépenses d'immobilisations. Ce que je disais, par rapport au
fédéral, c'est que là il y a un véritable
décalage; eux se financent à la Banque du Canada; à ce
moment, le déficit de 30 000 000 000 $ ne correspond pas aux
dépenses d'immobilisations. On parle de techniques budgétaires,
mais c'est bon de faire le point sur cela.
M. Rocheleau: Dans la technique budgétaire, il faut dire
que, quand la municipalité prépare avant le 15 décembre de
chaque année son budget, elle tient compte si elle a une dette de 20% de
son budget global.
M. Léonard: Elle tient compte du service de la dette.
M. Rocheleau: Elle tient compte de son service de la dette.
M. Léonard: Mais cela entre dans les dépenses de
fonctionnement.
M. Rocheleau: II y a une partie qui va sur les
intérêts et l'autre partie va au capital. Cela tient compte de son
budget de fonctionnement de l'année.
M. Léonard: Les remboursements de capital, en règle
générale, portent sur des dépenses en immobilisations
faites de longues années auparavant; en période inflationniste,
cela a peu d'importance par rapport à l'ensemble même des
dépenses, c'est vraiment très minime. Il faut se dire cela aussi.
Ce que je veux dire simplement, c'est qu'en termes de techniques
budgétaires, si on veut comparer les deux budgets, il faut additionner,
si on le fait de cette façon, les dépenses d'immobilisations avec
les dépenses de fonctionnement, car le budget du Québec a un
déficit, mais comprend des dépenses d'immobilisations. C'est
important de dire cela.
Sur le paiement des taxes, j'ai eu l'occasion de l'expliquer, mais vous
n'étiez pas là, encore une fois. Vous jouez à la Madeleine
de Verchères je suppose; vous vous montrez à toutes les
fenêtres, mais pas longtemps. Vous ne restez pas longtemps assis à
la même chaise.
M. Rocheleau: Elles sont chaudes.
M. Léonard: Je ne sais pas, à peine. Ce qui est
difficilement explicable, c'est pourquoi le fédéral paie-t-il ses
taxes foncières intégralement à Hull et pas ailleurs?
Pourquoi? Je pense que c'est une question qu'on peut se poser.
M. Rocheleau: La réponse.
M. Léonard: Pourquoi y a-t-il un traitement
discriminatoire entre les municipalités? Deuxièmement, le
fédéral ne paie pas ses taxes d'affaires. Or, - vous parlez du
manque à gagner de la part du gouvernement du Québec - à
l'oeil, cela représente peut-être 1 275 000 $ de manque à
gagner pour la ville de Hull, puisque le fédéral ne paie pas sa
taxe d'affaires. C'est important, la taxe d'affaires pour les villes, pour les
municipalités surtout quand il y a des édifices à bureaux
parce qu'il y a des coûts accrus.
M. Rocheleau: Ce n'est pas une discrimination à
l'égard du Québec. Le fédéral ne paie de taxes
d'affaires nulle part au Canada actuellement.
M. Léonard: Je parle de la taxe
foncière. Je dis: Tant mieux s'ils la payent à 100%
à Hull. J'aimerais vérifier, mais disons que c'est tant mieux
s'ils la payent à 100% à Hull. Mais pourquoi ne la payent-ils pas
à 100% ailleurs dans le reste du Québec?
M. Rocheleau: Je n'ai pas été maire de toutes les
municipalités.
M. Léonard: Pourquoi n'évaluent-ils pas tous leurs
édifices dans le reste du Québec? C'est la question. Pourquoi ne
payent-ils pas la taxe d'affaires. Je comprends qu'ils ne la payent pas
ailleurs au Canada. Mais pourquoi? Justement, tous les ministres des Affaires
municipales se plaignent de cette situation et ont dénoncé la loi
C-4 qui ne devrait pas exister. Ils devraient payer leurs taxes comme un
contribuable ordinaire.
M. Caron: Là-dessus, M. le ministre, vous voyez, on a le
cas de Hull et on aurait beaucoup d'autres cas. Si on faisait une commission
parlementaire...
M. Léonard: Oui, en ce qui concerne la proposition que
vous avez faite...
M. Caron: ...dans le courant de l'été pour
éclaircir cela une fois pour toutes, si vous avez raison, M. le
ministre, on serait en arrière de vous. Mais en ce moment, c'est
farfelu. À Hull, c'est une façon et...
M. Léonard: Mais, M. le député de
Verdun...
M. Caron: Vous parliez, juste avant, d'une taxe d'affaires. C'est
important pour une municipalité, la taxe d'affaires. Seulement 8000 ou
8500 pieds carrés de bureaux, en taxes d'affaires, cela
représente 13 500 $ à 14 000 $ de revenus pour la
municipalité. C'est pour cela que c'est très important et ils
doivent la payer, eux aussi. Mais en ce moment, c'est tout
écartillé -excusez l'expression que j'emploie - d'un bord et de
l'autre.
M. Léonard: Mais monsieur...
M. Caron: Si on avait les chiffres et les détails
complets, on serait avec vous si vous aviez raison.
M. Léonard: M. le député de Verdun, quand le
projet de loi C-4 est allé devant la Chambre des communes, il y a eu des
représentations de faites devant le comité des Communes. Ils ont
créé un comité, je crois que c'est le comité
Isidore Polak. On n'a jamais eu les résultats de cela.
M. Caron: Le député de Sainte-Anne
n'était-il pas là?
M. Léonard: Cela n'a pas l'air, ce n'était pas le
même. On n'a pas eu de résultats de cela. Il y a
déjà eu un comité, ils ne l'ont pas fait fonctionner. Ils
l'ont fait mourir. En tout cas, personne n'en parle. Je ne sais pas s'il rendra
un rapport un jour, mais il n'y a plus personne qui en parle.
M. Caron: Qu'on revienne avec ce rapport.
M. Léonard: J'espère. M. Caron: On est
prêt...
M. Léonard: D'accord, vous êtes prêts à
nous appuyer?
M. Caron: Oui, dans l'intérêt de tous les
contribuables du Québec.
M. Léonard: Tous vos collègues aussi sont
prêts à vous appuyer et à nous appuyer?
M. Caron: Je vais les stimuler pour qu'ils soient
prêts.
M. Léonard: Vous allez les stimuler. Ils sont là.
Ils pourraient dire tout de suite s'ils nous appuient dans cette politique.
M. Leduc (Saint-Laurent): Sûrement.
M. Léonard: En voilà un autre. Le
député de Hull?
M. Saintonge: Le voeu du caucus l'établira. On fera un
caucus, on va décider dans une optique globale et on ne changera pas
d'idée après, nous, quand même.
M. Léonard: Ah bon! Vous avez peur. M. Saintonge:
Je n'ai pas peur.
M. Rocheleau: Je vous appuierais pour autant que je sois partie
aux négociations. J'irais vous régler cela.
M. Léonard: Je pense que ce qui est important, c'est que
le fédéral se reconnaisse contribuable à part
entière. On est prêt à lui donner cinq ans pour devenir
contribuable à part entière. Je pense que c'est raisonnable.
Quand vous dites qu'on ne peut pas parler, nous, tant qu'on ne paie pas
100%, je vous rappellerai qu'il y a un chemin immense qui a été
fait parce que, en dollars de 1980, dans le rapport même de la
fiscalité, c'est un transfert net de ressources vers la
municipalité de 360 000 000 $. Cela a été quelque chose.
Le réseau des affaires sociales, c'était important.
Là-dessus, on est rendu à 80%. Encore là, hier, lorsque
nous avons commencé les séances de cette commission - vous
n'étiez pas là, encore une
fois - j'ai annoncé qu'on passait de 40% à 50%. Donc,
c'est une augmentation de 25% de nos "en lieu" de taxes sur des écoles
primaires et secondaires. On y vient à 100%.
M. Rocheleau: Je tiens, M. le Président, à dire au
ministre qu'hier soir j'étais de l'autre côté, au salon
bleu, à l'Assemblée nationale. J'étais à faire un
discours en réponse au discours sur le budget et, plus
particulièrement, traitant de la région chez nous pour un statut
particulier. Je m'occupais aussi des intérêts de ma région.
Je n'étais pas ailleurs, ne vous en faites pas.
M. Léonard: C'est donc cela, c'est une Madeleine de
Verchères.
M. Rocheleau: J'ai d'autres questions. Mon cher collègue,
M. Caron.
M. Caron: M. le Président...
M. Rocheleau: Seulement une minute.
M. Caron: Moi aussi, je dois aller aux Relations avec les
citoyens en bas, vous allez m'excuser, M. le Président.
M. Rocheleau: On va vous excuser.
M. Caron: Si je ne suis pas aux Affaires municipales, je serai en
bas, à 81-A. Je voudrais vous remercier, M. le ministre et vos hauts
fonctionnaires, pour...
M. Léonard: Merci M. le député.
M. Caron: ...les moments qu'on a passés ensemble. Comme je
vous l'ai dit, s'il était à la ville de Verdun, il ferait cela
d'une autre façon.
M. Léonard: Je comprends, M. le député, que
vous avez sûrement une raison très importante de quitter la
commission des affaires municipales, parce que je reconnais que vous êtes
très assidu à cette commission, contrairement à vos
collègues...
M. Caron: Mais non.
M. Léonard: ...qui n'ont pas l'air d'y attacher beaucoup
d'importance.
M. Caron: Je ne voudrais pas juger mes collègues. J'ai
assez de me faire juger; je ne voudrais pas juger les autres.
M. Rocheleau: M. le Président...
M. Caron: Je vous remercie, M. le ministre, MM. les membres de la
commission et MM. les hauts fonctionnaires. J'espère qu'on aura
l'occasion de se revoir avant les prochains crédits.
Le Président (M. Brouillet): On vous remercie, M. le
député de Verdun.
M. Rocheleau: Est-ce que le ministre se sent un peu seul
lorsqu'il regarde à sa droite?
M. Leduc (Saint-Laurent): À part le sous-ministre, ce
n'est pas lourd.
M. Rocheleau: C'est évident qu'avec l'entêtement
habituel du ministre il n'a besoin de personne autour de lui, mais tout de
même! Je me permets de continuer, M. le Président. J'ai bien dit
que Hull recevait une compensation complète pour les édifices
fédéraux sur son territoire. Je voudrais faire comprendre au
ministre, en essayant d'être le moins partisan possible et le plus
réaliste possible, qu'avant le rôle nouvelle
génération on obligeait l'ensemble des municipalités
à tenir compte d'une évaluation foncière basée sur
des critères équitables, des critères qui touchaient
l'ensemble des municipalités du Québec. Au cours des
années passées, j'ai constaté et j'en ai même eu la
preuve -c'est arrivé à Hull, j'en sais quelque chose -que, dans
le but de récolter plus de taxes, on évaluait davantage les
propriétés du fédéral. À ce
moment-là, on se battait pour faire reconnaître
l'évaluation qu'on avait faite sans aucun critère de base autre
que l'évaluation qui respectait les grands principes du temps.
Maintenant que le rôle nouvelle génération est
appliqué partout au Québec et que les municipalités comme
la Communauté urbaine de Montréal, la Communauté urbaine
de Québec ou la Communauté régionale de l'Outaouais sont
en mesure de faire la preuve de leur évaluation foncière, on n'a
qu'à négocier auprès des autorités
fédérales pour faire reconnaître l'évaluation des
bâtisses appartenant au gouvernement fédéral sur le
territoire québécois. C'est ce que nous avons fait à Hull,
M. le ministre. Nous avons dû négocier, nous entendre. Le
gouvernement fédéral n'est pas assujetti au bureau de
révision, étant la couronne, un peu comme le gouvernement du
Québec qui n'est pas assujetti au bureau de révision non plus,
selon la loi - il faudrait vérifier comme il le faut - parce que ce sont
des bâtisses qui appartiennent aussi à son maître. Je
comprends que ce sont des éléments intéressants et que le
ministre est tout énervé, mais il pourra les fouiller et je
pourrai lui donner d'autres informations aussi pertinentes. J'aimerais
souligner au ministre que le total des taxes versées par le gouvernement
fédéral au Québec est d'à peu près 48 000
000 $. C'est à peu près ce dont on a parlé aujourd'hui,
dans les 50 000 000 $. Il y a 17% de ces taxes qui
sont payées sur le territoire de Hull.
Il y a une chose que j'aimerais souligner, qu'on m'a demandée. Le
fédéral paie ses compensations en deux versements égaux,
en février et en juillet. Si le fédéral payait de la
façon dont le provincial le fait face à ses municipalités,
on perdrait, à Hull, 300 000 $ de revenus de placement. Tout cela pour
vous dire que, si la province de Québec payait à la même
date que le fédéral, Hull gagnerait au-delà de 100 000 $
de plus en intérêts de placement. Le ministre
délégué aux Relations avec les citoyens, dans la
distribution de ses prix coco, de ses prix citron, faisait allusion au
ministère du Revenu, entre autres. Il a même dit que le
gouvernement fédéral était supérieur en
efficacité au gouvernement du Québec dans certains domaines. Cela
en est un. Il paie ses factures comme tout bon citoyen devrait le faire. Si la
ville perçoit sa taxe en deux versements, au mois de février et
au mois de juillet, à ce moment-là, le gouvernement
reconnaît les dates fixées, mais pas le gouvernement du
Québec, à moins que le ministre ne me dise que, dans le prochain
budget, il va considérer les normes fixées par la
municipalité, selon la prescription de la loi qui dit que la
municipalité peut demander à ses contribuables de payer en un
versement, deux versements ou de multiples versements. Si le ministre nous
assure que les paiements faits aux municipalités le seront au
début et au milieu de l'année, cela permettrait du même
coup aux municipalités d'avoir des taux de placement
intéressants. J'aimerais que le ministre puisse m'informer sur ce
point-là. (17 heures)
M. Léonard: En ce qui concerne l'évaluation, je
n'ai pas à vous rappeler, M. le député de Hull, que
l'évaluation foncière est faite par la CRO et par des
évaluateurs professionnels. Je m'interroge quand vous dites que vous
leur avez fait souffler les valeurs...
M. Rocheleau: Je n'ai pas fait souffler.
M. Léonard: ...foncières du gouvernement
fédéral. Vous avez dit qu'elles étaient
surévaluées. Je me demande de quel droit vous avez
surévalué des immeubles. La première des choses, cela me
paraît...
M. Rocheleau: Un instant, M. le Président, je voudrais
apporter un correctif.
M. Léonard: ...discutable en administration publique.
M. Rocheleau: Je dis que, dans l'ensemble canadien, les
propriétés du gouvernement fédéral, dans certains
cas, étaient surévaluées. Et j'ai eu connaissance, pas
pour l'avoir fait moi-même...
M. Léonard: Qui a dit cela?
M. Rocheleau: Cela a été prouvé. On aurait
pu le sortir et je pourrais vous sortir des papiers d'il y a plus de quinze
ans.
M. Léonard: Si cela a été prouvé, qui
l'a prouvé?
M. Rocheleau: C'est parce que les évaluations qui
étaient faites dans les municipalités - vous êtes au
courant de cela, M. le ministre - étaient faites par des firmes
d'évaluateurs privés et ces firmes d'évaluateurs
privés, selon les critères, sur les bâtisses en hauteur et
autres, pouvaient déterminer...
M. Léonard: Ce sont des affirmations qui me paraissent
presque des affirmations gratuites parce que, si cela a été
surévalué...
M. Rocheleau: Ce ne sont pas des affirmations.
M. Léonard: ...cela a été prouvé
quelque part. Par un tribunal?
M. Rocheleau: C'est cela. C'est qu'il n'y avait pas de tribunal
et cela, vous le savez. Vous savez que le gouvernement fédéral
n'est pas assujetti à un tribunal pour son évaluation parce que
ce sont des "en lieu" de taxes.
M. Léonard: Alors, qui l'a prouvé, s'il n'est pas
assujetti?
M. Rocheleau: On a fait des évaluations conjointes
à ce moment-là et on a dû négocier des ententes sur
les coûts. C'est cela qui s'est fait et vous le savez.
M. Léonard: Cela n'a pas l'air très précis.
Je sais que, compte tenu des discussions qui ont entouré l'adoption du
projet de loi C-4 à Ottawa, il y a eu une proposition qui a
été faite unanimement par les dix provinces du Canada sur un
mécanisme d'arbitrage au comité Isidore Polack. Nous n'en n'avons
jamais entendu parler depuis son dépôt en 1981, il y aura
bientôt deux ans. Pour nous, tant qu'il n'y aura pas d'autres
mécanismes d'arbitrage, on applique le nôtre qui est celui du
Bureau de révision de l'évaluation foncière. Il me semble
que c'est un mécanisme qui existe, qui est reconnu et auquel le
fédéral pourrait recourir s'il n'est pas content des
évaluations. Il refuse de s'y assujettir par la loi C-4. C'est là
qu'on dit que le fédéral se comporte comme quelqu'un à
part. Je trouve que là-dessus...
M. Rocheleau: Surtout, M. le Président, depuis...
M. Léonard: II me semble que j'ai encore la parole.
M. Rocheleau: Oui, c'est parce que vous partez de
côté et vous tentez de déformer ce que j'ai dit.
M. Léonard: Vous savez, lorsque vous me dites que je pars
de côté, si on vous relevait chaque fois que vous penchez, cela ne
serait pas drôle.
M. Rocheleau: Mais moi, je me relève.
Le Président (M. Brouillet): Prenez note des points
à rectifier et on vous donnera la parole dans quelques minutes M. le
député de Hull.
M. le ministre, si vous voulez terminer vos commentaires.
M. Léonard: Mes commentaires sur le préambule du
député de Hull. Le gouvernement fédéral doit
s'assujettir à un système. On lui demande de payer ses taxes,
normalement. J'arrête là sur le mécanisme d'arbitrage; le
BREF existe ici comme ailleurs, il pourrait aussi s'y adresser. À
l'heure actuelle il peut payer ses taxes au Québec, partout, et il peut
le faire selon le projet de règlement. Il y a un nouveau projet de
règlement qui vient d'être déposé. Vous pourrez le
lire. Je m'aperçois que vous n'avez peut-être pas eu le temps de
le lire; il a été déposé il y a environ trois
semaines. Vous verrez qu'il y a un mécanisme prévu. Le
gouvernement va s'y soumettre lui aussi, et il paie ses taxes au mois d'avril
et au mois d'août. Au départ, lors de la première
année, les paiements ont été faits en retard, mais vous
savez fort bien pourquoi. Vous savez très bien qu'il y avait des
vérifications minimales à faire là-dessus. Vous savez
qu'on s'est retrouvé avec des cimetières, avec des
édifices fédéraux sur notre liste d'évaluation,
lesquels ne nous appartenaient pas du tout. Alors, il a fallu changer cela.
Même des édifices non construits qui avaient été
promis à un moment donné, paraît-il, par l'ancien
gouvernement et qui n'avaient jamais été construits, tout
à coup se retrouvaient sur notre évaluation foncière.
M. Rocheleau: Et vous payiez pour à ce moment-là.
C'est bien pire que dans mes cas, cela.
M. Léonard: On a fait ces vérifications et cela a
pris plus de temps pour la première année. Mais, depuis ce temps,
les paiements ont été avancés et nous nous conformons
à l'heure actuelle. Lorsque nous sommes en retard, nous payons des
intérêts.
M. Rocheleau: Cela doit être, quand même, assez
récent, parce que l'Union des municipalités faisait encore des
revendications dans son dernier rapport. Les municipalités du
Québec demandaient que le gouvernement détermine et accepte un
certain échéancier pour que les municipalités puissent
tenir compte des paiements. Est-ce que le ministre, cette année, a un
échéancier? Est-ce qu'il a avisé les municipalités
qu'elles allaient recevoir cela en deux tranches ou en trois tranches?
M. Léonard: II y a un projet de règlement qui a
été publié le 18 mai et selon lequel on va payer des
intérêts quand on dépassera l'échéance. Le
système a été mis en place et il s'instaure
graduellement.
M. Rocheleau: M. le Président, quand le ministre...
M. Léonard: II faudrait arrêter de toujours
critiquer le Québec et de toujours vanter le gouvernement
fédéral. Voyons donc!
M. Rocheleau: Non, non, moi, je suis député au
Québec; je ne suis pas député au gouvernement
fédéral. Vous autres, vous parlez toujours du
fédéral. Moi, je ne parle jamais du fédéral. Si
vous passiez plus de temps à vous occuper des affaires du Québec
et à moins regarder le tapis de l'autre, peut-être que vous auriez
moins de problèmes.
Je reviens, M. le Président, à la question.
M. Léonard: S'il vous plaît! Je voudrais
réagir à cette dernière remarque. Là-dessus, vous
savez très bien, parce que vous y avez fait allusion tout à
l'heure, quant au programme PRIME, que, depuis que le fédéral
n'est plus là, cela marche bien. Vous n'en entendez plus parler, cela
fonctionne. Voilà. On n'en parle pas.
M. Rocheleau: On comprend votre attitude. On ne la partage pas,
mais on la comprend. Vous poursuivez une option indépendantiste,
souverainiste, séparatiste et tout cela.
M. Léonard: Oui, on se bat pour la liberté de son
pays, voilà!
M. Rocheleau: On sait, M. le Président, que ce
gouvernement ne peut pas accepter de donner à César ce qui est
à César. Quand c'est bon, c'est bon; quand ce n'est pas bon, ce
n'est pas bon et on vous critique. Cela, c'est notre attitude. La vôtre,
c'est une attitude totalement négative pour tenter de faire comprendre
aux gens qu'il n'y a rien de bon de l'autre côté, qu'il faudrait
se refermer sur soi-même, être un petit pays avec une
barrière tout le tour.
Je veux revenir à ma question, M. le Président. Le
ministre tantôt, par la bouche
du sous-ministre, mentionnait qu'il défrayait des
intérêts sur les arriérés de taxes. À quel
taux d'intérêt?
M. Léonard: C'est le taux courant, le taux
d'intérêt qu'on paie aux fournisseurs quand on est en retard dans
les paiements.
M. Rocheleau: Est-ce que ce serait possible de le savoir?
M. Léonard: Il varie. À l'heure actuelle, c'est
15%.
M. Rocheleau: C'est 15%.
M. Léonard: À l'heure actuelle. Mais, il varie
selon le taux d'escompte. Au niveau municipal, cela commence avec
l'entrée en vigueur de ce règlement qui vient d'être
déposé. Au niveau des fournisseurs, cela fait déjà
depuis 1977-1978 que c'est commencé au ministère des Finances. Le
règlement est là, il vient d'être publié.
M. Rocheleau: Oui, mais M. le Président, le ministre
disait tantôt qu'il payait des intérêts. Est-ce que ce sont
des intérêts qu'il va payer en fonction du nouveau
règlement...
M. Léonard: On va payer des intérêts.
M. Rocheleau: ...mais qu'il ne payait pas antérieurement
sur les arriérés de taxes?
M. Léonard: Non, nos versements ont été
faits selon une déclaration que j'avais faite au congrès de
l'Union des municipalités du Québec, je crois, en 1981. Ils ont
été faits à ce jour et, règle
générale, il n'y avait pas lieu de payer des
intérêts. Maintenant, le règlement va spécifier le
paiement d'intérêts.
M. Rocheleau: Comme dernière information au ministre,
tantôt on mentionnait que l'on recevait à peu près
l'équivalent de 12 000 000 $ par année de taxes ou d'"en lieu" de
taxes.
M. Léonard: Il manque encore 1 200 000 $.
M. Rocheleau: Oui, 12 000 000 $. Du gouvernement du
Québec, Hull a reçu 2 788 000 $ en 1982 en guise de compensation
tenant lieu de taxes: concernant les édifices du gouvernement, 100%; les
réseaux des affaires sociales et de l'enseignement collégial et
universitaire, 80%; les réseaux d'enseignement élémentaire
et secondaire, 40%. Alors, la présence du gouvernement du Québec
aussi est intéressante dans mon comté. Je tiens, quand
même, à souligner que, pour nous, c'est une présence fort
importante. Dans vos critiques, je vous demande simplement d'en tenir compte.
Je comprends que Québec est à quelques centaines de milles de
l'Outaouais québécois, on est passablement bas dans la partie du
Québec comme tel. Quand les gens disent qu'ils ont beaucoup plus
d'affinité avec l'autre côté - il y a des gens qui ont
parlé d'un district fédéral, d'autres ont parlé de
toutes sortes de choses - il faut peut-être comprendre qu'on est loin de
Québec et qu'on est peut-être beaucoup plus près de
l'Outaouais ontarien et d'un ensemble, d'une capitale nationale.
Je tiens, pour le bénéfice du ministre, à lui dire
qu'en 1962 on commençait les interventions pour un réseau routier
du côté québécois pour se rendre à
Montréal et on est à peine rendu à Masson en 1983. Le
ministère des Transports demandait au gouvernement
fédéral, il y a à peine quelques semaines, de reporter
d'une année la construction de certains travaux parce que le
gouvernement fédéral défraie 50% du coût et que le
gouvernement provincial n'avait pas l'argent pour continuer la construction de
son réseau. Je pense qu'il faut, quand même, maintenir un certain
équilibre. Il faut comprendre les propos que l'on tient
occasionnellement face au gouvernement du Québec. À part cela,
tout va bien.
Le Président (M. Brouillet): Le programme 3 est-il
adopté?
M. Rocheleau: Écoutez, on a traité de choses
exceptionnelles. Disons qu'il est adopté sur division.
M. Saintonge: Au programme 3, j'aurais quelques questions
concernant l'évaluation.
M. Rocheleau: On va vous suivre, M. le député de
Groulx, tout au cours de l'année; ne vous en faites pas. Nous sommes
présents partout, même si on s'absente quelques minutes
occasionnellement.
M. Léonard: Oui, c'est cela, à la façon de
Madeleine de Verchères,
M. Rocheleau: Elle est, quand même, passée à
l'histoire.
Le Président (M. Brouillet): M. le ministre, je vais
demander au député de
Laprairie de poser sa question en ce qui concerne le programme 3.
M. Saintonge: M. le ministre, concernant la question de
l'évaluation, je voudrais revenir à l'évaluation des
maisons unifamiliales. Le ministre va sûrement se souvenir du
débat qui avait eu lieu, l'an dernier, à une question du mercredi
avec le député de Mont-Royal concernant les
problèmes sérieux causés par cela. Un article de M.
Dozois, paru dans la Presse du 28 mai 1982 disait: "Un système
vicié à sa base." Le ministre disait à ce
moment-là: "Je pense qu'à ce moment-ci il faut de toute urgence
apporter un certain nombre de solutions pour l'an prochain au cas où les
effets que nous avons connus cette année se poursuivraient."
C'était dans le journal des Débats à la page 3316.
Il disait aussi que le rapport du comité
Québec-municipalités était attendu avec le plus
d'impatience et il ajoutait: "Je ne doute pas qu'il y aura, là-dedans,
des suggestions constructives." Il affirmait aussi qu'il essaierait de contrer
l'effet des déplacements fiscaux et que cela nécessiterait un
ensemble de mesures.
Le rapport du comité Québec-municipalités sur la
fiscalité a été porté à la connaissance du
ministre, l'automne dernier, et nous n'avons pas encore devant nous de
solutions proposées par le ministre. Le comité a
étudié différentes possibilités et a retenu une
méthode, la formule de plafonnement ayant pour effet de limiter
l'augmentation du compte de taxes à un taux ne dépassant pas plus
de 10% d'augmentation prévue au budget des revenus et des
dépenses.
Le ministre peut-il nous expliquer pourquoi il n'a pas encore agi dans
ce dossier surtout qu'il reconnaissait l'urgence de le faire l'an dernier,
dès le mois de mai? Peut-il nous dire s'il a l'intention de donner suite
aux recommandations du rapport ou s'il a l'intention de privilégier
d'autres solutions que celles contenues dans le rapport comme tel? Le dernier
point, ce serait de savoir dans quel délai vous avez l'intention...
M. Léonard: Attendez un peu, vous avez trois questions, je
vais les noter.
M. Saintonge: Question de délai, je demandais en fin de
compte si vous avez l'intention, à la suite du rapport comme tel...
M. Léonard: Sur la recommandation 1?
M. Saintonge: Sur la recommandation 1, si vous allez vers cette
recommandation ou si vous allez en privilégier une autre. Et,
effectivement, dans quel délai vous allez le faire? (17 h 15)
M. Léonard: Le rapport du comité sur la
fiscalité a été déposé en 1982, trop tard
d'ailleurs pour en tenir compte dans la rédaction de la loi 92. Par
ailleurs, la formule qui a été proposée présente
des difficultés d'application assez considérables à y
regarder de près. Au fond, tout ce qui n'est pas payé par des
contribuables doit l'être par les autres. Si on s'entend sur la base de
l'évaluation foncière, comme méthode, comme assiette de
l'impôt foncier, je pense qu'on doit faire attention que ce soit toujours
la même base qui dure dans le temps et qu'elle soit équitable pour
chacune des catégories de contribuables. Je pense que c'est
là-dessus que cette formule achoppe présentement. Je ne peux pas
dire dans quel délai on pourrait corriger ces défauts, mais il
reste que c'est la seule proposition que le comité sur la
fiscalité avait faite à l'époque. Il l'avait faite
après en avoir rejeté d'autres, dont celle des taux
différenciés qui recèle aussi ses problèmes
d'application.
Quoi qu'il en soit, lors du dépôt du rôle de 1982, la
question des transferts fiscaux revêtait beaucoup moins d'acuité.
Finalement, l'évolution des taux de taxes à l'intérieur
des villes sur l'île de Montréal, parce que c'est là que la
question se posait, n'a pas eu les aspects catastrophiques qu'il y avait eu en
1981. Y a-t-il lieu de changer tout le système? De nouveau, on s'est
posé la question sur l'évaluation, sur le rôle et sur la
confection du rôle d'évaluation. Je sais que le président
de la CUM, lui-même, considère actuellement de très
près toute cette question de l'évaluation.
M. Saintonge: Toute la question. Enfin, la solution miracle n'est
peut-être pas là, je suis d'accord avec vous.
M. Léonard: Au fond, c'est cela.
M. Saintonge: Sauf qu'il y a toujours une grande
difficulté. Mais le problème est que l'an passé, à
cette époque-ci, soit au mois de mai, on tenait compte d'un grave
problème. Le ministre disait lui-même qu'il y avait urgence
à corriger la situation.
M. Léonard: Le dépôt du rôle de 1982
n'entraînait pas les transferts fiscaux qu'il y avait eu en 1981.
C'était vraiment très différent comme situation. On
considère vraisemblablement que cela peut s'amenuiser. Encore une fois,
j'ai eu des discussions avec le président de la CUM et je pense qu'il
s'attaque très sérieusement à faire des rôles
nouvelle génération. Donc, cela pourrait rétablir les
choses. Mais comme toute cette question ne se posait pratiquement que sur
l'île de Montréal, à ce moment, je pense qu'il faut
être prudent avant de modifier tout un système qui, d'ailleurs,
est là depuis longtemps dans la tradition québécoise et
qui est inscrit dans tout le système administratif municipal
québécois. Donc, il y a lieu d'être très prudent
avant de modifier un tel système.
M. Saintonge: Est-ce à dire que le ministre est satisfait
que le tout se soit amenuisé et qu'il ne touchera pas à cela
à brève échéance?
M. Léonard: Pardon?
M. Saintonge: Est-ce que le ministre considère,
étant donné que le problème survenu à ce
moment-là s'est réglé et que les difficultés se
sont amenuisées, qu'il n'y touchera pas à brève
échéance?
M. Léonard: Non, je pense qu'il y a, quand même, des
questions qui se posent par rapport à l'évaluation
foncière sur l'île de Montréal ou au transfert de
l'industriel et du commercial vers le résidentiel. La question se pose
effectivement toujours. La CUM est très consciente du problème.
Par ailleurs, il faut aussi souligner une chose. On peut se poser des questions
sur le régime des quotes-parts à l'heure actuelle sur le
territoire de la CUM. Vous savez que 43% des dépenses à la CRO
sont financées sur la base de l'évaluation foncière; 73%
à la CUQ et 98% à la CUM. Cela explique l'ampleur des transferts
fiscaux. En réalité, si on utilisait la tarification, comme on le
fait, par exemple, à la CRO, sûrement que les transferts fiscaux
ne connaîtraient pas une telle ampleur sur le territoire de la CUM.
M. Saintonge: Peut-être que vous avez l'intention de faire
un examen de la situation. À quoi peut-on s'attendre? Y a-t-il une
échéance dans le cas d'une amorce de solution qui pourrait
être apportée?
M. Léonard: On peut toujours voir d'ici l'automne.
M. Saintonge: Parce que l'an passé, au mois de mai, vous
aviez mentionné qu'à l'automne on attendait incessamment un
rapport. À l'automne, le rapport est arrivé et il n'y a pas eu de
réaction avant le mois de décembre. Si je me souviens bien, le
rapport était du mois d'octobre. Il n'y a pas eu de réaction dans
la loi 92 là-dessus. On est maintenant rendu au mois de juin et cela
fait plus d'un an. C'est pourquoi je demandais au ministre s'il est conscient
du problème - je crois que oui - dans quelle perspective veut-il
analyser toute la situation pour en arriver à une solution?
M. Léonard: La perspective dans laquelle nous travaillons,
c'est celle d'essayer de faire une plus grande clarification des services
municipaux. Il y a dans le rapport sur la fiscalité municipale un
certain nombre de recommandations sur cela.
M. Saintonge: Oui.
M. Léonard: C'est la perspective, plutôt que
d'utiliser des formules comme les taux différenciés ou des choses
comme cela. Nous nous orientons plus vers la tarification des services
municipaux.
M. Saintonge: Vous n'avez pas de délai? Vous avez des
rôles nouvelle génération qui vont arriver sous peu.
M. Léonard: D'après moi, ils vont être
déposés autour du 15 septembre; je crois que c'est la date
limite.
M. Saintonge: Cela peut causer des problèmes.
M. Léonard: Oui, le 15 septembre.
M. Saintonge: Cela pourrait causer des problèmes analogues
à ce qu'on a pu connaître l'an dernier ou s'en rapprochant un
peu.
M. Léonard: II y a une question qui se pose, c'est le
niveau de l'activité économique. Lorsque l'activité
économique ralentit, il semble que cela ait pu avoir un effet sur
l'évaluation des immobilisations industrielles ou commerciales.
Peut-être que cela est une question. J'attends la réponse sur ce
sujet. Est-ce que vraiment c'est significatif ou si ce ne l'est pas? Si cela
avait une certaine relation, l'activité économique reprenant,
peut-être bien qu'à ce moment les transferts fiscaux seront en
sens inverse.
Le Président (M. Brouillet): Le député de
Saint-Laurent avait demandé la parole.
M. Leduc (Saint-Laurent): Je voudrais rejoindre les commentaires
de mon collègue, surtout sur l'évaluation. On en a parlé
l'an passé lors de l'adoption de la loi 46. L'évaluation
actuellement sur l'île de Montréal, à la CUM, c'est
absolument inacceptable. On a des évaluations qui dépassent
nettement la valeur. On en avait discuté l'an passé. Est-ce qu'il
y a eu des actions de prises? Vous avez eu des mouvements, comme Taxe-Action et
d'autres mouvements également. Il faut faire des ventes de
propriétés pour voir, sur le territoire de la CUM, que
l'évaluation est absolument inacceptable.
M. Léonard: Je dois dire que, si vraiment
l'évaluation est inacceptable, les gens peuvent se plaindre au BREF, au
Bureau de révision de l'évaluation foncière; il est
là pour cela. Deuxièmement, je dois dire, après les
conversations que j'ai eues, par exemple, avec M. le président de la
CUM, qu'il semble que, lorsque les maisons qu'on pensait
surévaluées se vendent, elles se vendent encore plus cher que
leur évaluation. Si les indices montent, cela veut dire que les
transactions se font encore plus élevées ou au-delà de la
valeur évaluée aux livres. Donc, il y a quelque chose qui se
passe.
M. Leduc (Saint-Laurent): C'est une affirmation gratuite. Chez
nous, on fait des ventes tous les jours et ce n'est pas vrai. Bien des fois, on
fait des ventes à un prix inférieur à l'évaluation.
D'ailleurs, vous avez eu des mouvements chez moi, à la ville de
Saint-Laurent, lors de l'envoi des comptes cette année. Vous dites:
Écoutez, allez au bureau de révision. Je veux bien. Je ne crois
pas que la population entière va se déplacer pour aller au bureau
de révision. Je veux savoir si le ministre est conscient, s'il est au
courant. Vous dites que vous en avez parlé au président de la
CUM. Je ne sais pas comment il perçoit cela, le président. Je
pense que la population, particulièrement chez nous et sur l'île
de la Montréal, à la CUM, a nettement l'impression qu'elle est
surévaluée; je ne dirai pas surtaxée, mais d'abord
surévaluée. J'en suis à la question de
l'évaluation. On a eu trop de plaintes. C'est réel. Est-ce que le
président prétend que ce sont des évaluations
acceptables?
M. Léonard: Ce qu'il dit et ce qu'on constate, c'est que,
lorsqu'il y a des transactions, elles se font au-delà du prix
évalué. Si, dans des secteurs donnés - et cela se peut
aussi que cela ait évolué récemment - les valeurs des
ventes sont plus basses que les évaluations, cela va se refléter
dans le rôle d'évaluation et dans le calcul de la médiane,
c'est bien évident.
M. Leduc (Saint-Laurent): Je voudrais simplement que vous en
preniez bonne note.
M. Léonard: Ce qu'il faut regarder, ce n'est pas juste
l'évaluation nominale; il faut regarder l'évaluation
uniformisée dans cela.
M. Leduc (Saint-Laurent): Je voudrais que, comme ministre des
Affaires municipales, vous preniez bonne note de cette situation sur
l'île de Montréal et qu'il y ait peut-être des gestes
posés. Ce n'est pas d'une façon occasionnelle, c'est tout le
monde.
M. Léonard: Si tout le monde est surévalué,
finalement, ce qui compte, c'est le budget de dépenses à
répartir.
M. Leduc (Saint-Laurent): Je pense que c'est inacceptable. Je ne
crois pas qu'on puisse dire: Ecoutez, on va réduire le compte de taxes
proportionnellement. Je pense qu'il faut que ce soit juste. On doit tenir
compte de l'évaluation. À mon sens, on est
surévalué sur l'île de Montréal. D'ailleurs, lors de
l'adoption de la loi 46, je crois qu'on avait parlé de cela. On en avait
fait état.
M. Léonard: Je suppose que la nouvelle Commission de
l'évaluation foncière et des finances va examiner toute cette
question, parce que, à mon avis, c'est un des mandats les plus grands
qu'elle peut avoir avec celui de l'évaluation. Ils vont, à un
moment donné, faire des recommandations au conseil de la
Communauté urbaine de Montréal et cela nous parviendra. Par
ailleurs, j'attends avec beaucoup d'impatience le dépôt du nouveau
rôle d'évaluation au mois de septembre prochain, parce que, en
1982, déjà, il y avait des réajustements
significatifs.
M. Leduc (Saint-Laurent): Est-ce que des gens vous ont fait part
de cette situation sur l'île de Montréal?
M. Léonard: L'évaluation? Je pense que beaucoup de
gens en parlent dès qu'on est dans le monde municipal,
effectivement.
M. Rocheleau: Mais, M. le Président, cela va aussi des
deux côtés. À la Communauté régionale de
l'Outaouais, chez nous, où on applique le rôle nouvelle
génération depuis déjà quelques années, dans
certains cas, pour le logement locatif, entre autres, il y a eu une baisse
considérable de l'évaluation; plutôt que de tenir compte de
la valeur de l'emplacement, on tenait compte de la valeur économique et
on avait une baisse considérable. La ville s'est opposée et a mis
de l'opposition au bureau de révision. Vice versa, dans d'autres
cas...
M. Léonard: C'est allé devant le BREF?
M. Rocheleau: Oui, mais cela doit y aller.
M. Léonard: Est-ce que le BREF a rendu une décision
dans ce cas?
M. Rocheleau: Ce n'est pas encore rendu.
M. Léonard: Bon.
M. Rocheleau: Mais il y a eu une baisse considérable au
niveau du logement locatif, ce qui a fait que, l'évaluation diminuant
sur les édifices en hauteur, par le fait même, c'est le petit
propriétaire qui subissait l'augmentation, tenant compte de la
médiane, parce que la petite propriété est
évaluée beaucoup plus près...
M. Léonard: Les édifices fédéraux
aussi.
M. Rocheleau: Les édifices fédéraux n'ont
pas descendu, eux.
M. Léonard: Donc, ils en ont pris une plus grande partie,
parce que la base était réduite.
M. Rocheleau: C'est davantage le logement locatif, à cause
du coût du revenu
en provenance de la location des logements qui faisait que, dans
certains cas, cela a pris jusqu'à sept ans avant de pouvoir louer un
édifice quasiment au maximum.
Mais il y a un autre point qui me préoccupait, M. le
Président. Je me demande si le ministre a l'intention de prévoir
une modification ou d'apporter une correction. Surtout avec le rôle
nouvelle génération, cela part de 20 000 $ et cela augmente
à 55 000 $ ou 60 000 $ selon la médiane, cela fait un saut.
Quelquefois, il y a des réajustements qui sont commandés. Cela
incite peut-être davantage le citoyen à déposer une plainte
au bureau de révision. Lorsque le citoyen avait raison, on a
apporté le correctif, mais, l'année suivante, on est revenu avec
la même évaluation et le citoyen était obligé de la
contester de nouveau au bureau de révision pour faire apporter de
nouveau un correctif. Est-ce qu'il y a une disposition qui fait que, une fois
que le bureau de révision a rendu sa décision, la ville, comme le
citoyen, doit s'y conformer?
M. Léonard: II faut apporter deux considérations,
je pense. L'évaluateur dépose un rôle annuel. Le citoyen se
plaint là-dessus. L'année suivante, normalement,
l'évaluateur qui tient compte de la décision réajuste son
rôle. Mais il n'est pas tenu de le faire, parce que c'est quand
même lui qui fait l'évaluation. Cela devient peut-être
problématique dans certains cas, mais normalement un évaluateur
contre qui on a rendu une décision devrait corriger. Il y a aussi une
autre considération qu'il faut apporter. Souvent, les rôles sont
déposés presque automatiquement s'il ne s'agit pas d'un nouveau
rôle. Donc, les listes informatiques reviennent sans tenir compte d'une
décision du bureau de révision de l'évaluation. (17 h
30)
Par ailleurs, il y a aussi une chose qui se produit ou qui s'est
produite, compte tenu de la façon de procéder du bureau de
révision de l'évaluation. Souvent, il est arrivé que des
décisions soient rendues tard par rapport au rôle
d'évaluation et l'évaluateur n'a pas eu l'occasion d'en tenir
compte. Comme on a modifié, par la nouvelle réglementation qui
vient d'être déposée, la façon de procéder
vis-à-vis du bureau de révision de l'évaluation ou la
façon de procéder du bureau lui-même, on espère que
des décisions seront rendues beaucoup plus vite. Donc, tout le monde
pourra en tenir compte à temps.
M. Rocheleau: II faut comprendre que, dans certains cas, cela a
même pris plus d'une année avant d'être entendu par le
bureau de révision. L'année suivante, la taxe était
à nouveau due et il fallait que les citoyens contestent à
nouveau, avant même que l'appel de l'année
précédente ait été entendu. Dans certains cas, il
est arrivé que le citoyen a eu gain de cause; l'année suivante,
le processus était à recommencer. Il devrait y avoir un
mécanisme pour que, quand le bureau de révision a rendu sa
décision, elle soit maintenue. Autrement, le citoyen doit, annuellement,
aller se plaindre et aller demander une confirmation de son rôle
d'évaluation.
M. Léonard: Oui. Ce que l'évaluateur peut faire
maintenant, c'est une requête en correction d'office. Il peut faire cela
lorsque la décision est rendue et qu'il s'aperçoit qu'il s'est
trompé.
Le Président (M. Brouillet): Est-ce que le programme 3 est
adopté?
M. Léonard: Êtes-vous prêts à
l'adopter?
M. Saintonge: II y a une correction à faire.
Le Président (M. Brouillet): II ne reste que dix minutes
pour les programmes, je vous le signale.
M. Léonard: D'accord.
M. Saintonge: M. le ministre, sur la question des crédits
périmés, ce matin, vous nous avez mentionné que vous nous
donneriez une réponse. Est-ce que cela s'applique à tous les
crédits périmés? Est-ce qu'on peut l'appliquer partout
comme cela?
M. Léonard: Cela va prendre dix minutes à lire tout
cela.
M. Saintonge: Non, si c'est possible, faites-les-nous
parvenir.
M. Léonard: Ce sont des notes. J'aimerais mieux vous les
donner oralement. Vous parliez du programme 2, ce matin. À
l'élément 1 du programme 2, ce sont des traitements pour 511 000
$ et 76 000 $ d'autres dépenses. À l'élément 2, il
y a 6 000 000 $, dont 4 000 000 $ de gel. Il y a encore 1 500 000 $ qui est un
virement du ministère de la Main-d'Oeuvre et de la
Sécurité du revenu. On n'a pas été autorisé
par le Trésor à le débourser; donc, cela devient
périmé. Il y a eu aussi 1 400 000 $ périmés dans le
programme qui aide les petites et moyennes entreprises dans le paiement de
leurs taxes, et aussi dans les subventions spéciales, il y en a un
peu.
Dans le programme 4, 172 000 $ en traitements ont été
périmés. Dans le programme 3, à l'élément 1,
il y a 170 000 $ de crédits périmés en traitements
et 70 000 $ de périmés aussi dans le programme PAIRA. Dans
le programme 3, élément 5, 400 000 $ ont été
périmés pour les traitements. Il y a quelques autres
dépenses de fonctionnement dans le programme 3, élément 5.
Dans le total du programme 3, il y a 1 007 300 $ de périmés.
M. Saintonge: Le total du programme 3, 1 007 300 $?
M. Léonard: Oui.
M. Saintonge: D'accord, M. le ministre. Juste une brève
question.
Le Président (M. Brouillet): Programme 3,
adopté?
M. Saintonge: Adopté sur division.
Le Président (M. Brouillet): Adopté sur
division.
Administration générale
M. Saintonge: Examiné, si on veut. Au programme 4,
j'aurais juste une petite question, car le temps fuit, concernant les
directives données par le bureau du ministre... Non, ce n'est pas
à ce programme, excusez-moi. La seule chose que je veux savoir au
programme 4, c'est où en est rendu le ministère dans la poursuite
de sa démarche de simplification et d'uniformisation des lois
applicables au domaine municipal. Vous y avez fait allusion lors du
congrès de l'UMQ.
M. Léonard: J'ai déjà parlé de la
simplification de l'approbation administrative. Je vous rappelle aussi que,
dans le projet de loi no 92, il y avait beaucoup d'articles qui visaient la
simplification administrative et qui apuraient un certain nombre de lois qui
existaient déjà. On continue et je pense qu'au plan des
approbations nous espérons bien au cours de l'automne arriver à
terme.
M. Saintonge: Je comprends les intentions du ministre. Quant aux
lois municipales, Loi sur les cités et villes et Code municipal, est-ce
qu'éventuellement il y aura une fusion de ces lois-là pour une
application uniforme?
M. Léonard: Je pense que c'est une des grandes questions
qui peuvent se poser et qui ont donné lieu à la Commission sur la
refonte des lois municipales. Nous avons, quant à nous,
éliminé un certain nombre de lois par l'adoption de la loi 92,
environ une demi-douzaine de lois ont disparu ou ont été
intégrées, refondues. Par ailleurs, dès que nous adoptons
une loi tant pour le Code municipal que pour la Loi sur les cités et
villes nous adoptons les mêmes articles autant pour le Code municipal que
pour la Loi des cités et villes. C'est inséré et
graduellement les deux lois en viennent à se ressembler de plus en plus.
C'est notre attitude.
Par ailleurs, l'autre grande question est: Est-ce qu'il est vraiment
nécessaire d'avoir une seule loi municipale, compte tenu que dans le
Code municipal il y a beaucoup de dispositions qui ne touchent absolument pas
la Loi sur les cités et villes que ce sont des choses très
particulières aux municipalités rurales et aux petites
municipalités et que, dans la Loi sur les cités et villes, il y a
là aussi des choses très particulières aux villes?
Cependant, dès que nous adoptons une loi, nous l'adoptons dans le
même libellé de sorte que de plus en plus les lois se
rapprochent.
Le Président (M. Brouillet): M. le député de
Hull, vous auriez peut-être sur cela quelque chose de très
bref.
M. Rocheleau: C'est que, malheureusement, on n'a pas eu le temps
d'examiner tous les programmes. Il est malheureux qu'on n'ait pas plus de
temps. Par contre, nous avons des gens de l'extérieur, entre autres, la
Société d'aménagement de l'Outaouais qui est au programme
7. Nous avions demandé, étant donné qu'une loi a
été déposée pour la restructuration de la CRO - en
passant, je remercie le ministre d'avoir accepté après tant
d'années de déposer un projet de loi pour modifier cette
structure importante, mais on ne retrouve pas à l'intérieur du
projet de loi no 28 une modification qui pourrait être apportée
à la structure de la SAO - qu'elle soit entendue comme intervenant. Je
comprends qu'ici nous avons un budget avec une augmentation de 7,9%, un budget
de 5 000 000 $. On a arrondi les chiffres cette année. Je ne voudrais
pas rentrer là-dedans comme tel, mais je pense que c'est un organisme
qui est très important pour l'Outaouais québécois.
Tenant compte du fait que le président de la
Société d'aménagement de l'Outaouais est membre d'office
de la Communauté régionale de l'Outaouais et tenant compte du
fait qu'il y a certaines modifications, entre autres, à l'article 66 du
projet de loi no 28 qui sera déposé, qui permettent à la
Communauté régionale de l'Outaouais par règlement un
service de la promotion économique - établir le champ de leurs
activités, nommer par résolution les directeurs de ces services,
définir leurs fonctions; cela rentre un peu dans le rôle que la
SAO joue actuellement - je me demande s'il ne serait pas important, s'il n'y
aurait pas lieu que la direction de la Société
d'aménagement de l'Outaouais soit invitée la
semaine prochaine pour assister aux délibérations. S'il y
avait certaines questions, à ce moment-là on pourrait en profiter
pour le faire.
Le Président (M. Brouillet): M. le ministre, si vous
voulez répondre brièvement.
M. Léonard: Je pense, comme vous l'avez constaté
vous-même, que dans le projet de loi no 28 il est question des
institutions municipales. Il est question aussi, jusqu'à un certain
point, de la CTCRO, de la Commission de transport de la Communauté
régionale de l'Outaouais et pas de la SAO. Nous ne sommes pas
prêts à légiférer sur la SAO. Son statut reste tel
quel. S'il y avait des décisions en cours de route qui faisaient qu'on
modifiait son statut, je pense qu'il y aurait lieu de l'entendre, mais, pour
l'instant, le projet de loi ne l'affecte pas.
M. Rocheleau: Tenant compte du fait qu'à plusieurs
reprises - et je pense que vous l'avez constaté, vous aussi - au niveau
de la société d'aménagement qui relève du
ministère des Affaires municipales, il y a eu des demandes nombreuses du
milieu - entre autres, la communauté régionale a fait une
demande, dernièrement, pour appuyer le fait que la Société
d'aménagement de l'Outaouais relève davantage d'un
ministère à caractère économique pour éviter
cette espèce de concurrence qui existe - nous aurions pu sûrement
apporter au projet de loi no 28 une modification dans le but de
concrétiser davantage l'effort que fait la SAO au point de vue
économique dans l'Outaouais.
M. Léonard: La première des choses, je ne suis pas
sûr qu'on ait besoin d'un projet de loi là-dessus. D'autre part,
comme il n'y a pas eu de décision sur ce plan modifiant quoi que ce
soit, cela reste toujours aux Affaires municipales. Donc, il n'y a pas de
changement. Jusqu'à nouvel ordre, en tout cas, il n'y en a pas. Je
voudrais juste apporter une correction. Je ne pense pas que le président
de la SAO, par exemple, soit membre d'office du conseil de la CRO; il est
observateur aux réunions, mais il n'est pas membre d'office.
M. Rocheleau: II n'a pas le droit de vote, mais il est
observateur.
M. Léonard: Au fond, le projet de loi qui vient
d'être déposé concerne les maires de la CRO et les
élus municipaux de la CRO; il concerne le fonctionnement de la CTCRO et
ne touche pas à la SAO qui peut continuer à remplir son mandat de
développement économique. Il n'y a aucun problème
là. Il n'y a pas de modification, en d'autres termes.
M. Rocheleau: Mais il est issu originellement de la même
loi, la loi 85 adoptée en 1969?
M. Léonard: Oui, mais cette partie-là de la loi
n'est pas modifiée, M. le député. Elle n'est pas
affectée.
Le Président (M. Brouillet): Nous avons terminé sur
cela. Maintenant, le temps est écoulé. Est-ce que le
député de Laprairie aurait une petite question?
Aide financière à la construction de
réseaux d'aqueduc et d'égout
M. Saintonge: J'aurais une question au sujet du programme 6. J'en
ai déjà parlé l'an passé, lors des crédits
supplémentaires. C'est le programme qui vise à faciliter la
construction de réseaux d'aqueduc et d'égout dans les
municipalités à capacité financière
insuffisante.
M. Léonard: Oui.
M. Saintonge: C'est de l'ordre de 51 711 700 $.
M. Léonard: Oui.
M. Saintonge: Voici ma question: Est-ce que c'est possible de
savoir combien de municipalités ont pu profiter de ces subventions et
d'avoir la liste des municipalités qui en ont profité et les
montants? Si vous pouviez me transmettre ces renseignements par
écrit.
Le Président (M. Brouillet): On demande si vous pourriez
les remettre par écrit, éventuellement.
M. Léonard: Oui, un instant.
M. Rocheleau: M. le Président, est-ce que cela va
indisposer le ministre si je quitte?
Le Président (M. Brouillet): Vous donnez votre accord sur
l'adoption?
M. Rocheleau: Sur division, mais j'aimerais savoir si le ministre
sera indisposé parce que je dois quitter.
M. Léonard: Vous savez, on est habitué à vos
allées et venues. Cela ne nous dérange absolument pas.
M. Rocheleau: Alors, cela ne vous dérange pas?
Parfait.
M. Léonard: On le remarque, à l'occasion, et on
trouve cela drôle.
M. Rocheleau: Merci. À demain.
M. Léonard: On trouve cela drôle. C'est amusant.
Vous avez l'air de vous amuser aussi, du reste.
Depuis le début, 524 municipalités ont eu des PAIRA, PAIRA
révisés. Il y a eu 500 demandes accordées. Je ne peux pas
dire si ce sont des municipalités, parce qu'il peut arriver qu'il y ait
deux PAIRA dans une même municipalité. Je ne pense pas que ce soit
arrivé très souvent, mais enfin, c'est une
possibilité.
M. Saintonge: Est-ce qu'il y a une liste qui est tenue à
jour au ministère? Est-ce possible d'avoir une telle liste? L'an
passé, je l'avais demandée, si je me souviens bien, lors des
crédits supplémentaires et vous m'aviez mentionné qu'il y
avait possibilité de recevoir la liste.
M. Léonard: Avez-vous vu l'épaisseur de cela?
M. Saintonge: Je vous demande s'il y a une possibilité.
C'est 500, oui.
M. Léonard: On ne transportera pas le ministère
quand même. Je pense qu'il n'y a pas lieu de... On va voir.
M. Saintonge: Trêve de plaisanterie.
M. Léonard: On peut vous donner une analyse des plus gros
programmes, des plus gros projets, des choses comme cela.
Une voix: C'est comme les décrets.
M. Saintonge: Oui, c'est cela, ou à tout le moins...
Le Président (M. Brouillet): Ces documents sont quand
même accessibles au ministère. Alors, peut-être que le
député de Laprairie pourra se rendre au ministère, un
jour, pour regarder cela.
M. Saintonge: S'il y a une possibilité d'obtenir des
renseignements sans passer par les attachés politiques, on pourrait
peut-être aller demander...
M. Léonard: Non. Si vous voulez des choses, vous allez
passer par le cabinet du ministre.
M. Saintonge: Vous n'avez pas des listes comme telles?
M. Léonard: Je pense qu'en termes de documentation, on ne
peut quand même pas transporter le ministère dans les bureaux de
recherche de l'Opposition.
M. Saintonge: Non, je ne demande pas cela, non plus. Mais on
s'informera s'il y a des municipalités...
M. Léonard: Pour des choses raisonnables, il n'y a pas de
problème.
M. Saintonge: Vous m'aviez dit qu'environ 500 demandes avaient
été acceptées, je m'informais à savoir s'il en
existait une liste.
M. Léonard: Vous constatez l'épaisseur que cela
représente. C'est considérable, mais on va voir dans quelle
mesure on peut vous donner une analyse sur ce plan parce que l'important, c'est
de se faire une idée sur l'application du programme.
M. Saintonge: C'est ce que je veux. M. Léonard:
D'accord.
Adoption des programmes
Le Président (M. Brouillet): Bon, très bien.
Maintenant, je vais appeler chacun des programmes qu'il nous reste à
adopter.
Le programme 4 est-il adopté?
M. Saintonge: Sur division toujours.
Le Président (M. Brouillet): Le programme 5 est-il
adopté?
M. Saintonge: Sur division.
Le Président (M. Brouillet): Le programme 4 est
adopté sur division, de même que le programme 5. Le programme 6
est-il adopté?
M. Saintonge: Même chose, adopté sur division.
Le Président (M. Brouillet): Le programme 6 est
adopté sur division. Le programme 7 est-il adopté?
M. Saintonge: Sur division.
Le Président (M. Brouillet): Le programme 7 est
adopté sur division. Le programme 8, adopté? Il n'y a pas
d'autres programmes, je crois; on n'en oublie pas là? Est-ce que
l'ensemble des programmes du ministère est adopté?
M. Saintonge: Oui, adopté sur division.
Le Président (M. Brouillet): Adopté sur division.
Je vous remercie beaucoup.
M. Saintonge: Je voudrais simplement remercier les fonctionnaires
et les sous-ministres pour les renseignements qu'ils ont
bien voulu nous transmettre.
M. Léonard: Vous pouvez aussi remercier le ministre; nous
avons essayé d'être très compréhensifs envers vos
multiples questions. Moi, je remercie les fonctionnaires, tout
particulièrement ceux du ministère, qui s'étaient
préparés à répondre à beaucoup de questions,
des questions savantes et "fouillées". Il n'en est venu que
quelques-unes, mais, enfin, il y en a eu. Je pense surtout que le travail
accompli en a été un d'analyse qui mérite les
applaudissements de tout le monde ici autour de la table de la commission
parlementaire.
Une voix: Nous applaudissons.
Le Président (M. Brouillet): Merci bien, mesdames et
messieurs.
Je demande au rapporteur de faire rapport le plus tôt possible. La
commission ayant accompli les travaux et le mandat qui lui a été
confié, nous ajournons ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 17 h 47)