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(Quatorze heures douze minutes)
Le Président (M. Marquis): La commission permanente de
l'aménagement et des équipements est réunie afin de
procéder à l'étude des engagements financiers de
différents ministères pour les mois d'avril, mai et juin. De 14
heures à 15 heures, ce seront les engagements du ministère des
Transports, en présence du ministre, M. Guy Tadif; de 15 heures à
16 heures, ceux du ministère de l'Environnement; de 16 heures à
18 heures, ceux qui concernent l'Office de planification et de
développement du Québec, ainsi que le Fonds de
développement régional et le ministère des Transports,
pour certains programmes, en présence du ministre, M. Henri Le May.
À 18 heures, ce seront les engagements du ministère du Loisir, de
la Chasse et de la Pêche.
Réponses déposées
L'assemblée est ouverte. Dépôt de la liste des
réponses obtenues depuis les séances des 28 et 30 mai 1985. Le
document est déposé.
J'ai oublié de demander au secrétaire de faire l'appel des
membres présents, s'il vous plaît!
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. Mme Bacon
(Chomedey), MM. Beauséjour (Iberville), Ciaccia (Mont-Royal), Gravel
(Limoilou), Le Blanc (Montmagny-L'Islet), Marquis (Matapédia).
O'Gallagher (Robert Baldwin) et Tremblay (Chambly).
Transports
Le Président (M. Marquis): Merci beaucoup, M. le
secrétaire. Est-ce qu'il y a des questions sur des engagements
déjà vérifiés du ministère, des Transports?
Aucune question. Je passe donc à l'étude des engagements
financiers du mois d'avril 1985.
M. le député de Mont-Royal.
Avril
M. Ciaccia: M. le Président, je voudrais poser une
question au ministre sur l'engagement 105; concernant la ligne de banlieue de
Montréal-Rigaud, engagement au montant de 96 132, 97 $:
"Supplément pour porter à 749 000 $ le coût des travaux de
construction des quais et d'installation d'un système d'éclairage
aux stations Beaurepaire et Baie d'Urfé sur la ligne de banlieue de
Montréal-Rigaud. " Je voudrais faire porter mes remarques et poser des
questions sur cette ligne Montréal-Rigaud.
On a un supplément d'engagement. Le 7 juin, M. le ministre, vous
écriviez à M. Benoit Bouchard, ministre d'État aux
Transports, à Transports Canada, et vous parliez des deux lignes, Rigaud
et Deux-Montagnes. Au deuxième paragraphe de votre lettre, vous disiez:
"Le gouvernement pourrait remettre en question la poursuite de l'exploitation
de ces deux lignes si les conditions d'exploitation actuelles sont maintenues.
" Est-ce que le ministre pourrait expliquer le fait que, d'un
côté, vous ayez dépensé quelque 750 000 $
jusqu'à maintenant pour des travaux de construction et que, d'un autre
côté, vous sembliez dire au ministre d'État
fédéral des Transports que vous pourriez remettre en question
l'exploitation de ces deux lignes?
M. Tardif: M. le Président, je pense qu'il faut faire la
distinction entre les dépenses d'immobilisations et les dépenses
d'exploitation. Nous nous sommes engagés dans un processus de
modernisation des trains de banlieue et un certain nombre de dépenses ou
d'engagements ont été encourus qui, pour l'information du
député de Mont-Royal, atteignent à ce jour un peu plus de
30 000 000 $. Je parle ici des trains de banlieue en général,
soit la ligne 3 et la ligne CP-Rigaud. Donc, il n'y a pas de contradiction
jusque-là.
Lorsque, dans ma lettre au ministre d'État aux Transports, j'ai
dit qu'à moins de changements - je ne sais plus très bien le
libellé de la lettre - je m'interrogeais sérieusement sur la
continuation du service, je parlais des dépenses d'exploitation. Le
député de Mont-Royal devrait savoir que l'exploitation de ces
trains de banlieue coûte, cette année, à peu près 31
000 000 $, que les revenus sont de l'ordre de 5 000 000 $ à 6 000 000 $,
ce qui laisse un déficit de quelque 25 000 000 $ cette année dont
entre 6 000 000 $ et 7 000 000 $ sont assumés par la communauté
urbaine et 19 000 000 $, plus ou moins, par le gouvernement du
Québec.
La lettre que j'ai envoyée à M. Bouchard, d'ailleurs,
n'est qu'un élément dans l'échange de correspondance que
j'ai entretenu et dans les échanges verbaux et
par écrit avec M. Mazankowski. En effet, le Québec,
à l'instar, d'ailleurs, de l'Ontario, à l'instar de Via Rail a
prié et prie solennellement le gouvernement fédéral de
revoir la Loi sur les chemins de fer, de façon que, lorsque pour des
raisons, disons, de rentabilité les transporteurs ferroviaires CN-CP
décident de se retirer d'un territoire, ils le fassent
complètement et non pas à demi, c'est-à-dire cesser de
donner le service, mais continuer à nous imposer leurs règles du
jeu, leurs lois, leurs conventions collectives, entraînant des
déficits de l'ordre de ceux que l'on connaît.
Je voudrais faire remarquer au député de Mont-Royal que
ces déficits d'exploitation qui, cette année, vont atteindre 25
000 000 $ sur les trains de banlieue sont pour moi, dans la mesure où
c'est récurrent, beaucoup plus une cause de soucis que les
dépenses dites d'immobilisations. Les dépenses d'immobilisations
sont une chose, mais je serais prêt à faire une croix sur ces
dépenses d'immobilisations, à la fois celles qui ont
été faites et celles à venir, si nous n'obtenons pas une
révision de la Loi sur les chemins de fer.
J'ai reçu, pour le renseignement du député
toujours, une copie d'un projet de loi que je trouve totalement
inadéquat à cet égard. D'ailleurs, mon collègue, le
ministre ontarien des Transports, a eu la même réaction face
à ce projet plutôt timide. Nous avons tous les deux
rappliqué auprès de M. Mazankowski pour que les modalités
soient totalement modifiées et qu'encore une fois, ayant
décidé de se retirer, les deux transporteurs ferroviaires nous
laissent gérer ces lignes selon nos critères, nos façons
de fonctionner comme pour les lignes de métro à Montréal,
par exemple. '
M. Ciaccia: Je trouve difficile à comprendre la
distinction que le ministre semble faire par rapport aux immobilisations. Je
comprends que les chiffres ne sont pas du tout comparables, mais l'un est
intimement lié à l'autre. Si vous faites des rénovations
qui sont des dépenses d'immobilisations d'un côté, et que
de l'autre côté vous dites: S'il n'y a pas de changements à
la loi, on ne pourra pas continuer l'exploitation, il me semble qu'un ne va pas
sans l'autre. Ils sont tous les deux liés. Ce serait un gaspillage de
dire: On va cesser d'exploiter la ligne et les immobilisations seront les
immobilisations.
M. Tardif: Ce serait un gaspillage de continuer, j'en conviens
avec le député.
M. Ciaccia: Le gaspillage, ce serait si vous cessiez. Je ne peux
pas le concevoir. C'est un des seuls endroits où il y a un tel service.
Il y a beaucoup de villes qui aimeraient avoir un service comme celui qui
existe pour Montréal-Rigaud et Montréal-
Deux-Montagnes.
M. Tardif: Je m'excuse.
M. Ciaccia: Au lieu de demander au gouvernement
fédéral d'attaquer cela à la pièce et de lui dire:
Changez votre loi concernant le mode de fonctionnement quant à la
question des conventions collectives, etc., est-ce que vous avez pensé
à faire, si je puis dire, un "package deal" et à dire au
fédéral: II y a X nombre de passagers et apparemment, il y a une
étude qui démontre que, s'il y avait des rénovations
adéquates... Je parle de Montréal-Rigaud, oublions pour le moment
Montréal-Deux-Montagnes; c'est peut-être le même principe,
mais... Mon comté n'est pas dans Montréal-Rigaud.
M. Tardif: II longe la ligne Montréal-Rigaud.
M. Ciaccia: Avez-vous pensé à faire un "package
deal" au gouvernement fédéral et à lui dire: Si vous
faites les changements nécessaires quant à l'exploitation, ce qui
va affecter les coûts, nous sommes prêts à faire les
modernisations nécessaires qui vont avoir pour effet d'accroître
la clientèle? Je remarque que le train de la rive sud n'est pas
mentionné ici, mais le même principe s'applique parce que,
vraiment, les modernisations n'ont pas été faites sur la rive
sud. Je remarque que, plus tard, vous demandez la prolongation des fonds pour
la rénovation. Je vais vous demander tantôt si cela a
été accordé.
Au lieu de dire: Changez cette loi et d'attaquer le problème
à la pièce, faites un "package deal". Dites: On est prêt
à faire les modernisations nécessaires, à mettre un
certain montant pour les modernisations, ce qui va accroître la
clientèle, mais en contrepartie on ne le fera pas à moins que
vous ne changiez la loi. Autrement dit, en plaçant quasiment le
gouvernement fédéral dans une position où il ne peut pas
dire non, vous auriez l'appui de la population, vous auriez l'appui des
députés qui sont concernés et vous auriez certainement
l'appui du critique du Parti libéral en matière de transports.
Faites un "package deal" et dites: Voici ce que le gouvernement est prêt
à faire, mais vous changez les lois. Les conséquences seront que
les déficits seront réduits non seulement parce que la loi sera
changée et que les conventions collectives, etc. ne s'appliqueront pas
exactement, mais il y aura les rénovations qui augmenteront la
clientèle.
M. Tardif: Je suis bien heureux d'entendre le
député de Mont-Royal dire qu'il serait prêt à
appuyer une telle position puisque c'est précisément ce qui a
été demandé. Nous sommes prêts à nous
engager
jusqu'à concurrence des 80 000 000 $ de rénovations. Nous
en avons affecté ou engagé au-delà de 30 000 000 $. Il
reste à peu près 50 000 000 $. Nous sommes prêts à
aller de l'avant avec cela, mais ce que nous disons, c'est que nous ne pouvons
financer ces rénovations et, en même temps, encourir des
déficits d'exploitation de l'ordre mentionné. C'est exactement ce
que j'ai dit et je suis bien heureux d'entendre le député de
Mont-Royal me dire qu'il est prêt à appuyer une telle
position.
M. Ciaccia: C'est la première fois que j'entends le
ministre dire qu'il est prêt à mettre des fonds du gouvernement du
Québec en plus des fonds... Ce ne sont pas des montants
illimités. C'est évident que les montants qu'il reste dans
l'entente fédérale-provinciale existante ne sont peut-être
pas suffisants pour faire une rénovation adéquate. Il se peut que
cela prenne des montants supplémentaires du gouvernement du
Québec. Le rapport Gascon mentionnait, pour la rénovation, par
exemple, de la ligne Montréal-Deux-Montagnes, 70 000 000 $, n'est-ce
pas? Si au gouvernement fédéral il reste seulement 36 000 000 $
ou 40 000 000 $ de disponibles, cela voudrait dire que le gouvernement du
Québec devrait ajouter la différence. Est-ce que le ministre - je
veux bien le comprendre - est prêt à dire: Oui, le gouvernement du
Québec est prêt à prendre les fonds disponibles du
gouvernement fédéral, à ajouter un montant que vous allez
décider, soit le montant nécessaire, et à dépenser
ces sommes pour la rénovation de ces lignes pourvu que le gouvernement
fédéral amende la loi en ce qui concerne l'exploitation?
M. Tardif: Le gouvernement est là, M. le Président,
jusqu'à concurrence d'un montant de 80 000 000 $. Il y a plus de 32 000
000 $ d'engagés jusqu'à maintenant.
Si le député me parle d'une autre entente en ce qui
concerne possiblement la modernisation de la ligne 3 qui, elle, est beaucoup
plus coûteuse et qui déborderait largement le cadre de l'entente,
on est ouverts à cela. La preuve qu'on est ouverts, c'est qu'il y a un
décret gouvernemental qui a été adopté au mois de
mars 1981 et qui est public. Ce décret prévoyait la construction
de la ligne 6, la construction ou l'aménagement de la ligne 3 et des
travaux sur la ligne 5. Il donnait effet à une entente avec la
communauté urbaine. Or, la communauté urbaine, à
l'intérieur de laquelle siègent des représentants de
toutes les villes de la communauté, y compris des villes de la partie
ouest de l'île de Montréal, a remis en cause cette entente qui
était intervenue entre le gouvernement du Québec et la
Communauté urbaine de Montréal. Présentement, la
communauté hésite à s'engager dans d'autres
dépenses reliées à la modernisation ou même à
la prolongation de toute infrastructure de transport lourde.
Je dis au député que oui, le "package deal" est là
pour ce qui est de l'utilisation des sommes sur lesquelles il y a eu une
entente en ce qui concerne les 80 000 000 $ comme tels. D'ailleurs, je dois
dire au député que je compte aborder la question personnellement
à nouveau avec M. Mazankowski et également avec d'autres
ministres des Transports qui ont le même problème lors de la
conférence des ministres des Transports qui aura lieu à Vancouver
la semaine prochaine.
M. Ciaccia: Pour terminer sur ce sujet, M. le Président -
parce que j'aurai des questions concernant d'autres engagements financiers - si
je comprends bien, le ministre nous dit qu'il est prêt seulement à
dépenser les sommes que le gouvernement fédéral a mises
à sa disposition, soit quelque 80 000 000 $.
M. Tardif: Je n'ai jamais dit cela. J'ai dit: Jusqu'à
concurrence de l'entente que nous avons conclue avec eux et pour laquelle nous
assumons... Combien, M. Michaud? 40 %, 50 %?
M. Michaud (Pierre): 50 %.
M. Tardif: 50 %. Alors, ce n'est pas uniquement des sommes que le
gouvernement fédéral a mises. Je n'ai jamais dit cela au
député.
M. Ciaccia: Vous parlez d'un "package deal" avec toute la
communauté urbaine, etc. Vous me donnez l'impression - je peux bien me
tromper - que c'est encore le même débat que celui qu'on a fait.
Cela fait un an qu'on en parle.
M. Tardif: Ce n'est pas le même débat. (14 h 30)
M. Ciaccia: Cela semble mêler les cartes un peu. On parlait
de ces deux lignes-là, Montréal-Rigaud et la rive sud, parce que
c'est ça qui touche le fédéral, et de la ligne
Montréal-Deux-Montagnes. Moi, je parlais d'un "package deal" avec le
gouvernement fédéral sans inclure, à ce moment-ci, tous
les problèmes que la communauté urbaine peut avoir, parce qu'il y
a des problèmes qui vont au-delà de la ligne
Montréal-Deux-Montagnes avec la communauté urbaine.
M. Tardif: Je m'excuse, mais c'est le député de
Mont-Royal qui a fait porter la question au-delà de l'entente intervenue
avec Ottawa. La député de Mont-Royal me dit: Est-ce que le
ministre me dit qu'il est prêt à mettre de l'argent en sus de ce
qui a été convenu avec Ottawa? Pour répondre à
sa
question, je fais référence au décret
gouvernemental du mois de mars 1981 où j'ai dit que oui, le gouvernement
du Québec était prêt à mettre plus d'argent. Combien
plus? Cela voulait dire, entre autres choses, financer les infrastructures en
question, de la même manière que le sont les prolongements du
métro.
C'est le député de Mont-Royal qui a élargi la
question en me demandant si je pouvais mettre plus d'argent. J'ai dit: Oui, il
y a un document qui m'autorisait, en quelque sorte, à le faire en mars
1981, mais qui a été remis en question par la
communauté.
Si je reviens à l'entente avec Ottawa, je dis que je suis
prêt à dépenser les sommes jusqu'à concurrence des
montants prévus. J'ai, d'ailleurs, demandé au ministre
d'État aux Transports une prolongation des délais, ce qu'il a
accepté. Nous utiliserons ces sommes, mais, encore une fois, les
déficits d'exploitation croissent selon une courbe exponentielle et
inquiètent non seulement celui qui vous parle, mais également les
élus de la Communauté urbaine de Montréal.
M. Ciaccia: Si je comprends bien, le ministre n'est pas
prêt, aujourd'hui, à dire: Le gouvernement du Québec est
prêt à faire les rénovations aux lignes de la rive sud, de
Montréal-Rigaud, et de Montréal-Deux-Montagnes. Je me limite
à ces trois-là et j'exclus la Communauté urbaine de
Montréal, sous réserve d'une entente, de changements du
gouvernement fédéral sur les lois qui s'appliquent à ces
trois. Se limitant à ces trois endroits, est-ce que le ministre est
prêt à dire aujourd'hui...
M. Tardif: Je suis prêt à faire des travaux de
rénovation jusqu'à concurrence des montants prévus
à l'entente, M. le Président, à partir du moment où
les lois régissant l'exploitation de ces lignes - pas d'autres - seront
modifiées. Oui, je suis prêt à prendre cet engagement.
M. Ciaccia: J'exclus la CUM.
M. Tardif: J'exclus la CUM également.
M. Ciaccia: Je parle strictement de la rive sud, de
Montréal-Rigaud et de Montréal...
M. Tardif: La rive sud fait plus ou moins partie de l'entente,
encore.
M. Ciaccia: C'est un problème qui existe, il y a un besoin
de rénovation, les fonds fédéraux sont là.
M. Tardif: La même règle s'appliquerait si tant est
qu'elle était couverte par l'entente, c'est-à-dire que nous
ferons des travaux de rénovation là à partir du moment
où on pourra exploiter cela sur une base plus économique et plus
rentable. Ce qui n'était pas rentable pour le CN-CP ne le sera pas plus
pour nous, pour la communauté urbaine ou pour quiconque en fonctionnant
selon ces règles-là.
Le Président (M. Marquis): M. le député de
Robert Baldwin.
M. O'Gallagher: Je voudrais tout simplement parler de la ligne 3,
la ligne Montréal-Deux-Montagnes. Il est vrai qu'on a
dépensé quelques milliers de dollars pour des
rénovations.
M. Tardif: Quelques millions.
M. O'Gallagher: Pardon?
M. Tardif: Quelques millions.
M. O'Gallagher: Quelques millions, mais ces millions ont
été dépensés tout simplement dans des parcs de
stationnement et pour l'amélioration des gares. Pour l'équipement
désuet, vieux de 65 ans, rien du tout n'a été fait. Je ne
vois pas de quelle manière on pourrait attirer plus de passagers sur
cette ligne-là quand on utilise un équipement qui ne peut
répondre aux besoins d'aujourd'hui. On voit encore des délais
épouvantables en hiver. Les gens ont perdu confiance dans cette ligne.
De cette façon, on ne pourra jamais augmenter la clientèle si on
ne change pas l'équipement. Il va falloir prendre la décision, un
jour prochain, de changer l'équipement et le système de
signalisation pour augmenter le rendement de la ligne et le nombre de passagers
qui pourraient l'utiliser. Si on remet en question les lignes de chemins de fer
comme la ligne no 3, aussi bien remettre en question les lignes de métro
de surface ailleurs sur l'île de Montréal.
M. Tardif: Non. Il n'y a pas de comparaison. M. le
Président, pour l'information du député de Robert Baldwin,
les dernières estimations pour la modernisation complète de la
ligne 3 s'élèvent à plus de 150 000 000 $.
Deuxièmement, s'il est intéressé par la desserte des
trains dans l'ouest, qu'il nous appuie donc dans la démarche que nous
faisons pour amender la Loi sur les chemins de fer et qu'il appuie le maire
Boll et le maire Maurille Séguin de la Conférence des maires de
banlieue; ils sont parfaitement au courant et ils se rendent bien compte, eux
aussi, que cela n'a pas d'allure de nous obliger à fonctionner dans ces
conditions. Je lui dis tout simplement de nous appuyer dans cette
démarche. On ne peut pas agir dans ces conditions.
M. Ciaccia: Voulez-vous dire qu'avec
l'amendement à la loi vous seriez prêt à
procéder à la rénovation de la ligue
Montréal-Deux-Montagnes?
M. Tardif: Je suis prêt à aller pour le moment
jusqu'à concurrence des sommes engagées et autorisées,
c'est-à-dire 80 000 000 $.
M. Ciaccia: Ce sont des sommes fédérales
seulement?
M. Tardif: Non, ce ne sont pas des sommes
fédérales.
M. Ciaccia: Non? Combien? Non, non, d'accord.
M. Tardif: Le député a donc l'oreille dure!
M. Ciaccia: Excusez-moi, je vous demande une information.
M. Tardif: C'est moitié-moitié. M. Ciaccia:
40-40.
M. Tardif: Non, ce n'est pas exact. C'est
moitié-moitié pour 70 000 000 $ et c'est 10 000 000 $ venant
direct du CN, c'est cela?
M. Ciaccia: Sur les 80 000 000 $, combien de fonds
fédéraux y avait-il?
M. Tardif: Je corrige à l'intention du
député. Les 80 000 000 $ proviennent uniquement d'Ottawa. Ce que
nous investissons, nous, vient en-deça de ce montant. C'est cela.
M. Ciaccia: Si la loi est changée, combien...
M. Tardif: 50-50.
M. Ciaccia: Vous êtes prêts à aller à
50-50? Alors, s'il reste 40 000 000 $ au fédéral, vous pourriez
mettre 40 000 000 $ additionnels, s'il reste 50 000 000 $, ce sera 50 000 000
$.
M. Tardif: C'est cela.
M. Ciaccia: C'est bon à savoir.
Le Président (M. Marquis): Les engagements financiers
d'avril 1985 sont-ils vérifiés?
M. Ciaccia: Avril? Oui, terminé pour moi.
Le Président (M. Marquis): Les engagements financiers
d'avril 1985 sont vérifiés.
Les engagements de mai 1985. Aucune question sur les engagements de mai
1985? Donc, les engagements de mai 1985 sont vérifiés.
J'appelle les engagements de juin 1985. M. le député de
Mont-Royal.
Juin
M. Ciaccia: Bon! Les engagements de juin 1985. Les engagements
40, 41, 42 et 43, ce sont des renouvellements de contrats de services pour agir
à titre d'experts-conseils pour assister le ministère dans
certaines études relatives au transport terrestre des personnes. Les
fournisseurs sont Canatrans Inc., Transurb, etc. Il y a différents
fournisseurs. S'il y a des mandats précis pour ces contrats, le ministre
pourrait-il nous les décrire?
M. Tardif: M. le Président, ceci est de la prestation de
services de gens qui travaillent essentiellement sous la direction de cadres du
ministère, en quelque sorte pour suppléer au fait que le
ministère des Transports ne possédait pas de structures ou
d'expertise dans le domaine précis des trains de banlieue, d'une part.
Je voudrais simplement rappeler que les travaux qui ont impliqué des
déboursés de quelque 32 000 000 $ sur la ligne CP Rigaud, CN
Deux-Montagnes, les études reliées à la ligne
Saint-Hilaire font partie d'un mandat précis, mais il y en a d'autres
également. Je pense, entre autres, à la desserte de la CTRSM,
notamment vers Montréal - le terminus d'autobus de la CTRSM - et
l'obligation dans laquelle nous avons été de déplacer ce
terminus à la suite des demandes du CN, notamment, et de la ville de
Montréal.
Alors, il y a des études de traitement préférentiel
sur le pont Viau et au sud du pont Viau. Donc, on pense, entre autres, en
termes de voies réservées. Il y a l'accessibilité
prioritaire à la station de métro Longueuil, les traitements
préférentiels pour les autobus et le terminus de la CTRSM au
centre-ville de Montréal, les améliorations des voies
réservées sur le pont Champlain, la signalisation pour les
véhicules de transport collectif, le potentiel de traitement
préférentiel pour les autobus dans l'axe Henri-Bourassa,
l'évaluation du potentiel de covoiturage. Là-dessus,
peut-être que le député a manqué cet
événement, mais par exemple, nous avons mis au point un logiciel
pour le covoiturage qui permet à toute personne qui le désire de
s'inscrire en donnant son nom, son adresse et son code postal. Alors, il s'agit
d'autant de travaux qui ont été faits par ces groupes sous la
direction des cadres du ministère.
M. Ciaccia: Le problème qui existe maintenant à la
STCUM semble être un
problème de déficit. Il semble y avoir une crise
aiguë, selon eux, en ce qui concerne le financement. Je voudrais savoir si
vos études portent sur le financement soit de la construction du
métro ou de son fonctionnement; c'est ce qui semble être le vrai
problème à la société de transport. Je voudrais
demander au ministre s'il ne croit pas qu'il y a un manque de planification
à son ministère car, d'un côté, vous financez, vous
payez, vous construisez - vous ou vos mandataires par le biais de l'argent que
vous investissez - le prolongement de la ligne 5, par exemple, et la STCUM dit;
On ne peut pas l'ouvrir parce qu'on a trop de déficit. Qu'est-ce que le
ministre entend faire dans cette situation? C'est une situation très
sérieuse, un problème aigu pour la Communauté urbaine de
Montréal. Qu'est-ce que le ministre va faire?
M. Tardif: J'ai rencontré les gens de la Communauté
urbaine de Montréal pas plus tard qu'hier, entre autres. Je voudrais
simplement rappeler un certain nombre de chiffres élémentaires au
député de Mont-Royal, chiffres qui lui ont peut-être
échappé. Le transport en commun sur l'île de
Montréal coûte 600 000 000 $. Là-dessus, les usagers paient
à peu près 200 000 000 $, c'est-à-dire 33 1/3 %. Cela veut
donc dire que les deniers publics, les fonds publics assument les 2/3, 66 2/3 %
ou 400 000 000 $. Cette contribution des fonds publics provient pour 44 % des
66 % du gouvernement du Québec et pour 22 % des villes de la
communauté.
Faites le calcul: pour chaque dollar que coûte le transport en
commun sur l'île de Montréal, 0, 22 $ proviennent des
municipalités, 0, 33 $ des usagers et 0, 44 $ de l'État. Cela
fait 0, 99 $; l'autre cent, je vous le donne en mille. C'est le partage actuel.
Quand le député me demande ce qu'on a fait, je trouve que l'on a
contribué largement au coût du transport en commun sur l'île
de Montréal.
Quant à la planification des lignes -puisque c'est ce qui le
préoccupe - cette planification avait été faite à
une époque, il faut bien l'avouer, de croissance démographique
pour ce qui est, en tout cas, de la couronne autour de l'île de
Montréal. Cette planification, dans le temps, de la desserte par
métro, qui était basée sur ces projections de croissance
démographique, ne s'est pas révélées exactes non
seulement, d'abord, pour la ville de Montréal mais, ensuite, même
pour la Communauté urbaine de Montréal qui a perdu une partie de
sa population au profit de la couronne nord, de Laval, notamment. Si Laval est
rendue à 275 000 habitants - je pense, selon les derniers chiffres
connus - c'est que ces gens sont venus de quelque part et un bon nombre d'entre
eux sont venus de l'île de Montréal.
Même chose sur la rive sud. (14 h 45)
C'est donc cet exode vers la banlieue qui est venu renverser
passablement les tendances. Il faut prendre acte de cela et peut-être,
effectivement, s'interroger sur un certain nombre de décisions. Le
député me demande: Si cela était à refaire
aujourd'hui, est-ce que les lignes de métro qui avaient
été planifiées à l'époque devraient
être continuées? Je me pose des questions aussi, compte tenu des
renversements de la tendance démographique.
M. Ciaccia: C'est une bonne attitude que vous prenez pour
l'avenir. Quand le ministre nous donne les chiffres, on est conscient des
chiffres. Je pense que c'est de notoriété publique. On sait que
l'usager paie approximativement un tiers à 40 % des coûts et le
reste est payé par la municipalité et le gouvernement du
Québec. On ne remet pas en question le fait que le gouvernement du
Québec en paie une portion assez élevée, mais la question
n'est pas là.
M. Tardif: Quelle est-elle?
M. Ciaccia: Quelles politiques nous ont menés à ce
point-là? Malgré la contribution du gouvernement du
Québec, la crise existe quand même selon la Société
de transport de la Communauté urbaine de Montréal. Le ministre
oublie de nous dire que le gouvernement modifie les règles du jeu quand
il le veut. Quand le gouvernement du Québec a vu que sa contribution
commençait à s'élever, il l'a plafonnée. Le
gouvernement du Québec -ce n'est pas nécessairement par
l'entremise du ministre - par ses politiques: taxe ascenseur, taxe sur le
carburant, coûts de la CSST, primes d'assurances, est venu ajouter aux
dépenses de la STCUM et augmenter le déficit.
On se trouve aujourd'hui dans une situation où le déficit
commence à être inquiétant pour tout le monde. La
Communauté urbaine de Montréal ne sait pas ce qu'elle doit faire
pour essayer de trouver les fonds nécessaires. Elle a augmenté
les tarifs, mais il y a des pressions... Plus elle va augmenter les tarifs,
moins elle aura d'usagers et c'est presque "contreproductif". C'est dans ce
sens-là que je demande au ministre ce qu'il va faire. Je ne dis pas que
vous n'avez pas contribué, mais votre politique de financement a
peut-être été une des causes du fait qu'on se trouve dans
la situation où on se trouve aujourd'hui. Vous financez le métro
à 100 % et les autobus à 75 %. Il y a donc une pression pour
construire des métros. Vous venez de dire: Si c'était à
repenser, on ne referait pas la même chose. Cela concerne le
passé, on ne peut pas le défaire.
Qu'allez-vous faire pour l'avenir? Est-ce
que vous êtes prêt à prendre l'engagement formel,
premièrement, d'étudier ce problème publiquement devant
une commission parlementaire ou autre, où les gens peuvent
présenter leur point de vue, autant les usagers que les élus de
la STCUM et le gouvernement? Êtes-vous prêt à prendre
l'engagement formel que vous allez trouver une nouvelle formule de financement
non seulement pour les coûts de fonctionnement, mais aussi pour les
immobilisations futures pour les constructions en vue de fournir le transport
en commun à Montréal?
M. Tardif: D'une part, pour ce qui est des immobilisations, cela
a toujours été la décision de la Communauté urbaine
de Montréal et du BTM de planifier l'organisation des infrastructures,
leur construction, sujet, évidemment à l'approbation du
ministère des Transports et du Conseil des ministres puisque,
finalement, on ramasse la note.
Pour ce qui est des dépenses d'exploitation, M. le
Président, que voulez-vous que je vous dise? Le député de
Mont-Royal, avec nous, en commission parlementaire et en Chambre, a voté
pour le principe et même pour les modalités d'une loi que nous
avons adoptée lors de la dernière session, qui remet la
totalité de la gestion du transport en commun sur l'île de
Montréal aux élus locaux. La loi a été
adoptée au mois de juin dernier. Nous sommes rendus au mois de septembre
et le conseil que prévoit ladite loi n'est pas encore formé. Les
autorités de la Communauté urbaine de Montréal ont,
à l'égard de la gestion du niveau de la qualité et de la
quantité des services à offrir, pleine latitude pour prendre des'
décisions.
Ce que je dis au député présentement, c'est que les
conditions opérationnelles - je crois comprendre qu'il y a eu diverses
fuites concernant la proposition budgétaire de la STCUM - semblent nous
indiquer, effectivement, un accroissement des dépenses assez
considérable. J'ai jeté un coup d'oeil rapide, notamment, pour me
rendre compte qu'une bonne partie de ces dépenses sont liées
à une augmentation de près de 500 personnes. L'une des questions
qu'on peut se poser - et c'est la question que j'ai, d'ailleurs, posée
aux gens de Communauté urbaine de Montréal - c'est: Est-ce qu'un
tel ajout est nécessaire dans l'immédiat? Ce que je dis
présentement, c'est que, de tous les partenaires, notre contribution est
celle qui est la plus élevée. Il faudra très certainement
que les autres partenaires songent aussi à faire leur part.
Lorsque le député dit que nous avons plafonné nos
contributions au transport en commun, je voudrais le corriger à cet
égard. Nous les avons accrochées à celles des
municipalités. Ce n'est pas pareil. Nous étions les seuls dindons
de la farce: notre contribution augmentait et celle des municipalités
plafonnait. Maintenant, on est accroché ensemble. C'est la
différence, M. le Président. Le résultat de mes rencontres
d'hier avec les gens de la ville de Montréal et de la Communauté
urbaine de Montréal démontre, je pense, qu'ils sont aussi
d'accord pour essayer de revoir les propositions budgétaires de la
STCUM. Ce n'est peut-être pas la bonne année pour engager 500
personnes.
M. Ciaccia: Si je comprends bien, vous leur avez dit: C'est votre
faute et ils vous ont répondu: Merci beaucoup.
M. Tardif: Ce n'est pas cela que j'ai dit. C'est le
député qui dit cela.
M. Ciaccia: Non, mais quand vous dites que vous n'avez pas
plafonné... C'est vrai que la conséquence de la nouvelle formule
fait que la contribution des municipalités va toujours en augmentant,
mais quand vous dites que c'est la CUM qui décide des
immobilisations...
M. Tardif: Je serais prudent avant de dire cela. J'apporterai des
graphiques au député pour lui montrer que c'est plutôt
l'inverse qui s'est produit dans le cas de la contribution des
municipalités.
M. Ciaccia: Dans le passé. M. Tardif: Pardon?
M. Ciaccia: Dans le passé, mais votre nouvelle formule va
renverser cela.
M. Tardif: Non.
M. Ciaccia: Quand vous dites que c'est la CUM qui décide
des immobilisations, vous ne pouvez pas dire qu'il n'y a pas un peu de "tordage
de bras" de la part du ministre ou du ministère des Transports. Prenez
la ligne 6. Votre prédécesseur voulait absolument qu'elle soit
construite. Ils n'ont pas pu prendre de décision autre que celle que le
ministère des Transports voulait prendre. En théorie, vous avez
raison, mais, en pratique, vous avez plus que votre part de la
responsabilité. Je ne vous blâme pas d'une certaine façon,
parce que c'est vous qui payez 100 %. Avec cette formule, si vous payez 100 %,
vous allez décider où vos 100 % vont aller. Mais ne dites pas que
c'est la CUM qui décide; c'est vous qui décidez. Peut-être
que cela explique qu'une ligne peut s'ouvrir, que la ligne 5 peut être
construite et rester inactive parce que, de l'autre côté, ceux qui
paient l'exploitation, les déficits, disent: Nous ne pouvons nous
permettre de payer 7 000 000 $ supplé-
mentaires de déficit pour cette ligne. Vous allez payer les
immobilisations à 100 % et la population aura des dépenses
d'immobilisations pour une ligne qui n'est pas ouverte.
C'est pour cela que je vous dis que c'est un peu aberrant et que cela
mériterait certainement une étude pour voir quelle devrait
être la vraie formule de financement. Peut-être que la formule, ce
n'est pas de payer 100 % d'immobilisations et de dire: Arrangez-vous avec le
reste. Peut-être qu'il devrait y avoir un autre... Si vous financez 100 %
de mes dépenses, je vais dépenser. C'est quasiment une incitation
à dépenser dans un certain milieu. Il a dû y avoir une
raison de dire 100 % pour les immobilisations des lignes de métro, 75 %
pour les immobilisations des autobus.
C'est peut-être le temps de changer maintenant qu'on est
arrivé à ce point-ci et qu'on voit le genre de déficit que
l'on a. Ce n'est pas drôle. C'est toute une décision de la part de
la STCUM de dire: La ligne est construite et on ne l'ouvre pas. C'est assez
sérieux. Ils ont raison de dire que c'est une crise. Il y a quelque
chose qui ne marche pas. Je ne dis pas que vous avez trop contribué au
passé, mais certainement c'est le temps de revoir la méthode de
financement.
La raison d'une commission parlementaire, c'est d'étudier
pourquoi on est arrivé à ce point-ci. Pourquoi ici paie-t-on
moins que 40 % pour les usagers? Pourquoi la municipalité 22 % et le
gouvernement 40 %? Cela peut seulement se voir dans une étude ouverte
où les gens peuvent venir exposer leurs points de vue, où on peut
obtenir tous les faits. Le but de cette commission parlementaire serait
d'arriver à une meilleure formule, d'essayer d'arrêter
l'hémorragie, l'écoulement de fonds. Si, comme vous dites, vous,
une des raisons, c'est parce qu'il y a trop de nouveaux employés, si
c'est vraiment cela, cela va se voir devant une commission parlementaire,
l'opinion publique va être informée et une opinion publique
informée va imposer des changements. Êtes-vous d'accord pour une
commission parlementaire?
M. Tardif: Non. Je pense qu'il faudrait simplement
référer le député de Mont-Royal - je pense que le
député de Hull serait plus au courant de cette partie-là -
au fait que, lors de la réforme de la fiscalité municipale, le
monde municipal, notamment celui de la Communauté urbaine de
Montréal, avait fait valoir au gouvernement: Écoutez, vous payez
pour les autoroutes à 100 %, les infrastructures lourdes de transport
devraient être assumées de la même manière, à
100 %. C'était une demande du monde municipal pour ce qui est de la
façon de défrayer les infrastructures lourdes de transport. Je
voulais juste rappeler cela pour l'histoire.
Le Président (M. Marquis): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: Je ne veux pas engager un débat avec le
ministre des Transports, mais je voulais souligner au ministre des Transports
qu'en 1980, au congrès de l'Union des municipalités, le
gouvernement du Parti québécois s'était engagé
aussi pour 6 000 000 000 $ en ce qui concerne l'assainissement des eaux. On
attend encore que le gouvernement s'implique dans ce domaine en grande partie.
Je ne veux pas ouvrir la partie qui concerne les transports.
M. Tardif: Vous êtes mieux de ne pas l'ouvrir parce que
vous allez être perdant bien vite.
M. Rocheleau: Je ne parlerai pas.
M. Tardif: Juste sur le territoire de la Communauté
urbaine de Montréal, c'est 1 500 000 000 $ qui sont déjà
réalisés.
M. Rocheleau: Je vous en parlerai tantôt.
M. Ciaccia: M. le Président, je pense que le temps...
Le Président (M. Marquis):... serait écoulé,
oui.
M. Ciaccia: J'aurais simplement une autre question...
Le Président (M. Marquis): Vous pouvez y aller.
M. Ciaccia:... si vous me le permettez, à l'engagement
143. C'est un "paiement à Kromstrom, Turmel, Desjardins et Villeneuve,
avocats, pour services rendus suite à l'effondrement du pont de la
rivière Sainte-Marguerite". Est-ce que le ministre peut nous dire quel
était le mandat qui a été confié à cette
étude? Est-ce que les commissaires ont produit un rapport? Et, si oui,
est-ce que le ministre pourrait déposer le rapport?
M. Tardif: On me dit que le rapport va être rendu public
à Sept-Îles le 26 septembre, donc, dans deux jours.
M. Ciaccia: Est-ce qu'on pourrait demander à la commission
si on pourrait avoir une copie du rapport une fois qu'il sera rendu public?
M. Tardif: Oui, ça va être rendu public. Par
courtoisie, il me fera plaisir d'en envoyer un au député de
Mont-Royal, oui.
M. Ciaccia: Merci, M. le ministre.
M. Tardif: C'est un document qui va être rendu public.
M. Ciaccia: La raison pour laquelle je le demande, c'est que je
voudrais avoir le document au complet plutôt que de lire seulement des
extraits.
M. Tardif: Je m'excuse, on me fait remarquer... Je n'ai pas
compris l'allusion du député.
M. Ciaccia: J'ai dit que je voulais lire le document au complet
plutôt que de seulement lire des extraits...
M. Tardif: D'accord.
M. Ciaccia:... qui pourraient être publiés dans le
journal.
M. Tardif: C'est parce que j'avais cru comprendre qu'il demandait
que je lui envoie le document au complet. On me fait remarquer que c'est le
ministre du Travail qui est le responsable et non pas le ministère des
Transports. Étant donné qu'on était en cause
là-dedans, on comprendra que... Mais je vais m'assurer, par courtoisie,
que cela parvienne au député.
Le Président (M. Marquis): Merci. Est-ce que les
engagements du mois de 'juin 1985 sont vérifiés?
M. Ciaccia: Vérifié.
Le Président (M. Marquis): Vérifié. Les
engagements financiers ' du ministère des Transports des mois d'avril,
mai et juin, sous la responsabilité de M. Guy Tardif, sont
vérifiés. La séance est suspendue pour quelques
minutes.
(Suspension de la séance à 15 h 2)
(Reprise à 15 h 8)
Environnement
Le Président (M. Marquis): Nous allons procéder
à la vérification des engagements financiers des mois d'avril,
mai et juin 1985 du ministère de l'Environnement en présence du
ministre, M. Adrien Ouellette, à qui je dis bonjour, ainsi qu'aux gens
qui l'accompagnent. Mme la députée de Chomedey, pour les
engagements du mois d'avril 1985, à vous la parole.
Mme Bacon: Je pensais que vous vouliez me dire bonjour aussi, M.
le Président.
Le Président (M. Marquis): C'est déjà
fait.
Avril
Mme Bacon: C'est déjà fait. Je commencerais
peut-être au no 14 du mois d'avril. "Contrat de services pour la
production de plantes arbustives indigènes typiques des lacs et cours
d'eau du Québec, dans le cadre du programme des lacs. "
Il y a un fournisseur qui a été choisi par un
comité de sélection. Est-ce qu'il est possible de connaître
le montant et peut-être l'identification des autres fournisseurc?
M. Ouellette: Le montant c'est celui de l'engagement, 195 000 $.
Vous voulez connaître le nom des autres personnes ou des autres groupes
qui ont soumissionné là-dessus?
Mme Bacon: Est-ce qu'il y a des centres spécifiques qui
peuvent être des fournisseurs?
M. Ouellette: Non.
Mme Bacon: Mais, vous avez quand même eu d'autres...
M. Ouellette: Je peux quand même vous donner la liste des
gens qui ont soumissionné là-dessus...
Mme Bacon: Les montants aussi, peut-être?
M. Ouellette:... et qui ont fait l'objet d'une
pondération. C'est une question de pondération.. Il y a eu
Asselin, Benoît, Boucher, Ducharme, Lapointe Inc.; il y a eu Lalonde,
Girouard, Letendre et Associés Ltée; Environnement
Illimité Inc.; Sima Géographes-Conseils Ltée et la
Société technique d'aménagement régional. En fait,
je m'excuse, les deux derniers n'ont pas soumissionné même s'ils
ont été appelés. Cet appel a été fait selon
le fichier central.
Mme Bacon: Est-ce que c'est le plus bas soumissionnaire, celui de
195 000 $?
M. Ouellette: C'est celui qui a reçu la meilleure
pondération, c'est-à-dire 84 points. Il est 18 points au moins
au-dessus du plus près de ceux qui ont fait l'objet du fichier.
Mme Bacon: Entre le plus bas soumissionnaire et le plus haut
soumissionnaire, il s'est classé comment? C'est quoi le montant du plus
bas soumissionnaire et du plus haut?
M. Ouellette: Il ne s'agit pas d'un appel d'offres traditionnel
où on va chercher le
plus bas soumissionnaire. Ce qu'on fait ce sont des travaux pour 195 000
$ dans le secteur qui est mentionné en titre et on détermine,
à l'aide du fichier, la firme qui est la plus apte à
répondre à notre commande selon son expertise.
Mme Bacon: Est-ce que la commande est remplie par cette
firme-là? Est-ce que c'est complété?
M. Ouellette: Oui.
Mme Bacon: II n'y a pas d'autres montants qui peuvent être
chargés au ministère par la suite?
M. Ouellette: Non, c'est un montant fixe.
Mme Bacon: C'est un montant global. Engagement 15, M. le
Président? "Contrat de services pour effectuer la mise en oeuvre du
programme de régénération des rives dans le cadre du
programme des lacs. " Encore une fois c'est choisi par un comité de
sélection. Est-ce qu'on peut aussi savoir l'identification des autres et
les montants?
M. Ouellette: Les firmes qui sont passées elles aussi par
le fichier étaient: TEC-EST Consultants Inc., Pasquin, Saint-Jean et
Associés Inc. Nous avions fait appel à trois autres firmes qui
n'ont pas soumissionné. Il s'agit de: ÉCO-recherches (Canada)
Inc.; Jean Isabelle et Associés Limitée et le Groupe Conseil IEC
Beak Inc. Seules les deux premières, TEC-EST et Pasquin, ont
répondu à notre appel.
Mme Bacon: Les soumissions étaient plus
élevées?
M. Ouellette: En fait, la pondération ne s'est
appliquée qu'à ces deux firmes et c'est Pasquin qui a
été retenu parce que plus valable.
Mme Bacon: Engagement 16? Est-ce qu'il est possible de faire un
bilan de cette étude? "Contrat de services pour réaliser une
étude sur la quantité et la composition des déchets
ménagers générés au Québec et pour
développer un modèle prévisionnel à partir des
données recueillies. " Est-ce qu'on pourrait avoir un court bilan des
étapes qui ont précédé cette étude et s'il y
en a d'autres qui ont suivi?
M. Ouellette: Les étapes qu'on retrouve dans ce dossier
étaient d'abord la sélection des municipalités à
échantillonner parce qu'on recherchait un échantillonnage de ce
que peuvent être les déchets domestiques au Québec. Les
villes d'ailleurs qui ont été retenues sont: Sherbrooke, Lachute,
Cowansville, Black-Lake, Saint-Pascal ville et paroisse, La Pocatière et
Saint-Pierre-de-Broughton. La deuxième étape c'est
l'élaboration et la réalisation d'un programme
d'échantillonnage. La troisième, c'est la compilation et
l'analyse des données à la suite de cet échantillonnage
et, finalement, le développement et la mise au point d'un modèle
prévisionnel.
Mme Bacon: Est-ce que l'étude est terminée?
C'était en avril quand même, cela fait longtemps.
M. Ouellette: C'est en voie d'être terminé, mais
cela ne l'est pas encore.
Mme Bacon: Est-ce qu'il y a d'autres étapes qui vont
suivre cette étude? Est-ce qu'il y a d'autres études qui sont
prévues ou si c'est la dernière étape?
M. Ouellette: C'est la dernière étape dans ce
dossier-là comme tel. (15 h 15)
Mme Bacon: Cela fait partie des étapes qui ont
précédé. Engagement 17? On y mentionne des
mécanismes permanents de concertation. En quoi consistent ces
mécanismes permanents? C'est pour les services de Mme Robert, pour
l'implantation de mécanismes permanents de concertation entre la
Direction des communications et de l'éducation et les directions
régionales, pour une période d'un an.
M. Ouellette: En fait, nous avions obtenu les services de Mme
Robert par une dérogation auprès du Conseil du trésor. En
fait, c'est un prêt de services de Télé-Université
au ministère de l'Environnement, et elle est retournée maintenant
à Télé-Université. C'est sa compétence qui
nous avait fait faire appel à ses services. Elle est maintenant
retournée à la Télé-Université.
Mme Bacon: Cela consiste en quoi, ces mécanismes
permanents de concertation? Ce sont des mécanismes qu'on a mis en place?
C'est pour ça qu'on paie 50 000 $?
M. Ouellette: II s'agissait de faire le lien entre le service
central au ministère de l'Environnement, le service des communications,
et chacun des services qu'on retrouve dans les dix régions
administratives du ministère. Madame était tout à fait
compétente dans ce domaine; on a donc fait appel à ses services
via un prêt, comme je le disais tout à l'heure. En fait, le
montant de l'engagement était de 50 000 $, mais les dépenses
réelles n'ont été que de 11 852 $, et cela, c'est la
partie salariale durant la durée du prêt, qui n'a pas
été d'un an.
Mme Bacon: En fait, c'est d'établir la
communication entre la direction générale du
ministère et les directions régionales.
M. Ouellette: C'était harmoniser, si on veut, la direction
des communications centrale avec chacune de celles qu'on retrouve en
région.
Mme Bacon: Est-ce qu'on peut penser qu'il y aura d'autres
mécanismes qui seront mis sur pied ou si c'est une dernière
étape?
M. Ouellette: Quant aux communications, on pense que la phase est
complétée. Il se peut qu'on fasse appel à d'autres
personnes pour d'autres services du ministère du central vers les
régions. Pour l'instant, il n'y en a pas de déterminé,
mais il n'est pas impossible qu'on fasse appel à d'autres
spécialistes pour assurer cette coordination
ministère-régions.
Mme Bacon: C'est-à-dire qu'on peut revoir ça dans
d'autres services que les communications, par exemple, on peut voir ça
ailleurs.
M. Ouellette: Exactement.
Mme Bacon: D'accord. À l'engagement 18, on parle d'un
"supplément pour porter à 125 000 $ le coût des honoraires
pour la préparation des plans et devis des travaux de construction d'une
usine pilote de traitement aérobie et de valorisation du lisier de porc.
" Le montant de l'engagement est de 69 500 $. Quelles sont les raisons de ce
supplément? On avait prévu combien, au départ?
M. Ouellette: En fait, la prévision initiale était
de 55 000 $ et elle est portée maintenant à 125 000 $. C'est donc
un accroissement très considérable qui est dû
essentiellement au fait que nous sommes à la fois dans la pratique
courante, si on veut, sur le concret, et dans le domaine de la recherche. Le
but recherché dans ce programme est de mettre au point deux usines, une
de type régional, dont l'expérimentation se fait dans la
vallée de L'Assomption, et une autre beaucoup plus modeste, qui serait
appelée à devenir une usine à la ferme, de transformation
du purin et qui, elle, trouve son expérience à
Saint-Elzéar de Beauce.
Nous sommes à la fois dans le domaine de la recherche et de la
recherche appliquée. Et l'entrepreneur et le ministère n'avaient
pas évalué l'ampleur de la recherche qui serait nécessaire
pour la conception du procédé. C'est pourquoi nous avons dû
demander à la firme d'aller plus loin dans ses recherches pour nous
permettre d'établir un procédé dont la mise en marche
serait plus efficace, sans quoi, évidemment, on risquait que cette
expérience ne se termine pas de façon concluante.
Mme Bacon: II y a une chose que je ne m'explique pas. Quand vous
avez mis sur pied les deux usines pilotes, votre but n'était que des
usines pilotes; maintenant, vous avez changé pour que ce soit plus
pratique.
M. Ouellette: En fait, ce sont toujours des usines pilotes, mais
qui font appel à des technologies qui ont été
expérimentées ailleurs, bien souvent en Europe, notamment. Nous
devons les adapter à la réalité québécoise.
Donc, on a fait appel à une firme compétente à laquelle on
avait présenté un éventail d'analyses, etc., et on s'est
aperçu à l'usage, lorsqu'est venu le temps de préparer les
plans et devis précis de ces deux usines - ici, on parle de celle de la
Beauce - qu'il faudrait aller chercher des informations additionnelles et faire
de la recherche additionnelle. Les quelques milliers de dollars dont on parle
ici sont du temps horaire affecté à des ingénieurs seniors
dont le rôle était d'approfondir la recherche en vue de concevoir
une usine plus pratico-pratique et plus fonctionnelle par rapport au climat
québécois.
Mme Bacon: M. le Président, quelques milliers de
dollars... Si vous passez de 55 000 $ à 125 000 $, ce n'est par la
même chose.
M. Ouellette: Non, non, je ne veux pas minimiser l'écart,
je sais qu'il est considérable, je le disais tout à l'heure. Mais
nous sommes dans le domaine de la recherche. Si nous voulons atteindre
l'objectif qu'on recherchait dès le départ, c'est-à-dire
solutionner le grave problème des surplus de purin au Québec, je
ne pense pas qu'il faille mesquiner, mais qu'au contraire on y mette l'argent
nécessaire pour trouver une solution, sinon on va devoir vivre avec ce
problème-là.
Mme Bacon: Je suis parfaitement d'accord avec vous, M. le
ministre, mais...
M. Ouellette: C'est cela.
Mme Bacon:... est-ce qu'au départ on n'aurait pas pu faire
une recherche plus en profondeur, des analyses qui soient plus adéquates
pour qu'on soit capable de définir quel est le montant ou les sommes qui
sont nécessaires et avoir un meilleur dossier peut-être?
M. Ouellette: Non, je peux vous dire, par exemple, qu'au moment
où on a fait nos appels d'offres le ministère évaluait
autour de 90 000 $ le coût de ces recherches. On a procédé
à des appels d'offres et le plus bas
soumissionnaire nous est arrivé avec une offre de 55 000 $. Il y
a eu des discussions...
Mme Bacon: Oui.
M. Ouellette:... entre les fonctionnaires et la firme...
Mme Bacon: Vous trouviez cela réaliste à ce
moment-là...
M. Ouellette: En fait...
Mme Bacon:... par rapport à vos sommes à vous?
M. Ouellette; La firme s'appuyait sur son expertise, sur la
qualité de ses ingénieurs et soutenait qu'il lui était
possible de répondre à toutes les questions du ministère
dans un temps horaire à l'intérieur de l'enveloppe de 55 000 $.
Par la suite, une réponse attirant souvent une autre question, il a
fallu aller beaucoup plus loin et il a fallu exiger un nombre d'heures
additionnelles et passer, dans certains cas, d'ingénieurs
réguliers à ingénieurs seniors, ce qui a provoqué,
bien sûr, un coût horaire plus élevé. C'est ce qui
justifie cette augmentation de coût dans le domaine de la recherche.
Mme Bacon: Cela est seulement pour une usine, celle de la
Beauce?
M. Ouellette: C'est cela.
Mme Bacon: Avez-vous les mêmes problèmes pour
l'autre?
M. Ouellette: Nous avons aussi des problèmes dans le cas
de L'Assomption, mais les écarts sont quand même moins
significatifs.
Mme Bacon: Il y a aussi un nouveau supplément pour le no
19: "Porter a 150 000 $ le coût des honoraires pour effectuer le
contrôle qualitatif de la fabrication et l'installation de 10 vannes
bascules dans le cadre des travaux de contrôle des crues à
l'entrée de la rivière des Mille Iles. " Vous aviez prévu
100 000 $, je suppose, et vous demandez maintenant 50 000 $
supplémentaires ou si c'est en plus des 150 000 $?
M. Ouellette: C'est 50 000 $ qui s'ajoutent aux 100 000 $
prévus, ce qui porte le total à 150 000 $.
Mme Bacon: C'est cela. Mais comment la recherche a-t-elle
été faite? Est-ce à cause de la recherche? Est-ce à
cause de la planification et des analyses préliminaires ou... ?
M. Ouellette: Non. C'est véritablement de l'application,
c'est-à-dire la nécessité d'une vérification
serrée des soudures qui va solliciter diverses étapes, le
revêtement protecteur et de sévères tolérances
imposées par le dimensionnement des diverses composantes... Là,
on parle d'un barrage sur la rivière des Mille Iles, si je comprends
bien. C'est cela?
Mme Bacon: Oui.
M. Ouellette: Je ne sais pas si vous avez eu l'occasion de
visiter les travaux de ce barrage. Ce sont d'énormes pelles
métalliques qui sont fabriquées, si ma mémoire est bonne,
à Rimouski. Lorsqu'est venu le temps de les poser sur place, on s'est
aperçu qu'elles devraient être renforcées, notamment au
niveau des soudures. Nous avons également connu des difficultés
dans le bétonnage des structures qui reçoivent ces vannes. C'est
l'ensemble de ces travaux qui a exigé une dépense additionnelle
de 50 000 $. Maintenant, j'aimerais vous signaler que le coût global de
cet aménagement qui vise à contrôler les eaux, notamment
dans la rivière des Mille Iles, est nettement inférieur à
ce qui avait été prévu, vraiment nettement
inférieur, même s'il y a une participation fédérale.
On a réussi à couper les coûts de façon
impressionnante. En fait, on prévoyait, si ma mémoire est bonne,
13 100 000 $ pour ces travaux et on va les réaliser autour de 9 000 000
$.
Mme Bacon: Et la participation du gouvernement
fédéral?
M. Ouellette: Il y a une participation du gouvernement
fédéral qui doit être de 45 %. C'est cela.
Mme Bacon: Il y a un autre supplément - il semble qu'il y
ait plusieurs suppléments dans le mois d'avril - au no 20, M. le
Président, pour porter à 175 000 $ le coût des honoraires
encore une fois. Y a-t-il des raisons bien spécifiques à ce
supplément? C'est la même chose?
M. Ouellette: Il s'agit ici des endiguements de la ville de
Richmond; il s'agit aussi d'une entente avec le gouvernement
fédéral qui, je pense, paie également 45 %, le
Québec 45 % et la ville 10 %. Au début, nous avions prévu
endiguer une partie de la ville et ne résoudre qu'environ 90 % des
problèmes. On oubliait un ruisseau qui se situe, si ma mémoire
est bonne, au sud de la ville. Compte tenu du peu de dégâts qui
pouvaient être causés par l'entrée de l'eau dans ce
ruisseau, à la suite
de discussions avec le fédéral et avec la ville, on a
changé d'idée et on a décidé d'inclure ce ruisseau
de façon que la ville soit entièrement protégée
ainsi que tous les résidents de ce secteur. C'est ce qui fait que les
coûts ont été augmentés, puisqu'on a augmenté
la quantité des travaux.
Mme Bacon: Dans un cas semblable, est-ce la municipalité
qui vous fait part d'un projet et qui oublie ces choses-là? Est-ce un
oubli de la municipalité ou un oubli des travaux
préliminaires?
M. Ouellette: Ce n'était pas un oubli. C'était une
décision tripartite, ville, fédéral et Québec
puisque, évidemment, même s'il y a une participation
généreuse des deux paliers de gouvernement, il reste 10 % qui
doivent être assumés par la ville. Comme cela accompagnait
l'assainissement des eaux et que là aussi il y a 10 % résiduels
pour la ville, elle avait jugé à propos de ne pas englober cette
partie qui était moins importante que le reste. Finalement, après
révision des chiffres, la ville est revenue à la charge et nous a
fait la demande de l'inclure, et les deux paliers de gouvernement ont
consenti.
Mme Bacon: Dans un dossier semblable, est-ce que les deux paliers
de gouvernement analysent le dossier au préalable et est-ce qu'on a tenu
compte de cette mise de côté, ni plus ni moins, d'une partie du
dossier, au fond?
M. Ouellette: Il se fait des échanges réguliers
entre les fonctionnaires du ministère québécois, ceux du
ministère fédéral et les représentants de la firme
d'ingénieurs-conseils au service de la municipalité. Ce sont
pratiquement toujours des discussions tripartites au niveau des
fonctionnaires.
Mme Bacon: Cela a été accepté par le
ministère de ne pas l'inclure au départ.
M. Ouellette: Au départ, on avait convenu de ne pas
l'inclure.
Mme Bacon: Avril, accepté, M. le Président.
Le Président (M. Marquis): Les engagements financiers du
ministère de l'Environnement pour avril 1985 sont
vérifiés.
M. Ouellette: M. le Président... Le Président
(M. Marquis): Oui?
M. Ouellette:... me permettriez-vous d'ajouter une petite
explication qui pourrait faire comprendre à Mme la députée
de
Chomedey pourquoi les trois parties au contrat ont choisi d'ajouter? Au
départ, on prévoyait que les travaux coûteraient 4 070 000
$ en excluant cette partie. On s'est aperçu que les coûts seraient
inférieurs et qu'on pourrait ajouter le ruisseau et ne payer que 4 300
000 $. Je m'excuse, c'est 4 300 000 $ au départ et on va
réaliser, en ajoutant le ruisseau, l'ensemble des travaux pour 4 070 000
$. C'est donc la réduction des coûts qui nous a permis d'inclure
ce ruisseau.
Mme Bacon: La municipalité vous a suggéré
cela?
M. Ouellette: Bien sûr! Et nous étions tout à
fait d'accord.
Mme Bacon: Cela va pour le mois d'avril, M. le
Président.
Le Président (M. Marquis): Les engagements financiers
d'avril 1985 sont vérifiés.
Nous passons à mai 1985. Mme la ministre.
Mai Mme Bacon: Mai 1985, le no 10.
Le Président (M. Marquis): Mme la
députée.
Mme Bacon: Oui. "Contrat pour l'achat d'un mini-ordinateur".
Pourquoi un contrat négocié avec la firme qui vous a fourni un
mini-ordinateur? "Traitement des données de la Direction de
l'assainissement de l'air". Est-ce qu'il y a plusieurs fournisseurs ou un
seul?
M. Ouellette: Évidemment, M. le Président, quand on
ajoute une pièce d'équipement à l'équipement qu'on
possède déjà, on doit rechercher une pièce
d'équipement qui est compatible avec ce que nous possédons
déjà. Seule la fourniture de Hewlett-Packard était
compatible avec les équipements que nous possédions
déjà au ministère de l'Environnement. C'est pourquoi nous
avons procédé par voie de négociation avec cette firme
puisqu'elle était la seule à pouvoir nous offrir
l'équipement désiré.
Mme Bacon: Est-ce qu'à ce moment-là on peut faire
des comparaisons avec le même type d'équipement qui peut
être fourni par d'autres compagnies? Est-ce fait au moment où on
négocie le contrat, parce qu'on appelle cela un contrat
négocié?
M. Ouellette: Oui, évidemment. La première question
qu'on se pose, c'est: Est-ce que l'équipement recherché va
être
compatible avec ce que nous possédons déjà? Dans la
mesure où on répond oui à deux, trois ou quatre
pièces d'équipement fournis par deux, trois ou quatre compagnies
différentes, on choisirait d'emblée d'aller par soumissions sur
appel, mais, comme dans ce cas-là seule cette compagnie pouvait nous
offrir la pièce en question, il fallait nécessairement
procéder par voie de négociation plutôt que par appels
d'offres.
Mme Bacon: Est-ce comparé avantageusement avec les autres
qui pourraient vous fournir?
M. Ouellette; Ce genre de négociation se fait pour le Service des
achats et...
Mme Bacon: Cela ne se fait pas par le ministère.
M. Ouellette: Non, ce n'est pas le ministère. C'est
vraiment...
Mme Bacon: Mais il doit les faire, ces comparaisons. (15 h
30)
M. Ouellette: Il pourrait le faire, mais les véritables
spécialistes en négociation se retrouvent plutôt au Service
des achats du gouvernement.
Mme Bacon: Cela va. L'engagement 11, M. le Président.
Encore là, c'est choisi par un comité de sélection. Est-ce
qu'ils étaient nombreux, ceux qui ont fait des offres au
ministère sur le degré d'artificialisation des lacs?
M. Ouellette: Il s'agit ici du fichier central, encore une fois,
auquel on a fait appel pour sélectionner les firmes.
Mme Bacon: Combien?
M. Ouellette: Vous avez Aquatech Société de gestion
de l'eau, Société d'ingénierie Cartier Ltée,
Tecwato Inc., Marcel Saint-Louis et Lemieux, Roy & Associés.
Lemieux, Roy & Associés n'a toutefois pas répondu à
notre appel. Là encore, cela s'est fait par pondération. La firme
qui a retenu la plus grande pondération est Marcel Saint-Louis et elle a
obtenu le contrat.
Mme Bacon: Est-ce que cette classification des lacs - par
exemple, un lac artificiel - est connue du grand public? Est-ce que le public
peut avoir accès à ce dossier?
M. Ouellette: Oui, ce sont des documents publics.
Mme Bacon: Ils sont rendus publics?
M. Ouellette: Ils sont accessibles à quiconque
désire les consulter.
Mme Bacon: D'accord, cela va pour nous, M. le
Président.
Le Président (M. Marquis): Les engagements financiers de
mai 1985 sont vérifiés. Nous abordons ceux de juin 1985. Mme la
députée de Chomedey.
Juin
Mme Bacon: Oui, l'engagement 7, M. le Président: "Contrat
de services pour effectuer l'étude géotechnique de la digue du
barrage Choinière, près de Granby. " On inscrit ici que quatre
propositions ont été faites et quatre ont été
reçues. Le choix a été fait par un comité de
sélection. Est-ce qu'on peut avoir les montants des autres
fournisseurs?
M. Ouellette: Là encore, comme dans les dossiers
précédents, il s'agit d'une procédure qui est
passée par le fichier et la pondération. On a fait appel à
quatre firmes: Rousseau, Sauvé, Warren Inc., qui s'est vu attribuer 90
points; ABBDL Tecsult Inc., 81 points; le groupe SNC, 87 points et la Compagnie
nationale de forrages et de sondages Inc., 92 points. Cette pondération
a été faite, bien sûr, par un comité de
sélection.
Mme Bacon: Ce qui veut dire que ce n'est pas
néccessairement le plus bas soumissionnaire.
M. Ouellette: Non, c'est une pondération en fonction d'une
enveloppe de 210 000 $.
Mme Bacon: D'accord.
À l'engagement 10, un "contrat pour la location d'un
bateau-passeur avec équipage, de capacité de 55 passagers, pour
une période de 56 jours. " On inscrit ici un seul soumissionnaire et que
le montant de l'engagement est de 118 000 $. Pourquoi avoir loué un
bateau-passeur?
M. Ouellette: On parle bien ici de l'île
Sainte-Thérèse. C'est pour permettre aux gens de la rive sud
d'avoir accès l'été à l'île
Sainte-Thérèse.
Mme Bacon: On ne l'indique pas ici.
M. Ouellette: C'est une démarche que nous faisons, je
pense, au moins depuis trois ans.
Mme Bacon: D'accord, c'est parce que ce n'est pas inscrit
à l'engagement.
M. Ouellette: C'est pour l'île
Sainte-Thérèse.
Mme Bacon; Chaque été. M. Ouellette: C'est
cela.
Mme Bacon: C'est celui-là, d'accord. Cela va. Il n'y a
qu'un seul soumissionnaire. Il n'y en a pas d'autres qui font des soumissions.
Il n'y en a qu'un seul qui peut fournir ces services.
M. Ouellette: Non, il semblerait qu'il n'y ait qu'un seul
soumissionnaire.
Mme Bacon: C'est le même chaque année?
M. Ouellette: C'est négocié par le Service des
achats du gouvernement.
Mme Bacon: C'est le même chaque année?
M. Ouellette: Oui, à ma connaissance, c'est le
même.
Mme Bacon: D'accord.
Engagement 11, il s'agit d'une subvention de fonctionnement à
FAPEL, de 25 000 $. Vous aviez donné combien l'an dernier?
M. Ouellette: Je crois que c'est 25 000 $ également.
Mme Bacon: Il n'y a pas eu de diminution cette année par
rapport à l'an dernier?
M. Ouellette: Non, il n'y a pas eu de diminution.
Mme Bacon: Ni d'augmentation?
M. Ouellette: Non plus. Mon problème est que mon budget,
lui aussi, est fixe.
Mme Bacon: Vous voulez dire, M. le ministre, que vous avez besoin
d'un plus gros budget?
Est-ce que le montant demandé était de 25 000 $ ou si on
demandait plus?
M. Ouellette: De mémoire... Je suis certain qu'ils ont
demandé davantage sauf que ce n'est pas la seule contribution du
ministère de l'Environnement à la fédération. Nous
avons donné, par les années passées, une subvention de 20
000 $ additionnels pour lui permettre de maintenir une roulotte qui circule
autour des lacs où on retrouve des associations pour les sensibiliser
à la protection des lacs.
Mme Bacon: Est-ce que le ministère envisage de
subventionner des recherches qui pourraient être faites par FAPEL, par
exemple? Est-ce que cela vous a déjà été
demandé?
M. Ouellette: En fait, nous répondons aux demandes qui
nous sont faites par les associations des lacs. Cela porte, bien sûr, sur
certains éléments de recherche. On fait des analyses d'eau; on
fait l'analyse de l'état des fosses septiques des différents
chalets autour des lacs. Dans le cadre du programme d'assainissement des eaux,
nous faisons d'autres recherches et on fait une compilation qui nous permet
d'évoluer. On fait appel également au centre de recherches, qui
se trouve à Ottawa, depuis quelque temps, pour essayer de perfectionner
nos méthodes. Il faut dire qu'on est dans un domaine où il y a
déjà eu énormément de recherches puisque le
traitement des eaux usées en Amérique du Nord est une chose qui
date. On essaie de prendre l'information de tous les milieux qui sont
comparables au Québec, selon le climat, par exemple, et de perfectionner
nos méthodes à nous.
En fait, ce que nous faisons pour FAPEL, ce sont des études
particulières sur la situation d'un lac donné, et c'est vraiment
du cas par cas.
Mme Bacon: Est-ce que cela est entrepris par le ministère
ou est-ce FAPEL qui le fait?
M. Ouellette: C'est le ministère, la Direction des lacs et
des cours d'eau, qui choisit les lacs et qui fait faire les études par
l'entreprise privée en bonne partie.
Mme Bacon: Est-ce qu'il y a des critères de base pour
donner des subventions à des organismes comme FAPEL ou d'autres?
M. Ouellette: Il n'y a pas vraiment de critères de base.
On tient compte, bien sûr, de la population qui peut se trouver autour
d'un lac. C'est à peu près le seul critère. On n'a pas
voulu que ce programme soit trop balisé. On a voulu, au contraire,
répondre, entre autres, à l'initiative locale,
c'est-à-dire à l'ardeur que peuvent mettre les citoyens
propriétaires de chalets, répondre à leurs besoins
plutôt que de susciter un peu partout un engouement qui ferait en sorte
que nos budgets deviendraient nettement insuffisants. On répond
véritablement à l'intérêt et à l'enthousiasme
des gens, et au désir qu'ils ont d'améliorer la qualité de
leurs lacs.
Mme Bacon: Cela reste quand même des pouvoirs
discrétionnaires de la part du ministre.
M. Ouellette: C'est largement discré-
tionnaire. À ce moment-là, j'ai des spécialistes
qui me font des recommandations. Je dois vous dire que je les écoute
assez gentiment.
Mme Bacon:...
M. Ouellette: Oui, des fois c'est bon.
Mme Bacon: Engagement 12. Centre de recherche en
bactériologie de l'Institut Armand-Frappier, 138 000 $. Est-ce que des
échéanciers de travail ont été fixés par
rapport à cette recherche de l'Institut Armand-Frappier? Il s'agit de la
valorisation et du traitement du lisier de porc. On revient encore à ce
dossier-là.
M. Ouellette: En fait, on est dans le domaine de la recherche
encore une fois. Il serait très difficile de fixer des
échéanciers. Cela s'inscrit dans des propositions qui sont
retenues dans le cadre du programme de recherche et de développement sur
les fumiers. La période à laquelle nous nous
référons porte sur 1985-1986, ce qui n'exclut pas que, pour les
années budgétaires subséquentes, ce même type de
recherche soit poursuivi jusqu'à...
Mme Bacon: Je m'excuse, M. le ministre, mais vous allez à
1986-1987 aussi pour le montant total de 138 000 $. Est-ce que cela s'inscrit
dans le même cadre de recherches que vous faites dans les deux usines
pilotes, par exemple? Est-ce qu'il y a une relation entre les recherches de
l'Institut Armand-Frappier et les autres recherches qui 3ont faites, ou est-ce
tout à fait différent?
M. Ouellette: Sur le plan strictement administratif, c'est
vraiment en parallèle.
Mme Bacon: Sur le plan des recherches.
M. Ouellette: Ce sont des recherches parallèles. Ce n'est
pas en interconnexion avec les usines de traitement. Évidemment, les
échanges d'informations se font mais ce sont véritablement deux
opérations parallèles.
Mme Bacon: Vous avez sûrement fixé des
échéanciers de travail puisque vous vous en allez à
l'imputation budgétaire de 1985-1986 et, ensuite, de 1986-1987.
Jusqu'à maintenant, est-ce qu'on a respecté ces
échéanciers, s'il y en a?
M. Ouellette: À ma connaissance, oui. Mme Bacon: Cela a
été respecté.
M. Ouellette: Oui. En fait, on reçoit des rapports
trimestriels.
Mme Bacon: Est-ce qu'on a fixé des
échéanciers plus serrés pour que ces recherches soient
vraiment terminées en 1987 ou s'il est prévu que cela continuera
après?
M. Ouellette: Notre échéancier, enfin, la date
limite qu'on souhaite tous, c'est mars 1987.
Mme Bacon: Pour que cela arrive en même temps que les
grandes recherches qui sont faites pour les usines pilotes, je suppose?
M. Ouellette: Et cela pourra servir, justement, d'information
additionnelle à ceux qui font la conception des deux usines pilotes dont
on parlait tout à l'heure.
Mme Bacon: Est-ce qu'elles ont des échéanciers
aussi serrés que ceux-là?
M. Ouellette: Voilà! C'est un programme de cinq ans. Il y
a déjà une année d'écoulée. Ce qui veut dire
qu'on prévoit encore un an pour la construction des usines et, ensuite,
trois ans pour l'exploitation. Si on obtient des résultats à
l'intérieur des trois années, déjà, on pourra
commencer à multiplier cet équipement. Il faut dire
également qu'en plus des deux usines il y a toujours un troisième
élément qui est de taille. On exploite également un
laboratoire qui permet aux concepteurs et aux constructeurs des deux usines de
faire procéder régulièrement à des anlayses pour
être certain qu'on est dans la bonne voie en matière de
développement ou d'ajustement des méthodes de traitement.
Mme Bacon: Au sujet des recherches, est-ce qu'on finance ailleurs
qu'à l'Institut Armand-Frappier ou les usines pilotes... Je pense au
collège Macdonald, par exemple. Est-ce que le ministère s'est
penché là-dessus? Il y a des recherches qui sont faites au
collège Macdonald.
M. Ouellette: Oui, en fait, on a des recherches...
Mme Bacon: Cela dépasse un peu le cadre de cela,
mais...
M. Ouellette:... on fait effectuer des recherches à
Aquatech-Epco, 98 000 $; au CRIQ, INRS-Eau, 15 000 $; aux Entreprises ODEP
Ltée, démonstration d'un séparateur de particules fines,
20 000 $; l'Institut Armand-Frappier, 40 000 $; d'autres à l'Institut
Armand-Frappier, 45 000 $; Paquet, Dutil et Associés Ltée, 35 000
$; Université Laval, 30 000 $. J'ai un autre contrat à
l'Université Laval de 18 000 $ et un troisième contrat à
Laval, de 10 500 $. Alors, il se fait de la recherche dans plusieurs
centres.
Mme Bacon: C'est la même chose que le montant de 110 000 $
qui suit, le 13: Subventions au département de génie chimique de
l'Université Laval. C'est celui-là que vous mentionniez, je
suppose.
M. Ouellette: C'est la même chose. Mme Bacon: C'est la
même chose? M. Ouellette: Oui.
Mme Bacon: Là aussi, est-ce qu'on a des
échéanciers de travail? Vous vous rendez jusqu'en 1987 avec le
montant de 110 000 $ qui se répartit en: 90 000 $ et 20 000 $.
M. Ouellette: C'est le même délai. C'est toujours
mars 1987.
Mme Bacon: Ce sont les mêmes échéanciers pour
eux aussi que vous fixez à Armand-Frappier?
M. Ouellette: Je vous ferai remarquer, cependant, que ces
échéanciers pourraient être mis de côté en
mars 1987 si nous n'avions pas atteint les objectifs et que nous sentions qu'il
faille aller plus loin dans la recherche. C'est pourquoi tout à l'heure
j'hésitais à parler d'échéancier ferme. Dans le
domaine de la recherche, on ne peut que souhaiter. Si, évidemment, on
atteint nos objectifs avant la fin de l'échéancier, on met fin
à nos recherches, on a ce qu'on cherchait. Sinon, on peut toujours se
permettre d'aller au-delà et de formuler une nouvelle demande ou un
nouveau programme.
Mme Bacon: Est-ce que ces recherches sont aussi commandées
par le ministère ou si ce sont des recherches que ces institutions
aimeraient faire et qu'elles vous soumettent à un moment donné
comme possibilité de travail?
M. Ouellette: En fait, on demande des propositions aux
différents centres de recherche et on retient celles qui
répondent à nos critères et à nos besoins ou aux
questions qu'on se pose dans des sujets bien précis.
Mme Bacon: Est-ce que le Macdonald Collège a
été... Je pense que vous n'avez pas répondu à ma
question. Est-ce qu'on a donné des subventions au Macdonald
Collège?
M. Ouellette: Non. En fait, il y a eu 23 propositions, mais
aucune ne nous est parvenue du Macdonald Collège.
Mme Bacon: Ah bon! On n'a pas proposé, non plus, de la
part du ministère, des rencontres ou des...
M. Ouellette: Non. En fait, on a informé le Macdonald
Collège au même titre que les autres intervenants...
Mme Bacon: Ah bon! D'accord.
M. Ouellette:... mais il n'a pas jugé bon de nous
soumettre des propositions.
Mme Bacon: D'accord. À l'engagement 14, c'est un
supplément pour porter à 209 690 $ le coût des honoraires
pour la préparation de plans et devis. Encore une fois, il s'agit d'une
usine pilote, celle de L'Assomption, je suppose, celle-là?
M. Ouellette: C'est cela. C'est ce dont je parlais tout à
l'heure. Je vous disais que nous avions connu des problèmes de
coût également au sujet de la recherche pour la mise en place de
la méthodologie et pour préparer, en somme, la mise en place de
l'usine. Évidemment, les coûts ont moins grimpé du
côté de L'Assomption que du côté de la Beauce. Ici,
on est passé de 149 000 $ à 209 690 $ et c'est sensiblement pour
les mêmes raisons que celles qu'on a rencontrées dans l'usine
à la ferme.
Mme Bacon: Excusez-moi. On parle de coût d'honoraires.
Est-ce que ce sont d'autres recherches et d'autres travaux qui ont
été effectués qui n'étaient pas prévus au
départ ou... (15 h 45)
M. Ouellette: C'est cela. On s'est aperçu que, dans nos
prévisions, ou nous avions oublié ou nous n'avions pas
jugé à propos de prévoir de l'ultrafiltration pour les
éléments superfins. Il a fallu aller plus loin et demander qu'on
nous prépare un dossier sur la mise en place éventuelle de cet
équipement. Évidemment, ce sont des coûts horaires comme
dans le cas de l'usine à la ferme et ce sont des heures de travail
additionnelles, puisqu'on a exigé des recherches additionnelles de
sophistication de la solution.
Mme Bacon: D'accord. Engagement 15, encore sur la construction
d'un ouvrage de contrôle sur la rivière des Mille Îles. Il y
a un autre supplément de 45 000 $. Quelles sont les raisons pour un
dépassement de coûts comme ça?
M. Ouellette: Nous avions prévu la mise en place du
béton sur une période de quatre mois et pour des raisons
techniques on a dû l'étaler sur six mois. C'est ce qui justifie
l'augmentation de coûts. Maintenant, j'imagine que vous allez me demander
pourquoi on a dû l'étaler sur six mois plutôt que quatre. Je
vérifie.
Mme Bacon: On n'avait pas prévu cela
au départ.
M. Ouellette: Qu'est-ce qui a fait qu'on a dû faire cela?
On me signale qu'il y a d'abord eu le fait que le rythme des coulées a
été plus long que prévu. Nous avons dû tenir compte
également d'un débit minimum du cours d'eau, ce qui nous a
obligés à étaler les travaux sur une période plus
longue. Ce sont ces deux éléments qui font que cela a
coûté 45 000 $ de plus.
Mme Bacon: Est-ce que c'est normal? On vient de voir plusieurs
dossiers où il y a eu vraiment des suppléments qui ont
été demandés. Il y en a plusieurs aujourd'hui dans les
engagements financiers. C'est presque juste des suppléments. Est-ce que
c'est parce qu'on ne prévoit pas au départ toutes les
implications que cela peut amener?
M. Ouellette: Je crois que, dans ce genre de dossier, il y a
tellement d'éléments...
Mme Bacon: C'est sur le plan technique qu'il est difficile de
prévoir?
M. Ouellette: C'est sur le plan technique. C'est d'une grande
complexité et on a affaire à des éléments de la
nature qui sont variables et imprévisibles. Dans certains cas, c'est
vraiment impossible d'être plus précis. Je vous ferai remarquer,
cependant, qu'au Conseil du trésor on ne présente que des
demandes d'augmentations de coûts, mais il arrive que, dans d'autres
dossiers, nous rencontrions des coûts inférieurs à ceux que
nous avions prévus. C'est le cas, par exemple, des endigueménts
de Richmond. C'est le cas du dossier global du barrage de la rivière des
Mille Îles, et cela arrive fréquemment aussi dans le domaine de
l'assainissement des eaux où les coûts sont nettement
inférieurs à ceux qu'on avait pu prévoir parce que le sol
rencontré était plus facile à travailler, il y avait moins
de roc, etc. C'est pourquoi, d'ailleurs, dans ce genre de contrat, on
procède généralement par des coûts unitaires parce
qu'on travaille en sous-sol, et cela devient très difficile de
prévoir avec exactitude tout ce qu'on trouvera. C'est en creusant qu'on
le voit. Les prix unitaires nous permettent d'ajuster, à
l'intérieur d'une enveloppe, les coûts réels.
Mme Bacon: Je serais tentée de vous dire que, dans le cas
de l'assainissement des eaux, ça peut compenser pour les cas où
on doit doubler et tripler le coût.
M. Ouellette: Là encore il faut faire attention entre une
évaluation préliminaire qui relève jusqu'à un
certain point de la théorie et la confection des plans réels.
Entre les deux étapes, il y a eu de nombreuses discussions au
cours desquelles on a pu choisir, par exemple, d'ajouter des
éléments, de prolonger le réseau, où on a dû,
par exemple, déplacer les bassins par rapport à la place initiale
où on les y avait fixés. Il y a une foule de raisons qui font que
les prix peuvent être très variables. Il arrive, croyez-le ou non,
que, dans bien des dossiers, les prix sont inférieurs à ceux
qu'on avait prévus parce qu'au moment de la confection des plans on a
imaginé des solutions moins coûteuses ou, encore, on a
découvert des terrains propices à l'implantation des bassins
d'aération, par exemple, plus près du réseau, ce qui fait
qu'on économise sur la pose des conduites.
Mme Bacon: Si les municipalités n'avaient pas
été pressées par le temps, par exemple, pour
réaliser le programme d'assainissement des eaux, est-ce qu'à ce
moment on n'aurait pas à rencontrer de tels problèmes, est-ce que
ce serait plus facile d'analyser en profondeur, de faire une recherche, de
faire des analyses préliminaires peut-être plus exactes que
maintenant, parce qu'elles sont pressées par le temps et par cette
limite que le ministère de l'Environnement leur a fixée?
M. Ouellette: Je dirais que, dans la mesure où les firmes
d'ingénieurs-conseils peuvent répondre aux commandes, il n'y a
pas eu d'accélération qui puisse provoquer des augmentations de
coûts ou qui puisse provoquer des travaux moins bien
réalisés.
Mme Bacon: Ce n'est pas ce que dit l'Ordre des
ingénieurs.
M. Ouellette: En fait, l'Ordre des ingénieurs est revenu
sur ses propos. Ce qu'il tenait comme propos, quant à moi,
n'était pas justifié, puisqu'il y a au Québec une
quantité étonnante d'ingénieurs, de firmes
compétentes, et je pense que l'ordre s'est laissé
inquiéter par la croissance du rythme des travaux qui était
suscitée par la prime d'accélération. Il y a à
peine trois ans, on réalisait des travaux de 45 000 000 $ à 50
000 000 $. Vous vous en souvenez, Mme la députée, vous trouviez
que ce n'était pas assez. On a annoncé, à ce moment, une
prime d'accélération, ce qui nous a permis de réaliser
l'an dernier des travaux de 302 000 000 $. Cette année on s'oriente vers
des travaux réalisés de 500 000 000 $ à 600 000 000 $.
Évidemment, il y a eu une croissance extrêmement rapide qui nous a
permis d'atteindre notre rythme de croisière qu'on évaluait
autour de 500 000 000 $ et même de le dépasser peut-être de
60 000 000 $, 70 000 000 $.
Jusque-là, on n'a vu nulle part que ce rythme outrepassait les
capacités de nos
ingénieurs. Il est évident que, si, l'an prochain, on
réalisait 1 000 000 000 $ ou 1 500 000 000 $, à un moment
donné, on arriverait à saturation. On va faire en sorte que cela
ne se produise pas. Je crois, et l'Ordre des ingénieurs a compris
à la suite des explications qu'on a eues ensemble, que jusqu'à
500 000 000 $ ou 600 000 000 $ il n'y a pas de problème puisque ce sont
nos ingénieurs québécois, par exemple, qui ont
réalisé les travaux de la Baie James. C'était là
des travaux d'ingénierie fort impressionnants. Simultanément, on
faisait le parc olympique à Montréal, on construisait Mirabel, on
prolongeait le métro de Montréal. Tous ces travaux qui
représentent des milliards et des milliards ont été
réalisés grâce à l'ingénierie
québécoise. C'était nettement supérieur au montant
qu'on peut placer dans le programme d'assainissement des eaux.
Je pense que les explications, les échanges qu'on a eus ensemble
ont fait en sorte que l'Ordre des ingénieurs a été
rassuré et n'a jamais répété cette affirmation.
Mme Bacon: Sur cela, je ne suis pas tout à fait d'accord
avec le ministre. Est-ce que vous êtes en train de me dire que la date de
mars 1986 ne sera pas changée ou si vous attendez en période
électorale pour annoncer aux municipalités que vous leur donnez
une prolongation jusqu'en 1987?
M. Ouellette: En fait, j'ai déjà fait plusieurs
déclarations publiques à cet égard. J'ai toujours fait
connaître mes couleurs, en ce sens que je présenterais
incessamment au gouvernement, au Conseil des ministres, une proposition de
modification de cette date du 31 mars 1986.
Mme Bacon:... 1987.
M. Ouellette: Je n'ai jamais dit que ce serait une prolongation
d'une année, c'est-à-dire jusqu'au 31 mars 1987. Au contraire,
nous cherchons une formule - et je pense qu'on l'a trouvée, elle sera
soumise incessamment - qui nous permette de ne pas être
inéquitable envers les municipalités qui n'ont pas encore
réalisé leurs travaux et surtout envers celles qui ne sont pas
encore retenues à la programmation, mais qui nous permettent en
même temps d'assurer un minimum de travaux et aussi un maximum pour ne
pas qu'on dépasse, par exemple, les 500 000 000 $ ou 600 000 000 $ par
année. Donc, on a mis au point une formule qui sera soumise incessamment
au gouvernement, qui sera plus souple et moins "paniquante", si vous me
permettez. Tout à l'heure vous disiez que...
Mme Bacon: Avouez qu'il y a de la panique, M. le ministre.
M. Ouellette: En fait, il fallait peut-être créer
une certaine panique, c'est-à-dire mettre un délai à
l'intérieur duquel elles devaient réaliser leurs travaux, si on
voulait qu'elles commencent à faire effectivement des travaux. Je pense
que cela a porté son fruit. Le niveau est maintenant très
élevé. Il suffit maintenant de le contrôler à un
niveau acceptable et aux ingénieurs et aux entrepreneurs et aux
villes.
Mme Bacon: Comment pensez-vous que les municipalités
peuvent arriver à un certain moment donné à faire la
maintenance de tout cela?
M. Ouellette: À faire la...
Mme Bacon: La maintenance de ces travaux par la suite? Ce n'est
pas tout que de les construire, recevoir 90 % de la part du gouvernement, cela
va bien, mais, après, avez-vous prévu cela?
M. Ouellette: Pour l'instant, il y en a déjà un
certain nombre en exploitation. Ce sont les municipalités qui en
assurent le fonctionnement et le tout se fait sous la surveillance de notre
personnel en région.
Lorsqu'on aura plusieurs centaines de ces usines en exploitation, il
n'est pas exclu qu'on voit naître, dans différents bassins, des
firmes spécialisées qui pourraient prendre,
éventuellement, la gérance de tout cela auprès des
municipalités ou qu'on s'assure que tout un bassin, par exemple, ou une
partie importante d'un bassin soit sous la gestion ou la gérance d'une
de ces firmes spécialisées. On l'a vu en France, et il n'est pas
exclu que cela apparaisse tranquillement au Québec. On sait que
déjà des firmes se préparent dans cette optique.
Mme Bacon: Je suis d'accord avec vous, mais il y a des
coûts à payer. Comment on explique le fait que le ministère
de l'Environnement a poussé les municipalités à signer un
protocole d'entente pour se prévaloir des 90 % et que, dans certains
cas, on a vu des exemples où le ministère des Affaires
municipales écrivait à ces mêmes municipalités pour
leur dire: Un instant, faites attention, avant de signer, soyez sûres que
vous pouvez assumer les frais de maintenance, non seulement les frais de
construction, mais les frais de maintenance? Vous avez les deux
ministères qui sont presque en conflit d'intérêts à
un certain moment donné, un qui veut faire les travaux - et c'est
normal, il faut que cela se fasse, l'assainissement des eaux - et l'autre qui
dit: Faites attention, il faut arrêter. On a vu encore récemment
une municipalité qui a dit: Je n'en signe pas parce que je n'ai pas
les
moyens de le faire, à cause des délais et à cause
des sommes à débourser par la suite et l'incapacité des
municipalités de payer. En fin de compte, ce sont les contribuables qui
vont payer ces taxes, à un moment donné.
M. Ouellette: Globalement - je n'ai pas les chiffres sous les
yeux et je le regrette -les municipalités au Québec n'ont jamais
été dans une meilleure situation financière que
présentement, ce qui n'exclut pas que certaines d'entre elles - elles
sont quand même 1550 - aient un niveau d'endettement inquiétant.
De mémoire, je crois qu'on commence à allumer la lumière
rouge lorsqu'une municipalité a 15 % de sa valeur foncière en
endettement. Ce que nous avons convenu, nous, avec les Affaires municipales,
étant donné qu'on procède d'amont en aval et à
l'intérieur d'un bassin, c'est qu'il serait regrettable qu'une ou deux
municipalités d'un bassin ne se prévalent pas du programme
d'assainissement des eaux et ne fassent pas les travaux de telle sorte que la
rivière ne soit pas complètement dépolluée.
On s'est engagé, nous, à toujours avertir le
ministère des Affaires municipales et lui permettre de dire aux
municipalités -c'est arrivé dans quelques cas: Attention,
messieurs et mesdames, maires et échevins, si vous optez pour profiter
du programme d'assainissement des eaux, même si vous ne choisissez pas de
passer par... On considère même la SQAE. Voici que ce sera le
dernier grand emprunt que vous réaliserez pour les X prochaines
années, compte tenu de votre niveau actuel d'endettement. On ne les a
pas forcées. On les a fortement incitées, cela va de soi, et le
ministère des Affaires municipales ne leur a pas interdit non plus
d'emprunter, mais les a avisées que leur choix politique serait
peut-être le dernier au cours des quatre, cinq ou six prochaines
années, compte tenu de l'endettement qu'elles avaient déjà
dans d'autres secteurs. Cependant, on n'a pas eu de problèmes à
ce niveau-là. Les municipalités, malgré cet avertissement,
ont opté pour l'assainissement des eaux, sachant qu'elles devraient
dorénavant réduire.
Mme Bacon:... les 90 %. M. Ouellette:
Évidemment.
Mme Bacon: Cela aide un peu. Est-ce que le ministre va nous faire
ses annonces bientôt?
M. Ouellette: Je le souhaite.
Mme Bacon: Cela fait partie de vos recommandations au Conseil des
ministres comme d'autres recommandations qui doivent être faites?
M. Ouellette: II y en a quelques-unes, effectivement.
Mme Bacon: Bonne chance!
M. Ouellette: Merci.
Mme Bacon: Merci. Cela va.
Le Président (M. Marquis): Les engagements financiers du
ministère de l'Environnement pour les mois... Ah! Une question de M. le
député de Hull.
M. Rocheleau: Merci, M. le Président. C'est une question
d'intérêt régional, sûrement. Certaines gens dans
l'Outaouais m'ont demandé de leur préciser qui il faudrait voir
en ce qui concerne le flottage de billots ou de billes, plus
particulièrement, sur la rivière des Outaouais qui connaît,
depuis quelques années, une activité assez particulière
depuis la construction de la marina. Plusieurs de ces sportifs ont des
problèmes assez particuliers avec le flottage des billes, plus
particulièrement le flottage des billes qui sont entre deux eaux et qui
occasionnent des accidents quand même assez graves. Je voulais savoir du
ministre de l'Environnement si son ministère est préoccupé
par le flottage de biiles dans certaines rivières du Québec,
entre autres la rivière Gatineau et la rivière des Outaouais, et
quelles recommandations on pourrait faire à ceux qui veulent utiliser
ces cours d'eau pour le sport ou d'autres activités du même
genre.
M. Ouellette: M. le député de Hull me demande si le
ministère de l'Environnement est préoccupé par le flottage
du bois. Oui, nous le sommes. Nous sommes également
préoccupés par les coûts financiers que pourrait engendrer
pour les compagnies papetières l'interdiction du flottage du bois. Nous
le sommes environnementalement parce que dans les écorces, notamment, se
retrouvent des produits quasi toxiques qui polluent l'eau. On en est conscient.
Nous le sommes aussi pour les sportifs qui ne peuvent pratiquer leur sport sur
les rivières qui servent encore au flottage. Nous avons entamé,
il y a déjà plus d'un an, des discussions avec le
ministère de l'Énergie et des Ressources qui est lui-même -
enfin, aujourd'hui les Forêts - impliqué dans ce genre de dossier,
puisque les utilisateurs des cours d'eau aux fins de flottage sont les
industries papetières. Ce ministère a commandé une
étude il y a un peu plus d'un an afin de vérifier les coûts
économiques que comporterait une décision d'en venir à
interdire même progressivement le flottage du bois. Cette étude
n'est pas encore terminée, elle le sera incessamment et elle pourra
servir à la mise en place d'une
politique, peut-être progressive, d'abandon du flottage du bois
parce que nous sommes bien conscients que, du côté de
l'environnement et du loisir, ce n'est pas très recommandable.
M. Rocheleau: Je voudrais mentionner au ministre que nous sommes
conscients du fait qu'on ne pourrait interdire demain matin le flottage des
billes sur les rivières, le transport du bois, tenant compte des
coûts d'impact, mais est-ce que le ministère de l'Environnement
surveille de près le fait que les compagnies qui ont l'autorisation de
faire du flottage doivent aussi faire la récupération de leurs
billes qui traînent un peu partout sur le bord des rivières?
Même si l'autorisation est donnée par le ministère de
l'Énergie et des Ressources ou par le ministère de
l'Environnement, j'aimerais savoir s'il y a quand même une certaine
surveillance qui se fait et s'il y a une certaine obligation de la part de ces
compagnies de maintenir les cours d'eau dans un état navigable pour ceux
qui veulent les emprunter.
M. Ouellette: Je dirais qu'au départ, bien sûr, la
compagnie qui paie le bois, le fait abattre et le met à l'eau a
intérêt, même pécuniaire, à ce que la
totalité du bois se rende à l'usine, que la moins grande
quantité possible se noie en cours de route ou reste prise sur les
rives. Donc, au départ, il y a un intérêt certain pour le
signataire d'un bail qui utilise un cours d'eau pour le flottage.
Maintenant, il y a quelques centaines de kilomètres de ces cours
d'eau qui sont utilisés. Je ne vous dirai pas que nous avons un nombre
d'inspecteurs ' suffisant pour nous assurer que tout se fait dans l'ordre.
Cependant, nous avons, par les baux d'autorisation, un moyen de contrôle
assez sévère auprès des compagnies. Je dois vous dire que
dans l'étude dont je parlais tout à l'heure cet
élément va faire l'objet d'une étude particulière
afin de signaler aux entreprises que, dans certains cas, le pourcentage de bois
mis à l'eau et perdu par rapport à celui qui est
récupéré à l'usine est tel qu'elles auraient
intérêt, pour la durée de leur bail, à
améliorer la surveillance qu'elles font elles-mêmes du bois qui
doit flotter.
M. Rocheleau: Le ministre pourrait-il me dire si les personnes en
question, qui sont préoccupées par l'utilisation a d'autres fins
que le flottage des billes, peuvent faire appel à son ministère
pour avoir des renseignements ou de l'information pertinente? Est-ce que ces
personnes peuvent être assurées par le ministre que, si les
compagnies dérogent è la règle et aux conventions, le
ministère se fera un devoir de les contacter afin que l'on puisse
sauvegarder certains de ces cours d'eau, plus spécifiquement là
où les gouvernements supérieurs ont dépensé des
sommes d'argent considérables pour faire l'aménagement de
marinas?
M. Ouellette: Dans la logique de l'assainissement des eaux, de
Berges neuves, etc., tous les propos du député sont tout à
fait cohérents. Quant à savoir si les gens peuvent obtenir de nos
directions régionales ou de notre centrale de l'environnement de
l'information, oui, car cela est accessible au public. Nous sommes
également ouverts à toute dénonciation qui pourrait nous
parvenir ayant trait à des abus de certaines entreprises qui
détiennent un bail de flottage du bois. On se fera un devoir
d'intervenir parce que, comme je le disais tout à l'heure, nous avons
comme gouvernement un outil puissant qui est le permis ou le bail qui pourrait
être révoqué dans le cas où les règles ne
seraient pas respectées.
M. Rocheleau: Merci.
Le Président (M. Marquis): Merci beaucoup. Les engagements
financiers du ministère de l'Environnement pour les mois d'avril, mai et
juin 1985 sont vérifiés.
La séance est suspendue pour quelques minutes.
(Suspension de la séance à 16 h 5)
(Reprise à 16 h 8)
Le Président (M. Marquis): La commission parlementaire de
l'aménagement et des équipements reprend ses travaux afin de
procéder à la vérification des engagements financiers des
mois de janvier, février, mars, avril, mai et juin 1985 en ce qui
concerne l'Office de planification et de développement du Québec,
le Fonds de développement régional et le ministère des
Transports, programmes 3, 4 et 5-4, en présence du ministre, M. Henri Le
May, qui peut, évidemment, comme c'est la coutume, faire intervenir des
gens qui l'accompagnent pour répondre à certaines questions. Nous
commençons avec les engagements... Je ne sais pas s'il y a eu une
entente entre les deux critiques.
M. Rocheleau: Nous négocions, M. le Président.
Transports (suite)
Le Président (M. Marquis): Oui. On m'a fait savoir que
nous commencerions avec les programmes relevant du ministère des
Transports. À ce titre, M. le député de Richmond,
n'étant pas membre de la
commission, intervient, cependant, en vertu de l'article 132 de notre
règlement. M. le député de Richmond, sur les engagements
de janvier 1985.
Janvier
M. Vallières: Merci, M. le Président. Il va de soi
que mon collègue de Hull aura tout à l'heure une série de
questions à adresser au ministre concernant les objets qui
relèvent de sa compétence. Je voudrais, à ce moment-ci,
sur le premier engagement, poser quelques questions au ministre sur ce qu'on
appelle les contrats négociés pour travaux d'entretien de
différentes routes de la province au cours de la saison hivernale
1984-1985. J'imagine que c'est pour le déneigement. Est-ce que le
ministre est en mesure de nous indiquer quelle est la procédure
normalement suivie pour déterminer le choix des entrepreneurs pour le
déneigement?
M. Le May: M. le Président, comme vous l'avez
signalé, vous m'avez autorisé, je pense, à utiliser les
ressources humaines qui m'accompagnent. Étant donné que la
question du député de Richmond est très technique, je
demanderais à mon sous-ministre de nous dire exactement le processus
qu'on emploie habituellement pour négocier ces contrats.
M. Michaud: Il y a une directive du Conseil du trésor qui
stipule qu'au début de chaque année, au mois de mai, le
ministère publie dans les journaux locaux les circuits qu'il se propose
de rendre disponibles à l'entreprise privée. Au début de
juin, les offres de services sont reçues au service de l'entretien
d'hiver. Elles 'sont préparées par district et par région
pour examen par un comité ad hoc formé de l'adjoint
régional à l'entretien, du chef de district et de
représentants du service de l'entretien d'hiver.
Au cours des mois de juin et juillet, le comité siège et
évalue les soumissions selon une grille de pointage fondée sur la
localisation, l'expérience et ainsi de suite. À la fin de
juillet, les procès-verbaux sont transmis aux autorités du
ministère pour décision finale. Les critères de
sélection sont fondés sur la localisation, l'expérience
des travaux, le matériel requis, l'accord au niveau de certains points
qui leur sont donnés. C'est ainsi qu'on en arrive à
déterminer celui qui est le plus apte à nettoyer nos routes en
hiver pour les contrats de routes qu'on veut bien attribuer à
l'entreprise privée. Il est évident que le ministère se
garde une partie de l'entretien de ces routes pour être témoin du
coût de cette opération.
M. Vallières: Quand vous parlez d'une directive du Conseil
du trésor concernant la procédure qui est suivie, est-ce une
directive qui est publique, à la disposition des gens qui veulent en
prendre connaissance?
M. Le May: Oui. Elle peut être déposée.
M. Vallières: J'aimerais, si c'est possible, qu'on puisse
la déposer.
Pour ce qui est de l'examen par un comité ad hoc, vous parliez
d'une grille de pointage qui est utilisée. Est-ce qu'il est possible
également d'avoir un exemplaire de cette grille de pointage?
M. Le May: Elle fait, d'ailleurs, partie de la directive.
M. Vallières: Très bien. Vous parlez de
critères comme ceux de la localisation, de l'expérience et du
matériel requis. Au niveau du matériel requis, je me mets dans la
situation de deux ou de plusieurs entrepreneurs qui veulent négocier
pour l'obtention d'un contrat. À partir du moment où ils sont
deux, trois ou quatre, dans quelle mesure prenez-vous toutes les assurances
pour que, par exemple, le matériel que l'entrepreneur choisi
déclare avoir à sa disposition est véritablement celui
qu'il a déclaré? Est-ce qu'il y a une façon de le
vérifier et est-ce que c'est fait systématiquement?
M. Michaud: Je pense que, depuis quelques années, avec
l'expérience du ministère aussi dans les régions
étant donné que c'est décentralisé au niveau de
l'octroi de ces contrats, les entrepreneurs sont connus de la part du
ministère, d'une part. La machinerie peut être
vérifiée par les officiers en région, a savoir quel est le
parc de la firme. Basé là-dessus, il faut nécessairement
que, quand elle signe une déclaration, elle s'engage sur son honneur,
toute fausse déclaration pouvant être portée contre elle.
Quant aux camions, aux charrues, aux niveleuses, aux épandeurs et aux
souffleuses, c'est vérifié assez strictement.
M. Vallières: Si j'emploie votre langage, vous me dites:
Cela peut être vérifié. Mais il n'y a pas de
vérification, par exemple, systématique de la déclaration
de la liste de matériel dont un entrepreneur dispose.
M. Michaud: Non, pas systématiquement.
M. Vallières: Dans le cas où, dans un certain
district, un projet d'entretien serait convoité par plusieurs
entrepreneurs et que le ministère décide de l'allouer à
tel entrepreneur à la suite de l'évaluation avec
la grille, quels sont les recours des autres entrepreneurs, par exemple,
pour vérifier si les déclarations qui ont été
faites par l'autre entrepreneur sont d'une exactitude absolument certaine?
Est-ce que ces gens ont des possibilités, par exemple, de contester une
décision du ministère qui a décidé d'engager tel
entrepreneur plutôt qu'eux?
M. Le May: Pendant qu'il y a conciliabule, j'aimerais
déposer deux documents, d'abord, un document du Conseil du
trésor, directive no 1178, le règlement concernant les contrats
et services du gouvernement relatif au service relié au
déneigement des routes et aussi les critères, un document qui
vient du ministère concernant les contrats d'entretien d'hiver. Je
dépose immédiatement ces deux documents.
Le Président (M. Marquis): Documents
déposés.
M. Michaud: Si des plaintes sont émises par des
entrepreneurs relativement à la quantité de machinerie d'un
entrepreneur qui a soumissionné et obtenu un contrat, la plainte est
vérifiée plus haut par la Direction de l'entretien du
ministère et le service d'entretien d'hiver qui existe au niveau de la
direction centrale au ministère. Les vérifications sont
faites.
M. Vallières: Est-ce que l'a grille d'évaluation
dont vous parliez tantôt, d'un concurrent de l'entrepreneur qui a
été choisi, peut être mise à la disposition de cet
entrepreneur concurrent?
M. Michaud: Non.
M. Vallières: Vous n'en voyez pas l'utilité?
M. Michaud: Dans aucun cas. Dans toute sélection entre
firmes, on ne dépose pas les documents à ceux qui n'ont pas
été retenus.
M. Vallières: Celui qui n'a pas été retenu
peut avoir ses notes?
M. Michaud: Les siennes. M. Vallières: Les siennes.
M. Michaud: Oui, c'est ça.
M. Vallières: La question que je me pose, c'est à
partir du moment où un ou des entrepreneurs ne sont pas retenus et
qu'ils ne peuvent avoir accès à l'autre grille qui, finalement,
est une déclaration, comme vous dites, de possession de matériel
ou de location de matériel ou d'expérience dont ils disposent,
est-ce que l'entrepreneur concurrent ne serait pas en droit de s'attendre
à rececoir ce que le ministère a considéré comme
étant véridique comme déclaration de la part de l'autre
entrepreneur?
M. Michaud: II est évident que tout entrepreneur qui n'a
pas reçu le contrat peut vérifier l'équipement de
l'entrepreneur qui exécute un contrat en hiver, d'accord?
M. Vallières: À titre d'exemple, M. le
sous-ministre, supposons qu'un entrepreneur vous aurait déclaré
qu'il était propriétaire d'une machinerie, alors qu'il en est le
locataire, j'imagine que le pointage n'est pas le même. L'entrepreneur
concurrent, s'il n'a pas la formule, la grille, et qu'il a été
informé que, finalement, l'entrepreneur a déclaré que
c'était de la machinerie dont il était propriétaire
plutôt que louée, comment peut-il de façon
éclairée vérifier ce qui a été
déclaré par son concurrent? C'est là que je voyais
l'utilité, finalement, de la possibilité d'une
vérification parce qu'il y a peut-être des choses dont les
entrepreneurs compétiteurs aimeraient pouvoir prendre connaissance.
M. Michaud: À la Direction de l'entretien, je dois dire
que c'est très rare que des entrepreneurs qui n'ont pas
été sélectionnés contestent du côté de
la machinerie. Je pense que les cas où, principalement, les
entrepreneurs se plaignent, c'est qu'ils ont reçu une cote de rendement
insuffisant sur les contrats de services antérieurs et que
peut-être ils ont été déplacés, parce qu'il y
a une cote qui est basée sur le rendement insuffisant d'une firme qui
est une partie négative. L'entrepreneur qui a donné un mauvais
rendement lors d'un contrat exécuté pour le compte du
ministère au cours des trois dernières années se verra
soustraire cinq points chaque fois que le ministère a dû
intervenir avec du matériel en compensation des manques de
l'entrepreneur. Donc, c'est pourquoi principalement des entrepreneurs qui
étaient peut-être en poste antérieurement se font
déplacer par un autre entrepreneur qui a son garage d'exploitation
situé aussi près que l'autre ou deux fois plus près. Ce
qui fait mal, je pense aux entrepreneurs en place qui donnent un mauvais
service, c'est le rendement, la cote négative qu'on met dans le
pointage. Je pense que cela existe dans toutes les tables de décision
que ce soit au niveau de la sélection de firmes pour des services
professionnels ou au niveau des contrats de services pour l'entretien
d'hiver.
M. Vallières: Maintenant, d'expérience, ce que vous
me dites, c'est que le parc de machinerie des entrepreneurs est très
bien
connu du ministère compte tenu qu'assez souvent ce sont des gens
qui ont déjà eu des contrats chez vous.
M. Michaud: C'est cela. Et aussi, la plupart du temps, c'est de
la machinerie qui est adaptée à l'hiver, comme les charrues. On
ajoute des pièces d'équipement.
Une voix: On exige l'enregistrement aussi.
M. Michaud: Oui, l'enregistrement du véhicule.
M. Vallières: Parmi les entrepreneurs qui font du
déneigement pour le ministère, est-ce qu'il y en a une
très forte proportion ou une moyenne proportion qui font
également du déneigement pour les municipalités? Est-ce
que vous êtes informé de cela ou non?
M. Michaud: C'est-à-dire que nous donnons des subventions
aux municipalités sur un certain réseau. C'est évident
que, lorsque la firme se cote sur notre réseau, c'est en fonction de sa
machinerie disponible sur notre réseau. Si la firme en question a
d'autre machinerie qu'elle cote sur un réseau municipal, libre à
elle, mais je ne pense pas, à part quelques gros entrepreneurs, que cela
se présente. Je ne sais pas quels critères les villes emploient
pour octroyer des contrats, mais il arrive sûrement que, ' si un
entrepreneur obtient du ministère un contrat entre le village X et le
village Y, les deux villages au bout, je pense bien, doivent essayer d'avoir
les contrats. Il n'y a rien d'anormal à cela.
M. Vallières: Puisqu'on parle de l'entretien d'hiver,
est-ce que vous avez une indication, tout au moins un ordre de grandeur du
nombre d'entrepreneurs que cela peut représenter - il y en a un paquet
qui sont nommés ici - et du nombre de kilomètres de route
également que cela peut représenter?
M. Michaud: L'engagement qui est devant vous est de l'ordre de 16
000 000 $ pour 499 contrats d'hiver de moins de 75 000 $.
M. Vallières: Est-ce que ce sont tous les contrats de
déneigement du ministère qui sont inclus dans ce document?
M. Michaud: Ce sont des contrats qui reviennent tous les trois
ans. Donc, c'est la portion de contrats renouvelés, c'est-à-dire
de nouveaux contrats Cela nous coûte 35 000 000 $ de contrats en hiver.
C'est la totalité du montant des contrats qu'on donne.
M. Vallières: Grosso modo, cela représenterait
près de la moitié.
M. Michaud: À peu près la moitié que vous
avez ici en engagements.
M. Vallières: D'accord. Maintenant, en ce qui concerne le
déneigement par les municipalités, le ministre a certainement
été informé, comme bien d'autres députés, de
la volonté de certaines municipalités de procéder à
l'entretien des chemins d'hiver avec leur propre équipement. Je sais que
plusieurs municipalités se sont dotées d'équipement pour
entretenir leurs chemins l'hiver. Est-ce que vous avez des données sur
la proportion que cela a pris depuis quelques années, ce transfert du
secteur privé au secteur municipal pour l'entretien des chemins
d'hiver?
M. Michaud: On me signale qu'il y en a très peu qui l'ont
fait, mais de toute façon, je pense que les municipalités sont
libres de posséder leur propre équipement. Cela ne les
empêche pas d'avoir la subvention qu'on accorde aux municipalités
pour certains bouts de route.
M. Vallières: Vous m'indiquez que la proportion est
très faible, mais est-ce qu'on a des données précises qui
indiquent le nombre de municipalités au Québec qui,
présentement, font leur propre entretien d'hiver, qui ne le donnent pas
à l'entreprise privée?
M. Michaud: Dans leur propre réseau à elles? Non,
nous ne le connaissons pas, mais au niveau...
M. Vallières: Mais dans le réseau qui est
subventionné?
M. Le May: Sur un réseau, disons, de contrats, il y en a
environ quatre ou cinq...
M. Vallières: Quatre ou cinq... M. Michaud:...
présentement.
M. Vallières:... tout au plus? Est-ce que le ministre
pourrait nous indiquer quelle est sa position dans le cas d'une
municipalité qui se serait équipée pour faire son propre
déneigement à l'intérieur de son territoire et qui
offrirait ses services au ministère pour faire le déneigement sur
une route numérotée? Est-ce que le ministère accepte des
soumissions de la part de ces municipalités?
M. Michaud: Oui. On accepte n'importe quel compétiteur.
Quand on va en soumissions, on y va pour tout le monde. Tous ceux qui veulent
soumissionner peuvent
le faire et ils sont jugés exactement comme un entrepreneur.
M. Vallières: Exactement comme un entrepreneur
privé?
M. Le May: Selon les critères qu'on vous a remis.
M. Vallières; Ce qui signifie que, malgré tout cela, il
n'y a pas eu de ruée de la part des municipalités pour aller vers
l'entretien des chemins qui ne sont pas dans leurs propres limites.
M. Michaud: II faut absolument que leur réseau soit
à l'intérieur de la municipalité. Il n'y a qu'une
municipalité, je pense, au Québec, qui a un réseau
extérieur à elle, mais en accord avec les intervenants.
M. Vallières: C'est une précision importante, parce
que c'est ce que je cherchais à savoir avec ma première question
dans laquelle j'indiquais ceci: Est-ce qu'une municipalité qui offre ses
services sur une route numérotée à l'extérieur de
son territoire est considérée au même titre qu'un
entrepreneur privé qui le fait? Si je comprends bien, M. le
sous-ministre, elle ne peut le faire si ce n'est pas à
l'intérieur de son territoire municipal?
M. Michaud: L'avantage, dans la table de décision, est
toujours donné à l'entrepreneur privé versus la
municipalité qui sort de son territoire.
M. Vallières: Quand on parle d'avantage, est-ce qu'on peut
préciser? Est-ce que cela signifie ' que, dans le cas
d'égalité, ce serait l'entrepreneur?
M. Michaud: Oui, c'est cela.
M. Vallières: Oui, mais dans le cas où la
soumission serait plus basse?
M. Michaud: Au niveau aussi du garage d'exploitation, elle est
peut-être assez loin de la route, à un moment donné.
M. Vallières: D'accord. Je ne sais pas si c'est une
directive ministérielle qui a été envoyée aux
bureaux de district ou dans les régions de voirie au Québec,
disant que certains chemins d'hiver qui étaient subventionnés
à 100 % par le ministère des Transports continuent d'être
subventionnés, mais sont remis à la municipalité. C'est
une politique qui dirait qu'une seule voie, une seule sortie par village doit
être entretenue à 100 % par le ministère, je pense. Est-ce
une directive ministérielle et est-ce qu'on pourrait obtenir une copie
de cette directive ministérielle?
M. Michaud: Cela pourrait être déposé
à la commission.
M. Vallières: Est-ce que vous pourriez m'expliquer grosso
modo en quoi elle consiste?
M. Michaud: On entretient une sortie par village à 100 %.
Il y a d'autres cas aussi. Si on construit une route de contournement, c'est
évident qu'on remet l'entretien de la route antérieure à
la municipalité; la plupart du temps - je dirais à 98 % des cas -
la municipalité est consentante à cette opération. Il y a
peut-être eu quelques cas mineurs où des municipalités ont
réellement été ou se sont senties lésées
dans ce processus, mais, dans la plupart des cas, on demande à nos chefs
de district et à nos directeurs régionaux de s'entendre avec les
municipalités avant que le ministre remette à la Gazette
officielle l'entretien de ces routes aux municipalités.
M. Vallières: Dans le cas où les
municipalités continuent d'être réticentes, cela devient
une directive qui s'applique uniformément à tout le
Québec?
M. Michaud: C'est cela. (16 h 30)
M. Vallières: Cette politique d'une sortie entretenue
à 100 % par le ministère date de quand,
précisément? L'autre politique datait de quand, elle? La
politique qui a été modifiée datait de quelle
époque?
M. Le May: Sous toutes réserves, comme le directeur des
opérations me l'indique, elle daterait de quatre ou cinq ans, la
nouvelle directive.
M. Vallières: Cela veut dire qu'auparavant...
M. Le May: Auparavant, je pense que l'entretien était
beaucoup plus à la charge du ministère; il y a eu un
délestage de fait vers les municipalités.
M. Vallières: Qu'est-ce qui a justifié cette
décision?
M. Le May: C'est justement quand on a regardé le
réseau. Le réseau primaire ou essentiel est à la charge du
ministère, mais le reste est à la charge des
municipalités. Il y a eu un partage de responsabilités de
l'entretien entre le ministère et les municipalités.
M. Vallières: Je suis conscient que certaines
municipalités, à la suite de cette politique, doivent supporter
un fardeau fiscal additionnel. Je pense à de petites
municipalités, entre autres. Est-ce que cette façon de
procéder vous a permis d'établir dans quel ordre de grandeur ces
montants pouvaient être établis à la suite de l'adoption de
cette nouvelle politique? Quel est le fardeau fiscal additionnel qui a
été finalement remis aux municipalités? Avez-vous une
idée de son ordre de grandeur?
M. Le May: C'est environ 800 $ le kilomètre. Le coût
d'entretien est de 1500 $ et la subvention qui est donnée, qui continue
à être donnée est de 700 $. Le fardeau additionnel à
la municipalité est donc environ 800 $ le kilomètre. Maintenant,
sur le coût global général, je n'ai pas d'indice.
M. Vallières; Vous ne pouvez donc pas m'indiquer aujourd'hui
combien de kilomètres de route ont été remis aux
municipalités par le biais de cette politique?
M. Le May: Cela doit être inscrit dans les
arrêtés ministériels, je ne sais pas. Cela pourra vous
être transmis.
M. Vallières: Ma question est cette fois-ci plus
directement dirigée vers le ministre. J'aimerais qu'il m'indique ce
qu'il répond aux municipalités et aux contribuables qui, à
l'occasion de ce transfert de responsabilités, argumentent que de cette
façon le gouvernement du Québec retourne sur le dos des
contribuables, vers les municipalités, une partie de l'entretien des
chemins. Quelle argumentation présentez-vous à la réaction
de la population face à une telle politique qui, j'imagine, a
été établie dans le but de faire faire des
économies au ministère? Ces économies
réalisées par le ministère des Transports deviennent un
fardeau fiscal additionnel pour les contribuables des municipalités et,
dans plusieurs cas, de petites municipalités.
M. Le May: Vous savez, quand les municipalités vont en
soumissions, elles peuvent économiser. Cela peut leur coûter pas
mal moins cher qu'au ministère des Transports. Cela, vous le savez.
À la suite des subventions que nous offrons, environ 800 $ par
kilomètre, quand une municipalité va en soumissions, très
souvent, elle fait ses frais et elle n'a pas de déficit marqué.
Je ne dis pas qu'il n'y a pas d'exception mais, habituellement, c'est
très rare qu'il y ait des déficits.
Une autre chose qui mérite d'être signalée est que
nous avons eu beaucoup de plaintes auparavant, quand c'était le
ministère des Transports qui faisait l'entretien de ces routes. Comme on
n'est jamais si bien servi que par soi-même, la majorité des
municipalités aujourd'hui est satisfaite de s'occuper elle-même de
l'entretien de ses routes. Quand les contribuables ne sont pas satisfaits, ils
n'ont pas à aller jusqu'au ministère des Transports, qui est
très loin d'eux, ils vont simplement frapper à la porte de la
municipalité. C'est souvent beaucoup plus facile de régler le
problème, il se règle beaucoup plus rapidement aussi.
M. Saintonge: M. le ministre, est-ce à dire, si elles font
leurs frais et puisque vous leur donnez 800 $ le kilomètre, que si cela
coûtait moins cher cela irait au crédit de la municipalité,
a supposer que cela coûterait moins cher?
M. Le May: Les municipalités n'ont pas les conventions
collectives que nous avons à respecter. Nous devons souvent tenir des
employés en état de garde 24 heures sur 24 en hiver dans nos
stations de transport au cas ou il surviendrait une tempête, etc. On doit
payer ces gens 24 heures sur 24. La municipalité n'a pas à
défrayer ces coûts-là. Elle donne des contrats et
l'entrepreneur est payé à contrat. C'est beaucoup plus facile
d'économiser.
M. Saintonge: Votre subvention est versée, peu importe le
coût des travaux. Si cela coûte moins cher pour l'entretien, est-ce
que cela tombe au crédit de la municipalité?
M. Le May: Oui.
M. Vallières: Cela m'amène à une autre
question. J'ai constaté dans mon propre comté que certaines
municipalités pouvaient réaliser des profits avec la subvention
que le ministère verse pour l'entretien des chemins d'hiver. Par
ailleurs j'ai constaté, à l'intérieur du même
comté, des disparités extraordinaires entre les montants qui
peuvent être versés à l'intérieur d'une même
région à certaines municipalités où cela
coûte un prix additionnel énorme à couvrir par la
municipalité. Cela s'explique pour le fait que dans les normes que le
ministère utilise pour subventionner la municipalité la question
géographique intervient beaucoup, je crois, et il y a des régions
qui sont de type transitoire. Par exemple, dans le district d'Arthabaska,
à Victoriaville - je le prends au hasard - certaines
municipalités qui sont dans un territoire de montagne touchent
exactement le même montant qu'une municipalité qui serait dans une
région où c'est absolument et parfaitement plat, où il n'y
a pas de dénivellation.
Le ministère refuse de déroger à cette politique de
grande région, ce qui fait en sorte que certaines municipalités
font des profits avec votre subvention et que d'autres "mangent" de l'argent au
cours de l'hiver. Est-ce qu'il n'y aurait pas possibilité qu'à
l'intérieur de ces régions que vous délimitez,
là où il y a des transitions géographiques à
l'intérieur du district, on crée des sous-régions, ce qui
permettrait d'ajuster ces subventions en tenant compte de l'expérience
qui vous permet de constater peut-être que depuis trois ou quatre ans
certaines municipalités font des profits? Il pourrait alors y avoir un
transfert vers les municipalités qui sont obligées de faire des
déboursés additionnels chaque année.
M. Le May: À la suite de votre réflexion je dois
vous avouer que j'ai fait également la même réflexion et
que cela ne sera peut-être pas changé cette année. On a
l'intention de se pencher sur ce problème qui comporte deux volets.
Premièrement, les quantités de neige qui tombent concernant la
géographie, comme vous le disiez, et, deuxièmement, le moment
où la neige tombe, parce qu'elle ne tombe pas partout en même
temps. Si on va chez nous en Gaspésie, par exemple, c'est très
rare que notre première neige tombe avant le 20 décembre alors
que les contrats sont donnés le 15 novembre. Les contrats se terminent
le 1er avril, ou à peu près, alors qu'il neige jusqu'au 15
avril.
Ailleurs, si on va dans le Lac-Saint-Jean, les dates peuvent être
différentes. J'ai demandé qu'on se penche sur ces deux volets, le
volet géographique et le volet température selon les
régions où on est, qu'on ait un climat maritime ou continental,
de façon que cela soit plus juste pour ceux qui contractent et
également pour Ies municipalités et tout le monde.
Ce n'est pas facile de mettre une ligne sur une carte et dire:
Là, il neige et, là, il ne neige pas. Là, il neige au mois
de décembre et, là, il neige au mois de novembre. C'est
très difficile et très délicat. On pense à ce que
vous nous avez dit concernant les deux volets que je vous ai cités.
M. Vallières: Vous m'en voyez ravi. Puisqu'on parlait de
directives ministérielles concernant l'entretien d'hiver, est-ce que le
ministre peut m'indiquer si de semblables directives ont été
émises dans d'autres secteurs de l'entretien, auprès des bureaux
de district? Je pense par exemple à la coupe du foin, des branches, etc.
Est-ce la seule directive qui a été émise récemment
par votre ministère visant à ce que l'attitude des districts soit
changée vis-à-vis d'un secteur donné de l'entretien, pour
des raisons d'économie, j'imagine?
M. Le May: Sur l'ensemble des activités d'entretien, qui
sont multiples sur une route, il y a des activités qu'on a dû
diminuer au fil des ans à cause de la hausse des coûts dans
certains secteurs, comme les couches d'usure, etc. Concernant la coupe de
l'herbe, plutôt que de faire trois coupes, on en fait seulement deux. Il
y a des directives qui sont données et les contrats sont donnés
en conséquence.
M. Vallières: Moi, je parlais des endroits où vous
ne faites plus de coupe.
M. Le May: Je pense qu'au Québec on fait autant que dans
les provinces limitrophes pour ce qui est de cette activité qui ne
touche pas à la sécurité de la voie. Donc, on garde notre
argent pour le déblaiement en hiver, pour le traçage des lignes
blanches et jaunes et aussi pour la surface de roulement elle-même. Il a
fallu délester sur l'ampleur des sommes d'argent à consacrer aux
abords des routes.
M. Vallières: Je trouve déjà chanceux les
endroits où il y a deux coupes. Moi, je parle des endroits où il
n'y a pas de coupe, des endroits où, depuis cinq ou six ans, il n'y a
pas eu de coupe et où le foin est devenu de la branche et où
certaines branches sont presque devenues des arbres. Les réflexions
qu'on reçoit de la part des municipalités qui ont à
entretenir les chemins d'hiver, entre autres, sont que cela a des incidences
directes sur les coûts d'entretien des chemins d'hiver de ces
municipalités. La tendance, actuellement - je ne sais pas si c'est ce
que le ministère recherche - c'est que certaines municipalités
s'interrogent à savoir si elles ne vont pas investir pour faire
elles-mêmes les travaux. Dans certains cas, la signalisation
routière est même cachée par le feuillage des branches
à bien des endroits sur des routes numérotées, des routes
principales au Québec. Est-ce que vous prévoyez une intervention?
Est-ce que votre intention, c'est de voir les municipalités s'en
charger, finalement, à l'intérieur de leur territoire? J'aimerais
que vous m'indiquiez si les chefs de district ou les directeurs
régionaux ont reçu des directives précises concernant cet
entretien particulier de la coupe du foin et, s'il y a lieu, la date de cette
directive.
M. Le May: D'abord, je pense que cela revient aux
municipalités de faire ce genre d'entretien. Surtout depuis qu'on a un
programme qui s'appelle Amélioration du réseau routier municipal,
il y a une subvention qui est versée directement aux
municipalités et dont vous êtes certainement au courant. Avec cet
argent, elles peuvent faire cet entretien. Nous, actuellement, on va attacher
de l'importance, par exemple, à des interventions qui sont bien
spécifiques. Je me souviens d'une plainte que nous faisait votre
collègue, M. Pagé, député de...
Une voix: Portneuf.
M. Le May:... Portneuf, lors d'une rencontre qu'on a eue cet
automne. Il nous
disait que, sur l'autoroute 40, il fallait que la forêt soit
nettoyée entre les deux voies parce que c'était extrêmement
laid. On a constaté que c'était vrai et on va corriger cette
situation. Donc, c'est bien spécifique. À certains endroits,
également, à la suite de la construction de routes, on va planter
des arbres. Cela va se faire dès cet automne. Surtout aux abords des
autoroutes, il y aura plantation d'arbres. Ce sont des interventions bien
spécifiques de la part du ministère. Pour ce qui est de la coupe
du foin, on en fait une partie, mais lorsque c'est à l'intérieur
des municipalités, on considère que c'est vraiment leur
rôle, surtout qu'on leur donne des subventions qu'elles peuvent utiliser
à cette fin. Pour ce qui est du numéro de la directive et de la
directive proprement dite, peut-être que le sous-ministre, M. Michaud,
pourrait en dire davantage.
M. Michaud: Quand la Direction de l'entretien rencontre les
directeurs adjoints à l'entretien, ils exposent, justement, de quelle
façon ils peuvent intervenir dans le réseau routier. Il demeure
que certaines régions sont libres de le faire selon leur réseau.
Si, à un moment donné, comme vous l'exprimez, il y a des
problèmes de drainage, etc., la direction concernée d'une
région peut allouer à un district un montant d'argent à
l'intérieur de son enveloppe globale; elle peut répartir... Mais,
globalement, comme je le mentionnais tout à l'heure, concernant les deux
coupes par année aux abords des routes, la tonte du gazon, etc., c'est
assez rigide dans les contrats qu'on donne. Mais il y a une certaine latitude
pour les chefs de district, qui peuvent déplacer des sommes d'argent
venant d'un autre poste budgétaire pour faire ce travail.
M. Vallières: Alors, si, par exemple, certains chefs de
district disent aux maires et aux conseillers municipaux de certaines
municipalités qu'actuellement, s'ils ne font pas la coupe le long des
chemins, c'est une conséquence des directives émanant de la haute
direction du ministère des Transports, on peut dire à ces maires
et conseillers municipaux que les chefs de district ne disent pas toute la
vérité quand ils parlent de cette façon. (16 h 45)
M. Michaud: C'est-à-dire qu'ils ont une certaine autonomie
vis-à-vis de leur direction régionale en région. Tout ne
vient pas de Québec. Je pense que le réseau est plutôt
local et c'est pour cela que le ministère est
décentralisé. Il demeure que quelquefois, je pense, entre le
besoin de gravier sur la route et la branche, peut-être qu'il ferait un
choix qui sera dans le sens du gravier.
M. Vallières: En fait, ce que vous me dites, c'est que
pour le budget d'entretien, si on avait plus d'argent, il y a peut-être
des besoins comme ceux-là qu'on pourrait combler. Maintenant, je reviens
aux commentaires de M. le ministre qui nous disait que lesmunicipalités disposent de subventions qu'elles peuvent utiliser
pour faire la coupe des branches. Si ma mémoire est fidèle, il y
a des subventions qui sont accordées aux municipalités et c'est
pour procéder à des travaux sur des chemins dont elles doivent
faire l'entretien. Quand je vous parle de branches, je pense à des
routes numérotées, et des fois à des routes qui ne sont
pas numérotées mais dont l'entretien relève du
ministère des Transports. Est-ce à dire que dorénavant
votre ministère permet ou permettra aux municipalités, à
l'aide des subventions qui sont versées, de faire de l'entretien sur
votre propre réseau routier?
M. Le May: Non. Moi, quand je parlais du programme,
c'était sur les routes qui appartiennent aux municipalités, je ne
parlais pas de routes qui appartiennent au ministère.
M. Vallières: Non, alors...
M. Le May: Je pense qu'il y a eu...
M. Vallières: Confusion?
M. Le May: II y a eu confusion de ce côté.
M. Vallières: Ma question visaitprécisément les routes qui appartiennent au ministère.
Les municipalités présentement se posent la question à
savoir si, compte tenu que c'est un secteur de l'entretien que vous
délaissez parce que peut-être moins prioritaire que du gravier ou
que du drainage, à certains moments, et compte tenu des coûts
d'exploitation divers, elles ne doivent pas procéder à des
travaux sur des chemins dont l'entretien relève de vous. Voici la
question que je pose au ministre: Est-ce que nous devons répondre aux
municipalités qu'elles doivent, effectivement, faire la coupe de ces
branches, parce qu'à certains endroits ce n'est plus du foin, ce sont
des branches? Qu'est-ce que vous proposez aux municipalités qui font
face au problème présentement?
M. Le May: Je pense que les municipalités sont exactement
placées comme nous. Elles ont des choix à faire. Quand on arrive
avec des sommes d'argent à dépenser dans les municipalités
ou encore aux abords des municipalités, elles ont également des
choix à faire. Si on leur dit: Est-ce que vous aimez mieux qu'on coupe
les branches ou encore qu'on renforce votre chaussée ou qu'on fasse du
drainage? j'ai bien l'impression qu'elles vont choisir le drainage
et le renforcement de la chaussée. Elles ont des choix à
faire parce que nous aussi on en
M. Vailières: Oui, mais c'est qu'on ne parle pas de la
même chose. Quand vous parlez de drainage et de renforcement, vous parlez
de routes subventionnées, donc, dont l'entretien relève des
municipalités. Ce dont je vous parle, c'est de l'entretien, de la coupe
de branches et dans certains cas d'arbres qui sont sur les chemins du
ministère des Transports.
M. Le May: Très souvent, la demande d'entretien vient de
la municipalité, même si la route nous appartient. On nous envoie
des résolutions de conseil. On reçoit plusieurs
résolutions par jour, nous demandant d'intervenir dans tel ou tel
secteur qui nous appartient mais qui est rattaché à la
municipalité ou dont la route... Je ne sais pas... Pour la 132, qui
parcourt une partie du Québec, qui passe souvent dans les
municipalités, c'est rare qu'on va nous demander de couper les branches.
Quand on nous demande de couper les branches, c'est parce que vraiment la route
est très bien entretenue. Ce qu'on nous demande, c'est souvent du
renforcement. C'est souvent de l'asphalte. C'est souvent... Mais c'est
très rare qu'on va nous demander de couper les branches.
M. Vailières: La Loi sur la voirie... Oui.
M. Le May: Si on nous demandait de couper les branches, on
donnerait le choix. On dirait: D'accord, on veut bien couper les branches, mais
il y a tel tronçon qu'on se propose de faire qu'on ne pourra pas faire
cette année parce qu'il faut faire des choix.
M. Vailières: Est-ce à dire qu'on va attendre que
les arbres empiètent sur le pavage avant de les couper? Finalement,
c'est la question que je me pose. J'aimerais bien savoir du ministre ce que la
Loi sur la voirie dit vis-à-vis de l'entretien, par exemple, de ces
accotements de route. Est-ce que c'est une responsabilité du
ministère des Transports ou si c'est une responsabilité
municipale?
M. Le May: Des municipalités.
M. Vailières: Donc, chaque fois que vous coupez les
branches ou le foin le long des routes, c'est un cadeau que vous faites aux
municipalités du Québec.
M. Le May: Quand le branchage ou les arbres, comme vous dites,
nuisent au drainage de notre route, on les coupe, même si cela ne nous
appartient pas.
M. Vailières: Je vous parle des routes qui vous
appartiennent.
M. Le May: Non, même si les branches ne nous appartiennent
pas. Quand la route nous appartient.
M. Vailières: La Loi sur la voirie dit quoi sur les
chemins, sur l'emprise qui appartient au ministère des Transports? La
Loi sur la voirie dit quoi vis-à-vis des accotements et des branches qui
peuvent pousser, du foin qui peut pousser? Est-ce que l'entretien relève
du ministère des Transports ou est-ce que c'est une
responsabilité municipale? On parle des routes dont l'entretien
relève de vous.
M. Le May: Vous allez permettre à M. le sous-ministre aux
opérations de donner plus d'éclaircissements. M. Charland.
M. Charland (Jacques): J'aimerais d'abord faire
référence à une question qui est celle de la Loi sur la
voirie, c'est-à-dire que nominalement la Loi sur la voirie dit que le
ministère entretient les routes si ce n'est dans les villes de plus de
5000 de population. C'est là le caractère juridique de la loi. Ce
n'est pas ce qu'on a, du point de vue historique, hérité à
ce jour. Je pense que le ministère a largement dépassé
cela en bien des endroits.
C'est ce qui explique d'ailleurs qu'avec les budgets de conservation que
nous avons nous sommes obligés de distinguer dans les réseaux
ceux qui appartiennent ou qui appartiendraient "nominalement" aux villes par
rapport à ceux du ministère.
Dans les activités qu'exerce le ministère en conservation
de réseaux, il y en a qui sont nécessaires et récurrentes.
On n'arrêtera pas de faire l'entretien d'hiver, on n'arrêtera pas
de faire les barres blanches au centre de la route, on n'arrêtera pas
d'éclairer à certains endroits et on n'arrêtera pas de
faire de la signalisation. Alors, il y a une répartition de nos
activités là-dedans.
Parmi les autres activités, celles que j'appellerais connexes
à la route, qui sont de prime abord plutôt esthétiques
qu'autre chose, mais que, si on les délaisse vont devenir autre chose
qu'esthétiques, quand on fait le rangement des activités les
moins prioritaires on commence d'abord par celles-là. Quand il y avait
des gens chez nous qui, en certains secteurs, pouvaient nettoyer les
fossés trois, quatre et cinq fois par année, on les a
ramenés à moins que cela. On a mis un plafond
là-dessus.
Alors, dans certains secteurs, cela apparaît très
dramatique de voir le changement qui est intervenu. En d'autres endroits, il y
a des gens qui ont fait des choix, comme on l'a dit tout à l'heure,
comme le ministre l'a dit, entre des
activités plus prioritaires que celles-là.
Naturellement, à l'inspection par la Direction de l'entretien, on
aperçoit ceux qui, véritablement, ont pris les restrictions trop
à la lettre. Ceux-là auront à s'activer justement dans les
coupes que vous souhaitez. C'est-à-dire que nous ne souhaitons pas que
les herbes deviennent des arbres dans les fossés parce que cela va nous
conduire à des entretiens plus onéreux. De ce côté,
je pense que la ligne d'autorité part des opérations au niveau de
la direction générale, cela va aux régions et cela va aux
districts. Les ordres sont donnés comme cela en descendant.
M. Vallières: La question précise que je posais,
c'est: À qui appartient l'entretien dont on parle présentement de
la coupe de branches ou de foin sur le réseau provincial?
M. Chariand: Si je reviens à la Loi sur la voirie, tous les fonds
immobiliers des routes du Québec appartiennent aux municipalités,
excepté que le ministre, par son pouvoir en vertu de la Loi sur la
voirie, peut exercer les droits du propriétaire à l'entretien.
Cette manière de déclarer que c'est un entretien ou non c'est par
décret, par la Gazette officielle. C'est pour cela qu'on a,
à l'intérieur des règles, des remises à faire
parfois et parfois des prises en charge, selon le pouvoir du ministre.
Lorsque c'est à nous, lorsque nous exerçons les droits du
propriétaire, c'est à nous de nous impliquer dans le nettoyage
des fossés comme dans le dégagement des surfaces routières
ou de l'entretien.
M. Vallières: Donc, là où vous n'avez pas eu
de remise, cela veut dire que l'entretien relève de vous.
M. Charland: C'est au ministère de faire l'entretien.
M. Vallières: Donc, on n'est pas justifié de dire,
par exemple, à des municipalités de faire la coupe des branches
sur des chemins qui n'auraient pas été l'objet d'une remise
à une municipalité. C'est donc la responsbilité du
ministère de faire ce travail
M. Charland: Oui. Mais j'ai compris que le ministre parlait des
routes dont l'entretien relevait des municipalités. C'est ce que j'avais
compris.
M. Vallières: Moi, je parle des routes dont l'entretien
relève du ministère des Transports et qui,
présentement...
M. Charland: Le ministre, a ce moment, exerce les droits du
propriétaire et...
M. Vallières:... souffrent d'un mauvais entretien dans
bien des cas. C'est la raison pour laquelle je soulève le
problème. Encore cet après-midi, je discutais avec le
député d'Argenteuil qui, lui-même, dans sa circonscription,
doit répondre à certaines questions qui sont posées par
les municipalités. Je pense que c'est normal que dans les comtés
on soit en mesure d'indiquer aux maires des municipalités qui nous
interrogent à qui appartient l'entretien véridique, réel
de certaines sections de routes.
En tout cas, ce que vous me dites m'éclaire. Je prends l'exemple
de routes numérotées où, présentement, à
certains endroits, votre propre signalisation est littéralement
enterrée par des arbustes. Ce qu'on doit répondre aux gens c'est
que faute de budget le ministère est peut-être en train de faire
des sacrifices au plan de la sécurité même des usagers des
routes?
M. Charland: Je ne pourrais certainement pas souscrire à
cela parce que parmi les choix que nous avons à faire aux
opérations, justement, la priorité est d'abord accordée
à la sécurité; deuxièmement, aux
caractéristiques structurales des routes. Il nous faut, de temps en
temps, au regard d'une certaine dégradation, recouvrir le tout de
couches d'usure ou intervenir, par exemple, dans des rechargements. Le
côté structural, c'est le deuxième. Là où on
a été obligé, par la force des choses, c'est dans les
autres activités, celles qui ne touchent ni à la structure des
routes, ni à la sécurité.
M. Vallières: Tantôt, vous nous parliez du
critère de 5000 de population pour la question de la loi comme telle
mais, si le ministère a dans les faits décidé de ne pas
faire de coupe sur certaines catégories de route, est-ce qu'il n'y
aurait pas lieu d'en aviser officiellement les municipalités pour
qu'elles sachent que, depuis X temps, vous ne faites plus l'entretien de ces
routes en termes de coupe de foin ou d'arbustes et qu'il n'est pas de votre
intention de le faire pour X temps encore, pour que les municipalités
prennent des dispositions, si leur enveloppe budgétaire le leur permet,
pour améliorer la sécurité des usagers et aussi faire des
économies au niveau de l'entretien d'hiver? Mais l'espoir est toujours
là que le ministère va s'occuper de ses affaires et qu'il va
couper le foin et les branches. Quelqu'un devra en être informé
tantôt.
M. Charland: M. le Président, le ministère n'a
abandonné aucune activité d'entretien. La nuance, c'est que
finalement on a diminué la fréquence des interventions. Dans
certains secteurs, je ne nie pas qu'on
puisse voir apparaître des branches assez grosses pour tout le
monde.
M. Saintonge: Dans un cas comme cela, est-ce que le ministre
pourrait nous dire si le ministère ne serait pas obligé de payer
l'entretien que les municipalités devraient faire sur des terrains
dominants ou à fonds dominant du ministère, c'est-à-dire
que si la municipalité, se rendant compte que le gouvernement ne fait
pas la coupe du foin sur ces chemins, sur les côtés du chemin ou
même sur les terre-pleins, des choses comme cela... On sait que les
règlements municipaux de nuisance, par exemple, obligent les
propriétaires de terrains à faire un tel entretien, à
défaut de quoi, sur avis du conseil municipal, avec un certain
délai qui peut être assez bref, qui peut être un
délai d'une semaine et parfois de cinq jours, la municipalité a
le droit en vertu de son règlement municipal de faire la coupe du gazon,
du foin ou des arbustes qui se trouvent sur un terrain et peut réclamer
du propriétaire du terrain, tel que la Loi sur les cités et
villes le permet et le Code municipal également, les coûts pour de
tels travaux. Cela peut même aller jusqu'à une espèce de
privilège enregistré sur le fonds au même titre que les
taxes foncières. Dans un tel cadre, est-ce que le ministère des
Transports se trouverait obligé de payer de tels coûts d'entretien
que les municipalités feraient sur les terrains appartenant au
ministère?
M. Le May: Je ne pense pas que cela soit un fait qui soit concret
parce que ce n'est jamais arrivé. On me dit, en tout cas, que ce n'est
jamais arrivé qu'une municipalité est intervenue et qu'elle nous
ait refilé la facture après. Ce n'est jamais arrivé.
M. Saintonge: Le problème qui se pose, c'est que
même chez nous, dans mon comté, c'est arrivé dans des
endroits où j'ai eu des citoyens qui sont venus à mon bureau de
comté, justement dans un cas précis comme cela, où, sur
leur terrain adjacent à la route, ils étaient obligés de
faire la coupe du foin et tout cela et, là, ils me disent: La ville me
poursuit pour que je paie cela, mais sur le terrain du gouvernement à
côté, ce n'est même pas fait. Cela empiète sur le
chemin public, sur l'accotement. Pourquoi faire que, moi, je suis obligé
de le payer et que la municipalité, à côté, ne
poursuit pas le gouvernement et que le gouvernement ne fait pas sa "job", ne
fait pas le travail qu'il doit faire sur son terrain, tel que le
règlement municipal le prescrit? C'est arrivé dans le
comté chez nous. J'ai eu des échos comme mon confrère le
mentionne. Parfois, dans des congrès municipaux, j'ai vu des maires
soulever cette chose-là.
Une voix: Dans le comté de Chambly aussi et dans le
comté de Limoilou.
M. Le May: En tout cas, votre intervention concernant la coupe
des branches et concernant le gazon, la coupe du foin... Je pense qu'on retient
la critique que vous faites. On va essayer de corriger de notre mieux dans
l'avenir mais, comme je vous le disais tout à l'heure, on a
également des choix à faire et on se demande si... On intervient,
et on interviendra certainement, quand il s'agit de la sécurité
des gens, quand il s'agit de dégager les panneaux de signalisation. Je
pense bien qu'on n'a pas à nous critiquer là-dessus parce que je
pense que cela a été fait, mais pour ce qui est de
l'esthétique, si vraiment cela semble nuire au bon état de la
route ou de son drainage, on devra intervenir peut-être davantage,
peut-être pas arrêter d'intervenir, parce qu'on n'a pas
arrêté d'intervenir, mais peut-être augmenter la
fréquence, toujours, évidemment, si les budgets nous le
permettent. (17 heures)
M. Vallières: L'objectif pour lequel j'ai soulevé
ce sujet, M. le ministre, est précisément parce que c'est devenu
un peu plus que l'esthétique dont vous nous parlez. Dans bien des cas,
c'est une question de sécurité. Il y a des endroits où
depuis cinq ou six ans vous n'avez pas fait de coupe de gazon ou de branches.
Vous parlez de non-abandon de l'entretien mais, pour les gens qui vivent dans
ces municipalités, il est évident qu'ils se disent: Ils ne font
plus de coupe, c'est fini, cela. Alors, qu'est-ce que l'on doit répondre
à ces municipalités? Est-ce qu'on leur dit: Le ministère a
fait des choix et, pour l'instant, on ne fera pas de coupe? Quelle est la
procédure que doivent suivre les municipalités qui se plaignent
dans certains cas de la sécurité et dans d'autres cas d'autres
facteurs, qui sont justifiés à leurs yeux et au sujet desquels le
ministère devrait faire un meilleur entretien le long de ces routes et
couper les branches, entre autres?
M. Le May: À partir du moment où vous me parlez de
sécurité, nous sommes prêts à corriger le
problème immédiatement, il suffit de nous soumettre ces cas
où la sécurité des gens est vraiment en cause. C'est bien
de ces cas dont vous me parlez, où la sécurité des gens
est en cause. Si c'est une question de sécurité, soumettez-moi
ces cas et c'est avec plaisir qu'on y apportera des correctifs.
M. Vallières: Dans les autres cas, nous devrons
répondre aux municipalités que, pour l'instant, le
ministère fait des choix et a décidé de ne pas faire
l'entretien comme il se devrait finalement de le faire.
M. Le May: Nous faisons des choix et ce ne sont pas
nécessairement des choix esthétiques.
M. Vallières: Merci, M. le ministre. Je voudrais laisser
à mon collègue, le député de Hull, la chance de
poser des questions. Nous passons à un autre programme, un programme
complètement différent, cependant. Je ne sais pas si pour vous
cela occasionne des problèmes.
Le Président (M. Marquis): Est-ce que je dois
conclure...
M. Vallières: Est-ce que nous pourrions adopter...
Le Président (M. Marquis): Les engagements financiers des
mois de janvier à juin?
M. Vallières: Non.
Le Président (M. Marquis): Alors, je vais y aller mois par
mois. Est-ce que ceux de janvier 1985 sont adoptés?
M. Vallières: Pas au complet, M. le Président, j'ai
d'autres questions. Il y a l'engagement 5215 qui peut être
considéré comme adopté.
Le Président (M. Marquis): Nous procédons
autrement, c'est l'engagement 46, je pense. Nous prenons plutôt le
chiffre de la colonne de droite.
M. Vallières: L'engagement 46 concerne les contrats pour
les travaux d'entretien de différentes routes de la province au cours de
la saison hivernale 1984-1985. C'est de cet engagement dont je vous parle, M.
le Président; nous l'adoptons.
Le Président (M. Marquis): L'engagement 46 du mois de
janvier 1985 est vérifié. Pour les autres engagements de janvier
à juin, l'étude est reportée à une prochaine
séance, ai-je bien compris?
M. Vallières: Exactement, à une séance
ultérieure.
Le Président (M. Marquis): Nous devrons convoquer la
commission a nouveau à une date qui sera déterminée par la
commission.
M. Le May: Excusez-moi, M. le Président, mais est-ce que
je dois comprendre que les engagements ne sont pas votés?
Le Président (M. Marquis): Non, il n'y a pas de vote.
M. Le May: On suspend tout simplement?
Le Président (M. Marquis): On suspend les engagements
relevant du ministère des Transports. Je pense que l'Opposition veut
passer à l'OPDQ, au développement régional, etc.
M. Le May: M. le Président, est-ce que je pourrais
connaître les intentions de l'Opposition concernant les engagements
financiers des six mois que nous avons devant nous?
M. Vallières: Nous serons disponibles pour les
étudier sur avis de convocation; il suffirait de nous en parler. En ce
qui me concerne, je ne voudrais pas adopter des engagements dont je n'ai pas
suffisamment pris connaissance ou que le temps ne nous aurait pas permis
d'analyser avec suffisamment de profondeur. L'engagement 46 que nous venons de
fouiller est adopté; pour ce qui est des autres, cela sera fait lors de
séances ultérieures de la commission.
M. Le May: M. le Président, étant donné que
c'est la commission qui convoque les intéressés, est-ce que vous
avez une idée quand vous nous convoquerez pour les six mois que nous
avons devant nous?
M. Rocheleau: Demain matin.
Le Président (M. Marquis): Le comité directeur de
la commission va se pencher sur cette question, consulter les deux partis,
l'Opposition officielle et le ministre, afin de convenir d'une date
prochaine.
M. Le May: Au mois de novembre.
Le Président (M. Marquis): Merci. Nous passons aux
engagements financiers...
M. Rocheleau: M. le Président j'aurais quelques questions
qui pourraient, par la bande, s'adresser au sous-ministre des Transports s'il
était possible que le sous-ministre soit disponible. Vous me le
permettez, M. le Président? Je pourrais peut-être commencer par
ces points-là. Cela pourrait libérer par la suite le
sous-ministre et certains de ses hauts fonctionnaires que je remercie
d'être présents aujourd'hui.
Le ministre délégué, député de
Gaspé, était dans la région de l'Outaouais il n'y a pas
tellement longtemps, plus particulièrement dans la Haute-Gatineau,
à Maniwaki. Il s'engageait, envers la population de l'Outaouais, pour
des sommes assez considérables, sommes qui frôlaient pratiquement
les 100 000 000 $.
J'aimerais connaître les engagements du ministre vis-à-vis
du réseau routier
régional de l'Outaouais, d'une part; d'autre part,
vis-à-vis du réseau routier devant relier l'Outaouais du
côté québécois et plus particulièrement en ce
qui concerne l'autoroute 50 et l'autoroute 105 qui relie l'Outaouais sud au
nord, c'est-à-dire de Hull à Maniwaki.
J'ai bien compris quand le ministre est venu en région et qu'il a
fait certaines annonces publicitaires, sinon politiques. J'aimerais qu'il
puisse me confirmer si les engagements qu'il a pris, que nous n'avons pas
retrouvés quand nous avons examiné avec le sous-ministre, M.
Michaud, et son équipe régionale, lors de son passage en
Outaouais il y a quelques semaines, et plus particulièrement au mont
Sainte-Marie où nous avons rencontré tous les responsables de la
région de l'Outaouais, des différents comtés de
l'Outaouais... On n'a pas retrouvé les engagements que le ministre avait
pris à Maniwaki en ce qui concerne plus particulièrement notre
réseau routier. J'aimerais connaître les intentions du ministre,
savoir s'il a l'intention de concrétiser officiellement les engagements
qu'il a pris dans un document à venir du ministère des Transports
ou si c'était simplement une annonce à caractère
politique.
M. Le May: M. le Président, avant de répondre
à la question de M. le député de Hull, j'aimerais avoir
des réponses à mes questions également. Tout à
l'heure on refusait d'approuver les crédits de six mois concernant le
ministère des Transports, section voirie, et on passait à
l'Office de planification et de développement du Québec. On
retombe maintenant sur le système routier, entretien et construction
dans la Haute-Gatineau. J'aimerais que vous nous orientiez, s'il vous
plaît, sur nos débats.
M. Rocheleau: Si vous me permettez, M. le Président,
tantôt le sous-ministre s'apprêtait à se lever et à
quitter. Par délicatesse je ne voulais pas poser de questions au
ministre sans que le sous-ministre responsable soit ici. Vu qu'il
s'apprêtait à quitter, je vous ai demandé, M. le
Président, si je pouvais inverser les choses et poser
immédiatement des questions concernant le réseau routier pour en
arriver ensuite au développement régional et aux subventions qui
sont accordées par le Fonds de développement régional,
plus particulièrement par l'OPDQ.
M. Le May: Si je comprends bien, on ne parle pas encore du Fonds
de développement régional, on continue toujours du
côté des transports. C'est cela?
Le Président (M. Marquis): Exactement. L'Opposition, qui
fait le choix de poser d'autres questions concernant le ministère des
Transports, diminue en conséquence le temps qui sera alloué
à l'étude des engagements de l'OPDQ.
M. Le May: D'accord. J'avais compris que c'était
maintenant l'OPDQ.
Le Président (M. Marquis): Je le croyais aussi mais il y a
eu un changement d'idées.
M. Le May: Nous nous sommes trompés tous les deux, M. le
Président. Concernant la question de M. le député de Hull,
il me fait plaisir de passer la parole à M. Michaud.
M. Rocheleau: Un instant, M. le Président! Le ministre a
pris des engagements très particuliers à Maniwaki il y a quelques
semaines. À ce que je sache, ce n'est pas le sous-ministre qui a pris
ces engagements. Je voudrais simplement que le ministre puisse corroborer,
confirmer ou infirmer les engagements qu'il a pris. J'aimerais, par la suite,
que le sous-ministre puisse m'indiquer si c'est inscrit dans les travaux
prioritaires qu'ils ont à faire.
M. Le May: M. le Président, je comprends que le
député de Hull soit inquiet lorsqu'on annonce de bonnes
nouvelles. On n'en a pas toujours de bonnes à annoncer, mais ce que j'ai
annoncé à Maniwaki est prévu à la programmation, la
programmation qui est devant le sous-ministre et dont il va vous faire part
immédiatement.
M. Rocheleau: Avant que le sous-ministre ne prenne la parole, je
dois dire que je ne veux pas reprendre en totalité l'exercice que nous
avons tenu au mont Sainte-Marie alors que les députés de
l'Outaouais étaient présents. On a eu une session très
intéressante avec le sous-ministre, le sous-ministre adjoint et
l'ensemble des hauts fonctionnaires et des délégués
régionaux. Nous avons eu une excellente rencontre, M. le
Président, mais le ministre, quelques semaines avant, était
à Maniwaki. Il a pris certains engagements très importants en
matière de coûts mais je n'ai pas retrouvé
l'équivalent en dollars constants dans les énoncés faits
par le ministère. Je sais que le sous-ministre va me faire la liste de
grosserie qu'il a peut-être faite à ce moment-là, mais cela
ne totalise pas ce que le ministre a annoncé à Maniwaki. Le
ministre a dit à toute la population de l'Outaouais qu'on commencerait
immédiatement ou sous peu à faire des travaux sur l'autoroute
105, que certains montants seraient engagés pour l'autoroute 50. Je
voudrais que le ministre puisse me confirmer cela, parce que je ne l'ai pas
retrouvé dans les documents régionaux. Est-ce que je dois
m'adresser au ministre ou au
sous-ministre? J'aimerais que le ministre puisse seulement m'indiquer,
pour l'information des gens chez nous...
M. Le May: C'est parce que, lorsqu'il s'agit de grands travaux,
cela n'est pas contenu dans le livre que vous aviez reçu pour les
tournées régionales, pas du tout.
M. Rocheleau: C'est-à-dire qu'il y a une partie des
travaux que l'on retrouve par la bande.
M. Le May: Lorsqu'il s'agit de l'entretien. Lorsqu'il s'agit de
grands travaux, cela n'est pas contenu du tout là-dedans. Ce n'est pas
dans cette programmation.
M. Rocheleau: Il y a certaines parties qu'on a pu... Nous avons
eu aussi certaines discussions avec le sous-ministre en ce qui concerne les
grands travaux, mais on n'a pas eu d'indication que cela ressemblait à
ce que le ministre avait annoncé à Maniwaki. Je veux profiter de
l'occasion aujourd'hui, M. le Président, pour dire que, si le ministre
m'avait invité à Maniwaki lorsqu'il a fait certaines
déclarations, j'aurais pu être présent, j'aurais pu
assister, j'aurais pu l'applaudir...
M. Le May: Applaudir.
M. Rocheleau:... mais je n'y étais pas. Je voudrais qu'il
me reconfirme cela aujourd'hui et qu'il confirme de plus à l'Outaouais
que l'arrêté en conseil sera adopté dans les prochains
jours pour le confirmer, parce que n'importe qui peut annoncer n'importe quqi.
Chez nous, on commence à en avoir soupé de cela. J'aimerais dire
au nouveau ministre, qui était tout feu tout flamme, plein
d'enthousiame, que, lorsqu'il nous fait une déclaration comme
celle-là, cela nous émeut. On aimerait qu'il puisse nous le
confirmer aujourd'hui à cette commission afin que tous nos
collègues puissent l'applaudir.
M. Le May: M. le Président, je dois préciser que,
si je n'ai pas invité le député de Hull, c'est parce qu'il
était occupé à l'Assemblée nationale. Comme il le
disait tout à l'heure, les moyens de transport pour se rendre chez lui
sont peu fréquents. Même si je l'avais invité, probablement
qu'il aurait dû me remercier tout simplement.
Pour ce qui est des engagements que j'ai pris à Maniwaki, je ne
me souviens pas d'en avoir pris qu'on n'était pas capable de tenir. Pour
ce qui est des déclarations politiques et abracadabrantes que souligne
le député de Hull, je dois dire qu'on a lu certaines
déclarations du député de Gatineau qui feraient
frémir le pire politicien. Je vais laisser la parole au
sous-ministre.
M. Rocheleau: Il n'est pas encore ministre, lui.
M. Le May: Oui, parce qu'on n'est pas ministre, on peut dire
n'importe quoi. C'est ce que vous voulez dire?
M. Saintonge: Non, mais il ne peut pas...
Une voix: On vous écoute. (17 h 15)
M. Rocheleau: M. le Président, je vous avoue très
candidement que j'aurais souhaité avoir les réponses de la part
du ministre. Je suis conscient, M. le Président, que le ministre ne
semble pas vouloir nous donner d'indication Ià-dessus, d'autant plus que
mon collègue du comté de Gatineau n'est pas ici pour reprendre
les propos que pourrait tenir le ministre à son égard. Mais je
veux indiquer au ministre que pour nous, de l'Outaouais, c'est une
priorité. Encore en fin de semaine, lors de la préparation en vue
du sommet socio-économique, lors du forum que nous avons eu, M. le
Président, on a pu aussi prendre connaissance de certains documents du
ministère des Transports qui déterminent que le réseau
routier en Outaouais est prioritaire. Je comprends très bien que le
ministre a fait certains énoncés que je considère
politiques, qu'il a pris certains engagements. J'aurais voulu qu'il puisse me
confirmer, aujourd'hui, tout simplement qu'il allait présenter, au
Conseil des ministres, un arrêté ministériel, un CT,
confirmant l'engagement que lui ou son gouvernement a pris pour que cela se
traduise en un geste concret pour satisfaire la région de l'Outaouais
dans son réseau routier. Le ministre ne semble pas pouvoir m'indiquer
cela.
M. Le May: M. le Président, je dis au député
de Hull tout simplement, je répète ce que j'ai dit tout à
l'heure, que, premièrement, ce que nous avons annoncé, nous
étions capables de le réaliser. Deuxièmement, nous n'avons
pas besoin d'aller au Conseil du trésor pour construire des routes au
Québec.
M. Vallières: Pour les annoncer, non plus.
M. Le May: Non. Nous n'avons pas du tout besoin... C'est
absolument faux de dire qu'on doit se présenter au Conseil des
ministres. Troisièmement, je suis d'accord avec le député
de Hull quand il dit que la construction de routes, que le réseau
routier, dans la Gatineau, est prioritaire. Je pense qu'il a parfaitement
raison. Je l'ai constaté moi-même. La preuve, c'est que je suis
allé moi-même sur place pour annoncer les correctifs qu'on pouvait
apporter. Mais je
n'ai pas voulu faire de la politique, j'ai voulu améliorer le
réseau de votre région. Là-dessus, j'aimerais que le
sous-ministre nous dise exactement ce qu'il y a dans la programmation.
M. Rocheleau: Est-ce que le ministre s'est rendu en Outaouais en
automobile ou en avion?
M. Le May: En avion.
M. Rocheleau: Ah! Vous avez pu évaluer, à ce
moment-là, le réseau routier d'une façon très
convenable!
Une voix: Vous avez laissé le sous-ministre y aller en
auto.
M. Le May: Non. Vous savez, les gens du milieu nous ont
présenté des rapports assez volumineux, et je sais lire, je n'ai
vraiment pas besoin d'aller parcourir la route qui monte en Haute-Gatineau pour
constater combien il y a eu de morts depuis X années. Il y a des
correctifs à apporter et on en est conscient.
M. Rocheleau: Je vais écouter le sous-ministre quelques
minutes. Cela va sûrement être intéressant.
M. Vallières: M. le Président, juste une courte
question...
Le Président (M. Marquis): Il y a une question
posée. Est-ce qu'on peut entendre la réponse d'abord?
M. Vallières: C'est parce que je pense que cela peut
intéresser le sous-ministre. Avant de répondre, il pourrait
peut-être commencer par cela. Est-ce que, dans les cas de grands travaux
comme ceux qui sont annoncés par voie ministérielle, il y a
nécessairement une consultation qui est faite, au préalable,
auprès des autorités sous-ministérielles?
D'expérience, je dois vous dire que bien des politiciens du parti en
place ont déjà fait des déclarations...
M. Le May: Non, mais...
M. Vallières:... sur l'amélioration du
réseau routier, et qu'on l'attend encore. Cela fait sept ou huit ans
dans bien des cas.
M. Le May: Oui, mais je dois vous dire que lorsqu'on va... Moi,
quand je vais en région, que ce soit en Gatineau, au Saguenay, en
Abitibi ou peu importe, faire l'annonce d'une construction de route, vous vous
imaginez bien qu'on consulte les officiers du ministère. On ne va pas
dire n'importe quoi n'importe quand. Je trouve qu'on aurait l'air d'une
république de bananes si on faisait cela.
M. Vallières: Oui. Vous auriez l'air de ce que vous avez
eu l'air avec la route 116 dans le comté de Richmond, d'une
république de bananes.
M. Le May: On a quand même passé... Non.
M. Vallières: Oui. Votre premier ministre l'a
annoncé en 1977, j'imagine, sans consultation auprès du
sous-ministre, et tous les ministres qui vous ont précédé
l'ont fait. On attend encore la route. Alors, "république de bananes",
ce sont les mots que vous avez employés.
M. Rocheleau: Est-ce qu'on retombe sur la 50 et la 105?
M. Le May: C'est changé maintenant.
M. Vallières: Oui, je vais vous laisser continuer sur
l'autre projet. On reviendra tout à l'heure sur autre chose.
M. Michaud: Lors d'une rencontre que nous avons eue à la
mi-septembre, il y a quelques semaines, dans l'Outaouais, le long de la route
105, d'ailleurs, au mont Sainte-Marie, il avait été... Nous
étions réunis pour discuter d'un programme de voirie
régionale, ce qui a été fait selon un cahier qui avait
été soumis aux députés. D'autre part, avant la
réunion, c'est vrai qu'on a passé en revue le réseau
d'autoroutes relativement à l'entente de la Commission de la capitale
nationale ainsi que des autres routes numérotées qui ne font pas
partie de l'entente de la Commission de la capitale nationale mais qui, pour le
ministère, étant donné l'ampleur des travaux à
réaliser sur ces routes, font partie d'un plan d'équipement et
non pas du programme qui avait été remis aux
députés. Cela s'applique principalement à la route 105.
Pour la route 105, l'engagement au plan d'équipement se chiffre à
environ 28 000 000 $ pour sa réfection à partir de Wakefield
jusqu'à Venosta et aussi, plus haut, pour des aménagements
ponctuels. Pour ma part, j'ai fait la route en automobile d'un bout à
l'autre et je pense que la section la plus dangereuse et où la
circulation est la plus dense, c'est dans la partie basse. Dans le plan
d'équipement, il y a 28 000 000 $ qui sont prévus pour une
dépense qui se fera au fil des années en commençant en
1986-1987. C'est évident que des plans et devis doivent être
faits, mais, déjà l'an prochain, on va être capable
d'intervenir pour environ 1 000 000 $ sur la route 105.
D'autre part, sur l'autoroute 5, les plans et devis sont en
préparation actuellement. Des études d'impact sont en
train de se faire. Le projet de l'autoroute 5 fait partie de l'entente
de la Commission de la capitale nationale. C'est un coût global de
l'ordre de 43 000 000 $. L'an prochain, déjà, du chemin Tenaga
à Burnet, un premier contrat pourra être donné de l'ordre
de 4 000 000 $ à 5 000 000 $.
Ce n'est peut-être pas la précision que j'avais
apportée au niveau du détail lors de la rencontre, mais j'ai fait
part aussi que, dans le cadre de l'entente de la Commission de la capitale
nationale, l'impact de la finition de l'autoroute 50 était très
lourd à porter et qu'il fallait, justement, attendre la fin de la
construction de l'autoroute 50 avant de démarrer l'autoroute 5 qui
devenait notre seconde priorité en fonction des dangers de cette route.
L'autoroute 5 doublera la route 105 pour une partie et, plus loin, reviendra
dans le même axe. Donc, 43 000 000 $ pour l'autoroute 5 dans le plan
d'équipement et 28 000 000 $ pour la route 105.
M. Rocheleau: Maintenant, M. le Président, est-ce que le
sous-ministre pourrait m'indiquer, en plus de ce qu'il vient de me dire... Je
remarque, entre autres, quand on revient un peu plus bas au sud, un viaduc sur
le boulevard Montclair qui a été construit en 1981, un peu
après le référendum et un peu avant les élections
de 1981. Ce viaduc, au coût de quelques millions de dollars, je pense, a
deux bouts qui ne mènent nulle part: un qui doit retrouver, à un
moment donné dans le temps, Saint-Laurent, je pense, et l'autre qui doit
se raccrocher à l'autoroute 50 à proximité de la route
A5.
J'aimerais savoir, de la part du ministre ou du sous-ministre, si on a
des engagements fermes pour terminer ce secteur dans les plus brefs
délais.
M. Michaud: Lors de la rencontre régionale, je pense que
j'avais indiqué très clairement aux fonctionnaires
régionaux de m'obtenir une lettre envoyée à la Commission
de la capitale nationale qui mettait des enfarges au sujet de l'environnement
plutôt du côté de Hull que du côté nord. Cela a
été fait. J'estime qu'on devrait aller en appels d'offres au
cours de l'hiver pour la réalisation des travaux au printemps
prochain.
Ce qui manque, c'est un travail de l'ordre d'environ 2 500 000 $
à 3 000 000 $ pour rendre cela fonctionnel. Cela fait au moins un an et
demi que nous travaillons à obtenir les consensus de ce
côté et cela a été très lourd, d'ailleurs, au
niveau de l'acceptation de ce lien qui ne peut pas passer ailleurs. Le viaduc
est là, la route est là, et je pense qu'il doit arriver sur le
boulevard Saint-Laurent qui a, d'ailleurs, été refait à
même les fonds de l'entente.
M. Rocheleau: M. le Président, on se souviendra, à
la fin de 1961, au début de 1982, que le ministère de
l'Environnement du Québec avait demandé certaines expertises
avant de continuer - le viaduc était construit à ce
moment-là - le prolongement jusqu'à Saint-Laurent en passant
près de la rue Morin. C'était le ministère de
l'Environnement du Québec. Est-ce que le ministère de
l'Environnement du Québec a donné son consentement en ce qui
concerne l'écologie, la faune, la flore et tout ce qu'il y a?
M. Michaud: Non, parce que je pense que le ministère de
l'Environnement donne un accord quand tous les intervenants ont soumis les
études. L'étude qui est requise de la part du ministère
des Transports pour soumettre d'une façon finale au ministère de
l'Environnement qui donnera son accord lorsque l'étude va être
complète, c'est ce que nous attendons actuellement de la Commission de
la capitale nationale. Aux dernières nouvelles, on me dit que le dossier
progresse bien.
M. Rocheleau: Maintenant, M. le Président, j'aimerais, en
parcourant un petit peu l'Outaouais, faire un autre petit bout de chemin avec
le ministre et le sous-ministre pour me rendre plus particulièrement sur
la rue Saint-Laurent, Laramée, McConnell, ce filon qui est à
faire dans un proche avenir, nous le souhaitons. Le ministre et le
sous-ministre sont sûrement au courant que, actuellement, le boulevard
Taché qui relie les villes de Hull et d'Aylmer, qui a une circulation
quotidienne d'environ 22 000 véhicules, ce qui semble dépasser
largement ce qui normalement est permissible au niveau de la circulation dans
un réseau routier ou une voie de cette sorte. J'aimerais savoir de la
part du ministre ou du sous-ministre s'il y a certains engagements de pris et
si c'est une priorité de compléter ce secteur pour réunir
l'est et l'ouest, c'est-à-dire la ville d'Aylmer à la ville de
Hull, et cela dans les plus brefs délais.
M. Michaud: C'est à l'intérieur d'un programme de
cinq ans, d'un plan quinquennal. Maintenant, lors de la rencontre à
laquelle on faisait référence, je pense qu'il était
très clair aussi qu'un projet avait été mis sur la table
par la Commission de la capitale nationale qui était dans le secteur du
boulevard Laramée, de l'autoroute 550 à la promenade du lac des
Fées, où ils voulaient faire une voie surélevée
à des coûts astronomiques. Le ministère s'y oppose. La
solution pourrait être simplement de diminuer les coûts par trois
ou par quatre et les techniciens travaillent actuellement à trouver une
solution et à faire approuver un projet beaucoup plus à
l'échelle de nos
moyens.
M. Rocheleau: II faut dire que je comprends ce que le
sous-ministre a déjà expliqué au mont Sainte-Marie,
à savoir que la Commission de la capitale nationale au point de vue
esthétique est très exigeante. Je pense que, quand on a des
exigences du point de vue esthétique, on paie plus. Il y aurait
peut-être lieu que le ministère des Transports tente de
négocier avec la Commission de la capitale nationale pour avoir, en plus
des 50 % qu'elle s'engage déjà à payer pour le
réseau routier de l'Outaouais, un montant si possible pour
défrayer les coûts des exigences esthétiques de la
Commission de la capitale nationale ou diminuer l'aspect esthétique pour
en réduire les coûts.
C'est une région importante, l'Outaouais. Je veux le
répéter aujourd'hui parce que notre réseau routier est
quand même assez lamentable. Je voudrais simplement répéter
ou souligner de nouveau au ministre pour son bénéfice et au
sous-ministre que, lors de la rencontre que nous avions eue avec le
sous-ministre, à la fin de 1981, au début de 1982, on nous avait
dit, au point de vue du réseau provincial, que nous étions la
priorité. On était en bout de liste des années
précédentes à cette année-là. C'était
rendu à notre tour. Là, on nous avait indiqué que cela
venait de sauter parce qu'on devait réexaminer l'ensemble du
Québec pour voir s'il n'y avait pas des priorités prioritaires
à l'Outaouais.
Je vous avoue franchement que je suis terriblement déçu
parce que nous utilisons, malheureusement, encore aujourd'hui, les routes de
l'Ontario pour vous rendre à Montréal. Je pense que cela n'est
pas normal. J'aurais pensé que cela aurait été moins
normal pour un gouvernement comme celui qu'on a eu de 1976 à aujourd'hui
pour qui le Québec, c'était plus important que n'importe quel
autre coin du monde. Or, l'Outaouais québécois se devait
d'emprunter l'Ontario pour se rendre à Montréal.
Je suis quand même heureux de voir que le sous-ministre confirme
certains faits, certaines priorités. En tout cas, on semble être
d'accord tout le monde pour dire que c'est prioritaire. Le ministre me fait
signe de la tête: Oui. J'aimerais l'entendre pour le vrai aux fins du
débat.
M. Le May: Je vous l'ai dit tout à l'heure, M. le
député: À la suite de tous les rapports que nous avons eus
sur votre réseau routier régional, je considère qu'il est
prioritaire et je me suis même déplacé pour aller dans
votre région pour annoncer que, pour nous, c'était prioritaire.
Nous allons respecter les engagements que nous avons pris. Cependant, si je
regarde le sujet qui nous préoccupe, on est très loin des
engagements financiers de janvier à juin, mais cela nous fait quand
même plaisir de discuter de ces points. Un autre point...
M. Rocheleau: Tout ceci pour en arriver effectivement au Fonds de
développement régional et aux engagements financiers. Vous avez
une petite question, vous aussi? (17 h 30)
M. Saintonge: Si cela lui fait plaisir de répondre,
j'aurais peut-être une question sur les engagements du réseau
d'autoroutes. On parle de l'autoroute 30 sur la rive sud de Montréal. On
a eu une rencontre avec le sous-ministre et les membres du ministère. On
a eu des réponses à nos questions sur l'entretien de routes, mais
au sujet des grands réseaux, ce n'était pas le sujet en
discussion. Puisqu'on a parlé de la 5 et de la 105 dans l'Outaouais,
est-ce qu'au sujet de la route 30 il y a des engagements précis ou des
priorités d'établies dans un calendrier de réalisation des
travaux? L'autoroute 30 s'arrête actuellement à l'autoroute 10,
à Brossard. Elle doit être complétée jusqu'à
Valleyfield. Je voudrais savoir si le ministère a pris des engagements
dans ce sens ou s'il y a des priorités de développement pour
cette autoroute dans les prochains mois, les prochaines années.
M. Michaud: En ce qui concerne l'autoroute 30, je pense que, pour
ce qui est du "contournement" de Kahnawake, il fallait, justement, s'entendre
sur un protocole avec la réserve indienne pour savoir où la
l'autoroute passerait. Au départ, l'autoroute pouvait passer à
travers la réserve ou encore on pouvait faire un "contournement". Il y a
eu une rencontre, disons, au sommet avec la réserve et il a
été décidé de projeter un "contournement" de
Kahnawake. Les plans et devis sont actuellement en préparation.
Quant à l'autre tronçon de l'autoroute 30, les
municipalités ont été consultées. Dans certains
cas, elles préfèrent avoir des réfections de la route 132
actuelle pour avoir un résultat tangible plus rapide. Pour le reste de
l'autoroute 30, le tracé a été déterminé il
y a quelques années. Il y a des corridors qui nous appartiennent. Les
tractations se font encore avec les MRC et les municipalités pour
pouvoir déterminer quel pourrait être l'échéancier
à réaliser pour ce tronçon.
M. Saintonge: II n'y a pas d'engagement précis
actuellement en ce qui concerne le développement éventuel? Quel
tronçon serait prioritaire? De quelle façon les travaux
seraient-ils entrepris? De l'autoroute 10 vers l'ouest ou vers l'est?
M. Michaud: Ce n'est pas encore déterminé. Ce sera
déterminé dans le
prochain plan d'équipement qui sera en vigueur au mois de
février 1986.
M. Saintonge: Jusqu'à maintenant, il n'y a absolument rien
de déterminé en ce sens? Je comprends que le ministre peut me
confirmer cela également? J'en prends note, M. le Président.
M. Le May: C'est parce qu'on en est encore aux tractations, aux
négociations avec les MRC.
M. Saintonge: D'accord.
M. Le May: On ne peut pas commencer à programmer telle
année alors qu'il y a un paquet de choses qui ne sont pas faites.
Le Président (M. Marquis): M. le député de
Chambly.
M. Saintonge: J'en prends bonne note. Je vous dirai pourquoi. Je
vais faire parvenir, avec grand plaisir, à mon confrère de
Châteauguay la réponse que j'obtiens aujourd'hui. Dans ce cas -
j'ai lu cela dans le journal juste avant de partir de mon comté hier -
il semblait prendre des engagements, en tout cas, il semblait dire que le
gouvernement avait pris des engagements précis, sur une période
de quelques années, avant 1990, pour des tronçons de l'autoroute
30 à être réalisés dans un secteur particulier.
M. Le May: Je ne dis pas qu'il n'y aura rien de
réalisé avant 1990...
M. Saintonge: Il n'y a pas de projections.
M. Le May:... mais on ne peut pas, immédiatement, avoir un
échéancier précis.
M. Saintonge: Mais il n'y a aucun échéancier de
fait, si j'ai bien compris.
M. Le May: S'il y avait un échéancier
précis, de toute façon, je l'aurais sûrement
annoncé.
M. Saintonge: Mais il n'y en a pas de fait. Je comprends
très bien qu'il n'y en a pas de réalisé. Je veux seulement
souligner, entre autres choses, qu'il y a environ deux semaines un promoteur
annonçait une potentialité de développement d'un centre
commercial, un investissement de l'ordre de 80 000 000 $, qui amènerait
2500 emplois permanents et se greffe à cela un développement
domiciliaire à Candiac. C'est relié au parachèvement de
l'autoroute 30 éventuellement. On demandait, évidemment, lors de
cette conférence de presse, au gouvernement, aux députés
présents s'il y avait des engagements précis de pris à ce
sujet. Malheureusement, je n'en avais pas, je n'en connaissais pas. C'est ce
que j'ai dit. Je lisais dans le journal, cette semaine, que certaines annonces
ont été faites par mon confrère voisin dont l'oreille est
peut-être plus près de la porte du ministre que moi. Je voulais
seulement savoir si, effectivement, l'échéancier des travaux pour
l'autoroute 30 était prévu ou non. Je comprends qu'il n'y en a
pas actuellement.
M. Le May: Peut-être que, d'ici quelques mois, six mois, on
pourra créer un échéancier; peut-être même
qu'à partir, comme le disait le sous-ministre, du mois de
février, les tractations seront assez avancées et qu'on pourra
déjà évaluer une programmation et un
échéancier, mais, dans le momentj il n'y en a pas.
M. Saintonge: Merci.
Le Président (M. Marquis): M. le député de
Chambly.
M. Tremblay: Tout à l'heure, le député de
Hull nous avait promis des applaudissements si le ministre confirmait les
annonces qu'il a faites dans l'Outaouais. Comme le ministre l'a fait, j'attends
les applaudissements avec impatience.
M. Rocheleau: Le président va devoir comprendre une chose,
c'est qu'on aimerait applaudir, mais on s'est fait dire la même chose en
1981 et on attend encore. Je voulais, quand même, que le ministre me le
confirme de nouveau, mais je vous avoue franchement qu'aujourd'hui j'ai
beaucoup plus confiance au sous-ministre qui a donné certaines
indications qu'au ministre. C'est une question d'appréciation.
Une voix: C'est normal dans votre situation.
M. Rocheleau: J'ai beaucoup plus confiance au sous-ministre. Je
retiens beaucoup plus ce que le sous-ministre m'a dit que ce que le ministre
m'a dit.
M. Tremblay: Est-ce que vous pourriez applaudir le
sous-ministre?
M. Rocheleau: Je l'ai déjà applaudi et mes
collègues aussi. Nous l'applaudirons en temps et lieu. M. le
Président, j'aimerais passer la parole à mon collègue.
Le Président (M. Marquis): M. le député de
Richmond.
M. Vallières: Nous parlions de l'autoroute 30. Il y a
peut-être une question rapide à l'endroit du ministre ou du
sous-
ministre. Puisqu'il y a une section d'enviror 40 kilomètres qui
chevauche les comtés de Beauharnois, Chàteauguay et Laprairie,
entre Valleyfield et Sainte-Catherine il y aurait ur contrat de services qui a
été donné pour une étude environnementale sur cette
section de 40 kilomètres. Est-ce que ce contrat de services est
terminé et, si oui, est-ce qu'or pourrait en connaître les
principales conclusions?
M. Michaud: II n'est pas terminé. Or prévoit la
remise de l'étude en décembre è un mois ou deux de
différence, mais je crois que c'est en décembre, cette
étude-là, L'étude a été assez longue, vu
peut-être l'ensemble des problèmes rencontrés sur ce
tronçon, les rivières et ainsi de suite.
M. Vallières: Avant d'annoncer un échéancier
précis sur une section d'autoroute comme celle-là, j'imagine que
votre ministère prend d'abord acte de l'étude environnementale.
Mais, au moment où on se parle, est-ce qu'il y a des plans
préliminaires qui ont été préparés pour la
section dont on parle ici, de Sainte-Catherine à Valleyfield?
M. Michaud: Les tracés antérieurs ont
déjà été faits. Quant à l'axe qui sera
retenu pour le moindre dégât face au territoire agricole et ainsi
de suite, non, ce n'est pas déterminé et final.
M. Vallières: Les tracés auxquels voua faites
allusion sont-ils disponibles au public qui voudrait en prendre connaissance ou
si c'est interne au ministère?
M. Michaud: Les projets alternatifs, oui. Il y a des projets
alternatifs qui ont été soumis même aux MRC et ainsi de
suite sur la question.
Le Président (M. Marquis): Merci. Avant que je me mette
à poser des questions sur l'autoroute 20, Bic-Mont-Joli, je vais
redonner la parole au député de Hull sur les engagements
financiers de l'Office de planification et de développement du
Québec. M. le député.
OPDQ
M. Rocheleau: Merci, M. le Président. Nous avons fait une
petite expertise sur des subventions qui ont été accordées
au printemps par l'OPDQ et tout cela et on est arrivé, nous, à la
conclusion que 90 % des subventions accordées étaient
accordées dans des comtés péquistes.
Une voix: Oui?
M. Rocheleau: Oui. Je n'ai pas osé prétendre
à ce moment-là que c'étaient des comtés qui
étaient dévalorisés à cause de leur
représentant. Mais il n'en demeure pas moins, M. le Président,
que je voudrais savoir de la part du ministre comment on choisit cela, car il y
a aussi plusieurs demandes qui ont été faites par des
comtés qui sont représentés par des libéraux
à l'Assemblée nationale, demandes qui ont été
faites par le biais de l'OPDQ ou par le biais de sociétés de
développement régional et qui n'ont peut-être pas
été retenues. Quand on fait le cumul de juillet à janvier
1985, on s'aperçoit que 90 % des subventions accordées le sont
à des comtés représentés par des membres du Parti
québécois à l'Assemblée nationale. Quand on fait le
calcul de la représentation à l'Assemblée nationale, on se
rend compte qu'il y a une cinquantaine, 53 députés
libéraux, quelques indépendants et une soixantaine de
députés du Parti québécois, le parti
ministériel. Je trouve qu'au point de vue de l'équité
envers l'ensemble des régions et des comtés du Québec on a
peut-être omis de considérer des projets importants en provenance
de comtés libéraux, sachant en partant que ces comtés sont
mieux représentés; mais même s'ils sont mieux
représentés pour autant, pourquoi a-t-on évité ou
omis de leur donner la juste part de l'ensemble des subventions qui
étaient accordées?
M. Le May: M. le Président, d'abord, je pense qu'on parle
des engagements financiers des trois derniers mois et...
M. Rocheleau: Ils n'ont pas été acceptés,
ceux-là. Ils avaient été reportés,
M. le Président. Ils n'avaientpas été
adoptés.
Une voix: Janvier, février et mars avaient
été adoptés. Ils ont été adoptés.
Le Président (M. Marquis): Nous avions à l'ordre du
jour, à plusieurs occasions, l'étude, la vérification des
engagements financiers de ces ministères et les séances ont
été annulées.
M. Rocheleau: Ils ont été vérifiés,
si je ne m'abuse, M. le Président. De toute façon, je pense qu'on
peut quand même y revenir parce qu'on en a fait une certaine
vérification. Si vous voulez aller plus loin dans le temps, à peu
près le même pourcentage se remarque. Il y a eu de petits
changements vers la fin, mais...
M. Vallières: M. le Président, sur un point de
règlement. L'ordre du jour comporte bien, à l'article 3, des
questions sur des engagements déjà vérifiés. Je
pense que, même si ces engagements ont déjà
été vérifiés, on peut...
Le Président (M. Marquis): Effectivement, l'article 28 du
règlement le permet.
M. Vallières:... questionner le ministre
là-dessus.
M. Rocheleau: Si le ministre ne veut pas me répondre,
d'accord.
M. Le May: Bien non:
M. Rocheleau: Je ne voudrais pas l'obliger et qu'après il
dise que je fais une sorte de harcèlement.
M. Le May: Non, non.
M. Rocheleau: Non, non, qu'il se sente bien à l'aise.
M. Le May: D'abord, le député de Hull a fait
allusion à toutes les subventions qui ont été
accordées de juillet à janvier 1985. Je dois vous avouer que je
n'étais pas là et que je ne le sais pas; je ne suis pas
allé voir ce que mon prédécesseur avait fait et comment
les distributions étaient faites selon que le comté était
libéral ou pas. D'accord?
Mais je peux vous assurer d'une chose: Quand le député
nous dit que 90 % des subventions sont données dans des comtés
péquistes, je pense que c'est peut-être un peu fort. Ici, j'ai la
présentation, pap région, de tout ce qui a été
donné de 1976 à 1985, et que ce soit un comté
libéral ou un comté péquiste, je ne pense pas que ce soit
un critère.
Le député me demandait d'expliquer la procédure
appliquée pour le choix. Pour ce qui est de la procédure purement
technique à l'OPDQ, je vais laisser M. Vézeau nous l'expliquer.
Auparavant, j'aimerais quand même vous signaler que, dans 80 % ou
peut-être 90 % des subventions que nous donnons, nous ne sommes pas les
maîtres d'oeuvre; il s'agit de transferts de fonds de notre
ministère, de l'office à d'autres ministères et, en
particulier, au ministère du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche.
Je laisse M. Vézeau nous expliquer le processus, à partir
du moment où un organisme présente un dossier au bureau
régional, l'analyse, etc.
M. Vézeau (Jacques): Merci, M. le Président. Vous
comprendrez qu'au niveau administratif nous avons un budget à
administrer et nous l'avons pour l'ensemble des régions du
Québec. La façon dont nous procédons est que le dossier
est présenté en région soit à un ministère,
soit au bureau régional de l'OPDQ. Nous avons les critères
suivants, toujours dans le contexte que le fonds de développement se
veut un instrument suffisamment souple. Il faut que le dossier soit
enraciné dans le milieu, donc qu'il y ait un financement qui vient du
milieu. Il faut, si c'est dans le champ de compétence d'un
ministère, que le ministère nous donne son avis et nous
vérifions ensuite l'autofinancement du dossier afin qu'il n'y ait pas de
récurrence au niveau du dossier. Les critères
généraux sont ceux que nous administrons.
Le cheminement administratif, jusqu'au mois de mai, était que
tous les dossiers devaient passer par le Conseil du trésor, un protocole
d'entente avec l'organisme du milieu. Nous avons depuis ce temps de nouveaux
critères sur le plan administratif afin de gérer le Fonds de
développement régional.
M. Rocheleau: Je comprends que cela passe par l'OPDQ, mais quand
on a un bureau de l'Office de planification et de développement dans son
bureau de comté, est-ce que cela peut faciliter l'obtention de
subventions? Le député de Gaspé, actuel ministre
responsable de l'OPDQ, avait au mois de juillet un bureau de l'OPDQ dans son
bureau de comté. J'aimerais savoir si c'est plus facile d'avoir des
subventions.
M. Le May: Oui, cela va très bien.
M. Rocheleau: Cela va bien, n'est-ce pas?
M. Le May: M. le Président, j'aimerais quand même
rectifier certains faits.
Une voix: Pourriez-vous le déplacer? (17 h 45)
M. Le May: Je dois vous avouer qu'au mois de juillet
j'étais hors de mon comté. Au mois de juillet, beaucoup de
députés vont se promener dans mon comté; alors, j'ai
peut-être moins besoin d'y être. J'ai appris que M. Rocheleau avait
fait un communiqué de presse concernant la localisation du bureau de
l'OPDQ dans mon bureau. Vous pensez bien que j'ai vérifié
immédiatement. Effectivement, ils avaient cherché un bureau
à Grande-Rivière, à ce qu'on m'a dit. Il n'y avait rien de
disponible. Le seul bureau qui était disponible, c'était dans le
centre commercial du centre-ville de Chandler. Ils ont occupé ce
bureau-là. Il y a également deux bureaux de notaires, un bureau
d'arpenteur juste en face du mien. Il y a beaucoup de bureaux. C'est un
édifice à bureaux. Ils sont dans le même édifice que
mon bureau, mais ils ne sont pas dans mon bureau, quand même.
M. Rocheleau: Est-ce que le ministre pourrait nous indiquer
pourquoi, quand on appelait à l'OPDQ, c'est le bureau du
député de Gaspé qui répondait?
M. Le May: Cela a duré exactement trois jours, le temps
que Québec-Téléphone installe les lignes dans les bureaux
de l'OPDQ.
M. Rocheleau: Vous ne pensez pas que c'étaient trois jours
de trop? Trois jours, durant lesquels l'Office de planification et de
développement du Québec se servait dt bureau du
député qui est en plus ministre responsable de l'OPDQ. C'est un
geste que, du côté ministériel, vous devriez
réprimander d'une façon tapageuse et sévère. Je
comprends que le ministre était nouveau dans ce temps-là, mais il
apprenait vite à patronner.
M. Tremblay: Vous l'accusez de patronage, là. Ce n'est pas
ce que j'avais compris. J'avais compris qu'il avait prêté son
bureau à l'OPDQ.
M. Le May: Je n'ai pas prêté mon bureau à
l'OPDQ. J'ai autorisé l'OPDQ, qui était installé dans ses
bureaux, à venir utiliser mon téléphone jusqu'à ce
que Québec-Téléphone installe sa ligne. Cela a duré
trois jours.
M. Tremblay: Est-ce qu'ils vous ont payé pour ce
service-là?
M. Rocheleau: Vous leur donnez des subventions.
Une voix: C'est lui qui les a payés.
M. Le May: M. le Président, je tiens àrectifier quelque chose de très grave. Je dois vous avouer qu'au 1er
août 1985 on avait donné, dans le comté de Gaspé,
des subventions pour 107 000 $ et, dans le comté de Hull, pour 250 000
$.
Une voix: Ah oui?
M. Le May: Oui.
M. Tremblay: Et vous vous en vantez!
M. Le May: Je ne m'en vante pas, mais je dis qu'il y a eu
"équitabilité. "
M. Rocheleau: Est-ce que le député de Hull se
serait occupé de son comté, alors que le député de
Gaspé ne l'a pas fait?
M. Tremblay: Et les autres députés libéraux
qui n'en ont pas ne s'en occupent pas?
M. Rocheleau: M. le Président, je voudrais revenir au mois
d'avril 1985, au Conseil exécutif: certains contrats
négociés, entre autres, l'engagement 13. Cela touche plus
particulièrement un "contrat pour la fourniture de services
professionnels en urbanisme dans le cadre de la réalisation de
l'étude d'impact du projet Archipel. " Je voudrais savoir de la part du
ministre responsable par combien se chiffrent les dépenses totales
d'Archipel aujourd'hui. Deuxièmement, est-ce qu'il reste beaucoup de
professionnels au Québec qui n'ont pas été engagés
pour faire des études sur le projet Archipel?
M. Le May: Je m'excuse auprès du député de
Hull, j'aimerais lui apporter des éclairages que je n'ai pas. Le projet
Archipel dépend du ministère du Loisir, de la Chasse et de la
Pêche qui sera présent ici ce soir, à 20 heures. Le
député de Hull pourra alors poser des questions. Je m'excuse, je
dois rectifier, M. le Président. Il y a une partie hydraulique qui
dépend du ministère de l'Énergie et des Ressources.
L'autre partie concerne le MLCP. Je n'ai pas du tout les informations que le
député de Hull voudrait avoir.
M. Rocheleau: J'aimerais que le ministre puisse m'expliquer ceci.
Il a pris la responsabilité de l'Office de planification et de
développement du Québec. L'ancien ministre responsable de
l'aménagement du territoire et du développement régional,
M. Gendron, député d'Abitibi-Ouest était responsable du
projet Archipel. On a scindé le ministère. Le ministre
responsable de l'OPDQ me disait tout à l'heure que c'était une
responsabilité du ministre de l'Énergie et des Ressources. Est-ce
que le ministre délégué à la Voirie des
régions et responsable de l'OPDQ et de la "garnotte" régionale
peut m'indiquer s'il a certaines responsabilités versus certains
contrats et certains coûts imputés au projet Archipel?
M. Le May: Non, du tout, M. le Président. Le
ministère a été scindé et mon
prédécesseur, M. Gendron, député d'Abitibi-Ouest -
je ne suis pas sûr...
Une voix: C'est ouest.
M. Le May:... c'est ouest, oui? - était également
responsable de l'aménagement. À ce moment-là, il avait la
responsabilité du projet Archipel. Présentement, je suis
responsable du développement des régions par l'OPDQ et de la
voirie, pas de la "garnotte" régionale. Cela comprend toutes les routes
du Québec, excepté la région 06, la région de
Montréal.
M. Rocheleau: Cela comprend aussi le réseau routier
à Hull.
M. Le May: Même à Hull.
M. Rocheleau: Oui, oui. Bon. On revient
au programme et à l'implication de l'OPDQ en région au
niveau du développement régional. Est-ce que le ministre peut
nous indiquer, dans les sommes d'argent qui ont été
dépensées ou avancées par l'OPDQ en ce qui concerne les
sommets socio-économiques, si on peut retrouver ou si on doit retrouver
uniquement à l'intérieur du fonds de développement la
participation aux sommets socio-économiques de l'OPDQ ou si on doit
retrouver aussi dans d'autres ministères une implication
particulière aux sommets?
M. Le May: M. le Président, j'aimerais demander une
précision. Il y a trois interventions différentes. Il y a une
intervention pour la préparation du sommet -une intervention
financière, j'entends - il y a une intervention pendant le sommet et une
intervention dans le suivi du sommet, les comités du suivi du sommet. II
y a une subvention qui est accordée à des CRCI ou CRCD ou CRCA,
selon que vous aimez l'intervention, le développement ou l'action.
Le Président (M. Marquis): Est-ce que vous vous reportez,
M. le député de Huit, à un engagement particulier?
Non?
M. Rocheleau: En somme, ce sont les engagements qui sont, d'une
façon mensuelle, octroyés par l'Office de planification et de
développement du Québec, soit à des sommets. Actuellement,
il y a un sommet en Outaouais, on vient d'en terminer un en Estrie. On sait
qu'il y a des comités de suivi qui sont mis en branle par la suite. Je
voudrais savoir de la part du ministre quelle implication, dans les trois
phases que le ministre a précisées, va avoir l'OPDQ et quelle
somme d'argent va être consacrée au suivi.
M. Le May: D'abord, il y a 75 000 $ qui, automatiquement, sont
alloués pour la préparation d'un sommet et qui seront
versés par le Conseil exécutif. Cela ne concerne pas mon
ministère. C'est le Secrétariat à la concertation qui
s'occupe de la préparation et c'est chapeauté par le ministre
délégué à la Concertation, M. Dean,
député de Prévost. Pour ce qui est de l'intérieur
même du sommet - je ne sais pas si vous avez entendu parler du sommet de
Sherbrooke, c'en est un qu'on a vécu à la fin de janvier dernier
- l'OPDQ intervient toujours après qu'un programme existant d'un
ministère a été appliqué, que ce soit au niveau des
équipements de loisir, de la forêt, de l'environnement, du
commerce. C'est pour cela qu'on a une table ministérielle de
préparation du sommet. Chaque ministre applique à
l'intérieur d'un projet son programme, peut-être à 20 %,
peut-être à 25 %, peut-être à 30 %, selon le
programme qui souvent est fondé également sur l'indice de
richesse du milieu. À la suite de cela, si on s'aperçoit que
l'effort du milieu ne peut pas aller plus loin à cause de l'indice de
richesse, l'office de planification peut intervenir pour bonifier ce programme
dans certains cas bien précis. Cela a été fait à
quelques reprises, lors du sommet de Sherbrooke.
M. Rocheleau: Bon.
M. Vallières: Sur le même sujet, M. le
Président.
Le Président (M. Marquis): M. le député de
Richmond.
M. Vallières: Je veux bien comprendre l'intervention du
ministre. Quant au Fonds de développement régional, quand des
organismes s'y adressent pour obtenir de l'aide, aide il y aura à
condition que n'existent pas à l'intérieur d'autres
ministères des programmes répondant à cette
catégorie de projets. Et même s'il y a déjà des
programmes existants, l'OPDQ peut décider, d'intervenir - prenons
l'exemple de la voirie pour reconstruire une route, par exemple.
M. Le May: De ce côté, il n'y a aucun critère
qui nous empêche d'intervenir. Cependant, on tient
énormément - moi, en tout cas, j'y tiens énormément
- quand il y a un programme existant, à ce que le programme s'applique
et à la suite de cela on va intervenir. C'est pour cela que vous avez
à l'intérieur de vos documents à peu près seulement
deux endroits où les autres ministères ne sont pas intervenus,
parce que cela a été simplement des transferts de fonds à
d'autres ministères pour leur permettre de bonifier leur programme.
On peut, cependant, intervenir, mais dans des cas très
spécifiques et des cas qu'on juge parfois très urgents. On va
prendre l'exemple d'une maison de jeunes ou je ne sais quoi, mais quelque chose
qui est important. Le ministre me dit supposons, que le programme n'a plus
d'argent, n'a plus de fonds. On dit: C'est urgent, il faut venir en aide
à cet organisme. Alors, on peut verser de l'argent, toujours s'il nous
en reste, mais toujours avec un avis du ministère qui est responsable de
ce secteur. Je n'ai pas le droit d'intervenir sans l'autorisation et sans une
note positive, un avis positif du ministère responsable de ce
secteur.
M. Vallières: Tandis que vous parlez de maisons de jeunes,
je viens de voir passer un télex récemment où vous avez,
justement, annoncé une subvention à une maison de jeunes, alors
qu'il y a un programme - je pense que c'est au MAS - afin de subvenir aux
besoins de ce genre de maisons.
Dans ce cas précis, vous êtes justifié
d'intervenir. Cela voudrait dire que, par exemple, chez nous, si j'ai
des maisons de jeunes qui n'ont pu être subventionnées cette
année, elles pourraient s'adresser à l'OPDQ et obtenir les fonds
requis.
M. Le May: Non. Le programme du MAS concernant les maisons de
jeunes, c'est pour du fonctionnement, c'est une subvention qui arrive chaque
année pour du fonctionnement. Tandis que moi, je n'ai pas le droit
d'intervenir au niveau du fonctionnement; c'est seulement au niveau des
immobilisations. Je peux vous donner un exemple: Maria, dernièrement,
avait besoin d'une maison de jeunes. Ils ont acquis une maison et ils devaient
la déménager. Alors, on a investi dans la réparation, la
restructuration de cette maison pour les jeunes. Cela s'est fait. Mais, au
niveau du fonctionnement, je n'ai pas le droit d'intervenir. Le Conseil du
trésor me le défend fortement.
M. Saintonge: Un exemple concret: une municipalité
s'adresse au MLCP pour le programme PADEL, équipement d'une salle
communautaire, salle récréative, disons, et on refuse la demande
pour la raison, par exemple, à ce qu'on m'a dit, qu'au MLCP, dans le
cadre de ce budget, il y a 36 000 000 $ de demandes, alors qu'il y avait un
budget de seulement 3 500 000 $ sur les 7 000 000 $, parce que les autres
étaient déjà engagés. En tout cas, ce sont des
renseignements que j'ai obtenus par téléphone. Vous pouvez
peut-être me corriger sur les chiffres, mais en principe c'était
cela, le fait. Cela veut dire qu'une municipalité chez moi qui s'est
adressée au MLCP par PADEL et n'a absolument rien eu pourrait s'adresser
à l'OPDQ pour obtenir une subvention pour la rénovation de sa
salle municipale.
M. Le May: Non. C'est-à-dire que c'est le ministère
du Loisir, de la Chasse et de la Pêche qui vient nous voir et qui dit:
Dans tel cas, il faudrait majorer la subvention de tant pour cent.
M. Saintonge: Et s'il n'y en a pas?
M. Le May: Alors, à ce moment, on va transférer des
fonds au MLCP, comme cela se fait souvent. C'est le MLCP qui va être le
maître d'oeuvre de tout cela.
M. Saintonge: Donc, l'OPDQ sert simplement d'intermédiaire
au MLCP pour l'octroi de la subvention comme telle.
M. Le May: Oui. La majorité du temps, oui excepté
quand on intervient alors que le MLCP nous dit: On n'a plus d'argent pour ce
programme, pour ce volet. Là, on décide d'intervenir.
M. Saintonge: C'est l''OPDQ qui intervient directement à
ce moment.
M. Le May: Oui. Directement à ce moment, mais toujours
avec un avis positif du ministère responsable.
Par exemple, on a justement un bel exemple ici, la construction d'un
hangar à l'aéroport de Gatineau. On a fait un transfert de 550
000 $ au ministère des Transports, le 13 août 1985. Cela fait
à peu près un mois, un mois et quelques jours. Alors, c'est une
subvention qu'on a donnée de 550 000 $.
M. Tremblay: Un comté péquiste, cela?
M. Le May: Gatineau, je ne penserais pas.
Une voix: À la prochaine élection. M. Le May:
Ah oui!
M. Rocheleau: Les friandises sont sorties. Le Père
Noël LeMay était dans le coin, il n'y a pas longtemps. J'aurais
aimé... Je sais qu'il faut terminer, je pense.
M. Tremblay: Je suggère de ne plus leur en donner à
eux, sans cela, ils vous disent que vous leur donnez des nanans.
M. Rocheleau: Je crois qu'il faut terminer. Il est malheureux
qu'on n'ait pas eu l'occasion de scruter plus à fond la façon
dont le ministre procède, par l'intermédiaire de ses agences
régionales, pour octroyer les fonds. De toute façon, si cela a
bénéficié à ces gens, je pense qu'on doit, quand
même, respecter les gens qui en ont fait la demande et cela a dû
servir à la bonne chose. Il n'en demeure pas moins que, tel que je l'ai
dit au tout début, nous avons considéré qu'il y avait
peut-être eu un manque d'équité à l'égard
d'une proportion importante de Québécois et de
Québécoises qui n'ont peut-être pas
bénéficié comme ils auraient dû d'un nombre aussi
important de subventions. On a fait les calculs. Ces calculs, je suis
prêt, M. le Président, à les faire parvenir au ministre.
Cela vient de ses propres livres, ça vient des engagements financiers de
son ministère, par le biais de l'OPDQ. Alors, s'il veut en prendre
connaissance et en faire l'analyse... Je sais qu'il l'a déjà
faite. Tantôt, le ministre me disait qu'il était retourné
à 1976, jusqu'à aujourd'hui. Il me disait aussi qu'il n'en
était pas le ministre responsable à ce moment et qu'il ne savait
pas de quelle façon cela s'était passé. J'invite le
ministre à s'informer auprès de l'ancien ministre.
M. Vallières: C'est le même gouvernement.
M. Rocheleau: C'est sûrement le même gouvernement. Je
n'ai pas l'impression qu'on pourrait apprendre plusieurs trucs au nouveau
ministre. Il les a appris drôlement vite. Malheureusement, ce ne sera pas
pour longtemps. En ce qui me concerne, quant à ce qu'on avait à
adopter aujourd'hui, à examiner aujourd'hui, on peut donner notre
approbation.
Le Président (M. Marquis): Alors... Oui?
M. Le May: En terminant, je remercie l'Opposition de toute la
collaboration apportée, même si je conteste vivement les chiffres
apportés par le député de Hull et que je pourrais les
discuter avec lui n'importe quand. Comme le député de Hull le
disait, le temps est court. Il aurait aimé continuer la discussion, mais
pour la continuer il aurait peut-être fallu qu'il se présente;
à deux reprises, la commission a été annulée parce
que l'Opposition ne s'y est pas présentée. On aurait pu prolonger
nos discussions beaucoup plus. Je suis très ouvert à toute
discussion à l'avenir. Merci.
Le Président (M. Marquis): Sur ce, les engagements
financiers des mois de janvier, février, mars, avril, mai, juin 1985, en
ce qui concerne l'Office de planificatipn et de développement du
Québec et le Fonds de développement régional, sont
vérifiés. Merci beaucoup à tous les membres de la
commission, de même qu'au ministre et aux gens qui l'accompagnaient. Sur
ce, la commission ajourne ses, travaux à demain matin, 10 heures.
(Fin de la séance à 18 h 4)