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(Quinze heures seize minutes)
Le Président (M. Marquis): La commission parlementaire de
l'aménagement et des équipements reprend ses travaux afin de
poursuivre l'étude article par article du projet de loi 45, Loi
modifiant diverses dispositions législatives concernant les
municipalités. Je demanderais au secrétaire de faire l'appel des
membres et de mentionner également les remplaçants. M. le
secrétaire.
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. Les membres
présents sont: Mme Bacon (Chomedey), M. Beauséjour (Iberville),
M. Gravel (Limoilou), M. Le Blanc (Montmagny-L'islet), M. Lévesque
(Kamouraska-Témiscouata), M. Marquis (Matapédia), M. Perron
(Duplessis), M. Rocheleau (Hull), M. Saintonge (Laprairie), M. Tremblay
(Chambly) et M. Marcoux (Rimouski). M. Grégoire (Frontenac) interviendra
en vertu de l'article 133 du règlement.
Il y a trois remplacements: M. Assad (Papineau) par Mme Saint-Amand
(Jonquière), M. O'Gallagher (Robert Baldwin) par M. Maltais (Saguenay)
et M. Vaillancourt (Orford) par M. Vallières (Richmond). À noter
que M. Maltais (Saguenay) est présent.
Le Président (M. Marquis): Merci beaucoup. Nous en
étions, lors de l'ajournement, à l'article 6.
M. Saintonge: M. le Président...
Le Président (M. Marquis): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: Simplement, avant de commencer nos débats,
est-ce que je peux considérer que les amendements que nous avons
reçus hier sont la fin des haricots, que ce sont les derniers, qu'on
n'en aura pas d'autres au cours de la commission et que c'est fondamentalement
ce qu'on va discuter, ou allez-vous arriver avec d'autres amendements, entre
autres sur l'évaluation industrielle, sur l'article 65?
M. Marcoux: M. le Président, pour être bien clair,
sur l'évaluation industrielle, je n'ai pas d'autres amendements que ceux
que j'ai déposés hier, à 23 h 50. Il y aura les
amendements qu'on vous a transmis ce matin concernant le crédit
d'impôt forestier, mais, en ce qui concerne l'évaluation
industrielle, je n'ai aucun autre amendement.
M. Saintonge: Vous voulez dire qu'hier c'était
définitif, avec deux alinéas à rajouter à l'article
65 et uniquement des choses comme celles-là.
M. Marcoux: Exactement ce que je vous ai remis hier, pas une
virgule de différence.
M. Saintonge: Parce qu'il y avait ici des rumeurs dans l'air, qui
flottaient entre le plafond et le plancher, nous disant qu'il y avait une autre
série d'amendements, principalement sur l'article 65, et je voulais m'en
assurer avant de commencer nos travaux.
M. Marcoux: En tout cas, s'il y en a qui ont fait des
amendements, je n'étais pas là, je n'en ai pas été
informé et je ne leur ai pas demandé d'en faire.
M. Saintonge: Et vous n'en présenterez pas non plus.
Articles en suspens (suite)
Le Président (M. Marquis): Merci beaucoup. Alors,
j'appelle de nouveau l'article 6. Nous en étions à discuter de
l'amendement apporté à l'article 6. M. le ministre, est-ce que
votre intervention était terminée là-dessus?
M. Marcoux: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Marquis): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: Hier, quand on a terminé, j'avais
demandé au ministre s'il y avait possibilité...
M. Marcoux: Sur la question des dérogations mineures.
M. Saintonge:... de permettre aux municipalités non pas un
droit, mais une possibilité d'intégrer, dans le cadre d'un
règlement de dérogations mineures, de fixer certaines
balises.
M. Marcoux: Bon, j'avais indiqué les deux motifs pour
lesquels je ne pouvais accepter la proposition du député de
Laprairie. Le premier, par définition, règlement de zonage
et de lotissement, cela a toujours été vu, dans notre histoire,
de façon très précise. Si, dans ce même
règlement, on indique des marges à travers lesquelles peuvent
être octroyées des dérogations, ces marges vont vite
devenir, au bout de quelques années, la nouvelle limite en
deçà de laquelle la dérogation mineure va devenir presque
automatique, plutôt que vraiment exceptionnelle. On veut que cela demeure
exceptionnel. On veut que l'autorisation remonte jusqu'au conseil de la
municipalité et non que ce soit le directeur du bâtiment qui
accorde cette dérogation.
Je pense qu'il est sage de commencer comme ceci et pas juste pour le
commencement. Je pense que c'est une chose qui doit demeurer. Si on fait un
règlement de zonage ou de lotissement dans lequel on met une marge et
qu'on dit: La règle c'est, mettons, 30 pieds de distance par rapport
à la rue, mais qu'on dit aussi: Jusqu'à 25 pieds, il peut y avoir
une dérogation mineure et ce sera le directeur du bâtiment qui va
l'octroyer, cela va alors devenir presque automatique avec le temps entre 25 et
30 pieds. À ce moment, je pense que cela fausserait l'esprit dans lequel
tous nos concitoyens ont toujours vu le règlement de zonage et de
lotissement et aussi tous les conseils municipaux. Ce n'est pas le sens, en
tout cas. Toutes les discussions que j'ai pu avoir avec le monde municipal
lorsqu'on a dit qu'on était d'accord pour introduire la question des
dérogations mineures, c'était vraiment pour régler des
problèmes rares, occasionnels, spécifiques, qui faisaient que tel
terrain demeurait vacant parce qu'il manquait trois ou quatre pouces de
distance pour permettre l'érection d'un bloc qui corresponde à
tout le reste du zonage, quand cela ne nuit à personne de chaque
côté. On dit: Cela, on devrait le permettre. Mais personne n'a
jamais demandé que ce soit vu comme permettant un écart à
la moyenne en disant: Si on dit que le règlement de zonage viendrait
comme une moyenne, pour permettre un écart de 10 % ou 15 % au-dessus ou
en dessous, là ce serait toujours en dessous; or, cela n'a jamais
été vu comme cela.
L'interrogation se pose, mais je ne peux pas accepter votre
proposition.
M. Saintonge: Je vous dirai que, si le ministre n'en a pas eu
connaissance, du côté du monde municipal, les représentants
des deux unions m'ont fait part de certaines questions là-dessus. Il y a
certains élus là-dedans qui me demandaient s'il n'y avait pas
lieu, pour dépolitiser la question comme telle de décisions, de
savoir à quel moment donné c'est une dérogation mineure ou
ce n'en est pas une. Le conseil appréciera chaque fois la question,
finalement. C'est cela qui...
M. Marcoux: Évidemment, ce sera clairement alors une
décision politique. Là où cela existe aussi ailleurs,
d'après ce que j'ai pu savoir, c'est dans le même sens.
Le Président (M. Marquis): Est-ce que l'amendement
à l'article 6 est adopté?
M. Saintonge: Je me resitue dans le débat.
Adopté.
Le Président (M. Marquis): L'amendement à l'article
6 est adopté. Est-ce que l'article 6 tel qu'amendé est
adopté?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Marquis): Adopté. J'appelle
l'article 14. 1, qui était un nouvel article et qui avait
été suspendu»
M. Marcoux: Lequel?
Le Président (M. Marquis): Article 14. 1.
M. Marcoux: Article 14. 1.
Le Président (M. Marquis): À la fin des
discussions, il avait même été mentionné que ce
serait adopté sur division, mais nous ne l'avions pas adopté
finalement.
M. Saintonge: Ah oui! D'accord.
M. Marcoux: C'était sur la question de...
M. Saintonge: L'appel à la Cour provinciale.
M. Marcoux: II n'y a pas de changement. On avait
déposé sous forme de papillon un nouvel article, 14. 1,
après examen de la question soulevée par le député
de Laprairie, à savoir que cela créait deux types de recours pour
l'ensemble des cadres du milieu municipal.
M. Saintonge: Non pas pour un même cadre, mais pour la
même fonction.
M. Marcoux: Oui, pour la même fonction. Il pourrait
être appelé à aller devant la Cour provinciale ou
simplement à la Commission municipale. Ce que nous avons fait pour
maintenir la plus grande apparence de droit possible, nous permettons, que ce
soit à la suite d'une enquête de la Commission municipale,
à la suite d'une tutelle de la Commission municipale ou, en tout cas,
d'une tutelle - c'est un autre article qu'on a suspendu également - si
la commission suspendait un cadre ou si, dans le cas d'une commission
d'enquête, celle-ci recommandait de suspendre ou de congédier un
cadre, nous permettons, dis-je, que l'appel
de ce cadre ne soit pas interjeté devant la Commission
municipale. C'est une demande qui vient de la Commission municipale
elle-même et elle nous apparaît raisonnable.
M. Saintonge: À votre connaissance, est-ce que vous avez
des précédents dans ce genre de situation? Pour être bien
clair, cela veut dire que cela pourrait être le cas du
directeur-gérant d'une municipalité qui, parce que la Commission
municipale enquête dans la municipalité, que celle-ci est en
tutelle et que c'est la Commission municipale qui exerce la tutelle, pourrait
être congédié par décision d'un fonctionnaire de la
Commission municipale. Il pourrait aller en appel de son congédiement,
mais il faudrait qu'il aille absolument à la Cour provinciale alors que,
dans des circonstances normales, si c'est la municipalité qui le
congédie, si c'est le conseil municipal, le directeur-gérant,
normalement, ne peut s'adresser qu'à la Commission municipale, dont la
décision est finale, tandis que, dans le cas présent, on s'en va
à la Cour provinciale. Donc, pour une même fonction, on peut avoir
un recours à deux instances distinctes. Est-ce qu'il y a, à ce
moment-ci, à votre connaissance, dans le domaine des lois municipales ou
ailleurs, si vous avez pu le faire vérifier, des
précédents de ce genre? Dans le domaine des lois publiques, je
peux comprendre que vous ne connaissiez pas d'exemples patents dans ce
sens.
Une voix: Non.
M. Saintonge: On en avait parlé pour la dernière
fois la semaine dernière. J'avais demandé jeudi dernier, si vous
aviez consulté le Barreau là-dessus. Vous m'avez dit que vous
demanderiez à vos adjoints de faire une vérification
auprès du Barreau afin de voir s'il avait quelque chose à dire.
Je vous avouerai que, de mon côté, je n'ai malheureusement pas
fait la consultation, mais j'aurais apprécié... On avait convenu
peut-être, j'avais compris...
M. Marcoux: On peut le suspendre à nouveau et y revenir
tantôt; on va essayer de faire la vérification tout de suite
auprès du Barreau.
Le Président (M. Marquis): Donc, l'article 14. 1 est
suspendu.
M. Saintonge: De toute façon, je suis convaincu que vous
n'aurez pas une opinion du Barreau cet après-midi si vous appelez ses
conseillers comme cela.
M. Marcoux: Non, c'est parce que... On va le vérifier.
M. Saintonge: D'accord.
Le Président (M. Marquis): J'appelle l'article 15, pour
lequel...
M. Marcoux: Il y a des papillons.
Le Président (M. Marquis):... il y a un amendement, un
papillon.
Une voix: Adopté.
M. Marcoux: L'alinéa 1°, c'est une amélioration
technique; l'article 15, c'est cela. L'aliniéa 2°, c'est un ajout de
pouvoir pour permettre à la municipalité d'assurer un meilleur
contrôle et une meilleure gestion des systèmes d'alarme.
M. Saintonge: Cela permet, dans le règlement municipal,
d'autoriser un fonctionnaire à aller sur les lieux sans...
M. Marcoux: Oui.
M. Saintonge:... être accusé de "trespassing"...
M. Marcoux: Oui.
M. Saintonge:... par une disposition du droit municipal
habilitante. Cela est l'amendement.
M. Marcoux: Oui.
M. Saintonge: L'amendement, M. le Président, cela va.
Adopté.
Le Président (M. Marquis): L'amendement à l'article
15 est adopté. (15 h 30)
M. Saintonge: L'article 15, maintenant, c'est l'article qui
permet de confier à toute personne l'organisation ou le maintien d'un
service de protection contre l'incendie dans une municipalité. On avait
mis cela en suspens parce qu'il y avait eu certaines questions que je vous
avais posées relativement à des interrogations que le
porte-parole...
M. Marcoux: À l'article 33. 1, il y a un amendement...
M. Saintonge: Oui.
M. Marcoux:... sur la question du droit de grève. À
l'article 33. 1, je propose un article qui aura pour objectif de faire en sorte
que les pompiers à l'emploi des entreprises privées assurant pour
une municipalité les services de protection contre l'incendie ne
puissent faire la grève. Ils seront donc dans la même situation
que les pompiers directement à l'emploi d'une municipalité. On a
consulté le ministère du Travail sur l'amendement qu'on vous
propose à l'article
33. 1 et il est d'accord.
M. Rocheleau: C'est-à-dire, M. le Président, qu'il
sera inclus dans le projet de règlement.
M. Marcoux: Dans le projet de loi, à l'article 33. 1, on
va indiquer que les pompiers, qu'ils soient à l'emploi d'une
municipalité ou de l'entreprise privée, n'ont pas le droit de
grève.
M. Saintonge: Les dispositions du Code du travail
s'appliquent.
M. Marcoux: C'est cela.
M. Saintonge: D'accord. On s'entend, concernant la
possibilité, quand on parle de conflit, que pour l'organisation et le
maintien d'un service de protection contre l'incendie, il n'y ait pas de
limite. Qu'est-ce qu'un service d'incendie? Cela comprend quoi? Quels sont les
barèmes ou les limites dans lesquelles les municipalités doivent
donner le service?
M. Marcoux: II n'y a pas de barème dans la loi et je n'ai
pas l'intention de proposer de loi à cet effet. En tout cas, je n'ai pas
l'intention d'en proposer. À ce titre, les municipalités n'ont
aucune obligation d'instaurer un service d'incendie, soit elles-mêmes,
soit par entente ou autrement. Évidemment, on a toujours
considéré que c'est une de leurs fonctions. Elles peuvent
l'assumer comme elles le désirent. Je vais le répéter
rapidement. J'ai indiqué qu'en ce qui me concerne l'approche qu'il vaut
mieux prendre dans ce cas, c'est une approche incitative, c'est une approche
par la voie de la formation, de la prévention pour montrer aux
municipalités les avantages de se doter de bons services d'incendie,
d'engager des pompiers qui ont une bonne formation, d'appliquer des mesures de
prévention comme les détecteurs de fumée, etc. C'est dans
ce sens qu'on va procéder, qu'on va accentuer nos efforts. C'est ce qui
donne des résultats de plus en plus satisfaisants.
M. Saintonge: II n'y a pas actuellement de normes pour les villes
indiquant que les personnes qui sont dans les services de protection contre
l'incendie doivent suivre un cours de formation. Ce sont simplement des mesures
incitatives.
M. Marcoux: Oui, mais disons que, de ce côté, le
ministère, depuis deux ans, fait de grands pas avec l'école
polyvalente de Chomedey, que j'ai eu le plaisir de visiter, et où on a
commencé à former des instructeurs. En septembre, on commencera
à former des officiers. On a commencé à former des
instructeurs il y a deux ans. En septembre, on commencera à former des
officiers-pompiers. Bientôt, on va y former ces instructeurs, et ces
officiers vont former les pompiers dans chacune des régions. En plus,
vous avez une école privée qui a été montée
par les pompiers eux-mêmes; elle donne des cours de formation aux
pompiers et fait appel au bénévolat en ce milieu et à
différentes méthodes de subventions, etc. Le coût en est
facturé aux municipalités.
Je peux vous indiquer que ce sera sûrement une priorité de
l'action du ministère pour 1985-1986 et 1986-1987; il y aura un
déploiement important, de la part de la Direction générale
de la protection contre l'incendie, dans l'accroissement des services qu'elle
va donner aux municipalités en termes de formation et de
prévention.
Mme Bacon: Sur le même sujet, M. le Président,
est-ce que le ministre a l'intention d'obliger tous ceux qui seront au service
des incendies dans les municipalités à suivre le cours de
l'école Saint-Maxime?
M. Marcoux: Pour le moment, non.
Mme Bacon: Est-ce qu'il en est question? Est-ce qu'on le
considère?
M. Marcoux: En tout cas, pour le moment, je n'ai pas
considéré cette éventualité. Je pense qu'on peut y
arriver par des voies incitatives et en illustrant le fait que les
municipalités, en engageant des gens compétents ou en formant les
gens qu'elles ont déjà en leur donnant les éléments
d'une compétence supplémentaire, seront mieux servies qu'en
faisant un règlement, encore là, qui nous amènerait
indirectement à former éventuellement une corporation
professionnelle avec tout le "kit" et avec toutes les conséquences que
vous savez. Je pense que les municipalités savent bien que, si elles
engagent des gens compétents, elles vont faire des économies
importantes.
M. Saintonge: Vous laissez le soin à la
municipalité, à ce moment, si elle engage, par exemple, un
service privé de protection contre l'incendie, de déterminer dans
le contrat la qualification potentielle des gens qui devront être
engagés par la compagnie et des choses comme cela.
M. Marcoux: Oui, oui, évidemment. M. Saintonge:
D'accord.
M. Marcoux: Disons que c'est justement le genre de choses qu'on
veut développer comme ministère. On a eu l'occasion de le faire
à deux reprises, dans le cas de Saint-Pierre-de-Sorel et, de
façon plus particulière, dans le cas de Rock-Forest, où
la
direction générale de la protection contre l'incendie a
donné des conseils à Saint-Élie-d'Orford et à
Rock-Forest pour aller en appel d'offres avec le meilleur contrat, le plus
rentable possible.
On veut développer l'expertise au sein des muncipalités,
leur donner des contrats types et des exigences types, des choses semblables,
qu'elles pourraient développer si elles veulent se lancer de ce
côté. On veut développer des séries de
services-conseils, autant pour les municipalités qui, à 99 %, ont
un service public de pompiers que pour celles qui, dans l'avenir, pourraient
vouloir développer un service privé.
M. Saintonge: Il n'y a pas de modalités ou d'obligations
qui pourraient être prévues dans le cas des municipalités
qui ont actuellement un corps de pompiers et qui confieraient
éventuellement à une entreprise privée leur protection
contre l'incendie relativement aux employés de la municipalité
qui sont engagés dans un tel service?
M. Marcoux: Pour l'entreprise elle-même?
M. Saintonge: Qu'est-ce qui arrive dans un cas comme
celui-là? Si la municipalité a un service d'incendie et que,
demain matin, elle décide de...
M. Marcoux: Ce sont alors les conventions qui s'appliquent ainsi
que les conventions de la municipalité.
M. Saintonge: Avez-vous eu des représentations en ce
sens?
M. Marcoux: Je vais vous donner un exemple. Même pour un
contrat privé, il faut en voir les limites. Il ne faut pas paniquer.
À Rimouski - ce n'est pas cela du tout que vous faisiez - on est
allé en appel d'offres pour faire ramasser les déchets, l'usine
de ramassage des ordures. L'ancien propriétaire avait deux vieux camions
et utilisait trois personnes. Il y en a un nouveau qui a soumissionné,
mais lui s'est acheté des camions modernes et a pris un employé.
Je n'en revenais pas quand j'ai vu - il y a quatre, cinq ans de cela
déjà - la soumission, qui était de 500 000 $ de moins. Je
ne me souviens pas si c'était pour une année ou pour trois ans.
Je me disais: Comment va-t-il pouvoir arriver? Quand j'ai vu les camions et
quand j'ai vu qu'on employait un personne au lieu de trois, parce que ce sont
des camions à conduite des deux côtés, gauche et droite,
etc., on voit que... Ce à quoi je voulais en arriver, c'est que cet
employeur, dans la mesure où les gens sont syndiqués, doit
reprendre ces employés. C'est comme dans les polyvalentes, où
vous avez des employés qui font l'entretien ménager, etc.
Pour le même service, elles sont obligées de les reprendre.
Il y a des clauses, de ce côté-là, qui... C'était
pour des employés de l'entreprise privée, ce n'étaient
même pas des employés municipaux; ils étaient à
contrat.
Le Président (M. Marquis): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau: M. le Président, j'ai seulement un point
à souligner. On avait demandé que l'article 15 soit mis de
côté en attendant qu'on puisse vérifier, en retenant
l'entreprise privée, ce qui arriverait s'il y avait grève.
M. Marcoux: Oui.
M. Rocheleau: On l'a réglé. Je comprends que c'est
un article de concordance et qu'on retrouve dans le Code municipal. Par
contre...
M. Marcoux: Sauf que, dans le Code municipal, à ce
moment-là, on n'avait pas pensé à la question du non-droit
de grève pour...
M. Rocheleau: M. le Président, il y a seulement un point
que je déplore, c'est le fait qu'on a reçu, depuis, plusieurs
lettres, entre autres de la fédération, du front commun. Ces gens
auraient aimé, d'une part, être consultés. Je pense que ces
gens ont une expertise et une compétence. Ce sont les principaux
intervenants dans le monde du service des incendies. Je trouve un peu
malheureux que le ministre ait passé outre au fait que l'Opposition
officielle avait demandé qu'on puisse les entendre en commission
parlementaire pour connaître au moins leurs objections et aussi leurs
appréhensions. Il y a un point que mon collègue de Laprairie a
soulevé, celui des grèves; il a été corrigé.
Il y a peut-être d'autres petits points qui auraient pu être
facilités éventuellement et même améliorés.
Malheureusement, on ne sait pas ce que ces gens auraient pu nous dire. Je
trouve cela un peu malheureux.
M. Marcoux: Tout ce que je peux dire au député de
Hull, comme je l'ai déjà indiqué - même si ce n'est
pas en public - à cette commission-ci, c'est que j'ai l'intention que,
parmi les priorités d'action du ministère - vous savez, quand je
fonctionne, j'établis les priorités et je les rends publiques,
etc. -l'an prochain, toute la question de la protection contre l'incendie y
soit une des sept ou huit priorités les plus importantes. J'ai
l'intention - et c'est de façon évidente -au début de
l'automne, de rencontrer l'ensemble des personnes impliquées dans la
protection contre l'incendie pour à la fois
leur proposer un plan de travail et voir comment ils peuvent s'associer
au nôtre et au plan de développement de la protection contre
l'incendie pour l'ensemble du Québec, que ce soit en matière de
formation, d'information, de publicité sur la protection contre
l'incendie, etc., pour qu'on coordonne nos actions à ce
titre-là.
M. Saintonge: M. le Président, on avait déjà
soulevé le point. On en avait parlé au leader du gouvernement
lors de la période de questions sur les travaux de l'Assemblée.
Je ferai remarquer ici que je le déplore également, comme mon
confrère de Hull, surtout que, finalement, notre règlement
prévoit, à l'article 244. 2, certaines consultations
particulières dans le cadre de notre mandat, à l'étude
article par article justement. Il aurait pu être possible d'entendre ces
gens-là, et on l'aurait apprécié. Je pense qu'ils avaient
une expertise pertinente. Ils soulevaient certains points dans le
mémoire que nous avons reçu - que vous avez également
reçu, j'en suis certain - et dont on a discuté un peu, il y a une
semaine. Les choses étant ce qu'elles sont, on peut certainement
déplorer le fait qu'on n'ait pas pu entendre ces gens-là.
Le Président (M. Marquis): On revient à l'article
15 et, avant de l'adopter, je voudrais vous mentionner que nous avions
adopté, dans une séance précédente, un premier
amendement à l'article 15, qui est amélioré et
remplacé par l'amendement que nous venons d'adopter, il y a quelques
minutes. Or, je voudrais que le ministre fasse une motion pour retirer ce
premier amendement.
M. Marcoux: Je fais motion pour retirer le premier
amendement.
Le Président (M. Marquis): Le premier amendement à
l'article 15, qui avait été adopté, est-il
retiré?
M. Saintonge: Oui. D'accord, retiré.
Le Président (M. Marquis): II est retiré. Le nouvel
amendement a été adopté. Est-ce que l'article 15 est
adopté?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Marquis): Adopté. J'appelle
l'article 43.
M. Marcoux: On pourrait passer l'article 33. 1, M. le
Président.
Le Président (M. Marquis): C'est vrai, oui. Il y a un
nouvel article, effectivement. Article 33. 1, M. le ministre.
M. Marcoux: Cet article fait en sorte que les pompiers à
l'emploi d'une entreprise privée, assurant pour une municipalité
les services de protection contre l'incendie, ne pourront pas faire la
grève et seront donc dans la même situation que les pompiers
directement à l'emploi de la municipalité. Comme c'est une
modification au Code du travail, cela s'applique automatiquement autant aux
municipalités rurales qu'aux municipalités de villes. Article 33.
1.
Le Président (M. Marquis): Est-ce que l'article 33. 1 est
adopté?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Marquis): Adopté.
M. Marcoux: Je proposerais de suspendre l'article 40. 1 parce
qu'il a trait au même sujet que l'article 14. 1.
Le Président (M. Marquis): Alors, nous y reviendrons.
J'appelle un autre article qui avait été suspendu, soit l'article
43.
M. Marcoux: Je propose l'adoption de l'article 43. Il a trait
à la protection contre l'incendie. Un instant. Il avait
été suspendu à cause de la question du droit de
grève. Comme maintenant c'est réglé, je propose l'adoption
de l'article 43.
M. Saintonge: L'article 43 est simplement pour agencer le texte
du Code municipal avec le nouveau texte qu'on vient d'adopter qui est au
même effet.
M. Marcoux: C'est cela. M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Marquis): L'article 43 est adopté.
J'appelle l'article 44.
M. Marcoux: C'est la même note qu'à i'article 15
concernant les systèmes d'alarme, M. le Président. Il faut
probablement que je le retire ici aussi. Je ne sais pas si je l'avais fait.
Le Président (M. Marquis): Il y avait un amendement qui
avait été adopté, je crois.
M. Marcoux: II faudrait que je retire l'amendement.
Le Président (M. Marquis): Le premier amendement est
retiré.
M. Marcoux: Je ne sais pas si on l'avait fait. Est-ce qu'on
l'avait fait?
Le Président (M. Marquis): Nous vérifions. Donc, le
premier amendement est retiré. Est-ce que l'amendement à
l'article
44, qui remplace le premier, est adopté?
M. Saintonge: Adopté. (15 h 45)
Le Président (M. Marquis): L'amendement à l'article
44 est adopté. Est-ce que l'article 44, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Marquis): Adopté.
M. Marcoux: M. le Président, à l'article 64. 1, je
propose un papillon qui a pour but de clarifier...
Le Président (M. Marquis): Si je comprends bien, l'article
64. 1, c'est un nouvel article.
M. Marcoux: Oui.
Le Président (M. Marquis): J'appelle cet article 64.
1.
M. Marcoux: On avait adopté un papillon. Il faudrait que
je le retire.
Le Président (M. Marquis): Oui.
M. Marcoux: Je propose de le retirer pour adopter le nouveau
texte que je vous propose. Il concerne le fait que la Commission municipale
peut désigner un seul membre pour entendre certaines ' causes relatives
aux articles 204, 208. 1 et 209 de la Loi sur la fiscalité municipale,
en fait, ce qui a trait aux organismes sans but lucratif qui demandent des
exemptions de taxe.
Le Président (M. Marquis): Donc, le premier amendement qui
avait été adopté est retiré et nous en sommes
à la discussion du deuxième amendement qui vient améliorer
le premier - c'est cela? - et le remplacer.
M. Saintonge: Malheureusement, je n'ai pas le premier texte. Je
l'ai peut-être, mais je ne pensais pas qu'il reviendrait.
M. Marcoux: D'accord. Je peux vous le lire: "Toutefois,
malgré l'article... " Le nouveau, l'avez-vous?
M. Saintonge: Oui.
M. Marcoux: C'est le même sens. C'est simplement une
reformulation. C'est pour permettre au président de la commission de
désigner un seul membre pour entendre pas l'ensemble des sujets de la
Commission municipale, entendre les choses particulières aux articles
204, 208. 1, 209, concernant l'exemption pour les organismes sans but lucratif.
S'il y a un organisme sans but lucratif, un club de l'âge d'or de
Sainte-Anne-des-Monts, par exemple, qui demande d'être exempté de
taxes, cela ne prend pas nécessairement deux membres de la Commission
municipale pour aller entendre le sujet.
M. Saintonge: Non, c'est sur la modification par rapport au texte
précédent. Adopté.
Le Président (M. Marquis): L'article 64. 1 est-il
adopté?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Marquis): Adopté. J'appelle
l'article 65 qui avait été suspendu.
M. Marcoux: Je propose qu'on le laisse suspendu, M. le
Président, parce que... Je propose de le suspendre encore quelques
minutes, mais je peux informer les membres de la commission qu'il y a
déjà un précédent en ce qui concerne la Commission
de police. Lorsqu'il y a un appel dans ce type de situation, la cause peut
être entendue devant trois juges de la Cour provinciale. On va en avoir
des nouvelles tantôt.
M. Saintonge: D'accord.
Le Président (M. Marquis): L'article 65 est suspendu.
M. Saintonge: Cela crée de l'emploi.
M. Marcoux: Non, on augmente la productivité des juges de
la Cour provinciale, qui était déjà très
élevée, c'est connu.
M. Saintonge: Vous irez aux petites créances, vous allez
voir cela, vous allez être bien reçu.
M. Marcoux: J'ai toujours été bien reçu aux
petites créances, j'y suis allé une fois dans ma vie.
Le Président (M. Marquis): Nous en sommes rendus aux
articles...
M. Marcoux: Tellement bien reçu que les causes fiscales
sont maintenant rendues là à la suite de ma proposition. Je
m'excuse, M. le Président, de mon indiscipline.
Le Président (M. Marquis): Puis-je parler? Il y aurait,
d'après les amendements que nous avons reçus, des changements aux
articles 71 et 72 déjà adoptés. Qu'en est-il?
M. Marcoux: Les articles 71 et 72. Ces articles ont
été incorporés au projet de loi 49 déjà
étudié en commission parlementaire. Il devenait donc inutile des
les maintenir ici.
Je propose que les articles 71 et 72 déjà adoptés
par la commission parlementaire soient retirés.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Marquis): L'amendement est adopté.
Les travaux de la commission sont suspendus pour quelques minutes.
(Suspension de la séance à 15 h 50)
(Reprise à 15 h 52)
Le Président (M. Marquis): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission parlementaire reprend ses travaux. J'appelle les
articles 78. 1 à 78. 5, qui sont de nouveaux articles. Les travaux de la
commission sont suspendus.
M. Marcoux: Non, non, cela va.
Le Président (M. Marquis): Cela va. Alors, on reprend nos
travaux. M. le ministre, les articles 78. 1 à 78. 5.
M. Marcoux: Les articles 78. 1 à 78. 5. Le principal but
de ces articles est de faire en sorte qu'une personne, qui a versé une
contribution financière à un parti politique municipal ou
à un candidat indépendant, pourra se faire rembourser une partie
de sa contribution. Les chiffres utilisés sont les mêmes qu'au
niveau provincial. La modification de fond est faite par l'article 78. 5. Les
autres articles apportent des modifications de concordance, notamment pour
permettre que même les personnes ayant contribué pour 100 $ ou
moins puissent obtenir un remboursement.
M. Saintonge: Je comprends, M. te Président, que,
jusqu'à concurrence de 280 $, toute personne qui souscrit à un
parti politique aura le droit, non pas à ce que le ministre avait
appelé un crédit d'impôt, mais à un remboursement
par la municipalité. C'est-à-dire que, par la loi, vous
obligez...
M. Marcoux: C'est fait sous forme de crédit de taxes ou de
remboursement.
M. Saintonge: Crédit de taxes?
M. Marcoux: En tout cas, je n'ai pas...
M. Saintonge: D'accord, je vois cela à l'article 86.
1.
M. Marcoux: Oui.
M. Saintonge: Dans un tel cas, je vous dirai un peu mon
étonnement, ma surprise en tout cas. Le ministre a annoncé, dans
son discours sur l'adoption du principe du projet de loi, qu'il
amènerait une telle modification. À ma connaissance, les
représentations que j'ai eues, à tout le moins de l'Union des
municipalités régionales de comté, à cet
effet-là, étaient assez négatives sur l'incorporation d'un
tel article. Je vous dirai que, de notre côté, dans l'état
actuel des choses, de la façon que cela a été amené
quand même dans le bill omnibus, même si le ministre l'a
annoncé, il y a deux semaines et demie ou trois semaines, dans son
discours... Je pense que, là-dessus, on a toujours entendu parler de la
possibilité d'étendre un crédit d'impôt. Un
crédit d'impôt, évidemment, c'est le gouvernement
provincial qui se trouverait à payer cette chose-là. C'est que
certains maires de municipalités, que j'ai pu consulter, avaient
carrément compris que la demande qui avait été faite,
c'était en vue d'un crédit d'impôt et non pas que la
municipalité avait à payer cela. Le débat de fond dans les
municipalités n'a pas été fait sur le sujet. Je pense que
c'est assez clair, d'après les consultations que j'ai pu mener. Dans les
circonstances, nous allons enregistrer notre forte dissidence sur cet
article-là.
Quant à nous, on se demande, sur toute la question de l'existence
des partis politiques municipaux qui est en cause, jusqu'à quel point on
continue à progresser dans ce domaine. On a déjà vu
antérieurement, certaines discussions que nous avons eues, certains
amendements qui ont été amenés l'an dernier relativement
au paiement de certaines dépenses des partis d'opposition, du moins dans
trois villes du Québec, soit Montréal, Québec et Laval.
C'est une étape subséquente à cela. Ici, on entrevoit,
évidemment, le financement des partis politiques par un crédit
d'impôt. Ce n'est pas un crédit d'impôt, c'est un
remboursement par la municipalité. Cela veut dire qu'un contribuable qui
veut contribuer à un parti politique, il y va de son gré.
Maintenant, quand un contribuable dit: Je ne suis pas intéressé
à financer un parti politique municipal, il va le financer quand
même, il n'aura pas le choix. Vous allez me répondre qu'au
provincial c'est le cas, mais je ne veux pas regarder le provincial, je regarde
le municipal. C'est la question qui est en cause parce qu'on n'est quand
même pas tout à fait au même niveau. Ce qui veut dire qu'une
municipalité peut être obligée, à ce
moment-là, par un financement de parti politique, si on arrivait dans
des cas avec des montants... Il n'y a pas de limites, je pense, à ce
qu'un parti politique peut aller chercher comme montants.
M. Marcoux: Au municipal?
M. Saintonge: II y a des limites aux dépenses, mais est-ce
qu'il y a des limites...
M. Marcoux: Oui, c'est 500 $ puis on l'indexe à 750 $
parce qu'il n'a pas été touché depuis plusieurs
années.
M. Saintonge: Oui, d'accord. Mais je veux dire au montant total
qu'un parti politique peut aller chercher comme financement.
M. Marcoux: Non.
M. Saintonge: II n'y a pas de limites. Dans une
municipalité de 55 000 habitants, vous pouvez arriver avec 10 000
personnes qui peuvent fournir chacune 100 $. Vous arrivez à un beau
total de 1 000 000 $ pour le financement des partis politiques. Avec 1 000 000
$, si ces gens ont fourni seulement 100 $ chacun, la municipalité vient
d'avoir dans son budget un remboursement direct de 500 000 $ que ses
contribuables vont lui demander. Je me demande si les municipalités vont
être heureuses, en tout cas, comme cela, parce qu'elles n'ont pas le
contrôle de leur budget quant au montant qu'elles vont rembourser. Elles
ne savent pas combien les gens vont payer, elles ne le savent absolument
pas.
Dans le cas d'un crédit d'impôt, pour le gouvernement,
c'est de l'argent qu'il vient chercher d'un contribuable qui paie un dû.
Il n'est pas entré cet argent-là. À la fin de
l'année, vous examinez cela et, sur le montant en question, vous
êtes engagé jusqu'à 140 $ par contribuable. Cela peut faire
un montant important, j'en conviens, mais, de toute façon, l'argent
n'est pas dans les coffres, tandis que, dans la municipalité, il faudra,
à ce moment-là, si elle a 500 000 $ à rembourser, qu'elle
aille taxer ses contribuables pour rembourser d'autres contribuables pour
permettre le fonctionnement de partis politiques.
Je pense que la situation est fort différente de ce qu'on
connaît au niveau provincial. Cela peut engager des sommes importantes
des budgets municipaux sans que le conseil municipal ait aucun contrôle
sur le montant. Je parle de 500 000 $, cela peut être plus que cela. Dans
mon exemple, j'ai dit: Un certain nombre de personnes qui donnent 100 $. Cela
peut être plus que cela, cela peut être plus que 100 $. Cela
pourrait être 280 $ ou 200 $ par personne. Ça va être une
caisse très forte que certains partis politiques municipaux peuvent
constituer, d'une part, et cet argent-là va être gardé
à l'intérieur d'une caisse qui n'aurait peut-être
même pas besoin de servir s'il n'y a pas d'élection. (16
heures)
II y a des endroits, dans certaines municipalités, où
c'est par acclamation que les partis politiques qui existent... Je vais vous
citer juste un exemple très pertinent, je n'étais pas contre
cela. Dans la ville de
Brossard, il y a un parti politique, le Parti populaire, c'est tellement
fort bien regroupé, c'est tellement bien agencé que, finalement,
il y a de l'opposition à l'intérieur même du parti.
À la dernière élection, tous les candidats ont
été réélus par acclamation. Même les deux
nouveaux - il y avait deux nouveaux conseillers intégrés - ont
été élus également par acclamation. Mais le parti
politique est existant, va chercher des fonds, a des fonds à sa
disposition, chacun de ses membres pourrait contribuer pour un montant de 100
$, et la municipalité va rembourser 50 $.
Le parti va se financer de telle façon, mais la
municipalité, dans l'ensemble, va rembourser le Parti populaire, dans le
cas présent, de la moitié du montant de son financement, et cela
va faire quoi? Ceux qui vont vouloir éventuellement créer une
certaine opposition et même se présenter comme conseillers
indépendants contre ces gens vont se trouver à fournir dans la
caisse de leurs opposants. On vient de faire le rond du cercle, mais je me
demande où on s'en va avec cela.
Alors, je pense que, dans le cas présent d'un tel article, j'ai
l'impression qu'on n'a pas examiné toutes les avenues à ce sujet.
Cela m'apparaît, encore une fois, amené à la
dernière limite, cela m'apparaît improvisé. Les
municipalités n'ont pas été consultées. En tout
cas, les maires à qui j'ai parlé ne m'ont pas dit qu'ils
étaient bien heureux de cela. Je n'en ai pas vu un qui m'a dit qu'il
était d'accord avec cela jusqu'à maintenant, complètement,
en soulevant des cas de ce genre.
Je suggérerais au ministre - il n'y a pas d'urgence
là-dedans - de suspendre cela, cet article, de ne pas l'adopter et de
l'amener en discussion à la table Québec-municipalités.
À ce moment, les municipalités et les unions pourront consulter
leurs membres et avoir le "cue" exact de leurs membres là-dessus pour
savoir ce que cela va amener pour eux. Est-ce qu'ils sont d'accord avec ce
point de vue, considérant les dépenses budgétaires
énormes que cela peut causer aux municipalités et
considérant les circonstances que je vous ai données où on
finance un candidat, où on finance un parti contre lequel on va se
présenter?
Le Président (M. Marquis): Mme la députée de
Chomedey.
Mme Bacon: Je ne veux pas trop ajouter à ce que vient de
dire mon collègue. Je suis tout à fait d'accord avec ce que le
député de Laprairie vient de dire. Quand on fait une loi,
habituellement, ou qu'on essaie d'améliorer une loi, c'est parce que
cela répond à un besoin du milieu ou souvent qu'il y a eu des
consultations avec le milieu. On ne sent pas que c'est une demande qui
vient
des municipalités. À la suite des rencontres qui ont
été faites, au contraire, je pense qu'il y a des gens qui
s'opposent fortement à ce que cela existe, de tels articles dans la
loi.
Est-ce que le ministre a vraiment senti des pressions de la part du
milieu pour en arriver à nous présenter un tel article? Encore
une fois, je ne veux pas reprendre l'argumentation de mon collègue, mais
je suis tout à fait d'accord avec ce qu'il vient de vous dire. Comment
les municipalités pourront-elles prévoir, dans leur budget, un
montant - on ne sait pas, au début de l'année quel sera ce
montant - qui sera financé par l'ensemble de la population?
M. Marcoux: L'évolution de ce dossier a été
fait de la façon suivante. Dans le projet d'un nouveau régime
électoral municipal et sur les référendums, que j'ai rendu
public à la fin de janvier ou à la mi-janvier, était
incluse la possibilité d'un crédit d'impôt remboursé
par le gouvernement du Québec. À ce moment, tous les groupes que
j'ai rencontrés, les unions municipales, des groupes de fonctionnaires,
etc., s'étaient montrés favorables à cette question.
C'était un document de consultation.
Lorsque j'ai déposé, au Conseil des ministres, le
mémoire faisant suite à cet avant-projet, mes collègues
m'ont fait valoir que - à bon droit, je pense - comme le gouvernement
fédéral fait des remboursements d'impôt pour les
contributions aux partis politiques fédéraux, au
fédérai, le Québec, pour les partis politiques provinciaux
au Québec, il serait normal que, pour les partis politiques municipaux
qui n'existent pas, a fortiori, dans toutes les municipalités, ce soient
les municipalités où il existe des partis politiques municipaux,
si on veut installer un tel système de crédit d'impôt, par
analogie de remboursement ou d'extension de remboursement, que ce soient les
municipalités impliquées qui fassent ce remboursement.
Alors, j'ai examiné cette question. Au point de départ, je
pensais qu'il était difficile de trouver cela, puisqu'il y a les
propriétaires qui paient des taxes municipales; les locataires en
paient, mais indirectement; les autres n'en paient pas. En l'examinant, j'ai
fait sortir les données pour l'année 1983. Il y a eu 460 000 $ en
contributions à des partis politiques dans tout le domaine municipal. En
subventions, si tout le monde a donné en bas de 280 $ en moyenne, cela
veut dire 230 000 $ de remboursement en 1983 pour les municipalités.
Le budget des municipalités impliquées est à peu
près de 2 000 000 000 $, pour les grosses municipalités. C'est
Montréal, Québec, Laval, Longueuil. Juste en partant, ces quatres
municipalités, c'est 2 000 000 000 $, avec les quelques autres grosses,
comme Charlesbourg, Hull. C'est 2 000 000 000 $. C'est 230 000 $ sur 2 000 000
000 $, à peu près 30 000 $ pour Québec, 60 000 $ ou 80 000
$ pour Montréal, etc. Alors, sur un budget de 1 000 000 000 $ à
Montréal, 100 000 $, 150 000 $ ou 80 000 $, puisque vous parliez
d'implication financière pour les municipalités. La variation
dans une année électorale, au lieu de 460 000 $ - ce ne sont pas
toutes les municipalités qui sont en même temps en élection
- au lieu de 460 000 $, cela peut être 700 000 $ ou 800 000 $.
Ce qui est arrivé, c'est que tous les gens rencontrés...
Par exemple, durant ma consultation, j'avais rencontré les partis
d'opposition de Québec, de Montréal, j'avais rencontré la
ville de Montréal et la ville de Québec, les deux unions, une
douzaine de groupes dans la consultation sur le régime électoral
municipal et le référendum, et tout le monde s'était dit
d'accord. Mais le maire de Québec m'avait dit: Si votre projet est
déposé et est adopté à temps pour les
élections de cet automne, comme on se proposait d'indexer les
dépenses dans cela qui n'ont pas été touchées
depuis 1978 ou 1979, j'espère que vous allez augmenter les
dépenses de Québec pour la prochaine élection et la
possibilité de dépenser pour les candidats. Admettons que c'est
3000 $ pour le maire et 1500 $ par conseiller. J'avais dit: Si le projet de loi
n'est pas déposé à temps et qu'il ne peut pas être
adopté pour juin, dans l'omnibus municipal, je m'engage à
hausser, pour toutes les municipalités qui ont des élections en
1985, le plafond de dépenses.
Il est évident que j'ai eu des représentations par la
suite, entre autres des partis d'opposition disant: On est d'accord que vous
haussiez les plafonds de dépenses, parce qu'ils n'ont pas
été haussés depuis des années, mais, comme vous
proposez déjà dans votre régime électoral qui ne
sera sûrement pas adopté pour juin, peut-être même pas
pour décembre, peut-être juste pour mars, mai ou juin prochain, le
crédit d'impôt ou quelque chose d'analogue, mettez-le en
même temps. La logique est que, si vous augmentez le plafond des
dépenses, aidez-nous quand même pour que les partis politiques
municipaux puissent se financer.
Il n'y a pas de mystère. C'est à la suite de ces
discussions. Quand on dit que l'évolution du dossier s'est faite sur
quatre ou cinq mois, sans cachette, j'ai écrit - je connais l'opposition
que vous avez manifestée - lorsque des représentations m'ont
été faites pour introduire le crédit d'impôt, ce
remboursement immédiatement, j'ai écrit à tous les maires
où il y avait des partis politiques municipaux, j'ai communiqué
avec eux, j'en ai discuté, et je propose les
amendements 78. 1 à 78. 5 à cette commission.
Mme Bacon: Je ne veux pas prolonger inutilement la discussion,
mais la date des élections est fixe pour les municipalités. Je
pense à Laval. On sait déjà que l'élection est au
mois de novembre; ce n'est pas tout à fait la même chose au
provincial. On sait très bien que, durant l'année qui
précède l'élection, il y a plus de gens qui sont
contactés, plus de gens à qui l'on va demander de fournir au
fonds du parti, que ce soit le parti au pouvoir ou le parti d'opposition. Cette
année, la ville aura à assumer un montant beaucoup plus
élevé. Je ne dis pas après l'élection, mais la
veille d'une élection.
M. Marcoux: Si je me souviens bien des chiffres de Lavai,
c'était, en 1983, environ 30 000 $ sur un budget de plus de 200 000 000
$.
Mme Bacon: Cela peut être plus élevé si vous
donnez les crédits.
M. Marcoux: Même sj c'était 150 000 $ ou 160 000 $,
d'autant plus que le maire de Laval me disait, vendredi dernier, qu'il
annoncera les surplus financiers de l'an dernier bientôt et qu'ils sont
intéressants.
Mme Bacon: Mais vous savez comme sont taxés les gens de
Laval! Vous connaissez...
M. Saintonge: 500 000 $, ce n'est pas grave.
M. Marcoux: Oui?
Mme Bacon: Oh oui! Je pense que les gens de Laval sont
suffisamment taxés pour ne pas vouloir avoir davantage de frais à
assumer, comme ces montants qui pourraient être donnés en
crédits aux gens qui fourniraient aux partis politiques. Je pense qu'il
faudrait quand même penser à cela, que la veille d'une
élection il y aura sûrement des montants plus
élevés. C'est encore le contribuable qui devra assumer ce
fardeau.
M. Marcoux: Vous savez, pour favoriser la participation à
la vie municipale, aux partis politiques municipaux, il existe... Mais,
globalement, quand un citoyen décide de donner à un parti
politique...
M. Saintonge: Qu'il paie!
M. Marcoux: En tout cas, il y a bien des facteurs qui jouent dans
sa décision et je ne vois pas pourquoi... De toute façon, sur le
principe, lorsque, dans le premier projet, c'était remboursé par
le gouvernement du
Québec, tout le monde était d'accord. Lorsqu'on a
invoqué d'autres arguments que je trouvais valables, là, il y a
eu des divergences d'opinions. Alors, je propose l'adoption de
l'amendement.
M. Saintonge: Juste un point. Vous dites bien que, sur le
principe... Il y a une grosse différence dans le principe dont vous
parlez, à savoir que les gens étaient d'accord. Je ne pense pas
qu'on puisse dire qu'ils sont d'accord comme cela, parce que, quand vous en
parliez, c'était un crédit d'impôt, c'était une
"mosus" de différence avec ce qu'on a là.
M. Marcoux: C'était payé par Québec.
M. Saintonge: C'est cela, ce n'était plus un
crédit... Mais, payé par Québec, dans les circonstances,
c'est sur le rapport d'impôt sur le revenu qu'on doit payer à
l'État. C'est quelque chose qu'on doit à l'État. Quand on
a fait tant d'argent, on doit payer tant. Mais le gouvernement ne va pas
retirer de l'argent du gouvernement, c'est de l'argent en moins qu'on vient
donner. La ville va retourner de l'argent. Sur ce principe, il n'y a personne
qui vous a dit son point de vue dans la consultation que vous avez
menée, je pense. Ce n'était pas le principe en cause.
Deuxième point, et vous ne m'avez quand même pas
répondu à cela. Cela peut avoir comme effet, cela se veut un sens
démocratique absolu. La grande affaire, comme on voit souvent, le
gouvernement nous parle de démocratie municipale, et c'est donc beau!
Mais je vous dirai là-dessus que cela va être l'antithèse
d'une démocratie municipale pour une raison: les partis politiques qui
sont actuellement organisés, comme à la ville de Montréal
où vous avez deux partis en place - il y en a un troisième qui
était là, mais je ne sais pas ce qu'il va devenir... Il y a en au
moins deux qui s'alignent bien clairement; ils fonctionnent, ils ont des
membres. Cela ne va pas si mal pour cela, c'est moins pire.
Dans les municipalités, vous avez un seul parti de
créé. Ce parti-là, au fil des ans, après
l'élection, va se ramasser une caisse absolument fantasmagorique. Il n'y
a personne qui peut aller contre cela après. Quelle est la
différence d'avec un parti municipal qui a 2000 membres? J'en connais
des partis politiques municipaux qui ont 2000 membres. Ils vont dire: Cette
année, mes amis, on se ramasse une petite caisse. 11 faut se
préparer, les élections sont dans deux ans. Tout le monde fournit
100 $ et cela fait 200 000 $. On en dépense un peu, on a des
intérêts là-dessus et on roule. Je comprends que les
dépenses vont être contrôlées, mais cela va
être ramassé. Il n'y a rien qui limite. Cela se limite à
un
montant maximal par citoyen. Vous allez créer des fonds avec des
partis qui vont avoir une force tellement grande que personne ne va aller
s'opposer à cette gang-là. Cela va être impossible. C'est
déjà le cas dans des villes où des partis sont fortement
organisés avec des membres présents, qui sont en place depuis une
couple d'années. II n'y a pas de parti d'opposition. Je vous l'ai dit,
cela va se faire à l'intérieur des partis parce que ces gens sont
trop forts. S'il y a des élections par acclamation dans cinq ou six
sièges et qu'il en reste deux ou trois, tous les membres vont se
répartir dans deux places. Il n'y a plus d'indépendant qui se
présente. Il faut se présenter absolument par parti politique, je
pense. C'est l'antithèse de la démocratie que vous allez amener
avec cela. Il n'y a pas eu de consultation de fond sur cette modalité
que vous introduisez dans le projet de loi. En tout cas, je déplore le
fait que vous le mainteniez quand même.
Le Président (M. Marquis): Les articles 78. 1 à 78.
5 sont-ils adoptés?
M. Saintonge: Sur division.
Le Président (M. Marquis): Adopté sur division.
M. Marcoux: À l'article 79, M. le Président...
Le Président (M. Marquis): II faudra le rouvrir puisqu'il
a déjà été adopté et que vous apportez un
amendement, si je comprends bien.
M. Marcoux: J'ai un amendement. C'est une modification de
concordance par l'introduction des articles 78. 1 à 78. 5.
M. Saintonge: On se rend compte que le ministre est jaloux des
surplus des municipalités.
M. Marcoux: Vous ne le seriez pas? M. Saintonge: Vous en
êtes jaloux. M. Marcoux: Je les envie, c'est beau.
M. Saintonge: Vous les enviez, c'est cela. Elles ont à en
répondre devant leurs citoyens et ce n'est pas mauvais. Elles ont
prévu et elles ont réussi à se ramasser des fonds à
l'intérieur des cadres actuels. Ce n'est pas mauvais. Ce n'est pas une
raison pour aller dire: Elles ont beaucoup d'argent, qu'elles en donnent,
qu'elles le retournent. Pas directement, mais j'en déduis cela. Est-ce
qu'on en est rendue au même? Article 79?
Le Président (M. Marquis): Oui, nous sommes à
l'amendement à l'article 79.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Marquis): L'amendement à l'article
79 est adopté. Est-ce que l'article 79 tel qu'amendé est
adopté?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Marquis): Adopté.
M. Saintonge: C'était l'autre avant.
Le Président (M. Marquis): Ce qui nous amène
à la série...
M. Marcoux:... que je propose de suspendre, M. le
Président.
M. Saintonge: Vous suspendez tout ce qui est sur la
fiscalité ou quoi?
M. Marcoux: Non, pas tout ce qui est sur la fiscalité.
Pour le moment, je pense qu'on pourrait suspendre toute la fiscalité,
finir les autres et revenir à la fiscalité toute seule.
M. Saintonge: Vous n'avez pas de nouveaux amendements?
M. Marcoux: Non, c'est sur les boisés, rassurez-vous.
M. Saintonge: Je suis nerveux.
Des voix: Ha! Ha! Ha! (16 h 15)
M. Marcoux: Non, mais vous avez l'air inquiet.
Mme Bacon: Ah oui, ah oui! On ne s'y retrouve plus avec le nombre
de papillons.
M. Marcoux: Ah! Mme la députée de Chomedey!
M. Saintonge: On est chanceux, on ne les a pas tous eus.
Le Président (M. Marquis): M. le ministre,
voulez-vous...
Mme Bacon: Pas avec l'article 78 tantôt.
M. Saintonge: Où sommes-nous rendus, madame? À
83?
Le Président (M. Marquis): Voulez-vous m' indiquer quels
sont les articles qui sont effectivement suspendus? 83, 84...
M. Marcoux: Articles 85, 86, 87, 88.
Une voix: Non, pas 85, les articles 83, 84, 86, 87, 88. L'article
85 a déjà été
adopté.
M. Saintonge: D'accord.
Une voix: Quelle est l'idée de les suspendre?
M. Marcoux: Pardon?
Une voix: Quelle est l'idée de les suspendre?
M. Saintonge: Le ministre réfléchit.
M. Marcoux: Cela ne sera pas tellement long. Il nous reste
quelques autres amendements à regarder. Comme ces articles constituent
un tout, c'est que 83 à 88 on va les regarder ensemble. J'ai aussi des
amendements à proposer sur la question du remboursement d'impôt
pour les boisés, tel qu'annoncé dans le discours sur le budget et
qui touche à ces choses. Vous savez, le ministre des Finances a
annoncé un remboursement de 85 % des taxes foncières
payées par les propriétaires de boisés sous
aménagement. Cela a été fait seulement dans le discours
sur le budget, cela ne fait pas tellement longtemps. On a des amendements
à proposer pour mettre cela en vigueur.
M. Maltais: Quand les apporterez-vous ici en commission?
M. Marcoux: J'en ai donné une copie a votre
collègue, ce matin, mais on va...
M. Maltais: On reprendra quand il reviendra en commission ce
soir?
M. Marcoux: Tantôt, oui. M. Saintonge: D'accord.
M. Grégoire: Est-ce qu'il y en a encore plusieurs
autres?
M. Marcoux: Je propose qu'on suspende les articles 83 et 84 -
l'article 85 a déjà été adopté...
Le Président (M. Marquis): Oui. M. Marcoux:... 86,
87 et 88.
Le Président (M. Marquis): Voilà qui est clair'.
Cela nous mènerait...
M. Marcoux: À 95.
Le Président (M. Marquis):... à l'article 95...
Une voix: On a déjà eu un papillon, mais on en a un
nouveau qui remplace...
Le Président (M. Marquis):... qui a déjà
été adopté.
M. Marcoux: J'ai un papillon à retirer et j'en ai un
nouveau à ajouter.
Le Président (M. Marquis): Est-ce que l'amendement qui a
déjà été adopté à l'article 95 est
retiré?
M. Marcoux: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Marquis): Retiré. Nous abordons
donc le nouveau papillon à l'article 95.
M. Marcoux: J'avais déjà indiqué le sens de
ce papillon... Oui, on est à l'article 95.
Le Président (M. Marquis): Est-ce que l'amendement
à l'article 95 est adopté?
M. Marcoux: Je veux quand même indiquer le sens d'une
phrase. Ce nouveau papillon qui remplace celui déjà adopté
ne change pas quant au fond, mais clarifie à la fin du texte la
situation visée. Il indique plus précisément
jusqu'à quel moment la décision de la commission peut
rétroagir. J'ai eu des représentations à nouveau de la
ville de Montréal demandant que la commission puisse rétroagir,
que les décisions de la commission puissent rétroagir dans le cas
des organismes sans but lucratif pour les décisions qui avaient
déjà été prises par la commission.
M. Saintonge: Cela va permettre ça? M. Marcoux:
Oui, c'est ça.
M. Saintonge: C'est ce qu'on avait demandé, lors de
l'étude.
M. Marcoux: Disons que j'avais hésité, que j'avais
refusé à ce moment. J'ai eu de nouvelles discussions avec le
président du comité exécutif de Montréal qui m'a
fait valoir son point de vue. Comme, de toute façon, c'est à
l'avantage de ces organismes, Montréal est entièrement d'accord
pour qu'on puisse rétroagir. À ce moment, je n'ai pas d'objection
à accepter la demande de Montréal.
M. Saintonge: D'autant plus que cela vise principalement
Montréal, exclusivement, je pense.
M. Marcoux: Je crois que cela vise exclusivement
Montréal.
Le Président (M. Marquis): L'amendement à l'article
95 est-il adopté?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Marquis): Adopté. L'article 95 tel
qu'amendé de nouveau est-il adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Marquis): Adopté. J'appelle les
articles 95. 1 à 95. 4.
M. Marcoux: II faudrait les suspendre, M. le
Président.
M. Saintonge: Est-ce qu'on va finir? M. Marcoux: Oui,
oui.
Le Président (M. Marquis): Ces articles sont
suspendus.
M. Marcoux: On élague les suspensions. On a des chances
d'arrêter de suspendre parce qu'il n'y a pas d'autres séances du
Conseil des ministres avant la fin de la session.
Le Président (M. Marquis): Est-ce que l'article 96. 1 est
également suspendu ou si cela touche autre chose?
M. Marcoux: Non, suspendu.
Le Président (M. Marquis): Article 110?
M. Marcoux: Modification technique. L'administration
régionale Kativik ne s'exprime qu'exceptionnellement par
règlement. Dans la majorité des cas, ses actes sont posés
par ordonnance. Il faut donc modifier le texte en conséquence.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Marquis): Alors, l'amendement à
l'article 110... D'ailleurs, c'était un article qu'il fallait rouvrir
puisqu'il avait déjà été adopté. Alors, il
est rouvert. L'amendement à l'article 110 est adopté. L'article
110, tel qu'amendé, est-il adopté?
M. Marcoux: Adopté.
Le Président (M. Marquis): Adopté. J'appelle les
articles 122. 1 et 122. 2.
M. Marcoux: Ces articles feront en sorte que, comme avant
décembre dernier, la liste électorale provinciale devra
être transmise aux municipalités. Cette liste, en effet,
malgré les différences qui existent entre le palier municipal et
le palier provincial, au sujet de la qualification des électeurs, peut
être très utile aux greffiers des municipalités lorsqu'ils
préparent leurs propres élections.
Alors, jusqu'en décembre dernier, lorsque le directeur des
élections faisait un recensement, il devait transmettre une copie aux
municipalités de la liste électorale provinciale qui était
un instrument supplémentaire pour les municipalités, pour les
aider à fabriquer leur propre liste électorale qui n'a pasle même cens électoral et qui comporte d'autres types
d'électeurs.
Or, dans le projet de loi 119, en décembre dernier,
déposé et adopté à l'Assemblée nationale le
directeur des élections avait proposé de supprimer l'envoi aux
municipalités de la liste électorale. Ici, ce serait simplement
pour restaurer la situation ante.
M. Saintonge: C'est une économie... M. Marcoux:
Pardon?
M. Saintonge: Ce n'était pas pour une économie,
j'espère?
M. Marcoux: Je vous expliquerai cela hors cour.
M. Saintonge: Hors cours?
Le Président (M. Marquis): Est-ce que les articles 122. 1
et 122. 2 sont adoptés?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Marquis): Adopté. M. le ministre,
l'article 123. Il y a quelque chose, il faut donc le rouvrir. Il était
déjà adopté?
M. Marcoux: L'article 123 est retiré parce que c'est fait
par le projet de loi 49... Non, sur la CTRSM. Alors, c'est déjà
fait dans le cadre d'un autre projet de loi.
M. Saintonge: STRSM.
M. Marcoux: STRSM maintenant, oui.
M. Tremblay: Est-ce qu'elle est sanctionnée?
M. Marcoux: Non, mais elle a été adoptée en
commission, ici.
M. Saintonge: C'est en troisième lecture, M. le
député de Chambly, cet après-midi même.
M. Marcoux: Alors, adopté?
M. Tremblay: Alors, c'est toujours la CTRSM.
M. Saintonge: Adopté. On avait soulevé le
cas...
Le Président (M. Marquis): Alors, l'amendement à
l'article 123...
Des voix: Ha! Ha! Ha!
Mme Bacon: Vous allez être inscrit dans les
débats.
M. Saintonge: Il est subtil.
Le Président (M. Marquis): Je me reprends une fois de
plus: L'amendement à l'article 123 est-il adopté?
M. Saintonge: Adopté. M. Marcoux:
Adopté.
Le Président (M. Marquis): Adopté. L'article 123
est-il retiré?
M. Saintonge: Retiré.
Le Président (M. Marquis): Merci. Il est retiré.
J'appelle un nouvel article, qui sera l'article 125. 1.
M. Marcoux: M. le Président, l'article 125. 1, c'est une
disposition de concordance. Comme on donne le pouvoir à l'ensemble des
municipalités: Montréal, Québec, etc., de faire le
regroupement des achats, il nous faut supprimer cet article-ci de la charte de
la ville de Québec.
M. Tremblay: Le ministre n'a pas besoin d'expliquer cela...
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Marquis): Le nouvel article 125. 1 est
adopté.
M. Marcoux: Le papillon à l'article 129. Cet article
apporte, pour la ville de Québec, la modification apportée aux
articles 15 et 44 du projet pour les autres municipalités concernant les
systèmes d'alarme.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Marquis): L'amendement à l'article
129 est adopté. Est-ce que l'article 129 tel qu'amendé est
adopté?
M. Saintonge: Adopté.
M. Marcoux: Adopté.
Le Président (M. Marquis): Adopté.
M. Marcoux: À l'article 130, le papillon a pour effet
d'apporter les mêmes amendements que nous avons apportés à
l'article 6 pour la ville de Québec concernant les dérogations
mineures.
Le Président (M. Marquis): Est-ce que l'amendement
à l'article 130 est adopté?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Marquis): L'amendement à l'article
130 est adopté. Est-ce que l'article 130 tel qu'amendé est
adopté?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Marquis): Adopté. L'article 132,
M. le ministre, qui avait été suspendu.
M. Marcoux: L'article 132? Un instant, pour voir si je
comprendsl
Le Président (M. Marquis): Oui.
M. Marcoux: Je propose l'adoption, M. le Président, de
l'article 132.
Le Président (M. Marquis): Est-ce que l'article 132 est
adopté?
M. Saintonge: C'est adopté. J'essaie de me souvenir
pourquoi on avait suspendu l'article.
M. Marcoux: C'est moi qui l'avais demandé.
Le Président (M. Marquis): Donc, l'article 132 est
adopté. J'appelle l'article 134 qui avait été suspendu et
pour lequel il y a un papillon. M. le ministre.
M. Marcoux: Oui, c'est concernant les systèmes d'alarme.
Le papillon fait les mêmes changements que ceux que nous avons faits aux
articles 15 et 44 concernant les systèmes d'alarme pour
Montréal.
Le Président (M. Marquis): Alors, l'amendement à
l'article 134 est adopté. Est-ce que l'article 134 tel qu'amendé
est adopté?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Marquis): Adopté.
M. Marcoux: L'article 135, ce sont les amendements au texte de
l'article 6 sur les dérogations mineures, mais pour Montréal.
Le Président (M. Marquis): Est-ce que l'amendement
à l'article 135 est adopté?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Marquis): Adopté. Est-ce que
l'article 135 tel qu'amendé est adopté?
M. Saintonge: Adopté. (16 h 30)
Le Président (M. Marquis): Adopté. J'appelle les
articles 144. 1 à 144. 5 qui sont de nouveaux articles.
M. Marcoux: Article 144. 1, M. le Président. En vertu de
cette disposition, les articles permettant le remboursement des contributions
aux partis politiques municipaux s'appliqueront aux contributions
versées depuis le début de l'année.
M. Saintonge: Je vais tomber en bas de ma chaise avec tout ce
qu'on a fait et on arrive jusqu'au début de l'année. Sur
division. Je ne recommencerai pas à dire ce que j'ai dit tantôt;
je l'applique à ces articles. Sur division.
M. Marcoux: Pour l'article 144. 1, je ferai un amendement, M. le
Président: le 1er juillet 1985.
Mme Bacon: Vous amendez l'amendement?
M. Marcoux: Oui. C'est le 1er janvier 1985, le 1er juillet...
Comme on prévoit qu'il faudrait avertir à nouveau ceux qui ne
veulent pas que leur nom soit révélé, on n'est pas pour
obliger les gens à revenir en arrière. Alors, c'est le 1er
juillet 1985. Les articles 78 à 78. 5 s'appliquent à
l'égard de toute contribution faite depuis le 1er juillet 1985.
M. Saintonge: M. le Président, est-ce qu'on ne pourrait
pas prévoir que des gens qui ont donné depuis le 1er janvier
jusqu'au 30 juin ou bien jusqu'à aujourd'hui, le 19, pourraient
"dédonner", que les partis politiques pourraient leur retourner leur
argent pour le redonner s'il veulent, pour profiter d'un crédit
d'impôt? On pourrait peut-être permettre cela; ce serait
peut-être plus démocratique.
Le Président (M. Marquis): L'article 144. 1,
c'était l'article sur lequel il y avait discussion. Est-ce que
l'adoption sur division implique seulement l'article 144. 1 ou si cela va
s'appliquer au...
M. Saintonge: L'article 144. 1, M. le Président, pour
commencer.
M. Marcoux: Ce sont des objets distincts.
Le Président (M. Marquis): J'appelle l'article 144. 2.
M. Marcoux: Au niveau grammatical, cela ne change pas le fond, il
faudrait dire...
M. Saintonge: Est-ce que cela vient du Conseil des ministres?
M. Marcoux: Non. Les articles 78. 1 à 78. 5 s'appliquent
à l'égard de toute contribution faite "à compter du 1er
juillet 1985", oui, au lieu de "depuis", c'est "à compter du 1er juillet
1985".
Le Président (M. Marquis): Cet article 144. 1, tel que lu
par le ministre est adopté sur division.
M. Saintonge: Sur division.
Le Président (M. Marquis): Article 144. 2?
M. Marcoux: 144. 2. L'article 68 élargit les pouvoirs de
l'administration de la Commission municipale lorsqu'un conseil municipal ne
peut plus siéger. Or, la commission, dans le meilleur
intérêt des contribuables, a déjà cette année
utilisé ces pouvoirs élargis. II convient donc de ratifier les
actes de la commission. L'article 73, quant à lui, répare une
erreur qui s'était glissée dans le projet de loi 2 de 1984,
entré en vigueur le 1er janvier dernier. Il était donc normal de
faire rétroagir la correction à cette date.
M. Saintonge: L'erreur portait sur quoi?
M. Marcoux: On se référait à la mauvaise
section de la Loi sur la fiscalité municipale...
Une voix: Non, sur les dates et les emprunts municipaux.
M. Marcoux: Sur les dates et les emprunts municipaux des
commissions scolaires.
M. Saintonge: Étant donné qu'on a toujours peu
d'amendements, on peut comprendre qu'on puisse faire de petites erreurs comme
celle-là. Adopté.
M. Marcoux: Ce n'était pas une erreur à la suite
d'un amendement, je m'en souviens très bien.
M. Saintonge: Ah bon!
M. Marcoux: C'était dans le texte original
déposé du projet de loi.
Le Président (M. Marquis): L'article 144. 2 est
adopté. J'appelle l'article 144. 3.
M. Marcoux: Les amendements ont le dos large, mais il y a quand
même des limites!
M. Saintonge: C'est parce qu'on n'en a jamais beaucoup!
Le Président (M. Marquis): J'ai appelé l'article
144. 3.
M. Marcoux: En vertu de cette disposition, la Commission
municipale pourra faire bénéficier des nouveaux articles 208. 1
et 209. 1 de la Loi sur la fiscalité municipale les organismes ayant des
demandes pendantes devant cette instance. Cela vaut surtout pour les organismes
sans but lucratif, locataires d'immeubles qui, jusqu'à maintenant,
perdaient leur exemption du fait de cette occupation.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Marquis): L'article 144. 3 est
adopté. J'appelle l'article 144. 4.
M. Marcoux: L'article 144. 4 poursuit le même but que le
précédent et permet exceptionnellement que la commission
révise ses décisions pour ne pas léser les organismes qui,
plus diligents que d'autres, auront déjà fait une demande
à la commission et se seront vu refuser en tout ou en partie une
reconnaissance qu'ils auraient pu obtenir sous les nouveaux articles 208. 1 et
209. 1.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Marquis): L'article 144. 4 est
adopté. J'appelle l'article 144. 5.
M. Marcoux: II faut le suspendre parce que c'est relié aux
cadres qui voudraient en appeler devant la Cour provinciale, qui pourraient en
appeler devant la Cour provinciale, plutôt que devant la Commission
municipale. '
Le Président (M. Marquis): L'article 144. 5 est
suspendu.
M. Marcoux: L'article 145. 1 aussi.
Une voix: Non, c'est l'article 146. L'article 145. 1 est
adopté...
M. Marcoux: L'article 146 est suspendu, M. le
Président.
Le Président (M. Marquis): Pardon?
M. Marcoux: L'article 146 est suspendu.
Le Président (M. Marquis): L'article 146 est suspendu
avant d'être appelé. Cela n'est pas grave. Nous revenons donc au
sujet qui a été suspendu.
M. Marcoux: Des modifications techniques sont proposées,
M. le Président. Je ne sais pas s'il faut que je les lise. Dans la pile
d'amendements d'hier, les deux dernières pages, c'est marqué:
Modifications techniques.
M. Saintonge: L'article 146, est-ce qu'on l'a fait?
Une voix: II est suspendu.
M. Marcoux: C'est mettre le mot "alarmes" au singulier
plutôt qu'au pluriel, et des choses comme cela.
Le Président (M. Marquis): Où vont vos
modifications techniques dans le projet de loi?
M. Marcoux: II y en a...
Une voix: Un peu partout.
Une voix: C'est un amendement général.
M. Marcoux: C'est un amendement général parce qu'il
y en a à l'article 15. Il y en a à différents
articles.
Le Président (M. Marquis): D'accord. On étudie les
modifications techniques.
M. Marcoux: Changer le mot "compérence" par le mot
"compétence", des choses comme cela. Ce sont toutes des modifications
techniques.
Une voix: Adopté?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Marquis): Les modifications techniques
sont adoptées.
M. Marcoux: Maintenant, M. le Président, j'aimerais
présenter le sens des amendements que j'ai déposés aux
articles 83...
Le Président (M. Marquis): Les travaux de la commission
sont suspendus pour quelques minutes.
(Suspension de la séance à 16 h 41)
(Reprise à 16 h 51)
Évaluation des immeubles industriels
Remarques générales
M. Alain Marcoux
Le Président (M. Marquis): La commission parlementaire de
l'aménagement et des équipements reprend ses travaux. M. le
ministre.
M. Marcoux: M. le Président, dans l'ensemble du projet de
loi 45 que nous venons d'adopter, il reste deux séries de sujets
à aborder. D'abord, la question de l'évaluation des immeubles
industriels et également la question du remboursement d'impôt
foncier forestier pour les propriétaires de boisés. Je vais
commencer par le deuxième sujet parce que j'ai simplement quelques
phrases à dire. C'est très rapide.
Dans le discours sur le budget du ministre des Finances, il indiquait
qu'auparavant, jusqu'à maintenant et pour l'avenir, les agriculteurs ont
droit à un remboursement de 70 % de leur impôt foncier, scolaire
ou municipal, alors que les propriétaires de boisés sous
aménagement n'avaient rien. Alors, il a instauré un programme de
crédit d'impôt pour 85 % des actifs forestiers, pour les
propriétaires de boisés privés sous aménagement.
Cela suppose des changements à notre loi pour permettre que, dans le
prochain rapport d'impôt, en 1986, les propriétaires de
boisés privés, lorsqu'ils feront leur rapport d'impôt pour
1985, mais en 1986, puissent profiter du remboursement d'impôt foncier
pour leurs taxes de 1986.
Alors, il y aura des amendements qu'on veut déposer tantôt,
des amendements définitifs pour donner suite à cet aspect du
discours sur le budget.
Maintenant, en ce qui concerne les immeubles industriels, j'ai
déposé des amendements au projet de loi qui a été
présenté. Je veux les présenter l'un après l'autre.
À l'article 83, le sens des amendements déposés a pour
effet de clarifier la notion de bâtiment. L'amendement a un double effet,
celui de clarifier la notion de bâtiment afin d'éviter que les
tribunaux en limitent le sens à celui d'un abri. Cet amendement aura
pour effet de rendre applicable, sans équivoque, toute la jurisprudence
développée dans le contexte du Code civil. Ainsi, la substitution
du terme "construction" au terme "bâtiment" proposé par les
articles 86 et 87 du projet ne sera pas nécessaire.
Un deuxième amendement a pour effet de maintenir la
définition actuelle du terme "immeuble", lui apportant un correctif de
pure forme pour la désignation du Code civil. L'article 83, tel que
déposé à l'Assemblée nationale, s'inspirait de
l'article 960 du projet de loi 20, sur la réforme du Code civil, qui
propose d'introduire dans le Code civil la notion d'exploitation
économique. Il a été jugé plus prudent de maintenir
la définition actuelle de la loi tant que les dispositions pertinentes
du Code civil ne seront pas en vigueur.
Or, les amendements que nous proposons vont dans le sens suivant. S'il
faut préciser que le terme "bâtiment" s'entend au sens du Code
civil du Bas-Canada, c'est que, de l'article 72 à 79, il était
précisé dans la Loi sur l'évaluation foncière que
le terme "bâtiment" s'entendait au sens du Code civil du Bas-Canada. Lors
de la Loi sur l'évaluation foncière de 1979, on a maintenu le
terme "bâtiment", mais sans préciser que c'était au sens du
Code civil du Bas-Canada. Or, le BREF a interprété le terme
"bâtiment" au sens du dictionnaire qui est beaucoup plus restreint. Si on
prend... Pardon? Robert. Le Grand Robert, le petit Robert, Robert. Le vrai
Robert. C'est cela.
Alors, comme la notion de "bâtiment" au sens du dictionnaire est
plus restrictive que la notion de "bâtiment" tel que conçue
à la suite de la jurisprudence en évaluation foncière
depuis des années au sens du Code civil du Bas-Canada, on précise
ici, par l'amendement que j'apporte, que le mot "bâtiment" est
véritablement "bâtiment" au sens du Code civil du Bas-Canada.
Le deuxième amendement, c'est à l'article 84. L'amendement
que je propose à l'article 84, tel que déposé, a pour
objet d'exclure du rôle, dans le secteur résidentiel et dans le
secteur public, les immeubles par destination qui s'y trouvent en raison des
activités menées dans ou sur l'immeuble tout en y laissant ceux
qui fournissent un service à l'immeuble; ainsi, dans les centres
hospitaliers, les lits et les appareils médicaux seront exclus; il en
est de même des pupitres dans les écoles; les
réfrigérateurs et meubles meublants seront également
exclus dans les résidences; les appareils de chauffage seront par
ailleurs inclus au rôle.
C'est que, dans un de ses derniers jugements, celui de Shawinigan, le
Bureau de révision de l'évaluation foncière a
interprété que les immeubles par destination - par exemple, dans
un motel, les lits; dans un hôtel, les tables, les fourchettes, les
ustensiles, les décorations - qui étaient liés à la
fonction même du bâtiment, devaient être inclus au rôle
d'évaluation.
L'amendement que j'apporte à l'article ici a pour objectif de
faire en sorte que les immeubles par destination - ici, c'est dans le cas des
édifices publics, des résidences privées, etc. - soient
exclus du rôle, donc non taxables. En somme, si nous n'intervenions pas
par voie législative - ce qui a été fait dans le cas de
Shawinigan; c'était, si ma mémoire est bonne, le cas d'un
restaurant ou motel - si par extension on avait pu dire que les lits dans un
hôpital devaient être portés au rôle parce que les
lits ou les appareils médicaux sont liés à la fonction de
l'hôpital, donc étaient des immeubles par destination, et ainsi de
suite, même par rapport aux résidences, on aurait pu dire que
certains meubles pouvaient être des meubles liés à la
résidence et portés au rôle.
Je propose de supprimer les articles 86
et 87. Ces modifications ne sont plus nécessaires en raison de
l'amendement prévu par le paragraphe 1° de l'article 83 qu'il est
proposé de substituer à l'article 83 du projet.
Quant à l'article 88 du projet tout l'article tombe et il est
remplacé par le suivant: 88. L'article 65 de cette loi est
modifié - la Loi sur la fiscalité municipale -par l'insertion
après le paragraphe 1°, des exclusions suivantes: le matériel
d'informatique utilisé ou destiné à être
utilisé pour l'exploitation d'une industrie, d'un commerce, d'un
laboratoire ou d'une ferme. En somme, il y a certains évaluateurs qui
avaient commencé à inclure les caisses enregistreuses, certains
appareils informatiques qui sont, évidemment, bien davantage des
machines, des accessoires. Ils avaient commencé à les inclure
comme faisant partie de l'immeuble et les avaient portés au rôle.
On indique ici que le matériel informatique utilisé ou
destiné à être utilisé pour l'exploitation d'une
industrie, d'un commerce, d'un laboratoire ou d'une ferme est exclu du
rôle.
Également, on indique que, dans une place d'affaires, un
laboratoire de recherche ou, sur une ferme, les meubles qui garnissent les
lieux, les ustensiles, les outils et les autres objets mobiliers
d'utilité courante qui peuvent être considérés comme
immeubles en raison de leur affectation seulement et non en raison de leur
rattachement physique, sont également exclus du rôle. En somme, ce
qu'on a fait pour les commerces tantôt, on fait la même chose pour
les places d'affaires, les laboratoires de recherche ou les fermes.
Il y a eu beaucoup de discussions, comme l'a indiqué le
député de Laprairie, sur l'ensemble de la question de
l'évaluation des immeubles industriels. On se souvient qu'en 1979, lors
de la réforme sur la fiscalité municipale, l'intention du
gouvernement, en tout cas, était d'élargir l'assiette fiscale des
municipalités en faisant en sorte que les immeubles industriels soient
portés au rôle et soient taxables. (17 heures)
La façon dont l'article 65. 1 de la Loi sur la fiscalité
municipale a été rédigée a porté à
contestation, c'est-à-dire que les évaluateurs ont
interprété différemment cet article, ce qui a amené
des contestations devant le Bureau de révision de l'évaluation
foncière et devant les tribunaux également, et il y a eu des
décisions contradictoires, dans plusieurs cas, du Bureau de
révision de l'évaluation foncière lui-même. Le monde
municipal, depuis un an ou un an et demi surtout, demandait que cet article 65.
1 soit clarifié, pour éviter ces contestations qui ont
été importantes.
Par exemple, si on prend un cas comme Saint-Romuald, l'évaluation
a déjà été à 37 000 000 $ ou 35 000 000 $.
Elle a été reportée à 27 000 000 $, mais elle
était, sous l'ancienne Loi sur la fiscalité municipale, avant
1979, à 38 000 000 $. Elle avait été portée
à 80 000 000 $, selon la nouvelle loi, et, à la suite des
contestations devant le Bureau de révision de l'évaluation
foncière, elle a été ramenée à 27 000 000
$.
Alors, c'était à 38 000 000 $ en 1979; cela a
été porté à 80 000 000 $ et ramené, par le
BREF à 27 000 000 $, alors que l'intention de la loi de 1979
était d'élargir l'assiette des immeubles imposables. D'autres
causes semblables ont apporté les mêmes résultats et
d'autres décisions ne sont pas encore rendues.
Nous avons essayé de clarifier cet article et je dois avouer que
nous n'avons pas réussi à le faire à la satisfaction des
deux principaux groupes impliqués, d'une part, les entreprises et,
d'autre part, les municipalités elles-mêmes. Alors, les
amendements que je propose au texte qui a été
déposé ont pour but de clarifier ce sur quoi - peut-être
pas tout le monde - l'essentiel des intervenants s'entendent, de faire au moins
en sorte que, dans la notion de bâtiment sur lesquels le BREF pourra
apporter des décisions à l'avenir, on en revienne à la
jurisprudence qui existait jusqu'à 1979 et que ce soit le sens du Code
civil plutôt que le sens donné au dictionnaire, qui est plus un
abri, alors qu'un bâtiment, au sens du Code civil, comprend autant les
pieux qui le supportent, tout ce qui est bâtiment, en somme. Même
un poteau de téléphone peut constituer un bâtiment, alors
qu'au sens du dictionnaire, évidemment, cela ne constitue pas un
bâtiment.
L'autre point qu'on clarifie, c'est d'exclure du rôle
d'évaluation tous les immeubles par destination, pour revenir à
l'exemple des ustensiles, des chaises, des tables ou des lits dans un motel,
dans un restaurant ou un hôtel et, par analogie, la même chose dans
les édifices publics, les écoles ou les résidences
privées, exclure du rôle ce qui n'y a jamais été.
Cela n'a jamais été la volonté du législateur de le
porter au rôle.
C'est une clarification que nous apportons à la suite d'un
jugement récent du Bureau de révision de l'évaluation
foncière. Nous profitons également de l'occasion pour clarifier
deux choses, pour éviter qu'il y ait des abus dans l'avenir, soit que le
matériel informatique souffre d'une exclusion par rapport à ce
qui peut être porté à un rôle et également les
ustensiles, les outils et autres objets mobiliers qu'on peut trouver dans une
place d'affaires, dans un laboratoire de recherche, sur une ferme.
Voilà le sens des amendements apportés. J'aurais
souhaité, évidemment, pouvoir arriver avec des amendements plus
substantiels, qui permettent de régler
l'ensemble des problèmes, mais je dois constater que nous n'y
sommes pas arrivés. Plutôt que d'apporter des amendements qui
créeraient davantage d'ambiguïté qu'ils ne contribueraient
à en résoudre, je dois me résigner à apporter des
amendements dont je suis certain qu'ils vont aider à clarifier certaines
choses, même s'ils ne clarifient pas l'ensemble de la situation.
Le Président (M. Marquis): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: Merci, M. le Président, ce n'est pas qu'un
petit problème!
M. Marcoux: C'est cela, on n'a pas le choix.
M. Jean-Pierre Saintonge
M. Saintonge: Relativement à toute la question de
l'évaluation, je vais commencer par dire qu'on va améliorer deux
cas: le cas de l'article 83 et le cas des articles 86 et 87. C'est une
précision sur le plan de la définition. Je pense qu'il n'y a pas
de problème. Cela ne fera pas l'objet de mes commentaires. C'est
réglé. On accepte ces modifications.
Quant au cas de l'article 84 et de l'article 88, qui modifie l'article
65. 1, on y retrouve tout le cas de l'évaluation industrielle. Je devrai
le déplorer ici, j'ai commencé hier soir et je vais le
répéter, tout le processus de modification de l'article en
question m'apparaît une improvisation manifestement
éhontée. Je pèse mes mots en disant que je trouve cela
effrayant.
Cela a été soulevé à l'attention du
gouvernement et plus ' précisément du ministre des Affaires
municipales. Je dois dire que le ministre des Affaires municipales actuel n'est
pas là depuis longtemps, mais c'est un problème qui perdure
depuis 1979, depuis le début des années quatre-vingt. J'ai
cité en Chambre, lors de mon discours sur l'adoption du principe du
projet, une lettre qui venait du ministère des Mines, en septembre ou
octobre 1980, dans laquelle on attirait l'attention du gouvernement et du
ministre à l'époque sur le texte en question. C'était
imprécis et ambigu; cela n'avait pas de bon sens, on ne savait pas
où on s'en allait pour déterminer l'assiette fiscale puis arriver
à quelque chose et pour que l'on puisse s'entendre.
Cela s'est accentué avec le temps. On sait qu'en 1982
principalement, la chambre de commerce, les compagnies et l'Union des
municipalités en 1983 ont créé un comité conjoint
qui a été en contact avec le ministre. À l'automne 1982,
le rapport Québec-municipalités a soulevé qu'il y avait
des gros problèmes qu'il fallait clarifier, que c'était important
et rapidement. On n'a rien fait depuis ce temps-là. Cela fait cinq ans
que le texte est en vigueur et avec la conséquence que c'était
tellement clair, limpide et bien préparé... Et je vous ferai
remarquer là-dessus que le Parti libéral avait voté contre
la loi 57 à l'automne 1979. Ce texte de loi avait été
déposé en première lecture le 21 novembre pour être
adopté avant la fin de décembre. Je me souviens que, dans le
milieu, cela avait été toute une affaire. Ce texte de loi avait
été écrit en peu de temps. Si je ne me trompe,
c'était presque un mois à l'époque. Cela a apporté
le résultat que cela devait apporter: confusion absolue, totale.
Personne ne sait où il s'en va, contestation par les
municipalités des rôles d'évaluation qui ont
été préparés sur la base du texte, mais
également sur l'interprétation que le ministère donnait au
texte avec une annexe qui disait: Cela, c'est taxable; cela, ce n'est pas
taxable. Allez-y, mes amis, c'est cela l'assiette fiscale!
Aujourd'hui, si on parle d'assiette fiscale dans ce domaine-là,
il n'y a personne qui sait de quoi il parle. C'est clair comme de l'eau de
roche, à mon point de vue, si vous parlez aux municipalités, si
vous parlez aux compagnies et si vous parlez aux ministères. Je pense
qu'il n'y a personne qui sache exactement ce qu'était la fameuse
assiette fiscale qu'on voulait définir en 1979. On dit: On va retourner
à l'esprit de la réforme, on ne veut pas diminuer l'assiette
fiscale de 1979, on ne veut pas l'augmenter dans d'autres cas. J'ai
l'impression que les gens ne le savent pas, à telle enseigne que c'est
vrai qu'on a vu que le contenu même de 1979 était tellement
imprécis qu'au bureau de révision, le ministre nous donnait les
chiffres: à Saint-Romuald, 38 000 000 $ en 1979; dans le nouveau texte,
avec la nouvelle loi, c'était 89 000 000 $, puis le BREF a dit que
c'était 27 000 000 $. On ne pouvait pas demander plus comme exemple
clair et précis à des évaluateurs municipaux pour dire:
Amenez cela. Vous avez les municipalités; on augmente votre assiette
fiscale; on vous met clairement ce qui va dedans. On a manqué le coup
royalement. Pourquoi? Principalement parce qu'on est allés trop vite et
qu'on n'a pas pris le temps de l'examiner comme il faut.
Aujourd'hui, après cinq ans et depuis de nombreuses fois... En
tout cas, je suis député depuis le 13 avril 1981, mon
confrère de Hull aussi; nous avons été porte-parole aux
Affaires municipales, lui au début et moi depuis 1982, et je me souviens
que, depuis 1982, dans mes interventions, et cela a été fait par
le député de Hull également, on a demandé
constamment au ministre, à votre prédécesseur
principalement et à vous depuis l'an passé, quand on allait
clarifier l'assiette fiscale, quand on allait clarifier 65. 1, quand on allait
pouvoir dire aux compagnies: C'est sur cela que vous allez être
évaluées, vous
allez payer les taxes sur cela, cela peut équivaloir à
tant. À quel moment va-t-on dire aux municipalités: C'est
là-dessus que vous pouvez vous fier?
On n'a rien fait cette année. On arrive encore une fois à
une situation où carrément on nous dit: Au printemps, on apporte
des modifications. Mais les modifications apportées, c'est encore une
fois de l'improvisation. C'est tellement vrai que je vais reprendre une lettre
ici du 4 mars 1985. Il n'y a pas bien longtemps: mars, avril, mai, juin, cela
fait trois mois. Je vous rappellerai que le texte de loi a été
déposé le 14 mai. La lettre est signée par M. Robert
Fournier, directeur général de l'évaluation
foncière du ministère de Affaires municipales, à M.
Tardif, directeur général aux affaires publiques de la Chambre de
commerce du Québec. En gros, on y dit: "Le ministre des Affaires
municipales avait déposé au Conseil des ministres un
mémoire proposant des amendements à l'article 65. 1 sur la
fiscalité municipale, avec deux objectifs principaux: clarifier le texte
législatif et, deuxièmement, ajouter à cet article
certaines exemptions originalement prévues, mais oubliées lors de
sa rédaction en 1979, notamment pour les commerces, les laboratoires et
les équipements utilisés à des fins de lutte contre la
pollution. Ces amendements auront un impact certain sur la fiscalité des
entreprises, compte tenu de la législation en vigueur et du champ de
taxation qu'ont occupé jusqu'à présent les
municipalités. "
Je cite toujours, M. le Président. "En réponse à ce
mémoire, le comité ministériel au développement
économique exige une étude d'impact du projet d'amendement pour
les entreprises avant de faire sa recommandation au Conseil des ministres. Nous
travaillons présentement en collaboration avec les ministères des
Finances, de l'Énergie et des Ressources, de l'Industrie et du Commerce
à la réalisation de cette étude d'impact. Cette
étude nous permettra de mesurer les implications de ces amendements, de
les rajuster, le cas échéant, pour préserver le
caractère compétitif du Québec et s'assurer que
l'amendement apporte les tarifications souhaitées. Plus tard, ce dossier
pourra également servir de base à une analyse comparative de la
fiscalité des entreprises dans les provinces du Canada. " On est
toujours le 4 mars. "Lorsque ce dossier sera terminé, du moins pour la
première tranche relative à l'article 65. 1 elle-même,
j'aurai le plaisir de vous contacter de nouveau dans le cadre de la
consultation du milieu avec, nous l'espérons, une solution valable et
palpable. Je ne prévois pas cependant pouvoir franchir cette
étape avant encore quelques mois - c'est au pluriel - à cause de
l'ampleur de l'étude demandée: plus ou moins 160 usines pilotes.
Sur ce dernier point, je vous indique que nous touchons plusieurs secteurs de
l'industrie: alumineries, mines et métaux, chimie, pétrole,
pétrochimie, pâtes et papiers; usines de matériel de
transport, trains, locomotives, camions, automobiles, avionneries, outillage,
instrumentation, textile, secteur du bois, mobilier, installations portuaires,
transformation d'aliments, cimenteries, matériaux de construction,
laboratoires et centres de recherche et enfin plusieurs types de PME en
différents secteurs du Québec. "
Le reste, ce n'est pas pertinent au présent débat, c'est
sur une autre loi.
Cela, M. le Président, c'était le 4 mars et on envoie cela
à chambre de commerce. On s'en vient à l'étude des
crédits, on voulait savoir s'il y avait des amendements, ce qui arrivait
à l'article 65. 1, c'était loin, c'était dans quelques
mois. On est arrivé avec un beau projet de loi, cela n'a certainement
pas été improvisé. J'imagine que toutes les implications
des amendements ont dû être étudiées avant le temps,
on a dû également avoir le plaisir de contacter le milieu dans le
cadre d'une consultation pour trouver une solution valable et palpable. Il y a
plusieurs secteurs qui sont compris. On devrait, étant donné
qu'il y a plusieurs, plus ou moins 160 usines pilotes à contacter... Au
mois de mars, on n'avait rien fait. On n'a rien préparé. On n'a
pas parlé aux gens de l'entreprise. On n'a pas parlé aux gens des
compagnies. On n'a pas regardé l'implication des amendements. Qu'a-t-on
fait? On a déposé le projet de loi 45 avec quelques amendements
et on clarifiait toute la situation. On l'a tellement clarifiée que tout
le monde est à l'envers.
Le ministre est arrivé, il a fait des consultations après
le dépôt du projet de loi. Il m'a dit que, si on avait fait des
consultations sur un texte de loi avant de le déposer à
l'Assemblée nationale, on aurait critiqué cette chose. Ce qu'on a
demandé, ce qui avait été promis aux compagnies, faire des
projets pilotes, on n'aurait pas eu objection à cela. Je pense qu'il
aurait été essentiel de faire - cela aurait été un
minimum - une consultation réelle du milieu. Qu'on place les gens
ensemble. Avec le dépôt du projet de loi, ce que j'avais entendu
dire depuis deux ans et demi, autant du côté des compagnies que
des municipalités, c'est qu'on veut régler le problème. Il
n'y a pas une municipalité qui veut se retrouver dans la situation de
Saint-Romuald. Une évaluation de 80 000 000 $ qui passe à 27 000
000 $ après un jugement, 50 000 000 $ du rôle qui vient de sauter
et 5 000 000 $ de taxes à rembourser, il n'y a pas une
municipalité qui peut se permettre cela et il y en a un paquet d'autres
au Québec qui sont concernées par le même
problème.
À ce moment, puisque le monde de l'industrie et du commerce et le
monde des
municipalités - j'imagine que le ministre, s'il a une oreille
attentive, doit comprendre - sont prêts à se rencontrer, il y a
une solution qui pourrait être envisagée. Faites donc un
comité, une table ronde, vous êtes bons là-dedans, mais
faites-en pour vrai de la concertation. Faites-en pour vrai de la consultation,
mais une consultation de gens qui ont ensemble à régler un
problème; il faut s'asseoir et regarder les choses, s'asseoir et
regarder quel est le problème. Qu'on dise donc ce qu'était
l'assiette fiscale. Qu'on arrive à le déterminer ou qu'on
s'entende sur une base quelconque. On partira des mêmes données,
pour tout le monde, des choses qui sont acquises ou qui ne sont pas acquises et
après, on regardera ce qui en est. Je comprends que ce ne sera
peut-être pas facile. Il n'y aura pas une solution qui va se
dégager instanter, un consensus qui va plaire à tout le monde. Je
suis convaincu de cela. Mais, au moins, on aura une base de départ et,
s'il y a des décisions politiques à prendre, elles se feront et
le gouvernement les prendra, que ce soit d'un côté ou de l'autre.
Au moins, il y aura eu un effort pour mettre des gens ensemble pour tenter de
s'entendre sur quelque chose de réel, pas à peu près. (17
h 15)
Quand le projet de loi 45 a été déposé,
qu'a-t-on vu? C'est parti. En Chambre, la semaine passée, quand j'avais
dit qu'il y avait un projet de loi d'amendements qui circulait, qu'il y en
avait un autre qui s'en venait, le ministre m'a dit! Nous poursuivons la
consultation sur la base de ce texte. Il faisait référence au
texte du projet de loi 45, j'imagine, mais peut-être aussi au texte des
amendements qui avait été donné le jeudi
précédent, qui m'avait été donné lors de la
commission parlementaire. Donc, dit-il nous poursuivons la consultation sur la
base de ce texte et de textes alternatifs qui nous sont proposés par les
parties. C'est bien important: des textes alternatifs qui nous sont
proposés par les parties. Je crois qu'à ce moment, il y a moyen
d'en arriver à une position qui permette la clarification de l'article
65. 1 et là on déposerait cela, évidemment, en commission,
quand cela arriverait - on parlait d'une date potentielle - aujourd'hui, on
déposerait cela.
On est tellement là-dedans, ce que j'ai pu m'en rendre compte, en
tout cas, d'après les informations que j'ai eues, en parlant à
des gens des industries et du commerce, à des gens des
municipalités, et je n'ai caché ni à l'un ni à
l'autre que je leur parlais, mais qu'il fallait, à ce moment, que ces
gens puissent s'entendre, que j'ai appris, par exemple, en leur parlant, qu'il
y avait d'autres textes qui circulaient: la version 1, cela était 45, la
version 2, la version 3, la version 4 d'hier, on était peut-être
rendus à 5 ou à 6, mais je vous dirai que, cet après-midi,
semble-t-il - pas seulement semble-t-il -on m'a dit qu'un texte était
arrivé. Regardez donc ce que vous en pensez. Ce n'est pas un texte qui a
été soumis par des gens intéressés. C'est un texte
qui a été donné par les services du ministère.
Si le ministre ne sait pas ce qui se passe, qu'il regarde. Ce n'est pas
lui qui amène des amendements, mais on donnait des amendements
potentiels ici avant d'entrer. Ce ne sont peut-être pas des amendements
officiels, mais ce sont des amendements qui auraient pu venir en Chambre. Ce
que je considère là-dessus, c'est que c'est une mauvaise
consultation qui s'est faite, une consultation qui s'est faite sur un coin de
table. Dans cette consultation, on parle à l'un, on lui promet quelque
chose; on parle à l'autre, on lui promet autre chose. On change une
affaire et on s'en va. C'est la confusion totale. C'est cela que nous
démontre la situation actuelle: confusion totale, improvisation
continuelle.
Je me demande, si c'est cela, si c'est faire preuve de
compétence, en fin de compte. Je m'interroge fortement. Vous me
permettrez d'avoir des doutes là-dessus. C'est fort simple. Vous voulez
régler le problème? On a dit: Invitez, M. le ministre -on l'a
demandé en commission parlementaire - des personnes qui pourront vous
dire vraiment ce qu'elles ont à vous dire. Que les municipalités
viennent éclairer le débat à la face de tout le monde,
à la face des compagnies et des commerces, à la face de la
chambre de commerce. Qu'elles viennent dire ce qu'elles ont à dire sur
le texte, quelles sont leurs positions. Que les entreprises viennent faire la
même chose, à une commission parlementaire. Après cela, il
y a des barèmes qui sont fixés. Pas en parler à l'un et
à l'autre parce que, actuellement, vous êtes en train non
seulement de semer la confusion, mais vous êtes en train, de la
façon que vous procédez, de monter le monde municipal contre le
monde des entreprises et vice versa.
Les gens ne savent plus où ils s'en vont. Ils ne sont plus
capables de se parler. Ils suspectent que c'est du "poussant-poussant" d'un
bord et de l'autre qui se donne. Je pense qu'à ce moment, si on veut
avoir le respect des personnes que cela concerne, on devrait les consulter
publiquement. Cela aurait été l'occasion de le faire en
commission parlementaire. Notre règlement nous permet de le faire
carrément avant l'étude article par article, ce qui n'a pas
été fait, malheureusement.
On arrive à quoi finalement avec toute cette belle affaire? On
voulait clarifier le texte de loi. Si l'étude était si bonne que
ça, la clarification aussi bien embranchée que ça, comment
se fait-il qu'on retire tout cela, qu'on reste au statu quo? C'est la
preuve par quatre que c'est improvisé, c'est plus confus que
jamais, et je m'interroge sur la compétence de ceux qui ont fait cela.
Là, vous arrivez et vous nous dites qu'on va modifier, par exemple,
l'article 84, l'article 88, 1° et 2°, on va amener des clarifications
au niveau commercial sur certains points amenés par un jugement, le
jugement de Shawinigan-Langéclau. Je vous dirai: Bien, d'accord, c'est
un jugement dont tout le monde a été surpris, mais, à ma
connaissance, le jugement Langéclau n'est pas suivi jusqu'à
maintenant. II n'a pas été suivi, en tout cas, dans un autre
jugement. À Montréal, le BREF a rendu un jugement dans le cas du
Reine-Élizabeth, où on n'a pas tenu compte de ce jugement. En
tout cas, j'ai eu des informations pertinentes là-dessus.
Il y a d'autres causes qui sont plaidées actuellement, même
devant le BREF. Ce jugement n'a été en cause d'aucune
façon. On attent le jugement. C'est peut-être un jugement - pour
ne pas nier le jugement-fort surprenant. Probablement qu'on va aller en appel.
Les délais ne sont pas expirés pour l'appel. Il y a une forte
possibilité que cela aille en appel. C'est un jugement, à mon
sens, qui n'est peut-être pas - je ne veux pas dire qu'il n'est pas
important -fondamental actuellement là-dessus. Il l'est peut-être,
d'une certaine façon. Est-ce qu'un jour, il sera réellement
suivi? Je ne le sais pas.
Pour corriger cela, on dit: Allons-y, clarifions pour les immeubles
résidentiels, les immeubles du gouvernement aussi, c'est clair, les
centres hospitaliers, les écoles - on paie des taxes là-dessus;
au gouvernement, on est touché - cela fait cinq ans qu'on attend.
Pourquoi, cette année, est-on arrivé tout d'un coup, comme cela,
malgré une belle lettre où on dit qu'on s'engage dans un
processus de consultation, pourquoi, malgré cela, a-t-on fait des
amendements à 65. 1 rapidement pour le commercial, pour l'industriel?
Est-ce parce que le gouvernement pouvait être touché par les
conséquences du jugement Langécleau à Shawinigan?
Peut-être, oui. Là, cela devenait important d'intervenir.
On peut se poser la question, en tout cas. On vient modifier
également, à ce moment, sans préparation, toute la
question de l'industrie, parce qu'on veut corriger une situation qui nous est
défavorable. Aussi, peut-être qu'après le jugement
d'Ultramar -cela venait d'être confirmé par la Cour provinciale,
le BREF a donné un jugement et la Cour provinciale le confirme - c'est
là qu'on arrive avec l'amendement tout de suite après. On se rend
compte que l'assiette fiscale qu'on avait établie était tellement
claire, qu'on était tellement sûr où on s'en allait pour
l'ensemble des biens qui pouvaient être taxables par notre texte, que
cela a diminué, le ministre l'a dit; de 38 000 000 $ en 1979, cela
devait passer à 80 000 000 $, selon la liste que le ministère
fournissait aux évaluateurs pour y aller. Je vous dirai là-dessus
que, selon mes informations, je sais que le ministère a quand même
appuyé financièrement la ville de Saint-Romuald dans la
contestation pour prouver que sa fameuse liste, sa fameuse loi était
bien claire et bien bonne. Mais ils ne sont pas arrivés à un bon
résultat: 27 000 000 $ pour l'évaluation de la
municipalité au lieu de 80 000 000 $. Ce n'était vraiment pas
clair.
Mais là, on s'est dit: C'est le temps ou jamais, il faut corriger
nos affaires. Cela n'a pas d'allure, on a manqué notre coup. Cela fait
cinq ans qu'on le disait, mais on attendait le jugement.
Vous amenez des amendements de cet ordre. Je vous dis que les
amendements que vous amenez, malgré ce que vous avez mentionné,
84 et 88, on n'accepte pas cela. On ne l'accepte pas, je vous le dis,
simplement parce que vous amenez des amendements à ce moment pour
clarifier certains points. Mais je me dis: Si on les clarifie pour certains
cas, par exemple, dans le cas de 88, une place d'affaires, un laboratoire de
recherche ou une ferme, on parle de meubles qui garnissent les lieux, qui
peuvent être considérés comme immeubles en raison de leur
affectation seulement et non en raison de leur rattachement physique, cette
affectation, ce rattachement, je pense qu'actuellement c'est tout aussi peu
clair pour bien du monde que ce qui pouvait exister auparavant. Un immeuble, en
raison de son affectation, c'est quelque chose d'un peu particulier, mais non
en raison de son rattachement physique.
Si on permet de faire une telle connotation au niveau d'une place
d'affaires, d'un laboratoire de recherche ou d'une ferme, qu'est-ce qui arrive
dans les autres cas, pour les autres immeubles qu'on pourrait peut-être
considérer immeubles en raison de leur affectation? Cela s'applique dans
d'autres domaines. Est-ce que cela va devenir taxable tout simplement? Parce
que la loi dit qu'en principe tout est taxé, sauf ce qui ne l'est pas;
si on peut considérer cela comme immeuble dans ce cas et qu'on vient
l'exclure, quand on n'en parle pas, cela va être inclus.
Les industries vont être aux prises avec quoi? Peut-être
avec autre chose de plus, dans d'autres domaines que je ne peux pas
soupçonner. Je me pose des questions et je pense que le doute est
important à garder. On veut clarifier Langéclau? C'est un
jugement particulier, je pense. Il n'y a pas de suivi là-dessus
actuellement et il ne semble pas qu'au niveau des rôles
d'évaluation cela pose un problème majeur. C'est le bureau
d'évaluation qui a dit: Cela devrait être imposé. Mais cela
n'a pas été suivi jusqu'à
maintenant et les évaluateurs n'ont pas taxé dans ce
sens.
Dans les circonstances, je pense qu'il est important qu'au
ministère des Affaires municipales on fasse ses devoirs comme il faut,
qu'on consulte le monde et qu'on s'assoie. On a commencé un processus
depuis trois semaines ou un mois, où tout le monde se consulte sur un
bout de table, et cela est arrivé à un beau zéro. Tous ont
perdu leur temps. Qu'on maintienne le processus et qu'on fasse donc un
processus ouvert de consultation, une table de concertation avec les
industries, les représentants des entreprises et les
représentants du monde municipal ou avec le ministère des
Affaires municipales, et qu'on regarde ce qui en est. Si vous voulez nous
inviter comme observateurs, cela nous fera plaisir d'être
présents. On ne dira pas un mot, on va écouter. On
l'apprécierait. Je pense qu'il serait important que cela se fasse
immédiatement pour tenter d'en arriver à l'automne - si on n'a
pas eu d'élections - à une solution qui sera peut-être plus
pratique et dont on aura mesuré les implications financières, ce
que votre directeur général du Bureau de révision de
l'évaluation foncière avait mentionné. C'est important au
niveau de l'implication de ces amendements. Les clarifications qu'on va
demander, c'est quoi, en fin de compte?
Il importe également de faire l'analyse comparative avec les
autres provinces canadiennes et les États américains voisins pour
voir dans quoi on se situe, si on est vraiment des concurrents ou pas. Les
entreprises, c'est ce qu'elles veulent, à tout le moins. Il faut
s'assurer que nos entreprises sont concurrentes et que, par notre
évaluation, on n'arrive pas, finalement, à les sortir du
marché, que cela puisse continuer de fonctionner et que
l'économie continue de marcher. Les municipalités ont besoin,
pour leurs citoyens, pour ce qui est de la taxation, de faire des budgets qui
ont du bon sens parce que les surplus, à ce rythme, il n'y en a plus
beaucoup. J'espère que le ministre ne calcule pas les surplus de
Saint-Romuald pour dire que c'est fort, parce que je ne pense pas que
Saint-Romuald va lui confirmer qu'elle a de gros surplus avec le jugement qui
lui est tombé sur le nez parce qu'un texte de loi du législateur
était imprécis et parce que le législateur a pris plus de
cinq ans à réagir à des amendements qu'il avait
apportés lui-même à une loi, des amendements,
malheureusement, concernant l'évaluation foncière, qui
n'étaient pas clairs.
Dans ce sens, M. le Président, c'est bien clair qu'on condamne le
processus dans lequel cela s'est fait, complètement. On s'étonne
que cela ait pu se faire de cette façon après ce qui avait
été engagé. Surtout, je vous dirai, M. le ministre, que je
ne sais pas de quelle façon vous êtes mêlé à
cela.
Vous êtes le ministre des Affaires municipales, et vous nous
disiez - cela fait un an et demi environ que vous êtes nommé, un
an et quelques mois - que vous étiez pour une concertation du milieu.
Vous étiez un ministre capable de faire les joints entre les
municipalités, les divers ministères et le monde municipal en
général. À ma connaissance, dans le monde municipal, ceux
qui sont concernés - il y a des personnes physiques et il y a aussi des
personnes morales qui sont les corporations, qui sont des citoyens qui paient
des taxes - ne votent plus aux élections, maintenant. On voulait enlever
le droit de vote aux corporations dans le projet que vous prépariez pour
les référendums dans les municipalités. On voulait enlever
le droit de vote aux corporations, si mon souvenir est exact, dans le cas des
règlements d'emprunt, de la consultation. Là, on nous dit,
finalement, que cela va être préservé, qu'elles pourront
continuer à être consultées là-dessus. C'est un
acquis, en tout cas, mais je pense, dans ce cas, que ce sont des citoyens
corporatifs, mais des citoyens dans des municipalités et ils
méritent d'être écoutés et d'être entendus.
Cela mérite qu'on essaie de faire l'effort de les faire entendre par
l'autre côté qu'est le monde municipal et non pas de les opposer
par des consultations qui sont menées à la cachette, qui ne sont
pas publiques. Cela aurait été plus simple de le faire
publiquement.
Si au moins on s'était assis, après le dépôt
du projet de loi 45, pour avoir l'avis de tout le monde, pour connaître
ce que tout le monde voulait dire là-dessus, je pense qu'on ne serait
pas arrivé à la situation déplorable dans laquelle on se
trouve actuellement, où le ministre retourne sur ses pas, garde le statu
quo. Vous voulez garder le statu quo? Gardez-le tout le long de la patente,
"all the way". Les articles 84 et 88, on veut les enlever. Faites des
consultations et vous ferez les modifications a l'automne. Il ne sera pas trop
tard et cela pourra s'appliquer au rôle de cette année, il n'y
aura pas de problème. Je pense que c'est la meilleure solution qu'on
puisse apporter pour s'assurer qu'on ne renouvelle pas, à cause d'une
course effrénée contre la montre, une course folle,
l'expérience désastreuse de 1979.
Une voix: C'est cela, exactement.
Le Président (M. Marquis): M. le député de
Duplessis.
M. Denis Perron
M. Perron: Merci, M. le Président. Je ne voudrais pas que
les représentants du Parti libéral pensent que je vais traverser
la Chambre pour les rejoindre...
M. Rocheleau: Non, non, non, ne faites pas celai
M. Perron:... mais il reste une chose très claire, c'est
que mon intervention sera plutôt dans le sens d'appuyer les
municipalités concernant en particulier l'article 88, d'appuyer les
représentants des municipalités du comté de Duplessis et
surtout ceux des villes minières.
M. le ministre, je voudrais attirer votre attention sur une lettre du 4
juin que je vous avais fait parvenir et dans laquelle je mentionnais, au
quatrième paragraphe: "Dans le but d'adopter son budget municipal de
1984, la municipalité de Fermont a négocié une entente de
gré à gré pour régler l'opposition faite par la
compagnie minière Québec Cartier face au rôle
d'évaluation. "
Je voudrais vous souligner en passant que, dans la ville de Fermont,
puisque ce sera l'exemple qui va toucher, en fait, l'ensemble des villes
minières du Québec et surtout celles du comté de
Duplessis, je voudrais informer les membres de la commission que le budget de
la ville de Fermont, pour 1984, était de l'ordre de 4 700 000 $, pour
1985, de 4 600 000 $ à un taux, en 1984, de 1, 03 $ qui a
été porté à 1, 61 $. Vous allez comprendre pourquoi
par ce qui suit. (17 h 30)
Compte tenu du libellé de certains articles du projet de loi
omnibus concernant la fiscalité municipale, l'évaluation maximale
de l'ensemble de la ville de Fermont pourrait se situer entre 25 000 000 $ et
70 000 000 $, ce qui, à mon sens, causerait des préjudices
énormes aux résidents et aux résidentes de Fermont puisque
le taux aux 100 $ d'évaluation ou encore le rôle lui-même
serait haussé pour corriger une situation causée par la
législation, le tout faisant en sorte que le fardeau fiscal tomberait
surtout sur le dos de simples citoyens et citoyennes.
M. le Président, je voudrais informer aussi les membres de la
commission que l'article 88, le libellé qui était dans le projet
de loi 45, incluant l'amendement qui est proposé actuellement par le
ministre, ne font pas l'affaire non plus des représentants de la ville
de Fermont, pas plus d'ailleurs que celle des représentants des villes
de Port-Cartier, Sept-Îles et Havre-Saint-Pierre, c'est-à-dire la
grosse industrie. Bien entendu, le projet de loi, tel qu'il est libellé,
porte énormément à confusion, c'est-à-dire
l'article 88. En plus de Fermont, on va retrouver des contestations de la part
des compagnies minières, en particulier, de la part aussi de certaines
compagnies existantes au Québec, par exemple, Reynolds à
Baie-Comeau, Québec North Shore à Baie-Comeau, Alcan à
Chicoutimi, les grosses industries de l'Abitibi, de Rouyn-Noranda, de Val-D'or
et des alentours.
M. le ministre, donc, je me prononce, je me suis déjà
prononcé contre l'article 88 du projet de loi 45, qui fait en sorte que
l'évaluation de la ville de Fermont pourrait, à cause de
contestations possibles, passer de 205 000 000 $ qu'elle est actuellement et
tomber, d'une façon très sûre, de 40 000 000 $ plus un
montant additionnel d'environ 130 000 000 $ parce que l'article, tel que
libellé, n'est pas clair. Donc, par contestation, il y aura 130 000 000
$ d'ajoutés aux 40 000 000 $, je le répète, ce qui ferait
en sorte que le rôle d'évaluation de la ville de Fermont pourrait
tomber aux environs de 35 000 000 $. Donc, si le rôle tombe à
environ 35 000 000 $, il est assuré que le taux aux 100 $
d'évaluation monterait à ce moment-là, n'importe
où, entre 7 $ et 10 $ les 100 $ d'évaluation, ce qui est
inapproprié au moment où on se parle.
Si le ministre pouvait me dire que, dans un document qu'il a
lui-même présenté, je crois, à tous les
députés, concernant la Loi sur la fiscalité municipale, et
où on mentionne, on fait allusion à l'article 12 de 1972,
à l'article 65. 1, tel que libellé actuellement, ou au nouvel
article 65 de 1985... Si on pouvait inclure ce document dans le projet de loi -
on me dit que c'est impossible - c'est sûr et certain qu'à ce
moment-là on saurait à quoi s'en tenir.
Dans un deuxième temps, je voudrais mentionner qu'il y a eu un
texte qui a été, en principe, approuvé par le
ministère des Affaires municipales en date du 7 juin dernier. C'est
avant les rencontres qui ont eu lieu avec les compagnies. Ce texte avait en
principe été accepté par le ministère des Affaires
municipales, avait été en principe accepté aussi par
l'Union des municipalités du Québec et aussi par des
représentants du comté de Duplessis, en particulier de la ville
de Fermont. Ce texte a été rejeté et on l'a
remplacé par un troisième texte avec lequel je ne suis pas
d'accord non plus parce qu'à ce moment-là, dans le
troisième texte, il y aurait des pertes certaines de 40 000 000 $ et des
contestations possibles de 130 000 000 $, ce qui fait un total de 170 000 000
$. Donc, cela ramènerait encore le problème à la
municipalité où le rôle tomberait
généralement et possiblement aux environs de 35 000 000 $.
Là, nous avons devant nous un autre texte, le no 4, qui, selon
moi, ne fait pas l'affaire non plus, en particulier l'article 1. 2. Je me
demande ce qu'est la définition d'une place d'affaires, en particulier.
Je voudrais rappeler au ministre que, dans la Loi sur la fiscalité
municipale, il existe un article 188 et un article 34. L'article 188 est
libellé comme suit: "Est inscrite au rôle de la valeur locative
chaque place d'affaires située dans le territoire de la corporation
municipale: 1° qui fait partie d'une unité d'évaluation
devant être portée au rôle
d'évaluation foncière et 2° où est
exercée une activité distincte visée au premier
alinéa de l'article 132. "
Je voudrais vous souligner qu'en ce qui a trait à la ville de
Fermont les installations minières de la compagnie Québec Cartier
Mining représentent, au sens de la loi elle-même, une unité
d'évaluation; donc, c'est global.
Si on parle de l'article 34 maintenant: "Constitue une unité
d'évaluation le plus grand ensemble possible d'immeubles qui remplit les
conditions suivantes: 1° le terrain ou le groupe de terrains appartient
à un même propriétaire ou à un même groupe de
propriétaires par indivis; 2° les terrains sont contigus ou le
seraient s'ils n'étaient pas séparés par un cours d'eau,
une voie de communication ou un réseau d'utilité publique; 3°
si les immeubles sont utilisés, ils le sont à une même fin
prédominante; et 4° les immeubles ne peuvent normalement et à
court terme être cédés que globalement et non par parties,
compte tenu de l'utilisation la plus probable qui peut en être faite.
"
M. le Président, comme j'ai invité le ministre à
regarder les articles 34 et 188 de la Loi sur la fiscalité municipale,
je voudrais, en terminant, lui souligner que, en ce qui me concerne, j'aurais
voté contre l'article 88, tel que libellé dans le projet de loi
45; j'aurais opté pour le deuxième projet où il semblait y
avoir un accord entre le monde municipal et le ministère des Affaires
municipales, c'est-à-dire le texte du 7 juin dernier. Comme ce n'est pas
le texte que j'ai devant moi, je voterai contre l'article 88,
c'est-à-dire le nouvel amendement que nous avons devant nous.
Comme l'exposé que je viens de faire va permettre d'informer les
membres que d'énormes problèmes seront vécus dans les
villes minières et dans d'autres villes du Québec par rapport
à l'industrie, j'inviterais même le ministre à retirer
complètement tout ce qui concerne l'article 88 en particulier et, dans
un deuxième temps, à rencontrer aussi en particulier le monde
municipal pour qu'on ait un texte clair, net et précis qu'on pourrait
éventuellement adopter à l'Assemblée nationale et qui
permettrait de clarifier des situations permises par l'article 65. 1 que nous
avons actuellement, mais qui seraient encore plus prononcées si on
adoptait les articles que nous avons devant nous.
Je ne sais si c'est l'intention du ministre de retirer l'article 88 tel
qu'il est libellé et tel qu'il amende le projet de loi, mais je vous
avoue honnêtement que, pour aucune considération, je ne peux me
permettre de voter pour cet article parce qu'il touche de trop près des
résidentes et des résidents de mon comté, en particulier
des résidents et des résidentes des villes minières. Il
touche de trop près cinq villes de comté. À la suite des
contestations, le fardeau fiscal devant éventuellement retomber sur des
individus, c'est-à-dire des hommes et des femmes, je ne peux me
permettre de voter pour un tel article.
Le Président (M. Marquis): M. le député de
Frontenac.
M. Gilles Grégoire
M. Grégoire; M. le Président, tout le monde apporte
des exemples pour illustrer que le manque de clarté dans la loi a
amené des abus et entraîne des problèmes à l'heure
actuelle. Je voudrais endosser ce que le député de Laprairie a
dit tout à l'heure d'une façon compétente. Je pense qu'il
a bien résumé le problème. Pour trouver une solution, il a
manqué et il manque une concertation entre les municipalités, le
ministère et les industries.
Je voudrais également dire que, dans les villes minières -
le député de Duplessis en a parlé - le problème se
pose d'une façon peut-être plus grave et inacceptable. Je vous
donne comme exemple une société d'État, la
Société Asbestos Ltée, qui demande une réduction de
son évaluation foncière écoutez bien les chiffres, M. le
ministre - de 19 000 000 $ qu'elle est présentement, pour la ville de
Thetford, à 4 000 000 $. Il faut qu'il y ait des problèmes
là. Remarquez bien que cette même Société Asbestos,
on la paie 82 000 000 $ qui ne sont pas payés, mais indexés
à 16 % pendant cinq ans, ce qui veut dire 164 000 000 $ au 1er
février 1987 payables en argent américain, ce qui fait, en argent
canadien, environ 250 000 000 $. Cette même société
d'État arrive et demande de réduire son évaluation
foncière dans la ville de Thetford à 4 000 000 $. Il y a
certainement un des deux ministères qui s'est trompé. Si on la
paie 250 000 000 $ et que l'autre, par la loi sur l'évaluation
foncière, l'évalue à 4 000 000 $, il y en a certainement
un des deux qui s'est trompé. C'est flagrant.
Une voix: Les deux se sont trompés.
M. Grégoire: Ou les deux. Cela aurait pu arriver entre les
deux. Peut-être les deux, parce que les écarts sont
réellement incompréhensibles.
Cette définition de l'article 65 de la loi actuelle a
amené, par exemple, dans la municipalité de Coleraine, une
réduction de taxe, de la part d'une compagnie minière qui s'y
trouve, de l'ordre de 90 000 $ par année pour une municipalité de
moins de 2000 habitants. Dans la ville de Thetford, les réductions
d'évaluation qui ont été accordées par les
tribunaux ont entraîné une diminution de taxe des compagnies
minières, surtout de la Société Asbestos, de l'ordre
de
1 000 000 $ par année. La même chose se retrouve dans la
municipalité de Black-Lake et dans la municipalité de
Robertsonville.
M. le ministre, je vous donne un exemple, celui d'une
société d'État, je crois que cela illustre très
bien qu'il manque de concertation quelque part et que votre loi n'est pas
claire. Ce que je vous suggérerais, c'est de retirer de ce projet de loi
les articles 88 et 84. Par l'article 84, vous venez régler
peut-être quelques problèmes du gouvernement avec les
hôpitaux et les écoles, mais vous ne réglez pas du tout les
problèmes des municipalités ou des industries. Par l'article 88
vous pouvez peut-être régler, comme le disait si bien le
député de Laprairie, un jugement qui est sorti
dernièrement, mais vous ne réglez pas le problème dans son
ensemble. En l'adoptant aujourd'hui, le ministère des Affaires
municipales va croire que le problème est réglé, que tout
va bien, qu'il n'y a plus rien à faire et on va attendre encore trois ou
quatre ans.
Vous voyez que le problème est urgent, retirez vos articles 88 et
84 de la loi. J'appuie à 100 % le député de Laprairie
là-dessus. Faites une véritable table de concertation sur ce
problème qui est encore plus grave dans les villes minières
qu'ailleurs, je crois, et revenez à l'automne avec une loi mieux
préparée. Remarquez bien qu'aujourd'hui vous avez retiré
votre article 88 qui modifiait l'article 65 pour le remplacer par deux petits
paragraphes qui ne veulent pas dire grand-chose. Cela ne règle pas le
problème. Cela ne le solutionne pas. Ce n'est même pas un
cataplasme sur une jambe de bois. Retirez-les, cela va vous maintenir dans
l'urgence d'arriver avec une véritable définition de l'assiette
fiscale. Cela va vous obliger à faire une véritable table de
concertation. Cela va obliger le monde municipal et le monde industriel
à se rencontrer et à essayer de s'entendre pour clarifier ce
problème.
M. le ministre, je vous demande de retirer ces articles et je crois
qu'on peut vous le demander avec d'autant plus de force que vous n'aurez
peut-être pas le temps de les voter sans cela. Il va peut-être vous
manquer une journée pour les voter. Ce serait dommage que toute la loi,
parce qu'il y a des amendements à plusieurs chartes - il y a plusieurs
autres points qui sont bons qui ont été acceptés, qui ont
été adoptés - se trouverait à être
bloquée avec l'article 88 parce qu'il vous manque une journée,
selon nos règlements, pour l'adopter.
Je vous suggère de retirer les articles 88 et 84. J'appuie
complètement le député de Laprairie là-dessus.
Le Président (M. Marquis): M. le député de
Saguenay.
M. Ghislain Maltais
M. Maltais: Très brièvement, M. le
Président, simplement pour dire que nous sommes devant un contentieux
qui dure depuis quelques années, particulièrement dans la
région de Baie-Comeau avec Québec North Shore, Reynolds et la
ville de Baie-Comeau. On ne peut pas continuer de la façon qu'on vit
présentement, étant donné que ces incidences
financières causent préjudice d'abord à la ville et
à ses contribuables et causent préjudice également aux
propriétaires, aux corporations civiques. Aussi, le lobbying qui se fait
dans vos couloirs autant de la part des municipalités que de la part des
compagnies, j'imagine que cela devient intolérable pour vous puisqu'on
en a une preuve, on en est rendu à la quatrième version de
l'amendement. (17 h 45)
Alors, il est sûr que vous êtes pris dans un dilemme qui
n'est pas facile. J'ai l'impression que ces articles ont été
apportés un peu trop rapidement et la consultation qui aurait
été un prérequis très important n'a pas
été faite. On ne peut pas continuer comme cela. Il est grand
temps qu'on arrête d'avoir des lois avec des portes ouvertes. Chaque fois
qu'une loi sort de l'Assemblée nationale, tout le monde la porte devant
les tribunaux. Cela ne donne rien et cela dépense continuellement des
sommes d'argent considérables, autant pour ce qui est des villes qu'en
ce qui concerne les compagnies.
Or, il est important, une fois pour toutes, que ce consensus soit
trouvé et cela ne se trouvera pas dans l'imposition, à toute
vapeur, d'une loi qui, somme toute, ne fait pas un consensus valable.
M. le Président, je pense que mon collègue de Laprairie
l'a très bien exprimé tout à l'heure et je pense aussi,
pour la bonne marche et la bonne entente dans ce climat que vous voulez
rétablir entre les citoyens corporatifs et les villes, que de retirer
ces articles et de retourner faire ses devoirs et apprendre ses leçons
dans la vie publique, je pense que c'est cela. Ce n'est pas honteux du tout de
tenter à nouveau de faire un consensus parmi les gens impliqués
pour qu'enfin on ait une loi qui soit applicable et qui ne permette pas, chaque
fois qu'une ville envoie un compte de taxes, qu'elle se retrouve avec une
action en cour, et, chaque fois qu'une compagnie reçoit son compte de
taxes, qu'elle le retourne à son avocat au lieu de retourner le
chèque à la ville. Je pense qu'il est grand temps de faire preuve
de sagesse en retirant ces articles et en revenant avec un devoir bien fait
à l'automne.
Le Président (M. Marquis): M. le ministre.
M. Alain Marcoux
M. Marcoux: M. le député de Laprairie a
commencé en disant: En 1979, on vous l'a dit, on le savait bien - le
Parti libéral - on a voté contre la loi 57. J'étais
là, à ce moment. Le Parti libéral a voté contre la
loi 57, ce n'est pas compliqué, c'est parce que cela donnait plus
d'autonomie financière aux municipalités et c'était une
façon de diminuer le patronage. Vous aviez vécu durant des
années avec un système fiscal pour les municipalités dont
on sait comment il fonctionnait. La loi 57 élargissait l'assiette
fiscale des municipalités, et les municipalités étaient
d'accord avec cela. Elle élargissait leur assiette fiscale, faisant en
sorte qu'elles ne dépendaient pas, pour leurs revenus, de la
complaisance ou du bon vouloir d'un ministre ou d'un gouvernement à
l'égard de chacune des municipalités, comme, d'ailleurs, vous
aviez voté contre la Loi sur l'assurance automobile parce qu'il y avait
certains de vos fournisseurs, à ce moment, qui y trouvaient des
désagréments et autre chose. Vous n'avez pas voté contre
la loi 57 à cause de l'imprécision de l'article 65. 1 sur
l'évaluation des immeubles industriels. Ne me faites pas rire plus
amplement!
M. Saintonge: Je n'ai pas dit cela, M. le Président.
M. Marcoux: En ce qui concerne la contradiction que vous voulez
tirer entre la lettre que vous avez lue, écrite par M. Fournier de mon
ministère, et la volonté de clarifier l'article 65. 1, je peux
vous dire qu'il n'y a aucune contradiction entre les deux. La volonté de
clarifier l'article 65. 1 était perçue comme une mesure à
court terme pour clarifier ce qui était portable ou non au rôle en
termes d'immeubles industriels, alors que la décision du Conseil des
ministres ou du Comité de développement économique
concernant la fiscalité des entreprises en général - et,
dans la fiscalité des entreprises, il y a la taxe sur le capital qui
entre, la taxe sur la masse salariale, les taxes foncières, la taxe
d'affaires, l'impôt sur le profit et les autres - c'est l'ensemble de la
fiscalité des entreprises que le Comité de développement
économique a souhaité voir examiner et pas seulement l'aspect de
la fiscalité municipale des entreprises.
Alors, il n'y a aucune contradiction entre la lettre qui a
été écrite par M. Fournier de mon ministère, qui
est à l'évaluation foncière, et la décision du
Conseil des ministres de faire une étude plus approfondie sur l'ensemble
de la fiscalité des entreprises au Québec, comparée
à celle des autres provinces, et de voir où elle est plus faible
ou plus forte. Quand j'ai rencontré la Chambre de commerce de la
province de Québec, tout le monde s'entendait pour dire que la
fiscalité foncière des entreprises au Québec,
comparée à celle d'autres provinces et comparée à
celle de l'Ontario en particulier, était beaucoup plus faible puisqu'on
a fait disparaître l'impôt foncier scolaire alors qu'en Ontario on
impose encore aux compagnies plusieurs centaines de millions de revenus. La
Chambre de commerce du Québec le reconnaît elle-même, la
fiscalité foncière des entreprises comparée à celle
des autres provinces, ii n'y a aucune exagération de la part du
Québec de ce côté.
Vous avez parlé d'improvisation, de confusion. Ce que je peux
vous dire, c'est que, quand j'ai rencontré la chambre de commerce, comme
l'Union des municipalités, après le dépôt du projet
de loi et que je lui ai remis le texte des 36 points que nous voulions voir
inclus ou exclus du rôle, en comparant la loi de 1972, celle de 1979 et
le projet de 1985, tout le monde, autant du côté municipal que du
côté des entreprises, sur la liste des points à être
portés au rôle ou à ne pas être portés au
rôle, tout le monde était d'accord.
Le problème - c'est là qu'autant les procureurs des
entreprises que ceux du monde municipal et du ministère ont des
difficultés - c'est lorsque vient la rédaction juridique de ces
inclusions ou de ces exclusions. Le tableau que j'ai déposé,
autant au monde municipal qu'à la Chambre de commerce de la province de
Québec, faisait consensus sur la description des points qui devaient
être exclus ou inclus au rôle, ce qui y était en 1972 et en
1979, et ce qu'on voulait vraiment qui y soit en 1985. C'est au niveau de la
rédaction juridique de ceci que les problèmes, pour l'essentiel,
surviennent. On n'est pas arrivé - je le dis simplement, c'est
très clair - à une formulation juridique qui soit claire. Il y a
trois façons d'y arriver. On peut y arriver par un pouvoir
réglementaire où, dans un règlement, on mettrait une liste
plus ou moins longue de ce qui va être inclus ou exclu du rôle, et
là, n'importe quel ministre des Affaires municipales s'expose à
des pressions continues disant: On inclut ceci, on exclut cela, et cela ne
finit pas.
Il y a une autre méthode, c'est celle qu'on avait prise dans
l'amendement dont le député de Duplessis disait qu'il lui
conviendrait, c'était de faire une énumération de ce qui
devait être exclu, en disant: Tout est porté au rôle, sauf,
et voici ce qui est exclu. On a fait une liste d'exclusions pour le domaine
pétrochimique. Quand on a rencontré les entreprises, elles nous
ont fait la preuve que le même type d'exclusion devait être fait
dans chaque secteur industriel; qu'il faudrait le faire dans le secteur des
mines, dans le secteur de la transformation, au niveau de la chimie - pas de la
pétrochimie, mais des produits chimiques - des différents
secteurs industriels
dans le domaine des pâtes et papiers, et qu'il faudrait inclure
une telle annexe dans le projet de loi. Là encore, on se retrouve avec
le même processus que la définition... Mettre dans une liste ce
qui devrait être exclu pour chacun des secteurs industriels, en plus de
dire le temps que cela prendra pour le faire, probablement quelques mois, sinon
quelques années, ce ne serait jamais une liste définitive puisque
le secteur industriel évolue. Ce qui, actuellement, peut être
considéré comme un immeuble par nature et assimilable à
une machinerie, dans quelque temps ou dans quelques années, ne le sera
pas nécessairement à cause de l'évolution des
technologies, etc.
Alors, cette voie d'en arriver à fabriquer une annexe qu'on
croyait possible -parce qu'on croyait qu'il y avait le secteur
pétrochimique qui était particulièrement touché -
et que, par la voie des exclusions... Parce que, dans le secteur
pétrochimique, c'est très clair: il y a les réservoirs qui
contiennent le pétrole avant qu'il soit transformé et il y a les
réservoirs qui le contiennent après qu'il est transformé;
entre les deux, il y a un processus de transformation très
précis. Alors, dans un cas comme cela, c'était facile et possible
de faire une annexe.
Mais ce qu'on constate, c'est que, si on veut étendre le
même type d'amendement législatif à l'ensemble des secteurs
industriels, les 30, 40 ou 50 secteurs industriels, on ne pourra jamais y
arriver. Ce qui nous a ramenés à essayer de trouver une
définition de ce qui pourrait être, dans les immeubles industriels
- une définition claire - porté au rôle ou pas, en
introduisant la notion de production industrielle et celle de ce qui entre dans
les produits ou les équipements ou les bâtiments qui interviennent
avant la production industrielle et après. Alors, on a essayé de
trouver des textes qui pourraient le définir. J'avoue qu'on n'a pas
réussi à le définir de façon qui satisfasse le
monde municipal ou le monde de l'entreprise. Alors, je retire l'article
original, l'article 88, et les projets d'amendements, ceux pour lesquels on a
consulté le monde municipal et le monde de l'entreprise,
également.
Quant aux amendements aux articles 84 et 88 que je dépose, il y a
une chose que je dois dire: Je les maintiens et je les propose toujours
à cette commission pour qu'ils soient adoptés, pas pour le
plaisir de retarder et de dire qu'on ne peut plus "pitcher" la neige en avant
et que les problèmes, on les reprendra plus tard. C'est une attitude, il
n'y a rien d'absolument scandaleux dans cela. Mais dans ce cas précis
des articles 84 et 88, je pense qu'il y a une responsabilité comme
gouvernement qui joue et qui fait qu'on doit immédiatement
procéder aux clarifications qui nous sont proposées et qui sont
quand même importantes pour leurs secteurs et marginales par rapport au
tout.
Importantes par leurs secteurs? Voici. Le député de
Laprairie nous dit: En ce qui concerne les motels, les hôtels, les
restaurants, les ustensiles, etc., il n'y a pas de problème; il y a eu
un jugement et on ne sache pas qu'il soit suivi. Je sais que la ville de Laval
a donné des instructions à ses évaluateurs, à la
suite du jugement de Shawinigan, de porter au rôle ce qui a
été admis par le jugement du BREF comme devant être
porté au rôle. À la Communauté urbaine de
Québec également, il y a eu des instructions de données en
ce sens.
Est-ce qu'on va laisser l'industrie de la restauration, l'industrie
hôtelière au Québec et l'ensemble de ce secteur faire en
sorte que, dans les mois qui viennent, les municipalités décident
de porter au rôle des immeubles par destination dont on sait qu'il n'a
jamais été de la volonté gouvernementale qu'ils soient
évalués? Le gouvernement n'a jamais voulu que les chaises, les
tables et les ustensiles dans les restaurants et les lits dans les motels
soient portés au rôle pour être taxés et
imposés. Je pense qu'on n'a pas besoin d'attendre à l'automne, on
n'a pas besoin d'attendre qu'il y ait dix, quinze, vingt, trente ou cinquante
municipalités qui donnent des instructions à leurs
évaluateurs, à la suite du jugement du BREF de porter ceci au
rôle. Je pense qu'on agit simplement en personnes responsables. On a
été informé de ces problèmes, des décisions
du BREF. On sait que les municipalités, compte tenu de ces
décisions, pourraient... Ce ne serait pas défendu, mais, en
amendant le texte législatif...
Je pense que ce n'est pas demander quelque chose d'inacceptable à
mes collègues de l'Assemblée nationale et de la commission que de
dire: II faut clarifier dans la loi sur l'évaluation foncière que
les immeubles par destination, tels les ustensiles, les chaises, les tables,
les lits dans les motels, ne doivent pas être portés au
rôle. C'est cela que l'article 44 fait pour les immeubles du gouvernement
et pour les résidences privées, et c'est cela que le paragraphe
1. 2° de l'article 88 fait dans le domaine des places d'affaires, des
commerces, etc.
J'ai écouté avec attention le député de
Duplessis qui a parlé du premier texte qui lui était
inacceptable, et je comprends pourquoi. Il a dit que le deuxième texte
lui était acceptable, et je comprends pourquoi. Comme ces deux textes
n'ont pu faire consensus et n'ont pu régler les problèmes
posés, soit par l'un, soit par l'autre, je dis: Les deux, on les retire
et on va continuer à y travailler. En attendant, il y a quand même
des responsabilités qu'il faut assumer, comme élus à
l'Assemblée nationale. Le fait de clarifier, à l'article 1.
2°, que les ustensiles, les outils et les autres objets
mobiliers d'utilité courante dans une place d'affaires ne seront
pas portés au rôle, le jour où vous aurez des
représentations parce que dans un commerce, à Sept-Îles, ou
dans un bureau d'avocats, on aura dit que les pupitres, les chaises, les
classeurs doivent être portés au rôle, le jour où on
vous fera des représentations... C'est cela qu'on veut clarifier, pour
faire en sorte qu'il n'y ait pas de pupitres, de classeurs, de chaises dans un
bureau d'avocats qui soient portés au rôle parce qu'ils peuvent
être considérés... Un classeur, un bureau, un dactylographe
pourraient être considérés comme des immeubles par
destination si nous ne clarifions pas cet article.
Je vous assure, M. le député de Duplessis, que, compte
tenu des objections dont vous nous avez fait part, autant en ce qui concerne le
premier texte qui faisait partie de la loi que le deuxième qui a
été soumis pour consultation aux entreprises et au monde
municipal, qui n'a pu faire consensus et que j'ai retiré, vos remarques
ne sont pas du tout de la même nature en ce qui concerne l'article 1.
2°. Quand les restaurants ou les hôtels de Sept-lles ou d'ailleurs
commenceront à être taxés ou imposés pour les lits,
les fauteuils, les divans, les bureaux et les autres meubles qui font partie de
l'immeuble, parce que, dans une place d'affaires, les outils, les ustensiles et
les autres objets mobiliers d'utilité courante ne sont pas exclus parce
qu'il y a eu un jugement du BREF et parce que des municipalités - je ne
les blâme pas - ont donné des instructions à leurs
évaluateurs de tenir compte de ce jugement et que nos conseillers
juridiques disent: C'est vrai, comme cela n'a pas été
clarifié - cela nous apparaissait tellement évident qu'on ne
l'avait pas clarifié - on va le mettre là parce qu'il y a eu un
jugement et qu'il n'y en avait pas eu depuis cinq ans et le cas ne
s'était jamais posé...
Je pense qu'il n'est pas irresponsable de proposer aujourd'hui à
l'Assemblée nationale que le paragraphe 1. 2° de l'article 88 soit
adopté pour éviter... On voit qu'on a des problèmes en ce
qui concerne les immeubles industriels, aujourd'hui, mais, si nous ne voulons
pas avoir les mêmes problèmes avec tous les commerces, tous les
bureaux d'affaires, toutes les places d'affaires qu'il y a au Québec,
dans différentes municipalités... Encore là, ce qui serait
inéquitable, c'est que plusieurs municipalités disent: Cela n'a
pas de bon sens. Donc, on ne demande pas à nos évaluateurs
d'évaluer les lits dans les motels, d'évaluer les pupitres dans
les places d'affaires et dans les bureaux d'avocats. Elles vont dire: Laissez
tomber cela. Mais que d'autres municipalités qui veulent élargir
leur assiette fiscale donnent des instructions inverses à leurs
évaluateurs, et à bon droit, en disant: II y a eu un jugement qui
va dans ce sens-là, on va de l'avant, c'est une assiette fiscale qui
nous est donnée... Je pense que, comme députés de
l'Assemblée nationale, on ne peut pas, pour les six prochains mois, pour
l'année ou pour l'année et demie qui vient, laisser à
certaines municipalités la discrétion d'appliquer ou de ne pas
appliquer l'évaluation, le fait que, par exemple, les pupitres dans un
bureau d'avocats, les classeurs ou les dactylos soient portés au
rôle parce que ce sont des immeubles par destination. C'est cela que
l'article 1. 2° vise. Quant à l'article 1. 1°...
Le Président (M. Marquis): M. le ministre, je suis
obligé de vous interrompre.
M. Marcoux: Je reviendrai à l'article 1. 1°, à
21 heures.
Le Président (M. Marquis): Les travaux de la commission
sont ajournés. Il y aura, semble-t-il, un avis de donné en
Chambre, mais, selon nos indications, ce serait à 21 heures, au salon
rouge.
(Suspension de la séance à 18 h 1)
(Reprise à 21 h 33)
Le Président (M. Marquis): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission permanente de l'aménagement et des
équipements reprend ses travaux afin de poursuivre l'étude
article par article du projet de loi 45, Loi modifiant diverses dispositions
législatives concernant les municipalités. M. le ministre.
M. Marcoux: M. le Président, j'aimerais compléter
brièvement les propos que j'avais commencés à 17 h 50,
avant la suspension des travaux de la commission. Je veux revenir
brièvement sur le sens des articles 84 et 88, et présenter le
sens des amendements que, je crois, on vient de distribuer à l'ensemble
des membres concernant les remboursements d'impôt foncier sur les taxes
foncières des boisés des propriétaires privés.
Concernant l'amendement proposé à l'article 84 ainsi
qu'à l'article 88, je veux être très clair pour l'ensemble
de mes collègues parce que je pense que c'est une décision
importante. Nous souhaiterions tous que la Loi sur la fiscalité
municipale soit davantage claire pour qu'elle ne porte pas à
contestation juridique en ce qui concerne l'évaluation des immeubles
industriels. Comme nous n'avons pu arriver, ni par le texte
déposé dans le projet de loi 45, ni après les discussions
que nous avons eues avec les différents partenaires
socio-économiques, à clarifier davantage l'évaluation des
immeubles industriels quant à ce qui devait être porté au
rôle et ce qui devait
être exclu, ce que je propose à l'article 88, mais d'abord
à l'article 84, c'est précisément une chose qui, je pense,
doit être clarifiée de toute façon, à savoir que les
immeubles par destination, que ce soit dans des édifices publics, comme
des hôpitaux ou des écoles, que ce soit dans des édifices
privés, comme des restaurants ou des motels, que ce soit dans des places
d'affaires, comme des bureaux d'avocats ou d'ingénieurs-conseils, ne
doivent pas être portés au rôle. Je pense que personne ne
dira que c'était l'intention du législateur, en 1979, dans le
cadre de la réforme de la fiscalité, de faire en sorte -je vais
reprendre les mêmes exemples; on pourrait en prendre beaucoup d'autres -
que les classeurs, les pupitres, les chaises ou les dactylos dans un bureau
d'avocats ou dans un bureau d'ingénieurs soient portés au
rôle, ou que les lits dans un hôtel ou le matériel de
restauration dans un restaurant ou un hôtel soient portés au
rôle.
Le porte-parole de l'Opposition a laissé entendre, vu qu'il y
avait seulement eu un jugement du BREF à cet égard, qu'il serait
préférable de ne pas intervenir immédiatement. Je pense,
au contraire, que, si on n'intervenait pas immédiatement, vu qu'il y a
déjà un jugement en ce sens, on serait accusé d'incurie ou
de ne pas avoir apporté une solution immédiate à un
problème déjà identifié, d'autant plus que,
déjà, des municipalités ont commencé à
organiser le travail pour porter au rôle tels types
d'éléments. Je l'ai indiqué et je le répète:
les évaluateurs de la ville de Laval ont déjà
commencé à travailler dans ce sens. Les bureaux de firmes
privées engagées par la Communauté urbaine de
Québec ont déjà reçu une semaine de formation dans
ce sens pour être aptes à évaluer les lits, les ustensiles,
etc., les accessoires dans les restaurants, les hôtels et les
commerces.
Que ce soit dans une perspective commerciale ou dans une perspective de
protection de l'industrie de la restauration -il y a des industries, mais il y
a d'autres types d'industries aussi - que ce soit la restauration, l'industrie
touristique, l'industrie hôtelière, tout le secteur des services,
comme législateurs, puisque cette décision est intervenue il y a
à peine quelques semaines, nous n'avons pas le droit de faire comme s'il
n'y avait pas eu de jugement du Bureau de révision de
l'évaluation foncière, d'autant plus que nous sommes convaincus
que, sur la base des textes qui existaient, même si les
municipalités auparavant, pour l'ensemble, n'avaient jamais
pensé, ou les évaluateurs, voulu ou pensé porter au
rôle tels types d'accessoires ou d'équipement, comme maintenant
c'est commencé, qu'il y a eu des jugements, il faut que le
législateur en tienne compte.
Je pense qu'il ne serait pas responsable de notre part, comme
parlementaires, d'ignorer ces faits. C'est pourquoi je maintiens, M. le
Président, que l'article 84... Il faut bien voir que l'article 84, comme
88. 2°, n'enlève pas de façon générale une
assiette fiscale que les municipalités auraient déjà eue
ou auraient déjà utilisée. C'est simplement pour clarifier
qu'on ne veut pas que se répande quelque chose qui a commencé
à exister et qui commence à se répandre. Dans ce sens, je
pense qu'on utilise simplement notre sens des responsabilités par
rapport à quelque chose qu'on ne veut pas qui se passe et qui a
commencé à se passer.
Quant à l'article 88. 1° qui touche le matériel
informatique, encore là, c'est pour régler un problème qui
a commencé à se poser, qui fait que, dans certains cas, les
évaluateurs ont commencé à porter au rôle des
caisses enregistreuses reliées à un mini-ordinateur ou à
un ordinateur, ou d'autres types d'équipement qui sont évidemment
des accessoires ou des machines qui servent à une production
industrielle, à une production commerciale ou à la production
d'un service. Or, il n'a jamais été de l'intention du
législateur, dans la réforme de la fiscalité de 1979, de
faire en sorte que les caisses enregistreuses reliées à un
ordinateur ou que l'ordinateur lui-même et ce qui est directement connexe
à l'ordinateur soient portés au rôle d'évaluation.
Dans ce sens, je pense, M. le Président, et je vais être clair
pour le député dont je comprends la préoccupation par
rapport aux revenus futurs des municipalités qu'il veut protéger,
que, dans l'ensemble des municipalités, les matériels
informatiques n'ont jamais été portés au rôle, sauf
dans quelques exceptions qui commencent à se produire. Dans l'ensemble
des municipalités, on n'a pas porté au rôle les lits des
motels ou les fourchettes des restaurants mais cela a commencé à
se produire et des municipalités, des bureaux d'évaluateurs au
service de certaines municipalités ont commencé à agir
ainsi. Ils ont commencé à avoir des séances de formation
dans ce sens-là. Je pense, M. le Président, qu'il y va de notre
responsabilité d'adopter l'article 84 et l'article 88.
Je viens de faire distribuer les amendements des articles 95. 1 à
95. 6 ainsi qu'à l'articles 220. 2 à 220. 10, ainsi que l'article
95. 6 et l'amendement concernant la Loi sur les terres et forêts. Ces
articles que je viens de faire distribuer ont tous l'objectif suivant: c'est
que, dans le discours sur le budget du ministre des Finances, en avril dernier,
ii a été annoncé la création d'un nouveau programme
de crédit d'impôt foncier pour les propriétaires de
boisé privé.
M. Saintonge: Je pense que...
M. Marcoux: Je ne veux pas aller dans le détail, je veux
juste le présenter en deux phrases.
M. Saintonge: D'accord.
M. Marcoux: Dans ce discours, on indiquait que les
propriétaires de boisé privé pourraient, à compter
de l'année 1986, réclamer 85 % de leurs taxes foncières
pour leurs actifs forestiers. Alors, il nous faut adopter les amendements
législatifs qui permettent, dans le prochain rapport d'impôt sur
l'année 1985, mais pour les taxes foncières de 1986, de
réclamer 85 % de ces taxes foncières et également, en
conséquence, d'annuler le plafond de 2 $ les 100 $ d'évaluation
pour les taxes foncières imposées à ces
propriétaires de boisé et de 375 $ l'hectare en
conséquence. Les amendements ont trait à la Loi sur le
ministère du Revenu, à la Loi sur les terres et forêts et
à la Loi sur la fiscalité municipale pour donner suite à
cet aspect du discours sur le budget pour qu'ils puissent entrer en vigueur
dès le prochain rapport d'impôt.
Le Président (M. Marquis): M. le député de
Hull.
M. Gilles Rocheleau
M. Rocheleau: Merci, M. le Président. Disons que j'ai
tenté de comprendre davantage les propos du ministre des Affaires
municipales. Je ne vais pas reprendre le discours de mon collègue de
Laprarie, qui a fait un énoncé absolument extraordinaire, cet
après-midi, mais je croyais que cet énoncé de mon
collègue aurait pu convaincre le ministre qu'on veut lui éviter
de commettre une nouvelle erreur. Le ministre semble brandir un
épouvantai!, il semble insinuer que certains évaluateurs
s'apprêteraient à s'entraîner pour taxer des fourchettes,
des sommiers, des tasses, des assiettes à tarte, tout ce que vous
voulez. Il ne faut quand même pas non plus, même si on a
travaillé plusieurs heures au cours de la dernière semaine, se
prendre pour des dupes à ce point-là. Cet après-midi, le
ministre affirmait que Laval s'apprêtait à procéder avec
son service à de telles évaluations sur ces pièces
d'équipement qu'on retrouve dans les industries hôtelières
et autres. La conseillère juridique de Laval me confirmait il y a
quelques instants qu'elle avait communiqué avec Laval et en aucune
façon, le maire, les conseillers ou le service d'évaluation ne
s'apprêtaient et ne pensaient même à aller jusqu'à
procéder à élargir l'assiette fiscale en ce qui concerne
ces nouveaux équipements. (21 h 45)
M. Marcoux: Alors, cela ne devrait pas les inquiéter qu'on
amende la loi en ce sens.
M. Rocheleau: Ce n'est pas dans ce sens, c'est plutôt dans
le sens que, cet après-midi, le ministre, en plus de lancer cette
affirmation gratuite, accusait presque le Parti libéral, à la
suite de l'adoption de la loi 57, en 1979, si je ne fais pas erreur, disait que
le Parti libéral serait empêché de continuer à faire
une espèce de patronage. Je n'ai pas compris ce qu'il voulait dire par
cela. De toute façon, M. le Président, je n'ai pas l'impression
qu'on puisse apprendre au Parti québécois à faire du
patronage. Je pense qu'il l'a appris il y a bien longtemps, il en a fait la
preuve et on a pu le lui mettre sur le nez au cours des derniers jours. Mais
tel n'est pas le propos que je veux tenir.
Je voudrais plutôt, M. le Président, revenir à la
loi 57 adoptée à la fin de la session de 1979. À ce
moment, j'étais maire de Hull et représentant au comité
Québec-municipalités. Je représentais la Communauté
régionale de l'Outaouais. Je me souviens -c'est la devise de notre
province, M. le Président - que, lors de l'adoption de la loi 57, entre
autres, qui était une loi assez volumineuse, nous en avions
discuté pendant plusieurs mois et même durant une année
complète, au comité Québec-municipalités, qui
regroupait les principales villes, les communautés urbaines ou
régionales, le monde municipal urbain et rural, l'Union des
municipalités et l'Union des municipalités régionales de
comté dans le temps, et il s'était établi un consensus.
Même si cela ne faisait pas l'affaire de tout le monde, après
maintes discussions, plusieurs semaines et plusieurs mois, il s'était
établi un certain consensus parce que le monde municipal revendiquait de
plein droit la totalité du champ de l'impôt foncier.
On se souvient des transferts à ce moment, M. le
Président, et on se souvient aussi que le scolaire avait gardé
une certaine taxation pour un certain temps. Je n'entrerai pas là-dedans
non plus. On se souvient que le gouvernement du Québec, par la voix de
son ministre des Finances du temps, M. Parizeau, au congrès de l'Union
des municipalités de 1980, avait indiqué que les "en lieu" de
taxes du réseau des affaires sociales et de l'éducation, le
gouvernement les paierait comme un bon citoyen, dans les cinq prochaines
années, à 100 % de la facture. Cela n'est pas le cas encore et je
tiens à souligner, pour le bénéfice du président et
du ministre, que les municipalités du Québec subventionnent
encore aujourd'hui le gouvernement du Québec et le subventionneront tant
et aussi longtemps que le gouvernement du Québec ne paiera pas ses taxes
ou ses "en lieu" de taxes des différents réseaux.
Je veux dire au ministre en même temps, M. le Président,
que, lorsque l'Union des municipalités, l'Union des conseils de
comté et tout ce beau monde avaient donné, en 1979, leur
assentiment à la loi 57, on n'avait pas donné notre assentiment
pour les
109 amendements qui ont été déposés à
la dernière minute. Cela avait changé le contexte de
l'approbation que nous avions donnée antérieurement. Je voudrais
que le ministre le sache, même si, à ce moment, il n'était
pas là, même si, à ce moment, c'est le député
de Crémazie qui était ministre des Affaires municipales. Je ne
blâme pas le ministre actuel, mais je ne voudrais pas que le ministre
actuel poursuive les erreurs de ses prédécesseurs.
M. le Président, nous avons, à maintes reprises - je l'ai
fait et mon collègue de Laprairie l'a fait - demandé à
plusieurs ministres et au ministre des Affaires municipales du temps, quand on
allait s'asseoir pour corriger toute la question de l'évaluation, de
régler la question de l'article 65. 1, mais on a toujours laissé
cela de côté, on ne s'en est jamais préoccupé. Quand
on a déposé dernièrement le projet de loi 45, M. le
Président, mon collègue et moi-même avons demandé
une commission parlementaire afin de permettre aux principaux intervenants du
milieu, du monde industriel, du monde municipal, de venir nous expliquer, de
venir tenter qu'on s'entende autour d'une formule qui pourrait être
souhaitable pour satisfaire l'ensemble des parties et le gouvernement. Le
ministre des Affaires municipales a refusé. Il nous a lancé qu'il
ne pouvait pas aller consulter et qu'on aurait été en maudit,
l'Opposition, s'il avait déposé le projet de loi, s'il avait
été consulté là-dessus. J'ai déjà vu
des avant-projets de loi déposés à l'Assemblée
nationale pour lesquels on avait fait une consultation auprès des
intervenants, et tout le monde était heureux, tout le monde était
content. Un avant-projet de loi a permis d'en arriver avec un projet de loi qui
pouvait satisfaire les parties. Ici, cela n'a pas été le cas.
Serait-ce possible, M. le Président, que le nouveau ministre des
Affaires municipales soit déjà usé? Je ne le sais pas.
Seul le temps le dira. Mais une chose est certaine. Dans le contexte des
articles que nous étudions, 84 et 88, quand on parle du champ
d'évaluation de l'industrie, on parle de plusieurs milliards de dollars
en évaluation et on parle de plusieurs millions de dollars en taxation.
On a attendu cinq ans pour en arriver à une discussion, on a attendu la
fin d'un mandat pour en discuter et on ne retrouve pas le consensus pour nous
permettre à nous, l'Opposition, nous qui prétendons être
beaucoup plus sérieux, on n'a pas senti ce consensus se
développer auprès de ces intervenants et on trouve que le
ministre, en toute décence, devrait penser tout simplement à
retirer ces articles plutôt que de se faire battre là-dessus.
C'est peut-être moins humiliant. C'est un avis que je lui donne. Il
serait peut-être préférable qu'il les retire tout
simplement. On entendait même son collègue de Duplessis
aujourd'hui apporter des arguments fort précieux dont nous partageons
plusieurs points. Je suis heureux de constater que, du côté
ministériel, il y a enfin des députés qui ont un certain
courage, celui de dire au ministre qu'ils ne sont pas d'accord avec les
politiques de son gouvernement. En tout cas, c'est une révélation
pour moi. Après quatre ans, j'ai au moins pu constater cela et je veux
féliciter le député de Ouplessis à cet
égard.
M. Perron: Je pourrais me passer de cela, M. le
Président.
M. Rocheleau: Je le sais, mais, vous savez, quand cela passe,
prenez-le. De toute façon, M. le Président, j'ose souhaiter que
la discussion se termine assez tôt ce soir et que le ministre puisse tout
simplement retirer ces articles et retourne faire ses devoirs. On a souvent
parlé d'une table de concertation. Le gouvernement a semblé dans
le passé très fort sur la concertation, les grands sommets, toute
la patente. Il ne faudrait quand même pas qu'il ait oublié cela
non plus à la fin d'un mandat. Je suis convaincu que mon collègue
de Laprairie, tantôt, va tout simplement dire au ministre;
Écoutez! Passez en arrière, dans le petit salon, on va aller
s'entendre, on va retirer certains articles. Et le tour est joué. Si les
devoirs ont été mal faits, ce n'est quand même pas la faute
de l'Opposition. On a tenté d'apporter notre concours, mais je
m'aperçois que ce n'est pas prêt. Le ministre devra comprendre
que, d'ici la fin de la présente session, il devra faire certains
retraits s'il veut permettre au monde municipal, entre autres, d'avoir les
autres articles du projet de loi 45. Il y en a certainement quelques-uns
là-dedans qui sont importants.
Il y a peut-être d'autres commentaires. Je sais que ma
collègue de Jonquière est très préoccupée -
très préoccupée, M. le Président - par le
problème créé par ce gouvernement. Mon collègue,
à côté de moi...
M. Vallières: De Richmond.
M. Rocheleau:... le député de Richmond, c'est un
autre bonhomme qui est préoccupé par les problèmes de sa
région. On ne voit pas le ministre de la région venir
défendre ce projet de loi. Mon collègue de Richmond est ici,
assidu, depuis assez longtemps. Même le collègue de Frontenac nous
a fait une visite au cours des dernières heures. Ma collègue de
Mégantic-Compton a aussi des problèmes particuliers. En tout cas,
nous autres, on en a. Ma collègue de Chomedey, tantôt, s'est fait
pratiquement dire qu'on allait taxer les fourchettes dans son comté. M.
le Président, est-ce que cela se tient? Non.
Pour toutes ces raisons, est-ce que le ministre, s'il veut avoir la
conscience en paix, est prêt à retirer ces articles et à
nous permettre de passer à d'autres choses peut-être aussi
intéressantes, tout en lui recommandant très fortement qu'au
cours de l'été... Je pense que tout le monde est prêt
à mettre l'épaule à la roue pour trouver la solution
pratique, la solution qui va tenter de résoudre le problème,
lequel a été créé par des modifications à
une loi importante. Mais c'est là, c'est à régler, et cela
ne se réglera pas ce soir. Je pense que les gens qui sont ici avec nous
veulent retourner dans leur patelin pour vaquer à leurs occupations. Ils
ont peut-être perdu déjà trop de temps là-dessus, en
tout cas ils sont prêts à recommencer, mais pour autant qu'il y
ait quelque chose de sérieux de proposé.
Nous, de notre côté, on offre notre concours habituel, pour
trouver avec le gouvernement une solution, pour tenter de bonifier les lois,
comme on le fait habituellement, mais avec la plus grande ouverture d'esprit de
la part de M. le ministre des Affaires municipales.
Le Président (M. Marquis): M. le député de
Richmond.
M. Yvon Vallières
M. Vallières: Merci, M. le Président. Vous me
permettrez d'abord de vous faire part de ma déception face à ces
amendements que le ministre nous présente aujourd'hui, à la suite
de ce long piétinement auquel il s'est adonné en compagnie de ses
principaux conseillers depuis quelques jours. Je reconnais, comme mon
collègue de Hull, qu'elle est pas mal bonne; celle de dire que les
évaluateurs sont en train de s'entraîner pour savoir comment on va
pouvoir taxer les fourchettes à l'intérieur de nos
différentes municipalités.
Tantôt, le ministre a quand même tenu des propos que je veux
relever, puisqu'il a eu l'occasion de parler de la responsabilité du
gouvernement. Le ministre nous a dit: Si nous amendons les articles 84 et 88,
c'est parce qu'on a une responsabilité en tant que gouvernement. Il a
dû aussi se rendre compte qu'il devait tenir compte de la
responsabilité des députés. À ce titre, on a
entendu tantôt le député de Duplessis, qui est de la
majorité ministérielle; on a entendu le député de
Frontenac, qui siège comme indépendant; on a entendu les
députés de Hull et de Laprairie. Ils sont autant de gens qui sont
venus, à mon avis, passer un message important au nom des
électeurs qu'ils représentent. Là-dessus, un peu comme le
député de Hull, je veux féliciter ceux qui, étant
de la majorité ministérielle, décident comme cela,
à un moment donné, de défendre les intérêts
de leurs électeurs, parce que je pense bien que c'est le premier
rôle qui nous est dévolu en tant qu'élus de la
population.
J'avais l'occasion, il y a de cela quelques heures, de m'entretenir avec
des autorités municipales à l'intérieur de villes de mon
comté, lesquelles m'ont dit très clairement que je devais venir
ce soir dire au ministre que la population en général dans le
comté de Richmond, celle de villes comme Asbestos, s'oppose à ce
qui semble être un transfert du fardeau fiscal des entreprises sur les
contribuables. Cela me paraît inacceptable et je pense que cela a
été très clairement démontré tantôt
par le député de Duplessis et par des arguments non moins
convaincants du député de Frontenac, qui a posé quelques
bonnes questions au gouvernement, en particulier relativement à
l'attitude de l'État vis-à-vis de l'État, de certaines
sociétés d'État - on pense, en particulier, à la
Société nationale de l'amiante - et des évaluations que
son propre ministère semble faire des effets du projet de loi que nous
avons à discuter et des chiffres qui sont, à tout le moins,
complètement à l'opposé. Il y a quelqu'un quelque part qui
se trompe. Je pense qu'il faut donner le mérite au député
de Frontenac d'avoir d'excellentes données et d'être très
convaincant dans ce qu'il a soumis au ministre. J'espère que le ministre
répondra au député de Frontenac et aux questions qu'il lui
a posées. (22 heures)
Les municipalités et les entreprises qu'on a eu l'occasion de
rencontrer à plusieurs reprises depuis quelques jours pour discuter avec
certains de leurs représentants, vous ont demandé, en tant que
ministre, de clarifier l'article 65, qui donne matière à
interprétation, hors de tout doute. Les amendements que vous avez
déposés aujourd'hui sont l'indication très claire et
très nette que vous avez échoué dans votre tentative d'y
arriver. Nous constatons ce soir que c'est un échec, que le ministre a
tout simplement débouché dans un cul-de-sac, et, malheureusement,
je dois vous dire que le ministre est très directement concerné
par cet échec, c'est un des principaux artisans tout au moins de cet
échec, de ce cul-de-sac; la méthode, comme le
député de Laprairie s'est d'ailleurs employé à la
décrire, qui a été utilisée par le ministre est
directement responsable des résultats médiocres que nous
constatons ce soir.
Je pense que le ministre aurait eu d'autres avenues à exploiter
que celles qu'il a exploitées afin de trouver un terrain d'entente et
pour que, ce soir, nous nous trouvions face à un article 88
modifié qui épouse davantage le point de vue des
municipalités et celui des entreprises. J'aimerais que, tout à
l'heure, le ministre nous indique, si l'on adoptait les amende-
ments qu'il nous propose, dans quelle mesure il peut m!assurer que
ceux-ci vont permettre, par exemple, à la ville d'Asbestos, qui est
située dans mon comté, de ne pas subir une perte
d'évaluation de plus de 27 000 000 $, soit une diminution de revenus de
près de 500 000 $ par année, ce qui aurait comme
conséquence directe d'augmenter la taxe foncière de 0, 25 $ les
100 $ d'évaluation dans cette même ville. En quoi est-ce que le
dépôt de vos propositions, de vos amendements donnerait
l'assurance à cette ville, entre autres, que nous pourrions
éviter de perdre une pareille partie de l'évaluation
foncière dont peut se prévaloir actuellement la ville
d'Asbestos?
Si je demandais, par exemple, au ministre des Affaires municipales de
m'indiquer pour la municipalité de Kingsey-Falls qui, comme vous le
savez, a chez elle une entreprise importante, le groupe Papiers Cascades, dans
quelle mesure il a prévu que la non-modification de l'article 88 allait
affecter directement le fardeau fiscal des contribuables de cette petite
municipalité, je pense que le ministre n'aurait pas de réponse
à cela et on ne peut pas, du jour au lendemain, en tant que
parlementaires, accepter des projets comme celui que nous présente le
gouvernement actuel sans avoir un minimum de données qui nous permettent
de porter un jugement éclairé sur les conséquences
qu'auraient les mesures qui sont présentées sur le niveau de
taxation des différentes municipalités qui sont impliquées
dans le processus visé par le projet de loi. Selon moi, vos amendements
ne viennent que clarifier de façon très partielle l'article 65 et
vous devez purement et simplement refaire vos devoirs. Vous avez d'ailleurs
omis de mesurer les implications financières des amendements que vous
proposez pour les villes concernées.
Il m'apparaît nettement incroyable que le gouvernement actuel
puisse agir avec une pareille improvisation, en particulier dans ce bloc que
nous avons amorcé de l'évaluation au niveau industriel. Je
parlerais presque, M. le Président, de désordre; c'est plus que
de l'improvisation que nous apporte le ministre, cela ressemble davantage
à du désordre. La série d'amendements que vous avez
présentés à l'article 88 témoigne du fait que,
très clairement, vous ne savez pas où vous vous en allez dans ce
dossier. Et, une fois de plus, c'est la conséquence directe de la
méthode que vous avez employée, de la négociation sur les
coins de table, à gauche et à droite, avec les différents
intervenants plutôt que de les réunir de façon publique,
afin que chacun ait l'occasion de soumettre son point de vue.
Alors, je pense qu'on doit, à ce moment-ci, lancer un message au
ministre afin qu'il se rajuste et lui indiquer que la méthode qu'il a
utilisée l'a conduit dans un cul-de-sac, qu'il nous a d'ailleurs
lui-même décrit tout à l'heure, au début de son
intervention. Le ministre a présenté plusieurs brouillons. Nous
avons droit, comme finale, à un autre brouillon qui ne règle rien
à la situation que tant les industries que les municipalités
voulaient voir se régler. Je pense qu'on ne peut pas reprocher aux
municipalités et au monde industriel d'avoir fait les démarches
qu'ils ont effectuées. Je pense que le ministre a la
responsabilité première, sur ce projet de loi public, de
concerter les efforts des différents intervenants afin de trouver un
terrain d'entente qui permettrait que l'équité s'installe
à l'intérieur de ce projet de loi dont nous souhaitons
l'adoption, en espérant que le ministre y apportera les ajustements
requis. Il y a beaucoup de choses, comme l'a mentionné mon
collègue de Hull, que nous aimerions voir adoptées à
l'intérieur du projet de loi 45.
Pourquoi est-ce que le ministre n'accepterait pas de mettre sur pied une
véritable table de concertation, où, de façon publique -
je pense que les gens seraient invités à la prudence, à ce
moment-là, et à la responsabilité - chacune des parties
pourrait faire valoir son point de vue et ses arguments? Je pense que le
législateur serait à ce moment-là beaucoup mieux
placé que d'assister à des rencontres à droite et à
gauche, en compagnie des uns et des autres, avec des versions que l'on peut
comparer, mais quand les gens ne sont pas en présence les uns des
autres. Vous pourriez, je pense, à ce moment-là, accoucher
d'autre chose que de brouillons successifs comme ceux que vous nous avez
présentés et que sont ces amendements à l'article 88 en
particulier.
Je ne vois pas non plus - là-dessus, je rejoins le point de vue
d'autres parlementaires autour de cette table - en quoi consiste l'urgence pour
le ministre de ne pas tout simplement retirer l'amendement qu'il a
présenté à l'article 88 pour par la suite mettre en place
une véritable table de concertation, qui nous permettrait d'arriver
à des résultats, souhaitons-le, beaucoup plus positifs et qui
répondraient davantage aux voeux de la population, des différents
intervenants que sont les municipalités et les entreprises. Je pense
bien qu'il n'y a personne dans nos comtés qui veuille voir les
entreprises se faire étouffer par l'évaluation foncière
municipale ou qu'il y ait un transfert complet de ce fardeau, qui incombe
actuellement aux entreprises, aux contribuables de ces
municipalités.
Je pense qu'il est du devoir des élus du peuple de faire valoir
auprès du ministre ce que la population de nos comtés pense.
C'est intéressant de voir que même les gens de diverses formations
politiques en viennent à un certain accord sur les conséquences
que pourrait apporter l'adoption du projet de loi
dans sa forme actuelle, avec les amendements que nous propose le
ministre. Souhaitons qu'il suivra les sages conseils que lui prodigue
l'Opposition officielle, ce qui ferait en sorte que nous pourrions adopter en
très grande partie le projet de loi 45 auquel nous avons
travaillé en bonifiant plusieurs articles. À moins que le
ministre ne reconnaisse qu'il y a absolument urgence en la demeure, je lui
conseille très nettement de revoir son point de vue et de faire en sorte
qu'on se dirige vers autre chose que ces vulgaires brouillons auxquels il nous
a habitués depuis quelques jours.
Je pense, en terminant, qu'il y a beaucoup plus d'autres urgences au
Québec présentement que l'urgence d'adopter à la vapeur le
projet de loi 45 et les amendements que nous présente le ministre des
Affaires municipales. Je me permets de vous dire qu'à mon humble avis il
y aurait même davantage urgence à ce que nous passions à
des élections générales qu'à l'adoption de son
projet de loi. S'il vérifiait dans la population en
général, il verrait très rapidement que le choix de la
population est très clair à ce niveau. Je voudrais inviter le
ministre à éviter la précipitation et à faire en
sorte que, par son attitude, nous puissions nous rallier à son projet de
loi plutôt que de faire en sorte que nous ne puissions pas l'adopter.
C'est le souhait que je formule en terminant mes propos.
La Présidente (Mme Bacon): La parole est à M. le
député de Frontenac.
M. Grégoire: Je voudrais apporter l'argument suivant au
ministre pour aller dans le même sens que le député de
Richmond. Dans la région de l'amiante, M. le ministre, ce qui se
produit, c'est que c'est une région où l'industrie
première, ce sont des mines. Voilà qu'en même temps, dans
la même période d'un an ou deux, toutes les mines, surtout les
mines appartenant à la Société nationale de l'amiante,
arrivent et font couper leur évaluation d'une façon un peu trop
radicale et un peu trop rapide. Je ne dis pas que j'aime voir les
municipalités taxer énormément les compagnies d'amiante
lorsqu'elles traversent une crise. Je suis convaincu que mon collègue de
Richmond connaît très bien les propriétaires de la mine
Manville à Asbestos et que cela ferait l'affaire de la compagnie et que
cela l'aiderait à se remettre sur pied que de payer 500 000 $ de moins
de taxes par année. C'est la même chose pour la
société Asbestos, qui arrive avec des déficits, ou la mine
Bell. On n'aime pas cela, mais quand cela arrive et que cela baisse d'un coup
sec pour enlever 1 000 000 $ par année à une petite région
comme la région de Thetford, c'est trop. Alors, quelle est notre
deuxième industrie à nous autres, M. le ministre? La
deuxième industrie, à Thetford, c'est l'hôpital. C'est la
deuxième industrie, celle qui emploie le plus de monde, la plus
grosse.
Pendant que les sociétés d'État font diminuer leurs
taxes sur leurs mines d'amiante, vous, vous arrivez avec une loi et vous
spécifiez les hôpitaux pour empêcher les
municipalités de les taxer ou la polyvalente ou les écoles, qui
sont la troisième industrie, ou les cégeps. Vous spécifiez
les lits d'hôpitaux. S'il y a une place où la municipalité
de Thetford peut se reprendre, c'est bien la deuxième industrie du coin,
c'est l'hôpital. Par l'article 84, vous venez l'empêcher d'aller
reprendre à l'hôpital ce qu'elle perd dans les mines. Je ne peux
pas approuver l'article 84 parce que justement, à part les mines,
qu'est-ce qu'on a dans notre région? Je demanderais cela au
député de Richmond. Qu'est-ce qu'on a à part les mines
d'amiante? Pratiquement rien. C'est une région qui s'est
développée grâce aux mines d'amiante. Les compagnies n'ont
jamais vu à y installer des industries, rien.
Notre deuxième industrie c'est l'hôpital, ce sont les
écoles et, tout d'un coup, vous arrivez et vous spécifiez
nettement cela par l'article 84: défense de taxer les lits
d'hôpital. Je ne suis pas plus heureux que vous de voir taxer les lits
d'hôpital. Il nous en manque, des lits d'hôpital. Les lits sont
rendus dans les corridors. Cela attend dans les corridors, les lits d'urgence.
Mais c'est notre deuxième industrie. Pour compenser la perte de 1 000
000 $ en taxes, qui va-t-on aller taxer? Cela va être les travailleurs de
l'amiante. Cela va être les mineurs. Ils sont en chômage trois mois
par année. Je comprends votre dilemme, mais il faut que vous compreniez
le nôtre aussi, M. le ministre. Les ustensiles de cuisine ou les
ustensiles de restaurant, ce n'est pas dans notre comté ou dans notre
région qu'il y en a bien gros. Les compagnies minières ont
toujours eu leurs installations. Elles avaient leurs résidences
où elles recevaient leurs clients, où elles recevaient leur
monde. L'industrie hôtelière ne s'y est jamais
développée. Il n'y a pas tellement de fourchettes et de couteaux
à taxer dans mon comté à moi. (22 h 15)
M. Vallières: Moi, non plus.
M. Grégoire: Si vous taxez des fourchettes et des
couteaux, ça va être dans les résidences des mines
où elles recevaient leurs clients, ce qui a empêché le
développement de l'industrie hôtelière et de l'industrie
touristique, parce que les mines étaient propriétaires du terrain
de golf et n'avaient le droit d'y aller jouer que les propriétaires des
mines. C'est tout récemment, depuis sept ou huit ans seulement, que les
citoyens peuvent aller jouer sur le terrain de golf de la mine. Les couteaux et
les fourchettes
dans nos hôtels, on n'en a pas tellement, nous autres.
C'étaient les propriétés des mines, c'étaient les
résidences des mines qui faisaient office d'hôtel.
Par l'article 84, vous n'empêchez pas la chute radicale et rapide
des évaluations foncières des mines d'amiante, surtout celles qui
appartiennent à la société d'État. Je ne dis pas
que je ne serais pas content, je serais heureux de voir qu'elles paient moins
de taxes, mais c'est trop d'un coup sec et trop rapidement. Pour la
deuxième et la troisième industries, soit l'hôpital et le
cégep, vous venez de dire: Défense de taxer là-dedans. Ils
vont aller où, nos chômeurs des mines d'amiante? Combien y
avait-il de travailleurs à la mine Johns-Manville à Asbestos?
Au-delà de 2500 à 3000?
M. Vallières: 2700.
M. Grégaire: Et il en reste combien?
M. Vallières: 900.
M. Grégoire: Ce sont les 1600 autres qui vont aller payer
l'augmentation des taxes municipales. M. le ministre, je voudrais que vous
compreniez aussi notre point de vue. Vous dites: C'est notre
responsabilité, notre devoir d'aller empêcher de taxer les lits
d'hôpital et les pupitres dans les écoles. À part les
mines, il n'y a pas d'autre industrie chez nous. Vous dites: C'est notre devoir
de ne pas taxer les fourchettes et les couteaux, mais il n'y en a pas chez
nous. Mais les taxes foncières diminuent.
Comprenez aussi notre point de vue. Moi, je dois m'opposer absolument
à l'article 84 parce que, si ce ne sont pas les mines, cela va
être les chômeurs; sinon, il faut aller à l'hôpital,
il faut aller dans les écoles, ces choses-là. C'est bien beau
l'article 84, mais, pour moi, il y a tout de même des villes qui doivent
continuer à vivre. On a traversé une crise, mais moi, j'ai
confiance qu'on va passer à travers. J'ai confiance que l'industrie de
l'amiante va remonter le cours, qu'elle va remonter la côte. J'ai
confiance qu'il s'en vient des projets qui vont nous aider à remonter la
côte, mais temporairement, pour le moment, je serais satisfait si vous
arriviez et dans votre article, en plus de geler les lits d'hôpital, si
vous geliez les rôles d'évaluation des compagnies minières
de la Société nationale de l'amiante, parce qu'avec les sept
mines que j'ai dans mon comté - moi, j'en ai sept; je suis chanceux, le
député de Richmond n'en a qu'une - il y en a cinq qui
appartiennent à la Société nationale de l'amiante; avec
les deux compagnies privées, les ententes et les arrangements ont
été faits pour les évaluations foncières. Il reste
celles de l'État. Bien, gelez-moi cela ou, en baissant graduellement,
essayez que la baisse des taxes de ces compagnies ne soit pas trop radicale et
trop rapide, et on va passer à travers la crise. C'est ça mon
argumentation, M. le ministre.
Si vous n'empêchez pas la baisse du rôle d'évaluation
de la première industrie, au moins ne venez pas l'empêcher de se
reprendre avec la deuxième et la troisième industries, qui sont
l'hôpital et les écoles, parce que, pour nous autres, l'affaire de
l'article 88, les ustensiles, les couteaux et les fourchettes, cela n'existe
pas. Moi, je m'oppose à vos amendements. Je ne suis pas favorable
à ce qu'on accable les mines en les alourdissant de taxes, je voudrais
au contraire que ce soit allégé. Je ne suis pas favorable
à ce qu'on taxe les lits d'hôpital, il nous en manque. Je ne suis
pas favorable non plus à ce qu'on aille taxer ceux qui travaillent dans
les mines et qui sont en chômage.
Il y a une solution. Je me dis, par exemple, que ce peut être la
solution que le député de Laprairie a apportée cet
après-midi, une concertation entre tout ce monde-là, entre les
industries, les municipalités et le ministre, une concertation publique
pour que chacun voie les problèmes de l'autre, parce que les
municipalités veulent laisser vivre les mines, elles en ont besoin, les
mines veulent bien que les municipalités vivent aussi. Qu'il y ait une
concertation, c'est ce qu'on vous demande, M. le ministre. Mais si vous nous
passez ce projet de loi là en vitesse, la concertation, je ne vois pas
quand elle va venir et je ne vois pas comment elle va s'organiser. Alors,
suspendez ces deux articles-là, vous y reviendrez à l'automne et
vous aurez le temps de consulter. J'approuve entièrement la suggestion
du député de Laprairie dans ce sens-là. Voilà ce
que j'avais à vous dire, M. le ministre.
La Présidente (Mme Bacon): M. le député de
Duplessis.
M. Perron: Mme la Présidente, ce qui
m'inquiète...
Mme Bacon: C'est vrai, vous aussi, c'est l'hôpital, le
deuxième...
M. Perron:... en particulier, à l'article 88, ce sont
certains mots du libellé des paragraphes 1. 1° et de 1. 2°,
comme, par exemple, dans 1. 1°, le matériel d'informatique,
l'exploitation d'une industrie, et, dans 1. 2°, les places d'affaires, les
outils, les autres objets mobiliers d'utilité courante.
Je n'ai pas l'intention de pousser très loin mon argumentation,
comme le font les membres de l'Opposition et de la façon qu'ils le font.
Je voudrais cependant poser quelques questions, trois ou quatre, au ministre en
rapport avec le libellé de 1. 1° et 1. 2° qui,
en fait, sont deux alinéas qui s'ajoutent à 65. 1 que nous
avons actuellement. D'ailleurs, je voudrais vous dire que je suis heureux que
le ministre ait au moins retiré le libellé qu'il y avait dans
l'article 88 de la loi 45, parce que là, on avait vraiment des
complications énormes.
Je voudrais savoir la différence, par exemple, qu'il y a dans la
position gouvernementale entre un ordinateur et du matériel
informatique, parce que, quand on regarde le document explicatif de
l'évaluation de certaines composantes de l'assiette fiscale municipale,
on remarque, par exemple, à l'article 24, qu'il est mentionné
"caisses enregistreuses, ordinateurs, vaisselle, meubles, chaudrons", etc. Sur
le principe que ce ne soit pas taxable, je suis d'accord, mais c'est sur le
libellé - je répète la question - et je voudrais savoir
quelle est la différence. On a toujours parlé d'ordinateurs dans
le document explicatif, mais, tout à coup, on arrive avec du
matériel informatique. Du matériel informatique, pour moi, cela
veut dire énormément de choses qui pourraient, par exemple,
être entre un plancher et un plafond, qui pourraient, par exemple,
être connexes dans un bâtiment, à l'extérieur du
bâtiment où sont les ordinateurs. Cela pourrait être toutes
sortes de choses comme celles-là.
Il y a une deuxième question que je voudrais poser au ministre.
Lorsqu'on regarde la Loi sur la fiscalité municipale,
c'est-à-dire celle que nous avons actuellement, on parle
régulièrement - on le répète souvent - de
production industrielle. La question que je me pose, c'est pourquoi,
maintenant, dans le libellé, on parle d'exploitation d'une industrie.
Quand je vous parlais tout à l'heure de certains mots qui ne faisaient
pas mon affaire, ce sont ces mots, en particulier.
Troisième question, lorsqu'on parle d'utilité courante,
est-ce qu'on pourrait me dire si, par exemple, dans un concentrateur, des
ustensiles, des outils ou des objets mobiliers existent qui ne seraient pas
d'utilité courante? C'est encore un des' problèmes que j'ai quant
au libellé que nous avons dans 88, à 1. 1° et 1. 2°, par
rapport à certains mots. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente (Mme Bacon): Mme la députée de
Jonquière.
Mme Saint-Amand: Mme la Présidente, j'imagine bien que M.
le ministre doit connaître les...
La Présidente (Mme Bacon): Excusez, peut-être qu'il
y avait des questions. Je m'excuse, Mme la députée de
Jonquière. Est-ce que le ministre voudrait répondre tout de
suite?
M. Marcoux: À moins que te député de
Duplessis ne souhaite que je réponde immédiatement, je sais qu'il
y a un autre député qui avait demandé...
La Présidente (Mme Bacon): Oui, il y a le
député de Chambly aussi.
M. Marcoux: La députée de Jonquière.
M. Perron: Mme la Présidente, si j'ai posé des
questions, c'est parce que je voulais avoir des réponses d'abord...
M. Marcoux:... d'accord.
La Présidente (Mme Bacon): Immédiatement.
M. Perron:... mais je ne voulais pas répéter
certaines choses qui ont été dites devant cette commission et
faire du coq-à-l'âne, comme certaines personnes le font.
M. Marcoux: D'accord.
La Présidente (Mme Bacon): Nous ne ferons pas de
coq-à-l'âne, M. le député de Duplessis, et M. le
ministre va vous répondre tout de suite.
M. Marcoux: D'accord. Avant de répondre aux trois
questions précises du député de Duplessis, je voudrais
donner une réponse au député de Frontenac. Je le dis et
j'ai été très clair depuis le début de
l'après-midi, en retirant l'article 88, tel que déposé, ou
en n'introduisant pas de nouveaux amendements dont nous avons discuté
avec les différents partenaires durant les quinze derniers jours, nous
nous retrouvons avec l'article 65. 1 tel qu'il est actuellement. Donc, nous ne
clarifions pas la notion d'immeuble industriel non portable au rôle,
c'est-à-dire le statu quo.
Sur cet aspect-là, il y a quand même une
amélioration très importante qui est faite à l'article 83
et qui vise des équipements, comme vous l'indiquez. Lorsque nous
indiquons que, pour la notion de bâtiment dont devra s'inspirer à
l'avenir le Bureau de révision de l'évaluation foncière et
celle qui était incluse dans le Code civil du Bas-Canada, plutôt
que la notion de bâtiment qui se réfère au dictionnaire, on
élargit considérablement la notion de bâtiment et je vais
lire une note ici, parce que je veux que ce soit très clair dans
l'esprit de tout le monde; la notion, parce que je comprends que c'est la
préoccupation de tous les députés ici, c'est que
l'assiette fiscale des municipalités ne soit pas diminuée pour
que les taxes de leurs concitoyens n'augmentent pas.
Ce que je veux indiquer, c'est qu'à l'article 83 du projet de
loi, en utilisant la
notion de bâtiment, et je vais lire une note ici, selon le Code
civil, on élargit l'assiette fiscale en permettant de porter au
rôle non seulement les bâtisses au sens populaire du terme - au
sens populaire du terme, une bâtisse, c'est une maison, une usine, un
hangar - mais aussi les constructions permanentes intégrées au
sol comme les fondations, les tuyauteries, les ponts, les bases et structures
supportant les machines de même que les quais de diverses sortes, le tout
selon la jurisprudence relative au terme "bâtiment" au sens du Code
civil.
Or, au sens populaire du terme, un bâtiment, c'est un abri, tandis
qu'au sens du Code civil c'est la structure, ce sont les pieux qui sont
enfoncés en terre qui supportent cet édifice; c'est le ciment sur
lequel sont appuyés des machines ou des équipements. La notion de
bâtiment au sens du Code civil est plus large que celle du sens
populaire. Les machines servant à la production industrielle restent
exclues du rôle, selon l'actuel article 65. 1 de la Loi sur la
fiscalité municipale.
La nouvelle définition, de l'aveu même des procureurs que
l'on a consultés, élargit l'assiette fiscale en se rattachant
à une jurisprudence qui assimile bâtiment à tout objet
superficiaire ou relié, quelle qu'en soit la nature, la forme ou la
destination, qui est incorporé au sol à perpétuelle
demeure. En somme, à l'article 83, nous revenons à une notion de
bâtiment qui avait déjà été là de 1972
à 1979, mais qui, comme on ne l'avait pas répétée
en 1979, avait été interprétée de façon
restrictive par le Bureau de révision de l'évaluation
foncière.
De plus, je voudrais revenir aux trois questions soulevées
par...
M. Grégoire: Est-ce que je pourrais poser une question au
ministre sur la réponse qu'il vient de me donner?
M. Marcoux: Oui.
M. Grégoire: C'est juste une, brève question.
Est-ce que cette définition-là va voir à ce que
l'évaluation foncière de la Société Asbestos dans
Thetford-Mines ne soit pas abaissée d'un seul coup de 19 000 000 $
à 4 000 000 $? Est-ce que c'est suffisant?
M. Marcoux: Je ne suis pas évaluateur et je n'ai pas
refait le rôle d'évaluation sur la base de cet article, mais ce
que je sais, c'est que la définition de bâtiment que nous
introduisons ici inclut les fondations, les tuyauteries, les ponts, les bases
et les structures supportant les machines, de même que les quais de
diverses sortes, le tout selon la jurisprudence redéfinie.
M. Grégoire: Mais on n'a pas de quais chez nous.
M. Marcoux: C'est-à-dire que cela élargit la notion
de bâtiment alors que le BREF avait évalué, dans les causes
comme celle d'Asbestos ou celles d'autres compagnies qui avaient
été entendues devant le BREF, la notion de bâtiment et
l'avait entendue au sens restreint d'un hangar ou d'un abri ou de la cabane qui
est au-dessus, mais toutes les structures intégrées ou les
structures portantes, les pieux, etc., qui faisaient partie du bâti
n'étaient pas inclus au rôle au sens du Bureau de révision
de l'évaluation foncière. En ce sens-là, on fait un
amendement en se référant au Code civil du Bas-Canada sur lequel
il y a une longue jurisprudence. À ce moment-là, on
élargit l'assiette fiscale des municipalités.
M. Grégoire: Mais est-ce que cela répond à
ma question? Est-ce que cela va empêcher la chute rapide...
M. Marcoux: Vous demandez à un ministre qui siège
à l'Assemblée nationale de dire si la nouvelle évaluation
d'Asbestos sera de 18 000 000 $, de 4 000 000 $ ou 6 000 000 $.
M. Grégoire: Mais baisser de 19 000 000 $ à 4 000
000 $ d'un coup sec, vous admettrez comme moi que c'est...
M. Marcoux: Je ne peux pas... M. le député de
Frontenac, je serais un improvisateur, et je pense qu'en toute
honnêteté vous ne pourriez accepter l'improvisation, si je vous
disais que l'évaluation de l'usine d'amiante de Thetford-Mines ne
baissera pas de 18 000 000 $ à 4 000 000 $, mais qu'elle va baisser de
18 000 000 $ à 12 000 000 $ ou à 15 000 000 $ ou à 13 000
000 $, ou ne baissera pas. (22 h 30)
Ce que je vous dis, c'est qu'au niveau des amendements
législatifs le sens de ce que nous donnons à l'article 83
élargit plutôt que de restreindre l'assiette fiscale des
municipalités.
Une voix: Dans le cas des mines, cela ne change rien.
M. Marcoux: Maintenant, pour revenir aux trois questions
spécifiques du député de Duplessis, vous demandez s'il y a
une différence entre ordinateur et matériel informatique. Ce que
nous entendons par matériel informatique, évidemment, c'est tout
le bâtiment qui supporte les ordinateurs; on sait que, lorsqu'il y a des
ordinateurs, il y a sûrement des systèmes, des planchers
surélevés, qui sont adaptés à ce type
d'équipements ou de machines qui sont installés. C'est
évident que ce bâtiment, lui, est intégré au
rôle d'évaluation. Quand nous
parlons d'un matériel informatique, c'est que de plus en plus
vous avez, par exemple, dans le secteur commercial, des caisses enregistreuses,
qui sont du matériel informatique, qui sont reliées à un
miniordinateur ou à un ordinateur centralisé pour tout le
magasin.
On ne voulait pas entrer dans une description où vous aviez la
caisse enregistreuse élément par élément, parce
qu'on n'en serait jamais sorti et que, si on prenait cette technique
législative, on oublierait nécessairement des
éléments, alors que ce qu'on veut dire, c'est le matériel
informatique qui sert - et là, je rejoins votre deuxième question
- à l'exploitation. Pourquoi on a parlé de production
industrielle? Lorsque l'on parlait de production industrielle, c'était
par rapport à la définition d'un immeuble industriel qui devait
être porté au rôle comme immeuble industriel. On parle
d'exploitation soit dans l'industrie, soit dans le commerce, soit dans les
laboratoires, en somme; pour le fond, on dit: qui sert au fonctionnement d'une
industrie, d'un commerce, d'un laboratoire ou d'une ferme. À ce moment,
le matériel informatique... Parce que l'ordinateur souvent est
perçu comme étant une partie du matériel informatique.
La caisse enregistreuse qui est automatisée, qui est
reliée à un mini-ordinateur qui est dans un local pour les 10 ou
20 caisses enregistreuses, on ne voulait pas la décrire avec le filage
qui la relie au petit ordinateur central qui relie toutes les caisses; alors,
on a pris un terme générique pour dire cela: le matériel
informatique. C'est évident que cela exclut tout ce qui est
intégré au bâtiment et qui fait partie de l'immeuble comme
tel.
Quant à la deuxième question, vous dites: Pourquoi avoir
utilisé les termes "exploitation d'une industrie"? C'est parce qu'on ne
parle pas de production commerciale, de production de laboratoire ou de
production de ferme. Oui, on pourrait. On a pris, là aussi, un terme qui
pouvait s'appliquer à l'ensemble des quatre secteurs, "exploitation
d'une industrie"; l'exploitation, c'est donc pour le fonctionnement d'une
industrie, d'un commerce, d'un laboratoire ou d'une ferme.
Dans votre troisième question, vous demandiez si, par l'adoption
du paragraphe 1. 2° de l'article 88, dans le secteur des concentrateurs...
Je ne me souviens pas des exemples que vous m'avez donnés, mais vous
avez dit: Est-ce que cela peut être conçu comme du matériel
d'utilité courante? Cet après-midi, après la fin de nos
travaux, le député de Frontenac me demandait: Est-ce que les
camions qui circulent sur la mine Asbestos vont être exclus du rôle
à l'avenir? Ils n'ont jamais été au rôle. Ils
n'auront pas à être exclus, en ce sens que des machines, des
accessoires qui servent à la production, cela n'a jamais
été l'intention du législateur de les inclure au
rôle.
Dans les concentrateurs, quand on dit que des ustensiles, des outils et
autres objets mobiliers d'utilité courante doivent êtreexclus du râle, on fait appel à ces accessoires ou à
ces machines que, à ce moment, le législateur n'a jamais voulu
porter au rôle. Comme je vous le dis, ces deux points qui s'ajoutent,
comme vous l'avez bien dit, à l'article 65. 1 comme exclusion, en
pratique, pour l'ensemble des municipalités du Québec, ce ne sont
pas de nouvelles exclusions parce que les municipalités du Québec
n'ont pas mis au rôle d'évaluation ces matériels
d'informatique ou ces meubles, ces ustensiles ou ces outils. Sauf qu'il
commence à y avoir certains cas, et certains cas ont été
jugés devant le Bureau de révision de l'évaluation
foncière, où des municipalités ont porté au
rôle ce type d'appareil qui sert à la production industrielle ou
à l'exploitation d'un commerce.
On ne veut pas... En ce sens, on fait de la prévention; on nous a
dit cet après-midi qu'il fallait corriger, bien sûr, le
passé, mais aussi il faut prévenir. Ce que les paragraphes 1. 1
et 1. 2° font, ils ne disent pas à des municipalités: Vous ne
pouvez plus porter au rôle des choses que vous portiez avant et on
restreint votre champ de taxation en conséquence. Ce qu'on dit: Vous ne
les portiez pas avant, certaines municipalités ont commencé
à les porter ou voudraient les porter et nous croyons que ce genre
d'appareils, ce genre d'accessoires, de machines ne doivent pas être
portés au rôle. En ce sens-là je peux vous assurer que,
pour les municipalités dans leur ensemble, l'article 88, paragraphes 1.
1° et 1. 2°, ne constitue pas un "ratatinement" de l'assiette fiscale
dont elles ont bénéficié depuis 1979.
M. Perron: Mme la Présidente, disons que, pour une
certaine partie, le ministre m'a éclairé, mais il reste
que...
M. Marcoux: II y a peut-être un mot que je voudrais ajouter
parce qu'on m'a indiqué que je n'ai peut-être pas
été assez précis. Dans l'article déposé, on
parle bien d'objets mobiliers par opposition à immeuble. Alors,
"mobilier", cela doit donc être des ustensiles, des outils qui peuvent
être déplacés, soit qui se déplacent eux-mêmes
ou qui peuvent être déplacés, ou des choses comme cela.
Mais, lorsque c'est immobilier, c'est l'article 65. 1 tel qu'il était
qui s'applique. Je m'excuse de vous avoir interrompu.
M. Perron: Mme la Présidente, disons que je ne suis pas
toujours convaincu, en particulier en ce qui concerne les termes
"d'utilité courante". Comme on connaît la façon de
procéder des minières, que ce soit Québec Cartier, IOC ou
Wabush, que ce soient les grosses installations à la Reynolds ou
ailleurs, à ce moment-là, il va sûrement y avoir des
interprétations quant à certaines installations. C'est ce que je
crains le plus. Pour être honnête envers mes collègues
ministériels ainsi qu'envers le ministre lui-même qui est aussi un
de mes collègues, je maintiens, en tout cas, que je vais voter contre
l'article en question.
La Présidente (Mme Bacon): Mme la députée de
Jonquière.
Mme Aline Saint-Amand
Mme Saint-Amand: Merci, Mme la Présidente. Je suis
convaincu que M. le ministre connatt d'avance les inquiétudes que je
veux mettre en lumière ici ce soir face aux problèmes de
contestation d'évaluation qui ont cours, particulièrement dans la
circonscription électorale de Jonquière, problèmes qui
mettent bien sûr en lumière les problèmes vécus par
la municipalité et par l'Alcan à la suite de
l'ambiguïté, justement, de l'article 65. 1 dont on fait état
depuis quelque temps ici. Mon intérêt dans ce dossier
était, M. le ministre, d'abord rempli d'espoir de voir, par les
amendements que vous alliez proposer, finalement qu'on retrouve cet article de
loi bien éclairci, qu'on puisse régler une fois pour toutes les
problèmes d'évaluation. Pour autant que notre municipalité
est concernée, que la circonscription de Jonquière est
concernée, bien sûr, cela a un effet sur d'autres
municipalités qui font face également au même
problème.
J'ai relu avec intérêt le discours que vous avez
prononcé en Chambre, le 5 juin dernier. Vous faites état,
vraiment, d'un grand désir de clarifier cet article de loi et vous en
parlez à plusieurs reprises. Cela faisait partie des grands objectifs du
projet t de loi 45. C'était d'éclaircir l'article 65.
1. Malheureusement, je peux vous dire que ce soir je suis extrêmement
déçue, comme bien des gens qui ont assisté au
débat, qui ont suivi les débats, comme mes collègues
également qui vous en ont parlé à plusieurs reprises, de
voir à quel point, malgré tous les amendements qui ont
été apportés, on n'a pas réussi à
éclaircir l'article 65. 1. Au contraire, il semble que plus les
amendements sont nombreux, plus l'article devient ambigu et plus les risques
deviennent grands de créer encore davantage de confusion.
Pour autant qu'elle est concernée et vu l'importance des sommes
en jeu actuellement dans le dossier de l'Alcan versus Jonquière, la
population craint que, finalement, ce soit elle, que ce soit sur ses
épaules que retombent les effets néfastes de cette
ambiguïté. Alors, vu que les amendements n'ont pas apporté
les éclaircissements qu'on s'attendait d'avoir, je vous demanderais,
comme mes collègues l'ont fait d'ailleurs, de retirer cela tout
simplement et qu'on reste au statu quo parce que, plus ça va, pire
c'est. Considérant qu'on n'est pas capables d'éclaircir ce point,
je ferais état aussi, comme mes collègues l'ont mentionné
tout à l'heure, d'une consultation encore plus approfondie avec les
intervenants, les personnes impliquées, concernées par ce
problème, afin qu'on puisse une fois pour toutes trouver un point
où tout le monde verra la situation bien éclaircie. C'est un
problème qui traîne déjà depuis longtemps et je
pense que quelques mois de consultation additionnelle ne feraient
sûrement pas tort à qui que ce soit. C'est la seule intervention
que j'avais l'intention de faire sur cet article.
La Présidente (Mme Bacon): Merci, Mme la
députée de Jonquière. Avez-vous des remarques? M. le
député de Chambly.
M. Luc Tremblay
M. Tremblay: Mme la Présidente, je pense que nous faisons
face à un malentendu et j'ai l'impression que nos discussions se
prolongent à cause de ce malentendu. Pour essayer de clarifier cette
situation, je dirais que présentement nous sommes en train d'essayer de
solutionner deux problèmes en même temps qui proviennent tous les
deux d'un même article, l'article 65. 1.
Le premier problème, c'est qu'il y a des contestations
relativement à un élargissement de l'assiette fiscale des
municipalités qui était voulu par le législateur.
C'est-à-dire que, en 1979, le législateur désirait que les
municipalités puissent avoir une plus grande taxation des industries en
taxant des équipements qui ne l'étaient pas auparavant. Le
ministre a dit cet après-midi qu'il n'avait pas trouvé la
formulation pour solutionner cette partie du problème.
D'autre part, il y a un deuxième problème qui se pose,
c'est le fait que des gens ont commencé à taxer des biens qu'il
n'était pas de la volonté du législateur de taxer,
c'est-à-dire des meubles, par exemple; on a aussi parlé des
ustensiles et des objets courants. Les conséquences de ne pas
légiférer sur le deuxième point immédiatement, de
toute urgence, sont très grandes puisque, déjà, ce
jugement est connu et des municipalités ont donné ordre, d'une
part, d'imposer ces biens. Elles pourraient, avec le texte de la loi et avec le
jugement qui a été rendu jusqu'à maintenant par le BREF,
imposer dorénavant l'ameublement résidentiel.
Tout à l'heure, j'entendais le député de Frontenac
dire: Chez nous, on n'en a pas,
des restaurants. Il n'est pas question que de restaurants, il est
question des meubles dans les maisons, dans les résidences
privées. Je suis certain que, dans le comté de Frontenac, il y en
a.
M. Lavigne: Des tables et des chaises?
M. Tremblay: Oui, et des ustensiles. Si nous ne votons pas
maintenant l'amendement, des municipalités taxeront les meubles aussi
dans les maisons privées. C'est pour cela que c'est urgent d'adopter cet
amendement et, une fois que le projet de loi 45 sera adopté, que l'on
revienne rapidement afin de solutionner la formulation en ce qui concerne la
première partie du problème qui est l'élargissement de
l'assiette fiscale pour... Pardon?
J'essaie de convaincre mes collègues, n'est-ce pas là mon
rôle?
La Présidente (Mme Bacon): Ce ne sont pas les meilleurs
arguments pour nous convaincre, M. le député de Chambly.
M. Tremblay: Je pense que je n'aimerais pas être dans un
bureau de comté lorsqu'une municipalité viendra taxer le
téléviseur et le réfrigérateur de tout le
monde.
La Présidente (Mme Bacon): Je fais confiance aux
autorités municipales de Laval.
M. Tremblay: Je ne parle pas de Laval, je parle de n'importe
quelle autre...
Le Président (M. Marquis): Merci beaucoup.
M. Saintonge: M. le Président, juste un point...
Le Président (M. Marquis): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: Merci, M. le Président. Je ne reviendrai pas
sur les articles de cet après-midi, je pense que j'ai dit ce que j'avais
à dire.
Sur les amendements que le ministre apporte en vue de modifier la Loi
sur la fiscalité municipale pour les producteurs forestiers, les
amendements concernant les producteurs forestiers, je vous dirai que nous
sommes totalement d'accord avec ces modifications qui avaient été
annoncées dans le budget. Le critique officiel de notre parti, le
député d'Outremont, avait fait mention de l'accord du Parti
libéral sur ces mesures qui seront à l'avantage des producteurs
forestiers. (22 h 45)
Articles en suspens (suite)
Le Président (M. Marquis): Puisqu'on en a amplement
discuté, j'appelle l'article 83. Il y a un amendement. Est-ce que
l'amendement à l'article 83 est adopté?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Marquis): L'amendement à
l'article...
M. Marcoux: M. le Président, je vous demanderais de le
retirer, parce qu'à l'article 83 on ajoute aussi le mot "boisé".
On ne l'avait pas repassé. Cela ne change rien au document qu'on vous a
passé tantôt, à partir de l'article 95. 1, mais, dans
l'amendement original qu'on vous avait passé hier...
M. Saintonge: L'avez-vous dans les nouveaux que vous nous avez
passés ce soir?
M. Marcoux: Je vais simplement vous en faire lecture. Ce que cela
change, c'est que l'article 1 de la Loi sur la fiscalité municipale est
modifié par la supression de la définition du mot
"boisé".
M. Saintonge: On y revient plus loin, j'imagine.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Marquis): Je reprends puisqu'on nous a
donné une nouvelle formulation de l'amendement à l'article 83.
L'amendement à l'article 83 est-il adopté?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Marquis): Adopté. Est-ce que
l'article 83 tel qu'amendé est adopté?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Marquis): Adopté. J'appelle
l'article 84 et il y a un amendement. Est-ce que l'amendement à
l'article 84 est adopté?
M. Marcoux: Adopté.
M. Saintonge: Sur division, pour les motifs que nous avons
invoqués dans nos nombreuses interventions. Nous rejetons donc cet
amendement sur division.
Le Président (M. Marquis): Alors, l'amendement à
l'article 84, est adopté sur division. L'article 84 tel qu'amendé
est-il adopté?
M. Marcoux: Adopté.
M. Saintonge: Sur division.
Le Président (M. Marquis): Sur division.
Donc, l'article 84 tel qu'amendé est adopté sur division.
L'article 85 avait été adopté. Donc, j'appelle
l'amendement aux articles 86 et 87 qui visait à les supprimer.
M. Saintonge: Adopté. M. Marcoux:
Adopté.
Le Président (M. Marquis): L'amendement aux articles 86 et
87 est adopté. Est-ce que les articles 86 et 87 tels qu'amendés
sont adoptés?
Une voix: Ils sont retirés.
M. Saintonge: Bien, ils sont supprimés.
Le Président (M. Marquis): C'est-à-dire qu'ils sont
retirés. Donc, les articles 86 et 87 sont retirés. J'appelle
l'article 88, et il y a un amendement. Est-ce que l'amendement à
l'article 88 est adopté?
M. Saintonge: Non, M. le Président, pour les raisons que
nous avons invoquées, nous nous opposons à l'amendement, à
l'article 88. Donc, ce sera sur division.
M. Grégoire: Vote nominal sur l'article 88.
M. Saintonge: Vous voulez un vote nominal?
M. Tremblay:... député de Duplessis, parce que le
député de Frontenac...
M. Saintonge: M. le Président, juste une...
Le Président (M. Marquis): M. le secrétaire,
voulez-vous faire l'appel nominal, s'il vous plaît?
Le Secrétaire: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Marquis): Pour ou contre
l'amendement.
Le Secrétaire: M. Perron (Duplessis)?
M. Perron: Contre.
Mme Bacon: Il va se faire parler.
Le Secrétaire: M. Lévesque
(Kamouraska-Témiscouata)?
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata):
Pour.
Le Secrétaire: M. Le Blanc (Montmagny-L'Islet)?
M. Le Blanc: Pour.
M. Saintonge: Pas trop fort.
Le Secrétaire: M. Lavigne (Beauhar-nois)?
M. Lavigne: Pour.
Le Secrétaire: Mme Juneau (Johnson)?
Mme Juneau: Pour.
Le Secrétaire: M. Tremblay (Chambly)?
M. Tremblay: Pour.
Le Secrétaire: M. Gravel (Limoilou)?
M. Gravel: Pour.
Le Secrétaire: M. Marcoux (Rimouski)?
M. Marcoux: Pour.
Le Secrétaire: M. Marquis (Matapédia)?
M. Marquis: Pour.
Le Secrétaire: Mme Bacon (Chomedey)?
Mme Bacon: Contre.
Une voix: Quoi? Ils veulent taxer les meubles dans les maisons,
c'est effrayant.
Le Secrétaire: M. Saintonge (Laprairie)? M. Saintonge:
Contre.
Le Secrétaire: Mme Saint-Amand (Jonquière)?
Mme Saint-Amand: Contre. j
M. Tremblay: Les assistés sociaux, ils vont se faire
taxer.
Le Secrétaire: M. Rocheleau (Hull)?
M. Rocheleau: Contre.
Une voix: M. Grégoire n'a pas le droit de vote.
Le Président (M. Marquis): Le résultat du vote est
le suivant: pour: 8, contre: 5. L'amendement est donc adopté sur
division.
M. Grégoire: M. le Président, je n'ai pas
voté parce que je n'avais pas le droit de vote à cette
commission, étant membre d'une autre commission, mais, si j'avais
voté, j'aurais voté contre l'amendement.
Mme Juneau: Ah! Ce n'est pas enregistré.
M. Grégoire: Oui, cela va être enregistré
dans le Journal des débats, d'une manière ou d'une autre, que
j'aurais voté contre l'amendement.
Le Président (M. Marquis): À l'ordre!
M. Tremblay: On enregistre que vous êtes pour qu'on taxe
les meubles des assistés sociaux.
M. Grégoire: Oui?
M. Saintonge: M. le Président...
Le Président (M. Marquis): M. le député de
Laprairie, ensuite, M. le député de Duplessis.
M. Saintonge:... simplement pour le Journal des débats, le
député de Richmond n'a pas voté; malheureusement, il a
dû quitter la commission pour aller en Chambre. Il avait manifesté
le désir de voter, mais il a quitté pour aller faire une
intervention en Chambre sur un autre projet de loi dont il est le
porte-parole.
Le Président (M. Marquis): M. le député de
Duplessis.
M. Perron: M. le Président, remarquez que je n'ai pas
voté pour les libéraux, j'ai voté pour les
municipalités.
M. Saintonge: On ne voudrait sûrement pas cela.
Mme Bacon: On savait cela, on ne le voulait pas non plus.
M. Saintonge: Remarquez que vous êtes assis de votre
côté.
Mme Bacon: Cela a l'air tragique, votre affaire.
Le Président (M. Marquis): Donc, l'amendement à
l'article 88 est adopté sur division. L'article 88 est en
conséquence adopté tel qu'amendé...
M. Saintonge: Sur division.
Le Président (M. Marquis):... sur division. M. le
ministre, dans l'ordre, quels sont les articles...
M. Marcoux: L'article 95...
Le Président (M. Marquis): Les articles 95. 1 à 95.
6.
M. Saintonge: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Marquis): Alors, les articles 95. 1
à 95. 6 sont adoptés. J'appelle l'article 96. 1. M. le
ministre.
M. Marcoux: L'article 96. 1?
Le Président (M. Marquis): L'article 96. 1. Voulez-vous
garder vos échanges pour après la séance, s'il vous
plaît, afin de nous permettre de mieux travailler?
M. Marcoux: L'article 96. 1...
M. Tremblay: Après la séance, M. le
Président, cela va virer à la chicane, peut-être bien.
M. Marcoux: L'article 96. 1, M. le Président, c'est
relatif...
M. Saintonge: Adopté. M. Marcoux:... aux
boisés.
Le Président (M. Marquis): L'article 96. 1 est
adopté. J'appelle l'article 101. 1.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Marquis): L'article 101. 1 est
adopté. J'appelle l'article 144. 5 qui avait été
suspendu.
M. Saintonge: Est-ce qu'on peut finir l'article 145. 1? Cela
terminerait toute la question des boisés.
Le Président (M. Marquis): II faut que je les prenne dans
l'ordre quand même. On avait adopté les articles 144. 1 à
144. 5, et il nous restait l'article 144. 5 qui avait été
suspendu. Je comprends, M. le député de Laprairie, ce que vous
vouliez me faire savoir quand vous parliez de l'article 145. 1.
M. Saintonge: Ce serait un nouvel article qui compléterait
les modifications.
Le Président (M. Marquis): Alors, on va suspendre pendant
une minute l'article 144. 5 et on va adopter l'article 145. 1...
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Marquis):... qui est un nouvel article et
qui ne pose aucun problème.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Marquis): L'article 145. 1 est
adopté.
M. Marcoux: L'article 145. 1 a été adopté,
d'accord. À l'article 146, il y a un amendement.
Le Président (M. Marquis): J'appelle l'article 146, et il
y a un amendement.
Une voix: On va le préparer, cela va prendre deux
secondes.
Le Président (M. Marquis): II n'est pas prêt? Donc,
nous le suspendons.
M. Marcoux: II faut revenir au début parce que c'est la
logique du début. Pour les articles 14. 1, 40. 1...
M. Saintonge:... l'article 65.
M. Marcoux:... 65 et 144. 5, on n'a pas eu de
développement sur ce que j'ai indiqué cet après-midi.
C'est qu'il y a un précédent à la Commission de police.
Lorsque la Commission de police a sous tutelle un corps de police et qu'elle
suspend quelqu'un, celui-ci peut faire appel devant la Cour provinciale, devant
trois juges, plutôt que devant la Commission de police.
M. Saintonge: D'accord. On a déjà discuté
des réserves que nous avions là-dessus et, pour les motifs
invoqués antérieurement, chacun de ces articles sera voté
sur division.
Le Président (M. Marquis): Nous revenons à
l'article 14. 1. J'appelle donc l'article 14. 1. Adopté sur
division?
M. Saintonge: Sur division.
Le Président (M. Marquis): Adopté sur division.
J'appelle l'article 40. 1.
M. Saintonge: Sur division.
Le Président (M. Marquis): Un instant! Donc, à
l'article 40. 1, j'ai posé la question. C'est adopté sur
division? (23 heures)
M. Saintonge: Sur division.
Le Président (M. Marquis): Donc, l'article 40. 1 est
adopté sur division.
M. Saintonge: À l'article 65, il n'y a pas de papillon.
Cela avait été laissé en suspens à cause des deux
articles précédents.
Le Président (M. Marquis): J'appelle l'article 65,
effectivement.
M. Saintonge: Adopté sur division.
Le Président (M. Marquis): Alors, l'article 65 est
adopté sur division. Nous sommes rendus à l'article 144. 5.
M. Saintonge: Adopté sur division.
Le Président (M. Marquis): L'article 144. 5 est
adopté sur division. J'appelle l'article 146. Il y a un amendement qui
se lit comme suit: L'article 146 du projet de loi est modifié par le
remplacement, à la première ligne, des mot et nombres "86, 87 et
88" par les mots et nombres ", 88, 95. 1 à 95. 4 et 96. 1. "
M. Saintonge: À quoi cela se réfère-t-il, M.
le Président?
M. Marcoux: Nous voulons que les modifications aux articles 83,
84 et 88 aient des effets sur le rôle qui sera déposé en
septembre prochain, pour l'exercice financier de 1986.
M. Saintonge: On s'y réfère simplement par
l'amendement? Par le remplacement...
M. Marcoux: Les articles 83 et 84, par exemple, c'est la
définition du mot "bâtiment".
M. Saintonge: J'ai compris, parfait! C'est parce que je n'avais
pas l'autre texte. Je viens de comprendre, d'accord.
M. Marcoux: En somme, il n'y aura pas d'effet
rétroactif.
Le Président (M. Marquis): Est-ce que l'amendement
à l'article 146 est adopté?
M. Saintonge: Sur division.
Le Président (M. Marquis): Adopté sur division.
L'article 146 tel qu'amendé est-il adopté?
M. Saintonge: Sur division.
Le Président (M. Marquis): Alors, l'article 146 tel
qu'amendé est adopté sur division. J'appelle l'article 152.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Marquis): L'article 152 est
adopté.
M. Saintonge: L'annexe avait aussi été
adoptée.
Le Président (M. Marquis): L'annexe avait
été adoptée. Est-ce que la motion de renumérotation
est adoptée?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Marquis): Adopté. Est-ce que les
intitulés du projet de loi sont adoptés?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Marquis): Adopté. Est-ce que le
titre du projet de loi est adopté?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Marquis): Adopté. Est-ce que le
projet de loi tel qu'amendé est adopté?
M. Saintonge: M. le Président, je vous dirai sur division
à cause des restrictions majeures que nous avons sur la question de la
fiscalité municipale et, aussi, au niveau du financement des partis
politiques concernant, non pas le crédit d'impôt, mais le
remboursement de 50 % du financement accordé par les individus aux
partis politiques municipaux, jusqu'à concurrence de 280 $. Cela nous
apparaît un amendement inacceptable. Il y a d'autres points que nous
avons adoptés sur division et qui étaient peut-être un peu
moins fondamentaux, mais il y a un point qu'on jugeait fondamental: la question
des MRC. J'ai demandé au ministre d'apporter certains amendements qui
auraient pu rendre la chose plus acceptable pour nous, mais nous avons
déjà refusé, à différentes occasions, de
donner notre accord à la question du jumelage des MRC. Pour ces motifs,
nous adopterons donc sur division le projet de loi à cette
commission.
Le Président (M. Marquis): Le projet de loi tel
qu'amendé est adopté sur division. La commission ajourne ses
travaux sine die.
(Fin de la séance à 23 h 6)