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(Dix-sept heures vingt-trois minutes)
Le Président (M. Marquis): La commission parlementaire de
l'aménagement et des équipements est réunie afin deprocéder à des consultations particulières et à
l'étude article par article des projets de loi d'intérêt
privé 205, 221, 253, 203 et 212. M. le secrétaire, voulez-vous
faire l'appel des membres, s'il vous plaît.
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. M. Bissonnet
(Jeanne-Mance) en remplacement de M. Ciaccia (Mont-Royal), M. Gravel
(Limoilou), M. Marquis (Matapédia), M. Rocheleau (Hull), M. Saintonge
(Laprairie), M. Tremblay (Chambly), M. Marcoux (Rimouski) et M. Bourbeau
(Laporte), pour la ville de Greenfield Park.
M. Saintonge: J'aurais une substitution, M. le Président.
À la place de M. O'Gallagher (Robert Baldwin), M. Bissonnet
(Jeanne-Mance).
Une voix: On vient de le lire.
M. Saintonge: Ah! II est fait? Excusez-moi.
Le Secrétaire: Et M. Perron (Duplessis) est
également présent.
Le Président (M. Marquis): M. le député de
Laporte est-il intervenant seulement?
M. Saintonge: II est membre automatiquement. Il y a un projet de
loi privé.
Une voix: C'est pour son projet de loi.
Le Président (M. Marquis): Merci. Nous avons un ordre qui
a été établi et que j'ai donné d'ailleurs par les
numéros. Est-ce que l'ordre du jour et l'ordre des projets de loi
agréent aux deux parties?
M. Saintonge: Cela va, M. le Président.
Projet de loi 205
Le Président (M. Marquis): C'est accepté. Donc,
j'inviterais les représentants de la ville de Carignan qui viennent au
sujet du projet de loi d'intérêt privé 205. Nous avons le
procureur, Me Adam.
M. Adam (Paul): C'est cela.
Le Président (M. Marquis): Merci, et...
M. Delisle (Conrad): Me Conrad Delisle. Je représente Me
Serge Brunet, qui était opposant la dernière fois...
Le Président (M. Marquis): Et M. Delisle remplace Me Serge
Brunet.
M. Tremblay: Je crois, M. le Président, que...
Le Président (M. Marquis): M. le député de
Chambly, comme parrain du projet de loi, vous avez la parole.
M. Tremblay: Je crois que la plupart des articles ont
été adoptés et qu'il ne nous reste maintenant qu'un seul
article à adopter et sur lequel il fallait rédiger une entente
conforme à ce que nous voulions, ce qui était acceptable par les
deux parties. Cette entente étant intervenue, je crois que nous avons un
amendement à proposer. M. le ministre.
Le Président (M. Marquis): Effectivement, il restait un
article, le 4. 1. Un article 4. 1 avait été déposé.
Est-ce que, M. le ministre, vous acceptez de le retirer?
M. Marcoux: Oui.
Le Président (M. Marquis): Alors, l'article 4. 1 qui avait
été déposé lors de la dernière séance
est retiré. Je pense qu'un nouvel article 4. 1 sera
déposé. M. le ministre.
M. Marcoux: M. le Président, je voudrais proposer
d'insérer un nouvel article, l'article 4. 1, qui se lit comme suit: "4.
1 Les articles 1 et 2 ne s'appliquent pas à l'égard d'un recours
intenté en vertu de l'article 227 de la Loi sur l'aménagement et
l'urbanisme (L. R. Q., chapitre A-19. 1) quant à l'immeuble connu et
désigné comme étant le lot 227-6 du cadastre de la
paroisse de Saint-Joseph-de-Chambly et quant au bâtiment qui y est
érigé. "
Le Président (M. Marquis): M. le député de
Laprairie, est-ce qu'il y a des commentaires sur ce nouvel article 4. 1?
M. Saintonge: M. le Président, je comprends que Me Delisle
représente Me Brunet. Je vous dirai, comme il avait été
convenu lors de la dernière commission parlementaire, que j'ai
communiqué avec Me Brunet afin de m'assurer que le texte en question lui
agréait. Me Delisle peut le confirmer ici.
M. Delisle: C'est exact.
M. Saintonge: D'accord. Il m'a confirmé également,
par téléphone, qu'il était en accord avec le texte.
J'avais eu la confirmation que le procureur de la municipalité serait
présent, c'est pour cela que je ne l'ai pas rappelé. Sachant que
le texte lui agréait, on n'a pas d'objection pour la nouvelle
formulation.
Le Président (M. Marquis): Alors, c'est le cas, Me
Adam.
M. Adam: C'est effectivement le cas, le texte nous va
parfaitement.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Marquis): Est-ce que l'article 4. 1 est
adopté?
M. Saintonge: Adopté. M. Marcoux:
Adopté.
Le Président (M. Marquis): Adopté. Est-ce que
l'article 5 est adopté?
M. Marcoux: Adopté.
M. Saintonge: L'article 5, c'est l'entrée en vigueur, M.
le Président?
Le Président (M. Marquis): Oui. M. Saintonge:
Adopté.
Le Président (M. Marquis): L'article 5 est adopté.
Est-ce que le préambule du projet de loi est adopté?
M. Marcoux: Adopté. M. Saintonge:
Adopté.
Le Président (M. Marquis): Adopté. Il y a une
motion de renumérotation qui est nécessaire. Est-ce que cette
motion de renumérotation est adoptée?
M. Saintonge: Adopté. M. Marcoux:
Adopté.
Le Président (M. Marquis): Adopté. Est-ce que le
titre du projet de loi est adopté?
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Marquis): Adopté. Est-ce que le
projet de loi, tel qu'amendé, est adopté?
M. Bissonet: Adopté.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Marquis): Merci beaucoup. Nous passons au
suivant.
J'inviterais les représentants de la ville de Greenfield-Park
à se présenter. Nous allons aborder l'étude du projet de
loi d'intérêt privé 221, Loi concernant la ville de
Greenfield-Park. Je demanderais d'abord aux gens de se présenter, s'il
vous plaît!
Projet de loi 221
M. Gratton (Luc): Je suis Luc Gratton, du bureau Bélanger
et Sauvé, avocats; je représente la ville de Greenfield-Park. Je
suis accompagné de Me Lyne Charest, greffier de la ville, et de M.
Raymond Bergevin, conseiller municipal à la ville de
Greenfield-Park.
Le Président (M. Marquis): Merci beaucoup, Me Gratton. Je
pense que, comme parrain du projet de loi, je demanderais au
député de Laporte s'il a des commentaires ou une
présentation à nous faire.
Remarques préliminaires
M. Bourbeau: Un très court commentaire, M. le
Président. Il me fait plaisir de souhaiter la bienvenue aux
représentants de la ville de Greenfield-Park qui, comme tout le monde le
sait, est située dans le très beau comté de Laporte sur la
rive sud de Montréal. Greenfield-Park, qui est un des fleurons du monde
municipal sur la rive sud de Montréal, est une municipalité qui
est remarquable à plusieurs égards. Elle est remarquable,
premièrement, par sa composition. Je pense qu'il s'agit là d'une
municipalité qui présente un harmonieux mélange des deux
communautés francophone et anglophone que nous retrouvons à
quelques endroits au Québec, où les deux communautés
vivent en parfaite harmonie. Elle est remarquable également pour la
rigueur de sa gestion, rigueur qui s'est traduite, je pense, par un maintien
constant d'un niveau de taxes extrêmement raisonnable au cours des
dernières années; rigueur aussi peut-être qui, à
l'occasion, a créé certains bouleversements qui ont
accompagné la mise en place d'une administration très rigoureuse
et où certaines erreurs administratives ont peut-être pu se
glisser dans le passé. (17 h 30)
J'aimerais toutefois souligner que ces erreurs ne se sont pas produites
sous l'administration du greffier municipal ici présent, aujourd'hui,
à la table. Vous constaterez que, dès les premiers articles, on
souligne que certains avis n'ont pas été publiés au bureau
du greffier. Je tenais à souligner que c'est avant l'arrivée du
nouveau greffier.
Ceci étant dit, M. le Président, on pourrait
immédiatement procéder avec le projet de loi.
Le Président (M. Marquis): M. le ministre, est-ce que vous
avez un mot à dire?
M. Marcoux: Oui, M. le Président. Il me fait plaisir
également d'accueillir le conseiller municipal, M. Bergevin, de
Greenfield-Park, ainsi que le greffier et le procureur de la
municipalité pour étudier leur projet de loi, qui vise à
régulariser certains actes de la municipalité. Je pense que ce
type de projet de loi correspond exactement à l'objectif d'un projet de
loi privé, sauf un article sur lequel nous reviendrons plus tard. Nous
sommes prêts à procéder à l'étude article par
article.
Le Président (M. Marquis): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: M. le Président, je joins ma voix aux
commentaires du député de Laporte, qui est un très bon
parrain du projet de loi. On sait d'ailleurs qu'il a de fort bons succès
à son crédit comme parrain, de ce temps-ci. Nous sommes
également prêts à procéder à l'étude
de ce projet de loi. '
Le Président (M. Marquis): Me Gratton, comme procureur de
la ville, est-ce que vous auriez quelque chose à ajouter?
M. Gratton (Luc): Je pourrais expliquer la nature des
défauts, si vous y tenez. Si vous n'y tenez pas, je passerai outre.
M. Saintonge: Pour les fins de la commission, il serait bon
d'avoir l'enregistrement des explications que vous voulez nous donner.
M. Gratton (Luc): D'accord.
Le Président (M. Marquis): Me Gratton.
M. Gratton (Luc): La ville demande aujourd'hui à
l'Assemblée nationale l'adoption d'un projet de loi
d'intérêt privé de nature essentiellement
remédiatrice, qui vise à corriger les trois défauts
suivants:
Premièrement, le défaut d'avoir affiché, au bureau
de la municipalité, au bureau du greffier ou au bureau où
étaient tenus des registres, les avis publics qui devaient y être
affichés et qui par ailleurs ont été publiés dans
les journaux pendant la période allant du 22 avril 1982 au 18
décembre 1984.
Deuxièmement, le défaut d'avoir publié sept
règlements durant la même période, en ne donnant pas, cette
fois, l'avis public requis par la loi, c'est-à-dire en ne l'affichant
pas au bureau de la municipalité et en ne le publiant pas dans les
journaux.
Troisièmement, le défaut d'avoir publié un avis
relatif à la tenue de la séance du conseil où fut
adopté le budget pour l'exercice financier de 1983.
Ce sont les trois défauts auxquels on cherche à
remédier aujourd'hui.
La ville demande également l'adoption d'un pouvoir spécial
aux fins de réglementer le stationnement sur certains terrains
privés après entente avec les propriétaires. Il s'agit de
permettre à la ville de réglementer le stationnement sur les
allées où doivent passer les camions à incendie sur
certains terrains comme l'hôpital Charles-LeMoyne et sur certains
terrains de centres commerciaux longeant le boulevard Taschereau.
Au sujet de ces quatre points, nous avons consulté les
légistes du ministère des Affaires municipales et nous nous
sommes entendus sur un texte autre que celui qui est imprimé et qui est
devant vous. Je demanderais aux gens du ministère s'ils veulent le
distribuer. C'est déjà fait. À ce texte, l'article 1
corrige le premier défaut qui est celui d'avoir fait défaut
d'afficher certains avis pendant une certaine période.
Étude détaillée
M. Marcoux: Adopté.
Le Président (M. Marquis): Comme il s'agit d'amendements
qui ont été déposés, nous allons procéder
dans l'ordre. Est-ce que l'amendement à l'article 1 est
adopté?
M. Marcoux: Adopté.
Le Président (M. Marquis): Est-ce que l'article 1 tel
qu'amendé est adopté?
M. Marcoux: Adopté.
Le Président (M. Marquis): L'amendement à l'article
2. Me Gratton.
M. Gratton (Luc): L'article 2 vise les sept règlements qui
n'ont pas été publiés du tout pendant la même
période.
M. Marcoux: L'amendement sera adopté.
Le Président (M. Marquis): L'amendement à l'article
2 est-il adopté?
M. Saintonge: Adopté. M. Marcoux:
Adopté.
Le Président (M. Marquis): Adopté. Est-ce que
l'article 2 tel qu'amendé est adopté?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Marquis): Adopté. L'amendement
à l'article 3, Me Gratton.
M. Gratton (Luc): L'article 3 établit la
conséquence de remédier au défaut, c'est-à-dire
qu'on y dit qu'aucune irrégularité ou illégalité ne
peut être soulevée en raison du défaut d'affichage
visé à l'article 1 ou du défaut de publication visé
à l'article 2 et corrige au surplus la situation créée par
l'absence de publication de l'avis relatif à la séance du conseil
où devait être adopté le budget pour l'exercice financier
1983 à la ville de Greenfield Park.
Le Président (M. Marquis): Est-ce que l'amendement
à l'article 3 est adopté?
M. Marcoux: Adopté. M. Saintonge:
Adopté.
Le Président (M. Marquis): Adopté. Est-ce que
l'article 3 tel qu'amendé est adopté?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Marquis): Adopté. L'amendement
à l'article 4. Me Gratton.
M. Gratton (Luc): L'article 4 tel qu'amendé établit
l'obligation pour le greffier d'inscrire un renvoi à la présente
loi dans le livre des règlements du conseil, au premier alinéa,
et, au second alinéa, l'obligation d'inscrire ce même renvoi au
certificat de publication des avis relatifs à d'autres actes de la
municipalité que les règlements.
Le Président (M. Marquis): Est-ce que l'amendement
à l'article 4 est adopté?
M. Saintonge: Une minute! J'ai une question, M. le
Président.
Le Président (M. Marquis): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: M. le ministre, lorsqu'on parle de "renvoi sur le
certificat de publication accompagnant les avis publics relatifs aux actes
autres que les règlements visés au premier alinéa", vous
vous référez à quoi, par exemple? Est-ce que ce sont les
actes qui sont reliés aux règlements en question? Est-ce que ce
sont des actes relatifs aux règlements en question dans les paragraphes
précédents?
M. Gratton (Luc): Est-ce que je peux répondre?
M. Marcoux: Cela voudrait dire les avis publics
décrétant un référendum ou convoquant les
propriétaires. Tous les avis publics publiés durant cette
période-là devraient avoir le renvoi.
M. Saintonge: C'est relatif, à ce moment-là, aux
règlements concernés, c'est bien cela?
M. Marcoux: Non, c'est relatif à tous les actes
posés.
M. Saintonge: En rapport avec ces règlements-là.
C'est toujours en rapport avec les règlements en question qu'on veut
valider.
Le Président (M. Marquis): Me Gratton, oui.
M. Gratton (Luc): Est-ce que je pourrais intervenir? Le premier
alinéa qui vise à régulariser la situation du
défaut d'affichage des avis publics, évidemment, touche surtout
les avis de publication des règlements. Mais il peut toucher aussi
certains avis publics qui ne sont pas liés à des
règlements tels que les avis concernant le rachat d'obligations par
anticipation, les avis reliés aux élections municipales, les avis
reliés aux ventes pour taxes, les avis reliés au
dépôt du rôle d'évaluation, au dépôt du
rôle de perception, etc. C'est évident qu'on ne pourra pas
prescrire dans la loi l'obligation d'inscrire cela au livre des
règlements puisque ces actes-là ne sont pas des actes
réglementaires, mais des actes administratifs. La seule place où
l'on pourrait inscrire un renvoi à la présente loi est aux
certificats de publication de ces avis-là.
M. Saintonge: D'accord, adopté.
Le Président (M. Marquis): L'amendement à l'article
4 est adopté. Est-ce que l'article 4 tel qu'amendé est
adopté?
M. Saintonge: Adopté. M. Marcoux: Adopté.
Le Président (M. Marquis): Maintenant, nous
insérons un nouvel article qui va porter le numéro 4. 1
plutôt que 5 sur la formule qui a été distribuée
pour que cela corresponde aux articles du projet de loi original. Ce qui est
numéroté article 6, sur la formule d'amendement, deviendra
l'article 5, toujours pour se conformer au projet de loi original. Donc,
j'appelle l'article 4. 1.
M. Saintonge: La date du 1er juin, M. le Président, est-ce
que c'est la publication?
M. Marcoux: C'est la date de publication dans la Gazette
officielle du Québec.
M. Saintonge: J'aurais une question pour le procureur de la
municipalité. Avez-vous vérifié si, actuellement, la ville
est saisie de poursuites relativement à ces
règlements-là?
M. Gratton (Luc): Actuellement, il n'y en a aucune.
M. Saintonge: II n'y a aucune poursuite. M. Gratton (Luc):
Non.
Le Président (M. Marquis): Est-ce que l'article 4. 1 est
adopté?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Marquis): Adopté. J'appelle
l'article 5. Est-ce que l'article 5 est adopté?
M. Saintonge: Adopté. M. Marcoux:
Adopté.
Le Président (M. Marquis): L'article 5 est adopté.
Là-dessus, est-ce que le préambule du projet de loi est
adopté?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Marquis): Est-ce que la motion de
renumérotation est adoptée?
M. Saintonge: Adopté.
M. Marcoux: Un instant. Il y a une chose, M. le Président.
L'article 4 du projet de loi original, il faut déclarer qu'il est...
Est-ce que vous acceptez de retirer l'article 4 du projet de loi original?
M. Gratton (Luc): Je conviens que, si le paragraphe 4 de
l'article 17 du projet de loi 45 est adopté avant la fin de la
présente session, cela aura exactement le même effet pour la
ville.
M. Marcoux: Oui, mais même...
M. Gratton (Luc): Alors, je suis prêt à le retirer
dans ces conditions, mais on me dit qu'il est possible que le projet de loi 45
ne soit pas adopté avant la fin de la session.
M. Marcoux: Je ne sais pas qui vous a informé de cela,
mais...
M. Saintonge: Quelles sont vos sources? Cela vient du
ministère?
M. Marcoux: M. le procureur...
M. Bourbeau: Qui a donné ce renseignement?
M, Marcoux:... si vous n'acceptez pas de le retirer, de toute
façon, je vais proposer qu'il le soit, puisqu'on a établi de
nouvelles règles concernant les projets de loi privés des
Affaires municipales, selon lesquelles les projets de loi privés sont
là pour régler des problèmes particuliers à une
municipalité et, lorsqu'une municipalité demande un pouvoir qui
pourrait être bon ou être mauvais pour toutes les
municipalités, c'est dans le cadre des projets de loi publics que ces
pouvoirs devraient être accordés.
Déjà, depuis le mois de juin dernier, nous n'accordons
plus de pouvoirs semblables à des municipalités, à partir
de demandes faites dans les projets de loi privés, parce que cela
faisait des projets de loi privés qui étaient plus denses et plus
épais que les projets de loi publics et cela aboutissait à faire
en sorte que quelques municipalités avaient certains pouvoirs que
d'autres n'avaient pas. Alors, je vous demande si vous acceptez de le retirer
ou non.
M. Gratton (Luc): Je m'incline devant votre invitation.
M. Saintonge: Vous êtes tout a fait libre...
Le Président (M. Marquis): Un instant.
M. Marcoux: Je suis très heureux d'apprendre, je ne sais
pas de quelle source, je ne sais pas si c'est le lieutenant-gouverneur qui vous
en a informé, que le projet 45 ne serait pas adopté. Alors, je
vous remercie de l'information.
M. Saintonge: Je vous dirai que cela ne vient pas de l'Opposition
non plus; je pensais que cela venait du ministère, étant
donné que les négociations pour les projets de loi privés,
surtout pour les textes, se font avec les officiers du ministère. J'ai
cru comprendre que cela venait de votre source. Cela m'a surpris
énormément.
M. Tremblay: C'est une des nombreuses remarques qui se font dans
un Parlement.
Le Président (M. Marquis): Pour les besoins du
procès-verbal, il est convenu que l'article 4 du projet initial est
retiré. J'en étais à la motion de renumérotation.
Est-ce qu'elle est adoptée?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Marquis): Est-ce que le titre du projet
de loi est adopté?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Marquis): Adopté. Est-ce que le
projet de loi, tel qu'amendé, est adopté?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Marquis): Adopté. Merci beaucoup
aux gens de Greenfield Park et merci au député de Laporte.
M. Gratton (Luc): Nous remercions la commission parlementaire
M. Saintonge: On va vous souhaiter un bon retour. Est-ce qu'on la
reprend après?
M. Marcoux: Est-ce qu'on sonne les cloches? On a le temps de
passer Hull. Où est le projet de Hull?
Projet de loi 253
Le Président (M. Marquis): J'inviterais maintenant les
représentants de la ville de Hull à se présenter à
la table, s'il vous plaît. Vous êtes tout seul, voulez-vous vous
présenter?
M. Légère (Michel): Michel Légère,
maire de Hull.
Le Président (M. Marquis): M. Michel Légère,
maire de Hull. Je donnerai immédiatement la parole au
député de Hull comme parrain du projet de loi.
Remarques préliminaires
M. Rocheleau: Merci, M. le Président. Je tenterai
d'être le plus bref possible, étant donné que nous devons
être appelés vers 17 h 50. Je veux, premièrement, souhaiter
la bienvenue au maire de Hull qui s'est rendu ici, entre autres, pour le projet
de loi 253, afin de permettre certaines corrections et de permettre aux
citoyens actuels de l'ancien territoire d'Aylmer annexé à Hull de
maintenir leur même taux de taxe pour une période de quatre ans,
à part cette année, d'une façon progressive. Le taux est
majoré à 25 %.
Je pense que c'est un élément important qui a
été conclu entre les deux municipalités, la
municipalité de Hull et la municipalité d'Aylmer. Je voudrais
profiter de l'occasion, M. le Président, pour remercier le ministre des
Affaires municipales qui est intervenu dans ce dossier. On sait que l'annexion
de parties de territoire entre la ville d'Aylmer et la ville de Hull a
été, durant une dizaine d'année, une controverse
constante.
Finalement, on avait permis aux deux municipalités de s'asseoir
et de régler le problème. Sinon, le ministre aurait eu à
intervenir incessamment. Je pense que cela a été une question de
patience. Il faut quand même se féliciter un peu tout le monde. Je
profite de l'occasion pour remercier le ministre des Affaires municipales qui a
su manier ce dossier avec diligence et patience. Il a permis 6 la ville de Hull
et à la ville d'Aylmer de s'entendre sur cette partie de territoire
annexée à Hull.
C'est une question de donner une suite à cette entente aux
citoyens de l'ancien territoire d'Aylmer, de maintenir le même taux de
taxation pour la période que j'ai mentionnée tantôt. Par
contre, M. le Président, j'aime peut-être mieux le souligner
immédiatement, et je pense qu'il en a été convenu avec la
ville de Hull, le procureur et le ministère, il y a un ajout à
l'article 2 ou à l'article 3, deux ajouts. Je ne sais pas si le
ministère a déjà préparé un article qui
pourrait être compatible...
Une voix: Oui.
M. Rocheleau: Bon. C'est cela. Étant donné que vous
l'avez déjà fait, je laisserai le président en faire
lecture. Je pense qu'on peut procéder immédiatement, si vous le
voulez, M. le Président.
Le Président (M. Marquis): S'il n'y a pas de
problème, on peut peut-être adopter ce projet de loi avant d'aller
au vote. Cela dépend des interventions qu'il pourrait y avoir.
M. Marcoux: J'aurais le goût d'intervenir, mais, dans le
but qu'il soit adopté avant le vote, je n'ai pas d'intervention. Je
voudrais seulement souhaiter la bienvenue au maire de Hull qu'on a le plaisir
de recevoir à l'Assemblée nationale.
Étude détaillée
Le Président (M. Marquis): J'appelle l'article 1 et il y a
un amendement qui se lit ainsi: Remplacer le deuxième alinéa de
l'article 1 par le suivant: "Si la ville de Hull adopte le règlement
visé au premier alinéa, le taux de la taxe foncière
générale applicable à ces immeubles est, pour chacun des
quatre exercices financiers suivants, celui décrété par ce
règlement, majoré annuellement et cumulativement de 25 %. "
M. Marcoux: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Marquis): L'amendement à l'article
1 est-il adopté?
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Marquis): Adopté. Est-
ce que l'article 1, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Marquis): Adopté. J'appelle
l'article 2. Il n'y a pas, à ma connaissance, d'amendement à cet
article. Est-ce que l'article 2 est adopté?
M. Marcoux: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Marquis): Adopté. J'appelle
l'article 3 et il y a un amendement qui se lit comme suit: Ajouter,
après le premier alinéa de l'article 3, l'alinéa suivant:
"Elle cesse également de s'appliquer à l'égard de chaque
immeuble situé dans les parties de territoire visées à
l'article 1 et qui fait l'objet d'une modification au rôle
d'évaluation en vertu du paragraphe 3 de l'article 174 de la Loi sur la
fiscalité municipale, à compter du début de l'exercice
financier suivant celui au cours duquel cette modification a effet. "
M. Marcoux: L'amendement est adopté, M. le
Président.
M. Rocheleau: C'est adopté.
Le Président (M. Marquis): L'amendement à l'article
3 est adopté. Est-ce que l'article 3, tel qu'amendé, est
adopté?
M. Marcoux: Adopté.
Le Président (M. Marquis): Adopté. J'appelle
l'article 4, Est-ce que l'article 4 est adopté?
M. Rocheleau: Adopté.
Le Président (M. Marquis): L'article 4 est adopté.
Est-ce que le préambule du projet de loi est adopté?
M. Rocheleau: Adopté. M. Marcoux:
Adopté.
Le Président (M. Marquis): Adopté. Est-ce que le
titre du projet de loi est adopté?
M. Rocheleau: Adopté. M. Marcoux:
Adopté.
Le Président (M. Marquis): Adopté. Est-ce que le
projet de loi, tel qu'amendé, est adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Marquis): Adopté. La commission
parlementaire de l'aménagement et des équipements suspend ses
travaux jusqu'à ce soir, 20 heures.
M. Marcoux: Merci. Bonjour, M. le maire.
Une voix: Merci, M. Marcoux. (Suspension de la séance
à 17 h 49)
(Reprise à 20 h 20)
Le Président (M. Marquis): La commission de
l'aménagement et des équipements reprend ses travaux afin de
poursuivre des consultations particulières sur des projets de loi
privés ainsi que l'adoption article par article de certains de ces
projets. Nous en étions au projet de loi d'intérêt
privé 203. Auparavant, est-ce qu'il y a des remplacements à
mentionner?
Le Secrétaire: Non, M. le Président, aucun
remplacement. Les membres présents sont les mêmes que cet
après-midi; en plus, il y a M. Le Blanc (Montmagny-L'Islet) et Mme Bacon
(Chomedey).
Le Président (M. Marquis): Merci.
M. Saintonge: Je comprends, M. le Président, que, pour le
projet de loi 45, comme pour les autres projets de loi, on fera des
remplacements, à ce moment, de notre côté.
Projet de loi 203
Le Président (M. Marquis): Très bien.
J'étais à appeler le projet de loi d'intérêt
privé 203, Loi modifiant la Loi constituant la Corporation des officiers
municipaux agréés du Québec. J'inviterais les gens de ce
groupe à se présenter et je donne la parole au parrain du projet
de loi, le député de Limoilou.
Remarques préliminaires
M. Gravel: Merci, M. le Président. Permettez-moi, tout
d'abord, de souhaiter la bienvenue à la commission de
l'aménagement et des équipements aux représentants de la
Corporation des officiers municipaux agréés du Québec,
soit M. Maurice Guay, président de la corporation, Me Gabriel Michaud,
exprésident de la corporation, ainsi que Me Jacques Leblond et Mme
Christiane Saint-Onge, qui est ici présente à titre de procureur
de la corporation.
La Corporation des officiers municipaux agréés du
Québec regroupe principalement les directeurs généraux des
corporations municipales dont la population est de 5000 citoyens et plus ainsi
que les greffiers et les
trésoriers de cesdites municipalités et vise à voir
au perfectionnement professionnel de ses membres.
Par son projet de loi, la corporation cherche aujourd'hui à
apporter un certain nombre d'améliorations à ses règles de
régie interne. Elle souhaite de même voir édicter de
nouvelles procédures qui lui permettraient par voie réglementaire
de statuer quant à l'obtention, au maintien ou à la perle de
titre d'officier municipal agréé et de ses lettres
réservées OMA, mais ce, évidemment, dans le respect des
droits acquis de ses anciens membres.
M. le Président, en terminant, je sollicite la collaboration des
membres de cette commission parlementaire pour que ce projet de loi soit
étudié maintenant.
Le Président (M. Marquis): Merci, M. le
député de Limoilou. M. le ministre, avez-vous des
commentaires?
M. Marcoux: Je voudrais simplement saluer le président de
la COMAQ et souhaiter que nos travaux soient à sa satisfaction.
Le Président (M. Marquis): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: M. le Président, la même chose. Je
veux saluer les gens de la corporation et les assurer de notre collaboration.
Nous allons examiner le projet de loi et tenter, dans les meilleurs
intérêts du public en général, de lui donner suite
à votre satisfaction.
Le Président (M. Marquis): M. Guay, président de la
corporation, avant d'aborder l'étude article par article du projet de
loi, est-ce que vous auriez des commentaires à formuler?
M. Guay (Maurice): M. le Président, je
délègue M. Gabriel Michaud à titre de porte-parole
officiel pour la COMAQ, ce soir.
Le Président (M. Marquis): M. Michaud, est-ce que vous
avez des remarques préliminaires avant qu'on commence l'étude
article par article?
M. Michaud (Gabriel): Simplement, peut-être, à titre
de commentaires généraux, nous sommes ici parce que, au
départ, l'assemblée générale des membres avait
donné le mandat, l'an dernier, de faire la révision des
règlements généraux de la corporation, ce qui a
amené automatiquement à revoir la loi constitutive pour voir s'il
n'y avait pas lieu de l'actualiser par rapport aux désirs de changement
qu'on voulait également apporter aux règlements.
C'est sûr que les changements apportés ne constituent pas
des changements majeurs. Ce sont plutôt des modifications mineures, une
actualisation, si on peut dire, de notre loi constitutive qui a
déjà été amendée à deux reprises,
soit en 1976 et en 1980. Ce sont simplement des commentaires
généraux que j'avais à faire au départ.
Étude détaillée
Le Président (M. Marquis): Merci beaucoup. J'appelle
l'article 1. Est-ce qu'il y a des commentaires de la part du ministre ou du
critique?
M. Marcoux: Adopté.
Le Président (M. Marquis): L'article 1 est-il
adopté?
M. Saintonge: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Marquis): L'article 1 est adopté.
J'appelle l'article 2.
M. Marcoux: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Marquis): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Marquis): L'article 2 est adopté.
J'appelle l'article 3.
M. Marcoux: Adopté, M. le Président. M.
Saintonge: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Marquis): L'article 3 est adopté.
J'appelle l'article 4.
M. Marcoux: Adopté, M. le Président. M.
Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Marquis): L'article 4 est adopté.
J'appelle l'article 5.
M. Marcoux: Adopté. M. Saintonge:
Adopté.
Le Président (M. Marquis): L'article 5 est adopté.
J'appelle l'article 6.
M. Marcoux: Adopté, M. le Président. M.
Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Marquis): L'article 6 est adopté.
J'appelle l'article 7.
M. Marcoux: Adopté, M. le Président. M. Saintonge:
Adopté.
Le Président (M. Marquis): L'article 7 est adopté.
J'appelle l'article 8.
M. Marcoux: Adopté, M. le Président. M.
Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Marquis): L'article 8 est adopté.
J'appelle l'article 9.
M. Marcoux: Adopté. M. Saintonge:
Adopté.
Le Président (M. Marquis): L'article 9 est adopté.
J'appelle l'article 10.
M. Marcoux: Adopté, M. le Président. M.
Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Marquis): L'article 10 est adopté.
J'appelle l'article 11.
M. Saintonge: C'est une clause constitutionnelle, M. le
Président. Sur division.
M. Marcoux: Adopté.
Le Président (M. Marquis): L'article 11 est adopté
sur division. J'appelle l'article 12.
M. Saintonge: Adopté.
M. Marcoux: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Marquis): L'article 12 est adopté.
Est-ce que le préambule de ce projet de loi est adopté?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Marquis): Le préambule est
adopté. Est-ce que le titre du projet de loi est adopté?
M. Saintonge: Adopté. M. Marcoux:
Adopté.
Le Président (M. Marquis): Adopté. Est-ce que le
projet de loi 203, Loi modifiant la Loi constituant la Corporation des
officiers municipaux agréés du Québec, est
adopté?
M. Saintonge: Adopté. M. Marcoux:
Adopté.
Le Président (M. Marquis): Adopté. Je voudrais
personnellement féliciter les gens qui ont contribué à la
préparation de ce projet de loi qui ne comportait pas d'amendements - il
a donc été adopté rapidement - et excuser la commission
auprès de nos invités, qui ont dû attendre plusieurs heures
aujourd'hui. J'ai oublié de le faire avec les groupes qui vous ont
précédés. Vous connaissez le parlementarisme; il y a des
choses qui arrivent comme cela en fin de session. Alors, nous nous excusons. Ce
n'est la faute d'aucun des membres de cette commission.
Est-ce qu'il y a des commentaires en terminant?
M. Marcoux: Le coupable est en arrière.
Des voix: Ah! Ah! Ah!
Le Président (M. Marquis): Avant de terminer, M.
Michaud.
M. Michaud: De toute façon, nous venons si peu souvent
qu'attendre comme cela fut le cas aujourd'hui... Nous comprenons très
bien la situation et cela nous a fait plaisir d'avoir été
accueillis par la commission et de voir notre projet accepté. Merci.
Une voix: Bonjour et merci.
Le Président (M. Marquis): Merci beaucoup.
Les travaux de la commission sont suspendus pour quelques minutes.
(Suspension de la séance à 20 h 28)
(Reprise à 20 h 40)
Le Président (M. Marquis): La commission de
l'aménagement et des équipements reprend ses travaux. J'appelle
le projet de loi privé 212, Loi concernant la ville de Chambly et la
Société d'exploitation de la centrale de traitement d'eau
Chambly-Marieville-Richelieu.
Les gens étant déjà à la table, je donne la
parole au député de Chambly et parrain du projet de loi.
Projet de loi 212
M. Tremblay: M. le Président, il me fait plaisir
d'accueillir à la commission permanente de l'aménagement et des
équipements les représentants de la ville de Chambly ainsi que
des municipalités impliquées dans la centrale de traitement d'eau
de Chambly-Marieville-Richelieu.
C'est avec plaisir que j'accueille M.
Jean Tanguay, maire de Chambly, et M. Pierre Lareau, maire de Richelieu,
ainsi que M. Paul Yvon Hamel, maire de Marieville, le conseiller de la ville de
Chambly, M. Conrad Delisle, le conseiller juridique des villes de Marieville et
de Richelieu, M. Pierre Viau. J'en profiterais pour accueillir en même
temps tous les conseillers de la ville de Chambly ici présents avec qui
j'ai eu l'honneur, à un certain moment de ma courte carrière, de
siéger comme conseiller municipal.
M. Marcoux: Vous étiez là et vous n'avez pas
réglé ce problème-là?
M. Tremblay: Dans ce temps-là, le problème
n'existait pas. On avait de l'eau, mais cela commençait à
baisser. De 1975 à 1979, la population a augmenté parce que la
ville progressait et l'industrialisation commençait. C'est normal que
cela prenne plus d'eau maintenant.
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata): Est-ce que
l'eau est bonne?
M. Tremblay: Elle est excellente. M. le Président, je vous
demanderais qu'on passe aux remarques que les intervenants voudraient
faire.
Le Président (M. Marquis): Remarques préliminaires.
Mais auparavant, M. le ministre, avez-vous quelque chose à dire?
Remarques préliminaires M. Alain
Marcoux
M. Marcoux: M. le Président, je veux souhaiter la
bienvenue aux trois maires ainsi qu'aux personnes qui les accompagnent. Comme
première étape, je pense qu'il faut aborder le projet de loi dans
l'esprit suivant. En ce qui me concerne, j'aimerais entendre le point de vue
des trois municipalités à la fois sur l'historique récent
de cette société, soit depuis cinq ou six ans, ainsi que les
solutions que chacun des maires voit au problème soulevé par
Chambly et auquel la ville de Chambly voudrait apporter une solution
grâce à ce projet de loi. Je voudrais qu'on nous éclaire
non seulement sur le diagnostic des problèmes, mais qu'on nous dise
quelle serait la solution si celle-là n'était pas retenue.
Le Président (M. Marquis): M. le député de
Laprairie.
M. Jean-Pierre Saintonge
M. Saintonge: M. le Président, je veux également
souhaiter la bienvenue aux maires et représentants des
municipalités, accompagnés de leurs procureurs, les conseillers
municipaux ici présents. J'ai d'ailleurs eu l'occasion de les rencontrer
au cours de la journée. Comme le ministre l'a mentionné, nous
allons d'abord entendre les représentations de la ville de Chambly et
ensuite celles des deux autres municipalités relativement au
problème qui vous occupe et tenter de trouver pour le mieux une solution
qui s'appliquera, je ne dirais pas d'avance à la satisfaction de tout le
monde, car cela pourra être difficile, mais on pourra tenter de
dégager au moins un consensus et voir ce qu'il sera possible de faire.
Quant à nous, c'est dans cette optique qu'on veut aborder ce projet de
loi.
Le Président (M. Marquis): Merci, M. le
député de Laprairie. Je donne d'abord la parole au maire de
Chambly, M. Jean Tanguay.
Remarques générales des
représentants municipaux
M. Tanguay (Jean): M. le Président, M. le ministre des
Affaires municipales, M. le député de Chambly, madame et
messieurs les membres de l'Assemblée nationale, bonsoir! M. le
Président, je vous dis immédiatement que j'ai pris bonne note des
excuses que vous nous avez adressées tantôt et je vous en sais
gré. Je voudrais également remercier le député de
Chambly, au nom du conseil municipal, pour le chaleureux accueil qu'il nous a
réservé tout au long de cette attente aujourd'hui.
J'aimerais souligner la présence à mes côtés
de Me Conrad Delisle et vous remercier de l'honneur que vous lui avez fait
tantôt en le nommant conseiller municipal pour quelques instants. Je veux
également souligner la présence de Me Michèle Monast et la
présence, dans la salle, de cinq membres du conseil municipal, soit M.
Gérard Mongeau, qui compte 26 années de service au sein de la
ville de Chambly, M. Hercule Coupai, M. Lionel Benoît, M. Jean-Paul
Grégoire et une conseillère, Mme Marie-Marthe Dubé. Le
directeur général, M. Jacques Vézina, et le greffier, Mme
Marthe Mongrain, nous accompagnent également dans cette démarche
que nous entreprenons devant l'Assemblée nationale.
Le projet de loi présentement à l'étude comporte
deux objectifs principaux. Le premier objectif est particularisé
à Chambly. Il vise à régler certains problèmes
particuliers à Chambly et je crois traiter des articles 6 - pour autant
que c'est dans cette direction, M. le Président, cela ne me
dérange pas trop - et suivants, qui sont particuliers à la ville
de Chambly.
Les articles 1 à 5 inclusivement sont particuliers à la
ville de Chambly en regard de sa vie actuelle à la SECT-eau.
L'objectif
concernant la SECT-eau revêt deux caractères principaux: le
premier caractère vise à donner plus de pouvoirs à la
Société d'exploitation de la centrale de traitement d'eau
Chambly-Marieville-Richelieu et le deuxième objectif vise à
augmenter l'autonomie de chacune des municipalités membres de cette
société d'exploitation.
La SECT-eau a été créée, si ma
mémoire est fidèle, vers 1979, peu avant l'adoption de la loi
générale portant le no 39, je crois. Elle avait pour principal
objectif la mise en commun des ressources de chacune des municipalités
pour les services d'alimentation en eau potable.
Or, depuis 1979, à la SECT-eau, il y a un projet d'agrandissement
sur ta table. Ce projet d'agrandissement décidé, je crois, en
1981, et approuvé également par le ministère de
l'Environnement n'a jamais fait l'objet des travaux qui étaient contenus
dans les plans. Les municipalités de Marieville et de Richelieu pourront
expliquer ce qui a particulièrement retardé l'exécution de
ces travaux.
Quant à la ville de Chambly, je vous rappelle qu'elle compte 13
000 habitants, qu'elle participe dans la société d'exploitation
à environ 56 % alors que l'autre municipalité, Marieville, qui
compte un peu moins de 5000 habitants, participe à 32 % environ, et la
municipalité de Richelieu, qui compte moins de 2000 habitants, participe
à environ 11 %.
Depuis 1979, la société n'a jamais pu exécuter les
travaux que, pourtant, on s'entendait pour mettre de l'avant. Or, rendu en 1983
et particulièrement en 1984, en période de pointe, l'usine de
filtration fonctionne à environ 120 % ou 125 % de sa capacité
théorique, ce qui a comme conséquence de priver la population de
Chambly, en particulier, d'une alimentation en eau potable suffisante.
La position de la ville de Chambly, à ce moment, est donc de
dire: Je vais... La ville de Chambly va s'engager auprès de la
société d'exploitation à agrandir l'usine de filtration,
à fournir une capacité de production supérieure à
ce que nous avons à l'heure actuelle. Ceci implique le paiement de tous
les coûts relatifs aux travaux d'agrandissement. De là notre
démarche à l'Assemblée nationale pour obtenir une
modification de la loi qui nous régit à l'heure actuelle. Toutes
les technicités pourront vous être expliquées par M.
Delisle, conseiller juridique.
Les articles 6 et suivants pourront faire l'objet de discussions ou de
représentations, avec votre permission, au moment de leur appel devant
cette commission parlementaire. Je rappelle que les principaux articles, par
ailleurs, pour la ville de Chambly, sont les articles qui concernent la
SECT-eau et le but premier qui est visé - le maire de
Chambly et le conseil municipal de Chambly ne le perdent pas de vue -
est de fournir à la population de Chambly une alimentation suffisante en
eau potable. J'indique qu'il y a une urgence imminente parce que nous avons
connu des problèmes en 1984, nous vivrons des problèmes
supérieurs encore en 1985 et que toute décision relative à
l'exécution des travaux nécessitera un délai d'environ 12
à 18 mois, ce qui veut dire que 1986 risque d'être une autre
année de pénurie à Chambly si aucune intervention n'est
faite. À l'heure actuelle, je crois que seul le législateur peut
nous autoriser à faire l'intervention qui s'impose dans les
circonstances.
Je vous inviterais, M. le Président, à demander à
Me Delisle de fournir les explications requises.
Le Président (M. Marquis): Un instantl Nous allons
écouter les autres maires d'abord et ensuite nous reviendrons à
la partie plus technique. M. le maire de Marieville, si vous voulez me rappeler
votre nom.
M. Hamel (Paul Yvon): Paul Yvon Hamel.
Le Président (M. Marquis): Nous vous écoutons, M.
Hamel.
M. Hamel: M. le Président, honorable ministre, madame, MM.
les membres du comité, il me fait extrêmement plaisir de revenir
à un endroit où j'ai déjà eu le plaisir de
siéger en 1966. Mais le plaisir n'est pas également
partagé par mon collègue de Chambly puisque je n'ai pas
demandé à être entendu ici et il n'y a eu aucune
unanimité au sein du conseil d'administration de SECT-eau pour faire
modifier la loi existante. Je l'entendais dire tantôt que c'était
moins de 5 000 habitants. Je lui rappelerai que la population de Marieville est
de 4 890 habitants. Ce n'est pas loin de 5 0001
M. le ministre, M. le Président, il y a eu des gens
prévoyants avant nous...
M. Marcoux: Vous vous entendez toujours aussi bienl
M. Hamel: Je vais vous expliquer cela. En peu de mots. M. le
ministre, M. le Président, MM. les membres du comité, il y a eu
des gens prévoyants avant nous qui se sont fait élire dans nos
villes respectives et qui ont prévu cette organisation, il y aura 25 ans
au mois de septembre prochain. Comme dans toute association, je n'ai pas besoin
de vous le dire - cela existe dans les mariages alors pourquoi pas dans les
associations ou dans les corporations? - il y a déjà eu,
évidemment, certains accrochages. Mais quand chacun y met un peu de
bonne volonté, je pense qu'il y a toujours moyen, au bout du compte, de
s'arranger. Cela fait
douze ans que je siège au conseil municipal de la ville de
Marieville. Il y a eu des petits problèmes, mais nous avons toujours
réussi à nous organiser. La preuve en est que, au mois de
septembre 1984, à la demande du maire de Chambly, qui se demandait
tantôt ce qu'on avait fait avec le projet de 1979, étaient sortis
des prix exorbitants et, en bons administrateurs, parce que les villes sont
tenues de ne pas avoir trop de déficits, nous avons tenté de
regarder le problème et nous avons dit: Écoutez, nous allons
l'étudier pour savoir s'il y aurait moyen d'avoir des subventions. Le
maire de Chambly du temps était bien d'accord avec cela. Nous avons
étudié la situation. Nous en sommes venus à la conclusion
que le problème était aigu non seulement à Chambly, mais
à Marieville et aussi à Richelieu. Le maire de Chambly, vers le
mois de septembre, nous a recommandé une firme d'ingénieurs pour
étudier la possibilité de réduire le coût de
l'agrandissement pour lequel on prévoyait 3 000 000 $ ou 3 200 000
$.
Au mois de septembre, l'ordre de service nous est arrivé. Nous
avons accédé à la demande de la ville de Chambly et,
dès la première assemblée de janvier, M. le maire de
Chambly nous annonçait - et le rapport n'était pas entré,
il est entré le 28 février 1985 - qu'il déposerait une
demande de projet de loi privé à l'Assemblée nationale et
que, en plus, il prévoyait - la conclusion du rapport n'était pas
sortie, remarquez bien -faire construire une usine indépendante de celle
existant déjà. Au mois de février, vers le 28, la
conclusion des rapports arrive et nous recommande la construction d'une usine
indépendante, ce que le ministère de l'Environnement a
refusé complètement.
Pour couper au plus court, je vais vous dire que le 9 mai 1985, nous
avons tenu une assemblée et, sur proposition du maire Hamel,
appuyé par M. Cornellier, appuyé par M. Racicot, nous voulions
mettre en branle l'exécution ou l'agrandissement complet de l'usine de
filtration. M. le maire de Chambly nous a dit: Écoutez, si vous voulez,
attendez parce que j'ai des pourparlers avec la ville de Saint-Hubert.
J'accepterais que nous puissions obtenir des études préliminaires
et, à l'assemblée du 26 juin, je vous dirai les résultats
de mes consultations avec Saint-Hubert. Ce que nous avons fait.
C'est simplement pour vous démontrer que les trois villes se sont
entendues et s'entendent pour agrandir l'usine parce que la ville de Richelieu
en a besoin et la ville de Marieville en a besoin. Je ne vois pas aujourd'hui
pourquoi demander au comité des bills privés ou à
l'Assemblée nationale de trancher un problème qui n'existe pas
puisque les trois parties se sont entendues en date du 9 mai et que nous
attendons la réponse du maire de la ville de Chambly pour continuer
notre agrandissement. L'assemblée aura lieu le 26 juin. Merci.
Le Président (M. Marquis): Merci, M. Hamel. La parole est
maintenant à M. Lareau.
M. Lareau (Pierre): M. le Président, M. le ministre,
mesdames, membres du conseil, je suis maire de Richelieu depuis 1973, soit
douze ans, et j'ai eu à siéger avec les membres du conseil de
Chambly et celui de Marieville sous différents conseils, surtout pour
Chambly, parce que le conseil de Chambly a changé à quelques
reprises. J'ai eu affaire à trois maires et, avec chacun d'eux, je crois
que l'entente a été cordiale, même si, parfois, nous avons
eu certaines difficultés sur des problèmes de réalisation,
ce qui, à mon sens, était tout à fait normal. Je doit
corroborer les dires du maire Hamel - je ne voudrais pas répéter
ce qui s'est passé depuis le mois de novembre - sur l'étude qui
avait été donnée à un ingénieur qui nous
avait été référé par la ville de Chambly et
qui est sortie au mois de février. Les trois conseils municipaux
s'étaient entendus pour faire une étude, c'est-à-dire
faire faire les plans préliminaires pour l'agrandissement de l'usine
pour la rendre à 9 000 000 de gallons par jour.
Depuis déjà 25 ans bientôt, c'était
l'étape de la naissance de l'usine de la SECT-eau qui, dans un premier
temps, s'appelait l'Usine de filtration de Chambly, Marieville et Richelieu. Je
dois rendre hommage à mes prédécesseurs qui ont su doter
les trois villes d'un approvisionnement en eau très adéquat. Je
ne crois pas que les conseils actuels veuillent manquer à la
tâche; ils veulent continuer dans le même sens à donner
à notre population ce qui lui revient. Je crois que les trois villes
peuvent s'entendre. Je pense que les preuves sont là. Lorsque M. le
maire de Chambly nous a demandé un laps de temps, parce qu'à un
certain moment c'était très urgent, les jours et les semaines
comptaient, lorsque nous étions prêts à réaliser,
à donner les travaux, il y avait une étude pour s'approvisionner
par Saint-Hubert.
Je crois que, dans la charte de la SECT-eau, Chambly aurait pu
s'approvisionner à Saint-Hubert sans nous consulter. Les travaux
auraient pu être faits. Je demande à l'Assemblée de
recevoir notre demande et je crois que, si une loi privée était
adoptée, cela mettrait en péril l'existence même de la
SECT-eau. Je vous remercie.
Le Président (M. Marquis): Merci. Me Delisle, vous aviez
exprimé le désir d'ajouter quelque chose. (21 heures)
M. Delisle: Je pense à l'aspect politique, vous avez une
version. Je me contenterais plutôt de l'aspect technique.
J'aurais deux remarques de mise en situation. La Société
d'exploitation que vous avez dans la loi actuelle a été
créée en 1979 par un projet de loi privé sanctionné
au mois de juin. La même année, en décembre 1979, le
législateur modifiait la Loi sur les cités et villes pour
régir toutes les ententes intermunicipales. Il y avait même, dans
cet article, un pouvoir déclaratoire qui disait que, dorénavant,
les règles du jeu seraient celles déterminées par la Loi
sur les cités et villes.
Le projet de loi dans son ensemble vise à demander à
l'Assemblée nationale que la société qui a
échappé à cette loi générale, en 1979, soit
assujettie de nouveau à la loi générale. Le
législateur a même, lors du projet de loi 2, sanctionné en
décembre 1984, assujetti cette société particulière
à tout l'aspect financier de la Loi sur les cités et villes.
Quant à l'aspect administratif, le partage des dépenses entre les
municipalités, cette société est encore assujettie
à une loi qui a été remplacée depuis 1979.
Quant à l'agrandissement de l'usine, on a eu, cet
après-midi, un acte de foi privé selon lequel tout le monde
reconnaissait le bien-fondé de la demande de Chambly. D'accord. La
demande de Chambly va plus loin que cela, elle dit: Si on agrandit l'usine,
nous l'agrandirons conformément à la loi générale
qui régit toutes les municipalités du Québec et la
SECT-eau peut très bien -c'est le nom qu'on lui donne - par la loi
générale réaliser ses objectifs de façon à
respecter l'intention des législateurs.
Ce serait simplement la remarque juridique globale sur le projet. Nous
avons tenté d'éviter, dans ce projet, que l'administration
financière des autres municipalités ou même le fardeau
financier soit affecté de quelque façon que ce soit. Nous avons
tenté de prévoir tous les mécanismes de façon que
les contribuables de Marieville et de Richelieu ne soient pas affectés
par une demande qui pourrait provenir de la ville de Chambly, compte tenu
qu'elle s'engage à payer ce que cela va coûter.
Le Président (M. Marquis): Merci beaucoup. Voulez-vous me
rappeler votre nom? Me Viau.
M. Viau (Pierre): Pierre Viau, je représente les villes de
Richelieu et Marieville. Deux mots: Premièrement, on ne s'adresse pas
à un Parlement pour régler ou modifier une loi spéciale
quand on a soi-même consenti à régler, dans le cadre de la
loi, tel qu'il apparaît à la résolution
déposée dans le dossier qui est devant vous. C'est une
façon assez particulière et je dirais très dangereuse que
de s'adresser à une assemblée comme la vôtre pour dire:
Venez donc régler les incidents de parcours - même s'il y en avait
un, ce qui n'est pas le cas - d'une société qui existe depuis 25
ans.
Deuxièmement, si Chambly veut transiger avec d'autres villes
comme Saint-Hubert, elle peut parfaitement le faire dans le cadre de la loi
actuelle et je ne pense pas qu'il faille demander une loi spéciale pour
faire des ententes comme celle-là.
Troisièmement, j'apprécie l'habileté de mon ami M.
Delisle, qui fait porter son argument sur un des points mineurs. Ce projet de
loi a pour but de créer un double système, un système
parallèle dans lequel vous trouverez une société qui a des
pouvoirs et aussi des devoirs - on prend bien soin de ne pas toucher aux
pouvoirs ou aux devoirs de la société - mais aussi qui permet de
créer un système parallèle par voie d'entente
intermunicipale. Tôt ou tard, on tombe dans le piège où on
a deux systèmes de quote-part, deux systèmes administratifs.
C'est cela le fond du projet qui est devant vous.
Premièrement, vous avez la résolution du 9 mai et
l'assemblée qui vient le 26 juin compléter les travaux. Je ne
vois pas pourquoi on demanderait à l'Assemblée nationale
d'intervenir là-dessus. Deuxièmement, si l'Assemblée se
met le pied dans ce piège à ours, ce sont deux systèmes
que les trois villes devront assumer dans les années futures. Cela ne
fonctionnera pas.
J'ai personnellement vécu des problèmes de Chambly,
Marieville et Richelieu avant M. Tanguay, sous la gouverne de son père
alors qu'il était maire de la ville. C'étaient des
problèmes incroyables dont la seule solution est venue par la
création d'une société comme celle-là. Je vous
parle de quelque chose qui s'est passé il y a quinze ans, ici même
au Parlement. C'est la solution qui a permis de régler les
problèmes. On revient devant vous en disant: On va faire un autre
système sans démolir celui-là. C'est inacceptable.
Le Président (M. Marquis): M. le ministre.
M. Marcoux: Ma première question a trait au fait que le
maire de Chambly nous dit qu'en 1979 tout le monde s'était entendu sur
les investissements à faire. Ces investissements étaient,
à ce moment, de quel ordre de grandeur sur le plan financier, compte
tenu que tout le monde s'était entendu sur cela, et comment était
fait le partage des coûts? Dans la loi actuelle, quel est le partage des
coûts prévus pour les investissements? J'aurai d'autres
questions.
M. Delisle: Vous permettrez peut-être, c'est assez
technique. J'ai déjà la réponse pour
accélérer.
M. Marcoux: Ah oui, il n'y a pas de problème.
M. Delisle: J'ai déposé au Secrétariat des
commissions une lettre provenant du ministère de l'Environnement que
vous avez en dossier à la commission, cela a été
déposé avec le projet de loi du 28 novembre 1984.
Cette lettre dit! Le 25 février 1981, le ministère de
l'Environnement avait autorisé les plans et devis et l'exécution
de l'agrandissement de l'usine de filtration deChambly-Marieville-Richelieu. C'était en 1981. Cela impliquait que
les plans et devis avaient été faits les années
précédentes. C'était l'approbation du ministère de
l'Environnement. À cette date, on estimait le coût des travaux
à 2 900 000 $ et, dans le mémo de 1984, on nous dit qu'il faut
réviser cette estimation à environ 4 100 000 $, en dollars de1984. Donc, pour l'exécution en 1986, il faut parler de 5 000 000 $
sur le projet de 1980, qui avait reçu toutes les autorisations requises.
Mais comme a dit M. le maire de Marieville, nous attendions des subventions ou
nous espérions avoir des subventions et nous avons vécu un peu
d'espoir. Je n'étais pas là, mais je vous dis ce que j'ai entendu
tantôt.
Dans la loi de la société telle qu'elle existe, le partage
des dépenses se fait selon le mode ou la méthode qui existait
avant 1979. C'est-à-dire que tous les coûts tant d'immobilisation
que d'exploitation sont imputés sur le gallon d'eau consommé.
Depuis 1980, le ministère de l'Environnement et le ministère des
Affaires municipales - je le présume - ont adopté une loi
générale qui dit aux municipalités: Ce n'est plus ce que
vous faites dans les régies intermunicipales et dans les ententes
relativement à l'alimentation en eau potable, à la gestion des
eaux usées. Alors, c'est obligatoire pour toutes les
municipalités du Québec, depuis 1979, de partager les
dépenses de construction d'une usine ou d'immobilisation en fonction
d'une réserve attribuée à chacune, ce qu'on appelle
"débit réservé" ou le terme technique qui est une
capacité maximale de consommation. Toutes les ententes intermunicipales
qui ont été déposées au ministère - et j'ai
participé à plusieurs - depuis 1980 respectent la loi
générale. Par un jeu de législation, la SECT-eau est
passée à côté. Actuellement, si la
société d'exploitation agrandissait l'usine, le partage des
dépenses ne se ferait pas selon la loi générale qui
régit toutes les municipalités du Québec. Il se ferait
selon l'ancienne méthode qui est: tous les coûts dans le gallon
d'eau, alors qu'aujourd'hui les coûts d'immobilisation vont selon la
réserve de chacun et les coûts d'exploitation, c'est-à-dire
les produits chimiques employés, la consommation de chacun. Ce qui
implique que, lorsque trois municipalités veulent agrandir l'usine,
chacun doit déterminer ses besoins futurs. La ville de Chambly peut
dire, par exemple: Pour les dix prochaines années, j'ai besoin de 3 000
000 de gallons d'eau additionnels. La ville de Marieville dit: Moi, j'ai besoin
de 2 000 000 de gallons d'eau additionnels et la ville de Richelieu va dire:
J'ai besoin de 1 000 000 de gallons d'eau. Ce qui implique que les coûts
de construction seront partagés: trois cinquièmes pour Chambly,
deux cinquièmes pour Marieville et un cinquième pour Richelieu,
quelle que soit leur consommation parce qu'elles ont prévu leurs
besoins. Le coût de production d'un gallon d'eau...
Une voix:...
M. Delisle: C'est la loi générale.
M. Hamel: Vous forcez la vérité un peu.
M. Delisle: C'est la loi générale. Le coût d'un
gallon d'eau est, lui, calculé indépendamment de la
réserve de chacun parce que ce sont des coûts variables qui
tiennent compte des employés, des produits chimiques et de
l'électricité, donc cela n'a pas de référence
à l'immobilisation. C'est la loi générale qui régit
les municipalités du Québec. Si on agrandit la centrale de
traitement d'eau de Chambly, nous serons assujettis à l'ancienne loi qui
n'est plus appliquée. Alors, nous avons une lettre du ministère
de l'Environnement, qui est déposée aussi à la commission
parlementaire, qui reconnaît le bien-fondé de ce principe qui est
mis de l'avant par Chambly parce que nous avons transmis le projet de loi pour
commentaires au ministère de l'Environnement et les gens nous ont dit
qu'ils étaient d'accord, non seulement d'accord, mais que c'est leur
façon de travailler actuellement.
Le Président (M. Marquis): Merci. M. Tremblay: Je
voudrais peut-être...
M. Marcoux: Bon, tout le monde, en tout cas, deux des autres
maires... Si vous voulez compléter la réponse, allez-y avant que
je...
M. Lareau: M. le ministre, en 1973, 1979, 1980, 1984,
j'étais là. Le projet qui avait été accepté
par le ministère de l'Environnement à cette date était de
1 800 000 $. Quand les soumissions sont sorties, on nous a
présenté un projet de 2 900 000 $. Je pense que 1 800 000 $ pour
des municipalités de notre ampleur, il était normal qu'on
s'interroge, compte tenu aussi qu'il n'y avait aucune subvention à ce
moment-là.
Quand on nous a proposé le projet de 4 100 000 $, si on dit,
aujourd'hui, en 1985, qu'on va réaliser le projet pour 2 500 000 $ et
traiter 9 000 000 de gallons par jour et
que, pour 500 000 $ de plus, on aura 12 000 000 de gallons par jour, je
crois qu'on vient de régler les problèmes pour les quinze
prochaines années.
Chaque fois qu'on nous a présenté des plans, une
réalisation, on n'avait pas encore fini qu'on parlait déjà
d'agrandissement. Si on peut réaliser le projet actuel à 3 000
000 $ pour doubler notre capacité, je pense que le temps de discussion,
le temps de relâche qui a été pris est trè3
valable.
Le Président (M. Marquis): M. le ministre.
M. Marcoux: Ma question aux deux autres maires, ceux de
Marieville et de Richelieu, est la suivante. Vous nous dites que vous vous
êtes entendus, que vous êtes sur le point de conclure une entente.
Qu'est-ce qu'il y a de nouveau qui fait que, aujourd'hui, vous dites qu'il y a
une entente? En fait, ce que vous refusiez dans le passé, c'était
de faire assumer par les citoyens de vos deux municipalités un certain
pourcentage de l'investissement global à faire. Qu'est-ce qu'il y a de
nouveau qui fait qu'aujourd'hui vous seriez prêts à accepter une
telle décision?
M. Hamel: Ce n'est pas parce qu'on est plus prêt
aujourd'hui. On est prêt aujourd'hui parce que les coûts - M. le
maire de Richelieu vient de vous le dire - sont moindres que ceux qui nous
avaient été exprimés en 1981. Ces
études-là... Faut quand même penser que M. Tanguay, le
maire de Chambly, vient d'arriver, cela fait un an et demi. La terre n'a pas
commencé à tourner quand c'est arrivé, il y a un an et
demi. Ce qui est arrivé, c'est que la demande d'eau potable de nos
populations respectives s'est révélée plus
nécessaire qu'elle ne l'était avant, ce qui nous permettait de
réfléchir. J'ai suggéré au maire de Chambly...
Parce que nous avons deux réserves, nous avons construit des
réserves de plusieurs milliers de gallons, ce qui nous permettait
d'attendre et de voir s'il n'y aurait pas possibilité de réduire
des coûts. Vis-à-vis des populations de nos villes, on
n'était pas prêts à s'engager pour des montants de 4 500
000 $ ou 5 000 000 $. Alors, c'est là qu'on a accepté la
suggestion du maire de Chambly, au mois de septembre, pour
réétudier l'ensemble du projet, à savoir s'il y avait
possibilité de réduire les coûts.
Aujourd'hui, on nous dit que, pour 2 500 000 $ et possiblement 2 900 000
$ en 1985, réalisation dans les douze prochains mois jusqu'en 1986, nous
pourrions avoir de l'eau pour les 15, 18, 20 prochaines années. Je pense
qu'en administrateurs on a dit: Nous pensons que c'est une bonne affaire.
M. Marcoux: L'opinion que vous indiquez actuellement, est-ce
celle du maire de Richelieu ou si c'est la décision du conseil municipal
de Richelieu d'autoriser son représentant ou ses représentants
à la société à prendre une décision selon
laquelle des investissements pourront être faits par la
société? Est-ce une opinion ou une décision du conseil?
(21 h 15)
M. Lareau: C'est le maire de Richelieu qui parle. À chaque
fois, depuis douze ans, que nous avons pris une décision à
l'hôtel de ville de Richelieu, c'est-à-dire la SECT-eau, cela a
toujours été ratifié par le conseil et je pense que c'est
normal. Le maire ne peut pas décider pour sept représentants du
conseil. Il va de soi que, dans un conseil d'administration où il y a un
maire et un conseiller, les recommandations qui sont faites au conseil
municipal suivent leur cours et sont acceptées.
Lorsqu'on parle de l'agrandissement de l'usine, j'ai eu le mandat de mon
conseil municipal de l'étudier et de le retarder parce que, à un
moment donné, à 4 500 000 $, on croyait que c'était
au-delà de nos capacités de payer. Quand viendra le temps, je
pense qu'à ce moment la décision viendra du conseil municipal de
Richelieu et cela va être automatiquement la même chose.
M. Marcoux: Ce que vous m'indiquez clairement, c'est
qu'actuellement il n'y a aucune décision du conseil à l'effet
d'autoriser ses représentants à la société à
consentir à l'investissement de 2 000 000 $ ou 3 000 000 $ en dollars
d'aujourd'hui.
M. Lareau: Officieusement, je devrais dire oui; officiellement,
non.
M. Marcoux: Officiellement, non.
M. Lareau: Officieusement, oui, parce que, lorsqu'on siège
à ce comité, en caucus, on en discute et, à ce moment, les
règles du jeu sont établies et on doit...
M. Marcoux: Maintenant, je pose la même question au maire
de Marieville.
M. Hamel: Officiellement, oui, et tous les états
financiers...
M. Marcoux: Officiellement, il y a une décision du
conseil...
M. Hamel: Le conseil a accepté l'agrandissement.
M. Marcoux: D'accord. À quelle date?
M. Hamel: II n'y a pas de résolution d'adoptée
à la ville, officiellement.
M. Marcoux: D'accord. II y a eu des discussions au conseil,
celui-ci disant qu'il était d'accord, mais il n'y a pas eu de
résolution du conseil mandatant ses représentants à la
société...
M. Hamel: Non, mais tous les budgets sont acceptés
annuellement par le conseil municipal et toutes les décisions sont
entérinées par le conseil municipal.
M. Marcoux: Je le sais, je sais comment cela fonctionne dans une
municipalité.
M. Hamel: Je comprends...
M. Marcoux: C'est parce que vous avez affirmé...
M. Hamel:... mais ce n'est pas nécessaire.
M. Marcoux: La question dans cela, ce qu'on constate, c'est qu'il
y a un désaccord entre vous. À un moment donné, il y a une
question de confiance ou de bonne foi dans la parole des uns et des autres. Je
pense que c'est cela, le problème, entre autres. Puisqu'on s'est
obstiné tantôt sur une différence de population de 100 ou
110, nous décernons quand même un climat dans les choses.
M. Saintonge: II y avait une question de police
là-dedans.
M. Marcoux: Vous avez peut-être raison. Vous pourriez avoir
raison, M. le député de Laprairie. Mais vous nous avez dit: Nos
deux municipalités sont d'accord. Moi, je peux vous dire que, dans ma
municipalité, à Rimouski, le conseil municipal est d'accord pour
régler le problème d'approvisionnement en eau depuis 1969. On est
en 1985 et il y a eu des investissements de consentis pour améliorer un
barrage pour à peu près 500 000 $ sur des travaux prévus
de plusieurs millions de dollars. Alors, on en a jasé durant seize
ans.
Je me place dans la peau du conseil municipal de Chambly qui, si ces
analyses sont bonnes, a des besoins immédiats ou à peu
près immédiats d'approvisionnement en eau. Je pense que c'est un
peu normal qu'il souhaite que ces débats, qui ont duré
déjà depuis plusieurs années, ne durent pas encore
plusieurs années. Vous dites: Nous, les deux municipalités, on
est d'accord. Vous pouvez être d'accord verbalement sur beaucoup de
choses, mais, tant qu'il n'y a pas une résolution du conseil ou un
règlement du conseil...
M. Hamel: Vous avez une résolution devant vous
proposée par Hamel et appuyé par Tanguay concernant
l'étude des plans préliminaires. Donc, à ce moment, vous
avez une ébauche de résolution. Tout ce qu'on vous demande, on
vous dit: Laissez-nous nous entendre et, si on ne s'entend pas, on reviendra
plus tard.
M. Marcoux: M. le maire de Marieville, vous savez bien la
distinction entre une résolution autorisant à faire des
études et une résolution ou un règlement autorisé
à faire des emprunts pour réaliser des travaux. Des études
à 50 000 $, 100 000 $ ou 150 000 $ et des travaux à 3 000 000 $,
il y a une différence de nature.
M. Hamel: II faut quand même faire les études avant
de réaliser les travaux.
M. Marcoux: Je suis entièrement d'accord, mais...
M. Lareau: Ce ne sont pas des études, M. le ministre. Ce
sont des plans préliminaires. Je pense qu'on patine un peu à ce
stade parce que, si on regarde la résolution, la proposition, M. Hamel
et les conseillers Cornellier et Racicot suggèrent plutôt que la
société mette en marche immédiatement une solution qui
permettrait de régler définitivement le problème
d'alimentation en eau potable des trois villes.
Si on va à l'autre paragraphe, M. Tanguay, en reprenant la
parole, rappelle aux membres de la société qu'on a toujours
procédé par étapes. Si ce n'était pas de cet
article, aujourd'hui, on pourrait vous dire officiellement: Vous les avez, vos
résolutions de ville. Il faudrait arrêter de patiner et dire: On
veut un projet de loi privé ou on n'en veut pas. Si on veut
détruire la SECT-eau et qu'on veut administrer autrement, qu'on le dise.
Je pense bien que 25 ans de vie par toutes sortes d'administrateurs qui ont
changé et pendant lesquels il y a eu une entente presque unanime
à 90 %... Je ne pense pas qu'on doive mettre cela en péril.
M. Marcoux: M. le Président, j'ai deux questions à
poser. La première question qui peut avoir des sous-questions: Quand
vous dites que vos deux municipalités sont prêtes à aller
de l'avant dans la réalisation des travaux, compte tenu que les nouveaux
coûts sont pas mal plus faibles proportionnellement à ceux
prévus en 1981, est-ce que cela indique que vous êtes prêts
à fonctionner selon le mode de financement prévu à
l'intérieur de votre loi actuelle ou selon la base de la loi sur les
ententes intermunicipales, c'est-à-dire que les deux
municipalités, théoriquement, qui ne seraient pas les
bénéficiaires à court terme de ces nouveaux
investissements, partageaient les coûts de ces investissements selon la
base de la population actuelle ou du débit réservé ou
du
"gallonnage" consommé? Est-ce que vos conseils ont dit oui
à ceci? On peut dire qu'on est prêts à faire des travaux.
Mais, il y a quelques années, vous avez dit: On est prêts à
faire des travaux, mais moyennant des subventions. Je veux poser la question
parce que c'est relié à la question des subventions bien
clairement.
Quand vous dites: On est prêts à faire des travaux,
même qu'on fait faire les plans et devis, etc., est-ce que vos
conseillers municipaux sont prêts à dire: Oui, on va faire les
travaux et on va fonctionner dans le cadre des lois actuelles qui font qu'on
est obligés d'assumer notre part du coût de ces travaux,
même si on n'est pas supposément les bénéficiaires
immédiats, parce qu'il n'y a pas de croissance de la population autant
dans notre municipalité?
M. Lareau: M. le ministre, on a toujours agi comme cela.
C'était toujours au "gallonnage". Chaque ville a un "meter" et, à
ce moment-là, cela a toujours été au "gallonnage",
à l'utilisation au gallon. Je ne vois pas pourquoi on changerait.
Maintenant, il est tout à fait normal qu'on fasse une demande pour avoir
certaines subventions. Si on les a, tant mieux, mais, si on ne les a pas, le
besoin est là. Je pense que c'est tout à fait...
M. Marcoux: Mais vous avez parlé tantôt de patinage.
Je vais être bien clair et je veux aussi que la réponse soit bien
claire. Dans votre esprit, avec ou sans subvention -si vous y avez droit comme
d'autres municipalités, il n'y a pas de problème et si vous n'y
avez pas droit non plus - vos conseils municipaux, M. le maire de Richelieu et
M. le maire de Marieville, sont prêts à assumer leur part du
coût des investissements selon la méthode actuelle de la
répartition des coûts ou selon la méthode qui pourrait
être fixée dans le cadre de la loi de 1980 sur les ententes
intermunicipales.
M. Lareau: Absolument. Avec les coûts actuels.
M. Marcoux: D'accord. Alors, M. le maire de Marieville.
M. Hamel: Oui, c'est la même chose qui existe depuis 25
ans. Il faudrait quand même voir qu'à un certain moment chaque
ville assumait des règlements d'emprunt et, pour une raison ou une
autre, la ville de Marieville a été obligée de subir des
règlements d'emprunt pour les deux autres villes parce qu'elle ne
pouvait pas prendre de règlements d'emprunt. Alors, cela a
été un échange de bons procédés, à ce
moment-là, et la ville de Marieville a accepté de le faire.
Vous allez comprendre qu'une ville de 1800 ou de 1900 de population
comme Richelieu ne prendra pas un règlement d'emprunt de 400 000 $ ou de
500 000 $. Alors, la situation financière de Chambly, à ce
moment-là, qui n'était pas des meilleures, obligé la ville
de Marieville à emprunter au nom des deux autres villes. Alors, je ne
vois pas qu'aujourd'hui, 25 ans après, on soit obligés de changer
la roue. Je vous dis que l'agrandissement ou les travaux qui se feront seront
au prorata de la consommation d'eau qui existe actuellement.
M. Delisle: Alors, ce qu'on vous demande, c'est justement de vous
soumettre à la loi générale quant au partage des
dépenses.
Le Président (M. Marquis): M. le député de
Chambly.
M. Tremblay: J'ai deux questions à poser à ce
point-ci. À vous entendre, vous vous entendez.
M. Hamel: Cela va bien.
M. Tremblay: Cela va bien. Si on adoptait le projet de loi 212,
les articles pertinents à SECT-eau, en quoi, si on les adoptait, cela
vous empêcherait-il de vous entendre?
M. Viau (Pierre): Pour répondre à la question de M.
le député de Chambly, d'abord, comme je lui ai expliqué
cet après-midi en réunion... Le député de Chambly
nous demande en quoi l'adoption du projet de loi 212 nous empêcherait de
nous entendre ou, je présume, de régler des problèmes.
Voici en quoi. C'est qu'il faut partir de la loi actuelle. La loi créant
la société à Chambly-Marieville-Richelieu prévoit,
entre autres, que la société a pour objet l'exploitation,
l'entretien, le maintien et la gestion d'une usine de traitement d'eau et d'un
réseau de distribution. C'est la société qui fait
cela.
Deuxièmement, l'article 28 dit que la société doit
alimenter les trois villes en eau. C'est la loi qui dit cela. Or, le projet de
loi privé que vous avez devant vous ne touche pas à ces articles.
Donc, la société garde toujours ses responsabilités, son
entière responsabilité de faire des travaux et, surtout,
d'être obligée de distribuer l'eau. On prévoit, par la
suite, le mécanisme pour y arriver. Or, qu'est-ce qu'on vient vous
demander ici? Dès le départ, cela bifurque quand on dit que
l'article 28 est modifié, mais on prend bien soin de ne pas toucher au
paragraphe que je viens de vous lire, au paragraphe 1, qui dit que la
société est obligée de fournir l'eau.
Ce qu'on fait, c'est qu'on touche au deuxième paragraphe qui dit
qu'il peut y
avoir des ententes entre une ville et une régie intermunicipale.
Déjà là, le jupon dépasse! On s'en vient à
la régie intermunicipale tantôt. C'est ce qu'on fait en partant.
Mais ce que je vous disais tantôt...
M. Tremblay: Ce pouvoir qui serait donné à
SECT-eau...
M. Viau (Pierre): Oui.
M. Tremblay:... cela n'empêche pas une entente. Au
contraire, cela permettrait à la SECT-eau d'élargir ses
possibilités.
M. Viau (Pierre): Non, non. À moins que je ne me sois mal
exprimé, la SECT-eau est le résultat d'une entente entre les
trois villes à la suite de nombreux débats. Ce qu'on vient vous
proposer, c'est que, même si vous conservez cette structure, vous mettez
à côté un autre système par voie d'ententes
intermunicipales. Et ce second système va faire en sorte que la SECT-eau
va être obligée de continuer à fournir l'eau, va être
obligée de faire les travaux qu'une des villes va lui ordonner de faire
sur requête. À ce moment, vous ne favorisez pas une entente, vous
allez démolir le système actuel. C'est ainsi que vous allez
faire. C'est en cela que cela ne favorisera pas l'entente.
M. Tremblay: Je vais être obligé de m'interroger et
de m'interroger par image. Admettons qu'on ait un commerce à trois,
qu'on vende de l'eau et qu'on décide de s'approvisonner... On faisait
notre eau. On en vend trop et il faut en faire plus ou bien en acheter
ailleurs. En quoi cela va-t-il changer mon association si j'ai le droit,
dorénavant, d'en acheter en plus ailleurs?
M. Viau (Pierre): Pour cela, vous n'avez aucun problème.
Vous n'avez pas besoin d'amender la loi pour cela.
Une voix: C'est cela.
M. Viau (Pierre): Chambly peut faire une entente intermunicipale
avec Saint-Hubert, point final; vous n'aurez pas de problème. La loi
générale permet cela.
M. Tremblay: D'une part, la SECT-eau pourrait acheter là
aussi et cela ne changerait rien à l'entente. Deuxièmement, il
est loin d'être sûr que ce que vous affirmez, soit que Chambly peut
le faire, est vrai. On peut se poser des questions là-dessus parce que
Chambly a probablement déjà passé son droit de traiter
l'eau à la SECT-eau.
M. Viau (Pierre): Et vous pensez qu'en vertu de la Loi sur les
cités et villes, des ententes intermunicipales, on ne pourrait pas faire
d'entente pour l'eau avec Saint-Hubert?
J'espère que vous avez des opinions écrites
là-dessus.
M. Tremblay: En tout cas, le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il
y a des doutes quant à la possibilité pour Chambly de faire une
entente là-dessus.
Une voix: Avec Saint-Hubert?
M. Tremblay: Oui.
M. Hamel: Où? Sortez-moi celai
M. Tremblay: Je ne suis pas juriste...
M. Hamel: Bien, une minute!
M. Tremblay:... mais c'est ce que les juristes disent.
M. Hamei: Voyons donc!
M. Tremblay: Vous savez, les avocats, on est obligés de
les croire quasiment sur parole.
M. Viau (Pierre): Demandez-leur d'écrire! C'est plus
sûr.
M. Tremblay: Non, non, mais ce que j'exprime, ce n'est pas un
avis juridique ferme. J'exprime un doute qui a été émis
par des juristes. Je dis qu'on ne peut pas affirmer cela avec assurance, ce
n'est pas sûr. C'est ma première question. L'autre question que
j'aurais à vous poser: Est-ce que vous pouvez me dire ce qui
différencie la SECT-eau et les trois municipalités des autres
centrales, ce qui fait qu'on a besoin d'une loi spéciale pour
Chambly?
M. Hamel: Je n'ai pas demandé cela. Ce n'est pas la
SECT-eau qui a demandé la loi spéciale pour Chambly.
M. Tremblay: Si je comprends bien, vous désirez que la
SECT-eau soit régie par la loi générale...
M. Hamel: On désire, M. le député, que la
SECT-eau reste comme cela. Laissez-nous en paix, n'intervenez pas dans nos
affaires et, si cela ne marche pas, vous interviendrez. C'est tout ce qu'on
désire. (21 h 30)
M. Tremblay: Vous admettez, présentement, que la SECT-eau
est régie par une loi spéciale et que les autres
municipalités au Québec n'ont pas les mêmes obligations,
les mêmes droits. Ce que je me demande, c'est pourquoi la SECT-eau doit
faire exception. Qu'est-ce qu'elle a de spécial qui fait qu'elle doit
faire exception?
M. Viau (Pierre): On va vous l'expliquer, M. le
député de Chambly. C'est que, lorsque les problèmes
importants sont arrivés dans l'approvisonnement d'eau,
évidemment, ces lois n'existaient pas. C'était tellement
illégal qu'une des villes comme Marieville était obligée
d'emprunter illégalement - parce qu'on n'a pas le droit d'emprunter pour
les villes d'à côté; ceux qui étaient ici dans le
temps le savent bien -pour aider les deux autres villes. Cela s'est fait comme
cela pendant des années jusqu'au jour où on a dit:
Écoutez, tout le monde... Cette fois, il y avait des opinions d'avocat
écrites et plusieurs qui disaient: Si vous continuez comme cela, un
jour, vous allez vous faire casser vos règlements. À ce
moment-là, on a prévu cette loi. Or, maintenant que la
société est en marche, vous avez, depuis 20 ans, comme vous
pouvez l'imaginer, un système administratif, un système
d'établissement des quotes-parts. Certains coûts ont
été assumés. Si on s'en va vers un système
d'ententes intermunicipales, il faut sûrement avoir dans sa tête
qu'on va déboîter cette société aujourd'hui ou
bientôt parce que vous ne pouvez pas vivre... C'est comme lorsqu'on fait
une fusion de villes. Là, on le fait à l'envers. Quand on fait
une fusion de villes, on se dit: On ne peut pas tenir deux séries de
livres pendant 20 ans. Quand on fait du démembrement de
municipalités, on ne peut pas marcher longtemps avec la même
série de livres. Or, vous allez être obligés d'en arriver
à cela. Ou bien on conclut devant vous et on vous prouve que la
société n'est plus utile ou devrait être modifiée de
façon à être gérée comme une régie
intermunicipale, et, à ce moment-là, prenons l'affaire de front
et changeons toute la société; ou bien la société
est encore utile et laissons la fonctionner. Parce que vous ne pouvez pas ne
pas arriver dans un double système avec ce qui vous est demandé.
Vous ne pouvez pas, et c'est pour cela que vous allez avoir des
problèmes.
M. Tremblay: Quels sont les...
M. Delisle: Sur ce principe qui est mis de l'avant, selon lequel
il faut créer deux systèmes, qu'une société soit
régie par la loi générale ou des lois
particulières, il reste qu'il n'y a qu'une société et que
c'est le but de Chambly de l'améliorer. Mais je voudrais
référer le législateur à la Loi sur la
qualité de l'environnement dans laquelle, à l'article 34, on
donne à la Commission municipale le pouvoir de casser toute entente
intermunicipale, quelle que soit sa durée, quelles que soient ses
conditions, si les conditions changent. Donc, le législateur a
prévu qu'une entente en matière d'alimentation en eau, cela ne
peut pas être coulé dans le ciment, c'est un bien public qui doit
évoluer selon le temps et qui a fait évoluer les lois
générales depuis 1980. Même la Commission municipale a le
pouvoir, malgré toute disposition inconciliable, de mettre fin à
toute entente alors que nous, nous sommes régis par une loi
particulière. On est encore à l'extérieur du pouvoir
général. Tout ce qu'on demande, ce n'est pas de faire une
régie différente de la SECT-eau, c'est de dire que la SECT-eau
fontionne comme une régie. Point final. Pas autre chose.
Une voix: Quel article?
M. Delisle: L'article 34 de la Loi sur la qualité de
l'environnement, et je cite l'avant dernier alinéa qui dit: "À la
requête d'un intéressé, la Commission municipale peut
annuler ou modifier un contrat relatif à un aqueduc ou à un
égout si le requérant établit que les conditions sont
abusives à l'égard de toute municipalité desservie. Ce
pouvoir peut être exercé malgré la charte de la ville de
Montréal. " En tout cas, je cite rapidement. Mais, voyez-vous, c'est que
nous sommes dans une loi où toutes les lois générales sont
automatiquement mises de côté. Alors...
M. Tremblay: Me Viau, tout à l'heure, en réponse
à ma question, vous avez dit que, si on avait à modifier une
partie de la loi, il faudrait la changer complètement pour la rendre
conforme à une régie. Quels seraient ces nombreux changements
qu'il faudrait apporter pour la rendre conforme à une régie?
M. Viau (Pierre): Juste à l'oeil, je n'ai pas fait une
étude exhaustive, mais si on prend la loi même de la
société: "La société a pour objet l'exploitation,
l'entretien, le maintien et la gestion d'une centrale de traitement d'eau. La
société peut construire... " Tout cela est fait par la
société, n'est-ce pas?
M. Tremblay: Avec une régie intermunicipale, cela ne
pourrait pas se faire?
M. Viau (Pierre): C'est-à-dire que la régie va
remplacer la société. Vous ne pouvez pas avoir deux chapeaux pour
le même travail.
M. Tremblay: Oui, d'accord. Admettons, par exemple, que cela
deviendrait une régie intermunicipale comme tout le monde...
M. Viau (Pierre): Bon, c'est cela...
M. Tremblay:... quels sont les changements importants que cela
ferait dans le concret pour les trois municipalités?
M. Viau (Pierre): Vous allez abroger la
société et vous ferez une régie intermunicipale et
vous fonctionnerez selon la Loi sur les cités et villes. Mais ce n'est
pas cela que les villes veulent. D'ailleurs, Chambly prend bien soin de ne pas
vous dire cela. On vous dit: Quand nous voudrons faire des travaux, la
société les fera. C'est toujours plus pratique qu'un autre fasse
l'ouvrage. Cela me fait penser à la CUM. Cela va bien quand c'est la
CUM, ce ne sont pas les villes, n'est-ce pas? Or, cela va bien quand c'est la
société qui fait les travaux, ce n'est pas la ville. Quand la
ville vous dit: On va payer les coûts. Quels coûts? Les coûts
d'immobilisation? Les impacts sur les coûts administratifs, l'entretien,
etc., qui va payer cela? Vous avez un système qui existe
déjà. C'est une hypothèse de changer la
société par une régie, mais il va falloir s'asseoir et
examiner quelles sont les conséquences de cela. Qui a assumé les
coûts de telles sortes de travaux, dans le temps? Qui les assume
aujourd'hui? Qui a assumé, dans le temps, les responsabilités?
Qui a engagé son crédit pour les deux ou trois autres villes,
dans le temps? Il faut remonter.
Ce n'est pas la première fois. Quand on a fait des ententes
intermunicipales, on a été bien obligé de regarder cela.
Là, les villes se sont entendues et ont dit: Compte tenu du fait que,
pendant dix ans, vous avez assumé seules le fardeau, on compense. Il va
falloir régler cela. On pourrait peut-être s'asseoir et
régler cela, mais on prendrait tout le reste de votre séance de
ce soir.
Le Président (M. Marquis): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: M. le Président, j'ai juste une question. On
a entendu, au début, l'exposé du maire de Chambly et j'ai
compris. J'ai même pris quelques notes. Cela fait un bout de temps de
cela; il s'est dit bien des choses depuis ce temps. Il y avait un projet que la
ville de Chambly aurait bien voulu voir se réaliser. La question
était: Pourquoi les travaux n'ont-ils pas été mis de
l'avant? C'est bien cela que vous posez comme question aux gens de Marieville
et de Richelieu? Vous étiez prêts à agrandir l'usine ni
plus ni moins, finalement. Ce que je ne comprends pas, c'est que les gens de
Marieville et de Richelieu nous disent qu'ils sont prêts à cela.
Aujourd'hui, sachant qu'ils sont prêts à le réaliser,
quelle est votre position face à cela? Comment conciliez-vous
l'affirmation que les travaux devraient peut-être se réaliser
rapidement et que c'est peut-être urgent? Si eux sont d'accord, vous,
finalement... Je me rends compte qu'au procès-verbal de la SECT-eau
qu'on nous a remis il reste quand même qu'on dit que "MM. Hamel,
Cornellier et Racicot suggèrent plutôt que la
société mette en marche immédiatement une solution qui
permettrait de régler définitivement le problème
d'alimentation en eau potable des trois villes. Quant à M. Lareau, il
émet l'hypothèse que la société n'aurait
peut-être pas besoin d'agrandir ses installations si la ville de Chambly
réussissait à s'entendre avec celle de Saint-Hubert pour
augmenter son approvisionnement en eau. "
Le paragraphe suivant nous dit: "M. Tanguay, reprenant la parole,
rappelle aux membres que la société a toujours
procédé par étapes jusqu'à ce jour et
suggère en conséquence qu'elle procède à la
première étape, c'est-à-dire à la
préparation des plans préliminaires pour qu'à la
cinquième semaine, vers la fin du mois de juin, la ville de Chambly soit
en mesure de donner une réponse définitive. "
Finalement, sans lire tout ce qui se passe là-dessus, la
résolution finale nous dit: "L'assemblée, sur proposition de M.
Hamel, appuyée par M. Tanguay, décide majoritairement, M.
Cornellier enregistrant sa dissidence, de donner le mandat aux experts-conseils
Lalonde, Girouard, Letendre et Associés de préparer, pour la fin
du mois de juin 1985, les plans préliminaires de l'usine, le tout tel
que décrit à l'article 3i de leur offre de service professionnels
du 2 mai 1985 et de consacrer à la préparation de ces plans
préliminaires un montant n'excédant pas 15 000 $. "
Est-ce que le processus ne semble pas engagé pour régler
votre problème? Il y a quelque chose que je ne comprends pas
là-dessus. Vous étiez prêts à ce que dans les
travaux se réalisent et vous me dites: Cela ne fonctionne pas. De
l'autre côté, on dit: Cela marche, on a des études
préliminaires. C'est vous, semble-t-il, qui avez demandé,
finalement, qu'on procède par étapes pour donner une
réponse, mais pas avant la fin du mois de juin.
M. Tanguay: M. le Président, je vous remercie. Je
répondrai ceci au député de Laprairie. D'abord, depuis
tantôt, on a accusé le maire de Chambly de plusieurs torts et je
pense qu'on a même laissé sous-entendre qu'il pouvait renier ses
origines, ce qui n'est absolument pas le cas. Au contraire, effectivement,
depuis 20 ans, il s'est passé bien des choses à Chambly. Je ne
suis peut-être pas bien âgé, mais j'ai eu l'occasion,
étant très jeune, d'en vivre certaines, mon père assumant
la charge de maire de Chambly.
J'ai l'impression que, dans tout ce dossier, nous sommes en train de
revivre la même situation qu'en 1979. En 1979, il y a eu, effectivement,
préparation de plans. Il y a eu, effectivement, l'avancé d'une
estimation de 1 800 000 $ ou de 2 000 000 $, laquelle est passée
à 2 900 000 $, laquelle se retrouve aujourd'hui à 4 000 000 $,
et
l'usine de filtration n'est toujours pas agrandie.
Or, la ville de Chambly, au cours de cette réunion du 9 mai 1985,
s'est opposée effectivement. Ce n'est pas consigné au
procès-verbal et ce dernier n'est pas officiel parce qu'il n'a pas
été approuvé à l'assemblée suivante. La
ville de Chambly a dit, par la voix de son maire: Nous allons nous opposer
à une décision d'agrandissement si nous ne procédons pas
étape par étape.
Or, le maire de Marieville, M. Hamel, secondé par le maire de
Chambly, a proposé la réalisation de la première
étape qui est, effectivement, la préparation des plans
préliminaires, l'étude de faisabilité et l'estimation des
coûts. Ce n'est donc que le 26 juin que nous aurons un rapport
là-dessus. Or, c'est une boîte à surprise. Nous avions un
projet d'alimentation en eau potable par la ville de Saint-Hubert. On s'y
réfère dans la résolution. Notre coût estimé
au départ était de 1 100 000 $. On se retrouve aujourd'hui avec
un coût de 1 700 000 $, une augmentation de 60 %. Si, effectivement, on
se retrouvait à 3 000 000 $, multiplié par 60 %, 4 800 000 $,
quelle serait la position de chacune des parties? Cela n'est pas clair et cela
n'est consigné d'aucune façon. Au mois de janvier 1985, le maire
de Chambly a écrit à chacun de ses collègues, soit le
maire de Marieville et le maire de Richelieu, leur demandant: Quels sont vos
besoins en eau potable pour les dix ou quinze prochaines années et de
quelle façon entendez-vous vous conduire pour résoudre ces
problèmes? La réponse, nous ne l'avons toujours pas. L'objection
au projet de loi, nous la connaissons depuis le mois de mai 1985 par une
résolution du conseil de ville de Marieville, mais nous n'avons jamais,
avant cet après-midi, connu les vrais motifs de cette objection. La
seule question que je poserai à mes collègues, les maires de
Marieville et de Richelieu, c'est: En quoi sont-ils affectés et en quoi
les droits de leurs citoyens ou la capacité de payer de leurs citoyens
sont-ils affectés si la ville de Chambly elle-même paie un
agrandissement? Où est leur préjudice? Cette réponse, nous
ne l'avons pas eue.
M. Hamel: C'est bien facile de vous répondre, M. le maire.
Vous disiez tantôt, par la voix de votre procureur, que vous vouliez
changer, par la Loi sur les cités et villes ou la nouvelle loi, les
modes de paiement. Tout à coup, dans un cadeau extrême, vous nous
offrez, depuis des mois, de payer et vous voulez faire changer les
règles du jeu en disant: Ce sera 3 500 000 $ pour moi et 2 500 000 $
pour Marieville. Nous disons à la commission: On a des preuves à
l'appui selon lesquelles on est prêt à s'entendre et on veut
s'entendre. Laissez-nous continuer. Je ne pense pas qu'on doive engager ces
gens-là à venir décider des petites choses de clocher qui
peuvent s'organiser. On vous attend. J'espère que, le 26 juin, vous
aurez une bonne décision à nous annoncer et que vous nous direz
que vous êtes prêts à embarquer avec nous autres pour
l'agrandissement. Alors, on mettra les choses en branle. C'est tout ce qu'on
demande à la commission.
Le Président (M. Marquis): M. le ministre.
M. Marcoux: Oui.
M. Saintonge: Est-ce que c'est la même chose pour le maire
de Richelieu? Est-ce que c'est la même réponse? La question
était posée aux deux maires.
M. Lareau: Quand on pense aux besoins de chaque ville pour les 20
prochaines années, je pense bien que c'est toujours hypothétique
parce qu'on ne sait pas exactement l'évolution, les taux
d'intérêt étant tellement variables qu'à certains
moments on a une évolution très rapide et, à d'autres
moments, on n'en a pas. Je pense que j'abonderais dans le même sens que
M. Hamel.
Le Président (M. Marquis): M. le ministre.
M. Marcoux: À moins que mes collègues n'aient
d'autres questions à poser, en ce qui me concerne, je pense que vous
avez répondu aux principales questions que soulevait ce projet de loi,
pour l'essentiel. Ce que je proposerais aux membres de la commission, c'est que
nous retenions, dans l'ensemble du projet de loi, avec certains amendements
dans la formulation, l'article 5 qui nous est proposé. Je vais vous dire
pourquoi. L'article propose d'appliquer la loi sur les ententes
intermunicipales et de constituer la société en régie
intermunicipale. Il m'apparaît que cela pourrait être un
élément qui aide à faire en sorte que, dans les semaines
ou les mois à venir, il y ait une entente sur les travaux à
réaliser entre les trois municipalités. (21 h 45)
Vous dites que, jusqu'à maintenant, le coût des travaux
comme le coût de fonctionnement a été réparti au
galonnage alors que, dans la loi sur les ententes intermunicipales, ce qui est
prévu comme mode de répartition des coûts pour les
règlements d'emprunt qui restent à payer... Je veux être
bien sûr qu'on se comprend très bien. Pour ce qui reste à
payer, même sur des règlements passés, autant sur les
règlements d'emprunt, en somme, les dépenses d'investissement que
sur le coût de fonctionnement, que les dépenses à venir
sur
les investissements comme sur le coût de fonctionnement, que la
répartition soit faite selon la méthode des débits
réservés. Il m'apparaît que c'est une méthode
beaucoup plus équitable qui ferait assumer par Chambly l'essentiel de la
dépense supplémentaire. Voici pourquoi je propose cette solution.
C'est que, tantôt, les deux maires de Marieville et de Richelieu ont
été très clairs. Ils ont dit qu'ils étaient
prêts à assumer leur part des investissements pour assurer
l'approvisionnement en eau pour l'ensemble des trois municipalités,
comme ils l'avaient fait dans le passé.
Vous allez dire: II y a plusieurs années, il y en a eu des
investissements. On s'est réparti le coût, compte tenu de
certaines méthodes qui étaient différentes à ce
moment. Maintenant, les lois municipales prévoient, pour l'ensemble des
régies intermunicipales - et c'est un bon exemple - que la
méthode la plus équitable pour répartir les coûts,
c'est sur la base des débits réservés, c'est-à-dire
sur la base de la quantité dont dans l'avenir, sur 10, 15, 20 ans, on
pense qu'une municipalité aura besoin. Comme Chambly prévoit des
développements peut-être plus considérables, et c'est pour
cela que Chambly voudrait immédiatement faire des investissements, ou
aurait voulu dans le passé faire des investissements importants,
à ce moment, en assujettissant votre société à la
loi sur les ententes intermunicipales, comme l'ensemble des autres
sociétés intermunicipales au Québec, je pense qu'on vous
met dans un contexte qui permettrait plus facilement d'en arriver à une
entente sur la réalisation des travaux à faire, parce que je suis
d'accord avec vous, MM. les maires de Marieville et de Richelieu. À
moins que nous n'en discutions beaucoup plus longuement, il serait un peu
inconvenant que ce soient les membres de l'Assemblée nationale qui
décident de dire: II va y avoir des investissements de 3 000 000 $ par
la société qui seront répartis selon un mode de
financement différent du mode de fonctionnement de la
société depuis des années, qui ferait, en somme, qu'il y
aurait deux systèmes, c'est-à-dire un système de
coûts pour tous les investissements passés et un système de
coûts pour les investissements futurs puisque, dans le projet de loi,
Chambly dit: Nous, on est prêt à assumer la totalité du
projet d'investissement parce que c'est nous autres qui en avons besoin.
Une société intermunicipale ne peut pas vivre avec deux
modes de répartition des coûts, historiquement, deux modes de
répartition des dépenses et des investissements. C'est
l'abolition, à toutes fins utiles, de la société
intermunicipale. Comme le maire de Marieville et le maire de Richelieu ont dit:
Nous, on est d'accord pour assumer une part des investissements futurs, on veut
continuer à fonctionner en société. Mais on ne voulait pas
un projet, même s'il n'était pas "chromé", en tout cas, on
ne voulait pas du projet trop dispendieux du passé. Le projet qu'on a
devant nous actuellement, il me semble qu'il est d'un coût plus
acceptable. Moi, je dis, pour faciliter votre entente, je crois que votre
société - elle pourrait garder son même nom, même en
devenant une régie intermunicipale - devrait être assujettie au
mode de financement ou de répartition des coûts prévue dans
la loi sur les ententes intermunicipales en se basant sur les débits
réservés. Je pense que ce serait beaucoup plus facile, à
ce moment, pour les citoyens de Richelieu et de Marieville, d'accepter de
participer financièrement à cet investissement collectif, parce
que ça va être un investissement collectif qui va être
valable pour 10, 15, 20 ans.
Dans ce sens, ce que je proposerais aux membres de la commission, c'est
de rejeter les articles 1 à 4 et les articles 6 à 10, et
d'adopter l'article 5.
M. Saintonge: J'aimerais avoir la réaction des maires
concernés sur cette proposition.
M. Hamel: Évidemment, on vous remercie pour le temps que
vous y avez consacré. On accepte avec plaisir.
M. Saintonge: M. le maire de Chambly.
M. Marcoux: Je dois apporter une petite correction, par exemple,
parce que je n'aime pas cela induire les membres en erreur. On m'indique que le
coût des investissements serait réparti selon le débit
réservé, mais le coût d'exploitation, le coût de
fonctionnement serait réparti selon la consommation.
M. Delisle: Pour rassurer les membres de la commission, les
dettes existantes, ce qui reste dans la société existante, il y
en a encore pour trois ans dans l'immobilisation, selon le trésorier de
la société qui est ici. Donc, c'est un problème purement
temporaire pour le passé. Cela permet de régler l'agrandissement
et le reste va se régler automatiquement. Dans les circonstances...
M. Viau (Pierre): Si vous me permettez une question. Est-ce que
je dois comprendre que c'est l'article 48. 1 dont il est question? Si les
municipalités le désirent et votent des règlements
à cet effet, la société pourrait être
transformée en régie intermunicipale. C'est le texte qui est
là devant nous?
M. Marcoux: Non, il serait modifié. L'article 48. 1 serait
modifié. J'aurais une autre façon de le formuler parce qu'on a eu
à travailler sur un cas semblable,
récemment, ici en commission. Nous pourrions vous
distribuer...
Une voix: On n'a pas de texte.
M. Marcoux: Sensiblement, l'intention c'est que la
société soit transformée en régie intermunicipale
et qu'elle soit soumise à la loi sur les ententes intermunicipales.
Une voix: Puis-je avoir le texte?
M. Viau (Pierre): II y a quelque chose qu'on ne comprend pas. La
loi qui est devant nous dit que les municipalités peuvent, au moyen
d'une entente, transformer en... Est-ce que cela resterait là ou si
c'est la loi qui imposerait la transformation?
M. Marcoux: Cela veut dire que "Les municipalités
visées à l'article 5 peuvent, au moyen d'une entente
autorisée par règlement et assujettie aux articles 468. 3
à 468. 6 de la Loi sur Ies cités et villes, demander au ministre
des Affaires municipales de continuer l'existence de la société
en régie intermunicipale en vertu de cette loi. "Cette entente doit
énoncer - ce n'est pas très long, je vais le lire, mais on va
vous le distribuer - les conditions de la continuation de l'existence de la
société et contenir, sous réserve du premier
alinéa, les dispositions de la présente loi qui continueront de
s'appliquer après la continuation. "Le ministre peut approuver cette
entente et décréter la continuation de la société
en régie intermunicipale en vertu de la Loi sur les cités et
villes. "Les deuxième, troisième et quatrième
alinéas de l'article 468. 11 de la Loi sur les cités et villes
s'appliquent à ce décret, compte tenu des adaptations
nécessaires. "Si cette entente a pour objet de modifier le mode de
répartition des contributions financières des
municipalités ou de fixer des capacités maximum de consommation,
l'approbation du ministre de l'Environnement est requise. "À compter de
l'entrée en vigueur du décret, la société est, sous
réserve du deuxième alinéa, régie par les
dispositions législatives applicables à une régie
intermunicipale constituée en vertu de la Loi sur les cités et
villes. "Les droits et les obligations et actes de la société ne
sont pas affectés par la continuation. "
M. Viau (Pierre): Somme toute, s'il y a une entente par
règlement, on transforme en régie; sinon, on continue comme
avant. C'est ce que je comprends.
M. Delisle: Peut-être une précision.
M. Viau (Pierre): Ah oui!
M. Delisle: Est-ce ce texte ou est-ce le texte avec les
amendements qui sont en train d'être regardés? Parce qu'on
avait...
M. Saintonge:... que vous ayez les amendements.
M. Delisle: Oui, parce qu'on avait étudié cette
possibilité, puis on a dit oui, mais, si jamais elle est
transformée, on aimerait avoir un mécanisme ou un délai
pour le faire. Nous en avions discuté.
M. Marcoux: Je crois que, après un certain délai de
négociation, en faisant intervenir la Commission municipale, etc., il
devrait y avoir une transformation automatique en régie. Vous êtes
déjà une société intermunicipale. Il faudrait
prévoir des délais pour faire en sorte de transformer la
société en régie après un certain nombre de
semaines ou de mois de négociation.
M. Viau (Pierre): Est-ce que je dois comprendre que la ville de
Chambly a entre les mains un texte qui ne nous a pas été soumis
puisque mon confrère parle d'un nouveau texte que je n'ai jamais vu et
qui, je pense, ne nous a pas été soumis?
M. Saintonge: Le ministre nous a dit qu'il y avait un nouveau
texte tantôt. Y a-t-il possibilité... Avant d'aller plus loin,
j'ai posé une question au maire de Chambly tantôt. Il
s'apprêtait à me répondre et, après cela, la parole
a été prise par quelqu'un d'autre. Quelle est votre
réaction à cette proposition, M. le maire de Chambly?
M. Tanguay: Sur la proposition du ministre quant à
l'article 5, bien entendu, on aimerait voir la phraséologie de cet
article.
M. Saintonge: Oui.
M. Tanguay: Si le ministre me le permet, pour reprendre
peut-être un commentaire du député de Chambly tantôt,
j'aimerais insister sur l'article 1 pour sécuriser ce que le
député de Chambly nous a dit tantôt, à partir des
opinions verbales des conseillers et des officiers en loi du ministère,
selon lesquelles, dans l'éventualité où la ville de
Chambly décidait d'acquérir de l'eau de la municipalité de
Saint-Hubert, puisqu'elle a, semble-t-il, confié son pouvoir
d'alimentation en eau potable à la SECT-eau, il faudrait que ce soit la
SECT-eau qui le fasse.
Le Président (M. Marquis): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau:... le texte en question
afin de permettre aux maires de l'examiner pour voir s'il y a un
consensus qui se dégage. Je pense que ce serait assez important.
M. Saintonge: Quel avantage auriez-vous, à ce moment,
à vouloir aller acheter votre eau à Saint-Hubert plutôt que
de faire en sorte de régler votre problème d'approvisionnement
pour l'avenir? À ma connaissance, Saint-Hubert prend son eau deLongueuil.
M. Tanguay: C'est une solution qui viendrait équilibrer le
réseau hydraulique de la ville de Chambly.
M. Saintonge: De la ville de Chambly.
M. Tanguay: De la ville de Chambly. La ville de Chambly est
alimentée par une usine de filtration qui est située à
Carignan. L'usine de la SECT-eau est située à Carignan. Elle se
trouve à environ trois milles et demi ou quatre milles de la
dernière résidence. Il arrive fréquemment -et ce sont les
problèmes que nous vivons à tous les étés - que ces
dernières résidences soient privées d'eau en
été à cause principalement de la demande terrible des
Conserveries canadiennes, une usine qui met en bottes des petits pois et des
petites fèves. Or, par une alimentation en eau potable venant de
Saint-Hubert, qui est située du côté de ces
résidences, l'acquisition permet d'équilibrer le réseau
hydraulique. L'alimentation par Saint-Hubert permet à cette ville de
boucler une partie de son réseau d'aqueduc et permettra,
éventuellement, à la ville de Carignan de venir se brancher au
tuyau qui sera installé.
M. Saintonge: Votre problème d'alimentation ne sera-t-il
pas réglé si vous avez un plus fort débit, si vous avez la
possibilité d'augmenter votre capacité, c'est-à-dire le
problème d'approvisionnement de certaines résidences dont vous
avez parlé, tout près de la conserverie? Si vous avez une
augmentation de capacité, est-ce que ce problème ne sera pas
réglé?
M. Tanguay: Non, les deux problèmes sont traités
différemment: un problème de capacité de production
à l'usine de filtration et, géographiquement, l'usine des
Conserveries canadiennes est située à proximité de l'usine
de filtration. En été, elle consomme - je n'ai aucune idée
du pourcentage - un très fort pourcentage de la production qui vient de
l'usine de filtration, alors que, par l'autre partie, on satisfait la demande
des résidents.
M. Lareau: Je pense que, si on s'en va dans cette optique, on se
trouve à toucher à la structure même du réseau d'une
municipalité, et je pense que cela devient de la régie interne de
chacun. Si on commence à vouloir corriger le réseau et
l'infrastructure de chaque réseau de chaque ville, ce n'est plus une
corporation, une SECT-eau qu'on a, on est aussi bien de s'unir, les trois
villes ensemble, et de faire une ville.
M. Saintonge: M. le ministre, est-ce que vous avez des
amendements afin de les soumettre aux municipalités?
M. Marcoux: Je voudrais qu'on suspende pour quelques minutes
parce qu'il manque quelque chose dans l'amendement qui avait été
préparé et je souhaiterais que cela y soit.
Le Président (M. Marquis): Les travaux de la commission
sont suspendus pour quelques minutes.
(Suspension de la séance à 21 h 58)
(Reprise à 22 h 37)
Étude détaillée
Le Président (M. Marquis): À l'ordre, s'il vous
plaît! La commission parlementaire de l'aménagement et des
équipements reprend ses travaux. Nous en étions à
l'adoption article par article du projet de loi.
J'appelle l'article 1. M. le ministre.
M. Marcoux: Je proposerais que cet article soit rejeté, M.
le Président.
Une voix: Pourquoi ne pas le retirer?
M. Marcoux: Selon nos techniques parlementaires, on m'informe
qu'il faut que la commission le rejette. Je vous remercie de votre offre.
Le Président (M. Marquis): Les membres de la commission
doivent se prononcer pour ou contre, c'est-à-dire l'adopter ou le
rejeter. Alors, article 1?
M. Marcoux: Rejeté.
M. Saintonge: Cet après-midi, on a demandé de
retirer un article.
M. Marcoux: M. le Président m'a informé de cela
tantôt.
Le Président (M. Marquis): L'article 1 est
rejeté.
M. Saintonge: Rejeté.
Le Président (M. Marquis): Rejeté. J'appelle
l'article 2.
M. Marcoux: Rejeté, M. le Président. M. Saintonge:
Rejeté.
Le Président (M. Marquis): L'article 2 est rejeté.
J'appelle l'article 3.
M. Marcoux: Rejeté, s'il vous plaît, M. le
Président.
M. Saintonge: Rejeté.
Le Président (M. Marquis): L'article 3 est rejeté.
J'appelle l'article 4.
M. Marcoux: Rejeté, M. le Président. M.
Saintonge: Rejeté.
Le Président (M. Marquis): L'article 4 est rejeté.
J'appelle l'article 5 et il y a un amendement. M. le ministre.
M. Marcoux: Le texte du nouvel article 5 se lirait comme suit:
"Cette loi est modifiée par l'insertion, après l'article 48, de
l'article suivant: 48. 1. Les municipalités visées à
l'article 5 peuvent, au moyen d'une entente autorisée par
règlement et assujettie aux articles 468. 3 à 468. 6 de la Loi
sur les cités et villes, demander au ministre des Affaires municipales
de continuer l'existence de la société en régie
intermunicipale en vertu de cette loi. "Cette entente doit énoncer les
conditions de la continuation de l'existence de la société et
contenir, sous réserve du premier alinéa, les dispositions de la
présente loi qui continueront de s'appliquer après la
continuation. "Le ministre peut approuver cette entente et
décréter la continuation de la société en
régie interrnunicipale en vertu de la Loi sur les cités et
villes. "Malgré le premier alinéa, le ministre peut, sur
requête d'une municipalité et aux conditions qu'il
détermine, décréter la continuation de la
société en régie intermunicipale en vertu de la Loi sur
les cités et villes. Ce décret peut contenir les dispositions de
la présente loi qui, sous réserve du premier alinéa,
continueront de s'appliquer après la continuation. "Les deuxième,
troisième et quatrième alinéas de l'article 468. 11 de la
Loi sur les cités et villes s'appliquent au décret du ministre
visé au troisième ou au quatrième alinéa, compte
tenu des adaptations nécessaires. "Si cette entente a pour objet de
modifier le mode de répartition des contributions financières des
municipalités ou de fixer des capacités maximum de consommation,
l'approbation du ministère de l'Environnement est requise... " J'ai dit
du ministère, c'est du "ministre" de l'Environnement. "À compter
de l'entrée en vigueur du décret, la société est
régie par les dispositions législatives applicables à une
régie intermunicipale constituée en vertu de la Loi sur les
cités et villes et par les dispositions de la présente loi qui,
en vertu du deuxième ou du quatrième alinéa et sous
réserve du premier alinéa, continuent de s'appliquer après
la continuation. De plus, la société est alors assujettie aux
conditions visées au deuxième ou au quatrième
alinéa. "Les droits, obligations et actes de la société ne
sont pas affectés par la continuation. "
M. le Président, je propose...
M. Saintonge: Je demanderais là-dessus, M. le
Président, pour le Journal des débats, d'enregistrer ici
la réaction des représentants de Marieville, Richelieu et
Chambly.
M. Viau (Pierre): Alors, avec votre permission, M. le
Président, les villes de Richelieu et de Marieville doivent s'opposer
à cette partie de l'article qui commence par: "Malgré le premier
alinéa, le ministre peut, sur requête... " jusqu'à "...
compte tenu des adaptations nécessaires", ainsi qu'à la partie de
l'avant-dernier alinéa qui a été ajouté à la
main sur la copie et qui dit: "... et par les dispositions de la
présente de loi... " jusqu'aux mots "... quatrième
alinéa".
Au fond, ce que les deux villes veulent, c'est que la possibilité
d'agir de façon facultative existe, et nous sommes convaincus que, si
cette possibilité existe, les parties pourront s'entendre. Autrement,
c'est permettre à une des trois villes de faire une requête au
ministre pour lui demander de trancher le débat.
Nous nous opposons donc, formellement, à la partie qu'on vient de
mentionner ici. Merci.
Le Président (M. Marquis): M. Delisle.
M. Delisle: En ce qui concerne la ville de Chambly, le texte
proposé nous convient parfaitement et rend moins utile toutes les autres
dispositions du projet de loi lui-même.
M. Marcoux: M. le Président, je peux peut-être
indiquer brièvement pourquoi je propose cet amendement. C'est
qu'actuellement la seule société intermunicipale qui n'est pas
assujettie à la loi sur les ententes intermunicipales et qui doit
être constituée en régie intermunicipale est la
Société d'exploitation de la centrale de traitement d'eau
Chambly-Marieville-Richelieu. Tantôt, on nous a fait part des
problèmes que vivait la société et je crois que la loi sur
les
ententes intermunicipales qui permet la transformation en régie
intermunicipale serait de nature à aider à régler un
certain nombre de problèmes dont on nous a parlé
tantôt.
Quant à l'amendement auquel le procureur de Marieville et
Richelieu s'est opposé, il y a des précédents dans ce
sens-là qui ont déjà été faits dans des lois
où on donnait le pouvoir à des municipalités de faire
telle chose et, si elles ne s'entendaient pas, on donnait le pouvoir au
ministre de décréter - ce n'est pas indiqué dans la loi,
mais la loi générale du ministère des Affaires municipales
le permet - après l'intervention de la Commission municipale comme
conciliatrice dans de tels changements, on permettait au ministre donc de
décréter un changement. Souvent, ce pouvoir-là a
été très peu utilisé par les différents
ministres des Affaires municipales, mais il a constitué un moyen
d'intervention qui a permis d'en arriver à des ententes. Je peux prendre
à témoin ici, par exemple, le député de Hull qui a
vécu ce type de situation où des municipalités ne
s'entendaient pas sur des points et où le ministre avait le pouvoir de
décréter un règlement du dossier. Le ministre a
été durant de nombreuses années, sans utiliser ce pouvoir
et, quand il a indiqué qu'il souhaitait l'utiliser, à ce
moment-là, s'il n'y avait pas une entente entre les
municipalités, elles en sont finalement arrivées à une
entente, ce qui a évité au ministre d'avoir à utiliser ce
pouvoir. (22 h 45)
Je pense que, pour éviter... Si les municipalités
s'entendent, il n'y a pas de problème, c'est sûr qu'elles ne
seraient pas obligées de revenir devant nous. Mais, pour éviter
que les municipalités aient à revenir, je pense qu'il faut donner
le pouvoir au ministre - ce n'est pas indiqué dans le texte, mais le
pouvoir du ministre des Affaires municipales défini par la loi du
ministère le permet - de décréter, et je pense que c'est
la meilleure façon d'inciter les municipalités à en
arriver à cette entente.
Ce n'est pas automatique, ce n'est pas parce qu'une municipalité
le demande que le ministre doit l'accepter et il n'y a pas de délai pour
le ministre pour l'accepter. Cela peut prendre des semaines ou des mois, des
années, mais il reste que cela donne un moyen de régler ce
dossier, sans revenir devant l'Assemblée nationale pour, dans le fond,
assujettir cette société intermunicipale à la loi qui
s'applique depuis 1979 à l'ensemble des sociétés
intermunicipales.
Alors, cette loi permet de transformer en société. Elle ne
dit pas que, dans tant de mois, elle le sera, qu'il y ait accord ou non, mais
je pense qu'elle permet au ministre de jouer son rôle
d'intermédiaire par la Commission municipale ou les fonctionnaires du
ministère, s'il n'y a pas un tel type d'accord. C'est pourquoi, M. le
Président, j'ai proposé cet amendement.
Le Président (M. Marquis): Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Saintonge: Juste là-dessus quand même, M. le
Président.
Le Président (M. Marquis): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: Si je comprends bien, on donne la
possibilité aux villes de choisir elles-mêmes et on dit:
Entendez-vous. Si on ne donne pas la deuxième partie, ce à quoi
le procureur des villes de Marieville et Richelieu s'est opposé,
finalement, c'est le fait que le ministre pourrait, sur requête d'une
municipalité... A toutes fins utiles, c'est que cette disposition met
l'épée de Damoclès au-dessus des villes, en disant:
Entendez-vous, sinon le ministre va régler votre problème. Je
suis d'accord, excepté que... Dans ce sens, je comprends le processus,
l'épée de Damoclès. Mais pourquoi mettre une
épée de Damoclès, alors qu'on peut dire aux gens: Vous
avez le choix. Retournez chez vous et assoyez-vous. Décidez. Ou bien
vous continuez avec la société telle qu'elle existe actuellement,
ou vous vous entendez pour aller en régie intermunicipale. Vous avez le
choix.
Là, évidemment, il n'y a pas d'épée de
Damoclès, mais c'est peut-être mieux comme cela de dire aux gens:
Vous allez vous entendre vous-mêmes. Votre choix que vous avez à
exercer, faites-le. Si vous ne le faites pas, c'est vous qui allez être
pénalisés et, finalement, l'obligation de le faire va revenir...
Parce que, si les gens ne s'entendent pas là-dessus et qu'il n'y a pas
cette disposition que le ministre peut décréter, ils devront
revenir devant l'Assemblée nationale, à ce moment, pour la
demander dans un autre projet de loi privé.
Donc, ils auront avantage à s'entendre en disant: On fait l'un ou
l'autre, mais on règle notre problème une fois pour toutes, si
vraiment, pour l'approvisionnement en eau, tel qu'on l'a dit - il ne faut
présumer de la mauvaise foi de personne - on est d'accord pour
régler le problème.
M. Marcoux: M. le Président, je vais donner un exemple
d'un article de loi que la commission a adopté ici, il y a à
peine quinze jours ou trois semaines, concernant la commission intermunicipale
de la vallée du Richelieu, article qui se lit comme suit: "Si le
ministre des Affaires municipales n'a pas reçu le 15 novembre 1985
l'entente visée au premier alinéa, il peut décréter
la continuation du comité en régie intermunicipale. Le
décret tient lieu de l'entente et les alinéas 1, 2 et 4
s'appliquent à cette fin, compte tenu des adaptations
nécessaires. Toutefois,
ce décret doit être publié à la Gazette
officielle et entre en vigueur à la date de sa publication ou à
toute autre date ultérieure qui est indiquée. Une modification
à ce décret est soumise aux formalités prévues par
les articles 468 et 461 de la Loi sur les cités et villes et à
l'approbation du ministre de l'Environnement. "
C'est la même procédure qu'on a prise, il y a à
peine quinze jours ou trois semaines, dans la Loi sur le comité
intermunicipal de la vallée de Richelieu qui a été
adoptée ici par les mêmes membres de la commission de
l'aménagement. Un représentant, le procureur de Chambly,
indiquait tantôt qu'il y a environ un an, dans le cas de Saint-Sauveur,
on a adopté le même type de dispositions, stipulant que, s'il n'y
avait pas entente au bout d'un certain temps... Là, on ne précise
même pas de délai dans la loi dans le cas du comité
intermunicipal de la vallée de Richelieu; il y avait entente, bien
sûr, mais cette entente, il faut dire qu'elle avait été
conclue à peine 24 heures avant que la commission se réunisse ici
et le projet de loi avait été présenté longtemps
auparavant.
Alors, je pense qu'il faut mettre tous les moyens de notre bord pour que
les municipalités impliquées en arrivent à une entente et
aussi éviter que ces municipalités soient obligées de
revenir devant l'Assemblée nationale de nouveau pour régler ce
type de problème, compte tenu qu'il y a déjà une loi
générale qui a été bénéfique pour
l'ensemble des municipalités du Québec et dans laquelle
s'appliquent des principes qui pourraient heureusement s'appliquer à ce
type de situation. Alors que, dans une loi qu'on a adoptée
récemment, il y avait une date limite, dans cela, on dit: II y aurait
une évaluation d'opportunité à faire.
Le Président (M. Marquis): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: À mon souvenir, il y avait quand même,
dans les cas que vous énoncez, le fait que les municipalités
visées, dans le cas de Saint-Sauveur, avaient accepté la
procédure en question d'un décret éventuel si elles ne
s'entendaient pas et, dans l'autre cas, c'est la même chose. À ma
connaissance, on n'a pas eu de représentations des villes
concernées disant: On accepte que, si on ne s'entend pas, vous le
donnerez par décret et on ne reviendra pas vous voir. Je vais vous
rappeler un cas: c'était votre prédécesseur qui
était là et même cet après-midi, dans des
discussions avec des représentants du ministère, c'est venu sur
le tapis, puis on en a reparlé tantôt, ici à
l'arrière. J'en parlais avec mon confrère de Hull, je me souviens
de Mont-Joli et Saint-Jean-Baptiste où les gens ne s'entendaient pas. Au
lieu de leur dire: C'est cela ou, éventuellement, on décidera
pour vous, on a dit: Non, prenez six mois et allez vous entendre et si, dans
six mois, vous ne vous entendez pas, vous reviendrez nous voir. Elles sont
revenues. De toute façon, c'était un projet de loi privé.
Il a été entendu, cela a pris 32 secondes. Le projet de loi a
tout simplement été suspendu dans ce cas-là et
c'était le président qui, je pense, était le parrain du
projet de loi à l'époque. II n'était pas président
de commission, mais parrain. Cela est un exemple où, dans un
problème donné, on a fixé certaines barrières et
où on a dit: Allez-y et essayez de vous entendre. Si vous vous entendez,
il n'y a pas de problème, on n'interviendra pas. Elles sont revenues et
elles se sont entendues.
Dans le cas présent, si, pour deux ou trois municipalités,
la procédure d'aller en décret ne leur plaît pas, surtout
que cela peut être sur requête d'une municipalité, le
problème qui peut arriver est qu'il suffit qu'une municipalité
dise: D'accord, on s'en va carrément dans ce sens-là. La
négociation et l'entente qu'on peut faire, ce n'est pas
nécessaire, on va aller au ministre directement, on obtiendra un
décret et la Commission municipale sera obligée d'aller, à
ce point de vue, vers cette solution au lieu de l'autre solution qui peut
être examinée. De ce côté-là, je pense qu'on
respecterait plus la volonté de deux des trois municipalités qui
sont ici et cela ne porte pas préjudice au fait qu'elles pourront
s'entendre. Il n'y aura pas de décret, mais elles seront peut-être
obligées de décider elles-mêmes, de leur propre autonomie:
on va s'entendre de telle façon, parce qu'il faut régler le
problème.
Le Président (M. Marquis): M. le député de
Chambly avait demandé la parole; ensuite, le député de
Hull et le député d'Iberville.
M. le député de Chambly, brièvement.
M. Tremblay: Oui. Vous me connaissez, ce n'est jamais bien long.
M. le Président, on a entendu toute la journée, en fait, parce
que ce dossier a été sur ma table de travail toute la
journée, tout le monde nous dit qu'il n'y a pas de problème,
qu'elles vont s'entendre. L'entente est relativement facile. J'ai certains
doutes que ce soit si facile que cela, mais je pense que l'amendement permet
aux municipalités de s'entendre et, s'il y a entente, l'intervention du
ministre n'est pas nécessaire. Cela leur donne seulement une raison de
plus de s'entendre. Peut-être en avaient-elles puisqu'elles sont venues
jusqu'à nous. Nous ne les avions pas invitées, elles sont venues
parce qu'elles croyaient qu'elles n'étaient pas capables de s'entendre.
Elles sont venues nous faire trancher... On les renvoie chez elles en leur
disant: Allez tenter de vous entendre et, s'il n'y a pas d'entente, nous allons
trancher. II va falloir qu'un jour ou l'autre une décision soit
prise
afin que cela fonctionne et que les gens aient de l'eau. M. le
Président, c'est pour cela que je suis parfaitement d'accord avec la
position que nous prenons.
Le Président (M. Marquis): M. le député de
Hull.
M. Rocheleau; Merci, M. le Président. On a sûrement
utilisé à bon escient le problème que Hull et Aylmer ont
vécu depuis la loi 98 qui remonte à octobre 1974, je pense, et
les lois favorisant les regroupements dans le Saguenay et dans l'Outaouais,
entre autres. De 1974 à 1985, on a eu la patience d'attendre. On aurait
pu, parce qu'un moratoire avait été décrété
par le gouvernement actuel en 1977, un moratoire de cinq ans qui nous menait en
1982... En 1982, il n'y a pas eu de décision de prise. C'est un fait que
le ministre avait certains pouvoirs de persuasion, de négociation. J'ai
félicité le ministre cet après-midi. Ce n'est pas mon
habitude.
Une voix: Non?
M. Rocheleau: Non, ce n'est pas mon habitude. Je l'ai
félicité d'avoir été patient, d'avoir exercé
beaucoup de patience parce que, vous savez, c'est une espèce de vertu,
cette patience-là. Dans le cas de Marieville, Richelieu et Chambly, j'ai
l'impression qu'on est en train d'oublier l'aspect de la patience. Moi, je
constate que le député de Chambly est conscient du fait qu'il
semble y avoir un problème de surface, peut-être pas un
problème de fond, peut-être un problème
d'interprétation, de compréhension. C'est peut-être aussi
un problème de personnalités politiques qui sont bien
ancrées dans leur milieu depuis plusieurs années et, dans
d'autres milieux, il y a des personnalités politiques qui veulent
apporter des changements qui sont peut-être souhaitables, mais pour
lesquels on n'est peut-être pas mûr.
Dans le cas - on l'a soulevé cet après-midi - de
Saint-Jean-Baptiste et Mont-Joli, je me souviens de cette soirée qui
avait été quand même un peu triste où le maire de
Mont-Joli était poigné à l'intérieur de tout cela.
Il était même très nerveux et nous lui avions
recommandé à ce moment d'aller parler. Vous étiez le
parrain, M. le Président, je pense, de ce projet de loi. Vous
étiez vous aussi poigné dans ce contexte, comme tout le monde. On
cherchait la meilleure solution possible. Je pense que la solution qui avait
été retenue, leur permettre de se parler, a prouvé que le
résultat était bon. Nous autres, ce soir, on recommande un peu la
même chose. C'est de le permettre à ces trois municipalités
qui, depuis longtemps se parlent, mais qui ne se sont peut-être pas
arrêtées sur ce sujet en particulier. La façon dont cela
fonctionnait quand, moi, j'étais maire, quand je m'amenais à
l'Assemblée nationale et en commission parlementaire, je détenais
un mandat de mon conseil de poser certains gestes particuliers.
J'ai l'impression que les maires ont des gestes à poser selon
qu'ils ont été confirmés dans un mandat que leur conseil
leur a confié et certains de ces maires ne peuvent peut-être pas
déroger à ce que le conseil a approuvé. Je fais
peut-être erreur en disant cela, mais j'ai l'impression que les maires
doivent fonctionner à l'intérieur de résolutions en
provenance de leur conseil, et ainsi de suite. Peut-être qu'ils sont un
peu bloqués ce soir et qu'ils ne peuvent accepter n'importe quoi.
Là-dessus, je souhaiterais que le ministre puisse permettre à ces
municipalités de s'entendre en leur disant que la commission a
été quand même sensibilisée au problème et
qu'on ne souhaite pas imposer indûment une volonté politique du
gouvernement contre une population ou des populations, mais qu'on souhaiterait
davantage l'harmonie entre les trois.
Il ne faudrait pas non plus que ça crée de frustrations,
que ça crée de barrières, de frontières. Ces gens
se sont toujours parlé. À compter de demain, s'il y a un projet
de loi qui leur tombe dans la face, ils ne se parleront peut-être plus
d'une façon aussi amicale. Je souhaiterais, pour le
bénéfice des trois municipalités... Les carottes ne sont
pas cuites et, tant que les carottes ne sont pas cuites, on les garde au feu.
Je souhaiterais que nous puissions permettre à ces municipalités
de retourner chez elles et de faire leurs devoirs, de se parler, de
communiquer, de trouver le genre de protocole qui puisse les satisfaire, et
elles n'auront même pas besoin de revenir ici pour le trancher parce
qu'un protocole peut se signer entre des municipalités sans pour autant
que des projets de loi viennent l'imposer. (23 heures)
Moi, connaissant les maires comme je les connais depuis longtemps, je
sais pertinemment que nos maires au Québec ne sont pas habillés
en culottes courtes. Ce sont des gens mâtures, des gens sérieux,
des gens qui prennent avant tout les avantages de leurs municipalités
respectives. Je pense qu'on doit les respecter. Moi, je suis prêt
à cette patience. Connaissant particulièrement M. le maire, qui a
été très actif à l'Union des municipalités
et tout cela, qui a connu les problèmes de combien de
municipalités au Québec et qui a été un de ceux qui
ont apporté des solutions à plusieurs de ces problèmes, je
ne vois pas pourquoi on obligerait ces maires, ce soir, par un projet de loi
imposé, à s'asseoir avec encore une espèce
d'épée sur la tête. On en a trop vu dans le passé et
je pense qu'il faut ramener une espèce de climat de détente. Un
climat de détente, cela veut dire: Parlons-nous. Je
suis convaincu que ces gens peuvent se parler et je souhaite que le
ministre, que les députés qui font partie de cette commission,
qui sont aussi conscients des problèmes qui existent ou des
problèmes qu'on est en train de créer... On est peut-être
en train de créer un problème aussi, alors qu'il n'y en avait
peut-être pas avant, mais cela, c'est une autre affaire.
À l'intérieur de tout cela, M. le Président, je
conclus en demandant au ministre et aux membres de cette commission de prendre
bien note du fait qu'on a eu des représentations de ces trois
municipalités, afin de leur permettre de retourner chez elles, de se
parler et de se préparer un protocole d'entente qu'elles accepteront
elles-mêmes. À un moment donné, dans un laps de temps plus
ou moins court, ces conseils ont toujours la possibilité de communiquer
avec le ministère des Affaires municipales, avec la Commission
municipale si elles ont besoin d'aide. À la suite de cela, on se
reparlera tous ensemble et on verra ce qui est à faire, mais, pour le
moment, M. le Président, je voudrais mettre les freins
là-dessus.
On a passé des projets de loi privés cet après-midi
avec l'assentiment des gens qui sont venus nous les exposer. C'est
agréable de travailler comme cela. Quand on reçoit des
municipalités qui ont des divergences, cela crée des
frustrations, cela crée des problèmes et, souvent, cela prend des
années avant de corriger l'impact que cela a pu créer. Je suis
prêt à patienter. J'ai toute la patience que le temps me permet
d'avoir, M. le Président. J'ai félicité le ministre, cet
après-midi, d'avoir été patient. Je voudrais le
féliciter encore ce soir d'exercer cette même patience à
l'égard de ces municipalités pour permettre aux
députés qui représentent cette région de garder cet
espoir de revenir à l'Assemblée nationale un jour, en
évitant de créer des problèmes qui vont occasionner des
dissensions et qui vont peut-être hâter le départ de
certains. C'est vous qui allez régler cela de votre côté.
On ne peut quand même pas aller aussi loin que de permettre de vous faire
réélire, mais on vous donne peut-être des moyens d'y
arriver, si vous êtes un peu plus conciliants.
Le Président (M. Marquis): M. le député
d'Iberville.
M. Beauséjour: M. le Président, si je comprends
bien la proposition, c'est indiqué au début que les
municipalités visées à l'article 5 "peuvent", au moyen
d'une entente, ce qui voudrait dire qu'elles peuvent demeurer dans la situation
où elles sont actuellement ou bien se transformer en régie
intermunicipale.
Il y a deux choses que je voudrais savoir. Si on met cet article qui
permet la possibilité de se transformer en régie intermunicipale,
cela serait bon de savoir, d'abord, si les municipalités sont
intéressées, éventuellement, à se transformer en
régie intermunicipale. Je ne sais pas si on pourrait avoir une
réponse des trois municipalités.
Une voix: Quant à Chambly, c'est sa demande. Donc, elle
est nécessairement intéressée.
M. Viau (Pierre): C'est-à-dire que, si c'était cela
le texte, c'est vraiment facultatif, mais ce que vous venez de lire, il faut le
lire aussi avec le paragraphe qui dit que, malgré tout cela, le ministre
peut intervenir. C'est là que cela accroche.
M. Delisle: Une fois rendu là.
M. Viau (Pierre): Que ce soit facultatif, cela ne crée pas
de problème.
Une voix: On va l'étudier.
M. Beauséjour: Ce n'est pas dans le sens que ce soit
facultatif ou non, ce que je veux savoir, c'est si les municipalités
sont intéressées, éventuellement, à se former en
régie.
M. Hamel: M. le Président, pour répondre à
M. le député, on va l'étudier et il y a une proposition
qui a été faite ce soir concernant les débits qui serait
peut-être avantageuse pour Marieville et Richelieu. Alors, le conseil
d'administration va se réunir, va étudier toutes les implications
et, si on en vient à la conclusion que c'est l'idéal, on le fera
avec plaisir. Je ne peux pas vous dire ce soir... Il y a des règlements
qui ont été communs depuis X années, il faut faire les
répartitions, il faut faire aussi des ajustements au point de vue de la
Loi sur les cités et villes, et tout cela. Je peux vous répondre
ce soir, après consultation du conseil, que je suis prêt, avec mes
deux autres collègues, à étudier la possibilité de
former une régie intermunicipale et de faire la concordance avec tous
les articles de la Loi sur les cités et villes.
M. Beauséjour: Pour Richelieu?
M. Lareau: II faut se conformer à la loi qui dit qu'on
doit aller en régie. S'il faut le faire pour être conforme
à la loi, on le fera. Il n'y a pas de problème là.
M. Beauséjour: C'est pourquoi, M. le Président, je
m'interroge sur le texte du ministre quand il dit: Malgré le premier
alinéa, le ministre peut, sur requête d'une municipalité...
En fin de compte, l'article... À la limite, s'il y a tellement de
crainte de
ne pas arriver à la conclusion, cela serait peut-être aussi
bien d'enlever les trois premiers paragraphes et de commencer au
quatrième paragraphe.
M. Marcoux: Je peux répondre techniquement au
député d'Iberville. C'est que, si l'amendement n'est pas
adopté ou que l'article 5 n'est pas adopté, la
société n'a pas le pouvoir de se transformer en régie
intermunicipale. C'est ce que fait l'article 5. Il donne ce pouvoir: elle peut.
Si l'article n'était pas adopté... Quant au deuxième
aspect, s'il n'y a pas entente pour se transformer en régie
intermunicipale, une municipalité peut demander au ministre de le
décréter. C'est un autre aspect que j'ai explicité
tantôt.
Le Président (M. Marquis): Est-ce que l'amendement
à l'article 5 est adopté?
Une voix: M. le Président...
Le Président (M. Marquis): Vous êtes intervenant?
Oui, je vous donne... Pardon?
Une voix: Il n'y a pas consentement.
M. Saintonge: M. le Président, à l'article 132, on
a seulement la permission de la commission de participer aux
délibérations, on ne peut voter ni présenter une motion,
mais est-ce que vous acceptez qu'il pose une question?
M. Marcoux: Oui, oui, consentement. M. Saintonge: Merci
beaucoup.
Le Président (M. Marquis): M. le député de
Richmond.
M. Vallières: Merci, M. le Président. Je voudrais
quand même me rallier à mon collègue, le
député de Laprairie. La proposition qu'il fait au ministre de
retirer de sa proposition le fait qu'il puisse se réserver un droit de
décision en cas de non-entente entre les municipalités,
personnellement, je le vois comme un manque de confiance à l'endroit des
municipalités qui sont devant nous. Je pense que ces gens ont
déjà démontré par le passé qu'ils savaient
travailler ensemble. Ce sont des gens responsables, élus
démocratiquement. Personnellement, je ne vois pas d'un très bon
oeil ce recours presque continuel qu'on a dans nos lois d'appel au ministre qui
peut, unilatéralement, trancher certains conflits. Je pense qu'il ne
faut pas avoir peur de faire confiance aux élus municipaux, à
leur volonté et à leur compétence pour s'entendre sur
certains sujets, même s'ils sont litigieux. Je pense que, s'il n'y avait
pas entente, on pourrait entendre à nouveau les conseils municipaux
concernés, leurs représentants, et cela éviterait
peut-être au ministre de prendre une décision pas suffisamment
éclairée et qu'on ne pourrait pas nécessairement qualifier
de sage, si elle était prise à partir d'une certaine tour
d'ivoire.
Alors, je considère la proposition du ministre un peu comme une
épée de Damoclès suspendue au-dessus de la tête des
municipalités concernées. Je suis aussi allergique à cela
qu'à la guillotine. Comme parlementaire, on n'aime pas le vivre. Alors,
j'espère qu'on ne fera pas vivre des expériences comme
celles-là aux municipalités non plus. Comme le
député de Laprairie, je souhaiterais le retrait de la proposition
du ministre de la partie relative à son intervention directe dans le
dossier en cas de non-entente des diverses municipalités
concernées.
Le Président (M. Marquis): Plus rien à ajouter?
M. Saintonge: On peut maintenir l'article tel quel?
Le Président (M. Marquis): Est-ce que l'amendement...
M. Saintonge: Une minute! Je pense qu'il y a un amendement
supplémentaire... Un problème technique.
M. Marcoux; M. le Président, technique, c'est un
sous-amendement, je suppose?
M. Saintonge: Si vous avez une modification sur...
M. Marcoux: C'est une modification technique, pour qu'il n'y ait
pas de contradiction. On dit, au cinquième paragraphe: "Ce
décret...
Une voix: C'est le quatrième.
M. Marcoux: C'est le quatrième, et cela constitue un tout.
Le quatrième: "Malgré le premier alinéa, le ministre peut,
sur requête d'une municipalité ou aux conditions qu'il
détermine, décréter la continuation de la
société en régie intermunicipale en vertu de la Loi sur
les cités et villes. Ce décret peut contenir les dispositions de
la présente loi qui continueront de s'appliquer après la
continuation; toutefois, les articles 468. 3 à 468. 6 de la Loi sur les
cités et villes s'appliquent à la régie intermunicipale. "
C'est une reformulation.
Le Président (M. Marquis): II faudrait l'avoir par
écrit. Qu'est-ce que cela change dans la pratique? C'est vraiment
technique.
M. Marcoux: Non, c'est le même principe. On indique que la
Loi sur les cités et villes s'applique aux régies
intermunicipales, les articles 468. 1 à 468. 3.
Le Président (M. Marquis): Je relis une partie de ce
quatrième alinéa à partir de: "... Ce décret peut
contenir les dispositions de la présente loi qui continueront de
s'appliquer après la continuation; toutefois, les articles 468. 3
à 468. 6 de la Loi sur les cités et villes s'appliquent à
la régie intermunicipale. " Cet amendement est-il adopté?
M. Marcoux: Adopté.
M. Saintonge: Sur division.
Le Président (M. Marquis): Adopté sur division.
L'article 5, tel qu'amendé, est-il adopté?
M. Saintonge: Sur division.
M. Marcoux: Adopté sur division. Sur division...
Le Président (M. Marquis): L'article 5 est
adopté...
M. Saintonge: Le ministre a annoncé sa division.
M. Marcoux: Non, ce n'est pas ma faute.
M. Saintonge: On agrée cela.
M. Marcoux: J'ai déjà été
président et, parfois, cela m'arrive. Article...
Le Président (M. Marquis): L'article est adopté tel
qu'amendé, sur division. J'appelle l'article 6.
M. Marcoux: Rejeté, M. le Président.
Le Président (M. Marquis): L'article 6 est rejeté.
J'appelle l'article 7.
M. Marcoux: Rejeté.
Le Président (M. Marquis): L'article 7 est rejeté.
J'appelle l'article 8.
M. Marcoux: Rejeté.
Le Président (M. Marquis): L'article 8 est rejeté.
J'appelle l'article 9.
M. Marcoux: Rejeté, M. le Président.
M. Tanguay: Est-ce que la ville de Chambly pourrait intervenir
sur l'article 10 deux secondes?
Le Président (M. Marquis): L'article 9 est rejeté.
J'appelle l'article 10. M. le procureur ou M. le maire? (23 h 15)
M. Tanguay: Je veux juste passer la parole au procureur de la
ville pour sensibiliser le ministre des Affaires municipales à la
portée de cet article, à tout le moins quant au problème
que Chambly peut avoir avec les Conserveries canadiennes.
M. Marcoux: Je suis déjà fort sensible à
toute cette question, M. le maire, surtout la question de la tarification des
services municipaux, et c'est une question sur laquelle on
réfléchit à la table Québec-municipalités.
On pense bien avoir encore besoin d'une bonne année de travail,
peut-être davantage, sûrement une bonne année de travail,
avant de changer les règles ou de décider de les maintenir, un
des deux. C'est avec plaisir que nous allons vous entendre.
M. Delisle: C'est assez simple, je pense qu'il s'agit ici de
l'utilisation de l'eau à des fins industrielles ou commerciales, ce qui
n'est pas la coutume courante dans une municipalité. Je pense que la
ville de Lachine a aussi un pouvoir particulier qui permet de faire des
ententes particulières lorsque l'eau est utilisée à des
fins industrielles et commerciales. Chambly a une conserverie alimentaire qui
utilise - pendant les mois d'été, en pleine période de
pointe, elle produit 24 heures par jour - une quantité
phénoménale d'eau à même le système
intermunicipal. Ce serait pour permettre des ententes particulières
lorsque c'est utilisé à des fins industrielles. On n'insiste pas,
on voulait sensibiliser le ministre à ce problème particulier de
Chambly, qui est peut-être vécu aussi ailleurs.
M. Marcoux: Je peux vous assurer qu'il est vécu ailleurs
et que nous réfléchissons à cette question. Chambly n'est
pas la seule place où il y a des industries hautes consommatrices de cet
alcool qui est l'eau.
Une voix: Ce serait "eaunivores"!
M. Marcoux: C'est cela. Je peux vous assurer qu'on y pense, mais
il n'y a pas lieu... Si d'autres municipalités l'ont eu dans le
passé, je ne le nie pas. En ce qui concerne la fiscalité
municipale, vous savez que, depuis qu'il y a eu la réforme de la
fiscalité et même avant, c'est vraiment très exceptionnel
les pouvoirs fiscaux, dans le domaine municipal, particuliers à une
municipalité.
M. le Président, je propose que cet article soit
rejeté.
Le Président (M. Marquis): Est-ce que l'article 10 est
rejeté?
Des voix: Rejeté.
Le Président (M. Marquis): Rejeté. J'appelle
l'article 11.
M. Delisle: J'aurais quelques commentaires très rapides
pour signaler au ministre aussi un autre problème particulier à
Chambly.
Le Président (M. Marquis): M. le procureur, M.
Delisle.
M. Delisle: C'est que, actuellement, la Loi sur les cités
et villes permet de mettre des compteurs pour l'utilisation de l'eau alors
qu'en matière d'eau usée la Loi sur tes cités et villes
est absolument silencieuse sur le pouvoir d'une municipalité de faire
payer au compteur. Il y a une lacune assez importante. Alors que les ententes
proposées par le ministère de l'Environnement entre les
municipalités calculent le prix d'une municipalité à
l'autre en fonction d'un compteur, les municipalités n'ont pas le
pouvoir de demander à leurs industries ou à leurs citoyens de
mettre des compteurs. C'est peut-être une lacune générale.
Chambiy est actuellement dans un projet d'assainissement de plusieurs
millions.
M. Marcoux: M. le Procureur, je comprends que vous vouliez
exposer vos motifs, après avoir travaillé à rédiger
un projet de loi... Je peux vous dire que, sauf les cinq premiers articles,
votre projet de loi constitue un bel exemple de projet de loi privé que
nous ne voulons plus aborder en commission parlementaire puisque les trois
quarts des articles de votre projet de loi concernent des pouvoirs
généraux qu'il peut être utile ou non de donner aux
municipalités, mais qu'il faut donner à l'ensemble des
municipalités ou à aucune.
Le problème que vous évoquez à l'article 11 entre
dans cette catégorie. La façon d'arriver à de tels
changements, c'est soit que les municipalités envoient desrésolutions au ministère des Affaires municipales proposant
de faire ces changements, soit que l'UMQ ou l'UMRCQ nous fasse part de sa
volonté d'apporter des changements aux pouvoirs municipaux. Mais nous ne
pensons pas qu'il soit utile de modifier les particularités surtout
fiscales, autant en matière de compétence que fiscale, dans les
chartes spéciales des municipalités. Je pense que les membres de
la commission maintenant s'entendent sur cette façon d'aborder les lois
privées.
M. Delisle: Vraiment pour signaler que...
M. Marcoux: L'article 11 est rejeté.
Le Président (M. Marquis): L'article 11 est rejeté.
J'appelle l'article 12.
M. Marcoux: L'article 12 est adopté.
M. Saintonge: À quoi cela se réfère-t-il?
Est-ce un acte de foi?
M. Marcoux: Ce sont les articles de la charte particulière
de Chambly qui n'ont plus lieu d'exister, qui sont périmés.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Marquis): L'article 12 est adopté.
J'appelle l'article 13.
M. Marcoux: Pour les mêmes motifs, adopté.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Marquis): L'article 13 est adopté.
J'appelle l'article 14.
M. Marcoux: Adopté.
M. Saintonge: Sur division, M. le Président.
Le Président (M. Marquis): L'article 14 est adopté
sur division. J'appelle l'article 15.
M. Marcoux: Adopté. M. Saintonge:
Adopté.
Le Président (M. Marquis): L'article 15 est
adopté.
M. Marcoux: Proposition de renumérotation, M. le
Président. Ah non! il y a un préambule.
Le Président (M. Marquis): Il y a un amendement au
préambule, d'abord.
M. Marcoux: Oui. Le nouveau préambule se lirait comme
suit, M. le Président: "Attendu qu'il est dans l'intérêt de
la ville de Chambly que la Loi constituant la Société
d'exploitation de la centrale de traitement d'eau Chambly-Maneville-Richelieu
et que la charte de la ville soient modifiées; ".
Le Président (M. Marquis): Est-ce que l'amendement au
préambule est adopté?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Marquis): Adopté. Est-ce que le
préambule, tel qu'amendé, est adopté.
M. Saintonge: Adopté. M. Marcoux:
Adopté.
Le Président (M. Marquis): Adopté. Est-ce que la
motion de renumérotation est adoptée?
M. Marcoux: Adopté.
Le Président (M. Marquis): Adopté. Est-ce que le
titre du projet de loi est adopté?
M. Marcoux: Adopté.
Le Président (M. Marquis): Adopté. Est-ce que le
projet de loi, tel qu'amendé, est adopté?
M. Marcoux: Adopté.
M. Saintonge: Sur division.
Le Président (M. Marquis): Adopté sur division. M.
le ministre.
M. Marcoux: M. le Président, je vais remercier les trois
maires des trois municipalités impliquées ainsi que les personnes
qui les accompagnent. Je souhaite que, malgré le désaccord de
deux des trois municipalités sur le contenu du projet de loi que nous
venons d'adopter, ces municipalités fassent tous les efforts
nécessaires pour s'entendre sur l'avenir du fonctionnement de la
société et sur une possible transformation en régie
intermunicipale.
Tantôt, un des maires m'indiquait que c'était la
première fois qu'il entendait parler de la loi sur les ententes
intermunicipales et les régies intermunicipales: Je l'ai noté et
je puis vous assurer que je ferai en sorte que les services du ministère
soient mis à contribution pour faciliter, dans toute la mesure du
possible, les échanges qui peuvent intervenir entre vos trois
municipalités, dans la mesure où vous voudrez y faire appel ainsi
qu'aux expériences que le ministère a acquises dans d'autres
municipalités qui ont conclu des ententes intermunicipales depuis 1979
et qui en ont toutes tiré des bénéfices.
Je souhaite que les trois municipalités, puisqu'elles ont
collaboré dans le passé, collaborent à l'avenir à
régler leurs problèmes communs.
Le Président (M. Marquis): M. le maire de Marieville.
M. Hamel: M. le Président, je voudrais remercier les
membres de la commission de nous avoir entendus. Je voudrais, avec beaucoup de
sincérité, souhaiter au ministre des Affaires municipales de
régler son problème à Rimouski aussi vite qu'on a
réglé le nôtre ce soir. Vous me disiez tantôt que
cela traîne depuis quinze ans. Je vous souhaite de régler cela le
plus vite possible.
M. Tanguay: M. le Président, je voudrais également
remercier les membres de la commission parlementaire et dire que le projet de
loi, tel qu'adopté, répond aux objectifs de la ville de Chambly.
Je me dis assuré qu'avec la collaboration des autres membres de la
SECT-eau les problèmes d'alimentation en eau potable des citoyens de
Chambly seront réglés et, je l'espère, pour plusieurs
années. Cela m'a fait plaisir d'être avec vous ce soir et je vous
souhaite une bonne fin de soirée et une bonne fin de session. Merci.
Le Président (M. Marquis): Merci beaucoup. M. le maire de
Richelieu.
M. Lareau: M. le ministre, M. le Président et les membres
à la table, je tiens à vous remercier du temps que vous nous avez
consacré. Soyez assurés que, compte tenu du temps que nous avons
passé ensemble et même si cela a été agréable
en certains moments, nous allons essayer de ne pas revenir vous voir.
Le Président (M. Marquis): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: Je voudrais également vous saluer et
souhaiter... Finalement, notre objection de principe au projet, la division
qu'on a manifestée, c'est qu'on souhaite que vous puissiez régler
votre problème ensemble sans avoir besoin d'un décret. Il nous
apparaissait qu'on aurait pu vous laisser cette possibilité.
J'espère que, d'après ce qu'on a entendu aujourd'hui et comme
vous avez manifesté le désir de vous entendre, cela pourra se
réaliser: une entente de gré à gré entre les
parties pour aller en régie intermunicipale ou continuer la SECT-eau
telle quelle.
En tout cas, on vous souhaite bonne chance et au plaisir de vous
revoir.
Le Président (M. Marquis): M. le député de
Chambly.
M. Tremblay: Avec le maire de Richelieu, je souhaite qu'une
entente intervienne rapidement et que vous n'ayez pas le goût de revenir
devant le ministre.
Le Président (M. Marquis): Merci beaucoup tout le monde
et, sur ce, les travaux de la commission sont suspendus pour quelques
minutes.
(Suspension de la séance à 23 h 25)
(Reprise à 23 h 31)
Le Président (M. Marquis): La commission parlementaire des
aménagements et des équipements reprend ses travaux. Comme il
s'agit d'une nouvelle séance pour étude détaillée
d'un projet de loi nouveau, le projet de loi 45, je demanderais à M. le
secrétaire de faire l'appel des membres et de faire mention des
remplacements, s'il vous plaît.
Projet de loi 45
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. M.
Vallières (Richmond) en remplacement de M. Assad (Papineau); M.
Vallières est présent. Mme Bacon (Chomedey) est présente;
M. Beauséjour (Iberville) présent; M. Desbiens (Dubuc)
présent; M. Lavigne (Beauharnois) présent; M. Le Blanc
(Montmagny-L'Islet) présent; M. Marquis (Matapédia)
présent; M. Maltais (Saguenay) présent en remplacement de M.
O'Gallagher (Robert Baldwin); M. Perron (Duplessis) présent; M.
Rocheleau (Hull) présent; M. Saintonge (Laprairie) présent; M.
Tremblay (Chambly) présent; Mme Saint-Amand (Jonquière) en
remplacement de M. Vaillancourt (Orford), présente, et M. Marcoux
(Rimouski) présent.
Le Président (M. Marquis): La parole est au ministre des
Affaires municipales.
Articles en suspens
M. Marcoux: M. le Président, je proposerais que nous
abordions l'article 5 qui est en suspens...
M. Saintonge: M. le Président, je suis prêt à
prendre la parole deux secondes et quart.
M. Marcoux: Oui.
Le Président (M. Marquis): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge: M. le Président, vendredi dernier, j'ai
posé une question au ministre des Affaires municipales concernant
certains amendements. On ne fera pas de cachette. Je pense que c'est connu. On
a beaucoup de spectateurs ici ce soir. Il y a des articles qui faisaient
problème dans le projet de loi 45; ce sont les articles qui ont trait
à la fiscalité municipale, surtout à l'évaluation
industrielle.
Le ministre a déposé... Enfin, on a devant la commission,
on est saisi finalement, dans ces articles, du texte qui est contenu dans le
projet de loi 45. On ne fera pas de cachette. Depuis que le texte a
été déposé, le 14 mai dernier, il y a eu un premier
projet d'amendement, un deuxième projet d'amendement, un
troisième projet d'amendement et peut-être un quatrième
projet d'amendement qui circule. Alors là, on ne sait pas où on
s'en va, je pense, dans ce domaine-là. Cela confirme un peu les
appréhensions qu'on avait et cela confirme aussi ce que je disais dans
l'énoncé que je faisais vendredi dernier: cela me semble un
projet de loi, surtout en ce qui regarde l'évaluation industrielle, qui
fait preuve d'une improvisation absolue de la part du ministre et des officiers
du ministère dans ce domaine. Cela fait preuve aussi d'une absence de
consultation avant d'amener ces amendements devant la Chambre, devant la
commission parlementaire, d'une absence de consultation véritable,
ouverte du milieu concerné, comme cela avait été promis
dans une lettre du directeur du service d'évaluation foncière, M.
Fournier. Dans cette lettre à la chambre de commerce, si mon souvenir
est exact - je pourrais retrouver la lettre, je l'ai citée en Chambre
lors de la discussion du principe du projet de loi - on disait: On est train de
regarder cela. Il y a une proposition première qui a été
soumise par le ministre au Conseil des ministres en novembre ou décembre
1984, stipulant qu'on avait référé le tout à un
comité interministériel composé, en plus du
ministère des Affaires municipales, des ministères des Finances,
de l'Industrie et du Commerce ainsi que de l'Énergie et des Ressources.
On disait à ce moment-là à la chambre de commerce - je
pense que c'est valable même pour les municipalités et tous les
gens intéressés dans le milieu - qu'à un moment
donné on verrait à proposer des modifications et qu'on ferait des
études là-dessus pour voir les conséquences qui pourraient
s'appliquer...
M. Marcoux: Question de règlement, M. le Président.
J'aurais souhaité qu'on aborde l'article 5 laissé en suspens la
dernière fois. Je pense que, si le député de Laprairie
veut faire un discours sur les articles concernant l'article 65. 1, c'est son
droit; mais je pense que, comme nous ne les avons pas abordés, il serait
normal qu'on les aborde officiellement, que je les présente, que
j'apporte les amendements s'il y a lieu. Là, je pense que le
député de Laprairie pourra faire le discours qu'il souhaite.
C'est un peu dans l'ordre des choses, on n'est pas en discours de
deuxième lecture à l'Assemblée nationale.
M. Saintonge: II est fait.
M. Marcoux: Si vous désirez aborder cet article, je n'ai
aucune objection à déposer l'ensemble des amendements ce
soir.
M. Saintonge: Je ne sais pas si j'enfreins le règlement,
M. le Président. Le ministre, autrement dit, soulève ce point; je
ne sais pas si le président va considérer que j'enfreins le
règlement. Je veux simplement
établir un point précis comme parlementaire
là-dessus. On est rendu en commission et le ministre avait promis de
déposer les articles en question, les modifications au début de
la commission parlementaire, même en Chambre. C'est ce qu'il avait dit en
Chambre, vendredi dernier. Je pourrais vous le citer, c'est là-dessus
que je veux faire mon point.
M. Marcoux: J'avais dit en Chambre que je déposerais les
articles mardi, lors de la commission.
M. Saintonge: Vous aviez dit...
M. Marcoux: Sauf erreur, on est mardi. Je pensais pouvoir les
donner personnellement avant; je n'ai pas pu parce qu'on a continué
à travailler, comme vous l'avez dit. Si, alors que l'article n'a pas
été appelé, le porte-parole de l'Opposition peut faire une
intervention de 20 minutes sur l'ensemble de la question...
M. Saintonge: Je ne serai pas 20 minutes là-dessus.
M. Marcoux: Non, non, mais 10 ou 15 minutes, je pense...
M. Saintonge: Même pas.
M. Marcoux:... que c'est normal que l'article soit appelé
et que je puisse présenter l'article. Je pense que ce sont nos
règles de fonctionnement habituelles.
Le Président (M. Marquis): Le règlement qui est
appliqué en commission, c'est qu'il y a un temps de parole de 20 minutes
pour chacun des membres de la commission, pour chaque article, alinéa ou
paragraphe d'un projet de loi, chaque amendement ou sous-amendement ou chaque
article qu'on propose de modifier ou d'ajouter dans une loi existante. Ce temps
de parole peut être utilisé en une ou plusieurs interventions.
C'est l'article 245. Or, si j'interprète bien, nous n'avons pas
appelé... Nous en étions, d'abord, à l'étude
article par article depuis la dernière séance. On n'avait pas
appelé l'article qui traite de l'évaluation industrielle.
Une voix: Non.
M. Saintonge: Oui.
Le Président (M. Marquis): Donc...
M. Saintonge: Là-dessus, M. le Président, c'est
simplement pour faire le point. Ce que je veux simplement mentionner - je ne
veux pas faire un discours de 20 minutes, c'était bien simple, je
finissais - c'est qu'en Chambre, vendredi dernier, après avoir
mentionné, en ce qui concerne le projet de loi 45, les articles qui
faisaient problème... On a suspendu certains articles avec des
modifications qu'on avait en main et certaines autres modifications qui
devaient venir, qui seront déposées ce soir; on les prend
là, il n'y a pas de problème, on a déjà
commencé à en discuter. Dans les articles qui font
problème, pour ce qui est de l'évaluation industrielle, vendredi
dernier, j'ai souligné au ministre qu'il y avait le projet de loi
omnibus qui était déposé, que le contenu était bien
fixé dans le projet de loi 45, mais qu'il y avait une première
série d'amendements qui m'avait été remise en commission
parlementaire, le jeudi de l'autre semaine. Vendredi dernier, sachant qu'il y
avait un nouveau texte, un troisième texte qui s'en venait, je demandais
ce que c'était. Le ministre nous a dit: Comme parlementaires, vous serez
informés les premiers des textes qu'on va proposer. Bien, je regrette,
mais je n'ai pas eu, comme parlementaire, le privilège que le ministre
m'a donné. Je ne veux pas lui en tenir rigueur, mais simplement... Je ne
lui en aurais pas tenu rigueur vendredi dernier, pas plus que je lui tenais
rigueur du fait que les parties les avaient avant qu'ils soient
déposés en Chambre.
Mais, à partir du moment où le ministre me mentionne qu'il
y a une deuxième série d'amendements qui s'en vient... Il a dit:
Vous les aurez, les parlementaires les auront en premier, je ne veux causer
préjudice aux droits des parlementaires. Je ne les ai pas eus, et la
troisième série d'amendements au projet de loi est entre les
mains des gens du monde municipal et des compagnies. Il y en a une
quatrième série qui est arrivée aujourd'hui et il y en a
peut-être une cinquième qui s'en vient. Comment voulez-vous qu'on
fonctionne, comme parlementaires, d'une façon intelligente
là-dessus? Je ne le sais pas. Mais on reviendra sur le débat de
fond.
Je veux simplement déplorer le fait qu'on n'a pas cela et
j'espère simplement que vous pourrez déposer ce soir les
amendements qu'on discutera demain, afin qu'on ait une chance de nous retourner
de bord nous aussi avant de revenir demain en commission parlementaire, de voir
aussi ce que la consultation des gens a pu donner. C'est tout simplement cela.
Si on veut travailler d'une façon intelligente de notre
côté, c'est le minimum qu'on peut demander. Je souhaite simplement
que le ministre nous dépose cela, puisqu'il avait déjà
été annoncé qu'il déposerait les amendements afin
d'en discuter dans le milieu d'une façon ouverte avant de les
adopter.
Ma demande, c'est simplement cela: Est-ce que le ministre est
prêt? J'ai des amendements qui sont déposés pour le
projet
de loi 45 et il y a une vingtaine d'articles qui sont en suspens. Il y a
des amendements qui nous sont parvenus. En ce qui concerne l'évaluation
industrielle ou tout ce qui a trait à la fiscalité municipale il
y a un amendement, je crois, dans ceux que vous allez nous donner, mais les
plus importants ne sont pas là; j'aimerais qu'on les ait ce soir afin
qu'on puisse en discuter comme il faut demain, dans ce sens-là, pour
qu'on ait nous aussi un texte final. Je pense que les gens qui sont là,
cela fait un mois passé qu'ils sont consultés ou qu'il y a des
consultations sur le bout de la table ou au téléphone avec des
fonctionnaires et avec tout le monde du ministère, tout simplement.
Parfois, il y a le ministre, parfois, il n'y a pas le ministre et ils ont des
réponses d'un côté et de l'autre. Avant qu'on arrive au
texte final qu'on va voter ici, que ces gens puissent au moins les avoir dans
les mains et qu'on puisse aussi avoir leurs commentaires. S'il n'y a pas eu de
commission parlementaire pour les entendre, qu'au moins ils puissent nous faire
valoir verbalement leurs commentaires, à nous comme à vous, avant
qu'on en discute formellement demain. C'est seulement cela que je veux.
Le Président (M. Marquis): M. le ministre.
M. Marcoux: J'ai été habitué à
fonctionner dans un climat de bonne foi à cette commission
parlementaire. Je regrette d'abord que le député de Laprairie
cite faussement mes propos de vendredi dernier, en Chambre. Ce que j'ai dit,
c'est que les parlementaires auraient protesté si j'avais
consulté les entreprises ou les municipalités sur le texte
à être déposé du premier projet de loi. Je n'ai pas
dit qu'il n'y aurait pas de consultation sur les amendements
suggérés auprès des groupes intéressés avant
que ces amendements soient déposés en commission parlementaire.
Je regrette que le député - je sais que ce n'est pas son habitude
- de Laprairie indique que je lui ai menti et que j'ai menti aux
collègues de l'Assemblée nationale.
M. Saintonge: Je n'ai pas employé ce mot. Je regrette, M.
le Président, je n'ai pas dit que vous aviez menti, mais j'ai dit...
M. Marcoux: Vous avez dit que je vous avais trompé. Or, je
regrette que vous entrepreniez l'étude de ces articles dans ce climat et
que, parce qu'il y a des auditeurs, vous sentiez le besoin de changer
d'attitude dans un fonctionnement normal de la commission ici. Je vais fermer
la parenthèse tout de suite; ce n'est pas l'habitude du
député de Laprairie, donc je n'insiste pas.
Quant aux amendements concernant les articles sur la fiscalité
municipale et les immeubles industriels, j'avais l'intention - et je n'ai pas
changé d'idée - de les déposer ce soir. D'ailleurs, j'ai
indiqué - et c'est là qu'on voit que ce sont des propos pour les
auditeurs ou ceux qui sont présents - tantôt au
député de Laprairie que je souhaitais que nos travaux ne
reprennent pas avant quinze heures demain après-midi sur les articles
concernant les immeubles industriels pour, évidemment - et ce qui est
absolument normal - qu'il ait le temps de consulter et d'avoir les
réactions. J'ai même indiqué quels seraient les amendements
qui seraient touchés. M. le Président, parce qu'il y a des
auditeurs, c'est évident, cela prend un discours particulier et une
attitude particulière.
M. le Président, puisque c'est le souhait du député
de Laprairie, il me fait plaisir de distribuer immédiatement les projets
d'amendement. Si on désire aborder brièvement et
immédiatement les articles, je n'ai pas d'objection à les
aborder. Si on préfère commencer seulement demain, à la
reprise des travaux, à 15 heures, à 17 heures ou à 20
heures, c'est comme vous le souhaitez. Dans mon esprit, il n'est pas question
de les adopter ce soir. Il est question que les gens en prennent connaissance.
S'il y a des questions, si vous voulez qu'on les aborde immédiatement et
qu'on réponde aux questions, je n'ai pas d'objection. Si vous
préférez qu'on aborde les autres articles laissés en
suspens pour lesquels on a des amendements, nous sommes prêts à
toute éventualité.
Le Président (M. Marquis): J'ai trois demandes
d'intervention; dans l'ordre, le député de Duplessis; ensuite, la
députée de Chomedey et le député de Laprairie. M.
le député de Duplessis.
M. Perron: M. le Président, je ne veux pas commencer une
discussion sur la question de l'article 88, de l'article 4 ou de l'article 5.
Je veux savoir du ministre, si j'ai bien compris, si, ce soir, tous les
amendements concernant les articles qui ont été suspendus vont
être déposés. Ai-je bien compris?
M. Marcoux: Oui. Disons qu'on vous a distribué une
première série d'amendements qui concerne tous les articles du
projet de loi 45 et là on est à vous distribuer une
deuxième série d'amendements qui touche les articles concernant
la fiscalité municipale, c'est-à-dire les articles 83, 84 du
projet de loi... Ce sont les articles 83 à 88.
M. Perron: J'aimerais poser une autre question au ministre.
Est-ce que le ministre peut voir à ce que les personnes
concernées, les organismes concernés par les articles 83 à
88, c'est-à-dire la fiscalité municipale, puissent obtenir les
amendements ce soir,
d'une part...
M. Marcoux: Oui.
M. Perron:... et, d'autre part, que cela se fasse demain
après-midi afin que ces gens aient le temps de regarder le
libellé des amendements, à savoir si c'est correct? J'aimerais
bien les regarder moi aussi, surtout en ce qui a trait à la
fiscalité municipale, parce que je vous ai déjà
avisé que j'étais contre le libellé de l'article 88 tel
qu'il est formulé actuellement et que j'allais même aller
jusqu'à proposer des amendements.
M. Marcoux: La réponse à votre question, c'est oui,
M. le député de Duplessis.
Le Président (M. Marquis): Merci. Mme la
députée de Chomedey. (23 h 45)
Mme Bacon: Merci, M. le Président. Je ne parle pas pour
les gens qui assistent à cette commission. J'aimerais m'adresser quand
même au ministre et lui dire: On a beau vouloir travailler de la
meilleure façon possible et dans le meilleur climat d'entente possible,
un climat d'entente ne veut pas dire être toujours d'accord avec le
ministre. Je pense qu'il va être d'accord avec moi là-dessus.
On nous remet encore ce soir une autre série d'amendements. Je
pense que cela fait deux séries d'amendements que l'on reçoit.
Est-ce que ce sont les derniers? Vous allez être d'accord avec moi que ce
n'est pas la meilleure façon de travailler. Cela fait une semaine
qu'à cette commission parlementaire - pas seulement pour les Affaires
municipales, cela s'est fait pour d'autres dossiers d'autres ministères
- on est obligé au bout de la table de faire des amendements. On nous
amène des papillons, on écrit des papillons à mesure. Ce
n'est pas la meilleure façon de travailler. Je comprends que c'est une
fin de session, mais il doit y avoir d'autres moyens de travailler que cela,
même si c'est une fin de session. Ce n'est pas la façon la plus
facile pour les députés de faire de la législation. Je
pense que le ministre va être d'accord avec moi là-dessus. Il y a
d'autres façons de travailler que cela. On a beau avoir la meilleure
volonté du monde pour essayer d'étudier avec l'esprit le plus
ouvert possible des amendements ou des articles de loi, il sera d'accord avec
nous que, lorsqu'on a des amendements à la dernière minute ou sur
la table, au moment où on est en train de travailler, ce n'est pas de
cette façon-là qu'on doit travailler comme parlementaire. Cela ne
rend pas la vie facile aux parlementaires.
Le Président (M. Marquis): M. le ministre.
M. Marcoux: M. le Président, je partage le point de vue de
la vice-présidente de la commission de l'aménagement et des
équipements. Je dois dire que, si on a suspendu l'adoption d'un certain
nombre d'articles de la loi 45 la semaine dernière, c'est que la veille,
je venais juste de recevoir un mémoire de l'Union des
municipalités du Québec qui apportait des commentaires à
la rédaction du projet de loi 45. Sur l'ensemble du contenu du projet de
loi 45, sur les nouveaux pouvoirs qui sont donnés aux
municipalités, l'Union des municipalités du Québec, comme
l'UMRCQ, avait eu l'occasion de dire son accord.
J'ai déposé ce projet de loi le 14 mai à
l'Assemblée nationale et j'ai reçu les commentaires de l'UMQ,
avec des commentaires sur des projets d'amendements précis, le 10 juin,
soit la veille de notre séance.
Au lieu de faire adopter les articles sur lesquels l'UMQ faisait des
commentaires, j'ai proposé à l'assemblée de les suspendre
pour ne pas adopter des articles et les faire rouvrir deux, trois, quatre jours
après, en disant: II y a des suggestions intéressantes dans le
mémoire de l'UMQ, je voudrais, soit à l'adoption du rapport
à l'Assemblée nationale ou en troisième lecture, proposer
des amendements. Or, j'ai fait suspendre ces articles-là. Les
amendements qu'on vous propose, pour l'essentiel, ce sont des suites que nous
donnons à plusieurs commentaires qui nous ont été faits
par le conseil de l'UMQ.
Je comprends, je ne veux pas blâmer l'UMQ: du 14 mai au 10 juin,
c'est quatre semaines, donc c'est un délai normal. Comme à cette
session-ci il y a plusieurs lois qui touchaient le monde municipal dans le
domaine des transports ou dans d'autres domaines, je ne peux pas blâmer
l'UMQ d'avoir pris quatre semaines pour nous faire part de ses commentaires sur
les amendements. Alors, au lieu de proposer d'adopter les articles et de les
rouvrir, la semaine passée, j'ai proposé de les suspendre. C'est
ce qui explique les amendements que je viens de remettre.
Mme Bacon: Le ministre doit aussi comprendre les frustrations des
parlementaires.
M. Marcoux: Oui, je partage votre point de vue. Quant aux
amendements concernant les articles sur la fiscalité municipale, les
évaluations des immeubles industriels, c'est sûr que, depuis le 14
mai, il y a eu des rencontres, des consultations constantes, il y a eu des
suggestions de part et d'autre et, ce soir, je dépose quatre projets
d'amendements qui découlent des consultations.
Demain, on aura l'occasion d'expliciter la dynamique de l'ensemble de
ces amendements par rapport à ce qui était souhaité ou les
différentes perspectives possibles.
Le Président (M. Marquis): Merci. M. le
député de Laprairie.
M. Saintonge: Merci, M. le Président. Tout simplement pour
répondre au ministre tantôt, pour la galerie. J'ai pris les
amendements, ce qui m'a choqué un peu beaucoup. On en avait parlé
tantôt, vous m'avez dit que vous alliez les déposer. Je regarde
cela: article 83, point à la ligne. Ou bien on dépose les
amendements ou on ne les dépose pas. Je voulais simplement noter ce
point de vue là; j'aurais bien aimé qu'on les ait, mais on ne les
avait pas. Là, vous les avez donnés, tant mieux. Je ne vous ai
pas accusé d'avoir menti, je vais sortir les galées, mais ce que
vous avez mentionné, ce que j'ai compris de votre intervention, vendredi
dernier, à la période de questions, c'est que la troisième
version s'en venait, que vous étiez pour la déposer dès
qu'elle serait prête, que vous la déposeriez en Chambre.
M» Perron: Peut-on passer à l'étude article
par article?
M. Saintonge: Cela n'a pas été déposé
en Chambre, cela a été donné au moment où vous me
parliez. La version en question circulait et elle était donnée
à des gens, à d'autres personnes, soit des municipalités,
soit des compagnies, par des gens du ministère. Comme parlementaires, on
essaie de regarder le projet de loi. Je pense que, si vous donnez les textes de
loi à des personnes qui sont concernées... Je suis d'accord avec
vous. Je vous avais demandé de faire une consultation dans mon discours
sur l'adoption du principe du projet de loi. J'avais également
mentionné que j'aurais souhaité que les amendements
proposés soient discutés par les gens. Je ne voulais pas les
cacher, mais je voulais les avoir, par exemple. Je ne voulais pas recevoir
d'appels téléphoniques et me faire dire: As-tu vu les
amendements? Tu ne les as pas? Bien non, tu n'es rien qu'un parlementaire, mon
bonhomme; ce n'est pas bien grave. Tu les auras quand on va passer en Chambre,
voyons donc, en commission parlementaire.
Ce n'est pas cela; ce n'est pas pour la galerie; c'est simplement
rétablir les faits dans ce sens. J'ai toujours fonctionné de la
façon la plus efficace possible en commission parlementaire et je veux
continuer de le faire dans ce sens. Quant au fait que vous m'avez
mentionné tantôt, c'est vrai. Je vous ai demandé s'il
était possible que, pour la discussion de ces articles, à tout le
moins, la commission reprenne demain après-midi. Vous m'avez
donné votre accord là-dessus. Vous l'avez mentionné au
député... Une voix: De Duplessis.
M. Saintonge:... de Duplessis. Je suis d'accord aussi, et on va
avoir le temps de se retourner de bord avant demain après-midi pour
regarder cela.
Le Président (M. Marquis): Merci. M. le ministre, vous
avez demandé qu'on appelle l'article 5.
M. Marcoux: C'est vous qui l'appelez et j'aurais souhaité
qu'on l'appelle.
Le Président (M. Marquis): J'appelle l'article 5.
M. Marcoux: Je propose l'adoption de l'article 5, M. le
Président.
Le Président (M. Marquis): Est-ce que l'article 5 est
adopté?
M. Saintonge: Un instant, M. le Président. Adopté,
M. le Président.
Le Président (M. Marquis): L'article 5 est adopté.
J'appelle l'article 6.
M. Marcoux: II y a un papillon à l'article 6, M. le
Président. Je vais lire l'ensemble des explications. Le premier
amendement est une amélioration technique.
Le deuxième amendement; le texte proposé dans le projet de
loi imposait au demandeur de prouver l'impossibilité de respecter le
règlement. Cette preuve aurait été très difficile
et il aurait été encore plus difficile au conseil municipal de
l'apprécier justement. Le critère du préjudice
sérieux convient mieux, tout en offrant des garanties contre les
demandes frivoles.
Le troisième amendement: le texte proposé dans le projet
de loi exigeait que la personne qui demande la dérogation soit la
même que celle qui a obtenu le permis de construction et qui a
effectué des travaux de bonne foi. Cette rédaction aurait
posé un problème dans le cas de la vente de l'immeuble entre les
travaux et la demande de dérogation.
Le quatrième amendement: une amélioration technique qui a
pour but d'accorder un plus long délai de publication de l'avis, de
façon à donner la chance à tout individu qui pourrait
être lésé par cette dérogation de se faire entendre
par le conseil.
Le cinquième amendement: la description de l'immeuble pour lequel
on demande la dérogation offrira plus d'utilité que la
description de la zone où il se trouve, comme le prévoit le texte
du projet de loi.
Le sixième amendement: une améliora-
tion technique qui a pour but de clarifier le texte en y écartant
toute ambiguïté quant au caractère contraignant pour le
conseil de la recommandation du comité consultatif d'urbanisme. Ainsi,
la recommandation du comité ne lie pas le conseil.
Le septième amendement: si on laissait le texte imprimé
tel quel, il serait possible au fonctionnaire de délivrer un permis,
même si l'acte visé par le permis entrait en contravention avec
les règlements sur d'autres points que celui visé par la
dérogation.
M. le Président, je propose l'adoption de ces amendements.
M. Saintonge: Sur la question, M. le Président...
Le Président (M. Marquis): M. le député de
Laprairie.
M. Saintonge:... du nouvel article 145. 1 qui serait introduit
par l'article 6 où on parle d'un comité consultatif
d'urbanisme... En fin de compte, pour adopter un règlement de
dérogation mineure, ce sera dans les cas où le conseil d'une
municipalité a déjà adopté un règlement pour
constituer un comité consultatif d'urbanisme. On nous a fait valoir que
certaines municipalités, surtout les municipalités locales, n'ont
pas souventefois un comité consultatif d'urbanisme qui a
été créé. S'il y avait possibilité,
finalement, de faire en sorte que, sur le plan de cette disposition, s'il n'y a
pas un comité consultatif d'urbanisme, d'avoir des possibilités
pour le conseil d'intervenir quand même ou de faire en sorte que les
exigences soient moindres dans les cas de petites municipalités qui
n'ont pas les ressources nécessaires pour créer un comité
consultatif...
M. Marcoux: En fait, la possibilité pour les
municipalités de donner des... Il faut voir une chose, c'est que, depuis
20, 30, 40 ou 50 ans, les municipalités n'avaient pas le pouvoir de
faire des dérogations mineures. C'est un changement important à
nos règles concernant le zonage et le lotissement que de permettre des
dérogations mineures. Comme c'est un changement important, le conseil
devra adopter un règlement disant: Nous, nous allons pouvoir faire des
dérogations mineures dans tel ou tel type de situation.
On exige qu'il y ait un comité consultatif de mis sur pied pour
donner son avis sur les dérogations mineures. On parle d'un
comité consultatif d'urbanisme. Cela pourrait être la commission
d'urbanisme. Le règlement pourrait habiliter la commission d'urbanisme
de la municipalité à donner ses avis dans ce cas-là. Le
comité consultatif d'urbanisme pourra donner son avis.
Dans le monde rural, je dis qu'il n'est pas fréquent d'avoir une
commission d'urbanisme ou un comité consultatif d'urbanisme. Cela va le
devenir de plus en plus avec la mise en vigueur des schémas
d'aménagement d'ici à 1986; les municipalités devront par
la suite adopter un plan d'urbanisme et un règlement de zonage. À
ce moment-là, ce sera beaucoup plus naturel et spontané pour les
municipalités même rurales de mettre sur pied un comité
consultatif d'urbanisme.
Évidemment, dans le passé, les problèmes de
dérogation mineure se sont posés bien plus dans les villes. Pour
régler ces situations, les municipalités devaient faire ce que
l'on appelle du "spot zoning", c'est-à-dire changer le règlement
de zonage pour régler tel problème, ou ne rien changer et alors
les problèmes subsistaient ou on ne réglait pas tel type de
situation.
Je pense que, comme c'est un nouveau pouvoir très discuté,
ce n'est pas unanime dans le monde municipal de donner ce nouveau pouvoir de
dérogation mineure. Je pense que, comme c'est nouveau au Québec,
même si beaucoup d'autres provinces l'ont donné à leurs
municipalités, il vaut mieux s'assurer qu'il y ait un certain nombre de
contraintes. Par exemple, c'est le conseil municipal qui doit les autoriser.
Dans certains endroits, on a proposé que ce soit le comité
exécutif. Il m'apparaît que des dérogations mineures
doivent être rares. Elles ne doivent pas être si fréquentes.
Par définition, je pense que c'est le genre de choses que le conseil
autorise plutôt que le comité exécutif.
C'est un nouveau pouvoir important à donner au monde municipal.
Le texte est bâti de façon qu'il soit quand même le plus
encadré possible. Si, dans quatre, cinq, six ou sept ans, on constate
qu'il y a des choses à améliorer, soit en restreignant ce pouvoir
ou en assouplissant la façon dont il peut être exercé, on
le verra à ce moment-là; mais je pense qu'il répond
à la fois aux objectifs de souplesse et d'une libéralité
pas trop grande, vu que c'est un nouveau pouvoir important.
M. Saintonge: J'ai une autre question à poser. Lorsqu'on
avait abordé cet article, avant de le suspendre, j'avais
mentionné la possibilité, à l'article 145. 3 où on
détermine le contenu d'un règlement sur les dérogations
mineures, d'avoir la possibilité pour les municipalités de
prévoir dans ce règlement ou de prescrire l'étendue des
dérogations mineures et de décrire, si on veut, les
dérogations mineures ou d'en prescrire leur étendue. Cette
demande qui avait été adressée au ministre et que j'avais
retrouvée du moins dans le mémoire de l'UMQ, et j'avais eu des
représentations en ce sens-là avec des représentants de
l'UMRCQ, avait pour but de diminuer l'impact des pressions
politiques sur les conseils municipaux, afin de considérer comme
dérogation mineure telle ou telle situation. On pourrait prescrire dans
certains cas. Par exemple, si on parle des marges de recul ou des marges
latérales, on dira: une dérogation mineure, c'est dans tel cadre
que cela se situe. Si c'est huit pieds, pour une marge de recul, on dira:
jusqu'à deux pieds, cela pourrait être une dérogation
mineure; si c'est trois pieds, cela n'en est pas.
M. Marcoux: C'est évident. On a réfléchi
à cette possibilité. On y avait réfléchi quand vous
nous en aviez parlé, également auparavant. À ce
moment-là, cela va vite devenir le nouveau règlement de zonage au
bout d'un certain nombre d'années. Il faut vraiment que les
dérogations mineures soient perçues comme quelque chose
d'exceptionnel. Il ne faut pas que le règlement de zonage devienne une
moyenne à partir de laquelle celui qui émet les permis de
construction puisse exercer un jugement en disant: Je peux dépasser de
25% d'un côté et de 25% de l'autre. Un règlement de zonage
et de lotissement doit être très précis. Mais quand vous
dites: Si c'est 30 pieds, la marge de recul, on devrait pouvoir permettre un
écart jusqu'à 25 pieds au lieu de 30 pieds, à ce
moment-là, on change la nature de ce que sont la dérogation
mineure et le règlement de zonage. On pense en tout cas que votre
suggestion ne doit pas être retenue.
M. Saintonge: Ce que je voulais quand même dire
là-dessus, c'est que c'est évident que le règlement va
fixer des barèmes. Ce n'est pas de dire: Allez-y et, si vous ne
respectez pas le règlement de zonage, on vous donnera des
possibilités de venir. Ce sera toujours le conseil qui va décider
si, oui ou non, une situation particulière est une dérogation
mineure. Ce dont les municipalités m'avaient fait part et ce qu'il
pourrait être également possible d'intégrer, c'est de dire,
mais non pas obligatoirement, que le règlement va comprendre la
description de l'étendue des dérogations mineures; on pourrait
spécifier, à l'article 145. 3, qu'un règlement sur les
dérogations mineures, par exemple, peut prévoir la description de
l'étendue des dérogations mineures. Ainsi, dans des cas
particuliers où des dérogations mineures peuvent s'appliquer
à certains types particuliers de construction, à l'égard
d'un problème fort particulier et bien identifié, on dira: Dans
ce cas-là, on peut toujours les considérer comme des
dérogations mineures, mais, si on les considère, ce sera à
l'intérieur de cette balise et pas autre chose que cela. Mais il restera
que le conseil aura toujours la possibilité, même s'il
détermine les balises, en vertu de l'article 145. 4, de décider
si, oui ou non, il accorde la déroga- tion mineure.
Le Président (M. Marquis): On dépasse
déjà l'heure de la fin de nos travaux. Sur ce, la commission
parlementaire ajourne ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 0 h 1)