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(Dix heures treize minutes)
Le Président (M. Marquis): La commission permanente de
l'aménagement et des équipements reprend ses travaux afin de
poursuivre l'étude des crédits budgétaires du
ministère des Transports.
M. le secrétaire, voudriez-vous faire l'appel des membres, s'il
vous plaît?
Le Secrétaire: Oui, M. te Président. Les membres de
la commission sont: Mme Bacon (Chomedey), M. Ciaccia (Mont-Royal), Mme Juneau
(Johnson), MM. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata), Marquis
(Matapédia), O'Gallagher (Robert Baldwin), Perron (Du-plessis), Tremblay
(Chambly). Il n'y a aucun remplacement.
Le Président (M. Marquis): Merci beaucoup. Lorsque nous
nous sommes quittés hier soir, je crois que M. le ministre avait la
parole. Je ne sais pas s'il avait terminé.
M. Tardif: Non, M. le Président.
Le Président (M. Marquis): M. le ministre.
M. Guy Tardif (réplique)
M. Tardif: J'essaie de voir où j'ai mis les notes que j'ai
prises lorsque le député de Mont-Royal est intervenu.
Voilà!
Hier, en réponse aux problèmes que le député
de Mont-Royal disait avoir été laissés en suspens, j'ai
évoqué la question de l'intégration tarifaire en disant
qu'après sept ans le milieu n'en était pas venu à une
entente. Celui qui vous parle n'est le que depuis six mois, mais compte bien en
venir à une solution dans ce domaine. Concernant la question du
métro de surface, j'ai dit hier au député que
Montréal et la banlieue m'ont envoyé deux lettres distinctes. Il
me reste à apprécier dans quelle mesure les ponts entre ces deux
positions pourraient être dans ce que j'appellerais les limites du
raisonnable, sans causer trop de problèmes. En ce qui a trait à
la modernisation de la ligne 3, je suis d'accord en principe, et même un
peu en pratique aussi, puisqu'il y a des choses qui se font, mais j'y mets deux
conditions: la révision de la Loi sur les chemins de fer, qui, de toute
façon, devra être faite, et, évidemment, l'idéal
serait la conclusion d'une entente. Je dis immédiatement que ce n'est
pas vrai que je vais continuer à investir de l'argent dans le West
Island - je suis bien heureux que le député soit là; c'est
le West Island qui réagit - sans non plus régler le
problème dans l'est. Je m'attendrais à recevoir des gens de
l'ouest de l'île de Montréal, ne serait-ce qu'en
considération des efforts consentis sur les lignes 3, CN
Deux-Montagnes et CP-Rigaud, qu'ils manifestent un peu plus d'empressement
à appuyer les projets de développement dans l'est. À
l'heure actuelle, ce qu'on nous dit, c'est: Faites donc la ligne 3 et l'est...
D'ailleurs, j'ai eu l'occasion de le dire à un certain nombre de maires
dans l'ouest et je pense qu'ils commencent à être
perméables, se disant: C'est vrai, il faudrait tout de même qu'on
regarde cela, le problème.
Le camionnage. Je ne referai pas ici, à l'intention du
député de Mont-Royal, le discours que j'ai fait devant
l'Association du camionnage du Québec. Non, on n'a pas le temps ce
matin. Je vais simplement lui dire ceci: j'admets que, pour des raisons
conjoncturelles, la surveillance sur les routes n'a pas été ce
qu'elle aurait dû être. On me dit qu'elle a commencé
à se manifester, et j'en veux pour preuve un petit rapport que l'on me
remettait ce matin même sur l'inspection, les pesées de
véhicules. Le député de Mont-Royal dit: C'est bien beau,
votre ministère dit qu'il bâtit des postes de contrôle.
Bravo! mais ils ne fonctionnent pas.
J'ai eu des chiffres pour les quatre semaines de contrôle de la
période de dégel, alors que l'on a procédé è
30 975 pesées ou vérifications. C'est une assez bonne moyenne et
je voudrais faire remarquer au député de Mont-Royal que c'est
trois fois plus que l'année passée, sous réserve de voir
ce qu'étaient les bonnes années. Je dis au
député...
M. Ciaccia: C'est quoi, trois fois plus?
M. Tardif: C'est 30 000 cette année, 30 900. Ce que je dis
au député, c'est qu'il semblerait que les choses se replacent
à peu près normalement à cet égard.
Deuxièmement, ce que j'ai dit aux gens de l'industrie du camionnage, je
vais le résumer - j'ai déjà répondu, d'ailleurs, au
député de Mont-Royal - c'est qu'ils peuvent bien décider
pendant un certain temps, c'est de bonne guerre... Â la veille de tous
les congrès, toutes les associations le font. À la veille d'un
congrès, c'est bon pour stimuler les troupes. Cela va
mal, cela ne bouge pas, la construction ne va pas bien - quand
j'étais à l'Habitation -alors que les faits ne sont pas du tout
comme cela. Mais c'est bon, cela mobilise les troupes. C'est une tactique bien
connue, toutes les associations professionnelles doivent justifier leur
existence à un moment donné et elles font ce genre de choses, les
corporations, etc. Je ne me formalise pas plus que cela de ce type de position
sauf qu'à un moment donné il y a des limites è
charrier.
Ce que j'ai dit aux gens de l'industrie, c'est: Écoutez, ce que
vous venez de faire, c'est de bonne guerre, mais ne poussez pas ça trop
loin. Ne gaspillez pas toutes vos énergies à faire la guerre des
balances, des postes de contrôle, de la surveillance policière ou
de la protection réglementaire parce que vous risquez de perdre la
guerre de la déréglementation, de la modernisation, de
l'informatisation du milieu. À quoi servirait d'avoir de très
belles balances à tous les coins de rue au Québec - en
fonctionnement celles-là, M. le Président, à la
satisfaction du député de Mont-Royal - si tantôt tout ce
qu'on pesait, c'étaient des camions portant des plaques
américaines ou ontariennes? On n'aurait pas accompli grand-chose, je
pense.
J'ai donc invité l'industrie à dire: D'accord, vous pouvez
faire votre baroud d'honneur sur la question de la réglementation, mais
pensez donc que les Américains poussent du côté de la
déréglementation, que le reste du Canada pousse également
dans cette direction et mettez-vous donc à l'heure juste
d'aujourd'hui.
J'enchaîne parce que tout ça est relié. Ce qu'il a
cité à propos de Trip/Canada, de l'état des routes, etc.,
c'est le musée des horreurs.
M. Ciaccia: Il y a des vérités dans les
musées. C'est pour ça qu'on fait des musées, pour rappeler
des vérités.
M. Tardif: Oui. La question que je serais presque tenté de
poser est celle-ci: Si tant est que ce soit vrai qu'il y ait un marché
de 250 000 000 $ dans les réparations de véhicules, soi-disant
à la suite de l'état défectueux des routes, l'Association
des constructeurs de routes et grands travaux dit: Donnez-nous donc les 250 000
000 $ pour remplir les trous. En d'autres termes, on parle du même
montant. C'est de savoir quel groupe l'aura, celui des automobilistes ou celui
des constructeurs de routes et grands travaux.
Le député de Mont-Royal oublie présentement que les
études, parce qu'il n'en a cité qu'une partie, celle qui faisait
son affaire... En Amérique du Nord, on considère que les
réparations à un véhicule dues, je ne dirais pas
nécessairement à une chaussée défectueuse, dues
tout simplement à une conduite trop rapide, eu égard aux
conditions des routes - ce n'est pas pareil...
M. Ciaccia: Quand il y a beaucoup de trous, on devrait aller
à deux milles à l'heure. C'est ce que vous dites qu'on ne devrait
pas excéder cinq kilomètres l'heure parce que l'état de la
route ne nous permet pas...
M. Tardif: C'est évident, M. le Président, qu'on
vit dans un pays où les différences de température entre
le mois de juillet et le mois de janvier sont extrêmes, qu'il y a donc
des effets de contraction et de dilatation importants sur le réseau
routier qui causent des fissures dans notre réseau, c'est vrai. C'est
bien évident aussi, M. le Président, si on conduit à 100
milles à l'heure, que, même s'il y a des nids-de-poule à
certaines périodes de l'année, on s'expose plus à briser
un ressort ou autre chose. Cela m'apparaît tout è fait normal. Or,
ce que le député de Mont-Royal ignore peut-être, c'est que,
d'une façon générale, en Amérique du Nord, pour la
partie de l'Amérique du Nord soumise aux mêmes contraintes
climatiques que nous - c'est à peu près normal - on
établit à environ 60 $ le montant de réparations d'un
véhicule soi-disant résultant de l'état des routes. Ce
montant de 60 $, c'est une espèce de moyenne nord-américaine.
Trip/Canada dit que c'est 71 $ au Québec. Il dit que c'est 11 $ de plus.
Cela reste à démontrer, mais ce n'est pas le montant de 71 $ au
complet qui est attribuable à ce soi-disant état des routes. Il y
a une partie due è la conduite du véhicule à moteur.
Pourquoi est-ce que je dis cela? Je rattache cela au camionnage. Le
député de Mont-Royal a fait siennes les assertions de l'ACQ,
l'Association du camionnage du Québec, en disant que le gouvernement
perd des centaines et des centaines de millions de dollars parce qu'il ne
surveille pas l'application de la réglementation dans le camionnage,
etc. Tout ceci, quant à nous, est une vaste farce et j'inviterais le
député de Mont-Royal à être prudent avant de
s'associer aux chiffres qui ont été rendus publics. Je vais
donner un exemple pour donner une idée du peu de sérieux de ces
chiffres.
Selon certains chiffres qu'il m'a été donné de
lire, les dommages causés au réseau routier par des camions avec
une surcharge coûteraient à l'État québécois
100 000 000 $ par année. On a essayé de savoir d'où cela
venait, uniquement les surcharges. Ces gens-là prétendent
s'appuyer, à un moment donné, sur une étude du
ministère des Transports. En fouillant, on a effectivement
découvert qu'on a des études au ministère qui indiquent ce
qui suit.
J'inviterais le député de Mont-Royal à essayer de
suivre le raisonnement parce que je trouve cela assez... En tout cas, comment
peut-on en venir à une conclusion semblable? Une étude au
ministère révèle que, si l'ensemble des camions roulaient
constamment avec une surcharge de 20 %, c'est-à-dire à peu
près 4000 kilos, il faudrait possiblement s'attendre à des frais
de réparations de 20 % plus élevés pour l'entretien du
réseau routier. Mais, il y a un "si". Si tous les camions au
Québec roulaient constamment avec une surcharge de 20 %, on peut penser
que cela coûterait à peu près 20 % plus cher pour
réparer les routes. Donc, disent ces gens, le budget d'entretien du
ministère étant de 400 000 000 $ ou 400 000 000 $ et un peu plus,
20 % de cela ou 25 % - je ne sais pas quel pourcentage -c'est 100 000 000 $,
disent-ils, qui sont consacrés à l'entretien des routes, à
cause des surcharges.
Évidemment, le procédé est d'autant plus grossier
que, sur les 400 000 000 $ du ministère des Transports à
l'entretien du réseau routier. Il y a 135 000 000 $ pour le
déneigement - c'est cela, M. le sous-ministre? - il y en a X millions
pour la signalisation et la partie pour boucher les trous comme telle, je ne
sais pas, c'est peut-être la moitié ou le quart de cela. Donc, il
faudrait prendre 20 % ou 25 % de 100 000 000 $ et non pas de 400 000 000 $.
Mais cela supposerait, pour que l'assertion soit vraie, que tous les
véhicules roulent tout le temps en surcharge de 4000 kilos.
Évidemment, affirmer une telle chose, c'est... D'ailleurs, les 30 000
contrôles qu'on a faits durant une période de dégel nous
donnent un taux d'infractions de 4 %. Imaginons que 4 % des camions roulent en
surcharge; au lieu du 20 % de 400 000 000 $ qu'ils attribuaient, on parlerait
alors de 0, 8 %, c'est-à-dire moins de 1 % de la
détérioration des routes serait due à la surcharge des
camions. La balloune de 100 000 000 $ est dégonflée à
moins de 1 000 000 $. C'est un exemple, seulement, de la manipulation qui a
été faite dans les chiffres. C'est pour cela que je dis au
député de Mont-Royal que, avant de s'associer à de tels
chiffres, je l'inviterais à faire une analyse et a ne pas les reprendre
à son compte.
Le problème de Quebecair, Les gens de Quebecair seront là
incidemment, ainsi que l'a demandé l'Opposition, demain soir. Le
député de Mont-Royal nous dit: Quebecair dessert mal les
régions éloignées ou les dessert moins bien.
M. Ciaccia: Les gens des régions se plaignent qu'ils ne
reçoivent pas un service adéquat.
M. Tardif: Étant donné que le député
de Bonaventure, qui était assis exactement ici, à
côté, avait posé une question récemment, j'ai fait
sortir la liste, parce que le député a dit: Il a
été un temps où on avait des avions à quarante
places. Cela est tombé à des avions à quinze places et,
maintenant, ce sont des avions à cinq places, comme si c'était un
critère de l'insuffisance du service. J'ai des réponses ici.
Pendant les années 1980, 1981, 1982, 1983, nous avons utilisé des
HS-748 à 40 places. Il y avait deux vols par jour du lundi au vendredi.
Le nombre de personnes transportées était de 3400 au tout
début, puis de 3100; après cela, c'est tombé à 1700
en 1983 et le coefficient de remplissage - c'est cela que je voudrais que le
député de Mont-Royal inscrive sur sa liste - en 1980,
était de 17 %} en 1981, de 15 %; en 1982, de 9 %, et, en 1983, de 9 %
également.
Résultat: c'est vrai que Quebecair a décidé de
mettre un appareil Beechcraft 99 de dix à quatorze passagers selon les
conditions de la météo et d'autres conditions. Donc, un
Beechcraft, mettons, en moyenne de douze places, parce qu'encore une fois on
avait un taux d'occupation de 9 %. Quand le Beechcraft est arrivé, le
coefficient de remplissage est passé à 83 % et cela
répondait aux besoins. Le nombre de vols était tombé
à un par jour du lundi au vendredi. En 1984, le nombre de passagers
ayant diminué, des avions Navajo de cinq à six places ont
été introduits. Le coefficient de remplissage du mois
d'août au mois de décembre, pour des avions Navajo de cinq a six
places, est de 71 %. (10 h 30)
Nous ne pouvons pas maintenir dans ces régions des Boeing 737. Je
me souviens, quand je suis allé au Japon, la desserte entre Tokyo et
5apporo se fait en 747. Les lignes intérieures utilisent des 747 au
Japon. Nous autres, pour la Gaspésie, il semble que, pour l'instant, en
tout cas... Si la demande augmentait, on mettrait des avions plus gros. Pour
l'instant, des Navajo font l'affaire. Quant à la Côte-Nord...
Oui.
M. Ciaccia: Est-ce qu'on pourrait avoir une copie de ce
tableau?
M. Tardif: Certainement. Faites donc faire une copie, s'il vous
plaît! Il m'a fait perdre l'idée de ce que je voulais dire.
M. Ciaccia: Vous disiez qu'à... M. Tardif:...
Côte-Nord.
M. Ciaccia:... Tokyo c'était en 747, beaucoup de...
M. Tardif: Les liaisons intérieures se font en 747.
Personne ne souhaiterait autant
avoir un tel volume, mais ce n'est pas le cas ici.
Ce qui est intéressant aussi, M. le Président - et le
député de Mont-Royal, que je présume avoir un sens des
affaires, devrait apprécier cela - dans le cas de Sept-îles, nous
avons décidé de partir plus tôt le matin. Il est vrai que
cela achale les gens. On part à 6 h 30, c'est cela? Pardon? 6 h 20 le
matin, au lieu de 7 h 30 comme au début. Pourquoi cela? Tout simplement
parce que le même 737 part de Sept-Îles, et se dirigé vers
Québec, Montréal et se rend à Boston. Il peut charger du
poisson frais à Sept-îles, le décharger à
Québec, Montréal ou Boston, là à 10 h 30 le matin.
Il me semble qu'il vaut la peine, dans une région donnée, de
consentir à ce que son vol quotidien parte peut-être une heure
plus tôt, quand on pense à l'impact économique que cela
peut avoir dans une région que de pouvoir ainsi sortir des
quantités de poisson frais à tous les jours. Je pense que
Quebecair a pris une décision sage à cet égard, de
rentabiliser ses lignes en faisant justement cette combinaison: cargo et
transport de passagers. Je souhaiterais qu'elle puisse faire la même
chose partout où c'est possible.
Assurance automobile. Le député a fait un certain nombre
de critiques à l'endroit de la Régie de l'assurance automobile en
disant - je ne sais pas si je vais le citer comme il faut - que les gens
n'étaient pas compensés à la mesure du préjudice
subi, de leurs souffrances physiques, morales et je ne sais pas quoi. Enfin, il
n'a pas dit cela comme cela, mais il trouvait que la RAAQ n'était pas
assez généreuse. Puis-je résumer cela de cette
façon?
M. Ciaccia: Je parlais des blessés graves, des
indemnisations...
M. Tardif: D'accord.
M. Ciaccia:... les services qu'ils ont et la façon dont
les décisions sont prises à leur égard.
M. Tardif: Bon! D'accord. Est-ce sur la lenteur des
décisions ou si c'est sur le quantum des....
M. Ciaccia: Non, c'est principalement sur le quantum et sur la
façon dont les décisions sont prises.
M. Tardif: Ah bon! Ce que le député doit savoir
à cet égard, M. le Président, c'est que le principe de la
Régie de l'assurance automobile, c'est le remplacement du revenu. Ce
n'est pas un système pour permettre aux gens de s'enrichir, comme le bon
vieux système où tant mieux si tu pouvais taper la compagnie
d'assurances de réclamations faramineuses. Ce n'est plus le même.
Je pense que le député le sait.
M. Ciaccia: Mais c'est la façon dont ils prennent leurs
décisions. C'est très arbitraire. Car, même avec ce
principe, ce n'est pas s'enrichir, mais payer exactement ce qu'ils ont perdu;
il y a un large champ de manoeuvre, il y a une large mesure de
discrétion. Quant à la façon dont les décisions
sont prises, il y a une différence d'opinions entre la victime et la
régie sur ce que ce chiffre devrait être et les révisions
qu'on apporte à cette indemnisation au cours des années,
après que l'accident est survenu.
M. Tardif: M. le Président...
M. Ciaccia: Les victimes trouvent que c'est arbitraire. Il y a
des différences d'opinions entre eux et la régie.
M. Tardif:... je soumets respectueusement au député
de Mont-Royal que... Évidemment, il est difficile de plaider qu'il n'y a
aucune partie arbitraire. Et là, je voudrais qu'on se comprenne. Sauf
que je lui laisse le soin d'apprécier, lui qui est avocat de profession,
si ce n'était pas plus arbitraire de faire évaluer par un
tribunal, aidé ou pas. d'une batterie d'experts, le préjudice
moral, physique ou esthétique causé à une personne et
mettre un montant là-dessus, comparativement à
l'établissement du revenu potentiel qu'une personne pourrait gagner. Un
député qui est victime d'un accident de la route... On sait
à peu près ce que gagne un député, peut-être
pas ce qu'il pourrait gagner tout le temps, mais ce qu'il gagne à ce
moment. Et le montant à verser en termes d'indemnité de
remplacement du revenu, cela s'établit, quant à moi en tout cas,
de façon beaucoup plus objective et facile que la valeur d'une cicatrice
sur la joue de quelqu'un ou de quelqu'une. Tout cela pour dire que quant
à moi, si le député me dit: "Les gens ne sont pas
satisfaits, c'est arbitraire", je dis que la notion de remplacement du revenu,
à plusieurs égards, est beaucoup plus facilement mesurable que
celle des préjudices esthétiques ou des souffrances morales. Il
dit que ce n'est pas évalué... Ce n'est pas cela? Je n'ai pas
compris?
M. Ciaccia: Non. Je ne parle pas de préjudice
esthétique. Je ne parle pas de cela du tout.
M. Tardif: Non, non, mais...
M. Ciaccia: Je parle de l'évaluation. Premièrement,
le plafond - c'est le gouvernement qui l'a établi - n'est pas assez
élevé; 31 500 $, je pense que c'est un chiffre ridicule comme
plafond.
Deuxièmement, je ne parle pas des problèmes
esthétiques, des souffrances et tous les autres éléments.
Je parle de l'évaluation même de la perte pour une victime, la
façon dont l'évaluation est faite.
M. Tardif: Mais le député me dit que le revenu
maximum couvert par la RAAQ, à 33 000 $, n'est pas suffisant. C'est ce
qu'il me dit?
M. Ciaccia: Absolument.
M. Tardif: Est-ce que le député ignore que les gens
qui gagnent un salaire à ce point plus élevé que celui que
la RAAQ a établi et qui trouvent que ce n'est pas suffisant comme
remplacement peuvent prendre de l'assurance supplémentaire?
M. Ciaccia: Je sais qu'ils peuvent le faire.
M. Tardif: À ce moment-là, on peut argumenter sur
le fait que ce plafond devrait être relevé. Mais ce qu'on dit,
c'est qu'à 33 000 $ cela commence à englober pas mal de gens. Si
on croit qu'il est normal que le plafond soit relevé... D'ailleurs,
actuellement, il me semble que l'indexation a fait que ce n'est plus tout
à fait 33 000 $; c'est un peu plus élevé. À tout
événement, c'est autour de cela. Je crois qu'on pourrait,
effectivement, réviser ces seuils. Mais celui qui estime que son revenu
annuel à compenser en cas d'incapacité physique devrait se situer
autour de 100 000 $ pourrait prendre de l'assurance pour ce faire. Je prends
note de la demande du député au sujet de ce qui arrive des
plafonds. Je vais poser la question aux gens de la RAAQ, à savoir quelle
est la nature des problèmes à cet égard. Est-ce qu'il y a
beaucoup de gens victimes d'accident dont le revenu à remplacer est
supérieur à ce plafond? Je pourrais faire examiner cela
effectivement. Si c'est vrai qu'actuellement le revenu moyen des ménages
au Québec - et non pas des personnes - se situe autour de 30 000 $, on
pourrait peut-être regarder cela.
M. Ciaccia: Les plaintes principales ne concernent pas seulement
la question du plafond. Le plafond est un des éléments mais ce
n'est pas l'élément principal. La critique concerne les
décisions prises par la régie quant aux victimes. Les victimes se
plaignent de la façon dont ces décisions sont prises, de
l'arbitraire de ces décisions. II y a des différences d'opinions.
Ils obtiennent, quant à l'incapacité - vous pouvez vous informer
-d'une personne... Un médecin va leur dire qu'ils ont une
incapacité de 15 % ou de 20 %; un autre médecin de la
régie va leur dire: Non, c'est 3 % ou 4 %. Il y a des différences
d'opinions entre les médecins qui traitent les victimes. Il y a des
différences d'opinions dans l'évaluation de la compensation
à accorder, dans les décisions périodiques qui sont prises
pour réévaluer, réduire ces sommes. Ce sont les critiques
principales de ceux qui sont blessés gravement.
M. Tardif: M. le Président, je pense que je n'apprendrai
pas au député de Mont-Royal qu'avant l'introduction de la
Régie de l'assurance automobile bon nombre de personnes ne recevaient
aucune espèce d'indemnisation et, si elles en recevaient une,
très souvent, c'était un pâle reflet des dommages subis et
cela venait plusieurs années plus tard. Je pense qu'on ne refera pas le
débat là-dessus. C'est passé dans les moeurs aujourd'hui
que la Régie de l'assurance automobile est là et fait un bon
boulot. Hier, le député m'a posé une question à
savoir s'il y aurait augmentation des primes cette année. J'ai
déjà répondu à cela et je le répète:
Non, les primes sont arrêtées pour l'année 1985 et c'est
réglé, il n'y a pas d'augmentation des primes.
Deuxièmement, l'indemnité de remplacement du revenu gagné
lors de l'accident s'établit, comme le député le sait sans
aucun doute, à 90 % du revenu net. Au 1er janvier, c'était un
maximum de 33 000 $. Je voudrais rappeler au député de Mont-Royal
que, lors de l'entrée en vigueur de la loi en 1978, ce montant
était de 18 000 $. Donc, il y a quand même eu relèvement de
façon importante, de 18 000 $ è 33 000 $, Deuxièmement,
pour une personne sans emploi, victime d'un accident, il y a un revenu minimum
de 117 $ par semaine. Incidemment, le revenu plafond de 33 000 $ est
indexé, évidemment, le 1er janvier de chaque année. Ce
système prévoit un remboursement des frais d'accident, des frais
de réadaptation, comporte une indemnité pour séquelles et
préjudices esthétiques et verse une indemnité de
décès au survivant sous forme de rente ou de somme forfaitaire,
et ce, à tout le monde, sans délai, sans attente, sans frais
d'avocat.
Le député me dit qu'il faudrait l'améliorer. Je dis
que c'est. une nette amélioration par rapport au régime barbare
que nous avions avant 1978. C'est une nette amélioration à cet
égard. Qu'il y ait place encore à amélioration, je ne le
nie pas, mais c'est un monde entre l'ancien régime et le régime
actuel. Cela, de nombreuses études l'avaient démontré, y
compris le rapport Gauvin à l'époque et d'autres, sur les lacunes
dans ce domaine.
M. Ciaccia: Je ne mets pas en cause le système.
M. Tardifs D'accord.
M. Ciaccia: Ce que je vous dis, c'est que, de la façon que
les décisions sont prises, les méthodes et les montants des
compensations laissent beaucoup à désirer. Beaucoup de gens se
plaignent et souffrent.
M. Tardif: J'aimerais que le député de Mont-Royal
me fasse part de cas patents. Il arrive qu'on ait des cas, dans nos bureaux de
comté, de citoyens qui s'estiment lésés, qui pensent que
l'appareil n'a pas apporté à leur cas toute l'attention qu'il
mérite. J'aimerais en être saisi.
M. Ciaccia: Il y a des cas.
M. Tardif: Ce serait peut-être l'une des façons de
poser des questions aux gens.
M. Ciaccia: Très bien, je vais vous en envoyer.
M. Tardif: D'accord. Je termine sur la question de la
sécurité routière. Le député de Mont-Royal a
lancé bien des chiffres et cela m'a amené à en faire
sortir ce matin.
M. Ciaccia: L'exemple que je vous ai donné, pour vous
rafraîchir la mémoire, c'est que, durant les neuf premiers mois de
1984, on a enregistré une hausse des accidents avec dommages corporels
et des victimes de blessures graves dans une proportion de 8 % et 6 %. Ce sont
les seuls chiffres que j'ai donnés. (10 h 45)
M. Tardif: Je corrobore ceci. J'ai même des chiffres plus
récents qui ne portent pas que sur les neuf premiers mois mais sur toute
l'année et qui indiquent que cette tendance, malheureusement, s'est
poursuivie. Il faut parler d'une augmentation, pour toute l'année 1984,
de près de 10 % ou 11 %. Donc, aucun problème
là-dessus.
M. Ciaccia: Ce sont les seuls chiffres que je vous ai
mentionnés.
M. Tardif: Bon, d'accord. J'avais l'impression que -
peut-être que c'est moi qui était fatigué hier soir, vers
la fin - le portrait était plus noir que cela.
M. Ciaccia: Ne me répondez pas sur ce que je n'ai pas dit.
On va gagner du temps parce qu'il n'en reste pas beaucoup.
M. Tardif: D'accord. Je suis obligé de concéder au
député de Mont-Royal qu'il y a plus d'accidents en 1984, que
voulez-vous que je vous dise? Sauf que cela faisait suite è une baisse
de cinq années consécutives: 1978, 1979, 1980, 1981, 1982. En
1983, cela a commencé à remonter un peu et 1984 aussi. Là,
je vais peut-être surprendre le député de Mont-Royal, mais
on a essayé de gratter cela un petit peu pour savoir comment expliquer
ces cycles-là. Aussi paradoxal que cela paraisse, la courbe - je vais
dire le constat - des accidents de circulation suit de façon
étonnamment fidèle la courbe des cycles économiques. Lors
de crises économiques - en 1973, par exemple, premier choc
pétrolier; en 1981, taux d'intérêt élevés -
il y a baisse dramatique du nombre d'accidents. Les gens sortent moins, les
véhicules circulent moins. On se départit peut-être d'une
deuxième voiture. Bref, l'économie est au ralenti et la
circulation est au ralenti. Dès qu'il y a reprise économique, le
nombre de véhicules augmente sur les routes, les camions font plus de
livraisons sur les chantiers, sont chargés de matériel, les gens
sortent plus, on se paie un voyage. Résultat: plus de voitures sur les
routes, plus de kilométrage et plus d'accidents.
Ce constat, cette relation, on ne peut pas l'avoir quand on fait une
analyse, comme le député de Mont-Royal l'a faite, d'une
année par rapport à l'autre. C'est bien évident qu'en
statistiques il faut au moins avoir un certain nombre de points de
repère. On dit que, pour établir une position en
géométrie, ça prend au moins trois points; en
statistiques, cela en prend quand même une série un peu plus
longue que ça.
Or, ces tendances reliées aux cycles économiques sont
réelles. J'ai des graphiques. On peut les montrer? On a votre
permission, M. le Président, il n'y a pas de caméras aujourd'hui.
La période du premier choc pétrolier, du deuxième et des
taux d'intérêt élevés est vraiment indiquée
dans la courbe des accidents de façon assez marquée. Je mettrais
le député de Mont-Royal en garde, sur le plan
méthodologique, de tirer des inférences statistiques à
partir d'une comparaison d'une seule année. C'est, d'ailleurs, ce qu'il
me recommandait de faire tantôt à propos des pesées des
camions. Il disait: Trois fois zéro, c'est zéro, en prenant juste
une année. Je l'inviterais, à l'égard des accidents,
à la même prudence. Cela ne veut pas dire qu'il n'a pas raison de
se soucier du nombre de personnes qui décèdent sur nos routes, du
nombre de personnes qui sont victimes de blessures et des dommages
causés. C'est une catastrophe nationale, je n'hésite pas à
le dire.
Je vais terminer là-dessus. Quand j'enseignais à
l'Université de Montréal en criminologie et que je donnais des
conférences un peu partout, il y avait toujours une bonne personne, une
bonne âme pour s'émouvoir du très grand nombre de meurtres
commis dans une année et, chaque fois, je disais: Écoutez! C'est
vrai qu'il y en a, il y en a toujours trop, c'est bien dommage, mais des
meurtres au Québec, bon an, mal an, il y en a entre 250 et 300. C'est
à peu près ça quand on regarde les
statistiques, alors que les morts sur les routes, c'est entre 1200 et
1500 par année. C'est à peu près cinq fois plus.
Je disais à ces bonnes âmes qui s'émouvaient:
Écoutez! Vous avez bien plus de risques, en sortant de cette salle de
conférence, de vous faire frapper par une voiture que de vous faire
accrocher par une balle perdue. Faites attention à vous, à part
cela, la deuxième personne de qui vous devez avoir le plus peur, ce
n'est pas d'un criminel, mais c'est de vous-même puisqu'il y a à
peu près quatre fois plus de suicides que d'homicides. Ces
données-là font, évidemment, réfléchir et,
dans le cas des accidents de la route, 1200, 1300, 1400, 1500 morts sur les
routes, c'est inadmissible.
M. Ciaccia: C'est pour cela que je vous ai parlé de la
sécurité routière et pas des homicides.
M. Tardif: Je comprends le député, je lui donne
raison. C'est ce que je dis. J'essaie de relativiser le problème, sauf
qu'il sera bien conscient avec moi que 1200 morts sur les routes, cela ne
soulève pas l'imagination populaire et les mêmes réactions
que 300 meurtres. On ferait la même comparaison pour les personnes
blessées gravement, voire légèrement, ou encore pour les
dommages matériels et je serais prêt è prendre le pari que
le nombre de personnes blessées à la suite d'accidents
d'automobile est probablement infiniment plus important que toutes les
personnes victimes de coups et blessures volontaires, voies de fait graves,
voies de fait simples et autres. Je ne sais pas si on peut pousser le
parallèle jusqu'à dire que tous les dommages matériels
causés par ou à un véhicule automobile sont probablement
plus importants que tous les vols simples rapportés officiellement dans
les statistiques. Du point de vue des dommages à la
propriété, des blessures ou des pertes de vie, sans aucun doute
la route est beaucoup plus coûteuse que toutes les autres formes de
comportement, mais, pour toutes sortes de raisons, cela n'a pas le même
degré de réprobation populaire, ce qui ne veut pas dire que nous
ne devrions pas nous lancer dans des campagnes de sécurité, de
promotion de cette sécurité au volant. La RAAQ, par exemple,
cette année, à l'occasion des fêtes, a lancé une
campagne qui s'appelle "On les aime vivants".
J'aimerais voir des groupes populaires s'embarquer là-dedans. Je
m'excuse de parler de ce petit voyage écourté que j'ai fait au
Japon; j'ai dû revenir après six jours, ce n'était pas un
cadeau. J'ai été frappé de voir comment, dans une ville
comme Sapporo, dès lors qu'on sort des restaurants le soir vers 21
heures, il n'y a plus un véhicule privé dans les rues. Le fait
est que, si quelqu'un conduit son véhicule privé, il a de fortes
chances d'être interpellé. Les gens, en revenant d'un restaurant
après quelques verres de saké chaud, prennent un taxi. Cela fait
partie des moeurs. Il faudrait peut-être souhaiter qu'on en vienne
également à inscrire ici dans les moeurs ces comportements.
J'arrête ici, M. le Président. Je pourrais parler longtemps.
Le souci du député de Mont-Royal est tout à fait
bien fondé de l'importance è accorder à la
sécurité routière. Le coût pour une
société de former des gens pendant 20 ans et 25 ans et de les
voir fauchés dans un accident de la route ou de moto est énorme
et c'est complètement inadmissible. À cet égard, je pense
que c'est unanimement que nous devrons prendre toutes les mesures, tous les
moyens pour en réduire le nombre. Merci, M. le Président.
Le Président (M. Marquis): M. le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: M. le Président, je ne veux pas prendre plus
de temps pour les remarques préliminaires parce que je crois qu'on a
seulement jusqu'à 13 heures et on a beaucoup de questions à poser
sur les programmes individuels. Le ministre a fait beaucoup d'affirmations et,
si on avait plus de temps, on pourrait non seulement engager un débat,
mais faire certaines corrections aux affirmations qu'il a faites. M. le
Président, je suggérerais qu'on commence l'étude des
programmes.
Le Président (M. Marquis): M. le député, si
vous me le permettez.
M. Ciaccia: Oui. Systèmes de transports terrestres
Le Président (M. Marquis):... j'appelle donc
officiellement le programme 1. D'accord?
M. O'Gallagher: M. le Président.
Le Président (M. Marquis): M, le député de
Robert Baldwin.
Trains de banlieue
M. O'Gallagher:... je voudrais retourner au problème des
trains de banlieue, en particulier, la ligne 3, Montréal-Deux-Montagnes.
J'étais très heureux de voir que le ministre s'est dit favorable
au principe de la modernisation de la ligne 3. Cependant, ses actions semblent
être en conflit avec ses voeux pieux, car, depuis l'entente même
entre la Communauté urbaine de Montréal, le CN et le
fédéral, on n'a vu aucun effort réel pour améliorer
l'équipement sur cette ligne.
Je ne sais pas si le ministre le sait, mais on utilise un
équipement qui date de 1918, un équipement qui date d'une autre
époque. On a, aujourd'hui, en service, la même locomotive
électrique qui a inauguré cette ligne et inauguré le
tunnel du mont Royal. On a même des wagons qui ne sont pas
chauffés; ils sont préchauffés dans la gare centrale
à la vapeur et ils sont envoyés faire la course jusqu'à
Deux-Montagnes et retournés à Montréal sans chauffage.
C'est de l'équipement qui date d'une autre époque.
La signalisation sur cette ligne, c'est la même chose. C'est une
signalisation quasiment manuelle. Le ministre dans ses commentaires, hier soir,
a parlé du fait que cette ligne demande un nombre d'hommes pour la faire
fonctionner, qui ne se compare pas du tout avec le système moderne du
métro de Montréal. Je le comprends bien, car c'est un
équipement qui date d'une autre époque. La signalisation et
l'équipement sur la ligne ne sont pas acceptables du tout,
aujourd'hui.
On connaît des retards allant jusqu'à 20 % des
allées et venues, des annulations de trains à n'importe quelle
époque, au point que le monde est découragé de prendre
cette ligne. Si c'était une ligne moderne, on pourrait facilement aller
chercher immédiatement les 33 000 passagers que cette ligne a connus en
1966. Mais, aujourd'hui, on connaît seulement une clientèle
d'à peu près 10 000 passagers par jour. En plus de cela, depuis
1966, alors qu'on connaissait une clientèle de 33 000 passagers par
jour, le bassin ou le potentiel de cette ligne a beaucoup augmenté; la
densité de la population de mon comté, Robert Baldwin, de la
ville de Dollard-des-Ormeaux, en particulier, a grandi, a quadruplé et
ce, tout près de cette ligne. On peut dire la même chose de
Laval-Ouest, dans le comté de Fabre. La population a quadruplé
depuis l'année 1966. C'est la même chose à Deux-Montagnes,
en allant jusqu'à Oka. On reconnaît qu'il y a un potentiel pour
cette ligne. C'est une ligne qui est vraiment en existence.
Le ministre disait hier qu'il y avait un projet de faire une ligne
semblable dans l'est de Montréal. L'ouest n'est pas contre cela d'aucune
façon, mais ici, nous avons déjà un laboratoire, un train
fer sur fer, des locomotives électriques. L'électricité
est l'énergie la moins chère aujourd'hui, la moins polluante
à part cela. C'est une chance extraordinaire pour prouver qu'une ligne
moderne pourrait être exportée ailleurs en Amérique du
Nord.
C'est rendu à un point tel que, même après les voeux
pieux du ministre qui nous a dit hier qu'il était en faveur du principe,
aux questions du député de Deux-Montagnes, il y a quelques
semaines en Chambre, on dirait qu'il souhaiterait que cette ligne disparaisse,
à la manière dont il a répondu.
(11 heures)
On a même vu des commentaires dans la presse. Le maire de
Deux-Montagnes disait tout dernièrement dans un journal local et je cite
ce journal: "En outre, M. Bergeron -c'est le maire de Deux-Montagnes - a acquis
la conviction que, tant et aussi longtemps que Guy Tardif sera titulaire au
ministère des Transports, la ligne Montréal-Deux-Montagnes est en
danger. M. Bergeron a admis que cette seule pensée l'empêchait de
dormir. " C'est un peu pareil, tout le long de cette ligne. La population de
Deux-Montagnes a déjà envoyé des résolutions de son
conseil, comme Pierrefonds, Oka, Dollard-des-Ormeaux, Saint-Laurent et
Mont-Royal. Ce sont toutes des municipalités qui sont desservies par
cette ligne.
En plus de cela, apparemment, il y a une étude qui est faite par
le BTM. Il m'a été dit que le ministère des Transports
avait été invité à assister à cette
étude, mais que, pour une raison ou une autre que j'ignore, on a
refusé.
M. Tardif: Sur mes instructions?
M. O'Gallagher: Pardon?
M. Tardif: Sur mes instructions?
M. O'Gallagher: Je n'en ai aucune idée. En plus de cela,
on me dit que cette ligne a un potentiel dans les deux sens pour desservir la
population. Il y a une population assez forte qui est prête à
utiliser cette ligne dans le sens opposé aux heures de pointe.
Comme représentant d'un comté qui est desservi par cette
ligne, je voudrais savoir ce que vous avez dans votre budget cette année
pour améliorer cette ligne, de quelle façon on peut
améliorer le service sur cette ligne, de quelle façon
l'équipement et la signalisation vont être améliorés
prochainement pour éviter les retards qu'on connaît et
éviter même les annulations qui arrivent surtout l'hiver.
M. Tardif: Je dirais, en bon français: "Money is no
problem". Je n'ai pas mis un cent cette année dans mon budget pour cela.
C'est volontaire. Quand le député de Robert Baldwin me dit -
excusez-moi, je vais prendre une couple d'aspirines - que le maire de
Deux-Montagnes n'en dort pas la nuit parce qu'il craint que le ministre des
Transports ne livre pas le train jusque chez lui, je lui dirais que la menace
ne provient pas du ministre des Transports, mais des autorités
politiques sur le territoire de la CUM. Ce n'est pas pareil. Le ministre des
Transports et le gouvernement du Québec ont signé une entente
pour réaliser les trains de banlieue sur l'île de Montréal.
Ce que le député de Robert Baldwin doit probablement
savoir également c'est que cette entente disait: Le gouvernement
s'engage à faire la 3 et la 6, mais prioritairement la 6, et la 6 devra
se faire avant la 3.
Or, la Communauté urbaine de Montréal a
décidé, en quelque sorte, de remettre en cause cette entente qui
est intervenue, parce que le décret gouvernemental du mois de mars 1981
ne faisait qu'entériner une entente. La CUM remettant en question
l'entente, je n'ai plus rien - comme dirait l'autre, "I haven't got a legal leg
to stand on" - pour aller faire la ligne 3. Ils ont décidé de ne
pas faire la 6. Si le député de Robert Baldwin et celui de
Mont-Royal, dans ce secteur, sont prêts à nous donner un coup de
main pour convaincre les gens du West Island et de la Communauté urbaine
de Montréal de se brancher sur la 6 ou la 7 au plus sacrant, je vais
lever le moratoire sur la 3. Quand le député dit qu'on n'est pas
intéressé, que ce sont des voeux pieux, je regrette, on a mis 10
000 000 $ sur la 3. Il dit que ce n'est pas assez.
Personnellement, je pense qu'on pourrait facilement investir
jusqu'à 100 000 000 $ sur la 3, mais j'ai dit que je ne mettrais pas un
cent tant que le dossier de la 6 ou la 7 ne serait pas réglé.
C'est clair? Parce que c'était cela, l'entente. C'était cela, le
décret. La communauté se retire maintenant du dossier de la 6-7
ou de la 6 à l'époque qui est devenue la 7. J'ai reçu la
semaine dernière deux lettres. M. le maire Maurille Séguin me
donne la position de la banlieue en disant: "Stick to the... " Enfin:
Tenez-vous-en à la première entente. Montréal dit: Nous
autres, on veut autre chose. J'ai déjà parlé au maire
Knox, de Pointe-Claire, et à celui de Dorval. Peut-être que je
devrais organiser une rencontre avec tous ces gens-là...
M. O'Gallagher: Excellente idée!
M. Tardif: Oui.... et leur poser le problème tel qu'il est
en leur disant: Écoutez! Ce n'est pas vrai que je vais développer
tout le transport dans l'ouest si vous êtes en train de me laisser foirer
dans l'est. Est-ce clair? Je voudrais qu'on prenne une décision
politique, économique. Les investissements sont requis et,
éventuellement, un prolongement jusqu'à Mirabel. Mais il y a des
limites et elles sont presque atteintes présentement.
M. O'Gallagher: M. le ministre...
M. Tardif: Le maire de Deux-Montagnes a peut-être raison.
Quant à moi, je commence à trouver que cela me coûte cher:
25 000 000 $ de déficit de fonctionnement par année, 19 000 000 $
à nos frais et environ 7 000 000 $ aux frais de la Communauté
urbaine de Montréal.
M. O'Gallagher: Mais M. le ministre...
M. Tardif: Je dis et je répète au
député que je ne mettrai pas un cent cette année sur la
ligne 3. Est-ce clair?
M. O'Gallagher: M. le ministre...
M. Tardif: Pas un! À moins qu'ils ne me règlent le
problème.
M. O'Gallagher: M. le ministre, vous avez une certaine
responsabilité là-dedans.
M. Tardif: Oui.
M. O'Gallagher: Nous avons une population qui habite
là.
M. Tardif: Oui.
M. O'Gallagher: Ce n'est pas le nombre. Le bassin de population,
le potentiel est là, mais les trains ne fonctionnent pas parce que ce
sont des trains de 1918. On aura beau mettre des 5 000 000 $ ou des 10 000 000
$ pour réparer des affaires, cela n'améliorera pas le service.
C'est de l'argent gaspillé. Il va falloir mettre de l'équipement
qui peut faire la "job". Dans le moment, l'équipement ne la fait pas. On
a beau le peinturer, on a beau investir de l'argent et inventer toutes sortes
de nouvelles "patentes" pour remplacer de l'équipement de 1918, mais on
ne pourra jamais donner un service adéquat.
M. Tardif: Je l'ai dit, je suis prêt à envisager un
projet de modernisation assez important pour cette ligne. Mais je vais le faire
à partir du moment où la communauté urbaine va
décider de s'asseoir avec moi et de discuter des autres
problèmes. Si elle ne le fait pas, je ne ferai rien cette année
à cet endroit, quant à moi.
M. Ciaccia: M. le ministre, vous nous dites...
M. Tardif: Oui.
M. Ciaccia:... si je comprends bien: Je ne ferai rien sur la
ligne 3 jusqu'à ce qu'on règle la ligne 7.
M. Tardif: C'est cela. C'était le décret;
c'était une entente.
M. Ciaccia: Maintenant...
M. Tardif: Une des parties à l'entente...
M. Ciaccia:... il semble y avoir un peu de confusion parce
que...
M. Tardif: Ah, non.
M. Ciaccia: Un instant! Pour le règlement de la ligne 7,
vous avez ajouté d'autres conditions. Le rapport Gascon, lui,
était clair. Il demandait que la ligne 7 soit souterraine avec des
wagons sur pneus. Vous êtes venu au mois de janvier et vous avez dit: Ce
n'est pas cela.
M. Tardif: Non, non.
M. Ciaccia: Je ne construirai pas la ligne 7 de la façon
recommandée par le rapport Gascon, qui avait été
acceptée par la communauté urbaine.
M. Tardif: Non, non.
M. Ciaccia: Vous avez dit: Cela va être fer sur fer ou
ça ne sera rien.
M. Tardif: Le député...
M. Ciaccia: Bon là... Excusez, laissez-moi seulement
terminer.
M. Tardif: D'accord.
M. Ciaccia: II y a beaucoup de problèmes sur la ligne 7;
vous ne semblez pas vous entendre, vous et la communauté urbaine. Je ne
sais pas qui a raison et qui a tort. La situation est assez confuse. Je ne sais
pas qui veut faire quoi. En attendant, la ligne 3 existe. Ce n'est pas qu'on
demande de construire une nouvelle ligne. Supposons que la situation serait
telle que vous avez X millions de dollars et que vous devez décider
d'aller ou dans l'est ou dans l'ouest. On ne veut pas pénaliser les gens
de l'est. Ce n'est pas cela que les gens qui utilisent la ligne 3 disent, mais
la ligne est en train de tomber en morceaux. Croyez-vous qu'il est raisonnable
de dire: Écoutez, cela va tomber en morceaux et je ne ferai rien,
même si on a de l'argent du fédéral, même si j'admets
qu'on doit dépenser 100 000 000 $. Je ne ferai rien, même si la
ligne tombe en morceaux, jusqu'à ce qu'on règle la ligne 7. Il me
semble que c'est un genre de chantage. Ce n'est même pas du chantage. Ces
gens-là, c'est hors de leur contrôle. Les usagers de cette ligne,
que voulez-vous qu'ils fassent, eux? Ils subissent les problèmes
actuels. Ce sont des réparations nécessaires dont ils ont besoin.
J'espère qu'on peut régler la ligne 7. On va peut-être
obtenir d'autres informations de vous pour savoir exactement où on en
est, mais les problèmes de la ligne 7 semblent être très
confus maintenant. Vous avez ajouté un élément, la
technologie fer sur fer. Qu'est-ce que l'un a vraiment à faire avec
l'autre? Qu'est-ce que la ligne 7 a vraiment à faire avec la ligne
3?
M. Tardif: M. le Président, le député de
Mont-Royal introduit présentement de la confusion parce que le plan
original pour la desserte de l'est, c'était la ligne 6 et c'était
du fer. Cela partait de Repentigny. Cela s'en venait sur la voie du CN, entrait
sous la montagne en se joignant à la ligne 3. C'était une
technologie fer sur fer et, à ce sujet, la Communauté urbaine de
Montréal avait signé une entente avec le gouvernement du
Québec pour moderniser les lignes 3 et 6. C'était clair. Et c'est
le décret gouvernemental de mars 1981 qui énonçait cela.
Un instant! C'est la Communauté urbaine de Montréal qui a
décidé que la ligne 6, elle n'en voulait pas et qui a fait
préparer un document par le BTM qui se situait plus dans la tradition,
l'expertise et les connaissances de cet organisme, soit du métro
conventionnel sur pneus, de type montréalais. Bon!
Ce n'est pas le gouvernement du Québec qui a rouvert le dossier;
c'est la communauté urbaine. Ce que le gouvernement du Québec a
maintenu tout le long, c'est de dire: Nous tenons à la technologie fer.
C'était vrai dans le cas de la ligne 6 et c'est vrai dans la solution de
compromis que nous avons cherchée avec la communauté dès
lors qu'elle nous a dit qu'elle ne voulait plus de la ligne 6. On nous a
proposé un autre tracé dans l'axe de Pie-IX pour mieux quadriller
la ville et le tracé nous semblait raisonnable. On a dit: Peut-on marier
votre tracé et notre technologie? C'est la solution de compromis qui a
été évaluée par un comité conjoint de la
Communauté urbaine de Montréal et du ministère des
Transports du gouvernement du Québec. Les chiffres ont été
vérifiés par une firme comptable indépendante, Maheu,
Noiseux, et tout le monde s'entend maintenant sur les chiffres et sur la
technologie. Aucun problème. Ce n'est plus ce qui est en cause.
M. Ciaccia: Qu'est-ce qu'on attend pour procéder avec la
ligne 7?
M. Tardif: Le député de Mont-Royal... M. Bissonnet:
On l'attend... M. Tardif: Pardon?
M. Bissonnet:... depuis longtemps dans l'est, la ligne 7.
M. Tardif: Oui. Ce qui est en cause présentement, c'est
l'insistance, que je crois comprendre de certaines municipalités de
l'Est de Montréal, pour que la ligne 5 du métro qui, à
l'origine, devait être une diagonale allant de Snowdon, croisant la ligne
2 qui vient d'Henri-Bourassa à Jean-Talon, se redressant dans l'axe de
Jean-Talon jusqu'à Saint-Michel, pour que cette ligne, qui, à
l'origine, dis-je, devait s'en aller toujours en
diagonale vers la rue Amos à Montréal-Nord, soit
redressée dans l'axe de Jean-Talon et qu'elle continue jusqu'à la
ville d'Anjou. C'est le principal problème.
Je vous ai dit hier que la réalisation de la ligne 6-7 pourrait
attendre du strict point de vue de l'achalandage; on pourrait très bien
répondre à la demande quelque temps encore avec des autobus. Ce
n'est donc pas au point de vue de l'achalandage que cela se justifiait
uniquement. Mais si c'est vrai pour la ligne 6-7 toute seule,
c'est-à-dire celle qui viendrait dans la voie du CN et après qui
prendrait Pie-IX jusqu'au centre-ville, c'est encore bien plus vrai, M. le
Président, dans l'hypothèse où il y aurait une ligne 5 qui
continuerait dans Taxe de Jean-Talon jusqu'à la ville d'Anjou. On se
retrouverait avec trois lignes parallèles, la ligne dans la partie sud
de l'île qui va jusqu'à Honoré-Beaugrand, la ligne 6 dans
l'axe du CN dans le nord et, en plein milieu dans l'axe de Jean-Talon, une
ligne 5 qui s'en irait jusqu'à la ville d'Anjou. Là, ce serait
vraiment du suréquipement complètement inutile. {11 h 15)
Ce qu'on dit, c'est qu'on n'a pas d'objection à s'engager
à ce que la ligne 5 se continue éventuellement, mais certainement
pas dès le départ. Ce que je ne comprends pas, non plus, c'est
que ce dossier a amené l'émergence d'une espèce de
clivage: Conférences des maires de banlieue et ville de Montréal,
la Conférence des maires de banlieue décidant d'appuyer la ligne
5, entre autres. Ils veulent tout, il n'y a pas à s'y tromper: ils
veulent les lignes 7, 5, 3. Nous, on dit: Non, il n'en est pas question. Il y a
cette espèce d'imbroglio. Encore une fois, quand je dis imbroglio, ce
n'est pas parce que M. Des Marais, président de la communauté,
n'a pas essayé d'amener les parties à s'entendre. Tout ce que je
voudrais, c'est essayer de rencontrer les parties. Je ne sais pas si je vais
réussir plus. Je me proposais de faire cela incessamment, mais j'ai
reçu des lettres il y a à peu près une semaine ou dix
jours seulement.
M, Ciaccia: Je peux comprendre qu'il y ait un lien entre la ligne 5 et
la ligne 7.
M. Tardif: Oui, 3, 5, 7.
M. Ciaccia: D'ailleurs, on ne peut pas prendre des
décisions. Mais il n'y a absolument aucun lien entre la ligne 3 et la
ligne 7.
M. Tardif: Oui, oui, oui.
M. Ciaccia: Quels sont les liens? La ligne 3 existe; elle est en
train de tomber en morceaux; elle a besoin d'être réparée;
elle va totalement dans l'autre direction; elle ne touche pas la même
clientèle. Elle existe, les équipements sont là. Quel est
le lien, à part le lien politique, à part d'un chantage
politique, à part de dire...
M. Tardifs M. le Président...
M. Ciaccia:... Moi, je ne dépenserai pas... Quel est le
lien?
M. Tardif:... je n'aime pas du tout l'idée de chantage
politique.
M. Ciaccia: D'accord, oublions le mot "chantage" politique.
Parlons des pressions politiques que vous voulez faire en disant: Je ne veux
pas dépenser de l'argent dans l'ouest à moins que je ne puisse
annoncer que je dépense de l'argent dans l'est. Dans l'est, ils ne
semblent pas s'entendre sur cet aspect. Quel est le lien entre les deux?
M. Tardif: Non, ce n'est pas juste dans l'est qu'on ne s'entend
pas. J'ai reçu une lettre de la Conférence des maires de
banlieue, disant qu'ils se rangeaient derrière l'idée de faire la
ligne 5 jusque là-bas. Ce que je dis présentement, c'est que sur
le réseau, il y avait eu une entente en 1981. Cette entente a
été rouverte non à la demande du gouvernement, mais
à la demande de la communauté dont les membres ne s'entendaient
pas entre eux.
M. Ciaccia: La communauté ne voulait pas de la ligne 6
parce que c'était une étude faite par le gouvernement, COTREM,
qui n'a jamais été acceptée. Alors, ne dites pas que c'est
la CUM qui a rouvert le dossier. La CUM n'a jamais voulu de la ligne 6.
M. Tardif: C'est cela.
M. Ciaccia: C'est quelque chose que le gouvernement voulait leur
imposer; ce n'est pas une réouverture.
M. Tardif: Ils ne veulent pas des études du gouvernement,
mais ils veulent de l'argent du gouvernement parce qu'on paie à 100 %
pour ces lignes. C'est cela?
M. Ciaccia: Un instant.
M. Tardif: Le gouvernement du Québec paie à 100 %
les lignes de métro...
M. Ciaccia: Oui.
M. Tardif:... et les lignes de chemins de fer.
M. Ciaccia: Ils ne voulaient pas que vous fassiez une autre
gaffe. Ils ne voulaient pas que vous dépensiez 500 000 000 $...
M. Tardif: Alors, c'est...
M. Ciaccia:... sur une ligne où il n'y avait personne.
M. Tardif: La meilleure façon de faire cela, c'est de ne
rien dépenser. Alors, on n'en fera pas du tout. C'est ce que j'ai
dit.
M. Ciaccia: Ne vous fâchez pas. N'ayez pas l'esprit de
vengeance.
M. Tardif: Je ne me fâche pas, mais je vous dis...
M. Ciaccia: Ne faites pas comme un enfant qui dit: Je vais
reprendre ma balle et je ne joue plus à la balle, parce que tu ne veux
pas jouer selon mes règles. Ils ont essayé de vous faire
comprendre que cela n'a pas de bon sens de construire une ligne de métro
au milieu d'un champ. Ce n'est pas vous qui deviez faire cela, c'est votre
prédécesseur. La ligne 6 passait au milieu d'un champ. Ils ont
dit: Non, on n'en veut pas au milieu d'un champ. On veut la ligne 7 qui va
aller de Notre-Dame jusqu'à Pie-XI. Il y a du monde là.
M. Tardif: Oui.
M. Ciaccia: D'accord? Si vous pensez qu'il n'y a pas assez
d'achalandage pour justifier la ligne 7, je n'ose pas vous demander quelle
sorte d'achalandage vous pensiez qu'il y aurait sur la ligne 6 qui serait
passée au milieu d'un champ. D'accord? Alors, la CUM ne voulait pas
faire cette gaffe. Elle voulait construire un métro où il y avait
du monde. Alors, ce n'est pas la question qu'ils ont changée...
M. Tardif: Cela, M. le Président, c'est une analyse qui
appartient au député de Mont-Royal.
M. Ciaccia: Pardon?
M. Tardif: Je dis que c'est une analyse qui appartient au
député de Mont-Royal.
M. Ciaccia: Bien, non. C'est ce qu'ils ont dit, eux. C'est ce que
la CUM a dit, c'est ce que le maire de...
M. Tardif: Voyons donc! Voyons doncî
M. Ciaccia:... Montréal a dit, c'est ce que les autres
maires de banlieue avaient dit.
M. Tardif: L'achalandage de la ligne 6 projetée aurait
été au moins 50 % supérieur à ce qu'il est
présentement sur la ligne 2 ouest du métro sur pneus qui passe en
dessous de Décarie et qui roule à moitié vide.
D'accord?
M. Ciaccia: Non, non, ne comparez pas avec celle-là.
M. Tardif: Non, non.
M. Ciaccia: Comparez la ligne 7 et la ligne 6.
M. Tardif: Oui, oui, je vais comparer...
M, Ciaccia: Vous ne pouvez pas comparez des pommes avec des oranges.
Comparez des pommes avec des pommes. D'accord? Dans ce district, il dit que le
meilleur achalandage, c'est la ligne 7.
M. Tardif: Oui.
M. Ciaccia: Maintenant, il semble y avoir un conflit entre vous
et...
M. Tardif: Ah non! Entre les différentes factions de la
communauté urbaine, pas avec celui qui vous parle.
M. Ciaccia: II n'y avait pas...
M. Tardif: Si ces gens-là avaient réussi à
s'entendre pour m'envoyer un document unique, probablement qu'on serait
à pied d'oeuvre. Un instant!
M. Ciaccia: Ce n'est pas eux qui ont dit au mois de janvier: Ce
sera fer sur fer ou ça ne sera rien; ils se le sont fait dire.
M. Tardif: Cela n'a rien à faire. M. Ciaccia: Vous jouez
sur les mots.
M. Tardif: On ne fera pas de jeux de mots.
M. Ciaccia: Je veux que vous remarquiez une autre chose, M. le
ministre. Durant cette discussion, ici, on parle des problèmes des
lignes 7, 6, 5 qui sont très interreliés.
M. Tardif: Oui.
M. Ciaccia: Jamais la ligne 3 n'a quelque chose à voir
avec cela.
M. Tardif: Oui, mais c'est le même argent.
M. Ciaccia: Mais si la ligne 3 n'a rien à faire avec cela,
s'il y a des problèmes sur les lignes 5, 6 et 7, pourquoi faire souffrir
le monde sur la ligne 3? La ligne est en train de disparaître,
l'équipement et vous allez laisser faire cela?
M. Tardif: Quant à moi, à cet égard, on
pourra remettre cela au CN et il s'en
occupera.
M. Ciaccia: C'est cela l'attitude responsable que vous
prenez?
M. Tardif: Non, mais je veux que les élus de la
Communauté urbaine de Montréal s'assoient, trouvent une solution
et je vais essayer d'en trouver une avec eux. C'est ce que je dis au
député.
M. Ciaccia: Je suis entièrement d'accord avec vous. Pour
les lignes 5, 6 et 7, il faut qu'ils en trouvent une.
M. Tardif: Pour la ligne 3 aussi parce que c'est le même
argent, c'est le même pourvoyeur de fonds. Tout cela émarge
à mon budget à 100 %.
M. Ciaccia: Excepté que, pour la ligne 3, vous avez 40 000
000 $ du gouvernement fédéral. Vous n'avez pas cela pour les
lignes 5, 6 et 7.
M. Tardif: Ce n'est pas 40 000 000 $ juste pour la ligne 3.
M. Ciaccia: Il y avait 70 000 000 $ originalement, vous en avez
utilisés, je pense...
M. Tardif: 53 000 000 $ de dépensés, mais,
attention, d'argent fédéral dépensé, 32 000 000
$.
M. Ciaccia: 32 000 000 $. Alors, 70 000 000 $ moins 32 000 000 $,
il reste 38 000 000 $. Je me suis trompé de...
M. Tardif: C'est 80 000 000 S.
M. Ciaccia: Bon, alors, il reste 42 000 000 $.
M. Tardif: À peu près, 48 000 00 $.
M. Ciaccia: 48 000 000 $.
M. Tardif: Oui.
M. Ciaccia: Vous avez 48 000 000 $...
M. Tardif: C'est cela.
M. Ciaccia:... du gouvernement fédéral, vous avez
un besoin urgent de réparer la ligne 3 et vous dites non. Là,
vous n'agissez pas comme un ministre responsable; vous agissez comme un enfant.
Vous dites: Si vous...
M. Tardif: Un instant!
M. Ciaccia:... ne voulez pas me donner des réponses sur la
ligne 7, ne me parlez pas de la ligne 3.
M. Tardif: M. le Président, le député de
Mont-Royal n'est pas juste. Cette année, j'investis 8 500 000 $ sur la
ligne CP Rigaud, par exemple. Donc, qu'il ne vienne pas me dire que je ne fais
rien; je mets 8 500 000 $ cette année sur CP Ri gaud.
M. Ciaccia: Et pourquoi vous ne touchez pas la ligne 3?
M. Tardif: Le député de Mont-Royal peut-il me
laisser un mois de plus? Dans la mesure où je viens de recevoir les
lettres contradictoires...
M. Ciaccia: Est-ce que vous pourriez les rendre publiques, ces
lettres?
M. Tardif: Oui, oui, je pourrai vous les donner.
M. Ciaccia: Vous allez nous en donner des copies?
M. Tardif: Oui, oui.
M. Ciaccia: S'il vous plaît.
M. Tardif: Dans la mesure où je viens de recevoir les
lettres de Montréal et de la banlieue, peut-il me laisser une couple de
semaines de jeu? C'est tout ce que je demande.
M. Ciaccia: Dans une couple de semaines, vous serez en
mesure...
M. Tardif: De les rencontrer, en tout cas. Je l'aurais
peut-être fait cette semaine, mais on est à l'étude des
crédits.
M. Ciaccia: On n'aura pas une décision sur la ligne 3 dans
une couple de semaines.
M. Tardif: Non, non, à moins que tout ce beau monde ne
parvienne à s'entendre.
M. Ciaccia: Vous ne trouvez pas la situation un peu ridicule, M.
le ministre? Vous avez 40 000 000 $ du gouvernement fédéral, vous
avez un besoin, la ligne est en train de tomber en morceaux et vous dites: Non,
que les gars se décident dans l'est et là je vais me brancher
dans l'ouest. On semble avoir une division psychologique entre l'est et
l'ouest, alors qu'un n'entre pas en conflit avec l'autre.
M. Tardif: Le député de Mont-Royal a un souci, une
préoccupation, c'est que la ligne 3 - et je le comprends - qui traverse
en partie son comté soit réglée.
M. Ciaccia: Non, M. le Président, pas
du tout.
M. Tardif: Moi, j'ai le souci de régler le problème
du transport à l'échelle de l'île. Alors, il permettra que
le ministre des Transporta ait une vision des problèmes de transport un
peu plus large qu'une seule ligne. C'est tout.
M. Ciaccia: Non. M. le Président, je voudrais corriger le
ministre; ce n'est pas ce que j'ai dit. J'ai autant de souci que lui pour la
ligne 7. On va y revenir et je vais le lui montrer par les questions que j'ai
à lui poser. Je voudrais que des décisions soient prises sur la
ligne 7. Il ne faut pas gouverner avec un esprit de vengeance ou en faisant du
chantage. S'il y a des besoins sur une autre ligne, même si politiquement
ça peut avoir des désavantages è certains points de vue,
au point de vue économique, au point de vue des usagers, on devrait
procéder où cela a du sens. J'ai autant de préoccupation
pour la ligne 7, pour les besoins du transport dans l'Est de Montréal,
que j'en ai pour l'Ouest de Montréal, c'est global. Cela saute aux yeux,
cela tombe en morceaux, l'argent est là et on ne fait rien. Cela
créerait des emplois. Vous parlez du développement
technologique.
M. Tardif: L'argent, je peux le mettre a Saint-Hilaire aussi.
M. Ciaccia: Les gens de la CUM disent: Oui, on peut faire du
développement technologique sur la ligne 3 autant qu'ailleurs. Mettons
ça de côté, ce sont les questions immédiates qui ont
besoin de réponse maintenant. Cela n'engage pas de fonds. Ce n'est pas
une question de dire; Si j'ai les fonds pour la ligne 3, je ne pourrai pas les
dépenser sur la 7, car 40% de ces fonds viennent du gouvernement
fédéral.
M. Tardif: Je peux les mettre è Saint-Hilaire aussi.
M. Ciaccia: À Saint-Hilaire, aussi, parce qu'il y a 14 000
000 $. Si on a le temps, on va toucher aussi à Saint-Hilaire.
M. Tardif: Ce que je dis au député de Mont-Royal,
encore une fois, c'est que je pense qu'il faut qu'on trouve une solution plus
globale à l'échelle de l'île. Je ne souhaiterais rien de
mieux que ces gens-là s'entendent entre eux. Je vais essayer de les
amener dans cette direction-là et je ferai état de l'échec
ou du résultat incessamment.
Le Président (M. Marquis): M. le député de
Robert Baldwin.
M. O'Gallagher: Je voudrais terminer mes propos sur cette
ligne-là. Je voudrais demander au ministre de faire son possible,
d'arrêter de comparer les lignes 5 et 6 avec la ligne 3 comme si
c'étaient deux projets sur papier. La ligne 3, ce n'est pas un projet
sur papier, c'est une ligne qui existe. Il y a 10 000 personnes qui attendent
le train sur le quai tous les matins et il n'arrive pas. Ce n'est pas comme
dans l'est. Je voudrais que l'est ait un bon service; il le mérite
autant que n'importe qui, mais ici nous avons une question d'urgence. Vous avez
10 000 passagers en plein hiver. Mettez-vous à leur place.
M. Tardif: 10 000, c'est fort. M. O'Gallagher: En tout
cas...
M. Tardif: 10 000, c'est pour CP Rigaud et CN Deux-Montagnes
réunis.
M. O'Gallagher: Mettez-vous à la place d'un seul de ces
passagers un matin de février quand le train n'arrive pas et que le gars
est obligé de se rendre travailler. II y a urgence. Ce n'est pas un
bassin de population ou un potentiel de passagers, ce sont des passagers qui
sont là. Ce n'est pas un nouveau trajet.
M. Tardif: Ces passagers, c'est 5000 et non pas 10 000; 10 000,
c'est pour les deux réunis.
M. O'Gallagher: Non, non, c'est 6000 sur la ligne...
M. Tardif: C'est important. Ce sont CP Rigaud et CN
Deux-Montagnes réunis.
M. O'Gallagher:... Dorion et 10 000 sur la ligne 3.
M. Tardif: Puissent ces 5000 passagers transmettre leur sentiment
d'urgence à leurs élus pour que ceux-ci s'assoient à une
table et en viennent à une entente. Je ne demande pas mieux.
D'accord?
Le Président (M. Marquis): M. le député de
Mont-Royal.
M. Ciaccia: M. le Président, je voudrais revenir sur la
ligne 7, mais, avant de poser certaines questions sur cette ligne, mon
collègue de Jeanne-Mance voudrait poser des questions sur le plan de
rachat pour les taxis. Je pense que cela entre aussi dans le programme 1.
M. Tardif: Il n'y a pas de problème, M. le
Président.
Le Président (M. Marquis): Très bien. M. le
député de Jeanne-Mance.
Taxis et limousines
M. Bissonnet: M. le ministre, j'aurais des questions à
vous poser sur l'industrie du taxi et en ce qui a trait également au
problème des limousines dans la province de Québec. Selon le
nouveau programme de rachat que la ligue de taxis A-11 vous a proposé et
que vous avez accepté avec une condition additionnelle, est-ce que ce
sera te même fiduciaire que dans l'ancien programme de rachat? Dans
l'ancien programme de rachat, je crois que c'était une banque qui
était impliquée.
M. Tardif: Ce n'est pas une nécessité, mais si
celui-là convenait è toutes les parties et qu'elles
étaient d'accord vu qu'il a déjà été dans le
dossier... En d'autres termes, ce n'est ni une condition de la ligue A-11, ni
une des nôtres. Si tout le monde est satisfait des services qu'ils ont
eus du fiduciaire... (11 h 30)
M. Bissonnet: Dans l'ancien programme de rachat, pour tous ceux
qui ont offert de céder leur permis de taxi au fiduciaire, dans le
contrat que les artisans propriétaires de taxi signaient, il y avait une
clause qui disait qu'il était payé immédiatement un
montant de 5000 $, mais cela n'a été fait dans aucun cas.
M. Tardif: Là, tout cela a sauté. Les nouvelles
conditions sont celles du nouveau règlement.
M. Bissonnet: C'est une clause qui n'a pas été
respectée et qui a mis en péril, dès le départ, ce
programme de rachat.
M. Tardif: Ce n'est pas... Je m'excuse.
M. Bissonnet: Selon le programme que vous soumettez, il y aurait
un montant...
M. Tardif: Que la ligue A-11 soumet.
M. Bissonnet: Que la ligue A-11 soumet et elle tiendra une
assemblée au cours de ce mois-ci.
M. Tardif: Oui.
M. Bissonnet: À supposer que le programme soit
accepté par les membres et que vous acceptiez de garantir les 10 000 000
$ plus un montant additionnel de 5 000 000 $, si on passe de 1000 è 1500
permis - je pense qu'on peut atteindre 1500 permis - je voudrais que vous
m'expliquiez comment cela va fonctionner. Si un chauffeur artisan ou une flotte
veut transmettre, veut céder ses permis de taxi au fiduciaire, de quelle
façon va-t-on procéder? Est-ce qu'on va attendre pour payer la
personne que le transfert soit fait à la Commission des transports ou si
on va ta payer immédiatement par l'intermédiaire du
fiduciaire?
M. Tardif: La plomberie de tout ceci n'est pas
arrêtée et je dois dire au député de Jeanne-Mance
que j'aurai probablement besoin d'un amendement législatif à la
loi sur le taxi de façon à permettre la suspension du permis sans
passer par la Commission des transports. En d'autres termes, du simple fait
qu'un individu décide de vendre son permis au fiduciaire, il suspend
lui-même ses activités comme telles parce que la toi, à
l'heure actuelle, dit que, dès qu'il détient un permis, cela
prend l'autorisation de la commission, n'est-ce pas? On va probablement
introduire un amendement pour simplifier cela. Là-dessus, te milieu est
tout à fait d'accord.
Quant à la plomberie comme telle, je voudrais faire remarquer au
député de Jeanne-Mance que j'ai pris ce dossier, en quelque
sorte, entre deux votes, entre un vote où un groupe avait voté
pour un plan de rachat et un deuxième vote où ils l'ont
rejeté. Ils sont venus me voir et j'ai repris le dossier, en quelque
sorte, à zéro. J'ai renvoyé le groupe Pro 2000 d'un
côté et la ligue A-ll de l'autre, dos à dos, en disant:
Allez négocier, entendez-vous et venez me voir après; je ferai
mon bout de chemin. C'est ce qu'on a fait. Jamais dans l'autopsie que le groupe
Pro 2000 a faite et que le groupe de la ligue A-11 a faite, jamais
là-dedans la question des 5000 $ comptant n'a été en
cause. Les raisons principales - le député de Jeanne-Mance le
sait - c'est que les chauffeurs de taxi ou les propriétaires ont dit:
Nous devons débourser jusqu'à 1125 $ comptant avant même
qu'un seul permis soit retiré, c'est-à-dire avant même que
cela paraisse dans nos revenus. Ce que je fais ici, à leur demande, je
mets sur la table 10 000 000 $ qui pourraient augmenter à 15 000 000 $
si l'offre de permis était suffisante pour racheter jusqu'à 1500
permis dès le départ. Évidemment, le député
de Jeanne-Mance doit savoir que 1000 ou 1500 permis de moins d'une claque, cela
paraît, à clientèle égale. Cela va paraître
dans les revenus et, à ce moment-là, payer 1, 25 $ par jour,
parce que c'est à peu près le coût auquel cela revient,
d'après les calculs qu'ils ont faits, cela ne devrait pas poser de
problème.
Présentement, un comité conjoint formé de mon
ministère et de la ligue A-11 est en train de dessiner la plomberie pour
ce deuxième plan de rachat. Ils m'ont proposé un amendement
législatif et je suis d'accord pour l'introduire. Egalement, on me
propose d'avoir un observateur impartial pour la tenue du scrutin, qui aura
lieu pendant deux jours, cette fois les 21 et 22 mai, des choses
comme cela. Mais je ne peux pas vous donner tous les détails
puisqu'un comité conjoint formé de la ligue de taxis A-11 et du
ministère est en train de les préparer.
Je ne sais pas si M. Michaud ou les gens qui travaillent au dossier sont
ici. M. Descôteaux, est-ce qu'il y a d'autres détails à
ajouter?
Une voix: Non.
M. Bissonnet: Lorsque les permis sont transférés,
pour que les détenteurs qui possèdent toujours leur permis
puissent avoir des revenus additionnels, il faut que les permis soient
enlevés immédiatement et cela prend un mécanisme qui soit
très souple pour que tous les artisans et propriétaires de taxi
comprennent très bien que, quand il y en a 1000, les 1000 sont
partis.
M. Tardif: C'est ça et c'est l'idée de
l'amendement, de ne pas attendre la sanction de la Commission des transports
pour les retirer.
M. Bissonnet: L'ex-ministre des Transports, lors d'une
interpellation au mois de novembre, nous avait indiqué que
c'était la volonté du gouvernement d'abolir les concessions des
associations de service de taxi dans les endroits publics, à titre
d'exemple, dans tous les hôpitaux de Montréal où il y a des
concessions, où les associations de service paient des sommes de 40 000
$ à 45 000 $ par année pour pouvoir les desservir en
exclusivité. À titre d'exemple, à l'hôpital
Maisonneuve, il y a une compagnie de taxi qui a un, contrat de deux ans.
L'ex-ministre des Transports nous avait donné l'assurance,
à cette interpellation, que le gouvernement prendrait les dispositions
nécessaires pour qu'il n'y ait plus de concessions à des
associations de service pour que chaque propriétaire d'auto-taxi puisse
desservir les édifices qui appartiennent au gouvernement, qui
appartiennent à tout le monde, en fait. Est-ce que, de ce
côté-là, vous avancez dans ce dossier?
M. Tardif: Non seulement j'avance, mais, M. le Président,
encore là, il me fait plaisir d'annoncer au député de
Jeanne-Mance que j'aurai, dans le même projet de loi omnibus sur les
transports, certaines dispositions non seulement pour la question des
transferts de taxi, mais en matière de pouvoirs réglementaires,
parce qu'on veut se donner une meilleure assise légale, dans la loi
même, pour faire ce type d'intervention par règlement. Le projet
de règlement, comme tel, est prêt au ministère et j'ai
l'intention d'apporter dans le projet de loi omnibus un amendement qui nous
permette véritablement de mieux asseoir ce pouvoir réglementaire
pour faire exactement ce que dit le député. Le règlement
est prêt.
M. Bissonnet: Dans la brochure "Les nouvelles avenues du taxi",
on voit qu'il y a eu beaucoup de recherche à l'intérieur du
ministère des Transports relativement au transport collectif par taxi.
On m'a déjà informé qu'il y avait une phase
expérimentale qui était en voie de réalisation, en
particulier dans le secteur de la ville de Laval, mais, à ce que sache,
ce n'est pas encore en application. Est-ce que à votre ministère,
au niveau de la Communauté urbaine de Montréal et au niveau de la
Commission de transport de la Communauté urbaine de Québec, il y
a des développements pour qu'il y ait une phase expérimentale
pour tenter ce type de transport collectif par taxi pour remplacer des lignes
d'autobus qui sont très déficitaires, dont le gouvernement a
à payer les déficits de fonctionnement et tout cela? Il y a eu
des études là-dessus; est-ce qu'on avance dans ce dossier
à votre ministère, actuellement?
M. Tardif: M. le Président, on me dit qu'il y a
différentes propositions présentement à l'étude,
pour Laval, Québec, Chêteauguay, notamment, mais qu'aucune d'entre
elles n'est opérationnelle encore. Qu'est-ce qui achoppe? Il faudrait
que je vérifie. Mais, comme il s'agit essentiellement d'ententes, la loi
a habilité les commissions de transport, les municipalités, les
organismes ou les commissions intermunicipales de transport à conclure
de telles ententes. Sur quoi achoppent-elles présentement? Je devrai
regarder cela.
Ce que je dois dire au député de Jeanne-Mance, c'est qu'il
y a un domaine où cela fonctionne et c'est le transport des personnes
handicapées, particulièrement dans l'est, dans son secteur.
M. Bissonnet: Cela va bien et à Québec aussi.
M. Tardif: C'est un succès reconnu unanimement dans l'Est
de Montréal et, maintenant, également, dans l'Ouest de
Montréal. Les députés de Mont-Royal et de Jacques-Cartier
- le député de Jacques-Cartier n'est plus là - seraient
heureux de savoir que, dans l'ouest, cela fonctionne.
M. Bissonnet: C'était le député de Robert
Baldwin.
M. Tardif: Je dis Jacques-Cartier tout le temps; je ne sais pas
pourquoi je dis celai Dans le West Island, cela fonctionne également.
Là où cela ne fonctionne pas encore, c'est dans le secteur de la
ligue A-11. Je me suis engagé, au sommet des
personnes handicapées, è faire en sorte que ce soit
étendu le plus tôt possible dans te secteur de la ligue A-11 de
l'île de Montréal. Les commentaires que nous avons sur ces deux
expériences pilotes menées dans l'est et dans l'ouest de
l'île de Montréal sont un taux de satisfaction de 95 % de la part
des personnes handicapées et des attentes moins longues, à un
coût unitaire infiniment moins élevé. On parle d'un
coût de 11 $ à 12 $ par voyage, par rapport à 34 $ ou 35 $
avec les minibus de la CTCUM.
C'est évident, M. te Président, qu'il faut faire
attention, s'il y a des personnes handicapées qui peuvent être
déménagées en taxi, lorsqu'elles ont des chaises roulantes
pliantes. Mais, des chaises roulantes électriques, cela s'embarque
très mal dans une voiture-taxi et c'est très lourd. J'ai aussi
proposé que l'on permette la conversion de certaines voitures-taxis...
Je recommence. J'ai proposé que l'on modifie le règlement sur le
taxi pour faire en sorte qu'au lieu de définir le taxi comme
étant une voiture "sedan" quatre portes, cela puisse être une
voiture à trois portes coulissantes, une mini-fourgonnette pour
permettre l'entrée d'une chaise roulante de ce type, par exemple.
Pourquoi pas?
Transport paracollectif. Je dis au député que des
expériences, des négociations sont en cours entre des
autorités organisatrices de transport et des associations de taxi. Dans
le domaine des personnes handicapées, cela va très bien et, quant
à moi, nous devrions pouvoir l'étendre le plus rapidement
possible et amender le règlement, notamment, sur la question des types
de véhicules.
M. Bissonnet: En ce qui a trait à la
fédération, aux ligues de taxi, est-ce que, dans le budget de
l'année 1985, il y a des subventions prévues à quelque
sujet que ce soit?
M. Tardif: De mémoire, je ne pense pas qu'il y ait quelque
chose. C'est beaucoup plus sur des demandes ad hoc. Par exemple, la
fédération nous a parlé d'un projet d'analyse de son
dossier d'école de taxi, comme tel. J'ai rencontré le
président de la fédération, également, qui m'a
parlé de l'intérêt qu'il y aurait de voir comment est
introduite, en quelque sorte, l'espèce de discipline que l'on retrouve
dans les taxis londoniens, par exemple, en termes de services et tout cela.
C'est bien plus sur des demandes ad hoc que le ministère va
reconnaître ou non une aide à la fédération.
M. Bissonnet: Où en sont les négociations avec la
Communauté urbaine de Montréal quant à prendre le champ de
compétence de l'industrie du taxi dans la
CUM? En fait, je sais que le président de la CUM avait
manifesté l'intention au public de prendre ce champ de compétence
et cela devait se faire au mois de décembre 1984. Depuis, on n'a pas eu
de nouvelles à cet effet. Est-ce qu'il y a des négociations? Je
sais qu'il voulait revendiquer auprès du gouvernement un montant
à cause des employés additionnels qu'il faut engager pour donner
ce service à l'industrie du taxi. Où en est-on rendu dans ce
dossier?
M. Tardif: Pas très loin et pour une raison très
simple. Ce n'est pas une question de principe. La loi habilitante est
là. La loi est là. Les budgets sont là. Ce n'est donc pas
là-dessus qu'il y a un problème. Cependant, la Communauté
urbaine de Montréal, en tout cas, a plutôt mis une certaine
priorité sur l'adoption de sa loi organique, sur les amendements
à la Loi sur la Communauté urbaine de Montréal et,
évidemment, la loi sur la CTCUM, également. C'est peut-être
juste parce qu'à un moment donné celui-là ne concorde pas
avec les autres dossiers.
M. Bissonnet: Les informations que le président, M. Des
Marais, m'a données à plusieurs reprises, c'est qu'il y a une
volonté politique de faire ce changement. Par contre, ils veulent avoir
des dédommagements pécuniaires parce que, le champ de
compétence étant au ministère des Transports, passerait
à la Communauté urbaine de Montréal. Dans le projet de
loi, la loi 47, il n'y a rien de prévu à cet effet. Il est
prévu qu'il peut y avoir des dédommagements, mais, en fait,
à ce que je sache, c'est là qu'est le problème.
M. Tardif: Le président ne m'a jamais
présenté cela comme un problème. On se parle au moins une
fois par semaine depuis quelque temps.
M. Bissonnet: Vous lui en parlerez la prochaine fois où
vous lui parlerez.
M. Tardif: Pardon?
M. Bissonnet: Vous lui en parlerez la prochaine fois où
vous lui parlerez.
M. Tardif: Je vais lui en parler la prochaine fois. Je suis
d'accord, mais il ne m'a jamais présenté cela comme étant
un problème.
M. Bissonnet: Je ne dis pas que c'est un problème. Je dis
qu'il y a une volonté politique, mais cela ne se fait pas encore.
Évidemment, si on veut changer l'industrie du taxi,
particulièrement dans la ligue A-11 où il y a des
problèmes à ce niveau, il faut avoir des règlements de
sécurité, des
règlements de compétence de chauffeurs, des
règlements beaucoup plus sévères, avec des
pénalités plus fortes, pour que chaque artisan qui a ce permis
donne le service qu'on s'attend de lui. En ce qui a trait à la loi 47
que vous voulez... (11 h 45)
M. Tardif: J'aurais seulement un problème à
soulever avant.
M. Bissonnet: Oui.
M. Tardif: D'accord. On a amendé la loi pour permettre le
transfert. Sur le plan des budgets, on s'entend. Mais, comme je vous le dis,
d'abord, ce n'est pas un dossier qui m'a été
présenté comme étant prioritaire par le président
de la Communauté urbaine de Montréal. Deuxièmement, on me
dit que le seul point qui pourrait faire problème, c'est que la
communauté insiste pour garder les amendes résultant de
l'application des différentes lois. C'est un autre type de
problème qu'on doit régler avec la Justice. Mais, encore une
fois, c'est un dossier qui suit son cours normal. En aucun temps, le
président ne m'a dit: Il y a un grave problème entre le
ministère et nous sur l'interprétation.
M. Bissonnet: En fait, ce que je veux vous souligner, c'est que
si la communauté urbaine prend le champ de compétence qui est
prévu par la loi, cela va améliorer le service de beaucoup. C'est
à ce point-là. Je ne vous dis pas que c'est un problème.
Mais je sais très bien que c'est très bien vu dans l'industrie
des trois ligues, soit les ligues A-5, A-11 et A-12, par les ligues de taxi,
qu'il y ait un meilleur système de contrôle par la
communauté urbaine qu'il ne l'est actuellement.
En ce qui a trait à la loin 47, il y a une difficulté sur
les taxis spécialisés. Les taxis spécialisés ne
sont pas définis comme tels dans la loi. Il y a aussi un problème
de limousine que j'ai déjà mentionné à votre chef
de cabinet adjoint et dont je vous ai parlé à vous-même
à quelques reprises: c'est que, dans la province de Québec, il y
a actuellement deux permis de limousines. La compagnie Murray Hill et la
compagnie Samson possèdent un permis de la Commission des transports de
faire une service de limousine dans un rayon de 15 milles autour de
Montréal, dans la région de Montréal. À
Québec, il y a deux ou trois corporations qui donnent un service de
limousine, mais elles n'ont pas de permis de limousine. D'autres entreprises
ont un commerce de limousine; elles ont commencé évidemment avec
les funérailles, les baptêmes et elles ont augmenté leurs
services non pas pour faire compétition aux taxis...
M. Tardif: Les mariages et les baptêmes, c'est couvert.
M. Bissonnet: Pardon? Je comprends que c'est couvert, mais je
veux dire qu'il y a des compagnies qui ont été fondées il
y a peut-être six ou sept ans; elles ont commencé avec les
baptêmes, les funérailles et elles ont déjà fait des
demandes à la Commission des transports, mais comme elle n'avait pas de
pouvoir de réglementer et de donner des permis de limousine, à ce
moment-là, les types ont presque un droit acquis, ils ont
commencé le service. Ce n'est pas un service de compétition
qu'elles font à l'auto-taxi. Elles donnent des services à des
compagnies comme Northern Telecom, Bell Canada, etc., et même le
gouvernement utilise des limousines comme cela qui n'ont pas de permis.
Donc, si on garde la loi 47, ces personnes-là ne peuvent pas
actuellement poursuivre le service des limousines. Si on regarde les permis qui
sont en activité, cela veut dire qu'il n'y aurait aucun service de
limousine prévu dans la ville de Québec, par exemple, ce qui est
incroyable. Ce que font actuellement les propriétaires d'automobiles de
luxe pour donner le service, c'est qu'ils sont tentés d'aller à
la Commission des transports pour acheter un permis de taxi qu'ils
convertissent en taxi spécialisé, ce qui leur fait un coût
additionnel. Il y a des entreprises qui ont 15 à 20 employés.
C'est la technique dont ils se servent actuellement. Il faudrait étudier
tout ce problème au ministère des Transports pour arriver
à. éclaircir la définition d'un taxi
spécialisé et également celle d'un service de limousine.
Le service de limousine, en ce qui me concerne, c'est une automobile de luxe;
ce n'est pas un "berlin".
M. Tardif: Ce n'est pas un quoi?
M. Bissonnet: Un "berlin". M. Tardif: Berline.
M. Bissonnet: Une berline, c'est ça, un quatre-portes.
M. Tardif: D'accord. Mme la Présidente...
M. Bissonnet: Quand on vous parle de limousine, ce n'est pas une
limousine de luxe comme telle, c'est une "berlin" que vous avez.
M. Tardif: D'accord.
M. Bissonnet: J'aimerais qu'au niveau de votre
ministère...
M. Ciaccia: Ouest ou Est? "West
Berlin" ou "East Berlin"? La ligne 7, c'est "East Berlin".
M. Bissonnet: Je ne le sais pas.
M. Ciaccia: Un gros mur sur la rue
Saint-Laurent.
M. Bissonnet: J'attire votre attention, M. le ministre. C'est un
problème actuellement. J'aimerais que votre ministère y apporte
des correctifs. Vu que vous voulez présenter un amendement dans le
projet de loi omnibus en ce qui a trait au rachat des permis de taxi, on
pourrait peut-être se servir de la même occasion pour clarifier
tous ces problèmes de taxi spécialisé de limousine.
M. Tardif: Mme la Présidente, le député de
Jeanne-Mance a été très clairvoyant. Je dois dire qu'il
suit son dossier avec assiduité. Je regarde ici mon agenda du 17 avril;
il m'a parlé des limousines TGV. Enfin, ce n'était pas TGV, ce
n'était pas très grande vitesse. C'est le train TGV.
M. Bissonnet: C'est un type qui a 20 limousines.
M. Tardif: D'accord.
M. Bissonnet: Il a demandé des permis. 11 ne les a pas
eus, parce que la commission n'avait pas le pouvoir de lui en donner.
M. Tardif: Ce que je veux dire au député de
Jeanne-Mance...
M. Bissonnet: Oui.
M. Tardif:... c'est que j'avais pris note è ce
moment-là de ses représentations. J'ai retrouvé la note
ici et, effectivement, il a raison.
M. Bissonnet: J'attends les résultats.
M. Tardif: Pardon? Comment?
M. Bissonnet: J'attends les résultats.
M. Tardif: Oui, mais j'allais lui donner sa réponse pour
dire...
M. Bissonnet: Je suis patient. Je l'attends.
M. Tardif:... qu'effectivement nous introduirons dans le projet
de loi omnibus un amendement visant à couvrir cette zone grise, ce no
man's land dans lequel les gens opéraient, comme vous le dites, sans
permis parce que rien ne prévoyait ce type de comportement. D'ailleurs,
on se rend compte qu'avant la loi et les pouvoirs de la
Commission des transports, c'était - je n'en reviens pas quand je
regarde cela aujourd'hui - très tranché. C'est noir ou blanc. Ou
bien tu as vraiment un taxi ou tu ne l'es pas. C'était comme si tout est
bien, tout est mal, tout est noir, tout est blanc. Alors, la commission est
là et elle est obligée de rendre des décisions à
l'intérieur d'un carcan qui m'apparaît complètement
inadmissible. À l'époque, ces gens-là qui étaient
des cas frontières, qui faisaient du service de transport pour des VIP,
par exemple, ce n'étaient pas des limousines au sens propre, ce
n'étaient pas des taxis comme tels. Cela n'a pas été
couvert. Mais ce que je dis, c'est vrai pour des autobus, c'est vrai pour le
camionnage. La Commission des transports est prise présentement dans un
carcan et le député de Jeanne-Mance a tout è fait raison.
Je le remercie d'avoir porté à mon attention notamment ce cas
frontière pas des taxis, mais de ces voitures en location avec chauffeur
- appelons cela ainsi, si vous voulez - qui n'étaient pas couvertes dans
un groupe quelconque. Mon intention est d'introduire dans le projet de loi
omnibus un certain nombre d'articles qui vont viser à donner à la
Commission des transports une marge beaucoup plus grande afin de pouvoir
émettre des types de permis temporaires, expérimentaux,
spécialisés, donc, en quelque sorte, de s'adapter à la
réalité et si cette réalité est celle
décrite par le député, que cela puisse être couvert.
Il a peut-être raison et c'est mon intention de le faire, mais on
constate, à partir des cas, que ce n'est pas uniquement dans le taxi,
c'est vrai pour les autobus, c'est vrai pour le camionnage, etc. Donc, il faut
introduire plus de souplesse.
La Présidente (Mme Bacon): M. le député de
Mont-Royal.
Trains de banlieue (suite)
M. Ciaccia: Revenons aux trains de banlieue. Est-ce que vous avez
des projets pour la ligne Montréal-Saint-Hilaire? Est-ce qu'il y a des
montants dans les crédits pour la rénovation de cette ligne?
M. Tardif: Je cherche. J'ai une note quelque part dans mon
dossier sur "Saint-Hilaire-les-pommes".
M. Ciaccia: Quelles sont vos intentions quant à la ligne
Montréal-Saint-Hilaire?
M. Tardif: Je veux avancer prudemment, compte tenu des
coûts. Non, mais, écoutez, je l'ai dit au député
hier, si je pouvais exploiter ces lignes, c'est vrai pour la ligne 3, CP Rigaud
et Saint-Hilaire...
M. Ciaccia: Je veux juste savoir.
M. Tardif: Oui. Donc, je veux m'avancer prudemment. Si je pouvais
exploiter ces...
M. Ciaccia: Est-ce que vous avez un chiffre pour cette
année?
M. Tardif: Pour cette année? M. Ciaccia: Oui.
M. Tardif: Cette année, je ne mets pas un cent.
M. Ciaccia: Ah, c'est prudent en "Moses", ça! On ne peut
pas être plus prudent que ça.
M. Tardif: Non, non, mais ce n'est pas ce qui est en cause ici.
Le député le sait, hein? Ce n'est pas là-dessus. C'est
dans la prise en charge. Ce n'est pas une question de coût ici. Est-ce
qu'on prend en charge cette ligne comme on a pris en charge la ligne 3, CN
Deux-Montagnes et CP Rigaud? Alors, il n'est pas question de dire qu'on va
mettre tant d'argent cette année pour couvrir le déficit ou non.
C'est beaucoup plus une question fondamentale. Une fois qu'on l'a pris en
charge, on est poigné avec pour longtemps. Si le projet de loi
fédéral sur les chemins de fer progressait assez rapidement,
j'aimerais pouvoir m'impliquer dans Saint-Hilaire, mais en vertu de la nouvelle
loi.
M. Ciaccia: Est-ce que vous êtes prêt à
prendre un engagement sujet à l'amendement de la loi
fédérale? Si vous étiez prêt à faire cela, je
présume que les usagers de Montréal-Saint-Hilaire se sentiraient
un peu plus sécurisés. Ils diraient: On connaît l'intention
du ministre. Si on attend la loi et que cette loi ne vient jamais, cela n'aide
pas la situation. Tandis qu'il va y avoir une pression pour que la loi soit
amendée par le gouvernement fédéral si le ministre est
prêt à dire: Écoutez, si le gouvernement
fédéral amende la loi, je suis prêt à faire telle et
telle chose, je suis prêt è prendre une partie de l'argent du
gouvernement fédéral pour rénover la ligne et la prendre
en charge. Autrement dit, est-ce que vous êtes prêt à
prendre un engagement sujet à certaines conditions?
M. Tardif: Oui, mais le simple fait que le fédéral
amende la Loi sur les transports ne me suffit pas en soi.
M. Ciaccia: Bien, alors, ne blâmez pas la loi
fédérale si vous ne faites rien!
M. Tardif: Non, c'est que je veux me faire comprendre...
M. Ciaccia: S'il change la loi, ce n'est pas encore assez.
M. Tardif: Si le député de Mont-Royal me laisse
deux minutes pour lui expliquer. Le fédéral peut amender la Loi
sur les chemins de fer et dire que les provinces, les communautés
urbaines, les municipalités qui font du transport en commun utilisant
des emprises de voies ferrées pourront se présenter une fois par
année pour aller voir les livres du CN ou du CP pour voir les
coûts réels de fonctionnement. Si c'est cela, l'amendement, je
n'en veux pas. On se comprend tous les deux?
M. Ciaccia: Je comprends, mais... M. Tardif: Si le
député...
M. Ciaccia: Non, non. Spécifiez le genre d'amendement que
vous voulez.
M. Tardif: Oui.
M, Ciaccia: Hier soir, vous avez mentionné que,
présentement, ils sont obligés d'avoir cinq
opérateurs...
M. Tardif: Enfin...
M. Ciaccia:... ce qui ajoute aux coûts de
fonctionnement...
M. Tardif: C'est cela.
M. Ciaccia:... et vous voulez que cela soit réduit. Je
pense que vous pourriez mentionner le genre d'amendement que vous voulez.
M. Tardif: Si le CN-CP s'engageait à nous louer les voies
ferrées non utilisées par eux pour fins de transport en commun
à raison de 1 $ par année et autres bonnes considérations,
je suis prêt à faire la ligne 3 demain matin. D'accord? Plus
"Saint-Hilaire-les-pommes". L'acquisition, il n'y a rien là...
M. Ciaccia: Je ne répondrai même pas, parce que
franchement...
M. Tardif:... c'est le coût de fonctionnement par la suite.
On est rendu à 26 000 000 $ pour CN Deux-Montagnes, CP Rigaud. Cela,
c'est récurrent.
M. Ciaccia: Vous n'avez pas de plan immédiat pour
Saint-Hilaire.
M. Tardif: Ce n'est pas exact de dire que je n'ai pas de plan
immédiat, mais je voudrais regarder l'évolution de la loi. J'ai
rencontré le ministre fédéral des Transports la semaine
dernière. J'attends une quatrième ou une cinquième version
du projet de loi.
M. Ciaccia: Quand vous dites que ce n'est pas exact de dire que
vous n'avez pas de plan immédiat, cela veut dire que vous en avez.
M. Tardif: Le député de Verchères...
M. Ciaccia: Et si vous en avez un, quel est-il?
M. Tardif:... me poursuit de ses assiduités dans ce
dossier depuis déjà un bon moment.
M. Ciaccia: Je voudrais venir en aide au député de
Verchères, il n'est pas ici. Alors, c'est encore flottant, cette
affaire? Il n'y a rien de spécifique?
M. Tardif: Pour l'instant, oui.
M. Ciaccia: Revenons à la ligne 7. Je veux vraiment
comprendre, parce qu'hier soir vous avez fait certaines affirmations quant
à votre déclaration du mois de janvier; peut-être que je ne
l'avais pas comprise dans ce sens à ce moment-là. Est-ce que je
dois comprendre ainsi votre position sur la ligne 7? Premièrement, vous
avouez, vous réalisez et vous affirmez qu'il n'y a pas assez
d'achalandage sur la ligne 7 pour justifier une ligne de métro
conventionnelle.
M. Tardif: Pas plus qu'il n'y en a suffisamment sous
Décarie pour justifier la ligne qui est là ou la ligne de
Snowdon, incidemment.
M. Ciaccia: D'accord. Alors, il n'y a pas assez d'achalandage
pour la ligne 7.
M. Tardif: Oui.
M. Ciaccia: Mais, s'il y avait une autre raison pour construire
la ligne 7, c'est-à-dire le développement technologique, une
nouvelle technologie, est-ce que vous dites que vous seriez prêt à
considérer la construction de la ligne 7 fer sur fer ou si vous
êtes prêt maintenant à approuver la construction de la ligne
7 fer sur fer? (12 heures)
M. Tardif: Je suis prêt à approuver maintenant la
construction de la ligne 7 fer sur fer puisque j'ai un décret du mois de
mars 1981 qui m'autorise à le faire.
M. Ciaccia: Vous êtes prêt à procéder,
si les parties s'entendent sur le tracé...
M. Tardif: Voilà.
M. Ciaccia:... à la construction de la ligne 7 fer sur
fer.
M. Tardif: Du moment que je suis à l'intérieur des
balises - et il n'y a pas de problème - des coûts de 1981, avec
l'indexation. Oui, j'ai un décret qui m'autorise à faire cela, un
décret de mars 1981.
M. Ciaccia: Attendez. Vous mentionnez...
M. Tardif: Incidemment, ce décret... M. Ciaccia:... les
coûts de 1981.
M. Tardif: Je peux parler au député... Pardon?
M. Ciaccia: J'ai peut-être mal compris.
M. Tardif: Je dis que j'ai un décret du 4 mars 1981 paru
dans la Gazette officielle le 1er avril 1981. Il est là, le
décret. J'invite le député de Mont-Royal à en
prendre connaissance. Dans ce décret, il est prévu justement la
ligne 6, la ligne 3, etc., la part du déficit qu'on va supporter, etc.
Ce que je dis au député de Mont-Royal, c'est que jusqu'à
concurrence des sommes...
M. Ciaccia: Quels étaient les coûts prévus
à ce moment-là pour cette ligne?
M. Tardif: Un instant. C'était 303 000 000 $ pour la ligne
6, mais ce n'était pas inscrit dans le décret comme tel. Attendez
un peu. On parlait à ce moment-là des travaux de prolongement du
métro entrepris avant 1980, soit les travaux correspondant... Cela,
c'était pour le partage. Ce n'est pas le bon décret, monsieur;
c'est celui du partage des coûts.
M. Ciaccia: Ce n'est pas moi qui vous l'ai donné; c'est
vous qui me référez à ce décret.
M. Tardifs Un instant! Je m'excuse. Ce décret couvre aussi le
fait que, depuis le 1er janvier 1980, nous assumons 100 % du service de la
dette du métro. C'était la deuxième partie que je
regardais. C'est la poursuite des travaux de la ligne 5, le
parachèvement de la ligne 5 à l'est de la station Iberville, la
réalisation des lignes de métro régionales de
Deux-Montagnes et Repentigny à Montréal, Repentigny étant
la ligne 6 comme telle. Ce décret est du 1er avril 1981; enfin, il est
du mois de mars, mais il est paru dans la Gazette officielle du 1er avril.
M. Ciaccia: Quels étaient les coûts?
M. Tardif: On dit qu'ils étaient, pour la ligne 6
seulement, de l'ordre de 303 000 000 $.
M. Ciaccia: Est-ce que cela veut dire qu'il va vous falloir un
autre... D'abord, vous ne pouvez pas vous fier sur ce décret pour la
nouvelle ligne 7; pour la nouvelle ligne 7, ce n'est plus 303 000 000 $.
M. Tardif: 303 000 000 $ de 1981, en 1985-1986, avant qu'on le
fasse, j'arrive à peu près à 400 000 000 $, au coût
actuel projeté dans l'autre. Ce n'est pas cela, le problème. Si
j'arrivais au Conseil des ministres en disant: Voilà, la
communauté urbaine s'est entendue et, avec les coûts qu'on avait
prévus en 1981 indexés, cela donne à peu près le
même montant, ce n'est pas cela le problème. Le décret sera
changé et très rapidement.
M. Ciaccia: Le rapport Gascon estimait è 296 000 000 $ la
construction d'une ligne souterraine sur pneus.
M. Tardif: Le rapport Gascon, je ne veux même pas
considérer cela. Je m'excuse, j'ai beaucoup de considération pour
l'équipe qui a travaillé là-dessus, mais ces gens ont fait
des hypothèses de coûts et dès lors qu'on voulait prendre
à la fois l'étude des tracés et l'étude des lignes,
on ne comparait pas la même chose. Je préfère m'en remettre
au seul document rédigé par les deux parties sur lequel la CUM et
Québec se sont entendus et qui a été vérifié
par une tierce partie qui est Maheu, Noiseux, une firme extérieure. Le
rapport Gascon, c'est un rapport maison, interne.
M. Ciaccia: Ouais.
M. Tardif: Je donne un exemple au député de
Mont-Royal. Le rapport Gascon...
M. Ciaccia: C'est le BTM.
M. Tardif: Oui, je sais très bien ce que c'est. Le rapport
Gascon dit: Voilà, pour faire tant de lignes de métro, tant de
kilomètres, tant de stations, ça va coûter tant,
basé sur le coût moyen de réalisation des stations de
métro depuis 20 ans. Quant à mot, du point de vue
méthodologique, il y a un petit problème à prendre un prix
moyen d'une réalisation d'une station et du kilométrage: tu ne
réalises plus les nouvelles stations selon un coût moyen. À
cet égard, à cause de ce genre de choses, on a voulu s'assurer
dans le rapport conjoint de la communauté urbaine et du gouvernement que
l'on puisse avoir des données comparables. C'est pour cela qu'on s'en
est remis, d'un commun accord, à une firme extérieure.
C'est pour cela que je dis qu'il y a des choses intéressantes
dans le rapport Gascon. Autant le député de Mont-Royal dit: Les
documents du COTREM soulevaient beaucoup de questions à la
communauté, autant je dis que le rapport Gascon en soulevait beaucoup au
ministère. C'est pour ça qu'il y a eu un comité
conjoint.
M. Ciaccia: Ce que je ne comprends pas, M. le ministre, c'est que
vous mettez de côté, et vous le faites de façon très
sommaire, un rapport d'experts dans la construction...
M. Tardif: Un rapport maison.
M. Ciaccia: Ce sont des experts dans cette industrie, dans ce
domaine.
M. Tardif: D'accord.
M. Ciaccia: Vous mettez ça de côté et vous
vous fiez à un rapport qui a été préparé
dans un temps très court aussi...
M. Tardif: Un comité conjoint communauté
urbaine-gouvernement.
M. Ciaccia: Qui ne comprend pas d'experts, d'après...
M. Tardif: Le BTM était là.
M. Ciaccia: Un instant! Le BTM était là, mais il
n'a jamais renoncé au rapport qu'il avait produit. Il n'a jamais dit que
ce rapport-là était inexact. Dans un rapport, les chiffres sur le
même équipement, le même système, ne sont pas tout
à fait les mêmes. Le rapport Gascon, le rapport du BTM avait
révisé la construction d'une ligne souterraine à 328 000
000 $. Vous arrivez avec un autre rapport qui dit: C'est 399 000 000 $ pour la
même construction. Vous mettez de côté le rapport d'experts
qui font cette construction depuis 20 ans, qui sont impliqués, qui
connaissent le milieu...
M. Tardif: M. le Président...
M. Ciaccia: Attendez! je n'ai pas fini ma question.
M. Tardif: Juste là-dessus, est-ce que je peux poser une
question? Je veux m'assurer que j'ai bien compris. Que dit le rapport Gascon,
pour le tronçon AB? Combien?
M. Ciaccia: Sur pneus. Il avait commencé à 296 000
000 $ et il avait été à 328 000 000 $.
M. Tardif: Bon! 328 000 000 $. Pour le même tronçon,
me dites-vous, avec fer, c'est combien?
M. Ciaccia: Non, non, pas avec fer. Pour le même
tronçon sur pneus, le nouveau comité, qui n'a pas d'expertise
là-dessus, dit:
Non, ce n'est pas 328 000 000 $, c'est 399 000 000 $-
M. Tardif: Et puis?
M. Ciaccia: C'est seulement 70 000 000 $ de
différence!
M. Tardif: Non, mais le comité conjoint comprenait des
gens du BTM qui ont convenu que, dans leur première analyse, ils
n'avaient pas tenu compte de tous les coûts. C'est ça que je veux
vous dire.
M. Ciaccia: Non, ce n'est pas ça qu'on dit. J'ai lu le
deuxième rapport et ce n'est pas ce qu'il dit.
M. Tardif: Que dit-ii?
M. Ciaccia: Il ne dit pas qu'on n'avait pas tenu... Ils sont
arrivés à cela avec les données qu'on leur a fournies. Ils
se sont bien couverts dans le deuxième rapport. Si les chiffres
s'avèrent un peu différents, ils se sont couverts en disant: On a
pris certaines données qui nous ont été fournies. Ce que
je veux savoir, c'est ceci: Comment expliquer une telle fluctuation dans un cas
où nous disposons déjà d'une solide expertise? Les gens du
BTM sont reconnus comme experts. Je pense même que le ministre ne mettra
pas en doute l'expertise du BTM pour le pneu souterrain.
M. Tardif: Absolument pas. Pour le pneu...
M. Ciaccia: Ils ont dit 328 000 000 $. Arrive le nouveau rapport
qui dit: Non, c'est 399 000 000 $. C'est un des écarts. Il y a aussi un
autre écart qui est encore plus important à mon avis, c'est le
coût de fonctionnement. Il y a une différence d'à peu
près 10 000 000 $ par année. Vous êtes
préoccupé par les coûts de fonctionnement? Vous vous
plaignez du coût de fonctionnement de la ligne 3.
M. Tardif: Mme la Présidente...
M. Ciaccia: Vous devrez vous-même soulever cette question:
Comment se fait-il que dans un cas c'est 7 000 000 $ et dans l'autre c'est 17
000 000 $?
M. Tardif: Est-ce que je peux répondre à la
première question du député? Je ne mets aucunement en
cause l'expertise du BTM pour ce qui est de la construction du métro sur
pneus. Non seulement je ne mets pas en cause cette expertise, mais j'ai
contribué à la consacrer internationalement en amendant la Loi
sur la Communauté urbaine de Montréal il y a quelques
années, quand j'étais titulaire du ministère des
Affaires municipales, pour créer BTM international. C'est votre
serviteur qui a été l'instrument de cet amendement
législatif; donc, je le reconnais. Autant ils sont des experts à
construire des métros, autant je ne suis pas sûr qu'ils sont des
experts à les financer. Le financement, c'est nous qui l'assumons
à 60 % avant 1980...
M. Ciaccia: Un instant! On ne parle pas du financement.
M. Tardif: Un instant! Si vous me le permettez.
M. Ciaccia: On parle des coûts. Eux autres l'ont construit.
Ils ne nous disent pas comment ils vont le financer.
M. Tardif: Bien oui! Bien oui! Bien oui!
M. Ciaccia: C'est vrai, ce sera votre problème, à
savoir comment il sera financé. Mais le coût initial, ils sont
experts là-dedans. Cela fait 20 ans qu'ils en construisent. Voyons!
M. Tardif: Cela dit, M. le Président, on s'entend
sur...
M. Ciaccia: Dans quoi sont-ils des experts, alors?
M. Tardif: Ils sont des experts en termes de construction du
métro. Ce que je dis...
M. Ciaccia: "Construction" veut dire "coût" aussi.
M. Tardif: Pardon?
M. Ciaccia: "Construction" implique "coût".
M. Tardif: M. le Président.
M. Ciaccia: Voyons! Comment peuvent-ils soumissionner sur la
scène internationale s'il n'y a pas de coûts? Voyons! Vous vous
contredisez.
M. Tardif: Je ne sais pas à quoi le député
veut en venir, à quoi il joue.
M. Ciaccia: Vous allez voir. Si vous me laissez continuer, vous
allez voir.
M. Tardif: Mais le BTM est un organisme...
M. Ciaccia: Si vous me laissez continuer, vous allez voir.
M. Tardif: Un instant! Le BTM est un organisme de la CUM. Le
grand patron, c'est
M. Des Marais. Ce sont des élus de la CUM. Or, les élus de
la CUM ont signé un document où ils disent eux-mêmes que
les chiffres, ce sont ceux-là. Si je comprends bien, le
député de Mont-Royal remet en cause la signature de ce document
par les autorités de la Communauté urbaine de Montréal en
disant que c'est le rapport Gascon qui est bon et non pas celui produit par la
communauté. Bien, je vous laisse la paternité de cela.
M. Ciaccia: Un instant!
M. Tardif: Ce n'est pas moi qui ai fait les chiffres.
M. Ciaccia: Je vais vous le dire, ce à quoi j'en viens.
J'ai un document qui dit que c'est 328 000 000 $ et j'ai un autre document avec
des "ifs", "ands", and "buts", avec toutes sortes d'aléas. On n'a pas le
temps ici, pendant les 45 minutes qu'il nous reste, d'éplucher
complètement les deux documents, mais je vous dis ceci: Avant de prendre
une décision concernant les coûts, parce qu'il y a un écart
assez considérable et, éventuellement, c'est le gouvernement qui
va être appelé à payer le coût initial
d'immobilisation... Vous allez être appelés éventuellement
à payer une partie des coûts d'opération. Ce n'est pas
clair. Je me mets dans la position de l'usager, du contribuable. Vous
êtes peut-être satisfait des deux rapports. Moi, je ne le suis pas.
Un usager lit les deux rapports et il dit: Il y en a un qui dit 328 000 000 $
et l'autre qui dit 399 000 000 $; il y en a un qui dit qu'il y a des
coûts d'opération de 7 000 000 $ et l'autre dit 17 000 000 $.
Comment concilier les deux? Je dis que la façon de le faire, pour
être vraiment complètement réceptif et satisfaire la
population, une des façons, ce serait de tenir des audiences publiques,
que ce soit en commission, que ce soit...
M. Tardif: Cela viendrait simplement apporter plus de
confusion.
M. Ciaccia: Un instant! Avant de m'interrompre... C'est de faire
expliquer cela publiquement, parce que ce n'est pas expliqué dans le
deuxième document. Je n'accepte pas votre question: Vous mettez en cause
le BTM. Je ne mets pas en cause le BTM parce que le BTM n'a pas renié,
dans le deuxième document, les chiffres de son premier, pas du tout. Si
vous discutez avec ceux qui ont rédigé le premier document, ils
vont vous dire: On a signé ce document et il est aussi valable
aujourd'hui qu'il l'était à l'époque où on l'a
fait. Avant de prendre une décision comme celle que vous venez de
mentionner, procéder à une construction de 423 000 000 $, je
pense qu'on a le droit d'avoir plus d'information quant aux divergences entre
les deux. S'il y a eu une divergence dans le premier document dont le
coût est passé de 296 000 000 $ à 328 000 000 $, qu'est-ce
qui nous dit que le deuxième n'aura pas les mêmes divergences?
Aujourd'hui, c'est 423 000 000 $ et, l'année prochaine, ce sera 500 000
000 $. Je pense qu'il faut procéder avec un peu plus de prudence et un
peu plus de vigilance parce qu'on ne parle pas seulement de 10 000 $ ou 20 000
$. On parle de centaines de millions de dollars.
M. Tardif: Le député de Mont-Royal dit: Le BTM n'a
jamais renié les chiffres qu'il avait produits
antérieurement.
M. Ciaccia: Non.
M. Tardif: Sauf qu'il a signé le deuxième document.
Il a travaillé. 11 ne faudrait pas lui demander, quand même, de
signer une déclaration telle que: "Nous, soussignés,
déclarons nous être trompés. "
M. Ciaccia: C'est surtout deux compagnies de consultants. (12 h
15)
M. Tardif: Il ne faut pas exagérer. Ce que je m'engage
à faire vis-à-vis du député de Mont-Royal, je vais
faire sortir les deux et la méthodologie utilisée dans les deux
et j'en ferai retenir un exemplaire.
M. Ciaccia: On pourra commencer avec cela.
M. Tardif: Oui.
M. Ciaccia: Deuxièmement, vous parlez de technologie. Une
des raisons pour lesquelles vous allez le faire sur fer, c'est pour
développer une technologie nouvelle. Cela justifie, pour vous, le
coût additionnel. Est-ce que les wagons ou les voitures qui seraient
construits d'après le petit gabarit fer sur fer ne sont pas du
même genre que ceux, par exemple, que Bombardier construit aujourd'hui
pour New York?
M. Tardif: Ce seraient des voitures sensiblement identiques
à celles du métro de Montréal.
M. Ciaccia: De New York?
M. Tardif: De Montréal, sauf qu'au lieu d'avoir des roues
de caoutchouc ce sont des roues de fer avec des adaptations nécessaires
du fait que ce devrait sortir dehors.
M. Ciaccia: Même si c'est la même voiture, grosso
modo, que celle de New York que Bombardier construit, où est la nouvelle
technologie?
M. Tardif: M, le Président, on ne parle pas du tout de la
même chose. À New York, c'est un contrat pour réaliser tel
type de voiture qui était compatible avec le métro...
M. Ciaccia: Mais, c'est le même type de voiture. C'est le
petit gabarit fer sur fer souterrain. C'est exactement la même chose.
M. Tardif: De toute façon, en plus de cela, dans le
métro de New York, ce n'est pas une technologie propre à
Bombardier. C'est une technologie japonaise adaptée par eux.
M. Ciaccia: Est-ce que le ministre veut nous dire que, s'il n'y a
pas de nouvelle technologie, s'il est satisfait que le petit gabarit fer sur
fer ne développera pas une nouvelle technologie... Est-ce que le
ministre va quand même procéder avec ce projet, fer sur fer, comme
il a présentement l'intention de le faire?
M. Tardif: Le problème se pose de la façon
suivante, M. le Président: Nous avons un fabricant important, qui est
québécois, qui produit de l'équipement roulant dans
différents coins du Québec, à La Pocatière,
à Valcourt et un peu partout et qui, présentement, lorsqu'il s'en
va pour vendre son expertise et son métro de par le monde, n'a qu'un
type de métro à offrir, qui est le métro sur pneus, qui
est excellent; il ne s'agit pas de le minimiser.
Mais, je dis au député de Mont-Royal que, quant à
nous...
M. Ciaccia: Après avoir fait le petit gabarit souterrain
fer sur fer, pour New York, il va y en avoir deux. Il va pouvoir montrer ce
qu'il a fait sur pneus et il va pouvoir montrer celui de New York, fer sur fer.
Alors, il peut démontrer, au niveau international, qu'il est le
manufacturier de deux sortes de métros.
M. Tardif: Oui, sauf que dans le cas de New York - c'est ce que
j'ai dit au député de Mont-Royal - c'est une technologie
étrangère. Ce sont essentiellement des bougies et des
équipements de Kawasaki qui sont adaptés.
M. Ciaccia: Mais, est-ce que le ministre va nous dire, peu
importe d'où cette technologie vient, que c'est quelque chose dont le
manufacturier du Québec puisse dire: J'ai fait les deux?
M. Tardif: Cela aide...
M. Ciaccia: Quand il va soumissionner au niveau international, il
va pouvoir le démontrer.
M. Tardif: C'est évident que cela aide, Mme la
Présidente. C'est évident que c'est dans sa feuille de route,
sauf qu'il y a toujours l'exigence, avant, de vendre du "proven design".
Qu'est-ce que vous voulez? C'est un peu de dire, comme argument de ce qu'on
veut aller vendre à l'étranger: Écoutez, on en a un qui
est fabriqué, qui marche chez nous et qui est adapté.
M. Ciaccia: M. le ministre, mettez-vous à la place du
contribuable. Ne croyez-vous pas qu'il y a tellement de questions qui peuvent
être soulevées, quant aux coûts, quant à la
technologie, que ce ne serait pas vraiment dans l'intérêt public
de dire; On va faire un... Ce n'est pas nécessaire que ce soit fait
à l'Assemblée nationale; cela peut prendre un autre forum, on
pourrait peut-être discuter ensemble avec le ministre, pour que toute la
lumière soit faite. Il y a tellement de questions sur lesquelles le
public serait mieux éclairé, il aurait les vraies
réponses. Et même le ministre, le gouvernement obtiendrait les
vraies réponses parce que ce n'est pas inconnu qu'un gouvernement se
soit trompé dans des projets. On peut en donner des exemples. Il se
réveille après et il a des éléphants blancs.
Pour éviter une dépense de 450 000 000 $ ou pour s'assurer
que c'est la bonne dépense, il y a lieu d'avoir des audiences publiques,
de faire venir les experts, de nous faire expliquer par différents
manufacturiers quelle est la nouvelle technologie, si vraiment il y a une
nouvelle technologie, de justifier les coûts d'immobilisation qui sont
très importants, mais aussi de nous dire les coûts d'exploitation,
parce qu'on va payer cela pour toujours après.
Si on avait ces informations, M. le ministre... Je peux vous assurer que
notre intention n'est pas d'empêcher la construction de la ligne 7. Ce
n'est pas de dire: On ne veut pas d'une nouvelle technologie. Certainement, on
en veut une. Mais c'est la façon de le faire. Est-ce que les coûts
sont les vrais coûts? Là on serait tous bien
éclairés et on pourrait prendre de bonnes décisions.
M. Tardif: On va essayer de ramasser un certain nombre de
pièces pour contribuer à éclairer le dossier, à la
demande du député de Mont-Royal. Il pourra sans aucun doute faire
son idée. Quant à moi, j'aviserai quant aux mesures à
prendre pour répondre à ses questions, si tant est que l'ensemble
de la population partageait les mêmes questions, les mêmes
inquiétudes que le député de Mont-Royal. Il
m'apparaît normal qu'il y ait des réponses à ce type de
questions. Je vais faire sortir cela et voir dans quelle mesure on peut
répondre à ces interrogations.
M. Ciaccia: Ce n'est pas seulement pour l'information du
député de Mont-Royal. C'est pour l'information du public.
M. Tardif: C'est cela.
M. Ciaccia: Il faut que ce soit fait d'une façon où
ceux qui ont des questions à poser, à soulever, parce que des
fois quand on donne l'information unilatéralement ce n'est pas
suffisant... Je pense à Mirabel, par exemple: s'ils avaient fait cet
exercice avant de construire Mirabel, peut-être qu'on ne l'aurait pas
fait et on aurait épargné beaucoup d'argent. Savez-vous ce que
coûte Mirabel? Il ne faudrait pas se réveiller avec un autre
Mirabel sur les rues Notre-Dame et Pie-lX. Il faut que la décision soit
la bonne.
À moins que le ministre veuille ajouter sur...
M. Tardif: Une dernière remarque. On attire mon attention
sur l'espèce de contrat de sous-traitance que Bombardier a eu pour
réaliser le métro de New York avec Kawasaki. C'est un contrat une
fois dans le temps, et Kawasaki...
M. Ciaccia: Qu'est-ce que j'entends...
M. Tardif: C'est un contrat d'une fois, unique dans le temps, ce
n'est pas une permission pour Bombardier d'utiliser à tout jamais la
technologie Kawasaki. C'est pour les fins de ce contrat, parce qu'il y avait
une espèce de surcapacité, enfin une incapacité pour
Kasawaki de répondre è toute la demande. Ils ont consenti
à une espèce de sous-traitance, de sous-contrat avec Bombardier,
mais ce n'est pas une garantie. Je ferai remarquer au député de
Mont-Royal que pendant que tous ces débats se font ici, eh bien, Hawker
Siddeley et UTDC, propriété du gouvernement ontarien,
procèdent, eux, avec diverses expériences dans ce domaine. C'est
juste comme donnée additionnelle à garder derrière la
tête.
En d'autres termes, ils ne peuvent pas s'appuyer continuellement sur le
contrat de New York.
M. Ciaccia: On ne peut écarter la possibilité que,
s'ils ont un contrat pour la ligne 7, ils vont obtenir les mêmes
consentements, ils vont faire la même chose.
M. Tardif: Non. C'est exclu.
M. Ciaccia: Ils ne peuvent acheter cette technologie pour
l'utiliser pour la ligne 7?
M. Tardif: II semble que non. C'est un contrat d'une fois et
c'est fini, et Kawasaki entend bien réaliser elle-même les
commandes à l'avenir.
M. Ciaccia: Savez-vous, c'est ce genre de questions...
M. Tardif: On va essayer d'y répondre.
M. Ciaccia:... qui pourraient faire l'objet des audiences
publiques, où ces informations pourraient sortir. Quand la
décision serait prise, elle serait vraiment prise en toute connaissance
de cause.
M. Tardif: On va essayer de répondre aux questions.
M. Ciaccia: Très bien, M. le ministre. Sur un autre sujet
dans le même programme. La participation du Québec à Expo
1986 à Vancouver.
M. Tardif: Oui.
M. Ciaccia: On sait que te thème de cette exposition est
le transport et, en ce sens, il est fort compréhensible que le
ministère y participe. Ce qu'il faudrait savoir, c'est quel est le
montant total de la participation du Québec.
M. Tardif: C'est de l'ordre de 5 500 000 $.
M. Ciaccia: Combien de personnes de l'intérieur ou de
l'extérieur du ministère travaillent à temps plein sur ce
projet?
M. Tardif: Présentement, il y a un commissaire et trois
commissaires adjoints; ce sont tous des employés du gouvernement qui ont
été prêtés par différentes entreprises ou
sociétés. Le commissaire, c'est M. Claude Benjamin, qui,
auparavant, était au Conseil supérieur de l'éducation. Il
y a M. Paul Tremblay, qui nous a été prêté par
Hydro-Québec, M. André Sauvageau, de la Société
immobilière, et M. Roy, qui était au ministère des
Communautés culturelles et de l'Immigration. Donc, c'est du personnel
déjà dans un ou l'autre des ministères ou services.
M. Ciaccia: Quelle est exactement la participation du
Québec? Qu'est-ce que le Québec va faire à cette
exposition?
M. Tardif: C'est la réalisation du pavillon du
Québec sur le site. En gros ce pavillon couvre un espace d'environ 1200
mètres: c'est la superficie du terrain. Donc, 5 500 000 $ qui
comprennent les coûts de construction, d'animation et d'exploitation pour
la période en cause.
M. Ciaccia: Les 5 500 000 $ incluent-ils la participation des
fonctionnaires ou si c'est en plus de cela?
M. Tardif: Cela ne comprend pas le
coût des salaires déjà payés à ces
fonctionnaires.
M. Ciaccia: Y a-t-il une esquisse du pavillon?
M. Tardif: Il y a des plans et une maquette qu'il m'a
été donné de voir effectivement. J'imagine qu'on pourrait
en faire une présentation publique très prochainement, de
même lorsqu'on signera finalement le contrat parce que c'est en
préparation pour cela.
M. Ciaccia: Dans les renseignements supplémentaires des
crédits, à la page 62...
M. Tardif: La page?
M. Ciaccia: Page 62. Vous parlez de systèmes de transport
terrestre. Il y a une variation dans les montants. Dans le dernier paragraphe,
vous parlez de la mise en place de l'entente ponctuelle avec le gouvernement
fédéral concernant le réaménagement
d'infrastructures de transport. Le ministre pourrait-il nous dire de quelles
infrastructures il s'agit?
M. Tardif: Cela se rapporte aux ententes auxiliaires que je suis
présentement en train de négocier avec mon vis-à-vis
fédéral. Dans le cadre de ces ententes auxiliaires, il y a
évidemment un volet de construction routière, il y a un volet de
recherche et développement, il y a un volet de transport terrestre des
personnes, de transport urbain, et un volet de transport maritime et
aérien.
M. Ciaccia: Mais, pour les transports terrestres, qu'est-ce que
cela inclut exactement? Est-ce que cela inclut les trains de banlieue? Est-ce
que cela va au-delà des trains de banlieue? Quel est le contenu?
M. Tardif: Non. La partie trains de banlieue c'est à part,
d'abord parce que cela l'était déjà en vertu d'autres
ententes. On n'a pas voulu grever le budget, somme toute restreint, des
ententes auxiliaires avec cela. (12 h 30)
Deuxièmement, la question des trains de banlieue et
particulièrement de la ligne 3 - puisqu'on y revient - nous avons
jugé préférable de faire des représentations en
dehors des ententes auxiliaires dans le cadre de la négociation sur la
rétrocession des terres à Mirabel. C'est un dossier particulier
et, dans ce cadre, un dossier qui est transigé essentiellement... Le
porte-parole gouvernemental c'est le ministre de l'Agriculture. Nous avons fait
des représentations, nous du ministère des Transports, pour
préserver les emprises des routes éventuelles dans ce secteur de
même que d'une voie ferrée, ainsi que les carrières et
sablières requises pour les aménager. Ceci est
réglé, à toutes fins utiles, la préservation.
Ensuite, il a été question du coût d'aménagement du
réseau routier et des voies rapides. Nous n'avons pas eu de
réponse sur la participation du gouvernement fédéral
à la réalisation de ces infrastructures routières ou
ferroviaires. Pour l'instant, je ne peux pas donner d'indication au
député mais, lorsque je parle à la page 62 d'ententes
ponctuelles avec le gouvernement fédéral concernant le
réaménagement d'infrastructures de transport, je parle
essentiellement des ententes auxiliaires. On essaie également dans le
cadre de cet autre règlement concernant Mirabel de prévoir
quelque chose pour la ligne 3, notamment.
M. Ciaccia: Mais, si on met de côté les trains de
banlieue, la ligne 3, Mirabel, qu'est-ce que cela inclut, ces ententes?
M. Tardif: Cela inclut quoi?
M. Ciaccia: Qu'est-ce que cela inclut, si cela n'inclut pas les
trains de banlieue, la ligne 3 et Mirabel?
M. Tardif: J'ai dit au député - je ne peux pas lui
en faire état parce qu'elle n'est pas signée, cette entente; on
est en négociation présentement - j'ai dit que cela comportait un
volet routier, de la construction de routes. J'ai dit que cela comprenait un
volet de recherche et développement en transport. J'ai dit que cela
comprenait un volet transport terrestre, transport urbain. Et j'ai dit
également qu'il y avait un volet maritime et aérien. Mais je ne
peux pas faire état de ce que comprendra exactement l'entente parce
qu'elle n'est pas signée.
M. Ciaccia: Vous ne pouvez pas me donner les détails, mais
combien, par exemple, le gouvernement entend-t-il - vous devez en avoir une
idée - consacrer à ces ententes? La participation du
Québec va être de combien? Qu'est-ce que vous cherchez à
obtenir du gouvernement fédéral?
M. Tardif: Cela aussi, Mme la Présidente, c'est une
question qui n'est pas réglée. L'entente globale est de 1 600 000
000 $ pour tous les ministères. De cette somme il semblerait qu'il
faille défalquer un montant relié à ce qu'on appelle le
fonds La Prade. Les sommes résiduelles sont celles que se partagent les
différents ministères. Et l'accent dans le domaine des transports
a été mis sur la notion de désenclavement des
régions éloignées. Donc, c'est l'espèce d'esprit
général qui doit guider la signature des ententes.
M. Ciaccia: C'est pas mal flou... M. Tardif: C'est pas mal
flou... M. Ciaccia:... dans le moment.
M. Tardif: Aussitôt que ce sera signé, il me fera
plaisir de faire tenir une copie au député de Mont-Royal des
termes de l'entente, mais on en est encore à négocier. Il est
bien évident que le désenclavement des régions
éloignées, cela comprend notamment la Moyenne, la
Basse-Côte-Nord, les îles-de-la-Madeleine, ces secteurs-là.
La desserte maritime-ferroviaire de ces régions qui n'ont pas de
réseau routier, si c'est cela qui est l'accent... D'autre part, du
côté de la recherche et du développement en transport, il y
a des choses qui... Par exemple, on a un constructeur québécois
d'autobus, Prévost Car, qui est intéressé à mettre
au point un prototype d'autobus articulé. C'est un volet, c'est l'un des
éléments du volet recherche et développement.
Voilà!
M. Ciaccia: Vous nous avez donné un peu plus de
détails.
M. Tardif: Voilà!
M. Ciaccia: Mais le gouvernement fédéral entrerait
dans le transport urbain de quelle façon?
M. Tardif: De ce côté, nous voulons mettre l'accent
sur ce qu'on appelle l'aménagement de terminus ou de gares intermodales,
donc permettant l'interface de différents moyens de transport.
M. Ciaccia: Cela inclut la gare intermodale de Québec.
M. Tardif: Cela, c'est un peu trop particularisé. J'ai
parlé de gares intermodales et non pas de guerre intermodale.
M. Ciaccia: Bien. Vous avez mentionné que le porte-parole
va être le ministre de l'Agriculture. Si vous ne voulez pas de guerre
intermodale, changez de porte-parole.
M. Tardif: Bon.
Autoroute Ville-Marie
M. Ciaccia: Je voudrais poser une question qui ne concerne pas
tout à fait ce programme-ci. Cela concerne l'autoroute Ville-Marie. Si
j'ai le temps, je reviendrai au camionnage. Est-ce que, Mme la
Présidente et M. le ministre, vous accepteriez?
Concernant l'extension de l'autouroute Ville-Marie, est-ce que vous
pourriez nous donner l'échéancier, à savoir quand cette
partie de l'autoroute sera complétée? Il semble y avoir beaucoup
de confusion quant aux raisons pour les délais. Il semble y avoir
différentes raisons invoquées et un peu de confusion quant
à...
M. Tardif: Je vais essayer de faire sortir
l'échéancier complet, mais jusqu'à maintenant il n'y a pas
eu de problèmes majeurs. C'est sûr que, lorsqu'on fait une
autoroute ou un boulevard de ce type en milieu urbain, on rencontre des
contraintes qu'on n'a pas lorsqu'on construit en pleine nature, quoique encore
là, avec les études d'impact, les autorisations de la Commission
de l'environnement et de la Commission de protection du territoire agricole,
etc., on a des contraintes. En milieu urbain, forcément, on comprendra
qu'on en ait.
Lorsque ce milieu urbain, c'est la ville de Montréal, lorsqu'on
est pris entre une emprise de chemins de fer, les autorités des ports
nationaux, les autorités des chemins de fer nationaux, la ville de
Montréal, les exigences de la ville qui dit: On va en profiter, puisque
vous faites des travaux, pour enfouir notre égout collecteur en
même temps à cet endroit, puisque cela est rendu à une
profondeur assez considérable... Il y a des problèmes de murs de
soutènement pour éviter des éboulements, etc., tout cela a
pu amener des contraintes. Il y a aussi le fait que la géométrie
autour de la rue de Lorimier et de l'édifice du Pied-du-Courant n'avait
jamais été définitivement réglée. Elle l'a
été. Mais on a dû tenir compte d'autres exigences,
notamment de celles du ministère des Affaires culturelles puisque, le
Pied-du-Courant étant classé monument historique, il fallait
quand même tenir compte de cet élément.
Tout cela pour dire que les travaux, quant à moi, se
déroulent normalement. Je ne vois pas, je ne sais pas pourquoi... Hier,
on me posait la question: Qu'est-ce qui passe pour l'autoroute Ville-Marie? Le
projet continue son cours. Nous allons en appel d'offres pour un
deuxième tronçon à un coût évalué
à 7 000 000 $. L'appel d'offres public sera lancé d'ici une
semaine à peu près, conformément à
l'échéancier prévu. L'entrepreneur devra nous dire, lui,
quels seront ses délais de réalisation. Un premier tronçon
est en voie d'être complété avec des retards minimes dus
aux travaux de canalisation de la ville de Montréal qui se font
parallèlement, mais dans les coûts prévus de 27 000 000 $.
C'est, d'ailleurs, l'entrepreneur Janin Construction qui a charge de cette
section qui va de Saint-André à Papineau. Je ne sais pas si le
député a des questions précises. Qu'est-ce qui fait
problème là?
M. Ciaccia: Les contraintes que vous mentionnez, ce sont des
contraintes qui ont toujours existé; vous le saviez d'avance, vous
n'avez pas réalisé tout d'un coup que c'était au
centre d'une zone urbaine.
M. Tardif: Il n'y a pas de problème, c'est cela que je
veux dire au député. Il n'y a pas de problème.
M. Ciaccia: Il n'y a pas de problème?
M. Tardif: À ma connaissance, à moins qu'il en
connaisse.
M. Ciaccia: Je cite seulement ce que quelqu'un de votre
ministère a dit: "The way things stand right now", c'est réaliste
de dire - je traduis un article de la Gazette d'hier -que la section ne sera
pas complétée à temps, et il y avait un coût de 35
000 000 $. Mais, évidemment, dû aux délais survenus, le
coût du projet va augmenter. Vous dites que c'est une mauvaise
information du journal?
M. Tardif: Oui, c'est ce que je dis. M. Ciaccia: Bien, c'est
votre... M. Tardif: Je m'excuse, mais...
M. Ciaccia:... bureau qui a donné l'information.
M. Tardif: Mme la Présidente, mon attachée de
presse m'a dit que, lorsqu'elle a eu un appel d'un journaliste qui lui posait
des questions, elle lui a répondu: Il n'y a pas de difficultés
majeures. Il y a eu une réunion récemment à
Montréal, à laquelle elle a assisté avec les responsables
du ministère qui ont fait état de ce que je viens de mentionner.
Elle a dit: Je vais vérifier avec le ministère quel est
l'échéancier et quels sont les chiffres précis - je vous
cite tout cela de mémoire - et on va se reparler. Or, ils ne se sont pas
reparlé et le journaliste a décidé de publier cela. On lui
en laisse la paternité.
Je donnerai au député de Mont-Royal, s'il le veut,
l'échéancier original, les coûts originaux et où on
en est présentement. Il n'y a aucun problème. Quant à moi,
je n'en vois pas.
M. Ciaccia: Alors, vous allez me donner
l'échéancier original. Est-ce que ce tronçon devait
être complété à la fin de 1985 et a
été retardé? Est-ce que les coûts originaux ont
changé? Si vous avez ces renseignements, j'apprécierais de les
recevoir. Vous avez le calendrier, les coûts...
M. Tardif: On va vérifier tout cela.
M. Ciaccia: D'après vous...
M. Tardif: Jusqu'à maintenant, mon sous-ministre ne m'a
jamais fait part à ce jour de difficultés en ce qui concerne le
tronçon du boulevard Ville-Marie, qui progresse, qui chemine
normalement. Le journaliste a décidé d'en faire un "issue".
M. Ciaccia: C'est votre bureau qui n'a pas donné tout
à fait la bonne information au journaliste, ou bien le journaliste... Il
semble citer quelqu'un de votre bureau.
M. Tardif: Bien oui, un journaliste appelle une attachée
de presse et dit: Où en est le dossier de l'autoroute Ville-Marie? Comme
il y a un millier de contrats au Québec, l'attachée de presse
dit: C'est à peu près cela, mais je vais vérifier et je
vais vous rappeler. Et on publie de l'information... Je dis au
député: je vais lui donner l'information exacte provenant du
ministère.
M. Ciaccia: Vous allez me donner l'information.
M. Tardif: Oui, oui. M. Ciaccia: Quand? M. Tardif: Le plus
tôt possible.
M. Ciaccia: Est-ce que je peux l'avoir cet après-midi?
M, Tardif: Non. Est-ce que le député de Mont-Royal aurait
objection à attendre l'ouverture des soumissions le 15? L'entrepreneur
doit nous donner, en même temps que son prix, le calendrier de
réalisation.
M. Ciaccia: Pour un autre tronçon.
M. Tardif: Oui, mais c'est toujours le boulevard Ville-Marie.
C'est toujours le même boulevard Ville-Marie.
M. Ciaccia: Oui, mais c'est pour une autre partie.
M. Tardif: C'est cela. Enfin, le 15... On est quoi, aujourd'hui?
Le 8. Le 20 ou le 22 avant que...
M. Ciaccia: La date de terminaison des travaux ne sera pas
retardée et les coûts seront tels qu'ils étaient
prévus?
M. Tardif: Je n'ai pas dit cela. Je vais répéter
exactement ce que mon attachée de presse a dit aux journalistes: On va
vérifier et on va vous le dire. C'est le député qui
infère qu'il va y avoir du retard et que ça va coûter plus
cher. Ce n'est pas ce que j'ai dit.
M. Ciaccia: Non, non, je n'ai pas inféré
ça. Je vous dis que vous me dites que ça ne sera pas en
retard et que ça ne coûtera pas plus cher.
M. Tardif: Je n'ai pas dit ça non plus. J'ai dit que
j'allais vérifier et vous donner une réponse complète.
C'est vous qui allez plus loin. Exactement ce qu'a fait le journaliste; ce
n'est pas correct, ça. (12 h 45)
Location d'automobiIes
M. Ciaccia: Dans le programme 1, il semble y avoir un
problème pour la location d'automobiles.
M. Tardif: Avec quoi?
M. Ciaccia: Je vais vous l'expliquer.
M. Tardif: Non, non, je veux dire... Vous avez dit: À
propos de, il semble y avoir un problème.
M. Ciaccia: Non, dans le programme 1.
M. Tardif: Ah!
M. Ciaccia: Je retourne au programme 1. Il semble y avoir un
problème pour les compagnies qui louent des automobiles. Par exemple,
elles louent des automobiles, les compagnies vendeuses d'automobiles. Au lieu
d'acheter et de faire des paiements sur une base de deux ou trois ans, une
personne loue une auto. Il semble y avoir une question de
réglementation. On peut comprendre qu'il est nécessaire de
réglementer peut-être l'émission de permis pour louer des
automobiles de compagnies qui font strictement de la location d'automobiles.
Mais, au lieu d'acheter l'auto - pour des fins fiscales ou autres - vous la
louez. Je crois que l'industrie a fait des représentations au ministre
pour qu'elle ne soit pas assujettie à cette réglementation parce
qu'elle n'est pas dans la location d'automobiles; elle est dans la vente
d'automobiles. La location est vraiment une autre façon d'acheter, car
à la fin les locataires deviennent propriétaires pour 1 $ et
autres considérations.
Est-ce que le ministre a l'intention de déréglementer cet
aspect de l'industrie, enfin, de dire que les vendeurs d'automobiles qui
procèdent par contrat de location plutôt que par contrat de vente
peuvent être exemptés? La loi sera-t-elle modifiée pour
qu'ils ne soient pas obligés d'aller chercher un permis et être
assujettis à la Commission des transports, à la
réglementation de la location d'automobiles?
M. Tardif: Effectivement on a été saisi de cela par
un certain nombre de concessionnaires d'automobiles, notamment dans la
région de Montréal, qui font ce type de location. Un
comité conjoint a été créé qui relie
l'assurance automobile, le ministère des Finances et le ministère
des Transports pour essayer de trouver une solution adéquate qui
réponde aux demandes du milieu. On me dit que le rapport devrait me
parvenir incessamment. Évidemment, dès que j'en aurai pris
connaissance, je pense qu'il faudra que je rencontre des représentants
de l'industrie, des concessionnaires, qui font ce type d'activités.
M. Ciaccia: D'abord, il n'y a pas de changement
réglementaire à court terme de prévu?
M. Tardif: Il va falloir introduire sans aucun doute, si on
faisait droit à leur requête, des changements au règlement
à cet effet.
M. Ciaccia: Est-ce que vous avez pris la décision de
présenter ou de faire ces changements réglementaires ou si vous
en êtes encore à l'étape de l'étude?
M. Tardif: Je n'ai pas eu le rapport. Le rapport va me parvenir
incessamment. Ce que je dis, c'est que, si tant est que la recommandation des
gens qui ont oeuvré au comité conjoint allait dans ce
sens-là, il faudra des amendements au règlement.
M. Ciaccia: Et, subséquemment, est-ce qu'il faudrait un
amendement à la loi?
M. Tardif: Je ne le pense pas.
M. Ciaccia: Non? Seulement au règlement.
M. Tardif: Il semble que, par règlement, cela suffit.
M. Ciaccia: Le rapport que vous avez reçu ou la situation
sur laquelle vous vous penchez, est-ce que cela touche les locations à
long terme seulement ou si cela touche les deux, les locations à long
terme et les locations à court terme?
M. Tardif: Le mandat a été essentiellement sur le
long terme parce qu'il semble que c'est cela qui était le
problème. Je n'ai pas eu le rapport. Je ne sais pas s'il va toucher,
s'il va déborder ou pas, puisqu'ils ont eu, dans leurs travaux, des
contacts avec l'industrie, mais il semble que ce qui faisait problème,
c'étaient les contrats à long terme.
Camionneurs illégaux
M. Ciaccia: M. le ministre, revenons un instant au
problème des illégaux et le
camionnage. À la suite d'une question que je vous avais
posée à la période des questions, je crois que vous avez
mentionné que vous alliez étudier les possibilités.
J'avais soulevé certains problèmes: la question de
l'immatriculation, la question des permis, la question de la non-application
des règlements du ministère des Transports. Vous avez
mentionné que vous étiez pour vous pencher sur ce problème
pour voir si vous pouviez prendre d'autres mesures, en plus de votre intention
de continuer la construction d'autres postes de vérification. Depuis ce
temps, est-ce que vous avez regardé encore de plus près ce
problème? Est-ce qu'il y a des mesures additionnelles que vous pouvez
prendre et que vous avez l'intention de prendre pour réduire, sinon
éliminer totalement, le nombre des camionneurs illégaux?
M. Tardif: II y avait trois choses, essentiellement, et
même quatre, qui étaient évoquées par l'industrie.
L'une d'elles avait trait à la surveillance policière. Nous avons
eu des contacts avec la Sûreté du Québec et je vous ai fait
état, tantôt, de 30 000 vérifications depuis quelques
semaines, depuis l'introduction du décret sur le dégel. La
deuxième mesure avait trait au ministère du Revenu. Il
semblerait, selon les prétentions de certains représentants de
l'industrie, que l'huile à chauffage ne serve pas juste aux fournaises;
elle peut aussi être utilisée dans certains camions. J'ai saisi
mon collègue du Revenu de cela.
Troisièmement, il y avait la question de la RAAQ, où l'on
disait que l'habitude qui s'était instaurée pour les
propriétaires de camions qui ne savaient pas, semble-t-il, ce qu'ils
allaient transporter, c'était d'immatriculer leur camion au tarif
minimum de 450 kilos. J'ai effectivement demandé à la RAAQ de
s'enquérir de cela. On m'a dit que c'était la pratique. Je leur
ai dit: Qu'est-ce qu'ils font ailleurs, dans les autres provinces, notamment,
lorsqu'un camionneur est soi-disant incertain du type de chargement qu'il va
faire, si tant est que cela existe? Ils sont en train d'effectuer ce
relevé. Je peux faire une relance auprès de la RAAQ, d'ailleurs,
pour voir ce qu'a donné cette vérification.
C'est sûr qu'à la limite on peut concevoir qu'il y a des
camions, des fardiers, qui ne vont transporter que 450 kilos; c'est concevable.
Il y a ceux qui transportent des volailles, par exemple; quand ils passent aux
postes de pesée, ils donnent un coup sur le camion et toutes les poules
se mettent à voler, alors, il n'y a pas de poids du tout. En dehors de
cela... Je caricature, évidemment, pour dire que c'est peut-être
le temps de revoir la réglementation à cet égard, quant
à cette habitude d'immatriculer pour 450 kilos. J'ai demandé que
l'on vérifie cela.
Donc, sûreté du Québec, RAAQ, ministère du
Revenu et, évidemment, ministère des Transports, dans la
continuation du programme d'aménagement des postes de contrôle et
de pesée comme tels. Voilà essentiellement les mesures, mais
quant à celles qui touchent la RAAQ, notamment, je suis aussi
intéressé drôlement à voir cela parce
qu'effectivement cela pourrait être intéressant également
du point de vue ne serait-ce que du revenu des coûts d'immatriculation
comme tels.
M. Ciaccia: Est-ce que c'est votre intention, au niveau des
postes de vérification, qu'il y ait des heures d'ouverture assez
constantes et assez uniformes, assez complètes? On nous apporte des
exemples. Par exemple, on disait: À Rimouski, ils annonçaient
à la radio que le poste de vérification serait ouvert de huit
heures à minuit. Naturellement, pour ceux qui le voulaient,
c'était quasiment un avertissement de ne pas passer au poste de
vérification entre ces heures.
La plainte qu'on nous fait, c'est sur la façon dont c'est
maintenant administré. C'est presque impossible de vraiment faire une
vérification parce que, si c'est ouvert sporadiquement... On l'a
porté à notre attention, le poste de Vaudreuil, quand il a
été endommagé par un "Molotov cocktail", cela a pris assez
longtemps avant de réparer et de le rouvrir. Est-ce qu'il y a vraiment
une volonté de la part du ministère de s'assurer que les postes
non seulement vont être construits durant les quelques prochains mois ou
années, mais qu'ils seront ouverts constamment pour vraiment pouvoir
effectuer un contrôle?
M. Tardif: Tous les postes ne seront pas ouverts en permanence,
c'est évident -oui, M. le Président, il est revenu - il y a des
postes près des grands centres qui peuvent avoir un volume d'achalandage
justifiant le maintien de gens 24 heures par jour. Je ferai remarquer au
député que ceci relève du ministère de la Justice
et de la Sûreté du Québec. La Sûreté du
Québec a presque constamment 2000 agents sur les routes qui, eux, sont
là en permanence 24 heures par jour. Ce qui donne, à
l'égard des contrôles théoriques auprès des
camionneurs, beaucoup plus de moyens de surveillance que les 200 ou 300
personnes qui faisaient partie des inspecteurs dits du ministère des
Transports à l'époque. Donc, ce que je dis au
député, c'est: Non, tous les postes ne seront pas ouverts 24
heures par jour; les principaux le seront. D'autre part, il y a maintenant
l'équivalent de 2000 agents et voitures circulant sur les routes qui
sont autant de postes mobiles de contrôle. C'est la donnée
nouvelle.
M. Ciaccia: On ne reviendra pas à cet argument parce que
les arguments qu'on nous apporte, c'est que les 2000 agents de la
Sûreté du Québec n'ont pas toutes les données et les
qualifications pour effectuer ce contrôle. Ce qu'on nous dit...
M. Tardif: Je regrette...
M. Ciaccia: Oui, parce qu'ils n'ont pas eu l'entraînement;
les autres agents étaient...
M. Tardif: Ils sont tous passés par l'Institut de police
de Nicolet pour ces fins.
M. Ciaccia: Oui, mais ce n'est pas cela qu'on nous rapporte.
Même la Société industrielle d'usagers du camionnage, qui
n'est pas propriétaire, a porté à notre attention des cas
où la Sûreté du Québec a arrêté
certains camions et elle l'a fait d'une façon démontrant qu'elle
ne comprenait pas le règlement. Quand ils sont arrivés devant les
tribunaux, cela a été rejeté. Mais, durant ce
temps-là, eux autres se plaignaient de l'inverse. Cela leur a
causé des problèmes énormes; ils ne connaissent pas la
réglementation, qui est assez complexe, du ministère des
Transports. On a semblé donner l'ordre d'arrêter des camions pour
donner l'impression ou pour montrer qu'on appliquait vraiment les lois. Ce
n'est pas fait d'une façon démontrant que ces gens ont vraiment
une compréhension de la réglementation. Alors, d'un
côté, les usagers se plaignent qu'ils ne connaissent pas la
réglementation; d'un autre côté, l'Association des
camionneurs se plaint qu'il n'y a pas d'application des lois. Je ne sais ce que
le ministre va faire. Je pense que vous venez de mettre le doigt sur un des
problèmes, c'est le ministère de la Justice qui a cela, tandis
que vraiment, auparavant, c'était le ministère des Transports,
par ses agents, qui s'assurait de l'application de ses propres
règlements.
Le Président (M. Marquis): Alors, M. le
député et M. le ministre, il est passé 13 heures. Quel
est...
M. Tardif: Oui, si on peut arrêter, M. le Président,
je voudrais juste dire que quand je vous dis...
Le Président (M. Marquis): Trente secondes.
M. Tardif:... que ce sont tous les agents, la correction est la
suivante. C'est 2500 patrouilleurs qui ont, jusqu'à ce jour,
bénéficié d'un programme de formation de trois semaines
à l'intention des moniteurs et de deux semaines pour tous les agents de
la Sûreté du Québec. Ce programme est terminé et
chacun d'eux a en main un guide d'application.
Maintenant, le député de Mont-Royal me dit: C'est
complexe, c'est compliqué. Je lui soumets que les agents de la
Sûreté du Québec ont à appliquer - il y a combien
d'articles dans le Code criminel - et ceci...
M. Ciaccia: Il ne faut pas ajouter à leur tâche. Il
y a une limite.
M. Tardif:... fait partie du travail d'un agent de la paix.
Maintenant, ceci dit, on leur a publié un guide d'application,
disons, facilement utilisable et j'ai bon espoir que, la situation étant
redevenue normale à la Sûreté du Québec,
l'application va se faire. Mais c'est sûr que je vais suivre cela.
M. Ciaccia: Je voudrais demander si on est prêt à
adopter le programme 1 pour...
Le Président (M. Marquis): Alors, je vous pose la
question. Est-ce que le programme 1, Systèmes de transports terrestres,
éléments 1, 2 et 3, est adopté?
M. Ciaccia: Oui.
Le Président (M. Marquis): Adopté. Est-ce qu'il y a
d'autres programmes, M. le député de Mont-Royal, que vous seriez
prêt à adopter dans...
M. Ciaccia: Demain soir.
Le Président (M. Marquis): Demain soir pour les
autres.
M. Tardif: Je peux poser une...
Le Président (M. Marquis): M. le ministre.
M. Tardif: Un instant. Le programme 2, Commission des transports
du Québec, est-ce qu'il y a des problèmes?
M. Ciaccia: Commission des transports du Québec? On est
prêt à l'adopter. Adopté.
Le Président (M. Marquis): Alors, est-ce que le programme
2, Commission des transports du Québec, est adopté?
M. Tardif: Les programmes 3, 4 et 5 sont faits.
Le Président (M. Marquis): Un instant! M. Tardif:
Excusez.
Le Président (M. Marquis): Le programme 2 est
adopté?
M. Ciaccia: Le programme 2, oui.
Le Président (M. Marquis): Commission des transports du
Québec.
M. Tardif: Le transport scolaire...
Le Président (M. Marquis): Alors, adopté.
M. Tardif:... le programme 6, est-ce qu'il y a des
problèmes?
Le Président (M. Marquis): Programme... oui...
M. Ciaccia: On va attendre pour les autres.
M. Tardif: D'accord, parfait.
Le Président (M. Marquis): Alors, merci. La commission de
l'aménagement et des équipements ajourne ses travaux sine
die.
(Fin de la séance à 13 h 4)