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(Vingt heures vingt minutes)
Le Président (M. Marquis): La commission parlementaire de
l'aménagement et de3 équipements est réunie afin de
procéder à l'étude des crédits budgétaires,
pour l'année 1985-1986, du ministère des Transports.
M. le secrétaire, je vous prierais de faire l'appel des membres
de la commission, s'il vous plaît.
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. Mme Bacon
(Chomedey), M. Beauséjour (Iberville), M. Ciaccia (Mont-Royal), M.
Desbiens (Dubuc), Mme Juneau (Johnson), M. Laplante (Bourassa) en remplacement
de M. Lavigne (Beauharnois), M. Le Blanc (Montmagny-L'lslet) et M. Marquis
(Matapédia).
Le Président (M. Marquis): Merci beaucoup.
M. le ministre, la parole est à vous.
M. Tardif: Oui, M. le Président. Avant de commencer,
j'aimerais peut-être présenter les gens qui m'accompagnent: M.
Pierre Michaud, sous-ministre au ministère, M. Paul Lussier,
sous-ministre adjoint, responsable de la Direction générale du
transport terrestre des personnes, M. Chiricota, directeur du contrôle
budgétaire qui est ici avec nous également, M. André
Descôteaux, directeur des programmes d'aide et de la
réglementation, M. Gordon Smith, chef de service à la même
direction, M. Sanche, directeur de l'administration des péages, M.
Pierre Perron, directeur du transport des marchandises et M. Saint-Hilaire, de
mon cabinet. Je pense que cela fait le tour.
Si je comprends bien, M. le Président, les crédits de la
commission, c'est-à-dire les crédits des programmes 3, 4 et 5 ont
déjà été adoptés?
Le Président (M. Marquis): Exactement. Remarques
préliminaires M. Guy Tardif
M. Tardif: Donc, nous nous attacherons évidemment surtout
à l'étude des autres programmes. Cependant, avant de
procéder, il convient peut-être de faire précéder
l'étude des crédits d'un certain nombre de remarques.
Pour la deuxième année d'affilée, c'est un nouveau
ministre qui se présente devant vous pour l'étude des
crédits du ministère des Transports. En fait, je devrais
peut-être dire que pour cette année, ce sont deux ministres parce
que je suis secondé davantage par un ministre
délégué au Développement et à la Voirie des
régions, mon collègue Henri Le May. Ce dernier, en plus de sa
responsabilité dans l'application de la Loi sur l'Office de la
planification et du développement du Québec - l'OPDQ - a la
charge des programmes de voirie dans mon ministère, soit les programmes
3 et 4, construction et conservation du réseau routier et
l'élément 4 du programme 5 qui est l'aide au réseau
municipal. Dans ces domaines, il exerce par délégation les
fonctions du ministre des Transports.
Mon intervention se situera donc au niveau des remarques qui concernent
tout le budget du ministère des Transports et, de façon plus
particulière, le transport terrestre, scolaire, maritime, aérien
et le service aérien gouvernemental, laissant évidemment les
autres programmes qui ont déjà été couverts en ce
qui concerne le réseau routier.
À partir de mon expérience, spécialement aux
Affaires municipales, je dois admettre que, même si le ministère
des Transports est nouveau pour moi, j'avais déjà une certaine
connnaissance des grands dossiers, notamment dans tout le domaine du transport
en commun et, peut-être à un moindre degré, du transport
scolaire, de la voirie, de même que du transport maritime et
aérien. Ma nomination à ce ministère s'insérait
bien dans le cadre de ces expériences antérieures et, avec un
budget de 1 674 000 000 $, les crédits du ministère des
Transports représentent en fait 6, 1 % du budget total du Québec.
Ce budget est, à toutes fins utiles, le même que l'an dernier,
lequel se situait à 1 666 400 $, en y incluant les crédits
supplémentaires.
C'est en considérant les effectifs qu'on voit la véritable
signification de ce ministère, puisque, avec 11 102
personnes-année, c'est environ 16, 9 % de la fonction publique
québécoise qu'on y retrouve.
Le budget du ministère est très varié au point de
vue des catégories de dépenses. Ainsi, la distribution en
pourcentage s'établit comme suit: les traitements de fonctionnement et
capitalisables, 17 %; les dépenses de fonctionnement, 13 %; les
dépenses
capitalisables, 24 %. Enfin, 46 % vont en transferts. Ces chiffres
illustrent aussi l'évolution du budget du ministère des
Transports. Après avoir eu des budgets presque entièrement
consacrés au réseau routier, on assiste depuis quelques
années à l'émergence du transport en commun et scolaire,
démontrée par le fait que 41 % du budget est aujourd'hui
dépensé au moyen de transferts, soit à des commissions de
transport, soit à des commissions scolaires. Comme nous le verrons en
détail à l'étude des différents programmes, il est
évident que le financement des nouvelles orientations du présent
gouvernement n'a pas été effectué uniquement par des
budgets additionnels mais aussi par une réaffectation des budgets
à l'intérieur d'enveloppes budgétaires existantes. De la
même manière, le ministère des Transports, comme tous les
autres ministères, fut appelé depuis quatre ans è
participer à l'effort de compression budgétaire du gouvernement
et à rationaliser ses dépenses.
En plus du transport des personnes, un des programmes importants
concerne aussi la recherche et le développement. Évidemment,
c'est l'élément 1 et le transport des marchandises,
l'élément 3. Ces deux éléments sont
présentement à la phase de mise en place et de restructuration.
Il est de mon intention d'y affecter les ressources requises selon nos
capacités financières et en fonction de notre possibilité
de générer des programmes correspondant aux
nécessités du milieu.
En matière de recherche et de développement, il est
toujours dans nos intentions de donner suite à la consultation qui a
conduit au rapport "Les voies de l'avenir". Comme vous le constatez,
l'appellation de cet élément de programme a été
changé de "Inventaire et recherche" à "Recherches et
développement" et ceci pour accentuer le caractère recherche
fondamentale. Au cours du dernier exercice, l'accent a été mis
sur la restructuration de la direction de la recherche, qui relève
maintenant directement du sous-ministre en titre. Son mandat, ses orientations
et sa stratégie ont été précisés et notre
action s'articulera autour de quatre axes, soit un bureau d'innovation et de
recherche, la planification et le développement de la recherche, la
recherche en systèmes, la socio-économie des transports et,
enfin, la statistique.
Pour ce qui est des ressources, le budget passe de 7 300 000 $ à
11 400 000 $ pour une augmentation de 56 %. Même si une partie de ce
budget concerne la recherche appliquée et l'Exposition internationale de
Vancouver sur les transports, il n'en demeure pas moins que ce sont des
activités directement reliées à nos préoccupations
de recherche au chapitre de la diffusion et de l'application. De plus,
l'accentuation de notre aide aux organismes est illustrée par la hausse
du budget de transfert à cet élément de programme.
Enfin, une vision des transports comme un tout avec la
complémentarité, l'intégration des différents modes
de transport et son impact sur le développement économique,
autant au point de vue direct, comme des dépenses de construction,
qu'indirect en favorisant les conditions propices et nécessaires
è l'implantation de l'industrie, rend nécessaire une action
concertée dans le domaine des transports. De là l'importance de
la recherche et du développement en transport. (20 h 30)
Un autre point important du budget du ministère, c'est
évidemment le transport des personnes. Les crédits
consacrés au programme d'aide au transport terrestre des personnes, 394
500 000 $, confirment à nouveau en 1985-1986 notre volonté
d'affirmer la présence québécoise dans ce secteur,
d'assurer un soutien financier déterminant à l'exploitation des
services de transport de personnes tout en poursuivant évidemment le
développement et la modernisation du réseau de transport en
commun dans la région de Montréal. Ce budget est en hausse de 24
900 000 $ par rapport à 1984-1985, soit 6, 9%.
Dans le secteur du transport en commun, notre action sera principalement
caractérisée par notre volonté de favoriser l'exercice
d'un plus grand contrôle sur ce secteur d'activité par les
élus locaux et d'un meilleur service è la clientèle;
d'assurer une contribution gouvernementale qui soit davantage liée
à la participation financière au niveau local et de maintenir un
niveau important d'immobilisations afin non seulement de poursuivre
l'amélioration de la qualité des équipements et des
services mais aussi de soutenir les efforts de relance économique
grâce à ces investissements publics.
Un mot sur l'exercice d'un plus grand contrôle par les élus
locaux et les usagers. Même si le soutien financier du ministère
des Transports demeure déterminant pour assurer le fonctionnement des
services de transport en commun au Québec, nous avons poursuivi au cours
des derniers mois la révision du cadre institutionnel régissant
les sociétés publiques de transport terrestre des personnes, afin
de confirmer le rôle prépondérant des élus locaux.
C'est ainsi que la Commission de transport de Laval, devenue la
Société de transport de Laval, est désormais
dirigée par un conseil d'administration composé d'élus
plutôt que de personnes nommées par le gouvernement du
Québec. Cette révision législative nous a également
amenés à revoir le fonctionnement interne de la STL afin de
l'orienter davantage vers les préoccupations de services
à la clientèle. Nous entendons poursuivre cette action par
une révision des dispositions législatives régissant la
Commission des transports de la Communauté urbaine de Montréal et
la Commission de transport de la rive sud de Montréal pour assurer un
meilleur contrôle des élus municipaux sur l'administration de ces
organismes.
Dans le même ordre d'idées, M. le Président, nous
prévoyons aussi procéder, au cours des prochains mois, à
une révision de la loi-cadre sur les corporations municipales et
intermunicipales de façon à réduire les contrôles
exercés par le ministère des Transports et assouplir le
fonctionnement général de ces organismes.
D'autre part, après la mise en place, en 1984, des conseils
intermunicipaux de transport dans les territoires sur lesquels la CTRSM avait
auparavant juridiction, nous procéderons, en 1985, à la
création des conseils intermunicipaux de transport sur les territoires
situés à l'extérieur du territoire de la ville de Laval et
pour lesquels la STL perdra sa juridiction exclusive à compter du 1er
janvier prochain. C'est la même approche qui nous a inspirés lors
de l'élargissement de la politique d'aide au transport en commun en
faveur des municipalités ne faisant pas partie du territoire d'un
organisme public de transport en commun ou d'un conseil intermunicipal de
transport. Ainsi, ce sont des régies intermunicipales
créées à partir de la volonté des élus
locaux qui exerceront la responsabilité de l'organisation des services
publics de transport sur ces territoires et qui bénéficieront de
la contribution financière du ministère des Transports.
L'ensemble de ces mesures devrait donc permettre aux élus locaux
d'assurer partout au Québec un meilleur contrôle sur
l'organisation et le financement des services de transport en commun.
Le contrôle et l'évolution de la contribution
gouvernementale, il est important qu'on en dise un mot, M. le Président,
puisque, parallèlement à la valorisation du rôle des
élus locaux, il nous a semblé nécessaire de poursuivre les
mesures de rajustement de la contribution de chacun des partenaires au
financement du transport en commun. C'est ainsi que nous appliquons, en 1985,
à l'ensemble des bénéficiaires du programme d'aide au
transport en commun les dispositions qui assujettissent la contribution
gouvernementale au fonctionnement des services publics de transport en commun
à une contribution minimale de la part des municipalités. Cette
mesure a pour but de nous assurer d'une implication financière de la
part de ceux qui exercent désormais le contrôle réel sur
l'organisation et sur le fonctionnement des services de transport en commun.
Elle vise aussi à un meilleur équilibre et à une plus
grande stabilité de la contribution de tous les partenaires au
financement de ce service: usagers, municipalités et gouvernement.
Nous visons également à stimuler la recherche de
systèmes tarifaires et d'autres mesures favorisant une meilleure
utilisation des réseaux afin d'améliorer la contribution globale
des usagers sans, évidemment, nécessairement augmenter leur
contribution individuelle par des augmentations de tarif
exagérées.
La contribution gouvernementale au transport des personnes demeurera
donc très importante en 1985-1986 et constitue près du quart du
budget total du ministère, soit 23, 6 %. De cette somme, les subventions
aux revenus et tarifs réduits et aux laissez-passer se chiffreront
à plus de 170 000 000 $, auxquels il faut ajouter les subventions de 19
700 000 $ pour le fonctionnement des trains de banlieue dans la région
de Montréal et de 13 000 000 $ pour les services de transport
adapté.
Par ailleurs, notre contribution au service de la dette des organismes
publics de transport en commun se chiffrera à 57 900 000 $ et celle au
service de la dette du métro représentera à elle seule 108
600 000 $.
Les immobilisations maintenant prévues au plan de transport et au
plan de relance constituent encore, en 1985, une part importante des
investissements publics prévus au plan de relance économique.
Ainsi, nous prévoyons que les investissements pour le prolongement du
métro et les améliorations générales à ce
réseau atteindront 84 100 000 $ alors que les immobilisations des
organismes publics de transport en commun totaliseront 58 700 000 $ de
plus.
À ces investissements s'ajouteront les dépenses
d'immobilisation de 8 400 000 $ du ministère des Transports afin de
poursuivre la modernisation des trains de banlieue dans la région de
Montréal, notamment au chapitre de la rénovation des stations de
la ligne CP-Rigaud. Cet effort soutenu devrait permettre de compléter
dès cette année les nouveaux ateliers qui permettront à la
CTCUM de procéder à une révision complète du
matériel roulant acquis depuis la mise en service du métro.
De plus, une nouvelle station, soit la station Côte-Vertu sera
ajoutée à la ligne 2 ouest du métro et ce, dès
janvier prochain. Les travaux de construction en cours permettront la mise en
service au début de 1987 des 12 stations du tronçon
Snowdon-Saint-Michel de la ligne numéro 5. À cela s'ajoute un
important programme d'amélioration au réseau de métro afin
d'améliorer la sécurité dans le métro et la
qualité du service aux usagers.
En outre, je suis convaincu que les discussions intensives que nous
avons menées au cours des derniers mois avec les représentants de
la Communauté urbaine de
Montréal nous permettront de conclure très prochainement
un accord, un nouvel accord, devrais-je dire, afin d'améliorer la
desserte dans l'Est de la Communauté urbaine de Montréal et de
procéder à la modernisation de la ligne de train de banlieue CN -
Deux-Montagnes tout en assurant le respect de nos objectifs de
développement industriel en ce qui a trait à la place du
Québec dans l'industrie du matériel de transport.
Du côté des organismes publics de transport, après
la mise en service en 1983 du terminus de la Société des
transports de Laval, afin de faciliter la correspondance des résidents
de l'île Jésus avec le réseau de la CTCUM, les usagers de
la rive sud de Montréal pourront bénéficier dès
l'été prochain d'un terminus hors rue, au centre-ville de
Montréal, qui permettra aux résidents de la rive sud un
accès plus sécuritaire au centre-ville et au réseau de la
CTCUM. Ce projet qui sera réalisé dans le quadrilataire La
Gauchetière, Saint-Antoine, Mansfield et de la Cathédrale
comportera un investissement total de près de 1 000 000 $. Pour sa part,
la CTCUQ réalisera un terminus au coût de 1 200 000 $ dans le
secteur Les Saules - le quartier Les Saules -de la ville de Québec afin
d'améliorer le service à la clientèle.
Dans le même ordre d'idées, un projet de terminus est
également prévu au centre-ville de Chicoutimi afin de faciliter
les transferts au coeur du réseau de la corporation intermunicipale du
Saguenay. Le programme d'immobilisation comporte également la poursuite
du programme de renouvellement et l'expansion du parc d'autobus urbain des
organismes publics et nous consacrerons en 1985 plus de 32 000 000 $ è
l'acquisition de 180 nouveaux autobus urbains fabriqués au
Québec. Enfin, le programme de construction des centres
d'opération des organismes publics de transport permettra d'assurer
l'agrandissement des centres d'opération de la Corporation municipale de
Sherbrooke, de la Commission de transport de la Communauté urbaine de
Québec et, en outre, la Corporation intermunicipale de transport de la
Rive Sud de Québec sera dotée, d'ici à la fin de la
présente année, d'un centre d'opération afin de lui
permettre de faire face aux besoins des services à la clientèle
et de l'expansion éventuelle de son réseau.
En plus de leur utilité pour les fins de transport, l'ensemble de
ces investissements s'inscrit dans la volonté gouvernementale
d'accélérer certains investissements publics afin d'appuyer
l'effort global de relance économique et d'assurer un meilleur soutien
à l'emploi dans les régions du Québec.
La préoccupation centrale du ministère c'est
évidemment l'amélioration des services à la
clientèle et notre stratégie budgétaire et
financière dans le transport en commun, tout en assurant un
contrôle serré sur l'évolution des coûts, met
résolument l'accent sur l'amélioration de ses services à
la clientèle grâce aux investissements dans les prolongements du
métro, dans les terminus et autres équipements des organismes
publics de transport et dans le renouvellement et l'expansion du parc d'autobus
urbain. D'autre part, la politique que nous poursuivons assure aussi un
contrôle réel et déterminant des élus locaux sur
l'organisation et le fonctionnement de ses services. De façon
générale, nous entendons donc poursuivre notre recherche de la
plus grande productivité possible des ressources consacrées
à ce secteur d'activité.
Au chapitre du transport des marchandises, afin de poursuivre notre
action dans une optique intermodale, nous avons constitué au
ministère une direction générale qui regroupe les
transports routier, ferroviaire, maritime et aérien. À
l'élément 3 du programme 1, on retrouve donc le transport de
marchandises, plus spécialement par transport ferroviaire et routier.
Notre action dans ce domaine ne doit pas se juger par l'importance des budgets,
soit 1 700 000 $ en 1985-1986, puisqu'il s'agit surtout des directions de
réglementation et d'étude.
En 1985-1986, M. le Président, une nouvelle direction du
transport ferroviaire continuera d'assumer la responsabilité
traditionnelle du ministère en cette matière à savoir,
d'une part, l'exercice de la juridiction du Québec sur les
sociétés ferroviaires exploitées en vertu d'une charte
québécoise et, d'autre part, la défenses des
intérêts du Québec au chapitre des activités
ferroviaires de juridiction fédérale. Ainsi, on compte
entreprendre, évidemment en étroite collaboration avec les
entreprises concernées, l'étude approfondie des
possibilités de rationalisation et d'électrification du
réseau de la Côte-Nord et ce, dans le cadre de l'incessante
recherche de moyens susceptibles de réduire les coûts de
production et d'expédition du minerai de fer québécois
pour en assurer le caractère concurrentiel sur les marchés
internationaux.
Dans le même esprit, on espère intervenir auprès du
gouvernement fédéral de façon à garantir pour
l'industrie forestière le maintien des infrastructures ferroviaires. On
fera de même auprès de Via Rail pour la desserte de certaines
régions périphériques et éloignées et cela
dans une optique de coordination intermodale dans le transport des
personnes.
La déréglemention dans le domaine du transport routier
chez nos voisins du Sud n'est pas sans avoir quelque impact pour le
Québec. L'importance du transport de marchandises par route n'est plus
è démontrer. On doit réagir très rapidement. Au
début de l'année qui commence - l'année
1985 - le Québec a signé une entente interprovinciale
concernant la réforme réglementaire extraprovinciale. Cette
entente prévoit les modifications suivantes: D'abord, l'inversion du
fardeau de la preuve; 2° l'adoption de la formule du dépôt
tarifaire; 3° la mise en vigueur d'une liste de produits exemptés
et, 4° le simplification des catégories de permis ainsi que des
procédures de demande de permis, En plus de la révision du cadre
réglementaire, il est essentiel d'adapter la réglementation
actuelle à la réalité économique des
expéditeurs et des transports ainsi qu'aux obligations de la
sécurité. (20 h 45)
Par conséquent, plusieurs projets sont en voie de
préparation, entre autres l'élargissement du permis de
manufacturier qui permettra à un transporteur d'offrir un service
complet de transport è un expéditeur. Également, le
ministère compte adopter, en 1985, une réglementation sur le
transport des matières dangereuses. Enfin, l'industrie du transport
routier des marchandises connaît actuellement plusieurs
difficultés d'adaptation et il y a lieu dans ce contexte de
prévoir un certain nombre de mesures non réglementaires pour
l'aider. Plusieurs projets importants sont à l'étude, entre
autres, celui de la mise sur pied d'un système informatisé
d'information en transport.
La Commission des transports du Québec. Cet organisme relevant
directement du ministre des Transports connaît une faible
réduction de son budget, lequel passe de 9 184 300 $ à 9 045 000
$. Aucun doute que la commission connaîtra des modifications au cours des
prochaines années à la lumière de ce que j'ai dit
précédemment dans le domaine du transport routier. Au lieu de
statuer sur les tarifs, la commission fonctionnera par dépôt de
tarifs. Elle devra ajuster son mode de fonctionnement à une
réglementation plus souple, aussi bien dans ce secteur que dans d'autres
sous sa juridiction comme le transport par taxi.
Du côté de la gestion interne et du soutien, si l'on exclut
l'élément 4, aide au réseau municipal, qui a
été traité par mon collègue, le budget de ce
programme est le même que l'an dernier, soit 36 600 000 $. Il s'agit
essentiellement du budget de la direction du ministère et de tous les
services de soutien s'y rattachant. Les variations du budget entre
éléments de programme s'expliquent en partie par l'ajout d'un
deuxième cabinet de ministre et les coûts accrus pour les services
informatiques du ministère.
Dans le domaine du transport scolaire, l'aide au transport scolaire
représente des crédits de 301 400 000 $ en 1985-1986. La faible
croissance des crédits par rapport à l'exercice financier
précédent, soit 1, 7 %, s'explique par la poursuite des efforts
de rationalisation des dépenses dans ce secteur à la suite de la
réforme réalisée en 1982 en collaboration avec les
commissions scolaires. Ce contrôle des coûts a porté
à la fois sur l'organisation des réseaux de transport, afin
d'optimiser l'utilisation du parc d'autobus affecté à ce secteur,
et sur la croissance des prix des contrats des transporteurs scolaires tout en
s'assurant de pouvoir satisfaire adéquatement les nouveaux besoins tels
ceux du transport des élèves handicapés. Cette
démarche a pu être effectuée sans diminuer la
qualité des services offerts aux étudiants.
En outre, il me semble important de rappeler l'amélioration
constante du bilan de la sécurité du transport scolaire puisque,
grâce au programme d'inspection de la Régie de l'assurance
automobile, le nombre total d'accidents impliquant un véhicule scolaire
est passé de 1353, en 1979, à 895, en 1983, et qu'il s'agit
essentiellement d'accidents avec dommages matériels.
Par ailleurs, tout en poursuivant cet effort de contrôle de la
croissance des coûts, nous entendons mettre l'accent sur la
stabilité et sur la rentabilité financière des entreprises
de transport scolaire afin de favoriser un renouvellement régulier du
parc d'autobus scolaires. Â cette fin, le Conseil des ministres a
approuvé récemment un nouveau cadre financier triennal pour les
années scolaires 1985-1986, 1986-1987 et 1987-1988. Ce cadre garantit
aux commissions scolaires les ressources financières requises pour
assurer la qualité des services existants et fournit, par la
décentralisation des responsabilités en faveur des commissions
scolaires, un cadre de gestion favorisant la rationalisation administrative
dans ce secteur.
De leur côté, les transporteurs scolaires se voient
garantir l'indexation des prix de leurs contrats selon une formule qui tient
compte des coûts d'opération dans ce secteur d'activité.
Ainsi, nous croyons que le niveau de financement consenti de même que la
volonté mutuelle de la Fédération des commissions
scolaires catholiques du Québec et du ministère des Transports de
privilégier la signature de contrats de trois ans par négociation
devraient assurer cette plus grande stabilité financière,
stimuler le renouvellement du parc d'autobus d'écoliers et, par
conséquent, continuer de garantir le niveau de sécurité
nécessaire au transport de plus de 60 % de la clientèle scolaire
des niveaux primaire et secondaire au Québec.
En matière de transport maritime et aérien, l'intervention
du ministère des Transports dans le transport maritime est beaucoup
moins récente que dans le cas du transport aérien. C'est ce qui
explique une certaine stabilité du budget depuis plusieurs
années. Le budget de base s'applique surtout à l'aide à la
Société des traversiers du Québec ainsi qu'à des
dessertes privées, alors
que des variations comme celles qu'on note cette année, soit 4
100 000 $, sont justifiées par des projets spécifiques
d'immobilisations.
Notre mission est d'assurer par le biais d'interventions
cohérentes - politiques, lois et règlements - le
développement ordonné du transport maritime au Québec et
elle doit également définir les critères d'aide aux
entreprises exploitant des services de transport maritime. Enfin, elle doit se
préoccuper du développement de ce secteur non seulement au niveau
des services eux-mêmes, mais encore au niveau des infrastructures.
Pour 1985-1986, le budget se situe à 32 400 000 $ par rapport
à 28 300 000 $ en 1984-1985. Cette augmentation concerne le budget de
transferts pour financer le service de la dette, la construction de deux
nouveaux traversiers de la Société des traversiers du
Québec ainsi que les réparations majeures du Radisson. Pour ce
qui est des immobilisations au niveau des infrastructures, la plus grande
partie ira au parachèvement des travaux à Port-Menier. Le solde
ira à des aménagements mineurs à Matane, l'île aux
Coudres, Québec et Baie-Comeau.
Comme autre champ d'activité, le ministère est intervenu
dans le dossier du transport maritime national et international afin de
s'assurer que les intérêts du Québec soient
protégés. On peut citer quelques dossiers entrant dans cette
catégorie: le code de conduite des conférences maritimes de la
Conférence des Nations-Unies pour le commerce et le
développement, la loi dérogatoire sur les conférences
maritimes, la réorganisation du service consolidé de transport de
conteneurs sur le Saint-Laurent sous la nouvelle appellation de
Canada-Maritimes.
Enfin, dans son souci de développer le transport maritime au
Québec, le ministère instruit, analyse et développe, selon
le cas, un certain nombre de dossiers. On peut citer le Saint-Laurent, axe de
desserte, service de navires rouliers entre Montréal et les ports du
Bas-Saint-Laurent et de la Côte-Nord, la desserte de la Côte-Nord
par navires rouliers, le lien interrive aux droits de l'île d'Anticosti,
l'amélioration de la desserte maritime du Nouveau-Québec dans le
cadre du projet Présence de l'État du nord.
Du côté du transport aérien, évidemment, il
s'agit d'un secteur en développement, s'il en est un. Il s'agit d'un
phénomène beaucoup plus récent que le transport maritime
puisque c'est depuis 1981-1982 que nous nous sommes impliqués
particulièrement. Notre intervention a porté sur la construction
ou le réaménagement d'infrastructures aéroportuaires
telles que Saint-Honoré, Chibougamau, La Sarre, Bonaventure, Port-Menier
et, enfin, Saint-
Augustin. Depuis 1982, se sont ajoutés Quebecair et, plus
récemment, le réseau d'aéroports nordiques. Nous
reviendrons sur ces deux dossiers.
En 1985-1986, le budget total du transport aérien est de 31 700
000 $ par rapport à l'exercice précédent. C'est une baisse
de 1 700 000 $. Cette diminution aura peu d'impact sur nos activités
puisque des réaménagements budgétaires nous permettront de
faire encore plus d'activités que l'an dernier. Ainsi, on note une
augmentation du budget de fonctionnement. Cette augmentation est
justifiée par la prise en charge de nouveaux aéroports. Cela va
de soi puisque, à mesure qu'un aéroport est construit ou
réaménagé, les dépenses d'entretien, comme la
gérance et les équipements de sécurité,
augmentent.
Au chapitre des immobilisations, on note une hausse de 6 100 000 $. En
fait, le budget de 15 500 000 $, en plus d'assurer des parachèvements
à Saint-Augustin, permettra d'accentuer le développement du
réseau des aéroports nordiques. À la suite de Ivujivik, on
entreprend des travaux à Salluit et à Kangirsuk et rappelons que
ces travaux se feront dans le cadre d'une entente et que les dépenses
d'immobilisations seront partagées dans une proportion de 60-40 par
Ottawa et Québec. La nécessité de doter ces régions
d'un -service aérien adéquat ne peut être mise en doute,
devant l'impossibilité de les relier par un réseau routier.
L'aide du ministère des Transports ne se limite pas aux
infrastructures et il est parfois nécessaire de subventionner les
transporteurs aériens eux-mêmes, la clientèle
n'étant pas suffisante pour assurer la rentabilité du
fonctionnement. C'est le cas notamment de la Basse-Côte-Nord, à
l'île d'Entrée, à l'Île-Verte et à l'île
aux Grues. À partir de 1985-1986, le ministère subventionnera sur
une base expérimentale un service aérien privé entre
Sherbrooke, Québec et Montréal et Québec-Charlevoix et ce,
à condition que le transporteur assure sa rentabilité au terme de
trois années de fonctionnement.
L'augmentation des immobilisations est essentiellement financée
par une baisse dans le budget de transfert justifiée par une meilleure
performance de Quebecair. Contrairement à nos prévisions
initiales, cette entreprise atteindrait le point d'équilibre dès
1985-1986, de sorte que notre aide se limiterait uniquement à assurer le
service de la dette de l'emprunt de restructuration effectué en
1983.
Je me dois de mentionner une aide financière au fonctionnement de
la Société québécoise des transports, aide
essentielle jusqu'à ce que ses filiales aient atteint la
rentabilité. À ce sujet, le ministère a
transféré à la SQT ses placements non seulement dans
Quebecair, mais aussi dans
SONAMAR et les Entreprises Bussières et Propair. Je suis
persuadé que cette société constitue un excellent outil
pour favoriser une rationalisation des différents secteurs du transport
par la consolidation d'entreprises et ainsi développer
l'intermodalité entre les différents modes de transport.
Du côté du transport aérien gouvernemental
maintenant, le budget de ce service est intégré à la
mission gouvernementale et administrative. C'est le seul programme se
rattachant à cette mission, tous les autres faisant partie de la mission
économique, à l'exception du transport scolaire qui est, lui, il
va de soi, dans la mission éducative et culturelle. Le service
aérien gouvernemental, de par son appartenance à cette mission, a
donc pour rôle de rendre des services aux autres entités
gouvernementales, que ce soit dans le transport des personnes et des
marchandises ou dans la protection de la forêt.
Je formulerai trois brèves remarques sur ce programme. D'abord,
à l'élément 1, transport des personnes: la mise en place
d'une tarification pour les utilisateurs n'a pas eu pour effet de faire baisser
la demande; au contraire, on note une augmentation surtout dans le transport
des passagers. Cela démontre l'utilité et l'excellent service.
Pour ce qui est de la protection de la forêt, les conditions climatiques
de l'été dernier ont amené une réduction de 53 %
des heures de vol pour les CL-215 et de 67 % pour les Canso. La première
année de fonctionnement du fonds renouvelable qui s'applique au
transport des personnes et aux sociétés de conservation pour la
protection de la forêt est assez concluante. Même s'il était
prévu que la tarification n'était pas adéquate pour
permettre l'autofinancement, le déficit pour 1984-1985 sera moins
élevé que prévu initialement.
Pour ce qui est du budget du programme 8, maintenant, il est
sensiblement le même que l'an dernier, soit 14 800 000 $, et les
variations entre éléments de programme sont justifiées par
des mécanismes de définition et de fonctionnement du fonds
renouvelable.
Je terminerai ce programme en exprimant ma fierté du service
aérien gouvernemental. Son excellence déborde les
frontières du Québec. Ainsi, au cours de l'été
dernier, des avions-citernes disponibles ont été loués
à la province de l'Ontario. Plus récemment, une entente avec le
Mexique a été conclue par l'intermédiaire de la
Société québécoise des transports qui a comme
mandat, entre autres, de commercialiser nos avions de lutte contre les
incendies de forêt. Finalement, évidemment, il y a eu notre
contribution à l'Equateur dans le cadre d'une intervention
bénévole aux Galapagos, pour laquelle le gouvernement
équatorien a chaleureusement remercié le gouvernement du
Québec pour l'aide qui a été apportée
particulièrement par le service aérien gouvernemental et
l'équipe de pilotes et de mécaniciens qui est allée sur
place. (21 heures)
Ceci termine, à peu de choses près, les remarques
préliminaires sur le budget du ministère des Transports. Tel que
mentionné au début de cette intervention, c'est un
ministère très diversifié, autant au point de vue de la
nature des dépenses que des trois missions sur lesquelles il exerce son
action. Son impact est grand et notre approche d'intermodalité dans les
modes de transport aura sûrement pour effet d'accroître son
importance dans l'avenir.
Je vous remercie, M. le Président. Les membres de mon
équipe ainsi que celui qui vous parle, évidemment, nous sommes
à votre disposition et à celle des membres de cette commission
pour essayer de répondre à toutes les questions que cet
exposé ou l'examen des crédits aura fait naître chez les
membres de la commission.
Le Président (M. Marquis): Merci beaucoup. M, le
député de Mont-Royal.
M. John Ciaccia
M. Ciaccia: Merci, M. le Président, En premier lieu, je
voudrais souhaiter, au nom de l'Opposition, la bienvenue aux fonctionnaires du
ministère et les remercier à l'avance de la collaboration qu'ils
voudront bien apporter aux membres de la commission.
En deuxième lieu, je voudrais demander si quelqu'un connaît
le score dans la partie entre les Nordiques et l'équipe de
Philadelphie.
M. Tardif: 2 à 0. M. Ciaccia: Pour qui? Une
voix: Les autres. M. Tardif: Philadelphie.
M. Ciaccia: Pour les autres? Ah! c'est malheureux! Bon! En
troisième lieu, avant de passer à l'étude de chacun des
programmes des crédits, j'aurais quelques remarques d'ordre
général à formuler. Au plan budgétaire,
l'augmentation des crédits, par rapport à ceux qui ont
été adoptés l'an dernier, est à peu près
nulle, de l'ordre de moins de 1 %. Effectivement, cela veut dire qu'il y a une
baisse. 5î on tient en considération l'augmentation de
l'inflation, cela veut dire qu'on dépense moins cette année qu'on
n'a dépensé l'année dernière pour les programmes du
ministère. Il faut souligner qu'il s'agit de la deuxième
année d'affilée où aucune augmentation significative n'est
enregistrée malgré, entre
autres, les besoins évidents en matière d'infrastructures
nouvelles ou renouvelées, tant bu niveau du transport routier que du
transport en commun.
Le ministre peut toujours prétendre, comme l'a fait son
prédécesseur l'an dernier, qu'avec un budget de 1 600 000 000 $,
quoique ce budget vient d'être scindé parce qu'une sortie de
l'administration du ministre des Transports a été
transférée au ministre de la Voirie...
M. Tardif: Si le député de Mont-Royal me le permet,
il n'y a toujours qu'un seul ministère des Transports, un seul ministre
et un seul budget.
M. Ciaccia: Oui.
M. Tardif: Mais il y a une délégation pour la
gestion de certains programmes.
M. Ciaccia: C'est cela. Malgré qu'il y ait un budget de 1
600 000 000 $ et un contrôle budgétaire judicieux, il est possible
de faire des choix n'impliquant pas une diminution au niveau des
activités. Cependant, les faits sont là et le ministre aura fort
à faire pour nous convaincre qu'il pourra, avec des sommes presque
identiques et avec des priorités qui n'ont, pour ainsi dire, pas
été modifiées, remédier à des
problèmes qui s'amplifient d'une année à l'autre, dans
certains cas, justement à cause du choix des priorités.
Un bref bilan des activités du ministère et des
problèmes encourus au cours de la dernière année
démontre clairement que le domaine des transports n'a pas reçu
l'attention qu'on aurait dû lui consacrer. Sans reprendre un à un
tous les programmes du ministère, j'aimerais attirer l'attention du
ministre sur certains problèmes qui perdurent et pour lesquels aucune
solution valable n'a encore été proposée.
Premièrement, on pourrait se référer au
problème d'intégration tarifaire des différentes
commissions de transport, rive sud, rive nord, Montréal. On a fait des
promesses à maintes reprises, à savoir qu'il y aurait une
intégration tarifaire. La dernière promesse a été
faite à la veille de la dernière élection
générale. Plusieurs députés et ministres, le
premier ministre en tête, parce que cela touche son comté, le
comté de Taillon, ont fait une promesse électorale en 1981 quant
à la tarification, l'intégration tarifaire, mais malgré
tes déclarations répétées on n'a pas encore
réglé le problème de l'intégration tarifaire.
Quant au problème du métro de surface et du prolongement
du métro, la ligne 7, après avoir été forcé
de reconnaître que le projet initial de métro de surface sur trois
lignes était par trop ambitieux, le gouvernement a aussi
été forcé de renoncer au projet de la ligne 6 de
métro de surface dans le secteur nord-est et ce, après avoir
dépensé plus d'une vingtaine de millions de dollars en recherches
effectuées par le COTREM. Je pense que c'est l'automne dernier que le
ministre annonçait que le projet auquel il entendait donner suite est un
métro souterrain utilisant la technologie fer sur fer avec des voitures
de petit gabarit. C'est le prolongement, la construction de la ligne 7. Cette
proposition serait à mi-chemin entre la proposition de la CUM d'une
ligne souterraine et celle de la ligne 6 qui prévoyait la construction
d'un métro de surface fer sur fer à grand gabarit.
Une étude qui contredit en plusieurs points le rapport Gascon,
entre autres, concernant les coûts de construction et d'exploitation
ainsi que les avantages et les désavantages de la technologie retenue, a
conduit à cette décision. Une étude a été
rendue publique et il y avait certains chiffres, certaines recommandations. Non
seulement cette étude n'est-elle pas arrivée aux mêmes
conclusions, mais elle n'est pas arrivée aux mêmes données,
aux mêmes chiffres quant à la question de l'exploitation, le
coût de l'exploitation, le coût de la construction. Alors, il
semble y avoir des contradictions dans les deux études. Je ne sais pas
où, aujourd'hui, le ministre se situe et quelle est la décision
finale. Il semble y avoir un peu de confusion même quand on interroge les
membres de la CUM pour savoir exactement quel sera le tracé de la ligne
et quelle sera la décision finale. Je crois qu'ils ont accepté la
décision du ministre; le ministre peut me corriger. Si le ministre leur
a imposé une décision fer sur fer souterrain, je pense qu'ils
n'ont pas eu grand choix. Le ministre pourrait peut-être préciser,
nous faire connaître l'état actuel du dossier,
l'échéancier et les ententes finales, s'il y en a, avec les
membres de la CUM.
Je voudrais savoir ce qu'entend faire le ministre dans ce dossier.
A-t-il l'intention de faire connaître, de façon précise,
aux contribuables qui devront en payer la note l'étendue réelle
de ce projet et les délais dans lesquels il entend procéder? Je
pourrais demander au ministre s'il ne croit pas, avant d'engager plus de 400
000 000 $ de fonds publics, qu'il devrait faire toute la lumière sur les
coûts et sur le projet lui-même afin de prouver qu'il s'agit de la
meilleure solution pour offrir un service adéquat dans le secteur et
pour faire preuve de notre expertise technologique. Nous, de l'Opposition
officielle, croyons que le gouvernement doit, dans les meilleurs délais,
convoquer des audiences publiques afin de comparer les différentes
avenues possibles et choisir la plus adéquate.
J'en profite donc aujourd'hui pour demander de nouveau au ministre
de
convoquer ces audiences. Ce serait vraiment dans le but,
premièrement, de faire la lumière sur les deux différentes
études; deuxièmement, de voir s'il y a vraiment un
développement d'une nouvelle technologie et, troisièmement, de
faire connaître les vrais coûts de cette décision du
ministre, celle de la construction de la ligne 7 fer sur fer à petit
gabarit, par rapport au coût de construction tel qu'il était
recommandé par le rapport Gascon.
Un autre projet, restant pour le moment dans la région de
Montréal et dans le transport en commun: la modernisation de la ligne de
train de banlieue Montréal-Deux-Montagnes. Cela tarde à se
concrétiser. Je crois que le ministre y a fait référence
dans ses remarques préliminaires. On a déjà entendu d'un
autre ministre, du gouvernement, qu'ils avaient l'intention de procéder.
Or jusqu'à maintenant, on n'a vu aucun geste concret en ce qui concerne
la modernisation de la ligne MontréalDeux-Montagnes.
Si le ministre semble mettre en doute l'affirmation que je fais,
à savoir que le gouvernement a dépensé 5 000 000 $,
à notre avis et selon l'opinion de ceux qui connaissent la situation
lamentable de cette ligne, c'étaient presque des réparations
d'urgence. L'équipement date, je crois, de 1918. Dépenser 5 000
000 $ ce n'est pas vraiment procéder à la modernisation de la
ligne, mais c'est plutôt faire seulement les réparations d'urgence
qui s'imposaient pour ne pas que la ligne cesse de fonctionner
complètement.
En plus de cela on sait qu'il y a des montants d'argent du gouvernement
fédéral. Je pense qu'il reste quelque 40 000 000 $ des 70 000 000
$ que le gouvernement fédéral avait mis à la disposition
du gouvernement du Québec pour la modernisation et la rénovation
de trains de banlieue. La ligne, déjà désuète,
continue à se détériorer. Aucune décision n'est
prise malgré les demandes répétées des usagers de
plusieurs conseils des municipalités desservies.
Je demanderais au ministre quelles sont les mesures prévues
à court terme. Le ministre doit sans doute être au courant d'une
pétition signée par plus de 7000 pétitionnaires usagers de
la ligne, et aussi des résolutions de différentes
municipalités qui sont affectées par la ligne
MontréalDeux-Montagnes demandant au ministre d'agir. Je sais
qu'à l'Assemblée nationale, à la suite d'une question qui
avait été posée au ministre, je pense qu'il avait fait la
remarque que cela coûtait quelque 25 000 000 $ cette année et
qu'il y avait seulement 10 000 usagers.
Je voudrais faire remarquer au ministre qu'une des raisons pour
lesquelles il y a moins d'usagers c'est parce qu'ils ne peuvent pas se fier au
service. À une époque il y avait plus de 30 000 usagers sur cette
ligne.
Si les gens pouvaient compter sur un service adéquat, avec des
wagons un peu plus modernes - principalement c'est une question de service - je
pense qu'il y aurait beaucoup plus que 10 000 personnes par année qui
utiliseraient la ligne. Je ne pense pas qu'il faille utiliser comme exemple le
coût énorme par passager dans les conditions actuelles, car les
usagers ont clairement l'impression que le gouvernement veut les
décourager d'utiliser cette ligne.
Je me souviens qu'en campagne électorale, en 1976, j'allais
rencontrer des électeurs à la gare. Je commençais à
7 heures le matin et j'allais jusqu'à 10 heures. Il y avait une foule de
gens. A mon étonnement, quand j'ai essayé de faire la même
chose en 1981, il n'y avait personne. Pas parce qu'il y avait moins de
population à Mont-Royal. La population est la même mais les gens
disaient: On arrive parfois à 7 heures et le train n'est pas là.
On ne peut pas se fier. Alors ils ont pris d'autres moyens de se rendre en
ville. Je pense que c'est un service qui ne devrait pas être
détérioré de cette façon. Je pense que le ministre
et le gouvernement devraient répondre à la rénovation de
cette ligne, spécialement quand on nous dit qu'il y a une somme de 40
000 000 $ du ■ gouvernement fédéral qui est disponible pour
la modernisation de la ligne MontréalDeux-Montagnes. (21 h 15) 11
y a une autre ligne pour laquelle les gens s'inquiètent beaucoup et pour
laquelle il y a encore des fonds du gouvernement fédéral, c'est
la ligne MontréalSaint-Hilaire. Celle-ci a besoin de
rénovations. J'étais dans le comté de Verchères en
fin de semaine et les gens disaient que les heures de cette ligne sont faites
pour décourager l'utilisation. Si vraiment le gouvernement voulait
encourager les usagers de la ligne Montréal Saint-Hilaire,
premièrement il ferait des rénovations en utilisant aussi les
fonds du gouvernement fédéral et, deuxièmement, il
s'assurerait que les heures de service correspondent aux besoins des
usagers.
Dans le domaine du transport terrestre des marchandises et plus
spécifiquement dans l'industrie du camionnage, je pense qu'on l'a
déjà soulevé à l'Assemblée nationale, on a
l'impression qu'on est presque arrivé à une confrontation entre
le ministre et les porte-parole de l'industrie. Ceux-ci réclament depuis
plusieurs années, depuis 1979, que le gouvernement fasse appliquer les
lois et règlements qu'il a lui-même adoptés pour mettre fin
au transport illégal. Je discutais la semaine dernière avec les
usagers, les industriels qui utilisent les services de camionnage, et leur
réaction était qu'il y a beaucoup de confusion dans la
réglementation; qu'eux, pour être de bons citoyens, ne veulent pas
utiliser les illégaux,
mais qu'ils sont presque mis dans une situation où ils n'ont pas
le choix face à la position du gouvernement, premièrement d'avoir
certains règlements qui portent à confusion et,
deuxièmement, de ne pas appliquer la réglementation.
Entre 1978 et 1980, des commissions parlementaires ont été
tenues pour étudier le problème. Le gouvernement disait vouloir
agir, mais rien de positif n'a été fait depuis. Au contraire, les
illégaux augmentent à cause d'un contrôle routier qui s'est
détérioré au lieu de s'améliorer. Cette
détérioration est due principalement è une diminution du
contrôle par les agents. Le transfert des opérations à la
Sûreté du Québec aurait été identifié
dans un mémoire au Conseil du trésor comme la pire des solutions.
Le transfert a été effectué malgré tout. Les postes
de contrôle et de pesée sont ouverts tellement sporadiquement
qu'on peut se demander à quoi ils servent et à quoi cela sert
d'en construire d'autres nouveaux. Je sais que le ministre, à la suite
de certaines questions, de représentations qui ont été
faites à l'Assemblée nationale a répondu que beaucoup
d'autres postes de vérification sont en construction.
L'industrie du camionnage nous dit que, premièrement, il y a
beaucoup de ces postes qui n'opèrent pas continuellement. Cela veut dire
que le contrôle n'est pas fait adéquatement. S'il y a une
volonté du gouvernement d'appliquer les lois, il faudrait non seulement
que le gouvernement dise "On va construire un certain nombre de nouveaux postes
de vérifications mais encore qu'il s'assure, comme on le fait dans
d'autres provinces, que les postes sont ouverts sinon 24 heures par jour au
moins tous les jours de ia semaine, pour ne pas que ceux qui n'ont pas de
permis ou qui ne suivent pas les règlements trouvent le moyen de passer
par ces postes de vérification quand ils ne sont pas ouverts.
Je pourrais demander comment le ministre peut croire que dans de telles
circonstances l'industrie québécoise prospère et demeure
concurrentielle? Il me semble qu'on devrait apporter plus d'attention à
un problème qui est très réel et qui a été
porté à l'attention du ministre. On a même souligné
les pertes considérables du gouvernement à la suite de la
non-application de la réglementation. Ceux qui obéissent aux
lois, ceux qui respectent la réglementation sont
pénalisés. Le gouvernement modifie cette réglementation si
elle est trop onéreuse, mais entre-temps le gouvernement devrait
l'appliquer pour qu'il y ait une loi uniforme pour tous ceux qui sont dans
cette industrie.
Pour ce qui est de la construction et de la conservation du
réseau routier son état désastreux est
dénoncé régulièrement par les usagers de la route
et par divers groupes. Une étude effectuée par l'Association des
constructeurs de routes et de grands travaux, basée sur des
données fournies par le ministère, a précisé que 13
% du réseau routier principal québécois ne répond
pas aux propres normes de sécurité du ministère. On
pouvait y lire qu'un plan quinquennal de 464 400 000 $ devait être
consacré au réseau pour le remettre en état. Il y
même eu une étude qui affirmait que cela coûte 240 000 000 $
par année aux usagers pour des réparations à leurs
véhicules. Je pense que c'est dans la même étude, faite par
Trip Canada dans différentes provinces, qu'en était venu au
chiffre de 241 000 000 $ pour ce qu'il en coûtait aux usagers du
Québec à la suite du mauvais état du réseau
routier. Cette étude n'a pas été contredite. Les
constatations des usagers ne l'ont pas été non plus pour des
raisons évidentes. On pourrait dire que le premier ministre
lui-même reconnaissait déjà en 1981 que l'état des
routes était lamentable. Il disait, lors d'une assemblée dans le
comté de Rousseau, qu'il avait failli "arriver démantibulé
à cause de l'état des routes" et que "malgré les coupures,
le budget permettrait néanmoins de s'occuper des routes locales et
régionales". Depuis ce temps, le budget, au lieu d'augmenter, a
diminué. Malgré l'évidence, on assiste à une
diminution croissante de la part relative du budget consacrée à
la voirie. D'année en année, on assiste à une guerre des
chiffres sans que, pour autant, des dispositions réelles soient prises,
et cette année encore les crédits diminuent.
Vous me direz que le premier ministre a pris la peine de nommer un
ministre délégué, reconnaissant ainsi l'importance de la
voirie, plus particulièrement pour les régions
périphériques éloignées, et pour le
développement économique de ces régions. Mais, pas plus
que la guerre des chiffres, cette nomination n'est satisfaisante car elle n'a
pas été accompagnée du budget nécessaire pour
remédier à la situation.
De plus, il est particulièrement inquiétant de constater
que le ministre délégué responsable du dossier ait
tenté de justifier les baisses de budget par ce qu'il appelle des choix
de société, lors d'un débat récent. L'attitude du
ministre n'a pas été plus encourageante quand il a
expliqué sa conception du développement des transports au
Québec, dans laquelle bien peu d'importance était accordée
à la voirie. Encore ici, on pourrait demander comment le ministre peut
expliquer son manque d'intérêt et de volonté d'agir. Depuis
1981, il semble y avoir peu d'intérêt dans la voirie. Il faudrait
demander d'expliquer le regain d'intérêt du gouvernement quand
arrive une campagne électorale.
Dans le domaine du transport aérien, et plus
précisément dans le dossier Quebecair, plusieurs problèmes
persistent. La qualité de la desserte des régions, qui devrait
être
l'objectif principal de la société d'État, est fort
contestée. Si on se fie aux représentations des gens et
organismes de ces régions, la situation irait d'ailleurs en se
dégradant. Sur la Côte-Nord, en Gaspésie et en Abitibi, les
usagers se plaignent de la qualité des services. Que font le ministre et
son gouvernement pendant ce temps? Ils tentent de prouver que les millions
investis dans l'aventure Quebecair pourraient, un jour, mener la compagnie
à un équilibre budgétaire. Le ministre vient d'affirmer
que cette année, en 1985-1986, il y aura un équilibre
budgétaire. Mais qu'a fait le ministre pour répondre aux demandes
des différentes régions en ce qui concerne le service de ces
régions, le service que ces régions déclarent
inadéquat? On voudrait aussi avoir plus de renseignements de la part du
ministre quand il décidait de se lancer dans une confrontation avec
l'autre transporteur aérien régional, Nordair, en investissant 5
200 000 $ dans cette compagnie contre la volonté de l'actionnaire
majoritaire. Le ministre prétendait améliorer sa position dans
des négociations en vue d'une éventuelle fusion. Cette attitude,
cette approche a été contestée non seulement par
l'actionnaire majoritaire de Nordair, mais a reçu de très
mauvaises réactions de la part du milieu et de la part des observateurs
qui ont écrit abondamment à ce sujet. Ils ont souligné,
mis en doute le rôle du gouvernement et se sont demandé où
allait le gouvernement dans le dossier de la fusion éventuelle et
comment cet acte, ce geste du gouvernement pouvait aider à une fusion.
Parce qu'une fusion présuppose un accord mutuel entre l'actionnaire
majoritaire et le gouvernement qui veut effectuer cette fusion. Si cet accord
n'a pas lieu, si c'est inacceptable et inaccepté de l'actionnaire
majoritaire, je voudrais demander au ministre comment son geste pourrait aider
à une fusion éventuelle Nordair et Quebecair, car le ministre et
le gouvernement admettent que ce serait fort préférable d'avoir
un transporteur aérien régional au Québec plutôt que
d'avoir une concurrence entre les deux.
J'aurais aussi quelques remarques à faire sur l'assurance
automobile. Le régime d'assurance automobile a été
l'objet, au cours des derniers mois, de critiques sévères surtout
relativement à l'indemnisation des blessés graves et au
traitement des réclamations qui laisserait à désirer. Le
ministre peut-il nous dire s'il a l'intention d'apporter une attention
particulière à ces revendications? Est-il conscient que le sort
des blessés graves ne peut être amélioré que par une
intervention de sa part dans notre système?
Toujours concernant l'assurance, j'aimerais demander au ministre si une
hausse des primes est prévue pour le présent exercice financier.
Nous savons déjà que les assurés devront payer 9 % de plus
à la suite de la taxe sur les assurances prévue au budget, mais
l'inconnue qui demeure est la suivante: Est-ce que le transfert des coûts
de santé consécutifs aux accidents routiers de la Régie de
l'assurance-maladie à la Régie de l'assurance automobile
évalués par le président du Conseil du trésor
à 80 000 000 $ annuellement se traduira par une hausse des primes? Le
ministre, à la suite de questions à l'Assemblée nationale
durant la période des questions a été évasif sur le
sujet, disant que le nombre d'accidents sera un critère Important
à considérer. Peut-il être plus clair aujourd'hui et nous
donner plus de précisions?
La sécurité routière aurait dû être
aussi une priorité gouvernementale. Malheureusement, le bilan routier du
Québec n'a rien d'enviable étant un des plus mauvais au Canada.
En 1984, on a enregistré une hausse des accidents avec dommages
corporels et avec des victimes de blessures graves qui ont augmenté dans
des proportions de 8 % et de 6 %. Des mesures auraient pu être prises
notamment l'instauration d'un permis de probation, la vérification
mécanique obligatoire dans certains cas, des effectifs policiers en
nombre suffisant, la remise de la gestion de la sécurité
routière au ministère plutôt qu'à la Régie de
l'assurance automobile et, finalement, l'entretien adéquat du
réseau routier. Je ne sais pas, mais je crois que c'est le
prédécesseur du ministre qui a présenté à
l'Assemblée nationale le projet de loi 81. Nous avons fait part au
ministre de nos objections, de nos préoccupations. Le projet n'a pas
été adopté à la fin de la session de 1984.
Peut-être que le ministre pourrait nous parler de l'état de ce
projet de loi. Est-ce que les représentations, les lacunes et les
problèmes que ce projet de loi créait dans certains domaines...
Est-ce que le ministre a trouvé une autre formule, a pensé
à des modifications? Est-ce que le ministre a l'intention de
présenter un projet de loi modifié durant la présente
session? (21 h 30)
Dans tous les cas que je viens de citer, que ce soit la question du
camionnage, du réseau routier, des trains de banlieue, on a eu beaucoup
de promesses et au moins une reconnaissance des problèmes. La
nécessité de réhabiliter le réseau routier, de
prendre des décisions concernant les infrastructures de transport en
commun à Montréal, de réaliser l'intégration
tarifaire, de rendre notre industrie du transport des marchandises plus
concurrentielle ou d'améliorer la sécurité au
Québec a été reconnue. Mais on a l'impression que,
malgré cela, rien ne bouge. Ou bien la tâche semble trop lourde
pour le ministère, pour les ministres qui se sont succédé,
ou bien les transports ne sont pas considérés comme une
priorité par le
gouvernement. Peut-être que le manque d'augmentation dans les
budgets est un aveu de ce fait.
Je crois que le ministre doit comprendre qu'une saine politique des
transports constitue un outil essentiel de planification du
développement économique. Ses effets sur l'emploi, sur
l'industrie et sur l'industrie touristique doivent être un incitatif
sérieux. Le développement des économies régionales
et l'amélioration de la qualité de vie dans les régions
passent aussi par une structure de transport adéquate. Un réseau
routier acceptable et bien entretenu, allié à des liaisons
aériennes et à un transport fluvial efficace, constituerait un
atout majeur pour notre industrie manufacturière. De plus, l'industrie
du matériel de transport québécois, l'une des plus
dynamiques et des plus compétitives de nos industries, doit être
soutenue pour que les marchés extérieurs lui soient de plus en
plus ouverts. À ce chapitre, le financement de la recherche et du
développement est d'une importance capitale. Le ministre a
mentionné qu'il avait l'intention de mettre en oeuvre la politique du
gouvernement sur la recherche et le développement, mais c'est encore un
engagement pour l'avenir. Le livre blanc sur la recherche et le
développement a été rendu public depuis un bon bout de
temps. Le gouvernement avait mentionné qu'environ 1 % du budget devrait
être mis de côté pour la recherche et le
développement. Jusqu'à maintenant, nous ne voyons pas ces
chiffres dans les crédits. Je sais que le ministre vient
d'énoncer qu'il a l'intention de mettre en oeuvre cette politique. A un
moment donné, le ministère avait annoncé sa
décision de quintupler en cinq ans les montants alloués à
la recherche et au développement. Mais nous n'avons pas vu ces chiffres
dans les crédits du ministère.
À la lumière de ce qui précède, je
demanderai au ministre d'expliquer en quoi les crédits alloués
aux Transports et les priorités définies diffèrent de ce
qu'on a connu au cours des dernières années. Je crois qu'il
devrait être très explicite, parce qu'on ne voit pas vraiment de
grands changements dans les priorités du gouvernement. On ne voit pas
d'actions dans des domaines très importants soit pour l'industrie du
transport en général ou quant à certains projets
très spécifiques dans la région de Montréal ou dans
les différentes régions du Québec.
M. Guy Tardif (réplique)
M. Tardif: Je vais essayer de répondre aux principales
questions soulevées par le député de Mont-Royal, en
commençant peut-être par le dernier point qu'il a soulevé
sur la recherche et le développement. Je voudrais lui dire d'abord que
le document intitulé "Les voies de l'avenir" est de publication
relativement récente et j'ai l'intention, dans le cadre d'un projet de
loi omnibus, d'introduire la création du Conseil de la recherche et du
développement en transport. Des sommes sont prévues, qu'on ne
retrouve peut-être pas toutes regroupées, le député
de Mont-Royal a raison, sous le titre "recherche et développement". Il y
en a une partie à l'intérieur du budget, enfin dans les
différents programmes et ce n'est pas vrai que c'est le ministère
- je pense que ce n'est pas ce que le député de Mont-Royal
demande - qui se fasse le maître d'oeuvre de toute la recherche et du
développement en transport.
Donc, il y a une partie qui est transférée sous forme
d'aide à des organismes de recherche en transport. Je pense, notamment,
au Centre de recherche sur les transports de l'Université de
Montréal, je pense à l'aide récemment consentie à
l'Université Concordia dans ce domaine; bref, il y a différents
programmes. Si le député de Mont-Royal consulte attentivement -
on pourra attirer son attention au besoin - il constatera que les sommes qui,
à un titre ou à un autre, sont consacrées à la
recherche dans ce budget sont de l'ordre de 9 000 000 $ et que
présentement, dans le cadre des ententes auxiliaires que je suis en
train de négocier avec le fédérai, un poste important est
prévu en matière de recherche et de développement.
Lorsque le député de Mont-Royal dit que l'on regarde le
budget et qu'on ne voit pas de changement par rapport aux années
antérieures, c'est drôle, car j'ai sorti les budgets du
ministère des Transports de 1970 à maintenant, histoire de voir
l'évolution, et je constate, par exemple, qu'en 1971-1972 le
gouvernement du temps avait consacré un grand total de 2 000 000 $ -
j'ai bien dit 2 000 000 $ - au transport en commun, au système de
transport terrestre. Cette semaine, je suis allé inaugurer un nouveau
garage pour la CTCUM à Saint-Laurent; le coût de construction du
garage est de 15 000 000 $ et la part du ministère a été
de 12 000 000 $. Pour la seule construction du garage, à 75 % des
coûts, le ministère a versé six fois plus pour un seul
garage que ce qui avait été versé en 1971-1972 dans le
domaine du transport en commun.
En fait, si on trouve loin de remonter à 1970, on va
s'arrêter à 1975-1976. À ce moment-là, la somme
consacrée au transport en commun par le gouvernement du temps
était de l'ordre de 15 800 000 $ pour tout le Québec. J'entendais
le député de Mont-Royal nous dire tantôt: M. le ministre,
26 000 000 $ de déficit de fonctionnement pour le train CPRigaud
et CNDeux-Montagnes, ce n'est pas beaucoup. Finalement, il ne faut pas
considérer cela de cette façon; améliorez la
qualité et il va y avoir
du monde dans les trains.
Je lui ferai remarquer que 26 OOO 000 $, c'était plus que tout le
budget d'aide au transport en commun en 1975-1976. En fait, cette année,
le poste du transport terrestre des personnes, le système de transport
terrestre au ministère représente 407 000 000 $. On est donc
parti de quelque 15 800 000 $ en 1975-1976 à 400 000 000 $. C'est un
changement considérable.
Le député de Mont-Royal - cela sous-tend un certain nombre
de ses autres observations - dit: Le gouvernement met moins d'argent sur les
réseaux routiers. Là-dessus, je dois lui dire qu'il a raison. Les
sommes consacrées à la construction du réseau routier,
depuis les années 1975-1976, ont plafonné effectivement,
même elles ont commencé à régresser. Mais au cours
de la même période, tout l'effort - une bonne partie, en tout cas
- a été dirigé vers le transport en commun.
Mme la Présidente, le député de Mont-Royal devrait
savoir que le coût de construction d'une autoroute est à peu
près de 1 000 000 $ le kilomètre contre à peu près
250 000 $ à 300 000 $ le kilomètre pour une route
régionale ordinaire. C'est donc dire qu'avec les mêmes sommes, du
simple fait que les grosses infrastructures autoroutières sont
terminées, il est possible de faire pas mal plus de kilomètres de
route qu'on ne le faisait en construisant des autoroutes.
Voici un autre élément important. Le député
de Mont-Royal parle de l'état déplorable du réseau
routier. Je regarde encore une fois les budgets du ministère des
Transports, en remontant à 1970 toujours, et je constate - toujours en
dollars courants -que la part relative du budget du ministère des
Transports à la conservation du réseau routier du temps où
l'Opposition formait le gouvernement, était de 20 %. En 1971-1972, 116
000 000 $ sur 559 000 000 $, 20, 5%; en 1972-1973, toujours pour la
conservation, la restauration, 19, 7 %; en 1973-1974, 20 %, 20 %, 20 %, etc.
Cela se maintient autour de 20 % jusqu'en 1975-1976. Et, à partir de
1975-1976, 1977-1978 en fait, la conservation du réseau routier, 24 %;
l'année suivante, 24 %; en 1979-1980, 26 %; en 1980-1981, 26 %; en
1981-1982, presque 27 %; en 1982-1983, presque 28 %.
Au cours de cette période, alors que le député de
Mont-Royal dit que nous ne consacrons pas beaucoup d'argent à la
réfection du réseau routier, je lui fais part que nous avons
systématiquement augmenté la part relative du budget du
ministère des Transports consacrée à la restauration du
réseau routier, qui se situait autour de 19 % ou 20 % de 1970 à
1975-1976, et qui, maintenant, est beaucoup plus voisine de 25 %, 26 %, 27 % au
cours de la période qui a suivi.
Le député de Mont-Royal dit qu'il y a un certain nombre de
problèmes en suspens et il aimerait être fixé. Par exemple,
il m'a parlé de l'intégration tarifaire. Bien oui, M. le
Président, cela fait quatre mois que je suis au ministère et cela
fait sept ans que, dans le milieu, tout le monde, la plupart des intervenants
conviennent qu'il faudrait procéder à l'intégration
tarifaire interrive, style Laval-Montréal-rive sud, etc. Le
député de Mont-Royal qui, sans aucun doute, suit bien
l'actualité montréalaise, devrait savoir que les
différents intervenants n'ont pas réussi, jusqu'à
maintenant, à faire l'accord entre eux sur la façon de
réaliser cette intégration tarifaire. Je ne sais pas si je dois
prendre son invitation à me saisir du dossier comme étant
l'occasion, possiblement, puisque les différents intervenants ne
s'entendent pas, de procéder de cette façon comme d'ailleurs le
gouvernement l'a fait en introduisant, de sa propre initiative, les
laissez-passer mensuels en 1980, ce qui a contribué à augmenter
considérablement l'achalandage. Je rappellerai au député
de Mont-Royal que, pour introduire cette mesure, il a fallu que l'État
québécois subventionne les commissions de transport, non pas
à 100 %, mais à 110 %. On donnait un rabais de 7 $ pour un
laissez-passer mensuel et on donnait 0, 70 $ par carte à la
Communauté urbaine de Montréal et à la CTL, à
l'époque, pour introduire le laissez-passer mensuel. Peu de temps
après mon arrivée au ministère, j'ai invité les
parties à me faire part de leur position dans ce dossier. J'ai
rencontré le maire Lefebvre, de Laval. J'ai rencontré les maires
Finet et Parent, sur la rive sud. J'ai rencontré les gens de la
Communauté urbaine de Montréal. Je dois dire que nous sommes en
face de deux solitudes et que, de ce côté-là,
l'évolution n'a pas été à la mesure des espoirs, en
tout cas, que j'avais formulés en arrivant. (21 h 45)
Le dossier du métro de surface. Le député de
Mont-Royal dit que le ministre aurait fait une annonce à l'automne. Non,
ce n'est pas tout à fait à l'automne; c'est au mois de janvier,
au retour des vacances. Lors de l'annonce des commissions de transport
intermunicipal dans la région de Montréal, créant un
certain nombre d'entre elles, pour environ 120 municipalités, un
journaliste me posait cette question. Je vais le dire au député
de Mont-Royal exactement comme je l'ai dit au journaliste; M. le ministre, vous
venez d'arriver; qu'est-ce que vous allez faire - il me met le micro sous le
nez -avec le réseau de métro de surface dans l'est? Je vais vous
répondre exactement ce que j'ai répondu à ce
moment-là. Sur la simple base de l'achalandage, j'ai dit qu'il
m'apparaissait évident, après avoir consulté
le dossier, qu'il n'y avait pas de justification pour de telles
infrastructures dans l'est de Montréal. Deuxièmement, j'ai
ajouté que, si jamais nous allions de l'avant avec un projet de
métro dans l'est, ce devait être d'abord pour d'autres
impératifs et ces impératifs devaient être plutôt
d'ordre économique, c'est-à-dire permettre à notre
fabricant de matériel roulant québécois de trouver sa
place sur les marchés internationaux, puisque la demande dans le monde
présentement, que ce soit pour le remplacement du parc de voitures
existant comme à New York ou ailleurs ou pour des voitures neuves, des
réseaux neufs, c'est pour du fer à 95 % de la demande. C'est un
marché d'environ 500 000 000 $ par année pour du fer. Si bien
que, donnant mon impression comme cela spontanément au journaliste qui
me posait la question, j'ai dit: Quant à moi, le problème ne se
pose pas de savoir si cela va être le caoutchouc ou le fer, mais notre
choix est beaucoup plus entre le faire et ne pas le faire.
Cette boutade a évidemment fait son chemin. Les gens de la
communauté urbaine, de la banlieue, le maire de Montréal-Nord en
tête, ont communiqué avec moi pour savoir exactement ce que
j'avais dit. Je leur ai répété la même chose.
 ce moment, M. le Président, il faut dire qu'il y avait eu une
espèce d'entente sur le tracé, l'axe Pie-lX nord-sud et l'axe
est-ouest le long de la voie ferrée. On m'a dit qu'on allait
étudier la possibilité d'en arriver à une proposition
commune au sein de la communauté urbaine sur ces questions.
Les semaines ont passé, les mois ont passé. J'ai
reçu, la semaine dernière, puisqu'au moment où on a
visité le métro, la ligne 5, à l'occasion de laquelle,
d'ailleurs, j'avais invité également les députés de
l'Opposition dans les comtés par où passe cette ligne, à
cette occasion, dis-je, je n'avais pas reçu les lettres... Je les ai
reçues. J'en ai reçu deux. J'en ai reçu une de la ville de
Montréal et j'en ai reçu une de la Conférence des maires
de banlieue signée par son président, M. le maire Maurille
Séguin. Les deux positions ne sont pas les mêmes. J'ai eu
l'occasion de parler au président de la Communauté urbaine de
Montréal tout récemment qui m'a dit qu'il allait possiblement
tenter un ultime effort pour voir dans quelle mesure ces positions pouvaient
être rapprochées.
Le député me demandait de faire le point sur le dossier.
Voilà l'état dans lequel il est présentement. Dans le
cadre de pourparlers que j'aurai très prochainement avec le
président de la Communauté urbaine de Montréal en rapport
avec la loi sur la communauté et, évidemment, la Commission des
transports de la Communauté urbaine de Montréal, je compte
discuter de ce dossier, mais c'est présentement exactement l'état
de la situation.
Quant au débat sur le petit, le grand gabarit et tout cela, tout
cela m'apparaît être purement académique dans la mesure
où ce qui est en cause, contrairement à ce que d'aucuns ont
laissé entendre, ce n'est pas du tout la largeur des bougies, puisqu'il
s'agit du même gabarit à cet égard, mais bien plus la
largeur des caisses comme telles, les caisses de grand gabarit exigeant la
construction de deux tunnels, alors que les caisses de petit gabarit peuvent
convenir aux deux voies dans un seul tunnel.
Mais cela n'est pas un problème en soi, puisque le fabricant
étant au courant de la demande qui peut provenir pour des caisses de
petit, de moyen ou de grand gabarit n'a qu'à organiser sa ligne de
production pour répondre à la demande avec des types de
construction modulaire ajustables. Cela n'est pas du tout un problème.
Alors, voilà l'état de la situation sur la question du
métro de surface.
J'aborde le troisième point soulevé par le
député de, Mont-Royal, quant à la modernisation de la
ligne 3. À ce jour, nous avons dépensé 10 200 000 $ pour
l'amélioration de la ligne 3, CNDeux-Montagnes. Nous en avons
dépensé ou engagé 38 600 000 $ sur la ligne
CPRigaud. Nous avons dépensé 301 000 $ sur la ligne
Saint-Hilaire. Évidemment, un certain nombre de travaux d'étude
sur la ligne du collège Poînte-aux-Trembles du temps, où
cela devait faire partie de la ligne 6 comme telle... Bref, en tout et partout,
de dépensé ou d'engagé, un montant de 53 300 000 $
concernant ce réseau.
Le député de Mont-Royal dit: Le ministre ne nous
émeut pas beaucoup lorsqu'il dit que le déficit
d'opération des lignes CPRigaud et CN--Deux-Montagnes est de 26
000 000 $ dont 19 000 000 $ émargent à notre budget et 7 000 000
$ à peu près au budget de la Communauté urbaine de
Montréal. Cela ne nous émeut pas beaucoup de savoir qu'il y a 10
000 usagers et que 26 000 000 $, cela veut donc dire une subvention de 2600 $
par usager par année. Là-dessus, je suis obligé de dire
ceci au député de Mont-Royal: Améliorez notre
réseau et vous aurez plus d'achalandage. Évidemment, c'est la
question de la poule ou de l'oeuf. La même question se pose sur la
nécessité ou la rentabilité d'une ligne 6 dans l'est: si
on mettait les infrastructures, la clientèle viendrait. Je dois lui dire
là-dessus que ce qu'il ne sait peut-être pas, c'est que le
décret gouvernemental qui avait autorisé le plan
intégré de transport en 1981 prévoyait
l'aménagement de la ligne 3. Mais ce que le député de
Mont-Royal ne sait peut-être pas, c'est que la Communauté urbaine
de Montréal a remis en cause le décret et l'entente que ce
décret consacrait en disant au gouvernement: Nous ne voulons
plus de la ligne 6. Nous ne voulons plus d'une partie de ce qui
était dans le décret et, pour le reste, continuez à aller
de l'avant.
M. le Président, je voudrais dire au député de
Mont-Royal que, quant à nous, dans tout décret nouveau à
intervenir concernant la construction d'une ligne 67 - si c'était ainsi
qu'on devait l'appeler - il nous apparaît tout à fait normal que
la ligne 3 soit reprise dans ce nouveau décret et que l'on y consacre
les sommes voulues. D'ailleurs, je dois dire au député de
Mont-Royal que, récemment, dans le dossier de la rétrocession des
terres de Mirabel, j'ai préservé l'avenir en faisant en sorte
qu'on ne retourne pas à leurs anciens propriétaires les emprises
qui seraient éventuellement utiles pour la 13, la 50 ainsi qu'une ligne
ferroviaire jusqu'à Mirabel. Donc, quant à nous, il nous
apparaît évident que ce dossier doit recevoir de la part du
gouvernement, dans sa planification, l'attention qu'il mérite.
Il y a cependant deux conditions, quant à moi: la première
- là-dessus, j'aimerais que le député de Mont-Royal appuie
l'action du gouvernement et de toutes les provinces -c'est qu'actuellement nous
sommes soumis à la Loi sur les chemins de fer pour l'exploitation de ces
deux lignes. Nous ne pouvons que payer la facture qu'on nous envoie. Nous
disons qu'il est absolument aberrant que CN et CP ne puissent pas faire leurs
frais en fonctionnant selon cette loi-là et les critières et la
convention collective et tout. Par exemple, on me dit que la Loi sur les
chemins de fer exige d'avoir cinq personnes par train. On exploite le
métro à Montréal avec deux. Il y a des contraintes qui
font en sorte qu'on ne saurait exploiter ceci sur une base de transport en
commun urbain selon les contraintes d'une loi sur les chemins de fer faite
selon une autre époque: dès qu'on appelle un cheminot au travail,
il faut qu'il fasse tant d'heures, etc. On est soumis à cela. Je ferai
remarquer au député de Mont-Royal que ce n'est pas uniquement
nous, mais que Via Rail est également soumis au même
problème. À cet égard, on me dit qu'un projet de loi est
en préparation à Ottawa visant à assouplir ces
dispositions des lois sur les chemins de fer aussi bien pour Via Rail que pour
une autorité organisatrice de transport régional ou autre. Donc,
premier problème, celui des coûts ou des redevances à payer
à CN-CP.
Le deuxième en est un plutôt de gestion. Il arrive - on en
a l'impression, en tout cas - que la Commission de transport de la
Communauté urbaine de Montréal ne considère pas tout
à fait le service de train comme son affaire, de sorte qu'on voit des
autobus rouler en parallèle - autobus express rentrant directement dans
le centre-ville - à côté de ces trains. Il y a aussi des
coûts à cela, puisque l'État subventionne à la fois
le train et l'autobus. Mais, sous réserve de ce qu'on pense sur ces deux
questions, quant à moi, tout décret reprenant - et à la
demande de la communauté urbaine - le dossier du réseau
intégré de transport doit prévoir la ligne 3, mais, encore
une fois, avec ces deux réserves que j'ai mentionnées. Je ne sais
pas, M. le Président, s'il est préférable qu'on
arrête ici nos travaux pour ce soir et qu'on continue peut-être
demain, en disant un mot sur le camionnage, sur Quebecair et sur les autres
questions soulevées par le député.
Le Président (M. Marquis): Là-dessus, puisqu'il est
22 heures, la commission ajourne ses travaux à demain matin, 10 heures,
ici même au salon bleu.
(Fin de la séance à 22 heures)