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(Onze heures trente-huit minutes)
Le Président (M. Beauséjour): La commission
permanente de l'aménagement et des équipements est réunie
pour procéder à l'étude, article par article, du projet de
loi 81, Loi modifiant le Code de la sécurité routière et
d'autres dispositions législatives. Je demanderais au secrétaire
de nous indiquer s'il y a des remplacements.
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. Tout d'abord,
les membres présents sont: M. Beauséjour (Iberville); M. Ciaccia
(Mont-Royal); M. Desbiens (Dubuc); M, Fallu (Groulx); M. Le Blanc
(Montmagny-L'Islet); M. Saintonge (Laprairie); M. Tardif (Crémazie).
Les membres remplacés sont: M, Assad (Papineau) par M, Marx
(D'Arcy McGee); M. Côté (Charlesbourg) par M. French (Westmount);
Mme Juneau (Johnson) par M. Baril (Arthabaska); M. O'Gallagher (Robert Baldwin)
par M. Vallières (Richmond); M. Vaillancourt (Orford) par M. Bourbeau
(Laporte).
Le Président (M. Beauséjour): Merci. Nous allons
procéder avec les remarques préliminaires, M. le ministre.
Discussion
générale
M. Tardif: M. le Président, je n'ai pas, de remarques
préliminaires à faire, si ce n'est que de souhaiter que nous
démarrions avec l'étude article par article de ce projet et, en
cours de route, j'imagine que ce sera l'occasion d'échanger sur de
nombreux sujets.
Le Président (M. Beauséjour): M. le
député de Mont-Royal.
M. Ciaccia: M. le Président, avant de commencer
l'étude, article par article... J'avais demandé au ministre, en
deuxième lecture, s'il avait fait des études sur le nouveau
système d'enregistrement. Si vous vous souvenez, il avait
été fait mention que ce système était en
application dans d'autres provinces ou même dans d'autres États
américains et j'avais soulevé certaines questions sur des
études que votre ministère aurait pu mener pour arriver au projet
de loi actuel. Dans ces études, il y avait une question de coûts,
le coût d'implantation du système et, peut-être, les effets
de ce système ailleurs. Est-ce qu'il va fonctionner de la même
façon ici?
J'avais mentionné, par exemple, que dans les États
américains il y avait la question du "Title Law" et vous aviez admis que
cet aspect du "Title Law" ne s'appliquerait pas au Québec. Dans ces
études, peut-être qu'on pourrait voir à quel point cela
s'arrête juste avant d'être l'équivalent du "Title Law".
Qu'est-ce que cela prendrait pour effectuer un système, que
j'appellerais un système complet, qui pourrait répondre aux
autres besoins de la population? Le système du "Title Law" pourrait
régler plusieurs problèmes qui existent dans ce domaine.
Alors, tout cet aspect des coûts, des études, si
c'était possible de nous en donner des extraits, ce matin, si on pouvait
en avoir des copies, on pourrait peut-être regarder ça en fin de
semaine et quand on reviendra, au début de la semaine, on aura des
questions additionnelles à poser. On travaillerait assidûment non
seulement toute la semaine, mais la fin de semaine, comme de bons
députés dévoués à leur tâche pour le
meilleur intérêt de la population.
Le Président (M. Beauséjour): M. le ministre.
M. Tardif: Je suis vraiment impressionné par
l'assiduité au travail et l'espèce d'engagement du
député de Mont-Royal. Je dois lui dire que nous essaierons de
répondre à ses questions, non seulement celui qui vous parle,
mais j'ai à mes côtés le président de la
Régie de l'assurance automobile, M. Vézina, ainsi que des gens de
la régie, des gens du ministère également, et Me Bilodeau,
qui est à la régie,
Le député de Mont-Royal a soulevé, lors du discours
de deuxième lecture, le fait qu'il y avait quand même une
différence entre l'enregistrement et le "Title Law" américain.
C'est tout à fait juste puisque, dans tous les États
américains où on procède à l'enregistrement des
véhicules, en fait, on va plus loin que strictement de procéder
à l'enregistrement puisqu'on inscrit les liens financiers qui frappent
ces véhicules.
La Nouvelle-Écosse a un "Title Law" qui s'apparente à ce
qui existe aux États-Unis, avec les liens financiers. On a dit qu'en
Alberta et en Saskatchewan des lois sont en voie de préparation pour
introduire et l'enregistrement et, possiblement, l'inscription de liens
financiers. En Ontario
et en Colombie britannique, on procède à l'enregistrement
des véhicules - je tiens à le souligner au député
de Mont-Royal...
M. Ciaccia: En Ontario, aussi.
M. Tardif:... mais seulement au moment de la première
immatriculation en exigeant le COM, c'est-à-dire le certificat d'origine
du manufacturier. Voilà l'état de la situation comparativement
à ce qui existe ailleurs.
Maintenant, je voudrais dire au député de Mont-Royal que
la plupart des organismes consultés en ce qui concerne les services
policiers, que ce soit de la CUM ou de la Sûreté du Québec,
on peut comprendre que, pour eux, ils demandent l'enregistrement des
véhicules; l'association des assureurs également. Les recycleurs
de voitures sont, d'une façon générale, favorables
à ce système. Les garagistes et les concessionnaires le sont
également, sauf qu'ils nous disent: Cela va nous coûter combien?
Quel sorte de délai cela va-t-il nous occasionner?
Ce n'est donc pas le principe qu'ils remettent en cause, mais les
modalités. Ils disent: Est-ce qu'il y a moyen de s'entendre sur le prix,
sur la façon de le faire? Est-ce qu'on pourrait avoir un terminal de la
régie dans nos bureaux? Est-ce qu'on pourrait avoir un délai de 5
ou 6 jours pour le faire? Donc, ce n'est pas le principe qui est en cause, ce
sont les modalités. D'accord? Je pense que, là-dessus, il y a
moyen de discuter avec eux et, déjà, il y a eu un bon bout de
chemin de fait pour - comment dirais-je? - les accommoder sur le plan de la
procédure.
M. le Président, ce que le député de Mont-Royal
doit savoir, c'est qu'à l'heure actuelle les 3 500 000 véhicules
qui font partie du parc automobile au Québec, de fait, selon la loi
actuelle, doivent être enregistrés ou immatriculés. La
seule façon, même pour un véhicule sur un terrain, de ne
pas être immatriculé, c'est de lui enlever les pneus, les roues:
à ce moment-là, on peut se passer de l'immatriculation. Je ne
parle pas de ceux qui bénéficient d'une exemption dans la loi.
Donc, en principe, on a une procédure d'enregistrement faite au
même moment que l'immatriculation, mais il y a des manques dans cela et,
alors, il s'agit de compléter cela.
Donc, à la question: Comment cela va-t-il coûter... C'est
cela, la question. Je dis au député de Mont-Royal: Pour le
citoyen, c'est une opération unique; au moment où il va
immatriculer son véhicule, on procédera à
l'enregistrement. Lors de la prochaine immatriculation de son véhicule,
il va recevoir deux documents: un, qui sera une espèce de certificat
d'enregistrement qu'il garde tant qu'il est propriétaire du
véhicule et, l'autre, c'est son immatriculation pour rouler. S'il est
collectionneur de voitures rares, ne roule pas avec et ne fait que les
entretenir et les garder, il n'aura besoin que d'un certificat d'enregistrement
et non pas d'immatriculation. Pardon?
M. Ciaccia: Je suis au courant de cela, effectivement.
M. Tardif: Je présumais que le député de
Mont-Royal serait au courant de cela.
Donc, les seuls pour qui, véritablement, la procédure
d'enregistrement pourrait représenter, disons-le, un fardeau au
départ, en tout cas - parce qu'une fois que c'est lancé, cela
suit son cours - ce sont les concessionnaires, les vendeurs. Là-dessus,
je pense qu'ils nous ont fait un certain nombre de demandes. Je pense
qu'effectivement -j'ai pris l'engagement en Chambre en deuxième lecture
- avant de faire les règlements qui donneront effet à tout cela,
il faudra s'asseoir avec eux et trouver une formule acceptable pour mettre cela
en oeuvre.
Tout cela pour dire, M. le Président, que les coûts ne
sauraient être très élevés. En fait, on
évalue, à la régie, des coûts inférieurs
à 200 000 $ et ces coûts pourraient être moindres encore,
étant donné qu'on ferait disparaître tous ces certificats
d'immatriculation temporaires. On fait disparaître trois formules, me dit
le président: le certificat d'immatriculation temporaire pour le voyage
que les gens collent dans le pare-brise de la voiture, les fiches IM-2C, ces
espèces de fiches de transaction et les certificats d'immatriculation
temporaires, également, pour une durée un peu plus longue,
etc.
Donc, il y a beaucoup de paperasse qui est éliminée comme
telle de ce fait. Voilà, pour l'instant, ce que je peux dire, en gros,
sur l'impact, parce que c'était cela, je pense, la question du
député.
M. Ciaccia: Est-ce qu'il y a eu une étude de faite sur les
coûts? Est-ce qu'il y aurait eu des coûts additionnels pour
effectuer, par exemple, le système qui aurait inclus le "Title Law"?
Est-ce que cette étude a été faite?
M. Tardif: M. le Président, M. Vézina,
président de la régie.
M. Vézina (Jean-Pierre): Non, on ne l'a pas faite,
monsieur, parce que le système qui est en développement au niveau
de l'informatique ne permet pas, à l'heure actuelle, d'ajouter des
enregistrements additionnels. Donc, il faudrait, effectivement, refaire
complètement le système en développement qui était
déjà en marche depuis quelque temps.
Ceci dit, cela apparaît extrêmement
difficile, aussi, au Québec de voir les liens entre les
véhicules à cause de l'acceptation, à cause des compagnies
de finances qui prennent un lien sur la voiture, d'autres qui n'en prennent
pas, etc., mais c'est une chose qu'on est en train d'étudier. Autrement
dit, on s'est dit qu'on procéderait par étapes. La
première étape était celle-là et c'était
celle-là qui nous concernait beaucoup plus, à la régie,
compte tenu de nos mandats. Le mandat financier nous intéresse moins,
pour ce qui concerne la régie comme telle.
M. Ciaccia: Est-ce que le ministre nous dit que, d'après
les études qui ont été faites, le coût pour
installer ce système, l'appliquer, serait de l'ordre de 200 000 $? Cela,
c'est le coût à la régie.
M. Tardif: C'est cela.
M. Ciaccia: Est-ce que vous avez évalué les
coûts aux usagers, aux automobilistes, et les coûts aux
concessionnaires?
M. Tardif: M. le président.
M. Vézina: Les coûts aux automobilistes, pour vous
et moi qui avons déjà un véhicule et qui l'immatriculons
à chaque année, tout ce qu'on va faire, c'est l'immatriculation,
maintenant, en deux volets. C'est tout ce qu'on va faire. On ne change rien;
donc, c'est nul.
M. Saintonge: Pas le prix.
M. Vézina: Absolument au même prix. Ce qu'on fait,
tout simplement, c'est qu'au moment du renouvellement on va séparer le
document en deux, l'enregistrement, c'est tout ce qu'on fait. Pour les
garagistes, nécessairement, il va falloir, maintenant, qu'ils les
enregistrent. Le ministre vous a dit, tout à l'heure, qu'on faisait
disparaître des formules. Il y a des coûts, déjà,
à ces formules; on les fait disparaître et on les remplace par un
coût qui va être à peu près de 3 $ à discuter,
bien sûr, avec eux, mais, déjà, 3 $, c'est ce qu'on
considère être à peu près le coût qu'on va
avoir à subir pour l'enregistrement de chacun des véhicules. On
va le faire de façon automatique, avec une carte plasticisée qui
va identifier chacun des garagistes et chacun des garagistes, avec cette carte
d'identification, va pouvoir faire des transactions en volume, pas
individuellement, mais prendre, par exemple, dix véhicules qui sont
arrivés dans les cinq derniers jours et les faire en une fois.
M. Ciaccia: Les plaintes des concessionnaires... C'est vrai que
le ministre a mentionné que les concessionnaires ne sont pas contre ce
système. Vous avez donné toute la liste des organismes qui sont
en faveur: la CUM, les assureurs. Il est évident que personne ne peut
être contre la vertu parce que quand vous dites: On va installer un
système...
M. Tardif: Est-ce que vous savez combien cela coûte, la
vertu?
M. Ciaccia: Bien, des fois, cela coûte plus cher que le
vice. Vous savez, ils ne peuvent pas être contre la vertu. Les
concessionnaires ne vous diront pas qu'ils peuvent s'opposer à un tel
système parce qu'ils vont se faire accuser de vouloir encourager les
vols. Ce serait une position qu'ils ne pourraient pas prendre. Cela serait
intenable, mais ils ont soulevé plusieurs objections quant au mode
d'application, aux délais, et, quand on va en venir à discuter
les règlements, on pourrait expliciter un peu plus. Est-ce que cet
aspect a été étudié? Est-ce qu'il y a des
coûts que les concessionnaires vont être obligés d'assumer?
Naturellement, ces coûts vont être passés aux usagers.
M. Vézina: De fait, effectivement, les coûts sont
modifiés en ce sens que, présentement, le concessionnaire est
obligé d'assumer des coûts pour faire ce qu'on appelle les
formules IM-2C IM-2C, c'est la formule qui permet de faire la transaction avec
un client. Il est obligé de remplir cela. La plupart offrent aux clients
de se rendre même au bureau de la régie ou à un bureau des
caisses populaires et de faire la transaction. Donc, il y a déjà
des coûts.
Ce dont les commerçants-garagistes se plaignent à l'heure
actuelle ou ce qu'ils nous demandent, ce sont des délais. Ils disent:
Oui, mais, lorsque la voiture va entrer dans 24 heures, on va être
obligé de l'enregistrer. On a déjà discuté avec
eux, à savoir comment on pourrait prolonger les délais. Il est
question qu'on donne cinq jours ouvrables de délai, mais cela se
discute. Les coûts ne seront pas plus onéreux qu'ils ne le sont
présentement et je pense que les commerçants-garagistes ont
été les premiers à réclamer qu'on fasse un
contrôle sur le parc automobile. Parce que la voiture usagée qui
est ramenée sur leur terrain, elle peut être volée demain
sans qu'on ait le moindre contrôle dessus, comme la voiture neuve qui est
arrivée la veille peut être volée sans qu'on ait un
contrôle dessus.
M. Ciaccia: Sur le point du délai... M. Tardif: Non, c'est
correct.
M. Ciaccia: Sur le délai, un des problèmes du
système, d'après les explications qu'on m'a fournies, c'est qu'il
y avait un problème quand les automobiles
arrivaient chez le concessionnaire. De ce point-là jusqu'à
ce qu'elles soient immatriculées, s'il y avait un vol, il ne pouvait pas
poursuivre. Les concessionnaires sont arrivés avec une
amélioration, je crois, l'année dernière, le COM. Si,
aujourd'hui, pour répondre à ce problème, vous dites: On
va enregistrer immédiatement... Si vous dites que vous allez accorder un
délai pour l'enregistrement, est-ce que vous ne vous retrouvez pas avec
le même problème qu'avant?
M. Vézina: C'est pourquoi on examine un délai qui
soit minimal quand même. On ne pourra pas dire: Vous enregistrez cela
dans les trente jours. C'est pour cela que, nous, on est contre le fait que le
délai se prolonge. C'est précisément pour cette
raison-là.
M. Ciaccia: Les formules que vous avez mentionnées qui
seraient abolies, combien, par année, en avez-vous émis?
M. Vézina: L'IM-2C, c'est pour les commerçants lors
de la vente d'un véhicule neuf. On en a émis 850 000 l'an
passé: 350 000 pour véhicules neufs et 500 000 pour
véhicules usagés. Les IM-11, ce sont les certificats
d'immatriculation temporaires valides pour dix jours. On en a émis...
C'est facturé 6 $ par la régie. C'est vendu 6 $ par le
commerçant et il y a 4 $ de frais; donc, c'est vendu au client 10 $.
Nous, on les vend 6 $ pour un carnet; lui, il les vend 10 $ chacun. On en a
distribué 500 000 aux commerçants l'an passé et on
considère qu'il y en a à peu près 350 000 qui ont
été utilisés. Je vous laisse deviner combien...
M. Ciaccia: Combien y en a-t-il dans un carnet?
M. Vézina: Combien y en a-t-il dans un carnet? Je ne m'en
rappelle plus.
M. Ciaccia: 20.
M. Vézina: 25.
M, Ciaccia: Vous vendez cela combien?
M. Vézina: On vend cela 6 $.
M. Saintonge: Le carnet.
M. Vézina: Oui.
M. Tardif: Le permis... le truc.
M. Saintonge: Oui, vous avez dit: On vend cela 25 $.
M. Vézina: C'est 6 $ le permis. Ils vendent cela à
peu près 10 $, mais on sait qu'il y en a qui vendent cela jusqu'à
30 $. Vous voyez, en fait, le problème qu'on a avec l'IM-11, c'est qu'on
n'a pas de contrôle. C'est juste le policier qui peut faire un
contrôle sur la route. Ensuite, on enlève...
M. Saintonge: C'est quoi, l'IM-11?
M. Vézina: L'IM-11, c'est le certificat d'immatriculation
temporaire qui est valide pour dix jours et qui est émis par les
garages. J'ai des copies ici, si vous voulez voir ce dont ça a
l'air.
M. Saintonge: C'est ce qu'on voit dans les vitres d'auto.
M. Vézina: C'est ça, exactement.
M. Saintonge: Le problème, si vous avez un certificat
d'enregistrement - on va retourner au problème de l'IM-11. J'imagine
qu'il va y avoir un délai pour l'enregistrer, mais le garagiste qui vend
des véhicules, qui attend la flotte, le bateau arrive et il
reçoit au garage cinq voitures. Le client, lui, cela fait deux mois
qu'il attend. Quand elle rentre au garage, elle ressort aussi vite. Si on
amène une obligation d'enregistrement, cela va occasionner à ce
moment, j'imagine, un délai. Il va falloir qu'il aille l'enregistrer au
bureau avant qu'il ait la formule nécessaire pour la retransférer
et cela va faire quoi? (12 heures)
M. Vézina: II peut même la préenregister.
S'il l'attend, il a un certificat, il a un COM; il va venir au bureau avec un
COM, avec sa carte d'identification, et on peut même le
préenregistrer. Je dois vous dire aussi qu'il peut se rendre dans
n'importe quel bureau mandataire de la régie ou bureau directement
contrôlé par la régie. Il y a des bureaux qui sont ouverts
même le samedi. Il y a des caisses populaires qui sont ouvertes le
samedi. Si bien qu'on n'émettra plus de formules IM-11; donc, on va
avoir un contrôle. Les délais, cela ne fait pas peur aux
commerçants, la façon dont on leur a expliqué que cela
fonctionnerait. Ce n'est pas le problème.
M. Ciaccia: Quand vous dites...
M. Tardif: M. le Président, je veux bien qu'on essaie de
rentrer tout de suite dans la plomberie du règlement qui sera
adopté éventuellement, après publication à la
Gazette officielle, sauf que le député de Mont-Royal a sans doute
en main la lettre de la Corporation des concessionnaires d'automobile, en date
du 24 septembre 1984, qui dit ceci sur l'enregistrement: "Ainsi que nous
l'avons mentionné à plusieurs reprises lors de rencontres ou de
mémoires, nous souscrivons entièrement au but recherché
par
la RAAQ d'éviter plusieurs vols d'automobiles. Cependant, pour y
arriver, nous ne pouvons accepter d'en payer un coût trop
élevé. "En effet, tel que rédigé, le projet de loi
obligera les commerçants à assumer toutes les augmentations sans
délai ou à l'intérieur de délais trop courts. "Nous
rappelons que nous avons déjà fait part que, pour les
véhicules neufs, nous croyons qu'ils pourraient être
enregistrés entre le moment de leur prise de possession par le
commerçant et leur vente. "Cette solution pouvant créer certains
inconvénients, nous considérerions acceptable un délai de
six (6) jours. " Donc, on en est où ils demandent un délai de six
jours pour l'opération, ici. "Quant aux véhicules d'occasion
repris en échange, un délai semblable pourrait être
accordé afin qu'un commerçant ne soit pas forcé de se
rendre à un bureau émetteur tous les jours ou plusieurs fois par
jour, etc. "
Il y a une espèce d'échange qui est amorcé entre la
RAAQ et !a Corporation des concessionnaires d'automobiles. Je pense que ce
genre de questions pourrait très certainement trouver une solution
à la satisfaction des gens concernés, d'autant plus que les
règlements en question devront être prépubliés
à la Gazette officielle et ils pourront nous dire ce qu'ils en
pensent.
M. Saintonge: C'est quoi, le principal problème qui a
été soumis à votre attention, M. le président, M.
Vézina?
M. Tardif: M. le président, M. Vézina,
président de la RAAQ.
M. Saintonge: D'accord. On l'avait présenté hier,
mais je n'ai pas de mémoire.
C'est quoi, le principal problème auquel vous avez fait allusion
tantôt? Vous m'avez dit: Le délai, ce n'est pas le
problème. C'est quoi, le problème qui a été soumis
à vos bureaux par les concessionnaires? Il m'a dit: Ce n'est pas cela,
le problème.
M. Vézina: Ce sont les remarques que le ministre faisait
tout à l'heure en ce sens que les concessionnaires, par exemple,
aimeraient qu'on examine la possibilité qu'ils enregistrent directement
avec un terminal, et toutes ces formules pour faciliter la communication. Nous,
on leur a dit: Écoutez, on n'est pas là pour vous dire non; au
contraire, nous aussi, on veut que cela soit facilité. On veut un
contrôle, mais on veut que cela soit facilité. C'est plus cela,
cette discussion, sur la façon, les modalités qu'on va
réaliser.
M. Ciaccia: Quand vous mentionnez qu'il y avait 850 000
formules...
M. Vézina: Des IM-2C, 850 000 par année.
M. Ciaccia: Quand la personne a transféré le
véhicule, elle a vendu son véhicule, qu'est-ce qui arrive avec
son enregistrement? Est-ce qu'il y a un document qui le transfère
aussi?
M. Vézina: Vous allez avoir maintenant un document en
trois parties, comme je le disais tout è l'heure, la grandeur d'une
carte de crédit, d'ailleurs, c'est important. La première partie,
c'est l'enregistrement; la deuxième partie, c'est le certificat; la
troisième partie, c'est le changement d'adresse. C'est plié en
trois et cela fait la grandeur d'une carte de crédit.
M. Tardif: Seulement il y a deux volets, le changement d'adresse
et l'immatriculation.
M. Vézina: Vous voulez transférer un nouveau
véhicule, vous devez annuler la partie 2 et transférer la partie
1 au nouveau client. On fait le transfert, on donne un certificat comme quoi on
a fait le transfert et le nouvel individu qui a le document enregistre la
partie 2 et devient celui qui a le droit d'immatriculer.
M. Ciaccia: En plus de cela, il y a le certificat
d'immatriculation.
M. Vézina: Ce sont trois choses ensemble. Il y a une
partie enregistrement, une partie...
M. Ciaccia: Est-ce que vous changez la méthode
d'immatriculation?
M. Vézina: Non, ce que l'on fait à l'heure
actuelle... L'immatriculation, c'est aussi l'enregistrement, à l'heure
actuelle. On aurait pu dire: On ne parle pas d'enregistrement du tout, on parle
de l'immatriculation qui sera maintenant en deux volets: une partie qui donnera
le permis de circuler et l'autre partie qui permettra d'avoir un
véhicule. Ce qu'on a fait, ce n'est pas cela, c'est de dire: On va
mettre enregistrement; on va mettre immatriculation. Cela ne change rien pour
vous et moi qui avons une auto; tout ce que cela change, c'est que si, par
exemple, vous héritez d'une auto, à l'heure actuelle, vous
êtes obligé de l'immatriculer même si vous la passez
à votre fils. Vous vous rendez à un bureau de la régie; on
est obligé de vous facturer pour l'immatriculer à votre nom parce
que vous n'avez pas le droit de la passer à un tiers sans que vous en
soyez propriétaire; on vous facture un mois et, après, on le
repasse. C'est la loi actuelle.
Là, ce que vous allez faire tout
simplement, c'est de dire: Je viens d'hériter d'une voiture. Vous
arrivez avec votre certificat d'enregistrement et on la passe à votre
fils directement qui l'immatricule. Même pour les clients, actuellement,
c'est beaucoup plus facile.
M. Ciaccia: C'est un meilleur contrôle, votre
système. Le but de cela, c'est d'essayer, si je comprends bien, d'avoir
un meilleur contrôle du parc automobile, pas nécessairement pour
empêcher les vols, mais pour avoir un système de
récupération; au lieu d'avoir 30% des automobiles qui sont
récupérées, en avoir plus.
M. Vézina: Ouaisl
M. Ciaccia: Comment votre système sera-t-il mieux pour
contrôler ces situations que l'immatriculation?
M. Vézina: À l'heure actuelle, on ne peut suivre le
titre de propriété dans le temps.
M. Ciaccia: Pardon?
M. Vézina: À l'heure actuelle, on ne peut suivre le
titre de propriété dans le temps. Par exemple, vous avez un
accident que vous rapportez à votre assureur; votre assureur
décide que c'est une perte complète. Il vous paie la valeur du
véhicule. Votre véhicule n'est plus à votre nom et,
là, on perd complètement le véhicule. Le véhicule
peut être vendu à un recycleur demain, refait, retapé et
revenir sur la route trois semaines après.
M. Ciaccia: Vous ne pouvez pas le contrôler par le
numéro de série du moteur, ce qui est dans l'informatique?
M. Vézina: On n'a aucun contrôle, à l'heure
actuelle, sur cette partie recyclable.
M. Ciaccia: Pourquoi ne le contrôlez-vous pas par le
numéro de série du moteur ou le...
M. Vézina: Eh bien, la loi dit que, lorsque le
véhicule est une perte complète, on enlève le
numéro de série. C'est fini, terminé, on est perdu
complètement. D'autre part, cela vise aussi...
M. Ciaccia: II commence...
M. Vézina: Vous permettez? Cela vise aussi
l'enregistrement, à l'heure actuelle. À l'heure actuelle, dans la
vie d'un véhicule, jusqu'à récemment, le numéro du
véhicule était retranscrit sept fois en moyenne. Alors,
nécessairement, on est à peu près sûr d'avoir au
moins 30% à 35% d'erreurs même sur les numéros de
véhicule à l'heure actuelle.
Maintenant, avec le système d'enregistrement, le numéro ne
sera plus jamais retranscrit; il va être enregistré avec le COM.
Même quand il sera considéré comme une perte
complète, s'il est recyclé, on va le suivre encore. Quand le
recycleur va le remettre en fonction, on va faire une vérification
mécanique avant qu'il soit remis sur la route. Le but, c'est de suivre
complètement la possession du véhicule, la
propriété, la chaîne de possession du véhicule.
C'est tout.
M. Ciaccia: Mais lorsque vous dites qu'un véhicule est une
perte totale et qu'il revient sur le marché, comment peut se faire une
opération de ce genre-là?
M. Vézina: Cela se fait couramment, monsieur. La compagnie
d'assurances va considérer que pour le remettre en ordre, cela
coûte trop cher par rapport à son prix, alors elle décide
de payer le client, mais, après, elle vend en lot les véhicules
accidentés à des recycleurs qui, eux, ont des moyens de les
remettre sur la route à meilleurs frais qu'un garage ordinaire et ils
reviennent sur la route.
M. Ciaccia: Pour revenir sur la route, il faut
réémettre un permis d'immatriculation...
M. Vézina: Oui.
M. Ciaccia: Cela fonctionne comment? Vous demandez un
numéro de série?
M. Vézina: On ne le sait pas, à l'heure actuelle.
Il n'y a pas d'enregistrement. À l'heure actuelle, quelqu'un se
présente...
M. Ciaccia: Mais l'immatriculation?
M. Vézina: Quelqu'un se présente à nos
bureaux pour immatriculer un véhicule, on n'a aucune possibilité
de savoir s'il a été volé, si c'est un véhicule
recyclé, si c'est un véhicule modifié. On n'a aucune
possibilité, on prend la déclaration du client qui est là
et qui dit: J'ai un véhicule. C'est tout.
M. Ciaccia: Mais sur l'immatriculation?
M. Vézina: En plus, il y a les numéros de
série qui sont trafiqués énormément et qui sont
volés un peu partout parce qu'on les enlève. Aussitôt qu'il
est une perte complète, on l'enlève.
M. Ciaccia: Quand la loi va être adoptée, qu'est-ce
que l'individu qui a une automobile va être obligé de faire?
M. Vézina: Rien.
M. Tardif: II enregistre...
M. Ciaccia: II reste chez lui. Il n'a pas besoin d'enregistrer
son automobile?
M. Tardif:... il immatricule son véhicule comme avant et
au moment de l'immatriculation, le certificat, sans doute, que le
député de Mont-Royal a comme j'ai, qui comprend deux volets, un
pour son immatriculation et l'autre pour un avis de changement d'adresse, en
comportera trois.
Une voix: Plus petit.
M. Ciaccia: Alors, ça veut dire que la...
M. Tardif: Le format d'une carte de crédit. Il y a un de
ces trucs qui est l'enregistrement du véhicule qu'il possédera et
qu'il gardera tant et aussi longtemps qu'il sera propriétaire du
véhicule.
M. Ciaccia: Cette procédure va s'effectuer à la
prochaine immatriculation?
M. Tardif: C'est ça.
M. Vézina: II y a l'étalement...
M. Tardif: Comme, maintenant, l'immatriculation est
étalée...
M. Saintonge: Cela veut dire que, si j'ai un accident - je suis
propriétaire de mon véhicule - et que ma compagnie d'assurances
me dit que c'est une perte totale, à ce moment mon certificat
d'immatriculation ne me servira plus. J'imagine que mon certificat
d'enregistrement, je vais le remettre au recycleur.
M. Vézina: Non, vous allez le remettre è la
compagnie d'assurances.
M. Tardif:... qui paie pour vous.
M. Vézina: Si la compagnie d'assurances ne le remet pas
à un recycleur, là, elle va nous envoyer un avis que le
véhicule est allé à la ferraille, "scrapé", fini,
terminé ou, encore, elle va nous mentionner que le transfert est fait
à un recycleur, parce que les recycleurs vont être dans le
circuit. Ils ne sont pas dans le circuit. Il n'y a aucun contrôle sur les
recycleurs au Québec. Il n'y a même pas de permis pour les
recycleurs au Québec.
M. Saintonge: Si la compagnie d'assurances vous envoie le papier
comme quoi c'est fini, qu'il n'y a plus rien, est-ce qu'un recycleur pourrait
prendre ce véhicule-là, à ce moment-là, et...
M. Vézina: Non, la compagnie d'assurances va le
transférer à la ferraille ou quelque part. Elle ne garde pas les
véhicules. Elle va le transférer à la ferraille, pour
l'acier, ou elle va le transférer à un recycleur.
M. Ciaccia: De la même façon, il y a un trafic dans
les numéros de série. Vous avez mentionné tantôt
qu'on ne pouvait pas suivre l'automobile du début à la fin par le
numéro de série. J'avais l'impression qu'à
l'immatriculation il y avait un numéro de série et que, si
quelqu'un essayait de voler l'automobile, la prochaine fois qu'on en ferait
l'immatriculation, ça pourrait se contrôler par le numéro
de série. Quelque part, dans l'informatique se trouve, le numéro
122, etc., et si quelqu'un demandait une immatriculation pour ce numéro,
immédiatement, ce serait enregistré que c'est au nom d'un autre.
Il aurait dû y avoir ou il devrait y avoir ou j'avais l'impression que le
contrôle se faisait par le numéro de série.
M. Vézina: En principe, vous avez raison. En
pratique...
M. Ciaccia: Si ça ne se fait pas par le numéro de
série, parce qu'on trafique dans les numéros de série, la
même chose peut s'appliquer à l'enregistrement, on va trafiquer
dans les cartes d'enregistrement.
M. Vézina: Non, on a dit dès le départ, M.
Ciaccia, que ça...
M. Tardif: M. le député de Mont-Royal.
M. Vézina: M. le député de Mont-Royal,
excusez-moi, je n'ai pas l'habitude.
M. Ciaccia: On perd notre nom. On se déshumanise!
Mme Bacon: II faut s'adresser au président.
M. Vézina: Excusez-moi. On a dit tout à l'heure que
l'objectif, M. le Président, c'était de bien établir la
chaîne. Ce que vous dites, c'est vrai, l'immatriculation, à ce
moment-ci, est fonction aussi du numéro de série, excepté
que le numéro de série n'est enregistré qu'au moment de
l'immatriculation. Donc, par rapport aux garagistes qui ont des
véhicules neufs, tout de suite, il y a un bris, parce que le
véhicule, encore une fois, qui est volé, n'est enregistré
nulle part.
M. Ciaccia: Cela, c'est juste au début, cette
période de temps.
M. Vézina: Deuxièmement, à l'autre bout de
la chaîne, quand le véhicule n'est
plus en circulation, on enlève le numéro de série.
La loi dit qu'on doit enlever le numéro de série sur le
véhicule pour qu'il ne soit pas trafiqué, qu'il soit
retourné. Si bien que, là aussi, on a un bris. D'autre
part...
M. Ciaccia: Excusez, je veux juste comprendre. Si vous enlevez le
numéro de série...
M. Vézina: Oui, vous pouvez revenir avec un nouveau
numéro de série le lendemain.
M. Ciaccia:... cela n'enlève pas le numéro de
série étampé sur le moteur. Je ne comprends pas.
M. Vézina: II n'est pas étampé. C'est
scellé; ça s'enlève. Je ne suis pas un mécanicien,
mais ça s'enlève. La loi dit qu'il faut l'enlever et le
retourner. Les numéros de série sont trafiqués
énormément ce qui nous manque, c'est le recycleur. C'est l'autre
partie de ce que je vous disais.
Ce qu'on fait, effectivement, avec le nouveau régime, c'est qu'on
complète la chaîne, c'est tout. C'est pour ça que je vous
dis que ceux qui sont déjà dans le centre, ils n'ont rien.
M. Ciaccia: Comme le certificat du manufacturier ne
répondait pas au premier problème, le bout, le premier
bout...
M. Vézina: Ce ne sont pas tous les véhicules
usagés qui n'en ont pas.
M. Saintonge: Pour un véhicule neuf, il n'y pas grand
problème, dans le fond. (12 h 15)
M. Tardif: Bien, il y en a un, sauf en cas de vol au cours de la
période de transit. Ils arrivent chez le concessionnaire, ils sont
descendus de l'espèce de camion remorque et il y en a un qui est
volé durant la nuit, il n'a pas encore été
immatriculé; donc, c'est une possibilité. Mais le COM est utile,
on n'a jamais dit qu'il n'était pas utile. Nous aurons le certificat du
manufacturier qui, d'ailleurs, dans beaucoup de cas, sera livré au
concessionnaire avant même, parfois, la livraison du véhicule. Il
va recevoir d'Oshawa ou d'ailleurs des espèces de feuilles donnant la
description des véhicules qu'il a commandés, le numéro de
série, et il pourra à ce moment-là procéder au
préenregistrement de ce véhicule.
M. Vézina: Si vous me permettez, M. le ministre, il y a
une autre nuance très importante. Le COM, à l'heure actuelle, est
transféré d'un distributeur à l'autre. Il se fait de plus
en plus d'échanges entre les commerçants. Pour faire des
échanges, ils remplissent une espèce de certificat et ils
transfèrent les véhicules, si bien que, quand ils viennent
l'immatriculer pour la première fois, on ne le sait pas, peut-être
que déjà, il y a trois transcriptions faites sur le
numéro. Comment voulez-vous aller contrôler chacun des
véhicules, lever le moteur, vérifier si, effectivement, le bon
numéro est là? Déjà, dès le départ,
le système est faussé sur le COM.
M. Ciaccia: Est-ce qu'ils vont avoir le même
problème avec l'enregistrement? Ils se font des échanges de la
même façon avant.
M. Vézina: Non parce que l'enregistrement va se faire
dès le départ, aussitôt qu'ils arrivent sur le terrain.
M. Ciaccia: Avant de faire des échanges... Je pense que
les concessionnaires avaient mentionné cette difficulté. On aura
le même problème, parce qu'au début on fait des
échanges. Quelle carte d'enregistrement aura priorité sur
l'autre?
M. Tardif: C'est pour ça qu'ils veulent qu'on facilite...
Ils sont tout à fait d'accord pour enregistrer chacune des transactions
qu'ils vont faire entre eux. Ce qu'ils demandent, c'est que le "red tape" ne
soit pas tel que ça devienne onéreux en temps et autrement. C'est
ça. Donc, c'est de trouver beaucoup plus la mécanique qui
permettra facilement de faire ce type de transfert d'enregistrement lorsqu'on
se passe des véhicules parce qu'un client a demandé telle couleur
et les sièges de telle autre couleur, et ils ne l'ont pas.
M. Ciaccia: J'avais posé la question, je pense que vous
étiez en train de répondre et on vous a interrompu. Maintenant,
on fait un trafic dans les numéros, on peut enlever les numéros
et on obtient une autre immatriculation. Comment éviterons-nous de faire
le même trafic dans les cartes d'enregistrement? Est-ce qu'on pourra
contourner cela de la même façon? Quelqu'un qui veut vraiment
voler une automobile et la revendre...
M. Vézina: II va s'en voler encore, il ne faut pas
charrier!
M. Ciaccia: II y a des lacunes dans la loi, à l'heure
actuelle. Est-ce que la même chose peut se produire avec le nouveau
système? Le but de ma question, c'est vraiment: Pourquoi fait-on cet
exercice?
M. Tardif: La différence, c'est qu'il y a un titre qui va
accompagner ce véhicule depuis sa sortie de l'usine jusqu'à sa
destruction. C'est vrai que ça n'empêchera pas les vols, ça
permettra simplement à ceux qui ont pour mission de réprimer ces
vols
d'identifier le véhicule et son propriétaire plus
facilement.
M. Vézina: Effectivement, parce que le numéro d'un
véhicule voté sera enregistré chez nous avec les
véhicules volés. Quand il va se représenter dans un autre
centre de services, peu importe où, - tout est centralisé, - on
va retracer tout de suite que ce véhicule appartenait à M. X et
qu'on l'a enregistré comme volé. À l'heure actuelle, nous
sommes absolument incapables de faire cela.
Le Président (M. Beauséjour): J'ai une remarque
à faire. Nous sommes toujours dans les remarques préliminaires.
Dans la mesure où les membres pourraient poser leurs questions dans le
cadre des articles, je pense que ce serait une bonne chose de les retenir de
telle façon qu'on puisse procéder au mandat qui nous a
été donné.
M. Ciaccia: Oui, M. le Président, vous me permettrez juste
une autre question. Pour que ce système fonctionne, est-ce que ce sera
nécessaire d'avoir un système informatique au Québec dans
tous les bureaux? Dans un petit bureau rural, quelqu'un arrive là...
M. Vézina: M. le député de Mont-Royal, M. le
Président, le système est déjà en
développement depuis presque deux ans maintenant. On a commencé
à l'appliquer, c'est ce qu'on appelle - permettez-moi le jargon - la
GDU, la gestion du dossier unique. Maintenant, on est capable de faire le lien
entre un permis et une voiture, depuis quelques mois. C'est cela qui nous a
troublés au mois d'octobre, d'ailleurs, avec les retards qu'on a eus. On
a déjà un échéancier et on va informatiser
même les caisses populaires. Tout le système va être
informatisé, ce qui va permettre aux caisses populaires de faire
l'ensemble des transactions, ce qu'elles ne peuvent pas faire à l'heure
actuelle. Par exemple, une caisse populaire ne peut pas faire un renouvellement
de permis à ce moment-ci parce qu'elle n'a pas accès aux dossiers
d'inaptitude. Alors, elle va pouvoir le faire dans l'avenir. Nous
prévoyons avoir terminé cette opération en septembre
1986.
Le Président (M. Beauséjour): Est-ce que les
membres de la commission sont prêts à entreprendre l'étude
de l'article 1?
M. Ciaccia: Un instant, M. le Président.
M. Saintonge: La seule question, c'est que si on arrive à
poser... Il reste encore des interrogations sur le fameux système et, si
on se retrouve avec le même problème qu'hier soir, on va
peut-être être un peu malheureux. Si on arrive à l'article 1
et qu'on me dit que j'ai 20 minutes exactement de droit de parole pour poser
des questions et, après cela... sur un système de cet
ordre...
M. Tardif: Je ne pense pas qu'il y ait eu tant de
chronométrage hier soir ou depuis trois jours et que c'est cela qui a
empêché le député de Laprairie de rafraîchir
son droit municipal.
M. Saintonge: Est-ce que c'est mot qui l'ai rafraîchi ou si
c'est vous qui l'avez rafraîchi?
M. Tardifs Disons qu'on l'a rafraîchi tous les deux.
Le Président (M. Beauséjour): M. le ministre, nous
avons pris note du nombre de minutes de chacun des intervenants et il est
arrivé que, sur un article, le député de Laprairie
complète ses 20 minutes.
M. Saintonge: Juste avant de partir, je voulais soulever la
question parce que le député de Champlain est arrivé,
impromptu, à un moment donné, dans la salle de la commission hier
et il a dit: Le député de Laprairie, cela fait combien de temps
qu'il parle sur cet article? Et il a fini de parler. Il est venu deux minutes
en commission pour me dire cela. J'ai trouvé cela un peu
extravagant.
Le Président (M. Beauséjour): M. le
député de Laprairie, il y en a qui sont impatients pour ce qui
est du bruit des portes; il y en a d'autres qui sont impatients par rapport
à la longueur des...
M. Tardif: M. le Président.
Le Président (M. Beauséjour):...
échanges.
M. Ciaccia: M. le Président...
M. Saintonge: On pourrait continuer...
M. Ciaccia:... il y a une différence entre entendre le
bruit d'une porte...
Une voix: M. le Président, sur la question de
règlement...
M. Ciaccia:... et quelqu'un qui parle, il n'a pas du tout
à faire la comparaison.
M- Saintonge: II n'y a pas de question de règlement.
M. Gagnon: Je pense que oui, vous aviez soulevé une
question de règlement. Je veux juste dire que c'est faux.
Le Président (M. Beauséjour): M. le
député de Champlain, est-ce que c'est vraiment une question de
règlement?
M. Saintonge: Je ne pense pas, M. le Président.
M. Gagnon: Je pense, oui.
Le Président (M. Beauséjour): Je voudrais
l'entendre.
M. Gagnon: C'est juste pour rétablir les faits, M. le
Président. Je n'ai pas été que deux minutes ici. J'ai
passé une bonne partie de la soirée ici, excepté qu'il y a
des interventions qui m'ont paru longues.
Le Président (M. Beauséjour): M. le
député de Champlain, ce n'est pas une question de
règlement.
M. Gagnon: C'est passé quand même. Merci.
M. Saintonge: On ne fera pas de débat. Il était
tellement tranquille que je ne l'ai pas vu plus de deux minutes.
Le Président (M. Beauséjour): Nous sommes
prêts à entreprendre l'étude article par article?
M. Ciaccia: Oui.
Étude détaillée
Définitions
Le Président (M. Beauséjour): L'article 1? M. le
ministre.
M. Tardif: C'est l'article des définitions, M. le
Président. On remplace la définition du mot "agriculteur" qui,
à l'heure actuelle, dans le code, ne comprend qu'une personne physique.
Or, on sait qu'il y a de plus en plus d'agriculteurs constitués en
compagnie, en corporation et, donc, c'est tout simplement pour leur permettre
de faire cela.
M. Ciaccia: II y a un papillon à l'article 1 que vous avez
déposé.
M. Tardif: Oui, mais c'est pour le cyclomoteur, non?
M. Ciaccia: Ce n'est pas pour l'agriculteur?
M. Tardif: M. le Président, oui, il y a un papillon. C'est
le genre de papillon purement technique. Au cours de l'été, entre
le dépôt du projet de loi, au mois de juin, il y a six mois, et
maintenant...
M. Ciaccia: II y a plus d'agriculteurs?
M. Tardif: Pardon!
M. Ciaccia: II y a eu plus d'agriculteurs?
M. Tardif: Non. Il y a eu une refonte des lois, une mise à
jour de la refonte, si vous voulez...
M. Ciaccia: D'accord.
M. Tardif:... de sorte qu'on remplace le texte introductif qui
disait: "L'article 1 du Code de la 3écunté routière (LRQ,
chapitre C-24. 1)... est de nouveau modifié". Cela ne change rien au...
Je ne sais pas si on voit?
M. Ciaccia: Est-ce que le but de ce papillon, la nouvelle
définition d'agriculteur, c'est pour assouplir la définition,
pour élargir le nombre de personnes qui pourraient...
M. Tardif: C'est cela.
M. Ciaccia:... se prévaloir des mesures spéciales
qui sont appliquées.
M. Tardif: C'est pour tenir compte du fait que, étant
donné que certains véhicules de ferme sont exemptés
d'immatriculation, de plus en plus d'agriculteurs sont incorporés en
compagnie ou sont formés en corporation. Auparavant, le mot
"agriculteur" ne s'appliquait qu'à une personne physique. C'est tout.
Maintenant, il sera possible d'immatriculer le véhicule au nom de la
corporation. C'est tout.
C'est le cas, d'ailleurs, pour toutes les compagnies. Cela existait pour
tout le monde, sauf pour les agriculteurs.
M. Ciaccia: Votre but, est-ce pour élargir aux entreprises
familiales qui ont été incorporées ou si c'est pour...
M. Tardif: Peu importe le type d'entreprise...
M. Ciaccia: Même si c'est une grosse compagnie ou si...
M. Tardif: Pardon?
M. Ciaccia:... toutes les grosses compagnies, n'importe
qui...
M. Tardif: Oui, c'est cela. Peu importe le type. C'est cela.
Une compagnie, à l'heure actuelle, peut procéder à
l'immatriculation d'un véhicule, sauf si c'est en agriculture. Si c'est
en agriculture, cela n'est pas possible, il faut, que ce soit une personne
physique.
Est-ce qu'il y a des problèmes, M. le
Président, sur le paragraphe 1, à la définition du
mot "agriculteur"?
M. Ciaccia: Non, pour "agriculteur", il n'y a pas de
problème.
M. Tardif: Adopté?
M. Ciaccia: "Agriculteur", attendez, pas tout le paragraphe.
M. Tardif: Non, juste le paragraphe 1...
M. Ciaccia: "Agriculteur", définition d'agriculteur,
adopté.
M. Tardif: D'accord. Mais, c'est le paragraphe 1 de l'article
1.
M. Ciaccia: Oui, c'est vrai.
M. Saintonge: C'est l'alinéa 1 du paragraphe. Paragraphe 1
de l'alinéa 1. Je pense qu'on parle de l'alinéa et, après
cela, c'est le paragraphe. Si je me souviens bien, c'est l'alinéa. On
passe d'un alinéa à un paragraphe. C'est compliqué la
législation.
M. Ciaccia: C'est un bon professeur de droit. Alors,
écoutez-le.
M. Tardif: Alors, M. le Président, la définition
d'agriculteur est adoptée.
Le Président (M. Beauséjour): Le paragraphe 1 de
l'alinéa 1.
M. Ciaccia: L'alinéa 1 du paragraphe 1.
Le Président (M. Beauséjour): Le paragraphe 1 de
l'alinéa 1 est-il adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Beauséjour): Adopté.
M. Tardif: Les cyclomoteurs.
M. Saintonge: C'est quoi la définition, dans la
modification?
M. Tardif: II n'y a pas un papillon? Il n'y en n'a pas.
M. Saintonge: II n'y en avait pas avant.
M. Tardif: À l'heure actuelle, la loi dit qu'un
cyclomoteur est un véhicule routier, à deux ou trois roues, dont
la masse n'excède pas 55 kg, muni d'un moteur d'une cylindrée
d'au plus 50 cm et équipé d'une transmission automatique. C'est
le texte actuel du Code de la sécurité routière. (12 h
30)
Le texte que nous avions proposé, M. le Président, visait
à augmenter le poids à 60 kg et d'enlever la transmission
automatique, qui n'est pas une caractéristique essentielle de ce type de
véhicule. On vous propose un amendement, un papillon, pour inclure des
véhicules qui, tout en étant plus lourds que 60 kg, ont
été adaptés pour les personnes handicapées. Cela
vient de représentations reçues de groupements de personnes
handicapées. On peut faire des espèces de triporteurs qui n'ont
pas plus de 50 cm, mais qui, parce qu'ils sont devenus des triporteurs ou des
trois roues adaptés pour les handicapés, pèsent plus que
60 kg.
Donc, à la suite de ces représentations entre le
dépôt du projet de loi en juin et maintenant, pour tenir compte
des représentations des groupements de personnes handicapées, on
propose de remplacer le deuxième paragraphe par le suivant: 2 par le
remplacement de la définition du mot "cyclomoteur" par la suivante:
"cyclomoteur": un véhicule routier, à deux ou trois roues, dont
la masse n'excède pas 60 kg, muni d'un moteur d'une cylindrée
d'au plus 50 cm, équipé d'une transmission automatique, ainsi
qu'un véhicule routier à trois roues destiné au transport
de personnes handicapées reconnu comme cyclomoteur par règlement
de la régie. "
Je pense qu'on avait même des photographies que les groupes nous
ont fournies.
M. Vézina: Ce sont des cas particuliers de thalidomide. Il
y a un véhicule mis au point pour les victimes de thalidomide et qu'on
ne pouvait pas immatriculer. On ne pouvait pas permettre à un enfant de
quatorze ans de le conduire parce que cela dépassait le poids. Bien
sûr, il faut, à chaque fois, vérifier, effectivement, si le
véhicule est sécuritaire, mais c'est...
Le Président (M. Beauséjour): M. le
député de Richmond.
M. Vallières: M. le Président, il s'agit toujours,
ici, de véhicules qui ont la permission de circuler sur toutes les
routes du Québec quand on parle de cyclomoteurs.
M. Tardif: Oui, oui. Si cela peut intéresser l'Opposition
et les membres de cette commission, c'est ce type de véhicule triporteur
dans lequel on entre avec la chaise roulante au complet.
M. Vallières: M. le ministre, dans la
catégorie...
M. Tardif: Pas le chiffre total.
M. Vallières: Qu'en est-il des véhicules à
trois roues, des véhicules avec des grosses roues larges qui, je pense,
n'ont pas accès aux routes, ceux-là; ils sont exclus de cela.
M. Tardif: Ils n'ont pas accès aux routes, ce sont des
véhicules tout-terrain.
M. Vallières: Ces véhicules sont quand même
immatriculés.
M. Tardif: Oui, oui.
M. Vallières: Mais ils n'entrent pas dans la
définition de cette catégorie qu'on a ici.
M. Tardif: Non.
M. Vallières: Sont-ils plus lourds ou moins lourds que
ceux-là?
M. Tardif: Quels sont les... Quelle est l'assurance, en fait, que
veut avoir le député? Cela n'entre pas dans cette
définition, c'est le type de véhicule trois roues
tout-terrain...
M. Vallières: Même si c'est motorisé...
Le Président (M. Beauséjour): Est-ce que
l'amendement au deuxième paragraphe est adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Beauséjour): Adopté. Est-ce
que le deuxième paragraphe tel qu'amendé est adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Beauséjour): Adopté.
Troisième paragraphe.
M. Tardif: En fait, il s'agit de rapatrier, ici, dans le Code de
la sécurité routière, la définition de "garagiste"
qui était dans l'ancien Code de la route. C'est cela.
M. Ciaccia: Les représentations qui vous ont
été faites par les concessionnaires n'affectaient pas la
définition de garagiste. Elles allaient plutôt aux questions des
permis pour les garagistes et les cautionnements.
M. Tardif: C'est cela et, dorénavant, ils seront soumis,
eux aussi, au permis.
M. Ciaccia: Mais pour ce qui concerne la diminution, il n'y avait
pas eu de problème.
M. Tardif: Non, non. Ce n'est pas dans la définition. De
fait, ils étaient d'accord qu'ils devaient être tous
immatriculés, mais le problème reposait sur le quantum du
cautionnement pour ces genres de choses, pas sur la définition.
Le Président (M. Beauséjour): Est-ce que le
paragraphe 3° est adopté?
M. Saintonge: Quand on dit "moyennant rémunération,
entretenus ou réparés à l'exception d'un
établissement où les véhicules ne sont que remisés
ou stationnés", cela veut dire, pour un garagiste, que ces
véhicules routiers pourront, moyennant une rémunération,
être entretenus, réparés ou stationnés aussi. Est-ce
qu'on ne devrait pas le spécifier à ce moment-là? Si je
regarde l'ancienne définition...
M. Tardif: Au point de vue strictement de la langue
française, je pense que le député de Laprairie a raison
parce qu'un garage, en bon français, c'est un endroit où on gare
sa voiture. Ce n'est pas un endroit où on la fait réparer sauf
que l'usage en Amérique est ainsi fait que la langue française en
prend des coups souvent et, en conséquence, on appelle
communément "un garagiste" la personne qui répare votre voiture
alors que celle qui ne fait que la garer pourrait tout simplement être un
opérateur de terrain de stationnement ou de parking, ou je ne sais
quoi.
M. Ciaccia: Je pense que l'intention, pour la
définition...
M. Tardif: Oui.
M. Ciaccia:... de "garagiste", c'est là où il y a
des réparations, et non pas seulement là où il y a des
stationnements.
M. Tardif: C'est ça.
M. Ciaccia: Cela voudrait dire que cette définition
s'applique aux commissions de transport, le projet de loi qu'on a
étudié hier...
M. Tardif: Non, non, moyennant rémunération. Les
commissions de transport...
M. Ciaccia:... il n'y a pas de rémunération.
M. Saintonge: Mais l'ancienne définition...
M. Tardif: Ne s'applique que pour les fins du code. Les
commissions de transport qui réparent leur propres véhicules,
non.
M. Vallières: Par exemple, si je prends un transporteur
scolaire qui a une douzaine d'autobus, qui entrepose ses autobus dans son
garage, qui a un mécanicien chez lui qui fait partie de la compagnie,
qui répare moyennant rémunération au nom de la compagnie,
est-ce qu'il devient à ce moment-là garagiste? Est-ce que cela ne
porte pas un peu à confusion?
M. Tardif: Bien là...
M. Vallières: Parce qu'il est
rémunéré...
M. Tardif: J'imagine qu'on peut trouver toutes sortes de
situations. Est-ce que la personne a une place d'affaires fixe...
M. Vallières: Oui.
M- Tardif:... non flottante ou itinérante?
M. Vallières: Non flottante.
M. Tardif: Deuxièmement, est-ce qu'il y a de
l'équipement pour faire les réparations...
M. Vallières: Oui.
M. Tardif:... ou bien si c'est le propriétaire des
véhicules scolaires qui a tout l'équipement et qui engage un
mécanicien? C'est ce qu'il faudrait voir. Je ne peux pas
hypothétiquement essayer de prévoir, mais l'idée
étant un garage qui a une place d'affaires identifiée quelque
part qui aurait un permis et l'équipement pour faire son métier.
S'il n'a rien de cela, évidemment, la commission scolaire qui exploite
une flotte, un parc d'autobus, de "grands jaunes", comme on dit...
M. Vallières: Pas la commission scolaire...
M. Tardif: Non, mais enfin. M. Vallières:...
l'entrepreneur.
M. Tardif: L'entrepreneur. Rien ne l'empêche de s'engager
un mécano, mais ce n'est pas la même chose. Je parle d'un
garagiste où le client - vous, le député de Richmond -
pourrait aller avec son véhicule pour le faire réparer.
M. Vallières: Service au public. M. Tardif: C'est
ça.
M. Ciaccia: II n'y a rien dans la définition qui parle
d'équipement.
M. Tardif: Pardon?
M. Ciaccia: D'équipement. Vous l'avez
mentionné.
M. Tardif: Non, mais ces gens dont on parle ici pour la
première fois, on les définit. Ils devraient avoir un permis. Les
conditions d'émission du permis fixées par règlement ou
autrement, on parlera de cela tout à l'heure.
M. Saintonge: Un permis de garagiste.
M. Tardif: C'est ça. Ce que demandaient les
concessionnaires, d'ailleurs, qui eux sont obligés d'avoir un tas de
paperasse, de permis et tout cela.
M. Saintonge: Justement, j'ai le Code de la route. Chapitre
24.
M. Tardif: Oui, 22 dans le Code de la route. Chapitre 24.
M. Saintonge: On définit "garage".
M. Tardif: C'est "garage" qui était défini tandis
que, là, c'est "garagiste".
M. Saintonge: Oui, c'est ça, mais il y a une
différence quand même au point de vue des opérations qui
peuvent s'y effectuer. L'établissement que le garagiste va
posséder va être un garage. J'imagine que cela va être un
permis de garagiste. On dit que le mot "garage", signifie
l'établissement où les véhicules automobiles sont,
moyennant considération - c'est à peu près la même
chose - remisés, réparés ou changés ou dans lequel
sont faites deux de ces trois opérations, ou les trois à la fois.
Cependant, l'établissement, où on ne répare que la
carrosserie sans la changer et où les véhicules automobiles ne
sont pas remisés en même temps, n'est pas un garage. Il y a des
éléments qu'on retrouve quand même dans l'exclusion de ce
qui n'est pas un garage, où de ce qui n'est pas un garagiste.
M. Tardif: M. le Président, on a l'exclusion pour le
remisage et pour le stationnement et, par rapport à la définition
actuelle, on ajoute l'entretien qui n'est pas là dans ce que vient de
lire le député. On ajoute l'entretien et on garde l'exclusion
pour le simple remisage comme tel.
M. Saintonge: S'il fait...
M. Tardif: S'il fait autre chose que du remisage,
c'est-à-dire de l'entretien, des réparations etc., c'est un
garagiste. Mais s'il ne fait que du remisage?
M. Saintonge: S'il entretient ou s'il répare et fait du
remisage, il est garagiste.
M. Tardif: Bien oui! C'est la notion de station de service. Il ne
lui sera pas accordé de permis en raison de sa fonction
d'opérateur de terrain de stationnement à court, moyen ou long
terme. Il va Jui être accordé un permis pour sa fonction de
garagiste, c'est-à-dire de personne qui va "jouer" sur votre
véhicule moteur. C'est cela qui est important.
M. Saintonge: Au sens du Code de la route, c'est cela aussi. Ce
que je pense,
c'est que, parfois, dans un règlement municipal de zonage, vous
avez des renvois à la définition de garagiste ou de garage du
Code de la route; cela arrive, des fois. Là, on fait une exclusion. Il
faudra modifier en conséquence parce que le
garagiste-propriétaire, celui qui va détenir un garage au sens du
Code de la route, ce ne sera plus quelqu'un qui va pouvoir faire du remisage ni
plus ni moins. On va dire à ce moment...
M. Tardif: Oui, il peut faire du remisage. Ce n'est pas exclus,
mais on dit que cela n'entre pas dans les caractéristiques essentielles
de la définition de garagiste.
M, Saintonge: Cela n'a pas d'impact au sens du Code de la
sécurité routière ni du Code de la route.
M. Tardif: Par exemple, ici..
M. Saintonge: Ce que je veux dire, c'est que cela peut en avoir
pour autre chose. Je me demandais si, au niveau du code, il aurait des
problèmes à un moment donné, s'il fait du remisage ou pas,
parce qu'à ce moment il serait plus qu'un garagiste. Il faudrait le
considérer autrement. Autrement dit, la définition n'est pas
limitative, on peut l'appliquer à autre chose que cela. Pour avoir un
permis de garagiste, il doit au minimum faire de l'entretien ou de la
réparation.
M. Tardif: C'est cela.
M. Saintonge: II peut faire autre chose.
M. Tardif: II peut faire autre chose.
M. Saintonge: Ce n'est pas exclusif.
M. Tardif: Évidemment.
M. Saintonge: D'accord.
M. Tardif: II peut vendre des voitures, il peut les entreposer,
il peut faire un tas de choses.
M. Saintonge: S'il fait juste du remisage ou du stationnement, ce
n'est pas un garagiste.
M. Tardif: Non.
M. Saintonge: Parfait.
Le Président (M. Beauséjour): Est-ce que le
paragraphe 2° est adopté?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Beauséjour): II y a un
papillon.
M. Tardif: À 3. 1, le texte qu'on propose sous forme de
papillon est le suivant: "3. 1 par le remplacement de la définition du
mot "motocyclette" par la suivante: "motocyclette": un véhicule routier
à deux ou trois roues, dont au moins une des caractéristiques
diffère de celles du cyclomoteur".
C'est peut-être important ici de savoir, pour clarifier tout cela,
que nous avions au Québec - on me corrigera - ce qui semble être
trois catégories de véhicules. Nous avions des cyclomoteurs, qui
étaient des véhicules de moins de 50 cm, en bas; nous avions, en
haut, tes motocyclettes de plus de 125 cm et, entre les deux, une
catégorie, la catégorie dite de vélomoteurs
intermédiaires, entre un cyclomoteur et une motocyclette. Aujourd'hui -
et c'est pour cela que le député de Mont-Royal dit qu'il y a 25
papillons, on va en parler une fois - il y a 25 papillons qui viennent amender
un tas d'articles du code parce qu'on fait sauter la définition de ce
véhicule un peu intermédiaire entre le cyclomoteur et la
motocyclette. Il n'y aura plus de vélomoteurs, il n'y aura que des
motocyclettes dès qu'on excède 50 cm 3. On
était d'ailleurs le seul endroit au Canada à avoir cette
définition, si cela peut intéresser le député.
M. Vézina: Si vous me permettez, M. le Président,
il y avait deux problèmes.
M. Ciaccia: Cela veut dire que tous ces véhicules vont
disparaître?
M. Tardif: Pardoni
M. Vézina: À un moment donné, un
vélomoteur, c'était identifiable, c'était de moins 125 cm
et cela avait tel équipement etc... Maintenant, avec les nouveaux
produits, on ne sait plus c'est quoi, un vélomoteur. Ce n'est plus
identifiable comme cela l'était. C'était le premier
problème.
Le deuxième, c'est qu'un vélomoteur devient aussi
dangereux qu'une motocyclette; c'est aussi difficile à conduire qu'une
motocyclette. On pense que celui, qui conduit un vélomoteur doit prendre
des cours de conduite comme pour une moto. Il vaut mieux faire
disparaître cette catégorie. (12 h 45)
M. Ciaccia: Est-ce que le ministre ne croit pas que sa
définition devrait - c'est juste une question de forme - être
incluse à l'alinéa 2 plutôt que 3? Quand vous
définissez "cyclomoteur"...
M. Tardif: Bien non, cela vient après "garagiste" et par
ordre alphabétique, n'est-ce pas? Agriculteur, cyclomoteur, garagiste.
Alors, cela vient avant la lettre "r" de "recycleur".
Le Président (M. Beauséjour): Est-ce que le nouveau
paragraphe 3. 1 est adopté?
M. Vallières: On a parlé de la définition de
motocyclette tantôt. Il y a un nouveau modèle de sorti, à
quatre roues.
M. Tardif: Une motocyclette à quatre roues?
M. Vallières: Je parle de motos. J'aimerais savoir comment
on va les appeler. Cela ressemble aux anciens trois roues dont je vous parlais
tantôt, sauf qu'on a ajouté une roue. Est-ce inclus dans la
définition? Ici, on parle de véhicules routiers à deux ou
trois roues. C'est quand même dans la catégorie des
bicyclettes.
M. Tardif: C'est un véhicule à quatre roues qui
s'appelle une automobile stable. Que le volant soit remplacé par un
guidon ou qu'il soit coupé en deux comme certaines voitures d'allure
sportive...
Une voix: Ce n'est plus une moto.
M. Tardif:... ce n'est plus une moto, c'est-à-dire que
cela n'exige pas les mêmes conditions de stabilité et tout cela.
Il m'apparaît que, dès lors que cela a quatre roues, c'est
plutôt...
M. Vallières: Est-ce qu'ils ont la permission de circuler
sur les routes?
M. Tardif: Dès lors que cela correspond aux standards
canadiens et nord-américains, sauf pour les véhicules de
fabrication artisanale ou trafiqués par des individus, on ne fait pas
des tests sur des voitures produites en série. Ce n'est pas...
M. Vallières: Donc, dès que cela dépasse
trois roues, on va les appeler automobiles ou véhicules... ?
M. Tardif: C'est un véhicule de promenade.
M. Vallières: Un véhicule de promenade. M.
Ciaccia: Avec moteur.
M. Tardif: II y a déjà eu des petits... les
premiers Honda...
M. Ciaccia: Un carosse à bébé avec
moteur.
M. Tardif: Les petits Skoda à l'origine,
c'était...
M. Saintonge: Des autos à trois roues. M. Tardif:
II y en avait.
M. Ciaccia: II n'y a pas d"'unicyclettes" à moteur?
M. Tardif: Des quoi?
M. Ciaccia: Des "unicyclettes" à moteur. À une
roue.
Le Président (M. Beauséjour): Est-ce que le nouveau
paragraphe 3. 1 est adopté?
M. Ciaccia: Cela éviterait un amendement l'année
prochaine, si on les inventait.
Le Président (M. Beauséjour): Est-ce que le nouveau
paragraphe 3. 1 est adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Beauséjour): Adopté.
M. Tardif: Alors, M. le Président, on ajoute une
définition, "recycleur", puisqu'on a l'intention d'assujettir ces
personnes. La cloche va sonner, j'imagine.
M. Ciaccia: On ne l'entendrait pas parce que les portes sont
solides ici.
M. Tardif: Oui, mais on va l'entendre sonner.
M. Ciaccia: Comme vous l'avez constaté hier soir, les
portes sont solides.
M. Tardif: Oui, mais on l'entend sonner, d'ici, n'est-ce pas?
La nouvelle définition de "recycleur", puisqu'on a l'intention
d'assujettir ces personnes-là à un contrôle et à un
permis, c'est une personne qui fait le commerce de recevoir des
véhicules routiers mis au rancart ou des pièces de
véhicules routiers qu'elle revend, de vendre des carcasses de
véhicules ou de remettre en circulation des véhicules routiers
qu'elle monte avec les pièces ou les véhicules reçus.
Le Président (M. Beauséjour): Le paragraphe 4
est-il adopté?
M. Vallières: Dans le cas du recycleur, quel est le genre
de permis d'opération que détient ce monsieur?
M. Tardif: II n'en a pas.
M. Vallières: Du tout?
M. Tardif: Il n'en a pas du tout.
M. Vallières: Dans le cas du recycleur qui est recycleur
et garagiste, est-ce que cela va lui nécessiter les deux permis? Cela
existe.
M. Tardif: Oui, la définition de "recycleur", c'est la
personne qui fait le commerce de recevoir des véhicules routiers mis au
rancart ou des pièces de véhicules routiers qu'elle revend, de
vendre des carcasses de véhicules ou de les remettre en circulation.
Est-ce que la principale fonction du garagiste est de faire cela? On peut
penser qu'il peut faire tout cela, mais sa principale fonction est de
réparer des véhicules. Alors, il devra s'identifier, j'ai
l'impression...
M. Ciaccia: Ce sont des cours à "scrap".
M. Vallières: Ce à quoi je fais allusion, c'est
que...
M. Tardif: Oui. C'est différent, le marchand de mitraille
- ce que vous appelez la cours à "scrap" - c'est autre chose, c'est le
bonhomme qui achète de la ferraille. C'est le ferrailleur ou le marchand
de mitraille qui achète de la ferraille pour vraiment la vendre au poids
et la faire refondre. C'est aussi un recycleur, mais ce n'est pas un recycleur
au même sens. Nous, on parle de recycleur qui va remettre en état
une voiture qui, au départ, avait été
décomptée. C'est celui-là qu'on vise ici: qui remet sur le
marché un véhicule qui a été décompté
ou encore qui, à l'aide de pièces provenant de divers
véhicules, en fabrique un. C'est une chose. Le recycleur est presque
toujours un marchand de mitraille parce que, tout le reste, cela se vend au
poids.
M. Vallières: S'il est en même temps garagiste, il
devra se munir de deux permis.
M. Tardif: II me semble que oui.
M. Vallières: S'il fait de la réparation de
véhicules automobiles pour le grand public.
M. Tardif: Oui.
M. Vallières: Est-ce qu'on va retrouver è
l'intérieur du document ce que va coûter l'émission de ces
permis? Le permis dont on parle ici, c'est...
M. Tardif: Dans les règlements, oui, cela viendra, mais,
là, ce n'est pas fait.
M. Saintonge: II y avait une définition de recycleur dans
le Code de la sécurité routière, à l'article 40,
où cela correspond sensiblement, avec quelques distinctions, mais...
M. Vézina: Il n'y avait pas de permis.
M. Saintonge:... il n'y avait pas de permis. Je regarde - en tout
cas, on va peut-être revenir è l'article 40 - si ce n'est
pas changé, mais il n'y a pas d'amendement.
M. Ciaccia: M. le Président, je remarque que plusieurs
députés ministériels sortent pour peut-être aller
voter; je vous demanderais, puisque c'est un vote important pour nous, de
suspendre les travaux.
Le Président (M. Beauséjour): Comme la cloche nous
appelle...
M. Tardif: Sauvé par la cloche.
Le Président (M. Beauséjour): Les travaux de la
commission sont suspendus jusqu'à 15 heures.
(Suspension de la séance à 12 h 52)
(Reprise à 15 h 10)
Le Président (M. Beauséjour): La commission de
l'aménagement et des équipements reprend ses travaux et nous
étions rendus au paragraphe 4.
M. Saintonge: Le problème, M. le Président, c'est
que mon confrère de Mont-Royal avait autre chose à mentionner. Il
était en train de poser une question, si je ne m'abuse.
M. Tardif: Non, je croyais que c'était
réglé, moi.
M. Saintonge: C'est une définition de quoi?
M. Tardif: Recyclage.
M. Saintonge: Est-ce qu'on peux suspendre celui-là et
aller à...
M. Marx:... l'article 9... l'article 9, ça nous
intéresse.
M. Saintonge: Consentez-vous à suspendre celui-là,
prendre l'article 9 et on reprendra l'autre au retour du député
de
Mont-Royal? On reviendra à l'article 4, au retour...
M. Tardif: Qu'est-ce que vous voulez dire par 9?
Une voix: Neuvièmement.
M. Saintonge: Neuvièmement. C'est le premier article de
l'alinéa 9, je veux dire, le paragraphe 9 de l'alinéa 1.
M. Tardif: Pourquoi vous passez
"recyclage"... Vous passez "signalisation", "véhicules de
commerce privé"...
M. Saintonge: On pourra révenir quand mon confrère
de Mont-Royal sera de retour, s'il n'y a pas d'objection, puisque c'est lui qui
avait une question sur "recyclage", si mon souvenir est exact, quand cela a
terminé. Disons que, plus particulièrement, mon confrère
de Westmount et celui de D'Arcy McGee ont peut-être des questions sur le
paragraphe 9.
Si vous n'avez pas d'objection, on pourrait y passer
immédiatement.
Une voix: Merci.
M. Saintonge: D'accord, M. le Président?
Le Président (M. Beauséjour): M. le ministre,
est-ce qu'il y a un accord?
M. Tardif: Pas de problème.
Le Président (M. Beauséjour): Alors, nous devons
suspendre les paragraphes 4 à 9 inclusivement.
M. Marx: Paragraphes 4 à 8 inclusivement.
Le Président (M. Beauséjour): Ah, c'est au
neuvième paragraphe, les paragraphes 4 à 8, pour passer au
paragraphe 9.
M. Marx: Est-ce que le ministre va nous expliquer le fondement du
paragraphe 9, la nécessité du paragraphe 9?
M. Tardif: M. le Président, le texte actuel dit que le
présent code comprend les règlements adoptés par le
gouvernement. Or, comme le Code de la sécurité routière
qui a été adopté prévoit ou accorde des pouvoirs de
réglementation autant au gouvernement qu'à la régie, il
est important de prévoir que tous les règlements font partie du
code.
M. Marx: Oui, mais je pense qu'on peut tenir pour acquis que
l'Opposition était d'accord avec l'article tel que rédigé
maintenant?
Une voix: Non.
M. Marx: Est-ce qu'il y a des décisions récentes
des tribunaux sur cette question? Est-ce qu'il a des décisions des
tribunaux sur cette question, sur l'interprétation de cet alinéa,
non?
M. Tardif: Pas pour ces fins-là.
M. Marx: Parce que la portée de cet alinéa veut
dire qu'un règlement a la même force que la loi.
M- Tardif: Non.
M- Marx: Cela ne veut pas dire ça?
M. French: C'est ça qui nous intéressserait, s'il
vous plaît!
M. Marx: M. le Président, nous n'avons pas d'objection, si
le ministre aime que la réponse soit faite par son expert, son
juriste.
M. Tardif: De façon normale, les règlements
adoptés par la régie doivent être avalisés par
décret du gouvernement. Alors, ici, tout ce qu'on dit, c'est que les
règlements, qu'il s'agisse de règlements de la régie ou de
ceux que la loi accorde au gouvernement, comme tel, font partie du code. En
d'autres termes, on n'ajoute pas... Évidemment, il y aura ici, dans la
présente loi, - comment dirais-je? - des pouvoirs réglementaires
nouveaux et pour le gouvernement et pour la régie. Mais il y en a
déjà dans le Code de la sécurité routière,
des deux catégories.
M, Marx: Mais quel est le but pratique de...
M. Tardif: Je vais laisser l'avocate, Me
Anne-Marie Bilodeau, répondre à ces questions. C'est de la
préoccupation de l'avocat.
M. Marx: Oui.
Mme Bilodeau (Arme-Marie): II s'agit simplement...
M. Marx: Peut-être pourriez-vous vous identifier, parce que
ce sera dans le Journal des débats. (15 h 15)
Le Président (M. Beauséjour): Mme Bilodeau.
Mme Bilodeau: II s'agit simplement d'une clause
interprétative. C'était dans l'ancien Code de la route et cela a
été reconduit dans le nouveau Code de la sécurité
routière en 1980. Elle a pour effet de faciliter l'interprétation
de la loi. Je vous donne un exemple, je vous réfère à
l'article 561 du code actuel...
M. Marx: Article 500...
Mme Bilodeau: Article 561 du code actuel qui dit: "Quiconque
contrevient à une disposition du présent code pour laquelle
aucune peine n'e3t prévue commet une infraction et est passible, en
outre des frais, d'une amende de 25 $ à 100 $. " C'est une
clause qui permet de poursuivre pour une infraction pour laquelle aucune
peine n'est prévue. C'est la clause qui nous permet de poursuivre pour
une infraction en vertu d'un règlement, par exemple.
Le fait qu'on dise que le code comprend les règlements a
simplement pour but d'éviter de répéter toujours "et les
règlements du gouvernement", "et les règlements de la
régie" partout où on le trouve dans le code. Quand on dit, par
exemple: "Dans le présent code, on entend par "garagiste" ou on entend
par "véhicule de promenade", cela vise également
l'interprétation qu'on va en donner par les règlements.
Deuxièmement, ça rend applicable aux règlements la
Loi de l'interprétation parce que les tribunaux ne sont pas encore tout
à fait clairs là-dessus, à savoir si les règlements
sont assujettis à la Loi de l'interprétation. Il y a deux
écoles à ce point de vue. C'est une clause interprétative
qui n'a pas du tout pour effet de changer quoi que ce soit dans la formule de
procédure d'adoption des règlements qui sont soit adoptés
par le gouvernement par décret ou adoptés par la régie et
approuvés par le gouvernement par décret. Cela n'a rien à
voir avec la technique de législation par référence, si
vous voulez, où le législateur pourrait confier la
possibilité à l'Exécutif de modifier la loi. Cela n'a pas
du tout cet impact.
M. Marx: Sur la question de la Loi sur l'interprétation,
on peut mettre un article quelque part dans la loi pour dire que la Loi de
l'interprétation s'applique à tout règlement adopté
en vertu de ce code. Cela réglerait ce problème.
Mme Bilodeau: On pourrait le faire, mais ça ne
réglerait pas tous les problèmes. Il faudrait que je revoie tout
le code pour me permettre de voir à tous les endroits où on
utilise le mot "code" seulement, qu'on veut comprendre les règlements.
Ce serait dangereux, aujourd'hui, de réviser près de 600 articles
pour revoir l'utilité de l'article 2.
M. Marx: Si on met un article dans le code pour dire que la Loi
de l'interprétation du Québec s'applique à tout
règlement adopté en vertu du présent code, je pense que ce
serait clair, ça réglerait votre deuxième
problème.
Mme Bilodeau: Oui, mais la clause telle qu'elle se lit le
règle de toute façon.
M. Marx: Pardon?
Mme Bilodeau: Le dernier alinéa du paragraphe 9 le
règle de toute façon.
M. Marx: Oui, mais je pense qu'au paragraphe 9, si on dit: "Le
présent code comprend les règlements adoptés par le
gouvernement et la régie", ça met un règlement sur le
même pied qu'un article de loi.
Mme Bilodeau: Je ne crois pas qu'aucun tribunal admette que les
règlements ne seraient pas assujettis au contrôle de la
législation déléguée avec une clause comme
ça.
M. Marx: Vous avez une autre loi que le gouvernement a
déposée il n'y a pas longtemps, où on a dit que le
règlement a la même portée qu'un article de loi. Je ne me
souviens pas quelle loi, mais c'est devant...
Mme Bilodeau: Même cette clause ne rend pas le
règlement à l'abri du contrôle du pouvoir
réglementaire; autrement dit, les règles de
l'égalité des règlements.
M. French: M. le Président, s'il y avait des moyens, dans
le libellé de l'article, de rendre cela tout à fait clair, je
pense qu'une bonne partie de nos préoccupation tomberait. Dans la mesure
où on semble dire, d'une part, que le Parlement délègue
certaines responsabilités au gouvernement; d'autre part, le gouvernement
délègue certaines responsabilités à la
régie, par cet article, on reprend tout ça et on investit tout
ça avec la souveraineté du Parlement. Cela semble une
procédure pour le moins sans précédent.
M. Tardif: Je pense que vous donnez à cet alinéa
une portée qu'il n'a pas. Dans un domaine que je viens à peine de
quitter, celui de l'habitation, le Code de la construction, c'est une
série de règlements qui sont adoptés et qui
découlent de la Loi sur la sécurité dans les
édifices publics. Cela comprend les codes de plomberie, les codes
d'électricité, etc., et ce n'est pas parce que c'est
chapeauté sous les mots "code de construction", "code de plomberie" et
"code de l'électricité" que, comme tel, ça en fait
l'équivalent des lois ou ça permet d'aller, par ces
règlements, à l'encontre de la loi ou que ça peut la
modifier. Je pense que ce n'est pas là la portée de l'article tel
que libellé.
M. French: C'est difficile de l'interpréter autrement. Je
veux dire on a les assurances mais les assurances ne sont pas basées sur
une explication. Moi, je ne suis pas avocat mais je suis très jaloux du
pouvoir du Parlement. Je ne vois pas pourquoi le Parlement... Je me demande par
exemple si je veux argumenter qu'un de ces règlements-là est
ultra vires si cela n'enlève pas tout à fait mon droit de le
faire.
Mme Bilodeau: Je suis convaincue que non. J'ai été
dans la législation et dans la réglementation durant les huit
dernières années et je peux vous dire qu'il n'y a aucun tribunal
qui accepterait qu'une clause interprétative comme celle-là
mettrait à l'abri les règlements du gouvernement et de la
régie en vertu du Code de la sécurité routière
contre toute attaque. Je ne pense pas du tout. Je pense qu'il faut faire une
distinction. Un règlement a force de loi, c'est vrai. Il a une force
exécutoire autant qu'une loi. Maintenant, même si vous le
consacrez dans une loi, le principe est de "Common Law" et existe de toute
façon. Toutes les limites au pouvoir réglementaire sont des
règles que les tribunaux ont élaborées avec les
années qu'un règlement ne peut pas être
déraisonnable ni discriminatoire, qu'il ne peut pas aller à
l'encontre de la loi, qu'on ne peut pas imposer une taxe par règlement.
Cela n'a rien à voir avec cette clause interprétative qui dit: Le
présent code comprend les règlements. Ce qui veut dire que pour
éviter une répétition partout dans le code...
M. French: Alors, n'y aurait-il pas possibilité de trouver
un libellé qui dirait exactement ce que vous venez de dire dans la
dernière phrase et qui clarifierait tout cela? "Pour les fins de
l'interprétation du présent code, les règlements sont
compris", ou quelque chose de ce genre-là.
Des voix: Non.
Le Président (M, Beauséjour): M. le député
de Pontiac.
M. Ciaccia: Est-ce que Mme la ministre pourrait me donner un
exemple. Est-ce que vous pourriez me donner un exemple d'une autre loi...
Une voix: Mme la ministre...
M. Ciaccia: C'est une voix pour aider les... Est-ce que vous
pourriez me donner un exemple d'une autre loi où vous avez une clause
semblable.
Je vais vous dire mon opinion de l'interprétation. Je suis
persuadé que ce n'est pas ce que vous voulez faire. Quand vous dites:
"Le présent code comprend les règlements adoptés par le
gouvernement", vous donnez un effet législatif aux règlements qui
seront adoptés. La seule façon d'attaquer un tel
règlement, ce ne serait pas de dire que le règlement est ultra
vires de la régie. La seule façon de l'attaquer ça va
être de prouver que le pouvoir de la régie est ultra vires et vous
ne le pourriez pas parce que vous venez de donner un effet législatif
à tout le règlement. Le règlement a l'effet d'une loi.
Il y a une différence entre donner un pouvoir à la
régie de réglementer et si le règlement est contre
certains articles de la loi, vous pouvez argumenter contre mais de dire que la
régie et tous les règlements sont la loi, je pense que c'est
d'aller un peu loin.
M. Tardif: M. le Président, je pense que ce n'est
clairement pas cela, l'objectif. Je vais donc demander que l'on suspende cet
article, quitte à ce que les légistes essaient de trouver une
formulation qui vise à faire ce qu'on vient de dire et non pas donner
une force de loi à des règlements éventuels. Est-ce qu'on
peut suspendre cet article?
M. Ciaccia: Oui, oui. Avant de suspendre cet article, j'aurais
une autre petite remarque. Si vous ne pouvez pas me trouver un
précédent, d'après nous, d'après moi, il n'y en a
pas de précédent pour une clause semblable dans aucune loi
adoptée à l'Assemblée nationale.
M. Tardif: Je redis au député de Mont-Royal que
tous les codes de construction, code de plomberie, code
d'électricité ont l'appellation de code mais ce sont en
réalité des règlements. Donc, l'ensemble de la
législation et de la réglementation portent indistinctement le
nom de Code de la construction.
M. Ciaccia: On vous suggère de trouver une technique de
législation qui est semblable à toutes les autres lois.
M. Tardif: D'accord.
M. Ciaccia: On n'est pas pour créer de
précédent ici qui pourrait être très
sérieux.
M. Tardif: Oui, je suis bien d'accord. Le but à atteindre
est compris de tout le monde.
Le Président (M. Beauséjour): Donc, le paragraphe 9
est suspendu. Est-ce que vous êtes d'accord pour qu'on revienne au
paragraphe 4?
M. Tardif: Oui.
Le Président (M. Beauséjour): Nous revenons au
paragraphe 4.
M. Tardif: À l'article 4 c'est la définition de
recycleur.
M. Ciaccia: Ce n'est pas une vraie définition celle que
l'on trouve au paragraphe 4, La loi actuelle parle déjà des
recycleurs à l'article 40. Ce n'est pas une nouveauté
d'introduire la notion de recycleur dans le projet de loi.
M. Tardif: C'est cela.
M. Ciaccia: La nouveauté, c'est qu'en 1981...
M. Tardif: Tantôt on exigera d'eux un permis, c'est cela la
nouveauté.
M. Ciaccia: C'est quoi la nouveauté?
M. Tardif: C'est que tantôt on fera référence
dans la loi au recycleur pour exiger de lui un permis.
M. Ciaccia: Oui.
M. Tardif: Alors on le met dans la définition.
M. Ciaccia: Oui et on reviendra.
Le Président (M. Beauséjour): Le paragraphe 4
est-il adopté? Adopté.
Une voix: Adopté.
M. Tardif: 11 n'y a pas de problème on va lui donner le
temps de se recycler en ce qui concerne le Code de la route.
Le Président (M. Beauséjour): Le paragraphe 5.
M. Ciaccia: N'avez-vous pas adopté un Code de la route en
1981?
M. Tardif: En 1982.
M. Ciaccia: En 1982.
M. Tardif: II me semble 1982. 1981.
M. Ciaccia: Est-ce normal de faire tant de changements à
un Code de la route à tous les deux ans? Il me semble qu'il n'y a pas
tant de choses qui ont changé depuis ce temps. Les routes vont toujours
à la même place.
M. Tardif: Non, mais par exemple, de façon précise,
dans l'article qui nous concerne, l'alinéa qui nous concerne ici, c'est
qu'on enlève la référence au gouvernement pour finalement
ne parler que de la signalisation telle que définie, étant
donné que plus loin on dit que la signalisation sera approuvée
par le ministre. C'est tout.
M. Ciaccia: Est-ce que ce serait le temps de demander au
ministre...
M. Tardif: Vous avez un beau grand cahier ici qui comporte toute
la signalisation, une partie... (15 h 30)
M. Ciaccia: Est-ce dans les règlements actuels existants
qui disent qu'il n'y a pas de signalisation bilingue dans le cas de la
sécurité? Y a-t-il un règlement à cet
effet-là au ministère?
M. Tardif: Non, il n'y a pas de règlement.
M. Bourbeau: Est-ce que c'est cela qui existait à
l'époque de votre prédécesseur immédiat?
M. Tardif: Oui.
M. Ciaccia: Quelle est la position du ministre en ce qui concerne
la signalisation pour des fins sécuritaires, la signalisation bilingue?
11 semblait avec votre précédesseur qu'il existait une divergence
entre le ministre des Transports et le ministre des Communautés
culturelles. Le ministre des Communautés culturelles avait
indiqué que pour des cas de sécurité de la route, lui
n'avait aucune objection, même il trouvait que c'était tout
à fait raisonnable d'avoir une signalisation dans les deux langues.
Pourrait-on avoir l'opinion et les vues du ministre sur ce sujet? Cela a
été soulevé assez souvent à l'Assemblée
nationale. Je pense que ce serait très facile de soulever cela parce
qu'il n'y a rien, je crois, dans la présente loi qui nous
empêchait...
M. Tardif: Dans toute la mesure du possible, M. le
Président, j'ai l'intention de n'utiliser ni l'anglais ni le
français pour tous les signes qui pourront être utilisés,
les symboles internationaux, les pictogrammes comme tels. Sur le
problème très précis et le spectacle qu'a donné en
Chambre le député de Mont-Royal en brandissant un grand panneau
avec le mot "Reculez", j'ai déjà été... Mais oui,
mais quand on n'a jamais commis cette infraction-là, on ne le voit
pas.
M. Saintonge: Ce n'est pas nécessaire de commettre
l'infraction. Quand tu as commis l'infraction, c'est justement tu ne le verras
pas et tu vas te faire entrer dedans.
M. Tardif: Mais, M. le Président...
M. Ciaccia: Le ministre des Transports devrait être au
courant des signaux sur les routes.
M. Tardif: Le ministère a pris les moyens, notamment, pour
un des cas problèmes qu'il y avait, qui était les entrées
du boulevard Ville-Marie où on n'a fait rien de moins que d'installer
des feux de circulation rouge comme tels avec différents avertissements
à différents moments. De plus, pour les autres entrées
comme telles, présentement on est à regarder ce qui existe
dans les États américains à cet égard et il
semble qu'il existe beaucoup d'États américains qui utilisent un
pictogramme du type que nous avons ici d'entrée interdite. Mais je pense
que chaque cas doit être examiné. L'idée
générale c'est d'avoir recours aux symboles internationaux,
pictogrammes dans toute la mesure du possible.
M. Ciaccia: Le ministre ou le ministère aurait-il des
études è savoir qu'il y a une différence entre les
pictogrammes et les panneaux où c'est écrit en ce sens qu'il y a
moins d'accidents quand l'enseigne est écrite plutôt qu'avec un
pictogramme parce que la personne doit réagir. Cela prend un peu plus de
temps à réagir à un pictogramme tandis qu'une personne
comprend immédiatement un panneau écrit qui lui dit "Reculez" ou
"N'entrez pas" ou "Entrée interdite". Je crois qu'il y a des
études de faites à cet effet qui ont prouvé cela, je me
demande si votre ministère en aurait.
M. Tardif: M. le Président, je vais m'enquérir de
ces études et voir ce qui en est. Maintenant, je ne sache pas que les 10
000 000 d'Américains qui visitent la France ou l'Allemagne ou les pays
d'Europe annuellement, n'est-ce pas, aient un taux d'accident plus
élevé que les populations nationales.
Mais ceci dit, je suis prêt à regarder et si tant est qu'il
y avait des études qui démontraient que... Moi, je peux vous dire
une chose, pour être allé me promener en Grèce, à un
moment donné, et avoir conduit un véhicule, avant que j'aie
déchiffré les symboles grecs, de ce que je me rappelais de mon
grec, j'aurais aimé de beaucoup qu'il y ait des pictogrammes, M. le
Président.
M. Ciaccia: Vous y êtes arrivé?
M. Tardif: Non, les autres klaxonnaient derrière moil
M. Ciaccia: Dans le cas où vous n'avez pas un pictogramme,
mais vous devez afficher une enseigne écrite, si c'est pour des fins de
sécurité, est-ce que vous pouvez vous engager que, s'il n'y a pas
de pictogramme, l'enseigne va être dans les deux langues?
M. Tardif: M. le Président, je peux m'engager è
faire l'impossible pour essayer d'en trouver.
M. Ciaccia: Comment?
M. Tardif: Essayer de trouver un pictogramme.
M. Ciaccia: Ce n'est pas ça que je vous ai
demandé.
M. Tardif: Je le sais.
M. Ciaccia: Ce serait donc facile de répondre clairement
à une question.
M. Tardif: Oui, mais j'y réponds, M. le
Président.
M. Ciaccia: Je ne vous ai pas demandé si vous allez faire
votre possible pour trouver des pictogrammes. Cela, je le sais, parce que vous
l'avez dit. Mais dans le cas où vous n'avez pas de pictogramme, et que
vous avez une enseigne écrite, allez-vous, pour des raisons de
sécurité, vous engager de mettre l'enseigne dans les deux
langues?
M. Tardif: Non, Je suis prêt à regarder chaque cas
et si tant est qu'il y avait une zone de danger, exemple: les entrées du
boulevard Ville-Marie. On a mis des feux de circulation, des feux rouges
clignotants. Tout le monde connaît ça, je pense. Je pense que,
encore une fois, il suffit de voir quels moyens précis on peut utiliser
dans tel cas particulier, parce qu'on aurait mis, M. le Président,
à une entrée du boulevard Ville-Marie, en français et en
anglais. Puis, après. On aurait eu, peut-être bien, un certain
nombre de nos concitoyens portugais, grecs ou d'autres, à
Montréal...
M. Ciaccia: Charriez pas,
M. Tardif: Ce n'est pas une farce, c'est-très
sérieux.
M. Ciaccia: Charriez pas.
M. Tardif: Alors, on a utilisé des feux de
circulation.
M. Ciaccia: Ce serait beau si le gouvernement pouvait parler avec
une seule voix, spécialement dans des sujets de
sécurité.
M. Tardif: J'ai parlé à M. Godin et j'ai vu
son...
M. Ciaccia: Non, ce que l'ex-ministre des Communautés
culturelles avait dit clairement, c'était qu'il était en faveur
et qu'il ne voyait aucune raison pourquoi on ne pouvait pas avoir des enseignes
bilingues dans le cas de la sécurité. Il avait même
expliqué que la loi 101 le permettait, que ça n'allait pas
à l'encontre de la loi.
M. Tardif: C'est vrai et je dis au député de
Mont-Royal que je vais faire mon possible pour essayer de m'en tenir à
une symbolique internationale qui dépasse la barrière des
langues.
M. Ciaccia: Mais si vous ne pouvez pas trouver un symbole, vous
ne vous engagez pas d'avoir un...
M. Tardif: Si jamais je devais m'avouer vaincu, je vais aller
voir le député de Mont-Royal et lui demander s'il a des
suggestions.
M. Ciaccia: Je vais vous en faire une cet après-midi: que
si vous n'avez pas un pictogramme, c'est bien simple, mettez-les dans les deux
langues. C'est ça, ce n'est pas la trouvaille du siècle.
M. Tardif: Comme, maintenant, la signalisation sera du pouvoir du
ministre, effectivement, on pourra regarder ça.
M. Ciaccia: Je croyais que vous veniez juste de dire non.
M. Tardif: À quoi?
M. Ciaccia: À une question que je vous ai...
M. Tardif: Non, mais c'est parce que le député de
Mont-Royal part d'une prémisse qui dit qu'il y aurait des études
qui auraient démontré que théoriquement...
M. Ciaccia: J'ai dit, si vous n'avez pas de pictogramme,
êtes-vous prêt à le faire dans les deux langues et vous avez
dit non.
M. Tardif: J'ai dit que je vais d'abord essayer de trouver les
pictogrammes et je suis convaincu qu'on peut en trouver. Il suffit que...
Le Président (M. Beauséjour): M. le
député de Laprairie.
M. Ciaccia: On a passé le pictogramme.
M. Tardif: Quitte à ce que pour des périodes
transitoires, ledit pictrogramme puisse être accompagné de textes
explicatifs, si tant est qu'il fallait, pour que ça passe dans les
moeurs, l'accompagner d'un message.
M. Saintonge: Écrit en petit en lettres d'un pouce
carré, en français et en anglais? Est-ce que le ministre est
prêt à prendre l'engagement qu'il pourra le faire en
français et en anglais?
M. Tardif: Non.
M. Saintonge: Pour quelle raison?
M. Tardif: Tout simplement parce que je pense que ce n'est pas
comme on dirait ici, essentiel à la sécurité
routière. Je pense qu'il est possible, si on peut parvenir aux
mêmes fins...
M. Saintonge: Est-ce que le ministre peut comprendre qu'on est
dans un continent nord-américain, que beaucoup des personnes qui nous
entourent sont de langue anglaise? Est-ce qu'il peut comprendre qu'il y a des
Américains qui viennent visiter le Québec, entre autres, durant
l'été et même, souvent durant l'hiver.
M. Tardif: 3 000 000, sauf qu'il y en a 10 000 000 qui vont en
France.
M. Saintonge: Bon, exactement. Ces gens...
M. Ciaccia: Est-ce qu'ils y vont tous en automobile?
M. Saintonge: Ces gens, nécessairement, ne comprennent
peut-être pas le français. C'est une question de
sécurité. Si le ministre ne tient pas à sa
sécurité, i! y en a d'autres au Québec qui peuvent parler
français, et c'est notre sécurité, comme des Anglais qui
peuvent tenir à leur sécurité. Quand on sait que la langue
officielle au Québec, c'est le français, disons
qu'internationalement, l'anglais est quand même accepté partout,
et sur notre continent aussi.
Je vous dirai que, dans ce sens, ce que je trouve extrêmement
curieux, c'est qu'aujourd'hui, vous allez en Ontario, vous allez aux
États-Unis, vous allez sur le bord de la mer à Cape Cod et vous
trouvez de la signalisation en français jusqu'à Cape Cod. On vous
donne des indications en français et en anglais sur ces autoroutes, dans
les États américains, et rendu au Québec...
Le Président (M. Beauséjour): La parole est au
député de Laprairie.
M. Saintonge: M. le Président, ça ne sert à
rien de parler, le ministre n'écoute pas. Je vais lui laisser trouver du
feu, ça va le calmer et, après ça, il va nous
écouter.
M. Tardif: Je peux faire deux choses à la fois.
M. Saintonge: Je ne le sais pas.
M. Tardif: Je pense que ça peut être regardé,
mais je ne prendrai pas d'engagement cet après-midi, ce n'est pas
vrai.
M. Saintonge: Dans un cas, vous avez un double objectif. Il y a
un double objectif dans la signalisation qui serait dans les deux langues, en
tout cas. C'est une mesure de sécurité plus grande, è mon
point de vue, parce que c'est assuré que l'ensemble non seulement des
résidents du Québec, mais ceux qui viennent de l'extérieur
et qui nous visitent et qui, dans la majorité des cas - il
ne faut pas se fermer les deux yeux de l'autre côté de la
porte - ce sont des gens qui parlent l'anglais plus que le français.
Dans un tel cas, cela assure la sécurité non seulement des
visiteurs, mais même des résidents du Québec qui doivent
circuler sur les routes en même temps que ces gens-là. Je
comprends que vous parlez d'un pictogramme international, mais si vous essayez
de trouver des pictogrammes, de nouveaux pictogrammes qui ne sont
peut-être pas connus de l'ensemble de la population... Aussi simplement
que ça, si le ministre veut prendre un exemple bien frappant, regardez
quand vous passez des tests pour les permis de conduire, regardez les
résultats de gens qui demandent un permis de conduire et qui ne savent
même pas ce que veulent dire les signes, ils ne peuvent pas
répondre à 100% sur les signes qu'ils doivent identifier, mais
ils peuvent passer leur examen de conduite quand même avec un certain
pourcentage. Je pense que c'est une chose réaliste qu'il faut
regarder.
À ce moment-là, vous donnez des pictogrammes que des gens
ne connaissent pas, que même des chauffeurs ne connaissent pas. Cela
vient mettre en doute, à mon point de vue, la sécurité des
gens qui circulent sur les routes, tout le monde, autant les gens du
Québec que les gens de l'extérieur.
Deuxièmement, ça dépasse ta sécurité,
ça devient une question de courtoisie pour favoriser l'accès aux
touristes. Je vais vous donner un exemple, non pas concernant la circulation
routière, mais uniquement au niveau des loisirs. Allez sur les pistes de
ski dans la région de Sutton, dans la région de Québec,
dans les Laurentides, vous avez des annonces, sur les pistes de ski, qui sont
uniquement en français dans certains cas. Les skieurs qui viennent des
États-Unis ou de l'Ontario, dans certains cas, ont demandé,
justement, que les fameuses annonces soient bilingues à cause
d'accidents qui sont arrivés à des skieurs qui ne comprennent pas
le français, qui sont des visiteurs.
Dans certains cas, des pictogrammes sont reconnus. On leur donne des
indications-Mais sur une piste de ski, si vous utilisez un certain nombre de
pictogrammes, vous admettrez avec moi que le skieur, avant de s'engager sur des
pistes, aura été en bas, au tableau, regarder les
différentes côtes mises à sa disposition, se rendre compte
des signalisations par pictogramme, qu'est-ce que ça veut dire
exactement. Je vois fort mal, par exemple, quand quelqu'un passe la
barrière d'arrivée au Québec, qu'il va arrêter sur
le coin pour aller examiner, justement, l'ensemble des pictogrammes pour savoir
ce que ça veut dire pour être sûr qu'il n'enfreint pas
certaines dispositions ou, d'autre part, pour faire en sorte que sa
sécurité soit assurée.
Je pense que vous avez deux éléments, une question de plus
grande sécurité, et pour les résidents et pour les
touristes, et une question de politesse vis-à-vis des gens qui nous
visitent en même temps.
M. Tardif: Ce que je m'engage à faire, c'est de regarder
l'existence d'études auxquelles a fait allusion le député
de Mont-Royal...
M. Saintonge: Sérieusement, il y a des cas.
M, Tardif: Je m'excuse, je viens d'arriver au ministère.
Je demande de pouvoir regarder lesdites études, regarder ce que nos
propres données nous révèlent, ici au Québec, et
aviser par la suite. Je ne pars pas avec ça comme objectif en
tête.
Le Président (M. Beauséjour): M. le
député de Richmond. (15 h 45)
M. Vallières: Pour appuyer les dires de mes
collègues, je voudrais demander au ministre ce qui arrive, par exempte,
dans le cas d'un conducteur, qu'il soit des États-Unis ou d'ailleurs et
qui ne comprendrait pas la langue française et qui arrive sur la
Transcanadienne entre autres, quelque part à la mi-septembre et qu'il
voit, face à lui, une enseigne indiquant: attention risque de brouillard
sur 1, 5 kilomètre et qu'il ne lit pas le français. Est-ce que
cela ne représente pas, et compte tenu que cet endroit est
véritablement considéré comme étant un point noir,
compte tenu qu'on reconnaît les deux carambolages extraordinaires sur
cette route, à cet endroit bien précis, est-ce que, dans des cas
aussi spécifiques où la personne s'en vient sur la route à
60 milles à l'heure et ne lit pas le français, est-ce que ce
genre d'enseigne ne constitue pas un véritable danger et pour les gens
de l'extérieur ou du Québec qui ne liraient pas le
français et pour les autres personnes qui circulent sur l'autoroute 20
à la hauteur de Sainte-Madeleine?
M. Tardif: M. le Président, c'est comme je viens de dire,
c'est sans doute une des choses qui, plus que l'interdiction d'entrer ou de
circuler dans un sens ou dans l'autre, peut présenter des
problèmes. Ce que je dis ici, c'est qu'arrivant au ministère, je
m'engage à regarder et les études et, possiblement, les cas qui
peuvent être plus difficiles à représenter de façon
picturale et aviser en temps et lieu. Je ne peux pas ici dire ou
décréter la traduction. Je ne veux pas décréter,
hic et nunc, la traduction de tous les signaux au Québec.
M. Vallîères: En particulier, quand il y a des
accidents qui sont graves comme celui
de Sainte-Madeleine, un carambolage en 1983 et un an après, jour
pour jour, un autre carambolage avec morts également en septembre 1984.
Est-ce que le ministre peut m'indiquer quelle est la responsabilité de
son ministère quand, entre autres, il y a enquête du coroner qui
est faite dans le cas du premier carambolage et qui propose une signalisation
qui permettrait de protéger les usagers de la route? Comment
explique-t-il qu'un délai aussi long puisse se produire entre les
recommandations d'une enquête du coroner et que des mesures soient prises
par votre ministère, qui ont été prises un an
après, après un deuxième carambolage?
M. Tardif: M, le Président, je prends avis de cette
question, je vais faire sortir le dossier et j'apporterai une
réponse au député de Richmond.
M. Vallières: Vous allez m'apporter cela par écrit,
comment?
Une voix: En l'an 2632.
M. Tardif: On va vous répondre
M. Vallières: On a des exigences envers le public en
général. Je pense que le ministre comprend cela. Je pense qu'on
doit également prêcher par l'exemple et qu'un ministère qui
est responsable de la sécurité routière au Québec
prenne un an à réagir à une enquête du coroner et,
dans le fond, a peut-être permis qu'un autre accident se produise un an
après, quasiment jour pour jour, je pense qu'on doit absolument... je
pense que le ministre devrait peut-être expliquer à la population
comment il se fait que le gouvernement du Québec, dans ce cas
précis, n'a pas pris de mesure immédiate pour protéger les
usagers de la route 20 à la hauteur de Sainte-Madeleine.
M. Tardif: Je vais faire sortir ce dossier et répondre au
député de Richmond.
M. Vallières: Pour ce qui est de la pancarte qui est
indiquée en langue française, est-ce qu'on peut s'attendre, dans
un court laps de temps, qu'elle soit traduite et inscrite en anglais, compte
tenu que, quand on y entre, on ne peut pas retourner?
M. Tardif: Non. J'ai dit que j'allais étudier la situation
et aviser.
M. Vallières: Est-ce que le ministre est conscient que,
s'il fallait qu'il se produise un accident mortel d'une personne qui
s'adonnerait à être unilingue anglaise, par exemple, et qu'on lui
ait parlé de cela ici en Chambre, que cela pourrait arriver et qu'il
pourrait être blâmé pour ne pas avoir agi assez rapidement?
Ce sont des situations très graves. On ne peut pas se permettre
d'attendre que des rapports qui prennent des années à être
produits se fassent. H s'agit de traduire le panneau.
M. Tardif: C'est cela. Exactement comme un
Québécois voyageant dans une autre province et voyant une annonce
"wet pavement" ou je ne sais pas quoi, peut peut-être se poser des
questions et se rendre compte qu'il a commencé è déraper
lorsqu'il a saisi le sens de ce qui est dit.
M. le Président, je m'engage à regarder l'état du
dossier. Je viens d'arriver au ministère et je dois vous avouer que ce
n'est pas présentement une de mes priorités, mais je vais le
regarder.
M. Vallières: Merci, M. le ministre.
Le Président (M. Beauséjour): M. le
député de Mont-Royal.
M. Ciaccia: Est-ce que vous pourriez déposer ou bien nous
fournir le nombre d'accidents qui sont survenus sur l'autoroute Ville-Marie. Je
sais que vous avez ces chiffres parce que votre
prédécesseur...
M. Tardif: Pas ici maintenant.
M. Ciaccia: Non, pas là. Vous pouvez les fournir
lundi.
M. Tardif: II y a eu, quoi, 174 000 accidents l'année
dernière, M. le Président.
M. Ciaccia: Je veux dire, juste pour l'information...
M. Tardif: II doit sûrement exister un rapport au
ministère.
M. Ciaccia: Pour l'information du ministre, il y a un rapport
spécial au ministère sur l'autoroute Ville-Marie, qui donne
spécialement le nombre d'accidents, le nombre de blessés et les
périodes de temps. Je demanderais seulement de nous fournir cela pour
lundi ou mardi.
M. Tardif: D'accord. Quelle période de temps
intéresserait le député?
M. Ciaccia: Les plus récentes, les deux dernières
années.
M. Ryan: Deux ou trois années.
M. Ciaccia: Mettons cinq ans. Mon collègue voudrait cinq
ans.
M. Saintonge: Vous devez avoir cela, cinq ans.
M. Ciaccia: Faites ce que vous pouvez.
M. Tardif: On va regarder ce qui est disponible.
Le Président (M. Beauséjour): M. le
député de Richmond.
M. Vallières: Sur la question des pictogrammes, cela
m'apparaît important. Je m'en remets en milieu rural, en particulier,
où sur plusieurs routes, on retrouve de la signalisation indiquant
certains endroits dangereux, des courbes raides, des buttons dangereux. Est-ce
que le ministre pourrait aussi prendre l'engagement, en plus de nous assurer
qu'il y aura des pictogrammes pour indiquer ces endroits, est-ce qu'il n'y
aurait pas une nécessité aussi de nous indiquer la volonté
ferme du gouvernement de faire disparaître certains de ces pictogrammes
en améliorant les conditions des routes?
Il y a des points noirs qui sont identifiés depuis des
années et j'ai eu l'occasion, avec votre prédécesseur,
entre autres, dans mon propre comté, de faire disparaître de ces
points noirs, mais cela prend 4, 5 ou 6 ans, on attend qu'il y ait des
accidents mortels qui se produisent à 3 ou 4 reprises. Est-ce que vous
pourriez nous indiquer si vous allez accorder une priorité à ces
endroits que l'on identifie comme étant les points dangereux?
M. Tardif: M. le Président, je n'ai pas d'objection
à ce que le député...
Le Président (M, Beauséjour): M. le ministre.
M. Tardif:... à l'occasion...
Le Président (M. Beauséjour): Je peux bien vous
laisser répondre, mais c'est assez loin de la signalisation.
M. Vallières: Pour permettre au ministre de se donner les
dessins, à aller chercher toutes sortes de dessins pour les
pictogrammes, d'éviter d'en avoir en améliorant les routes. C'est
une façon.
Le Président (M. Beauséjour): Et s'il y a des
députés qui ont des problèmes de routes en dehors de la
commission, vous pouvez toujours...
M. Vallières: II ne s'agit pas d'un problème
particulier, je parle de ce qui se produit partout au Québec.
M. Tardif: Oui, mais la 116, cela va bien.
Le Président (M. Beauséjour): Oui, mais c'est loin
de la signalisation, vous êtes rendus, je dirais, sur tous les programmes
de voirie.
M. Gagnon: M. le Président, je vous ferais
remarquer...
Le Président (M. Beauséjour): M. le
député de Champlain.
M. Gagnon:... bien humblement qu'à mon point de vue, le
mandat de la commission est d'étudier une loi article par article. On en
est rendu où le genre de questions qui se posent autour de la table,
c'est comme si on était à l'étude des crédits du
ministère, par exemple. À mon point de vue, vous permettez, sans
vous faire de reproches, une discussion très, très large. On n'en
sortira jamais. C'est le genre de questions que l'on pose normalement au
ministre lors de l'étude de crédits et non pas au moment de
l'étude d'un projet de loi.
M. Tardif: Derrière la Chambre...
M. Saintonge: On peut vous laisser la loi... On peut vous laisser
étudier seuls, aussi.
M. Tardif: Non.... pour un bout de chemin dans Richmond.
Le Président (M. Beauséjour): M. le
député de Champlain, sur la question de la signalisation, si on
emploie un exemple, comme à Sainte-Madeleine...
M. Gagnon: Jusque là, cela allait pas mal, mais
là.
Le Président (M. Beauséjour): Oui, mais c'est pour
cela aussi...
M. Vallières: Je dirais au ministre que notre
préoccupation, c'est la sécurité des usagers des
routes.
Le Président (M. Beauséjour): Oui, mais...
M. Vallières: Et quand on parle de signalisation ici, on
dit: "... destiné à interdir, régir ou contrôler la
circulation, " Alors, j'imagine que vous visez aussi la sécurité
des usagers des routes.
M. Tardif: Oui, M. le Président, et à cette fin...
mon ministère...
M. Vallières: Jusqu'à présent, les
réponses du ministre m'ont satisfait.
Le Président (M. Beauséjour): Mais, M. le
député de Richmond, il faudrait que vous vous conformiez à
l'article 204. Tout discours doit porter sur le sujet en discussion et vous
poserez des questions sur le programme de voirie à un autre moment.
M. Ciaccia: Plus tard...
Le Président (M. Beauséjour): Est-ce que le
paragraphe...
M. Ciaccia:... il y a d'autres articles, il va pouvoir revenir
sur la voirie.
Le Président (M. Beauséjour): S'il en est question.
Est-ce que le paragraphe 5 est adopté?
M, Ciaccia: Avez-vous d'autres problèmes, de
signalisation?
M. Vallières: On souhaite que le ministre donne le plus
rapidement possible suite à ses engagements de répondre par
écrit aux demandes que l'on a faites.
M. Ciaccia: Sur division.
Le Président (M. Beauséjour): Adopté sur
division. Le paragraphe 6?
M. Vallières: Est-ce que le ministre peut m'indiquer ce
que cela vient changer précisément, M. le Président?
M. Tardif: Cela vient tout simplement ajouter dans la
définition de "véhicule de commerce privé",
"véhicule de commerce public", les véhicules qui doivent obtenir
un permis de la Régie des marchés agricoles du Québec.
Auparavant, on ne faisait état que des véhicules
nécessitant un permis de la Commission des transports du Québec.
Or, certains types de véhicules pour le transport de denrées
alimentaires comme le lait et ces choses-là requièrent un permis
de la Régie des marchés agricoles. On inclut également
dans cette distinction ce fait-là.
M. Vallières: C'est la définition de
"véhicule de commerce privé" qui...
M. Tardif: Elle n'est pas changée, ni celle de
"véhicule de commerce privé" ni celle de "véhicule de
commerce public".
M. Ciaccia: Sont-ils inclus?
M. Tardif: Tout ce qu'on ajoute, c'est: permis de la Régie
des marchés agricoles du Québec. Il y avait quand même,
auparavant, les deux catégories: véhicules de commerce
privés et véhicules de commerce publics. Les premiers
n'étaient pas soumis à un permis de la Commission des transports
du Québec alors que les véhicules publics l'étaient.
Dorénavant, nous gardons la même distinction entre privés
et publics, mais nous ajoutons aussi qu'il y a un autre organisme
régulateur dans le cas des véhicules servant au transport des
aliments et, notamment, le lait et ces choses-là. Donc, ceux qui, selon
leur loi constitutive, doivent être détenteurs de permis de la
Régie des marchés agricoles. On ne change pas la
définition comme telle entre privés et publics, si vous
voulez.
M. Vallières: J'imagine qu'il y a plusieurs
catégories de permis émis par la Régie des marchés
agricoles? Y a-t-il une seule catégorie de permis.
M. Tardif: M. le Président, avez-vous à cet
égard...
M. Vézina: Ce qu'on vient préciser, comme dit le
ministre, vous permettez, M. le Président, ce sont les marchés
agricoles. Dans le cas des véhicules privés, c'est un F sur la
plaque d'immatriculation, dans l'autre cas, c'est un L. C'est
déjà comme cela, on ne change rien par rapport à
cette situation, sauf qu'on n'inclut pas seulement la Commission des transports
du Québec, on -inclut la Régie des marchés agricoles.
C'est tout ce qu'on fait comme changement. Mais c'est déjà comme
cela; même si c'est pour le marché agricole, c'est
déjà un L ou un F, selon que c'est...
M. Ciaccia: Cela veut dire que ces véhicules, relevant de
la Régie des marchés agricoles du Québec parce que vous
l'avez aussi dans la définition des véhicules de commerce
publics, sont exclus. Cela veut dire qu'ils ne sont pas assujettis?
M. Vézina: Ils sont déjà assujettis, M. le
député de Mont-Royal.
M. Ciaccia: Ils sont exclus.
M. Vézina: Cela dépend. On parle de l'article 6.
Les véhicules de commerce privés sont exclus; à l'article
7, les véhicules de commerce publics sont inclus. C'est la distinction
entre les deux, aux articles 6 et 7.
M. Tardif: Encore une fois, si on lit les mêmes
définitions dans le texte actuel: "Un véhicule de commerce
privé est un véhicule automobile servant principalement à
un transport de biens qui ne nécessite aucun permis de la Commission des
transports du Québec. " Dans le cas du véhicule public,
c'était celui qui nécessitait un permis de la Commission des
transports du Québec, d'accord? Alors, dans les deux cas, on dit:
"Seront privés ceux qui n'exigent de permis ni de la Commission des
transports ni de la Régie des marchés agricoles et seront publics
ceux qui exigent un permis de la Commission des transports du Québec et
de la Régie des marchés agricoles pour ceux qui transportent les
aliments. "
M. Ciaccia: Qu'est-ce que cela donne
de dire que ce ne sont plus des véhicules de commerce
privés, ce sont des véhicules de commerce publics. Quel est
l'effet de cela?
M. Tardif: Cela ne change pas le caractère privé ou
public desdits véhicules qui, actuellement, s'ils sont privés,
ont une plaque F et, s'ils sont publics, ont une plaque L. Sauf qu'il y a deux
organismes régulateurs: l'un qui est la Commission des transports du
Québec, cela était déjà prévu, sauf qu'il y
en a un autre également qui s'occupe des permis de véhicules
transportant des aliments, c'est la Régie des marchés
agricoles,
M. Ciaccia: Ils sont assujettis à la Régie des
marchés agricoles.
M. Tardif: C'est cela.
Le Président (M. Beauséjour): Le paragraphe 6
est-il adopté? Adopté. Paragraphe 7?
M. Ciaccia: Y a-t-il une différence entre les
véhicules de commerce privés et les véhicules de commerce
publics? (16 heures)
M. Tardif: Essentiellement, la différence entre les deux
est celle-ci: le véhicule de commerce privé est celui qu'un
individu utilise pour transporter ses propres biens sans
rémunération alors que le véhicule de commerce public est
celui qu'on utilise généralement contre
rémunération.
M. Ciaccia: Tous les véhicules relevant de la Régie
des marchés agricoles du Québec seront considérés
comme des véhicules de commerce publics?
M. Tardif: Bien oui.
M. Ciaccia: Les différents...
M. Tardif: Ils ont leurs critères d'émission de ces
permis selon le type de véhicule mais on pourrait très bien
concevoir un agriculteur ayant son propre... Est-ce que cela existe un
agriculteur ayant son propre camion-citerne pour transporter son lait? Il ne le
fait pas contre rémunération pour d'autres...
Une voix: II a une grosse famille.
M. Ciaccia:... et la distinction est au niveau de
l'immatriculation, ou autre?
M. Tardif: C'est ça.
M. Ciaccia: Est-ce qu'il y a d'autres distinctions?
Principalement, c'est strictement au niveau de l'immatriculation, le prix de la
plaque.
M. Vézina: La différence fondamentale, M. le
Président, c'est que c'est une entreprise de transport parce qu'il fait
cela pour d'autres et ce ne sont pas ses biens.
M. Saintonge: II y a une juridiction concurrente entre la
Régie des marchés agricoles du Québec... J'avais
pensé...
Le Président (M. Beauséjour): Le paragraphe 7
est-il adopté? M. le député de Richmond
M. Vallières: Avant que ce soit ajouté "par la
Régie des marchés agricoles" dans la définition, comment
cela se passait-il?
M. Tardif: II y avait un permis qui était émis par
la Régie des marchés agricoles sauf que pour toutes sortes de
raisons, c'était...
M. Vallières: II n'y avait pas de contrôle
proprement dit. Il y avait un contrôle de la Régie des
marchés agricoles mais par vous autres...
M. Tardif: Oui, la Régie des marchés agricoles
exerçait son contrôle sauf que ce n'était pas inclus ici.
Il y avait un espèce...
M. Vallières: De vide.
M. Tardif:... par rapport au code. C'est ça.
Une voix: Cela se faisait déjà comme cela.
M. Ciaccia: C'est une reconnaissance de quelque chose de facto
qui se produit.
M. Saintonge: Juste un point d'éclaircissement. La
Commission des transports du Québec n'a pas entière juridiction
sur les véhicules qui font du transport public. Cela veut dire que c'est
possible de faire du transport public en matière agricole sans
détenir un permis de la CTQ.
M. Tardif: C'est vrai pour le lait. Pour le lait c'est officiel,
est-ce qu'il y a d'autres catégories, d'autres denrées, je ne le
sais pas.
Le Président (M. Beauséjour): Le paragraphe 7
est-il adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Beauséjour): Le paragraphe 8. H y
a un papillon.
M. Tardif: On enlève "vélomoteur".
M. Saintonge: On supprime "vélomoteur".
M. Tardif: M. le Président, il y a un papillon à
cet article-là qui vient du fait qu'on a éliminé la
catégorie vélomoteur, d'une part. Donc, c'est essentiellement le
papillon. Quant à - et cela on l'a déjà vu, donc je
n'insisterai pas là-dessus - la définition de véhicule de
promenade, on enlève dans cette définition la motocyclette et le
cyclomoteur de sorte que le véhicule de promenade sera
véritablement un quatre roues avec deux phares.
M. Ciaccia: Est-ce que le but de cet amendement, de cette
définition c'est pour les effets sur les écoles de conduite ou
est-ce que cela...
M. Tardif: Non c'est surtout les effets sur la tarification parce
qu'à partir du moment où... Je pense qu'il est normal qu'on ait
une tarification différente pour les cyclomoteurs et les motocyclettes
qui, sur le plan de...
M. Ciaccia: Les tarifications différentes existent
déjà pour les motocyclettes, etc. La définition, ce n'est
pas seulement pour la tarification. Si je comprends bien, il y a
déjà une différence.
M. Tardif: Ce n'est pas uniquement à ces fins, le
député a raison. Il y a d'autres fins. On va exiger, par exemple,
du conducteur de cyclomoteur ou de motocyclette, de cyclomoteur en particulier,
qu'il ait un certificat de compétence plutôt qu'un permis de
conduire. Il y a d'autres dispositions que la tarification.
M. Ciaccia: C'est principalement pour les autres dispositions
parce que la tarification est déjà existante.
M. Tardif: Oui.
Le Président (M. Beauséjour): Est-ce que
l'amendement au paragraphe 8 est adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Beauséjour): Adopté. Le
paragraphe 8 tel qu'amendé est-il adopté?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Beauséjour): II y a un nouveau
papillon pour un nouveau paragraphe, 8. 1.
M- Tardif: C'est pour enlever dans l'article 1, qui donne les
définitions, le vélomoteur, la catégorie qui n'existe
plus.
Nous la supprimons. On va en retrouver quelque 25 ou 30 de
ceux-là.
Le Président (M. Beauséjour): M. le ministre,
voulez-vous le lire?
M. Tardif: Je m'excuse, M. le Président. Il est
proposé d'insérer après l'article 8, l'article 8. 1...
Le Président (M. Beauséjour): Le paragraphe.
M. Tardif: Je m'excuse, le paragraphe 8. 1, donc la suppression
de la définition du mot "vélomoteur". Il est proposé
à l'article 8. 1 de supprimer la définition du mot
"vélomoteur".
Le Président (M. Beauséjour): Le nouveau paragraphe
8. 1 est-il adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Beauséjour): Adopté.
M. Tardif: L'alinéa 9 on le laisse en suspens.
Le Président (M. Beauséjour): L'alinéa 9
reste en suspens. Il y a le texte introductif et nous avons un papillon, M. le
ministre.
M. Tardif: C'est cela. Donc, d'abord le texte original du projet
de loi 81 vise à considérer, comme propriétaire d'un
véhicule routier, la personne qui loue un véhicule routier pour
une période d'au moins un an. Or, on vous apporte un papillon parce que,
dans le libellé, la personne qui loue un véhicule routier pour
une période d'au moins un an, est-ce que c'est le locateur ou le
locataire? Là, on est à l'article 2 et il y a un papillon
à l'article 2. Ce n'est pas cela?
Le Président (M. Beauséjour): Non, le texte
introductif. Si je lis ce qui est indiqué sur mon papillon c'est
marqué: "Remplacer le texte introductif de l'article 1 par le suivant:
1. L'article 1 du Code de la sécurité routière (LRQ,
chapitre C-24. 1) est modifié. " C'était suspendu.
M. Tardif: Cela a été suspendu. C'est le texte
introductif de l'article 1 imposé par la refonte. Le texte introductif
de l'article 1, tel que nous l'avons dans le projet de loi 81, disait et je
lis: "1. L'article 1 du Code de la sécurité routière (Lois
refondues du Québec, chapitre C-24. 1) modifié par l'article 98
du chapitre 48 des lois de 1983... " Pardon?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Beauséjour): Alors,
l'amendement au texte introductif est-il adopté?
M. Ciaccia: Conservez votre haleine pour plus tard pour
répondre à des questions plus importantes.
M. Tardif: D'accord. M, Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Beauséjour): Adopté. M. le
ministre, êtes-vous prêt à revenir au paragraphe 9?
M. Saintonge: M. le Président, je ne sais pas si c'est le
temps d'arriver... Avant le 9, j'avais une question sur l'article 1.
M. Tardif: Oui. Sur l'article 1?
M. Saintonge: Oui, concernant l'article 1. C'est l'article des
définitions. On se trouve à ajouter certaines définitions.
On a vu garagiste...
M. Tardif: Oui, recycleur.
M. Saintonge: Le recycleur, entre autres. Dans le projet de loi
7, il y a un des éléments importants. Si je sais bien lire dans
les notes explicatives, à la suite de la discussion que nous avons eue,
le projet de loi prévoit la délivrance par une
municipalité d'un permis de stationnement pour les véhicules
transportant des personnes handicapées qui sont reconnues partout au
Québec ainsi qu'à l'extérieur du Québec, dans le
cadre d'une entente. C'est un des points. D'ailleurs, mon discours de
deuxième lecture a porté là-dessus.
M. Tardif: Oui, alors la définition de personnes
handicapées?
M. Saintonge: Exactement. J'ai une question, à savoir
pourquoi on n'indique pas une définition de personne handicapée
puisque, d'après ce que l'on semble viser avec le projet de loi, on
essaie de faire un moyen d'identification, d'une part, pour s'adresser à
une certaine catégorie de personnes bien désignées.
Là ce qui veut dire, si j'ai bien lu le mémoire qui a
été soumis au ministre, dont il a sûrement pris
connaissance en long et en large... Il s'agit de l'étude du rapport pour
les identifications uniformes et contrôlées des véhicules
affectés au transport des personnes handicapées utilisés
par elles aux fins de stationnement présenté par l'Office des
personnes handicapées du Québec, un mémoire en date du 11
mars 1983 qui a dû servir, j'imagine, à apporter des modifications
au texte de loi.
L'Office des personnes handicapées du
Québec avait une longue étude, avait consulté les
unions municipales, à tout le moins l'UMQ. J'ai constaté dans le
mémoire et après discussion avec des représentants de
l'Office des personnes handicapées du Québec que, eux,
suggéraient une définition de personne handicapée, ce que
l'on ne retrouve pas dans la loi. Je trouve curieux que l'on ne mette pas une
définition de personne handicapée dans la loi.
Antérieurement, les permis délivrés à
Montréal et à Québec, par la modification aux lois des
deux villes, faisaient en sorte, à mon point de vue, que c'était
délivré normalement et principalement aux chauffeurs, à
celui qui conduisait un véhicule mais qui se déplaçait en
chaise roulante. Actuellement, vous allez étendre la possibilité
pour une personne, non seulement à un handicapé qui conduit un
véhicule mais le handicapé également qui est dans un
véhicule conduit par un tiers, par une autre personne, de se
déplacer et d'avoir accès, grâce à un permis mobile,
à une place réservée aux handicapés dans un centre
commercial.
D'autre part, vous laissez les permis au niveau des
municipalités. J'y reviendrai un peu plus tard. Ce n'est pas dans
l'article 1. J'ai exprimé mon opinion dans mon intervention qu'à
mon point de vue cela ne devait pas demeurer au niveau des municipalités
mais plutôt revenir à un organisme comme la régie.
De plus, si on veut atteindre un but d'uniformité; et, à
ce moment-là, si après discussion de la loi, vous laissez
finalement aux municipalités le droit ou la possibilité
d'émettre de tels permis, vous comprendrez que cela m'apparaît
encore plus évident qu'on devrait donner une certaine définition
précise de la personne handicapée qui aurait droit à
l'obtention d'un tel permis.
Ma question est exactement sur ce point-là pour un souci
d'application d'une façon uniforme de la loi, d'une part, et pour
s'assurer que ce sont les mêmes mesures qui s'appliqueront d'une
municipalité à l'autre. Quant à la personne qui a droit au
permis, ne serait-il pas utile d'intégrer, dans les articles de
définitions, une définition de personne handicapée? Je
vous suggère, à ce moment-là, celle qui avait
été soumise par l'Office des personnes handicapées du
Québec, dans son mémoire. Il est évident que, d'autre
part, il ne peut pas être question, à mon point de vue, de se
référer à la définition qu'on retrouve de "personne
handicapée" dans la Loi assurant l'exercice des droits des personnes
handicapées, parce que, dans un tel cas, c'est une définition
beaucoup trop large et qui ne pourrait pas correspondre au fait d'obtenir un
permis aux fins de stationnement. (16 h 15)
M. Tardif: M. le Président, j'ai écouté
attentivement le discours du député de
Laprairie en Chambre sur la discussion entourant l'adoption du principe
de cette loi. Je dois lui dire que la Loi assurant l'exercice des droits des
personnes handicapées, effectivement, donne une définition qui,
aux fins, je devrais dire, des privilèges de stationnement, je le lui
concède, est large.
Par ailleurs, dans le cas de la ville de Montréal et de la ville
de Québec qui peuvent, selon leur charte, accorder de tels permis, je ne
sache pas qu'il existe, dans ces deux chartes-là, de
définition.
M. Saintonge: Oui, M. le Président, justement, je peux
vous y référer. À ce moment-là, la
définition est implicite au sens de l'article tel que
rédigé. Je vais vous donner la définition. Vous l'avez
peut-être. Mais on dit: "Elle peut réglementer - Québec et
Montréal - le stationnement des véhicules utilisés par les
personnes handicapées au sens de la loi, assurant l'exercice des droits
des personnes handicapées - mais c'est là que la
définition arrive, dans le fond - se servant de fauteuils roulants.
"
Alors, à mon point de vue, dans un tel cas, à
Montréal et à Québec, quand on dit que la
municipalité peut réglementer le stationnement des
véhicules utilisés par les personnes handicapées au sens
de la loi, ce qu'on veut dire n'est pas clair. Si la personne utilise le
véhicule, à mon point vue, ça peut être le
conducteur. On pourrait l'interpréter, effectivement, en disant que
c'est le conducteur. C'est lui qui utilise le véhicule. Il n'est pas
passager dans le véhicule.
On peut peut-être dire: On va étendre la définition,
mais, à tout le moins, c'est seulement dans le cas, à
Montréal et à Québec, actuellement, de personnes
handicapées se servant de fauteuils roulants. Mais si je vous
réfère, d'autre part, à la possibilité de
définition qui vous a été soumise par l'Office des
personnes handicapées, dans son mémoire, vous allez vous rendre
compte qu'il y a une définition assez précise de gens qui
auraient vraiment besoin d'utiliser les espaces de stationnement en
question.
Le but visé... Il y a deux points là-dedans, par une
définition, parce que si vous étendez l'application d'obtention
d'un permis à une personne handicapée, au sens large du terme,
sans mettre de restrictions à celles que, vraiment, on veut viser, parce
que ce sont celles qui ne peuvent pas se déplacer facilement ou qui ont
besoin, en étant transportées par quelqu'un, de l'aide de
quelqu'un d'autre pour se rendre, si vous voulez, dans un centre d'achat.
Là, à ce moment-là, si cette notion-là
s'étend trop, vous avez le problème suivant: II va avoir
tellement d'handicapés que les normes de prorata d'espaces
réservés pour les handicapés ne seront plus utiles,
à toutes fins utiles, dans les centres d'achats, entre autres, ou
même sur des rues publiques, parce qu'il va avoir trop de gens pour
utiliser le peu d'espaces que vous avez à votre disposition.
Mais l'autre élément qui m'apparaît beaucoup plus
fondamental, aussi, à ce moment-là, c'est qu'il y a une
possibilité, en vertu de la loi, que des ententes soient
négociées avec d'autres provinces ou d'autres États, pour
que les permis qu'on délivre au Québec soient reconnus dans ces
États-là pour utilisation des espaces qui sont clairement
identifiés là-bas.
Je vous dirai que la régie, à ce moment-là... C'est
important de vous donner l'article en question, l'article 554. On parle,
justement, de l'accord relatif à l'immatriculation des véhicules
routiers, aux permis de conduire et à toute autre... Je vais vous lire
l'article, c'est plus simple. "Le ministre des Transports peut,
conformément à la loi, conclure avec tout gouvernement ou
organisme, tout accord relatif à l'immatriculation des véhicules
routiers, aux permis de conduire et à tout autre permis prescrit par le
présent code et à toute autre matière se rapportant
à la circulation et à la sécurité routière.
"
L'alinéa 3 de l'article 554 dit: "La régie est
chargée de la mise en oeuvre d'un tel accord. " Donc, c'est le ministre
qui peut conclure, mais la régie est chargée de la mise en oeuvre
d'un tel accord.
Si on laisse aux municipalités, à chacune des 1550
municipalités du Québec le choix d'émettre un permis pour
personnes handicapées aux genres de personnes handicapées
auxquelles elles peuvent bien décider d'en émettre,
elles-mêmes, vous allez avoir une uniformité plutôt
instable. Il n'y aura pas d'uniformité du tout. Vous ne saurez pas
à qui vous allez vous référer exactement comme personne
handicapée. Quand vous arriverez pour conclure des accords avec des gens
des provinces de l'extérieur ou un État américain, ils
peuvent avoir une définition plus restreinte pour l'émission du
permis et ça peut mener à des difficultés de conclusion
d'une entente parce que des permis seront émis à gauche et
à droite à des personnes qui n'en ont peut-être pas
nécessairement besoin aux fins qu'on veut viser, c'est-à-dire des
personnes qui peuvent difficilement se déplacer et qui ont besoin d'un
espace de stationnement pour avoir accès à un lieu public.
Je vous dirai là-dessus que je me suis informé, j'ai fait
un peu le tour, j'ai parlé à l'Office des pesonnes
handicapées - j'ai connu un cas personnel, une de mes soeurs est
handicapée - mais j'étais vraiment contre le fait qu'on donne un
vignette mobile aux handicapés au départ, par mon raisonnement.
Je me disais: Si on veut, dans un centre
commercial, dans un lieu public, dans une rue, réserver un espace
pour les handicapés qui réponde vraiment aux besoins des
handicapés, ce sont les handicapés qui conduisent un
véhicule. L'autre qui est accompagné, il n'a peut-être pas
besoin de stationner au centre commercial le plus près possible d'une
sortie. Quand il se fait déplacer, normalement, on fait le tour, on le
descend à côté de la porte, on va stationner et on
revient.
Ce que je n'ai pas pensé dans mon raisonnement, à ce
moment-là, les gens de l'Office des personnes handicapées m'ont
souligné et m'ont amené à réfléchir dans ce
sens. Vous avez certains handicapés qui, même s'ils peuvent se
déplacer seuls, qui ne sont pas en chaise roulante, qui peuvent marcher
dans certains cas, même s'ils titubent un peu ou quoi que ce soit, ils ne
seraient pas capables, par exemple, même s'ils sont accompagnés
d'une personne, d'aller dans un lieu public parce qu'on devrait les descendre
et ils devraient attendre cinq minutes ou même trois minutes seuls
pendant qu'on va stationner un véhicule. Cela prendrait un minimum de
trois personnes parce que certains handicapés ne peuvent pas être
seuls pendant quelque temps, d'où l'utilité d'avoir un permis
attaché non pas uniquement au conducteur handicapé d'un
véhicule, mais plutôt à la personne même qui pourrait
l'utiliser dans un véhicule avec une personne qui l'accompagne comme
conducteur.
Je pense que c'est raisonnable. Sauf qu'il faut, à mon point de
vue, dans un tel cas, limiter le permis mobile à des cas très
restreints de personnes handicapées qui sont celles qui répondent
à la demande qu'on veut viser, c'est-à-dire qui ont vraiment
besoin, à ce moment-là, d'un espace restreint
réservé pour elles. Dans ce sens, la seule façon
d'atteindre l'objectif, à mon point de vue, c'est de donner une
définition de personne handicapée au sens du Code de la
sécurité routière pour bénéficier du permis
qu'on peut émettre.
Je vous soumettrai que dans le rapport de l'Office des personnes
handicapées, encore une fois, on a clairement défini,
après des études précises, le genre de personnes qui en
auraient besoin, et on a soumis une définition appropriée. Je
pense qu'il pourrait être utile d'adopter une telle définition de
"personne handicapée" pour les buts visés par le Code de la
sécurité routière.
M. Tardif: M. le Président, je reconnais la
difficulté de définir la notion de personne handicapée. La
Loi des personnes handicapées donne une définition qui, de toute
évidence, est trop large puisqu'elle parle de toute personne
limitée dans l'accomplissement d'activités normales et qui, de
façon significative et persistante, est atteinte d'une déficience
physique ou mentale ou qui utilise régulièrement une
orthèse, une prothèse ou tout autre moyen pour pallier son
handicap. Il m'apparaît évident que c'est trop large comme
définition.
Par aileurs, l'Office des personnes handicapées, dont le
député nous dit... Il est d'accord avec moi que c'est un peu trop
large, et il nous dit: Regardez donc la définition que nous propose
l'office. Que nous propose l'office? L'office nous propose ceci: Que la
définition retenue soit la suivante: "Toute personne ayant une
déficience physique significative et persistante, qui n'a pas l'usage de
ses membres inférieurs ou en a un usage limité et qui conduit son
véhicule ou nécessite une surveillance et une aide... " Et
là, on continue: "Que soit considérée comme
nécessitant une surveillance ou une aide pour les fins de cette
définition la personne qui répond à l'un des
critères suivants: "1. être âgée de moins de 12 ans,
avoir des problèmes de spasticité, avoir des problèmes
d'arthrite - oh! ça commence à couvrir pas mal de monde,
ça - avoir des problèmes de rhumatisme - ça couvre pas mal
de monde - avoir une épilepsie non contrôlée, des
problèmes de sénilité, avoir des pertes
d'équilibre, avoir des troubles respiratoires et ne pas avoir l'usage de
ses membres supérieurs ou en avoir un usage limité. "
M. le Président, il m'apparaît évident que, si on
devait adopter - d'abord, ce n'est pas dans le Code de la route que je vais
mettre cela... Ce n'est pas à moi à étendre d'office
à ces catégories de personnes nommées ici... Je ne suis
pas sûr que toutes ces personnes auraient besoin de facilités
spéciales pour cela, et ce n'est pas dans le Code de la route que cela
doit apparaître. Le député, par ailleurs, dit:
Montréal et Québec ont implicitement donné une
définition sans en avoir donné une lorsqu'elles ont limité
la délivrance de tel permis aux personnes devant se déplacer en
chaise roulante, si tant est que cela puisse être une
définition.
M. le Président, je pense qu'on aurait ici un beau cas où
le mieux est l'ennemi du bien. Un beau cas où l'on pourrait ensemble
essayer de cerner, de donner une définition qui couvrirait les cas
exactement qu'on devrait couvrir et avoir des comités qui se penchent
là-dessus assez souvent.
M. le Président, parce que justement la situation est tellement -
et c'est du droit nouveau - fluide, il me semble que la meilleure place
où situer cette espèce de pouvoir d'accorder de tels
privilèges, c'est à l'endroit le plus près des gens.
Déjà, des municipalités ont décidé de
demander des pouvoirs au législateur pour le faire. Beaucoup de
municipalités ont commencé à réserver des places de
stationnement pour
personnes handicapées. Les municipalités ont même
abaissé la chaîne de trottoir pour permettre d'y monter et
descendre en chaise roulante.
Le même organisme pour l'instant, je ne dis pas que c'est
nécessairement ce qui devra rester tout le temps, mais je dis que les
mêmes organismes locaux, municipaux qui ont décidé de
faciliter l'accès de certains lieux aux personnes handicapées en
leur réservant des espaces de stationnement, sont peut-être ceux
qui sont le plus près des gens pour décider qui pourra utiliser
lesdits espaces qu'ils ont aménagés.
Encore une fois, je dois avouer au député de Laprairie
qu'on est en face d'une situation où, ou bien on attend d'avoir la
définition qui va vraiment coller à ce que l'on veut, et
là cela prendra du temps, ou bien on permet aux municipalités,
qui veulent le faire, de pouvoir accorder aux personnes handicapées un
certain nombre de privilèges. Je reconnais toute la difficulté
et, encore une fois, on peut essayer d'attendre de trouver la
définition, mais, pendant ce temps, il y a des municipalités qui
voudraient faire des choses et qui ne le peuvent pas présentement. Je
pense que, dans la mesure où elles veulent le faire, sans contrainte,
celles qui le veulent pourraient le faire et cela peut constituer un excellent
banc d'essai qu'une, deux, trois, dix, vingt ou trente municipalités au
Québec, une après l'autre, expérimentent cela et, par la
suite, elles voient le législateur et nous disent, après un
certain temps: on a éprouvé des difficultés, voilà,
maintenant, il y a une formule qui semble adéquate et qui pourrait
être généralisée. C'est la technique souvent
utilisée, M. le Président, dans le droit municipal où,
lorsqu'une municipalité nous demandait quelque chose et qu'on
n'était pas sûr si on devait généraliser ces
pouvoirs spéciaux, on y allait par projet de loi privé. On
l'accordait à une, deux, trois ou quatre municipalités et, tout
à coup, on se rendait compte que cela fonctionnait bien, c'était
bon et on généralisait à l'ensemble des villes dans le
Code municipal.
Je pense que c'est peut-être un beau cas d'espèce ici. Je
souhaiterais, moi aussi, qu'on puisse facilement en arriver à une
définition, mais je vous avouerai que ce qui nous est proposé
présentement, on ne saurait utiliser ces définitions.
Le Président (M. Beauséjour): M. le
député de Montmagny-L'Islet.
M. Le Blanc: M. le Président, dans la définition
que M. le ministre vient d'énumérer de certaines maladies qui
sont cataloguées, c'est bien incomplet. Je pense qu'on ne devrait pas en
mettre du tout de liste ou la mettre complète, et la mettre
complète, elle serait extrêmement longue.
Une grande majorité des personnes qui se déplacent en
chaise roulante, qui sont handicapées et qui ont besoin d'espaces de
stationnement, ce sont des paraplégiques qui souffrent de
sclérose en plaques, entre autres qui ne sont pas
énumérés dans cette liste. Si les espaces de stationnement
sont la responsabilité des municipalités, quant à
décider dans leur territoire quel espace de rue, quel côté
de rue, c'est leur responsabilité de décider de cela. Il va de
soi qu'elles aussi délimitent les espaces de stationnement qui sont
réservés aux personnes handicapées. (16 h 30)
Maintenant, au niveau de l'identification, deux vignettes
différentes sont utilisées pour les personnes handicapées:
Il y a la vignette "chaise roulante" qui est dans la fenêtre
arrière ou avant du véhicule. La ville de Québec
fournît aussi aux personnes handicapées qui ne sont pas
nécessairement conducteurs ou conductrices de leur véhicule une
plaque qu'on accroche derrière le rétroviseur lorsqu'on est
stationné. C'est à l'usage du conducteur du véhicule qui
accompagne ces personnes. Je dois vous dire, par expérience personnelle,
comme le député de Laprairie, qu'on est peut-être plus
observateur lorsqu'on a à conduire des personnes qui souffrent d'un
handicap physique et qui se servent d'un fauteuil roulant pour se
déplacer et l'on recherche beaucoup plus les endroits disponibles. On
est très heureux lorsqu'il y a des endroits. Je ne crains pas pour le
moment qu'on abuse de ces espaces parce qu'ils ne sont jamais en
quantité dépassant les besoins.
Je dois vous dire aussi que certaines municipalités, certaines
villes, ici, dans l'agglomération de Québec métropolitain
respectent, tolèrent ou font usage des permis et des vignettes
émis par la ville de Québec. Place Laurier, entre autres,
respecte les vignettes qui sont émises par la ville de Québec. Si
vous vous placez dans un stationnement réservé aux personnes
handicapées au centre commercial Laurier, personne ne va vous
déplacer comme à d'autres endroits dans la ville de Sainte-Foy;
j'en ai fait l'expérience à plusieurs endroits. J'encourage les
municipalités à assumer cette responsabilité pour que les
personnes handicapées aient de plus en plus accès à tous
les endroits. On aménage des accès pour les personnes
handicapées dans les édifices publics. On exige maintenant, lors
de la location de locaux du gouvernement ou n'importe où en province,
que ce soit accessible aux personnes handicapées en fauteuil roulant.
Que les villes assument leurs responsabilités dans ce domaine ayant le
pouvoir de délimiter les espaces de stationnement dans leur
réseau routier, c'est absolument normal.
Le Président (M. Beauséjour): M. le
député de Laparairie.
M. Saintonge: On va peut-être déborder un peu. Le
ministre nous dit qu'on devrait laisser aux personnes ou organismes qui sont le
plus près des gens, comme les municipalités, de décider.
C'est une question d'uniformité que vous n'avez pas. Même en
parlant du texte des définitions proposées, je comprends qu'on
donne certains exemples, que soient considérés comme
nécessitant une surveillance ou une aide pour les fins de cette
définition, la personne qui répond à l'un des
critères suivants. Ce n'est pas exclusif. C'est le paragraphe 1 qui
compte. Cela n'empêche pas qu'on puisse interpréter d'une
quelconque façon. Vous le savez fort bien, parce que vous avez
reçu un mémoire de l'Union des municipalités du
Québec et un autre de la ville de Montréal; dans les deux cas,
l'Union des municipalités du Québec s'est penchée sur la
question et a participé avec l'Office des personnes handicapées
à toute l'étude du sujet. La ville de Montréal et l'UMQ
demandent deux choses: que les permis ne relèvent pas des
municipalités, mais d'un office gouvernemental, la RAAQ, la
régie, c'est clair.
Les motifs invoqués, justement, dans le mémoire de la
ville de Montréal, c'est fort clair, on le dit: c'est une question
d'uniformité. Dans ce cas... Vous me répondez en disant: On va
laisser cela au choix des municipalités. Même les
municipalités... Si vous lisez attentivement le mémoire de l'UMQ,
finalement, les responsabilités municipales ne sont pas dans ce sens. On
va y revenir plus tard. Cela ne change pas l'article actuel, c'est simplement
la définition. Mais, de toute façon, que ce soient les
municipalités qui viennent à l'appliquer éventuellement ou
le gouvernement, je dis surtout à cause du fait que vous voulez
négocier des ententes valables avec des gens à l'extérieur
du Québec et pour assurer aussi que, partout au Québec, quand on
réserve une place aux personnes handicapées, on vise les
mêmes personnes. Ce n'est pas compliqué, c'est cela qu'on veut.
Chaque municipalité peut apprécier quelque chose à son
goût, une année, selon le conseil ou selon les pressions sur un
conseiller, on va en émettre à une personne ou à une
autre. Il n'y aura pas de norme, aucune norme. D'une ville à l'autre,
cela va changer.
M. Tardif: M. le Président, je croyais avoir dit au
député que j'étais bien conscient du problème que
cela pouvait représenter et qu'il pourrait être dans une situation
idéale, souhaitable d'avoir une définition acceptable par tout le
monde. Mais, on est dans du droit nouveau, qui n'est pas figé encore,
et, dans la nomenclature, outre le fait mentionné par le
député, je ne voudrais pas, encore une fois, puisque chacun a
cité des cas dans sa famille, ma mère a été victime
d'un accident cérébro-vasculaire et elle est restée
partiellement paralysée. Elle ne serait pas dans la définition
des personnes qu'on retrouve là.
Mais, ceci dit, M. le Président...
M. Saintonge: C'est assez insultant.
M. Tardif: En tout cas, ceci dit, M. le Président, ce que
je voudrais tout simplement évoquer ici, c'est que l'Office des
personnes handicapées, dans ses commentaires, ne souhaite pas que
l'émission des permis se fasse par la RAAQ, parce que, dit-il, on
pourrait facilement envisager qu'il serait plus difficile pour les
municipalités de connaître les besoins de stationnement des
personnes ayant des déficiences et qui habitent leur territoire, d'une
part. D'autre part, imaginons que la RAAQ se met à émettre des
permis de chaises roulantes ou autrement que vous accolez dans votre
pare-brise, est-ce que vous ne croyez pas que cela va être une pression
terrible sur les municipalités? On pourra dire: Mot, j'ai un permis de
la RAAQ pour stationner et aménagez-en des stationnements.
On peut aussi penser que...
M, Saintonge: Cela doit exister. Ce n'est pas différent, M. le
ministre, que la personne, si la RAAQ décide, par exemple, à la
suite d'une définition, d'émettre certain permis, la
responsabilité des municipalités, c'est les espaces de
stationnement, c'est de déterminer dans leur région
l'accessibilité à des espaces de stationnement. C'est tellement
vrai qu'au niveau des règlements de zonage et d'urbanisme, actuellement,
dans les municipalités de construction, c'est inclus que si vous voulez
bâtir un édifice à appartements qui comprend douze
logements, vous devez automatiquement prévoir tant d'espaces de
stationnement adjacents. Vous construisez un centre d'achat de telle
superficie...
M. Tardif: Oui, d'accord.
M. Saintonge:... de tant de magasins, cela vous prend un minimum
de tant d'espaces de stationnement, autrement, vous n'avez pas le permis de
construction.
M. Tardif: Oui, mais c'est pour la construction neuve...
M. Saintonge:... c'est un cas... Mais non, même...
M. Tardif:... le bâti...
M. Saintonge: Évidemment, que le bâti,
on...
M. Tardif: C'est là qu'est le problème.
M. Saintonge: C'est le problème, c'est évident. On
ne peut pas, si on parle de droit nouveau, il reste que les normes d'urbanisme
sont quand même en place depuis un certain nombre d'années. Dans
ce sens, au niveau de la municipalité, ce n'est pas de savoir combien il
y en a qui en détiennent ou pas dans sa zone, il y aura à
prévoir des espaces de stationnement si, au niveau de ia lot, on donne
des possibilités à ceux qui voudront reconnaître un tel
permis, de prévoir des espaces de stationnement dans leur
municipalité. Les municipalités adopteront, à ce
moment-là, les dispositions pour faciliter le stationnement aux
personnes handicapées. La pression ne sera pas plus grande, qu'ils
détiennent un permis ou qu'ils n'en détiennent pas. Dans l'autre
cas, ceta va aller direct au conseil municipal. Ils vont peut-être le
faire de toute façon. Au niveau de l'application des normes, de la
définition et de tout le contrôle de cela, ce ne sont pas les
municipalités qui devraient subir cela. C'est une norme qui devrait
être uniforme au Québec. Trop souvent, dans le domaine municipal,
on détermine justement des normes qui sont fixes dans certains cas et
qui ne reconnaissent pas la spécificité des régions.
Vous en avez un cas, malgré ce que je dis, il y des cas qu'il
faut prévoir, des spécificités carrément qui
s'appliquent à tout le monde. C'est la même chose partout. C'est
un cas. Une définition d'une personne handicapée au
Québec... Si je pars avec mon auto, si j'ai besoin d'un permis pour
stationner avec un véhicule, c'est parce que je reste dans la ville et
que je ne me déplacerai pas de là, que je suis dans un cocon
fermé, c'est parce que je m'en vais ailleurs.
Je vais vous donner l'exemple d'une ville comme Brossard qui a des
centres commerciaux dans son territoire, ce n'est pas par la population, soit
55 000 de population, que le conseil municipal prend son crayon et que le
gérant avec le trésorier ou je ne sais qui, pour calculer que,
dans Brossard, 55 000, il y a tant de personnes qui peuvent avoir un permis,
qui sont handicapées et il y a un besoin de tant de places dans la
ville. C'est faux. C'est faux. Dans Montréal, c'est aussi faux. Que
faut-il déterminer? C'est au niveau d'un bassin, un grand bassin de
population, parce qu'à Brossard, il y a des centres commerciaux, il y a
des marchands qui sont sur d'autres rues, qui ne sont pas nécessairement
dans un centre commercial. Les gens qui viennent dans ce coin, ce ne sont pas
les gens de Brossard, ce sont les gens de Greenfield Park, de Saint-Lambert, de
Lemoyne, de Saint-Philippe, de Laprairie, de Candiac, de Saint-Hubert et
nommez-en. M. Tardif: M. le Président...
M. Saintonge: Donc, à ce moment-là, ce n'est pas
Brossard qui va être le plus apte à déterminer, chez-eux,
combien d'espaces sont nécessaires pour handicapés dans les lieux
d'accès public. À Montréal, c'est la même chose.
Cela prend, à mon point de vue, une étude démographique
d'un certain bassin de population. La régie peut être à
même de l'émettre parce que les permis qu'elle va accorder
à ces personnes, elle pourrait les transmettre au bassin des villes
concernées, suivant certaines régions et elle pourrait
réagir dans ces circonstances pour émettre un nombre de permis
suffisant. Ce n'est que cela que j'ai à dire. Je ne veux pas faire un
débat pendant des heures mais, uniquement pour vous mentionner que la
réponse que vous m'avez donnée ne répondait pas à
l'interrogation et peut même confirmer le fait qu'il est
nécessaire que le permis soit provincial et non pas municipal, d'une
part.
M. Tardif: M. le Président, je ne suis pas prêt
à mettre dans le code de la route, une définition de personne
handicapée admissible à un permis. Deuxièmement, face
à cela, la situation, c'est qu'on dit: On ne fait rien. Or, ce que l'on
constate c'est que, au moins trois villes, Montréal, Québec et
Drummondville, pour cause, ont demandé, par charte privée,
d'avoir le droit de faire cela. Ce que nous proposons ici, c'est que les villes
qui le voudront puissent le faire et celles qui ne veulent pas, ne le fassent
pas. Ce n'est donc pas contraignant, un, ce pouvoir habilitant.
Deuxièmement, il me semble qu'à partir de l'expérience
vécue à Montréal, à Québec, à
Drummondville et peut-être, tout à l'heure, dans d'autres ville,
on en sera venu à cerner assez bien le type de personnes
affligées de quel handicap on veut couvrir et donc, pouvoir
généraliser. À l'heure actuelle, les définitions
qui sont proposées, aussi bien dans la loi que par l'office, ne me
semblent pas répondre à ces critères. C'est pour cela que
je ne peux pas, en tout cas à ce moment-ci - on pourra,
évidemment, lorsqu'on arrivera à ces articles sur le pouvoir
habilitant des municipalités, l'aborder - mais je ne suis pas en mesure
de mettre dans le code, la définition des personnes handicapées,
aux fins dudit code et d'un espace de stationnement.
Le Président (M. Beauséjour): Nous sommes
prêts à étudier le paragraphe 9?
M. Ciaccia: Cela dépend du ministre, s'il a un autre
libellé ou si on veut revenir...
M. Tardif: Le paragraphe 9 de quoi?
Le Président (M. Beauséjour): Le paragraphe 9 de...
M. Ciaccia: De l'article 1 est suspendu.
Le Président (M. Beauséjour):... l'article 1 est
suspendu.
M. Tardif: Non.
Le Président (M. Beauséjour): Non? On le
laisse...
M. Ciaccia: Non, vous ne l'avez pas encore...
M. Tardif: Non. Une autre séance parce que...
M. Ciaccia: Cela prend un peu plus...
M. Saintonge: On va revenir à une autre séance?
M. Tardif: Bien, à moins que le député
vienne me dire qu'à 18 heures, cela va être fini.
Le Président (M. Beauséjour): Nous allons suspendre
l'article 1 et j'appelle l'article 2.
M. Tardif: L'article 2, M. le Président, vise... D'abord,
le projet de loi, tel que proposé, assimile ou considère comme
propriétaire d'un véhicule routier, la personne qui loue un
véhicule pour une période d'au moins un an. Vous avez un papillon
qui vous a été envoyé qui clarifie et remplace "qui loue"
par les mots "qui prend en location". La personne qui loue, est-ce que c'est le
locateur ou le locataire? Donc, pour clarifier cela, on a un papillon qui dit
"qui prend en location", pour bien démontrer que c'est le locataire, et
que ce locataire qui loue à long terme, de la part des garages, est
considéré comme le propriétaire. Cela clarifie la
situation parce que, à ce moment là, quand quelqu'un louait un
véhicule pour un an, qui est-ce qui recevait la contravention? Est-ce
que c'est Harold Cummings Automobile ou, peu importe, un autre garage qui fait
la location, ou bien si c'était, effectivement...
M. Saintonge: Vous avez choisi un garage dans mon comté,
M. le Président? Est-ce que c'est par hasard?
M. Tardif: C'est à dessein.
M. Ciaccia: L'amendement est adopté.
Le Président (M. Beauséjour): Remplacer, dans la
deuxième ligne du deuxième alinéa de l'article 2, le mot
"loue" par les mots "prend en location". Est-ce que l'amendement est
adopté?
M. Ciaccia: Oui. L'amendement est adopté mais j'aurais
quelques petites questions au ministre, sur l'article 2. Premièrement,
est-ce que vous avez reçu des représentations des locateurs?
Est-ce que vous avez discuté de cela avec eux? Est-ce qu'ils sont
satisfaits du libellé de l'article maintenant, pour...
M. Tardif: La modification en question, quant à la
responsabilité exclusive du locataire à long terme, fait suite
à des pressions faites par l'Association des locateurs du Canada. (16 h
45)
M. Ciaccia: Et ils sont satisfaits du nouveau libellé de
l'article?
M. Tardif: Oui. C'est d'ailleurs eux qui l'ont
demandé.
M. Ciaccia: Quelle est la nécessité d'ajouter le
dernier alinéa? Parce que vous avez déjà l'article 39 qui,
je pense... Attendez un peu, je l'ai ici le libellé exact.
M. Tardif: On abroge l'article 39 et on rapatrie sur l'article 2
tout ce qui touche le locataire à long terme.
M. Ciaccia: M. le Président, l'article 15, quand vous
dites que la personne au nom de laquelle un véhicule routier est
immatriculé est responsable d'une infraction. Dans l'article 15, il y a
la question de l'enregistrement et l'immatriculation d'un véhicule
routier possédé en copropriété, s'effectue au nom
du copropriétaire qui en fait la demande. Est-ce que vous créez
une responsabilité seulement pour celui qui est enregistré comme
propriétaire? Est-ce qu'il y a une responsabilité du
copropriétaire? Quelle est la situation exacte?
M. Tardif: M. le Président, imaginons qu'il y a dix
personnes copropriétaires. On ne mettra pas les dix noms sur le permis
comme tel, sur le certificat d'immatriculation d'enregistrement. Il reste qu'on
a un dossier à la régie et cela va être marqué, je
ne sais pas moi, Guy Tardif, copropriété et à la
régie on a un dossier qui donne la liste des copropriétaires.
Mais ce n'est sûrement pas sur le certificat d'immatriculation qu'on va
énumérer tous les copropriétaires.
M. Ciaccia: Qui va être responsable de l'infraction
imputable au propriétaire? Est-ce que cela va être strictement
celui dont le nom apparaît sur le certificat d'immatriculation?
M. Tardif: C'est l'article 2 à ce
moment-là qu'on considère qui serait applicable.
C'est-à-dire que c'est la personne au nom de laquelle un véhicule
routier est immatriculé. On ne poursuivra pas les dix personnes qui sont
copropriétaires.
M. Ciaccia: Les mêmes règles vont s'appliquer pour
l'enregistrement.
M. Vézina: Oui, parce que cela se fait ensemble.
Des voix: Adopté tel qu'amendé.
Le Président (M. Beauséjour): Adopté tel
qu'amendé.
M. Tardif: C'est ça.
Enregistrement et immatriculation
Le Président (M. Beauséjour}: L'article 3?
M. Tardif: C'est tout simplement un changement au titre qui doit
être modifié pour tenir compte de la nouvelle notion
d'enregistrement.
Le Président (M. Beauséjour): L'article 3 est-il
adopté?
M. Saintonge: L'immatriculation c'est comme en anglais. Ce n'est
pas dangereux de laisser un mot comme cela.
M. Tardif: On n'a pas parlé de carte grise.
Le Président (M. Beauséjour): Adopté.
L'article 4?
M. Tardif: L'article 4 introduit la notion de l'enregistrement
alors que celle du deuxième alinéa parle de l'immatriculation,
c'est-à-dire le droit de circuler sur les routes.
M. Saintonge: Sur cela quand on parle de l'enregistrement et de
l'immatriculation vous allez avoir un fichier pour l'enregistrement et un
fichier pour l'immatriculation.
M. Tardif: Oui, parce que l'immatriculation est un processus
annuel, l'enregistrement est quelque chose que vous gardez tant que vous
êtes propriétaire du véhicule.
M. Saintonge: Quand vous allez nous l'envoyer ce matin...
M. Vézina: Tout est enregistré. Je disais ce matin
qu'avec le nouveau sytème tout était enregistré avec un
dossier unique.
Alors, dans le même dossier on a le permis de conduire de
l'individu, on a son certificat d'enregistrement et son certificat
d'immatriculation. Autrement dit quand le véhicule ne circulera pas, sur
le certificat d'immatriculation va être écrit "ne circule pas" ou
"véhicule volé" ou "véhicule... " je ne sais pas quoi.
Tout cela est dans le même fichier. Ce sont des entrées de
fichier.
M. Ciaccia: Si j'ai bien compris vous avez le permis
d'enregistrement d'immatriculation et le permis de conduire.
M. Vézina: Bien oui. Jusqu'à récemment on
n'était pas capable de faire le lien entre votre permis de conduire et
votre propriétaire d'un véhicule. Maintenant on a un dossier
unique qui peut nous permettre de faire le lien entre vous comme conducteur et
vous comme propriétaire de véhicule, c'est dans le même
dossier. C'est le même fichier qui nous permet de faire cela.
M. Saintonge: J'imagine que pour des fins administratives vous
allez avoir un fichier avec les numéros d'enregistrement, non pas
d'immatriculation, si vous trouvez un véhicule quelque part, à un
moment donné, avec un numéro quelconque, vous allez pouvoir
trouver au niveau de l'enregistrement c'est qui le propriétaire
même s'il n'est pas immatriculé.
M. Vézina: C'est ce que je viens de vous dire.
M. Saintonge: Vous avez un fichier d'enregistrement à ce
moment. Je comprends que dans le processus c'est tout faire dans...
M. Vézina: C'est tout le même fichier. On tente de
centraliser la gestion, ce qu'on appelle la GDU, gestion du dossier unique.
Bien sûr dans un système informatique il y a toujours des choses
secondaires, comme par exemple, les points d'inaptitude. On va retrouver cela
bien à part. Mais c'est de tout centraliser qui nous permet d'avoir
l'information sur un automobiliste rapidement et de savoir si son
véhicule est immatriculé, s'il a le droit de circuler, s'il n'a
pas le droit de circuler, s'il a été volé, etc...
M. Le Blanc (Montmagny-L'Islet): Si je comprends bien, c'est le
fichier du véhicule, c'est un fichier par véhicule.
M. Vézina: C'est un fichier par automobiliste et par
véhicule, les deux sont intégrés dans...
M. Saintonge: Tout est ensemble. Autrement dit...
Le Président (M. Beauséjour): M. le
député de Montmagny-L'Islet.
M. Le Blanc (Montmagny-L'Islet): II y a une distinction entre une
fiche par chaque véhicule et une fiche par chaque propriétaire de
véhicule. Un même propriétaire peut avoir quatre ou cinq
véhicules tandis que le véhicule peut avoir un
propriétaire ou des propriétaires en
copropriété,
M. Vézina: Effectivement je vous disais qu'on faisait le
lien maintenant entre le conducteur et le nombre de véhicules. À
ce moment on ne sait pas si un propriétaire a dix véhicules ou
cinq véhicules ou deux véhicules. Maintenant avec le
système intégré cela permet de dire le véhicule X,
Y et Z appartient à M. X ou à Mme Y.
M. Saintonge: Vous pouvez aussi sortir que M. X a tant de
véhicules.
M. Vézina: Absolument.
M. Saintonge: Là-dessus il y en a tant qui circulent et il
y en a tant qui ne circulent pas parce qu'ils ne sont pas
immatriculés.
M. Vézina: Exactement.
M. Ciaccia: Quel est l'avantage maintenant, supposons dans un cas
de vol si un de ces véhicules est volé? Si je comprends bien
l'immatriculation ne change pas.
M. Vézina: Cela va être enregistré dès
ce moment sur le certificat de ce véhicule - sur le certificat
d'immatriculation - qu'il n'a plus le droit de circuler, il est voté. Il
est rapporté volé.
M. Ciaccia: Comment identifiez-vous que ce véhicule n'est
pas le véhicule de M. Laframboise. Ce n'est pas écrit sur
l'automobile que c'est le véhicule de M. Laframboise...
M. Vézina: D'accord.
M. Tardif: En apportant le numéro d'enregistrement
untel.
M. Ciaccia: Comment allez-vous... Il y a le numéro de
l'enregistrement. Le numéro de série s'il est changé
quelle est la différence avec le nouveau système si quelqu'un
change de numéro de série, va chercher une autre immatriculation?
Où avons-nous bonifié le système?
M. Tardif: L'altération des numéros de série
ne devient possible qu'à partir du moment où il y a des trous
dedans. Des trous à partir du moment où s'il y a des vols au tout
début ou en fin de piste où on reconstitue des
véhicules...
M. Ciaccia: On m'a expliqué ce matin qu'on pouvait enlever
le numéro d'enregistrement...
M. Tardif: Oui.
M. Ciaccia:... et le remplacer par un autre. Où avons-nous
amélioré le système? Avec le nouveau système, on va
encore pouvoir faire cela. La seule chose que j'essaie de comprendre; c'est
peut-être un peu lent le vendredi après-midi
M. Tardif: D'accord.
M. Ciaccia: Où avons-nous amélioré le
système à part d'avoir ajouté une autre formalité
et d'avoir une autre petite carte dans notre poche?
M. Vézina: M. le Président, si on prenait un
exemple, M. le député de Mont-Royal, à l'heure actuelle,
le véhicule - on l'a dit ce matin, mais il faut le répéter
- qui est chez le concessionnaire n'est pas enregistré. Ce
véhicule va maintenant être enregistré. Que va faire le
concessionnaire quand il va vendre le véhicule? Il va vous donner la
carte d'enregistrement qu'il va avoir endossée et vous allez partir avec
la carte d'enregistrement qu'il a endossée, où il y a son
numéro, vous allez aller au bureau des véhicules automobiles et
vous faites enregistrer le véhicule à votre nom et l'immatriculer
à votre nom.
M. Ciaccia: Excusez. On va essayer de suivre le processus.
Demain, j'achète une automobile. Je reçois la carte
d'enregistrement. D'accord?
M. Vézina: C'est cela, endossée par le vendeur.
M. Ciaccia: Bon, maintenant il n'y a pas de carte
d'enregistrement, il y a la carte de...
M. Vézina: L'IM-2C.
M. Ciaccia: Il y a la carte du manufacturier, n'est-ce pas?
M. Vézina: Oui, mais...
M. Ciaccia: Alors, quelle est la... ?
M. Tardif: C'est une fiche technique du manufacturier qui
accompagne le véhicule.
M. Vézina: Présentement, si vous allez chercher un
véhicule, le vendeur va être obligé de vous remplir une
formule IM-2C,
vous émettre un 1M-11 si vous n'avez pas le temps d'aller au
garage pour le moment.
M. Ciaccia: Avec cela je vais obtenir une immatriculation.
M. Vézina: Dans dix jours vous allez pouvoir aller
immatriculer. D'accord?
M. Ciaccia: La différence est qu'au heu d'avoir cela, je
vais avoir la carte d'enregistrement?
M. Vézina: La différence est que vous allez
arriver, il va prendre tout simplement l'enregistrement du véhicule, il
va l'endosser derrière et à partir de l'endossement, vous allez
aller au bureau et vous aurez tout de suite l'enregistrement
transféré à votre nom et l'immatriculation qui a
été mise à votre nom.
M. Ciaccia: Alors, avec le nouveau système je vais avoir
une petite carte du concessionnaire qui est l'enregistrement. Avec cet
enregistrement, je vais au bureau d'immatriculation et j'obtiens mon
immatriculation. Avec le système actuel, j'ai un autre morceau de papier
du concessionnaire; c'est la carte du manufacturier et avec cette carte du
manufacturier, je vais au bureau d'immatriculation et j'obtiens
l'immatriculation. En termes de protection pour mot et de procédure,
rien n'a changé.
M. Vézina: Mais la différence est fondamentale,
parce qu'à l'heure actuelle, le véhicule n'étant pas
enregistré, il peut être volé entre-temps,
premièrement. Deuxièmement, le véhicule...
M. Ciaccia: Excusez, je ne veux pas vous interrompre, il ne sera
pas volé si j'ai la carte du manufacturier avec le numéro de
série qui correspond.
M. Vézina: Le numéro de série, on vous a dit
ce matin qu'à l'heure actuelle le COM s'échange entre
concessionnaires. Il est déjà, au moment où il arrive au
premier vendeur, souvent il est déjà changé trois fois.
Donc, le numéro de série est déjà
altéré, si bien qu'après quelque temps on n'a plus de
contrôle sur les numéros de série. On ne contrôle pas
les numéros de série. Je vous ai dit ce matin que dans notre
fichier il y a au moins 35% des numéros de série qui ne sont plus
bons; ce ne sont pas les vrais numéros de série.
M. Ciaccia: C'était après, mais au début
là il y a le danger...
M. Vézina: Mais au début, c'est la même
chose. Aussitôt qu'un concessionnaire...
M. Ciaccia: Quand j'ai une automobile neuve, c'est possible que
le numéro de série de l'automobile neuve ait déjà
été changé et que la carte du manufacturier ne corresponde
pas?
M. Vézina: Absolument, parce que aussitôt que vous
demandez...
M. Ciaccia: Mais, comment le manufacturier pourrait-il me donner
une carte avec le numéro 12345678, si le numéro de série
de l'automobile n'est pas cela?
M. Vézina: Non, mais le principe fondamental c'est de ne
plus jamais réinscrire le numéro de série. Alors, le
numéro de série arrive chez un concessionnaire; il est
immédiatement avec le COM enregistré dans le système. Il
ne changera plus de la vie durant du véhicule.
M. Ciaccia: Le numéro de série ne changera plus,
mais sur la carte.
M. Vézina: Mais il ne sera plus jamais
altéré au fichier registraire de la régie, jamais
plus.
M. Ciaccia: Mais sur l'immatriculation non plus il n'est pas
changé. Vous ne le changez pas non plus.
M. Vézina: À l'heure actuelle, il est changé
au moins sept fois dans la vie d'un véhicule.
M. Saintonge: Sept fois?M. Ciaccia:
Comment?
M. Vézina: Parce que tout se fait d'abord, au
départ, entre concessionnaires et aussitôt qu'il arrive chez
nous... (17 heures)
M. Ciaccia: Excusez-moi, comment peut-il se changer...
M. Saintonge: Nous autres, on ne comprend pas.
M. Tardif: II est retranscrit. Il est retranscrit au moins sept
fois.
M. Ciaccia: Si la carte du manufacturier a un certain
numéro, le concessionnaire a droit de changer le numéro?
M. Tardif: Non. À partir d'un numéro original, avec
combien de chiffres dans le numéro de série?
M. Vézina: II y en a...
M. Tardif: 42. Non, plus que ça. Il y en
a douze ou quinze. Ce même numéro-là, émis
une première fois... Le député de Laprairie a son...
M. Saintonge: II y en a dix-sept, des chiffres et des
lettres.
M. Tardif: Alors, les dix-sept chiffres... Imaginons le COM du
manufacturier et il a le véhicule. Le concessionnaire reçoit
effectivement la carte, sauf que, entretemps, il l'a reçue même,
parfois, d'avance par téléscripteur ou par rapport d'ordinateur,
la fiche technique et le numéro de série de chacun, sauf que,
entre-temps, il y a une commande qui est entrée et des véhicules
qui sont là, il y en a une partie qui est allée chez l'autre
garagiste, parce qu'il y avait demande là.
 ce moment-là, déjà...
M. Ciaccia: À ce moment-là, il ne faut pas qu'il
change, il ne faut pas qu'il envoie son COM à l'autre garage?
M. Tardif: Oui, mais il y a des corrections à apporter aux
listes. En apportant ces corrections-là et en transcrivant ce que vous
faites, c'est que vous risquez d'introduire une première erreur dans un
chiffre. La vente se fait, l'immatriculation se fait une autre
possibilité d'introduction d'erreur dans la vie normale d'un
véhicule, le numéro serait transcrit sept fois.
M. Ciaccia: Le COM, il y a un numéro dessus.
M. Tardif: Oui.
M. Ciaccia: Ce COM ne peut pas changer. Ce COM doit suivre...
M. Tardif: Oui, c'est la transcription qui est faite dans...
M. Ciaccia:... c'est un document qui doit suivre...
M. Tardif: Oui, mais...
M. Ciaccia:... l'auto. Si l'auto va d'un concessionnaire à
un autre, avant l'immatriculation, le concessionnaire doit suivre, doit donner
ce COM à l'autre concessionnaire. Autrement dit, cette erreur dont vous
me parlez ne peut pas arriver, parce que le COM... La seule façon que
ça pourrait arriver, ça serait de prendre une automobile, de
changer le numéro d'une automobile neuve et de s'assurer de mettre un
numéro conforme au COM.
M. Tardif: Est-ce qu'on peut laisser M. Lalande exposer...
M. Ciaccia: Certainement, ça me ferait plaisir.
M. Tardif:... les problèmes vécus?
M. Ciaccia: Non, vous allez me compter tant de problèmes
vécus. Je sais qu'il y a des problèmes.
M. Tardif: Pas moi?
M. Ciaccia: Non, pas vous. Vous collectivement.
M. Tardif: Nous, collectivement.
M. Ciaccia: J'essaie de comprendre. J'essaie d'aller une...
M. Tardif: D'accord, on va lui demander de nous exposer
ça.
M. Ciaccia:... étape à la fois et d'essayer de comprendre
chaque étape: où est l'erreur, où est le problème,
parce que quand je rencontre, quand j'ai rencontré les concessionnaires,
d'après eux, il n'y avait aucun problème. Ils
étaient très satisfaits avec le COM. Ils disent: Cela,
ça nous a évité tous les problèmes qui existaient
avant, les failles et les lacunes, parce que ce document-là qu'ils nous
donnent...
M. Tardif: Oui, c'est un apport indéniable...
M. Ciaccia:... il doit suivre l'automobile.
M. Tardif:... mais par la suite.
M. Ciaccia: D'accord. Alors, à ce moment-là, il n'y
a pas de problème, le COM doit se conformer, doit être conforme
aux numéros de série de l'automobile et si l'automobile est
transférée entre concessionnaires, le document le suit et, moi,
je ne peux pas obtenir une immatriculation à moins que j'aie ce COM du
concessionnaire. Alors, je ne peux pas voler l'automobile.
M. Tardif: Pour le véhicule neuf, première
immatriculation.
M. Ciaccia: Pour le véhicule neuf. Parlons du
véhicule neuf pour le moment, d'accord. Je ne peux pas voler une
automobile et obtenir une immatriculation si je n'ai pas le COM. D'accord? Avec
votre nouveau système, je ne peux pas obtenir une immatriculation avec
le véhicule neuf si je n'ai pas l'enregistrement. Alors, à ce
stade-là, où est l'avantage?
Le Président (M, Beauséjour):...
M. Lalande (Georges): Si vous voulez, on peut reprendre toute la
chaîne, du commencement. Un véhicule qui arrive d'un fabricant qui
est amené sur une cour de concessionnaire, avec les nouveaux
véhicules - il faut dire que ce sont les nouveaux véhicules,
depuis un an et demi à deux ans, qui ont des COM - la plupart des
séries américaines ont un certificat d'origine du manufacturier.
Mais ce ne sont pas toutes les séries, il y a certains véhicules
qui n'ont pas encore de COM. Ils ont le numéro de série
seulement.
Le véhicule qui entre, qui est fait par fabricant, qui est
amené sur une cour de concessionnaire, à l'heure actuelle, quand
on vous parle des formulaires IM-2C, c'est que la première
immatriculation qui est faite, à l'heure actuelle, elle est faite par le
commerçant, par le concessionnaire. C'est lui qui, le premier, va,
à partir du COM, vous donner une IM-2C, d'un formulaire, il va vous
donner une immatriculation temporaire.
M. Ciaccia: Je ne veux pas interrompre, mais juste pour
comprendre. Pour obtenir cette immatriculation temporaire, est-ce que le
concessionnaire doit avoir son COM au bureau d'immatriculation?
M. Lalande: Non, ce n'est pas ça. À l'heure
actuelle, c'est ce qu'on vous disait ce matin, c'est que les livrets de IM-2C,
de ces fameux formulaires-là, qui est une formule de transaction qui
permet... En d'autres mots, le commerçant, le concessionnaire devient un
mandataire de la régie.
M. Ciaccia: Si vous aviez aboli le concessionnaire comme
mandataire de la régie et vous aviez exigé que le COM soit
produit, ça aurait réglé ce problème.
M. Lalande: Sauf qu'il faut une première immatriculation
ou un premier enregistrement. Le problème, à l'heure actuelle,
c'est que le concessionnaire, en vertu d'un pouvoir qui lui est
délégué, ce qu'il fait, il remplit une IM-2C, il
délivre un certificat d'immatriculation temporaire pour dix jours et,
à partir de là, l'individu a dix jours pour partir du
concessionnaire pour se rendre à la Régie de l'assurance
automobile pour faire la véritable immatriculation permanente.
M. Ciaccia: Pour obtenir cette véritable immatriculation,
l'acheteur a-t-il besoin d'un COM?
M. Lalande: À l'heure actuelle, non. Ce qui se fait,
à l'heure actuelle, encore une fois, le premier fichage qu'on a de
quelqu'un, c'est à partir de l'IM-2C, cette fameuse formule.
M. Ciaccia: Si le COM n'est pas nécessaire pour obtenir la
première immatriculation, quel est le but du COM, quand est-il
utilisé? Est-il utilisé deux fois?
M. Lalande: C'est le numéro de série
bonifié, si vous voulez. À l'intérieur du COM, on retrouve
le numéro de série, c'est ça qu'il faut dire, avec des
chiffres autovalideurs à la fin, qui permettent de valider à
savoir si c'est bien la bonne identification.
M. Ciaccia: Ils ne doivent pas vous produire ce COM pour avoir
l'immatriculation?
M. Lalande: Oui, à l'heure actuelle. M. Ciaccia: À
l'heure actuelle.
M. Lalande: Sauf que ce sont les fameux dix jours, le temps qu'il
est dans la cour du concessionnaire, c'est là que nous n'avons pas de
trace. Il n'est pas enregistré, il n'est pas saisi sur le fichier de la
régie tant et aussi longtemps que l'acheteur ne s'est pas
présenté à la Régie de l'assurance automobile. Ce
que nous proposons à l'heure actuelle...
M. Ciaccia: Je comprends que vous proposez que le concessionnaire
obtienne immédiatement l'enregistrement.
M. Lalande: C'est ça.
M. Ciaccia: Ces dix jours où le concessionnaire a son COM
et l'automobile est sur son terrain, à ce moment-là, il y a le
danger de vol. La seule façon d'éliminer cet aspect, ce sera
d'obliger le concessionnaire à obtenir l'enregistrement
immédiatement. Si vous donnez dix jours au concessionnaire, vous
êtes au même point avec le nouveau système que vous
l'étiez avec l'ancien système.
M. Lalande: Encore une fois, non, il y a quand même une
différence. À l'heure actuelle, pendant qu'il est sur la cour,
pendant qu'il est là, le véhicule qui est subtilisé ou qui
est volé, ce qui se fait dans le réseau actuellement, on va
chercher le numéro de série qui est ailleurs, si c'est un
véhicule qui a été démantelé, on l'applique
sur ce nouveau véhicule, et quand il nous arrive à la
régie et qu'on n'a pas contrôlé qui était le premier
propriétaire, on peut bonifier cette immatriculation.
M. Ciaccia: Minute, là! Supposons qu'on prend la nouvelle
automobile qui a été volée, qu'on change le numéro
de série, comment peuvent-ils obtenir une immatriculation s'ils n'ont
pas un COM?
M. Lalande: Si nous n'avons pas saisi à la Régie de
l'assurance automobile une première fois ce COM ou le numéro de
série que nous avons une première fois, on n'est pas capable, on
est en train de le vérifier.
M. Ciaccia: Si c'est une nouvelle automobile, oublions que vous
ne l'avez jamais vue, pas de numéro, rien. Si la loi, je présume,
dit qu'avant de donner une nouvelle immatriculation à une nouvelle
automobile, j'ai besoin d'un COM, comment une automobile volée peut-elle
avoir une immatriculation s'il n'y a pas de COM?
M. Lalande: Très bien. Là-dessus, tenant pour
acquis qu'il peut y avoir dix jours, mais il peut y avoir trois mois, six mois
que le véhicule est sur le terrain du concessionnaire.
M. Ciaccia: Que ce soit deux mois, trois mois, six mois, si c'est
un véhicule neuf, comment la régie peut-elle délivrer une
immatriculation sans COM?
M. Lalande: Encore une fois, pour les véhicules
neufs...
M. Ciaccia: Parlons pour le véhicule neuf, maintenant.
M. Lalande:... dans les cas de série où il y a un
COM - par exemple, les General Motors ont tous un COM dans le moment -dans ces
cas de véhicules qui ont des COM organisés, on pourrait faire une
vérification. Mais une série de véhicules fabriqués
et qui n'ont pas de COM, mais seulement un numéro de série...
M. Ciaccia: Donc, dans les cas où il y a un COM, ce n'est
pas possible présentement d'obtenir une immatriculation sans COM?
M. Lalande: Pour certaines séries de véhicules,
encore une fois, j'y reviens...
M. Ciaccia: Quand vous dites "pour certaines séries",
n'est-il pas possible d'avoir un COM, de décréter, de promulguer
une loi disant que le COM est obligatoire pour tous les manufacturiers et que
vous ne pouvez pas délivrer une immatriculation sans COM?
M. Lalande: On ne peut pas le faire parce que les normes ANSI, ce
sont des normes, fédérales qui déterminent si un
véhicule doit être construit avec un COM, qui sont définies
par le fédéral qui contrôle les normes de construction d'un
véhicule et les numéros de série.
Ce que nous faisans nous...
M. Ciaccia: Est-ce qu'il y a des manufacturiers qui
n'émettent pas de COM?
M. Lalande: Je crois, sauf erreur, que la Renault et Peugeot, par
exemple, n'émettent pas de COM à l'heure actuelle ou sont en voie
de...
M. Ciaccia: Tous les autres manufacturiers émettent des
COM.
M. Lalande: La plupart.
M. Ciaccia: Alors, pour les automobiles neuves, il y a des COM et
vous pouvez contrôler l'immatriculation avec le COM.
M. Lalande: On peut, à partir de la première
immatriculation que nous avons dans nos bureaux. Ce qui change beaucoup
à l'heure actuelle, c'est que...
M, Ciaccia: À ce niveau, pour les automobiles neuves,
excepté pour Renault, Lada et Skoda, il y a un COM et vous
contrôlez l'immatriculation.
M. Lalande: Encore une fois, je ne suis pas en mesure de vous
dire tous les COM parce que cela se fait de façon progressive. Depuis un
an, un an et demi il y a des COM et c'est ce qui est amené qui va
bonifier beaucoup. Bien sûr, on est toujours avec le véhicule
neuf. Rappelons-nous que la majorité des transactions, c'est avec les
véhicules usagés à l'heure actuelle. Donc, eux, on les
perd complètement.
M. Ciaccia: Pour le moment, restons au neuf et on ira... Avec le
neuf, le COM au bureau et là il n'y a pas de problème, cela
résout ce problème.
M. Lalande: Est-ce que c'est dans le régime actuel que
vous voulez que je continue?
M. Ciaccia: Le régime actuel et modifié,
M. Lalande: Le régime actuel c'est qu'un nouveau
véhicule, avec un COM, disons, est dans la cour du concessionnaire, le
concessionnaire peut le conserver dans sa cour pendant un, deux, trois ou six
mois et il n'y a pas d'obligation d'une façon ou d'une autre
d'identifier ce véhicule, il l'a chez lui.
M. Ciaccia: Je ne veux pas répéter, mais il n'y a
pas de nécessité de l'identifier. S'il se le fait voler, s'il n'y
a pas de COM, il ne peut pas avoir d'immatriculation alors, ce n'est pas le
problème...
M. Lalande: Non, sauf qu'encore une fois, un numéro de
série qui est pris sur un autre véhicule et même à
la rigueur, pour
prendre votre exemple, il peut arriver qu'un véhicule neuf, qui a
été fait depuis un an et demi, ait été dans un
état accidenté et il n'est plus bon. Le numéro de
série à l'heure actuelle ou ce COM qui est sur le véhicule
peut être réintroduit sur un véhicule neuf qui vient
d'être livré. C'est pour cela que je vous dis que dans le nouveau
système, ce que nous faisons, le véhicule qui est amené
chez le concessionnaire; le concessionnaire dans un délai - et là
c'est déterminé, on l'a dit ce matin, qui pourrait être
de... nous ce qu'on voudrait, c'est peut-être une journée ou deux
- le plus tôt possible, est obligé de se rendre à la
régie faire enregistrer son véhicule...
M. Ciaccia: Est-ce qu'il va obtenir une immatriculation? Juste
l'enregistrement.
M. Lalande: Non, c'est un enregistrement ou si vous voulez, une
immatriculation sans plaque et sans les frais d'immatriculation complets. Avec
un prix qui est minime, il pourra enregistrer ce véhicule, le ramener
chez lui et conserver un numéro d'enregistrement pour chaque
véhicule. Qu'est-ce qui arrive quand il y a...
M. Ciaccia; Sur l'enregistrement, est-ce que vous avez le
numéro de série, la même chose que sur
l'immatriculation?
M. Lalande: Exactement. Tout, le COM est entré
là-dessus, le numéro de série et c'est là le gros
avantage, il va être saisi et de façon permanente. Les transferts
ultérieurs qu'il y aura pendant toute la durée de la vie du
véhicule, on l'a dit tout à l'heure, c'est à peu
près sept fois en moyenne, ce sera toujours à partir de ce
premier enregistrement qu'il va être présaisi dans nos fichiers.
Donc, il n'y aura pas d'erreur de transcription de chiffres, de fois en
fois.
Ce véhicule est enregistré, le concessionnaire le rapporte
chez lui et quand un consommateur, le premier acheteur va venir se
présenter, ce premier acheteur pourra prendre le véhicule avec
l'enregistrement endossé par le propriétaire, c'est parce que
l'enregistrement vient dire que le concessionnaire est propriétaire de
ce véhicule. Avec cet enregistrement, il se rend dans un centre de
service, un centre de la régie et là il peut procéder
à son immatriculation.
M. Ciaccia: L'enregistrement...
M. Lalande: Si vous me permettez, quand il va venir pour faire
son immatriculation, la régie va pouvoir indiquer de façon
informatique, que ce véhicule, on le sait, il a déjà
été préenregistré, il était
enregistré, de sorte qu'on s'assure qu'il n'y a pas de confusion
à propos du véhicule, c'est bien le véhicule qui a
été déjà une fois enregistré qui va
maintenant être immatriculé.
M. Ciaccia: C'est un nouveau système, cela fait tout.
Quand je dis nouveau, cela ne fait pas tellement longtemps qu'on a le
système actuel, une nouvelle immatriculation. N'y avait-il pas, avant le
système actuel, un système où on tranférait les
plaques? Autrement dit, quand je voulais vendre mon automobile à un
autre, je prenais mes plaques et on transférait et la plaque suivait
l'automobile. (17 h 15)
M. Lalande: Non...
M. Ciaccia: C'est cela qui se produisait avant.
M. Lalande: Ce qu'il y a...
M. Ciaccia: On contrôlait le numéro. Il y avait
toujours un transfert de ces plaques.
M. Lalande: Ce qu'il faut bien comprendre, c'est que dans le
système actuel...
M. Ciaccia: Excusez, M. le ministre, j'ai l'impression que votre
nouveau système d'enregistrement, c'est l'ancien système qui
existait avant. Oui, parce que l'ancien système avant, on suivait
toujours la plaque, on ne l'enlevait pas de l'automobile. Il y avait, appelons
cela l'immatriculation, appelez-le enregistrement, ce que vous voulez, pour
transférer l'auto, il fallait que je signe en arrière avec ma
plaque et celle-ci suivait. Alors, on pouvait suivre le numéro tout le
temps à moins que quelqu'un vole l'automobile, change les numéros
ou change l'immatriculation. On va pouvoir faire la même chose
maintenant, enregistrement ou non. Là, on parle de fraude totale, de
quelqu'un qui veut changer les numéros. Alors, ce qu'on fait, c'est
qu'on retourne à l'ancien système.
M. Tardif: Avec une différence semblable, M. le
Président, et je vais laisser après cela M. Lalande continuer.
C'est que, avec l'ancien système, les plaques suivaient le
véhicule plutôt que de suivre maintenant le propriétaire.
Le député a raison de dire qu'il y avait une espèce... Que
l'immatriculation restait collée au véhicule. Cependant...
M. Ciaccia: Exactement. Vous pouviez toujours suivre parce qu'il
y avait les numéros.
M. Tardif: Cependant, M. le Président, encore là,
on pouvait assister à une espèce de
période où il n'y en avait pas, lorsque le véhicule
ne circulait pas parce qu'en principe, encore une fois, l'immatriculation est
un droit à payer lorsqu'on veut circuler avec le véhicule.
M. Ciaccia: Mais s'il revenait, avait circulé, il y avait
toujours le numéro de série qui pourrait se vérifier et il
y avait ce suivi qui pouvait se faire, à moins que quelqu'un ait pris
les numéros. Alors, le système du suivi existait par l'entremise
du numéro de série sur l'immatriculation qui devait suivre le
véhicule plutôt que le système actuel qui a
été introduit. Je trouvais qu'avec celui-ci, il pouvait y avoir
des problèmes. Si moi, j'enlève la plaque sur mon automobile, je
suis propriétaire de la plaque et je vais la mettre sur une automobile,
cela cause des problèmes. C'est là que vous perdez le
contrôle.
Alors, la raison qui fait que vous venez avec cette réforme,
c'est une réforme d'une réforme, et manquée.
M. Lalande: Si vous me permettez, ce qui arrivait dans le
système auquel vous faites référence, c'est au moment
où l'immatriculation, comme dit le ministre, suivait le véhicule.
Actuellement, nous ne revenons pas au... Il y a toujours le système,
comme l'a dit le président tout à l'heure, cela suit toujours le
propriétaire du véhicule. Cela ne suit pas le véhicule,
cela suit le propriétaire du véhicule.
M. Ciaccia: Alors, même avec l'enregistrement,
l'immatriculation ne suit pas le véhicule.
M. Lalande: Non, sauf que nous avons les données
systématiquement, On est capable de suivre la chaîne des
propriétaires de véhicules. C'est qu'on sait en tout temps, quoi
qu'il arrive à un véhicule, qui est le propriétaire de ce
véhicule, alors qu'actuellement, à cause de l'exemption qu'il y
a, que les véhicules qui ne circulent pas n'ont pas besoin d'être
enregistrés, nous avons une coupure, là, dans la chaîne des
titres.
M. Ciaccia: Supposons aujourd'hui, avec le nouveau
système, que le véhicule est enregistré et qu'il ne
circule pas. Cela veut dire que pour tant d'années, il n'y a pas
d'immatriculation. 5i quelqu'un arrive et qu'il veut aller chercher une
immatriculation, que doit-il faire? Que va être votre nouveau
système?
M. Lalande: Dans le nouveau système, ce qu'il doit faire,
c'est que le propriétaire qui peut être le concessionnaire ou
quelqu'un d'autre, n'importe quel individu, mais disons le concessionnaire qui
a son véhicule enregistré, va endosser cet enregistrement devant
le nouvel acquéreur, l'acheteur. Cet acheteur va partir avec le
certificat d'enregistrement qui est dûment endossé, va se rendre
dans un centre de service et va demander une immatriculation pour son
véhicule. Ce que les gens des centres de services de la régie
vont faire, c'est de vérifier si ce véhicule est
déjà fiché quelque part. S'il n'a pas été
enregistré, on va refuser l'immatriculation. On va s'assurer que ce
véhicule vient bien de tel concessionnaire. Ce qui arrive aussi en
pratique, c'est que souvent cela passe de 1, 2 ou 3 concessionnaires. On ne
sait plus qui était propriétaire avant la première
immatriculation. Ce que l'on fait, c'est simplement d'établir, le plus
tôt possible quand un véhicule arrive, qui est neuf, c'est de
saisir toutes ses coordonnées et de l'enregistrer et de le suivre
nonobstant le fait qu'il circule ou pas. On l'aura tout le temps, tout au long
de la série, jusqu'à ce que ce véhicule soit
détruit finalement dans les cours de ferrailleurs. Le gros avantage
qu'il y a, c'est qu'il sera chez le ferrailleur et déclaré
véhicule perdu, perte totale. Ce numéro de série ou ce COM
ne pourra plus jamais être réintroduit dans un système.
C'est ce qui arrive pour la fraude....
M, Ciaccia: 11 va falloir qu'ils changent de numéro.
M. Lalande: II faudrait qu'ils arrivent avec un nouveau
numéro pour la plupart des nouveaux véhicules; ce sera vers le
COM, ce qu'ils ne pourront pas faire. Cela, c'est pour le véhicule qui
est neuf. Un véhicule qui est usagé, vous avez un véhicule
et vous voulez changer votre voiture, vous vous rendez chez un concessionnaire.
Ce que le concessionnaire fait, il va falloir passer à l'enregistrement,
il va enregistrer votre véhicule usagé et votre partie, encore
une fois, de votre coupon qui est en trois morceaux. Il y a une partie pour
l'enregistrement, votre certificat d'enregistrement, d'immatriculation. La
partie enregistrement sera laissée au concessionnaire qui va la
conserver et il va rester l'immatriculation sur votre certificat. Vous allez
prendre les plaques qui sont sur votre vieux véhicule, vous allez les
placer sur le nouveau véhicule et vous allez, dans un centre
d'immatriculation, pour permettre à l'individu qui est arrivé
avec un vieux véhicule de pouvoir continuer avec un véhicule
neuf. En arrivant au centre de service de la régie, vous allez pouvoir
procéder à votre immatriculation.
M. Ciaccia: Cela ne serait pas...
M. Lalande: Et vous avez un délai de 48 heures...
M. Ciaccia: Cela ne serait pas plus facile ou plus
contrôlable de laisser l'immatriculation suivre le véhicule parce
que, si vous avez votre enregistrement et vous avez l'immatriculation, le
numéro de série sur les vitres... Parce que, si vous vendez
l'automobile, il faut que vous vendiez l'enregistrement. Est-ce que cela ne
complique pas le système? Vous transférez l'enregistrement et
vous gardez l'immatriculation. Cela n'aurait pas été plus facile
de transférer le tout? Cela aurait facilité le suivi par
l'informatique des numéros. Là, vous savez vraiment que
l'enregistrement et l'immatriculation se suivent, tandis que, là,
l'enregistrement va là, l'immatriculation s'en va par là-bas et
le permis s'en va vers une autre place.
M, Vézina: Vous me permettez de répondre
là-dessus? C'est que les automobilistes, quand on fait cela, disent:
Cela prend assez de me souvenir de ma plaque, j'en avais une dont je me
souvenais, laissez-moi la donc. C'est cela. Ils finissent par dire: Moi,
j'avais un numéro que j'ai enfin compris et vous le laissez partir. Je
suis obligé de me réhabituer avec un nouveau numéro. C'est
cela qu'on vivait. En tout cas m'a-t-on dit, dans l'époque
auparavant.
M. Ciaccia: II faudrait peser cette affaire: Je ne me souviens
pas de ma plaque... Il y en a, si vous me demandiez le numéro de ma
plaque, même si c'est la même que j'ai depuis plusieurs
années, je ne pourrais pas vous le donner, je ne me souviens pas.
M. Tardif: C'est vendredi après-midi...
M. Ciaccia: Je ne me souviens pas de ce que j'ai fait ce matin.
11 faut regarder cet inconvénient. L'autre inconvénient, c'est
qu'on ne suit pas l'automobile. On ne suit pas les numéros et on
complique un peu... Il me semble que cela faciliterait le suivi si la plaque
continuait avec l'automobile et le numéro de série. Ce serait un
peu plus difficile de voler l'automobile, parce que, là, il faut changer
le...
M. Vézina: Cela fait, d'autre part, beaucoup plus de
changements de plaques, aussitôt que vous changez de véhicule
différent...
M. Ciaccia: Cela ne fait pas plus de changements de plaques. S'il
y a...
M. Vézina: Non, mais si vous changez pour...
M. Ciaccia:... 3 500 000 automobiles... M. Vézina: Un
instant.
M. Ciaccia:... qu'on prenne les 3 500 000 et qu'on les mette
là-bas ou qu'on laisse les 3 500 000 fixes, cela ne change pas le nombre
de plaques. Je n'ai jamais eu deux plaques pour la même automobile.
M. Vézina: Cela change au moment où vous changez,
par exemple, pour un véhicule qui aurait une immatriculation
différente, pour des véhicules de promenade contre des
véhicules de promenade mais des véhicules de promenade contre un
véhicule LF...
M. Ciaccia: Cela, c'est une autre affaire...
M. Vézina: II y a 56 sortes de plaques.
M. Ciaccia:... c'est une autre catégorie. Ils ont toujours
changé.
M. Vézina: Si on ne change pas, la plaque reste
collée dessus...
M. Ciaccia: Oui, mais le changement de catégorie, je
pense, est très minime.
M. Vézina: Ce n'est pas majeur absolument. Dans un
cas...
M. Lalande: M. le député, si on conserve la notion
d'immatriculation, c'est justement pour enlever un préjudice qui
était causé aux citoyens. Avec la notion d'immatriculation, cela
voulait dire que, même quand le véhicule ne circulait pas, s'il
fallait continuer à l'immatriculer, ils payaient des droits, à ce
moment là, pour l'immatriculation. Ce qu'on a voulu faire, c'est, au
lieu d'appeler cela immatriculation et immatriculation sans plaque, ce qui
équivaut à un enregistrement, on a utilisé les deux
termes. Il y aurait une confusion, évidemment, si on avait dit: Vous
êtes enregistré mais, dans un cas, vous êtes
enregistré pour circuler et dans un autre cas, vous êtes
immatriculé pour ne pas circuler. C'était cela la distinction
importante. La personne qui ne circulait pas avec son véhicule pendant
deux mois, trois mois ou six mois, n'avait pas à payer le plein "montant
et on trouve que c'est plus juste à l'égard de tout le monde.
Pendant cette période où le véhicule ne circule pas, qu'il
soit chez le concessionnaire ou chez l'individu, il est seulement
enregistré mais on conserve toujours la chaîne des titres,
à ce moment là. C'est le but fondamental.
M. Ciaccia: Présentement, est-ce qu'il y a moyen de
remiser l'automobile pour mettons six mois et ne pas payer le plein
montant?
M. Lalande: Oui, il y a moyen de le
faire à l'heure actuelle sauf qu'il faut faire une transaction au
centre de service. Il faut demander un crédit pour un certain temps et
réappliquer par la suite avec tous les ajustements qu'il y a au niveau
de la tarification.
M. Ciaccia: Oui, mais je garde ma plaque, je ne vous remets pas
ma plaque.
M. Lalande: Mais au moment d'un transfert de
propriété, quand vous vendez ce véhicule-là - et il
est vendu à un concessionnaire pendant un certain temps -avant qu'il ne
le revende une deuxième fois, il peut être là un mois, deux
mois, trois mois ou six mois; il faut qu'on conserve cette
filière-là. Cela voudrait dire qu'il faudrait continuer à
l'immatriculer pendant qu'il est chez le concessionnaire. Or, l'immatriculation
du concessionnaire, on ne peut pas demander à quelqu'un qui a 100
véhicules sur son terrain de payer le plein montant de cette
immatriculation pendant les trois mois. On lui dit: Non, on ne veut pas vous
faire payer, on veut simplement conserver la ligne. C'est pour cela qu'on parle
d'enregistrement ou si vous voulez encore une fois, on pourrait y revenir, une
immatriculation où vous n'avez pas besoin de plaque
minéralogique, de plaque métallique.
M. Ciaccia: Est-ce que vous avez des chiffres sur la
récupération des vols, durant le nombre d'années,
jusqu'à quand...
M. Lalande: On peut vous fournir...
M. Vézina: Autrement dit, est-ce que vous avez...
M. Ciaccia:... le nombre de vols et le pourcentage de
récupération quand on avait l'ancien système, avec le
système actuel.
M. Tardif: Les derniers chiffres parlaient de 700 et quelques
véhicules volés par 100 000 immatriculés, si ma
mémoire est bonne, dans la dernière année courante. Ils
parlaient d'un taux de récupération de l'ordre de 64%
comparativement à 88% où nous étions ailleurs.
M. Lalande: 84% en Ontario et 80% pour l'ensemble du Canada.
M. Tardif: Cela ne répond pas à la question du
député à savoir si nous avons des données sur
l'ancien système, lorsque les plaques suivaient le véhicule
plutôt que de suivre le propriétaire et après. Ce genre de
données est disponible dans l'annuaire des statistiques de
criminalité de Statistique Canada, M. le Président et les taux de
vols et de récupération par 100 000, j'ai des séries de
statistiques qui existent depuis 1920 et on pourrait vous sortir cela.
M. Ciaccia: Non, mais pour le Québec. M. Tardif: Je
ne l'ai pas de mémoire.
M. Ciaccia: Je ne m'attendais pas que vous l'ayez de
mémoire mais la régie doit avoir ces statistiques-la;
peut-être pour lundi, au début de la semaine, pour la prochaine
séance.
Le Président (M. Beauséjour): Est-ce que l'article
4 est adopté?
M. Saintonge: Les transferts de la petite plaque que je voudrais
avoir. On va aller au garage et on va l'avoir. Cela va être transmis
quand même au bureau des véhicules à un moment
donné... Un des problèmes actuels, c'était la question
qu'il y avait 7 fois le numéro qui était écrit. Le vendeur
qui va venir. Je vais acheter mon véhicule, telle sorte de
véhicule, il me donne la petite carte d'enregistrement. Quand je vais
aller chercher mon certificat d'immatriculation.
M. Vézina: II est déjà enregistré
chez nous. On pitonne, on le sort. Il est déjà enregistré
votre véhicule. La première fois qu'il est entré au pays,
il a été enregistré. Il ne sera plus jamais retranscrit
après cela, on a juste à pitonner et à vous sortir
exactement le numéro.
M. Saintonge: D'accord. Quand il a été"
retranscrit, vous voulez dire d'une formule à l'autre. C'est
ça?
M. Vézina: Oui, c'est ça. Il n'y a plus jamais de
retranscription d'une formule à l'autre.
M. Saintonge: Cela va se faire comme quand on émet un
certificat d'immatriculation. Actuellement, on en émet à bras
comme on dit.
M. Vézina: C'est ça, on émet des formules
1M-11 et des formules 1M-12, des formules 1M-10, des IM-2C. Tout cela est
transcrit à la main. On enlève tout cela. Toutes ces
formules-là disparaissent.
M. Saintonge: Dans chaque bureau d'immatriculation, cela va
être pitonné et ils vont nous sortir cela.
M. Vézina: C'est déjà comme cela dans tous
les centres de service de la région. Ce qu'on va passer, c'est
maintenant...
M. Saintonge: Au privé.
M. Vézina:... À informatiser les privés.
M. Saintonge: II ne faut pas que les machines manquent...
M. Vézina: C'est le problème du siècle, M.
le député.
M. Ciaccia: Tantôt vous avez mentionné qu'un des
problèmes c'était avec l'IM-ZC. II faut remplir la formule et
vous avez dit, qu'il pouvait y avoir des difficultés, des erreurs. Mais
pour obtenir l'enregistrement, il va falloir remplir des formules aussi. Dans
les caisses populaires, maintenant, c'est fait manuellement. (17 h 30)
M. Vézina: Tout va être mécanisé. En
septembre 1986 on va avoir tout fini. Comme je vous disais, on est en train de
mécaniser les centres de service. Nos centres de service sont
déjà mécanisés. On fait le dossier unique
présentement et là on s'en va vers l'ensemble de la
mécanisation de tout.
M. Ciaccia: Tout le système d'enregistrement que vous
préconisez dans la présente loi, est-ce que vous avez
référé ce matin à d'autres juridictions? Est-ce que
c'est exactement pareil ou bien si c'est une adaptation au Québec tenant
compte du système actuel, tenant compte que l'immatriculation ne suit
pas l'automobile? Autrement dit est-ce que c'est un système... si je
vais analyser le sytème actuel est-ce que je vais trouver exactement le
même dans d'autres juridictions ou bien si je vais trouver des
différences?
M. Vézina: Vous allez trouver exactement les mêmes
renseignements, les mêmes adresses, les mêmes noms etc.
M. Ciaccia: Non pas les renseignements.
M. Vézina: Avec peut-être des noms
différents. Comme je vous ai dit ce matin, on aurait pu dire: On garde
"immatriculation" comme terme, on dit qu'il y a deux volets, ce que disait
tantôt Georges Lalande. Effectivement "immatriculation sans circulation"
"immatriculation avec circulation". On aurait pu faire comme cela. Ce sont plus
des termes qu'autre chose.
M. Ciaccia: Je ne parle pas de renseignements parce que
évidemment les renseignements sont pareils... En Amérique du
nord, ils vont être tous pareils, il va y avoir le numéro de
série, il va y avoir le numéro d'immatriculation. Je parle du
processus, des étapes, des technicités, tout ce que vous voulez
l'appeler. Vous établissez une certaine procédure dans le projet
de loi actuel pour enregistrer des automobiles. Est-ce que cette
procédure est exactement la même dans d'autres juridictions?
M. Vézina: Exactement la même, je ne pourrais pas
répondre à cela, mais c'est exactement le même processus.
Cela peut différer un peu.
M. Ciaccia: On pourrait dire que dans un sens...
M. Vézina: Le "Title Law" vous avez cela.
M. Ciaccia:... même aujourd'hui c'est le même
processus tout partout parce qu'on achète une automobile et il faut
obtenir une immatriculation et il faut l'obtenir du gouvernement. Dans ce sens,
le processus est semblable partout.
M. Vézina: Prenons en Nouvelle-Écosse. En
Nouvelle-Écosse, dès que le véhicule arrive, il est
enregistré et il a déjà les liens de propriétaire
dessus parce que c'est un "Title Law", c'est vraiment cela. Cela va plus loin
encore comme renseignements que ce que nous cherchons mais c'est la même
procédure. On ne pourrait pas dire en comparant les deux systèmes
que c'est la même chose à la régie, sûrement pas
parce qu'eux vont plus loin. Quand on compare aux Etats-Unis c'est la
même chose. Je ne peux pas répondre oui à votre
question.
M. Ciaccia: Est-ce qu'en Nouvelle-Écosse, exception faite
du "Title Law", ils ont les trois petites cartes: enregistrement, permis de
conduire et immatriculation? Et quand ils vont transférer l'automobile,
ils vont prendre une de ces cartes...
M. Tardif: L'enregistrement et l'immatriculation et l'avis de
changement d'adresse.
M. Vézina: Le changement de date, le changement
d'adresse.
M. Ciaccia: Le changement d'adresse. Quand, en
Nouvelle-Écosse, ils transfèrent l'automobile, est-ce que la
procédure est la même? Ils transfèrent l'enregistrement et
gardent l'immatriculation?
M. Vézina: II y a un endossement de cet enregistrement ou
de cette immatriculation qui est fait.
M. Ciaccia: Est-ce que l'immatriculation suit l'automobile en
Nouvelle-Écosse?
M. Vézina: Je ne peux pas vous répondre. Cependant,
sur le "Title Law"...
M. Ciaccia: Vous ne savez pas si c'est la même chose.
M. Vézina: Ce que je peux vous dire sur le "Title Law"
pour rejoindre un système qu'on connaît bien ici au Québec,
c'est le système d'enregistrement immobilier dans les bureaux
d'enregistrement. Il y a deux effets importants sur le "Title Law", ce sont les
liens financiers ou les liens qu'on fait avec le créancier, en d'autres
mots les compagnies de finance ou quoi que ce soit. On ne peut pas
transférer un véhicule sous le règne du "Title Law" sans
que le créancier soit d'accord pour le transfert etc. C'est un premier
point. Le deuxième et ce qui est le plus important peut-être,
c'est que le "Title Law" confirme le droit de propriété. C'est
important. Il vient nettoyer, il vient créer un droit de
propriété. Quand quelqu'un est immatriculé en vertu du
"Title Law" il est le propriétaire, sauf contestation. C'est important.
Nous ne voulons pas aller jusqu'à ce point parce que cela veut dire
d'examiner les documents pour bien s'assurer qu'il est le véritable
propriétaire. Ce sont ces deux liens qui sont importants sur le "Title
Law" et que nous, en termes d'étapes, comme nous disions ce matin, nous
ne sommes pas tout à fait rendus-là.
M. Ciaccia: II y a d'autres problèmes aussi. Les notions
juridiques de "Title Law" c'est une hypothèque sur un meuble et on ne
prévoit pas ces notions dans notre système du Code civil. C'est
un autre problème mais je voulais me limiter strictement... Oublions le
"Title Law", les procédures, parce que si, par exemple, on dit: Dans
l'autre juridiction, il y a une récupération plus forte des
automobiles volées, il faudrait s'assurer que la procédure que
nous avons est la même procédure que dans d'autres juridictions,
autrement est-ce une amélioration que l'on apporte ou une
complication?
Je viens d'entendre qu'on ne sait pas si en Nouvelle-Écosse
l'immatriculation suit l'automobile. Peut-être que cet aspect-là,
c'est l'aspect qui permet la récupération. Je pose la question,
je ne le sais pas. Si on institue un système pour
récupérer les automobiles parce que le système existe
ailleurs, il faudrait qu'il soit le même.
M. Vézina: Ce que je peux vous assurer, M. le
député, c'est que cela fait deux ans que l'on travaille sur ce
phénomène d'enregistrement parce que, effectivement, notre mandat
de registraire est très mal assumé présentement et, bien
sûr, les corps policiers, à qui l'on doit donner les
renseignements, protestent contre l'inefficacité du système.
Alors, je peux vous assurer d'une chose, c'est qu'il y a
énormément de contacts dans ce domaine-là, non seulement
en Amérique du Nord, mais aussi avec d'autres juridictions. On a
assisté à presque tous les congrès, associations,
colloques, etc., qui ont eu lieu dans ce domaine-là et je peux vous
assurer que tout le monde évolue dans le même sens que nous, vers
un enregistrement et une chaîne complète des titres de la
propriété du véhicule.
M. Ciaccia: Pouvez-vous me dire si dans les autres juridictions,
où il y a ce système d'enregistrement, il y a aussi le
système des plaques qui suivent l'automobile?
M. Vézina: Je vais m'informer de cela, parce que cela ne
nous apparaissait pas...
M, Tardif: Dans la plupart des États, là où
on voit les vignettes apposées quant au mois et è l'année,
dans la plupart de ces cas-là, c'est que la plaque suit le
propriétaire comme tel.
M. Ciaccia: Peut-être que l'aspect... M. Tardif: On
peut vérifier cela.
M. Ciaccia: Oui, on peut vérifier, parce que
peut-être qu'il sera nécessaire de faire des améliorations,
d'apporter le système d'enregistrement, mais l'aspect qui est vraiment
critique pour les récupérations n'est peut-être pas
l'enregistrement, mais ce serait l'immatriculation qui irait sur
l'automobile.
M. Vézina: Mais...
M. Tardif: Cela ne réglerait pas le problème de
charger au propriétaire qui ne roule pas avec un véhicule, pour
maintenir la chaîne de propriété le plein coût de
l'immatriculation alors qu'on pourrait se contenter de l'enregistrer.
M. Ciaccia: Oui, mais il y a moyen de prévoir cela. Soyez
certain que dans d'autres juridictions on doit avoir le même
problème.
M. Tardif: Je suis d'accord, il faudrait introduire un autre
mécanisme. Là, c'est celui-là qui est proposé. Mais
on peut facilement vérifier cet aspect-là.
M. Ciaccia: Ce serait bon de savoir.
M. Vézina: Nous allons vérifier cet
aspect-là, mais je vous ferai remarquer ceci: à l'heure actuelle,
l'étalement est fait sur douze mois, si bien que vous avez sur une
plaque l'année et le mois de renouvellement. Le mois qui vous est
attribué est fonction de la première lettre de votre nom de
famille, si bien que si vous prenez la plaque et vous faites suivre le
véhicule, voyez-vous le bordel que cela va causer? On va être
obligé à la fois de changer chacun des... Là cela reste le
même mois tout le temps et je pense que le ministre a raison - on va
vérifier et on vous apportera cela lundi -
partout où l'immatriculation est étalée avec deux
vignettes, cela suit l'individu et non pas le véhicule. On va
vérifier.
M. Ciaccia: C'est l'individu qui est immatriculé, pas
l'automobile.
Une voix: Pardon?
M. Ciaccia: Vous savez, collé devant lui, c'est un
numéro.
M. Saintonge: On poigne à gauche.
Le Président (M. Beauséjour): L'article 4 est-il
adopté?
M. Saintonge: M. le Président, vous êtes
formidable.
Le Président (M. Beauséjour): Merci. M. Ciaccia:
Adopté.
Le Président (M. Beauséjour): Adopté.
L'article 5? Il y a un papillon.
M. Tardif: Le papillon, où est-il? Alors, dans le
papillon, c'est la suppression du mot "vélomoteur". S'il faut que je le
lise entièrement, M. le Président... "Il est proposé de
supprimer dans la première ligne du paragraphe 3 de l'article 6, le mot
"vélomoteur". "
Le Président (M. Beauséjour): Est-ce que
l'amendement est adopté?
Une voix: Le papillon, on l'a adopté. Le
Président (M. Beauséjour): Adopté.
M. Tardif: D'accord. Quant à l'article lui-même. Si
on les prend - parce que, quand même, il y en a un certain nombre - si je
prends l'article 6, enfin...
M. Saintonge: J'aurais une question. M. Tardif: Oui.
M. Saintonge: Je ne regarde peut-être pas le... C'est avec
l'article 4. L'article 5 actuel de la loi n'est pas modifié par la loi
actuelle. L'article 5 du Code de la sécurité routière, on
dit: "Le propriétaire d'un véhicule routier qui s'établit
au Québec doit se conformer à l'article 4 dans les 30 jours qui
suivent son établissement".
Étant donné qu'on apporte une notion importante au point
de vue de l'enregistrement d'un véhicule et on va être
obligé aussi de... Cela doit se conformer à l'article 4 dans les
30 jours, l'ancien article 4 parlait d'immatriculation obligatoire. Là,
on va parler d'enregistrement obligatoire.
Qu'est-ce qu'on entend comme établissement? S'établir au
Québec, qu'est-ce que ça veut dire?
Dans la loi, on le réfère à rien, actuellement, au
point de vue de s'établir au Québec. Je ne sais pas à quoi
on réfère exactement. Je comprends, mais c'est s'établir
au Québec. Je vais vous donner un exemple. Je ne sais pas, moi, on a un
club...
M. Tardif: M. le Président, je pense qu'il y a une partie
de la réponse de ça qui se trouve dans le... Enfin, je ne sais
plus si c'est alinéa ou paragraphe, en tout cas, 6. 3.
M. Saintonge: 6. 3.
M. Tardif: Oui, enfin, l'article 5 du projet de loi qui modifie
l'article 6 du Code de la sécurité routière, paragraphe 3.
"Les véhicules de promenade, la motocyclette ou le vélomoteur -
on a enlevé le vélomoteur, ça a sauté - le
cyclomoteur, la remorque ou la semi-remorque d'une personne dont la
résidence principale est située hors du Québec pour une
période de six mois consécutifs depuis l'arrivée du
véhicule au Québec". Donc, ce sont les véhicules exempts
d'immatriculation et d'enregistrement. Est-ce que c'est ça dont voulait
parler, le député?
M. Saintonge: Bien, non. Je ne sais pas, parce que, là, on
va changer...
M. Tardif: Non?
M. Saintonge: Si, par exemple, vous prenez quelqu'un qui demeure
aux États-Unis, est propriétaire d'un véhicule routier,
s'établit au Québec, il doit se conformer à l'article 4
dans les 30 jours qui suivent son établissement. C'est quoi,
s'établir au Québec? Est-ce que c'est venir au Québec tant
de mois par année?
M. Tardif: C'est prendre chef-lieu, c'est prendre
résidence.
M. Saintonge: Est-ce que c'est résidence ou domicile?
C'est un problème, hein? Il ne faut pas oublier ça. Madame, M. le
Président, là-dessus, vous venez d'oublier que vous imposez une
obligation à quelqu'un de faire un enregistrement, à
défaut de quoi, il y aurait une sanction, mais je peux...
M. Tardif: Mais il est obligé d'immatriculer. Il est
obligé d'immatriculer actuellement.
M. Saintonge: Oui, mais...
M. Tardif: Ce qu'on dit, c'est qu'au même moment où
il va devoir prendre ses plaques au Québec, au même moment
où il fait la demande pour ses plaques, il fait la
demande, automatiquement, il a son permis d'enregistrement aussi.
M. Saintonge: L'article 4 dit...
M. Tardif: C'est la même démarche.
M. Saintonge: En tout cas, l'article 4 me dit - je le lis,
l'article 5 - "Le propriétaire d'un véhicule routier qui
s'établit au Québec doit se conformer à l'article 4 dans
les 30 jours qui suivent son établissement". À l'article 4, on
dit... On ne parle pas d'immatriculation, on parle purement et simplement,
à ce moment-là, d'enregistrement. 3e peux avoir un
véhicule qui a été immatriculé ailleurs. J'arrive
ici...
M. Tardif: Non. L'intitulé a été
modifié pour parler d'enregistrement et d'immatriculation à
l'article 3; on l'a vu.
M. Saintonge: L'immatriculation, d'accord.
Une voix: D'accord, on parle des deux. M. Tardif:
D'accord?
M. Saintonge: D'accord, les deux. Même à ça,
si on parle des deux...
M. Tardif: Le code l'obligeait, à l'article 5, à
immatriculer son véhicule dans les 30 jours. C'est ça?
M. Saintonge: Oui.
M. Tardif: Dorénavant, dans les 30 jours, il devra faire
les deux gestes, mais il les fait simultanément, en même temps
qu'il fait sa demande d'immatriculation, c'est seulement à
l'enregistrement. Il reçoit les certificats avec les trois volets
mentionnés. C'est une seule et même opération pour lui; il
n'y a pas de nouvelle obligation. Je ne sais pas si ça répond au
député.
M. Saintonge: Est-ce qu'en droit, c'est toujours sur la
résidence, ce n'est pas sur le domicile? C'est la résidence
principale ou quoi, qu'est-ce qu'on dit? C'est ça?
M. Tardif: Nos codes civils parlent de la résidence, c'est
ça.
Le Président (M. Beauséjour): L'article 5 est-il
adopté?
M. Saintonge: Non, M. le Président. M. Tardif:
Pardon?
Le Président (M. Beauséjour): J'ai cru entendre
non.
M. Saintonge: Si on adopte l'article 5, ce sont les articles 6
à 11 qui sont remplacés, 6, 7, 8... (17 h 45)
M. Tardif: Est-ce que je peux expliquer deux minutes? C'est que
l'article 5, en fait, qui reprend les articles 6 à 11 comme tels,
énumère les véhicules qui sont exempts et d'enregistrement
et d'immatriculation. Cela reprend l'ancienne nomenclature plus deux nouvelles,
c'est-à-dire, au premier alinéa, la machinerie agricole
déterminée par règlement du gouvernement et dont un
agriculteur est propriétaire et à 2c, le contrat de location
conclu à l'extérieur du Québec. Essentiellement...
Une voix:...
M. Tardif: Ce n'est pas une nouveauté? J'avais lu
rapidement et j'avais écrit "nouveau". Donc, ça se limite
à la machinerie agricole, c'est ça?
C'est un réaménagement tout simplement.
M. Saintonge: II n'y a pas de changement? En principe, ce sont
les mêmes choses.
M. Tardif: On regroupe en un seul article la nomenclature des
véhicules qui sont exempts à la fois et de l'immatriculation, et
de l'enregistrement, point.
M. Saintonge: La question qu'on se pose, je vous avouerai
honnêtement que c'est bien vrai, on dit: Ils sont exempts de
l'enregistrement et de l'immatriculation, 1, 2, 3 et 4. Dans certains cas, on
dit qu'il y a des cas où on sera enregistré, mais on ne sera pas
immatriculé. Mais là, on n'a ni enregistré, ni
immatriculé dans tous ces cas.
M. Tardif: À l'heure actuelle, tous ces véhicules
sont exempts d'immatriculation en vertu des articles 6 à 11. C'est
ça? On dit que ces mêmes véhicules qui, jusqu'à
maintenant, étaient exempts d'immatriculation au Québec, sont
aussi exempts d'enregistrement. D'accord?
M. Ciaccia: Ils n'ont pas la protection, ils ne peuvent pas
être volés.
M. Tardif: Machinerie agricole déterminée par
règlement du gouvernement, etc. Les touristes, pour six mois, on ne les
obligera pas de... Ils étaient déjà exempts
d'immatriculation et ils sont exempts d'enregistrement. Donc, ce qu'on fait,
c'est qu'on reprend la même nomenclature, on fait quelques changements
cosmétiques et on dit: Ces mêmes véhicules qui
étaient exempts d'immatriculation sont aussi exempts
d'enregistrement. D'accord!
M. Saintonge: Je suis en train de comprendre tantôt, avec
certains articles ou certains paragraphes, alinéas et paragraphes, ils
étaient exempts d'enregistrement et d'immatriculation... À
troisièmement, on dit: "Le véhicule de promenade... d'une
personne dont la résidence principale est située hors du
Québec, pour une période de six mois consécutifs depuis
l'arrivée du véhicule au Québec", Cela veut dire que si la
personne conserve sa résidence principale hors du Québec, mais
qu'elle entre avec un véhicule qui reste ici pour plus de six mois, il
faudra qu'elle vienne le faire enregistrer et éventuellement aussi,
l'immatriculer.
M. Tardif: C'est cela.
M. Saintonge: Un joueur des Expos qui demeure à West Palm
Beach comme Garry Carter, par exemple, et qu'antérieurement cela ne
s'appliquera plus...
M. Tardif: II a été échangé.
M. Saintonge: On pourrait en nommer un autre, Tim Raines, il est
encore là...
M. Tardif: Je ne suis pas diable cela, mais j'ai entendu
cela.
M. Saintonge: Je prenais un exemple parce que j'ai dit à
West Palm Beach comme Garry Carter parce que cela ne s'appliquait pas à
un autre gars - on vise une formalité dans un cas existant - l'autre il
n'est pas là. Si la personne arrive ici avec un véhicule, sa
résidence principale est, par exemple, à West Palm Beach et il
vit à Montréal, il reste ici pendant six mois avec son
véhicule. Son véhicule est au Québec, il va être
obligé de le faire...
M. Vézina: Ce sont exactement les mêmes juridictions
qu'aux États-Unis, qu'en France, qu'en Europe, tout le monde permet six
mois. Tout le monde tolère six mois et après cela, ils disent: Si
vous allez en France, ce sera la même chose. C'est la même chose
partout.
M. Saintonge: S'il retourne à West Palm Beach avec son
auto à la fin de la saison de baseball, il va avoir une plaque du
Québec.
M. Vézina: II aura droit à six mois
là-bas.
M. Saintonge: Ce que je veux dire, c'est cela pareil. Cela lui
prendrait une plaque du Québec si le véhicule est ici.
M. Ciaccia: Avec son salaire, il n'aura pas de
problème.
M. Tardif: 8 000 000 $.
M. Saintonge: II n'est plus là, il n'a plus de
trouble.
Une voix: II n'aurait jamais eu de trouble avec cela, M. le
député.
M. Saintonge: Je me demande, j'imagine que là-bas
aussi...
M. Tardif: Ils accordent les mêmes droits aux
Québécois qui sont là en Floride.
M. Saintonge: Quand on parlait d'enregistrement d'un
véhicule, c'est là que vous avez... On parle d'immatriculation
aussi, cela me semble au niveau du titre. S'il y a un enregistrement,
c'était une condition au transfert du véhicule aussi. C'est pour
cela que je me posais la question à savoir si cela apportait un
changement à cause de cela dans un cas.
Une voix: Quand il va vendre sa voiture, s'il la vend au
Québec, le nouveau propriétaire va venir l'enregistrer,
l'immatriculer.
Le Président (M. Beauséjour): L'article 5 est-il
adopté tel qu'amendé?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Beauséjour): Adopté tel
qu'amendé. J'appelle l'article 6 et il y a un papillon.
M. Tardif: M. le Président, je pense qu'on ne se comprend
pas. On est toujours à l'article 5. L'article 5 remplaçait les
articles 6 à 11.
Le Président (M. Beauséjour): Oui, mais il est
adopté tel qu'amendé.
M. Saintonge:... tout fait cela.
M. Ciaccia: C'est un bon président.
M. Tardif: À l'article 12, qu'est-ce qui arrive? Qu'est-ce
que c'est cela?
Le Président (M. Beauséjour): C'est dans l'article
6, M. le ministre et il y a un papillon.
M. Ciaccia: 6, cela vient après 5.
M. Tardif: M. le Président, cela va. Si vous me dites que
c'est réglé. C'est parce que d'habitude, vous... Vous m'aviez
habitué, hier, à y aller au compte-gouttes, mais là...
Le Président (M. Beauséjour): Cela dépend de
quelle façon on me présente les
amendements.
M. Tardif: Bien, M. le Président.
M. Saintonge: Là, on les adopte sans les regarder?
M. Tardifs D'accord. Alors, on est rendu à 7...
Le Président (M. Beauséjour): 6, l'article 6. Il y
a un papillon.
M. Tardif: On a un papillon, M. le Président. D'une part,
on propose de remplacer le mot "renseignements" par "conditions", pour ce qui
est des... Je lis le paragraphe: "Le propriétaire d'un véhicule
routier demande l'enregistrement selon les formalités
déterminées par règlement de la régie et doit
remplir les "conditions" établies par règlement... ", au lieu de
parler des "renseignements requis", comme tels. C'est le papillon.
L'article 6 qui modifie l'article 12 du Code de sécurité
routière établit les conditions qu'un individu ou qu'un
propriétaire de véhicule doit remplir pour procéder
à l'enregistrement de son véhicule et...
M. Ciaccia: L'amendement que vous avez apporté, qu'est-ce
que cela change?
M. Tardif: II change le mot "renseignements" par
"conditions".
M. Ciaccia: II change les mots, cela, je suis capable de le lire
mais les conséquences de cela, c'est quoi?
M. Tardif: C'est que, tout simplement, en réalité,
les renseignements requis cernaient mal les pouvoirs qu'avaient, en
réalité, le gouvernement d'exiger tel type de renseignements. On
dit: L'enregistrement sera consenti moyennant que ou à la condition que
les renseignements suivants soient fournis.
M. Ciaccia: Quelle est la différence de dire: "II doit
remplir les conditions établies par règlement du gouvernement" ou
"il doit accompagner sa demande d'une déclaration contenant tous les
enseignements requis par règlement du gouvernement"? Les conditions
peuvent demander des renseignements.
M. Tardif: II semblerait que, du point de vue des légistes
qui ont révisé le texte, il apparaissait préférable
de parler des conditions, comme pour le permis de conduire: On vous
décerne un permis de conduire à la condition que..., 1, 2, 3, 4,
5, c'est tout.
M. Ciaccia: Les concessionnaires ne vous ont-ils pas fait des
représentations quant à cet article?
M. Tardif: Cela ne changerait rien. Que ce soit pour des
renseignements requis ou des conditions.
M. Ciaccia: C'est justement cela. Ils vous ont fait des
représentations sur l'article et cela ne change rien à ce qu'ils
vous ont demandé.
M. Tardif: M. le Président, les demandes des
concessionnaires ne portaient pas sur la nature des conditions exigées
mais sur les délais...
M. Ciaccia: Non, vous demandez...
M. Tardif:... sur les coûts.
M. Ciaccia:... plus que cela.
M. Tardif: Les délais et les coûts
essentiellement.
M. Ciaccia: Plus que cela.
M. Tardif: Quoi?
M. Ciaccia: Elles portaient...
M. Tardif: Je peux sortir la lettre.
M. Ciaccia: Ah! II peut sortir la lettre! Elles portaient sur...
Ici, il y a trois différences de règlement.
M. Tardif: Oui.
M. Ciaccia: Dans le même article, il peut y avoir le
règlement de la régie, après cela, il faut s'adapter au
règlement du gouvernement et après cela, il faut revenir et il y
a un autre règlement de la régie. Eux, voulaient simplifier, non
seulement le nombre de règlements mais les sources de règlement.
Ils voulaient savoir où ils en étaient, ce à quoi ils
devaient s'attendre.
M. le Président, je voudrais juste porter à l'attention du
ministre avant l'ajournement, un autre point important. Je voudrais informer le
ministre...
Le Président (M. Beauséjour): Est-ce que les
membres de la commission sont...
M. Ciaccia: Juste 30 secondes.
Le Président (M. Beauséjour):... d'accord pour
prolonger.
M. Saintonge: 32 secondes.
M. Ciaccia: 32 secondes. Je voudrais
juste informer le ministre que, parce que son gouvernement n'a pas
réglé la grève chez Quebecair, je vais être
obligé de prendre l'autobus ce soir. Je demanderais au ministre, s'il
vous plaît, de se dépêcher à régler le conflit
avec Quebecair afin que je puisse me rendre chez moi avec plus de confort et un
peu plus vite qu'en prenant l'autobus Voyageur.
Le Président (M. Beauséjour): M. le
député de Mont-Royal. Alors, comme il est 18 heures...
M. Tardif: J'ai beaucoup d'autres raisons de vouloir
régler le conflit de Quebecair mais tant mieux si, en plus, cela peut
accommoder le député de Mont-Royal.
Le Président (M. Beauséjour): Merci. Alors, la
commission de l'aménagement et des équipements ajourne ses
travaux sine die.
(Fin de la séance à 18 h 2)