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(Onze heures quarante-deux minutes)
Le Président (M. Beauséjour): Â l'ordre, s'il
vous plaît! La commission de l'aménagement et des
équipements est réunie pour procéder à
l'étude détaillée du projet de loi 8, Loi sur la
Société de transport de la ville de Laval, et du projet de loi
81, Loi modifiant le Code de la sécurité routière et
d'autres dispositions législatives.
Je demanderais au secrétaire de nous indiquer s'il y a des
remplacements.
Le Secrétaire: Oui, M. le Président. Tout d'abord,
les membres présents: Mme Bacon (Chomedey), M. Beauséjour
(Iberville), M. Ciaccia (Mont-Royal), M. Desbiens (Dubuc), M. Fallu (Groulx),
M. Gagnon (Champlain), M. Tardif (Crémazie). Les deux remplacements: M.
Baril (Arthabaska) remplace Mme Juneau (Johnson) et M. Gravel (Limoilou)
remplace M. Tremblay (Chambly). M. Saintonge, présent.
Le Président (M. Beauséjour): Nous allons
procéder avec l'étude du projet de loi 8. S'il y a des remarques
préliminaires, je suis prêt à laisser la parole aux
membres. M. le ministre.
Remarques préliminaires M. Guy Tardif
M. Tardif: Non, M. le Président, il n'y a pas lieu, je
pense, que je répète ce que j'ai déjà dit en
deuxième lecture. Il s'agit essentiellement d'un projet qui est
présenté, j'allais dire, à la demande de la ville de
Laval, qui veut littéralement s'assurer qu'elle décide des
orientations du niveau de services à Laval, en matière de
transport en commun. La ville a même été jusqu'au point de
présenter un projet de loi privé à cet effet. Nous avons
jugé que, s'agissant d'un transport public, il était
préférable de procéder par voie publique. En
conséquence, nous nous retrouvons ici avec un projet de loi qui,
essentiellement encore une fois, vise les objectifs de la ville de Laval et va
un peu plus loin, j'en conviens, dans la mesure où on parle de la
question de la desserte en territoire.
C'est que, pour nous, il nous apparaissait que le principe de "no
taxation without representation", comme disent d'aucuns, vaut très bien
pour Laval, principe que l'Opposition a défendu brillamment, enfin a
supporté et a appuyé, en disant: C'est normal que les élus
qui doivent prélever des taxes soient ceux qui contrôlent la CTL.
Nous disons justement que c'est ce même principe qui nous a amenés
è introduire la question de la desserte hors territoire dans ce projet
de loi, de façon que si - seulement si - les villes de banlieue, zone
nord, rive nord ou ailleurs, décident d'être desservies par la
CTL, il y aura une résolution du conseil qui prendra la décision
à cet effet, négociera une entente avec Laval, mais alors la
responsabilisation politique sera vraie aussi bien à Laval qu'ailleurs.
C'est la raison pour laquelle il nous semblait, en voulant être logique
dans la prise en charge par les élus locaux, qu'il fallait faire cela.
Évidemment, cela explique les deux séries d'articles que l'on
retrouve dans cette loi. Voilà.
Le Président (M. Beauséjour): M. le
député de Mont-Royal.
M, John Ciaccia
M. Ciaccia: Merci, M. le Président. Le ministre ne voulait
pas faire de commentaires préliminaires, mais il en a fait quelques-uns.
Alors, je me sens obligé de poser quelques questions pour faire
certaines clarifications sur les propos qu'il a tenus. C'est vrai que c'est
à la demande de Laval que l'on étudie le projet de loi;
cependant, il y a des changements dans ce projet de loi qui sont
différents de ceux que Laval avait demandés. Le changement
principal est la desserte hors territoire. On ne veut pas retourner aux
arguments du discours en deuxième lecture, mais on oblige effectivement
les autres municipalités, après le 1er janvier 1986, à
décider soit de faire des ententes avec la nouvelle
société ou bien de se desservir des contre-offres
elles-mêmes. C'est sur cet aspect-là que nous posions des
questions. Pourquoi les obliger à ce moment-ci, quand votre
prédécesseur avait dît: On va leur laisser prendre leur
propre décision elles-mêmes parce qu'elles auraient pu, avant ce
projet de loi, se prévaloir du projet de loi 46, si elles avaient voulu
former des conseils intermunicipaux? Elles ont choisi de ne pas le faire, mais
elles vont y être obligées.
Je voudrais en venir à une question sur les chiffres que le
ministre...
M. Tardif: Est-ce que je peux tout de suite faire amende
honorable, avant même que vous le demandiez?
M. Ciaccia: D'accord, parce que, dans votre réplique, on a
pas la réplique à la réplique.
M. Tardif: D'accord. J'ai cité le chiffre d'à peu
près 5 000 000 $...
Le Président (M. Beauséjour): M. le ministre, s'il
vous plaît, on veut enregistrer.
M. Tardif: Excusez, j'ai cité le chiffre d'à peu
près 5 000 000 $. Je m'excuse, je voulais faire la correction, la mise
au point. J'ai cité le chiffre de 5 000 000 $ comme étant la
dépense d'expropriation de Transport Mille-Îles, Autobus
Mille-Îles, Lévis, etc. Le fait est que c'est à peu
près cela 5 900 000 $, sauf qu'il y a eu par la suite un jugement du
tribunal qui est venu rajuster le prix d'une des compagnies expropriées.
Il y a eu différents frais de financement, etc., qui ont porté
finalement le coût de l'opération aux chiffres cités par le
député de Mont-Royal. Je m'excuse, j'avais la correction ici
à faire. En un sens, je dots dire que nous avions tous les deux raison,
le prix initial d'acquisition était de l'ordre de 5 000 000 $, mais le
jugement du tribunal et divers facteurs ont porté le coût à
7 000 000 $. Le chiffre correct, finalement, est celui de 7 000 000 $, je m'en
excuse.
Le Président (M. Beauséjour): M. le
député de Mont-Royal.
M. Ciaccia: Alors, on a corrigé le chiffre de 7 000 000 $.
Je voudrais revenir sur les arguments que le ministre avait donnés pour
démontrer qu'effectivement c'était 10%. Prenons les chiffres que
vous avez donnés en Chambre...
M. Tardif: L'achalandage.
M. Ciaccia: C'était 5 000 000 $. Vous avez dit:
L'achalandage, sur 21 000 000 de passagers, 10% viennent en dehors de la ville
de Laval...
Le Président (M. Beauséjour): M. le
député de Mont-Royal, s'il était possible, dans le cadre
des questions, de les poser plutôt lors de l'étude article par
article au lieu...
M. Saîntonge: C'est un grand principe cela, M. le
Président. C'est difficile de...
Le Président (M. Beauséjour): Au niveau de grands
principes?
M- Ciaccia: On n'est pas encore arrivés à l'article
1. Ce sont des remarques et des questions préliminaires qui vont nous
aider à passer plus vite à travers les articles.
Le Président (M. Beauséjour): D'accord.
M. Ciaccia: Alors, si je reviens, l'argument du ministre est
celui-ci: l'achalandage, 10% des usagers du service viennent d'en dehors de
Laval. Cela veut dire que 10% de l'équipement est utilisé en
dehors de Laval. Cela aurait voulu dire que 10% des 5 500 000 $, ce serait le
montant avec lequel Laval serait aux prises si les autres municipalités
n'utilisaient pas le service. Ce raisonnement n'est pas tout à fait
exact. Les chiffres qu'on m'a donnés... Quand je vous ai donné
les chiffres de 7 200 000 $ et 2 500 000 $, je ne les ai pas pris dans les
airs.
M. Tardif: Mais 10% de 7 000 000 $, cela ferait 700 000 $.
M. Ciaccia: Mais ce n'est pas 10% parce qu'il faut que vous
admettiez que les usagers dans la ville de Laval sont plus nombreux. Dans les
autobus qui vont voyager à Laval, il y aura plus de passagers par
autobus qu'il y en aura qui vont aller à Saint-Jérôme. On
me l'assure. On ne peut pas aller par le nombre: 10% viennent d'en dehors,
alors cela veut dire qu'ils sont 10% dans les autobus. Ce n'est pas exact parce
que, quand l'autobus va aller à Saint-Jérôme, à
Sainte-Thérèse, à Saînt-Eustache, il n'y aura pas le
même nombre de passagers que dans les autobus qui voyagent dans la ville
de Laval elle-même. On me dit, selon les chiffres que les gens de Laval
m'ont donnés, qu'environ un tiers de la flotte est utilisée hors
du territoire de Laval. Autrement dit, sur les 7 200 000 $, ils estiment que 2
500 000 $ seront utilisés pour desservir les municipalités hors
de Laval. Cela voudrait dire que, s'il n'y a pas d'entente de prise avec toutes
les autres municipalités, Laval va être prise avec un
équipement de 2 500 000 $, sans comprendre le personnel additionnel.
C'est pour cette raison qu'on disait au gouvernement que, s'il n'y a pas
d'entente, il va falloir que quelqu'un s'occupe de ces 2 500 000 $. Je ne pense
pas qu'on puisse dire: Le gouvernement paie déjà 30%. Oui, vous
payez 30% des déficits opérationnels, mais les autres deux tiers,
ce n'est pas vous qui les payez. Les 2 500 000 $, ce n'est pas une offre du
gouvernement. Vous payez de toute façon le déficit
opérationnel sur les 2 500 000 $. Alors, ce n'est pas un cadeau
additionnel que vous faites. Mais ce qui arrive aux autres deux tiers, ils
disent: Si on est pris avec, on ne veut pas absorber les autres deux tiers, on
ne veut pas absorber les 2 500 000 $.
Admettons que vous payez un tiers, 1 800 000 $, c'est cet aspect que
nous demandons au gouvernement de prévoir dans le projet de loi. S'il
n'y a pas d'entente, quelque chose devrait être fait pour compenser la
ville de Laval pour ce suréquipement. Je voudrais avoir la
réaction du ministre sur les chiffres qui m'ont été
fournis par Laval quant au suréquipement.
Le Président (M. Beauséjour): M. le ministre.
M, Tardif: M. le Président, même si ce n'est pas
dans l'étude article par article, on a raison de traiter de cette
question parce qu'elle conditionne à peu près la moitié du
projet de loi. Je fais la correction que j'ai faite pour l'ampleur des chiffres
résultant de l'expropriation. C'était le chiffre initial de
l'expropriation et, après cela, il y a eu les autres dépenses
incidentes de sorte que le résultat total était d'environ 7 000
000 $.
M. le Président, les chiffres d'achalandage que j'ai devant moi
sont pour 1980, 1981, 1982 et 1983. J'ai cité en Chambre le chiffre pour
l'année 1983, j'ai dit qu'il y a 21 000 000 de passagers dont environ 2
100 000 viennent hors territoire, donc 10%. Première façon
d'essayer de faire un partage. Je conviens avec le député qu'il y
en a d'autres. La deuxième, c'est: Quelle est la part des revenus qui
provient des clients hors territoire et des clients interritoire. M. le
Président, la part des revenus hors territoire était en 1984 de
16%. Cela veut dire qu'une partie... En d'autres termes, si vous me permettez,
la partie hors territoire génère, proportionnellement à
son achalandage qui est de l'ordre de 10%, des revenus un peu supérieurs
à ce qu'elle pourrait apporter dans l'assiette des revenus de Laval.
La troisième façon de calculer, c'est le nombre d'heures
consacrées par les autobus à circuler. On constate que, selon les
chiffres que nous avons, 14, 6% des heures d'autobus sont consacrées
à circuler hors Laval, ce qui veut donc dire 86% dans Laval. Peu
importent les heures d'autobus, les revenus générés,
l'achalandage, on se retrouve avec un ordre de grandeur entre 10% et 15% pour
la partie hors territoire.
M. le Président, ce que je voudrais dire ici, ce que j'ai
affirmé, je pense, en Chambre, c'est qu'on peut faire une
hypothèse pessimiste et dire, du jour au lendemain, que toutes les
villes autour de Laval: Boisbriand, Lorraine, Rosemère, etc., vont
décider de s'équiper d'autobus. Je ne suis pas sûr
qu'après avoir fait leurs calculs ces villes décideront de mettre
sur pied leurs propres réseaux. Elles pourraient le faire tout comme
elles pourraient décider, individuellement ou collectivement, de
demander à Laval de leur fournir ce service.
La différence, c'est qu'à l'heure actuelle elles avaient
le service et ne payaient rien.
M. Saintonge: La municipalité?
M. Tardif: Pardon?
M. Saintonge: La municipalité.
M. Tardif: Les villes autres que Laval, j'entends, toute la
couronne nord.
M. Saintonge: Les usagers.
M. Tardif: Non, c'étaient les usagers et c'était le
gouvernement et c'était Laval aussi qui payaient, c'est cela qu'il faut
bien se dire. On est trois à se partager la note, le déficit
comme tel: les usagers, le gouvernement et la ville. Si Laval fournit un
service à des gens et qu'en fin de compte il y a un déficit et
qu'on est à trois à se le partager, les Lavallois payaient pour
une partie du service hors territoire. Donc, ce que je dis, c'est qu'on peut
faire l'hypothèse pessimiste et dire que tout cela c'est de trop. Je
ferai aussi remarquer au député que, depuis 1972, il y s
à peu près 20 000 000 $ d'équipements qui ont
été achetés à Laval, 225 autobus, des garages et
cela a été payé à 75% par l'État
québécois. Donc, le gouvernement du Québec n'a
peut-être pas contribué, comme vous dites, à
l'expropriation des compagnies, mais il a juste mis 20 000 000 $ à
équiper convenablement la CTL.
Ceci dit, on peut faire l'hypothèse optimiste et dire que Laval
ne perdra rien. On peut aussi faire une hypothèse mitoyenne et dire que
Laval va peut-être se débarrasser des bouts de ligne non payants.
II y en a de cela. On peut penser aussi qu'elle va garder la ligne de Rawdon et
de Saint-Michel-des-Saints qui est plus payante. Elle est effectivement
payante, celle-là.
Ce que je dis et ce que j'ai affirmé au maire Lefebvre au
téléphone, parce que je lui ai parlé au début de la
semaine, c'est ceci: M. le maire, si tant est qu'il y avait, au terme de
l'opération - et je le répète encore une fois pour les
fins du Journal des débats - si tant est qu'au terme de cette
opération, où des villes vont décider de s'équiper,
d'autres pas, d'autres vont faire un contrat de services avec Laval, on se
retrouvait dans cette situation mentionnée par le député
de Mont-Royal, je dis qu'il y a au moins une chose qui est sûre. C'est
que nous continuons d'assumer le tiers du déficit des opérations
et le service de la dette de cette expropriation entre là-dedans.
Deuxièmement, je suis prêt à regarder avec les gens de la
ville de Laval la façon en quelle que sorte d'éponger toute perte
éventuelle chiffrable qui pourra résulter de cela. Cela devrait
peut-être sécuriser le
député de Mont-Royal et, j'espère, la
députée de Chomedey. (12 heures)
Lorsque le gouvernement ne veut assumer aucune part dans les
déficits résultant de l'expropriation d'une commission de
transport, il fait comme il l'a fait dans le cas du projet de loi 46 concernant
la CTCUM, la CTRSM et la CTCUQ. Dans ce projet de loi 46, je lis, M, le
Président: "La Commission de transport de la Communauté urbaine
de Montréal, fa Commission de transport de la Communauté urbaine
de Québec et la Commission de transport de la rive sud de
Montréal n'ont droit à aucune indemnité pour la perte de
leur droit de continuer l'exploitation à l'extérieur de leur
territoire de tout réseau de transport en commun. "
Dans ce cas-là, cela a été mis dans la loi. Et
comme nous n'avons pas, dans le cas de la loi de la CTL, introduit de telles
dispositions, M, le Président, il va sans dire que cela laisse entendre
qu'il y aurait possibilité d'une éventuelle compensation dans
l'hypothèse où, encore une fois, l'ajustement des
clientèles des routes et des achalandages se traduisait par une
perte.
M. Ciaccia: On pourrait inclure ce que vous venez de dire dans la
loi, c'est-à-dire qu'il y aurait la possibilité...
M. Tardif: Non, ce que nous avons fait jusqu'à maintenant
dans les autres lois, c'est qu'il y avait un article pour nous dire qu'on n'en
paiera pas. Or, dans ce cas-là, M. le Président, on ne met pas
cet article, on ne le retrouve pas. Donc, on laisse la porte ouverte
à...
M. Ciaccia: Mais vous pouvez dire aussi que, dans la loi 46,
c'est parce qu'il y avait des déficits chiffrables, qu'ils envoyaient
les comptes à toutes les municipalités tous les ans...
M. Tardif: Oui.
M. Ciaccia:... et parce qu'il y avait ces déficits
chiffrables, vous avez voulu dire clairement qu'il n'y avait pas eu de droit
à une compensation. Mais, dans ce cas-ci, on n'est pas dans la
même situation. La CTL n'envoie pas de compte aux autres
municipalités. Alors, on ne peut pas comparer les clauses de la loi 46
qui s'appliquaient à la CTCUM et à la CTRSM et dire que la
même chose pourrait s'appliquer à la CTL. Il n'y a pas eu de
comptes d'envoyés.
M. Tardif: Ce n'est pas cela, M. le Président. Je
m'excuse, mais le député de Mont-Royal est avocat et devrait donc
savoir pertinemment que la règle de droit établie par les
tribunaux veut qu'une expropriation sans compensation doit être
expressément autorisée par la loi. Sachant cela, si nous n'avons
pas voulu inscrire dans cette loi une stipulation expresse disant qu'il n'y
aurait pas de disposition équivalente à celle que l'on retrouve
dans la loi 46, si on n'a pas voulu inscrire cela dans la loi, c'est que,
précisément, on pense que, s'il y avait, par suite des
ajustements qui, encore une fois, ne seront pas uniformes partout - le
député, je pense, devrait le savoir... Sur certaines lignes,
Laval pourrait avoir intérêt è continuer ces dessertes et
dans d'autres, il n'y en aurait pas.
Et de toute façon, la loi, en entrant en vigueur - admettons que
cela soit le 1er janvier 1985 - ne change rien au régime pendant un an.
Donc, il y a une période d'un an pour s'ajuster. Au 1er janvier 1985,
cela continue, "business as usual", et je pense que, évidemment, nous
devrons suivre la situation avec les autorités.
M. Ciaccia: Est-ce qu'il y a des négociations en cours
entre la Commission de transport de Laval, la ville de Laval et les autres
municipalités en ce qui concerne le 1er janvier 1986?
M. Tardif: II y a, me dit-on, deux groupes de
municipalités qui ont commencé à se parler, à se
formel en commission intermunicipale de transport, effectivement, mais le fait,
pour un groupe de municipalités données, de se former en
commission intermunicipale de transport n'implique pas qu'elles se donnent
elles-mêmes les infrastructures. Elles peuvent décider qu'il leur
en coûte moins cher de... Et pourquoi est-ce un groupe de
municipalités, généralement? C'est qu'on comprendrait mal
que l'autobus irait desservir Sainte-Thérèse, en haut, ou
Blainville ou Boisbriand, par exemple, et passerait a Rosemère les
portes fermées parce que Rosemère est... Donc, il y a une
espèce de logique à fonctionner par des regroupements et cela
prend un certain temps, et les gens se parlent.
Le Président (M. Beauséjour): M. le
député de Mont-Royal.
M. Ciaccia: Je veux aussi donner l'occasion à mes
collègues des autres partis de se faire entendre.
Pourquoi imposez-vous la date, pourquoi imposez-vous l'application de la
loi 46 aux autres municipalités quand personne ne l'a demandé? A
ma connaissance, les municipalités hors de Laval ne l'ont pas
demandé et Laval non plus ne l'a pas demandé.
M. Tardif: Demander quoi?
M. Ciaccia: Elles n'ont pas demandé de rendre obligatoire
l'imposition de la loi 46 après le 1er janvier...
M. Tardif: Non, c'est vrai qu'elles n'ont pas demandé
cela.
M. Ciaccia:... ni les municipalités ni la ville de Laval.
Pourquoi, M. le Président l'imposez-vous? Pourquoi? Vous auriez bien pu
donner effet aux demandes de la ville de Laval de créer la
société et laisser les choses telles qu'elles étaient.
C'est cela qu'avait dit votre prédécesseur, pas votre
prédécesseur immédiat mais celui d'avant, M. Clair. Oui,
je l'ai cité. Si le député de Terrebonne veut que j'aille
sortir les galées et la citation du ministre Clair, je pourrais le
faire. Quand la loi 46 a été adoptée, il a dit: On
l'impose à la rive sud, il n'est pas question de la CTCUM et on laisse
la CTL telle quelle, telle qu'elle existe. Elles ont le droit de s'en
prévaloir. Donc, on ne l'imposera pas, à moins qu'elles nous le
demandent. Alors, la question que je pose est la suivante: pourquoi
l'imposez-vous quand ni la ville, dans le projet de loi qu'elle vous a
présenté, ni les municipalités ne l'ont
demandé?
Le Président (M. Beauséjour): M. le ministre.
M. Saintonge: Je pourrais peut-être citer, si le
député de Mont-Royal le permet, exactement les paroles...
Le Président (M. Beauséjour): M. le
député de Laprairie.
M. Saintonge:... du ministre Clair, l'an dernier, en
décembre 1983. Il disait: "Il a été bien peu question de
la CTL. Il ne s'agit pas d'un oubli. II s'agit plutôt d'adopter une
approche différente pour une situation différente. Les
municipalités desservies par la CTL, je le rappelle, n'ont pas de
quote-part à payer. Elles n'ont donc pas autant d'intérêt
que les autres municipalités hors territoire I prendre charge
aussitôt que possible de l'organisation du transport sur leur territoire.
Il aurait été possible, comme dans le cas des deux autres
commissions, d'enlever à la CTL le pouvoir de poursuivre ses
activités hors territoire ou encore de forcer les municipalités
à assumer immédiatement la responsabilité du service sur
leur territoire. D'une part, le projet de loi donne à la CTL le pouvoir
de contracter avec des municipalités pour leur vendre des services.
D'autre part, les municipalités reçoivent, elles, le pouvoir de
se regrouper en conseil intermunicipal de transport et de contracter avec le
transporteur de leur choix. À eux donc de prendre leurs
responsabilités sans aucune intervention gouvernementale. "
C'était le ministère qui disait cela. Aujourd'hui, finalement,
moins d'un an après, vous changez ni plus ni moins l'optique
gouvernementale dans ce sens-là.
M. Tardif: Ce n'est pas correct. Non. Non.
Le Président (M. Beauséjour): M. le ministre.
M. Tardif: Je m'excuse, M. le Président, mais il y a
méprise quelque part. Il n'y a aucune incompatibilité. Ce que
nous disons, c'est que les villes dans la couronne nord de Laval
présentement desservies par la CTL restent libres, à compter du
1er janvier 1986, de se doter ou pas d'une infrastructure de transport ou de
garder celle existante. Sauf qu'il y a un principe fondamental sur lequel les
députés d'en face, celui de Laprairie notamment, se sont
prononcés en Chambre: "no taxation without representation".
M. Saintonge: C'est ce que le gouvernement veut appliquer.
M. Tardif: À partir du moment où tout... C'est
qu'aux élus de la couronne nord qui veulent garder le service actuel
parce que cela leur plaît, qu'ils l'aiment, on dit: Ils devront prendre
une décision politique, passer une résolution et payer leur
quote-part, leur écot.
M. Ciaccia: Êtes-vous prêt à enlever de la loi
la clause du 1er janvier 1986 et vraiment laisser la volonté... Si vous
enlevez cette clause-là, ils vont décider eux-mêmes de la
même façon. Ils vont pouvoir le décider. Ils pourraient
même le décider avant. Ils pourraient décider au mois de
mai 1985 de s'en doter, parce que la loi 46 leur en donne le droit. Si vous
voulez vraiment leur donner cette volonté, cette liberté de
choisir, enlevez cette clause-là et laissez le projet...
M- Tardif: Est-ce qu'ils sont prêts à payer avant le
1er janvier 1986?
M. Ciaccia: Ils ne le seront pas plus. Cela ne change rien.
Le Président (M. Beauséjour): Je demanderais de
laisser un certain temps entre chacune des interventions parce que cela
facilitera ceux qui sont au Journal des débats. M. le
député de Laprairie.
M. Jean-Pierre Saintonge
M. Saintonge: Le ministre a dit tantôt: No taxation without
representation. Le ministre a reconnu tantôt que les
municipalités autour du territoire de Laval, il y en a une
quarantaine. Le principe "no taxation without representation" ne s'applique pas
à cela. Elles ne payent pas. Les municipalités n'ont pas de
coût à défrayer. Ce qui arrive, c'est que les citoyens vont
défrayer un coût. La ville de Laval, évidemment, absorbe
peut-être un déficit dans certains cas. Dans un autre cas, le
ministre nous dit que c'est rentable. Le gouvernement absorbe un déficit
aussi, il partage le déficit. Le principe de dire "no taxation without
representation", dans le cas de Laval, ne s'appliquait pas. Je peux vous dire
cependant, par rapport à la situation qui avait été
instaurée par le ministre Clair sur la rive sud de Montréal que
le principe "no taxation without representation" jouait à plein, parce
que les municipalités n'avaient pas de représentation,
c'était contre leur gré et on leur imposait une facture. Le
problème a été réglé d'une certaine
façon, on ne reviendra pas sur ce débat.
Dans le débat pertinent qui nous occupe à Laval, il n'y a
pas de "taxation without representation" pour les municipalités parce
qu'elles ne paient rien actuellement. Cela pourrait peut-être arriver si,
par exemple, à Laval, il y avait une quote-part à payer et si on
décidait de modifier la loi, mais cela n'a pas été le cas.
La principale question que je me pose, c'est qu'à l'époque...
L'an dernier, pour les municipalités en question, le gouvernement
n'avait pas jugé bon d'imposer une date limite. Il avait dit que les
municipalités peuvent le faire et qu'on donne la possibilité aux
municipalités hors territoire de se prévaloir de la loi 46 si
elles le veulent...
M. Tardif: Oui.
M. Saintonge:... ou de continuer comme cela. S'il y a des
ajustements à faire, Laval pourra en demander, j'imagine. Si Laval avait
voulu régler un problème parce que c'était trop
déficitaire pour elle et qu'elle ne voulait pas assumer un
déficit de transport hors de son territoire, elle aurait pu tenter de
demander des amendements à la loi ou d'avoir une certaine autre forme de
compensation par le gouvernement ou de faire participer les
municipalités au déficit. Cela aurait pu être vrai, mais ce
n'est pas le cas actuellement. Donc, qu'est-ce qui a justifié, qu'est-ce
qui a amené le ministre à fixer une telle date pour
empêcher ou pour enlever la possibilité à la Commission de
transport de Laval, dans le cadre de la loi actuelle, de sa loi constitutive,
de donner le service à l'extérieur de son territoire,
premièrement?
Deuxièmement, est-ce que le ministre, pour faire une modification
de cette volonté, a eu des représentations, des demandes
spécifiques des municipalités ou de Laval à cet
égard?
Le Président (M. Beauséjour): M. le ministre.
M. Tardif: M. le Président, le député de
Laprairie, en posant sa question, y a lui-même répondu. Il nous a
dit ceci: Le principe de "no taxation without representation", ce n'est pas
à Laval présentement qu'on en prend un coup. Il a dit: C'est sur
la rive sud, lorsqu'il y a eu une répartition faite par la CTRSM aux
autres villes et évidemment les élus de ces autres villes ne
participaient pas. Est-ce cela que vous me dites?
M. Saintonge: Ils n'avaient pas un mot à dire à
l'époque, c'est vrai.
M. Tardif: Très bien.
M. Saintonge: Ni sur le service ni sur les...
M. Tardif: Est-ce qu'il est en train de me suggérer que
nous devrions faire la même chose à Laval?
M. Saintonge: M. le Président, j'ai posé une
question bien précise au ministre. Je ne pense pas qu'il puisse tirer de
ma réponse que je suggère autre chose. Ma question est
claire.
M. Tardif: Je voudrais y répondre, justement en toute
bonne foi. Ce qu'il nous dit, c'est que la façon de procéder sur
la rive sud a eu pour effet de faire cotiser des gens dans un régime
dans lequel ils n'avaient pas un mot à dire politiquement. Est-ce qu'il
est d'accord avec cela?
M. Saintonge: Bien oui.
M. Tardif: Bon. Faire la même chose à Laval,
c'est-à-dire envoyer une répartition...
M. Ciaccia: Cela existait l'année passée.
M. Saintonge: Ce n'est pas cela qu'on a demandé.
M. Ciaccia: Ce n'est pas cela qu'on demande.
M. Tardif:... sans qu'il y ait en quelque sorte de
décisions politiques des élus des municipalités qui
veulent avoir un service équivaudrait à faire cela. Ce que je dis
maintenant au député de Laprairie, c'est que nous disons aux
villes qui sont présentement desservies par la CTL que, si elles veulent
maintenir cela, elles devront poser un geste politique, une décision de
leur conseil disant:
Nous avons un bon service, nous voulons le garder et nous sommes
prêts à négocier ceci avec Laval. Donc, pendant un an, les
autobus continuent de rouler, Laval ne fait pas plus ni moins de
déficits qu'avant et, au bout d'un an, on se reparlera. C'est ce que
j'ai dit au maire de Laval. Si cela peut sécuriser l'Opposition, je suis
prêt à lui mettre cela par écrit. Est-ce assez clair?
M. Ciaccia: Non, ce ne l'est pas tout à fait.
M. Tardif: Je suis prêt à lui mettre cela par
écrit.
Le Président (M. Beauséjour): II y a le
député de Groulx qui avait quelque chose à dire.
M. Ciaccia: Excusez, je veux juste ajouter une chose.
Le Président (M. Beauséjour): M. le
député de Mont-Royal.
M. Ciaccia: Qu'est-ce qui a changé depuis cette
déclaration de l'année dernière concernant le projet de
toi 46? Parce que la situation était exactement semblable l'année
passée, il n'était pas question de "taxation without
representation". Le gouvernement avait pris comme approche qu'il ne veut pas
intervenir à Laval parce que cela va bien. Les municipalités, si
elles veulent se prévaloir du projet de loi 46... Qu'est-ce qui a
changé depuis ce temps è aujourd'hui où vous l'imposez aux
municipalités? Je remarque une autre chose. Il n'y a aucun
député des comtés en dehors de Laval qui n'est intervenu
sur le projet de loi.
M. Tardif: II y en a un ici.
M. Saintonge: II n'était pas là en deuxième
lecture, malheureusement.
M. Ciaccia: II n'était pas là en deuxième
lecture, mais personne n'est intervenu, c'est-à-dire d'autres
députés d'autres comtés hors territoire. Je me pose la
question: Quelle sorte de consultation avez-vous faite avec elles, avec ces
autres municipalités, pour leur imposer cela? Qu'est-ce qui a
changé depuis l'année dernière, décembre 1983 et
décembre 1984, pour les obliger et leur imposer une date limite? (12 h
15)
Le Président (M. Beauséjour): M. le ministre.
M. Tardif: Je pense que le député de Mont-Royal
confond. Les villes de la rive nord ont le pouvoir, en vertu de la loi 46,
depuis le 1er janvier 1984, de se former en commission intermunicipale de
transport. La seule différence, si vous le permettez, c'est qu'elles
n'avaient pas le choix du transporteur. Même en se formant en CIT, elles
ne pouvaient pas décider d'utiliser un autre transporteur que Laval.
Cela reste tel quel jusqu'au 1er janvier 1986 où là elles
pourront décider de continuer dans Laval.
M. Saintonge: En vertu de quoi, M. le ministre, n'avaient-elles
pas le choix d'utiliser un autre transporteur que Laval si elles avaient
bénéficié de la loi 46?
M. Ciaccia: Ce n'est pas ce que cela dit dans la loi 46, elles
avaient le choix. Comment pouvez-vous faire cette affirmation?
M. Tardif: C'est parce que l'exclusivité dans la loi 46 a
été enlevée uniquement à la CTCUM.
L'exclusivité de desserte du service telle qu'émise par la
Commission des transports a été enlevée dans la loi 46
à la CTCUM, à la CTRSM uniquement et non pas...
M. Ciaccia: Est-ce que vous dites que M. Clair nous a induits en
erreur l'année dernière lorsqu'il nous a dit que les autres
municipalités pouvaient se prévaloir de la loi 46? Ou Laval
pouvait se prévaloir de la loi 46 ou elle ne pouvait pas. Si, en se
prévalant de la loi, il fallait qu'elles prennent CTL, ce n'était
pas un droit qu'on leur accordait.
M. Tardif: Non, non. M. le Président, elles pouvaient se
prévaloir de la loi 46 pour former une commission intermunicipale de
transport, décider de la répartition du fardeau du déficit
entre elles, de la base de ce partage, du niveau de service qu'elles voulaient.
La seule chose qui était encore l'apanage de la seule CTL,
c'était la desserte du territoire, c'était le seul transporteur
autorisé.
M. Saintonge: M. le Président, à ce
moment-là...
Le Président (M. Beauséjour): M. le
député de Laprairie.
M. Saintonge:... c'est fondamental parce que le ministre vient
exactement de contredire les termes de son prédécesseur, le
deuxième avant, M. Clair, et je le cite ici au texte: "D'une part, le
projet de loi donne à la CTL le pouvoir de contracter avec des
municipalités pour leur vendre des services. "
M. Tardif: La CTL.
M. Saintonge: "D'autre part, les municipalités... " C'est
la situation de la CTL.
Je recite M. Clair: "D'autre part, les municipalités
reçoivent, elles, le pouvoir de se regrouper en conseil intermunicipal
de transport et de contracter avec le transporteur de leur choix. " Il
terminait en disant: "À eux de prendre leurs responsabilités sans
aucune intervention gouvernementale. "
Donc, antérieurement, avec la loi 46, la situation était
que la CTL avait la possibilité, évidemment, comme elle va
toujours l'avoir aujourd'hui, je pense, de participer à des ententes
avec d'autres municipalités hors de son territoire, au niveau des
commissions intermunicipales de transport, et de donner un service avec
d'autres municipalités, à l'époque comme aujourd'hui. Mais
aujourd'hui, avec le projet de loi 46, les municipalités n'auront pas le
choix, elles devront créer un conseil intermunicipal de transport pour
assurer le service et devront contracter à leur choix avec un
entrepreneur. Mais la possibilité semblait exister à
l'époque, ce que M. Clair avait dit.
Le Président (M. Beauséjour): M. le ministre.
M. Tardif: M. le Président, elle existe. Je pense qu'il y
a des choses à préciser ici et il y aurait intérêt
à relire le projet de loi 46.
M. Saintonge: Oui, mais c'est l'interprétation que le
ministre Clair nous a donnée en réponse à des questions
qu'on posait, M. le Président. On n'a pas...
M. Tardif: Oui, mais ce n'est pas contradictoire. J'aimerais
expliquer au député de Laprairie comment ce n'est pas
contradictoire. Il était possible, même avant le 1er janvier 1986
- M. le député, je m'excuse, je voudrais essayer de
répondre à votre question - pour un groupe de
municipalités de la couronne nord, de voir Laval, qui a
l'exclusivité du service, et de lui dire: Eh bien, voilà, nous
aimerions que vous vous retiriez. Laval acceptant de se retirer, ces
villes-là se donnent des services de leur choix. Il était
possible qu'un groupe de municipalités demandent des services
additionnels, par exemple desservir tout un nouveau quartier de Boisbriand, et
que Laval dise: Non, un autobus à 47 places dans un quartier de
bungalows, cela ne se justifie pas. H était donc possible que, Laval se
retirant, les villes puissent occuper le vacuum ainsi créé. Donc,
il était tout à fait possible de le faire, mais cela supposait
qu'entre le 1er janvier 1984 et le 1er janvier 1986 il y ait une entente avec
Laval qui consentait à se retirer comme tel. Ce que l'on dit, c'est que
la différence est qu'à partir du 1er janvier 1986, s'il n'y avait
pas eu ce type d'entente, les municipalités ou Laval ne sera plus tenue
d'offrir le service à l'extérieur du territoire. C'est cela la
différence, M. le Président.
M. Saintonge: M. le ministre, je comprenais, avec les propos de
M. Clair sur la loi 46 et avec la loi de la CTL... Effectivement, si on
regardait la loi de la CTL à cette époque-là, la CTL
n'avait pas le choix de fournir ou pas le service. Elle devait le fournir. Et
si la CTL voulait modifier des horaires ou des trajets d'autobus, si je ne me
trompe pas, ou voulait aussi modifier des tarifs, les municipalités
pouvaient en appeler à la Commission des transports du Québec qui
pouvait décider contre Laval, même si Laval pouvait faire la
preuve que ça lui coûtait plus cher, que c'était
déficitaire, que c'étaient des citoyens non desservis qui avaient
assumé les déficits. Elle n'avait rien à dire. La CTQ
disait: Non, pas d'augmentation de service, on reste là. Prenez votre
trou et payez. C'est cela que les gens de Laval devaient faire.
Maintenant, il m'apparaissait bien clair, cependant, que, si Laval
n'avait pas le choix de donner le service tant que les gens le
requéraient, les municipalités concernées avaient le
choix, quant à elles, de se prévaloir de la loi 46, de
créer une commission intermunicipale de transport avec un autre
transporteur que la CTL et d'organiser leurs affaires.
C'est ce qu'on avait compris de l'intervention, d'après nos
questions, de M. Clair, quand il disait: Elles auront le pouvoir de se
regrouper en conseil intermunicipal dé transport et de contracter avec
le transporteur de leur choix. Cela, ce n'est pas la ville de Laval, ce n'est
pas la CTL uniquement. C'est n'importe qui.
M. Tardif: Laval se retirant, elles auraient eu le droit de faire
ça.
M. Ciaccia: Bien, ce n'est pas ça qu'il dit.
M. Tardif; Si Laval voulait continuer à desservir entre le
1er janvier 1984 et le 1er janvier 1986, à ce moment-là, c'est le
service de la CTL qui avait l'exclusivité de route.
M. Saintonge: Cela, c'est en vertu de...
M. Tardif: Des autorisations de routes qui peuvent être
données.
M. Saintonge: Mais est-ce qu'avec la loi 46 c'était
prévu? Vous voulez me dire que, dans la loi 46, c'était
prévu? Non. C'était dans la loi de la CTL que c'était
prévu? Où c'était prévu, cette chose-là?
Dans quelles dispositions législatives?
M. Tardif: Laval avait acheté, lorsqu'elle avait
exproprié, les routes, les permis...
M. Saintonge: Oui.
M. Tardif: Non seulement les autobus, la quincaillerie, mais les
routes.
M. Ciaccia: Alors, le ministre s'est trompé dans son
interprétation l'année dernière.
M. Tardif: Non, parce que, si le détenteur d'un permis
décide de ne pas se prévaloir de ce permis pour desservir un
territoire, personne ne va lui en faire grief. Il a le droit, le
détenteur du permis, de s'en désister. À ce
moment-là, les villes auraient pu exercer ce qui est dit là. Il
n'y a donc pas contradiction.
M. Ciaccia: Ce n'est pas conditionnel. Il dit clairement qu'elles
auraient pu contracter avec le transporteur de leur choix. Le transporteur de
leur choix, ce n'est pas seulement !a CTL. C'est entendu que ça peut
être n'importe qui. C'est cela qu'on nous a dit l'année
dernière, c'est-à-dire qu'elles pouvaient contracter avec le
transporteur de leur choix.
M. Tardif: M. le Président, je ne voudrais pas qu'on fasse
l'exégèse de... J'essaie d'expliquer le contexte. Quand le
député cite l'ex-ministre des Transports qui dit: Les villes
pourront contracter, il parle au futur. C'est vrai, à compter du 1er
janvier 1986, sans contrainte aucune.
M. Saintonge: Ce n'était pas prévu. Ce
n'était pas dans le cadre...
Le Président (M. Beauséjour): Un instant! M. le
député de Laprairie, on va laisser compléter d'un
côté et ensuite...
M. Saintonge: M. le Président, je peux poser une question
au ministre.
Le Président (M. Beauséjour): Est-ce que vous avez
terminé?
M. Tardif: Oui.
Le Président (M. Beauséjour): D'accord.
M. Ciaccia: C'était l'année dernière,
ça.
M. Saintonge: C'était l'année dernière. Il
n'était pas dans le contexte de la loi actuelle, de la loi 8. Il
n'était pas dans le contexte. Obligatoirement, le service finissait en
1986 et il n'avait pas fixé que, jusqu'en 1986, elles ne pouvaient pas
contracter.
C'était dans une situation globale et il n'y avait pas
d'intervention gouvernementale. On dit: Qu'elles s'arrangent entre elles, que
les municipalités décident ce qu'elles vont faire. Mais il
n'avait pas mentionné de date limite.
M. Tardif: M. le Président, moi, ce que je voudrais ici,
encore une fois, affirmer, c'est que je pense que le souci de l'Opposition, et
c'est aussi le nôtre, est de s'assurer qu'il n'y a pas de
conséquences, disons, néfastes, parce qu'on est
déjà, encore une fois, partenaires à un tiers à ce
réarrangement des structures de transport sur la rive nord. En
conséquence, je le répète, je suis prêt à
envoyer au maire de Laval et au conseil municipal de Laval une lettre qui fasse
état que, dans l'hypothèse ou dans l'éventualité
d'un réarrangement des services qui se traduirait par un surplus
d'équipement ou des problèmes ou, bref, une note à solder
qui découlerait directement de cela, je suis prêt, dis-je, mon
ministère, à assumer une partie de cette note, selon des
proportions à déterminer. Je suis prêt à soumettre
cela par écrit au conseil de la ville de Laval.
M. Ciaccia: Vous êtes prêt à assumer...
Le Président (M. Beauséjour): Un instant! M. le
député de Groulx.
M. Ciaccia: Juste pour clarifier, vous êtes prêt
à...
Le Président (M. Beauséjour): Non, je vais passer
au député de Groulx, puisque son nom est sur la liste depuis
longtemps. Ensuite, on y reviendra.
M. Élie Fallu
M. Fallu: Merci, M. le Président, de protéger mes
droits. Je vais dire, si vous permettez, les mêmes choses, mais d'une
autre façon. Lorsque le ministre Clair disait ici en commission
parlementaire que les municipalités de la rive nord pourraient
contracter avec qui elles voudraient, il était entendu... Cela, on
n'avait pas besoin de le dire. Ce n'était même pas dans la loi, ce
n'était dans aucun règlement. C'était une chose entendue
qu'à la minute où les municipalités de la rive nord
auraient formé leur CIT en vertu de la loi 46, automatiquement, la ville
de Laval se retirait de ces champs de juridiction en ce qui a trait aux
lignes.
C'est une chose qu'on n'avait pas besoin d'écrire, sauf que tout
le monde avait compris, lors de ces premières réunions en
commission parlementaire en 1983, au départ. Ensuite, d'un commun
accord, il y a eu ce qu'on a appelé, sur le territoire, un moratoire
pour dire que les CIT ne seraient pas formées avant le 1er janvier 1985.
Ce
qui est maintenant dit, c'est que l'échéance est
portée au 1er janvier 1986.
Ce qui n'a pas besoin d'être écrit nulle part, c'est que la
CTL tient pour acquis, et la ville de Laval, les municipalités de la
rive nord ont toujours tenu pour acquis que, lorsqu'elles décideraient
de prendre en main leur service de transport, la CTL, juridiquement,
renoncerait à ses droits sur des lignes. Ce que Michel Clair avait
affirmé à l'époque en commission parlementaire est
rigoureusement exact, non pas d'un point de vue juridique, mais d'un point de
vue d'entente informelle entre les parties.
Ceci dit, le contexte est le suivant. Les municipalités de la
rive nord n'ont jamais eu à assumer de responsabilité depuis le
temps du Transport provincial, ensuite le transport des Mille-îles et par
la suite la CTL. Les municipalités ont été choyées,
c'était une situation unique au Québec pendant des années.
Depuis 1972, le gouvernement du Québec a versé des subventions
à la CTL dont les citoyens des municipalités de la rive nord ont
pu bénéficier. Il y a eu des équipements, il y a eu de
nouvelles lignes ouvertes, il y a eu de très nombreuses
négociations de gré à gré entre les élus
municipaux de la rive nord et les administrateurs de la CTL, de nombreuses
études pour améliorer le service, mais tout ça se faisait
de gré à gré.
Lorsque le gouvernement a annoncé son intention de normaliser la
situation partout au Québec, les municipalités de la rive nord
ont accepté, souvenons-nous-en, formellement en commission parlementaire
- nous étions à la salle du Conseil législatif - tant du
côté de Saint-Eustache, de Sainte-Thérèse que de
Terrebonne, ont donné leur accord formel à ce qu'elles aient
dorénavant à payer un déficit, si déficit il y a,
d'assumer la responsabilité, la coordination du transport en commun. Il
en allait d'une question d'équité dans notre
société. Elles ont reconnu que, prenant la charge municipale du
transport en commun, charge qui a toujours été de
responsabilité municipale, à l'exception de la rive nord de la
ville de Laval, acceptant formellement d'assumer la responsabilité,
elles assumaient également les coûts éventuels de
déficit.
M. Saintonge: Les municipalités de la rive nord.
M. Fallu: Les municipalités de la rive nord.
M. Tardif: Les trois MRC.
M. Fallu: Les trois MRC, en d'autres termes. Sauf qu'elles ne
sont pas nécessairement pressés, peut-on se le dire. Elles sont
prêtes à agir, mais elles n'agiront pas trois mois, six mois, un
an avant qu'une échéance leur soit fixée. Bon Dieu,
essayez de les comprendre parce qu'elles n'ont pas à assumer le
déficit. La situation de privilégiées dans laquelle elles
vivent fait toujours bien leur affaire puisqu'un transport en commun est
à leur disposition. (12 h 30)
Entre-temps, elles ont, de part et d'autre, décidé un
certain nombre d'actions. La première, c'est de mettre du transport
adapté sur pied. Donc, elles reconnaissent leur juridiction sur le
transport adapté et mettront - notamment, ce sera le cas pour un groupe
de municipalités entourant Sainte-Thérèse-de-Blainville -
sur pied le transport adapté, à partir du 1er janvier, en en
confiant la gestion à l'une des municipalités. Elles ont aussi
décidé de faire un certain nombre d'études, ce qu'elles se
devaient de faire, pour connaître vraiment la situation du transport sur
le territoire et être un peu mieux armées pour négocier -
peut-être que le terme est trop fort - pour préparer des ententes
avec la CTL et la ville de Laval.
Ces études ont été faites, d'ailleurs, soutenues
par le gouvernement du Québec qui a aidé à leur
financement et les municipalités intéressées ont
elles-mêmes versé de petites parts pour les compléter. Ces
études ont été déposées aux divers conseils
municipaux des trois, je dirais, provisoirement MRC, bien que cela ne couvre
pas totalement les territoires des trois MRC. Les municipalités ont
reconnu formellement le désir de s'impliquer dans le transport en
commun, de faire entente avec la ville de Laval et de se positionner pour,
à l'échéance - qui est maintenant connue officiellement
par voie législative - du 1er janvier 1986, être en mesure
d'assumer leurs responsabilités complètement. Laquelle
maintenant? C'est celle de la loi 46, à savoir rien du tout mais
absolument rien du tout, c'est-à-dire que la CTL n'utiliserait plus
aucun corridor chez elle et les les municipalités n'autoriseraient plus
la CTL à passer avec des portes ouvertes dans leurs territoires.
Avoir leurs propres transporteurs dont elles se munissent
elles-mêmes, signer des contrats avec des transporteurs privés
autres que la CTL, signer des contrats avec la CTL du niveau actuel, d'un
niveau inférieur ou d'un niveau supérieur; signer des contrats
avec la CTL pour une partie du champ actuel de la CTL, ou moindre ou
supérieur, mais en y ajoutant divers transports intermodaux
différents de ce qu'on a actuellement sur le territoire comme, par
exemple, tel que le permettent maintenant nos lois, faire des ententes avec les
ligues de taxi, tout cela, ces décisions qui sont à prendre, les
municipalités de la rive nord sont en train de les prendre, veulent les
prendre, acceptent de participer au transport en commun et,
éventuellement, par le biais
de la Société des transports de la ville de Laval,
à laquelle elles pourraient être associées, et c'est une
option qui leur 'est proposée par ce projet de loi, une option
supplémentaire de participer non seulement par voie de contrat avec la
CTL, mais par voie de participation même à l'administration de la
CTL, pour ainsi dire. Voilà une option supplémentaire qui leur
est offerte. Donc, il faut comprendre non seulement les aspects juridiques du
problème, mais aussi les aspects dynamiques. Merci, M. le
Président.
Le Président (M. Beausejour): M. le député
de Laprairie.
M. Saintonge: M. le Président, je ne sais pas si j'ai bien
compris l'intervention du député de Groulx; peut-être que
je suis encore dans la brume d'hier. Si je comprends son intervention, c'est
qu'au début il nous mentionnait que les municipalités hors
territoire de Laval pouvaient, valablement, s'organiser ensemble, si
c'était leur voeu, et qu'elles pouvaient requérir des services de
tranporteurs à l'extérieur, autre que ceux de Laval. Si c'est
bien cela... Le député de Groulx me fait signe que oui...
M. Tardif: C'est une forme de transport comme celui des personnes
handicapées.
M. Saintonge: C'est le contraire de ce que le ministre nous a dit
tantôt. Il a parlé de l'engagement de la CTL, qu'elle se
retirerait si c'était le voeu des municipalités
extérieures. Je ne sais pas, je n'ai pas vu d'engagement. Est-ce qu'il y
a un engagement écrit de la ville de Laval? Est-ce qu'il y a une
disposition légale qui prévoit cela?
Le Président (M. Beauséjour): À qui
posez-vous cette question? Est-ce au ministre?
M. Tardif: M. le Président, l'article 80 de la loi 46 dit
que la commission peut aussi assurer une liaison avec des points situés
à l'extérieur de son territoire. Ceci a été
enlevé à la CTCUM, à la CTCUQ, à la CTRSM; cela a
été laissé, précisément, dans le cas de la
ville de Laval...
M. Saintonge:... que cela rendait compte d'une situation de fait
qui existait, que la CTL donnait un service hors de son territoire et
continuait de le donner.
M. Tardif: C'était vrai pour les autres aussi.
M. Saintonge: Bien oui!
M. Tardif: La CTCUQ donnait des services en dehors, la CTRSM et
la CTCUM.
M. Saintonge: Oui.
M. Tardif: Dans le cas de Laval, cela a été
maintenu, donc.
M. Saintonge: Donc, à ce moment-là, il n'y avait
pas d'obligation de créer une corporation inter-municipale de transport
pour les municipalités à l'extérieur qui voulaient
continuer d'avoir un...
M. Tardif: II n'y avait pas et il n'y a toujours pas...
M. Saintonge:... ou de faire une entente...
M. Tardif:... obligation, M. le Président.
M. Saintonge: II faut s'entendre. Je comprends qu'il n'y avait
pas obligation, mais je vais vous dire une chose, M. le ministre: la
municipalité de Blainville, qui est desservie actuellement par la CTL,
demain matin ou le 1er janvier 1986, la CTL ou la STL ne pourra plus y
aller...
M. Tardif: À moins qu'il y ait une entente entre les
parties.
M. Saintonge:... à moins qu'il y ait une entente.
M. Tardif: Voilà!
M. Saintonge: Proprio motu, s'il n'y a pas d'entente, le service
se termine le 1er janvier 1986. D'accord? Si elle veut un service de transport
en commun, la municipalité de Blainville est tout à fait libre de
contracter avec la CTL - ou la STL, à l'époque - pour assurer un
transport en commun ou de se regrouper avec d'autres dans les environs. Elle
est tout à fait libre. Je vais vous dire une chose: les citoyens ne sont
pas bien libres, eux. La personne qui veut venir à Montréal ou
qui veut venir au métro Henri-Bourassa, la municipalité,
vis-à-vis d'une pression de ses citoyens, ne sera pas libre de donner un
service. Il y a une demande qui est là. Il ne faut pas se fermer les
yeux au point de dire: S'il y a un service qui est maintenu actuellement, c'est
qu'il y a une demande. Je pense que c'est un état de choses: à
toute offre correspond une demande. Si la CTL donne un service... Il y avait
des permis qui existaient. Elle les a acquis ces permis lors de l'expropriation
et elle a continué à donner le service parce qu'il y a une
demande pour cela. Si, à Blainville, on n'en veut pas, quand bien
même vous donneriez un service, les autobus qui vont passer seront
vides.
Donc, si le service donné correspond à une demande
quelconque, au 1er janvier 1986, la demande va toujours être là
parce
que les citoyens qui sont là ont besoin de se déplacer.
C'est un service public, le transport en commun, qui est assuré, dont le
gouvernement assume une partie des frais -un tiers à Laval - parce que
c'est vraiment un service public; autrement, le gouvernement ne l'assumerait
pas. Quand on dit qu'elles sont libres d'adhérer à cela, ce n'est
pas tout à fait exact, dans le sens que le service aux citoyens doit
être donné, mais la possibilité, c'est la
municipalité qui a le choix de déterminer ce qui en est.
M. Tardif: Le député me permet d'ajouter une
remarque?
M. Saintonge: Oui.
M. Tardif: Si, le 1er janvier 1986, Blainville ou un groupement
de municipalités dans la couronne nord ne s'était pas doté
d'un CIT, n'avait rien fait, il n'est pas exact de dire que c'est le vacuum
total puisque la CTL, y trouvant son intérêt, le cas
échéant, peut demander à la Commission des transports de
maintenir son permis en vigueur et de continuer à desservir ce
territoire.
M. Saintonge: Est-ce qu'au niveau...
M. Tardif: C'est bien important de préciser cela.
M. Saintonge: Oui, mais est-ce qu'au niveau de la loi...
Le Président (M. Beauséjour): Mme la
députée de...
M. Saintonge: La CTL, quand même, a une loi constitutive.
Dans la loi constitutive de la CTL, on dit qu'elle ne peut donner de service
à l'extérieur de son territoire. Quand même elle aurait une
autorisation quelconque, juridiquement, elle n'a aucune possibilité de
donner le service. Je ne sais pas, je vais vérifier dans la loi, mais je
pense que la CTL n'aurait pas le pouvoir de donner de services à
l'extérieur, à moins d'entente.
M. Tardif: Donc, elle avait ce pouvoir qui lui était
maintenu dans la loi 46; puis, l'article 48, ici, dit que: "La
Société peut aussi assurer une liaison avec des points
situés à l'extérieur de son territoire. " Donc, dans
l'hypothèse d'un vacuum le 1er janvier 1986, les villes de la couronne
nord ne s'étant pas organisées, s'autorisant de l'article 48 de
sa loi, la CTL demande à la Commission des transports du Québec
de lui maintenir son permis et d'assurer la desserte de cela. Elle a le pouvoir
de le faire.
M. Saintonge: Sauf que je me demande une chose; quand on
interprète la loi où l'on dit que "la société peut
aussi assurer une liaison avec des points situés à
l'extérieur de son territoire", est-ce que ce n'est pas dans des cas
prévus à l'intérieur de la charte ou, justement, dans le
cas de négociations avec une corporation intermunicipale ou avec une
municipalité?
M. Tardif: Le législateur ne parlant pas pour rien dire -
c'est nous, en l'occurrence -il y a l'article 49 qui dit que la
société peut conclure, avec une municipalité qui ne fait
pas partie de son territoire, une municipalité régionale de
comté, etc., une entente à cet effet. Donc, les deux
hypothèses sont là, c'est-à-dire celle d'une entente
négociée avec les villes ou celle, en l'absence d'une telle
entente, d'une desserte, comme tout autre transporteur qui pourrait demander un
permis à la CTQ. Ce n'est pas uniquement dans le cadre d'une entente
puisqu'il y a un autre article pour une entente. Donc, cela veut dire que, s'il
y a un article 49 qui prévoit des ententes, l'article 48 a un plein sens
en dehors de toute entente. Mme la députée de Chomedey avait une
question.
Le Président (M. Beauséjour): M. le
député de Laprairie.
M. Saintonge: Je reviendrai. Je veux simplement m'assurer du
fait. Il reste quand même que l'intervention du député de
Groulx tantôt venait confirmer ma question. Il a fait des affirmations,
par exemple, en disant, si j'ai bien compris, qu'il y avait un engagement
formel et juridique de la CTL, avant 1986, de se retirer. Qu'est-ce que cela
veut dire? Est-ce que la CTL avait vraiment pris l'engagement formel de se
retirer de cela si les municipalités à l'extérieur de son
territoire, après l'adoption du projet de loi 46, dans n'importe lequel
délai, parce qu'il n'y avait pas de limite au 1er janvier 1986,
décidaient de se regrouper en commission intermunicipale et de
requérir un service de transport de quelqu'un d'autre que la CTL? Le
député de Groulx peut nous informer de cela, nous dire
effectivement que l'engagement était formel. Comment l'engagement a-t-il
été pris et est-ce qu'il y a un document à cet
effet-là?
Le Président (M. Beauséjour): M. le
député de Groulx.
M. Fallu: Non, il n'y a aucun document, c'est cela que j'ai
tenté d'expliquer tantôt. Nous ne vivons pas dans un État
juridique, mais dans un état dynamique d'ententes intermunicipales. Il
était prévu au départ que le 1er janvier 1984 -
c'était la première hypothèse qui était retenue...
Rappelons-nous que les municipalités de la rive nord étaient
venues demander à l'Assemblée nationale de
favoriser plutôt la date du 1er janvier 1985; ensuite, par voie de
tractations entre municipalités de la rive nord, CTL, ville de Laval,
gouvernement du Québec, cie reporter cette date au 1er janvier 1986;
donc, dans le jargon local, demander un moratoire d'une autre année,
parce que les parties, de gré à gré, auraient convenu
qu'au 1er janvier 1985, si elles avaient réussi à mettre sur pied
des CIT sur la rive nord, la CTL en contrepartie se retirait.
Sauf qu'il est arrivé - je parle toujours en
éléments dynamiques - que les municipalités de la rive
nord n'ont pas, au cours de l'année 1984 jusqu'au moment présent,
réussi à trouver entre elles les formules; elles les cherchent,
mais elles n'ont pas encore réussi à trouver les formules
définissant, par exemple, les véritables niveaux de besoins de
transport et à arrêter entre elles les modes de gestion, et, je
dirai peut-être, surtout, à prévoir avec la ville de Laval
ou la CTL - pour le moment, du moins - ce que serait une entente raisonnable de
répartition des coûts de déficit avec la CTL, parce que -
cela, il faut le rappeler - il y a un problème très particulier
à la CTL: cette dernière n'a jamais maintenu une
comptabilité séparée des lignes de la rive nord et des
lignes de Laval, contrairement à la CTRSM.
Donc, il fallait faire en cours d'année toute une série de
simulations pour bien comprendre ce qu'était ce transport qui
était complètement intégré. Il fallait bien
examiner les clientèles, examiner des hypothèses de
répartition en fonction d'heures de travail des chauffeurs, en fonction
de kilométrages de routes des autobus, en fonction d'apport de revenus,
parce que l'apport de revenus, la CTL ne pouvait pas le donner, elle ne pouvait
que le simuler. Or, les premières simulations, manifestement, ne
convenaient pas à la rive nord, peut-on dire. Donc, il a fallu refaire
en cours d'année de nouvelles simulations, etc., la répartition,
par exemple, de la dette...
M. Saintonge:... d'engagements de la CTL. (12 h 45)
M. Fallu:... et d'engagements de la CTL. Bref, tout cela a
été non pas négocié, mais largement débattu
en cours d'année entre responsables municipaux, CTL, ville de Laval,
sauf que les gens n'ont pas eu le temps nécessaire pour arriver à
conclure ces ententes de bonne foi. Donc, une année
supplémentaire est maintenant nécessaire aux parties pour trouver
les modes opérationnels de fonctionnement des autobus, d'une part, ou
encore de répartition des coûts, sur tous les équipements,
d'ailleurs, que ce soit la part à payer par un CIT de
Sainte-Thérèse-de-Blainville sur le nouveau centre qui est
situé à Ahuntsic, qui appartient à la CTL. Bref, il faut
s'entendre sur toutes ces choses et le temps qui s'est écoulé n'a
pas permis d'arriver à établir les bases de répartition
des coûts.
Cela, ce n'est pas juridique sauf qu'à partir de maintenant nous
avons une date qui, elle, maintenant, est limite pour la première fois,
alors qu'auparavant c'était une date, je dirais, entendue entre les
parties.
Le Président (M. Beauséjour): M. le
député de Laprairie.
M. Saintonge: II n'y avait pas d'engagement précis dans ce
sens, c'était une convention. On peut s'entendre, parce qu'à
Laval, M. le Président, c'est bien évident que, si on dessert les
40 villes sur une ligne - je ne connais pas la géographie de Laval et de
toutes les villes - mais si on part de Laval et qu'on sort de son territoire,
qu'on passe par Blainville...
M. Tardif: Je peux donner au député, si cela
l'intéresse, les corridors de desserte.
M. Saintonge: Si les municipalités s'étaient
entendues pour créer une corporation intermunicipale de transport pour
une partie du territoire des 40 municipalités, mais qui sont les plus
adjacentes à la ville de Laval, les plus près de Laval, à
ce moment, Laval avait pris l'engagement, d'après ce que je peux
comprendre, de dire: C'est d'accord, on se retire et on laisse le CIT
fonctionner avec nous autres et avec un autre; cela ne dérange pas, sauf
que Laval aurait été obligée de continuer à
desservir à l'extrémité du corridor parce qu'elle avait le
permis. Si le permis qu'elle avait acquis donnait une desserte, elle n'avait
pas le choix. Même si elle voulait enlever le service, il y avait un
appel possible de la municipalité pour modifier le service. Si on
voulait modifier le service, il y avait un appel possible à la CTQ;
c'est toute une modification de services de l'enlever. C'est cela que je ne
comprends pas. Peut-être qu'il y avait une volonté commune de
dire, comme le ministre l'a manifesté, que les municipalités hors
du territoire de Laval s'entendent, à un moment donné, sur une
possibilité pour les CIT de ne plus dépendre de Laval. Il y avait
peut-être cette possibilité, mais de là à dire qu'il
y avait un engagement formel de Laval de se retirer, que les autres
municipalités avaient pris un engagement à cet effet et qu'elles
étaient même prêtes à assumer le service, c'est
peut-être aller un peu loin. Je n'ai pas eu connaissance de cela, en tout
cas, mais c'est un point.
L'autre point, tout en parlant tantôt, il reste quand même
une chose, et le député de Groulx y a fait allusion tantôt,
que de
payer une partie des garages et même payer une partie du terminus
à Ahuntsic, hors du territoire de Laval, et que les autobus se rendent
là-bas, mais quand on parle de l'article 48 du projet de loi, à
mon sens, juridiquement parlant: "La Société organise,
possède, développe et administre une entreprise de transport en
commun dans son territoire. " Le paragraphe 2: "La Société peut
aussi assurer une liaison avec des points situés à
l'extérieur de son territoire." Â l'article 48, paragraphe 2, on
dit: assurer une liaison avec des points à l'extérieur de son
territoire. Je suis en train de me demander si, juridiquement parlant, la
Commission des transports du Québec pourrait donner un permis à
la Commission de transport de Laval et à la nouvelle
Société de transport de Laval, par exemple, pour faire un point
de service comme Blainville, tantôt, qui ne participe à rien.
Est-ce que Laval aurait la possibilité, par l'article 48,
d'établir un service entre Blainville et le métro d'Ahuntsic? Je
ne penserais pas parce que ce sont deux points hors du territoire. Cela
prendrait un service, je pense, dans le territoire de la STL à
Blainville qui ramène le gars dans la ville; il change d'autobus et
traverse le pont avec un autre bus. Cela va aussi loin que cela. Le permis, ce
n'est pas un point situé è l'extérieur de son
territoire.
M. Tardif: La loi dit bien: La société peut aussi
assurer une liaison avec "des" points...
M. Saintonge: Oui.
M. Tardif:... pas "un" point.
M. Saintonge: M. le ministre, "des" points, ce n'est pas d'un
point à l'autre hors de son territoire. Le principe, à mon point
de vue... Ce qu'on donne...
M. Tardif: Des points situés à l'extérieur
de son territoire.
M. Saintonge:... à une Commission de transport en commun
dans un tel cas, à mon point de vue, par une telle disposition
légale, c'est d'assurer du service entre une partie de son territoire,
une liaison, et un point à l'extérieur de son territoire, mais
jamais entre deux points hors de son territoire. La CTL, je pense, ou la STL ne
pourrait pas faire cela, de par sa charte, et je suis convaincu qu'au niveau de
la Commission des transports du Québec - je ne sais pas, elle va
peut-être l'interpréter - mais je verrais difficilement la CTQ
donner un permis à la CTL pour faire le service entre Blainville et le
métro Henri-Bourassa. Ce sont deux points hors de son territoire; c'est
juridiquement parlant. Si on veut vraiment modifier cela, il faudrait modifier
le contexte de la loi.
M. Tardif: Je suis prêt à demander aux
légistes du ministère, pendant qu'on va s'affairer à
l'étude des autres articles, de regarder la portée exacte de cet
article et de leur demander de tenir compte de l'avis juridique du
député de Laprairie.
M. Saintonge: Ce n'est pas un avis juridique, mais il y a des
points comme cela. J'ai pratiqué en transport un peu et j'ai
déjà travaillé là-dessus.
M. Tardif: Non, mais...
M. Saintonge: Je me souviens que c'est quand même assez
limitatif. On dit: une liaison avec un point hors de son territoire; c'est
clair. Ce ne serait peut-être pas la situation, mais si c'est le...
M. Tardif: Je dois reconnaître qu'il y a un point,
là.
M. Saintonge: De toute façon, le problème dont on a
discuté tantôt par rapport au fait qu'avec la loi 46 le ministre
maintenait l'idée que les municipalités hors du territoire de
Laval ne pouvaient pas se regrouper en corporation intermunicipale de transport
à moins que Laval accepte de se retirer du service, que Laval dise: Je
ne donne plus le service...
M. Tardif: Avant ta date...
M. Saintonge: Avant la date du 1er janvier 1986.
M. Tardif:... du 1er janvier 1986. C'est cela.
Une voix: Elles pouvaient se former en CIT...
M. Tardif: Elle pouvaient se former en CIT, mais elles ne
pouvaient pas contracter aux fins des routes existantes avec un autre
transporteur que Laval, ce qu'elles pourront faire après le 1er janvier
1986.
Si on pouvait un peu se résumer, je pense qu'il y a une question
d'équité fondamentale. On dit: Les usagers de ces villes et leurs
élus, leurs conseils municipaux doivent, si tant est qu'ils veulent
continuer à être desservis, assumer leur part des coûts du
transport en commun, quand on sait que l'usager qui embarque dans l'autobus
paie le tiers du coût réel du transport, ou, enfin, dans des
proportions variant entre 33% et 45% ou 48%, selon les commissions de
transport, que le gouvernement assume à peu près un autre tiers,
quelque chose qui peut varier et qui peut même atteindre 45%, et que les
municipalités en assument une partie. Donc, il y a une question
d'équité.
Deuxièmement, à cette question
d'équité s'ajoute un deuxième principe qui est
celui des élus décidant de procurer à leurs citoyens des
services, que ce soit dans le domaine des loisirs, des parcs, des
bibliothèques municipales et, également, du transport en commun;
donc, une décision politique. Il y a un principe sur lequel, d'ailleurs,
l'Opposition s'est dite d'accord jusqu'à maintenant, et avec raison, je
pense. Troisièmement, il y a une question d'équité envers
les citoyens de Laval qui, à l'heure actuelle, assument une part des
coûts de l'opération hors territoire.
Moi, ce que je vous dis, précisément en raison de cette
équité envers les citoyens de Laval, je vous dis que je suis
prêt à m'engager par écrit auprès du conseil de la
ville de Laval à faire en sorte que pour toute perte résultant du
seul fait de cela, et non pas d'autres phénomènes, le
ministère verra à assumer ses responsabilités et son
rôle de partenaire dans le financement de cette opération.
D'accord?
M. Ciaccia: Pour continuer sur cet engagement, vous êtes
prêt à assumer une partie des coûts, comme vous l'avez dit
tantôt, et vous le répétez. Est-ce que cette partie des
coûts que vous allez assumer va excéder - je le présume,
évidemment - les 30% que vous payez maintenant?
M. Tardif: Cela pourrait être plus si tant est qu'on
décidait effectivement que ce dossier devait être traité
à part et qu'il ne vienne pas grever de façon
générale... Oui, parce que, déjà, on assume le
tiers. D'accord? Si je prends la peine d'écrire une lettre à
Laval pour dire que nous allons assumer notre part des coûts comme
partenaires...
M. Ciaccia: C'est quoi, votre part?
M. Tardif: À l'heure actuelle, c'est à peu
près 30%, mais je dis que nous allons aller plus loin pour cette
opération. Combien? Le député comprend. Écoutez, M.
le Président, encore une fois, on me demande de répondre
hypothétiquement aujourd'hui dans l'éventualité de
déficits, ce qui n'est encore pas démontré. Je dis que je
suis prêt à prendre l'engagement.
M. Ciaccia: Mais, dans votre engagement, vous allez prendre
l'engagement que ce sera plus que la part actuelle de 30% ou d'un tiers. Vous
n'avez pas besoin d'une lettre pour vous engager à un tiers.
M. Tardif: C'est cela. Pour ce qui est du partage actuel des
coûts, le partage, vous l'avez présentement. Si je prends la peine
d'écrire une note pour dire qu'en cas de déficits
résultant de cette opération nous assumerons nos
responsabilités, il me semble que...
M. Ciaccia: Je pense que ma collègue de Chomedey... Je
vais revenir là-dessus.
Mme Lise Bacon
Mme Bacon: Moi, je n'ai pas l'intention de faire des avocasseries
avec le ministre. J'ai déjà fait connaître, en avril
dernier, au maire de la ville de Laval, mon opinion sur le projet de loi qui,
à l'époque, n'était pas celui que nous avons devant nous
aujourd'hui, certaines de mes réticences, comme certains de mes espoirs,
mais, en même temps aussi, des interrogations que j'avais à
l'époque et que j'ai toujours. Même si le ministre nous dit qu'il
s'engage à assumer des déficits, certaines des craintes que
j'avais, c'est qu'une fois que la municipalité prend
littéralement en main le domaine de son transport en commun, ce qui
implique un conseil d'administration formé des gens de la
municipalité, mon inquiétude et celle de certains citoyens de
Laval aussi, c'est qu'un jour ou l'autre le gouvernement dise à la ville
de Laval d'assumer entièrement le coût du transport en commun de
sa ville. Cela me rend très à l'aise de voir que le ministre
s'engage, qu'il est prêt à le faire par écrit, à
assumer les déficits, si déficits il y a, évidemment -
c'est toujours hypothétique -de cette opération qui pourrait
amener un jour ou l'autre les citoyens - il faut rassurer les citoyens -
à pouvoir payer davantage que ce qu'ils paient maintenant. Rien ne nous
garantit - c'est pour cela qu'existe un tel service, pour assurer des services
aux citoyens - que la facture payée par les usagers, avec le changement
que nous faisons avec le projet de loi qui est devant nous, sera
diminuée. Est-ce qu'elle sera majorée? Est-ce que le service
à la clientèle sera augmenté, réduit? Sera-t-il de
meilleure qualité? Ce sont des questions que nous devons nous poser lors
de l'adoption de ce projet de loi.
Il y a aussi une autre question; je ne reviendrai pas sur toute la
discussion que vous venez d'avoir avec mes collègues, mais le fait que
les 40 municipalités des Basses-Laurentides acceptent de négocier
un service avec la CTL - la STL, à l'époque - et, par le fait
même, signent des contrats pour avoir les services du transport en
commun, est-ce qu'on a pensé faire place au conseil d'administration
à une personne qui serait déléguée par ces
municipalités qui recevraient le service de la STL et qui pourraient
siéger au conseil d'administration pour représenter justement les
40 municipalités des Basses-Laurentides? Je ne vois pas nulle part... Je
m'excuse de mon absence de la semaine dernière, mais je pense que
c'était une absence aussi importante pour les travaux de notre
commission, j'étais à Washington avec le
député de Groulx pour un colloque sur les pluies acides; alors,
on passera des pluies acides au transport en commun. Est-ce qu'on a
pensé dans les rencontres ou dans les discussions avec la ville de Laval
de faire place au conseil d'administration, advenant le cas où la grande
majorité des municipalités signaient des contrats pour le
transport en commun, d'avoir un représentant? C'est ce que je
suggérais justement en avril 1984 au maire de Laval pour donner ne
serait-ce qu'une voix aux usagers de ces municipalités par le biais d'un
maire qui pourrait être choisi par l'ensemble des maires des
municipalités qui signeraient un contrat. Ce sont des questions que je
pose au ministre.
En plus, il y a une autre préoccupation et, comme je le disais
tantôt, je ne ferai pas d'avocasserie, j'essaie de rester très
pragmatique au niveau des gens qui sont touchés par des changements
qu'on leur apportera; il y a aussi la qualité des services et Laval est
une ville immense comme territoire. Quand on pense que pour se rendre à
l'hôpital, par exemple, Cité de la Santé, en partant de
certains des quartiers de la ville de Laval, les gens peuvent prendre une heure
trente pour se rendre à l'hôpital, ceux qui n'ont pas les moyens
de se payer des taxis ou des...
Le Président (M. Beauséjour): Un instantl Je
voudrais savoir s'il y a consentement pour dépasser 13 heures.
Mme Bacon: Ah! ce ne sera pas long, ce sera très
rapide.
Le Président (M. Beauséjour): Y a-t-il
consentement?
Mme Bacon: À moins que je reprenne à 15 heures, je
peux reprendre à 15 heures.
M. Tardif: Pour permettre à madame de terminer sa question
et...
Mme Bacon: Je peux en avoir pour longtemps une fois partie. On
peut terminer.
M. Saintonge: On nous a dit que cela coûtait cher,
dépasser 13 heures.
Mme Bacon: Il faut ménager.
Le Président (M. Beauséjour): Les travaux de la
commission son suspendus jusqu'à 15 heures.
(Suspension de la séance à 13 heures)
(Reprise à 15 h 7)
Le Président (M. Beauséjour): La commission de
l'aménagement et des équipements reprend ses travaux. Avant de
donner la parole à Mme la députée de Chomedey, je voudrais
avoir le consentement de la commission pour que M. Champagne (Mille-îles)
remplace M. Marquis (Matapédia).
M. Saintonge: Les renforts de la ville de Laval.
Le Président (M. Beauséjour): II y a
consentement.
Mme Bacon: C'est parce qu'il veut avoir son nom dans le...
M. Tardif: Bien, voyons donc!
Le Président (M. Beauséjour): C'est inscrit.
M. Champagne: Non, non, je veux remercier quand même mes
collègues ici de leur bienveillance et excuser les autres
collègues qui sont pris dans d'autres commissions parlementaires et
à l'extérieur de l'Assemblée nationale.
Le Président (M. Beauséjour): Merci. La parole est
à la députée de Chomedey.
Mme Bacon: M. le Président, je vais essayer de continuer
l'intervention que j'avais commencée ce matin.
M. Tardif: J'ai noté deux questions.
Mme Bacon: Il y en avait quelques-unes. J'ai parlé de la
qualité des services et de la participation à l'administration de
la part des représentants des Basses-Laurentides. Quand on pense
à la personnalisation des services, cela m'amène à parler
des chauffeurs d'autobus. Je ne pense pas que ce soit un secret pour personne
qu'une grande majorité de ces gens habitent le comté de Chomedey.
Ma perception d'une situation qui pourrait résulter de l'adoption du
projet de loi dans l'année qui vient... Il y a évidemment des
inquiétudes de la part de ces gens, qui se demandent si, en 1986, on
aura besoin de tout le monde. J'ose espérer que toutes les
municipalités vont signer des projets ou des protocoles d'entente avec
la CTL, ou a STL, qui feront en sorte de garder les emplois à chacun de
ces chauffeurs d'autobus et, évidemment, surtout à ceux de
Chomedey.
Je m'inquiète un peu de savoir ce qui arrivera. On parle
déjà d'un surplus de quelque 200 chauffeurs d'autobus advenant le
cas où les municipalités ne signeraient pas des ententes avec la
STL. Qu'est-ce qui va arriver de ces gens? Est-ce qu'ils seront
littéralement congédiés ou si on va les garder à
l'emploi de la STL? Est-ce qu'on va
avoir des subventions? Est-ce qu'il y a une possibilité de
trouver les montants nécessaires pour défrayer le coût de
retraites anticipées? Je ne sais pas ce qui sera fait au niveau
strictement de l'administration du personnel. J'aimerais entendre le ministre
pour savoir s'il s'est penché là-dessus avec les autorités
de la ville de Laval. Est-ce qu'à ce moment le gouvernement provincial
défraiera une partie du coût ou si ce sont nettement les citoyens
de Laval qui auront encore à payer la facture?
Le Président (M. Beauséjour): M. le ministre.
M. Tardif: À la première question de Mme la
députée de Chomedey, si j'ai bien compris sa question, est-ce que
le fait pour le conseil d'administration de n'être formé que
d'élus municipaux, et non pas de représentants du gouvernement,
pourrait signifier à court, moyen ou long terme que le déficit
d'exploitation du transport en commun ne serait assumé que par la
municipalité? La réponse, c'est non, madame, étant
donné que, déjà, en ce qui concerne la CTCRO dans
l'Outaouais, la CTRSM, la CTCUQ... Pardon?
M. Ciaccia: CTRSM aussi?
M. Tardif: CTRSM, c'est fait; ce n'est formé que
d'élus municipaux. Il y a encore des responsables?
M. Ciaccia: Non. Non. La CTRSM n'est pas là.
M. Tardif: II y a encore des... CTCUQ, c'est fait?
M. Ciaccia: CTCUQ et CTCRO.
M. Tardif: CTCUQ, c'est fait. En d'autres termes, le mode de
financement du transport en commun est établi indépendamment du
mode de structure de la communauté, de la corporation ou de la
commission de transport. On retrouve à l'heure actuelle des commissions,
par exemple, comme Laval. On retrouve des corporations de transport à
Sherbrooke, on rencontre différents organismes qui ont des modes
d'organisation tout à fait différents. Néanmoins, nous
subventionnons 75% du coût d'achat des autobus, 75% du coût de
construction des garages. Nous subventionnons 40% des revenus autonomes
générés, revenus théoriques
générés; donc, après subventions. Nous
subventionnions jusqu'à 110% de la carte, du laissez-passer mensuel.
Ceci vaut indépendamment des structures et il n'est pas question de
changer cela.
Deuxième question, maintenant: Est-ce que, s'il n'y a pas de
représentants gouvernementaux comme tels, deuxième interrogation,
est-ce que vous seriez prêt à faire place, si j'ai bien compris sa
question, à des représentants des villes autres que Laval qui
pourraient êtres desservies? Ma réponse, madame, est: Oui, je
serais prêt.
Le Président (M. Beauséjour): Je veux juste vous
indiquer de vous adresser au président.
M. Tardif: Je m'excuse. Je ne voulais pas manquer de
déférence envers la présidence.
M. Ciaccia: II ne faut pas offusquer le président.
Mme Bacon: C'est mieux qu'il me regarde plutôt que de vous
regarder, M. le Président.
M, Tardif: M. le Président, étant donné
qu'on ne parle pas du CIT du Bas-Richelieu... Je vais essayer de regarder aux
deux places. Oui, M. le Président...
Mme Bacon: Ça va, ça va.
M. Tardif: Oui, M. le Président, nous serions prêts
à faire place aux représentants des villes extérieures et
il me fera plaisir d'avaliser, par loi, toute espèce d'entente qui sera
intervenue entre les villes intéressées. Je veux vous dire qu'on
a attendu jusqu'à la dernière minute pour essayer d'inclure
quelque chose de semblable dans la loi. Pour toutes sortes de raisons,
présentement, il semble que ce n'est pas encore mûr, ni à
Laval, ni dans la couronne nord. Je dis que je suis tout à fait
disposé, dans le même esprit que ce qui peut exister sur la rive
sud. Oui, je suis ouvert, mais j'aimerais qu'on avalise une entente et non pas
la forcer.
Quant à la question du sort des chauffeurs, M. le
Président, c'est évidemment une question qui nous
préoccupe, mais il ne faut quand même pas exagérer.
À partir du moment où 90% de l'achalandage provient de la ville
de Laval, on peut donc présumer mutatis mutandis que 90% du "work
load"... Le député de Mont-Royal fait signe que non. Imaginons
que c'est 85%, imaginons que c'est 80%.
M. Ciaccia: 65... 70%.
M. Tardif: M. le Président, M. le Président...
Le Président (M. Beauséjour): Vous avez la parole,
M. le ministre.
M. Tardif:... j'ai cru entendre 75. Je n'irais pas
jusque-là...
Le Président (M. Beauséjour): Non, non. Je
ne l'ai pas entendu.
M. Tardif: Pardon? Je n'ai pas entendu. M. Saintonge: Il
est dur d'oreille. M. Ciaccia: Je ne disais rien.
M. Tardif: Que ce soit 75% ou 90%, on pourra avoir des analystes
qui feront les études d'achalandage. Ce que nous vous disons, c'est que
le gros, les trois quarts, sinon 90% des effectifs, du matériel roulant,
de l'achalandage qui est à Laval va continuer, il ne baissera pas. On
peut même penser, M. le Président, qu'il pourrait se produire
à Laval ce qui s'est produit à Montréal, en un sens.
Qu'est-ce que les Lavallois font? Ils traversent le pont Viau et ils arrivent
dans le très beau comté de Crémazie, stationnent leur
voiture à côté et prennent le...
Mme Bacon:... qu'ils entrent dans le beau comté de
Chomedey.
M. Tardif: Voilà! Ils prennent, Mme la
Présidente... M. le Président c'est parce que j'étais
habitué à la commission des affaires sociales où
c'était Mme la députée de L'Acadie qui présidait.
(15 h 15)
Alors, M. le Président, les Lavallois disent: Je traverse le pont
et ils laissent leur voiture là; donc, ils contribuent à
accroître l'achalandage à Montréal tout en étant des
Lavallois. Qui sait si, dans l'hypothèse où il y avait
discontinuité du service de l'autre côté de la
rivière, il n'y aurait pas des gens qui traverseraient le pont à
Rosemère, ou le pont à Sainte-Rose, ou le pont à
Bois-des-Filion, laisseraient leur voiture en tête de pont quelque part
et prendraient le transport en commun? Tout cela, ce sont des
hypothèses, de sorte qu'il pourrait y avoir, malgré une
non-desserte de la couronne nord, un achalandage qui pourrait néanmoins
se maintenir, mais je répète ce que j'ai dit: Je suis prêt
à m'engager par écrit auprès du conseil de ville que toute
diminution d'achalandage qui se traduirait par une augmentation des
coûts, soit parce qu'on a du personnel temporairement en surnombre, et il
faut voir dans quelle proportion, j'ai dit que je serais prêt à
faire en sorte que mon ministère ne laisse pas Laval aux prises avec ses
seuls problèmes. Cela, je le dis, je le maintiens et je suis prêt
à l'écrire à la ville de Laval. D'ailleurs, j'en ai
informé son maire cette semaine même.
Le Président (M. Beauséjour}: Merci, M. le
ministre. M. le député de Laprairie.
M. Saintonge: Si je comprends bien, il y aurait une forme de
compensation financière que le ministère serait prêt
à donner à Laval dans la mesure où l'on prouve que...
M. Tardif: Dans la mesure où, du seul fait de cette
opération-là, il y a perte, oui.
M. Saintonge: Tant au niveau de l'entretien des véhicules
que des chauffeurs, entre autres.
M. Tardif: Actuellement, on paie 33%, "no questions asked",
n'est-ce pas?
Le Président (M. Beauséjour): M. le
député de Mont-Royal.
M. Ciaccia: On va finir ce point-là et je pense que pour
le restant on pourra procéder un peu plus vite. Le projet de loi qui
avait été demandé par Laval, originellement,
c'était un projet de loi privé; après, c'est devenu un
projet de loi public présenté par le député de
Vimont. Dans ce projet de loi, je crois qu'il y avait l'article 34 qui traitait
de l'indemnisation en cas d'abandon de services hors territoire. C'est un
projet de loi du député de Vimont; pas celui qui a
été déposé, c'est un autre qui avait
été préparé, mais nous ne l'avons jamais vu.
M. Tardif: Préparé par...
M. Ciaccia: Je ne sais pas s'il avait été
préparé par le député de Vimont...
M. Tardif: Par les procureurs de la ville.
M. Ciaccia: Vous dites que vous êtes prêt à
assurer une indemnisation. Je voudrais préciser un peu plus
l'indemnisation parce que, si vous dites: On va assumer nos
responsabilités, il y a une définition. Votre définition
de responsabilité et notre définition n'est pas
nécessairement la même, et celle du maire peut être encore
une autre interprétation. Pourriez-vous mettre quelques balises dans
cette responsabilité d'indemnisation? Vous pouvez dire que cela va
excéder les 33%, évidemment, parce que le tiers vous le payez
maintenant. Pourriez-vous être un peu plus précis? Pourriez-vous
spécifier que cette indemnisation va couvrir les pertes quant au
suréquipement et au personnel additionnel dont Laval n'aura pas besoin
après le 1er janvier 1986, si elle n'a pas fait des ententes avec toutes
ou plusieurs de ces municipalités? Autrement dit, pourriez-vous vous
engager à indemniser le montant du suréquipement et du personnel
dont Laval n'aurait pas besoin? Etes-vous prêt à vous engager
à cet effet?
M. Tardif: D'une façon générale, tout
accroissement du déficit d'exploitation résultant du fait
de l'opération - quand je dis toute augmentation du déficit
d'exploitation, cela comprend...
M, Ciaccia: Je ne parle pas du déficit d'exploitation. Seulement,
il peut y en avoir un, un déficit d'exploitation.
M. Tardif: Mais non, parce qu'à ce moment-là...
Non, mais "toute augmentation du déficit d'exploitation résultant
de ce fait-là". Les déficits réguliers, on les assume de
façon régulières toute augmentation additionnelle du
déficit d'exploitation résultant de ce fait. Par exemple, s'il y
a du personnel en trop, des équipements et que sais-je, je dis que je
suis prêt à faire en sorte que mon ministère assume une
part de cette augmentation du déficit d'exploitation résultant de
cette opération.
M. Ciaccia: En maintenant une part. Pourquoi seulement une part?
Pourquoi n'êtes-vous pas prêts à indemniser Laval? Je parle
seulement de l'addition, du déficit d'opération qui est plus
élevé que celui qui existe maintenant, qui est dû au
suréquipement, au nombre de personnels additionnels, parce qu'il n'y a
pas eu d'entente. Puisque c'est le gouvernement qui impose le 1er janvier,
pourquoi ne seriez-vous pas prêt à assumer la totalité de
ce déficit au-dessous du déficit actuel? Seulement le
déficit attribuable à cette opération, mais la
totalité?
M. Tardif: M. le Président, je pense qu'il faut comprendre
que nous donnons par cette loi à la ville de Laval et au conseil
d'administration de la STL plein pouvoir de décider du niveau de
services, du niveau de dépenses, du niveau d'emprunts et de tout. Nous
ne sommes plus là. De sorte que, M. le Président, je pense qu'il
n'est que sage que nous ne nous engagions pas à assumer tout le
déficit, quel qu'il soit. Ce que je dis au député de
Mont-Royal et ce que je suis prêt à mettre par écrit, c'est
que, en dehors de ce que j'appelle le déficit d'exploitation
résultant de la structure tarifaire des coûts d'exploitation
normaux et autres pour des effectifs réguliers et en présumant
qu'il ne se produira pas à Laval, par exemple, une augmentation subite
des effectifs... Imaginons, par exemple, qu'au cours de l'année 1985,
pour toutes sortes de raisons que j'ignore, les effectifs de Laval augmentent
de façon plus que proportionnelle à la demande ou à
l'achalandage; on pourrait se retrouver avec un déficit plus
élevé. Non, je pense que le député... Je ne veux
pas prêter d'intentions semblables à Laval, mais j'ai
déjà été aux Affaires municipales, M. le
Président, et j'ai déjà vu des cas de municipalités
qui, avant des fusions, avaient été assez prodigues dans leurs
dépenses. Là-dessus, je veux tout simplement assurer le
député que nous allons, à cet égard, devoir
évaluer les dispositions à prendre. Je suis prêt, encore
une fois, à prendre ce genre d'engagement par écrit et cela me
paraît, en l'occurrence, quelque chose que la ville de Laval et
l'Opposition pourront rappeler, en temps et lieu, à quiconque sera
là.
M. Ciaccia: Je suis d'accord avec le ministre qu'essayer de
définir un déficit d'opération, cela peut être
difficile, mais supposons que la situation suivante se produise, que le 1er
janvier 1986, Laval dise qu'elle a 25 autobus de trop et 50 employés de
trop. Êtes-vous prêt à faire un paiement forfaitaire
à Laval pour compenser ses 25 autobus et ses 50 employés, sans
vous embarquer dans tous les déficits d'ici à l'an 2000?
M. Tardif: Ma réponse est non, M. le
Président...
M. Ciaccia: Ah!
M. Tardif:... parce qu'à ce moment-là, s'il y avait
un CIT pour Blainville et ailleurs et que, comme par hasard, elle ait besoin de
25 autobus et de 50 chauffeurs et que tout cela soit disponible, je
m'engagerais d'avance à payer pour 25 autobus et 50 chauffeurs alors
qu'ils pourraient être réaffectés?
M. Ciaccia: Un instantl S'ils étaient
réaffectés, vous n'auriez pas besoin de les payer, mais s'ils ne
peuvent pas être réaffectés, s'ils ne sont pas capables de
se débarrasser de ces autobus, certainement! Si vous pouvez prendre les
autobus et dire: Écoutez, je rembourse Laval pour un certain montant et
je le donne à l'autre CIT... C'est seulement pour éviter que les
pertes additionnelles soient payées par Laval, parce que c'est le
gouvernement qui impose le 1er janvier. Elle ne l'a pas demandé. Par
hasard, est-ce que vos assistants ou vos fonctionnaires auraient le projet de
loi, l'article 34 du projet...
M. Tardif: C'est un projet de loi qui n'a pas été
déposé, M. le Président.
M. Ciaccia: Non, il n'a pas été
déposé, M. le Président, mais cela a été
donné à...
M. Tardif: Oui, préparé par les procureurs de
Laval, qui ont fait leur boulot. Moi, je vous donne la réponse.
M. Ciaccia: Mais l'article 34 prévoyait, traitait de
l'indemnisation en cas d'abandon de services hors territoire.
M. Tardif: Oui.
M. Ciaccia: Vous ne l'auriez pas avec vous?
M. Tardif: Est-ce qu'on l'a ici, monsieur?
M. Ciaccia: Pour avoir les termes exacts, ce que Laval aurait
exigé.
M- Tardif: Si le député l'a devant lui...
M. Ciaccia: Je ne l'ai pas, non. Évidemment, si je
l'avais, je ne...
M. Tardif: Mais je croyais que c'était ça que vous
citiez tantôt.
M. Ciaccia: Non. C'est évident que je ne veux pas jouer
à la cachette. Si j'avais le projet de loi, je vous le donnerais.
M. Tardif: Non, je croyais que c'était ça
que...
M. Ciaccia: C'est parce que j'ai une référence
devant moi à l'article 34 du projet de loi, mais je ne l'ai pas...
M. Tardif: Bon, je m'excuse. Je croyais que c'était un
extrait de ça que vous citiez tantôt.
Le Président (M, Beauséjour): M. le
député de Mont-Royal, pendant qu'on cherche le projet de loi, je
vous demanderais de vous adresser aussi au président, comme le ministre
s'est corrigé à ce niveau-là.
M. Ciaccia: Très bien, excusez-moi, M. le
Président. Je ne voudrais pas manquer de respect envers la
présidence.
Le Président (M. Beauséjour): Merci.
M. Saintonge: On va changer le ministre de placei
M. Tardif: Article 34. Je peux lire, M. le Président?
Le Président (M. Beauséjour): Oui, M. le
ministre.
M. Tardif: "La commission peut continuer l'exploitation à
l'extérieur de son territoire de tout réseau de transport que
comprenait ou possédait une entreprise de transport dont elle a acquis
les biens ou du capital-actions. Au cas de perte de son droit de
continuité à l'exploitation de quelque façon que ce soit,
la commission a droit à une indemnité payable par l'organisme
public constitué pour organiser et exploiter un tel réseau. " Il
ne demandait même pas ça au gouvernement, il demandait ça
de l'organisme public, de l'autre côté de la rivière.
"À défaut d'entente sur la détermination de telle
indemnité, il est procédé selon les dispositions de
l'article 50 de la Loi sur les corporations municipales et intermunicipales de
transport et l'article 45 du Code du travail s'applique au cas visé par
le présent article. "
Donc, eux parlaient d'une possibilité d'apport des autres
municipalités. Moi, je ne ne peux pas parler au nom des autres
municipalités. Je peux juste parler au nom de mon ministère et
donner cette assurance par écrit aux autorités de la ville de
Laval.
M. Ciaccia: Êtes-vous prêt à inclure dans le
projet de loi l'engagement que vous êtes prêt à prendre
envers Laval, même si c'est en termes généraux, M. le
Président? M, le Président, est-ce que vous pourriez demander au
ministre s'il serait prêt à inclure dans le projet de loi les
engagements qu'il est prêt à donner à Laval en termes assez
généraux? Plutôt que de l'inclure sous forme de lettre, de
l'inclure dans la loi.
Le Président (M. Beauséjour): M. le ministre.
M. Tardif: Non, là-dedans, M. le Président, je dois
citer ce que j'ai dit ce matin, c'est qu'à partir du moment où,
en vertu des règles de droit très bien établies par les
tribunaux voulant qu'une expropriation, san3 aucune espèce de
compensation, doit être expressément prévue dans la loi -
je rappellerai que la loi 46 l'avait prévu dans le cas des autres
commissions - à moins qu'il est prévu, comme telle, la
possibilité d'une éventuelle compensation. Je suis prêt
à aller plus loin, M. le Président, et de le signifier à
la ville de Laval par écrit.
M. Ciaccia: M. le Président, nous ne sommes pas face
à une expropriation dans le projet de loi actuel. Alors, je ne pense pas
que la ville de Lava! pourrait réclamer légalement - c'est mon
opinion - du gouvernement une indemnisation, parce qu'elle aurait
été expropriée. Elle n'est pas expropriée. Je suis
d'accord avec le ministre qu'on ne peut pas avoir une expropriation sans
compensation, mais on ne traite pas d'expropriation dans le projet de loi 8.
Alors, ce principe n'aurait pas d'application dans le cas actuel.
Deuxièmement, le fait qu'on a inclus dans le projet de loi 46 une
déclaration selon laquelle la CTRSM et la CTCUM n'ont pas le droit
à la compensation ne veut pas dire que, si on ne l'inclut pas dans le
projet de loi 8, la CTL aura droit à une compensation. La seule
manière, la seule façon dont la CTL sera compensée sera
seulement par un engagement formel du ministre d'indemniser Laval pour les
pertes qui lui seront causées.
(15 h 30)
M. Tardif: M, le Président, moi, je considère qu'on
a passé beaucoup de temps là-dessus. Je voudrais simplement dire
au député de Mont-Royal que, cette année, nous aurons
payé à la ville de Laval à peu près 14 000 000 $
sans aucune espèce de loi pour nous contraindre à le faire.
M. Ciaccia: 14 000 000 $ sur quoi?
M, Tardif: Sur le fonctionnement du transport en commun.
M. Ciaccia: Oui, mais, écoutez, vous le faites non
seulement pour la ville de Laval, vous le faites pour la CTRSM, la CTCUM...
M. Tardif: II n'y a pas de loi.
M. Ciaccia: Non, il n'y a pas de loi. Exactement, mais on ne
parle pas de ça, on parle de ce cas-ci.
M. Tardif: Ce que je veux dire, c'est que je n'ai pas besoin de
loi pour me permettre d'accorder à une commission de transport une aide
pour le transport en commun.
M. Ciaccia: Absolument, vous avez entièrement raison. Si
vous voulez le faire, le gouvernement peut le faire. Ce que nous demandons,
c'est d'assumer l'obligation de le faire dans ce cas-ci. Il n'y a aucun doute
que, demain matin, vous pourriez arriver et dire à Laval; Bon,
messieurs, c'est moi qui paie tout le système, je vous rembourse 50
autobus et 75 employés. Vous avez le droit de faire ça. Ce qu'on
demande, c'est une garantie minimale dans la loi, dans certains cas.
M. Tardif: M. le Président, ce que je vais demander...
M, Ciaccia: Maintenant, vous nous dites non, on prend bonne note de
votre position et on va y penser.
M. Tardif: Je vais envoyer au député de Mont-Royal
une copie de la lettre que j'ai envoyée au maire de Lavai.
M. Ciaccia: C'est une lettre qui sera électoralement
très valable.
M. Tardif: Il préférerait que je n'en envoie
pas.
M. Ciaccia: Non, je veux la voir, ce sera quelque chose. Du point
de vue électoral, ce sera impeccabJe. Vous allez vous engager, vous
serez pour la vertu, contre le vice. Mais quand viendra le temps de mettre des
piastres à la suite de cet engagement, il y aura, selon que ce sera
avant ou après les élections, des négociations dures.
M. Tardif: M. le Président, le député de
Mont-Royal sait-il qu'il parle au ministre des Affaires municipales qui a
effectué une réforme de la fiscalité, qui a envoyé
aux municipalités 500 000 000 $ par année et qu'il n'y avait
aucune loi qui me forçait à le faire? Le monde municipal, cette
année, a 389 000 000 $ de surplus résultant de la réforme.
Dans ce cas-là, nous payons 400 000 000 $ par année pour le
transport en commun. Le député de Mont-Royal me dit: S'il y a un
petit problème à Laval, allez-vous vous en occuper, M. le
ministre? Voyons donc, j'aurai cinq députés aux fesses si je ne
m'en occupe pas, quatre de ce côté-ci et un de l'autre
côté!
M. Ciaccia: Laval a aussi porté à votre attention
que des trois régions, Laval, la rive sud et Montréal, c'est elle
qui a reçu le moins en termes de bénéfices, per capita par
usager.
M. Tardif: C'était peut-être celle qui avait les
lignes hors territoire les plus payantes.
M. Ciaccia: Le fait que vous donniez 400 000 000 $... c'est la
division de ces 400 000 000 $ qui préoccupe les gens de Laval.
M. Saintonge: Si vous me permettez, M. le Président,
j'aurais une question. J'avais demandé au ministre, ce matin - je ne me
souviens pas avoir eu la réponse - quand La date de terminaison du
service donné par la CTL à l'extérieur de son territoire a
été fixée au 1er janvier 1986, est-ce que des
consultations avaient été menées par le ministère
auprès des municipalités en question?
M. Tardif: Vous comprendrez que ce n'est pas moi qui ai fait ces
consultations. M. le sous-ministre, est-ce qu'il y a eu des consultations?
M. Lussier (Paul): Beaucoup de consultations depuis 1982 sur une
base soutenue. On parle régulièrement aux municipalités
à travers les MRC qui formeront...
M. Saintonge: Dans le fond, ma question est la suivante: Je
comprends qu'il y a eu des consultations depuis un certain temps, mais entre
décembre 1983... Ce matin, j'ai lu un extrait de ce que le ministre
Clair avait mentionné à l'époque relativement au fait que
la CTL continuerait de donner son service: les municipalités
extérieures pouvaient se regrouper en CIT, si elles le voulaient;
on laissait ça à l'entière responsabilité de ces
gens-là, à leur propre décision. La question était:
Qu'est-ce qui a modifié le fait que le gouvernement a imposé une
date au 1er janvier 1986? À partir du moment où le gouvernement a
imposé sa date, le 1er janvier 1986, est-ce qu'il y a eu des
consultations et des rapports directs avec les municipalités
extérieures qui se voient, à ce moment-ci, obligées de
rétablir un nouveau service de transport en commun pour leurs
citoyens?
Je comprends que c'est libre, la loi dit qu'on "peut" créer une
commission intermunicipale de transport, etc., mais, comme je l'ai dit ce
matin, pour une municipalité, l'administration publique,
vis-à-vis d'un service public de ce genre, n'a pas tellement le choix de
dire: Je le donne à mes citoyens ou je ne le donne pas.
M. Tardif: M. le Président, non seulement il y a eu
consultation, mais il y a même eu échange de correspondance entre
le ministre des Transports du temps et, par exemple, M. Gilles Forest,
préfet de la MRC des Moulins, à Terrebonne. Cette lettre date du
13 février 1984 et dit notamment ceci: "Toutefois, en vertu de la
nouvelle loi, les municipalités de votre secteur peuvent, dès
1984, former un CIT, si elles le désirent, et conclure une entente de
services avec la CTL. De plus, si les municipalités de votre secteur me
le manifestent, je serais disposé à proposer des modifications
à la loi de la CTL pour permettre, dès le 1er janvier 1985, au
plus tôt - disait-il à ce moment là - au CIT de votre
secteur d'octroyer un contrat de services au tranporteur de leur choix. " Sauf
que, étant donné les délais d'organisation de semblables
organismes de transport, nous leur donnons un délai additionnel d'un an.
Pendant un an, le service continue avec Laval pendant qu'elle s'organise.
M. Saintonge: Je n'ai pas le texte de la lettre, mais cela
disait...
M. Lussier: C'est la même lettre que vous aviez ce
matin...
M. Tardif: En tout cas, c'est le 13 février 1984.
M. Saintonge: On n'a pas cette lettre là. Je n'ai pas lu
d'extrait de lettre ce matin. Dans votre lettre, vous disiez: Pas avant le 1er
janvier 1985. Si j'ai compris, c'est que, s'il y avait une demande pour agir
autrement, mais pas avant le 1er janvier 1985, pour établir un CIT...
Est-ce que c'est bien ce que j'ai compris de l'intervention que vous avez faite
tantôt?
M. Tardif: Ce qu'on disait, c'est que, si elles voulaient se
former en CIT, elles "pouvaient" le faire...
M. Saintonge: Oui.
M. Tardif:... mais, à ce moment là, elles devaient
conclure une entente avec la CTL. D'accord?
M. Saintonge: D'accord.
M. Tardif: Bon. C'était, encore une fois, le 13
février 1984; donc, bien avant le dépôt du projet de loi
que nous avons devant nous présentement.
M. Saintonge: Est-ce que c'était une disposition?
M. Tardif: Est-ce qu'il y a des demandes de formation en CIT?
C'est cela que vous voulez savoir?
M. Saintonge: C'est cela. À la suite de la lettre que vous
avez envoyée au préfet, est-ce qu'on vous a répondu, par
exemple: On est d'accord avec ce principe et on ne veut plus, à partir
du 1er janvier 1986, être sous la juridiction de la CTL, on ne veut plus
avoir les services de la CTL, mais s'organiser autrement?
M. Tardif: On me dit qu'il y a eu des séances de
négociation, des rencontres d'information après cette lettre et
que, présentement, trois ou quatre CIT seraient en voie de formation, le
secteur ouest, le secteur centre et le secteur est autour de Terrebonne.
M. Saintonge: Dans ces négociations-là, M. le
Président, ce que je voudrais savoir, c'est si, au niveau des
municipalités hors du territoire de Laval, on leur a mentionné
que, expressément, au 1er janvier 1986, elles devraient, si elles
veulent assurer un service de transport en commun à leurs citoyens,
s'organiser autrement. C'est cela, effectivement, qu'est le but de la loi.
M. Tardif: C'est cela. Oui, elles sont au courant de ce
phénomène et de ces dispositions dans des consultations... On
m'informe qu'en date du 21 novembre le projet de loi leur a été
envoyé et une lettre d'accompagnement signée par un fonctionnaire
du ministère.
M. Saintonge: La lettre a été envoyée
à qui, M. le Président?
M. Tardif: À tous les maires des
municipalités...
M. Saintonge: Des municipalités.
M. Tardif:... des 41 municipalités.
M. Saintonge: D'accord. L'autre problème...
M. Tardif: Je m'excuse. Est-ce que je peux poser une question,
moi aussi? Est-ce que nous avons eu, à la suite de l'envoi de ce projet
de loi et de la lettre aux 41 municipalités, des réponses de ces
municipalités?
Une voix: On n'a pas eu de réponse, mais nous avons eu une
rencontre...
M. Tardif: D'accord. Il va me donner la réponse et je vais
la donner ou si vous voulez venir ici...
M. Ciaccia: Pour les fins du Journal des débats, le
ministre se pose une question et c'est le ministre qui répond.
M. Tardif: Mettons que le député de Laprairie, qui
a posé la question, si on l'avait envoyé informer les villes, est
aussi intéressé de savoir si les villes ont répondu.
M. Saintonge: Sûrement, oui. M. Ciaccia: Oui.
M. Tardif: Est-ce que les villes ont répondu à cet
envoi?
Le Président (M. Beauséjour): Pour intervenir, il
faudrait donner votre nom...
M. Hargreaves: Mon nom est Daniel Hargreaves...
Le Président (M. Beauséjour):... et votre
titre.
M. Hargreaves:... fonctionnaire au ministère des
Transports. Nous avons rencontré 25% des municipalités, à
leur demande, les municipalités de la MRC de Deux-Montagnes, la semaine
dernière, justement. C'est à leur demande, parce que ces
municipalités sont en train de rédiger une entente
intermunicipale en vue de former leur futur conseil intermunicipal de transport
et, à cette occasion, on nous a demandé d'expliciter le contenu
du projet de loi 8 et, de toute évidence, elles sont tout à fait
en accord avec le projet de loi 8 qui va leur donner les pleins pouvoirs
à partir du 1er janvier 1986.
M. Fallu: Je peux également, M. le Président,
témoigner, pour ma part, que la journée même du
dépôt du projet de loi 8 en Chambre, j'ai expédié
à chacun des maires de mon comté, c'est-à-dire le CIT
Sainte-Thérèse, le projet de loi. Depuis, j'ai eu l'occasion de
m'entretenir avec chacun d'eux et le moratoire - comme je l'ai appelé ce
matin - qui repousse au 1er janvier 1986 la mise en place de leur propre CIT,
leur convient tout à fait, à merveille.
Je répète, même s'ils ne l'ont peut-être
jamais écrit dans des résolutions formelles de leurs conseils
municipaux, puisqu'ils n'ont pas encore eu à le faire du fait qu'ils
n'ont pas , encore mis sur pied leur CIT, ils ont publiquement indiqué,
auprès de la population - ici en cette Chambre en 1983 - leur intention
formelle d'agir, de prendre leurs responsabilités d'organisation du
transport, etc.
M. Saintonge: Ils n'ont pas le choix.
M. Fallu: Ce n'est pas qu'ils n'ont pas le choix, je regrette
infiniment. La responsabilité du transport en commun a toujours
été municipale partout, sauf chez nous, et nous avons joui d'une
situation privilégiée et, devant le devoir de répartition
et d'équité dans une société, ils sont prêts
à assumer cette responsabilité. D'autant plus qu'ils savent fort
bien que, chez nous, les citoyens ont été pénalisés
au niveau de la tarification pour la bonne et simple raison qu'ils ne pouvaient
pas recevoir leur juste part de subvention de la part du gouvernement alors que
tout le monde estime, dans le milieu, que, par le biais d'un CIT, par le biais
d'entente, nous pourrons recevoir une part. Le citoyen pourra voir la
tarification baisser du fait de la participation de la municipalité et
peut-être d'un meilleur ajustement des subventions venant du gouvernement
du Québec.
Le Président (M. Beauséjour): M. le
député de Laprairie.
M. Saintonge: Merci, M. le Président. J'ai compris que le
député de Groulx a répondu avant le temps a ma question.
Quand on dit qu'ils n'ont pas le choix, c'est vrai qu'ils ne l'ont pas s'ils
veulent donner un service. Ce que je veux quand même noter, c'est que,
bien souvent, on dit que le transport en commun est une responsabilité
municipale; la municipalité prend part à cela, mais le service de
transport en commun n'est pas une responsabilité municipale comme telle.
Les commissions de transport ont été créées... Par
exemple, pour la CTRSM, c'est sûr que les conseils des maires ont
participé à la commission de transport, mais, par exemple, ce ne
sont pas les municipalités qui ont organisé la commission de
transport sur la rive sud de Montréal ni dans la CTCRO. Ce
n'étaient pas les municipalités qui organisaient le transport. Il
y avait un administrateur qui était nommé et il avait des
pouvoirs accordés par la loi, etc. Indirectement, les
municipalités y ont
participé, je suis d'accord avec cela. Mais, aujourd'hui, on
change un peu ta problématique. À Laval, ce sont les élus
municipaux qui ont les prises de décisions et tous les pouvoirs au
niveau de la Commission de transport de la ville de Laval par
l'intermédiaire de la loi.
Cependant, tantôt, lorsqu'on m'a dit qu'ils sont en accord avec
cela et qu'ils sont bien heureux, je dirais ici, au Journal des débats,
qu'on a souvent entendu ces mentions dans le droit municipal. Je suis critique
aux affaires municipales; je n'ai pas été ministre des Affaires
municipales, mais cela fait deux ans et demi que je suis critique. Il suffit de
se promener un peu partout dans les municipalités du Québec de se
faire dire, parce qu'un projet de loi est là, qu'il n'y a pas de
réaction à une résolution d'un conseil municipal, qu'on
est contre quelque chose, qu'ils sont d'accord avec cela, c'est absolument
faux.
Dans ce cas, les municipalités n'ont pas le choix de dire
qu'elles sont d'accord ou pas. La loi va être changée, elles vont
prendre leurs responsabilités quand il sera temps. Dire qu'elles sont
entièrement en accord avec la loi, faire une conclusion de cause
à effet, je ne suis pas d'accord avec cela. Il suffit de regarder
purement et simplement au niveau du ministère des Affaires municipales,
toute la création des MRC, par exemple. Quand on disait que les
municipalités sont d'accord, à propos des 94 MRC, que personne ne
s'oppose, qu'il y en a seulement une couple qui ne sont pas contentes, ce n'est
pas vrai. Il y a plusieurs municipalités qui ont eu des objections
à faire valoir dans certains cas, je ne vous dis pas que c'est toujours
fondé, mais, dans toute décision, de toute façon, que le
gouvernement peut prendre, les municipalités peuvent avoir des
objections ou certaines recommandations qui pourraient être distinctes,
différentes. Mais si on ne le fait pas, cela ne veut pas
nécessairement dire qu'on est entièrement d'accord.
En ce qui concerne le transport en commun, si je veux revenir à
cela avec le CIT, je comprends que vous m'avez dit tantôt qu'il y a
quelque trois CIT en marche au niveau de la ville de Laval. Au niveau des CIT,
ils vont être subventionnées par le ministère. Pour mon
bénéfice personnel, est-ce que le ministre peut nous dire l'ordre
de grandeur de la subvention au niveau des CIT?
M. Tardif: Même chose que les autres, 75% des coûts
d'achat d'équipement, des garages, du fonctionnement.
M. Saintonge: Le fonctionnement, c'est un pourcentage des...
M. Tardif: C'est cela. (15 h 45)
M. Saintonge: II y a un problème, je ne sais pas de quelle
façon il peut se résoudre et cela m'intéresse. Cela peut
influencer et les municipalités hors territoire et la ville de Laval.
Quand on dit, par exemple, qu'il y aura un surplus d'autobus et possiblement un
surplus de chauffeurs, les CIT qui vont se créer auraient
peut-être intérêt à conclure un accord avec Laval.
Ils vont s'entendre sur un prix, à un moment donné...
M. Tardif: Oui.
M. Saintonge:... par rapport aux services à donner. Mais
on sait que, actuellement, la ville de Laval a des contrats, des conventions
collectives à respecter avec ses chauffeurs d'autobus. Est-ce que cela
pourrait être un élément important dans la
négociation d'une entente de services entre un CIT et la CTL ou la STL,
éventuellement? Cela pourrait être un élément
très important, à mon point de vue, c'est la question que je me
pose. Est-ce que cela ne pourrait pas être un élément
important? Le fait, par exemple, que Laval étant liée par des
conventions collectives, si l'entente se fait entre la STL et,
éventuellement, un CIT, au niveau du service, est-ce que les conventions
collectives avec le prix des chauffeurs et les avantages sociaux ne seront pas
transférées, à ce moment-là? La Commission de
transport de Laval, en donnant le service, ou le CIT, en donnant le contrat de
services à Laval, devra automatiquement prendre à charge les
responsabilités, d'une certaine façon, de Laval vis-à-vis
de ses chauffeurs. C'est peut-être d'une façon indirecte parce que
Laval va toujours rester responsable de ses chauffeurs. Mais si le coût,
par exemple, du paiement d'un chauffeur d'autobus est plus cher, par la
convention collective, par la CTL, cela peut être une incitation pour un
CIT à ne pas contracter avec la STL, mais plutôt à aller
vers un autre transporteur pour assurer le service.
Une affaire comme cela peut faire en sorte, à mon point de vue,
que Laval peut se trouver pénalisée d'une certaine façon
parce que le service qu'elle donne actuellement pourrait être trop
coûteux pour un CIT pour s'en prévaloir par entente avec la STL.
Cela favoriserait, à ce moment-là, l'octroi d'un contrat à
un autre transporteur.
Le Président (M. Beauséjour): Juste avant de vous
donner la parole, M. le ministre, je voudrais faire remarquer aux membres de la
commission que nous avons passé deux heures sur les remarques
préliminaires.
M. Saintonge: M. le Président, quand même, je dirai
que c'est le principe du projet de loi et on peut faire, à chaque
article, des discussions à n'en plus finir.
Le Président (M. Beauséjour): Non, non.
M. Saintonge: Mais j'aime autant qu'on le règle avant.
Le Président (M. Beauséjour): C'est juste pour la
réflexion pour qu'on ne l'oublie pas.
M. Tardif: Rapidement là-dessus...
Le Président (M. Beauséjour): Je passe la parole au
ministre.
M. Tardif:... M. le Président, il peut y avoir tellement
une grande diversité de situations. Par exemple, le CIT d'un groupe de
municipalités de la rive nord, par contrat de services, demande à
Laval de lui fournir du transport en commun. Les chauffeurs restent des
employés de la ville de Laval. C'est un contrat qui lie le CIT et la
5TL. Donc, à ce moment-là, les problèmes posés par
le député en matière de contrats de travail ne se posent
pas.
Je pense qu'on peut assister à une très grande
diversité de situations. Je suis prêt à offrir les bons
offices du ministère pour aider à négocier toute
espèce d'entente. On sait qu'il y a eu les cas des retraits de la CTRSM,
de la CTCUM, etc. Ce n'est quand même pas la première fois que
nous vivons de semblables situations. Je pense que, d'une façon
générale, cela s'est passé de façon
civilisée sur la rive sud et sur le territoire desservi par la CTCUM. Je
ne pense pas qu'on ait entendu dire, malgré ces retraits de vastes
territoires, qu'il y ait eu des problèmes majeurs, ce qui ne veut pas
dire qu'il n'y en a pas eu du tout. Tantôt, le député a
dit: On dit que les villes sont d'accord. Je pense que ce avec quoi les villes
sont d'accord - et c'est de cela que le député de Lapralrie devra
convenir avec moi, peut-être pas sur le libellé de tous les
articles, sûrement, je le lui concède - ce que les élus
m'ont dit et ce qu'on leur a dit, en tout cas, c'est que c'est à eux
qu'il appartient de décider de la quantité et de la
qualité des services qu'ils veulent; donc, de se taxer en
conséquence. Or les élus nous disent ceci: M. le ministre,
actuellement, ce sont des administrateurs nommés par Québec qui
gèrent un service public - le transport en commun - qui fait des
déficits et pour lesquels, à Laval, nous devons aller
prélever des taxes et nous n'avons pas un mot à dire sur le
niveau, la qualité et la quantité des services. C'est cela que
nous disent les élus.
M. Saintonge: 5ur le principe, on est complètement
d'accord avec cela, mais ce n'est pas cela qu'on touche actuellement, M. le
ministre...
M. Tardif: D'accord.
M. Saintonge:... avec le service hors municipalité, hors
Laval.
M. Tardif: C'est le même principe qui vaut à rebours
pour les autres villes aussi, qui vous disent que, pour elles, c'est le
contraire.
M. Saintonge: Elles ne paient pas, ce sont les citoyens qui
paient.
M. Tardif: Oui, mais, à ce moment-là, ce que le
député nous demande, en supposant que Laval décide de
continuer du service et donc, en quelque sorte, presque avoir un droit
d'imposer un niveau de taxes dans ces villes-là...
Une voix: Non, non.
M. Saintonge: Je n'ai pas demandé cela.
M. Tardif: Non, mais ce serait cela, l'effet indirect: obliger
les villes à payer.
M. Saintonge: Bien non.
M. Tardif: Ce serait cela: obliger les villes de la rive nord
à payer sans avoir un impact... Écoutez, on a devant nous un
projet qui, encore une fois, je pense, remet aux élus de la ville de
Laval...
M. Saintonge: C'est d'accord.
M. Tardif:... qui a ceci de particulier: c'est une MRC en plus;
c'est une entité en soi... Est-ce qu'on pourrait, M. le
Président, sans vouloir bousculer cette commission...
M. Saintonge: Non, M. le Président, on est d'accord avec
cela. Je ne voudrais pas non plus qu'on m'impute des paroles que je n'ai pas
dites. Je n'ai pas mentionné que je voudrais qu'on continue de cette
façon: donner à la ville de Laval le pouvoir d'imposer une taxe
sans qu'elle ait un droit de regard. Ce n'est pas ce que je veux.
M. Tardif: D'accord.
M. Saintonge: C'est simplement au niveau... Je voulais m'assurer
que... Le projet de loi, à mon point de vue, sur le premier principe,
comme on l'a dit, comme mon collègue de Mont-Royal l'a dit - je l'ai
répété; une grande partie de mon discours portait
là-dessus... Le fait qu'à Laval on responsabilise les élus
municipaux à ce niveau, c'est excellent. On est d'accord avec cela. Je
pense qu'on en avait parlé au moment de la CTCRO en commission
parlementaire et des suggestions avaient été faites par mon
collègue de Hull pour
augmenter même certaines possibilités au niveau des
comités conjoints.
Le deuxième point important qu'on voulait vérifier, c'est
de s'assurer que la ville de Laval n'ait pas une perte quelconque à
cause d'un surplus de matériel ou d'un surplus de chauffeurs, d'une
part. Ce qui m'intéresse au niveau des autres municipalités qui
devront former un CIT, c'est que ces municipalités avaient
été informées, qu'elles étaient ' au courant,
qu'elles ont accepté cela et que des démarches ont
été entreprises, d'une part. C'est 86.
Il y a aussi un autre point qu'il ne faut pas oublier. Dans la loi 46,
j'ai fait une intervention pour mentionner un point extrêmement
important. Le gouvernement peut quand même, par un certain pouvoir
d'arbitrage, obliger une municipalité qui ne voudrait pas participer
à un CIT à être incluse quand même dans un CIT et
à y participer. Donc, la municipalité n'est pas tout à
fait libre. Quand on dit que la municipalité est libre d'y
adhérer ou non, dans certains cas, le gouvernement peut, par son pouvoir
d'arbitrage, un pouvoir ni plus ni moins d'ingérence, forcer une
municipalité à venir participer à un CIT même si
elle ne veut pas, parce que ce serait essentiel au niveau du service pour ces
citoyens ou autrement que le coût du service... Ils pourraient se
prévaloir du service en sortant du territoire d'une certaine
façon. Comme le ministre l'a expliqué à l'époque,
il suffirait que quelqu'un traverse un coin de rue pour aller prendre un
autobus et dire: Chez nous, on ne paie pas de dépenses de transport en
commun. Il y a des points de ce genre, mais il reste quand même qu'il y a
un pouvoir d'intervention du gouvernement dans ce sens au niveau de la
création d'un CIT. Je ne dis pas, en principe, qu'il ne faut pas arriver
à certains arrimages pour corriger des situations de fait, mais, au
niveau de l'autonomie municipale, quand on dit que les municipalités ont
pleine liberté, je voudrais quand même dire que, dans certains
cas, une municipalité peut bien ne pas avoir la liberté
d'adhérer ou non au CIT. On peut la forcer à participer au
CIT.
M. Tardif: Une.
M. Saintonge: Une. Plus que cela, une fois que la
municipalité est rendue dans un CIT, on sait que, pour en ressortir, ce
n'est pas aussi facile que d'y entrer. Cela prend l'accord unanime pour en
ressortir, je pense, si mon souvenir est exact. Pour arrêter un service
qu'un CIT donne, cela prend l'accord unanime de l'ensemble des
municipalités. À ce moment-là, quand c'est parti, on ne
sort pas comme on veut. De ce point de vue, c'est simplement une mise en garde
pour d'autres municipalités qui vont avoir à se conformer
à la loi 46 et aux exigences de cette loi.
M. Fallu: M. le Président, j'aimerais, néanmoins,
rappeler que cette obligation qui serait faite par le gouvernement à une
municipalité de faire partie d'un CIT, ce serait un geste qui serait
posé, comme le prévoit la loi 46, à la suite d'une demande
des autres municipalités en fonction des services à donner.
M. Saintonge: D'accord. M. le Président, on parle...
Une voix: Un instant. M. Saintonge: Ah! oui!
M. Fallu: Oui, mais peut-on, pour une fois, comprendre qu'il
s'agit de la responsabilisation des élus et que le gouvernement arrive
à la fin, même lorsqu'il s'agit de déterminer la
géographie du CIT?
Le Président (M, Beauséjour): M. le
député de Laprairie.
M. Saintonge: M. le Président, je parlais au ministre dans
ce sens. Le député de Groulx m'a répondu. C'est
peut-être vrai, mais ce que je voulais quand même noter, c'est
qu'on sait, d'une part, qu'on parle... Ce matin, on a dit que c'était
volontaire, si la municipalité voulait y adhérer elle-même
ou non. Je cite un cas dans la loi où ce n'est peut-être pas
toujours volontaire, où les 48 municipalités concernées
ont peut-être un mot à dire qu'on n'a pas entendu. On voulait
s'assurer, à tout le moins, que le point de vue des municipalités
a été considéré. Je ne sais pas, je n'ai pas les
données. Le ministère est beaucoup mieux placé que moi
pour établir ces faits, mais voici une des choses que je me demande:
Est-ce que le coût du transport en commun au niveau des
municipalités qui vont se regrouper en CIT, par rapport au coût
actuel, à partir de 1986, va être le même? Ne sera-t-il pas
plus élevé? Est-ce que cela va coûter plus cher par rapport
à ce qui existe présentement ou moins cher? Je ne le sais pas. Je
n'ai pas les données là-dessus. Mais il reste qu'on peut se poser
quand même la question et se demander si les études l'ont
déterminé, car je ne le sais pas. C'est une des craintes que
j'avais.
Actuellement, les municipalités ne participant pas au
déficit, c'est le gouvernement qui les finance, c'est Laval qui les
finance par l'intermédiaire de la CTL. Éventuellement, les
municipalités n'auront pas le choix. Le Conseil intermunicipal de
transport va exister. Les déficits vont être là. Les
municipalités devront payer un certain pourcentage du déficit et
répartir
cela à leurs citoyens.
L'utilisateur actuel va peut-être y trouver un avantage en payant
moins cher son entrée dans l'autobus, je ne le sais pas. C'est possible
qu'on diminue les coûts en les répartissant à l'ensemble
des gens. C'est un service. D'une certaine façon, on vient socialiser un
service à ce moment. Ce n'est pas l'utilisateur qui paie. Cela va
être l'ensemble des citoyens qui vont assumer un certain coût. Cela
peut être valable. On va me dire, d'autre part, qu'au point de vue
municipal, s'il y a un service de transport en commun, cela augmente la valeur
potentielle de la maison, l'évaluation foncière, on peut revendre
plus cher sa maison. C'est vrai. Il y a des points qui peuvent être
véridiques là-dessus. Il reste que cela va changer tout le mode
d'exploitation et le mode de répartition du coût du transport en
commun. Est-ce que, en fin de compte, on aura avec une telle proposition un
coût moindre dans ces municipalités que ce qu'on a actuellement?
Je ne le sais pas. C'est la question que je me posais. J'imagine que le
ministre ou le ministère a dû faire les études en
conséquence et en informer les municipalités. Il y a des
projections qui ont dû être établies là-dessus.
M. Tardif: Ce que je peux répondre au député
là-dessus à ce moment-ci, c'est que le coût peut être
ou bien égal ou bien supérieur ou inférieur selon ce que
les élus municipaux décideront comme niveau de services. À
l'heure actuelle, ils n'ont pas à décider le niveau de services
à donner. À partir du moment où, n'ayant pas à
décider le niveau de services. On l'a vu dans le cas des villes
desservies par la CTCUM, mais néanmoins étant cotisées
pour payer une part, elles ne l'ont pas pris. De sorte que,
présentement, il se pourrait que cela coûte moins cher à
partir du moment où la décision est prise par elles d'offrir un
service, par exemple, qui ne justifie pas un autobus à 47 places dans
certains quartiers de municipalités. À ce moment, on pourrait
très bien concevoir d'offrir un service et néanmoins qu'il soit
moins coûteux que les formules traditionnellement utilisées.
M. Saintonge: II y a peut-être quand même des
projections. Je ne sais pas si cela peut être réalisé. Avec
l'expérience d'autres endroits, on a dit qu'il y a huit CIT qui ont
été autorisés récemment. J'imagine qu'en
étant autorisés, il a dû y avoir des projections de
dépenses, des projections de coûts de services qui seraient
donnés, ce que cela va coûter dans le cas présent pour les
municipalités hors du territoire de Laval. Est-ce que, dans
l'élaboration d'un projet, dans les discussions entamées au
niveau des CIT, si on regardait avec un service équivalent à ce
qu'on a actuellement, pas plus, pas moins, le même service qui est
donné jusqu'à maintenant, est-ce que le coût, si on
crée une commission intermunicipale de transport, avec une
administration différente, un contrat avec un autre transporteur, est-ce
que cela va se trouver à augmenter le coût actuel du transport ou
pas?
M. Tardif: Â service égal, la réponse est non
parce que c'est sous forme de contrat de services, à ce moment. Au
contraire, il y a une diminution pour la municipalité ou la commission
de transport qui fournit le service, étant donné qu'il y a plus
de monde à participer au financement.
M. Saintonge: II y a plus de monde à participer au
financement parce que c'est la municipalité qui l'assume.
M. Tardif: Oui, parce qu'à l'heure actuelle c'est le cas
de Laval.
M. Saintonge: En gros, je voulais dire...
M. Tardif: Il y a 40 municipalités desservies qui ne
contribuent pas actuellement. D'accord? À partir du moment où ces
40 municipalités, dans l'hypothèse que cela resterait la
même chose et que ces municipalités concluraient une entente de
services avec Lavai, elles devront payer leur écot, ce qui
réduira et la contribution de ville de Laval et celle du gouvernement
effectivement.
M. Saintonge: Et possiblement de l'usager, je suppose. J'imagine
que, dans ces cas...
M. Tardif: Et possiblement celle de l'usager aussi, je
suppose.
M. Saintonge: Je comprends le problème. Je vais vous dire
honnêtement que, chez nous, sur la rive sud de Montréal, quelqu'un
qui prend l'autobus à Côte-Sainte-Catherine, cela va lui
coûter 2, 95 $, si je ne me trompe pas, pour se rendre au métro.
Cela lui coûte pratiquement 3 $. C'est un étudiant qui m'a dit
cela la semaine dernière. Le jeune, qu'est-ce qu'il fait? Il part de
Côte-Sainte-Catherine, il marche pour aller prendre l'autobus un peu plus
loin que chez lui ou il fait du pouce parce que, s'il prenait l'autobus de la
CTRSM, le transport régulier, c'est 0, 95 $. Partir d'un peu plus loin,
évidemment, il y a une certaine distance. Si on regarde la limite de
distance parcourue par la personne, pour une distance équivalente, cela
peut coûter 0, 95 $ à quelqu'un et 3 $ à l'autre.
L'étudiant à qui cela coûte 3 $, qu'est-ce qu'il fait? Il
prend ses jambes et il fait du pouce. Il se débrouille comme il peut.
À Laval, on peut arriver au même problème. L'usager va
peut-
être payer moins cher, mais c'est la population qui va... La dette
va se répartir sur l'ensemble des municipalités, probablement.
Dans ce sens-là, la municipalité - vous allez l'admettre avec moi
- va avoir une obligation financière plus grande qu'elle ne l'avait
antérieurement. (16 heures)
M. Tardif: Ou bien, dans le cas de la municipalité de
Laprairie, se joindre au CIT desservi par la CTRSM plutôt qu'avec l'autre
groupe. C'est une autre hypothèse.
M. Saintonge: Non, ce n'était pas Laprairie. Je veux
corriger quand même parce que Laprairie, c'est dans mon comté,
mais c'était quelqu'un de Côte-Sainte-Catherine qui est juste
voisin.
M. Tardif: Oui, d'accord.
M. Saintonge: Donc, à toutes fins utiles, vous me
confirmez, par les études que vous avez pu mener au ministère
dans ce sens, que le coût du service ne sera pas plus
élevé, finalement, par un CIT qu'actuellement pour un niveau de
service égal.
M. Ciaccia: Ce serait une grosse affirmation à faire.
M. Tardif: Toutes choses étant égales par ailleurs,
si vous aimez mieux.
M. Ciaccia: Sachant que cette affirmation ne peut pas être
prouvée ou désapprouvée, vous pouvez faire une affirmation
de même, parce que ce n'est pas contestable, aujourd'hui.
M. Saintonge: Je veux dire aussi, M. le Président, que,
pour avoir assisté à certaines informations publiques sur le
transport en commun dans certaines municipalités, on ne peut pas dire
non plus qu'unanimement les municipalités étaient très
heureuses, à un moment donné, de se voir confier des obligations
au niveau du transport en commun qui apportaient des coûts
excédentaires à leurs budgets municipaux. Ce n'était pas
tout à fait unanime dans l'ensemble des municipalités. Je
comprends qu'elles ont des surplus, mais les surplus que les
municipalités réalisent, c'est dans le cadre de leurs
opérations et, là-dessus, je dois dire une chose qui est
évidente. J'en ai parlé à l'occasion d'un projet de loi
antérieur en Chambre, le projet de loi 6. H suffit de regarder dans le
milieu municipal, d'aller faire un tour. Si elles ont actuellement des surplus
dans leurs coffres, elles savent bien qu'à brève
échéance ces surplus vont fondre comme neige au soleil. On n'a
qu'à penser à toute la problématique de l'assainissement
des eaux qui hante les élus municipaux. Je pense qu'il ne faut pas se
fermer les yeux. J'en discutais encore une fois en fin de semaine avec des
représentants de certaines municipalités et, là-dessus,
ils disent: Les surplus ne comptent pas. On n'en a pas gros dans nos coffres.
Ils ne seront pas là longtemps. C'est pour ça qu'il ne faut pas
non plus penser, au niveau du transport en commun... C'est une charge
supplémentaire qui est imposée au niveau de la
municipalité, celle de redistribuer entre les citoyens un montant
d'argent. Le gouvernement va peut-être payer moins cher, mais les
coûts des municipalités vont être augmentés
là-dessus, au niveau de la taxation de leurs concitoyens.
Le Président (M. Beauséjour): Cela va? Est-ce qu'on
procède à l'étude article par article?
M. Ciaccia: Oui, M. le Président.
Étude détaillée
Constitution
Le Président (M. Beauséjour): J'appelle l'article
1. M. le ministre.
M. Tardif: M. le Président...
Le Président (M. Beauséjour): Adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
M. Tardif:... à moins qu'il n'y ait des commentaires ou
des questions.
Le Président (M. Beauséjour): J'appelle l'article
2.
M. Ciaccia: À l'article 2, je veux juste noter que le
gouvernement ou le ministre ne veut pas s'engager, dans le projet de loi,
à compenser la ville de Laval pour les sommes qu'elle a dû
investir lors de l'expropriation des compagnies privées, mais le
ministre s'engage à donner une lettre...
M. Tardif: Une lettre d'intention au conseil municipal de
Laval.
M. Ciaccia:... d'intention. Oui.
Le Président (M. Beauséjour): Est-ce que l'article
2 est adopté?
M. Tardif: Adopté.
M. Ciaccia: Attendez une minute. Oui, adopté.
Le Président (M. Beauséjour): Adopté.
J'appelle l'article 3.
M. Tardif: II y a un papillon?
M. Ciaccia: Attendez, attendez! L'article 2, juste un instant! Je
veux juste revenir un instant à l'article 2.
M. Tardif: Essentiellement, M. le Président, l'article 3
reprend la loi actuelle...
M. Ciaccia: D'accord. L'article 2 est adopté.
M. Tardif: Pardon?
M. Ciaccia: Non, non. L'article 2 est adopté.
M. Tardif: D'accord.
Le Président (M. Beauséjour): Est-ce que la
commission est d'accord pour rouvrir l'article 2?
M. Tardif: Oui, d'accord.
M. Ciaccia: Non, non, il est adopté.
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Beauséjour): Adopté.
D'accord. Article 3?
M. Ciaccia: Adopté.
Organisation
Le Président (M. Beauséjour): Adopté.
Article 4?
M. Ciaccia: On va aller plus lentement.
À l'article 4, est-ce que les nominations se feront par voie de
résolution ou de règlement?
M. Tardif: C'est une bonne question. J'imagine que le conseil
municipal a le pouvoir de nommer par résolution.
M. Ciaccia: Alors, cela va être par résolution. Il y
a moins de formalités quand c'est par résolution plutôt que
par règlement. Par règlement, ils doivent publier. Ça va
se faire vite.
Le Président (M. Beauséjour): Mme la
députée de Chomedey.
M. Tardif: La rapidité qu'ils voudront lui donner.
Mme Bacon: Je reviens aux questions que j'ai posées au
ministre, M. le Président, concernant une nomination possible d'un
membre représentant les Basses-Laurentides, par exemple, ou les
municipalités qui se joindraient à la STL. Est-ce qu'à ce
moment- là il serait nommé par résolution des conseils
municipaux? Est-ce qu'on va prévoir...
M. Tardif: Il faudrait...
Mme Bacon:... dans la loi ou si on doit penser que ce sera tout
à fait en dehors de cette loi-là?
M. Tardif: Il faudrait rouvrir la loi et prévoir, à
ce moment-là, le poids relatif de chacun des membres, le mode de
représentation, etc. Comme je vous le dis, il me fera plaisir de
déposer un projet de loi qui viendra avaliser une entente semblable qui
sera intervenue.
M. Ciaccia: L'article 4 est adopté.
Le Président (M. Beauséjour): L'article 4 est
adopté. J'appelle l'article 5.
M. Ciaccia: Est-ce qu'il y a une raison pour le mandat de deux
ans? Est-ce que vous avez considéré un mandat de la même
durée que...
M. Tardif: Les mandats des élus municipaux étant de
quatre ans, il nous a semblé que ceci pouvait permettre au conseil
municipal d'assurer une certaine rotation s'il le désirait. C'est lui
qui va décider. Pardon?
Mme Bacon: Un petit bonbon à chacun.
M. Tardif: Enfin, M. le Président, je pense que le
conseil, de la même manière, pourrait décider de reconduire
ceux de ses membres qui ont fait un excellent travail.
Le Président (M. Beauséjour): M. le
député de Laprairie.
M. Saintonge: On dit que le mandat est de deux ans. Le projet de
loi ne dit pas que le mandat est renouvelable. Est-ce qu'on ne pourrait pas
mentionner que le mandat peut être renouvelé?
Le Président (M. Beauséjour): M. le ministre.
M. Tardif: Je me demande si c'est nécessaire de
préciser cela.
M. Saintonge: D'accord, "nommé à nouveau",
ça implique... D'accord, c'est couvert par l'article 6, je n'avais pas
noté cela.
M, Tardif: C'est ça.
M. Saintonge: En fait, c'est un mandat de deux ans, mais
ça peut permettre de changer, dans le fond, au bout de deux ans...
M. Tardif: C'est ça.
M. Saintonge:... ou de faire une rotation, mats, en tout cas, si
le gars fait un bon travail, s'il est renseigné sur la situation, on va
renouveler son mandat, évidemment.
M. Tardif: Par ailleurs, un conseil municipal qui nommerait
quelqu'un pour quatre ans, il est là pour la durée de son mandat
et il est pris avec son membre. Je pense que ça donne de la souplesse au
conseil.
Le Président (M. Beauséjour): M. le
député de Mont-Royal.
M. Ciaccia: Est-ce possible - ça me vient à
l'idée - que le conseil, dans sa dernière année, puisse
faire des nominations?Y a-t-il quelque chose dans le projet de loi
qui empêcherait ça?
M. Tardif: II y a quelque chose dans le projet de lot qui dit
qu'il cesse d'être membre du conseil de la STL lorsqu'il cesse
d'être membre du conseil municipal de Laval, je pense. C'est l'article 7:
"Un membre du conseil d'administration cesse de l'être lorsqu'il cesse
d'être un membre du conseil de la ville de Laval. "
Le Président (M. Beauséjour): L'article 5 est-il
adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Beauséjour): Adopté.
J'appelle l'article 6.
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Beauséjour): L'article 6 est
adopté. J'appelle l'article 7.
M. Tardif: Ça répond à la question
posée par le député.
M. Ciaccia: C'est ça.
Le Président (M. Beauséjour): L'article 7 est-il
adopté?
M. Ciaccia: Adopté. M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Beauséjour): Adopté.
J'appelle l'article 8.
M. Saintonge: Pourquoi les 90 jours?
M. Tardif: C'est cela. C'est une disposition reprise du droit
municipal qu'on retrouve dans certaines dispositions. Si la personne,
évidemment, n'assiste pas pendant trois mois aux réunions du
conseil, à moins de cas de force majeure, on peut présumer qu'il
y a peut-être une perte d'intérêt et, en l'occurrence... En
plus de cela, me dit-on, cela fait partie des dispositions que Laval nous avait
demandé d'introduire.
M. Saintonge: Je sais qu'au niveau de la Loi sur les cités
et villes ou du Code municipal il y a des dispositions en ce sens, mais les cas
de force majeure peuvent, je pense, s'expliquer. Ici, il n'y en a pas de
mentionnés.
M. Tardif: Oui, il y a quelque chose dans les cas de force
majeure, je m'excuse, deuxième alinéa.
Une voix: Oui.
M. Tardif: "II y a vacance de son poste à compter de la
fin de la première assemblée qui suit les 90 jours sauf si,
à cette assemblée, les autres membres du conseil d'administration
sont d'avis qu'il a été dans l'impossibilité en fait
d'assister aux assemblées du conseil. " Quelqu'un qui, pour une raison
de force majeure, ne pourrait pas assister aux réunions du conseil en
fait la preuve, etc. Cela me paraît...
M. Saintonge: Normalement, si quelqu'un, par exemple, devient
non-membre d'un conseil municipal par défaut, parce qu'il aurait omis,
pendant tant de temps, d'assister à une assemblée - je ne me
souviens pas exactement du temps, disons que c'est 90 jours - s'il n'est plus
membre du conseil municipal, son mandat au conseil d'administration de la STL
prend fin automatiquement. Pourquoi y a-t-il obligation de dire. Le conseil lui
confie un mandat tant et aussi longtemps que dure son mandat de conseiller? Si
c'est deux ans, on se fie à cela. Si, effectivement, il n'était
plus membre du conseil à cause de son impossibilité d'assister
à des réunions pendant 90 jours au niveau du conseil municipal,
il perd également son droit de siéger au conseil
d'administration. On veut couvrir la même chose que ce que couvre la Loi
sur les cités et villes dans le fond, mais on inscrit une disposition
spéciale là-dedans qui pourrait peut-être faire en sorte...
La question que je me pose est celle-ci: Si, dans la Loi sur les cités
et villes à laquelle Laval est sujette, il y avait possibilité
pour un membre du conseil, qui était absent pendant un certain temps, de
demeurer membre parce que la raison évoquée était
admissible, on pourrait se trouver devant une situation où, demeurant
membre du conseil municipal, son mandat lui serait retiré, d'autre part,
comme membre de la STL. Cela deviendrait peut-être un peu curieux que,
dans un cas, il
perde l'admissibilité au niveau de la STL et que, dans un autre,
il ne la perde pas au niveau du conseil municipal.
M. Tardif: M. le Président, encore une fois, étant
donné que le deuxième alinéa prévoit les cas de
force majeure, si une personne ne se présente pas pendant trois pas et
ne donne aucune espèce de raison, à ce moment-là... Mais
si elle donne des raisons qui satisfont le conseil, il me semble que cela va de
soi. Je veux dire, il faut penser qu'on a un conseil d'administration de cinq
membres qui va administrer un budget de 40 000 000 $. S'il y a
désintéressement au point que, sans raison aucune quelqu'un ne
participe pas, il me semble que...
M. Saintonge: D'accord, cela va. La question que je me posais,
c'était de savoir s'il y avait une raison spéciale. C'est pour
cela que je vous donne un éclaircissement là-dessus.
M. Tardif: En tout cas, Laval nous a demandé cela et le
ministère des Affaires municipales s'est assuré de la concordance
avec l'économie du droit municipal.
M. Saintonge: D'accord.
Le Président (M. Beauséjour): L'article 8 est-il
adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Beauséjour): Adopté.
L'article 9?
M. Ciaccia: Qu'arriverait-il s'il y avait démission en
bloc?
M. Tardif: Dans le cas d'une démission en bloc, le conseil
municipal de Laval a le pouvoir de remplacer les cinq membres.
M. Ciaccia: Oui, mais les 60 jours? II a 60 jours pour le faire.
Ce voudrait dire que, durant ces 60 jours, il est possibible qu'il n'y ait pas
de conseil d'administration.
M. Tardif: Oui, mais il n'est pas obligé d'attendre 60
jours. Une réunion du conseil municipal peut être convoquée
comme telle.
M. Ciaccia: Oui, parce que la notion de parti politique au niveau
municipal que votre gouvernement...
M. Tardif: II l'a reconnue.
M. Ciaccia:... a introduite dans nos lois pourrait avoir comme
conséquence qu'il y ait opposition et que le conseil ne soit pas
pressé de former le conseil.
M. Tardif: On va présumer. Il y a 21 conseillers à
Laval, si ma mémoire est bonne.
M. Ciaccia: II peut y avoir des chicanes. Cela arrive.
M. Tardif: Pardon?
M. Ciaccia: Des chicanes peuvent arriver.
M. Tardif: Oui.
M. Saintonge: Oui. Il y en a eu une bonne à Laval, il n'y
a pas longtemps.
M. Ciaccia: Laval, à Saint-Léonard. Il y a des
chicanes dans beaucoup de municipalités. {16 h 15)
M. Tardif: M. le Président, M. le Président.
M. Ciaccia: Ce n'est pas comme à l'Assemblée
nationale, ils ne s'entendent pas entre eux. L'harmonie qui règne
à l'Assemblée nationale, ce n'est pas la même chose. Ils ne
prennent pas exemple sur nous.
M. Tardif: On peut par analogie, n'est-ce pas, considérer
le conseil de ville de Laval, avec ses 21 membres du conseil, comme
étant le conseil d'administration et le conseil de la STL comme
étant l'espèce de comité exécutif Qu'il y ait des
divergences de vues et que l'hypothèse soulevée d'une
démission en bloc des cinq membres, je ne pense pas que les cinq membres
au sein du conseil de la STL seraient nécessairement cinq adversaires
politiques. On peut penser qu'il y aurait un éventail. Cela est au choix
du conseil. Les conseillers vont élire les membres.
Mme Bacon: Ils vont, ils viennent. M. Tardif: Est-ce
que...
M. Saintonge: Qu'est-ce qui arriverait de l'administration
courante, du conseil d'administration, à supposer que les membres
démissionnent en bloc? On se retrouve devant l'hypothèse que,
pendant un certain temps, il n'y a personne qui est membre du conseil
d'administration. Qui a charge à ce moment-là en lieu et place du
conseil d'administration? II n'y a rien de prévu en ce sens-là
dans la loi.
M. Tardif: C'est le conseil de ville de Laval.
M. Saintonge: C'est le conseil de ville, mais si les membres du
conseil d'administration ne sont pas nommés, il
pourrait y avoir un problème avec l'administration municipale au
niveau du conseil, qu'ils s'entendent pour nommer quelqu'un à
défaut de quorum. Prenez un exemple. Si les gens ne se présentent
pas à une assemblée spéciale, il n'y a pas quorum et ils
ne pourraient pas prendre une décision valable pour nommer des
personnes. On a déjà vu des conseils municipaux - je ne veux pas
dire que c'est le cas actuellement - où le maire, par exemple, qui
était en place avec une certaine équipe, il y a plus de
conseillers d'Opposition que de conseillers de son côté, il faut
qu'il fonctionne là-dedans. Les gens ne se présentent pas
à une assemblée pour nommer certains conseillers. On se trouve
à être en difficulté. Est-ce qu'il y a une disposition
qu'on pourrait prévoir que, dans un tel cas, le maire a une
responsabilité particulière jusqu'à la sanction de la
nomination d'un nouveau conseil d'administration, parce qu'il y a des pouvoirs
à être exercés qui pourraient en principe ne pas être
exercés pendant cette période-là? C'est peut-être
une question qui apparaît fort hypothétique à ce moment-ci,
mais vous admettrez...
M. Tardif: Bien, écoutez...
M. Saintonge:... que cela peut fort bien arriver.
M. Tardif: Oui. La Loi sur les cités et villes permet
effectivement au maire, dans des situations d'urgence, de prendre un tas de
mesures, d'engager des dépenses ou des deniers publics, quitte à
les justifier par la suite devant le conseil. En cas de bris de conduites, bris
de ci, bris de ça, le maire a...
M. Saintonge: Les dépenses d'urgence.
M. Tardif:... des pouvoirs extraordinaires d'urgence. À
défaut, par le conseil ou le maire, d'assumer ses pouvoirs d'urgence
à l'égard de ce qui se passe dans sa municipalité, c'est
la Commission municipale et le ministre des Affaires municipales qui ont un
pouvoir de tutelle. Ce n'est pas le ministre des Transports. Je pense
que...
M. Ciaccia: Cela n'empêchera pas les autobus de rouler.
M. Tardif: Écoutez, il va y avoir un directeur
général qui à l'intérieur de son budget va
l'administrer, non?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Beauséjour): Est-ce que l'article
9 est adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Beauséjour): L'article 10.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Beauséjour): L'article 10 est
adopté. L'article 11.
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Beauséjour): Adopté.
L'article 12?
M. Ciaccia: C'est le conseil qui nomme le président, ce
n'est pas...
M. Tardif: Le conseil. C'est ça.
M. Saintonge: Le conseil, quand il va nommer les membres, les
cinq membres, il va affecter un membre comme président. Il va nommer M.
Untel président de la commision de la société de
transport, du conseil d'administration, et les autres simplement membres. Si le
président démissionne, il démissionne du conseil
d'administration automatiquement, parce qu'il n'est pas nommé membre,
mais il est nommé président du conseil d'administration. Est-ce
que je comprends cela ou si...
M. Tardif: La commission est formée de cinq membres -
dont, évidemment, un président - composée de cinq membres
dont un président. Les cinq sont d'abord membres du conseil de la STL,
et il y en a un qui, en plus de cela, agit comme président. Il est tout
à fait possible que, démissionnant comme président, il
puisse être membre de la STL.
M. Saintonge: Parce qu'il pourrait arriver qu'un individu soit
nommé par le conseil municipal parce qu'on veut l'avoir comme
président de la commission de transport, de la société de
transport, au conseil d'administration. On le nomme à la
société de transport non pas comme membre du conseil, mais comme
président. Si, lui, pour un motif ou un autre décidait de
démissionner, c'est possible pour lui à ce moment-là de
démissionner, c'est possible pour lui, à ce moment-là, de
démissionner de son poste de président. Il pourrait, même
s'il a été nommé à titre de président de la
commission de transport, démissionner uniquement de son poste de
président et rester membre? Selon le mandat, en l'ayant nommé
président, automatiquement, on l'a nommé membre du conseil
d'administration pour deux ans?
M. Tardif: Je pense qu'il est possible, en effet, de scinder les
deux. Il est nommé
membre. C'est l'article 12 comme tel. C'est celui où on est rendu
et qu'on discute.
Le Président (M. Beauséjour): Oui, oui. M.
Tardif: Oui.
Le Président (M. Beauséjour): Nous sommes à
l'article 12.
M. Tardif: "Le président peut démissionner à
titre de président de la façon prévue - donc
démissionner comme président, pas comme membre du conseil...
M. Ciaccia: On a d'autre chose à faire que seulement lire
les lois. On est occupé, nous autres.
M. Tardif:... au deuxième alinéa de l'article 9 et
le conseil de la ville de Laval désigne alors un nouveau
président parmi les autres membres du conseil d'administration, dans un
délai de 60 jours... " Alors, il démissionne comme
président et pas nécessairement comme membre.
M. Saintonge: Non, mais, quand même, il y a un
détail important parce que cela ne m'apparaît pas tout à
fait clair. C'est parce qu'on dit qu'on nomme...
M. Tardif: Cinq membres.
M. Saintonge:... cinq membres...
M. Tardif: Dont un président.
M. Saintonge:... dont un président.
M. Tardif: Alors, ils sont nommés membres du conseil
d'administration...
M. Saintonge:... membres.
M, Tardif:... de la STL, exactement comme celui qui vous parle
est élu député et est nommé ministre. Il peut
démissionner comme ministre et rester député. Enfin, on
l'a vu...
M. Saintonge: Ce n'est pas par les mêmes personnes,
là.
M. Ciaccia: Ce n'est pas pour les mêmes raisons non
plus.
M. Saintonge: Vous n'avez pas été élu
ministrel
M. Ciaccia: Il n'y a pas de scission idéologique à
Laval.
M. Saintonge: En tout cas, c'est une précision qu'il est
impartant de noter. Je comprends de cela que quelqu'un peut démissionner
de son poste de président, mais rester quand même membre de la
commission de transport. Le conseil ne pourrait pas, s'il démissionne de
son poste de président, lui dire: On va nommer quelqu'un d'autre au
conseil d'administration à ta place. La personne en question demeure
toujours membre de la commission, même si elle démissionne de son
poste de président. D'accord.
Le Président (M. Beauséjour): L'article 12 est-il
adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Beauséjour): Adopté.
L'article 13?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Beauséjour): Adopté.
L'article 14?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Beauséjour): Adopté.
L'article 15?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Beauséjour): Adopté.
L'article 16?
M. Ciaccia: À l'article 16, est-ce que le ministre peut
nous dire pourquoi il n'aurait pas prévu un vote
prépondérant du président en cas d'égalité
des voix? Vous semblez perplexe. La ville avait demandé cela dans son
projet de loi. Les représentations de la ville étaient...
M. Tardif: Comment peut-il y avoir égalité des voix
lorsqu'il y a cinq membres?
M. Saintonge: S'il y a quatre membres de présents, le
quorum est de trois,
M. Ciaccia: II se peut qu'ils ne soient pas...
M. Tardif: Un quorum de trois. M. Ciaccia:... tous
là.
M. Saintonge: Ils peuvent être quatre sur cinq de
présents.
M. Ciaccia: Le gars qui est malade ou en vacances, il va à
Washington en voyage...
M, Fallu: Ce sont les députés cela, M. le
député de Mont-Royal.
M. Ciaccia: Non, non, mais ce ne sont pas tous les membres qui
sont présents à
toutes les séances. La ville vous l'a demandé, vous
pourriez bien le lui accorder.
M. Tardif: Oui, mais le ministère des Affaires municipales
nous a demandé le contraire précisément, parce que cela
est disparu de la plupart des lois municipales, cette espèce de vote
prépondérant du président. Lorsqu'il n'y a pas entente et
qu'il n'y a pas de majorité qui se dégage, la décison est
réputée rejetée. On s'est aligné en concordance
là-dessus avec l'ensemble de l'économie du droit municipal.
M. Ciaccia: Il n'y a pas d'avantage à être
président?
M. Saintonge: Ce n'est pas comme nos présidents de...
M. Tardif: Il a celui de convaincre...
M. Ciaccia: Un président, c'est un président.
M. Tardif:... les autres membres du conseil.
M. Saintonge: En tout cas, je peux souligner qu'au niveau de
l'Assemblée nationale, dans nos commissions, peut-être que cela va
changer un jour, mais notre président a un vote
prépondérant; peut-être pas un président de
séance, mais le président de la commission. C'est même
arrivé, je me souviens fort bien, un soir, tout récemment, alors
que nous voulions voter sur un article de loi et, de l'autre côté,
ils n'étaient pas trop nombreux par rapport à nous, le
président a dit: J'ai un vote prépondérant. Il
était tout fier de l'affirmer! Mais vous n'acceptez pas la demande de
Laval de donner un vote prépondérant au président dans un
cas comme cela.
M. Tardif: Non, non.
Le Président (M. Beauséjour): L'article 16 est-il
adopté?
M. Ciaccia: Sur division.
Le Président (M. Beauséjour): Adopté sur
division. L'article 17?
M. Ciaccia: Dans l'article 17... Adopté.
Le Président (M. Beauséjour): Adopté. M. le
député de Laprairie.
M. Saintonge: Quand on dit: "chaque membre est tenu de voter", on
ne voit pas cela partout, c'est quand même nouveau que le membre du
conseil soit tenu de voter.
M. Ciaccia: Pourquoi ne peut-il pas s'abstenir?
M. Saintonge: C'est comme cela dans toutes les commissions de
transport.
M. Tardif: Oui, c'est comme cela dans toutes les commissions de
transport.
M. Saintonge: Remarquez que je suis d'accord avec le principe, je
voulais connaître les modalités.
M. Tardif: S'il a une raison majeure, on la lui demande, et s'il
a un intérêt...
M. Saintonge: Il doit le déclarer. M. Tardif: C'est
cela.
M. Saintonge: Il est membre et il est là pour prendre des
décisions; il ne peut pas s'y opposer. Même il y a un principe que
je trouve excellent, à tout le moins. On dit qu'il est tenu de voter et
il a une sanction s'il ne vote pas. Il n'y a pas d'indemnité de
prévue sur cela, alors la sanction est automatique. De mon
côté, c'est rare dans une loi municipale ou dans les lois que j'ai
vues jusqu'à maintenant que j'ai remarqué qu'on donnait une
sanction automatique de ce genre. Cela oblige d'une certaine façon la
personne à se manifester. Si elle ne se manifeste pas, elle en sera
pénalisée directement.
M. Tardif: Bien, adopté.
Le Président (M. Beauséjour): L'article 17 est-il
adopté?
M. Tardif: Adopté. M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Beauséjour): Adopté.
L'article 18?
M. Ciaccia: Le principe, c'est que les assemblées sont
publiques, mais il y a des possibilités de huis clos dans certains
cas.
M. Tardif: C'est cela.
M. Saintonge: Il y a un article dont je ne suis pas sûr. Je
me demandais au sujet des assemblées publiques: on doit aviser par avis
publics de la date des assemblées, si je ne me trompe pas. Si, dans les
cas d'assemblées qui devraient être normalement publiques, c'est
le huis-clos, est-ce qu'on va être obligé de donner un avis public
pour dire que l'assemblée publique est à huis clos? C'est juste
un détail, mais cela peut...
M. Tardif: C'est rarement, je pense, toute l'assemblée qui
le serait. Imaginons que
l'on discute du contrat d'engagement d'une personne ou de ce qui a trait
à des renseignements d'ordre personnel qui tombent sous le coup de la
Loi sur l'accès à l'information, mais ce n'est pas toute la
réunion.
M. Saintonge: Cela peut arriver sur un cas particulier...
M. Tardif: C'est cela.
M. Saintonge:... qui aurait trait à certains documents qui
pourraient être de nature non pas publique, mais plus privée,
qu'on décide de faire porter l'assemblée uniquement sur cette
question et de faire l'assemblée è huis clos. Il faut donner un
avis public de la tenue d'une assemblée qui soit une assemblée
spéciale, j'imagine. On obligerait une communication par voie de
journaux avec un certain coût pour dire qu'une assemblée publique
serait tenue telle date, mais que cette assemblée publique serait
à huis clos. On fait une dépense inutile.
M. Tardif: Ce n'est peut-être pas mauvais. S'il y avait
trop de ces fois où l'on tenait des assemblées spéciales
juste è huis clos, ce serait contourner la loi.
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Beauséjour): L'article 18 est
adopté. L'article 19?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Beauséjour): L'article 19 est
adopté. L'article 20?
M. Saintonge: Â l'article 20, c'est la disposition
permettant qu'un certain nombre de résidents de la ville - on dit 500
-demandent la tenue d'une assemblée par une demande écrite.
Est-ce qu'il y a des précédents sur une telle possibilité
pour les résidents? (16 h 30)
M. Tardif: Oui. D'abord, je voudrais rappeler au
député que nous remplaçons le droit de recours que toute
personne intéressée possède actuellement auprès de
la Commission des transports en matière de tarifs, de parcours, par
exemple, par cette espèce de convocation qui est tenue à la suite
de la demande de 500 personnes. Est-ce qu'il y a des précédents?
Je dis oui. Le conseil, par exemple, doit tenir une assemblée de
consultations avant l'adoption du plan d'urbanisme et des règlements
d'urbanisme en vertu de la loi 125. Un mécanisme identique existe
déjà dans la Loi sur les corporations municipales et
intermunicipales de transport, sauf que le nombre requis là est de 250
personnes. Évidemment, il a été ajusté pour tenir
compte de la situation à Laval et, troisièmement, les citoyens
d'une municipalité donnée peuvent demander la tenue d'un
référendum sur un amendement au zonage et sur un règlement
d'emprunt en signant un registre à cet effet. Dans le cas de la demande
de tenue de référendum et de signature du registre, dans le droit
municipal, on sait que le nombre de signatures requises est de 500, lorsque le
nombre de personnes touchées est supérieur à 5000. Donc,
il y a concordance là-dedans et cela respecte l'esprit
général.
M. Saintonge: M. le Président, on n'est pas dans le
même cas qui nous concerne actuellement. Au niveau de la loi, la
signature d'un registre, par exemple, est fort différente d'une demande
écrite pour convoquer une assemblée spéciale de ce
genre-là. On n'est pas tout à fait au niveau des mêmes
dispositions de la loi. Là, la question que je me pose est: Pourquoi
donner la possibilité à 500 personnes de convoquer une
assemblée spéciale? Vous avez un conseil d'administration
formé complètement d'élus municipaux; cinq membres du
conseil municipal qui ont des décisions à prendre et qui, en
vertu de la loi, tiennent une assemblée ordinaire au moins une fois par
mois, laquelle est publique et où les choses sont discutées; et,
à toute assemblée, des personnes peuvent être
présentes dans la salle. Donner la possibilité d'une demande
écrite d'une assemblée spéciale, extraordinaire, par des
citoyens, c'est que l'on peut, à mon point de vue, venir contester
certaines décisions ou s'opposer à des décisions que le
conseil d'administration aura à prendre. Le principal point que je vois
là-dedans, c'est, par exemple, une augmentation de tarif. Vous l'avez
effectivement mentionné, il n'y a plus d'appel au niveau de la
Commission des transports du Québec. Le conseil en décide.
Quand le conseil d'administration ordonnera une augmentation des tarifs,
il devra prendre sa décision en assemblée publique. Il y a des
avis même, si je ne m'abuse, de publication de 30 jours avant que la
modification entre en vigueur. Donc, le processus est complètement
à la connaissance des gens. En donnant une telle disposition à
500 personnes, vous augmentez le tarif d'un certain montant et vous
préparez ni plus ni moins une contestation formelle de personnes qui
veulent contester. Il est évident qu'un tel genre d'assemblée va
donner lieu à une confrontation directe sur ce point, à mon point
de vue. Si on n'avait pas d'assemblée publique... Dans la Loi sur les
cités et villes, les assemblées sont aussi publiques, mais sur un
point particulier; je ne trouve pas une disposition où 500 citoyens
vont demander des trucs comme ceux-là ou demander une
assemblée comme celle-là. Je ne me souviens pas que, dans la Loi
sur les cités et villes, il soit prévu que des citoyens - 500
citoyens - peuvent exiger qu'un conseil municipal se réunisse. C'est un
principe nouveau qu'on introduit dans le domaine du droit municipal. Je n'ai
jamais vu une disposition de cet ordre - en tout cas, pas à ma
connaissance; je ne m'en souviens pas -qui prévoit carrément que
500 citoyens vont demander que le conseil municipal se réunisse
obligatoirement en assemblée publique.
M. Tardif: C'est-à-dire que les commissions municipales et
intermunicipales de transport prévoient exactement le même
mécanisme et le nombre requis de personnes est de 250. Ici, on l'a
ajusté pour... Pardon?
M. Saintonge: À quel article de la loi? Le savez-vous?
M. Tardif: Les commissions intermunicipales? L'article 23,
paragraphe 3, commissions intermunicipales de transport, article 23.
M. Ciaccia: Y a-t-il obligation de se réunir une fois par
mois dans la loi 46? Je ne le pense pas. Parce qu'ici vous avez une
réunion obligatoire une fois par mois et, en plus, vous avez un droit
additionnel pour 500 personnes de convoquer une autre réunion.
M. Tardif: L'article 23 de la Loi sur les corporations
municipales et intermunicipales de transport se lit comme suit: "La
procédure de convocation des assemblées du conseil
d'administration est déterminée par règlement du conseil
et soumise à l'approbation du gouvernement. " Donc, ce sont eux qui
déterminent le rythme de leurs réunions ici. " Il doit toutefois
se réunir à la demande du président, à la demande
écrite du tiers de ses membres, à la demande écrite d'au
moins deux cent cinquante usagers de ses services ou à la demande du
bureau d'examen des griefs, le cas échéant. "
Donc, ce sont les mêmes dispositions mutatis mutandis, sauf qu'on
a porté le nombre à 500 personnes.
M. Ciaccia: Ce n'est pas tout à fait la même chose,
parce que, là, vous n'imposez pas des réunions tous les mois.
M. Tardif: Des réunions avec une même...
M. Ciaccia: Alors, vous avez prévu que, s'ils ne se
réunissent pas...
M. Tardif: Avec une même fréquence.
M. Ciaccia:... vous donnez la possibilité, tandis
qu'ici...
M. Tardif: Oui, sauf qu'on parle ici de commissions qui n'ont
pas, de loin, le même budget, disons, ni la même ampleur que
Laval.
M. Saintonge: Les membres de ces commissions-là, est-ce
que ce sont des élus municipaux nommés par un ensemble de
conseils municipaux? Dans certains cas, une certaine partie du territoire
pourrait être affectée par une décision qui ne serait pas
la même que dans le cas de Laval où vous avez un conseil
municipal. Moi, j'en ai sur le principe. Je ne comprends pas le principe qu'on
veut introduire et ça m'apparaît un dangereux
précédent au niveau du droit municipal de permettre qu'on oblige
des élus municipaux, qui ont charge d'un budget, d'une administration,
des affaires courantes et des décisions budgétaires, mais aussi
de l'administration proprement dite, à ce que certains citoyens - ces
gens-là ont un mandat des citoyens... Actuellement, dans le cas de
Laval, par exemple, les citoyens vont savoir pertinemment bien qu'ils vont
choisir des conseillers municipaux qui vont siéger et au conseil et
à la STL, dans les deux cas. C'est un mandat qu'on accorde à ces
'gens-là. Si on accorde un mandat clair, net et précis, au point
de vue de l'administration de la chose publique, ils ont des décisions
à prendre et, s'il y a des contestations, les gens pourront les
contester et faire valoir leur opinion aux assemblées du conseil ou par
lettre au maire, etc. Mais de permettre, encore une fois, que des conseillers
municipaux élus soient obligés, par des citoyens, de se
réunir en assemblée sur une demande de 500 personnes, ça
m'apparaît une coche très grande au niveau - on parle de la
responsabilisation des élus municipaux -des pouvoirs qui leur sont
accordés par une élection, par l'ensemble des citoyens.
M. Tardif: M. le Président, il faut bien voir le point de
départ. Le point de départ, c'est le droit actuel. Le droit
actuel permet, même s'il y avait une réunion publique tous les
mois, il permet à des citoyens d'adresser une requête à la
Commission des transports du Québec, permettant donc à des
fonctionnaires, entre guillemets, à des commissaires de la Commission
des transports de réviser des décisions politiques prises par les
élus.
Ce que nous faisons ici, nous remplaçons te mécanisme
d'appel à la Commission des transports du Québec par un autre
mécanisme permettant aux citoyens de se faire entendre, mais de se faire
entendre précisément auprès des élus. C'est
peut-être méconnaître - je ne veux pas blâmer le
député de Laprairie - Laval, en particulier,
qui est le résultat de la fusion de treize ou quatorze
municipalités, il y a quelques années, qui sont restées
à plusieurs égards treize entités avec, par exemple,
Duvernay dont les besoins ne sont pas du tout les mêmes que
Sainte-Dorothée, ou Fabreville, ou Sainte-Rose.
Donc, M. le Président, ce que nous faisons, c'est qu'au contraire
nous laissons véritablement les débats se faire localement. Je
pense que c'est un heureux précédent, contrairement à ce
que laisse entendre le député, tout en permettant aux citoyens de
s'exprimer, que cela se règle au niveau local.
M. Saintonge: M. le Président.
Le Président (M. Beauséjour): M. le
député de Laprairie.
M. Saintonge: Sur ce principe, je remarque une chose, c'est qu'on
parle de responsabilisation des pouvoirs aux mains des élus municipaux
qui doivent se prendre en charge, doivent exercer des pouvoirs que la loi leur
donne. C'est vrai à tel point qu'on responsabilise les élus
municipaux qu'on leur permet de siéger et de prendre les
décisions au niveau de la commission de transport.
Antérieurement, on dit même qu'il y avait un appel de
prévu à la Commission des transports du Québec. On
abandonne cet appel-là. On dit: Ils sont responsables de
l'administration. Les coûts sont engendrés et c'est le conseil
municipal qui en est responsable vis-à-vis de la population. Qu'ils
prennent leurs décisions, qu'ils vivent avec leurs décisions,
dans le fond. C'est cela qu'on veut dire aux élus municipaux: Vous
êtes responsables dans le sens que ce n'est personne d'autre. Je pense
que c'est bon, parce qu'au niveau de l'administration publique il y a un impact
direct au niveau du compte de taxes et sur le service que la
municipalité ou la ville va donner, les citoyens doivent aller avec les
faits. On administre la chose publique, de plus en plus, d'une façon
très stricte, très rigoureuse. C'est bon, mais la question que je
me pose, on l'a vu dans le cadre du projet de loi 2, qui est une modification
des lois municipales au niveau de l'autorisation, des approbations dans le cas
des décisions des élus municipaux... C'est un tout récent
projet de loi dont on a adopté le principe et qu'on a
étudié en commission parlementaire. Le rapport de la commission
se faisait, justement, cet après-midi en Chambre. Je me suis toujours
posé la question, dans ces cas où on dit qu'on responsabilise les
élus municipaux, de savoir pourquoi la nécessité, quand on
leur donne une décision, le palier antérieur, qui était
gouvernemental, qui était à la CTQ ou quoi que ce soit, il faut
absolument... On dit qu'on les responsabilise: Vous êtes de grands
garçons, vous êtes capables de prendre des responsabilités,
allez-y. Pourquoi, d'autre part, faut-il absolument arriver, la plupart du
temps, à un autre mécanisme de contrôle, qu'on
transfère aux citoyens? Il y a deux choses là-dedans: ou bien le
gouvernement veut se délier d'une responsabilité qu'il trouve qui
lui coûte trop cher à administrer, ou je ne sais pas quoi, ou sous
le couvert d'un principe, on dit qu'on responsabilise les élus
municipaux - c'est un beau discours - mais, en contrepartie, on oblige
l'élu municipal à se soumettre à d'autres contrôles,
à se soumettre à d'autres trucs. Â ce moment-là, le
discours sonne un peu faux, à mon point de vue. Ou bien vous
responsabilisez les élus municipaux: Vous avez des décisions
à prendre, prenez-les, point. Vous en êtes responsables devant les
citoyens qui vous ont élus. Les gens qui vous ont élus vous ont
confié un mandat, exercez-le, ils vous ont confié un mandat pour
tant de temps, à ce niveau comme au niveau de la loi.
D'autre part, vous arrivez et vous dites: Oui, ils ont la
réponse, mais on veut être tellement sûrs qu'ils
répondent bien que, s'il y a des gens qui veulent se faire entendre, il
y a une possibilité que 500 citoyens demandent une assemblée et
on y va. Cela m'apparaît curieux comme phénomène. Dans
certains cas, c'est un avis public; dans d'autres cas, c'est autre chose qu'on
peut donner comme mesure de contrôle supplémentaire
vis-à-vis des élus municipaux.
J'ai vérifié dans la loi de la CTCUQ et de la CTCRO,
à l'époque, au moment de la deuxième lecture; mon souvenir
est qu'il n'y a pas de disposition de cet ordre. Notre attaché politique
me confirme qu'au niveau des 500 personnes...
M. Tardif: Il n'y en a pas, il y en aura.
M. Saintonge: Dans un cas comme ça, il y en aura
peut-être, ce sera une discussion de fond qui pourra être
amenée, mais je vous dirai que, vis-à-vis des élus
municipaux, je ne comprends pas la méfiance qu'on a de ce
côté-là.
M. Tardif: M. le Président, si vous me permettez, ce n'est
pas une question de méfiance. Responsabiliser les élus, ça
veut dire les amener à répondre de leurs actions devant leurs
électeurs. Le député dit: S'il y a des réunions
publiques tous les mois et que les sujets sont débattus là,
pourquoi est-ce qu'on aurait besoin de convoquer une réunion
spéciale demandée par 500 personnes? Pour une raison bien simple,
c'est qu'au-delà des sujets apparaissant à l'ordre du jour, il
peut y en avoir un maudit paquet que les citoyens voudraient voir
apparaître à l'ordre du jour et, pour toutes sortes de raisons, la
ville ou le conseil d'administration n'a pas voulu les mettre à l'ordre
du jour.
Imaginons qu'un certain secteur de Laval n'est pas desservi par autobus
et que ce sujet n'est même pas discuté parce qu'il ne vient pas
à l'ordre du jour. Comment les citoyens de ce secteur, de Duvernay, de
Sainte-Dorothée, de Sainte-Rose, voudraient-ils le voir inclus à
l'ordre du jour du conseil? Je dis qu'il y a une foule de sujets ou de raisons.
Maintenant, 500 personnes pour aller demander la tenue d'une réunion
spéciale, ce n'est pas peu faire que de ramasser ainsi 500 personnes
intéressées par un sujet donné. Il peut y avoir des motifs
qui peuvent justifier des citoyens de vouloir rencontrer les membres du conseil
de la Société des transports pour leur faire part de leurs
représentations, et ce, en dehors des sujets normalement discutés
dans les assemblées régulières.
M. Saintonge: Il reste quand même, M. le Président,
qu'il y a un point. Vous avez une assemblée publique chaque mois, une
période de questions possible; on va voir un peu plus loin que vous avez
la création de comités consultatifs et les élus municipaux
doivent répondre aux besoins des gens tels qu'ils se manifestent.
J'imagine que, dans le cas où la demande est valable, qu'elle est
examinée par le conseil municipal, il n'y aura pas de problème.
Il va donner un mandat à un comité consultatif, il va y
répondre...
M. Tardif: L'Opposition devrait bien savoir que c'est une chose
que d'avoir le droit de poser des questions et c'en est une autre que
d'exiger...
M. Saintonge: Je vais vous donner un exemple dans ce sens.
M. Tardif:... la tenue d'une commission parlementaire. (16 h
45)
M. Saintonge: M. le Président, est-ce que dans un tel cas,
par exemple... On est des élus, ici, à Québec, on a
à adopter certaines lois qui sont publiques. Le projet de loi 6 concerne
la mise en valeur du milieu aquatique. On a effectivement un projet de loi dans
ce sens, ici, présenté par le ministre des Affaires municipales
qui concerne principalement l'environnement. Il y a un organisme qui a 150 000
membres au Québec...
M. Tardif: J'ai entendu le discours du député de
Laprairie là-dessus.
M. Saintonge: Vous avez entendu? Il y a 650 associations qui en
font partie, elles ont simplement demandé à venir se faire
entendre par le gouvernement avant d'adopter tel règlement parce que,
pour eux, cela peut être fort préjuciable à un travail
bénévole qu'ils font depuis quinze ans. Il n'y a pas d'obligation
pour nous d'entendre ces gens. Il n'y a aucune façon qui peut nous
obliger, qui peut obliger le gouvernement, actuellement, à convoquer ces
gens et à les entendre. Dans le cas qui nous occupe ici, on est loin de
cela et on est loin d'un cas particulier qui se pose comme cela. Ces gens qu'on
voulait entendre, FAPEL, s'ils viennent à l'Assemblée nationale
en commission parlementaire, ils peuvent assister à nos débats
assis sur les chaises qui sont là, mais ils ne pourront jamais lever la
main pour faire une intervention publique.
Les citoyens peuvent être concernés, comme vous me dites.
Un quartier comme Duvernay, qui n'aurait pas le service suffisant à son
point de vue, qui voudrait faire valoir des objections, il va se
présenter à une réunion du conseil de la STL qui est
mensuelle, qui est publique, è une période de questions, il va
poser une question. Si cela occupe tant de monde, ils peuvent être dix
personnes qui vont poser la même question tous les mois, pendant un bout
de temps. Le conseil va être obligé de réagir à
cela. Il va être obligé de tenir compte des représentations
de ses citoyens. Mais de permettre, dans le cas présent, que 500
citoyens, par une signature publique, viennent obliger des élus
municipaux, qui sont élus par l'ensemble des citoyens... À Laval,
ce n'est pas 500 personnes, la population est de l'ordre de...
M. Tardif: 265 000 habitants à peu près.
M. Saintonge: J'aurais dit environ 200 000; 265 000, c'est encore
davantage. On va dire que 500 citoyens des 265 000 pourront demander une
assemblée. À supposer qu'il y a 150 000 votants sur les 265 000,
il reste que vous permettez à 500 citoyens, qui pourraient s'opposer
d'une quelconque façon, à tenir une assemblée
publique.
Je crois que c'est une coche au niveau de la responsabilisation des
élus municipaux qui doivent prendre des décisions et qui doivent
administrer dans l'intérêt de leurs citoyens. Si on le permet dans
un cas comme cela, on va l'étendre à n'importe quoi au niveau
municipal. Cela m'apparaît très dangereux comme principe.
M. Tardif: Les élus municipaux de la ville de Laval et du
conseil d'administration de la STL expliqueront aux citoyens de la ville de
Laval pourquoi, lors d'une assemblée spéciale ainsi tenue, ils
veulent ou ils ne veulent pas tenir compte de leurs demandes. C'est cela le
processus démocratique qui remplacera la révision par un
organisme judiciaire gouvernemental. C'est un choix qu'on a fait.
M. Saintonge: M. le Président, le remplacement de cela,
c'est plutôt par l'avis public, avec le débat qui peut avoir eu
lieu avant que la décision soit prise, dans le fond, et il y a 30 jours
d'avis. C'est ce qui m'apparaît le changement au niveau de la CTQ. On dit
qu'au lieu de s'adresser à la CTQ, pour une modification de tarif, par
exemple, le conseil d'administration prendra sa décision, la
résolution devra être publiée dans un journal circulant
dans le district au moins 30 jours avant que cela entre en vigueur,
c'est-à-dire que l'entrée en vigueur sera de 30 jours
après la publication.
C'est le processus qui remplace le recours à la CTQ. Ici, c'est
une façon, je suis d'accord avec vous que c'est une des façons de
dire que 500 citoyens vont venir. Vous allez comprendre, M. le
Président, que, dans un cas comme cela, c'est juste une chose. Le
conseil de ville, les membres du conseil d'administration qui vont faire cela,
je ne connais pas souvent de décisions qui augmentent les tarifs qui
sont bien populaires. Il y a toujours du monde qui va s'opposer. C'est une
décision qui va être prise en tout état de cause. À
l'assemblée régulière, on expliquera, à une
période de questions, pourquoi on le fait, etc.
Si on autorise la convocation d'une assemblée par 500 personnes,
500 résidents, dans ce sens, à mon point de vue, c'est qu'on
suscite carrément une confrontation à cette assemblée.
Vous pouvez être sûr d'une chose: s'il y a une assemblée de
cet ordre qui va se tenir, la ville de Laval va demander au service de police
d'être présent et d'être prêt à tout. Je suis
convaincu de cela.
M. Tardif: M. le Président, il ne faut quand même
pas exagérer. Le député dramatise un peu.
M. Saintonge: C'est une confrontation qu'on suscite.
M. Tardif: La décision d'augmenter les tarifs, de
réviser les tarifs est une décision qui doit être
fondée sur une analyse des coûts et qui s'explique
également. Si les administrateurs sont incapables de justifier,
d'expliquer leurs décisions, est-ce qu'ils méritent d'être
là? Premièrement! Cela se fait une fois par année.
Deuxièmement, le député, je ne lui en ferai pas grief, je
ne sais pas si dans la ville qu'il dessert il y a un service de transport en
commun, mais, comme résident montréalais desservi par la CTCUM,
la très grosse CTCUM, comme député, il ne se passe pas un
mois sans que je ne reçoive des représentations de gens qui me
disent: M. le ministre, les autobus passent dans notre rue et cela fait bien du
bruit. Quand ils passent, les vitres tremblent dans la maison. Un autre vient
me dire: M. le ministre, il n'y a pas d'abribus. On voudrait avoir des abribus
le long de la carrière Miron; il y a du vent, c'est effrayant, on
gèle.
Il y a un tas de demandes qui n'ont pas l'ampleur mentionnée par
le député et qui devraient normalement pouvoir trouver leur
exutoire et qui, j'en conviens avec lui, peuvent en trouver une partie dans la
période de questions. Ce n'est pas la seule façon et, s'il y
avait un sujet d'une ampleur telle qu'il pourrait requérir et mobiliser
500 personnes, je pense qu'il est tout à fait sain que ce débat
puisse se produire, sur la place publique, à Laval. Donc, M. le
Président, encore une fois, ce n'est pas un précédent et
je pense que cela s'inscrit tout à fait dans le processus de
responsabilisation. On pourrait donc, j'imagine, procéder à
l'adoption, sur division...
M. Saintonge: Oui, mais dire... M. Tardif: Excusez.
Le Président (M. Beauséjour): C'est qu'avant, moi
aussi, j'aurais une remarque à faire au ministre...
M. Saintonge: M. le Président, me permettez-vous? Juste
avant votre intervention, c'est que, quand vous dites que cela mérite
d'être entendu... Vous m'avez dit tantôt: C'est une décision
qui touche des gens et le conseil est responsable, cela mérite
d'être entendu. Dans tous les cas, les décisions vont avoir
été entendues parce que, dans tous les cas, les décisions
du conseil d'administration vont être prises en assemblée
publique, à laquelle les citoyens présents ont toujours un droit
de question, toujours une possibilité de s'adresser à leurs
élus, au niveau du conseil d'administration de la STL, à la
période de questions sur le point précis qu'ils veulent. C'est
évident que, si à la période de questions, on pose des
questions sur une augmentation de tarif, le responsable du dossier, au niveau
du conseil d'administration, devra donner l'explication suffisante; sinon,
j'imagine que celui qui pose la question va revenir à la charge, va
demander des précisions et le conseil sera obligé de justifier
cette chose. Dans ce sens, je pense que le mérite d'être entendu,
je suis d'accord avec cela, mais cela va déjà être entendu.
Ce qu'on fait, ni plus ni moins, dans un cas comme celui-là, c'est qu'on
donne un autre droit d'appel au citoyen de venir s'opposer, de démontrer
son opposition fondamentale, féroce, à quelque chose, d'une
certaine façon. Ce que je pense, c'est qu'on va susciter une
confrontation, d'une part, et, deuxièmement, c'est l'encoche qu'on donne
au pouvoir municipal de dire que 500 signatures vont pouvoir convoquer une
assemblée du conseil quand ils le veulent.
Jusqu'à maintenant, les assemblées de conseils municipaux,
de gens élus, cela a toujours été à
l'intérieur même du conseil municipal ou de cela.
M. Tardif: Ce n'est pas le conseil municipal, c'est le conseil de
la STL.
M. Saintonge: De la STL, mais ce sont des gens élus au
niveau de la municipalité. C'est une municipalité.
M. Tardif: C'est une assemblée des actionnaires.
M. Saintonge: Non. Ce ne sont pas des actionnaires.
M. Tardif: Des citoyens.
M. Saintonge: Même pas des citoyens. C'est un conseil
d'administration, mais qu'on vient chercher...
M. Tardif: Les citoyens sont des actionnaires qui demandent la
tenue d'une réunion.
M. Saintonge: Oui. Le problème, c'est que, quand vous avez
des actionnaires, nomalement, vous avez des actionnaires qui sont sensiblement
égaux. Une action, cela vaut tant. Le partage ne se fait pas au
même coût pour tous les citoyens.
M. Tardif: M. le Président, vous aviez une question?
Le Président (M. Beauséjour): Oui. Ce que je
voulais dire, c'est que, de la façon dont l'article est écrit,
j'ai l'impression qu'il peut être possible que la demande de rencontre
ait lieu à l'assemblée ordinaire, puisqu'il n'y a aucune date
limite de précisée.
M. Tardif: Ce n'est pas exclu.
Le Président (M. Beauséjour}: Le conseil
d'administration pourrait tout simplement attendre les assemblées
régulières, ce qui veut dire que l'effet de l'article serait
à peu près sans valeur.
M. Tardif: C'est-à-dire que 500 citoyens pourraient
demander la tenue d'une assemblée et, effectivement, rien ne dit que le
conseil ne pourrait pas dire: Le point que vous voulez discuter, on le met
à l'ordre du jour de la prochaine assemblée du conseil.
M. Saintonge: M. le Président, là-dessus, je
maintiens que ce n'est absolument pas le cas. Si l'article 20
prévoit...
M. Tardif: Se réunit aussi.
M. Saintonge:... qu'une assemblée se réunit aussi
à la demande, ce n'est pas une assemblée régulière.
On sort du cadre d'une assemblée régulière. C'est une
assemblée supplémentaire. On ne peut jamais régler ce
problème quand bien même 500 citoyens viendraient s'adresser, par
une assemblée régulière, absolument pas.
Le Président (M. Beauséjour): II n'y a aucune date
limite?
M. Saintonge: Il n'y a pas de date de prévue, mais on dit:
Se réunit aussi à la demande écrite... C'est qu'on fait
référence, j'en suis convaincu, à une assemblée
autre qu'une assemblée régulière.
Le Président (M. Beauséjour): Ce qui veut dire que
le conseil d'administration pourrait se réunir...
M. Tardif: Étant donné qu'il n'y a pas de
délai proprement dit pour la tenue d'une telle assemblée
spéciale...
M. Ciaccia: II se réunit aussi à la demande...
M. Tardif: Oui, c'est cela.
M. Ciaccia: Vous prévoyez des rencontres...
M. Tardif: Mensuelles.
M. Ciaccia:... des réunions mensuelles?
M. Tardif: C'est cela.
M. Ciaccia: Cela, c'est une réunion additionnelle.
M. Tardif: C'est cela.
M. Ciaccia: Autrement, cela n'aurait pas d'effet. Tout article
doit avoir un certain effet.
M. Tardif: D'accord.
M. Ciaccia: Autrement, cela n'aurait pas de signification.
M. Tardif: Il n'est pas interdit de penser que le conseil, se
réunissant en assemblée régulière dans trois
semaines et recevant une pétition, une demande de 500 citoyens du
très beau quartier de Chomedey décidant de discuter du parcours,
là, fassent une demande de réunion spéciale et que le
conseil de ville dise: Bien, voilà, notre assemblée
régulière a lieu telle date et on continue après en
assemblée spéciale à délibérer de la
requête des citoyens de Chomedey. Ce n'est pas exclu.
M. Ciaccia: Dans ce cas, vous n'avez pas besoin de l'article 20
parce que, si c'est l'assemblée...
M. Tardif: On préfère avoir l'article 20 quand
même.
M. Ciaccia:... régulière, si c'est la
réunion... Je pense que je suis d'accord avec mon collègue. C'est
un précédent un peu dangereux que vous introduisez dans cette
loi. Cela veut dire que, si cela s'applique ici, la prochaine étape
serait de l'appliquer au conseil de ville et de dire que 500 résidents
peuvent exiger que le conseil de ville se réunisse. Si vous voulez
ouvrir la porte à cela, c'est une autre affaire. Je pourrais comprendre
la raison d'être d'un tel article si on n'avait pas fixé dans le
projet de loi des réunions mensuelles. Supposons que ce sont des
réunions tous les trois, quatre ou six mois, il pourrait y avoir un
problème entre les dates des réunions, un problème
d'urgence que 500 résidents pourraient exiger... Encore là, ce
serait un précédent aussi en demandant... Mais dans ce cas, vous
l'avez, la réunion mensuelle. Vous allez exiger qu'entre les deux
réunions, que 500 personnes peuvent exiger une autre réunion des
élus du conseil de...
M. Tardif: C'est cela.
M. Ciaccia: Oui, je sais que c'est cela, mais je vous demande de
réfléchir aux conséquences et au précédent
auquel vous ouvrez la porte ici.
Le Président (M. Beauséjour): M. le
député de Laprairie.
M. Saintonge: Quand on dit 500 résidents... Le ministre a
dit tantôt que 500 résidents, c'est du monde qui voudrait
s'opposer...
M. Tardif: Non, je n'ai pas dit cela.
M. Saintonge: Pas s'opposer, mais qui voudrait demander parce
qu'ils auraient un point important à faire valoir. Ce que j'ai compris
de ce que vous avez dit tantôt... Je ne veux pas présumer...
M. Tardif: Cela pourrait porter... Je voudrais résumer
comme il faut ma pensée.
M. Saintonge: Autrement dit, 500, c'est un nombre important de
personnes...
M. Tardif: Oui.
M, Saintonge:... qui voudraient se faire entendre sur un point
donné.
M. Tardif: Oui.
M. Saintonge: Mais recueillir 500 signatures pour des gens qui
peuvent s'opposer, on voit souvent dans le milieu municipal que cela ne prend
pas grand monde, surtout que c'est simplement une demande écrite. On
prépare une lettre; on est 20 personnes qui voulons absolument convoquer
quelque chose? Ce n'est pas compliqué, cela nous prend chacun 50
signatures. Vous passez chez les gens, vous faites signer la demande; ils vont
signer n'importe quoi. Ce n'est pas long aller chercher 500 signatures d'une
certaine façon. Cela voudrait dire qu'un groupe quelconque qui voudrait
une réunion sur un point précis de l'administration, talonner le
conseil d'administration sur un point précis, par exemple, pourrait
facilement arriver à cela.
M. Tardif: Puis-je apporter un élément de fait?
M. Saintonge: Oui.
M. Tardif: Il y a cinq corporations intermunicipales de transport
qui existent depuis quatre ans dans lesquelles il est prévu ce que j'ai
mentionné, que 250 personnes peuvent... Il n'y a eu aucune
réunion spéciale. C'est correct? Non, mais...
M. Saintonge: Cela ne fait rien. Même è cela...
M. Tardif: Parfaitl
M. Saintonge:... au niveau du principe, cela ne change rien qu'on
ait eu une, 10 ou 500 réunions, cela ne me dérange pas. C'est le
principe au niveau de la confiance envers l'élu municipal et de la
façon de gérer la chose publique.
M. Tardif: C'est justement parce qu'on leur fait confiance qu'on
leur dit: Débattez-en localement; débattez-en publiquement.
M. Saintonge: C'est déjà fait.
M. Tardif: Et le député de Laprairie part avec
l'idée que ces réunions seront pour refaire des assemblées
générales régulières. Je dis non. Il y a de fortes
chances que ce soit pour aborder des choses qui ne seraient peut-être pas
apparues à l'ordre du jour. Imaginons, par exemple, qu'un groupe de
citoyens de Laval décide d'apporter le problème des cartes
inter-rives ou de l'intégration tarifaire qui n'est pas à l'ordre
du jour, malgré des questions à cet effet pendant deux ou trois
réunions, etc. Beau sujet qui n'est pas à l'ordre du jour,
réunion spéciale là-dessus. Il me semble que c'est tout
è fait correct.
M. Saintonge: Là-dessus, je vais vous
dire une chose: au niveau de la loi même, dans un processus comme
celui-là, vous avez un pouvoir bien plus facile et bien plus
démocratique...
M. Tardif: C'est quoi?
M. Saintonge:... qui va rendre plus justice et aux citoyens et
aux administrateurs: c'est la création de comités consultatifs
qui peuvent se réunir et donner un mandat particulier dans ce cas. Vous
allez donner à votre comité consultatif un mandat et je vous
dirai que les réunions du comité consultatif...
M. Tardif: Oui, mais cela...
M. Saintonge:... tel que je l'ai lu, sont publiques.
M. Tardif: Oui.
M. Saintonge: On les avise par avis public de la date de la
réunion et les gens peuvent se présenter.
M. Tardif: Mais le comité est créé à
l'initiative du conseil...
M. Saintonge: Oui. (17 heures)
M. Tardif:... tandis que les 500 personnes, c'est à
l'initiative des citoyens. C'est cela, la différence.
M. Saintonge: Mais le conseil, qui est formé des
élus municipaux qui ont à répondre à leurs
citoyens, à, un moment donné, lors d'élections, ces
gens-là, s'il y a un problème qu'on leur soumet, par des gens qui
vont les élire éventuellement, si ces élus ne sont pas
assez aptes pour voir qu'il y a un gros problème et qu'il faut qu'ils
fassent une réunion spéciale là-dessus, ces gens
pourraient toujours convoquer une assemblée du conseil d'administration,
s'il y a un problème majeur. Ils pourront toujours le
déférer, propria motu, à un comité consultatif s'il
y a un problème majeur sur lequel on juge que les citoyens doivent
être entendus.
Si le conseil d'administration de la commission de transport ou de la
société de transport n'est pas capable de jauger l'importance de
la question, la nécessité d'entendre les citoyens, ne vous en
faites pas. Comme le ministre des Affaires municipales m'a dit
récemment, ces gens-là vont se faire prendre dans le
détour; il y a des élections aux quatre ans et ils seront
là. Ils ont le mandat d'administrer, qu'on leur donne le mandat
d'administrer et que le citoyen n'ait pas à intervenir dans
l'administration à tout moment par des réunions de ce
genre-là. Le conseil de la STL peut se réunir dans une
assemblée spéciale pour décider de la situation, peut
confier le mandat à un comité consultatif, je ne vois pas
pourquoi on obligerait la tenue d'assemblées publiques, surtout que, au
départ, il y a déjà un minimum d'une assemblée par
mois.
M. Tardif: M. le Président, le conseil peut faire tout ce
qu'a dit le député de Laprairie; j'aimerais cela que les citoyens
puissent faire quelque chose aussi.
M. Saintonge: En tout cas, souventefois, je vous dirai que, si on
regarde les obligations qu'on impose aux élus municipaux, toutes les
formalités qu'on leur demande dans certains cas et l'espèce de
méfiance qu'on a à l'égard de leurs décisions, de
plus en plus, par des textes de loi de ce genre-là, cela fait en sorte
que cela détourne de l'administration publique municipale des gens qui
pourraient être intéressés.
M. Tardif: Nous leur remettons en totalité le
contrôle de la STL, s'il vous plaît!
M. Saintonge: M. le Président, je maintiens ce que j'ai
dit tantôt, c'est toujours avec des encoches, à un moment
donné...
M. Tardif: Ce n'est pas au gouvernement qu'ils vont
répondre, c'est à leurs citoyens.
Le Président (M. Beauséjour): Un instant.
M. Saintonge: D'accord. En tout cas, mon point est
présenté de toute façon et je suis carrément contre
une telle disposition...
M. Tardif: On a inscrit la dissidence.
M. Saintonge:... dans le cadre présent et on va
certainement inscrire notre dissidence là-dessus.
M. Ciaccia: Adopté sur division.
Le Président (M. Beauséjour): Est-ce que l'article
20 est adopté?
M. Saintonge: Sur division, M. le Président.
Le Président (M. Beauséjour): Adopté, sur
division. L'article 21?
M. Tardif: We will not quote you on that.
M. Saintonge: L'article 21. M. Ciaccia: L'article 21.
M. Tardif: L'article 21. "Les assemblées sont
convoquées par le secrétaire. Une copie de l'ordre du jour... "
Il n'y a rien là.
Le Président (M. Beauséjour): L'article 21
est...
M. Ciaccia: Adopté. M. Saintonge: Adopté.
M, Tardif: Adopté.
Le Président (M. Beauséjour):... adopté.
L'article 22?
M. Tardif: Adopté.
M. Ciaccia: Adopté, l'article 22.
Le Président (M. Beauséjour): Adopté.
L'article 25?
M. Tardif: Adopté.
M. Ciaccia: Est-ce qu'il y a une raison spéciale pour
laquelle vous avez prévu, dans l'article 23, la durée de la
période des questions? Par exemple...
M. Tardif: Une heure?
M. Ciaccia: Une heure, oui. À la CTCUQ et la CTCRO, c'est
par règlement.
M. Tardif: Il semble qu'ils regardent beaucoup les débats
de l'Assemblée nationale et ils ont trouvé qu'une heure
était raisonnable.
Mme Bacon: C'est assez pour les dissuader de se
présenter.
M. Ciaccia: Vous dites une heure, mais cela peut être plus
qu'une heure.
M. Tardif: Si le conseil le jugeait à propos.
M. Ciaccia: Et cela peut être moins qu'une heure.
M. Tardif: Non.
M. Ciaccia: Bien oui, "ne doit pas excéder".
Une voix: Ne doit pas excéder. S'il n'y a pas de
questions!
M, Tardif: Ah, bien oui! C'est vrai.
M. Ciaccia: Trente-cinq minutes, cela n'excède pas une
heure.
M. Tardif: Non.
M. Ciaccia: Alors, si cela peut être moins d'une heure, une
heure, plus d'une heure, pourquoi avez-vous l'article?
M. Tardif: C'est que, s'il y avait des personnes désirant
poser des questions pendant une heure de temps, cela devra être une
heure.
M. Ciaccia: Ce n'est pas assez de dire qu'il va y avoir une
période de questions et que le conseil, comme vous avez fait avec la
CTCRO, va le déterminer par règlement.
M, Tardif: Est-ce que le député est en train de
m'indiquer le pattern qu'il aimerait qu'on fasse adopter au règlement de
l'Assemblée nationale pour le période des questions?
M. Ciaccia: On aimerait avoir le droit de prolonger,
spécialement d'ici, à Noël; on pourrait en prendre deux
heures plutôt qu'une heure ou quarante-cinq minutes.
Le Président (M. Beauséjour): L'article 23 est-il
adopté?
M. Ciaccia: On n'a pas d'objection majeure, mais on trouve cela
un peu... Je pensais qu'il y avait des explications spéciales.
Le Président (M. Beauséjour): L'article 23 est-il
adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Beauséjour): Adopté.
L'article 24?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M, Beauséjour): Adopté.
L'article 25?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Beauséjour): Adopté.
L'article 26? Mme la députée de Chomedey.
Mme Bacon: Est-ce que les indemnités sont fixées
par le conseil de la ville de Laval?
M. Tardif: Oui. Ceci est conforme aux dispositions de la loi
actuelle d'ailleurs à l'égard des...
Mme Bacon: C'est un maximum à ce moment.
M. Tardif: Non, cela fait partie de la responsabilisation.
M. Fallu: Même le salaire du maire de
Laval est fixé par l'Assemblée nationale.
M. Ciaccia: Dans le projet de loi privé qui avait
été soumis par la ville de Laval, il y avait des balises qui
fixaient la rémunération à 50% ou à la
moitié du salaire actuel. Est-ce qu'il y a des raisons spéciales
pour lesquelles cela a été enlevé et mis de cette
façon?
M. Tardif: J'ai commencé, lorsque j'étais aux
Affaires municipales, à faire sauter toutes ces balises et à
laisser les élus défendre, devant leurs propres commettants, les
décisions qu'ils prenaient à l'égard des augmentations.
C'est un peu trop facile de s'en remettre aux députés de
l'Assemblée nationale pour dire: Bien. Alors, à cet égard,
c'est conforme à l'esprit général qu'on a introduit il y a
quelques années.
M. Saintonge: À la CTCRO et à la CTCUQ, quelles
sont les dispositions?
M. Tardif: Étant donné qu'il s'agit de lois
récentes à cet égard, adoptées après la
réforme de la Loi sur les cités et villes, j'ai l'impression que
cela va être dans la même... J'ai quitté les Affaires
municipales un bout de temps.
Le Président (M. Beauséjour): L'article 26 est-il
adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Beauséjour): Adopté. Mme la
députée de Chomedey.
Mme Bacon: M. le Président, est-ce que ces discussions ont
eu lieu avec la ville, les conseillers ou le maire concernant les
indemnités, parce qu'on enlève ce qui était
déjà prévu dans le document de travail qui avait
été soumis par la ville au départ?
M. Tardif: C'est-à-dire quoi, par exemple?
Mme Bacon: Au niveau des indemnités, est-ce qu'ils sont
consentants au texte de loi que vous avez ici, à l'article 26?
M. Tardif: Cela ne leur pose pas de problème dans la
mesure où cela leur donne toute latitude pour faire ou bien ce qu'ils
nous avaient proposé dans leur texte, ou toute autre chose.
Mme Bacon: Ou un peu plus.
M. Ciaccia: Les allocations sont payées à
même les revenus de la société, non pas les profits de la
société.
M. Tardif: Je souhaite que ce soient des profits.
M. Saintonge: II faudra être sûr...
Le Président (M. Beauséjour): L'article 26 est-il
adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Beauséjour): Adopté.
L'article 27?
M. Tardif: Les comptes de dépenses. Adopté.
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Beauséjour): Adopté.
L'article 28?
M. Tardif: Le député de Laprairie nous a
déjà dit qu'il trouvait cela une bonne innovation, l'article
28.
M. Saintonge: Oui, sûrement.
Le Président (M. Beauséjour): L'article 28 est-il
adopté?
M. Saintonge: Peut-être que j'ai dit, M. le
Président... On m'a cité. C'est sûr que je disais qu'on est
obligé de voter, mais il y a une sanction effective. Avant, bien
souvent, on disait dans le Code municipal, je pense, ou dans d'autres cas, au
niveau scolaire entre autres - j'ai déjà donné une opinion
juridique sur cela - ils étaient obligés de voter, mais, s'ils ne
votaient pas, qu'est-ce qui arrivait? Il n'y a pas de problème
là, il n'y a pas de sanction. Les citoyens souvent étaient
obligés de voter ou ils sortaient. Dans le cas actuel, s'il est
présent et s'il sort parce qu'il ne vote pas, il ne sera pas
payé.
M. Ciaccia: Si on faisait cela à l'Assemblée
nationale, peut-être qu'il y aurait plus de gens présents à
l'Assemblée durant la session.
M. Tardif: De part et d'autre, j'en suis convaincu.
Le Président (M. Beauséjour): L'article 28 est-il
adopté?
M, Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Beauséjour): Adopté.
L'article 29?
M. Ciaccia: L'article 29.
M. Saintonge: C'est une pension supplémentaire, en plus de
celle prévue comme conseiller municipal.
M. Tardif: C'est au prorata du salaire gagné, n'est-ce
pas? S'il a son salaire de conseiller et en plus a une
rémunération additionnelle pour siéger comme membre du
conseil, la pension étant un pourcentage de... Mutatis mutandis, cela
s'applique.
M. Ciaccia: Quand vous parlez des règles relatives
à la pension, il y a certaines balises qui existent quant aux montants
des pensions et aux critères.
M. Tardif: Oui, oui.
M. Ciaccia: Ils ne peuvent pas, tout d'un coup...
M. Tardif: Non, non. La ville de Laval est autorisée
à instituer pour les membres de son conseil un fonds de retraite. Ce
fonds de retraite, en vertu de la Loi sur les régimes
supplémentaires de rentes, est régi par la CARR. Toute
rémunération additionnelle découlant de fonctions autres
que celle de simple conseiller, comme membre du comité exécutif,
eh bien...
Le Président (M. Beauséjour): Adopté? M.
Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Beauséjour): L'article 29 est
adopté. L'article 30?
M. Saintonge: M. le Président, à l'article 29, je
veux poser une question supplémentaire. Ce n'est pas un fonds de
retraite qui se crée uniquement pour les fins des membres du conseil
d'administration de la Commission de transport de Laval; c'est le fonds de
retraite comme conseiller municipal qui peut être augmenté d'une
somme contributive...
M. Tardif: Oui. C'est-à-dire que...
M. Saintonge:... à cause des émoluments qu'il
reçoit comme membre du conseil d'administration dans la
Société de transport de Laval,
M. Ciaccia: L'article 29 ne dit pas cela.
M. Tardif: C'est cela, dans le deuxième alinéa, on
me fait remarquer qu'ils ont le choix en quelque sorte de se prévaloir
des dispositions de la Loi sur les régimes de retraite des maires et des
conseillers municipaux ou bien du régime prévu par la
société pour ses membres. Donc, ce ne sont pas les deux.
M. Fallu: Tout nouvel élu maintenant a le droit de
participer au régime.
M. Saintonge: Est-ce que cela veut dire qu'il y aurait deux fonds
de retraite? Il y a plus qu'un fonds de retraite?
M, Tardif: Bien oui, il y en a pour les employés de la
CTL, pour les pompiers, pour les policiers, pour les cols blancs, pour les cols
bleus et il y en a pour les élus.
M. Saintonge: Dans ce cas-là, si je comprends bien, on dit
que, si la personne en question qui est membre du conseil d'administration se
prévaut de la section VIII. I de la Loi sur les régimes de
retraite des maires et des conseillers des municipalités, l'augmentation
de sa pension sera dans ce régime-là. S'il ne s'en prévaut
pas au niveau du conseil municipal, il pourrait avoir la possibilité de
prendre une autre sorte de pension comme membre de la commission de
transport.
M. Lussier: C'est cela, si le conseil de ville vote un plan de
retraite particulier pour les membres de la commission ou de la
société de transport, les membres du conseil.
M. Tardif: Mais je ne veux pas induire les gens en erreur. Les
membres du comité exécutif de ville de Laval, par exemple, ont
droit à leur pension comme conseillers, plus une contribution
supplémentaire qui découle du fait qu'ils sont membres du
comité exécutif...
M. Saintonge: Dans le même système.
M. Tardif: Exactement, dans le même système, comme
ici les députés et les ministres... Alors, mutatis mutandis,
est-ce qu'un membre de Laval, du conseil d'administration de la STL, peut
choisir que le supplément de revenu que lui procure sa fonction de
membre du conseil d'administration se superpose à son traitement de
conseiller municipal et donc profiter de cet avantage? C'est cela?
M. Ciaccia:...
M. Lussier: Ce qui est dit ici, c'est que, s'il profite du
premier, il ne peut pas profiter du second.
M. Fallu: Il existe deux régimes de retraite dans le monde
municipal...
M. Tardif: Ceux qui sont entrés ayant... M. Fallu:
L'ancien régime...
Le Président (M. Beauséjour): Un instant, un
à la fois. M. le député de Groulx.
M. Ciaccia: Une pension à la fois. (17 h 15)
M. Saintonge: On ne se retrouverait pas, à ce
moment-là, dans le même système que celui du conseil
exécutif. Ce ne serait pas automatique. S'il avait ta pension comme
conseiller municipal, il ne pourrait pas avoir la pension comme membre de la
STL. Mais j'imagine que le salaire va être moindre, de toute
façon, comme membre du conseil d'administration de la STL que comme
membre du conseil municipal... La charte de Laval là-dessus.
M. Tardif: Je vais faire sortir les dispositions du régime
de retraite des maires et conseillers et des amendements à la charte de
Laval.
M. Lussier: Le conseil de la ville de Laval peut ou fixe par
règlement les règles relatives à la pension des membres du
conseil d'administration, qui doit être contributoire.
Le premier alinéa ne s'applique pas à une personne qui se
prévaut de la section VIII. I...
M. Tardif: Voulez-vous reporter cet article-là? Je vais
faire sortir les dispositions exactement.
Le Président (M. Beauséjour): Il est adopté.
Il faudrait le rouvrir.
M. Saintonge: Disons qu'on va le rouvrir, M. le Président,
et qu'on le suspend. C'est cela?
Le Président (M. Beauséjour): On le rouvre.
M. Saintonge: C'est cela. On le rouvre et on le suspend,
maintenant. Donc, il n'est pas adopté.
Comités consultatifs
M. Tardif: Comités consultatifs.
Le Président (M. Beauséjour): Suspendu. L'article
30. L'article 30 est-il adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Beauséjour): Adopté.
M. Saintonge: L'article 31.
Le Président (M. Beauséjour): L'article 31?
M. Saintonge: À l'article 31, M. le Président,
j'aurais une question. Pour quel motif on dit toujours que, finalement, par
l'article 31, la séance d'un comité consultatif va toujours
être publique? On dit: Une séance d'un comité est publique.
Pour quelle raison est-ce qu'une séance d'un comité est toujours
publique? Parce que, à mon point de vue, il pourrait y avoir un avantage
certain à ce que certaines séances du comité, ne soient
pas publiques; au niveau du travail, par exemple, des choses qui peuvent se
dire...
M. Tardif: Il faut lire le deuxième alinéa de
l'article 31 qui dit que le deuxième alinéa de l'article 18
s'applique aux séances du comité, compte tenu des adaptations
nécessaires.
M. Saintonge: Oui.
M. Tardif: C'est ce qu'on a vu à 18, on dit que ces
assemblées sont publiques, Toutefois, jusqu'un renseignement qui, en
vertu...
M. Saintonge: Je suis d'accord. Je m'étais rendu compte de
ça, M. le Président. Mais, outre ça, ça
m'apparaît assez lourd comme processus. Parce qu'un comité
consultatif, c'est pour des problèmes particuliers, on veut questionner
les gens ou s'informer, etc.
Vous savez que, dans certains cas, dans des réunions que vous
pouvez avoir dans les corps publics ou même dans les conseils municipaux,
on sait que toute chose n'est peut-être pas bonne à dire
publiquement, à un moment donné, ou au niveau de
l'interprétation de ce qu'on peut dire et au niveau des
conséquences de certaines paroles qu'on peut prononcer ou des questions
qu'on peut poser.
Cela alourdit une procédure que ce soit toujours public, à
mon point de vue. Dans le cas de certains comités consultatifs, le
comité consultatif comme tel ou son rôle, je pense que ça
va être de s'adresser aux citoyens, aux personnes du milieu pour avoir
leurs doléances ou recueillir leurs remarques sur des sujets qui sont
dans le mandat même du comité consultatif.
H m'apparaît qu'il serait utile, dans certains cas, que certaines
séances de ces comités puissent ne pas être publiques, pour
que les gens puissent, comme on dit, abattre les arbres, sortir de la brousse
un peu pour préparer des points précis sur des mandats qu'ils ont
à exécuter.
M. Tardif: Je pense, M. le Président, qu'il y a une
méprise ici. Le conseil d'administration de la STL peut décider
de créer un comité de travail pour examiner, par exemple, une
question. Exemple: les fonds de retraite de ses employés. C'est un
comité de travail qui fait rapport au conseil et qui siège comme
il veut, quand il veut et il fait rapport.
Par définition, un comité consultatif, c'est un organisme
qui vise, en quelque
sorte, à tenir des audiences publiques sur une question que lui a
confiée le conseil, le conseil de la STL. Il dit: Bon, peut-être
bien que la requête des citoyens de Chomedey, il y aurait lieu de
gratter, d'entendre ça et de tenir des audiences publiques. Voulez-vous,
s'il vous plaît, tenir une telle audience?
Donc, je pense qu'il faut distinguer entre un comité de travail
à qui le conseil confierait un mandat et demanderait de faire rapport et
un autre, qui consulterait. Parce que, par définition, un comité
consultatif, c'est celui qui va consulter la population. Donc, je pense que
ça permet de faire exactement tout ce que disait le député
de Laprairie. À ce moment-là, ce n'est plus un comité
consultatif. D'accord?
M. Saintonge: Ce que je veux dire, c'est que, dans le cadre du
travail qu'un comité consultatif a à faire, à un moment
donné, il y a une espèce de régie interne. Ce qui veut
dire qu'on va sanctionner, ni plus ni moins, le comité consultatif.
C'est une rencontre qui ne serait pas publique, qui serait comme une
séance de travail et, finalement, ces gens pourraient se réunir
à leur bon gré, mais il n'y aurait pas de procès-verbal,
il n'y aurait pas de délibération tenue etc. Il me serait
peut-être apparu utile dans certains cas - je vais vous mentionner ce qui
suit - qu'un comité consultatif puisse tenir des réunions qui ne
sont pas nécessairement publiques, des réunions pour lesquelles
il y aurait quand même un certain rapport fait pour démontrer
l'évolution du travail.
Par exemple, on veut fixer le cadre d'une consultation. Dans une
réunion, on discute de ce qu'on veut faire, quel sera notre mandat,
comme on va le réaliser, on va arriver à quoi. On peut faire un
rapport; ce serait une séance du comité en question et il
pourrait arriver avec un rapport. Sauf que, si c'était le cas, ce serait
en séance de travail que ça se ferait et il faudrait que, dans
une assemblée subséquente, une assemblée publique, on
dise: Bon, le comité propose que, dans telle assemblée, on fasse
telle chose, que notre mandat soit compris, que ce soit valable, que ce soit
inscrit dans les minutes.
Cela m'apparaît lourd comme processus, mais il me semblerait
avantageux que le comité consultatif puisse établir une
espèce de régie interne, une espèce de
réglementation, une façon de procéder, puisse se
réunir, non pas à huis clos, mais en séances qui ne sont
pas publiques, pour faire avancer le dossier, comme on dit, enlever les
broussailles un peu, sortir du bois et en arriver à une assemblée
publique qui soit réellement efficace.
M. Tardif: M. le Président, si ça peut rassurer le
député de Laprairie, c'est exactement ce qui se passe sur le
territoire de la CUM ou avec les commissions du conseil en matière de
transport et de sécurité publique et autres. C'est bien
évident que ces gens se réunissent, organisent leur plan de
travail, s'entendent entre eux sur la date des audiences publiques qu'ils vont
tenir, confient des mandats de recherche à des fonctionnaires sur des
points précis et, finalement, décident d'un commun accord de
tenir leurs audiences publiques, en quelque sorte, pour consulter la population
et entendre les échos de l'extérieur. Donc, c'est possible, c'est
permis et c'est tout à fait la façon normale de travailler.
Le Président (M. Beauséjour): L'article 31 est-il
adopté?
M. Ciaccta: Sur division.
Le Président (M. Beauséjour): Adopté sur
division. J'appelle l'article 32.
M. Tardif: Adopté.
M. Saintonge: C'est la procédure de l'avis public qui est
dans le journal. Je comprends qu'il faut informer; il n'y a peut-être pas
d'autre façon d'informer... Je ne sais pas s'il y en a. Je vais-vous
dire, je trouve que c'est un processus qui est lourd.
M. Tardif: C'est à la porte de l'église.
M. Saintonge: Je trouve que c'est un processus qui est lourd, je
trouve qu'il y a un abus des avis publics au niveau municipal dans ce sens et
je trouve aussi que c'est un coût assez élevé. Si on
regarde au niveau d'une assemblée publique, si un comité veut
être efficace, on empêche une réunion rapide; ce n'est pas
possible comme ça. Si un comité consultatif veut se réunir
sur un problème bien particulier, un avis dans un journal, dans le
territoire de la société, ça veut dire au moins une
semaine. Cela veut dire qu'on ne peut pas faire de réunion avant dix
jours, carrément. Vous donnez un avis, peut-être pas de dix jours,
mais vous donnez un avis de combien de temps? Avez-vous fixé combien de
jours d'avance un avis préalable doit être donné? J'imagine
qu'on donne un avis.
M. Tardif: Non.
M. Saintonge: C'est curieux parce que vous donnez un avis. Je
vais donner un exemple. Le journal passe le mardi. Si on donne un avis, il faut
le donner généralement le vendredi pour qu'il passe le mardi,
parce que c'est imprimé le dimanche ou le lundi. Là, vous allez
donner l'avis que l'assemblée publique va se tenir quand? Le mardi
même, le mercredi? L'avis aux citoyens, pour être
effectif, il faut en prévoir la publication et prévoir un
certain nombre de jours pour que les citoyens soient informés, si on
veut qu'il ait vraiment un sens.
M. Tardif: M. le Président, encore une fois, on parle d'un
comité qui a reçu le mandat du conseil d'administration de la STL
d'aller consulter les citoyens sur une question donnée. Le conseil
d'administration n'est pas trop sûr s'il devrait maintenir ou non telle
ligne. À ce moment-là, on voit mal le comité en question
ne pas prendre les moyens pour consulter. Et prendre les moyens, cela veut dire
informer les gens qui pourront venir à des audiences publiques.
M. Ciaccia: Un instant.
M. Tardif: Comment faisiez-vous cela? Écrire à
chacun des citoyens?
M. Ciaccia: Non, non. Quand vous dites... Excusez.
M. Saintonge: Je vous dis que c'est un coût trop
élevél
M. Ciaccia: Non, non, excusez, un comité consultatif, ce
n'est pas...
M. Saintonge: Deux cent dix mille!
M. Ciaccia: Les comités consultatifs ne sont pas là
seulement pour consulter les citoyens. On pourrait avoir un comité
consultatif sur un sujet donné pour consulter d'autres personnes que les
citoyens.
M. Tardif: Non.
M. Ciaccia: Non? C'est impossible? M. Tardif: Non.
À ce moment-là... M. Ciaccia: Pourquoi pas?
M. Tardif: Bien non. J'ai expliqué cela tantôt
pendant que le député était occupé ailleurs. Si la
ville de Laval décidait de créer...
M. Ciaccia: Je cherchais un de vos amendements à la loi
81, je ne peux pas le trouver.
M. Tardif: Si le conseil de la STL décidait de
créer un comité de travail sur l'administration de ses fonds de
retraite, cela n'est pas un comité consultatif. Elle pourrait
très bien engager des consultants, cela est une autre affaire. Mais, par
définition, le comité consultatif, c'est celui qu'on crée
pour aller consulter la population. C'est sa vocation.
M. Saintonge: La tarification, par exemple.
M. Tardif: Cela pourrait être cela. M. Saintonge:
Mais dans ce cas-là...
M. Tardif: Cela pourrait être cela. Cela pourrait
être des modes de transport alternatif.
M. Ciaccia: Oui.
M. Tardif: À ce moment-là, c'est son mandat. On ne
parle pas des comités de travail que le conseil peut créer et des
mandats qu'il donne à des fonctionnaires et à des contractuels.
D'accord.
M. Saintonge: Justement, le problème, M. le
Président, c'est dans un cas comme cela. Ce que je trouve, c'est qu'on
crée un comité consultatif. On dit au comité consultatif,
pour qu'il soit fonctionnel: Réunissez-vous en séances de
travail, non pas en séances du comité consultatif. C'est cela
qu'on arrive à faire.
M. Tardif: Oui.
M- Saintonge: La tarification, par exemple. Le comité,
avant d'arriver devant une assemblée publique... Le but du comité
consultatif, c'est d'informer les gens. Je pense que cela va être, on
veut avoir la réaction des gens. Mais, si on prend la tarification, on
peut dire... Il va falloir qu'ils expliquent aux gens certains points. Ils vont
expliquer pourquoi ils modifient la tarification de telle façon, ce
serait mieux de donner ce qu'ils vont avoir accumulé quelque part, ce
qui se passe ailleurs, etc. Donc, avant d'avoir l'information des gens et
d'avoir leur réponse, à mon point de vue, quand ils vont se
réunir, ils vont dire aux gens: Notre mandat est cela et, dans le cadre
de notre mandat, on a réalisé telle, telle et telle chose, on a
fait telle affaire, on vous donne un rapport sur ceci, sur cela, etc. Mais,
pour arriver à donner un rapport qui soit complet et conforme à
la réalité, il faudra qu'ils aient fait du travail
antérieurement à cela.
M. Tardif: Tout à fait juste, je suis d'accord.
M. Saintonge: Dans ce sens-là, les membres du
comité consultatif, cela suppose qu'ils vont se réunir avant. On
va dire: Cela va être des séances de travail. Pourquoi ne pas dire
que le comité consultatif peut se réunir de façon non
publique, faire part de ce qu'il va faire comme travail, comme recherche, comme
information;. cela peut être simplement de demander à quelqu'un
de
venir expliquer quelque chose. Il y aura au moins un rapport qui dira:
Le comité s'est réuni tel jour, il y avait telle étude,
telle présentation; il y a un procès-verbal qui se tient au
niveau du comité consultatif et, à une autre assemblée, ce
sera public, dans ce cas-là, pour informer les citoyens et avoir leur
feed-back, leurs réactions là-dessus. À ce
moment-là, cela devient un peu curieux que dans le cheminement du
processus du comité consultatif, il n'y ait pas de procès-verbal
sur les séances de travail du comité pour se préparer
à une séance publique d'information, les données qu'ils
vont transmettre à ceux qui voudront bien venir les écouter. Ce
ne sera pas considéré comme une séance du comité
consultatif.
Je trouve qu'on alourdit le processus, d'une part; deuxièmement,
qu'on oblige le comité consultatif à se réunir en
séances de travail et à créer une espèce de
paracomité, qui fonctionne en dehors du système où on
voudrait bien qu'il fonctionne. C'est cela que je veux mentionner au ministre,
parce qu'il m'apparaît qu'il serait bon que les citoyens sachent que le
comité consultatif s'est réuni sur tels points, a, b, c, d; il y
a une assemblée publique, etc.
M. Tardif: Je dirais au député que c'est cela qui
se passe présentement à la CUM, où les comités et
les commissions du conseil se réunissent et élaborent leur plan
de travail, décident du calendrier des séances et tout cela. Cela
ne pose pas de problème.
M. Saintonge: En tout cas, on était au niveau de l'avis
préalable. (17 h 30)
M. Tardif: C'est cela. M. le Président, je m'excuse, si
vous me permettez de revenir à l'article...
Le Président (M- Beauséjour): Est-ce qu'on pourrait
compléter l'article 32. Est-ce que cet article est adopté?
Des voix: Adopté.
M. Saintonge: Il y avait une question qui avait été
soulevée... Je ne me souviens pas si la réponse... On avait
posé une question.
Le Président (M. Beauséjour): Est-ce que l'article
32 est adopté?
M. Saintonge: Juste une seconde! J'attends sa réponse.
M. Tardif: Sur quoi?
M. Saintonge: Si je me souviens bien, à l'article 32, on
avait une question de mon confrère, et il est en train de chercher
quelque chose. J'ai pensé...
M. Tardif: Vous m'avez demandé combien cela va
coûter. Je ne sais pas le coût des annonces dans les journaux.
M. Saintonge: La question, c'était cela. On parlait de la
convocation. 5i on veut que la loi parle pour dire quelque chose, je pense
qu'on oblige à donner un avis préalable, dans un journal, de la
tenue de chaque séance. On ne prévoit pas le délai de
l'avis au citoyen. Cela m'apparaît un gros vice, à tout le moins.
Si on veut que l'avis - le député de Groulx se prend la
tête à deux mains -public serve à quelque chose et qu'on
veut que du monde soit là, comme le ministre dit, qu'on le fasse
valablement.
Je peux bien publier un avis que, demain matin, je tiendrai une
assemblée publique; c'est le mardi soir, le journal paraît le
mardi midi; il n'y aura pas un chat qui va être là. Le gars va
arriver dans son salon, le mardi soir, il prend le journal: Regarde donc cela,
il y a une assemblée ce soir. Elle est passée l'assemblée,
elle est en cours.
M. Tardif: M. le Président, le secrétaire de la
société fait publier un avis préalable à la tenue
de...
M. Saintonge: II va être préalable. M. Tardif:
Évidemment...
M. Saintonge: Généralement, si la loi parle pour
dire quelque chose... Si on fait des lois - on en fait de la législation
- on en fait pour que cela dise quelque chose. On donne un avis, cela prend...
Ce que je mentionne, c'est qu'au niveau de la procédure du comité
consultatif, cela va prendre un certain temps, avant que chaque réunion
se fasse, pour que ce soit public.
M. Tardif: On sait, M. le Président, dans le cas de la
ville de Laval, qu'il n'y a pas un journal de la ville de Laval. Il y a les
journaux nationaux; la Presse, le Devoir, le Montréal-Matin, la Gazette
et il y a les hebdos...
M. Ciaccia: L'Actualité.
M. Tardif:... les hebdos qui sortent. Le Courrier sort maintenant
le lundi, le Messager sort, je ne sais pas quand, et le Clairon, à telle
autre journée.
M. Ciaccia: L'Écho du Nord. M. Tardif: L'Écho du
Nord.
M. Fallu: L'Écho du Nord, c'est à Sainte-Rose.
M. Saintonge: Cela confirme encore
plus...
M. Tardif: On présume encore une fois de la bonne foi des
élus qui ne feront pas exprès pour publier les avis après
la tenue de la séance.
M. Saintonge: Je suis d'accord, mais ce que je voulais mentionner
- je ne présume pas de leur mauvaise foi non plus - c'est que, dans un
cas comme cela, si vous voulez tenir une assemblée rapidement, ce n'est
peut-être pas possible, cela prend au moins cinq ou six jours avant qu'on
décide... Dès qu'on décide de faire une assemblée,
il faut publier dans un journal.
D'accord, à Laval, c'est une grande ville, les journaux, la
Presse sont distribués et tout. C'est peut-être une façon,
dans les avis publics de la Presse. Vous pouvez mettre cela dans n'importe quel
journal, dans le Devoir; vous savez que c'est un journal public, il circule
dans Laval. Mais si vous mettez cela dans le Devoir, il n'y aura pas grand
monde.
M. Tardif: Est-ce qu'on pourrait remplacer l'avis dans le journal
par un poster dans chaque autobus?
M. Fallu: Et à chaque poste de péage. M. Ciaccia:
Vous n'êtes pas sérieux. M. Saintonge: Sur division. M.
Ciaccia: Revenez au sérieux.
M. Tardif: Je m'excuse. C'est peut-être un moyen de
transport que beaucoup de gens, è Laval, prennent à tous les
jours, précisément. Ce n'est pas une farce. C'est une idée
originale, mais ce n'est pas une farce.
M. Saintonge: Ce serait peut-être moins cher.
Le Président (M. Beauséjour): L'article 32...
M. Saintonge: Ce que je veux dire, je suis bien sérieux
dans mon affaire. Vous avez été ministre des Affaires
municipales, on sait que le coût de l'avis public - j'ai pratiqué
comme avocat dans le domaine municipal -c'est une affaire absolument aberrante,
à la longue. Dans la loi 125, ou n'importe où, on vous impose des
avis à donner partout. Bien souvent, le monde ne le lit même pas.
Dans certains cas, on essaie de trouver une façon pour qu'un avis public
informe comme il faut. Ce que j'ai comme réponse - je ne prends
même pas mon expérience comme avocat dans les affaires
municipales, cela fait quatre ans de cela - je prends juste ce que les gens
m'ont mentionné dans le cadre de la loi 2 où j'ai fait des
consultations, j'ai fait un travail sérieux là-dedans. Je ne veux
pas me vanter, mais j'ai consulté des avocats, des urbanistes, des
gérants de ville ou des directeurs généraux de ville. J'ai
dit: On remplace des trucs par des avis publics. À votre avis, est-ce
que c'est valable ou pas? Je vous dirai que, dans 80% des cas -je parle d'une
consultation d'une quinzaine de personnes - ces gens m'ont dit: L'avis public,
c'est un abus, cela informe mal les citoyens, c'est un emmerdement pour la
ville et cela coûte cher pour rien. C'est cela qu'on m'a dit.
M. Tardif: Par quoi remplace-t-on cela?
M. Saintonge: Évidemment, je ne suis pas plus fin qu'un
autre. Par quoi va-t-on le remplacer? C'est là qu'est le
problème. Je me dis: Qu'est-ce qu'on veut comme avis public? À
tout le moins, si on fait un avis public, il faut s'assurer qu'il obtienne le
but qu'il vise. Si on veut cela, si on donne un avis public à quelqu'un,
préalable à une séance, et qu'on ne dit pas que c'est tant
de jours ou quoi que ce soit, il m'apparaît que l'avis public est un peu
en l'air. On veut absolument faire des séances publiques, que les
citoyens en soient informés. On le dit par avis public, mais on ne dit
pas, dans ce cadre-là - je vais vous donner mon objection - combien de
jours à l'avance on va informer les gens, on ne dit pas non plus que
l'assemblée doit se tenir... Comme dans l'autre cas tantôt, on
parlait de 500 personnes, une assemblée va être convoquée
à la demande de 500 personnes, de 500 contribuables, ou même
à la demande non seulement de 500 contribuables, mais cela peut
être possible à la demande de gens du conseil, de deux de ses
membres, du président, du directeur général.
Mais, dans ce cas-là, c'est bien beau de prévoir cela. On
se réunit une fois par mois en assemblée régulière,
mais on ne prévoit même pas, pour l'assemblée
spéciale, le délai après la demande de convocation. Si la
loi veut dire quelque chose et qu'on veut légiférer pour quelque
chose d'utile et d'efficace, à mon point de vue, si on fait une
assemblée spéciale, si c'est une demande écrite faite pour
une assemblée publique, bon sens, qu'on dise qu'elle doit se tenir dans
tel délai de la demande de convocation et qu'on avise dans tel
délai avant la tenue de la séance. Cela m'apparaît
fondamental.
M. Tardif: Vous proposez quel délai? M. le
Président, le député de Laprairie propose quel
délai?
M. Saintonge: M. le Président, je n'ai pas fait le texte
de loi.
M. Tardif: Non, mais...
M. Saintonge: Je n'en suis pas responsable. Mais je pense...
M. Tardif:... puisque le député...
M. Saintonge:... qu'on a dû y penser, à un moment
donné.
M. Tardif:... de Laprairie me dit, et je le crois, qu'il a fait
ses devoirs comme il faut pour le projet de loi 2 et qu'il reconnaît
lui-même que, surtout dans une ville où il n'y a pas un journal
quotidien propre à cette ville, il y a un problème, comment
rejoint-on les gens? Il semble d'avis avec moi qu'on n'a pas d'autre moyen que
les journaux. Est-ce qu'il veut nous suggérer un délai, qui lui
apparaîtrait raisonnable?
M. Saintonge: Dans quel cas, sur l'avis public?
M. Tardif: Oui.
M. Saintonge: Au niveau de la convocation, de...
M. Tardif: Non, non.
M. Saintonge:... l'avis de la tenue de la réunion?
M. Tardif: Ici, l'article où on est
présentement.
M. Saintonge: La tenue de la réunion.
M. Tardif: C'est l'article 32: "Le secrétaire de la
société fait publier un avis préalable de la tenue de
chaque séance d'un comité... " Alors, c'est quoi. C'est trois
jours, six jours, cinq jours; qu'est-ce que vous proposez?
M. Saintonge: On peut dire, je ne sais pas... Cela peut
être deux jours, un minimum de deux ou trois jours. Si vous voulez qu'un
citoyen intéressé... Vous savez que les gens...
M. Tardif: Écrivez donc cela quelque part.
M. Saintonge:... que tous les gens qui peuvent
s'intéresser à la chose municipale... Regardez le calendrier des
personnes dans une municipalité. Il y a des loisirs, il y a ceci, il y a
cela; il y a des cours. Si les gens ne sont...
M. Tardif: Deux jours.
M. Saintonge:... pas avisés selon un minimum...
M. Tardif: Deux jours. Voulez-vous fignoler cela? Alors, que
dira-t-on? Publier un avis préalable de...
Une voix: D'au moins deux jours.
M. Saintonge: Mon interrogation, M. le Président,
là-dessus... Je regarde cela, je pense que l'avis doit informer - j'ai
dit cela tantôt - et donner un certain délai, cela
m'apparaît raisonnable. D'autre part, en même temps, le processus
me semble lourd d'une certaine façon parce que je me dis qu'on va
empêcher le comité de se réunir dans un délai
rapide. S'il y a un problème, un comité consultatif peut
être mis sur pied parce qu'il y a un problème majeur. À
quel moment va-t-on couper les interventions à ce niveau? À quel
moment va-t-on dire qu'on met la ligne de conduite? Vous avez une
assemblée du conseil - juste pour donner un exemple - qui est publique,
les citoyens sont présents, ils peuvent poser des questions. Ils sont
avisés que l'assemblée se tient à telle date. Il y a un
problème qui se crée. Le conseil d'administration de la STL dit:
Cela nous prend un comité consultatif là-dessus, on va demander
l'opinion, réunissez-vous. Pourquoi, à ce moment-là,
obligerait-on à donner un avis public? Si c'est en assemblée
publique qu'on décide que le comité consultatif va se
réunir à telle date ou à tel jour, est-ce qu'on a besoin
d'un avis public dans un journal en plus de cela?
M. Tardif: M. le Président...
M. Saintonge: Je me pose la question.
M. Tardif:... encore une fois, le comité...
M. Saintonge: C'est une interrogation que je me pose.
M. Tardif:... peut se réunir pour les fins d'organiser la
cuisine de son fonctionnement aussi longtemps qu'il le voudra sans faire
paraître aucun avis. Dès lors qu'il s'agit de consulter les
citoyens, ce que l'on dit, c'est que vous devez donner un préavis aux
citoyens pour ce faire. C'est tout. Donc, il se réunira aussi souvent
qu'il le voudra pour les fins de se parler entre ses membres et organiser sa
cuisine, son plan de travail et les mandats qu'il désire confier. Mais,
lorsqu'il s'agit de consulter les citoyens, ils faut qu'il communique avec eux.
C'est tout. D'accord?
M. Saintonge: À ce moment-là, est-ce que vous
admettez avec moi que, si c'est le cas, il faudra que l'avis public, pour qu'il
soit efficace, prévoit un délai minimal, après sa
parution, avant la tenue de l'assemblée?
M. Tardif: Oui, oui, c'est cela. Je suis prêt à
modifier cela pour ajouter deux jours, si cela vous semble suffisant.
M. Saintonge: Deux jours, trois jours, je ne sais pas.
M. Tardif: Enfin...
M. Lussier: Nous, on a écrit 48 heures pour le moment.
M. Tardif: Comme vous l'écrivez, cela se lirait...
M. Lussier: n Un avis préalable d'au moins 48 heures.
M. Saintonge: On devrait dire deux jours francs. Si c'est un
journal dont la publication se fait le mardi...
M. Lussier: Le secrétaire de la société fait
publier un avis...
M. Saintonge:... on dirait deux jours francs. La journée
de publication ne compte pas. Disons que ce n'est pas avant le jeudi. Si ce
sont deux jours francs, cela correspond à trois jours en
réalité. On ne peut pas mettre un nombre d'heures. Je pense qu'il
faut mettre le nombre de jours francs de la publication de l'avis. Si le
journal est publié le mardi, deux jours francs, la journée de
publication ne compte pas, mercredi, jeudi...
M. Lussier: Cela dépend aussi à quel moment de la
journée il sort. Si un journal sort le matin, c'est une chose. S'il
sort...
M. Saintonge: On ne peut pas présumer à partir de
l'heure de sortie du journal, parce que le citoyen qui travaille et qui finit
de travailler à midi n'aura pas le journal à sept heures le
matin, si le journal sort à sept heures.
M. Tardif: Alors, cela se lirait comme suit: Article 32, Le
premier alinéa serait amendé pour se lire comme suit: "Le
secrétaire de la société fait publier un avis de la tenue
de chaque séance d'un comité dans un journal de langue
française diffusé dans le territoire de la société
au moins 48 heures avant la tenue de cette séance. " Le
député nous dit qu'il préférerait "au moins 2 jours
francs".
M. Saintonge: Oui.
M. Tardif: Je reprends donc: "au moins deux jours francs avant la
tenue de cette séance". D'accord?
M. Saintonge: Avant l'heure fixée pour la tenue de cette
assemblée.
Le Président (M. Beauséjour): Si vous voulez
réécrire l'amendement tel que vous voulez le proposer.
M. Tardif: Oui. Madame, voulez-vous rendre cela conforme?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Beauséjour): Non, je vais attendre
de le recevoir.
M. Tardif: Est-ce que je peux, pendant ce temps, revenir... Vous
voulez qu'on liquide cela? On va liquider cela avant.
M. Ciaccia: Une chose à la fois. H ne faut pas mêler
les esprits.
Le Président (M. Beauséjour): Je vais relire
l'amendement...
M. Tardif: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Beauséjour):... qui vient modifier
le premier alinéa de l'article 32. Il se lirait comme suit: "Le
secrétaire de la société fait publier un avis de la tenue
de chaque séance d'un comité dans un journal de langue
française diffusé dans le territoire de la société
au moins deux jours avant la tenue de cette séance. "
M. Tardif: Cela va? Adopté.
Le Président (M. Beauséjour): Le mot "francs" n'est
pas là.
M. Tardif: Deux jours pleins.
M. Desbiens: J'avais entendu deux jours francs.
M. Tardif: Adopté.
M. Desbiens: Mais, M. le Président, vous avez lu "deux
jours" seulement.
Le Président (M. Beauséjour): Adopté.
M. Desbiens: C'est pareil? Cela veut dire la même chose en
termes juridiques?
Le Président (M. Beauséjour): Est-ce que l'article
32 est adopté tel qu'amendé? Adopté.
Une voix: Adopté.
M. Tardif: Adopté. Si on peut revenir à l'article
29 qui a été laissé en suspens, à un moment
donné.
Le Président (M. Beauséjour): D'accord. Article
29?
M. Tardif: C'est exactement ce que je disais, à savoir que
le membre du conseil de la STL pourra faire comptabiliser, aux fins de son
régime de retraite, les prestations supplémentaires reçues
à titre de membre de cet organisme. C'est l'article 41. 1, section VIII.
I, organismes supramunicipaux, de la Loi sur les régimes de retraite des
maires et des conseillers des municipalités, qui dit ceci: "Le
participant au régime général peut ajouter à son
traitement admissible la rémunération, les allocations et
indemnités reçues d'un organisme supramunicipal - ce qui est le
cas ici - à titre de membre de cet organisme, de membre du conseil, du
conseil d'administration ou du comité exécutif de cet organisme,
ou à plusieurs de ces titres à la fois. Le cas
échéant, il avise l'organisme et la commission en la
manière prévue... " "Ce participant peut aussi ajouter à
son traitement admissible la rémunération, les allocations et
indemnités reçues à titre de membre d'un organisme
supramunicipal... " Donc, c'est cela ou bien un régime spécial
prévu. Mais c'est l'un ou l'autre. Dans le cas des élus, il y a
tout avantage à ce que ce soit juxtaposé. (17 h 45)
Le Président (M. Beauséjour): M. le
député de Laprairie.
M. Saintonge: Est-ce qu'il y a vraiment utilité de dire
qu'on peut créer un fonds de retraite spécial tout simplement
pour être membre du conseil d'administration de la Société
de transport de Laval? 5elon ce que je peux comprendre, si, au niveau
municipal, il bénéficie du régime de retraite...
M. Tardif: D'ailleurs, je me demande pourquoi cela a
été mis là. Pourquoi cela a-t-il été
mis?
M. Saintonge:... il peut ajouter là-dessus... Mais
là, on coupe une possibilité pour quelqu'un qui serait membre
d'un conseil municipal, qui ne participe pas au régime de retraite au
niveau du conseil municipal et qui viendrait participer à un
régime de retraite à la STL. Cela me paraît curieux.
M. Fallu: Très certainement que le premier alinéa
de l'article 29 deviendra caduc en moins de 20 ans, en ce sens que ceux qui,
jadis, participaient à des régimes autonomes de retraite
organisés par les municipalités n'existeront plus puisqu'ils se
seront retirés de la politique, car on sait que, depuis maintenant huit
ou neuf ans, automatiquement, tout nouvel élu doit participer au
régime de retraite des maires et conseillers municipaux.
M. Tardif: Il fut une époque d'ailleurs, c'est encore vrai
- où les trois commissaires de Laval étaient des
non-élus...
M. Saintonge: Oui, mais ce n'est plus le cas.
M. Tardif: Pardon?
M. Saintonge: Oui, d'accord.
M. Tardif:... pour lesquels existe - pour eux et pour les
employés de la CTL - un fonds de pension possiblement contributoire, de
sorte que... Les dispositions ici ont été prises et restent
là, mais, en réalité, dans le cas des élus, cela ne
s'applique pas, mais imaginons que le P. -D. G. actuel, président de la
CTL, imaginons que ce P. -D. G. devienne D. G. tout court...
Une voix: C'est prévu dans la loi.
M. Tardif: C'est cela. D'ailleurs, c'est prévu dans la
loi. Il pourrait continuer d'être régi par la partie en haut.
D'accord? Cela devient un fonctionnaire régi par le plan de la STL.
Pardon?
Une voix: Il n'est pas membre du conseil.
M. Tardif: II n'est pas membre du conseil. Alors, pourquoi a-t-on
cette disposition?
M. Saintonge: C'est parce que... Je ne comprends pas, M. le
Président. Je noterai là-dessus qu'il ne peut pas être
membre du conseil municipal s'il est P. -D. G. ou directeur
général. C'est une exclusion. Le directeur général
ne pourrait pas être membre du conseil municipal. Dans l'article 37,
c'est incompatible.
M. Tardif: C'est cela. Alors, quelle est l'idée...
M. Saintonge: Pourquoi? Je ne comprends pas
l'utilité...
Une voix: C'est l'ancien régime de pension des...
M. Saintonge:... pour les membres du conseil
d'administration.
M. Tardif: Bien, c'est cela.
M. Saintonge: Ils sont tous des élus municipaux.
M. Tardif: Il semble qu'ils ont repris les dispositions de la loi
actuelle à cet égard. Mais cela allait bien; cela se comprenait
lorsqu'il y avait des membres non élus. Â partir du moment
où ce ne sont que des élus qui sont membres, moi aussi, je me
pose la question: Qu'est-ce que cela fait là?
M. Lussier: Remarquez que cela pourrait être
reformulé pour dire que la pension s'applique dans le cadre de...
M. Tardif: M. le Président, je vous demande à
nouveau de suspendre l'article, s'il vous plaît.
M. Saintonge: Dans ce cas, juste avant, là-dessus, M. le
Président, quand on dit que le premier alinéa ne s'applique pas
à une personne qui se prévaut de la section VIII. I de la Loi sur
le régime de retraite des maires et des conseillers des
municipalités, à ce moment-là, c'est prévu dans
l'autre loi que, si on est membre d'un organisme supramunicipal, on peut avoir
un régime de retraite supplémentaire. La loi ne le prévoit
pas ici. Il semblerait y avoir exclusion: si on est déjà membre,
si on profite déjà d'un régime de retraite au
niveau des élus municipaux, on ne pourrait pas avoir un autre
régime pour la STL. C'est presque cela.
M. Tardif: M. le Président, si vous permettez... On me dit
que la seule raison d'être de ce premier alinéa, c'est pour
couvrir l'intérim, parce que les commissaires actuels restent en poste
jusqu'à ce que les autres soient nommés. Cela n'a pas de... C'est
la seule raison d'être. Ils continuent d'être régis par le
régime actuel jusqu'à ce que... Ils continuent d'être en
poste, encore une fois, jusqu'à ce que les autres soient nommés.
C'est la seule raison d'être.
M. Ciaccia: Cela devrait être mis dans les dispositions
transitoires parce que...
M. Tardif: Les dispositions transitoires.
M. Ciaccia:... de la façon que c'est rédigé,
c'est plus large que cela.
M. Tardif: M. le Président, je vous demande donc de le
suspendre à nouveau pour voir avec nos gens pourquoi ce n'est pas dans
les dispositions transitoires...
M. Ciaccia: On a suspendu assez souvent. C'est comme le yo-yo: il
monte et descend.
Le Président (M. Beauséjour): Est-ce que les
membres sont d'accord pour le suspendre?
Une voix: Oui, oui.
Le Président (M. Beauséjour): Article 29.
M. Saintonge: Là-dessus, M. le ministre, avec...
M. Tardif: S'ils sont encore dans l'ancien régime...
M. Lussier: Je pense qu'on a dû se tromper. On va le voir,
mais je pense qu'on a calqué sur l'ancienne loi.
M. Tardif: Excusez. Article 29, donc, à nouveau
suspendu.
Le Président (M. Beauséjour): M. le
député, juste un instant. M. le député de...
M. Saintonge: Parce que, si je comprends l'interprétation,
je ne sais pas, cela peut être examiné. Cela veut dire que, selon
le deuxième alinéa, si on se prévaut d'un régime de
retraite comme conseiller municipal, on ne pourrait pas se prévaloir des
modalités que la ville pourrait fixer relativement à un membre du
CA. Cela m'apparaît curieux un peu.
M. Tardif: Oui. Il y a quelque chose, même pour la
transition, il est possible de l'assumer sans avoir cet article.
Le Président (M. Beauséjour): Alors, l'article 29
est suspendu.
M. Tardif: L'article 33.
Le Président (M. Beauséjour): L'article 33.
M. Tardif: Adopté.
M. Ciaccia: On prévoit encore une fois une période
de questions. On prévoit une procédure différente de celle
qui régit les assemblées du conseil d'administration. Est-ce
qu'il y a une raison ou si c'est juste pour semer la confusion?
M. Tardif: Non, M. le Président, c'est qu'on a
pensé que, dans le cas des comités qui, par définition,
sont des organismes consultatifs, lorsqu'on tient des audiences publiques, ce
n'est pas nécessairement une heure qui peut s'appliquer, ces audiences
pouvant s'étaler dans le temps, une soirée, deux jours, trois
jours.
M. Ciaccia: Mais la façon dont vous rédigez
l'article...
M. Tardif: Oui.
M. Ciaccia:... le conseil d'administration peut prescrire la
durée de la période de questions.
M. Tardif: Oui.
M. Ciaccia: Cela peut être moins qu'une heure.
M. Lussier: Adapté au besoin.
M. Tardif: C'est cela. Un comité qui tient des audiences,
mettons cela de même, il s'adapte è la situation.
M. Saintonge: II ne pourra pas. C'est le conseil d'administration
qui va fixer les règles de régie interne. Ce n'est pas lui.
M. Tardif: Oui, mais si le conseil d'administration dit que le
comité siégera tous les mardis de telle heure à telle
heure, il établit une espèce de cadre. Même si, dans nos
propres travaux, nos commissions sont maîtres de leurs travaux, comme on
dit, il reste qu'on a un cadre défini par l'Assemblée nationale.
Non, cela ne m'apparaît pas problématique.
Le Président (M. Beauséjour): Est-ce que l'article
33 est adopté?
M. Saintonge: Non! J'aurais une autre question.
Le Président (M. Beauséjour): M. le
député de Laprairie.
M. Saintonge: Le député de Mont-Royal avant.
M. Cîaccia: Non, non, c'est juste le troisième
alinéa: conseil d'administration.
Le Président (M. Beauséjour): M. le
député de Mont-Royal.
M. Ciaccia: Est-ce que le troisième alinéa veut
dire qu'il va y avoir des rémunérations additionnelles?
M. Tardif: Où cela?
M. Ciaccia: Non. "Le conseil d'administration fixe
également, par règlement, l'allocation de présence et de
dépenses des membres d'un comité qui ne sont pas membres... " Il
se réfère à ceux qui ne sont pas membres du conseil.
M. Saintonge: Là-dessus, M. le Président, j'aurais
une question. Je parlais tantôt d'une espèce d'allocation de
présence aux membres du comité qui ne sont pas membres du
conseil. Cela suppose qu'on est dans le cadre d'une séance du
comité consultatif. Ce qui veut dire que - comme tantôt je le
mentionnais - le comité consultatif, aux fins de rendre son travail plus
efficace, se réunit en comité de travail. Cela ne couvrait pas
l'allocation de présence.
M. Tardif: Je n'ai pas dit l'allocation de présence aux
séances publiques.
M. Saintonge: L'allocation de présence à quoi?
M. Tardif: Aux travaux du comité.
M. Saintonge: C'est plutôt à la séance. Cela
veut dire qu'au niveau du règlement de la régie interne du
comité on pourrait prévoir finalement des assemblées, des
séances de travail avec une allocation de dépenses.
M. Tardif: Le conseil fixera cela comme il fixe les travaux pour
les présidents et vice-présidents de commissions parlementaires,
des choses comme cela.
Le Président (M. Beauséjour): L'article 33 est-il
adapté?
M. Saintonge: Adopté. M. Tardif: Adopté.
Directeur général et autres
officiers
Le Président (M. Beauséjour): Adopté.
L'article 34 est-il adopté?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Beauséjour): L'article 34 est
adopté. L'article 35?
M. Tardif: Adopté.
M. Saintonge: Le mandat du directeur général, on
parle de cinq ans.
M. Tardif: Oui.
M. Saintonge: On avait déjà eu des mandats de dix
ans, vous avez dit que c'était trop long. Cinq ans, cela vous a apparu
un compromis.
M. Tardif: Cela devient la règle générale
maintenant.
M. Saintonge: J'imagine que les gens de Laval sont d'accord avec
un mandat de cette longueur.
M. Tardif: Oui.
M. Saintonge: D'accord.
Le Président (M. Beauséjour): L'article 35 est
adopté. L'article 36.
M. Fallu: À l'article 36, est-ce que le directeur
général devra également habiter la ville de Laval?
M. Tardif: Non.
M. Fallu: Il ne sera donc pas soumis aux règles internes
de la ville de Laval qui sont prévues pour l'ensemble de ses cadres.
M. Tardif: À moins que le conseil de la ville de Laval ne
veuille en faire une exigence dans le profil, mais ce n'est pas dans la
loi.
M. Ciaccia: Je n'ai pas compris la question du
député, mais pourquoi autoriser le conseil d'administration
à donner le droit au directeur général d'avoir d'autres
emplois, d'autres occupations? Vous ne trouvez pas que c'est un peu... Ou c'est
un emploi à temps plein ou ce ne l'est pas. Si c'est un emploi à
temps plein, pourquoi dire avoir une autorisation expresse? Est-ce pour faire
du "moonlighting"? Il va falloir avoir une autorisation de la ville.
M. Saintonge: M. le Président, dans un cas comme cela,
à moins d'autorisation expresse, quand on dit... C'est oui et non.
M. Tardif: On peut penser, par exemple, de siéger au
conseil d'administration de la Cité de la Santé de Laval...
M. Saintonge: Oui, ou bien le comité d'arbitrage.
M. Tardif:... de siéger à un conseil
d'administration d'un organisme qui, entre autres, serait, par exemple,
relié au transport, à une liaison directe Laval-Mirabel.
M. Saintonge: Ou un comité d'arbitrage aussi, on voit
cela. Cela peut-être un ingénieur qui...
M. Tardif: C'est cela. Donc, c'est bien plus cela à cela
qu'on pense. C'est un job à temps plein.
M. Ciaccia: Est-ce que ce sont des occupations
rémunérées, ce que vous venez de mentionner?
M. Tardif: Il peut y avoir des jetons de présence.
M. Ciaccia: Des jetons de présence.
M. Tardif: Quoique, s'il siège à un conseil de la
Cité de la Santé, il n'y en ait pas. C'est
bénévole.
M. Saintonge: S'il veut avoir un supplément de revenu. La
fin de semaine, il peut avoir quelques patentes un samedi ou un dimanche, c'est
défendu.
M. Ciaccia: Il peut chauffer un autobus. M. Saintonge: Il
peut faire du taxi.
M. Tardif: Non, un instant. On dit: Il ne peut avoir aucun autre
emploi ou occupation rémunéré.
M. Saintonge: S'il veut faire du taxi le samedi pour
compléter ses revenus parce qu'il ne gagne pas assez cher comme
directeur général, il ne pourrait pas faire cela, même s'il
faisait cela pendant sept ou huit heures, un samedi.
M. Tardif: Il pourrait toujours conduire un autobus.
M. Saintonge: C'est cela. Adopté. M. Tardif:
Adopté.
Le Président (M. Beauséjour): L'article 36 est
adopté. L'article 37?
M. Tardif: On l'avait adopté, on était revenu
à l'article 36. Adopté.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Beauséjour): L'article 37 est
adopté. L'article 38? Il y a un papillon.
M. Tardif: Il y a un papillon, M. le Président, où
on me propose de modifier l'article 38 du projet de loi par le. remplacement,
dans la deuxième ligne du paragraphe 3, du mot "service" au singulier
par le mot "services" au pluriel.
Le Président (M. Beauséjour): Est-ce que
l'amendement est adopté?
Une voix: Adopté.
M. Tardif: Ajouter un "s" au mot "service".
M. Saintonge: Est-ce qu'on a l'amendement?
M. Tardif: Ajouter un "s" au mot "service".
M. Saintonge: Ah bon! D'accord. Je pensais au
coléoptère. en même temps, le papillon, je ne savais plus
où je m'en allais.
Le Président (M. Beauséjour): Est-ce que l'article
38 tel qu'amendé est adopté?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Beauséjour): Est-ce qu'il est
adopté?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Beauséjour): Adopté.
Je dois vous faire remarquer qu'il est 18 heures. Les travaux sont
suspendus jusqu'à 20 heures,
(Suspension de la séance à 18 heures)
(Reprise à 20 h 15)
Le Président (M. Beauséjour): À l'ordre,
s'il vous plaît!
La commission de l'aménagement et des équipements reprend
ses travaux. Est-ce que vou9 voulez reprendre l'article...
M. Tardif: L'article 40 qui stipule que tout membre de la
Commission des transports doit subir le test de la...
Une voix: De la balloune.
M. Saintonge: Je suis prêt. N'importe quand.
M. Ciaccia: M. le député de Mille-îles n'est
pas ici?
M. Saintonge: Vous êtes huit, cela n'a pas de bon sens.
Le Président (M. Beauséjour): Je m'excuse, est-ce
que vous voulez revenir à l'article 29? M. le député, s'il
vous plaît! Je pense que je vais exiger qu'on s'adresse au
président,
M. Tardif: Je pense que l'on pourrait y revenir, M. le
Président. Cela va être très court, étant
donné que l'article 29 est abrogé. Il n'y a plus d'article 29
dans le projet de loi.
Le Président (M. Beauséjour): Alors, de
consentement, on revient à l'article 29?
M. Tardif: Nous introduirons, à l'article 40...
Le Président (M. Beauséjour): Juste un instant!
M. Tardif: À l'article 147, à la fin, nous
introduirons un paragraphe pour parler, dans les dispositions transitoires, des
mesures qui doivent toucher les commissaires actuels. On n'a pas besoin de
répéter que les gens qui font partie d'un organisme
supramunicipal ont droit aux dispositions générales de la loi sur
les régimes de retraite des élus.
Le Président (M. Beauséjour): M. le ministre,
voulez-vous lire l'amendement?
M. Tardif: Oui, M. le Président.
M. Saintonge: Il y a un papillon disant que l'article 29 est
abrogé. Adopté.
M. Tardif: À l'article 29, il est proposé de
supprimer l'article 29 de ce projet de loi.
Le Président (M. Beauséjour): Est-ce que
l'amendement est adopté?
M. Saintonge: Après mûres réflexions, il est
adopté.
Le Président (M. Beauséjour): Adopté.
L'article 29 est donc retiré.
M. Tardif: C'est cela, M. le Président, nous étions
rendus à l'article 39. Ce n'est pas l'article 29 que vous...
M. Saintonge: Est-ce que cela veut dire, M. le ministre, que, si
le directeur général assiste aux assemblées, il a le droit
de parole, peut être interrogé par le public ou si c'est seulement
les élus municipaux qui peuvent être interrogés?
M. Tardif: M. le Président, j'imagine que c'est un peu
comme ici. Oui, c'est une très bonne question. J'imagine que c'est un
peu comme ici, que les membres de la commission, parfois, peuvent
apprécier que les...
Le Président (M. Beauséjour): L'article 39.
M. Tardif:... fonctionnaires répondent aux questions.
L'imputabilité cela doit exister aussi au niveau local.
Le Président (M. Beauséjour): Toujours sur
l'article 39, M. le député de Mont-Royal.
M. Ciaccia: Quand un des conseillers ne voudra pas prendre le
blâme, il donnera la parole au directeur général.
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Beauséjour): L'article 39 est-il
adopté?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Beauséjour): L'article 39 est
adopté. Article 40?
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Beauséjour): Adopté.
M. Saintonge: Juste une seconde, M. le Président, On dit:
"En cas d'absence, d'incapacité ou de refus d'agir... " On se
réfère à quoi en cas d'absence à ce
moment-là?
M. Tardif: C'est une disposition standard que l'on retrouve dans
toutes nos lois à cet égard.
M. Saintonge: Il n'y a pas de...
M. Tardif: Ce n'est pas qualifié.
M. Saintonge:... temps?
M. Tardif: Non, non.
M. Saintonge: Est-ce qu'on peut prendre l'absence au sens
général du Code civil? Un absent: quelqu'un qui est disparu de la
circulation. Au bout de sept ans, on le déclare mort?
M. Tardif: Sauf qu'il y a une disposition qui dit que, s'il est
absent plus de 90 jours, il n'est plus membre du conseil. Est-ce qu'on peut
fermer le micro à certains points?
M. Saintonge: Non, mais sérieusement quand même, si
on se réfère au droit municipal, il y a une certaine
jurisprudence qui s'applique, mais je ne me souviens pas si en cas d'absence on
ne prévoit pas, dans le cas de la Loi sur les cités et villes ou
dans le Code municipal, une certaine période, ou d'incapacité. On
se réfère à quoi, l'incapacité pendant un certain
temps? Si on dit: On désigne une personne pour exercer les fonctions de
directeur général, à ce moment-là, n'est-ce pas un
remplaçant? C'est un remplaçant pour un certain temps. C'est le
conseil qui nomme un directeur général et fixe ses conditions de
travail; donc, pendant un certain délai, s'il est malade ou je ne sais
quoi, on nomme quelqu'un pour le remplacer, son mandat est de cinq ans.
Qu'arrive-t-il de son mandat? Est-ce qu'on considère que son mandat est
expiré ou quoi?
M. Tardif: M. le Président, si le D. G. est en vacances
pour trois semaines et que le directeur adjoint assume les fonctions du D. G.
parce qu'il a été ainsi désigné d'office...
M. Saintonge: Ce n'est pas ce à quoi on se
réfère, je ne le pense pas. On ne parle pas de vacance dans le
sens de vacances de trois...
M. Tardif: Mais oui: "En cas d'absence, d'incapacité ou de
refus d'agir du directeur général, ou de vacance de son poste, le
conseil d'administration désigne une personne pour exercer les fonctions
du directeur général. " Ou bien le poste est vacant, ou bien la
personne est incapable d'exercer ses fonctions... Là, ils me font
marcher.
M. Saintonge: Non, non, je suis très sérieux.
M. Tardif: S'il vous plaît!
M. Saintonge: En moins de sept ans. Mais je veux savoir si on le
remplace, dans le fond, c'est que l'article 40 suppose que vous allez remplacer
le directeur général. Il a un mandat de cinq ans qui peut
être renouvelé, ce qui veut dire qu'au bout de deux ans, s'il
arrive une incapacité, s'il est malade, s'il est à
l'hôpital pendant un certain temps, est-ce que l'on considère
qu'au bout de deux ou trois semaines on peut le remplacer et mettre fin
à son mandat?
M. Tardif: M. le Président, il m'apparaît
évident que la réponse est non. Si une personne doit s'absenter
de son poste et est incapable de le remplir pendant deux semaines parce qu'elle
est malade, atteinte, ou je ne sais pas quoi, ça ne se passe pas comme
cela. Il m'apparaît évident que c'est une clause standard qu'on
retrouve dans toutes nos lois.
Le Président (M. Beauséjour): Est-ce que l'article
40 est adopté?
M. Saintonge: Après les explications clarifiantes,
adopté.
Le Président (M. Beauséjour): Adopté.
Article 41.
M. Tardif: L'article 41 va satisfaire le député. Il
dit qu'ils ne sont pas obligés d'attendre sept ans.
M. Ciaccia: Il n'y a pas de définition pour "diligence"?
M. le Président, qu'est-ce que le député de Groulx fait,
assis à cette table-là, en avant? Moi, je suis assis ici, le
ministre est assis là. Pourquoi n'est-il pas assis de l'autre
côté, lui?
Le Président (M. Beauséjour): M. le
député de Mont-Royal, le député de Groulx est
président de la commission.
M. Ciaccia: C'est vous, le président.
Le Président (M. Beauséjour): Non, je suis
président de séance de la commission.
M. Ciaccia: Oui, mais on ne peut pas diviser la présidence
en deux.
Le Président (M. Beauséjour): Le
député de Groulx a le droit d'être assis à ma
droite.
M. Saintonge: Ah bon! Il est votre aide,
votre conseil. On accepte votre décision.
Le Président (M. Beauséjour): Mais, ordinairement,
mon conseil est plutôt à la gauche.
M. Tardif: Article 42, s'il vous plaît!
Le Président (M, Beauséjour): L'article 41 est-il
adopté?
M. Saintonge: Adopté. M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Beauséjour): Article 42.
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Beauséjour): Est-ce que l'article
42 est adopté?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Beauséjour): Adopté.
Article 43. Est-ce que l'article 43 est adopté?
M. Saintonge: J'imagine que les six mois correspondent à
la permanence, ni plus ni moins?
M. Tardif: Cela doit être une période,
j'imagine...
M. Saintonge: De probation. Dans un tel cas, M. le
Président, je pense qu'on fixe pratiquement la permance assurée
au bout de six mois, sauf pour le directeur généra! qui a un
mandat fixe de cinq ans. Au secrétaire ou à un cadre de la
commission, on se trouve à donner une permanence au bout de six mois,
à ce moment-là?
Le Président (M. Beauséjour): M. le ministre.
M. Tardif: On parle de destituer... Cela comprend
également le D. G. qui, même en étant nommé pour
cinq ans, peut être destitué par le conseil, mais au vote des deux
tiers.
M. Saintonge: Je pense qu'antérieurement, au Code
municipal, c'était deux ans. On a ramené, si ma mémoire
est bonne, à un an, la permenance comme dans la Loi sur les cités
et villes. Je ne suis pas certain, je ne voudrais pas induire les gens en
erreur, mais il me semble que c'est un an. Ici, on parle d'une période
de six mois; alors, on se trouve à accorder, ni plus ni moins, la
permanence de la fonction, parce qu'il en appelle à la Commission
municipale et Dieu sait que, dans le cas des officiers municipaux qui ont des
possibilités d'appel à la Commission municipale, pour avoir
vécu l'expérience, c'est assez difficile à obtenir, une
certaine sanction ou, comme dans ce cas-là, une destitution ou une
suspension. La Commission municipale est très stricte, très
sévère, et il y a des normes au niveau de la jurisprudence qui
font en sorte que c'est difficile de suspendre ou de destituer un officier
municipal.
M. Tardif: La question, c'était pourquoi six mois et non
pas un an.
M. Saintonge: Parce que la permanence, normalement, au niveau de
la Loi sur les cités et villes, est d'un an.
M. Tardif: Cela a été abrégé un
peu.
M. Saintonge: Le Code municipal, c'était de deux ans et on
a abrégé à un an, l'an dernier par le bill omnibus et, si
je me souviens bien, c'est demeuré un an. Le député de
Groulx me faisait signe que oui.
Son souvenir semble dans le même sens que le mien.
Le Président (M. Beauséjour): M. le
député de Groulx. Non?
M. Saintonge: II manifestait son accord de la tête. En tout
cas, je pense que c'est un an au niveau de la Loi sur les cités et
villes, dans ces cas-là.
M. Tardif: Dans la Loi sur la CTCRO, c'est six mois.
Le Président (M. Beauséjour): Est-ce que l'article
43 est adopté?
M. Saintonge: Je pose la question: Je ne sais pas pourquoi c'est
six mois. Je me demande pourquoi c'est six mois, effectivement.
Le Président (M. Beauséjour): M. le ministre.
Une voix: Cela a été adopté par les Affaires
municipales, la CTCRO...
M. Saintonge: Actuellement, je me rends compte que les officiers
de la Société de transport de Laval comme de la CTCRO, de toute
façon, deviennent, à toutes fins utiles, des officiers municipaux
puisqu'on dépend du conseil municipal entièrement. C'est le
conseil municipal qui a la gérance, une espèce de pouvoir de
gérance et de droit de regard sur les affaires de la
société de transport. Si on donne une permanence au bout de six
mois, alors que normalement, dans la Loi sur les cités et villes c'est
un an, c'est tout comme. Ce que je veux dire...
M. Tardif: C'est que...
M. Saintonge:... on ne donne pas une permanence. En parlant de
six mois, si vous avez un droit d'appel à la Commission municipale
concernant votre suspension, votre congédiement, comme l'article suivant
va le donner, à ce moment, à toutes fins utiles, c'est une
permanence.
M, Tardif: Ce n'est pas comme cela que je le lis.
M. Saintonge: Ce n'est même pas l'article suivant. C'est le
même article.
M. Tardif: Je lis l'article 43 qui dit que si cela fait plus de
six mois qu'il est en poste, cela prend les deux tiers du conseil pour le
destituer, mais qu'avant six mois, ce n'est pas nécessaire d'avoir la
majorité des deux tiers du conseil. Le conseil qui l'a engagé
peut le destituer, j'imagine, è la majorité simple.
M. Saintonge: Peut-être, mais je pense que le point le plus
important, ce n'est pas la majorité simple. J'imagine qu'au niveau de
cinq membres...
M. Tardif: D'un droit d'appel.
M. Saintonge:... c'est le droit d'appel qui s'ensuit.
M. Tardif: Le droit d'appel est prévu à l'autre
alinéa: "La personne ainsi destituée ou suspendue sans
traitement... "
M. Saintonge: Quand on dit "La personne ainsi destituée",
on fait référence à une personne destituée qui a
plus de six mois de service. À ce moment, je considère que c'est
une permanence qu'on accorde après six mois à la personne en
question.
M. Tardif: Est-ce que le député
préfère qu'on vérifie auprès du ministère
des Affaires municipales et qu'on s'assure que...
M. Saintonge: J'apprécierais parce que, comme je vous le
dis...
M. Tardif: Regardez donc les dispositions de la Loi sur les
cités et villes à cet égard.
Le Président (M, Beauséjour): Est-ce qu'il y a
quelqu'un qui propose de suspendre l'article 43? M. le ministre.
M. Tardif: On peut suspendre et aller à l'article 44.
D'accord?
Le Président (M. Beauséjour): Nous suspendons
l'article 43.
Immunités M. Tardif: Article 44, clause standard.
Le Président (M. Beauséjour): L'article 44 est-il
adopté? L'article 45.
M. Tardif: Également clause standard.
Le Président (M. Beauséjour): Est-ce que l'article
45 est adopté?
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Beauséjour): Adopté.
Article 46.
M. Tardif: Cela va avec les autres. M. Saintonge:
Adopté.
Le Président (M. Beauséjour): L'article 46 est
adopté.
Fonctions et pouvoirs
M. Tardif: Fonctions et pouvoirs.
Le Président (M. Beauséjour): L'article 47?
M. Tardif: Adopté. Adopté, article 47?
Le Président (M. Beauséjour): Est-ce que l'article
47 est adopté? Adopté. Article 48.
M. Tardif: Article 48.
M. Saintonge: Article 48, je reviendrai à une question
qu'on a discutée ce matin et qu'on a laissée en suspens.
M. Tardif: Je dois donner raison au député de
Laprairie.
M. Saintonge: Je vous remercie beaucoup.
M. Tardif: Les savants juristes, après consultation, en
viennent à la conclusion que la portée n'était pas aussi
large que celle que je mentionnais et qu'assurer une liaison avec des points
situés à l'extérieur de son territoire n'implique pas une
desserte.
M. Saintonge: M. le ministre, ce matin un cas a été
soulevé. On mentionnait qu'à Blainville, si on décidait de
ne pas faire partie d'un conseil intermunicipal de transport...
M. Tardif: La seule façon, finalement, pour la CTL de
continuer à desservir ce territoire suppose une entente, un contrat de
services avec les autres commissions
intermunicipales ou municipalités parce que ça peut
être une municipalité aussi. D'accord,
M. Saintonge: À ce moment, cela prendrait absolument une
entente qui ferait en sorte que la municipalité accepterait de
participer au déficit, s'il y a lieu, dans le cadre du service
rendu.
M. Tardif: Pour sa part... C'est cela.
Le Président (M. Beauséjour): Est-ce que l'article
48 est adopté?
M. Saintonge: Vous êtes pressé, M. le
Président.
Le Président (M. Beauséjour): Article 48, cela
va?
M. Saintonge: Vous avez dit ce matin, qu'il n'y aurait pas de
possibilité que la CTL, la STL, disons...
M. Tardif: C'est cela. Après avoir vérifié
l'interprétation qu'en donnait le député de Laprairie, je
me suis demandé s'il n'était pas souhaitable d'élargir
l'article pour permettre de faire ce que j'avais énoncé.
Vraisemblablement, il ne l'est pas parce qu'à partir du moment où
l'article est élargi pour dire que la CTL peut continuer "business as
usual" après le 1er janvier 1986 - il n'y en aura pas de commerciaux'. -
l'entente comme telle, parce que, encore une fois, aucune ville, tout en
recevant le service, n'est intéressée à se cotiser. Donc,
elle doit prendre une décision à ce moment. Dans le cadre d'une
entente, il faut garder l'espèce de moment de vérité pour
elle. (20 h 30)
Le Président (M. Beauséjour): M. le
député de Laprairie.
M. Saintonge: Cela devient quand même important... Au
niveau des municipalités, on me dit qu'elles ont toutes
été informées qu'à partir de janvier 1986, il n'y a
plus de service de transport sur leur territoire. La situation est un peu
différente de ce qu'on disait ce matin à ce niveau.
M. Tardif: À moins qu'elles n'aient conclu une
entente.
Le Président (M. Beauséjour): Voulez-vous donner
les informations pour le Journal des débats?
M. Tardif: M. le sous-ministre Lussier.
M. Lussier: Dans le cas de la Loi sur les conseils
intermunicipaux de transport, lorsqu'au 1er janvier 1986, dans le cas des
municipalités hors territoire desservies par la
CTL, s'appliquera la même procédure qui s'applique
actuellement pour les municipalités desservies par la CTCUM et la CTRSM
en dehors du territoire, c'est-à-dire que, lorsque la CTL perdra son
droit d'exclusivité - c'est cela actuellement - les municipalités
se formeront fort probablement, d'après ce que nous savons, en CIT et
octroieront un contrat de desserte soit à la CTL ou à un
transporteur privé. Advenant que les municipalités, comme c'est
arrivé dans certains cas d'anciennes municipalités desservies par
la CTCUM ou la CTRSM, décident de ne pas se former en CIT, les
territoires deviennent ce qu'on appelle libres, à toutes fins utiles, et
les transporteurs privés demandent à la Commission des transports
du Québec les permis en question pour desservir ces
municipalités. On a vu, si on se base sur le vécu de ces
années-ci, avec les anciennes municipalités desservies par la
CTRSM et la CTCUM, des municipalités ne pas vouloir se former en CIT,
particulièrement des municipalités éloignées de la
région de Montréal - dans le cas de la CTL, cela pourrait
être des municipalités comme Rawdon, Saint-Donat et des bouts de
lignes...
M. Tardif: Mais des transporteurs privés décidant
de...
M. Lussier:... et des tranporteurs privés faisant
application pour obtenir le permis.
M. Saintonge: Cela fait une situation assez particulière.
J'imagine que, si un transporteur privé fait application pour obtenir un
permis, c'est dans un cas où c'est rentable, sinon il ne ferait pas sa
demande.
M. Lussier: Oui. Mais attentionl C'est rentable parce que toutes
sortes d'autres choses viennent avec un permis: il y a un droit de faire de la
charte-partie, un droit pour faire du transport saisonnier, des machins comme
cela, ce qui devient souvent très intéressant pour un
privé; ou cela complète d'autres lignes qu'il dessert dans un
coin.
M. Tardif: Il faut penser aussi que les transporteurs scolaires
ont maintenant la possibilité de conclure de telles ententes et de faire
également ce type de transport, de sorte que, pour certains bouts de
lignes, cela peut être l'une des solutions.
M. Saintonge: Le transporteur scolaire pourrait faire le service
aussi loin que Rawdon.
M. Tardif: On peut conclure une entente entre la commission
scolaire et une municipalité à ces fins.
M. Saintonge: On se trouverait dans une drôle de situation
où, par exemple, dans le cas où un transporteur privé
voudrait faire un tel service, en temps normal, la CTL détenant le
permis et l'ayant probablement acquis antérieurement lors de
l'expropriation d'une compagnie, lors de la création de la CTL,
actuellement, de par la loi, on lui défend d'exploiter un tel service.
Elle a payé pour pouvoir obtenir le permis e. t donner un tel service,
et un autre transporteur pourrait simplement faire application pour un permis
sans frais supplémentaires, sans achat de permis, comme la CTL est
obligée de le faire pour donner un tel service, qui serait probablement
payant quand même.
M. Lussier: Sauf que, si la CTL perd de l'argent avec le service
qu'elle donne actuellement, ce qui est fort probable avec le service dans les
régions dont on parle, dans le fond, on lui rend service en lui enlevant
l'obligation d'aller desservir ces municipalités.
M. Saintonge: En principe, mon inquiétude est que, dans
des municipalités qui peuvent bénéficier actuellement d'un
service de transport à cause de permis antérieurs donnés
à des compagnies privées reprises par la CTL, où un
certain service est assuré, la municipalité décide pour
des questions de coûts, après consultation parfois de la
population... On a déjà vu des municipalités où le
conseil aurait pu être prêt à donner un service de
transport, mais, à la suite d'un référendum dans la
population, on se rend compte que 75% des gens disent: Non, il n'en est pas
question. Même si on voulait en donner pour 20% ou 25% de la population,
dans un tel cas, il est évident que la municipalité ne donnera
pas le service de transport requis par une certaine partie de sa population.
Cette population qui, antérieurement, jusqu'au 1er janvier 1986, aura
été desservie par la CTL se trouvera dans une situation où
elle n'aura plus accès à un service de transport en commun.
M. Lussier: Sauf pour le transport qu'un privé
demandera...
M. Saintonge: Sauf pour cela, mais si un privé ne le
demande pas, si ce n'est pas payant... Ma question...
M. Lussier: À ma connaissance, tous les permis qui ont
été rendus disponibles par le retrait des commissions de
transport ont été demandés par les privés.
M. Saintonge: Ces permis ont été achetés
à un certain coût parce que, normalement, il y a un coût qui
est rattaché à la possibilité d'opérer un permis.
Dans ce cas, la CTL perdant le droit, le permis devient caduc; c'est un nouveau
permis qui est émis sans coût supplémentaire. Cela peut
être attrayant dans ce sens pour un organisme privé de
l'acquérir, parce qu'il n'a pas à débourser le coût
du permis, sauf le coût qu'il doit payer à la CTQ.
Ma crainte, qui est toujours la même...
M. Lussier: C'est avantageux pour les deux parties. Nous sommes
convaincus que la CTL aussi perd de l'argent avec ce type de desserte
éloignée.
M. Saintonge: Sauf des cas d'exception que le ministre
mentionnait ce matin, justement la ligne Rawdon-Saint-Michel-des-Saints qui
était payante.
M. Tardif: Elle fait moins de déficit que les autres,
c'est cela que vous voulez me dire.
M. Saintonge: Si vous voulez dire qu'il n'y en a pas de payante
pour la CTL, c'est pour cela que c'est une bonne chose.
M. Tardif: Ce n'est pas juste le bout de ligne, c'est la
totalité du tronçon. Entendez-vous. La partie
Saint-Michel-des-Saints vers Saint-Donat, ce tronçon...
Une voix: Ce n'est pas payant.
M. Tardif: Même cela non plus? Ah! Ils font moins de
déficit que les autres. Chose certaine, cela ne semble pas
inquiéter les gens de la ville de Laval. Cela ne semble pas
inquiéter les gens de la CTL. Cela ne semble pas inquiéter les
gens des villes de la couronne nord.
M. Ciaccia:... ministériel.
M. Tardif: Un instant! D'accord.
Le Président (M. Beauséjour): M. le
député de Laprairie.
M. Saintonge: Une des craintes que je manifestais pour la
population actuellement desservie dans des municipalités c'est qu'on
pourrait se retrouver au 1er janvier 1986, si un privé ne prend pas le
permis en question, sans service de transport en commun pour cette
municipalité.
M. Lussier: Théoriquement, cela pourrait arriver, mais
notre expérience est plutôt contraire, c'est-à-dire qu'il y
a toujours un privé qui veut avoir le permis. Il faut bien comprendre
aussi que, les soi-disant bouts de lignes, Saint-Donat, un machin comme cela,
c'est du service de fin de semaine en été seulement. Qu'est-ce
que la Commission de transport de Laval ou la Société de
transport de Laval fait là? Il faut
se le demander. Dans le fond, ce sont des résidus de permis
qu'elle a achetés avec des entreprises à l'époque...
M. Saintonge: Elle n'avait pas le choix de les prendre parce que
les compagnies exerçaient ces permis et que la CTQ ne permettait pas
qu'elle se désiste de ces services.
M. Tardif:... et dont elle aimerait bien pouvoir se
débarrasser pour certains d'entre eux.
Le Président (M. Beauséjour): M. le ministre et M.
le député, pas deux personnes en même temps; c'est
très difficile pour le Journal de débats d'être capable
d'écrire ce que vous dites.
M. Saintonge: Ce qui veut dire que, dans le fond, à cette
époque, la CTL avait acquis l'obligation de desservir; elle n'avait pas
le choix de se retirer parce que les gens pouvaient s'y opposer à la CTQ
et on ne pouvait pas faire en sorte que le service soit
arrêté.
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Beauséjour): Adopté.
J'appelle l'article 49.
M. Tardif: Adopté.
M. Saintonge: Une question, M. le Président. Pour les fins
du Journal des débats, je lis l'article: "La Société peut
conclure, avec une municipalité qui ne fait pas partie de son
territoire, avec une municipalité régionale de comté ou
avec un conseil intermunicipal de transport visé dans la Loi sur les
conseils intermunicipaux de transport dans la région de Montréal,
un contrat pour lui fournir un service de transport en commun". On dit: "peut
conclure avec une MRC. " En vertu de quoi? Quel pouvoir la MRC a-t-elle de
conclure un contrat de transport en commun?
M. Lussier: Ce sont en fait des MRC qui se transforment en
CIT...
M. Saintonge: Vous voyez que j'aurais pu passer le test de la
balloune facilement.
M. Tardif: Dans les faits - évidemment, si on exclut Laval
qui est déjà une MRC, qui est une ville et une MRC en même
temps -dans le cas des autres, on pourrait penser que c'est l'ensemble des
villes membres de la MRC qui constitue une commission intermunicipale de
transport. Qu'il puisse y avoir correspondance entre les deux. C'est dans ce
cas-là...
M. Saintonge: Dans un tel cas, M. le Président, je pense
que le contrat en question serait conclu avec la CIT et non pas avec la MRC,
parce que la MRC, à mon sens, n'a pas de pouvoir d'intervention en
matière de transport.
M. Tardif: En réalité, à l'heure actuelle,
malgré les souhaits exprimés par le président le l'UMRCQ,
les MRC n'ont de pouvoirs qu'à l'égard de l'évaluation
foncière, qu'à l'égard de certains codes...
M. Saintonge: Les déchets, la perception...
M. Tardif: Déchets, etc..
Le Président (M. Beauséjour): M. le
député de Groulx.
M. Fallu: Nous devons souligner par ailleurs que
l'Assemblée nationale a adopté le principe d'une loi et
même le détail, la semaine dernière, dans la loi omnibus du
ministère de la Justice qui créerait, si tel est le voeu de
l'Assemblée nationale en troisième lecture, une MRC qui serait
précisément desservie par la CTL éventuellement; c'est la
MRC de Mirabel.
M. Saintonge: Je suis d'accord, mais cela n'a pas d'importance.
Le principe que je veux noter, c'est que les pouvoirs des MRC sont
spécifiques. Tout à l'heure, le ministre les a mentionnés,
il y en a quatre: l'évaluation foncière, l'aménagement, la
perception de taxes et la gestion des déchets. Ce sont les quatre
pouvoirs prévus au sens de la loi.
M. Tardif: Oui.
M. Saintonge: Pourquoi, étendrait-on la possibilité
pour une MRC de conclure un contrat pour le transport en commun?
M. Tardif: Oui, mais attentionl Le député de
Laprairie sera d'accord avec moi pour dire que l'article 49 habilite la STL
à conclure une entente avec ces autres municipalités, dont une
MRC. Comme la loi des MRC n'habilite pas ces MRC à signer des contrats
à ces fins, cette partie pourrait être rayée, mais pourrait
aussi bien être laissée là et ne deviendrait
opérante qu'à partir du moment où la MRC se verrait
confier le pouvoir par le législateur de le faire.
M. Saintonge: Dans ce cas, M. le Président, je
souhaiterais beaucoup plus que la disposition en question soit enlevée
puisque le législateur ne parle pas pour rien dire. Puisqu'il n'y a pas
de capacité pour une MRC de conclure un contrat, on ne devrait
pas...
M. Tardif: Cela ne me gêne aucunement, M. le
Président. Donc enlever "avec une MRC".
Le Président (M. Beauséjour): Si vous avez...
M. Saintonge: M. le Président, je vous
référerais justement à la loi 46, à l'article 65
qui modifie la Loi constituant la Commission de transport de la Rive Sud de
Montréal, où l'on mentionne que "la commission peut contracter
avec une municipalité qui ne fait pas partie de son territoire ou avec
un conseil intermunicipal de transport pour lui fournir des services de
transport en commun de personnes. " C'est un peu dans le même style que
l'article 49. On ne fait pas référence à la MRC.
M. Tardif: Non, tout à fait d'accord. Une voix: Il
va la rayer. M. Saintonge: C'est rayé. M. Tardif: C'est
réglé.
M. Saintonge: On apporte donc un papillon.
Le Président (M. Beauséjour): Je voudrais avoir le
texte de l'amendement.
M. Tardif: M. le Président, je n'ai pas de texte, mais il
s'agit de rayer des mots, non pas d'en ajouter. Vous voulez un texte
écrit?
Le Président (M. Beauséjour): Cela me prend le
texte.
M. Tardif: On va vous en faire un, M. le Président, en
l'espace de...
Le Président (M. Beauséjour): Est-ce que vous
vouiez suspendre et on reviendra?
M. Saintonge: Le temps qu'on prépare cela. Si vous
êtes formel au point que le Journal des débats peut comprendre
l'amendement verbal apporté par le ministre.
Le Président (M. Beauséjour): Cela prend un papier
écrit.
M. Saintonge: Cela prend un papier écrit. Ah bon! Nous
suspendons, le temps que le papier se fasse.
Le Président (M. Beauséjour): L'article 49 est
suspendu. Article 50. Est-ce qu'il y a des commentaires?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Beauséjour): Adopté.
Article 51.
M. Tardif: Adopté. Ce sont les handicapés,
même chose que...
M. Saintonge: C'est de concordance avec d'autres...
M. Tardif: Ce sont littéralement les dispositions de la
loi actuelle qui sont transposées dans la nouvelle loi.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Beauséjour): Adopté.
Article 52.
M. Tardif: L'article 52 permet à la société
d'utiliser des sous-traitants pour certains services, pour certains parcours.
(20 h 45)
M. Saintonge: Â ce moment, la seule question que je me pose
au point de vue de la sécurité, quand on parle de conclure avec
un titulaire ou un transporteur scolaire un contrat pour faire du service de
transport en commun, on sait qu'il y a des exigences qui sont distinctes au
niveau des véhicules. Y a-t-il des exigences qui sont maintenues entre
un véhicule scolaire et un véhicule de transport en commun,
distinctes au niveau du véhicule comme tel?
M. Tardif: De la signalisation?
M. Saintonge: La réglementation sur -comment pourrais-je
bien dire...
M. Tardif: La sécurité?
M. Saintonge: Au point de vue de la sécurité, je
pense qu'on ne peut pas prendre un autobus scolaire pour faire du transport en
commun au niveau des normes de sécurité ou le contraire.
M. Tardif: Les autobus scolaires font l'objet d'une signalisation
beaucoup plus rigoureuse désignant aux automobilistes d'arrêter
avant ou après, selon qu'ils vont en sens inverse ou pas...
M. Saintonge: II n'y a pas de problème de prendre le
véhicule scolaire pour faire du transport en commun. Au niveau de la
sécurité, il n'y a pas de problème.
M. Tardif: Non, c'est plutôt le contraire.
M. Saintonge: Je sais qu'il y avait des distinctions importantes
sur cela qui sont maintenues.
M. Lussier: D'ailleurs, il est dit dans le deuxième
alinéa de l'article 52 que, si c'est pour faire du transport scolaire,
il faut que le transporteur...
M. Tardif: Celui-ci ne pourrait le faire qu'avec des autobus
d'écoliers ou des véhicules d'écoliers de type
minibus.
M. Lussier: Des véhicules d'écoliers qui sont dans
une réglementation déjà spécifiée,
réglementée et contrôlée en termes de
sécurité.
Le Président (M. Beauséjour): L'article 52 est-il
adopté?
M, Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Beauséjour): Adopté.
Article 53.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Beauséjour): Adopté.
Article 54.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Beauséjour): Adopté.
Article 55.
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Beauséjour): Adopté.
Article 56?
M. Tardif: Oups! M. le Président, il y a un papillon.
M. Saintonge: Un coléoptère.
Le Président (M. Beauséjour): Sur l'article 56.
M. Tardif: Oui, c'est-à-dire c'est l'article 55. 1.
Pourquoi est-ce marqué l'article 55. 1 ici? C'est une erreur. Excusez,
madame. Donc, c'est l'article 56. 1 et cela vient après 56. L'article 56
restera tel quel?
Le Président (M. Beauséjour): L'article 56,
d'abord.
M. Tardif: On va adopter l'article 56, d'abord.
Le Président (M. Beauséjour): L'article 56 est-il
adopté?
M. Saintonge: La commission de transport, à ce moment, la
STL, aurait ni plus ni moins une espèce de droit de veto? Elle pourrait
donner le service qu'un transporteur particulier pourrait demander.
M. Tardif: Sur son territoire.
M. Saintonge: Oui, sur son territoire, d'accord.
Adopté.
Le Président (M. Beauséjour): Adopté.
M. Tardif: Alors, après l'article 56, il y a l'article 56.
1, M. le Président.
Le Président (M. Beauséjour): L'article 56.
1...
M. Tardif: Est-ce qu'il a été distribué,
madame?
Le Président (M. Beauséjour): Insérer,
après l'article 56 du projet de loi, l'article suivant: "56. 1: Avant
d'exploiter un service de visites touristiques, la société doit
soumettre ses tarifs, pour approbation, à la Commission des transports
du Québec.
M. Tardif: Alors, l'article 56. 1 est adopté, M. le
Président.
M. Saintonge: Est-ce que ce serait le seul cas dans la loi
jusqu'à maintenant qui ferait en sorte que...
M. Tardif: Il semble que dans tous les cas de transport
s'adressant au tourisme, la Commission des transports a ce rôle
régulateur comme tel, que ce soit à Montréal, à
Laval, à Québec ou ailleurs.
M. Saintonge: Est-ce que c'est le seul cas dans la loi où
la STL serait soumise à la juridiction de la CTQ? Je n'ai pas vu
d'autres points dans la loi.
M. Tardif: C'est dans la loi actuelle.
M. Saintonge: C'est le seul.
M. Tardif: C'est dans la loi actuelle.
M. Saintonge: C'est dans la loi actuelle. Dans la nouvelle loi,
cela va être le seul cas?
M. Tardif: C'est cela.
M. Saintonge: D'accord, mais si la STL veut abandonner son
service, cela ne suppose-t-il pas qu'elle doit avoir la permission de la CTQ?
Elle peut motu proprio laisser le service qu'elle pourrait exploiter à
cette fin ou au point de vue de la visite touristique à
l'intérieur de son territoire.
M. Tardif: L'article 56 dit: La société peut
exploiter à l'intérieur... Si elle ne le fait pas et à
partir du moment où le paragraphe suivant dit: "Aucun permis ne
peut être accordé à un transporteur pour
l'exploitation de... etc., à moins que... " De sorte que, si la
Société de transport de Laval n'exerce pas ce pouvoir, la
Commission des transports pourra émettre le permis à quelqu'un
d'autre, auquel cas elle utilise encore là son pouvoir de
réglementation tarifaire.
M, Saintonge: Ce que je veux dire, c'est que, si la STL
décidait de mettre fin à un tel service, elle pourrait commencer
à exploiter et, à un moment donné, elle n'aura plus besoin
de l'autorisation de la CTQ; tout simplement, elle pourra annuler le service,
point, à la ligne. Antérieurement, certains services que la CTL
pouvait donner, elle ne pouvait pas les abandonner, elle devait continuer
à les opérer.
M. Tardifs Oui, mais ici ce n'est pas "doit exploiter", c'est
"peut", alors...
M. Saintonge: D'accord. Non, mais c'est une précision que
je demandais pour m1 assurer qu'il n'y a pas d'autres dispositions
qui interviennent avec cela.
M. Tardif: Alors, l'article 56...
Le Président (M. Beauséjour): Le nouvel article 56.
1 est-il adopté?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Beauséjour): Adopté.
L'article 57?
M. Tardif: M. le Président, avant d'en venir à
l'article 57, si vous me permettez de revenir à l'article 49 que nous
avons laissé en suspens?
Le Président (M. Beauséjour): Je reviens à
l'article 59?
M. Tardif: Est-ce que je peux vous le lire, M. le
Président?
Une voix: L'article 49.
Le Président (M. Beauséjour): L'article 49,
plutôt.
M. Tardif: Il est proposé de supprimer à la
deuxième ligne de l'article 49 du projet de loi ce qui suit: ", avec une
municipalité régionale de comté, ".
Le Président (M. Beauséjour): Non, pas de
virgule.
M. Saintonge: Pas de virgule. M. Tardif: Pas de
virgule.
M. Saintonge: On supprime la virgule et les mots "avec une
municipalité régionale de comté". Adopté.
Le Président (M. Beauséjour): Alors, l'amendement
se lit ainsi: supprimer dans la deuxième ligne de l'article 49 du projet
de loi ce qui suit: ", avec une municipalité régionale de
comté". L'amendement est-il adopté?
M. Saintonge: L'article tel qu'amendé est
adopté.
Le Président (M. Beauséjour): L'amendement est
adopté. Est-ce que l'article tel qu'amendé est adopté?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Beauséjour): Adopté. Nous
sommes rendus à l'article 58.
M. Tardif: Adopté.
Le Président (M. Beauséjour): Article 57.
M. Tardif: M. le Président, on a laissé en suspens
également l'article 43 sur, le délai de six mois.
Le Président (M. Beauséjour): Alors, nous revenons
à l'article 43.
M. Tardif: On m'informe que ce sont mot à mot les
dispositions de la Loi sur les cités et villes.
M. Saintonge: M. le Président, après une
brève consultation avec quelqu'un dans cette salle, on m'a
mentionné qu'à la Loi sur les cités et villes, c'est six
mois. Mon erreur d'interprétation était venue du fait qu'au Code
municipal, c'était deux ans. Au dernier bill omnibus, on a ramené
cela à un an au lieu... On avait pensé à six mois, mais,
à la suite de certaines pressions des municipalités et de
l'union, on avait ramené cela è un an et non pas à six
mois. De là la confusion avec la disposition de la Loi sur les
cités et villes que je pensais être de six mois. Donc...
M. Tardif: Cela nous arrive à tous.
M. Saintonge:... six mois, c'est de concordance.
Le Président (M. Beauséjour): L'article 43 est-il
adopté?
M. Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Beauséjour): Article 57.
M. Tardif: L'article 57 a été adapté, M. le
Président.
Le Président (M. Beauséjour): Non.
M. Tardif: Non, excusez-moi. Les visites touristiques peuvent
sortir de Laval à un moment donné.
M. Saintonge: C'est dans le cas où cependant la
société aurait acquis un permis antérieurement. Si ce
n'est pas dans ce cas-là, elle ne pourrait pas exercer de telles visites
hors de son territoire. Elle ne pourrait pas exploiter un tel service.
M. Tardif: C'est cela. Adopté.
Le Président (M. Beauséjour): L'article 57 est-il
adopté?
M. Saintonge: On conserve ni plus ni moins les droits acquis que
la CTL avait depuis un certain temps. Adopté.
Le Président (M. Beauséjour): Adopté.
Article 58?
M. Tardif: Alors, c'est l'article habilitant la
société à acquérir, posséder, exploiter,
louer, aliéner, etc., etc., disposer de...
Le Président (M. Beauséjour): M. le
député de Laprairie.
M. Saintonge: Ces modifications-là, j'imagine, tiennent
compte des dispositions qui ont été amenées par la loi 2
où on a fait plusieurs modifications relativement aux aliénations
d'immeubles et de meubles, également, avec des montants d'argent.
J'imagine que c'est de concordance. Je vous avouerai qu'il y avait quelque 300
articles dans la loi 2. Je me souviens qu'on avait fait certains ajustements
aux montants d'argent, entre autres, et au niveau des permissions, avec ou sans
permission. J'imagine que c'est de concordance avec ça.
M. Tardif: Non, il n'y a pas de problème de concordance.
Le seul endroit où on demande, où il y a une espèce de
placet, de nihil obstat à demander, c'est à l'article 60. On dit:
Si on a payé 75% des autobus de la province de Québec, on va
s'entendre avec vous autres avant que vous les vendiez. D'accord?
M. Saintonge: J'essaie de suivre, M. le Président. On m'a
fait une référence, mais...
M. Tardif: Article 60.
M. Saintonge: Oui, on se réfère à l'article
58. 6.
M. Tardif: D'accord. On dit qu'avec l'approbation - on est en
train d'étudier l'article 58 - s'il y a des pouvoirs habilitants, la
ville peut disposer des biens. On voit au paragraphe 6: avec l'approbation du
conseil de la ville de Laval, aliéner à titre onéreux,
conformément à l'article 59, tout bien meuble ou immeuble dont la
valeur excède 25 000 $.
En d'autres termes, ils peuvent aliéner ses biens. La seule
réserve - le député demandait: Avez-vous fait sauter
toutes les autorisations. On a dit oui - c'est que, malgré le paragraphe
6 de l'article 58, la société - c'est à l'article 60 - ne
peut aliéner, sans l'autorisation du ministre des Transports, un bien
d'une valeur de 25 000 $ ou plus pour lequel elle a reçu
spécifiquement une subvention.
Si mon ministère paie les autobus à 75%, vous comprendrez
que je ne voudrais pas qu'une municipalité décide
d'aliéner un an plus tard les autobus qu'on aurait payé aux trois
quarts, d'accord?
M. Saintonge: Dans les autres cas, c'est simplement un avis au
ministre.
M. Tardif: C'est cela.
M. Saint-Onge: Ma question portait principalement sur les 5000 $,
entre 5000 $ et 25 000 $. J'imagine que c'est de concordance avec la nouvelle
loi 2 qui a modifié un paquet de lois, dont les lois du ministère
des Transports. Je me souviens quand il y a eu des modifications à la
CTCRO, à la CTCUM, etc.
Le Président (M. Beauséjour): L'article 58 est-il
adopté?
M. Tardif: Adopté. M, Saintonge: Adopté.
Le Président (M. Beauséjour): Adopté.
Article 59?
M. Tardif: Article 59, c'est pour procéder à
l'enchère. Alors, c'est une petite clause standard des lois municipales.
C'est repris de la loi 2.
Le Président (M. Beauséjour): M. le
député de Mont-Royal.
M. Ciaccia: Est-ce que vous remplacez l'autorisation de la
Commission municipale par une publication?
M. Tardif: Par une quoi?
M. Ciaccia: Par une publication.
M. Saintonge: Oui, c'est ça. C'est
exactement ça. Antérieurement, ce n'était pas par
soumissions publiques ou, disons, par enchère.
M. Ciaccia: C'est à vous de poser des questions et vous
répondez!
M. Saintonge: Oui. Je vais laisser répondre le ministre.
Dans le fonds, peut-être que je m'avance trop vite. Je ne sais pas si le
ministre peut donner la réponse.
M. Tardif: La permission est requise dans tous les cas de vente
de gré à gré entre parties ou encore pour une
considération moindre que la valeur d'achat, lorsque ce n'était
pas à titre onéreux. Tout ceci maintenant a sauté et il y
a possibilité, moyennant que c'est à titre onéreux, d'en
disposer, sans l'approbation de la Commission municipale, moyennant que
ça se fasse par encan ou enchère publique. C'est ça.
D'ailleurs, ces dispositions étaient là auparavant.
M. Saintonge: La possibilité de vendre, c'est par
enchère ou par soumissions publiques ou, si ce n'est pas comme ça
que ça se fait, il doit y avoir un avis public dans le mois suivant.
M. Ciaccia: Vous donnez l'avis après que la vente a eu
lieu?
M. Saintonge: Oui.
M. Ciaccia: Oui, mais...
M. Saintonge: II y a eu une discussion. Cela a été
voté sur division, si mon souvenir est exact, dans le cas de la loi
2.
M. Ciaccia: Ou la publication se fait avant. Mais faire une
publication après que cela a été vendu, ça va
servir à quoi, ça?
M. Tardif: La transparence. (21 heures)
M. Saintonge: Ce que j'ai à donner comme
élément, je peux vous dire ici, dans ce cas-là, que
j'avais mentionné, effectivement, que ça peut déstabiliser
certaines transactions faites par les municipalités, à mon point
de vue. C'était un cas où l'autorisation de la Commission
municipale était demandée si ce n'était pas une vente par
enchère ou par soumissions publiques, qui bonifiait la transaction,
à mon point de vue, parce que l'autorisation de la Commission municipale
faisait en sorte qu'on vérifiait la transaction, qu'on vérifiait
le prix pour voir si cela correspondait. Actuellement, de la façon qu'on
va procéder, si au bout d'un certain temps ce n'est pas par vente
à l'enchère ou par soumissions publiques, si c'est fait par un
autre moyen, on donne avis de publication un mois après dans un journal.
Tout citoyen pourrait dire: Cette vente-là, je me pose une question
là-dessus, venir interroger la municipalité, peut-être
même prendre un recours judiciaire pour annuler la vente pour une raison
quelconque. À mon point de vue, cela déstabiliserait les
transactions, surtout en matière immobilière, et je vous dirai
que j'avais fait une objection dans le sens que la permission de la Commission
municipale qui était requise dans ce cas-là était,
à mon point de vue, bénéfique pour la municipalité
et pour les citoyens.
M. Tardif: M. le Président, c'est dans l'esprit de la loi
2...
M. Saintonge: Oui.
M. Tardif:... qui vise à éliminer les approbations
du ministre, de la Commission municipale et permettre aux municipalités
d'agir. Pour leur permettre d'agir, on dit: Si vous avez décidé
d'aliéner des biens autrement que par enchère ou encan et, donc,
d'avoir fait la publicité avant, vous allez devoir la faire après
et les citoyens vous poseront les questions. Pourquoi? Parce que la...
M. Ciaccia: Est-ce que ce ne serait pas préférable
de faire l'avis avant, parce qu'il y a des règles? Si c'est par
soumissions publiques, si c'est par enchère, il y a certaines
règles. Vous pourriez prévoir qu'avant de pouvoir disposer, au
moins, qu'ils avisent, qu'ils donnent un avis que certaines choses seront
vendues, même si ce n'est pas par soumissions publiques.
M. Tardif: Je ne sais pas, M. le Président. Le
député de Mont-Royal...
M. Ciaccia: S'ils disposent de ces biens-là et
qu'après ils envoient un avis disant: On a vendu...
M. Tardif: Le député de Mont-Royal va comprendre
tout de suite pourquoi. Imaginons qu'il y a une propriété
à la ville de Mont-Royal et que la ville a exproprié des terrains
pour faire une route, qu'il reste un terrain en bordure de sa
propriété et que, lui, il est le propriétaire à
côté. Il n'a pas assez de place pour bâtir une autre maison
et il veut l'acheter. C'est complètement ridicule que la ville de
Mont-Royal aille en appel d'offres pour céder ce résidu de
terrain au citoyen Ciaccia de la ville de Mont-Royal. À ce
moment-là, je pense qu'elle peut aliéner de gré à
gré au citoyen, sauf que ce sont des biens publics et qu'elle doit dire
ce qu'on a fait avec.
M. Ciaccia: Oui.
M. Tardif: Enfin, mon exemple est peut-être...
M. Ciaccia: Mais l'article va plus loin que cela.
Le Président (M. Beauséjour): M. le
député de Laprairie.
M. Saintonge: Oui, mais dans ce cas-là, M. le
Président, je noterai qu'antérieurement la municipalité
n'était pas obligée de procéder par appel d'offres ou par
soumissions publiques. Elle pouvait s'adresser à la Commission
municipale du Québec et dire à la Commission municipale: J'ai
tel...
M. Tardif: Elle ne le fait plus maintenant. C'est ça.
M. Saintonge: Je suis d'accord avec vous, mais,
antérieurement, elle le faisait.
M. Tardif: Oui.
M. Saintonge: Maintenant, ce qu'on a fait, c'est qu'on a
enlevé cette disposition qui, comme mon confrère de Mont-Royal le
mentionne, et je le rejoins dans ce sens-là... Une transaction avec la
permission de la Commission municipale, antérieurement, bonifiait la
transaction au point de vue de la municipalité. On s'assurait ni plus ni
moins que les gens, voyant le rôle de la Commission municipale
là-dedans, savaient qu'il y avait une espèce d'enquête qui
avait été faite ou une vérification pour assurer que la
transaction se faisait dans un cadre normal à un prix normal et cela
évitait, à mon point de vue, de soulever des interrogations. Dans
le cas présent, surtout que vous avez des immeubles, par exemple, cela
peut être un terrain, une bordure, mais cela peut être plus qu'une
bordure et, quand vous arrivez au moment où la municipalité va
vendre de gré à gré, elle peut le faire en donnant l'avis
public un mois après cela, mais là, si quelqu'un vient mettre en
doute la validité de la transaction, vous vous trouvez avec un fait -
par exemple, au niveau d'un type de propriété, des notaires avec
des contrats importants et des parties de terrain qui pourraient être
assez grandes, - qui peut déstabiliser toute la question de la
validité du titre. Vous me dites que non, mais, en tout cas...
M. Tardif: Pas de problème.
M. Saintonge: Si vous me dites non, M. le ministre, je vous dirai
que la consultation que j'ai faite, c'est auprès d'avocats et de
notaires qui agissent dans le domaine immobilier et ils m'avaient
informé à ce moment-là du danger d'une telle intervention
dans ce sens-là, du fait que...
M. Tardif: La ville...
M. Saintonge:... la Commission municipale bonifiait la
transaction comme telle.
M- Tardif: La Commission municipale ne donnait jamais un air de
sainteté à quelque chose qui ne l'était pas.
M. Saintonge: Ce n'est pas ce que je dis. Je ne dis pas cela. La
Commission municipale venait en quelque sorte bonifier le titre, de sorte que
le citoyen, s'apercevant que la Commission municipale, qui est un organisme
neutre, qui devait examiner au point de vue financier les transactions du monde
municipal, l'ensemble des municipalités - et dans le cas présent
même d'une commission de transport - la Commission municipale ayant
examiné la vente, les conditions de la vente, on s'assurait d'une
quelconque façon; on était convaincu que la transaction
était faite à personne à distance, ni plus ni moins, comme
on dit en matière de faillite, et, dans un tel cas, cela bonifiait la
transaction. Cela sécurisait le titre. Dans le cas présent, au
niveau de la loi 2, j'avais fait l'argumentation en question qui n'a pas
été retenue par le ministre et ils ont adopté la loi, les
articles en question comme tels. Je comprends que vous avez adopté les
articles comme tels pour souci de conformité...
M. Tardif: C'est cela.
M. Saintonge:... mais je vous dirai que dans ce cas-là on
va l'adopter sur division pour être également conséquents
avec les objections qu'on avait énoncées lors de la discussion du
projet de loi 2 sur ces mêmes choses.
M. Tardif: Oui, conséquents de part et d'autre.
Le Président (M. Beauséjour): M. le
député de Mont-Royal.
M. Ciaccia: Je crois que vous ouvrez la porte à toutes
sortes d'abus avec cet article. L'exemple que vous me donnez, c'est très
bien, mais je pourrais vous citer une série d'autres exemples de ventes
qui n'ont rien à voir avec du gré à gré dans une
petite lisière de terrain. Il peut y avoir de grandes étendues de
terrain, des garages ou toutes sortes de choses. Ils vont vendre et,
après cela, ils vont aviser le public en disant: J'ai vendu à un
tel à tel prix.
M. Tardif: Oui, mais le contrôle...
M. Ciaccia: Si c'est cela les éléments d'une
bonne,.. Il faut avoir un certain
contrôle.
M. Tardif: Le contrôle de cela...
M. Ciaccia: Il ne faut pas rédiger la loi pour ouvrir la
porte à des abus.
M. Tardif: Le contrôle de ces gestes, si tant est qu'ils
puissent être posés, est-il mieux assuré par un organisme
administratif à Québec, ici, bien loin de tout - un instant! au
30e étage du l'édifice G ou bien par les citoyens, localement?
Devant qui les gens devront-ils répondre de leurs actes au conseil?
M. Ciaccia: Le citoyen n'a aucun contrôle ici.
M. Tardif: Quant à moi...
M. Ciaccia: Quel contrôle a-t-il "ex post facto" de...
?
M. Tardif: Ah! Il a le pouvoir d'aller au conseil et de poser des
questions par la suite.
M. Ciaccia: Il aurait pu le faire quand même.
M. Tardif: Bien oui, mais...
Le Président (M. Beauséjour): Un instantl Un
instant!
M, Tardif: Après trois ou quatre séances semblables
- je parle assez fort que cela va se rendre; c'est que j'ai mal dans le dos, M.
le Président - j'ai l'impression que le conseil ne fera pas trop de
transactions de ce type-là.
M. Ciaccia: Ce n'est pas la question qu'il n'en fera pas trop
après, mais d'éliminer les abus au commencement. Une fois qu'une
transaction est adoptée, après cela, c'est trop tard.
M. Tardif: Le député fait une confiance
énorme à la capacité de l'appareil bureaucratique
d'exercer un contrôle dans la vie des citoyens. Je préfère
m'en remettre aux citoyens eux-mêmes.
M. Ciaccia: Non, ce n'est pas cela du tout. Les citoyens n'ont
aucun contrôle. Donnez l'avis avant, si vous voulez le donner aux
citoyens.
Le Président (M. Beauséjour): M. le
député de Laprairie.
M. Ciaccia: Mettez l'annonce dans le journal avant. Ils vont
disposer d'un certain terrain avant de le faire.
Le Président (M. Beauséjour): M. le
député de Laprairie.
M. Saintonge: Les paroles du ministre me surprennent
énormément. C'est un ancien ministre des Affaires
municipales...
M. Tardif: Il faut faire confiance aux élus!
M. Saintonge: Oui! Oui! M. Tardif: Et aux citoyens!
M. Saintonge: Ce n'est pas la question! Vous parlez du rôle
de la Commission municipale du Québec à l'époque, au
niveau de la sécurisation des transactions financières des
municipalités et de la vérification des transactions. Ce que je
dis, dans le fond, et ce que j'avais dit à l'époque, lors de la
loi 2 - c'est bon que je le répète ici - c'est que, à la
Commission municipale, un certain nombre de contrôles exercés
étaient un dédoublement de ceux du service des approbations
financières du ministère des Affaires municipales et du
contentieux. Le ministre et la Commission municipale pouvaient donner une
approbation. On a fait sauter une approbation dans ce cas. On a
décidé, au niveau de la loi 2, de faire sauter celle de la
Commission municipale. De notre côté, j'avais maintenu, pour des
questions de....
M. Tardif:... celle du ministre.
M. Ciaccia: Ce n'est pas parce qu'on fait sauter le ministre
qu'on va faire sauter son autorisation.
M. Saintonge:... dépolitiser toute cette question et, dans
certains cas, cela pourrait être fort utile. Ce que j'ai mentionné
à cette époque, c'est que le choix du ministre était le
sien; le gouvernement a fait son choix, c'était de faire sauter la
Commission municipale. Bien d'accord, sauf que dans le cas précis
d'autorisation de la Commission municipale, au niveau d'aliénation de
biens meubles ou immeubles autrement que par enchère ou par soumissions
publiques, une telle autorisation de la Commission municipale était
importante non seulement pour les citoyens... Vous me dites qu'elle fait un
contrôle. Elle va contrôler, mais après coup. Quant au
contrôle du citoyen, on parle de chien de garde, cela ne devient pas un
chien de garde. Le contrôle du citoyen viendra simplement dire: Telle
transaction n'est pas valable. Quel sera le fait du citoyen à ce
moment-là? C'est de prendre une action en nullité de la
transaction. Dans le cas d'un bien meuble, cela peut être moins pire.
Mais dans le cas d'un bien immeuble, c'est un titre enregistré aux
enregistrements. Vous prenez une action contre un bien qui est
là; un contrat notarié est passé. Toute la question du
titre est en jeu. Cela déstabilise toutes les transactions dans ce
sens-là. Le contrôle du citoyen qui est a posteriori ne vaut pas
grand-chose dans ce sens-là. Le mal est fait. Dans le cas de
transactions immobilières où il y a un enregistrement
précis, ce n'était pas une bonne façon de procéder.
On aurait pu donner la transaction au niveau du ministre; j'aurais
été d'accord pour qu'on maintienne une telle autorisation.
C'était mon point de vue.
M. Tardif: M. le Président, la Commission municipale
remplit un rôle utile; de plus en plus, le législateur, qu'on
remonte depuis sa création, a élargi son rôle depuis un
simple organisme administratif vers celui d'un organisme judiciaire. Ce
faisant, la commission, organisme administratif, avalisant une décision
d'un conseil de disposer de biens excédentaires, le fait comme organisme
administratif, met son tampon, c'est vendu, les titres, l'aliénation et
tout. Deux ans après, une enquête est commandée par le
ministre ou par le gouvernement, peu importe, ou à la demande de
citoyens pour faire une enquête sur l'administration de cette
municipalité et la Commission municipale qui a déjà
approuvé cette transaction comme organisme administratif, maintenant
comme organisme judiciaire, doit repasser par-dessus des actes qu'elle a
déjà sanctionnés. Cela peut la mettre dans une situation
embarrassante. Je pense qu'on a décidé, - c'est un choix qu'on a
fait, - de la consacrer plus dans son rôle d'organisme judiciaire
et...
M. Saintonge: Quasi judiciaire.
M. Tardif:... quasi judiciaire et en conséquence de faire
confiance aux élus et à la faculté des conseils locaux
municipaux de répondre de leurs actes devant leurs électeurs.
C'est cela finalement la sanction ultime.
M. Ciaccia: Faire confiance aux élus, je suis
entièrement d'accord avec vous, mais, si on pousse cela à son
extrême, on n'a pas besoin d'une loi de 150 articles. Si vous faites
tellement confiance aux élus, mettez un article: Les élus seront
responsables par la Société de transport de Laval. Point final et
vous n'avez pas besoin de 150 articles. Vous incluez toutes sortes d'articles.
Votre confiance aux élus, c'est bien beau à l'article 59, mais
elle est pas mal mitigée parce que vous avez 143 autres articles pour
vous assurer que les élus n'iront pas trop loin. On vous dit une autre
chose...
M. Tardif: Qu'ils répondent à leurs citoyens.
M. Ciaccia: C'est pour cela que vous mettez toutes les balises et toutes
les restrictions. Je ne peux pas croire que vous pensez que la Commission
municipale, c'est strictement un "rubber stamp". 11 y a des moyens, pour la
Commission municipale, quand elle demande l'autorisation de vendre quelque
chose, un bien, un immeuble, elle doit avoir des rapports d'évaluation,
elle doit avoir certains critères. Elle n'est pas totalement aveugle, je
ne peux pas croire cela. Il y a des moyens de dire: Vous voulez vendre telle
propriété, montrez-moi un rapport de l'évaluateur. Combien
est-ce que cela vaut? Qu'avez-vous fait pour aller chercher des acheteurs? Qui
est cet acheteur? IlH y a possibilité d'abus dans tout. Naturellement,
il y a la possibilité d'abus, mais pas au point qu'à l'article
59, vous disiez: Faites tout ce que vous avez à faire et, le mois
après, vous aviserez le public que vous l'avez vendue. Il me semble que
vous ouvrez la porte vraiment... La nature humaine étant ce qu'elle est,
vous ouvrez la porte à certains abus.
M. Tardif: Cela m'étonne de voir le député
de Mont-Royal réagir comme cela, étant donné que la table
de concertation Québec-municipalités, l'UMQ et l'UMRCQ qui ont
siégé pour examiner la loi 2 visant à
déréglementer, n'ont pas présenté de
difficultés à vivre avec ces dispositions qu'on reprend telles
quelles.
M. Ciaccia: Les élus accepteraient cela. Je parle non
seulement au nom des élus, mais je parle au nom des contribuables, au
nom de la population qui va être assujettie à cela. Je suis bien
certain que ceux qui sont élus veulent le moins de restrictions
possible, pas pour faire des abus, mais pour avoir moins de contraintes. Je
pense que...
M. Tardif: Je considère que le contrôle des citoyens
peut être plus exigeant que celui de fonctionnaires.
M. Ciaccia:... c'est leur intérêt, mais la
population a le droit aussi à certaines protections. L'article 59,
adopté sur division.
M. Tardif: Sur division.
Le Président (M. Beauséjour): L'article 59 est
adopté sur division. J'appelle l'article 60.
M. Tardif: Je l'ai expliqué tantôt.
M. Ciaccia: Si vous faites tellement confiance aux élus,
pourquoi ont-ils besoin d'aller chercher votre autorisation?
M. Tardif: Parce que je paie 75% des autobus.
M. Ciaccia: Oui, mais faites-leur confiance.
M. Tardif: Et je peux en avoir besoin ailleurs.
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Beauséjour): L'article 60 est
adopté. J'appelle l'article 61.
M. Tardif: Ce sont des dispositions qui existent
déjà dans les lois des autres commissions de transport pour
regrouper les achats.
M. Ciaccia: Adopté.
Le Président (M. Beauséjour): Adopté.
J'appelle l'article 62.
M. Ciaccia: Dans ce cas-ci, les tarifs sont strictement
établis par la société sans appel à la Commission
des transports parce c'est elle qui est élue et c'est elle qui va
être responsable. (21 h 15)
Mme Bacon: Il n'y a aucune surveillance de la part de la
Commission des transports quant à la tarification et jamais on ne leur
dira que c'est trop cher si jamais on dépassait les bornes dans une
tarification. Est-ce qu'il y a un organisme quelconque qui peut
vérifier?
M. Tardif: Non, il n'y a pas d'organisme qui peut
vérifier.
Mme Bacon: La société serait la seule responsable
de la tarification.
M. Tardif: Ce sont les 500 citoyens qui peuvent demander la tenue
d'une assemblée spéciale et demander des comptes à la
commission ou à la société maintenant, ou se
présenter à une assemblée régulière.
M. Saintonge: Sur le budget supplémentaire, M. le
Président, à l'article 62, alinéa 1, préparer son
budget et tout budget supplémentaire. Est-ce que les autres commissions
de transport ont également la possibilité de préparer un
budget supplémentaire? La CTCRO? La CTCUQ? Montréal? La
CTCUM?
M. Tardif: Leur loi n'a pas été retouchée
encore.
M. Saintonge: Elles ont un budget supplémentaire
aussi.
M. Tardif: Oui, c'est cela. Toutes celles dont les lois sont
remaniées ont cette possibilité maintenant.
Mme Bacon: On peut penser que leur loi pourrait être
amendée pour qu'elles puissent avoir la possibilité d'avoir un
budget supplémentaire comme les autres sociétés.
M. Tardif: Oui, c'est cela.
Le Président (M. Beauséjour): Article 62?
M. Saintonge: Quand on parle de circonstances, pour les tarifs,
à l'alinéa 6; "établir des tarifs selon les circonstances
qu'elle détermine", on se réfère à quoi, par
exemple?
M. Tardif: On dit: "Les catégories d'usagers", cela me
paraît évident. Les circonstances pourraient être
liées, par exemple, à l'introduction de circonstances de temps,
de lieu., L'établissement de zones tarifaires, par exemple, pourrait
être une circonstance de lieu venant...
M. Saintonge: La visite du pape. M. Tardif: La visite du
page, oui.
M. Saintonge: Un tarif spécial pour aller au parc
Jarry.
M. Tardif: À Noël, la CTL a deux jours gratuits.
Mme Bacon: Oui, c'est vrai.
M. Saintonge: D'accord. L'avenir est dans Laval. Vous faites de
la publicité.
Mme Bacon: Vous vous trompez d'administration, là.
M. Champagne: C'est l'harmonie, maintenant.
Mme Bacon: C'est: Vivons en harmonie. Le Président (M.
Beauséjour): Article...
M. Saintonge: Dans les circonstances, d'accord...
Mme Bacon: C'est l'ancienne administration. L'avenir, à
Laval, c'est l'ancienne administration.
Une voix: Vivons en harmonie.
Mme Bacon: Maintenant, nous vivons en harmonie.
M. Saintonge: L'importance de la question, c'est que les tarifs
réguliers seront
établis suivant des catégories d'usagers. M. Tardif:
Oui.
M. Saintonge: Cela donne la possibilité, dans des cas
spéciaux ou dans des événements spéciaux,
d'établir un tarif particulier. C'est à cela qu'on se
réfère par le mot "circonstances".
M. Tardif: C'est cela.
M. Saintonge: Autrement, on fonctionnerait toujours par
catégorie d'usagers.
M. Tardif: Oui, c'est cela.
M. Saintonge: Il n'est pas question d'étendre un tarif,
par exemple, qui va être applicable sur la distance parcourue...
M. Tardif: Pas nécessairement.
M. Saintonge:... à l'intérieur du territoire.
M. Tardif: Non, non.
M. Saintonge: Autrement dit, est-ce qu'il y a des
possibilités d'avoir des tarifs distincts...
M. Tardif: C'est au choix... M. Saintonge:... à
l'intérieur?
M. Tardif: C'est au choix des élus qui peuvent
établir la structure tarifaire qu'ils veulent.
M. Saintonge: Quand on dit: "selon les circonstances", on sait,
par exemple, que l'an dernier, dans le livre blanc...
M. Tardif: Des circonstances de lieu, de manière, de
forme.
M. Saintonge: Oui, d'accord. Mais dans le livre blanc du ministre
Clair...
M. Tardif: Il y avait la possibilité...
M. Saintonge:... on avait fait référence à
des possibilités...
M. Tardif:... de zones concentrées qu'à partir
de...
M. Saintonge: C'est cela. Est-ce que, dans ce cas, on peut se
référer, en parlant de circonstances, à ces
possibilités ou si on maintient qu'à l'intérieur d'un
territoire, pour une commission de transport, une société de
transport comme Laval ou dans un territoire précis, les usagers seront
tarifés toujours au même taux?
M. Tardif: Non, c'est la possibilité absolue, à
Laval, de décider de la structure tarifaire qu'elle voudra et qui pourra
varier sur son territoire en fonction des critères qu'elle voudra bien
choisir.
M. Saintonge: Ce qui veut dire que
Laval peut décider, par exemple, à une limite
extrême de son territoire, je ne sais pas, au bout...
M. Ciaccia: Ce n'est pas correct.
M. Saintonge: Est-ce qu'on pourrait dire que jusqu'à tel
endroit ce sera 1, 25 $, qu'à tel endroit cela va tomber à 0, 95
$ et qu'à un autre endroit cela tombera à 0, 60 $? Cela pourrait
être possible suivant l'article 62, alinéa 6.
M. Tardif: C'est cela.
M. Saintonge: Est-ce que c'est bien la visée à
laquelle on tend par cet article?
M. Tardif: Oui, c'est cela.
Le Président (M. Beauséjour): M. le
député de Mont-Royal.
M. Ciaccia: La raison pour laquelle je dis que ce n'est pas tout
à fait correct, c'est parce qu'il n'y a pas de protection pour des
groupes minoritaires ou des endroits où ils n'ont pas la force politique
au niveau du conseil. Le but de la commission de transport, c'est d'être
équitable envers tout le monde. Les tarifs doivent être
approuvés par la commission de transport. Si un groupe est
lésé, la commission de transport peut rectifier des pressions ou
des erreurs. C'est bien beau de dire qu'on laisse tout aux élus, mais il
y a certaines choses que vous devez protéger...
M. Tardif: Je voudrais répondre tout de suite au
député de Mont-Royal. En aucun cas, il ne saurait être
accepté ou acceptable que la commission contrevienne aux dispositions de
la Charte des. droits et libertés de la personne...
M. Ciaccia: Je ne parle pas de ça.
M. Tardif: Non, mais vous avez parlé de minorités,
de groupes minoritaires.
M. Ciaccia: Pas dans le sens de la charte, je parle d'un
endroit...
M. Tardif: Je voudrais m'expliquer.
M. Ciaccia: Supposons un endroit où il n'y a pas beaucoup
de votes. L'autobus va
aller là et ça va coûter 2, 50 $. Les gens vont se
plaindre parce qu'à cinq milles de là ou à un mille ou
plus près ça va coûter 1, 50 $. Quelle protection
auront-ils?
M. Tardif: M. le Président...
M. Fallu: M. le député de Mont-Royal sait que
ça existe déjà à la CTL, qu'il y a des zones
tarifaires.
M. Ciaccia: Oui, il y a des différences tarifaires, mais
tout est sujet à l'approbation de la CTL. S'ils peuvent justifier, je ne
dis pas qu'il faut avoir des tarifs uniformes...
M. Tardif: M. le Président, j'inviterais le
député de Mont-Royal à lire l'article 63 qui suit parce
qu'il est dit que: "Les tarifs établis en vertu du paragraphe 6 de
l'article 62 sont publiés par le secrétaire de la
société dans un journal de langue française diffusé
dans le territoire de la société et sont affichés dans les
véhicules de la société circulant dans son territoire.
"
M. Ciaccia: 63...
M. Tardif: "Ces tarifs entrent en vigueur le trentième
jour qui suit leur publication... " De sorte que...
M. Ciaccia: Ça ne change rien au problème que j'ai
soulevé.
M. Tardif: Si la société devait établir pour
un territoire de Laval une zone à 0, 75 $, et que c'est dans le district
du conseiller municipal Untel, et après ça monte à 1 $...
Voyons donc! Il faudra qu'ils soient responsables de leur structure tarifaire
et puissent la justifier. S'ils établissent une structure tarifaire qui
peut être fonction de la distance voyagée à partir d'un
point et qu'ils peuvent la défendre, l'expliquer et la justifier en
démontrant que plus tu voyages de kilomètres, ils peuvent
l'introduire... Ils peuvent aussi bien décider de garder une structure
uniforme.
Le Président (M. Beauséjour): M. le
député de Laprairie.
M. Ciaccia: L'article 63 n'a rien à voir avec le
problème que j'ai soulevé.
M. Tardif: Non? M. Ciaccia: Non.
Le Président (M. Beauséjour): M. le
député de Laprairie.
M. Saintonge: Une autre question, M. le Président. Sur le
territoire de Laval, est-ce que le tarif est uniforme?
M. Champagne: Oui.
M. Tardif: Non, ça dépend des personnes.
M. Ciaccia: Je sais qu'il y a de la dissension au sein du parti,
mais pas sur les tarifs!
M. Tardif: Entendons-nous, il y a un tarif pour les
étudiants, un tarif pour les adultes, un tarif pour les personnes
âgées. Il y a une structure tarifaire à l'unité, au
livret de billets et au laissez-passer. Déjà, vous avez deux
variables. Troisièmement, si vous sortez de Laval pour aller vers
certains prolongements, vous avez également des zones qui font
augmenter...
M. Saintonge: Pour les municipalités hors territoire.
M. Tardif: Oui.
M. Saintonge: C'est une autre chose. Ce que je veux dire, c'est
que, sur le territoire même de Laval, en principe, un adulte paie le
même prix partout où il va.
M. Tardif: Oui.
M. Saintonge: Un écolier, au tarif d'écolier, paie
le même prix partout sur le territoire de Laval.
M. Tardif: C'est ça.
M. Saintonge: Ma question précise est celle-ci: Au niveau
de la loi, est-ce qu'en vertu de l'article 62, alinéa 6...
M. Tardif: J'ai répondu qu'il pouvait y avoir
différentes structures tarifaires. Si, par exemple, un express partant
de Saint-François dans l'est et se dirigeant à Laval-Ouest,
à l'autre bout, pour aller au terrain de golf, prenait la 640 pour
ça et que ce service ultrarapide devait amener une double tarification,
en voilà une circonstance ici. Ça existe, les autobus...
M. Saintonge: Les métrobus...
M. Tardif: Les métrobus, en tout cas.
M. Saintonge: À Montréal, c'est le même prix,
M. le ministre.
M. Tardif: Non, pas tous. Il y en a qui ont une surcharge.
M. Saintonge: Dans le territoire de la CTCUM? Ça fait
longtemps que je ne l'ai pas pris, mais...
M. Tardif: Le train du West Island,
parlons-en, ce n'est pas la même chose.
M. Ciaccia: Je ne le sais pas, je ne le prends pas.
M. Saintonge: On est là pour avoir l'information.
M. Ciaccia: Parlez-en, si vous voulez.
M. Tardif: C'est le cas pour le train du West Island. Vous avez
une structure tarifaire différente.
M. Saintonge: À votre connaissance, dans d'autres
commissions de transport, est-ce que les mêmes dispositions s'appliquent
au niveau des tarifs? CTCRO, CTCUQ, CTCUM?
M. Tardif: C'est le même esprit, en tout cas. Localement,
ils peuvent décider de la structure tarifaire et des niveaux de tarifs
qu'ils veulent pratiquer.
M. Ciaccia: Vous ne pourriez pas inclure une espèce de
déclaration de principe à savoir qu'il doit y avoir certains
tarifs uniformes pour certains...
M. Tardif: Non, je suis contre ça. Non seulement je ne
peux pas, mais je ne veux pas.
M. Ciaccia: Je comprends que les services additionnels peuvent
être plus chers, mais il faudrait une raison pour ça. Vous ne
pouvez pas seulement dire que, parce que c'est telle distance pour aller
à cet endroit, on va payer plus cher. Si c'est un service express, c'est
une autre affaire. Il ne faudrait pas sortir de ces critères; autrement,
je pense que vous ouvrez la porte à l'abus...
M. Tardif: Non, mais je pense...
M. Ciaccia:... en disant quel groupe d'électeurs auront
plus de pression.
M. Tardif: Non, c'est selon les structures qu'ils devront
justifier, c'est selon les circonstances que les villes devront justifier.
Maintenant, il se peut fort bien que les villes, pour toutes sortes de raisons,
préfèrent garder une structure unique; c'est leur droit et elles
pourront le faire.
M. Saintonge: C'est une dimension qui a été
apportée antérieurement, celle de pouvoir exiger le prix du
transport pour la distance parcourue. Cela avait causé certains
débats dans le milieu et certaines oppositions des usagers, entre
autres.
M. Tardif: Je ne comprends pas que le député nous
dise cela, surtout quand on considère qu'à Montréal - on
va prendre cet exemple - les niveaux de taxation et les valeurs
foncières ne sont pas les mêmes d'un endroit à l'autre du
territoire.
M. Saintonge: Non, on ne compare pas les même affaires,
là.
M. Ciaccia: Vous comparez des oranges à des
éléphants.
M. Tardif: Bien non!
M. Ciaccia: Bien voyons! Les niveaux de taxation,
d'évaluation sont différents parce que la valeur est plus grande.
On a établi un principe, on ne paie pas plus à la CTCUM pour
aller de Berri à Saint-Laurent que pour aller de Beaugrand à
Atwater.
M. Tardif: Non, c'est vrai, sauf que, comme, dans vos taxes
foncières de citoyen sur l'île de Montréal, il y en a une
partie qui va au transport en commun et si votre propriété est
évaluée à 200 000 $ alors que la mienne est
évaluée à 50 000 $, vous payez plus en raison de cela.
Voilà une circonstance...
M. Ciaccia: Ce n'est pas la même chose.
M. Saintonge: Ce n'est pas la même chose.
M. Ciaccia: Vous ne parlez pas de catégories d'usagers,
vous parlez de catégories de propriétaires.
M. Tardif: Je parle de catégories de
propriétaires.
M. Ciaccia: Bien oui, de propriétaires. On parle ici de
catégories d'usagers.
M. Tardif: Oui, mais les catégories de
propriétaires qui, je vous le rappellerai, paient à Laval
à peu près 30% du coût du transport. Quand on dit "la
municipalité", ce sont les taxes foncières. Quand on dit que
c'est la municipalité qui paie 28%, cela veut dire que les
propriétaires fonciers paient 28%.
M. Saintonge: C'est l'évaluation, c'est un choix.
M. Ciaccia: C'est partout, ça.
M. Tardif: Sur la base de l'évaluation.
M. Saintonge: C'est un choix.
M. Ciaccia: C'est partout comme ça, non seulement à
Montréal, mais partout.
M. Tardif: Bien oui, c'est cela. Or, une ville pourrait
très bien décider que, pour les propriétés
situées tout à fait à la périphérie du
territoire, ces usagers paieront une part plus grande qu'ils devront assumer
tel parce que, s'ils ne le font pas, évidemment, c'est l'ensemble des
citoyens qui devront la payer sur la valeur foncière. L'usager que je
dois aller chercher à l'autre bout, il est normal qu'il paie un peu
plus, il est loin des services.
M. Ciaccia: Vous acceptez ce principe.
M. Tardif: Oui, et non seulement je l'accepte, mais je pense que
c'est la seule logique.
M. Saintonge: C'est un principe nouveau qui n'a pas
été discuté par l'ensemble des utilisateurs du transport
en commun...
M. Ciaccia: Ce n'est pas bien, bien social-démocrate,
cela.
M. Saintonge:... que ceux qui restent plus loin, il faut qu'ils
paient plus cher.
M. Tardif: D'ailleurs, dans la loi de la CTRSM, à
l'article 72 qui est modifié pour devenir 48, la commission fixe les
différents tarifs pour le transport des usagers selon les
catégories qu'elle détermine.
M. Saintonge: Oui, mais, dans le cas de la CTRSM, vous avez de
l'intermunicipal là-dedans, ce n'est pas pareil. C'est plus loin.
Là, vous êtes dans une même ville. Dans la CTRSM, vous avez
l'intermunicipal. Vous sortez, vous prenez le bus, vous allez d'une ville
à l'autre et, dans certains cas, vous allez plus loin.
Le Président (M. Beauséjour): Il reste à
peine une minute, est-ce qu'il y a consentement pour prolonger la
séance?
M. Saintonge: Pas de consentement, M. le Président. On va
respecter le mandat de la Chambre.
M. Ciaccia: Spécialement avec cet article-là...
Avec un article comme celui-là, on ne peut pas consentir. C'est de
l'injustice.
M. Champagne: On est unanime là-dessus.
Une voix: Il n'y a pas de consentement.
Le Président (M, Beauséjour): Il reste une minute.
M. le ministre.
M. Tardif: Bien quoi? L'article 62 est adopté sur
division, si je comprends bien.
M. Ciaccia: Non, non, on va tenter de vous faire voir la
lumière là-dessus.
M. Saintonge: Le principe que je veux faire valoir, M. le
Président, c'est qu'à ce niveau, sur un même territoire
donné, au niveau du transport en commun, le débat de fond n'a pas
eu lieu.
M. Tardif: II se fera dans la municipalité.
M. Saintonge: Non.
M, Tardif: Ce n'est pas à nous de faire ce débat
ici.
M. Ciaccia: Cela va ouvrir la porte à des abus.
Le Président (M. Beauséjour): M. le
député de Mont-Royal...
M. Ciaccia: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Beauséjour):... je dois vous
arrêter, il est 21 h 30...
M. Tardif: On va lui laisser terminer son...
Le Président (M. Beauséjour):... et je dois
ajourner les travaux sine die.
M. Ciaccia: Merci, M. le Président.
(Fin de la séance à 21 h 30)