Les versions HTML et PDF du texte du Journal des débats ont été produites à l'aide d'un logiciel de reconnaissance de caractères. La version HTML ne contient pas de table des matières. La version officielle demeure l'édition imprimée.
Commission permanente de l'agriculture et
de la colonisation
Etude des crédits
du ministère de l'Agriculture
et de la Colonisation
Séance du mercredi 16 mai 1973
(Dix heures dix minutes)
M. KENNEDY (président de la commission permanente de
l'agriculture et de la colonisation): A l'ordre, messieurs!
Nous continuons l'étude des crédits du ministère de
l'Agriculture et de la Colonisation au programme no 4.
Commercialisation agricole (suite)
M. BELAND: Justement, M. le Président, nous étions en
train de discuter au sujet du développement de la transformation des
produits agricoles, je crois. Nous avions touché quelque peu la mise en
marché; mais en ce qui concerne le développement de la
transformation des produits agricoles, est-ce qu'il y a quelque chose de
nouveau qui va être mis en oeuvre cette année à ce
programme?
M. TOUPIN: Oui, évidemment nous continuons dans la même
voie dans laquelle nous nous sommes engagés l'an dernier. Nous cherchons
à ce chapitre à développer la production des principales
productions agricoles, nous cherchons également à
améliorer l'ensemble de la commercialisation. Nous allons
également continuer, au niveau du secteur de la transformation, à
promouvoir la consolidation de l'entreprise là où c'est
nécessaire, à promouvoir l'entreposage des produits là
où cela devient nécessaire, à implanter, si
nécessaire, de nouvelles entreprises là encore où il y a
des possibilités. On a prévu un budget assez polyvalent et assez
large à ce chapitre. On va continuer dans le domaine de la
publicité, de la promotion des produits agricoles comme nous l'avons
fait l'an dernier pour le cidre en particulier, pour la pomme AC,
c'est-à-dire la pomme conservée dans des entrepôts à
air contrôlé. Nous allons agir dans le cadre des ententes
fédérales-provinciales ARDA, nous allons agir, par exemple, dans
le Saguenay-Lac-Saint-Jean. Les programmes sont déjà
annoncés, mais ils se réaliseront au cours de l'année
1973. Nous allons agir sur la mise en place de séchoirs à grain
dans les régions, en vue de développer les productions
céréalières et nous allons agir également au niveau
de la promotion des séchoirs à foin dans ces régions en
vue de développer la production primaire. Il y a un certain nombre
d'autres procédés de conservation des produits fruitiers comme la
fraise, par exemple, où nous cherchons actuellement à implanter
de nouveaux systèmes de conservation, et qu'on appelle des tunnels
à air forcé et des "vacuum coolers" où l'on veut, à
l'intérieur de cela, favoriser l'entreposage et la conservation à
l'état frais des produits de l'agriculture.
M. BELAND: II y a une demande bien spécifique de la part de
citoyens, je ne me rappelle pas exactement le nom du groupement.
De toute façon, à Sainte-Sophie-de-Lévrard ou
Manseau, concernant l'établissement ou un agencement qui ferait en sorte
qu'on établirait sur place 20 ou 25 serres pour la culture de la tomate
et autres, est-ce qu'il y a quelque chose de précis qui a
été décidé dans ce domaine en vue d'encourager
davantage l'établissement de serres au Québec?
M. TOUPIN: II arrive qu'il peut y avoir des projets comme ceux-là
qui se préparent au niveau des régions par des groupes
d'individus, mais nous avons une politique sur le développement des
serres, notamment les serres à tomates; politique qui peut s'appliquer
également aux autres types de production en serre, et c'est une
politique qui se trouve incluse à l'intérieur du crédit
agricole. C'est que les producteurs qui veulent s'orienter vers ce type de
production ont accès aux politiques de crédit agricole. Le
président de l'office me disait, pas plus tard qu'hier, que depuis
à peu près un an, il y a un véritable intérêt
de la part des gens, soit des agriculteurs ou même des gens qui ne sont
pas nécessairement agriculteurs professionnels, mais qui le sont de
façon partielle pour développer ces types de production en serre.
C'est extrêmement important parce qu'il y a beaucoup de marchés
pour ça. Il y en a beaucoup pour la tomate et il y en a aussi beaucoup
pour les fleurs. On a étudié récemment un dossier dans le
domaine des fleurs et on se rend compte qu'au Québec on produit à
peine 20 p.c. à 25 p.c. de notre production florale. Il n'y a pas de
doute qu'il y a un marché disponible là-dessus. La technique est
pas mal à point, à part ça. Les crédits sont
disponibles en ce qui concerne le crédit agricole. Il s'agit maintenant
de trouver ceux qui veulent bien épouser cette production.
M. DEMERS : Chez les cultivateurs, vous dites qu'il y aurait une
possibilité de planter, d'ensemencer ou de produire des fleurs?
M. TOUPIN: Oui, les politiques de crédits que nous avons
actuellement permettent...
M. DEMERS: Est-ce qu'il y a des normes spécifiques dans la
délimitation des terres pour avoir un prêt?
M. TOUPIN: II y a des normes, bien sûr. Je ne peux pas vous les
donner par coeur. Quand on abordera le problème, le président
pourra donner plus de précisions là-dessus, mais je sais que les
politiques de crédit, à ce jour, sont
disponibles pour ceux qui veulent s'orienter vers la culture en
serre.
M. BELAND: Même si le député de Rouville n'est pas
présent, on pourrait quand même parler du cidre. Est-ce qu'il y a
eu beaucoup de demandes faites cette année pour l'établissement
d'autres cidreries au Québec? Est-ce qu'il y a d'autres permis qui ont
été demandés?
M. TOUPIN : La question devrait être posée au
ministère des Finances, parce que c'est le ministère des Finances
qui est responsable de l'administration au niveau de la Société
des alcools. C'est lui qui s'occupe de l'émission des permis.
Mais je sais pertinemment qu'il y a eu au moins neuf demandes de faites,
je pense, et auxquelles on a donné des réponses positives. C'est
possible qu'il y en ait encore deux ou trois en suspens. Mais avant que des
permis soient délivrés, il y a évidemment une étude
du secteur qui est faite pour savoir s'il y a un minimum de rentabilité
; il ne faut quand même pas élever au Québec autant de
cidreries qu'il y a de pomiculteurs parce qu'on va manquer le marché, on
va manquer de buveurs de cidre.
M. DEMERS: M. le Président, hier, nous avons parlé de la
fusion de certaines meuneries. Je voudrais, s'il y a possibilité,
obtenir des renseignements. Depuis 1970, combien de meuneries se sont
fusionnées dans l'est du Québec? Est-ce que vous avez cette
information.
M. TOUPIN: II y en a plusieurs.
M. DEMERS: Est-ce qu'on aurait, en plus...
M. TOUPIN: On a celles de 1970. Vous voulez savoir combien depuis
l'application du programme ou au cours de l'année 1972?
M. DEMERS: Oui.
M. TOUPIN: On a au cours de l'année 1972, on ne l'a pas depuis
l'application du programme.
M. DEMERS: Bien, répondez-moi donc pour 1972.
M. TOUPIN: II y en a huit.
M. DEMERS: Huit. Combien ont reçu de subventions pour
désuétude?
M. TOUPIN: On a donné le total hier, je pense. Finalement, c'est
entre $600,000 ou $700,000 qui ont été dépensés au
cours de l'exercice financier 72/73.
M. DEMERS: Et les demandes qui avaient été faites, est-ce
que vous avez le dossier de ça?
M. TOUPIN: Oui, pour chacun des projets.
M. DEMERS: II y en a naturellement qui ont été
refusées?
M. TOUPIN: Probablement que oui. Evidemment, je ne suis pas au courant
de toutes les demandes, mais c'est fort possible qu'il y en ait quelques-unes
de refusées.
M. DEMERS: Est-ce que c'est le ministère qui a fixé les
critères utilisés par le comité ad hoc parce qu'il y avait
un comité, je pense?
M. TOUPIN: Au début, évidemment, comme je l'expliquais
hier, les critères avaient été fixés par le
comité ad hoc dont le ministère de l'Agriculture était
partie, je pense, mais qui n'était pas nécessairement le premier
responsable. C'est le ministère des Institutions financières,
évidemment, qui...
M. DEMERS: Qui a choisi les membres du comité ad hoc? Est-ce le
ministère des Institutions financières?
M. TOUPIN: C'est probablement le ministère des Institutions
financières. Oui, c'est le ministère des Institutions
financières.
Comme je le disais hier, nous avons regardé à nouveau,
nous, le dossier, et nous avons demandé que les normes soient plus
sévères.
Est-ce qu'on a rédigé des normes?
M. DEMERS: Est-ce que le ministère aurait approuvé une
clause de remboursement de 20 p.c?
M. TOUPIN: De?
M. DEMERS: De 20 p.c. seulement des subventions versées au lieu
de la subvention entière indiquée aux règlements et
ça à défaut de se conformer par le vendeur?
M. TOUPIN: II faudrait avoir la mesure avec nous, il faudrait avoir les
normes avec nous. Est-ce qu'on a la mesure pour le regroupement des...
M. DEMERS: La fusion des...
M. TOUPIN: La fusion des meuneries. Les 20 p.c, je ne sais pas ce qu'ils
viennent faire.
M. DEMERS: Bien, j'aurais l'information que, quand les règlements
ne sont pas respectés et appliqués et qu'il y a une violation de
règlement, il y aurait 20 p.c. seulement des subventions qui seraient
accordées dans la fusion.
M. TOUPIN: Comme première étape peut-être?
M. DEMERS: Oui.
M. TOUPIN: C'est possible qu'il y ait
d'abord 20 p.c. de versés comme première étape et
que les 80 p.c. soient versés une fois le programme
complété. C'est possible. C'est vraisemblable que ce soit comme
cela.
Maintenant, on peut l'apporter à mesure...
M. DEMERS: Est-ce qu'il y aurait des subventions qui auraient
été versées à des acheteurs ou coopératives
pour des établissements encore en activité?
M. TOUPIN: Comme on le disait hier...
M. DEMERS: Cela ne se pourrait quasiment pas mais...
M. TOUPIN: Cela ne se peut pas...
M. DEMERS: ... je me suis laissé dire qu'il y en aurait
peut-être eu. C'est pour cela que je vous pose la question. Est-ce qu'on
pourrait vérifier le dossier?
M. TOUPIN: On peut vérifier.
M. DEMERS: Vous pouvez vérifier, parce que je pense qu'il y
aurait certains renseignements à obtenir.
M. TOUPIN: On peut vérifier mais les subventions, les sommes sont
versées définitivement quand l'entreprise a cessé de
fonctionner, sinon on ne verse pas le montant.
M. DEMERS: Est-ce qu'il serait exact, par exemple, que l'acheteur, en
plus de la subvention, peut vendre à son profit les biens meubles et
immeubles acquis du vendeur?
M. TOUPIN: C'est-à-dire que nous, nous n'achetons pas les biens
meubles.
M. DEMERS: Je ne parle pas de vous. M. TOUPIN: Non. Du
ministère.
M. DEMERS: Je ne parle pas du ministère non plus.
M. TOUPIN: Je vais expliquer. Nous n'achetons pas les biens meubles.
Quand une entreprise a décidé de se fusionner avec une autre,
l'acheteur de l'entreprise qui veut se fusionner offre un prix X au vendeur et
nous, après une étude faite du dossier du vendeur, nous lui
versons une somme X équivalant à ce que l'on appelle les
désuétudes. Les biens meubles et immeubles qui sont là
sont la propriété de l'acheteur s'il a bien voulu les acheter ou
c'est le vendeur qui les garde, si l'acheteur s'est entendu comme cela avec
lui.
M. DEMERS: Cela dépend de l'entente?
M. TOUPIN: Cela dépend de l'entente entre les deux; nous, nous
versons seulement ce que l'étude nous dit de verser relativement aux
désuétudes et cela comprend le marché, ce que l'on appelle
le "good will".
M. DEMERS: Au chapitre de la commercialisation, M. le Président,
j'aurais une autre question à poser au sujet de l'achat et de
l'installation d'un poste de réception, de criblage et d'entreposage et
d'expédition de grains de colza.
M. TOUPIN: En Abitibi, oui.
M. DEMERS: Oui, sur la route 61, à Amos.
M. TOUPIN: C'est exact.
M. DEMERS: C'est une soumission qui a été faite comment,
pour l'achat? Est-ce que cela a été fait par appel public ou en
circuit fermé?
M. TOUPIN: C'est censé, pas seulement censé, ç'a
passé par le Service général des achats, par la
filière normale.
M. DEMERS: Vous-êtes certain que ça s'est passé
comme ça, que ça n'a pas été en circuit
fermé?
M. TOUPIN: C'était dans les normes...
M. DEMERS: Et combien cela a coûté, le coût d'achat
de l'installation de ce poste?
M. TOUPIN: Le total, si ma mémoire est fidèle je ne
prendrai pas seulement l'équipement c'est entre $57,000 et
$60,000. Mais c'est au moins $57,000 et au plus $60,000.
M. DEMERS: Qui est propriétaire de ce poste?
M. TOUPIN: Le propriétaire, c'est un ensemble d'agriculteurs.
M. DEMERS: C'est une coopérative?
M. TOUPIN: C'est le ministère de l'Agriculture et de la
Colonisation qui en est propriétaire.
M. DEMERS: C'est le ministère de l'Agriculture et de la
Colonisation. Qui est l'administrateur? Il doit y avoir quelqu'un qui
administre ça. Vous ne partez pas tous les jours pour aller faire
fonctionner ça!
M. TOUPIN: C'est le ministère qui l'administre, son bureau
régional.
M. DEMERS: L'administrateur régional, comme dans les bureaux
régionaux de l'Agriculture et de la Colonisation, il y a un
administrateur là.
M. TOUPIN: Oui, c'est ça.
M. DEMERS: Est-ce qu'il y a plusieurs producteurs de colza en
Abitibi?
M. TOUPIN: II y en a 30 ou 35.
M. DEMERS: Est-ce que le ministère prévoit qu'il pourrait
s'établir d'autres organismes du même genre dans la province?
M. TOUPIN: Oui. D'abord, on va revenir à la première
question. Ce n'est pas un poste qui est prévu seulement pour le colza.
Il est également prévu pour les céréales. Il peut
servir pour sécher le grain, premièrement. Deuxièmement,
il est question qu'on en ait plus d'un, d'abord dans le Nord-Ouest
québécois, et il est question également d'en construire
trois dans le Saguenay-Lac-Saint-Jean, dans le cadre des ententes ARDA.
M. DEMERS: Alors, ce serait avec les ententes ARDA.
M. TOUPIN: C'est toujours dans le cadre des ententes ARDA.
M. DEMERS: Cela fonctionne avec TARDA. Combien d'acres ont
été ensemencées en 72/73?
M. TOUPIN: En Abitibi, c'est entre 1,800 et 2,000, à peu
près.
M. DEMERS: Les prévisions, est-ce qu'elles sont augmentées
pour l'année qui vient?
M. TOUPIN: C'est très vaste en Abitibi. On peut aller
jusqu'à 5,000 ou 8,000 acres, si les producteurs sont d'accord.
M. DEMERS: Puis ça rapporte quel rendement moyen à
l'acre?
M. TOUPIN: Le rendement, vous voulez dire en quantité ou bien en
argent?
M. DEMERS: Bien, en quantité, puis après ça, si on
avait le prix du minot, on pourrait...
M. TOUPIN: Vous pourriez faire les déductions
vous-même.
M. DEMERS: Bien, ça vous éviterait ce calcul.
M. TOUPIN: C'est 30 minots à l'acre.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Est-ce qu'il y a d'autres questions?
M. DEMERS: Ah, oui, il y en a énormément. Est-ce qu'il y a
une raffinerie qui est en exploitation quelque part?
M. TOUPIN: II n'y a pas de raffinerie dans le Nord-Ouest
québécois mais il y en a une à Montréal.
M. DEMERS: Mais où est la raffinerie? M. TOUPIN: II y en a une
à Montréal.
M. DEMERS: Le transport est assuré par la compagnie...
M. TOUPIN: C'est la Compagnie Canling?
M. DEMERS: Est-ce que le transport est aux frais du producteur ou...?
C'est transporté par...
M. TOUPIN: Le ministère de l'Agriculture. C'est cela.
M. DEMERS: C'est transporté par...
M. TOUPIN: Le ministère de l'Agriculture aide au transport
là-dessus de l'Abitibi...
M. DEMERS: Des sociétés de camionnage, quoi? Est-ce que ce
sont des contrats fixes ou si ce sont les petits gars du bout ou si c'est le
petit ami du...?
M. TOUPIN: Ce sont les producteurs qui, entre eux, s'organisent pour le
transport et nous versons une subvention.
M. DEMERS: Vous versez la subvention aux producteurs pour qu'ils
défraient le transport.
M. TOUPIN: C'est cela.
M. DEMERS: II n'y aurait qu'une raffinerie à Montréal?
M. TOUPIN: Jusqu'à maintenant, oui.
M. DEMERS: La raffinerie n'appartient pas au ministère? C'est une
raffinerie privée?
M. TOUPIN: C'est une compagnie privée. Je pense que c'est la
compagnie Canling. Canada Linsing Oil.
M. BELAND: A moins que le député n'ait terminé,
est-ce que nous passons à l'élément 2; Etudes
économiques agro-alimentaires?
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Est-ce que le député de
Saint-Maurice a d'autres questions sur l'élément 1?
M. DEMERS: J'aurais encore quelques questions. Est-ce qu'il y aurait eu
une société d'ingénierie à Cartier qui aurait fait
des études sur les aliments congelés?
M. TOUPIN: II y a une compagnie à qui on a confié un
contrat.
M. DEMERS: C'est un contrat d'étude?
M. TOUPIN : Oui. Pour l'étude des marchés pour les
produits congelés. Evidemment, il y a des sous-traitants parce que
l'entrepreneur a donné des sous-contrats.
M. DEMERS: Est-ce qu'on pourrait avoir le nom des membres de cette
compagnie Cartier? Avez-vous cela?
M. TOUPIN: II faudrait s'adresser aux Institutions financières.
Cartier, c'est un sous-traitant.
M. DEMERS: Quel est l'entrepreneur?
M. TOUPIN: Le principal entrepreneur, on va le trouver. C'est Cartier,
le principal entrepreneur?
M. DEMERS: Au prix qu'il est payé, s'il est sous-traitant, le
principal ne doit pas être drôle à rencontrer. C'est
$245,000. Si c'est un sous-traitant, mais le principal...
M. TOUPIN: C'est le principal entrepreneur. M. PELLETIER: II demeure
à quelle place? M. TOUPIN: On va le trouver.
M. DEMERS: Est-ce qu'il y a eu un contrat de signé?
M. TOUPIN: Effectivement. Bien sûr.
M. DEMERS: Vous êtes certain qu'il y a eu un contrat?
M. TOUPIN: Oui.
M. DEMERS: Ce ne serait pas une lettre d'intention faite par le
sous-ministre?
M. TOUPIN: II y a un contrat en bonne et due forme.
M. DEMERS: Est-ce qu'on pourrait déposer le contrat, s'il vous
plaît?
M. TOUPIN: Sûrement.
M. DEMERS: N'y aurait-il pas une lettre du sous-ministre attaché
à la commercialisation qui ne mentionnerait aucune autorisation, ne
fixerait aucun maximum, n'établirait aucun délai, ne
définirait aucun objectif, n'établirait aucun mode de
paiement?
M. TOUPIN: Lequel des sous-ministres?
M. DEMERS: M. Bissonnette, pour l'appeler par son nom. J'aimerais qu'on
regarde le dossier avec Cartier.
M. TOUPIN: ... il est possible que, dans les discussions
préliminaires, une telle lettre ait été...
M. DEMERS: II y aurait un contrat attaché à ça.
M. TOUPIN: ... en bonne et due forme.
Dans les discussions préliminaires, il est très
fréquent que des lettres soient envoyées de cette
façon-là, en vue d'essayer d'élaborer des principes et des
programmes d'action. Mais il y a un contrat en bonne et due forme signé
avec la compagnie en question.
M. VINCENT: Quels sont les objectifs fixés par le
ministère à cette société?
M. TOUPIN: Les objectifs sont très simples. On voulait savoir, au
Québec, comment se comportait le marché des produits
congelés. On voulait aussi savoir les perspectives de
développement de ce marché-là. On voulait savoir comment,
au Québec, la transformation de ces produits était
organisée.
M. DEMERS: C'est pour combien de temps cette enquête-là?
Combien de temps va-t-elle durer? Le rapport est fixé pour
l'échéancier...
M. TOUPIN: Le rapport final est fixé pour...
M. DEMERS : Parce qu'il ne faudrait pas que ça arrive, quand on
ne fera plus de produits congelés.
M. TOUPIN: Non, on commence. On a encore le temps.
M. DEMERS: Je comprends, mais... Quand le contrat a-t-il
été signé?
M. TOUPIN: L'échéance est le mois de juin 1973.
M. DEMERS: Le rapport doit être déposé pour...
M. TOUPIN: II y a un rapport d'étapes de déposé
déjà. Il y a un premier rapport d'étapes de
déposé. H reste le deuxième rapport, qui va constituer le
deuxième rapport d'étapes et, en même temps, le rapport
final.
M. DEMERS: Et vous prévoyez que cela sera complété
en juin 1973?
M. TOUPIN: C'est l'objectif que nous nous sommes fixé avec
Cartier. Cela peut bien retarder d'un mois ou d'un mois et demi; c'est bien
évident.
M. DEMERS: II y a des consultants qui travaillent pour la firme?
M. TOUPIN : Si nous avons confié le contrat
à cette firme, c'est que nous avons cru qu'elle était
capable de faire un travail efficace dans ce secteur. Il est possible que la
firme ait fait appel, par la suite, à des sous-traitants.
M. DEMERS: Ce n'est pas du domaine du ministère. Elle n'a
qu'à présenter son rapport.
M. TOUPIN: C'est exact.
M. DEMERS: Les rapports sont rédigés naturellement en
français ou en anglais?
M. TOUPIN : En français à 99.9 p.c. M. DEMERS: A 99.9
p.c.
M. TOUPIN: A 100 p.c. Tous les rapports que nous exigeons au
ministère sont des rapports en français, quand ils sont faits au
Québec. Quand ils proviennent de l'extérieur, nous sommes
d'accord pour respecter la langue majoritaire...
M. DEMERS: Est-ce que le montant de $245,000 serait pour cela?
M. TOUPIN: Non.
M. DEMERS: Est-ce qu'il devrait être dépassé ou bien
si vous vous attendez à ce que cela soit fixé à
ça?
M. TOUPIN: C'est un contrat de $245,000 et nous n'avons pas de raison
d'ajouter, à moins que des éléments nouveaux à la
suite de ce rapport...
M. DEMERS: II n'y aura pas de surplus!
M. TOUPIN: ... à moins que des éléments nouveaux,
à la suite de ce rapport, fassent l'objet de recherches
particulières, mais ce que nous avons demandé pour $245,000 doit
être contenu dans le rapport.
M. DEMERS: Est-ce que ce que vous avez demandé est
précisé?
M. TOUPIN: Oui, c'est précisé, écoutez.
M. DEMERS: Savoir s'il y a un avenir pour les produits congelés
au Québec. Est-ce que vous avez demandé une technique
d'exploitation, ces choses-là?
M. TOUPIN: Ils nous ont préparé tout un cheminement
d'études. C'est un document de deux ou trois pages où on
analysait le comportement des marchés, le comportement des
consommateurs, ce qui se fait à l'extérieur, ce qui se fait au
Québec, où sont situées les entreprises, quel type
d'entreprise c'est, où est l'économie dans cela, au niveau des
entreprises. Est-ce que cela peut aider au développement de
l'agriculture, etc?
M. DEMERS: M. le Président, j'ai bon espoir qu'on me
déposera les documents en question afin que nous puissions voir ce
contrat.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): L'élément 1 du programme 4,
adopté?
M. DEMERS: M. le Président, j'aimerais que vous me donniez le
temps voulu pour consulter mon document de travail.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Ah oui! je vais vous donner tout le temps
voulu.
M. TOUPIN: Si vous voulez des précisions supplémentaires
à ce sujet, le sous-ministre va vous en donner. Nous avons ici le CT,
nous allons vous donner des précisions supplémentaires
là-dessus.
M. DEMERS: Cela est...
M. TOUPIN: Sur le projet de l'étude des produits
congelés.
M. DEMERS: J'aimerais cela.
M. TOUPIN: M. le Président, le ministère de l'Agriculture
a effectivement confié à la Société
d'ingénierie Cartier, comme coordonnateur du projet, une étude en
profondeur avec la collaboration de quatre consultants
spécialisés dans le domaine des aliments congelés au
Québec...
M. DEMERS: Des consultants.
M. TOUPIN: ...tant au niveau des détails qu'au niveau des
aliments consommés hors du foyer, que ce soit au niveau des restaurants,
des hôpitaux, des...
M. DEMERS: M. le Président, je ferai remarquer pour rectification
que le ministre tantôt m'a dit qu'il avait donné le contrat
à Cartier et qu'elle allait chercher des consultants. Mais là, il
y a Cartier...
M. TOUPIN: Nous avons, M. le Président, donné le contrat
à la Société d'ingénierie Cartier qui, elle, nous a
fait connaître d'avance... Parce que, pour refaire cette recherche, nous
avions besoin d'une technologie de recherche au niveau des coûts du
consommateur qui devaient être compilés par des entreprises qui
avaient les connaissances voulues pour avoir fait le même genre de
travail aux Etats-Unis et dans d'autres secteurs d'activité
internationale, sur le plan du développement des produits
congelés dans la consommation. Mais le contrat a été
passé avec la Société d'ingénierie Cartier qui nous
a fait connaître d'avance et c'était un point très
important pour nous le nom des consultants...
M. DEMERS: Est-ce que vous avez le nom des consultants?
M. TOUPIN: Oui. Ils sont quatre consultants. Il s'agit de Victus
Consultants Ltd de Montréal, la maison Gelfand-Derry...
M. DEMERS: Victus?
M. TOUPIN: Victus Consultants Ltd.
M. DEMERS: Ce sont des gens qui se sont spécialisés en
quoi?
M. TOUPIN: Qui sont spécialisés dans la recherche du
marché institutionnel au niveau des produits congelés, de
même aussi qu'un autre des consultants, la maison Gelfand-Derry de
Montréal.
M. DEMERS: Tous des Canadiens français, cela va bien;
continuez.
M. TOUPIN: Nous avons cherché, M. le Président, avant de
confier cette étude à ces consultants, à trouver chez nous
des individus qui possédaient d'abord un bagage d'informations cumulatif
sur le comportement du marché institutionnel et du marché de la
consommation au détail, sur les index d'acceptation de consommation des
produits congelés. Nous avons convenu que ces maisons avaient les
connaissances nécessaires et avaient surtout développé, au
cours de leurs longues années d'expérience, une technique qui
permettait dans un délai de temps relativement court, de pouvoir donner
ces renseignements avec la connaissance des marchés passés
qu'elles avaient et l'étude qu'elles feraient du comportement du
marché actuel et futur dans le domaine de la consommation de toute la
gamme des produits congelés au Québec.
M. DEMERS: Là, vous en avez deux. Il devrait y en avoir deux
autres, pour quatre.
M. TOUPIN: II y a aussi la maison Operational Marketing qui est de
Toronto, qui a fait des efforts aussi dans le domaine de cette activité
et la maison A C Nielsen de Montréal...
M. DEMERS: Vous n'en n'avez pas de Jérusalem?
M. TOUPIN: ... qui, elle, est une firme internationale
spécialisée dans l'étude des ventes d'aliments au
détail et qui a accepté de travailler en collaboration avec un
groupe qui est sous l'égide de Cartier, dans ce contexte. C'est
Montréal, la Société d'ingénierie Cartier, c'est
une société canadienne-française.
M. DEMERS: Le montant qui sera versé, le montant du contrat...
Vous n'avez pas le contrat?
M. TOUPIN: Nous n'avons pas le contrat mais nous avons convenu, M. le
Président, que le contrat vous serait déposé.
M. DEMERS: II est spécifié qu'il n'y avait que Cartier qui
recevait le montant du contrat et, les consultants, Cartier va les chercher
où il veut; seulement on a fait rapport au ministère qu'il y
aurait ces quatre consultants.
M. TOUPIN: Les trois consultants qui sont directement... Il y a quatre
consultants. Il y a trois consultants pour nous; nous faisons l'émission
des montants qui sont à couvert à la Société
d'ingénierie Cartier. Quant à la société A C
Nielsen de Toronto et de Montréal, parce que le siège social
était situé aux Etats-Unis, cette tranche qui revient dans la
partie de l'étude globale qui est faite sera payée directement
à la firme A C Nielsen.
M. DEMERS: Par le ministère.
M. TOUPIN: Le ministère de l'Agriculture.
M. DEMERS: Excédant le montant de $285,000.
M. TOUPIN: Non, à l'intérieur de l'enveloppe de $245,000
répartie sur deux ans.
M. DEMERS: Vous avez un document signé...
M. TOUPIN : De part et d'autre, oui.
M. DEMERS: Dans les subventions, hier, de Québec-Lait. Cela va
pour Cartier Engineering, c'est aussi bien d'appeler cela comme cela. Est-ce
qu'il y aurait moyen d'avoir le montant qui a été consenti
à Québec-Lait Inc?
M. TOUPIN: On l'a donné hier, je pense, si ma mémoire est
fidèle.
Cette année, M. le Président, nous avons versé
à Québec-Lait $895,000.
M. DEMERS: De subvention.
M. TOUPIN: De subvention.
M. DEMERS: Est-ce qu'il y a eu un emprunt fait par Québec-Lait
quelque part? On rapporte qu'il y a eu un emprunt de $3.5 millions fait par
Québec-Lait? Est-ce que ce serait garanti par le ministère, cet
emprunt?
M. TOUPIN: Non, il est possible que la compagnie Québec-Lait ait
contracté des emprunts. Ce qui était important pour nous,
c'était d'analyser la rentabilité de l'entreprise telle que
proposée dans le projet et nous avons conclu au ministère que
c'était rentable. C'est la raison pour laquelle nous avons convenu de
verser cette subvention.
M. DEMERS: Si ma mémoire est bonne, j'avais entendu le ministre
de l'Agriculture, lorsqu'il a parlé de cette fusion qui était une
apogée dans les fusions, dire que ça créerait de
l'emploi?
M. TOUPIN : Non, je ne pense pas avoir parlé d'emploi. Ce que
j'ai dit...
M. DEMERS: A la télévision, vous n'aviez pas dit que
ça créerait de l'emploi?
M. TOUPIN: Au contraire, j'ai dit qu'une telle fusion pourrait avoir
pour effet, dans l'immédiat, des mises à pied, en nombre
limité, mais qu'au niveau du développement de l'entreprise, dans
un an ou deux, c'était de nature à favoriser la création
d'emplois, surtout au niveau des services.
M. DEMERS: ...quand il y aurait trois ou quatre autres entreprises qui
s'y créeraient par après.
M. TOUPIN: Non, c'est le développement des services, le
marché notamment, la qualité. Ce n'est absolument pas pareil.
M. DEMERS: C'est fort. Si vous fermez quinze industries et que tout le
monde s'en va à pied, et que vous mettez tout ça dans le
même, ça va faire plus de monde.
M. TOUPIN: Je ne pense pas, on n'en fermera pas quinze; d'abord, il n'y
en a que quatre qui ont été impliquées.
M. DEMERS: Non, je donne un exemple. Il y en a quatre, et même
s'il n'y en avait qu'une, si elle est fermée, il y a moins de monde.
M. BELAND: A "la gang", ils peuvent aller en automobile.
M. TOUPIN: II y en a un certain nombre qui sont intégrés
dans l'ensemble des activités de l'entreprise, parce que,
supposons...
M. DEMERS: Québec-Lait a pris des employés de ces
entreprises et les a amenés...
M. TOUPIN: Sans aucun doute qu'on a utilisé tout le personnel
efficace qu'on a trouvé et par la suite...
M. DEMERS: J'avais trouvé ça bon, votre façon de
multiplier les emplois. C'est une manie de votre gouvernement, 100,000...
M. TOUPIN: Moi aussi, j'avais trouvé ça bon, la
façon dont on était parvenu, tout en fusionnant les usines sans
faire trop de mises à pied, à favoriser la création
d'emplois dans le temps. On trouve bonnes les mêmes choses, tout compte
fait. On trouve les mêmes choses bonnes, c'est l'interprétation
qu'on y donne.
M. DEMERS: Vous avez la souplesse de l'interprétation.
M. TOUPIN: Vous, vous avez la compréhension.
M. DEMERS: A la baie des Chaleurs, il y aurait des producteurs...
M. TOUPIN: Oui, il y en avait l'année passée, en tout
cas.
M. DEMERS: ...qui seraient menacés de disparaître,
d'après Le Soleil, journal de Québec.
M. TOUPIN: Ce n'est pas impossible, il en part beaucoup dans le
Québec depuis... cette année, cela a été moins
prononcé, je pense. Il y en a un moins grand nombre.
M. DEMERS: II y aurait 246 producteurs laitiers et il en
disparaîtrait 166, est-ce que le ministère a jeté un
oeil?
M. TOUPIN: On jette un coup d'oeil sur tous les problèmes que
l'agriculture affronte, autant à la baie des Chaleurs qu'ailleurs dans
la province de Québec. Il est possible que, dans certains secteurs,
certains agriculteurs quittent les fermes. Cela se voit partout dans la
province de Québec.
M. DEMERS : Est-ce qu'on pourrait parler du contrôle laitier
postal à ce chapitre; ça touche indirectement la
commercialisation?
M. TOUPIN: C'est-à-dire que nous pouvons le retrouver au
programme 3 au niveau des services de production.
M. DEMERS: Est-ce qu'il est organisé sur des nouvelles bases
actuellement, le contrôle laitier postal? Est-ce qu'on pourrait avoir
quelques détails?
M. TOUPIN: Nous pourrions le faire au programme 3, étant
donné que c'est un aspect de production, et en parler plus en
détail.
Mais si vous voulez, M. le Président, on pourra répondre
à votre question immédiatement.
M. DEMERS: Ce sera réglé, M. le Président.
Répondez donc, M. le Président.
M. TOUPIN: Le contrôle laitier postal demeure un outil que le
ministère de l'Agriculture met à la disposition d'un certain
groupe de producteurs, afin qu'ils puissent, cette catégorie d'individus
intéressés, améliorer la productivité de leur
cheptel laitier. Les modifications que nous y avons apportées sont
d'abord d'ordre administratif, d'ordre d'efficacité au niveau de notre
laboratoire central de Saint-Hyacinthe. Nous avons mis en place une certaine
quantité d'outillage permettant d'accélérer le processus
d'analyse des divers échantillons que nous recevons. Quant au niveau du
producteur, il y a eu effectivement cette année une modification au
niveau du coût que l'on exigeait de l'agriculteur. Si vous vous en
souvenez, c'était à raison de $2 par année. Nous avons
augmenté légère-
ment cette contribution, parce que nous pensons que les services rendus
sont multiplicateurs de revenus.
M. DEMERS: Cela s'est monté à combien? M. TOUPIN: A raison
de $1 par mois. M. DEMERS: Cela fait $12 par année. M. TOUPIN: C'est
ça!
M. DEMERS: Est-ce que les cultivateurs ont bien répondu?
M. TOUPIN: C'est-à-dire que notre intention n'est pas
nécessairement, M. le Président, de faire accélérer
à ce chapitre l'utilisation du contrôle laitier postal. Nous
préférons accentuer le contrôle du programme que nous
appelons le "programme contrôle laitier intégré"; ce qu'on
a convenu d'appeler en français le PATLQ, qui est le programme
d'amélioration des troupeaux laitiers du Québec qui, lui, est
beaucoup plus complet et va jusqu'au point de pouvoir être en mesure de
mieux équilibrer l'alimentation, puisqu'en même temps il donne des
recommandations sur la teneur des fourrages utilisés par l'agriculteur
pour nourrir ses animaux, donne des indications sur les quantités de
moulées et la formulation des moulées qui doivent être
utilisées...
M. DEMERS: Proportionnelles au gras.
M. TOUPIN: Oui, et à la production, absolument. Alors, notre
insistance, M. le Président, va davantage à ce programme qu'au
contrôle laitier postal. Le contrôle laitier postal...
M. DEMERS: C'est un adjuvant qui s'ajoute à l'autre.
M. TOUPIN: C'est-à-dire que le contrôle laitier postal a
été l'instrument de départ pour permettre à un
certain nombre d'agriculteurs de mieux surveiller la productivité de
leur animal. Cependant, nous pensons que le programme, dit en anglais, le DHAS
et en français, PATLQ fait une analyse beaucoup plus en profondeur non
seulement de la productivité de l'animal, mais va jusqu'au niveau de la
gestion de l'entreprise; c'est-à-dire qu'il donne des conseils autant au
niveau des saillies qui doivent être effectuées et avec une
mécanisation qu'à celui d'une organisation mécanographique
beaucoup plus complète et des informations beaucoup plus valables
à l'agriculteur. Donc, notre insistance sur le plan de la promotion
strictement technique d'un contrôle laitier s'adresse davantage vers la
promotion du PATLQ que vers le contrôle laitier postal. Nous n'avons
gardé ce système que pour ne correspondre qu'à un
désir d'une certaine catégorie d'agriculteurs qui
préfèrent, encore une fois, garder ce système.
M. DEMERS: Est-ce qu'on a le nombre de contrôleurs qui se
prévalent de ça?
M. TOUPIN: Au DHAS nous avons 1,800...
M. DEMERS: Le ministre n'aurait-il pas l'impression que c'est un
programme désuet?
M. TOUPIN: Je pense qu'on vient de le dire; on le laisse en place, parce
que cela répond à la demande d'un certain nombre
d'agriculteurs.
M. DEMERS: C'est une -tradition. Je pense que c'est traditionnel, parce
que le contrôle laitier se fait par l'organisme fédéral. Il
y a la classification.
M. TOUPIN: II y a une certaine valeur dans ce programme, bien sûr,
mais il n'a pas la valeur des deux autres programmes dont on parlait
tantôt. Mais on le tient en place, parce qu'un certain nombre
d'agriculteurs veulent encore s'en prévaloir.
M. DEMERS: Est-ce qu'il n'y avait pas à Macdonald un
système d'établi, le DHAS?
M. TOUPIN: Oui, c'est le programme du PATLQ, M. le Président, que
je vous ai traduit en français.
M. DEMERS: Oui, mais est-ce que c'est de là que le PATLQ part, de
Macdonald? Ou si cela part du ministère? Cela part d'où?
M. TOUPIN: La mise en place du programme?
M. DEMERS: Oui.
M. TOUPIN: Le programme, sur le plan technique ou sur le plan de
l'élaboration, a été mis en place et
"conceptualisé" par le collège Macdonald, mais le
ministère de l'Agriculture s'est vitement servi de cet instrument...
M. DEMERS: Voudriez-vous me répéter votre dernier mot?
M. TOUPIN: "Conceptualisé".
M. DEMERS: C'est à retenir. Je demanderais au
député de Laviolette de prendre cela en note. Cela peut
être bon dans notre coin quand on parlera de cela.
M. TOUPIN: Et comme nous vous l'avons indiqué l'an dernier, M. le
Président, à la même époque, nous avons une entente
entre le collège Macdonald et le ministère de l'Agriculture dans
laquelle, de part et d'autre, les responsabilités sont partagées,
afin d'utiliser au maximum ce programme que nous croyons être le
programme le plus efficace à l'heure actuelle non seulement au
Québec, mais dans l'ensemble du
Canada. Nous croyons posséder au Québec un système,
avec le l',ATLQ, qui est à l'avant-garde de tous les autres programmes
utilisés actuellement au Canada.
M. DEMERS: Dans la conceptualisation du programme de Macdonald, si
Macdonald ferme, est-ce que vous allez avoir un point d'appui pour continuer
cela?
M. TOUPIN : Si Macdonald ferme, la conception demeure.
M. DEMERS: Oui, mais cela va "conceptualiser" où?
M. TOUPIN: C'est déjà "conceptualisé", M. le
Président.
M. DEMERS: Moi, je voudrais savoir si, dans les bureaux
régionaux, il y a effectivement ce qu'il faut pour que les agriculteurs
de la région puissent, en se prévalant du PATLQ...
M. TOUPIN: On vient de le dire. Je pense que le programme du PATLQ est
probablement le programme le plus à l'avant-garde au pays et nous sommes
par conséquent équipés dans les régions pour
l'appliquer partout dans la province de Québec.
M. DEMERS: Est-ce qu'il y a une contribution d'exigée pour faire
partie, pour bénéficier du PATLQ?
M. TOUPIN: Oui, M. le Président, c'est $0.01 par vache par mois.
Cela fait $0.30 par mois par vache...
M. DEMERS: Et cela dépend du nombre de vaches et cela
dépend du nombre de mois?
M. TOUPIN: Voilà. Cela a un effet multiplicateur suivant le
nombre de vaches qui sont enregistrées au programme.
M. DEMERS: $0.01 par vache par mois.
M. TOUPIN: $0.01 par vache par mois. On va vous laisser la
multiplication...
M. DEMERS: Est-ce que l'on contrôle les taureaux comme cela aussi?
Les mâles?
M. TOUPIN: Le point que vous soulevez est très intéressant
puisque ce système de contrôle dit du PATLQ nous permet, en
même temps, de développer en notre centre d'insémination de
Saint-Hyacinthe des épreuves de progéniture de taureaux, ce qui
est extrêmement important pour l'avenir de notre cheptel laitier au
Québec.
M. DEMERS: Est-ce que le ministère contrôle l'analyse des
échantillons de gras de tous les producteurs de la
fédération des producteurs de lait?
M. TOUPIN: II y a un projet qui est en place...
M. le Président, nous avons, afin de nous habituer et de faire le
travail de la façon la plus orchestrée possible, une entente de
principe à l'effet que les tests de gras soient effectués par
l'entremise du ministère de l'Agriculture. Cependant...
M. DEMERS: Ce serait où? Aux laboratoires régionaux?
M. TOUPIN: Aux différents laboratoires régionaux. Pour
l'instant, nous avons un projet pilote de quelques mois, qui nous permettait de
nous faire la main et de nous assurer que nous faisions...
M. DEMERS: Cela pilote où,actuellement?
M. TOUPIN: Actuellement, notre projet pilote est dans la région
du Saguenay-Lac-Saint-Jean, M. le Président.
M. DEMERS: Quant aux raisons pour lesquelles le ministre et le
ministère n'ont pas donné suite plus tôt à cette
politique qui avait été mise de l'avant, vous ne réalisez
pas qu'il y a un retard dans l'application?
M. TOUPIN: Non, d'abord, avant d'épouser un tel programme, nous
avons pris soin de l'étudier comme il faut. On n'avait pas l'intention,
au ministère, de se substituer à quiconque dans ce
secteur-là. On n'avait pas l'intention non plus de devenir l'arbitre qui
devait trancher tous les litiges qui interviennent toujours au niveau notamment
du test de gras. Donc, nous avons procédé à une
étude très sérieuse de la question et c'est la raison pour
laquelle nous avons procédé d'abord au niveau d'une
région, à titre expérimental.
M. DEMERS: Et qu'est-ce que ça donne?
M. TOUPIN: Tout semble s'orienter vers une efficacité acceptable.
L'expérience là-bas semble s'orienter vers des conclusions
valables et positives et nous donnerons suite au programme tout probablement
dans l'ensemble de la province de Québec.
M. DEMERS: Le test de gras de Babcock sera fait, dans un avenir
prochain, par les laboratoires régionaux dans toute la province.
M. TOUPIN: Cela va être à Saint-Hyacinthe. M. DEMERS: Cela
va sortir des laiteries.
M. TOUPIN: Tout va être centralisé à
Saint-Hyacinthe.
M. DEMERS: Cela ne sera plus le producteur, le manipulateur de lait.
M. TOUPIN: Non.
M. DEMERS: Mais ça, c'est une politique pour laquelle je
félicite le ministre. C'était grandement temps que ça se
fasse, parce qu'il y a toujours eu une discussion: On se fait voler ci,
ça. Cela va donner confiance à tout le monde.
M. TOUPIN: Oui, c'est exact.
M. DEMERS: Je pense qu'il n'y a pas d'intérêt pour les
officiers du ministère à jouer avec la mesure du compas pour
prendre le test de gras.
M. TOUPIN: C'est exact.
M. DEMERS: Est-ce que cette responsabilité va être
laissée au service des produits laitiers ou bien à la
régie? Comment est-ce que ça va s'appliquer?
M. TOUPIN: Actuellement, je pense que c'est le service des produits
laitiers qui s'occupe de l'expérience et qui est en train de mettre ce
mécanisme en place sur le plan provincial.
M. DEMERS: Ces test-là se font à Saint-Hyacinthe
actuellement?
M. TOUPIN: A Saint-Hyacinthe. Toutes les activités seront
centralisées au laboratoire de Saint-Hyacinthe.
M. DEMERS: L'échantillonnage de lait de chaque producteur sera
transféré et acheminé à Saint-Hyacinthe.
M. TOUPIN: C'est exact et tout le travail de recherche, de test...
M. DEMERS: Comme ça, les laboratoires régionaux ne
toucheront pas à ça.
M. TOUPIN: C'est un des laboratoires régionaux qui, lui, fera un
tel type de travail; les autres laboratoires régionaux
procéderont, à une étape antérieure à
celle-là, notamment pour la qualité.
M. DEMERS: La qualité au point de vue bactériologique et
ces choses-là.
M. TOUPIN: C'est ça, le contenu en bactéries et tout
ça.
M. DEMERS: Vous me dites que cette politique est à
l'épreuve, comme expérience, au Lac-Saint-Jean, mais est-ce que
le ministère envisage, dans un avenir prochain, l'ouverture...
M. TOUPIN: Oui, très prochain.
M. DEMERS: ... la conceptualisation et la réalisation de cette
affaire dans toute la province?
M. TOUPIN: Très prochain, entre le 16 mai et 1er juin, si
possible, mais c'est l'objectif.
M. DEMERS: Est-ce qu'on pourrait avoir le prix du coût de cette
initiative pour l'année?
M. TOUPIN: Les coûts du programme?
M. DEMERS: Oui. Là, au Lac-Saint-Jean. Pendant que le
sous-ministre cherche ce document, le ministre pourrait peut-être me
répondre. Les producteurs de lait, est-ce que c'est dans tout le
Lac-Saint-Jean ou bien si c'est dans certains secteurs du lac?
M. TOUPIN: Ce sont tous les producteurs de lait nature du
Lac-Saint-Jean.
M. DEMERS: Tous les producteurs de lait nature du Lac-Saint-Jean, bon.
L'échantillonnage du lait est pris là et expédié
à Saint-Hyacinthe.
M. TOUPIN: C'est acheminé à Saint-Hyacinthe pour analyse,
le test du gras. Quant à la qualité, évidemment, on a
conservé...
M. DEMERS: Cela fait quelques mois que ça fonctionne.
M. TOUPIN: Oui, cela fait au moins trois mois en tout cas.
M. DEMERS: II y a eu, je suppose, au Lac-Saint-Jean, une fusion
d'industries laitières?
M. TOUPIN: Non, il y a des programmes... c'est-à-dire qu'il y a
fusion de l'industrie laitière dans le secteur de la transformation.
Nous sommes à étudier un programme de fusion actuellement qui est
presque accepté par l'ensemble des producteurs et des industriels,
notamment les coopératives impliquées, mais c'est dans le secteur
du lait de transformation.
Dans le secteur du lait nature, il y a des études qui sont
effectuées, mais aucun programme précis est amorcé et
aucun projet également clair est en train de se préciser. C'est
encore à l'état d'études et je dirais à
l'état embryonnaire.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Est-ce qu'il y a d'autres questions?
DES VOIX: Oui.
M. DEMERS: D'abord, on espère toujours avoir une réponse
à la question qu'on vient de poser. Est-ce qu'on peut parler de l'aide
au transport du lait, de la crème? Est-ce que cette aide existe
encore?
M. TOUPIN: Cela existe dans certaines régions du Québec,
en Abitibi, dans le Bas-Saint-
Laurent je pense que ce sont les deux seules régions
Charlevoix, certaines régions de la province de Québec
où il était nécessaire d'intervenir pour placer tous les
producteurs sur un pied d'égalité, en ce qui concerne les
coûts de transport.
M. BELAND: Est-ce qu'il va y avoir encore de l'aide à propos, par
exemple, du transport du lait par bidons?
M. TOUPIN: L'aide que nous donnons s'applique au transport du lait en
général.
M. DEMERS: Lait par bidons. C'est tant le bidon.
M. TOUPIN : Elle s'applique aux producteurs de lait en
général. Ce peuvent être des...
M. DEMERS: Est-ce que c'est au bidon, à la livre?
M. TOUPIN: ... producteurs de lait... Au bidon, c'est par cent livres,
je pense. Nous intervenons à cent livres de lait.
M. DEMERS: Un bidon, c'est 80 livres. Vingt livres pour le bidon, cela
fait 100 livres. Comme cela, on aurait versé des subventions dans le
comté de Charlevoix.
M. TOUPIN: On en a versé au moins dans la région de
l'Abitibi, c'est évident, dans le Bas-Saint-Laurent aussi; dans le
comté de Charlevoix, il y en a eu quelques-unes. Dans la région
de Buckingham aussi. Dans le nord de Montréal, dans Papineau.
M. DEMERS: II y a eu des subventions d'enlevées dans la
région de la Mauricie.
M. TOUPIN: Pourquoi?
M. DEMERS: Pour le transport du lait dans une municipalité de mon
illustre voisin, à Saint-Jean-des-Piles.
M. VINCENT: Votre adjoint?
M. DEMERS: M. le député de Laviolette aurait, je pense,
fait des démarches pour essayer de rétablir cela. Il y a un rang
dans Saint-Jean-des-Piles où les cultivateurs semblent un peu
démunis. E faut transporter le lait à Saint-Boniface, dans le
comté de Saint-Maurice. On avait, à l'époque bénie
de l'autre gouvernement, obtenu des subventions pour ces gens-là. On a
radié cette subvention. Je me demande pourquoi, dans Charlevoix, on
donne des subventions alors que dans le comté de Laviolette, qui est
représenté par un homme de qualité, on n'en donne pas.
M. BELAND: Vous semblez être au courant du jardin de votre
voisin.
M. DEMERS: Non, mais c'est parce que moi, je suis médecin
vétérinaire, vous savez.
M. TOUPIN: D'abord, on a acquis l'habitude au ministère de
l'Agriculture de rationaliser certaines politiques.
M. DEMERS: C'est cela. Parlez-moi donc de la raison. C'est justement
cette raison que je vous demande.
M. TOUPIN: C'est une bonne habitude. Je vais vous donner les entreprises
où nous contribuons pour le transport du lait. La Société
coopérative agricole du Bas-Saint-Laurent. Nous intervenons au niveau du
transport du lait. Si vous vous en rappelez, c'était un programme assez
important de fusion des entreprises dans le Bas-Saint-Laurent. La
Société coopérative agricole de la
Côte-du-Sud-Saint-Alexandre. Là aussi, cela faisait partie d'un
complexe général de fusion et d'organisation de la transformation
des produits laitiers dans ce secteur. A. Couture & Fils...
M. DEMERS: Ce n'est pas parent avec l'autre?
M. TOUPIN: ... qui, lui aussi, faisait partie de l'ensemble du programme
où nous avons étudié la possibilité de regrouper et
de centraliser la transformation.
M. DEMERS: II demeure où, ce monsieur? M. TOUPIN: A. Couture
& Fils, à Saint... M. DEMERS : La Durantaye?
M. TOUPIN: Cela appartient à la coopérative
fédérée? Bon. La Société coopérative
agricole de Notre-Dame-du-Lac. L'ACL du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Ce sont toutes
des entreprises où il y a eu des efforts de fusion. Crémerie
Saint-Fidèle Enr., je ne sais pas exactement où; lui, il parle de
Saint-Boniface, je crois que c'est Clermont qui en est propriétaire.
M. DEMERS: C'est Clermont.
M. VINCENT: Est-ce qu'il y a eu des efforts de fusion ou des
fusions?
M. DEMERS: Bien, juste forcées...
M. TOUPIN: C'est-à-dire que quand on parle d'efforts, quand on
envisage la fusion d'entreprises laitières, je pense que le
député de Nicolet le sait, on prend un territoire. On regarde
comment...
M. VINCENT: Est-ce qu'il y a eu des fusions?
M. TOUPIN: II y a eu des fusions dans tous ces secteurs, mais ils n'ont
pas tous été...
M. DEMERS: Si le ministre se rappelle...
M. VINCENT: Ah bon! Vous aviez dit qu'il y avait eu des efforts de
fusion. Parfois, on peut faire un effort et on ne réussit pas.
M. DEMERS: ... il y avait eu des efforts extraordinaires de fusion dans
la Mauricie.
M. TOUPIN: La plupart du temps, nos efforts réussissent
toujours.
M. VINCENT: Non, mais il y a eu des efforts de fusion ou des
fusions.
M. TOUPIN: La Coopérative agricole régionale de Papineau,
là aussi, il y a eu des fusions. La Société
coopérative agricole du Nord-Ouest québécois, là
aussi, il y a eu du travail. La Laiterie Dallaire Ltée c'est
à Rouyn, je pense cela faisait partie également de tout le
contexte de la transformation du lait dans l'Abitibi et la Beurrerie
Lafrenière Ltée qui est située au
Témiscamingue.
M. DEMERS: J'admets qu'il y a eu des efforts mais, si je vous disais, M.
le Président, pour votre édification, qu'il y a eu des efforts
aussi en Mauricie lorsque les entreprises Crête Ltée ont voulu
fusionner et que tous ces gens ont failli partir un matin pour aller dans la
grande fusion. Il faudrait relever le dossier. En 1969 ou 1970.
M. VINCENT: Le ministre était au courant. M. DEMERS: Le ministre
était au courant. M. VINCENT: II pilotait le projet...
M. TOUPIN: Oh, non! Je n'étais pas de ceux qui pilotaient le
projet.
M. VINCENT: ... pour régler le problème.
M. TOUPIN : A ce moment, on regardait la fusion des offices de
producteurs.
M. DEMERS: De toute façon, je pense qu'il y a eu des efforts. Il
reste une chose, ces gens sont installés dans un rang, le rang des Piles
et ils ont un problème de transport laitier qui est sérieux. Ils
seront obligés d'abandonner complètement la production
laitière parce qu'il n'y a pas cette mesure d'appoint qui ne serait pas
une affaire extraordinaire pour le ministère. J'en parle non pas par
intérêt électoral parce que ce ne sont pas de mes
électeurs mais seulement, c'est un problème que j'ai
constaté et qui reste et qui existe. Vous pourrez avoir plus
d'information en en parlant au député de ce comté qui, je
crois, partage en tout point mon opinion là-dessus.
M. TOUPIN: A moins que je ne fasse erreur, je n'ai eu de la part de ce
groupe de producteurs absolument aucune demande d'aide. Nous n'avons pas
l'impression, si les demandes n'ont pas été faites, que ces
producteurs soient dans une situation tellement précaire qu'on va
arrêter de produire. Vous savez que cela est presque devenu une chanson
au Québec. Chaque fois qu'un petit problème se pose au niveau de
l'agriculture: Attention, les gars vont vendre leurs fermes! On va
arrêter de produire du lait. On met cela au pire. Le gros tableau noir,
c'est le spectre: II n'y a plus de production au Québec.
M. VINCENT: Vous étiez habitué à ce genre
d'arguments...
M. DEMERS: C'était l'argument avant, dans le temps.
M. TOUPIN: On a toujours abordé les problèmes
rationellement.
M. DEMERS: On a toujours chanté des cantiques dans les
églises.
M. TOUPIN: Dans ce temps, c'était vraiment sérieux, vous
savez.
M. DEMERS: Je vous comprends que cela était sérieux.
M. TOUPIN : Cela faisait longtemps que cela se demandait à part
cela.
M. DEMERS: Au Roc-Amadour, quand on voyait le porteur de
bannières...
M. TOUPIN: Ils n'ont pas encore digéré le Roc-Amadour.
C'est fantastique.
M. DEMERS: Non. Il y a un retour des choses à Sainte-Foy, quand
on est allé.
M. TOUPIN: Avec la différence qu'à Sainte-Foy...
M. DEMERS: Non. A Sainte-Foy, c'est le ministre de la Voirie qui vous
avait sauvé cette fois.
M. TOUPIN: Cela a débouché sur des choses
concrètes...
M. DEMERS: Je comprends... Oui.
M. TOUPIN: ... contre lesquelles un certain nombre...
M. DEMERS: Le rappeler, c'est bon.
M. VINCENT: Oui. On pourrait en parler longtemps.
M. BELAND: On a parlé de subvention ou
d'aide concernant un certain secteur où il y avait acheminement
de lait par bidons, mais dans le cas des régions où il reste
quand même une certaine quantité de fermes dites marginales qui ne
sont pas organisées pour livrer en vrac, est-ce qu'une certaine forme
d'aide continue d'exister quitte à être donnée au
transporteur ou à l'usine laitière, je ne sais pas? Est-ce qu'il
y a quelque chose à ce sujet? Est-ce qu'il y a une politique quelconque
qui continue à exister? Parce que, quand même, surtout dans ces
régions, les usines mêmes envoient des avis de temps à
autre pour dire qu'à partir de telle date, par exemple, elles ne
ramasseront plus en bidon pour tâcher de stimuler, il va sans dire, les
cultivateurs à s'organiser et pour livrer en vrac? Mais est-ce que les
subventions continuent à l'usine ou au transporteur? C'est ce que je
demande, en somme.
M. TOUPIN: II y a des conditions dans notre politique de transport. Le
député de Lotbinière me demandait: Est-ce une politique?
Oui. C'est une politique. C'est un programme à l'intérieur duquel
se trouvent des normes. C'est une politique que nous avons établie, si
ma mémoire est fidèle, en 1971 et qui s'applique depuis ce temps.
Elle s'appliquera tant et aussi longtemps que des problèmes similaires
subsisteront. Alors, le sous-ministre a avec lui un certain nombre de
données relatives aux critères utilisés et cela serait
intéressant, je pense, que nous puissions les donner.
M. BELAND: Je pense que cela serait à point justement
d'énumérer, au moins, les principales pour que nous puissions
savoir exactement à quoi nous en tenir.
M. TOUPIN: Nous avons fait connaître la politique d'aide au
transport du lait et de la crème dans le cas d'usines régionales
qui avaient été créées par le mécanisme de
la fusion.
Là où ces fusions n'ont pas été
effectuées et qu'il y a effectivement un problème de coût
de transport au-dessus de la normale et nous considérons comme
normal un coût de transport de $0.30 les cent livres de lait ou
qu'encore un agriculteur est localisé dans un rayon supérieur
à 30 milles de la fabrique la plus rapprochée, nous intervenons
économiquement pour aider l'agriculteur à défrayer son
coût de transport de lait ou de crème.
C'est raisonnable, notre affaire...
M. CARPENTIER: Est-ce que le principal critère est la
distance?
M. TOUPIN : C'est cela, c'est la distance. Il faut que l'agriculteur, M.
le Président, soit situé dans un rayon extérieur à
30 milles de la fabrique la plus rapprochée.
M. DEMERS: Un rayon inférieur ou supérieur?
M. TOUPIN: Supérieur, qui soit localisé à
l'extérieur d'un rayon de 30 milles.
M. VINCENT: Combien y a-t-il d'agriculteurs présentement qui
bénéficient de l'aide au transport du lait ou de la
crème?
M. DEMERS: II y a ceux où l'on a fait des efforts. Le ministre
nous les donne. C'était le critère, l'effort!
M. TOUPIN: Vous voyez comme l'effort s'est concrétisé dans
des politiques précises!
M. VINCENT: Non, les politiques précises. Le ministre avait le
droit de parler des politiques qui existaient en 1967, 1968, 1969. Voyons.
M. DEMERS: Les 30 milles, ce ne sont pas... M. TOUPIN: C'est une
politique...
M. VINCENT: Le ministre parle comme si c'était une politique
qu'il avait mise sur pied...
M. TOUPIN : On a rationalisé à nouveau. M. VINCENT:
Rationalisé, voyons! M. TOUPIN: On a mis un peu d'ordre.
M. VINCENT: Bien non, vous avez ajusté cela graduellement, comme
cela s'est toujours fait. Tout de même!
M. TOUPIN: Nous n'avons pas, M. le Président, ces chiffres en
main immédiatement puisque nous, nous...
M. VINCENT: Comment, c'est payé à l'usine? C'est
payé aux agriculteurs pour le transport pour autant que cela
dépasse $0.30 les cent livres.
M. TOUPIN: Non, les montants de compensation...
M. DEMERS: Est-ce que cela est 30 milles aller et retour?
M. TOUPIN: Dans un rayon de 30 milles, nous intervenons
économiquement, mais la compensation pour l'aide au transport est
versée directement à l'usine, non pas à chacun des
agriculteurs individuellement. Cependant, pour effectuer ce paiement, nous
avons à notre portée les livraisons de chacun des producteurs ou
chacun des patrons de la fabrique...
M. VINCENT: Ce qui permet à l'usine de légaliser son prix
de transport à $0.30.
M. TOUPIN: C'est exact.
M. VINCENT: Ce n'est pas nouveau cela.
M. DEMERS: ... c'est de la rationalisation...
M. VINCENT: Non, mais c'est de la rationalisation. Concernant les usines
de transformation, est-ce que le ministre peut nous donner le nombre d'usines
de transformation de produits laitiers au Québec qui existent à
l'heure actuelle?
M. TOUPIN: En quelle année, monsieur?
M. VINCENT: Qui existent présentement, qui ont des permis
d'exploitation, non pas les usines de pasteurisation.
M. TOUPIN: Cent.
M. VINCENT: Combien existaient l'an dernier?
M. TOUPIN: Au même mois, 116, et je prends la fin de
décembre de chacun des mois 1971 et 1972 comme comparatifs.
M. VINCENT: Décembre 1971,116; décembre 1972,100.
M. DEMERS: II y a diminution d'une vingtaine par année.
M. TOUPIN: Je pense, M. le Président, que les chiffres
mentionnés d'une vingtaine de diminutions par année correspondent
à la réalité.
M. VINCENT: Pour les seize qui sont disparues au cours de
l'année, est-ce qu'on a les noms?
M. DEMERS: C'est par fusion?
M. TOUPIN: Plusieurs l'ont été par fusion,
certaines...
M. BELAND: Je présume que vous avez la liste non seulement des
usines laitières comme telles, mais également de celles qui sont
spécialisées dans la production de fromages ou d'autres
sous-produits du lait.
M. DEMERS: On a posé la question, c'étaient des usines de
transformation.
UNE VOIX: Oui, sur les usines de transformation.
M. VINCENT: On pourrait prendre une note pour savoir... Le ministre ou
le sous-ministre mentionne qu'en 1971 il y avait, au mois de décembre,
116 usines en activité et, au mois de décembre 1972, il y en
avait 100.
Donc, première question, les noms des usines, des seize usines
qui ont disparu et, tout en faisant le travail, est-ce que ces seize usines qui
ont disparu ont toutes été fusionnées ou s'il y en a qui
ont fermé pour des problèmes d'ordre majeur tel le manque de
patrons...
M. DEMERS: Le manque de vaches.
M. VINCENT: ...les bons de garantie. Egalement, une autre question,
est-ce qu'il y a eu des usines du mois de décembre 1971 au mois de
décembre 1972 qui ont reçu de nouveaux permis d'exploitation?
Est-ce qu'il y a eu des usines qui ont...
M. TOUPIN: II y en a à qui des permis ont été
ajoutés.
M. VINCENT: Vous êtes aussi bien de vous rapprocher pour
l'enregistrement.
M. TOUPIN: II n'y a pas d'usine complètement neuve. On ajoute des
permis, comme par exemple, le fromage gouda à Perron de Saint-Prime qui
a déjà plusieurs permis, qui aurait un permis de fromage cheddar,
de poudre, de beurre et qui, à ce moment-là, nous demande un
permis pour faire du gouda, par exemple, par contrat avec un distributeur de
Montréal. A ce moment-là, on lui ajoute un permis, après
audience publique.
M. VINCENT: II n'y a pas de nouvelles usines comme telles qui auraient
reçu des permis?
M. TOUPIN: Que je sache, mais je peux vérifier. Je prends la
question, on peut peut-être...
M. VINCENT: D'accord, c'est pour compléter la question.
Maintenant, il y aurait peut-être une autre question. Est-ce que c'est
possible, dans le contexte actuel, tout le programme de fusion et le reste,
qu'une organisation, que ce soit une organisation coopérative ou
à capital privé, puisse ouvrir une nouvelle installation de
transformation des produits laitiers, demander un permis, l'obtenir, pour
autant qu'il fait la preuve que c'est nécessaire ou que cela peut
être économiquement rentable pour les agriculteurs de la
région? Exemple: Si, dans ma région, qui est une région
laitière, il y avait une personne qui pouvait aller sur le marché
avec un fromage spécialisé et qu'il puisse se trouver une
cinquantaine ou une centaine de patrons, et s'il se construisait une nouvelle
usine, est-ce qu'il pourrait obtenir un permis?
M. TOUPIN: Je ne peux pas préjuger de la décision de la
régie à ce moment-là...
M. VINCENT: Théoriquement, il pourrait, mais il s'agit de
savoir...
M. TOUPIN: Théoriquement, il pourrait. En pratique, il faut quand
même qu'il fasse la preuve de la rentabilité; deuxièmement,
une
preuve qu'il a du lait pour l'approvisionner; troisièmement,
qu'il a un marché et que ce soit réellement dans
l'intérêt public aussi.
M. VINCENT: D'accord. Il n'y a pas de changement.
M. TOUPIN: Autrement dit, si c'est juste pour "catiner" dans le bassin
du voisin, juste pour nuire à la rationalisation du transport, par
exemple, à ce moment-là on aura des doutes.
M. VINCENT: Théoriquement, il n'y a pas de changement dans la
politique. Cela veut dire qu'il y a une possibilité pour quelqu'un ou
une organisation qui voudrait se spécialiser dans ce domaine-là.
Supposons, que ce soit n'importe qui, que Walter Boisvert reviendrait et
dirait: Moi, je veux me spécialiser dans une marque de fromage et j'ai
50 patrons ou 100 patrons. Il fait la preuve et peut aller en audience publique
devant la Régie des marchés; c'est juste hypothétique. Si
la régie constate qu'il y a un marché pour cette
spécialité-là, qu'il y a des patrons sans affecter les
autres usines, elle peut théoriquement lui donner un permis?
M. TOUPIN: Théoriquement, sans doute.
Au sujet des noms ici, si vous voulez, on peut vous remettre le document
plutôt que de vous les donner les uns après les autres. On vous
remettra le document, cela va?
M. VINCENT: Est-ce qu'on pourrait, pour les fins du journal des
Débats, savoir... Nous avons su le nombre d'usines que nous avions en
décembre 1971. Est-ce qu'on pourrait reculer de quelques années,
pour partir du nombre d'usines que nous avions il y a une dizaine
d'années au Québec? 600 ou 800 usines de transformation? Est-ce
qu'on aurait ces chiffres-là présentement?
M. TOUPIN: Je pense que dans le rapport qu'on vous déposera, on
pourra...
M. VINCENT: Mais si on l'avait à la portée de la main?
M. TOUPIN: On l'a pour l'année 72/73, mais on ne l'a pas pour les
autres années. On l'a pour 71/72, par exemple. C'est fantastique le
nombre de fusions qu'il y a eues, c'est bien sûr.
Si vous voulez une comparaison depuis 1969, par exemple, que j'ai ici,
nous avons présentement 84 fabriques laitières qui
détiennent un permis de lait nature, 124, un permis de lait
industriel.
Il y a encore 10 permis de postes de réception en marche contre
128 par opposition à 84, en 1969; 185 par opposition à 124 en
1969 et 19 par opposition à 10 en 1969. Soit une diminution de 114 en 5
ans.
M. DEMERS: Dans le chapitre de la com- mercialisation, il y aurait
peut-être une question, à savoir si le ministère a
établi ou a l'intention d'établir des normes officielles
d'installation, de fonctionnement d'entretien des trayeuses mécaniques
et des lactoducs? Je pense que ce serait peut-être un chapitre où
on pourrait jeter un regard assez sérieux. Est-ce que le
ministère dispose de spécialistes dans ce domaine, ou si c'est
laissé au producteur, au vendeur d'appareils?
M. TOUPIN: Jusqu'à maintenant, probablement, je pense que c'est
le vendeur d'appareils qui donne des instructions à l'acheteur. Ce que
le ministère fait jusqu'à maintenant, ce qu'il va continuer de
faire, c'est la qualité du lait au bout. Quand le lait est de
qualité au moment où il sort de la trayeuse, il peut être
alors commercialisé, ça va. Maintenant, le Dr Saucier, le
responsable du service des produits laitiers, de la qualité du lait,
regarde actuellement comment on pourrait, si ça devenait
nécessaire, intervenir soit par des normes, des cours ou de
l'information, afin d'amener des agriculteurs à mieux utiliser ces
techniques de production moderne.
M. DEMERS: Je pense que tout se tient là-dedans; au point de vue
de qualité du lait, l'outil qui fait la traite et qui transporte le lait
dans le réservoir-citerne devrait avoir des normes d'installation et
d'application afin que la qualité soit sauvegardée. Si vous avez
la production... le Dr Saucier travaille au niveau du comptage
bactériel, au niveau de la bête qui produit le lait. Mais vous
avez l'outil qui fait la traite et qui la transporte dans le réservoir.
S'il y avait des normes établies par le ministère, au lieu que ce
soit laissé au hasard d'un vendeur qui peut être un excellent
vendeur mais qui n'est pas un installeur extraordinaire au point de vue des
précautions hygiéniques et toutes ces choses-là... je
pense que le ministère ne dispose pas de spécialistes dans ce
domaine?
M. TOUPIN: Non, mais ce qu'on a aussi, et ce qu'on fait depuis longtemps
d'ailleurs, ce n'est pas nouveau, c'est que les inspecteurs qui vont sur les
fermes et qui se rendent compte que le lait n'est pas de bonne qualité,
indiquent au producteur quelles sont les corrections qu'il doit apporter pour
que son lait devienne de qualité. S'il s'agit de l'équipement
mécanique, l'inspecteur lui fait des suggestions et donne des conseils
en ce qui a trait à l'entretien de sa mécanique de traite. Si
ça dépend de son bassin réfrigérant, il lui donne
encore des indications pour améliorer la situation. S'il s'agit de
maladie du troupeau, il lui donne des indications pour faire appel au
médecin vétérinaire. Mais des normes...
M. DEMERS: Je parle des normes d'installation.
M. TOUPIN: ... préétablies en ce qui concer-
ne la partie dont parle le député de Saint-Maurice, je ne
pense pas qu'on en ait de rigides tout au moins.
M. DEMERS: Je pense que ce serait peut-être une bonne chose que le
ministère jette un oeil là-dessus.
M. TOUPIN: Oui.
M. VINCENT: M. le Président, je ne sais pas si on a posé
la question ce matin, combien avons-nous présentement de producteurs de
lait industriel au Québec?
M. TOUPIN: Autour de 26,000 pour le lait industriel plus encore 2,500
à 3,000 producteurs de crème.
M. VINCENT: 26,000 pour le lait industriel plus 3,000...
M. TOUPIN: Environ 3,000 producteurs de crème, ça fait
29,000.
M. VINCENT: Combien avons-nous de producteurs de lait nature?
M. TOUPIN: Environ 4,900. Je m'excuse, vous auriez ça assez
spécifiquement dans les deux derniers rapports annuels que les deux
fédérations viennent de publier dans les dernières
semaines. Je vous cite des chiffres par coeur. Comme elles contrôlent les
payes elles l'ont à la date précise, si vous voulez, et au mois
précis.
Vous pourriez avoir ça d'une façon beaucoup plus
précise.
M. VINCENT: II y en a 26,000, il y aurait une diminution assez
considérable de producteurs de lait. On était à 46,000, il
y a quelques années.
M. TOUPIN: Une consolidation des quotas assez active.
M. DEMERS: Est-ce que vous avez une augmentation de quantité en
diminuant le nombre?
M. TOUPIN: Nous en avions une l'an dernier. Depuis trois ou quatre mois,
évidemment, les troupeaux... Le rendement par vache, je présume a
baissé, mais cela devrait reprendre.
M. DEMERS: A cause de la qualité des produits des aliments.
M. VINCENT: La production laitière a diminué d'à
peu près 2 p.c.
M. TOUPIN: A cause du foin et des aliments.
M. DEMERS : Pourtant, je me suis laissé dire par un homme qui
connaissait ça qu'il y avait eu autant de foin que l'an passé,
mais que c'était la qualité.
M. TOUPIN : C'est un fait !
M. VINCENT: Ceux qui en ont acheté, là... J'en ai
acheté pas mal.
M. TOUPIN: Ce qui est le plus drôle, c'est qu'il y en a encore
à vendre.
M. VINCENT: Cela dépend des régions. M. DEMERS: Ce serait
bien mieux...
M. VINCENT: Aux encans qui se font à l'heure actuelle, on n'a pas
de foin. Dans notre région, on a augmenté considérablement
le nombre d'encans cette année.
Donc, il y a environ 26,000 producteurs. Il n'y a pas tellement
d'années il y en avait combien? 46,000? Cela a presque diminué de
moitié.
M. TOUPIN: Je ne sais pas, il faudrait relever les statistiques depuis
1968, 1967 et peut-être 1966. Est-ce que le nombre a diminué de
moitié?
M. VINCENT: Presque.
M. TOUPIN : Je ne le pense pas. Il y a sans doute en moins 12,000
à 15,000 producteurs laitiers depuis cinq ou six ans. C'est au rythme
d'à peu près 3,000 par année que les agriculteurs
quittaient les fermes. Si on prend les cinq dernières années cela
ferait 15,000, mais il n'y a pas seulement les producteurs laitiers qui
quittent les fermes, les fermes marginales.
M. VINCENT: Est-ce qu'on aurait les pourcentages de ces 26,000
producteurs laitiers qui possèdent une laiterie de ferme conforme aux
normes du ministère de l'Agriculture et également de ces 26,000
qui possèdent un bassin réfrigérant en vrac? Et le nombre
de ceux qui n'en ont pas, ou le pourcentage de ceux qui ne possèdent pas
de- laiterie? Où ce groupe se trouve-t-il situé? Est-ce qu'il n'y
aurait pas lieu de faire un effort pour, probablement, même remettre en
marche une politique pour favoriser l'installation de laiteries et de bassins
réfrigérants? Le problème qu'on a à l'heure
actuelle et on le voit dans les régions périphériques,
c'est que ces cultivateurs nous disent: Quand il existait une politique pour
aider à la construction de laiteries de ferme, pour aider à
l'achat de bassins réfrigérants en vrac, on n'était pas en
mesure de le faire à cause des facilités de nos usines de
transformation; vous en avez profité au centre du Québec et
maintenant que c'est disparu, on n'est pas avantagé. Je me demande s'il
n'y aurait pas lieu cela ne coûterait pas tellement cher au
ministère de l'Agriculture et de la Colonisation dans certaines
régions, de
remettre en vigueur la politique qui existait pour la construction de
l'achat de...
M. TOUPIN : Je vais donner quelques statistiques. En 1971, il y avait
13,245 producteurs laitiers qui avaient des bassins réfrigérants,
pour le lait industriel; là, on ne touche pas aux producteurs de lait
nature. En 1971, 13,245. En 1972, il y en a 14,810 et on est toujours dans les
producteurs de lait industriel.
M. VINCENT: Oui, oui.
M. TOUPIN : Au point de vue du lait nature, je pense que nous n'avons
pas de statistiques.
M. VINCENT: Donc, il y aurait...
M. TOUPIN: Ah oui! Les producteurs de lait nature sont
équipés pour livrer en vrac.
M. VINCENT: ... presque la moitié des producteurs de lait
industriel qui n'auraient pas de bassins réfrigérants en
vrac.
M. TOUPIN: Moins que la moitié.
M. VINCENT: C'est presque la moitié, 14,000. Il y en aurait
12,000 qui n'en auraient pas.
M. TOUPIN: 14,000 sur 26,000. Il resterait à peu près 38
p.c. à 40 p.c. qui n'auraient pas d'équipement de vrac. Mais il
ne faut pas oublier qu'il y a des producteurs de crème
là-dessus.
M.VINCENT: Non, non. Il y a 26,000 producteurs et environ 3,000
producteurs de crème. Cela fait qu'il y en a 11,000 ou 12,000 qui
n'auraient pas de bassins réfrigérants en vrac.
M. TOUPIN: C'est exact.
M. VINCENT: Maintenant, cela, ce sont des bassins en vrac; mais en plus
de ça, combien ont des réfrigérateurs ou des
réfrigérants à bidons?
M. TOUPIN: C'est la différence.
M. VINCENT: Non, pas la différence. Il y en a encore qui ont des
puits.
M. TOUPIN: Là, pour les puits, on ne sait pas.
M. VINCENT: Non, mais c'est...
M. TOUPIN: On présume que le reste des producteurs sont
équipés, en général, de
réfrigérateurs pour bidons. Peut-être qu'un certain nombre
de producteurs de crème peuvent encore évidemment s'organiser
avec le puits ou avec une glacière. C'est sans doute la très
petite minorité.
M. VINCENT: Mais n'y aurait-il pas lieu, dans certaines
régions...
M. TOUPIN: On peut regarder le problème. J'ai compris la question
que vous m'avez posée tantôt.
M. VINCENT: Je ne dis pas qu'on a fait disparaître la politique.
Ce n'est pas cela. Elle est disparue, elle n'existe plus, mais justement
à cause de ces 11,000 ou 12,000 producteurs, n'y aurait-il pas lieu,
dans certaines régions, de remettre en marche cette politique
pour...
M. TOUPIN: Si vous constatez, il y a une statistique qui est quand
même révélatrice, qui est assez révélatrice.
De 13,245 en 1971...
M. VINCENT: Oui, mais au mois de décembre 1971...
M. TOUPIN: ... nous venons à 14,810 en 1972.
M. VINCENT: Au mois de décembre 1972? M. TOUPIN: Oui, cela fait
une année.
M. VINCENT: D'accord, mais au mois de décembre...
M. TOUPIN: Pendant l'année, il y a un indice assez
intéressant, c'est que ceux qui, dans le secteur des produits laitiers,
organisent leur ferme pour que cela vaille vraiment la peine de
s'équiper d'un bassin réfrigérant, ceux-là, en
dépit d'une mesure qui n'existe pas, acceptent quand même de
s'équiper de bassin réfrigérant. Il peut aussi y avoir
plusieurs éléments autres que celui de l'augmentation du troupeau
qui font que le gars s'achète un bassin réfrigérant. Cela
peut, par exemple, être l'usine qui lui demande de s'organiser parce que
son système de transport est maintenant en vrac, alors qu'avant il y
avait deux systèmes. Il est possible aussi que cette usine en question
dise: Si vous vous équipez en vrac, on va vous donner $0.10 de plus ou
$0.05 de plus. Ce sont là des éléments...
M. VINCENT: Ce n'est pas seulement possible, c'est ce qui se fait.
M. TOUPIN: Oui. Ce sont des éléments qui influencent, qui
incitent l'agriculteur, d'une part, à grossir sa ferme au niveau de la
production et, d'autre part, à bien s'équiper. Donc, il y a un
ensemble de facteurs qui influencent. Le problème que l'on trouve
maintenant, c'est le suivant. Voyez-vous, en 1970 j'ai une statistique
il y en avait 12,237 et en 1972, on en a 14,810. Donc, on continue, au
niveau des agriculteurs, des bons fermiers, à s'équiper de
bassins réfrigérants. Le problème auquel on fait
face...
M. VINCENT: II existait une subvention
jusqu'à la fin de décembre 1971. La subvention a disparu
au 1er avril 1971, mais on a continué à honorer les engagements
pris...
M. TOUPIN: Pour ceux dont les demandes étaient faites avant.
M. VINCENT: ... pour ceux dont les demandes étaient faites avant
le 1er avril 1971.
M. TOUPIN: C'est cela.
M. VINCENT: Et là, vous avez un autre groupe de personnes qui ont
installé leurs bassins réfrigérants en vrac après
le mois d'avril 1971, justement parce que l'on a continué à
honorer les engagements et également parce que ces gens avaient
profité de la subvention pour la construction de laiterie de ferme. Ils
ne recevaient pas de subvention pour l'installation en vrac; donc, ils ont
continué.
M. TOUPIN: Mais en 1972.
M. VINCENT: Mais là, je pense que l'on est rendu au point
où, s'il y avait une petite incitation de la part du ministère,
on pourrait compléter le réseau chez nos producteurs agricoles,
nos producteurs laitiers, pour que nous arrivions, peut-être pas à
100 p.c. tout de suite, mais à 80 p.c. de nos producteurs
installés en vrac.
M. TOUPIN: Alors, si vous voulez, nous allons reprendre le
problème là où j'étais rendu tantôt. Il y a
des efforts qui se font de la part des agriculteurs avec l'aide de l'industrie.
Il faut bien être conscient que le nombre de producteurs qui demeurent et
qui n'ont pas de bassin réfrigérant sont en général
des producteurs moyens ou des petits producteurs où,
économiquement, il n'est pas rentable ou presque pas rentable de
s'installer un bassin réfrigérant et de se construire une
laiterie de ferme. La plupart de ceux-là, soit qu'ils regroupent leur
ferme avec une autre ou soit qu'ils vendent leur ferme pour s'orienter vers une
autre production. Alors, on ne croit pas, quant à nous, au
ministère, qu'il faille revenir à cette mesure, tout au moins
pour le moment, tant et aussi longtemps que nous ne serons pas parvenus, au
niveau de ces fermes, à un regroupement qui soit économiquement
valable et qui permettrait, dans ce cadre, d'installer de l'équipement
plus coûteux.
Maintenant, on n'a pas d'objection on a commencé à
le regarder avec certaines entreprises laitières qui veulent rendre
obligatoire le transport du lait en vrac parce que deux systèmes de
transport leur coûtent cher on n'a pas d'inconvénient, dans
ce contexte-là, à regarder avec eux comment on pourrait, nous, du
ministère, apporter une aide quelconque au niveau d'un bassin
donné ou d'une région donnée, si toutefois des contraintes
économi- ques venant de l'entreprise obligeaient tel producteur à
investir des montants trop élevés par rapport à la
rentabilité de sa ferme.
Mais encore là, il faudrait poser des conditions très
sérieuses, parce que l'objectif n'est pas seulement d'installer des
bassins réfrigérants. L'objectif, c'est d'organiser une ferme
rentable également.
M. VINCENT: Mais quand le ministre mentionne qu'il y a des entreprises
qui voudraient rendre obligatoire le transport du lait en vrac...
M. TOUPIN: Oui, il y a des entreprises qui manifestent le désir
actuellement...
M. VINCENT: Oui, d'accord, elles peuvent manifester le désir,
mais est-ce que le ministère peut accepter cet état de fait?
M. TOUPIN: Mais comme je disais, si toutefois, nous, au
ministère, on se rend compte que c'est valable au niveau d'une
entreprise par exemple, une entreprise a deux systèmes de
transport on étudie la possibilité d'un seul
système de transport. Parce que l'entreprise a un seul système de
transport, elle peut diminuer ses coûts de $0.05, par exemple.
M. VINCENT: D'accord, au niveau de l'entreprise, j'en conviens, mais au
niveau de l'agriculteur, je ne pense pas que le ministère puisse
permettre, surtout à cause de la fermeture de certains territoires avec
les fusions...
M. TOUPIN: Oui, mais vous ne m'avez pas laissé terminer.
M. VINCENT: ... puisse permettre qu'une entreprise...
M. TOUPIN: Je vais terminer.
M. VINCENT: ... aille jusqu'à rendre obligatoire le transport du
lait en vrac.
M. TOUPIN: Je vais terminer. Je ne dis pas que les entreprises veulent
le rendre obligatoire, je dis que certaines manifestent ce désir. Nous,
on étudie les dossiers les uns après les autres. Si on se rend
compte, après étude, qu'un seul système de transport
serait à la fois économique et pour le producteur et pour
l'entreprise, je ne verrais pas pourquoi le ministère bouderait le
développement économique d'un secteur donné en particulier
ou en général. Alors, dans cette optique, je pense que le
ministère n'aurait pas d'inconvénient à regarder quelle
part, lui, il pourrait apporter là-dedans, pour aider un certain nombre
d'agriculteurs qui seraient un peu plus mal placés pour régler le
problème d'une exigence économique générale au
niveau de l'ensemble des producteurs. En principe, on ne peut pas s'opposer
à une diminution des coûts de transport pour 80 producteurs
sur
100, alors qu'il y en a vingt qui ne sont pas équipés pour
livrer le lait en vrac. Pour le lait nature, c'est ainsi que les entreprises
ont procédé au cours des années, si ma mémoire est
fidèle, 1958, 1959, 1960.
Après ça, je pense, au cours des années 1965, 1966,
1967, il y a eu un mouvement dans le Québec où toutes les
entreprises de lait nature voulaient transporter le lait en vrac. Mais il y
avait un tas de producteurs qui n'étaient pas intéressés
à investir $3,000 ou $4,000 dans une laiterie et dans un transport en
vrac. Mais après étude des dossiers avec les producteurs, il a
été convenu qu'on procède de cette façon-là.
On est prêt à faire la même chose en ce qui concerne le lait
industriel pour donner le coup de barre de la fin, comme vous le disiez
tantôt. Je pense que c'est un objectif sain en soi que de chercher
à obtenir que tous les producteurs soient équipés en vrac,
mais à la condition que ça ne constitue pas des charges
économiques trop lourdes.
LE PRESIDENT (M. Carpentier): Programme 4, adopté?
M. DEMERS: On aurait une question encore.
LE PRESIDENT (M. Carpentier): Programme 4, élément 1.
M. BELAND: Elément 1, peut-être, mais nous ne serions
rendus qu'à l'élément 2, si je ne m'abuse, et à ce
moment-là...
M. DEMERS: II faudrait fixer le président.
M. BELAND: Oui, il est peut-être fixé à sa chaise,
mais il faudrait peut-être fixer certaines autres normes. Etudes
économiques agro-alimentaires. Premièrement, est-ce qu'il y a un
comité d'étude qui a été formé? Si oui,
quand? Et combien de membres en font partie? Egalement, le nom des personnes
qui en font partie et où en est rendue quand même cette
étude économique agro-alimentaire? Depuis un an principalement,
le ministre nous parle continuellement dans ses causeries, dans ses
déclarations, d'études agro-alimentaires, que ça va
être le secteur de l'avenir, etc. Alors, je présume que, pour
faire ces avancés-là, il a fait des études ou qu'il a pris
connaissance d'études sérieuses qui ont été faites
tant au niveau des possibilités de production que des tendances des
consommateurs pour l'absorption des diverses productions. Alors, est-ce qu'on
pourrait avoir une ventilation, au moins sommaire, de cette étude?
M. TOUPIN: L'agro-alimentaire, nous en parlons depuis une couple
d'années, bien sûr. Personnellement, en tout cas, j'ai
donné plusieurs causeries en ce qui concerne ce secteur de
l'agro-alimentaire. Si nous en avons parlé, c'est que nous sommes partis
d'un principe qui, d'après nous, est fondamental pour le
développement général de l'agriculture et ce principe
s'énonce dans l'exemple suivant qui est très simple.
Rien ne sert de produire des betteraves à sucre au Québec
si nous ne pouvons pas, au bout de la ligne, trouver une entreprise qui va
transformer la betterave et la mettre en marché.
M. BELAND: Est-ce que ce serait une obsession vis-à-vis de cette
production?
M. TOUPIN: Non, ce n'est pas une obsession, c'est un raisonnement
logique en ce qui concerne le développement des productions agricoles.
C'est la raison pour laquelle il ne sert à rien, par exemple, de faire
des tas d'études sur la possibilité des sols au Québec, au
niveau des productions, si des marchés ne sont pas offerts au bout.
C'est là où on s'est rendu compte qu'en principe il était
nécessaire que nous regardions un développement
intégré de l'agriculture, ce que nous appelons
l'agro-alimentaire.
Nous avons à cet effet constitué des équipes de
travail. Ce ne sont pas nécessairement des comités légaux
constitués par arrêtés en conseil. Ce sont des
équipes de travail. Nous avons fait appel, au niveau de ces
équipes de travail...
M. BELAND : Excusez si je vous interromps, est-ce qu'il s'agirait
approximativement, à ce moment, d'une équipe par production
donnée? Quelle est la procédure?
M. TOUPIN: Nous avons constitué des comités de travail
pour tenter d'étudier le secteur. C'était intéressant pour
nous que de penser à des comités de travail mais encore
fallait-il avoir des personnes qui puissent le faire. Nous avons d'abord
commencé par mettre en place un service de recherche économique
au ministère. Il existait à l'état embryonnaire. Nous
l'avons structuré à nouveau. Nous y avons placé un plus
grand nombre d'hommes. Nous avons fait appel à un plus grand nombre de
spécialistes. Nous avons confié des études à des
maisons spécialisées, nous en avons parlé ce matin pour
les produits congelés. Nous avons mis en place par la suite des
comités ad hoc pour un certain nombre de productions et nous avons
demandé au service économique de nous préparer un
programme intégré du développement de l'agro-alimentaire
au Québec.
Actuellement, les études sont passablement avancées
vis-à-vis de plusieurs secteurs. Certains autres secteurs ont dû
être négligés parce qu'on ne pouvait pas travailler
à tous les secteurs à la fois, mais plusieurs secteurs en tout
cas ont retenu l'attention des chercheurs; et nous nous rendons à
l'évidence qu'il nous faut absolument procéder dans le temps dans
le cadre de l'approche intégrée des productions primaires via la
transformation, c'est-à-dire le secteur secondaire et via la
distribution. Mais ce qui nous intéresse surtout, nous, c'est le secteur
de
la transformation et le secteur de la production, c'est-à-dire le
primaire et le secondaire autant que possible intégrés les uns
dans les autres.
Un exemple de cela, c'est qu'il est intéressant de produire du
colza au Québec. On peut le produire, le colza, mais pour que ce soit
rentable, il faut qu'on ait des postes de séchage. On a demandé
aux producteurs de s'intéresser au colza. Les producteurs ont
décidé, pour un certain nombre, d'entrer dans cette production.
Nous avons au bout de cela mis un séchoir et nous avons une entreprise
à Montréal qui reçoit le produit à l'état
primaire et le transforme pour des fins d'huiles. C'est l'approche
intégrée des programmes qu'on appelle agro-alimentaires.
M. BELAND: Est-ce que, dans certaines productions où les
producteurs sont organisés en office de mise en marché ou en plan
conjoint de mise en marché, cela voudrait dire que, également de
ce côté, étant donné que vous avez parlé
d'une intégration de plus en plus accentuée, ces plans conjoints
de mise en marché pourraient dorénavant enfin, c'est
peut-être la chose visée aller plus loin encore dans la
transformation même de certains produits?
M. TOUPIN: II s'agit de se poser la question: Jusqu'où les
producteurs doivent-ils aller dans la transformation du produit au niveau d'une
philosophie d'approche des productions primaires intégrées au
secondaire? On peut se poser la question. On peut apporter des exemples dans la
nature. Par exemple, les producteurs ont décidé de s'emparer,
l'année passée ou il y a deux ans, du transport, de faire la paye
aux producteurs mais ne sont pas encore entrés dans la transformation.
Par ailleurs, les producteurs au niveau d'une coopérative, exemple la
Coopérative agricole de Granby, ont décidé, eux, non
seulement de transformer le produit mais également de le mettre en
marché. Ce sont des méthodes intégrées d'approche
et de développement du secteur agro-alimentaire.
Pour les plans conjoints, jusqu'à maintenant, la théorie
veut que nous nous limitions au secteur primaire, que nous cherchions, d'abord
et avant tout, à ajuster l'offre à la demande, à agir sur
la qualité du produit, à établir des mécanismes de
négociation avec les entreprises de transformation et à
établir des mécanismes de négociation avec les autres
provinces, pour en arriver à un partage de marché
équitable, à un offre raisonnable au niveau du pays et à
maintenir une stabilité des prix. C'est surtout, je pense, la
philosophie qui nous anime actuellement au niveau des plans conjoints.
L'autre approche qu'on appelle l'approche intégrée de
l'agro-alimentaire est le développement des productions primaires, avec
un secteur secondaire qui les reçoit et un marché par la suite
qui est capable de les consommer. C'est la théorie qui veut que, chaque
fois qu'un produit agricole est produit; sa fin ultime doit être la
consommation. Il faut mettre là-dedans tous les équipements qu'il
faut pour en arriver là.
M. BELAND: Si on demeure dans cette sphère d'activité, si
on revient à il y a peut-être une demi-heure quand nous avons
discuté, quelque peu, de l'établissement de serres au
Québec, est-ce que cela voudra dire que, également, certains
groupes d'agriculteurs qui fonctionnent par plans conjoints de mise en
marché ou avec une section secondaire, si tel est le besoin, en vue d'en
arriver à la transformation... parce que si on parle, par exemple, de la
culture de tomates, pour parvenir à en produire assez pour alimenter une
conserverie, etc., est-ce que l'organisme de plans conjoints pourra agencer le
mécanisme nécessaire pour pouvoir bénéficier de
l'aide gouvernementale pour l'établissement de serres si tel est le
besoin?
M. DEMERS: Nous avions dit hier que nous parlerions de cela à
l'Office du crédit agricole.
M. TOUPIN: On peut parler du secteur de la production.
M. BELAND: On parle quand même d'extension, d'étude
économique agro-alimentaire. Cela entre un peu dans le domaine, pas
entièrement mais...
M. TOUPIN: Quant à l'objectif que nous poursuivons, au niveau des
serres, si on prend la tomate, comme exemple, il ne s'agit pas tellement de la
diriger vers la transformation, il s'agit surtout de la diriger vers le
marché à l'état frais. C'est l'objectif que nous
poursuivons. Et il ne faut pas oublier que, même s'il y a un
marché pour la transformation, il y a aussi un marché pour
l'état frais et il faut maintenir ce marché. La production en
serre est un moyen pour mettre à la disposition des consommateurs
québécois la tomate à l'état frais. C'est un moyen.
Evidemment, on ne dit pas que cela pourra, un jour ou l'autre, servir pour fins
de transformation. Mais l'objectif premier, au niveau des serres, est
plutôt de desservir le marché à l'état frais. Il
existe déjà, au Québec, un plan conjoint de producteurs de
tomates. Et ces producteurs ont éprouvé certaines
difficultés et éprouvent encore certaines difficultés mais
certaines de ces productions sont orientées vers la transformation.
M. DEMERS: C'est fort en "ketchup" ces tomates !
M. TOUPIN: C'est fort en "ketchup". C'est exact. C'est-à-dire que
le "ketchup" est fort.
M. DEMERS: Je voudrais demander au ministre si un comité
interministériel a été formé.
M. TOUPIN: II y a un comité interministériel...
M. DEMERS: Quels sont les ministères qui le composent?
M. TOUPIN: ... qui est formé des ministères de l'Industrie
et du Commerce, de l'Agriculture des Finances et du Conseil du
trésor.
M. DEMERS: Quant a-t-il été formé?
M. TOUPIN: Cela fait au moins un an que le comité travaille. Je
ne sais pas la date exacte.
M. DEMERS: Avec un mandat précis?
M. TOUPIN: Avec un mandat précis d'étudier tout le secteur
de l'approche intégrée des productions primaires et des
productions secondaires. Evidemment, nous n'avons pas fixé
d'échéancier final à telle date précise parce qu'on
entre dans un secteur plus ou moins nouveau.
On espère qu'au cours de juin ou juillet de cette année
nous aurons des propositions concrètes qui nous seront
présentées.
M. DEMERS: J'ai lu quelque part, que le ministre, dans une causerie
donnée à Sainte-Adèle, au nord...
M. TOUPIN: Oui.
M. DEMERS: ...avait parlé de la création...
M. TOUPIN: ...d'une société...
M. DEMERS: ...genre Rexfor...
M. TOUPIN: C'est exact.
M. DEMERS: ...paragouvernementale. Cela est dans un avenir prochain?
M. TOUPIN: Oui.
M. DEMERS: C'est en marche. Est-ce à l'état
d'étude, de gestation, c'est un concept...
M. TOUPIN: C'est le rôle du comité d'établir d'abord
la nécessité vitale, mais la vraie nécessité d'un
tel organisme. Si toutefois il est nécessaire que cet organisme soit
implanté, comme nous croyons que c'est nécessaire, que sera cet
organisme? Comment sera-t-il constitué? Quels seront ses pouvoirs? Dans
quel secteur va-t-il oeuvrer?
M. DEMERS: Est-ce votre comité interministériel qui...
M. TOUPIN: C'est exact.
M. DEMERS: ...va étudier l'opportunité de créer cet
office?
M. TOUPIN: Qui étudie actuellement...
M. DEMERS: Qui étudie...
M. TOUPIN: ...plutôt la forme de structures qu'on doit lui
donner.
M. DEMERS: L'opportunité, cela en prend une.
M. TOUPIN: Dans notre esprit à nous, cela en prend une.
M. VINCENT: Le seul mandat du comité.
M. TOUPIN: Le mandat du comité va inclure les modalités,
la structure, son mandat, le travail...
M. DEMERS: Cette société serait pour quoi faire
exactement?
M. TOUPIN: Evidemment, on peut dire beaucoup de choses...
M. DEMERS: Je comprends.
M. TOUPIN: ...on peut élaborer cela dans plusieurs...
M. DEMERS: C'est un bon sujet que...
M. TOUPIN: L'objectif qu'on veut lui donner...
M. DEMERS: C'est un bon sujet de conférence.
M. TOUPIN: Oui, de façon générale, l'objectif que
peut poursuivre une société comme celle-là, c'est de
favoriser le développement intégré des productions
agricoles via le secteur de la transformation, via également la
commercialisation et via également la découverte de
marchés, la promotion de la vente de produits, l'exportation, etc.
M. DEMERS: Cela aurait été, aux dires du ministre,
d'effectuer une recherche constante des potentiels économiques via
l'agriculture québécoise aux industries connexes.
M. TOUPIN: Aussi.
M. DEMERS: Rien n'interdit que l'office s'engage lui-même aux
besoins de la production.
M. TOUPIN: C'est exact, rien ne l'interdit.
M. PELLETIER: Est-ce que je pourrais poser une question? Est-ce que le
ministère de l'Agriculture a fait par exemple l'analyse des sols dans
toute la province de Québec pour déterminer exactement quelle
production pourrait s'établir dans des régions et les
quantités approximatives? On pourrait avoir...
M. TOUPIN: Les cartes générales de ce
qu'on pourra appeler les possibilités de production des sols du
Québec ou encore l'inventaire pédologique de l'ensemble des sols
québécois sont presque complétées un peu partout
dans la province de Québec. Dans certaines régions,
c'était rendu beaucoup plus loin que cela. Dans le
Saguenay-Lac-Saint-Jean, par exemple, c'est rendu au point où on est
maintenant capable, non seulement de zoner au niveau d'une région
donnée, mais de zoner à l'intérieur de.la région.
C'est la raison pour laquelle par exemple la semaine dernière, nous
sommes allés au Saguenay-Lac-Saint-Jean pour expliquer aux
intéressés précisément le programme de zonage qu'on
avait pour cette région. Par exemple, telle région, production
laitière; telle autre région, production bovine, telle autre
région, production bovine accompagnée d'une exploitation de la
forêt, etc. Les cartes pédologiques sont passablement prêtes
à...
M. PELLETIER: C'est possible, mais on peut avoir cela d'ici quelques
mois?
M. TOUPIN: Dans des régions c'est déjà
complété, dans certaines autres régions c'est rendu un peu
moins loin; mais ce qui est important à compter de ces cartes, c'est
d'établir le zonage après dans chacune des régions.
M. PELLETIER: D'accord.
M. TOUPIN: On a établi des grandes zones au Québec, trois
grandes zones. Maintenant il s'agit, à l'intérieur de ces zones,
de créer des sous-zones pour essayer vraiment d'orienter les productions
agricoles en fonction des potentialités du sol.
M. PELLETIER: L'industrie qui veut s'établir dans une
région par rapport à telle production, cela pourrait orienter le
futur industriel vers cela.
M. TOUPIN: D'une étude de base comme celle-là
découlent également toutes les politiques que le ministère
veut appliquer. Cela va s'appliquer au développement de l'industrie de
transformation, cela va s'appliquer au développement des productions
pour mettre en marché à l'état frais, cela va s'appliquer
aux productions bovines, aux productions laitières, etc. C'est vraiment
important qu'on ait en main ces données de base pour orienter
l'agriculture.
M. PELLETIER: Cela fait des années que les instituts
technologiques font des expériences et on n'est jamais capable d'avoir
des rapports pour déterminer quel genre de production pourrait
être fait dans une zone. Donc, c'est très important qu'à la
base on sache où on va dans le domaine agricole.
M. TOUPIN: Le rôle des ITA, ce sont beaucoup plus des
expériences, des recherches appliquées et parfois aussi des
recherches théoriques. Mais en ce qui concerne l'utilisation rationnelle
de cette recherche, c'est le service économique du ministère qui
la possède et chaque entreprise qui veut tenter ou de s'implanter dans
un secteur donné ou de se fusionner avec une autre entreprise, le
service économique du ministère est à sa disposition pour
regarder comment on peut l'aider tant dans l'orientation que dans une aide
possible au niveau économique.
M. DEMERS: M. le Président, je reviens à cet office genre
Rexfor. Est-ce qu'il est vrai que cet office pourrait s'engager lui-même
dans la production?
M. TOUPIN: Je ne pense pas que l'office lui-même puisse s'engager
dans la production. Ce que cette société pourrait faire, je peux
apporter un exemple pour bien me faire comprendre. Le programme F-l...
M. DEMERS: F-l? M. TOUPIN: Oui.
M. DEMERS: Monsieur, en génétique, la F-l je sais ce que
c'était, mais est-ce que...
M. TOUPIN: C'est encore cela.
M. DEMERS: Ah oui! C'est de la génétique. Voyez-vous, j'ai
bien fait de m'en rappeler.
M. TOUPIN: Et nous pourrions...
M. DEMERS: II y a la F-2, la F-3 et la F...
M. TOUPIN: C'est un caractère excessif! Alors, dans un programme
comme celui-là, une société comme celle dont on parle
aurait pu jouer un rôle pas nécessairement au niveau de la
production comme telle, mais au niveau de la commercialisation de ce produit
dans les contrats que nous signons, par exemple, avec certains acheteurs du
pays ou d'autres pays pour l'exportation. Cette société pourrait
s'organiser aussi pour suivre les producteurs, leur donner des conseils en ce
qui concerne la production, etc.
M. DEMERS: Sauvé, il n'y a pas de problème.
M. TOUPIN: Pourriez-vous nous attendre? Eux, ils ont la patience de nous
attendre.
M. DEMERS: Est-ce que le ministre prétend que le projet de cet
office sera présenté bientôt? Est-ce qu'il y a une
échéance de fixée ou si cela va rester au stade de
conférence?
M. TOUPIN: II n'y a pas d'échéancier fixe en ce qui
concerne...
M. DEMERS: Le comité de législation n'a pas
été avisé de préparer quelque chose dans ce sens;
vous attendez encore le rapport du comité...
M. TOUPIN: Non, mais le conseil des ministres a été saisi,
par exemple, d'un projet...
M. DEMERS: Saisi pas mal.
M. TOUPIN: ... et c'est à la suite... Assez pour créer un
comité interministériel et pour faire étudier le projet
plus en profondeur.
M. DEMERS: Est-ce que vous avez une prévision budgétaire
cette année?
M. TOUPIN: Nous avons des prévisions budgétaires dans le
cadre des études économiques alimentaires, mais pas
nécessairement pour la société.
M. DEMERS: Pas spécifiquement pour ça.
M. TOUPIN: Pas spécifiquement. Evidemment, ça va
nécessiter une loi nouvelle pour implanter ce système.
M. DEMERS: Est-ce que, dans l'idée du ministre, cet office serait
rattaché à un ministère spécifique, probablement au
ministère de l'Agriculture?
M. TOUPIN: Probablement au ministère de l'Agriculture.
M. DEMERS: C'est que je voudrais savoir. M. TOUPIN: Ce n'est pas mauvais
de savoir.
M. DEMERS: Bien non, je posais la question. C'est lorsque ça
sortira du stade conférentiel, ça ira probablement...
M. TOUPIN: Cela a déjà dépassé le stade
conférentiel. On voulait d'abord sensibiliser l'opinion publique, on
voulait savoir ce que les gens pensaient d'une telle initiative.
M. DEMERS: Cela a été bien accueilli.
M. TOUPIN: Oui, bien sûr. On en parle partout d'ailleurs.
M. DEMERS: Je comprends. M. le Président...
M. VINCENT: Avant de terminer l'élément 2, on a
parlé hier du commerce interprovincial des oeufs, du poulet, nous aurons
des documents, est-ce qu'il y a eu des réponses données ce matin
à des questions qui ont été posées hier, comme
celle du Dr Morin?
M. TOUPIN: II y a eu deux questions qui ont été
posées hier auxquelles on n'a pas pu donner de réponse.
M. DEMERS: Notre affaire de chevaux.
M. TOUPIN : Oui, votre affaire de chevaux. On n'a pas eu le temps ce
matin de compléter toutes les données.
M. DEMERS: Est-ce qu'ils sont sortis de l'écurie?
M. TOUPIN: Une chose est certaine, c'est qu'ils sortent de temps en
temps; ils ne sont pas toujours dans les écuries.
M. VINCENT: Les chevaux du Dr Morin.
M. DEMERS: Ce n'est pas le Dr Morin, c'est le Dr Dionne.
M. TOUPIN: Il ne faudrait pas ajouter un autre médecin.
M. VINCENT: Donc, il n'y a pas de réponse aux questions
posées hier?
M. TOUPIN: II ne faudrait pas impliquer tout le bureau du Collège
des médecins vétérinaires. La question du
député de Saint-Maurice et il y aura aussi...
M.VINCENT: Les autres sont des documents qu'il y aura à produire,
mais ce n'est pas urgent. On a parlé de la commercialisation des oeufs,
du poulet, de l'entente qui a été signée. On a
touché les oeufs, le poulet, maintenant j'avais une question sur la
commercialisation, surtout sur le commerce interprovincial. Est-ce qu'il est
question présentement que des subventions soient versées par le
gouvernement fédéral pour aider au transport des viandes de
l'Ouest à l'Est?
M. TOUPIN: Non, pas de programmes précis. Les provinces de
l'Ouest parlent beaucoup d'un tel programme, mais je ne pense pas que ce soit
même à l'état d'étude sérieuse au niveau du
ministère de l'Agriculture fédéral. Je ne le pense pas,
mais il y a des demandes qui sont faites par les provinces de l'Ouest. Je n'ai
pas besoin de vous dire que, quant à nous, nous nous opposons
radicalement à une telle politique nationale.
M.VINCENT: A un certain moment, la coopérative
fédérée n'appuyait-elle pas ce projet de subventionner le
transport des viandes de l'Ouest à l'Est?
M. TOUPIN: Des hypothèses ont été émises au
moment où nous avons abordé, au ministère, le
problème des grains de provende. A ce moment-là, certaines
hypothèses ont été émises.
M. VINCENT: Des provinces?
M. TOUPIN: Non, non, du Canada. Certaines hypothèses ont
été émises, par exemple celle de regarder la
possibilité d'équilibrer, à compter d'une politique des
grains, le transport des viandes de l'Ouest vers l'Est et le transport de
certains produits de l'Est vers l'Ouest et le transport des grains, etc. Mais
c'était purement et simplement à l'état
hypothétique. Non seulement je ne le pense pas, mais je suis convaincu
que cela ne retient l'attention de personne de façon sérieuse au
Québec.
M. VINCENT: Juste un instant, je pense que le sous-ministre avait
quelque chose. Est-ce qu'on ajourne à midi juste?
UNE VOIX: Oui.
M. VINCENT: Est-ce que ça va permettre au président de la
Régie des marchés de...
LE PRESIDENT (M. Kennedy): C'est justement la question que je voulais
poser. Le sous-ministre m'en a parlé. Il y aurait peut-être au
programme 4, élément 4 où il y aurait des questions
qui...
M. TOUPIN: A l'élément 3 du programme 4, M. le
Président.
M.VINCENT: En ce qui me concerne, la Régie des
marchés...
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Des deux, est-ce que...
M. VINCENT: ... pourrait être entendue cet après-midi
à quatre heures.
M. DEMERS: A partir de quatre heures.
M. TOUPIN: Mais là... Oui, je serai là à quatre
heures.
M. VINCENT: Ce n'est pas une obligation de vous dispenser...
M. TOUPIN: Qu'est-ce que vous voulez? Avant que je sois de retour
à Montréal, de toute façon j'avais un arbitrage ce matin,
j'en ai d'autres à deux heures, alors avant d'être de
retour...
M. VINCENT: II est trop tard, aussi bien se reprendre à quatre
heures.
UNE VOIX: Cela marche!
M. DEMERS: M. le Président, cet après-midi, lorsque nous
serons à la Régie des marchés on pourra peut-être
traiter la question de FEDCO, ce serait l'endroit. Avant de laisser la
commercialisation, si on ne peut pas la traiter là...
M. VINCENT: Je pense qu'on va étudier le reste en bloc, la mise
en marché, etc., c'est-à-dire les autres
éléments.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Les éléments 3, 4 et 5.
M. VINCENT: Voyez-vous, on a: Arbitrage et surveillance, Rationalisation
de la mise en marché et Contrôle de la qualité.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Je pense que cela ne se marie pas mal.
M. VINCENT: Je pense qu'il y a pas mal d'interférence, de... On
pourrait prendre ça de quatre heures à six heures. Et, juste pour
l'ordre, je pense bien qu'à six heures on pourra avoir terminé
toute cette question de commercialisation. Est-ce qu'on prendrait demain matin
l'Office du crédit agricole?
M. TOUPIN: Oui.
M. VINCENT: On pourra prendre l'Office du crédit agricole demain
matin.
M. TOUPIN: A dix heures.
M. VINCENT: Est-ce qu'il y aurait possibilité, pour informer les
gens de l'office sur la question des fermes de groupe... Je pense que j'avais
envoyé une communication au sous-ministre et également au
ministre sur la question juridique des fermes de groupe...
M. DEMERS: Et les petites terres.
M.VINCENT: ... pour voir où on en était rendu
là-dessus.
M. DEMERS: Petites fermes.
M. VINCENT: J'aimerais mieux qu'on vide cette question.
M. DEMERS: Le programme agro-alimentaire du ministère, c'est pour
l'utilisation des petites fermes aussi.
M. TOUPIN: Non. Des fermes rentables.
M.VINCENT: II semble sur cette question que le...
M. DEMERS: M. le Président, à la conférence de
Sainte-Adèle, je rappelle au ministre ce qu'il a dit.
M. TOUPIN: J'ai parlé des petites fermes? C'est possible.
M. DEMERS: Oui. Ah, on vous suit! M. TOUPIN : Je me rends compte de
ça.
M. VINCENT: Sur la question de l'aspect juridique, il me semble
que...
M. TOUPIN: L'essentiel de votre document, ce sont aussi des articles de
journaux, je pense.
M. DEMERS: Non. Ecoutez, c'est que le travail que fait le ministre est
rapporté dans les journaux.
On veut voir s'il y a la même politique dans le journal,
jusqu'à maintenant. C'est pour cela que l'on questionne.
M. VINCENT: Sur l'aspect juridique des fermes de groupe, j'ai eu
l'occasion d'en discuter avec le ministre et je pense même que
cela me fait plaisir le ministre des Finances est assez sympathique au
projet, alors, je ne sais pas, j'aimerais bien que le crédit agricole
puisse nous dire demain s'il y a eu des pourparlers avec les ministères
du Revenu et des Finances.
M. TOUPIN: Concernant la question que vous m'aviez posée?
M. VINCENT: Oui, la question juridique, pour l'organisation des fermes
de groupe en corporation, compagnie?
M. TOUPIN: Oui, je pense que...
M. VINCENT: Le ministre des Finances, d'après la discussion que
j'avais eue avec lui, était assez favorable au projet parce que, si on
pouvait amener une correction le plus tôt possible, cela encouragerait
le...
M. DEMERS: Afin de rafraîchir la mémoire du ministre, le
ministre Toupin avait dit pouvoir compter sur cet outil, genre Rexfor, qu'il
estime essentiel à la planification et au développement de toute
l'agriculture du Québec, à la fois le ministre responsable
désigne que l'on pourrait dès lors voir à utiliser les
petites fermes. Sainte-Adèle, le 18 décembre 1972.
M. TOUPIN: Oui, dans ce contexte-là.
M. DEMERS: On pourrait utiliser, je comprends, les petites fermes pour
des services.
M. VINCENT: Oui, c'est cela.
Egalement, demain matin, est-ce que l'on prendrait... Parce que si
l'Office du crédit agricole commence à 10 heures, je pense bien
que nous aurons besoin de deux heures.
M. TOUPIN: Si on prenait cet après-midi la régie...
M. VINCENT: La régie avec toutes les... on pourrait vider cela,
même s'il faut revenir après le dîner.
M. TOUPIN: Pour autant que je serai libre pour 6 h 30 pour le conseil
des ministres.
M. DEMERS: Après souper, M. le Président, c'est
mercredi.
M. TOUPIN: Or, mercredi on ne travaille pas.
M. VINCENT: Le conseil des ministres, ce soir, c'est à 6 h
30.
M. DEMERS: C'est le mercredi de Saint-Joseph.
M. TOUPIN: Oui, monsieur, je suis toujours au conseil des ministres sauf
quelques exceptions.
LE PRESIDENT (M. Kennedy): Alors, la commission suspend ses travaux
jusqu'à quatre heures.
(Suspension de la séance à 12 heures)
Reprise de la séance 16 h 3
M. PICARD (président de la commission permanente de l'agriculture
et de la colonisation): A l'ordre, messieurs!
La commission de l'agriculture et de la colonisation continue
l'étude des crédits du ministère de l'Agriculture et de la
Colonisation, programme 4, élément 4. L'honorable ministre.
M. VINCENT: M. le Président, avant que le ministre commence, nous
ne serons pas désagréables, mais on pourrait facilement prendre
le vote et renverser le gouvernement.
M. TOUPIN: On le sait.
M. DEMERS: Oui, le sous-ministre en a parlé.
M. VINCENT: Sans être désagréable, il y aurait deux
façons de procéder. On pourrait... Non, non, que le
député de...
M. DEMERS: Ne courez pas.
M. VINCENT: On a quorum d'ailleurs, on a juste le quorum. On ne le
prendra pas, on vous en informe tout de suite. A part ça, il y a une
façon gentille de s'en départir. Si on demande le vote, un
député n'a qu'à prendre la parole pendant une demi-heure
et l'autre a le temps d'aller chercher des députés. Ce sont des
trucs que je vous donne.
M. PELLETIER: On le savait, mais disons qu'il est
préférable d'aller en chercher d'autres.
LE PRESIDENT (M. Picard): J'aimerais attirer l'attention des membres de
la commission à l'effet que, de toute façon, le vote serait
illégal parce que, d'après les dossiers que j'ai ici, il n'y a
pas quorum sur le nombre de membres en titre.
M. VINCENT: Donc, on ne peut pas siéger, M. le Président,
c'est pire que c'était.
LE PRESIDENT (M. Picard): Absolument pas.
M. DEMERS: Mais en dépit du manque de quorum, s'il y avait
consentement unanime, on pourrait...
M. TOUPIN: Pour ma part, je donne mon consentement.
M. VINCENT: II s'agit de remplacer tout de suite...
M. DEMERS: C'est qu'il n'y a pas assez de députes dans ce
parti-là... Six douzaines, c'est comme les oeufs, des oeufs clairs.
LE PRESIDENT (M. Picard): Alors, M.
Joron, de Gouin, remplace M. Tremblay, de Sainte-Marie, pour les
séances d'aujourd'hui seulement.
L'honorable ministre.
M. TOUPIN: Je voudrais seulement, M. le Président,
répondre à une question qui fut posée hier par le
député de Saint-Maurice concernant la ferme de Deschambault, au
sujet des chevaux.
Il est exact que douze chevaux appartenant à l'Institut de
technologie équine sont à la ferme de Deschambault. L'institut de
technologie, nous dit-on, est une institution à but non lucratif. Elle
est la propriété du Dr. Dionne. Ces chevaux ont
été, nous dit-on, acquis, achetés dans le cadre d'un
projet fédéral d'initiatives locales ou de Perspectives
Jeunesse.
Donc les chevaux, tout compte fait, furent payés par le
fédéral ou le provincial, peut importe. C'est seulement un
renseignement que je veux donner.
Ces chevaux sont loués par la ferme de Deschambault pour
$1...
M. VINCENT: Pour chaque...
M. TOUPIN: ...à longueur d'année. Nous nous engageons
à alimenter les chevaux. Nous nous engageons, également au niveau
de la ferme, aux traitements généraux, sanitaires et autres. Nous
nous servons de ces chevaux dans le cadre d'un CEGEP ou d'une école
polyvalenteje pense que c'est le CEGEP de Sainte-Foy nous leur
prêtons les chevaux pour des cours dans le secteur de l'équitation
et autres secteurs connexes susceptibles de développer, dans le cadre de
ce CEGEP, cette technique de l'utilisation du cheval.
M. DEMERS: C'est suave... M. TOUPIN: C'est la vérité.
M. DEMERS: Je ne la mets pas en doute, mais je trouve que cela est
suave.
M. TOUPIN: Tout ce qui est suave est valable.
M. DEMERS: Non, pas nécessairement. M. TOUPIN: Alors, ce n'est
pas suave. M. DEMERS: Ce n'est pas valable.
M. TOUPIN: Alors, ce n'est pas suave.
M.VINCENT: Vous dites que c'est une corporation sans but lucratif...
M. DEMERS: C'est une corporation sans but lucratif qui appartient au Dr
Dionne. Les chevaux lui appartiennent en propre. Ils ont été
achetés à même les deniers du fédéral.
M. TOUPIN: J'ai dit qu'il faudrait vérifier si cette institution,
qu'on appelle l'Institut de technologie équine, est sans but lucratif.
J'ai mis une restriction. Ce que je puis vous dire et ce qui nous
intéresse dans la question du député de Saint-Maurice,
c'est ce que l'on fait avec les chevaux qui sont là au nombre de douze.
Nous les avons loués de l'Institut de technologie équine pour $1.
Nous les alimentons. Nous donnons les autres services nécessaires et
nous nous servons de ces chevaux pour donner des cours dans le cadre du CEGEP
de Sainte-Foy.
M. DEMERS: Est-ce qu'il y a un contrat de location?
M. TOUPIN: Avec le CEGEP de Sainte-Foy? Avec l'Institut de technologie
équine? Oui. Il y a un contrat de location. Mais avec le CEGEP de
Sainte-Foy...
M. DEMERS: En date de?
M. TOUPIN: Du 14 décembre 1972.
M. DEMERS: Et où sont les chevaux actuellement?
M. TOUPIN: Ils sont à la ferme de Deschambault.
M. DEMERS: L'école équine fonctionne-t-elle encore?
M. TOUPIN: Oui. L'institut existe. L'école n'existe
peut-être pas...
M. DEMERS: Est-ce que vous avez un contrat de plusieurs années
avec le Dr Dionne?
M. TOUPIN: Un an, renouvelable à 30 jours d'avis. On peut mettre
fin au contrat à 30 jours d'avis.
M. DEMERS: Quand a-t-on découvert cette affaire? Hier, j'ai
posé la question, le sous-ministre ne le savait pas, le ministre non
plus, et cela a été négocié avec l'institut de
Deschambault, quoi?
M. TOUPIN: II y a certains aspects techniques que le sous-ministre
voudrait peut-être ajouter, à savoir comment le tout s'est
déroulé et...
M. DEMERS: Le CEGEP de Sainte-Foy a négocié avec la
ferme-école de Deschambault?
M. TOUPIN: C'est exact.
M. DEMERS: Et on a pris les chevaux du Dr Dionne et on les a
envoyés là?
M. TOUPIN: On a pris les chevaux que l'on avait loués de
l'Institut de technologie.
M. DEMERS: Du Dr Dionne, lesquels chevaux avaient été
achetés avec l'argent du fédéral?
M. TOUPIN: C'est dans le cadre d'un programme. Je vous dis que cela
s'est fait dans le cadre d'un programme mis à la disposition des
citoyens par le gouvernement fédéral. Je ne sais pas si on s'est
servi de cet argent. Je n'ai pas en main le projet qui a été
présenté, mais nous savons que l'initiative est partie de
là.
M. DEMERS: Est-ce que, M. le Président, les dix chevaux sont
loués à d'autres qu'au CEGEP de Sainte-Foy?
M. TOUPIN: II y en a douze, M. le Président.
M. DEMERS: Les dix...
M. TOUPIN: Les dix, douze.
M. VINCENT: Est-ce que...
M. DEMERS: Est-ce que cela vous surprendrait si je vous disais que la
journaliste qui était ici, ce matin a loué ces chevaux? Elle
n'allait pas au CEGEP de Sainte-Foy, elle est journaliste.
M. TOUPIN: Elle a loué ces chevaux de Deschambault?
M. DEMERS: Oui.
M. TOUPIN: Cela me surprendrait.
M. DEMERS: Cela va vous surprendre. Elle va faire une nouvelle avec.
M. VINCENT: Est-ce qu'on a l'historique de l'Institut de technologie
équine? Depuis quand cela existe-t-il?
UNE VOIX: C'est un programme fédéral.
M. TOUPIN: Cela est né à la suite du programme mis de
l'avant... Ce qui nous apparaissait important à nous, ce n'était
pas tellement ce qui s'est passé avant...
M. VINCENT: Non, mais avant de négocier avec l'Institut de
technologie équine.
M. BELAND: Nous voudrions savoir depuis quand existe l'Institut de
technologie équine, cela nous intéresse.
M. TOUPIN: L'information dont nous disposons, M. le Président,
nous indique que l'Institut national équine existe depuis 1969.
M. VINCENT: Depuis 1969, où est situé cet institut?
M. TOUPIN: Actuellement, les informations dont nous disposons pour
répondre adéquatement à votre question nous indiquent
qu'historiquement il était localisé à
Saint-Barnabé, comté de Saint-Hyacinthe, mais qu'il n'y a plus
d'Institut national équine à Saint-Barnabé, comté
de Saint-Hyacinthe. Donc, l'institut en tant que tel existe mais ne donne pas
de cours en tant que tel de formation de palefreniers ou d'hommes d'entretien
d'écuries de chevaux à l'heure actuelle.
M. VINCENT: Mais, à ce moment-là, on avait des
facilités physiques à Saint-Barnabé, dans la région
de Saint-Hyacinthe.
M. TOUPIN: C'est exact.
M. VINCENT: Maintenant, est-ce que l'institut a encore des
facilité physiques quelque part ou simplement s'il existe de nom?
M. TOUPIN : Je ne saurais répondre adéquatement à
cette question à savoir si elle a encore des facilités physiques
à sa disposition à l'heure actuelle.
M. VINCENT: Est-ce que le seul propriétaire de cet institut
était le Dr Dionne?
M. TOUPIN: Les informations dont nous disposons nous indiquent que le
propriétaire est le Dr Jean-Marie Dionne.
M. DEMERS: Tout individu se prévalant du précédent
qui a été établi par la ferme-école de Deschambault
pourrait-il louer pour quatre ou cinq mois des chevaux pour $1? Un contrat de
six mois...
M. TOUPIN: C'est nous qui les avons loués.
M. DEMERS; Par exemple, moi, j'ai deux chevaux que je voudrais faire
hiverner l'hiver prochain; il n'y aurait pas moyen que je les loue à la
ferme-école de Deschambault avec un contrat de $1.
M. TOUPIN: II faut bien que vous remarquiez que...
M. DEMERS: Comme cela s'est fait dans le cas du Dr Dionne.
M. TOUPIN: ... par précaution on s'est servi des chevaux...
M. DEMERS: Ils pourront s'en servir.
M. TOUPIN: ... pour une fin précise qui était
l'enseignement tout au moins selon les renseignements que nous avons
où la promotion de l'enseignement de l'équitation au
Québec, de l'utilisation du cheval pour cette fin, dans le cadre d'un
programme. Alors, on ne les loue pas pour rendre service à quiconque,
c'est quelqu'un qui peut, à ce chapitre-là nous rendre service,
si je peux m'exprimer ainsi, pour des fins précises. Maintenant, ce sont
les informations que nous possédons à ce chapitre-là. On
ne voit pas d'inconvénients à fouiller davantage le dossier. On
vous l'a dit hier, s'il y a des irrégularités à ce
chapitre-là, personnellement je ne vois absolument aucun
inconvénient à agir avec une très grande
sévérité.
M. DEMERS: Je ne dis .pas qu'il y aurait des
irrégularités, mais je pense que ce serait bon que, dans chaque
secteur de la province de Québec, où il y a des écoles,
des polyvalentes, ou des CEGEP, où on donne des cours
d'équita-tion, que ceux qui ont des chevaux à louer au
gouvernement puissent les louer $1 et les fassent ainsi hiverner comme le Dr
Dionne a fait hiverner ses chevaux.
J'ai fait hiverner deux chevaux, cela m'a coûté $500 le
cheval; cela fait $1,000. Pour $2 je serais bien prêt. Cela fait un
profit assez intéressant. Si le ministère peut me fournir ces
avantages-là, je suis prêt à en bénéficier.
Pour tous ceux qui ont des chevaux, le problème, c'est l'hivernement. On
a résolu cela. Vous enverrez les gens du CEGEP sur mes chevaux, je n'y
vois pas d'inconvénients.
M. TOUPIN: Je voudrais préciser, M. le Président, d'une
part, à la décharge du ministre, cela a été
strictement au niveau administratif du ministère que les discussions ont
pris place entre le Dr Jean-Marie Dionne et le régisseur de Deschambault
et, par la suite, le sous-ministre adjoint à la recherche et dans
l'enseignement et ensuite à mon niveau. Nous avons accepté de
collaborer à ce projet parce que nous avions les facilités
physiques et que le ministère de l'Education et le CEGEP de Sainte-Foy
nous avaient demandé, étant donné que nous avions les
facilités physiques à la ferme-école de Deschambault, si
nous pouvions collaborer avec eux à l'aspect pratique de l'option de
technologie équestre donnée au CEGEP de Sainte-Foy. Dans ce
cadre, nous avons élaboré un programme et c'est à ce
programme qu'on travaille.
M. VINCENT: Que vient faire Perspectives-Jeunesse ou Initiatives locales
dans toute cette affaire?
M. TOUPIN: Je pense que ce qui a été mentionné,
à notre connaissance, la création...
M. DEMERS: C'est à vérifier.
M. TOUPIN: ... oui, c'est à vérifier du
nombre de chevaux existants via l'entremise de l'Institut national
équestre avait été faite via un projet d'Initiatives
locales. Mais ça reste encore à préciser.
M. VINCENT: Pour avoir plus de détails,
est-ce que ce serait possible, pour ne pas discuter ça pour rien,
qu'on ait l'information exacte en ce qui concerne le programme d'Initiatives
locales ou Perspectives-Jeunesse, si programme il y a? Deuxièmement, la
copie du contrat parce que dans le contrat, il y a certainement des attendus et
après ça, d'autres...
M. DEMERS: Qui a signé le contrat?
M. TOUPIN: Moi-même.
M. VINCENT: ... programmes d'entente...
M. DEMERS: Vous dites que vous avez signé un contrat, mais quand
j'ai posé la question hier, vous ne le saviez pas.
M. TOUPIN: Je ne m'en souvenais plus, c'est exact.
M. VINCENT: Le contrat et le programme avec le CEGEP de Sainte-Foy, plus
s'il y a un programme d'Initiatives locales... Je pense qu'on est aussi bien de
revenir là-dessus demain.
M. TOUPIN: M. le Président, on déposera les documents en
question mais...
M. VINCENT: J'avais posé cette question pour pouvoir la discuter
demain.
M. TOUPIN: ... le programme qui a été mis de l'avant nous
parait logique dans le cadre du programme...
M. VINCENT: On le discutera après.
M. TOUPIN: ... en tant que tel. Et si toutefois...
M. DEMERS: C'est logique.
M. TOUPIN: ... des irrégularités se sont glissées
une fois les ententes intervenues, nous sommes disposés à
intervenir n'importe quand avec toute la sévérité qui
s'impose.
M. DEMERS: Je ne dis pas que ce n'est pas normal, mais je dis qu'il va
falloir traiter les autres de la même façon. C'est une question
qu'on a posée hier.
M. VINCENT: On s'en va...
M. DEMERS: Des fermes-écoles.
M. BELAND: C'est d'ailleurs ce qui vous est arrivé un bon tout de
temps.
Régie des marchés agricoles
M. VINCENT: On prend la Régie des marchés agricoles, M. le
Président? Voici la première question que j'aurais à poser
concernant la
Régie des marchés agricoles. M. le Président,
quelles sont les principales productions au Québec qui ne sont point
couvertes par un plan conjoint? Je pense que le président pourrait
répondre.
M. TOUPIN: Si on prenait les principales productions qui ne sont pas
couvertes, on peut les prendre par ordre d'importance: au niveau du porc
évidemment, on peut vous dire qu'un comité a travaillé au
niveau de la régie...
M. VINCENT: Qu'on donne la liste et on reviendra sur chaque
production.
M. TOUPIN: ... et cela va assez bien de ce côté; la pomme
et les productions maraîchères. Ce sont les principales
productions. Les produits de l'érable: il y a évidemment des
embryons; il y a un plan conjoint qui n'est pas de caractère provincial.
Ce sont les principales productions. Evidemment, on peut aller dans beaucoup
d'autres...
M. VINCENT: On pourrait aller dans le miel.
M. TOUPIN: Dans le miel, dans les viandes de boeuf, etc. Mais parmi les
principales, celles qui constituent l'économie agricole
québécoise...
M. VINCENT: Ceci veut dire que jusqu'à maintenant toutes les
productions, comme tout l'Est, sont couvertes par des plans conjoints, cela
fait déjà plusieurs années; chair de volaille au complet,
c'est couvert par des plans conjoints, cela fait déjà quelques
années; les oeufs, c'est couvert par des plans conjoints, cela fait
déjà quelques années. Est-ce qu'il y a eu de nouveaux
plans conjoints pour des productions qui ont été votés au
cours des deux dernières années?
M. TOUPIN: Le dernier vote pris a été, je pense, sur la
production de la chair de volaille, en 1972.
M. VINCENT: En 1971 ou avant ça?
M. TOUPIN: En 1971. C'est à l'automne 1970, je pense. Il y a eu
une tentative en 1970 et on a...
M. VINCENT: C'est pour le porc, ça.
M. TOUPIN: Avant ça, la dernière tentative était en
1970. En vertu d'un référendum cette année, nous autres...
l'IPA. L'autre avant, c'était le porc.
M. VINCENT: II y avait eu une tentative de voter le plan conjoint sur le
porc en 1971...
M. TOUPIN: En 1971, cela fera deux ans au mois d'août, cette
année.
M. VINCENT: ... qui avait été... Même pour le
référendum, les votes n'avaient même pas été
comptés, si je me rappelle bien.
M. TOUPIN: Non, il n'y avait pas 50 p.c.
M. VINCENT: C'était 50 p.c. des producteurs inscrits.
M. TOUPIN: II fallait qu'il y ait 50 p.c. des producteurs inscrits.
M. VINCENT: II fallait 50 p.c. plus un. Il n'y avait pas eu de
décompte.
M. TOUPIN: On ne répondait pas à la première
condition.
M. VINCENT: Maintenant, à quel moment croit-on pouvoir retourner
en référendum en ce qui concerne le porc?
Il y a un projet de plans conjoints à l'heure actuelle, qui est
déposé.
M. TOUPIN: n y a une requête qui est présentement devant la
Régie des marchés agricoles du Québec, une nouvelle
requête, une nouvelle facture, si vous voulez, de plans qui a
été énormément discutée avec les
intermédiaires et qui semble actuellement répondre à
à peu près toutes les vues de ceux qui sont pris et dans la
transformation et dans la production. Cette requête n'est pas encore
reçue officiellement par la régie, elle le sera incessamment et,
immédiatement après, la machinerie se mettra en branle pour
d'abord retracer les listes des producteurs éligibles au vote et
préparer les avis officiels. Quand le vote se tiendra-t-il? On discute
généralement du point avec les requérants.
M. VINCENT: Mais du côté pratique?
M. TOUPIN: Les requérants, jusqu'à maintenant, ne se sont
pas fixés. Est-ce que ce sera en août ou en septembre ou en
octobre? Cette partie-là n'est pas encore fixée
définitivement, mais elle le sera incessamment.
M. VINCENT: Mais il semble évident que le vote peut se faire
cette année?
M. TOUPIN: II faut absolument, de l'avis des parties, que cela se fasse
le plus tôt possible.
M. DEMERS: Mais cela ne se fera pas au printemps?
M. TOUPIN: Non.
M. VINCENT: Cela se fera à l'automne.
M. DEMERS: M. Mercier avait pensé que cela pourrait se faire
à l'automne.
M. TOUPIN: Ce serait plutôt à l'automne. Je pense
qu'officiellement, lors de la dernière réunion du conseil
d'administration, c'est plutôt prévu pour l'automne.
Mais si ma mémoire est fidèle, toutes les parties
actuellement sont d'accord sur ce que nous appelons la nouvelle facture
présentée à la régie.
Même les producteurs spécialisés, en
général, sont plus anxieux que les autres, c'est-à-dire
qu'ils préféreraient que ce soit tenu le plus tôt
possible.
M. VINCENT: Maintenant, en ce qui concerne le porc, on avait une liste
de producteurs en 1971, quand le vote s'est pris. Cette liste doit être
modifiée.
M. TOUPIN: Absolument. Il y a certainement, peut-être, les trois
quarts des noms qui sont encore bons, mais je pense que les bureaux
régionaux... Je voyais justement le directeur des bureaux
régionaux pour trouver quelques mécanismes pour retracer ceux qui
sont dans la production du porc, ce mois-ci.
M. VINCENT: En vertu de la Loi de stabilisation des prix, à
Ottawa, est-ce qu'il y a encore des numéros qui existent pour les quotas
de porcs?
M. TOUPIN: Même cette liste ne serait certainement pas à
jour parce que je ne crois pas qu'il y ait eu tellement de choses de faites
récemment, de toute façon.
M. VINCENT: Cela peut totaliser combien?
M. TOUPIN: De toute façon, on pourra le vérifier, je
pense.
M. VINCENT: Cela peut totaliser combien de producteurs?
M. TOUPIN: Lors du vote en 1971, dont on parlait tout à l'heure,
je pense que la liste se chiffrait de mémoire encore par
10,600 ou environ.
M. VINCENT: Maintenant, est-ce qu'en corrigeant cette liste on va
utiliser comme critère les $1,000 de vente de produits ou si...
M. TOUPIN : Non, parce qu'il y a un inconvénient
évidemment. Dans la loi des marchés, si vous les excluez du vote,
ils sont exclus de la mise en marché comme telle.
M. VINCENT: Ah bon! c'est vrai, en vertu de la loi, d'accord.
M. TOUPIN : Donc, pour les fins de référendum, en vertu de
la loi des marchés, nous sommes obligés de couvrir tous ceux qui
produisent un porc de plus, bien qu'un porc ne puisse pas être nuisible
dans le cas de la mise en marché ordonnée, mais,
légalement et juridique-
ment, il faut couvrir tout producteur de porc, peu importe le nombre
qu'il met en marché.
M. VINCENT: Mais il demeure quand même que son vote, dans la
formation du plan conjoint, est aussi important que le vote du producteur de
2,000 ou 2,500 porcs.
M. TOUPIN: C'est l'un des inconvénients d'une loi du genre, c'est
qu'on ne peut tenir compte du volume, parce que le vote est secret et...
M. DEMERS: Qui vote, dans les plans de consignation, par exemple, dans
l'intégration...
M. TOUPIN: Je ne saisis pas votre question.
M. DEMERS: Quand les porcs sont consignés, par exemple, en
élevage, à $3 le porc...
M. VINCENT: C'est l'intégration, ça. Il n'y a pas de
vote.
M. TOUPIN: On donne un vote, c'est le propriétaire des porcs. On
tente de le déterminer du mieux qu'on peut. Cela peut être
l'intégrateur, s'il est propriétaire du porc.
M. VINCENT: Bien souvent, l'éleveur ou encore l'engraisseur se
considère comme étant le propriétaire, comme
éleveur de porcs. Vous dites combien de producteurs en 1971?
M. TOUPIN: Je pense qu'il avait été expédié
quelque 10,500 bulletins de vote.
M. VINCENT: Quelque 10,500 bulletins de vote.
M. TOUPIN: Bien, je cite de mémoire.
M. VINCENT: Oui, mais environ 10,000. Maintenant, est-ce que l'Ontario
est organisée pour le porc? C'est-à-dire oui, elle est
organisée, elle a son système de plans conjoints. Le Manitoba est
organisé. Est-ce que le Nouveau-Brunswick est organisé?
M. TOUPIN : Pour les provinces maritimes, je ne saurais dire. Dans
l'Ouest, en général, les provinces qui n'étaient pas
organisées se sont toutes organisées au cours des derniers
mois.
M. VINCENT: Alors, il semblerait qu'il y a seulement Québec
qui...
M. TOUPIN: L'Alberta l'était, le Manitoba l'était, la
Saskatchewan l'est de date récente. Dans les Maritimes, elles le
sont.
M. VINCENT: Maintenant, advenant que le plan conjoint soit voté
au Québec, ça pourrait devenir une production où on
pourrait créer un office national de mise en marché.
M. TOUPIN: La demande est latente.
M. VINCENT: On n'est pas organisé encore, nous autres ici. C'est
assez difficile de se prononcer sur le résultat éventuel du
scrutin. La question se pose au ministre, la question que je vais poser est
plutôt d'ordre politique. Je vais la poser au ministre. Advenant que le
scrutin soit négatif je ne présume pas qu'il le sera
comme en 1971, nous sommes encore dans une situation non
organisée dans ce domaine. Le ministre prévoit-il, dans sa future
loi, amendant la Loi des marchés agricoles dont il nous a parlé
hier, qu'il pourrait y avoir un mécanisme d'inclus dans cette loi au
moyen duquel que ce soit le cas du porc ou une autre production
le ministère pourrait intervenir?
M. TOUPIN: Je préférais, M. le Président,
répondre à cette question quand nous déposerons le projet
de loi, parce que je n'ai pas l'intention de soumettre à la commission
parlementaire les amendements que nous avons l'intention d'apporter au projet
de loi. Nous avons des amendements qui touchent la création de plans
conjoints...
M. VINCENT: Mais vous dites que vous n'avez pas l'intention de les
soumettre à la commission parlementaire ou si vous en avez
l'intention?
M. TOUPIN: C'est-à-dire que je n'ai pas l'intention de soumettre
à cette commission...
M. VINCENT: Ah bon! aux crédits.
M. TOUPIN: ... les amendements que nous désirons apporter. Je
préférerais, avant, déposer le projet de loi en
première lecture pour que tout le monde soit mis au courant en
même temps.
M. VINCENT: Si nous laissons de côté le porc, vous avez dit
qu'il y avait de grandes productions qui n'étaient pas encore
organisées les producteurs peuvent être organisés
mais pas les productions les pommes, pommes de terre...
M. DEMERS: ... le mais? Non.
M. VINCENT: ... le maïs-gran. Est-ce qu'il y a des
prévisions d'organisation éventuelle ou de présentation de
projets de plans conjoints dans les autres productions, comme pommes, pommes de
terre, mais-grain, production maraîchère, érable?
M. TOUPIN: II y a un comité qui siège je ne
pourrais pas donner les dates exactes; peut-être que le président
pourrait les donner pour étudier la situation de la pomme de
terre, un autre, pour la pomme. Il y a un comité qui siège quant
au porc; le problème est réglé. Il y a un
comité qui étudie le mais-grain. Quant aux produits de
l'érable, je pense qu'on est en train de préparer le
comité. Ce sont des comités ad hoc qu'on crée au niveau de
la régie où toutes les parties impliquées se trouvent.
Ensemble, elles essaient de s'entendre sur les grands principes de mise en
marché dans le cadre d'un plan conjoint. Est issu de ces types de
comités le plan conjoint concernant la chair de volaille qui a
été une première fois refusé par les producteurs et
accepté par la suite au niveau d'un deuxième vote. On a pris la
même procédure pour la question du porc et on utilise les
mêmes moyens pour les autres produits. Il n'y a pas de comité pour
la production maraîchère. Il y a quelques contacts qui se font
mais c'est encore à l'état, essentiellement, de contact.
M. VINCENT: II semblerait qu'il n'est pas question d'organisation ou de
vote sur d'autres plans conjoints que celui du porc cette année.
M. TOUPIN: Peut-être pour la pomme de terre; celui du mais-grain
est celui qui est le plus avancé.
M. VINCENT: Mais cela peut plus logiquement aller à l'an
prochain.
M. TOUPIN: Oui, bien que ce soit un plus petit groupe de producteurs.
C'est un plan qui est plus facile à faire voter si les gens sentent
qu'ils ont besoin de cet outil.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Rouville.
M. OSTIGUY: J'entendais mes collègues de l'Opposition
tantôt discuter de plan conjoint sur le porc. Je m'excuse.
Peut-être que je suis en retard, mais je voudrais savoir exactement de
quelle façon sera tenu le vote pour le plan conjoint? Est-ce qu'on
s'occupe des intégrateurs? Est-ce que les intégrateurs auraient
le même droit de veto je suis en retard que le producteur
lui-même, que le cultivateur lui-même?
M. VINCENT: On peut permettre cela au député de Rouville.
Il va probablement aller consulter Papa Doc pour la raffinerie de sucre.
M. OSTIGUY: Ce sont de bonnes réponses pour vous, la raffinerie
de sucre.
M. TOUPIN: Consultant la liste des producteurs, comme le
président le disait tantôt, nous allons procéder pour le
porc de la même façon que nous avons procédé pour
les autres productions. Celui qui, en principe, et en pratique aussi, dans 99
p.c. des cas, a le droit de vote est le propriétaire du porc.
M. OSTIGUY: Et non l'intégrateur.
M. TOUPIN: Si l'intégrateur est propriétaire, c'est lui
qui a le droit de vote. Si l'intégré est propriétaire,
c'est l'intégré qui a le droit de vote.
M. OSTIGUY: Et le vote se fait à quel pourcentage?
M. VINCENT: L'intégré est le porc.
M. DEMERS: Oui. Somme toute, c'est une cochonnerie!
M. OSTIGUY: Quel est le pourcentage?
M. TOUPIN: II faut que 50 p.c. des gens plus un aient voté et de
ce nombre, que 66 2/3 p.c. soient favorables.
M. OSTIGUY: 50 p.c. des producteurs, 66 2/3 p.c.
UNE VOIX: C'est exactement la même moyenne que pour avoir son
bac.
M. OSTIGUY: C'est là qu'était ma question. La
dernière fois, quels avaient été les résultats l'an
dernier?
M. TOUPIN: Ils étaient rendus à 50 p.c, alors...
M. DEMERS: Ils n'ont pas été dépouillés.
M. TOUPIN: C'est parce que 50 p.c. de ceux qui étaient sur les
listes ne s'étaient pas prévalus de leur droit de vote.
M. OSTIGUY: Quand vous dites que 50 p.c. ne s'étaient pas
prévalus, cela veut dire des cultivateurs...
M. DEMERS: Des propriétaires de porcs.
M. OSTIGUY: Et les intégrateurs s'étaient prévalus
de leur droit de vote, si je comprends bien.
M. TOUPIN: C'est la même chose.
M. OSTIGUY: C'est-à-dire que cela dépend. Ceux qui en
avaient.
M. TOUPIN: C'est cela, on ne sait pas qui s'est prévalu de son
droit de vote parce que le bulletin n'a pas été
dépouillé. De toute façon un intégrateur n'a droit
qu'à un vote.
M. OSTIGUY: Quel que soit le nombre de porcs qu'il peut posséder,
c'est un vote.
M. TOUPIN: Dans un référendum municipal.
M. OSTIGUY: D'accord, et quel que soit le nombre de plans qu'il a.
M. DEMERS: Est-ce qu'on pourrait avoir le
nom des membres de cette régie, en plus de M. Lavigne qui est
ici?
M.TOUPIN: Le président est M. Raymond Lavigne; M. GiUes-H. Ledoux
est vice-président; MM. Paul Charette et Marcel Dubuc sont membres; M.
Gilles Préjean est à la fois membre et administrateur
général; MM. Marcel Filiatrault et Raymond Fortin sont
membres.
M.VINCENT: Est-ce que M. Yvon Fortin remplaçait M. Godbout qui
terminait son mandat?
M. TOUPIN: Son terme était...
M. VINCENT: Est-ce que son mandat était terminé?
M. TOUPIN: Oui.
M. DEMERS: Où est M. Godbout? Il travaille dans quel
ministère?
M.TOUPIN: II travaille au ministère de l'Agriculture. Il est
attaché à la section de la pomiculture, je pense.
M. VINCENT: II est à temps plein maintenant pour le
ministère de l'Agriculture et auparavant il était à temps
partiel pour la régie.
M.TOUPIN: Il était à la régie à temps
partiel.
M. VINCENT: Est-ce qu'il exploite encore son verger?
M. TOUPIN: Je ne le sais pas. Dans le temps, il l'exploitait mais il a
vendu une partie de sa ferme. Je ne l'ai pas revu depuis qu'il est parti.
M. VINCENT: Jusqu'à ce moment-là, c'était
conciliable avec ses fonctions puisqu'il n'était qu'à temps
partiel. Aujourd'hui, un fonctionnaire n'a pas le droit d'avoir un autre...
M. TOUPIN: Probablement qu'il a réglé son
problème.
M. VINCENT: C'est une question de verger.
M. DEMERS: Y en a-t-il d'autres dont le mandat est terminé?
M. VINCENT: M. Hallé est-il encore à l'emploi du
ministère de l'Agriculture et de la Colonisation ou s'il a pris sa
retraite officiellement?
M. TOUPIN: II a pris sa retraite, son mandat finissait en mai ou
juin.
M. VINCENT: Dans les autres, M. Morin est parti de la Régie des
marchés agricoles?
M. TOUPIN: Non, M. Morin est maintenant à la
Fédération des producteurs de lait industriel, où il est
secrétaire-gérant.
M. VINCENT: La Fédération des producteurs de lait
industriel du Québec. Donc, il n'est pas en congé sans solde, il
est définitivement parti.
M. TOUPIN: II a démissionné de la régie. M. DEMERS:
M. Fortin est un agronome? M. TOUPIN: M. Fortin est un horticulteur. M.
VINCENT: Un gros producteur horticole. M. TOUPIN: C'est ça.
M. DEMERS: Dans quelle région demeure-t-il?
M. TOUPIN: Dans la région du nord de Montréal,
Sainte-Dorothée.
M. DEMERS: M. Charette, vous avez dit, est encore...
Son mandat ne devait-il pas se terminer le 31 mars 1972.
M.TOUPIN: C'est-à-dire que le mandat est toujours valable tant
qu'il n'a pas été changé. Tant qu'il n'a pas
été renouvelé par arrêté en conseil.
M. VINCENT: Ils sont nommés pour dix ans.
M. TOUPIN: C'est dix ans au moins.
M. DEMERS: Si le gouvernement oublie, cela continue.
M.TOUPIN: Pour certains, c'est un maximum de dix ans mais c'est un
minimum de dix ans en droit, cela veut dire dix ans et plus.
M.VINCENT: D'après l'arrêté en conseil,
aussitôt que le mandat expire, si on n'a pas donné d'avis, cela
continue.
M. TOUPIN: C'est ça.
M. VINCENT: Au bon vouloir.
M. TOUPIN: Ce sont les termes de la loi.
M. VINCENT: II pourrait être renommé aussi. Parce qu'on
passe justement les membres de la régie, est-ce qu'on a gardé la
parité de salaire entre les régisseurs des différents
organismes du gouvernement provincial? Je m'explique. Est-ce qu'un
régisseur de l'Office du crédit agricole a le même salaire
qu'un régisseur de la Régie des marchés agricoles et le
même salaire
qu'un régisseur de l'assurance-récolte? Est-ce que les
présidents sont au même niveau?
M. TOUPIN: Evidemment, cela dépend; si vous prenez ceux
qui...
M. VINCENT: Je ne parle pas de ceux qui sont à temps partiel,
cela n'a aucun rapport.
M. DEMERS: A temps plein, ceux qui ne sont pas présidents.
M. TOUPIN: Evidemment, il y a une équivalence dans les salaires
tenant compte des critères qui prévalent au niveau de la fonction
publique ou au niveau du Conseil du trésor qui, lui , planifie
l'ensemble au niveau du gouvernement. Il y a égalité; tout au
moins, il y a équité.
M. VINCENT: Est-ce que le président de l'Office du crédit
agricole, le président de la Régie des marchés agricoles
et le président de la Régie de l'assurance-récolte sont au
même niveau au point de vue du salaire?
M. TOUPIN: Pas nécessairement le même salaire. Tout
dépend des années d'expérience, tout dépend du
statut qu'ils avaient avant, etc. Il y a bien des facteurs. Pas
nécessairement. Il y a un certain nombre de critères. Est-ce
qu'il y a un minimum d'établi pour les présidents de
régie? Je ne pense pas.
M. VINCENT: II y a deux catégories de sous-ministres à
l'heure actuelle, au sein du gouvernement. Il y a une catégorie de
sous-ministres en titre qui sont payés plus cher qu'une autre
catégorie. Mais tous les autres sous-ministres en titre sont
payés le même prix.
M. TOUPIN: Parmi les sous-ministres en titre, vous avez la même
chose. Cela dépend des années d'expérience. Par exemple,
le sous-ministre de l'Agriculture gagne moins cher que le sous-ministre d'un
autre ministère qui a dix ou quinze ans d'expérience.
M. VINCENT: Ce n'est pas nécessairement à cause de cela
parce qu'à ce moment-là, Pierre Goyette aux Finances a moins
d'expérience que le sous-ministre de l'Agriculture à l'heure
actuelle. Je suis certain que c'est un des sous-ministres les mieux
payés avec le sous-ministre de l'Education. Je ne pense pas que ce soit
basé là-dessus.
M. TOUPIN: II y a un certain nombre de critères qui
déterminent l'augmentation et la rémunération.
M. VINCENT: Je pense qu'il y a deux catégories de sous-ministres
à l'heure actuelle. Il y a quelques gros ministères comme
l'Education...
M. TOUPIN: Non. Il y a les sous-ministres en titre et il y a les
sous-ministres associés.
M. VINCENT: Non. On parle seulement des sous-ministres en titre.
M. TOUPIN: II n'y a pas de catégorie de sous-ministres à
ma mémoire. Je ne pense pas qu'on ait discuté, à quelque
moment que ce soit, des niveaux de sous-ministres. Tous les sous-ministres au
niveau du gouvernement sont...
M. VINCENT: Quel est le salaire, d'abord, du sous-ministre de
l'Agriculture et de la Colonisation?
M. TOUPIN: Je peux le donner, c'est $27,500. Mais il pourrait avoir
théoriquement jusqu'à $33,000 ou $34,000.
M. VINCENT: Les autres sous-ministres, par exemple, comme le
sous-ministre de l'Education?
M. TOUPIN: Ils sont payés plus cher.
M. VINCENT: Ils sont payés plus cher, non pas à cause de
leurs années d'expérience?
M. TOUPIN: Un certain nombre...
M. VINCENT: Un certain nombre, mais on peut aussi bien nommer un
sous-ministre de l'Education demain matin, qui n'a jamais travaillé au
gouvernement et il va être payé le même salaire que le
sous-ministre actuel.
M. TOUPIN: Pas nécessairement.
M. VINCENT: II n'y a pas de critère. C'est fixé par le
lieutenant-gouverneur en conseil.
M. TOUPIN: C'est fixé par le lieutenant-gouveneur en conseil,
mais il y a des échelles maximales et il y a un certain nombre de...
M. VINCENT: Maintenant, on parle de la Régie des marchés
agricoles; quel est le salaire du président de la Régie des
marchés agricoles?
M. TOUPIN: $27,500.
M. VINCENT: Celui du président de l'Office du crédit
agricole?
M. TOUPIN: $27,500 lui aussi.
M. VINCENT: Et le président de la Régie de
l'assurance-récolte?
M. TOUPIN: $27,500 aussi.
M. VINCENT: A ce moment-là, cela s'est conservé. Les
vice-présidents?
M. TOUPIN: Est-ce qu'on a les salaires des vice-présidents? Je
sais qu'on a révisé cela l'an dernier, mais...
M. VINCENT: Ce n'est pas tellement pour avoir le détail du
salaire, mais pour garder une parité surtout dans les trois
régies. Elles semblent toutes égales.
M. TOUPIN: Pour le vice-président de la Régie des
marchés, $24,000; le vice-président de l'Office du crédit
agricole, $24,000; même chose pour le vice-président de la
Régie de l'assurance-récolte.
M. VINCENT: C'est pas mal la même chose. Pour autant qu'on garde
la parité, je me rappelle que cela avait provoqué une vive
discussion; on avait dans une régie des salaires moins
élevés que dans l'autre. C'est simplement pour garder le principe
de la parité, surtout dans les trois régies qui nous concernent
tout particulièrement. Maintenant, on arrive, en ce qui concerne la
Régie des marchés agricoles, au régime
d'assurance-garantie pour les produits laitiers, ce qui est une garantie de
paiement aux fournisseurs de lait. Est-ce qu'il y a eu au cours de
l'année, dans le rapport annuel de l'an passé, on l'a eu,
des...
M. BELAND: Deux petites avaries.
M. DEMERS: Est-ce qu'il y a eu des montants perçus?
M. TOUPIN: Maria et Caplan, deux petites sociétés
coopératives.
M. DEMERS: Mais si on posait la question d'une façon
générale, avant, en vertu de ce régime, combien a
été perçu par la régie? Après ça,
vous nous parlerez de vos "bad lucks".
M. TOUPIN: En passant, le rapport annuel sera déposé d'ici
une quinzaine en Chambre, vous allez avoir tous ces renseignements
là-dedans.
M. VINCENT: Ceux que vous avez là, c'est pour l'année
terminée le 31 mars 1973?
M. TOUPIN: Ce sont ceux-là que j'ai ici.
M. VINCENT: Ce sont ceux du 31 mars 1973 que vous avez? Est-ce que le
rapport annuel qui va être déposé va être le rapport
annuel pour l'année terminée le 31 mars 1973? Il faudrait que la
régie donne ses trucs à toutes les autres régies, aux
autres offices et ministères. Parce que ça ne fait pas longtemps
que le 31 mars est passé.
M. TOUPIN: On a commencé par la Régie des
marchés.
M. VINCENT: Elle a toujours été assez vite dans le
dépôt de son rapport. D'autres ministères et d'autres
organismes retardent un an.
M. TOUPIN: C'est terriblement complexe au niveau des rapports,
peut-être pas au niveau des fonctions.
M. VINCENT: C'est peut-être mieux suivi.
M. TOUPIN: Nous avons émis au 1er avril 1972 donc effectif
jusqu'au 1er avril 1973 156 polices, on en a annulé 23 au cours
de l'année, donc par consolidation.
M. VINCENT: Les consolidations et fusions.
M. TOUPIN: C'est ça, il en est resté 133 au 31 mars 1973.
Quant aux encaissements de primes, il y en a eu pour $153,896, je vous fais
grâce des cents. Dans le cas d'abandon d'affaires, on les remet, au
prorata du nombre de mois écoulés, on en a remis pour $2,700, ce
qui nous fait un encaissement net de $151,200. On assure pour $93 millions de
valeur en lait, payable aux producteurs. Ce qui veut dire que ça couvre
les payes de trois mois.
M. VINCENT: II s'est payé combien?
M. TOUPIN: II s'est payé cette année, en dommages,
réclamations payées sur faillites, directement aux producteurs,
pour $41,346.91, soit les producteurs des deux usines de Maria et Caplan, les
deux petites usines de...
M. VINCENT: II y a eu un surplus de plus de $100,000?
M. TOUPIN: Nous avons actuellement un solde disponible au 31 mars
de...
M. VINCENT: Avec les soldes accumulés.
M. TOUPIN: Avec les soldes accumulés, $370,000.
M. DEMERS: Cet argent-là est en fiducie. M. VINCENT: ... est
gardé en réserve.
M. TOUPIN: C'est déposé à la Caisse de
dépôt et placement du Québec et on le sort au fur et
à mesure qu'on a des paiements à faire.
M. VINCENT: Est-ce que le ministre des Finances...
M. TOUPIN: On doit là-dessus encore $40,000 au ministre des
Finances, parce que, si vous vous souvenez, au début, les
premières années, on a eu une assez grosse faillite sur les
bras.
M. VINCENT: Est-ce qu'il y a eu un mon-
tant fixé pour atteindre un niveau, pour baisser les primes ou si
on continue avec les primes comme elles sont fixées, encore pour un
certain temps?
M. TOUPIN: La question ne se pose pas encore, mais elle est à la
veille de se poser.
M. VINCENT: Oui, parce que si on a un autre surplus de $150,000 cette
année, ça veut dire qu'on va atteindre le demi-million.
M. TOUPIN: Par ailleurs, il faut tout de même penser qu'avec le
nombre de consolidations qu'il y a eues jusqu'à présent, celles
qui pourraient avoir lieu à l'avenir pourraient être beaucoup plus
retentissantes. Disons qu'il y a une bonne marge à prévoir de ce
côté-là.
M. VINCENT: Est-ce que la Régie des marchés ou le
ministère a étudié la possibilité en se servant de
cet exemple d'étendre le régime de garanties à d'autres
productions?
M. TOUPIN: II est aussi présentement en vigueur d'une certaine
façon; dans le cas de la tomate, si vous vous souvenez, on fait
déposer en obligations la valeur des achats. Maintenant, c'est le seul
autre cas où actuellement il y a une garantie-cautionnement des
paiements aux producteurs. Il n'est pas si simple que ça. Ce qui rend le
système plus simple dans le lait c'est qu'il y a une paye qui se fait
à tous les quinze jours et que c'est un...
M. VINCENT: C'est plus contrôlé.
M. TOUPIN: ...un flot journalier de produits. Or, très peu
nombreux sont les produits où vous avez ce genre de flot. C'est ce qu'on
appelle du "batch system" c'est deux ventes par année.
M.VINCENT: Est-ce qu'on a constaté au cours des dernières
années qu'il y a eu des pertes considérables chez les
agriculteurs sous forme de faillites dans des abattoirs, soit pour le porc, le
veau ou le boeuf, ou de faillites dans des conserveries? On a parlé des
tomates, est-ce qu'il y a eu des pertes?
M. TOUPIN: Je l'ignore. Je pense qu'on ne tient pas de données
là-dessus. Je crois que le secteur qui a été le plus
éprouvé, tout compte fait, c'est celui des producteurs, ce sont
les producteurs d'oeufs. Ce secteur a été éprouvé
à cause de la montée des prix.
M. VINCENT: Mais non pas pour cause de faillites mais de mévente
du produit.
M. TOUPIN: On n'a pas tellement de données là-dessus.
M. DEMERS: Quel contrôle la régie exerce- t-elle sur le
fonctionnement de ces entreprises? Dans l'affaire de Maria, par exemple, est-ce
que vous aviez prévu que cela s'en venait, les rapports qui vous
arrivent?
M. TOUPIN: Oui, on sent venir le danger. Mais, on est aux prises avec un
problème. Si on avise les producteurs qu'ils ne sont plus garantis, on
précipite la faillite. Jusqu'à la dernière minute on a
toujours espoir et ça ne nous coûte pas plus cher. Autrement dit,
on suit toutes les comptabilités. On demande, le dépôt de
toutes les comptabilités, cela en fait à peu près 150,
tous les bilans.
M. DEMERS: Vous recevez les bilans.
M. TOUPIN: J'ai un analyste financier qui classe ça, 1, 2, 3, 4;
3, c'est presque dangereux; 4, c'est dangereux. Alors à 4, dangereux,
cela veut dire que les inspecteurs surveillent toutes les payes et ils vont
dire au producteur: Ecoutez, n'allez pas cacher les chèques sous les
matelas, présentez-les. On a ce genre d'opération.
M. VINCENT: Est-ce que cela se cache encore, des chèques?
M. TOUPIN: II y en a beaucoup qui ne les encaissent pas tout de suite;
on en retrace, nous, on paie pour jusqu'à 90 jours mais il reste qu'on
en retrace parfois des plus vieux que ça.
M. VINCENT: En parlant de régime de garanties, est-ce que c'est
la Régie des marchés agricoles qui administre le fonds
spécial qui avait été créé pour garantir la
qualité des ventes de fromage à l'extérieur ou si c'est
administré par le ministère? Est-ce que ça fonctionne
encore ce service?
M. TOUPIN: Par le ministère. Je pense que oui.
M. VINCENT: II y a une contribution annuelle du ministère de X
ou...
M. TOUPIN: Qui varie suivant les fromages disqualifiés ou qui ont
été perdus dans le transit ou quelque chose comme ça, lors
des livraisons à l'étranger.
M. VINCENT: Donc, cela existe encore? M. TOUPIN: Cela existe encore.
M. VINCENT: En ce qui concerne la Régie des marchés
agricoles, est-ce que le comité consultatif fonctionne à l'heure
actuelle?
M. TOUPIN: II y a un comité consultatif de 19 membres, je pense.
Ils ont eu une réunion récemment, il y a environ un mois; ce
comité agit comme réceptacle, si vous voulez, comme
poste de réception de tous les rapports préliminaires
provenant des comités autres que ceux qui relèvent des plans
conjoints.
M. VINCENT: Qui est président du comité consultatif?
M. TOUPIN: C'est Peter Nadeau, de Vermette inc.
M. VINCENT: Est-ce qu'on a la liste des membres du comité
consultatif?
M. DEMERS: Quelles ont été leurs activités durant
l'année?
M. TOUPIN: Vous l'aurez dans le rapport annuel. Etes-vous assez patient
pour attendre jusque là?
M. DEMERS: Nous serons mal placés pour poser des questions.
M. TOUPIN: D'accord. Je dois avoir cela dans quelque appendice. Peter
Nadeau, Benoit Beauregard, Réginald Coutu,...
M. VINCENT: M. Coutu est responsable des porcs?
M. TOUPIN: C'est cela.
M. VINCENT: M. Benoît Beauregard, c'est pour le poulet?
M. TOUPIN: Paul Couture...
M. VINCENT: Paul Couture, c'est le président de l'UPA.
M. TOUPIN: C'est cela. André Germain, président de
l'Association des pomiculteurs du Québec.
M.VINCENT: De Rouville?
M. TOUPIN: De Mont-Saint-Hilaire.
M. OSTIGUY: André Germain? M. VINCENT: Non. Il est membre...
M. TOUPIN: II ne l'est plus, mais peut-être qu'il l'était
à l'époque. Je vous cite les noms qui restent sur
l'arrêté en conseil.
MM. Jean-Jacques Jasmin, qui était anciennement
secrétaire-gérant de l'Association des jardiniers
maraîchers de Montréal, qui est présentement employé
du fédéral à la ferme de Saint-Jean. Il y a certains noms,
ici, à changer: Jean-Marc Kirouac, secrétaire
général, Roger Landry, président de la
Fédération des producteurs de chair et volaille; Ovila Lebel,
président de Fedco, Michel Lejeune, qui était président,
dans le temps, de l'Association des consommateurs du Canada, section de
Québec (je ne sais pas s'il a été réélu ou
non); Raymond Lord, du ministère des Terres et Forêts,
fonctionnaire; Walter Lou, qui est directeur du service technique au bureau du
Conseil de l'industrie laitière du Québec; Ferdinand Ouellet,
directeur du département de l'économie rurale à Laval,
Roland Pigeon, Coopérative fédérée; Jean-Marie
Robillard, du ministère de l'Industrie et du Commerce; Léonard
Roy, du Conseil d'alimentation; Pierre Saint-Martin, qui est le
président de la Fédération des producteurs de lait
industriel; il y a Paul-A. Tardif, qui doit être changé, qui
était président, à l'époque, de la
Fédération des producteurs de lait du Québec, qui a
été remplacé par Marcel Mailloux, mais il n'a pas encore
été remplacé par arrêté en conseil. Ce sont
là les membres. René Monet, qui est à la régie,
agit comme secrétaire.
M. DEMERS: M. le Président, est-ce que l'on pourrait savoir quels
sont les honoraires d'assistance qui sont payés par jeton de
présence?
M. TOUPIN: $50 par jour, $35 pour une demi-journée plus les frais
de déplacement.
M. DEMERS: Est-ce qu'ils ont siégé un peu dans
l'année?
M. TOUPIN: Ce comité a siégé une seule fois en
72/73.
Nous travaillons, en passant, surtout par les sous-comités
où les intérêts sont moins disparates, où il se fait
du travail, disons, plus en profondeur, parce que les gens connaissent un
domaine spécifique. Autrement dit, le sous-comité qui s'occupe
des oeufs va faire faire un travail, énormément plus
poussé et il va réellement entrer dans le vif des
problèmes plutôt qu'un comité consultatif de cette grande
nature. Et cela explique peut-être l'espacement, depuis un certain nombre
d'années, des réunions du groupe en question.
M. DEMERS: Est-ce que, M. le Président, on pourrait avoir des
informations au sujet de l'opération Fedco?
M. VINCENT: Est-ce que l'on pourrait nous brosser un tableau de la
situation, maintenant?
M. DEMERS: Faire un résumé succinct et précis,
autant que possible. Cela s'oriente vers quoi? Est-ce que cela va bien ou moins
bien?
M. TOUPIN: Je pense que Fedco fait assez de manchettes de journaux pour
que chacun ait une idée là-dessus. L'opération
s'améliore, il se fait des progrès de mois en mois. Est-ce que
les progrès sont assez accélérés pour que l'on
couvre tous les problèmes? Je pense que ce n'est pas encore le cas. Il
demeure des problèmes.
Il y a un problème de discipline.
M. DEMERS: Le principal problème, quel est-il?
M. TOUPIN: II y a un problème de discipline qui nous vient du
manque de pouvoirs dans le commerce interprovincial. Disons que le
problème de discipline vient de là. Comme vous le savez, on est
sous une injonction, on a perdu des causes. Nous sommes en cour Suprême
par référé, mais on en a perdu en cour Supérieure
du Québec, de sorte que l'on a les mains un peu attachées.
L'espoir était le suivant: C'est que, suite à l'entente
nationale, la discipline qui manque à Fedco, ou aux pouvoirs de Fedco
dans la province, de discipliner la production d'oeufs et le commerce des oeufs
au Québec, le complément de ces pouvoirs viendrait de l'entente
nationale. L'entente nationale a été signée, l'agence est
en fonction, les membres sont désignés officiellement et ils ont
déjà élaboré un certain nombre de
règlements, dont trois règlements qui sont absolument essentiels
pour le fonctionnement de l'agence, à savoir un règlement
concernant les quotas qui prend soin de la partie interprovinciale des quotas,
un règlement concernant les prélevés qui leur fournira du
financement pour assainir le marché, mais sur une base nationale cette
fois-là, et aussi un règlement sur les prix ou sur le
système de formation de prix sur une base interprovinciale,
c'est-à-dire un système de prix indicatifs.
Tout cela, on l'attend. Je ne peux pas dire à quelle date. Nous
ne sommes pas membres de l'agence.
M. DEMERS: La réglementation, M. le Président, est-ce
qu'elle est appliquée ou bien si n'importe qui peut vendre ses oeufs
à n'importe qui?
M. TOUPIN: Là-dessus, messieurs, vous allez comprendre que l'on
attendait de savoir exactement comment l'agence nationale s'alignerait ou si
tout le monde reprendrait le sillon.
Nous sommes actuellement, nos procureurs sont en cour aujourd'hui ou le
seront incesamment, avec des causes contre les distributeurs du Québec
et aussi contre des producteurs. Nous allons, si vous voulez, tenter de ramener
l'ordre dans tout le système.
M. DEMERS: Est-ce qu'il y a une police, effectivement, qui
contrôle ça ou bien si c'est laissé au hasard? Il me semble
que, si je regarde dans la région, chez nous, les oeufs sont vendus
à peu près comme on veut les vendre, au prix qu'on veut, sans
contrôle. Je ne veux pas faire de reproche à ce sujet, mais...
M. TOUPIN: Vous savez, il faut tout de même se dire, depuis deux
ou trois mois, Fedco ramasse, si vous voulez, des surplus de marché,
bien que Québec n'en ait pas, mais en tout cas, elle est obligée
pour maintenir des niveaux de prix, d'accumuler des oeufs, de bons oeufs et de
les envoyer au décoquillage. A ce moment-là, ces oeufs-là,
évidemment, coûtent quelque chose, la différence doit
être payée par les producteurs. Une certaine charge sur la paie de
la quinzaine, qui peut aller jusqu'à $0.04 ou $0.05 la douzaine, est
défrayée par les gens qui font affaires avec Fedco et qui devrait
être payable par tous les autres aussi; un bon matin, ils vont se faire
rejoindre. Pour le moment, vous allez comprendre que c'est un système
qui encourage un peu le marché noir; c'est-à-dire que le gars qui
passe à côté, fait $0.05, plus ce qu'il ne paie pas pour
les frais d'exploitation de Fedco. Alors, même si tous les gens sont
favorables à Fedco, c'est à la condition que les autres paient.
Autrement dit, c'est là que le manque de discipline fait que Fedco
s'autodétruit un peu, en créant, en parallèle, un
marché noir qui est assez lucratif pour ceux qui passent à
côté.
M. BELAND: Est-ce qu'il y a beaucoup d'oeufs qui proviennent de
l'extérieur, comme entre autres, il en venait beaucoup de...
M. TOUPIN: On en a toujours à peu près,
présentement, 50 p.c. Cela a toujours été, disons, depuis
dix ans, avant Fedco, après Fedco, depuis Fedco.
M. BELAND: Oui, mais il n'y a pas eu d'amélioration, il y a, par
exemple, trois ans, deux ans, quelque chose comme ça?
M. TOUPIN: Pas tellement. Il y a eu même une baisse depuis les
prix de détresse qui ont existé pendant les 18 mois, avant les
récents mois. Il y a eu baisse de la production, l'an dernier de l'ordre
de 14 p.c.
M. DEMERS: Quelle a été la moyenne de profit, à la
douzaine, pour l'année? Est-ce que vous avez? Je comprends qu'il y a des
variantes.
M. TOUPIN: Des profits aux producteurs? M. DEMERS : Oui, est-ce qu'il y
en a?
M. TOUPIN: II ne doit pas en être resté gros en 1972.
M. DEMERS: Non. Le coût de production pour une douzaine d'oeufs,
c'est de $0.28 ou $0.30?
M. TOUPIN : En Ontario, avant la hausse des fameux coûts
d'alimentation, de moulées, on comptait environ $0.33, mais on dit que
cela a remonté de $0.05 ou $0.06. Alors, ça fait certainement
$0.39 en Ontario et au Québec, ici, on prétend que c'est $0.02 de
plus ou $0.03 de plus. Je le dis, c'est une prétention, ce ne sont pas
des chiffres prouvés.
M. DEMERS: Le producteur reçoit combien
de la vente de ses oeufs, en passant par l'agence?
M. TOUPIN : Présentement, il reçoit un bon prix. Je n'ai
pas de feuilles récentes, mais il reçoit au-dessus de $0.41.
M. VINCENT: Quel est le nombre de producteurs d'oeufs
présentement au Québec? D'après le dernier rapport, parce
que nous avons le rapport de 71/72 ici de la Régie des marchés
agricoles. Il y avait, en 1970, 2,150 producteurs d'oeufs au Québec. En
1971, il y en avait 903.
M. TOUPIN: M. Lussier avait justement les prix ici, le 19 mars, ils ont
été payés $0.43 la douzaine en moyenne, prix moyen
à la ferme.
M. VINCENT: Payés aux producteurs.
M. TOUPIN: Pour la semaine. La semaine précédente,
c'était $0.4277, l'autre avant, $0.3959.
M. DEMERS: Cela, quelle que soit la catégorie.
M. TOUPIN: C'est le prix moyen.
M. DEMERS: M. le Président, pourrions-nous avoir, comme
l'année passée, le bilan de Fedco?
M. TOUPIN: Ils l'ont déposé à leur assemblée
annuelle, je pense que c'est un document public. Vous pouvez vous procurer ce
document, parce que la Fédération des producteurs d'oeufs du
Québec, tous les ans, à son assemblée
générale, est obligée de déposer le bilan de ses
opérations. Alors, vous pouvez vous le procurer n'importe quand.
M. DEMERS: Y aurait-il moyen que nous obtenions par le ministère
je ne peux pas l'avoir avant que la fédération le
dépose c'est évident que nemo dat quod non habet, vous ne
pouvez pas nous donner ce que vous n'avez pas? Mais lorsque vous l'aurez,
est-ce qu'il y aura moyen...
M. TOUPIN: Dès que l'assemblée générale
l'aura approuvé, je n'ai pas d'inconvénient à le
déposer.
M. VINCENT: Maintenant, en ce qui concerne le financement, il y avait
quand même...
M. TOUPIN: C'est 1,367 producteurs. Quelqu'un m'a demandé
ça, tout à l'heure.
M. VINCENT: C'est 1,337 producteurs. M. TOUPIN: Non, 1,367
producteurs...
M. VINCENT: Maintenant, du côté du financement, je pense
que Fedco devait déposer chaque année au ministère de
l'Agriculture, à cause des garanties d'emprunt qu'on avait
données en 1970, au mois de juillet, un rapport financier...
M. TOUPIN : Mensuel ou bimensuel.
M. VINCENT: Elle le fait?
M. TOUPIN: Oui. Régulièrement.
M. VINCENT: On avait avancé $500,000 à ce moment. Ce
montant est réduit à...
M. TOUPIN: La loi, évidemment, permettait une garantie d'emprunt
à une banque ou à une caisse populaire jusqu'à concurrence
de $500,000. Effectivement, la fédération a emprunté
$500,000 et je ne sais pas où cela est rendu, mais je pense que les
sommes dues jusqu'à maintenant sont de $269,000 au 23 mars 1973.
M. DEMERS: Ce n'est pas si mal.
M. VINCENT: Est-ce que la situation se replace du côté
financier? Je parle de la paie aux producteurs.
M. TOUPIN: Le président de la régie a soulevé
tantôt...
M. DEMERS: Ils reçoivent leurs payes
régulièrement.
M. TOUPIN: Assez régulièrement mais là-dessus il y
a encore aussi certains problèmes. C'est toujours le système de
"pool" et de péréquation qui crée des problèmes. On
doit toujours attendre quinze jours. On fait une paye et on retient sur une
paye un montant pour faire le "pool" de la paye suivante, etc., de sorte que
les producteurs qui font affaires avec la fédération ont toujours
en réserve, si on peut appeler cela ainsi, à la
fédération une certaine somme d'argent en vue d'assurer le
fonctionnement normal du "pool". C'est le problème de ces productions.
Cela se fait de façon beaucoup plus rationnelle, mathématiquement
parlant, pour le lait, par exemple, où on peut presque "pooler" par
avance quand on connaît l'utilisation qu'on fait du lait en classe 1, en
classe 2, en classe 3.
M. BELAND: Est-ce qu'il y a eu ouverture d'une part ou d'autre part,
fermeture d'autres postes de classification d'oeufs?
M. TOUPIN: Il y a le poste mauricien qui a fait faillite, pour employer
le terme. Il y en a un autre qui est en difficultés, qui appartient
à une coopérative, dans la région du Lac-Saint-Jean.
M. DEMERS: Ou est situé le poste mauricien?
M. TOUPIN: Dans le parc industriel du Cap-de-la-Madeleine.
M. BELAND: II en resterait donc combien, exactement?
M. TOUPIN: Celui du Lac-Saint-Jean fonctionne encore. Le problème
est qu'il y a tellement de producteurs qui ont fait faillite.
M. DEMERS: Contrôlé par qui? Une entreprise
privée?
M. TOUPIN: Par une compagnie de producteurs.
M. DEMERS: ... Labrecque...
M. TOUPIN: Labrecque était propriétaire et avait une
partie des actions dans le poste. Il faudrait s'adresser plutôt à
la compagnie que s'adresser ici.
M. BELAND: Est-ce que vous avez certains barèmes, comme par
exemple, un minimum de débits pour garder un poste en activité ou
pour décider si tel poste doit être absorbé par un autre,
etc.?
M. TOUPIN: Ce sont des entreprises privées sous contrat avec
Fedco; alors...
M. BELAND: Ah bon!
M. TOUPIN : ... nous ignorons si elles ont des débits. Elles ont
une échelle de prix qui varie selon les volumes transigés...
M. BELAND: Oui.
M. TOUPIN: ... à l'intérieur de leur convention,
présentement. Seulement leur convention, comme vous le savez, est
négociée par une association accréditée de ces
postes.
M. BELAND: Oui. Est-ce que, par exemple, la régie contrôle
les postes de classement qui existent, à savoir qu'ils ne doivent pas
demander plus de X cents la douzaine? Est-ce qu'il y a un genre de
contrôle?
M. TOUPIN: Ce sont des tarifs négociés et, advenant qu'ils
ne s'entendent pas en négocia- tion, comme c'est le cas
présentement, il est possible qu'on ait une demande d'arbitrage. Il y a
toujours une possibilité d'arbitrage chaque fois qu'il y a conflit au
niveau des demandes et des offres de prix et là, c'est le niveau de prix
de services à forfait. Ces entreprises rendent des services à
forfait à Fedco.
M. BELAND: D'accord.
M. TOUPIN: La valeur de ces services à forfait se négocie
annuellement. C'est une clause qui peut être ouverte annuellement. On ne
l'avait pas fait depuis le début, on le fait cette année.
M. BELAND: A ce moment, je présume que Fedco se garde une
réserve, encore là, de X dizième de cent en sus pour
administration pour elle-même.
M. TOUPIN: La loi prévoit des prélevés
séparés, quand même, pour l'administration.
M. BELAND: Oui. Je suis d'accord. Malgré qu'il peut y avoir un
jeu.
M. VINCENT: Est-ce que je pourrais demander au président de la
Régie des marchés, d'après les statistiques qu'il a dans
son rapport 72/73...
M. TOUPIN: Le beau est celui de l'an dernier.
M. VINCENT: Quelle était la réception totale du lait pour
l'année 1972?
M. TOUPIN: Je m'excuse. C'est toujours la dernière feuille.
M. VINCENT: C'est cela, c'est le tableau 15 dans le dernier rapport.
C'est pour le lait industriel.
M. TOUPIN: Ce sont 4,972 producteurs. Je répète des
chiffres que je vous donnais ce matin. Ils ont livré 1,653,053,000
livres de lait...
M. VINCENT: Non, c'est la nature, mais je vais le prendre quand
même.
M. TOUPIN: ... pour $103,281,000.
M. VINCENT: Un moment, M. le Président, je n'avais pas la bonne
page. En 1972, vous dites 1 milliard...
M. TOUPIN: ... 653 millions... M. VINCENT: Oui. M. TOUPIN: ... 053 mille
M. VINCENT: Oui.
M. TOUPIN: ... 309 en tout cas... M. VINCENT: 309.
M. TOUPIN: ... pour $103,281,000, disons, pour...
M. VINCENT: Pour combien de producteurs?
M. TOUPIN: Pour 4,972.
M. VINCENT: Pour 4,972, alors si on prend le secteur du lait
industriel...
M. TOUPIN: Dans le secteur industriel, je corrige justement un
chiffre...
M. VINCENT: ... dans le secteur...
M. TOUPIN: ... que je donnais ce matin...
M. VINCENT: Oui.
M. TOUPIN: On vous a donné 26,000, ce matin; je le citais de
mémoire, j'ai le chiffre exact ici, c'est 29,131 producteurs de lait
industriel.
M. VINCENT: Cest 29,131. Quel était... M. TOUPIN: Pour
4,487,616,000. M. VINCENT: Pour 4,487,616,000.
M. TOUPIN: Pour 4,487,616,000, pour un montant de $208,239,442.
M. VINCENT: Si nous prenons le mois de décembre...
M. TOUPIN: Cela ne comprend pas les producteurs de crème.
M. VINCENT: Non, mais regardez ici, M. le Président, en 1970 une
réception totale de lait dans le secteur du lait industriel, nous avions
4,089,000,000, en 1971, on avait 4,089,000,000 et là, on arrivera
à 1972 avec 4,487,000,000 de livres de lait. Donc...
M. TOUPIN: OU lisez-vous cela? M. VINCENT: A la page 43.
M. TOUPIN: II y a eu augmentation l'an dernier et...
M. VINCENT: Non, mais il faut prétendre qu'il y a eu, comme nous
le lisions récemment, une diminution dans la production laitière
au Québec de 2 p.c.
M. DEMERS: On dit qu'il y a eu... M. TOUPIN: Cette année en
1972.
M. DEMERS: Quand nous disons, l'an dernier...
M. TOUPIN: Oui, cela dépend de l'année que vous utilisez,
cela peut être de août à août et l'autre peut
être de décembre à décembre.
M. VINCENT: Non, mais là vous utilisez de janvier,
février, vous utilisez l'année complète.
M. TOUPIN: Ce n'est pas moi qui les compile, j'espère qu'ils vous
le disent ici, autrement ne nous faisons pas prendre.
M. VINCENT: C'est pour cela que, de août à juillet, si vous
le voulez, dans un cas, l'autre de décembre à décembre,
mais si vous regardez à la page 43, vous avez pour l'année 1971
de janvier à décembre. Nous avons la production, la
réception totale pour chacun des mois, pour un total, à la fin de
l'année 1971, comprenant de janvier à décembre de
4,089,000,000, pour 1970, 4,089,000,000.
M. TOUPIN: C'est cela.
M. VINCENT: Les chiffres que le président nous a donnés
étaient également pour les mois de janvier à
décembre?
M. TOUPIN: J'espère. Il faudrait que je vérifie.
M. VINCENT: De 4,087,000,000?
M. TOUPIN: Ce n'est pas inscrit ici, mais cela devrait être...
M. VINCENT: Quatre...
M. TOUPIN: Oui, 4 milliards, ce doivent être les conversions de
crème. Cela ne veut pas dire qu'au niveau total de la production de
livres de gras il y a une aussi forte différence que cela. Il faudrait
en plus avoir les producteurs de crème.
M. VINCENT: Oui, mais si vous avez le tableau: Réception totale
de lait. A ce moment-là, c'est la réception totale de lait. On
parle des producteurs de crème à la page 43.
M. TOUPIN: Aussi.
M. VINCENT: Oui.
M. TOUPIN: En tout cas, je ne...
M. VINCENT: Dans les statistiques plus fraîches, est-ce qu'on
pourrait avoir le mois de décembre 1972?
M. TOUPIN: Chose certaine, c'était moins que
décembre...
Janvier 1973 est pas mal plus bas que janvier 1972.
En février 1973, 29 p.c. plus bas que février 1972.
M. VINCENT: Quand on parle de 2 p.c. de diminution, ce peuvent
être les statistiques d'avril à mars. Décembre 1972?
M. TOUPIN: Par opposition à $198,500.000.
M. VINCENT: Ce serait $182 millions?
M. TOUPIN: $182,500,000 par opposition à $198,500,000. En
novembre, une très forte diminution: 207.6 par rapport à 243.
M. VINCENT: Et octobre?
M. TOUPIN: Octobre, 341 par rapport à 364.
M. VINCENT: Septembre?
M. TOUPIN: Septembre, c'était plus élevé.
M. VINCENT: De combien?
M. TOUPIN: Là, on commence à être plus
élevé. Une quizaine de millions.
M. VINCENT: Août?
M. TOUPIN: Plus élevé d'une quinzaine de millions.
Juillet, d'une vingtaine de millions.
M. VINCENT: Est-ce que ce tableau, on va l'avoir dans le prochain
rapport de la régie comme on l'a eu?
M. TOUPIN: Oui. Là on vous donne les chiffres, je ne sais pas si
ce sont les mêmes.
M. VINCENT: De janvier à décembre, et vous arrivez au
total de $4,400,000. Probablement que, quand on parle d'une diminution de 2
p.c, on parle du 1er avril au 31 mars.
M. TOUPIN: L'année laitière telle qu'elle est
spécifiée par la Commission canadienne du lait.
M. VINCENT: Ce tableau, je vais l'avoir dans quinze jours.
M. TOUPIN: Oui.
M. VINCENT: On ne le demandera pas si on l'a dans quinze jours. On
continue la mise en marché. On a accordé, dans la mise en
marché, une subvention de $30,000 à l'Association des fabricants
de cidre du Québec en vue d'une campagne de promotion.
M. TOUPIN : Ce n'est pas chez nous.
M. VINCENT: Non, mais on brasse cela tout ensemble. $30,000 ont
été accordés à l'Association des fabricants de
cidre de Québec en vue d'une campagne de promotion. Combien de
subventions et pour quels montants des subventions ont-elles été
consenties pour la fabrication, la commercialisation et la mise en
marché du cidre? Est-ce qu'il y a eu d'autres subventions?
M. TOUPIN: Je ne pense pas. En ce qui concerne la fabrication, je ne
crois pas que le ministère ait contribué sous quelque forme que
ce soit. Sur l'implantation industrielle on s'est servi plutôt des
politiques du ministère de l'Industrie et du Commerce à ce
chapitre.
M. DEMERS: Au point de vue technique, comment est-ce que s'est faite
cette promotion?
M. TOUPIN: Je pense que c'est la seule aide que le ministère a
apportée, la promotion de la vente du cidre.
M. DEMERS: Vous n'en avez pas donné à d'autres
associations de transformation.
M. TOUPIN: C'est l'association des...
M. DEMERS: II n'y a pas eu d'associations de transformation autres que
le cidre qui ont reçu des subventions?
M. TOUPIN: Dans d'autres productions.
M. DEMERS: Dans d'autres productions, il y en a?
M. TOUPIN: Oui. On a participé à une campagne de promotion
de la vente de la salade. On a participé également à une
campagne de promotion pour la pomme à atmosphère
contrôlée.
M. DEMERS: Cela a été un montant de combien pour la
laitue?
M. TOUPIN: La laitue, ç'a été de $5,000 et les
pommes AC, c'était $10,000, je pense, si ma mémoire est
fidèle.
M. VINCENT: Est-ce que le ministère a un programme complet de
promotion des produits agricoles...
M. TOUPIN: Oui.
M. VINCENT: On peut nous dire: II y a $150,000, il y a $200,000 qui
seront payés en subventions...
M. TOUPIN: II faudrait regarder dans le programme les montants qu'on a
prévus et les différents...
M. DEMERS: Est-ce qu'il y a un montant prévu pour 73/74?
M. TOUPIN : Je pense que c'est un montant de $150,000, qui est
prévu dans le budget 72/73.
M. DEMERS: Quel agent de publicité a fait la promotion du
cidre?
M. TOUPIN: C'est l'association. La subvention a été
versée à l'association, quant à nous et c'est
l'association qui a choisi son agence de publicité. Je ne sais pas avec
quelle agence elle a fait affaires. Peut-être aurons-nous des
précisions là-dessus. Il faudrait communiquer avec l'association.
Ce que nous avons fait, c'est qu'avant de donner la subvention, nous nous
sommes assurés que le programme valait la peine d'être mis de
l'avant.
M. DEMERS: Est-ce que le ministère de l'Agriculture est satisfait
de la vente du cidre?
M. TOUPIN: En général, oui. Je pense que, comme dans tous
les marchés, c'est un produit nouveau. Il y a eu une demande au
départ qui était plutôt une demande un peu trop rapide.
M. DEMERS: Pour savoir ce que c'était.
M. TOUPIN: Là on a atteint une stabilisation et il est possible
qu'on ait des creux et des hauts. Evidemment, le problème que cela nous
pose et que cela pose à l'ensemble des producteurs, c'est qu'il s'est
ajouté entre-temps des nouveaux transformateurs, des nouvelles
cidreries.
Par exemple, sans faire de publicité personnellement, les
Celliers Saint-Bernard font pas mal de publicité. Evidemment, c'est
possible que ce type de cidre soit un peu plus vendu, un autre, c'est un peu
moins, etc. Dans l'ensemble, c'est pas mal.
M. DEMERS: Est-ce qu'il y a une surproduction, actuellement?
M. TOUPIN: S'il n'y a pas surproduction, je pense qu'on peut soutenir
que le marché a atteint probablement sa saturation.
M. DEMERS: Est-ce que les prix vont baisser ou si on prévoit
qu'ils vont se maintenir?
M. TOUPIN: Jusqu'à maintenant, les prix se sont maintenus, les
projections de marché démontrent que, si on maintient une
production raisonnable, il sera possible de maintenir des prix
raisonnables.
M. DEMERS: Mais comment vont-ils être contrôlés? Il
va y avoir une espèce de mise en marché qui serait dans le genre
des plans conjoints?
M. TOUPIN: Non. Evidemment, dans la distribution des produits, dans la
fabrication des produits, les plans conjoints ne s'appliquent pas.
M. DEMERS: Non.
M. TOUPIN: Mais il y a une association.
M. DEMERS: Qui pourrait limiter la production.
M. TOUPIN: Pas nécessairement, mais les producteurs ensemble
peuvent toujours regarder comment se comporte le marché et essayer de
voir à produire à peu près selon les capacités du
marché. On tombe dans un domaine essentiellement privé parce que
tout ça relève de l'industrie privée.
M. DEMERS: Est-ce qu'il se fait de l'exportation?
M. TOUPIN: Je ne pense pas; il ne se fait aucune exportation de cidre
présentement au Québec.
M. DEMERS: Via nos maisons du Québec à l'extérieur,
est-ce qu'il n'y aurait pas moyen de faire une publicité au sujet de
cette boisson?
M. TOUPIN: II y a des recherches et des prospections de marché
qui se font. Il y a peut-être une certaine quantité de produits
qui sont expédiés dans des pays pour informer le consommateur,
pour développer le goût du consommateur pour le cidre, mais
ça ne se fait pas actuellement sur une base véritablement
systématique et commerciale.
M. JORON: Est-ce que ce qui est produit au Québec est
essentiellement consommé au Québec ou si ça va dans les
autres provinces?
M. TOUPIN: A 99 p.c, c'est consommé au Québec.
M. JORON: Est-ce qu'il se fait du cidre dans les autres provinces en
plus grande quantité qu'ici?
M. TOUPIN: L'Ontario, la Colombie-Britannique et la Nouvelle-Ecosse en
font. Partout où on produit des pommes, on fabrique du cidre.
M. JORON: C'est essentiellement un marché local, il n'y a pas
beaucoup d'exportation.
M. TOUPIN: Très peu, sauf pour les vins.
M. VINCENT: La liste des subventions de $150,000, campagne de promotion
des produits agricoles?
M. TOUPIN: Les prévisions pour l'exercice financier 73/74?
M. VINCENT: C'est ça. Est-ce qu'on a la liste par production?
M. TOUPIN : Nous avons des indications, mais il n'y a pas de montants
définitifs parce qu'il faut d'abord bâtir la campagne de
publicité avant de déterminer. On peut vous donner quand
même la politique générale du ministère de
l'Agriculture à ce chapitre. Le ministère de l'Agriculture ne
compte pas intervenir seul dans la campagne de promotion mais désire
associer toujours les organisations en cause. Et suivant que c'est une
organisation qui regroupe les producteurs, nous y allons à raison de
chaque dollar qui peut être mis par l'association en cause, nous en
mettons deux. Lorsqu'il s'agit d'entreprises qui sont situées plus dans
le domaine du secondaire agricole, jamais nous ne dépasserons les
montants d'investissements faits par l'entreprise, donc nous irons à
part égale suivant certains critères que nous définissons
qui doivent tenir compte de la disponibilité des produits pour lesquels
on entend faire la promotion. C'est ainsi que, lorsque nous vous parlions de la
campagne de promotion pour la pomme sous atmosphère
contrôlée, nous avions à sortir des entrepôts une
quantité de pommes d'excellente qualité, mais qui subissaient une
concurrence assez forte provenant des pommes notamment de Colombie-Britannique
et qui, si on voulait réussir, devaient y aller. On a été
très heureux des résultats qui ont été
apportés. Cela a été véritablement un succès
au niveau de la vente des pommes à atmosphère
contrôlée. Cela a été la même chose lorsqu'on
vous a parlé de la campagne de la promotion du cidre de même que
celle du mois de la salade où vraiment ç'a contribué
à attirer l'attention du consommateur sur la qualité des produits
du Québec dans ces différents secteurs.
M. DEMERS: M. le Président, de la mise en marché, est-ce
que le ministère de l'Agriculture a une politique d'exportation des
produits agricoles et des produits de fabrication québécoise?
M. TOUPIN: Du côté des ententes nationales...
M. DEMERS: Parce qu'il y a des provinces, dans la
Confédération, qui ont une politique précise de
l'exportation de leurs produits.
M. TOUPIN: C'est exact.
M. DEMERS: Où en sommes-nous ici?
M. TOUPIN: Prenons le Québec comme tel, au niveau de l'Industrie
et du Commerce, il y a des maisons du Québec installées à
certains endroits dans différents pays du monde.
Le travail que le ministère de l'Agriculture fait actuellement,
c'est de sensibiliser les responsables, les délégués
commerciaux du Québec dans ces maisons aux problèmes agricoles.
Chaque fois que le gouvernement du Québec et le ministère
de l'Agriculture en particulier dans le cadre des programmes
gouvernementaux, a l'occasion de faire des démarches auprès des
autres pays pour faire valoir nos produits, nous le faisons, par exemple, la
récente visite du sous-ministre dans un pays de l'Amérique du
Sud...
M. DEMERS: Au Chili.
M. TOUPIN: ... avait des fins qui ressemblaient à
celle-là. Les voyages qui se font de temps en temps dans les pays
européens ont également pour but de sensibiliser les
distributeurs de produits, là-bas, ou les transformateurs de produits
aux produits québécois.
Nous avons réussi jusqu'à maintenant certaines ventes sur
le plan international, dans le domaine du poulet notamment. Nous
réussissons aussi certaines ventes au niveau de l'insémination
artificielle, c'est-à-dire semence. Nous avons réussi
également, je pense, certaines ventes de fromage; il est d'ailleurs
connu que notre fromage va sur plusieurs marchés internationaux. Nous
tentons ainsi d'introduire de nouveaux produits sur des marchés
internationaux. Nous avons au ministère une équipe qui commence
à se développer à ce chapitre-là pour l'exploration
des marchés. Nous n'avons pas l'équipement que peut avoir, par
exemple, le ministère de l'Agriculture de l'Alberta que je viens de voir
récemment, qui a six ou sept gars qui, à longueur d'année
font essentiellement de la prospection de marchés internationaux. Nous
n'avons pas encore de telles structures.
M. DEMERS: Ce serait une politique à envisager.
M. TOUPIN: C'est sans doute une politique à envisager.
Maintenant, il faut bien être réaliste, au Québec il faut
être réaliste.
M. DEMERS: II faut avoir des raisons.
M. TOUPIN: II faut avoir des produits, premièrement.
M. DEMERS: Oui.
M. TOUPIN: Deuxièmement, il faut avoir la capacité de
produire.
M. DEMERS: Nos excédents de production dans certaines
spécialités comme le cidre et ces choses-là, il faudrait,
un matin, peut-être, les sortir du marché
québécois.
M. TOUPIN: Absolument! Déjà on fait des démarches
vis-à-vis de ce secteur. Nous ne sommes pas les seuls à en faire.
Les industries en font également. Les deux en font. Nous en faisons
également au niveau du poulet.
M. DEMERS: II y a eu une délégation qui est allée
étudier sur place la fabrication du cidre, en France, je crois, et dont
faisait partie le député de Rouville.
M. TOUPIN: Oui.
M. DEMERS: Est-ce que c'était une délégation
envoyée par le ministère de l'Agriculture ou bien une
délégation du ministère de l'Industrie et du Commerce?
M. TOUPIN: C'était une délégation organisée
par le ministère de l'Industrie et du Commerce dans le cadre des
ententes fédérales-provinciales? Non? Internationales.
C'était dans le cadre des ententes internationales.
M. DEMERS: Cela a-t-il été simplement une envolée
de reconnaissance?
M. TOUPIN: Non, il y a eu...
M. DEMERS: Au point de vue technique et pratique, est-ce qu'on est
revenu avec des formules?
M. TOUPIN: Bien sûr, les transformateurs, ceux qui étaient
vraiment intéressés à la production du cidre en tant que
producteurs...
M. DEMERS: Ce sont eux qui avaient demandé pour aller là
ou s'ils ont été invités?
M. TOUPIN: Le ministère de l'Agriculture s'est occupé dans
le cadre de ces échanges, à voir à ce que les
transformateurs de cidre du Québec ainsi que certains
représentants du gouvernement puissent être présents dans
des délégations comme celle-là et aillent voir ce qui se
passait à l'extérieur, non seulement pour aller chercher
là-bas des moyens mais pour communiquer également certaines
informations concernant les productions du Québec, non seulement pour le
cidre mais pour d'autres productions. Quant à la pomme, on fait
certaines exportations actuellement.
M. DEMERS: Est-ce que la Grande-Bretagne, par exemple, ne serait pas
notre principal preneur de produits fromagers?
M. TOUPIN: La Grande-Bretagne l'était, je pense, mais avec...
M. DEMERS: Avec son entrée dans le Marché commun...
M. TOUPIN? ... son entrée dans le Marché commun, cela
crée des problèmes.
M. DEMERS? Le surplus de notre production va être... M. Lebel
avait souligné, je crois, cette situation.
M. TOUPIN: Oui, on a certains problèmes concernant
l'expédition du fromage, mais de nouveaux marchés sont
explorés actuellement par les entreprises qui transforment le fromage,
d'abord, les coopératives. La Coopérative de Granby, notamment,
fait un travail assez fantastique sur le plan international pour
découvrir des marchés. La Commission canadienne du lait,
également, de son côté, fait du travail pour essayer de
découvrir de nouveaux marchés. Tout le monde s'en mêle un
peu. Mais, nous essayons, bien sûr, de libérer nos marchés,
dans la mesure du possible, au Québec.
M. DEMERS: Est-ce qu'on peut toucher du doigt le résultat des
discussions du premier ministre du Québec avec MM Heath et Wilson dans
son voyage en Angleterre au sujet de notre mise en marché? Est-ce qu'il
y a eu des discussions précises? Est-ce que le ministre peut
dévoiler ce qui s'est discuté?
M. TOUPIN: Je pense que là-dessus le premier ministre a
répondu à des questions qui lui furent posées en Chambre;
il a regardé les dossiers généraux concernant non
seulement les produits industriels mais l'ensemble des produits.
M. DEMERS: Qui avait préparé les dossiers du
Québec?
M. TOUPIN: Evidemment, les dossiers du Québec sont
préparés habituellement à l'expérience qu'on a, par
des équipes multidiscipli-naires si on peut s'exprimer ainsi, où
très souvent, non seulement très souvent, mais la plupart du
temps, le ministère de l'Agriculture est présent lorsqu'il s'agit
de dossiers relatifs aux productions agricoles.
M. DEMERS: Est-ce que ce serait fondé qu'il y a eu une diminution
de vente du fromage sur le marché...
M. TOUPIN: ... international?
M. DEMERS: ... européen de cinq à six millions de
livres?
M. TOUPIN: De cinq à six millions de livres, je ne sais pas.
Evidemment, il faudrait avoir les chiffres de la Commission canadienne du lait,
mais il est possible que ce soit même plus que cela.
M. DEMERS: Que ce soit tombé à cinq millions alors
qu'avant c'était de huit à douze millions.
M. TOUPIN: C'est possible. M. DEMERS: C'est possible?
M. TOUPIN: Avec l'entrée de la Grande-Bretagne dans le
Marché commun, c'est possible.
M. DEMERS: Est-ce que l'on est en train de stocker un surplus de
production?
M. TOUPIN: On n'a pas encore de problème très
sérieux concernant le fromage, mais ce qui, au Québec, nous donne
l'occasion d'éviter des problèmes comme ceux-là, c'est la
polyvalence que nous avons dans la plupart de nos grandes entreprises. Alors,
lorsque le marché du lait en poudre est très attrayant, par
exemple, nous orientons plutôt la production pour la transformation vers
le lait en poudre plutôt que vers le fromage et nous réglons ainsi
les problèmes de marché.
M. DEMERS: Est-ce que l'on prévoit, suite à cela, la
fermeture d'usines de production laitière?
M. TOUPIN: Non.
M. DEMERS: Fromagère?
M. TOUPIN: Non. Sauf dans le cadre des fusions.
M. BELAND: Combien avons-nous au Québec d'usines de fabrication
de fromage?
M. DEMERS: Parce que cela va diminuer les emplois?
M. TOUPIN: C'est bien variable, parce que vous avez des entreprises qui
ont un permis de fromage, qui ont un permis de lait en poudre...
Est-ce qu'il y a des permis différents pour...
M. BELAND: En somme, ce que je veux dire, disons qu'elles fabriquent une
quantité raisonnable?
M. TOUPIN: Le fromage cheddar, on a 13 fabriques, le fromage divers, on
en a 9. Nous en avons donc 22.
Mais dans ces mêmes entreprises, on peut en trouver une qui
fabrique à la fois de la crème glacée, du beurre, de la
poudre et du lait. C'est la raison pour laquelle les programmes de fusion sont
importants pour assurer la polyvalence. Sur le marché du fromage, une
entreprise n'est pas nécessairement mise, placée
véritablement au pied d'une difficulté économique. Elle
peut s'en sortir en diversifiant sa transformation.
M. BEL AND: Combien parmi celles-là ne fabriquent que du
fromage?
M. TOUPIN: Je pense qu'il n'y en a pas beaucoup.
Il y a Saint-Félicien, à Normandin, que je connais parce
que j'y ai travaillé beaucoup, mais...
M. BELAND: II y en aurait seulement une? M. TOUPIN: Il y en a plus
qu'une. J'ai celle-là en mémoire, mais qui fabrique exclusivement
du fromage; j'apporte un exemple. Je suis convaincu que, dans le complexe
général de la Coopérative agricole de Granby, par exemple,
il y a sans doute des entreprises qui sont spécialisées dans le
fromage, comme à Granby, il y en a qui sont spécialisées
dans le lait en poudre, mais cela fait partie d'un complexe
général.
M. BELAND: Parce qu'il y en a quand même une en particulier qui me
vient à l'esprit, Bergeron et Frères, Saint-Antoine-de-Tilly, qui
ne fait que cela.
M. TOUPIN: Oui, probablement qu'ils se spécialisent dans le
fromage. Il y en a un certain nombre.
Je ne les ai pas séparées. Parmi les 56, il y en a qui
sont des usines qui appartiennent à un grand complexe.
Par exemple, vous avez la grosse usine, Notre-Dame-du-Bon-Conseil...
Ou encore Vermette et Fils...
Vermette et Fils font du fromage à plusieurs endroits. Ds peuvent
avoir plusieurs usines et ne font du fromage que dans une.
Vous avez, au Lac-Saint-Jean, un cas qui se présente avec
l'Association du Saguenay, où il y avait sept fromageries qui
fonctionnaient. Je pense qu'ils en ont fermé un certain nombre.
M. DEMERS: Mais c'est surtout de la fusion?
M. TOUPIN: Oui.
M. DEMERS: M. Lebel nous disait que cela avait diminué de 12 p.c.
par année, depuis quelques années.
M. TOUPIN: La fabrication du fromage?
M. DEMERS: Non, les fabricants de fromage.
M. TOUPIN: Oui, en termes d'unité, en tant qu'unité, en
termes de nombre, dans le cas de fusion.
M. DEMERS: II s'en produit autant?
M. TOUPIN: Autant.
En 1969, il y avait 66 permis. Là, il en reste 56.
M. VINCENT: Mais la production est encore...
M. TOUPIN: La production... Cela dépend des marchés. Il y
a quand même un blocage sur le marché anglais.
M. VINCENT: C'est ce qui fait quand même la qualité de
notre production laitière ici, au Québec, comme le
président de la Régie des
marchés nous le mentionnait tout à l'heure. C'est que nos
usines peuvent avoir différents permis de fabrication...
M. TOUPIN : Elles sont polyvalentes.
M. VINCENT: ... elles sont polyvalentes. Actuellement, c'est ce qui se
passe en Ontario.
M. TOUPIN: Ce n'est pas le cas.
M. VINCENT: En Ontario, les usines sont...
M. TOUPIN: Elles sont en retard, disons, sur l'évolution du
Québec là-dessus...
M.VINCENT: C'est bien possible, on était en avant de nous.
M. BELAND: Maintenant, M. le Président, si nous avons fini en
somme concernant le lait...
LE PRESIDENT (M. Picard): Y a-t-il d'autres questions?
M. DEMERS: Oui, j'aurais certaines questions sur la mise en
marché. Qui est chef du service?
M. TOUPIN: Au ministère.
M. DEMERS: Oui.
M. TOUPIN: M. Richard Desjardins.
M. DEMERS: Est-ce qu'on l'envoie en dehors du Québec pour
certaines études...
M. TOUPIN: Cela est arrivé à une ou deux reprises.
M. DEMERS: Où est-il allé?
M. TOUPIN: En Tunisie, dans le cadre d'une mission de l'ACDI.
M. DEMERS: Qu'est-il allé faire là?
M. TOUPIN: II est allé faire une étude de mise en
marché de produits horticoles en Tunisie.
M. DEMERS: Est-ce que ce pays est spécialiste en mise en
marché?
M. TOUPIN: C'est-à-dire, M. le Président...
LE PRESIDENT (M. Picard): Nous allons suspendre les travaux pour
quelques minutes parce qu'il y a un vote à l'Assemblée
nationale.
M. DEMERS: Nous ne reviendrons pas, il est six heures moins...
LE PRESIDENT (M. Picard): Alors, la com- mission va suspendre ses
travaux jusqu'à demain matin...
M. VINCENT: Avant de suspendre les travaux, M. le Président, je
pense que nous pourrions libérer la Régie des marchés
agricoles.
LE PRESIDENT (M. Picard): Le député de Lotbinière
a-t-il une question à poser sur la Régie des...
M. BELAND: Relativement à la mise en marché du bois, du
plan conjoint, serait-il possible d'avoir... s'il y avait un petit
résumé, en somme quelques observations particulières s'il
y a des problèmes qui sont aigus présentement? Y a-t-il une mise
en scène pour essayer de régler ces problèmes?
M. TOUPIN: Très sommairement, disons que pour le bois
actuellement vous savez que les prix sont très bons. Ils augmentent
même de mois en mois. Il n'y a pas de problème de prix, il n'y a
pas de problème au niveau de la négociation, tout est
concilié, les conventions se signent.
Le problème qui demeure reste toujours l'application d'un mode
d'agence de vente qui a été demandé par cinq ou six
régions. Avant de donner une réponse définitive, nous
avons posé deux conditions à savoir, premièrement, on
instaure un comité qui a travaillé sur les modalités
très pratiques de fonctionnement d'une telle agence en conjugaison avec
les camionneurs, les agents actuels qui sont dans le champ et les compagnies
mêmes. Cela, c'est fait, nous attendons le rapport incessamment, les
membres en sont à leur dernière séance. On a aussi fait
procéder à un sondage assez scientifique pour savoir ce que les
gens voulaient. Ce rapport est entré et il appartiendra, je pense bien,
au ministre, plus tard de le rendre ou non public. Nous avons quand même
une idée assez pre'cise de l'opinion des gens sur ce règlement
par région, dans les régions ou l'application de ce
règlement a été demandée.
M. BELAND: En ce qui me concerne, M. le Président, je peux
laisser de côté... pour ne pas faire revenir, demain matin, le
président.
M. VINCENT: Je pense que demain matin...
M. TOUPIN: Avez-vous d'autres questions? Parce que nous pouvons quand
même vous donner certaines réponses sur le problème...
M. BELAND: Je crois que nous pouvons libérer le président
car les autres questions qui pourraient venir sont de moindre importance.
M. VINCENT: Sur la mise en marché, M. le Président, vu que
nous avions parlé de l'Office du crédit agricole ce matin, et la
Régie de l'assurance-récolte...
M. TOUPIN: Je pense que c'est l'Office du crédit agricole demain
matin.
M. DEMERS: J'aurai quelques petites questions à poser demain
matin...
UNE VOIX: Sur la location des chevaux?
M. DEMERS: Non, ce sont là des réponses. On pourrait
peut-être se préparer à répondre au sujet de M.
Desjardins et de son voyage en Tunisie.
M. TOUPIN: Il ne faut pas oublier une chose, le Québec va
à l'extérieur parfois pour aller chercher des renseignements,
mais il n'est pas défendu d'aller en porter non plus.
LE PRESIDENT (M. Picard): La commission ajourne ses travaux
jusqu'à dix heures demain matin.
(Fin de la séance à 17 h 34)