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(Quinze heures seize minutes)
Le Président (M. Desbiens): À l'ordre, s'il vous
plaît!
La commission élue permanente des affaires culturelles se
réunit pour poursuivre l'étude article par article du projet de
loi numéro 109, Loi sur le cinéma et la vidéo. La
commission se réunit de 15 heures à 18 heures.
Les membres de la commission sont... Est-ce qu'il y a des
modifications?
M. Hains: II y a peut-être encore M. Clifford Lincoln,
est-ce qu'il est inscrit?
Le Président (M. Desbiens): Non
M. Hains: M. Lincoln à la place de M.
Vallières.
Le Président (M. Desbiens): Les membres de la commission
sont: Mme Bacon (Chomedey), MM. Baril (Rouyn-Noranda-Témiscamingue),
Champagne (Mille-Îles), Beauséjour (d'Iberville), de Bellefeuille
(Deux-Montagnes), LeMay (Gaspé), Hains (Saint-Henri), Proulx
(Saint-Jean), Richard (Montmorency), Ryan (Argenteuil), French (Westmount).
Les intervenants sont: MM. Bisaillon (Sainte-Marie), Blouin (Rousseau),
Dauphin (Marquette), Lavigne (Beauharnois), Mme Lavoie-Roux (L'Acadie), MM.
LeBlanc (Montmagny-L'Islet), Leduc (Fabre), Leduc (Saint-Laurent), Rochefort
(Gouin), Lincoln (Nelligan).
Le rapporteur de cette commission est M. LeBlanc
(Montmagny-L'Islet).
Nous étions à l'étude d'une motion de l'Opposition,
du député de Saint-Henri, pour entendre l'Association canadienne
des distributeurs de films. Est-ce que quelqu'un demande la parole sur cette
motion ou si on en dispose immédiatement?
M. Richard: M. le Président.
Le Président (M. Desbiens): M. le ministre.
Télégrammes reçus
M. Richard: Auparavant, avec la permission des membres de la
commission, je voudrais remettre, aux membres de la commission, une liste de
télégrammes que nous avons reçue en rapport avec la Loi
sur le cinéma. Je vais indiquer la liste. J'indique que ce sont tous des
télégrammes d'appui à la loi 109, sauf les trois derniers
qui portent sur le problème de la pornographie. Alors, ces
télégrammes d'appui émanent de Ciné-Groupe JP Inc,
du Conseil général de la culture de Lanaudière, du
Regroupement...
Le Président (M. Desbiens): Est-ce qu'on pourrait en avoir
une photocopie, monsieur?
M. Richard: Oui, M. le Président. Regroupement des
intervenants de l'industrie du cinéma de l'Est du Québec. Il y a
un télégramme très important, M. le Président, qui
est celui de la Canadian Film and Television Association qui représente
135 entreprises au Canada anglais, un télégramme...
M. Ryan: Pourrait-on savoir ce que c'est?
M. Richard: M. le Président, je peux vous le lire.
M. Ryan: Oui, mais les télégrammes, si vous pouvez
faire cela vite... C'est parce qu'on aimerait bien savoir ce qu'il y a
dedans.
M. Richard: Si je les lis... Je vous dis, M. le...
M. Ryan: J'imagine que vous les portez à notre
connaissance pour que cela puisse exercer un effet quelconque sur notre
réflexion.
M. Richard: Oui, oui. M. le Président...
M. Ryan: Si c'est seulement de l'automatisme, on va vous dire de
nous les envoyer par la poste.
M. Richard: ...je veux les lire, sauf que cela peut devenir
fastidieux. Je vais essayer de faire vite.
M. Ryan: Très bien.
M. Richard: "M. le ministre, par la présente, le
Regroupement des intervenants de l'industrie du cinéma de l'Est du
Québec tient à vous souligner son appui quant aux
mesures relatives au chapitre de la distribution dans le projet de loi
no 109. Il est essentiel que, pour le plus grand respect de notre culture et la
viabilité de notre industrie cinématographique, il nous faille
maîtriser notre marché de la distribution. Le Regroupement des
intervenants de l'industrie du cinéma de l'Est du Québec." C'est
signé Jean-Claude Filion, président, et Denis Lévesque,
administrateur.
Un autre, celui que j'ai mentionné tout à l'heure: "The
Canadian Film and Television Association representing 135 companies in the
English language production, distribution and service sector of Canada's film
and TV industry and partners with the APFQ and the Producers' Council of Canada
supports in principle the enactment of legislation to encourage the growth of
an independent distribution community in Québec. The CFTA believes that
domestic control of the system of marketing is vital to the success of the
Canadian production industry, both at home and in terms of creating films that
can compete in the international market place. 'The CFTA joins with its fellow
French language producers in urging the Québec Government to respect the
wishes of the Québec film industry in this matter, particularly as
represented by the APFQ. For the Canadian Film and Television Association,
President Jack McAndrew and Vice-President of distribution, Stephen Ellis."
Un autre ici qui n'est pas sans importance, M. le Président:
"Astral Bellevue Pathé Inc. est d'accord avec l'esprit de la loi 109 et
la nécessité de développer une industrie
cinématographique québécoise qui soit indépendante
et forte. L'expérience a démontré que c'est par les
entreprises conjointes, "joint ventures", dont les résultats profitent
tant aux partenaires concernés qu'à l'industrie en
général qu'une industrie cinématographique
indépendante et forte peut exister. La loi 109 stimulera la mise en
place et le développement d'une base solide et essentielle à
l'existence d'une industrie cinématographique viable au Québec.
Pour et au nom de Astral Bellevue Pathé Inc., Harold Greenberg,
président." "La Société des écrivains, section de
Montréal, appuie le projet de loi no 109 du gouvernement du
Québec et prie celui-ci de ne pas céder sur l'article 97. Gaston
Laurion, président de Montréal." "Le Conseil de la culture de
l'Estrie demande au ministre des Affaires culturelles de ne pas céder
aux pressions américaines contre le projet de loi no 109 sur le
cinéma qui vise, notamment, à récupérer le
contrôle de la distribution de films au Québec. Si le
cinéma américain a sa place ici, nous ne pouvons cependant
laisser à d'autres le soin d'organiser notre vie culturelle et notre
gouvernement doit, comme dans les pays européens, assumer pleinement ses
responsabilités en matière de cinéma. Pierre Paquet,
porte-parole du Conseil de la culture de l'Estrie."
Ici, il s'agit d'un télégramme adressé au premier
ministre: "Nous espérons que les pressions américaines dont font
état les manchettes des journaux de ce matin ne modifieront en rien la
volonté du gouvernement de doter le Québec des instruments
nécessaires au développement de son industrie
cinématographique. Dans cet esprit, nous tenons à
réitérer notre plus total appui au projet de loi no 109, Loi sur
le cinéma. L'article 97 de ce projet de loi doit être
adopté tel quel, car déjà d'importantes et
généreuses concessions ont été faites aux
Américains. La distribution est le véritable levier
économique du cinéma et seul un contrôle de ce secteur nous
permettra de développer notre cinématographie. Cette loi est
notre dernier espoir. Gilles Bériault, président de l'Association
québécoise des distributeurs de films."
Un autre: "Avons pris connaissance des amendements à la loi 109,
concernant distribution des films au Québec. Sommes d'accord mais
estimons que ces amendements ne peuvent aller plus loin sans compromettre
gravement la survie de nos distributeurs et, de ce fait, de toute notre
industrie du cinéma. Les productions du Verseau." "M. le ministre, dans
le débat actuel, TVEC ne peut que soutenir vos efforts en vue de
l'adoption des articles 94 à 97 de la Loi sur le cinéma telle que
déposée, et souhaiter qu'une organisation rationnelle et
ordonnée du marché s'ensuive de façon que les
distributeurs et producteurs québécois puissent enfin occuper le
champ d'action qui leur revient au même titre que leurs homologues
ailleurs dans le monde." Signé par Jean-Jacques Fortier,
président et René Avon, vice-président senior. Je rappelle
que Jean-Jacques Fortier est l'ex-directeur général de l'Institut
québécois du cinéma et qu'il n'a plus rien à voir
avec l'Institut québécois du cinéma. "L'Association des
réalisateurs et réalisatrices de films du Québec appuie le
gouvernement du Québec dans sa démarche de rapatriement du
marché de la distribution de films telle qu'exprimée par les
articles 94 à 97 du projet de loi no 109." C'est signé de
l'exécutif. "La présente est pour vous faire savoir que nous
appuyons entièrement votre projet de loi no 109 et que les modifications
que vous lui avez apportées nous apparaissent comme étant les
concessions maximales qui peuvent être faites. En tant que producteurs
d'un film québécois, Sonatine, de Micheline Lanctot et d'une
coproduction franco-québécoise, Le Rufian, en 1982, nous comptons
sur cette loi pour pouvoir continuer. Pierre Gendron, vice-président
production, Corporation, Image M et M
Ltée." "M. le ministre, le Conseil de la culture de l'Est du
Québec réitère son appui aux grandes orientations
proposées par le projet de loi no 109 sur le cinéma et la
vidéo et vous encourage à ne pas céder aux pressions
exercées par Washington. La présidente, Lise Couturier, et le
conseil de la culture de l'Est du Québec." "L'Union des artistes
réitère - là il est un peu différent, je le
reconnais, M. le Président; le télégramme de l'Union des
artistes diffère un peu des autres - sa position du 23 février
1983, à savoir que le projet de loi no 109 sur le cinéma statue
sur l'obligation pour les entreprises de distribution qui travaillent au
Québec d'être propriétés québécoises
ou canadiennes à 80%." C'est-à-dire que c'est un appui à
l'article initial.
L'UDA, 23 février 1983: "Nous tenons à informer le
ministre des Affaires culturelles, M. Clément Richard, que cette
position est partagée par l'Alliance anglophone ACTRA. Quant à
voir le marché canadien retiré du bloc continental
américain, c'est là le souhait des unions d'artistes
exécutant au Canada et aux États-Unis. UDA, SAG, ACTRA. Le
comité exécutif de l'Union des artistes." "M. le ministre, vous
pouvez compter sur mon support absolu en tant que producteur
québécois de films et ex-distributeur pendant quinze ans dans la
lutte qui vous oppose actuellement aux "majors". Vos articles de loi notamment
concernant la distribution tels que formulés dans le projet de loi no
109 correspondent au minimum que le Québec peut exiger pour assurer la
survie de notre industrie cinématographique." C'est signé par
Roch Demers, président, Les Productions La Fête. "Permettez-nous
de porter à votre attention l'importance que représente
l'adoption du projet de loi no 109 pour toute notre industrie - stop - La
maison de productions que je représente est en affaires au Québec
depuis plus de 32 ans. Nous oeuvrons dans quatre secteurs d'activité,
soit la production de messages publicitaires, documentaires, séries
télévisées ainsi que dans le long métrage - stop -
Nous faisons parvenir à votre bureau un curriculum corporatif de notre
société - stop - cette loi représentant le dernier espoir
pour notre industrie - stop - nous tenons à souligner que nous
supportons l'article 97 du projet de loi - stop - Bien à vous,
François Champagne, président Les Productions SDA
Ltée."
Une voix: À qui s'adresse le dernier
télégramme, M. le ministre?
M. Richard: II s'adresse à moi, et une copie a
été adressée au député de
Notre-Dame-de-Grâce. "M. le ministre, à ce moment décisif
du débat sur l'avenir du cinéma québécois nous nous
devons de vous réitérer notre appui pour qu'enfin le
Québec se dote des instruments nécessaires pour développer
son industrie cinématographique. Les amendements apportés
à l'article 97 du projet de loi no 109 sont déjà des
concessions importantes faites aux Américains. Toute autre concession en
cette matière équivaudrait tout simplement à rendre
quasi-inopérante la réforme souhaitée. N'oublions pas que
tout ce débat s'articule autour de la distribution qui est le
véritable levier économique de l'industrie
cinématographique. L'article 97 doit être adopté tel quel
sans marchandage. Toute autre concession serait inacceptable. De quel droit le
Québec fait-il partie du marché domestique américain?
Votre engagement en faveur du cinéma québécois et votre
détermination à mener à bien ce projet de loi sont nos
seuls espoirs pour l'avenir de notre cinématographie." Signé:
Gilles Bériault, président de l'Association
québécoise des distributeurs de films. (15 h 30) "M. le ministre,
soyez assuré de notre appui au projet de loi no 109. Nous vous
encourageons à ne pas céder aux pressions des opposants, quels
qu'ils soient." Et c'est signé par l'Association du disque et de
l'industrie du spectacle Québec, l'ADISQ. "Le Conseil régional de
la culture Saguenay, Lac-Saint-Jean, Chibougamau, Chapais est d'accord avec le
projet de loi no 109 sur le cinéma et nous demandons au gouvernement du
Québec de ne pas céder sous la pression du gouvernement
américain. Le président, Serge Chiasson."
Un télégramme adressé à M. René
Lévesque: "Avons pris connaissance des amendements à la loi no
109 concernant la distribution des films au Québec. Sommes d'accord,
mais estimons que ces concessions ne peuvent aller plus loin sans compromettre
gravement la survie de nos distributeurs et, de ce fait, toute notre industrie
du cinéma. L'association des professionnels du cinéma du
Québec."
Un autre télégramme adressé à M. René
Lévesque: "L'Association québécoise des industries
techniques du cinéma et de la télévision appuie sans
aucune restriction la position de l'AQDF et de l'APFQ relativement à
l'application de l'article no 97 du projet de loi no 109. L'industrie
québécoise du cinéma ne pourra survivre si le contexte
actuel n'est pas changé. Hélène Lauzon, présidente
de l'Association québécoise des industries techniques du
cinéma et de la télévision." "La présente est pour
vous manifester l'appui du Conseil régional de la culture de
Lanaudière au projet de loi sur le cinéma et, plus
particulièrement, les articles 94 à 97.
Gilbert Boulet, président." "La maison Ciné-Groupe J.P.
Inc. désire souligner de façon particulière son appui au
projet de loi no 109 de même que la nécessité de maintenir
la clause no 97 et ce, pour la survie de l'industrie. Jacques Pettigrew,
producteur Ciné-Groupe." "Mes plus sincères félicitations
pour votre prise de position ferme pour la défense de notre industrie du
cinéma au Québec." Et c'est signé: Mme Jacques
Hébert, la même que Thérèse Desjardins. En
l'occurrence, c'est l'épouse de M. Jacques Hébert. Pardon?
M. Ryan: II y en a plusieurs qui font cela, mais c'est rare
qu'ils le disent.
M. Richard: La même que Thérèse Desjardins!
"M. le ministre, les concessions que vous avez faites aux "majors"
américains en changeant le texte de votre projet de loi sont les
concessions maximums qui puissent être accordées. Sur le plan
économique, cela correspondra à une perte de revenus pour ces
distributeurs étrangers d'environ 6%, mais correspondra à une
augmentation de revenus pour les distributeurs québécois
d'environ 40% et surtout donneront plus de force aux distributeurs
québécois pour distribuer les films québécois et
participer à leur production. En tant que producteur et/ou distributeur
de plus de 30 films québécois, nous vous demandons de ne plus
rien concéder, car il en va de notre survie. René Malo,
président de Films René Malo et des Films Mutuels." "M. le
ministre, le Conseil de la culture de la région de Québec appuie
dans son ensemble le projet de loi no 109 du gouvernement du Québec.
Cette loi tient compte adéquatement des avis de la
majorité des milieux professionnels concernés et constitue un
outil essentiel au développement de l'industrie québécoise
du cinéma et à son originalité. Le conseil croit par
ailleurs important d'assurer à la majorité francophone des
Québécois l'accès à la production
cinématographique internationale dans sa langue, dans les meilleurs
délais." Signé: François Bernier, Conseil de la culture de
Québec. "Le président du Conseil de la culture de
l'Abitibi-Témiscamingue encourage le ministre des Affaires culturelles
et le gouvernement du Québec à ne pas céder aux pressions
des lobbys américains du cinéma visant à faire modifier le
projet de loi no 109 en défaveur des réseaux
québécois de distribution de films. Noël Nepveu,
président."
Un télégramme au premier ministre: "Avons pris
connaissance des amendements à la loi no 109 concernant la distribution
des films au Québec. Sommes d'accord, mais estimons que ces concessions
ne peuvent aller plus loin sans compromettre gravement la survie de nos
distributeurs et, de ce fait, de toute notre industrie du cinéma.
Maurice Leblanc, président du Syndicat national du cinéma."
Un autre télégramme adressé au premier ministre:
"L'Institut québécois du cinéma tient à affirmer
son appui au ministre Clément Richard pour la position courageuse
adoptée par ce dernier au niveau de la démarche
législative envisagée en vue de la réappropriation
québécoise du marché de la distribution de films. Les
modifications au texte original du projet de loi no 109 déposé le
13 juin dernier constituent l'ultime concession. Tout autre recul ne peut que
priver de son essence ce projet de loi pour lequel le milieu
cinématographique québécois a accordé son appui et
a accepté plusieurs contraintes en contrepartie justement des
retombées positives escomptées au niveau de la distribution,
secteur névralgique sans lequel ne peut s'ériger une industrie
cinématographique non seulement viable, mais dynamique. Les membres de
l'Institut québécois du cinéma."
Un autre télégramme au premier ministre: "Avons pris
connaissance de l'amendement à la loi 109 concernant distribution des
films au Québec. Sommes d'accord mais estimons que ces concessions ne
peuvent aller plus loin sans compromettre gravement la survie de nos
distributeurs et, de ce fait, toute notre industrie du cinéma. Guy
Fournier, Andréanne Bournival, Fernand Dansereau, Paul Gendron,
André Link, membres de la Commission d'étude sur le
cinéma." "Le Conseil régional de la culture des Laurentides
appuie le projet de loi no 109 qui vise à redonner au cinéma
québécois la place qui lui revient sur nos écrans. Louise
Rochon, présidente du Conseil de la culture des Laurentides." "Nous
considérons que les amendements que vous avez proposés vont
à l'extrême limite de ce que vous pouvez accorder sans
compromettre l'avenir de la distribution au Québec. Étant une des
plus anciennes maisons de production et de distribution au Québec, nous
voulons vous remercier pour vos efforts. Cinépex Inc." "En tant que
producteurs au Québec, nous appuyons les amendements que vous apportez
à la loi du cinéma et nous croyons qu'il est nécessaire
d'avoir des distributeurs nationaux pour aider à la production
nationale. DAL Productions Limitée." "M. le ministre. Notre conseil,
lors de son assemblée générale du 11 juin dernier, a,
d'une part, prévu à ses statuts et règlements un
siège à son conseil d'administration pour le cinéma. Nos
membres ont estimé que l'esprit et la lettre de votre projet de loi 109
faisaient une place distincte à notre cinéma. D'autre part, votre
projet de loi
109, selon nos membres, constitue donc l'instrumentation essentielle
à l'expression de notre culture et au rayonnement de nos
créateurs. En conséquence, nous vous communiquons donc notre
appréciation pour ce projet de loi 109 dont nous anticipons
déjà les suites pour notre collectivité culturelle sur ce
continent. Mme Germaine Proulx, présidente du Conseil régional de
la culture Mauricie-Bois-Francs, Centre du Québec,
Trois-Rivières."
Un télégramme au premier ministre: "Le front commun - ce
sont les télégrammes dont j'ai parlé tout à
l'heure, M. le Président. Ceux-là ne sont pas forcément
des télégrammes d'appui. Télégramme au premier
ministre: "Le front commun contre la pornographie appuie entièrement la
demande d'une commission parlementaire sur la pornographie telle que
réclamée par l'Opposition lors de la deuxième lecture du
projet de loi 109. Le débat sur la pornographie est suffisamment
engagé pour justifier la convocation d'une telle commission. Le front
commun contre la pornographie." "Le CLSC Pierrefonds appuie position front
commun - encore au premier ministre -contre pornographie sur projet de loi 109
et demande que membres de commission parlementaire visionnent documents La
vidéo pornographique, avant fin des délibérations."
M. Ryan: Quel CLSC?
M. Richard: De Pierrefonds. Claude Leroux, président du
conseil d'administration.
Un autre télégramme au premier ministre:
"Réitérons adhésion front commun contre pornographie.
Espérons changements dans projet de loi 109. Jacques Lizée,
secrétaire général, Fédération des unions de
familles."
Le Président (M. Desbiens): M. le député
d'Argenteuil.
M. Ryan: Est-ce que le ministre aurait eu connaissance d'une
déclaration de l'Association des "majors"?
M. Richard: M. le Président, uniquement dans les
reportages des journaux.
M. Ryan: En conséquence, il n'y a pas eu de texte qui
aurait été porté à votre connaissance.
M. Richard: Non, aucun texte n'a été porté
à ma connaissance.
M. Ryan: Est-ce que je peux demander au ministre, vu que nous
nous sommes laissés là-dessus l'autre soir, si des
développements sont survenus à la suite de la déclaration
émise par l'ambassade des États-Unis?
M. Richard: Aucun.
M. Ryan: Sauf ceux qui ont été produits à la
Chambre hier matin?
M. Richard: À ma connaissance, aucun.
M. Ryan: Aucune reprise de contact, ni avec les
représentants du gouvernement, ni avec les représentants des
"majors". Les choses en sont toujours où elles étaient l'autre
soir.
M. Richard: Oui, M. le Président.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce qu'il y a d'autres
intervenants sur la motion? Nous allons en disposer.
M. Richard: Motion rejetée sur division.
Le Président (M. Desbiens): La motion est rejetée
sur division, la motion du député de Saint-Henri demandant
d'entendre l'Association canadienne des distributeurs de films.
J'aurais un télégramme qui est parvenu à
l'Assemblée nationale à l'attention de la commission
parlementaire. Le numéro de l'article n'est pas mentionné. Vous
allez pouvoir en juger: "Assemblée nationale, attention commission
parlementaire loi 109, Hôtel du gouvernement, Québec.
L'Association des propriétaires de cinémas du
Québec s'oppose fermement à la discrimination envers le public
qui fréquente les ciné-parcs du Québec si on les exclut du
marché des films classés 18 ans. Cette discrimination n'existe
nulle part ailleurs au Canada ni dans le monde entier. Cependant, l'association
endosse la nouvelle rédaction de l'article 82.1 de la loi 109
rédigé comme suit: "Nul ne peut admettre à la
présentation d'un film dans un ciné-parc une personne
âgée de moins de 18 ans si un film classé dans la
catégorie "18 ans et plus" est présent sur un de ses
écrans. Marcel Venne, président."
J'appelle l'article 94.
M. Richard: Je propose qu'à la fin on puisse reprendre la
discussion là-dessus. M. le Président, hier, j'ai vu le
député de Saint-Henri et nous nous étions entendus pour 18
heures, au besoin 18 h 30. On n'a pas d'objection à ce qu'on puisse
aller jusqu'à 18 h 30, mais il avait été entendu qu'on
pourrait terminer l'étude de ce projet de loi à 18 heures. Je
n'ai pas d'objection à aller à 18 h 30, voire à 18 h 45.
Je vois qu'il y en a qui ont des objections. On passera au vote.
Le Président (M. Desbiens): Je dois présider
jusqu'à minuit.
M. Richard: Je rappelle, M. le
Président, qu'en cours de route on a eu l'occasion, avant-hier
soir, de faire une bonne partie sinon l'essentiel de la discussion sur les
articles 94 à 100, notamment, avec le député de Westmount
et le député de Nelligan. Je propose...
M. Ryan: Je mentionne ceci parce qu'il y a un certain nombre
d'articles qui sont en suspens. Avant qu'on revienne sur des articles qui ont
déjà été adoptés, il va falloir disposer de
tout cela. C'est le sens de ma remarque.
M. Richard: Je n'ai pas d'objection, mais je voudrais disposer de
94 à 100, pour être sûr que c'est là-dessus qu'il y
aura le plus de temps, pour qu'ensuite on revienne aux articles qui sont en
suspens. Je pense qu'ils n'ont pas la même importance
généralement que les articles 94 à 100.
Reprise de l'étude article par article Permis
de distributeur
Le Président (M. Desbiens): J'appelle l'article 94. Il y a
un amendement. L'article 94 serait remplacé par le suivant: "Sauf s'il
s'agit de la Société de radio-télévision du
Québec ou d'un titulaire d'une licence en vertu de la Loi sur la
radiodiffusion, nul ne peut, sur une base commerciale, vendre, louer,
prêter ou échanger des films à moins d'y être
autorisé par un permis de distributeur. "Le premier alinéa ne
s'applique pas à un commerçant en détail lorsqu'il s'agit
de vente, de location, de prêt ou d'échange de matériel
vidéo."
Est-ce que l'amendement au nouvel article 94 est adopté? Est-ce
que le nouvel article 94 est adopté? Adopté?
M. Ryan: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article 95?
M. Ryan: Je demanderais que l'article 95 soif gardé entre
parenthèses pour qu'on examine 96 et 97. L'article 95 n'a pas de sens en
lui-même tant qu'on ne sait pas exactement ce qu'il y aura dans les deux
suivants.
M. Richard: M. le député d'Argenteuil a raison.
Le Président (M. Desbiens): On suspend l'article 95.
Article 96? Un nouvel article 96, la motion du ministre est de remplacer
l'article 96 par le suivant: 96: "Peuvent seules être titulaires d'un
permis général de distributeur une personne physique, une
société de personnes physiques ou une corporation qui, aux fins
de l'exploitation de son permis, possède une entreprise dont le
principal établissement est situé au Québec. (15 h 45)
"Aux fins du présent article, le "principal établissement" est
l'endroit où se situe le centre de décision et où s'exerce
la direction véritable de l'entreprise. "En l'absence d'une preuve
contraire établie à la satisfaction de la régie, le
principal établissement d'une corporation est présumé
situé hors du Québec: "1. lorsque la majorité des membres
du conseil d'administration ne sont pas domiciliés au Québec; ou
"2. lorsque la corporation est contrôlée en fait ou en droit par
une ou plusieurs personnes physiques qui ne sont pas domiciliées au
Québec, ou par une ou plusieurs corporations dont le principal
établissement est situé hors du Québec."
Est-ce que le nouvel article 96 est adopté?
M. le député d'Argenteuil.
M. Ryan: Le principe de cet article est de faire en sorte qu'un
permis qui, jusqu'à maintenant, était disponible pour toute
entreprise qui voulait le requérir, pourvu qu'elle se soumette aux
normes ordinaires, était accessible. En vertu de cette disposition, le
permis en question ne serait plus disponible que pour une personne physique
ayant son domicile au Québec ou pour une société de
personnes ou une corporation dont le centre de décision est situé
au Québec.
M. Richard: Si le député d'Argenteuil me permet une
nuance qui est de taille: une personne physique qui a son principal
établissement au Québec.
M. Ryan: Je m'excuse, mais plus loin, si vous regardez jusqu'au
bas de la page, vous allez retrouver le concept de résidence, de
domicile au Québec qui vient expliquer "personne physique". Je vais vous
montrer la note que j'avais mise sur ma page; j'avais exactement mis ce que
vous dites ici et je l'ai enlevé parce que c'était en bas. Cela
n'aurait aucun sens si ce n'était pas mis, l'article perdrait son sens.
Vous l'avez justement lu, parce que c'est la conception que veut exprimer le
texte de cet article. Cela va?
M. Richard: D'accord.
M. Ryan: II y a deux choses là-dedans, il y a les
critères techniques pour définir le concept de résidence,
et il y a le principe lui-même de la résidence au Québec,
autant pour la personne physique que pour la personne morale qui sollicite un
permis.
M. Richard: M. le Président, juste une nuance importante,
parce qu'on a beaucoup travaillé sur cet article.
La personne physique, c'est uniquement quand elle est membre d'une
corporation qu'elle doit avoir sa résidence au Québec. Dans
l'autre cas, elle peut avoir une résidence ailleurs qu'au Québec,
si elle a son principal établissement au Québec.
M. Ryan: Cela voudrait dire qu'un Québécois qui
aurait émigré aux îles Bahamas, pour éviter
l'impôt, pourrait être propriétaire d'une chose ici?
M. Richard: Oui, en tant que personne physique, ce qui n'existe
pas dans l'état actuel, d'une part, et, d'autre part, cela veut dire
également que quelqu'un qui habite l'Ontario, par exemple, peut avoir
son principal établissement au Québec et cela est
constitutionnellement nécessaire.
M. Ryan: Oui, comme certaines personne qui demeurent à
Hawksbury et qui ont leur centre d'affaires au Québec.
M. Richards C'est cela, sauf que c'est pour la personne physique
seulement. On ne connaît pas de cas actuellement, mais c'est...
M. Ryan: C'est possible théoriquement.
M. Richard: C'est possible théoriquement, mais on ne
connaît pas de personne physique qui agisse comme telle dans l'industrie.
Ce serait possible physiquement et cela pourrait être conforme à
la constitution.
M. Ryan: Dans le secteur de la distribution, est-ce que le
ministre peut citer d'autres exemples où le législateur aurait
envisagé des mesures aussi restrictives que celles-ci? La distribution
de biens physiques, culturels, est-ce que le ministre connaît d'autres
exemples?
M. Richard: Oui, dans le secteur Société des
alcools, qui me vient à l'esprit rapidement.
M. Ryan: Mais je pense que l'exemple ne s'applique pas, M. le
Président. L'exemple est mal choisi, pour la raison suivante, c'est
que...
M. Richard: Je ne prétends pas que mon exemple est bien
choisi, M. le Président.
M. Ryan: Non, mais justement, s'il est mal choisi, je pense qu'il
ne sert pas à illustrer le bien-fondé de la disposition que vous
proposez. C'est pour cette raison que je veux avoir un exemple pour comprendre
le bien-fondé. Dans le cas de la Société des alcools,
c'est un monopole d'État. Le législateur est intervenu pour
créer un monopole d'État. Il a dit: Voici un commerce qui doit
relever de la collectivité incarnée par la puissance publique.
C'est un cas. Mais ici, ce n'est pas le même du tout, parce que le
législateur intervient dans ce cas-ci pour décider qu'une partie
du secteur de la distribution, qui était contrôlée
jusqu'à maintenant par des entreprises n'ayant pas leurs
propriétés au Québec, sera transférée
à des entreprises ayant leur centre de décision au Québec.
C'est un transfert à l'intérieur du secteur privé qui est
faite par le législateur intervenant d'autorité. C'est de ce
phénomène que je cherche des exemples qui auraient pu survenir.
Il y en a peut-être, mais j'aimerais les connaître, parce qu'il n'y
en a point qui me viennent à l'esprit.
M. Richard: Non. Il y en a plusieurs qui me viennent à
l'esprit au fédéral. Au Québec, j'avoue...
M. Ryan: Mais au fédéral, si vous aviez des
exemples, cela m'intéresserait.
M. Richard: Au Québec, il y aurait le secteur... Oui,
tiens! On me rappelle tout à coup le secteur du livre et là,
c'est un problème analogue, mais pas avec les mêmes
partenaires.
M. Ryan: Mais dans le secteur du livre, qu'est-il arrivé
au juste? Je ne crois pas que dans le secteur du livre on réserve
à des résidents québécois l'émission de
permis pour tenir des librairies, pour transiger avec le gouvernement pour
vendre des livres.
M. Richard: M. le Président, oui, à toutes fins
utiles.
M. Ryan: À toutes fins utiles, mais pas de droit.
M. Richard: Pour obtenir l'agrément, donc, pour être
rentable, il faut être Québécois. L'agrément n'est
accordé...
M. Ryan: Et l'agrément n'est accordé que pour les
fins...
M. Richard: ...qu'à des entreprises
québécoises.
M. Ryan: ...de transactions avec les organismes du secteur
public.
M. Richard: Oui, mais c'est ce qui assure la rentabilité
des entreprises. C'est...
M. Ryan: D'accord, mais cela reste quand même dans le
secteur public, parce
que d'après la loi, une personne ou une entreprise qui voudrait
établir une librairie sur la rue Sainte-Catherine à
Montréal et qui ne serait pas intéressée à
transiger avec les écoles, les commissions scolaires ou les
bibliothèques du gouvernement peut très bien le faire sans
être astreinte à cette loi, tandis que dans ce cas, vous dites que
vous ne pourrez pas, sauf que vous mettez une exception à l'article 97
qui n'est pas négligeable. Je vous signale cela, parce qu'on n'a pas eu
le temps de s'y arrêter à fond. C'est un transfert de certains
intérêts à d'autres intérêts. Quand c'est la
puissance publique, je le comprends, mais ici, c'est ce qui fait la
difficulté.
M. Richard: L'exemple le plus éloquent, c'est la
câblodistribution fédérale. C'est vraiment tout à
fait analogue. Quand le gouvernement fédéral a
légiféré pour décider que les entreprises de
câblodistribution devaient être une propriété
canadienne, Famous Players, par exemple, qui, à l'époque, avait
des parts, a dû les céder. Je pense que c'est...
M. Ryan: Oui. Évidemment, la justification derrière
cette décision fédérale, c'est le nombre d'unités
de fréquence qui sont disponibles pour les fins d'attribution de permis
comme ceux-là et ils disent: Comme on ne peut pas en attribuer un nombre
indéfini, on réserve cela à des Canadiens, étant
donné le grand impact culturel.
M. Richard: Oui, mais il y avait également une
préoccupation d'ordre culturel. J'avais envie de dire qu'il y a une
certaine analogie, d'autre part, parce qu'il y a, si je peux m'exprimer ainsi,
une rareté de fréquence aussi en ce qui a trait aux salles
d'exploitation au Québec puisque ces salles sont, à toutes fins
utiles, contrôlées par deux grandes compagnies dont l'une est une
filiale des "majors".
M. Ryan: Ce n'est pas tout à fait la même chose,
parce que la fréquence, en tout cas dans tout le domaine de la politique
des communications, est considérée comme un bien public en soi
qui est attribué en vertu d'une décision nécessairement
discrétionnaire du Prince.
M. Richard: M. le Président, je ne voudrais pas insister
là-dessus.
M. Ryan: Oui.
M. Richard:. Je ne prétends pas qu'il y a des cas
parfaitement identiques. C'est une situation vraiment unique que celle du
cinéma.
M. Ryan: Le ministre peut-il affirmer que tous les autres moyens
qui auraient été possibles pour trouver une solution à ce
problème sans créer de régime d'inégalité
dans différentes catégories de distributeurs, ont
été explorés et recherchés?
M. Richard: Oui, M. le Président. Non seulement tous les
moyens, mais par exemple il y a eu - je le rappelle encore - une commission
d'étude qui s'est penchée longuement là-dessus. Je pense
que ce serait intéressant de voir ce que la commission dit qu'elle avait
envisagé, par exemple, pour régler le problème - mais
ça n'a pas été retenu, au contraire - ce sont les
contingentements. Une autre chose envisagée par la commission,
c'était la nationalisation des salles de cinéma. Le Rapport
Cowen, rapport commandé par le gouvernement fédéral, fait
exactement la même analyse et les mêmes propositions que nous. Le
Conseil de l'Europe, le document dont je vous ai remis un exemplaire, fait
exactement la même analyse et envisage les mêmes solutions. Il nous
a fallu des mois et des mois pour aboutir précisément à
cette ultime solution qui, encore une fois, est, de sa nature même,
essentiellement différente de la proposition initiale.
M. Ryan: Parmi les organismes qui nous ont exprimé des
objections, à part l'association des "majors", est-ce qu'il y en a
d'autres?
M. Richard: À ma connaissance, M. le Président,
aucune, jamais. Sauf l'Union des artistes, qui laisse entendre, à tout
le moins, qu'on devrait revenir à l'article initial, à ma
connaissance, jamais.
M. Ryan: Le sens de l'article 96, il serait peut-être bien
qu'on y revienne un peu pour être certain qu'on s'entend sur la
signification exacte: "Peuvent seules être titulaires d'un permis
général de distributeur, une personne physique ou une corporation
qui, aux fins de l'exploitation de son permis, possède une entreprise
dont le principal établissement est situé au Québec. Aux
fins du présent article, le "principal établissement" est
l'endroit où se situe le centre de décision et où s'exerce
la direction véritable de l'entreprise".
Ces deux concepts-là, c'est-à-dire l'endroit où se
situe le centre de décision et où s'exerce la direction
véritable de l'entreprise, est-ce que vous avez examiné la
manière dont ça peut être vérifié?
M. Richard: M. le Président, oui, nous avons
examiné cela de très près. C'est la notion même,
c'est-à-dire la notion la plus juridique qui est retenue par les
tribunaux, notamment par la Cour suprême. Il s'agit, à ce
moment-là, d'une question de preuve.
M. Ryan: Et la présomption que vous établissez
dérive des deux concepts et des deux critères suivants qui sont
énumérés plus bas: "En l'absence d'une preuve contraire
établie à la satisfaction de la régie, le principal
établissement d'une corporation est présumé situé
hors du Québec: 1 lorsque la majorité des membres du conseil
d'administration ne sont pas domiciliés au Québec; ou 2°
lorsque la corporation est contrôlée, en fait ou en droit, par une
ou plusieurs personnes physiques qui ne sont pas domiciliées au
Québec, ou par une ou plusieurs corporations dont le principal
établissement est situé hors du Québec".
Le 2 , "lorsque la corporation est contrôlée, en fait ou en
droit, par une ou plusieurs personnes physiques qui ne sont pas
domiciliées au Québec", je reviens à ce que le ministre
disait plus tôt: à supposer qu'il y aurait une corporation dont
les détenteurs de 60% du capital-actions sont des résidents de
Hawkesbury, elle se trouverait à être exclue par ceci?
M. Richard: Non. C'est-à-dire qu'il y a une
présomption. Si elle arrive à démontrer que le centre de
décision est au Québec et que l'entreprise est
véritablement administrée à partir du Québec, pour
les fins du Québec, il n'y a pas de problème.
M. Ryan: II faudrait qu'elle en fasse la preuve à la
satisfaction de la régie.
M. Richard: Oui, il faudrait qu'elle en fasse la preuve.
M. Ryan: Moi, je n'ai pas d'autre explication à demander
sur 96. Je demanderais cependant qu'on le garde entre parenthèses
jusqu'à ce que nous ayons discuté 97 et peut-être 98.
Après cela - 98 aussi -je pense que ce serait une bonne chose qu'on les
adopte l'un à la suite de l'autre, à la fin de la discussion, vu
qu'ils forment un pain.
M. Richard: Je suis d'accord, M. le Président.
Le Président (M. Gagnon): On suspend donc 96. Est-ce qu'on
revient à 95 immédiatement ou si vous revenez à 95
après? (16 heures)
M. Richard: Oui, on pourra revenir à la fin à
l'article 95.
Le Président (M. Desbiens): À la fin? J'appelle
l'article 97. L'amendement vise à remplacer l'article 97 par le suivant:
"Un permis spécial de distributeur ne peut être
délivré qu'à celui qui, conformément au
règlement de la régie, est le producteur du film ou le
détenteur des droits mondiaux sur le film et qui, le 17 décembre
1982, était titulaire d'une licence délivrée en vertu de
l'article 30 de la Loi sur les licences (L.R.Q., chapitre L-3)."
Et à l'article 97, il y a un nouveau paragraphe qui s'ajoute. Y
va-t-on avec les deux amendements ensemble? Le nouvel article 97.1: "Un permis
de distributeur ne peut être délivré qu'à une
personne qui en fait la demande à la régie et effectue le
paiement du droit conformément à ses règlements."
L'article 97 d'abord.
M. Ryan: L'article 97, c'est la clé. Une voix:
C'est le coeur du débat. M. Ryan: C'est le coeur du
litige.
M. Richard: C'est-à-dire que la clé était
déjà à l'article 96, mais la solution est à
l'article 97.
M. Ryan: Oui, c'est cela. C'est l'exception ici qui
élargit quand même un peu ce qui est à l'article 96. Il
serait bon que le ministre nous explique un peu ce que cela veut dire.
J'aimerais peut-être, en même temps, qu'il nous donne son opinion.
Je voyais un article qui est paru dans le Devoir - je pense que c'est ce matin
- sous la signature de M. Michel Nadeau. Peut-être que le ministre
pourrait nous dire s'il y aurait quelque chose à explorer de ce
côté. Je voudrais dire au ministre que je pense, comme nous
l'avons signalé l'autre soir, qu'aussi longtemps qu'une question n'est
pas tranchée de façon définitive, lorsqu'elle oppose deux
parties qu'on peut présumer de bonne foi et ayant chacune des
intérêts assez importants pour se sentir tenues de se comporter
raisonnablement, il faut chercher une solution négociée. C'est
dans cet esprit que je demande au ministre s'il trouve qu'un article comme
celui de M. Nadeau ajoute certains éléments. Nous aurons d'autres
éléments à introduire dans la discussion, mais
peut-être qu'à partir des premières explications du
ministre, sans refaire toute l'histoire que nous connaissons...
Le Président (M. Desbiens): M. le ministre.
M. Richard: M. le Président, ce qui m'apparaît
être comme le vice de forme de la proposition de M. Nadeau, c'est qu'elle
se fonde essentiellement sur la nationalité des films, alors que le
problème, c'est que les Américains veulent nous considérer
comme "domestic market" et on demeurerait un "domestic market". Je vous
rappelle, par exemple, que les Américains, ailleurs dans le monde
occidental - et notamment, en Europe occidentale - deviennent très
souvent associés à la production. Ils sont associés, par
exemple, à un très grand nombre de
films italiens. Au fond, ce que M. Nadeau recherche, c'est la même
chose qu'il m'apparaît que je recherche, mais il a oublié qu'on
n'aboutirait pas aux résultats escomptés en utilisant la formule
qu'il propose, parce que cette formule est basée essentiellement sur la
nationalité des films. C'est ce que je lui reproche, quoiqu'il souhaite
exactement obtenir les mêmes résultats quand il aboutit à
la fin en disant: II faudrait tout de même laisser au Québec les
films d'Europe occidentale. C'est essentiellement ce que nous recherchons, M.
le Président, et ce que je n'ai jamais caché, d'ailleurs. On
risquerait de perdre un très grand nombre de films européens pour
le marché de la distribution au Québec.
Il y a un autre avantage, M. le Président, que mon collaborateur
me signale et que j'oubliais momentanément. Avec notre formule, on
récupère un certain nombre - un petit nombre, mais qui peut
parfois être significatif - de films américains qui ne sont pas
produits par les "majors" et sur lesquels ils ne détiennent pas de
droits mondiaux. Cela nous permet de garder un certain contact.
Le Président (M. Desbiens): L'article 97 est-il
adopté?
M. Hains: Un instant, je voulais revenir un peu encore sur cette
proposition d'un certain compromis de Michel Nadeau.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Saint-Henri.
M. Hains: Cela m'avait impressionné ce matin, on avait
d'ailleurs un petit peu des idées semblables, nous autres aussi,
précédemment. Je me demandais si ce n'était pas une porte
ouverte à un compromis qui aurait pu satisfaire les parties, les deux
côtés. Si on lit attentivement ce que nous dit M. Michel Nadeau,
il me semble qu'il y aurait lieu de prendre des idées là-dessus
pour essayer de briser cette résistance qui existe de part et
d'autre.
M. Richard: Je le répète, je ne pense pas qu'il
s'agisse véritablement d'une solution de compromis...
M. Hains: Non, non...
M. Richard: ...parce que l'objectif est exactement le même,
sauf que ce que propose M. Nadeau, ce serait rempli de trous parce que chaque
fois que les Américains seraient associés à des
productions étrangères on ne pourrait plus les distribuer
nous-mêmes au Québec. Ce serait en quelque sorte presque une
incitation à produire à l'étranger, et cela nous
imposerait de nous immiscer dans les contrats; cela deviendrait très
compliqué...
M. Hains: Le seul...
M. Richard: ...au plan international. Je pense que c'est
inapplicable.
M. Hains: La seule petite ligne qui me fait peur est celle-ci, et
je lis: "Ne vaudrait-il pas mieux accepter de laisser aux Américains la
distribution de tous les films produits ou coproduits par les
Américains." Alors, c'est cela qui me fait peur.
M. Richard: Coproduits, cela veut dire quoi? S'ils mettent 10 000
$ dans un film français... Alors que dans notre proposition, nous, on
échappe à ce problème. Au fond, ce n'est pas une question
de compromis que M. Nadeau propose parce qu'il propose d'aboutir au même
résultat que nous.
M. Hains: Absolument, c'est cela.
M. Richard: II dit: qu'on prenne les films européens, il
ajoute même asiatiques.
M. Hains: ...asiatiques aussi, c'est cela.
M. Ryan: Ce qu'il y a d'un peu vague dans le texte comme nous
l'avons, c'est l'expression "droits mondiaux" qui, dans la pratique,
évoque au moins à premier entendement une réalité
assez peu répandue. Cela veut dire que tout cela sera sujet à
définition par la régie. Cela laisse une marge de
discrétion considérable à la régie. Est-ce qu'il ne
serait pas préférable d'envisager, M. le ministre,
d'écrire directement dans le texte de loi une formule comme celle-ci,
par exemple: Un permis spécial de distributeur ne peut être
délivré qu'à celui qui, conformément aux
règlements de la régie, est le producteur du film ou le
détenteur des droits nord-américains et européens ou des
droits mondiaux sur le film. Il me semble qu'à ce moment vous auriez
plus de sens...
M. Richard: On y avait songé à cette formule, M. le
député d'Argenteuil, sauf qu'elle pose des problèmes
d'application très concrets. Par exemple, il faudrait sortir de l'Europe
certains pays, notamment les pays de l'Europe de l'Est, et, là, on n'a
plus de notion juridique à laquelle s'accrocher.
C'est pourquoi, compte tenu de la complexité d'indiquer cela dans
une loi, on ne pourrait plus s'accrocher à la notion de l'Europe.
À partir du moment où on ne peut pas s'accrocher à la
notion de l'Europe, il faudrait nommément désigner les pays dans
la loi, ce qui ne se fait généralement pas d'une part; et d'autre
part, comme il y a des pratiques du commerce international, les gens savent
pertinemment ce que cela
signifie, et cela va être défini par la régie
après audiences publiques et entériné par le
gouvernement.
On pense que c'est la formule qui est à la fois la plus souple
correspondant aux pratiques du commerce et qui nous permet de nous accrocher
à des notions plus juridiques.
M, Ryan: À ce moment, si on écrivait seulement: ou
le détenteur des droits nord-américains ou des droits mondiaux
sur le film. Est-ce que cela ne réglerait pas votre problème?
M. Richard: Non.
M. Hains: Pourquoi? On a creusé, nous, pour essayer de
vous aider.
M. Richard: Je comprends, M. le député de
Saint-Henri, mais dès qu'on met "et/ou", c'est le droit
nord-américain, c'est le statu quo. C'est le "domestic market".
M. Hains: M. le ministre, ce qu'on me disait, c'est que la
question d'avoir des droits mondiaux, c'est presque illusoire. Cela se
réduit presque à zéro. Est-ce vrai?
M. Richard: Non, c'est...
M. Hains: Plusieurs gens très avertis m'ont dit que cette
formule-là, au fond, excluait presque tous les films.
M. Richard: C'est inexact et c'est pourquoi, pour ne pas
commettre la moindre erreur, parce que cela pourrait être lourd de
conséquences, on donne à la régie le pouvoir, après
audiences publiques, de définir ce qu'on entend par droits mondiaux.
M. Hains: En ce moment, vous ne l'avez pas cette
description-là, d'après vous?
M. Richard: Oui. Les droits mondiaux...
M. Hains: Si vous la possédez, pourquoi ne pas la
déposer immédiatement?
M. Richard: ...dans le langage courant, on sait ce que
c'est...
M. Hains: Oui, d'accord.
M. Richard: ...ou à peu près, sauf qu'on n'est pas
obligé d'être aussi rigoureux dans la définition de la
régie parce qu'on connaît les objectifs. On ne les a jamais
cachés les objectifs, c'est l'Europe occidentale.
M. Hains: Parce que la dernière fois qu'on s'est vu,
c'est-à-dire mercredi, le député de Mille-Îles nous
a dit qu'on n'avait pas cherché à résoudre des
problèmes. C'est pour cela qu'aujourd'hui, au lieu de venir pour
démolir, on a cherché à trouver des solutions qui
semblaient avoir un certain bon sens. C'est là qu'on m'a dit
personnellement et à M. Ryan aussi, je pense, qu'avoir des droits
mondiaux, c'était presque nul. Aussi, il y a maintenant votre "ou"
être à la fois producteur et distributeur. De nos jours, la
plupart des distributeurs ne sont plus producteurs. Est-ce vrai? On m'a dit ces
choses-là et je les crois parce que ce sont des gens très avertis
qui m'ont dit cela.
M. Richard: Oui, c'est vrai, mais...
M. Hains: Alors, on réduit presque à zéro
les possibilités...
M. Richard: Non, non, attention, M. le Président. Les
"majors" américains produisent encore au-delà de 60 films par
année, ce qui est considérable.
M. Hains: Tant que cela?
M. Richard: Oui.
M. Hains: Vous dites que les?
M. Richard: Les distributeurs américains qu'on appelle les
"majors" produisent encore une soixante de films par année.
M. Hains: Sur?
M. Richard: Sur environ 210.
M. Hains: Oui. Alors, vous les réduisez quand même
singulièrement.
M. Richard: Pas sur 210, sur 110.
M. Hains: La moitié. C'est ce qu'ils s'attendent à
perdre aussi. C'est presque 50%.
M. Richard: Les droits mondiaux dans la pratique, cela veut dire:
partout où ils sont implantés.
Regardez en pratique ce que cela veut dire, M. le député
de Saint-Henri. En pratique, le principe qui est mis de l'avant est
relativement simple: Nous autorisons les "majors" à distribuer au
Québec tous les films qu'ils produisent sans exception. Cela veut dire
60 à 65 films par année, c'est considérable. En termes de
recettes, c'est encore plus considérable, ainsi que les films qu'ils
acquièrent et distribuent eux-mêmes partout où ils sont
implantés dans le monde occidental. D'accord?
C'est ce que cela veut dire. S'ils peuvent distribuer eux-mêmes en
France, en Italie, en Suède, en Allemagne, en Angleterre, ils peuvent
également distribuer au Québec. Mais s'ils ne peuvent pas
distribuer ailleurs, s'ils cèdent leurs droits ailleurs, parce
que c'est ce qui arrive, ils cèdent leurs droits ailleurs. S'ils
cèdent leurs droits à l'Italie ou à la Suède, ce
que la loi veut dire, c'est: Pourquoi vous ne les céderiez pas
également au Québec? C'est exactement ce qu'on souhaite: On veut
que les Américains aient à l'égard du Québec le
même comportement qu'ils ont à l'égard des autres pays dans
le monde, notamment, dans le monde occidental.
M. Ryan: Cela nous ramène justement à l'amendement
que nous vous proposions dont nous ferons d'ailleurs un amendement en bonne et
due forme tantôt. Nous disions: Si vous mettiez le producteur du film ou
le détenteur des droits nord-américains et européens ou
des droits mondiaux sur le film. Là, vous avez dit: II y a une
difficulté à propos du mot "européen" parce qu'il y a des
pays qui sont dans l'orbite de l'URSS, si j'ai bien compris.
Une voix: L'Europe occidentale.
M. Ryan: Bien oui. Il me semble qu'on peut trouver une
définition pour...
M. Richard: M. le Président, je reconnais les bonnes
intentions contenues dans cette proposition, mais je craindrais qu'elle ait des
effets beaucoup plus rigoureux que la proposition soumise, parce que la
régie va pouvoir partir de situations de fait et de situations
vécues, tandis que là, je pense que ce serait beaucoup plus
contraignant, au bout de la course. (16 h 15)
M. Ryan: Je comprends la difficulté du ministre, mais vous
nous mettez une expression dans le texte de la loi qui n'est pas meilleure.
"Les droits mondiaux", si la régie devait l'interpréter à
la lettre, ça pourrait donner lieu à une politique joliment
restrictive.
M. Richard: M. le Président, la Régie, encore une
fois, devra l'interpréter à la lumière des
expériences vécues, à la lumière des situations de
fait existant, après audiences publiques et entérinées par
le gouvernement.
M. Ryan: Je comprends tout ça... M. Richard: Alors,
le...
M. Ryan: Cela fait partie des arguments classiques que vous devez
invoquer, mais cela ne répond pas au problème. Là, on a
une expression qui est très large et de laquelle, quand on demande une
explication pratique, on nous dit qu'elle pourrait être
interprétée de manière beaucoup plus limitée.
Nous cherchons et nous aimerions trouver avec vous une formulation qui
rapprocherait davantage ces deux élérnents-là. C'est pour
cette raison que l'amendement que nous n'avons pas encore déposé
irait dans ce sens-là, mais je ne prétends pas que ce soit une
formulation parfaite, loin de là.
À la base de tout ce que nous vous soumettons, il y a toujours la
même considération à savoir que les entreprises
américaines qui sont ici resteraient ici, en vertu de l'ouverture qui
leur est laissée par l'article 97, normalement, même s'il y a eu
des menaces auxquelles on a fait allusion, on ne les a pas vues
formulées en termes clairs; à plus forte raison, elles n'ont pas
été exécutées, c'est une autre chose.
Je pense que le principe que des produits américains pourraient
être distribués par des Américains n'est pas mauvais. Une
fois que vous ouvrez cette porte-là, si vous disiez: il n'y aura plus de
distribution par des étrangers, on comprendrait, c'est une chose claire.
Mais là, vous dites: Non, il y en aura. Il y en aura un qui est
producteur, celui qui a des droits sur ces films-là, disons à une
échelle transnationale. Mais cette formulation-là laisse un peu
à désirer. Je me demande M. le Président, si vous pourriez
nous donner cinq minutes. J'aimerais ça causer avec mes collègues
cinq minutes. Est-ce qu'on pourrait vous demander un ajournement de cinq
minutes? C'est la clé de l'affaire, ça.
M. Richard: Je n'ai pas d'objection M. le Président.
Le Président (M. Desbiens): La commission suspend ses
travaux pendant cinq minutes.
(Suspension de la séance à 16 h 18)
(Reprise de la séance à 16 h 27)
Le Président (M. Desbiens): La commission des affaires
culturelles reprend ses travaux. Alors, M. le député
d'Argenteuil, vous avez demandé la suspension.
M. Ryan: Peut-être qu'avant de le faire de manière
formelle, il ne serait pas mauvais qu'on aille à l'article 98. Comme
cela, on aura fait le tour, et après cela, on pourra les reprendre un
à un et cela ira peut-être plus vite.
Le Président (M. Desbiens): Cela va.
M. Ryan: Je voudrais prévenir le ministre qu'on va vous
remettre, d'ici quelques minutes, un projet d'amendement à l'article
97.
Le Président (M. Desbiens): On laisse tomber l'article 97
pour l'instant?
M. Ryan: Oui.
Le Président (M. Desbiens): On passe à l'article
98. Cela va.
M. Ryan: L'article 97.1 ne posera pas de problèmes
spéciaux.
Le Président (M. Desbiens): J'appelle l'article 98. C'est
un amendement qui vise à remplacer l'article 98 par le suivant,
l'amendement se lit ainsi: "L'article 98 est modifié de la façon
suivante: 1. par l'addition, à la première ligne du premier
alinéa, après le mot "permis", du mot "général".
Alors, l'article se lirait: "Le permis général de distributeur
expire le 30 avril de chaque année." 2. par l'addition, à la
première ligne, deuxième alinéa, après le mot
"permis" du mot "général" également. Il se lirait ainsi:
"Dans le cas où un permis général de distributeur..."
Cela c'était l'article 98.
M. Ryan: Sur celui-ci, nous aurons un amendement à
déposer tantôt quand nous allons arriver là. Il y aura un
98.1 que nous voudrions proposer, qui vise - je l'explique tout de suite car on
ne joue pas à la cachette à cette heure-là - à
faciliter au ministre l'exercice souple de ses responsabilités pendant
la période qui suivra l'adoption du projet de loi. Il s'agirait en somme
d'un amendement qui pourrait se lire à peu près comme suit: Les
permis de distribution en vigueur, au moment de l'adoption de la loi, resteront
en vigueur pendant une certaine période et à compter d'une date X
qui sera à déterminer. Nous, nous en proposerons une dans notre
amendement, mais il n'y a rien de mathématique là-dedans. Ici, la
loi s'applique, ce qui aura pour effet de laisser une certaine période
pour faciliter une dernière recherche de solution avec les entreprises
qui sont encore en conflit avec le gouvernement sur ce projet de loi.
Je pense que le ministre comprendra très bien cela. Cela va
très bien s'insérer ici. Lui-même fera part de sa
réaction, et si elle pouvait être favorable, nous en serions
extrêmement heureux. Cela n'empêchera pas le ministre de faire
adopter sa loi. Si, toutefois la loi peut commencer à s'appliquer en ce
qui concerne les permis de distributeur, après qu'auront
été trouvées des solutions acceptables... Là, nous
entendons des versions contradictoires: d'un côté, les positions
exprimées dans les messages qu'a lus le ministre, cet après-midi,
sont très fortes et certaines identités de formulation parfois
laissent facilement croire qu'il y a eu concertation.
Ce ne sont pas toutes des choses spontanées, mais chacun est
libre d'exprimer son opinion et si c'est sous la même forme que l'autre,
on le constate, mais on ne prête pas d'intention à cause de cela.
On entend, d'autre part, des échos suivant lesquels la mentalité
ou l'attitude des "majors" ne serait pas aussi raide qu'on est porté
à le croire. Moi, je n'en sais rien parce que je ne suis pas
placé pour vérifier ces choses-là de près. Mais,
encore une fois, dans l'esprit de ce que nous avons dit jusqu'à
maintenant, je crois qu'il sera très opportun que le gouvernement puisse
disposer d'une certaine marge temporelle pour être capable de rechercher
une dernière fois, d'une manière sérieuse, une solution
compatible avec le texte de la loi comme il le sera d'ailleurs avec ces
entreprises. Je vous préviens que nous aurons un amendement à
proposer sur ce point-là. On va le déposer vite, on va faire le
tour de ceci, on va reprendre article par article afin que cela ne traîne
pas.
M. Richard: M. le Président, je veux seulement signaler
que nous avions prévu -et c'est pour cela que j'ai toujours
demandé qu'on fasse la lecture en même temps que la lecture des
articles 94 à 100 - la lecture des articles 187 et 187.1.
M. Ryan: C'est resté en suspens justement. Cela va
très bien.
M. Richard: Cela va avec l'esprit de...
M. Ryan: Oui, oui, c'est cela. C'est resté en suspens
justement.
M. Richard: Oui, parce que j'ai dit dès le départ
qu'il fallait le lire avec...
M. Ryan: Très bien, je pense que...
M. Richard: ...les articles 94 et 100 parce que, dans les
négociations que j'avais eues avec les Américains, les
dernières ont été faussées en partie, devrais-je
dire, parce qu'ils ne connaissaient pas l'existence des articles 187 et 187.1
que je leur ai révélée à ce moment-là.
M. Ryan: On pourrait peut-être y revenir tantôt. Vous
savez où nous nous situons sur ce point-ci, à l'égard de
l'article 98. Je pense qu'on pourra revenir tantôt. À l'article
98, il y a un autre point que nous voulons porter à l'attention du
ministre. D'après le libellé actuel, le permis
général de distributeur est d'une durée d'un an. Cela nous
semble trop bref pour l'importance des investissements qui peuvent être
nécessités dans un bon nombre de cas. Il nous semble qu'un permis
d'une durée plus longue, par exemple d'une durée de trois ans,
serait de beaucoup préférable. C'est un amendement
que nous vous soumettrons également.
M. Richard: M. le Président, je n'aurais pas d'objection
à proposer un compromis de deux ans. J'hésiterais à aller
plus loin toutefois parce que c'est évidemment un instrument utile pour
empêcher les abus dans un secteur dans lequel on sait que, parfois, il y
a des abus. Aux trois ans, ce serait peut-être un peu long. Alors, si le
député d'Argenteuil était d'accord, on pourrait
peut-être se rallier à un compromis de deux ans.
M. Ryan: On gagne un an. Dans les seuls amendements que vous
proposez ici, il y a l'addition du mot "général".
M. Richard: Oui, c'est cela. M. Ryan: Juste une
minute.
M. Richard: Cela nécessite aussi des changements à
un autre article si on dit "deux ans". Je vous le signale.
M. Ryan: Le rapport de trois mois, cela vient de quel
article?
M. Richard: De l'article 98.1, M. le Président.
M. Ryan: C'est dans les amendements que vous avez
déposés l'autre jour.
M. Richard: C'est cela.
M. Ryan: Ah bon! C'est très important.
M. Richard: M. le Président, je ne sais pas si c'est le
voeu exprimé par le député d'Argenteuil, il faudrait
peut-être appeler l'article 98.1 car d'autres amendements de concordance
ont été apportés.
M. Ryan: Oui, j'en étais justement là.
Le Président (M. Desbiens): Deuxième amendement
à l'article 98.1. Le loi est modifiée par l'addition,
après l'article 98, des articles suivants: Donc, 98.1: "Le titulaire
d'un permis de distributeur doit, conformément aux règlements de
la régie, transmettre à celle-ci, dans les 20 jours de chaque
période de trois mois, suivant la date de délivrance ou de
renouvellement du permis, un rapport financier pour ce trimestre. Ce rapport
doit indiquer séparément les revenus bruts réalisés
au Québec provenant: "1° de la distribution de films dans un lieu de
présentation de films en public; "2° de la vente, de la location, de
prêt ou d'échange de matériel vidéo à un
commerçant en détail; "3° de toute autre activité de
distribution dans le domaine du cinéma. "Ce rapport doit
également contenir tout autre renseignement déterminé par
règlement de la régie."
M. le député d'Argenteuil.
M. Ryan: J'ai deux observations, M. le Président. Tout
d'abord, la période de trois mois nous paraît abusive. Il nous
semble qu'une période d'un an serait infiniment
préférable. Il nous semble que cela répondrait aux fins
que peut désirer raisonnablement le législateur.
Deuxièmement, voulez-vous qu'on dispose de ce point-là
pour commencer?
M. Richard: Juste un détail. J'ajouterais un
élément. Le trois mois, c'est que, généralement,
les entreprises font des rapports tous les trois mois, c'est trimestriel. C'est
conforme à la pratique.
M. Ryan: Parmi les grosses compagnies très bien
établies, M. le Président, un grand nombre font des rapports soit
mensuels, soit annuels. Je ne crois pas que le gouvernement soit
justifié d'imposer la production de rapports trimestriels à des
entreprises dans ce secteur. Il va y avoir toutes sortes d'autres rapports
qu'ils doivent produire sur la circulation des films.
M. Richard: M. le Président, je voudrais juste faire
remarquer que personne n'a soulevé d'objections, parce qu'il s'agit
d'une industrie assez particulière. C'est un commerce très rapide
où les gens sont habitués à agir rapidement. Personne n'a
soulevé d'objection quant à ce rapport trimestriel. Dans les
cinquante quelques mémoires que nous avons reçus, les personnes
que nous avons entendues, les représentations ailleurs, personne n'a
jamais soulevé d'objections quant à ce rapport. Probablement
parce que c'est une industrie qui est habituée à fonctionner
très rapidement. Ils n'ont pas le choix. Il faut qu'ils se
réajustent très vite.
M. Ryan: C'est justement l'opportunité et l'utilité
de l'Opposition. Il peut arriver que ces gens attendent tellement de choses de
la part du gouvernement... Il est souvent arrivé que les gens, ayant le
nez collé sur la vitre et attendant les grands avantages d'une loi, ne
voyaient pas certains inconvénients qui peuvent être beaucoup plus
facilement perçus par des observateurs impartiaux. Encore une fois, je
souligne au ministre que cela me paraît abusif. C'est très rare.
Et on n'a pas d'autres exemples, encore une fois, sans prétendre
connaître toute la réalité de cas où le gouvernement
exigerait, par loi, des rapports semblables. Si le ministre voulait prendre des
renseignements - je crois que le ministère le plus compétent pour
lui fournir des indications à ce sujet est celui
des Finances et des Institutions financières. Je crois que c'est
extrême.
M. Richard: M. le député d'Argenteuil se ralliera
à six mois.
M. Ryan: J'ai moins mal!
M. Richard: Est-ce que cela vous arrive d'aller mal?
M. Ryan: Je dirais que cela me répugne un peu moins. Je
crois que c'est moins pire.
M. Richard: Six mois, M. le Président.
M. Ryan: Je vous le dirai franchement, j'aurais
préféré qu'un de vos collaborateurs
téléphone au ministère des Institutions financières
et que le ministère des Institutions financières réponde:
Oui, il y a des cas nombreux où nous devons exiger trois mois pour telle
et telle raisons. Ce cas-ci...
M. Richard: Je voudrais juste attirer l'attention du
député d'Argenteuil à ce sujet. Il y a des concordances
à établir avec le rapport des autres, des exploitants. La
billetterie, par exemple, tout se tient. C'est propre à l'industrie du
cinéma. C'est probablement pour cela d'ailleurs qu'aucune objection n'a
été soulevée.
M. Ryan: Encore une fois, je ne crois pas que ce soit
nécessaire d'aller si loin. L'autre point que je voulais soulever se
rapporte au deuxième alinéa. Je crois que si le ministre voulait
bien accepter d'écrire simplement "ce rapport doit indiquer
séparément les revenus bruts réalisés au
Québec provenant de..." et laisser tomber les expressions atterrantes
contenues dans la première ligne du paragraphe.
Une voix: C'est déjà fait. M. Ryan: C'est
déjà fait?
Une voix C'est ce que le ministre vient de dire.
M. Ryan: Je m'excuse, j'ai manqué ce point.
M. Richard: J'ai enlevé ce point, M. le
Président...
M. Ryan: D'accord.
M. Richard: ...par concordance, parce qu'on l'avait enlevé
ailleurs.
M. Ryan: Cela va. Pour celui-ci, il n'y avait qu'un point en bas
de 98.1 qui faisait question. "Ce rapport doit également contenir tout
autre renseignement déterminé par règlement de la
Régie." Cela fait allusion au dernier alinéa dans les fonctions
de la régie: "obtenir tout autre renseignement défini par
règlement." C'était 7 ou 8 si mes souvenirs sont bons.
M. Richard: Par règlement assujetti à 159.
M. Ryan: C'est cela.
M. Richard: Et non pas à 158.
M. Ryan: On va juste retrouver l'article auquel cela fait
allusion. Si vous permettez, je pense que lorsqu'il est question de la
régie... Te souviens-tu où c'était, Roma? On aurait bien
aimé le faire enlever.
M. Hains: Article 91, 7°.
M. Ryan: Oui, c'est cela. Il y a un 7°, en tout cas.
M. Hains: Oui, l'article 91.
M. Ryan: Non, c'est resté, finalement. En tout cas, c'est
le même genre d'exigence à l'endroit des détenteurs de
permis de distributeurs, mais qui a déjà été
accepté à l'endroit des détenteurs de permis
d'exploitants. Nous-mêmes avions des réserves là-dessus que
nous conservons à ce sujet-ci, mais je ne veux pas ouvrir le
débat. (16 h 45)
Je veux informer notre collègue de Westmount, qui n'était
pas ici tantôt, que nous procédons à une première
lecture de chacun des amendements et nous prévenons le ministre de
certains amendements que nous voudrons proposer. Tout à l'heure, nous
allons reprendre article par article de manière plus rapide, cependant,
l'essentiel de la discussion ayant déjà eu lieu, sans
préjudice pour les droits de chacun.
Le Président (M. Desbiens): Cela va pour 98.1? Il y a un
autre amendement qui est 98.2. Ajouter l'article 98.2 qui se lit ainsi: "Le
titulaire d'un permis de distributeur doit, dans les délais et aux
conditions déterminées par règlement de la Régie,
investir dans la production de films québécois, au sens des
normes édictées par l'Institut en vertu de l'article 37, un
pourcentage du total des revenus bruts de distribution qu'il réalise
annuellement au Québec. "Ce pourcentage est déterminé par
règlement de la régie qui ne peut le fixer à plus de
10%."
M. Ryan: À priori, c'est bien beau, car on prend le
bébé et on l'envoie à la régie qui, elle, sera
chargée de définir par règlements ce qu'est un film
québécois. Est-
ce que le ministre a une certaine idée de ce que devrait
être un film québécois?
M. Richard: M. le Président, en commission parlementaire,
lors des audiences publiques, la définition de l'Institut
québécois avait été déposée.
M. Ryan: Est-ce que le ministre pourrait la rappeler?
M. Richard: M. le Président, je voudrais déposer
copie de cette définition, qui va de nouveau être
élargie.
Le Président (M. Desbiens): II n'y a pas de
dépôt, mais vous en faites circuler une copie?
M. Richard: Oui.
M. Ryan: Ou un communiqué.
Oui, cette définition va très loin. Si on devait s'en
tenir à une définition aussi restrictive que celle-ci, je crois
qu'il y aurait des problèmes assez rapidement.
M. Richard: Oui...
M. Ryan: Je vais vous dire pourquoi. C'est que lorsque j'ai vu
ceci, à l'occasion de conversations que j'ai eues avec le ministre,
j'avais été plus porté à comprendre qu'il
s'agissait d'investissements obligatoires dans des films produits au
Québec. Si on incluait ce changement dans le texte, cela ferait
davantage mon affaire, car cela donnerait une protection, parce que "de films
québécois", cela limite singulièrement, et "films produits
au Québec" est évidemment compris là-dedans. Je regarde
cette définition et elle me fait un peu peur.
M. Richard: C'est pourquoi ils sont à y travailler
présentement pour l'élargir et l'assouplir davantage. Je signale,
encore une fois, que cela doit être approuvé par le
gouvernement.
M. Ryan: Ici, on va être obligé de proposer un
amendement. Je vous préviens tout de suite. Il va être à
peu près comme ceci: "de films produits en tout ou en partie au
Québec, suivant des normes édictées par la régie en
vertu de l'article 37, un pourcentage, etc.". Il me semble que cela nous laisse
une marge et on sait un peu où on s'en va et on a une indication des
balises; cela pourrait être plus ou moins... Supposez que vous arriveriez
à une époque...
M. Richard: C'est implicite, les coproductions, c'est
évident que cela ne s'applique qu'aux productions.
M. Ryan: Tantôt, nous vous proposerons cet amendement. Si
vous voulez bien l'adopter on en sera fort heureux
M. Richard: Cela va pour 98.2?
M. Ryan: Ce que nous voulons éviter, le ministre le
comprend comme moi, c'est de faire en sorte que la loi ne serve de
prétexte pour engraisser une industrie indigène qui voudrait se
complaire dans la médiocrité. De cela, nous ne voudrons jamais.
Dans la mesure où il s'agit...
M. Richard: Je serais totalement en désaccord avec un
pareil objectif et je pense que le député d'Argenteuil le
sait.
M. Ryan: Dans cette mesure, je pense que nous pouvons travailler
constructivement à la recherche de formules qui éviteront que
nous ne donnions l'apparence d'une tentation qui aboutirait à nous
enliser là-dedans. Cela étant dit, je pense qu'on se comprend. Y
a-t-il autre chose?
M. Hains: Non, quant à moi, cela va.
Le Président (M. Desbiens): Alors, l'article 98.1 et
l'article 98.2 sont suspendus. Article 99.
M. Ryan: Seulement une minute.
Le Président (M. Desbiens): À l'article 99, il y a
également...
M. Ryan: Voulez-vous me donner seulement un petit répit,
M. le Président, je vais noter quelque chose tout de suite, ici.
Le Président (M. Desbiens): Oui. Alors, l'article
99...
M. Ryan: Le député de Saint-Jean me distrait quand
je suis en train de rédiger des choses pour l'utilité commune de
la nation, M. le Président, suivant la définition du chanoine
Groulx.
Le Président (M. Desbiens): Et là vous me distrayez
dans la présentation de la motion.
M. Richard: M. le Président, pourrais-je demander au
député d'Argenteuil de ne pas provoquer le député
de Saint-Jean qui...
M. Ryan: Je ne fais aucune provocation.
M. Richard: ...cet après-midi, s'est fait...
M. Ryan: Ah bon! ...toujours.
Le Président (M. Desbiens): L'article 99
est remplacé par le suivant: "La régie peut, après
avoir donné à la personne intéressée l'occasion de
présenter ses observations, refuser de délivrer ou de renouveler
un permis de distributeur, de suspendre...
M. Richard: Je m'excuse, M. le Président, il y a un nouvel
amendement qui est un amendement de concordance. L'article 99, c'est: "La
régie peut, après avoir donné à la personne
intéressée l'occasion d'être entendue..."
Une voix: Oui.
M. Richard: Et le reste est identique à l'amendement
proposé initialement.
Le Président (M. Desbiens): Alors, je reprends la motion
d'amendement à l'article 99: "La régie peut, après avoir
donné à la personne intéressée l'occasion
d'être entendue, refuser de délivrer ou de renouveler un permis de
distributeur, le suspendre ou le révoquer dans les cas suivants: "1°
, si elle a été trouvée coupable d'une infraction à
la présente loi ou à l'un de ses règlements depuis moins
de cinq ans; "2° , si elle fournit dans le rapport prévu par
l'article 98.1 des renseignements faux ou si, après avoir reçu un
avertissement de la Régie, elle refuse ou omet de se conformer aux
obligations prévues par les articles 98.1, 98.2 ou 107.1; "3° , si
elle ne satisfait pas aux conditions prévues par la présente loi,
pour la délivrance ou le renouvellement d'un permis de
distributeur."
M. Ryan: II y a seulement un élément qui me
préoccupe un peu dans ceci, c'est l'alinéa 1: "1 si elle a
été trouvée coupable d'une infraction à la
présente loi ou à l'un de ses règlements depuis moins de
cinq ans;". Je ne sais pas si cela pourrait être formulé "d'une
infraction grave" ou "d'infractions répétées", mais il me
semble que "d'une infraction" c'est... Je ne sais pas s'il n'y a pas moyen de
trouver quelque chose d'un peu plus humain.
M. Richard: Remarquez qu'il y a des jurisprudences qui se
créent en la matière. Elle n'est pas obligée, c'est pour
cela qu'on écrit: "la régie peut" et non pas "la régie
doit".
M. Ryan: Cela ne répond pas à ma question. Mon
inquiétude me vient du caractère exorbitant du pouvoir
donné à la régie. Supposez qu'il s'agisse d'un
détenteur de permis péquiste sous une régie à
majorité de membres libéraux, il va être porté
à dire: Ils m'ont poigné, imaginez-vous que j'avais fait une
erreur, j'avais mis 1031 films au lieu de 1029, ils m'ont enlevé mon
permis à cause de cela. Juridiquement, ils avaient le droit. Le gars
s'en va voir l'ombudsman et l'ombudsman dit: Ton affaire est bien bonne, mais
je n'y peux rien.
M. Richard: Ah! M. le Président, j'ai la
réponse.
M. Ryan: Oui?
M. Richard: Là, j'ai la réponse.
Le Président (M. Desbiens): M. le ministre.
M. Ryan: J'espère que les conseillers du ministère
de la Justice seront inspirés par un esprit d'humanité.
M. Richard: Au premier alinéa: "1°, si elle a
été trouvée coupable d'une infraction à la
présente loi ou à l'un de ses règlements depuis au moins
cinq ans;" cela veut dire que l'entreprise aurait déjà
été condamnée par un tribunal. La régie, à
ce moment-là, peut - il y a déjà une première
condamnation devant un tribunal et ce n'est pas la régie qui juge cela;
elle part de l'acquis d'une condamnation devant un tribunal - ensuite, pour une
offense grave, enlever le permis.
M. Ryan: Si je comprends bien. Supposons qu'une personne produise
un rapport qui sera considéré comme faux ou inexact, cela
dépend de quel côté de la table on est - experiencia patet
- dans ce cas, la régie a le pouvoir de suspendre son permis; elle n'est
pas obligée de passer par la loi des poursuites sommaires; la
régie peut suspendre son permis. Elle a ce pouvoir. Là, elle
aurait manqué un règlement. Non?
M. Richard: Non, M. le Président...
M. Ryan: ...trouvé coupable, c'est plus fort que cela.
M. Richard: "2 si elle fournit, dans le rapport prévu par
l'article 98.1, des renseignements faux ou si, après avoir reçu
un avertissement de la Régie, elle refuse ou omet de se conformer aux
obligations prévues par les articles 98.1, 98.2 ou 107.1;" il y a encore
une balise...
M. Ryan: Je pense que j'ai la réponse au problème
qui va compléter ce que vous dites. Si l'amendement suivant: "si elle a
été trouvée coupable d'une infraction à la
présente loi ou à l'un de ses règlements depuis moins de
cinq ans" se rapporte au cadre des dispositions prévues aux articles 168
et 169, je pense qu'il n'y a aucun problème.
M. Richard: C'est cela. Parce que "coupable d'une infraction en
droit" veut dire avoir été condamné devant une instance
pénale.
Le Président (M. Desbiens): Cela va pour l'article 99?
M. Ryan: "...depuis moins de cinq". Cela veut dire que vous
gardez son dossier ouvert, contrairement à ce que l'on fait en d'autres
cas. Supposons que son permis est expiré; le permis dure deux ans,
n'est-ce pas? Alors, il est expiré, il est renouvelé; deux ans
plus tard, la personne vient demander le renouvellement et on peut invoquer
contre elle une offense commise et pour laquelle elle a été
trouvée coupable avant le renouvellement. Ne trouvez-vous pas que cela
est un peu... Est-ce que cela ne devrait pas concorder avec la durée du
premier?
M. Richard: Non, car on ne peut tout de même pas faire mine
de ne plus être dans le métier pour faire oublier une offense
grave; il y a tellement de balises, je pense qu'il y a plus de balises que dans
n'importe quelle loi à cet égard parce que je n'aime pas beaucoup
le chapitre des pénalités dans quelque loi que ce soit. Il ne
faut pas être tatillon en la matière.
M. Ryan: Cela serait un point sur lequel je serais plutôt
enclin à vous proposer un amendement. Cela va.
Le Président (M. Desbiens): Alors, on suspend l'article 99
et on revient, on reprend l'opération 94.
M. Richard: ...l'opération 94.
M. Ryan: Là, M. le Président, je pense qu'on va
vous demander une autre suspension de cinq minutes.
M. Richard: Oui, M. le Président.
M. Ryan: On sait que M. le ministre est un bon collaborateur.
Le Président (M. Desbiens): II y a consentement pour une
suspension des travaux. Alors, la commission suspend ses travaux.
(Suspension de la séance à 16 h 59)
(Reprise de la séance à 17 h 06)
Le Président (M. Desbiens): Sur ce, la commission reprend
ses travaux
L'article 94 est adopté. J'appelle l'article 95.
M. Mains: Adopté sur division.
Le Président (M. Desbiens): L'article 95 adopté sur
division.
M. Richard: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): J'appelle l'article 96.
M. Hains: Même verdict. Adopté sur division.
Le Président (M. Desbiens): L'article 96 est adopté
sur division. J'appelle l'article 97.
M. Richard: L'article 97 est adopté unanimement.
M. Hains: II y a un amendement.
M. Ryan: À l'article 97, nous proposons d'apporter
l'amendement suivant.
Après les mots "est le producteur du film ou le
détenteur", nous proposons d'ajouter les mots suivants: "des droits
nord-américains et européens".
Le Président (M. Desbiens): Vous remplacez "des droits
mondiaux"...
M. Ryan: Non, après "le détenteur", nous ajoutons
les mots "des droits nord-américains et européens". Et là,
il y aurait une virgule "ou des droits mondiaux sur le film".
Le Président (M. Desbiens): "des droits
nord-américains et européens, ou". Le reste est pareil? Cela
va?
M. Ryan: Oui.
Le Président (M. Desbiens): L'amendement est donc le
suivant. Ajouter, à la 3ème ligne, après le mot
"détenteur", les mots "des droits nord-américains et
européens, ou".
M. Ryan: Oui, c'est ça. Je voudrais ajouter seulement une
explication, M. le Président, si vous me le permettez.
Le Président (M. Desbiens): L'amendement est recevable.
Alley-y, M. le député d'Argenteuil.
M. Ryan: Je voudrais mentionner, en conformité avec ce que
disait plus tôt le ministre, quant à la possibilité pour la
Régie de définir l'expression "des droits mondiaux", que la
même élasticité pourrait être exercée pour la
définition des droits nord-américains et surtout
européens. Ce sont des concepts élastiques qui ne peuvent pas
être entièrement satisfaisants et qui laisseront
toujours une marge d'incertitude. Toutefois, il nous semple que si l'on
ajoutait cette précision dans le texte de loi, ce serait de nature
à contribuer sérieusement à la mise au point d'une
solution dans le secteur qui demeure une source de litige très
sérieuse actuellement.
Nous prenons très au sérieux les difficultés qui
ont surgi avec le secteur américain de l'industrie
cinématographique. Nous souhaiterions très vivement que ce litige
trouve une solution pacifique au cours des prochains jours, des prochaines
semaines ou des prochains mois. Nous pensons que l'addition de cette
précision serait de nature à faciliter la mise au point d'une
solution.
Quant au reste, c'est-à-dire la définition de ces termes,
elle serait évidemment laissée à l'initiative de la
régie, laquelle serait appelée à le faire par
règlement comme nous l'avons déjà dit.
Le Président (M. Desbiens): M. le ministre.
M. Richard: M. le Président, je partage tout à fait
l'esprit dans lequel cette proposition est présentée. Je pense
qu'elle correspond exactement à ce que nous poursuivons comme objectif.
Mais, parce que dans le langage de l'industrie internationale du cinéma,
les droits européens n'existent pas, ce sont les droits mondiaux ou les
droits universels. Et jamais on ne parle de droits par rapport à une
partie du monde. Je craindrais que ce soit moins souple que la formule que nous
proposons parce que les droits européens peuvent inclure, par exemple,
l'URSS, qui est en dehors... Je vais vous donner un exemple des droits qu'on
appelle "droits européens" et peut-être d'autres pays. Comme il
s'agit d'une situation évolutive, je pense que ce serait plus
contraignant finalement que la formule que nous proposons qui, elle, va
permettre à la régie de définir après audiences
publiques ce qu'on entend par droits mondiaux. Cette définition devra
être entérinée par le gouvernement et comme il est plus
facile de modifier un règlement que de modifier une loi, j'aurais peur
qu'on se retrouve dans un carcan qui compliquerait les choses plutôt que
de les simplifier. Alors, tout en respectant l'esprit qui marque la proposition
du député d'Argenteuil, je vais proposer que nous votions contre
et qu'on s'en tienne au texte original. Mais, je suis heureux qu'elle ait
été formulée parce que cela restera inscrit au journal des
Débats de même que mes propos demeureront inscrits au journal des
Débats.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Saint-Henri.
M. Hains: M. le Président, est-ce que ce serait plus
difficile pour la régie de définir ce qu'on entend vraiment par
droits européens que de définir ce qu'on entend par droits
mondiaux?
M. Richard: Oui, M. le Président, parce que "droits
mondiaux", c'est déjà inscrit dans le langage courant de
l'industrie au plan international tandis que "droits européens", cela ne
réfère à rien. Et comme, juridiquement, l'Europe n'existe
pas, cela nous pose un autre problème. Cela pourrait donner lieu
à beaucoup de contestations sur le plan juridique.
M. Ryan: Est-ce qu'il y avait des précisions à
apporter?
M. Richard: Je pourrais ajouter une chose. C'est que, suivant les
us et coutumes de ce qu'on pourrait appeler le droit cinématographique,
on ne qualifie jamais les droits sur la base des continents, mais toujours sur
la base des nations et parfois même des parties de nation, mais jamais
sur la base des continents. Il est évident que la définition qui
sera donnée à "droits mondiaux" sera donnée en fonction
des us et coutumes de l'industrie au plan international.
M. Hains: Cela veut dire que si je proposais "Europe
occidentale", cela ne serait pas plus valable?
M. Richard: Ce n'est pas plus valable parce que nous y avions
songé très sérieusement.
M. Hains: Ce que nous recherchons, vous le comprenez, n'est-ce
pas?
M. Richard: Oui.
M. Hains: C'est seulement cela.
M. Ryan: Ce que je voudrais inscrire bien clairement dans les
notes de cette discussion, c'est plutôt le concept de "droits
internationaux" finalement. C'est peut-être celui qui est le plus
précis que "droits mondiaux". Cela a un avantage parce que c'est global.
Si on dit que cela s'applique partout sur la planète, sans aucune
exception, déjà, c'est très fort. Mais ce que nous
voulons, nous, considérer et ce dont nous voulons assurer le respect par
ceux qui seront appelés à prendre des décisions pratiques
autant sur le plan de la réglementation que de l'application de
celle-ci, c'est les ententes internationales qui peuvent donner à
certains distributeurs des droits qui, s'ils leur étaient niés en
ce qui touche le cas québécois, aboutiraient à priver
notre population de l'accès à des films qu'elle a le droit de
voir. Et je pense qu'il faudra faire preuve d'une grande flexibilité
dans la définition qui sera donnée par la régie, et
si l'engagement que le ministre prend d'insister pour qu'une fois que la
régie sera formée, elle n'ait pas beaucoup de directives à
recevoir du ministre.
M. Richard: M. le Président, encore une fois, ce
règlement ne peut être mis en vigueur qu'après son adoption
par le Conseil des ministres. C'est donc le gouvernement qui va trancher. Je
vous rappelle encore que le gouvernement peut modifier un règlement
proposé par la régie. (17 h 15)
M. Ryan: Si on fait cette proposition c'est que des milieux
familiers avec l'industrie nous ont indiqué que ce serait une balise
très utile et de nature à conduire à un règlement
plus souple du litige actuel. Nous ne l'avons point inventé. C'est une
notion qui nous est venue après que nos conseillers eussent eu
l'occasion de causer avec des représentants de l'industrie
cinémathographique. Ce n'est pas une proposition qui émane des
"majors" non plus. C'est une proposition que nos conseillers nous ont faite
après examen de toutes les dimensions du problème. Ceci
étant dit...
M. Richard: M. le Président, nous avons eu l'occasion,
j'ai moi-même eu l'occasion, à plusieurs reprises, de rencontrer
les gens de l'industrie du cinéma. On a essayé à plusieurs
reprises de trouver, exactement comme l'Opposition le fait, une solution au
problème. Il a fallu s'accrocher à des notions un peu plus
globales parce qu'elles correspondaient à la réalité des
choses. Il aurait fallu, par exemple, si on parlait de l'Europe occidentale,
mettre en annexe un certain nombre de pays. Cela aurait été
gelé dans la loi, tandis que là, cela permet de tenir compte de
l'évolution de la situation.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Saint-Henri.
M. Hains: Je voulais tout simplement dire que je m'en venais avec
l'espoir d'avoir trouvé la potion magique qui aurait pu vraiment,
conserver les droits que nous réclamons avec justice. En même
temps, cela aurait été peut-être plus acceptable pour
l'autre partie.
M. Richard: Sur les objectifs, il n'y a pas de divergence. C'est
uniquement quant à la rédaction.
M. Hains: Cela a toujours été ainsi.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que la motion
d'amendement du député d'Argenteuil est adoptée?
M. Richard: Rejeté, M. le Président.
Le Président (M. Desbiens): Rejeté. M. Ryan:
Sur division. Le Président (M. Desbiens):Sur
division. M. Ryan: C'est vraiment un pléonasme.
M. Hains: À l'article 79 on avait réussi à
trouver un ajout qui avait satisfait tout le monde. On espérait avoir
pareil ici.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que l'article 97 comme
tel maintenant est adopté?
M. Hains: Sur division.
Le Président (M. Desbiens): Adopté sur division.
J'appelle l'article 97.1. Nouvel article qui est en amendement. Est-ce que cet
article est adopté?
M. Ryan: Attendez un petit peu. M. Hains: Adopté.
M. Richard: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. J'appelle
l'article 98. Il y aurait un amendement qu'on va vous transmettre. On a fait
reformuler l'amendement à l'article 98. L'article 98 est remplacé
par le suivant: "Article 98. Un permis général de distributeur
est valable pour une période de deux ans. Un permis
général de distributeur peut être renouvelé. Le
droit annuel exigible du titulaire d'un tel permis fixé par
règlement de la régie est payable à la régie lors
de la délivrance ou du renouvellement du permis et par la suite le 30
avril de chaque année.
Dans le cas où un permis général de distributeur
est délivré après le 1er mai, le droit exigible pour la
première année est réduit par la régie en
proportion du nombre de mois écoulés dans cette
année."
Est-ce que le nouvel article 98 est adopté?
M. Richard: Adopté, M. le Président.
Le Président (M. Desbiens): Adopté.
M. Hains: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Le nouvel article 98 exige par
concordance... Je vais vous proposer d'aller toute de suite à l'article
158 peut-être. Il faut rouvrir l'article 158 à ce moment-ci.
M. Ryan: ...187.
Le Président (M. Desbiens): C'est avec
98.1 l'article 187, je pense. Il y a un amendement nouveau qui se greffe
à l'article 158, qui est le suivant: "L'article 158 est modifié
par le remplacement du pagraphe quatrième par les suivants. 4°
prescrire le montant du droit qu'un titulaire de permis de distributeur doit
payer annuellement; 4°1, prescrire le montant du droit que le titulaire
d'un permis de tournage doit payer. Est-ce que cet amendement à
l'article 158 est adopté? M. le ministre.
M. Richard: J'apporterais un amendement à l'amendement et
je dirais plutôt d'un permis général de distributeur.
Le Président (M. Desbiens): D'un permis
général de distributeur, si vous voulez, on va l'inclure comme
tel à l'amendement. Permis de tournage, cela reste tel quel. Je relis
l'amendement pour plus de clarté: "Prescrire le montant du droit qu'un
titulaire de permis général de distributeur doit payer
annuellement."
M. Ryan: J'ai une question à ce sujet.
Le Président (M. Desbiens): M. le député
d'Argenteuil.
M. Ryan: Si vous mettez du "titulaire de permis
général de distributeur", est-ce qu'il ne faudrait pas un autre
alinéa pour le permis spécial?
M. Richard: C'est parce que le permis spécial est
donné film par film, de telle sorte qu'il n'y a pas besoin de
renouvellement. C'est prévu dans la loi.
M. Ryan: Mais les montants qui seront exigés, les droits
qui seront exigés pour ce permis, il faudrait qu'ils soient
déterminés par règlement aussi. Il ne faut pas que ce soit
laissé à la discrétion de la régie. Il faut que
vous le mettiez. Il faut un autre alinéa.
M. Hains: Pour prescrire le montant il faut avoir un montant
spécial aussi.
M. Ryan: II n'est pas nécessaire de mettre
"général" ou "spécial" aussi. Si vous mettez
"annuellement", il faut deux alinéas. On se comprend
là-dessus.
Le Président (M. Desbiens): Je répondrais à
ce point à 4.1s "inscrire le montant du droit que le titulaire d'un
permis de tournage ou d'un permis spécial de distributeur doit payer."
Cet amendement est-il adopté?
M. Richard: Adopté.
M. Ryan: J'aurais aimé mieux deux alinéas parce que
cela aurait été plus logique. Ce sont les accommodements de
dernière heure. On ne veut pas empiéter. C'est comme cela qu'on
trouve des lois mal faites.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'amendement à
l'article 158 est adopté et l'article 158 est adopté tel
qu'amendé.
Une voix: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 98.1.
M. Ryan: Avant de passer à l'article 98, il y avait une
autre vérification à faire. C'est la concordance avec 187. Je
veux m'assurer...
Le Président (M. Desbiens): Oui, M. le ministre.
M. Richard: L'article 187 dit que l'article 94 n'entrera en
vigueur qu'une fois les règlements de la régie relatifs à
la définition de producteur...
M. Ryan: Voulez-vous m'excuser une seconde? Est-ce qu'il y a eu
un amendement à 187?
Le Président (M. Desbiens): Oui, il y a eu un amendement
à 187.
M. Ryan: Dans le paquet d'amendements de l'autre jour. Il
faudrait qu'on revoie cela.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que cet amendement a
été déposé?
M. Richard: L'article 187, pour être clair, dit que les
permis vont exister tant que l'article 94 n'entrera pas en vigueur et l'article
94 n'entrera en vigueur qu'une fois que les règlements relatifs à
la régie, notamment la définition de producteur et de droits
mondiaux, auront été adoptés à la suite d'audiences
publiques.
M. Ryan: Ce n'est pas cela qui est dit dans l'article 187 comme
je le lis. Si vous disiez cela dans l'article 187, ce serait parfait. Si vous
disiez "jusqu'à l'entrée en vigueur du règlement",
peut-être qu'on pourrait s'entendre assez facilement.
M. Richard: M. le Président, pour le député
d'Argenteuil: "insérer ici la date d'entrée en vigueur de
l'article 94 de la présente loi."
M. Ryan: Des articles 94 à 99, il me semble que ce serait
une protection plus
grande.
M. Richard: L'article 94 dit qu'il y a deux catégories de
permis et que c'est la régie...
M. Ryan: C'est au moins l'article 95, pas l'article 94.
M. Richard: Oui, l'article 95.
M. Ryan: Je vous soumets modestement que, si vous écriviez
"jusqu'à l'entrée en vigueur des articles 94 à 99", on
aurait une couverture complète.
M. Richard: Les articles 94 à 97?
M. Ryan: Oui, déjà, je pense qu'on aurait une
protection assez grande à ce moment: "jusqu'à l'entrée en
vigueur des articles 94 à 97".
Si vous dites "conformément aux règlements de la
régie", cela veut dire qu'il faut que la loi soit entrée en
vigueur, que la régie ait commencé à travailler, qu'elle
ait préparé un projet de règlements qui aurait
été publié dans la Gazette officielle, qu'il se soit
écoulé 30 jours ou 60 jours, je ne me souviens plus.
M. Richard: C'est 60 jours.
M. Ryan: 60 jours et, après cela, il faut qu'il soit
approuvé par le cabinet, publié...
M. Richard: Oui.
M. Ryan: Je crois qu'on a tout le temps voulu pour
négocier.
M. Richard: Oui.
M. Ryan: C'est ce qu'on veut assurer honorablement. Dans la
mesure où on peut l'assurer sans le dire explicitement, je conviens
très bien de cela.
M. Richard: Là, il n'y a pas de problème.
M. Ryan: Oui, mais avec ce que vous acceptez ici, je pense
que...
M. Richard: L'article 94, parce qu'autrement cela risquerait
d'être un carcan.
M. Ryan: Tantôt, on disait les articles 94 à 97.
C'est surtout l'article 97 qui est très important; c'est lui qui
garantit qu'il devra y avoir proclamation pour qu'on arrive à quelque
chose par voie de réglementation. Je vous avertis qu'on entre toujours
dans des complications, parce que, dans la ligne suivante, je vois que c'est
écrit "dans le cas d'un permis général de distributeur".
Là, on parle de permis spéciaux. Quand on commence à jouer
avec cette tuyauterie, c'est dangereux.
M. Richard: C'est dangereux. Je comprends l'esprit, M. le
député d'Argenteuil, et avec l'article 94, c'est exactement ce
que cela nous permet de faire.
M. Ryan: Si vous mettiez simplement, M. le ministre - je pense
que je ne vous rendrais aucunement un mauvais service en faisant cela -
"jusqu'à l'entrée en vigueur des articles 94 à 97 de la
présente loi", sans parler de "dans le cas d'un permis
général de distributeur", parce qu'on vise
précisément les permis spéciaux, il me semble que vous
seriez couvert avec cela. (17 h 30)
M. Richard: M. le Président, je serais disposé
à mettre les articles 94 et 95; autrement on risque, en jouant avec la
tuyauterie, comme l'évoquait le député d'Argenteuil, de se
créer beaucoup de problèmes.
Le Président (M. Desbiens): Alors, l'article...
M. Ryan: Attendez un peu. On va être obligé de
discuter de cela parce que c'est le coeur de l'affaire.
Le Président (M. Desbiens): Je pourrais peut-être
lire la motion, d'abord.
M. Ryan: Oui, il le faudrait peut-être.
Le Président (M. Desbiens): L'article 187 de ce projet de
loi est remplacé par les suivants: "187. Un titulaire de licence
délivrée en vertu de l'article 27 ou de l'article 30 de la Loi
sur les licences (LRQ, chapitre L-3) et destinée à permettre
l'exploitation d'une salle de cinéma ou d'un commerce d'échange
de films est réputé être titulaire, selon le cas, d'un
permis d'exploitation ou d'un permis général de distributeur
délivré en vertu de la présente loi et valide
jusqu'à la date d'expiration de sa licence dans le cas d'un permis
d'exploitation et jusqu'au (insérer ici la date d'entrée en
vigueur des articles 94 et 95 de la présente loi) dans le cas d'un
permis général de distributeur. Par la suite, il est
renouvelé conformément à la loi." Est-ce bien cela?
M. Richard: C'est cela, M. le Président.
Le Président (M. Desbiens): L'article 187.1:
"Malgré l'article 187, une personne qui, le 17 décembre 1982,
était titulaire d'une licence délivrée en vertu de
l'article
30 de la Loi sur les licences est exclue de l'application des articles
94 à 97 de la présente loi pour les films qu'elle distribuait le
(insérer ici la date d'entrée en vigueur de l'article 94 de la
présente loi) et dont elle aura communiqué la liste à la
régie dans les 180 jours suivant le (insérer ici la date
d'entrée en vigueur de l'article 94 de la présente loi)." Cela,
c'est l'article 187.1.
M. Ryan: M. le Président, si on ne s'entend pas, je vais
être obligé de proposer un amendement à l'article 187, tel
qu'amendé par le gouvernement. Je suis confirmé dans mon opinion
par la lecture de l'article 187.1. Je vois qu'à l'article 187.1 on a
très bien saisi le lien qui rattache entre eux de manière
indivisible les articles 94 à 97. On ne peut pas facilement les
séparer en deux catégories. Je vois que l'article 187 s'applique
uniquement, dans sa formulation actuelle, au détenteur d'un permis
général de distributeur. L'amendement que je proposerais est le
suivant aux lignes deux, quatre et cinq. Je le formule verbalement et, si cela
ne tient pas debout, il faudra que je le formule par écrit; si cela
convient au ministre, on va convenir d'une formulation très rapidement.
Voulez-vous que je vous lise l'article? Ce sera plus simple: "Un titulaire de
licence délivrée en vertu de l'article 27 ou de l'article 30 de
la Loi sur les licences et destinée à permettre l'exploitation
d'une salle de cinéma ou d'un commerce d'échange de films est
réputé être titulaire, selon le cas, d'un permis
d'exploitation ou d'un permis de distributeur délivré en vertu de
la présente loi et valide jusqu'à la date d'expiration de sa
licence dans le cas d'un permis d'exploitation et jusqu'à la date
d'entrée en vigueur des articles 94 à 97 de la présente
loi dans le cas d'un permis de distributeur. Par la suite, il est
renouvelé conformément à la présente loi."
Cela veut dire que tous les droits que le distributeur a actuellement,
qu'il soit éventuellement destiné à être
détenteur d'un permis général ou d'un permis
spécial, il les conserve jusqu'à l'entrée en vigueur de
ces articles. Il me semble que cela donne à la régie une marge
pour respirer quand elle va commencer son travail. Il pourrait très bien
arriver qu'elle conçoive un premier règlement pour les
distributeurs à permis général. Celui-là ira plus
vite. Mais il me semble qu'on vous donne une sauvegarde
considérable.
M. Richard: Je n'ai pas d'objection.
Le Président (M. Desbiens): Si vous voulez incorporer
votre amendement, M. le ministre.
M. Ryan: Oui. On peut vous le remettre par écrit, M. le
Président, à moins que les légistes du ministre ne
veuillent le formuler.
Le Président (M. Desbiens): En faites-vous un nouvel
amendement, un sous-amendement? En incorporant la cinquième ligne de
l'article 187, on enlève...
M. Ryan: II y a un autre article auquel on ne pense pas qui
détruit...
Le Président (M. Desbiens): ...le mot
"général".
M. Richard: Non. Des voix: Ah!
Le Président (M. Desbiens): À l'ordre, s'il vous
plaît!
M. Ryan: On m'a dit que le rôle de l'Opposition, c'est
d'être méfiant. J'ai de la misère, parfois, à le
comprendre, mais je fais mon possible...
Le Président (M. Desbiens): On enlève le mot
"général" à la cinquième ligne.
M. Ryan: ...pour satisfaire mon collègue.
M. Richard: Le passé est garant du présent.
M. Ryan: C'est cela. Je pense qu'il n'y a personne qui cherche
à...
Le Président (M. Desbiens): À la huitième
ligne: "insérer ici la date d'entrée en vigueur des articles 94
à 97". Est-ce que c'est bien cela?
M. Ryan: "De la présente loi." On va nous soumettre un
texte écrit d'une minute à l'autre, si je comprends bien.
Le Président (M. Desbiens): C'est le même texte.
M. Ryan: Très bien. Donc, vous avez enlevé le mot
"général".
Le Président (M. Desbiens): Le mot "général"
est rayé.
M. Ryan: Oui.
Le Président (M. Desbiens): On dit, à la
huitième ligne: "insérer ici la date d'entrée en vigueur
des articles 94 à 97...
Une voix: De la présente loi.
Le Président (M. Desbiens): ...de la présente loi."
Est-ce qu'il faut enlever le
mot "général" également dans la ligne suivante?
M. Ryan: Oui, évidemment.
Le Président (M. Desbiens): À la neuvième
ligne, on raye également le mot "général".
M. Ryan: Magnifique.
Le Président (M. Desbiens): Est-ce que le nouvel article
187 est adopté?
M. Hains: Adopté. M. Ryan: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 187.1 est-il
adopté?
M. Richard: Adopté.
M. Ryan: L'article 187.1, un instant. Cela va au-delà de
l'entrée en vigueur.
M. Hains: Adopté.
M. Ryan: Ce sont les droits acquis.
Le Président (M. Desbiens): L'article 187.1 est
adopté.
Nous revenons maintenant à l'article 98.
M. Ryan: À l'article 98, tout d'abord, tantôt, je
pense qu'on nous a soumis un texte.
Le Président (M. Desbiens): Un instant!
C'est fait, l'article 98. C'est réglé.
M. Richard: II est adopté.
Le Président (M. Desbiens): II est adopté.
M. Ryan: II a déjà été adopté.
M. Richard: Oui. M. Ryan: Très bien.
Le Président (M. Desbiens): C'est l'article 98.1.
Après l'article 98, on ajoute les articles suivants.
M. Richard: À l'article 98, j'ai un amendement pour
remplacer "trois mois" par "six mois".
Le Président (M. Desbiens): C'est l'article 98.1.
M. Richard: Oui.
Le Président (M. Desbiens): Cette loi est modifiée
par l'addition, après l'article 98, des articles suivants: "98.1 Le
titulaire d'un permis de distributeur doit, conformément aux
règlements de la régie, transmettre à celle-ci, dans les
vingt jours de chaque période de six mois suivant la date de
délivrance ou de renouvellement du permis un rapport financier pour ce
semestre."
M. Richard: Oui.
Le Président (M. Desbiens): Alinéa. "Ce rapport
doit indiquer séparément les revenus bruts réalisés
au Québec provenant: 1 de la distribution de films dans un lieu de
présentation de films en public; 2 de la vente, de la location, du
prêt ou de l'échange de matériel vidéo à un
commerçant en détail; 3° de toute autre activité de
distribution dans le domaine du cinéma."
Alinéa. "Ce rapport doit également contenir tout autre
renseignement déterminé par règlement de la
régie."
Est-ce que ce nouvel article 98.1 est adopté?
M. Hains: Adopté. M. Richard: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Un nouvel
amendement, qui est l'ajout de l'article 98.2, se lit ainsi: "Le titulaire d'un
permis de distributeur doit, dans les délais et aux conditions
déterminées par règlement de la régie, investir
dans la production de films québécois, au sens des normes
édictées par l'institut en vertu de l'article 37, un pourcentage
du total des revenus bruts de distribution qu'il réalise annuellement au
Québec."
Alinéa. "Ce pourcentage est déterminé par
règlement de la régie qui ne peut le fixer à plus de
10%."
Est-ce que ce nouvel article 98.2 est adopté?
M. Ryan: Je voudrais proposer un amendement, M. le
Président.
Le Président (M. Desbiens): M. le député
d'Argenteuil.
M. Ryan: À la troisième ligne de l'alinéa,
je voudrais que soient écrits les mots suivants: "Investir dans la
production de films réalisés en tout ou en partie au
Québec suivant les normes édictées par l'institut en vertu
de l'article 37". Le but de cet amendement, j'ai eu l'occasion de l'expliquer
plus tôt.
Le Président (M. Desbiens): M. le député
d'Argenteuil, je ne suis pas sténographe.
M. Ryan: Très bien.
Le Président (M. Desbiens): Voulez-vous
répéter? "Réalisés en tout ou en partie au
Québec...
M. Ryan: Oui.
Le Président (M. Desbiens): Ensuite?
M. Ryan: "Suivant les normes...
M.
Hains "...édictées par l'institut".
Le Président (M. Desbiens): "...suivant les normes
édictées...
M. Ryan: "...suivant les normes définies,
établies". Disons "suivant les normes établies par l'institut".
C'est une question de formulation et je ne tiens pas du tout à cela.
L'idée, ici, c'est de garder le maximum de souplesse, encore une
fois, de ne pas partir avec une notion qui soit trop restrictive et qui puisse,
justement à cause de son sens prima facie, se prêter à une
interprétation qui pourrait entraîner des inconvénients
imprévisibles à l'heure actuelle. Si on écrit "des films
réalisés en tout ou en partie au Québec", cela laisse
à l'institut, dans la définition des normes qu'il
présentera, la latitude de dire que ce sera réalisé au
Québec à 100%, à 80%, à 50%, à 40%, suivant
différentes catégories de films. Cela laisse la latitude de dire
si ce seront des films réalisés par des Québécois,
par des Américains, par des Européens. Cela laisse la latitude de
définir si ce sera à 100% des artistes ou des figurants
québécois. Je pense que cela donne une marge considérable
et on doit faire confiance à l'institut pour proposer ici des normes qui
soient réalistes et compatibles avec le meilleur intérêt du
Québec et de l'industrie cinématographique au Québec.
Le Président (M. Desbiens): M. le ministre.
M. Richard: Je suis tout à fait d'accord, encore une fois,
avec l'esprit contenu dans la proposition, mais je pense que je vais proposer
de rejeter l'amendement parce qu'il n'est pas nécessaire. C'est
implicite et il faudrait modifier un nombre considérable d'articles en
ce qui a trait aux pouvoirs de l'institut et même de la régie.
Alors, je pense que c'est tout à fait implicite et que les objectifs
vont être exactement les mêmes que ceux poursuivis par le
député d'Argenteuil.
Une voix: Sur division?
M. Ryan: C'est cela. Je ne peux pas accepter l'explication parce
que je pense qu'il y a une première règle
d'interprétation. Il faut toujours prendre les mots selon la
signification qu'ils ont prima facie. Je pense que c'est le meilleur
cheminement qu'on puisse suivre pour avoir une bonne interprétation des
lois pour qu'elles soient compréhensibles du commun des mortels. Si on
verse trop dans cette attitude qui consiste à dire qu'on écrit
ceci et qu'on interprétera cela, je pense qu'on sème le germe de
malentendus futurs. Je pense que, dans une bonne loi, il faut essayer
d'éviter cela le plus possible. Je comprends qu'on est pressés,
mais je maintiens cet amendement avec fermeté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté sur division?
Rejeté sur division?
M. Richard: Rejeté sur division.
Le Président (M. Desbiens): L'amendement est rejeté
sur division. Est-ce que le nouvel article 98.2 est adopté?
M. Hains: Sur division. (17 h 45)
Le Président (M. Desbiens): Adopté sur
division.
J'appelle l'article 99. L'article 99 est remplacé par le suivant:
"La régie peut, après avoir donné à la personne
intéressée l'occasion d'être entendue, refuser de
délivrer ou de renouveler un permis de distributeur, le suspendre ou le
révoquer, dans les cas suivants: 1° si elle a été
trouvée coupable d'une infraction à la présente loi ou
à l'un de ses règlements depuis moins de cinq ans; 2 si elle
fournit, dans le rapport prévu par l'article 98.1, des renseignements
faux ou si, après avoir reçu un avertissement de la régie,
elle refuse ou omet de se conformer aux obligations prévues par les
articles 98.1, 98.2 ou 107.1; 3 si elle ne satisfait pas aux conditions
prévues par la présente loi pour la délivrance ou le
renouvellement d'un permis de distributeur." Est-ce que le nouvel article 99
est adopté?
M. Richard: Adopté.
M. Hains: Est-ce que vous voulez proposer votre "deux ans"?
M. Ryan: Oui, nous proposons d'inscrire "deux ans" à la
place de "cinq ans" dans le premier alinéa.
M. Hains: Dans le premier alinéa.
Le Président (M. Desbiens): Au premier alinéa, M.
le député d'Argenteuil propose un amendement: "deux" au lieu de
"cinq".
M. Ryan: Pour la raison suivante, encore une fois, c'est que, si
la régie a décidé, ayant eu connaissance d'une offense qui
a déjà été reconnue par le tribunal, de renouveler
le permis d'un distributeur, il serait inconcevable qu'après avoir fait
ce geste-là elle refuse de le renouveler une deuxième fois sur la
foi d'une offense qui a déjà été trouvée
insuffisante pour le renouvellement une première fois.
M. Richard: L'article 93, M. le Président, qui a
déjà été adopté, parle d'un délai de
cinq ans.
M. Ryan: Évidemment, cela demanderait une concordance pour
adopter un amendement ou deux du même coup.
M. Richard: C'est pour cela que...
M. Ryan: Ce serait bien facile. Je suis très heureux qu'on
ait trouvé cela. Pardon? Ce sont des opinions de conseillers; on ne peut
pas écouter.
M. Richard: M. le Président, je vais maintenir "cinq ans".
Cela ne me paraît pas un article majeur. Adopté sur division.
Le Président (M. Desbiens): L'amendement est rejeté
sur division? Rejeté sur division.
M. Ryan: Je ne comprends pas pourquoi le ministre tient à
cela. Franchement, cela dépasse mon entendement. Si on pouvait
m'apporter une bonne raison, j'en serais bien content. Je n'en ai pas
entendu.
M. Hains: Si c'est seulement de la concordance, c'est facile
à faire.
M. Ryan: Pardon?
M. Richard: C'est parce qu'il peut y avoir plusieurs autres
dispositions pénales à modifier. Cela ne s'est jamais posé
dans la pratique.
M. Ryan: Oui, mais cela est le lot du député, M. le
ministre, d'hériter de cas qui ne se sont jamais posés avant. Ils
sont allés voir tout ce qu'il peut y avoir de saintes autorités
sur la terre et on leur a dit: C'est bien de valeur, mais on n'avait pas
pensé à cela. Et on se ramasse avec le problème. On perd
des heures et des heures à étudier ces fameux dossiers qu'on
aurait pu empêcher de surgir si on avait pu y penser avant. Je vois un
cas comme celui-là qui m'arrive dans...
M. Richard: Je vais faire une proposition au député
d'Argenteuil. Comme je n'y tiens pas plus qu'il ne faut...
M. Ryan: Oui, je sais bien que vous n'y tenez pas.
M. Richard: ...je vais faire vérifier cela. Si...
M. Ryan: C'est cela. Et si cela entraîne des complications
techniques...
M. Richard: ...cela n'entraîne pas de complication
technique, je vais acquiescer à votre proposition. Alors, on va
suspendre cet article et continuer...
M. Ryan: Très bien, cela va.
M. Richard: ...en attendant que les légistes regardent
pour voir si cela entraîne des complications.
M. Ryan: II y a une chose que le ministre pourrait faire
également. Au stade de la troisième lecture, je pense que le
gouvernement peut prendre l'initiative de déposer un amendement. Si vous
voulez l'adopter comme tel ce soir, mais en prenant l'engagement que, s'il n'y
a pas de complications techniques, vous déposerez un amendement qui ne
fera pas l'objet de débat, je pense que cela peut se régler comme
cela.
M. Richard: Très bien, M. le Président. Très
bien, adopté tel quel.
Le Président (M. Desbiens): L'amendement est retiré
pour l'instant.
M. Richard: Cela va être moins rapide et moins
périlleux.
M. Ryan: C'est cela, moins précipité.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article 99
est adopté.
M. Ryan: Cela vaut également pour d'autres
améliorations que vous pourriez trouver parce que, là, on
travaille dans des conditions qui empêchent l'effort ultime de
concordance qui assurerait la perfection du texte.
M. Richard: M. le Président, s'il y a autre chose, je
préviendrai l'Opposition des possibilités d'amendement en
troisième lecture, ne serait-ce que pour améliorer le
français, parfois.
Le Président (M. Desbiens): Cela nous oblige à
revenir à l'article 93 pour un amendement de concordance. L'article 93
est modifié...
M. Richard: Non, non, on l'adopte avec "cinq ans".
Le Président (M. Desbiens): Non, il y a un autre
amendement nécessaire. L'article 93 est modifié par le
remplacement à la deuxième ligne des mots "de présenter
ses observations" par les mots "d'être entendue". Est-ce que l'amendement
est adopté?
M. Hains: Adopté.
M. Richard: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté.
M. Ryan: L'article 107 n'a pas été
étudié.
Articles en suspens
M. Richard: Non, M. le Président, il y en a d'autres. Je
reviens avec la liste.
M. Ryan: Est-ce qu'on peut étudier l'article 107
maintenant vu qu'il se rattache, d'après ce que nous avions
décidé l'autre jour, à l'article 94.
M. Richard: Oui, M. le Président, articles 107 et 108.
Le Président (M. Desbiens): J'appelle maintenant l'article
107. La proposition d'amendement est la suivante: L'article 107 est
modifié par l'insertion, dans la troisième ligne, après le
mot "doit", des virgule et mots suivants: ", dans les cas prévus par
règlement de la régie"; 2 par la suppression dans la
cinquième ligne de la virgule et des mots ", déterminer par
règlement de la régie" - après film, c'est un point - 3
par l'addition, à la fin, de l'alinéa suivant: "La régie
détermine par règlement le pourcentage prévu au premier
alinéa."
Est-ce que les amendements à l'article 107 sont
adoptés?
M. Richard: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): M. le député
d'Argenteuil.
M. Ryan: Je vais vous faire la lecture d'une note qui m'a
été remise à ce sujet par notre collaborateur qui est
malheureusement absent actuellement, M. Fortier, à qui nous avions
demandé de regarder cet article de manière plus approfondie.
Je vais en donner lecture parce que cela va être plus bref que si
je voulais tourner autour. L'article 107 représente, dans la mesure
où la régie peut décider des pourcentages respectifs de la
part du distributeur et de la part de l'exploitant lors d'une entente, une
sérieuse entorse à la loi du droit d'auteur qui est de
compétence fédérale. Il y a fort à parier que cet
article fera l'objet de contestations devant les tribunaux. De plus, le
véritable problème des exploitants face aux distributeurs est
l'accessibilité et non pas les sommes et pourcentages résultant
d'une entente. À ce chapitre, l'article 107 ne règle rien. Il
serait préférable de laisser tomber l'article 107 pour
éviter d'éventuelles querelles judiciaires. L'article 107.1 vient
faire double emploi. Est-ce que vous avez lu l'article 107.1?
M. Richard: Non.
M. Ryan: Vous pourriez peut-être prendre connaissance de
cela tout de suite, on va gagner du temps.
Le Président (M. Desbiens): Oui, allez- y.
M. Ryan: Avec votre permission. L'article 107.1 que le ministre
propose d'ajouter vient faire double emploi avec l'entente que les "majors" ont
signée devant la Commission des pratiques restrictives du commerce,
à savoir d'offrir librement aux exploitants les films qu'ils ont
à distribuer. On se rappellera que Cineplex Corporation, de Toronto,
avait logé une plainte devant la Commission des pratiques restrictives
du commerce pour dénoncer les pratiques de Universal qui favorisait une
chaîne d'exploitation en lui réservant tacitement
l'exclusivité de ses films.
Cette pratique était monnaie courante au Canada et totalement
illégale. Les "majors" se sont donc entendus pour normaliser la
situation à compter du 1er juin 1983. Le texte de l'entente, qui
s'applique au Canada entier, vient amplement couvrir les dispositions de
l'article 107.1. Dans un souci de clarté et afin d'éviter, par
extension, que cet article ne soit aussi jugé ultra vires, étant
donné la juridiction fédérale en matière de droits
d'auteur, cet article devrait également être laissé de
côté.
M. Richard: M. le Président, je réponds
immédiatement à la deuxième partie. Nous y avions
songé, mais le règlement intervenu ne lie que les signataires.
C'est donc très limitatif et cela ne lierait pas les
Québécois. Les distributeurs québécois ne sont pas
impliqués et c'est pourquoi l'article 107.1 est obligatoire. Les
distributeurs québécois l'ont eux-mêmes reconnu et,
parfois, certains d'entre eux pouvaient, compte tenu de la pratique des
"majors", s'adonner au même type de pratique.
M. Ryan: Est-ce que le ministre a reçu un avis juridique
de ses conseillers garantissant que cette disposition est à
l'intérieur du champ de compétence du Québec?
M. Richard: Oui, M. le Président.
M. Ryan: Serait-il possible que nous en soyons
éventuellement saisis, même maintenant?
M. Richard: Je n'aurais pas d'objection à montrer l'avis
au député d'Argenteuil.
M. Ryan: Peut-être avant le débat de
troisième lecture.
M. Richard: Je n'aurai pas d'objection à montrer l'avis au
député d'Argenteuil, mais je ne voudrais pas le rendre public
pour les raisons qu'il comprend. J'ai même un avis général
de Me Yves Pratte.
M. Ryan: Vous me faites cette proposition, que j'apprécie
et je vous donnerai une réponse lundi là-dessus - comme vous
êtes bien pressé de partir - à savoir si je vais en prendre
connaissance ou non. Comme vous ne voulez pas le rendre public, je comprends
qu'il y a certaines raisons qui peuvent motiver cela et je vais voir si c'est
une bonne chose que j'en prenne connaissance.
Le Président (M. Desbiens): L'article 107, première
partie. Les modifications à l'article 107 sont-elles
adoptées?
M. Richard: Oui, c'est adopté.
M. Ryan: Oui, sur division, à cause de ces réserves
qui subsistent.
Le Président (M. Desbiens): Adopté sur division.
L'autre amendement est donc d'ajouter l'article 107.1.
M. Ryan: Même chose.
Le Président (M. Desbiens): "Lorsqu'un film a
déjà été présenté en public au
Québec pendant au moins sept jours, le distributeur de ce film ne
peut refuser d'en louer une copie disponible à un titulaire de permis
d'exploitation de salles commerciales, tel que défini par
règlement de la régie, ou de ciné-parcs, si ce titulaire
lui offre des conditions au moins équivalentes à celles offertes
par un titulaire de permis d'exploitation de salles commerciales, tel que
défini par règlement de la régie, ou de ciné-parcs
qui a déjà présenté ce film en public".
Est-ce que le nouvel article 107.1 est adopté?
M. Richard: L'article 107.1 est adopté. M. Ryan:
Sur division. M. Richard: Sur division?
M. Ryan: Oui, c'est ça.
M. Richard: Je pensais avoir convaincu le député
d'Argenteuil avec l'article 107.1.
Le Président (M. Desbiens): L'article 107.1 est
adopté sur division.
M. Ryan: Qu'est-ce que vous voulez, il me reste à prendre
connaissance des opinions juridiques.
M. Richard: J'ai plus de difficulté à vous
convaincre que vous n'en avez à me convaincre.
M. Ryan: C'est pas mal cinquante-cinquante. Les grosses
frustrations!
M. Richard: L'article 107.1 est adopté sur division.
Le Président (M. Desbiens): L'article 107 est
adopté sur division et l'article 107.1 est aussi adopté sur
division.
Une voix: Les amendements et l'article?
Le Président (M. Desbiens): Les amendements et le nouvel
article. Je m'excuse, je n'ai pas demandé si l'article 107 était
adopté tel qu'amendé.
M. Richard: C'est ce que mon collaborateur me signalait.
Adopté sur division.
Le Président (M. Desbiens): Adopté, tel
qu'amendé, sur division.
M. Richard: L'article 108 maintenant.
Le Président (M. Desbiens): L'article 108 n'a pas
été adopté. Est-il adopté?
M. Ryan: Même chose.
Le Président (M. Desbiens): Adopté sur
division?
M. Ryan: Oui, même chose.
M. Richard: Je pense, M. le Président, qu'il faut
maintenant revenir au titre de la loi.
Le Président (M. Desbiens): Un instant, s'il vous
plaît!
Je pense qu'il faut revenir à 18 heures. Il estprès de 18 heures et il faudrait un consentement pour
poursuivre.
M. Richard: J'y consens, M. le Président.
M. Ryan: Là, ça ne nous fait rien, le
député de Saint-Henri nous ayant engagés, hier, en mon
absence.
Le Président (M. Desbiens): M. le député de
Mille-Îles.
M. Richard: M. le Président, est-ce que je peux demander
une minute de suspension?
Le Président (M. Desbiens): Suspension des travaux pour
une minute.
(Suspension de la séance à 17 h 55)
(Reprise de la séance à 18 h 05)
Le Président (M. Desbiens): La commission reprend ses
travaux. Il y a consentement pour poursuivre pendant une vingtaine de
minutes.
M. Ryan: Le ministre avait laissé entendre qu'à la
rigueur des rigueurs il pourrait aller jusqu'à 18 h 45; nous autres,
nous sommes prêts à aller jusque là mais, si nous pouvions
finir avant, nous en serions très heureux.
M. Richard: Je veux juste indiquer que je dois être
à Montréal à 20 heures.
M. Ryan: Avec les moyens de locomotion rapides dont dispose le
gouvernement, je pense que cela va être possible. Cela va?
Le Président (M. Desbiens): M. le ministre.
M. Richard: Je pense qu'on avait pris sous réserve - le
titre de la loi, Loi sur le cinéma, cela va, cela avait
été adopté -l'amendement d'ordre général
pour vidéo...
Le Président (M. Desbiens): Alors, je vais lire le texte
de l'amendement: Ce projet est modifié...
M. Richard: C'est cela.
Le Président (M. Desbiens): ...par la suppression des mots
"vidéo" et "vidéothèque" partout où ils se
trouvent, y compris dans l'intitulé, à l'exception des articles
1, 94, 98.1, 164, 167, 170, du paragraphe 5e de l'article 127 et de la section
IV du chapitre III, en faisant les adaptations nécessaires."
M. Richard: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté.
M. Ryan: Tout a été vérifié comme il
le faut, n'est-ce pas?
M. Hains: Oui, c'est cela. Mais tout cela a été
bien vérifié, n'est-ce pas?
M. Richard: Oui, cela a été
vérifié.
Le Président (M. Desbiens): II y avait, comme nouvel
amendement, au début: Ce projet de loi...
M. Ryan: Je suggérerais au ministre de demander à
ses conseillers de procéder à une vérification minutieuse,
à la lumière de tous les amendements qui ont été
apportés -ils sont assez nombreux, tout compte fait -et de voir à
ce qu'on présente au besoin une modification de cet article-ci au stade
de la troisième lecture, pour être sûr qu'il n'y ait pas des
choses qu'on pourrait regretter.
M. Richard: M. le Président, j'ai l'habitude de demander
à mes collaborateurs de travailler en fin de semaine; c'est justement ce
qui va arriver encore une fois.
M. Ryan: Si on pouvait avoir l'amabilité de nous
prévenir peut-être, si jamais il y avait des choses, pour qu'on
puisse s'ajuster en fonction de la troisième lecture.
M. Richard: Immédiatement, j'en prends l'engagement.
Le Président (M. Desbiens): Ce projet est modifié
par l'addition, après l'article 1, de l'article suivant: "1.1 Dans la
présente loi, les mots "cinéma" et "cinématographique"
comprennent également tout champ d'activité qui a trait à
des films." Est-ce que cela est adopté?
M. Richard: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté.
M. Richard: À l'article 25, M. le Président, un
amendement avait été proposé par l'Opposition et on me
donne un texte. Le voilà'. Vous l'avez?
Le Président (M. Desbiens): Cela va, on me l'a
donné. Merci.
L'article 25 est remplacé par le suivant: "Le président
préside les séances du conseil d'administration, voit à
son fonctionnemnt et assume toutes les autres fonctions qui lui sont
assignées par règlement de l'institut." Est-ce que le nouvel
article 25 est adopté?
M. Ryan: Cela va très bien, mais il y aurait juste un
petit point. Comme officiers principaux, il y aurait le président et le
secrétaire. Le président est nommé par le gouvernement et
aurait les attributions suivantes: "il préside les séances du
conseil
d'administration, voit à son fonctionnement et assume toutes les
autres fonctions qui lui sont assignées par règlement de
l'institut." Le secrétaire, c'est le permanent.
M. Richard: C'est cela.
Le Président (M. Desbiens): Adopté?
M. Richards C'est conforme...
M. Ryan: C'est très bien, oui.
Le Président (M. Desbiens): Le nouvel article 25 est
adopté.
Article 35. L'article 35 est-il adopté?
M. Ryan: Sur division. M. Richard: Sur division.
M. Ryan: Nous n'aimons pas du tout cette idée.
Le Président (M. Desbiens): Tel quel? Il y avait un
amendement... Excusez-moi, je veux vérifier mes papiers. À
l'article 35, il y avait un amendement.
M. Ryan: Oui, mineur.
Le Président (M. Desbiens): Juste ajouter un "t".
M. Richard: Oui, ajouter un "t", M. le Président.
Le Président (M. Desbiens): Adopté, tel
qu'amendé, quand même?
M. Ryan: Oui, c'est le genre de concession que nous avons obtenue en
cours de route. Non, celui-ci venait du gouvernement, c'est une blague que je
fais.
M. Richard: L'article 37, M. le Président.
Le Président (M. Desbiens): L'article 37
également.
M. Richard: Adopté sur division. M. Ryan: Moi,
je...
M. Richard: Je ne suis même pas sûr de la
division.
M. Ryan: On n'est jamais sûr quand on a l'esprit
ouvert.
Le Président (M. Desbiens): L'article 37 est adopté
tel qu'amendé?
M. Richard: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): II y avait eu un petit
amendement mineur aussi.
M. Ryan: Évidemment, c'est tout le problème.
Le Président (M. Desbiens): L'article 40.
M. Ryan: II n'y avait pas d'amendement à 37?
M. Hains: II y avait juste une petite correction.
Le Président (M. Desbiens): C'est un amendement mineur. Je
fais sauter le "des". À l'article 40, l'amendement proposé est le
suivant: L'article 40 est remplacé par le suivant: "40. L'institut doit,
au plus tard le 30 juillet de chaque année, transmettre au ministre ses
états financiers, ainsi qu'un rapport de ses activités pour
l'exercice financier précédent. "Les états financiers et
le rapport d'activités doivent contenir tous les renseignements
exigés par le ministre." Est-ce que ce nouvel article 40 est
adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article 41 a
été adopté.
M. Richard: C'est une concordance avec l'article 40 qu'on vient
de modifier.
Le Président (M. Desbiens): Donc, éliminer
l'article 41.
M. Ryan: Juste une question de cohérence. Lorsqu'il est
question de la société, plus loin, est-ce que vous avez des
amendements qui correspondent à ceux-ci? Oui? Très bien. Le
rapport de la société, par conséquent, sera
mentionné plus loin. Très bien.
Le Président (M. Desbiens): Article 41, c'est un nouvel
article. Il remplacerait tout l'article 41. L'article 41 tel qu'adopté
précédemment avec ses amendements est retiré.
M. Ryan: Juste une chose que je vous indique, M. le ministre.
Pour des fins de lois futures, lorsque l'Assemblée ne siège pas,
il me semble qu'il devrait être prévu que le ministre rende le
rapport public dans les meilleurs délais.
M. Richard: Ah oui, je serais assez d'accord avec cela. C'est ce
qu'il faut faire. Vous avez raison. Je n'ai jamais compris pourquoi ils ne
disaient pas: Quand cela ne siège pas, compte tenu qu'il y a
déjà eu un délai, qu'on dise 30 jours. Peut-être que
les
ministres ont voulu se protéger d'un oubli ou je ne sais pas.
Le Président (M. Desbiens): L'article 41 avait
été adopté tel qu'amendé; on le retire, d'accord,
et on le remplace par le suivant: "Le ministre dépose le rapport
d'activités et les états financiers de l'institut devant
l'Assemblée nationale dans les 30 jours de leur réception si elle
est en session ou, si elle ne siège pas, dans les 30 jours de la session
suivante ou, suivant le cas, de la reprise de ses travaux." Ce sera le nouvel
article 41. Adopté?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article 67.
L'article 67 est modifié de la façon suivante: 1°, par le
remplacement, à la deuxième ligne du premier alinéa, des
mots "produire à l'institut" par les mots "transmettre au ministre";
2°, par le remplacement à la deuxième ligne du
deuxième alinéa des mots "l'institut" par les mots "le
ministre".
Est-ce que les amendements sont adoptés?
Des voix: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Les amendements sont
adoptés. L'article 67 est adopté tel qu'amendé?
M. Richard: Adopté tel qu'amendé. 67.1, M. le
Président.
Le Président (M. Desbiens): Adopté tel
qu'amendé. Une motion du ministre, c'est d'ajouter l'article 67.1 qui
suit: "Le ministre dépose le rapport d'activités et les
états financiers de la société devant l'Assemblée
nationale dans les 30 jours de leur réception si elle est en session ou,
si elle ne siège pas, dans les 30 jours de la session suivante ou,
suivant le cas, de la reprise de ses travaux." Le nouvel article 67.1 est-il
adopté?
Des voix: Adopté. (18 h 15)
Le Président (M. Desbiens): Adopté. L'article
91?
M. Richard: 75.
M. Ryan: Oui, c'est 75.
Le Président (M. Desbiens): À 75 la motion
d'amendement était la suivante: L'article 75 est remplacé par le
suivant: "75. Une personne qui demande le classement d'un film doit
déposer à la régie avec sa demande: 1. si elle est
titulaire d'un permis de distributeur le contrat de distribution; "2. dans tout
autre cas, un document l'autorisant, à la satisfaction de la
régie, à présenter le film en public au
Québec."
Est-ce que le nouvel article 75 est adopté?
M. Richard: Adopté.
M. Ryan: Pourquoi l'avait-on gardé en suspens?
M. Richard: Parce que le permis de distributeur n'était
pas encore discuté.
M. Ryan: Très bien, adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Article
91.1?
M. Ryan: Je vous préviens tout de suite qu'on va vous
arrêter à 130. Je ne voudrais pas l'oublier. Je vous avais promis
un amendement à 130 l'autre jour.
M. Richard: D'accord.
Le Président (M. Desbiens): À l'article 91, c'est
une proposition d'inclure un nouvel article. Insérer l'article 91.1
après l'article 91: "91.1. Le titulaire d'un permis d'exploitation de
salles commerciales, tel que défini par règlement de la
régie, ou d'un permis d'exploitation de ciné-parcs ne peut
présenter en public qu'un film qui lui a été fourni par un
titulaire de permis de distributeur."
Est-ce que le nouvel article 91.1 est adopté?
M. Ryan: Je ne pense pas qu'on ait été
prévenu de cela, n'est-ce pas?
M. Richard: Oui. D'ailleurs, je m'en suis entretenu longuement
avec M. Fortier, parce que c'était le problème
évoqué par M. Fortier; c'est pour résoudre le
problème et éliminer toute ambiguïté. Je pensais que
ce n'était pas nécessaire, mais, en tout cas, c'est pour
éliminer toute ambiguïté.
Le Président (M. Desbiens): L'article 91.1 est-il
adopté?
M. Richard: Adopté. M. Ryan: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Vous avez 130?
M. Richard: Là, il y a une promesse du
député d'Argenteuil.
M. Ryan: II est vrai que j'avais pris un engagement.
M. Richard: Vous aviez fait une promesse.
M. Ryan: Oui, promesse que je vais tenir, d'ailleurs.
Le Président (M. Desbiens): J'appelle de nouveau l'article
130.
M. Ryan: Même s'il doit m'en coûter une autre
défaite!
Le Président (M. Desbiens): L'article 130. M. le
député d'Argenteuil.
M. Ryan: Oui, avec plaisir, M. le Président. D'abord,
pendant que nous sommes là-dessus, je voudrais faire une très
brève digression pour souligner que les travaux de la commission
parlementaire ont été suivis, à ma connaissance, avec une
assiduité exemplaire par une personne qui s'intéresse à
ces questions et qui est dans la salle ici. Je me permets même de la
nommer, c'est Mme Marcelle Dolment. Je ne partage pas toutes les opinions de
Mme Dolment sur ces questions que nous discutons ensemble, mais j'ai
remarqué qu'elle a suivi les travaux du début à la fin.
Elle s'intéresse particulièrement aux préoccupations qu'a
fait valoir, auprès du gouvernement autant que de l'Opposition, le front
commun contre la pornographie. Je pense que la manière distinguée
et extrêmement attentive et respectueuse dont elle a suivi les travaux
vaut d'être mentionnée, ne serait-ce qu'à titre
d'incitation pour d'autres citoyens qui voudraient se familiariser avec le
travail législatif.
Cela étant dit, je voudrais déposer un amendement qui
illustre de manière plus précise une suggestion que j'ai
déjà formulée en termes généraux, mais qui
n'avait pas eu l'heur d'être facilement comprise du côté du
gouvernement. Mais je pense qu'en la formulant sous la forme d'un texte
écrit elle sera très facilement comprise et admise. Voici comment
se formulerait l'amendement.
M. Richard: Je me méfie, M. le Président!
M. Ryan: C'est dommage, je ne peux pas vous la remettre, je l'ai
ici dans mon carnet, mais je vous la remettrai, de toute manière, par
écrit avant la fin de la séance. "130.1 Un comité
consultatif sur le classement des films, formé d'au moins sept membres
et d'au plus quinze membres, dont le président nommé par le
gouvernement après consultation des organismes représentatifs des
divers milieux, est adjoint à la régie. Il a pour fonction de
fournir à la régie, à la demande de celle-ci ou de sa
propre initiative, des avis sur la politique de classement des films. Ce
conseil se réunit au moins trois fois l'an."
Je pense que la sagesse de la proposition saute aux yeux de tous. Il ne
s'agit pas d'un organisme qui viendrait se superposer au travail
qu'accomplissent les fonctionnaires dans ce domaine et qu'ils doivent accomplir
sous la seule autorité de la régie et éventuellement du
ministre. Je crois que, d'autre part, il est important qu'il y ait une
intercommunication plus grande entre la population et le gouvernement dans ce
secteur qui a une importance névralgique, non seulement au point de vue
de la culture en général, mais aussi au point de vue social et au
point de vue moral. On n'a pas été capables depuis 20 ans
d'entretenir un débat franc, simple, loyal et démocratique sur
ces questions. Tout le monde était de bonne volonté, mais chacun
abordait ces questions toujours avec des pincettes et en ayant peur de
déplaire à d'autres.
Il me semble que, si un organisme comme celui-ci était adjoint
à la régie, qui va être composé de seulement trois
personnes et qui se voit déléguer une responsabilité
culturelle, sociale et morale considérable, dans le but non pas de
contester les décisions particulières de la régie, mais de
l'aviser, de prendre l'initiative de fournir des avis sur la politique
générale qui est suivie en ce domaine, ce serait
extrêmement utile pour l'oeuvre que l'on entreprend. Cela viendrait
compléter un travail qui s'accomplit depuis longtemps et dont les
responsables ont, d'ailleurs, beaucoup de mérite, mérite qui doit
être souligné à l'occasion d'une loi comme celle que
l'Assemblée nationale va bientôt adopter. Cela compléterait
très bien ce travail et cela fournirait cette espèce de porte qui
est utile à un moment donné pour des citoyens qui ont des
représentations à faire.
Comme c'est là, ils vont écrire à la régie
et ils vont se faire écrire par la secrétaire du président
de la régie - nous savons tous comment cela se passe - le
président de la régie accuse réception de votre lettre. Il
la transmettra à qui de droit. Nous devons, cependant, vous
prévenir que les décisions de la régie sont sans appel. Ce
n'est pas une démocratie, c'est une bureaucratie constituée en
une espèce d'institution qui est gelée sur place. S'il y avait
ceci, un citoyen pourrait dire: J'envoie ma représentation au
comité consultatif. Ce sont des gens qui sont supposés être
là pour transmettre les avis de la population. Là, les gens vont
leur dire: Ce n'est pas comme cela que cela marche. Il ne peut pas être
question de commencer à faire un appel chaque fois et risquer d'enrayer
tout l'appareil, mais ce sont des représentations très
utiles. Cela va nous permettre de voir la dimension à plus long terme.
Nous la communiquerons aux intéressés. Les avis de cet organisme
devraient être publics. Là, au
moins, on saurait qu'il y a une espèce d'interéchange et
qu'il y a de la discussion qui se fait et qu'on n'arrivera pas à ces
décisions qui viennent s'accumuler les unes par-dessus les autres par
milliers au cours des années sans qu'il y ait aucune espèce
d'injection d'air frais en provenance de l'extérieur.
Alors, c'est le sens de la proposition que j'avais promis de faire. Je
pense que le ministre conviendra que j'ai tenu parole à la
lumière de ces explications et du texte extrêmement simple et
modeste qui est proposé.
M. Richard: En effet, M. le Président, le
député d'Argenteuil a tenu parole. Mais pour les mêmes
raisons déjà évoquées, c'est-à-dire qu'il y
a des choses qui ont été ajoutées, soit les audiences
publiques, un répertoire des décisions motivées; d'autre
part parce qu'il y a divers conseils, diverses commissions, divers
comités qui existent déjà et qui peuvent intervenir et que
rien ne leur interdit dans la loi d'intervenir, enfin parce qu'on ajouterait
une structure de plus, pour toutes ces raisons, M. le Président, je me
vois obligé de refuser d'acquiescer à la proposition du
député d'Argenteuil. Toutefois, je voudrais lui dire qu'en ce qui
a trait aux propos tenus par le député d'Argenteuil sur la
représentation du front commun contre la pornographie, il m'est
évidemment très facile d'y concourir. C'est avec joie que je le
fais. J'ajouterais à cela en même temps, toutefois, que
l'assiduité du président du Bureau de surveillance du
cinéma est également à noter. Cela démontre
l'intérêt qu'il porte à cette loi et également au
rôle qu'il a joué jusqu'à maintenant et qu'il continue de
jouer au sein du Bureau de surveillance du cinéma.
Rejeté sur division, M. le Président.
Une voix: Oui, cela va.
Le Président (M. Desbiens): Pas d'autres interventions?
L'amendement du député d'Argenteuil est rejeté sur
division.
Article 159?
M. Ryan: Très bien. Je soulignerai cela tantôt
à propos de vos collaborateurs qui sont ici.
Le Président (M. Desbiens): M. le député
d'Argenteuil.
M. Ryan: Quel numéro?
Le Président (M. Desbiens): Article 159.
M. Richard: Article 159.
M. Ryan: On l'a vu tantôt, l'article 159.
M. Richard: Oui, mais il restait deux petites choses. On fait
droit à une proposition importante que vous aviez faite, M. le
député d'Argenteuil.
Le Président (M. Desbiens): L'article 159 est
modifié de la façon suivante...
M. Richard: Là, vous gagnez, M. le député
d'Argenteuil.
Le Président (M. Desbiens): ...1° en remplaçant
le paragraphe 5 par le suivant: "5 établir des normes pour
l'aménagement ou le réaménagement d'un ciné-parc,
auxquelles doit se conformer le titulaire du permis d'exploitation de
ciné-parcs;" Cela n'avait pas été suspendu?
M. Hains: II avait été changé seulement.
Le Président (M. Desbiens): Cela a été
adopté. Je l'ai indiqué ici.
M. Richard: II a été adopté. Non, c'est par
rapport au...
Le Président (M. Desbiens): On remplace 5°.
M. Ryan: Nous avions laissé en suspens de 8° à
12*.
M. Richard: Oui.
M. Ryan: De 8 à 13 inclusivement.
Le Président (M. Desbiens): Article 159.
M. Ryare De 8° à 13°, dans les amendements.
M. Richard: De 6° à 13°. Je passe à 6
immédiatement parce que là, vous aviez fait un amendement.
Le Président (M. Desbiens): 5 , vous proposez de le
changer.
M. Ryare Oui.
M. Richard: C'est très important.
M. Ryan: Qu'est-ce que vous proposez ici?
Le Président (M. Desbiens): Ce n'est pas indiqué.
C'est déjà fait.
M. Richard: Je fais droit à votre proposition.
M. Ryan: Le nombre de nouveaux permis d'exploitation.
M. Richard: Sauf dans les cas relatifs au renouvellement du
permis.
Une voix: C'est 6° qui est changé.
Le Président CM. Desbiens): En remplaçant le
paragraphe 6 par les paragraphes suivants...
Une voix: La modification n'est qu'à 6°.
Le Président (M. Desbiens): ..."diviser le Québec
en régions...
M. Ryan: Cela va.
Le Président (M. Desbiens): ...les délimiter et
prescrire le nombre maximum de permis d'exploitation que la régie peut,
sauf dans les cas relatifs au renouvellement du permis, délivrer
à une même personne ou à des personnes liées au sens
de la Loi sur les impôts (LRQ, chapitre 1-3), ou qu'elle peut
délivrer dans chaque région." Ce nouveau paragraphe 6 est-il
adopté?
M. Richard: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté.
M. Ryan: Très bien. C'est cela. C'est ceci que vous avez
lu, la dernière formulation?
Le Président (M. Desbiens): Oui, c'est cela.
M. Richard: C'est cela.
M. Ryan: D'accord.
M. Richard: 6° à 13° maintenant.
Le Président (M. Desbiens): 7° a été
adopté.
M. Richard: 7° à 13°.
Une voix: Cela avait été suspendu une fois.
M. Richard: II est certain qu'il était suspendu.
M. Ryan: Très bien. D'accord. Cela va. Le
Président (M. Desbiens): C'était 8°.
M. Richard: En attendant. Il n'était que suspendu.
Le Président (M. Desbiens): 9°.
M. Ryan: Ce sont les autres renseignements.
Le Président (M. Desbiens): Le 8° n'est pas
adopté ici.
M. Richard: Non, le 8° n'est pas adopté.
Le Président (M. Desbiens): "Définir, aux fins de
l'article 97, le terme "producteur" et l'expression "détenteur de droits
mondiaux"." Est-ce que c'est adopté?
M. Richard: Adopté.
M. Ryan: Oui, par souci de concordance.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. M. Ryan:
Sans engagement sur le fond.
Le Président (M. Desbiens): "9° déterminer les
modalités, ainsi que la forme et le contenu des rapports prévus
par l'article 98.1." Est-ce que c'est adopté?
M. Richard: Adopté. M. Ryan: Bien.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. "10
déterminer, aux fins de l'article 98.2, les délais et les
conditions relatives à l'investissement dans la production de films
québécois."
M. Richard: Adopté. (18 h 30)
Le Président (M. Desbiens): Adopté?
M. Mains: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. "11°
déterminer le pourcentage visé par l'article 98.2, lequel peut
varier suivant le total des revenus bruts de distribution
réalisés au Québec."
M. Hains: Adopté. M. Richard: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. "12°
déterminer les cas et le pourcentage visé dans l'article
107."
M. Richard: Adopté. M. Hains: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): "13° définir, pour
l'application des articles 91.1 et 107.1, l'expression "permis d'exploitation
de salles commerciales."
M. Richard: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. 14° et
15° étaient déjà adoptés. À l'article
169, il y a des concordances.
M. Hains: II avait été adopté.
Le Président (M. Desbiens): Les amendements qui existaient
déjà restent tels quels.
M. Hains: Non, je les ai tous repris.
Le Président (M. Desbiens): Ah! Vous les avez tous repris.
On annule les amendements qui avaient été apportés
à l'article 169 et on relit l'amendement. Alors, l'article 169 est
modifié de la façon suivante: 1 par la suppression des nombres 95
et 103.
M. Ryan: Vous partez? Très bien. Avant que M.
Guérin parte, je voudrais le remercier de sa présence ici qui a
été très utile pour les travaux de notre commission
parlementaire. C'est dommage que le temps nous ait pressés parce qu'on
aurait recouru encore davantage aux avis découlant de son
expérience, mais on aura l'occasion de le revoir. C'est un premier
contact qui a été établi entre lui et l'Assemblée
nationale et je veux l'assurer que, dans la mesure où cela
dépendra de l'Opposition, ce n'est pas le dernier.
M. Richard: Salut. M. Ryan: Au revoir.
Le Président (M. Desbiens): Je reprends les amendements
à l'article 169. L'article 169 est modifié de la façon
suivante: "1° par la suppression des nombres 95 et 103; 2° par
l'insertion, après le nombre 87, du nombre 91.1; 3° par l'insertion,
après le nombre 92, du nombre 92.1." Est-ce que ces amendements sont
adoptés?
M. Richard: Adopté.
M. Hains: On se fie sur monsieur en arrière. C'en est un
autre qu'on devrait féliciter, ainsi que la gracieuse demoiselle qui
l'accompagne.
M. Richard: M. le Président, il ne reste que l'adoption
générale. Là, je vais faire une motion pour
renuméroter. Motion est faite pour renuméroter l'ensemble du
projet de loi pour tenir compte des amendements et faire les concordances
nécessaires.
Le Président (M. Desbiens): La motion pour
renuméroter l'ensemble du projet de loi et assurer la concordance des
articles est-elle adoptée?
M. Richard: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté. Est-ce que le
projet de loi 109, Loi sur le cinéma et la vidéo...
M. Richard: Non.
Le Président (M. Desbiens): ...avec ses amendements qui
enlèvent le mot "vidéo"...
M. Richard: Oui.
Le Président (M. Desbiens): Avec tous ses
amendements...
M. Richard: Et sous-amendements, au cas où.
Le Président (M. Desbiens): ...et sous-amendements et les
titres et sous-titres tels qu'amendés et la renumérotation
nécessaire, est adopté?
M. Richard: Adopté.
Le Président (M. Desbiens): Adopté.
M. Richard: Cela donne tout cela.
Le Président (M. Desbiens): Avez-vous d'autres remarques?
M. le ministre.
M. Richard: Oui, pour remercier les représentants de
l'Opposition et, de façon très particulière, le
député de Saint-Henri et le député d'Argenteuil
pour une contribution que je n'hésiterais pas à qualifier
d'extraordinaire visant à bonifier ce projet de loi qui,
évidemment, comme toute entreprise humaine, restera imparfait et demeure
donc perfectible. J'ai envie de dire, M. le Président, que rarement j'ai
assisté à une commission qui avait pour mission d'étudier
un projet d'une telle importance dans une telle atmosphère. Non
seulement dans une telle atmosphère, mais où la contribution des
membres de la commission parlementaire a été aussi positive,
aussi marquée par le souci des uns et des autres de bonifier le projet
de loi et d'essayer de comprendre la véritable nature du problème
que ce projet de loi a pour objectif de résoudre. Je voudrais rendre
hommage au député de Saint-Henri, en particulier, ainsi qu'au
député d'Argenteuil.
Le Président (M. Desbiens): Vous me permettrez d'ajouter:
Et réimpression aussi? M. le député de Saint-Henri.
M. Hains: Moi aussi, je tiens à vous féliciter, M.
le ministre. Au tout début, on avait dit que le bébé
était né et que cela prendrait peut-être un peu de temps
avant qu'il ait sa Confirmation. Cela, vous l'avez.
Vous aussi, je pense bien que vous avez mérité franchement
le succès que vous avez remporté. Cela a été
vraiment, de notre part, une joie et un plaisir de collaborer avec vous. Cela a
été des fois laborieux, quelquefois joyeux, mais toujours bien
sérieux. Alors, cela a été vraiment charmant et je pense
que cela a été très efficace aussi.
Je tiens à remercier beaucoup mon collaborateur, qui était
presque le principal auteur de toutes les remarques, parce qu'on connaît
bien M. Ryan pour la profondeur de sa pensée et l'exactitude qu'il veut
avoir dans ces projets de loi. Je pense que c'était de très bon
augure et que cela s'est réalisé. Je pense que vous aurez
à présenter un projet de loi qui sera tout à votre
honneur, à l'honneur aussi du gouvernement.
Je tiens aussi à remercier vos proches collaborateurs - je ne
connais même pas votre nom, mon cher monsieur, mais je n'oublierai jamais
votre sourire - et la gentille demoiselle qui était là, ainsi que
les membres, ici, des commissions. Je vous remercie infiniment et je pense que
vous pouvez partir heureux pour Montréal. Vous allez pouvoir annoncer
une grande nouvelle ce soir, au début du congrès des
réalisateurs et des distributeurs. C'est cela?
M. Richard: C'est un congrès conjoint d'une bonne partie
de l'industrie du cinéma.
M. Hains: Alors, tout est bien qui finit bien.
M. Richard: Merci, M. le Président. Moi aussi, j'ajoute
mes remerciements aux présidents qui se sont succédé, de
même qu'à toute l'équipe de collaborateurs, tant au niveau
de mon ministère qu'au niveau de l'Opposition - ils ont
été tout à fait remarquables - aux membres de la
commission qui ont dû nous subir durant tout ce temps.
Le Président (M. Desbiens): M. le député
d'Argenteuil.
M. Ryan: Juste un bref mot pour exprimer mon appréciation
de l'esprit de collaboration dans lequel s'est préparé ce projet
de loi au stade de l'étude en commission. Je crois que nous voulions
faire la démonstration que c'est non seulement possible, mais hautement
souhaitable de faire un travail constructif et complètement libre en
même temps au stade de l'étude en commission en particulier qui
est celui qui se prête le mieux aux échanges de vues fructueux. Je
voudrais souligner d'une manière spéciale le travail du
recherchiste de l'Opposition, M. André Fortier - on est souvent
porté à oublier ces personnes qui nous assistent dans l'ombre,
mais qui jouent un rôle souvent très important - de même que
de ceux du ministre, mais le ministre s'en est chargé. Il a
été plus en mesure d'apprécier leur collaboration.
M. Richard: Le journal des Débats aussi, parce qu'à
des fins d'archives cela compte.
Le Président (M. Desbiens): Je remercie tous les membres
de la commission. Je prie le rapporteur de faire rapport à
l'Assemblée nationale.
La commission élue permanente des affaires culturelles ajourne
ses travaux sine die.
(Fin de la séance à 18 h 43)