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Etude du projet de loi no 16
(Douze heures vingt-deux minutes)
Le Président (M. Laberge): La commission parlementaire de
l'agriculture se réunit pour procéder à l'étude
article par article du projet de loi no 16, Loi modifiant la Loi constituant la
Société québécoise d'initiatives
agro-alimentaires.
Les membres de la commission sont: M. Baril (Arthabaska), M.
Beauséjour (Iberville), M. Dubois (Huntingdon), M. Gagnon (Champlain),
M. Garon (Lévis), M. Giasson (Montmagny-L'Islet), M. Lévesque
(Kamouraska-Témiscouata), M. Rancourt (Saint-François), M.
Vaillancourt (Orford). Pourraient aussi intervenir: M. Brassard
(Lac-Saint-Jean), M. Charbonneau (Verchères), M. Chevrette
(Joliette-Montcalm), M. Cordeau (Saint-Hyacinthe), M. Larivière
(Pontiac-Témiscamingue), M. Mercier (Berthier), M. Ouellette
(Beauce-Nord), M. Picotte (Maskinongé), M. Samson (Rouyn-Noranda).
Est-ce qu'on a une suggestion à me faire quant au rapporteur de cette
commission?
M. Giasson: Le député de
Kamouraska-Témiscouata.
Le Président (M. Laberge): On suggère le
député de Kamouraska-Témiscouata, donc M. Lévesque
de Kamouraska-Témiscouata sera rapporteur de la commission. Le projet de
loi no 16 est relativement court. Est-ce qu'il y a des déclarations
préliminaires ou si j'appelle l'article 1? J'appelle l'article 1 et vous
ferez vos déclarations.
Remarques générales
M. Garon: II y a seulement un article. Il n'y a pas d'amendement.
Il s'agit de porter le nombre de membres du conseil d'administration de cinq
à sept. Je vais vous dire pourquoi, c'est qu'actuellement il y a un
président qui est directeur général en même temps,
un membre qui vient de la SDI, pour la concordance avec la
Société de développement industriel, un
sous-ministre...
M. Giasson: M. le Président.
Le Président (M. Laberge): M. le député de
Montmagny-L'Islet.
M. Giasson: Etant donné que le ministre tente d'identifier
les membres du conseil d'administration, est-ce qu'en même temps, vous
pourriez nommer les personnes?
M. Garon: Oui. Il y a le président, Guy Normandin qui est
directeur général en même temps. Les quatre autres membres
du conseil d'administration sont le sous-ministre à la
commercialisation, M. Marquis, Léo-Jacques Marquis, pour qu'il y ait une
coordination avec le ministère de l'Agriculture, pour qu'il y ait une
concertation avec le ministère; il y a également quelqu'un du
conseil d'administration de la Société de développement
industriel qui est M. Terence Griffin.
M. Giasson: Terence Griffin.
M. Garon: Griffin, il était là.
M. Giasson: II vient de la SDI, je crois.
M. Garon: Oui, il est là depuis le début. Il fait
la coordination avec la SDI parce que cette dernière fait des plans,
subventionne des intérêts dans certains cas, achète des
actions dans certains cas, pour ne pas que ces actions se
dédoublent.
J'avais fait nommer au conseil d'administration, il y a quelques mois,
pour qu'il y ait des règles administratives, gouvernementales, pour
qu'il y ait un meilleur suivi de tout le processus administratif qu'il y a au
gouvernement, M. Marcel Miville-Deschênes, qui est le directeur adjoint
du service des finances ou de la comptabilité, au ministère de
l'Agriculture, et, également, M. Lesley Jonas,
président-directeur général...
M. Vaillancourt (Orford): Lesley...
M. Garon: Lesley Jonas, président directeur
général du yogourt Delisle, la compagnie Delisle. Ils font
principalement du yogourt et d'autres produits également, je pense. Si
on regarde, au fond, c'est pour assurer les cohérences gouvernementales.
Il y a trois fonctionnaires. Le président a une longue expérience
du secteur agroalimentaire et M. Jonas, est dirigeant d'entreprise, dans ce
secteur. Il me semblait nécessaire qu'il y ait une plus grande
représentation du monde des affaires agro-alimentaires. Ce n'est pas
parce qu'il y a eu des problèmes jusqu'à maintenant. On sait
à quel point ces secteurs sont spécialisés. M. Jonas, dans
le secteur du lait. Il me semble qu'il pourrait y avoir quelqu'un dans le
secteur des viandes ou dans le secteur des conserveries ces secteurs
pourraient être intéressants ou quelqu'un dans le secteur
de la distribution également, mais il faudrait quelqu'un du secteur
agro-alimentaire pour qu'il y ait une meilleure
représentativité.
M. Vaillancourt (Orford): M. Jonas est dans le secteur du
lait?
M. Garon: Les yogourts Delisle.
M. Dubois: Avez-vous déjà des choix
arrêtés sur les deux autres personnes?
M. Garon: Non. Je suis bien franc avec vous. Je pensais à
une personne en particulier, du secteur de la distribution, pour que le input
de ce secteur... comme M. Normandin vient de ce secteur. Mais en
activité, que quelqu'un puisse être nommé de ce
secteur.
M. Dubois: Au niveau des chaînes d'alimentation, vous
voulez dire?
M. Garon: Je pensais à quelqu'un dans ce secteur.
Quelqu'un d'autre dans un domaine de mets préparés ou de mets de
conserverie, mais plus dans le secteur de mets préparés, qui est
un secteur qui couvrirait beaucoup les hôtels, les restaurants
institutionnels. Cela me paraissait un secteur qui aurait une croissance
considérable. J'aurais aimé que dans ce secteur, SOQUIA en
même temps que le secteur privé des affaires soit
représenté. Ce secteur-là est en grande croissance.
M. Giasson: Est-ce que la Société d'initiatives
agro-alimentaires pousse les études ou la recherche pour
développer des entreprises québécoises dans le
congelé, le surgelé et les mets préparés,
conservés par la congélation?
M. Garon: De la recherche, je ne le pense pas, parce qu'elle fait
ses travaux normalement avec le ministère. Si elle fait des travaux,
elle peut les faire avec le ministère, à moins que le
ministère lui dise: Dans tel secteur, vous seriez mieux d'aller chez une
firme de consultants. C'est un secteur où nous n'avons pas de
compétence particulière. Il arrive que dans un secteur le
ministère puisse être plus faible, parce que c'est un secteur
où il y a moins de personnel.
Normalement, si le ministère a des ressources, il peut faire des
travaux pour la société. Dans le domaine du congelé, de
mémoire, je ne pourrais pas vous dire s'il y a eu des demandes
particulières, s'il y a eu des recherches particulières qui ont
été faites au niveau de la société, mais je sais
qu'il y en a eu au niveau du ministère lui-même dans ce
cas-là. Dans un cas, je pense, il avait requis des consultations
externes.
M. Giasson: Mais on dit souvent qu'ici au Québec dans ce
secteur-là, on n'est pas tellement présent...
M. Garon: Non.
M. Giasson: ... tant par le nombre d'entreprises
québécoises que par le volume de produits traités par ces
entreprises. (12 h 30)
M. Garon: C'est vrai, c'est un secteur dans lequel les
Québécois n'ont pas beaucoup été présents,
sauf pour les mets préparés congelés comme les mets
chinois; une compagnie de Montréal occupe passablement ce secteur. Il y
a un autre secteur, celui du poisson. Si on regarde le domaine du
congelé, je pense qu'il y a les légumes congelés. Une des
seules compagnies faisant affaires au Québec, sinon la seule, c'est
Snyder, Bedford.
M. Dubois: C'est une personne importante qui sera à un
comité comme celui-là. Un homme d'expérience comme Burt
Snyder...
M. Garon: Je ne peux pas mentionner de nom.
M. Dubois: Cela pourrait quand même... C'est une
suggestion. Je pense que c'est un homme valable dans le domaine du
congelé. Il a une expérience...
M. Garon: II faisait partie de la dernière mission qui est
allée en Europe.
Une Voix: Schneider? M. Garon: Snyder, oui.
M. Giasson: II y a un groupe de citoyens de La Pocatière,
qui encore récemment a fait beaucoup d'efforts en vue de relancer
l'entreprise Aliments Maxi. Le ministre est sans doute au courant de
l'expérience qu'a connue cette entreprise lors de sa fondation ou de son
cheminement. Par après, la population de la région de La
Pocatière et des paroisses voisines, devant l'incapacité de
rouvrir et de relancer cette entreprise, a décidé de faire un
deuxième effort. Il y a eu un comité de projet de relance des
Aliments Maxi. Quel a été le travail, ou la recherche, ou les
possibilités d'examiner cette relance des installations qu'Aliments Maxi
avait à La Pocatière, tant par le ministère de
l'Agriculture, que l'Industrie et Commerce? Ou encore, est-ce que SOQUIA a eu
l'occasion de regarder ce qui était possible au plan de l'utilisation de
ces bâtiments qui sont tout neufs, et de l'équipement, du moins ce
qui peut en rester, parce qu'on dit qu'il y a une partie de l'équipement
qui a été vendue, qui a été sortie de l'usine,
est-ce exact?
M. Garon: C'est un dossier...
M. Giasson: Vous ne croyez pas que devant une telle usine
existante, installée, qu'il n'y aurait pas eu une occasion d'examiner
à fond un projet de pénétration du milieu
québécois dans le secteur du congelé ou du
surgelé?
M. Garon: Le dossier des Aliments Maxi n'est pas au
ministère de l'Agriculture. C'est un dossier du ministère de
l'Industrie et du Commerce. Les Aliments Maxi ont toujours fait affaire avec le
ministère de l'Industrie et du Commerce.
M. Dubois: C'est la SDI qui l'avait développée, qui
avait aidé à des entreprises...
M. Giasson: Oui, mais vous ne pensez pas, M. le ministre, qu'il y
avait quand même une relation fort possible entre l'Industrie et le
Commerce et l'Agriculture, puisque tout cela avait été
conçu pour fonctionner directement à l'intérieur du monde
agro-alimentaire au Québec, toute la projection de l'entreprise,
c'était l'agro-alimentaire.
M. Garon: Oui, mais je pense que dans des dossiers particuliers,
il ne peut pas y avoir deux maîtres d'oeuvre. C'est l'un ou l'autre.
Les
Aliments Maxi, c'est un dossier qui a été monté,
qui a été travaillé entre des promoteurs du temps et le
ministère de l'Industrie et du Commerce. A ce moment, je suis malvenu
d'aller jouer dans les plates-bandes d'un autre ministère, si c'est lui
qui est impliqué dans cela. C'est le ministère de l'Industrie et
du Commerce et la Société de développement industriel qui
sont impliqués dans ce dossier.
M. Giasson: Oui, je concède au ministre que c'est le
ministère de l'Industrie et du Commerce qui a été le
premier intervenant, mais est-ce que le développement du secteur
agro-alimentaire va rester l'exclusivité de l'Industrie et du Commerce
ou si le ministre de l'Agriculture ne conçoit pas une présence
très forte de son ministère dans tout ce qui est
développement de l'agro-alimentaire? Le ministre s'en remet-il
uniquement à la Société de développement industriel
ou encore au ministère de l'Industrie et du Commerce? Qui est le premier
intervenant? Qui a le premier souci de développer l'agro-alimentaire au
Québec, entre les deux ministères auxquels on vient de faire
allusion?
M. Garon: Je pense qu'il n'y a pas d'attribution formelle de ce
rôle à aucun ministère, mais, dans les faits, je pense
qu'habituellement les gens du secteur agro-alimentaire viennent naturellement
au ministère de l'Agriculture. Mais, dans le cas des Aliments Maxi,
ceux-ci sont allés au ministère de l'Industrie et du Commerce.
D'abord, ceux qui ont été impliqués, qui ont fait des
études, qui ont travaillé avec eux sont des gens du
ministère de l'Industrie et du Commerce et de la Société
de développement industriel. Alors, le ministère de l'Agriculture
n'a pas, à ce moment-là...
M. Giasson: ... voulu aller jouer dans les plates-bandes du
ministère de l'Industrie et du Commerce.
M. Garon: C'est ça.
M. Giasson: Mais, au-delà de l'expérience des
Aliments Maxi, si on examine l'ensemble du développement de
l'agro-alimentaire, est-ce que le ministre croit que c'est son ministère
qui doit être le premier intervenant ou si c'est celui de l'Industrie et
du Commerce qui va continuer d'agir dans ce secteur?
M. Garon: Si on regarde les perspectives futures, je pense que,
dans les faits et de plus en plus, le ministère de l'Agriculture, qui a
été historiquement un ministère uniquement de la
production, s'est transformé depuis quelques années et est
appelé à devenir le maître-d'oeuvre de tout le secteur
agro-alimentaire.
M. Giasson: Est appelé. Bien oui, dans un contexte
possible de combien d'années?
M. Garon: Je veux dire formellement, quand je dis "est
appelé". Mais il y a deux façons de procéder, à la
française ou à l'anglaise: à la française, on met
le nom sur la porte et, ensuite, on meuble la maison; à l'anglaise, on
meuble la maison et on met le nom quand la maison est prête. En tout cas,
je pense que dans les faits, le ministère de l'Agriculture, de plus en
plus, est devenu un ministère à vocation économique. Les
gens le perçoivent de plus en plus comme ça. Naturellement, je
pense que les gens viennent du secteur agro-alimentaire au ministère de
l'Agriculture. Je regarde, par exemple, récemment, l'an dernier, les
associations de chefs-cuisiniers m'ont demandé de faire affaire surtout
avec le ministère de l'Agriculture. Pourquoi? Parce que la gastronomie,
au fond, et la nourriture, ça relève plus de l'Agriculture que
d'un autre ministère. Dans le cas de poissons d'élevage qui
étaient au Tourisme, les pisciculteurs ont demandé de faire
affaire avec le ministère de l'Agriculture. Je remarque de plus en plus
qu'il y a des gens qui sont dans ce secteur.
J'ai d'autres exemples, on ne va pas faire d'erreur. Il y a beaucoup
d'intervenants qui me demandent que leur relation gouvernementale se fasse avec
le ministère de l'Agriculture dans le secteur agro-alimentaire. Je pense
que, dans les faits, de plus en plus le ministère de l'Agriculture
devient le maître d'oeuvre du secteur agro-alimentaire et il va le
devenir encore plus dans l'avenir formellement, mais, pour ça, il ne
devra pas y avoir double emploi. Je ne pense pas qu'on devrait... par exemple,
ce que la SDI fait devrait continuer à être fait par la SDI. Il ne
s'agit pas de vouloir faire la même chose que la SDI, mais il peut y
avoir des avis sectoriels qui soient demandés.
Il y a des choses comme ça où il y a une meilleure
coordination faite par l'Agriculture du développement du secteur
agro-alimentaire. C'est souhaitable et c'est vers ça qu'on se
dirige.
M. Giasson: Si je comprends bien, le ministre voudrait que la SDI
demeure tout simplement un soutien financier et ne soit pas le véritable
intervenant de première force, de première ligne dans le monde
agro-alimentaire.
M. Garon: Elle le fait actuellement. La Société de
développement industriel, maintenant, demande un avis sectoriel au
ministère de l'Agriculture.
M. Giasson: Mais, dans ce contexte, si c'est le ministère
de l'Agriculture qui, de plus en plus, devient le maître d'oeuvre
pour utiliser le terme du ministre ça veut dire qu'on s'en va,
à plus ou moins longue échéance, vers un ministère
de l'Agriculture et de l'Alimentation au Québec?
M. Garon: Oui, ça, c'est le nom sur la porte, vous
savez.
M. Giasson: Oui, mais dans les faits? Je ne m'occupe pas de la
porte ni de l'édifice, j'essaie de voir la réalité
concrète.
M. Garon: Personnellement, je pense que ça devrait devenir
le ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation.
M. Dubois: Est-ce que ce ne serait pas réaliste de penser
que tous les dossiers qui touchent l'alimentation, l'agro-alimentaire,
l'agriculture relèvent de l'Agriculture? En fait, il y a deux
ministères qui touchent à certains développements de
l'agro-alimentaire, l'Agriculture et l'Industrie et Commerce. Il y en a
plusieurs, mais...
M. Garon: II y en a plusieurs. Dans le poisson d'élevage,
c'était le Tourisme; par exemple, à l'Industrie et Commerce...
Prenons un cas qui est vraiment intéressant. Quand on parle de politique
d'achat évidemment, le problème se pose plus là
on arrive dans le secteur alimentaire. Est-ce qu'il faut faire une
distinction entre nutrition, alimentation et éducation? Evidemment, au
ministère de l'Agriculture il n'y a pas de médecins. La
nutrition, à mon avis, doit être la responsabilité des
Affaires sociales, de la santé. Les vitamines C, on peut les trouver
dans les pommes et les oranges. Je calcule que ce n'est pas à eux de
dire où on va les trouver. C'est plus à l'Agriculture.
Ils vont vouloir faire la promotion, par exemple, de produits
québécois. Si quelqu'un a besoin de protéines ou de
vitamine C, que ce soit par nos placards publicitaires ou dans toute la
documentation qui est produite, je pense que ça revient au
ministère de l'Agriculture, qui sera préoccupé de ce qu'on
consomme surtout des produits québécois. Cela ne veut pas dire
qu'on ne peut pas consommer de produits d'ailleurs non plus. Quant à
l'éducation, il peut y avoir un partage selon le niveau où on se
trouve entre l'Education et les Affaires sociales peut-être.
On a besoin d'une certaine coordination là-dedans. Le
ministère de l'Agriculture peut rapatrier, et cela se fait
graduellement, c'était commencé depuis un certain nombre
d'années. Ce que j'ai surtout essayé de faire, c'est d'orienter
le ministère plus en fonction des marchés qu'en fonction de la
production, de se préoccuper du besoin du marché et d'orienter
nos productions ou la transformation en fonction du marché, alors que
antérieurement je parle de plusieurs années en
arrière, parce qu'il y a eu une période de transition, on
pourrait peut-être dire que les années 1970 ont été
une période de transition pour le ministère de l'Agriculture
c'était un ministère de production. A un moment
donné, on arrivait avec un surplus et on disait: Qu'est-ce qu'on en
fait? Le ministère se sentait moins impliqué, parce que sa
préoccupation était de produire. Je pense que ce n'est pas comme
ça que ça doit être envisagé, mais plus comme un
ministère qui doit combler des besoins du marché, travailler en
fonction des besoins du marché.
M. Giasson: Est-ce que le ministre reconnaît tout de
même que, face à des surproductions qu'on a connues autrefois, les
producteurs agricoles eux-mêmes ont fait beaucoup d'efforts en se
disciplinant, par l'instauration de plans conjoints, en acceptant
également le principe du contingentement, des quotas... C'est l'effort
des producteurs agricoles au Québec qui a le mieux contribué
à tenter d'atteindre le difficile équilibre qu'on doit avoir
entre la production et la capacité d'écouler ce produit. Si je
parle d'agro-alimentaire et d'initiative agro-alimentaire, c'est que nous
sommes présentement à étudier la loi, à modifier la
loi de la Société québécoise d'initiatives
agro-alimentaires. Le ministre, depuis qu'il a accédé au
ministère, a souvent fait état de l'immense potentiel que le
Québec avait du côté du développement de
l'agro-alimentaire.
C'est un peu dans ce sens que je voulais avoir son opinion, savoir qui
devrait être le premier intervenant, qui devrait assumer la
responsabilité première de ce développement de ce secteur
au Québec. J'aurais pensé qu'il aurait pu nous donner des
réponses beaucoup plus précises sur son cheminement futur dans la
chaîne de l'agro-alimentaire. Il semble avoir beaucoup de
réserves, ce matin, notre ministre, lui qui parle si souvent de ce
monde... Je n'ai pas entendu souvent le ministre de l'Industrie et du Commerce
ou d'autres ministres qui auraient des incidences de ce côté faire
beaucoup d'interventions dans le secteur de l'agro-alimentaire. C'est toujours
le ministre de l'Agriculture qui, depuis deux ans, a été la
grosse cloche, qui a fait tinter les gros carillons et non pas les autres
ministres.
Le Président (M. Laberge): Est-ce que vous avez une
réponse là-dessus, parce que le député...
M. Garon: Je pense justement que, alors que c'est en train de se
faire, ça ne donne rien de faire de grandes déclarations, mais
c'est en train de se réaliser.
M. Giasson: Le ministre reconnaît qu'il fait souvent des
déclarations à la presse sur l'immense potentiel alimentaire du
Québec.
M. Garon: On peut dire que tout ce qui concerne le monde
agro-alimentaire, tout ce qui mange, qui pousse, m'intéresse, comme
ministre de l'Agriculture.
M. Dubois: Le blé d'inde avec.
Le Président (M. Laberge): M. le député de
Kamouraska-Témiscouata...
Une Voix: Ce qui se pêche aussi. M. Garon: Ce qui se
pêche aussi.
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata):
Dans sa question, le député de Montmagny-L'Islet demande
s'il y a eu des rapports, des vérifications sur l'usine d'aliments Maxi,
qui avait été conçue pour la transformation de la viande.
J'ai le rapport, je sais que le dossier a été tourné et
retourné maintes et maintes fois par la SDI, le premier
actionnaire là-dedans. C'est sûr que le ministère de
l'Agriculture s'en est occupé, car il en a fait la demande aux
inspecteurs des aliments et drogues, étant donné que
c'était pour une transformation de la viande. Cela prenait des
inspections Approuvé Québec, Approuvé Canada. (12 h
45)
La bâtisse n'était pas conçue pour recevoir le sceau
Approuvé Québec, et ce sont les gens du ministère de
l'Agriculture, les inspecteurs qui ont fait ce rapport. Je n'ai pas le rapport
devant moi, mais les portes n'étaient pas assez hautes, les fissures
dans la finition de l'usine elle-même n'étaient pas
étanches, les portes n'étaient pas faites en conséquence
pour avoir le sceau Approuvé Québec ou Approuvé Canada.
C'est sûr que, pour pouvoir transformer de la viande, au moment où
on se parle, il y a possibilité que l'usine prenne pied quand
même, mais ce ne sera pas dans le domaine de la viande, ce sera
plutôt dans le domaine de la pâtisserie.
M. Giasson: C'est encore dans la chaîne alimentaire.
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata):
Oui, c'est dans la pâtisserie. Le problème qui arrive,
c'est qu'elle n'a pas été construite sur un terrain qui
appartenait à ces gens. Actuellement, le terrain qui appartient à
l'usine est de dix pieds autour de l'usine. Le reste du terrain, ce n'est pas
à eux. La SDI est à éclaircir cela. Actuellement, la SDI a
eu une offre et elle a accepté l'offre du futur promoteur. Il reste
à leur donner le terrain. Ils ne peuvent pas vendre quelque chose qu'ils
n'ont pas. Il y avait eu une entente avec le ministre des Affaires municipales
pour l'infrastructure; on remettait le terrain à la municipalité
pour $1 et, au moment où l'édifice serait terminé, elle
remettait cela à l'usine. Cela n'a pas été fait.
Apparemment, cela a été fait oralement, tout simplement.
M. Giasson: Si je comprends bien, c'est la municipalité
qui possède tout le périmètre autour, les espaces sur
lesquels l'usine a été aménagée.
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata):
C'est la municipalité de La Pocatière qui possède
le terrain. Elle est à déterminer, à libérer le
terrain, pour pouvoir le vendre au futur propriétaire, au futur
promoteur du projet. La SDI a accepté l'offre. Il est possible que,
d'ici cet automne, cela fonctionne, mais dans le domaine de la
pâtisserie. Cela reste dans l'alimentation.
M. Garon: Dans la pâtisserie de quoi?
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata):
De la pâtisserie dans toutes sortes de choses.
M. Vaillancourt (Orford): Des gâteaux, des tartes?
M. Lévesque (Kamouraska-Témiscouata):
Beignes, gâteaux.
M. Giasson: M. le Président, puisque le ministre croit
utile d'augmenter le nombre des administrateurs de SOQUIA en portant à
sept le nombre d'administrateurs, est-ce qu'il a l'intention, partant de cette
réalité, d'apporter une présence plus grande, par des
représentants de SOQUIA, aux conseils d'administration des entreprises
dans lesquelles SOQUIA a une participation, soit au niveau du capital-actions,
soit sous forme de prêts, soit sous forme d'avances?
M. Garon: Non. Je n'ai pas pensé à ce
point-là. Mais il est évident, par exemple, que, par le fait que
SOQUIA est actionnaire de plus d'entreprises maintenant, normalement, il va y
avoir d'autres projets qui doivent aboutir prochainement, à ce
moment-là, il est évident que cela va faciliter la tâche de
SOQUIA pour pouvoir désigner des gens aux conseils d'administration
d'entreprises. Mais, accroître... Au lieu d'avoir un représentant,
en avoir deux ou trois, je ne pense pas que ce soit le but de SOQUIA. Je pense
qu'un des seuls endroits où on a plus d'un administrateur je dis
cela sous réserve, je n'ai pas vérifié le nombre
d'administrateurs c'est chez Culinar et le Centre de distribution des
médicaments vétérinaires, parce que SOQUIA en serait
actionnaire à 100%.
M. Giasson: ... administrateurs.
M. Garon: II y a également la nouvelle n'est
peut-être pas annoncée dans les journaux de Québec
le transfert de l'Usine de congélation de Saint-Bruno à SOQUIA,
effectué le 1er juin. Il va y avoir un conseil d'administration et
possiblement plus d'un administrateur de SOQUIA, parce qu'elle sera
possédée entièrement par SOQUIA.
M. Giasson: Quels sont les administrateurs
délégués par SOQUIA au conseil d'administration de
Culinar?
M. Garon: Par coeur, je ne pourrais pas vous les nommer. Je ne
pourrais pas vous le dire. Je pourrais vous en nommer deux, par coeur. Je ne
peux pas vous dire s'il y en a d'autres, je ne me rappelle pas. Il y a M.
Normandin lui-même et le directeur général adjoint, M.
Saint-Pierre.
M. Giasson: Le prénom de M. Saint-Pierre. M. Garon:
Michel.
Le Président (M. Laberge): Est-ce qu'on me permettrait de
donner la parole au député de Huntingdon qui me l'a
demandée tout à l'heure.
M. Dubois: J'ai seulement quelques questions et vous pourrez
revenir...
Le Président (M. Laberge): Allez-y.
M. Dubois: C'est bien informel, je pense, à cette
commission-là?
Le Président (M. Laberge): Oui, cela va bien.
M. Dubois: Je voudrais seulement indiquer au ministre que je
serais très favorable à ce que le ministère de
l'Agriculture récupère tous les dossiers qui sont dans les mains
du ministère de l'Industrie et du Commerce. J'aimerais bien que le
ministre de l'Agriculture récupère tous les dossiers qui sont
entre les mains du ministère de l'Industrie et du Commerce pour ce qui
touche la transformation, parce que j'ai vécu un problème, il y a
quatre ans à peu près, à Saint-Rémi. Il y avait un
groupe de jardiniers-maraîchers qui étaient
intéressés à ouvrir une usine de congélation, de
déshydratation, de transformation. A ce moment-là,
moi-même, je pilotais ce dossier-là et je suis allé au
ministère de l'Industrie et du Commerce à Montréal, au
ministère de l'Agriculture également, et j'ai rencontré
Jean Desjardins ainsi que plusieurs de vos officiers. On se lançait la
balle de l'un à l'autre. Le ministère de l'Agriculture me disait:
Va voir le ministère de l'Industrie et du Commerce. Le ministère
de l'Industrie et du Commerce me disait: Va voir le ministère de
l'Agriculture. Finalement, on n'a jamais su qui vraiment aurait pu s'occuper du
dossier, pour finalement aboutir à rien, parce qu'on n'a jamais eu
d'aide ni de l'un, ni de l'autre. Finalement, je me dis: Pour pouvoir mieux
diriger les hommes d'affaires qui sont intéressés à la
transformation de l'agro-alimentaire, il serait peut-être logique qu'un
bon jour, le ministère de l'Agriculture mette la main sur tous les
dossiers qui touchent à la transformation, afin de savoir où se
diriger quand il y a une possibilité de transformer quelque chose ou de
partir une usine nouvelle dans le domaine de l'agro-alimentaire. Je pense que
cela simplifierait les choses, les gens sauraient mieux où se diriger.
Je me demande ce que fait le ministre de l'Industrie et du Commerce
là-dedans. Enfin, il touche surtout à la transformation
industrielle, non pas à la transformation, mais à la production
industrielle massive bien plus dans d'autres domaines que dans l'agriculture et
l'agro-alimentaire.
Je me dis qu'un jour, on devrait quand même penser
sérieusement à ce que l'agriculture prenne en main ce domaine au
complet. Le ministre serait alors responsable de tout ce qui touche
l'agro-alimentaire. Quand on a des questions à poser ou qu'on a besoin
de services, on saura où se diriger. Est-ce qu'il y a une
possibilité dans ce sens? Est-ce qu'il y a des discussions entre les
deux ministères à savoir qu'un jour cela se fasse?
M. Garon: Non. Il y a des discussions pour assurer une meilleure
coordination entre le ministère de l'Agriculture, le ministère de
l'Industrie et du Commerce, la Société de développement
industriel, SOQUIA. Il y a plusieurs secteurs; au fond, il y a plusieurs
intervenants, plusieurs dossiers, cela prend un maître d'oeuvre. C'est
pour cela que je vous disais que le ministère de l'Agriculture est
appelé de plus en plus à être le maître d'oeuvre, pas
nécessairement à être le seul intervenant. Cela devrait se
faire par une autre société, ce que la SOI fait
déjà. Par exemple, dans certains cas où il n'y a pas de
besoins au Québec, qu'est-ce que cela donne au gouvernement de
subventionner ou d'intervenir dans des secteurs où les interventions ne
sont pas nécessaires? Le secteur est déjà amplement
occupé. Je pense, par exemple, aux secteurs où il y a une
surcapacité de production au Québec. A ce moment, l'action
gouvernementale est moins nécessaire. Les connaissances, les
données et tout cela, le ministère de l'Agriculture les a de plus
en plus avec son service économique, son service de commercialisation.
D'ailleurs, le nouvel organigramme du ministère reflète un peu
les nouvelles préoccupations au point de vue de la commercialisation et
de l'industrialisation du secteur agro-alimentaire. Avant de vouloir être
le maître d'oeuvre, le principal intervenant, il faut remplir les trous
un par un graduellement. C'est-à-dire qu'on peut, du jour au lendemain,
se donner toutes les responsabilités, mais ne pas être capable de
les assumer. On s'est donné dans plusieurs secteurs, de plus en plus,
des gens compétents, pour commencer à occuper le champ
tranquillement. A un moment donné, le ministère de l'Agriculture
va dire qu'il est prêt à assumer ce rôle. L'avoir fait trop
vite, je ne suis pas certain que cela aurait été bon. De plus en
plus, il est prêt à le faire.
M. Dubois: Oui, il y a une autre question que je voulais vous
poser. Au niveau des deux administrateurs additionnels que vous voulez avoir au
bureau de direction de SOQUIA, les deux viendraient du secteur
privé...
M. Garon: On ne serait pas mort demain matin s'il n'y en avait
pas eu deux de plus!
M. Dubois: Non, la question que je veux... M. Garon: Ce
n'est pas une réforme majeure... M. Dubois: Non, je suis d'accord
avec ça.
M. Garon: Mais je pense que ça mettrait un meilleur
équilibre, ça mettrait une plus grande diversité de
discussions et plus de préoccupations...
M. Vaillancourt (Orford): Mais quelle est l'idée
d'augmenter de cinq à sept?
M. Garon: Comme je le mentionnais tantôt, c'est parce
qu'à cause des coordinations nécessaires au gouvernement, il faut
au moins deux ou trois fonctionnaires au conseil d'administration, pour avoir
une pleine coordination. A ce moment-là, sur cinq, il manque des
personnes qui viennent du secteur privé.
M. Vaillancourt (Orford): Pour avoir plus de
représentation...
M. Garon: Oui.
M. Vaillancourt (Orford): ... pour divers...
M. Dubois: La seule question à laquelle je voulais en
venir...
M. Garon: Mais, je vais vous dire bien franchement, ce serait
adopté à l'automne plutôt que maintenant, ou dans six mois,
ou dans un an... On n'est pas dans le feu. C'est présenté,
à un moment donné, et...
M. Vaillancourt (Orford): On n'a pas d'objection à
l'adopter.
M. Dubois: Est-ce que je pourrais savoir de quelle façon
sont rémunérés les administrateurs qui viennent du secteur
privé, par jour?
M. Garon: Tant par jour.
M. Dubois: Tous les jours qu'ils doivent siéger, c'est
ça?
Le Président (M. Laberge): ... ils siègent.
M. Garon: Oui. Je ne suis pas certain; c'est $150 ou $200 par
jour.
Modification
Le Président (M. Laberge): Alors, l'article 1 du projet de
loi no 16...
M. Garon: Ce ne sont pas des montants considérables
à la fin de l'année pour l'administration de SOQUIA. Il y a le
président qui est à temps plein.
M. Dubois: Oui.
Le Président (M. Laberge): Une question? Une ou des? On
peut...
M. Giasson: On ne se chicanera pas, je pense bien, même si
on dépasse de quelques secondes.
M. Garon: Non.
Le Président (M. Laberge): On peut s'entendre d'avance
là-dessus.
M. Giasson: Plutôt que de revenir cet
après-midi...
M. Garon: Oui.
M. Giasson: ... à 15 heures, on est aussi bien de vider
ça.
Le Président (M. Laberge): Je vous le souhaite.
M. Giasson: Si tout le monde est d'accord. M. Dubois: On
est bien d'accord.
Le Président (M. Laberge): Alors, on oubliera l'heure.
M. Giasson: On a une présence de SOQUIA dans une
société qui s'appelle Nutribec, qui a été
formée en acquérant des entreprises étrangères qui
avaient des filiales ici au Québec.
Au départ, Nutribec a semblé connaître une
très belle expérience, a eu un envol fort intéressant et
semblait être en mesure de soutenir la concurrence avec les
multinationales qui sont dans le même champ de production, soit les
moulées, la fabrication de concentrés.
Or, depuis quelque temps, on a des échos que Nutribec n'a pu
maintenir la performance du début et que des jours plus difficiles
s'annoncent.
Quelle est la vérité derrière tout ça, ces
dires qu'on a entendus ou ces rumeurs? Je ne saurais dire si ce sont des
rumeurs ou si ça se traduit par une réalité, si c'est
concret. Est-ce que le ministre a eu écho de ça?
M. Garon: Non.
M. Giasson: D'aucune manière?
M. Garon: D'aucune façon. C'est la première fois
que... J'ai rencontré ces gens ça ne fait pas tellement
longtemps. C'était au printemps, lorsqu'ils avaient acquis, depuis un
certain temps, mais c'était une annonce officielle, Master Feeds,
à Montréal.
J'ai rencontré les dirigeants, à ce moment-là, et
ils étaient pleins d'enthousiasme pour la recherche, parce que c'est une
entreprise qui a beaucoup de dynamisme et qui, à ce moment, manifestait
beaucoup de dynamisme. Maintenant, ce que me dit le député de
Montmagny-L'Islet, je n'en ai jamais entendu parler. Je ne dis pas que c'est
faux, mais je n'en ai jamais entendu parler.
M. Giasson: A l'article 1, qui modifie l'article 8 de la Loi de
SOQUIA, on indique: "Le lieutenant-gouverneur en conseil nomme, pour une
période d'au moins un an ou d'au plus dix ans...". Pourquoi "au moins un
an", il me semble que ça m'apparaît un laps de temps assez
court?
M. Garon: C'était là avant, je pense.
M. Giasson: Non, mais tout de même. C'était
là avant, peut-être, mais je vous assure que-Une Voix:
C'est une vieille formule.
M. Giasson: C'est la formule consacrée, c'est pour
ça que ça a été maintenu et conservé tel
quel?
M. Garon: II n'y a rien eu de changé, sauf le nombre de 5
à 7; le reste de l'article est resté le même: "pour une
durée d'au moins un an et d'au plus dix ans".
M. Vaillancourt (Orford): Je pense que c'est pour une
rotation.
M. Garon: J'ai l'impression que le gouvernement disait ça
dans beaucoup de lois: "au maximum dix ans". Personnellement, je n'ai jamais
été en faveur de dix ans, sauf pour des nominations de juges. Je
penserais que cinq ans seraient suffisants; le monde change trop vite
actuellement, les gens changent trop vite, l'évolution se fait trop
rapidement. Il y a des gens qui ont des capacités d'adaptation, et il y
en a d'autres qui n'en ont pas. Ce n'est pas que ce ne sont pas des bonnes
personnes, mais dans des secteurs qui sont très mouvants, je pense qu'un
maximum de cinq ans me semble suffisant; si la personne est bonne, on la nomme
à nouveau pour cinq ans. Je ne sais pas quelle a été
l'expérience de ceux qui ont été à ma place
auparavant; habituellement on a plus de difficulté qu'autre chose
à trouver des personnes pour occuper les fonctions; il n'y a pas une
foule pour occuper les fonctions dans des postes comme ceux-là. On veut
avoir des personnes compétentes qui vont accepter de jouer un
rôle, qui ont l'expérience et qui vont accepter de donner du
temps. (13 heures)
Quand on parle de $150 ou $200 par jour, évidemment, celui qui ne
gagne pas ça, trouve que c'est beaucoup, celui qui a un salaire moyen
trouve que c'est beaucoup. Habituellement, les gens qu'on nomme à ces
postes font plus que ça; ils le font un peu pour rendre service beaucoup
plus qu'autre chose. Je sais que, quand j'avais demandé à Antoine
Turmel, de Provigo, de siéger au conseil d'administration de la
raffinerie de sucre, je n'avais pas l'impression que c'était moi qui lui
faisais un cadeau, c'était lui qui me rendait service en acceptant de
mettre ses connaissances au profit de l'ensemble de la société,
en étant sur un conseil d'administration avec un per diem de $150.
M. Dubois: ... titre d'avocat, le ministre n'irait pas je
pense.
M. Giasson: A $150 par jour, il n'est pas dans la bonne
"braquette", compte tenu de son potentiel.
M. Garon: Non. Alors, je pense que les gens qui acceptent le font
pour rendre service plutôt qu'autre chose. Quand on trouve quelqu'un de
compétent qui accepte, on est bien content.
Le Président (M. Laberge): Nous avons oublié
l'heure momentanément; tout en remerciant le personnel du journal des
Débats qui collabore avec nous, je vous rappelle à l'article 1 du
projet de loi no 16. Est-ce que ce sera adopté?
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Laberge): Adopté. Article 2.
M. Giasson: Adopté.
Le Président (M. Laberge): Adopté. Le projet de loi
no 16, Loi modifiant la Loi constituant la Société
québécoise d'initiatives agro-alimentaires est adopté sans
amendement et la commission parlementaire de l'Agriculture ajourne ses travaux
sine die.
Fin de la séance à 13 h 2