(Neuf
heures quarante minutes)
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Alors,
bonjour à toutes, bonjour à tous. Prenez place, collègues. Nous allons
débuter nos travaux.
Affaires
courantes
Déclarations
de députés
Nous
sommes à la rubrique Déclarations des députés. Et, sans plus tarder, je
reconnais Mme la députée de Soulanges.
Souligner
l'anniversaire des municipalités de Saint-Clet et Saint-Lazare
Mme Marilyne
Picard
Mme Picard : Merci
beaucoup, M. le Président. Je tiens aujourd'hui à souligner que
l'année 2025 marque un jalon important dans l'histoire de deux de mes
16 municipalités dans mon comté.
En effet, la ville de
Saint-Lazare et la municipalité de Saint-Clet célébreront respectivement leur
150e et 175e anniversaire de fondation. Plusieurs activités seront
organisées tout au long de l'année pour marquer leur événement. En effet, le
comité du 150e de Saint-Lazare a prévu une programmation riche, pleine
d'activités pour tous les goûts, dont un match de hockey avec les Anciens
Canadiens. De son côté, la ville de Saint-Clet a donné le coup d'envoi de ses
célébrations la semaine dernière, lors de l'activité Plaisirs d'hiver.
Ces anniversaires
offrent une occasion unique de poser un regard sur l'histoire de ces deux
communautés afin de célébrer notre patrimoine et de renforcer notre fierté
locale.
150 et 175 ans,
ça se souligne, mais surtout ça se célèbre en grand.
Bravo aux bénévoles
et organisateurs!
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Merci, Mme la députée de Soulanges. La parole revient
maintenant à Mme la députée de Robert-Baldwin.
Souligner
le travail de l'organisme Carrefour pour Elle
Mme Brigitte
B. Garceau
Mme Garceau : Merci beaucoup, M. le Président. Il y a
50 ans, un groupe de femmes dirigé par Mme Thérèse Dallaire-Laplante ouvrait la première maison
d'hébergement pour femmes victimes de violence au Québec. À une époque
où cette violence était largement ignorée, Carrefour pour Elle a brisé le
silence.
Ce refuge a été bien plus
qu'un toit. Il a été un cri de ralliement, un acte de résistance et un espoir
concret pour des milliers de femmes et
d'enfants. Il a ouvert la voie à la création d'autres maisons d'hébergement à
travers le Québec, bâtissant ainsi un véritable réseau de protection et
de soutien.
Grâce au courage et
au dévouement inébranlable des femmes de Carrefour pour Elle, des vies ont été
sauvées, des familles ont été reconstruites et des droits ont été reconnus.
Aujourd'hui, en
soulignant cet anniversaire, nous rappelons que la lutte contre la violence
conjugale doit se poursuivre. Plus que jamais, c'est à nous d'assurer que le
soutien financier des maisons d'hébergement soit à la hauteur de l'augmentation
de leurs besoins.
Merci beaucoup, M. le
Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée de Robert-Baldwin. Au tour, maintenant, de Mme la députée
d'Iberville.
Féliciter
la Fromagerie Fritz Kaiser, lauréate d'un prix Caseus
Mme Audrey
Bogemans
Mme
Bogemans : Merci, M. le Président. Aujourd'hui, je souhaite profiter
de l'occasion pour féliciter une entreprise pionnière de chez nous, la
Fromagerie Fritz Kaiser.
Ce joyau au sud du
comté d'Iberville s'est à nouveau vu récompensé à l'occasion du concours
Fromages du Québec, soit la Sélection
Caseus. Cette fois-ci, le Tête dure a remporté un prix parmi plus de
20 fromages évalués dans la même catégorie.
La famille Kaiser
excelle dans leur domaine depuis plus de 40 ans. Ils le disent eux-mêmes,
ils procurent le bon goût du fromage du Québec avec tout le savoir-faire de la
Suisse.
Alors, je
vous invite à faire votre tour dans la charmante municipalité de Noyan et
découvrir l'éventail de produits que cette fromagerie a à vous offrir.
J'adresse
à Noah, Adrian, Fritz et Christin Kaiser mes sincères félicitations pour votre
esprit entrepreneurial et votre quête de l'excellence. Félicitations!
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée d'Iberville. Je cède maintenant la parole à Mme la
députée de Verdun.
Souligner
le 40e anniversaire de la Maison Cross Roads
Mme Alejandra
Zaga Mendez
Mme Zaga Mendez : Merci, M. le Président.
Dans un contexte où la construction des logements sociaux est un défi,
au Québec, je tiens aujourd'hui à souligner les 40 ans de la Maison Cross
Roads.
Leurs
initiatives, comme la Maison Saint-Léonard, les Appartements Satellites et le
Service Oxygène, proposent des
solutions d'hébergement essentielles aux personnes judiciarisées de 50 ans
et plus, souvent après de longues incarcérations.
Leur nouvelle Maison
Joe Mell, à Verdun, témoigne de leur engagement envers le logement social en
aidant leur clientèle à relever les défis de la réintégration, à trouver un
emploi et à recréer des liens sociaux.
L'impact de la Maison
Cross Roads sur la communauté du sud-ouest de Montréal est profond, et
maintenant elle est aussi enracinée dans le tissu social de Verdun. En
soutenant la réinsertion, la Maison Cross Roads contribue à réduire la
récidive, à renforcer la sécurité publique et à promouvoir la dignité et
l'autonomie de ceux et celles qu'elle accompagne.
Longue vie à la
Maison Cross Roads!
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée de Verdun. Et je reconnais maintenant Mme la députée de
Repentigny.
Souligner
le travail de l'Association kabyle de Repentigny
Mme Pascale
Déry
Mme Déry : Merci
beaucoup, M. le Président. Alors, le 11 janvier dernier, plus de
300 personnes de la communauté kabyle de Repentigny, une communauté que
j'affectionne beaucoup, se sont rassemblées pour célébrer le Nouvel An berbère, également connu sous le nom
de Yennayer. Alors, cette soirée a été l'occasion de fêter l'important héritage culturel kabyle, autour de traditions et
de coutumes riches et variées. Plusieurs artistes étaient présents, dont le
réputé chanteur kabyle Hamid Matoub, ainsi que la talentueuse chanteuse de
Repentigny Silya Kacel.
La communauté kabyle,
elle est bien ancrée au Québec depuis le début des années 2000. Elle
soutient et revendique la laïcité comme valeur profonde de sa culture. Alors,
je remercie sincèrement les membres de l'association et son président, Mehdi
Hached, pour leur implication, leur dévouement et surtout leur grande
contribution dans ma circonscription. Merci beaucoup, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée de Repentigny. Et je reconnais maintenant M. le député de
Jacques-Cartier.
Présenter
les priorités des citoyens de la circonscription
de Jacques-Cartier pour l'année 2025
M.
Gregory Kelley
M. Kelley : Le
coût de la vie, l'amélioration du réseau de la santé, l'économie, les finances
publiques, la lutte contre les changements climatiques, l'état de notre système
d'éducation, ça, c'est les priorités de mes citoyens de Jacques-Cartier, M. le
Président.
We
know that inflation is still impacting families. Grocery bills keep going up,
energy bills keep going up. We know people want access to a family doctor and
to adequate services of frontline care. We also know that parents want a
qualified teacher in the classroom and they want to have proper infrastructure,
that is modern, to the new age in the classrooms.
People are paying more taxes, they're getting less services, and the debt is
spiralling out of control, with this Government.
Puis on voit, maintenant, la CAQ est en mode de coupures, puis ça a un
impact direct sur les aînés dans mon comté, parce qu'on voit les
coupures dans les services à domicile, M. le Président. Mais le Parti libéral
du Québec, on va être debout pour critiquer ce mauvais gouvernement.
The citizens in my riding can count on
the Québec Liberal Party to stand up for them and to hold this Government's feet to the fire and hold them accountable for their poor
governance.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Merci, M. le député de Jacques-Cartier. Et la parole
revient maintenant à M. le député d'Abitibi-Est.
Rendre hommage à M. Jean-Yves Poitras
M. Pierre
Dufour
M. Dufour : M.
le Président, je prends la parole aujourd'hui pour offrir un hommage posthume à
un grand développeur qui nous a quittés le 5 janvier, soit feu Jean-Yves
Poitras.
Ayant été un actif
jusqu'à la fin et pendant plus d'une vingtaine d'années comme commissaire
industriel de Val-d'Or, Jean-Yves a su
dépasser les limites de son rôle en s'impliquant concrètement dans la création
de plusieurs projets. Acteur clé de la création du Centre de transit
minier nordique, de Technobois et du développement du parc industriel, il a su, au fil du temps, mettre son empreinte
pour le développement collectif du milieu. Son leadership fut d'ailleurs honoré
quelques fois dans les dernières années, entre autres à titre de Personnalité
de l'année par la Chambre de commerce de Val-d'Or, et, en septembre dernier, il
recevait l'insigne de l'Ordre de Val-d'Or.
Combattant la maladie
depuis près de deux ans, Jean-Yves s'assurait d'accompagner sa relève pour que
le suivi des dossiers puisse poursuivre leur
cheminement. Impliqué dans le projet de zone d'innovation Novinor, Jean-Yves
n'aura pas la chance d'y voir sa finalité,
mais, comme il me le disait en décembre dernier, le gouvernement doit
comprendre que ce projet est porteur
pour notre communauté, l'Abitibi-Témiscamingue et le Nord-du-Québec. Merci, M.
le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le député d'Abitibi-Est. La parole revient maintenant à Mme la
députée de Verchères.
Souligner
le 20e anniversaire de Vocation en Art!
Mme Suzanne
Roy
Mme Roy (Verchères) : Merci, M. le Président.
J'ai le privilège, aujourd'hui, de souligner les 20 ans de Vocation
en Art!, une initiative du CJE Marguerite-D'Youville.
Né
d'une vision audacieuse, ce projet agit comme un véritable tremplin pour les
jeunes artistes en les accompagnant à chaque étape du développement de
leur carrière.
Ayant siégé au C.A.
de cet organisme lors de la création de ce projet, j'ai été témoin de
l'enthousiasme qui a marqué ses débuts. Vocation en art! demeure une passerelle
essentielle pour propulser les talents émergents.
Je tiens à saluer
Elise, sa directrice générale, Amélie, conseillère en communications, ainsi que
Valérie, Samuel et Julia, de jeunes artistes remplis de talent.
Bravo
à toute l'équipe pour votre travail, pour votre contribution au développement
culturel et artistique de notre belle région. Longue vie à Vocation en Art!
• (9 h 50) •
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée de Verchères. Au tour, maintenant, de Mme la députée de
Laporte.
Saluer
le travail des organismes d'aide alimentaire et des
bénévoles de la circonscription de Laporte
Mme Isabelle
Poulet
Mme Poulet : Merci,
M. le Président. Je fais de la sécurité alimentaire mon cheval de bataille.
Dans la circonscription de Laporte, ce sont des dizaines d'organismes, sans
compter les écoles, qui participent à contrer l'insécurité alimentaire. Je
pense aux popotes roulantes, à la distribution de paniers d'épicerie, et j'en
passe. Et que dire de la distribution de plusieurs centaines de paniers de Noël
durant la période des fêtes? C'est un moment difficile pour les familles dans
le besoin.
Aujourd'hui,
je tiens à souligner le travail exceptionnel, le soutien et la bienveillance de
tous les membres de ces organismes.
Et
je ne peux passer sous silence la grande contribution de centaines de bénévoles
qui donnent de leur temps. Ils collaborent à la réalisation de la mission de
leurs organismes respectifs dans le seul but d'aider et de soutenir nos
concitoyens.
Pour toutes ces
raisons, je tiens à leur dire merci, merci d'être là et de répondre présent
lorsque les besoins se font sentir, et ce, tout au long de l'année.
Ensemble, contribuons
à la sécurité alimentaire.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée de Laporte. Je reconnais maintenant Mme la députée de
Châteauguay.
Saluer
le travail du conseil municipal de Léry
Mme Marie-Belle
Gendron
Mme Gendron :
Merci, M. le Président. Aujourd'hui, j'ai le très grand privilège de
recevoir à l'Assemblée nationale le maire de la municipalité de ville de Léry,
M. Kevin Boyle, ainsi que les conseillers M. Marc Desmarais,
M. François St-Cyr et Mme Céline Prégent. Bienvenue.
Ma petite ville natale, de
près de 2 500 habitants, rayonne par sa communauté riveraine tissée
serré, où les gens se saluent lorsqu'ils se
croisent à vélo ou encore se retrouvent les soirs d'été pour aller prendre une
marche. Les Léryverains vivent quotidiennement aux sons des vagues, aux abords
du lac Saint-Louis, et peuvent contempler les plus beaux couchers de soleil que le Québec peut offrir. Ce paradis
pour les amateurs de nature est un endroit idéal pour en faire un chez-soi,
là même où le grand Hubert Reeves a pu y admirer le ciel étoilé durant toute
son enfance.
J'aimerais remercier le conseil municipal d'être
aussi près de ses gens et aussi présent pour soutenir les initiatives qui fleurissent de ces citoyennes et
citoyens. Je vous souhaite donc la bienvenue à l'Assemblée nationale. Merci.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée de Châteauguay. Et la parole revient maintenant à Mme la députée
de Lotbinière-Frontenac.
Souligner le potentiel de la
région de Thetford en matière de
projets d'économie circulaire et de développement durable
Mme Isabelle Lecours
Mme
Lecours (Lotbinière-Frontenac) :
Merci, M. le Président.
Aujourd'hui, j'aimerais mettre en lumière l'avenir prometteur de la
valorisation des résidus miniers dans la région de Thetford.
Il y a plus
de 450 millions de tonnes de résidus riches en minéraux critiques et
stratégiques, comme le magnésium, le nickel et la silice. Grâce à nos
actions, comme le BAPE, le plan d'action gouvernemental, la réhabilitation du
chemin de fer, ainsi que de nombreux
investissements dans les infrastructures, tout cela combiné à la mobilisation
du milieu pour diversifier l'économie, je suis fière de voir que la
région de Thetford est en grande effervescence. Que ce soient les projets novateurs de captation et de séquestration
de CO2, la réhabilitation de l'ancienne mine Bell ou des projets
d'énergie renouvelable, la région a le potentiel d'être le plus grand
projet d'économie circulaire et passer du gris au vert.
Je salue toutes les personnes impliquées dans
cet écosystème unique. Et je suis persuadée que des réalisations
exceptionnelles se concrétiseront dans la région. Merci.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée de Lotbinière-Frontenac.
À ce
stade-ci, j'aimerais demander le consentement de l'Assemblée afin de permettre
à M. le député de Jean-Talon de présenter sa déclaration. Consentement?
Des voix : Consentement.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : M.
le député de Jean-Talon.
Souligner le lancement d'un
journal local dans
la circonscription de Jean-Talon
M. Pascal Paradis
M. Paradis : Au début du mois de
janvier, les citoyens de Jean-Talon et de l'ouest de Québec ont perdu leurs médias locaux, Le Journal de Sainte-Foy
et Le Journal de Sillery—St-Louis-de-France. Cette triste nouvelle marquait la fin de près de
deux décennies de journalisme d'information locale, rejoignant
35 000 lecteurs, notamment dans la circonscription de Jean-Talon. Ce n'est pas seulement une
entreprise qui ferme ses portes, mais une institution de l'information qui
disparaît.
Heureusement, grâce à l'engagement citoyen, un
nouveau média local a rapidement vu le jour. Je suis très heureux d'annoncer le
lancement du journal de Sainte-Foy, Sillery, Cap-Rouge et
Saint-Augustin-de-Desmaures, cofondé par Yvon Giroux, ancien rédacteur du
Journal-Local, Jean-Luc Lavoie, président de la Coop Sainte-Foy, et Luc
Paradis, ancien président de la Chambre de commerce et d'industrie de Québec,
qui sont ici avec nous aujourd'hui. À partir du mois de février,
62 500 copies seront distribuées à chaque mois.
Les médias locaux, c'est une priorité pour le
Parti québécois. Je suis fier d'appuyer cette initiative et de célébrer ce
moment marquant dans le monde de l'information à Québec.
Longue vie au nouveau journal!
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le député de Jean-Talon. Alors, voilà qui met fin à la rubrique Déclarations
des députés.
Je suspends les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 9 h 55)
(Reprise à 10 h 06)
La Présidente : Bonjour, tout le
monde. Mesdames messieurs, bienvenue. Bienvenue chez vous. Le parlement du
Québec, c'est chez vous.
Messieurs dames les
députés, nous allons nous recueillir quelques instants.
Je vous remercie beaucoup. Veuillez vous
asseoir.
Nous poursuivons les affaires courantes.
Aujourd'hui, il n'y a pas de déclarations
ministérielles.
Présentation
de projets de loi
À la rubrique Présentation de projets de loi, M.
le leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette : Bonjour, Mme la
Présidente. Je vous demanderais d'appeler l'article a du feuilleton, s'il vous
plaît.
Projet
de loi n° 84
La Présidente : À l'article a du
feuilleton, M. le ministre de la Langue française présente le projet de loi
n° 84, Loi sur l'intégration nationale. M. le ministre.
M. Jean-François
Roberge
M.
Roberge : Merci bien, Mme la Présidente. Donc, il me fait
plaisir de proposer le projet de loi n° 84, Loi sur l'intégration
nationale.
Ce projet de loi a pour objet d'établir le modèle
québécois d'intégration nationale, lequel favorise la vitalité et la pérennité
de la culture québécoise en tant que culture commune et vecteur de cohésion
sociale, une culture dont la langue française est le principal véhicule et qui
permet l'intégration à la société québécoise des personnes immigrantes et des
personnes s'identifiant à des minorités culturelles.
À cette fin, le projet de loi détaille les
fondements de ce modèle d'intégration qui a pour assise la notion de
réciprocité suivant laquelle l'intégration à la nation québécoise constitue un
objectif commun et un engagement partagé entre l'État du Québec et toutes les
personnes qui y vivent.
Le projet de loi détermine également ce qui est
attendu de l'État du Québec et des Québécois, notamment ceux qui sont des personnes immigrantes. En ce sens, il
prévoit que l'État prend des mesures ayant pour objectif d'assurer la pérennité, la vitalité et le partage de la langue
française et de la culture québécoise et qu'il est attendu de tous les Québécois
qu'ils collaborent à l'accueil des personnes immigrantes et favorisent leur
intégration à la nation québécoise.
Le projet de loi prévoit que le ministre de la
Langue française élabore une politique nationale sur l'intégration à la nation
québécoise et à la culture commune, laquelle peut notamment traiter de
l'accueil au sein de la société québécoise des
personnes immigrantes et de la recherche et de la diffusion du savoir sur le
modèle québécois d'intégration nationale.
Le projet de loi octroie au ministre la
responsabilité de proposer au gouvernement les grandes orientations en matière
d'intégration nationale et de développement de la culture commune. Il lui
confie notamment les fonctions de promouvoir le modèle québécois d'intégration
nationale et de renforcer le sentiment d'appartenance de tous les Québécois à
la nation québécoise.
En outre, le projet de loi prévoit que le
gouvernement peut déterminer, parmi les formes d'aide financière que peuvent
octroyer les organismes auxquels la politique nationale s'applique, celles dont
l'objet doit être compatible avec le modèle québécois d'intégration nationale
et ses fondements.
Le projet de loi modifie la Charte des droits et
libertés de la personne notamment pour y énoncer que les droits et libertés de
la personne s'exercent dans le respect du modèle québécois d'intégration
nationale.
Enfin, le projet de loi contient des
dispositions diverses et finales.
Merci.
(Applaudissements)
La Présidente : Pour le bénéfice de
celles et ceux qui nous écoutent, à cette étape-ci les députés ont le droit
d'applaudir.
Je reconnais maintenant le leader de
l'opposition officielle.
• (10 h 10) •
M. Derraji : Mme la Présidente,
nous souhaitons la tenue de consultations particulières sur ce projet de loi.
Merci.
La Présidente : M. le leader du
gouvernement.
M. Jolin-Barrette : Mme la
Présidente, ça nous fera plaisir d'échanger avec les collègues des oppositions.
La Présidente : Alors, est-ce que
l'Assemblée accepte d'être saisie de ce projet de loi?
Une voix : ...
Mise aux voix
La Présidente :
Vous demandez un vote? C'est
votre droit le plus strict. Vous êtes tous là. Alors, la période de vote
est ouverte.
Alors, la période de
vote est terminée. M. le secrétaire général.
Le
Secrétaire : Pour : 105
Contre :
0
Abstentions :
0
La
Présidente : Motion adoptée.
Dépôt de documents
À la rubrique Dépôt
de documents, Mme la ministre des Transports et de la Mobilité durable.
Mme Guilbault : Oui. Mme la Présidente, permettez-moi de déposer le rapport
annuel de gestion 2023 de la Société de l'assurance automobile du Québec.
Merci.
La
Présidente : Ce document est déposé. M. le leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette :
Mme la présidence... Présidente, je dépose la réponse à la question
inscrite au feuilleton le 19 novembre
2024 par le député de Matane-Matapédia ainsi que les réponses du gouvernement aux
pétitions déposées le 5 novembre
2024 par la députée de D'Arcy-McGee et le 7 novembre 2024 par la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques. Merci.
La
Présidente : Ces documents sont déposés.
Pour ma part, je
dépose les textes de loi adoptés ainsi que le rapport du mandat d'initiative
déposé par les membres de la 31e législature du Forum étudiant.
Dépôt de rapports de commissions
À la rubrique Dépôt
de rapports de commissions, M. le président de la Commission des finances
publiques et député de Montmorency.
Consultations particulières sur le projet de loi
n° 82
M. Simard :
Bonjour, Mme la Présidente. Je dépose le rapport de la Commission des
finances publiques qui, les 28 et 29 janvier 2025, a tenu des auditions
publiques dans le cadre de consultations particulières sur le projet de loi n° 82, Loi concernant l'identité numérique nationale. Je
vous remercie.
La
Présidente : Ce
rapport est déposé. M. le président de la Commission des institutions et député
de Richmond.
Consultations particulières sur le projet de loi
n° 88
M. Bachand :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Je dépose le rapport de la Commission
des institutions qui, les 28 et 29 janvier 2025, a tenu des auditions
publiques dans le cadre de consultations particulières sur le projet de loi n° 88, Loi modifiant la Loi concernant le régime de
négociation des conventions collectives et de règlement des différends dans le
secteur municipal. Merci.
La Présidente :
Ce rapport est déposé.
Dépôt de pétitions
À la rubrique Dépôt
de pétitions, Mme la députée d'Abitibi-Ouest.
Réévaluer
les mesures de sécurité routière
concernant le transport scolaire
Mme Blais : Merci,
Mme la Présidente. Je dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée
nationale, signée par 594 pétitionnaires. Désignation : citoyens et
citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués
sont les suivants :
«Considérant que les
écoliers sont en situation de vulnérabilité à l'entrée et à la sortie des
autobus;
«Considérant que les conducteurs automobiles ne
respectent pas toujours la signalisation des autobus, ou peuvent avoir un
malaise;
«Considérant
que l'Ontario a déjà des mesures de protection plus grandes que celles du
Québec;
«Considérant que la
Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité au travail a
des mesures plus grandes pour les travailleurs, comme les éboueurs;
«Et l'intervention
réclamée se résume ainsi :
«Nous,
signataires, demandons au gouvernement du Québec de réévaluer les mesures en
sécurité routière concernant le transport scolaire pour les piétons et
les écoliers en autobus, comme :
«Le
débarquement en tout temps du bon côté de la route lorsque la limite de vitesse
est de plus de 50 [kilomètres], ou [...] présence de brigadiers pour
assister les embarquements et débarquements;
«L'installation de
caméras dans les autobus pour donner des amendes en cas de passage lors de la
signalisation d'arrêt et l'augmentation des peines pour dissuader les
conducteurs;
«Un
meilleur aménagement des routes pour augmenter le respect des limites de
vitesse et une responsabilisation de leurs gestionnaires concernant la
sécurité de leurs routes; et
«L'ajout de bras
extensibles pour couvrir la voie en sens inverse.»
Je certifie que cet
extrait est conforme à l'original de la pétition. Merci.
La
Présidente : Cet extrait de pétition est déposé. Mme la députée de D'Arcy-McGee.
Assurer l'accès aux soins de plaies de pression pour les
personnes atteintes de lésions médullaires
Mme Prass : Merci,
Mme la Présidente. Je dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée
nationale, signée par 1 186 pétitionnaires. Désignation :
citoyens et citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués
sont les suivants :
«Considérant le
nombre considérable de personnes handicapées, et notamment de personnes lésées
médullaires affligées de plaies de pression
qui les gardent alitées de nombreux mois, avec souffrances et conséquences
économiques, sociales, familiales quotidiennes et à long terme;
«Considérant les
difficultés d'accès à des soins spécialisés pour ces plaies, notamment dans
l'Est du Québec, et à une ressource assurant de façon précoce et rigoureuse la
prévention, l'évaluation, et le traitement;
«Considérant le rôle
déterminant de la coordination entre les établissements de santé pour la
continuité et la qualité de ces soins;
«Considérant que la
prise en charge pour ces plaies chez les personnes handicapées exige une
expertise peu présente parmi le personnel
soignant et mérite une bonification par la recherche, la formation et
l'implantation des meilleures pratiques;
«Considérant
que l'IURDPM est le seul établissement offrant des services externes pour ces
plaies pour Montréal et que l'IRDPQ a la mission de développer ces services
pour l'Est;
«Et l'intervention
réclamée se résume ainsi :
«Nous, signataires,
demandons au gouvernement du Québec :
«Pour
les régions de l'Est du Québec, la création d'une ressource responsable de la
prévention, recherche, formation et prise en charge des soins de ces
plaies pour [les personnes handicapées] et son financement adéquat pour en
assurer l'accès direct et rapide pour cette clientèle et pour les
établissements de santé;
«Pour
l'Ouest du Québec, la consolidation des ressources actuelles par l'ajout de
professionnels et l'élargissement de son mandat pour soutenir les
démarches auprès des établissements de santé et autres parties concernées.»
Je certifie que cet
extrait est conforme à l'original de la pétition.
La
Présidente : Cet extrait de pétition est déposé. Et, à nouveau,
Mme la députée de D'Arcy-McGee.
Mme Prass : Mme la Présidente, je dépose l'extrait d'une
pétition adressée à l'Assemblée nationale, signée par
376 pétitionnaires. Désignation : citoyens et citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués
sont les suivants :
«Considérant
le nombre considérable de personnes handicapées, et notamment les personnes
lésées médullaires affligées de plaies de pression qui les gardent alitées de
nombreux mois, avec souffrances et conséquences économiques, sociales,
familiales quotidiennes et à long terme;
«Considérant les
difficultés d'accès à des soins spécialisés pour ces plaies, notamment dans
l'Est du Québec, et à une ressource assurant de façon précoce et rigoureuse la
prévention, l'évaluation, et le traitement;
«Considérant
le rôle déterminant de la coordination entre les établissements de santé pour
la continuité et la qualité de ces soins;
«Considérant que la
prise en charge de ces plaies chez les personnes handicapées exige une
expertise peu présente parmi le personnel
soignant et mérite une bonification par la recherche, la formation et
l'implantation des meilleures pratiques;
«Considérant
que l'IURDPM est le seul établissement offrant des services externes pour ces
plaies pour Montréal et que l'IRDPQ a la mission de développer ces
services pour l'Est;
«Et l'intervention
réclamée se résume ainsi :
«Nous, signataires,
demandons au gouvernement du Québec :
«Pour
les régions de l'Est du Québec, la création d'une ressource responsable de la
prévention, recherche, formation et prise en charge des soins de ces plaies
pour [les personnes handicapées] et son financement adéquat pour en assurer
l'accès direct et rapide pour cette clientèle et pour les établissements de
santé;
«Pour
l'Ouest du Québec, la consolidation des ressources actuelles par l'ajout de
professionnels et l'élargissement de son mandat pour soutenir les
démarches auprès des établissements de santé et autres parties concernées.»
Je certifie que cet
extrait est conforme à l'original de la pétition.
• (10 h 20) •
La
Présidente : Cet extrait de pétition est déposé. Mme la députée de
Bourassa-Sauvé.
Mme Cadet : Merci, Mme la Présidente. Je salue les membres du
comité des étudiantes IPS pour la rémunération des stages qui se
trouvent dans nos tribunes.
Rémunérer les stages d'infirmière praticienne spécialisée
Je
dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale, signée par
2 265 pétitionnaires. Désignation : citoyens et
citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués
sont les suivants :
«Considérant que les
étudiantes à la maîtrise infirmière praticienne spécialisée (IPS) sont déjà des
infirmières cliniciennes d'expérience et que plusieurs ont des responsabilités
parentales, de proche [aidance] ou autres;
«Considérant que les
étudiantes IPS sont des étudiantes de deuxième cycle universitaire ayant
minimalement un baccalauréat;
«Considérant que
d'autres programmes d'études offrent des stages rémunérés tant au niveau
professionnel, collégial, qu'au premier cycle universitaire;
«Considérant que lors
du stage final, les étudiantes IPS peuvent diagnostiquer et prescrire des
traitements et contribuent ainsi à favoriser l'accès aux soins médicaux pour
l'ensemble de la population;
«Considérant que les
homologues des étudiantes IPS, soit les étudiants en médecine, sont rémunérés
au cours de leur résidence;
«Considérant que la
bourse d'études offerte par le gouvernement du Québec visant la rétention des
infirmières IPS dans le secteur public ne couvre pas la période des stages;
«Considérant que les
stages requis sont de longue durée, soit de six mois ou plus, et qu'il est
impossible de travailler [autrement] durant cette période;
«Considérant que
l'importance de l'endettement étudiant peut mener à un exode vers le secteur
privé alors que les infirmières entament le
programme IPS avec le souhait de soulager la pénurie de professionnels dans les
services de santé publics;
«Et l'intervention
réclamée se résume ainsi :
«Nous, signataires,
demandons au gouvernement du Québec de reconnaître la prestation de travail
effectuée lors des stages et l'apport des
stagiaires IPS au système de santé publique en leur offrant une rémunération
adéquate, juste et équitable pour toute la période des stages
obligatoires finaux.»
Je certifie que cet
extrait est conforme à l'original de la pétition.
La
Présidente : Et cet extrait de pétition est déposé.
Il n'y a pas de
réponses orales aux pétitions ni d'interventions portant sur une violation de
droit ou de privilège.
Je vous avise
qu'après la période des questions et réponses orales seront tenus les votes
reportés sur la motion de M. le chef de
l'opposition officielle débattue hier aux affaires inscrites par les députés de
l'opposition et sur la motion d'amendement de M. le député de
Nicolet-Bécancour à la motion précitée.
Questions et réponses orales
Nous
en sommes maintenant rendus à la période de questions et de réponses orales, et
je cède maintenant la parole, en question principale, à la députée de Mont-Royal—Outremont.
Compressions
budgétaires dans les cégeps
Mme Michelle Setlakwe
Mme
Setlakwe : Mme la Présidente, nos cégeps font face à des défis sans
précédent. Alors que la population étudiante augmentera de plus de 20 %
d'ici 2033 et que nos infrastructures sont déjà déficientes, la CAQ
coupe : compressions budgétaires, gel
du recrutement, plafonnement des heures rémunérées. L'accessibilité est mise à
mal dans toutes les régions du Québec, et la qualité des formations est
menacée.
En
plafonnant les budgets d'investissement des cégeps, le gouvernement limite
directement l'achat d'équipement essentiel à la formation des étudiants.
Faute de financement, des projets urgents et essentiels restent sur la glace. Résultat :
décisions absurdes, risque de bris de service, directions découragées et
établissements incapables de répondre aux besoins croissants.
Le
premier ministre ne cesse de marteler que l'éducation, c'est sa priorité, mais,
sur le terrain, c'est tout le contraire qu'on observe. Alors que les cégeps
réclament 660 millions en investissements, la ministre va-t-elle enfin
défendre l'éducation...
La
Présidente : La réponse de la ministre de l'Enseignement supérieur.
Mme Pascale Déry
Mme Déry : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Contente de répondre à cette question puis de
faire le suivi, un petit peu, de la situation actuelle.
Alors, je sais que le
contexte actuel est difficile pour les cégeps et les établissements
d'enseignement supérieur. Ceci dit, on les
accompagne depuis le début. Les investissements qui ont été faits au cours des
dernières années sont des investissements
colossaux parce qu'il y a un
rattrapage colossal. Donc, on répare et on rattrape ce que les gouvernements précédents n'ont pas fait. C'est facile de parler de gel de recrutement,
des heures rémunérées, mais, tout ça... puis du PQI, mais, tout ça, on est en train de les accompagner
avec les investissements qui sont bonifiés. Le budget de cette année est
déjà plus élevé que l'année dernière.
Donc, même au niveau
du PQI, même dans les enveloppes budgétaires, on n'a pas de rupture de services.
On n'a pas de rupture de services aux étudiants non plus. J'accompagne les
48 cégeps publics depuis plusieurs mois pour faire face à ces difficultés,
actuellement, mais l'argent, et les sommes, et les enveloppes sont là en ce
moment, tant au niveau des enveloppes budgétaires que des enveloppes du PQI
pour les infrastructures.
Alors, voilà, Mme la
Présidente. J'aurai l'occasion de compléter ma réponse, mais on accompagne les
48 cégeps. On a même demandé aux 48 cégeps de nous donner leur
planification pour les prochaines années, pour être capables d'avoir plus de
prévisibilité pour les travaux d'infra.
La
Présidente : Première complémentaire.
Mme Michelle Setlakwe
Mme Setlakwe :
Mme la Présidente, parlons-en,
d'accompagnement. Moi, la semaine dernière, j'étais présente sur le terrain, au cégep de Sherbrooke. La
direction m'a fait part de la tempête parfaite causée par ce gouvernement. On m'a parlé de compressions, de contraintes, de
projets urgents qui doivent être en suspens, de la difficulté de remplacer des
équipements essentiels et de planifier convenablement pour l'avenir. Tout ça
est détaillé dans une lettre qu'ils m'ont remise.
La
ministre, elle a dû en recevoir une copie, de cette lettre. Elle répond quoi au
directeur du cégep à Sherbrooke?
La
Présidente : La réponse de la ministre.
Mme Pascale Déry
Mme Déry : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Alors, je ne rentrerai pas dans les cas
spécifiques de chacun des cégeps. Ce que je vous dis, c'est qu'on accompagne
les 48 cégeps.
Pour ce qui est du
PQI, de un, le PQI a extrêmement augmenté. Jamais un gouvernement n'aura autant
investi dans les infras. Maintenant, on a 48 cégeps qui ont été bâtis en
même temps, tous les travaux arrivent en même temps, et, comme je l'ai répété en
cette Chambre, Mme la Présidente, on ne peut pas tout faire en même temps. Ceci
dit, pour cette année, les 48 cégeps nous ont donné leur planification.
Donc, chacun des cégeps a les sommes nécessaires pour faire autant le travail
de maintien d'actifs que le travail d'infrastructure et les projets qui sont
actuellement au PQI.
Donc, Mme la
Présidente, on continue de les accompagner. La Vérificatrice générale nous a
demandé de les accompagner davantage, et c'est ce qu'on fait actuellement.
La Présidente :
Deuxième complémentaire.
Mme Michelle Setlakwe
Mme
Setlakwe : ...vraiment désolant, c'est que ça touche à une valeur
fondamentale, c'est l'accessibilité à l'enseignement supérieur. À Sherbrooke,
dans la lettre, c'est une... c'est un réel cri du coeur. Le directeur termine
en soulignant que les coupures actuelles l'empêchent d'assurer adéquatement la
mission éducative de l'établissement puis de répondre aux besoins de sa région.
La
lettre est adressée à six élus, dont deux ministres caquistes de la région.
J'imagine qu'ils en ont parlé entre eux. J'imagine qu'ils en ont parlé à
la ministre. Quel est le plan d'action au niveau du cégep de Sherbrooke?
La
Présidente : La réponse de la ministre.
Mme Pascale Déry
Mme
Déry : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Alors, en
enseignement supérieur, encore une fois, uniquement pour cette année, l'enveloppe qui est consacrée aux
infrastructures a augmenté de 11,9 % et dépasse maintenant 1 milliard de dollars. Et, depuis 2019, les
investissements, comme je l'ai dit, au PQI ont augmenté, autant dans le réseau collégial que dans le réseau universitaire,
55 % dans le réseau collégial et 25 % pour le réseau universitaire.
Donc, les sommes sont là. Il y a des seuils qu'on a établis pour chacun
des cégeps, pour suivre l'évolution des projets, suivre le coût des projets. J'ai des projets qui explosent de deux fois le
coût, de trois fois le coût. À un moment donné, les ressources sont
limitées. On va continuer de faire les projets d'infra qui sont nécessaires et
le rattrapage qu'on a à faire également. Merci beaucoup, Mme la Présidente.
La Présidente : En question
principale, je reconnais maintenant la députée de Bourassa-Sauvée.
Rémunération des stages
étudiants
Mme Madwa-Nika
Cadet
Mme
Cadet : Mme la Présidente, je le répète souvent ici,
chaque année des milliers d'étudiants doivent effectuer des stages obligatoires
dans le secteur public pour compléter leur formation, et pourtant une majorité
d'entre eux ne reçoivent aucune
rémunération, malgré leur contribution essentielle à leur milieu de travail.
Pendant ce temps, la précarité étudiante
s'aggrave, l'endettement explose, et plusieurs doivent choisir entre poursuivre
leurs études ou subvenir à leurs besoins.
Aujourd'hui,
dans nos tribunes, on a des étudiantes à la maîtrise pour devenir infirmières
praticiennes spécialisées. Elles sont
présentes pour rappeler cette réalité parce qu'elles, qui diagnostiquent et
prescrivent des traitements pendant leur stage final, ne sont toujours
pas rémunérées.
Mme la Présidente, quand est-ce que le
gouvernement va enfin reconnaître la valeur du travail des stagiaires et leur
accorder une rémunération juste et équitable?
La Présidente : La réponse de la
ministre de l'Enseignement supérieur.
Mme Pascale
Déry
Mme Déry : Merci beaucoup, Mme la
Présidente. Bien, permettez-moi également de saluer, dans les tribunes, les étudiantes... en fait, les IPS qui sont avec
nous dans nos tribunes. Donc, merci d'être là. Vous faites un travail
absolument nécessaire et un travail remarquable.
Pour ce qui
est de la rémunération des stages, comme je l'ai répété en Chambre, comme j'en
ai discuté abondamment avec les associations étudiantes, on a décidé de
faire des choix, des choix qui sont exigeants, mais ce sont des choix
nécessaires. On a décidé d'investir massivement dans les services publics, que
ce soit en santé ou en éducation. On vient améliorer substantiellement, Mme la
Présidente, les salaires et les conditions de travail dans les dernières
conventions collectives qui ont été signées. On parle de 450 000 salariés
du secteur de l'éducation, du secteur de la santé, du secteur des services
sociaux, également, et de l'enseignement supérieur, ce qui veut dire qu'en fin
de parcours, lorsque tous ces étudiants-là arrivent sur le marché de l'emploi,
les conditions de travail et les salaires seront bonifiés.
Entre-temps, on vient, bien sûr, les soutenir à
travers des bourses, que ce soit en éducation, en santé. Pour ce qui est des
IPS, on a des bourses... une bourse de 60 000 $ qui est offerte aux
étudiants pour les soutenir durant leur parcours universitaire. Donc, tout le
parcours universitaire est soutenu avec des bourses de 60 000 $.
Donc, encore une fois, je le répète, on va
continuer de soutenir les étudiants à travers...
• (10 h 30) •
La Présidente : Première
complémentaire.
Mme Madwa-Nika
Cadet
Mme Cadet : Mme la Présidente, bien,
d'abord, la bourse dont la ministre parle ne couvre pas la période des stages.
On parle de stages qui durent plus de six mois, alors que ce sont des
professionnels qui ont des responsabilités parentales ou de proche aidance.
Aussi, Mme la
Présidente, les stagiaires à l'emploi de l'État québécois, qui accomplissent
des tâches essentielles dans nos
écoles, dans nos hôpitaux, dans nos garderies, dans nos établissements de
services sociaux, veulent savoir pourquoi ils, et surtout elles,
continuent d'être laissés pour compte.
La CAQ coupe partout. Est-ce qu'elle coupe aussi
dans les promesses qu'elle fait aux jeunes?
La Présidente : La réponse de
la ministre.
Mme Pascale
Déry
Mme Déry : Merci beaucoup, Mme la
Présidente. Je ne suis pas gênée de parler du bilan en enseignement supérieur,
surtout au cours des six dernières années. Il n'y a jamais un gouvernement, et
je le répète, et je vais le répéter en cette
Chambre ad vitam aeternam, il n'y a jamais un gouvernement qui a autant investi
en enseignement supérieur. On parle
d'un budget qui a augmenté de 37 %, au cours des dernières années, avec
des programmes... des listes de programmes et des plans d'action qui
n'existaient pas, en soutien aux étudiants, au cours des dernières années, des
plans de réussite et
de persévérance, des plans d'action en santé mentale, des programmes de bourse,
des bourses qui viennent non seulement soutenir
la période académique, des bourses aussi qui viennent soutenir les moyens de
transport qu'ils ont, ces gens-là, quand ils sont dans des régions
éloignées.
Donc,
encore une fois, je salue les gens qui sont dans les tribunes, je comprends les
préoccupations, mais on va continuer de soutenir ces gens-là. Ce sont...
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
Mme Madwa-Nika Cadet
Mme Cadet : Mme
la Présidente, pendant que la CAQ est en mode coupure, les étudiants
s'endettent, jonglent avec des emplois à temps partiel, et plusieurs
abandonnent leur formation par manque de soutien. Il y a des infirmières IPS qui doivent dépendre de leurs conjoints
pendant cette période-là parce qu'elles ne sont pas rémunérées. Pendant ce
temps-là, l'État québécois cherche
désespérément à attirer de la relève dans plusieurs secteurs en pénurie.
Cherchez l'erreur.
Mme
la Présidente, quand est-ce que la CAQ va enfin étudier... écouter les
étudiants et s'assurer que tous les stages obligatoires dans le secteur public
soient payés?
La
Présidente : La réponse de la ministre.
Mme Pascale Déry
Mme Déry : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Encore une
fois, comme je l'ai mentionné, on a décidé d'investir massivement dans
les services publics. Jamais un gouvernement ne l'a fait. Donc, maintenant,
quand ces gens-là sont sur le marché du
travail, sont sur le marché de l'emploi, ils vont être capables d'avoir des
salaires bonifiés, des conditions de travail bonifiées. On va continuer
de soutenir, à travers les différents programmes, les étudiants.
Maintenant, vous
parlez de taux d'endettement, Mme la députée. On a plafonné les droits de
scolarité à 3 %, le plafonnement, 3 %.
On a des droits de scolarité qui sont les plus faibles en Amérique du Nord, pas
juste au Québec et au Canada, les
droits de scolarité sont les plus faibles en Amérique du Nord. On a un
programme d'aide financière aux études, qui est un programme qui est
extrêmement généreux, qui vient en soutien à tous les étudiants.
Donc, quand il y a un
gouvernement qui parle d'avoir l'éducation et l'enseignement supérieur comme
priorité, je ne suis pas gênée de dire que c'est le nôtre...
La
Présidente : Je vous rappelle, Mme la ministre, que vous vous adressez
à la présidence.
En question
principale, je reconnais maintenant la députée de Robert-Baldwin.
Soutien
financier au milieu culturel
Mme Brigitte B. Garceau
Mme Garceau :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Ce n'est pas de gaieté de coeur que je
me lève, ce matin. Malheureusement, notre culture subit directement les conséquences
de la mauvaise gestion caquiste. Un seul constat s'impose, votre gouvernement
est en mode coupure en culture.
À Québec, le Théâtre
de la Bordée annule des productions pour sa prochaine saison, Ex Machina annule
des spectacles et suspend des contrats d'artistes en résidence. À Sept-Îles, la
salle Jean-Marc-Doyon coupe 20 spectacles. Au festival de Tadoussac, c'est 30 spectacles de moins, et le
Festival de la chanson de Granby va couper sa programmation de
20 %. Moins de culture, moins de culture en région, c'est ça, le bilan
caquiste.
Jusqu'à
maintenant, le ministre refuse d'entendre le Front commun pour les arts, qui
représente plus de 50 000 artistes. Il attend que le ministre
des Finances agisse à sa place.
Mme la Présidente,
quand le ministre de la Culture va-t-il prendre ses responsabilités?
La
Présidente : Et je vous rappelle que vous vous adressez toujours à la
présidente.
M. le ministre de la
Culture et des Communications.
M. Mathieu Lacombe
M. Lacombe : Merci,
Mme la Présidente. Bien, je vais vous donner, moi aussi, quelques chiffres,
parce que je pense que c'est important de remettre les choses en perspective.
On a beaucoup parlé des musées, cette semaine. Savez-vous quoi, Mme la
Présidente? En 2022, quand je suis arrivé, on a bonifié l'enveloppe de
financement pour les musées. Notre programme
pour financer les musées partout au Québec, on l'a augmenté de 31,5 %. Le
CALQ, le Conseil des arts et des lettres du Québec, Mme la Présidente, depuis 2018, de combien
avons-nous augmenté le budget? De 35 %, presque 36 %. Je pourrais
vous parler de la production télé, de la production cinéma. Dans le dernier
budget, on a fait un geste important qui représente à peu près, selon
nos estimations, avec la bonification du crédit d'impôt, quelque chose comme
32 millions de dollars de plus par année dans l'écosystème.
Des
investissements, Mme la Présidente, on en fait. Donc, soyons prudents quand on
dit, par exemple, qu'on méprise la culture, qu'on n'en fait pas assez et puis
qu'on est assis sur nos mains. On prouve, avec ces chiffres-là, que non
seulement on y croit, mais qu'on investit, donc que les bottines suivent les
babines.
Maintenant, est-ce
que ça veut dire que tout va bien? Est-ce que ça veut dire qu'il n'y a aucun
défi? Bien sûr que non, Mme la Présidente. On voit les défis du milieu
culturel, notamment depuis la sortie de la pandémie. C'est la raison pour laquelle je suis actuellement en train
de travailler avec eux pour voir comment on peut les aider financièrement,
c'est une chose, mais de la façon dont on dépense les sommes aussi.
La
Présidente : Première complémentaire.
Mme Brigitte B. Garceau
Mme Garceau :
...Julie-Anne Richard, de RIDEAU, répondre au ministre : «Ce 35 %
est constitué de mesures temporaires, dont certaines prendront fin le
31 mars. Ce qui est vrai, par contre, c'est que le Conseil des arts et des
lettres disposait de 93 millions en 2018, puis c'est le même budget sept
ans plus tard.»
Les organismes
culturels vivent la réalité que le ministre refuse de reconnaître. Quand
va-t-il agir?
La
Présidente : La réponse du ministre.
M. Mathieu Lacombe
M. Lacombe : Bien,
Mme la Présidente, je ne sais pas d'où sort ces chiffres-là... d'où sortent ces
chiffres-là, mais ce que je peux vous dire, c'est que les chiffres que nous
avons, les chiffres que nous étudiions lors de l'étude des crédits, bien, ce ne
sont pas ceux-là. Donc, ma collègue peut choisir les chiffres qu'elle souhaite,
on peut avoir ce débat-là ce matin, je ne pense pas que ça va être à son
avantage.
Mais je vous donne
des chiffres officiels, là. Le budget, les crédits que nous avons votés pour le
Conseil des... le budget que nous avons voté — je ne sais pas si elle
m'écoute — pour
le Conseil des arts et des lettres du Québec, nous
l'avons fait collectivement, 2019‑2020, 118, 118 millions de dollars, et
maintenant, dans le dernier exercice budgétaire, celui qui va se
terminer au 31 mars, on est à 161 millions de dollars.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
Mme Brigitte B. Garceau
Mme Garceau :
Mme la Présidente, il l'a mentionné lui-même, le 35 %. Là, j'arrive
aux musées. Alors qu'on ignore combien coûtera vraiment le Musée national de
l'histoire du Québec, le Musée de la civilisation vient couper... il va couper
17 postes, le musée de Rimouski a dû fermer ses portes au public pour une
durée indéterminée. Désespéré, le
gouvernement caquiste a même coupé une initiative libérale appréciée dans
toutes les régions du Québec, le programme de gratuité dans les musées
tous les premiers dimanches du mois...
La
Présidente : La réponse du ministre.
M. Lacombe :
Je n'ai pas entendu de question, Mme la Présidente, mais je vais continuer
sur ce que je vous disais tantôt. On a augmenté le budget de 35 %. Faites
le calcul. Nous étions à 118 millions, au budget 2019-2020, nous
sommes maintenant à 161 millions, dans l'exercice budgétaire actuel.
Combien ça fait, Mme la Présidente? Je vous laisse le temps, il reste une minute, là. 35 %, presque 36 %
d'augmentation. Donc, le 93 millions dont elle parle, je ne sais
pas elle le sort d'où, mais ce n'est pas les chiffres sur lesquels nous avons
voté en étude de crédits.
Maintenant, pour les
musées, Mme la Présidente, on a bonifié le budget. La dernière entente, qui va
se terminer cette année, elle a été bonifiée
de 31,5 %. Est-ce que ça veut dire qu'on ne fait rien? Les chiffres sont
têtus. On est là, on est au rendez-vous, et on va continuer de
travailler pour en faire plus.
La Présidente :
En question principale, je reconnais maintenant le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
Accès aux soins à domicile
M. Guillaume Cliche-Rivard
M. Cliche-Rivard : Merci, Mme la Présidente.
Le Québec au complet l'a compris, la CAQ est en mode coupure, et les
grands titres de journaux sont clairs, les plus vulnérables sont en train
d'écoper.
Quand une mère songe
à placer son enfant en CHSLD parce que Santé Québec lui coupe des services, on
nage en pleine austérité. Quand des personnes handicapées sont forcées de
déménager parce que le gouvernement refuse de financer l'adaptation de leur
logement, on nage en pleine austérité. Quand même le temps pour aller aux
toilettes est chronométré puis ensuite coupé, on nage en pleine austérité.
Santé Québec est là pour
couper, les Québécois l'ont déjà compris. Les plus vulnérables en paient déjà
le prix.
La CAQ a mis le
Québec en mode austérité. Peut-elle au moins l'admettre?
La
Présidente : La réponse de la ministre responsable des Aînés.
Mme Sonia Bélanger
Mme Bélanger :
Mme la Présidente, il me fait plaisir de répondre à cette question, qui
concerne beaucoup les services de soutien à domicile. Puis on le sait, au
Québec, les services de soins à domicile, c'est une priorité, c'est une
priorité, et, depuis 2018, nous avons investi des milliards de dollars pour
améliorer les services aux aînés, les services de soutien à domicile. Au moment où on se parle, Mme la Présidente, il y
a près de 400 000 personnes qui reçoivent des soins et services de soutien à domicile. Ce n'est
pas rien. C'est 10 000 personnes de plus qu'à pareille date l'année
dernière.
Pour
le chèque emploi-service, nous sommes à près de 21 000 personnes qui
bénéficient du chèque emploi-service, qui est une mesure qui est grandement
appréciée, Mme la Présidente. Nous avons augmenté le budget du chèque emploi-service cette année. Nous avons environ
1 200 personnes de plus que l'année passée à pareille date qui
bénéficient du chèque emploi-service.
On doit préserver ça.
Santé Québec a ses orientations de maintenir des services de soutien à domicile
de qualité. Santé Québec a le rôle d'évaluer les besoins, et de donner des
services, et de protéger...
• (10 h 40) •
La
Présidente : Première complémentaire.
M. Guillaume Cliche-Rivard
M.
Cliche-Rivard : Mme la Présidente, c'est bien beau, tout ça, mais que
la ministre se rende, là, auprès de François
Fournier, au corps brûlé à 80 %, et qui perd des services, expliquer ce
qu'elle vient d'expliquer. Qu'elle se rende auprès de Jacques Bisson,
paraplégique, à Saint-Jean-sur-Richelieu, qui va perdre son logement, ou encore
auprès de Marie-Ève Gagnon, qui perd l'aide pour son fils lourdement handicapé.
Qu'ils
se rendent, au gouvernement, expliquer ça aux milliers de Québécois et aux
Québécoises, qu'il n'y en a pas, de services.
La
Présidente : La réponse de la ministre.
Mme Sonia Bélanger
Mme
Bélanger : Mme la Présidente, il y a des services de soutien à
domicile au Québec. Je l'ai mentionné, il y a de plus en plus de personnes à
chaque année qui reçoivent des services de soutien à domicile, puis on doit
continuer à augmenter ce nombre de personnes.
Il y a trois choses
que je suis... en lien avec le soutien à domicile : le nombre de personnes
desservies, le nombre d'heures qui sont
attribuées, le nombre d'heures de services qui sont attribuées pour répondre
aux besoins individuels de chacune de ces personnes, et la diminution de
la liste d'attente. C'est là-dessus qu'on travaille, Mme la Présidente. Ce n'est pas parfait, nos services de
soutien à domicile, au Québec, mais, franchement, on n'a pas à avoir honte des
services qu'on donne ici, au Québec.
Et puis je suis tout
à fait empathique des personnes qui ont besoin des...
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M. Guillaume Cliche-Rivard
M.
Cliche-Rivard : Mme la Présidente, j'entends, là, j'entends ce que
vient de dire la ministre, mais le problème,
c'est que, dans les faits, on ne le voit pas sur le terrain, ce qui est
expliqué là. Les gens sonnent l'alarme. Les gens, leurs services diminuent. Ça, c'est un fait, là, c'est
dans le journal, des vrais cas, des cas réels, des vraies vies. On a des
sous-ministres qui disent qu'ils vont rappeler à l'ordre Santé Québec, on le
voit dans les journaux, mais il n'y a rien qui bouge.
Que
la ministre mette son pied à terre une fois pour toutes et qu'elle exige à Santé Québec d'arrêter de punir les plus vulnérables.
La
Présidente : La réponse de la ministre.
Mme Sonia Bélanger
Mme Bélanger :
Mme la Présidente, c'est vrai,
puisqu'on m'ouvre la porte, sur le sous-ministre, M. Daniel Paré,
c'est vrai que M. Paré a envoyé une consigne claire à Santé Québec, et
c'est vrai que ça fait une différence auprès de plusieurs établissements.
Alors, nous suivons la situation de près.
Pour moi, comme ministre responsable
des Aînés, responsable du service de soutien à domicile, je veux qu'on continue
d'augmenter nos services de soutien à domicile, mais il faut que ce soit
vraiment en fonction des besoins de chaque personne.
Et je suis désolée
que, pour certains patients, il puisse y avoir eu une évaluation qui n'est pas
à leur satisfaction, mais c'est le rôle de Santé Québec, c'est le rôle des intervenants, des professionnels d'évaluer et de réévaluer
les services, Mme la Présidente.
La
Présidente : En question principale, je reconnais maintenant le député
de Jean-Talon. La parole est à vous, monsieur, on vous écoute.
Des voix :
...
La Présidente :
Jean-Lesage. Mes excuses. Je
reprends. En question principale, je reconnais maintenant le député de
Jean-Lesage.
Soutien financier au milieu culturel
M. Sol Zanetti
M. Zanetti : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. La culture québécoise traverse une crise
financière sans précédent, la mobilisation du milieu est sans précédent, et la
responsabilité du ministre, elle est sans précédent, le ministre de la Culture. Une vingtaine de postes abolis au Musée de la
civilisation. Fini, les musées gratuits pour tous un dimanche par mois. Le
Musée régional de Rimouski ferme. Le carrousel du film de Rimouski fait
faillite. L'Orchestre métropolitain annule deux spectacles. Ex Machina
suspend ses activités de création. Deux théâtres de Québec coupent dans leur programmation. Le Festif! se demande
comment il va boucler son budget. La Tohu doit renvoyer 30 % de son
personnel. Et ça, c'est juste depuis le début de l'année.
Le milieu des arts ne
demande pas grand-chose : 39 millions de plus au CALQ, rendre ça
permanent, l'indexer, faire de la culture une priorité, merci, bonsoir.
Le
ministre va-t-il au moins essayer de convaincre le ministre des Finances de
répondre positivement aux demandes du Front commun pour les arts?
La
Présidente : La réponse du ministre de la Culture et des
Communications.
M. Mathieu Lacombe
M. Lacombe : Mme
la Présidente, le député de Jean-Lesage me demande si je vais faire ma job. Je
pense que, ma job, je la fais à tous les jours. Donc, c'est une évidence qu'on
travaille avec le milieu pour voir comment on peut réaliser... relever, plutôt,
les défis qui sont devant eux.
Mme la Présidente, je
pense que c'est important de nommer les choses, c'est important d'avoir un
débat sur les bonnes bases. Du financement, en culture, il y en a. Il y en a
beaucoup plus qu'il y en a déjà eu dans le passé, d'ailleurs. On est au
rendez-vous financièrement. Les données dont je vous ai parlé tantôt, ce sont
des données officielles. Ce n'est pas une opinion que j'émets ici, ce n'est pas
une vue de l'esprit, ce sont des chiffres. Les budgets augmentent.
Maintenant, est-ce
que ça veut dire qu'il n'y a pas de défis? Ça, c'est un débat intéressant,
c'est une discussion intéressante. Des
défis, il y en a, puis c'est la raison pour laquelle je travaille actuellement
avec les groupes, pour voir comment on peut les aider financièrement,
c'est une chose, ils nous font des demandes, on les a bien entendus, on est en
train de regarder comment on peut relever ces défis-là, mais, deuxièmement,
comment on dépense ces sommes-là, pas qu'elles sont mal dépensées, mais comment
on peut s'assurer, comme ils nous le demandent, que ça se rende bien sur le
terrain, qu'on puisse soutenir leur mission sur le terrain. C'est ce que je
fais depuis déjà plusieurs semaines, Mme la Présidente, c'est ce qu'on va
continuer de faire avec eux. On va accélérer le rythme au cours des prochaines
semaines.
La
Présidente : Première complémentaire.
M. Sol Zanetti
M. Zanetti : On
peut se poser des questions sur le financement et sur les programmes, mais il
faut réagir à l'urgence, les deux se font en même temps. Le milieu des arts,
c'est 170 000 personnes qui contribuent à la vitalité du Québec, partout sur le territoire. La culture,
c'est 11 milliards de retombées économiques pour le Québec. Pour
11 milliards de retombées
économiques, c'est quoi, 39 millions, dans le budget du Québec? Je vais
vous le dire, c'est un méchant bon deal, pas mal meilleur que les deals
à Pierre Fitzgibbon.
Le ministre de la Culture
est-il conscient de ça? Et va-t-il saisir cette opportunité?
La
Présidente : La réponse du ministre.
M. Mathieu Lacombe
M. Lacombe : Bien, Mme la
Présidente, quand il y a une urgence, on réagit. Je vous parlais tantôt du
budget qui est passé de... du CALQ, du Conseil des arts et des lettres du
Québec, qui est passé de 118 millions, lorsque nous sommes arrivés, à,
aujourd'hui, 161 millions, c'est une augmentation de 35 %. Ça, ce
sont les crédits que nous avons votés ici. En cours d'année, j'ai ajouté un
10 millions de dollars, parce que le milieu nous a dit : On a de la
difficulté. Donc, le budget, il sera encore plus élevé cette année.
Puis, pour le reste, on a bien entendu leurs
demandes. Et ce n'est pas nouveau, je n'ai pas appris ça dans les journaux, c'est des demandes qui m'ont été
présentées. J'ai eu la chance de rencontrer les groupes, de discuter avec eux
de la façon dont on pourrait les aider
financièrement, en lien avec ces demandes-là. Donc, on est au travail, Mme la
Présidente. Mais le milieu nous demande aussi de regarder comment on
dépense ces sommes-là.
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
M.
Sol Zanetti
M. Zanetti : Le prochain budget, Mme
la Présidente, ça va être un test pour le ministre de la Culture. C'est là
qu'on va voir s'il fait son travail puis s'il défend le milieu des arts au
Québec. La CAQ défend l'intégration en coupant dans l'intégration, elle défend le français en coupant dans la
francisation, puis maintenant la CAQ défend la culture en se croisant
les bras face aux fermetures et aux annulations.
Le ministre de la Culture va-t-il répondre au
Front commun pour les arts? Jusqu'où le nationalisme caquiste va-t-il laisser
tomber notre culture?
La Présidente : La réponse du
ministre.
M.
Mathieu Lacombe
M. Lacombe : 31,5 %
d'augmentation pour nos musées, depuis 2022, dans l'entente que j'ai signée
avec eux. 35 % d'augmentation du budget du CALQ depuis 2018. Bonification
historique, c'était demandé depuis des années, du crédit d'impôt pour la production télévisuelle, cinématographique
québécoise, pour notre industrie, qui a des défis face aux plateformes.
Mme la Présidente, Québec solidaire nous dit que
ce sont des compressions. Québec solidaire nous dit que ça, ce sont des compressions. J'aurais bien envie, Mme
la Présidente, de voir de quoi aurait l'air un budget solidaire. Je vous
dis ça, mais, en même temps, je pense que ça fait peur. On reconnaît bien
Québec solidaire.
Nous, on va continuer de faire notre travail, on
va bien le faire, avec le milieu. On est en marche puis on va continuer les
efforts.
La Présidente : En question
principale, je reconnais maintenant le député de l'Acadie.
Mesures pour favoriser la
réussite éducative chez les élèves autochtones
M. André
Albert Morin
M.
Morin : Mme la Présidente, le gouvernement de la CAQ est
en mode coupure, en matière de réussite scolaire pour les jeunes des Premières
Nations.
On apprenait lundi que le gouvernement de la CAQ
mettait sur pause des mesures favorisant la réussite scolaire des étudiants
autochtones, et ce, malgré la constatation de la Vérificatrice générale dans
son rapport annuel 2023‑2024, qui soulignait qu'il y avait un écart de
réussite et peu de soutien pour les élèves autochtones. Elle critiquait aussi
le manque de vision, le manque d'un plan d'action pour remédier à la situation.
Après avoir pris acte du rapport, le
gouvernement de la CAQ décide de mettre sur pause le financement des programmes
visant la réussite scolaire des Premières Nations. Cherchez l'erreur.
Comment le ministre responsable des Relations
avec les Premières Nations peut-il accepter une telle situation?
La Présidente : La réponse du
ministre de l'Éducation.
M. Bernard
Drainville
M. Drainville : Mme la Présidente,
commençons par le commencement. Depuis six ans, donc, augmentation des budgets à l'éducation de 50 %.
Évidemment, à l'intérieur de cette augmentation,
il y a les programmes pour les nations autochtones, qui vivent, le
député a bien raison de le dire, de grands défis en matière de réussite
scolaire. Ça, on ne le nie pas. Et c'est
pourquoi, Mme la Présidente, quand je regarde, par exemple, le programme de soutien
aux partenaires en éducation, dans le volet autochtones, Mme la
Présidente, en 2014‑2015, qui était là, Mme la Présidente, 2014‑2015? Nos amis d'en face, pardonnez-moi, ceux qui nous
posent la question. Alors, ils mettaient combien, eux autres, dans le
soutien aux partenaires, volet autochtones, en 2014‑2015? 2,5 millions. 2017‑2018,
on arrive, 6,3 millions. 2023‑2024, on est à 13,7 millions. Donc, depuis notre
arrivée, on a plus que doublé le soutien aux projets autochtones, plus
7,4 millions, une augmentation de 117 %.
Alors,
pouvez-vous nous expliquer, vous autres, là, pourquoi vous mettiez aussi peu
dans les projets autochtones, hein?
• (10 h 50) •
La Présidente : Je vous rappelle...
Des voix : ...
La Présidente : Je suis debout. Article 32,
article 37. Je suis debout, gardez le silence.
Une voix : ...
La Présidente : M. le
ministre, M. le ministre! M. le ministre de l'Éducation! Je vous rappelle que
vous vous adressez à la présidence. Ne l'oubliez pas.
Première complémentaire.
M. André
Albert Morin
M. Morin : Mme la Présidente, c'est
au ministre à expliquer à la population pourquoi ils n'ont pas de services. Ces
coupures ont un impact direct sur des projets pour l'accueil des élèves, la
formation du personnel enseignant. Cette enveloppe budgétaire servait aussi à
embaucher du personnel pour aider les élèves dans leur réussite. Ça a un impact
direct en Abitibi, sur la Côte-Nord. Les communautés sur le terrain sont très
inquiètes. Uashat-Maliotenam, inquiétude.
Est-ce que le ministre se magasine a un autre
rapport dévastateur de la VG?
La Présidente : La réponse du
ministre de l'Éducation.
M. Bernard
Drainville
M. Drainville : Parlons maintenant,
Mme la Présidente, du programme Sensibilité aux réalités autochtones, mesure budgétaire 15061. Pour toute l'année
scolaire 2023‑2024, nous avons versé 18,9 millions, Sensibilité
aux réalités autochtones. Pour la
présente année scolaire, 2024‑2025, on a versé, jusqu'au 13 décembre,
19,8 millions. Donc, l'année n'est
pas terminée, on a arrêté ça, effectivement, au mois de décembre, ça fait
partie des mesures que nous demandons, mais on a quand même, jusqu'en décembre, dépensé plus que pour toute l'année
passée pour le financement des réalités autochtones. Voilà. C'est ça, la
réalité.
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
M. André
Albert Morin
M. Morin : Parlons-en, de la
réalité. Je vais laisser une autre chance au ministre. On apprend par
Radio-Canada qu'il n'y a pas eu de consultation avant cette décision...
Des voix : ...
La Présidente : Un
instant. Rappel au décorum ici, gardez le silence. On a bien entendu la
réponse, et maintenant j'aimerais bien entendre la question. C'est une
question de respect des deux côtés. M. le député, allez-y.
M. Morin : Alors, on apprend par
Radio-Canada qu'il n'y a pas eu de consultation en lien avec ces coupures. Ça va toucher 25 % des jeunes qui fréquentent
l'école. Ça démontre aussi que la réussite scolaire des jeunes autochtones
a très peu de valeur pour la CAQ.
Est-ce que le ministre va enfin suivre les
recommandations de la Vérificatrice générale?
La Présidente : La réponse du
ministre responsable des Relations avec les Premières Nations et les Inuit.
M. Ian
Lafrenière
M.
Lafrenière : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Je vais
continuer ce que mon collègue a débuté, parce qu'on travaille en équipe.
Une première fois, au Canada, on a des milieux
de vie étudiants autochtones. On en a fait trois, deux qui sont présentement
sur place, Sept-Îles, Trois-Rivières, Québec s'en vient, du jamais-vu.
Quand mon collègue parle de rapport dévastateur,
mon Dieu que je serais prudent à sa place. Savez-vous pourquoi, Mme la Présidente? Si on a eu une commission Viens, c'est
parce qu'ils étaient au pouvoir pendant des années, les libéraux. Il
faudrait peut-être se le rappeler, des fois. Moi, je serais un peu gêné, ce
matin, Mme la Présidente.
Des
voix : ...
La
Présidente : Pas de commentaire après les réponses. En question
principale, je reconnais maintenant le député de Taschereau.
Projet
de tramway à Québec
M. Etienne Grandmont
M.
Grandmont : Merci, Mme la Présidente. Avec l'élection fédérale qui
s'en vient, on va se le dire, il serait temps que la CAQ se bouge dans le
dossier du tramway. Faire puis défaire des tracés, ouvrir et puis fermer des
bureaux de projet, recommencer une énième fois l'étude du projet avec la CDPQ
Infra, si la CAQ n'avait pas mis des bâtons dans les roues du projet, on serait
déjà en phase test, en ce moment, puis l'année prochaine, en 2026, le tramway roulerait déjà dans les rues de Québec. Pendant ce
temps-là, l'argent des Québécois puis des Québécoises sert à financer des projets ailleurs, à Toronto, à Edmonton, à
Calgary. La ministre des Transports a donné les clés du tramway à Pierre
Poilievre, puis les Québécois sont à risque d'être victimes du vol du
siècle, Mme la Présidente.
Qu'est-ce qu'elle
attend pour rapatrier l'argent du fédéral qui est le nôtre pour le tramway de
Québec, ici?
La
Présidente : La réponse de la ministre des Transports et de la
Mobilité durable.
Mme Geneviève Guilbault
Mme Guilbault : Oui. Merci beaucoup, Mme la Présidente. Bien, j'attendais ma question
sur le tramway depuis lundi... depuis mardi, en fait, et je ne l'avais
pas. Donc, je suis heureuse de l'avoir aujourd'hui, Mme la Présidente, parce
que je pense que c'est important pour tout le monde ici, comme élus du Québec,
de porter d'une même voix les revendications appropriées auprès du gouvernement
fédéral.
Le
tramway de Québec tout comme le prolongement de la ligne bleue du métro de
Montréal ont fait l'objet d'une promesse écrite du premier ministre
Justin Trudeau quand il a rencontré notre premier ministre, François Legault,
le 20 décembre 2022. La promesse était la suivante : ils vont payer
40 % du tramway de Québec et 40 % du prolongement de la ligne bleue
du métro de Montréal, en contrepartie du fait que nous allons payer 40 %
de la construction de la voie de contournement à Lac-Mégantic.
Les 40 % pour
payer notre partie de la voie de contournement de Lac-Mégantic ont été
budgétés, proprement budgétés, dans nos budgets québécois, et jamais nous
n'avons obtenu la contrepartie d'un engagement par écrit de payer 40 % du tramway de Québec. Quand je
vois que les partis d'opposition s'en prennent à moi, s'en prennent à la CAQ,
c'est au gouvernement fédéral de respecter son engagement de payer 40 %.
Vous êtes des élus du Québec, vous devriez revendiquer avec nous notre juste
part.
Des voix : ...
La Présidente :
Vous connaissez la règle. Pas de
bravo. Et, Mme la vice-première ministre, vous connaissez la règle, vous
vous adressez à la présidente.
Première
complémentaire.
M. Etienne Grandmont
M.
Grandmont : Mme la Présidente, la ministre me demande de joindre ma
voix à la sienne. Est-ce qu'elle me demande, en fait, d'écrire une lettre au
ministre fédéral, puis après ça de longer les murs de l'Assemblée nationale
puis éviter les journalistes? Je ne pense pas que ce serait une démarche qui
serait très, très porteuse. Moi, je suis prêt à aller à Ottawa, en train, en
plus, pour aller convaincre tous les partis à Ottawa d'investir, de mettre
l'argent qui est le nôtre, l'argent des Québécoises et des Québécois, notre
argent, dans le projet de transport collectif du tramway de Québec.
Est-ce que la
ministre va enfin se mettre en action?
La
Présidente : La réponse de la ministre.
Mme Geneviève Guilbault
Mme
Guilbault : Mme la Présidente, longer les
murs... M. Duclos m'a envoyé une lettre me demandant une rencontre, le
23 janvier. Le 24 janvier, je lui ai répondu cette lettre-là, qui a
été rendue publique pour tout le monde. S'il
n'a pas une copie, je peux lui en envoyer une. Et, le 23 janvier, j'étais
à l'Association des constructeurs de routes et des grands travaux du Québec, où j'ai parlé à tous les journalistes
présents pour donner mon opinion, qui était exactement la même que j'ai donnée dans ma première réponse,
à savoir que tout le Québec devrait être uni pour réclamer sa juste part
du financement et demander au fédéral de respecter leurs propres promesses.
Est-ce
que le député comprend que M. Trudeau a pris un engagement et que
M. Duclos refuse de se commettre par écrit à respecter l'engagement de son
propre gouvernement? Il est là, le problème, Mme la Présidente.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M. Etienne Grandmont
M.
Grandmont : Moi, je n'ai jamais parlé de la ministre, mais, si le
chapeau lui fait, qu'elle le mette, hein? La ministre des Transports, elle est
aussi vice-première ministre du Québec, ce n'est pas une députée d'arrière-ban,
là, elle a du poids, évidemment. Comment ça
se fait qu'elle n'est pas capable de livrer le plus important... du Québec,
pour la région de Québec, le plus gros projet d'infrastructure, qui sera
un levier économique important? Pourquoi elle n'est pas capable de mettre son
poids pour être capable d'aller chercher cet argent-là qui est le nôtre?
Est-ce qu'il faut
demander au premier ministre qu'il s'y mette, lui aussi? Peut-être qu'on est
rendus là?
La
Présidente : La réponse de la ministre.
Mme Geneviève Guilbault
Mme
Guilbault : Mme la Présidente, je voudrais
rappeler au député de Taschereau, qui était présent, lui, dans les couloirs de
l'annonce du 16 décembre dernier, qu'on a confirmé l'avancement du projet
de tramway. Il était là, à la sortie, là, en train de scrumer avec les
journalistes pour dire que c'était une bonne nouvelle. Donc, je lui rappelle
ses propres déclarations du 16 décembre. Il se réjouissait que la CAQ
faisait enfin avancer le projet de tramway.
Pour
le reste, Mme la Présidente, le gouvernement fédéral a pris un engagement, et
le ministre fédéral à Québec, l'élu de Québec du gouvernement fédéral de
M. Trudeau, refuse de respecter l'engagement de son propre gouvernement.
Alors, encore une fois, Mme la Présidente, là, l'entièreté des gens, au Québec,
devraient unir leurs voix et demander au fédéral de respecter son engagement de
payer 40 % du tramway, 40 % de la ligne bleue, et, pourquoi pas,
d'appuyer notre projet de troisième lien à Québec, qui est...
La
Présidente : En question principale...
Des voix : ...
La
Présidente : En question principale, je reconnais maintenant le député
de Jean-Talon.
Investissement
du gouvernement dans Northvolt
M. Pascal Paradis
M. Paradis : L'administration
américaine sous Joe Biden a mis en place un vaste programme d'investissement
dans les énergies renouvelables et l'économie verte. Avec l'Inflation Reduction
Act, les Américains ont accordé des subventions et des crédits d'impôt par
centaines de milliards pour attirer les entreprises notamment dans le secteur
des véhicules électriques. Et c'est en
réponse à cette loi-là, c'est pour compétitionner avec les Américains que les
Québécois ont investi autant dans Northvolt.
Au premier jour de sa
présidence, la nouvelle administration Trump a annulé des dizaines de décrets,
dont le décret 14082 d'application de
l'Inflation Reduction Act. Il a aussi adopté un autre décret, Unleashing
American Energy, où il énonce
clairement sa volonté de mettre fin immédiatement à toutes les subventions
prévues par l'Inflation Reduction Act.
Revenons au Québec.
Puisque le gouvernement lui-même a dit que ses subventions à Northvolt étaient
en miroir à ce qui se passait aux États-Unis, et que ces incitatifs aux
États-Unis n'existent plus, ma question à la ministre : Va-t-elle
maintenir, oui ou non, les subventions à Northvolt?
• (11 heures) •
La
Présidente : La réponse de la ministre de l'Économie, de l'Innovation
et de l'Énergie.
Mme Christine Fréchette
Mme
Fréchette : Oui, Mme la Présidente. Eh bien, je vois que le Parti
québécois se soucie de la santé financière des entreprises américaines. Nous,
ce qui nous interpelle à plus courte échéance, c'est la santé économique des
entreprises québécoises.
On est conscients que
le cadre réglementaire pourrait changer si les déclarations du président Trump
étaient mises en oeuvre. On sait que, durant
la campagne électorale, il s'est avancé pour dire que l'IRA, l'Inflation
Reduction Act, ne serait plus en vigueur. Maintenant, il faut voir dans
quelle mesure ces déclarations-là pourraient être mises en place. Il n'est pas
acquis que les déclarations du président vont pouvoir être suivies d'actions à
l'image de ce qu'il s'est... de ce qu'il a énoncé. Donc, il faut voir si ça
tiendra la route, d'une part, sur le plan juridique. Et également il faut voir
qu'il y a énormément de milliards, de projets qui ont été financés déjà avec ce
programme.
Alors, on va surveiller l'évolution de
la situation, tant sur le plan juridique que sur le plan économique. Nos
ententes référaient effectivement à ce programme de l'IRA pour ce qui est de la
subvention, du soutien financier à Northvolt.
La
Présidente : Première complémentaire.
M. Pascal Paradis
M. Paradis : Oui.
Le gouvernement de la CAQ a investi dans la santé financière d'entreprises
suédoises, parce que, dans les 710 millions investis jusqu'à maintenant,
il y en a 270, millions, centaines de millions, dans l'entreprise mère, en
Suède, sans garantie. Je n'ai pas entendu de réponse. Il y a une chose qui est
sûre, le président des États-Unis vient d'annoncer qu'il allait mettre fin à
tout le régime de subvention de l'Inflation Reduction Act.
Quelle
est la planification? Est-ce qu'on peut avoir un petit peu de transparence?
Qu'est-ce que va faire le Québec?
La
Présidente : La réponse de la ministre.
Mme Christine Fréchette
Mme
Fréchette : Oui, Mme la Présidente. Alors, l'entente avec Northvolt
prévoit que, s'il y a la mise en place du Inflation Reduction Act aux
États-Unis... eh bien, qu'il y aurait un effet miroir au Québec pour le projet,
donc, en termes de soutien gouvernemental, avec le fédéral, on va se trouver à
équivaloir le niveau d'appui qu'il y a avec l'Inflation Reduction Act.
Maintenant, si ce programme est révisé et qu'il n'est plus en vigueur, eh bien,
notre entente avec Northvolt va refléter ce changement de donne. Mais, comme je
disais tout à l'heure, on est à regarder la situation, voir dans quel sens ça
va évoluer. Et puis, s'il n'y a plus ce programme-là, eh bien, on devra se
faire le reflet, également, de ce changement de la donne.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M. Pascal Paradis
M. Paradis : Oh!
Est-ce qu'on a un début de réponse? Donc, les Québécois veulent comprendre ce
que la ministre vient de dire bien comme il faut. Le président américain a
annoncé qu'il allait mettre fin aux subventions, qu'il allait mettre fin au Green New Deal. Est-ce qu'on vient d'entendre
la ministre dire que le Québec va considérer la même chose ou est en train de considérer la même chose? Est-ce qu'elle
peut dire, oui ou non, est-ce qu'elle va reconsidérer les subventions à
Northvolt, compte tenu de ce que l'administration américaine vient d'annoncer?
La
Présidente : La réponse de la ministre.
Mme Christine Fréchette
Mme
Fréchette : Oui, Mme la Présidente. Bien, on est dans un climat
empreint d'incertitude, tant sur les tarifs douaniers potentiels que sur
l'avenir du projet de l'IRA. Donc, en ce qui a trait aux tarifs douaniers,
comme on sait, on va réagir face à des faits, et non pas face à des
déclarations ou encore à des tweets. Et, en ce qui a trait à l'Inflation
Reduction Act, bien, on va suivre la même logique, à savoir que, s'il y a des
changements qui sont apportés par l'administration
américaine à ce programme, eh bien, notre approche va refléter ces changements.
C'est ce qui était prévu dans
l'entente et c'est ce qui sera suivi comme règle et comme approche pour la
suite des choses. Donc, voilà. On est dans l'expectative et on surveille
la situation, bien sûr, très attentivement.
La
Présidente : En question principale, je reconnais maintenant la
députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Soutien
aux organismes communautaires
Mme Désirée McGraw
Mme McGraw : Mme la Présidente, aujourd'hui, je me lève au nom
des organismes communautaires, qui à chaque jour font des miracles avec très peu de ressources. Maintenant, s'ajoute
un énième combat, celui de défendre leurs locaux sous menace de
fermeture.
Le
centre de services scolaire de Montréal a déjà récupéré des locaux à Saint-Michel,
Parc-Extension et Hochelaga-Maisonneuve. Puis, c'est le tour du centre
communautaire Ahuntsic. Et des douzaines d'organismes risquent de se retrouver
sans toit et sans solution. Pourtant, ce sont des endroits où les parents
peuvent suivre des cours de français pendant
que leurs enfants ont accès à une garderie, puis, finalement, pour repartir
avec de la nourriture et des vêtements, et ce, avec un seul billet de
transport collectif. C'est très efficace.
Mme la Présidente,
que répond la ministre à ces familles vulnérables qui peinent à rejoindre... à
joindre les deux bouts?
La Présidente : La réponse de la
ministre responsable de la Solidarité sociale et de l'Action communautaire.
Mme Chantal Rouleau
Mme Rouleau : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Et je souhaite une très bonne année parlementaire à ma
collègue de la première opposition, qui pose toujours des questions
intéressantes.
Et bien sûr que la situation des organismes
communautaires qui vivent certaines difficultés, là, de logement me tient à
coeur, et je travaille extrêmement fort pour trouver des solutions qui seront
pérennes, Mme la Présidente. Je veux cependant rappeler... parce que la députée
a mentionné que les organismes étaient en situation financière difficile, mais
je vais me permettre de ressortir un tableau que j'ai déjà utilisé et qui est
toujours très d'actualité, qui démontre le financement des organismes
communautaires depuis que nous sommes en poste. On voit, à partir des
années 2000, les anciens gouvernements, le gouvernement libéral notamment,
le gouvernement du Parti québécois aussi, qui ont très peu financé les
organismes communautaires à travers le temps. Et nous, à partir de 2018, bien,
ça monte en flèche, Mme la Présidente. On a mis en place le Programme d'action
communautaire, programme gouvernemental...
La Présidente : Première
complémentaire.
Mme Désirée
McGraw
Mme McGraw : La ministre fait
référence à son plan d'action gouvernemental, et je cite, parce que la CAQ a
promis de mettre sur pied «un programme d'accompagnement, d'accès à des locaux
et d'amélioration locative pour les organismes communautaires». Malgré les
investissements, le plan ne fonctionne pas. C'est un échec, parce que des
organismes se retrouvent dans la rue.
Que fait la ministre pour arrêter l'hémorragie
dans le secteur communautaire?
La Présidente : La réponse de la
ministre.
Mme Chantal
Rouleau
Mme Rouleau : Oui,
merci, Mme la Présidente. Dû au manque de financement du Parti libéral pour les
organismes communautaires et parce qu'ils ne se sont jamais préoccupés
de leur donner des locaux... de s'assurer qu'ils aient des locaux en bonne et due forme, bien, on se retrouve
dans une situation plus difficile. Alors, dans le plan d'action gouvernemental
en action communautaire, il y a la mesure 2.2.1 qui vise à ce qu'on ait un
programme d'accompagnement, d'accès à des locaux et d'amélioration locative
pour les organismes. J'y travaille. J'y travaille avec le milieu, avec le
milieu communautaire, avec les spécialistes en économie sociale pour
m'assurer, Mme la Présidente, que les organismes soient bien logés.
La Présidente : Et, en question
principale, je reconnais le député de Nelligan.
Rapport annuel de
gestion de la Société de l'assurance automobile du Québec
M. Monsef
Derraji
M. Derraji : Merci, Mme la
Présidente. Finalement, le rapport est déposé. Neuf mois de retard. Je vais
vous lire quelques statistiques. 25 % de
cibles non atteintes. 4 883 plaintes en 2022, 10 705 plaintes en
2023. Et, Mme la Présidente, on n'est pas les seuls à s'inquiéter par
rapport à ce qui se passe à la SAAQ. Une statistique extrêmement troublante :
pourcentage des employés qui considèrent la
SAAQ comme employeur de choix, on est passé de 83 % à 67 % en trois
ans.
Alors, Mme la Présidente, aujourd'hui, ma
question, elle est très simple, à Mme la ministre. Est-ce qu'elle a perdu le contrôle ou est-ce qu'elle a encore
confiance à la haute direction de la SAAQ? Et comment, aujourd'hui, elle peut
rassurer la population par rapport à ce qui se passe à la SAAQ?
La Présidente : La réponse de la
ministre des Transports et de la Mobilité durable.
Mme Geneviève
Guilbault
Mme Guilbault : Oui, merci, Mme la Présidente. Là, j'ai juste
1 min 15 s pour répondre, mais je crois qu'on aura l'occasion de rediscuter de cette
situation-là à la SAAQ après les travaux, avec un peu plus de temps. Mais
d'abord, effectivement, j'ai déposé
le rapport annuel de gestion 2023 de la Société de l'assurance automobile du Québec. Comme je l'avais dit avant Noël, je ne
pouvais pas déposer un rapport que je n'avais pas reçu.
Et, je tiens à être extrêmement claire, Mme la
Présidente, je suis, moi aussi, insatisfaite de ce qui se passe à la Société de
l'assurance automobile du Québec. Les données qu'a évoquées le collègue sont
dans le rapport 2023, et je tiens à dire qu'en 2024 plusieurs indicateurs
se sont déjà améliorés. On le verra dans le prochain rapport, qui porte sur l'année 2024. Il y a eu un changement
important qu'on a fait, on a nommé une nouvelle présidente du conseil
d'administration, le 15 janvier
dernier, à la Société de l'assurance
automobile du Québec. Ça fait partie,
je crois, des actions qui vont nous aider à continuer d'améliorer la
situation avec l'actuel P.D.G.
Je tiens aussi à dire que, dans mes
communications et dans mes rencontres, j'ai passé une heure avec la nouvelle PCA, mardi, soit dit en passant, pour lui faire
part de mon insatisfaction. On était d'accord sur plusieurs points, notamment la nécessité d'améliorer le service aux
6 millions de Québécois, d'être plus proactifs et de répondre aux besoins
des Québécois.
• (11 h 10) •
La
Présidente : Et cela met fin à la période de questions et de réponses
orales.
Je vous invite à
demeurer en place pour la tenue de votes reportés. Et, pour ce faire, je cède
la place au troisième vice-président de l'Assemblée nationale. Merci beaucoup
pour votre attention. Bonne fin de journée.
Votes reportés
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Alors, bonjour, collègues. Comme annoncé
précédemment, nous allons maintenant procéder aux votes reportés sur la motion
de M. le chef de l'opposition officielle débattue hier aux affaires inscrites
par les députés de l'opposition et sur la motion d'amendement de M. le député
de Nicolet-Bécancour.
Conformément
au règlement, je dois d'abord mettre aux voix la motion d'amendement présentée
par M. le député de Nicolet-Bécancour, avant de procéder au vote sur la
motion principale. Je vous fais lecture de ces deux motions.
La motion principale
de M. le chef de l'opposition officielle se lit comme suit :
«Que l'Assemblée nationale prenne acte
de la menace maintes fois répétée du président américain Donald Trump
d'imposer des tarifs douaniers de 25 % sur les exportations canadiennes à
destination des États-Unis;
«Qu'elle
prenne acte que l'imposition de tels tarifs douaniers aurait un impact majeur
sur la compétitivité de milliers d'entreprises québécoises, fragiliserait de
façon importante notre économie et mettrait à risque des milliers d'emplois;
«Qu'elle
demande au gouvernement du Québec de multiplier les initiatives diplomatiques
auprès des élus américains, tant à Washington qu'au sein des États clés avec
lesquels le Québec entretient des relations commerciales d'importance afin de
sensibiliser ceux-ci aux impacts délétères d'une guerre tarifaire;
«Qu'elle
déclare que le marché économique canadien constitue un avantage majeur pour le
Québec face à cette situation et que la
diversification des exportations du Québec vers les autres provinces
canadiennes et vers d'autres pays que
les États-Unis représente une nécessité que le gouvernement du Québec se doit
de développer avec énergie et leadership;
«Qu'enfin,
elle demande au gouvernement caquiste de s'engager à mettre en place un groupe
d'action ministériel chargé de travailler à l'abolition des barrières
qui freinent le commerce interprovincial, le tout avec diligence.»
La motion
d'amendement de M. le député de Nicolet-Bécancour se lit comme suit :
Que la motion de M.
le chef de l'opposition officielle soit amendée de la manière suivante :
Au troisième alinéa,
ajouter les mots «continuer à» entre «Qu'elle demande au gouvernement du Québec
de» et «multiplier les initiatives diplomatiques auprès des élus américains,
tant à Washington qu'au sein des États clés avec lesquels le Québec entretient des relations commerciales d'importance
afin de sensibiliser ceux-ci aux impacts délétères d'une guerre
tarifaire»;
Au dernier alinéa,
supprimer les mots «mettre en place un groupe d'action ministériel chargé de».
Motion d'amendement à la motion proposant que l'Assemblée
demande au
gouvernement de prendre des mesures afin de limiter l'impact de
l'imposition d'éventuels tarifs douaniers sur les
exportations vers les États-Unis
Je mets d'abord aux
voix la motion d'amendement de M. le député de Nicolet-Bécancour que je viens
tout juste de lire. Le vote est maintenant ouvert.
La période de vote
est terminée. M. le secrétaire général.
Le
Secrétaire : Pour : 100
Contre :
0
Abstentions :
2
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : La motion d'amendement est adoptée.
Motion amendée
Je mets maintenant
aux voix la motion de M. le chef de l'opposition officielle, telle qu'amendée,
et qui se lit désormais comme suit :
«Que
l'Assemblée nationale prenne acte de la menace maintes fois répétée du
président américain Donald Trump d'imposer des tarifs douaniers de
25 % sur les exportations canadiennes à destination des États-Unis;
«Qu'elle prenne acte que l'imposition
de tels tarifs douaniers aurait un impact majeur sur la compétitivité de
milliers d'entreprises québécoises, fragiliserait de façon importante notre
économie et mettrait à risque des milliers d'emplois;
«Qu'elle
demande au gouvernement du Québec de continuer à multiplier les initiatives
diplomatiques auprès des élus américains,
tant à Washington qu'au sein des États clés avec lesquels le Québec entretient
des relations commerciales d'importance afin de sensibiliser ceux-ci aux
impacts délétères d'une guerre tarifaire;
«Qu'elle déclare que
le marché économique canadien constitue un avantage majeur pour le Québec face
à cette situation et que la diversification
des exportations du Québec vers les autres provinces canadiennes et vers
d'autres pays que les États-Unis
représente une nécessité que le gouvernement du Québec se doit de développer
avec énergie et leadership;
«Qu'enfin, elle demande au
gouvernement caquiste de s'engager à travailler
à l'abolition des barrières qui
freinent le commerce interprovincial, le tout avec diligence.»
Le vote est
maintenant ouvert.
La période de vote
est terminée. M. le secrétaire général.
Le
Secrétaire : Pour : 100
Contre :
0
Abstentions :
2
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : La motion est adoptée telle qu'amendée.
À la rubrique des
motions sans préavis, en fonction de nos règles et de l'ordre de présentation
des motions sans préavis, je reconnais maintenant un membre du deuxième groupe
d'opposition. M. le député de Maurice-Richard.
M. Bouazzi :
Merci, M. le Président. Je sollicite le consentement de cette Assemblée pour
présenter la motion suivante conjointement avec le député des Îles-de-la-Madeleine :
«Que
l'Assemblée nationale prenne acte des menaces économiques récentes de la part
du gouvernement américain;
«Qu'elle souligne
qu'actuellement le gouvernement du Québec a choisi Amazon pour héberger une
part des données de l'État;
«Qu'elle constate
avec préoccupation les risques liés à l'hébergement des données sensibles par
des entreprises étrangères soumises à des lois extraterritoriales comme le
Cloud Act des États-Unis;
«Qu'elle souligne que
le Québec dispose des capacités nécessaires pour héberger ses propres données
sur des infrastructures situées sur son territoire et sous juridiction
québécoise;
«Qu'enfin,
l'Assemblée nationale demande au gouvernement du Québec de s'engager à ce que
les données de la future identité numérique nationale ne soient hébergées ni à
l'étranger ni par une compagnie étrangère.»
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Y a-t-il consentement pour débattre de cette
motion?
M.
Caire :
...
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Il n'y a pas de consentement.
Et nous allons tout
de suite à la prochaine motion, qui revient à un membre du troisième groupe
d'opposition, et je reconnais M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Arseneau : Merci, M. le Président. Je sollicite le
consentement des membres de cette Assemblée afin de présenter, conjointement
avec le député de Pontiac, le député de Rosemont et la députée de Vaudreuil, la
motion suivante :
«Que l'Assemblée
nationale demande au gouvernement de s'engager à réaliser l'agrandissement de
la salle d'urgence, des soins intensifs
ainsi que la construction d'un bloc opératoire à l'Hôpital d'Amos avant la fin
de la présente législature.»
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Y a-t-il consentement pour débattre de cette
motion?
M.
Caire :
...
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Il n'y a pas de consentement.
Nous allons à la
prochaine motion, qui revient à un membre du groupe formant le gouvernement, et
je reconnais M. le ministre de la Langue française.
M. Roberge :
M. le Président, je sollicite le consentement de cette Assemblée afin de
présenter la motion suivante conjointement avec le chef du troisième groupe
d'opposition :
«Que
l'Assemblée nationale rejette le multiculturalisme canadien et reconnaisse la
nécessité, pour le Québec, de se doter de son propre modèle
d'intégration.»
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Y a-t-il consentement pour débattre de cette
motion?
Des voix :
...
Le Vice-Président (M. Benjamin)
: J'aimerais vous rappeler, collègues, j'aimerais
vous rappeler, à tout le monde, que, lors de la présentation des motions, la
seule chose qu'on veut entendre : consentement ou pas consentement.
Nous poursuivons avec
la prochaine motion, représentant un membre du groupe formant l'opposition
officielle, et je reconnais Mme la députée de D'Arcy-McGee.
Mme Prass
: Merci, M. le Président. Je sollicite le
consentement de cette Assemblée afin de présenter la motion suivante
conjointement avec le député de Taschereau, le député de Jean-Talon, la députée
de Vaudreuil :
«Que
l'Assemblée nationale dénonce la décision du CIUSSS de la Capitale-Nationale de
mettre fin au financement du centre le 388, un centre de traitement
psychanalytique pour les adultes psychotiques;
«Qu'elle prenne acte que
cette décision a semé l'émoi, l'inquiétude et l'angoisse chez les usagers de ce
centre;
«Qu'enfin, elle demande au gouvernement caquiste
d'intervenir pour arrêter le processus de fermeture du Centre 388, de faire procéder à une évaluation indépendante des
résultats du Centre 388 et du bien-fondé de cette décision comme il
s'y était engagé, et de s'assurer que les services du Centre 388 soient
maintenus de façon pérenne.»
• (11 h 20) •
Le Vice-Président (M. Benjamin)
:
Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
M. Caire
: ...
Le Vice-Président (M. Benjamin)
:
Pas de consentement.
Avis
touchant les travaux des commissions
Ce qui nous amène tout de suite à une prochaine
rubrique, qui est la rubrique des avis des travaux touchant les commissions. M.
le leader adjoint du gouvernement.
M. Caire
: Merci, M. le
Président. J'avise cette Assemblée que la Commission de l'aménagement du
territoire poursuivra les consultations particulières et les auditions
publiques sur le projet de loi n° 86, Loi visant à assurer la pérennité du
territoire agricole et sa vitalité, aujourd'hui, après les avis touchant les
travaux des commissions jusqu'à 12 h 50, à la salle Louis-Hippolyte-La Fontaine;
La Commission des transports et de
l'environnement poursuivra les consultations particulières et les auditions
publiques sur le projet de loi n° 81, Loi modifiant diverses dispositions
en matière d'environnement, aujourd'hui, après les avis touchant les travaux
des commissions jusqu'à 12 h 50 et de 14 heures à
16 h 25, ainsi que le mardi 4 février, de 9 h 45
à 12 h 10, à la salle Pauline-Marois;
La Commission de l'aménagement du territoire
entreprendra l'étude détaillée du projet de loi n° 79, Loi
édictant la Loi sur les contrats des organismes municipaux et modifiant
diverses dispositions principalement aux fins d'allègement du fardeau
administratif des organismes municipaux, le mardi 4 février,
de 9 h 45 à 12 h 30, à la salle Louis-Joseph-Papineau.
Le Vice-Président (M. Benjamin)
:
Merci, M. le leader adjoint du gouvernement.
Pour ma part, je vous avise que la Commission
spéciale sur les impacts des écrans et des réseaux sociaux sur la santé et le
développement des jeunes se réunira en séance publique, à la salle
Marie-Claire-Kirkland, aujourd'hui, après les
avis touchant les travaux des commissions, vers 11 h 15, jusqu'à
12 h 50 et de 14 heures à 17 h 15, le
vendredi 31 janvier 2025, de 9 h 30 à 11 h 55, le
lundi 3 février, de 14 heures à 18 h 05, et le
mardi 4 février, de 9 h 45 à 12 h 10. L'objet de ces séances est de procéder à la
deuxième phase des consultations particulières et auditions publiques
dans le cadre des travaux de la commission.
Y a-t-il
consentement pour déroger à l'article 143 du règlement concernant
l'horaire des travaux des commissions? Consentement.
Renseignements
sur les travaux de l'Assemblée
À la rubrique Renseignements sur les travaux de
l'Assemblée, je vous avise que l'interpellation prévue pour le
vendredi 7 février 2025 portera sur le sujet suivant : La
dégradation et la déshumanisation des soins de santé après sept ans de
gouvernement caquiste. M. le député de Pontiac s'adressera alors à M. le
ministre de la Santé.
Affaires
du jour
Affaires
prioritaires
Motion proposant que
l'Assemblée statue sur la conduite de la ministre des
Transports et de la Mobilité durable concernant l'omission de déposer
dans les délais prescrits le rapport annuel de gestion 2023 de
la Société de l'assurance automobile du Québec
La période
des affaires courantes étant terminée, nous allons passer aux affaires du jour
et aux affaires prioritaires.
Aux affaires prioritaires, à l'article 1 du
feuilleton, l'Assemblée prend en considération la motion inscrite par le leader
de l'opposition officielle en vertu des articles 315 à 321 du règlement.
Cette motion se lit comme suit :
«Qu'en vertu des articles 315 à 321 du
Règlement de l'Assemblée nationale, l'Assemblée statue sur la conduite de la
députée de Louis-Hébert et vice-première ministre et
ministre des Transports et de la Mobilité durable, qui aurait commis un outrage au Parlement en omettant de
déposer, dans les délais prescrits par la Loi sur la Société de l'assurance
automobile du Québec, le rapport annuel de
gestion 2023 de la Société de l'assurance automobile du Québec, le rapport
annuel de gestion 2023 de la Société de l'assurance automobile du
Québec;
«Qu'en
conséquence, l'Assemblée statue sur la faute reprochée en se prononçant sur le
rapport de la Commission de l'Assemblée nationale, après que celle-ci
aura fait enquête de plein droit.»
Conformément
à l'article 319 du règlement, l'auteur de la motion de même que le mis en
cause peuvent s'exprimer pour une durée de 20 minutes chacun.
Je vous
informe également que ce débat n'entraîne aucune décision de l'Assemblée,
puisque l'article 318 du règlement prévoit que l'enquête de la
Commission de l'Assemblée nationale se tient de plein droit.
Je cède donc maintenant la parole à M. le leader
de l'opposition officielle pour son intervention, d'une durée maximale de
20 minutes.
M. Monsef
Derraji
M. Derraji : Merci,
M. le Président. De prime abord, je vais commencer par rappeler les faits,
pourquoi nous sommes rendus là aujourd'hui.
Le 3 décembre 2024, j'ai transmis une
question de privilège à la présidente de l'Assemblée nationale. Dans cette demande, j'ai soulevé le fait que la
ministre des Transports et de la Mobilité durable avait omis de déposer le
rapport annuel de gestion 2023 — on
ne parle pas de 2024, M. le Président, encore — de la SAAQ, conformément à l'article 19
de la Loi sur la Société de l'assurance automobile du Québec.
La société doit, au plus tard le 30 avril
de chaque année, remettre au ministre ses états financiers ainsi qu'un rapport
annuel de gestion pour l'exercice financier précédent. Et la ministre dépose
les rapports de la société devant l'Assemblée nationale dans les 15 jours
de leur réception ou, si elle ne siège pas, dans les 15 jours de la
reprise de ses travaux.
Comme nous le savons tous aujourd'hui, la
présidente a, le 5 décembre dernier, déclaré cette question de privilège,
à première vue, recevable. Nous nous attendions que la ministre dépose à la
première occasion, soit dès la rentrée
parlementaire — on
est déjà au troisième jour — le
rapport qui était en retard, et je tiens à le rappeler, depuis le mois
de mai dernier. On parle de 2023, M. le Président.
Finalement, il a été déposé ce matin. Nous
allons prendre vraiment le temps de le lire, mais, déjà, ce que... je viens de le mentionner en période de questions,
c'est un rapport accablant. Les Québécois, aujourd'hui, doivent se poser
la question. Pourquoi il y a autant de
problèmes à l'intérieur de la SAAQ? Et est-ce qu'il y a un ou une ministre
responsable?
Cela étant dit, M. le Président, la motion de
mise en cause envers la ministre des Transports sur laquelle j'interviens aujourd'hui demeure importante, voire
même très importante, car, même si le rapport a finalement été déposé,
cela ne rend pas caduque la procédure prévue à notre règlement dans ces
circonstances. La Commission de l'Assemblée nationale sera appelée à se réunir
et à faire enquête sur ce qui a mené, à première vue, à cet outrage au Parlement.
Et vous allez me permettre, M. le Président, de
formuler un voeu, sincèrement, et j'espère que les membres du gouvernement
accepteront cette proposition et que nous pourrons faire la lumière sur toute
cette affaire. Je vais fortement insister auprès de mes collègues membres de la
commission et je dois mentionner que je suis très, très inquiet par rapport à
la suite. Il y a un rapport qui doit être aussi préparé, c'est celui de 2024,
qui doit être déposé dans quelques mois, au
plus tard le mois de mai, le rapport 2023 qui vient tout juste d'être
déposé, et on va, comme je l'ai mentionné, prendre le temps de
l'analyser.
Et vous allez me poser la question, pourquoi on
a utilisé cette procédure. Premièrement, M. le Président, le rôle des
parlementaires, c'est jouer de... c'est suivre l'action et contrôler l'action
gouvernementale. Ce que nous avons devant nous, ce que nous avons devant nous,
M. le Président, c'est qu'à part l'oubli, et que cet oubli a duré presque neuf mois... c'est qu'aujourd'hui le rapport nous
donne raison de s'inquiéter, le rapport déposé. Et je ne sais pas si c'est
une coïncidence, un hasard, que le rapport est déposé le jour même où je
voulais faire mon plaidoyer pour la suite des choses, mais j'espère que les
membres de la Commission de l'Assemblée nationale vont saisir l'occasion de
jouer leur rôle et de faire enquête sur ce qui s'est passé. Pourquoi, M. le
Président?
Vous savez qu'au Parti libéral du Québec on ne
fait pas les choses à moitié. On fait notre contrôle et on l'exerce avec efficacité, tous mes collègues, que je
remercie, parce qu'ils sont nombreux aujourd'hui. Vous savez que, quand nous
avons soulevé cette question, et ça a été jugé recevable par la présidente, et
la ministre a été blâmée dans ce sens, et là on va continuer le processus, vous
savez, la chose que nous avons faite...
• (11 h 30) •
Et je tiens à informer l'ensemble des collègues
qui doivent déjà se préoccuper et je les invite à aller télécharger le rapport
de la SAAQ pour comprendre l'ampleur de ce que nous sommes en train de vivre.
On n'est pas les seuls à s'inquiéter de ce
qui se passe à la SAAQ, les employés de la SAAQ... pensez-vous, une société
d'État payée par l'argent des contribuables, une société d'État
extrêmement importante, où les employés ne sentent plus que c'est un employeur
de choix... En trois ans, ça a passé de 83 % à 67 %. Il y a matière à
s'inquiéter, M. le Président.
Mais, aujourd'hui, ce que je vais vous dévoiler
au grand public, c'est la demande d'accès que nous avons faite, et j'espère que ça va faire raisonner, l'autre
côté, la partie gouvernementale. J'ai devant moi, M. le Président, le
procès-verbal d'une rencontre du conseil d'administration de la SAAQ. Je
ne suis pas ministre du Transport. La ministre a accès. J'espère que son bureau et son cabinet lui transmettent l'ensemble des
procès-verbaux et tout ce qui se passe à l'intérieur de la Société de
l'assurance automobile du Québec.
Ce rapport est adopté, chers collègues, le
19 octobre 2023, le 19 octobre 2023. Permettez-moi de vous lire la page 9, et je tiens à le rappeler parce que
les gens doivent comprendre que c'est très difficile, parfois, naviguer dans
les documents du gouvernement, et je tiens à rappeler les interventions
de ma collègue la députée de Mont-Royal—Outremont sur l'accès à l'information, un document qui est
partiellement caviardé. Je n'ai pas pu faire mon travail de contrôleur de l'action gouvernementale. Ça, c'est
le p.-v., le procès-verbal d'une rencontre du conseil d'administration de
la SAAQ où il y a pas mal d'enjeux.
Et,
d'ailleurs, je tiens à remercier le service et le département de l'accès à
l'information à la SAAQ pour leur collaboration. Ils nous ont envoyé pas mal de
documents, certes, une bonne partie caviardée, mais ils nous ont quand même envoyé des documents, contrairement à une
autre société d'État. Ça, c'est un autre sujet, mais je vais continuer
l'élément le plus important, pourquoi
je vous dis que, plus que jamais, la Commission de l'Assemblée nationale doit
déclencher une enquête.
La page 9, M. le
Président, le point 10... Et je tiens à vous rappeler la date, le
19 octobre 2023. La ministre avait la
chance d'expliquer à l'ensemble des parlementaires le pourquoi de ce retard,
nous aviser. C'est sa responsabilité ministérielle, et c'est dans la
loi, le dépôt du rapport. Le point 10, Production des états financiers, le
vrai problème, mais du rapport annuel de gestion 2023 : «La
vice-présidente aux contributions d'assurance, aux finances et au contrôle
organisationnel se joint de nouveau aux membres du conseil. Elle dépose, en
collaboration avec la vice-présidente et secrétaire générale, le document
suivant, une note sur les délais supplémentaires pour produire le rapport
annuel de gestion de 2023.» Moi, je veux aujourd'hui aviser l'ensemble du
public sur la gravité de ce qui s'est passé à l'intérieur de la SAAQ et la
responsabilité ministérielle. J'ai avec moi un p.-v., un procès-verbal, en date
du 19 octobre 2023. Souvenez-vous, quand j'ai déposé la motion nous étions
au mois de décembre pas de 2023, de 2024. La ministre, sur toutes les tribunes,
répondait, elle n'était pas au courant, elle ne le savait pas, et c'est le
problème de la SAAQ, alors qu'un procès-verbal de la SAAQ le mentionne très
bien, et ça date du 19 octobre 2023. C'est pour cela, M. le Président, on
doit aller de l'avant avec une enquête.
Maintenant,
je vais lire la note, une note sur les délais supplémentaires pour produire le
rapport annuel de gestion. La vice-présidente et secrétaire générale
rappelle aux membres que «l'importante transformation numérique que vient de
réaliser la société comprenait notamment la mise en place d'un nouveau système
de facturation des revenus et des comptes clients». Elle souligne qu'«en 2023
la société effectuera sa première fermeture d'année avec le nouveau système».
Elle informe les membres que, «par conséquent, un délai supplémentaire est
prévu pour que les auditeurs externes puissent réaliser l'audit des états
financiers». Elle ajoute que, dans ce contexte, la date de leur dépôt... C'est
un document à la SAAQ, Mme la ministre. Elle ajoute que, «dans ce contexte, la
date de leur dépôt et, par le fait même, celle du rapport annuel de gestion
doit être repoussée de deux mois». Deux mois. Ça, c'est un p.-v.
Donc, quand je vous
dis qu'on doit faire enquête, j'ai tous les éléments pour qu'on puisse
déclencher une enquête. Ça a été su à
l'intérieur de la SAAQ, le p.-v. le mentionne, avec une erreur de délai. La
ministre ne semble pas être au courant. Je la crois, mais j'aimerais bien
entendre le P.D.G. de la SAAQ, pourquoi et s'il a informé la ministre ou
pas.
Je continue, M. le
Président. Il souligne par ailleurs que «la société prévoit de revenir au
calendrier régulier de production des états financiers du rapport annuel de
gestion pour l'année 2024». Les membres n'ont pas de question à formuler.
Le problème que j'ai
avec ce constat, M. le Président, c'est que, premièrement, je dois
savoir : Est-ce que la ministre a lu ce
procès-verbal? Est-ce que la ministre a reçu une note de la SAAQ? C'est elle,
la responsable. Il y a un principe qui s'appelle la responsabilité
ministérielle, elle est responsable de tout ce qui se passe à l'intérieur de
son ministère, y compris la SAAQ. Et, on le
sait, tous les problèmes que, les Québécois, ils ont eus avec la SAAQ. Ma
collègue n'a pas arrêté de questionner le gouvernement sur l'ensemble
des problèmes liés au virage numérique.
Par contre, le public
et les parlementaires, nous, il n'y a personne qui nous a dit qu'il y avait un
problème. On n'a pas reçu une note de la ministre, pourquoi ce rapport si
important et accablant... Je vous le dis aujourd'hui, je n'ai même pas lu l'ensemble des rapports, j'ai soulevé
au moins trois problèmes graves : explosion du nombre de plaintes, des
employés qui ne se sentent plus comme dans
un employeur de choix et, M. le Président, la non-atteinte des cibles. C'est
une société d'État. Même pas 25 % des cibles.
Donc, quand je vous
dis que nous avons l'ensemble des éléments pour obliger une enquête, c'est
parce que nous avons la certitude qu'il y avait quelque chose qui s'est passé,
et le public doit le savoir. Au bout de la ligne, cette société d'État gère une
bonne partie de fonds publics. Il y a des enjeux de transformation numérique. Les
Québécois ont vécu pas mal de scandales avec SAAQclic. Ils ont eu des problèmes
quand ils voulaient avoir accès à leur permis. Vous avez vu ce qui s'est passé
avec les plaques d'immatriculation. Et j'en passe, M. le Président. Donc,
comment, aujourd'hui, le gouvernement et la ministre du Transport et de la
Mobilité durable peuvent prétendre qu'ils ne le savaient pas? Comment la ministre peut prétendre aujourd'hui qu'ils ne
le savaient pas, alors que ça a été très simple, vérifier ce qui s'est
passé à l'intérieur de la SAAQ?
M. le Président, je
n'ai pas le cabinet de la ministre. Nous sommes une petite équipe, mais une
équipe très efficace, très compétente. Nous étions capables, en quelques mois,
de démolir l'argumentaire gouvernemental sur le fait qu'ils ne savaient pas ce
qui s'est passé avec les états financiers de la SAAQ. Le procès-verbal le
démontre. Je vous ai dit, il a été adopté le 19 octobre. En
avril 2023, la CAQ a changé le P.D.G. de la SAAQ. Souvenez vous, le P.D.G.
de la SAAQ, il l'a changé, et ce p.-v., il est arrivé après l'arrivée en poste
du nouveau P.D.G. On ne peut pas blâmer uniquement le P.D.G., M. le
Président. C'est le même P.D.G., M. le Président.
• (11 h 40) •
Donc, aujourd'hui, je
pense qu'en tant que parlementaires nous sommes devant une situation
extrêmement préoccupante, et c'est pour cela
que c'est une première. Et, la première, c'est parce que nous sommes face à de
la négligence, nous sommes face à ce qu'aujourd'hui, après neuf mois de
rapport, on n'est pas les seuls à s'inquiéter de ce qui se passe à l'intérieur
de la SAAQ. Les employés de la SAAQ, aujourd'hui, je peux dire qu'ils nous
applaudissent parce que c'est rendu de
83 % à 67 %... pensent que ce n'est plus un employeur de choix. Je me
mets à leur place. Ces employés, ils vivent quels drames à l'intérieur
de la société? Quel problème ces employés vivent à l'intérieur de cette Société
de l'assurance automobile, à l'intérieur de cette société d'État?
Une voix : ...
M. Derraji : Absolument.
Comme le chef vient de le mentionner, n'oublions pas l'importance des usagers. Vous avez raison de le dire, parce que, vous avez
raison, cher collègue, ça ne fonctionne pas. Ils paient les frais. Et c'est
pour cela que le Parti libéral va continuer à mener ce combat au nom de la
transparence.
Et l'ensemble de la population doit savoir
réellement c'est quoi, les problèmes, qu'est-ce qui se passe. Est-ce qu'il y a
un boss? C'est qui, le boss? C'est qui, le patron? Ou, s'il y a un problème
entre la ministre et le P.D.G., bien, les Québécois doivent le savoir. Si le
P.D.G. n'est pas bon, bien, écoute, ils savent quoi faire, M. le Président.
Mais nous, en tant que parlementaires, on
doit savoir toute la vérité sur ce qui s'est passé à l'intérieur de la SAAQ. Ce
retard est extrêmement préoccupant, je tiens à le mentionner.
Même dans le procès-verbal, ils disaient «deux
mois». Est-ce qu'elle savait? Pourquoi la ministre n'a pas déposé une note? Ça
marche de même. Qu'elle déposait... Elle avait la possibilité de déposer une
note, il va y avoir un retard de deux mois, et qu'ils expliquent le pourquoi.
Il a fallu l'intervention de l'opposition libérale, M. le Président, pour obliger la ministre à envoyer une commande au
P.D.G. de la SAAQ qu'il nous envoie une lettre au mois de décembre pour
nous dire : Ça s'en vient. Et, si on n'a rien fait, probablement, on va
attendre encore des mois parce que les problèmes sont majeurs.
Alors, M. le Président, je sais qu'il ne me
reste pas beaucoup de temps, j'aurais aimé avoir plus de temps, mais, pour le
temps qu'il me reste, je vais répéter deux éléments ou trois éléments.
Premièrement, je partage l'inquiétude des employés de la SAAQ aujourd'hui, qui
sont à 67 % pas satisfaits... désolé, le pourcentage est passé de
88 % à 67 % des employés de la SAAQ qui ne croient plus que la SAAQ
est un employeur de choix, le nombre de plaintes qui a explosé, les gens qui
posent plus de questions par rapport à qu'est-ce qui se passe à l'intérieur de
cette société d'État.
Alors, M. le Président, je sais que la prochaine
étape, c'est la rencontre de la Commission de l'Assemblée nationale.
Et j'espère qu'on va tous accepter qu'une enquête puisse être déclarée et
lancée pour mettre toute la lumière... la lumière et toute la lumière sur
ce qui s'est passé à l'intérieur de la SAAQ, parce qu'aujourd'hui, avec les
éléments que je viens de dévoiler, notamment
ce procès-verbal qui date du 19 octobre 2023, où c'est mentionné
clairement qu'il y avait un enjeu et
que la ministre, au mois de décembre, disait qu'elle ne savait pas, qu'elle
n'était pas au courant, et qu'aujourd'hui, neuf mois plus tard, on a une
copie d'un rapport dévastateur, il y a matière à faire enquête. Merci, M. le
Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le chef de l'opposition officielle... M. le leader de l'opposition officielle, pardon. Je cède maintenant la parole à
Mme la ministre des Transports et de
la Mobilité durable pour son
intervention, d'une durée maximale de 20 minutes.
Mme Geneviève Guilbault
Mme Guilbault : Oui, merci, M. le Président. Évidemment, je vais saisir
l'occasion de remettre un certain nombre de choses en contexte, bien que, et je
commence volontairement comme ça, je suis d'accord avec mon collègue de l'opposition sur le fait qu'il y a des éléments
inacceptables dans toute la séquence qui nous a conduits ici aujourd'hui.
Et je vais, moi aussi, refaire cette séquence-là de manière très factuelle.
Le 5 décembre dernier, 2024, la présidence
a rendu une décision dont j'ai pris acte, par rapport au dépôt ou, en tout cas,
au problème entourant le dépôt du rapport annuel de gestion de la Société de
l'assurance automobile du Québec. J'ai pris acte de cette décision et, cette
semaine-là, je vous ai dit, à vous, la présidence, que non seulement j'en prenais acte, mais j'ai aussi pris
l'engagement de déposer ce rapport-là dès que je le recevrais. Parce que
qu'est-ce que j'ai expliqué ce jour-là, c'est que je ne peux pas déposer
un rapport que je n'ai pas reçu. C'est à la société d'État qu'est la SAAQ de me
transmettre, dans les délais, le rapport, son rapport annuel, 2023 en
l'occurrence, pour que je puisse venir le déposer à l'Assemblée nationale. Or,
je n'avais pas reçu ce rapport. Et, sur les questions qui ont été posées
là-dessus par le collègue, je vais répondre plus tard.
Donc, je n'avais pas ce rapport en ma
possession, M. le Président. C'est important de le dire. Évidemment que, si je
l'avais eu, je l'aurais déposé, mais c'était impossible pour moi, la ministre
des Transports, de déposer un rapport que je n'avais pas. J'ai donc pris acte
de la décision. Je me suis engagée à le déposer dès que je l'aurais et je me
suis aussi engagée à faire en sorte qu'on rende des comptes ou qu'on explique
aux collègues parlementaires ici présents les raisons pour lesquelles ce
n'était pas possible pour le président-directeur général de la SAAQ de
transmettre le délai... de transmettre le rapport dans les délais prescrits par
la loi.
Le 17 décembre, la présidence a reçu une
lettre, que je vous ai transmise, de la part du P.D.G. de la SAAQ, dans
laquelle il expliquait qu'il n'avait effectivement pas été en mesure de me
transmettre, à moi, le rapport dans les temps, ce qui fait qu'évidemment, comme
je l'ai expliqué tout à l'heure, moi, comme ministre, je n'étais pas en mesure
de le déposer puisque je ne l'avais pas reçu de la SAAQ. Donc, j'avais demandé
à la SAAQ de s'expliquer par écrit pour que je puisse transmettre à la
présidence de l'Assemblée nationale ces explications-là, pour le bénéfice de
tous les collègues ici présents, notamment mon collègue de Nelligan et ceux qui
avaient posé des questions sur le sujet.
Alors, 5 décembre, on prend acte de la
décision. 17 décembre, on vous transmet, tel que je m'y étais engagée, la
lettre d'explication de la SAAQ. Par la suite, on a fait certains changements,
parce que, je l'ai dit tout à l'heure, à la période de questions, et je le
maintiens, je suis, moi aussi, insatisfaite de la façon dont les choses se
passent à la SAAQ, notamment avec la direction, parce qu'on me parle des
employés insatisfaits, et tout ça. Alors, il y a une question aussi d'enjeu autour de la direction de la SAAQ avec
qui, évidemment, j'ai de régulières rencontres, mon cabinet a de régulières
rencontres. Ça aussi, j'y reviendrai.
Donc, on a fait un changement important, M. le
Président. Je vous parlais de la direction de la SAAQ, mais le changement
important qu'on a fait, c'est au conseil d'administration. Parce que quels sont
les deux postes clés à la Société de l'assurance
automobile? C'est, bien sûr, le président du conseil d'administration et le
président-directeur général. Donc, on a fait un changement important, le
15 janvier dernier, on a nommé Mme Dominique Savoie comme présidente
du conseil d'administration de la Société de l'assurance automobile du Québec.
Mme Savoie, je pense, est bien connue
ici, a une très longue feuille de route dans la fonction publique, a été
sous-ministre dans les ministères les plus... les plus gros ministères, donc les ministères les plus, je dirais,
compliqués à gérer, donc la Santé et le Transport, qui sont parmi les ministères les plus compliqués à gérer
au gouvernement du Québec. Elle a été sous-ministre à ces deux endroits-là.
Et elle a aussi été, bien sûr, secrétaire
générale du gouvernement du Québec, qui est le poste de gestionnaire le plus
haut, le plus complexe et le plus difficile au sein d'un gouvernement.
Elle a occupé ce poste-là, de secrétaire générale, Mme Savoie, donc elle
connaît bien la fonction publique, elle comprend bien la nécessité d'offrir à
nos citoyens des services à la hauteur de ce qu'ils méritent.
Alors, on a fait le choix de la nommer
présidente du conseil d'administration de la Société de l'assurance automobile
du Québec, et je suis convaincue que ça va contribuer à améliorer globalement
les choses au sein de cette société d'État.
J'ai passé une heure avec Mme Savoie cette semaine, un peu plus d'une
heure peut-être, enfin, suffisamment de
temps pour faire le point avec elle cette semaine sur les actions à mener à la
SAAQ. Mais toujours est-il qu'elle est arrivée.
• (11 h 50) •
Elle a été
nommée le 15 janvier. Elle est arrivée, et le fameux rapport annuel de
gestion que j'ai déposé aujourd'hui a été adopté par le conseil
d'administration de la SAAQ mardi le 28 janvier, il y a deux jours. Le
28 janvier, mardi, le conseil d'administration de la SAAQ a adopté le
rapport annuel de gestion 2023. Par la suite, et c'est ainsi que ça
fonctionne, ça, c'est des règles qu'on doit tous suivre, il est transmis au
vérificateur qui, lui, doit prendre le temps aussi de faire son travail et de
confirmer que tout est correct. Et, ensuite de ça, on me le transmet.
Moi, la ministre des Transports, j'ai reçu le
rapport annuel mercredi le 29 janvier, à 11 h 30. Évidemment, la
période de questions était terminée, à ce moment-là, et la rubrique du dépôt de
documents, donc ce n'était pas possible pour moi de le déposer mercredi. Je
l'ai donc déposé à la première occasion suivante, soit ce matin, jeudi matin,
le 30 janvier, à la rubrique du dépôt de documents. Donc, dès que j'ai eu
le rapport annuel de gestion de la SAAQ en ma possession,
je l'ai déposé à la prochaine occasion que j'ai eue, en l'occurrence ce matin,
exactement tel que je m'y étais engagée
quand on s'est quittés avant Noël. Donc, les choses ont été faites selon la
procédure, conformément aux engagements que j'ai, moi, ici, pris devant vous,
devant les parlementaires. Et maintenant, il est déposé, donc tout le monde
peut en prendre connaissance.
La direction de la Société de l'assurance
automobile du Québec, au moment où on se parle, est en train de présenter son
rapport annuel publiquement, est en train de répondre aux questions qui sont
posées sur le rapport annuel. L'activité de presse débutait à 11 heures,
donc il est présentement presque midi, alors c'est soit en cours ou soit
terminé. Mais donc, ce matin, la Société de
l'assurance automobile a présenté son rapport et s'est rendue disponible pour
répondre aux questions, qui, on peut le penser, sont probablement
nombreuses, parce que... considérant tout ce qui s'est déroulé entourant le
dépôt de ce rapport-là ou le retard du dépôt de ce rapport-là.
Alors, je pense que c'était la chose à faire,
que la direction de la SAAQ se rende disponible pour répondre aux questions,
aux questions des représentants des médias et, à travers eux, aux questions que
pouvaient se poser certains de nos collègues parlementaires et, bien sûr, les
gens du public, 6 millions de Québécois, qui font affaire avec la SAAQ,
qui ont un permis de conduire. C'est probablement l'organisation qui a la plus
grande clientèle, au sein des Québécois, avec 6 millions de clients
québécois. Je pense que la première priorité de la SAAQ, en tout temps,
24 heures sur 24, sept jours sur sept, 365 jours par année, devrait
être la qualité du service à nos citoyens et à nos Québécois.
Donc, je pense que c'est clair, là, sur la
séquence, le fait que j'ai respecté mes propres engagements et que j'ai, moi
aussi, été contrainte de m'adapter au retard du dépôt de la SAAQ. Parce qu'ils
ne m'ont pas déposé le rapport dans les temps, donc, je n'ai pas pu le déposer
ici, dans les temps.
Maintenant, mon collègue de Nelligan a posé à
quelques reprises la question : Était-elle au courant de ça? Et il nous
brandit un extrait d'un procès-verbal du conseil d'administration de la SAAQ.
M. le Président, je vais le rappeler, vous me direz ça va de soi, mais je ne
siège pas au conseil d'administration de la SAAQ. Je ne suis pas un membre du
conseil d'administration de la SAAQ, donc je ne suis pas présente aux
rencontres, je n'entends pas ce qui se dit dans les rencontres du C.A. et je ne
lis pas les procès-verbaux des rencontres du conseil d'administration de la SAAQ.
Mon collègue l'a obtenu parce qu'il a fait une demande d'accès à l'information,
mais ce n'est pas quelque chose qui a
circulé, ce n'est pas une information... Le conseil d'administration n'appelle
pas les élus ou n'appelle pas le ministre, à chaque réunion, pour dire :
Voici ce qu'on s'est dit aujourd'hui. Je pense que tout le monde est conscient
de ça.
Alors... Mais, quand même, la question est
importante, puis ça va me permettre de le dire très clairement : Je n'ai
pas été avisée personnellement. Moi, là, moi, la députée de Louis-Hébert,
la ministre des Transports, je n'ai reçu aucune communication directe de la
part de la direction de la SAAQ à l'effet qu'ils ne seraient pas en mesure de
me transmettre leur rapport dans les délais prescrits. Je n'ai ni texto, ni
courriel, ni appel téléphonique à moi. Est-ce que des gens se sont transmis des courriels entre eux? Est-ce que des
documents ont pu être envoyés? Si cette information-là figurait dans une
pile de fiches ou de documents qui ont été transmis à un certain moment? Bon,
évidemment, on reçoit une quantité assez phénoménale d'informations et de
documents dans un ministère comme celui des Transports, et, à mon sens, une
information de cette nature-là, considérant les conséquences et la gravité de
ne pas se conformer à des lois, et des règles, et des procédures dont on s'est
dotés dans la fonction publique et à l'Assemblée nationale, mérite une
communication claire et directe à la personne qui est ultimement imputable,
c'est-à-dire le ministre des Transports.
Et, quand il y a eu cette question-là, on a
commencé ce débat-là, c'était le 3 décembre. Vous avez rendu, la
présidence, la décision le 5, mais la motion ou, enfin, le dépôt de cette
question-là, il s'est fait le mardi 3 décembre. Évidemment qu'en sortant
d'ici, sur l'affaire d'outrage, en sortant d'ici mardi soir, j'ai appelé le
P.D.G. de la SAAQ. J'ai
dit : Avez-vous suivi ce qui s'est passé aujourd'hui? Êtes-vous conscient
qu'il y a une affaire d'outrage, là, à cause de cette affaire-là, de dépôt de
rapport qui est en retard? Et là, bon, il semblait conscient, je ne sais pas...
enfin, il était conscient de ça, mais
j'ai dit : Moi, là, je n'ai jamais été avisée de ça. Et là on me
dit : Ça a dû être transmis dans des documents à votre cabinet, et tout ça. J'ai dit : Ce genre de
chose là doit être signifié directement au ministre en temps opportun. Et, si
le conseil d'administration a eu une rencontre qui portait sur le futur
retard du rapport annuel de gestion... C'est en octobre 2023, qu'il me dit.
Enfin, en 2023... le P.D.G. actuel est arrivé le
5 avril 2023. On a nommé... parce que c'est un autre changement important
qu'on a fait. Je vous disais, tout à l'heure, il y a deux postes clés : le
P.D.G., le PCA. On a changé le P.D.G. de la
SAAQ, on a nommé le nouveau le 5 avril 2023 et, le 15 janvier 2025,
une nouvelle PCA, donc, présidente du conseil d'administration.
Alors donc, ce genre d'information là, et ils
ont mon texto, ils ont mon courriel, je pense que je suis assez facile à
rejoindre quand on google Geneviève Guilbault. Ah! mais je n'ai pas le droit de
m'autonommer. Quand on google la députée de
Louis-Hébert sur Google, là, il y a beaucoup, beaucoup de coordonnées
possibles. De toute façon, je suis assise ici à tous les jours. Tu sais,
je veux dire, si on veut me rejoindre, on est capables. Alors...
Mais je n'ai pas reçu de communication directe à
cet effet. Et ça, c'est important, parce que, si je l'avais su, on aurait pris les actions en conséquence. Ce n'est
pas la première fois, puis ça, il faut le dire aussi, ce n'est pas la première
fois dans l'histoire du Québec qu'il peut y avoir des retards dans des
dépôts de documents, bon, à la quantité de documents qu'on produit, qu'on dépose chaque année. Mais, quand ça arrive, il y a
des procédures, il y a des façons de dire : Bon, bien, voyez, telle
chose va être en retard, demandez des délais, et tout ça. Il y a une façon
d'organiser ça, mais, pour pouvoir organiser ça comme il faut et voir venir, il
faut être au courant. Et moi, je n'étais pas au courant. Donc, ça, c'est la
première chose que je tiens à dire.
La deuxième chose, il y a plusieurs informations
dans le rapport annuel 2023 qui a été déposé aujourd'hui. Puis je vais
laisser aux gens le temps d'en prendre connaissance parce que c'est relativement
frais, là, mais il y a certaines sections, puis il y en a qui ont été nommées
en exemple dans la question de mon collègue, tout à l'heure... Entre autres,
sur les plaintes, et tout ça, il y a des indicateurs qui sont... dont le
résultat est très négatif. Tu sais, je parle de
l'augmentation des plaintes, le taux de satisfaction des employés, et tout ça.
Mais je tiens à préciser que ce rapport-là porte sur l'année 2023.
L'année 2023, c'est l'année de la
transition de SAAQclic. Je ne pense pas que j'ai besoin d'expliquer aux gens que cette année-là a été assez mouvementée à la
SAAQ. Donc, est-ce que c'est surprenant de constater qu'il y a eu plus de plaintes et plus d'insatisfaction, de façon
générale, alors qu'on connaît tous la façon dont ça s'est déroulé, la
transition de SAAQclic? Je pense qu'il n'y a rien de surprenant, M. le
Président. Est-ce que c'est désolant? Bien sûr. Et c'est pour ça que je tiens à
dire que, dans le futur rapport annuel qui va porter sur l'année 2024...
Parce que précisons que, la SAAQ, elle est sur l'année civile, là, l'année...
Son année à elle va du 1er janvier au 31 décembre, alors que nous, ici, au gouvernement, on fonctionne avec une année
financière qui commence le 1er avril au 31 mars. Donc, elle, quand elle
fait un rapport, ça porte sur l'année du 1er janvier au 31 décembre.
Le rapport d'aujourd'hui porte du 1er janvier au 31 décembre 2023, et le prochain portera du 1er décembre au
31 décembre... 1er janvier, pardon, au 31 décembre 2024. Et, dans celui-là, on sera à même de constater,
nous tous, les élus ici et le public, que certains indicateurs vont s'être
beaucoup améliorés.
Ça, je tiens
à le dire, parce qu'il faut quand même aussi... Tu sais, on veut être factuels,
il faut l'être des deux côtés, là. Oui, il y a des problèmes à la SAAQ,
mais il y a aussi des choses qui se sont améliorées. L'actuel P.D.G. a fait en
sorte d'améliorer plusieurs choses. Comme je le dis, dans le rapport
annuel 2024, on va être en mesure d'en avoir un, compte rendu, mais... et
là, avec la nouvelle présidente du conseil d'administration, je pense qu'on
peut continuer à améliorer plusieurs choses, mais ça, je vais y revenir aussi,
sur mes attentes, plus précisément. Mais donc, c'est ça.
Alors, les choses se sont améliorées, mais il
reste que, je l'ai dit tout à l'heure, 6 millions de Québécois font affaire avec la SAAQ. Donc, pour moi, pas
seulement quand je me lève ici puis que je parle publiquement, pas seulement
quand je parle aux journalistes, pas
seulement dans mes rencontres privées avec eux, parce que j'ai souvent des
rencontres avec la SAAQ, ça va de soi, mais pour vrai, là, pour vrai, ma
vraie opinion là-dessus, c'est que la SAAQ devrait être obsédée par la qualité
des services aux citoyens. Moi, je suis obsédée par le fait de me rendre utile
pour les citoyens parce que je suis une élue. Je dis souvent : Les gens
paient nos salaires, notre travail, c'est d'être utiles pour les Québécois. Bien, la SAAQ, son travail, c'est
d'offrir de bons services aux Québécois. Et actuellement, malheureusement,
son image et l'impression des gens à l'égard
de la SAAQ, l'impression des Québécois, elle a décliné. Les gens ont
l'impression qu'ils n'ont... qu'ils ont de moins bons services à la SAAQ et
que, de façon générale, ça va moins bien à la SAAQ à cause de toute l'affaire de SAAQclic et à cause du fait
qu'on continue d'entendre parler de situations où les gens essaient d'appeler,
ils se font raccrocher au nez à cause du système téléphonique, que j'ai
moi-même expérimenté, et c'est vrai, à cause du fait qu'ils essaient de
prendre des rendez-vous. C'est compliqué.
• (12 heures) •
Donc, il y a un ensemble d'enjeux qui font en
sorte que les Québécois ont encore et toujours l'impression que le service à la
SAAQ n'est pas à la hauteur de leurs attentes, et moi, c'est la chose dont je
parle le plus avec la direction de la SAAQ.
Le P.D.G. en est conscient. La nouvelle présidente du conseil d'administration
en est consciente, et, quand je l'ai rencontrée... je vous disais, j'ai
passé plus d'une heure avec elle mardi parce que, bon, le conseil
d'administration a un rôle important à jouer. On le disait souvent, dans le
temps de SAAQclic, le conseil d'administration, est-ce qu'il le fait, son
travail? C'est eux, là, qui doivent soutenir puis guider leur P.D.G. aussi, là.
Alors donc,
le duo, je pense, de l'actuel P.D.G. et de la nouvelle PCA va être un bon duo
pour améliorer les choses. Il y a aussi une nouvelle personne qui est
arrivée aux communications. Bien, quand j'ai rencontré la nouvelle présidente du conseil
d'administration, mardi dernier, je lui ai refait la genèse, là, depuis que je
suis arrivée, moi, en 2022, de tous les problèmes qu'on a connus. J'ai
aussi dit que je sens qu'il y a des améliorations, mais je lui ai dit : Il
y a trois choses importantes.
Premièrement, le fait
qu'on ne m'ait pas avisée directement, comme ministre, du retard du rapport
annuel, ça, j'en ai déjà parlé tout à l'heure, mais je lui ai dit : Ça n'a
aucun bon sens. Il faut comprendre l'environnement dans lequel on vit, là, quand on occupe ces postes-là, l'environnement
politique, médiatique, parlementaire, les conséquences des choses en
dehors de notre propre bureau puis de nos paravents, là. Les choses ont des
conséquences dans l'espace public. Il faut comprendre ça et transmettre les
informations appropriées aux gens concernés en temps opportun. Alors, ça, je
l'ai partagé avec elle.
La
deuxième chose, j'ai dit : Le service aux Québécois devrait être
l'obsession de chaque personne à la SAAQ, mais en particulier des gens à
la direction de la SAAQ : PCA, P.D.G., V.P. à la SAAQ. Alors, j'ai
dit : Moi, quand je demande des Teams parce que je vois qu'on se fait
raccrocher au nez, que je l'expérimente moi-même... J'ai appelé à
9 h 13 un matin d'un jour ouvrable, j'ai testé le menu, les options
dans le menu, j'ai rentré le numéro de mon permis de conduire pour faire le vrai test et je me suis fait raccrocher au nez
à la fin. Alors là, je demande un Teams, là, j'ai dit : Ça n'a pas
de bon sens, pourquoi on se fait... ça ne se peut pas qu'il n'existe pas, sur
la planète, un système téléphonique quelque part où on ne se fait pas
raccrocher au nez à la fin, ne serait-ce que se faire dire : Vous pouvez
rentrer votre numéro, on va vous rappeler, tu sais, bon.
Alors, je demande un
Teams et là je dis : L'avez-vous essayé, votre menu, l'avez-vous fait, le
test, tu sais? Et j'ai été obligée de dire à la PCA : Des fois, je ne suis
pas certaine que tout le monde à la direction de la SAAQ partage cette obsession-là d'améliorer le service aux
Québécois. J'ai besoin de sentir qu'eux autres, quand ils se lèvent le matin,
ils se disent : Ça n'a pas de bon sens
que les gens se font raccrocher au nez, ça n'a pas de bon sens qu'on a encore
des... Oui, il y a encore des bogues informatiques, et ça, à leur
décharge, ils en ont corrigé beaucoup. Il en reste. C'est compliqué,
l'informatique, c'est compliqué, ces transitions-là, c'est compliqué n'importe
où dans le monde, dans n'importe quel ministère, dans n'importe quelle grande organisation
de 4 000 personnes.
Donc, ça, c'est
compliqué. On continue de l'améliorer, mais j'ai besoin de sentir que
l'obsession d'améliorer le service pour les Québécois est contagieuse et
partagée par la direction de la SAAQ et par la présidence du conseil
d'administration. J'ai eu la confirmation de la nouvelle PCA qu'elle partage
cette obsession-là et qu'elle est d'accord avec moi qu'il faudrait peut-être la
«booster» un peu chez certaines personnes. Alors, ça, c'est la deuxième attente
que je lui ai dite. J'ai dit : J'ai
besoin que le service s'améliore puis que les Québécois reprennent confiance
envers la SAAQ.
Et, la troisième
chose, pour que ça arrive, il faut, oui, améliorer les systèmes et le service
sur le fond, mais il faut aussi... Il y a un grave problème, je crois, de
communication publique proactive et rassurante à la SAAQ. Ça, c'est quelque
chose que j'ai nommé souvent. Je l'ai dit au P.D.G., je l'ai dit, là : Il
y a une nouvelle V.P. en communication, je
m'attends à ce que ça s'améliore. Les gens ont besoin que, quand il arrive des
problèmes, entre autres cette affaire-là, là, de rapport annuel, mais en
général aussi...
Je vous parlais du
menu où on raccroche au nez, mais combien de fois on a des histoires, des
rendez-vous qui ne marchent pas? On essaie de se présenter à une place, à une
autre, il n'y a personne, toutes sortes d'histoires comme ça. On a besoin
d'avoir des gens qui vont aller expliquer, qui vont aller répondre et qui,
proactivement, avant que les problèmes surviennent, soient capables de
dire : Voici où on en est, voici ce qui s'est amélioré, voici ce qu'il
reste à améliorer et voici les problèmes qu'on a encore mais qu'on est en train
de régler. Une communication omniprésente, proactive
et rassurante envers nos 9 millions de Québécois, mais, entre autres, les
6 millions qui font affaire avec la SAAQ.
Alors, ça, ce sont
les attentes que j'ai données à la PCA. Elle était d'accord avec moi, alors je
lui ai dit : Je m'attends à ce que ça change. Puis, vous voyez,
aujourd'hui, ils sont en train, là, de répondre de leur rapport annuel. Mais, au-delà de répondre des choses, je veux que
ce soit proactif. Je veux que les Québécois sentent que la SAAQ reprend
le contrôle de la situation, est consciente, premièrement, des problèmes,
reprend contrôle de la situation, partage notre obsession à nous, les élus, que
le service à nos 6 millions de Québécois qui font affaire avec la SAAQ
soit la priorité numéro un de la SAAQ et
qu'ils posent les actions en conséquence. Voilà les attentes que j'ai
transmises à notre présidente du
conseil d'administration, voilà les attentes avec lesquelles elle est d'accord,
voilà les attentes qu'elle va partager avec le P.D.G., qui était déjà au
courant que c'étaient mes attentes.
Alors, on s'attend
tous à ce que les choses s'améliorent à la SAAQ, M. le Président. Mais, sur le
rapport, je ne l'avais pas, ne pouvais pas le déposer. Et, dès que je l'ai eu,
à la première occasion je l'ai déposé. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Merci, Mme la ministre. M. le leader de l'opposition
officielle.
M. Derraji : M.
le Président, en vertu de l'article 213, j'aimerais poser une question à
Mme la ministre.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Mme la ministre, est-ce que vous consentez?
Mme
Guilbault : ...
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Il n'y a pas de consentement, malheureusement.
Alors,
cette intervention met fin au débat. Je vous avise que, conformément à
l'article 319 du règlement, la présidente convoquera la Commission de
l'Assemblée nationale, et ce, après avoir consulté les leaders des groupes
parlementaires.
M. le leader adjoint
du gouvernement, pour la suite de nos travaux.
M. Caire : M. le Président,
pourriez-vous appeler l'article 7 du feuilleton?
Projet
de loi n° 87
Adoption du principe
Le Vice-Président (M. Benjamin) : À
l'article 7 du feuilleton, M. le ministre délégué à l'Économie propose
l'adoption du principe du projet de loi n° 87, Loi
concernant principalement le développement et la mise en valeur de terrains
industriels et la gouvernance de la Société du parc industriel et portuaire de
Bécancour.
Je reconnais, comme premier intervenant, M. le
député de Nicolet-Bécancour.
M. Donald Martel
M. Martel : Merci, M. le Président.
C'est avec fierté que je vous soumets aujourd'hui, pour adoption du principe, le projet de loi n° 87,
Loi concernant principalement le
développement et la mise en valeur de terrains industriels et la
gouvernance de la Société du parc industriel et portuaire de Bécancour, la
SPIPB.
L'objectif de
ce projet de loi est de donner à la SPIPB l'agilité nécessaire afin de répondre
aux besoins croissants des entreprises en agrandissant le parc industriel de
Bécancour, situé dans ma circonscription. Ce projet de loi vient
également donner au MEIE des pouvoirs visant à permettre plus de souplesse et
d'agilité dans les aménagements de terrains industriels prêts à
l'investissement. Car, on le sait, pour permettre à des projets industriels
porteurs de voir le jour au Québec, les
promoteurs doivent avoir accès à des terrains et services répondant à leurs
besoins en temps opportun.
Le parc industriel et portuaire de Bécancour
fournit des installations et des infrastructures de classe mondiale pour
l'implantation d'entreprises du secteur industriel. C'est un territoire de
70 kilomètres carrés, stratégiquement situé entre Québec et Montréal, sur
lequel évoluent des entreprises dynamiques qui contribuent activement à la
vitalité économique du Québec. La SPIPB
estime à quelque 600 millions de dollars les investissements propres
liés aux projets qui seront réalisés d'ici 2027.
Je rappelle
que, depuis 2018, le parc connaît un développement considérable en raison
notamment de l'expansion de la filière batterie dans la région. Bécancour est
d'ailleurs l'un des trois pôles de la zone d'innovation de la Vallée de
la transition énergétique, les deux autres se situant à Shawinigan et à
Trois-Rivières, et, dans les dernières années, on a vu de grands acteurs de la
filière batterie prendre la décision de s'installer sur le territoire de la
SPIPB.
La valeur des contrats octroyés en lien avec ces
projets majeurs est estimée à 2,5 milliards de dollars. Pour en
nommer quelques-uns, on compte Nemaska Lithium, avec la construction d'une
usine de conversion d'hydroxyde de lithium, Ultium Cam et EcoPro Cam Canada,
avec la construction de deux usines de cathodes, Matériaux avancés Mirae
Canada, avec la construction d'une usine de broyage en fines particules de
différents matériaux utilisés dans la fabrication
de batteries, et Air liquide Canada, avec la création d'une plateforme
innovante de production de gaz bas-carbone. Plus de
2 000 travailleurs de la construction sont actifs sur les chantiers
de la filière batterie actuellement à Bécancour.
M. le
Président, le projet de loi n° 87 propose des ajustements à la gouvernance de la
SPIPB afin de se conformer à la Loi sur la gouvernance des sociétés
d'État, notamment quant à la composition de son conseil d'administration et aux
règles relatives au conflit d'intérêts et à la délégation de signature.
Le projet de loi vise aussi à modifier le
territoire d'activités de la Société du parc industriel et portuaire de
Bécancour, entre autres pour y inclure le parc industriel Laprade. De plus, le
projet de loi vise à conférer divers pouvoirs
à la SPIPB, dont, un, le pouvoir d'acquérir un immeuble industriel situé sur le
territoire de la ville de Bécancour pour le bien du développement économique du Québec; deux, le pouvoir d'assumer
les coûts de... de pouvoir assumer les coûts de projets d'infrastructure
réalisés sur le territoire de la ville de Bécancour par des organismes publics
dans la mesure où ces projets sont alignés avec la mission de la société;
trois, le pouvoir d'exercer, à certaines conditions, un droit de préemption sur
tout immeuble situé à l'intérieur de son territoire d'activités.
• (12 h 10) •
M. le Président, la filière batterie et notre
zone d'innovation attirent tellement d'entreprises qu'on a besoin de développer de nouveaux terrains industriels pour
libérer tout le potentiel économique généré par la transition énergétique.
Avec le projet de loi n° 87, on donne les leviers
nécessaires à la SPIPB pour acquérir des terrains et participer au financement
des infrastructures en vue de réaliser des projets stratégiques et structurants
chez nous, à Bécancour, mais dont les retombées se feront sentir partout au
Québec.
Cette initiative témoigne de l'importance que le
gouvernement du Québec accorde au développement de la filière batterie, entre autres avec le territoire de la SPIPB, et à la Vallée
de la transition énergétique, dont je suis extrêmement fier. Merci, M.
le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le député de Nicolet-Bécancour. Et je reconnais maintenant M. le député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Frédéric Beauchemin
M. Beauchemin : Merci beaucoup,
M. le Président. Le projet de loi est intéressant pour le développement
économique, évidemment, là, de la région de Bécancour et de la filière batterie
au Québec. Évidemment, en élargissant l'activité de la Société du parc
industriel et portuaire de Bécancour et en facilitant l'acquisition de terrains
propices à son développement, on encourage évidemment les entreprises, là, à
s'y installer. Bécancour continuera donc à être un pôle d'innovation, créera
des emplois intéressants et aidera évidemment au développement économique. Mais,
pour mettre en perspective, actuellement, suite aux
conversations qu'on a eues avec les intervenants, on a appris, donc, que le
parc actuel était, à capacité, incluant cette acquisition, incluant cet agrandissement-là...
aura donc une utilisation, grosso modo, de
70 % de son territoire, avec approximativement 41 entreprises qui
sont déjà actives, là, à construire, là, sur le terrain.
Donc, ici, ce qu'on
parle, c'est de faire un ajout pour faire en sorte que le 30 % additionnel
puisse être mieux gouverné et mieux structuré. Les consultations nous ont
appris, d'ailleurs... permettent de rencontrer plusieurs groupes, dont la
Société du parc industriel et portuaire de Bécancour, la SPIPB, la MRC, la
ville de Bécancour, la Chambre de commerce
et d'industrie du Coeur‑du‑Québec, le conseil abénaquis de Wôlinak et le Groupe
de concertation des bassins versants de la zone de Bécancour. Je
voudrais remercier, en fait, là, tous ces intervenants-là d'être venus nous
voir puis partager leurs commentaires.
L'opposition
est en faveur du principe du projet de loi. On a tout de même des points qu'on
va vouloir souligner. D'abord, le
fait que la ville, et la MRC, et les Abénaquis ont exprimé leur déception par
rapport au processus de consultation, en amont du projet, qui a
visiblement oublié de les inclure et qui, donc, maintenant, a fait des
mécontents.
Au
niveau de la ville et de la MRC, on a appris que l'emphase sur l'importance de
la communication avec la SPIPB... un manque de communication flagrant,
malheureusement. Le projet de loi accorde un droit de préemption à la SPIPB
ainsi qu'un pouvoir d'acquisition au ministère de l'Économie, Innovation et
Énergie sur des terrains qui sont sur le territoire de la ville de Bécancour,
on trouve donc très important que la SPIPB et le MEI informent les autorités
locales de leurs intentions d'acquisition et qu'il y ait une meilleure
coordination. Si on suit ce qui a été fait en amont, malheureusement, on voit
que ça n'a pas été le cas. On souhaite que, par la suite, ce ne soit pas une
répétition de ça.
La
nation abénaquise avait plusieurs demandes, allant de la reconnaissance des
droits autochtones dans la législation à une forme de compensation en
passant par un seuil de 30 % de protection du territoire inspiré par le Plan
Nord. Cette considération environnementale rejoint aussi le GROBEC, là, le
groupe, là, des bassins versants qui est venu nous exposer l'importance de protéger, évidemment, là, les milieux humides,
la flore locale de la région. On croit évidemment que le droit de
préemption accordé à la SPIPB doit être balisé, clarifié afin de s'assurer
qu'il n'y ait pas de confusion avec la
municipalité de Bécancour et la MRC. Et ça, ça va être très important. Donc,
mettre des balises va être une priorité.
Aussi,
le projet de loi prévoit des modifications à la gouvernance de la SPIPB, et
c'est donc une excellente opportunité d'assurer une représentation de la
ville, de la MRC et de la nation abénaquise sur son conseil. On prévoit donc
négocier avec le gouvernement pour intégrer
dans le projet de loi une reconnaissance des droits de ces groupes et
évidemment des droits autochtones.
On
ne peut pas passer sous silence, évidemment, la menace des tarifs tarifaires du
président Trump et l'influence que ça va avoir, évidemment, sur
l'ensemble de la filière batterie. On le sait, le gouvernement a misé beaucoup
sur le développement de la filière batterie au Québec, et le marché américain
est loin... est de loin la première destination pour la vente des produits.
Juste pour qu'on comprenne ici, si... supposons que, du jour au lendemain, les
subventions du IRA ne fonctionnent plus — on a entendu la ministre de
l'Économie plus tôt ce matin nous dire que, donc, ce sera la même chose, une opération miroir sera faite,
donc, au Québec — ça
vient énormément réduire la capacité des celluliers, des participants dans la filière batterie, de
pouvoir produire à profit ces batteries-là. Donc, on va s'entendre sur une
chose, c'est évident qu'il va y avoir une remise en question des modèles
d'affaires qui va être faite. C'est inévitable. Ajoutons à ça un tarif de 25 %, là, qu'on ne sait pas
si ça va être 25 %, si ça va avoir lieu demain matin, on va le voir, mais
ajoutons la possibilité d'un 25 %, c'est clair que les gens à qui
on vise vendre ce qui va être produit à Bécancour, qui, majoritairement, vont être le marché américain, vont se dire :
Bien, on va peut-être plutôt acheter aux États-Unis, ça va nous coûter
plus cher.
Donc
c'est énormément des nuages noirs qui flottent au-dessus de la filière
batterie. Dans un contexte où est-ce qu'on est en train de vouloir améliorer
la gouvernance, je le comprends, c'est une bonne chose, dans le contexte où on
veut s'assurer qu'il y ait place pour de l'expansion si jamais il y a de la
demande, c'est une bonne chose, mais, dans ce contexte-là, où est-ce qu'on a ce
qui se passe juste au sud de la frontière, il faut vraiment se questionner, à
savoir : Est-ce qu'il n'y aurait peut-être pas un moyen de revisiter
l'approche pour, peut-être, être encore plus optimal pour la réussite à long terme? Parce que les tarifs, là,
de 25 %, c'est sûr que ça va faire mal à nos exportations pour la filière
batterie.
On a appris
justement, pas plus tard que ce matin, que le projet EcoPro BM, qui était au
ralenti parce que Ford s'est retirée en octobre dernier... il y a fort à
parier, là, que les politiques de la nouvelle administration américaine ont
contribué, évidemment, là, à refroidir la compagnie Ford et mettre en péril ce
projet-là. C'est évident. C'est un exemple concret,
là, de la menace qui plane sur notre filière batterie. Puis on doit le prendre
au sérieux parce que c'est un contexte qui est incertain. Puis on a mis
presque tous les oeufs d'innovation, là, qu'on avait à mettre, là, en action,
au Québec... on les a mis en filière
batterie, quitte à laisser tomber d'autres aspects de notre économie au niveau
croissance économique en innovation, comme l'intelligence artificielle.
Malheureusement, le prix qu'on, paie actuellement, c'est que, dans ce
secteur-là, névralgique, les Américains vont vouloir rapatrier à la maison.
Conclusion, notre
formation politique va donc voter en faveur du principe du projet de loi, mais
on va poursuivre des conversations et des discussions en étude détaillée. On va
arriver avec des propositions d'amendement, c'est
sûr et certain. On croit qu'évidemment, c'est évident, le potentiel de
Bécancour est au rendez-vous, dans un contexte géopolitique qui sera
beaucoup plus calme, et on espère bientôt avoir des réponses à nos questions
sur ce sujet-là. Merci beaucoup, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Merci, M. le député de Marguerite-Bourgeoys. Est-ce
qu'il y a d'autres interventions?
Mise
aux voix
Le principe du projet de loi n° 87,
Loi concernant principalement le développement et la mise en valeur de terrains
industriels et la gouvernance de la Société du parc industriel et portuaire de
Bécancour, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
• (12 h 20) •
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Adopté.
M. le leader adjoint du gouvernement.
Renvoi à la Commission de
l'économie et du travail
M. Caire : Oui, M. le Président, conformément
à l'article 243 de notre règlement, je fais motion afin que le projet de
loi n° 87, Loi concernant principalement le
développement et la mise en valeur de terrains industriels et la gouvernance de
la Société du parc industriel et portuaire de Bécancour, soit déféré à la Commission
de l'économie et du travail pour son étude détaillée et que le ministre délégué
à l'Économie soit membre de ladite commission pour la durée du mandat.
Mise aux voix
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Cette
motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Adopté.
M. le leader adjoint du gouvernement.
Ajournement
M.
Caire : M. le Président, je vous demanderais d'ajourner
nos travaux jusqu'au mardi 4 février 2025, à 10 heures.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Cette
motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Alors, en conséquence, nous ajournons nos travaux
au mardi 4 février 2025, à 10 heures.
(Fin de la séance à 12 h 21)