(Neuf heures quarante minutes)
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Alors, bon jeudi matin,
chers collègues. Alors, je vous invite, s'il vous plaît, à bien vouloir
vous asseoir.
Affaires courantes
Déclarations de députés
Nous en
sommes à la rubrique Déclarations de députés, et cette première déclaration,
aujourd'hui, sera celle de Mme la députée de Huntingdon.
Inviter les citoyens à
découvrir le Circuit du paysan
dans la circonscription de Huntingdon
Mme Carole Mallette
Mme Mallette : M. le Président,
le début de la saison touristique en Montérégie-Ouest est particulièrement
excitant lorsqu'on y associe le Circuit du paysan.
Créé en 1998,
ce merveilleux outil de développement touristique nous permet d'accueillir de
nombreux visiteurs dans la région. Les parcours du circuit vous offrent
d'exceptionnelles expériences culinaires, vinicoles, cidricoles et brassicoles.
On y découvre également des artisans et des lieux d'hébergement bucoliques.
Sur le site Internet du circuit, différents
parcours vous sont offerts selon vos préférences. Je m'engage à visiter un
grand nombre de ces attraits cet été. Vous pourrez suivre mes périples à
travers mes réseaux sociaux.
Assurons une
plus grande promotion de nos activités agrotouristiques dans la région,
améliorons notre développement économique, accueillons plus de visiteurs, et
ces visiteurs retourneront chez eux enrichis d'une merveilleuse
expérience touristique. Devenons actrices et
acteurs de notre développement économique régional, vivons le Circuit du paysan
dans la circonscription de Huntingdon. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci beaucoup, Mme la députée
de Huntingdon. Et maintenant je cède la parole à Mme la députée de
Robert-Baldwin.
Souligner le 25e anniversaire
du Club des aînés Dollard-des-Ormeaux
Mme Brigitte B. Garceau
Mme Garceau : Merci
beaucoup, M. le Président. Donc, c'est avec grand plaisir que je souhaite
commémorer le 25e anniversaire du Club des aînés de Dollard-des-Ormeaux et
sa mission au service des citoyens de ma circonscription.
Depuis 25 ans,
le club a promu et continue de promouvoir sans relâche le bien-être mental et physique
de nos aînés. Au fil des ans, l'adhésion au club n'a cessé de croître,
atteignant plus de 800 membres aujourd'hui.
I extend my heartfelt gratitude
to the DDO Seniors Club's exceptional staff and volunteers, whose unwavering commitment has been the cornerstone of its
success. Their selfless dedication and tireless efforts have enriched the lives
of countless seniors, embodying the spirit of compassion and solidarity.
En l'honneur de cette étape importante,
réfléchissons à l'impact profond du club et renouvelons notre engagement à
soutenir sa noble mission. Ensemble, continuons à soutenir et à autonomiser nos
aînés, veillant à ce qu'ils prospèrent et s'épanouissent dans les années
à venir. Merci.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci beaucoup, Mme la
députée de Robert-Baldwin. Et nous poursuivons cette rubrique avec la
déclaration de Mme la députée d'Iberville.
Saluer le travail de la
Fondation Jacques-Landry pour l'enfance
Mme Audrey Bogemans
Mme Bogemans : Merci
beaucoup, M. le Président. Moi, je suis une petite fille de Saint-Sébastien, en
Montérégie, puis ce matin je veux vous parler de mon école de village,
Capitaine-Luc-Fortin.
L'établissement
reçoit l'aide financière et l'implication particulière, depuis 2017, de la
Fondation Jacques-Landry pour l'enfance, et, depuis l'année dernière,
l'édifice Henryville également.
Ce matin, c'est mon honneur de recevoir ici
Jacques Landry, le fondateur de la fondation, avec une partie de son équipe et sa conjointe, pour vraiment
souligner l'immense travail qui est fait. Les réalisations sont vastes. Ça
passe d'offrir des repas chauds aux enfants à établir un jardin collectif et
éducatif, l'achat d'équipement scolaire, et on pourrait continuer comme ça longtemps. C'est littéralement la concrétisation
même de l'expression «il faut un village pour élever un enfant».
Vous
faites une réelle différence dans leurs vies, dans nos vies, vous aidez à
construire les adultes de demain. Merci pour votre énorme implication
sociale.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci beaucoup, Mme la
députée d'Iberville. Et, M. Landry, je vous souhaite bienvenue dans
votre Assemblée nationale.
Alors, nous poursuivons maintenant avec la
déclaration de M. le député de Maurice-Richard.
Souligner le 60e anniversaire
du Service de loisirs Christ-Roi
M. Haroun Bouazzi
M. Bouazzi : Merci, M. le
Président. Je souhaite prendre la minute qui m'est allouée pour souligner le
60e anniversaire des Loisirs Christ-Roi.
Dès ma première visite, j'ai eu un réel coup de
coeur pour cet organisme spécialisé en sports et loisirs dans ma
circonscription. On y trouve des bénévoles passionnés, une équipe dévouée et un
important esprit de communauté.
L'organisme
s'est depuis peu agrandi grâce à sa fusion avec le Club social Henri-Julien et
la reprise des activités des Copains
de Saint-Simon. Maintenant nommé Loisirs Henri-Julien, il poursuit sa mission
d'offrir des loisirs accessibles, adaptés et sécuritaires.
Nous avons
bien de la chance de pouvoir compter sur cette importante institution dans
Ahuntsic pour créer du lien social, communautaire et intergénérationnel.
Merci pour votre engagement envers notre
communauté. Joyeux 60e anniversaire!
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, M. le député de Maurice-Richard. Et nous poursuivons maintenant avec
la déclaration de M. le député de Gaspé.
Souligner la Semaine des
poissons et des fruits de mer du Québec
M. Stéphane Sainte-Croix
M. Sainte-Croix : Merci,
M. le Président. C'est avec fierté que je souligne la Semaine des poissons et
des fruits de mer du Québec, qui se déroule du 23 mai au 3 juin, une
célébration essentielle pour la promotion de notre autonomie alimentaire
et la valorisation de nos produits marins de notre magnifique Québec maritime.
Nos pêcheurs,
travailleurs d'usine, distributeurs du Bas-Saint-Laurent à la Côte-Nord, en
passant par les Îles-de-la-Madeleine
et la Gaspésie, travaillent sans relâche pour offrir des produits de qualité
supérieure, et cette semaine est l'occasion parfaite de mettre en lumière leur
dévouement et leur savoir-faire. Les fruits de mer du Québec maritime,
et particulièrement de la Gaspésie, sont
reconnus pour leur fraîcheur et leur goût exceptionnels. En soutenant nos
producteurs locaux, nous renforçons notre
économie régionale et encourageons des pratiques durables qui respectent
l'environnement.
J'invite tous
les citoyens à découvrir et savourer les trésors de nos eaux, produits et
transformés ici, dans nos usines, et à encourager l'achat local et à participer
aux nombreuses activités...
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, M. le député de Gaspé. Merci à vous. Et je rappelle aux collègues que
la durée de la déclaration est d'une durée d'une minute.
Alors, pour la prochaine déclaration, je vais
céder la parole à Mme la députée de Vaudreuil.
Souligner la tenue des 32e
Seigneuriales de Vaudreuil-Dorion
Mme Marie-Claude Nichols
Mme Nichols : Oyez, oyez! Du 6
au 9 juin, le comté de Vaudreuil revivra l'époque de la Nouvelle-France avec la 32e édition des Seigneuriales de
Vaudreuil-Dorion. Sous le thème Une histoire de famille, petits et
grands sont conviés à une expérience inoubliable au Musée régional de
Vaudreuil-Soulanges. La programmation, entièrement gratuite, proposera
des démonstrations de tir de canon, de spectacles de musique traditionnelle,
des concours de menteries, des retours
historiques, et bien plus. Nous aurons l'honneur de rencontrer Eric Michaud,
roi des menteurs et fier porte-parole de l'événement.
Aux Seigneuriales
de Vaudreuil-Dorion, on vit l'histoire pleinement, on la sent, on la goûte, on
l'écoute, on la voit et on la touche. C'est une immersion totale dans le
passé.
J'en profite pour remercier M. Daniel
Bissonnette, directeur général du musée, qui prendra sa retraite après 40 ans de service. Son dévouement
exceptionnel a profondément ancré le musée dans notre communauté. Bonne
retraite, Daniel!
Voilà. Venez
nombreux en famille aux Seigneuriales pour célébrer notre histoire, nos
traditions. Un rendez-vous à ne pas manquer.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci beaucoup, Mme la
députée de Vaudreuil. Et, pour la prochaine déclaration, je reconnais
Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel.
Souligner
le 35e anniversaire des Francos de Montréal
Mme Karine
Boivin Roy
Mme Boivin
Roy : Merci, M. le Président. Du 14 au 22 juin prochain aura lieu
la 35e édition des Francos de Montréal.
Ce plus grand festival célébrant des musiques d'expression francophone réunit
chaque année, en plein centre-ville de Montréal, des milliers de
festivaliers et festivalières.
Ainsi,
ce sont près de 150 spectacles qui seront présentés au Quartier des
spectacles, dont le tiers seront offerts gratuitement à la population. On y
trouve une programmation pour tous les genres et tous les goûts, du folk en
ouverture au samedi hip-hop, avec des surprises tous les soirs sur la scène
principale et, au passage, un hommage à Jean-Pierre Ferland, qui nous a quittés
récemment.
Créées
en 1989 par Alain Simard, Guy Latraverse et Jean-Louis Foulquier,
Les Francos font la promotion de la chanson d'expression française,
favorisent sa diffusion et stimulent la circulation des artistes, qu'ils soient
établis ou talents de la relève, nationaux et internationaux, provenant
de toute la francophonie.
Alors,
bravo aux directeurs de la programmation, Laurent Saulnier pendant 23 ans,
maintenant Maurin Auxéméry qui lui a succédé. Merci.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel.
Et maintenant, pour la prochaine déclaration, je cède la parole à M. le
député de Beauce-Nord.
Féliciter
Mme Charline Bourque, nommée athlète de l'année
au Gala du mérite sportif beauceron
M. Luc
Provençal
M. Provençal :
Merci. Le 11 mai dernier, à l'occasion de la 45e édition du Gala
du mérite sportif beauceron, Charline
Bourque a remporté l'Élitas d'or, c'est-à-dire le titre de l'athlète de
l'année, en Beauce. La judoka de Saint-Alfred, âgée de seulement
16 ans, avait également mis la main sur le trophée de sa discipline plus
tôt dans la soirée.
Charline a
véritablement le vent dans les voiles. Elle qui a reçu le titre de Découverte
féminine de l'année lors du 51e Gala de
l'athlète, en novembre dernier, à Québec, la fin de semaine dernière elle remportait
un deuxième titre national consécutif dans sa catégorie, lors des Championnats
canadiens ouverts. À la fin août, elle représentera le Canada aux Championnats mondiaux cadets qui se tiendront au
Pérou. Pour le futur, elle ne vise rien de moins qu'une participation aux
Jeux olympiques de 2028 à Los Angeles.
Mes
félicitations les plus sincères à toi, Charline! Tu es une battante, pour ne
pas dire une combattante, puisqu'on parle ici de judo. Toute la Beauce
est fière de ton parcours. Merci, M. le Président.
• (9 h 50) •
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Merci beaucoup, M. le député de Beauce-Nord. Et
maintenant, pour la prochaine déclaration, ce sera celle de M. le député de
Chambly.
Rendre
hommage à M. Steeven Chapados
M. Jean-François
Roberge
M. Roberge : Merci, M. le Président.
Aujourd'hui, je tiens à souligner l'importance de l'oeuvre et de la
contribution de M. Steeven Chapados, un Chamblyen
d'exception, qui est ici présent, d'ailleurs, avec nous, dans les tribunes,
avec sa famille et ses amis.
M. Chapados
est un grand vulgarisateur scientifique et un auteur prolifique. Les trois
tomes de Monde : une odyssée au coeur des grandes
conceptions philosophiques et scientifiques en sont la preuve. C'est un
travail colossal.
C'est
également un artiste multidisciplinaire remarquable. D'ailleurs, son
impressionnant dessin technique représentant la lune est maintenant propriété
de l'Agence spatiale canadienne, qui s'en sert lors d'activités pédagogiques.
C'est ce même dessin technique qui a servi à
illustrer son dernier ouvrage, Lune, où le lecteur part à la découverte
de l'histoire fascinante de cet astre.
Il me faut absolument
aussi souligner, évidemment, son engagement auprès des nouvelles générations en
tant qu'enseignant de philosophie au cégep depuis plus d'une quinzaine
d'années.
Merci,
M. Chapados de faire rayonner notre belle langue française et notre
culture par votre art.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, M. le député de Chambly. Et, M. Chapados, bienvenue dans
votre Assemblée nationale.
Nous allons
maintenant poursuivre avec la prochaine déclaration, et je reconnais Mme la
députée de Bertrand.
Souligner
la contribution de la Coalition Conservation Mont-Kaaikop
à la préservation du territoire du mont Kaaikop
Mme France-Élaine
Duranceau
Mme Duranceau : Merci, M. le
Président. Récemment, notre gouvernement a confirmé la mise en réserve du
territoire du mont Kaaikop, véritable joyau de ma circonscription de Bertrand.
Après plus d'une décennie
à porter ce dossier, les membres de la Coalition Conservation Kaaikop et son
très déterminé président, Claude Samson, ont
raison de célébrer. Même Boris l'ours noir, l'emblème animalier représentant
les habitants silencieux, se réjouit
de cette nouvelle. Son habitat, véritable corridor écologique entre la MRC des
Laurentides et la MRC de Matawinie, deviendra une aire protégée,
favorisant notamment la pratique d'activités de plein air à faible empreinte et
la recherche universitaire portant sur la biodiversité.
Que ce soit
sur les berges du lac Legault, au coeur des forêts ancestrales ou au
sommet de la montagne, plusieurs activités se dérouleront cet été.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : C'est
terminé, Mme la députée.
Mme Duranceau : Merci, M. le
Président.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci beaucoup, Mme la
députée de Bertrand. Et, pour la prochaine déclaration, je cède la
parole à Mme la députée de Hull.
Souligner le 30e anniversaire
de l'Association des résidents du Plateau
Mme Suzanne Tremblay
Mme Tremblay : Merci,
M. le Président. Je tiens à souligner le 30e anniversaire de l'Association
des résidents du Plateau. Ce regroupement cultive plus que jamais un sentiment
d'appartenance et un esprit de communauté hors du commun.
En
30 ans, cette association dynamique et bien ancrée dans son quartier a
toujours su créer des activités porteuses et rassembleuses. On n'a qu'à penser
à la grande fête foraine, à la vente de garage, aux mardis musicaux, au grand
ménage du quartier, aux nombreuses activités sportives et jeunesse. Il y
en a pour tous les goûts et tout au long de l'année.
Je dis merci,
merci aux nombreuses personnes qui se sont impliquées au fil des ans et à
celles qui donnent encore de leur
temps. Je pense, entre autres, aux bénévoles, aux membres du conseil
d'administration et aux résidents du Plateau. C'est grâce à vous que
tout le quartier continue de s'épanouir.
Aujourd'hui,
célébrons 30 ans de solidarité et d'engagement communautaires. Bon
30e anniversaire à l'Association des résidents du Plateau! Merci.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci beaucoup, Mme la
députée de Hull. Et maintenant je cède la parole à M. le député de
Gatineau.
Rendre hommage à M. Denis
Joannisse
M. Robert Bussière
M. Bussière : Merci,
M. le Président. C'est un privilège pour moi de prendre parole aujourd'hui afin
de souligner l'engagement exceptionnel de M. Denis Joannisse, ici
présent avec nous, l'un des membres fondateurs importants de La Maison des
collines, une maison de soins palliatifs située en Outaouais, dans la
municipalité de La Pêche.
C'est en 2013
que M. Joannisse s'est joint au conseil d'administration et a débuté son
implication soutenue au projet. Au printemps 2019, l'organisme
célébrait son ouverture officielle.
À La Maison
des collines, lorsque l'on parle de M. Joannisse, on le décrit comme étant
une personne très inspirante, extrêmement dévouée et passionnée.
Le directeur
nous a aussi confié que l'organisme estime que M. Joannisse a fait plus de
10 000 heures de bénévolat et
a participé à l'organisation d'une centaine d'activités de financement leur
permettant d'amasser plus de 1 million de dollars.
M. Joannisse,
je tiens sincèrement à vous remercier pour votre immense implication auprès de
La Maison des collines. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci, M. le député de
Gatineau. Et, M. Joannisse, bienvenue à l'Assemblée nationale du
Québec.
Maintenant,
j'ai été informé que M. le député d'Arthabaska souhaiterait faire une
13e déclaration. Est-ce qu'il y a consentement
pour permettre cette 13e déclaration?Consentement. Alors, je cède
la parole à M. le député d'Arthabaska pour votre déclaration.
Rendre hommage à
M. Trystan Martel
M. Eric Lefebvre
M. Lefebvre : M. le Président,
on parle de timing, mon invité fait son entrée ici, au salon bleu.
Je voudrais saluer un jeune homme qui se veut
inspirant, courageux et impliqué, M. Trystan Martel.
Malgré son handicap, il n'a pas hésité à se
présenter lors de la dernière campagne électorale au sein de la circonscription d'Arthabaska, sous la bannière de
Climat Québec. Ce fut un réel plaisir pour moi de le côtoyer et d'échanger
avec ce dernier sur divers thèmes.
Trystan veut notamment donner une voix
aux personnes ayant des limitations physiques et rêve du jour où il y aura
des gens comme lui siégeant ici, à
l'Assemblée nationale. Ses convictions politiques vont plus loin que
l'environnement et l'éducation et sont au coeur de ses intérêts.
Il est résident de La
Maison Le Coudrier, de Victoriaville, alors que celle-ci permet à des personnes
avec des déficiences motrices sévères de vivre de la façon la plus autonome et
sécuritaire possible au milieu d'une vie normale.
M.
le Président, je désire rendre hommage à un jeune homme déterminé, qui démontre
une grande force de caractère.
Trystan, mon ami, tu
es une source d'inspiration. Bienvenue à l'Assemblée nationale.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci,
M. le député d'Arthabaska. Et, M. Martel, bienvenue à l'Assemblée
nationale du Québec.
Alors, cela met fin à
la rubrique Déclarations de députés.
Et je suspends nos
travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 9 h
57)
(Reprise à 10 h 06)
La Présidente :
Bonjour, tout le monde. Messieurs
dames, distingués invités, bien oui, aujourd'hui c'est l'anniversaire de
notre secrétaire général. Nous tairons son âge.
Mesdames et
messieurs, nous allons nous recueillir quelques instants.
Je vous remercie
beaucoup. Veuillez vous asseoir.
Nous poursuivons les
affaires courantes.
Aujourd'hui, il n'y a
pas de déclarations ministérielles.
Présentation de projets de loi
À la rubrique
Présentation de projets de loi, M. le leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette : Bonjour, Mme la
Présidente. Je vous demande d'appeler l'article a du feuilleton, s'il vous
plaît.
Projet de loi n° 66
La
Présidente : À l'article a du feuilleton, M. le ministre de la
Sécurité publique présente le projet de loi n° 66, Loi visant à renforcer le suivi des personnes
faisant l'objet d'un verdict de non-responsabilité criminelle pour cause de
troubles mentaux ou d'inaptitude à subir leur procès. M. le ministre.
M. François Bonnardel
M. Bonnardel : Mme la Présidente, je
suis très heureux de déposer le projet de loi n° 66
après des mois de travail, la loi qui
s'intitule Loi visant à renforcer le suivi des personnes faisant l'objet d'un
verdict de non-responsabilité criminelle pour cause de troubles mentaux
ou d'inaptitude à subir leur procès.
Ce
projet de loi vise à permettre à un organisme du secteur de la santé et des
services sociaux de communiquer à un corps de police un renseignement qui est
nécessaire à ses interventions auprès de personnes faisant l'objet d'un verdict
de non-responsabilité criminelle pour cause de troubles mentaux ou
d'inaptitude à subir leur procès.
Le
projet de loi vise également à préciser le mandat des Services correctionnels
du ministère de la Sécurité publique à l'égard de telles personnes qui
leur sont confiées.
Merci, Mme la
Présidente.
La
Présidente : Et je reconnais le leader de l'opposition officielle.
M. Derraji : Mme la Présidente, vu
l'importance de cet enjeu, nous croyons que des consultations particulières
sont essentielles. Merci, Mme la Présidente.
Mise aux voix
La
Présidente : Est-ce que l'Assemblée accepte d'être saisie de ce projet
de loi? Adopté.
M. le député de
Matane-Matapédia.
M. Bérubé :
...pouvez-vous appeler l'article c du feuilleton?
Projet de loi n° 792
La
Présidente : À l'article c du feuilleton, M. le député de
Matane-Matapédia présente le projet de loi n° 792,
Loi visant à accroître la présence du drapeau du Québec. M. le député.
M. Pascal Bérubé
M. Bérubé : Ce
projet de loi modifie la Loi sur le drapeau et les emblèmes du Québec pour
préciser la place que doit occuper le drapeau du Québec lorsque
plusieurs drapeaux sont déployés au même endroit.
Le projet de
loi donne la responsabilité au ministre d'organiser dans chaque municipalité
régionale de comté une cérémonie publique célébrant le jour du drapeau
du Québec.
Le projet de
loi modifie également cette loi afin de donner le pouvoir au ministre
d'autoriser toute personne à agir comme inspecteur pour vérifier son
application et celle de ses règlements.
Le projet de
loi modifie en outre le Règlement sur le drapeau du Québec afin que le drapeau
du Québec soit déployé sur chaque
édifice situé au Québec occupé par une institution fédérale, dans chaque lieu
historique et dans chaque parc national situé au Québec ainsi que dans
chaque parc municipal.
Le projet de
loi modifie également ce règlement afin que le drapeau du Québec soit déployé
sur l'édifice où se trouve le local
de circonscription d'un député de l'Assemblée nationale ou d'un député de la
Chambre des communes représentant une circonscription électorale du
Québec.
Enfin, le
projet de loi précise en quelles circonstances un drapeau doit être détruit et
la manière de le faire. Merci, Mme la Présidente.
Mise aux voix
La Présidente : Est-ce que
l'Assemblée accepte d'être saisie de ce projet de loi? Adopté.
M. le député d'Arthabaska.
M. Lefebvre : Merci, Mme la
Présidente. Je vous demande d'appeler l'article d, s'il vous plaît.
Projet de loi n° 796
La Présidente : À l'article d
du feuilleton, M. le député d'Arthabaska présente le projet de loi n° 796, Loi remplaçant le nom de la circonscription
électorale d'Arthabaska par celui d'Arthabaska-L'Érable. M. le député.
M. Eric Lefebvre
M. Lefebvre : Merci, Mme la
Présidente. Ce projet de loi vise à remplacer le nom de la circonscription électorale d'Arthabaska par celui d'Arthabaska-L'Érable
afin que l'appellation soit plus représentative du territoire couvert
par cette circonscription.
Mise aux voix
La Présidente : Est-ce que l'Assemblée
accepte d'être saisie de ce projet de loi? Adopté.
Dépôt de documents
À la rubrique Dépôt de documents, Mme la
ministre de l'Emploi.
• (10 h 10) •
Mme Champagne Jourdain : Mme la
Présidente, permettez-moi de déposer le rapport actuariel du Régime québécois
d'assurance parentale au 31 décembre 2023. Merci.
La Présidente : Ce document est
déposé. M. le ministre du Travail.
M.
Boulet : Mme la Présidente, permettez-moi de déposer le
rapport annuel de gestion 2023 de la Commission de la construction du Québec. Merci.
La Présidente : Ce document est
déposé.
Dépôt de rapports de commissions
À la rubrique
Dépôt de rapports de commissions, M. le président de la Commission des finances publiques et député de Montmorency.
Consultations particulières sur le projet de loi
n° 62
M. Simard : Oui, Mme la Présidente.
Je dépose le rapport de la Commission des finances publiques qui, les 28 et 29 mai 2024, a tenu des auditions
publiques dans le cadre des consultations particulières sur le projet de loi
n° 62, Loi visant principalement à diversifier les stratégies
d'acquisition des organismes publics et à leur offrir davantage d'agilité dans
la réalisation de leurs projets d'infrastructure.
(Applaudissements)
La Présidente : À cette étape-ci,
les élus ont le droit d'applaudir. Donc, ce rapport est déposé.
Il n'y a pas de pétitions.
Il n'y a pas de réponses orales aux pétitions ni
d'interventions portant sur une violation de droit ou de privilège.
Questions et réponses orales
Nous en
sommes maintenant à la période de questions et de réponses orales, et je cède
la parole, en question principale, au chef de l'opposition officielle.
Stratégie du
gouvernement en matière de développement économique
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : Mme
la Présidente, on va parler d'économie encore ce matin. La filière batterie,
normalement, c'est une bonne nouvelle, mais plus on creuse, plus on se
questionne. Northvolt est une compagnie étrangère qui a eu le traitement
royal. Des milliards de dollars pour
Northvolt. De l'électricité, il y en a en masse pour Northvolt. Les
autorisations gouvernementales vitesse grand V.
Tout ça pour quel gain économique pour le
Québec? La question se pose, elle est légitime.
Sûrement pas en recherche et développement.
Cette semaine, j'ai questionné le premier ministre : aucune exigence n'a
été communiquée à Northvolt pour qu'il y ait de la recherche et développement.
Ça, c'est fait, c'est réglé, il n'y aura pas de recherche et développement de
cette industrie-là. Au Parti libéral du Québec, on le condamne.
L'électricité,
il n'y en a pas assez pour nos entreprises, une sur trois manque d'énergie pour
répondre à ses besoins actuels. En mai 2022, Véronique Proulx, P.D.G. de
Manufacturiers et exportateurs du Québec, disait : «Le manque de
prévisibilité quant à l'accès à l'énergie requise et quant au coût de cette
énergie [sont des obstacles réels].»
La CAQ a fait
son choix : tapis rouge à Northvolt, voie d'accotement pour nos
entreprises. Ce qu'il reste pour nos PME, Mme la Présidente : lourdeur,
lourdes hausses de tarifs d'électricité, fiscalité désavantageuse, paperasse,
pénurie de main-d'oeuvre, et j'en passe.
Pourquoi le premier ministre a-t-il abandonné
notre nationalisme économique?
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François Legault
M.
Legault : Oui, Mme la Présidente, d'abord, je veux répéter
ma fierté, avec le ministre de l'Économie, d'avoir réussi à attirer cette
nouvelle filière qui va créer des emplois importants, la filière batterie,
donc, entre autres avec Northvolt, entre
autres avec GM. Puis, Mme la Présidente, je suis content, là, de confirmer que
l'usine de Ford, qui avait été arrêtée quelques semaines, vient de redémarrer.
Donc, à Bécancour, à Saint-Basile-le-Grand, il va y avoir un boom économique.
Mme la Présidente, moi, j'invite le chef de
l'opposition officielle à consulter les anciens ministres de l'Économie ou de
l'Industrie et Commerce du Parti libéral pour qu'ils lui expliquent qu'il y a
une différence entre une entreprise industrielle, qu'elle soit étrangère ou
québécoise, et une entreprise commerciale comme un commerce de détail. Les emplois, les salaires payés dans le
secteur industriel sont en moyenne 35 % plus élevés que la moyenne du
Québec. Donc, tous les gouvernements
ont toujours offert un tarif préférentiel pour l'électricité aux entreprises
industrielles parce qu'il rentre plus d'argent au ministère des
Finances, et donc, au net, le Québec est gagnant.
Donc,
j'invite, là, on arrive bientôt à la fin de semaine, que le chef de
l'opposition officielle appelle quelques anciens ministres de l'Économie
libéraux pour se faire expliquer la situation.
La Présidente : Première
complémentaire.
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : Le seul boom que nos
PME, nos entreprises constatent, c'est le boom dans leur facture d'électricité.
L'an passé, la hausse des tarifs d'hydroélectricité, c'était pour nos PME, ça a
été 6,4 %. Cette année, 12 mois
après, la facture, le boom, ils l'ont eu dans leur facture, 5,1 %. Donc,
dans les 12 derniers mois, ça a augmenté de 11,5 % environ. Quatre entreprises sur 10
estiment que ça affecte leur compétitivité.
Il est là, son boom, Mme la Présidente.
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François Legault
M.
Legault : Bien, Mme la Présidente, il y a eu des projets qui
ont été faits, aux dernières... au cours des dernières années. Entre autres,
pensons à La Romaine, qui a été lancée par Jean Charest, ex-premier ministre
libéral. On sait tous que le coût de
La Romaine, c'est à peu près 0,10 $ le kilowattheure, alors que l'ancien
coût était de 0,03 $. Donc, c'est normal qu'Hydro-Québec
ajuste ses tarifs en fonction de l'augmentation des coûts. Mais, malgré ça, Mme
la Présidente, le Québec est un des endroits
au monde où les tarifs d'électricité sont les plus bas. Puis ce qu'on fait, en
plus, Mme la Présidente...
La
Présidente : En terminant.
M. Legault : ...c'est
de protéger les individus. Maximum 3 %.
La Présidente :
Deuxième complémentaire.
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : Content que le premier
ministre reconnaisse l'héritage d'un grand bâtisseur, Jean Charest, avec La Romaine. Il ne sera pas capable de dire ça, lui,
quand il quittera la politique. Aucune vision énergétique, Mme la Présidente.
Et je cite le Pr Laurin, professeur en économie de l'UQTR : «Avons-nous
prévu...» Il pose de bonnes questions : «Avons-nous prévu des blocs
d'électricité pour assurer le développement de nos PME sur 10 ans? Quelle
est la grille d'analyse pour donner des blocs d'électricité? [...]La priorité
[devrait être nos entrepreneurs] d'ici.»
Encore une fois,
pourquoi n'a-t-il pas de vision pour nos PME?
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Oui. Bien, Mme la Présidente, on parle de l'ancien
premier ministre Jean Charest, j'aimerais parler deux secondes de l'ancien
premier ministre Philippe Couillard. Quand il était assis à ma place, je me
souviens, en réponse à mes questions,
il disait : Les barrages, c'est dépassé, c'est l'ancien temps, les
barrages, on n'est plus là aujourd'hui, avec les barrages.
Mme la Présidente, on
travaille actuellement sur certains projets au Québec, certains projets à
Terre-Neuve. Et, Mme la Présidente, les entreprises étrangères qui viennent
créer des emplois payants sont les bienvenues au Québec.
La
Présidente : Troisième complémentaire.
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : Il parle encore, Mme la Présidente... Il peut bien
parler qu'il est d'accord avec les barrages, mais il est dans sa sixième année, puis c'est zéro puis
une barre. Pas de vision, pas de barrage. Ça fait qu'il peut bien en parler,
il peut bien dire qu'il est pour, mais ils ne vont pas pousser de terre tout
seuls.
Une
fois qu'on a dit ça, il se compare souvent à l'Ontario, Frédéric Laurin,
toujours, professeur d'économie, UQTR, disait : L'Ontario... «Ce n'est pas
parce qu'il y a une usine de batteries que la productivité de nos PME va
augmenter demain matin. C'est comme si nous masquions la réalité...»
Est-ce
que c'est ça, la vision économique de la CAQ? Un show de boucane?
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Oui.
Mme la Présidente, une entreprise comme Northvolt, entreprise suédoise à
l'avant-garde en matière d'environnement, a
choisi de venir au Québec plutôt qu'en Ontario. Pourquoi? Parce que les usines
de batteries, en Ontario, sont propulsées avec du gaz ou du nucléaire, alors
qu'au Québec elles sont propulsées avec de l'énergie qui est verte. C'est pour ça qu'on attire des entreprises
au Québec, pour créer des emplois très payants pour nos jeunes, pour les
prochaines générations.
Des voix : ...
La Présidente :
Je vous entends. En question
principale, je reconnais maintenant le député de Pontiac. La parole est à vous.
Fin du recours aux agences de placement privées
dans le réseau de la santé
M. André Fortin
M. Fortin : Mme
la Présidente, c'est systématique, avec le ministre de la Santé, il présente
une idée, des fois bonne, des fois moins, il ne fait pas les suivis nécessaires,
et, quand ça éclate dans les journaux, bien là il arrive avec des demi-mesures
de dernière minute, pas du tout attachées, puis, pendant ce temps-là, c'est les
patients qui font les frais. C'est vrai en Abitibi, c'est vrai en
Outaouais, c'est vrai pour le GAP, mais c'est surtout vrai, Mme la Présidente,
sur la Côte-Nord.
Il
a mis une date butoir aux agences. Très bien. Mais il n'a pas mesuré l'impact
sur la région. Et, quand la catastrophe a été évoquée publiquement, bien là il
a annoncé des équipes volantes, pas prêtes, pas formées, parce que le ministre a attendu que ça sorte dans le journal.
Mais, pour le patient, là, il était déjà trop tard. Des enfants de la Côte-Nord
sont envoyés à Québec. Il y a des bébés de
la Côte-Nord, des nouveau-nés, qui ont été séparés de leurs mères. Puis, le
bout du bout, des aînés se font
barouetter d'un bout à l'autre de la région, se font menacer d'injonction,
d'expulsion de l'hôpital. Tout ça parce que le ministre n'a pas mesuré
l'impact de ses propres mesures.
Alors, on comprend que, quand la CAQ dit que le
patient est au centre des priorités, c'est un slogan vide.
• (10 h 20) •
La Présidente : La réponse du
ministre de la Santé.
M. Christian Dubé
M.
Dubé : O.K. Je vais peut-être avoir besoin d'un petit caramel,
mais je vais y aller doucement. On va diviser ça en trois.
Premièrement,
qu'on ait mal planifié, je voudrais dire deux choses. On a fait des mesures
pour se séparer des agences privées, mesures sur trois ans. Deuxièmement, on a
fait des tarifs maximums, qui avait été prévu depuis longtemps. L'impact
des tarifs maximums, c'est ça qui arrive depuis l'annonce, le 19 mai.
Première chose.
On était prêts, on avait une solution
alternative qui nous venait des conventions collectives. Les conventions collectives
ne nous permettaient pas, jusqu'à il y a quelques jours, de profiter des
conventions collectives qui ont été signées
par la CSN et par la FTQ. Maintenant qu'elles sont acceptées, nous allons
annoncer, aujourd'hui, que, les équipes volantes, les postes vont être affichés. On est capables d'envoyer les
personnes en Outaouais, sur la Côte-Nord et en Abitibi.
Alors, pour quelque chose qui n'était pas
planifié, Mme la Présidente, là... C'est des choses qui prennent du temps. Il faut faire les projets de loi, il faut
faire les règlements, il faut tout faire. Moi, ce que je dirais, contrairement
aux libéraux, on fait les choses dans l'ordre...
La Présidente : En terminant.
M. Dubé : ...puis on va réussir.
La Présidente : Première complémentaire.
M. André Fortin
M.
Fortin : S'il n'y avait pas la convention collective,
pourquoi il a... pourquoi il a indiqué la date butoir? C'est ça qui a tout
chaviré.
Ce
matin, là, il nous disait que la situation était inacceptable. Des aînés
évincés de l'hôpital, le ministre dit : C'est
inacceptable. Un bébé transféré à Québec, c'est une situation qui est
inacceptable. Une plaie de lit fatale à l'urgence, à tel point qu'on invoque
l'aide médicale à mourir, c'est inacceptable pour le ministre. Une femme
accouche devant l'hôpital, il nous dit que c'est inacceptable. Il a
passé la session à nous dire : C'est inacceptable. C'est peut-être son
bilan qui est inacceptable.
La Présidente : La réponse du
ministre.
M. Christian Dubé
M.
Dubé : ...j'en ai beaucoup, Mme la Présidente. Sur la
question... Mme la Présidente, sur la question des éléments qui se passent,
dans la façon dont je dis souvent : C'est inacceptable, une des choses
qu'on a faites avec Santé Québec, puis je vois le travail que Mme Biron est en train de mettre en place, le
grand défi, je le dis depuis le début, c'est la coordination de nos P.D.G.,
c'est la coordination de nos équipes pour s'assurer que les meilleures
pratiques soient faites partout.
Pourquoi ce
genre d'événement là, pour lequel je suis obligé de réagir ce matin, à
5 heures du matin, quand on apprend quelque chose comme ça qui est impossible? C'est parce qu'il n'y a pas
de coordination dans le réseau, Mme la Présidente.
La Présidente : En terminant.
M. Dubé : Alors, on est en train de
le mettre en place, et c'est ça qui va arriver.
Des voix : ...
La Présidente : S'il vous plaît! Un
peu de silence. Deuxième complémentaire.
M. André Fortin
M.
Fortin : Je vous le dis, là, c'est systématiquement la même
affaire, avec le ministre de la Santé. Il met fin aux agences? Très bien. Mais
il met une date butoir, puis il ne se prépare pas, puis c'est les patients de
la Côte-Nord qui, aujourd'hui,
en font les frais. Il veut négocier les tarifs du GAP? Très bien. Mais il
impose une date butoir, il attend à la toute dernière minute pour
négocier, puis aujourd'hui c'est les patients qui sont incapables d'avoir un rendez-vous.
Le
réseau de la santé, là, ce n'est pas une chaîne de production, c'est du monde
qui ont besoin de soins puis qui ont besoin d'un ministre qui comprend
que, quand il gère tout croche, c'est eux autres qui en paient le prix.
La Présidente :
La réponse du ministre.
M. Christian Dubé
M. Dubé : Mme
la Présidente, là, les agences privées, là, ça a explosé sur le règne... sur le
règne...
Des voix :
...
M.
Dubé : ...sur le règne
libéral. Mme la Présidente, c'est un principe de gestion qui a été reconnu par
les libéraux pour être capables de baisser les coûts sans...
Des voix : ...
M. Dubé : Mme
la Présidente, est-ce que je peux terminer, s'il vous plaît? Oui? Bon.
Alors, écoutez, de
venir me faire reprocher qu'il n'y a pas une approche humaine en santé, là, je
pense que les Québécois réalisent aujourd'hui tous les dommages qui ont été
faits par les précédents gouvernements.
Alors,
Mme la Présidente, je suis vraiment proche du terrain, j'écoute les gens,
j'écoute tout le monde, et on est en train de faire une transformation
importante du réseau de la santé...
La
Présidente : En terminant.
M. Dubé : ...malgré
la résistance du Parti libéral.
La Présidente :
En question principale, je
reconnais maintenant la députée de La Pinière. Vous êtes la seule à avoir
la parole, madame, on vous écoute.
Accès aux soins palliatifs dans les maisons des aînés
Mme Linda Caron
Mme Caron : Merci, Mme la Présidente. Alors, parlons de
transformation. Le Quotidien rapportait la fin atroce de
M. Bertrand Genest, aux prises avec une maladie dégénérative et qui a vécu
d'intenses souffrances durant une agonie de 48 heures à la Maison des aînés de Chicoutimi. Attente prolongée,
douleurs évidentes ignorées, non-respect des directives du médecin. Ce sont les mots de sa fille Guylaine.
«Ce qu'on a vécu, je ne le souhaite à personne. J'ai trouvé ça atroce, atroce,
atroce. Pour lui, et pour nous.»
Un
protocole de fin de vie bien planifié était pourtant en place pour
M. Genest, mais la famille a dû se battre et se battre pour le
faire appliquer correctement, pendant que M. Genest, lui, souffrait
terriblement.
Que compte faire la
ministre pour redresser cette situation intolérable, inacceptable et intenable?
La
Présidente : La réponse de la ministre responsable des Aînés.
Mme Sonia Bélanger
Mme Bélanger : Oui. Mme la Présidente,
c'est une situation extrêmement difficile qui est décrite là par ma collègue
députée de La Pinière, et je veux souhaiter mes sincères sympathies à la
famille de M. Genest. Ces situations-là de soins de fin de vie, ce n'est pas ce que l'on souhaite, au Québec,
bien entendu. Puis nous avons, au Québec, un programme de soins palliatifs avec des dizaines de mesures,
et on est en train de rehausser tout le volet des soins palliatifs, au
Québec, que ce soit, naturellement, en maison des aînés, en CHSLD, dans les maisons de soins palliatifs, dans les
hôpitaux et les soins palliatifs à domicile, Mme la Présidente.
Alors, dans cette
situation-là précise, j'ai demandé qu'on puisse me donner un état de situation
et je fais un suivi étroit avec les gestionnaires concernés. Je le dis, c'est
inadmissible. Pour moi, les soins de fin de vie doivent être faits dans une approche humaine qui vise à
soulager les douleurs physiques, psychologiques, s'assurer que les choses se
passent bien dans cette étape ultime de la
vie. Et je suis au rendez-vous, Mme la Présidente. C'est inadmissible. Nous
voulons continuer d'améliorer la situation des soins palliatifs au
Québec, et c'est ce qu'on fait, Mme la Présidente.
La
Présidente : Première complémentaire.
Mme Linda Caron
Mme
Caron : Mme la Présidente, main-d'oeuvre insuffisante,
quarts de travail de 16 heures, surfaces de travail irréalistes à couvrir, formation inadéquate et, en
plus, la fin de la main-d'oeuvre indépendante, c'est le lot des travailleurs
dans les maisons des
aînés. Faut-il s'étonner du fort roulement de personnel, qui vient complexifier
la tâche? Et l'organisation des soins en maison des aînés, là, ça ne
marche pas. M. Genest, il devait l'avoir, sa sédation, puis il ne l'a pas
eue.
Après avoir vendu le rêve des MDA, est-ce que la
ministre peut expliquer le fiasco...
La Présidente : La réponse de la
ministre.
Mme Sonia Bélanger
Mme
Bélanger : ...très contente d'avoir cette question, justement,
sur les maisons des aînés au Québec. Actuellement,
Mme la Présidente, il y a plus de 29 maisons des aînés qui sont inaugurées
au Québec, et cela dans un contexte de pénurie de ressources et de
main-d'oeuvre, avec toutes les difficultés que vous savez que nous avons et que
mon collègue travaille, entre autres, en lien avec les agences.
Mais il faut se réjouir, Mme la Présidente, puis
je pense qu'il faut être positifs, c'est 29 maisons des aînés, au Québec, qui sont inaugurées. J'aurai l'occasion
d'en inaugurer une 30e dans quelques jours. On va de l'avant, on va livrer
les maisons des aînés. On est en train de transformer le modèle d'hébergement,
au Québec, avec des lieux physiques qui sont
extraordinaires, mais avec, surtout, et là je rejoins ma collègue, des employés
qui ont fait le choix d'aller travailler en maison des aînés, Mme la
Présidente.
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
Mme Linda Caron
Mme
Caron : Mme la Présidente, la CAQ avait promis un
environnement exceptionnel pour les aînés, des soins remarquables et même une
personne par usager. La réalité, c'est que les résidents sont laissés seuls, à
eux-mêmes la nuit. C'est une seule
infirmière pour quatre unités de 12 patients, c'est un seul préposé pour
deux maisonnées pendant les nuits d'agonie de M. Genest.
La CAQ a fait
rêver les Québécois avec les maisons des aînés, mais c'est l'enfer que viennent
d'y vivre M. Genest et ses proches.
La Présidente : La réponse de la
ministre.
Mme Sonia Bélanger
Mme Bélanger : Oui, Mme la
Présidente, je pense que ma collègue de La Pinière est en train de faire vivre
un cauchemar aux Québécois. Je m'excuse, mais les maisons des aînés...
Des voix : ...
La
Présidente : M. le leader de l'opposition officielle, je vous
écoute, brièvement, rappel au règlement, Lequel?
M. Derraji : Bien, elle prête des
intentions à la collègue. La collègue rapporte des faits, elle fait son
travail.
La
Présidente : Voilà, nous allons poursuivre dans le respect. M.
le leader du gouvernement, brièvement. Quel est votre rappel au
règlement?
M. Jolin-Barrette : Bien, c'était en
réplique, Mme la Présidente...
Des voix : ...
La Présidente : Nous allons
poursuivre en tout...
Des voix : ...
La
Présidente : M. le leader de l'opposition officielle, je vous
vois. Ce n'est pas très gentil, ça. Nous allons poursuivre avec la
réponse. Je vous prie, demeurons respectueux.
Mme Bélanger : Oui, Mme la
Présidente, je vais rester positive. Oui, il faut rêver, il faut rêver pour
avoir les meilleurs soins et services aux aînés au Québec, ce que le Parti
libéral n'a pas fait. Pendant qu'ils étaient là, ils ont ouvert 200 places d'hébergement dans un
mandat de quatre ans, Mme la Présidente. On va de l'avant, on va de l'avant
avec les maisons des aînés. Les
employés font un travail extraordinaire. Il y a des gestionnaires qui sont
engagés. Les proches aidants sont contents.
Je comprends
que vous sortez des faits. C'est possible que, dans tous les services qu'on
donne, il puisse y avoir des situations...
Je le déplore. On les corrige au fur et à mesure. C'est un modèle, on y croit,
puis on va transformer l'hébergement pour le mieux au Québec, Mme la
Présidente.
La Présidente : En
question...
Des voix : ...
La Présidente : En question
principale, je reconnais maintenant le chef du deuxième groupe d'opposition.
Construction
de nouvelles unités de logement
M. Gabriel Nadeau-Dubois
M.
Nadeau-Dubois : Merci, Mme la Présidente. Face à la crise de
l'habitation, les Québécoises et les Québécois ont besoin de bonnes
nouvelles. Trois ans de congé d'éviction tant qu'on sera en pénurie de
logements, c'est une bonne nouvelle.
D'ailleurs, j'espère qu'on va être capables d'adopter ça avant la fin de la
session parlementaire. Mais maintenant il faut qu'on s'attaque à la pénurie de
logements.
La SCHL nous
le dit, il va manquer, tenez-vous bien, 860 000 logements d'ici 2030.
Ça, ça implique 150 000 nouveaux logements par année.
Pendant ce
temps-là, combien de logements construit le programme PHAQ de la CAQ? Le
gouvernement aime beaucoup ça, les tableaux de bord, donc, ce matin, je suis
allé voir le tableau de bord en logement. La réponse, c'est zéro, zéro logement construit par le programme de la CAQ en
deux ans, zéro. Le premier ministre dit souvent qu'il est impatient, hein,
il veut des résultats vite. Zéro logement
construit par le PHAQ en deux ans, je ne peux pas croire, je ne peux pas croire
que le premier ministre, il est satisfait de ça.
Alors, j'ai
une question très simple pour lui ce matin : Qu'est-ce qu'il va faire de
plus pour que, cette année, il se construise plus de logements au Québec
que l'an dernier?
• (10 h 30) •
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Oui, Mme la Présidente,
la ministre de l'Habitation a mis en place une série de mesures, a donné aussi des pouvoirs aux municipalités, incluant à la
ville de Montréal, pour qu'on accélère le début de la construction. Puis effectivement
c'est encore trop long dans plusieurs villes, plusieurs municipalités du
Québec. Le ministre des Finances a investi 6,3 milliards, c'est quand même
beaucoup, beaucoup d'argent, pour construire des logements.
Mme la Présidente, je sais que le chef de Québec
solidaire n'aimera pas ma réponse. Actuellement, on a 560 000 immigrants temporaires qui utilisent l'équivalent de
200 000 logements, 200 000 logements. Il y a eu une explosion
au cours des dernières années, on n'est pas
capables de suivre le rythme, puis le chef de Québec solidaire n'est pas
capable de dire clairement qu'il faut réduire de façon substantielle le
nombre d'immigrants temporaires.
La Présidente : Première
complémentaire.
M. Gabriel Nadeau-Dubois
M.
Nadeau-Dubois : Le premier ministre a utilisé la réponse à ma
question pour attaquer les villes. Je comprends qu'il vient de perdre un député
au profit de Pierre Poilievre, mais il n'est pas obligé de reprendre ses lignes
de com. Je lui ai posé une question
simple. Il y aurait beau avoir zéro immigrant l'an prochain, il ne se
construirait pas plus de logements au Québec. Zéro. Zéro logement
construit en deux ans.
Qu'est-ce que le premier ministre va faire de
plus pour qu'il se construise plus de logements?
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Bien, Mme la
Présidente, ce que vient de dire le chef de Québec solidaire, c'est inexact. Il
y a eu plusieurs milliers de logements qui
se sont construits, pas avec le programme PHAQ, qui est un nouveau programme,
mais en vertu de d'autres programmes.
Mme la Présidente, actuellement, on estime, au
Québec, qu'il manque à peu près 100 000 logements, et on a 560 000 immigrants temporaires qui
utilisent 200 000 logements. Est-ce que le chef de Québec solidaire
peut enfin se lever puis dire, entre
autres, à Justin Trudeau : C'est urgent de réduire substantiellement le
nombre d'immigrants temporaires au Québec?
La Présidente : En terminant.
M. Legault : On n'y arrive plus,
dans le logement.
Des voix : ...
La Présidente : Attention,
j'ai entendu des bravos, je vais dire des noms. Ce n'est pas sûr, sûr, mais...
Deuxième complémentaire. On vous écoute, monsieur.
M. Gabriel Nadeau-Dubois
M.
Nadeau-Dubois : Le premier ministre, tout le monde a remarqué, est
incapable de nommer une chose, une, qu'il va
faire de plus pour qu'il se construise plus de logements au Québec cette année
que l'an dernier. Il est bon pour pointer du doigt l'immigration. Il est
pas mal moins bon pour construire des logements.
La Présidente :
M. le leader du gouvernement, quel est votre rappel au règlement?
M.
Jolin-Barrette : On prête des intentions, Mme la Présidente. Le chef
du deuxième groupe d'opposition...
La
Présidente : M. le leader, je vous remercie. Je vais... Je vais...
Des voix : ...
La
Présidente : Nous allons poursuivre. Vous aviez complété votre
question? Il restait cinq secondes, mais je comprends que vous avez
complété. La réponse du premier ministre.
M. François Legault
M. Legault :
Mme la Présidente, 23 000 logements, c'est ça, notre bilan.
6,3 milliards. On fait de la formation des travailleurs de la construction
parce qu'il en manque. Mais, le chef de Québec solidaire, qu'est-ce qu'il dit
pendant ce temps-là? Que, quand on dit qu'il
y a trop d'immigrants temporaires, c'est de l'intolérance. Bien, moi, je pense,
c'est lui qui devrait faire un petit examen.
La Présidente :
En question principale, je
reconnais maintenant le député de Saint-Henri—Sainte-Anne. La parole est à vous.
Francisation
des immigrants
M. Guillaume
Cliche-Rivard
M. Cliche-Rivard :
Mme la Présidente, bonne nouvelle, le Commissaire à la langue française
nous confirmait hier qu'il y a un engouement
sans précédent pour la francisation chez les personnes immigrantes. Les gens
qui ont choisi le Québec lèvent la main par milliers pour apprendre le
français.
Mais là où le bât
blesse, c'est que, malgré leur volonté d'apprendre notre langue, les services,
eux, ne sont pas au rendez-vous. En effet, un an après la création de
Francisation Québec, la moitié des dossiers n'ont toujours pas été traités et près de 50 000 personnes
attendent toujours de suivre leur premier cours. La CAQ dit faire de la
francisation une priorité, mais, dans
les faits, le commissaire le dit, le nombre total d'heures offertes, en 2023‑2024,
correspond à 2 %, 2 % de ce qu'il aurait été nécessaire de
faire.
La
ministre pense-t-elle que c'est réellement avec de tels moyens qu'on va assurer
la pérennité du français au Québec?
La
Présidente : La réponse de la ministre de l'Immigration, de la
Francisation et de l'Intégration.
Mme Christine Fréchette
Mme Fréchette: Oui, Mme la Présidente.
Alors, je remercie le commissaire pour le rapport qui a été déposé hier.
Nos équipes et moi-même en prenons connaissance, on va en faire l'analyse.
Mais
j'aimerais rappeler que, depuis le lancement de Francisation Québec, jamais le
nombre de personnes francisées, au Québec, n'a été aussi haut. Au cours de la
dernière année, on a francisé plus de 70 000 personnes. C'est un
record, et un record qu'on va battre à nouveau cette année, parce qu'on va
améliorer l'organisation des services en matière de francisation.
Mais
nous avons été le gouvernement qui a pris action par rapport à la francisation.
Les libéraux l'avaient promis, ne l'ont pas fait. Le PQ l'avait promis, ne l'a
pas fait. Nous, on l'avait promis, on l'a fait, on a agi, on a pris action.
Maintenant, c'est l'équivalent d'une très
grande université en francisation qu'on a mis sur pied, avec les
70 000 personnes qui ont
pris les cours. On a déployé le service d'une très grande manière, de... types
de formule, des formules à temps plein, à temps partiel, en virtuel, en
présentiel, dans les entreprises et également en amont. L'amont...
l'apprentissage en amont est d'ailleurs une des formules...
La
Présidente : En terminant.
Mme Fréchette :
...sur lesquelles on va travailler encore davantage au cours des prochains
mois.
La Présidente : Première
complémentaire.
M. Guillaume
Cliche-Rivard
M. Cliche-Rivard :
Mme la Présidente, malgré ce qu'a dit le premier ministre, c'est la CAQ qui
a augmenté substantiellement l'immigration temporaire au Québec. Les étudiants,
c'est le contrôle du Québec. Le PTET, c'est le contrôle du Québec. Dans le PMI, c'est eux qui décident de ne pas agir.
Alors, la responsabilité, elle est sur eux. La CAQ n'a pas su mettre les
ressources pour répondre aux besoins. C'est son échec, elle en est l'unique
responsable.
La
Présidente : ...
Mme Christine Fréchette
Mme Fréchette :
...notre gouvernement qui a été le premier à donner accès à la francisation
aux temporaires, aux immigrants temporaires. Est-ce que j'entends du collègue
qu'il aurait préféré qu'on n'aille pas de l'avant avec la francisation des
temporaires? Bien sûr que non.
Alors,
moi, je pense que c'est tout simplement le fait qu'il y a eu un très grand
nombre d'immigrants temporaires qui sont arrivés au Québec, particulièrement
depuis la pandémie, en période postpandémie. Alors, c'est sûr que la
demande en matière de francisation a été très grande. Et c'est à cette
demande-là que l'on travaille. On n'a pas été en mesure de remplir 100 % des besoins, mais on s'y
affaire. On est en processus de recrutement en continu de professeurs de
français. On a eu notre ministre des Finances qui a injecté des fonds...
La
Présidente : En terminant.
Mme Fréchette : ...très importants,
également, pour la prochaine année, les cinq prochaines années, en
francisation.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M. Guillaume
Cliche-Rivard
M. Cliche-Rivard :
Mme la Présidente, la ministre exigera dorénavant que les travailleurs
étrangers aient un certain niveau de français pour renouveler leurs permis.
C'est très bien, nous avions appuyé cette mesure, tant et aussi longtemps que le MIFI respecte sa part de
l'entente et offre des cours de francisation à ceux et celles qui le demandent.
Mais on apprend aujourd'hui que ce n'est pas le cas. Il y a seulement
2 % sur les 100 % des demandes qui sont répondues.
Mme la Présidente, à
la CAQ, c'est devenu une habitude, on fait payer les autres pour sa propre
incompétence.
La Présidente :
Attention avec le choix des mots
ici. Il y a un lexique, je vous le rappelle. La réponse de la ministre.
Mme Christine Fréchette
Mme Fréchette : J'aimerais rappeler
également que nous avons agi en faveur du français chez les temporaires en
exigeant et en présentant, en novembre dernier, des exigences auprès des
travailleurs immigrants temporaires, qui devront connaître le français après trois ans de présence au Québec. Donc, on
agit sur plusieurs fronts. Mais je pense qu'on peut très fiers de ce que l'on a
développé comme organisation. Francisation Québec, ça faisait des années que
c'était promis, au Québec, c'était un
véritable fiasco sous le gouvernement libéral, c'est la Vérificatrice générale
elle-même qui l'avait dit. On a
corrigé ce brouillon et on en a fait une organisation qui maintenant a francisé
comme jamais auparavant, 70 000 personnes, et on continue
d'être à l'oeuvre pour augmenter ce nombre-là. Et par ailleurs...
La
Présidente : En terminant.
Mme Fréchette :
...on travaille également à réduire le nombre de travailleurs temporaires
au Québec, et de demandeurs d'asile. Ce sera essentiel...
La
Présidente : En question principale, je reconnais maintenant la
députée de Bourassa-Sauvé.
Francisation
des immigrants
Mme Madwa-Nika Cadet
Mme Cadet : Mme la Présidente,
parlant de brouillon, bien, j'ai envie de parler du bilan du gouvernement
caquiste en matière, donc, de Francisation Québec.
Le
Commissaire à la langue française a déposé son rapport hier, et ce qu'on voit,
c'est que Francisation Québec ne répond
pas à la demande en matière de francisation. C'est une personne sur deux qui
attend toujours un signe de vie de la part de l'organisme, c'est près de
49 000 personnes.
• (10 h 40) •
Là, je le
sais, que le gouvernement, il va me dire que c'est la faute de la hausse des
immigrants temporaires, mais je rappellerais que, pour le Programme des
travailleurs étrangers temporaires, bien, c'est la ministre qui délivre les
certificats d'acceptation,
au Québec, c'est le ministère de l'Immigration qui le fait, et c'est le même
ministère qui s'occupe de Francisation Québec.
La hausse de la demande ne provient pas non plus
des demandeurs d'asile, ils représentent 5,6 % des élèves. Les personnes
inscrites, pour leur part, aux cours à temps partiel, bien, ils ont dû attendre
en moyenne quatre mois entre le moment où
leur demande a été jugée complétée et le moment où ils ont reçu une
confirmation d'inscription à un cours. Pour certains, c'est cinq à six
mois.
Francisation Québec, est-ce que vous convenez
avec nous que c'est un échec?
La Présidente : La réponse de la
ministre de l'Immigration, de la Francisation et de l'Intégration.
Mme Christine Fréchette
Mme Fréchette : Le seul échec en
matière de francisation, c'est celui du Parti libéral, qui n'avait pas créé Francisation Québec malgré qu'il s'était engagé à
le faire. Je pense que c'est important de le reconnaître. Sous les libéraux,
on ne connaissait même pas les temps d'attente pour accéder à la francisation.
C'était impossible à savoir parce que le système de francisation était
complètement éclaté. C'était un fiasco.
Alors, nous,
on a remis en place les choses. Maintenant, on peut suivre l'évolution des gens
qui prennent des cours de
francisation parce que c'est centralisé. Alors, on peut suivre, justement,
l'évolution, l'amélioration de nos processus, et on y travaille au
quotidien pour faire en sorte que la situation s'améliore.
Et on a mis
en place, donc, une organisation qui était essentielle. Je rappelle d'ailleurs
que le Parti libéral avait voté contre la création de Francisation Québec.
Donc, c'est assez culotté, ce matin, de nous arriver en disant qu'on n'a pas
une organisation qui fonctionne
parfaitement, alors qu'eux-mêmes n'étaient pas d'accord avec la création de
cette organisation-là et qu'ils
préféraient le fiasco plutôt que la création d'une organisation qui répond à
des besoins importants. Et, sous les libéraux, les travailleurs
temporaires n'étaient pas francisés non plus.
Une voix : ...
La
Présidente : M. le chef, est-ce que c'est vous qui avez la
parole? M. le chef, s'il vous plaît, je vous entends trop. On a écouté
la question, j'aurais apprécié qu'on puisse entendre aussi bien la réponse.
Maintenant, c'est la première complémentaire, on va l'écouter, puis on écoutera
la réponse après.
Mme Madwa-Nika Cadet
Mme
Cadet : Manque de prévision des effectifs, goulots
d'étranglement qui apparaissent dans le processus de formation des
groupes, gestion de l'allocation de participation confrontée à des difficultés,
un formulaire d'inscription pour des gens
qui apprennent le français, bien, en français uniquement. Bref, on comprend
rapidement que le principal enjeu, là, de l'échec de Francisation
Québec, bien, c'est l'organisation caquiste, c'est le manque de planification.
La croissance
importante de la population temporaire qui ne maîtrise pas le français, bien,
ce n'était pas imprévisible, c'est le commissaire qui le dit.
La Présidente : La réponse de la
ministre.
Mme Christine Fréchette
Mme Fréchette : Oui. Alors, Mme la
Présidente, bien, j'aimerais rappeler qu'on a bonifié les allocations qui étaient offertes sous le gouvernement libéral pour
les personnes qui prennent des cours de francisation. On a mis en place des
allocations également pour les personnes temporaires, travailleurs temporaires,
immigrants temporaires qui prennent des
cours de francisation. On a injecté 320 millions de plus avec le dernier
budget pour les cinq prochaines années. Alors, vous voyez bien qu'on met
des efforts considérables, ce qui est un changement important en soi par
rapport à ce qui prévalait avant.
Donc, on est
en voie d'améliorer la situation puisqu'on est en processus d'embauche continu.
On veut répondre à l'ensemble de cette demande qui s'exprime en regard
de Francisation Québec...
La Présidente : En terminant.
Mme Fréchette : ...et on agit
également sur d'autres fronts. Merci.
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
Mme Madwa-Nika Cadet
Mme
Cadet : Mme la Présidente, les irritants de francisation
au Québec sont si flagrants que le nombre de plaintes, bien, il a augmenté,
depuis le déploiement de Francisation Québec, au niveau de la qualité du
traitement des dossiers, des... du délai de traitement puis de la
qualité du traitement des demandes d'allocation. D'ailleurs, ces délais peuvent
excéder six mois,
alors que tous les services publics doivent être rendus en français
exclusivement, à toute personne qui est domiciliée en français, bien, à
l'intérieur des six mois.
Mme la
Présidente, ce qu'on voit, c'est une grande incohérence, puis un échec
caquiste, puis qu'effectivement, bien, c'est une autre preuve que la CAQ
parle fort, mais qu'il n'y en a pas, de résultats.
La Présidente : La réponse de
la ministre.
Mme Christine Fréchette
Mme
Fréchette : Parlant de résultats, on a francisé plus de 70 000 personnes
au cours de la dernière année, et ça, ça n'inclut pas, en fait, la première
année complète de Francisation Québec. On aura les chiffres pour la première
année complète à la fin juin. Donc, on va voir à quel point on aura établi des
records par rapport à ce qui prévalait avec les libéraux où, lorsqu'on
atteignait 25 000 personnes francisées, franchement, c'était le score
d'une belle année.
Donc,
aujourd'hui, on est à 70 000. On travaille avec 140 partenaires
partout au Québec. Ça fait en sorte de
développer un véritable écosystème d'accompagnement des gens qui prennent des
mesures de... des cours de francisation.
La Présidente : En terminant.
Mme
Fréchette : Donc, c'est une structure très vaste. Et on est
contents du fait d'avoir francisé 70 000 personnes.
La Présidente : En question
principale, je reconnais maintenant le député de Maurice-Richard.
Projets de
transformation numérique de l'État
M. Haroun Bouazzi
M. Bouazzi : Avec un
déficit récurrent de plusieurs milliards, le ministre des Finances a la quadrature
du cercle à résoudre pour éviter une future austérité. Malheureusement, le
miracle ne viendra pas de la transformation numérique, Mme la Présidente. Le
bilan est dramatique. Pratiquement tout est hors délai et/ou hors budget. L'identité
numérique, dans le rouge. SAAQclic, dans le
rouge. Le niveau guichet des CPE, dans le rouge. Les fax, dans la santé, bien,
préparez-vous à vivre avec encore longtemps. Et aujourd'hui on a appris que,
pour la transformation infonuagique, on est passé de 50 millions à 372 millions de dollars, Mme la
Présidente. Et le pire est à venir. Alors qu'en 2019 on nous annonçait 100 millions de retour au bout de trois ans,
eh bien, préparez-vous à voir un formidable exercice de transfert d'argent vers
Amazon ou Microsoft.
Quand est-ce
que le gouvernement va démarrer une commission d'enquête pour aller au fond des
choses et se donner une chance de réussir cette transition dont on a
sacrément besoin?
La Présidente : La réponse du
ministre de la Cybersécurité et du Numérique.
M. Éric Caire
M.
Caire : Merci, Mme la Présidente. Non, je pense que ce
dont on a besoin, c'est d'un député qui fait ses devoirs correctement,
là, parce qu'il n'y a à peu près rien de ce que mon collègue vient de dire qui
est exact.
Alors,
premièrement, je ne reviendrai pas sur la genèse du projet, sur la
consolidation de nos centres de traitement qui a démarré en 2020. Je veux rassurer tout le monde, la cible du
31 mars 2025 demeure, et ce, malgré le fait, Mme la Présidente, que...
J'espère que tout le monde est conscient qu'il y a eu une pandémie, pandémie
qui fait en sorte que la priorité a
été mise aux services aux citoyens, en santé, en éducation, solidarité sociale,
aussi à mettre 58 000 fonctionnaires
en télétravail, alors que l'héritage libéral nous permettait d'en connecter 750.
Donc, ça a été un travail colossal qui a été
fait. Malgré ça, on reste sur les cibles, Mme la Présidente. Et on va
effectivement livrer la consolidation de nos CTI, nos 550 CTI, à quatre, en 2025, ce qui va
effectivement générer des économies parce qu'il va y avoir une réduction du
personnel nécessaire à l'entretien de ces centres-là, il va y avoir,
évidemment, une réduction au niveau des équipements, des surfaces qui
sont nécessaires pour la consolidation des CTI, donc le stockage de nos
données. Et je veux rassurer le collègue...
La Présidente : En terminant.
M.
Caire : ...parce que le nuage gouvernemental va continuer
à être celui qui va héberger les données stratégiques du gouvernement.
La Présidente : Première
complémentaire.
M. Haroun Bouazzi
M.
Bouazzi : Mme la Présidente, c'est public, il y a un
communiqué de presse où le ministre est cité, où l'ancien ministre du
Trésor, aujourd'hui ministre de la Santé, est cité. En 2019, ils nous ont
annoncé 100 millions d'économies dans trois ans. Il y a un pourcentage qui a déjà
été fait, on a dépassé les 100 millions... les trois ans. Je vous mets au
défi de nous dire même s'il y a
1 $, 1 $ de retour. Et, je vous dis tout de suite, il n'y en a pas,
de dollar de retour, parce que des projets
comme ça ne rapportent pas d'argent, ils ne rapportent pas d'argent, et, dans
votre cas, ce ne sera qu'une dépense pour Amazon et Microsoft.
La
Présidente : La réponse du ministre.
M. Éric Caire
M. Caire : ...ce que le député vient de dire, c'est
totalement inexact. Ce qu'on a dit, c'est que, dans un premier temps, il
y avait des investissements parce qu'il faut bâtir le nuage gouvernemental. Il
faut, en même temps, continuer à opérer les
centres qui sont existants parce qu'on ne peut pas les décommissionner avant
que les données soient transférées dans le nuage gouvernemental ou dans
le nuage public. Donc, effectivement, les premières années, il y a des années
d'investissement. Je pense que c'est tout à fait normal. Et tout le
monde comprend ça, je pense, Mme la Présidente.
Ceci
étant dit, à terme, oui, il va y avoir des économies financières, mais il va y
avoir aussi une beaucoup plus grande efficacité au niveau de la sécurité, parce
que, protéger quatre centres de traitement puis en protéger 550, je pense que
tout le monde comprend que ce n'est pas les mêmes ressources humaines...
La
Présidente : En terminant.
M. Caire : ...ce n'est pas les ressources matérielles, ce
n'est pas le même défi. Donc, il y a des économies financières et des
économies au niveau de la sécurité.
La Présidente :
485Deuxième complémentaire.
M. Haroun Bouazzi
M. Bouazzi : Si
les communiqués de presse de la CAQ sont inexacts, Mme la Présidente, je n'y
peux rien. Ceci étant dit, le fiasco est
largement supérieur à ça : accès unique, 270 millions de dépassements;
le nouveau réseau de télécommunication, 400 % plus cher que prévu;
le Réseau national intégré de radiocommunication, on est passés de
150 millions à 1 milliard de dollars.
Quand
il était dans l'opposition, le ministre nous parlait d'un bordel informatique
et il demandait une commission. Force est de constater que sa compétence
exceptionnelle n'a pas suffi. Démarrez la commission d'enquête.
La
Présidente : La réponse du ministre.
M. Éric Caire
M. Caire : ...Mme
la Présidente, je comprends que le député de Maurice-Richard comprend à quel
point ce qu'il vient de dire est inexact,
donc il essaie de s'en aller sur un autre sujet, puis je pourrai répondre sur
les autres sujets qu'il a abordés,
mais, pour rester sur la consolidation des CTI, Mme la Présidente, la date de
livraison n'a pas changé. Les économies estimées n'ont pas changé. Le travail
qui est à faire n'a pas changé. Les délais n'ont pas changé. Tout ce qui a
changé, Mme la Présidente, c'est l'incompréhension totale du député de
Maurice-Richard.
Le projet était
budgété à 325 millions, il est à 372. Pourquoi? Parce que les coûts de
construction ont augmenté. Je pense qu'il y a juste mon collègue qui n'est pas
au courant de ça. Et la crise des microprocesseurs...
• (10 h 50) •
La
Présidente : En terminant.
M. Caire : ...amène une pression inflationniste sur les
équipements en ressources informationnelles. Donc, ça aussi, ça a
augmenté. Mais, dans les faits, ça a augmenté de...
La
Présidente : En question principale, je reconnais maintenant le député
de Jean-Talon.
Augmentation du nombre de crimes violents
M. Pascal Paradis
M. Paradis : Mme la Présidente, on a appris, ce matin, que le taux
de criminalité a augmenté de 11,5 % à Montréal. Avant-hier, c'étaient les
chiffres de Québec, augmentation des crimes violents de 6,6 %. Seulement
hier, à Montréal, deux hommes ont été
tués, un sur un terrain de basketball, l'autre à deux pas d'une garderie, une
école juive a été ciblée par des tirs, un homme a été poignardé. On n'est même
pas rendus à la moitié de l'année, Mme la Présidente, puis il y a autant de
féminicides en 2024 que pour toute l'année 2023.
On
ne veut pas être alarmistes, le Québec demeure un endroit qui est généralement
paisible, mais c'est justement ce
qu'on veut préserver. Et là il y a des signaux à l'effet que la situation se
détériore. Et partout au Québec le message est clair, c'est : Attention! Il faut être
lucides, il se passe quelque chose.
Les
policiers, le monde municipal, le monde communautaire disent : C'est le
temps d'agir, on a besoin d'appui. On n'a pas besoin de se pointer du
doigt, on veut être en collaboration.
Est-ce que le
ministre de la Sécurité publique va écouter le Québec? Est-ce qu'il va
s'occuper de sécurité publique?
La Présidente : La réponse du
ministre de la Sécurité publique.
M. François Bonnardel
M. Bonnardel : Mme la Présidente,
c'est sensiblement la même question que la députée de Westmount—Saint-Louis m'a exposée hier. Il n'y a jamais eu, dans l'histoire policière du
Québec, un investissement aussi important pour supporter un corps de police, en
2022, 225 millions de dollars, 225 millions de dollars pour
ajouter 225 nouveaux policiers sur
le terrain, 225 nouvelles bottes sur le terrain pour combattre le crime,
la violence armée. On a ajouté 25 millions de dollars pour avoir des équipes en prévention, des équipes
mixtes, ça ne s'est jamais vu, dans l'histoire policière, de supporter une
ville comme Montréal.
Donc, pour nous, par la suite, M. le
Président... Mme la Présidente, il était important de... oui, d'ajouter des nouveaux policiers, mais comment on allait le
faire? On formait 650 policiers, policières, nouvelles recrues à l'École
nationale de police. Il était
impossible, pour répondre aux besoins des différents corps de police partout
sur le territoire, d'y arriver. On a fait quoi? Grâce au ministre des
Finances...
La Présidente : En terminant.
M. Bonnardel : ...61 millions de
dollars ont été annoncés. J'y reviendrai en complémentaire.
La Présidente : Première
complémentaire.
M. Pascal Paradis
M.
Paradis : Il dit : Les mêmes questions, mais le
problème, c'est qu'on a toujours les mêmes réponses. Encore des guerres de
chiffres. La fraternité des policiers de Montréal dit : Il manque des
policiers. Le ministre préfère se lancer dans une guerre de chiffres, Mme la Présidente, sur le nombre de
policiers. Il a même été obligé d'admettre qu'il avait transmis la mauvaise information,
c'est lui qui a été obligé de l'admettre. En bout de ligne, là, en fin de
compte, là, c'est les gens, c'est la population qui paie le prix de ces
guerres de chiffres.
Quand est-ce
qu'on va cesser les guerres de chiffres, puis qu'on va cesser de faire la
sourde oreille, puis qu'on va agir?
La Présidente : La réponse du
ministre.
M. François Bonnardel
M.
Bonnardel : Mme la Présidente, il n'y a aucune guerre de
chiffres. C'est du concret qui a été annoncé, en 2022, du concret, 225 nouveaux policiers sur le
terrain pour combattre la violence armée. On a financé une cohorte spéciale de
76 recrues, que nous avons payé à l'École nationale de police, je le
disais d'entrée de jeu, tantôt, 61 millions de dollars d'investissement à l'École nationale de police
pour augmenter les cohortes de 650 à 1 000 policiers, policières.
Cette année, c'est
1 100 recrues, 1 100 recrues qui vont être formées pour
l'ensemble des corps de police. Ça, c'est du concret sur le terrain...
La Présidente : En terminant.
M.
Bonnardel : ...pour supporter nos corps de police partout sur
le territoire québécois, pour rassurer les Québécois.
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
M. Pascal Paradis
M.
Paradis : ...concret sur le terrain, là, voyons voir. La
fraternité des policiers dit qu'on aurait dû former beaucoup plus de
policiers. Le milieu communautaire à Montréal dit que le ministre aurait dû
maintenir l'équipe de concertation communautaire.
Le maire, à Québec, dit que la ville aurait dû avoir des ressources adéquates
par rapport à celles de Montréal. Tout
le monde dit que le ministre devrait tenir compte de la réalité sur le terrain,
de la réalité actuelle, aujourd'hui, sur le terrain.
Quand est-ce qu'on va passer des «le
ministre aurait dû» à «le ministre a fait», «le ministre a livré»?
La Présidente : ...
M.
François Bonnardel
M.
Bonnardel : ...je vais répéter ce que je dis depuis hier. L'investissement
le plus important de l'histoire policière du Québec. C'est-tu assez clair, ça? 225 nouveaux policiers,
225 nouvelles bottes sur le terrain pour combattre la violence armée, pas pour remplacer
des policiers qui partent à la retraite ou qui démissionnent, 225 de plus en
prévention, 25 millions additionnels pour des équipes mixtes. On a financé
une cohorte spéciale à l'école nationale juste pour le SPVM. On a augmenté les cohortes de 650 à 1 000, puis on
va en former 1 100 cette année, puis on va en former 1 000 pour les
quatre autres prochaines années. Ça, c'est du concret sur le terrain...
La Présidente : En terminant.
M.
Bonnardel : ...pour combattre la violence armée partout sur le
territoire québécois, principalement à Montréal.
La
Présidente : En question principale, je reconnais maintenant la
députée de Notre-Dame-de-Grâce. La parole est à vous, madame.
Transformation numérique des
services aux prestataires de l'aide sociale
Mme Désirée
McGraw
Mme
McGraw : Merci, Mme la Présidente. Je me lève aujourd'hui
au nom des prestataires, des personnes assistées sociales qui font face à un
virage numérique déshumanisant. En effet, le gouvernement a commencé à
numériser les services aux
prestataires d'aide de dernier recours, ce qui veut dire que, lorsqu'une
prestataire appelle, elle n'aura plus accès à un agent responsable de
son dossier.
Je cite un ancien agent socioéconomique,
Christian Daigle, qui est maintenant le président du Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec : «Que ces gens-là aient besoin de
réexpliquer leur dossier avec les difficultés qu'ils vivent, c'est
complètement aberrant.
«[...]L'impossibilité
de parler avec une seule agente responsable de leur dossier augmentera
l'anxiété de nombreux prestataires,
limitera la qualité du suivi [...] et augmentera le potentiel d'erreurs dans
des dossiers complexes. [...]cela pourrait même pousser certaines
personnes à la rue.»
Est-ce que la ministre accepte que ces plus
démunis deviennent seulement des numéros...
La Présidente : La réponse de la
ministre responsable de la Solidarité sociale et de l'Action communautaire.
Mme Chantal
Rouleau
Mme Rouleau : Merci beaucoup, Mme la
Présidente. Et je remercie la députée pour cette question.
On est en train de procéder, au ministère,
depuis... depuis un petit peu plus d'un an, à une réorganisation des services de manière beaucoup plus efficace. On
s'assure, Mme la Présidente, avec le programme UNIR, qu'on appelle, à ce que
tous les prestataires, toutes les personnes qui ont besoin d'avoir accès aux
services de... les bureaux de Services
Québec puissent avoir accès partout à travers le Québec, que les
dossiers relatifs à chacun de ces prestataires soient maintenant, évidemment, numérisés, que les personnes qui sont
responsables des services des prestataires puissent avoir accès directement
à l'ensemble du dossier, mais aussi et surtout, Mme la Présidente, que les
prestataires aient aussi accès à leur dossier.
On facilite
l'accès. On a la possibilité aussi, pour les personnes qui ont des enjeux
numériques, d'appeler directement,
d'aller directement aux bureaux de Services Québec, il y a toujours quelqu'un
pour répondre aux besoins...
La Présidente : Cela met fin à la
période de questions et de réponses orales.
Motions
sans préavis
Comme il n'y a pas de votes reportés, nous
allons passer à la rubrique Motions sans préavis. Et, pour ce faire, je cède la
place au deuxième vice-président de l'Assemblée nationale. Merci, tout le
monde, pour votre attention.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Alors,
bon jeudi matin, chers collègues. Nous en sommes à la rubrique Motions sans préavis. Et, pour cette première
motion, je reconnais un membre formant l'opposition officielle et je cède la
parole à Mme la députée de Robert-Baldwin.
Mme
Garceau : Merci, M. le Président. Donc, je sollicite le
consentement de cette Assemblée afin de présenter la motion suivante
conjointement avec le député de Jean-Lesage, le député des Îles-de-la-Madeleine
et la députée de Vaudreuil :
«Que
l'Assemblée nationale prenne acte de l'entrée en vigueur d'importantes
modifications aux crédits d'impôt visant l'industrie des effets visuels et de
l'animation qui représentent une coupure de 28 % des crédits d'impôt pour
les clients internationaux de l'industrie québécoise;
«Qu'elle
reconnaisse que pour chaque dollar octroyé en crédits d'impôt par le
gouvernement, l'industrie des effets visuels et de l'animation génère
directement 6 dollars dans l'économie du Québec;
«Qu'elle reconnaisse que la diminution des
crédits d'impôt visant l'industrie des effets visuels et de l'animation crée un climat d'incertitude important qui touche
l'ensemble des entreprises de l'industrie et que cette diminution pourrait
causer d'importantes pertes d'emplois et fermetures dans les prochains mois;
«Qu'enfin, elle demande au gouvernement caquiste
de donner suite à la demande de l'industrie des effets visuels et de l'animation et de repousser l'entrée en vigueur
de la modification aux crédits d'impôt au 1er janvier 2025 le temps de
convenir d'une alternative qui assurera la pérennité de cette industrie au
Québec.»
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, Mme la députée. Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
M. le leader adjoint.
M. Caire : Pas
de consentement, M. le Président.
• (11 heures) •
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Alors, il n'y a pas de consentement.
Je
suis maintenant prêt à reconnaître un membre du deuxième groupe d'opposition
et je cède la parole à M. le
député de Rosemont.
Prendre
acte de la Déclaration commune pour l'avenir des laboratoires
et demander au gouvernement de considérer pleinement
les solutions proposées par ses signataires
M. Marissal : Merci, M. le Président.
Je demande le consentement de cette Assemblée pour présenter la motion suivante
conjointement avec le député de Pontiac, le député des Îles-de-la-Madeleine et la députée de Vaudreuil :
«Que
l'Assemblée nationale prenne acte de la Déclaration commune pour l'avenir des
laboratoires, faisant suite à une journée nationale de réflexion ayant eu lieu
le 6 mai dernier à l'initiative de l'Alliance du personnel professionnel
et technique de la santé et des services sociaux;
«Qu'elle
prenne acte également que la déclaration a été signée par
22 représentantes et représentants des associations et fédérations médicales, de l'ensemble des
syndicats du réseau de la santé et des services sociaux, des regroupements de
personnes usagères ainsi que d'enseignantes
et enseignants responsables de la formation en technologie d'analyse
biomédicale;
«Qu'elle
reconnaisse la nécessité de préserver une offre de services de laboratoires
accessibles, de qualité, centrés sur les besoins des [patients] et des
[patientes], sur l'ensemble du territoire québécois;
«Qu'ainsi,
l'Assemblée nationale demande au gouvernement de considérer pleinement les
solutions proposées par les signataires, notamment en ce qui concerne la
revalorisation de la formation collégiale en technologie d'analyses
biomédicales, l'amélioration des conditions de travail et de pratique ainsi que
la décentralisation des analyses.» Merci.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci,
M. le député de Rosemont. Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Caire :
Il y a consentement, sans débat, M. le Président.
Mise aux voix
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Alors,
il y a consentement, sans débat. Est-ce que cette motion est adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Adopté. M. le leader du deuxième groupe
d'opposition.
M. Leduc :
Merci, M. le Président. Est-ce
qu'on pourrait envoyer copie de cette motion à l'alliance des professionnels et...
l'Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services
sociaux, la Fédération des médecins spécialistes
du Québec, la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec, le Regroupement
provincial des comités des usagers et la Fédération des professionnèles de la
CSN? Merci beaucoup.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Ce
sera fait, M. le leader de l'opposition... du deuxième groupe d'opposition.
Alors, je suis
maintenant prêt à reconnaître un membre du troisième groupe d'opposition et je
cède la parole, pour sa motion, à M. le député de Matane-Matapédia.
M. Bérubé :
M. le Président, je sollicite le consentement des membres de cette
Assemblée afin de présenter, conjointement avec le député de
Marguerite-Bourgeoys, le député de Jean-Lesage et la députée de Vaudreuil, la
motion suivante :
«Que
l'Assemblée nationale prenne acte que la baisse du crédit d'impôt prévue à
partir du 31 mai 2024 pour services de production cinématographique
confronte les studios d'animation et d'effets spéciaux à une importante perte
de revenus et à une diminution de sa compétitivité;
«Qu'elle
rappelle que le secteur québécois des effets visuels et de l'animation emploie
plus de 8 000 personnes à des
salaires moyens de plus de 82 000 $ par an et que l'industrie a
généré plus de 1,4 milliard de dollars de retombées économiques au
cours de la dernière année [seulement];
«Qu'en
conséquence, l'Assemblée nationale demande au gouvernement de reporter au
1er janvier 2025 l'entrée en vigueur
des modifications concernant les dépenses relatives aux effets visuels et à
l'animation au crédit d'impôt pour services de production
cinématographique.»
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Merci, M. le député. Y a-t-il consentement pour
débattre de cette motion? M. le leader adjoint.
M. Caire : Pas de consentement, M.
le Président.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Il
n'y a pas de consentement.
Alors, je
suis maintenant prêt à reconnaître un membre formant le gouvernement et je cède
la parole à M. le leader du gouvernement.
Annuler la réprimande
prononcée à l'endroit de
M. Claude Surprenant, ex-député de Groulx
M. Jolin-Barrette : Merci,
M. le Président. Je sollicite le consentement de cette Assemblée afin de
présenter la motion suivante conjointement avec le leader du deuxième
groupe d'opposition et le député d'Arthabaska :
«Que
l'Assemblée nationale prenne acte du rapport de la commissaire ad hoc, Me
Dominique Bélanger, chargée de déterminer si des éléments nouveaux justifient
la réouverture de l'enquête du Commissaire
à l'éthique et à la déontologie en
lien avec son rapport de 2017 concernant M. Claude Surprenant, alors
député de Groulx, déposé le 9 mai 2024;
«Qu'en conséquence, l'Assemblée nationale prenne
acte de la recommandation de la commissaire ad hoc d'annuler la réprimande prononcée à l'endroit de M. Claude
Surprenant par l'adoption, le 6 décembre 2017, du rapport du Commissaire
à l'éthique et à la déontologie le concernant et qu'en conséquence, elle annule
ladite réprimande.»
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Y a-t-il consentement
pour débattre de cette motion? M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Caire : Consentement, sans débat,
M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Alors, il y a
consentement, sans débat. Est-ce que cette motion est adoptée?
M. Caire : ...vote
électronique, s'il vous plaît.
Mise
aux voix
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Alors, le vote électronique est demandé. Alors,
Mmes et MM. les députés, je vous invite à enregistrer votre vote dès
maintenant.
Alors, le vote est maintenant terminé. Pour le
résultat, M. le secrétaire général.
Le
Secrétaire : Pour : 105
Contre :
0
Abstentions :
0
Le Vice-Président (M. Lévesque) : La
motion est adoptée.
Avis
touchant les travaux des commissions
Alors, nous allons maintenant poursuivre nos
travaux à la rubrique Avis touchant les travaux des commissions. Et je cède la
parole à M. le leader adjoint du gouvernement.
M.
Caire : M. le Président, j'avise cette Assemblée que la
Commission de l'aménagement du territoire poursuivra l'étude détaillée du
projet de loi n° 57, Loi
édictant la Loi visant à protéger les élus et à favoriser l'exercice sans
entraves de leurs fonctions et modifiant
diverses dispositions législatives concernant le domaine municipal, aujourd'hui, après les affaires courantes
jusqu'à 13 heures, de 14 heures à 18 heures et de 19 heures
à 21 heures, à la salle
Louis-Joseph-Papineau;
La Commission
des relations avec les citoyens entreprendra l'étude détaillée du projet de loi
n° 65, Loi limitant le droit
d'éviction des locateurs en renforçant la protection des locataires aînés, aujourd'hui, après les affaires courantes
jusqu'à 13 heures, de
14 heures à 18 heures et de 19 heures à 21 heures, à la salle Marie-Claire-Kirkland. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, M. le leader adjoint du gouvernement.
Renseignements
sur les travaux de l'Assemblée
Avis
de sanction de projets de loi
Et nous en sommes maintenant à la rubrique
Renseignements sur les travaux de l'Assemblée. Je vous informe qu'aujourd'hui, à 13 h 30, au bureau de
son honneur la lieutenante-gouverneure, auront lieu les sanctions des projets
de loi suivants : le projet de loi n° 37, Loi sur la
Commissaire au bien-être et aux droits des enfants, et le projet de loi n° 53,
Loi édictant la Loi
sur la protection contre les représailles liées à la divulgation d'actes
répréhensibles et modifiant d'autres dispositions législatives.
Affaires
du jour
La période
des affaires courantes étant terminée, nous allons maintenant passer aux
affaires du jour. Et, M. le leader adjoint du gouvernement, veuillez
nous indiquer, s'il vous plaît, la suite de nos travaux.
M. Caire : Oui, M. le Président,
avec plaisir. Pourriez-vous appeler l'article 9 du feuilleton, s'il vous
plaît?
Projet
de loi n° 56
Adoption
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Alors, avec plaisir. À l'article 9 du
feuilleton, M. le ministre de la Justice propose l'adoption du projet de loi n° 56, Loi portant sur la réforme du droit de la famille et instituant le
régime d'union parentale.
Est-ce qu'il y a des interventions? Bien sûr. Je
reconnais M. le ministre de la Justice.
M.
Simon Jolin-Barrette
M. Jolin-Barrette : Oui, bonjour, M.
le Président. Nous entamons aujourd'hui l'étape du débat sur l'adoption du projet de loi n° 56, Loi portant sur la réforme du droit de la famille
et instituant le régime d'union parentale. Et c'est un privilège de m'exprimer, M. le Président, en cette
Chambre sur un sujet aussi capital et sur lequel on a attendu tellement
longtemps.
Le droit de
la famille est sans aucun doute l'un des cadres juridiques les plus importants,
en ce sens qu'il nous touche toutes et tous. Le droit de la famille est au
fondement même de notre nation, il constitue ni plus ni moins les racines.
Comme citoyens, nous sommes en droit de nous attendre à ce qu'il évolue au même
rythme que la société qu'il encadre. L'histoire nous démontre toutefois que ce
ne fut pas le cas. Pour bien comprendre les progrès qu'entraînera le projet de loi n° 56, il faut d'abord se souvenir des
bases sur lesquelles ils ont été construits et sur le contexte social à travers
lequel ils s'inscrivent.
Remontons d'abord en 1964, alors que la première
femme élue à l'Assemblée nationale et première femme à siéger au Conseil des
ministres, Marie-Claire
Kirkland-Casgrain, faisait adopter la Loi sur la capacité juridique de la femme
mariée, c'est cette loi qui a marqué un premier tournant pour les mères du
Québec. En effet, reconnaissant une autonomie juridique, certes encore trop limitée, aux femmes mariées, la loi
permettait, pour une première fois à ces dernières, de prendre des
décisions pour leurs enfants en l'absence de leur mari.
Il faut
ensuite attendre jusqu'en 1980, soit plus de 15 ans plus tard, pour que
l'égalité totale entre les époux soit reconnue et consacrée. C'est à ce moment
que l'ancien ministre de la Justice, feu Marc-André Bédard, entame ce qui
allait devenir, durant les quatre décennies suivantes, la plus
importante réforme du droit de la famille. La Loi instituant un nouveau Code
civil et portant réforme du droit de la famille est venue préciser les droits
et obligations du mariage tels qu'ils s'appliquent
encore aujourd'hui. Notons que la réforme touchait, à l'époque, la presque
totalité des couples au Québec alors que 92 % des conjoints se
mariaient.
Aujourd'hui, le portrait conjugal est bien
différent. Le pourcentage de couples en union de fait a quintuplé au cours des 40 dernières années, passant de
8 % à 42 %. À titre comparatif, la Suède est le pays qui affiche le
plus haut taux d'union libre dans le monde, et celui-ci se situe à 33 %,
M. le Président. Cette hausse des unions de fait, que certains traduiront comme
un désintérêt face au mariage, vient de pair avec une autre nouvelle réalité
familiale : désormais ce sont 65 % des enfants, soit la vaste
majorité, qui naissent hors mariage au Québec.
• (11 h 10) •
Nous en
convenons tous, une distance de plus en plus imposante séparait la réalité
conjugale des Québécois et le cadre légal en vigueur, un rattrapage s'imposait.
Il s'imposait d'abord pour protéger nos enfants, parce qu'aucun enfant ne
devrait faire les frais de la séparation de ses parents, que ceux-ci soient
mariés ou non. Un enfant sera nécessairement affecté et déboussolé par
la rupture de ses parents. Nous devons lui offrir la stabilité, la tranquillité
d'esprit et la sécurité qui l'aideront à
passer à travers cette période souvent synonyme de bouleversements pour un
enfant. Le projet loi n° 56 prévoit ainsi un filet de sécurité pour éviter
autant que possible aux enfants de subir les contrecoups d'une séparation. La
proposition législative, qui place en son coeur l'intérêt des enfants,
se décline en quatre mesures-phares.
De prime abord, le projet de loi introduit un
nouveau régime d'union parentale qui s'appliquera aux conjoints de fait qui souhaiteraient... qui souhaitent
éventuellement avoir un enfant ou adopter un enfant. L'union parentale sera
ainsi formée lorsque les conjoints deviennent parents d'un même enfant
ou adoptent un enfant, après l'entrée en vigueur de la loi, le 30 juin 2025, font vie commune et se présentent
publiquement comme un couple. La formation de l'union parentale
entraînera automatiquement la constitution d'un patrimoine. Celui-ci sera
composé des résidences de la famille, des meubles
ainsi que des véhicules automobiles servant à l'usage de la famille. Si l'union
prend fin, la valeur accumulée des biens du patrimoine est partagée en
parts égales entre les conjoints.
Puisque l'objectif n'a jamais été de marier les
gens de force, il sera possible, pour les parents qui en feront le choix ensemble, de se soustraire entièrement ou en
partie du patrimoine et de convenir d'une entente qui leur est propre. Par ailleurs, les parents non mariés dont les
enfants sont nés avant l'entrée en vigueur de la loi pourront, s'ils le
souhaitent, adhérer
au nouveau patrimoine en profitant d'un processus rapide et simplifié et adhérer
au régime d'union parentale s'ils le souhaitent.
La
deuxième mesure-phare consiste à instaurer des mesures de protection de la
résidence familiale. En effet, en cas
de séparation, le tribunal pourra notamment attribuer un droit d'usage de la
résidence familiale pour un temps déterminé au conjoint qui obtient la garde d'un enfant même si ce dernier n'est
pas propriétaire de la résidence familiale. L'objectif est d'assurer une
transition plus douce pour les enfants tout en permettant au parent qui devra se
reloger de bien planifier les étapes à venir.
Le projet de loi n° 56 prévoit également des mesures visant à contrer la
violence judiciaire. Malheureusement, certains
ex-conjoints se servent des tribunaux pour faire pression sur l'autre parent en
multipliant les procédures judiciaires. Ces abus de procédure peuvent entraîner des conséquences importantes sur
les enfants qui, trop souvent, deviennent les victimes collatérales des litiges qui opposent leurs parents. Nous
donnons ainsi les outils aux tribunaux pour détecter ce type d'abus en
matière de droit familial et de les sanctionner.
Finalement, le projet
de loi vient résoudre une problématique de longue date en créant de nouveaux
droits successoraux pour les conjoints en
union parentale. Actuellement, l'héritage d'un conjoint de fait qui décède sans
testament va entièrement à ses enfants. Le parent survivant peut ainsi
se retrouver du jour au lendemain dans une situation de précarité financière
alors qu'il traverse déjà un moment difficile. Désormais, en l'absence de
testament, l'héritage d'un conjoint en union
parentale sera réparti de la même manière que pour un conjoint marié, soit un
tiers pour le conjoint survivant et
le deux tiers pour ses enfants. Évidemment, la liberté testamentaire demeurera,
et un conjoint pourra toujours décider de partager son héritage d'autres
façons.
Le projet de loi n° 56 vient poser le troisième jalon de la vaste réforme du
droit de la famille que nous avons entreprise
en 2021. À mon arrivée au ministère de la Justice, nous avons fait une promesse
aux Québécoises et aux Québécois comme gouvernement, soit celle de réformer le
droit de la famille pour qu'ils puissent enfin s'y reconnaître de nouveau, une
promesse que beaucoup d'autres avant notre
gouvernement avaient faite aussi sans qu'on en voie les résultats, admettant
même, M. le Président, ne pas trop savoir par quel bout prendre ça. Il était
hors de question, M. le Président, pour notre gouvernement,
de laisser des familles dans l'incertitude et dans l'attente une fois de plus.
Nous nous sommes donc attaqués de front à ce qui sera sans contredit l'une des
réformes les plus difficiles et les plus délicates que nous aurons menées,
parce que ça touche les gens. Ça
touche tout le monde, M. le Président, et, particulièrement, ça touche les
enfants et l'intérêt supérieur des enfants.
Donc,
la réforme en droit de la famille que notre gouvernement a menée, M. le
Président, a débuté avec l'adoption, en 2022, du projet de loi n° 2, Loi portant sur la réforme du droit de la famille en matière de
filiation et modifiant le Code civil
en matière de droits de la personnalité et d'état civil. Nous avons poursuivi
le travail avec l'adoption, en 2023, du projet de loi n° 12, Loi portant sur la réforme du droit de la
famille en matière de filiation et visant la protection des enfants nés à la suite d'une agression sexuelle et des
personnes victimes de cette agression ainsi que les droits des mères porteuses
et des enfants issus d'un projet de grossesse pour autrui.
Vous vous
souviendrez, M. le Président, que la grossesse pour autrui n'était pas encadrée
au Québec, et, lorsque les enfants naissaient d'un projet parental suite à une
grossesse pour autrui, ça faisait en sorte que leurs droits n'étaient pas garantis, ce qui était totalement inacceptable,
M. le Président. Et même chose relativement à des situations de viol où les
agresseurs pouvaient faire reconnaître leur paternité, on a mis fin à ça, M. le
Président, parce que ça n'avait pas de sens.
Et aujourd'hui, M. le
Président, 30 mai 2024, nous en sommes à la dernière étape du cheminement
législatif du projet de loi n° 56, Loi portant sur la réforme
du droit de la famille et instituant le régime d'union parentale. Et c'est donc avec fierté, M. le Président, que je peux affirmer
en ces murs que notre gouvernement a honoré et respecté son engagement au bénéfice de la population québécoise. Nous
avions dit que nous allions réformer le droit de la famille, nous l'avons fait
d'une façon ordonnée, en trois étapes, M. le
Président, avec trois projets de loi. Et on peut être fiers, M. le Président,
de ce que nous avons fait comme gouvernement, comme Assemblée nationale, de
moderniser le droit de la famille, qui ne l'avait pas été depuis
40 ans, pour répondre aux besoins et à la réalité des familles du Québec
aujourd'hui.
M.
le Président, vous me permettrez de remercier les collègues du caucus du
gouvernement qui ont eu le courage d'aller
de l'avant avec cette réforme, d'avoir pu sentir leur appui tout au long des
trois étapes, M. le Président, des trois projets de loi, et particulièrement
celui-ci, sur la conjugalité, qui, M. le Président, n'était pas un dossier à
prime à bord facile. Mais le caucus du gouvernement a souhaité qu'on
aille de l'avant pour faire en sorte véritablement de faire un choix courageux et de protéger l'intérêt des enfants justement
pour que tous les enfants, peu importe dans quelle famille ils voient le jour
ou qu'ils sont adoptés, bien, ils puissent, M. le Président, bénéficier
d'une protection accrue en cas de séparation de leurs parents.
Vous
me permettrez également, M. le Président, de remercier le premier ministre du
Québec, qui a eu le courage et qui
nous a fait confiance, M. le Président, pour mener cette vaste réforme qui
était attendue depuis de nombreuses années. Et donc le premier ministre a accepté de faire ce choix courageux là, et
d'adapter, et de nous appuyer dans le cadre d'une réforme du droit de la famille, et surtout que
nous l'avons fait dans une approche qui est féministe, M. le Président, pour
faire en sorte de protéger, souvent, les conjoints qui sont vulnérables, et,
dans la majorité des situations, M. le Président, ce sont des femmes, et également les enfants. Alors,
je tiens à remercier sincèrement le premier ministre pour son appui dans
le cadre de cette vaste réforme du droit de la famille.
Vous me permettrez
également, M. le Président, de remercier l'ensemble des collègues
parlementaires, des oppositions également,
qui ont contribué dans le cadre des trois projets de loi, et particulièrement
dans le dernier projet de loi,
notamment le député de l'Acadie, le député de Saint-Henri—Sainte-Anne, le député de Jean-Talon et la députée de
Vaudreuil, également, qui ont participé à nos travaux.
Et vous me permettrez de
remercier, M. le Président, l'ensemble des acteurs du ministère de la Justice
qui ont contribué, les légistes, les
avocats, les fonctionnaires, M. le Président. Ça n'aurait pas été possible sans
eux de faire cette vaste réforme, et particulièrement le dernier jalon,
M. le Président, on a travaillé fort longtemps là-dessus.
Également,
vous me permettrez de remercier les gens de mon cabinet, donc les conseillers
politiques Nicolas Proulx, Anne-Sophie Robitaille et, aux communications,
Audrey Lepage, et Élisabeth Gosselin. M. le Président, on ne le dit jamais
assez, mais, sans nos équipes dans nos cabinets, ce ne serait pas possible de
réussir à livrer ça. Alors, Nicolas, Anne-Sophie, Audrey et Élisabeth, un immense merci. Le Québec
vous doit beaucoup, et merci pour votre engagement envers les familles
du Québec.
Et, M. le
Président, en terminant, j'ai la conviction, M. le Président, que nous sommes
parvenus à trouver un juste équilibre,
un équilibre qui correspond aux familles québécoises d'aujourd'hui et celles de
demain. Et aujourd'hui, M. le Président, lorsque le projet de loi sera adopté,
si cette Assemblée le veut bien, bien, nous pourrons dire : Mission
accomplie pour que le droit de la famille représente la réalité des
familles d'aujourd'hui. Merci.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci beaucoup, M. le ministre de la Justice. Et
je reconnais maintenant, comme prochaine intervenante, Mme la députée de
Bourassa-Sauvé.
Mme Madwa-Nika
Cadet
Mme
Cadet : Merci, M. le Président. Donc, j'ai l'occasion de
m'exprimer, donc, à l'occasion de l'adoption du projet de loi n° 56, Loi portant sur la réforme du droit de la famille et
instituant le régime d'union parentale.
Donc, au nom de ma formation politique, donc,
nous, nous saluons le dépôt, donc, du dernier bloc de la réforme du droit de la famille. Nous sommes particulièrement
heureux, donc, d'avoir fait plusieurs gains, donc, dans le cadre de l'étude détaillée de ce projet de loi, dont, donc,
le retrait de la notion de manifestation expresse ou tacite pour la remplacer
par la notion de cessation de vie commune afin d'attacher les critères de fin
de l'union à ceux qui sont prévus dans la jurisprudence,
à l'inclusion de l'ensemble des résidences de la famille au patrimoine en union
parentale et l'augmentation du délai
pour faire valoir les droits sur la maison familiale de 30 à 120 jours. M.
le Président, donc, je m'exprimerai plus longuement, donc, sur ces... principalement, donc, sur ces deux gains,
le ministre ayant, donc, présenté, donc, l'ensemble des éléments
constitutifs du projet de loi.
• (11 h 20) •
D'abord, sur l'inclusion de l'ensemble des
résidences de la famille au patrimoine en union parentale, donc, qui est un
élément, donc, qui permet d'éviter, tel que le voulait le législateur dans ce
projet de loi... de protéger l'enfant en s'assurant,
donc, de ne pas lui enlever ses repères, donc, permettait, donc, de s'assurer,
donc, de protéger l'enfant tout en ne lui enlevant pas ses repères. Dès qu'une
résidence a un caractère familial, qu'elle soit principale ou secondaire, il
est important pour nous qu'elle soit incluse au patrimoine de l'union
parentale. Ce choix permet aussi de faciliter la gestion de la séparation en offrant une protection plus
complète, notamment en évitant les litiges qui pourraient survenir quant à la
détermination d'une seule résidence de la famille lors du partage du
patrimoine.
Maintenant, l'augmentation du délai pour faire
valoir les droits sur la maison familiale de 30 à 120 jours, donc, c'est
un élément qui fait en sorte que le projet de loi, donc, étend les protections
quant à la résidence familiale aux conjoints
en union parentale. La limite de temps initiale permettant aux conjoints en
union parentale... était de 30 jours après la fin de l'union pour
présenter une demande relative à l'attribution de la propriété ou aux mesures
de protection de la résidence familiale, ce qui était jugé insuffisant
par pratiquement l'ensemble des groupes entendus en commission parlementaire. En effet, un délai de 30 jours
était insuffisant, considérant que la rupture... et là je cite le mémoire,
donc, du Barreau du Québec, que «la
rupture engendre un lot de soucis et [...] de grands bouleversements». Il y
avait un enjeu avec le délai inhérent à la rétention des services d'un
avocat et au dépôt des procédures.
Bref, vous
comprendrez, M. le Président, que le délai était, donc, à toutes fins
pratiques, donc, inapplicable, donc, un délai de 30 jours, puisqu'il y
avait, donc, un consensus, donc, sur la fin, donc, de la disposition. Donc, il
fallait, donc, revoir les moyens ici
de nous assurer qu'il soit applicable et qu'on puisse véritablement protéger...
donc, protéger, donc, les personnes
souhaitant donc faire valoir leurs droits, donc, en proposant, donc, ce délai
de 120 jours. Donc, l'amendement visant à remplacer les délais
portant sur la résidence familiale de 30 jours par 120 jours était
notamment proposé par Me Sylvie Schirm et Me
Marie-Elaine Tremblay, est donc mieux adapté à la réalité des familles pour
leur permettre d'avoir le temps
d'exercer ces droits. Donc, cet amendement, donc, que nous avons proposé, que
ma formation politique a proposé, a été adopté.
Nous sommes
maintenant, M. le Président, en revanche, donc, déçus que le ministre ait
refusé de corriger un oubli, ce que
nous considérons comme un oubli de son projet de loi, en n'intégrant pas les
notions en assurance dans le projet de loi. En effet, nous aurions aimé
modifier le Code civil pour nous assurer que les conjoints en union parentale
bénéficient des mêmes protections que
les époux et les conjoints en union civile en matière de notions en assurance.
Nous avons proposé un amendement qui
a rajouté les conjoints en union parentale aux bénéficiaires désignés de
l'assurance qui sont protégés par la mesure qui rend insaisissable les
droits conférés par le contrat tant que le bénéficiaire n'a pas touché la somme
assurée. Cette proposition d'amendement,
vous comprendrez, M. le ministre... M. le Président, a été refusée par le
ministre.
Ensuite, nous déplorons malheureusement que le
ministre ait refusé d'étendre le droit à la dévolution légale à l'ensemble des
conjoints de fait. Le projet de loi n° 56, selon nous, crée présentement
une certaine inégalité entre les conjoints
de fait en limitant le droit à la dévolution légale aux conjoints de fait ayant
un enfant en commun. Étendre, donc, ce droit-là, donc, aurait, donc,
évidemment, donc, permis une meilleure protection. Le ministre a, ceci dit,
donc, décidé de retirer le critère, donc, d'un an après la naissance
d'un enfant pour obtenir le droit à la dévolution légale, donc, ce qui est, donc, déjà un pas en
avant pour ma formation politique, mais nous croyons qu'il aurait été plus
opportun d'étendre le droit, donc, à
l'ensemble des conjoints de fait. Ce choix aurait, en outre, permis de mieux
protéger, donc, les conjoints de fait, considérant que plusieurs
assument déjà bénéficier de ce droit.
La Chambre
des notaires du Québec a notamment souligné dans son mémoire, et je les
cite : «Encore en 2024, malgré de nombreuses campagnes d'information et de
sensibilisation à faire un testament, plusieurs croient qu'ils hériteront
automatiquement au décès de leur conjoint de fait qui meurt sans testament.»
Donc, c'est dans cette optique que nous avions proposé... donc, que nous
avions, donc, fait, donc, des représentations en ce sens.
Par la suite,
M. le Président, donc, nous sommes déçus que le projet de loi limite
l'application du régime d'union parentale aux conjoints de fait qui auront un
enfant après juin 2025. Donc, lors, donc, des... Lors de l'étude détaillée
du projet de loi, il y a eu, donc, des représentations,
donc, des échanges, donc, sur... donc, sur les moments, donc, d'entrée en
vigueur, donc, de certaines dispositions, et
plusieurs groupes et experts, donc, même lors des consultations particulières,
donc, sont venus témoigner en commission que
la réforme créerait plusieurs catégories d'enfants. Si l'objectif de la réforme
est de protéger les enfants, et ce l'est,
nous n'en doutons pas, il est difficile, en revanche, donc, de comprendre qu'il
ne s'applique pas à tous les parents en union parentale dès la sanction de la
loi. Les expertes Carmen Lavallée et Hélène Belleau soulignaient que
trois catégories d'enfants sont ainsi créées : les mieux protégés, ceux
des parents mariés; les oubliés, nés avant le 30 juin 2025 de parents en
union de fait; et les enfants du p.l. n° 56, du
projet de loi n° 56, nés après le 29 juin
2025. Plusieurs experts ont témoigné que cette catégorisation contrevient au
principe d'égalité des enfants prévu à l'article 522 du Code civil du
Québec, donc c'est... Donc, nous avons porté le message, porté la voix de ces
expertes et des autres groupes qui se
sont questionnés, donc, sur l'entrée en vigueur, donc, de ces dispositions.
Malheureusement, vous comprendrez, M. le Président, donc, que nous avons
essuyé un refus sur cet élément.
Ceci dit,
enfin, donc, nous saluons... donc, après avoir parlé des éléments sur lesquels
nous avons rencontré, donc, des écueils, je termine quand même, donc, en
saluant la disposition permettant à un juge d'imposer dommages et intérêts
pour des actes de procédure abusifs afin de
contrer la violence judiciaire. M. le ministre vient d'en parler, donc, dans
son allocution il y a quelques
instants, cette mesure était attendue depuis longtemps. Et je vous donne
quelques exemples, donc, de
procédures abusives, M. le Président : s'opposer systématiquement et sans
raison valable aux demandes de l'autre parent; requérir la récusation du
juge ou des juges; porter plainte contre l'avocat représentant l'autre parent;
entreprendre des procédures à l'encontre du
psychologue de l'enfant; changer fréquemment d'avocat. Ce sont donc quelques
exemples, donc, qui ont été soumis dans le mémoire de Me Suzanne
Pringle.
Ils ne sont
pas exhaustifs, ces exemples, M. le Président, mais je pense que, d'ores et
déjà, donc, lors, donc, de l'entrée en vigueur, donc, de cette mesure, donc,
plusieurs parents au Québec, je pense, donc, vont pousser un certain soupir de
soulagement parce que, d'une part, je pense qu'il s'agit d'une certaine, donc,
reconnaissance de la... en fait, le terme le dit, donc, la violence judiciaire, et je pense que ce
n'est pas... ce n'est pas, donc, d'exagérer que de parler, donc, de violence
ici. Donc, je pense que ça reconnaît,
donc, le caractère, donc, tout à fait abusif, donc, de ce type de mesure qui,
parfois, donc, pouvait, donc, être soit, donc, invalidée ou certaines
personnes pouvaient se sentir, donc, invisibilisées face à ce à quoi, donc, ils faisaient face lors, donc, d'une
séparation, lorsqu'un enfant, donc, était impliqué. Donc, c'est bel et bien une
mesure qui était attendue et qui complète, qui boucle la boucle ici, dans ce
projet de loi.
Donc,
pour ces différents motifs, M. le Président... Donc, vous avez entendu, donc,
les gains que notre formation politique, donc, a faits lors de l'étude détaillée
du projet de loi. Certains amendements, donc, ont été adoptés. À certains autres égards, nous aurions aimé que
les protections soient plus étendues, soient plus complètes afin, donc, de
ne pas créer, comme nous l'avons mentionné en citant, donc, quelques experts,
donc, plusieurs classes d'enfants, donc qu'il
n'y ait pas, donc, des disparités qui ne nous semblent pas ajustées ou des
disparités qui ne semblent pas appropriées, sans raison valable. Mais, dans l'ensemble, ce pas en avant était
nécessaire. Ma formation politique votera en faveur du projet de loi.
Et j'en profite pour féliciter le travail
rigoureux du député de l'Acadie dans l'ensemble, bon, de la tenue des
consultations particulières, donc, de l'étude des mémoires des groupes, mais
également, donc, lors de l'étude détaillée du
projet de loi. Et, en son nom, bien, bien évidemment, je remercie l'ensemble
des parlementaires pour leur travail. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci beaucoup, Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Et maintenant je reconnais M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Guillaume
Cliche-Rivard
M. Cliche-Rivard : Merci beaucoup,
M. le Président. Merci à ma collègue pour son exposé. J'en profite pour remercier, quand même, l'ensemble des
parlementaires qui ont contribué au projet de loi, le ministre et son équipe,
évidemment le député de l'Acadie, la députée de Westmount—Saint-Louis, mon collègue de Jean-Talon, la députée de
Vaudreuil, qui nous a quittés il y a
quelques instants. Donc, un beau travail, une réforme qui était nécessaire, une
réforme qui était attendue.
• (11 h 30) •
Donc, on est
ici, là, pour l'adoption du p.l. n° 56, Loi portant sur la réforme du droit de la famille
et instituant le régime d'union parentale. Essentiellement, M. le Président, l'union parentale, lorsqu'un enfant
va naître de deux parents, évidemment, en couple, qui cohabitent et qui
se présentent comme un couple, après juin 2025... vont entrer dans ce nouveau
régime qui s'ajoute à l'union civile, au
mariage, et qui va venir compléter les différentes protections offertes notamment
aux enfants, mais aux gens qui
décident de faire, donc, vie commune, qui décident de fonder une famille. C'est
ce que le projet de loi vient créer. Et évidemment à ce régime d'union
familiale vient être créé un patrimoine d'union familiale qui va contenir certains éléments du
patrimoine familial, mais pas tous. Donc, on a un régime mitoyen, entre les
deux, là où les gens pourront choisir certains éléments, j'y reviendrai,
mais qui sera une protection mitoyenne.
Donc, au Québec, c'était une réforme nécessaire
et attendue. Au Québec, il y a 50 % des couples qui sont en union libre, il y a 80 % des enfants qui
naissent hors mariage. Il y avait une nécessité, là, d'aller protéger certains
enfants. Les gens connaissent mal
leurs droits, beaucoup d'intervenants sont venus nous le dire, les statistiques
sont venues nous le démontrer. Et donc le projet de loi permet d'offrir une
protection aux familles, protection qui, souvent, ils et elles assumaient
déjà avoir. Il y a beaucoup de gens qui... à
qui on discute dans nos bureaux de circonscription, dans nos familles, un peu
partout, qui nous disent penser que la venue d'un enfant dans une famille change
le régime juridique. Ce n'était pas vrai. Alors là, on vient rejoindre ce que
la population du Québec, pour une grande majorité, pensait être déjà le cas.
Le comité du rapport consultatif sur le droit de
la famille, présidé par le Pr Roy, a déposé son rapport en 2013. Quand même, il a fallu attendre 11 ans avant
de faire ce volet important, ce chapitre important. C'était le temps de le
faire. Éric et Lola, ça fait déjà un certain moment qu'on en parle, et là, fort
heureusement, on a pu, assez rapidement, ici, avec la participation des
collègues, boucler la boucle, en remerciant, évidemment, la bonne trentaine,
sinon plus, de groupes qui sont venus
intervenir sur un sujet qui est fort intéressant et fort important parce qu'il
va toucher directement des milliers de
familles québécoises. En fait, quand même, rares sont les projets de loi, ici,
qu'on étudie qui auront des impacts aussi directs dans le domicile puis dans la
vie d'autant de personnes. Alors, c'est important pour nous de faire ce travail-là
en détail.
Évidemment,
sur certains points, on aurait pu aller plus loin. On a questionné le ministre
sur certains éléments. Il n'était pas
de son intention d'aller plus loin sur certains éléments. J'y reviendrai, mais
on a fait notre travail à cet effet-là pour essayer d'avancer un petit
peu plus. Malgré tout, bon, il y a eu des avancements sur certains points, ma
collègue en parlait, mais on aurait pu aller encore un peu plus loin sur
certains points. On en a fait la discussion en commission.
Évidemment, un
élément fort, c'est la protection de la résidence familiale en cas de
séparation. Ça a été salué par l'ensemble
des intervenants. Donc, dans le régime d'union parentale, la personne, souvent
la femme, malheureusement, se retrouvait sans protection relative à la
résidence familiale dans le contexte de la fin de la relation dans le contexte
où il n'y avait pas de mariage. Le délai de protection de 30 jours était
beaucoup trop court et il a été allongé. Je salue l'ouverture de la ministre...
du ministre sur ce point, et je pense que plusieurs sont venus le saluer
également.
La protection procure une stabilité pour
l'enfant. C'est-à-dire que l'enfant va pouvoir demeurer dans le milieu.
L'enfant va pouvoir conserver son quotidien dans un contexte relativement
toujours difficile, où une séparation procure évidemment
ou entraîne évidemment beaucoup de détresse chez un enfant. Alors, au moins, il
pourrait y avoir un certain volet de stabilité, un certain élément de
stabilité de par cette nouvelle protection-là qui n'était pas incluse.
On salue
également, dans le cadre de l'union parentale puis le patrimoine de l'union
parentale, l'inclusion des autres résidences familiales. Il y avait là un
certain élément d'incohérence qui était important d'aller compléter.
Évidemment,
j'en parlais, la création du régime de patrimoine de l'union parentale... Les
gens l'ont dit, les gens nous ont partagé qu'ils connaissaient mal leurs
droits. Le patrimoine viendra ajouter une couche de protection non négligeable aux familles. C'est un élément
important. On a souligné qu'il aurait été opportun d'y ajouter les régimes de
retraite, CELI, REER, etc. Ça n'a pas été la décision, du côté
ministériel.
Malgré tout, il y a des protections importantes
qui sont dans le régime d'union parentale. Les gens pourront aussi, s'ils le
veulent, décider d'aller plus loin, soit par le mariage soit par des ajouts
conventionnés devant notaire. Donc, il y a
là, quand même, une porte ouverte, mais il aurait été important, à notre avis,
d'aller un peu plus loin, surtout qu'on
sait que les femmes, encore en 2020, avaient 30 % de moins de revenus à la
retraite que les hommes. Donc, on aurait pu aller faire un geste de plus
en ce sens.
Sur la
prestation compensatoire, évidemment, c'est une belle mesure pour amoindrir les
inégalités qui s'ouvre maintenant aux régimes d'union parentale. On
questionnait ou on questionnera son efficacité versus une pension alimentaire
pour conjoint. Ça fera l'objet de discussions et ça va continuer de faire
l'objet de discussions. Il faudra voir les suivis et les balises. Le ministère a parlé... le ministre a parlé de
règlements, de lignes directrices, bref, on verra exactement quoi, pour
permettre à avoir une certaine stabilité ou une certaine connaissance en amont
de comment le processus puis le parcours va fonctionner puis quels résultats il
risque d'engendrer. Donc, il y aura des éléments là fort importants à suivre.
On nous a dit
et on nous a répété à plusieurs reprises que le recours en enrichissement
injustifié, lui, ne fonctionnait pas. Donc, c'est très positif d'ouvrir
aujourd'hui l'élément de prestation compensatoire pour les couples en union
parentale, évidemment, également, avec une
possibilité de solliciter une provision pour frais, donc de financer son
recours en amont quand on y a droit,
parce qu'il y a eu beaucoup de discussions à l'effet qu'il y a certains droits
qui n'étaient pas matérialisés ou qui ne pouvaient pas être défendus
tout simplement parce que les gens n'avaient pas les moyens d'aller solliciter les tribunaux puis de saisir les tribunaux pour le
recours. Là, en amont, une personne pourra faire la démonstration qu'elle a des
chances de succès et obtenir le paiement en amont des frais juridiques pour
être capable d'aller au bout de leur recours. Alors, fort heureusement,
c'est un élément important.
Sur la violence judiciaire, le ministre en
parlait, ma collègue en parlait, il y a évidemment une très belle avancée féministe, en ce sens où, du moment où il y aura
constatation d'un abus de procédure et... voilà, un abus de procédure, le
tribunal devra imposer... et ça, c'est son
obligation de le faire, il devra imposer des dommages et intérêts à la personne
qui se rend responsable de l'abus dans ce contexte-là. Il n'y aura pas de
discrétion à cet effet, là. Il appartiendra, du moment où l'abus est constaté en milieu... en dommages et
intérêts, à donner, voilà, les dommages, s'il y a, en matière familiale, des
violences judiciaires. Alors, on espère que la démarche, également, du ministère de la Justice envers son homologue fédéral pour inclure le contrôle coercitif au Code criminel portera fruit. C'est un élément qui a été discuté pendant le projet de
loi. Le ministre s'est montré ouvert à le faire. Il y a des discussions au
niveau fédéral pour qu'on puisse compléter les protections qu'on puisse offrir face au contrôle coercitif,
qui, pour l'instant, échappe souvent aux mains des procureurs. Et donc ça va
être un élément important à étudier.
Un
juge, un dossier, en matière familiale, c'est un élément qui a été aussi salué.
Des familles pourront espérer... Évidemment,
la Cour supérieure, les tribunaux vont préserver leur indépendance
judiciaire, à savoir quel juge est assigné dans un dossier, mais vont devoir
privilégier, si possible, d'envoyer le même juge dans un même dossier pour que
les familles soient capables d'avoir un suivi, pour qu'ils n'aient pas à
reraconter leur histoire à nouveau, pour être certains que le juge ait aussi pleine connaissance de l'historique d'un dossier,
pour qu'on puisse éviter, le plus possible, à avoir... à se réexpliquer, à se rejustifier et à faire en
sorte que les familles puissent recevoir toute la dignité qu'elles méritent
dans un processus qui est souvent délicat et complexe face aux
tribunaux.
Évidemment, le SARPA,
on en a parlé également, le régime qui va permettre de réajuster ou de fixer la
pension alimentaire, donc il va y avoir là
une déjudiciarisation, fort possible et attendue, où les tribunaux... ou, en
fait, les régimes administratifs volontaires vont pouvoir jouer un rôle
important dans l'application des balises, dans la détermination de combien
quelqu'un devrait payer de pension alimentaire, le réajustement également.
Donc, il va y avoir là des éléments importants qui vont permettre d'avoir des
réponses plus rapides, à un coût, évidemment, moindre. Donc, ça, c'est une
avancée également.
Les dispositions
testamentaires pour que le tiers de la résidence familiale soit accordé au
survivant, au conjoint survivant, c'est une belle mesure. À ce jour, hors
mariage, il n'y avait rien qui était laissé au conjoint survivant qui n'était
pas copropriétaire de la maison principale. Alors, fort heureusement, là, on
est venus changer ça ou, au moins, on est
venus accorder un tiers de la valeur. Ça fait en sorte qu'il y a des gens qui ne
se retrouveront pas devant rien face à
un décès, malheureusement, toujours, subit, ou d'autres circonstances qui
étaient particulières qui font en sorte qu'il y a des personnes qui ne
se trouvaient pas protégées, sans le savoir.
• (11 h 40) •
On a eu des longues
discussions puis on a reçu beaucoup de messages, puis les autres collègues nous
le disaient, face au sort des animaux dans
le patrimoine de l'union familiale... de l'union parentale, par contre...
pardon, en ce sens où il n'est pas clair à savoir comment va être évalué,
perçu, travaillé le concept du partage, là, du bien, finalement, au sens du
Code civil, bien que... bien animé. Mais comment ça va fonctionner, compte tenu de
certains éléments sentimentaux importants pour les enfants, pour la
famille sur leur animal de compagnie? Le ministre a soumis prendre la question
en délibéré cet été. Rarement on a reçu
autant de dizaines, voire de centaines de messages dans nos boîtes courriel qui
nous appelaient à... un petit peu sur les autres volets également, là,
notamment sur le volet du logement ou sur les autres volets, d'avoir une pensée puis d'avoir une réévaluation,
peut-être, du contexte qu'on donne à cet élément-là des animaux de compagnie,
qui sont chers à plusieurs
familles, à plusieurs enfants, évidemment. Donc, c'est un élément qu'il va falloir qu'on
étudie à l'avenir dans le contexte de
la dissolution ou de la séparation de l'union parentale, mais également dans le
contexte du logement ou dans d'autres protections associées à la famille.
Donc, évidemment, en
terminant, mention particulière au Pr Roy, qui a très, très bien su nous
guider, répondre à nos questions dans
l'ensemble de ce volet-là de la réforme du droit de la famille. Salutations aux
collègues, à leurs équipes, au collègue qui a présidé nos débats, à
vous, M. le Président, aujourd'hui aussi, en espérant qu'on puisse avancer
rapidement pour la meilleure protection des familles québécoises. Merci.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne. Et je reconnais maintenant, pour son intervention, M. le député de
Jean-Talon.
M. Pascal
Paradis
M. Paradis : Merci, M. le Président.
Alors, aujourd'hui, c'est un pas important que nous accomplissons ensemble avec
l'adoption, si les collègues sont d'accord, de ce projet de loi n° 56, qui
réforme le droit de la famille en instaurant des règles qui vont
s'appliquer aux conjoints de fait qui ont un enfant.
C'est
l'aboutissement, en quelque sorte, d'un chantier qui a été lancé par le
gouvernement de Pauline Marois en 2013, à la
suite d'une décision marquante de la Cour suprême du Canada qui notait,
justement, cette absence d'encadrement au
Québec de... des conjoints de fait. Et à l'époque, donc, le ministre de la
Justice, Bertrand St-Arnaud, avait confié à un comité présidé par le
Pr Alain Roy le mandat important de réfléchir sur cette question-là.
Et tout comme
d'autres collègues l'ont fait, et tout comme on l'a fait en étude détaillée, en
commission parlementaire, j'aimerais de nouveau rendre hommage au Pr Alain
Roy et à toute son équipe, qui ont effectué un travail vraiment remarquable
pour analyser la question sous tous ses angles, faire des recommandations, des
recommandations précises, concrètes aux
législateurs québécois, c'est-à-dire à nous, pour que nous puissions faire ce
pas important que nous faisons aujourd'hui en matière, donc, d'encadrement
du régime de l'union de fait.
C'est important,
quand on adopte une réforme comme celle-là, M. le Président, de savoir qu'elle
est fondée sur une analyse sérieuse, sur des
données sérieuses. Donc, nous avions... C'était rassurant pour nous, pour les députés,
de savoir qu'on pouvait se référer à ce rapport et y comprendre la
logique qui avait mené à certaines des propositions qui ont été effectuées par le gouvernement dans le projet de loi n° 56,
vraiment important, parce que ce qu'on veut faire, c'est faire la bonne
chose dans l'intérêt des Québécoises et des Québécois.
Bien sûr, beaucoup
d'autres personnes ont contribué à nos réflexions, ont orienté nos réflexions,
et je voudrais tout de suite les saluer, les
personnes qui sont venues témoigner en consultations particulières, celles qui
nous ont transmis... des organisations qui nous ont transmis des
mémoires. On les a lus avec attention. On a appris beaucoup de choses. Il y avait beaucoup de recommandations, beaucoup de
propositions. Merci beaucoup pour cette participation. Il y en a plusieurs qui
ont mené, justement, à des modifications au cours de nos travaux en commission
parlementaire, et ça, c'est important, parce que c'est la société civile
en marche, c'est le Québec qui s'adresse à ses élus en disant : Voici ce
qu'on pense de ce que vous devriez faire ou ce que vous ne devriez pas faire.
Et
donc une chose que tous et toutes constataient, c'est que la société québécoise
a profondément changé au cours des
dernières décennies et que le droit québécois devait s'adapter à ce changement.
Ce changement, il est connu, c'est-à-dire qu'il y a de moins en moins de couples qui sont mariés, il y en a de
plus en plus qui sont en union de fait, et donc il y avait de moins en moins d'enfants qui bénéficiaient d'un
régime prévu par le droit civil québécois avec des protections minimales,
et donc il fallait... il fallait agir.
C'est non
seulement cette décision de la Cour suprême du Canada dans la fameuse affaire
Éric contre Lola qui nous a lancé le signal, mais c'est la société
québécoise, en fait, qui disait : Bon, bien là, il est temps de revoir ces
règles-là. C'est vrai, on a mis du temps à le faire, mais ce que... c'est parce
que ce sont des questions très délicates.
Aujourd'hui,
la clé de voûte de ce projet de loi, donc, de ce que nous allons faire, c'est
l'arrivée d'un enfant dans la vie d'un couple, que ce soit la naissance
d'un enfant ou l'adoption d'un enfant. Et là ce que le projet de loi dit, c'est
qu'à partir de ce moment-là ça déclenche des obligations, ça déclenche la
création d'un régime distinct avec des protections,
et, certains collègues l'ont mentionné, donc, ça crée notamment un patrimoine
d'union parentale. Et là on décrit qu'est-ce
qui fait partie de ce patrimoine d'union parentale pour protéger ces
éléments-là qui paraissent essentiels au bonheur de l'enfant d'abord et
avant tout, mais qui fait partie, donc, de la vie des conjoints aussi.
Création d'un patrimoine parental, donc, qui va
être partagé à parts égales en cas de rupture, en cas de la fin de l'union parentale. Création aussi d'un
mécanisme de versement ou de détermination d'une prestation compensatoire pour
tenir compte de l'appauvrissement d'un ou
une conjointe ou de l'enrichissement d'un ou une conjointe pendant la durée de
l'union parentale. Et création aussi... à la suite des modifications qu'on a
apportées au projet de loi lors de nos travaux aussi, on a spécifié la façon ou on a mieux déterminé la façon dont
cette prestation compensatoire va être calculée, et aussi on a prévu le
fait qu'il y aurait des directives additionnelles à cet effet-là.
Protection de
la résidence familiale, très important, ça aussi, là, c'est le coeur de la vie
des enfants et c'est l'élément central, aussi, de la vie, le foyer de
l'union parentale.
Révision des règles successorales pour faire en
sorte, encore une fois, lorsqu'on est en régime d'union parentale, que les
règles d'héritage soient, en gros, les mêmes que celles qui existent lorsque le
couple est marié.
Alors, en fin
de compte, tout au long de nos travaux, on tenait compte d'avis qui nous ont
été exprimés un peu comme ça, si on
les résume... certains disaient : Attention, on ne veut pas marier les
gens de force, on ne veut pas arriver aujourd'hui en imposant à des gens qui ne
le veulent pas un tout nouveau régime détaillé, parce que la liberté des
Québécois de régir eux-mêmes leur union fait partie de la culture québécoise.
Mais par contre, on le sait, on avait cette idée qu'il faut des
protections minimales, qu'il y a un problème d'information. Plusieurs sont
venus témoigner à l'effet que les sondages démontrent
que certaines personnes ne connaissent pas vraiment leurs droits ou pensent
qu'en étant en union de fait ils ont les
mêmes droits, grosso modo, que les personnes qui sont mariées, et ce n'est pas
le cas. Donc, certains disaient : Il faut aller encore plus loin, il faut
encore plus de protections, il faut avoir un droit québécois qui est de plus en
plus cohérent, peu importe la forme de l'union. Alors, il y avait, en
quelque sorte, M. le Président, ces deux pôles-là.
Et on... je pense qu'on peut dire aujourd'hui
que le projet de loi qui est proposé, c'est le prochain pas utile que nous
pouvons faire ensemble, avec des protections essentielles. C'est un compromis
que nous jugeons acceptable, et je pense que vous avez entendu les collègues
aussi. Nous allons donc voter en faveur de ce projet de loi, je l'annonce tout de suite. Nous pensons qu'il... que, bien
qu'on va nous dire qu'on aurait pu aller plus loin, en réalité, c'est un
changement majeur qui va s'effectuer. C'est un changement très important dans
la vie de plusieurs Québécoises, dans la vie de plusieurs Québécois, qui
va avoir des impacts profonds, notamment pour les enfants issus de ces unions
de fait.
Alors, j'aimerais de nouveau, donc, remercier
d'abord le ministère, l'équipe du ministère, qui avait très bien travaillé ce
projet de loi. On a eu des réponses à beaucoup des questions qu'on a posées au
cours de l'étude détaillée. Merci au
ministre, qui est arrivé bien préparé, qui a fait preuve d'une... d'ouverture
lors de nos discussions. Merci aux collègues des partis de l'opposition.
Ça a été un travail très agréable à effectuer ensemble, et je pense que nous
avions tous cette vision-là de l'intérêt
public, de l'intérêt des familles et des enfants du Québec. Merci, encore une
fois, à tous les gens qui sont venus contribuer à nos travaux, c'est
important.
J'aimerais
souligner, en passant, d'autres avancées, mes collègues l'ont fait aussi, mais
ça vaut la peine de le mentionner. Toute cette question de la violence
judiciaire, c'est un concept qui fait son apparition avec ce projet de loi, qui
est important, parce qu'on l'a vu de
plus en plus, l'utilisation abusive des tribunaux, et, dans ce cas-ci, dans le
cas du contexte familial, avec des
impacts importants, des impacts négatifs importants pour les enfants,
possiblement pour toute la famille aussi. Et ça va être intéressant de voir...
on l'a mentionné aussi en commission parlementaire, ça va être intéressant de
voir comment cette notion-là qui est
introduite ici pourra avoir des impacts dans d'autres domaines du droit. Parce
que, malheureusement, l'abus judiciaire, la quérulence, ça ne se limite
pas... c'est souvent... ça arrive malheureusement trop fréquemment dans le
contexte de... des procédures en droit familial, mais ça existe aussi dans
d'autres contextes.
• (11 h 50) •
Toute cette
question du traitement plus humain des dossiers, en assignant un seul juge pour
qu'il s'établisse un contexte de sécurité émotionnelle dans les parties
impliquées... pour les parties impliquées, c'est une très belle avancée aussi. Toute cette question, aussi, de la
déjudiciarisation d'une partie de la fixation des conditions financières de la
séparation, là, notamment des pensions alimentaires, c'est très bien.
Alors, on attend les prochaines étapes, parce
que le législateur, évidemment, doit être constamment en marche. D'autres
collègues aussi, encore une fois, en ont parlé, mais c'est vrai, M. le
Président, que la question des animaux de compagnie a généré un intérêt très
particulier. On a été plusieurs à recevoir des communications, des questions,
des propositions à nos bureaux de députés.
Ça fait peut-être partie des prochaines étapes qu'on va explorer ensemble. Il y
en a d'autres. Le ministre nous en a parlé, là, de certaines... de certains des
éléments sur lesquels on pourrait travailler ensemble. Alors,
félicitations, et merci à tous.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci beaucoup. Merci
beaucoup, M. le député de Jean-Talon. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions? Il n'y en a pas.
Mise aux voix
Alors, je
vais maintenant mettre aux voix le projet de loi n° 56,
Loi portant sur la réforme du droit
de la famille et instituant le régime d'union parentale. Est-ce que ce
projet de loi est adopté? Adopté.
M. le leader adjoint du gouvernement, pour la
suite de nos travaux.
Ajournement
M. Caire : M. le Président, je
fais motion afin que nous ajournions nos travaux à demain, 9 h 40.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Est-ce
que cette motion est adoptée?
Des voix : Adopté.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Alors, en conséquence,
nous ajournons nos travaux au vendredi 31 mai 2024, à
9 h 40. Bon midi à tous.
(Fin de la séance à 11 h 52)