(Neuf heures quarante
et une minutes)
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Alors,
bonjour à toutes, bonjour à tous. Nous allons reprendre nos travaux. Je
vous invite à prendre place pour la suite des travaux.
Affaires courantes
Déclarations de députés
Nous
sommes rendus, maintenant, à la rubrique Déclarations des députés. J'en profite
pour rappeler à tous les collègues
qui auront à faire des déclarations que la durée de la déclaration est d'une
minute. Donc, je compte sur vous pour le respect du temps imparti à la
déclaration. Et, sans plus tarder, je reconnais Mme la députée de Huntingdon.
Féliciter les jeunes lauréats du Défi OSEntreprendre
de la circonscription de Huntingdon
Mme Carole Mallette
Mme
Mallette : M. le Président, des jeunes de la circonscription de
Huntingdon se sont démarqués lors de la 26e édition
du Défi OSEntreprendre. Félicitations, la lauréate du volet Création
d'entreprise, Carolie Schinck, fondatrice des Délices à Caro, à Ormstown! La lauréate du volet Préscolaire,
l'école Daigneau, de Hemmingford, a rayonné grâce à son projet Apprendre dehors ça fait aussi du bien en
dedans. La lauréate du volet Primaire troisième cycle, l'école
Saint-Édouard, s'est démarquée par son
projet Ensemble vers la maternelle. Dans la même catégorie, l'école primaire
anglophone d'Ormstown a été reconnue
par son initiative de création de sacs écologiques personnalisés et autres
produits similaires. L'école
secondaire Arthur-Pigeon, de Huntingdon, honorée pour son projet Les Jardins
d'Arthur, les jeunes élèves participent à la vente de plants pour le
potager, et les profits serviront à l'expansion du projet l'année suivante.
Bravo à notre
jeunesse, qui ose entreprendre!
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée. Et je cède maintenant la parole à Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Souligner la Semaine de la police
Mme Jennifer Maccarone
Mme Maccarone :
M. le Président, je me lève en
Chambre aujourd'hui pour souligner la Semaine de la police, qui se tiendra du
12 au 18 mai 2024 sous le thème Mieux se comprendre : la police et
le citoyen. Cette semaine est une occasion pour les Québécois et les Québécoises de rencontrer les policiers et
policières de leurs localités, d'échanger avec eux sur leurs préoccupations, de mieux comprendre leur
travail quotidien et de se familiariser avec l'approche de la police
communautaire.
Je
tiens également à mettre en avant l'incroyable travail accompli par les
policiers et policières du Québec. Chaque jour, ces hommes et ces femmes
s'exposent à des risques pour assurer la sécurité de leurs concitoyens. Le
métier de policier est exigeant, requérant un grand dévouement et un courage
considérable.
À
tous les policiers et policières, je souhaite exprimer ma profonde gratitude et
à vous remercier pour votre passion et pour votre contribution vitale à
notre société en permettant à tous de vivre en sécurité.
Bonne Semaine de la
police à toutes et à tous! Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée de Westmount—Saint-Louis. Et je reconnais maintenant Mme la députée de Repentigny.
Souligner la démarche collective PACTE de la MRC de L'Assomption
Mme Pascale Déry
Mme Déry : Merci
beaucoup, M. le Président. Alors, dans le cadre de la Semaine de l'action
bénévole, je tiens à souligner le travail exceptionnel du PACTE de la MRC de
L'Assomption.
Le
PACTE, c'est le symbole d'une mobilisation sociale unique qui réunit plus de
80 acteurs d'horizons différents. Leur collaboration a donné vie à une
vision collective cherchant à améliorer le quotidien des personnes les plus
vulnérables de notre région.
Le soutien financier
de la Table des préfets de Lanaudière et de la Fondation Lucie-et-André-Chagnon
a été déterminant. Grâce à ces ressources,
ces acteurs ont pu concrétiser des actions tangibles telles que le générateur
de bonnes actions, la création d'une organisation à but non lucratif
dédiée au développement du logement ainsi que l'organisation de conférences et
la mise en place d'outils pour les parents.
Leur dévouement, leur bienveillance,
leur générosité envers le bien commun sont une véritable source d'inspiration.
Merci de faire rayonner notre région. Et je peux dire haut et fort que
bénévoler, c'est brillant! Semaine de l'action bénévole, donc, du 14 au
20 avril 2024, ça s'est terminé il y a quelques jours. Merci beaucoup.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée. Et la parole revient maintenant à M. le député de Jonquière.
Inviter la population à visiter l'exposition Saint-Cyriac
sorti des eaux
M. Yannick Gagnon
M. Gagnon : Merci,
M. le Président. M. le Président, il y a 100 ans, 100 ans, chez nous
existait un village, le village
Saint-Cyriac. Pour des besoins hydrauliques, à l'époque, nous avons inondé ce
village et relocalisé 850 habitants.
M.
le Président, vous connaissez la force des gens de chez nous. Les gens se sont
mobilisés, et, avant la montée des eaux, nous avons récupéré l'église et
nous l'avons déplacée, l'église Saint-Cyriac.
Aujourd'hui,
l'église Saint-Cyriac, pour la population, est un geste de détermination qui
nous rappelle le 100e anniversaire. Une belle programmation s'organise, et
nous allons pouvoir célébrer tout l'été alentour de l'église Saint-Cyriac, pour
le 100e anniver-saire, qui
s'appelle Saint-Cyriac sorti des eaux. Je tiens à remercier le comité du
100e anniversaire de nous rappeler notre histoire.
Un
petit message aux collègues. J'entends les gens, des fois, dans le passage,
commencer à discuter à quoi vont ressembler les petites vacances d'été. J'ai une proposition à faire, une
destination : Jonquière, église Saint-Cyriac. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le député de Jonquière. La parole revient maintenant à Mme la députée
de Bourassa-Sauvé.
Souligner la Semaine nationale du repreneuriat
Mme Madwa-Nika Cadet
Mme Cadet : Merci,
M. le Président. Je prends la parole aujourd'hui pour saluer la Semaine
nationale du repreneuriat, la toute
première, qui se tient du 28 avril au 4 mai 2024. Initiée par le
Centre de transfert d'entreprise du Québec, cette initiative vise à mettre en
lumière l'importance du repreneuriat, à sensibiliser les entrepreneurs à ses
opportunités et à démontrer son rôle crucial dans la prospérité
économique du Québec.
Le repreneuriat est
bien plus qu'une simple transaction commerciale. C'est un acte de confiance,
d'engagement et de vision pour l'avenir de
nos entreprises. En encourageant les entrepreneurs à considérer la reprise
d'entreprises existantes, nous contribuons à la pérennité et à la
croissance de notre économie.
Cette
semaine de sensibilisation est une invitation à toute la communauté
entrepreneuriale québécoise à célébrer le repreneuriat et à reconnaître
son importance vitale pour notre tissu économique. Ensemble, travaillons pour
assurer la pérennité et la prospérité des entreprises du Québec. Merci, M. le
Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée de Bourassa-Sauvé. Et la parole revient maintenant à M.
le député de Gaspé.
Rendre hommage à M. Michel Pouliot
M. Stéphane Sainte-Croix
M. Sainte-Croix : Merci, M. le Président.
C'est profondément attristé que je rends hommage aujourd'hui à un pionnier
et à un fils éminent de la Gaspésie, M. Michel Pouliot, né à Cap-d'Espoir
en 1931.
Fondateur de
Transgaspésien aérien en 1951, qui devint Air Gaspé, M. Pouliot a joué un
rôle crucial dans le désenclavement et le développement économique de notre
région. Son oeuvre, devenue partie intégrante de Québecair en 1974, témoigne de son impact durable sur
l'aviation et le progrès régional. Visionnaire, Michel a anticipé les besoins
de la Gaspésie, contribuant à son développement économique et social.
Aujourd'hui,
nous pleurons sa disparition tout en célébrant son héritage, qui continue
d'inspirer la Gaspésie et bien au-delà. Au nom de tous les Gaspésiens et
Gaspésiennes, je présente nos condoléances à sa famille, assuré que chaque coin
de notre région porte l'empreinte de son travail. Que Michel Pouliot repose en
paix, sachant que son influence perdure et sera encore longtemps avec
nous. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Merci, M. le député. Et je cède maintenant la parole à
M. le député de Matane-Matapédia.
Rendre hommage à M. Pierre Bédard
M. Pascal Bérubé
M.
Bérubé : M. le Président, j'aimerais souligner l'excellent
travail accompli par M. Pierre Bédard, directeur général du cégep de
Matane, qui a pris sa retraite le 28 mars dernier, après plus de huit ans
à la barre de l'institution collégiale.
M. Bédard
est entré en poste en janvier 2016, après avoir été à la tête du Centre de
développement et de recherche en intelligence numérique, le CDRIN, relié
au cégep de Matane.
L'expertise
et l'engagement de M. Bédard sont reconnus à travers l'ensemble du réseau
collégial et de la communauté matanaise. Parmi les nombreuses réalisations du
cégep de Matane lors des mandats de M. Bédard, notons le redressement
de la gouvernance, le développement des
activités et le recrutement à l'international, avec le prix
Hector-Fabre 2019, la mise en place d'une politique de santé et de
mieux-être au travail, les travaux visant la mise en place du programme de
techniques d'hygiène dentaire et des initiatives innovantes en matière de
logement étudiant.
M. Bédard est un fier défenseur des
régions, en plus d'être un gestionnaire hors pair.
Bonne
retraite, pleinement méritée, Pierre, et merci d'avoir contribué au rayonnement
et au développement du cégep de Matane, qui me tient tant à coeur parce
que c'était aussi mon collège. Merci.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, M. le député de Matane-Matapédia. Et la
parole revient maintenant à Mme la députée de Laporte.
Souligner
le 40e anniversaire du Gala Excellence de la Chambre
de commerce et d'industrie de la Rive-Sud
Mme Isabelle
Poulet
Mme Poulet : Merci, M. le Président.
Alors, je souligne aujourd'hui la 40e édition du Gala Excellence de la
Chambre de commerce et d'industrie de la Rive-Sud.
Ce gala
récompense le talent des entrepreneurs oeuvrant sur le territoire et qui se
sont distingués dans leur domaine.
Avec ses 700 membres,
et solidement ancrée dans le milieu, la Chambre de commerce est une fière
contributrice et un organisme
incontournable au succès et au rayonnement des entreprises via diverses
activités et services, tels qu'une aile
jeunesse, mentorat, conférences, formations. Au-delà d'obtenir un prix ou être
en nomination, l'impact d'être membre de la chambre ne peut être que
bénéfique.
Je tiens à
remercier le personnel de la Chambre de commerce et d'industrie de la Rive-Sud,
maintenant présidée par M.
Jean-François Tremblay, pour sa contribution à la reconnaissance des
entrepreneurs, leurs entreprises et au dynamisme de la région.
Finalement, je tiens à féliciter toutes les
entreprises nominées lors de ce 40e gala et leur souhaite un bon succès.
• (9 h 50) •
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, Mme la députée de Laporte. Au tour,
maintenant, de Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel.
Rendre
hommage à Mme Francine Baril
Mme Karine
Boivin Roy
Mme Boivin
Roy : Merci, M. le Président. Alors, c'est avec émotion
que nous avons appris récemment le départ à la retraite, en juin prochain, de
Mme Francine Baril, directrice générale du Service d'aide communautaire
Anjou.
Depuis juin 2011, Mme Baril est à la tête
de cet organisme qui offre divers services d'aide et de soutien aux citoyens et citoyennes d'Anjou. À travers ces
années de dévouement exemplaire, Mme Baril a fait preuve d'humanisme,
de détermination et de vision. Ses qualités
exceptionnelles l'ont menée à concrétiser un vieux rêve de l'organisme, soit
celle de la construction de la maison communautaire du SAC Anjou, qui
ouvrira ses portes en 2025.
Aujourd'hui,
je désire exprimer ma plus sincère gratitude à Mme Baril pour son
engagement indéfectible et passionné à la vision et à la mission de
l'organisme. Son oeuvre est une source d'inspiration et un véritable héritage
pour les Angevins et Angevines.
Mme Baril, nous vous souhaitons un plein
bonheur pour votre nouvelle étape de vie, et bonne retraite! Merci.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel.
Et je reconnais maintenant Mme la députée d'Argenteuil.
Rendre
hommage à Mme Ginette Lefebvre
Mme Agnès
Grondin
Mme
Grondin : Bonjour, M. le Président. Après plus de
38 ans de services loyaux pour nos petits cocos, qui ont déambulé sur la
rue principale en toute sécurité, M. le Président, notre brigadière en or,
Ginette Lefebvre, a couché son panneau arrêt pour une dernière fois.
Sa générosité
surhumaine et sa bienveillance inclusive ont accompagné autant les marcheurs
pressés que les piétons contemplatifs pendant près de quatre décennies,
et ce, toujours avec ce «bonjour» pétillant.
Tu as gravé
nos coeurs, Ginette, emmitouflée de la tête aux pieds lors des grosses tempêtes
d'hiver et rayonnante comme le soleil en pleine canicule. Merci d'avoir
ébloui notre rue principale pendant toutes ces années. Au plaisir de te croiser
à nouveau, belle dame, et surtout de revoir ton sourire, lors de tes prochaines
aventures.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée d'Argenteuil. Et au tour, maintenant, de M. le député de
Charlesbourg.
Souligner le 40e anniversaire de l'Association des
personnes avec une déficience
de l'audition dans le cadre de la Journée nationale de l'audition
M. Jonatan Julien
M. Julien : Oui, merci, M. le Président. J'aimerais rendre
hommage, aujourd'hui, à l'Association des personnes avec une déficience de l'audition afin, justement,
de souligner votre 40e anniversaire. Présidé par Mme Louise
Villeneuve, cet organisme de Charlesbourg a pour mission de favoriser
l'inclusion sociale des personnes vivant avec une déficience de l'audition en
offrant, justement, de l'aide, de l'entraide et aussi en sensibilisant la
population aux enjeux de santé auditive.
J'aimerais
également mentionner que, le 7 mai prochain, on va souligner la Journée
nationale de l'audition du Québec, qui sert justement à sensibiliser
l'ensemble de la population aux enjeux de santé auditive.
Alors, félicitations
pour votre travail, pour votre implication dans la communauté. On est très
fiers du travail que vous faites.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le député de Charlesbourg. Pour la prochaine déclaration, est-ce que j'ai le
consentement de l'Assemblée pour accueillir la déclaration de M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve? Consentement. M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve.
Souligner le 60e anniversaire de l'organisme Jeunes
Sportifs Hochelaga
M. Alexandre Leduc
M. Leduc : Merci,
M. le Président. Je souhaite aujourd'hui souligner le 60e anniversaire de
Jeunes Sportifs Hochelaga, un organisme sportif au coeur d'Hochelaga-Maisonneuve
qui joue un rôle essentiel dans le développement physique, social et émotionnel
des jeunes de notre quartier.
C'est en 1963 que Raymond
Demers fonde JSH pour relever le défi lancé par son jeune neveu, Pierre
Pérusse, qui gardera fièrement les buts de
la toute première équipe. Ce jeune hockeyeur terminera un stage junior avec les
Remparts de Québec et participera au camp d'entraînement des Flames
d'Atlanta.
Depuis six décennies,
Jeunes Sportifs Hochelaga joue un rôle prépondérant dans notre communauté,
offrant aux jeunes du quartier la possibilité de s'initier, de progresser et de
performer au hockey dans une ambiance saine et bienveillante. Grâce au dévouement de leurs entraîneurs et de l'ensemble
des bénévoles, les jeunes du quartier se lancent dans le monde du sport
et de la compétition avec respect et empathie. Le slogan Pour l'avenir de
notre jeunesse je m'implique résume parfaitement l'engagement du groupe
envers la communauté.
Pour conclure, je
tiens à féliciter les Jeunes Sportifs Hochelaga pour 60 belles années de
dévouement envers la jeunesse de notre
quartier. Leur travail remarquable contribue non seulement à former des jeunes
athlètes, mais aussi de jeunes citoyens exemplaires. Merci.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve. Alors, voilà qui met fin à la
rubrique Déclarations des députés. Je remercie chaque député pour votre
déclaration.
Et je suspends les
travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à
9 h 56)
(Reprise à 10 h 03)
La Présidente :
Bonjour, tout le monde. Mesdames
messieurs, bienvenue chez vous. Le parlement du Québec, c'est chez vous.
Messieurs dames les
députés, nous allons nous recueillir quelques instants.
Je vous remercie.
Veuillez vous asseoir.
Les portes se
ferment.
Nous poursuivons les
affaires courantes.
Aujourd'hui, il n'y a
pas de déclarations ministérielles ni présentation de projets de loi.
Il n'y a pas de dépôt
de documents.
Dépôt de rapports de commissions
À
la rubrique Dépôt de rapports de commissions, M. le président de la Commission
des finances publiques et député de Montmorency.
Étude détaillée du projet de loi n° 30
M.
Simard : Oui. Bon matin, Mme la Présidente. Je dépose le
rapport de la Commission des finances publiques qui, hier, le 1er mai, s'est réunie afin de
procéder à l'étude détaillée du projet de loi n° 30, Loi modifiant diverses dispositions principalement dans le secteur financier. La commission a adopté le texte
du projet de loi avec des amendements. Et je tiens à remercier notre
collègue de Laporte qui a agi à titre de présidente de séance.
La Présidente : Ce rapport est
déposé.
Il n'y a pas de dépôt de pétitions.
Il n'y a pas de réponses orales aux pétitions ni
d'interventions portant sur une violation de droit ou de privilège.
Je vous avise
qu'après la période des questions et réponses orales seront tenus les votes
reportés suivants : le vote reporté sur les rapports des
commissions qui ont étudié les crédits budgétaires pour l'exercice financier se
terminant le 31 mars 2025, le vote
reporté sur la motion de M. le député de Rosemont débattue hier aux affaires
inscrites par les députés de l'opposition et, troisième vote reporté,
celui sur l'adoption du projet de loi n° 52.
Questions et réponses orales
Nous en
sommes maintenant la période de questions et de réponses orales, et je cède la
parole, en question principale, au chef de l'opposition officielle.
Accès aux services
publics
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : Merci beaucoup, Mme la
Présidente. À la fin, encore, de cette semaine, nous avons des preuves additionnelles, implacables que nous avons devant
nous un gouvernement déconnecté, incapable de livrer les services essentiels aux Québécoises et aux Québécois. Cette
semaine, même, un sondage Léger est venu confirmer que trois Québécois sur quatre le disent : On n'en a pas pour
notre argent, on paie des taxes et impôts, ils ont augmenté, là, le gain de
capital, on paie des taxes et impôts
puis on n'a pas les services essentiels. Ça fait dire à Jean-Marc Léger,
lui : Je n'ai jamais vu ça en 40 ans, c'est ce qu'il a
affirmé, ce consensus fort de la population québécoise.
Mme la
Présidente, j'ai eu l'occasion, cette semaine, de questionner le premier
ministre, entre autres, sur des cas tangibles de sa déconnexion et de
son incapacité : Mme Boisclair, 73 ans, décédée aux urgences
après 17 heures sans avoir vu un
médecin, elle a finalement vu un médecin, puis c'était pour de la réanimation,
la première fois qu'elle a vu un médecin,
elle est décédée; l'homme de 41 ans, cet homme de 41 ans, de
Châteauguay, qui est décédé après un trop long délai de l'ambulance, est décédé aux urgences; M. Meunier,
70 ans... 66 ans, après quatre jours aux urgences, il a développé
des plaies de lit telles qu'il a dû avoir recours aux soins de fin de vie, il
est décédé chez lui.
Nous avons vu
la déconnexion du premier ministre, qui a nié les conclusions du comité de
suivi du rapport Laurent, qui dit : Ça ne va pas assez vite, il y a
urgence d'agir. Le premier ministre blâme toujours tout le monde.
Va-t-il prendre ses responsabilités et livrer
les services aux Québécois?
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Oui. Bien, Mme la
Présidente, c'est toujours surprenant d'avoir des questions du Parti libéral
sur le réseau de la santé, parce que, on s'en rappelle, le gouvernement libéral
qui était là a fait des coupures importantes. Même Gaétan Barrette, qui était
ministre de la Santé, puis Carlos Leitão, qui était le ministre des Finances,
disent : Ça n'a pas de bon sens, ça n'a
pas de bon sens, les coupures que Martin Coiteux, en fait, là, le président du
Conseil du trésor, nous a obligés à faire.
Mme la
Présidente, en plus, on se rappelle, je pense que tous les Québécois s'en
rappellent, on a eu une pandémie. Pendant
la pandémie, on a mis des mesures, on a reporté des chirurgies, ça nous a
permis de sauver entre 10 000 et 20 000 vies, au Québec.
On est encore en train de faire du rattrapage.
Ensuite, Mme
la Présidente, on a fait une première entente avec le syndicat des médecins de
famille. Ça nous a permis de passer de 6,4 millions de Québécois, qui ont
un médecin de famille ou un accès à un GMF, à 7 millions, donc 600 000 personnes de plus. Cette entente
est maintenant échue. On est en négociation. Ce n'est pas des négociations qui
sont faciles, avec le syndicat des médecins de famille. J'espère que le Parti
libéral ne sera pas sur les lignes de piquetage comme on l'a vu dans d'autres
négociations.
La Présidente : Première
complémentaire.
M. Marc Tanguay
M.
Tanguay : Le premier ministre parle du Parti libéral.
Dois-je lui rappeler qu'il est dans sa sixième année, il a déposé son sixième budget? L'excuse de la
pandémie, elle ne marche plus. Il a affirmé, en janvier 2021, que, la pandémie,
là, il allait
respecter toutes ses promesses malgré la pandémie. Depuis ce temps-là, il y a
eu des plans de rattrapage, ça a été autant
d'échecs. Et le ministre des Finances a confirmé, le 7 novembre dernier,
qu'il n'y a plus de budget, là, par rapport à la pandémie, c'est derrière nous. Alors, ce n'est plus une excuse. Ce
n'est pas les questions du Parti libéral, c'est les questions des
proches de M. Meunier, à matin, décédé, et de Mme Boisclair.
Il leur répond quoi? Parti libéral?
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François Legault
M.
Legault : Bien, Mme la Présidente, évidemment, j'offre
toutes mes sympathies, mes condoléances aux familles qui sont
mentionnées par le chef de l'opposition officielle.
Maintenant,
Mme la Présidente, on le sait, tous les rapports nous l'ont dit, ce qu'il faut,
c'est renforcer la première ligne. Même Michel Clair, là, l'avait dit
clairement. On a commencé à le faire. Il y a 600 000 personnes de
plus qui ont accès à la première
ligne. On a aussi convaincu le Collège des médecins de laisser les IPS être
capables de prendre en charge les patients sans être supervisées par des
médecins. Maintenant, on est en négociation avec la FMOQ.
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
M. Marc Tanguay
M.
Tanguay : Là, je veux que le premier ministre réponde à
M. Gauthier. 24 mars dernier, Le Journal de Montréal révèle
le cas d'Yves Gonthier, Gonthier, septuagénaire, n'a plus de médecin de
famille depuis quatre ans. Dans les derniers mois, on lui a assigné un GMF, une solution partielle, puisqu'il faut
ensuite réussir à obtenir un rendez-vous, qu'il n'y a pas de suivi médical. Je le cite : «Je n'ai eu
aucun suivi depuis trois ans et demi. J'ai l'impression que je n'en aurai
jamais[...]. [...]Ma plus grande crainte, c'est d'avoir un cancer.»
Le premier ministre, il est dans sa sixième
année, là. Que répond-il à Yves Gonthier?
• (10 h 10) •
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François Legault
M.
Legault : Bien, Mme la Présidente, le ministre de la Santé
l'a dit lui-même, il reste encore beaucoup de travail à faire, puis ça va prendre des changements
structurels. On a annoncé la création de Santé Québec, les dirigeants. On a
aussi, Mme la Présidente... Bon, on
pensait avoir une entente de principe avec le syndicat des infirmières. Malheureusement,
les membres ont voté contre. Donc, on
est encore en train de discuter pour avoir plus de souplesse, plus d'efficacité
dans le réseau de la santé. J'espère que le Parti libéral va nous
appuyer, plutôt que d'être sur les lignes de piquetage.
La Présidente : Troisième
complémentaire.
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : Qu'il lâche donc un peu
les lignes de piquetage, à matin, là, puis qu'il se positionne donc sur le cas de Louisette Gignac, 78 ans,
Sainte-Catherine-de-la-Jacques-Cartier. Elle est décédée, l'an dernier, d'un
cancer du sein diagnostiqué tardivement. Depuis 2019, elle était sans
médecin de famille. Sa fille, Nancy Picard, dit : «Ma mère a été complètement abandonnée[...]. [...]Avant son
cancer, elle avait besoin de soins. Ça lui prenait un médecin...» Fin de la
citation.
Que répond-il à Nancy Picard, la fille de
Mme Gignac? Découragez-vous pas, ça va venir?
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Bien, Mme la
Présidente, c'est vrai qu'il y a des Québécois qui n'ont pas de médecin de
famille ou accès à un GMF. Quand on est
arrivés, l'héritage du Parti libéral, c'était 6,4 millions de Québécois
qui avaient accès à un médecin de famille ou un GMF, on est rendus à
7 millions. Par contre, il y a 9 millions de Québécois. Il va
falloir, de façon très courageuse, négocier
avec le syndicat des médecins de famille, parce qu'ils peuvent en faire plus.
Mais on ne fera pas comme le Parti
libéral puis continuer à garder le statu quo. On doit changer, on a besoin de
changement, au Québec.
La Présidente : En question
principale...
Des voix : ...
La
Présidente : Attention! Je vous entends, à gauche. Il n'y a
qu'une seule personne qui a maintenant le droit de parole, et j'aimerais
l'entendre, c'est le député de Marguerite-Bourgeoys. La parole est à vous. Question
principale.
Gestion des finances publiques
M. Frédéric Beauchemin
M.
Beauchemin : Mme la Présidente, Léger publiait hier un sondage
concernant l'appréciation des Québécois de
l'utilisation de leurs impôts. Sous la gouverne caquiste, c'est 75 % des
Québécois qui pensent qu'ils paient trop d'impôt, 75 % qui trouvent qu'on utilise mal leur
argent. C'est normal, Mme la Présidente. La CAQ a perdu le contrôle des
dépenses de l'État, avec un déficit record de 11 milliards. Et la
dernière décision du ministre des Finances, ça a été d'augmenter l'impôt sur le
gain en capital. La CAQ dépense sans limite et taxe les petits propriétaires de
plex.
Pendant ce temps-là,
la classe moyenne se pose des questions auxquelles le ministre n'a aucune
réponse. Pourquoi je paie trop d'impôt?
Pourquoi je paie trop de taxes? Pourquoi je n'ai pas de services? Pourquoi je
n'ai pas de médecin de famille? Pourquoi je n'ai pas de prof? Pourquoi
il n'y a pas de place en RPA? Pourquoi la CAQ?
Des voix :
...
La
Présidente : Je suis debout. Messieurs mesdames. J'aimerais entendre
la réponse du ministre des Finances.
M. Eric
Girard
M.
Girard (Groulx) :
Oui. Merci, Mme la Présidente. Bien, moi, j'ai vu ce
sondage-là hier et j'étais content parce
qu'il confirmait... Il confirmait quoi, Mme la Présidente? Bien, qu'on a vu
juste, au budget : priorité santé et éducation. C'est ça que les
Québécois veulent, c'est ce sur... ce dont on travaille. Et puis on fait ça
comment? Avec des investissements en infrastructures, des
investissements dans nos ressources humaines pour faire des gains de
flexibilité. On a aussi tout ce qui est fait
au niveau des tableaux de bord, les données probantes pour prendre des bonnes
décisions, les réformes au niveau de la gouvernance. Alors, tout ça, on
a un plan pour améliorer les services en éducation puis en santé.
Quant
au fardeau fiscal, bien, on l'a toujours dit, on veut le réduire,
puis on va continuer. On a baissé les impôts, on a plafonné les tarifs, on a augmenté le crédit d'impôt pour les aînés
à 2 000 $, le crédit d'impôt au maintien à domicile, le crédit d'impôt pour les proches aidants, on a
baissé la taxe scolaire, on a augmenté les allocations aux familles. On va
continuer, Mme la Présidente. On va
continuer de réduire le fardeau fiscal des Québécois et on va améliorer les
services en santé et éducation.
La
Présidente : Première complémentaire.
M. Frédéric Beauchemin
M. Beauchemin :
Le ministre nous vante les
actions de la CAQ, mais les Québécois voient une tout autre réalité. Les
Québécois trouvent que le ministre gère mal notre argent. 80 % sont
insatisfaits de ce gouvernement-là.
Comprend-il
que le Québec a perdu confiance en lui? Comprend-il que les Québécois trouvent
qu'avec la CAQ on n'en a pas pour notre argent? Ça aiderait si, au
minimum, le ministre admettait qu'il gère mal notre argent.
La
Présidente : La réponse du ministre des Finances.
M. Eric
Girard
M.
Girard (Groulx) :
Oui. Bien, M. le Québécois... Mme la Présidente... C'est
un faux départ.
Mme
la Présidente, je fais confiance aux Québécois pour juger, là. Nous, on a
choisi d'investir en santé et en éducation pour améliorer les services, et c'est ça que les Québécois veulent. Puis,
je le répète, là, c'est plusieurs choses, qu'on fait. Oui, on bonifie les conditions de travail pour
avoir plus de flexibilité, mais c'est infrastructures, les tableaux de bord, la
gouvernance, et on va voir des améliorations en santé et en éducation, on y
travaille.
Puis, le fardeau
fiscal, nous sommes arrivés au pouvoir, les Québécois étaient les plus taxés,
puis on travaille là-dessus chaque jour.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M. Frédéric Beauchemin
M. Beauchemin :
Le ministre peut bien nous
garrocher plein de chiffres, là, mais, la CAQ, c'est un échec en gestion.
Sous la CAQ, c'est zéro gain de productivité
en cinq ans. Sous la CAQ, c'est une baisse de 11 % des investissements en
machines et matériel en deux ans. Sous la
CAQ, le Québec s'endette, les Québécois n'ont pas de services. Comme disait
Jean-Marc Léger, la CAQ, c'est le gouvernement le moins efficace depuis des
générations.
Est-ce que le
ministre est fier de son legs?
La
Présidente : Et on s'adresse à la présidente. M. le ministre.
M. Eric Girard
M. Girard
(Groulx) : Oui, Mme la Présidente. Bien là, ça, c'est un autre sujet.
Alors, lorsque nous
sommes arrivés au pouvoir, nous avions des objectifs économiques ambitieux. On
veut amener le Québec à un autre niveau.
Avec le gouvernement précédent, le PIB potentiel du Québec était à 1,5 %.
On vise de l'augmenter à 2 %, à long terme, puis ça, ça fait une
différence énorme, Mme la Présidente. Un demi-pourcent de PIB potentiel par année, à long terme, c'est énorme,
ça va permettre de remplir les missions de l'État. Alors, on travaille
là-dessus, on a des progrès. Et, l'écart de richesse avec l'Ontario,
bien, on l'a réduit de 17 % à 13 %, puis on va continuer.
La
Présidente : En question principale, je reconnais maintenant la
députée des Mille-Îles.
Hausse du taux d'inclusion sur les gains en capital
Mme Virginie Dufour
Mme Dufour : Merci,
Mme la Présidente. L'an dernier, lorsque le gouvernement fédéral a retiré la
TPS sur la construction de logements
locatifs, le ministre des Finances a martelé qu'il ne fallait surtout pas
s'harmoniser et qu'il fallait garder
la TVQ. Mais, lorsque le fédéral a choisi d'augmenter la taxation sur le gain
en capital, ah, bien là il fallait absolument s'harmoniser, là. Pas
nécessaire quand ça ajoute des dépenses, mais essentiel quand ça ajoute des
revenus.
Mais,
pour Christine Mercier et des dizaines de milliers de Québécois, bien, c'est
plutôt une perte de revenus majeure. Et là je la cite : «Je suis une femme seule, propriétaire occupante d'un cinq-plex à Rosemont. Je n'ai aucun
autre fonds de pension que le gain de mon plex, suite à la vente, pour financer
ma retraite pour les 20 prochaines années. J'ai travaillé comme
travailleur autonome toute ma vie. J'ai mis toutes mes économies pour le
maintenir et m'occuper des locataires, sans jamais être rémunérée, car
le gain était davantage sur du long terme, lors de la vente.»
Que dites-vous à
Mme Mercier?
La
Présidente : La réponse du ministre des Finances.
M. Eric
Girard
M. Girard (Groulx) :
Oui. Merci,
Mme la Présidente. Bien, revenons sur le gain de capital. Bien, c'est pour ça
qu'il y a une exemption sur la résidence principale. C'est pour ça que le
premier 250 000 $ sur une résidence secondaire est exempté, à chaque année, de gain de capital. Et
puis, si vous êtes un couple qui détenez une propriété, bien, c'est
500 000 $ d'exemption, Mme
la Présidente. Et puis c'est pour ça qu'on a augmenté la diminution du gain de
capital sur les trois premiers millions de gains de capital pour les
entreprises canadiennes.
Alors,
on s'assure de ramener l'équité, parce que le revenu marginal est taxé à
53 %, puis les gains de capitaux étaient à 26,5 %, puis là ça
va être 35,5 %.
La
Présidente : Je vous rappelle qu'on questionne la présidence. Alors,
première complémentaire.
Mme Virginie Dufour
Mme Dufour : Oui, bien, il n'y a rien d'équitable pour
Mme Mercier, du tout. Écoutez, je constate, d'ailleurs, là, que le ministre
ne semble pas se préoccuper de la question. Alors, laissez-moi vous présenter
Karine Jean-Louis, qui nous dit : «Il est difficile d'arriver à
payer l'hypothèque, les taxes et les réparations sur notre plex. Notre plex,
c'est notre investissement pour la retraite, et, au final, nous allons être
pénalisés au moment où nous serons les plus vulnérables.»
Est-ce que c'est
juste pour Mme Jean-Louis? Est-ce qu'elle est riche, selon vous?
La
Présidente : M. le ministre.
M. Eric Girard
M. Girard (Groulx) :
Oui. Bien,
Mme la Présidente, j'ai eu l'occasion de vous dire à plusieurs reprises que je
ne commente jamais, jamais la position fiscale d'un individu ou d'une
entreprise. C'est confidentiel.
Alors,
il y a... Au Canada, le revenu marginal est taxé à 53,3 %. Ça, c'est la
somme du Québec et du Canada. Les dividendes, c'est 40 %. Le gain de
capital, c'était 26,5 %, et ce sera maintenant 35,5 %. Et, oui, nous
avons décidé de nous harmoniser, pour
s'assurer que les entreprises du Québec n'aient pas à tenir deux comptabilités.
Et, oui, c'est une mesure d'équité qui favorise les personnes qui ont
les plus hauts revenus au Canada.
• (10 h 20) •
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
Mme Virginie Dufour
Mme
Dufour : Ce ne sont pas des cas... Ce ne sont pas, Mme la
Présidente, des cas des gens les plus riches qu'on voit, du tout. Je vous
présente celui de Michel Grégoire : «Je suis âgé de 71 ans,
propriétaire d'un duplex et d'un chalet dont mes enfants
hériteront à mon décès. Je suis de la classe moyenne. Il est injuste
d'augmenter l'impôt sur le gain en capital soudainement sur mes immeubles,
que j'ai entretenus toute ma vie.»
Ça,
ça illustre, là, le cas de dizaines de milliers de Québécois, Mme la
Présidente, et on va taxer leurs fonds de pension. Est-ce que c'est
juste?
La
Présidente : La réponse du ministre des Finances.
M. Eric Girard
M. Girard (Groulx) : Bien, Mme la Présidente,
c'est incorrect. On ne va pas taxer leurs fonds de pension, on va taxer
leur gain de capital qui va excéder...
Des voix : ...
M. Girard
(Groulx) : Vous ne comprenez pas la distinction entre un fonds de
pension puis un gain de capital, Mme la
Présidente? O.K. On va taxer le gain de capital qui excède 250 000 $
pour un individu ou 500 000 $ pour un couple. Et, la taxe, c'est
l'inclusion qui est à 66 %. Le taux de taxe, lui, passe de 26,5 % à
35,5 %. Les dividendes restent à 40 %, les revenus à
53 %.
Des voix : ...
La Présidente :
S'il vous plaît! Je vous entends
trop, à gauche. En question principale, je reconnais maintenant... Qui
chez vous? C'est à vous? Alors...
Des voix : ...
La
Présidente : S'il vous plaît! En question principale, je reconnais
maintenant la députée de...
Des voix : ...
La Présidente :
On écoute. En question
principale, Mme la députée de Jeanne-Mance—Viger.
Vous seule avez la parole. On l'écoute.
Mesures
favorisant le repreneuriat
Mme Filomena Rotiroti
Mme Rotiroti :
Merci, Mme la Présidente.
16 000 entrepreneurs vont céder leurs entreprises, au Québec, cette année.
Avec la CAQ, c'est rendu moins compliqué de
fermer que de transférer l'entreprise, faute de planification de la part du
gouvernement. On parle de perte de
travailleurs et des emplois bien rémunérés. Quand une entreprise ferme, faute
de relève, c'est tout le tissu entrepreneurial de la région qui en
souffre.
Je
comprends que, pour le ministre de
l'Économie, c'est plus sexy d'investir
dans des gros deals. Très bien, mais, au Québec, nos PME représentent plus que
la majorité de nos entreprises. 89 % des transferts vont se faire en région.
Le
ministre doit comprendre que l'un n'empêche pas l'autre. C'est sa
responsabilité que les régions prospèrent. Le ministre doit s'assurer
que les transferts se fassent rapidement, facilement et sans fardeau
réglementaire.
Ma
question au ministre du Développement économique régional est simple : À
quand un réel plan pour le repreneuriat?
La
Présidente : La réponse du ministre de l'Économie, de l'Innovation et
de l'Énergie.
M. Pierre Fitzgibbon
M. Fitzgibbon :
Mme la Présidente, je peux confirmer à la collègue que nous sommes très
préoccupés par le repreneuriat. D'ailleurs,
après-midi, à 3 heures, je vais être au CTEQ, qui est l'organisme qui
s'occupe des transferts d'entreprise pour les petites entreprises, et je vais
faire état de la situation au Québec présentement et faire état aussi des
mesures que nous allons prendre, parce que nous avons une situation où,
effectivement, d'ici un an, il y aura probablement 1 000 à 2 000 entreprises entre 20
et 100 employés qui vont changer de main, mais, quand on regarde sur cinq
ans, c'est un chiffre qui est près de 10 000. Et c'est une chose
qui est connue depuis plusieurs années.
Le CTEQ est une
entreprise OBNL que nous finançons. Nous allons rehausser les capacités du CTEQ
pour atteindre des objectifs de couvrir le
repreneuriat pour les entreprises entre 20 et 100 personnes, parce que le
travail est très lourd pour permettre
de mailler le cédant et le repreneur. On a annoncé, d'ailleurs, il y a quelques
mois, à l'École d'entrepreneurship de la Beauce, un programme de
repreneuriat que nous avons financé.
Donc, on a fait beaucoup
de choses et on va continuer, parce qu'effectivement, au Québec, dans les
prochains cinq ans, il va y avoir beaucoup
d'entreprises en bas de 100 employés qui vont changer de main. Et nous
sommes très actifs dans ce créneau-là.
La Présidente : Première
complémentaire.
Mme Filomena Rotiroti
Mme Rotiroti : Merci, Mme la
Présidente. Rien que pour cette année, c'est 16 000 entrepreneurs qui
comptent vendre ou céder leurs entreprises.
Pour la conseillère de Développement économique Matanie, et je la cite, on
risque de voir de moins en moins de PME. La vitalité des territoires vont
s'effriter, les chaînes d'approvisionnement aussi. Il faut soutenir nos
PME en investissant dans le repreneuriat.
Le ministre doit assurer que le transfert de ces
entreprises réussisse et qu'elles ne ferment pas. Va-t-il le faire?
La Présidente : La réponse du
ministre.
M. Pierre Fitzgibbon
M. Fitzgibbon : Mme la Présidente,
effectivement, on a eu la discussion, d'ailleurs très bonne discussion, aux études de crédits, la semaine dernière, voilà
deux semaines, puis j'ai confirmé à la collègue que, oui, nous allons
prendre les mesures pour permettre le repreneuriat.
D'ailleurs,
si on retourne un peu en arrière, nous sommes le gouvernement qui a réinvesti
dans les régions, ce qui n'avait pas
été fait par le gouvernement précédent. On a créé Accès entreprise Québec. On a
les fonds locaux d'investissement. On travaille avec le Fonds de
solidarité pour les fonds locaux de solidarité.
Alors, on a
l'organisme en place dans les régions pour identifier en amont quelles vont
être les entreprises qui vont être
reprendre... qui vont être reprises, plutôt, je m'excuse. Et, en plus, on a le
CTEQ et on a un fonds d'investissement qui est géré par Investissement
Québec, que je vais renouveler après-midi.
Alors, je pense que tous les éléments sont en
place pour réussir.
La Présidente : Deuxième complémentaire.
Et, pour ce faire, je reconnais la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Madwa-Nika Cadet
Mme Cadet : Mme la Présidente, lors
du dépôt du dernier budget, le Regroupement des jeunes chambres de commerce du
Québec a publiquement affirmé que «l'absence de mesures supplémentaires pour
[remédier au] manque de relève et stimuler
le rachat d'entreprises existantes par de jeunes repreneurs représente une
opportunité manquée». On a besoin des
repreneurs pour occuper la place des cédants, il faut donc les appuyer aussi.
Ce sont sept entreprises sur 10 qui vont devoir être transférées
d'ici 10 ans, et, faute de repreneurs, elles risquent de fermer.
Au nom des jeunes entrepreneurs, à quand une
opération repreneuriat au Québec?
La Présidente : La réponse du
ministre.
M. Pierre Fitzgibbon
M.
Fitzgibbon : Absolument, et je suis totalement d'accord avec
vous, l'enjeu que nous avons, au Québec, c'est justement que nos jeunes
veuillent devenir entrepreneurs. Quand on regarde, au Québec, depuis 20,
25 ans, on investit beaucoup en
recherche fondamentale, d'ailleurs on est dans les premiers pays de l'OCDE,
mais, quand on regarde les start-up et les gens d'entreprise, on est
déficient.
Alors, on a mis en place la Stratégie québécoise
de recherche et d'investissement en innovation, SQRI2, dans laquelle on a beaucoup d'argent pour les
incubateurs et accélérateurs. J'ai mentionné tout à l'heure à votre collègue
qu'on va mettre de l'argent,
après-midi, dans le Fonds de transfert d'entreprise, on va mettre plus d'argent
dans le CTEQ pour permettre d'avoir un repreneuriat plus accentué sur
les entreprises moyennes.
Alors, je
pense que nous sommes d'accord. Et notre gouvernement a fait beaucoup depuis
plusieurs années, et nous allons continuer.
La Présidente : En question
principale, je reconnais maintenant le chef du deuxième groupe d'opposition.
Accès au logement
M. Gabriel Nadeau-Dubois
M.
Nadeau-Dubois : Mme la Présidente, le 1er juillet, c'est dans
deux mois. L'angoisse des locataires est dans le tapis partout au Québec. Ce matin, on apprend dans
les médias que Montréal se prépare à recevoir plus d'appels à l'aide que
l'an passé. On n'est pas surpris, mais là c'est 1 000 familles qui se
retrouvent carrément sans logement, et ça, c'est juste dans la métropole. Et le premier ministre
sait bien que la situation est comme ça partout. Les téléphones n'arrêtent pas de sonner, et c'est dans les bureaux de
circonscription de tous les partis que ça se passe, pas juste dans les bureaux
des députés solidaires, chez les caquistes aussi.
Le logement, là, ce
n'est pas une business comme une autre. Le logement, ce n'est pas une
marchandise comme les autres. Il est temps qu'on l'affirme ici, en cette
Chambre : au Québec, le logement, c'est un droit.
La semaine passée,
une journaliste a posé cette question-là à l'équipe de la ministre de
l'Habitation en lui demandant : Est-ce
que vous allez légiférer, au Québec, pour garantir le droit au logement? La
réponse du cabinet de la ministre est
maintenant célèbre, on a offert notamment une réponse générale qui ne répond
pas pour dire que l'habitation, c'est
une priorité. Mais moi, j'aimerais ça avoir une réponse spécifique qui répond,
et non pas une réponse générale qui ne
répond pas. Je pense qu'on a le droit de savoir ce que pense le premier
ministre sur cette question, qui est fondamentale.
Selon le premier
ministre, au Québec, est-ce que le logement, c'est un droit, oui ou non?
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Mme
la Présidente, évidemment que c'est essentiel pour quelqu'un d'avoir un
logement.
Maintenant,
on a investi, depuis cinq ans, 6,3 milliards pour construire des
logements. On a augmenté aussi l'aide dans certains programmes d'aide
pour payer les logements.
Mme la Présidente, le
problème qu'on a, c'est 560 000 immigrants temporaires. Il en rentre
entre 5 000 et 10 000 de plus par
mois. Donc, physiquement, actuellement, on a beau accélérer la construction de
logements, il arrive plus d'augmentation
de la demande qu'on est capables de fournir d'offre. Donc, c'est pour ça qu'on
a mis en place, entre autres, des formations courtes en construction,
pour avoir plus de gens qui construisent.
Mais,
Mme la Présidente, je suis ouvert aux propositions de Québec solidaire. Qu'on
fasse une loi ou qu'on n'en fasse pas, de loi, comment on peut construire aussi
vite des logements, de répondre à la demande, avec 560 000 immigrants temporaires?
La
Présidente : Première complémentaire.
M. Gabriel Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois : Le premier ministre est
aussi prévisible qu'une éclipse, hein? Quand on lui parle d'un dossier qui va
mal pour son gouvernement, il nous parle des immigrants, il nous parle des
demandeurs d'asile. On est habitués.
J'ai
posé une question quand même claire. Je veux savoir c'est quoi, sa valeur,
c'est quoi, ses valeurs, c'est quoi, sa vision. Il a dit : C'est
essentiel. Ma question est plus simple, est plus précise : Est-ce qu'il
croit que le logement, au Québec, c'est un droit, oui ou non? Et est-ce
qu'il est ouvert à le reconnaître?
• (10 h 30) •
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Bien,
Mme la Présidente, on ne commencera pas à faire une compétition entre le chef
de Québec solidaire puis moi pour savoir qui
a les plus belles valeurs. C'est évident qu'il faut aider, puis on l'a fait. On
a augmenté de 55 % les montants d'aide sociale qui sont donnés aux
personnes qui ont des contraintes à l'emploi. Mais, Mme la Présidente, à un
moment donné, il rentre 10 000 personnes par mois de plus, on est
rendus à 560 000 immigrants temporaires. Qu'est-ce que propose
Québec solidaire? Ce qu'ils disent : C'est une excuse. Bien non, ce n'est
pas une excuse, c'est la réalité.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M. Gabriel Nadeau-Dubois
M.
Nadeau-Dubois : Je ne comprends pas pourquoi le premier ministre est
incapable de répondre clairement à une
question aussi simple. Il ne s'agit pas d'une compétition de valeurs. Le
premier ministre gouverne, les Québécois et les Québécoises ont le droit
de savoir, ils doivent connaître où il loge, en pleine crise du logement.
Je lui pose une
question très simple, j'aimerais qu'il ait le courage de me répondre clairement :
Croit-il que le logement est un droit, au Québec, oui ou non?
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Mme la Présidente, à l'impossible nul n'est tenu.
Physiquement, psyhiquement, on n'est pas capables de construire les
logements qui sont nécessaires pour le nombre de personnes qui s'ajoutent à
chaque mois.
Est-ce que le
chef de Québec solidaire va enfin avoir le courage de dire : Il faut
réduire de façon substantielle le nombre d'immigrants temporaires? Est-ce qu'il
va avoir enfin le courage de le dire à toute sa gang de Québec solidaire?
La Présidente : En
question principale, je reconnais maintenant le député de Saint-Henri—Sainte-Anne. On vous écoute.
Mise
en oeuvre des recommandations du rapport de la Commission
spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse
M. Guillaume
Cliche-Rivard
M. Cliche-Rivard : Merci,
Mme la Présidente. Février 2022, le ministre délégué aux Services sociaux salue
la création du comité de suivi de la
commission Laurent et il ajoute : «Tout ce qui peut et doit être fait dans
l'intérêt des enfants est bienvenu.»
Eh bien, hier,
visiblement déçu par sa note au bulletin, le premier ministre s'en prenait au
comité dans une attaque à peine voilée. Gênant, quand même. Quel manque de
considération pour cet important regroupement d'experts qui inclut notamment l'Observatoire des tout-petits, le Collectif Ex-placé
et tant d'autres. Mme la Présidente, on parle d'un comité mis en place
par M. Camil Bouchard, l'auteur même du rapport Un Québec fou de ses
enfants.
Ça
arrive, des fois, qu'on réagisse rapidement sous la pression. Ça se comprend.
J'offre donc une chance au premier ministre
aujourd'hui de faire la bonne affaire. Peut-il faire amende honorable et
s'excuser au comité de suivi du rapport Laurent?
La
Présidente : La réponse du ministre responsable des Services sociaux.
M. Lionel Carmant
M. Carmant : Oui. Merci, Mme la Présidente. Je remercie le
député de Saint-Henri—Sainte-Anne pour sa question, ça va me permettre de faire le point sur le comité de
suivi, car, comme le disait le premier ministre hier, ce comité de suivi
n'a pas été mandaté par le premier ministre,
n'a pas été mandaté par le ministère de la Santé ni des Services sociaux, n'a
pas été mandaté par la Commission
spéciale pour les droits des enfants et la protection de la jeunesse, Mme la
Présidente. C'est un comité issu du milieu qui fait le suivi des
recommandations de la commission Laurent.
La
personne que le premier ministre a mandatée, Mme la Présidente, c'est moi,
comme élu, ministre responsable des Services sociaux, et je m'assure, je
m'assure tous les jours, Mme la Présidente, qu'on avance. Le choix qu'on a fait,
c'est de diviser les recommandations en
trois phases. Phase I : prévention en amont, prévention, pour la
protection de la jeunesse. La
phase II, celle dans laquelle on est actuellement : modifier les
pratiques de la DPJ, nommer le commissaire, améliorer la formation. Et
la phase III : les processus plus interministériels.
Alors, Mme la
Présidente, Mme Laurent approuve de nos améliorations. Est-ce que le
député de Saint-Henri—Sainte-Anne
conteste la parole de Mme Laurent?
La
Présidente : Première complémentaire.
M. Guillaume Cliche-Rivard
M. Cliche-Rivard : Ce n'est pas nous, donc
ce n'est pas bon. C'est ça que j'entends, Mme la Présidente. Le ministre dit...
Des voix : ...
M.
Cliche-Rivard : Bien, c'est ça. Le ministre dit qu'on avance...
La Présidente :
Attendez, M. le député. Je suis
debout. Vous connaissez notre règlement. Une seule personne a le droit
de parole ici, c'est M. le député, et j'aimerais l'entendre. Il vous reste
22 secondes.
M.
Cliche-Rivard : Le ministre dit qu'on avance. C'est certain, Mme la
Présidente. On avance tellement que des
enfants sont placés en isolement dans des locaux qui ressemblent à des cellules
de prison. On avance tellement que des enfants
vivent dans des hébergements avec de la moisissure. On avance tellement que des
enfants sont agressés dans des milieux de vie. Mais évidemment le
ministre préfère dire que le comité se trompe.
M.
Cliche-Rivard : La réponse du ministre.
M. Lionel Carmant
M. Carmant : Mme la Présidente, Mme Laurent suit le
rapport également de très près. Je veux dire, est-ce que le député de Saint-Henri—Sainte-Anne
dit qu'elle se trompe?
Mme la Présidente, on
est dans la phase II. On est en train de travailler sur le commissaire.
Les travaux vont reprendre bientôt. J'enjoins mon conjoint... mon collègue à
m'aider dans l'évolution du projet. Et, Mme la Présidente, Mme la Présidente,
par la suite, nous allons travailler sur les processus en centre jeunesse. Merci,
Mme la Présidente.
La
Présidente : Nous sommes maintenant rendus...
Des voix : ...
La Présidente : On
reprend nos esprits. Riez un bon coup. Nous sommes rendus, maintenant, à la
deuxième complémentaire. Pour ce faire, la parole au député. On vous écoute,
monsieur.
M. Guillaume
Cliche-Rivard
M. Cliche-Rivard : Je vais rassurer
ma conjointe, Mme la Présidente, je ne suis pas disponible.
Alors, il faut aller plus vite. À ce rythme-là,
les experts nous l'ont dit, Mme la Présidente, ça va prendre 20 ans, là — c'est un sujet sérieux — ça va prendre 20 ans pour mettre en place le
rapport Laurent. En protection de la jeunesse, si on n'avance pas ou si on fait du surplace, eh bien, on recule, Mme la
Présidente. Le gouvernement en est-il conscient? Je n'en suis plus
certain. Moi, ce n'est pas ça, la promesse que j'ai faite à la fillette de
Granby.
La Présidente : ...du ministre.
M.
Lionel Carmant
M.
Carmant : Oui, Mme la Présidente. Encore une fois, on fait
le suivi. On est en action sur 70 % des recommandations. On l'a divisé en trois phases. On ne suit pas...
Pour permettre au public de suivre le rapport, Mme la Présidente, qui est
sur le... qui est disponible, on a mis ça en
trois phases clairement divisées, pour que les gens puissent suivre le suivi
des recommandations.
250 recommandations sur une page, ça aurait été impossible, Mme la
Présidente. Donc, nous, on l'a divisé en trois phases.
J'ai déjà dit
qu'on peut donner plus d'information, s'il est nécessaire, mais, nous, ce qu'on
veut, c'est de s'assurer que chacune
des recommandations soit suivie. Et ce qui me rend heureux, Mme la Présidente,
c'est que Mme Laurent nous appuie là-dedans.
La Présidente : En question
principale, je reconnais maintenant le chef du troisième groupe d'opposition.
Encadrement du temps d'écran
chez les jeunes
M. Paul
St-Pierre Plamondon
M.
St-Pierre Plamondon : Mme la Présidente, partout à travers le monde, les
gouvernements prennent conscience de l'urgence d'agir pour limiter le temps
d'écran chez les jeunes. Les plus récentes études, tant des études québécoises
que partout ailleurs dans le monde, nous le
disent, les conséquences sur la santé des jeunes sont énormes : effets
nocifs sur le développement du
cerveau, effets nocifs sur le développement des habiletés sociales, effets
nocifs sur le développement global comme les habiletés physiques,
langagières, la résolution de problèmes, la santé, j'en passe.
Ne pas saisir l'urgence d'agir est une erreur
grave, et le gouvernement de la CAQ se traîne les pieds sur cette question avec un plan qui est complètement désuet
et insuffisant. Pendant ce temps, en France, un rapport de 142 pages va
mener à des actions d'ici un mois. Le cellulaire y est déjà interdit partout à
l'école. En Suède, aux Pays-Bas, les écrans ont
été sortis des écoles. Plus proche de chez nous, le bon ami du premier
ministre, Doug Ford, donc l'Ontario, l'Ontario qu'admire tant notre
premier ministre, vient d'interdire les cellulaires partout dans les écoles
primaires.
Ma question
au premier ministre : Est-ce qu'il va enfin mettre à jour son plan pour
limiter le temps d'écran de nos jeunes? Est-ce qu'il est d'accord avec nous
qu'il faudrait commencer par limiter le plus possible le temps d'écran dans
les écoles, et ce, dès l'automne prochain?
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Oui. Mme la Présidente,
on n'a pas attendu le Parti québécois pour s'intéresser à ce problème de société, le temps d'écran chez les jeunes. On a
même eu un conseil avec la CRCAQ, donc la relève de la CAQ, pour en discuter.
Le ministre des Services sociaux a fait aussi une journée de consultations.
Certains ministres ont pris des mesures. On a enlevé le cellulaire dans les écoles. On a défendu, dans les CPE,
l'utilisation des écrans pour les enfants de moins de deux ans. Et on
continue à regarder toutes les mesures qui sont nécessaires.
Maintenant,
Mme la Présidente, on a besoin de la collaboration des parents. On a besoin que
les parents se soucient de ce problème à la maison.
Donc, moi, je
suis très ouvert, là, si le Parti québécois a des suggestions concrètes, je
suis très ouvert à les considérer. Donc, j'aimerais les entendre.
• (10 h 40) •
La Présidente : Première
complémentaire.
M. Paul
St-Pierre Plamondon
M. St-Pierre Plamondon : Bien, ces
solutions sont disponibles, on les a publiées, il y a des rapports partout dans
le monde. Le temps n'est pas pour regarder les solutions, comme le dit le
premier ministre, le temps est pour agir. Comme disait le
premier ministre français lors de sa visite : «C'est une possible
catastrophe sanitaire et éducative qui est devant nous.»
Donc, ma question,
c'est : Pourquoi le premier ministre choisit l'inaction?
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Bien, Mme la Présidente, j'en ai effectivement discuté
avec Gabriel Attal, le premier ministre français, qui, lui aussi, cherche des solutions. Quand le
chef du Parti québécois dit qu'on n'a pas agi, bien, écoutez, je viens de lui
dire, on a agi dans les écoles, on a agi dans les CPE, on a fait de la publicité
pour interpeler les parents. Qu'il me donne une suggestion concrète ce matin.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M. Paul St-Pierre Plamondon
M. St-Pierre Plamondon : Rappelons que
l'interdiction des cellulaires en classe, c'était à la demande du Parti québécois.
Et ensuite rappelons que gouverner... rappelons que gouverner, c'est prévoir.
En Ontario, les conseils scolaires poursuivent Meta et TikTok...
Des voix : ...
La Présidente :
Attendez. Attendez, M. le chef.
S'il vous plaît! Une seule personne a le droit de parole ici, le chef du
troisième groupe d'opposition. Vous avez la parole, on vous écoute.
M. St-Pierre Plamondon : En France, on parle
désormais d'une majorité numérique à 15 ans. En Floride, on interdit
les réseaux sociaux pour les moins de 14 ans.
Est-ce
que ces solutions-là sont considérées par la CAQ. Et est-ce qu'on va les voir
en oeuvre à l'automne prochain, pas dans trois ans?
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Bon,
est-ce que je viens bien d'entendre le chef du Parti québécois nous dire :
On devrait interdire les médias sociaux pour les enfants de moins de
14 ans? C'est-tu ça qu'il vient de dire, là? Est-ce que j'ai bien entendu?
C'est ça, sa suggestion? Il n'a pas l'air de dire ni non ni oui, là.
Mme
la Présidente, quand le chef du PQ nous dit : C'est grâce à moi qu'on a
enlevé les cellulaires dans les écoles, écoutez, là, il manque une bonne
game, parce que ça fait longtemps qu'on en discute au caucus de la CAQ, bien
avant le PQ.
Des voix :
...
La Présidente :
Alors, je vous rappelle qu'on ne
s'interpelle pas des deux côtés de la Chambre. À chacun son tour de
parler. Et c'est au tour, en question principale, du député de Rosemont. Nous
l'écoutons.
Efficacité
du réseau de laboratoires Optilab
M. Vincent Marissal
M. Marissal :
Merci, Mme la Présidente.
Craindre d'avoir un cancer, c'est stressant. Attendre les résultats, c'est angoissant. Mais craindre en plus que ses
échantillons soient perdus ou détruits, c'est agonisant. On est rendu là, au
Québec. C'était prévisible. C'était prévisible.
Citation
de 2016, un an après la création d'Optilab, ouvrez les guillemets :
«Optilab, c'est une multiplication des risques d'erreurs et de pertes
d'échantillons qui devront parcourir de longues distances, ce qui pourrait
entraîner des retards et des reprises de tests pour les patients.»
Ajoutez destruction aussi et reprise de tests. Savez-vous ça vient de qui, cette citation-là? Un prédécesseur critique
de santé de la deuxième opposition, François Paradis, ex-député de Lévis.
Il avait raison.
La
CAQ est au pouvoir, là, depuis cinq ans. C'était prévisible, tout le monde
l'avait dit. Qu'est-ce qu'ils ont attendu pour agir? La catastrophe? Qu'on
perde des échantillons?
La
Présidente : La... pardon, la réponse de la ministre déléguée à la
Santé.
Mme Sonia Bélanger
Mme
Bélanger : Mme la Présidente, merci pour la question du député de
Rosemont. Et c'est vrai, je suis d'accord avec vous. Optilab, en fait, c'est
un... c'est vraiment un système qui vise à décentraliser certains laboratoires
de proximité mais à centraliser des laboratoires plus spécialisés. L'idée est
bonne, c'est fait dans tous les grands pays du monde, puis c'est une bonne idée
que le Parti libéral a eue. Mais le problème, comme toutes les bonnes idées
qu'ils ont eues : ils ne l'ont pas bien
exécutée, Mme la Présidente. Alors, ils n'ont pas écouté, au moment du
déploiement, les médecins spécialistes,
les technologues. Alors, aujourd'hui, on se retrouve avec des failles
importantes dans Optilab.
Mon collègue ministre
de la Santé a eu l'occasion d'en parler hier. Il a dit qu'il y avait vraiment
des situations inadmissibles. On doit améliorer la qualité de l'accès aux
échantillons mais aussi le traitement de nos données et la traçabilité, Mme la
Présidente.
La
Présidente : Première complémentaire.
M. Vincent Marissal
M. Marissal :
Bien, pour citer un collègue, là,
la CAQ en est à sa sixième année. C'était prévisible, ça. On le savait,
tout le monde l'avait dit. Qu'est-ce qu'on dit aux patients? Le ministre, hier,
de la Santé, il a dit : Oui, mais, attendez, Santé Québec va tout régler ça. Ça tombe superbien. Le problème, c'est
que, Santé Québec, le ministre dit lui-même que, si on voit les
résultats, ça va être cinq, six, voire sept ans ou peut-être même plus.
Vous
avez attendu cinq ans assis sur vos mains. Là, vous demandez aux patients
d'attendre encore cinq, six ans avant que peut-être il y ait des
résultats. Bravo!
La
Présidente : La réponse de la ministre. Et je vous rappelle qu'on
s'adresse à la présidente.
Mme Sonia Bélanger
Mme Bélanger :
Mme la Présidente, je pense que
les termes, là, sont un peu exagérés, là, quand on dit qu'on s'est assis sur nos mains pendant les quatre dernières, cinq
dernières années, avec des systèmes de laboratoire au Québec, alors qu'on était en pleine pandémie, qu'on devait
accélérer les tests COVID partout au Québec. Alors, je m'excuse, là, mais
je pense qu'on exagère un peu sur ce qu'on n'a rien fait pendant quatre ans
dans un système qui a été inondé de tests de laboratoire.
Maintenant,
revenons sur le fond de la question, Mme la Présidente. C'est inadmissible, et
on le reconnaît, que nos tests de laboratoire ne soient pas mieux traités, dans
les délais les plus optimaux. Mon collègue ministre de la Santé s'est
engagé à le faire.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M. Vincent Marissal
M. Marissal :
O.K., je vais citer quelqu'un
d'autre. Ça, c'est les médecins qui ont fait une lettre ouverte hier dans
les journaux, les médecins spécialistes.
J'ouvre les guillemets : «Les délais atteignent des niveaux alarmants, la
pénurie de main-d'oeuvre afflige nos laboratoires,
les risques de perte d'échantillons sont toujours aussi importants, et les
soignants continuent de se buter aux déboires du système informatique
d'Optilab.»
Je vais changer
d'interlocuteur, si c'est possible, là. Le ministre de la Transformation
numérique est-il au poste, est-ce qu'il a
été consulté, parce que ça a l'air que c'est un problème d'informatique — regarde
donc ça, un autre — ou
bien si on va dire aux patients : Ce n'est pas grave, attendez que
Santé Québec débarque?
La Présidente :
La réponse de la ministre déléguée à la Santé.
Mme Sonia Bélanger
Mme
Bélanger : Oui. Bien, Mme la Présidente, franchement, là, on n'attend
pas que Santé Québec arrive. Santé Québec va
aider à la gestion, à la gestion, mais on n'attend pas que Santé Québec arrive.
Mon collègue ministre de la Santé
est déjà en discussion avec les médecins spécialistes, avec les
microbiologistes, les professionnels aussi, parce que, oui, il y a le système d'information, mais il y a
aussi une pénurie de main-d'oeuvre dans les technologues de laboratoire. Mon
collègue n'attend pas.
Donc,
bien sûr que Santé Québec va se mettre en place, et ça va venir aider à la
gestion, mais on n'est pas en train d'attendre. On est très au courant
qu'on a des difficultés, qui ont été causées par une mauvaise mise en oeuvre et
une mauvaise planification du Parti libéral, Mme la Présidente.
La
Présidente : En question principale, je reconnais maintenant le député
de l'Acadie.
Service d'intégration pour les personnes immigrantes
M. André Albert Morin
M. Morin : Mme la Présidente, après l'échec de la réforme du
PEQ, en 2019, et l'échec de Francisation Québec, on apprenait, ce matin,
qu'une autre réforme du leader du gouvernement rate sa cible. Accompagnement
Québec, qui devait être le vaisseau amiral
de l'accueil et de l'accompagnement des personnes immigrantes, réussit à peine
à servir 10 % de sa clientèle. Un autre échec caquiste.
Je cite Stephan
Reichhold, de la table de conservation des... de concertation des organismes
qui s'occupent des immigrants :
«Atteindre quelques milliers de personnes sur un total de centaines de milliers
d'immigrants qui arrivent ici, ce
n'est rien.» D'autres partenaires du MIFI ont contacté à maintes reprises
Accompagnement Québec pour mieux connaître les services, mais c'est en vain. Je cite un intervenant : «On
dirait que personne ne travaille là. On ne sait pas ce qu'ils font.»
Une
réforme-phare du gouvernement qui traite 10 % des cas. Comment
pouvons-nous faire confiance à la ministre, qui rate un objectif aussi
important?
La
Présidente : La réponse de la ministre de l'Immigration, de
l'Intégration et de la Francisation.
Mme Christine Fréchette
Mme Fréchette :
Merci, Mme la Présidente.
Écoutez, lorsque la CAQ est arrivée au pouvoir, une des premières actions qu'on a dû entreprendre, c'est de rebâtir
le réseau d'accueil et d'accompagnement des immigrants partout au Québec, parce que le Parti libéral l'avait tout
simplement démantelé. Par exemple, il n'y avait plus aucun bureau du ministère de l'Immigration en région, ils avaient tous été
fermés. On a rebâti ce réseau-là. Non seulement on l'a réouvert, mais on
l'a consolidé. On l'a élargi et on continue
de le faire. Et on a développé une vaste série d'outils pour faire en sorte
d'accompagner adéquatement les personnes immigrantes et faciliter leur
intégration partout au Québec.
Accompagnement
Québec, ça fait partie de ces outils. C'est un outil qui est gratuit pour
permettre d'accompagner les personnes dans leur processus d'intégration. C'est
un des nombreux outils dont on dispose. Ce n'est pas le seul, bien sûr. On s'assure d'y aller tous azimuts, et
c'était important de le faire, parce que tout avait été rasé par le
gouvernement libéral en termes d'outils disponibles pour les personnes
immigrantes.
Alors,
voilà, Accompagnement Québec, c'est un des outils. Peut-être n'est-il pas
suffisamment connu. Si, c'est ça, l'enjeu, et ça semble... ça semble
être ce qui se dégage, eh bien, on va travailler à lui donner plus de
visibilité.
• (10 h 50) •
La Présidente :
Voilà. Cela met fin à la période
de questions et de réponses orales. Demeurez en place pour les trois
votes reportés. Et, pour ce faire, je vais céder la place au troisième
vice-président de l'Assemblée nationale.
Je vous remercie pour
votre attention. Bonne fin de journée, tout le monde.
Votes reportés
Rapports des commissions qui ont étudié les
crédits pour l'année financière 2024‑2025
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Alors,
comme annoncé précédemment, nous allons maintenant procéder au vote reporté sur les rapports des commissions qui
ont étudié les crédits budgétaires pour l'exercice financier se terminant
le 31 mars 2025. Le vote est maintenant ouvert.
La période de vote
est terminée. M. le secrétaire général.
Le
Secrétaire : Pour : 79
Contre :
30
Abstentions :
0
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Les rapports des commissions qui ont étudié les
crédits budgétaires pour l'exercice financier se terminant le 31 mars 2025
sont adoptés.
Je
comprends aussi qu'il y a consentement pour procéder immédiatement à la
présentation et à l'adoption du projet de loi sur les crédits.
Consentement?
Projet de loi n° 58
Présentation, adoption du principe et adoption
Mise aux voix
En
conséquence, Mme la ministre responsable de l'Administration gouvernementale et
présidente du Conseil du trésor propose que l'Assemblée soit saisie du
projet de loi n° 58, Loi n° 2 sur les crédits,
2024‑2025, qu'elle en adopte le principe et qu'elle adopte le projet de loi
proprement dit. Le vote est maintenant ouvert.
La période de vote est terminée. M. le
secrétaire général.
Le Secrétaire : Pour : 79
Contre :
30
Abstentions :
0
Le Vice-Président (M. Benjamin) : La
motion est donc adoptée. En conséquence, le projet de loi n° 58, Loi n° 2 sur les
crédits, 2024‑2025, est adopté.
Votes reportés (suite)
Motion proposant que
l'Assemblée reconnaisse que la pérennité et la qualité des soins
de santé au Québec passent par un système de santé public fort qui dispose
des moyens d'assurer l'attraction et la rétention du personnel soignant
Nous
allons maintenant procéder au vote reporté sur la motion de M. le député de
Rosemont débattue hier aux affaires inscrites par les députés de
l'opposition, qui se lit comme suit :
«Que
l'Assemblée nationale reconnaisse que la pérennité et la qualité des soins de
santé au Québec passe par un système de santé public fort qui dispose
des moyens d'assurer l'attraction et la rétention du personnel soignant.»
Le vote est
maintenant ouvert.
La période de vote
est terminée. M. le secrétaire général.
Le
Secrétaire : Pour : 109
Contre :
0
Abstentions :
0
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : La motion est donc adoptée.
Adoption du projet de loi n° 52
Nous allons
maintenant procéder au vote reporté sur la motion de M. le ministre responsable
de la Laïcité proposant que le projet de loi n° 52, Loi
permettant au Parlement du Québec de préserver le principe de la souveraineté
parlementaire à l'égard de la Loi sur la laïcité de l'État, soit adopté. Le
vote est maintenant ouvert.
La période de vote
est terminée. M. le secrétaire général.
Le
Secrétaire : Pour : 83
Contre :
26
Abstentions :
0
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Je dois quand même déclarer que la motion est adoptée.
En conséquence, le projet de loi n° 52, Loi
permettant au Parlement du Québec de préserver le principe de la souveraineté
parlementaire à l'égard de la Loi sur la laïcité de l'État, est adopté.
Motions sans préavis
Nous
sommes rendus maintenant à la rubrique des motions sans préavis. En fonction de
nos règles et de l'ordre de présentation des motions sans préavis, je
reconnais maintenant un membre du groupe formant le gouvernement. M. le
ministre de la Justice.
M. Jolin-Barrette : Merci, M. le Président.
Je sollicite le consentement de cette Assemblée afin de présenter la
motion suivante conjointement avec le député de Jean-Talon :
«Que
l'Assemblée nationale se souvienne que tous les gouvernements du Québec depuis
1975 ont eu recours aux dispositions de souveraineté parlementaire;
«Qu'elle
rappelle que ces dispositions ont été utilisées 117 fois par le Parlement
du Québec depuis l'adoption des chartes québécoise et canadienne;
«Qu'elle
précise qu'à l'exception de l'usage qui en a été fait à la suite du jugement de
la Cour suprême sur l'affichage commercial, toutes ces dispositions ont
été adoptées de manière préventive;
«Qu'elle
souligne enfin que les gouvernements formés par le Parti libéral du Québec ont
utilisé les dispositions de manière
préventive pas moins de 61 fois; dont 37 fois par le premier ministre
Bourassa, 5 fois sous Daniel Johnson, 14 fois sous Jean
Charest et 5 fois sous Philippe Couillard.»
Merci, M. le
Président.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
Des voix : ...
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Pas
de consentement. Ce qui nous amène...
Des voix : ...
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : S'il vous plaît! S'il vous plaît! S'il vous plaît!
Nous allons poursuivre nos travaux.
Et la prochaine motion revient à un membre formant l'opposition officielle, et
c'est M. le député de Marquette qui nous la présente.
Rendre hommage à
M. Paul Houde et offrir des
condoléances à sa famille et à ses proches
M. Ciccone : Merci, M. le Président. D'entrée de jeu, j'aimerais
souligner la présence, dans nos tribunes, de Mme Francine Audette,
conjointe de Paul Houde, son fils Karl, son petit-fils Léni, sa soeur
Johanne, son frère, le grand Pierre Houde, ainsi que plusieurs autres membres
de sa famille et amis.
M. le
Président, je sollicite le consentement de cette Assemblée afin de présenter la
motion suivante conjointement avec la ministre de... avec, pardon, le ministre de la Culture et des Communications, le député de Jean-Lesage, le député de
Matane-Matapédia, la députée de Vaudreuil et le député d'Arthabaska :
«Que l'Assemblée nationale rende hommage à Paul
Houde, décédé le 2 mars 2024;
«Qu'elle
souligne la prolifique carrière de cet homme attachant dans le monde de la
radio, de la télévision et du cinéma;
«Qu'elle souligne sa mémoire phénoménale, ses
connaissances poussées sur une multitude de sujets, sa grande érudition, son amour de la langue française et sa
contribution à la promotion et au rayonnement de la culture québécoise;
«Qu'elle rappelle son apport au mouvement
olympique international par ses multiples couvertures des divers Jeux
olympiques depuis 1976;
«Qu'elle
rappelle qu'il a su communiquer aux Québécoises et aux Québécois ses nombreuses
passions, notamment pour le sport, l'aviation et l'astronomie, avec un
entrain et un enthousiasme authentique et contagieux;
«Qu'elle souligne la profonde affection que lui
portent les Québécoises et les Québécois en raison de ses grandes qualités humaines, de son
professionnalisme sans faille et de l'ardeur au travail qu'il déployait dans
tous ses projets;
«Qu'enfin, elle exprime ses plus sincères
condoléances à la famille et qu'elle observe une minute de silence en la
mémoire de ce grand Québécois.»
• (11 heures) •
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Y
a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
M. Caire : Oui, M. le Président, il
y a consentement pour un débat de trois minutes par intervenant dans l'ordre
suivant : le député de Marquette, la ministre du Tourisme, le député de
Jean-Lesage et le député de Matane-Matapédia.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Alors, je comprends qu'il y a consentement pour
qu'il y ait quatre intervenants pour un débat d'une durée de trois
minutes. Et je cède maintenant la parole tout de suite à M. le député de
Marquette.
M.
Enrico Ciccone
M.
Ciccone : M. le Président, c'est avec une immense tristesse
que, le 2 mars dernier, on apprenait le décès de M. Paul
Houde. Avec son départ, le Québec perd un homme attachant, aux talents
multiples.
Au fil du temps, Paul s'est imposé comme une
figure incontournable dans le milieu médiatique québécois. Son charisme, son authenticité, sa gentillesse, sa
générosité mais surtout ses grandes connaissances lui ont permis de se démarquer
rapidement. La capacité qu'il avait de
mettre à l'aise ses invités et à établir une complicité avec son public a
rapidement fait de lui un animateur et un chroniqueur très apprécié.
Très humain, Paul ne laissait personne
indifférent. Érudit à la voix unique et au sens d'humour subtil, il a su conquérir le coeur de tous les Québécois, marquant
ainsi de son empreinte indélébile l'histoire des médias au Québec. Cet homme aux passions nombreuses, qu'il prenait grand
plaisir à partager avec nous, détenait un enthousiasme contagieux. Il avait cette faculté de nous parler d'événements
historiques avec un niveau de détail et de précision qu'on avait l'impression
de les vivre en temps réel avec lui. On se souvient tous des Jeux olympiques et
de ses descriptions iconiques.
Paul était un raconteur exceptionnel. Il était
connu pour sa passion pour l'astronomie. Il avait même fabriqué son propre télescope. En 1999, il avait amené son
fils Karl et son père en Autriche pour observer la dernière éclipse du siècle. Sans oublier, bien sûr, le personnage de
Fern, le gardien de but que Paul incarnait dans Les Boys avec justesse
et passion.
Parmi toutes ses passions, il y en avait une qui
occupait une place toute spéciale dans le coeur de Paul : les Blackhawks de Chicago. Il était sans aucun doute le
fan numéro un au Québec. Paul suivait chaque match avec un enthousiasme
débordant, vivant chaque but, chaque arrêt et chaque victoire. Paul faisait
partie de l'équipe.
Sur une note
un peu plus personnelle, M. le Président, nous étions à l'analyse, ensemble,
d'un match opposant les Blackhawks et
les Predators de Nashville en séries de fin de saison à TVA Sports. En
troisième période de prolongation, aux
petites heures du matin, il accueillait les gens de notre segment avec
un : «Bonsoir à tous et bienvenue à Bleu Nuit!» Il avait la
capacité d'incorporer l'humour à n'importe quelle situation avec un doigté que
seul lui maîtrisait. J'étais aux premières
loges, impossible de faire mon travail, pris constamment de fous rires. Ce
moment, Paul, nous appartient, et j'en suis privilégié.
Aujourd'hui,
si tu étais avec nous, tu nous informerais que ce match s'était déroulé le
21 avril 2015 au United Center, débutant précisément à
20 h 45, heure de l'Est, et qu'il s'est soldé avec une victoire de 3
à 2 des Blackhawks à 2 h 16, le matin du 22 avril, avec
un but de Brent Seabrook sur une passe de Patrick Kane et Bryan Bickell,
et que Brad Richards et
Duncan Keith étaient également sur la patinoire pour les Hawks. Cette
information supplémentaire, M. le Président, serait déjà assez extraordinaire neuf ans plus tard.
Cependant, tu nous dirais aussi que Seth Jones, Filip Forsberg, Ekholm,
Jarnkrok et Stalberg étaient sur la glace du côté des Predators, en me
disant que le but a été marqué à la première minute de la troisième période de prolongation, que Pekka Rinne
portait des patins d'une pointure de 14 avec ses jambières de marque Bauer mal positionnées. Et tu terminerais en me
disant que Fern, lui, contrairement à Pekka Rinne, aurait arrêté définitivement
cette rondelle.
Paul, merci pour qui
tu as été. Merci à ta famille de nous avoir partagé toutes ces années. Tu vas
nous manquer terriblement. Bon voyage, mon ami.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Merci, M. le député de Marquette. Et, pour la
prochaine intervention, je reconnais Mme la ministre du Tourisme.
Mme Caroline
Proulx
Mme Proulx : Comme beaucoup, beaucoup de Québécois, à l'annonce
du décès de Paul Houde, j'ai été profondément peinée. Et, lorsque la famille, Pierre, Francine m'ont permis d'assister
aux funérailles de Paul, lorsque j'ai vu l'épitaphe, c'était écrit «Homme de radio», j'étais
profondément émue et je prenais la vraie pleine mesure de tout l'amour de la
radio, que Paul avait pour la radio, puis c'est clairement la radio qui
m'aura, pour plus de 40 ans, unie à Paul Houde.
En 1975,
j'ai neuf ans, et c'est là, pour la première fois, que j'ai fait la
rencontre de Paul Houde. Paul venait de mettre les pieds et tout son talent au service de la plus grande antenne
francophone en Amérique du Nord, CKAC. C'était la place où tu voulais
travailler. Donc, en 1975, il y avait des Jacques Morency, des Claude Mouton,
des Roger Baulu. Il y avait un certain
Jacques Proulx, Jacques Camirand, Pierre Bruneau, Suzanne Lévesque, des grosses
pointures. Et donc, à cette
époque-là, je rassure le ministre de l'Éducation, occasionnellement, très
occasionnellement, je demandais à ma mère Louise de me permettre
d'arriver un peu en retard à l'école, puis le motif évoqué aux religieuses,
c'est : Ma fille a neuf ans, elle
veut faire de la radio, ça fait que je lui permets d'arriver en retard à
l'école pour aller en studio avec son père. Et donc, en 1975, Paul arrive à CKAC, et il arpente les corridors
de CKAC, et, lorsqu'il passe devant moi — Pierre,
tu vas rire — il
me met la main dans le toupet puis il me dit : Tu es la petite à Jacques,
toi? Paul fait donc son entrée dans la plus grande antenne, et je suis
restée la petite à Jacques auprès de Paul pendant 40 ans.
J'ai fait des tonnes,
des tonnes d'émissions de radio à ses côtés. J'ai pu admirer tout son talent.
En 1990,
j'étais meneuse de claque au Festival de l'humour, je ne sais pas si on
se rappelle, le Festival de l'humour de CKAC, diffusé pendant presque 20 ans, enregistré devant public,
d'ailleurs, au Stade olympique. Et, au Festival de l'humour, il y avait aussi des grosses pointures, Roger Baulu, Michel Beaudry,
Louis-Paul Allard, Tex Lecor, qu'on appelait «Rex Letor», et il y avait
évidemment Paul Houde qui était là. Et je devais donc préparer la foule qui
était là à avoir des applaudissements
au bon moment et leur enseigner le thème du Festival de l'humour. Le
problème, c'est que je ne savais pas chanter, et, lorsque j'amorçais les
premières notes, je voyais Paul arriver en arrière, mais littéralement en
pleurant.
Mais
reste que le moment le plus cocasse avec Paul, c'est lorsque le premier
ministre m'a nommée, en 2018, comme ministre du Tourisme. Ça fait
donc 40 ans que je connais Paul. Et là on est au salon rouge, ça célèbre,
et je vois mon téléphone qui sonne. C'est
Paul qui m'appelle. Puis là il n'arrête pas de rire, il me dit : Ce n'est
pas croyable, ce n'est pas possible, tu n'es pas ministre, mais ça ne se
peut pas, voyons, Caro, il s'est trompé, le premier ministre!
J'ai
des moments mémorables. Donc, Paul, ça a été probablement sa pire entrevue. Ça
a duré cinq minutes et demie. C'est Thérèse qui a été obligée d'animer
le segment, tellement Paul était en dehors de ses pompes.
Mais tout ça pour
dire que Paul, c'est le dernier des Mohicans de la radio, du moins un des
derniers Mohicans de la radio, de cette
génération d'animateurs radiophoniques chevronnés, débordant de talent, d'une
grande voix — à
l'époque, c'était un critère
d'embauche, d'avoir une belle voix à la radio. Ajoutez à ça une rigueur que peu
connaissent, un humour décadent, un
sens du timing jamais vu et qui connaît chaque recoin des secrets de la radio
au Québec. Puis aujourd'hui je peux
me permettre d'affirmer, Paul, que tu auras été non seulement un homme de
radio, mais surtout un des plus grands hommes de radio au Québec.
Je
remercie mon collègue à la Culture de me permettre de faire ce témoignage-là.
Au nom du gouvernement, du premier
ministre du Québec, de tous mes collègues ici, à l'Assemblée nationale, Pierre,
Johanne, Francine, les garçons, tout le Québec vous offre ses plus
sincères sympathies.
• (11 h 10) •
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la ministre du Tourisme. Et, pour la prochaine intervention, la
parole revient à M. le député de Jean-Lesage.
M.
Sol Zanetti
M. Zanetti : Merci, M. le Président. C'est très difficile
d'accoter ce genre de témoignage de gens qui l'ont connu. Moi, ce sera
un témoignage de fan, que voulez-vous.
Dans
les semaines qui ont suivi son départ, il a reçu des éloges du milieu culturel,
sportif, du grand public. Et, si les hommages se sont répétés de façon continue
pendant aussi longtemps, c'est peut-être le signe qu'on voulait le garder
avec nous un peu plus longtemps.
On
aimait Paul Houde parce que, dès qu'il prenait le micro, on savait qu'on allait
être surpris, apprendre quelque chose
de nouveau et probablement rire de bon coeur. Certains retiendront assurément
ses nombreuses années à la radio, d'autres ses passages à la télévision ou même au cinéma, dans Les Boys,
lui qui incarna le premier gardien de but à adopter le style chenille.
À travers tous ses
accomplissements, Paul Houde affichait une générosité immense et une bonne
humeur contagieuse. Il avait l'air tellement gentil, tellement respectueux des
autres et accueillant. On aurait tous et toutes voulu connaître Paul Houde.
Paul Houde
est sans aucun doute une figure atypique de la scène médiatique québécoise, qui
a marqué le Québec en restant lui-même. Il aura su démontrer qu'il était
possible de rejoindre un grand public avec des intérêts et des sujets variés qui ont habituellement... qui sont
habituellement en marge du discours commun. Rares sont ceux et celles qui sont capables de nourrir des discussions sur les
épreuves méconnues des Jeux olympiques, sur les dernières trouvailles en
astronomie, à propos des détails insoupçonnés de l'aviation, tout en se
souvenant des statistiques du troisième trio du Canadien en 1965. La force des
grands esprits, c'est de considérer le savoir non pas comme quelque chose que
l'on conserve pour soi, mais plutôt
comme quelque chose qui mérite d'être partagé au plus grand nombre, puisque,
contrairement à d'autres richesses, plus on partage le savoir, plus il y
en a.
Et, en mon
nom et celui de Québec solidaire, je souhaite exprimer mes plus sincères
condoléances à la famille, à ses
proches. Et, pour faire honneur à la mémoire exceptionnelle de Paul Houde, nous
nous souviendrons de lui très longtemps. Merci.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, M. le député de Jean-Lesage. Et la parole
revient maintenant à M. le député de Matane-Matapédia.
M. Pascal Bérubé
M.
Bérubé : M. le Président, pour tous les Québécois, Paul
Houde a été l'une des voix du sport. Reconnaissable entre toutes, cette voix,
cette éloquence, surtout, a été de presque tous les grands rassemblements
sportifs de nos ondes.
Paul Houde,
aux côtés de son frère, s'inscrivait dans la grande tradition de René
Lecavalier, des passeurs de passion, des
animateurs à la parole sûre, précise et élégante, qui ont produit certains des
plus grands moments de notre télévision et de notre radio. C'est ce timbre riche qui manque déjà à tous les
Québécois, et ce, d'autant plus qu'il faut le rappeler à l'approche des
Olympiques d'été.
Et, comme si cela n'avait pas été assez, Paul
Houde, aussi, est devenu l'une des figures majeures de notre sport national. Son interprétation inoubliable de
Fernand, alias Fern, dans Les Boys, le place dans la catégorie des
gardiens les plus célèbres de l'histoire du Québec, ce qui n'est pas peu dire.
Et, si ses performances devant le filet ne lui ont pas permis de remporter le trophée Vézina, son immense
talent, quant à lui, ravit le coeur de tous les Québécois, qui l'ont récompensé
à deux reprises aux Gémeaux. En effet, son humour toujours aussi décalé reste
dans nos mémoires. Il avait ce don de l'humour
pince-sans-rire à l'anglaise et frisant parfois l'absurde, mais tout dans la
retenue, dans un style presque involontaire qui a fait sa marque.
C'est surtout
et aussi la passion de Paul Houde qui nous manque, cette passion qu'il mettait
dans le sport et la culture générale,
dont il avait une connaissance encyclopédique, pour l'astronomie, lui grand
chasseur d'éclipses, pour la course à
pied, la randonnée. Il était, dans toutes ses activités, un véritable modèle à
suivre, un communicateur hors norme.
Merci, Paul
Houde, d'avoir été ce comédien, cet animateur, cet érudit, cet athlète, ce
passionné, ce service essentiel de nos âmes.
Merci, M. le Président.
Mise aux voix
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, M. le député de Matane-Matapédia. Alors,
cette motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Alors, nous allons observer une minute de silence
à la mémoire de M. Paul Houde.
• (11 h 16 — 11
h 17) •
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Je
vous remercie.
Et, pour la
prochaine motion, qui revient à un membre du deuxième groupe d'opposition, je
cède maintenant la parole à Mme la députée de Sherbrooke.
Mme
Labrie : Merci, M. le Président. Je demande le consentement
de cette Assemblée pour présenter la motion suivante conjointement avec
le député de Jean-Talon :
«Que l'Assemblée nationale reconnaisse que
l'inflation jumelée à la crise du logement accentue la précarité financière de
nombreux Québécois et Québécoises;
«Qu'elle constate qu'il y a une augmentation de
l'itinérance et des demandes d'aide alimentaire partout sur le territoire du
Québec, et qu'il est urgent d'améliorer notre filet social;
«Qu'à cette
fin, l'Assemblée nationale demande au gouvernement de s'engager à déposer un
projet de loi réformant la Loi sur l'aide aux personnes et aux familles
avant la fin de l'année 2024.»
Merci.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Y
a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
Une voix : ...
Le
Vice-Président (M. Benjamin) :
Il n'y a pas de consentement. Et, pour la prochaine motion, un membre du
troisième groupe d'opposition, je cède maintenant la parole à M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
M.
Arseneau : Merci, M. le Président. Je sollicite le
consentement des membres de cette Assemblée afin de présenter,
conjointement avec le député de Taschereau, la motion suivante :
«Que
l'Assemblée nationale demande au gouvernement de publier un échéancier pour la
réalisation des travaux de pavage du tronçon de la route 389 entre
Fire Lake et Fermont.»
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Y a-t-il consentement pour débattre de cette
motion? Il n'y a pas de consentement.
Avis touchant les travaux des
commissions
Alors, nous
sommes maintenant rendus à la rubrique des avis touchant les travaux des
commissions, et je cède la parole à M. le leader adjoint du
gouvernement.
M. Caire : Oui, M. le Président.
J'avise cette
Assemblée que la Commission des institutions poursuivra les consultations
particulières et les auditions publiques
sur le projet de loi n° 56, Loi
portant sur la réforme du droit de la famille et instituant le régime d'union
parentale, aujourd'hui, après les
avis touchant les travaux des commissions jusqu'à 12 h 50 et de
14 heures à 16 h 25, ainsi que le mardi 7 mai,
de 10 h 5 à 12 h 30, à la salle Louis-Joseph-Papineau;
La Commission de l'économie et du travail
poursuivra l'étude détaillée du projet de loi n° 51, Loi
modernisant l'industrie de la construction, aujourd'hui, après les affaires courantes
jusqu'à 13 heures et de 14 heures à 16 h 30, à la salle
Louis-Hippolyte-La Fontaine;
La Commission
de l'aménagement du territoire poursuivra les consultations particulières et
les auditions publiques sur le projet de loi n° 57,
Loi édictant la Loi visant à protéger les élus et à favoriser l'exercice sans
entraves de leurs fonctions et modifiant
diverses dispositions législatives concernant le domaine municipal, aujourd'hui, après les avis touchant les
travaux des commissions jusqu'à 12 h 50, à la salle
Marie-Claire-Kirkland;
La Commission de l'aménagement du territoire poursuivra l'étude détaillée du projet de loi n° 50, Loi
édictant la Loi sur la sécurité
civile visant à favoriser la résilience aux sinistres et modifiant diverses
dispositions législatives notamment aux
centres de communications d'urgence et à la protection contre les incendies de
forêt, aujourd'hui, de 14 heures
à 16 h 30, ainsi que le mardi 7 mai, de
9 h 45 à 12 h 30, à la salle Marie-Claire-Kirkland;
La Commission
de la santé et des services sociaux poursuivra l'étude détaillée du projet de
loi n° 37, Loi sur le commissaire au bien-être et aux droits des enfants, le mardi 7 mai, de 9 h 45 à
12 h 30, à la salle
Louis-Hippolyte-La Fontaine;
La Commission de l'économie et du travail
poursuivra l'étude détaillée du projet de loi n° 44, Loi modifiant principalement la Loi sur le ministère de
l'Économie et de l'Innovation en matière de recherche, le mardi 7 mai, de 9 h 45 à
12 h 30, à la salle Pauline-Marois.
• (11 h 20) •
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Pour ma part, je vous avise que la Commission de
la santé et des services sociaux se réunira en séance de travail
aujourd'hui, après les avis touchant les travaux des commissions, vers
11 h 15, jusqu'à 12 h 50
et de 14 heures à 16 h 25, à la salle Pauline-Marois, afin de
procéder à des rencontres consultatives dans le cadre du mandat
d'initiative visant à étudier les moyens facilitant le don d'organes ou de
tissus, notamment l'instauration de la présomption du consentement.
Je vous avise
également que la Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et
des ressources naturelles se réunira
en séance de travail aujourd'hui, de 13 heures à 13 h 30, à la salle Louis-Hippolyte-La Fontaine, afin de statuer sur la possibilité que la
commission se saisisse d'un mandat d'initiative portant sur le bien-être
animal.
Renseignements sur les
travaux de l'Assemblée
Je vous
informe aussi qu'il y aura sanction du projet de loi n° 48, Loi modifiant principalement le Code de la
sécurité routière afin d'introduire
des dispositions relatives aux systèmes de détection et d'autres dispositions
en matière de sécurité routière, aujourd'hui, à 13 heures, au
bureau de Son Honneur la lieutenante-gouverneure.
De plus, j'ai
été informé que l'interpellation prévue initialement demain, le
vendredi 3 mai 2024, entre M. le député de Pontiac et M. le ministre
de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation, sur le sujet suivant :
L'Agriculture au Québec mise en friche par le gouvernement caquiste,
serait reportée au vendredi 10 mai, de 10 heures à midi.
Est-ce qu'il
y a consentement pour déroger aux articles 298 et 299 du règlement
relativement à l'horaire habituel des interpellations? Consentement.
Affaires du jour
La période des affaires courantes étant
terminée, nous allons maintenant passer aux affaires du jour. M. le...
Une voix : ...
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Renseignements
sur les travaux. Allez-y.
J'en profite pour vous informer qu'un
débat de fin de séance se tiendra aujourd'hui, à 13 heures. Ce débat
portera sur une question adressée par
M. le député de Marguerite-Bourgeoys à M. le ministre des Finances concernant
l'absence de résultats de la Coalition avenir Québec en matière de finances
publiques.
M. le leader adjoint
du gouvernement.
M. Caire : M. le Président, à ce moment-ci, je demande le
consentement pour procéder aux différentes étapes de l'adoption du
projet de loi n° 59.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Alors, est-ce qu'il y a consentement?
Des voix :
Consentement.
Projet
de loi n° 59
Adoption
du principe
Le Vice-Président (M. Benjamin) : M. le ministre responsable des institutions
démocratiques propose l'adoption du principe du projet de loi
n° 59, Loi visant l'interruption du processus de délimitation des
circonscriptions électorales.
Y
a-t-il consentement pour procéder à toutes les étapes de l'adoption du projet
de loi et que la motion de l'adoption du principe soit mise aux voix
sans débat? Consentement.
Mise
aux voix
Le principe du projet
de loi n° 59, Loi visant l'interruption du processus de délimitation des
circonscriptions électorales, est-il adopté? Adopté. M. le leader du
gouvernement.
M. Caire : ...je fais motion afin de déférer ce projet de loi
à la commission plénière et que, de consentement, nous puissions
procéder aux écritures.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Est-ce que la motion de renvoi en commission plénière
est adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Y a-t-il consentement pour procéder aux écritures?
Des voix :
Consentement.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : M. le leader du gouvernement.
M. Caire : M. le Président, je fais motion afin que
l'Assemblée se constitue en commission plénière afin de procéder à
l'étude de ce projet de loi.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Cette motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
Commission
plénière
Étude
détaillée
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Est-ce
que tous les articles du projet de loi n° 59, Loi visant à l'interruption
du processus de délimitation des circonscriptions électorales, sont adoptés?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Est-ce que l'ensemble du projet de loi, incluant le
titre, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Je
propose une motion d'ajustement des références. Cette motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
Mise
aux voix du rapport de la commission
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Est-ce
que le rapport de la commission plénière est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : M.
le leader du gouvernement.
M. Caire : M. le Président, je vous
demande d'appeler l'article 4, s'il vous plaît.
Adoption
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : À l'article 4 du feuilleton, M. le ministre
responsable des Institutions démocratiques propose l'adoption du projet de loi n° 59, Loi visant l'interruption du processus de
délimitation des circonscriptions électorales.
Y a-t-il
consentement pour déroger de l'article 230 du règlement prévoyant que
l'adoption d'un projet de loi doit avoir lieu à une séance distincte de
celle de l'adoption du rapport de la commission plénière? Consentement?
Des voix : Consentement.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Avant
de céder la parole au prochain intervenant, je comprends qu'il y a consentement
afin de limiter les interventions à 10 minutes par groupe parlementaire.
Consentement?
Des voix : Consentement.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Alors, je cède maintenant la parole... je cède
maintenant la parole à M. le député de Nelligan.
M. Monsef Derraji
M.
Derraji : ...juste ne faites pas allusion au ministre des
Relations... des Institutions démocratiques, pas encore. Bon. Bonjour, M. le Président. Donc, écoutez,
rendus à l'étape finale de l'adoption du projet de loi n° 59, Loi visant l'interruption du processus de
délimitation des circonscriptions électorales, je vais juste rappeler un peu
pourquoi nous sommes rendus à cette étape très importante dans ce projet de
loi.
Premièrement, premièrement, le processus qui a
été mené par la CRE a mené à la carte que nous avons tous eu l'occasion de commenter lors de la rencontre
avec le Directeur général des élections. Et la seule chose qui restait à faire,
c'est vraiment revoir le processus, chose
que nous avons proposée au nom du Parti libéral. C'est que je pense que c'est
le moment de prendre un moment
d'arrêt, de revoir les critères pour la révision de la carte électorale, et
nous sommes très heureux que le gouvernement a écouté notre proposition.
Ça a été appuyé par les autres formations politiques, à savoir Québec solidaire et le Parti québécois, et le
gouvernement va de l'avant avec un dépôt d'un projet de loi que nous sommes
en train de finaliser aujourd'hui.
Donc, bien hâte, M. le Président, de voir la
suite des choses. Aujourd'hui, c'est une première étape, une étape qui va nous permettre d'utiliser la carte
électorale de 2022 pour la prochaine élection de 2026, et que le travail ne
fait que commencer avec l'ensemble
des collègues porte-parole en institutions démocratiques et avec le ministre
lui-même, et bien hâte à passer à la deuxième étape. Merci, M. le
Président.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, M. le député de Nelligan. Je reconnais
comme intervenante Mme la ministre du Conseil du trésor... la présidente
du Conseil du trésor.
Mme Sonia LeBel
Mme
LeBel : Merci, M. le Président. Je serai très brève, mais
je pense que ce qu'il est important de souligner ici aujourd'hui, c'est que le
processus démocratique est important, est extrêmement important. La
représentation qui est offerte par les députés à tous les citoyens du
Québec est primordiale et est au coeur de ce processus démocratique.
Lors de
l'étude de la carte électorale qui était soumise par la commission, on s'est
rendu compte qu'avec les mouvements démographiques qu'on vit aujourd'hui,
avec la grandeur du territoire qui ne cesse de grandir quand on parle de nos comtés, quand on parle de la
difficulté d'aller rejoindre nos citoyens dans les quatre coins de nos comtés,
il était fort important de prendre un
temps d'arrêt, comme le dit mon collègue du Parti libéral, et de s'assurer que
les critères qui assurent cette saine représentation de tous les
Québécois, les Québécoises sur les territoires soient faits en fonction des critères qui démontrent pleinement la nécessité
de bien représenter, et je ne pense pas que ça peut être un critère simplement
de nombre et de démographie. Et je pense qu'il faut prendre ce temps d'arrêt là
pour bien faire les choses, bien faire les choses pour s'assurer que les
Québécois sont pleinement représentés. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, Mme la présidente du Conseil du trésor.
Est-ce qu'il y a d'autres intervenants? Je reconnais M. le député de
Jean-Lesage.
M.
Sol Zanetti
M.
Zanetti : Merci, M. le Président. Alors, bon, on va
aujourd'hui suspendre le processus de révision de la carte. Je pense que
c'était important de le faire pour se permettre de réfléchir. Si on avait
laissé les choses aller, il y aurait probablement
eu la suppression d'une autre circonscription en Gaspésie, une autre
circonscription à Montréal. Ça aurait amené des problèmes dans la
représentation. Ça ne veut pas dire que la carte actuelle est parfaite et que
le système, particulièrement, actuel est
parfait. Il y a des gros problèmes dans la représentation de la volonté
politique des Québécoises et des
Québécois. Nos institutions démocratiques sont imparfaites. La solution qui
serait plus fondamentale pour régler ça pour de bon, évidemment, c'est une réforme du mode de scrutin. Ça permettrait
au Québec d'avoir des votes qui comptent pour tout le monde, une représentation plus fine, plus fidèle de la
volonté des citoyens. J'ai... D'ailleurs,
je rappelle qu'on a déposé, j'ai
déposé un projet de loi visant à la réforme du mode de scrutin, et j'invite le
gouvernement à envisager de l'étudier,
de l'appeler pour qu'on puisse voter dessus un jour. Ça, ce serait une solution
qui serait vraiment une progression pour le Québec et une amélioration
des institutions démocratiques.
Bon,
maintenant, en attendant, on va se donner le temps de réfléchir, regarder
qu'est-ce qu'on fait. Mais le problème, il est là, il va falloir, à un moment donné, le régler, il va falloir se
poser des questions fondamentales sur la représentation politique. Il y a trop de gens au Québec dont la
voix n'est pas représentée dans ce Parlement et il y a trop de... il y a
beaucoup d'options politiques ici qui sont largement surreprésentées... en
fait une, que voulez-vous.
Alors, je vous remercie pour votre écoute, et
bonne journée. Comment qu'on finit ça? Bonne journée. Ça va?
• (11 h 30) •
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Bonne
journée, M. le député de Jean-Lesage. Merci. Alors, prochain intervenant?
Est-ce que j'ai d'autres interventions? Non.
Mise aux voix
Alors, le
projet de loi n° 59, Loi
visant l'interruption du processus de délimitation des circonscriptions
électorales, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Adopté. M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Caire : Oui, M. le Président, pourriez-vous
appeler l'article 5 du feuilleton, s'il vous plaît?
Projet de loi n° 60
Adoption du principe
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : À l'article 5 du feuilleton, Mme la ministre
responsable de l'Administration gouvernementale
et présidente du Conseil du trésor propose l'adoption du principe du projet de
loi n° 60, Loi autorisant la conclusion de conventions
collectives d'une durée supérieure à trois ans dans les secteurs public et
parapublic.
Y a-t-il des interventions? Mme la présidente du
Conseil du trésor.
Mme Sonia LeBel
Mme
LeBel : Bien, merci, M. le Président. Merci, chers
collègues. Vous savez, je suis très heureuse qu'on puisse faire progresser
aujourd'hui, à cette étape, le projet de loi n° 60
qui autorise la conclusion de conventions collectives d'une durée supérieure à trois ans. Vous savez, M. le
Président, le titre même du projet de loi en explique toute la nature, toute la
fonction, tout l'objectif, si on veut. Et c'est un projet de loi qui, en soi,
est très simple, mais c'est un projet de loi qui est d'une grande importance pour la clôture et la
négociation des conventions collectives de la ronde de négociation actuelle.
Je suis
persuadée, vous savez, M. le Président, le Code du travail, pour peut-être
expliquer aux citoyens pourquoi c'est
nécessaire de le faire, le Code du travail prévoit qu'on ne peut pas conclure
de conventions collectives d'une durée de plus de trois ans. Ça s'est fait dans
le passé, on a eu fréquemment, dans le passé, l'occasion de convenir de
conventions collectives de plus de
trois ans, généralement, potentiellement, de cinq ans. On en a vu de huit ans,
on en a vu de 12 ans. Je suis convaincue, vous savez, M. le
Président, je suis persuadée que des ententes de plus de trois ans sont au
bénéfice de tous. Elles assurent non
seulement une meilleure stabilité, une meilleure stabilité dans nos... réseaux,
pardon, de la santé ou de
l'éducation, une meilleure stabilité dans nos organismes et nos ministères,
mais aussi une meilleure mise en oeuvre des conventions collectives.
On l'a vu, la
dernière ronde de négociations 2020‑2023 nous a apporté des conventions collectives de
trois ans et on a à peine eu le temps
et même je vous dirais que, dans certains cas, on n'a même pas eu le temps de
déployer l'entier potentiel, le plein
effet des mesures négociées, avant de recommencer une nouvelle ronde de
négociations. Donc, elles permettent de mieux apprécier, de mieux évaluer les effets des mesures qui sont
négociées, avant qu'on se rassoie pour être capables de voir si on peut
les améliorer et comment on doit les améliorer.
Donc, vous
savez, la prochaine étape, c'est l'étude détaillée. Je sais qu'avec la
collaboration de mes collègues, de tous
mes collègues de l'opposition, on va être capables de... je suis confiante
qu'on va pouvoir y passer le plus rapidement possible. Actuellement, il y a des conventions
collectives avec le front commun et la FAE qui ont été négociées, les ententes
ont été entérinées par les membres et elles
sont d'une durée de cinq ans. Et, au moment où on se parle, de concert avec les
syndicats concernés, on met tout en oeuvre
avec eux pour que la signature des ententes qui ont été conclues soit faite le
plus rapidement possible dans les prochaines
semaines, mais l'adoption rapide de ce projet de loi là, ici, le projet qui va
nous permettre, justement, de signer ces conventions collectives à plus de
trois ans... sont nécessaires pour finaliser le processus actuel et faire en sorte que les travailleurs, nos
travailleurs, les gens de la santé, de l'éducation qui sont concernés
par ces ententes-là, bien, puissent bénéficier de leurs nouvelles conditions de
travail le plus rapidement possible.
Donc, j'ai bien hâte qu'on puisse passer à la
prochaine étape. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, Mme la Présidente du Conseil du trésor. Et,
comme prochain intervenant, je reconnais M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Frédéric Beauchemin
M.
Beauchemin : Merci beaucoup, M. le Président. Donc, ce projet de loi là autorise la négociation de conventions collectives expirées, là, depuis mars 2023, de déroger au Code du
travail pour qu'elle ait une durée de plus de trois ans. La même autorisation de dérogation est autorisée
pour l'établissement privé conventionné, ou qui le devient d'ici 2025, du
secteur public et parapublic.
Ce n'est pas
le premier projet de loi qui est adopté en suivant ce principe. En
octobre 2023, le projet de loi n° 33 avait été sanctionné. Cette
fois-ci, il visait uniquement les conventions collectives des constables
spéciaux et des gardes du corps du Québec.
Le gouvernement libéral de M. Couillard a également autorisé cette
extension en 2016. En 2021, les membres de la Fédération autonome de
l'enseignement ont accepté une entente de principe pour la période 2020 à
2023. En 2022, quelques mois après la signature de cette entente, il était déjà
nécessaire de préparer le terrain pour les négociations du prochain renouvellement de la convention
collective. En 2023, les négociations ont mené à une grève générale illimitée,
une première depuis 1983. Le processus de
négociation peut être très long pour trouver une entente convenable entre les
syndicats et les groupes patronaux, on convient. Ces négociations peuvent être
tellement longues qu'une fois adoptées il ne reste que quelques mois
cependant avant d'être obligés de retourner à la table de négociation.
Alors, nous
sommes donc en faveur de l'adoption du principe puisque, si les groupes
patronaux et les syndicats sont en accord pour signer une convention collective
d'une durée plus longue que celle prescrite par le Code du travail, cela ne
peut qu'avantager toutes les personnes concernées par lesdites conventions
collectives. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, M. le député de Marguerite-Bourgeoys.
Est-ce qu'il y a d'autres interventions?
Mise aux voix
Alors, s'il
n'y a pas d'autre intervention, le principe du projet de loi n° 60, Loi autorisant la conclusion de
conventions collectives d'une durée supérieure à trois ans
dans les secteurs public et parapublic, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : M.
le leader adjoint du gouvernement.
Renvoi à la Commission des
finances publiques
M.
Caire : Oui, M. le Président, conformément à
l'article 243 de notre règlement, je fais motion afin que le projet
de loi n° 60, Loi autorisant la
conclusion de conventions collectives d'une durée supérieure à trois ans dans
les secteurs public et parapublic, soit déféré à la Commission des
finances publiques pour son étude détaillée et que le ministre... que la
ministre responsable de l'Administration gouvernementale et présidente du
Conseil du trésor soit membre de ladite commission pour la durée du mandat.
Mise aux voix
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Cette motion est-elle adoptée? Adopté. M. le
leader adjoint du gouvernement.
M. Caire : M. le Président,
pourriez-vous appeler l'article 13 du feuilleton, s'il vous plaît?
Projet de loi n° 49
Adoption
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : À l'article 13 du feuilleton, M. le ministre
des Finances propose l'adoption du projet de loi n° 49, Loi donnant suite à des mesures fiscales annoncées
à l'occasion du discours sur le budget du 21 mars 2023 et à
certaines autres mesures.
Y a-t-il des interventions? Je reconnais M. le
député d'Orford.
M. Gilles
Bélanger
M.
Bélanger : Merci, M. le Président. Je soumets à l'Assemblée
nationale le projet de loi n° 49 intitulé Loi donnant suite à des mesures fiscales annoncées à
l'occasion du discours sur le budget du 21 mars 2023 et à certaines autres
mesures. Le projet de loi n° 49
a été présenté le 8 février 2024, et le principe en a été adopté le
20 février 2024. La Commission des finances publiques en a fait
l'étude détaillée le 11 avril 2024 et en a adopté les 200 articles.
Des amendements ont été également adoptés. Le rapport de la commission a été
déposé le 16 avril et a été pris en considération le 30 avril.
Ce projet de
loi, M. le Président, donne suite à des mesures fiscales annoncées dans le discours
sur le budget du 21 mars 2023 et dans des bulletins d'information
publiés en 2022, 2023 et 2024. Il donne également suite à une mesure annoncée
dans le discours du budget du 12 mars 2024. Étant donné, M. le Président,
que ce projet de loi contient des modifications
diverses regroupées en sujets principaux et que l'ensemble de ces sujets a fait
l'objet d'une étude détaillée, j'en discuterai sommairement.
Ce projet de
loi, M. le Président, prolonge d'un an le délai pour produire la déclaration de
revenus afin de bénéficier du crédit d'impôt remboursable conférant le
nouveau montant ponctuel pour pallier à la hausse du coût de la vie.
De plus, ce
projet de loi modifie la Loi sur les impôts, la Loi concernant les paramètres
sectoriels de certaines mesures fiscales et la Loi sur la Régie de
l'assurance maladie du Québec afin notamment de bonifier la composante relative
au logement du crédit d'impôt remboursable
pour la solidarité, de rendre admissibles au premier palier du supplément pour
enfants handicapés nécessitant des soins
exceptionnels certains enfants de moins de deux ans qui sont atteints d'une
maladie grave sans traitement connu, de bonifier les crédits d'impôt non
remboursables pour les pompiers volontaires et pour les volontaires en
recherche de... en recherche et sauvetage, de limiter l'accès de certains
particuliers au crédit d'impôt non
remboursable relatif à un fonds de travailleurs, de mettre en place un nouveau
congé fiscal relatif à la réalisation d'un grand projet d'investissement, de
prolonger le crédit d'impôt remboursable pour la transformation numérique de la
presse écrite, de bonifier le crédit d'impôt remboursable pour l'édition de livres et le crédit d'impôt remboursable
pour la production d'événements ou d'environnements multimédias
présentés à l'extérieur du Québec.
• (11 h 40) •
Le projet de loi modifie également la Loi sur
l'administration fiscale, la Loi sur la taxe de vente du Québec et la Loi concernant la taxe sur les carburants afin
de mettre en oeuvre le nouveau programme de gestion de l'exemption fiscale
des Premières Nations en matière de taxes.
Par ailleurs,
ce projet de loi modifie la Loi constituant Capital régional et coopératif
Desjardins, la Loi constituant Fondaction, le Fonds de développement de
la Confédération des syndicats nationaux pour la coopération et l'emploi et la Loi constituant le Fonds de solidarité des travailleurs
du Québec (F.T.Q.) afin notamment de réorganiser les catégories
d'investissement de ces fonds fiscalisés et d'actualiser leurs fonctions.
En outre, ce
projet de loi modifie la Loi sur la Régie de l'assurance maladie du Québec afin
de hausser le montant des exemptions
servant au calcul de la prime exigible d'une personne assujettie au régime
public d'assurance médicaments.
De plus, ce
projet de loi modifie la Loi sur le régime de rentes du Québec afin de
permettre à certains travailleurs de
65 ans et plus de faire le choix de cesser de cotiser à ce régime et de
mettre fin à l'obligation d'y cotiser à compter de l'année suivant le
72e anniversaire du travailleur.
Le projet de
loi modifie également la Loi sur la taxe de vente du Québec afin d'augmenter le
droit spécifique sur les pneus neufs de véhicules routiers.
Par ailleurs,
ce projet de loi modifie la Loi sur les impôts et la Loi sur la taxe de vente
du Québec afin d'y apporter des modifications semblables à celles qui
ont été apportées à la législation fédérale.
Enfin, ce projet de loi apporte des
modifications à caractère technique, de concordance et de terminologie.
Je tiens à
remercier, M. le Président, mes collègues du gouvernement de même que les
oppositions et tous ceux qui ont participé à ce projet de loi.
En
conclusion, je demande donc à cette Assemblée, M. le Président, de bien vouloir
adopter le projet de loi n° 49. Merci.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, M. le député d'Orford. Et, pour la
prochaine intervention, je reconnais M. le député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Frédéric Beauchemin
M. Beauchemin : Merci beaucoup, M.
le Président. La prémisse de base en arrière du projet de loi n° 49 est le budget qui a été déposé au mois de
mars 2023, ainsi que des mesures qui ont été entendues lors du dépôt du
budget de l'année précédente, ainsi que des mesures qui ont été ajoutées
durant l'année courante.
Juste pour
qu'on remette les choses en perspective, les hypothèses initiales du budget
étaient que le Québec allait avoir
une croissance économique positive de 0,6 % pour l'année qui s'est
terminée, donc, tout récemment au mois de mars. Et donc on a eu à
constater que, durant cette période-là, c'est le contraire qui est arrivé, en
fait on a eu un ralentissement économique, trois trimestres consécutifs du
recul du produit intérieur brut. La définition technique... d'une récession
technique est de deux trimestres consécutifs.
Donc, on a eu
le... une vision trop optimiste de la croissance économique pour l'année qui
était en cours et on avait une
promesse de déficit qui allait être de 3 milliards de dollars pour
l'année 2024. Force est de constater qu'après la révision qui a été faite au mois de mars de cette année, le
déficit pour l'année qui est en cours maintenant sera donc de 11 milliards de
dollars.
Alors, de notre perspective à nous,
l'ensemble des prévisions, les prémisses de base qui ont été mises en place
pour établir le projet de loi
n° 49 au niveau du dépôt du budget ont été, malheureusement, pour
l'ensemble des Québécois, pas réalisées,
et ce qui fait en sorte que maintenant les Québécois sont pris avec un déficit
structurel, un déficit de 11 milliards, un déficit record, M. le Président. Et c'est ce qui fait en sorte que,
pour l'avenir de nos jeunes, les relations intergénérationnelles vont être malheureusement tendues, parce que, là,
ce qu'on a fait, c'est qu'on s'est trouvé à hypothéquer l'avenir de nos
jeunes, comme on l'avait fait l'année précédente en pigeant dans les
contributions du Fonds des générations.
Donc,
vous comprendrez, M. le Président, que, pour nous, pour ma formation politique,
ce projet de loi là n'est pas ce que nous souhaitons. Merci.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Merci, M. le député de Marguerite-Bourgeoys. Est-ce
qu'il y a d'autres interventions?
Mise
aux voix
Alors,
le projet de loi n° 49, Loi
donnant suite à des mesures fiscales annoncées à l'occasion du discours sur le
budget du 21 mars 2023 et à certaines autres mesures, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix :
Sur division
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Adopté sur division. M. le leader adjoint du
gouvernement.
M. Caire : Oui, M. le Président. À ce moment-ci, je vous demanderais de suspendre nos travaux jusqu'à
13 heures pour la tenue du débat de fin de séance que vous avez
annoncé.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Alors,
conséquemment, à la demande de M. le leader adjoint du gouvernement, les travaux sont donc suspendus jusqu'à
13 heures pour permettre la tenue du débat de fin de séance annoncé
précédemment.
(Suspension de la séance à
11 h 45)
(Reprise à 12 h 01)
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Y
a-t-il consentement pour déroger à l'article 309 du règlement concernant
la tenue des débats de fin de séance? Merci.
Débats de fin de séance
Nous
allons donc maintenant procéder au débat de fin de séance. Ce débat portera sur
une question adressée par M. le député
de Marguerite-Bourgeoys à M. le ministre
de la Cybersécurité et du Numérique,
en remplacement de M. le ministre
des Finances, concernant l'absence de résultats de la Coalition avenir Québec
en matière de finances publiques.
Je
vous rappelle que, conformément à l'article 310 du règlement, le député
qui a soulevé le débat et le ministre qui lui répond ont chacun un temps de
parole de cinq minutes, et le député a ensuite droit à une réplique de deux
minutes.
M. le député de
Marguerite-Bourgeoys, je vous cède la parole pour une durée de cinq minutes.
Gestion
des finances publiques
M. Frédéric
Beauchemin
M. Beauchemin :
Merci beaucoup, M. le Président.
Écoutez, évidemment, lorsqu'on revient à mars 2023, lors du dépôt
initial du budget du gouvernement de la CAQ pour l'année qui s'est terminée, donc
le 31 mars, il y avait, à ce moment-là,
des prémisses de base, des hypothèses sur la croissance économique, sur
l'investissement en entreprise, sur la productivité. Et, en termes
d'investissements en machines et matériels, la CAQ prévoyait une augmentation
de 4 % de l'ensemble du secteur privé, pour le Québec, pour l'année qui
était en cours. On a constaté que ça a été une baisse de 5,9 %, donc un
écart de 10 points. Ce n'est pas non négligeable, là, c'est significatif.
La
CAQ, le ministre des Finances avait aussi, à l'époque, fait une prévision
économique comme quoi que l'année qui s'est terminée, donc, le 31 mars de
cette année allait être une croissance de 0,6 %, lorsque toute la
communauté d'affaires du Canada, du Québec, les grandes banques canadiennes et
des prévisionnistes qui sont à l'extérieur du Canada avaient donné un signe
d'alarme au gouvernement en leur disant : Écoutez, nous, ce qu'on voit, ça
va être beau si ça va être 0,3 %. Il y en a même qui prévoyait une
récession durant l'année qui s'est terminée, donc, au 31 mars 2024.
La
productivité, le ministre des
Finances avait, à l'époque, fait une
prévision comme quoi qu'il s'attendait à ce que, pour l'année qui se termine tout récemment, on allait avoir une
augmentation de notre productivité de l'ordre de 0,8 %. M. le Président, on a eu zéro gain de productivité
l'an passé, ce qui fait suite à quatre autres années avant, qui, en moyenne,
au total, nous ont donné zéro gain de productivité.
On
a eu une récession technique. La définition même, c'est deux trimestres
consécutifs où le produit intérieur brut recule. On en a eu trois consécutifs. J'ai entendu le ministre nous
parler des... l'argumentaire : Ce n'est pas réparti tout partout. Mais dites-le à ceux et celles pour qui, maintenant,
c'est de plus en plus difficile d'en arriver à la fin du mois, là, pour leurs
entreprises. On a eu une augmentation de faillites, au Québec, durant l'année
qui vient de se terminer.
On a eu une
prévision économique qui n'était pas représentative du consensus, M. le
Président. La résultante de tout ça a
été que nous, au Québec, on a eu un déficit record de 11 milliards de
dollars. À l'intérieur de ce déficit record là de 11 milliards de
dollars, on a un déficit structurel maintenant. Ce sur quoi notre ancien
gouvernement s'est battu pour faire
en sorte qu'on puisse remettre les finances publiques en ordre, éliminer le
déficit structurel, le gouvernement de la CAQ a rapporté le déficit
structurel de l'ordre de 4 milliards, M. le Président.
Bon, là, on regarde
tout ça puis on se dit : Correct, ça, c'est le côté
gestion des finances publiques. Maintenant, au niveau des dépenses, bien, le gouvernement dépense. Est-ce qu'on a la
résultante qui vient avec, c'est-à-dire a-t-on satisfaction de la part des Québécois
pour les services rendus? Bien, le sondage de Léger est sorti. 75 % des
Québécois pensent qu'on paie trop d'impôt, 75 % des Québécois
trouvent qu'on utilise mal leur argent.
Donc, les Québécois perçoivent, ressentent et le
voient au quotidien que les services de l'État ne sont pas au rendez-vous. Ils le voient au quotidien, comme
quoi que les finances publiques ont été mal gérées. À l'intérieur d'une période
de cinq semaines, novembre 2023 à mars... pardon, excusez-moi, à janvier 2024,
la révision du ministre a fait en sorte que
le déficit pour l'année qui s'en vient est passé, donc, de 3 milliards à
11 milliards. On a eu toutes ces données-là qui sont arrivées pour
nous présenter comme quoi que ça n'allait pas aussi bien qu'on pensait.
Ça fait que, finalement, les Québécois, bien,
ils ont raison. Le gouvernement a perdu le contrôle des finances et des dépenses, et on s'en trouve à être dans une
situation où est-ce que les citoyens ne sentent pas du tout que les services
sont au rendez-vous. Donc, ils se posent des questions. Pourquoi payer de
l'impôt? Pourquoi payer des taxes? Pourquoi je n'ai pas plus de services?
Pourquoi sont-ils encore en attente pour un médecin de famille? Pourquoi
manque-t-il de professeurs dans nos écoles?
Pourquoi les personnes âgées n'ont pas de place dans les RPA? Les gens se
posent la question, et c'est la question que j'ai posée ce matin :
Pourquoi la CAQ? Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, M. le député de Marguerite-Bourgeoys. M. le
ministre, je vous cède la parole et vous rappelle que vous disposez de
cinq minutes pour votre intervention.
M. Éric Caire
M.
Caire : Merci, M. le Président. Alors, je vais commencer
par la dernière question de mon collègue : Pourquoi la CAQ? M. le Président, j'ai le plaisir de siéger
à cette Assemblée depuis maintenant un peu plus de 17 ans. J'ai été dans
l'opposition à l'époque des gouvernements
libéraux et je peux répondre à cette question-là. Pourquoi la CAQ? Parce que le
gouvernement libéral, notamment du premier
ministre Charest, faisait des déficits à une époque de croissance économique.
Il faut le faire. Alors, on est en
croissance économique et notre gouvernement faisait des déficits. Ça, c'est la
gestion libérale.
J'ai aussi, M. le Président, parce qu'on parle
souvent des surplus et du rétablissement des finances publiques, j'ai aussi, M. le Président, en tête la gestion de
nos infrastructures par le gouvernement libéral. J'ai en tête cette époque du
viaduc de la Concorde. Peut-être, mon
collègue s'en souviendra-t-il, sous la gestion libérale, les viaducs nous
tombaient sur la tête. Il y a des
gens qui ont perdu la vie parce qu'on négligeait la gestion de nos infrastructures,
M. le Président. Même chose pour nos
écoles, on se souvient, sous le gouvernement libéral, on a mis en place un
comité sur lequel siégeait Ricardo, et je me suis posé la question : Pourquoi Ricardo sur un comité de
réflexion sur les écoles? Pourquoi? Parce qu'il y avait tellement de
champignons qui poussaient dans nos écoles que le gouvernement libéral voulait
savoir quoi faire avec, Mme la Présidente... monsieur... Aïe! C'est ça, la
gestion libérale.
On se
souvient tous de Martin Coiteux. On se souvient tous de Martin Coiteux, des
coupes paramétriques aveugles, hein?
Il n'y a pas juste la justice qui est aveugle. Il y a le Parti libéral aussi
qui est aveugle, des coupes aveugles qui ont fait dire à Gaétan Barrette, à
Carlos Leitão : On a trop coupé. On a coupé dans quoi, M. le Président? On
a coupé dans les services de santé. On a coupé dans les services en
éducation. On a coupé dans les services en général. Résultat des courses, mon collègue se dit : On manque de
professeurs. Oui, parce qu'une pénurie de main-d'oeuvre, ça ne se prévoit pas
la journée même, des années avant, et ça, M. le Président, ça avait été
annoncé, et ça, le gouvernement libéral le savait et n'a rien fait.
Maintenant, qu'est-ce que notre gouvernement a
fait, M. le Président? Premièrement, baisse d'impôt pour les Québécois. On remet de l'argent dans le
portefeuille des Québécois. On a annulé l'odieuse taxe famille que le
gouvernement libéral avait mise en
place, Philippe Couillard qui nous disait : C'est pour assurer la pérennité
de nos services de garde. Non seulement
on a éliminé cette odieuse taxe, mais ma collègue ministre de la Famille
continue à développer des places en garderie,
preuve qu'on pouvait ne pas surtaxer les Québécois et développer le réseau
quand même. Ça, c'est nous qui avons fait ça.
• (12 h 10) •
Nous avons
gelé les tarifs que les Québécois payaient, parce qu'on se souvient, dans le
temps, poche profonde qui était le Parti libéral disait : Bien, je n'irai
pas du côté des impôts, je vais y aller d'une façon plus détournée, on va
augmenter les tarifs, tarifs de
toutes sortes, M. le Président, notamment les tarifs d'électricité. On a plafonné ça pour
tous les Québécois et on a remis, dans la poche, des Québécois des
trop-perçus.
M. le
Président, taxe scolaire. Qui a harmonisé la taxe scolaire à la baisse? Bien,
c'est le gouvernement de la Coalition avenir
Québec, c'est notre ministre, notre actuel ministre des Finances, M. le
Président. Alors, c'est des milliards de dollars qu'on a remis dans les poches des Québécois. Et, parallèlement à ça, on
a augmenté les services, on a embauché des préposés aux bénéficiaires, on vient d'investir massivement
en santé, en éducation, M. le Président. Des investissements records au niveau du PQI, 100 milliards à 150 milliards. Pourquoi?
Pour régler le déficit, le déficit libéral en infrastructures. Parce que,
oui, M. le Président, il y a bel et bien eu
un déficit libéral record dans les services, dans les infrastructures. M. le
Président. On s'est attaqué à ça dès le début du mandat, on continue à
s'y attaquer.
Au niveau de
l'économie, qu'est-ce que le ministre de l'Économie fait? Bien, il fait en
sorte qu'il y ait une croissance économique,
au Québec, qui est supérieure au reste du Canada, il y ait une croissance des
salaires, au Québec, qui est supérieure au reste du Canada et il y ait un écart de richesse qui rétrécit. Ce que
les libéraux ont été incapables de faire en 15 ans, nous l'avons
fait dans ce mandat, M. le Président, de 17 % à 13 %, l'écart se
rétrécit sous ce gouvernement.
Alors, pourquoi la CAQ? Parce que la CAQ est un
excellent gouvernement, qui travaille pour les citoyens du Québec, qui pense aux citoyens du Québec et qui a
des résultats pour les citoyens du Québec. C'est pour ça, M. le Président,
la CAQ.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, M. le ministre. M. le député de
Marguerite-Bourgeoys, je vous rappelle que vous disposez de deux minutes
pour votre réplique.
M. Frédéric Beauchemin
(réplique)
M. Beauchemin : Merci beaucoup, M.
le Président. Bien, ce que je viens d'entendre de la part du député, mon collègue, c'est que ce qu'on a ici, c'est un
gouvernement qui dépense et puis qui a augmenté la taxe sur le gain en capital.
Ici, on a un gouvernement qui dépense et qui fait des déficits records. Ce
qu'on a ici, M. le Président, ce n'est pas ce qu'on s'attendait d'un
gouvernement de gestionnaires. Ce qu'on a ici, c'est Québec solidaire, une
imitation de Québec solidaire.
Le ministre
doit se rendre à la réalité, la gestion de l'État, sous la CAQ, c'est un échec
parce qu'il y a eu zéro gain de
productivité. Le seul et unique vecteur économique de croissance, le plus
important, c'est le gain de productivité. On perd du terrain contre nos voisins. La CAQ a fait qu'il y a eu une
baisse de 11 % d'investissements en machines et équipements dans le secteur privé du Québec dans les deux
dernières années. Une baisse de 11 %, M. le Président. La CAQ endette le
Québec. La CAQ fait en sorte que, pour les
Québécois, il n'y a pas de services au rendez-vous. On est en attente de plus
en plus long.
Le ministre nous mentionnait : Ça prend des
années, ça prend des années. Ça fait six ans qu'ils sont au pouvoir. Qu'ils arrêtent de dire que c'est de la faute des
anciens gouvernements. C'est eux autres, les responsables. C'est eux autres,
les fiduciaires de l'État. C'est de leur
responsabilité de prendre soin du gouvernement actuel, et de rendre les
services de l'État à tous les
Québécois, et de faire en sorte que les finances publiques soient en bon état
pour les générations à venir.
Jean-Marc Léger l'a extrêmement bien résumé,
80 % des Québécois sont insatisfaits de ce gouvernement. Pour Jean-Marc Léger, la CAQ, c'est le gouvernement le
moins efficace depuis plus de 40 ans. Ça ne s'invente pas. C'était dans
les journaux ce matin, hier, tout le monde
en parle. La CAQ n'est pas un gouvernement de gestionnaires. La CAQ gère tout
croche, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, M. le député de Marguerite-Bourgeoys. Alors,
voilà qui met fin à ce débat de fin de séance. M. le leader adjoint du
gouvernement.
Ajournement
M.
Caire : Oui, M. le Président, je vous demande d'ajourner
nos travaux au mardi 7 mai 2024, à 13 h 40, s'il vous
plaît.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Cette
motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Alors, conformément à la demande, nous ajournons
nos travaux au mardi 7 mai 2024, à 13 h 40. Merci.
(Fin de la séance à 12 h 14)