(Dix
heures une minute)
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Mmes,
MM. les députés, avant de commencer nos travaux, nous allons prendre
quelques instants pour nous recueillir.
Alors, vous pouvez
vous asseoir. Bon mardi.
Affaires
du jour
Donc,
nous sommes aux affaires du jour, donc, aux crédits budgétaires de l'Assemblée
nationale. Conformément à
l'article 286 du règlement, l'Assemblée doit maintenant se constituer en
commission plénière afin d'étudier les crédits budgétaires de
l'Assemblée nationale pour l'exercice financier 2024-2025. M. le leader
adjoint du gouvernement.
M. Lévesque (Chapleau) : Oui, bonjour, Mme la
Présidente. C'est un plaisir de vous retrouver en ce matin pour débuter nos travaux. Et, conformément à
l'article 108 du règlement, je fais motion pour que l'Assemblée se
constitue en commission plénière.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Cette motion est-elle adoptée? Motion adoptée.
Donc,
nous allons donc suspendre les travaux quelques instants pour que nos invités
puissent également se joindre à Mme la présidente.
(Suspension de la séance à
10 h 02)
(Reprise à
10 h 07)
Commission
plénière
Étude
des crédits de l'Assemblée nationale
Mme
Soucy (présidente de la commission plénière) : Alors, bonjour.
Nous sommes réunis en commission plénière afin d'étudier les crédits
budgétaires de l'Assemblée nationale pour l'exercice financier 2024-2025.
La durée maximale de
cette étude a été fixée à deux heures, et, conformément à ce qui a été convenu
entre les leaders et les députés
indépendants, la répartition du temps de parole sera la suivante :
20 minutes sont allouées à Mme la présidente pour ses remarques
préliminaires, 50 minutes allouées au groupe parlementaire formant le
gouvernement, 30 min 7 s sont
allouées au groupe parlementaire formant l'opposition officielle,
10 min 2 s sont allouées au deuxième groupe d'opposition, 6 min 51 s sont
allouées au troisième groupe d'opposition et 1 min 30 s sont
allouées à chacun des députés indépendants.
Dans le cadre de ce débat, le temps non utilisé par les députés indépendants ou
par l'un des groupes parlementaires
sera redistribué entre les groupes parlementaires selon les proportions
établies précédemment. Enfin, je rappelle
aux députés indépendants que, s'ils souhaitent intervenir au cours de ce débat,
ils ont 10 minutes à partir de maintenant pour en aviser la
présidence.
Je
comprends d'ailleurs qu'il y a consentement pour que nos travaux dépassent
midi, le cas échéant. C'est bien ça? Il y a consentement.
Remarques
préliminaires
Nous allons donc
entreprendre immédiatement nos travaux par les remarques préliminaires de la
présidente de l'Assemblée nationale. Mme la présidente, je vous cède la parole.
Mme Nathalie
Roy
Mme Roy (Montarville) : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Bonjour, tout le monde. Chers collègues
parlementaires. Vous savez,
c'est un grand privilège de me retrouver ici pour l'étude des crédits
budgétaires 2024-2025 de l'Assemblée nationale
du Québec. C'est un exercice qui nous donnera l'occasion de dresser notre bilan
annuel et de faire le point sur la direction que nous souhaitons
prendre.
Il
y a maintenant près d'un an et demi, vous m'avez donné votre confiance en
m'élisant présidente, et j'en ressens toujours
une très, très grande fierté, sachez-le. Vous m'avez accordé votre confiance
pour ce rôle important, qui doit être assuré
avec impartialité. Je me suis engagée à porter nos projets avec les valeurs qui
me tiennent à coeur, comme l'ouverture, le respect et l'authenticité.
Certainement,
nos accomplissements de la dernière année sont empreints de ces valeurs, à
l'image des projets en cours.
Résolument tourné vers l'avenir, notre Parlement n'en demeure pas moins ancré
dans nos traditions, préservant ce patrimoine qui fait l'histoire et la
beauté de notre Québec.
Notre
institution se veut, bien sûr, orientée vers vous, parlementaires, afin de vous
offrir les services et les outils
nécessaires à vos fonctions. Nos activités visent aussi nos concitoyens et
concitoyennes en raison de notre volonté de mieux faire connaître les institutions démocratiques et d'encourager
le plus grand nombre à s'y intéresser et à s'y impliquer.
• (10 h 10) •
Pour mener ces
projets qui animent notre Parlement, nous comptons sur des personnes
consciencieuses et de talent. Je remercie d'abord mes collègues de la
vice-présidence, qui me soutiennent dans la réalisation de nos nombreux mandats. Je souligne également la collaboration
des whips et des leaders de tous les groupes parlementaires et celle des
autres membres du Bureau de l'Assemblée nationale. J'en profite d'ailleurs pour
souligner l'arrivée du nouveau whip, le
nouveau whip en chef du gouvernement, que je vois là, le député de Blainville,
dont je peux nommer le nom ici, M. Mario Vaillancourt.
Je
disais, l'an dernier, que mon équipe est maintenant composée de
124 députés, et je ne peux que le réitérer, je suis là pour vous
toutes, mesdames, et tous, messieurs.
L'apport des cabinets
et du personnel en circonscription doit aussi être mentionné. Je vous remercie,
vous êtes là-bas, au bureau, d'oeuvrer pour
l'exercice de notre démocratie et de le faire avec passion et conviction. À ma
précieuse petite équipe, ma toute petite équipe qui est là, des
remerciements sincères pour votre présence et votre diligence, M. Étienne
Lévesque, que vous connaissez, mon directeur de cabinet, Mme Emmanuelle
Chapron, directrice adjointe, Mme Romane
St-Laurent, conseillère politique, Mme Catherine Roy, attachée politique,
et enfin, en circonscription, dans Montarville, Mme Sylvie
Trépanier et Vanessa Guimond.
Et je ne peux passer
sous silence le travail rigoureux du secrétaire général, que vous connaissez
tous ici, M. Siegfried Peters — on croirait que c'est lui qui a écrit le texte — et de l'équipe de direction de l'Assemblée
nationale. C'est une petite blague
pour détendre l'atmosphère. Ils sont professionnels, ils sont incroyables. J'ai
appris... et je sors de mon texte, là, j'ai appris à les connaître, au
cours de la dernière année et demie, des gens consciencieux, compétents,
professionnels, à votre service, ne vous gênez jamais.
Le professionnalisme
et le dévouement du personnel administratif m'impressionnent sans cesse. Voyez-vous,
je l'ai dit dans mes mots, c'était beaucoup
plus beau. Aujourd'hui, vous serez à même de constater l'ampleur des
réalisations de ces équipes,
constamment mobilisées pour soutenir la mission de notre institution et vous toutes et tous, les élus, dans vos fonctions.
Avant de faire état
de ces réalisations passées et à venir, permettez-moi de rappeler que
l'Assemblée nationale, institution
parlementaire unique au Québec, bénéficie de crédits permanents de façon à
préserver son autonomie et à agir en toute indépendance. Ces crédits ne
sont donc pas adoptés annuellement en Chambre et sont, en vertu de la Loi sur
l'Assemblée nationale, établis par la présidence et le Bureau de l'Assemblée
nationale. Quelle que soit leur nature, les décisions
du Bureau sont prises par l'ensemble des partis représentés à l'Assemblée
nationale avec le souci constant d'une saine gestion des deniers
publics. Donc, ces décisions sont prises avec vous toutes et tous.
Pour
l'année 2024-2025, le budget de dépenses adopté par le Bureau de l'Assemblée nationale est de 190,4 millions de dollars, alors qu'il était de
183,9 millions de dollars pour l'exercice précédent. Cela représente une
augmentation de 6,5 millions de
dollars, s'expliquant principalement par les sommes accordées par le Secrétariat du Conseil du trésor pour
l'indexation des dépenses de fonctionnement, la compensation pour le Régime de
retraite des membres de l'Assemblée nationale et la hausse des dépenses de rémunération.
Le
budget d'investissement pour 2024-2025 se chiffre, quant à lui, à
19 millions de dollars... 19,7 millions de dollars, comparativement à 16,3 millions en 2023-2024.
C'est une augmentation de 3,4 millions. Ça, c'est le budget
d'investissement. Les investissements les plus importants visent à
poursuivre l'évolution de notre cité parlementaire, la transformation numérique du Parlement ainsi que l'entretien et la
réfection de nos édifices pour assurer la préservation de notre patrimoine.
Ainsi,
pour 2024-2025, les crédits totaux de l'Assemblée nationale sont de
202 millions de dollars, ils étaient de 192 millions l'an dernier. Si vous souhaitez obtenir plus de
détails sur la ventilation de ces sommes, nous y reviendrons, j'en suis
convaincue, durant la période des échanges.
Vous
savez, le présent exercice d'étude de crédits se déroule pour la première...
pardon, pour la dernière fois ici, dans la salle de l'Assemblée nationale
configurée comme nous la connaissons. En juin prochain, je vous rappelle, une
fois les débats terminés en Chambre, nous
refermerons la porte du salon bleu jusqu'à l'automne 2026. C'est une page
d'histoire qui se tournera, et le chapitre suivant s'annonce prometteur
pour les générations futures d'élus qui siégeront ici.
La
rénovation du salon bleu, c'est un projet de la première importance pour notre
institution. Des travaux de réfection sont nécessaires pour préserver
l'état et éviter la dégradation de ces lieux emblématiques de notre démocratie.
En plus de la restauration, les travaux
permettront de mettre la salle aux normes en matière de sécurité et
d'accessibilité universelle. Ces
travaux s'ancrent aussi dans une perspective d'actualisation du salon bleu.
L'intégration de nouvelles technologies et la mise à niveau des infrastructures
sont indispensables pour répondre aux besoins actuels et futurs des députés et
de l'administration parlementaire.
En juin 2023,
les parlementaires ont choisi la nouvelle configuration de la salle, une
décision entérinée par le Bureau de l'Assemblée
nationale. C'est dans un salon bleu
configuré en forme de fer à cheval que les élus reviendront siéger à l'automne 2026. En d'autres mots, l'arrière
de la salle, ici, sera légèrement surélevé par l'ajout de paliers, optimisant
ainsi l'expérience de toutes les
personnes qui participent aux débats, et sera arrondi dans les coins. On va
reconnaître notre salon bleu.
Donc, l'expérience
des visiteurs aussi sera améliorée, et, quand on dit «visiteurs», on parle dans
nos tribunes, puisqu'ils pourront visionner
les travaux parlementaires sur des écrans qui seront... dont seront dotées les
tribunes, de tout petits écrans, pour permettre de voir qui parle, parce
que souvent on ne voit pas qui parle.
Il m'importait que le choix de la configuration
permette de conserver un maximum de pupitres patrimoniaux d'origine et d'intégrer la table patrimoniale des
greffiers, la première table de ce Parlement. Ce mobilier de même que les
aspects architecturaux de la salle seront restaurés dans le respect de leur
valeur patrimoniale.
Les
plans du concepteur de l'hôtel du Parlement et de la salle,
M. Eugène-Étienne Taché, ont été une source d'inspiration pour les architectes nous accompagnant dans ce projet. M. Taché
serait fier de constater que les lieux évoluent en harmonie avec sa vision. J'insiste sur le mot «harmonie», puisqu'il
me paraît à propos pour décrire les transformations qui y auront cours. En guise d'exemple, je
mentionne que les nouveaux pupitres reproduiront les lignes et les proportions
des pupitres d'origine. L'utilisation de la
même essence de bois que le mobilier original, le noyer noir, créera un effet
d'unité, préservant l'aura de cette salle.
Pour
assurer l'accomplissement de ces travaux de rénovation, de restauration et de
modernisation, nos parlementaires iront
siéger juste à côté dès septembre prochain, oui, mesdames messieurs, dans la salle du Conseil législatif, au retour de l'été. À l'hôtel du Parlement, nous
avons la chance d'avoir à proximité cette salle qui est de même dimension et
dotée des mêmes caractéristiques que le salon bleu. Il ne sera donc pas
nécessaire de siéger à l'extérieur du parlement, ce qui évite des dépenses liées à la location de locaux temporaires, par
exemple. Le salon rouge a été fermé, vous l'avez tous vu en décembre dernier, pour permettre d'effectuer
les aménagements nécessaires pour la tenue des séances et la télédiffusion
de nos débats dès septembre prochain. Les
effets sur la conduite des affaires parlementaires sont limités, et ça faisait
partie de nos priorités.
Certainement, les
derniers mois et les prochains nous amènent à concilier notre travail avec les
répercussions liées aux travaux de
rénovation, comme le bruit — eh
oui, il y aura du bruit — et
la disponibilité de certaines salles. Nous avons moins de salles puisque
nous sommes en rénovation et que certaines salles appartenant à la présidence
ne sont plus disponibles, puisqu'elles
seront converties en antichambres pour vous toutes et tous. Toutefois, ces
compromis et ces choix ont une durée
inscrite dans le temps. Je tiens donc à vous remercier, chers collègues, pour
ces décisions responsables ainsi que
pour votre collaboration et celle de vos équipes respectives. Les retombées
positives seront significatives pour notre institution. Et je tiens à
souligner votre très grande capacité d'adaptation. Je pense que ça fait partie,
même, des qualités que doit avoir une élue ou un élu. La gestion, la
coordination et la réalisation des travaux requièrent une grande organisation et planification. Alors, merci à
toutes les équipes qui se dévouent pour que les élus puissent exercer leur rôle
dans des lieux adaptés et modernisés. Je
pense à vous. Je vous regarde et je pense à vous. Je sais le travail que vous
faites.
• (10 h 20) •
S'il est un autre
exemple de modernisation et d'intégration de technologies dans le respect du
patrimoine, c'est bien celui de
l'implantation du vote électronique. On l'a tous vécu, vous l'exercez
maintenant, ce vote électronique. C'est un nouveau chapitre de
l'histoire de notre Parlement que nous avons eu l'honneur d'entamer le
12 septembre dernier. Nous l'avons
constaté, cette nouveauté a accéléré le processus de votation tout en
maintenant la procédure selon laquelle les
noms des parlementaires et leurs choix respectifs sont consignés. De façon
dynamique... la façon dynamique, pardon, d'illustrer les votes en temps
réel est un gain pour les personnes qui suivent nos travaux et s'inscrit dans
la lignée des innovations présentes dans
plusieurs Parlements à travers le monde. D'autres projets technologiques et
numériques sont à venir dans la foulée de la rénovation du salon bleu et
dans l'optique d'améliorer et d'actualiser nos façons de faire.
Plusieurs
chantiers majeurs sont en cours, à l'Assemblée nationale, toujours avec
l'objectif d'entretenir nos édifices patrimoniaux,
de les moderniser et de renforcer l'accessibilité pour nos visiteurs et la
population. L'un de ces chantiers, la rénovation
de la bibliothèque, s'est terminé avec brio cette année, en
novembre dernier, cette année fiscale. En novembre dernier a eu lieu la réouverture officielle au
public de ce lieu qui représente la mémoire de notre institution. Depuis 1802
qu'elle existe, la Bibliothèque de l'Assemblée nationale. Le réaménagement visait à mettre en lumière
l'architecture de la bibliothèque et
ses collections et à bonifier l'expérience des usagers. Vous n'aurez qu'à vous
rendre sur place, si ce n'est déjà fait, pour constater que c'est
mission accomplie, les travaux respectent le patrimoine.
J'ajoute aux projets
porteurs qui se sont concrétisés cette année celui de notre halte-garderie Le
conseil des petits trésors. Une modification
apportée en 2022 à la loi a rendu possible l'offre d'un service de garde
occasionnel dans un lieu où se tient une assemblée délibérante. Bien oui, il
fallait changer la Loi sur les services de garde pour pouvoir ouvrir
notre halte-garderie. L'Assemblée nationale du Québec a ainsi saisi l'occasion
pour renforcer les mesures déjà en place pour faciliter la conciliation
travail-famille. Inaugurée officiellement le 13 septembre, la
halte-garderie peut accueillir jusqu'à 10 enfants de 10 ans et moins,
dont quatre poupons de zéro à 18 mois. Ouvert suivant l'horaire des
travaux parlementaires, le service est
destiné à une vaste clientèle, soit aux enfants des élus, en premier, au
personnel politique, au personnel administratif,
et des membres de la Tribune de la presse également. J'en profite pour saluer le travail remarquable d'une précieuse alliée, que j'ai nommée, la Maison
de la famille Chutes-Chaudière, qui s'occupe à merveille des enfants qui
y sont.
La
première année d'existence de la halte-garderie se veut un projet pilote. Il
est complété... Elle est complétée, cette première année. Le bilan sera dressé prochainement. Et j'espère
sincèrement que les conclusions nous permettront d'assurer la pérennité de notre Conseil des petits trésors.
Le Bureau de l'Assemblée nationale a d'ailleurs déjà autorisé la prolongation
du projet pilote jusqu'en décembre prochain
pour assurer la continuité des services et rassurer les parents le temps que
nous terminions le bilan. Donc, vous
pouvez le dire à vos élus, ce sera disponible, cette halte-garderie, pour
l'intersession, entre autres, qui aura lieu au mois d'août.
Vous le savez,
j'ai à coeur de déployer toutes les actions possibles pour veiller à ce que le
plus grand nombre puisse s'impliquer
en politique. Notre halte-garderie est un atout pour renforcer l'attractivité
de notre Assemblée nationale et faciliter l'entrée en politique des
parents d'enfants en bas âge, particulièrement les femmes, mais les papas
également.
L'implication
des femmes en politique et leur place dans la société sont des enjeux capitaux
pour moi. Dès mon élection à la
présidence, j'ai profité de cette tribune en multipliant les initiatives pour
inspirer celles qui hésiteraient à prendre la place qui leur revient. Certains acquis des femmes au Québec sont
relativement récents, notamment le droit de vote et d'éligibilité, dont
nous célébrons... nous célébrerons, je le mets au futur, là, le
85e anniversaire en 2025.
Pour inscrire
l'événement dans la mémoire collective, l'Assemblée nationale a lancé
dernièrement un concours en collaboration
avec le Conseil des arts et des
lettres du Québec. Nous voulons
recueillir une proposition d'oeuvres numériques soulignant
cet anniversaire pour en faire la projection durant cinq ans dans l'agora du
pavillon d'accueil. Vous savez, actuellement,
depuis que l'agora est ouverte, il y a une projection, elle est renouvelable,
et celle-ci prendra sa place pour les cinq
prochaines années. Ce sera une vitrine majeure pour sensibiliser les
populations d'ici et d'ailleurs à la nécessité de préserver nos droits,
et en particulier les droits des femmes.
Il y a une
tranche bien précise de la population que je souhaite aussi sensibiliser à
l'importance de ces enjeux, et je fais référence ici aux jeunes, plus
particulièrement aux jeunes femmes, et à ces générations qui nous succéderont.
En plus de prendre part au programme de
jumelage du Cercle des femmes parlementaires, je recevrai prochainement, à
l'hôtel du Parlement, des jeunes
filles participantes au projet Les Ambitieuses. Alors, j'aspire à leur faire
connaître les rouages de notre démocratie en les mettant en contact avec
des femmes de tous les groupes parlementaires.
De plus,
grâce à des conférences dans des écoles et des capsules numériques, je
continuerai à encourager les jeunes femmes
à embrasser des parcours atypiques et à revendiquer leur place dans l'espace
public, et ça, c'est également en politique. Je suis très heureuse que l'organisme Colab m'ait invitée à prendre la
parole aux côtés d'autres modèles féminins inspirants.
Vous
comprendrez que je saisis chaque occasion pour parler de la place des femmes en
politique et favoriser leur implication. Je tiens à le réitérer, car je crois
fortement que l'équité entre les femmes et les hommes fait progresser notre
société. Et l'Assemblée nationale du Québec
dispose de leviers pour faire rayonner à l'échelle internationale les femmes
et leur contribution. Les missions
interparlementaires sont des lieux de prédilection pour échanger sur l'apport
des femmes dans nos sociétés. Et, à
ce sujet, je souligne le rôle majeur du Québec et de notre collègue,
Mme Chantal Soucy, présidente du comité directeur du Réseau des femmes parlementaires de l'Assemblée
parlementaire de la Francophonie. Pour ceux qui l'ignorent encore, c'est
une instance internationale où le Québec a un siège à part entière et parle
d'une voix forte.
Pour ma part,
les 6 et 7 mars dernier, j'ai eu le privilège de participer au premier
Sommet des Présidentes d'Assemblée, à
Paris, un événement international qui a réuni 25 présidentes d'Assemblée.
Et, parmi les moments forts, je retiens l'adoption d'une déclaration commune visant une diplomatie
parlementaire mobilisée et engagée en faveur des droits des femmes. Et, dans cette déclaration, il est, entre autres,
question de la nécessité d'«élaborer des stratégies pour répondre aux nouveaux
défis de la cyberviolence et du
cyberharcèlement dont les femmes sont les premières victimes». Messieurs, vous
aussi, vous en êtes victimes, mais les femmes en souffrent également
énormément.
C'est
d'ailleurs pour réveiller les consciences à ce sujet qu'en novembre dernier
nous avons projeté, à l'Assemblée nationale
du Québec, le documentaire Je vous salue salope, de Mmes Léa
Clermont-Dion et Guylaine Maroist. Nous avons ensuite tenu une table ronde sur
la cyberintimidation des femmes en compagnie d'expertes du sujet, et la population était invitée, c'était ouvert à tous. Et aussi bien à l'échelle locale
qu'internationale ces discussions sont nécessaires pour lutter contre la
haine en ligne.
Je vois qu'il
ne me reste que 1 min 30 s, je vais poursuivre, mais, de toute
façon, nous aurons amplement le temps de parler d'une foule de sujets.
Et, pour ce qui est de la sécurité et du
vivre-ensemble, peut-être une petite minute là-dessus, les parlementaires, y compris les hommes, sont victimes de menaces, on
l'a vu récemment encore. Nous connaissons tous des collègues qui, en ligne ou hors ligne, ont été visés par des
actes ou des paroles portant atteinte à leur sécurité. L'Assemblée nationale
prend très au sérieux les menaces à
l'endroit des élus et adopte les meilleures pratiques en matière de sécurité et
de cybersécurité. Dans un contexte de
polarisation des débats et de désinformation qui caractérise nos sociétés et
les plateformes de discussion, à
l'heure actuelle, nous avons mis en place plusieurs actions pour soutenir les
députés et le personnel politique. Les médias sociaux sont surveillés quotidiennement en vue de détecter les menaces,
sachez-le. Des formations sur la sécurité sont aussi offertes en circonscription. Et j'ai espoir qu'en
demeurant unis sur ces divers fronts nous pourrons lutter contre cette montée
de l'intimidation et du harcèlement qui se poursuit.
Et le vivre-ensemble fait d'ailleurs partie des
priorités stratégiques de l'Assemblée nationale du Québec. L'importance de maintenir une culture du respect
fort au sein de notre propre institution est primordiale, parce qu'après tout, notre institution, bien, les gens nous
regardent, et nous avons l'obligation de donner l'exemple et de nous respecter.
Il me reste une seconde. Je vous remercie pour
votre attention. Et puis je suis prête à prendre vos questions.
La Présidente (Mme
Soucy) : Merci. Merci, Mme la présidente.
Discussion générale
Donc, nous
allons maintenant passer aux échanges avec Mme la présidente. Alors, pour
débuter, un membre du gouvernement. Vous avez 10 minutes pour le
premier bloc. Alors, ce sera M. le député de Blainville.
M.
Laframboise : Merci beaucoup, Mme la vice-présidente. Bonjour,
Mme la présidente. C'est un plaisir d'être parmi vous aujourd'hui pour la première fois en tant que whip du
gouvernement. Je suis membre du Bureau
de l'Assemblée nationale depuis 2018. J'aurai le mandat de porter auprès
de mon caucus et de mon groupe parlementaire le bon fonctionnement de notre institution. Évidemment, aujourd'hui, les
explications que vous allez nous fournir vont grandement nous aider à
comprendre, à mieux comprendre le fonctionnement de l'Assemblée nationale.
Permettez-moi,
Mme la présidente, évidemment, de faire quelques salutations, tout d'abord à
vous. Je vous remercie de tenir la
Chambre avec autant de rigueur et de respect, donc, vous le faites très bien; saluer
aussi vos chefs de... votre chef de
cabinet, M. Lévesque, ainsi que votre chef de cabinet adjointe, Mme Chapron,
avec qui nous avons le plaisir de collaborer; M. le secrétaire général et toute votre équipe, vous saluer également;
les collègues des groupes d'opposition, la députée de Jeanne-Mance—Viger, la
députée de Verdun, je vous salue, je vous souhaite mes bonjours.
• (10 h 30) •
Évidemment, vous allez me permettre de
saluer mes collègues de la banquette gouvernementale, l'équipe de la Coalition avenir Québec, évidemment, à la whiperie,
j'ai les whips adjoints qui m'accompagnent, on fait une équipe, la députée de Saint-François, la députée de Roberval,
le député de Beauharnois, qui prendront la parole avec moi aujourd'hui.
Je salue également le député de Mégantic, notre nouveau président de caucus, la
députée de Les Plaines, notre nouvelle vice-présidente
de caucus, le député de Chapleau, notre leader adjoint. Merci de m'accompagner
ce matin. Puis salutations à
Annie-Christine, parce que... bon, je la félicite, parce qu'elle a dû faire du
bon travail, tous les collègues de l'opposition m'ont tous demandé : Est-ce que tu conserves Annie-Christine? Bien
oui, c'est elle qui va continuer à faire les relations entre les partis.
Ça va me faire plaisir.
Puis je vais
commencer, la première question va être posée par ma collègue de
Saint-François.
La Présidente (Mme Soucy) : Merci, M. le député. Maintenant, je cède la parole à Mme la députée de
Saint-François.
Mme Hébert : Merci, Mme la Présidente. Alors, c'est un honneur
pour moi aussi de prendre la parole ce matin, après mon nouveau whip en chef,
naturellement. Et très heureuse de voir tous mes collègues qui sont ici. Moi
aussi, vous savez, c'est depuis 2018
que je suis au Bureau de l'Assemblée
nationale, que je siège, et c'est
un... ça a toujours été un bonheur
pour moi de faire ces crédits. Donc, c'est un moment où on peut s'interpeler,
et je trouve ça vraiment très intéressant.
J'étais
vraiment heureuse de voir que vous avez souligné l'ouverture de notre
halte-garderie, parce que ça a été une fierté. Et je reviens de mission,
justement, à la Commission des affaires parlementaires de l'APF, l'Assemblée
parlementaire de la Francophonie, et
ça a été... dans le tour de table, ça a été une occasion pour moi de parler de
cette ouverture qui a eu lieu en septembre 2023 pour les enfants de
10 ans et moins, comme vous l'avez spécifié, du personnel administratif,
politique et parlementaire. Et j'ai aussi souligné que c'était un projet pilote,
donc, qui allait y avoir un bilan à l'été 2024, de ce projet. J'aimerais savoir... Puis j'ai été soulagée aussi de
savoir qu'il va quand même... le temps qu'on analyse et qu'on puisse
réfléchir à ce bilan, j'étais heureuse d'entendre qu'il y a un prolongement
jusqu'en décembre 2024. Mais avez-vous déjà
réfléchi à une idée ou des options pour que cette installation-là puisse être
pérenne? Je sais qu'au début c'était une
habitude à prendre pour les parlementaires et le personnel, mais je crois qu'il
y a quand même un certain achalandage. Donc, j'aimerais savoir, vous
entendre à ce sujet.
La
Présidente (Mme Soucy) : Merci. Mme la
présidente.
Mme Roy (Montarville) : Merci, Mme la députée de
Saint-François. S'il n'en tenait qu'à moi, elle serait pérenne et pour l'éternité, parce que je pense que c'est
un symbole, la halte-garderie. Le symbole qu'elle lance, c'est dire aux femmes : Vous savez, vous pouvez être femme, vous pouvez
être maman, vous pouvez avoir des enfants, vous pouvez faire de la politique.
Je
soulignais tout à l'heure que, le droit de vote, on va souligner ses... on va
souligner les 85 ans du droit de vote des femmes l'année prochaine, en
2025, au Québec, mais les femmes élues, souvenez-vous, la première femme élue a
été élue en 1961, ça ne fait pas
100 ans, là, donc, les femmes en politique. Et, pendant longtemps, il n'y
a eu qu'une femme, jusqu'en 1976. Donc, on commence à avoir davantage de
femmes.
Moi,
je suis particulièrement fière que, lors de la dernière élection générale, les
femmes, le nombre de femmes élues, le
pourcentage a atteint 46 % de femmes élues, un nombre record. Et je le dis
chaque fois que je vais à l'étranger, et elles sont surprises que ce taux... de
ce taux de femmes élues, ce 46 % est un nombre record, historique, au
Québec, sans quota, sans liste, sans
sanction, sans incitatif. On l'a eu, ce 46 %, pourquoi? Parce que la
population a poussé sur ses partis politiques, et tous les partis
politiques ont envoyé des femmes comme candidates.
Et
le symbole de la halte-garderie, c'est un symbole pour dire aux femmes :
Vous pouvez être maman, et devenir candidate,
et vous présenter, et être élue, parce que les enfants sont les bienvenus, il y
a des services pour vous qui seront ici. Et les heures d'ouverture sont des
heures totalement atypiques, ce sont des heures qui ont été décidées pour aider
le travail parlementaire, le travail des élus et de leur personnel également.
C'est important de le souligner parce qu'on n'est pas seuls là-dedans.
On a des équipes avec nous, et les équipes sont jeunes, les équipes ont des
enfants également.
Donc, s'il n'en
tenait qu'à moi, comme je vous ai dit... Le symbole est très, très fort. On
lance un symbole. J'arrive de Paris, il n'y
a pas de halte-garderie à Paris. Donc, c'est quelque chose qui est fondamental.
J'étais dans les pays nordiques, qui se vantaient d'avoir des CPE, mais,
écoutez, des CPE, on en a depuis longtemps, mais maintenant on a une halte-garderie à notre Assemblée nationale et
on a une salle familiale aussi, pour les plus vieux, en bas, près de la
porte 6, que vous pouvez utiliser.
Donc,
la décision sera prise par le bureau, par vous tous, les whips, qui déciderez
si nous poursuivons, en fonction des
résultats du projet pilote, si nous poursuivons ce projet. Pour l'instant,
nous avons décidé de tout de suite dire aux élus : Nous le poursuivons
jusqu'à tant qu'on ait le bilan final. Ce que je peux vous dire sur le bilan,
c'est que sachez que les... ça a commencé très lentement et qu'il y a eu une
grande progression. Il y a eu une grande progression sur l'achalandage,
qui, lui, a été toujours croissant. Et on
l'a vu aussi... On nous dit que l'essayer, c'est l'adopter. Semble-t-il que,
lorsque les élus y apportent... y
amènent leurs enfants, ils y retournent, même chose pour le personnel
politique. Et les horaires sont vraiment adaptés en fonction de vos
besoins, de vos demandes.
Et donc, pour la
suite des choses, le bilan n'est pas... il sera rendu incessamment, sous peu,
en juin, d'ici juin il y aura le bilan total
sur le nombre de participations, les heures, etc., le coût, mais, d'ici là, on
a déjà dit qu'on poursuit, avant que
vous décidiez de pérenniser, parce qu'ultimement c'est vous, les élus, qui
déciderez si nous poursuivons et pour combien d'années, avec le même
service, etc.
Mais je pense que la symbolique d'avoir une
halte-garderie pour permettre à des futures candidates de se présenter puis de
dire : Les enfants sont les bienvenus au Parlement du Québec, les parents
sont les bienvenus, parce qu'il y a de la place pour les enfants, c'est un
message très, très, très fort qu'on envoie.
Et je le dis et le répète, le
Parlement du Québec, avec ses élus, est extrêmement avant-gardiste. Quand je
vous disais, notre taux de vote,
notre taux de... pardon, notre taux de femmes parlementaires élues, quand je le
dis à l'international, les visages,
ils se disent : Mais comment faites-vous? Bien, j'ai dit : C'est les
Québécoises et les Québécois qui ont poussé les partis à demander à ce
qu'on présente des femmes, et les femmes sont élues. Voilà.
La
Présidente (Mme Soucy) : Merci, Mme la
Présidente. Alors, est-ce qu'il y a une autre intervenante?
Mme
Hébert :
Oui, Mme la...
La
Présidente (Mme Soucy) : Allez-y, Mme la députée.
Mme
Hébert : Alors, Mme la présidente, dans ce même ordre d'idées d'augmentation de l'achalandage,
j'aimerais parler du restaurant Le Parlementaire,
vous savez, qui est bien achalandé pendant la semaine, quand on siège. Donc,
avez-vous observé une augmentation de la clientèle? Puis j'ai même su
qu'on a changé de chef. Et très apprécié, d'ailleurs.
Mme Roy (Montarville) : ...question.
Merci pour la question. Une des choses qui m'a frappée ici, à mon arrivée
comme... bien, comme élue, comme vous toutes
et tous, c'est que les gens ignorent que le restaurant Le Parlementaire
est accessible à la population. Les gens l'ignorent, ils pensent que
c'est uniquement pour les élus.
Donc,
j'ai demandé aux équipes de travailler là-dessus pour qu'on sache qu'on a un
chef de grand talent. D'ailleurs, il
participe à l'émission Les chefs! actuellement, M. Laframboise. On
a un chef de grand talent. Et je ne sais pas si c'est parent avec vous, M. le whip. On a un chef de... — non? — de grand talent. On a des produits du Québec qui
sont mis en vedette, qui sont à l'honneur, et puis c'est ouvert au
public.
Et
donc, pour répondre précisément à votre question, oui, l'achalandage a augmenté.
Et je lisais les chiffres qu'on m'a fournis, je suis très impressionnée. Il
faut dire qu'il y a cinq... le département de la restauration a cinq vocations.
Il y a, naturellement, la grande salle à
manger, Le Parlementaire. Il y a aussi Le Café du Parlement, qui est la
cafétéria utilisée de façon plus
générale. Il y a les services protocolaires qui sont offerts par la
restauration, il y a les événements corporatifs aussi qui sont très importants, et il y a les services
de traiteur. Vous le savez, pour vos caucus ou réunions, vous pouvez faire
appel au restaurant.
Donc,
les augmentations, écoutez bien ça, l'augmentation, si nous comparons 2022‑2023
à 2023‑2024, donc, les chiffres les plus récents que j'ai, le
café Le Parlementaire a vu son augmentation d'achalandage passer de
27 %... Oui?
La
Présidente (Mme Soucy) : En
terminant.
Mme Roy
(Montarville) : Ah! d'accord. Alors, 27 % de plus pour Le Café du
Parlement. Le restaurant Le Parlementaire,
20 % de plus. Le traiteur, 103 % de plus. Les événements corporatifs
privés, 30 % de plus. Et le protocole, 3 % de plus. Le
protocole, c'est quand nous recevons des invités, des délégations, des...
La
Présidente (Mme Soucy) : Merci
beaucoup.
Mme Roy
(Montarville) : Voilà. J'espère que ça répond à votre question.
• (10 h 40) •
La Présidente (Mme Soucy) : Merci beaucoup, Mme la présidente. Donc, nous allons maintenant
poursuivre avec Mme la députée de Jeanne-Mance—Viger.
Mme Rotiroti :
Merci, Mme la Présidente. Alors, à mon tour de saluer Mme la présidente de
l'Assemblée nationale avec ses deux chefs de
cabinet, M. Lévesque et Mme Chapron, M. le secrétaire général ainsi
que tous les fonctionnaires qui vous accompagnent. Je peux vous dire, puis vous
l'avez dit, Mme la présidente, entièrement d'accord avec vous, vous avez des
gens qui travaillent pour vous, qui sont efficaces, rigoureux, mais surtout
toujours disponibles pour répondre à nos questions. Puis heureusement, comme
whips, on peut compter sur des gens compétents comme vous, parce que ça
facilite beaucoup, beaucoup notre travail. Alors, un grand merci.
Je n'ai pas beaucoup
de temps dans mes blocs, ça fait que, si vous permettez, je vais rentrer dans
le vif du sujet. Vous avez mentionné beaucoup de choses, dans votre discours
d'ouverture, et j'aimerais ça aller tout de suite dans les chiffres, parce qu'on a vu récemment des gens qui
questionnent, hein, la saine gestion de l'Assemblée nationale. Il y avait
eu des articles qui parlaient d'une hausse
de 10 millions de dollars, et ça questionnait pourquoi cette
hausse-là. Et je suis bien contente
que vous faites référence d'entrée de jeu, dans votre discours, pour dire qu'il
y a la transparence, hein, on parle
beaucoup de transparence, de ces temps-ci, et le fait que tous ces documents-là
de soutien sont déposés publiquement par vous, Mme la présidente, ici, à
l'Assemblée nationale.
Alors,
d'entrée de jeu, si vous pouvez juste peut-être parler des chiffres que vous
avez avancés. Vous avez parlé de
l'aspect patrimoine. Vous avez parlé de toute la rémunération qui est traitée
sur les régimes de retraite. J'imagine que vous allez expliquer un petit peu le 10 millions de dollars qui
a été... qu'on a eu dans les journaux pas plus tard qu'il y a quelques semaines. Puis, après ça, on pourrait
aller sur tous les budgets d'investissement par rapport à la cité
parlementaire, etc. Alors, si vous pouvez peut-être commencer avec le
10 millions qu'il a été question pas plus tard qu'il y a quelques semaines,
s'il vous plaît.
La Présidente
(Mme Soucy) : Merci, Mme la députée.
Mme la présidente.
Mme Roy
(Montarville) : Oui. Et d'ailleurs vous comprendrez qu'il y avait un
article, effectivement, et je ne commentais
pas parce que ça ne vous avait pas encore été présenté. Alors, je dois d'abord
vous présenter les chiffres, vous présenter
ce qu'on fera avec... ce qui sera fait avec ces sous-là, avant de le dire à
quelque journaliste que ce soit. Alors, ce n'est pas un manque de transparence.
Mais, bon, donc, cette différence-là dans le budget, que je vous mentionnais
tout à l'heure, l'ajustement, il y a
plusieurs ajustements, entre autres, qui sont faits pour les hausses salariales,
parce qu'il ne faut pas oublier qu'il y a ici, à l'Assemblée nationale,
plus de 750 employés qui sont sous la responsabilité du secrétaire général et dont toutes les dépenses passent au Bureau de l'Assemblée nationale. Donc, vous savez qu'il y a des conventions
collectives qui ont été signées, d'autres
qui sont en négociation. Donc, c'est une provision pour les augmentations
salariales qui s'en viennent. La majorité de ces sommes-là seront pour
des augmentations salariales.
Je
vais vous lire plus précisément, donc, vous parler précisément de ces
sommes-là. Pour l'année financière 2024‑2025,
le Bureau de l'Assemblée a adopté, le
28 mars, donc ça ne fait pas très longtemps, ça fait un mois, un budget de
dépenses de 190 millions,
comparativement à 183 millions l'année précédente. C'est une variation de
6,4 millions qui s'explique par l'augmentation
proposée par le Secrétariat du
Conseil du trésor. Et ça, c'est
important de le comprendre, ces augmentations-là nous sont proposées. C'est le Secrétariat du Conseil du trésor qui nous
dit : Assemblée nationale, vous devriez augmenter de tant, compte
tenu des conventions collectives qui sont échues et des augmentations de
salaire qui s'en viennent. Donc, ce n'est
pas une frivolité, ça passe par une... plus qu'une recommandation, là, c'est
une demande du Conseil du trésor.
Donc,
là-dedans, ce premier 6,5 millions, là, il y a l'indexation des
dépenses de fonctionnement due à l'inflation, également, parce qu'il y a
ça aussi, le fonctionnement nous coûte plus cher, l'inflation touche tout le
monde, ça représente 800 000 $, la bonification du Régime des rentes
du Québec, la compensation pour le Régime de retraite des membres de
l'Assemblée nationale, l'ajustement pour l'augmentation des indemnités des
députés pour couvrir l'année complète et
l'augmentation des dépenses salariales, notamment liée au potentiel
renouvellement des conventions collectives. Ça, c'est le plus gros de l'assiette. Ça, c'est 4,6 millions. Je
peux vous ventiler, là, précisément les sommes. L'indexation des
dépenses de fonctionnement due à l'inflation, c'est 826 000 $. La
bonification du Régime de rentes du Québec, c'est 102 000 $. La
compensation pour le Régime de retraite des membres de l'Assemblée nationale,
c'est 81 000 $, L'ajustement pour l'augmentation des indemnités des
députés pour couvrir une année complète, c'est 753 000 $. Et l'augmentation des dépenses salariales pour tous
nos fonctionnaires, notamment liée au potentiel de renouvellement des
conventions, c'est 4,6 millions de dollars.
Alors,
ça, c'est l'enveloppe budgétaire, et qui est passée, donc, de 183 millions
à 190 millions. Et je poursuis. Ça fait partie des augmentations. Et,
pour ce qui est de la différence du 10 millions, attendez...
Une voix : ...
Mme
Roy (Montarville) :
O.K., d'accord. C'est parce qu'on y avait inclus les crédits d'investissement.
Donc, les dépenses... ça, ce sont les
dépenses, et les crédits d'investissement, comme vous le savez, ce sont en
grande, grande, grande partie les
travaux que nous devons faire ici, le salon bleu, le salon rouge et
l'informatique qui va entrer ici aussi, là, toutes les nouvelles mesures qui s'en viennent pour
rendre les lieux plus efficaces, plus performants, les moderniser et les
propulser pour les 50 prochaines années minimum. J'espère que ça
répond à votre question.
La
Présidente (Mme Soucy) : Merci, Mme la
présidente. Madame.
Mme Rotiroti :
Oui, merci. Merci beaucoup, Mme
la présidente, pour les précisions. Puis, je pense, c'est important de faire l'exercice et la ventilation de ces
sommes-là pour faire comprendre aux gens qui nous écoutent comment qu'on est
très rigoureux et la saine gestion des fonds
publics. Alors, merci pour la ventilation, ça explique bien comment, par
rapport à... les chiffres que vous avancez.
Moi,
je rentrerais, vu qu'on est dans le salon bleu présentement... Et on sait très
bien que, quand on finit, en juin, ça va être la dernière fois qu'on
serait dans ce salon-là, et ce sera transféré dans le salon rouge pour la
suite. Alors, effectivement, on suit
l'évolution des travaux. De qu'est-ce que je comprends, ça va bon train, on est
dans les échéanciers déjà prévus. Et les collègues ont beaucoup de
questionnements sur comment qu'on va se retrouver dans le salon rouge. Est-ce que ça va être dans le même... la même
idée? Est-ce que ça va être une réplique du salon bleu qui va être transférée
dans le salon rouge?
Alors,
peut-être, si vous voulez peut-être rassurer ceux qui nous écoutent que ce
transfert-là va se faire en bonne et due forme et qu'on va quand même
retrouver une certaine familiarité qu'on a ici aujourd'hui dans le salon rouge.
La
Présidente (Mme Soucy) : Merci, Mme la
députée. Mme la présidente.
Mme Roy
(Montarville) : Oui, bien, j'apprécie la question, parce que, d'entrée
de jeu, je vais vous dire qu'on tient à vous informer. Le secrétaire général
fera une visite de chaque groupe pour leur dire précisément ça va ressembler à quoi, ça va fonctionner comment.
Essentiellement, ça va être la même chose. C'est vraiment... Ce sont vraiment
deux salles miroirs.
Et
actuellement, si vous allez... Il n'y a plus rien dans le salon rouge, là. Il
n'y a plus de tapis, il n'y a plus de meubles, il n'y a plus... Et donc
on est en train de faire des travaux pour y aménager temporairement un salon
bleu, une salle de débats. Et je vous dis
«temporairement» parce que cette salle-là redeviendra le salon rouge.
D'ailleurs, on va le... on va garder
la couleur telle qu'elle est, puisqu'elle est historique, elle est symbolique.
Et peinturer les murs aurait coûté 2,5 millions de dollars. On ne fera pas ça. On va garder ça
symboliquement comme c'est. Je vous annonce que je vais le rebaptiser le
salon rose pour l'occasion.
Cela
dit, vous aurez des informations à cet égard, mais sachez qu'on va transférer
tout le mobilier, et ça doit être réaménagé
de façon temporaire, puisque ce n'est pas une assemblée de débats, donc il
faudra faire des trous dans les tapis pour les fils, etc. Et ça, tout ça sera
par la suite enlevé, et on remettra le rouge en état comme vous le connaissez,
mais, naturellement, avec un nouveau
tapis, parce qu'il s'effilochait, il était défait, mais les meubles seront
transférés et échangés au fur et à
mesure qu'on les restaurera, parce que les meubles patrimoniaux seront
transférés dans l'autre salle et devront sortir pour qu'on les restaure au fil de ces deux années. Donc, il y
aura du mobilier temporaire, mais qui sera réutilisé par l'administration
ultérieurement.
Mais vous
serez informés, vous aurez des visites, mais c'est sensiblement la même chose,
la même configuration.
• (10 h 50) •
La Présidente (Mme
Soucy) : Merci. Mme la députée de... 30 secondes.
Mme
Rotiroti : Il reste très peu de temps. J'aurais voulu aborder — bien, je le ferai dans mon prochain bloc — tout l'aspect patrimonial de nos pupitres, et tout
ça. Je sais que, pour ma formation politique, c'est un aspect très
important. Ça fait que j'aurai l'occasion d'échanger avec vous dans le prochain
bloc. Merci.
La
Présidente (Mme Soucy) :
Merci. Donc, nous allons
poursuivre avec Mme la députée de Verdun. Et je tiens à vous dire qu'après
redistribution du temps il vous est alloué 12 min 30 s au lieu
de 10. Alors, je vous cède la parole.
Mme Zaga Mendez : Merci, Mme la
Présidente. À mon tour de saluer Mme la présidente de l'Assemblée nationale, M.
le secrétaire général, les équipes, toutes les équipes qui sont avec vous
aujourd'hui, les membres de votre cabinet,
Mme la présidente, également toutes les directions de l'Assemblée nationale,
reconnaître votre apport, votre travail.
Et je me
permets aussi de souligner l'apport et le travail des personnes qui sont avec
vous, qui travaillent avec vous d'arrache-pied. Il faut se souvenir des
centaines de personnes qui travaillent à tous les jours pour le bon
fonctionnement de notre institution, que ce
soit au sein de la sécurité, les ressources humaines, les ressources
financières, protocole, à la boutique,
au café, au Parlementaire, les gens de l'entretien ménager, qu'on croise
souvent, les gens aux travaux parlementaires. Et j'oublie certainement
des équipes, et je m'en excuse, mais, je pense, c'est important de dire que
c'est grâce à ces personnes-là que nous
sommes ici et nous pouvons faire notre travail de représenter nos
circonscriptions et faire avancer, chacun dans nos formations politiques
respectives, le Québec. Je salue la présence du whip du gouvernement, la whip
de l'opposition, les collègues, également, présents.
Un thème qui
est cher pour moi puis pour notre formation politique, bien sûr, c'est toute la
question de l'environnement et le développement durable. Nous avons un plan de
développement durable qui est mis en place à l'Assemblée nationale, donc
j'aimerais entendre un peu plus sur... Où en sommes-nous en termes de mesures de
durabilité et quelles sont les prochaines étapes pour l'Assemblée nationale?
La Présidente (Mme
Soucy) : Merci.
Mme Roy
(Montarville) : Merci beaucoup, Mme la députée. Vous savez que ce
plan-là de développement durable, il
est... il a la signature 2023‑2027. Et vous êtes une spécialiste en environnement.
Il a été créé après une consultation menée auprès des membres du personnel administratif, de même que différents
diagnostics et sondages. Il comprend 15 actions divisées en six thématiques, et vous les connaissez,
mobilité durable, matières résiduelles, gaz à effet de serre, milieu de travail, communauté, événements, acquisitions
responsables, etc., et on touche trois dimensions du développement durable,
soit sociale, environnementale et économique.
Donc, la mise
en oeuvre du plan a commencé. Il y a des objectifs à atteindre. Je vous dirais,
les plus porteurs ou les plus
visibles, je pense, c'est les matières résiduelles. Il y a eu un inventaire qui
a été réalisé de tous les articles à usage unique en plastique utilisés par, entre autres, La Boutique de
l'Assemblée nationale, les restaurants, et on a identifié les alternatives les plus responsables, les plus
durables qui pourraient être faites. On a installé des réceptacles pour
recueillir, entre autres, les fameuses capsules Nespresso, là. Ça peut sembler
petit, là, mais à la quantité que nous passons... Donc, ils ont des réceptacles pour recueillir ça, c'est
quand même de l'aluminium, afin de les recycler, dans les cuisinettes qui
possèdent une cafetière de cette marque, où
c'est un petit peu rendu de la norme un peu partout. Ce sont de petites actions,
mais je pense que chaque petit geste compte.
Et, si on
veut aller dans des gestes plus grands, bien là on peut parler de... en ce qui
a trait aux gaz à effet de serre. Il
y a une réalisation de l'inventaire annuel des émissions de gaz à effet de
serre qui est faite à l'Assemblée nationale, la complétion du quatrième exercice de compensation des émissions
institutionnelles, parlementaires des GES. Et ce qu'on fait, bien, on
fait l'achat de crédits carbone certifiés. Donc, ça, c'est fait.
Et le suivi
de notre plan, il est effectué deux fois par année, et les résultats complets
pour l'année 2023‑2024 seront connus
en mai 2024, alors je n'ai pas les derniers chiffres. Et, une reddition de
comptes détaillée, elle sera incluse dans le rapport annuel 2023‑2024
de l'Assemblée nationale. Que, j'imagine, je déposerai, n'est-ce pas? Voilà. Et...
Une voix : ...
Mme Roy (Montarville) : Oui. Oui,
pour la compensation — là
c'est des termes que vous, vous connaissez mieux
que moi — je
vous dirais que la compensation, elle a été effectuée auprès d'organismes qui
ont été qualifiés à travers un
processus d'appel d'offres public qui a été complété en 2020‑2021 :
Carbone boréal pour la plantation d'arbres, Solutions Will pour les projets énergétiques et Consultants forestiers
DGR pour la transformation de zones boisées exploitables en aires protégées. Et,
au total, ce sont 1 112 tonnes d'équivalent de CO2 qui ont
été compensées, pour un total de 43 284,87 $, taxes incluses, là, et ça, c'est très, très
précis. Donc, ça, c'est pour la compensation carbone depuis la mise en place du
plan. Voilà.
La
Présidente (Mme Soucy) : ...Mme la députée
de Verdun.
Mme Zaga
Mendez : Merci. Merci pour ces détails, qui sont très appréciés.
Pour aller dans la
même thématique, on a parlé de réduction des gaz à effet de serre, on le sait,
que c'est aussi dans nos pratiques au
quotidien, on le sait aussi, que c'est dans les structures, les infrastructures
qu'on a en ce qui concerne le
transport. Donc, je voulais savoir s'il y a des plans, au coeur du plan de
développement durable, ou dans le futur, par exemple, pour encourager ou
faire la promotion du transport actif pour nos différentes équipes à
l'Assemblée nationale.
Mme Roy (Montarville) : Oui. Alors, je vous
annonce que nous allons avoir un atelier de réparation de vélos. On vient de me
le souffler à l'oreille, je l'ignorais. Parce que, ces équipes-là, il faut que
vous sachiez qu'elles travaillent, qu'elles
continuent à travailler constamment, et elles m'arrivent avec le fruit de leur
travail. Mais ce que je peux vous dire et je sais que nous avons, c'est
relativement au transport... Ici. Pour ce qui est de la mobilité durable,
l'Assemblée a fait un élargissement du
retour garanti à la maison en taxi, en cas d'urgence, aux membres du personnel
administratif qui ont déjà utilisé un mode de transport actif ou collectif pour
se rendre sur les lieux de leur travail. Auparavant, ils étaient limités
à celles... il était limité, pardon, le taxi, à celles et ceux qui possédaient
un abonnement du transport mensuel. Maintenant, si vous avez pris un mode de
transport actif ou collectif et que vous devez absolument rentrer d'urgence,
vous aurez droit au taxi. C'est une façon d'encourager de ne pas nécessairement
faire l'auto solo.
La
Présidente (Mme Soucy) : Merci, Mme la
présidente. Mme la députée de Verdun.
Mme Zaga Mendez : Merci. Un autre thème que
j'aimerais aborder, c'est la question de l'accessibilité, l'accessibilité de
nos bureaux, de nos bureaux de circonscription. Plusieurs citoyens qui viennent
nous visiter, on doit offrir nos services, on doit rencontrer des gens,
peu importe leur situation. Donc, j'aimerais avoir... savoir quelle proportion
des bureaux de circonscription ont utilisé, jusqu'à maintenant, des crédits
pour rendre les bureaux plus accessibles à la population.
La
Présidente (Mme Soucy) : Merci.
Mme Roy
(Montarville) : Puis là vous me parlez de l'accessibilité universelle,
hein...
Mme Zaga
Mendez : Bien sûr, accessibilité universelle.
Mme Roy (Montarville) : ...les personnes qui sont
en fauteuils roulants. Je vous dirais, je vais faire un commentaire tout à fait
personnel, là, quand j'ai choisi mon bureau de circonscription, moi, c'était un
critère : Est-ce que quelqu'un peut y accéder en fauteuil roulant?
Je pense qu'il y a une responsabilité de l'élu aussi de choisir son bureau en
fonction de l'accessibilité puis d'avantager
ou,‑ c'est ça, de faire... d'avoir à l'esprit cette
sensibilité, parce qu'on représente tout le monde, puis, câline, on veut que tout le monde puisse venir nous voir.
Donc, chez moi, il y a une rampe, des ascenseurs, etc.
Les
mesures à l'Assemblée nationale... Vous me parlez, vous, des mesures dans les
bureaux de circonscription. À cet
égard-là, il y a une politique sur l'accessibilité des bureaux de
circonscription aux personnes handicapées. Les parlementaires, vous avez reçu une formation, au début de la
législature, au sujet de cette nouvelle politique. Il y a une désignation d'une personne-ressource qui est
dédiée à son application. Il y a des budgets qui ont été alloués à
l'accessibilité, des budgets supplémentaires approuvés par vous toutes
et tous, par le BAN, pour un budget lié à l'accessibilité. Chaque parlementaire
dispose de 8 000 $ par législature pour effectuer des améliorations
locatives pour répondre aux critères d'accessibilité
qui sont prévus par la politique. Les députés peuvent aussi utiliser le budget
de fonctionnement qui est lié à leur bureau de circonscription. Ça, vous
pouvez faire ce que vous voulez avec.
Et,
le bilan de l'utilisation du budget, il y a 95 000 $ qui ont été
utilisés à même le budget alloué pour l'accessibilité, et ce montant touche 16 circonscriptions.
Donc, 16 bureaux en avaient besoin. Et il y a 31 demandes
d'améliorations locatives, et tout
bureau de circonscription devra être sans obstacle au début de la 45e législature.
Nous sommes à 43, il y aura 44 et 45, mais il y a un objectif de faire en sorte
qu'aucun citoyen ne pourra dire qu'il ne peut pas aller voir sa députée ou son député.
Et, je vous dis, lorsqu'il y a... l'élu, moi,
je pense que l'élu a aussi la responsabilité de s'assurer que le bâtiment ou le
locateur qu'ils choisissent, parce
que nous louons nos espaces, a cette sensibilité, puisse permettre ou une
transformation ou a déjà cet accès universel.
• (11 heures) •
La
Présidente (Mme Soucy) : Merci, Mme la
présidente. Trois minutes.
Mme Zaga Mendez : Trois minutes? Alors,
c'est peut-être la dernière question. Une grande préoccupation, je pense,
de votre part, vous l'avez... Mme la présidente
l'a dit tout à l'heure, de rendre accessible l'Assemblée nationale aux citoyens,
cette fois-ci, avoir de plus en plus de... de rendre le Parlementaire, on
parlait du café, du restaurant, tout à l'heure et... Qu'est-ce qui a été mis en place pour rendre l'Assemblée nationale plus
proche de nos citoyens et citoyennes? Et est-ce qu'il y a des idées de
développement pour l'avenir?
Mme Roy
(Montarville) : Si on parle... Dans le salon bleu, où nous nous
trouvons actuellement, il y aura des places
pour l'accessibilité universelle. Il y aura des places qui permettront, entre
autres, d'avoir une élue ou un élu en fauteuil roulant, ce qui n'est pas le cas actuellement parce qu'il ne pourrait
même pas se déplacer. Donc, il y aura ces places-là de prévues, qui seront hybrides, finalement, qui
permettront à une personne en fauteuil roulant de siéger ici en toute quiétude.
Dans les
travaux, naturellement, de réfection, c'était avant mon arrivée ici, des
ascenseurs pertinents ont été mis en
place. Nous sommes à l'intérieur d'un bâtiment patrimonial, donc il faut
comprendre aussi qu'on ne peut pas ouvrir tous les murs pour mettre des ascenseurs partout, mais nous sommes très
sensibles à cette accessibilité et nous avons... Entre autres, avec le nouveau pavillon d'accueil, ce que
les précédentes administrations, les précédents présidents ont fait, bien,
il y a une accessibilité universelle avec le pavillon d'accueil. Si on rentre à
l'Assemblée nationale, les visiteurs doivent obligatoirement,
et on le suggère, là, entrer par le pavillon d'accueil, parce qu'il a été
configuré pour l'accès universel, parce que, si vous amenez quelqu'un avec vous qui a un handicap ou un fauteuil
par la guérite, c'est compliqué, là, vous allez avoir de la difficulté,
les portes, les... on va se buter à des escaliers, la porte 6. Donc, c'est
pour ça qu'il y a un accès universel, et c'est le pavillon d'accueil qui le
permet.
Par ailleurs,
je sais, j'ai reçu une lettre d'un groupe qui, justement, avait tenté d'entrer
par la porte 6, je pense, ou avec un élu, mais pas par l'accès universel,
puis ça a été difficile. Alors, je me suis fait un devoir de lui répondre et de
dire que j'allais mettre quelqu'un
d'une des directions pour l'appeler. Laquelle ou lequel d'entre vous? C'est vous.
Pouvez-vous peut-être faire état des
discussions que vous avez eues avec ces personnes qui étaient à mobilité
réduite puis qui n'ont pas pu entrer? Alors, je veux m'assurer qu'elles
pourront rentrer. Si vous permettez...
La
Présidente (Mme Soucy) :
...il y a
consentement. Je vous donne la parole. Juste vous nommer. Et vous disposez
de 25 secondes.
Mme
Laplante (Anik) : Parfait. Merci. Je vais faire vite. Donc, Anik
Laplante, directrice du Secrétariat général adjoint à l'administration
par intérim.
Donc, pour l'accessibilité, on a rencontré,
effectivement, l'organisme Moelle épinière et mobilité Québec, suite à la lettre qu'ils ont fait parvenir. Donc, ils
nous ont expliqué plus en détail les obstacles auxquels ils ont fait face, et
on a convenu avec eux de travailler ensemble, en fait, pour les
résoudre. Donc, on est en train de mettre en place un petit comité ici, à
l'interne, pour trouver des solutions, et après on va recontacter l'orgranisme
pour trouver des solutions ensemble. Il y
avait déjà des pistes vraiment relativement faciles à mettre en place à court
terme mais d'autres à moyen terme et à long terme. Ils sont bien
contents qu'on les ait contactés puis qu'on travaille avec eux à résoudre la
problématique.
La
Présidente (Mme Soucy) : Merci. Merci beaucoup.
Alors, on a dépassé un petit peu le temps mais avec l'accord de Mme la députée
de Jeanne-Mance—Viger,
qui m'a fait des signes, elle peut poursuivre. Alors, merci, madame...
Mme Rotiroti : ...collaboration,
Mme la Présidente.
La Présidente
(Mme Soucy) : Oui, très belle
collaboration. On aime ça comme ça.
Alors, nous
allons poursuivre. Maintenant, je cède la parole à un membre du gouvernement,
qui sera M. le député de Beauharnois.
M. Reid : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Salutations à tout le monde. Chers collègues. Effectivement,
c'est un rendez-vous annuel, ici, on se rencontre. L'an passé, c'était...
c'était également ici. Puis c'est toujours... toujours un privilège
d'être présent dans ce beau bâtiment qu'est l'Assemblée nationale. Et, vous
savez, Mme la Présidente, et Mme la
présidente, quand on accède dans ce salon bleu, il y a toujours quelque chose
d'historique. On perçoit l'histoire. En fait, le Québec se bâtit ici, s'est
fait ici, se bâtit ici chaque jour, et c'est toujours un privilège, c'est un
privilège d'être parmi les 125 ici et de... pas de diriger le
Québec, mais de participer au développement du Québec.
Et je vais vous amener sur, justement, le
bâtiment ou plus précisément, là, le salon bleu, parce que vous avez mentionné en introduction, tantôt, dans votre
présentation, que des travaux importants étaient pour être entrepris. En fait,
on a déjà commencé au niveau du salon rouge. Et on a vu à Ottawa ce qu'ils ont
fait. Ils ont reconstruit, en fait, bâti un nouveau parlement, le temps de rénover... de procéder aux rénovations de
la Chambre des communes. C'est très long, là-bas, probablement que les travaux sont beaucoup plus
longs que chez nous. Et c'est une portion, aussi, dans mon questionnement,
qui me préoccupe un peu, c'est au niveau de
l'échéancier. Vous travaillez avec des spécialistes là-dedans. Ça va ressembler
à quoi? On parle d'octobre 2026, une... en
fait, une ouverture officielle, d'une certaine façon. Donc, les prochains
députés élus accéderaient, donc, au
nouveau salon bleu si l'échéancier est respecté de ce côté-là. Et ça, c'est ma
première question. J'aimerais vous
entendre, justement, sur l'échéancier en question. Vous l'avez abordé de façon
succincte tantôt, j'aimerais vous entendre davantage. Ça ressemble à
quoi? Puis, le cas échéant, est-ce qu'on a un plan de contingence?
La Présidente
(Mme Soucy) : Merci, M. le député.
Mme la présidente.
Mme Roy (Montarville) : Oui. Merci
pour la question, M. le député de Beauharnois. Tout de suite, je vous rassure. Pour le moment, on est dans les
échéanciers, on est dans les bons montants. L'appel d'offres pour l'octroi d'un
contrat de construction a été lancé
le 2 avril 2024, alors nous sommes le 30, aujourd'hui, il y a
28 jours. La date limite de dépôt des soumissions est le
16 mai 2024, et les travaux vont débuter au salon bleu dès la fin de la
présente période de travaux parlementaires.
Donc, vous comprenez qu'en même temps il va y avoir des travaux dans deux
endroits. Le rouge, ça a déjà commencé, pour qu'on
transporte ce qu'il y a dans le bleu dans le rouge. Puis là on va travailler
dans les deux en même temps pour finaliser le rouge pour qu'il soit prêt
en septembre et puis commencer ici la restauration, la réfection, la rénovation et le réaménagement, et de choses qu'on
ne voit pas, qui sont assez bêtes, comme la ventilation, l'électricité, les
planchers, les fils électriques. Tout ça,
là, tout caché, là, ça va tout sortir. Ça va tout être refait. L'éclairage va
être refait. Et, imaginez, juste les
systèmes d'aération ici, tout ça a atteint sa fin de durée de vie utile, n'a
jamais été refait, et c'est le moment de le refaire.
Donc,
l'échéancier, très précisément, début des travaux au salon rouge, ça a
commencé, comme vous l'avez vu, en janvier 2024. Ils sont exactement où ils
doivent être. Début des travaux au salon bleu, juillet 2024. Fin des travaux
au salon rouge, septembre 2024. Donc, en septembre, nous entrons dans le salon
rouge pour y siéger. Fin des travaux au salon
bleu, 2026, et, on le souhaite, pour l'entrée de la nouvelle cohorte d'élus à
la suite de l'élection générale d'octobre 2026. Donc, septembre 2026, on est en élection. Donc, ça va siéger en
rentrant, là, donc octobre, novembre, là, si on se fie à... puisque ce sera la
troisième élection où l'élection est en octobre, et d'habitude il y a un
espace, là, le temps que les transitions se fassent, là, et qui varie
plus ou moins d'un mois. Donc, on pourrait penser fin octobre, début novembre,
rentrer au salon bleu amélioré, restauré.
Et donc vous
m'avez posé la question... À l'égard des sommes, là c'est bien important, ce
que je vais vous dire, les sommes ont
été adoptées par vous toutes et tous. Les gens qui nous écoutent attendent que
je leur donne des montants. Je ne le
ferai pas, puisque les appels d'offres sont lancés, et on ne veut pas
influencer les donneurs, les... c'est-à-dire ceux qui viendront travailler entre nos murs.
Cependant, on est très précis dans les critères que nous recherchons, et ce
sont des gens expérimentés, que nous cherchons, avec ce type de
bâtiment.
Et donc, pour
l'instant, les données concernant ces autorisations demeurent confidentielles
pour ne pas nuire au processus
d'appel d'offres. Les montants des contrats seront divulgués, lorsqu'ils seront
octroyés, sur le site, à partir du moment
où ils sont octroyés. Vous connaissez ces sommes, elles sont à l'intérieur des
paramètres que nous nous étions fixés. Et là on va... on va ouvrir les
enveloppes. C'est-à-dire, les soumissions, là, se terminent le 16 mai
prochain.
Et, oui, dans
ces sommes, naturellement, comme dans tout bon projet, il y a une forme de
contingence. Je pense que c'est... En bon gestionnaire, vous ne pouvez pas
faire un projet sans contingence. Mais on ne va pas leur dire à l'avance
qu'est-ce que c'est.
La
Présidente (Mme Soucy) :
Merci, Mme la présidente. M. le
député de Beauharnois, voulez-vous poursuivre?
M.
Reid : Merci. Bien, en fait, oui, je parlais de
contingence, vous avez parlé des contingences, des montants, mais également un plan de contingence si on n'est pas
en mesure de respecter l'échéancier, parce qu'on travaille quand même dans un bâtiment qui est patrimonial, et,
généralement, quand on travaille dans du vieux, on a toujours des surprises, et
ça, bien, ça fait en sorte d'étirer davantage l'échéancier.
Puis c'est un
peu dans ce sens-là, parce que ça a un impact aussi sur l'ensemble de la
gestion des salles. Vous l'avez abordé
tantôt. En temps normal, les activités protocolaires se tiennent au salon
rouge, et actuellement, maintenant, on fait ça à l'agora. Donc, ce n'est
pas... C'est bien, l'agora, mais ce n'est pas le salon rouge.
Donc, moi, je voulais vous entendre sur, justement,
le plan de contingence, si on ne respecte pas, peut-être, octobre 2026 ou novembre, parce que vous avez
dit : On le souhaite, qu'est-ce qu'on va faire après ça, le cas échéant,
si... on va continuer d'utiliser le
salon rouge, mais ça a un impact, quand même, sur l'ensemble du calendrier
d'opérations de l'Assemblée nationale. Donc, j'aimerais juste un peu
plus de précisions là-dessus.
Puis, au niveau des événements protocolaires,
bien, qu'est-ce qu'il advient de ça?
Mme Roy (Montarville) : Merci.
Moi, j'avais compris contingence, je ne pensais que financière, vous avez
raison. Bien, le rouge est toujours
là. On va pouvoir siéger. Si, par un concours de circonstances incontrôlables,
on ne pouvait pas entrer — et
là je mets bien des si, si, si — on ne pouvait pas entrer à temps, après, pour la 44e législature, le
salon rouge est toujours là, on peut
continuer à y siéger. Il est là, il sera là. Donc, lui, on va le démanteler
quand on n'en aura plus besoin, quand le bleu sera accessible.
Donc, il y a
moyen de travailler, et sans que nous ayons à louer de salle. Mais, dans le
pire, pire, pire des scénarios, un
dégât d'eau sur cinq étages qui noie tout, on devra louer des locaux à
l'extérieur. Mais, pour le moment, on a une salle qui correspond aux mêmes
dimensions, qui nous permet de faire le même travail, avec la même qualité. On
va l'utiliser à son plein potentiel.
Si d'aventure, dans le temps, on ne peut pas rentrer à la 44e, la rouge... le
salon rouge est toujours là.
• (11 h 10) •
Et, pour ce
qui est des événements protocolaires, comme vous le dites, oui, je pense qu'on
doit tous faire des efforts. Puis ce
n'est pas nécessairement agréable de ne plus avoir le salon rouge pour des
événements protocolaires, de ne plus avoir les salons de la présidence
pour des événements protocolaires. Rappelez-vous, c'est là que vous étiez tous
lorsque vous avez été assermentés pour votre
élection. Vous étiez tous dans les salons de la présidence pour entrer un à la
suite de l'autre et de venir prêter
votre serment, là, comme élus. Ils ne sont plus accessibles, ces salons-là, non
plus. Ils deviendront des
antichambres, comme je vous ai expliqué, parce que vous devez continuer à
travailler, vous devez avoir des antichambres. Donc, je cède... — je
cède... je suis donc magnanime — nous cédons ces bureaux pour que vous ayez des
antichambres. Et je vous dirais même que, là, je cède, dans mon cabinet,
le cabinet de la présidence, la présidente, même si c'est écrit «président» au
masculin, il y a un bureau que je vais céder pour devenir une antichambre.
Donc, on va barricader une porte pour que vous
puissiez y accéder de l'extérieur, sans entrer dans le cabinet. Mais moi, je
sacrifie un bureau, que je n'utiliserai
pas, que je vais donner pour bâtir un antichambre, c'est pour vous dire... une
antichambre, pour vous dire qu'on en a besoin.
Et,
dans le pire des scénarios, l'Assemblée nationale a toujours la possibilité de
louer des bâtiments, il y en a partout, et... mais on préfère faire tout ça ici, à l'interne, parce que
c'est plus économique, pour une question de coûts. Louer des enceintes, vous le savez, je pense qu'à certains
moments vous avez loué des salles pour des caucus, par exemple, vous savez
jusqu'à quel point c'est dispendieux. Ça
fait qu'on préfère vous fournir les installations que nous avons ici. Et c'est
l'agora qui sera utilisée à son maximum, là, entre autres.
J'espère que ça répond à votre question.
La
Présidente (Mme Soucy) :
Merci, Mme la présidente. M. le
député de Beauharnois, il vous reste 17 secondes, si jamais... Ou
sinon on peut...
M.
Reid : Bien, écoutez, je voulais vous remercier de vos
réponses. Bien entendu, je vais revenir, probablement, si le temps nous le permet, tantôt, pour des
questions supplémentaires, notamment au niveau de l'infrastructure
informatique. Alors, merci pour ces réponses.
La
Présidente (Mme Soucy) :
Merci beaucoup. Donc, nous sommes
dans le temps. Je cède immédiatement la parole à Mme la députée de Jeanne-Mance—Viger pour
un autre bloc de 10 minutes.
Mme Rotiroti : 10 minutes?
La Présidente (Mme Soucy) : 10.
Mme Rotiroti : 10. Mon Dieu! Ça va
très vite. Merci, Mme la Présidente.
On va rester
dans le salon bleu, Mme la présidente. Alors, comme j'ai dit tout à l'heure, je
voulais, vu que le temps passait rapidement... Vous savez que ma formation
politique, on avait lancé... la députée de l'Acadie, entre autres, pour parler
de mon ancienne collègue, elle tenait beaucoup sur l'aspect patrimonial du
salon bleu. On sait que, nos pupitres, il y a certains pupitres aussi qui sont patrimoniaux, alors... Et je sais qu'il
y a eu un grand travail là-dessus pour, justement... de préserver cet aspect-là, qui n'est pas toujours
facile. On a fait appel à des experts pour s'assurer qu'on prenait ça... Vous
avez pris ça très au sérieux, puis je vous
en remercie. Mais j'aimerais ça, pour... si vous pouvez nous faire un petit...
très rapidement, là, par rapport à
qui on a fait appel et rassurer tout le monde que cet aspect-là a été pris
effectivement très au sérieux.
La Présidente (Mme
Soucy) : Merci, Mme la députée. Mme la
présidente.
Mme Roy
(Montarville) : Merci. J'apprécie beaucoup la question, parce
qu'en tant qu'ex-ministre de la Culture, des Communications, la Loi sur le patrimoine culturel, disons que j'y
tiens, et que, le patrimoine puis le patrimoine bâti, au Québec, on n'en
a tellement pas beaucoup que j'y tiens énormément. Et tout sera fait dans le
respect du patrimoine de cette salle pour
lui redonner son lustre. Les murs resteront bleus, le tapis restera bleu, le bois
restera bois. Nous allons faire
briller le «brass», nettoyer les cristaux, tout sera fait dans une
restauration... le plâtre, il y a beaucoup de plâtre aussi. Une
restauration sera faite selon les règles de l'art. Et l'Assemblée nationale
travaille avec le, comment ça s'appelle...
Une voix : ...
Mme Roy
(Montarville) : ...oui,
merci, le Centre de conservation du Québec, qui était une société d'État sous
la responsabilité de la ministre de
la Culture, et ils sont des spécialistes dans le patrimoine. Et donc le projet,
il est fait, entre autres, en
collaboration avec nos historiens, parce qu'il y a des historiens à l'Assemblée
nationale du Québec, et le Centre de
conservation. Donc, ce sont des spécialistes en patrimoine qui veillent au
grain pour les travaux, de concert avec notre architecte en maison ici.
Et, pour être
plus précis, on va conserver tout le mobilier d'origine. Ça signifie, ça, que
nous allons conserver les pupitres
doubles, 28 pupitres doubles d'origine. Ça, ça veut dire 56 bancs, ça
veut dire la moitié de nos pupitres seront les pupitres d'origine. Les autres seront fabriqués du même matériau, du
même bois noble, les mêmes teintes, et s'harmoniseront. Ce ne seront pas
des pastiches, ce ne seront pas des copies, ce seront des bureaux 2024 qui
s'harmoniseront.
Les fauteuils
que vous voyez seront tous remplacés, parce que ces fauteuils-là sont tous des
fauteuils qui ont été construits...
enfin, qui ont été fabriqués, pardon, dans les années 80, aux alentours de
1987, et vous les connaissez, ils ne sont, un, ni patrimoniaux, deux, ni
confortables, et, trois, ni faits pour aller avec ces pupitres, parce qu'ils
les brisent. Ces fauteuils brisent
les pupitres, actuellement, les bras brisent les pupitres. Les pupitres seront
tous restaurés, il y aura des fauteuils modernes et ergonomiques pour que vous
soyez confortables, adaptés à la taille et au poids de chacun et chacune,
parce qu'on m'a fait des commentaires à cet égard et... mais tout sera fait
dans le respect de la valeur patrimoniale des lieux et son histoire.
Et c'est pour ça que je suis très, très fière
que les élus aient choisi un fer à cheval, parce qu'on conserve l'histoire du bipartisme à la britannique. Le
face-à-face, il demeure. Ça va demeurer, cette configuration. Et, au fond, on
arrondit pour pouvoir avoir un meilleur accès, oui, et aussi une
meilleure vue, pour que tous les élus puissent voir ce qui se passe quand les oppositions parlent au gouvernement puis que le
gouvernement répond et pour que la présidente ou le président puisse voir les
élus aussi, parce que, configuré sur un seul niveau égal, je vous avoue que je
ne vois pas tout le monde. J'entends
des sons, mais je n'arrive pas à les voir. Et le fait qu'il y aura
certaines marches à l'arrière permettra, un, à la
présidence de voir chacun des élus, là, voir le visage, et, deux, permettra aux
élus de se sentir davantage dans la joute, dans la partie, dans
l'enceinte, parce que tous et chacun se verront.
Et, à cet
égard, bien, c'est ça, il y a... À l'égard du patrimoine, on va remettre la
table des greffiers d'origine, qui date de 1867, si je ne m'abuse...
Une voix : ...
Mme Roy
(Montarville) : 1887? Oh! désolée. 20 ans d'erreur. Donc, la
table de 1887 sera remise là, et il y aura aussi... Le petit bureau que vous avez vu, qui tourne, là, on a retrouvé
le bureau d'origine, qui sera remis là. Et tout sera adapté... Ce ne
sera pas une table à gogo comme celle-ci, là, tout sera adapté à l'origine, et
on va...
La Présidente (Mme
Soucy) : Merci...
Mme Roy (Montarville) : Excusez-moi.
Quand je parle du patrimoine, je peux en parler longtemps.
Mme
Rotiroti : On
retrouve la...
La Présidente (Mme
Soucy) : Merci, Mme la présidente. Alors,
je vais céder la parole à la députée.
Mme Rotiroti : ...culture, ça vous
anime, Mme la présidente, quand vous parlez, c'est bien.
Tout
l'aspect, j'imagine, numérique, visuel, tout ça, non seulement qu'on garde, on
le garde, qu'est-ce qu'on a, mais on
va améliorer pour s'assurer que les angles de caméra, et tout ça... chose qui a
été souhaitée aussi par les collègues. Je
sais que ça a été pris en considération. Et aussi, tout le filage qu'on a,
qu'on s'enfarge dans nos chaises, tout ça va être en dessous. Ça fait
que ça va être encore plus... on sera encore plus efficaces, au salon bleu.
Juste pour
finir, parce que le temps file vite, sur nos... On va sortir du salon bleu puis
on va s'en aller à la garderie, la halte-garderie. Vous savez que... oui, vous
l'avez dit d'entrée de jeu, qu'on veut de plus en plus de femmes qui se lancent
en politique. Évidemment, quand on parle de politique de proximité, on pense
toujours au municipal, parce que c'est facile, le soir on rentre chez nous,
tandis qu'ici, à Québec, bien, on est ici au moins trois jours par semaine, qui
fait en sorte que la conciliation famille-travail devient un petit peu plus
compliquée. C'est une question de logistique.
Et je suis
contente, parce que ça fait... ça va faire bientôt 15 ans que je vais être
députée, et, je pense, pour les premiers 10 ans de mon mandat, on
parlait de mettre une garderie en place, etc. Alors, bien contente qu'on voie
le jour. Et très, très heureuse de voir que
les jeunes femmes se lancent en politique et sont capables de réconcilier cet
aspect-là, famille-travail, entre
autres avec ma collègue de Saint-Laurent, qui attend son deuxième... son
deuxième petit trésor. On a aussi la députée de Charlevoix, je crois,
qui a annoncé qu'elle est enceinte. Alors, c'est super, c'est ça qu'on veut.
Moi, il y a
beaucoup de questionnements sur le projet pilote, qui vient... qui va se
terminer. Et il y a toujours la question.
Est-ce qu'on va continuer? Est-ce qu'on va la garder? On tient beaucoup à notre
halte-garderie. Je sais qu'il y a beaucoup,
beaucoup, beaucoup de travail qui a été fait, entre autres avec
Mme Plante, qui tient ça de main de maître, qui suit ça à la
lettre.
Alors, je voulais juste... Je sais que, Mme la
présidente, il y aura une évaluation qui sera faite à la fin du projet pilote
et je... Vous l'avez dit d'entrée de jeu, si j'ai bien compris, dans votre
discours, qu'on est toujours en croissance, on
a élargi les gens qui avaient accès aux services de la halte-garderie. Est-ce
que, pour vous, dans qu'est-ce que vous voyez, j'imagine, c'est positif, alors tout porte qu'on pourrait garder notre
garderie? Alors, je ne sais pas si vous êtes en mesure de donner votre
perception, ou peut-être Mme Plante, là, si on s'en va dans la bonne
direction et s'il y a d'autres choses qu'on pourrait faire pour,
justement, s'assurer qu'on garde ce service-là à long terme.
• (11 h 20) •
La Présidente (Mme
Soucy) : Merci, Mme la députée. Mme la
présidente.
Mme Roy
(Montarville) : Oui. Comme je vous disais d'entrée de jeu, c'est
vous qui déciderez, à la lumière du bilan.
Moi, je souhaite que ça demeure, dans mon coeur. Mais, les chiffres, oui, il y
a une progression constante du nombre de réservations par mois. Et je ne
vous cacherai pas que le... Assez étrangement, il y a quand même eu des
journées de grève, au courant de l'hiver
dernier, qui ont fait en sorte que les parents se sont rendu compte que le
service était pratique, parce qu'on continue à siéger, et ça a créé
comme... Je pense qu'à partir du moment où vous amenez votre enfant vous
découvrez le service, et là vous y prenez goût, et vous recommencez, et vous
retournez.
Pendant les... Les réservations, là, c'est parce
que j'ai plein de chiffres, là, il y a 54 parents, pour un total de 69 enfants, qui ont utilisé les services de
la halte-garderie. Ça vous donne déjà une idée. Là-dessus, il y a sept qui sont
des parlementaires, six qui sont des
employés politiques et 41, des employés administratifs. Donc, ça vous donne
une idée. Parce qu'il ne faut pas oublier que nous sommes 125 élus, mais
très peu ont des enfants, somme toute. Donc, que sept parlementaires s'en soient prévalus, ça signifie qu'il y a
beaucoup de parents avec de jeunes enfants qui s'en sont prévalus, puisque
c'est pour les enfants de 10 ans et moins. Donc... Et c'est le but qui est
atteint à ce moment-là. Donc, ça vous donne une idée, une idée de grandeur. Mais les chiffres sont en
croissance. Mais je ne vous dévoilerai pas tout le bilan, parce qu'il sera...
il sera fait ultérieurement, mais ça vous donne une idée.
Et, pour la suite des choses, bien, ça coûte
aussi des sous, et ça, c'est vous qui déciderez si les budgets seront renouvelés. Ici, les montants, je peux vous les
donner, là, les montants alloués pour cette halte-garderie, il y a des dépenses
qui sont engagées, naturellement... qui ont été engagées pour la mise en place,
les travaux. Ça, vous les avez autorisés.
La
Présidente (Mme Soucy) : En terminant.
Mme Roy (Montarville) : En
terminant. Bien, écoutez, en tout et partout, là, travaux, réservations, etc.,
c'est 142 000 $.
La
Présidente (Mme Soucy) :
Parfait. Merci beaucoup, Mme la
présidente. Maintenant, je suis prête à céder la parole à un membre du
gouvernement. Ce sera Mme la députée de Roberval.
Mme Guillemette : Merci, Mme la
Présidente. Mme la présidente, merci pour ce bel exercice, c'est toujours un
plaisir de participer à ce bel exercice. Donc, salutations aux collègues de la
banquette de ce côté-ci. Salutations aux équipes
de Mme la présidente, qu'on n'a pas souvent... qu'on croise, mais avec qui on
n'a pas souvent l'occasion de jaser. On
a toujours un service courtois. Mon bureau me dit également que tout le
personnel de l'Assemblée nationale est très, très courtois et très
volontaire pour leur répondre, facilitant. Puis, moi, ça m'étonne, je suis
toujours surprise de voir qu'il y a
750 employés à l'Assemblée nationale. C'est vraiment impressionnant. Au
Québec, on fait quand même partie d'une PME. Donc, c'est important de le
dire.
Donc, nous, on côtoie quand même régulièrement
les cabinets, mais nos personnels de circonscription, à part au téléphone,
n'ont pas vraiment de liens, quelques journées de formation ici et là, mais
moi, j'ai eu la chance, le 12 février
dernier, Mme la présidente, de recevoir le secrétaire général à mon bureau de
comté, avec des membres de son équipe, pour venir jaser de comment ça se
passait, de comment il pouvait mieux nous aider, de quels services il pourrait mettre en place. Moi, j'aimerais vous entendre
parler un peu plus là-dessus, je sais qu'il y a un rapport qui sera remis, mais
je sais que ça s'était fait dans les autres législatures, dans la 42e, si je ne
m'abuse, et à savoir également est-ce que c'est tous les bureaux de comté qui seront rencontrés. Sachez
que ça a été très, très apprécié par mon équipe, ces rencontres-là. Puis
j'aimerais que vous m'en parliez plus un peu, de qu'est-ce qui est ressorti de
ces rencontres-là et si les tournées sont terminées, là, pour cette législation-là, parce que j'ai des collègues
qui... à qui ça tenterait, donc mon collègue de Beauharnois.
La
Présidente (Mme Soucy) :
Merci beaucoup, Mme la députée.
Alors, je vous cède la parole, Mme la présidente.
Mme Roy (Montarville) : On a combien
de minutes?
La Présidente (Mme
Soucy) : Vous avez 7 min 40 s.
Mme Roy
(Montarville) : Parfait. O.K. Je vais essayer de... Je vous
parlerai ultérieurement de toutes les directions, parce que j'ai appris à les connaître. Vous dites
750 personnes, mais c'est une ruche, ici, là, c'est impressionnant, les
différentes directions, les
différents services qui sont offerts et qu'on ignore qu'ils sont offerts. Il
faut dire qu'il y a eu une augmentation du nombre d'employés quand on a rajouté
un pavillon, parce que, quand je suis arrivée, c'était moins. Alors, ça, ça
m'avait frappée.
Maintenant,
pour ce qui est de la tournée du secrétaire général, qui d'autre que le
secrétaire général pourrait nous en parler? À la demande générale, M. le
secrétaire général, avec votre consentement.
La
Présidente (Mme Soucy) :
Est-ce qu'il y a consentement
pour que M. le secrétaire général puisse prendre la parole?
Consentement. Je vous cède la parole, M. le secrétaire général.
M. Peters
(Siegfried) : Merci, Mme la Présidente. Siegfried Peters,
secrétaire général de l'Assemblée nationale du Québec. C'est un plaisir d'être
avec vous pour cet exercice d'étude des crédits. J'en profite aussi pour vous
remercier pour vos bons mots à l'égard de
l'administration. Évidemment, on se fait un honneur de répondre le mieux
possible à vos besoins.
Et le sujet
qu'on aborde est effectivement dans ce sens. Donc, dans la
42e législature, j'avais lancé cette initiative pour vraiment mieux comprendre la réalité du
travail qui est fait en circonscription, parce qu'on connaît bien le travail
des députés à Québec, donc le volet de contrôle de l'activité gouvernementale
et le volet de législation, mais, tout ce qui se fait en appui auprès de vos circonscriptions, donc, on
voulait vraiment aller... avoir un meilleur point de vue de la réalité diverse
des circonscriptions au Québec. On sait que chaque coin du Québec est un peu
différent.
Donc, dans le
premier exercice, j'ai visité 10 circonscriptions dans la métropole,
proche de Québec ou en régions plus éloignées pour avoir vraiment, là, un point
de vue, là, diversifié. Et l'ensemble des partis politiques ont été visités,
évidemment. Donc, 10 circonscriptions. Et, sur la base de ça, il y a un
bilan et un plan d'action qui a été rédigé. Et l'objectif, c'était
vraiment, donc, de mieux accompagner les parlementaires et leurs équipes en
circonscription.
Et de ça a
découlé, déjà, donc, à la dernière élection générale, la mise en place d'un
agent de... un réseau d'agents de liaison. Le but, c'était de bien arrimer le
nouvel élu qui arrive à l'Assemblée nationale avec l'ensemble des services
administratifs qui sont offerts pour faire
en sorte que la personne puisse entrer en fonction le plus rapidement possible.
Donc, ça, c'est un des gestes qui a été posé.
On a revu
aussi la formule des journées d'accueil. Donc, au début, on faisait une journée
d'accueil où il y avait de tout, puis ça faisait des grosses journées. Donc là,
on l'a segmentée, on a fait de l'accueil à distance, avec les informations
les plus primordiales au départ, donc ce qui
est pour le bureau de circonscription, le matériel informatique, l'explication
du régime applicable aux députés,
puis ensuite une visite à Québec pour vraiment bien comprendre ce qu'il y a sur
les lieux, ici, dans le parlement. Et
on a développé, donc, des aide-mémoire, aussi, pour faciliter l'embauche du
personnel par les députés.
On a aussi
réalisé que, parfois, on faisait des choses, mais que c'était moins connu par les
gens en circonscription, dû à la
distance, notamment, puis aux... beaucoup d'activités qui sont faites en
parallèle par ces gens. Donc, on a lancé une infolettre
pour mieux informer des différentes initiatives qui sont lancées par
l'Assemblée, pour rester connectés avec leur
réalité. Puis on a fait aussi une campagne de sensibilisation pour mieux
expliquer ce que fait la bibliothèque. Donc, la bibliothèque, c'est un joyau, il y a plein de choses qui s'y font. Et,
depuis cette campagne, on a vu aussi une hausse des demandes à la
bibliothèque. Donc, ça, c'était très bien.
Donc, sur la base de ce premier exercice, j'ai
lancé la deuxième tournée, dont parlait la députée de Roberval. Donc, j'ai fait, encore cette fois,
10 circonscriptions en essayant de voir, là, l'ensemble des formations
politiques, avec aussi une vision
assez large. L'objectif, c'était de voir des nouveaux députés qui ont bénéficié
des mesures qu'on a mises en place à
la dernière élection, voir si ça avait porté ses fruits, et des anciens, donc,
pour voir s'ils voyaient aussi l'amélioration des services par rapport à, eux, ce qu'ils ont connu quand ils sont
arrivés. Et donc le but, c'était de vérifier si les gestes étaient vraiment concluants et si on a d'autres pistes
d'amélioration pour la prochaine élection, parce qu'on est déjà en phase de
préparer l'accueil de ceux de la cohorte de 2026. Et donc on va analyser
l'ensemble des informations qu'on va recueillir au cours de cette tournée, on va dégager des constats puis on va aussi
présenter, là, un plan d'action pour la suite. Donc, dès que ce sera prêt, puis j'imagine qu'autour de
l'automne je vais être en mesure de vous revenir pour vous présenter ce
bilan-là et ce qu'on fera, ça me fera plaisir de vous faire rapport.
Et,
ultimement, pour faire les 125 circonscriptions, donc, à coups de 10, ça
va me prendre une douzaine d'années, mais je compte bien poursuivre dans
ce sens.
La Présidente
(Mme Soucy) : Merci beaucoup, M. le
secrétaire général. Maintenant, nous poursuivons avec Mme la députée de
Roberval.
Mme Guillemette : Merci,
M. le secrétaire général. Effectivement, peut-être qu'on pourrait augmenter la
cadence, je vous dis ça comme ça, parce que ça a été vraiment apprécié
de mon équipe. Et j'ai quelques collègues aussi avec qui j'ai pu discuter, là,
et ça a été vraiment apprécié. On sent que l'Assemblée nationale veut se
rapprocher des équipes de comté parce que
c'est eux qui sont notre voix à l'Assemblée nationale. Donc, c'est important,
là, qu'on se rapproche, puis je vous remercie de cette initiative-là.
Vous disiez qu'il y a des choses qui étaient
méconnues. Bon, il y a eu une infolettre de sensibilisation à la bibliothèque, mais est-ce qu'il y a d'autres
services ou d'autres choses que vous avez mis en place puis que vous avez pu
mettre, là, le doigt sur la méconnaissance, un peu, au niveau de cette
tournée-là?
La Présidente
(Mme Soucy) : Merci. M. le secrétaire
général.
M. Peters (Siegfried) : Donc,
avec votre permission, accordée une nouvelle fois, Mme la Présidente...
• (11 h 30) •
La Présidente
(Mme Soucy) : Il y a toujours le
consentement? Oui.
M. Peters
(Siegfried) : ...oui, en effet, donc, vraiment, il y avait des
services qui étaient offerts qui étaient moins connus, entre autres toute la
formation continue qu'on offre, donc, sur différentes thématiques, entre autres
quand... sur le processus législatif, pour mieux comprendre ce qui s'y fait. Et
on a aussi, dans cette tournée-ci, eu des gens de la sécurité qui
m'accompagnaient, puis l'objectif, c'était de venir sur place puis de constater
les mesures physiques qui étaient là. Puis à
chaque bureau qu'on a visité on a pu améliorer, donc, les infrastructures pour
améliorer la sécurité des occupants. Parce que vos employés sont
effectivement là toute la semaine. Vous, vous oscillez entre Québec et votre circonscription. Donc, ça, ça a été fait. Ça, ça a
été une plus-value. Donc, tout ce qui est, là, campagne de communication,
dont je parlais, la bibliothèque a mieux mis en valeur ce qui se fait.
Et je vous
dirais que ce sur quoi on travaille en ce moment aussi, là, c'est améliorer le
portail d'accès, donc, Pivot, ajouter des strates de services pour faire en
sorte, là, que ce soit plus facile de faire des transactions avec
l'administration. On a aussi, là,
tenté de limiter le nombre de pièces justificatives qui doivent se transmettre
pour, aussi, faciliter et accélérer le traitement des paiements quand
ils sont dus. Donc, c'est le genre de choses, là, qu'on a faites puis qui
découlent de cette tournée-là.
La Présidente (Mme
Soucy) : Merci beaucoup, M. le secrétaire
général. Il vous reste à peine... un peu moins d'une minute.
Mme Guillemette : Bien, merci, M. le
secrétaire général. Ça fonctionne. Merci, Mme la présidente, d'accepter ces
tournées-là.
Je vais vous apporter dans un autre ordre
d'idées. J'aime bien Pivot aussi, qu'on a discuté, mon collègue va vous en parler probablement tout à l'heure. Moi,
j'aimerais aborder avec vous... bien, un peu en lien avec la tournée, mais
aussi ici, à l'Assemblée nationale, on veut offrir un milieu de travail
attrayant puis améliorer le bien-être des employés, autant dans nos bureaux de
circonscription qu'ici, à l'Assemblée nationale. Donc, dans les... dans ma
prochaine intervention, je vais vous
demander, là, de nous parler plus, là, au niveau de l'amélioration de la
qualité de vie, puis autant dans les bureaux de comté qu'ici, à
l'Assemblée nationale.
La Présidente (Mme
Soucy) : Merci beaucoup, Mme la députée de
Roberval.
Alors, si je comprends bien, on passe au
prochain bloc, et il restera quelques secondes qui seront ajoutées au prochain
bloc. Donc, nous poursuivons avec Mme la députée de Jeanne-Mance—Viger pour
votre bloc de 10 minutes.
Mme Rotiroti : Parfait.
Merci. Merci, Mme la Présidente. J'aimerais ça... M. le secrétaire général
faisait référence à la bibliothèque comme un service qu'on a puis qui est mal
connu. Je vais vous dire que, de plus en plus, je fais appel aux
ressources qu'on a à la bibliothèque et je reste toujours impressionnée de la
qualité du travail qu'on reçoit, l'analyse qui
est faite. Je vais vous dire que, dans mon cabinet, on l'utilise de plus en
plus, alors, chose que je ne... Je vais être très honnête avec vous, je ne le faisais pas souvent il
y a quelques années. Alors, juste pour vous dire, M. le secrétaire général,
continuez qu'est-ce que vous faisiez, ça
fonctionne. Et même nos bureaux de comté sont appelés de plus en plus
d'utiliser les services qui sont ici.
Alors, je pense que cette complicité-là, qu'on n'avait pas avant,
nécessairement, parce que nos gens de
bureaux de comté se sentent un peu loin, hein, de l'Assemblée nationale... Mais,
en même temps, ils font un travail essentiel et extraordinaire, parce que,
pendant que nous, on est ici, c'est eux qui nous représentent dans le comté.
Alors, merci beaucoup pour ça.
J'irais sur la
sécurité, sécurité des députés. L'année passée, on avait un enjeu particulier.
Et, d'entrée de jeu, je voudrais remercier tous les gens à la sécurité. Je
voulais féliciter M. Gignac, qui vient d'être nommé comme le nouveau
directeur. Tu sais, on a... vous avez parlé, M. le secrétaire général, un petit
peu que votre tournée a permis d'améliorer un
petit peu l'aspect sécuritaire pour nos élus dans les bureaux de comté, très
bien... nos personnels, c'est-à-dire, dans nos bureaux de comté, mais il
y a aussi l'aspect de nos élus, la sécurité des élus qui prend de plus en plus
ampleur, que ce soit par rapport aux médias
sociaux, tout le volet intimidation, menaces qu'on peut recevoir. Et je sais
qu'il y a beaucoup de choses qui ont été faites pour s'assurer que les
élus se sentent en toute sécurité. Et, pour avoir fait moi-même appel à ces outils-là, ils sont très efficaces. On est
pris en charge immédiatement. Mais, pour sécuriser, pour rassurer, je dirais,
ceux qui nous écoutent, et surtout nos élus, je ne sais pas si on peut parler
un petit peu des outils, les nouveaux outils, surtout,
qui ont été mis en place, justement, pour être capable de répondre rapidement,
quand un élu subit que ce soit de l'intimidation,
menaces, que ce soit via les médias sociaux ou même parfois en personne, parce
qu'on est portés à faire des sorties publiques souvent, que ce soit dans
notre comté ou ici, à Québec.
Alors,
je ne sais pas si, Mme la présidente, vous pouvez nous faire juste un petit peu
la genèse des outils avant-gardistes aussi
que nous avons mis en place, qui, dans le fond... les autres législations nous
copient, sont en train de nous regarder et de mettre en place ce qu'on
fait. Alors, on est encore des exemples à suivre à cet aspect-là. Ça fait que
je ne sais pas s'il y a quelqu'un qui pourrait faire le tour de... nous
expliquer les outils qui ont été mis en place.
La
Présidente (Mme Soucy) : Merci, Mme la
députée. Mme la présidente, je vous cède la parole.
Mme Roy (Montarville) : D'abord, la première
chose, c'est dénoncer, hein? On a tous et toutes, dans nos bureaux de circonscription, un référent ou une référente
de la sécurité. Ça, c'est notre première porte d'entrée. Tout de suite, s'il y
a quelque chose, vous avez... quelque chose que vous ne le sentez pas, là, il
se passe quelque chose, des appels, des lettres, des menaces, sur
Internet, quoi que ce soit, parlez-en, là, ne gardez pas ça pour vous,
dénoncez, et la sécurité fait des vérifications.
Par ailleurs, plus
concrètement, dans l'objectif de renforcer la sécurité des parlementaires, la
Direction de la sécurité a procédé, en 2023‑2024,
à l'avancement de la mise à jour du plan de mesures d'urgence de l'Assemblée
nationale et du plan de mesures
d'urgence de la Sûreté du Québec, parce qu'il y a différents paliers de
sécurité. L'installation d'un puits de désarmement à l'accueil des visiteurs,
bon, ça, c'est plus pour les constables, là, pour qu'ils puissent déposer leurs
armes, pour ne pas qu'ils se promènent partout avec leurs armes. L'achat et
l'installation de 73 serrures électroniques en remplacement des
serrures traditionnelles afin de mieux gérer les accès à certains locaux des
différents édifices de l'Assemblée nationale. Puis, j'ajouterais, puis on en
avait parlé à un BAN, entre autres, une porte, je pense, c'est au troisième étage, on attendait parce qu'il manquait
la fameuse... il y avait un retard de livraison sur l'espèce de... Maintenant,
on a besoin de nos cartes pour se déplacer,
des serrures électroniques, finalement, pour limiter l'accès, pour nous assurer
que les personnes qui entrent dans les ailes
parlementaires peuvent y aller, sont sécurisées, sont sécuritaires. Donc, il y
en a eu 73, de ces serrures-là, qui
ont été mises en place. Naturellement, adapter les horaires des gens qui nous
protègent en fonction de nos horaires, c'est extrêmement important. La
bonification de la sécurité à l'extérieur, également, l'ajout de caméras. Il y a plus de 400 caméras, il
faut que vous sachiez qu'il y a plus de 400 caméras qui observent et qui
surveillent ce qui se passe. Entre autres, si vous allez dans vos
stationnements, vous savez, les souterrains, les stationnements souterrains, vous n'êtes jamais seuls, ces
caméras-là surveillent les allées et venues. Donc, si ça peut vous réconforter,
sachez-le. Et vous me rajoutiez...
qu'est-ce que... Ah! Campagne de sensibilisation aux bonnes habitudes de
sécurité pour les membres du
personnel administratif, politique, Tribune de la presse et parlementaires dans
l'enceinte du parlement, cette campagne-là va être quand. La sécurisation de la halte-garderie, ça, c'est... oui,
c'est important. Et les accès aux étages des édifices, et, entre autres,
l'édifice André-Laurendeau.
La
Direction de la sécurité a une approche personnalisée, elle analyse chaque
situation, puis ça, on l'a vu, hein, parce que chaque personne peut avoir des menaces différentes. Il ne faut pas
oublier que vous avez un comité, le comité sur la sécurité, le comité
Lévesque, entre autres, qui s'est rencontré et qui a fait part de ses demandes
et de ses volontés. Et il a été décidé, dans
ce comité, qu'on y allait au cas par cas, que ce n'était pas, par exemple,
l'installation de caméras de surveillance partout, chez tout le monde,
dans leurs résidences privées, dans leurs chalets, etc., mais c'est bien au cas
par cas pour les individus, s'il y a des
problématiques particulières, entre autres le bouton... cette forme de bouton
panique aussi qui peut avertir, mais
surtout, si vous vous déplacez, je sais que le troisième groupe... le chef du
troisième groupe m'en avait parlé, qui se déplace beaucoup, participe à
des manifestations, bien, ça, avertir la sécurité pour que la sécurité puisse contacter les policiers de la ville ou de
l'endroit pour qu'on sache qu'on a besoin de protection. Ça fait que ce sont
des liens. Le service de sécurité doit savoir ce que les élus font pour pouvoir
les aider aussi et faire les liens entre les différents
corps policiers, si on est dans un endroit autre que notre propre
circonscription ou un endroit sécurisé. Ça fait que, donc, vous avez décidé, comme comité... au comité
d'avoir un service très personnalisé et au cas par cas pour la sécurité.
Mais
la première chose à faire : dénoncer, dénoncer. Et, vous me dites, la
Direction de la sécurité est disponible pour répondre aux besoins des
parlementaires et du personnel politique, O.K., 24 heures sur 24, sept
jours sur sept, là, tu sais, parce que, des fois, les coucous, ça se
manifeste en plein milieu de la nuit. Voilà.
• (11 h 40) •
La
Présidente (Mme Soucy) :
Merci beaucoup, Mme la
présidente. Est-ce que vous avez une autre intervention?
Mme
Rotiroti : Oui. Bien, je peux vous confirmer, Mme la
Présidente, qu'effectivement on a un service sept jours par semaine, 24 sur 24, puis c'est un service
vraiment extraordinaire. Puis on est pris en charge rapidement, puis les
mesures de sécurité sont mises en place rapidement.
Comme whips,
vous savez sans doute qu'on est les disciplinaires de notre formation
politique, mais aussi je vous dirais
qu'on est quasiment le bureau des ressources humaines. Alors... Et de plus en
plus, et très, très, très contente de ça, on a plusieurs formations qui
sont disponibles à différents volets, mais je vais vous parler un petit peu de
la politique zéro harcèlement 2.0.
C'est une politique qui a été mise en place parce qu'évidemment, avec... on
n'est jamais à l'abri, hein, de ça, malgré
le fait qu'on est... on a quand même une belle collaboration, on travaille en
équipe, mais il n'y a personne qui est à l'abri de ça. Alors, on a
mis... on s'est dotés d'une politique avec des outils pour nous permettre
d'épauler puis accompagner les gens qui dénoncent ou qui portent plainte. Et il
y a toujours cette inquiétude-là, au moment qu'on porte plainte, de la confidentialité, hein? C'est extrêmement important,
c'est extrêmement important, comme nous, en tant que whips, qui gérons la plupart du temps les deux parties, mais aussi
la personne qui a le courage de se présenter devant nous et de porter
plainte. Quand même, ça amène ce lot de responsabilités là aussi. Et il y a
toujours cette crainte. Moi, pour avoir
traité quelques-uns, la première question qui m'est posée, c'est de dire, tu
sais : Est-ce que vous pensez que ça pourrait sortir publiquement? On est conscients qu'on n'est jamais à
l'abri de ça non plus, mais je pense qu'on avance bien dans le dossier parce
qu'on a... même être allés modifier l'ancienne politique pour la mettre à jour,
on a nommé un commissaire au respect,
un commissaire au respect qui est là, qui pourrait, lui aussi, accompagner les
victimes de harcèlement.
Alors, juste rapidement... Il ne reste plus de
temps? Rapidement, Mme la présidente, juste nous expliquer...
La Présidente (Mme
Soucy) : Le temps est terminé, ça va aller
à votre autre bloc, désolée.
Mme
Rotiroti : Ah! Bon, bien, je vais revenir, Mme la Présidente,
pour parler de ça. Je pense que c'est important. Merci.
La
Présidente (Mme Soucy) :
Il vous reste un bloc, alors vous
allez avoir la chance de le faire. Maintenant, je suis prête à
reconnaître un membre du gouvernement. Je pense que ce sera M. le député de
Blainville.
M.
Laframboise : Merci, Mme la vice-présidente. Le temps, là, vous
dites qu'il reste un bloc, là. Juste m'expliquer le temps, là.
La
Présidente (Mme Soucy) :
Bien, il reste deux blocs. En
fait, votre... à vous, il reste ce bloc-ci, et il va vous rester, après
ça, un bloc de 10 minutes, donc 20 minutes en tout.
M. Laframboise : O.K. Après ce... Puis
il y aura le... il y aura le Parti libéral entre les deux.
La Présidente (Mme
Soucy) : Entre les deux, tout à fait,
comme on fait depuis le début, en alternance.
M. Laframboise : Parfait. Merci.
Juste... Je vais vous amener dans un... Parce qu'il faut comprendre, là, pour ceux qui nous écoutent, là, les bureaux qu'on a,
on ne peut pas brancher un téléphone ici, là. Il n'y a pas de prise, hein? Il y
a des fils à terre pour faire... Bon.
On ne peut pas brancher un ordinateur. Ça va changer, là. Ça, c'est sûr que ça
va changer, mais disons qu'on est... qu'on est à l'âge de pierre, là,
parce que les jeunes qui nous écoutent, là, ne pourraient pas être capables de passer deux heures ici, là, si le
téléphone n'est pas chargé, excusez l'expression anglaise, là, mais full coche,
là, vous comprenez.
Moi, je vous
amène, parce qu'évidemment, moi, depuis... j'ai un jeune qui est devenu adulte
puis qui est en intelligence artificielle, ça fait que ça fait plus de
15 ans que je me fais parler d'algorithmes, de chaînes de blocs, de
ChatGPT, de tout ce qui... Et est-ce qu'on
a, par rapport à l'intelligence artificielle, un questionnement? Parce qu'il
faut suivre, là, dans le sens où...
Comment je vous dirais ça, là? Quand je vous parle de ChatGPT, là, ce n'est pas
pour faire écrire les questions des oppositions par ChatGPT, y compris
les réponses du gouvernement, là, ce n'est pas ça du tout, là, mais il reste
que, tout le système de recherche, la
bibliothèque, et tout ça, c'est sûr que l'intelligence artificielle pourrait
faire des changements très importants dans la façon dont on supporte les
partis politiques. C'est... Je vous dirais que les fins sont illimitées, c'est-à-dire que la recherche, c'est le temps,
puis autant pour le gouvernement que pour votre bibliothèque, et tout ça, et,
quand tu es capable de te faire aider par
l'intelligence artificielle, le temps de recherche va être réduit de
1 000 %, c'est-à-dire que
tu pourrais faire une recherche en faisant travailler les ordinateurs la nuit,
qui te donneraient une réponse le lendemain matin, sur des sujets phénoménaux puis compliqués, là. Est-ce qu'on est,
évidemment, dans... Est-ce qu'on pense un peu à l'intelligence
artificielle pour l'aide aux députés? Est-ce qu'on a une pensée par rapport à
ça?
Et je sais qu'en... parce qu'avec l'intelligence
artificielle il y a aussi la sécurité des renseignements personnels. Et je sais que l'Assemblée nationale est
indépendante, c'est-à-dire que vous êtes indépendants du gouvernement, vous ne
relevez pas du ministère de la Cybersécurité. Donc, vous avez... c'est
vous-même qui assurez votre propre sécurité. Donc, évidemment, si j'y vais dans ma question, en
premier, comment pouvez-vous garantir que les renseignements personnels seront
très bien protégés? Puis est-ce que vous pouvez nous dire s'il y a des... vous
pensez à l'utilisation, de plus en
plus, de l'intelligence artificielle... ou est-ce que vous vérifiez avec les
autres Parlements à travers le monde si l'intelligence artificielle est en train de s'implanter pour
aider les politiciens dans leur travail, en les supportant dans la recherche,
entre autres? Je vous lance ça comme ça, bien gentiment.
La Présidente (Mme Soucy) : Merci. Merci, M. le député de Blainville. Mme la présidente, je vous
cède la parole.
Mme Roy (Montarville) : Oui. Et c'est très
pertinent, puisqu'on voyait, hier, si vous avez écouté Le téléjournal
de fin de soirée, le reportage où les bulletins de nouvelles en entier étaient
faits de façon virtuelle, avec l'intelligence artificielle,
et les journalistes se demandaient : Mais aurons-nous besoin de nous,
désormais, là? Ce qu'on peut faire dire à l'intelligence artificielle sans être capable de voir la différence,
c'est... C'est un outil qui peut être extrêmement profitable, magnifique, et qui peut être aussi extrêmement
dangereux, l'intelligence artificielle, donc il faut y aller avec parcimonie,
avec intelligence.
L'intelligence
artificielle, actuellement, sachez que la bibliothèque de l'Assemblée nationale
s'en sert, et elle s'en sert pour la
retranscription de nos débats. Et ça, ça aide pour un travail éminemment
technique, clérical. La machine est capable
de... ce que vous dites, M. le whip, quand vous vous levez, la machine est
capable de tout transcrire ce que vous dites
en temps réel, alors qu'avant ça prenait une personne qui réécoutait, qui... on
ne pouvait pas aller aussi vite que la machine.
Donc, actuellement, la bibliothèque de l'Assemblée s'en sert pour de la
retranscription, pour capter ce que vous dites.
Cependant,
c'est une opportunité pour les organisations, mais il faut aussi faire
attention, ça comporte des risques, des risques importants, vous en
parlez, des risques, dans votre question. Et c'est pour ça qu'en l'absence
d'encadrement et de principes clairs entourant son utilisation, il faut être
très, très prudent et entamer des réflexions. Et l'Assemblée nationale a commencé à entamer des réflexions à
cet égard. Et même des formations ont été données ou, enfin, des forums de
discussion ont été animés, L'intelligence artificielle, l'État et nous,
il y a même eu une conférence à la bibliothèque qui a été donnée, le 20 février dernier, à cet
égard. Et, lorsqu'il y a eu la remise des prix du livre politique... lorsqu'il
y aura, pardon, parce que c'est le
22 mai prochain, il y aura une table ronde qui a pour thème La
politique à l'ère de l'intelligence artificielle. Donc,
l'Assemblée nationale, ses experts commencent à dire : Attention! Que
peut-on faire de bon avec ça? Et nous devons nous méfier de quoi? Donc,
il y a une réflexion qui a été entamée.
Vous,
vous me dites... Encore de façon plus pointue, sur les données personnelles, je
n'ai pas de réponse immédiate à cet égard. Mais j'ai quelqu'un ici qui en a et
qui me dit, renseignements personnels, l'Assemblée nationale du Québec
se dote des mêmes moyens que le gouvernement — woupelaïe! — même
si on n'est pas assujettis au même ministère puis aux mêmes règles. Mais on va s'harmoniser. C'est
ce que je comprends, n'est-ce pas? Qui est la personne qui m'a écrit ce
charmant mot? Je pourrai la faire parler.
La
Présidente (Mme Soucy) : Est-ce qu'il y a
quelqu'un qui veut...
Mme Roy
(Montarville) : La directrice des affaires juridiques nous a écrit ça.
Madame, où êtes-vous?
La
Présidente (Mme Soucy) : Mme la directrice
des affaires juridiques, seulement vous présenter, votre nom. Est-ce qu'il y a
consentement pour qu'elle puisse prendre la parole? Oui. Alors, vous pouvez y
aller.
• (11 h 50) •
Mme Roy (Valérie) : Oui, bonjour. Alors,
Valérie Roy, directrice des affaires juridiques et législatives à l'Assemblée
nationale. Je suis aussi désignée par la présidente de l'Assemblée comme étant
la responsable de l'accès aux documents et de la protection des
renseignements personnels à l'Assemblée.
Donc,
c'est une obligation, évidemment, la protection des renseignements personnels,
qui depuis toujours est très importante
pour l'Assemblée. Donc, on s'assure, au niveau du comité sur la protection des
renseignements personnels et sur la sécurité de l'information, de faire...
de suivre toutes les mêmes tangentes que le gouvernement, même si, comme vous le soulignez, M. le whip, que l'Assemblée est
indépendante à certains niveaux. Mais, sur la protection des renseignements
personnels, on est la première institution
au Québec, donc on s'astreint aux mêmes obligations pour s'assurer, dans tous
les projets qui sont montés à l'Assemblée,
que ce soit au niveau informatique ou tout autre, que cette considération-là
est prise en priorité.
Donc,
on est accompagnés évidemment aussi de la Direction de la gouvernance, qui nous
aide énormément en sécurité de l'information, pour s'assurer que les
renseignements personnels des élus, des citoyens et des employés sont protégés.
La
Présidente (Mme Soucy) : Merci beaucoup.
M. le député.
M. Laframboise : ...notre propre personnel
interne? Comment ça fonctionne? Vous allez à contrat aussi? Comment fonctionne,
là, toute la protection des renseignements personnels? Est-ce que vous avez
tout ce qu'il faut à l'interne pour...
La Présidente (Mme Soucy) : Merci. Madame... Est-ce qu'il y a consentement pour faire intervenir
madame? Oui, il y a consentement.
M.
Laframboise : Oui, consentement.
La Présidente (Mme
Soucy) : Alors...
Une voix : ...
La Présidente (Mme
Soucy) : Ah! M. le secrétaire général. M.
le secrétaire général...
Mme Roy (Montarville) : Parce que
vous parlez de finances, là.
La
Présidente (Mme Soucy) :
Est-ce qu'il y a consentement
pour M. le secrétaire général? M. le secrétaire général, vous pouvez y
aller.
M. Peters
(Siegfried) : Oui. Alors, ce qu'on fait, effectivement, on a une
équipe à l'interne. Donc, Me Roy, là, est en charge de tout ce qui est,
là, la sécurité des renseignements personnels. On a des gens de la gouvernance,
avec Marc Painchaud, qui fait le lien aussi
avec tout ce qui est la cybersécurité. Et donc, quand on a besoin d'expertises
de pointe, on n'hésite pas à faire aussi, là, des alliances avec ce qui
existe ailleurs dans le réseau gouvernemental. Par exemple, je parle du centre opérationnel de cyberdéfense,
qui existe. Donc, eux, ils font de la vigie. Et donc, quand nous, on a de
l'information ou qu'eux nous transmettent des bonnes pratiques, on s'assure
aussi de les mettre en place à l'Assemblée à notre niveau. Alors, il y a des
murs étanches pour certaines données qui ne concernent que l'Assemblée, pour ne
pas qu'il y ait de transfert d'information, mais ce qu'on veut, par contre,
c'est que toutes les bonnes pratiques puissent être intégrées à l'Assemblée. Donc, on garde ces partenariats avec les gens
de l'externe, mais c'est des employés de l'interne qui font ce travail.
M. Laframboise : Est-ce
que vous comparez avec les autres Parlements lorsque vous subissez des
cyberattaques? Est-ce que vous comparez avec les autres entités semblables aux
vôtres? Est-ce que c'est... Je ne veux pas vous faire dévoiler des choses, là, qu'il ne faut pas, là,
mais, juste, est-ce qu'on est plus visés, moins visés ou c'est à peu près
pareil comme ce qui se passe ailleurs?
La
Présidente (Mme Soucy) : Merci. Est-ce qu'il y a
consentement pour permettre à M. le secrétaire général de poursuivre?
Oui.
M. Peters (Siegfried) : Oui.
Alors, ce que je peux vous dire, c'est que je n'ai pas les chiffres exacts des
autres Parlements. Par contre, il y a clairement une tendance à la croissance
des attaques de toutes sortes sous forme de cyberattaques
de plus en plus sophistiquées. Et c'est pour ça que nous, on rehausse aussi
toutes les mesures qu'on a en place pour
s'assurer, là, de garder notre réseau, là, à la hauteur, parce que les gens qui
font les cyberattaques raffinent toujours leur mode de fonctionnement. Donc,
nous, ici, à l'interne, entre autres dans l'équipe de la gouvernance, mais
aussi au Centre d'expertise numérique, on a, là, des gens qui
communiquent quotidiennement pour s'assurer qu'on garde les meilleures
pratiques pour ne pas être vulnérables.
La
Présidente (Mme Soucy) : Merci, M. le secrétaire
général. Alors, nous devons poursuivre. Alors, Mme la députée de Jeanne-Mance—Viger,
je vous informe que vous disposez de 7 min 5 s Alors, allez-y.
Mme Rotiroti : Merci,
Mme la Présidente. Alors, malheureusement, on n'a pas eu assez de temps dans le
dernier bloc, et j'abordais l'aspect de notre politique zéro harcèlement.
Alors, je ne rentrerai pas dans le préambule que j'ai déjà fait. Dans le fond,
j'amène la question parce que vous dites, que ce soit au niveau de la sécurité,
et c'est pareil pour ce dossier-là :
Dénoncez, hein, c'est important de dénoncer puis être confortable aussi de
dénoncer et de s'assurer qu'on a tous les outils nécessaires pour accompagner
ces gens-là qui, comme j'ai dit... que ça prend beaucoup de courage, hein?
Quelqu'un qui vient nous voir et qui dénonce
une situation comme le harcèlement, puis la plupart du temps c'est entre
collègues ou entre des gens qui travaillent au sein de notre... de notre
entourage c'est... quand même ça prend beaucoup de courage.
Alors, je
sais qu'il y a eu... Comme je disais, on avait une politique, on l'a modifiée,
on a fait une mise à jour, et, avec cette mise à jour là, on a... on s'est dotés
d'une commissaire au respect. Alors, je ne sais pas, Mme la présidente, si vous
pouvez nous expliquer un petit peu cet... le rôle du Commissaire au respect,
mais aussi de rassurer les gens qui subissent une injustice et qui veulent dénoncer qu'on tient beaucoup, beaucoup sur
la confidentialité de ça. Alors, j'aimerais ça vous entendre un petit
peu là-dessus.
La
Présidente (Mme Soucy) : Merci. Mme la présidente,
vous disposez de 5 min 20 s, juste pour votre information.
Mme Roy
(Montarville) : Parfait. Merci. Merci pour la question. C'est
hyperimportant. Et on se souvient que c'est une évolution, ça, le comité Zéro
harcèlement, là, et que la loi a été modifiée en juin 2022 pour lui donner plus
de dents et protéger davantage les personnes qui porteraient plainte
également. Puis vous vous souvenez sûrement que nous avons tous eu une formation en matière de prévention des
situations d'incivilité, de conflit et de harcèlement. Une première séance
avait lieu le 9 avril dernier, vous y étiez tous, au restaurant Le
Parlementaire. Et cette politique-là, qui s'adapte aux réalités,
naturellement que la confidentialité est hyperimportante. Et il faut souligner
aussi que ça fait partie du vivre-ensemble, puis
le vivre-ensemble, bien, il fait partie des stratégies de l'Assemblée nationale,
donc on y tient, l'importance de maintenir, j'en parlais tout à l'heure, le respect, une culture forte du respect
entre nous, au sein de notre institution. Puis on est là depuis à peu
près... Vous êtes là depuis deux ans, je pense, de plus que moi, mais on a vécu
des choses, puis nous sommes à même, vous et moi, de dire que ça a beaucoup changé, que l'air a
beaucoup changé, et pour le mieux, je soulignerais, pour le mieux entre
nous toutes et tous.
Donc, le
30 janvier dernier est entrée en vigueur la nouvelle politique en matière
de prévention et de traitement des
situations d'incivilité, de conflit, de harcèlement psychologique et sexuel au
travail. C'est long, comme titre, mais ça dit tout. Et cette entrée en vigueur
là, elle a concordé également, vous en faisiez mention, avec l'embauche et le
début du mandat de la première Commissaire au respect, Me Sofia Jabrane, dont
vous avez toutes et tous accepté la nomination, entériné la nomination.
Elle a été nommée à l'unanimité par le Bureau de l'Assemblée. C'était en
décembre 2023. Donc. Me Jabrane est
responsable du traitement des situations d'incivilité, de conflit, de
harcèlement qui concernent, entre autres, les parlementaires mais aussi le
personnel politique.
Et
je vais juste me permettre un petit aparté ici pour remercier le comité, comité
Zéro harcèlement de l'Assemblée nationale, qui est présidé par M. Frantz
Benjamin, le vice-président de l'Assemblée nationale. Et, ce comité, je vous
rappelle qu'il est composé des membres de chaque groupe politique. Alors, vous
pouvez y faire référence, s'il y a des choses que vous voulez améliorer, modifier et comprendre,
mais c'est une implication qui est proactive, pour bonifier cette politique-là.
Et
je reviens, parce que vous me parlez de la confidentialité, sans divulguer le
nom... sans divulguer les noms ou quoi que ce soit, c'est au coeur même
du processus, la personne qui ose s'avancer, sachez que... Je vais vous donner quelques faits saillants provisoires du rapport
annuel 2023‑2024, ce sont des chiffres en date du 25 mars
dernier, mais, pour l'année dernière, donc avant que la commissaire soit
avec nous, il y a eu 76 dossiers qui ont été traités, 69 demandes d'information, surtout. Il y a eu six signalements
pour des motifs... les plus fréquents, c'était harcèlement psychologique
et harcèlement sexuel. Et il y a eu, dans le processus formel, une plainte pour
motif de harcèlement psychologique. Alors, je
pense que, ne serait-ce que pour aider la personne qui avait une plainte en
bonne et due forme, ce processus-là assainit les relations de travail ou
sécurise les individus, hommes et femmes, quels qu'ils soient. Et ça touche,
comme je vous disais, autant les élus que le
personnel politique, le personnel administratif également, parce que, si je
vous parle des personnes qui ont fait des demandes d'information, il y a
eu 53 personnes qui nous provenaient du personnel administratif, 12 du personnel politique et quatre parlementaires.
Alors, l'Assemblée nationale, nous, on... nous, le Parlement, c'est
125 personnes, mais l'Assemblée nationale, c'est beaucoup plus
grand que ça, et c'est 750 employés aussi qui en font partie.
La
Présidente (Mme Soucy) : Merci, Mme la
présidente. Il vous reste 1 min 10 s, si vous voulez...
Mme Rotiroti : Oui. Merci beaucoup pour le rapport avec les chiffres. C'était... C'est
très éclairant. Juste, vous avez mis beaucoup de... on a beaucoup d'outils,
puis vous faites davantage de formation, que ce soit pour le personnel
et les élus. Juste, je ne sais pas si vous
êtes en mesure de nous donner des taux de participation. Je sais que, certaines
formations, c'est obligatoire. Ça
fait que, ça, on s'entend, on n'a pas le choix. Ceux qui sont... qui ne sont pas
obligatoires, mais que vous offrez, est-ce qu'on a un aperçu, de savoir
si les gens adhèrent à ces formations-là...
La
Présidente (Mme Soucy) : Merci.
Mme
Rotiroti : ...qu'ils participent ou non?
La
Présidente (Mme Soucy) : Merci. Mme la
présidente.
• (12 heures) •
Mme Roy
(Montarville) : Merci. J'ai lu sur toutes les formations. Et, de un,
j'étais soufflée par le nombre de formations, j'ignorais qu'il y en avait
autant. On va vous revenir avec des chiffres précis, parce que je n'ai pas les chiffres précis du nombre de chaque, mais les
formations sont aussi adaptées à la réalité. Je n'ai pas besoin de la formation
étant un nouvel élu. Je ne suis pas nouvelle élue, vous non plus. Donc,
on peut voir que, dépendamment du type de formation, les taux — en
terminant — ...
La
Présidente (Mme Soucy) : Merci.
Mme Roy (Montarville) : ...donc, les taux varient, de participation,
parce qu'elles sont très spécifiques. Mais on vous reviendra.
La
Présidente (Mme Soucy) : Merci, Mme la
présidente.
Donc,
nous sommes déjà rendus au dernier bloc. Alors, madame, je pense, la députée de
Saint-François, vous disposez de 9 min 35 s
Mme Hébert : Merci,
Mme la Présidente. Alors, Mme la présidente, dans le Plan stratégique 2023‑2027,
vous avez évoqué l'importance d'un parlement
ouvert. Vous savez, j'ai travaillé pendant plus de trois ans sur un rapport qui
était l'ouverture des parlements, donc le rapprochement des institutions envers
les populations, justement, à la CAP, de l'APF, un rapport qui répertoriait les observations des meilleures pratiques
dans l'espace francophone. Et, vous savez, un parlement ouvert, bien, c'est une nouvelle forme
d'interaction entre les citoyens et citoyennes et les législatures qui favorise
l'ouverture et la transparence parlementaire afin de garantir l'accès à
l'information publique, la responsabilisation, la participation citoyenne. Puis on sait que, si on veut ouvrir nos
parlements, on veut avoir un meilleur rapprochement avec nos populations,
bien, ça passe par la jeunesse. Alors, je
sais que le souhait de l'Assemblée nationale, c'est de devenir et de continuer
d'être un lieu de découvertes éducatives pour nos jeunes. Donc,
j'aimerais que vous nous parliez des activités et des services éducatifs qui
découlent du parlement pendant l'année, s'il vous plaît.
La Présidente (Mme Soucy) : Merci
beaucoup, Mme la députée. Mme la présidente.
Mme Roy (Montarville) : Merci, Mme la députée de
Saint-François, whip adjointe. Moi, ce qui m'a impressionnée, lors de mon entrée en fonction, c'est de voir les
différents services qu'offrait l'Assemblée nationale. J'ai été soufflée,
vraiment. On connaît tous davantage les parlements étudiants. Je vous
donnerai des chiffres, il y a énormément de jeunes qui passent ici année après
année, depuis déjà une trentaine d'années, des tout-petits du primaire
jusqu'aux plus grands de l'université. Il y
a quatre séances annuelles, Parlement des jeunes, Parlement écolier, Parlement
jeunesse, Parlement étudiant, Forum
étudiant, collégial, puis vous en avez un autre juste pour les professeurs.
Donc, ça, c'est déjà une formule qui fonctionne très, très bien depuis
des dizaines et des dizaines d'années, et les initiés la connaissent.
Ce que j'ignorais, et
là c'est toutes ces activités qui sont offertes par l'Assemblée nationale pour
ouvrir les portes du parlement à la population, et là il y en a... Mesdames et
messieurs, en 2023‑2024, sachez qu'il y a plus de 130 000 personnes,
130 000 visiteurs qui ont franchi les portes du parlement, surpassant
les données de 2022‑2023, naturellement.
Oui, vous avez des touristes, mais vous avez surtout beaucoup de Québécois qui
viennent de toutes les régions pour
voir, visiter, comprendre. Il y a des expositions qui peuvent attirer la
population, mais il y a aussi des projections, des conférences, des activités sociales, de la danse,
du yoga, on offre du yoga, les fins de semaine, dans l'agora, des clubs de
lecture, et j'en passe. Au total, je ne vous dirai pas, il y a
111 activités.
Une voix : ...
Mme Roy (Montarville) : Du yoga, oui, vous avez
bien entendu. Et c'est pour tous les âges, petits et grands, pour sensibiliser la population au fait que cette
enceinte, que ces bâtiments, ça appartient au monde, c'est chez eux. Et c'est
une façon aussi, je pense, de démocratiser la politique. Trop souvent,
j'entends : Mais non, c'est juste pour les élus, nous, on ne peut
pas rentrer là. Mais oui, vous pouvez rentrer là.
Par ailleurs, il y
a... on a des guides absolument fabuleux qui sont là. Les visites guidées sont
gratuites, et vous avez différentes formules : avec guide, sans guide,
avec appareil audio ou avec votre téléphone. Il y a un parcours, Mur à mur, avec votre appareil. Quand vous voyez des codes
QR, vous mettez votre appareil, on vous explique. Donc, il y a
différentes façons de visiter notre parlement.
Je vous disais
111 activités. Naturellement, il y a les très grandes activités. Ça, j'ai
insisté pour qu'on y travaille davantage
depuis mon arrivée. La fête nationale, nos grandes célébrations, les fêtes du
temps des fêtes, de Noël, l'Halloween, le temps des sucres, ce sont des
festivités très, très québécoises, et la population est invitée. Et on reçoit à
peu près 1 000 personnes par événement, et des gens qui viennent...
naturellement, qui étaient à Québec par hasard, qui voient que les portes sont ouvertes, qui voient qu'on sert de la
tire sur la neige, c'est le temps des sucres, qui voient que c'est le temps des fêtes, qu'on peut rentrer à
l'intérieur, que... Donc, ça, moi, j'y tenais, à ce que ce parlement-là... puis
ça avait commencé sous les législatures précédentes, mais je tenais à ce qu'on
continue à faire du parlement la maison du monde. C'est chez vous. Et,
pour moi, c'était important.
Donc,
des activités, je vous disais, 111 activités, des grandes... et de grands
événements, entre autres la fête nationale, qui se fête davantage sur
les terrains de l'Assemblée nationale. L'été dernier, il y avait des pique-niques
à l'extérieur.
Alors, pour moi,
c'est important qu'on vive notre Québec, qu'on vive notre parlement avec le
monde, puis que le monde vienne, parce que
ça appartient à la population, c'est notre héritage. Puis je vous parlais du
restaurant tout à l'heure, même chose, il est ouvert à l'occasion, des samedis,
pour des brunchs. On veut vraiment faire vivre cette enceinte-là, la
rendre plus ouverte.
On
a vu qu'en Europe la présidente française a commencé à ouvrir les portes de
l'Assemblée nationale. Alors, moi, je dis qu'ici, au Québec, on est très
avant-gardistes, parce que ça fait des années que les portes de notre parlement
sont ouvertes à la population. Puis on veut le faire davantage,
naturellement dans le respect de la capacité de payer, toujours de façon responsable, de faire... protéger
l'environnement lorsqu'il y a des activités pour qu'on puisse ne pas avoir des
déchets partout mais récupérer, avec
un souci environnemental aussi, c'est important, pour protéger nos jardins, nos
gazons, pour que notre parlement demeure beau. Mais les portes sont
grandes ouvertes à la population.
Il y a énormément...
Je pourrais en parler...
La Présidente (Mme Soucy) : Merci beaucoup, Mme la présidente. Alors... Et vous disposez encore de
3 min 54 s, au gouvernement. Donc, M. le député de Beauharnois.
M.
Reid :
Merci. Merci. Je vais poursuivre dans votre lancée, Mme la présidente. Vous
avez parlé, justement, de l'accès à cette belle maison qu'est la maison du
peuple, la maison des Québécois, et vous avez mentionné un chiffre qui est 130 000 visiteurs en 2022‑2023.
C'est impressionnant, mais je pense qu'on pourrait faire plus. Et moi, je rencontre
régulièrement des citoyens chez nous qui disent : Aïe! je m'en vais passer
la fin de semaine à Québec, ou : Je m'en vais
à Québec passer quelques jours, et je leur dis : Est-ce que vous êtes déjà
allés au parlement? Non, mais là on s'en va visiter le Vieux-Québec, ainsi de suite. Et moi, ça m'étonne toujours,
parce que c'est quand même un monument exceptionnel à visiter, justement, connaître c'est quoi, le
Québec, connaître comment fonctionne le système parlementaire, comment fonctionne notre Parlement. Et est-ce qu'on peut
faire plus? Est-ce qu'on peut faire plus pour ouvrir davantage les portes,
faire en sorte que la personne qui passe sur Grande Allée fasse un détour pour
venir visiter cette belle maison là?
La
Présidente (Mme Soucy) : Merci, M. le
député. Mme la présidente.
Mme Roy (Montarville) : Oui. Je n'ai
pas très bien entendu la suite de votre question. Je...
M. Reid : Est-ce
qu'on peut faire plus? Il y a 130 000 visiteurs. Est-ce qu'on a des
objectifs d'avoir 150 000 visiteurs, mais que les Québécois
connaissent ce beau bâtiment?
La
Présidente (Mme Soucy) : Merci.
Mme Roy
(Montarville) : D'accord. La réponse, c'est oui, oui et oui.
Dans notre plan, il y
avait un objectif d'atteindre le 100 000 visiteurs; on est à 136 000.
Ça fait que je pense que, l'année qui vient
de s'écouler, bravo aux équipes, vous avez bien travaillé. Et moi, je
disais : C'est parce qu'il faut le faire connaître aussi. Il faut faire de
la publicité. Il faut le dire. Les gens ne le savent pas. Donc, les équipes de
coms travaillent de belle façon pour
faire connaître les activités qui sont ici. Mais, je vous dirais, gérer la
croissance, ça coûte des sous, parce que, si vous avez plus de visites, vous
avez besoin de plus de guides. Si vous avez besoin de plus d'événements,
vous avez besoin de plus d'heures d'ouverture, donc plus de sécurité, plus de
personnel. Tout ça, c'est une roue qui s'enchaîne. Mais moi, je pense que faire connaître l'institution démocratique, c'est
une plus-value pour les Québécoises, les Québécois.
Puis
plus jeunes... Je vous le disais tantôt, les jeunes, il y a près de 3 000 jeunes
qui ont défilé ici. Il y a, j'ai appris... je n'ai pas d'enfant, mais il
y a un camp de jour, l'été, ça part comme ça. Les jeunes viennent passer des
semaines ici à apprendre les rouages, puis là je vous parle du camp de jour des
jeunes du primaire, là, comment ça fonctionne, un Parlement. C'est absolument fabuleux. Il n'y a pas beaucoup de
parlements à travers le monde qui ont des camps de jour pour les
enfants. Alors, c'est pour vous dire ce qu'on fait.
• (12 h 10) •
Et
naturellement, pour ce qui est de la croissance, bien, je pense qu'on dépasse
nos objectifs que nous nous étions fixés. Moi, j'en suis ravie. Puis, si on
peut continuer à les dépasser... Et tout ça, naturellement, a un coût, qui vous
sera soumis. C'est vous, les élus du Bureau de l'Assemblée nationale, qui
déterminerez jusqu'où il est possible d'aller, parce que ça prend du personnel également. Pour faire rouler le
restaurant, ça prend du personnel. Pour élargir les heures d'ouverture du restaurant, même chose,
naturellement, et, comme je vous le disais, la sécurité, les guides, et tout ça.
Mais, oui, ça fait partie des objectifs. Et, oui, la communication a été
améliorée, et c'est un processus continu.
Et je vois qu'on me
dit qu'il ne me reste qu'une minute. Le camp de jour, il y a
96 participants chaque année. On est le
seul, tout simplement, au monde qui a un camp de jour, me dit-on, au
monde. Alors, on est très avant-gardistes.
Et je me tue à
répéter comme le Parlement du Québec, les élus québécois, les élus, femmes et
hommes, on est avant-gardistes, parce qu'on
a 46 % de femmes à la dernière élection, parce qu'on est ouverts, parce
qu'on est accueillants puis qu'on aime notre démocratie. Voilà.
La Présidente (Mme Soucy) : Merci beaucoup, Mme la présidente. Alors, il reste 26 secondes au
gouvernement.
M. Laframboise : D'abord, remercier mes
collègues, évidemment, de l'aile gouvernementale, mais aussi les collègues de
l'opposition, vous remercier, Mme la présidente, pour cet excellent exposé
qu'on a eu aujourd'hui. Je pense que
les Québécois vont en sortir grandis, puis j'espère qu'ils vont comprendre
mieux comment fonctionne notre Parlement. Merci à votre équipe aussi.
La
Présidente (Mme Soucy) : Merci beaucoup,
M. le député. Donc, cette intervention met fin à l'étude des crédits de
l'Assemblée nationale pour l'exercice financier 2024‑2025. Alors, je veux
seulement remercier à mon tour M. le
secrétaire général ainsi que toute son équipe pour l'excellent service que vous
nous donnez au quotidien aussi dans le bon fonctionnement de nos
travaux. Merci beaucoup.
Donc, ces crédits,
étant permanents, n'ont pas à être adoptés par la commission plénière. Ceci met
donc fin à ces travaux. Je remercie les personnes qui y ont participé.
Et,
pour permettre à l'Assemblée de poursuivre ses travaux, je vous prie de bien
vouloir vous retirer pour quitter la salle immédiatement. Merci beaucoup.
(Suspension de la séance à
12 h 12)
(Reprise à 12 h 14)
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Donc, l'Assemblée reprend maintenant ses travaux. M. le député de Beauharnois.
M. Reid (président de la commission plénière) : Merci.
Mme la Présidente, j'ai l'honneur de faire rapport que la commission plénière a
étudié les crédits budgétaires de l'Assemblée nationale pour l'exercice
financier 2024‑2025.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci, M. le député.
Compte tenu de l'heure,
et afin de permettre la tenue des affaires courantes, cet après-midi, les
travaux sont suspendus jusqu'à 13 h 40.
(Suspension de la séance à
12 h 15)
(Reprise à 13 h 40)
La Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Bonjour. Vous pouvez vous asseoir.
Affaires
courantes
Déclarations
de députés
Donc, nous
débutons à la rubrique de déclarations de députés, et je cède immédiatement la
parole au député de... M. le député de Chauveau. Alors, à vous la
parole.
Souligner
le 30e anniversaire de la Garderie éducative Perlimpinpin
M.
Sylvain Lévesque
M.
Lévesque (Chauveau) : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Je suis très
heureux de souligner le 30e anniversaire de la Garderie éducative
Perlimpinpin. Je salue, dans les tribunes, les fondateurs propriétaires,
Jacques Martineau et Monique Deubelbeiss,
ainsi que la directrice, Audrey Martineau, qui sont accompagnés de Robert Shea,
Olivier Martineau, Chloé Abou Jaoude et René Deubelbeiss.
Depuis 30 ans, la garderie a toujours eu le
souci de répondre aux besoins de la communauté. Ayant constaté une forte augmentation des besoins particuliers
chez les enfants, la garderie a ouvert un local dédié à cette clientèle. C'est
ainsi qu'en novembre 2022 le groupe des loutres a vu le jour. Pour les parents,
ce groupe fait des miracles. La présence rassurante, la patience et le
dévouement en continu des deux éducatrices spécialisées ont changé la vie des
enfants.
Bravo pour
cette initiative, et bon 30e anniversaire à la garderie Perlimpinpin! Merci
beaucoup, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Merci, M. le député.
Je tiens à vous rappeler que notre
article 54.3 stipule que les députés ont maximum une minute pour faire
leurs déclarations de députés.
Et je vous cède immédiatement la parole, Mme la
députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Souligner
le travail de l'organisme Les Amis du parc Meadowbrook
Mme Désirée
McGraw
Mme
McGraw : Merci, Mme la Présidente. Je veux rendre hommage,
aujourd'hui, aux Amis du parc Meadowbrook, un groupe de citoyens
notamment de ma circonscription qui se consacre à la protection du terrain
Meadowbrook en le transformant en un nouveau parc nature urbain et patrimonial
de 57 hectares.
For 35 years, Les Amis du parc Meadowbrook have successfully held off development in
favor of a nature park that would be accessible to all and part of a larger green belt around
Montréal. Their most recent battle has been over the historic St. Pierre River, which flows along the
Meadowbrook Golf Course and is threatened by urbanisation and pollution.
Je tiens à souligner la présence, dans nos
tribunes, des délégations des Amis du parc Meadowbrook. Votre histoire
est celle de l'effort soutenu d'un petit groupe de citoyens.
Your courage and your determination remind
me of a famous quote by Margaret Mead: «Never doubt that a small group of thoughtful, committed citizens can change the world. Indeed,
it is the only thing that ever has.»
Merci à ces héros
environnementaux.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci beaucoup. Merci, Mme la députée.
Maintenant, nous allons poursuivre avec M. le député de Jean-Lesage.
Souligner
les 20 ans de comédie musicale à l'école Jean-De Brébeuf
M.
Sol Zanetti
M.
Zanetti : Merci, Mme la Présidente. Alors, comme vous le
savez, la beauté sauvera le monde, et c'est pourquoi je donne ma
déclaration, aujourd'hui, en hommage à celles et ceux qui y consacrent leur
vie.
Je veux souligner la 20e édition de la
comédie musicale à l'école secondaire Jean-De Brébeuf. Pour l'occasion, l'équipe a présenté, cette année, une
exceptionnelle adaptation des Misérables. Julie Mathieu, Gabrielle
Massé, Benoît Mallette, Marjorie
Fiset, ces gens de passion qui font la fierté de l'école publique, avec tous
ces jeunes extrêmement engagés, je veux
les saluer et leur dire félicitations pour cette représentation exceptionnelle.
Cette comédie musicale permet à
chaque année à 70 jeunes du secondaire et 35 cégépiennes et cégépiens
de s'impliquer et de témoigner de la beauté et de l'importance de l'art.
J'ai été voir
ce spectacle. Je peux vous le dire, c'est un chef-d'oeuvre. Il y a du talent,
du travail et de la passion dans ce
projet. Alors, je leur souhaite longue vie. Et longue vie à la comédie musicale
à l'école Jean-De Brébeuf, qui est la fierté de notre école
publique! Merci.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, M. le député. Maintenant, nous
poursuivons avec Mme la députée de Laval-des-Rapides.
Souligner le travail de la Fondation Mont-de-La Salle
Mme Céline Haytayan
Mme Haytayan :
Merci, Mme la Présidente.
J'aimerais prendre un moment pour vous parler de l'école secondaire
Mont-de-La Salle et plus spécifiquement de sa fondation.
La Fondation
Mont-de-La Salle offre plusieurs programmes pour aider les élèves et leurs
familles à surmonter les difficultés
financières auxquelles ils font face en offrant des paniers cadeaux de Noël,
via les bourses Anne-Marie-Boucher, et
en prenant en charge, en partie ou en totalité, les frais associés aux
différents programmes de l'école ou au matériel afférent, matériel ou instruments de musique, car la
fondation vient aussi en aide à la concentration musicale de l'école, notamment
par l'organisation de la magnifique soirée-bénéfice Mont bal.
La
fondation s'engage également à promouvoir et à préserver le riche patrimoine
culturel de l'école, particulièrement celui de l'ancienne chapelle, qui
est un élément emblématique de l'histoire de l'école.
Longue vie à la
Fondation Mont-de-La Salle! Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
Mme la députée. Maintenant, je suis prête à céder la parole à Mme la
députée de Westmount—Saint-Louis.
Souligner la Journée de visibilité lesbienne
Mme Jennifer Maccarone
Mme
Maccarone : Merci, Mme la Présidente. Il me fait plaisir de souligner
aujourd'hui la Journée de visibilité lesbienne,
qui a eu lieu le 26 avril dernier, et d'accueillir dans nos tribunes le
Réseau des lesbiennes du Québec. Bienvenue à l'Assemblée nationale du
Québec.
Soulignée
pour la toute première fois en 1982, cette journée a pour mission de mettre de
l'avant les réalités et les enjeux vécus par les femmes de la diversité
sexuelle. Je me lève devant vous 40 ans plus tard, car ces enjeux sont
toujours présents dans notre société, et nous devons les nommer et
rappeler qu'ils existent.
Cette année, la
campagne, sous le thème Habiter l'espace, vise à célébrer la place des
femmes et des personnes lesbo-queers dans
l'espace public. La communauté a été invitée à participer à la campagne en
posant des affiches et en partageant sur les réseaux sociaux ce qui est
pour chacune d'elles l'occuper, l'espace.
J'en
profite pour saluer les 44 villes québécoises qui ont adopté une
résolution pour souligner la Journée de visibilité lesbienne. Pour ma part, c'est cet espace que je prends à
l'Assemblée nationale du Québec pour souligner cette importante journée. Merci.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
Mme la députée.Mme la députée de Laviolette—Saint-Maurice, la parole est à vous.
Souligner le 40e anniversaire de l'Association pour
la déficience intellectuelle
et trouble du spectre de l'autisme Centre-Mauricie—Mékinac
Mme Marie-Louise Tardif
Mme Tardif : Il y a 40 ans, pour combler un manque de services
pour les familles d'enfants vivant avec une déficience intellectuelle, des
parents se sont regroupés et ont créé un organisme, l'Association pour la
déficience intellectuelle et du trouble
du spectre de l'autisme Centre-Mauricie—Mékinac. Je souligne le travail d'une centaine
d'employés, des membres du conseil
d'administration, des bénévoles, dont plusieurs parents, qui ont soutenu un
millier de familles en leur offrant du
répit tout au long de ces 40 années. C'est grâce aux employés fantastiques
que des services se sont aussi ajoutés à la maison de répit, dont un
camp de jour estival, offert depuis 30 ans, en plus des activités et des
loisirs journaliers.
Je
remercie particulièrement Caroline Boucher pour son travail de directrice
générale depuis 35 ans. Votre travail et votre dévouement sont dignes de
reconnaissance. Vous créez un milieu de vie accueillant qui brise l'isolement.
Bravo et merci! Vous
êtes extraordinaires!
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Merci, Mme la députée. Merci, Mme la députée. Maintenant, nous poursuivons
avec M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
Souligner le 35e anniversaire de l'organisme
Attention FragÎles
M. Joël Arseneau
M.
Arseneau : Merci, Mme la Présidente. Il y a 35 ans, un
groupe de Madeliniennes et de Madelinots jeunes et avant-gardistes s'est rassemblé autour d'un
objectif : la conservation et la protection de l'environnement aux Îles-de-la-Madeleine. Depuis, l'organisme et ses membres
travaillent sans relâche pour préserver notre territoire insulaire,
particulièrement fragile.
En 35 ans, Attention
FragÎles est devenu un acteur clé dans les efforts toujours renouvelés pour la
conservation, la réhabilitation des milieux
sensibles, l'éducation à l'environnement et la concertation. Sa place dans le
milieu n'est plus à faire, et l'organisme est un partenaire
incontournable de mille et un projets.
Je suis
particulièrement fier de la reconnaissance récemment obtenue par l'organisme de
la part de l'État québécois. Après
des années de travail et de représentation, notre organisation locale s'est vu
octroyer le titre de Conseil régional de l'environnement. Il s'agit d'une
demande que j'ai appuyée, vu l'implication d'Attention FragÎles dans notre
milieu et aussi nos particularités insulaires.
Je félicite
donc toutes les personnes qui, au cours des 35 dernières années, ont
contribué aux efforts de l'organisme.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Merci, M. le député. Je cède maintenant la parole à Mme la députée de
Brome-Missisquoi.
Souligner
le 35e anniversaire de la Maison de la culture de Waterloo
Mme
Isabelle Charest
Mme
Charest : Merci, Mme la Présidente. La Maison de la culture
de Waterloo fête cette année son 35e anniversaire.
Fondée en 1989 par le Comité Waterlys, la Maison
de la culture de Waterloo est située dans un ancien temple maçonnique construit en 1870. Cet édifice au
cachet unique a d'ailleurs été cité par la ville de Waterloo pour sa grande
valeur patrimoniale.
La Maison de la culture a vu passer sur sa scène
plusieurs artistes de renom, qui apprécient la qualité acoustique et l'ambiance
unique des lieux, et l'année de son 35e anniversaire ne fera pas
exception, avec de grands noms tels que Daniel
Bélanger, Ingrid St-Pierre, Daniel Lavoie, les soeurs Boulay et plusieurs
autres. Et la richesse de sa programmation, qui passe de la chanson au
cinéma et à l'humour, ravit les spectateurs de tous les horizons culturels.
Félicitations
et merci aux membres du conseil d'administration et aux nombreux bénévoles et
partenaires de la Maison de la
culture de Waterloo! Votre travail contribue au rayonnement culturel, à la
vitalité économique et touristique du comté de Brome-Missisquoi. Bon
35e, et longue vie à la plus belle des petites salles! Merci.
• (13 h 50) •
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Merci, Mme la députée. Maintenant, nous poursuivons avec Mme la députée
de Marie-Victorin.
Rendre
hommage à Mme Ninon Ballabey
Mme Shirley
Dorismond
Mme
Dorismond : Merci, Mme la Présidente. Je prends le temps de
féliciter Mme Ninon Ballabey, qui est dans les tribunes, pour
souligner son départ à la retraite.
C'est près de
20 ans de loyaux services, dont huit ans en tant que directrice générale,
au Foyer Saint-Antoine de Longueuil.
Votre vision inclusive et votre empathie ont permis à des adultes vivant avec
des limitations physiques, avec ou sans déficience intellectuelle...
dans un centre de répit.
À chacune de
mes visites : Silence, on tourne! Vous avez su utiliser ce patrimoine en
enrichissant la culture québécoise, beaucoup
de séries québécoises, comme District 31, des films québécois, ont
été filmés. Vous avez aidé d'autres organismes communautaires dans le
besoin, et c'est grâce à vous.
Nous vous souhaitons tout le bonheur. Vous êtes
une femme de coeur, une visionnaire, très présente pour votre communauté et
surtout persévérante. Bonne retraite!
La Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Merci, Mme la députée. M. le député de Johnson, à vous la parole.
Rendre
hommage à M. André Béliveau
M.
André Lamontagne
M.
Lamontagne : Oui. Mme la Présidente, je désire souligner
aujourd'hui l'apport extraordinaire de M. André Béliveau au
développement du transport actif pour Drummondville et sa région.
Celui qui a
fondé l'organisme Réseaux Plein Air Drummond en 1994 a récemment quitté ses
fonctions de président, après 30 années d'implication bénévole. Animé à
l'époque par la conviction que Drummondville méritait un réseau cyclable
digne de ce nom, il a lui-même pris l'appel pour bâtir les premiers tronçons de
la route verte qui traverse aujourd'hui le
Centre-du-Québec. Grâce au développement et à l'entretien du réseau cyclable,
en plus de la gestion du parc Extéria,
M. Béliveau et son équipe de bénévoles dévoués ont bâti, à travers les
années, une offre récréotouristique attrayante tout en contribuant à un
mode de vie plus actif pour nos concitoyens.
M. Béliveau,
comme vous le dites, il y a encore beaucoup à faire pour le plein air dans
Drummond, mais vous avez établi les
bases solides sur lesquelles les futures générations pourront bâtir de grandes
choses. Pour votre engagement au soutien à la vie active des
Drummondvillois, je joins ma voix à toute notre communauté et vous dis merci.
M. Béliveau est avec nous, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, M. le député. Maintenant, nous
poursuivons avec Mme la députée de Huntingdon.
Souligner l'inauguration de la rue Joseph-Marceau
à Saint-Cyprien-de-Napierville
Mme Carole Mallette
Mme
Mallette : Mme la Présidente, la municipalité de
Saint-Cyprien-de-Napierville a récemment procédé à l'inauguration de la rue Joseph-Marceau, en commémoration de ce grand
patriote, voulant ainsi souligner son apport indéniable à l'histoire du
Québec.
Joseph Marceau est un
citoyen connu de la municipalité par son implication active au soulèvement de 1837.
Cultivateur et tisserand, M. Marceau
endosse la cause patriote dès 1834. Membre de l'Association des
frères-chasseurs, il prend part aux rébellions du 3 au 9 novembre
1838 en commandant une troupe de 50 patriotes. Après avoir participé à la bataille d'Odelltown, à Lacolle, il est
emprisonné à Montréal, le 22 novembre. Il a été condamné à mort, puis
déporté en Australie, où il a refait
sa vie après avoir été gracié. Pendant la cérémonie d'inauguration, plusieurs
de ses descendants de même que de nombreux dignitaires, entre autres
d'Australie, étaient sur place pour honorer ce valeureux patriote.
Rappelons-nous le
devoir de mémoire envers celles et ceux qui ont façonné notre histoire
collective. Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci, Mme la députée. Cela met fin à la rubrique de
déclarations de députés.
Et je suspends les
travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à
13 h 54)
(Reprise à 14 h 05)
La
Présidente : Bonjour, tout le monde. Vous êtes nombreux. Bienvenue. Le
parlement du Québec, c'est chez vous.
Messieurs dames les
députés, nous allons nous recueillir quelques instants.
Je vous remercie,
tout le monde. Veuillez vous asseoir.
Nous poursuivons les
affaires courantes.
Aujourd'hui, il n'y a
pas de déclarations ministérielles ni présentation de projets de loi.
Dépôt de documents
À la rubrique Dépôt
de documents, M. le leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette :
Oui. Bonjour, Mme la Présidente. Je dépose les réponses du gouvernement aux
pétitions déposées en Chambre le
14 mars 2024 par le député... par la députée de Bourassa-Sauvé ainsi que
le 19 octobre 2023 par la députée de Mercier, ce qui remplace la
réponse déposée pour cette dernière le 28 novembre 2023.
Je
dépose également les réponses aux questions inscrites au feuilleton le
28 mars 2024 par les députés de Vaudreuil et de Matane-Matapédia.
Merci.
La
Présidente : Ces documents sont déposés.
Pour ma part, j'ai
reçu préavis d'une motion qui sera inscrite dans le feuilleton de demain, aux affaires
inscrites par les députés de l'opposition. Conformément à l'article 97.1
du règlement, je dépose copie du texte de ce préavis.
Dépôt de rapports de commissions
Étude des crédits pour l'année financière 2024-2025
À la rubrique Dépôt
de rapports de commissions, je dépose les rapports des commissions
parlementaires qui ont étudié les crédits budgétaires pour l'année
financière 2024‑2025. Ces crédits ont été adoptés.
Il n'y a pas de dépôt
de pétitions.
Il n'y a pas de
réponses orales aux pétitions ni d'interventions portant sur une violation de
droit ou de privilège.
Questions et réponses orales
Nous
en sommes maintenant rendus à la période de questions et de réponses orales, et
je cède la parole, en question principale, au chef de l'opposition
officielle.
Accès aux soins de santé
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. À la fin d'un processus de deux semaines sur les
crédits budgétaires, une conclusion s'impose.
Nous avons devant nous un gouvernement caquiste déconnecté, incapable de livrer
les services, déconnecté au-delà du fait que le premier ministre et toute son
équipe est incapable de nous dire combien coûte un quatre et demie à Montréal,
déconnecté parce qu'ils n'ont toujours pas de plan de retour à l'équilibre
budgétaire. Si vous ne contrôlez pas les finances publiques, plus rien
n'est possible. Pas de plan de retour à l'équilibre.
300 millions,
autre exemple de déconnexion, en programmes de requalification des
travailleurs, et ils ignorent les résultats.
Ils ignorent, après 300 millions, qu'est-ce que ça a donné. La taxe CAQ
sur les gains de capital est un autre signe, une autre preuve de déconnexion, et le premier ministre en rajoute en
disant qu'il ne voit pas du tout l'impact négatif que ça peut avoir sur
la productivité ou encore sur les épargnants.
Incapable de livrer
les services, notamment en santé. Quand, en avril dernier, le ministre de la
Santé dit, et je le cite : On commence
à s'améliorer, la tendance est positive depuis un an dans les urgences, celui
qui est sur le terrain, le Dr Gilbert
Boucher, président de l'Association des spécialistes en médecine d'urgence du
Québec, dit : «Il n'y a pas eu beaucoup
d'amélioration dans le système cette année...» Attente en urgence, échec. Trois
plans de rattrapage en chirurgie, échec. 90 minutes d'attente aux
urgences, échec.
Question
au premier ministre : Sont-ils déconnectés parce qu'ils sont incapables de
livrer les services ou sont-ils incapables de livrer les services parce
qu'ils sont déconnectés?
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Oui, Mme la Présidente, bon, commençons par la
santé. D'abord, ce qu'il est important de rappeler, c'est que, quand on est
arrivés, il y avait 6,4 millions de Québécois qui avaient accès à un
médecin de famille ou un GMF, on est
rendus actuellement à 7 millions. Puis on a réussi à convaincre les
médecins aussi de laisser les IPS, les infirmières praticiennes, prendre
en charge des patients sans être supervisées par des médecins.
Par contre, il reste
du travail à faire. On a eu une pandémie. On a une négociation qui n'est pas
facile avec le syndicat des infirmières,
avec le syndicat des médecins de famille. Mais, Mme la Présidente,
contrairement au Parti libéral quand il était au pouvoir, on ne fera pas
de coupure en santé, en éducation, dans les services.
Maintenant, si on
parle d'économie, je suis toujours surpris d'entendre le chef de l'opposition
officielle oser venir sur l'économie, parce
que, pendant 15 ans, ils n'ont pas réussi à réduire l'écart de richesse du
Québec avec le reste du Canada, puis
nous, on a réussi. En cinq ans, on a fait mieux que le reste du Canada. Donc,
Mme la Présidente, je suis surpris d'entendre le chef de l'opposition
officielle oser prononcer le mot «économie» puis «productivité».
• (14 h 10) •
Une voix :
...
La Présidente :
M. le leader, je vous entends trop. M. le chef, première complémentaire.
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : Mme la Présidente, nous, on est surpris de voir le
premier ministre dire que ça s'améliore en santé quand c'est tout à fait le
contraire. Il faut-tu être déconnecté. Rappelons-nous de France Boisclair,
73 ans, qui, en août 2023, est décédée d'un anévrisme dans les
toilettes de l'urgence de l'hôpital Saint-Charles-Borromée après avoir attendu 17 heures sans jamais avoir vu un médecin. La
première fois qu'elle a vu un médecin, c'était pour avoir des tentatives de
réanimation.
Alors, le premier
ministre est-il fier de son bilan?
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Oui, bien, Mme la Présidente, je l'ai dit tantôt,
il y avait 6,4 millions de Québécois qui avaient accès à un médecin
de famille ou un GMF, il y en a maintenant 7 millions.
Maintenant, est-ce
que Mme Boisclair, est-ce que certaines personnes au Québec n'ont pas de
médecin de famille encore? Oui, Mme la
Présidente, mais le dossier avance. On est en négociation, entre autres, avec
la FMOQ, donc, avec le syndicat des médecins de famille, puis on espère être
capables d'avoir une entente où les médecins de famille vont prendre
davantage en charge les Québécois.
Donc, ça avance.
Est-ce que c'est parfait? Non, mais ça avance.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : Est-ce que c'est parfait? Non, mais ça avance. Mme Boisclair,
elle n'en a plus besoin, de médecin de famille, elle est décédée après
17 heures dans les urgences. Rappelons-nous également de cet homme de
41 ans qui, le 29 février,
avait des douleurs thoraciques, a attendu pendant 45 minutes l'ambulance,
il est décédé dans la salle d'attente de l'hôpital de Châteauguay.
Réalise-t-il
jusqu'à quel point, Mme la Présidente, il est déconnecté, dans sa sixième
année, à son incapacité de livrer les services essentiels?
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Bien, Mme la Présidente, rappelons que, durant la
pandémie, on a fait le choix, un choix pas facile, de mettre en place des
mesures sévères, et, selon les spécialistes, ça nous a permis de sauver entre
10 000 et 20 000 vies. Donc, je comprends, là, qu'on peut
nommer des cas, mais il reste qu'on a sauvé entre 10 000 et 20 000 vies.
Maintenant,
comment on a fait ça? Bien, en reportant des chirurgies. Donc, on est encore en
rattrapage, comme dans les autres provinces, comme partout dans le
monde.
La
Présidente : Troisième complémentaire.
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : Pour
sûr, Mme la Présidente, qu'on va nommer des cas, parce que c'est là, très
tangiblement, qu'on voit le mauvais bilan de
la CAQ. Rappelons-nous M. Normand Meunier, 66 ans, qui après quatre
jours à l'urgence de Saint-Jérôme, à
cause de la non-utilisation d'un matelas de pression alternative pendant
96 heures, a développé une plaie de
lit si grave qu'il s'est résigné à demander l'aide médicale à mourir.
M. Meunier est décédé chez lui le 29 mars dernier.
Que dites-vous à la
famille de M. Meunier? Attendez Santé Québec?
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Oui, Mme la Présidente, bien, d'abord, j'offre
toutes mes sympathies à la famille de Mme Boisclair et à la famille
de M. Meunier. C'est sûr qu'on a encore du travail à faire dans le réseau
de la santé. Ce n'est pas simple. Il nous
manque de personnel, donc on a formé rapidement des préposés aux bénéficiaires.
On essaie d'obtenir plus de souplesse du
côté du syndicat des infirmières pour être capables de déplacer les infirmières
là où il y a le plus de besoins. On a le courage, Mme la Présidente,
nous, on a le courage de faire avancer les dossiers. Pendant 15 ans, il ne
s'est rien passé.
La
Présidente : En question principale, je reconnais maintenant le député
de Pontiac. La parole est à vous.
Délais
d'attente pour les chirurgies en oncologie
M. André Fortin
M. Fortin : Il
y a une chose qui demeure indéniable, Mme la Présidente, c'est que la CAQ rate
à peu près toutes ses propres cibles
en matière de santé. Mais le ministre de la Santé puis moi, on s'est mis
d'accord sur une cible au fil du temps. En fait, on n'est pas les seuls, son
ministère est d'accord sur cette cible-là, c'est écrit noir sur blanc dans
leurs objectifs, les cibles
médicalement acceptables sont également on ne peut plus claires : aucun
patient au Québec ne devrait attendre
plus de deux mois pour une chirurgie de cancer. Aucun. Jamais. Il ne devrait
même pas y avoir de liste de patients qui attendent plus de deux mois.
Pourtant,
Mme la Présidente, il y en a une, liste. Aujourd'hui, il y a 583 patients
qui excèdent les délais médicalement acceptables pour une chirurgie de cancer.
L'an dernier, c'était 561. L'année d'avant, c'était 447. L'année d'avant,
c'était 397. Qu'on vienne nous parler de
tendance positive. À chaque année, non seulement le ministre rate sa cible,
mais il s'empire.
Si
lui, moi, son ministère puis tous les experts sont d'accord pour que ce
chiffre-là soit à zéro, pourquoi il s'empire d'année en année?
La
Présidente : La réponse du ministre de la Santé.
M. Christian Dubé
M. Dubé : Certainement, Mme la Présidente, je pense qu'on
est d'accord, le député de Pontiac et moi, qu'on doit mettre cette
liste-là le plus rapidement possible à zéro.
Dans les mesures que nous avons mises avec des
chirurgiens spécialistes, c'était un programme de 400 millions de
dollars pour être capables d'accélérer les chirurgies dans nos établissements,
pour être capables, justement, de faire un rattrapage plus rapide sur plusieurs
de ces chirurgies-là. Malheureusement, la convention avec la fédération des
infirmières, qui prévoit justement comment cet argent-là peut être
utilisé le plus rapidement possible, n'est pas encore convenue.
Alors, Mme la
Présidente, je comprends les préoccupations du député de Pontiac, mais
j'aimerais lui rappeler que, pour être
capables d'avoir plus d'opérations qui se font dans nos salles d'opération, ça
nous prend non seulement des médecins,
mais ça nous prend des infirmières. Et, ces infirmières-là, on a les budgets
pour les avoir avec nous. Il s'agit que ce soit accepté dans la
convention collective avec la FIQ, qui est encore en discussion.
Alors, on va
continuer de faire le travail qu'il faut faire. Ma collègue au Trésor fait un
excellent travail. On va attendre la réponse de la FIQ.
La
Présidente : Première complémentaire.
M. André Fortin
M. Fortin : Le
fameux courage dont parlait le premier ministre, il y a quelques instants, là,
du courage, ce n'est pas de remettre
ça sur la faute des infirmières, la faute des médecins. Le courage, c'est de
prendre ses responsabilités puis de comprendre que le ministre de la
Santé, c'est lui qui est en charge de donner des soins aux patients québécois.
Là, il nous dit qu'il
a un plan de rattrapage, mais il y en a eu un, plan de rattrapage, qui a
échoué. Il y a un deuxième plan de
rattrapage qui a échoué. Il y a un troisième plan de rattrapage qui est en voie
d'échouer. Il vient de manquer ses
cibles intérimaires. Mais là on parle de chirurgies de cancer. Votre bilan
s'empire d'année en année. C'est inexcusable, c'est indéfendable, c'est
impardonnable.
La
Présidente : ...s'adresse à la présidence. M. le ministre.
M. Christian Dubé
M. Dubé : Mme
la Présidente, moi, je le dis, je suis le premier à vouloir être capable de
mettre cette liste-là à zéro le plus
rapidement possible. C'est ce qu'on a convenu avec les médecins, c'est ce qu'on
a convenu. On est en train de faire
un travail extraordinaire avec nos P.D.G. pour réduire les cancellations de
chirurgies, autant au niveau du cancer. Mais en même temps ça nous prend
du personnel.
J'aimerais
ça être capable d'avoir d'autres solutions, mais, la solution, on a mis de
l'argent sur la table, il est disponible pour les infirmières, pour être
capables d'augmenter le temps.
Alors,
écoutez, moi, j'attends qu'on soit capable d'avoir une solution. On pensait
l'avoir il y a quelques semaines. Ma collègue fait un excellent travail.
Attendons donc de voir qu'est-ce qui va se passer avec nos infirmières.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M. André Fortin
M. Fortin : Il
attend. Il attend. Il y a 583 patients qui attendent depuis plus de deux
mois leurs chirurgies de cancer et qui savent que le bilan du ministre, il ne
s'améliore pas. Ça, c'est des gens qui sont atteints du cancer de la prostate,
du cancer du sein, du cancer du cerveau, Mme la Présidente, et qui voient leurs
chirurgies repoussées une fois, deux fois, trois fois. Ça met un énorme stress
sur le patient, sur leurs familles. Mais ça, je le sais, que le ministre le
comprend.
Pourquoi il n'est pas
capable de régler l'enjeu une fois pour toutes?
La
Présidente : La réponse du ministre.
M. Christian Dubé
M. Dubé : Bien, Mme la Présidente, je sais qu'il n'aime pas
ma réponse, je sais que le député de Pontiac n'aime pas ma réponse...
Des voix : ...
M. Dubé : Mme la Présidente, j'ai la même préoccupation, on
a tous la même préoccupation. On a des listes d'attente. J'en ai parlé avec la nouvelle présidente, hier,
de Santé Québec, comment on va être capable de mettre plus d'emphase sur
notre côté opérationnel. Ça, c'est ce qu'on contrôle.
Je
le répète, l'entente avec la FIQ, elle est en attente. Ce n'est pas moi qui
attends, c'est... on attend d'avoir une réponse du côté de la FIQ. On a 400 millions de disponibles pour
améliorer nos salles d'opération. J'ai très hâte qu'on ait pu régler
avec la FIQ. Merci beaucoup.
La
Présidente : En question principale, je reconnais maintenant la
députée de Robert-Baldwin.
Révision
du système de protection de la jeunesse
Mme Brigitte B. Garceau
Mme Garceau :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. En ce cinquième anniversaire du tragique
décès de la fillette de Granby, qui a
déclenché la commission Laurent, je tiens à souligner qu'il y avait une volonté
réelle de faire des changements concrets pour que nos enfants vivent
dignement. Cependant, les derniers mois nous forcent à constater que les objectifs ne sont pas atteints, loin de
là. Est-ce que le ministre n'est pas indigné par la gravité des cas échappés par
la DPJ et la CDPDJ depuis les dernières années?
Ma question est
simple, Mme la Présidente : Comment justifie-t-il les sérieux échecs de
ces deux principales organisations de protection sous sa gouverne depuis les
six dernières années?
• (14 h 20) •
La
Présidente : La réponse du ministre responsable des Services...
M. Lionel Carmant
M. Carmant : Mme la Présidente, je remercie la députée de
Robert-Baldwin, qui va me permettre de saluer, là, évidemment la famille de la
fillette qui est décédée le 30 avril 2019, là, une journée où ma vie a
changé, là, ma vie a été bouleversée
par cet événement. Mais je dois dire à la députée que, depuis ce temps-là, tous
les jours on travaille pour améliorer les
services offerts aux jeunes. Puis d'ailleurs, la commission Laurent, la
première chose qu'ils nous ont recommandée, même avant de déposer leur
rapport initial, ça a été des recommandations en amont de la DPJ : de la
prévention, des services de première ligne.
Puis ça, Mme la Présidente, on livre ça jour après jour, après jour. La
négligence éducative, Agir tôt règle
ça, 50 000 enfants qui ont été évalués cette année. La négligence
alimentaire, vestimentaire, on a mis sur pied un programme de négligence avec des services communautaires qui
sont au coeur de l'action pour diminuer ces signalements-là, Mme la Présidente. Tout ce qui est comportement, on a
augmenté le programme Crise-Ado-Famille-Enfance, quelque chose qui se livrait
de 8 heures à 4 heures, on le fait 24 heures par jour pour,
encore une fois, prendre soin de ces enfants-là, Mme la Présidente.
La
Présidente : Première complémentaire.
Mme Brigitte B. Garceau
Mme Garceau :
J'écoute le ministre, Mme la
Présidente, et, oui, il y a eu des avancées, dans le système, mais il y a
aussi beaucoup de lacunes et il y a encore beaucoup de cas d'abus, d'agressions
sexuelles et de négligence. Et une des premières
recommandations-phares de la commission Laurent, c'était la nomination du
commissaire, mais de transférer tous les pouvoirs de la CDPDJ au
commissaire.
Pourquoi est-ce que
le ministre refuse de le faire?
La
Présidente : La réponse du ministre.
M. Lionel Carmant
M. Carmant : Les
abus sexuels, là, c'est quelque chose qui me tient... qui est très difficile
pour moi d'accepter, Mme la Présidente. Puis
là j'ai demandé, suite à ce qui a été publié la semaine dernière, à la
directrice nationale de faire enquête puis de s'assurer, là, que, quand
il y a de l'abus sexuel ou quand il y a un signalement pour abus sexuel, on soit sûr que l'entente multisectorielle soit
toujours activée. Ça, là, c'est incompréhensible, ce qui a été écrit, puis on
va s'assurer que ce le soit tout le
temps. La DPJ, la police, tout le monde doit être dans le dossier pour
s'assurer que les services soient fournis, là. C'est inacceptable.
Ensuite,
pour le commissaire, je le dis tout le temps, moi, j'y crois vraiment, qu'on a
besoin d'un commissaire pour tous nos enfants. Il va s'occuper de la
DPJ, mais on a besoin de quelqu'un pour tous...
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
Mme Brigitte B. Garceau
Mme Garceau :
M. le ministre, vous savez très
bien qu'il y a actuellement de grands problèmes de gouvernance, en ce qui a trait à la CDPDJ, et c'est fondamental
de rectifier le tir. Et ce n'est pas avec la table jeunesse que nous allons
réussir, c'est avec le transfert de tous les pouvoirs de la CDPDJ au futur
commissaire.
Est-ce qu'il va
reconsidérer afin de mieux protéger nos enfants?
La
Présidente : La réponse du ministre.
M. Lionel Carmant
M.
Carmant : Mme la Présidente, la députée de Robert-Baldwin et
moi, on dit la même chose, mais on a deux approches différentes. Elle, elle dit : On prend
24 avocats, on les transfère de la justice, on les envoie en services
sociaux, ça va régler le problème. Moi, ce que je dis puis que je travaille avec mon collègue ministre de la Justice : Il y a un problème, allons régler
le problème, mettons tous ceux qui sont impliqués dans le problème autour de la
table, qu'ils se parlent, qu'ils comprennent
le problème et qu'ils règlent le problème, Mme la Présidente. Il me semble que
c'est la bonne façon de faire. Au
lieu de changer les choses pour changer les choses, réglons le problème là où
il se trouve et assurons-nous que tous nos enfants soient bien protégés. C'est ça, notre mission, Mme la
Présidente. C'est ce que je fais depuis que je suis en charge du
dossier.
La Présidente :
En question principale, je
reconnais maintenant la députée de D'Arcy-McGee. La parole est à vous.
Accès
aux soins à domicile
Mme Elisabeth Prass
Mme Prass : Merci, Mme la Présidente. Le chèque emploi-service
permet à des milliers de personnes et aux familles de personnes avec un
handicap physique ou intellectuel qui le nécessitent de recevoir des services
pour le maintien à domicile et pour éviter l'épuisement de leurs proches
aidants. Ce que j'entends de ces familles, c'est que leurs proches sont évalués
pour recevoir un certain nombre d'heures, mais qu'ensuite les CISSS limitent le
nombre d'heures maximal qu'ils peuvent
recevoir. Donc, une personne peut être évaluée pour recevoir 40 heures de
services par semaine, mais leurs CISSS
vont les limiter à 20 heures de services par semaine. Les CISSS ne leur
offrent pas un nombre suffisant d'heures pour l'évaluation de leurs
besoins.
Mme
la Présidente, comment est-ce que le ministre des Services sociaux peut
accepter ces disparités entre les réels besoins des personnes et
familles et ceux qui leur sont offerts par les CISSS?
La
Présidente : La réponse de la ministre responsable des Aînés.
Mme Sonia Bélanger
Mme
Bélanger : Oui. Mme la Présidente, le chèque emploi-service est une
modalité extrêmement importante, qu'on
utilise en soutien à domicile pour permettre aux parents, aux proches, aux
personnes qui ont besoin de recevoir des soins et services à domicile... que ce soient des aînés, que ce soient des
personnes en situation de handicap, que ce soient des enfants en situation de handicap. Alors, le chèque
emploi-service permet à ces personnes de pouvoir acheter des services, donc des services pour des travaux domestiques, des
services pour de l'accompagnement aux activités de la vie quotidienne,
pour des soins d'assistance, des soins d'hygiène, et le chèque emploi-service,
il est extrêmement important.
Maintenant, comme
dans tous les programmes, comme c'est de l'argent du gouvernement, c'est
l'argent des contribuables qui finance tous
ces programmes, il doit y avoir une évaluation qui est faite par les
travailleurs sociaux de l'ensemble des CLSC du Québec en fonction des
différentes situations.
Alors,
on est au courant que le chèque emploi-service, actuellement, puis
on est en train de réviser, il y a des modalités qui sont trop
compliquées, et on veut donc améliorer la façon de faire pour que le chèque
emploi-service soit...
La
Présidente : Première complémentaire.
Mme Elisabeth Prass
Mme Prass : Ce sont ces travailleurs sociaux,
justement, qui font l'évaluation d'un nombre plus élevé que ceux qui
sont offerts par le CISSS.
Également, il y a une disparité régionale qui
existe. Les familles, d'une région à l'autre, vont recevoir un nombre différent d'heures par semaine. Donc, on peut être
dans une région puis recevoir 25 heures par semaine, et le CISSS dans
l'autre région va nous offrir 15 heures par semaine. C'est jouer la
roulette des régions.
Mme la Présidente,
est-ce que la ministre justifie que ceci est... qu'on devrait continuer de
cette façon-là d'une région à l'autre?
La
Présidente : La réponse de la ministre.
Mme Sonia Bélanger
Mme
Bélanger : Mme la Présidente, on ne joue pas avec aucune roulette, en
soutien à domicile. On est en train de
réorganiser les services de soutien à domicile. On travaille à différents
niveaux. Le chèque emploi-service va être révisé, et on veut qu'il soit connu, on veut que les parents, que les
proches aidants puissent l'utiliser. Ça revient aux personnes qui sont
en soutien à domicile, d'avoir cette possibilité d'avoir ce chèque
emploi-service qui fait toute la différence dans
le quotidien des personnes et qui permet, justement, aux parents, par exemple,
de prendre un peu de répit, parce qu'ils reçoivent de l'aide directement
à la maison.
Le
chèque emploi-service, Mme la Présidente, il est là pour rester. Nous allons le
bonifier. Nous sommes en train
d'améliorer ce qui fonctionne moins bien avec la procédure.
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
Mme Elisabeth Prass
Mme Prass : Mme
la Présidente, ça fait déjà plus de deux ans depuis que la direction du
ministère au soutien à domicile a signalé qu'elle allait entamer une révision
du chèque emploi-service, mais silence radio depuis.
Est-ce
que la ministre s'engage aujourd'hui à régler cette problématique et offrir
plus d'heures aux personnes avec un handicap et qu'il n'y ait pas de
disparités régionales?
La
Présidente : La réponse de la ministre.
Mme Sonia Bélanger
Mme
Bélanger : Mme la Présidente, chaque situation doit être évaluée en
fonction des besoins de la personne. Alors,
moi, je ne suis pas sur un niveau d'heures, je ne suis pas sur 30 heures,
sur 20 heures, sur 35 heures, ce n'est pas comme ça qu'on doit
travailler, Mme la Présidente. Lorsqu'il y a des besoins, ces gens-là doivent
être évalués par des équipes compétentes le
plus efficacement possible, le plus rapidement possible, et l'argent doit
arriver à la personne. Je ne suis pas sur le nombre d'heures.
D'ailleurs,
en parlant de nombre d'heures, je ne sais pas si vous le savez, mais il y a
certaines personnes au Québec, actuellement, qui, en soutien à domicile,
reçoivent des services sept jours sur sept, 24 heures sur 24. Et ça, c'est
réel, Mme la Présidente. Alors, ils
reçoivent ces services de la part des CLSC mais aussi de la part du chèque
emploi-service.
Alors, on s'engage
à...
La Présidente :
En question principale, je reconnais
maintenant la députée de Sherbrooke. La parole est à vous.
Réforme
de l'aide sociale
Mme Christine Labrie
Mme Labrie : Merci, Mme la Présidente. C'est la Semaine de la
dignité des personnes assistées sociales, et il y a, cet après-midi, une manifestation à Montréal pour
dénoncer l'extrême précarité dans laquelle sont plongées les personnes
qui vivent avec l'aide sociale.
L'IRIS
nous dit que ça prend 30 700 $ par année à une personne qui vit seule
pour avoir un revenu viable, ça en prend même jusqu'à 43 600 $
dans certaines régions où le transport en commun est déficient. Le montant
qu'on donne à une personne sur l'aide
sociale, c'est 807 $ par mois, ça ne fait même pas 10 000 $ par
année. On est assez loin du compte.
Moi,
je suis assez débrouillarde, Mme la Présidente, mais je ne le sais pas, comment
je ferais pour me loger puis manger trois fois par jour, en ce moment,
avec ce montant-là. Donc, ce n'est pas surprenant que l'itinérance soit en
augmentation partout à travers le Québec, les files dans les banques
alimentaires aussi. Le filet social, il est brisé.
En
attendant la réforme de l'aide sociale, que la ministre promet depuis longtemps
et qui n'arrive jamais, est-ce qu'elle peut au moins répondre à une
question? Comment on fait pour vivre avec 807 $ par mois?
• (14 h 30) •
La
Présidente : La réponse de la ministre responsable de la Solidarité
sociale et de l'Action communautaire.
Mme Chantal Rouleau
Mme Rouleau :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Parler des gens qui sont en situation de
précarité, c'est un grand enjeu, qu'on prend
à coeur. On travaille très, très fort pour ces personnes qui sont en situation
de précarité. C'est pour ça qu'on a des programmes pour venir en aide, une aide
de dernier recours, pour que les gens puissent vivre le plus convenablement possible. C'est pour ça, par
exemple, qu'on a mis en place, le 1er janvier 2023, le Programme de revenu
de base, qui permet d'augmenter de manière
substantielle, plus de 44 %, le revenu disponible des personnes qui ne
pouvaient pas travailler, ne pouvaient pas être bien intégrées dans
notre société.
Alors, on a procédé à
la mise en oeuvre de ce programme fort important pour des gens qui vivaient
vraiment dans une situation de pauvreté.
C'est 84 000 personnes, Mme la Présidente, qui sont sorties de cet
état de précarité. Et partout où je
vais, à chaque fois que je vais quelque part au Québec, et je me promène
beaucoup, on salue cette mesure fort importante. Et on continue à
travailler pour les gens qui vivent dans la précarité.
La
Présidente : Première complémentaire.
Mme Christine Labrie
Mme Labrie : Le
revenu de base, c'est bien, mais il y a quand même des dizaines de milliers de
personnes au Québec qui n'ont pas accès au
revenu de base et qui touchent, en ce moment, 807 $ par mois. C'est ça, le
montant que le gouvernement leur
donne pour vivre. C'est impossible de vivre dignement. Moi, en tout cas, je
n'ai pas entendu d'explication sur comment on peut y arriver.
Est-ce
que la ministre peut s'engager à déposer son projet de loi avant la fin de
l'année pour réformer l'aide sociale?
La Présidente : La réponse de la
ministre.
Mme Chantal Rouleau
Mme
Rouleau : Bien, Mme la Présidente, je peux facilement
répondre à cette question. C'est une obligation, de déposer le plan de
lutte à la pauvreté d'ici le 30 juin. Alors, certainement que ce sera
avant la fin de l'année.
Et je compte
aussi... Je continue à travailler sur la modernisation du régime d'assistance
sociale, Mme la Présidente, parce
qu'il y a... ça fait déjà 20 ans que ça n'a pas été retouché. Il y a eu
quelques petits ajustements avec le PRB, avec le programme Objectif emploi, qui permet de faciliter l'intégration des
primodemandeurs sur l'aide sociale, des gens qui arrivent sur l'aide
sociale parce qu'il y a eu un glissement, ça a été difficile...
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
Mme
Christine Labrie
Mme
Labrie : Si la ministre confond le plan de lutte à la
pauvreté qu'elle doit déposer avant l'été, effectivement qui est une obligation
légale, et la réforme de l'aide sociale qu'elle a promise comme projet de loi,
on n'est pas sortis du bois, Mme la
Présidente. Là, s'il y a une seule personne ici qui sait comment on peut faire
pour vivre dignement avec 807 $ par mois, qu'elle se lève et qu'elle nous
l'explique. S'il n'y a personne ici qui le sait, que la ministre se lève et
qu'elle s'engage à déposer son projet de loi pour réformer l'aide
sociale avant la fin de l'année.
La Présidente : La réponse de la
ministre.
Mme Chantal Rouleau
Mme Rouleau : Mme la
Présidente, plusieurs choses sont faites pour aider les gens. Dans le budget
actuel, c'est 87... c'est 85 millions
de dollars pour la sécurité alimentaire, parce qu'on sait que la hausse du coût
de la vie a touché de nombreuses familles, des gens en précarité, mais aussi
des personnes qui travaillent puis qui ont besoin d'avoir accès à ces banques alimentaires. Juste en 2023, c'est
177 millions de dollars qu'on a investis dans la sécurité alimentaire. On
a plafonné les tarifs gouvernementaux à 3 %. On a indexé de manière
importante les prestations sociales et le...
La Présidente : ...
Mme Rouleau : C'est terminé? Ah
bon!
La Présidente : ...
Mme Rouleau : O.K. Excusez-moi.
La Présidente : En question
principale, je reconnais maintenant le député de Rosemont. La parole est à
vous.
Convocation de Mme Geneviève Biron en commission
parlementaire
M. Vincent Marissal
M. Marissal : Merci,
Mme la Présidente. Le ministre de la Santé a enfin trouvé ses «top guns». Il a
même inscrit ça sur sa cuvée de sirop d'érable, que je lui souhaite bonne. Ça,
ça s'est fait, pas le sirop d'érable, mais la nomination, sans consultation avec les partis d'opposition,
pas de nomination par l'Assemblée nationale comme ça aurait été souhaitable.
Puis là on se retrouve, Mme la Présidente, devant une situation inusitée, que
le gouvernement nomme quelqu'un, mais la
nomination vient avec un paragraphe complet dans un communiqué où on dit :
On va faire très, très, très attention aux risques potentiels de conflits
d'intérêts. Je n'ai pas vu ça souvent, moi, un gouvernement qui nomme quelqu'un
puis qui s'en méfie tout de suite. C'est assez douteux.
On a bien des
questions, on a bien des questions. Les patients ont des questions, le
personnel médical a des questions. Tout le monde aurait des questions pour
Mme Biron, que je salue d'ailleurs et à qui je souhaite bonne chance.
Est-ce que le
ministre serait d'accord pour qu'on la convoque, vu qu'on n'a pas été mêlés à
ça, qu'on la convoque en commission parlementaire pour lui poser des
questions, avec les collègues, d'ici la fin de la session?
La Présidente : La réponse du
ministre de la Santé.
M. Christian Dubé
M. Dubé : Bien,
je suis très content, Mme la Présidente, que le député lui souhaite bonne
chance, parce qu'elle en a besoin. Elle a un gros travail à faire.
J'aimerais le
rassurer, entre autres, Mme la Présidente, sur toute la question du conflit
d'intérêts, parce que les Emplois supérieurs,
qui sont habitués à ce genre de décision là et d'avoir des comités de sélection
en place avec les personnes compétentes pour s'assurer, justement, que tout est bien fait, ont fait un travail
rigoureux, qui a pris plusieurs jours, pour être capables de donner la certitude et
la recommandation au Conseil des ministres que cette personne-là, elle avait
passé toutes les étapes voulues,
étant donné la grande expérience qu'elle a, justement, dans le domaine de la
santé. Ça fait que je voudrais rassurer le député puis mes collègues ici que le travail qui a été fait par les Emplois
supérieurs était très rigoureux et... d'en arriver à cette
conclusion-là.
Maintenant, sur la question du privé, que je
sais qui est très importante pour le député de Rosemont, je pense qu'il faut
vraiment regarder la qualité de la personne qu'on a eue. Puis je pourrai
continuer dans la prochaine question, Mme la Présidente.
La Présidente : Première
complémentaire.
M. Vincent Marissal
M. Marissal : Je ne remets pas
en question la qualité de la dame, de Mme Biron, que je ne connais pas. Je
lui souhaite bonne chance, c'est sincère. Mais on a des questions à poser.
D'ailleurs, le ministre, qui n'a pas répondu à ma question, mais je vais lui reposer, il aura l'occasion de répondre, il a
pris 1 min 5 s de son 1 min 15 s pour rassurer
tout le monde qu'il n'y aura pas de conflit d'intérêts. C'est inusité
comme situation.
Alors, ma
question, elle est simple. Il aime ça siéger avec nous, le ministre. Est-ce
qu'il est d'accord qu'on convoque Mme Biron en commission
parlementaire pour qu'on puisse lui poser des questions avant qu'elle commence?
La Présidente : La réponse du
ministre de la Santé.
M. Christian Dubé
M. Dubé : Bien,
je pense... Je vais juste peut-être vous dire que non seulement elle a déjà
commencé, mais je veux aussi... Pour
ceux qui nous écoutent aujourd'hui, incluant le député de Rosemont, tout de
suite après la conférence, cette petite anecdote qu'on a demandé à Mme Biron,
avec M. Abergel, dont je suis très content aussi qu'il ait pu faire part de cette première annonce là... on a rencontré les
35 P.D.G., d'une rencontre qui a duré à peu près une heure, et où les
P.D.G. ont exprimé à chacun leur tour la satisfaction par rapport au choix qui
a été fait. Et je pense que ça, pour moi, c'était important. On voulait
trouver la meilleure combinaison avec notre réseau actuel. Je suis très content
de la...
La Présidente : ...
M. Vincent Marissal
M. Marissal : ...jugera l'arbre à ses fruits, mais j'aimerais
savoir de quoi est fait l'arbre. Je voudrais faire mon travail, poser des questions à madame, qui arrive, qui va
gérer 60 milliards de dollars, 300 000 employés. Biron,
c'est une grosse business, mais c'est 1 000 employés, ce n'est
pas tout à fait du même... de la même farine.
Alors, je
repose la question, je n'ai toujours pas de réponse, elle est supersimple, puis,
s'il ne veut pas, qu'il dise non,
puis ce sera réglé, puis on saura à quoi s'en tenir : Est-ce qu'il est
d'accord qu'on convoque Mme Biron et puis son vice-président ici, à
l'Assemblée nationale? Simple comme ça.
La Présidente : La réponse du ministre
de la Santé.
M. Christian Dubé
M. Dubé : Bien, je trouve ça
intéressant, parce que, lorsqu'on a fait le projet de loi n° 15, Mme la
Présidente, la première chose que j'ai dite,
la première chose que j'ai dite, c'est que le ministre de la Santé ne se
dégageait pas de ses responsabilités envers l'Assemblée nationale. Il
n'y a aucun changement, et c'est très clairement indiqué dans le projet de loi,
Mme la Présidente.
Alors, toutes
les questions que le député de Rosemont peut avoir, ça va me faire plaisir,
exactement ce que je fais avec le député de Pontiac, le plus fréquemment
possible, lorsqu'il y a des questions, je vais y répondre. En ce moment, Mme Biron
vient d'arriver, elle va faire une tournée de toutes les équipes pour s'assurer
qu'elle comprend très bien la situation. Et,
quand elle aura fini son travail, elle va nous faire... répondre de la mise à
jour mais dans un contexte de continuité du travail qui a été commencé.
La Présidente : En question
principale, je reconnais maintenant le député de Jean-Talon. La parole est à
vous.
Production privée d'électricité
M. Pascal Paradis
M.
Paradis : Mme la Présidente, une chance qu'on a les médias
pour nous dire ce qui se passe dans le domaine de l'énergie, au Québec, parce
que, sinon, on ne le saurait pas. À quelques jours d'intervalle, on vient
d'apprendre que les bornes de recharge électrique déployées par
Hydro-Québec vont ensuite être privatisées, on a appris que le laboratoire d'essais à haute tension
de Varennes va être privatisé en faveur d'Hitachi, et ça, ça s'ajoute à tout ce
qu'on entend depuis des semaines, des
mois, sur la place du privé presque exclusive dans le développement des
énergies renouvelables au Québec. Tout ça sans consultation, sans
transparence, sans plan, sans consentement des Québécois.
L'énergie, c'est
l'héritage de René Lévesque. C'est un joyau, c'est notre richesse collective.
Si
le ministre fait une privatisation tranquille de notre richesse collective,
pourquoi ne l'avoue-t-il pas ici, aujourd'hui, en Chambre?
La
Présidente : La réponse du ministre de l'Économie, de l'Innovation et
de l'Énergie.
M. Pierre
Fitzgibbon
M.
Fitzgibbon : Mme la Présidente, le député a manqué un très bon article
dans La Presse, la semaine passée, où je donnais une entrevue pour
expliquer qu'est-ce qui s'est passé avec Hitachi.
Alors,
Hitachi, si on fait un peu de recul, depuis 1971 jusqu'à aujourd'hui,
Hydro-Québec avait un laboratoire de haute tension où il testait tous
les transformateurs de haute puissance fabriqués par Hitachi chez Hydro-Québec.
Hydro-Québec, en
2022, Mme Brochu, à l'époque, avait décidé, à juste titre, d'elle-même,
que ce n'était pas le «core business»
d'Hydro-Québec de faire des tests de transformateurs, conséquemment a décidé
que ce laboratoire-là serait
transféré à Hitachi. Et au même moment elle m'a appelé pour me dire : La
présence d'Hitachi au Québec est stratégique, parce que, les
transformateurs de haute puissance, il n'y en a pas beaucoup qui sont faits, et
tout ce qui est consommé par Hydro-Québec
provient d'Hitachi, on ne veut pas qu'Hitachi s'en aille aux États-Unis. Alors,
au même moment, le ministère de
l'Économie a travaillé avec Hitachi pour pouvoir faire un transfert du
laboratoire où il devait être à l'origine, chez Hitachi et, deuxièmement, s'assurer qu'Hitachi était pour continuer
de produire au Québec des transformateurs de haute puissance, qui sont
très stratégiques pour Hydro-Québec.
Alors, c'est une très
bonne nouvelle. Vous avez manqué un très bon article dans La Presse la
semaine passée.
• (14 h 40) •
La
Présidente : Première complémentaire.
M. Pascal
Paradis
M. Paradis : Non,
on n'a pas manqué cet article-là dans La Presse, et on n'a pas manqué la
lettre ouverte du ministre, d'hier, à propos
du projet de TES, eh oui, un projet de production privé d'énergie, dans
laquelle le ministre conclut en
disant qu'en gros ce n'est pas le rôle des experts d'en parler et ce n'est même
pas le rôle du gouvernement. Il nous dit : Il faut se fier à
l'entreprise privée elle-même.
Alors,
moi ce que je n'ai pas lu, là-dedans, c'est les mots «intérêt public»,
«rentabilité pour les Québécois». Pourquoi on n'en a pas entendu parler
dans la lettre du ministre d'hier?
La
Présidente : La réponse du ministre.
M. Pierre
Fitzgibbon
M. Fitzgibbon :
Encore une fois, je suggérerais
au député de relire la lettre ouverte que j'ai envoyée, parce qu'il l'a
mal lue. Voici pourquoi.
La
référence que j'ai faite aux universités n'était pas pour le projet mais pour
la rentabilité. Si on regarde, la fin de l'article, on dit
«rentabilité».
Et, moi, ce que j'ai
dit : Ce projet-là va attirer 4 milliards d'investissements privés à
100 %, sans aucun argent du
gouvernement. Je ne pense pas que c'est au gouvernement, je ne pense pas que
c'est à un universitaire qui n'a pas travaillé dans l'entreprise de décider si le projet est rentable ou non. Ce
projet-là, il est essentiel pour la décarbonation du Québec. On a besoin de l'hydrogène qui va être produit
pour décarboner le réseau d'Énergir et pour offrir du biocarburant pour le
transport lourd. Donc, c'est un très beau projet, et on est contents.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M. Pascal
Paradis
M. Paradis : Oui, j'ai bien lu la lettre, j'ai bien entendu
aussi le président de TES, qui parle de maximiser les crédits
gouvernementaux, et j'ai bien écouté le ministre, on l'a bien écouté, en
crédits, en commission parlementaire, ici, en Chambre,
qui nous dit toujours : Hydro-Québec ne peut pas, etc., le gouvernement du
Québec n'est pas capable, on ne peut pas, mais, quand on parle de l'entreprise
privée, ça, il nous l'a dit en crédits la semaine passée, c'est magique.
TES Canada, projet privé, c'est magique.
Est-ce que le
ministre est en train de nous dire ici, aujourd'hui, qu'au Québec on n'est pas
capables de s'occuper nous-mêmes d'électricité?
La
Présidente : La réponse du ministre.
M. Pierre
Fitzgibbon
M. Fitzgibbon : Mme la Présidente,
Hydro-Québec, il y a 18 mois, anticipait les besoins en térawattheures, au niveau énergie, de 100 térawattheures pour
décarboner le Québec. Aujourd'hui, un an et demi après, c'est 150 à
200 térawattheures. Hydro-Québec ne peut pas tout faire seul. Et,
conséquemment, alors que c'est permis dans la loi, permis depuis que le Parti
québécois avait autorisé ça, dans les années 90, on peut permettre la
production privée sur des terrains privés,
pour usage privé, et ça va continuer, parce qu'on a besoin de ça. Et le projet
de TES Canada est un très beau projet pour aider le Québec à se
décarboner, sinon on n'y arriverait pas.
La Présidente : En question
principale, je reconnais maintenant le député de Taschereau. La parole est à
vous.
Financement du transport
collectif
M. Etienne Grandmont
M.
Grandmont : Merci, Mme la Présidente. La semaine dernière, le
premier ministre a tenu des propos inacceptables. On vit une crise climatique et on a besoin
d'investissements massifs dans les transports collectifs au Québec, et que fait
le gouvernement? Il reproche aux villes d'agir. En fait, le premier ministre a
traité les maires et les mairesses du Québec de quêteux, des quêteux. Quand il a dit ça, il s'attaque à tous les maires
et toutes les mairesses du Québec qui font des partenariats avec le
gouvernement pour des routes, pour des écoles, pour des hôpitaux puis, oui,
aussi pour du transport collectif. Ce n'est pas ça dont a besoin le
Québec, un gouvernement qui divise au lieu de trouver des solutions.
Est-ce que la
ministre des Affaires municipales, je m'adresse à elle... est-ce qu'elle est
d'accord avec les propos du premier ministre? Est-ce qu'elle trouve,
elle aussi, que les maires et les mairesses du Québec, ce sont des quêteux?
La Présidente : La réponse du
ministre de la Sécurité publique.
M. François Bonnardel
M.
Bonnardel : Mme la Présidente, revenons un peu sur le sujet
qui était d'actualité la semaine passée, que ma collègue la vice-première
ministre a mentionné. Plusieurs secteurs d'activité, depuis la pandémie, du
côté des transports, ont été mis à
mal, qu'on pense au transport interurbain, qu'on a dû supporter grâce au
ministre des Finances, au premier ministre; le transport aérien régional, grâce
aux billets à 500 $. Le transport collectif, vous n'êtes pas sans savoir
que ça a été une aide extraordinaire de près de 2 milliards,
2 milliards de dollars que nous avons accordés pour supporter les
différentes sociétés de transport collectif. Ma collègue la ministre des
Transports l'a mentionné la semaine passée, ce sont des sommes records, records, que nous avons accordées au transport
collectif dans le dernier PQI, 2024‑2034, que ce
soit pour le prolongement de la ligne bleue du métro de Montréal, le
SRB Pie‑IX, le REM, remplacement du système de
contrôle de la ligne bleue, reconfiguration du boulevard Couture à Lévis, les
voies réservées du côté de la 15, du côté de
la 20. Donc, ce sont des sommes records vis-à-vis les anciennes sommes qui
étaient accordées par le Parti libéral, qui a été au pouvoir pendant
presque 15 ans. Donc, on est fiers de notre bilan.
La Présidente : Première
complémentaire.
M. Etienne Grandmont
M. Grandmont : Mme la Présidente,
tout le monde a été très, très... a très, très bien vu et entendu qu'on n'a pas répondu à ma question. Les villes veulent
offrir des bons services de transport collectif aux citoyens puis aux
citoyennes pour qu'ils puissent aller travailler, pour qu'ils puissent aller à
l'école, pour qu'ils puissent aller porter leurs enfants à la garderie. De mon point de vue, là, les villes du
Québec, les maires et les mairesses sont au service de leur population à
travers ce développement des transports collectifs qu'elles souhaitent
faire.
Alors, il y a
une ministre qui a des relations avec les affaires... avec les municipalités.
Est-ce qu'elle trouve que les maires et les mairesses sont des quêteux?
La Présidente : La réponse du
ministre de la Sécurité publique.
M. François Bonnardel
M. Bonnardel : Mme la Présidente,
dans les quatre, cinq dernières années, sinon les six dernières années, le gouvernement a été extrêmement, extrêmement
généreux avec les sociétés de transport, je le répète, 2 milliards, près
de 2 milliards d'aide pour
supporter les sociétés de transport pendant la pandémie, 2 milliards
d'aide. Par la suite, les sommes versées par le gouvernement pour
supporter les sociétés de transport, exploitation, infrastructures, sont
passées de 38 % à 48 %. On n'a
pas arrêté des projets, là. C'est 13,8 milliards de dollars dans le
dernier PQI, 2024‑2034, pour le prolongement de la ligne bleue, le
SRB Pie‑IX, le REM et toutes les voies réservées que je vous ai annoncées
précédemment.
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
M. Etienne
Grandmont
M. Grandmont : Je
n'ai toujours pas entendu de réponse à ma question, mais je comprends par sa
non-réponse qu'en fait le ministre de
la Sécurité publique est d'accord avec les propos de son premier ministre.
C'est ce que je comprends. La CAQ trouve que les maires et les mairesses
du Québec sont des quêteux.
Est-ce que la
ministre des Affaires municipales, qui interagit, qui travaille
régulièrement... On était en commission parlementaire, on a rencontré les
unions aujourd'hui même. Est-ce que la ministre des Affaires
municipales trouve que les maires et les mairesses du Québec sont des
quêteux?
La Présidente : La réponse du
ministre de la Sécurité publique.
M. François Bonnardel
M.
Bonnardel : Mme la Présidente, 2 milliards d'aide,
2 milliards d'aide pendant la pandémie et après la pandémie, 2 milliards d'aide. 38 % des sommes
versées en infrastructures, en exploitation, c'est ça qui était versé dans les
gouvernements précédemment. On est rendus à 48 %, 48 %. Ça
arrête où? Ça arrête où?
Alors, aujourd'hui,
les sommes versées au PQI pour le transport collectif sont à
13,8 milliards de dollars. Ce sont des projets importants pour nous,
qui devraient être importants pour vous, prolongement de la ligne bleue, enfin,
le SRB Pie-IX, le REM, remplacement
du système de contrôle du métro de Montréal et toutes les voies réservées que
je vous ai annoncées précédemment.
La
Présidente : En question principale, je reconnais maintenant — on
écoute — le
député de l'Acadie. La parole est à vous, juste à vous.
Délai de traitement des dossiers d'indemnisation des
victimes d'actes criminels
M. André Albert Morin
M.
Morin : Mme la Présidente, il y a un enjeu important dans
le traitement des dossiers des victimes d'actes criminels par l'IVAC, et cela est causé par la gestion
déficiente du gouvernement. Les victimes apprennent par la voie des journaux
que leurs prestations seront amputées ou
termineront en octobre de cette année. C'est notamment le cas de
Mme Hudon, une mère de deux
enfants victime de violence conjugale. Elle a dû quitter son emploi en raison
des sévices qu'elle a vécus, elle a reçu un diagnostic de stress
post-traumatique.
Visiblement, les fonctionnaires de l'IVAC
n'arrivent pas à traiter l'ensemble des dossiers.
Compte tenu de
l'échéancier du mois d'octobre, est-ce que le ministre peut s'engager à
repousser l'échéancier du mois d'octobre pour ne pas pénaliser les victimes et
permettre aux fonctionnaires de faire convenablement leur travail?
La Présidente : La réponse du
ministre de la Justice.
M. Simon Jolin-Barrette
M.
Jolin-Barrette : Oui, Mme la Présidente. Je remercie le collègue de
l'Acadie de poser la question, parce que, vous savez, on en parle beaucoup, de
l'IVAC, Mme la Présidente, et, vous savez, on a fait une réforme qui a permis
d'indemniser le double de personnes victimes annuellement par rapport à
l'époque des libéraux. Même chose également en
termes de soutien financier, c'est 200 millions de dollars
annuellement qu'on offre de plus aux personnes victimes. Il y a des crimes maintenant qui sont indemnisés alors
qu'ils ne l'étaient pas à l'époque du Parti libéral, notamment l'exploitation
sexuelle, notamment le leurre d'enfant. On
avait à chaque semaine, et je ne sais pas si le collègue s'en souvient, mais
des victimes qui nous disaient : Écoutez, pourquoi, moi, vous ne me
considérez pas comme une personne victime? Alors, on a élargi le type d'infractions criminelles qui sont couvertes au
bénéfice des personnes victimes et on a fait en sorte que l'entourage
aussi des personnes victimes puisse être indemnisé et être considéré comme
personne victime.
Et, Mme la Présidente, les agents de l'IVAC
prennent le téléphone, à partir du moment où la personne arrive au bout de son trois ans, pour l'informer que la
prestation va cesser ou pour la possibilité de la renouveler pour une année supplémentaire ou même pour deux ans, et ça, c'est
fait huit mois à l'avance, et il y a une lettre qui est envoyée. On accompagne
chaque personne victime, Mme la Présidente, et ça, c'est fort important de le
dire.
• (14 h 50) •
La Présidente : Première
complémentaire.
M. André Albert Morin
M.
Morin : Oui. Cependant, quand je parle aux victimes
d'actes criminels, ce qu'elles me disent, Mme la Présidente, c'est
qu'elles l'apprennent par la voie des journaux.
Permettez-moi
brièvement de vous parler, maintenant, des employés de l'IVAC qui doivent
annoncer aux victimes que leur prestation va se terminer. Ils sont littéralement
en train de craquer. Il y a 1 000 dossiers en attente présentement.
La situation vécue par les employés de l'IVAC est sans précédent.
Est-ce
que le ministre s'engage à s'assurer que l'IVAC aura les ressources nécessaires
pour traiter tous ces dossiers?
La Présidente : La réponse du
ministre.
M. Simon Jolin-Barrette
M.
Jolin-Barrette : Oui, Mme la Présidente. Écoutez, pour l'IVAC,
l'indemnisation des régimes... la Direction de l'indemnisation des victimes d'actes criminels, je travaille avec mon
collègue le ministre du Travail, qui est responsable de la CNESST, la direction se retrouve à
l'intérieur de cet organisme-là, là. L'objectif est de faire en sorte que
chaque personne victime soit soutenue. C'est pour ça qu'on a augmenté le
soutien financier, on a augmenté le soutien psychologique, on a augmenté le soutien et les aides pour retourner
sur le marché du travail, pour retrouver le cours normal d'une vie, parce que
bien souvent, la problématique, Mme la Présidente, c'est que, lorsqu'on est
victime d'une infraction criminelle, on se retrouve seul, et il faut tout faire en sorte pour accompagner les gens,
pour qu'ils puissent retrouver le cours normal de leur vie.
Est-ce que
vous nous reprochez d'avoir investi 200 millions de dollars
supplémentaires par année, vous qui vous n'osiez pas mettre cet
argent-là dans...
La Présidente : Vous qui vous
adressez à la présidence, M. le leader, vous le savez.
Principale? En question principale, le député de
l'Acadie.
Délai de traitement des dossiers d'indemnisation des
victimes d'actes criminels
M. André Albert Morin
M. Morin : Alors, en fait, moi, ce
qui m'inquiète, Mme la Présidente, c'est le traitement des victimes et c'est
aussi les conditions de travail des employés de l'IVAC,
1 000 dossiers en attente, 500 dossiers en attente d'ouverture, des employés de l'État qui sont totalement
stressés, un stress à cause de leur échéancier, qu'ils ne sont pas capables de
respecter, un stress aussi parce qu'ils doivent accompagner et donner de
mauvaises nouvelles aux victimes. Donc, ça, je trouve ça particulièrement inquiétant. Le Protecteur du citoyen craint
une hausse des délais si des mesures d'atténuation ne sont pas mises en
place.
Je repose ma question au ministre : Est-ce
qu'il va modifier l'échéancier? Est-ce qu'il va s'assurer que les employés de
l'IVAC auront toutes les conditions de travail nécessaires pour bien faire leur
travail?
La Présidente : La réponse du ministre
de la Justice.
M. Simon Jolin-Barrette
M. Jolin-Barrette : Mme la
Présidente, l'IVAC, sous le Parti libéral, là, c'était 82 % de taux
d'acceptation, on est rendus à 95 % des
dossiers qui sont acceptés, d'une personne victime. On est passés d'un délai de
123 jours de délai à 33 jours, avec la réforme de l'IVAC, Mme
la Présidente. Ça, c'est des gens...
Et, quand le député de l'Acadie nous dit :
Le personnel de l'IVAC doit informer les gens que leur prestation va s'éteindre ou ils doivent la renouveler pour
une année ou pour deux années, vous, là, à l'époque, là, où vous étiez au
gouvernement, là, les gens, là, quand ils
appelaient, ils leur disaient, ils leur répondaient : Désolé, vous n'êtes
pas une victime parce que vous n'êtes pas sur notre liste. Comment
pensez-vous...
Des voix : ...
La
Présidente : Un instant, je vous prie, M. le leader. À gauche,
vous ne devez pas réagir. Vous devez écouter la question... la réponse, tout comme on a écouté la question, avec
attention. Et vous aussi, vous ne devez pas réagir. J'aimerais entendre
la fin de la réponse. Silence, tout le monde! Et ça mettra fin à la période de
questions.
En terminant, M. le ministre. Il vous reste
quand même de bonnes secondes.
M.
Jolin-Barrette : Mme la Présidente, à l'époque, comment pensez-vous
que les agents de l'IVAC se sentaient quand ils devaient dire aux gens qui
étaient victimes d'une infraction criminelle : Vous n'êtes pas une
victime, vous ne rentrez pas dans notre liste de victimes, dans la liste
des crimes admissibles, le Parti libéral ne vous considère pas comme une
victime?
Nous, ce qu'on a fait, c'est que tous les crimes
contre la personne sont considérés comme étant des crimes admissibles. On a fait en sorte qu'il y ait de la
rétroactivité pour les crimes de nature sexuelle, la violence subie pendant
l'enfance et la violence conjugale, ce que vous n'avez jamais fait. On a des
centaines de femmes qui ont été indemnisées...
La Présidente : En terminant.
M. Jolin-Barrette : ...rétroactivement,
à leur bénéfice, pour qu'elles retrouvent...
Mme la Présidente, on a investi pour les
victimes, de ce côté-ci de la Chambre.
La Présidente : Cela
met fin à la...
Des voix : ...
La
Présidente : Les «wo! wo!», «yé! yé!», là... Cela met fin à la
période de questions et de réponses orales. Je vous rappelle que... Vous
connaissez la règle. Tant que ce n'est pas terminé, on garde le silence.
Motions sans préavis
Et, comme il
n'y a pas de votes reportés, nous allons passer à la rubrique Motions sans
préavis. Et, pour ce faire, je cède la place à la première
vice-présidente de l'Assemblée nationale. Merci pour votre attention.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Donc, nous poursuivons nos travaux à la rubrique
des motions sans préavis. Donc, en fonction de nos règles et de l'ordre de
présentation des motions sans préavis, je reconnais maintenant un membre
du deuxième groupe d'opposition. M. le député de Jean-Lesage.
M.
Zanetti : Merci, Mme la Présidente. Alors, je demande le
consentement de cette Assemblée pour présenter la motion suivante :
«Que
l'Assemblée nationale reconnaisse que l'histoire du Québec est intimement liée
à celle des Premiers Peuples qui occupent le territoire depuis plus de
12 000 ans;
«Qu'elle
rappelle que l'ouverture du Musée national de l'histoire du Québec est une
opportunité d'inclure l'histoire des Premières Nations et Inuit [dans]
l'élaboration des expositions qui seront créées;
«Qu'elle
rappelle qu'un comité scientifique indépendant sera chargé de déterminer le contenu
des expositions du musée;
«Qu'elle
souligne que les événements sombres de l'histoire du Québec, comme la création
des pensionnats et la disparition de femmes et d'enfants autochtones,
méritent d'être mis en lumière;
«Qu'elle constate qu'il est dans l'intérêt de
toute la population québécoise d'être sensibilisé aux événements marquants de
la colonisation et à leurs effets sur les populations autochtones;
«Qu'enfin, l'Assemblée nationale demande au
gouvernement que les Premières Nations et Inuit soient parties prenantes du
processus de création du Musée national de l'histoire du Québec.»
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, M. le député. Est-ce qu'il y a consentement
pour débattre de cette motion? M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Lévesque (Chapleau) : Il n'y a
pas de consentement, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Comme il n'y a pas de consentement, je suis prête,
maintenant, à reconnaître un membre du troisième groupe d'opposition. M.
le député des Îles-de-la-Madeleine.
M.
Arseneau : Je sollicite le consentement des membres de cette
Assemblée afin de présenter, conjointement avec la députée de Mont-Royal—Outremont, le député de Taschereau
et la députée de Vaudreuil, la motion suivante :
«Que
l'Assemblée nationale souligne l'apport indéniable des villes et municipalités
dans le déploiement de services essentiels et de proximité au bénéfice
des citoyens du Québec, notamment en matière de transport en commun;
«Qu'elle rappelle leur statut de gouvernement de
proximité;
«Qu'elle
souligne que le monde municipal est en première ligne dans plusieurs dossiers,
dont celui de la lutte aux changements climatiques;
«Qu'elle souligne la légitimité de ce palier de gouvernement
dont les membres sont élus démocratiquement;
«Qu'elle
réitère que le financement des services municipaux est essentiel à leur bon
fonctionnement, que le gouvernement du Québec doit participer à sa juste
part et que les maires du Québec ne sont pas des quêteux.»
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, M. le député. Est-ce qu'il y a consentement
pour débattre de cette motion? M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Lévesque (Chapleau) : Il n'y a
pas de consentement, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Comme il n'y a pas de consentement, nous allons
poursuivre. Et je suis prête à reconnaître un membre du groupe formant le
gouvernement. Mme la ministre des... responsable du Sport, du Loisir et
du Plein air, la parole est à vous.
Souligner la victoire de l'équipe canadienne féminine
de tennis à la coupe Billie-Jean-King
Mme
Charest : Merci, Mme la Présidente. On a le plaisir
d'accueillir parmi nous, dans les tribunes, des représentantes de Tennis
Québec, Tennis Canada et de la relève.
Mme la Présidente, je sollicite le
consentement de cette Assemblée afin de présenter la motion suivante
conjointement avec le député de
Marquette, le député de Rosemont, le député de Matane-Matapédia, la députée de
Vaudreuil et le député d'Arthabaska :
«Que l'Assemblée
nationale souligne la victoire de l'équipe canadienne féminine de tennis lors
de la dernière édition de la coupe Billie-Jean-King en novembre 2023;
«Qu'elle
reconnaisse la contribution exceptionnelle des Québécoises Leylah Annie
Fernandez et Eugénie Bouchard, de la
capitaine Heidi El Tabakh ainsi que Rebecca Marino, Gabriela Dabrowski, et
Marina Stakusic, qui ont permis au Canada de s'imposer parmi les meilleures équipes mondiales et de remporter le
trophée pour la première fois de l'histoire du tournoi;
«Qu'elle
reconnaisse également le travail crucial des entraîneurs, de tout le personnel
de soutien de Tennis Canada ainsi que le soutien indéfectible des
parents de ces athlètes;
«Qu'elle
remercie finalement toutes celles qui ont fait tomber les barrières pour faire
du tennis féminin ce qu'il est aujourd'hui, qui font rayonner le sport
au féminin et qui inspire la prochaine génération d'athlètes.»
Merci, Mme la
Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
Mme la ministre. Est-ce qu'il y a consentement pour débattre de cette
motion? M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Lévesque
(Chapleau) : Oui, Mme la Présidente, il y a consentement, sans débat.
Mise aux voix
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Cette motion est-elle adoptée? Motion adoptée.
Donc,
je suis prête, maintenant, à reconnaître un membre du groupe formant
l'opposition officielle. Mme la députée de Robert-Baldwin.
Souligner le cinquième
anniversaire du décès de l'enfant
connue sous le nom de «fillette de Granby»
Mme Garceau :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Je sollicite le consentement de cette
Assemblée afin de présenter la motion
suivante conjointement avec le ministre responsable des Services sociaux, le
député de Saint-Henri—Sainte-Anne,
le député des Îles-de-la-Madeleine, la députée de Vaudreuil et le député
d'Arthabaska :
«Que
l'Assemblée nationale souligne avec profonde tristesse le 5e anniversaire
du tragique décès de l'enfant connu sous le nom de "fillette de
Granby";
«Qu'elle
rappelle avec émoi le choc engendré au sein de la société québécoise à la suite
de sa mort et la prise de conscience collective suscitée par son décès quant
aux lacunes existantes dans le système de protection de la jeunesse;
«Qu'elle prenne acte
des avancées réalisées depuis, notamment la tenue de la commission Laurent et
l'adoption du projet de loi n° 15 en
2022, tout en affirmant qu'il y a encore beaucoup d'actions à mener en matière
de protection de la jeunesse;
«Qu'elle rappelle
l'importance de poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 37;
«Qu'enfin, elle
observe une minute de silence à la mémoire de cette jeune victime.»
• (15 heures) •
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
Mme la députée. Est-ce qu'il y a consentement pour débattre de cette
motion? M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Lévesque (Chapleau) : Oui, Mme la Présidente, il
y a consentement pour un débat de deux minutes par intervenant dans
l'ordre suivant : la députée de Robert-Baldwin, le ministre responsable
des Services sociaux, le député de Saint-Henri—Sainte-Anne et le député des Îles-de-la-Madeleine.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci.
Donc, je comprends qu'il y a consentement pour une intervention de deux minutes par intervenant. Et nous allons
débuter immédiatement par l'intervention de Mme la députée de Robert-Baldwin.
Mme Brigitte B. Garceau
Mme Garceau :
Merci beaucoup, Mme la
Présidente. Il y a cinq ans, nos coeurs étaient brisés par la perte tragique
de la petite fille de Granby, un être
innocent dont la vie a été interrompue beaucoup trop tôt. Je ne la connaissais pas personnellement, mais je me doute de la tristesse
avec laquelle ses proches doivent composer aujourd'hui en raison de son
absence. Cependant, au milieu de cette tristesse, il est essentiel de rappeler
le devoir de notre société, soit celui de protéger nos enfants. Nos enfants
représentent le futur, l'espoir, et leur sécurité est une responsabilité
collective. La tragédie de la petite fille
de Granby nous rappelle cruellement que cette responsabilité ne doit jamais
être négligée. Nous devons nous
engager à être des défenseurs vigilants de leur bien-être, être à l'écoute de
leurs besoins, de leurs préoccupations et agir lorsque nous voyons des
signes de danger, d'abus et de négligence.
Les travailleurs de
la Direction de la protection de la jeunesse jouent un rôle crucial dans la
protection des enfants vulnérables. Leur
dévouement et leur engagement à intervenir pour assurer la sécurité et le
bien-être des enfants sont inestimables.
En cette journée de commémoration, nous reconnaissons et saluons leur travail
important, souvent difficile et émotionnellement éprouvant.
Pourtant, en dépit des efforts de la
DPJ et d'autres organisations, il reste encore beaucoup de travail pour
garantir que chaque enfant grandisse dans un environnement sûr et
aimant. C'est un travail de toute la société. Nous devons promouvoir la
sensibilisation, soutenir les familles en difficulté, renforcer les systèmes de
soutien à l'enfance et lutter contre toutes les formes de violence et de
négligence infantile.
En
nous souvenant de la petite fille de Granby, honorons sa mémoire en nous
engageant à faire tout notre possible pour protéger nos enfants. Leur sécurité
et leur bonheur doivent être notre priorité absolue. Puissions-nous ensemble
oeuvrer pour créer un monde où chaque enfant est chéri, protégé et libre de
s'épanouir.
Nous
sommes de tout coeur avec la famille de la petite fillette, aujourd'hui, de
Granby. Et, au nom de ma formation politique, je vous transmets nos plus
sincères condoléances.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
Mme la députée. Nous allons maintenant poursuivre avec l'intervention de
M. le ministre responsable des Services sociaux.
M.
Lionel Carmant
M. Carmant : Merci,
Mme la Présidente. Le 30 avril 2019 sera à jamais gravé dans ma mémoire,
un drame qui était évitable, une fillette
qu'on aurait dû protéger. Le 30 avril, je ne l'oublierai jamais, car c'est
le jour où je me suis promis de tout
faire en tant que ministre pour rebâtir le filet de sécurité pour nos enfants. On
a été en action depuis le jour 1. Quand
je suis arrivé, j'ai demandé une rencontre d'urgence avec les DPJ, en janvier
2019, et elles m'ont dit que c'était la première fois qu'elles rencontraient un ministre. J'ai également demandé
à M. Lebon de me conseiller sur la situation, en janvier 2019.
Malheureusement, le 30 avril, mes plans ont été chamboulés.
C'est alors que le
premier ministre a annoncé la Commission spéciale sur les droits des enfants et
la protection de la jeunesse. Depuis, on
suit les recommandations de Mme Laurent comme un guide. Déjà, le filet
social et les balises qui entourent les enfants du Québec sont bien plus
serrés et forts, en amont de la DPJ. Le prochain gros morceau, c'est la création du poste de Commissaire au bien-être et aux
droits des enfants, qui aura comme rôle principal de porter leur voix. C'est l'une des recommandations principales de
Mme Laurent, et il doit protéger les intérêts de nos 1,8 million
d'enfants québécois, Mme la Présidente.
Un
changement de culture de cette ampleur, ça prend du temps. Mme Laurent
nous donnait 10 ans, on a dit qu'on le ferait en six. À la base de ce
changement de culture est toute la vision de ce que doivent être les services
pour les jeunes. Ma vision, c'est que
la DPJ doit cesser d'être la porte d'entrée des services. Ça doit redevenir les
soins intensifs, une option de
dernier recours. Agir en amont, en prévention, pour que la Loi sur la
protection de la jeunesse redevienne ce qu'elle doit être, une loi
d'exception, c'est ça, la base de ma vision.
Pour finir, je tiens
à joindre ma voix à celle de Mme Laurent et citer un passage de sa lettre
ce matin dans le journal : «Le travail
n'est pas terminé, loin de là. Mais je peux te l'assurer, ma belle
Ti-Lilly : j'ai confiance que notre société est sur la bonne voie. Le travail se poursuit et le grand virage est
bien entrepris, nous ne reculerons pas. Notre destination demeure la
même, celle d'un Québec bienveillant pour ses enfants et ses jeunes.
«Le Québec ne t'a pas
oubliée [...] et, tout comme moi, il ne t'oubliera jamais.»
Merci, Mme la
Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
M. le ministre. Nous allons poursuivre avec l'intervention de M. le
député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Guillaume
Cliche-Rivard
M.
Cliche-Rivard : Merci, Mme la Présidente. Le 30 avril 2019, il
faisait froid à Granby. La température était sous
les normales, le printemps tardait à venir. Alors que le reste du Québec savait
que des jours meilleurs s'en venaient, que
le soleil allait revenir, pour une fillette de sept ans la lumière s'est
éteinte. Une enfant a perdu la vie après avoir vécu des sévices d'une cruauté
si abjecte qu'on n'ose même pas les nommer. Ce jour-là, le froid du temps à
Granby s'est étendu à la grandeur du
territoire et a saisi le Québec en plein coeur. Ceux parmi nous qui sommes des
parents avons serré nos enfants dans
nos bras encore plus fort ce soir-là. On aurait probablement tous voulu la
serrer dans nos bras, elle aussi, pour lui donner la chaleur et le
réconfort dont elle a si cruellement manqué.
On
a fait une promesse à la fillette de Granby. Plus jamais, a-t-on dit. Plus jamais
une enfant ne succombera aux mains d'adultes qui la maltraitent, plus jamais
une enfant n'appellera à l'aide sans qu'on l'entende, plus jamais une enfant
ne sera invisible aux yeux de notre système.
On a fait cette promesse parce que son histoire nous a pris aux tripes, parce
que, sa douleur, on l'a imaginée, on l'a ressentie.
Une
enfant dont on ne connaît pas le nom est venue apporter une lueur d'espoir au
destin de centaines d'enfants à travers le réseau de la protection de la
jeunesse. Or, malheureusement, les histoires d'horreur continuent de refaire
surface à une vitesse plus soutenue que jamais, ces jours-ci. Des enfants
subissent des abus dans des foyers où on les a confiés. Certains vivent dans des maisons où on ne répond
pas à leurs besoins, d'autres sont mis en isolement à neuf ans. Des enfants
subissent encore de la maltraitance en attendant un signalement et le filet de
sécurité dont ils ont besoin.
Il
nous reste encore beaucoup à faire avant d'honorer notre promesse à la fillette
de Granby. Il nous en reste encore beaucoup trop à faire. Vivement un
commissaire au bien-être et aux droits de l'enfant avec de réels pouvoirs, avec
de réelles responsabilités, rapidement. On
le doit à nos enfants, on le doit à la fillette de Granby. Tenons parole, Mme
la Présidente, on lui doit beaucoup mieux.
• (15 h 10) •
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
M. le député. Maintenant, nous allons poursuivre avec l'intervention de
M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Joël
Arseneau
M. Arseneau :
Mme la Présidente, il y a des
moments dans l'actualité qui nous laissent sans voix, sous le choc. La mort de celle que l'on nomme «la fillette de
Granby» a été l'un de ces moments, une enfant suivie par la direction de la
protection de la jeunesse depuis sa naissance, victime de maltraitance
tragique, disparue trop tôt, à l'âge de sept ans.
C'est
tout le Québec, en 2019, qui a failli à la tâche. Il a abandonné l'une de ses
enfants, à qui fut réservé un sort inacceptable dans une société comme
la nôtre. Les gens du milieu nous diront que son dossier n'avait pourtant rien
de particulier. Il y en a, hélas, des
centaines, peut-être des milliers, au Québec, des fillettes de Granby. Et c'est
ça aussi, le drame. C'est une
victime, une victime de trop qu'on a laissé passer à travers les mailles du
filet de protection sociale des enfants.
Cette
vérité dérangeante, nous n'avions pas le droit de l'ignorer. Nous devions agir.
Il fallait revoir les façons de faire,
se poser les vraies questions, même les plus difficiles. Une commission
spéciale a été mise en place, des milliers de témoignages recueillis, des dizaines de recommandations formulées. De
grands changements ont été entrepris, certes, mais d'autres sont
toujours attendus.
Nous
avons le devoir d'accélérer le pas, de tout mettre en oeuvre pour que plus
jamais ce genre de drame ne se reproduise,
car des histoires horrifiantes continuent de ponctuer notre actualité. Les
délais d'évaluation de la DPJ demeurent déraisonnables. Les listes
d'attente s'allongent. Les ressources sont visiblement insuffisantes.
C'est pourquoi,
aujourd'hui, cinq ans plus tard, nous devons nous souvenir. Nous devons
utiliser ce moment comme un urgent rappel
qu'il y a encore beaucoup à faire, un appel à l'amélioration du système de
protection de nos enfants afin que sa mort ne soit pas vaine.
Enfin,
Mme la Présidente, je tiens à offrir, en mon nom et au nom de mes collègues du Parti québécois, mes condoléances aux proches de la fillette. Merci.
Mise
aux voix
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci, M. le député. Cette motion est-elle adoptée?
Des voix :
Adopté.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Adopté. Motion adoptée. Je vous demande de bien vouloir
vous lever et d'observer une minute de silence.
(15 h 13
—
15 h
14)
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci. Veuillez vous asseoir. M. le leader de
l'opposition officielle.
M. Derraji : Mme la Présidente, j'aimerais qu'une copie de
cette motion soit envoyée au Comité de suivi de la Commission spéciale
sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse. Merci.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci. Ce sera fait.
Avis touchant les travaux des
commissions
Donc,
nous allons poursuivre nos travaux. À la rubrique Avis touchant les travaux des
commissions, M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Lévesque
(Chapleau) : Oui, merci beaucoup, Mme la Présidente.
Et
donc j'avise cette Assemblée que la Commission des institutions va poursuivre
les consultations particulières et les auditions publiques sur le projet
de loi n° 56, la Loi portant sur la réforme du droit de la famille et
instituant le régime d'union parentale, aujourd'hui, après les avis touchant
les travaux des commissions jusqu'à 19 h 20, à la salle Louis-Joseph-Papineau;
La
Commission de l'économie et du travail va poursuivre l'étude détaillée du
projet de loi n° 51, Loi
modernisant l'industrie de la construction, aujourd'hui, après les affaires courantes jusqu'à 19 h 15, à
la salle Pauline-Marois;
La
Commission de l'aménagement du territoire va poursuivre les consultations
particulières et les auditions publiques sur le projet de loi n° 57, Loi édictant la Loi visant à protéger les élus et à favoriser l'exercice
sans entraves de leurs fonctions et
modifiant diverses dispositions législatives concernant le domaine municipal, aujourd'hui, après les avis touchant les
travaux des commissions jusqu'à 19 h 20, à la salle
Marie-Claire-Kirkland.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci. Y a-t-il consentement pour déroger à
l'article 143 du règlement concernant l'horaire des travaux des
commissions? Consentement.
Donc,
pour ma part, je vous avise que la Commission des finances publiques se réunira
en séance de travail le mercredi 1er mai 2024, de 8 h 30 à
9 heures, à la salle
Louis-Hippolyte-La Fontaine,
afin de statuer sur la possibilité que la commission se saisisse d'un mandat d'initiative portant sur la lutte
contre les recours aux paradis fiscaux par les entreprises et les
particuliers au Québec.
Renseignements sur les travaux
de l'Assemblée
Maintenant,
à la rubrique Renseignements sur les travaux de l'Assemblée, je vous informe
que demain, lors des affaires inscrites par les députés de l'opposition, sera
débattue la motion inscrite par M. le député de Rosemont. Cette motion
se lit comme suit :
«Que l'Assemblée nationale reconnaisse que la
pérennité et la qualité des soins de santé au Québec passe par un
système de santé public fort qui dispose des moyens d'assurer l'attraction et
la rétention du personnel soignant.»
Affaires
du jour
La
période des affaires courantes étant terminée, nous allons maintenant passer
aux affaires du jour. Et, pour ce faire, je cède la parole à M. le
leader adjoint du gouvernement pour nous indiquer la suite de nos travaux.
M. Lévesque (Chapleau) : Oui, merci beaucoup, Mme
la Présidente. Et je vous demanderais de bien vouloir appeler
l'article 13 du feuilleton, s'il vous plaît.
Projet
de loi n° 49
Prise
en considération du rapport de la commission
qui en a fait l'étude détaillée
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : À
l'article 13 du feuilleton, l'Assemblée prend en considération le rapport
de la Commission des finances publiques sur le projet de loi n° 49,
Loi donnant suite à des mesures fiscales annoncées à l'occasion du discours sur
le budget du 21 mars 2023 et à certaines autres mesures.
Est-ce qu'il y a des
interventions? M. le député d'Orford.
M. Gilles
Bélanger
M. Bélanger :
Merci, Mme la Présidente. Je
soumets à l'Assemblée nationale le projet de loi n° 49 intitulé Loi donnant suite à des mesures fiscales annoncées à l'occasion du discours sur le
budget du 21 mars 2023 et à certaines autres mesures.
Le
projet de loi n° 49 a été présenté le 8 février 2024, et le principe en a été adopté le 20 février
2024. La Commission des finances publiques en a fait l'étude détaillée le 11 avril 2024
et en a adopté les 200 articles. Des amendements ont également été
adoptés. Le rapport de la commission a été déposé le 11 avril et a été
pris en considération le 16 avril.
Ce
projet de loi, Mme la Présidente, donne suite à des mesures fiscales annoncées
dans le discours sur le budget du 21 mars 2023 et dans des
bulletins d'information publiés en 2022, 2023 et 2024. Il donne également suite
à une mesure annoncée dans le discours du budget du 12 mars 2024.
Étant
donné, Mme la Présidente, que ce projet de loi contient des modifications
diverses regroupées en sujets principaux et que l'ensemble de ces sujets
a fait l'objet d'une étude détaillée, j'en discuterai sommairement.
Ce projet de loi, Mme
la Présidente, prolonge d'un an le délai pour produire la déclaration de
revenus afin de bénéficier du crédit d'impôt
remboursable conférant le nouveau montant ponctuel pour pallier la hausse du
coût de la vie. C'était important pour nous de permettre cet
assouplissement aux gens qui y ont droit.
De plus, ce projet de
loi modifie la Loi sur les impôts, la Loi concernant les paramètres sectoriels
de certaines mesures fiscales et la Loi sur la Régie de l'assurance maladie du
Québec afin, notamment, de bonifier la composante relative au logement du crédit d'impôt remboursable pour la solidarité,
le rendre admissible au premier palier du Supplément pour enfant handicapé
nécessitant des soins exceptionnels, certains enfants de moins de deux ans qui
sont atteints d'une maladie grave
sans traitement connu, de bonifier les crédits d'impôt non remboursables pour
les pompiers volontaires et pour les volontaires en recherche de sauvetage, de
limiter l'accès de certains particuliers au crédit d'impôt non remboursable
relatif à un fonds de travailleurs, de mettre en place un nouveau congé fiscal
relatif à la réalisation d'un grand projet d'investissement,
de prolonger le crédit d'impôt remboursable pour la transformation numérique de
la presse écrite, de bonifier le
crédit d'impôt remboursable pour l'édition de livres et le crédit d'impôt
remboursable pour la production d'événements ou d'environnements
multimédias présentés à l'extérieur du Québec.
Le projet de loi
modifie également la Loi sur l'administration fiscale, la Loi sur la taxe de
vente du Québec et la Loi concernant la taxe
sur les carburants afin de mettre en oeuvre le nouveau programme de gestion de
l'exemption fiscale des Premières Nations en matière de taxes.
Par
ailleurs, ce projet de loi modifie la Loi constituant Capital régional et
coopératif Desjardins, la Loi constituant Fondaction, le Fonds de développement
de la Confédération des syndicats nationaux pour la coopération et
l'emploi et la Loi constituant le Fonds de
solidarité des travailleurs du Québec, de la FTQ, afin notamment de réorganiser
les catégories d'investissement de ces fonds fiscalisés et d'actualiser
leurs fonctions.
En
outre, ce projet de loi modifie la Loi sur la Régie de l'assurance maladie du
Québec afin de hausser le montant des exemptions servant au calcul de la prime
exigible d'une personne assujettie au régime public d'assurance médicaments.
De
plus, ce projet de loi modifie la Loi sur le régime des rentes du Québec afin
de permettre à certains travailleurs de
65 ans ou plus de faire le choix de cesser de cotiser à ce régime et de
mettre fin à l'obligation d'y cotiser à compter de l'année suivant le
72e anniversaire du travailleur.
Le projet de
loi modifie également la Loi sur la
taxe de vente du Québec afin
d'augmenter le droit spécifique sur les pneus neufs des véhicules
routiers.
Par ailleurs, ce projet de loi modifie
la Loi sur les impôts et la Loi sur la
taxe de vente du Québec afin d'y
apporter des modifications semblables à celles qui ont été apportées à
la législation fédérale.
Enfin, ce projet de
loi apporte des modifications à caractère technique, de concordance et de
terminologie.
Je
tiens à remercier, Mme la Présidente, mes collègues du gouvernement de même que
les députés des partis de l'opposition membres de la Commission des
finances publiques pour leur collaboration lors de l'étude de ce projet.
En
conclusion, Mme la Présidente, je demande donc à cette Assemblée de bien
vouloir adopter le projet de loi n° 49. Merci.
• (15 h 20) •
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
M. le député d'Orford. Maintenant, je suis prête à entendre un autre
intervenant. M. le député de Marguerite-Bourgeoys, la parole est à vous.
M. Frédéric
Beauchemin
M. Beauchemin :
Merci beaucoup, Mme la
Présidente. Peut-être une légère correction. Notre collègue d'Orford, lorsqu'il fait mention de l'étude détaillée à la Commission des finances publiques, a simplement oublié de mentionner que
c'était sur division que le projet de loi a été étudié. Donc, juste pour qu'on
soit clairs là-dessus.
Le
budget fait donc... Le projet de loi, ici, fait référence au budget de mars,
là, 2023. Les prémisses de base, donc, du budget étaient à partir desquelles
nous, on a eu à, donc, se prononcer étaient d'une prévision économique d'une croissance de 0,6 % du produit intérieur brut et il y
avait aussi, évidemment, il y avait aussi une planification comme quoi que le déficit pour l'année en cours allait
être de 4 milliards de dollars. On veut juste se rappeler ici qu'il
n'y a pas eu ces réalisations-là. Au contraire, on a eu trois trimestres, les
trois derniers trimestres de l'année 2023, où il y a eu contraction,
il y a eu zéro gain de produit intérieur brut au Québec, dans un contexte où
est-ce que ça faisait la quatrième année consécutive
où il allait y avoir zéro gain de productivité en plus, et que, là, maintenant,
on a appris tout récemment que la planification pour l'année qui s'en
vient, en 2024, la productivité, elle aussi, ne sera toujours pas au
rendez-vous. Donc, cinq ans consécutifs.
Vous comprendrez, Mme la Présidente, que ça, c'était un petit peu, évidemment,
difficile pour nous d'accepter.
Et je dirais aussi
que, bon, de parler qu'un déficit pour l'année qui va être en cours
actuellement, 2024‑2025, initialement prévu
comme étant de 3 milliards de dollars, et puis que, finalement, la
réalisation, c'est que le budget... le déficit
va être de 11 milliards de dollars, force est de constater qu'il y a
eu une déroute quelque part qui s'est réalisée sous le gouvernement de
la CAQ. Alors, vous comprendrez, Mme la Présidente que, même si j'ai entendu
notre collègue d'Orford faire la liste de
toutes les modifications qu'effectivement le projet de loi, donc, apporte ici,
là, pour le gouvernement, vous comprendrez que, les prémisses de base,
en arrière du budget, on a voté contre le budget à l'époque, et les mesures qui sont acceptées... qui ont été discutées par
notre collègue ne seront pas plus avantageuses pour la société québécoise dans
son ensemble.
Donc,
avec ça, Mme la Présidente, je vais terminer ma prononciation ici, je vais
arrêter ici, mais je voulais juste vous dire qu'à la base les prémisses
étaient erronées. Merci.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci, M. le député. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions?
Mise aux voix du rapport
Donc,
le rapport de la Commission des finances publiques portant sur le projet de loi
n° 49, Loi
donnant suite à des mesures fiscales annoncées à l'occasion du discours sur le
budget du 21 mars 2023 et à certaines autres mesures, est-il adopté?
Des voix :
...
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Adopté sur division. M. le leader du gouvernement.
M. Lévesque (Chapleau) : Oui. Merci beaucoup, Mme
la Présidente. Donc, je vous demande d'appeler l'article 14 du feuilleton,
s'il vous plaît.
Projet
de loi n° 52
Prise
en considération du rapport de la commission
qui en a fait l'étude détaillée
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : À l'article 14 du feuilleton, l'Assemblée prend en
considération le rapport de la Commission des relations avec les citoyens sur
le projet de loi n° 52, Loi permettant au Parlement
du Québec de préserver le principe de la souveraineté parlementaire à l'égard
de la Loi sur la laïcité de l'État.
Et je vais
immédiatement céder la parole à M. le ministre responsable de la Laïcité.
M. Jean-François
Roberge
M.
Roberge : Merci bien, Mme la Présidente. Très content de
prendre la parole ici, aujourd'hui, avec mes collègues au salon bleu sur le projet de loi n° 52. Et j'aime bien son titre, je vais le rappeler, Loi permettant au
Parlement du Québec de préserver le principe de la souveraineté parlementaire à l'égard de
la Loi sur la laïcité de l'État. On a déjà appelé ça la clause
dérogatoire, mais je pense que le vocable «souveraineté parlementaire» est
beaucoup plus pertinent parce qu'il explique
en réalité que ça appartient aux parlementaires, aux élus de l'Assemblée
nationale, aux gens qui représentent les Québécois, qui leur parle à toutes les semaines, de tracer la voie sur
le vivre ensemble au Québec, de décider des règles qui font qu'on a, au
Québec, une cohésion sociale que beaucoup de nations nous envient. Pourquoi?
Bien, parce qu'on est capable de débattre de
sujets sensibles, on est capable de se remettre en question et nos débats
matures et éclairés sont en cohérence avec le continuum historique de la
grande nation québécoise.
Il faut remonter
jusqu'en 1837‑1838 pour voir les patriotes, qui étaient de grands démocrates,
rêver d'une nation, d'une république laïque
ici, au Québec. Imaginez à quel point la religion était présente à l'époque, et
pourtant ces visionnaires mettaient au jeu la laïcité de l'État. Il a
fallu attendre ensuite, jusqu'au début des années 60, avec nos grands
penseurs, la Révolution tranquille, notamment le grand, le grand penseur et
ceux qui ont écrit le rapport Parent, il y a
maintenant plus de 60 ans, qui nous ont éclairés, qui ont tracé la voie.
Ensuite est arrivée celle qui allait devenir plus tard la première ministre du Québec, Pauline
Marois, qui a aussi fait la déconfessionnalisation. Je pensais à Guy Rocher
tout à l'heure. C'est le nom qui m'échappait. C'est impossible de passer à côté
du grand penseur qu'est Guy Rocher, qui a travaillé vraiment à l'édification de la laïcité. Jusqu'à 2019, avec
celui qui est maintenant notre ministre de la Justice, qui a porté, au
nom du gouvernement et avec le gouvernement, le principe de loi de la laïcité
de l'État.
C'est
un modèle unique. C'est un modèle qui nous ressemble et nous rassemble. C'est
un modèle qui nous permet de faire
cohésion, qui respecte les libertés des uns et des autres. Et on en a eu une
belle démonstration lorsqu'il y a quelques semaines le premier ministre
de la France, Gabriel Attal, est venu ici nous faire un discours très
inspirant, et je vais en lire un extrait.
Donc, Gabriel Attal, premier ministre de France, ici, il y a quelques
semaines : «Face à ceux qui font mine de ne pas comprendre ce qu'est la laïcité, qui voudraient la détourner,
faire croire qu'elle est une forme [d'antireligion], faire croire qu'elle est une forme de négation des
religions, faire croire qu'elle est une forme de discrimination, nous répondons
que la laïcité est la condition de la liberté, est la condition de l'égalité,
est la condition de la fraternité.»
Quelle belle manière
d'exprimer les principes de la laïcité! Ils ont, en France, un modèle de
laïcité qui leur appartient, qui est
extrêmement intéressant. Nous avons, au Québec, le nôtre. Continuons d'échanger
avec eux puis de voir quels sont les fruits qu'on est capables de cueillir de
ce principe qui amène la séparation de l'État et des religions, la neutralité
religieuse de l'État, la liberté de religion et la liberté de conscience, et,
finalement, l'égalité entre tous les Québécois, particulièrement l'égalité
hommes-femmes, qu'on ne saurait jamais prendre pour acquise.
Le projet de loi
n° 52 nous permet de renouveler la clause de souveraineté parlementaire
pour protéger cet acquis extrêmement
important. Il y a des gens qui disent que ce n'est pas légitime, qui disent
qu'on ne devrait pas utiliser la
clause de souveraineté parlementaire. Pourtant, elle fait partie de la
Constitution, cette clause. Cette clause amène un équilibre. Écoutez, je vais
citer quelqu'un que je ne cite jamais, mais aujourd'hui je fais une exception,
l'ancien premier ministre Pierre
Elliott Trudeau l'a dit, et je le cite : La clause dérogatoire, «c'est un
moyen pour les assemblées législatives fédérales et provinciales de
garantir que ce sont les représentants élus du peuple plutôt que les tribunaux
qui ont le dernier mot».
Donc,
ce n'est pas une erreur de l'histoire. Ce n'est pas une mesure discriminatoire.
Ce n'est pas une mesure illégitime que
d'utiliser la clause de souveraineté parlementaire, c'est tout simplement un
outil législatif accepté, acceptable, écrit à dessein par ceux qui ont préparé
ce texte pour que les parlementaires aient le dernier mot. Un autre homme que
je ne cite pas souvent, l'ancien
premier ministre Jean Chrétien, qui, à l'époque du rapatriement de la
Constitution, était ministre de la Justice, il a dit : «...je suis
heureux qu'on ait une clause dérogatoire.»
«...je pensais qu'on
en avait besoin. On ne peut pas se reposer uniquement sur les tribunaux.»
Mme
la Présidente, c'est avec beaucoup de fierté que j'invite tout le monde à voter
en faveur de la loi n° 52, parce que notre modèle de la laïcité mérite
d'être défendu, connu, mérite d'être protégé. Soyons fiers de notre modèle.
C'est une loi fondamentale. Et votons ensemble pour ce projet de loi
extrêmement important.
• (15 h 30) •
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci, M. le ministre.
Avant
de céder la parole au prochain intervenant, je vous informe qu'un débat de fin
de séance se tiendra aujourd'hui, à 18 h 30. Ce débat portera sur une
question adressée par Mme la députée de Robert-Baldwin à M. le ministre
responsable des Services sociaux concernant les carences en matière de
protection de la jeunesse au Québec.
Maintenant, je cède
la parole à M. le député d'Acadie.
M. André
Albert Morin
M. Morin : Alors, merci, Mme la
Présidente. Je suis heureux de
prendre la parole dans cette Assemblée cet après-midi à l'étape de la prise en considération du rapport
de la commission relativement au projet de loi n° 52, Loi permettant au Parlement du Québec de préserver le principe de la souveraineté parlementaire
à l'égard de la Loi sur la laïcité de l'État.
On
a eu, évidemment, l'avantage d'entendre en commission parlementaire plusieurs
éminents juristes qui sont venus nous parler de ce très court projet de loi,
et, évidemment, nous passons, cet après-midi, une autre étape, qui est la
prise en considération du rapport de la commission.
Permettez-moi
de rappeler la position du Parti
libéral du Québec, position que je
rappelais même au moment du principe
du projet de loi. Et je tiens à le souligner, le Parti libéral du Québec n'est
pas contre l'utilisation de la disposition de dérogation. D'ailleurs, le PLQ comme d'autres gouvernements l'ont
utilisée au fil des ans, le premier ministre Robert Bourassa l'a même utilisée
des dizaines de fois, sauf que, cependant, à chaque fois que c'était utilisé,
c'était utilisé d'une façon ciblée et
avec parcimonie. Mais il est clair que la clause de dérogation permet aux
parlementaires d'avoir le dernier mot, et ça, je pense que c'est un
élément qu'il faut évidemment rappeler.
Dans le cadre des experts qui sont
venus témoigner, j'aimerais reprendre quelques citations, un rappel des propos,
notamment du Pr Lampron en commission. Il soulignait, entre autres, du
projet de loi qui allait reconduire la clause de dérogation, qu'au fond
l'adoption du projet... de la loi n° 21
prenait la forme de deux interdictions particulières, soit le port de signes religieux qui s'applique à certains
agents de l'État, et ces interdictions imposent un désavantage, c'est le mot
qu'il utilisait, aux membres de certains groupes religieux minoritaires.
Donc,
ce que fait la loi n° 21 et la clause de dérogation, dans la façon dont
elle est appliquée par le gouvernement, c'est une application mur à mur d'un ensemble de droits qui ne sont plus
accessibles à des minorités. Évidemment, ici, on ne parle que de la charte
fédérale, parce que la loi n° 21 avait une clause de dérogation
relativement à la charte québécoise, mais,
dans la charte québécoise des droits et libertés de la personne, il n'y a pas
de limite de temps. Donc, une fois qu'on a utilisé la clause de dérogation, on n'a plus à faire de débat. Dans la
charte fédérale, c'est différent, donc il faut revenir et faire un débat
après un nombre d'années, donc après cinq ans.
Et
ce qu'il faut aussi rappeler, c'est que la clause de dérogation, par sa nature,
empêche des citoyens et des citoyennes d'utiliser
ou de recourir à leurs droits fondamentaux. Et c'est la raison pour laquelle je
mentionnais précédemment qu'à mon
avis il faut l'utiliser avec précision, et non pas dans une optique qui,
éventuellement, pourrait diviser la population. Donc, je le répète, il faudrait, idéalement, que
l'utilisation de la clause de dérogation soit un outil de dernier recours
utilisé de manière ciblée.
Quand
on regarde l'impact de l'utilisation des clauses de dérogation en lien avec le
projet de loi, évidemment, n° 21, on voit que, la charte québécoise, ce sont les articles 1 à 38 qui
ne sont plus disponibles, et puis, évidemment, pour la charte canadienne, on a les articles 2, 7 et 15. Et,
évidemment, ça a été fait d'une façon mur à mur par le gouvernement de la CAQ.
Le Pr Lampron
nous rappelait que, et je le cite, «les motifs mis de l'avant pour justifier
l'utilisation maximale du pouvoir de dérogation, à l'époque et aujourd'hui, ne
tiennent pas et affaiblissent de manière inquiétante et [parfois] injustifiée le fameux régime [de protection des
droits du Québec]». Ce sont ses mots. L'utilisation par le gouvernement de la clause de dérogation dans une façon qui est préventive,
certains l'ont dit, devait avoir pour effet d'empêcher, évidemment, un recours et une contestation judiciaire. Or, on
voit qu'en pratique ce n'est pas ce qui se passe, parce que non seulement
la loi a été contestée, il y a même
présentement une demande de pourvoi devant la Cour suprême du Canada. Donc,
si le gouvernement voulait éviter tout recours aux tribunaux, bien, à ce
niveau-là, c'est totalement raté.
Je
souligne également que l'essence même des chartes des droits, c'est d'accorder
à une minorité certains droits contre parfois des abus que peut
commettre la majorité. Donc, il faut faire attention quand certains
disent : Écoutez, c'est la volonté de
l'ensemble de la population, donc c'est ce qu'il faut faire. Bien, dans notre
société, il faut toujours avoir un
équilibre, et la Charte des droits... les chartes des droits visent à
évidemment atteindre cet équilibre, étant entendu que, dans certaines
circonstances, le Parlement aura toujours la possibilité d'utiliser une clause
de dérogation pour maintenir une loi de l'Assemblée nationale du Québec, mais il faut le faire... il faut le faire avec
parcimonie. Et c'est important pour nous, au Parti libéral du Québec,
parce que le respect des chartes des droits est une de nos valeurs
fondamentales.
Le Québec, comme la
plupart des sociétés démocratiques modernes, est fermement inscrit dans un
mouvement qui préconise de porter une attention particulière à l'impact des
politiques publiques sur les citoyens et leurs droits individuels. Dans le but d'obtenir un équilibre, je reconnais que des
chartes ont des clauses de dérogation et qu'elles peuvent être utilisées, mais, comme je le soulignais
précédemment, ce doit être fait avec parcimonie et de façon ciblée, ce que ne
fait pas le gouvernement avec le projet de loi n° 52.
Permettez-moi,
permettez-moi de rappeler les propos, à l'époque, que tenait la députée du
comté de Marguerite-Bourgeoys, et qui
soulignait, à l'époque : «Nous
étions totalement contre certains
aspects de ce projet de loi. La clause de dérogation était utilisée
d'une façon beaucoup trop large.»
• (15 h 40) •
Et
donc il faut se rappeler, et ça, je pense que c'est important de le dire, que,
lorsqu'on décide d'écarter des droits fondamentaux, le gouvernement devrait au
moins être capable d'expliquer d'une façon précise si, d'abord, il y a
une urgence d'agir, quelle est cette urgence
et quel sera l'impact sur les droits des personnes, les droits qu'elle entend
évidemment suspendre. Et il est
clair, il est clair que, même avec la clause de dérogation, et je vous dirais
surtout avec la clause de dérogation, le
Parlement va toujours demeurer souverain. Et ça aussi, on en a débattu pendant
les travaux en commission parlementaire, certains disaient : Bon, écoutez, il faut faire attention, on ne
veut pas un gouvernement des juges, etc. Donc, on ne vit pas dans un État où on a un gouvernement des juges,
puisque, même après une décision judiciaire, le Parlement et l'Assemblée
nationale du Québec auront toujours le loisir, la possibilité de faire une
analyse et d'utiliser les clauses de dérogation.
Dans
ce cas-ci, ça a été fait d'une façon excessivement large. Et, même pour la
charte fédérale, ce qui est l'essence même de notre débat aujourd'hui,
je le mentionnais un peu plus tôt, l'article s'applique et va suspendre les
articles 2 et 7 à 15. L'article 2
parle, bien sûr, des libertés fondamentales, mais les articles 7 à 15
traitent, entre autres l'article 7, du droit à la vie, à la sécurité et à la liberté de la personne. Et, dans
les autres articles, 8 à 11 et 12, on parle notamment de droits qui sont accordés à des individus qui sont
accusés, par exemple, devant la justice criminelle. Est-ce qu'il y a un lien
entre ça et le projet de loi n° 21?
Personnellement, je n'en vois pas. Quel est le lien entre suspendre
l'article 8 et le droit à la protection contre les fouilles, les
perquisitions et les saisies abusives? Pour moi, c'est loin d'être évident.
Alors,
ce que je dis, c'est que le gouvernement devrait faire une analyse sérieuse
pour évaluer correctement quel sera
l'impact s'il décide d'utiliser la clause. S'il y a une urgence d'agir, qu'il
soit en mesure de le démontrer, parce que l'utilisation de la clause a
pour effet, carrément, de suspendre, par ailleurs, des droits fondamentaux qui
sont accordés à des personnes dans notre société.
En
terminant, je vous dirai que le Parti libéral du Québec a toujours défendu les
droits individuels, et, évidemment, on
n'a pas commencé hier. J'entendais le ministre faire référence au mouvement des
patriotes. Eh bien, parlons-en, des patriotes,
parlons-en, de Louis-Hippolyte La Fontaine, des 92 résolutions, qui,
évidemment, sont parmi les ancêtres du Parti
libéral du Québec. Ça fait partie de notre ADN. On a toujours été en faveur
d'une utilisation avec parcimonie, mais on a toujours été aussi pour
l'utilisation d'un équilibre entre les droits collectifs et la protection des
droits individuels.
Puisque
ce projet de loi va reconduire d'une façon préventive, large, sans véritable
analyse l'utilisation de la clause de dérogation, que ça aura pour effet
d'empêcher les Québécois et les Québécoises de recourir aux tribunaux pour
en faire vérifier la légalité, puis ce n'est
pas tout à fait exclu comme débat, parce que, comme je vous disais tout à
l'heure, il va même y avoir une
demande de pourvoi en Cour suprême, mais, pour toutes ces raisons-là, et à
cause de la façon dont le gouvernement
utilise la clause de dérogation dans son projet de loi, nous allons voter
contre la prise en considération du rapport de la commission. Et je vous
remercie, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
M. le député. Maintenant, je vais céder la parole à M. le député de Saint-Henri—Sainte-Anne.
M. Guillaume
Cliche-Rivard
M. Cliche-Rivard :
Merci, Mme la Présidente. En 2019, le gouvernement de la CAQ a fait adopter
sous bâillon une loi injuste qui brime de
façon disproportionnée certains de nos concitoyens, concitoyennes. Nous ne
contestons pas qu'une loi sur la laïcité de l'État était nécessaire pour
exprimer clairement l'attachement du Québec au principe de laïcité et de
neutralité religieuse de l'État. Cependant, la laïcité devrait s'appliquer aux
institutions étatiques et non pas aux individus.
Il
n'y a aucune raison ni urgence d'interdire aux employés de l'État la simple
expression de leur foi religieuse, en autant
que ceux-ci respectent leur devoir de réserve et accomplissent adéquatement
leur travail. Le Québec a-t-il vraiment les moyens de se priver d'enseignantes seulement parce qu'elles portent
le foulard? Mais, plus encore, l'interdiction mur à mur des signes religieux
brime les droits et libertés des Québécoises et des Québécois, et le
gouvernement le reconnaît implicitement, puisqu'il soustrait lui-même sa
loi à l'examen des tribunaux.
Une voix :
...
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : M. le leader adjoint du gouvernement, vous avez un appel
au règlement?
M. Lévesque (Chapleau) : Absolument. Bien, le
député, là, prête des intentions au gouvernement, et, justement, c'est
plein de sous-entendus, là, il faudrait qu'il soit prudent dans ses propos.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Vous pouvez poursuive, M. le député.
M. Cliche-Rivard : C'est un fait, Mme la
Présidente, il y a une clause de dérogation, on soustrait la loi aux
tribunaux. Alors, je ne vois pas d'intention, c'est plutôt un fait.
Merci de votre décision.
On l'a dit, on le
redit : Si la CAQ veut notre appui à ce projet de loi n° 52 sur la
clause dérogatoire sur la charte fédérale,
elle doit retirer la disposition dérogatoire concernant la charte québécoise
des droits et libertés de la personne. Si la CAQ continue d'ignorer la
charte québécoise, Québec solidaire votera contre l'adoption de ce projet de
loi.
Empêcher
le fédéral de s'ingérer dans une décision du Québec, c'est une chose; empêcher
les Québécoises et les Québécois de défendre leurs droits en vertu de
leur charte québécoise, c'en est une autre. Pour Québec solidaire, nous ne sommes pas dans un cas ou de rares exceptions
qui justifieraient le recours préventif à la clause dérogatoire à notre propre
charte. On ne peut pas appuyer une loi qui
verrouille à double tour une mauvaise loi comme la loi n° 21.
La balle est dans le camp du gouvernement, Mme la Présidente. Merci
beaucoup.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci, M. le député. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions?
Mise
aux voix du rapport
Comme
il n'y a pas d'autre intervention, le rapport de la Commission des relations avec les citoyens portant sur le projet de loi n° 52, Loi permettant au Parlement du Québec de préserver
le principe de la souveraineté parlementaire à l'égard de la Loi sur la
laïcité de l'État, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Des voix :
Sur division.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Adopté sur division.
Donc, M. le
leader adjoint du gouvernement, pour la suite de nos travaux.
M.
Lévesque (Chapleau) : Oui,
Mme la Présidente. Je vous demanderais d'appeler l'article 15 du
feuilleton, s'il vous plaît.
Projet
de loi n° 48
Reprise du débat sur
l'adoption
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : À l'article 15 du feuilleton, l'Assemblée
reprend le débat ajourné le 11 avril 2024 sur l'adoption du projet
de loi n° 48, Loi modifiant principalement le Code de la sécurité routière
afin d'introduire des dispositions relatives aux systèmes de détection et
d'autres dispositions en matière de sécurité routière. Y a-t-il des
interventions?
Comme il n'y a pas d'intervention, le projet de
loi n° 48, Loi modifiant principalement le Code de la sécurité routière afin d'introduire des dispositions
relatives aux systèmes de détection et d'autres dispositions en matière de
sécurité routière, est-il adopté?
Une voix : ...
Vote reporté
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Donc, le vote sera reporté à la prochaine période
des affaires courantes. Donc, M. le leader du gouvernement.
M. Lévesque (Chapleau) : Oui, bien,
merci beaucoup, Mme la Présidente. On a très, très bien travaillé cet après-midi. Je vous demanderais donc de suspendre
nos travaux jusqu'à la tenue du débat de fin de séance, s'il vous plaît.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci. Donc, les travaux sont suspendus jusqu'à
18 h 30 afin de permettre la tenue du débat de fin de séance
annoncé précédemment.
(Suspension de la séance à 15 h 48)
(Reprise à 18 h 30)
Débats de fin de séance
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Alors,
tel qu'annoncé précédemment, nous allons maintenant procéder au débat de fin de
séance, qui portera sur une question adressée par Mme la députée de
Robert-Baldwin à M. le ministre responsable des Services sociaux
concernant les carences en matière de protection de la jeunesse au Québec.
Je vous
rappelle que, conformément à l'article 310 du règlement, le député qui a
soulevé le débat et le ministre qui lui
répond ont chacun un temps de parole de cinq minutes, et le député... et la
députée, évidemment, a ensuite droit à une réplique de deux minutes.
Mme la députée de Robert-Baldwin, je vous cède
la parole pour votre premier cinq minutes.
Révision du système de
protection de la jeunesse
Mme Brigitte B. Garceau
Mme Garceau : Merci beaucoup,
M. le Président. Et merci, M. le ministre, pour cette opportunité d'échanger avec vous sur les lacunes au niveau du système de
protection de la jeunesse, mais certainement parce qu'on est, aujourd'hui, nous
l'avons souligné plus tôt durant la journée, le cinquième anniversaire de la
tragédie du décès de la fillette de Granby, qui est un événement qui a déchiré tous nos coeurs collectifs, si je
peux dire, au niveau de la société, et qui a fait en sorte qu'il y a eu déclenchement de la commission
Laurent, qui a fait une grande étude, 40 ans de révision de la Loi sur la
protection de la jeunesse et aussi, évidemment, les lacunes concernant
la DPJ, le fonctionnement de la DPJ, mais aussi la CDPDJ.
Et, suite à... Nous sommes maintenant, M. le
ministre, trois ans plus tard, trois ans plus tard, M. le Président, trois ans plus tard, de cette commission, et, les
constats actuels, est-ce que les choses ont vraiment changé depuis le dépôt du
rapport Laurent? Il y a eu des amendements,
évidemment, à la Loi sur la protection de la jeunesse, et beaucoup d'acteurs,
beaucoup de gens sur le terrain nous disent
que c'est regrettable, mais ces amendements n'ont pas encore atterri sur le terrain.
Et évidemment, il y a toute la question, puis on l'a déjà... on en a déjà eu,
des discussions, au sujet de la formation concernant la violence conjugale, qui
continue... cette formation-là continue d'être donnée aux intervenantes et aux
intervenants de la DPJ. Et ce qui est regrettable, M. le ministre, dans tout
ça, c'est le fait que la formation en violence conjugale aurait dû être donnée bien avant la mise en vigueur de la
disposition législative concernant l'exposition de l'enfant à la
violence conjugale.
Et donc je
sais que vous avez... la semaine dernière, il y a eu le lancement de l'Institut
PEVC, et je le sais... j'ai vu votre vidéo, la vidéo concernant votre appui au
niveau de l'institut et le grand travail qu'ils font concernant cette formation
extraordinaire qui change vraiment le paradigme, je devrais dire, des
évaluations en matière de protection de la jeunesse et aussi en ce qui a trait à la sécurité et le bien-être
de nos enfants. Et j'ose croire, M. le ministre, que... M. le Président, que
M. le ministre va prendre cette décision que
les gens dans le milieu souhaitent pour rectifier les choses et pour s'assurer
que... pour s'assurer vraiment que les évaluations,
dans un contexte de violence conjugale, soient véritablement bien menées dans l'intérêt des enfants, que ce programme,
cette formation de PEVC va être donnée dans toutes les régions du Québec,
en termes de toutes les directions de la protection de la jeunesse.
Mais je veux revenir, M. le ministre, parce
qu'il y a toujours... on avait parlé, et le premier ministre l'avait mentionné suite au rapport de la commission
Laurent... il y a l'avant la commission, avant-Granby, et l'après-Granby. Et qu'est-ce
qui était très, très important pour la commission Laurent, lors de l'étude du
après-Granby, était évidemment cette
recommandation-phare de la nomination d'un commissaire au bien-être et aux
droits de l'enfant. Et, vous le savez, j'ai répété à plusieurs reprises
que la recommandation-phare de ce rapport et de la nomination était le
transfert de tous les pouvoirs et
responsabilités de la CDPDJ au commissaire. Et je crois maintenant, M. le
ministre, concernant... que vous avez l'ancien vice-président de la commission,
M. André Lebon, qui fait vraiment... c'est un lancement d'un cri du
coeur, d'après moi, avec son opinion qu'il a
rendue juste dans les derniers jours à l'effet qu'il faut vraiment regarder
la recommandation qu'il avait soumise lors du rapport Laurent concernant le
transfert des pouvoirs. Et c'est le temps vraiment de revoir...
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup. Merci beaucoup, Mme la députée de Robert-Baldwin. Simplement rappeler
que c'est très important de s'adresser à la présidence et non s'interpeler
directement.
Maintenant, je vais céder la parole, pour sa
réplique de cinq minutes, à M. le ministre des Services sociaux.
M. Lionel Carmant
M. Carmant : Merci beaucoup, M. le
Président. Je remercie la députée de Robert-Baldwin pour ce débat de fin de séance sur le sujet tellement important,
surtout aujourd'hui, le 30 avril, qui, comme je disais aujourd'hui, est un
jour qui a changé ma vie à toujours, là. Je commençais ma vie politique,
quand cet épisode est arrivé, et ça a remis beaucoup de choses en perspective. Puis j'étais surtout focussé sur l'initiative
Agir tôt, au départ, M. le Président, pour... qui, en fait, touche la négligence éducative, mais je me suis
dit qu'il fallait vraiment reconstruire le filet social pour nos jeunes, au
Québec, et c'est ce qu'on travaille depuis le début.
M. le premier
ministre a créé la commission pour les droits de la jeunesse... la protection
de la jeunesse... le droit des enfants et la protection de la jeunesse.
On a eu un rapport, comme l'a dit la députée de Robert-Baldwin, exhaustif, 65 recommandations, 250 pistes d'action
sur lesquelles on travaille depuis le début. Maintenant, c'est important de
comprendre que nous, on l'a divisé en
trois phases, ce projet-là. Et, quand elle a déposé son rapport, Mme Laurent,
elle a dit que c'était un projet qui
devait se faire sur une dizaine d'années. Nous, on a dit : Non, on va le
faire sur une période de six ans. Et on a déposé un plan qui divisait
les actions en trois phases.
La première
phase était vraiment ce qui se faisait en amont de la DPJ, en prévention, en
services de première ligne, en éducation. Puis le but de faire ça, M. le
Président, c'était de diminuer cette augmentation de croissance qu'encore
des chercheurs... Dr Esposito a mentionnée,
qui est exponentielle depuis 10 ans et pour... et qui a cette cause de
faire... de déborder nos
intervenantes à la protection de la jeunesse. Parce qu'il y a des choses qui
peuvent se prendre en première ligne, puis ça, c'est important de le faire.
Donc, ce qu'on a fait, c'est qu'on a mis sur
pied, dans la phase I, toutes les mesures en amont, que ce soit rehausser les
programmes Agir tôt, le programme en négligence qu'on a mis avec les organismes
communautaires, le programme Crise-Ado-Famille-Enfance
pour les enfants qui ont des problèmes de comportement, rehausser le
financement des organismes
communautaires Famille, impliquer les organismes communautaires dans la prise
en charge de nos jeunes, rehausser la santé mentale, tout ça pour offrir
plus de services en première ligne. Puis je vous dirais que, depuis les deux dernières années, on voit une stabilisation
dans le nombre de signalements. C'est sûr qu'il y a encore des enjeux de
main-d'oeuvre à la protection de la jeunesse
en soi, mais au moins on voit que le flux de patients, d'usagers commence à
vraiment ralentir, pour ne pas dire que... cette année, j'espère, soit un peu,
même, en diminution.
Dans la deuxième phase, qu'est-ce qu'il y a?
C'est vraiment les changements intrinsèques à la protection de la jeunesse avec le projet de loi, la nomination du
commissaire, puis je reviendrai à la fin, mais également avec les changements dans
les processus de la DPJ, M. le Président. Puis, quand on dit que rien n'a
changé, il y a tellement de choses qui ont changé.
Les signalements, maintenant, il y a... il se fait, dans 70 % des
signalements, une vérification terrain pour s'assurer que l'appel
téléphonique correspond à la réalité avant de refuser ou d'accepter un
signalement, M. le Président.
Une autre
chose que les gens nous disent, l'enjeu, c'est qu'il y a beaucoup de personnes
qui lèvent la main pour avoir de l'aide, mais la DPJ... c'est la DPJ qui
répond. Ce qu'on fait, maintenant, c'est que, quand il y a un signalement de la première ligne ou encore des centres de
services scolaires, la DPJ y va en duo avec quelqu'un de la première ligne.
Puis on explique aux parents : Si vous êtes collaboratifs, si vous
voulez... tu sais, si ça se passe bien, on va vous permettre d'être suivis par la première ligne, et la DPJ se
retire, un gros... une grosse amélioration, M. le Président, et ces approches
collaboratives se font un peu partout.
Puis là on est même en train d'améliorer les
choses. Puis je tiens à le mentionner parce que c'est un projet qui a été
initié à Granby, où on a une table Agir ensemble qui regroupe première ligne
santé, services scolaires, DPJ, les organismes
communautaires, et qui filtre les demandes pour négligence, qui sont souvent
les catégories classées P3 ou non urgentes, pour s'assurer que, si
on peut donner une autre ressource que la protection de la jeunesse, elle va
être donnée.
Pour le
commissaire, en terminant, M. le Président, je pense que même M. Lebon dit
qu'on a besoin d'un commissaire pour
tous les enfants. J'ai bien entendu les enjeux avec la CDPDJ en commission
parlementaire. La décision qu'on a prise, c'est de régler ça à la table Justice
jeunesse, où tous les acteurs nécessaires sont assis et vont régler le
problème. Merci.
• (18 h 40) •
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci beaucoup, M. le ministre. Et maintenant, pour
une réplique de deux minutes, je cède la parole à Mme la députée de
Robert-Baldwin.
Mme Brigitte B. Garceau
(réplique)
Mme
Garceau : Merci beaucoup. La question qui est fondamentale
ici, M. le Président... ce n'est pas la Table jeunesse, avec respect pour le
ministre, qui va rectifier les problèmes de gouvernance à l'interne de la
CDPDJ, qui a décidé, de son propre gré, de vraiment restreindre le mandat
concernant ses exécutions, de toutes ses obligations en vertu de la loi.
Il est là, le problème, la CDPDJ qui ne va
pas intervenir devant les tribunaux ou qui va... comme on a vu concernant la
famille d'accueil et la jeune fille, qu'il n'y avait pas de lésion de droits,
et qui veut juste agir dans des cas de lésions de droits systémiques. Ce
n'est pas le vrai chien de garde. Ce n'est pas le vrai chien de garde que la
commission Laurent a prévu dans son rapport, dans sa recommandation.
Et c'est pour
ça, encore une fois, quand l'ancien vice-président de la commission Laurent
vient, il y a quelques jours, dire dans les médias : La commission, la
CDPDJ, malheureusement, n'exécute pas toutes ses obligations. Et on a ici,
même, il le mentionne, et je pense que c'est
matière de réflexion, c'est quand M. Lebon dit : C'est le temps, en
ce moment, de vraiment réfléchir et de revoir le transfert des pouvoir, c'est
M. Lebon qui le dit, actuellement, le transfert des pouvoirs de la CDPDJ au commissaire, parce qu'il dit :
«Les propos déposés en commission étaient bien documentés et méritent une
attention approfondie de la part du ministre. La CDPDJ soudainement semble
vouloir se refaire une crédibilité en annonçant
des enquêtes... une fois que les médias ont dénoncé à plus d'une reprise les
problèmes. Cette réaction à retardement illustre bien l'incapacité de
cette institution d'assumer un réel leadership concernant sa mission.»
On a, en ce
moment, des enfants dans des centres jeunesse, dans des centres de réadaptation,
il y a des violations de droits, on n'est pas en train de protéger ces
enfants-là. On a besoin d'un changement dans la législation.
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Le Vice-Président (M. Lévesque) :
Merci beaucoup, Mme la députée de
Robert-Baldwin. Et cela met fin aux débats de fin de séance.
Ajournement
Et, compte tenu de l'heure, les travaux sont
ajournés au mercredi 1er mai 2024, à 9 h 40.
(Fin de la séance à 18 h 44
)