(Treize
heures quarante et une minutes)
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Bon mardi. Vous pouvez vous asseoir.
Affaires
courantes
Déclarations
de députés
Donc,
nous allons débuter nos travaux aux affaires courantes, à la rubrique de
déclarations de députés, et je cède immédiatement la parole à M. le
député de Chauveau.
Rendre
hommage à Mme Marie-Eve Brassard
M.
Sylvain Lévesque
M. Lévesque
(Chauveau) : Merci beaucoup, Mme la Présidente. C'est dans le cadre de
la Semaine de l'action bénévole, le
17 avril dernier, lors de notre sixième édition de la Soirée
reconnaissance des bénévoles de Chauveau, que j'ai remis la Médaille de l'Assemblée nationale à la bénévole de
l'année 2024. Il s'agit de Marie-Eve Brassard, résidente de
Loretteville, que je salue, dans les tribunes, et qui est accompagnée de sa
famille.
Impliquée
comme bénévole au démarrage d'un mouvement populaire citoyen d'entraide à
Loretteville, la Soupe populaire, Marie-Eve apporte un vent de nouveau,
de solidarité au quartier. Se distinguant par son dynamisme et sa bienveillance à l'égard de la collectivité, elle
est reconnue comme un trait d'union entre plusieurs organismes, intervenants,
bénévoles et citoyens, dans le but d'améliorer la sécurité alimentaire
du secteur.
Marie-Eve,
merci pour votre grande contribution au milieu communautaire de Chauveau. Merci
du fond du coeur.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
M. le député. Maintenant, je suis prête à céder la parole à Mme la députée
de Notre-Dame-de-Grâce.
Souligner
le travail de l'organisme Réalité climatique
Canada dans le cadre du Jour de la Terre
Mme Désirée
McGraw
Mme McGraw : Merci,
Mme la Présidente. Hier était, bien sûr, le Jour de la Terre, et c'est dans ce
contexte que je voudrais souligner le
travail extraordinaire de l'organisme Réalité climatique Canada, dont je suis
fière d'avoir fondé cet organisme
ici, au Québec, en 2007 avec l'ancien vice-président Al Gore. Et notre mission
était et reste, demeure toujours d'éduquer
le public sur la science et les impacts des changements climatiques, ainsi que
les solutions pour aborder la crise climatique.
Notre formation
politique a justement eu droit à une formation de l'organisme en novembre
dernier, et ils font maintenant partie des plus de 700 000 Canadiens
qui ont assisté à une présentation.
Et
j'aimerais surtout souligner aujourd'hui la présence, dans nos tribunes, de
M. Peter Schiefke, le député fédéral de Vaudreuil-Soulanges, qui a été le tout premier directeur général de Réalité
climatique Canada, «an exceptional parliamentarian and an example of
public service, we're honored to have him with us today». Merci.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci, Mme la députée. Maintenant, je cède la parole à
M. le député de Nicolet-Bécancour.
Rendre
hommage à M. Jean-Claude Dubuc
M.
Donald Martel
M. Martel : Mme la Présidente, j'ai le plaisir, aujourd'hui,
de vous parler de M. Jean-Claude Dubuc, entrepreneur chevronné qui
exploite une épicerie depuis maintenant 50 ans.
C'est en 1973, en
effet, que son frère et lui se sont portés acquéreurs d'une première épicerie à
Deschaillons-sur-Saint-Laurent, une
transaction qui l'avait alors forcé à investir tout son argent de poche. Au fil
des ans, Jean-Claude Dubuc a su
exploiter et faire grandir son entreprise en saisissant les bonnes occasions
d'affaires qui se présentaient, mais surtout il a su rester à l'écoute de sa clientèle et à la recherche constante de
moyens pour mieux la satisfaire. Résultat, une petite épicerie de
quartier est devenue aujourd'hui un magasin de 15 000 pieds carrés.
M. Dubuc
a également su transférer de façon harmonieuse son entreprise à ses enfants.
Et, même s'il ne la dirige plus, il garde un oeil sur son fonctionnement
et s'informe toujours des ventes chaque lundi matin.
Je
rends donc hommage à M. Jean-Claude Dubuc, un dynamique entrepreneur de
chez nous. Merci, Jean-Claude.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Je vous remercie, M. le député. Maintenant, nous
poursuivons avec M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve.
Rendre hommage à M. Michel
Pilon
M. Alexandre Leduc
M.
Leduc : Merci, Mme la Présidente. Aujourd'hui, je veux
souligner la contribution importante d'un pilier de la défense des
travailleuses et travailleurs étrangers temporaires du Québec, soit
M. Michel Pilon.
En 2017,
accompagné de militants et de bénévoles, il fonde le Réseau d'aide aux
travailleuses et travailleurs migrants agricoles
du Québec, RATTMAQ. Les injustices vécues par ces personnes le scandalisent, et
c'est avec toute son énergie et sa
générosité qu'il s'investit à les défendre et à dénoncer publiquement les abus
dont elles sont victimes. Son expérience, notamment acquise comme avocat
à la fondation d'aide aux travailleurs accidentés, la FATA, lui permet de
défendre des dossiers qui, a priori, semblaient perdus d'avance. Mentionnons
l'une des victoires les plus significatives de sa carrière, le dossier Bautista contre Vergers Ivanhoë Faille, dans lequel
le TAT a reconnu pour la première fois au Québec un lymphome non
hodgkinien comme maladie professionnelle reliée à l'utilisation de pesticides
en agriculture.
Michel Pilon
et l'équipe dont il a su s'entourer au RATTMAQ mènent un combat au quotidien
pour défendre les dossiers des
travailleuses et travailleurs essentiels, trop souvent laissés à eux-mêmes, qui
ne connaissent pas leurs droits et ne maîtrisent pas toujours la langue
française. Les actions du RATTMAQ ont sans aucun doute fait monter le nombre
de recours déposés à la CNESST par ces travailleurs venus d'ailleurs.
J'aimerais
souhaiter à Michel Pilon une bonne retraite et un repos bien mérité, après
autant de luttes et toutes ces années au sein du RATTMAQ.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : En
terminant.
M. Leduc : Un grand merci à vous,
M. Pilon.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Je vous remercie, M. le député. Mme la députée de
Châteauguay, la parole est à vous.
Rendre hommage à M. David
Bergeron
Mme Marie-Belle Gendron
Mme
Gendron : Merci, Mme la Présidente. Aujourd'hui, en mon nom
et au nom de mes collègues la députée de Sanguinet, le député de La Prairie et la députée de Huntingdon,
j'aimerais rendre hommage à un visionnaire, M. David Bergeron, ici
présent dans les tribunes, P.D.G. de la Chambre de commerce et d'industrie du
Grand-Roussillon.
Fort
d'expériences diversifiées dans le domaine des affaires, son leadership a mené
à la croissance et au rayonnement
d'exception qu'a connus la CCIGR au courant des dernières années. Depuis son
arrivée en poste, M. Bergeron a
été finaliste au concours du Gala des chambres de commerce de la FCCQ dans la
catégorie Leadership, et ce, pas moins de trois années en ligne. Appuyé par le
conseil d'administration de la chambre de commerce, et plus particulièrement
la présidente, Mme Julie Voyer,
M. Bergeron a su rassembler une communauté d'affaires importante mais
surtout engagée pour l'économie locale.
Empreint d'un
savoir-faire et d'une agilité hors pair, et à la lumière de son implication
extraordinaire, M. Bergeron a été nommé P.D.G. de la CCIGR en avril
2024.
Merci, David, et félicitations!
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Je vous remercie, Mme la députée. Et je tiens à vous redire la consigne : On
doit respecter le temps qui nous est alloué, qui est une minute par député.
Je vous cède la parole, M. le député de Viau.
Féliciter les lauréats du
Concours d'écriture Point-virgule
M. Frantz Benjamin
17 909
M. Benjamin : Merci,
Mme la Présidente. En septembre dernier, l'Assemblée nationale a lancé le
Concours d'écriture Point-virgule,
qui visait à promouvoir la langue française auprès des élèves du premier cycle
du secondaire de partout au Québec.
Pour
souligner le 75e anniversaire de notre drapeau, le fleurdelisé, les jeunes
ont été invités à écrire sur le thème Un drapeau aux couleurs de nos rêves. En lisant leurs textes, j'ai été touché par les propos évoqués par ces
jeunes au talent à la hauteur de leurs espoirs envers le Québec.
Aujourd'hui, j'ai le plaisir d'accueillir à
l'Assemblée nationale et dans les tribunes les 10 lauréates et lauréats,
accompagnés de leurs proches et de leurs enseignantes et enseignants de
français, que je remercie d'ailleurs pour leur engagement à valoriser auprès de nos jeunes la richesse de notre langue
commune, le français. Amélia, Marie-Hélène, Thomas, Xavier,
Éléna, Océane, Sarah, Alexander et Alicia, lire vos textes fut pour mes
collègues et moi-même un réel bonheur. À
titre de vice-président de l'Assemblée nationale du Québec, de député de Viau
et de poète, Mme la Présidente, je vous remercie pour vos textes inspirants, et je vous invite à continuer
d'écrire en français pour exprimer, faire valoir vos idées et déployer
votre avenir, qui s'annonce des plus prometteurs. Bravo!
15 417
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
M. le député. Maintenant, je cède la parole à Mme la députée de Rimouski.
Féliciter
Mme Marie-France Marin, lauréate du prix Hubert-Reeves
Mme Maïté
Blanchette Vézina
19 275
Mme Blanchette Vézina : Merci,
Mme la Présidente. Je tiens à féliciter la chercheuse et docteure en
neurosciences, Mme Marie-France Marin, qui a reçu, le
22 novembre dernier, le prix Hubert-Reeves, des Prix du Québec.
Chercheuse
accomplie et professeure impliquée, Mme Marin est née et a grandi à
Rimouski. Auteure de 76 articles et
de neuf chapitres de livres, et ayant donné plus de 320 conférences lors
des congrès nationaux et locaux, elle a su faire sa place dans les
réseaux mondiaux de chercheurs.
Mme Marin
est non seulement une scientifique exceptionnelle, mais aussi une femme généreuse
qui contribue à faire une différence
dans son milieu. Militant pour plus de diversité dans les domaines de recherche
scientifique, elle a mis sur pied avec son équipe de recherche un projet pilote
en partenariat avec le Service de police de la ville de Montréal et une école secondaire dont la majorité des jeunes sont
issus de la diversité culturelle. Ce projet vise à leur faire visiter les
laboratoires puis à engager deux de ces jeunes dans le cadre d'un emploi
d'été rémunéré au sein de ceux-ci.
Bravo,
Mme Marin, pour votre leadership, pour votre excellence dans votre travail!
Vous êtes une grande source d'inspiration pour les gens de la région de
Rimouski.
• (13 h 50) •
15 417
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
Mme la députée. Maintenant, nous poursuivons avec M. le député de
Jean-Talon.
Souligner
le travail du Centre pour l'intelligence émotionnelle en ligne
M. Pascal
Paradis
19 999
M. Paradis : 86 % des jeunes de
neuf à 11 ans possèdent un compte sur les réseaux sociaux. Le temps
d'écran de loisir moyen des jeunes du Québec est de 6 h 30 min
par jour. Des chiffres préoccupants quand on connaît les impacts
néfastes des appareils électroniques sur la santé physique, mentale et même sur
l'espérance de vie.
Ce
n'est pas seulement un enjeu pour les jeunes et les parents, c'en est un de
politique publique. Le Parti québécois en a fait une priorité et veut mettre en lumière des initiatives
inspirantes. C'est le cas du Centre pour l'intelligence émotionnelle en ligne, le CIEL, qui offre des ateliers de
sensibilisation au bien-être et à l'autodéfense numérique partout au Québec.
Cette année, le CIEL a touché
21 écoles et 3 025 élèves dans la Capitale-Nationale. J'ai eu
l'occasion de constater l'excellent travail de son équipe, ici présente, à
l'école secondaire de Rochebelle, dans Jean-Talon. L'équipe du CIEL ouvre un
dialogue essentiel avec les jeunes.
J'aimerais
lui adresser un merci d'autant plus sincère qu'il vient du député, mais d'un
père inquiet. Continuez d'être à l'avant-garde sur cette question.
Merci.
15 417
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
M. le député. Maintenant, je suis prête à céder la parole à Mme la députée
d'Anjou—Louis-Riel.
Rendre
hommage à M. Serge Lamontagne
Mme Karine
Boivin Roy
19 255
Mme Boivin Roy : Merci, Mme la Présidente.
Alors, nous souhaitons rendre hommage aujourd'hui à M. Serge Lamontagne, directeur général
de la ville de Montréal, qui quittera ses fonctions dans les prochains mois pour une retraite bien méritée après plus
de 36 ans pour loyaux services dans le secteur public.
Après
un passage comme directeur général de la ville de Laval, M. Lamontagne a
été nommé directeur général de la
ville de Montréal, en juillet 2018. Dès son entrée en poste, sa priorité
fut la planification stratégique Montréal 2030, une vision d'avenir rassembleuse et inspirante pour la
métropole. Lauréat de plusieurs prix honorifiques au cours de sa carrière,
tout récemment, en 2022, Serge Lamontagne
s'est vu décerner la Médaille Vanier de l'Institut d'administration publique du Canada, soulignant l'excellence de sa carrière dans
le secteur public au pays.
M. Lamontagne,
nous vous remercions pour votre engagement dévoué, votre leadership et votre
humanisme, qui ont su guider vos actions dans toute votre carrière.
Merci beaucoup.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
Mme la députée, M. le député de Beauce-Nord, la parole est à vous.
Féliciter l'entreprise Revtech Systèmes,
lauréate du prix Jeune entreprise
M. Luc
Provençal
M. Provençal :
Merci, Mme la Présidente. Le
17 avril dernier, à Scott, Développement économique Nouvelle-Beauce
présentait la 34e édition du Souper des jeunes gens d'affaires de la
Nouvelle-Beauce. L'événement fut l'occasion de remettre le prix Jeune entreprise de l'année à Revtech Systèmes, située
à Sainte-Marie. Fondée en 2016 par deux passionnés de robotique, Alexandre Paré et Sébastien
Blanchette, l'entreprise n'aura eu besoin que de huit ans pour être reconnue
comme un véritable leader dans le domaine de la robotique et l'automatisation.
Aujourd'hui, appuyés de quelque 40 employés, Alexandre et Sébastien ne
cessent de relever les défis auxquels ils font face, et ce, avec brio et
créativité.
Rappelons
que cette distinction soulignant la réussite d'une entreprise de moins de
10 ans située en Nouvelle-Beauce vise à promouvoir
l'entrepreneuriat, l'innovation et la créativité, tout en étant une source
d'inspiration pour les jeunes entrepreneurs.
À toute l'équipe de
Revtech Systèmes, je vous adresse mes plus sincères félicitations. Et bonne
continuité. Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
M. le député. Maintenant, je cède la parole à M. le député de Mégantic.
Souligner
le 50e anniversaire du Club Âge d'or Lambton
M.
François Jacques
M. Jacques : Merci, Mme la Présidente. Aujourd'hui, je veux
rendre hommage au club FADOQ de Lambton, qui célèbre son
50e anniversaire.
Pendant
un demi-siècle, cet organisme a été au coeur de sa communauté en créant un
espace pour la camaraderie, le partage et pour l'engagement des gens
d'expérience de Lambton. Fier de ses 275 membres, le club FADOQ les
accueille, leur offre des opportunités
d'engagement social, de maintien de la forme physique, de divertissement, de
formation et de participation active à la vie communautaire.
C'est bien connu
qu'il est essentiel au bien-être émotionnel et mental des gens d'entretenir des
relations et de passer du temps avec les autres. La mission du club FADOQ
répond exactement à cette nécessité.
Je
veux donc remercier tous les bénévoles et les administrateurs qui se sont
succédé depuis 50 ans pour faire du club FADOQ une main tendue pour
les personnes de 50 ans et plus de Lambton. Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
M. le député. Alors, je cède la parole à Mme la députée de Bellechasse.
Souligner
le 30e anniversaire de l'entreprise La Pralinière
Mme
Stéphanie Lachance
Mme Lachance :
Merci, Mme la Présidente. Je suis
heureuse de prendre la parole aujourd'hui pour souligner le 30e anniversaire
d'une entreprise remarquable et des plus appréciées à Lac-Etchemin.
Depuis sa fondation
par un maître chocolatier belge, en 1993, La Pralinière est devenue une
destination sucrée incontournable de notre
région : cinq succursales, une boutique en ligne, une distribution
panquébécoise et une grande gamme de produits, tous savoureux.
Pour
souligner cet anniversaire, le propriétaire, M. Samuel Pépin, a planifié
des activités tout au long de l'année : célébrations du Nouvel An,
chasse aux cocos, visite d'atelier. Jusqu'à l'automne, les amateurs de
friandises auront de nombreuses activités pour célébrer.
Innovation,
résilience, et surtout passion, c'est ce qui caractérise La Pralinière et ses
artisans. À vous, M. Pépin, ainsi qu'à tous vos employés, toutes mes
félicitations pour votre succès. Que votre aventure sucrée se poursuive encore
longtemps.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
Mme la députée. Ceci met fin à la rubrique de déclarations de députés.
Et je suspends les
travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 13 h 56
)
(Reprise à 14 h 04)
La
Présidente : Bonjour,
tout le monde. Mesdames messieurs, le parlement du Québec, c'est chez vous.
Bienvenue.
Messieurs dames les
députés, nous allons nous recueillir quelques instants.
Je vous remercie.
Veuillez vous asseoir.
Présence de Mme Christine St-Pierre, ex-parlementaire
de l'Assemblée nationale
Aujourd'hui,
j'ai le plaisir de souligner, dans nos tribunes, la présence de
Mme Christine St-Pierre, ancienne députée de l'Acadie.
Nous poursuivons les affaires courantes.
Aujourd'hui, il n'y a pas de déclarations
ministérielles.
Présentation
de projets de loi
À la rubrique
Présentation de projets de loi, M. le député des Îles-de-la-Madeleine. Non? M. le
député de Matane-Matapédia?
Une voix : ...
La Présidente : Les Îles-de-la-Madeleine?
Allez-y, M. le député.
M. Arseneau : Mon collègue voulait
appeler l'article b, mais je vais...
La Présidente : Ah! Alors,
dans... Alors, M. le député de Matane-Matapédia, allez-y.
M.
Bérubé : Mme la
Présidente, voulez-vous appeler l'article b, s'il vous plaît?
Projet
de loi n° 697
La
Présidente : Avec
grand plaisir. À l'article b du feuilleton, M. le député des Îles-de-la-Madeleine présente le projet de loi n° 697, Loi
visant à lutter contre le gaspillage. M. le député.
M. Joël
Arseneau
M. Arseneau : Merci, Mme la
Présidente.
Ce projet de
loi vise à lutter contre le gaspillage au Québec en instituant une stratégie
nationale de lutte contre le gaspillage qui se compose d'un ensemble
d'actions mises en oeuvre par le gouvernement, les entreprises privées, les organismes et les autres acteurs de la société. La
stratégie nationale établit un objectif de réduction de la production de
déchets alimentaires de moitié d'ici 2030.
Pour ce
faire, le projet de loi prévoit l'obligation pour les transformateurs,
distributeurs et détaillants de produits alimentaires de proposer à des
organismes des ententes de don relatives à leurs produits invendus encore
propres à la consommation humaine, qui
pourraient être destinés à l'alimentation animale ou qui pourraient être
utilisés à des fins de compost pour
l'agriculture ou pour la valorisation énergétique. Il prévoit, en outre, la
même obligation pour les fabricants, distributeurs
et détaillants de biens autres qu'alimentaires quant à leurs produits invendus
qu'il serait également possible de revaloriser.
Ainsi, le
projet de loi met en place un registre public permettant notamment de recenser
les quantités annuelles de produits
invendus de tout fabricant, transformateur, distributeur ou détaillant, les
ententes conclues en vertu de la présente loi de même que les quantités
annuelles de produits qui ont été traités dans le cadre de chaque entente.
Le projet de
loi accorde également au ministre le pouvoir d'imposer aux fabricants,
transformateurs, distributeurs et
détaillants qui, malgré des démarches sérieuses, n'ont pu conclure d'entente
avec un organisme reconnu de conclure une entente relative à leurs
produits invendus avec RECYC-QUÉBEC.
De plus, le
projet de loi interdit de rendre volontairement impropre à la consommation
humaine un produit alimentaire ou de
détruire intentionnellement ou de rendre inutilisable tout autre bien qui
autrement aurait pu faire l'objet d'une entente en vertu de la présente
loi.
En outre, le
projet de loi institue le Fonds de réparation affecté au financement de la mise
en oeuvre et de la gestion des mesures et des programmes visant à encourager
les consommateurs québécois à réparer leurs biens et à accélérer le
développement des entreprises à fort potentiel dans le secteur de l'économie
circulaire.
Pour ce
faire, le projet de loi établit les sommes qui sont portées au crédit du Fonds
de réparation et confie sa gestion au ministre de l'Environnement, de la
Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs.
Par ailleurs,
le projet de loi modifie la Loi sur
la protection du consommateur afin
que le commerçant ou le fabricant ne
puisse refuser d'exécuter une garantie au motif que le bien a fait l'objet
d'une réparation par une autre personne que lui-même ou un tiers
désigné.
Enfin, le projet de loi prévoit une autre
disposition modificative et des dispositions finales.
Merci, Mme la Présidente.
Mise
aux voix
La Présidente : Merci, M. le député.
Est-ce que l'Assemblée accepte d'être saisie de ce règlement?
Des voix : Adopté.
La Présidente : Adopté.
Dépôt
de documents
À la rubrique Dépôt de documents, M. le ministre
de la Culture et des Communications.
M.
Lacombe : Merci, Mme la Présidente. Permettez-moi de déposer
le plan stratégique 2023‑2027 de la Société de développement des
entreprises culturelles, la SODEC. Merci.
• (14 h 10) •
La Présidente : Ce document est
déposé. M. le leader du gouvernement.
M.
Jolin-Barrette : Oui. Bonjour, Mme la Présidente. Je dépose les
réponses du gouvernement aux questions inscrites au feuilleton le
19 mars 2024 par le député de Nelligan et le 21 mars 2024 par la
députée de Vaudreuil. Merci.
La Présidente : Ces documents sont
déposés.
Pour ma part,
en raison du changement dans la composition de l'Assemblée, je dépose les
tableaux qui font état de la nouvelle répartition des déclarations de
députés et des temps de parole lors des débats restreints.
Dépôt
de rapports de commissions
À la rubrique
Dépôt de rapports de commissions, est-ce qu'il y a consentement pour déroger à
l'article 4.4 des règles de
fonctionnement afin de déposer un rapport du comité directeur de la Commission
de l'Assemblée nationale? Consentement? Consentement. Merci.
Modification
à la composition de commissions parlementaires
Je dépose donc le rapport du comité directeur de
la Commission de l'Assemblée nationale qui s'est tenu le 22 avril 2024 afin de statuer sur une demande
du groupe parlementaire formant le gouvernement concernant des changements
de membres ainsi que sur la désignation à la
vice-présidence au sein de la Commission
de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources
naturelles et de la Commission des transports et de l'environnement.
Je cède, pour
ce faire, la parole à Mme la première vice-présidente et députée de
Saint-Hyacinthe pour la présentation d'une motion.
Motion
proposant d'adopter les modifications
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
Mme la Présidente. Mme la Présidente, je propose :
«Que les
modifications à la composition des commissions telles que prévues au rapport du
comité directeur de la Commission de l'Assemblée nationale soient
adoptées.»
Mise
aux voix
La
Présidente : Est-ce qu'il y a consentement pour déroger aux
articles 129 et 134 du règlement? Consentement. Merci. Cette motion
est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
La Présidente : Adopté.
Il n'y a pas de dépôt de pétitions.
Il n'y a pas de réponses orales aux pétitions ni
d'interventions portant sur une violation de droit ou de privilège.
Questions
et réponses orales
Nous en
sommes maintenant rendus à la période de questions et de réponses orales, et je
cède la parole, en question principale, au chef de l'opposition
officielle.
Hausse du taux
d'inclusion sur les gains en capital
M.
Marc Tanguay
M. Tanguay : Mme la Présidente,
c'est sans surprise que le premier ministre s'attend à la question venant du Parti libéral du Québec. On va poser la question
concernant la taxe CAQ qui a été annoncée vendredi dernier, une hausse de la taxe sur le gain en capital qui vient
frapper de plein fouet nos entreprises, qui auront encore moins de moyens pour,
justement, augmenter
la productivité, et nos épargnants, qui parfois auront, Mme la Présidente,
acheté, il y a 25 ans, acheté un immeuble pour en faire leur fonds
de retraite, la CAQ vient taxer davantage ces citoyens et ces citoyennes.
On s'en rappelle
tous, lors de la dernière campagne électorale, comment le premier ministre
faisait des gorges chaudes en disant que
Québec solidaire, c'était la taxe orange, puis que lui, il était contre la taxe
orange de Québec solidaire. Bien, il
n'est pas en reste, aujourd'hui, parce qu'il a sa propre taxe, il a la taxe
CAQ. Mme la Présidente, c'est contre toute attente, parce qu'il nous disait, pas plus tard que le 13 mars
dernier : «...les impôts au Québec sont dans le plafond. [Puis] ça
nuit à l'économie.» Je continue. Il disait : «Comme on l'a promis, il n'y
[aura] pas d'augmentation d'impôt.»
Les
entreprises lui disent... 18 avril, Véronique Proulx, Manufacturiers et
exportateurs du Québec, disait : «Cette mesure va nuire à l'investissement
des entreprises manufacturières, [...]les entreprises doivent investir pour se
moderniser et se décarboner.»
Alors,
Mme la Présidente, comment le premier ministre se sent-il aujourd'hui d'être,
contre toute attente, dans le camp de la taxe orange?
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François Legault
M. Legault :
Oui, Mme la Présidente, depuis 2018, le gouvernement de la CAQ a baissé les
impôts, a donné un crédit d'impôt de 2 000 $ aux aînés, a baissé les taxes scolaires, a aboli la
fameuse taxe libérale sur les services
de garde. Mme la Présidente, il y a d'autres mesures. Au total, on a
remis 7,5 milliards de dollars dans les poches des Québécois.
Maintenant,
le gouvernement fédéral a annoncé des changements concernant le gain en
capital. Et, chaque fois que c'est
arrivé, les gouvernements qui étaient en place, que ce soit en 1972, 1988, 1990
et 2000, chaque gouvernement s'est harmonisé
avec ce qui était proposé par le gouvernement fédéral. C'est plus simple pour
tout le monde. Évidemment, l'Ontario s'harmonise automatiquement, mais
le Québec a fait le choix de s'harmoniser. Donc, c'est ce qu'on a fait.
La
Présidente : Première complémentaire.
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : Donc, Mme la Présidente, si je suis bien le
premier ministre, si le fédéral ne le faisait pas, il ne le faisait pas.
C'est ça? Première des choses.
Deuxième
des choses, on est une société distincte, on peut décider pour nous. Il aurait
pu faire le choix de dire : Non, on ne suit pas le fédéral parce
qu'on va impacter négativement nos entreprises et on va impacter négativement,
évidemment, nos personnes qui sont propriétaires.
Sait-il qu'il y a 250 000 propriétaires
locatifs, au Québec, dont 175 000 qui ont moins de 20 portes,
460 000 propriétaires de résidences secondaires? C'est ça, il
veut les taxer?
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Bien, Mme la Présidente, je le rappelle, on a
baissé les impôts, les taxes pour 7,5 milliards, 7,5 milliards.
Le ministre des Finances le disait ce matin,
l'harmonisation, ça représente 1 milliard la première année, puis ensuite
à peu près 700 millions par
année. Donc, vous voyez quand même qu'au net, contrairement au Parti libéral,
qui ne parlait pas de mettre de l'argent dans le portefeuille des
Québécois, nous, on l'a fait, depuis 2018.
Des voix : ...
La
Présidente : S'il vous plaît! Pas de commentaire après les réponses.
Deuxième complémentaire.
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : Alors
là, Mme la Présidente, je croirais entendre Québec solidaire, je croirais
entendre Québec solidaire : Aïe! ça va rapporter, puis le ministre des
Finances nous l'a confirmé, 1 milliard de dollars, on va aller piger dans les poches des Québécoises et des Québécois.
Il est où, le chef de la Coalition avenir Québec qui disait : Nous, là,
il n'est pas question de monter les taxes et
impôts, le monde travaille assez fort, nos entrepreneurs signent des chèques de
paie, il faut augmenter la productivité? Qui,
sous votre gouverne, dans les cinq dernières années, productivité, le gain de
productivité, c'est 0 %. Il est où, le chef de la CAQ qui pourfendait la
taxe orange? Là, il a sa taxe CAQ.
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Bien,
Mme la Présidente, j'ai de la misère à voir le lien avec la productivité.
D'abord, la réalité, c'est que, quand on
regarde le PIB par habitant, quand on regarde, depuis 2018, au Québec, il y a
eu une croissance. Dans le reste du Canada, ça a diminué. Donc, on a
réduit notre écart et de richesse et de productivité avec le reste du Canada.
Maintenant,
je me souviens bien, puis il semble que le chef de l'opposition officielle l'a
oublié, que, durant la dernière campagne
électorale, le Parti libéral promettait de mettre une nouvelle taxe pour les
gens qui gagnent 300 000 $ par année. Est-ce qu'il a oublié
ça?
La Présidente : Troisième
complémentaire.
M.
Marc Tanguay
M. Tanguay : Il a promis de ne pas augmenter les taxes et
impôts. Est-ce qu'il a oublié ça, vendredi passé, quand il a dit : Ah! le fédéral y va, j'en profite?
Il en profite, Mme la Présidente, parce qu'il y a 11 milliards de déficit
puis il va aller piger dans les
poches des milliers de Québécoises et Québécois des dizaines de milliers
d'argent. Et là, si le premier ministre, qui se dit le parti de l'économie, n'est pas capable de voir le lien
entre la taxation sur le gain de capital et la capacité de nos
entreprises à augmenter la productivité, on connaît...
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M.
François Legault
M.
Legault : Bien, Mme la Présidente, je le rappelle, comme
tous les gouvernements, libéraux, péquistes, on a fait le choix de s'harmoniser avec les règles
concernant le gain en capital. On se souvient que les taux de taxation sur les
gains en capital étaient plus élevés,
après moins élevés, plus élevés, moins élevés. On a fait le choix de
s'harmoniser. Et on n'a pas fait le choix du Parti libéral, c'est-à-dire
de couper en santé et en éducation.
La Présidente : En question
principale, je reconnais maintenant le député de Marguerite-Bourgeoys.
Hausse du taux
d'inclusion sur les gains en capital
M. Frédéric
Beauchemin
M. Beauchemin : Mme la Présidente,
le 19 mars, la CAQ a fait adopter à l'unanimité la motion suivante :
«Que les parlementaires s'opposent à toute
augmentation des impôts des particuliers d'ici le retour à l'équilibre
budgétaire.»
Un mois plus tard, la CAQ renie sa parole et
augmente le fardeau fiscal de milliers de Québécois. C'est la taxe Trudeau-CAQ.
Dans mon
comté, j'ai rencontré un camionneur qui, lui, est propriétaire de deux triplex.
Il a acheté ça il y a 45 ans. Il met 20 $, quand il a 20 $ de lousse, pour acheter une canne
de peinture, une feuille de gypse. Il passe ses soirées, ses week-ends, ses vacances à travailler sur son
projet. Ça, c'est la définition d'un ultrariche, maintenant, selon la CAQ. De
façon rétroactive, ils ont décidé de le taxer. Le ministre change les règles du
jeu puis il pige dans son fonds de retraite.
La CAQ, elle
est incapable de gérer les finances, incapable de gérer les dépenses, qui
augmentent deux fois plus vite que l'inflation, taxe nos entreprises et
taxe nos petits épargnants. Pourquoi?
La Présidente : La réponse du ministre
des Finances.
M.
Eric Girard
M. Girard
(Groulx) : Oui. Merci, Mme la Présidente. Bien, juste une
précision, là, ce n'est pas de façon rétroactive, mais c'est bien de façon prospective, parce que
les gens ont jusqu'au 25 juin pour bénéficier du taux d'inclusion de
50 %.
Alors, nous
sommes le gouvernement qui a remis le plus d'argent aux contribuables. Nous
sommes le gouvernement qui a le mieux protégé les contribuables face à
la hausse du coût de la vie.
Et là je
comprends très bien que le dossier de la modification du taux d'inclusion du
gain de capital, ça suscite des inquiétudes, je comprends ça, là, et
puis je vais clarifier.
On parle du taux d'inclusion du gain de capital.
Alors, au Canada, le revenu marginal est imposé à 53,3 %; les dividendes,
40 %. Les gains de capitaux, c'était 26,5 %. Et là, avec l'inclusion
aux deux tiers, ça va monter à 35,5 %.
Et pourquoi
on s'harmonise, Mme la Présidente? Pour des raisons de cohérence du régime
fiscal, pour des raisons d'équité,
pour éviter que des entreprises dans d'autres provinces viennent faire des
planifications fiscales sans investissement au Québec.
Alors, le
fédéral a pris une décision. On prend la même décision que tous les
gouvernements qui nous ont précédés.
La Présidente : Première complémentaire.
M. Frédéric
Beauchemin
M.
Beauchemin : La fiscalité du Québec est notre champ de
compétence. On avait le choix d'harmoniser ou pas. La CAQ a fait le
mauvais choix en suivant le gouvernement Trudeau, en taxant l'innovation, la
productivité, en taxant notre économie. Malgré les
milliards injectés par le ministre de l'Économie, le Québec fait zéro gain en
productivité. On a même des reculs d'investissements privés d'entreprises.
C'est une taxe sur l'économie de l'avenir.
Pourquoi
le ministre des Finances suit la ministre Freeland? Parce que vous faites
des déficits records tous les deux?
La
Présidente : La réponse du ministre des Finances.
M. Eric Girard
M. Girard (Groulx) : Oui, Mme la Présidente, alors,
une des questions que nous nous sommes posées, c'est, si on ne s'harmonisait pas, est-ce qu'il y aurait des
investissements, des décisions d'investissement qui, à la marge... Est-ce
qu'une entreprise déciderait de venir au Québec plutôt qu'en
Colombie-Britannique ou en Saskatchewan? On a étudié ça, on s'est posé la question, puis la réponse, c'est
non, Mme la Présidente. Ce n'est pas le taux d'inclusion de gain de capital
qui a justifié le choix de Moderna de venir s'installer au Québec, c'est la
qualité de notre main-d'oeuvre. Ce n'est pas l'inclusion
du gain de capital qui a fait que Northvolt a choisi le Québec, c'est parce que
c'est un bon endroit où investir, Mme la Présidente.
• (14 h 20) •
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M. Frédéric Beauchemin
M.
Beauchemin : Les Québécois travaillent fort puis ils veulent que le
gouvernement fait la même chose. Ce qu'ils
voient, cependant, c'est que la CAQ, là, est incapable de bien gérer les
dépenses et les services de l'État. Des milliers de Québécois ont choisi d'investir pour leur avenir, des camionneurs,
des entrepreneurs, mais là ils se sont fait avoir par la taxe
Trudeau-CAQ.
Pourquoi
la CAQ ne s'impose pas plutôt le devoir de mieux gérer les dépenses publiques,
au lieu d'imposer une taxe encore sur les Québécois?
La
Présidente : La réponse du ministre.
M. Eric Girard
M. Girard (Groulx) : Oui, bien, ça va prendre
quelques précisions, Mme la Présidente. Alors, je rappelle que la résidence principale est exclue, que le premier
250 000 $ reste au taux d'inclusion de 50 %, et, si c'est un
couple qui est propriétaire d'un immeuble, bien, ça fait
500 000 $ d'exclusion, que, si vous avez une entreprise de pêche, ou
agricole, ou une petite PME, bien, on
augmente l'exemption à vie de 1 million à 1 250 000 $, et puis qu'on amène un incitatif pour les petites entreprises,
aux entrepreneurs canadiens, qui va passer de 1 million à 3 millions
sur 10 ans.
Alors,
on est conscients que ceci est une ponction fiscale, mais on a des décisions à
prendre, et puis on a choisi de s'harmoniser, comme tous les
gouvernements qui nous ont précédés.
La
Présidente : En question principale, je reconnais maintenant le député
de l'Acadie.
Impact de la hausse du taux d'inclusion des
gains en capital sur les entreprises
M. André Albert Morin
M. Morin : Mme la Présidente, la
semaine dernière, le ministre de
l'Économie s'est montré inquiet de la
hausse du taux d'imposition sur le gain en capital relativement aux impacts sur
la productivité des entreprises. En réponse à mon collègue le député de Marguerite-Bourgeoys, il
s'est engagé à évaluer l'impact sur la productivité des entreprises
advenant une augmentation du taux
d'imposition sur le gain en capital. Le lendemain, le ministre des Finances
annonçait sa décision d'harmoniser le
régime fiscal avec Ottawa sans démontrer l'impact sur les petits épargnants,
sans démontrer l'impact ou les évaluer sur les petites entreprises.
Aujourd'hui,
est-ce que le ministre de l'Économie peut nous dévoiler les études qui ont été
faites avant de copier le gouvernement Trudeau et de hausser les impôts
des Québécois et des Québécoises?
La
Présidente : La réponse...
Des voix : ...
La
Présidente : Pas de bravo. La réponse du ministre des Finances. On l'écoute.
M. Eric Girard
M. Girard
(Groulx) : Oui. Merci, Mme la Présidente. Alors, je rappelle
à tous que la fiscalité, c'est transversal, ça s'applique à toutes les entreprises. Ça s'applique à toutes les
entreprises, Mme la Présidente. Et ce que mon collègue a dit, c'est qu'au niveau de l'aide directe aux entreprises, que ce
soit au niveau d'Investissement Québec ou des entreprises, c'est qu'on fait des interventions verticales. On
a des secteurs stratégiques : l'intelligence artificielle, le secteur de
la batterie, les sciences de la vie, l'aluminium, l'aérospatiale.
Alors,
nous avons tous les outils dont nous avons besoin, si nous voulons faire des
interventions spécifiques dans des
secteurs de pointe avec des entreprises avec qui on veut être partenaires, et
puis on va continuer. On a toujours fait ça, Mme la Présidente.
La
Présidente : Première complémentaire.
M. André Albert Morin
M. Morin : Alors, effectivement,
c'est transversal, puis ça va nuire à tout le monde. Alors, ça va avoir des
impacts sur la productivité au Québec. Véronique Proulx, de Manufacturiers et
exportateurs du Québec, disait : La taxe va nuire à l'investissement. Elle
rajoute : Il faut stimuler l'investissement afin d'augmenter la
compétitivité des entreprises et il faut travailler avec les
manufacturiers du Québec.
Est-ce
que le gouvernement de la CAQ a au moins évalué l'impact de sa hausse d'impôt
sur la productivité des entreprises?
La
Présidente : La réponse du ministre de l'Économie, de l'Innovation et
de l'Énergie.
M. Pierre Fitzgibbon
M. Fitzgibbon :
Mme la Présidente, effectivement, j'ai mentionné la semaine dernière, aux
crédits, que j'étais préoccupé en général
sur le rehaussement de la productivité que nous devons avoir, au Québec, il n'y
a aucun doute. Et j'ai dit aussi qu'à la lumière de la décision qui sera
prise par le ministre des Finances on verra, au moment approprié, s'il y a des
mesures additionnelles qu'on doit faire pour les PME.
Mais, je rappelle, à
l'audience, premièrement, tantôt, le député de l'opposition a mentionné des
faits erronés, à savoir que les
investissements privés non résidentiels au Québec ont augmenté depuis plusieurs
années, ils n'ont pas diminué. Donc,
c'est faux, ce qu'il a dit. Deuxièmement, l'écart de productivité
manufacturière avec le gouvernement... avec l'Ontario s'est amélioré,
mais on est préoccupés et on va continuer à avoir des programmes...
La Présidente :
En terminant.
M.
Fitzgibbon : ...qui vont
être ciblés pour augmenter la productivité. Et on fera des mesures spéciales
si... au besoin.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M. André Albert Morin
M. Morin :
Oui. Alors, l'enjeu, en fait,
c'est que le gouvernement de la CAQ aurait dû mieux gérer nos finances publiques. Le dernier budget de la CAQ, là, c'est
un déficit record de 11 milliards, avec un manque de rigueur. Pour
compenser cette mauvaise gestion, la
CAQ a choisi d'augmenter les impôts des Québécois, mais refuse de nous dévoiler
les analyses.
Est-ce
que la CAQ peut enfin jouer franc jeu avec les Québécois et les Québécoises et
dévoiler les analyses qui ont conduit à augmenter les impôts au Québec?
La
Présidente : La réponse du ministre des Finances.
M. Eric Girard
M. Girard (Groulx) : Oui, Mme la Présidente. Bien,
pour ce qui est des retombées fiscales associées à la décision du gouvernement fédéral, bien, on travaille avec
les estimés du gouvernement fédéral. Et effectivement, puisqu'il y a une
exemption jusqu'au 25 juin, il va y avoir plus de revenus la première
année, puis, après ça, ça va être stable, deuxième, troisième année, puis,
après ça, ça va donner approximativement 600 millions, quatrième,
cinquième année.
Alors,
c'est... Quant au déficit, là, je l'ai dit, la raison que nous avons divulgué
un déficit de 11 milliards, c'est parce qu'il y a des facteurs temporaires, Mme la Présidente. C'est parce que
l'économie stagnait, parce qu'on manquait d'électricité dans les réservoirs.
Et c'est gérable, et on s'en occupe, Mme la Présidente.
La
Présidente : En question principale, je reconnais maintenant le chef
du deuxième groupe d'opposition.
Financement
du transport collectif
M. Gabriel Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois : Merci,
Mme la Présidente. Face à la crise climatique, c'est les petits gestes qui vont
faire la différence. Ça, c'est ce
qu'on répète aux Québécois et aux Québécoises depuis des décennies. Hier
encore, c'est ce que le premier ministre a répété dans sa vidéo du Jour de la Terre, je le
cite : Plantez donc un arbre, ces petits gestes là font la
différence.
Pendant
ce temps-là, qu'est-ce qui se passe au Québec? Bien, pendant ce temps-là, le
monde se serre comme des sardines dans des autobus bondés à l'heure de
pointe. Les pannes se multiplient dans le métro à Montréal. Le transport
collectif manque d'argent partout au Québec. En fait, les réseaux de transport
collectif sont proches de l'effondrement.
Alors,
planter un arbre, c'est bien. Les petits gestes symboliques, ça peut aider.
Mais, si le premier ministre veut faire
une différence, s'il veut faire une vraie différence, ça va prendre des grands
gestes. C'est le test le plus important du premier ministre face à la
crise climatique.
Est-ce
qu'il va sauver le transport collectif au Québec ou est-ce qu'il va le laisser
couler? Est-ce que le premier ministre peut clairement s'engager
aujourd'hui à ce qu'il n'y ait aucune nouvelle coupure en transport collectif
au Québec?
La Présidente :
La réponse du premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Oui. Mme la Présidente, la vice-première ministre
vient de m'offrir la possibilité de montrer le tableau, mais je sais que le chef de Québec solidaire s'en
rappelle. Ce qu'on voit dans ce tableau-là, c'est que jamais un gouvernement
n'a autant investi en transport collectif que le gouvernement de la CAQ.
Maintenant,
Mme la Présidente, ce qu'on a besoin aussi, c'est des véhicules qui sont
électriques. Bon, malheureusement,
Québec solidaire s'oppose à Northvolt, qui va fabriquer 1 million de
batteries par année pour les véhicules électriques.
On a eu un échange,
la semaine dernière, pour dire : Est-ce qu'on a démarré des projets? Bien
non, mais on en a complété ou on en a fait avancer, des projets. Puis c'est
comme ça dans toute l'histoire du Québec, il y a des premiers ministres qui commencent des projets, comme la
ligne bleue ou comme le REM à Montréal, Rive-Nord, Rive-Sud, puis les gouvernements qui suivent complètent. On va annoncer
aussi d'autres projets, mais, Mme la Présidente, il faut aussi que les
municipalités fassent leur part.
La
Présidente : Première complémentaire.
M. Gabriel Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois : La semaine dernière, j'ai
demandé au premier ministre s'il était d'accord avec son ministre de l'Économie qui disait : Il faut couper le
parc automobile de moitié au Québec. Le premier ministre m'a répondu : À
très long terme, oui, oui, je suis
d'accord. Donc, il veut baisser le nombre d'automobiles au Québec, mais, depuis
qu'il est premier ministre, il n'a initié et livré aucun projet de
transport collectif. Ça ne marche pas.
Est-ce
qu'il peut répondre à ma question? Peut-il s'engager à ce qu'il n'y ait aucune
nouvelle coupure en transport collectif au Québec?
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Mme
la Présidente, j'ai de la misère à suivre le chef de Québec solidaire, parce
que, pendant que les pays construisent
rapidement des usines pour avoir des batteries pour les véhicules électriques,
c'est vrai en Ontario, c'est vrai aux
États-Unis, c'est vrai en Allemagne, c'est vrai en Suède, mais ici on a Québec
solidaire qui dit : Non, non, non, arrêtons la construction de
batteries électriques.
Maintenant,
je le répète, on investit dans la ligne bleue, on est en train de compléter la
première partie du REM, on travaille
sur une deuxième partie dans l'est de Montréal. Donc, on a un gouvernement qui
n'a jamais investi autant dans le transport collectif.
• (14 h 30) •
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M. Gabriel Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois : Québec solidaire n'est
pas contre Northvolt, on veut juste un BAPE, c'est tout. Le premier ministre ne répond pas à ma question. Le transport
en commun, là, ce n'est pas une affaire marginale, ce n'est pas juste pour les
étudiants puis le monde un peu plus pauvre. Le transport en commun, c'est des
centaines de milliers de travailleurs, travailleuses qui le prennent chaque
jour. Puis il y a des millions de Québécois qui aimeraient ça le prendre, mais
ils ne le peuvent pas parce que les services diminuent.
En
pleine crise climatique, est-ce que le premier ministre peut s'engager à ce
qu'il n'y ait aucune nouvelle coupure en transport en commun?
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François Legault
M.
Legault : Bien, Mme la Présidente, non seulement il n'y a
pas de coupure, mais on n'arrête pas d'augmenter le budget. Maintenant, les municipalités doivent faire
leur part. Est-ce que je dois rappeler que les municipalités, en moyenne,
paient leurs employés 30 % de plus que
les employés du gouvernement du Québec? Qu'est-ce qu'on a décidé de faire dans
le dernier budget? Mieux payer les employés du gouvernement du Québec. Je suis
surpris que Québec solidaire soit contre ça.
La Présidente : En question
principale, je reconnais maintenant...
Des voix : ...
La
Présidente : S'il vous plaît! Il n'y a qu'une seule personne
qui aura le droit de parole, ici, la députée de Mercier.
Pénurie de personnel
enseignant
Mme
Ruba Ghazal
Mme Ghazal : Mme la Présidente, on
apprend ce matin qu'il y a 1 100 étudiants en enseignement de moins que l'an dernier. Ces chiffres prouvent ce que les
profs nous disent depuis très longtemps : ce n'est pas facile de
travailler dans nos écoles, au Québec. Enseigner, au Québec, c'est difficile,
et, si on ne fait rien, ça va devenir impossible.
Toutes les
solutions mises en place par le ministre de l'Éducation se heurtent à la
réalité des données qu'on a eues ce matin : les aides à la classe,
une baisse d'inscriptions pour devenir prof; un meilleur accès aux données, une
baisse d'inscriptions; un projet de loi sur
les structures, qui concentre les décisions et le pouvoir entre les mains du
ministre, une baisse d'inscriptions;
une formation courte de 30 crédits, une baisse d'inscriptions; les bourses
Perspective, une baisse d'inscriptions.
Est-ce que le ministre est conscient que son
bulletin est arrivé ce matin et que le constat
est clair, c'est un échec?
La Présidente : La réponse du
ministre de l'Éducation.
M. Bernard Drainville
M.
Drainville : Mme la Présidente, c'est vraiment fascinant
d'écouter Québec solidaire. Plutôt que de féliciter... de se féliciter du fait qu'on a mis en place des
formations de 30 crédits qui vont nous permettre, justement, de prendre
des enseignants qui sont déjà dans les classes, qui ont un bac, mais qui n'ont
pas encore de formation en pédagogie, de les amener vers cette formation en pédagogie, et donc de les qualifier,
plutôt que d'entendre Québec solidaire se réjouir de ça, qu'est-ce
qu'ils font? Ils se lèvent, puis ils critiquent, puis ils chialent. C'est leur
spécialité. Plutôt que de se réjouir de la
valorisation que nous apportons à la fonction enseignante par le déploiement
d'aides à la classe dans une classe du primaire public sur deux à partir de septembre prochain, qu'est-ce qu'ils font? Ils
se lèvent, ils critiquent puis ils chialent. Plutôt que de se réjouir de l'amélioration des conditions de
rémunération, du fait qu'au terme de la présente convention une enseignante
va commencer à 65 000 $, au bout de 13 ans va faire
109 000 $, ce qui est un puissant signal de l'importance que nous
donnons à l'enseignement, plutôt que de s'en réjouir, elle se lève, elle
critique puis elle chiale.
La Présidente : De un...
Des voix : ...
La Présidente : Je suis debout. Article 32,
article 37.
Une voix : ...
La
Présidente : Attendez, Mme la députée. Gardez le silence,
demeurez respectueux. Pas de commentaire après les réponses. Une seule personne
aura le droit de parole ici, Mme la députée, qui est aussi de l'opposition et qui
s'oppose. Allez-y.
Mme Ruba Ghazal
Mme
Ghazal : Mme la Présidente, moi, je regarde les chiffres,
puis, si ça marchait, bien, on le saurait. Mais les chiffres ne sont pas là. Et le ministre, qui a dit
aussi, dans l'article du Devoir qui a sorti les chiffres... Il a
dit : Soyez patients, soyez
patients. Mais la baisse dont on parle, c'était en 2023, avant que la CAQ ne
brise sa promesse sur la rémunération des stages. Comment est-ce que le
ministre va convaincre les étudiants de revenir et de rester sans même les
payer pour leur travail?
C'est pour ça
que les étudiants ne sont pas là. Ce n'est pas moi qui chiale, c'est les
étudiants qui ne veulent plus aller enseigner. C'est eux qui chialent.
La Présidente : La réponse du ministre
de l'Éducation, on vous écoute. 45 secondes.
M. Bernard Drainville
M. Drainville : Mme la Présidente,
comment est-ce qu'elle peut dire que les 30 crédits ne fonctionnent pas? Il y a un an, un peu plus d'un an, j'ai invité les
universités à créer des 30 crédits pour qualifier les enseignantes, les
enseignants qui sont déjà en classe.
Il y a sept programmes de 30 crédits qui ont vu le jour depuis, Mme la
Présidente, et évidemment qu'on
incite les universités à créer d'autres 30 crédits. Et Dieu que j'aimerais
ça, Mme la Présidente, dans cette Assemblée laïque, Dieu que j'aimerais ça que Québec solidaire se lève avec nous et
invite les universités à créer des 30 crédits plutôt qu'à se lever,
à critiquer et à chialer.
La Présidente : Deuxième complémentaire.
Mme Ruba Ghazal
Mme
Ghazal : Mme la Présidente, le problème, là, puis ce ne
sera pas la solution, là, e ne sera pas les 30 crédits, pour régler le
problème de pénurie de profs, il faut rendre le métier attractif. Et, pour ça,
il n'y a pas 36 000 solutions, il faut que notre école publique soit égalitaire. En ce moment, enseigner au
régulier, dans les classes régulières, là, comme le font la plupart des
nouveaux profs, ça brise des carrières avant même qu'elles commencent.
Est-ce que le
ministre va enfin accepter de s'attaquer à la racine du problème, c'est-à-dire
l'école à trois vitesses, ou il préfère vivre dans le déni?
La Présidente : ...du ministre.
M. Bernard Drainville
M.
Drainville : Mme la Présidente, on a décidé d'appuyer très
fortement par des moyens financiers la création de nouveaux projets
particuliers. On s'attendrait à ce que Québec solidaire s'en réjouisse. On
s'attendrait à ce que Québec solidaire se
réjouisse du fait qu'on a augmenté à 300 $ la subvention qui permet, donc,
à un élève de bénéficier d'un projet particulier gratuitement. Est-ce
que vous l'entendez s'en réjouir? Bien non, évidemment. Est-ce que vous
l'entendez se réjouir du fait qu'on va
financer la création de nouveaux projets particuliers? Bien sûr que non, Mme la
Présidente. Plutôt que de verser dans le négatif, plutôt que de
dévaloriser l'éducation, elle devrait se joindre à nous pour la valoriser.
La Présidente : En question
principale, je reconnais maintenant le député de Taschereau. La parole est à
vous.
Fermeture temporaire du Répit
Basse-Ville
M. Etienne Grandmont
M. Grandmont : Merci, Mme la
Présidente. À toutes les deux années, le gouvernement dresse un portrait de l'itinérance. C'est d'ailleurs aujourd'hui que le
gouvernement va dans les ressources pour estimer le nombre de personnes
en situation d'itinérance au Québec.
Ça tombe mal,
parce que, dans ma circonscription, dans le quartier
Saint-Roch, ici, au pied de l'Assemblée nationale, il y a une de nos ressources, le Répit
Basse-Ville, qui vient de fermer ses portes. La semaine passée, j'ai parlé aux
coordonnatrices du Répit, elles sont
découragées. Dans l'état actuel du financement, elles n'ont pas le choix que de
fermer. C'est la seule façon de
garantir qu'il y aura assez de budget pour être capable de rouvrir en novembre
prochain, car le froid va revenir.
Avec la
montée en flèche de l'itinérance au Québec, on ne peut pas se permettre de
fermer une telle porte de sortie vers
l'itinérance, ce premier contact là avec des intervenants, des intervenantes.
L'itinérance, ça ne se passe pas juste l'hiver, ça se passe à l'année,
Mme la Présidente.
Est-ce que le ministre responsable va intervenir
pour garder le Répit Basse-Ville ouvert à l'année?
La Présidente : La réponse du
ministre responsable des Services sociaux.
M. Lionel Carmant
M. Carmant : Bien, merci
beaucoup, Mme la Présidente. Je tiens à remercier le député de Taschereau pour
sa question puis à rappeler à tout le monde
qu'on est les premiers, ici, à avoir, comme gouvernement, décidé que les
services en itinérance étaient ouverts 24 heures par jour, sept
jours par semaine, 12 mois par année. Et le budget qu'on a injecté, Mme la
Présidente, à la mise à jour économique, pour ajouter des ressources, des
refuges était également prévu pour les 12... de façon continue, 12 mois
par année.
Donc, je suis
en discussion, actuellement, avec le CIUSSS de la Capitale-Nationale pour voir
quelle est la décision pour expliquer
cette décision-là de fermeture temporaire, pour quelques mois, du Répit
Basse-Ville. L'argent est disponible, là, parce que l'argent ne se
terminait pas au mois de mars, contrairement à ce qui a été écrit dans certains
quotidiens, Mme la Présidente. Nous, on y tient. C'est la façon de réaffilier
les patients.
Encore une
fois, on a été les premiers à instaurer cette méthode-là, d'arrêter les mesures
hivernales mais faire des mesures à l'année longue, parce que, nous,
notre but, Mme la Présidente, c'est de trouver un toit pour tout le monde. La trajectoire de
l'itinérance, le parcours de l'itinérance, c'est un long parcours, avec des
hauts et des bas, on en est bien conscients, puis on met tout en
place...
La
Présidente : En terminant.
M. Carmant :
...pour les sortir de l'itinérance, Mme la Présidente.
La
Présidente : Première complémentaire.
M. Etienne Grandmont
M. Grandmont : J'entends bien le
ministre répondre qu'il est ouvert, qu'il est... qu'il est empathique face à
cette situation-là, mais force est de
constater que les budgets ne sont pas suffisants, les budgets ne suivent pas.
Il faut vraiment que ça devienne
concret puis qu'on les maintienne ouvertes, ces ressources-là, à l'année, parce
qu'au-delà des mots, là, c'est des services qu'on donne à la population
marginalisée. On a besoin de les raccrocher. C'est la meilleure façon. C'est
une porte d'entrée pour être capable de les accrocher puis, tranquillement pas
vite, à leur rythme, les raccrocher.
Est-ce
que... Est-ce que M. le ministre accepterait de venir avec moi visiter le Répit
pour comprendre la réalité qui se passe sur le terrain?
La
Présidente : La réponse du ministre responsable des Services sociaux.
M. Lionel Carmant
M. Carmant :
Mme la Présidente, ça me fait beaucoup d'invitations, là, ça fait qu'on va
peut-être attendre. Mais la réalité, c'est
que 2 millions de dollars d'ajoutés à l'automne dernier, ça, c'est du
concret. Ce n'est pas n'importe quoi, là, c'est 2 millions de dollars
qui a été ajouté pour rehausser les ressources en itinérance dans la région de
Québec. On travaille, par exemple,
sur la solution, Mme la Présidente, à long terme qu'est le logement de
transition et le logement supervisé. On a des sommes à investir là-dedans, on attend que les ressources sortent
pour s'assurer de l'accompagnement tout le long de la trajectoire, du refuge au logement de transition, au logement
supervisé, Mme la Présidente. C'est ce parcours-là qui va permettre à
nos gens de sortir de l'itinérance.
La
Présidente : ...complémentaire, M. le député de Laurion-Dorier...
Laurier-Dorion, pardon.
M. Andrés Fontecilla
M. Fontecilla : Merci, Mme la Présidente.
On le sait, il y a une crise de l'itinérance partout au Québec et il y a
aussi une crise du logement au Québec. Ça va
ensemble. Les évictions, qui sont une des principales manifestations de cette
crise du logement, envoient directement des
milliers de personnes à la rue. Selon le dénombrement des personnes en
situation d'itinérance réalisé à
Montréal en 2002, un quart, un quart des personnes en situation d'itinérance
étaient devenues itinérantes suite à une éviction.
Est-ce que la
ministre de l'Habitation pense que son projet de loi n° 31
va régler le problème?
• (14 h 40) •
La
Présidente : ...de la ministre responsable de l'Habitation.
Mme France-Élaine
Duranceau
Mme Duranceau : Merci, Mme la Présidente.
Effectivement, le dernier dénombrement fait état d'environ 22 % de gens qui ont dû quitter leurs logements, puis
c'est ce qui a engendré l'itinérance. Alors, la problématique de la crise du
logement, elle se fait ressentir à ce
niveau-là. Et la solution à ça, c'est d'augmenter l'offre de logements. Alors,
c'est ce sur quoi on travaille à tous les jours, Mme la Présidente.
L'autre
élément aussi, je tiens à le rappeler, dans les 8 000 unités qu'on a
annoncées au mois de novembre dernier, il y a 500 unités qui sont
spécifiquement dédiées à une clientèle itinérante, et on travaille avec les
différents groupes sur le terrain pour pouvoir déployer ces unités-là le
plus rapidement possible.
La
Présidente : En question principale, je reconnais maintenant la
députée de Verdun. La parole est à vous.
Stratégie
du gouvernement en matière de lutte
contre les changements climatiques
Mme Alejandra Zaga Mendez
Mme Zaga Mendez : Merci, Mme la Présidente. Dimanche dernier, nous avons reçu 500 lettres de jeunes qui ont
été portées à vélo de Trois-Rivières jusqu'ici, à l'Assemblée nationale, et
c'est à eux que je dédie cette question.
Manny :
«Moi, je n'ai que neuf ans et je voudrais respirer de l'air pur durant toute ma
vie.» Viane, 17 ans, nous demande
du transport en commun, des mesures pour contrer le gaspillage, d'aider nos
agriculteurs pour qu'on puisse manger localement
et protéger la diversité. Jade, 19 ans : «Je me questionne alors sur
la fiabilité de vos promesses électorales faites
en matière d'environnement. Où sont les changements face aux gaz à effet de
serre, les endroits verts, le transport en commun? Il est difficile pour
moi de vous faire confiance.» Et Justine, 17 ans, songe tout simplement de
ne pas avoir d'enfant parce qu'elle est inquiète pour les générations futures.
Ce
que les jeunes nous demandent, c'est simplement d'agir pour leur avenir. Est-ce
que le ministre de l'Environnement va répondre à l'appel?
La Présidente :
La réponse du ministre de
l'Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune
et des Parcs.
M. Benoit Charette
M. Charette :
Merci, Mme la Présidente. J'ai
reçu beaucoup de ces lettres, transmises, justement, par la collègue de Québec solidaire. On a une belle jeunesse, Mme
la Présidente, et c'est vrai qu'elle est mobilisée sur la question environnementale. Mais, en même temps,
cette jeunesse-là peut être rassurée. Au Québec, nous sommes en action.
Je
regardais certaines des préoccupations qui m'ont été partagées, Félix, six ans,
qui parle de préserver la nature, lorsqu'on
a pris le pouvoir, en 2018, au niveau des aires protégées, le Québec accusait
un certain... un certain retard, retard que nous avons largement comblé, au point où nous avons rencontré les cibles
internationales qui nous avaient été fixées. Ce sont plus de
100 000 kilomètres carrés qui ont été protégés depuis notre arrivée
au pouvoir.
J'ai
ici Mégane, qui nous parle d'une meilleure gestion des déchets. Là aussi, les
avancées qui ont été faites ces dernières années sont remarquables. On pense au
dossier de la consigne, qui était dans les cartons depuis 40 ans, tous
les gouvernements qui nous ont précédés avaient refusé d'aller de l'avant avec
cette réforme-là. Première phase qui s'est complétée
avec succès en novembre dernier, une autre phase importante qui est prévue pour
le printemps prochain. Et je compléterai à la prochaine réponse.
La
Présidente : Première complémentaire.
Mme Alejandra Zaga Mendez
Mme Zaga Mendez : Merci, Mme la Présidente.
Je remercie le ministre de prendre le temps de lire ces mots-là en Chambre,
parce que nous avons déposé les lettres provenant de ces jeunes inquiets par
les changements climatiques sur tous
les bureaux des députés de l'Assemblée nationale. Puis je m'adresse aussi aux
collègues. Je vous invite de prendre le temps d'ouvrir ces lettres, de les lire
maintenant et ressentir l'urgence d'agir comme c'est demandé par nos jeunes.
Est-ce
que le ministre réalise aussi que nous avons la responsabilité de préparer tout
de suite l'avenir pour eux et elles?
La
Présidente : La réponse du ministre.
M. Benoit Charette
M. Charette :
Une responsabilité que nous assumons parfaitement. Mais on a aussi une
responsabilité, comme parlementaires, c'est
de rassurer les jeunes. Et j'invite Québec solidaire à le faire à leur tour. Il
faut les rassurer. Il faut leur dire
que c'est au Québec, en Amérique du Nord, et parmi la plupart des États dans le
monde, où on investit le plus par habitant pour, justement, lutter contre les effets des changements climatiques.
Dans le dernier budget, ce sont 9,3 milliards de dollars qui
ont été confirmés dans la mise à jour de notre Plan pour une économie verte. On
peut chercher, on ne trouve pas d'équivalent à l'échelle internationale ou, à
tout le moins, en Amérique du Nord. Et, de surcroît, le plan qu'on a mis de l'avant a été jugé parmi les meilleurs dans le
monde au niveau de sa gouvernance. Donc, oui, on prend notre responsabilité...
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
Mme Alejandra Zaga Mendez
Mme Zaga Mendez : Merci. Pour la
26e année consécutive, le Québec a enregistré des températures nettement
plus chaudes que la normale. En
transport en commun, le bilan fait peur. Le ministre nous a même dit récemment
de baisser nos attentes face au plan en termes de lutte aux changements
climatiques.
M. le ministre, les
jeunes, c'est l'avenir dont il s'agit. Est-ce que le ministre ne va pas baisser
les bras?
La
Présidente : La réponse du ministre.
M. Benoit Charette
M. Charette :
Oui, Mme la Présidente. Peut-être
faire attention à ne pas détourner mes propos. Nous avons eu effectivement les crédits la semaine dernière. Ce
que j'ai dit, c'est qu'on ne pourra pas faire des gains de 9 % à chaque
année. Jamais je n'ai mentionné que nous allons réduire notre ambition. Je
viens tout juste de mentionner que le budget a été bonifié. De 9 milliards l'année dernière, on passe à
9,3 milliards cette année. Donc, ce n'est pas ce que j'appelle réduire
notre ambition, encore moins réduire les attentes.
Et j'invite la collègue à un peu de
patience. Dans les prochaines semaines, on présentera cette quatrième mouture
du plan de mise en oeuvre. Et, encore une fois, on aura l'occasion de démontrer
le leadership québécois. On innove et on est observés et enviés de la part de
la plupart... de plusieurs juridictions à travers le monde.
La
Présidente : En question principale, je reconnais maintenant le député
de Jean-Talon.
Financement
des services de police municipaux
M. Pascal Paradis
M. Paradis :
À Montréal, le gouvernement a cessé de financer l'Équipe de concertation
communautaire, 7 millions pour
l'escouade policière communautaire, dont tout le monde disait que c'était une
grande réussite, mais on n'a jamais su c'était quoi, le bilan du
gouvernement, ça a été : C'est fini.
À
Longueuil, c'est le programme RESO qui passe au couperet, 3,6 millions, un
autre, un autre projet dont tout le monde saluait la réussite, puis on
ne connaît toujours pas le bilan du gouvernement, mais il a dit : C'est
terminé.
À
Québec, le chef de police demande depuis des mois plus de ressources pour
lutter contre le crime organisé dans un contexte de guerre des gangs. La ville demande de l'aide pour bonifier
ses équipes, notamment en matière de renseignements, de prévention, mais le ministre refuse, c'est un
non retentissant. C'est difficile à comprendre, alors que la population veut
être rassurée, veut qu'il y ait de la collaboration entre le gouvernement et
les villes en matière de sécurité publique.
Est-ce
que le ministre peut s'engager à collaborer avec les villes? Est-ce qu'il peut
s'engager à financer adéquatement nos services de police municipaux?
La
Présidente : La réponse du ministre de la Sécurité publique.
M. François Bonnardel
M. Bonnardel :
Mme la Présidente, il y a
plusieurs questions du député, et je vais commencer par celle d'ECCR et
de RESO à Longueuil et à Montréal.
La
députée du Parti libéral m'avait posé la même question, voilà
trois semaines déjà, et j'ai expliqué que, dans l'entente avec RESO et avec ECCR, c'était une entente de
trois ans, et l'entente dit ceci : «La présente entente a pour
objet de prévoir les conditions et
les modalités pour l'octroi d'une subvention visant à soutenir la participation
du SPVM à la mise en place de l'ECCR», et que «l'exercice financier est
compris entre le 1er avril 2021 et le 31 mars 2024». Je le dis dès le
début, une date... une date de début, une
date de fin. Donc, autant Montréal que Longueuil étaient au fait que nous
allions financer sur une période de
trois ans la mise en place de ces programmes, et c'est aux villes, par la
suite, de pérenniser, si elles le souhaitent, ces deux programmes,
qui sont financés 50 % par le MSP, 50 % par les villes.
De
l'autre côté, la ville de Québec, vous le savez très bien, j'ai rencontré le
maire voilà quelques jours déjà. La ville de Québec, en répression, nous
donnions, en 2018, 1 360 000 $. En 2023, nous étions à
8,7 millions. En prévention, nous étions à zéro en 2018;
en 2023, à 1,2 million.
La Présidente :
Première complémentaire.
M. Pascal Paradis
M. Paradis : Alors là, les villes demandent la poursuite de ces
programmes-là, puis le ministre dit : Bien, moi, j'avais ça, il y a trois ans, puis ça disait que
c'est trois ans, puis c'est fini. Puis là la ville de Québec dit : Il
y a une situation spéciale, il y a une guerre des gangs, on a besoin de
ressources spéciales, puis c'est ça, la réponse, de dire : Bien, il y
avait des moyens qui étaient déjà prévus.
Est-ce
qu'il y a encore une responsabilité en matière de sécurité publique ici, à
l'Assemblée nationale, ou c'est seulement dans la cour des
municipalités, maintenant, qu'on va pelleter ça?
La
Présidente : La réponse du ministre.
M. François Bonnardel
M. Bonnardel :
Je pense que, là, le député ne
comprend pas, là. Respectueusement, Mme la Présidente, j'ai expliqué que ces
deux programmes étaient financés sur une période de trois ans, pour
la mise en place de ces programmes, que
nous avons financés 50-50 avec les villes, et, suite à la date de fin,
31 mars 2024, c'est aux villes, si elles le souhaitent, de
pérenniser ces programmes.
Et
je continue. Du côté de Québec, les organismes communautaires, c'était 870 000 $
que nous donnions en 2018, 2,9 millions pour 2023‑2024.
Donc, au total, c'est 40 millions de dollars que nous avons donnés à
la ville de Québec pour supporter des programmes de prévention et de
répression.
• (14 h 50) •
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M. Pascal
Paradis
M. Paradis : Donc, alors, je comprends que les réponses, c'est
encore des réponses mur à mur. C'est ça qui est ça, peu importe ce qui
se passe actuellement sur le terrain.
Moi,
j'aimerais maintenant avoir l'avis du ministre de la Capitale-Nationale sur
cette question-là. Est-ce qu'il est du même avis pour la Capitale-Nationale?
Est-ce qu'il se range de l'avis du ministre de la Sécurité publique, puis
dire : Il n'y en aura pas, de
ressources supplémentaires, alors qu'on vit une guerre des gangs à Québec, ou
il va se mettre du côté des gens de Québec qui disent : On a besoin
de ressources particulières actuellement?
La
Présidente : La réponse du ministre de la Sécurité publique.
M. François Bonnardel
M. Bonnardel :
Sincèrement, là, Mme la
Présidente, est-ce qu'on essaie de comparer ce qui se passait à Montréal
en 2018, avec les gangs de rues, là,
qui tiraient partout, versus Québec? Je le dis sans gêne, là, Québec est une
des villes, sinon la ville la plus
sécuritaire en Amérique du Nord, la plus sécuritaire en Amérique du Nord. Je le
vois hocher de la tête. C'est vrai, on ne peut pas comparer ce qui s'est
passé à Montréal en 2018 versus Québec.
Je
vous ai nommé et donné les sommes que nous versons à la ville de Québec depuis
les cinq dernières années. Nous continuerons de les supporter. Et,
lorsque... Le combat du crime organisé, c'est un combat qui n'a pas de
frontières, donc la Sûreté du Québec
est partie prenante des efforts que nous faisons pour supporter la ville de
Québec, et vous avez vu les résultats avec Scandaleux.
La
Présidente : En question principale, je reconnais maintenant le député
de Pontiac.
Pénurie
de technologues en imagerie médicale dans la région de l'Outaouais
M. André Fortin
M.
Fortin : Par dizaines, Mme la Présidente,
l'Ontario vient recruter les technologues en imagerie médicale de l'Outaouais, et ce, depuis des années. Et là je
pèse mes mots pour le ministre de la Santé, c'est rendu une question de
vie ou de mort. À Saint-André-Avellin, il n'y en a plus du tout, d'imagerie
médicale. À Buckingham, on ne fait plus d'imagerie
la nuit, comme à Wakefield, comme à Maniwaki. Et maintenant, maintenant, on
risque la rupture de services à l'Hôpital
de Hull. Hull, Mme la Présidente, c'est le centre de trauma régional. S'il n'y
a pas d'imagerie, il n'y a pas de centre de trauma. Et, s'il n'y a pas
de centre de trauma, il y a des gens qui vont décéder.
Les
médecins de la région, le président du CMDP, du conseil des médecins, dentistes
et pharmaciens, la cheffe des urgences, ils en ont assez, voici ce qu'ils
disent : «En 33 ans de métier, jamais on n'a été si près du
précipice. Notre population est en
danger. La vie des patients va être mise à risque. La rupture de services, elle
est incontournable, mais la solution est inévitable puis elle doit venir
de Québec.»
Mme
la Présidente, moi, je ne peux pas tolérer qu'on mette des vies en Outaouais à
risque. J'espère que le ministre non plus.
La
Présidente : La réponse du ministre de la Santé.
M. Christian Dubé
M. Dubé : Mme la Présidente, je ne suis pas surpris d'avoir
la question parce que le député de Pontiac et moi, on en a parlé au téléphone
vendredi passé. Il a parlé à des gens du cabinet, puis on a organisé un appel
avec lui et le P.D.G. de l'Outaouais pas plus tard qu'hier pour discuter de la
situation. Donc, on est très conscients de ce qui se passe en ce moment.
La compétition pour
nos ressources de la part de l'Ontario, elle est, pour le moins dire... elle
est très forte. Et les gens de l'Ontario, pour les hôpitaux, viennent chercher
nos technologues, viennent chercher nos employés avec des primes allant de
20 000 $, à 30 000 $, à 40 000 $ par année.
Dans nos conventions
collectives, on a négocié avec le front commun des éléments, une enveloppe qui
va nous permettre de faire des ajustements lorsqu'on aura pu finaliser les
documents en question. Pour ce qui est de la FIQ, Mme la Présidente, comme vous savez, l'entente n'est pas encore
acceptée. En attendant, qu'est-ce qu'on a fait? On a fait des corridors de
services avec des gens du Québec pour aller, justement, aider les technologues.
Le député est au courant. Il sait que ce n'est pas une question qu'on
prend à la légère, au contraire, on suit la situation de très près. À preuve,
il a discuté avec le P.D.G., hier, qui lui a expliqué les pour et les contre de
l'entente en ce moment. Merci beaucoup.
La
Présidente : Première complémentaire ou principale? Principale.
Poursuivez.
Pénurie
de technologues en imagerie médicale dans la région de l'Outaouais
M. André Fortin
M.
Fortin : Des technologues en renfort de d'autres régions,
des bourses d'études, c'est des diachylons sur une fracture ouverte, là.
En 2021, vous étiez ministre de la Santé. En 2021, il manquait 33 % des
technologues; maintenant, il en manque 55 %. Ce n'est pas compliqué, ils font 15 minutes
de route, et Doug Ford leur offre 30 000 $ de plus pas en
primes, en salaire. Alors, ils vont continuer de partir.
La solution, elle ne viendra pas de l'Outaouais,
elle doit venir du ministre de la Santé puis de la présidente du Conseil du trésor. Les médecins le disent, là, il
n'y en a plus — c'est une principale, Mme la Présidente — il n'y en a plus, de plan de contingence. Le scan de l'Hôpital de Hull, je veux le
rappeler à tout le monde ici, là, le scan de l'Hôpital de Hull a déjà été en panne une fois, Mme la Présidente,
et il y a un patient qui est décédé à cause de ça. Il y a un patient qui est
décédé. Alors, quand les chefs des urgences,
ils disent très clairement, là, que c'est une question de vie ou de mort pour
des patients, là, c'est la réalité. Puis l'absence d'une solution, ça va mener
à des décès évitables. Vous ne pouvez pas cautionner ça.
La Présidente : La réponse du
ministre de la Santé.
M. Christian Dubé
M.
Dubé : Je voudrais juste que le député réalise que tout
le monde fait un effort en ce moment. La situation de compétition, elle est
excessivement forte. Avec ma collègue du Trésor, on prend les moyens qu'on va
faire arriver les choses, Mme la
Présidente. Restons dans cette situation-là le moins longtemps possible. C'est
ce que j'aimerais dire. Merci beaucoup.
La Présidente : Alors, cela met fin
à la période de questions et de réponses orales.
Motions sans préavis
Comme il n'y
a pas de votes reportés, nous allons passer à la rubrique Motions sans préavis,
et, pour ce faire, je cède la place à
la première vice-présidente de l'Assemblée nationale. Merci beaucoup pour votre
attention. Bonne fin de journée, tout le monde.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Donc, en fonction de nos règles et de l'ordre de
présentation des motions sans préavis, je reconnais maintenant un membre du
troisième groupe d'opposition. M. le député de Matane-Matapédia, à vous
la parole.
M.
Bérubé : Mme la Présidente, je sollicite le consentement
des membres de cette Assemblée afin de présenter, conjointement avec le
ministre de la Justice, la motion suivante :
«Que
l'Assemblée nationale demande aux partis politiques fédéraux de s'engager à ne
pas participer aux contestations judiciaires de la Loi sur la laïcité de
l'État.»
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, M. le député. Est-ce qu'il y a consentement
pour débattre de cette motion? M. le leader adjoint du gouvernement...
Oh! M. le...
Une voix : ...
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Il n'y a
pas de consentement. Comme il n'y a pas de consentement, nous allons
poursuivre. Un membre du groupe formant le gouvernement...
Des voix : ...
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : M.
le leader du gouvernement, M. le leader... M. le leader de l'opposition
officielle...
Des voix : ...
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
MM. les leaders, on ne
s'interpelle pas. M. le leader... M. le ministre responsable...
Des voix : ...
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
M. le leader du gouvernement, on
ne peut pas s'interpeler dans la Chambre comme ça. Je veux entendre le
ministre responsable de la Lutte contre le racisme et le... M. le ministre.
Allez-y.
Dénoncer la volonté du
gouvernement fédéral d'explorer l'élargissement
de l'accès aux prêts hypothécaires islamiques
M. Skeete : Bonjour,
Mme la Présidente. Je sollicite le consentement de cette Assemblée afin de
présenter la motion suivante conjointement avec le député de
Matane-Matapédia :
«Que
l'Assemblée nationale dénonce la volonté du gouvernement fédéral d'explorer
l'élargissement de l'accès aux prêts hypothécaires islamiques;
«Qu'elle affirme que
de traiter différemment les personnes selon leurs croyances religieuses est
discriminatoire et en contradiction avec la laïcité de l'État.»
Merci.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
M. le ministre. Est-ce qu'il y a consentement pour débattre de cette
motion?
Une voix :
...
Mise aux voix
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Consentement, sans débat. Cette motion est-elle
adoptée?
Une voix : ...
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Juste un...
Une voix : ...
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : C'est
ce que vous vouliez demander, vous aussi? Alors, nous avons une demande
de vote électronique. Donc, le vote est ouvert.
...maintenant fermé.
M. le secrétaire général, pour le résultat du vote.
Le
Secrétaire : Pour : 99
Contre :
0
Abstentions :
0
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Donc, la motion est...
Des voix : ...
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : M. le secrétaire général.
Le
Secrétaire : Pour : 99
Contre :
0
Abstentions :
10
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci.
Donc, la motion est adoptée. Maintenant, je suis prête à reconnaître un membre
du groupe formant l'opposition officielle. M. le député de Marguerite-Bourgeoys,
la parole est à vous.
Demander
au gouvernement de respecter son engagement de ne pas
augmenter le fardeau fiscal des Québécois de la classe moyenne
M. Beauchemin : Mme la Présidente, je
sollicite le consentement de cette Assemblée afin de présenter la motion
suivante conjointement avec la députée de Vaudreuil :
«Que
l'Assemblée nationale demande au gouvernement caquiste de respecter son
engagement de ne pas augmenter le fardeau fiscal des Québécoises et
[...] Québécois de la classe moyenne.»
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
M. le député. Est-ce qu'il y a consentement pour débattre de cette motion?
M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Lévesque
(Chapleau) : ...Mme la Présidente, il y a consentement, sans débat.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : M. le leader de l'opposition officielle.
• (15 heures) •
M. Derraji :
Je demande un vote électronique, Mme la Présidente.
Mise aux voix
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Donc, le vote est ouvert.
Il est terminé. M. le
secrétaire général, pour le résultat du vote.
Le
Secrétaire : Pour : 109
Contre :
0
Abstentions :
0
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Donc,
cette motion est adoptée.
Maintenant,
je suis prête à reconnaître un troisième... un membre du troisième groupe
d'opposition. M. le député de Taschereau.
M. Grandmont : Merci,
Mme la Présidente. D'abord, permettez-moi de saluer les représentants des
groupes Accès transports viables et Vélo Québec dans nos tribunes
aujourd'hui.
Demander au gouvernement de
désigner le mois de
mai comme Mois du vélo au Québec
Sur ces
salutations, je demande le consentement de cette Assemblée pour présenter la
motion suivante conjointement avec la
ministre des Transports et de la Mobilité durable, le leader de l'opposition
officielle, le député des Îles-de-la-Madeleine
et la députée de Vaudreuil :
«Que
l'Assemblée nationale rappelle que, selon l'étude L'état du vélo au Québec
2020, le Québec comptait plus de 4,5 millions de cyclistes
utilitaires, récréatifs et sportifs;
«Qu'elle
souligne l'apport considérable du vélo dans l'économie du Québec, aussi bien
pour le loisir, le tourisme, le développement territorial et le transport,
ainsi que son importance dans la réduction des gaz à effet de serre et dans
la prévention en santé au Québec;
«Qu'elle
rappelle que selon l'Étude des retombées économiques du cyclotourisme et du
marché du vélo au Québec, le vélo contribue chaque année à hauteur de 1,2 milliard $ aux dépenses touristiques et
dans les commerces de détail, et selon
L'état du vélo au Québec, il permet des économies de l'ordre de
2 milliards $ sur nos systèmes de santé par l'adoption
d'un mode de vie sain et actif;
«Qu'elle
reconnaisse le vélo comme un vecteur d'inclusion, d'équité et d'émancipation,
et comme un des outils les plus simples et efficaces pour atteindre nos
objectifs en matière de mobilité durable;
«Qu'elle souligne que le mois de mai est celui
où de nombreuses municipalités et organisations de la société civile déploient des activités faisant la
promotion de la pratique du vélo et où la majorité des Québécoises et des
Québécois recommence à faire du vélo;
«Qu'enfin,
l'Assemblée nationale demande au gouvernement du Québec de désigner le mois de
mai comme le Mois du vélo au Québec.»
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, M. le député. Est-ce qu'il y a consentement
pour débattre de cette motion? M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Lévesque (Chapleau) : Oui, Mme la
Présidente, il y a consentement, sans débat.
Mise
aux voix
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Cette
motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Adopté.
Une motion
sans préavis ayant déjà été présentée par le groupe parlementaire formant le
gouvernement, je demande s'il y a
consentement pour permettre la lecture d'une autre motion sans préavis. Est-ce
qu'il y a consentement? Consentement. M. le leader adjoint du
gouvernement.
Entériner
le mandat de procéder à des consultations
particulières sur le projet de loi n° 57
M.
Lévesque (Chapleau) : Oui, Mme la Présidente. Je demande le consentement
pour déroger à l'article 84.1 de notre règlement afin de déposer une
motion rétroactive de consultations particulières donnant suite à une entente
entre les leaders et la députée indépendante de Vaudreuil.
Je fais motion, conformément à
l'article 146 du règlement de l'Assemblée nationale, afin :
«Que l'Assemblée nationale entérine le mandat
donné à la Commission de l'aménagement du territoire, dans le cadre de l'étude du projet de loi n° 57, Loi édictant la Loi visant à protéger les élus et
à favoriser l'exercice sans entraves de
leurs fonctions et modifiant diverses dispositions législatives concernant le
domaine municipal, [...]de procéder à
des consultations particulières et de tenir des auditions publiques le
mardi 30 avril 2024 de 9 h 45 à 12 h 25 et après
les avis touchant les travaux des
commissions vers 15 h 15 jusqu'à 19 h 20, le mercredi
1er mai 2024 après les avis touchant les travaux des commissions vers 11 h 15 jusqu'à
12 h 50 et de 15 heures à 18 h 15 et le
jeudi 2 mai 2024 après les avis touchant les travaux des
commissions vers 11 h 15 jusqu'à 12 h 50;
«Qu'à
cette fin, la commission entende les personnes et organismes suivants : Union des municipalités du Québec, Fédération
québécoise des municipalités, ville de Québec, ville de Montréal, Réseau des
jeunes mères au municipal, Ligue des droits
et libertés, la Table de travail sur la civilité en politique municipale,
Philippe Dubois, professeur adjoint à
l'École nationale d'administration
publique, Commission municipale du Québec, Coalition Faut que ça change, ville de
Gatineau, Association des DG des MRC du Québec, Association des directeurs
généraux des municipalités du Québec, Directeur général des élections du Québec,
ville de Laval, Catherine Fournier, mairesse de Longueil;
«Qu'une période de 12 minutes soit prévue
pour les remarques préliminaires, répartie de la manière suivante : 6 minutes pour [...] le gouvernement,
4 minutes 30 secondes pour l'opposition
officielle [...] 1 minute
30 secondes au deuxième groupe d'opposition;
«Que la durée
maximale de l'exposé de chaque organisme soit de 10 minutes et l'échange
avec les membres de la commission
soit d'une durée maximale de 35 minutes partagées ainsi :
17 minutes 30 secondes pour [...] le gouvernement, 13 minutes
8 secondes pour l'opposition officielle [...] 4 minutes
23 secondes pour le deuxième groupe d'opposition;
«Qu'une suspension de 5 minutes soit prévue
entre les échanges avec chaque personne et organisme;
«Que la ministre des Affaires municipales soit
membre de ladite commission pour la durée du mandat.»
Merci.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci. Est-ce qu'il y a consentement pour débattre
de cette motion? Consentement.
Mise aux voix
Cette motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
Avis
touchant les travaux des commissions
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Motion adoptée. Maintenant, nous poursuivons à la rubrique Avis touchant
les travaux des commissions. M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Lévesque (Chapleau) : Oui, Mme la
Présidente.
Donc, j'avise
cette Assemblée que la Commission de
la culture et de l'éducation
procédera à l'étude des crédits budgétaires 2024‑2025
du volet Culture et Communications du portefeuille Culture et Communications
aujourd'hui, de 15 h 30
à 17 h 30, à la salle Louis-Joseph-Papineau;
La Commission des relations avec les citoyens va procéder à l'étude des crédits
budgétaires 2024‑2025 du volet Lutte contre l'intimidation du
portefeuille Famille aujourd'hui, de 15 h 30 à 16 h 15, à
la salle
Louis-Hippolyte-La Fontaine;
La Commission des relations avec les citoyens
procédera à l'étude des crédits budgétaires 2024‑2025 du volet Aînés du portefeuille Santé et Services sociaux
aujourd'hui, de 16 h 30 à 18 h 30, à la salle Louis-Hippolyte-La Fontaine;
La Commission de l'économie et du travail procédera à l'étude des crédits budgétaires 2024‑2025
du volet Emploi du portefeuille Emploi et Solidarité sociale
aujourd'hui, à 15 h 30 à 18 h 30, à la salle
Pauline-Marois;
La Commission des finances publiques procédera à l'étude des crédits budgétaires 2024‑2025
du volet Retraite Québec du
portefeuille Finances aujourd'hui, de 15 h 30 à 16 heures, à la salle
Marie-Claire-Kirkland;
La Commission des finances publiques procédera à l'étude des crédits budgétaires 2024‑2025
du volet Institut de la
statistique du portefeuille Finances aujourd'hui, de 16 h 10 à
16 h 40, à la salle Marie-Claire-Kirkland;
La Commission des finances publiques procédera à
l'étude des crédits budgétaires 2024‑2025 du volet Société des alcools du
Québec du portefeuille Finances aujourd'hui, de 16 h 50 à
17 h 50, à la salle Marie-Claire-Kirkland;
La Commission des finances publiques procédera à l'étude des crédits budgétaires 2024‑2025
du volet Loto-Québec du portefeuille Finances aujourd'hui, de
18 heures à 19 heures, à la salle Marie-Claire-Kirkland;
La Commission des institutions procédera à
l'étude des crédits budgétaires 2024‑2025 du portefeuille Sécurité
publique aujourd'hui, de 15 h 30 à 18 h 45, à la salle de
l'Assemblée nationale.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
M. le leader adjoint.
Pour ma part, il n'y a pas d'avis de la
présidence.
Alors, nous allons poursuivre à la rubrique
Renseignements sur les travaux de l'Assemblée.
Ajournement
Puisque nous sommes à la période de l'étude des
crédits budgétaires et que, conformément aux dispositions de l'article 282 du règlement, l'Assemblée ne
procède qu'aux affaires courantes, je lève la séance, et les travaux de
l'Assemblée sont ajournés au mercredi 24 avril 2024, à
9 h 40.
(Fin de la séance à 15 h 08)