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Version finale

43rd Legislature, 1st Session
(début : November 29, 2022)

Thursday, October 26, 2023 - Vol. 47 N° 73

Aller directement au contenu du Journal des débats

Table des matières

Affaires courantes

Déclarations de députés

Rendre hommage à Mmes Carianne Lemire et Madeleine Zumstein

Mme Carole Mallette

Rendre hommage à M. Bernard Séguin Poirier

Mme Marilyne Picard

Demander un cessez-le-feu en Palestine

Mme Ruba Ghazal

Souligner la Journée nationale de visibilité de l'action communautaire autonome

M. Sylvain Lévesque

Souligner le 60e anniversaire de l'école bilingue Notre-Dame-de-Sion

Mme Marwah Rizqy

Rendre hommage à Mme Francine Caron Dufort

Mme Martine Biron

Souligner l'importance de l'aide alimentaire

M. Pascal Paradis

Souligner le départ à la retraite de M. Eric Racine

M. François Bonnardel

Rendre hommage à M. Alexandre Vézina

M. Jean-François Roberge

Féliciter Les Castors d'Acton Vale, champions de la Ligue de baseball majeur du Québec

M. André Lamontagne

Souligner le départ à la retraite de Mme Hélène Gervais

M. Mathieu Lacombe

Féliciter les athlètes québécois ayant participé aux Olympiques spéciaux à Berlin

M. Enrico Ciccone

Présence d'athlètes et d'entraîneurs québécois ayant participé aux Jeux olympiques spéciaux
mondiaux d'été à Berlin


Présentation de projets de loi

Projet de loi n° 37 — Loi sur le commissaire au bien-être et aux droits des enfants

M. Lionel Carmant

Mise aux voix

Dépôt de documents

Dépôt de rapports de commissions

Étude détaillée du projet de loi n° 36 — Loi sur le recouvrement du coût des soins de santé
et des dommages-intérêts liés aux opioïdes


Questions et réponses orales

Soutien aux banques alimentaires

M. Marc Tanguay

M. François Legault

M. Marc Tanguay

M. François Legault

M. Marc Tanguay

M. François Legault

M. Marc Tanguay

M. François Legault

Financement des universités anglophones

Mme Marwah Rizqy

M. Jean Boulet

Mme Marwah Rizqy

M. Jean Boulet

Mme Marwah Rizqy

M. Jean Boulet

Maîtrise du français écrit à l'école

Mme Madwa-Nika Cadet

M. Bernard Drainville

Mme Madwa-Nika Cadet

M. Bernard Drainville

Mme Madwa-Nika Cadet

M. Bernard Drainville

Hausse du recours aux banques alimentaires

M. Gabriel Nadeau-Dubois

M. François Legault

M. Gabriel Nadeau-Dubois

M. François Legault

M. Gabriel Nadeau-Dubois

M. François Legault

Conditions de travail des enseignants

Mme Ruba Ghazal

Mme Sonia LeBel

Mme Ruba Ghazal

M. Bernard Drainville

Mme Ruba Ghazal

Document déposé

Mme Sonia LeBel

Impact du développement de la filière batterie sur les tarifs d'électricité

M. Haroun Bouazzi

M. François Legault

M. Haroun Bouazzi

M. François Legault

M. Haroun Bouazzi

M. François Legault

Financement des organismes communautaires

M. Pascal Paradis

Mme Chantal Rouleau

M. Pascal Paradis

Mme Chantal Rouleau

M. Pascal Paradis

Mme Chantal Rouleau

Partage des coûts et responsabilités entre le gouvernement et les municipalités

Mme Marie-Claude Nichols

Mme Andrée Laforest

Mme Marie-Claude Nichols

Mme Andrée Laforest

Mme Marie-Claude Nichols

Mme Geneviève Guilbault

Pénurie d'agents de la faune

Mme Désirée McGraw

M. André Lamontagne

Votes reportés

Motion proposant que l'Assemblée demande au gouvernement de prendre les dispositions
législatives nécessaires afin de permettre aux municipalités la mise en place du zonage
différencié pour les projets de logements sociaux et communautaires

Motions sans préavis

Demander au gouvernement de présenter une réglementation visant la réduction des émissions
de gaz à effet de serre et la consommation électrique des bâtiments

Mise aux voix

Féliciter les athlètes québécois ayant participé aux Jeux olympiques spéciaux mondiaux d'été
à Berlin

Mise aux voix

Avis touchant les travaux des commissions

Renseignements sur les travaux de l'Assemblée

Affaires du jour

Débats de fin de séance

Budgets dédiés au réseau des Espaces bleus

Mme Michelle Setlakwe

M. Mathieu Lacombe

Mme Michelle Setlakwe (réplique)

Maîtrise du français écrit à l'école

Mme Madwa-Nika Cadet

M. Bernard Drainville

Mme Madwa-Nika Cadet (réplique)

Ajournement

Journal des débats

(Neuf heures quarante minutes)

La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Bon jeudi. Vous pouvez vous asseoir.

Affaires courantes

Déclarations de députés

Nous allons débuter les travaux aux affaires courantes, à la rubrique de déclarations de députés, et je cède la parole à Mme la députée de Huntingdon.

Rendre hommage à Mmes Carianne Lemire et Madeleine Zumstein

Mme Carole Mallette

Mme Mallette : Merci, Mme la Présidente. Lors du Gala des agricultrices du Québec, deux candidates représentant la Montérégie-Ouest provenaient du comté de Huntingdon, Carianne Lemire et Madeleine Zumstein.

Dans la catégorie Clin d'oeil à la relève, Carianne, de Saint-Michel, est fondatrice de Transplant CL inc. avec sa mère Catherine. Elle possède 61 000 pieds carrés de serres pour fournir 15 millions de transplants à nos producteurs maraîchers du Québec. Elle est également instigatrice d'un projet de culture de tournesols afin d'accroître la pollinisation des courges.

Madeleine Zumstein, de Sherrington, était candidate pour le titre d'Agricultrice de l'année, titre qu'elle a fièrement remporté l'an dernier. Elle dirige La Production Barry, qui produit annuellement 7,2 millions de paquets d'oignons verts et 1,1 million de paquets de coriandre. Elle a, d'ailleurs, recours aux moucherons stériles plutôt que des pesticides pour contrer les insectes ravageurs.

Carianne et Madeleine, je suis fière de vous. Le Québec est fier de vous. Bravo!

La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Maintenant, nous allons poursuivre nos... nous allons poursuivre. Mme la députée de Soulanges, je crois que vous aviez une déclaration. Alors, je vous cède la parole.

Rendre hommage à M. Bernard Séguin Poirier

Mme Marilyne Picard

Mme Picard : Merci, Mme la Présidente. Aujourd'hui, je tiens à rendre hommage à M. Bernard Séguin Poirier, décédé le 28 septembre.

L'unicité de son travail et son amour des couleurs vives font de ses oeuvres émaillées une grande fierté de toute la région de Soulanges, et plus particulièrement pour les citoyens de Les Cèdres, où il résidait.

M. Séguin Poirier, qui s'est initié à l'émail sur cuivre en France, était un grand passionné de son art, qu'il pratique depuis le début des années 70. En plus d'être un artiste du feu, de par la cuisson de chacune de ses pièces, et un magicien de lumière, il nous a aussi légué son espace de création, sa maison-galerie-atelier située à Les Cèdres. On y retrouve sa grande chapelle émaillée, qui est en soi son oeuvre la plus grandiose, ainsi que le plus grand four à émaillage au monde.

Il adorait créer tout en observant les gens, partager un moment de leur vie. Il a placé au coeur de ses oeuvres la nature, les enfants et la vie quotidienne.

Merci, M. Séguin Poirier, pour votre legs artistique si important.

La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, Mme la députée. Maintenant, je cède la parole à Mme la députée de Mercier.

Demander un cessez-le-feu en Palestine

Mme Ruba Ghazal

Mme Ghazal : Mme la Présidente, je suis horrifiée et fatiguée de voir des bébés morts à Gaza. Ma grand-mère a 91 ans, elle est malade et, par chance, elle n'est pas en train de voir tout ce qui se passe, en ce moment, dans sa terre natale.

C'est la même histoire d'exil forcé et de dépossession qui se répète depuis 75 ans. Il est temps de mettre fin au régime d'apartheid, à la colonisation illégale, aux crimes de guerre.

En 1948, mes grands-parents faisaient partie des 700 000 Palestiniens chassés de leurs terres pour toujours. Après la Guerre des six jours, ils étaient 250 000. Et, aujourd'hui, 1,2 million de Palestiniens doivent être déportés au sud de Gaza.

Pour que plus jamais des civils israéliens ne soient victimes d'un acte terroriste comme celui perpétré par le Hamas le 7 octobre dernier, pour que plus jamais des civils palestiniens ne soient exilés, humiliés, tués, pour que les bébés qui sont dans les ventres de leurs mères à Gaza puissent naître dans un monde moins atroce, il faut, ici même, à l'Assemblée nationale, que nous demandions un cessez-le-feu. Merci.

La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, Mme la députée. Maintenant, je cède la parole à M. le député de Chauveau.

Souligner la Journée nationale de visibilité de
l'action communautaire autonome

M. Sylvain Lévesque

M. Lévesque (Chauveau) : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Le 23 octobre dernier se tenait la journée nationale de l'action communautaire autonome.

Pour l'occasion, permettez-moi de souligner le succès remporté par l'encan-bénéfice Ensemble pour notre communauté au profit de 11 organismes communautaires de Chauveau, que j'ai eu le privilège d'encanter. Sous la présidence d'honneur de M. Jean-Guy Dion, propriétaire de La Pizz 67, et en partenariat avec la Chambre de commerce de la Jacques-Cartier, cette première édition s'est tenue à Wendake le 29 septembre dernier et a réuni près de 200 personnes.

Grâce à la générosité des élus qui ont contribué, aux 104 commanditaires et aux nombreuses personnes qui ont activement pris part à l'encan, nous avons pu remettre la somme de 48 015 $, soit 4 365 $ à chaque organisme. Cette contribution financière constitue un apport significatif à la réalisation de leur mission auprès des citoyens de notre circonscription.

Merci encore à tous. Quelle belle illustration de la collaboration entre le milieu communautaire et les gens d'affaires! Merci, Mme la Présidente.

La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, M. le député. Mme la députée de Saint-Laurent, la parole est à vous.

Souligner le 60e anniversaire de l'école
bilingue Notre-Dame-de-Sion

Mme Marwah Rizqy

Mme Rizqy : Mme la Présidente, c'est avec fierté que je prends la parole aujourd'hui pour souligner le 60e anniversaire de l'école bilingue Notre-Dame-de-Sion, une école située dans mon comté, à Saint-Laurent, dont une vision de l'éducation est axée sur la diversité, l'ouverture et le respect.

Depuis 1963, elle offre une éducation de grande qualité et permet aux étudiants de développer leur sens des responsabilités envers leur communauté, ainsi que leur conscience sociale. L'éducation est un pilier de notre société, et à Saint-Laurent on est chanceux d'avoir un tel établissement.

D'ailleurs, Mme la Présidente, j'ai eu la chance de rencontrer l'une des premières élèves réfugiées d'Ukraine à cette école, qui l'ont accueillie et francisée en un temps record, non seulement elle, mais même son père, tous deux réfugiés de la guerre en Ukraine.

Merci énormément pour le travail que vous faites. Vous faites non seulement des élèves très brillants, qui sont venus visiter le parlement l'an dernier, ici, mais votre travail s'ancre dans l'ouverture d'un Québec très, très diversifié et qui n'est jamais replié sur soi-même. Bon anniversaire!

La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, Mme la députée. Maintenant, je cède la parole à Mme la députée des Chutes-de-la-Chaudière.

Rendre hommage à Mme Francine Caron Dufort

Mme Martine Biron

Mme Biron : Je souhaite aujourd'hui souligner l'engagement exceptionnel d'une citoyenne de ma circonscription, qui est avec nous dans les tribunes, Mme Francine Caron Dufort, dont l'implication au Service d'entraide Bernières—Saint-Nicolas est digne de mention.

C'est en 1996 qu'elle fait son entrée au conseil d'administration de l'organisme, d'abord à titre de secrétaire, puis de présidente. Après 14 ans sur le conseil d'administration, elle devient, en 2010, coordonnatrice du service d'entraide, poste qu'elle occupera jusqu'à son départ à la retraite, au printemps dernier.

Pendant ces 27 années d'implication, c'est avec leadership, persévérance et bienveillance que Mme Caron Dufort aura contribué au bon fonctionnement et au développement de cet organisme qui vient en aide aux personnes dans le besoin.

Mme Caron Dufort, merci infiniment pour tout le bien que vous avez apporté aux citoyens de Saint-Nicolas.

La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, Mme la députée. M. le député de Jean-Talon, la parole est à vous.

Souligner l'importance de l'aide alimentaire

M. Pascal Paradis

M. Paradis : Mme la Présidente, le coût élevé de la vie, la crise du logement et l'insécurité alimentaire sont des réalités qui touchent beaucoup de monde. C'est vers les organisations de la société civile que se tournent les personnes en situation de vulnérabilité.

J'aimerais saluer, dans les tribunes, les représentants de cinq de ces organisations actives en matière d'aide alimentaire dans la circonscription de Jean-Talon : Mme Élaine Côté, directrice générale de Moisson Québec, M. Jacques Demers, président de la Société Saint-Vincent-de-Paul de la paroisse de Saint-Benoît, Mme Valérie Dubé, directrice de La Courtepointe, M. Philippe Hamel, directeur général de La Baratte, Mme Cindy-Lee McKenzie, directrice générale, et M. Jean-Frédérick Simoneau, responsable de l'aide alimentaire chez Ressource Espace Familles.

Merci à vous et à vos collègues. Vous agissez concrètement avec des ressources limitées pour aider chaque jour des centaines de familles à se nourrir. Votre engagement constitue la fibre du tissu social québécois. Continuez, vous pourrez compter sur notre appui. Merci, Mme la Présidente.

La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, M. le député. Je cède maintenant la parole à M. le député de Granby.

Souligner le départ à la retraite de M. Eric Racine

M. François Bonnardel

M. Bonnardel : Merci, Mme la Présidente. Depuis le 20 octobre dernier, Granby et la région viennent de voir quitter pour la retraite un de ses plus grands contributeurs pour l'éducation de notre région. Je parle ici d'Eric Racine, qui était alors directeur général du centre de services scolaire du Val-des-Cerfs.

Eric aura monté les échelons un à un, en débutant sa carrière en tant que commis et aide-concierge dans les années 80. Il a décroché son premier contrat en tant qu'éducateur physique en 1990. En 2001, il obtient son premier poste de direction adjoint à l'école secondaire J.-H.-Leclerc. Il est ensuite devenu directeur de l'école primaire Saint‑Jacques, pendant un peu moins de deux ans, puis directeur de l'école secondaire Jean-Jacques-Bertrand pendant plus de trois ans. C'est en 2012 qu'il devient d'abord directeur général adjoint du centre de services scolaire du Val-des-Cerfs; finalement, en 2015, que M. Racine prend la barre de l'organisation en tant que directeur général, d'abord par intérim et ensuite officiellement, en 2016.

Je tiens à te remercier personnellement, Eric, pour ta passion et ton dévouement pour nos jeunes au courant de ces années. Tu as innové en utilisant les données pour lutter contre le décrochage scolaire, travail qui a fait des petits partout au Québec. Tu laisses un grand héritage pour la région en bouclant le tout dans les dernières semaines avec quatre nouvelles écoles primaires dans la région. Bonne retraite, Eric!

• (9 h 50) •

La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, M. le député. Maintenant, nous poursuivons avec M. le député de Chambly.

Rendre hommage à M. Alexandre Vézina

M. Jean-François Roberge

M. Roberge : Mme la Présidente, la Maison Stéphane-Fallu est un organisme de Chambly sous la responsabilité de Posa Source des monts. C'est un service d'hébergement très novateur, unique au Québec, qui est dédié aux jeunes hommes qui quittent les centres jeunesse une fois qu'ils ont atteint l'âge de 18 ans.

Sensible à la cause des jeunes, l'aventurier Alexandre Vézina s'est donné pour mission de faire connaître la maison et d'amasser des dons pour celle-ci. Il s'est lancé le défi un peu fou de parcourir à la marche 3 000 kilomètres en 100 jours.

Durant son périple, Alexandre a visité une trentaine de villes à travers la province et a rencontré une multitude de citoyens et d'élus. À force de détermination, il a récolté plus de 38 000 $, et son périple s'est terminé le 7 octobre dernier à Chambly. La somme amassée vise à agrandir la maison avec l'ajout d'un pavillon qui accueillera des jeunes femmes quittant, elles aussi, la DPJ.

Merci, Alexandre Vézina, et bravo à toute l'équipe de Posa et, évidemment, à toute l'équipe de la Maison Stéphane-Fallu.

La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, M. le député. Maintenant, je cède la parole à M. le député de Johnson.

Féliciter Les Castors d'Acton Vale, champions de
la Ligue de baseball majeur du Québec

M. André Lamontagne

M. Lamontagne : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Je souligne aujourd'hui la victoire éclatante d'une équipe de baseball de chez nous, Les Castors d'Acton Vale, qui ont été sacrés, le 11 octobre dernier, champions de la Ligue de baseball majeur du Québec.

Et, Mme la Présidente, ce fut le fruit d'un travail acharné. Les Castors tiraient de l'arrière trois à un en finale contre le Cactus de Victoriaville, mais, faisant preuve d'une grande discipline, ils ont pu remonter la pente et forcer la tenue d'un septième match, à la maison, devant un stade Léo-Asselin rempli de leurs partisans gonflés à bloc.

Alors, je félicite tous les joueurs de l'équipe, avec une mention spéciale pour Johan Ochoa, promu au rôle de gérant l'année dernière. Les fans de baseball d'Acton peuvent compter sur sa présence depuis maintenant 10 ans. Le trophée du joueur le plus utile des séries éliminatoires se retrouve aussi à Acton Vale, entre les mains de Douglas Toro. Finalement, je salue l'engagement du directeur général de la formation, Jean-François Dorais, pour cette grande victoire.

Mme la Présidente, après une si belle réussite, la communauté de la région d'Acton a toutes les raisons d'être fière de ses Castors. Alors, merci. Bravo!

La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, M. le député de Johnson. Maintenant, je cède la parole à M. le député de Papineau.

Souligner le départ à la retraite
de Mme Hélène Gervais

M. Mathieu Lacombe

M. Lacombe : Merci, Mme la Présidente. C'est un plaisir pour moi de me lever aujourd'hui pour souligner la belle et longue carrière professionnelle d'une employée de la Société de transport de l'Outaouais. Le 24 novembre, Hélène Gervais franchira les portes du siège social de la STO pour la toute dernière fois, après 39 ans de loyaux services. Il y a 39 ans, Mme la Présidente, je n'étais pas encore né, imaginez.

Au cours de ces cinq dernières décennies, elle aura laissé sa marque au sein de plusieurs équipes de travail oeuvrant tour à tour au département des ressources humaines, des finances, du service de l'entretien et enfin avec les équipes des communications, où j'ai moi-même eu le plaisir de la côtoyer.

Hélène est une personne dévouée, professionnelle et généreuse. Elle possède une réputation en or et un impressionnant carnet de contacts. Ses collègues s'entendent tous pour dire qu'elle est un pilier de son équipe de travail.

Bravo pour ta carrière, Hélène! Profite bien de ta retraite avec ta famille et tes deux petites-filles, c'est pleinement mérité. Merci, Mme la Présidente.

La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, M. le député. Maintenant, nous allons terminer cette rubrique avec le député... M. le député de Marquette.

Féliciter les athlètes québécois ayant participé
aux Olympiques spéciaux à Berlin

M. Enrico Ciccone

M. Ciccone : Aujourd'hui, en nos murs, nous avons la présence d'athlètes québécois ayant pris part aux Olympiques spéciaux à Berlin en juin dernier.

Ces jeux représentent la plus grande manifestation sportive inclusive au monde, où 7 000 athlètes ayant une déficience intellectuelle ou atteints de multiples handicaps et provenant de 190 pays y ont participé. Tous ces athlètes ont, avec fierté et acharnement, représenté les couleurs de leurs pays respectifs avec 26 disciplines sportives.

Parmi la délégation canadienne, composée de 89 athlètes, le Québec était très bien représenté, et c'est pourquoi je tiens à féliciter nos représentants, qui se sont illustrés en remportant des médailles, mais également pour l'ensemble de ces athlètes, pour qui la participation aux Olympiques spéciaux est déjà un accomplissement de soi qui est digne de mention.

Aujourd'hui, à titre de porte-parole de l'opposition officielle en matière de sports, de loisirs, de plein air et de saines habitudes de vie, je tiens à leur exprimer tout mon respect, car ils représentent la détermination et la résilience. Ils sont les fiers ambassadeurs de leur sport et de leur communauté. Bravo! Merci beaucoup.

La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, M. le député. Ceci met fin à la rubrique de déclarations de députés.

Et je suspends les travaux quelques instants.

(Suspension de la séance à 9 h 55)

(Reprise à 10 h 05)

La Présidente : Bonjour, tout le monde. Vous êtes nombreux. Bienvenue chez vous. Le parlement du Québec, c'est votre maison.

Messieurs dames les députés, nous allons nous recueillir quelques instants.

Je vous remercie. Veuillez vous asseoir.

Présence d'athlètes et d'entraîneurs québécois ayant participé
aux Jeux olympiques spéciaux mondiaux d'été à Berlin

Alors, aujourd'hui, j'ai le plaisir de souligner, dans les tribunes, la présence des athlètes et entraîneurs québécois ayant participé aux Jeux olympiques spéciaux mondiaux d'été à Berlin en 2023.

Nous poursuivons les affaires courantes.

Aujourd'hui, il n'y a pas de déclarations ministérielles.

Présentation de projets de loi

À la rubrique Présentation de projets de loi, M. le leader adjoint du gouvernement.

M. Lévesque (Chapleau) : Mme la Présidente, je vous demanderais de bien vouloir appeler l'article a du feuilleton, s'il vous plaît.

Projet de loi n° 37

La Présidente : À l'article a du feuilleton, M. le ministre responsable des Services sociaux présente le projet de loi n° 37, Loi sur le commissaire au bien-être et aux droits des enfants. M. le ministre.

M. Lionel Carmant

M. Carmant : Merci, Mme la Présidente. J'aimerais saluer Mme Régine Laurent, qui est parmi nous aujourd'hui, avec trois beaux jeunes. Merci d'être là.

Mme la Présidente, ce projet de loi prévoit la nomination par l'Assemblée nationale d'un commissaire au bien-être et aux droits des enfants qui a pour fonctions de promouvoir le bien-être et le respect des droits des enfants et de veiller à la protection de l'intérêt de l'enfant.

Pour ce faire, le projet de loi prévoit plus particulièrement que le commissaire au bien-être aux droits des enfants doit notamment :

1° mettre en place des moyens pour recueillir les préoccupations et les opinions des enfants, entre autres en ce qui a trait aux enjeux de société;

2° analyser l'état de bien-être des enfants au Québec et réaliser annuellement un portrait de cet état;

3° analyser les impacts des politiques gouvernementales sur le bien-être des enfants;

4° informer le public au sujet du bien-être et des droits des enfants et le sensibiliser aux questions qui s'y rapportent, notamment par des programmes d'information et d'éducation;

5° soutenir les enfants dans l'exercice de leurs droits en les dirigeant vers les ressources appropriées et en les accompagnant lorsque nécessaire dans leurs démarches;

6° évaluer la mise en oeuvre des programmes et prestation des services qui sont destinés aux enfants et qui relèvent des organismes publics;

7° effectuer une veille de tous les décès d'enfants pour lesquels une investigation ou une enquête a été effectuée en vertu de la Loi sur les coroners;

8° former un comité consultatif composé d'enfants et de jeunes adultes afin d'obtenir leurs avis sur toute question concernant une matière relevant de ses fonctions;

9° lorsqu'il le juge nécessaire ou sur demande de l'Assemblée nationale, du gouvernement ou de tout ministre, leur fournir les avis et les recommandations qu'il estime appropriés sur toute question concernant une matière relevant de ses fonctions.

Le projet de loi prévoit que le commissaire exerce aussi certaines de ses fonctions à l'égard des jeunes adultes dont la situation a déjà été prise en charge par le directeur de la protection de la jeunesse ou qui ont déjà fait l'objet d'une mesure de garde ou de surveillance en vertu de la Loi sur le système de justice pénale pour les adolescents. Il prévoit de plus que le commissaire produit annuellement un rapport de ses activités, qui doit être transmis au président de l'Assemblée nationale, comme tout autre rapport qu'il produit dans l'exercice de ses fonctions.

Le projet de loi prévoit la nomination, par le gouvernement, d'un commissaire associé dédié au bien-être et aux droits des enfants autochtones, qui assiste et conseille le commissaire afin que les intérêts des enfants et des jeunes adultes autochtones soient pris en considération et qu'il soit tenu compte des facteurs historiques, sociaux et culturels qui leur sont propres dans chacun des avis et chacune des recommandations du commissaire.

Le projet de loi octroie entre autres au commissaire le pouvoir de faire toute enquête qu'il juge utile à l'évaluation de la mise en oeuvre des programmes et de la prestation des services des organismes publics qui sont destinés aux enfants. Il prévoit par ailleurs les règles générales de l'organisation du commissaire, notamment en ce qui concerne son personnel, et accorde certaines immunités au commissaire, au commissaire associé et aux membres du personnel du commissaire.

Le projet de loi, également, prévoit que le commissaire coopère avec la Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse, le Protecteur du citoyen ou, lorsqu'il l'estime nécessaire, tout organisme public afin de prévoir des mécanismes de concertation visant à assurer l'harmonisation de leurs interventions à l'égard des enfants et des jeunes adultes.

Enfin, le projet de loi prévoit une disposition modificative pour permettre la transmission au commissaire par le coroner ou le Coroner en chef de tout rapport d'investigation concernant le décès d'un enfant, ainsi que des dispositions diverses et finale.

La loi modifiée par ce projet de loi est la Loi sur les coroners, chapitre C-68.01. Merci, Mme la Présidente.

• (10 h 10) •

La Présidente : Alors, est-ce que l'Assemblée accepte d'être saisie de ce projet de loi? M. le leader de l'opposition officielle, oui, je vous écoute.

M. Derraji : ...nous allons prendre connaissance du projet de loi et nous nous réserverons le droit de demander des consultations particulières. Merci.

La Présidente : M. le leader adjoint du gouvernement.

M. Lévesque (Chapleau) : Nous attendrons, à ce moment-là, les discussions avec les oppositions.

Mise aux voix

La Présidente : Vous acceptez d'être saisis?

Des voix : Adopté.

La Présidente : Adopté.

Dépôt de documents

À la rubrique Dépôt de documents, Mme la ministre ministre responsable de l'Administration gouvernementale et présidente du Conseil du trésor.

Mme LeBel : Merci. Mme la Présidente. Permettez-moi de déposer le rapport annuel 2022‑2023 du Conseil interprofessionnel du Québec, le rapport annuel de gestion 2022‑2023 de l'Office des professions du Québec, le rapport annuel de gestion en 2022‑2023 du Centre d'acquisitions gouvernementales et le rapport annuel d'activité 2022‑2023 de l'Autorité des marchés publics. Merci.

La Présidente : Ces documents sont déposés. Mme la ministre responsable des Aînés et déléguée à la Santé.

Mme Bélanger : Mme la Présidente, permettez-moi de déposer le rapport annuel d'activité 2022‑2023 de la Commission sur les soins de fin de vie. Merci.

La Présidente : Ce document est déposé. M. le leader adjoint du gouvernement.

M. Lévesque (Chapleau) : Oui, Mme la Présidente. Je dépose les réponses du gouvernement aux pétitions déposées en Chambre le 30 mai 2023 par le député de Saint-Henri—Sainte-Anne, le 12 septembre par les députés de D'Arcy-McGee et de Laurier-Dorion et le 19 septembre 2023 par le député de Jean-Lesage. Merci.

La Présidente : Ces documents sont déposés.

Dépôt de rapports de commissions

À la rubrique Dépôt de rapports de commissions, Mme la présidente de la Commission des relations avec les citoyens et députée des Plaines.

Étude détaillée du projet de loi n° 36

Mme Lecours (Les Plaines) : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Alors, j'ai le bonheur de déposer le rapport de la Commission des relations avec les citoyens qui, le 25 octobre 2023, a procédé à l'étude détaillée du projet de loi n° 36, Loi sur le recouvrement du coût des soins de santé et des dommages-intérêts liés aux opioïdes. La commission a adopté le texte du projet de loi avec des amendements.

La Présidente : Ce rapport est déposé.

Il n'y a pas de dépôt de pétitions.

Il n'y a pas de réponses orales aux pétitions ni d'interventions portant sur une violation de droit ou de privilège.

Et je vous avise qu'après la période de questions et de réponses orales sera tenu le vote reporté sur la motion de Mme la députée des Mille-Îles débattue hier aux affaires inscrites par les députés de l'opposition.

Questions et réponses orales

Et nous en sommes maintenant à la période de questions et de réponses orales, et je cède la parole, en question principale, au chef de l'opposition officielle.

Soutien aux banques alimentaires

M. Marc Tanguay

M. Tanguay : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Nous vivons, au Québec, la pire crise de l'inflation en 25 ans. C'est pire au Québec qu'ailleurs au Canada. Et on voit un gouvernement qui, malheureusement, est incapable de livrer.

Le premier ministre a dit récemment : «Je vais laisser le PQ s'occuper de la Banque du Québec, moi, pendant ce temps-là, je vais m'occuper des banques alimentaires.» Hier, les Banques alimentaires du Québec ont déposé un rapport dévastateur. Ils disent, et je les cite : «...nous publions un bilan-faim crève-coeur. [...]en 2023, le Québec [a] atteint un nouveau sommet du nombre de demandes d'aide alimentaire.» Fin de la citation.

En chiffres, Mme la Présidente, c'est 2,6 millions de demandes par mois, de demandes d'aide, c'est 872 000 Québécoises et Québécois qui ont recours aux banques alimentaires chaque mois, et 35 % des bénéficiaires, ce sont des enfants. Parmi les bénéficiaires, également, 12 % sont des retraités, soit pension de vieillesse ou rente de retraite, 12 %, des retraités, et même près de 19 % sont des travailleurs, des travailleuses, 19 %, c'est du jamais-vu.

Le contrat social a été brisé, le contrat social où vous travaillez, bien, vous n'aurez pas besoin d'avoir recours aux banques alimentaires. Et, plus largement que ça, Mme la Présidente, on voit une explosion.

Le premier ministre doit répondre oui au 18 millions qui est demandé. Va-t-il s'en occuper?

La Présidente : La réponse du premier ministre.

M. François Legault

M. Legault : Oui. Mme la Présidente, effectivement, c'est inquiétant de voir autant de Québécois avoir besoin d'avoir recours aux banques alimentaires. On le sait, Mme la Présidente, que ce soit l'épicerie, que ce soit le loyer, tout augmente très vite.

Et on n'a pas attendu avant d'agir, là. Je vois que c'est un peu nouveau chez les oppositions, ces appels à remettre plus d'argent dans le portefeuille. Rappelez-vous, l'année dernière, on a donné un chèque de 500 $, ensuite un autre de 600 $ pour ceux qui gagnent moins de 50 000 $. On a donné un 2 000 $ par année aux personnes de 70 ans et plus. On a ajouté, dans les banques alimentaires, l'année passée, 14 millions. Cette année, en mai, on a rajouté un autre 10 millions. En juillet dernier, on a rajouté un autre 34 millions. Donc... Et je l'ai dit, Mme la Présidente, je ne sais pas si c'est 18 ou si c'est moins, si c'est plus, mais on est en train de regarder, effectivement, les besoins pour continuer d'agir.

C'est dur de voir autant de personnes qui attendent, qui font la file dans les banques alimentaires. Moi, ça me crève le coeur de voir ces images-là. Donc, on va continuer d'agir. On l'a fait depuis deux ans puis on va continuer de le faire dans les prochaines semaines.

La Présidente : Première complémentaire.

M. Marc Tanguay

M. Tanguay : Heureux d'apprendre que le premier ministre va continuer de le faire. Parfait. Il y a 71 % des organismes qui ont déclaré manquer de denrées en 2023. C'est actuellement. Puis, sur le 34 millions que le premier ministre... il a raison, ça a été un bon pas, mais, sur 34 millions, la très nette majorité est allée dans les infrastructures. Il y a un 6 millions qui est allé dans la nourriture puis a été dépensé en trois mois. Il n'y en a plus, d'argent, là. Pour se rendre au 31 mars prochain, ils ont besoin de 18 millions.

La main est tendue. Les Québécoises et Québécois qui y ont recours ont faim. Va-t-il dire oui?

La Présidente : La réponse du premier ministre.

M. François Legault

M. Legault : Bien, Mme la Présidente, le chef de l'opposition officielle revient un peu avec la même question qu'avait eue l'ex-cocheffe de Québec solidaire. Oui, il faut investir dans les denrées, mais ce que nous demandent les banques alimentaires aussi, c'est d'investir dans les réfrigérateurs...

La Présidente : Excusez-moi. M. le leader du deuxième groupe de l'opposition.

M. Leduc : ...on s'adresse avec le titre exact de ma collègue, s'il vous plaît.

La Présidente : C'est bien entendu. Nous allons poursuivre. M. le premier ministre, poursuivez, vous avez encore du temps.

M. Legault : Oui, je voulais dire «la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques», qui, la semaine dernière, critiquait le fait qu'on a investi dans les réfrigérateurs, parce que les banques alimentaires nous disent : Oui, on reçoit des denrées, mais, si on veut être capables de les garder pour quelques jours, ça prend des réfrigérateurs. Donc, on fait les deux, Mme la Présidente, on a investi dans les denrées, on a investi aussi dans les réfrigérateurs, dans les infrastructures.

La Présidente : Deuxième complémentaire.

M. Marc Tanguay

M. Tanguay : Parfait. Puis c'est correct, puis on le salue. C'est bon. Mais, une fois qu'ils ont le réfrigérateur puis qu'il est branché, qu'est-ce qu'on met dedans? Le 6 millions, il a été dépensé, il a été donné à 872 000 Québécoises et Québécois. 35 %, c'est des enfants, 12 % sont des retraités, 19 % sont même des travailleurs.

Alors, une fois qu'on a un réfrigérateur, qu'est-ce qu'on met dedans? Pour se rendre... passer à travers la période des fêtes puis se rendre au 31 mars, ils ont besoin de 18 millions. Peut-il l'annoncer? C'est la bonne chose à faire pour notre monde.

La Présidente : La réponse du premier ministre.

M. François Legault

M. Legault : Bien, Mme la Présidente, on est tous, je pense, d'accord, ici, les 125 personnes, il faut aider les gens qui ont besoin de nourriture. C'est la base, il faut d'abord manger. Donc, on va le faire. Est-ce que le montant, c'est 18? Est-ce que c'est plus? Est-ce que... Quel est le montant exact? On travaille avec les banques alimentaires et on va... On a investi puis on va continuer d'investir.

La Présidente : Troisième complémentaire.

M. Marc Tanguay

M. Tanguay : On va espérer, Mme la Présidente, que, le fruit de cet échange-là, on l'aura bientôt. Les banques alimentaires en ont besoin maintenant, c'est le cri du coeur. Le rapport qui a été déposé, ils le disent eux-mêmes, c'est crève-coeur. Et, encore une fois, ce sont les données de 2022. Des données plus récentes, également, pourront nous dire que le besoin va en augmentant.

On voit, l'inflation nous frappe de plein fouet. Il faut aider notre monde. C'est une aide d'urgence qui est demandée. J'espère qu'il va l'annoncer dans les prochains jours. Puis par la suite il faudra voir à aider, par ailleurs, l'inflation.

• (10 h 20) •

La Présidente : La réponse du premier ministre.

M. François Legault

M. Legault : Oui. Mme la Présidente, il y a plusieurs façons qu'il faut aider les familles. On a augmenté les allocations familiales. On a aboli la taxe libérale sur les garderies, pour, donc, les frais des garderies. On a quadruplé, aussi, le montant qui est donné dans les écoles pour la nourriture. Donc, Mme la Présidente, c'est un ensemble de mesures, et on va continuer d'agir comme on le fait depuis qu'on est au gouvernement.

La Présidente : En question principale, je reconnais la députée de Saint-Laurent. On vous écoute.

Financement des universités anglophones

Mme Marwah Rizqy

Mme Rizqy : Mme la Présidente, le 11 octobre dernier, on était supposé d'avoir une belle annonce de McGill pour annoncer 50 millions de dollars pour la francisation des étudiants, mais la ministre de l'Enseignement supérieur a fait ce que Sébastien Bovet qualifie de PKP, ça, c'est-à-dire faire une autre annonce, passer à côté et embêter la personne pour ne pas que, finalement, les médias puissent être là à l'annonce. Mais nous, on a été vraiment surpris de voir aussi la ministre de l'Enseignement supérieur. On s'est dit : Eh là là! Ça promet ne pas être très bien ficelé. Et, comme de fait, ça n'a pas été très bien ficelé. Alors, depuis ce temps-là, tant Le Journal de Montréal, Le Devoir et La Presse ont rectifié presque tous les chiffres avancés par la ministre.

Moi, je me demande la question suivante : Est-ce que, la ministre de l'Enseignement supérieur, ça va lui prendre cinq ans à comprendre que son annonce est mal ficelée? Est-ce que ça va lui prendre le temps de perdre toute sa crédibilité comme son prédécesseur...

Des voix : ...

La Présidente : M. le leader adjoint, je vous écoute. Très brièvement. Quel est votre appel au règlement?

M. Lévesque (Chapleau) : Oui, article 35, ce sont des propos qui sont blessants envers la ministre, et on demanderait d'être prudent.

Des voix : ...

La Présidente : Je suis debout. Je vais gérer la situation, messieurs, messieurs dames. Vous pouvez poursuivre votre question, dans la mesure où on peut critiquer le travail, même si ce n'est pas toujours agréable à entendre. Poursuivez, il vous reste 10 secondes.

Mme Rizqy : Et, par la suite, entendre le ministre de l'Éducation actuel dire, effectivement : Il ne faut pas «bullshiter» les Québécois. Combien de temps ça va vous prendre pour, justement, rectifier le tir?

Des voix : ...

La Présidente : Brièvement.

M. Lévesque (Chapleau) : ...que le mot n'est pas... n'est pas permis, puis c'est blessant envers les collègues.

La Présidente : Bon, il est... vous avez raison à un égard. Le terme que vous avez employé, le verbe, le mot, est non parlementaire. Je vous inviterais à faire attention et...

Des voix : ...

La Présidente : Je vais faire mon travail, merci. Retirez-le. Il vous reste deux secondes.

Mme Rizqy : ...le retirer de la bouche du ministre.

La Présidente : Ici, il n'est pas adéquat. La réponse du ministre du Travail.

M. Jean Boulet

M. Boulet : Merci, Mme la Présidente. Écoutez, ma collègue à l'Enseignement supérieur s'est attaquée à un déséquilibre extrêmement important entre le réseau des universités francophones et le réseau des universités anglophones au Québec. Vous le savez, 82 % des étudiants canadiens non résidents au Québec fréquentent les universités anglophones, bénéficient de la qualité de notre enseignement supérieur, et la plupart, c'est documenté, retournent dans leur province d'origine. Il fallait corriger ce déséquilibre-là et donner les moyens à notre réseau universitaire francophone d'assumer sa mission, valoriser la langue française, augmenter leur capacité d'attraction et de rétention d'étudiants canadiens non résidents au Québec et les étudiants internationaux, ça a été bien expliqué. C'est un changement qui provoque des réactions, on les comprend, mais ma collègue est en constante collaboration et communication avec les recteurs, rectrices du Québec. Merci, Mme la Présidente.

La Présidente : Première complémentaire.

Mme Marwah Rizqy

Mme Rizqy : J'ai de la misère à suivre. Vous dites que le problème, c'est qu'ils quittent le sol québécois, mais votre collègue assis juste à côté de vous disait : Non, le problème, c'est qu'ils restent ici, au Québec. Parlez-vous, s'il vous plaît.

Et vous dites qu'il y a un déséquilibre. Bien, vous savez quoi? Quand on regarde les chiffres, on a fait un tableau à partir des crédits, hein, bizarrement, il y a eu plus de nouvelles inscriptions dans les universités francophones, plus de 7 000 nouvelles inscriptions, alors que c'est kifkif dans les universités anglophones.

Alors, est-ce que vous avez une étude d'impact à nous présenter ou des meilleurs chiffres?

La Présidente : Je vous rappelle une règle : on s'adresse à la présidence. Mme la députée de Saint-Laurent... Mme la députée de Saint-Laurent, je vous parlais.

Une voix : ...

La Présidente : Moi, je vous parle aussi. Moi, je vous parle. Moi, je vous parle.

Une voix : ...

La Présidente : Et le premier ministre n'a pas à parler non plus. Alors, la réponse, la réponse du ministre du Travail. On l'écoute, je vous prie.

M. Jean Boulet

M. Boulet : Merci, Mme la Présidente. Je rappellerai à ma collègue que la déréglementation libérale de 2018 est à l'origine du déséquilibre que nous devons corriger, actuellement. Et le groupe d'action sur l'avenir de l'action... de la langue française a fait une analyse et en vient à la conclusion que le réseau des universités francophones, au Québec, a besoin de moyens additionnels non seulement pour corriger des lacunes, mais améliorer la langue française et surtout leur capacité d'attirer et de retenir, notamment, dans le réseau des universités du Québec. Et moi, je trouve que c'est une mesure qui est exceptionnelle. Merci, Mme la Présidente.

La Présidente : Deuxième complémentaire.

Mme Marwah Rizqy

Mme Rizqy : ...c'est le 1,5 milliard annoncé par Hélène David sur cinq ans. Et, quand vous dites qu'il y a un manque de financement, faites-vous référence à la demande de 1,4 milliard de dollars des universités, à laquelle aucune annonce, zéro, nada, rien... C'est pour ça que les recteurs à charte francophone sont sortis, ils ont dit : Il est où, l'argent? On l'attend. Vous n'avez pas fait une annonce avec du nouvel argent, vous n'avez rien annoncé.

Alors, où sont vos études d'analyse d'impact?

La Présidente : La réponse du ministre.

M. Jean Boulet

M. Boulet : Mme la Présidente, je réitère que les recteurs, rectrices du réseau des universités francophones ont été consultés et réitèrent constamment l'importance non seulement de valoriser ce réseau-là... Et, bien sûr, je vais transmettre la question que vous nous soumettez à ma collègue de l'Enseignement supérieur, et, s'il y a des informations à partager avec vous pour vous permettre de mieux comprendre l'importance capitale de l'annonce qui a été faite la semaine dernière, ma collègue se fera un plaisir de vous rencontrer pour vous l'expliquer. Merci, Mme la Présidente.

La Présidente : En question principale, la députée de Bourassa-Sauvé. Je vous écoute.

Maîtrise du français écrit à l'école

Mme Madwa-Nika Cadet

Mme Cadet : Mme la Présidente, j'aimerais attirer l'attention du ministre de la Langue française sur un véritable enjeu de la protection du français au Québec. Je vous donne le titre d'un article publié il y a quelques jours, Évaluation de l'orthographe en secondaire V : des résultats désolants. Cet article nous a appris que seul un élève sur deux maîtrise les compétences en orthographe évaluées par le ministère de l'Éducation cette année. Des experts estiment que ces résultats sont inquiétants. Bien, moi aussi, je trouve ça inquiétant. Manifestement, il y a des élèves qui sont admis en cinquième secondaire sans les acquis nécessaires. Il leur manque des compétences de base.

Line Laplante, professeure titulaire de la chaire sur les apprentissages fondamentaux en littératie à l'UQAM, va même plus loin, elle nous dit : «...les résultats aux examens sont "tellement faibles" qu'ils illustrent [...] un problème dans l'enseignement du français au Québec.»

Je n'ai vu personne au gouvernement, Mme la Présidente, s'inquiéter des récents résultats en orthographe. Faites-vous quelque chose pour renverser la tendance?

Une voix : ...

La Présidente : Attention, je vous ai entendu, M. le ministre. Et la réponse du ministre de l'Éducation.

M. Bernard Drainville

M. Drainville : Mme la Présidente, d'abord, je tiens à rappeler que, lorsque j'ai annoncé mes sept priorités, en janvier dernier, la première, c'était le français. J'ai annoncé, quelques mois plus tard, que nous allions procéder à la révision du programme de français au primaire et au secondaire justement pour répondre, notamment, Mme la Présidente, aux préoccupations que nous avons par rapport à la maîtrise du français, préoccupations qui découlent notamment des résultats auxquels fait référence la députée.

Maintenant, Mme la Présidente, il y a un bout de l'histoire, très factuel, qu'elle n'a malheureusement pas évoqué dans sa question, et c'est le fait que, sur l'ensemble des résultats pour le français écrit, on a connu quand même une augmentation, une amélioration notable par rapport à l'an dernier. Ça, il faudrait le dire. Il y a encore un enjeu par rapport au français écrit, et c'est l'une des raisons pour lesquelles on a besoin d'une révision du programme de français dans sa manière d'être enseignée, et ça va être livré dans les prochains mois, et ça va être mis en oeuvre par la suite.

La Présidente : Première complémentaire.

Mme Madwa-Nika Cadet

Mme Cadet : Mme la Présidente, je vous parle de la maîtrise de l'orthographe. Sur cet élément-là, il n'y en a pas, d'amélioration. C'est un élève sur deux qui ne maîtrise pas l'orthographe en secondaire V, Mme la Présidente, un jeune sur deux l'échoue. Je n'ai pas vu de grosse conférence de presse ou de mesures fracassantes. Là-dessus, le gouvernement est aux abonnés absents. L'urgence en langue française, elle est là, elle est directement devant le gouvernement caquiste.

Qu'est-ce que vous attendez pour agir immédiatement?

La Présidente : La réponse du ministre.

M. Bernard Drainville

M. Drainville : Bien, Mme la Présidente, non seulement on agit immédiatement, on a déjà agi. La mesure, 300 $ de livres neufs pour chaque classe du Québec, elle a déjà été annoncée. Elle est déjà mise en oeuvre depuis la rentrée de cette année. Et l'idée, Mme la Présidente, derrière cette mesure, 300 $ de livres neufs par classe pour les cinq prochaines années, donc, par année pour les cinq prochaines, c'est justement, Mme la Présidente, de favoriser l'apprentissage du français, notamment l'apprentissage du français écrit, parce que l'apprentissage du français, Mme la Présidente, c'est la base de la réussite scolaire pas juste en français, mais dans toutes les matières.

• (10 h 30) •

La Présidente : Deuxième complémentaire.

Mme Madwa-Nika Cadet

Mme Cadet : Bien, Mme la Présidente, c'est justement ce qu'on dit, c'est la base. C'est pour ça qu'on s'attendait à plus d'un gouvernement qui nous dit que la protection du français, c'est la priorité des priorités.

Je ne comprends pas ce gouvernement, Mme la Présidente. Sur d'autres enjeux, on ne se gêne pas de créer des mesures sur le coin de la table, mais, pour ce qui est de la maîtrise de l'orthographe, on nous dit : Wo, les moteurs! Il faut attendre, il faut attendre.

C'est urgent. Le gouvernement est dans sa sixième année. L'orthographe, précisément l'orthographe, on s'en occupe quand?

La Présidente : La réponse du ministre.

M. Bernard Drainville

M. Drainville : Mme la Présidente, on a annoncé, dans le dernier budget, là, pour 1,5 milliard de nouvelles mesures pour le français d'ici 2027-2028, notamment la mesure sur les livres, mais également d'autres mesures, par exemple l'ajout de conseillers pédagogiques qui vont accompagner les enseignants du primaire et du secondaire, non seulement les enseignants en français, Mme la Présidente, mais les enseignants des autres matières, parce que le français, Mme la Présidente, ce n'est pas juste un enjeu pour les profs de français, ça doit être un enjeu pour toutes nos enseignantes et tous nos enseignants. Et c'est pour ça, justement, qu'on a annoncé cette mesure-là. Et il y a beaucoup d'autres mesures qui vont également voir le jour. Donnons-nous le temps de bien le faire. Mais on avance sur le français, et c'est une priorité, ma chère madame.

La Présidente : En question principale, je reconnais maintenant le chef du deuxième groupe d'opposition.

Hausse du recours aux banques alimentaires

M. Gabriel Nadeau-Dubois

M. Nadeau-Dubois : Le premier ministre avait promis du changement, et ce n'est pas faux, il y a des choses qui ont changé au Québec. Maintenant, là, c'est un Québécois sur 10 qui va dans une banque alimentaire : des travailleurs à temps plein, des aînés, des centaines de milliers d'enfants, presque 400 000 Québécois de plus, 400 000 Québécois de plus qui ont faim sous la gouverne du premier ministre. C'est du jamais-vu. En fait, Mme la Présidente, c'est une honte nationale.

Mais, derrière ce chiffre-là, il y a plein d'autres familles sur le bord du précipice. Il y a plein d'autres travailleurs qui vivent d'une paie à l'autre, à une couple de malchances près de faire, eux autres aussi, la file dans une banque alimentaire.

Quand l'économie québécoise crée de la richesse, ah! là le premier ministre, il est toujours prêt à prendre le crédit. Bien, en ce moment, notre économie, elle crée de la pauvreté. En ce moment, le monde sort de la classe moyenne par le bas. Et, à chaque fois que je lui en parle, le premier ministre s'en lave les mains. Ce n'est juste pas de sa faute. J'imagine que c'est comme ça qu'on vit, au Québec. 872 000 Québécois dans une banque alimentaire.

Est-ce que le premier ministre va prendre sa part de responsabilité dans ce bilan catastrophique?

La Présidente : La réponse du premier ministre.

M. François Legault

M. Legault : Oui. Mme la Présidente, d'abord, c'est important de rappeler toutes les mesures qu'on a mises en place depuis cinq ans. D'abord, là, c'est une fierté pour moi de dire : Le montant qui est donné à chaque mois pour l'aide sociale, pour les personnes qui ont des contraintes à l'emploi, on les a augmentés de 50 %. Pas 5 %, de 50 %. Le financement des organismes communautaires au Québec, on l'a augmenté de 50 %. Puis il y a plein de mesures. On a envoyé des chèques. Je me rappelle que Québec solidaire était contre les chèques. On a aussi, pour l'aide au logement, juste dans la dernière année... au lieu d'aider 75 000 familles, on aide 125 000 familles. Quand je regarde la nourriture dans les écoles, on a quadruplé les montants qu'on donne dans les écoles. Puis, pour ce qui est des banques alimentaires qui s'adressent à tout le monde, à peu près à tous les trois mois, on augmente les montants de façon importante.

Donc, Mme la Présidente, on a agi, on agit, puis on va continuer d'agir.

La Présidente : Première complémentaire.

M. Gabriel Nadeau-Dubois

M. Nadeau-Dubois : Le premier ministre continue de se donner des tapes dans le dos. C'est ce qu'il vient de faire. Il se félicite de tout ce qu'il a fait. Le résultat, là, c'est 400 000 Québécois de plus dans les banques alimentaires. Le premier ministre nous dit : On va mettre encore plus d'argent dans les banques alimentaires. Il ne faut pas gérer les files des banques alimentaires, il faut les réduire. Les banques alimentaires qui explosent, c'est un symptôme, ce n'est pas la maladie.

Quand est-ce qu'il va couper les files au Québec?

La Présidente : La réponse du premier ministre.

M. François Legault

M. Legault : Oui. Mme la Présidente, ce que j'essaie de dire, c'est, ramenons-nous il y a à peu près un an, pas 10 ans, un an, est-ce que Québec solidaire disait : Il faut remettre de l'argent dans le portefeuille des Québécois? Pas du tout. Pas du tout. Ils critiquaient nos chefs... nos chèques. Ils proposaient des taxes orange.

Nous, pendant ce temps-là, on donnait de l'argent aux personnes qui ont de la difficulté. On donne de l'argent. Écoutez, on parle de juillet 2023. Juillet 2023, on vient de donner 34 millions de plus dans les banques alimentaires, puis on est en train d'étudier très sérieusement pour encore augmenter le montant. Donc, on ne tolérera pas ça. Puis on n'a pas découvert ça depuis quelques...

La Présidente : Deuxième complémentaire.

M. Gabriel Nadeau-Dubois

M. Nadeau-Dubois : Le premier ministre dit qu'à Québec solidaire on vient de découvrir ça? Ça fait des années qu'on lui parle des petits salaires. Ça fait des années qu'on lui parle des augmentations de loyer qui n'ont pas d'allure. Ça fait des années que moi, mon caucus, Amir, Françoise avant nous, ils parlent d'à quel point notre économie crée trop de pauvreté, au Québec.

Ça fait 25 ans qu'il est en politique, ça fait 25 ans que plein de monde lui en parle, puis ça fait 25 ans qu'il n'écoute pas parce que ça ne l'intéresse pas.

La Présidente : M. le leader adjoint, brièvement.

M. Lévesque (Chapleau) : On prête très clairement des intentions au premier ministre, qui a le coeur toujours à la bonne place et sur la...

Des voix : ...

La Présidente : C'est beau. On ne fait pas de plaidoirie ici. Cependant, je vous rappelle qu'il faut faire attention de ne pas dire des choses qui sont blessantes. La réponse du premier ministre.

M. François Legault

M. Legault : Oui. Mme la Présidente, j'invite les gens, là, à aller lire le programme de Québec solidaire, pas il y a 10 ans, dans la dernière campagne électorale, l'année passée, puis de comparer avec notre programme, de comparer que nous, on proposait des chèques. On avait déjà commencé à donner des chèques. On a augmenté de 50 % l'aide sociale aux gens qui ont des contraintes, les organismes communautaires, 50 %, les banques alimentaires, dans les écoles. On le fait à tous les trois mois puis on va continuer de le faire. Ce n'est pas vrai que le chef de Québec solidaire a plus d'empathie que moi pour ces gens-là.

La Présidente : En question principale, je reconnais la députée de Mercier. On l'écoute.

Conditions de travail des enseignants

Mme Ruba Ghazal

Mme Ghazal : Mme la Présidente, est-ce que vous vous souvenez des chaînes humaines autour des écoles pendant l'austérité libérale? Eh bien, ces chaînes humaines sont aujourd'hui de retour sous la gouverne de la CAQ.

Ce matin, j'étais, avec quelques-uns de mes collègues solidaires, présente devant une école publique à quelques minutes d'ici. Puis savez-vous ce que les parents nous ont dit? Que, pour améliorer l'école publique, il n'y a pas 36 000 solutions, il faut améliorer les conditions de travail des gens qui enseignent et qui prennent soin de nos enfants dans nos écoles. Les parents, à tous les jours, voient tous les efforts qui sont faits par les profs pour tenir à bout de bras notre école publique. Ils voient aussi des enseignants se succéder les uns après les autres devant leurs enfants, puis ça crée beaucoup d'instabilité. Les parents, eux et elles, comprennent les demandes du front commun. Ils comprennent que les profs sont en train de péter au fret.

Est-ce que le ministre de l'Éducation est d'accord avec les parents?

La Présidente : La réponse de la présidente du Conseil du trésor.

Mme Sonia LeBel

Mme LeBel : Absolument. Merci, Mme la Présidente. Écoutez, la question de ma collègue tombe à point parce que c'est exactement, exactement la direction dans laquelle je m'évertue à essayer d'amener les syndicats depuis le début de cette négociation-là. Et c'est quoi, cette direction-là? C'est d'être capable de reparler, de parler enfin de l'organisation du travail, incluant tous les tabous syndicaux qui sont sur la table et tous les acquis qu'ils ont obtenus au fil des 30 dernières années, qui fait en sorte qu'aujourd'hui, dans notre situation de 2023, c'est qui qui paie la note pour ces acquis-là, desquels les syndicats ne veulent pas discuter? Ce sont les parents, ce sont les patients dans les hôpitaux.

Et ce que je veux, moi, depuis le début, c'est parler d'organisation du travail, et on me fait une fin de non-recevoir. Mais, malgré tout, Mme la Présidente, j'avance. J'avance parce que j'ai à coeur les parents, j'ai à coeur les patients du Québec. Et c'est pour ça que, dimanche, je ferai une nouvelle offre.

• (10 h 40) •

Des voix : ...

La Présidente : Pas de commentaire après les réponses. Première complémentaire.

Mme Ruba Ghazal

Mme Ghazal : Mme la Présidente, ce que la ministre vient de dire, ça me rappelle ce que certains disent, le fait que les syndicats prennent les parents en otages avec leurs moyens de pression. Les parents, là, que j'ai rencontrés ce matin, ce n'est pas des otages, c'est des gens qui sont fiers de leur école publique, mais qui sont très inquiets. L'école Saint-Fidèle, là, c'est à 10 minutes à pied d'ici... pas à pied, en voiture.

Est-ce que le ministre peut s'engager, le ministre de l'Éducation — j'aimerais ça que ce soit lui qui me réponde — est-ce qu'il peut s'engager à venir avec moi la prochaine fois qu'il y a une chaîne humaine pour rencontrer les parents et leur parler? Peut-être qu'il va comprendre.

La Présidente : La réponse du ministre de l'Éducation.

M. Bernard Drainville

M. Drainville : Mme la Présidente, j'ai visité au-dessus de 50 écoles, depuis que je suis ministre de l'Éducation, c'est en moyenne une par semaine. Quand je vais dans les écoles, je rencontre le personnel scolaire, je prends le temps de m'asseoir avec eux. Ces derniers temps, quand j'inaugure des écoles, je vais rencontrer les manifestants. Puis j'ai un beau dialogue avec le personnel scolaire parce qu'on les respecte. Puis, Mme la Présidente, c'est parce qu'on les respecte puis on reconnaît ce qu'ils font qu'on les a valorisés, depuis cinq ans, qu'on a augmenté le salaire des enseignants, qu'on veut introduire des aides à la classe dans 15 000 classes du Québec. Ça, c'est sur la table, c'est ma collègue qui l'a mis sur la table. C'est plusieurs centaines de millions de dollars de plus par année qu'on souhaite apporter dans le réseau scolaire pour venir en aide avec...

La Présidente : Deuxième complémentaire.

Mme Ruba Ghazal

Mme Ghazal : Moi, j'aimerais ça que le ministre aussi entende les parents. Il faut arrêter de faire peur au monde puis dire que les parents, eux autres...

Des voix : ...

La Présidente : C'est beau, M. le leader adjoint. On a utilisé le même mot hier, on ne peut pas l'utiliser. Je vous invite à retirer le mot que vous venez de dire et poursuivre.

Mme Ghazal : Je le retire.

La Présidente : Poursuivez.

Mme Ghazal : Moi, là, je ne sais pas, le ministre a fait une tournée des écoles, je ne sais pas ce qu'il a entendu, parce qu'en ce moment les enseignants, et les parents, et toutes les personnes qui travaillent dans nos écoles ne se sentent pas entendus. Moi, il n'y a pas un jour qui passe sans que je reçoive des messages de profs qui n'en peuvent plus. Il faut aussi s'assurer pas seulement de les faire entrer dans nos écoles, il faut s'assurer de les retenir. Et ça, ça passe par des conditions de travail. Je veux déposer les messages que je reçois pour que le ministre puisse bien les...

Document déposé

La Présidente : Accepté... Ce n'est pas un tableau didactique, mais accepté, le dépôt? Dépôt accepté? Accepté. La réponse du ministre... ah, de la présidente du Conseil du trésor.

Mme Sonia LeBel

Mme LeBel : Merci, Mme la Présidente. Alors, peut-être que les parents... c'est les syndicats qui devraient écouter les parents et les enseignants, les enseignants de moins de cinq ans qui se demandent pourquoi ils sont toujours pris avec les classes les plus difficiles, les jeunes enseignants qui intègrent le réseau avec l'espoir de pouvoir vivre leur passion, c'est celle d'enseigner à nos enfants, d'être là au service de nos enfants, et c'est ça, l'objectif gouvernemental quand on veut parler d'organisation du travail. Mais, pendant ce temps-là, les syndicats m'opposent une fin de non-recevoir quand j'essaie de mettre sur la table des solutions créatives. Et je leur ai dit depuis le début : Ne m'apportez pas de solution qui fait en sorte que je dois augmenter à court terme le nombre d'enseignants ou le nombre d'infirmières, on n'en a pas. Mais on va travailler sur la charge de travail, Mme la Présidente, on va travailler sur la précarité, on va travailler sur la prévisibilité, mais je ne peux pas le faire toute seule.

La Présidente : En question principale, je reconnais le député de Maurice-Richard. La parole est à vous.

Impact du développement de la filière batterie sur les tarifs d'électricité

M. Haroun Bouazzi

M. Bouazzi : Merci, Mme la Présidente. Hier, le premier ministre a dit que Northvolt et la filière batterie n'auront aucun impact sur les tarifs d'électricité. Aujourd'hui, on apprend que l'équation ne balance pas, Mme la Présidente. Pour alimenter ces nouveaux projets, il va falloir construire des éoliennes et des barrages et qui coûtent aujourd'hui plus de 0,11 $ le kilowattheure en production. En période de pointe, c'est même plus de 100 sous, de nous approvisionner sur le marché. Pendant ce temps, les Northvolt et compagnie vont payer 0,05 $, voire moins, car le ministre préfère garder leurs contrats secrets, Mme la Présidente.

Qui va payer la différence? C'est les autres consommateurs d'Hydro, les Québécoises et les Québécois à la maison, les PME. En 2026, quand Northvolt va débuter sa production et consommer de l'électricité, elle va payer en dessous du prix réel, et ce sont les autres consommateurs qui vont renflouer les coffres. Encore une fois, on se retrouve devant le Dollarama de l'énergie pour les multinationales, subventionné à même les factures des Québécois.

Est-ce que le gouvernement va admettre que la filière batterie va augmenter les tarifs d'Hydro de tout le monde?

La Présidente : La réponse du premier ministre.

M. François Legault

M. Legault : Oui, Mme la Présidente, ce que vient dire le député, c'est totalement inexact, totalement inexact.

D'abord, comme l'a expliqué le ministre d'Économie puis de l'Énergie, tous les projets qui ont été annoncés, d'entreprises, sont fournis par de l'électricité qui était déjà en surplus.

Maintenant, on a plus de projets que l'électricité qu'on a de disponible. Donc, au début novembre, le président d'Hydro-Québec va déposer une planification en commission parlementaire. Ça va être étudié. Les oppositions vont pouvoir poser toutes leurs questions.

Mais, je veux être très clair, c'est hors de question que les Québécois, dans leurs tarifs résidentiels, paient un sou de plus que le 3 % maximum qui a été fixé. Donc, ce que dit le député, là, c'est totalement inexact, j'aurais le goût d'utiliser d'autres mots, mais c'est totalement inexact.

La Présidente : Première complémentaire.

M. Haroun Bouazzi

M. Bouazzi : On va avoir du mal à vérifier tout ça, Mme la Présidente, parce que le contrat, il est secret.

Ceci étant dit, ce qu'il dit, le député, c'est qu'actuellement, en période de pointe, ça coûte plus de 100 sous du kilowattheure, que, les barrages qu'on vient d'inaugurer, on est à 0,08 $ le kilowattheure. Le contrat public, là, il est à 0,05 $ pour les compagnies industrielles, et aujourd'hui, celui-là, il est privé, donc on est probablement moins. Ça va probablement consommer pendant le pic.

Qui va payer la différence? C'est ça, l'équation?

La Présidente : Je vous rappelle qu'on s'interpelle par notre titre. À nouveau, le premier ministre.

M. François Legault

M. Legault : Soyons clairs, précis. Pour les individus, donc pour les résidences, les augmentations de tarifs, ça va être le moindre de l'inflation ou 3 %. Ça, c'est très clair. Maintenant, les nouveaux barrages, bien, ça va donner le coût marginal dans le calcul qu'on va faire pour les entreprises, puis on va toujours s'assurer qu'il y a plus de retombées que le coût marginal.

La Présidente : Deuxième complémentaire.

M. Haroun Bouazzi

M. Bouazzi : Mme la Présidente, on est devant un gouvernement de comptables. Moi, je dois avouer, en tant qu'ingénieur, j'essaie de faire l'équation : Est-ce que, oui ou non, ces compagnies vont consommer pendant le pic, où on paie actuellement 100 sous du kilowattheure, alors qu'on leur vend 0,05 $ et peut-être, probablement moins?

On savait déjà qu'on fait sauter les normes environnementales, qu'on garroche les milliards comme ça, d'argent public, qu'on n'a même pas des exigences de baisse de GES pour la filière batterie au complet, et maintenant, ce qu'on se rend compte, c'est que c'est les Québécoises et les Québécois qui vont payer, et même pour l'électricité qu'ils vont consommer.

La Présidente : La réponse du premier ministre.

M. François Legault

M. Legault : Mme la Présidente, à chaque fois qu'on signe un contrat avec une entreprise, on s'assure qu'il y a des retombées. Par exemple, s'il y a des salaires à 100 000 $ par année, là, ça amène des revenus additionnels au ministère du Revenu. À chaque fois, on s'assure qu'il y a plus de retombées pour les Québécois que le coût marginal de l'électricité qui leur est donné à un certain tarif. Ça ne me surprend pas, là, de Québec solidaire, ce que j'entends aujourd'hui.

La Présidente : En question principale, je reconnais maintenant le député de Jean-Talon. La parole est à vous.

Financement des organismes communautaires

M. Pascal Paradis

M. Paradis : Mme la Présidente, la semaine dernière, on célébrait la Semaine nationale de l'action communautaire autonome. Elle a permis de mettre en lumière le travail des 4 000 organisations, 60 000 travailleurs et 425 000 militants et bénévoles du secteur. Ce sont ces organisations qui tiennent le filet social à bout de bras, tout en générant d'importantes retombées économiques.

J'ai rencontré plusieurs de ces organisations communautaires au cours des dernières semaines, le constat est le même partout : les organisations sont épuisées, elles manquent cruellement de ressources, elles en sont rendues à réduire les portions qui sont données à des gens qui ont faim.

Est-ce que la ministre de la Solidarité sociale et de l'Action communautaire trouve normal que, pendant que son collègue ministre de l'Économie fait pleuvoir des milliards pour les industries, les organismes communautaires sont soumis à l'austérité?

La Présidente : Mme la ministre responsable de la Solidarité sociale, on vous écoute.

Mme Chantal Rouleau

Mme Rouleau : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Et je remercie le député pour sa première question dans le domaine de l'action communautaire.

Le premier ministre a nommé une ministre responsable de la Solidarité sociale et de l'Action communautaire, c'est donc un geste très fort de notre gouvernement, qui signifie que nous voulons aider le milieu communautaire, le milieu communautaire est très important pour nous.

C'est d'ailleurs pourquoi, l'année dernière, en 2022, mon collègue le ministre du Travail a déposé le plan d'action gouvernemental en action communautaire, un plan d'action qui était attendu depuis 15 ans, Mme la Présidente. Et, dans ce plan d'action, il y a un 1,1 milliard de dollars sur cinq ans pour le rehaussement... 80 % de cet argent sert au rehaussement du financement à la mission des organismes, et une enveloppe de 200 millions sert de mesure pour aider les organismes à une meilleure rétention des employés, améliorer les conditions de travail au sein des organismes.

Nous sommes donc extrêmement sensibles, Mme la Présidente, au vécu des organismes communautaires, qui, effectivement, sont essentiels dans notre filet social, qui est un des meilleurs au Canada. Alors, nous continuons à travailler...

• (10 h 50) •

La Présidente : Première complémentaire.

M. Pascal Paradis

M. Paradis : Les mesures annoncées, là, en vertu de ce plan-là puis dont le premier ministre parlait tout à l'heure, là, elles ne représentent même pas 10 % de ce dont les organisations ont vraiment besoin. Hier encore, il y avait des organisations qui manifestaient ici pour avoir le minimum dont elles ont besoin pour survivre. Ce que le milieu demande, là, c'est un financement récurrent à la mission.

Avec la mise à jour économique qui s'en vient, est-ce que la ministre peut dire aux organismes qu'elle s'engage à investir les 460 millions annuels dont ils ont besoin?

La Présidente : La réponse de la ministre.

Mme Chantal Rouleau

Mme Rouleau : Mme la Présidente, j'ai fait le tour du Québec, j'ai rencontré des centaines d'organismes communautaires, on a discuté ensemble, je connais les enjeux que vivent certains organismes, mais nous sommes là et nous sommes à l'écoute. Déjà, depuis que nous sommes en poste, en plus du 1,1 milliard qui a été annoncé dans le plan d'action gouvernemental en action communautaire, c'est plus de 2 milliards de dollars qu'on a investis dans le milieu communautaire, Mme la Présidente. Dans tous les secteurs d'activité, nous cherchons à améliorer les conditions. Je travaille d'emblée avec mes collègues, qui sont aussi très... très à l'affût, qui ont besoin du milieu communautaire, et nous travaillons et je...

La Présidente : Deuxième complémentaire.

M. Pascal Paradis

M. Paradis : Donc, toujours pas de réponse sur les besoins immédiats. Ett là lutter contre la pauvreté et l'exclusion sociale, c'est un impératif national. Ce n'est pas moi qui le dis, c'est la Loi visant à lutter contre la pauvreté et l'exclusion sociale, et, en ce moment, ce sont les organismes qui font ce travail. La loi dit aussi que le gouvernement est obligé d'aider les organisations communautaires.

Est-ce que la ministre va respecter sa propre loi, oui ou non?

La Présidente : La réponse de la ministre.

Mme Chantal Rouleau

Mme Rouleau : Alors, parlons du plan de lutte à la pauvreté et à l'exclusion sociale. C'est effectivement un mandat que le gouvernement a, de produire ce plan de lutte à la pauvreté, et c'est ce que je suis en train de faire. C'est la raison de cette tournée que j'ai faite à travers toutes les régions du Québec, les 17 régions du Québec. C'est la raison pour laquelle on a déployé un sondage en ligne auprès de l'ensemble de la population. C'est la raison pour laquelle je tiens actuellement des tables thématiques sur des enjeux, au Québec, que nous avons face à cette pauvreté, comment lutter contre la pauvreté, et les organismes communautaires font partie de ces discussions tous les jours.

La Présidente : En question principale, je reconnais maintenant la députée de Vaudreuil.

Partage des coûts et responsabilités entre
le gouvernement et les municipalités

Mme Marie-Claude Nichols

Mme Nichols : Merci, Mme la Présidente. Les municipalités du Québec travaillent très fort en ce moment pour trouver des solutions pour boucler leurs budgets, font face à des enjeux de taille, et malheureusement le gouvernement leur accorde peu de soutien. Pire encore, la ministre des Affaires municipales leur dit de se gérer avant de demander plus d'argent. Pourtant, la crise du logement, la crise climatique, le développement du transport collectif sont des enjeux bien réels qu'on garroche dans la cour des municipalités. Seulement pour le transport collectif, la proposition du gouvernement représente une augmentation moyenne de 35 % des contributions municipales, 35 %, Mme la Présidente.

Puis je vais vous donner un exemple concret. Dans le comté de Vaudreuil, pour la ville de L'Île-Perrot, si on tient compte des modalités de financement de l'ARTM, la proposition du gouvernement représente une augmentation de 150 % de contribution municipale. Ça n'a aucun sens pour nos petites municipalités.

Que compte faire la ministre des Affaires municipales pour soutenir nos municipalités, qui, contrairement au gouvernement caquiste, n'ont pas le choix de déposer un budget équilibré?

La Présidente : La réponse de la ministre des Affaires municipales.

Mme Andrée Laforest

Mme Laforest : Alors, je suis quand même très heureuse d'avoir cette question, parce qu'on s'entend, avec notre gouvernement, je l'ai déjà mentionné, c'est 5 milliards de plus en transferts qu'on a donnés en quatre ans, comparé à l'ancien gouvernement. En plus, on a donné quand même le point de croissance de TVQ et, vous êtes tout à fait au courant, on est le seul gouvernement à l'avoir fait également. Il y a le Fonds régions et ruralité, 1,3 milliard, qui était l'ancien FARR, vraiment un nouveau programme, pour les plus petites municipalités et pour les régions.

Donc, je crois sincèrement qu'au niveau des municipalités, au niveau des transferts, au niveau de la collaboration, bien, avec les municipalités, ça se passe quand même très, très bien. Présentement, on est en négociation. Vous parlez du transport collectif. C'est quand même 2,1 milliards qu'on a donnés aux municipalités en transferts pour le transport collectif. Et présentement on est en négociation, je crois qu'on aura une bonne entente, mais on ne fera pas des négociations sur la place publique. Et je travaille avec ma collègue aux Transports pour que ça se passe, encore une fois, très bien, mais dites-vous que ça se passe beaucoup mieux qu'avant. Merci beaucoup.

La Présidente : Première complémentaire.

Mme Marie-Claude Nichols

Mme Nichols : J'en doute parce que, chez nous, les maires n'ont jamais levé le drapeau aussi souvent que présentement. Nos municipalités se voient imposer des politiques gouvernementales d'aménagement du territoire, des politiques de mobilité durable, puis le gouvernement de la CAQ leur dit : Bien, en passant, organisez-vous aussi avec le financement. Au cours des derniers mois, les maires et les mairesses de Vaudreuil et de Soulanges ont proposé des pistes de solution dans la tournée du ministre. Rien n'a été retenu. Aucune solution tangible n'a été retenue.

Est-ce que la ministre comprend l'enjeu pour les plus petites municipalités dans les régions comme Vaudreuil et Soulanges?

La Présidente : La réponse de la ministre.

Mme Andrée Laforest

Mme Laforest : Oui. Alors, Mme la Présidente, on a mis en place la politique d'aménagement du territoire. On a adopté le projet de loi sur l'aménagement et l'urbanisme, une loi qui avait 43 ans. Puis, vous avez raison, on a fait beaucoup de changements, parce que, maintenant, c'est interdit de construire en zone inondable ou de reconstruire en zone inondable, ce qui était permis dans le passé et ce qui coûtait une fortune au gouvernement et aux contribuables du Québec.

Maintenant, il faut s'entendre avec les municipalités, parce que, maintenant, les municipalités ont beaucoup plus de pouvoirs. On a accordé le droit de préemption. On travaille également avec la Loi sur l'expropriation dans les municipalités. Au niveau du Fonds régions et ruralité, posez la question aux MRC, c'est un programme qui est très, très populaire et qui aide beaucoup pour la vitalité du territoire.

La Présidente : Deuxième complémentaire.

Mme Marie-Claude Nichols

Mme Nichols : Oui. J'entendais récemment la ministre des Transports dire que ce n'est pas vrai que tout le Québec va payer pour le transport collectif, entre autres à Montréal. Bien, la ministre a juste oublié de dire clairement que son commentaire vise les petites municipalités de la couronne autour de Montréal, dont Vaudreuil-Soulanges.

Est-ce que la ministre est consciente qu'au cours des 20 dernières années 56 % de la croissance démographique de la région métropolitaine est enregistrée dans les couronnes? Donc, c'est énorme. C'est les petites municipalités autour de la CMM qui paient, dont Vaudreuil et Soulanges.

La Présidente : La réponse de la ministre des Transports et de la Mobilité durable.

Mme Geneviève Guilbault

Mme Guilbault : Oui, merci beaucoup, Mme la Présidente. Merci à ma collègue de Vaudreuil de me poser cette question-là, avec qui je travaille très bien. D'ailleurs, ces jours-ci, en commission parlementaire, mentionnons qu'on est en train de réformer la Loi sur l'expropriation, après 40 ans de statu quo, qui va donner beaucoup plus de moyens en termes de délais, en termes de faire baisser les coûts d'indemnités d'expropriation à nos municipalités, à la CMM, à tous les expropriants au Québec. Alors, la députée de Vaudreuil, qui est sur ma commission, est bien placée pour savoir à quel point ça va être avantageux, notamment pour la circonscription de Vaudreuil. C'est une demande des municipalités depuis des années. Et qui l'aura réalisée? La CAQ.

Mme la Présidente, je n'ai pas beaucoup de temps, j'ai un tableau, ici, très clair. Vous voyez, là, j'attire l'attention des collègues, la contribution au transport collectif n'a jamais été aussi haute que depuis que la CAQ est au pouvoir.

La Présidente : En question principale, je reconnais...

Des voix : ...

La Présidente : On poursuit. Il y a une question importante. En question...

Des voix : ...

La Présidente : J'attends le silence. Silence, s'il vous plaît!

En question principale, je reconnais la députée de Notre-Dame-de-Grâce. La parole est à vous.

Pénurie d'agents de la faune

Mme Désirée McGraw

Mme McGraw : Merci, Mme la Présidente. On a appris cette semaine que le manque d'agents de la faune empêche les autorités de faire leur travail dans la lutte au braconnage. Le ministre blâme la pandémie, mais ce n'est pas ce que nous disent les agents sur le terrain. Plusieurs m'ont parlé du manque sérieux d'effectif dû à l'absence d'une stratégie d'attraction, de rétention et de valorisation du métier. Ce sont des passionnés de la nature que l'on ne peut pas clouer derrière un bureau. La contribution de ces agents est essentielle pour remplir notamment l'engagement mondial du Québec en matière de biodiversité à la COP15, soit de protéger 30 % de notre territoire d'ici 2030. Le gouvernement ne peut pas se vanter d'être ambitieux sans poser des gestes cohérents et concrets.

Alors, Mme la Présidente, la protection de la faune passe par les agents de la faune. Le gouvernement s'engage-t-il, dès aujourd'hui, de combler le manque d'agents de la faune? Et quel est le plan?

La Présidente : La réponse du ministre de l'Agriculture, Pêcheries et Alimentation. On vous écoute.

M. André Lamontagne

M. Lamontagne : Mme la Présidente, bien, je remercie ma collègue, mais je suis un petit peu surpris de l'angle de sa question en lien avec les aires protégées puis les engagements en vertu des nouvelles conventions internationales, les nouveaux objectifs internationaux de protection du territoire, parce qu'on se souviendra qu'à notre arrivée au gouvernement, en 2018, il y avait une infime portion du territoire du Québec qui était protégée, avec un objectif de 17 % à l'époque. Et puis qu'est-ce que la Coalition avenir Québec a fait en trois ans, quatre ans, Mme la Présidente? C'est d'excéder cette cible-là de 17 %. Et, avec les annonces récentes de mon collègue, encore, à l'Environnement, on s'aperçoit qu'on s'en va définitivement vers l'objectif du 30 %.

Alors, je suis très surpris d'entendre ma collègue qualifier ou questionner cet engagement-là quand c'est très clair, de la part du gouvernement, qu'on va respecter puis on va être un leader en termes de protection de notre territoire.

• (11 heures) •

La Présidente : Voilà. C'est ce qui met fin à cette période de questions et de réponses orales.

Je vous invite à demeurer en place puisqu'il y aura, tel qu'annoncé, un vote reporté.

Pour la suite des choses, je cède la place à la première vice-présidente de l'Assemblée nationale. Et je vous remercie beaucoup pour votre attention.

Votes reportés

Motion proposant que l'Assemblée demande au gouvernement de prendre les
dispositions législatives nécessaires afin de permettre aux municipalités
la mise en place du zonage différencié pour les projets de
logements sociaux et communautaires

La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Donc, comme annoncé précédemment, comme annoncé précédemment, nous allons maintenant procéder au vote reporté sur la motion de Mme la députée des Mille-Îles débattue hier aux affaires inscrites par les députés de l'opposition, qui se lit comme suit :

«Que l'Assemblée nationale prenne acte que le zonage différencié est à même de permettre une rentabilisation plus rapide des projets de logements sociaux et communautaires au Québec et donc d'en [augmentant] le nombre et la cadence de construction;

«Que dans l'objectif de favoriser un plus grand nombre de logements pour les citoyens, elle demande au gouvernement caquiste de prendre les dispositions législatives nécessaires afin de permettre aux municipalités la mise en place de zonage différencié pour les projets de logements sociaux et communautaires.»

Le vote est maintenant ouvert.

Alors, la période du vote est terminée. M. le secrétaire général, pour le résultat du vote.

Le Secrétaire : Pour :  27

                      Contre :          68

                      Abstentions :   0

La Vice-Présidente (Mme Soucy) : La motion est rejetée. Donc, nous allons poursuivre nos travaux.

Motions sans préavis

À la rubrique des motions sans préavis, en fonction de nos règles et de l'ordre de présentation des motions sans préavis, je reconnais maintenant un membre du groupe formant l'opposition officielle. Mme la députée de Saint-Laurent, je vous cède la parole.

Mme Rizqy : Mme la Présidente, je sollicite le consentement de cette Assemblée afin de présenter la motion suivante conjointement avec la députée de Vaudreuil et le député de Marguerite-Bourgeoys :

«Que l'Assemblée nationale prenne acte que les modifications proposées aux frais de scolarités des étudiants internationaux et des étudiants canadiens hors Québec auront des conséquences dévastatrices sur les finances des universités québécoises de langue anglaise en plus de nuire à l'ensemble du réseau universitaire;

«Qu'elle rappelle que ces modifications ont été élaborées sans véritable étude d'impact et sans consultation du réseau universitaire;

«Qu'elle déclare que ces modifications ne changeront rien au sous-financement des universités évalué à 1,4 milliard de dollars par l'économiste Pierre Fortin puisqu'elles n'apportent aucune somme additionnelle dans le réseau, en plus de nuire significativement à la réputation de Montréal comme grande ville universitaire de calibre mondial;

«Qu'elle prenne acte des critiques de toutes les universités à charte québécoises, tant anglophones que francophones, du mouvement étudiant, des villes de Montréal et de Sherbrooke et de l'ensemble de la communauté d'affaires;

«Qu'elle rappelle que les universités québécoises sont en compétition avec les universités canadiennes, notamment celles de l'Ontario, pour l'attraction des meilleurs talents;

«Qu'enfin, elle demande au gouvernement caquiste de reculer sur ses mesures improvisées, qu'il consulte réellement l'ensemble des universités et qu'à l'avenir le gouvernement se base sur des chiffres et des études sérieuses dans l'élaboration des politiques de financement du réseau universitaire.»

La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, Mme la députée. Est-ce qu'il y a consentement pour débattre de cette motion? M. le leader du gouvernement.

Des voix : ...

La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Excusez!

Une voix : ...

La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Comme il n'y a pas de consentement, nous allons poursuivre. Je suis prête à reconnaître un membre du deuxième groupe d'opposition. M. le député de Maurice-Richard.

Demander au gouvernement de présenter une réglementation visant
la réduction des émissions de gaz à effet de serre et la
consommation électrique des bâtiments

M. Bouazzi : Mme la Présidente, je demande le consentement de cette Assemblée pour présenter la motion suivante conjointement avec le député de Jean-Talon :

«Que l'Assemblée nationale constate les efforts dans la transition énergétique des villes de Montréal et de Prévost, qui ont interdit l'installation de systèmes au gaz naturel dans les nouveaux petits bâtiments et dans les nouvelles résidences;

«Qu'elle demande au gouvernement de présenter une réglementation visant à la fois de réduire les émissions de GES et la consommation électrique des bâtiments pour l'ensemble du Québec en s'assurant d'évaluer l'impact d'une telle mesure sur la puissance électrique.»

La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, M. le député. Est-ce qu'il y a consentement pour débattre de cette motion? M. le...

Une voix : ...

Mise aux voix

La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Cette motion est-elle adoptée?

Des voix : Adopté.

La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Motion adoptée. Donc...Oui, M. le leader du deuxième groupe d'opposition.

M. Leduc : ...envoyer une copie de cette motion à la ville de Montréal et à la ville de Prévost, s'il vous plaît.

La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci. Ce sera fait.         

Alors, je suis prête à reconnaître un membre du troisième groupe d'opposition. M. le député de Jean-Talon, la parole est à vous.

M. Paradis : Merci, Mme la Présidente. Je sollicite le consentement des membres de cette Assemblée afin de présenter, conjointement avec le député de Jacques-Cartier, le député de Laurier-Dorion et la députée de Vaudreuil, la motion suivante :

«Que l'Assemblée nationale s'inquiète qu'une personne sur 10 au Québec a besoin d'aide [alimentaire] pour se nourrir ou pour nourrir sa famille adéquatement en 2023;

«Qu'elle prenne acte que ce sont 872 000 personnes qui ont recours chaque mois aux banques alimentaires, ce qui représente une hausse de 30 % par rapport à 2022 et de 73 % par rapport à 2019;

«Qu'elle souligne que les banques alimentaires sont essentielles au maintien du filet social québécois et aident les familles à faire face à la hausse du coût des aliments et de la vie, et plus globalement à des enjeux de pauvreté;

«Finalement, qu'elle demande au gouvernement de répondre positivement à la demande d'aide financière ponctuelle et immédiate de 18 M$ des banques alimentaires pour établir les bases d'une sortie de l'urgence et qu'il mette en place un financement de base pérenne pour éviter les pénuries de denrées alimentaires au sein des banques alimentaires.»

La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, M. le député. Est-ce qu'il y a consentement pour débattre de cette motion?

M. Lévesque (Chapleau) : Il n'y a pas de consentement, Mme la Présidente.

La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Comme il n'y a pas de consentement, nous allons poursuivre avec... Je vais céder la parole à Mme la ministre responsable du Sport, des Loisirs et du Plein air.

Féliciter les athlètes québécois ayant participé aux Jeux
olympiques spéciaux mondiaux d'été à Berlin

Mme Charest : Merci, Mme la Présidente. Je sollicite le consentement de cette Assemblée afin de présenter la motion suivante conjointement avec le député de Marquette, le leader du deuxième groupe d'opposition, le député de Matane-Matapédia, la députée de Vaudreuil et le député de Marguerite-Bourgeoys :

«Que l'Assemblée nationale félicite les athlètes québécois qui ont participé aux jeux mondiaux olympiques spéciaux d'été qui ont eu lieu à Berlin en juin dernier;

«Qu'elle souligne leurs performances exceptionnelles, leur détermination et leur résilience;

«Quelle souligne l'importance de ces compétitions pour rendre accessible la pratique sportive et permettre aux personnes présentant une déficience intellectuelle de se réaliser à leur plein potentiel, de développer leur confiance et de s'épanouir par le sport;

«Qu'enfin, elle reconnaisse le travail d'Olympiques spéciaux Québec, des entraîneurs, du personnel de soutien, des officiels et de tous les bénévoles qui accompagnent quotidiennement les athlètes dans leur développement sportif et social et qui sont essentiels à la mission de l'organisation.»

Et on a la chance de les avoir parmi nous. Alors, bravo à tous! Et merci.

La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, Mme la ministre. Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?

M. Lévesque (Chapleau) : Oui, Mme la Présidente, il y a consentement, sans débat.

Mise aux voix

La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Cette motion est-elle adoptée?

Des voix : Adopté.

La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Motion adoptée.

Avis touchant les travaux des commissions

Donc, nous allons poursuivre à la rubrique Avis touchant les travaux des commissions. M. le leader du gouvernement.

M. Lévesque (Chapleau) : Oui. Merci beaucoup, Mme la Présidente.

Donc, j'avise cette Assemblée que la Commission de la culture et l'éducation va poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 23, la Loi modifiant principalement la Loi sur l'instruction publique et édictant la Loi sur l'Institut national d'excellence en éducation, aujourd'hui, après les affaires courantes jusqu'à 13 heures et de 14 heures à 16 h 30, ainsi que le mardi 31 octobre, de 9 h 45 à 12 h 30, à la salle Pauline-Marois;

La Commission de la santé et des services sociaux va poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 15, la Loi visant à rendre le système de santé et de services sociaux plus efficace, aujourd'hui, après les affaires courantes jusqu'à 13 heures et de 14 heures à 16 h 30, ainsi que le mardi 31 octobre, de 9 h 45 à 12 h 30, à la salle Marie-Claire-Kirkland;

La Commission de l'aménagement du territoire va poursuivre l'étude détaillée du projet de loi n° 31, la Loi modifiant diverses dispositions législatives en matière d'habitation, aujourd'hui, après les affaires courantes jusqu'à 13 heures et de 14 heures à 16 h 30, ainsi que le mardi 31 octobre, de 9 h 45 à 12 h 30, à la salle Louis-Hippolyte-La Fontaine;

La Commission des transports et de l'environnement va poursuivre l'étude détaillée du projet n° 22, la Loi sur l'expropriation, aujourd'hui, après les affaires courantes jusqu'à 13 heures et de 15 h 15 à 16 h 30, ainsi que le mardi 31 octobre, de 9 h 45 à 12 h 30, à la salle Louis-Joseph-Papineau.

• (11 h 10) •

La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, M. le leader.

Pour ma part, je vous avise... La Commission de la culture et de l'éducation se réunira en séance de travail aujourd'hui, de 13 heures à 13 h 30, à la salle Pauline-Marois, afin de statuer sur la possibilité que la commission se saisisse de la pétition concernant la bonification de l'aide financière aux études et la réduction de la dette des diplômés québécois.

Renseignements sur les travaux de l'Assemblée

Maintenant, nous allons poursuivre à la rubrique Renseignements sur les travaux de l'Assemblée. Je vous rappelle que, lors de l'interpellation prévue pour demain, le vendredi 27 octobre 2023, M. le député de Maurice-Richard s'adressera à M. le ministre de l'Économie, de l'Innovation et de l'Énergie sur le sujet suivant : Le manque de transparence du gouvernement caquiste dans le dossier de la filière batterie.

Je vous avise de plus que l'interpellation prévue pour le vendredi 3 novembre 2023 portera sur le sujet suivant : L'incapacité du gouvernement caquiste de juguler la pénurie de main-d'oeuvre qui compromet les services publics. Mme la députée de Bourassa-Sauvé s'adressera alors à Mme la ministre de l'Emploi.

Affaires du jour

La période des affaires courantes étant terminée, nous allons maintenant passer aux affaires du jour, et je vais céder la parole à M. le leader du gouvernement pour nous indiquer la suite de nos travaux.

M. Lévesque (Chapleau) : Oui, merci beaucoup, Mme la Présidente. Je constate que les délais pour les débats de fin de séance... n'est pas encore écoulé. Je vous demanderais bien de suspendre jusqu'à ce que ces délais soient écoulés, s'il vous plaît. Merci.

La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci. Donc, je suspends les travaux jusqu'à 11 h 30.

(Suspension de la séance à 11 h 12)

(Reprise à 11 h 31)

La Vice-Présidente (Mme Soucy) : En plus du débat de fin de séance annoncé hier, je vous informe qu'un autre débat de fin de séance se tiendra aujourd'hui, à 13 heures. Le premier débat portera sur une question adressée par Mme la députée de Mont-Royal-Outremont à M. le ministre de la Culture et des Communications concernant la planification mal ficelée des espaces bleus. Le deuxième débat portera sur une question adressée par Mme la députée de Bourassa-Sauvé à M. le ministre de la Langue française concernant les résultats désolants en français chez les élèves du secondaire.

M. le leader adjoint.

M. Lévesque (Chapleau) : Oui. Merci beaucoup, Mme la Présidente. Je vous demanderais de bien vouloir suspendre jusqu'à la tenue de ces dits débats de fin de séance.

La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci. Donc, les travaux sont suspendus jusqu'à 13 heures pour permettre la tenue des débats de fin de séance que je viens tout juste d'annoncer.

(Suspension de la séance à 11 h 32)

(Reprise à 13 heures)

Débats de fin de séance

La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Tel qu'annoncé précédemment, nous allons maintenant procéder aux débats de fin de séance.

Le premier débat portera sur une question adressée par Mme la députée de Mont-Royal—Outremont à M. le ministre de la Culture et des Communications concernant la planification mal ficelée des Espaces bleus.

Je vous rappelle que, conformément à l'article 310 du règlement, le député qui a soulevé le débat et le ministre qui lui répond ont chacun un temps de parole de cinq minutes, et le député a ensuite droit à une réplique de deux minutes.

Mme la députée de Mont-Royal—Outremont, je vous cède la parole.

Budgets dédiés au réseau des Espaces bleus

Mme Michelle Setlakwe

Mme Setlakwe : Merci, Mme la Présidente, et salutations à M. le ministre de la Culture et des Communications.

Oui, j'aimerais revenir sur la question que j'ai posée hier au sujet des Espaces bleus. Les Espaces bleus, c'est un projet ambitieux qui a été annoncé par le gouvernement en juin 2021. C'est un projet qui, à première vue, semble très louable et impressionnant. On nous faisait vraiment rêver à quelque chose de grandiose avec les Espaces bleus. C'était une belle annonce en grande pompe, annonce à laquelle le premier ministre participait.

Rappelons que l'objectif est louable. On souhaite revitaliser des bâtiments patrimoniaux. On les transforme en musées qui mettront en valeur l'héritage culturel québécois dans 18 régions du Québec. Non, mais j'ai sincèrement hâte de voir ce que ça va donner. Mais on regarde ça aller depuis, bon, les deux ans et demi suivant l'annonce et on est encore à l'étape du rêve, car ça ne semble pas avancer au rythme anticipé, malgré qu'il y ait quatre projets qui aient été annoncés jusqu'à maintenant. Il y a beaucoup d'aspects qui demeurent flous et imprécis. Je ne peux m'empêcher de penser qu'on a affaire à un projet mal ficelé, sous-évalué, sous-estimé, une planification et une gestion qui inquiètent. Le gouvernement semble vraiment avoir sous-estimé de nombreux aspects de ce dossier. Je me dis qu'une mise à jour serait appréciée au bénéfice de tous les Québécois.

Au niveau de l'avancement du projet, j'aimerais entendre le ministre sur les coûts qui explosent, l'échéancier, les démarches en cours pour trouver les lieux où vont se déployer le reste du réseau, les 14 Espaces bleus qui n'ont pas été annoncés encore. Je ne lui demanderai pas de fournir une estimation du coût total du projet aujourd'hui, là. Je pense qu'il n'en a probablement aucune idée. Il y a beaucoup trop d'incertitudes, et en avril dernier, lors de l'étude des crédits, on avait amplement parlé de cette question-là. Il est devenu très clair, et le ministre l'a admis, l'enveloppe initiale de 259 millions n'était pas réaliste. Le gouvernement s'était avancé trop vite. Juste pour les quatre premiers Espaces bleus, nous serions rendus à 153 millions. Donc, disons que la réalité a rattrapé la fiction, Mme la Présidente.

Au niveau des conditions muséales, j'aimerais évidemment entendre davantage le ministre sur cette question-là. C'est la plus récente bévue dans le dossier tel que révélé par Radio-Canada cette semaine. C'est assez surprenant, ce qu'on a appris. La portée des aménagements associés au maintien des conditions muséales a été sous-évaluée à l'étape de démarrage de la maison-mère des Espaces bleus ici, au Séminaire de Québec. Le ministre prétend qu'il a tenu compte des conditions muséales dès le début du projet, mais est-ce qu'il peut nous fournir des documents pour appuyer ce qu'il prétend?

Est-ce qu'on peut aussi savoir si les choses progressent rondement pour les quatre projets en cours? L'ouverture à Québec devait se faire en juin 2023. Là, on parle maintenant de mai 2025. Est-ce qu'on doit comprendre qu'à ce stade-ci après l'annonce des quatre, mais qu'on n'a encore rien vu... est-ce que le ministre prend un temps de réflexion avant de poursuivre le déploiement du reste du réseau?

J'aimerais revenir sur notre position, parce qu'hier en réponse à ma question le ministre disait : Bon, l'opposition est contre, ne trouve pas que c'est une bonne idée. Je ne suis pas d'accord, c'est faux. C'est un concept intéressant. C'est une bonne idée sur papier. Mais je dois dire que, considérant les difficultés dans le dossier jusqu'à maintenant et aussi la crainte de diluer l'offre muséale existante et d'affecter les musées régionaux existants, on est en droit de se poser de sérieuses questions.

C'est inquiétant, là, les Espaces bleus pourraient entrer en compétition avec nos musées régionaux déjà fragiles. Des lieux culturels dédiés à l'histoire des régions et à l'identité spécifique de chacune, c'est beau, mais il me semble que nos musées régionaux remplissent déjà ce mandat-là, du moins en partie. On veut investir des centaines de millions de dollars dans un nouveau réseau, alors qu'on peine à maintenir le secteur muséal actuel en santé. Ça suscite des interrogations légitimes, Mme la Présidente, à l'égard desquelles on aimerait entendre la vision du ministre. Parmi les enjeux affectant nos musées régionaux, rappelons la pénurie de main-d'oeuvre, une main-d'oeuvre qualifiée que ça prend ici, des difficultés financières, un achalandage réduit, des contraintes régionales et des défis liés à l'éloignement, par exemple la pénurie de logements, qui affecte... qui ajoute une difficulté pour les travailleurs qui doivent se... qu'on souhaite recruter, à se loger. Donc, plusieurs défis sur lesquels j'aimerais entendre le ministre.

La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, Mme la députée. M. le ministre, à vous la parole.

M. Mathieu Lacombe

M. Lacombe : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Bien, c'est intéressant d'avoir l'occasion de parler de ce sujet-là ailleurs qu'à la période de questions où on a, évidemment, très peu de temps, très peu de secondes, même, pour être capable d'y répondre. J'ai essayé, dans la mesure du possible, de répondre aux questions de ma collègue lors de la dernière période de questions où elle m'a interpellé là-dessus et, de mémoire, je pense que j'ai eu 45 secondes. Donc, évidemment, c'est un sujet qui est complexe, qui est important aussi. Donc, je trouve que c'est intéressant qu'aujourd'hui on ait, à tout le moins, quelques minutes de plus pour le faire.

Je veux vous parler du projet qu'on est en train de faire à Québec. C'est un projet qui sera exceptionnel. Exceptionnel pourquoi? Parce que c'est quelque chose qui n'existe pas actuellement au Québec, un lieu où on peut raconter qui nous sommes en tant que Québécois, de façon inclusive, bien sûr, mais qui nous sommes en tant que Québécois, de quoi sommes-nous fiers en tant que Québécois, quelles racines communes avons-nous en tant que Québécois, qui sont les grands Québécois, les grandes Québécoises qui ont marqué notre histoire, qui ont participé à la construction de notre identité collective, d'un point de vue national, qu'est-ce qui nous unit, qu'est-ce qui nous rend fiers. Donc, ce projet, il est actuellement en construction, il est au séminaire, au pavillon Camille-Roy. Bien sûr que c'est un défi de rénover un bâtiment patrimonial. Par contre, c'est un défi que nous avons embrassé, c'est un défi que nous avons décidé de relever parce que, pour nous, ce lieu-là devait être aménagé dans un lieu historique, dans un lieu patrimonial, pour lui donner encore plus de sens.

Donc, quand j'entends ma collègue nous dire... elle ne l'a pas dit aujourd'hui, mais nous dire, par exemple, lors de la dernière étude de crédits, que nous en avons perdu le contrôle, je suis en désaccord avec ça. Lorsqu'elle nous dit que nous aurions dû prévoir, lors de l'annonce, que les budgets que nous avions annoncés ne seraient pas suffisants, je suis en désaccord avec ça pour la simple et bonne raison que, dans les derniers mois, on a bien vu tout l'effet de l'inflation sur l'industrie de la construction. Je pense que personne ne pouvait prévoir l'effet que l'inflation aurait sur le coût des chantiers au Québec. C'est vrai en culture, mais c'est aussi vrai dans le milieu de la santé, c'est aussi vrai dans le milieu de l'éducation, c'est vrai dans les travaux routiers que nous effectuons partout au Québec, notamment dans la région qui est représentée par notre collègue, Mme la Présidente. Donc, je pense que c'est injuste d'accuser le gouvernement d'improvisation ou encore d'accuser le gouvernement d'avoir perdu le contrôle du projet quand c'était évidemment impossible pour nous de le prévoir d'avance.

Maintenant, sur la question de la transparence, Mme la Présidente, il y a un outil très simple qui existe, c'est le tableau de bord du Secrétariat du Conseil du trésor. C'est un outil qui est disponible en ligne, qui peut être consulté, évidemment, par ma collègue de Mont-Royal—Outremont, mais aussi par l'ensemble des citoyens qui veulent voir où en sont les différents projets d'infrastructures au Québec. Et, sous l'onglet du pavillon Camille-Roy, qui est en réaménagement, c'est le titre qui lui est donné au PQI, il y a toute l'information, c'est-à-dire les échéanciers, mais aussi la plus récente évaluation des coûts.

Évidemment, comme dans beaucoup d'autres dossiers très médiatisés, le gouvernement, c'est hasardeux pour lui de donner des chiffres à gauche et à droite au gré d'une période de questions ou au gré d'une mêlée de presse avec des journalistes quand on doit s'assurer que les chiffres qu'on donne sont solides. Il y a des étapes qui sont prévues, notamment lorsque les dossiers changent d'étape, lorsqu'ils passent de la planification, par exemple, à la réalisation, lorsqu'il y a des décrets adoptés par le Conseil des ministres pour autoriser de nouveaux budgets. À ce moment-là, évidemment, on est capables de faire une mise à jour du dossier. À ce moment-là, il y a une mise à jour, notamment, qui se fait sur l'outil en ligne.

• (13 h 10) •

Donc, Mme la Présidente, ce que je suis en train de vous dire, c'est que, sur le fond, c'est un projet qui est emballant. C'est quelque chose qui n'existe actuellement pas au Québec. Prenez l'ensemble de nos institutions culturelles, l'ensemble de nos musées, par exemple, vous allez trouver d'exceptionnels musées, vous allez trouver des musées qui ont des vocations très diversifiées, qui font un excellent travail, qui parlent, oui, d'identité, mais qui en parlent au gré d'une exposition temporaire ou peut-être d'une exposition permanente, mais qui n'en ont pas, une mission fondamentale, pour lesquels ce n'est pas la mission première. Ce qu'on propose, c'est d'avoir cette institution-là, dont cette mission de représenter notre histoire nationale, ce qui nous rend fiers en tant que Québécois, nos racines communes... De mettre en valeur les grands Québécois et les grandes Québécoises sera au coeur, donc, de sa mission, et on continuera de façon très rigoureuse à suivre, bien sûr, les coûts et les échéanciers. Mais, Mme la Présidente, il y a une certitude, il y a une certitude, c'est que ce projet, avec lequel le Parti libéral nous dit être en accord, sera inauguré avant la fin du mandat, et je suis persuadé que les Québécois en seront très, très fiers.

La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, M. le ministre. Mme la députée, je vous cède la parole pour votre droit de réplique.

Mme Michelle Setlakwe (réplique)

Mme Setlakwe : Merci, Mme la Présidente. Et merci, M. le ministre, pour ces précisions. C'est vrai, là, que c'est agréable de pouvoir échanger un peu plus longuement sur ce dossier important.

Écoutez, je suis au courant, là, que l'inflation affecte les coûts de nombreux projets, là. Je ne vis pas dans un monde parallèle. Mais, ceci étant dit, il y a quand même des questionnements au niveau du budget, puis on a vraiment de la difficulté à obtenir des chiffres précis puis à suivre l'évolution du dossier.

On n'a rien qu'à regarder, là, le tableau de bord qui parle encore, au niveau du Conseil du trésor, de 50 millions pour Québec. C'est ça qui est indiqué. On sait que ça a déjà été dépassé. On a vu, dans des demandes... dans des réponses à des demandes d'accès, on parle de 222 millions pour les sept premiers projets. Je comprends, là, que l'inflation affecte les coûts, mais il y a quand même beaucoup de questionnements, puis on a de la difficulté à suivre, là, l'évolution au niveau du budget. En tout cas, clairement, 259 millions initialement, c'était irréaliste, et la... on était déjà dans une période, en 2021, où la pandémie était installée, et puis les coûts de construction étaient déjà à la hausse. On va suivre ça de près.

Au niveau des musées régionaux, honnêtement, je ne suis pas, moi, je ne suis pas rassurée, là. Je veux bien croire qu'il y a un souhait d'avoir une complémentarité au niveau de l'offre, mais les musées régionaux ont des défis importants. On peut penser, là... Tout à l'heure, je vous mentionnais des exemples. Ils ont même de la difficulté à... Tu sais, il va y avoir une concurrence. Ils ont de la difficulté à renouveler la programmation, à arriver avec des nouvelles idées, là, pour maintenir l'achalandage. Ça leur prend toujours des nouvelles expositions. Donc, honnêtement, on va suivre ça, parce que moi, je vois une problématique au niveau de la dilution de l'offre muséale.

Et, au niveau de la transparence, je ne peux pas m'empêcher, là, M. le ministre, on a... on fait des demandes d'accès, et c'est notre rôle, à l'opposition, puis on reçoit des réponses caviardées. Si ça va si bien, si ça va si rondement, soyez fier de montrer les images, le progrès, l'évolution du dossier. Merci.

La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci beaucoup, Mme la députée. Maintenant, nous allons procéder à notre deuxième débat de fin de séance. Alors, Mme la députée de Bourassa-Sauvé, je vous cède la parole.

Maîtrise du français écrit à l'école

Mme Madwa-Nika Cadet

Mme Cadet : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Bien, tout d'abord, donc, je dois vous dire que je suis un peu déçue, Mme la Présidente, parce que plus tôt, donc, en période de questions, donc, j'ai posé une question au ministre de la Langue française, j'aurais aimé que le ministre de la Langue française soit là, réponde, soit en mesure, donc, de pouvoir m'apporter certains éclaircissements. Parce que, vous le savez, bien, la question que...

Une voix : ...

La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Oui, je vous cède la parole. Vous m'avez fait faire un saut. Désolée.

M. Lévesque (Chapleau) : Désolé de vous surprendre comme ça, mais on ne peut pas mentionner l'absence de collègues.

La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, M. le leader. Oui, tout à fait.

Une voix : ...

La Vice-Présidente (Mme Soucy) : On ne mentionne pas l'absence d'un collègue. Alors, faites juste attention, soyez prudente. Merci. Vous pouvez poursuivre.

Mme Cadet : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Donc, voilà, donc, j'attire donc l'attention, au gouvernement, donc, l'attention du gouvernement, donc, sur un sujet qui est crucial pour la maîtrise de la langue.

Vous savez, la pérennisation du français, ça repose sur trois piliers, Mme la Présidente. Ça va faire un an que je suis sur ce dossier-là, puis j'en viens à la conclusion qu'il y a trois piliers à la pérennisation du français : d'une part, l'augmentation du nombre de locuteurs francophones, d'autre part, bien, l'accroissement de la maîtrise, la qualité de la langue et, d'un autre côté, la hausse de la demande pour le français.

Quand je pose une question sur la qualité de la langue, la maîtrise de l'orthographe, j'ai envie de dire au gouvernement qu'il faut que les voyants soient allumés, virent au rouge sur cette question-là. Quand un jeune sur deux échoue dans une épreuve d'orthographe, c'est excessivement important.

Plus tôt, le ministre de l'Éducation, donc, il a répondu à ma question en disant... bon, ce que ma question ne disait pas, c'est, bon, qu'il y avait eu une certaine amélioration. Donc, j'ai vu le ministre s'enorgueillir d'avoir remonté la pente dans les résultats en français, mais ce que le ministre n'a pas dit, de son côté, dans sa réponse, c'est qu'essentiellement les résultats sont toujours plus bas que ceux qu'on avait avant la pandémie. Donc, quand bien même que les résultats de 2023 soient un tantinet plus élevés que ceux qu'on a connus en 2022, ils sont tout de même inférieurs aux dernières années, aux années qui précédaient la pandémie. Donc, on a quand même une problématique qui est urgente en matière de maîtrise de l'orthographe.

Je vous reviens sur l'article que j'ai cité plus tôt en période de questions, Mme la Présidente. Le titre était Évaluation de l'orthographe en secondaire 5 : des résultats désolants. Désolants. On a des professeurs, des enseignants, on a des experts en didactique de l'enseignement qui nous disent : Il faut que le gouvernement traite de cette question de façon urgente. Il faut que le gouvernement regarde les chiffres en matière de maîtrise de l'orthographe et soit en mesure de nous arriver avec des projets concrets pas plus tard, là, aujourd'hui, pour nous assurer qu'on ait une meilleure maîtrise de l'orthographe en cinquième secondaire, que nos jeunes, ils arrivent en cinquième secondaire, qu'ils n'aient pas cumulé des retards pendant des années et des années puis que les profs et les enseignants soient obligés de leur retransmettre des acquis qui auraient dû déjà faire partie de leur bagage en arrivant en cinquième secondaire et en faisant... dans les temps, donc soumis, donc, à l'épreuve unique à ce moment-là. Je l'ai dit, Mme la Présidente, il s'agit de l'un des piliers pour la pérennisation du français. Le gouvernement devrait s'y attaquer.

Pourtant, on a vu le gouvernement, sur d'autres questions, nous arriver avec des grosses conférences de presse, nous arriver en grande pompe avec des annonces, des mesures chocs, des mesures fracassantes pour nous dire : Bien, voilà, nous, on veut renverser la tendance en matière de déclin du français, mais, quand il s'agit de maîtrise de l'orthographe, il est où, le gouvernement, pour nous arriver avec des mesures chocs? Où sont les conférences de presse pour nous parler de l'urgence de la situation puis pour nous assurer que la pérennisation du français, ça commence ici aujourd'hui et maintenant?

Je vous rappelle les propos de Mme Line Laplante, professeure titulaire de la Chaire sur les apprentissages fondamentaux en littératie à l'UQAM. Elle nous a dit que «les résultats aux examens sont "tellement faibles" qu'ils illustrent bel et bien un problème dans l'enseignement du français au Québec». Il y a quelque chose à faire, Mme la Présidente, immédiatement pour renverser la tendance.

On nous a parlé, donc, des livres, et le ministre va peut-être nous rappeler, donc, cette mesurette dans sa réponse dans quelques secondes, mais, moi, ce que j'attends, ce à quoi je m'attends du gouvernement du Québec, c'est qu'il prenne le taureau par les cornes, qu'il réalise que la maîtrise de l'orthographe chez nos jeunes, c'est une urgence. Ça fait six ans, le gouvernement est dans sa sixième année. La question qu'on se pose, c'est : L'orthographe, pas les autres mesures en matière d'enseignement du français, l'orthographe, on s'en occupe quand?

La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci beaucoup, Mme la députée. Maintenant, je cède la parole à M. le ministre de l'Éducation en remplacement de M. le ministre de la Langue française.

M. Bernard Drainville

M. Drainville : Alors, ce n'est pas un remplacement, Mme la Présidente. Moi, je considère que la langue française enseignée à l'école relève du ministre de l'Éducation.

Alors, de qualifier, Mme la Présidente, de mesurette cette décision que nous avons prise, cet investissement que nous faisons en matière d'éducation, 300 $ dans chacune des classes du Québec, je parle des classes de l'école publique, par année pendant cinq ans, ce n'est pas une mesurette, Mme la Présidente. Et, si on revient aux fondamentaux, le critère numéro un, Mme la Présidente, pour la réussite scolaire, c'est la lecture. La science de l'éducation le dit très clairement, la lecture est la base de tout. Plus un enfant lit tôt, meilleures sont ses chances de réussir. Donc, c'est normal, Mme la Présidente, que nous investissions dans les livres pour les élèves, parce que, de cette manière-là, oui, on augmente les probabilités que cet enfant-là réussisse. Donc, ce n'est pas une mesurette. De qualifier de mesurette une mesure qui favorise l'éducation scolaire, franchement, Mme la Présidente, c'est un petit peu décevant, pour utiliser un euphémisme. Et, si on veut, Mme la Présidente, favoriser l'orthographe, le français écrit, alors, oui, les livres sont une excellente manière de pouvoir le faire.

• (13 h 20) •

Je ne me souviens pas, Mme la Présidente, de ce que les libéraux ont fait pour favoriser le français au Québec, encore moins le français écrit, encore moins la maîtrise de l'orthographe. Ce dont je me souviens, c'est, quand il y a eu des mesures favorisant le français au sens large, Mme la Présidente, ils se sont toujours prononcés contre, ils ont toujours voté contre. À toutes les fois qu'il est question de faire l'affirmation et la promotion du français, Mme la Présidente, ils sont toujours aux abonnés absents. Les libéraux, Mme la Présidente, sont des cancres en matière de défense du français et ils l'ont toujours été. Ils ont voté contre la loi 101. Ils ont voté contre la loi n° 96. Et on n'a aucun signaux de leur part, ces temps-ci, qu'ils sont prêts à poser des gestes pour protéger le français.

Nous, on en pose, des gestes pour protéger le français, Mme la Présidente. La mesurette, comme elle le dit, Mme la Présidente, des 300 $ par classe de nouveaux livres par année, elle a commencé cet automne. Elle va se poursuivre pour quatre autres rentrées scolaires. J'ajoute à cela, Mme la Présidente, la décision que nous avons prise de lancer le processus de révision du programme de français. Les professeurs de français, les enseignants et les enseignantes de français nous l'ont demandé. Alors, si elle veut parler de couverture médiatique, elle pourra s'y référer. Elle verra qu'effectivement c'était le souhait des enseignants de français. On a répondu à leur souhait. On a lancé le processus. Les consultations sont en cours présentement auprès des experts.

Éventuellement, on aura un nouveau cours de français qui va s'appuyer, notamment, je l'ai demandé, j'ai... Ça faisait partie des orientations que j'ai données aux experts, donc, qui se penchent sur cette question, cours de français qui sera enseigné, notamment, en s'inspirant des oeuvres culturelles québécoises, à partir de la culture québécoise, que ce soit le livre, que ce soient les oeuvres cinématographiques, que ce soient les séries télévisées, que ce soit le théâtre, bref, s'inspirer... puiser dans notre culture, dans nos oeuvres culturelles, pour enseigner le français. Et, de cette manière, Mme la Présidente, on fait d'une pierre deux coups. On enseigne le français, mais on enseigne également la culture québécoise à nos élèves. Ça, ça fait partie du travail que l'on fait pour améliorer le français, Mme la Présidente, notamment le français écrit, notamment l'orthographe.

J'ai parlé, ce matin en Chambre, également du soutien que nous donnerons aux enseignants, pas seulement aux enseignants, enseignantes de français, mais également aux enseignants dans les autres matières, parce que l'enseignement du français, Mme la Présidente, ça ne concerne pas que les enseignants en français, ça concerne les enseignants dans toutes les matières.

Et il y en a d'autres, mesures, Mme la Présidente, qui s'en viennent. Je demande à la députée de faire preuve d'un petit peu de patience. Il y a déjà des belles mesures qui ont été annoncées. Je viens d'en faire mention. Je viens de les énumérer. Et il y en aura d'autres, Mme la Présidente, mais, chose certaine, le français, c'est une priorité pour ce gouvernement, Mme la Présidente. Ça l'a toujours été depuis les tout débuts, et on aimerait bien que les libéraux s'inspirent davantage de ce que la Coalition avenir Québec fait en matière d'affirmation et de défense du français, Mme la Présidente.

La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, M. le ministre. Je tiens à vous préciser que je vous ai introduit de la sorte puisque la demande de débat qui a été envoyée à la présidence avait été faite au ministre de la Langue française. C'est pour cette raison. Maintenant, je cède la parole à Mme la députée pour son droit de réplique.

Mme Madwa-Nika Cadet (réplique)

Mme Cadet : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Donc, j'ai entendu le ministre nous dire qu'il trouvait certaines affirmations qui ont été faites un petit peu... Il nous a dit... Donc, je le cite : C'est un petit peu décevant. Moi, je trouve... Moi, ce que je trouve un petit peu décevant, pour reprendre ses termes, c'est qu'en fait, donc, qu'il n'y ait que ça. Donc, on nous parle... Donc, je l'entends, donc, sur les mesures, sur la lecture. J'en suis. Évidemment qu'il nous faut des mesures sur la lecture.

Moi, j'ai des attentes très élevées, Mme la Présidente, quant au rapport du groupe d'action sur l'avenir de la langue française que le gouvernement va déposer. Moi, au printemps, j'ai rencontré le ministre de la Langue française puis je lui ai fait part de nos propositions en matière de langue française, Mme la Présidente. Nous, les libéraux, dans la dernière législature, on en avait une pléthore, de propositions en matière de langue française. Quand j'ai rencontré le ministre, cette année, bien, j'avais des demandes supplémentaires.

Donc, vous comprendrez que mes attentes sont extrêmement élevées parce que, pour nous, les libéraux, bien, la question de la pérennisation du français, c'est excessivement important, mais, nous, ce qu'on dit, c'est qu'on peut le faire de façon qui soit rassembleuse, parce que la question de la protection de la langue, c'est trop important pour qu'on le fasse de manière à ce que certains... certaines personnes qui font partie, donc, de notre société québécoise ne se sentent pas partie prenante de cet objectif extrêmement crucial que celui de protéger le français au Québec. C'est tout simplement ça qu'on dit, Mme la Présidente. Donc, vous comprendrez que, de notre côté, on a des actifs en matière, donc, de protection de la langue. On a des attentes. J'ai des attentes très élevées à ce qui s'en vient.

Le ministre nous a aussi dit... Bien, ce matin, il m'a répondu : Donnons-nous le temps, donnez-nous le temps. Et là il vient de me redire, donc, de faire preuve de patience. Bien, moi, je vous dirais qu'en matière de protection de la langue, Mme la Présidente, il faut faire preuve d'impatience. Le gouvernement nous parle toujours de renverser la tendance, d'à quel point c'est important. Bien, la question de l'orthographe, bien, c'est important, Mme la Présidente.

La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Ceci met fin aux débats. Alors, je cède la parole à M. le leader du gouvernement.

Ajournement

M. Lévesque (Chapleau) : Merci beaucoup, Mme la Présidente. À ce stade-ci, je vous demanderais de bien vouloir ajourner nos travaux jusqu'au mardi 31 octobre, 13 h 40. Et surtout n'oubliez pas qu'il s'agit de la journée costumée pour l'Halloween du parlement.

La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Est-ce que cette motion est adoptée? Adopté.

Alors, en conséquence, nous ajournons nos travaux jusqu'au mardi 31 octobre 2023, à 13 h 40.

(Fin de la séance à 13 h 26)