(Neuf heures quarante minutes)
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Bonjour
à toutes, bonjour à tous. Nous allons débuter nos travaux. Donc, je vous invite
à prendre place.
Affaires courantes
Déclarations de députés
À la rubrique Déclarations des députés, je cède
la parole à Mme la députée de Saint-François.
Rendre hommage à
M. Ismael Sondarjée pour son
engagement bénévole et communautaire
Mme Geneviève Hébert
Mme Hébert : M. le Président,
suivant les pas de ses parents, Ismael Sondarjée est un banquier trentenaire
qui s'engage dans la communauté en initiant à son tour ses fils de neuf et cinq
ans.
D'abord
trésorier de la Maison de la famille de Sherbrooke dès l'âge de 23 ans, il
a joint ensuite Centraide Estrie, dont
il a présidé le cabinet de campagne à 29 ans et le conseil
d'administration à 31 ans. M. Sondarjée siège maintenant au cabinet de la grande campagne 2022-2028 de
l'Université de Sherbrooke. Ce bénévole d'exception est aussi relié, via son
employeur, BMO, à d'autres organisations,
comme Jeunesse j'écoute et la Fondation de la recherche sur le diabète
juvénile.
Ses parents
lui ont inculqué que c'est un devoir de citoyen et non un choix de s'investir
dans la communauté. «Nous pouvons et
nous devons tous faire plus pour amener plus de gens à s'impliquer dans la
communauté», martèle-t-il constamment.
En exerçant un leadership généreux,
M. Sondarjée, votre exemple est très convaincant. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée de Saint-François. Et je reconnais maintenant Mme la députée
D'Arcy-McGee.
Souligner le
15e anniversaire de l'organisme La Maison bleue
Mme Elisabeth Prass
Mme Prass : Merci,
M. le Président. Aujourd'hui, nous célébrons le 15e anniversaire de La
Maison Bleue, une organisation à but non lucratif et caritatif avec une
vision claire : briser l'isolement des femmes enceintes vivant des situations de vulnérabilité et leur fournir des
ressources essentielles pour garantir que leurs enfants naissent et grandissent
dans des conditions propices à leur plein épanouissement.
Les deux
fondatrices, Dres Vania Jimenez et Amélie Sigouin, ont entrepris de créer
autour d'elles et de leur famille une
véritable communauté d'entraide, un réseau de soutien composé de professionnels
de la santé et des services sociaux, de
thérapeutes et de bénévoles. Ensemble, ils ont construit un environnement
chaleureux où les familles ont accès à des soins et des services
personnalisés, prodigués avec une approche humaine.
Aujourd'hui,
nous pouvons être fiers de dire que La Maison bleue, dont l'une d'elles se
trouve dans ma circonscription, à
Côte-des-Neiges, a profondément transformé la vie de nombreuses familles. En
cette occasion, nous célébrons non seulement
le passé de cette organisation, mais nous nous tournons également vers l'avenir
prometteur qui les attend. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée de D'Arcy-McGee. Et je reconnais maintenant Mme la députée de
Verdun.
Rendre hommage au dramaturge
David Fennario
Mme Alejandra Zaga Mendez
Mme Zaga
Mendez : Merci, M. le Président. Le 16 septembre
dernier, le dramaturge David Fennario nous a quittés. Il était l'auteur
d'une douzaine de pièces de théâtre et de romans.
Sa pièce la
plus célèbre, Balconville, a marqué l'imaginaire des Montréalais et des
Verdunois. David a mis en scène la
vie des familles francophones et anglophones, pauvres et ouvrières, des gens
qui peuvent juste se payer d'aller faire des vacances sur leur balcon, là où il fait chaud, pendant que la radio
parle des Expos qui gagnent puis des usines qui ferment.
David était
un fin observateur des classes sociales, un gars fier de venir de son Verdun
populaire en combattant contre les
injustices. Il a déjà affirmé : «Vivre pour soi mène à un cul-de-sac.
C'est en vivant pour les autres qu'on devient un être complet.»
La semaine dernière, j'ai remis à
titre posthume, à sa famille, la médaille de l'Assemblée nationale, et,
aujourd'hui, j'honore sa mémoire, son oeuvre et la vie du citoyen de
Verdun David Fennario. Merci.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Merci, Mme la députée de Verdun. Et je reconnais
maintenant la députée de Hull.
Souligner
le 10e anniversaire de l'organisme Jeunesse Idem
Mme Suzanne
Tremblay
Mme Tremblay : Bonjour, M. le Président. Je tiens à souligner
aujourd'hui le 10e anniversaire de Jeunesse Idem, un organisme
digne de mention dans ma circonscription.
Par le biais
d'ateliers, de conférences et d'une panoplie d'autres activités et services,
Jeunesse Idem procure aux jeunes LGBTQ+ de
sept à 35 ans un espace d'accueil, d'écoute et d'accompagnement. L'organisme
joue également un rôle important en
matière de sensibilisation afin de mieux faire connaître et de mieux faire
comprendre les réalités vécues par
les jeunes issus de la diversité sexuelle et de genre. Merci à toute l'équipe
de Jeunesse Idem pour l'ensemble des efforts investis. Votre travail est
extrêmement précieux pour ces jeunes LGBTQ+ de l'Outaouais.
Enfin, j'aimerais
rendre un hommage tout particulier à M. Erik Bisson, directeur général de
Jeunesse Idem. Militant de la première
heure, M. Bisson s'est toujours battu pour favoriser l'inclusion,
l'ouverture et la tolérance. Sa vision, son dévouement et surtout son
grand coeur ont fait la différence dans la vie de beaucoup de jeunes, et je
l'en remercie profondément.
Bon
10e anniversaire à Jeunesse Idem!
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée de Hull. Et la parole revient maintenant à M. le député
de Jacques-Cartier.
Rendre
un hommage posthume à
M. Timothy Bernard Furlong
M. Gregory Kelley
M. Kelley :
It's with great sadness that, this past week, the
Montréal Irish community lost a dear friend, Tim Furlong,
to cancer.
Tim
was known by everybody. He served as the president of the Erin Sports
Association for over a decade, passionate
about youth sports, passionate about helping his community in any way that is
possible. But, besides his devotion to helping others, Tim was just one
of the kindest people you can ever meet. He had the warmest smile, embraced everyone like a true friend. He was the Grand
Marshal of the parade. He was the life of the Irish community more often
than not, a friend to many, and he is gone too soon.
So, to Tim's wife Kim, to his sons,
Brad and Derrick, I'd like to offer my more sincere condolences. And, Tim, you'll be missed by many but never forgotten.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le député de Jacques-Cartier. Et je cède maintenant la parole à M. le
député de Vanier-Les Rivières.
Souligner
le 50e anniversaire de l'organisme La Fraternité
Sainte-Marie de ville de Vanier inc.
M. Mario
Asselin
M. Asselin : Merci, M. le Président.
Alors, je suis très fier, ce matin, de me lever ici afin de souligner un
événement important d'un organisme de
Vanier-Les Rivières, en effet, cette année, le 50e anniversaire de
fraternité Vanier, qui offre des services aux résidents de Vanier et de
Duberger.
Fondée
en 1973 par Mme Huguette Boulet, la fraternité Vanier a pour mission
d'accomplir... d'accompagner les citoyens et leurs familles qui éprouvent
des difficultés dans leur quotidien, notamment en créant des réseaux entre les utilisateurs. Ayant comme philosophie d'agir en
considérant la vieillesse comme un processus de vie où chacun peut continuer de
se réaliser, fraternité Vanier est en constante évolution depuis 50 ans.
En effet, au fur et à mesure que la demande augmente, l'organisme n'hésite jamais à s'adapter et à
s'agrandir afin de bien... toujours bien répondre aux besoins de la population
de Vanier-Les Rivières.
Alors,
je tiens à remercier toute l'équipe, dont certains membres sont présents ce
matin, et je vous félicite pour votre oeuvre. Et puis je voudrais
vraiment vous féliciter pour votre 50e anniversaire. À vous, fraternité
Vanier!
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le député. Au tour, maintenant, de Mme la députée de Charlevoix—Côte-de-Beaupré.
Souligner
le départ à la retraite du sergent François Dubeau
Mme Kariane
Bourassa
Mme Bourassa : Merci beaucoup, M. le
Président. Je tiens à honorer aujourd'hui une figure emblématique de la
Sûreté du Québec sur la Côte-de-Beaupré, le sergent François Dubeau.
Son
voyage professionnel a débuté le 29 octobre 1996. Il a travaillé à
Baie-Saint-Paul, à Sainte-Anne-des-Monts avant de revenir chez lui, à Boischatel,
en 2002, comme superviseur d'équipe. Son dévouement l'a également conduit à
participer à trois missions humanitaires de maintien de la paix avec les
Nations unies en Haïti.
Lors
de sa deuxième mission, en 2012, il a dû former une équipe de policiers
haïtiens à la patrouille fluviale. Devant la rareté du carburant et le
mauvais état des navires, il a créé de toutes pièces un simulateur de pilotage
en utilisant une console de bateau et un
ordinateur de jeux vidéo. Il a pu assurer ainsi une formation de qualité. Cette
initiative lui a valu le titre de Policier de l'année du Canada en 2014.
Actuellement
déployé dans une communauté crie pour soutenir le corps policier autochtone, le
sergent François Dubeau prendra sa retraite dès son retour, après
27 ans d'une incroyable carrière. Félicitations!
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée de Charlevoix—Côte-de-Beaupré. Et la parole revient maintenant à Mme la députée de
Pointe-aux-Trembles.
Souligner
la présence de membres du Réseau québécois de l'action
communautaire autonome en visite à l'Assemblée nationale
Mme Chantal
Rouleau
Mme Rouleau : Merci
beaucoup, M. le Président. Nous accueillons aujourd'hui, dans les tribunes, une
délégation du milieu communautaire dans le cadre de la Semaine nationale de
l'action communautaire autonome. Visons juste! Pour la
transformation sociale.
L'action
communautaire autonome est un mouvement de la société civile agissant pour les
individus et les collectivités. En
revendiquant de meilleures conditions de vie et en promouvant la participation
citoyenne, le mouvement a contribué au développement de notre filet
social, l'une des fiertés de notre nation.
Je
tiens à rendre hommage à la contribution de tous ceux et celles qui s'impliquent
dans le milieu communautaire. Merci infiniment pour votre travail. Vous
méritez votre place parmi les bâtisseurs et les bâtisseuses du Québec. Merci,
M. le Président.
• (9 h 50) •
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée de Pointe-aux-Trembles. Au tour, maintenant, du député de
Terrebonne.
Souligner
la tenue du Salon industriel de Terrebonne
M. Pierre
Fitzgibbon
M. Fitzgibbon :
Merci, M. le Président. Pour la première fois depuis les 40 dernières
années, le Groupe Pageau a choisi notre
belle circonscription de Terrebonne pour recevoir le premier salon industriel
couvrant le grand territoire de la métropole.
C'est avec une
impressionnante surface de 80 000 pieds carrés que le magnifique
Centre Expo Terrebonne recevra le tout premier salon industriel. C'est près de
6 000 visiteurs qui sont attendus, près de 400 entreprises sont
représentées de partout au Québec et une dizaine de conférences d'experts.
Aujourd'hui, M. le
Président, c'est le lancement officiel du salon, qui se tiendra sur deux jours.
J'invite tous les citoyens et concitoyens de Terrebonne et de partout au Québec
à aller faire un tour, si vous en avez la chance.
Je
souhaite, donc, un bon lancement officiel du salon industriel et à tous les
visiteurs et les entreprises qui y seront. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Merci, M. le député de Terrebonne. Et la parole
revient maintenant à Mme la députée de Repentigny.
Souligner
le 15e anniversaire du centre collégial de
recherche en innovation sociale Cereso
Mme Pascale
Déry
Mme Déry :
Merci beaucoup, M. le Président. Alors, j'aimerais souligner aujourd'hui
les 15 ans d'existence d'un centre de
recherche implanté dans la MRC de L'Assomption, le centre collégial d'expertise
en innovation sociale Cereso. Affilié au cégep régional de Lanaudière,
Cereso s'est donné pour mission de favoriser l'émergence de projets collectifs qui ont un impact sur la communauté. Il travaille
en proximité avec les acteurs et partenaires de son milieu, et ce, tant au
niveau local que national.
Grâce à son dynamisme et
son expertise reconnue, Cereso fait partie intégrante de plusieurs projets dans
la région. Après 15 ans de recherche et
de travail passionnés, le centre a obtenu sa reconnaissance à l'international.
Cereso va même représenter, avec
d'autres institutions, le Québec à la sixième édition des Assises
franco-québécoise de la coopération décentralisée, qui va se tenir dans
le cadre de l'année de l'innovation franco-québécoise 2023.
Alors,
félicitations à toute l'équipe et à sa directrice, Mme Carine Perron, qui
est le pilier du centre depuis le tout début. Alors, longue vie à
Cereso! Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, Mme la députée de
Repentigny. Je reconnais maintenant M. le député de Vachon.
Souligner la participation
d'élèves de l'école Saint-Joseph au
projet de soupe solidaire de La Tablée des chefs
M. Ian Lafrenière
M. Lafrenière : Merci beaucoup,
M. le Président. Je souligne aujourd'hui la participation d'élèves de ma
circonscription qui fréquentent l'école primaire Saint-Joseph au projet des
soupes solidaires de La Tablée des chefs.
En effet, cette école offre désormais des soupes
de façon quotidienne aux élèves ainsi qu'au personnel de l'établissement. Au-delà du volet alimentaire, ce
projet a de multiples bienfaits. Il permet, entre autres, l'implication des
jeunes élèves dans la distribution des
soupes et leur inculque des valeurs essentielles comme le partage, l'égalité et
les talents culinaires.
Le projet
pilote de La Tablée des chefs a d'abord débuté dans cinq écoles au Québec.
Cette année, le programme des soupes solidaires s'est implanté dans une
vingtaine d'établissements scolaires.
C'est tout à
fait remarquable. Je suis fier de voir des jeunes de mon comté participer à
cette belle initiative. Alors, M. le
Président, je félicite l'implication de La Tablée des chefs et tous ces petits
chefs qui s'impliquent, qui se mobilisent dans un objectif commun
d'accroître le mieux-être de notre communauté.
Bravo, les petits chefs! Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, M. le député de
Vachon. Et je cède maintenant la parole à M. le député de Blainville.
Souligner le
40e anniversaire de l'organisme Atelier Altitude inc.
M. Mario Laframboise
M. Laframboise : Merci
beaucoup, M. le Président. Aujourd'hui, je veux prendre le temps de souligner
le 40e anniversaire d'un organisme bien connu de ma circonscription,
l'Atelier Altitude.
C'est en 1983
que le chanoine Pierre Bergevin et Mmes Jacqueline Dugas et Jacqueline
Leduc décident de mettre sur pied
l'organisme, avec comme objectif de soutenir les personnes vivant avec une
déficience intellectuelle, mais aussi favoriser leur reconnaissance à
part entière dans la société.
Aujourd'hui,
on parle d'une trentaine d'usagers, mais aussi d'une équipe dévouée de
bénévoles et d'intervenants qui mettent au coeur... qui mettent du coeur
à l'ouvrage pour venir en aide aux participants.
L'Atelier
Altitude organise plusieurs activités telles que des cours de danse, du
bricolage ou même des tâches du quotidien
comme la vaisselle, ramasser des feuilles, et j'en passe, M. le Président.
C'est également un environnement propice à la socialisation et au
développement des habiletés sociales entre les participants.
J'aimerais
donc profiter de l'occasion pour témoigner de toute ma reconnaissance pour le
grand dévouement de nos professionnels
et des intervenants de l'organisme. Permettez-moi de saluer tous les membres
passés et présents. Longue vie à l'Atelier Altitude! Je vous remercie.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le député de Blainville. Alors, voilà qui met fin à la rubrique Déclarations
des députés.
Je vais suspendre les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 9 h 55)
(Reprise à 10 h 04)
La
Présidente : Bonjour,
tout le monde. Nous avons beaucoup d'invités aujourd'hui. Bienvenue chez vous.
Le parlement du Québec, c'est votre maison.
Messieurs dames les députés, nous allons nous
recueillir quelques instants.
Je vous remercie. Veuillez vous asseoir.
Nous poursuivons les affaires courantes.
Aujourd'hui, il n'y a pas de déclarations
ministérielles ni présentation de projets de loi.
Dépôt de documents
À la rubrique Dépôt
de documents, M. le ministre de la Santé, la parole est à vous.
M. Dubé : Permettez-moi de déposer le rapport annuel 2022‑2023
sur l'application de la procédure d'examen des plaintes et de l'amélioration de la qualité des services du centre
universitaire de santé et de services sociaux de l'Ouest-de-l'Île-de-Montréal
et le rapport annuel 2022‑2023 sur l'application de la procédure d'examen des
plaintes et de l'amélioration de la qualité des services du Centre
intégré de santé et de services sociaux de Laval. Merci beaucoup.
La
Présidente : Ces documents sont déposés. M. le leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette : Oui, bonjour, Mme la
Présidente. Je dépose la réponse à la
question inscrite au feuilleton le 19 septembre 2023 par le député
des Îles-de-la-Madeleine.
Je
dépose également les réponses du gouvernement aux pétitions déposées en Chambre
le 25 mai 2023 par le député de Gouin, le 31 mai par la députée de Westmount—Saint-Louis et le député de Jean-Lesage, le 9 juin 2023 par le député
de Pontiac, le 13 septembre 2023 par le député d'Hochelaga-Maisonneuve et
le 14 septembre 2023 par la députée de Westmount—Saint-Louis. Merci.
La
Présidente : Ces documents sont déposés.
Dépôt de rapports de commissions
À
la rubrique Dépôt de rapports de commissions, M. le président de la Commission
des institutions et député de Richmond.
Étude détaillée du projet de loi n° 34
M. Bachand : Merci, Mme la Présidente. Je dépose le rapport de la Commission des
institutions qui, les 4, 5 et 17 octobre 2023, a procédé à l'étude
détaillée du projet de loi n° 34, Loi visant à moderniser la profession
notariale et à favoriser l'accès à la justice. La commission a adopté le texte
du projet de loi avec amendements. Merci.
La
Présidente : Ce rapport est déposé.
Dépôt de pétitions
À la rubrique Dépôt
de pétitions, Mme la députée de La Pinière.
Améliorer le soutien offert aux parents d'enfants
handicapés nécessitant des soins exceptionnels
Mme Caron : Merci, Mme la Présidente. Alors, j'aimerais souligner la présence, dans
les tribunes, de Mme Nathalie Richard, directrice générale de
L'Étoile de Pacho, et de Mme Anick Lalande, administratrice de L'Étoile de
Pacho.
Je
dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale, signée par
2 028 pétitionnaires. Désignation : citoyens et
citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués
sont les suivants :
«Considérant
que les parents d'enfants ayant un diagnostic de handicap sévère ou de maladie
grave ont besoin d'un soutien financier particulier permettant un
accompagnement quotidien;
«Considérant l'écart
qui persiste entre le soutien financier [...] aux familles naturelles d'enfants
handicapés nécessitant des soins exceptionnels et celui dont bénéficient les
familles d'accueil pour les mêmes conditions;
«Considérant
l'accès complexe et inéquitable au chèque emploi-service pour les parents dont
l'enfant est admissible au supplément pour enfant handicapé nécessitant
des soins exceptionnels — SEHNSE;
«Considérant
que cette situation entraîne directement des conséquences financières,
personnelles, professionnelles et familiales pour plusieurs centaines de
parents d'enfants lourdement handicapés;
«Considérant que
l'urgence est bien réelle pour les parents qui, faute de soutien suffisant de
la part du chèque emploi-service, se voient notamment privés d'une aide
essentielle à la réintégration de leur emploi;
«Considérant
que des solutions structurantes doivent être mises en place afin de soulager les
parents et leur donner rapidement accès aux programmes existants;
«Et l'intervention
réclamée se résume ainsi :
«Nous, signataires,
demandons au gouvernement du Québec d'établir un pont administratif entre le
programme SEHNSE — ministère
de la Famille — et
le chèque emploi-service — ministère
de la Santé et des Services sociaux — afin
que l'évaluation de l'admissibilité aux programmes soit effectuée de manière
coordonnée et systématique. Ce pont
aurait pour objectif d'assurer un meilleur arrimage des programmes existants et
de permettre aux bénéficiaires du programme
SEHNSE de recevoir systématiquement un nombre minimum d'heures du programme
chèque emploi-service en fonction du palier qui leur a été accordé.»
Je certifie que cet extrait est conforme à l'original
de la pétition.
La
Présidente : Cet extrait de pétition est déposé.
Il n'y a pas de
réponses orales aux pétitions ni d'interventions portant sur une violation de
droit ou de privilège.
Questions et réponses orales
Nous
en sommes maintenant à la période de questions et de réponses orales, et je
cède la parole, en question principale, au chef de l'opposition
officielle.
Mesures pour atténuer l'impact de l'inflation
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : Merci beaucoup, Mme la Présidente. On constate
encore une fois aujourd'hui que, dans sa sixième année, le gouvernement caquiste est incapable de livrer, livrer les
services essentiels. Et aujourd'hui l'enjeu numéro un, ça fait plusieurs
mois, qui assemble les Québécoises et Québécois, c'est bien évidemment
l'inflation.
Tout coûte plus cher.
On vit, au Québec, la pire crise de l'inflation en 25 ans, et le
gouvernement est incapable d'arriver avec de
nouvelles mesures structurantes. Les familles ont de la difficulté à payer
l'épicerie, à payer les factures, l'hypothèque,
etc. Hier, Statistique Canada a révélé qu'au Québec l'inflation frappe plus dur
qu'ailleurs au Canada, c'est 3,8 % au Canada et 4,8 % au
Québec.
La
CAQ est arrivée au bout des surplus budgétaires libéraux. La CAQ dit aux
villes : On n'a plus d'argent, aux sociétés de transport :
Arrangez-vous toutes seules, aux PME : Investissez ou disparaissez,
alors... et on sait que c'est le
gouvernement caquiste qui leur a dit également : Bien, vous allez payer
des tarifs d'Hydro-Québec liés à l'inflation qui est 6,4 % de plus.
En 2018, le
gouvernement libéral a laissé au gouvernement caquiste un surplus, dans les
coffres, de 7 milliards. Il n'y en a
plus, d'argent, aujourd'hui. Les recours aux banques alimentaires, c'est
2,2 millions de demandes par mois. Ça, c'est des repas, c'est des
paniers d'épicerie.
Face
à un gouvernement incapable de livrer, incapable de gérer, la question se
pose : Que vaut la parole du premier ministre?
• (10 h 10) •
La Présidente :
La réponse du premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Oui, Mme la Présidente. D'abord, le chef de
l'opposition officielle dit que j'en suis à ma sixième année, je commence ma sixième année. J'étais content
d'apprendre, en fin de semaine, que lui va rester jusqu'en 2025, donc on
va pouvoir continuer à échanger jusqu'en 2025, puis après, bien, on va voir,
là, qui sera là.
Maintenant,
Mme la Présidente, effectivement, quand on regarde l'inflation, le taux va être
plus élevé au Québec que dans le reste du Canada. Pourquoi, Mme la
Présidente?
Première
raison — puis
il y en a plusieurs, le ministre des Finances m'en donnait une liste — prenons
les tarifs de garderies. On le sait,
suite aux mesures du gouvernement fédéral, les tarifs de garderie ont baissé
dans les autres provinces. Au Québec, on n'a pas eu besoin de le faire,
c'était déjà fait.
Deuxièmement,
Mme la Présidente, on a augmenté le salaire minimum. Quand on regarde les
augmentations de salaire au Québec, elles sont plus grandes que dans le
reste du Canada.
Je
rappelle que, depuis le 1er juillet, on a aussi baissé les impôts.
Qu'est-ce que ça donne, ça, Mme la Présidente? Ça donne un revenu disponible qui est plus grand. Puis là, bien, il y a
une question, là, de l'offre et la demande. Évidemment que, si les consommateurs ont plus d'argent, ça
met de la pression sur les prix. Il y a certains produits qu'il n'y a pas des
quantités illimitées, donc, quand la demande
augmente plus fortement, au Québec, bien, les prix augmentent plus fortement.
La
Présidente : Première complémentaire.
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : Mme la Présidente, je dois référer le premier
ministre à la chronique de ce matin de Michel Girard, qui dit : Les
salaires ne suivent pas l'inflation élevée au Québec. «Sur trois ans,
l'inflation au Québec a bondi de 17,3 % et les salaires de 12,9 %.» Ce qui fait en sorte, Mme la
Présidente, que c'est 17 % des utilisateurs des banques alimentaires,
au Québec... 17 % sont des travailleuses et des travailleurs. Le contrat
social a été brisé sous la CAQ. Le gouvernement a déposé... puis il ne parle
plus de son bouclier anti-inflation, il est percé.
Alors, encore une
fois, que vaut la parole du premier ministre?
La
Présidente : La réponse du ministre des Finances.
M. Eric Girard
M. Girard (Groulx) : Oui, merci, Mme la
Présidente. Bien, d'abord, je remercie le journaliste intéressé aux finances
publiques, puis l'inflation, puis tout ça,
c'est extrêmement important. Maintenant, on ne peut pas choisir la donnée
mensuelle pour étayer son propos, là. C'est clair,
lorsqu'on regarde les salaires et les revenus disponibles avant la pandémie et maintenant, que ceux-ci ont augmenté légèrement
plus que l'inflation et que le Québec est en bonne position. Pourquoi? Parce que les salaires augmentent plus vite au
Québec et que notre gouvernement a fait des mesures. Est-ce que cela veut
dire que la situation est facile? Non, la situation est extrêmement difficile
pour les Québécois.
La Présidente :
Deuxième complémentaire.
M.
Marc Tanguay
M. Tanguay : Mme
la Présidente, c'est au premier ministre de répondre à ça. Pourquoi le premier
ministre n'a pas répondu ce que le ministre
des Finances vient de dire? Pourquoi ce n'est pas lui qui s'est levé pour le
dire? Pourquoi il a passé la puck au
ministre des Finances? C'est-tu parce qu'il n'avait pas l'information ou ça ne
lui tentait tout simplement pas? Je ne pense pas que ça ne lui tentait
tout simplement pas, mais pourquoi...
Des voix : ...
La
Présidente : Je suis debout, messieurs dames. Et, M. le leader, je...
Des voix : ...
La Présidente :
Là,vous allez m'écouter un instant — M. le leader, vous pouvez vous asseoir — dans la mesure où c'est au gouvernement de choisir qui répond à une question, pour que
vous le sachiez tous. Alors, vous pouvez poursuivre, M. le député.
M. Tanguay : Je ne le conteste pas. Je veux que vous le sachiez
tous, que le premier ministre aurait dû se lever, selon moi, pour
répondre à ça. C'est des questions de finances publiques importantes.
Pourquoi des lunettes
roses? Vous n'en avez plus, d'argent? Vous allez faire quoi, maintenant?
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Oui. Mme la Présidente, notre
ministre des Finances est un économiste, puis vous devriez voir ça, surtout les dimanches après-midi, les longs
courriels qu'il m'envoie sur l'étude de l'économie. C'est pour ça que j'ai
pensé que c'était une bonne idée.
Mais, contrairement à ce que dit Michel Girard, quand on prend une période
d'un an ou qu'on regarde depuis cinq ans, le revenu disponible, au
Québec, a augmenté de plus que l'inflation.
Donc, Mme la
Présidente, ça ne veut pas dire que ce n'est pas difficile. C'est difficile,
actuellement, pour les Québécois. On voit
les prix qui augmentent. C'est pour ça qu'on les a aidés jusqu'à présent. Les
libéraux puis les oppositions ne promettaient rien. Puis il y a une mise
à jour qui s'en vient le 7 novembre.
La
Présidente : Troisième complémentaire.
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : Bon, on va parler d'économie avec le... puis de
finances publiques avec le premier ministre. Vous aviez une réserve de 1,5 milliard. Votre
premier trimestre vous a fait piger 1 milliard dans la réserve, il vous
reste 500 millions, puis le deuxième trimestre va être pire que le
précédent. Alors, l'argent que, les libéraux, on vous a laissé, le
7 milliards, il est déjà tout dépensé.
Vous n'en avez plus, d'argent. Et vous avez décidé, plutôt que de mesures
structurantes, de donner des chèques.
C'est 6,7 milliards, l'argent est déjà dépensé. Alors, vous avez passé à
côté, notamment, des propositions qu'on a faites.
Pourquoi vous n'avez
pas de plan et pas de vision?
La Présidente :
Je vous rappelle qu'on s'adresse directement à la présidence. La réponse du
premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Oui. Mme la Présidente, baisser les impôts, c'est
des mesures structurantes, les libéraux étaient contre ça. Le 2 000 $ pour les personnes de
70 ans et plus, là-dessus, on était d'accord. Mme la Présidente, il y a
aussi toutes les mesures... que ce soient les allocations pour les
familles, toutes les déductions fiscales qui vont être indexées, donc ça veut
dire que l'inflation va être couverte. Je demande au chef de l'opposition
officielle, qui est là jusqu'en 2025, d'être patient.
La
Présidente : En question principale, je reconnais la députée de
Mille-Îles. On vous écoute.
Réforme de la fiscalité
municipale
Mme Virginie Dufour
Mme Dufour : Merci,
Mme la Présidente. Partout au Québec, des maires et des mairesses s'affairent,
en ce moment, à préparer leur budget
municipal, de véritables équilibristes, là, qui doivent jongler avec des
revenus stagnants et des dépenses qui
sont en forte hausse. Alors que les mises en chantier sont en chute libre,
bien, l'assiette fiscale des villes ne s'agrandit plus, et les hausses
des coûts, elles, bien, elles sont... elles n'ont jamais été aussi élevées.
Et le gouvernement de la CAQ, lui, bien, il
pellette dans la cour des municipalités de plus en plus de responsabilités.
Elles ne gèrent plus seulement l'eau et les
déchets, maintenant c'est les changements climatiques, l'itinérance,
l'habitation. Elles doivent même payer
pour les terrains des écoles à coups de millions. Les villes n'y arrivent tout
simplement plus. Et ça, c'est l'inaction de la CAQ. Alors, au bout du compte,
ce sont les Québécois qui vont en faire les frais et vont voir leurs
comptes de taxes exploser. Comme l'a dit l'ancien maire de Gatineau, il est
grand temps de libérer les villes.
Quand la ministre
va-t-elle enfin proposer une vraie réforme de la fiscalité municipale?
La
Présidente : La réponse de la ministre des Affaires municipales.
Mme Andrée Laforest
Mme
Laforest : Oui, merci, Mme la Présidente. Alors, évidemment, quand on
a signé l'entente de partenariat 2020-2024,
on avait promis aux municipalités de travailler sur un projet de loi sur la
fiscalité municipale, ce que l'ancien gouvernement était supposé faire
et n'a pas fait. Alors, nous, on le fait, on l'a promis. Maintenant, on
travaille pour les municipalités, pour alléger la fiscalité municipale. Il y a
des mesures qui, normalement, devraient apparaître.
Maintenant,
je suis quand même assez mal à l'aise d'entendre ça parce que, dans l'ancien
gouvernement, on a donné 15 milliards
aux municipalités. Nous, on a donné, en transferts, 19 milliards.
Imaginez, c'est 4 milliards de plus. Au niveau du transport collectif, la
même chose, durant la pandémie, 2,1 milliards de plus. Et évidemment il y
a le point de croissance de TVQ,
hein? Il faut comprendre qu'on l'a donné. C'est quand même 445 millions
qui va arriver prochainement. Juste en 2023, c'étaient
135 millions.
Il
n'y a pas juste ça, il y a de l'allègement réglementaire, également, qu'on a
donné aux municipalités, le droit de préemption.
On travaille sur la Loi sur l'expropriation. Il y a eu le projet de loi
n° 16, Mme la Présidente, pour le zonage, également, incitatif.
Alors, évidemment, il
y a plusieurs mesures, autant financières, qu'on a données, et aussi des
allègements réglementaires, et on y travaille présentement, encore une fois.
La
Présidente : Première complémentaire.
Mme Virginie Dufour
Mme Dufour : Mme la Présidente, je crois que la ministre a
oublié l'inflation que les villes ont subie, bien au-delà du 4 milliards
dont elle parle. Et, devant la demande des villes, bien, le premier ministre,
lui, il a souligné que les taxes municipales
des villes québécoises étaient bien moins élevées que celles d'Ontario. Bien,
l'an dernier, on a vu que l'inflation avait forcé plusieurs maires et
mairesses du Québec à augmenter de 15 %, 20 % et même 30 % les
taxes municipales.
Est-ce que le premier
ministre croit que la solution au déséquilibre fiscal, bien, c'est de rattraper
l'Ontario et d'augmenter encore plus les taxes municipales?
La
Présidente : La réponse de la ministre.
Mme Andrée Laforest
Mme Laforest :
Oui, merci, Mme la Présidente. Il
faut comprendre que, quand on parle de taxe foncière, c'est une... c'est
l'autonomie municipale, en fait, alors chaque municipalité est responsable de
sa taxe foncière.
Par
contre, nous, on entend très, très bien les municipalités. Nous sommes présentement
en négociation pour l'entente de
partenariat. Je crois que, oui, nous sommes encore très, très à l'écoute, il y
a une bonne entente. C'est sûr que les négociations ne se feront pas sur
la place publique.
Maintenant,
ce qu'il faut voir, c'est que, dans l'entente de partenariat 2020-2024, par
exemple, l'ancien gouvernement avait
donné le programme... le FARR, le fonds d'appui au rayonnement régional. Les municipalités avaient demandé un véritable fonds, ce qu'on a fait, encore une
fois, 1,5 milliard pour le fonds des régions et ruralité.
Alors, évidemment,
les municipalités, on travaille en partenariat...
• (10 h 20) •
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
Mme Virginie Dufour
Mme
Dufour : Merci, Mme la Présidente. La réalité, c'est que la
CAQ n'a pas agi, n'a pas écouté les maires et n'a pas réformé la fiscalité municipale. Déjà, les
Québécois sont pris avec des hausses d'épicerie, des hausses de loyer ou de
l'hypothèque, mais en
plus ils vont devoir faire face bientôt à des hausses de taxes foncières
importantes qui vont peut-être leur coûter 500 $ ou
1 000 $ de plus cette année.
Est-ce que ça va être
ça, le cadeau de Noël de la CAQ pour les Québécois cette année?
La
Présidente : La réponse de la ministre.
Mme Andrée Laforest
Mme Laforest :
Oui. Mme la Présidente, écoutez,
on est quand même le seul gouvernement à avoir mis une table sur la fiscalité municipale. On est rendus très,
très loin dans nos rencontres, nos discussions, nos négociations. Évidemment,
les villes ont un pouvoir de
diversification, également, des revenus, il faut le voir. Maintenant, les
villes ont demandé plus de pouvoirs,
encore une fois. C'est certain qu'on entend les municipalités. Et ce que je
peux vous dire, c'est que, depuis les cinq dernières années, autant les
unions municipales que Montréal, que Québec, on essaie d'être à l'écoute, mais
il faut voir qu'il y a une capacité,
également, de payer pour les citoyens du Québec. Sauf qu'on comprend et on
donne tout à fait confiance aux maires et aux mairesses du Québec. Elles
ont le pouvoir de travailler avec les citoyens...
La
Présidente : En terminant.
Mme
Laforest : ...dans tous les domaines. Merci,
Mme la Présidente.
La
Présidente : En question principale, je reconnais la députée de
Bourassa-Sauvé.
Financement des universités anglophones
Mme Madwa-Nika Cadet
Mme Cadet : Mme
la Présidente, la CAQ affirme sans ambages que doubler les frais de scolarité
des étudiants canadiens qui fréquentent une
université anglophone au Québec est la panacée contre le recul du français.
Permettez-moi de douter de la véracité de cette affirmation.
D'une
part, la CAQ allègue que les étudiants anglophones mettent en péril la survie
de notre langue commune. D'autre part, on nous martèle que c'est une aberration
que ces jeunes quittent en grand nombre le Québec. C'est un peu incohérent.
Pendant ce temps, on n'agit pas en enseignement
adéquat du français chez nos jeunes, on n'augmente pas le pouvoir
d'attractivité du français. Francisation
Québec est à peine lancé qu'il échoue
déjà à remplir son rôle, jusqu'à présent. Pis encore, McGill était prêt à annoncer un programme de francisation
de 50 millions de dollars, et la CAQ les freine dans leur élan.
Les mesures précitées
ont un réel impact, mais je n'ai rien trouvé qui puisse étayer la proposition
caquiste. Pouvez-vous m'éclairer? Sur
quelles études le gouvernement se base-t-il pour dire que la mesure proposée va
protéger le français?
La Présidente :
La réponse de la ministre de
l'Enseignement supérieur. Et je vous dis juste que je vous voyais faire
plein de signes. Allez-y, Mme la ministre.
Mme Pascale Déry
Mme Déry : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Alors, écoutez,
je suis contente de recevoir cette question-là aujourd'hui. Je sais que
c'est un sujet très, très sensible, je l'ai mentionné hier.
C'est
un constat que tout le monde fait depuis des années, de dire que le français
est fragile, au Québec. Je suis très étonnée que tout le monde fait ce
constat-là, puis vous semblez, évidemment, dire le contraire, qu'il n'y en a
pas, de problème. Je pense que tout le monde s'entend pour dire qu'il y
a un problème, qu'on est là pour valoriser le français, pour faire...
La Présidente :
Excusez, un instant. M. le leader
de l'opposition officielle, très brièvement. C'est une question... un
rappel au règlement? Lequel?
M. Derraji : Oui. La question, c'est sur l'étude, en aucun cas
ma collègue n'a parlé qu'on ne dit pas que le français est fragile. Elle
prête des intentions à ma collègue, Mme la Présidente.
La Présidente : M. le leader du
gouvernement, c'est beau, je vais trancher. La ministre avait à peine quelques
secondes de réponse, elle était sur le propos. Alors, je vais l'inviter
à poursuivre. Et poursuivons les échanges dans l'harmonie. Mme la ministre.
Mme Déry : Alors, comme je le disais, c'est un constat qu'on
fait depuis plusieurs années, au Québec, il n'y a personne qui va vraiment
contredire ça. Je suis toujours surprise qu'on le contredise, d'ailleurs. Le
français est fragile, au Québec. Et
je pense que le réseau universitaire a un rôle important à jouer, puis c'est ce
qu'on fait, justement. Les deux mesures qu'on met de l'avant viennent vraiment dans cet objectif-là de
rééquilibrer, d'avoir une certaine équité à travers le réseau
francophone et anglophone.
On l'a dit, au cours des dernières
années il y a un déséquilibre financier important dû à la déréglementation
libérale, à une politique qui a commencé en 2008, qui s'est... qui a
continué, qui s'est élargie au cours des dernières années et qui a créé un énorme déséquilibre financier. Les mesures
qu'on met de l'avant, justement, vont nous servir de levier pour être
capables d'aller rendre ces objectifs-là, atteindre ces objectifs-là...
La
Présidente : Première complémentaire, Mme la députée de Jeanne-Mance—Viger. Je
vous écoute.
Mme Filomena Rotiroti
Mme Rotiroti :
Merci, Mme la Présidente. Ça ne
tient pas la route, économiquement. La Chambre de commerce du Montréal
métropolitain nous dit clairement, dans son étude, que les étudiants étrangers
et les étudiants canadiens qui étudient ici génèrent plus de
520 millions de dollars en retombées économiques avant même leurs
frais de scolarité.
Par
sa mauvaise décision, le premier ministre va retirer des centaines de millions
de dollars à l'économie du Québec et
nuit directement à nos universités. Je ne peux pas croire que le ministre de la
Métropole et le ministre des Finances sont d'accord avec ça.
La
Présidente : La réponse du ministre de... de la ministre de
l'Enseignement supérieur.
Mme Pascale Déry
Mme Déry : Merci. Je pense que la question fondamentale qu'il
faut se poser, c'est : Jusqu'à quand est-ce que le gouvernement du Québec
va subventionner des étudiants qui viennent chez nous, ici, des étudiants
canadiens hors Québec qui viennent
faire leurs études ici et qui quittent après? C'est un coût pour le
gouvernement du Québec, un coût important, on parle de 200 millions de dollars par année. Donc, pour nous, on
veut mettre fin à ces subventions-là, on veut permettre à d'autres étudiants de pouvoir avoir accès à ces
universités-là, puis ça va nous permettre, justement, de rééquilibrer le
réseau aussi.
Ce n'est pas la seule
mesure qu'on met de l'avant. Comme je le mentionnais, la déréglementation
libérale a eu vraiment, comme effet, un
effet extrêmement négatif, un effet pervers sur les finances du réseau
francophone, et c'est l'équité qu'on tente de rétablir aujourd'hui, et
ça va nous permettre...
La
Présidente : Deuxième complémentaire. Je reconnais le député de Jacques-Cartier.
M. Gregory Kelley
M. Kelley : Je me lève encore pour
poser une question concernant l'Université
de Bishop's. La mesure que la
ministre a mise en place va mettre en péril l'université.
Alors,
encore, hier, j'ai posé une question, je n'ai pas eu une réponse, alors je
repose ma question : Tuer l'Université de Bishop's, c'est une bonne chose pour le Québec? Est-ce que quelqu'un
dans le caucus de l'Estrie va se lever pour Bishop's? La députée de
Saint-François, vous êtes où dans ce dossier? Levez pour défendre votre
université et votre région.
Des voix :
...
La
Présidente : M. le leader, je vais vous reconnaître brièvement pour la
question de règlement.
M.
Jolin-Barrette : Bien, Mme la Présidente, premièrement, on ne
s'interpelle pas entre collègues. Puis je me demande une question,
Mme la Présidente. Pourquoi les libéraux, à chaque fois qu'il est
question de défendre la langue française, ils sont contre? À chaque mesure
qu'on met en place...
Des voix :
...
La Présidente :
Messieurs, je suis debout, je suis debout. Quand je suis debout, MM. les
leaders...
Des voix : ...
La Présidente :
Alors, je vais vous rappeler une
règle de notre règlement, article 32 : quand je suis debout, vous
vous assoyez et vous gardez le silence.
Pour
la suite des choses, M. le leader, j'ai compris ce que vous avez dit, et je
vous dis que nous nous interpelons, un, par notre titre, et, deux, vous
passez par la présidence.
Et
il vous reste — on
va poursuivre dans l'harmonie — quatre
secondes, M. le député. C'est terminé? Alors, la réponse de la
ministre de l'Enseignement supérieur.
Mme Pascale Déry
Mme Déry : Encore une fois, on met
des mesures de l'avant, d'abord, de un, pour corriger une certaine inéquité qui
existe depuis déjà quelques années, l'inéquité en termes de déséquilibre
financier, et c'est ce déséquilibre financier qu'on doit corriger. Je me dois, comme ministre de l'Enseignement supérieur, de corriger cette inéquité-là. C'est quand même
un système qui est financé à même les fonds
publics. Alors, quand il y a des étudiants hors Québec qui viennent ici, qui
étudient à des frais, à des tarifs très
privilégiés, qui quittent ensuite la province, on a un problème. Les
contribuables, je ne suis pas sûre
qu'ils sont prêts à payer, à fort prix, des coûts, des programmes à des tarifs
privilégiés pour ensuite quitter la province. La déréglementation,
aussi, a eu des effets pervers sur le réseau francophone.
Je pense que
c'est mon devoir, comme ministre de l'Enseignement supérieur, de, justement,
agir sur cette inéquité. Ça va nous permettre...
La Présidente : En question
principale, je reconnais maintenant le chef du deuxième groupe d'opposition.
Financement
du transport collectif
M. Gabriel
Nadeau-Dubois
M.
Nadeau-Dubois : Mme la Présidente, petite anecdote, quand
Al Gore a remporté son prix Nobel de la paix, il a pris le transport en commun pour aller chercher
son prix. Une chance que ce prix-là n'est pas décerné au Québec, surtout
pas dans le Québec de la CAQ, parce qu'il
l'aurait attendu longtemps, son autobus, parce que, pendant que la planète
entière prend le virage de la
mobilité durable, le premier ministre, lui, a décidé de faire exactement le
contraire, il veut abandonner les sociétés de transport en commun.
Qu'est-ce que
ça va donner, ça? Ça va donner des coupures de services un peu partout au
Québec. Ça va donner moins d'autobus
pour les travailleurs, les travailleuses qui font déjà la file le matin. Ça va
donner des billets encore plus chers, alors que tout coûte déjà trop
cher, au Québec.
Ce n'est pas tout le monde qui a les moyens de
s'acheter une auto électrique à 60 000 $. Les Québécois et les Québécoises, ils veulent faire leur part pour
l'environnement. Ils veulent faire leur part, mais il faut que le gouvernement
fasse la sienne, sa part. Pensez-vous que le
monde, ils vont le prendre, le transport en commun, si la passe, elle coûte
120 $ par mois? On a une crise
du coût de la vie d'un bord, une crise climatique de l'autre bord, ce n'est pas
le temps d'enlever des services au monde.
Est-ce que le
premier ministre, ce matin, peut s'engager à ce qu'il n'y ait aucune coupure de
services en transport en commun dans toutes les régions du Québec?
• (10 h 30) •
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François
Legault
M.
Legault : Oui. Mme la Présidente, je vous jure que je ne me
suis pas arrangé avec le chef de Québec
solidaire pour parler d'Al Gore, mais
je voudrais quand même en profiter pour répéter ce qu'Al Gore a dit. Al Gore a
dit, il exagérait, que j'étais un
héros de la lutte aux changements climatiques. Je partage ça avec les autres
premiers ministres qui ont été avant moi au Québec.
Mais pourquoi
Al Gore a dit ça? Parce que, quand on regarde les 60 États et provinces en
Amérique du Nord, c'est au Québec
qu'il y a le moins de GES par habitant. Pourquoi Al Gore a dit ça? Parce que,
quand j'étais à New York, on a annoncé qu'on va envoyer de
l'énergie propre à New York, ça va remplacer des énergies non renouvelables,
pour chauffer plus de 1 million de
maisons. Mme la Présidente, pourquoi Al Gore a dit ça? Parce qu'on a été les
premiers, au Québec, à bannir l'exploration puis l'exploitation de
pétrole, de gaz.
Mme la
Présidente, pour ce qui est du transport en commun, il n'y a jamais un
gouvernement qui en a fait autant que
nous autres, mais on doit partager la facture avec les municipalités. On doit
partager avec les municipalités. À Québec, on a des impôts sur le revenu, des taxes de vente. Dans les
municipalités, ils ont des taxes foncières. Il n'y a pas plus de marge
de manoeuvre à Québec qu'il y en a dans les municipalités. Donc, ma collègue
discute avec les municipalités.
La Présidente : Première
complémentaire.
Une voix : ...
La Présidente : Je vous ai
entendu, M. le député de Pontiac. Première complémentaire.
M. Gabriel
Nadeau-Dubois
M.
Nadeau-Dubois : Le Fonds vert du gouvernement, là, a donné
1 million à Air Canada. Ce Fonds vert là a financé un spa quelque part au Québec. On a financé, avec
cet argent-là, l'électrification d'une réserve de gorilles au Gabon. Puis
là le premier ministre nous dit : On
n'a pas d'argent pour donner des bons services de transport en commun ici, au
Québec? Voyons donc!
Est-ce que le
premier ministre, ce matin, peut s'engager à trouver une solution, c'est ça, sa
job, trouver des solutions, puis qu'il n'y ait aucune coupure de
transport en commun au Québec?
La Présidente : La réponse du
premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Mme la Présidente, je le sais, que le chef de
Québec solidaire n'aime pas les chiffres, mais je vais lui en donner deux. Depuis qu'on est là, le
transport collectif, on a augmenté le PQI, donc les infrastructures, de 130 %.
Pour ce qui est de l'aide aux dépenses de fonctionnement du transport
collectif, on les a augmentées de 225 %.
Je
le sais, Québec solidaire pense que l'argent pousse dans les arbres, mais je
pense qu'on doit partager la facture avec les municipalités.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M. Gabriel Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois : En ce moment, là, le
monde font la file le matin, les travailleurs, les travailleuses, parce que les
autobus ne passent pas assez souvent, puis, quand ils passent, ils sont pleins.
Qu'est-ce que dit le premier ministre au
monde qui s'entasse dans la classe sardine? C'est quoi, sa solution? Qu'est-ce
qu'il leur dit : Achetez-vous une Tesla? Voyons donc! Le monde
mérite des bons services de transport en commun, plus efficaces et moins chers.
Pourquoi est-ce que
le premier ministre ne s'engage pas à ce qu'il n'y ait aucune coupure de
services?
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Bien, Mme la Présidente, à beaucoup d'endroits, à
cause du télétravail, la fréquentation a baissé de 20 % si on
compare avant la pandémie. Donc, la logique de Québec solidaire, c'est qu'il y
a 20 % moins d'utilisateurs à certains endroits, mais il faudrait
augmenter l'offre de services. C'est dur à suivre, dur à suivre, Québec
solidaire.
La
Présidente : En question principale, je reconnais la députée de
Sherbrooke. On vous écoute.
Négociation
des conditions de travail dans la fonction publique
Mme Christine Labrie
Mme Labrie : Je vais essayer de poser une question facile à
suivre, Mme la Présidente. Il y a 420 000 personnes, réunies
dans un front commun historique, qui viennent de voter à 95 % un mandat de
grève illimitée. Ça fait 40 ans que ce
n'est pas arrivé, mais, avec la hausse du coût de la vie puis les conditions
difficiles dans les services publics, ce n'est pas tellement surprenant.
Le premier ministre peut bien se promener partout en disant que son offre est
raisonnable, la présidente du Conseil du trésor peut bien faire la même chose,
mais, si c'était vrai, il n'y aurait pas eu des records de participation dans
les assemblées pour voter un mandat de grève aussi fort.
Ma question est très
simple : Qu'est-ce que la CAQ va faire pour éviter la grève?
La
Présidente : La réponse de la présidente du Conseil du trésor.
Mme Sonia LeBel
Mme LeBel : Oui,
bien, c'est une responsabilité partagée avec les syndicats, parce que, vous
savez, il faut, Mme la Présidente, toujours
se souvenir qu'on est dans une négociation, que la mission première du
gouvernement, qui est le mandat que
les citoyens nous donnent, c'est de fournir des services, de fournir des
services. Donc, il ne faut jamais oublier qu'on est en train de négocier un contrat de travail, et la clé de ce
contrat de travail là, c'est la prestation de services, le service que
doivent nous rendre les employés.
Ceci étant dit, on a
sur la table, aussi, le mandat de voir aux conditions de travail, à
l'organisation du travail, et c'est exactement
la démarche dans laquelle je me suis engagée avec le front commun, entre
autres, de leur dire : On doit mettre
l'accent sur l'organisation du travail pour être capables de mieux maximiser le
travail des employés et leur offrir un environnement qui est plus
attrayant.
Présentement,
je leur ai demandé de faire un élagage. Ça semble anodin, l'élagage, mais il y
a quoi, là-dedans? Il y a les
conditions de travail, justement, il y a la capacité pour le gouvernement de
pouvoir, de façon volontaire, demander à une infirmière de changer
d'établissement, il y a la capacité, là-dedans, pour le gouvernement de
demander à un enseignant de pouvoir garder son ancienneté quand il change
d'école. Alors, c'est crucial que les syndicats acceptent de s'asseoir...
La
Présidente : ...complémentaire.
Mme Christine Labrie
Mme Labrie : Du côté du gouvernement, on aime beaucoup ça
parler de la loi de l'offre et de la demande, mais ça s'applique aussi à
la pénurie de personnel. C'est simple, si ça ne fait pas la queue pour
travailler dans nos services publics, c'est
parce que l'offre, elle n'est pas assez intéressante. Les femmes sont tannées
qu'on compte sur leur vocation.
Quand
est-ce que la CAQ va mettre sur la table une offre assez intéressante pour
régler la pénurie de personnel dans les services publics?
La Présidente : La réponse de la
présidente du Conseil du trésor.
Mme Sonia
LeBel
Mme LeBel : Bon, ma collègue, j'imagine
que ce n'est pas volontaire, occulte une grande partie du chantier qui est en place, et on met l'accent sur l'offre
dans les paramètres salariaux, mais on oublie l'ensemble de l'oeuvre. L'ensemble
de l'oeuvre, c'est quoi? C'est 13 %,
pour le gouvernement, sur la table présentement. Et une grande majorité de ces
sommes-là, Mme la Présidente, se
retrouve, justement, pour les femmes qui sont à l'emploi du gouvernement du
Québec. Qui? Les enseignantes, les infirmières, les PAB. Et c'est avec
elles qu'on veut travailler, justement, parce qu'elles font partie de nos services essentiels des missions de l'État,
pour améliorer leurs conditions de travail. Mais présentement j'ai une fin
de non-recevoir des syndicats, et il faut
qu'ils aient une ouverture en soi, parce que je veux atteindre un objectif :
régler le plus rapidement possible.
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
Mme
Christine Labrie
Mme Labrie : C'est la CAQ qui a
insulté les travailleurs du secteur public avec une offre qui les appauvrit, c'est la CAQ qui en a rajouté une couche en votant
une hausse de salaire de 30 % pour les députés, c'est la CAQ qui doit
trouver le moyen d'éviter la grève.
Il n'y a pas
si longtemps, le premier ministre passait beaucoup de temps à expliquer
pourquoi c'est important que les écoles restent ouvertes. Je suis
d'accord avec ça.
Qu'est-ce
qu'ils vont faire pour que les écoles restent ouvertes puis qu'elles ne soient
pas fermées à cause de la grève?
La Présidente : La réponse de la
présidente du Conseil du trésor.
Mme Sonia
LeBel
Mme LeBel : O.K., je pense qu'il
faut remettre les choses en perspective. C'est une responsabilité partagée. Parce que, si j'avais la simple responsabilité de
m'entendre avec moi-même, il n'y a pas de problème, je les ai, les solutions,
je pense qu'on serait capables d'avoir de
meilleures conditions de travail, une meilleure organisation de travail et de
meilleures prestations de services.
Présentement, beaucoup de clés sont entre les mains des syndicats, et ils
refusent d'en parler. Pourquoi ma collègue ne met pas ses énergies à
leur demander pourquoi ils n'ont pas cette souplesse-là?
La
Présidente : En question principale, je reconnais maintenant la
députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques. La parole est à vous. On l'écoute.
Mesures de soutien aux parents d'enfants lourdement
handicapés
Mme
Manon Massé
Mme
Massé : Moi, je vais tout faire pour que mon fils... je
vais tout faire pour lui, je vais m'occuper de lui, je vais aller dans les hôpitaux, je vais aller à tous ses
rendez-vous, mais, derrière tout ça, si je n'ai pas... je ne suis pas capable
de mettre du gaz dans mon char...
C'est ça que
disait Claudiane Ruel à un journaliste de Radio-Canada. Claudiane, c'est la
mère de Logan, un enfant de quatre ans lourdement handicapé.
J'ai moi-même
déposé une pétition, ce printemps, à la demande de parents de Limoilou qui
demandaient aussi de les soutenir
pour qu'ils puissent s'occuper de leurs enfants sans craquer sous la charge.
Quand la députée de Soulanges est arrivée, j'avais espoir, Mme la
Présidente, que ça allait se régler. Malheureusement, on n'en est pas là.
Alors, ma
question, c'est : Comme la mère de Logan, qui nous dit qu'elle va tout
faire pour son fils, est-ce que la CAQ est prête à tout faire pour aider
les personnes handicapées et leurs familles?
• (10 h 40) •
La Présidente : Pour la réponse, je
reconnais la ministre responsable des Aînés et déléguée à la Santé.
Mme Sonia
Bélanger
Mme
Bélanger : Oui. Mme la Présidente, je dois mentionner que
nous sommes extrêmement sensibles à la réalité des parents qui ont des enfants handicapés. D'ailleurs, mon adjointe
parlementaire vit elle-même cette situation et elle nous sensibilise régulièrement à cette situation qui,
je le reconnais, est extrêmement difficile. Puis, oui, on a du travail à faire
pour améliorer les processus, que ce soit entre le SEHNSE, le SEHNSE étant le
supplément pour enfant handicapé nécessitant
des soins exceptionnels, et le chèque emploi-service, le chèque emploi-service
qui fait partie des modalités des services de soutien à
domicile au Québec. Et je dois mentionner que nous sommes en train de réorganiser
nos services de soutien à domicile. Nous allons regarder de très près
cette situation pour les familles ayant des enfants en situation de handicap. Je suis personnellement extrêmement
sensible à cette situation. Je reconnais la lourdeur administrative. Nous
allons cheminer pour travailler à
faciliter les processus. Maintenant, il faut prendre le temps d'écouter les
personnes et faire les choses correctement, Mme la Présidente.
La Présidente : Première
complémentaire.
Mme
Manon Massé
Mme Massé : Quand j'ai rencontré la
ministre des Aînés, en janvier, elle me disait que c'était sa priorité, elle avait reçu un mandat. On est rendus, quoi, en
octobre. La réflexion semble se poursuivre, mais, ces parents-là, ce qu'ils ont
besoin, c'est que la réflexion aboutisse.
Ils sont à bout. Ils n'en peuvent plus, et certains, certaines pensent même
arriver au geste qu'ils ne voudraient jamais arriver, c'est-à-dire
d'être obligés de placer leurs enfants.
Alors, Mme la
ministre, le maintien à domicile, ce n'est pas juste des chèques emploi.
Qu'est-ce que vous attendez?
La Présidente : La réponse de la
ministre déléguée à la Santé.
Mme Sonia
Bélanger
Mme
Bélanger : Mme la Présidente, il y a plusieurs sous-questions
à la question de ma collègue, là. Pour les services de soutien à domicile,
c'est tout un virage que nous sommes en train d'entreprendre. Des centaines de
millions de dollars ont été investis
depuis l'arrivée de notre gouvernement. On continue d'investir dans le service
de soutien à domicile. On travaille avec
les différents professionnels. Et vous allez être en mesure de voir très
bientôt des changements majeurs dans l'offre de services de soutien à
domicile.
Pour ce qui
est des parents ayant des enfants en situation de handicap, il faut aussi
revenir sur le répit, qui est une... qui
est un besoin fondamental, qui est un besoin extrêmement important pour ces
parents. Et d'ailleurs mon collègue a eu l'occasion d'annoncer un
investissement de 50 millions de dollars au printemps dernier.
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
Mme
Manon Massé
Mme
Massé : Le répit, c'est sûr que c'est la base, parce que
ces parents-là, toute leur vie, auront à prendre soin d'un enfant qui deviendra adulte, et, à la fin de
leur vie, ils vont même espérer qu'il n'arrivera rien à cet enfant-là. Ça fait
que c'est sûr que le maintien à domicile,
c'est la clé, mais ça ne peut pas être que des chèques emploi, parce que ces
gens-là en ont déjà assez à gérer. Il faut que l'État joue leur rôle.
Est-ce qu'on verra quelque chose dans la mise à
jour économique?
La Présidente : Alors, la réponse du
ministre responsable des Services sociaux.
M.
Lionel Carmant
M.
Carmant : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Puis je suis
très, très touché par la question du répit. C'est quelque chose qu'on a voulu mettre en place. Mais on a eu
une séquence au cours des dernières années. On est venus aider au niveau
des activités socioprofessionnelles pour les
plus vieux. On est allés aider pour le soutien aux familles également. Puis là
on est rendus vraiment à l'aide au
répit. Ce qu'on est en train de faire, c'est qu'on est en train de travailler
avec les organismes communautaires à travers le Québec, par une
institution qui s'appelle Répit Québec, qui est distribuée dans toutes les régions pour s'assurer que l'offre soit diffuse à
travers le Québec, et on va donner toutes sortes de répits. Alors, ce qu'on
entend le plus souvent, c'est le besoin,
pour les enfants polyhandicapés... avoir du répit dodo, on va offrir ça, mais
on veut également offrir du répit style Baluchon, où les gens vont avoir des
organismes qui vont venir chez eux donner du répit.
La Présidente : En question
principale, je reconnais maintenant le député de Rosemont.
Accès
au programme de remboursement de pompe à
insuline pour tous les diabétiques de type 1
M.
Vincent Marissal
M. Marissal : Merci, Mme la
Présidente. Permettez, d'abord, que je salue Sophie et Pascal, de l'Association
québécoise des diabétiques de type 1,
Denis et Gaétan, de l'organisme Diavie. Bienvenue. Ils sont ici pour une raison
simple : ils veulent demander au
ministre de corriger une injustice qui fait qu'au Québec seuls les diabétiques
mineurs ont le droit au remboursement
d'une pompe à insuline. Vous avez 17 ans et 364 jours, bingo! vous
êtes couvert. Vous avez 18 ans et un jour, meilleure chance la
prochaine fois!
Les
pompes à insuline, ça sauve, ça prolonge des vies. L'INESSS a d'ailleurs
recommandé la couverture de la pompe à
insuline. Ça fait des années que ces gens-là se battent en vain. Ils paient
7 000 $ pour la pompe, des centaines de dollars par mois pour
les accessoires. La vie coûte déjà assez cher, au Québec, pas besoin d'en
rajouter.
Est-ce
que le ministre peut mettre fin à cette injustice et couvrir la pompe à
insuline pour tous les diabétiques au Québec?
La
Présidente : La réponse du ministre de la Santé.
M. Christian Dubé
M. Dubé : Bien, écoutez, premièrement, je veux saluer les
gens qui sont ici ce matin. Je pense que c'est important de reconnaître
le travail qu'ils font pour les personnes qui sont atteintes.
Je pense qu'on entend
bien, Mme la Présidente, la demande pour les pompes à insuline. Comme,
d'ailleurs, l'a très bien dit le député de
Rosemont, il y a déjà beaucoup d'enfants qui sont admissibles, puis on comprend
la limite qu'il parle, à l'âge de
18 ans. Je veux rassurer les parents ici qu'il y a des travaux qui
sont en cours justement pour élargir le programme. Je pense que le député de Rosemont est au courant. Et j'ai
dit, en fait, Mme la Présidente, qu'il y aurait des annonces qui seraient faites sous peu dans ce
sens. Mais, encore une fois, c'est toujours la même chose, c'est que ça prend
un certain temps pour s'assurer qu'on va avoir le financement nécessaire, et
les sommes pour ça sont excessivement importantes.
Donc, on travaille en ce moment avec les organismes, dont Diabète Québec, pour
trouver des solutions qui seraient acceptables non seulement pour les
enfants qui sont déjà couverts, mais pour les parents.
La
Présidente : Première complémentaire.
M. Vincent Marissal
M. Marissal : Ah! je commence à le
connaître, le ministre de la Santé, là, le «sous peu», là, c'est une valeur de
temps variable, hein? Quand on lui a posé la
question, là, au printemps dernier, aux crédits, il n'était pas au courant du
dossier. C'est correct, on ne peut
pas être au courant de tout. Mais là il l'est, là, parce que ces gens-là ont
visité une quinzaine de députés caquistes puis ils les ont sensibilisés.
Ils
prennent 200 décisions par jour, ces gens-là, pour rester en vie, s'ils
n'ont pas de pompe à insuline. La moindre erreur peut être fatale. Le ministre, lui, il peut prendre une décision,
la bonne. Est-ce qu'il va la prendre pour ces gens-là?
La
Présidente : La réponse du ministre.
M. Christian Dubé
M. Dubé : Bon, de dire que je n'étais pas au courant,
écoutez, c'est la perception du député. Je trouve ça un peu bas de dire ça ce matin, là, mais c'est correct,
si c'est le style ou le ton qu'il veut prendre, Mme la Présidente, c'est
correct, là.
Moi,
ce que j'ai dit, c'est qu'on est en train de travailler là-dessus, et c'est
important d'arriver avec une capacité des Québécois de payer, aussi. On
dépense plus de 50 milliards en santé, Mme la Présidente, en ce moment,
c'est sûr qu'on en a, des demandes, partout.
Et d'arriver avec un cas d'espèce, qui est très important, ici, je pense que...
Je voudrais juste dire qu'on
travaille en collaboration avec les représentants de ces associations-là, et,
quand on va être prêt à prendre une décision, Mme la... on va la
prendre.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M. Vincent Marissal
M. Marissal :
Vous êtes apparemment des cas d'espèce. Le ministre a beaucoup d'empathie...
Des voix : ...
La
Présidente : M. le leader du gouvernement, question de règlement? Très
brièvement.
M. Jolin-Barrette : Mme la Présidente, c'est
légitime pour les collègues des oppositions de poser des questions. Le ministre répond aux questions. À partir du
moment où il y a une réponse, on ne juge pas de la qualité de la réponse. Puis
honnêtement, Mme la Présidente, si on veut
avoir un climat serein et se respecter entre parlementaires, il ne faut pas
faire ce que le député de Rosemont fait.
La Présidente :
Bon, nous allons poursuivre. Nous
faisons attention, nous demeurons respectueux. Et personne, ici, n'a le
monopole de l'empathie. Poursuivez, M. le député.
M. Marissal :
Oui, le ministre, il a beaucoup d'empathie.
Je le connais puis je le crois sincère. Mais l'empathie, ça ne paie pas
l'épicerie. C'est comme pour les gens qui doivent dépenser de leur poche pour
se faire soigner ailleurs que dans leur
région, les gens qui n'ont pas le CPAP, puis qui ne sont pas capables de le
payer, puis qui souffrent d'apnée du sommeil. C'est toujours bientôt,
c'est toujours sous peu.
Ces
gens-là sont ici, ils attendent ça. Là, ils souffrent tous les jours. Alors,
est-ce que le ministre peut juste arrêter les études, puis faire ce
qu'il faut faire, puis donner du soin à ces gens-là?
La Présidente : La réponse du
ministre.
M.
Christian Dubé
M.
Dubé : Je pense que j'ai déjà répondu, mais, pour me
prêter aux questions du député de Rosemont ce matin, là, je le rappelle, il y a un accès au lecteur de
glycémie depuis 2019, ça fait partie des mesures que notre gouvernement a
prises pour être capable de regarder
pour les patients qui doivent recevoir des thérapies qui sont intensives. On va
continuer de regarder comment on peut
améliorer l'accès, dans la mesure de nos moyens. Mais ce que j'aimerais dire,
c'est que, tous les patients qu'on peut traiter, on va continuer de le
faire, et avec peut-être un meilleur ton de l'opposition.
La Présidente : En question
principale, je reconnais maintenant le député des Îles-de-la-Madeleine.
Financement des services de transport collectif
M. Joël
Arseneau
M.
Arseneau : Merci, Mme la Présidente. La semaine dernière se
tenait le colloque annuel de l'Association du transport urbain du Québec, à Lévis, et j'y étais, la ministre des
Transports et de la Mobilité durable également, et je l'ai entendue nous dire sa profession de foi pour le
transport collectif, le transfert modal, l'amélioration de l'achalandage. Du
même souffle, elle a dit aux sociétés de
transport qu'elles devraient se serrer la ceinture, revenir à des seuils
d'exploitation, là, où le
gouvernement en paierait le tiers, les municipalités le tiers, puis les
sociétés d'État le tiers du déficit d'exploitation. Déjà, ça a jeté un
froid dans la salle.
Mais ce matin
on apprend que ce n'est pas le tiers que le gouvernement va payer, de la
facture, mais bien 20 %. Ça, c'est un désengagement historique de
la part du gouvernement, la voie rapide vers des compressions de services.
Alors, Mme la
Présidente, comment la ministre peut-elle réconcilier les ambitions de la
Politique de mobilité durable, l'augmentation de l'achalandage, avec des
compressions qu'elle va provoquer?
• (10 h 50) •
La Présidente : La réponse de la
ministre des Transports et de la Mobilité durable.
Mme
Geneviève Guilbault
Mme
Guilbault : Oui. Merci beaucoup, Mme la Présidente. Je suis
heureuse d'avoir une question, j'en espérais une, en fait. Le premier ministre, déjà, tout à l'heure, a très bien
répondu sur la question, mais, en complément, ça va me permettre de
clarifier certaines notions, parce que je pense qu'il y a peut-être de la
confusion.
D'abord,
quand on parle de transport collectif, puis je l'ai dit hier sur une autre
question, sur le tramway, je pense, de façon
générale, que ce soit dans l'exploitation ou dans les immobilisations, il n'y a
jamais autant d'argent qui a été investi en transport collectif que depuis l'arrivée de la CAQ, en 2018, et ça
inclut le bref passage du PQ au pouvoir en 2012-2013, donc, ça, je le
réitère... 2014, je... en tout cas, un an et demi, à peu près. Donc, je le
réitère, Mme la Présidente.
Faisons la
différence. D'abord, sur les projets de développement, sur les infrastructures
au PQI, Mme la Présidente, depuis
10 ans, et c'est ce que le premier ministre disait tout à l'heure, on a
augmenté les investissements de transport collectif de 130 %. Depuis
le premier PQI, qui était fait sur 10 ans, là, en 2013, qui avait
d'ailleurs été fait par le PQ, vous étiez à
130 % de moins d'investissement, à votre dernière époque au gouvernement,
que nous, aujourd'hui, dans les projets de développement d'infrastructures de transport collectif. Juste ça, Mme la
Présidente, là, de venir se lever ici puis de dire qu'on n'a pas de vision, alors qu'on investit
130 % de plus que vous, c'est déjà étrange. Mais je vais continuer pour la
suite.
La Présidente : En première
complémentaire, je reconnais le député de Jean-Talon.
M. Pascal
Paradis
M. Paradis : Mme la Présidente, non
seulement le gouvernement a-t-il annoncé qu'il va laisser les sociétés de transport se débrouiller financièrement, mais,
depuis l'élection partielle dans Jean-Talon, le gouvernement a fait renaître
le troisième lien autoroutier, a annoncé une consultation puis désannoncé une
consultation.
Est-ce que la
ministre des Transports et de la
Mobilité durable considère exercer de
cette façon le leadership requis à Québec sur la portion mobilité
durable de son mandat?
La Présidente : La réponse de la
ministre.
Mme
Geneviève Guilbault
Mme
Guilbault : ...où il a pris que je vais retirer la
consultation. Je viens de scrumer, tout à l'heure, puis de réitérer
qu'on travaille sur l'éventuelle consultation.
Mais
donc j'étais sur les immobilisations. Allons sur le soutien à l'exploitation,
Mme la Présidente, pour le transport collectif, parce que c'est
important, là, il faut faire la différence entre le soutien de base aux
opérations des sociétés de transport, via
deux programmes, le Programme d'aide au développement du transport collectif et
le programme de soutien au transport
adapté... Et, depuis le dernier gouvernement libéral, on a augmenté de
225 % le soutien régulier aux opérations, là, un tiers, un tiers, un tiers qui est prévu à la
politique de financement. On est au rendez-vous. Mais, en plus, on a épongé une
partie des déficits liés aux pertes de
tarifs à cause de la baisse d'achalandage de la pandémie. On a transposé le
même esprit de dire : On va continuer d'être au rendez-vous pour assumer
les pertes tarifaires jusqu'à ce que l'achalandage reprenne.
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
M. Pascal
Paradis
M. Paradis : Je note le silence de
la ministre sur ma question. Et, justement, au colloque de l'ATUQ, auquel participait mon collègue des Îles-de-la-Madeleine, en faisant la liste des projets de transport en commun que le
gouvernement a mis en branle, la ministre
n'a pas parlé du tramway de Québec, n'a pas parlé d'un des plus importants
projets en infrastructure au Québec, le plus important dans la
Capitale-Nationale. Il faut quand même le faire.
Est-ce que la
ministre des Transports et de la
Mobilité durable peut nous dire
clairement quelle est son ambition concernant le projet de tramway à
Québec?
La Présidente : Mme la ministre.
Mme
Geneviève Guilbault
Mme
Guilbault : Bon, bien, vous
voyez, Mme la Présidente, on a la preuve hors de tout doute de la confusion,
là. Il commence par me parler du
financement du transport collectif, on est sur l'exploitation, puis il fait
une... sur un projet d'infrastructure. C'est ça, je vous dis, je ne suis
pas sûre qu'il comprenne bien la nuance entre les deux.
Sur les infrastructures, on augmente...
Des voix : ...
La Présidente : Bon, je suis debout.
Messieurs, je suis debout. On va poursuivre. On fait attention aux propos.
Une voix : ...
La
Présidente : Je vous
entends. M. le député de Matane-Matapédia... On perd des secondes importantes,
et je veux qu'on puisse poursuivre. Mme la ministre.
Mme
Guilbault : Oui. Alors donc,
sur les infrastructures, je l'ai dit, on n'a jamais autant investi dans les
projets d'infrastructure, notamment dans le tramway, et dans bien
d'autres. On pourrait parler de la ligne bleue. On pourrait parler de ce qu'on fait un peu partout. Mais, sur
le soutien à l'exploitation, on a augmenté les budgets de base. Est-ce que
c'est au gouvernement d'éponger l'entièreté
des déficits des sociétés de transport, pour lesquelles on ne prend aucune
décision de gestion, alors qu'on a
déjà nos propres hausses de dépenses, au gouvernement, on a déjà nos propres
dépenses à financer? Je pense que la facture doit être partagée, puis
chacun a un rôle à jouer dans ce partage-là.
La Présidente : Cela met fin à la
période de questions et de réponses orales.
Motions
sans préavis
Comme il n'y
a pas de votes reportés, nous allons passer à la rubrique Motions sans préavis,
et, pour ce faire, je cède la place au troisième vice-président. Je vous
remercie pour votre attention. Bonne fin de journée à tous.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : À la rubrique des motions sans préavis, en
fonction de nos règles et de l'ordre de
présentation des motions sans préavis, je reconnais maintenant un membre du
groupe formant l'opposition officielle. Mme la députée de
Bourassa-Sauvé.
Mme
Cadet : Merci, M. le Président. Je sollicite le
consentement de cette Assemblée afin de présenter la motion suivante
conjointement avec la députée de Vaudreuil et le député de Marguerite-Bourgeoys :
«Que
l'Assemblée nationale prenne acte que le premier ministre du Québec a déclaré
que "le nombre d'étudiants anglophones au Québec menace la survie
du français";
«Que l'Assemblée nationale exige du gouvernement
caquiste qu'il publie immédiatement toute étude crédible appuyant les propos du
premier ministre ou, à défaut, qu'elle exige de celui-ci qu'il se rétracte;
«Qu'enfin,
elle rappelle que la protection du français au Québec passe par des mesures
structurantes, appuyées par des
données, comme la francisation des immigrants, l'enseignement du français et la
valorisation vigoureuse de notre culture.»
Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Y
a-t-il consentement pour débattre de cette motion? Pas de consentement.
Nous poursuivons avec un membre du deuxième groupe d'opposition. M. le leader.
M. Leduc : Merci, M. le Président. Je demande le consentement
de cette Assemblée pour présenter la motion suivante conjointement avec
la députée de D'Arcy-McGee, le député de Jean-Talon et la députée de
Vaudreuil :
«Que
l'Assemblée nationale souligne les 5 ans de la Société québécoise du cannabis, une société d'État dont le mandat est la vente de cannabis au Québec en
priorisant la protection de la santé, l'éducation à la consommation responsable
et la captation du marché noir du cannabis, le tout grâce au travail des
conseillers et conseillères en cannabis;
«Qu'elle constate
qu'une grève a cours depuis plus de 17 mois et que des briseurs de grève
ont été utilisés dans certaines succursales;
«Qu'elle
invite la SQDC ainsi que le Conseil
du trésor à négocier un règlement
satisfaisant dans les meilleurs délais.»
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Y
a-t-il consentement pour débattre de cette motion? Pas de
consentement. Nous allons maintenant inviter un membre du troisième groupe
d'opposition. M. le député de Matane-Matapédia.
Souligner la ténacité et la
résilience des résidents du village de
Clova, en Mauricie, face aux défis des derniers mois
M. Bérubé : Je sollicite le consentement des membres de cette
Assemblée afin de présenter, conjointement avec la députée de Westmount—Saint-Louis, le député de Verdun, le député de Marguerite-Bourgeoys et la députée
de Vaudreuil, la motion suivante :
«Que
l'Assemblée nationale souligne la ténacité et la résilience des résidentes et
des résidents du village de Clova, en Mauricie;
«Qu'elle
salue leur courage et leur détermination à surmonter les défis auxquels ils ont
fait face dans les derniers mois;
«Qu'elle reconnaisse
l'importance de ne jamais abandonner face à l'adversité;
«Par
conséquent, qu'elle transmette ses plus sincères souhaits de réussite pour
l'avenir aux résidentes et aux résidents du village de Clova.»
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Y
a-t-il consentement pour débattre de cette motion? Consentement, sans débat.
M. le député de Matane-Matapédia.
M. Bérubé : M. le Président, nous aimerions faire parvenir le
résultat de cette motion à la population de Clova, en Haute-Mauricie.
Mise aux voix
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Est-ce que cette motion est adoptée? Adopté?
Des voix : ...
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Voilà.
Alors, on va peut-être l'adopter d'abord. Est-ce que cette motion est
adoptée?
Des voix : ...
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Adopté. Ce sera fait, M. le député.
J'invite
maintenant un membre du groupe formant le gouvernement, et c'est le ministre de
la Cybersécurité et du Numérique.
Souligner le Mois de la sensibilisation à la cybersécurité
M. Caire :
Merci, M. le Président. Donc, je
dépose la motion suivante conjointement avec le député de
Maurice-Richard :
«Que
l'Assemblée nationale reconnaisse l'importance d'encourager la vigilance
numérique au sein de la population et de l'État québécois et souligne le
Mois de la sensibilisation à la cybersécurité;
«Qu'elle
souligne l'importance du ministère de la Cybersécurité et du Numérique pour
informer les instances du gouvernement
dans leur prise de décision en matière de protection des données
gouvernementales de tous les citoyens du Québec;
«Qu'elle reconnaisse
la renommée internationale de l'expertise québécoise en cybersécurité;
«Enfin,
qu'elle souligne que l'émergence et l'innovation du marché québécois en
cybersécurité sont essentielles au développement des capacités
stratégiques de la nation québécoise.»
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
Consentement, sans débat.
Mise aux voix
Cette motion est-elle
adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Adopté.
Avis touchant les travaux des commissions
À la rubrique des
avis touchant les travaux des commissions, M. le leader adjoint du
gouvernement.
M. Lévesque (Chapleau) : Oui, merci beaucoup, M. le Président. Donc, j'avise cette Assemblée que la Commission de la culture et de l'éducation poursuivra l'étude détaillée du projet de loi
n° 23, la Loi modifiant
principalement la Loi sur l'instruction publique et édictant la Loi sur
l'Institut national d'excellence en éducation, aujourd'hui, après les affaires
courantes jusqu'à 13 heures et de 15 heures à 18 h 30, à la
salle Pauline-Marois;
La
Commission de la santé et des services
sociaux poursuivra l'étude détaillée
du projet de loi n° 15, la Loi...
• (11 heures) •
Des voix :
...
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Pardon. M. le leader, M. le leader, excusez-moi.
S'il
vous plaît! S'il vous plaît, collègues, je vous invite à quitter l'enceinte du
salon bleu de manière beaucoup plus silencieuse, s'il vous plaît,
puisque les travaux sont toujours en cours. Poursuivez, M. le leader adjoint.
M. Lévesque
(Chapleau) : ...M. le Président. Donc, je disais justement que la Commission
de la santé et des services sociaux va poursuivre l'étude détaillée du projet de loi
n° 15, la Loi visant à rendre le
système de santé et de services sociaux
plus efficace, aujourd'hui, après les
affaires courantes jusqu'à 13 heures et de 15 heures à
18 h 30, à la salle
Marie-Claire-Kirkland;
La commission du
transport et de l'environnement entreprendra l'étude détaillée du projet de loi
n° 22, la Loi concernant
l'expropriation, aujourd'hui, après
les affaires courantes jusqu'à 13 heures et de 15 heures à
18 h 30, à la salle Louis-Joseph-Papineau;
La Commission de
l'économie et du travail poursuivra l'étude détaillée du projet de loi
n° 17, la Loi modifiant diverses
dispositions principalement aux fins d'allègement du fardeau réglementaire et
administratif, aujourd'hui, de
15 h 10 à 18 h 30, à la salle Louis-Hippolyte-La Fontaine.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Avis
de la... Pour ma part, je vous avise que la Commission de l'économie et du travail se réunira en séance publique
aujourd'hui, à 15 heures, pour une durée de 10 minutes, à la salle Louis-Hippolyte-La Fontaine, afin
de procéder à l'élection à la vice-présidence de la commission.
Je
vous avise également que la Commission de l'aménagement du territoire se
réunira en séance de travail demain, le jeudi 19 octobre 2023, de
8 h 30 à 9 heures, à la salle
Louis-Hippolyte-La Fontaine,
afin de statuer sur la possibilité que la
commission se saisisse de la pétition portant sur une compensation financière
pour la perte d'abris ou de camps due au feu de forêt 281.
Affaires
du jour
La
période des affaires courantes est terminée, nous allons maintenant passer aux
affaires du jour. M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Lévesque (Chapleau) : Oui, merci beaucoup, M.
le Président. Je vous demanderais de bien vouloir suspendre nos travaux jusqu'à
15 heures, s'il vous plaît.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Les travaux sont donc suspendus jusqu'à
15 heures.
(Suspension de la séance à 11 h 02
)
(Reprise à 15 heures)
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Bon après-midi, chers collègues. Je vous invite à
vous asseoir.
Et, avant
d'entreprendre nos travaux, je veux vous informer qu'un débat de fin de séance
se tiendra demain, le jeudi 19 octobre
2023, à 13 heures, sur une question adressée par M. le député de
Jacques-Cartier à Mme la ministre de l'Enseignement supérieur concernant
la demande d'exemption de l'Université Bishop's pour les frais de scolarité.
Affaires inscrites par les députés de l'opposition
Motion proposant que
l'Assemblée demande au gouvernement de consacrer
entièrement au logement social hors marché les sommes provenant
du Fonds pour accélérer la construction de logements
À
l'article 32 du... 42 du feuilleton, pardonnez-moi, aux affaires inscrites
par les députés de l'opposition, Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques
présente la motion suivante :
«Que
l'Assemblée nationale félicite le gouvernement du Québec pour son entente avec
le gouvernement fédéral en ce qui a trait aux sommes provenant du Fonds
pour accélérer la construction de logements — le FACL;
«Qu'elle
demande au gouvernement de consacrer entièrement les sommes découlant de cette
entente à du logement social hors marché, tel que des logements publics,
d'organismes sans but lucratif et de coopératives.»
Je vous
informe que la répartition du temps de parole pour le débat restreint sur la
motion inscrite par Mme la députée de
Sainte-Marie—Saint-Jacques s'effectuera comme suit : 10 minutes sont réservées à
l'auteur de la motion pour sa réplique, 48 min 30 s sont
allouées au groupe parlementaire formant le gouvernement,
23 min 37 s sont allouées au groupe parlementaire formant
l'opposition officielle, 28 min 53 s sont allouées au deuxième
groupe d'opposition, six minutes sont
allouées au troisième groupe d'opposition et 1 min 30 s sont
allouées à chacun des députés indépendants. Dans le cadre de ce débat, le temps
non utilisé par les députés indépendants ou par l'un des groupes parlementaires
sera redistribué entre les groupes
parlementaires selon les proportions établies précédemment. Mis à part ces
consignes, les interventions ne seront soumises
à aucune limite de temps. Enfin, je rappelle aux députés indépendants que,
s'ils souhaitent intervenir au cours du débat, ils ont 10 minutes à
partir de maintenant pour en aviser la présidence.
Je cède maintenant la parole à Mme la députée de
Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Mme
Manon Massé
Mme Massé : Merci, M. le Président.
Alors, je suis vraiment très heureuse de pouvoir discuter avec la ministre, aujourd'hui, ainsi que mes collègues des autres
formations politiques, de l'entente qui a été finalement signée entre Québec
et Ottawa sur la construction de logements
et à travers son programme, le Fonds pour accélérer la construction en
logements, que je vais dire, pour le
reste, le FACL, c'est de ça que je parle, de ce fameux Fonds pour accélérer la
construction de logements.
J'insiste, M.
le Président, à porter à votre attention, parce que ça n'arrive pas souvent,
dans notre enceinte, que la motion
félicite, dans un premier temps, la ministre, le gouvernement d'avoir...
j'allais dire enfin accouché, mais, quand c'est une entente, ça prend les deux joueurs pour jouer,
d'avoir enfin accouché de cette entente-là, parce que les besoins sont
énormes.
On le sait
depuis, je dirais, grosso modo, un an, la Coalition avenir Québec
reconnaît enfin qu'il y a une crise du logement
et que cette crise du logement là exige de l'État de jouer un rôle, de jouer
son rôle. Et je vais vous dire en quoi, pour moi, c'est important que
cette entente-là, qui a été signée entre Québec et Ottawa, qui prévoit, je nous
le rappelle... qui prévoit à terme 900 millions de dollars du côté
fédéral et 900 millions de dollars, on va le voir dans la mise à jour
économique, j'imagine, parce que la
Coalition avenir Québec s'est déjà engagée, à accoter, comme on dit en langage,
ce qu'Ottawa a mis. C'est sûr que la crise actuelle pourrait nécessiter d'en
mettre plus, mais déjà, pour nous, l'important, c'est de s'assurer que
ce 1,8 milliard-là serve le logement social hors marché.
Qu'est-ce
qu'on veut dire par hors marché, M. le Président? C'est-à-dire que le logement,
là, ce n'est pas un bien comme un autre que tu achètes, tu spécules là-dessus
puis tu fais de l'argent, puis tu es content d'avoir fait de l'argent. Non, un logement c'est un toit sur la tête, tout
le monde en a besoin, et malheureusement, actuellement, au Québec, parce
qu'on a laissé le marché privé faire ce
qu'il voulait, bien, il y a plein de gens qui n'ont pas de logement, il y a
plein de gens qui ne sont pas
capables de se payer de logements ou, quand ils sont capables de payer, ils
paient beaucoup trop cher pour les revenus qu'ils ont et, ça aussi, on
le sait, une bonne partie se retrouve à la rue. Pourquoi?
Bien, les
derniers chiffres du dénombrement nous le disent, hein? Une personne sur cinq
se retrouve à la rue. Dans les
personnes qui ont... des personnes itinérantes qui ont été consultées, une
personne sur cinq sont à la rue parce qu'elles ont été expulsées de leur logement. Et je vous dirais, un autre chiffre
qui m'a frappée, c'est que 16,8 %,
disons 17 % des gens qui sont à la rue présentement sont à la rue
parce qu'ils ont des revenus insuffisants pour payer leur logement. Puis
je vous donnerais un autre chiffre :
une femme sur quatre, 24 %, une femme sur quatre qui se retrouve
itinérante, c'est parce qu'elle a été victime de mauvais traitements, de
violence conjugale, de violences sexuelles. Ça, là, c'est à ça qu'il faut répondre, c'est à ça qu'il faut répondre en
priorité avec les fonds qui vont arriver dans la nouvelle entente du FACL.
Alors, c'est
ça, quand on dit «du logement social hors marché», ça veut dire que ce n'est
pas les spéculateurs privés qui vont
mettre la main là-dessus. Et là on le dit, hein, il faut que ce soit du
logement public, du logement sans but lucratif ou du logement
coopératif. C'est ça qu'il faut faire avec cet argent-là. Pourquoi? Bien, parce
que c'est là que sont les besoins.
Actuellement, les gens qui ne peuvent pas payer 60 %, 70 % de leurs
revenus pour un logement, ils le font quand même. Ils occupent des
logements trop chers pour eux autres, alors que, dans les faits, ils devraient
avoir accès à du logement hors marché qui,
lui, son objectif, à terme, n'est pas de faire du profit, mais de s'assurer que
tous les Québécois et Québécoises aient un toit sur la tête.
Et je vous
dirais, M. le Président, juste chez nous, là, juste chez nous, je n'ai pas
regardé partout à travers le Québec, juste
dans Sainte-Marie—Saint-Jacques, on a un exemple et son contraire. On a un exemple comme le Manoir
Lafontaine, qui a été soutenu
financièrement par un fonds qui avait été réservé pour aider à la socialisation
des logements, hein? C'est 90 unités
de logement en plein coeur de Montréal qui... enfin, parce qu'on a mis la main
dessus, parce qu'on a décidé que, collectivement, ces
logements-là, ils ne partiraient pas sur le marché privé... Bien, on est,
maintenant et dans les prochaines semaines,
année, parce qu'il y a de la rénovation à faire, avec 90 unités de
logement que les gens vont être encore capables de se payer. Parce que construire de nouveaux logements, bien oui, j'en
suis, mais, si une grande partie de notre population n'y ont pas accès,
bien là, on ne répond pas à notre problème. Donc, ça, c'est le Manoir
Lafontaine, qui a de ça...
Mais, à
l'opposé, j'ai un autre exemple très mauvais, le Mont-Carmel, une résidence
pour aînés, j'en ai parlé souvent ici.
Le Mont-Carmel, là, on parle de 200 unités de logement, 200 unités de
logement qui a été happé, qui a été enlevé par un spéculateur qui, lui, son seul objectif, c'est de faire du cash,
alors que les aînés qui sont au Mont-Carmel, ça va faire bientôt deux ans qu'elles se battent pour pouvoir
socialiser, pour faire en sorte que ces logements-là deviennent du logement
social à but non lucratif et ainsi d'assurer, pour la vie entière, pas juste
leur vie à elles, mais la vie entière, que ces unités de logement là ne
soient pas soumises aux règles du marché privé.
Alors donc, ces deux exemples-là me disent...
viennent donner un exemple pourquoi il est fondamental que les logements sociaux qui vont émerger du FACL soient
des logements hors marché, des logements publics d'organismes sans but
lucratif ou de coopératives d'habitation.
• (15 h 10) •
On pourrait
prendre l'exemple sur un des programmes, là, fédéral, qui avait eu lieu,
l'Initiative de création rapide de
logements. Dans cette initiative-là, pandémie oblige, il y avait un volet
réservé pour la construction d'appartements, de logements, de maisons de chambres, avec du soutien pour avoir des
services, soit parce que tu es une personne itinérante, tu as besoin de
services, soit parce que tu es une femme violentée, tu as besoin de services,
les autochtones. Il y avait un volet
réservé pour du soutien communautaire. Alors, j'invite la ministre... Parce que
malheureusement, là, avec l'ICRL, là, moi,
juste dans mon comté, j'ai deux, trois, quatre projets qui auraient eu du
logement. Aujourd'hui, ils seraient construits, si on ne les avait pas refusés, certains parce qu'ils n'avaient pas
l'argent pour offrir le service, d'autres, tout simplement, un refus qu'on ne comprend pas encore, qui
auraient desservi des toxicomanes, des jeunes, des aînés et/ou des gens vivant
avec le VIH-sida. Bien, malheureusement, ces
projets-là sont disparus, ils n'ont pas eu l'accord de Québec, alors qu'on nous
redit constamment que l'argent est là, dans
le programme que le gouvernement a créé, pas celui dont je vous parle, le PHAQ,
mais un autre.
L'enjeu,
c'est que, si, dans mon comté, il y a... je suis capable toute seule, à vue de
nez, de voir quatre projets qui n'ont pas vu le jour, c'est qu'à quelque part
ça ne répond pas aux plus vulnérables. Alors, c'est pourquoi aujourd'hui j'ai
invité cette discussion, cet échange sur la question du logement social hors
marché.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci beaucoup, Mme la
députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques. Alors, je suis prêt à reconnaître le prochain intervenant et je
reconnais Mme la ministre responsable de l'Habitation.
Mme France-Élaine
Duranceau
Mme
Duranceau : Oui, merci, M. le Président. Alors, bien,
effectivement, c'est rare qu'une opposition dépose une motion pour féliciter le gouvernement, alors il me
fait donc très plaisir d'être ici pour intervenir dans le cadre de celle-ci.
En effet, la
motion déposée par ma collègue de Sainte-Marie—Saint-Jacques demande que l'Assemblée nationale félicite le gouvernement du Québec pour la conclusion d'une entente
historique avec le gouvernement fédéral dans le cadre du programme FACL, donc fonds pour l'accélération
de la construction de logements. Et puis, écoutez, je peux dire que je suis très fière d'avoir conclu cette
entente-là, je tiens à le préciser. C'était d'ailleurs ma première négociation
avec le fédéral, donc elle s'est bien
soldée. Je salue, par la même occasion, mon homologue fédéral ainsi que tous
ceux qui ont participé à cette négociation. Je peux vous dire que tous
avaient la même volonté d'en arriver à une entente rapidement, et ce, dans l'intérêt de l'ensemble des Québécois
et des Québécoises. Alors, je peux aussi dire que comme quoi, quand on s'y met tous, les choses peuvent bouger
relativement vite, et, bien, plus de détails viendront, évidemment, là,
prochainement sur cette entente.
Alors, ça a été beaucoup de travail. Nous y voilà.
Nous aurons accès à 900 millions qui seront exclusivement réservés à l'habitation. C'est une excellente
nouvelle pour le Québec, car nous savons tous que la crise que nous vivons
passe évidemment par des
investissements massifs en habitation. Et je le répète souvent, c'est une
multitude d'interventions qui constituent la solution, si nous voulons
venir à bout de cette crise ou, du moins, l'amoindrir. Le manque de logements
est réel, l'augmentation des taux d'intérêt est réelle, l'explosion des coûts
de matériaux est réelle, en découle donc une augmentation du prix des loyers.
Tout ça accroît grandement le sentiment d'angoisse et d'anxiété de la
population, et il faut y remédier.
Depuis son
arrivée au pouvoir en 2018, le gouvernement de la CAQ a investi massivement en
habitation. On parle d'investissements majeurs de l'ordre de
3,8 milliards. Je réitère qu'il y a approximativement 12 000 unités
qui en sont à diverses étapes de déploiement
et dont la moitié ont été livrées et sont maintenant habitées. Voilà pourquoi
il est primordial que nous
travaillions tous ensemble. Je me répète, je le sais, mais la répétition finit
par faire son chemin. D'ailleurs, je sens, depuis quelques semaines, des changements dans la façon d'aborder la
crise du logement par l'ensemble des acteurs. Je sens que les gens
comprennent les causes et le contexte, et maintenant ils veulent être dans
l'action.
On passe en
mode exécution, et je souhaite que la société se mobilise pour qu'on parvienne
à des résultats rapides en matière
d'habitation. Pour ça, il faut qu'on ait une société d'habitation en mode
solution pour faire avancer chacun des projets, des villes prêtes à faire
autrement et plus vite sur l'émission des permis, de même que sur les outils
pour aider à l'abordabilité des
logements qui seront construits. Ça nous prend un domaine de la construction
qui est plus agile, des Affaires
municipales qui sont en soutien aux villes et aux MRC pour leur permettre
d'agir en habitation. Et je veux que, tous ensemble, on puisse passer à
travers, évidemment, cette crise sans précédent.
Je pense aussi à nos
personnes les plus vulnérables de notre société, celles dont ma collègue de Sainte-Marie—Saint-Jacques parlait un petit peu plus tôt. Je pense que c'est difficile de voir le
nombre de personnes qui n'arrivent plus à payer leur loyer en raison de la situation économique décrite
précédemment, et l'aide à la personne est primordiale dans ce contexte, en plus de l'aide à la brique.
Sincèrement, je comprends l'angoisse que des difficultés avec un logement
peuvent provoquer. Je pense que les
personnes vulnérables doivent être
aidées là-dedans, et c'est ce sur
quoi je travaille. D'ailleurs, bientôt,
je présenterai un plan d'action gouvernemental en habitation. Beaucoup de
choses, d'ailleurs, ont été faites en amont de ce plan afin qu'il soit opérationnel dès sa présentation, si vous
voulez, et ce plan sera en trois phases, soit à court, moyen, long
terme.
À court terme,
on a besoin de mesures concrètes pour stimuler la construction, la rénovation
et l'augmentation de l'offre sur le
marché de l'habitation. Je reprends ce que j'ai dit précédemment, prenons
l'exemple des permis de construction. Je
ne le dis pas négativement. Loin de moi l'idée de pointer nos partenaires
municipaux, bien au contraire. Je reconnais leur grande volonté d'être partie prenante de la solution. Les délais sont
parfois trop longs avant d'obtenir ledit permis. Il faut plus de
souplesse, moins de rigidité, et on travaille avec les municipalités pour leur
donner les outils nécessaires.
Au
gouvernement, nous avons notre propre examen de conscience à faire, et, pour
moi, ça passe notamment par réduire
la complexité des programmes. Il faut être en mode transactionnel. On veut que
le projet voie le jour et on veut conclure la transaction. Donc, ça prend des solutions. On ne peut pas se
retrouver dans un cul-de-sac dont on ne sort pas ou dont on sort
difficilement.
Par la suite,
en phase 2 ou 3, c'est-à-dire à moyen ou à long terme, ça prend de la
prévisibilité. Que veut-on construire et comment allons-nous le financer? Et,
quand je parle de construction et de financement, je parle de construction de
logements hors marché, justement.
Alors, j'en
appelle à tous... (Interruption) Pardon. J'en appelle à tous mes collègues, il faut
travailler main dans la main. Je sais d'ailleurs que plusieurs travaillent sur
des plans pour faire débloquer les choses, moderniser nos façons de faire, et c'est une excellente chose. Investir
dans l'habitation, et je dis bien investir, ça apporte des bénéfices,
évidemment des bénéfices humains,
mais aussi des bénéfices économiques. Donc, l'habitation va plus loin qu'un
simple toit sur la tête. C'est un enrichissement collectif qui va mener
à une société plus prospère, et plus saine, et plus en santé.
Je reviens,
donc, avec de la prévisibilité car le domaine immobilier, par définition, donne
des résultats sur une plus longue
période. On ne peut pas penser à la construction d'habituellement...
d'habitations seulement à brève échéance. Ça prend de la prévision. Ça prend de la planification. Il faut avoir de la
vision. Il faut s'engager à long terme, et c'est en ce sens que je
compte aller. Je vais me battre pour ça.
Dans une
perspective à plus long terme, il faut penser à l'avenir de nos enfants, aux
générations futures. Qu'est-ce qu'on
veut pour eux? Un futur, un rêve d'accession à la propriété, une possibilité de
bâtir un patrimoine. Le contexte actuel est difficile à cet égard. Je veux qu'on puisse les aider à concrétiser
ce rêve, et, je dirais, oui, c'est une crise qui est difficile et
pénible.
Et, dans la
foulée du dépôt de cette motion par ma collègue de Sainte-Marie—Saint-Jacques, j'en appelle à une approche
positive et collaborative comme celle proposée. La solution viendra de la
concertation et d'un travail où tout le monde pourra contribuer. Nous avons chacun nos points de vue et nos
solutions, qui ne se rejoignent pas toujours, mais faisons preuve d'ouverture pour, ensemble, aider
les Québécois et les Québécoises à s'en sortir plus forts et plus unis comme
société. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci beaucoup, Mme la
ministre. Alors, je reconnais maintenant le prochain intervenant, et ce
sera Mme la députée de La Pinière.
Mme Linda
Caron
Mme Caron : Merci,
M. le Président. Alors, il en a fallu du temps pour que le gouvernement de la
CAQ reconnaisse l'existence de la
crise du logement et de l'habitation. C'est chose faite. Alors, c'est une bonne
nouvelle. C'est une bonne nouvelle également que les sommes aient pu être
allées chercher avec le gouvernement fédéral. Alors, j'espère que nous sommes vraiment sur la bonne voie pour réaliser le
plus possible de logement social et de réaliser les projets, de les concrétiser
rapidement, puisque les besoins sont criants. La demande explose, donc, pour
les logements. Le coût du loyer explose également.
• (15 h 20) •
Tout à
l'heure, la collègue de Sainte-Marie—Saint-Jacques notait qu'il y a des populations vulnérables qui sont vraiment dans le
besoin pour aller obtenir un logement qu'ils sont capables de se payer. Alors,
bien entendu, il y a des femmes
victimes de violence. Il y a des personnes aînées, aussi, des personnes aînées
qui ont travaillé toute leur vie mais qui
vivent dans la misère, parce qu'il y a 700 000 personnes au Québec
qui ont travaillé toute leur vie, mais pas dans un emploi qui leur offrait un fonds de pension, et
qui doivent... qui n'ont pas pu, en raison de contraintes, peut-être familiales
ou financières, sûrement, épargner comme
d'autres ont pu le faire pour leur retraite et qui se basent, en fin de compte,
sur les régimes publics. C'est leurs seuls revenus ou à peu près. Alors, ces
personnes-là vivent dans la misère. Il y en a 700 000, ce sont des
personnes aînées. Il y en aura plus, malheureusement, parce que vous savez que
nous serons... dans quelques années, le quart de la population sera des
personnes de 65 ans et plus.
Alors, il faut
vraiment aider ces personnes-là, et ce dont elles ont besoin, ce sont des
logements sociaux, des logements qu'elles
sont capables de se payer en fonction de leurs revenus, qui vont permettre de
les laisser à domicile, ces personnes-là,
qui vont leur permettre de continuer d'avoir une vie non isolés, parce qu'ils
seront... ils vivront à proximité d'autres personnes, et qui... dont on
freinera la perte d'autonomie. Et ça va s'inscrire aussi, donc, dans ce que
veulent les personnes aînées et ce que visent le
gouvernement et les 125 députés ici, à l'Assemblée nationale, que les
personnes aînées puissent rester dans leur logis le plus longtemps possible et
ne pas être obligées d'aller vers une ressource avec... où il y a des soins si... pas trop vite, en tout cas. On
sait que c'est possible qu'une personne ait besoin de soins, puis il faut lui
donner, mais, tant qu'elle peut
rester dans son logis... Mais encore faut-il qu'elle soit capable de payer son
loyer. Alors, dans ce sens-là, c'est
important que les sommes que le gouvernement vient de négocier avec le
gouvernement fédéral puissent aller vers le logement social, dans les
HLM par exemple.
Je
recevais une correspondance, il y a peu de temps, d'une résidente de la ville
de Saint-Bruno-de-Montarville qui me
disait : Écoutez, moi, mon conjoint est décédé, alors j'ai... Au lieu
d'avoir deux rentes, finalement, la sienne et celle de son conjoint, pour vivre, bien là, elle a sa rente
et celle de conjoint survivant, qui est bien entendu moins élevé que celle de
son conjoint. Alors, depuis le mois de juillet 2023, c'est 566 $ par
mois de moins qu'elle a comme revenus pour vivre. Très, très difficile d'encaisser une perte comme ça, surtout dans
le coût... dans la période où on vit, d'inflation. Et je cite ce qu'elle écrit : «En ces temps d'inflation de fous, nous aussi, on a besoin d'un minimum pour
vivre. Présentement, on essaie de
survivre, et c'est très pénible. Nous sommes plusieurs à être sous le seuil de
la pauvreté, sous le minimum viable.» Des
personnes comme cette dame ont besoin de s'assurer de ne pas se retrouver à la
rue, mais d'avoir un logement qu'elles seront capables de payer.
J'étais
en Mauricie il y a quelques semaines et là il y avait un projet de maison pour
des adultes, de jeunes adultes autistes.
Ça fait 11 ans que le projet a été démarré. Comble de malchance, le
terrain sur lequel le projet devait être construit a eu... il y a eu des
risques de glissement. Bref, ils sont obligés de recommencer. Pourquoi je
mentionne ce projet-là? La ministre a parlé de plus d'efficacité dans les
projets. C'est un crève-coeur de voir un projet comme celui-là ou d'autres que j'ai vus en Montérégie, où on arrive prêts,
là, on pourrait autoriser, mais il y a une augmentation des coûts, puis là on
ne peut pas le faire. Même si le gouvernement met une somme, même si ça veut
débloquer, mais, à cause du coût d'inflation,
il y a toujours un 200 000 $, 300 000 $,
400 000 $, 500 000 $ qui manque à la fin, qui n'était pas
prévu au montage financier initial en
raison du temps que ça prend pour approuver les projets. De grâce, approuvons
les projets rapidement, faisons
entrer une voie rapide pour les... dans les prochains mois afin de réussir à
faire sortir ces projets de terre puis à ne laisser personne à la rue.
Comme le besoin est
criant pour les personnes vulnérables, les personnes aînées, j'appuie la
proposition du deuxième groupe d'opposition,
que toutes ces sommes aillent vers le logement social. Alors, je vous remercie
beaucoup, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, Mme la députée de La Pinière. Je reconnais maintenant le
prochain intervenant et je vais reconnaître Mme la députée de Labelle.
Mme Chantale Jeannotte
Mme Jeannotte :
Merci, M. le Président. Bien, je
tiens tout d'abord à saluer la ministre de l'Habitation. Vous savez, M. le
Président, on a un vent de face, hein? Ce n'est pas facile. Puis je tiens à
lever mon chapeau à ma collègue la ministre de l'Habitation puis
j'invite mes collègues à l'applaudir chaleureusement. Savez-vous pourquoi?
Parce que, M. le Président, on a un vent de
face. Ce n'est pas facile d'agir. Puis en plus, premier mandat, elle arrive au
gouvernement, ministre de
l'Habitation. C'est un geste-phare que notre premier ministre a posé, M. le
Président. Il a nommé une ministre de l'Habitation, puis ça, on ne le
dit pas assez.
Puis
ma collègue la ministre, elle a un vent de face, parce que le contexte, là,
c'est un marché complètement inversé. Vous
savez, M. le Président, on n'a jamais vu ça, puis c'est partout sur la planète.
C'est au Canada, c'est partout. Tout le monde a voyagé. Puis la crise du logement puis la crise de l'itinérance,
ce n'est pas juste au Québec, là, c'est partout sur la planète, M. le
Président.
Ça
fait que, là, on arrive avec une ministre qui a ce vent de face là, une crise
du logement, l'inflation, le coût de la vie, il y a eu une guerre en
Ukraine, ce qui a fait qu'il y a eu... nos gens qui font de la construction,
bien, les coûts de construction a augmenté,
les chaînes d'approvisionnement n'arrivent pas, les taux d'intérêt, la pénurie
de main-d'oeuvre par-dessus le
marché. Puis là on arrive, nous, puis M. le premier ministre est en poste, puis
il dit : Là, ça va faire, on nomme une ministre, pour aider mon ancienne collègue Mme Laforest, qui avait
déjà commencé à poser... pardon, Mme la ministre de l'Habitation — à
l'époque, ça s'appelait ministre des
Affaires municipales et de l'Habitation — qui
avait déjà posé des gestes structurants, dont le zonage, etc.
Mais là ma collègue
ministre arrive et puis elle a plusieurs outils, elle en a parlé tout à
l'heure, dont la Société d'habitation du
Québec, qui est une société d'État,
quand même pas rien, puis elle dit : Moi, je vais la moderniser, cette
société d'État là, puis j'ai d'autres
outils, M. le Président, je vais y revenir tout à l'heure, le TAL, le Tribunal administratif du logement. Puis,
par ailleurs, on a le projet de loi n° 31.
Puis
par ailleurs, M. le Président, notre premier ministre, c'est la première fois,
il faut le souligner, il dit : Je vais nommer des adjoints parlementaires et des adjoints gouvernementaux. Et
ça, moi, comme politologue, ça va me chercher parce qu'on appelle ça améliorer l'efficacité de l'État. Donc, on est
plus nombreux à être, je vais employer un mot bien québécois, à
être au bat pour travailler tous les enjeux qu'on a à faire face.
Vous
savez, être au gouvernement, c'est plus difficile que... je vais le dire comme
ça, que d'être... que de pouvoir... je ne dirai pas «dans l'opposition»,
je suis sûre que, dans l'opposition, ils ont de grands défis aussi, mais c'est
difficile, gouverner, je vais le dire comme ça.
Ça
fait que je reviens. Donc, moi, je suis fière de travailler auprès de ma
collègue, puis d'avoir été nommée adjointe parlementaire à l'Habitation,
puis de pouvoir contribuer à faire avancer le Québec, M. le Président. Puis je
tiens aussi, d'ailleurs, à saluer mes
collègues. Je vais les nommer : le député du Lac-Saint-Jean,
Éric Girard; le collègue de Côte-du-Sud...
Une voix : ...
Mme Jeannotte : On ne peut pas
nommer les prénoms et les noms, hein?
Le Vice-Président (M. Lévesque) : C'est
très, très important. C'est une règle de base.
Mme Jeannotte : ...
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Je suis... Je suis debout, Mme la députée. Juste
vous rappeler que l'important, c'est
de nommer les collègues par leur titre et non par leur nom. Alors, c'est un
rappel amical pour l'ensemble des collègues. S'il vous plaît, veuillez
poursuivre.
• (15 h 30) •
Mme
Jeannotte : Merci, M. le Président. Donc, le député de Lac-Saint-Jean, le député de Côte-du-Sud. Puis je salue
également la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques, parce que je sais à quel point elle a le coeur à la bonne place
puis à quel point les enjeux reliés au logement lui sont chers. Puis, je tiens
à la rassurer, ils le sont tout aussi pour moi.
Vous savez,
moi, dans mon comté, ça part à Lac-Supérieur — j'ai 27 municipalités — ça
passe par Mont-Tremblant puis ça se
rend jusque dans les Hautes-Laurentides, en passant par Mont-Laurier. Et puis
il y a 17 municipalités dans la MRC
Antoine-Labelle qui est, en passant... ce qu'on dit, là, c'est dévitalisé. Ça
veut dire qu'il y a des gens qui ont des très... dont les salaires sont peu élevés. Ça fait que des loyers qui sont chers,
là, je tiens à la rassurer, moi aussi, je suis très, très sensible à ça. Puis, vous savez, M. le Président,
je suis une fille que... Ça fait 35 ans que j'habite à Mont-Laurier, mais
je viens de Montréal-Est, puis, comme
on dit, Montréal-Est... on peut sortir la fille de Montréal-Est, mais
Montréal-Est ne sortira jamais de la
fille. Puis moi, je suis la fille d'un ouvrier. Ça fait que ce n'est pas juste
à Québec solidaire qu'on est sensibles aux locataires, je peux vous le
garantir.
Ça fait que moi, je suis heureuse, là, de
débattre de cette motion-là. Puis j'aimerais prendre quelque temps pour saluer, là, au premier... en premier lieu, les
maires puis les préfets de mon comté, justement, puis de plusieurs comtés au
Québec. Je salue leur leadership et leurs
efforts. Ma collègue a tellement raison de parler de travail d'équipe, parce
que ça ne se fera pas tout seul, tout
ça, là. On est en guerre. Il va falloir que tout le monde, on travaille
ensemble. Je n'aurais pas dû dire ce
mot-là, parce que c'est tellement sensible ces jours-ci. Et donc il faut
générer de nouveaux logements à prix abordable.
Mais
j'aimerais souligner que certains maires, M. le Président, vraiment,
travaillent fort. Ils font des... Ils posent des gestes concrets, comme par exemple des crédits de taxes ou des dons
de terrains, ou ils font... Ils travaillent fort au niveau de la simplification administrative pour que
l'octroi des permis à ceux qui vont construire du logement, ça aille plus vite.
Puis ma collègue avait raison de dire que ce
n'est pas juste l'apanage des municipalités. Nous aussi, à Québec, il faut
faire pareil, puis c'est... même chose au palier fédéral. Alors, on
travaille tous ensemble, le gouvernement du Québec et les municipalités, pour
contrer la crise du logement.
Quand j'ai eu
le mandat d'accompagner la ministre dans cette galère, j'ose dire, bien, j'ai
eu la chance de rencontrer des
groupes de locataires et de propriétaires, des deux côtés, puis j'aimerais
juste vous parler quelques minutes des propriétaires parce que je trouve qu'on ne parle pas assez
d'eux. Vous savez, M. le Président, les propriétaires, ce n'est pas toujours
des gros consortiums de
multimillionnaires, là, puis de milliardaires, pas du tout. Au Québec, là,
70 % des propriétaires, là, c'est
des petits propriétaires, M. le Président, qui ont des duplex, des triplex, tu
sais, là. Puis, souvent, là, c'est leur fonds de pension, puis ils ont acheté, eux autres aussi, souvent avec des taux
d'intérêt soit élevés, mais soit bas, mais là ils ont affaire aux vents
de face dont je parlais, là, précédemment, donc des coûts de rénovation
extrêmement élevés.
Puis là
je ne suis pas en train de dire que c'est facile, là, mais je veux juste dire
que c'est des M. et Mme Tout-le-monde, eux
autres aussi, là, les propriétaires, puis les... pour eux aussi, ça fait mal,
pour eux aussi, c'est difficile, parce que le parc locatif, il est à rénover, M. le Président. Puis
je ne sais pas si vous avez rénové chez vous, là, ça fait-tu longtemps, votre
chambre de bain ou votre cuisine, là, mais,
je veux dire, c'est à tomber à terre, là, hein, c'est des 30 000 $,
des 20 000 $ juste pour peinturer, là.
Ça fait que,
tu sais, ce n'est pas facile pour nos petits propriétaires aussi. Puis j'en
connais même, là, M. le Président, qui
ont des triplex, là, puis, en plus de tout ce que je viens de vous dire, là,
parce que ça avait... ils ont acheté, puis il y a des vices cachés ou il y a, écoutez, des structures à
refaire, des centaines de milliers de dollars. Ça fait que ce n'est pas vrai
que c'est facile pour eux. C'est important de le dire.
Puis moi,
j'ai eu la chance de rencontrer, tant d'un bord que de l'autre... Ça fait que
je trouve ça intéressant. Puis, tu
sais, tantôt, je parlais d'outils, hein? On a plusieurs outils au Québec. On a
un bon filet social. Il n'est pas question qu'on recule là-dessus, là. Le Tribunal administratif du logement, c'est
majeur, comme outil, puis, au contraire, on va le bonifier. Je vais en
parler plus tard dans mon allocution.
Mais là où je voulais aller sur mes skis, parce
qu'on parle souvent de ski, moi, je viens de Mont-Tremblant, je voulais... Je voulais vous dire que j'avais, donc,
été témoin aussi, M. le Président, d'une belle harmonie entre les propriétaires
puis les locataires, puis ça non plus, on
n'en parle pas assez. Savez-vous quoi? La très grande majorité du temps, là,
bien, ça va bien. C'est drôle, hein,
mais il y a des ententes, puis les baux, là, bien, ils se signent, puis, en
très grande majorité du temps, ça va
bien. Ça fait que l'équilibre entre locataires, propriétaires, c'est quelque
chose qu'on devrait parler davantage.
Mais le
projet de loi n° 31 va venir. Là, je vais vous amener ailleurs.
C'est le marché qui est déséquilibré puis c'est pour ça que le projet de loi n° 31, c'est un autre outil qui va venir aider à, tu sais, compenser pour
ce marché-là, dans le fond, qui ne va
pas bien. Ça fait que le marché, bien, ma collègue en a parlé tantôt, ça fait
qu'avant... Prenons un exemple, là,
il y en a beaucoup qui ont parlé de la cession de bail. Ça a fait couler
beaucoup d'encre, là. Vous savez, il y a... mettons, mettons, là, il y a 10 ans, là, je vais y
aller au hasard, même bien avant ça, on avait plus de logements que de... on
avait plus de
logements que... on avait plus d'offre que de demande. Ça fait que ça... Ça
fait que, quand tu as plus de logements que de demande, ça fait que le prix descend parce que le locataire, il a
plus de choix. Ça fait que c'est ça, notre marché présentement. Il est inversé. On n'en a pas, on n'a pas de logements.
Ça fait que, quand tu n'as pas de logement, il n'y a pas d'offre, bien,
le prix augmente. C'est aussi simple que ça.
Ça fait que,
là, face à ça, bien, il y en a qui ont parlé beaucoup de la cession de bail
parce qu'ils disaient : Bien, c'est le seul outil qui existe, c'est un rempart. Oui, mais un instant, là.
Quand c'est rendu que le locataire, M. le Président, tu sais, comme... il sous-loue l'appartement sans
même que le propriétaire soit au courant puis, M. le Président, à un prix
encore plus élevé que ce qui était initialement, puis là c'est lui qui
fait du profit...
Puis là il y
a... J'entends déjà les groupes dire : Écoutez, c'est dans très peu de
cas, tout ça. Ça se peut que ce soit dans
très peu de cas, mais ma mère, elle disait toujours : Il y a toujours bien
des limites. Qu'est-ce qu'elle voulait dire par là, c'est que le propriétaire, là, l'argent qu'il a
pris pour l'acheter, son duplex ou son triplex, bien, ce n'est pas tombé du
ciel. Tu sais, c'est à lui, la
maison. Il a fait des sacrifices pour s'acheter un duplex ou un triplex. Ça
fait que c'est toujours bien normal,
c'est le gros bon sens qu'il soit au courant de la personne qui loue son
logement, puis ça, je suis sûr que mes collègues de l'opposition sont
d'accord avec ça.
Mais là la
cession de bail, elle a comme inversé les choses parce que, là, la propriétaire
n'est même plus au courant de rien.
Ça fait que, la cession de bail, elle va encore rester. Le locataire peut
encore dire : M. le propriétaire, moi, j'ai obtenu, je ne sais pas, moi, une promotion, je m'en vais
dans... je m'en vais à Montréal et j'ai obtenu un poste. Il y a-tu moyen que
je... tu sais, qu'on s'entende pour qu'on
puisse sous-louer? Ça fait que c'est encore gagnant-gagnant. Le propriétaire,
lui, dit : Ah! bien oui, je vais
te permettre de partir. Mais, tu sais, lui, il ne perdra pas son six mois de
location parce que le locataire, il faut... il veut s'en aller, mais, en
même temps, le locataire...
Ça fait que
la cession de bail, elle va rester, mais ce qu'on vient innover dans le projet
de loi n° 31, on appelle ça renverser le fardeau de la preuve, puis c'est
la même chose pour les évictions autant que les rénovictions, là, dont on
a tant parlées, mais, tu sais, dans le fond,
il a... Bien, le TAL existe toujours, puis on vient dire, dans le fond, M. le
Président, que c'est au propriétaire...
qu'il a le fardeau de la preuve d'aller dire que son projet, là, bien, c'est
légitime. Puis nul n'est tenu de ne pas connaître la loi, là, mais...
Ça fait que,
tu sais, c'est ça, dans le fond, ça fait qu'il y a des belles innovations comme
ça, dans le projet de loi, dont on ne
parle peut-être pas assez, je trouve, parce que, dans le fond, la cession de
bail, elle reste encore, mais il y a la possibilité, pour le
propriétaire, de savoir qui va occuper les lieux. Donc, c'est tout à fait
normal.
Puis, d'autre part, bien, tu sais, il y a des
remparts pour que les... pour que, dans le fond, s'il y a une rénoviction,
c'est-à-dire qu'on fait un projet qui n'a pas de bon sens... Puis vous savez
quoi? Là-dessus, là, ceux qui ne sont pas corrects,
là, qui font des rénovations, tu sais, qui ne sont pas légitimes, là, puis qui
mettraient un locataire à la porte, puis que ce n'est pas... je dis le mot «légitime», que ce n'est pas dans les règles
de l'art, disons ça comme ça, que c'est... bien, eux autres, il vont
avoir des pénalités sévères dans le projet de loi.
Mais ce n'est
pas de ça, là, dont je voulais parler, c'est... Bien, je veux en parler, mais,
je veux dire, c'est donc toutes des
mesures, la reprise de logement et... qu'on va agir sur les reprises de
logement, les évictions. Hier, ma collègue a parlé beaucoup de la clause
F, là. Ça, c'est la prévisibilité pour ceux qui ont... qui veulent faire de la
construction, justement.
Puis, je
continue dans les outils, là, notre Tribunal administratif du logement qui va
avoir aussi des bonifications... La Société d'habitation du Québec, ma collègue, elle l'appelle souvent «2.0», parce
qu'on va la moderniser. Ça fait que c'est... Le domaine de la
copropriété aussi, on va en parler.
• (15 h 40) •
Ça fait que, tu sais, dans la «big picture»,
permettez-moi l'expression, là, bien, tu sais, il y a l'entente fédérale-provinciale dont tout le monde est fier, il y a
l'argent, il y a le financement, mais il y a les outils aussi : la Société
d'habitation du Québec, le TAL. Puis
le p.l. n° 31, bien, c'est un autre outil qui vient aider les
propriétaires comme les locataires. On va
revenir plus équilibrer tout ça. Ça fait que c'est vraiment... J'ai eu la chance,
moi, de rencontrer des locataires et des propriétaires puis je suis
contente, là, qu'on agisse sur ce projet de loi là.
Je voudrais dire un mot sur l'horizontalité du
dossier de l'habitation. Tu sais, il n'y a pas juste le p.l. n° 31.
Mme la ministre des Affaires municipales
avait, sous la loi n° 16, travaillé très fort pour faire des grandes
modifications pour qu'on ait... pour que les municipalités puissent
faire... On appelle ça du zonage incitatif. Ça fait que voyez-vous à quel point ce n'est pas juste l'apanage d'un ministre?
C'est aussi l'apanage beaucoup de la ministre des Affaires municipales aussi
et des maires dans les municipalités, parce
qu'évidemment tout projet de construction passe par les municipalités. Il y a
d'autres ministres aussi, plusieurs
ministres qui sont interpelés, donc, au niveau de l'habitation. C'est vraiment
l'horizontalité.
Bon, je suis
un peu passée du coq à l'âne, M. le Président, je suis sortie de mon texte pour
la première fois en cinq ans, vous me pardonnerez. Dans le fond, j'en ai
parlé, des évictions.
Donc, on le
sait, les enjeux reliés au logement ont explosé dans les dernières années. Dans
plusieurs municipalités du Québec,
les taux d'inoccupation des logements demeurent très, très bas, on le sait.
Notre gouvernement est sensible à cette situation-là, je le rappelle. C'est une situation qu'on voit à la
grandeur du Canada puis dans tous les pays occidentaux, je l'ai dit
d'entrée de jeu.
Il y a une
autre chose qu'on ne dit pas, peut-être pas assez souvent, le loyer reste quand
même moins cher à Montréal qu'à
Toronto, il faut quand même se le dire, là, Vancouver ou d'autres grandes
villes canadiennes. Comme on dit, quand on se compare, on se console. Je
ne suis pas en train de dire qu'il ne faut pas rien faire. Au contraire, il
faut agir. Le p.l. n° 31 est là pour ça. Mais, pour ce qui est des prix des logements,
rappelons que le Québec s'est doté d'un mécanisme de fixation des prix
des loyers destiné à contrer les hausses abusives, je me répète, mais c'est le
TAL.
Puis, dans le
fond, je voudrais en profiter pour en parler, parce que c'est vrai qu'il y a
des gens qui ne connaissent peut-être
pas assez leurs droits, puis ça, il faut les aider à faire en sorte qu'ils
connaissent davantage leurs droits, c'est-à-dire de
passer par le Tribunal administratif
du logement. Il a été créé en 1980
sous le nom de Régie du logement. Tout le monde appelait ça comme ça
pendant de nombreuses années. Maintenant, on dit le TAL, Tribunal administratif
du logement, responsable de l'application de
la législation dans le domaine du logement locatif essentiel. Ce tribunal
détient une compétence exclusive en
matière de bail résidentiel. C'est le seul tribunal compétent pour entendre
toute demande concernant le bail d'un logement lorsque la requête est
inférieure à 85 000 $.
Comme vous le savez, ce tribunal offre aux
citoyens les moyens législatifs et réglementaires pour aider à préserver
davantage l'équilibre entre les locataires
et les locateurs. Il est également important de souligner que c'est une
ressource impartiale et intègre qui
assure la conciliation entre les parties. Le tribunal est composé de greffiers
spéciaux, de cadres, de juristes, de professionnels, de techniciens et de
personnels de bureau qui sont nommés par le gouvernement pour un mandat
de maximum cinq ans pour ainsi assurer leur impartialité.
J'invite
donc à nouveau les locataires qui pensent subir une augmentation de loyer trop
élevée ou, comme tantôt j'en faisais allusion, des rénovictions, quelque
chose qui n'aurait pas de bon sens, tu sais, qu'ils se font mettre dehors parce que le locateur aurait des intentions
malveillantes, bien, il faut s'adresser au Tribunal administratif du logement.
C'est assez simple, M. le Président, le locataire refuse le nouveau montant du
loyer, deux, il s'adresse au Tribunal administratif du logement, et, trois, c'est le Tribunal
administratif du logement qui va fixer le loyer selon les indices de fixation
en vigueur. Ça fait que je demeure convaincue que le TAL est un bon outil
offert aux citoyens afin de se prémunir contre des hausses abusives de loyer.
Vous
savez, il y a même des propriétaires qui m'ont dit qu'on avait même été trop
loin avec le TAL. J'ai entendu des
propriétaires me dire qu'on avait des loyers tellement bas qu'ils n'étaient pas
capables de rénover. Ça fait que, tu sais, on se ramasse 30 ans plus tard avec des loyers... ça coûte... c'est
très, très grave parce que, là, c'est rendu tellement désuet que... Ça fait que moi, je n'irais pas là, là, je
ne dirais pas que le TAL va trop loin, c'est-à-dire que le pourcentage qu'il
exige, là, comme loyer... On ne veut
pas aller là. C'est indépendant. Mais je veux juste vous dire à quel point
c'est un outil que le Québec s'est donné puis c'est un outil qui est...
qui a fait en sorte que les loyers restent bas.
Le
moyen... Ah oui! Ça, c'est important, on nous reproche beaucoup que le TAL
n'est pas efficace, là, ou les délais sont...
seraient trop longs. Mais le délai moyen d'attente pour accéder au TAL, il a nettement
diminué, là, depuis l'entrée en pouvoir
de notre gouvernement. Ça adonne comme ça, c'est drôle. Concrètement, ça prend
40 % moins de temps pour une première
audience au TAL depuis 2018. Quand même bon, là. Puis on peut toujours
continuer de s'améliorer, cela dit, là, mais, en moyenne, le temps d'attente est de 2,7 mois pour une
première audience, et, pour des causes qui sont urgentes, ça prend six semaines — c'est
quand même très, très bon — afin
d'avoir une audience devant un juge administratif. Je ne suis pas en train de dire que tout va bien, tout
va bien dans le meilleur des mondes. Ce n'est pas vrai, là. Il y en a qui
peuvent tomber sur quelqu'un qui...
peut-être, ça prend du temps à la ligne ou... Ça peut arriver, c'est
administratif, mais on fait tout en
notre possible pour que le Tribunal
administratif du logement s'améliore.
Donc, il intervient dans la fixation des prix des loyers pour défendre
de nombreux locataires.
Le
TAL n'est pas seulement là pour la fixation des loyers puis pour trancher des
litiges, M. le Président, il offre aussi plusieurs outils complémentaires. Je
vais vous en donner des exemples. Des séances d'information gratuites en ligne.
Tu sais, les jeunes, là, mettez-vous là-dessus, c'est important. La possibilité
de prendre un rendez-vous en personne dans un des 30 bureaux partout au
Québec. Ça fait que ceux qui aiment moins être en ligne, là, bien, il y a des
bureaux. Un compte de vulgarisation sur Instagram pour rejoindre la
population sur les médias sociaux ainsi que de la publicité à la radio.
Juste
un dernier point, là, parce que j'en ai beaucoup parlé, là, j'aimerais attirer
votre attention sur un article de journal. Ça fait longtemps, mais... bien,
c'est en mars... en janvier, pardon. L'augmentation de loyer conforme aux
attentes de la majorité des
locataires. On n'en parle pas
beaucoup, mais : «Selon [un] coup de sonde [qui a été] mené par la firme
L'Observateur, 86 % des locataires
interrogés jugent "respectable" l'ajustement annuel de leur loyer,
tandis que 44 % d'entre eux évoquent une augmentation
"confirme" à leurs attentes.»
Là
où je m'en vais avec mes skis, c'est que, comme je le disais dans mon
allocution, en général, là, dans le fond, c'est... il y en a, des dommages, là, il y en a beaucoup, mais ce n'est
pas la grande majorité. On n'en parle pas assez de ça, que, tu sais, il y a des locataires qui sont
satisfaits aussi de leur entente avec leur propriétaire. Ça fait que je voulais
attirer votre attention là-dessus.
«...16 % des sondés affirment n'avoir reçu aucune augmentation de loyer
durant la même période, selon les
résultats du sondage dévoilés lundi.» Ça, c'était en janvier, puis après ça,
bien... bien voilà. Ça fait que je voulais quand même attirer
l'attention là-dessus.
Alors, en conclusion,
en conclusion, bien, moi, j'étais contente de travailler avec ma collègue la
ministre de l'Habitation. Je vais continuer
de le faire. Puis on a une belle collaboration des oppositions. La ministre,
elle a une attitude formidable... une ouverture d'esprit. Puis on va avoir des
amendements dans le projet de loi. Puis c'est agréable de travailler ensemble,
parce qu'on fait toutes parties... dans le contexte où on a un nouveau député à
l'Assemblée nationale, on l'a souligné cette semaine. Tu sais, dans le
fond, on a un vent de face puis, qu'on soit dans l'opposition ou qu'on soit au gouvernement, on est tous là pour bonifier les
outils qui sont à notre disposition. Ça fait que c'est agréable, M. le
Président.
Je
vous remercie de m'avoir entendue sur les quelques... les quelques leviers
qu'on a au Québec, sur lesquels on va travailler fort encore puis sur lesquels
ça va contribuer à ralentir ce vent de face là pour faire en sorte qu'on passe
à travers. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Merci beaucoup, Mme la députée de Labelle. Et je
reconnais maintenant Mme la députée de Sherbrooke.
Mme
Christine Labrie
Mme Labrie : Merci, M. le Président. Ce qu'on demande
aujourd'hui, en fait, c'est une chose qui est très simple, que chaque dollar, sur le 1,8 milliard de
l'entente avec le fédéral sur le logement, serve à construire des logements qui
vont être en
dehors du marché privé. C'est ça, la demande. L'argent public devrait servir à
financer des logements qui vont rester abordables
pour toujours, comme les logements en OBNL d'habitation, les coopératives.
C'est ça, le souhait qu'on exprime aujourd'hui.
On est inquiets parce que le gouvernement a pris la fâcheuse tendance de
soutenir financièrement des promoteurs privés pour faire des logements
qui vont être abordables, mais seulement à court terme. Et ça, pour moi, ce
n'est pas un investissement adéquat de nos fonds publics. Quand on investit de
l'argent public, ça devrait être pour des solutions durables.
• (15 h 50) •
Partout à travers le
Québec en ce moment, il y a des milliers de personnes qui sont en attente d'un
logement social, qui sont admissibles, mais
qui n'y ont pas accès tout simplement parce qu'il en manque. Les listes
d'attente sont énormes. Tous les collègues ici connaissent les listes
d'attente pour un OBNL d'habitation dans leur circonscription. Et il y a toutes sortes de personnes sur ces
listes d'attente là. Il y a des gens qui travaillent au salaire minimum, trop
bas pour leur permettre de se loger dans le marché actuel. Il y a des
familles monoparentales parce que ça devient plutôt difficile, avec un seul revenu, de louer un logement actuellement. À
Sherbrooke en deux ans, il y a eu une hausse de plus de 50 % du prix des loyers qui sont
disponibles sur le marché. Je vous laisse imaginer à quel point c'est difficile
quand on est obligé de déménager soit parce qu'on se sépare, parce qu'on
se fait évincer, parce que le logement est insalubre ou simplement parce qu'il
ne répond plus à nos besoins, par exemple parce qu'on a un enfant de plus ou
quoi que ce soit. Ces personnes-là font face
à des prix astronomiques, sur le marché, qui ne correspondent pas du tout avec
leur capacité de payer. Les gens, ils sont en attente de logements sociaux puis
ils attendent plusieurs années, puis, en attendant, ça les précarise
énormément. Si on veut protéger les gens de hausses de loyer comme celles-là,
on doit absolument augmenter le nombre de
logements qui sont en dehors du marché privé. On ne peut pas se permettre
collectivement de mettre notre argent public dans des projets qui vont servir à
remplir éventuellement les poches de promoteurs immobiliers dans
quelques années.
Parmi les personnes
qui subissent le plus durement la crise du logement, il y a des aînés parce que
leur revenu ne suit pas les hausses de loyer
sur le marché. Il y en a qui se privent de médicaments, ils les prennent une
journée sur deux parce que, financièrement, ils ont de la difficulté à
arriver. Il y en a qui vont éviter de renouveler leur prescription de lunettes
pour sauver une couple de centaines de piastres. Il y en a qui vont se priver
d'appareils auditifs. Je vous laisse imaginer l'impact que ça a sur leur
capacité à s'informer, à socialiser, à sortir de chez eux. Il y en a qui
baissent le chauffage. Il y en a qui se
privent de repas parce que leur loyer coûte trop cher. Ça a un impact sur leur
santé. Il y en a même qui se
retrouvent à la rue. C'est urgent, en ce moment, de développer des logements
sociaux pour leur permettre de se loger dans un endroit où ils et elles vont
être protégés pour toujours des hausses de loyer abusives et des risques
d'éviction.
Et,
en plus, tout le monde le sait qu'on a perdu énormément de places dans les
petites RPA partout à travers le Québec, mes collègues le savent, et les grosses RPA, ils ont des frais
extrêmement élevés pour compenser ces fermetures-là et celles qui vont
continuer d'arriver. On a absolument besoin de financer des logements sociaux
qui sont adaptés aux personnes à mobilité réduite, aux besoins des aînés. On a
besoin de financer des coops adaptées aux besoins des aînés. Il en existe des magnifiques actuellement. On en veut plus, des
projets comme ça, pour permettre aux aînés de rester dans leur municipalité,
dans leur village. C'est urgent d'investir
là-dedans, puis il y a des projets, en ce moment, qui ne lèvent pas de terre
parce que les fonds vont ailleurs.
En matière de santé
mentale aussi, on a besoin de financer des logements sociaux. La Vérificatrice
générale, le printemps passé, l'a écrit noir
sur blanc dans son rapport que l'accès aux soins en santé mentale est entravé,
entre autres, par le manque de logements adaptés aux besoins des
personnes qui ont un trouble de santé mentale. C'est le coeur du problème, parce qu'il y a des gens qui restent à
l'hôpital ou dans une ressource intermédiaire plus longtemps, alors qu'ils
n'auraient plus besoin d'être là. Ils n'auraient plus besoin de cette
ressource-là ou ils n'auraient plus besoin d'être hospitalisés, mais ils y
restent parce qu'il n'y a pas de logements adaptés à leurs besoins ou ils ne
sont pas capables de s'en payer un sur le marché privé. Puis, pendant ce
temps-là, bien, évidemment, ça bloque l'accès à d'autres personnes qui auraient besoin d'une hospitalisation en santé
mentale ou d'une place en ressource intermédiaire en santé mentale. Et tout
le monde ici est capable d'imaginer les conséquences dramatiques que ça peut
avoir sur la communauté ou sur la personne elle-même de ne pas avoir accès à
des soins de santé mentale ou à des services adéquats au bon moment.
Et le marché privé, ce
ne sera jamais une solution pour les personnes qui ont un problème de santé
mentale. Les propriétaires privés ne sont pas en mesure d'offrir le support
adéquat à ces personnes-là, ne souhaitent pas leur offrir des logements. Puis, bien honnêtement, je les comprends. C'est
des besoins très spécifiques auxquels on doit répondre. Et ça, c'est des projets de logements sociaux, des
ressources adaptées avec des ressources sur place pour accompagner les
gens. C'est ça qu'il faut développer pour répondre à ces besoins-là.
Puis, partout à
travers le Québec, il y a des projets de logements sociaux, des projets de
coopératives qui ont besoin d'un coup de
pouce financier pour sortir de terre puis offrir une réponse durable à la crise
du logement. Ces projets-là répondent à des besoins auxquels le marché
privé ne répond pas puis ne répondra pas non plus pour des populations qui sont plus vulnérables, qui ont des besoins
plus complexes, par exemple les personnes à mobilité réduite, celles qui ont
un problème de santé mentale, les victimes de violence conjugale, les familles
très nombreuses. Le marché privé ne répond
pas aux besoins de ces personnes-là. Et, nous, ce qu'on veut, c'est que chaque
dollar de fonds publics serve à réaliser des projets comme ceux-là, pour ces personnes-là, dans lesquels les
loyers vont rester abordables pour toujours, pas juste quelques années.
C'est ce qu'on demande à la CAQ aujourd'hui. Merci.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, Mme la députée de Sherbrooke. Et je reconnais maintenant Mme
la députée de D'Arcy-McGee.
Mme Elisabeth
Prass
Mme
Prass : Merci beaucoup, M. le Président. Autant qu'on est
là aujourd'hui pour se contenter que l'entente entre le fédéral et le provincial a été conclue, on va
se rappeler que le Québec est la dernière province d'avoir trouvé une entente
avec le fédéral. Lors du sommet de
l'itinérance de l'UMQ, qui s'est tenu le mois dernier, la ministre du Logement
brillait par son absence, et plusieurs
s'attendaient à sa présence, parce que, dans le cadre de l'itinérance, on se le
dit, on se le dit encore plus
souvent, le logement, c'est la clé à long terme. Donc, il y avait beaucoup
d'attentes lors de cette journée-là, et
plusieurs maires sont venus me voir pour dire que, justement, eux, ils avaient
des terrains, qu'ils étaient réservés avec des entreprises qui faisaient de la construction sociale, qui étaient
prêtes à faire la construction de logement social, mais qu'il leur manquait le financement et le O.K. de
la part du Québec. Donc là, on comprend que l'entente a été conclue, on est
contents, mais on veut s'assurer que l'argent soit... aille au bon endroit, et
l'argent doit aller pour le logement social.
Selon le
dernier dénombrement de la population itinérante, qui a été publié le mois
dernier, la raison première pour laquelle
les personnes se retrouvent en situation d'itinérance est en raison des
évictions de leur logement. Ce ne serait pas le cas si on avait plus de
logements sociaux au Québec, parce que, justement, il y aurait une réalité
économique, avec ces logements-là,
qui ferait en sorte que les propriétaires privés ne pourraient pas augmenter
les loyers et forcer des gens qui sont dans des logements depuis des
années et qui ne pourront plus payer leur loyer pour se retrouver dans la rue.
Donc, lors du
sommet sur l'itinérance de l'UMQ, ils ont révélé... l'Union des municipalités du Québec, excusez-moi, a publié, a dévoilé un rapport qu'ils ont commandé pour évaluer les
coûts du logement contre les coûts que le
gouvernement doit assumer pour garder des gens sans-abri dans la rue. Donc, le
rapport évalue qu'une personne sans logement engendre des coûts de
72 525 $ par année pour la société, pour le gouvernement, que ce soit
réparti entre le financement pour des refuges, les séjours en institut
psychiatrique, des visites à l'hôpital et les coûts reliés à la sécurité
publique. Par contre, ce qu'on voit dans ce même rapport, c'est que ce serait
moins cher pour une personne... ce serait moins
cher pour le gouvernement de mettre une personne qui est itinérante en logement
social que les garder dans la rue. Donc,
comme j'ai dit, c'est un coût d'environ 72 000 $ par année pour
les... que le gouvernement assume, comme frais, pour garder une personne
itinérante dans la rue. Par contre, si cette personne se voit offrir un
hébergement, même temporaire, comme une
chambre d'hôtel ou un motel, les coûts sociaux assumés par la société tombent
sous la barre des 70 000 $ par année, pour atteindre 69 717 $.
Et, si cette même personne se voit offrir un lieu permanent, donc un logement
permanent, social ou un appartement privé,
elle engendre des coûts encore plus bas pour la société, soit de
65 193 $ par année.
Donc,
clairement, il y a un avantage pour que cet argent-là aille pour, entre autres,
du logement social, pour les gens qui
se retrouvent en situation d'itinérance, parce qu'il y aurait un coût moindre
pour la société. Ces gens-là pourraient retrouver un logement, pourraient avoir l'aide dont ils ont besoin, que
ce soit pour la toxicomanie, pour des enjeux de santé mentale, se remettre et éventuellement pouvoir
participer au marché du travail et contribuer, côté financier, à l'économie.
Donc, la
logique derrière ce résultat est la suivante : les coûts additionnels liés
à l'hébergement stable d'une personne sont largement compensés par le
fait qu'elle consomme beaucoup moins de services de sécurité en psychiatrie à
l'hôpital. Donc, ce qu'on vous propose, entre autres, comme modèle, c'est le
programme Logement d'abord, dont on a
beaucoup parlé dernièrement, qui a été créé en Finlande. Par contre, la
distinction à faire entre la réalité et... la façon dont ça a été réalisé en Finlande et la façon dont ça
devrait être adapté pour le Québec, c'est qu'au Québec il manque de logements.
En Finlande, ils sont allés louer des logements qui existaient déjà. Par
contre, au Québec, on a besoin de la construction de logements parce qu'on n'en a pas assez. Donc, encore une fois, que
l'argent du Fonds pour accélérer la construction de logements soit dédié pour des logements sociaux,
c'est vraiment... quand on regarde ça de façon globale, c'est des économies
à long terme, pour notre gouvernement et
pour notre société, de s'assurer que les gens les plus vulnérables dans notre
société aient un logement.
• (16 heures) •
Un logement devrait être un droit humain, c'est
un droit essentiel, pour qu'on veut... puis, si on veut que nos concitoyens
puissent se mettre debout, puissent vouloir... recevoir les services dont ils auraient
besoin pour se remettre dans la société, il
faut commencer par leur donner un logement. Puis Logement d'abord, le principe
derrière ça, c'est qu'on donne le
logement à la personne, et ça, ça va faire en sorte que la personne va se
sentir motivée pour ensuite aller chercher des services de thérapie, que
ce soit en toxicomanie, santé mentale.
Donc, nous,
ce qu'on voudrait voir, c'est... on voudrait voir un engagement de ce
gouvernement pour s'assurer que tous
les fonds, ceux du Québec et ceux du fédéral, qui vont s'arrimer pour ce fonds
soient dédiés pour le logement social, évidemment,
pas juste pour les personnes en situation d'itinérance, mais, comme mes
collègues l'ont dit, que ce soient des personnes
avec des situations en santé mentale, des handicaps, des populations
vulnérables. Donc, c'est la chose responsable à faire, et c'est ce qu'on
voudrait voir le gouvernement s'engager à faire. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci beaucoup, Mme la députée de D'Arcy-McGee. Et
je reconnais maintenant Mme la députée de Verdun.
Mme Alejandra Zaga Mendez
Mme Zaga Mendez : Merci, M. le
Président. C'est important d'investir, aujourd'hui plus que jamais, dans le logement social. Puis j'ai le goût de vous parler aussi
du logement hors marché qui sont déjà construits, certains qui sont même
construits depuis 30 ans, des organismes et des OBNL qui ont besoin d'aide
urgente pour maintenir, en ce moment, l'offre,
pour maintenir le parc immobilier déjà construit, des unités qui sont
nécessaires plus que jamais, parce qu'on traverse une crise de logement sans précédent.Le
logement social, c'est du logement pour les populations vulnérables, on l'a
dit, des personnes aînées, des personnes à faibles
revenus, mais surtout pour des personnes qui n'ont pas d'autre recours, puis
je parle des personnes vivant avec des enjeux de santé mentale.
Puis j'en ai, des exemples de ma
circonscription, du logement social qui est construit, mais qui n'arrivera pas à fournir les services nécessaires à la
population. Pour moi, un exemple frappant, c'est le cas de l'organisme du
Projet PAL, un organisme qui a mis
sur pied des programmes de logements sociaux depuis 37 ans, et ils ont un
projet qui s'appelle le projet
Logi-PAL, un projet de logement social à l'intervention. Le projet a six unités
à prix modique, subventionnées, d'une part, par la Société d'habitation
du Québec puis, de l'autre, dans le cadre du programme AccèsLogis et le
programme...
Depuis 1986,
l'organisme offre de l'hébergement abordable, qui permet aux personnes qui
vivent avec des enjeux de santé
mentale de réintégrer la communauté, de réintégrer et maintenir leur autonomie
une fois que leur intégration est complète,
et ils font ça aussi avec l'aide de deux intervenants pour accompagner les
locataires. Puis, en ce moment même, quatre
des six unités ne sont pas occupées parce qu'il nous faut faire... il faut
faire des rénovations importantes, puis c'est normal après 37 ans. C'est
normal que ces logements-là aient besoin d'amour et... mais ils ne peuvent
pas... L'organisme ne peut pas faire
ces rénovations-là à cause d'une situation financière précaire qui a continué à
se précariser année après année. Il manque des fonds disponibles au
ministère pour maintenir et rénover les unités qui sont déjà aménagées.
Je vous parle d'un petit organisme qui se
retrouve avec, déjà, des insolvabilités financières car ils ont des dettes à cause des coupures de la SHQ en 2017. Le modèle
de financement, en ce moment, rend des projets précaires sur le long terme. Je vous donne l'exemple de Logi-PAL, qui
reste toujours financé à travers le programme... et, en conséquence, le ministère de l'Habitation nous dit que l'organisme
ne peut pas recevoir de financement externe pour survivre et risque encore
de se voir couper son budget de fonctionnement s'il reçoit de l'argent d'une
autre ressource.
En bref, le
financement qui est offert, en ce moment, par le gouvernement du Québec ne
permet pas aux organismes, comme
Projet PAL, de survivre, de fonctionner et de rendre disponibles des unités qui
sont, comme je le disais tantôt, plus que
jamais nécessaires quand on traverse une crise du logement. Vous allez me
dire : Quatre unités, ce n'est pas beaucoup, mais c'est énorme pour les personnes qui sont sur
la liste d'attente, des unités qui, juste avec des rénovations, vont pouvoir
être au service de la population, qui a tant besoin.
Puis
qu'est-ce que la CAQ a à dire aux gens qui ont été des pionniers dans le
logement social, et, je vous dis, des modèles
qui ont été développés il y a 30 ans, des pionniers dans l'intervention en
santé mentale, aux groupes qui ont construit et maintenu des unités à bout de
bras pendant des années? Ce qu'on est en train de dire aujourd'hui :
Est-ce qu'on va les abandonner? C'est
ça, la question qu'on pose, parce qu'il faut que l'argent qu'on est allés
chercher aille, oui, dans la
construction du logement social et, en plus de ça... crée des problèmes qui
vont accompagner dans la réparation et le maintien des unités.
Je peux vous dire qu'aussi on a des unités qui
sont construites tout récemment, avec les nouveaux programmes, puis qui ont de la misère à ouvrir leurs portes,
parce que les montages financiers actuels, encore une fois, ne garantissent pas
la pérennité de ces unités-là. Dans ma circonscription, j'ai un deuxième cas
pour vous, on a la chance d'avoir la Maison Cross
Roads, qui travaille pour la réinsertion sociale des anciens détenus, qui vient
de finaliser, là, tout juste, la construction de 15 unités pour réinsérer dans la société des personnes aînées
judiciarisées. Ils ont connu malheureusement des difficultés financières
importantes liées à la construction de ces logements-là, dues à la hausse des
coûts de construction, de la main-d'oeuvre,
parce qu'ils ont fait tout ce processus-là pendant la pandémie. Et les coûts
ont largement dépassé l'ensemble des enveloppes initiales, incluant celles
venant du gouvernement du Québec. L'organisme s'est endetté et il craint,
en ce moment, ne pas être capable de
maintenir l'offre de ses logements, ouvrir des portes. Ils craignent pour leur
survie financière dans le long terme. Ça, c'est des unités qu'on a peur
de couper le ruban parce qu'on ne sait pas si, dans le long terme, on va être capable de les maintenir. Et je le dis,
avec la situation actuelle, les quatre unités dont je parle en ressource en
santé mentale et 15 en réinsertion sociale
sont indispensables pour lutter contre la crise du logement dans ma
circonscription.
La CAQ, au
contraire, en ce moment, nous montre une vision à très, très court terme. Ils
ne sont pas capables de pérenniser
l'offre de logement social. On ne construit pas suffisamment de logements
sociaux, les logements qu'on construit voient des difficultés
financières parce que les montants ne sont pas suffisants, puis ceux qui sont
déjà construits depuis des années, bien, ils tombent en ruine parce qu'on ne
les accompagne pas convenablement, on n'investit pas dans la rénovation et le maintien des unités. Ce sont les
organismes communautaires et les OBNL qui tiennent tout sur leurs épaules.
Il faut que
ça arrête, M. le Président, puis c'est pour ça qu'il faut aujourd'hui un geste
fort. Il faut mettre la somme des
montants qu'on est allés chercher du fédéral de façon urgente pour financer la
construction et le maintien des unités de logement social. On a une
opportunité devant nous, il faut la saisir. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci beaucoup, Mme la députée de Verdun. Et je
reconnais maintenant M. le député de Côte-du-Sud.
M. Mathieu Rivest
M. Rivest : Merci, M. le Président.
Vous savez, tout d'abord, bien, je tiens à saluer ma collègue la ministre de l'Habitation, ainsi que mes collègues de la
banquette, ici, gouvernementale, ainsi que les collègues des oppositions. Je
tiens également à remercier la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques
d'avoir déposé cette motion, et qui le fait avec un caractère rafraîchissant, M. le Président. Merci et bravo pour ça!
Ça mérite assurément un bouquet de ballons. De plus, il faut souligner
l'unicité de son prélude parsemé de gratitude.
D'ailleurs,
parlant de gratitude, j'aimerais souligner le travail de ma collègue la députée
de Labelle et des propos pertinents
qu'elle nous a apportés ici, en Chambre, et qui rapporte des faits importants,
qui nous dresse également un tableau qui
parle de vent dans la face, de marchés inversés, de clientèle vulnérable, de
sacrifice des locateurs. Ça traite aussi de l'équilibre
nécessaire que le projet de loi n° 31 apportera. D'ailleurs, je souligne
ses propos sur la présence des adjoints parlementaires
et du travail d'audace et de créativité que la ministre de l'Habitation doit
réaliser actuellement. Je crois que ma
collègue la députée de Labelle, avec ses propos, mérite certainement un clin
d'oeil, une tape dans le dos et, pourquoi pas, une main
d'applaudissement.
Alors,
c'est assurément un sujet important ici, au Québec mais également dans le monde
entier. En effet, selon la Banque
mondiale, on estime que la pénurie de logements va affecter près de 1,6 milliard
de personnes à l'échelle mondiale d'ici 2025. Les statistiques montrent
également que nous avons un retard dans la mise sur pied de logements
abordables et que le salaire moyen des
travailleurs, dans la plupart des pays, va en diminuant. Et, bien évidemment,
ici, au Québec, on ne fait pas exception.
Je suis certain que
la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques
sera d'accord avec le fait que les retards dans la construction de logements
abordables datent d'un gouvernement libéral qui nous a sous-financés dans le
domaine de l'habitation pendant de nombreuses années. Et, depuis l'arrivée de
la pandémie, bien, la situation n'a fait que s'empirer. Présentement, notre gouvernement travaille très fort pour rattraper ces
retards autant causés par la négligence des gouvernements qui nous ont
précédés mais aussi par le manque de ressources dû aux effets néfastes de la
pandémie.
• (16 h 10) •
Notre devoir envers
les citoyens est quelque chose qu'on prend très au sérieux, M. le Président. Il
fallait agir, mais il faut aussi agir afin
de venir en aide aux gens mais également à nos clientèles vulnérables. Nous
avons mis en place des services
d'aide à la recherche de logement et nous disposons également de programmes
d'aide directe à la personne, notamment par le biais du Programme
d'allocations au logement et des programmes de supplément au loyer.
M.
le Président, le Programme d'habitation abordable du Québec a été lancé pour
offrir un soutien financier aux projets
d'habitations abordables pour les personnes à faible revenu ou modeste ou ayant
un besoin spécifique en habitation. Effectivement,
des logements construits dans le cadre du programme seront assujettis à une
grille de loyer selon les régions et
différents critères que le programme met sur pied. Outre l'état financier des
bénéficiaires, le programme est dédié aussi aux projets qui intègrent des installations particulières ou des
services d'assistance personnelle sur place pour des personnes ayant une déficience intellectuelle, ayant une
incapacité motrice ou visuelle ou qui est en situation d'itinérance ou à risque
de le devenir, qui est victime de violence
ou qui vit avec un trouble de santé mentale. En effet, M. le Président, ce
volet nécessite plus d'appels de projets.
Maintenant,
les OBNL et les coopératives en habitation, entre autres, peuvent déposer des
projets d'habitation pour les personnes en situation de vulnérabilité,
et ce, de façon continue. L'aide financière de base pour les projets représente
de 20 % à 60 % des coûts de
construction admissibles. C'est pour cette raison qu'une enveloppe totale de
300 millions a été octroyée lors du dernier budget afin de pouvoir
contribuer au succès du programme qui représente environ 1 500 unités
d'habitation abordable. Justement, à la
suite de cet appel de projets en 2022, 41 projets, M. le Président, ont
été retenus sur les 116 projets
déposés. Déjà, cela équivaut à 1 723 logements. C'est
1 723 logements abordables qui verront le jour dans
différentes régions où les citoyens moins défavorisés sont en attente d'un
logement.
M.
le Président, cet été, un deuxième appel de projets a été effectué après la
mise à jour du cadre normatif qui a eu lieu
en juin, ce qui favorisera la réalisation plus rapide et plus efficace des
projets sélectionnés. De plus, dépendamment de la situation particulière
du bénéficiaire, il pourra également être admissible au programme de supplément
du loyer. Ce programme accorde, entre
autres, aux ménages à faible revenu la possibilité de payer un loyer qui
correspond à 25 % de leur revenu
pour des logements qui font partie du marché locatif privé ou faisant partie
des coopératives d'habitation ou également
à des organismes à but non lucratif. 63 millions ont été prévus au dernier
budget pour accorder 2 000 unités à ce programme. Selon le rapport
annuel de gestion de l'année 2022‑2023, le nombre d'interventions
attribuées au PSL, le Programme de supplément au loyer, s'est élevé à plus de
35 000.
Dans
un même ordre d'idée, le Programme d'allocation au logement, le PAL, a été
conçu pour soutenir les ménages composés de familles ou de personnes de
50 ans et plus qui dépensent une grande partie, une grande proportion, au fait, de leur revenu sur leur loyer. Si les
ménages ont un revenu qui est en deçà du revenu maximal d'admissibilité en fonction
de leur composition, ils peuvent bénéficier
d'allocations de logement mensuelles de 100 $, 150 $ ou 170 $,
dépendamment de leur condition
particulière. En 2022‑2023, M. le Président, c'est 125 000 personnes
ou ménages qui ont pu bénéficier de cette aide gouvernementale directe à
la personne. Ce n'est pas rien, ça, M. le Président.
D'ailleurs,
j'aimerais me permettre de pouvoir vous parler de situations plus précises dans
la belle région de Côte-du-Sud. En effet, ce qu'on peut mentionner sur les territoires
des trois MRC qui sont le Kamouraska, L'Islet et Montmagny, bien, on retrouve chez nous des initiatives novatrices
d'entreprises afin de solutionner une partie de la problématique du logement, entre autres, de leurs
employés. Je tiens à le souligner, M. le Président, parce que, pour moi, c'est
des exemples significatifs du travail ensemble, qui est très important, M. le
Président. Alors, je peux vous dire que... Je vais vous citer des exemples des industries, Desjardins, entre
autres, qui ont acheté une maison afin de la convertir pour des travailleurs de la MRC de L'Islet qui, avec
des entreprises comme Plastiques Gagnon, a acquis un restaurant pour en
faire une maison de chambres pour des personnes, soit... en vulnérabilité,
également réaliser une entente pour faire un partenariat
avec une organisation que j'ai visitée, d'ailleurs, qui s'appelle Soupe
au bouton, et, M. le Président, ça change le décor d'une région, d'une ville,
et d'une volonté des gens de se mettre ensemble pour trouver des solutions.
Puis ça, ça me réjouit, M. le
Président. Des exemples comme ça, j'en aurais des centaines, d'entreprises, de
gens de notre milieu, de même de la
MRC de Montmagny, qui rassemble l'ensemble de ses partenaires pour parler
d'habitation, parler de logement et trouver des solutions concrètes à
cette problématique-là. Je tiens aujourd'hui à souligner ce travail-là. Et
l'idée de travailler en équipe pour
solutionner ces problèmes-là, bien, moi, je trouve qu'on en a des exemples
partout au Québec, et plus précisément dans la Côte-du-Sud. Je suis fier de
pouvoir prendre acte des travaux qui se réalisent chez nous à ce sujet.
D'ailleurs, je tiens à souligner puis j'invite
les parlementaires à aller prendre connaissance du rapport qui a été réalisé par la MRC du Kamouraska. Le mandat a été
réalisé pour faire une étude, je vous en dis le titre,une étude
technique visant
à outiller la région pour établir une stratégie de développement au niveau de
l'hébergement locatif. Ce n'est pas rien, ça, M. le Président, de se mettre ensemble, dans une MRC, avec les
partenaires et de prendre acte des problématiques, de faire une recherche pour voir quels sont les
hébergements possibles, quelles sont les possibilités de développement sur un
territoire. Et je peux vous dire qu'il y a eu un travail exceptionnel de
réalisé au Kamouraska, dans les dernières années, à ce sujet-là.
D'ailleurs,
l'étude comprend un portrait-diagnostic des offres d'hébergement locatif et
même des services de garde qui sont offerts sur le territoire. Je peux
vous dire que ça permet à l'ensemble des 17 municipalités du Kamouraska de
prendre acte de la réalité, des défis, des
enjeux de l'habitation et des logements sur le territoire. D'ailleurs, je vous
souligne que cette étude visait à outiller la MRC du Kamouraska dans le
cadre d'une stratégie de développement au niveau de l'hébergement locatif, et ils ont fait ce portrait-diagnostic du
territoire à différents niveaux, d'abord, celui de l'offre locative privée et sociale, et également ils ont regardé
l'offre en milieu scolaire et du service de garde 0-5 ans. Ils ont
catégorisé les besoins de tous les types d'hébergement possibles sur le
territoire et des diverses clientèles qui souhaitent obtenir un hébergement sur le territoire. Ils ont même dressé
un portrait spécifique du champ d'action des municipalités locales en
matière de logement. Alors, pour ça, je tiens à souligner les efforts réalisés
dans le milieu de Côte-du-Sud.
Pour
conclure, M. le Président, j'aimerais vous dire un court bilan des réalisations
du gouvernement et aussi de la SHQ en
matière d'habitation, qui révèle que 193 000 ménages, soit environ
438 000 personnes, ont été aidés pendant la période 2022‑2023. 86 % étaient
dans une situation financière difficile et 49 % étaient composés de
personnes âgées. Voilà les résultats concrets qui découlent d'actions
concrètes de la part de notre gouvernement.
La Coalition
avenir Québec est en action, et les chiffres le démontrent. La problématique de
la crise du logement est complexe et
elle requiert des mesures soutenues pour pouvoir la contrer. M. le Président,
pour le moment, ce n'est qu'un début, mais on s'est engagés à améliorer le
milieu de l'habitation et on va continuer à le faire, M. le Président. Merci.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci beaucoup, M. le député de Côte-du-Sud. Et je
cède maintenant la parole à Mme la députée des Mille-Îles. Et il reste
14 min 3 s à votre groupe parlementaire.
Mme Virginie Dufour
Mme
Dufour : Merci, M. le Président. Alors, d'abord, j'aimerais remercier
la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques, qui me donne l'occasion de parler de logement social. Évidemment, sa
motion félicite le gouvernement, là, pour
l'entente, mais, surtout, le coeur de la motion, c'est de consacrer entièrement
les sommes découlant de l'entente qui a été signée récemment à du
logement social.
• (16 h 20) •
Et d'ailleurs
j'ai écouté... Là, j'étais juste à l'extérieur et j'écoutais la députée de
Labelle, qui a parlé abondamment, et,
maintenant, là, juste précédemment, j'ai entendu le député de Côte-du-Sud
parler, et, dans les deux cas, on ne parlait pas du tout de logement social. La députée de Labelle a passé tout le long à
parler, je crois, du projet de loi n° 31, sur lequel on va effectivement faire l'étude détaillée ensemble,
mais ce n'est pas du tout l'objet de la motion. Et merci, là, au monsieur...
au député de Côte-du-Sud de parler
d'hébergement locatif et de la stratégie d'habitation dans sa région. C'est
fort intéressant, mais ce n'est pas du tout l'objet de la motion.
Alors, moi,
M. le Président, je vais vous parler vraiment de cet objet-là. Et donc je
voulais revenir sur le fait que, bon,
l'entente, c'est une bonne nouvelle, là, comme l'a dit la députée dans sa
motion, c'est une bonne nouvelle, on l'attendait, les villes le demandaient, donc, enfin, on va
avoir 1,8 milliard, mais on ne connaît pas les détails. Et donc, pour
orienter un peu les investissements, je crois que la collègue a eu la
bonne idée de soumettre cette motion et de demander au gouvernement de consacrer entièrement les sommes découlant de l'entente.
Et je le lis, là, parce que, vous allez voir, j'arrive à quelque chose de différent de «consacrer
entièrement les sommes découlant de cette entente à du logement social hors
marché, tel que des logements publics, d'organismes sans but lucratif et de
coopératives».
M. le Président, il y a... Moi, je voudrais
m'assurer, là... On vit une grave crise du logement, puis je voudrais m'assurer que ça aille à des nouvelles unités de
logement social. Alors, j'aimerais proposer un amendement à la députée. Et donc je vais le soumettre, l'amendement, pour
que, tout simplement, là, ce... Et là je crois qu'il faut que je lise la motion
au complet, là :
Que la motion de la députée de
Sainte-Marie-Saint-Jacques soit amendée de la manière suivante :
À la cinquième ligne, insérer après les
mots «de cette entente à» les mots «la création de nouvelles unités»; et
À la cinquième ligne, remplacer le mot «du»
par le mot «de».
Et là ça ne dit rien, mais ça va être plus clair
après. La motion, telle qu'amendée, se lirait ainsi :
«Que
l'Assemblée nationale félicite le gouvernement du Québec pour son entente avec
le gouvernement fédéral en ce qui a trait aux sommes provenant du Fonds
pour accélérer la construction de logements (FACL);
«Qu'elle
demande au gouvernement de consacrer entièrement les sommes découlant de cette
entente à la création de nouvelles unités de logement social hors marché, tel
que des logements publics, d'organismes sans but lucratif et de
coopératives.»
Et là
l'objectif... D'abord, c'est qu'il y a 37 000 familles actuellement
sur la liste d'attente pour du logement social, mais il y a aussi des projets qu'il y a des déficits d'opération, et
donc... et il y a aussi des projets qui ont déjà été financés, mais qui
ne sont pas encore sortis de terre, et que, là, parce qu'ils retardent, parce
que le gouvernement prend du temps à donner
ses approbations, etc., bien là les coûts montent, puis là, finalement, il
manque de financement. Et ce que je ne voudrais
pas, c'est que les sommes du fédéral qui arrivent soient utilisées, finalement,
pour combler des déficits d'opération et combler des unités qui avaient
déjà été financées dans le passé. L'objectif, c'est qu'on ait des nouvelles
unités.
Alors,
je soumets cet amendement à ma collègue. J'espère qu'elle l'acceptera pour
qu'on soit tous gagnants de nouvelles unités. Parce qu'on est dans une
grave, grave crise du logement. On a besoin d'unités. Donc, c'est ça.
Et donc,
comme je l'ai dit, on est dans une grave crise du logement qui a
malheureusement été ignorée trop longtemps par le gouvernement. Dans le fond, le premier mandat au complet, on l'a
niée, la crise, jusqu'en à peu près mai 2022. La lumière fut, et là, soudainement, on réalise que, bien, les demandes
explosent partout, dans toutes les régions du Québec. Il y a énormément de travailleurs temporaires qui
sont rentrés, par exemple, qui ont besoin de logements, il y a une une démographie qui change, il y a des gens qui se
séparent, il y a des des personnes aînées qui se déplacent, mais des familles,
des jeunes qui arrivent aussi à un certain âge, il y a plus de gens qui vivent
seuls qu'avant. Mais, bref, le marché est tel qu'actuellement il manque de logements, la croissance de la population,
elle va plus vite que le nombre de logements qui se construit, et donc
on atteint des taux d'inoccupation inégalés, là. On est dans les plus bas
planchers. Il y a des endroits...
Et ce qui est
particulier, c'est qu'avec la COVID tout ça a bougé beaucoup. Donc, il y a des gens
qui ont quitté la ville pour aller en région, et là il y a des régions
où il n'y a plus zéro, zéro logement disponible. Ils doivent faire preuve
d'énormément de créativité. Et il y a beaucoup, beaucoup de gens qui,
malheureusement, vivent sans toit et qui vivent dans... C'est de l'itinérance cachée, qu'on appelle. Les prix des
loyers, eux, évidemment, ont explosé, et les mises en chantier, ça,
c'est le côté vraiment dramatique, on est en chute libre. Là, on est vraiment
la tempête parfaite, actuellement.
Et là la
députée de Labelle a mentionné, là, que la crise était partout, que c'était
mondial, mais ce n'est pas vrai que la situation est partout la même. Et
même, ici, c'est beaucoup plus dramatique qu'ailleurs.
Je vous donne
un exemple. À Montréal, on vit, pour les mises en chantier, un creux
historique. On n'avait jamais vu ça en 25 ans, aussi peu de mises
en chantier. Au Québec, on parle de 48 % de baisse de mises en chantier
par rapport à 2022. Ça, ce n'est pas la COVID,
M. le Président, parce que 2021 a été l'année record des 25 dernières
années. Donc, 2021, plein COVID,
la construction allait à fond de train. Mais, par contre, il y a eu d'autres
éléments, les coûts de construction qui
ont augmenté, etc. Mais il y a une autre chose. Quand on se compare avec
Toronto ou Vancouver, là, on est à l'inverse de Montréal et on voit que ça va être des années records. Dans ces
deux villes-là, il va se construire plus que dans les dernières années. Mais pourquoi? Pourquoi? Montréal, Toronto,
on est pas mal proches des deux villes. Et là ce n'est pas juste Montréal
non plus. Il y en a qui voudraient dire que
c'est la faute de Montréal. Non, non, c'est tout le Québec qui vit ça. Mais la
différence, c'est que l'Ontario a agi, a agi
pour la crise du logement. Ils l'ont reconnue bien avant le Québec et donc ils
ont mis en place des réglementations
fort ambitieuses, que... là, je sens, sincèrement, que la nouvelle ministre de
l'Habitation veut être proactive, et
je pense qu'on va arriver avec des solutions, mais le problème, c'est qu'on a
perdu tellement d'années à ne rien
faire que, pendant ce temps-là, bien, les autres, eux, ont agi. Et là je
pourrais vous parler, là, pendant deux heures, juste de ce que l'Ontario a fait puis ce que le
Québec n'a pas fait. On y reviendra, éventuellement. Mais il va falloir
vraiment changer nos façons de faire de façon importante.
Maintenant, comme on parle de logement social,
bien, je vais mentionner que le bilan, en logement social, de la CAQ, bien, c'est le pire des 25 dernières
années aussi. On n'a jamais si peu financé de nouvelles unités. Ce qui sort de
terre en logement social actuellement, bien,
c'est des projets qui ont été financés, à l'époque, sous un gouvernement
libéral et qui, là, avaient repris du
retard, parce qu'il y a eu des écarts au niveau du financement. Le gouvernement
de la CAQ ne croit tout simplement pas au logement social. Tout ce
qu'ils veulent faire présentement, c'est du logement abordable, mais le «abordable» est très élastique, et on ne
sait pas exactement ce que ça veut dire. D'ailleurs, je crois qu'il y a un
collègue, là, qui a parlé du
programme... le Programme habitation abordable Québec. C'est très... C'est ça,
ça permet de construire beaucoup de
choses, mais, en fait, très peu de logement social. S'il y en a, c'est que
c'est couplé avec d'autres programmes, comme
les programmes de soutien aux loyers, les PSL, qui permettent, au bout du
compte, de faire un certain genre de logement social, mais, si les
personnes quittent, éventuellement, ce ne sera plus nécessairement du logement
social.
Bref, on
n'est pas du tout dans les mêmes eaux quand on parle de logement abordable, et
ce n'est vraiment pas les mêmes
clientèles. Le logement social est destiné à des gens qui sont beaucoup plus dans
le besoin, et, malheureusement, ces
gens-là sont de plus en plus nombreux. On le voit, avec la hausse de
l'inflation, le coût de la vie, il y a de moins en moins de gens qui ont les moyens de se loger au
coût du marché, et le coût du marché, je l'ai dit, il a explosé, ça a vraiment
augmenté. Gatineau, qui est à côté d'Ottawa,
c'est un des pires marchés actuellement, puis là on peut voir des logements à plus de 2 000 $ par mois, couramment.
Mais le «abordable», quand on regarde la définition de «abordable», bien, c'est
un pourcentage en dessous du marché. Quel pourcentage? Ce n'est pas
défini, il n'y a aucun programme, vraiment, qui l'établit, donc c'est très
flexible, et ça permet, un peu, de construire n'importe quoi sous ce
libellé-là.
Et même le
PHAQ permet... je crois que c'est le PHAQ ou les fonds fiscalisés, là, qui
permettent même des ententes à des 10 ans, seulement,
d'abordabilité. Ça ne fait pas longtemps, 10 ans. Et, quand on sait le
coût que ça représente d'avoir des fonds publics là-dedans, bien, je pense que
ça devrait laisser un certain... un gain pour le public, et, quand que le logement redevient privé à 100 % et
libre de marché après seulement 10 ans, bien, il n'y a pas eu de gains
pour le public, qui a payé, à travers
ses impôts, pourtant, ces logements-là. Alors, d'une certaine façon, quand on
fait ça, bien, on subventionne du logement privé, des profits privés
futurs, et ce n'est pas souhaitable.
• (16 h 30) •
Alors, quand
on vise du logement social, comme le propose la motion, bien, on s'assure que
ça reste social, les critères de logement social pour les plus démunis, puis
c'est vraiment pour les plus démunis que c'est visé, parce que, là, on s'adresse à des gens que le revenu est vraiment
plus bas. On va s'ajuster, d'ailleurs, au revenu de la personne, donc, on va
dire, bien, c'est maximum 20 % ou 30 %, mais c'est 25 %,
normalement, du revenu de la personne. Donc, si la personne est dans de faibles revenus, bien, elle va payer à
la hauteur de ses moyens et, si, dans... la vie lui sourit, elle monte de
loyer... de revenus à un certain
moment, bien, son loyer va être ajusté, elle va payer un peu plus, et pour que
ça reste toujours digne d'avoir un
logement. Et c'est un besoin de base, avoir un logement. On l'a vu, ma collègue
en a parlé tout à l'heure, la députée de D'Arcy-McGee, à quel point il y
a un lien direct avec l'itinérance, et tous les groupes s'entendent pour le dire. Et tous ceux qui
ont réussi à lutter contre l'itinérance, quand on pense... Elle a parlé, là, du
programme de la Finlande, mais, il y
a quelques jours à peine, La Presse avait un beau portrait sur le modèle
du Texas, là, de Houston. Il y a Winnipeg qui est allée les visiter
aussi, qui s'inspire de ce modèle-là, va arriver avec un modèle semblable. Dans
les deux... les trois cas, dans le fond, ce
qu'on privilégie, c'est : d'abord, offrons un logement, puis après ça on
va arriver à sortir les gens de
l'itinérance. Actuellement, nous, on pense un peu à l'inverse. Puis, bref, à la
base, le logement est nécessaire si on veut pouvoir avoir des programmes
sociaux qui fonctionnent.
Et je pense
aussi à tous les groupes qui ont des besoins particuliers, qui n'arrivent pas à
se trouver du logement dans du
logement régulier, les personnes à mobilité réduite, les familles, mais les
familles monoparentales, par exemple, avec beaucoup d'enfants, les
femmes victimes de violence conjugale. J'ai accompagné un groupe... dans mon
ancienne vie, j'étais conseillère municipale
et j'ai accompagné un groupe qui a fait un... Il y a un groupe de parents qui a
fait des logements pour grands
autistes, adultes, là, on ne parle pas d'enfants, on parle d'adultes, et donc
ce n'est pas nécessairement des gens qui
arrivent aisément à se trouver un logement ni aisément à avoir un revenu, mais
ce sont des gens qui peuvent contribuer à la société, et ils peuvent avoir un revenu, mais peut n'être pas à la
hauteur de se payer les loyers qu'on trouve aujourd'hui sur le marché régulier. Les jeunes en
réintégration sociale aussi, j'ai accompagné un autre projet comme ça, une
auberge du coeur qui faisait un
projet comme ça. Bref, ce genre de projet là, bien, on en a besoin, c'est du
logement social, ce n'est pas du logement abordable que ça nous prend.
Et tous ces groupes-là, si on les soutient avec
du vrai logement social, bien, c'est des groupes qui vont vraiment pouvoir
contribuer à la société. Puis, au bout du compte, ça a été démontré, ça coûte
plus cher, une personne qui est dans la rue,
qu'une personne qui est logée, parce qu'on va avoir des problèmes au niveau de
la sécurité publique, de la santé mentale,
etc. Et donc c'est un gain pour la société puis c'est un investissement, le
logement social. Et ça, l'étude de l'UMQ a été très, très claire là-dessus,
c'est beaucoup moins cher de construire du logement social et d'éviter que des
gens se retrouvent à la rue que, finalement, les laisser à l'abandon, parce
qu'au bout du compte, bien, on va payer d'une autre façon.
Alors, pour
cette raison-là, M. le Président, je souhaite qu'on mette toutes les sommes dans
le logement social. Merci.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci beaucoup, Mme la
députée des Mille-Îles. Et votre motion d'amendement est déposée sous
réserve de la permission de l'auteure de la motion principale.
Et je
reconnais maintenant le député de Laurier-Dorion pour la prochaine
intervention. Il reste 9 min 48 s, M. le député.
M. Andrés Fontecilla
M. Fontecilla : Merci.
Merci, M. le Président. Je vais y aller, donc, tout de suite. Nos collègues du
gouvernement de la CAQ semblent euphoriques au fait que ma collègue de Sainte-Marie—Saint-Jacques
ait présenté une motion de félicitations,
tout en oubliant la deuxième partie de la motion, qui appelle à l'utilisation
de ces sommes-là uniquement pour le logement social. Bien, écoutez, il y
a lieu de féliciter, à voir la lenteur avec laquelle le gouvernement du Québec,
le gouvernement actuel, a négocié, par exemple, l'ancienne entente concernant
le Programme de rénovation d'habitations à
loyer modique. Ça a pris plusieurs années avant que la CAQ négocie cette
entente-là avec le gouvernement fédéral. Et, pas encore ça, une fois qu'ils l'ont négocié, ça a pris plusieurs années
avant que l'argent arrive à rénover des logements sociaux sur les
terrains, là. Donc, il n'y a pas de quoi être très fier.
Et d'ailleurs
je voudrais vous informer, M. le Président, que, si cette entente a été
négociée très rapidement, ce n'est pas
grâce au talent inné de la ministre de l'Habitation, c'est grâce à une
conjoncture politique très particulière à Ottawa, qui force le gouvernement d'Ottawa, en vue des
prochaines élections, à injecter de l'argent dans la principale préoccupation
des Canadiens et Canadiennes, «coast to
coast», qui est la situation du logement. Le gouvernement fédéral veut se présenter
devant l'électoral... l'électorat, pardon,
disant : J'ai investi d'importantes sommes dans le logement. Et, s'ils ont
accepté, et c'est ça qui... ils sont tellement pressés qu'ils ont abandonné
leur façon habituelle, traditionnelle de négocier.
N'importe
lequel bailleur de fonds négocie de la même façon : Dites-moi pour quoi, à
quoi va être destiné l'argent que je
donne, et je vous donne l'argent. C'est toujours ça, la même et la même
dynamique. Le gouvernement du Québec — et
nous, on est bien d'accord — exige
qu'on nous donne de l'argent, et nous, on va le dépenser comme on l'entend.
Cette fois-ci, le gouvernement fédéral a
laissé aller cet argent-là sans même avoir une proposition du gouvernement de
la CAQ et un plan concernant les dépenses de cet argent-là.
Donc, la question se pose. Oui, on a obtenu
900 millions auxquels il y a une entente. L'entente prévoit aussi que le gouvernement du Québec va injecter la somme
équivalente. On parle donc de 1,8 milliard de dollars. Mais à quoi
va servir cet argent-là? Est-ce que la
ministre de l'Habitation a un plan, là, pour dépenser cet argent-là? Jusqu'à
présent, on n'a rien entendu.
J'ai entendu
de la ministre de l'Habitation nous dire : J'ai un plan, j'ai un plan, un
plan à court terme, moyen terme, long terme. Bravo! C'est un bon début.
C'est un bon début, mais on veut plus. Ça, ce n'est pas un plan, là, c'est une méthodologie de première année du secondaire, M.
le Président, là. On veut savoir comment la ministre... Est-ce qu'elle a une
idée dans sa tête, là, de à quoi va servir le 1,8 milliard? Jusqu'à
présent, on n'a pas entendu. Elle nous a sorti une idée dans le court
terme : Je vais travailler pour que les permis de construction soient plus
rapides. Bravo, encore une fois, M. le Président,
là, mais ça n'exige aucune dépense supplémentaire et obtenir... et faire en
sorte que les permis soient émis plus, plus rapidement, là.
Donc, on
nage, ici, M. le Président, là, en pleine improvisation concernant ce plan-là.
La ministre, depuis un bout, nous dit,
depuis un certain temps : Je travaille sur un plan, là, à long terme, qui
va être publié, qui va être annoncé, selon ses dires, d'ici la fin de l'année. On s'attend... On a très hâte de
voir ce fameux plan pour savoir où s'en va le gouvernement du Québec, là, et où
s'en va le gouvernement de la CAQ, là, parce que, depuis qu'il a été élu, en
2018, là, ce gouvernement-là se caractérise par une...
par une administration très erratique des données... de la question du
logement. Ils ont passé la plupart... 90 % de leur premier mandat à nier
l'existence de la crise du logement. Devant l'évidence, juste avant, quelque
temps avant les élections, ils ont
finalement reconnu, sans avoir investi pas un sou de la nouvelle argent dans la
résolution de cette crise-là.
Ils
avaient... en 2018, ils avaient promis la réalisation des 15 000 logements
sociaux que le Parti libéral n'avait pas réussi à livrer. Cinq ans plus tard, deux mandats plus tard, on est
à peu près à 50 % de réalisation de ces 15 000 logements sociaux, selon les chiffres. On est loin du
compte. Devant l'incapacité de ce gouvernement-là de produire sa propre
promesse de
15 000 logements sociaux, ils ont... la nouvelle ministre de
l'Habitation, elle, on peut... et on peut l'en féliciter, elle a sorti un programme,
le Programme d'habitation abordable du Québec, là, qui promet quelques milliers
d'unités, mais qui est, à toutes fins
pratiques, un programme destiné... qui était destiné, parce qu'il a changé un
peu, aux promoteurs privés et non pas
pour produire du logement social, pour produire du logement abordable. Donc,
ils ont carrément laissé tomber le
logement social pour donner cet argent-là aux promoteurs privés. Et, selon les
derniers chiffres de la Société d'habitation du Québec, là, le PHAQ, le programme de logement abordable du Québec, a
seulement assuré la réalisation d'un seul projet un an après l'annonce
de ce programme-là, donc on est très, très loin du compte,
M. le Président.
Donc,
encore une fois, ce gouvernement-là nage dans l'improvisation. Il reçoit un
joli magot, 900 millions, il va devoir ajouter un
autre 900 millions, mais il n'a aucune idée comment il va investir
cet argent-là. Nous, on a une idée, et beaucoup
de gens dans la société québécoise, on sait quoi faire avec cet argent-là. Mettez-le
là où c'est vraiment structurant, mais
ne donnez pas au secteur privé pour produire du logement dit abordable qui
aboutit à des loyers extrêmement chers et qui ne règle pas la crise du
logement, qui appauvrissent les ménages à faibles revenus et même des classes
moyennes. Mettez-le dans du logement social,
mettez-le dans de l'habitation qui répond aux besoins de la communauté, qui ont
été définis par la communauté, et on ne paie que 25 % de son
revenu.
• (16 h 40) •
L'important,
l'urgence stratégique, maintenant, M. le Président, pour le Québec, là, pour
contrer de façon efficace la crise du logement, c'est de constituer un
véritable parc de logements sociaux hors marché, non... qui n'est pas soumis à la logique de la spéculation, à la logique du
marché, qui cherche à faire du profit et qui fait en sorte d'augmenter sans
cesse les loyers. C'est ça qu'il faut faire.
Mme
la ministre de l'Habitation, on le sait, nous a annoncé, lors d'une entrevue...
est allée en France, à un colloque sur l'habitation. J'espère qu'elle a pu
s'inspirer des pratiques qui existent en France et dans d'autres pays européens,
là, sur le logement social, où il y a
véritablement un parc de logement social. En France, 15 %, 15.6 % du
parc résidentiel est constitué de
logement social. Donc, c'est ça qu'il faut faire. Ce gouvernement-là nage dans
l'improvisation, manque d'idées. Nous, on lui en donne une : faites
du logement social.
J'aimerais...
Ce n'est pas tout le monde, au Québec, là, on le sait... en tout cas, la très
grande majorité des locataires ne
reste pas, malheureusement, dans du logement social. Ils restent dans du
logement locatif privé, et, là aussi, on nage dans l'improvisation. La ministre, après six mois de
consultations, toutes... les six premiers mois de l'année, des consultations
pour nous arriver, à la toute dernière
journée de la dernière session parlementaire, avec le projet de loi n° 31.
Et ça a pris tout l'été passé, ça a pris 15 jours... presque un
mois après le début de la session parlementaire, et on commence l'étude détaillée pas plus tard qu'hier, là, et on nous
annonce qu'on va suspendre, encore une fois, là, l'étude détaillée parce que
le gouvernement va remanier, va amender 24 des 38 articles du p.l. n° 31, là, deux tiers du projet de loi.
C'est
un nouveau projet de loi, M. le Président, mais pourquoi ils nous ont présenté
un projet de loi qui va être remanié de
façon aussi importante? Parce que... Je l'ai, la réponse, parce qu'ils se sont
rendu compte qu'il y avait eu une opposition généralisée, dans la société, aux différentes dispositions, dont la
cession de bail, là. Tout le monde exige le retrait de la disposition concernant la cession de bail, c'est
pour ça qu'ils ont fait un retrait. On nage, encore une fois, dans
l'improvisation.
Je
vous laisse le soin de qualifier cette façon de procéder. Est-ce de
l'improvisation? Est-ce du manque d'imagination? Est-ce de ne pas savoir
quoi faire? Ou est-ce de l'incompétence? Je pose la question. Merci, M. le
Président.
Une voix : ...
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Oui, M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Lévesque (Chapleau) : Oui,
bien, il y a des propos qui sont blessants. Il y a des propos qui sont non parlementaires.
Il faudrait peut-être les retirer.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Effectivement,
il y a des mots pas évidents. Oui, M. le leader du deuxième groupe
d'opposition.
M. Leduc :
Peut-on identifier lesdits propos, s'il vous plaît,
M. le Président?
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Le
mot «incompétence». Donc, je vous demanderais de faire attention aux
mots, s'il vous plaît.
Alors,
on en est à l'étape de poursuivre les débats. Alors, ça va bien. Il reste
l'intervention du député de Lac-Saint-Jean. Et, M. le député, je vous informe qu'il
reste 5 min 12 s à votre groupe parlementaire.
M. Éric
Girard
M. Girard (Lac-Saint-Jean) : Merci,
M. le Président. Tout d'abord, M. le Président, permettez-moi de
saluer mes collègues ici présents en
ce mercredi après-midi au salon bleu. Je tiens aussi à féliciter ma collègue
ministre de l'Habitation pour la signature avec le gouvernement fédéral. Bien, je souligne
aussi... saluer mes collègues de l'opposition qui... avec qui je collabore sur des projets de loi. Entre
autres, là, nous aurons l'occasion de discuter et de collaborer ensemble sur le
projet de loi n° 31. Et je tiens aussi
à saluer ma collègue députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques pour cette motion de félicitations.
Tout d'abord, je
commencerais, M. le Président, à souligner la visite de M. Guy Cormier,
qui est le président et chef de direction du
Mouvement Desjardins, qui était, ce midi, dans la magnifique région du Saguenay—Lac-Saint-Jean pour s'entretenir avec des acteurs économiques, justement, sur des
enjeux de toutes sortes, et, entre autres, il a été question du logement, et permettez-moi de le citer :
«Nous sommes dans une conjoncture de plusieurs éléments qui fait en sorte que
c'est difficile de se lancer dans des
projets de construction immobilière, avec les taux d'intérêt qui ont doublé,
l'inflation, la pénurie de
main-d'oeuvre et les terrains à trouver...» Par contre, par contre, il
mentionne : «...mais je suis très optimiste parce que présentement
le logement, c'est la priorité de tout le monde, y compris les gouvernements.»
On
l'a mentionné à plusieurs reprises, mes collègues en ont fait état, on a des
programmes gouvernementaux qui sont
en place. J'en énumère quelques-uns : au niveau des OMH, on a le PSL,
hein, qui est le programme de soutien au loyer, il y a le soutien, aussi, à la recherche de logement, on a le Fonds
immobilier de solidarité FTQ, on a Fondaction et Desjardins qui sont des partenaires importants. Et, juste à
titre d'information, puis c'est important de le dire, ces fonds-là permettent
à des organismes sociaux de saisir les
opportunités et d'aller plus rapidement, justement, pour faire des projets de
construction de logements sociaux. Et
moi, je peux vous dire qu'en ce moment, dans ma région, j'ai des organismes qui
sont en train de travailler,
justement, pour déposer des projets et faire de la construction de logement
social. Et, un autre, on a un autre projet
qui est Le Pionnier, à Hébertville, qui est du logement social,
partenariat provincial et fédéral pour du logement pour des personnes
avec des particularités physiques, dans le logement social, et pour des
familles.
Donc, il se fait des
choses, M. le Président. Bien entendu, le gouvernement du Québec est bien
conscient de la problématique et des
conséquences que cela amène, le manque de logements. Et mes collègues des
partis d'opposition l'ont mentionné,
on est conscients qu'une des conséquences majeures, M. le Président, du manque
de logements, c'est l'augmentation des personnes en situation
d'itinérance.
Puis
je fais le lien, là, ce n'est pas vrai que ce n'est pas pareil, là, avec la
motion, là, c'est directement lié, puis on en a fait part tout à
l'heure. C'est un sujet très sensible, c'est un enjeu très sérieux.
Puis
je veux juste vous donner un exemple. Chez nous, la semaine passée, dans ma
région, il y a déjà eu des annonces, justement,
pour des refuges. Vous allez me dire : Ce n'est pas du logement social.
Non, c'est des refuges. C'en est, c'est du logement pour, justement,
s'occuper de ces gens-là qui sont en situation d'itinérance, soit à Roberval et
à Alma. Ça, M. le Président, ça a été
possible, savez-vous grâce à quoi? Pas juste parce que le gouvernement a fait
quelque chose, ça a été possible
parce qu'on a des programmes en place, mais parce que les gens se sont
mobilisés. Il y a eu de la collaboration de tous les intervenants. On a travaillé à mettre en place des
organisations. Ça a été possible parce qu'il y a eu le CIUSSS, il y a eu les élus, avec ma collègue députée de
Roberval. On a la ville, les MRC. On a des organismes, entre autres, comme
le Renfort, des organismes qui travaillent
en santé mentale, des organismes, comme La Marmite fumante, qui ont travaillé,
qui ont collaboré avec le gouvernement pour mettre en place ces
organisations-là.
Donc,
vous voyez que, moi, là, quand on parle de logement social, là, le mot qui me
vient en tête, ça le dit, «social», c'est
la collaboration de tout le monde, M. le Président. Les programmes sont là,
c'est à nous, les élus aussi, de s'asseoir avec nos organisations et
d'arriver avec de la collaboration, et ça se fait.
Et, je terminerais
là-dessus, on a aussi fait la loi sur l'urbanisme, l'aménagement du territoire,
on a apporté des modifications qui permettent aux villes, aux MRC, aux
municipalités de faire des modifications réglementaires au niveau du zonage, qui leur permettent de changer
les vocations de certains édifices, de faire des choses différemment. Il y a
des choses qui se sont faites, on va continuer de le faire.
Vous
savez, M. le Président, le logement social, le logement abordable, il y a des
choses qui se font, il y a des choses qui avancent. Et on va continuer
d'être présents, on va continuer de collaborer, puis c'est un engagement de
notre gouvernement, et on le respecte, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Merci beaucoup, M. le député de Lac-Saint-Jean.
Et, tel que stipulé à
l'article 98.1 du règlement, une motion présentée aux affaires inscrites
par les députés de l'opposition ne peut être
amendée, sauf avec la permission de son auteur. Alors, avant de céder la parole
à Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques, je vais lui demander
si elle accepte l'amendement tel que déposé par la députée de Mille-Îles.
Mme Massé : Je ne l'accepterai pas,
pas parce qu'il n'est pas intéressant, mais parce que le parc est important,
celui qui est en train de perdre, aussi.
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Alors, merci beaucoup. L'amendement n'est pas
accepté.
Alors,
on revient au débat de la motion, et je cède maintenant la parole, pour une
durée de 10 minutes, pour son droit de réplique, à Mme la députée
de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Mme Manon
Massé (réplique)
Mme Massé : Merci, M. le Président.
Échange fort intéressant. Moi, ce qui me frappe, là, c'est que je parle de
mettre sur la tête de gens
vulnérables un toit, et ce qui est retenu, essentiellement, par tous les
intervenants, de l'autre bord, c'est la
première partie de la motion. Bien sûr, la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques ne fait pas les choses comme les autres, mais, honnêtement, là,
je pense que vous avez manqué un peu de classe.
Une voix : ...
Mme Massé : Je retire mes
paroles, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Alors,
les propos sont retirés. Mme la députée, veuillez poursuivre.
• (16 h 50) •
Mme Massé : ...bien,
parce que c'est la deuxième partie qui est importante, c'est la deuxième
partie qui est l'essence de ce qu'on
voulait débattre cet après-midi. Pourquoi? Bien, parce qu'il y a trop de monde
qui ne sont pas capables de se loger
dans les logements privés. Pourquoi ils ne sont pas capables? Parce que, oui,
la rhétorique dit que c'est du logement abordable, mais c'est abordable
pour qui? Quand tu gagnes 150 000 $ par année, c'est sûr que
25 % de ton revenu, grosso modo, c'est
37 000 $, mais, quand tu gagnes 45 000 $ par année, bien,
on parle de 11 000 $. Abordable pour qui? Les programmes qui existent soutiennent le
développement du privé en logement. On a besoin d'avoir du logement qui
nous appartient collectivement. C'est ça qu'elle dit, la motion.
Alors, dans
ce sens-là, M. le Président, je pense qu'il faut reconnaître que la
collaboration dont parlait mon collègue dans la dernière intervention, elle est là depuis très longtemps, elle
existe depuis toujours, mais la nuance qui est dans la motion, là, je ne sais pas si vous l'avez bien
sentie, là, c'est que nous voulons, premièrement, que le gouvernement du Québec
s'engage à étirer l'autre 900 millions.
Je ne l'ai pas entendu de la part de la ministre, elle a juste parlé du
900 millions du gouvernement fédéral. Alors, moi, là, le ministre
des Finances, là, je veux voir ça, le 7 novembre dans sa mise à jour économique : 900 millions du fédéral
plus 900 millions du gouvernement du Québec, ça fait 1,8 milliard, je
veux voir ça.
L'autre
affaire que je veux voir et que je veux entendre, parce que c'est ça que les
besoins nous dictent, c'est que le 1,8 milliard d'argent public...
Je ne parle pas de l'autre programme qui soutient le privé, là, il est là, il
joue dedans, il n'y a pas de trouble, mais,
le 1,8 milliard, le nouvel argent, là, qu'on va utiliser, il faut
absolument que ce soit pour du logement
hors marché, donc que ce ne soient pas des promoteurs privés dont le seul
objectif est de pouvoir marchandiser le toit sur la tête du monde. C'est pour ça qu'on parle de coopérative. La
coopérative, ça appartient aux membres qui sont là, il n'y a personne
qui peut partir avec le cash tout seul. C'est pour ça qu'on parle de HLM.
Vous savez,
j'ai vu une statistique, les deux bras me sont tombés. À Montréal, là... je ne
la trouverai plus parce que c'est
toujours comme ça quand on se perd dans nos papiers... à Montréal... Oui, elle
est ici, c'est écrit, mais je n'ai pas mes lunettes. Voyons! Ça va bien
mal, mon affaire. Juste à Montréal, ça fait que, hein, Montréal, on compte,
actuellement, 20 810 unités de HLM.
C'est le même chiffre que depuis 1994. Ouch! Ouch! Dans une société qui laisse
les plus vulnérables aller vivre dans
la rue parce qu'ils ne sont pas capables de se payer un logement, qui laisse
les femmes victimes de violence rester dans... soit avec leur conjoint
parce qu'elle n'est pas capable de payer un autre logement ou soit carrément
aller occuper des places dans des refuges,
ce qui fait qu'il y a d'autres femmes qui ne peuvent pas aller dedans... Ça, ce
n'est pas la société dans laquelle je
vais vivre, surtout pas quand il y a 1,8 milliard d'argent public qui
tombe sur la table, si le gouvernement
de la CAQ met son 900 millions. Mais je pense qu'il va le faire, je pense
qu'il va le faire. Mais je ne l'ai pas
entendu, mais je pense qu'ils vont le faire. En fait, ils sont mieux de le
faire parce qu'il y a plusieurs de nos concitoyens qui ont besoin que ce
soit fait.
Ensuite,
bien, une autre affaire qui me fascine, là, puis je me dis : Voyons! Ils
comprennent, là, c'est des gens qui sont
des députés, qui sont en relation avec les gens. L'aide aux personnes, là,
c'est de l'aide, bien sûr, aux gens qui n'arrivent pas à payer, mais, en
bout de ligne, c'est de l'aide aux promoteurs privés. Bien sûr, une partie de
cette aide-là va à des promoteurs collectifs, soit des gens en coopérative ou
en OSBL d'habitation, qu'on dit, là, donc des habitations dont le but n'est pas de faire de l'argent, donc sont
sans but lucratif, bien sûr qu'il y
a une partie des programmes de
soutien au loyer, les PSL ou les PAL,
dont on a parlé, qui va dans du logement collectif, mais la majorité vont dans
du logement privé. Et l'enjeu,
M. le Président, c'est qu'un coup qu'on a donné cet argent-là pour
que la personne le donne à son propriétaire, ce logement-là, là, il ne nous appartient pas collectivement. Le jour où
le propriétaire décide de vendre son bloc, là, ça ne nous revient pas,
ça.
Alors, c'est un autre des problèmes de
l'enlignement. Je ne dis pas qu'il faut arrêter ça. Mais ça, c'est le chemin que la CAQ développe, en se disant : Bien,
voilà le chemin à suivre. Moi, je dis : Wo! Wo! Wo! Non, le chemin à
suivre, c'est de s'assurer que
l'argent public qu'on va dépenser, parce que c'est nos impôts qui ont payé ça,
là... que l'argent public qu'on va
dépenser pour la construction des nouveaux logements sociaux, c'est que chaque
dollar du 1,8 milliard soit investi en logement social. Et l'autre élément, c'est de s'assurer que ce
logement social là soit pris en main par les collectivités. Et, mon collègue a raison, les collectivités sont prêtes.
D'entrée de jeu, je vous ai parlé de quatre projets, dans ma circonscription,
qui auraient aimé ça voir le jour dans les cinq dernières années, puis qui
n'ont pas vu le jour parce qu'ils ont été refusés par le gouvernement du
Québec, et ça, on en a tous, là. Les gens sont prêts, les groupes sont prêts
puis les municipalités sont prêtes. Ce qu'il
faut, c'est d'avoir l'assurance que chacun des dollars qu'on va investir dans
cette nouvelle entente soit dédié à du logement social hors marché.
Il y a une autre affaire que je veux adresser
ici, parce que je l'entends souvent, puis il me reste du temps, puis je l'ai encore entendu ici, sur le plancher alors
qu'on parlait de logement social, tu sais, le rapport de force, là, c'est quoi,
le rapport... il faut rééquilibrer le rapport entre les propriétaires, les
locataires. Encore là, je ne sais pas qu'est-ce qui se passe, là. Rééquilibrer un rapport de force, alors que tu as une
personne qui vient de tomber à la rue parce qu'elle a été victime de violence
conjugale, versus un propriétaire qui a décidé, lui, d'évincer les gens avant
elle puis, finalement, s'est retrouvé à
augmenter le... Cette femme-là, elle n'est pas capable de se le payer. Il est
où, le rapport de force? On me parle
du Tribunal administratif. Je ne le sais pas... Le pourcentage des causes qu'on
entend, au Tribunal administratif, qui viennent des propriétaires est
beaucoup plus élevé que celui qui vient des locataires. S'il y a des preuves à
inverser, là, ce n'est peut-être pas celles qu'on voit de ce côté-là.
Alors,
moi, là, s'il y a une chose qui me touchent, c'est que, si ce gouvernement-là
est si enraciné dans cette idée de «il faut rééquilibrer le rapport de
force», là, la meilleure façon d'équilibrer un rapport de force, c'est de
rendre le 1,8 milliard d'argent de
logement social dont on parle aujourd'hui... c'est de l'orienter vers des
organisations collectives, HLM, coops d'habitation, sans but lucratif,
pour les femmes, les jeunes, les enfants, les gens vivant avec une déficience intellectuelle ou physique. Allez lire ce
rapport-là, vous allez voir que l'itinérance, là, c'est tous les gens que je
viens de vous nommer.
Alors donc,
une façon de le faire, c'est de s'assurer d'investir dans du logement social
hors marché, c'est de s'assurer que
les services pour accompagner les plus vulnérables soient soutenus
financièrement. Et je souhaite du plus profond de mon coeur que le
gouvernement adopte ma motion. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Alors,
merci beaucoup, Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Alors, je
vais maintenant mettre aux voix la motion de Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques, qui se lit comme suit... Oui, M. le leader.
M. Leduc : ...pour demander un
vote électronique, mais, si... Vous voulez la lire avant, j'imagine, oui?
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Je
vais en faire la lecture. Alors...
Une voix : ...
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Je vais au moins, présentement, lire la motion. Permettez-moi de lire
la motion, puis ensuite vous aurez la chance de vous prononcer, chers
collègues. Alors...
Une voix : ...
• (17 heures) •
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup.
«Que
l'Assemblée nationale félicite le gouvernement du Québec pour son entente avec
le gouvernement fédéral en ce qui a trait aux sommes provenant du Fonds
pour accélérer la construction de logements — le FACL;
«Qu'elle
demande au gouvernement de consacrer entièrement les sommes découlant de cette
entente à du logement social hors marché, tel que des logements publics,
d'organismes sans but lucratif et de coopératives.»
Cette motion est-elle adoptée?
Une voix : ...
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Oui,
M. le leader du deuxième groupe d'opposition.
M. Leduc : En toute logique, je
vous demanderais un vote électronique, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Alors, le vote
électronique est demandé. M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Lévesque (Chapleau) : Oui,
M. le Président. J'aimerais qu'on reporte le vote à demain, s'il vous plaît.
Vote reporté
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Alors,
conformément à la demande du leader du gouvernement, le vote sur la motion de Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques sera tenu à la période des affaires courantes de demain.
Pour la suite de nos travaux, M. le leader
adjoint du mouvement.
Ajournement
M. Lévesque
(Chapleau) : Oui, merci beaucoup, M. le Président. À ce stade,
je vous demanderais de bien vouloir ajourner nos travaux à demain,
9 h 40, s'il vous plaît.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Alors,
est-ce que cette motion est adoptée?
Des voix : Adopté.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Alors, en conséquence,
nous ajournons nos travaux à demain, jeudi 19 octobre 2023, à
9 h 40.
(Fin de la séance à 17 h 02)