(Neuf heures quarante minutes)
Le
Vice-Président (M. Lévesque) :
Mmes et MM. les députés, bon matin à tous. Je vous invite à prendre place.
Affaires
courantes
Déclarations
de députés
Nous sommes à
la rubrique Déclarations de députés, et je cède maintenant la parole à M. le
député de Côte-du-Sud. La parole est à vous, monsieur.
Souligner le
40e anniversaire de l'organisme Aliments ASTA inc.
M. Mathieu
Rivest
M.
Rivest : Merci, M. le Président. Il y a 20 ans, j'ai
rencontré M. Jacques Poitras, président des Aliments ASTA. Ce moment a changé ma vie, celle de l'organisation
que je représentais, le Camp musical de Saint-Alexandre, et aujourd'hui
je souhaite le remercier et lui rendre hommage.
Effectivement,
notre rencontre aura, au fil des ans, permis de mettre sur pied une fondation
importante pour le Camp musical
Saint-Alexandre, assurant la pérennité de l'organisation. Avec beaucoup
d'audace et de vision, nous avons développé des affinités alliant culture, développement d'affaires et rayonnement
artistique. M. Poitras est devenu un véritable philanthrope pour la culture, et l'organisation a
su profiter de la mise sur pied du programme Mécénat placement culture
du gouvernement du Québec.
Cette année,
l'entreprise ASTA fête son 40e anniversaire, une entreprise de deuxième
génération fondée en 1982. Je
souligne d'ailleurs, M. le Président, la présence de Stéphanie et Kévin Poitras
ici, au salon bleu. Ils suivent la trace de leur père, un véritable mentor pour
eux. Toute la communauté de Saint-Alexandre-de Kamouraska et bien au-delà de
nos frontières sont fiers de votre contribution pour notre région.
Merci.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci beaucoup, M. le député de Côte-du-Sud. Je
rappelle aux collègues que les
déclarations de députés, c'est pour une durée maximale d'une minute. Merci
beaucoup, M. le député. La parole est à Mme la députée d'Outremont—Mont-Royal.
Féliciter Mme Natalie Jacques,
honorée au
Gala de la mi-temps de Soccer Québec
Mme Michelle
Setlakwe
Mme
Setlakwe : Merci, M. le Président. Je souhaite souligner
aujourd'hui la contribution exceptionnelle de Mme Natalie Jacques
au club de soccer de ville Mont-Royal.
Bénévole au
club depuis plus de 25 ans, elle a reçu le prix Honneur régional lors du
Gala de la mi-temps de Soccer Québec, une marque de reconnaissance
méritée pour son implication hors pair.
Dotée d'une
passion pour le sport, elle est une source d'inspiration pour la communauté
sportive, particulièrement les équipes féminines. Les joueuses la
décrivent comme une coach de soccer énergique et dédiée mais aussi une figure maternelle. L'esprit d'équipe et de famille
qu'elle aura instauré au sein du club se résume par sa fameuse phrase :
«One team, one love.» Même après sa
retraite, elle n'a pas mis fin à son dévouement au club, auprès duquel elle a
continué à s'impliquer en tant que responsable de la compétition pour le
conseil d'administration.
Félicitations
à Natalie Jacques pour son prix et sa contribution à l'esprit sportif du CSMRO!
Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci, Mme la députée. Maintenant, la parole est à
M. le député de Granby.
Souligner le départ à la
retraite de Mme Joseph-Anne St-Hilaire,
fondatrice et directrice de l'organisme L'Autre Versant inc.
M.
François Bonnardel
M.
Bonnardel : Merci, M. le Président. 1990 aura été une année
importante pour Granby et la région, car elle aura vu apparaître l'organisme L'Autre Versant,
organisme qui ouvre ses portes à toute personne adulte vivant des problèmes
de santé mentale. Il vise à soutenir ces
personnes dans leur développement afin de les aider à se réapproprier son
pouvoir d'être et d'agir en vue d'une meilleure qualité de vie, en
collaboration avec son environnement, dans un processus de rétablissement.
Toutefois, cet organisme n'aurait pas vu et
n'aurait pas réussi à aider autant de personnes sans sa fondatrice et directrice des 32 dernières années,
Mme Joseph-Anne St-Hilaire. Son dynamisme et sa créativité n'ont fait
aucun doute pour toute personne qui a
eu le plaisir de la croiser au courant de toutes ces années. Sans sa volonté et
son leadership fort, nous n'aurions pas pu compter sur plusieurs volets de soutien pour ses
membres : centre de jour et casse-croûte avec les projets PAAS Action, le
soutien dans la communauté, les ateliers de créativité et de croissance, les
cuisines collectives, les soupers communautaires.
Joseph-Anne, j'ai eu le plaisir d'échanger avec
toi, au cours des dernières années, et j'ai toujours senti tout ton dévouement pour offrir le meilleur service à la
population et ceux qui en ont bien besoin. Tu peux être très fière du travail
accompli depuis tes débuts, et la retraite est largement méritée. Prends bien
soin de toi. Et merci pour tout.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci, M. le député de Granby. Maintenant, la
parole est à M. le député de Jean-Lesage.
Souligner l'importance du
travail des transcriptrices et des transcripteurs
du Journal des débats de l'Assemblée nationale
M.
Sol Zanetti
M.
Zanetti : Merci, M. le Président. Pour ma première
déclaration de député de cette 43e législature, je vais rendre
hommage aux transcriptrices et aux transcripteurs de l'Assemblée nationale du
Québec.
Imaginez,
tout ce qui se dit ici, en ces murs, lors des séances au salon bleu, en
commission, en point de presse, lors de
certaines cérémonies officielles, tout ce qui est dit ici est transcrit et
consigné pour l'éternité dans le Journal des débats de l'Assemblée nationale. C'est une tâche
colossale et essentielle. Notre histoire politique est entre leurs mains. Nous
sommes chanceux de pouvoir compter sur cette précieuse équipe.
J'invite donc
tous les parlementaires à penser à eux et à elles avant chacune de leurs prises
de parole des quatre prochaines
années. J'aimerais qu'on pense à ces personnes et qu'on s'assure collectivement
que ce qu'on dira sera à la hauteur de leur énergie, de leur talent et de leur
professionnalisme. Je nous invite à prêter le serment solennel de ne
dire ici dorénavant que des choses qui valent la peine d'être écrites quelque
part pour toujours. Merci.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci beaucoup, M. le député de Jean-Lesage. Je
cède maintenant la parole à M. le député de Beauce-Sud.
Souligner le
40e anniversaire de l'organisme Havre L'Éclaircie inc.
M. Samuel
Poulin
M. Poulin : Merci beaucoup, M. le
Président. Je profite de ma première déclaration de député de ce second mandat pour souligner le 40e anniversaire du
Havre L'Éclaircie, la maison d'aide et d'hébergement spécialisée dans
l'intervention et la prévention pour les femmes victimes de violence
conjugale chez nous.
Sous la
direction d'Isabelle Fecteau, je veux saluer l'apport exceptionnel de l'équipe,
qui est dévouée, compétente et
expérimentée. Je veux remercier tous celles et ceux qui permettent, depuis
40 ans, d'enrichir ce lieu où nos femmes trouvent refuge, pour
elles et leurs enfants.
La
sensibilisation, M. le Président, vous le savez, n'est pas terminée, mais vous
nous permettez, avec des organismes comme
le Havre L'Éclaircie, d'avancer, de progresser et de continuer à éduquer notre
société face à cette problématique qui est toujours terrible.
Longue vie au Havre L'Éclaircie! Et merci à
toutes. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci, M. le député de Beauce-Sud. Je cède
maintenant la parole à Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Souligner le
50e anniversaire de l'Association communautaire
et récréative Westhaven Elmhurst
Mme Désirée
McGraw
Mme McGraw : Merci, M. le Président.
J'aimerais aujourd'hui souligner le 50e anniversaire de l'Association
communautaire et récréative de Westhaven Elmhurst, située dans mon comté de
Notre-Dame-de-Grâce. Je veux aussi reconnaître le travail exceptionnel de ce
partenaire engagé dans la communauté.
En effet, à
travers les années, l'organisme a su répondre aux besoins des résidents de tous
âges du quartier Westhaven. Il aide
grandement à renforcer le tissu social du voisinage grâce à une variété
d'activités et de services, que ce soit leur camp de jour d'été, que ce soit le
centre d'accueil pour les ados, le club d'après l'école et, surtout, les
activités sportives pour les jeunes.
Thank you to the director, Jessica Di
Bartolo Rouillier, to her team and to the volunteers for their dedication. You have made a real difference in the lives of so many young people.
Félicitations au centre
Westhaven, et longue vie!
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci beaucoup, Mme la députée de
Notre-Dame-de-Grâce. Merci. Je cède maintenant la parole à M. le député
de Blainville.
Souligner le 50e anniversaire de l'Association de l'âge
d'or Bois-des-Filion
M. Mario Laframboise
M.
Laframboise : M. le Président, aujourd'hui, je veux rendre hommage à
un organisme qui fait un travail exceptionnel
depuis sa fondation, en octobre 1972, le club de l'âge d'or de Bois-des-Filion.
Le club célèbre un important anniversaire le 17 décembre prochain,
50 ans d'existence.
La
mission du club de l'âge d'or de Bois-des-Filion est de répondre aux besoins
récréatifs et sociaux des citoyens du troisième âge en développant un
programme d'activités tenant compte des talents de leurs membres, notamment en
contribuant à briser l'isolement social dans lequel les aînés se retrouvent
trop souvent.
Composée,
bon an, mal an, d'environ 550 membres ayant entre 50 et 98 ans, âge
de la doyenne, qui proviennent de Bois-des-Filion
et des municipalités avoisinantes, cette association offre une panoplie
d'activités festives, entre autres des bingos, tournois de cartes, quilles, et
autres. C'est donc, pour ces aînés, un lien de rencontre, de partage, qui
contribue largement pour se retrouver et animer leurs journées.
J'aimerais
donc profiter de l'occasion pour saluer le président actuel, M. Georges
Flanagan, pour son dévouement et son
implication. Bravo à tous les bénévoles! Bon 50e et longue vie au club de l'âge
d'or de Bois-des-Filion! Je vous remercie.
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Merci beaucoup, M. le député de Blainville. La parole
est maintenant à Mme la députée de Les Plaines.
Remercier
les électeurs de la circonscription de Les Plaines
pour leur confiance et leur soutien envers leur députée
Mme Lucie Lecours
Mme Lecours (Les Plaines) : Merci
beaucoup, M. le Président. Ma première déclaration de cette législature, je la
dédie aux personnes qui se sont engagées pour que je sois à nouveau la voix des
gens de Les Plaines à l'Assemblée nationale.
Je veux en effet leur exprimer ma gratitude,
envers ceux qui ont accordé leur aide sans limites. Leur soutien a été
précieux, que ce soit pour des appels téléphoniques, du porte-à-porte ou encore
des poses d'affiches. Yanick, chef d'orchestre de ma campagne, Marie-Noëlle, Guy, Claude, Nicole, Noëlla, Roger,
Daniel, Anne, Patrice, Brigitte, Carole, Sylvie, Michel, Karine, Shanny, Julien, Louise, Léona, Maïté,
Maude, David, Valérie, Micheline, Alain, Alexandre, Isaac, Andréann, Marilou,
Guylaine et Isabelle, j'en oublie peut-être, mais je vous remercie du fond du
coeur pour tout le travail réalisé.
Mes
remerciements s'adressent aussi à vous, les citoyens de Les Plaines, pour
votre confiance. Femme de conviction, je
vais continuer à défendre les valeurs auxquelles je crois et qui font que je
suis en politique aujourd'hui. Je sais que les défis sont grands, mais
ma détermination l'est encore plus. Merci, M. le Président.
• (9 h 50) •
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci,
Mme la députée de Les Plaines. Maintenant, la parole est à Mme la
députée de Brome-Missisquoi.
Rendre
hommage à M. Nicolas Legault, directeur général du
Centre national de cyclisme de Bromont
Mme Isabelle Charest
Mme Charest :
Merci, M. le Président. Je
souhaite témoigner de l'accomplissement exceptionnel d'un citoyen de
Brome-Missisquoi.
Nicolas
Legault est avant tout passionné par le cyclisme. De ses débuts au Centre
national de cyclisme de Bromont, il y a 10 ans, comme entraîneur, il en
est aujourd'hui le directeur général et à la tête d'une équipe de plus de
50 personnes.
Nicolas Legault avait
depuis longtemps une vision, celle de créer à Bromont un vélodrome intérieur de
calibre international combiné à un centre
multisport, un OBNL qui allierait les volets sportif et communautaire, un lieu
rendant le cyclisme et d'autres disciplines
sportives accessibles à tous, qu'ils aient trois ou 83 ans, débutants
autant qu'élite. Par son leadership et sa personnalité, c'est toute la
communauté qu'il a su rallier autour de ce grand projet.
Grâce
à son engagement profond et à son travail acharné, la réputation du centre
dépasse maintenant nos frontières, puisqu'il
a obtenu hier la désignation de centre satellite continental de l'Union
cycliste internationale en Amérique du Nord. Bravo, Nicolas! Merci, M.
le Président.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, Mme la députée de Brome-Missisquoi. Maintenant, je cède la
parole à M. le député de Jonquière.
Souligner
le 75e anniversaire du Patro de Jonquière inc.
M. Yannick Gagnon
M. Gagnon : M. le Président, aujourd'hui, c'est la fête. Nous
célébrons 75 ans, 75 ans à prendre soin, M. le Président, un prendre soin inconditionnel, jeunes, familles,
aînés. La recette? La recette pour célébrer un 75e en aussi bonne santé,
c'est la concertation
avec son milieu et la symbiose avec les six autres patros, M. le Président. Ce
ne sont pas les murs qui représentent
cet organisme mais bien les personnes qui sont à l'intérieur. C'est par le
loisir, le sport et l'entraide que depuis 75 ans, 75 ans
aujourd'hui, le Patro de Jonquière fait du bien et s'assure de bien le faire.
M.
Patrice Côté, président, et toute la dévouée équipe du patro, vous êtes une
richesse de chez nous. Bon 75e anniversaire!
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, M. le député de Jonquière. La parole est maintenant à M. le
député de Vachon.
Réaffirmer
la nécessité de poursuivre la
lutte contre les violences sexuelles
M. Ian Lafrenière
M.
Lafrenière : Merci beaucoup, M. le Président. La semaine dernière, une
maman proche de moi a reçu l'appel qu'aucun parent n'espère recevoir. Sa fille
est au poste de police. Non, elle n'avait commis aucun crime, elle dénonçait plutôt celui qui venait de briser sa vie
à tout jamais, celui qui venait de lui voler une partie d'elle. Menée par une
force inexplicable, elle s'est rendue à
l'hôpital pour se procurer une trousse médicolégale. Par la suite, elle s'est
rendue à la pharmacie pour aller
chercher la pilule du lendemain, et finalement au poste de police. Sa maman
n'en savait rien. Devant moi, cette mère s'est écroulée. La culpabilité
l'a envahie, elle était dévastée.
M.
le Président, on se sent tous tellement impuissants. J'aurais tellement aimé
prendre une partie de cette peine, de cette
souffrance. Aujourd'hui, je m'adresse à elles, je salue leur courage, mais le
message que je veux passer, M. le Président, c'est à toutes les
victimes : Nous vous croyons.
Vous
savez, M. le Président, ici, ensemble, on a fait d'importantes avancées, comme
les tribunaux spécialisés, les bracelets
antirapprochements, une commission spéciale sur l'exploitation sexuelle des
mineurs, mais ce n'est pas fini. Mais je vous dis qu'ensemble on peut
faire encore de bien grandes choses. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, M. le député de Vachon. Maintenant, la parole est au député de
Papineau. M. le député.
Rendre
hommage au dramaturge et metteur en scène Serge Marois
M. Mathieu Lacombe
M. Lacombe : Merci,
M. le Président. Je me lève aujourd'hui ici, au salon bleu, à l'Assemblée
nationale, pour souligner la vie et l'oeuvre de Serge Marois, qui nous a
malheureusement quittés le 2 décembre à l'âge de 74 ans.
Pionnier dans la
décentralisation de l'offre théâtrale jeunesse au Québec, Serge Marois a
été cofondateur de L'Arrière Scène, qui met au monde des oeuvres
théâtrales d'une grande qualité artistique depuis 1976, qui est localisé à
Beloeil, en Montérégie.
Auteur
prolifique, Serge Marois nous laisse en héritage plus d'une quarantaine de
textes dramatiques, en plus d'avoir contribué de façon notable au
développement de la passion du théâtre chez un grand nombre de jeunes Québécois
et Québécoises. Passionné de son art, Serge
Marois aura poursuivi son oeuvre jusqu'au dernier instant, alors qu'il était en
soins de vie à la maison depuis plusieurs mois. Il a quand même eu
l'opportunité de voir par captation vidéo la première de sa dernière
pièce, Ma soeur, la conclusion de sa trilogie familiale.
Donc, prenons
ensemble un moment pour souligner la vie et l'oeuvre de monsieur Marois, un
grand Québécois qui aura inspiré plusieurs jeunes artistes. Merci, M. le
Président.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, M. le député de Papineau. Et maintenant cela met fin à la
rubrique Déclarations de députés.
Et je suspends les
travaux pour quelques instants.
(Suspension de la séance à
9 h 55)
(Reprise à 10 h 04)
La
Présidente : Bonjour à tous et à toutes.
Mmes et MM. les
députés, nous allons nous recueillir quelques instants.
Je vous remercie
beaucoup. Veuillez vous asseoir, je vous prie.
Présence
du consul général du Japon à Montréal, M. Jun Saito
Sachez
que j'ai le plaisir de souligner aujourd'hui la présence, dans les tribunes, du
consul général du Japon à Montréal, M. Jun Saito, à l'occasion de
sa visite de prise de poste.
Présence d'employés et de retraités du secteur
administratif de l'Assemblée nationale
Et
j'ai également le plaisir de souligner la présence, dans les
tribunes des députés, d'employés du secteur administratif de l'Assemblée nationale soulignant aujourd'hui
leurs 20, 25, 30, 35 et 40 années de service au sein de la fonction
publique québécoise, ainsi que des employés ayant pris leur retraite au
cours de l'année.
Alors, nous
poursuivons les affaires courantes.
Aujourd'hui, il n'y a
pas de déclarations ministérielles.
Présentation
de projets de loi
À la rubrique
Présentation de projets de loi, je reconnais M. le leader de l'opposition
officielle.
M. Derraji :
Mme la Présidente, veuillez, s'il vous plaît, appeler l'article a.
Projet
de loi n° 191
La Présidente :
À l'article a du feuilleton, M.
le député de Marquette présente le projet de loi n° 191,
Loi modifiant la Loi sur la sécurité
dans les sports afin d'interdire les batailles dans les activités sportives
auxquelles des personnes de moins de 18 ans participent. M. le
député, la parole est à vous.
M. Enrico
Ciccone
M. Ciccone : Merci, Mme la Présidente. Je me dois de redéposer ce projet de loi, car
il reste beaucoup de travail à faire, malheureusement.
Ce
projet de loi modifie la Loi sur la sécurité dans les sports afin d'interdire
les batailles dans les activités sportives auxquelles des personnes de
moins de 18 ans participent.
Le
projet de loi prévoit ainsi qu'un participant qui enfreint cette interdiction
est expulsé de l'activité à laquelle il participe et qu'une fédération d'organismes sportifs ou un organisme
sportif non affilié à une fédération doit prévoir dans son règlement de
sécurité des sanctions applicables en cas de récidive.
Merci, Mme la
Présidente.
Mise
aux voix
La
Présidente : Est-ce que l'Assemblée accepte d'être saisie de ce projet
de loi?
Des voix :
Adopté.
La Présidente :
Accepté. Adopté.
À la rubrique... Oui,
M. le leader de l'opposition officielle, je vous écoute.
M. Derraji : Mme la Présidente, vous
avez vu, c'est notre troisième projet de loi qu'on dépose en quelques jours.
Le leader du gouvernement nous invite,
demain, à discuter du projet de loi sur le serment, qui va permettre à trois
collègues de siéger. Mon collègue
dépose un projet de loi qui va changer la vie de plusieurs milliers de jeunes.
Donc, j'invite le leader du gouvernement à entamer une discussion par
rapport à l'adoption de ce projet de loi ou un des trois avant ce vendredi.
Merci, Mme la Présidente.
La Présidente :
Je vous rappelle que ce n'est pas
la période des questions et que ce court échange doit se limiter à être
assez court, lorsqu'on dépose un projet de loi. M. le leader, j'imagine que
c'est ce que vous allez dire.
M. Jolin-Barrette : Tout à fait, Mme la
Présidente. Et je l'ai dit en privé à mon collègue. Écoutez, il faut prendre le
temps d'analyser les différents projets de loi. Et ça nous est déjà arrivé
d'appeler des projets de loi de l'opposition officielle. On l'avait fait, notamment, avec le député de D'Arcy-McGee,
avec le projet de loi sur la santé mentale. Alors, on est toujours
ouverts, du côté du gouvernement, à faire cheminer toutes les bonnes
initiatives législatives.
La
Présidente : Maintenant... Oui, M. le leader.
M. Derraji :
Un vote par appel nominal.
La Présidente :
Alors, vous demandez un vote par
appel nominal. Est-ce qu'il y a consentement, puisque ça a déjà été
adopté? Y a-t-il consentement pour ce vote?
Une voix :
...
La Présidente : Pas de
consentement. Désolée.
Une
voix : ...
La Présidente :
Ça a été adopté, oui.
Dépôt
de documents
Maintenant,
à la rubrique Dépôt de documents, je reconnais M. le premier ministre. M. le
premier ministre. Dépôt de documents.
M. Legault : Oui, Mme la Présidente.
Permettez-moi de déposer le rapport annuel de gestion 2021‑2022
du ministère du Conseil exécutif.
La
Présidente : Ce document est déposé. M. le ministre de la Justice,
c'est à vous.
M. Jolin-Barrette : Oui, Mme la Présidente.
Permettez-moi de déposer le rapport annuel 2021‑2022 de la Société
québécoise d'information juridique et du Fonds d'aide aux actions collectives.
Je
dépose également le rapport d'activité 2021‑2022 de la Loi visant à
aider les personnes victimes d'infractions criminelles et à favoriser
leur rétablissement.
En
terminant, je dépose les rapports annuels de gestion 2021‑2022
de la Commission des services juridiques, de l'Office de la protection du consommateur, du Tribunal administratif du
Québec, du Directeur des poursuites criminelles et pénales, du Conseil
de la justice administrative et, finalement, du ministère de la Justice. Merci.
La
Présidente : Ces documents sont déposés. M. le ministre de l'Économie,
de l'Innovation et de l'Énergie.
• (10 h 10) •
M. Fitzgibbon : Mme la Présidente,
permettez-moi de déposer les rapports annuels de gestion 2021‑2022
de la Commission de l'éthique en
science et en technologie, des Fonds de recherche du Québec suivants :
Société et culture, Nature et
technologies, et Santé, du ministère de
l'Économie et de l'Innovation, et de la
Société du parc industriel et portuaire de Bécancour.
Je
dépose également les états financiers consolidés de l'exercice clos le 31 mars
2022 du Fonds du développement économique,
de Capital Ressources naturelles et Énergie, ainsi que les états financiers
pour l'exercice clos le 31 mars 2022 du Fonds pour la croissance des
entreprises québécoises. Merci.
La Présidente :
Ces documents sont déposés. Mme la
ministre de l'Immigration, de la Francisation et de l'Intégration.
Mme Fréchette : Mme la Présidente,
permettez-moi de déposer le Plan en immigration du Québec 2023, de même que le
rapport annuel de gestion 2021‑2022 du ministère de l'Immigration, de la Francisation
et de l'Intégration. Merci.
La
Présidente : Ces documents sont déposés. M. le ministre de la Culture
et des Communications.
M. Lacombe : Merci, Mme la Présidente.
J'en ai aussi quelques-uns à déposer, d'abord le plan stratégique 2021‑2023
de la Société du Grand Théâtre de
Québec, les rapports annuels de gestion 2021‑2022 du Conseil des arts
et des lettres du Québec, qui est
accompagné de ses appendices au rapport, de la Société de développement des
entreprises culturelles, la SODEC, et du ministère de la Culture et des
Communications.
Je vais aussi déposer les rapports d'activité 2021‑2022
de Bibliothèque et Archives nationales du Québec, du Musée national des
beaux-arts du Québec, de la Société de la Place des Arts, de la Société de
télédiffusion du Québec, Télé-Québec, et du Conseil consultatif de la
lecture et du livre.
Et,
en terminant, je dépose des rapports annuels 2021‑2022 du Musée des
beaux-arts de Montréal, du Musée d'art contemporain et... du Musée d'art
contemporain de Montréal, bien sûr, et du Musée de la civilisation. Merci.
La
Présidente : Ces documents sont déposés. M. le ministre du Travail.
M. Boulet : Mme la Présidente,
permettez-moi de déposer les rapports annuels de gestion 2021‑2022
du Tribunal administratif du travail et de la Régie du bâtiment du
Québec. Merci.
La Présidente :
Ces documents sont déposés. Mme la ministre responsable de l'Habitation.
Mme Duranceau : Mme la Présidente,
permettez-moi de déposer les rapports annuels de gestion 2021‑2022
du Tribunal administratif du logement et de la Société d'habitation du
Québec. Merci.
La
Présidente : Ces documents sont déposés.
Il n'y a pas de dépôt
de rapports de commissions et il n'y a pas de dépôt de pétitions.
Il n'y a pas de
réponses orales aux pétitions ni d'interventions portant sur une violation de
droit ou de privilège.
Questions et réponses orales
Nous
en sommes maintenant à la période de questions et réponses orales, et je cède
la parole au chef de l'opposition officielle.
Pénurie
de places en service de garde
M. Marc
Tanguay
M. Tanguay :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Avec la CAQ, le Québec vit une crise
sans précédent des services de garde. Ce
n'est pas d'hier qu'on en parle, ça fait quatre ans, ils sont dans leur
cinquième année. Il y a, au moment où
on se parle, 52 000 enfants inscrits sur la liste des services de
garde. Ça, ça a fait en sorte que des parents en ont été réduits à
rédiger des C.V. de bébé, rappelez-vous-en, Mme la Présidente, pour vanter les
qualités de leurs enfants puis dire : Priorisez-le,
à publiciser ces C.V. dans des publicités journal, dans les journaux, et
également, même, pour certains, d'offrir des sommes d'argent sur Kijiji
pour avoir une place. Il y a un manque de places, il y a un manque
d'éducatrices.
Arrêtons-nous
sur le manque d'éducatrices. Aujourd'hui, ce sont des milliers d'éducatrices
spécialisées qualifiées qui manquent
à l'appel. Septembre 2021, il y a un peu plus d'un an, la sous-ministre à la
Famille, Mme Julie Blackburn, disait, et je la cite : «Il manque entre 10 000 et 13 000 éducatrices
qualifiées d'ici cinq ans.» Une fois que vous avez une place, Mme la Présidente, vous espérez que vous pourrez
avoir le service. La semaine dernière, notre collègue rapportait qu'un CPE demandait aux parents de venir travailler au
service de garde par manque d'éducatrices. Il y a même des services de garde, des CPE qui vont fermer les lundis et les
vendredis. Il y a désormais, imaginez-vous donc, 25 000 places non
occupées en milieu familial par manque d'éducatrices.
Le premier ministre
peut-il reconnaître, aujourd'hui, son échec quant aux services de garde?
La
Présidente : La réponse du premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Oui, Mme la Présidente,
effectivement, depuis plusieurs années, il manque de places dans les services
de garde. On a rendu les sommes disponibles. Il manque 37 000 places,
puis les fonds sont disponibles pour créer ces 37 000 places. Il y a des enjeux, comme on le sait, dans le
secteur de la construction. Il y a aussi une proposition, qu'on va respecter,
de transformer les services de garde privés non subventionnés en services de
garde subventionnés.
Maintenant,
Mme la Présidente, il y a aussi un défi du côté du nombre d'éducatrices. C'est
pour ça que, dans la dernière négociation de convention collective, on a
augmenté, de façon exceptionnelle, les salaires des éducatrices de 15 %. On sait aussi que c'est un D.E.C. de
trois ans au cégep. Donc, actuellement, les étudiants qui s'inscrivent dans ce
cours reçoivent un incitatif de 1 500 $ par session.
Donc,
Mme la Présidente, on essaie d'être créatifs. On a mis en place des
programmes d'alternance... J'y reviendrai.
La
Présidente : Il vous reste du temps, M. le premier ministre.
M. Legault :
Pardon?
La
Présidente : Il vous reste du temps, mon erreur.
M. Legault : O.K. Donc, il y a des
programmes d'alternance qu'on a mis en place où les éducatrices... où les
futures éducatrices font une semaine à la garderie, une semaine en formation.
Donc, évidemment, quand on en a deux, étudiants ou étudiantes, ça
remplace un ou une travailleuse.
La
Présidente : En terminant.
M. Legault :
Donc, on est dans la bonne direction.
La
Présidente : Première complémentaire.
M. Marc
Tanguay
M. Tanguay : Je veux bien croire que
le premier ministre essaie, mais ça ne fonctionne pas. La question, c'est :
Qu'est-ce qu'il va faire différemment, dans
son prochain quatre ans, qu'il n'a pas fait dans le quatre ans qui vient de se
terminer?
Puis les enjeux de
construction ne sont pas d'hier. Il y a un an et demi, le ministre de la
Famille disait même : Dans la prochaine
année, c'est 5 000, 7 000 nouvelles places sous permis qu'on va
construire. Il disait ça il y a un an et demi. Les enjeux de
construction existaient, il y a un an et demi, il me semble, de ce que je me
souviens.
Qu'est-ce
qu'il va faire de différent aujourd'hui? Il essaie, mais ça ne marche pas.
Qu'est-ce que vous allez faire de différent?
La Présidente : M. le premier
ministre.
M. François Legault
M. Legault : Oui, bien, Mme la
Présidente, je sais que le Parti libéral est capable d'être créatif, là, donc,
peut-être, dans la complémentaire, je
vais avoir une proposition constructive. Mais, actuellement, ce qu'on essaie de
faire, c'est de construire le plus rapidement possible. On est
convaincus qu'on va y arriver dans le prochain mandat, à ce que chaque parent
ait une place. Et on est créatifs aussi pour avoir plus d'éducatrices. Donc, il
y a des incitatifs qu'on a mis autant du côté des salaires que du côté de
l'aide aux études. Donc, si le chef de l'opposition officielle a une
suggestion, juste une...
La
Présidente : En terminant.
M. Legault :
...bien, j'aimerais l'entendre.
La
Présidente : Première complémentaire... Elle est terminée. Deuxième
complémentaire.
M. Marc
Tanguay
M. Tanguay : Utiliser le
6 milliards d'Ottawa, utiliser le 6 milliards d'Ottawa pour les
services de garde, l'investir sur les
cinq ans, un. Deux, faire en sorte qu'au Québec ce soit marqué dans la loi
et dans la vraie vie que l'accès à un service de garde, c'est un droit.
Sur cinq ans, prenez le 6 milliards, vous allez développer le réseau.
Puis,
en bout de piste, oui, vous avez augmenté les salaires des éducatrices, mais, à
la fin de leur carrière, elles ne gagneront même pas 50 000 $.
Autre
idée : Pourquoi ne pas prolonger le RQAP de six mois? Pendant ce temps-là
que les parents... qu'ils sont à la maison puis qu'ils n'ont pas de
salaire, ils seraient compensés. Qu'est-ce que vous en pensez?
Des voix :
...
La
Présidente : Pas de commentaire, je vous prie. M. le premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault :
Bien, on va prendre les suggestions une par une.
Quand
on dit... quand le chef de l'opposition officielle nous dit : Prenez le
6 milliards d'Ottawa, je répète, tous les fonds nécessaires sont disponibles, ils sont même disponibles depuis un
an ou deux. Donc, ce n'est pas une question de manque de fonds.
Quand le chef de
l'opposition officielle propose de dire : On va inscrire ça dans une loi,
ça ne donnera pas des éducatrices de plus,
là. Je peux vous dire, que ce soit dans une loi ou non, on fait tout ce qui est
possible pour que ça se fasse le plus rapidement possible.
La Présidente :
Troisième complémentaire.
M. Marc
Tanguay
M. Tanguay : Le premier ministre dit
aux PME : Vous manquez d'employés, augmentez les salaires. Il dit que ce
n'est pas une question de fonds, puis je viens de dire que les éducatrices, au
bout de leur carrière, juste avant de prendre leur retraite bien méritée, elles ne gagneront pas
50 000 $. Peut-être, de leur donner une petite pincée pour faire un
rattrapage salarial, ça les aiderait, ça les inciterait.
Pendant
ce temps-là, Mme la Présidente, là, c'est les familles du Québec qui en
souffrent. Bien souvent, c'est la femme
qui reste à la maison, qui met de côté sa carrière, c'est l'enfant pour lequel
on n'agit pas tôt. Honnêtement, 52 000 $, c'est inacceptable.
C'était votre
priorité en campagne électorale, il y a quatre ans. Qu'est-ce que vous allez
faire?
La
Présidente : M. le premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Bien, j'ai bien entendu
la dernière suggestion du chef de l'opposition officielle. On a augmenté les
salaires des éducatrices de 15 %. Rappelons-nous que, pour l'ensemble des
employés de l'État québécois, ça a été une augmentation
de 6 %, donc ça n'a pas été facile à négocier avec les syndicats, d'avoir
des augmentations salariales qui sont différenciées.
Donc, ce que le Parti libéral nous dit, c'est qu'il faudrait augmenter de plus
que 15 % les salaires des éducatrices, donc je vais regarder cette
proposition.
• (10 h 20) •
La
Présidente : En principale, M. le chef de l'opposition officielle. La
parole est à vous, juste à vous.
Mesures pour atténuer l'impact de l'inflation
M. Marc
Tanguay
M. Tanguay : Bien, merci pour elles,
merci pour elles. Dans votre cinquième année, vous allez regarder ça. Puis
elles aussi sont affectées par quoi? Par le coût de la vie. Je vais vous parler
du coût de la vie.
Alors,
les Québécois sont pris à la gorge, Mme la Présidente, comme on le sait tous.
Le gouvernement n'en fait pas assez.
Là, on a un autre exemple, il va regarder ça, il y a le 6 milliards pour
les éducatrices. Ce n'est pas une question d'argent, il vient de le dire. Puis elles ne reviennent pas parce
qu'entre autres ce n'est pas des salaires qui leur permettent d'avoir
l'incitatif pour dire : Bien oui, moi, ça me tente, à ce compte-là.
Aussi,
donc, on a vu, hier, le taux directeur de la Banque du Canada augmenter de
4,25 %. Ça, c'est un coût additionnel pour se loger au Québec. De plus en plus de Québécoises, Québécois
doivent s'endetter, de façon toute particulière les 35 ans et moins qui sont en bris de paiement. Les grandes
banques, Mme la Présidente, ont émis pour 1,5 million de nouvelles cartes
de crédit, c'est un bond de 23 %. Ce
sont donc, d'ailleurs, des dépenses mensuelles moyennes par carte de crédit qui
ont augmenté de près de 2 500 $ au troisième trimestre. Ça
fait longtemps que le chèque de 500 $ et que, là, le chèque de 400 $,
600 $, il est dépensé.
Le
premier ministre reconnaît-il que ce ne sera pas suffisant? Ouvre-t-il la porte
à d'autres mesures? Là, il y aura une mise à jour économique, mais on
sait déjà ce qu'il va y avoir dedans, notamment les propositions qu'on a
faites, d'éliminer la TVQ sur les produits essentiels, d'augmenter le crédit à
la solidarité.
Qu'est-ce
qu'il va faire pour compléter ce qui est incomplet?
La Présidente :
M. le premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Oui, Mme la Présidente,
bien, d'abord, je veux dire au chef de l'opposition officielle que je suis très
conscient des problèmes que vivent plusieurs
Québécois non seulement avec l'inflation, l'augmentation de l'épicerie, mais
aussi l'augmentation, puis encore hier, des
taux d'intérêt, ce qui fait que les paiements pour ceux qui ont une maison, une
hypothèque, bien, ça augmente très rapidement. Donc, c'est urgent,
effectivement, d'aider les Québécois.
Bien,
on a vu venir ça depuis un certain temps, à la CAQ. C'est pour ça qu'on avait
proposé qu'en plus du 500 $ il y
ait un 600 $ qui soit versé à toutes les personnes qui gagnent moins de 50 000 $.
On me dit qu'il y a à peu près la moitié des Québécois qui ont déjà reçu
ce chèque.
Maintenant, le chef
de l'opposition officielle, là, je ne sais pas qui inspire qui entre le Parti
libéral puis Québec solidaire, mais ils s'inspirent, là, on ne sait pas comment
ça va finir, tout ça, mais il propose, entre autres, de geler les tarifs,
incluant les tarifs d'Hydro-Québec. Bien,
geler les tarifs d'Hydro-Québec plutôt que de les plafonner à 3 %, ça veut
dire, pour une famille qui est dans une petite maison, à peu près 30 $ par
année; pour les riches qui ont des plus grosses maisons, c'est à peu près
100 $ par année. Donc, surpris que les deux partis frères, là, Québec solidaire puis le Parti libéral, se dirigent vers des mesures qui
avantagent plus les riches.
La Présidente :
En première complémentaire, M. le député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Frédéric
Beauchemin
M. Beauchemin : Mme la Présidente, nous
savons tous que le panier d'épicerie nous coûte plus cher. Il en coûtera
encore au moins 1 000 $ de plus
pour une famille de quatre enfants... une famille de quatre l'an prochain. Ce
sont les moins fortunés qui en
arrachent avec l'inflation. Si le gouvernement cherche des preuves, il n'a qu'à
constater le manque de moyens des organismes communautaires. Les
Québécois veulent qu'on aide les plus vulnérables.
Est-ce que le
gouvernement caquiste peut faire preuve d'empathie et augmenter le crédit de
solidarité?
La Présidente :
Je reconnais, pour sa réponse, M. le ministre des Finances.
M. Eric
Girard
M. Girard (Groulx) : Oui, merci, Mme la
Présidente. Et peut-être dire que j'ai eu le loisir d'écouter la période de
questions à la télévision dans les derniers
jours, et c'est vrai que, quand vous vous levez, les micros sont coupés. C'est vraiment frappant, à la télévision. Alors,
je vous en informe.
O.K.
Quant au... La situation est, évidemment, extrêmement difficile, j'en suis
pleinement conscient. On a eu des hausses
du taux directeur de 400 points cette année. C'est sans précédent et c'est
extrêmement important. Et l'alimentation est la composante du panier de
consommation qui a le plus augmenté.
La Présidente :
En terminant.
M. Girard
(Groulx) : Alors, c'est certain qu'on reconnaît ça. Et le crédit
d'impôt solidarité va être indexé.
La Présidente : En deuxième
complémentaire.
M. Frédéric Beauchemin
M. Beauchemin :
Mme la Présidente, les coffres de l'État se remplissent, c'est
4,7 milliards de plus de taxes dans les
coffres du gouvernement, selon la Vérificatrice générale. Pendant ce temps, les
Québécois croulent sous des factures élevées, des biens essentiels, qui font
mal au portefeuille des Québécois. Nous voulons tous que l'inflation s'estompe
rapidement. Pour y arriver, nous devons mettre en place des mesures vraiment
ciblées.
Est-ce
que le ministre peut s'engager aujourd'hui à éliminer la TVQ sur les biens essentiels,
tel qu'on lui a proposé?
La
Présidente : M. le ministre des Finances.
M. Eric
Girard
M. Girard (Groulx) : Bien, pour répondre avec
précision à la question, non, je ne m'engage pas à éliminer la TVQ sur les biens essentiels, parce qu'il n'y a déjà pas de TVQ sur l'alimentation et certains
produits de pharmacie, et la TVQ est
harmonisée avec le gouvernement fédéral, on harmonise... on administre la TPS
pour le gouvernement fédéral, alors c'est
une initiative qui est inapplicable. Par contre, on reconnaît les difficultés
auxquelles font face les Québécois, et c'est pour ça que nous sommes le
gouvernement, toutes proportions gardées, lorsqu'on regarde l'ensemble des
provinces canadiennes, qui en a fait le plus pour ses citoyens, Mme la Présidente.
Des voix : ...
La Présidente :
S'il vous plaît! Pas de
commentaire à la suite d'une réponse. Pour sa principale, je reconnais le
député de Marguerite-Bourgeoys.
Effets
de la pénurie de main-d'œuvre
sur le développement économique
M. Frédéric
Beauchemin
M. Beauchemin : Mme la Présidente, la
pénurie de main-d'oeuvre est un frein à la prospérité du Québec parce qu'elle
limite la croissance de nos entreprises.
Refus de contrat, retards, pénalités, délocalisations, voilà le cocktail pour
nos entreprises québécoises, qui voient des postes à bons salaires
rester vacants.
Pire, un sondage
récent des Manufacturiers et exportateurs du Québec nous démontre que 30 %
des entreprises manufacturières envisagent
délocaliser leur production, 30 %. Les Manufacturiers et exportateurs du
Québec qualifient le manque de travailleurs de «goulot d'étranglement
dans nos chaînes d'approvisionnement», de «frein à l'investissement
technologique» et de limite à notre capacité de développer de nouveaux marchés.
Quel effort
additionnel le ministre de l'Économie compte-t-il faire pour s'y attaquer dès
maintenant?
La
Présidente : Pour sa réponse, je reconnais le ministre des Finances.
M. Eric
Girard
M. Girard (Groulx) : Bien, on a eu des
statistiques sur l'emploi vendredi dernier, et j'aimerais confirmer à tous
que le marché de l'emploi est extrêmement
dynamique au Québec. En fait, lorsqu'on regarde les chiffres absolus, le Québec
est la province canadienne qui a créé le plus d'emplois au Canada en 2022, en
absolu, là. Nous ne sommes pas la plus grosse province, mais c'est nous qui avons créé le plus d'emplois. Ce sont des
emplois dans le secteur privé et à temps complet. Donc, les initiatives que
notre gouvernement a mises pour stimuler l'offre de travail fonctionnent, Mme
la Présidente.
La
Présidente : Première complémentaire, oui, je reconnais la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Madwa-Nika
Cadet
Mme Cadet : Mme la Présidente, ce
matin, on pouvait lire dans Le Devoir les propos de Pierre Jauvin, président des
Industries Cresswell, à Granby, un fabricant de produits en acier, qui affirme
que, cette année, son entreprise a été obligée
de refuser entre 35 % et 40 % des demandes de ses principaux clients
parce qu'avec leurs équipements et le manque de travailleurs ils n'ont pas pu augmenter leur production autant qu'ils
l'auraient voulu. M. Jauvin, il est ingénieux, il se trouve des solutions innovantes. Chapeau à lui! Mais
est-ce que la ministre de l'Emploi peut nous expliquer pourquoi avoir
abandonné des entrepreneurs comme lui aussi longtemps?
La
Présidente : Pour sa réponse, le ministre de l'Économie, de
l'Innovation et de l'Énergie.
M. Pierre
Fitzgibbon
M. Fitzgibbon : Alors,
écoutez, Mme la Présidente, je pense que je l'ai mentionné la semaine dernière,
le gouvernement est en oeuvre pour
adresser les enjeux de pénurie de main-d'oeuvre. Mes collègues à l'Éducation et
l'Enseignement supérieur travaillent sur le rehaussement des compétences, ma collègue à l'Emploi
et mon collègue au Travail, sur réintégrer les personnes qui ne
travaillent pas, et ma collègue à l'Immigration, pour l'arrimage.
Maintenant,
au ministère de l'Économie, nous avons deux programmes qui fonctionnent très
bien. Le premier, c'est l'Offensive
transformation numérique, on a 130 millions d'investis pour permettre
l'accompagnement des entreprises pour le
chemin critique, pour se numériser et automatiser. Et, deuxièmement, on a le
programme de Productivité innovation — d'ailleurs,
dans La Presse, ce matin, on en discutait — où
on a dépensé 2 milliards de dollars, déjà, pour permettre aux
entreprises de se robotiser.
La Présidente : En terminant.
M. Fitzgibbon : Donc, on est au
travail.
La Présidente : Deuxième complémentaire,
Mme la députée.
Mme Madwa-Nika Cadet
Mme Cadet : Mme
la Présidente, j'entends le ministre de l'Économie nous parler de rehaussement
des compétences, de différentes mesures qui, tout simplement, ne
fonctionnent pas. Le gouvernement actuel en est à sa cinquième année, cinquième
année. Il nous parle de résultats, on ne voit pas de résultats.
Et j'aimerais
aussi entendre la ministre de l'Emploi, et je l'interpelle ici, parce que, ce
matin, on pouvait lire aussi... cette
semaine, plutôt, Jacqueline Girard. Mme Girard, elle est directrice
générale de MicroEntreprendre Côte-Nord, elle accompagne des entrepreneurs depuis deux ans en démarrage sur la
Côte-Nord, la région dont la ministre est responsable. Est-ce que...
La Présidente : Je reconnais
maintenant Mme la ministre de l'Emploi. La parole est à vous.
Mme Kateri Champagne
Jourdain
Mme Champagne
Jourdain : Mme la Présidente, j'ai à coeur toutes... j'ai à
coeur les réalités, dans le fond, de nos PME, sachez-le. J'ai rencontré aussi
rapidement le domaine... les représentants du domaine manufacturier.
Maintenant,
j'aimerais prendre le temps, ce matin, de vous rappeler que, depuis le
début 2000, les démographes tirent la sonnette d'alarme. Je me rappelle, moi, au début 2000, j'étais
sur les bancs de l'école, au cégep, et on nous parlait des problèmes
démographiques qu'on allait rencontrer. Les gouvernements se sont succédé. Qu'est-ce
qu'ils ont fait? Rien. Rien pour prévoir ça.
La Présidente : En terminant.
• (10 h 30) •
Mme Champagne
Jourdain : Maintenant, nous, on a mis en place un plan qui est
ambitieux, l'Opération main-d'oeuvre...
La Présidente : En principale, je
reconnais maintenant le chef du deuxième groupe d'opposition.
Mesures
pour atténuer les effets de l'inflation
M. Gabriel Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois : Merci,
Mme la Présidente. Tout le monde n'est pas égal face à l'inflation. Il y en a
qui chassent le faisan sur une île privée avec des millionnaires, et il y en a
qui achètent juste leur poitrine de poulet quand elle est en spécial. Puis
il y a pas mal plus de Québécois dans la deuxième catégorie, puis, après Noël,
ils vont manger la claque.
Le prix des
loyers bat des records. Ça va juste empirer avec la hausse des taux d'intérêt,
puis le premier ministre ne fait
rien. Aux dernières nouvelles, il y a 200 000 Québécois qui ont de la
misère à payer leur Hydro. Bien, avec le premier ministre, leur facture va
augmenter l'an prochain. Je lui parle de salaire minimum, et il n'est même pas
capable de reconnaître que 14,25 $ de l'heure, en 2022, ça n'a
juste pas de bon sens.
Qu'est-ce que
le premier ministre ne comprend pas? Tout le monde n'est pas égal face à
l'inflation. Il y a 4,6 millions de
Québécois qui ne font même pas 50 000 $ par année. Il y a
800 000 Québécois qui ne font même pas 18 $ de l'heure. Ces
gens-là, là, ils ne vont pas à la chasse au faisan, ils vont à la chasse aux
bas prix.
Est-ce que le premier ministre a pensé à ce
monde-là en rédigeant sa mise à jour économique?
La Présidente : En réponse, M. le
premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Mme
la Présidente, je ne parlerai pas du salaire du chef de Québec solidaire, même
si lui aime faire des petits propos. Tout le monde n'est pas égal face à
l'inflation. Absolument d'accord avec ça. C'est pour ça, Mme la Présidente, que ce qu'on fait,
actuellement, c'est qu'on remet 600 $ à ceux qui gagnent moins de
50 000 $ puis 400 $ à ceux qui gagnent plus de 50 000 $. C'est pour ça qu'on
préfère avoir une approche comme celle-là plutôt que l'approche qui est
proposée par Québec solidaire.
Je reviens avec l'exemple d'Hydro-Québec, parce
que, je pense, c'est facile à comprendre. En gelant les tarifs d'Hydro-Québec, une personne plus pauvre qui vit
dans une petite maison, un petit logement, va épargner à peu près 30 $ par
année, alors qu'une personne qui vit dans
une grande maison va épargner à peu près 100 $ par année. Ce n'est pas
égal. Ce n'est pas juste. Ce n'est pas équitable. Ce n'est pas la bonne
façon d'aider les gens qui en ont plus de besoin.
Maintenant,
considérant le salaire minimum, il faut toujours être prudent quand on augmente
le salaire minimum. On le fait à chaque année. On va continuer de le faire. Il
faut s'assurer qu'il y a plus d'effets positifs que d'effets négatifs, c'est-à-dire qu'on vient plus aider que de faire
perdre des emplois. Donc, on est passés de 12 $ à 14,25 $. En 2023,
on va continuer d'augmenter. Mais, je
le répète, on peut bien essayer de dire : On va faire de la magie, on
augmente ça à 18 $, 20 $, 25 $, 30 $ de l'heure...
La Présidente : En terminant.
M. Legault : ...à un moment
donné les effets négatifs vont être plus grands que les effets positifs.
La Présidente : Première
complémentaire.
M. Gabriel Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois : ...donner
un exemple que le premier ministre aime, on va parler de l'Ontario. En Ontario,
ils ont augmenté deux fois, deux fois le salaire minimum dans la
dernière année. Il est rendu à 15,50 $. Savez-vous quoi, Mme la Présidente? Il n'y en a pas eu, de
cataclysme économique. Le ciel ne leur est pas tombé sur la tête. J'aimerais ça
que le premier ministre me réponde franchement, là, au lieu d'inventer
des chiffres.
C'est quoi,
selon lui, le salaire que ça prend, en 2022, pour vivre dignement, pour payer
son épicerie au Québec?
La Présidente : M. le premier
ministre.
M. François Legault
M. Legault : Bien,
Mme la Présidente, le chef de Québec solidaire le sait, j'aime bien,
effectivement, qu'on se compare avec l'Ontario. J'aimerais qu'on soit
aussi riches que l'Ontario. On a fait des progrès, depuis quatre ans, mais il
reste encore du chemin à faire. Les salaires, en moyenne, en Ontario, sont à
peu près 8 % plus élevés qu'au Québec. Il
y a une règle qui est utilisée par à peu près tous les économistes, qui
disent : Si on excède 50 % du salaire moyen, pour le salaire
minimum, on va créer plus d'effets négatifs que positifs.
La Présidente : En terminant.
M. Legault : Donc, Mme la
Présidente, l'idée, c'est de créer des emplois payants, pas faire de la magie.
La
Présidente : Je vous rappelle qu'on s'interpelle avec notre
titre. Il s'agit du chef du deuxième groupe d'opposition. À vous la
parole pour votre deuxième complémentaire.
M. Gabriel Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois : Ça fait cinq
ou six fois que je lui pose la question. Mme la Présidente, le premier ministre
n'a pas le courage de répondre clairement à
une question qui est pourtant bien simple. Il se vante souvent de ne pas avoir
la langue de bois, d'être franc, de dire les
choses comme elles sont. Bien là, je lui demande de le faire. En 2022, au
Québec, selon lui, combien ça prend?
C'est quoi, le salaire que ça prend pour vivre dignement, pour être capable de
faire son épicerie? Il est-tu capable de me répondre?
La Présidente : M. le premier
ministre, la parole est à vous.
M. François Legault
M. Legault : Oui. Mme la
Présidente, j'ai beaucoup plus d'ambition que le chef de Québec solidaire. Le
chef de Québec solidaire propose 18 $
de l'heure. Honnêtement, c'est difficile d'arriver, avec 18 $ de l'heure,
surtout quand on a des enfants. Ce qu'on veut, ensemble, c'est augmenter le
salaire moyen. Donc, on veut que les gens qui gagnent 25 $ de l'heure — ça,
c'est la moyenne, à peu près, au Québec — augmentent
à 26 $, 27 $, 28 $. C'est ça, notre objectif. Donc, on a
beaucoup plus d'ambition que Québec solidaire.
La Présidente : Alors, je le
rappelle, on s'interpelle par notre titre.
En principale, je reconnais le député de
Rosemont. À vous la parole, juste à vous. On vous écoute.
Conditions de travail du personnel infirmier
M. Vincent Marissal
M. Marissal : Merci. Depuis le début de
la session, le ministre de la Santé essaie une nouvelle affaire. Il faut être
positif. Tout va bien, Madame la Marquise.
Sauf que, sur le terrain, c'est une autre chanson, puis je vous dis, Mme la
Présidente, qu'il y a pire que les toasts au beurre de pinottes.
À
Pierre-Boucher, en juin dernier, les gestionnaires ont enfermé les infirmières
dans une salle à la fin de leur quart, les
ont forcées à se désigner entre elles pour les TSO du quart suivant. Bien oui,
on est rendus là. Ça ressemble plus à une prise d'otages qu'à de la gestion de ressources humaines. Est-ce que
c'est ça, l'autogestion des horaires, dans l'esprit du ministre de la Santé?
Parce que les infirmières, elles, elles ont un autre nom, elles appellent ça
autrement, elles appellent ça Hunger Games. C'est pas mal à ça
que ça ressemble.
Est-ce
que le ministre est au courant de cette pratique inique? Est-ce qu'il va faire
quelque chose? Est-ce qu'il va mettre fin à cette pratique?
La
Présidente : M. le ministre de la Santé, pour votre réponse.
M. Christian Dubé
M. Dubé :
Alors, pour revenir sur certains points que j'ai dits abondamment au cours
des dernières semaines, Mme la Présidente, c'est qu'on a un objectif très clair
de redevenir l'employeur de choix, avec notre réseau de la santé, qui compte plus de 350 000 employés. On
s'est donné des priorités qui sont à court terme, à moyen terme et à long
terme.
Sur
la question du TSO, pour être très, très pratique, on a dit que notre objectif,
c'est de l'éliminer le plus rapidement possible,
mais il faut être conscient du manque de personnel que nous avons. Sur la
question de l'autogestion des horaires, je pense que c'est même ce que le syndicat a demandé, Mme la Présidente,
c'est d'être capable d'avoir l'autogestion des horaires le plus
rapidement possible pour justement être capable d'éviter le TSO.
Alors,
Mme la Présidente, est-ce que tout le monde est rendu au même endroit? Est-ce
qu'on aimerait avoir plus de
personnel? La réponse, c'est oui. Mais il faut être capable d'offrir des
services aux Québécois. Et je salue, en ce moment, toutes les
initiatives qui peuvent être prises par nos gestionnaires...
La
Présidente : En terminant.
M. Dubé :
...pour être capable d'avoir l'autogestion des horaires.
La
Présidente : Première complémentaire.
M. Vincent Marissal
M. Marissal : ...on parle d'autogestion
des horaires? Je vous parle d'infirmières qui sont séquestrées, à qui on
dit : Vous allez vous désigner
entre vous pour savoir laquelle va se sacrifier, ne pas voir ses enfants ce
soir parce que tu vas faire un double. Là, on me parle de théorie
d'autogestion des horaires. Je ne peux pas croire! Je suis sûr que le ministre,
il n'aime pas ça plus que moi. Je suis sûr
qu'il est révolté comme moi. Bien, qu'il le dise puis qu'il mette fin à ça. Ça
n'a aucun bon sens.
Il
a demandé à ses gestionnaires de respecter le personnel. Est-ce qu'il va le
faire pour vrai? C'est lui, le boss de la santé au Québec.
La Présidente :
Je vous rappelle, pas de tapage
sur les bureaux ni d'applaudissements durant la période des questions.
M. le ministre de la Santé.
M. Christian Dubé
M. Dubé :
Bien, écoutez, je veux faire...
je demanderais, Mme la Présidente, là, de faire attention à... ou de demander
peut-être au député de faire attention à
certains termes. Là, on est rendus qu'on parle de séquestration de personnel.
Je vais vous dire, écoutez, je suis un peu surpris. Mais j'ai été quand même
assez surpris, cette semaine, ça fait que je veux faire attention. Mais je voudrais juste, encore une
fois, qu'on garde un ton constructif et qu'on soit quand même conscients — puis je le dis, le «on» est inclusif — qu'on
soit conscients, Mme la Présidente, de l'effet que ces déclarations-là...
• (10 h 40) •
La
Présidente : En terminant.
M. Dubé :
...si elles ne sont pas supportées, ont sur l'effet du réseau.
La
Présidente : Deuxième complémentaire, M. le député.
M. Vincent Marissal
M. Marissal : Et
on pourrait peut-être faire tourner la toune de Bobby McFerrin aussi, hein,
ici, puis tout le monde danser ensemble. Ça va tellement bien dans le
réseau de la santé!
Bien oui, ce
que je répète, là, ce que je raconte, c'est ce qu'on me dit sur le terrain.
Quand on n'aime pas le message, on
tire sur le messager, c'est bien connu. TSO, là, ça veut dire «trouble sérieux
d'organisation». C'est rendu un fléau dans le milieu. C'est le ministre qui a le pouvoir de mettre fin à ça. Là, il
me chante une chanson que tout va bien puis que je suis négatif. Je ne
suis pas négatif, c'est la réalité sur son terrain.
La Présidente : Et vous vous
adressez à moi, je vous prie, M. le député. M. le ministre, même chose.
M. Christian Dubé
M. Dubé : Alors,
Mme la Présidente, j'inviterais, si vous me permettez, le député de Rosemont de
revoir la lettre que j'ai écrite il y
a une semaine. Est-ce que j'ai dit, Mme la Présidente, que tout était rose,
tout allait bien? Je n'ai jamais dit
ça. Ce que j'ai dit, c'est que les conditions étaient très difficiles, on
manque de personnel. Puis ce qu'on demande à nos gestionnaires et à nos
employés, c'est de trouver des solutions intérimaires.
J'ai demandé
à tous mes collègues qui peuvent m'aider, soit à l'Immigration, à l'Éducation
supérieure, à l'Éducation, au Travail, à l'Emploi. Ce n'est pas juste un
problème de santé, c'est un problème que nous avons à l'ensemble de mes collègues ici. Nous allons travailler ensemble
pour trouver des solutions. Mais, s'il vous plaît, gardons nos employés, qui
font un très bon travail, dans un climat qui va leur permettre de ramener des gens
avec eux. Merci.
La Présidente : Je reconnais, pour
sa question principale, le député de Marquette.
Élimination
des bagarres au hockey junior
M. Enrico Ciccone
M. Ciccone : Mme la Présidente, le 21 octobre 2020, lors de la
dernière législature, j'ai déposé le projet de loi n° 692, qui faisait en sorte que les batailles étaient
interdites dans les activités sportives où participent des jeunes de
moins de 18 ans. Depuis ce projet de loi déposé, trois saisons de hockey
de la LHJMQ ont débuté, et les batailles sont toujours tolérées.
Le principe
de ce projet de loi a été adopté à l'unanimité le 7 juin dernier en cette
Chambre. Depuis ce temps-là, pas de
son, pas d'image. La saison 2022‑2023 s'est mise en branle; toujours pas de changement.
Ironiquement, la ministre responsable
des Sports est 100 % d'accord avec ce principe. Avec ces faits, c'est mon
devoir de revenir à la charge avec le projet de loi n° 191, qui
répète celui précédemment déposé.
La ministre
responsable des Sports attend quoi pour envoyer un message clair qu'ici, au
Québec, il est important de protéger nos enfants sportifs à la pleine
mesure?
La Présidente : Je reconnais la
ministre responsable du Sport, du Loisir et du Bien-être. La parole est à vous.
Mme Isabelle Charest
Mme Charest : Du Plein air.
La Présidente : Du Plein air, oui,
du Plein air. Allez-y.
Mme Charest : Merci,
Mme la Présidente. Bien, en fait, je tiens à remercier le député de Marquette
pour sa première question, qui me
permet de réitérer à quel point j'accorde de l'importance à ce dossier. C'est
d'ailleurs un dossier auquel je me
suis attaquée, un des premiers dossiers auquel je me suis attaquée, lors de la
précédente législature, et où on a vu des changements qui se sont
opérés.
Maintenant...
Et je réitère que ces changements ne vont pas encore assez loin, je ne suis pas
encore satisfaite de ce qui se passe
dans la ligue junior majeur du Québec. Et je continue à faire pression, mais
pas seulement au Québec, parce que nos
joueurs de hockey ne jouent pas seulement au Québec, nos joueurs québécois. Je
fais pression aussi sur mes homologues
des autres provinces, sur mon homologue au fédéral aussi, pour que le
changement de culture s'opère partout à
travers le pays, parce que c'est important pour la sécurité, pour la santé de
nos athlètes, pour un changement de culture aussi. Alors, je continue de
travailler très fort pour que ça change.
La Présidente : Première
complémentaire.
M. Enrico Ciccone
M. Ciccone : ...joueurs de hockey du monde, mais, moi, ce qui est
important, c'est les joueurs du Québec, Mme
la Présidente. J'invite la ministre à visionner le match de Victoriaville
contre Drummondville le 23 septembre dernier. Je
cite le journaliste Zakary Mercier, qui était sur place : «Le joueur des
Voltigeurs assomme le défenseur des Tigres, une scène difficile à
regarder...» C'était pendant une bagarre. Le joueur a subi une commotion
cérébrale.
La chose
facile à faire pour protéger nos jeunes serait d'appeler le projet de loi
immédiatement. Est-ce que la ministre peut faire preuve d'humilité et
adopter le projet de loi n° 191?
La Présidente : Mme la ministre. Votre
réponse.
Mme Isabelle Charest
Mme Charest : Oui.
Merci, Mme la Présidente. Encore une fois, je le répète... Puis
je suis convaincue que le député de
Marquette sait que nos joueurs québécois ne jouent pas uniquement
au Québec, ils jouent partout à travers la province. Donc, c'est à ça qu'on veut s'attaquer, faire en
sorte que la culture du hockey change, puis à toutes sortes de niveaux, pas
juste concernant les bagarres. D'ailleurs,
on a instauré un officier indépendant des plaintes pour pouvoir prévenir les
cas d'abus, de harcèlement.
Donc, on
travaille très fort pour un changement de culture dans le sport. Je travaille
très fort pour un changement spécifique dans le hockey, et je vais
continuer de travailler avec mes homologues. Merci, Mme la Présidente.
La Présidente : Deuxième
complémentaire.
M. Enrico Ciccone
M. Ciccone : Ce n'est pas les provinces des Maritimes qui vont nous dire comment
s'occuper de nos enfants au Québec.
Je cite
maintenant le commissaire de la ligue junior majeur du Québec, le
27 septembre dernier : «On ne pourra pas arriver avec une
réglementation et de dire : Il y aura zéro bagarre. Ça n'arrivera jamais,
une réglementation à zéro.» Il est évident
que le dirigeant en chef de cette ligue ne veut rien savoir d'abolir les
bagarres qui incluent des mineurs. Je ne sais pas comment la ministre prend ce message, mais, moi, ça m'insulte.
Va-t-elle jouer son rôle de protectrice de la sécurité de nos jeunes
sportifs et dire au commissaire : Ça va faire?
La Présidente : Mme la ministre. Votre
réponse.
Mme Isabelle Charest
Mme Charest : Oui,
merci, Mme la Présidente. Encore je le répète, je continue mon travail pour
faire en sorte que la culture au hockey change. Et je réitère que c'est
important aussi que cette culture s'opère partout à travers la province...
à travers le pays, c'est-à-dire, et je vais continuer mon travail. Merci, Mme
la Présidente.
La Présidente : En principale, je
reconnais le député de Jean-Lesage.
Transferts
fédéraux en matière de santé
M. Sol Zanetti
M. Zanetti : Ça
ne doit pas être facile, être un ministre provincial de la Santé. Pendant que
les soignantes et les soignants
souffrent, notre argent est pris en otage à Ottawa. On demande des hausses de
transferts en santé sans condition. Ça ne marche pas, on recommence. On fait le
tour des provinces pour trouver des alliés. Et là Ottawa fait mine de vouloir,
mais, comme on dit, certaines conditions s'appliquent.
Traditionnellement,
au Québec, là, on refusait qu'Ottawa nous dise comment gérer nos affaires, mais
on n'a plus les fédéralistes qu'on avait. C'est vrai que, maintenant, il faut
dire «nationalistes», là. Nouveau nom, même inefficacité.
Le ministre
de la Santé a ouvert la porte à accepter les conditions d'Ottawa sur les
transferts, mais, chaque fois qu'on accepte des conditions, on crée un
précédent qui va nuire à notre autonomie.
Le ministre
de la Santé va-t-il s'engager à refuser toutes les conditions que le Canada
veut nous imposer dans les négociations sur les transferts en santé?
La Présidente : Pour la réponse, je
reconnais le ministre responsable des Relations canadiennes.
M. Jean-François Roberge
M. Roberge : Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Je suis content de voir que les gens de Québec solidaire, maintenant, s'intéressent aux champs de compétence
québécois, parce que le chef avait dit, lors de la précédente législature,
que ça ne l'intéressait pas, ça, les champs de compétence, le partage des
responsabilités entre le fédéral et le provincial. Donc, un petit peu de nationalisme chez nos gens en face, ça va leur
donner un petit peu d'énergie, c'est une bonne affaire.
Ceci dit, Mme
la Présidente, on fait nos devoirs. Il y a de l'argent à Ottawa, il y a des
besoins à Québec. L'éducation, c'est
un champ de compétence provinciale, et c'est le gouvernement national du Québec
qui va s'en occuper. Nous faisons toutes les représentations nécessaires pour avoir
notre dû, pour soigner les Québécois de la meilleure façon, pour être capables de payer les employés à la hauteur du
mérite, et on va continuer d'avancer dans cette direction-là. On n'acceptera
pas des conditions qui nous amènent à
revenir, à reculer sur la pleine et entière autonomie du Québec sur ce qu'on
fait dans nos champs de compétence. On l'exprime sur toutes les
tribunes, de toutes les manières.
La Présidente :
En terminant.
M. Roberge : Et on pense qu'avec un
front commun avec d'autres provinces on va y arriver, puis on va continuer.
Des voix :
...
La Présidente : Pas de commentaire. M. le
député de Jean-Lesage, la parole est à vous pour la première complémentaire.
M. Sol Zanetti
M. Zanetti : À Québec solidaire, ce
qu'on souhaite, c'est la souveraineté, c'est avoir tous les champs de
compétence. Ce n'est pas les céder, nos responsabilités, aux autres
comme le font les nationalistes, qu'ils disent, là, d'en face.
Moi,
j'ai une question. Pour aller chercher des... Parce que, là, il y a vraiment
une contradiction manifeste. Il y a un
ministre de la Santé qui accepte des conditions, mais un ministre des Relations
canadiennes qui dit : Il n'y en aura pas, de condition. On peut-tu savoir c'est qui qui a raison puis c'est qui
qui mène le bateau? Qui c'est qui négocie puis qui c'est qui va prendre
la décision au bout du compte?
La
Présidente : M. le ministre. Votre réponse.
M. Jean-François Roberge
M. Roberge : Oui, Mme la Présidente.
Il n'y a aucune contradiction. On travaille en équipe, en synergie, mon équipe,
l'équipe du ministre de la Santé, l'équipe du bureau du premier ministre, et on
fait entendre d'une voix très, très forte la
position du Québec à Ottawa. On n'est pas dans une position d'affaiblissement,
dans une position de redressement. Un geste
nationaliste fort. Et il y a de l'écoute, de l'autre côté. Ce n'est pas réglé
encore, mais il y a de l'écoute, de l'autre côté. Il n'est pas question
de reculer d'aucune manière.
Et
je précise que, lorsque nous développons des outils très performants de collecte
d'information, avec un tableau de bord, comme l'a fait mon collègue...
La
Présidente : En terminant.
M. Roberge : ...bien, de rendre
publiques ces informations-là et de les rendre disponibles au gouvernement
fédéral, ça ne constitue d'aucune manière un recul.
• (10 h 50) •
La
Présidente : En deuxième complémentaire, M. le député.
M. Sol Zanetti
M. Zanetti :
Bon, le ministre, là, prétend qu'il n'accepte pas des conditions. Dans la
réalité, ils acceptent des conditions. Ils reculent sur une position historique
du Québec.
Moi,
j'ai une question. Si, mettons, là, c'était vrai que vous vouliez vraiment...
que le ministre voulait vraiment ne pas avoir de conditions, il faudrait un
rapport de force. C'est quoi? Tu sais, un rapport de force, c'est : Si
vous ne me donnez pas ce que je veux,
je vais faire telle affaire, puis, telle affaire. Il faut que ça lui coûte plus
cher que ce que tu lui demandes. C'est quoi, telle affaire que vous
allez faire pour avoir ce que vous voulez? C'est quoi, le rapport de force de
la CAQ?
Une voix :
...
La Présidente :
S'il vous plaît, M. le leader, je
vous entends jusqu'ici, vous n'avez pas la parole. La parole est à M. le
ministre uniquement.
M. Jean-François Roberge
M. Roberge :
Mme la Présidente, depuis l'arrivée du gouvernement de la Coalition avenir
Québec, en 2018, il y a eu plusieurs gains
face à Ottawa, plusieurs gains, plusieurs ententes qui ont été conclues, et on
a reçu des fonds sans condition.
Un
des bels exemples, c'est ce qui s'est passé avec le ministère de la Famille, le
réseau des services de garde. On a
reçu l'argent sans condition. Ça ne veut pas dire qu'on n'en utilisera pas pour
améliorer le réseau des services de garde, mais c'est le gouvernement du
Québec qui va faire ce qu'il veut avec ses fonds.
Pour ce qui
est du réseau de la santé, nous avons un rapport de force. Nous sommes une
nation forte. Nous avons reçu des Québécois un mandat qui est fort. Et
on travaille à coaliser les autres provinces...
La
Présidente : En terminant.
M. Roberge :
...pour avoir gain de cause...
La
Présidente : En principale, je reconnais la députée de Westmount—Saint-Louis.
La parole est à vous.
Manque
de répartiteurs d'urgence à la Sûreté du Québec
Mme Jennifer Maccarone
Mme Maccarone : Centre de gestion des
appels à tous les agents. Vos répartiteurs sont à 50 % d'effectifs ce
soir. Excusez-nous pour les délais
que ça pourrait occasionner. Il est possible que nous ne soyons pas toujours à
l'écoute sur les ondes. Faites vos touches vous-mêmes, s'il vous plaît.
Ça,
c'est le genre de message qu'on entend de plus en plus sur les ondes radio au
début d'un quart de travail des policiers.
Ça, ça veut dire qu'un policier pourrait devoir attendre avant d'avoir une
plaque, des antécédents criminels, un mandat
d'arrestation, une vérification au registre des armes à feu. Ça, ça veut dire
qu'un policier qui roule à toute vitesse vers un cas de violence conjugale n'aura peut-être pas toute
l'information avant d'arriver. Pour les policiers, c'est inquiétant.
Mme
la Présidente, protéger la population, c'est la mission de l'État. Protéger les
policiers, c'est le job du ministre.
Devant la pénurie des
répartiteurs, que fait le gouvernement caquiste pour les protéger?
La
Présidente : En réponse, M. le ministre de la Sécurité publique.
M. François Bonnardel
M. Bonnardel : Merci, Mme la Présidente.
Je veux remercier la députée pour sa question. Elle a posé la même question la semaine passée, puis je crois
qu'elle défonce une porte qui est ouverte. Pourquoi? Parce qu'il n'y a pas
d'enjeu de sécurité.
Quand
l'appel est fait au répartiteur du 9-1-1, c'est les municipalités,
premièrement, qui gèrent ce processus, donc, de répartition du 9-1-1. Tout le
monde qui appelle, il n'y a pas d'enjeu de sécurité. Vous essayez de faire peur
à la population québécoise.
Des voix : ...
M. Bonnardel : Ah! oui, oui, vous
essayez de faire peur à la population québécoise en disant qu'il n'y aurait pas
de personnes qui pourraient répondre au téléphone. C'est complètement faux.
Par la suite, le
répartiteur qui va...
La
Présidente : M. le leader de l'opposition officielle.
M. Derraji :
Mme la Présidente, je lui ai laissé une chance, et il récidive avec «c'est
faux». Mme la Présidente, il sait très bien,
M. le député, qu'il ne peut pas prononcer ce genre de mot en Chambre, Mme la
Présidente. Et ce n'est pas la première fois, d'ailleurs, je pense que
c'est la troisième fois en quatre périodes de questions.
La
Présidente : M. le leader du gouvernement. Pas de débat, hein? Allez-y
avec un argument, et on poursuit.
M. Jolin-Barrette : Bon, je comprends que le
leader de l'opposition officielle était à rebours un peu. Très certainement, je pense que le collègue ministre de
la Sécurité publique veut simplement exprimer à quel point la question de la
députée de Westmount—Saint-Louis
a déjà été entendue et traitée. Et ce n'est pas un enjeu...
La Présidente :
Il n'y aura pas de débat ici. On
va poursuivre avec la réponse du ministre. Faites attention, c'est important.
On parle ici de la sécurité publique, la sécurité des gens. Je veux entendre la
réponse. M. le ministre.
M. Bonnardel :
Pour la question précise, Mme la Présidente, la Sûreté du Québec, là, est
équipée d'un système téléphonique qui fait
basculer les appels dans un autre centre de gestion des appels. Donc, s'il y a
un problème, la population n'a pas à
s'inquiéter. Et, s'il manque d'employés, de répartiteurs pour la Sûreté du
Québec, bien, il y a d'autres centres d'appels qui vont prendre la
relève. Donc, jamais, au grand jamais il n'y aura rupture de service pour le
9-1-1. Jamais.
La
Présidente : Première complémentaire.
Mme Jennifer Maccarone
Mme Maccarone : J'espère que le ministre
est à l'écoute, parce que c'est la Sûreté du Québec qui confirme les craintes des policiers concernant le manque de
répartiteurs. Dans une note confidentielle interne, il est écrit, et je
cite : «Cette situation expose l'organisation à des risques pouvant
compromettre sa mission, la continuité des services de première ligne et la
sécurité des policiers et des citoyens.»
Mme la Présidente, est-ce que le
ministre est au courant que la mission de la SQ est compromise notamment en
raison du manque de répartiteurs?
Des voix :
...
La
Présidente : La réponse du ministre. Aucun commentaire, je vous prie.
M. François Bonnardel
M. Bonnardel :
C'est malhonnête, Mme la Présidente, c'est malhonnête.
Des voix :
...
La Présidente :
Retirez vos paroles. Vous le
savez, vous avez tellement d'expérience, vous savez qu'on ne peut pas
employer ce terme. Dites-nous que c'est inexact. Retirez vos paroles, M. le
ministre, vous le savez.
M. le leader,
j'imagine que c'est ce que vous vouliez dire.
Une voix :
...
La Présidente :
Retirez vos paroles, monsieur.
M. Bonnardel : ...c'est injuste, Mme la
Présidente, de souligner ou de laisser croire à la population québécoise que
le 9-1-1 pourrait ne pas fonctionner. Je le répète, le 9-1-1, comme tel, c'est
sous une juridiction municipale, ce sont les municipalités
qui paient le 9-1-1. Toutes les personnes ici qui souhaitent appeler le 9-1-1,
il y a quelqu'un qui va répondre au
téléphone. Si, par la suite, le répartiteur doit transférer ça au centre de
gestion des appels de la Sûreté du
Québec, il y aura toujours quelqu'un
pour basculer les appels dans un autre centre d'appel, si besoin est. Donc,
arrêtez de faire peur aux Québécois.
Des voix :
...
La
Présidente : S'il vous plaît! M. le leader de l'opposition officielle.
M. Derraji : Mme la Présidente, je pense que vous avez... (panne
de son) ...lors de votre discours, d'une collaboration et de faire
attention. Ce n'est pas la première fois, ce n'est pas la première fois que le
ministre mentionne...
La Présidente :
Bon, je vous entends très, très
bien. On ne peut pas imputer de motifs indignes. Faisons attention ici. On
parle de la sécurité des gens, c'est extrêmement important. Et la période des
questions tire à sa fin. Pour moi, il est important aussi d'entendre la deuxième complémentaire de la députée de
Westmount St-Louis. Et on garde notre calme, puisqu'on parle ici d'un sujet
extrêmement important pour la population. Votre deuxième complémentaire, Mme la
députée.
Mme Jennifer Maccarone
Mme Maccarone : Mme la Présidente, ce qui
est injuste, c'est de faire croire à la population qu'il n'y a pas de problème. Quand il y a juste la moitié des
répartiteurs au travail, ça veut dire qu'il y a des demandes des policiers qui
ne sont pas répondues, ça veut dire
qu'un policier pourrait se présenter sur une situation d'urgence sans avoir
toute l'information.
Mme
la Présidente, quand un ministre va prononcer un discours dans un événement,
des vérifications de sécurité sont faites. Quand un policier se déplace vers
une fusillade, lui, il n'aura peut-être pas la même chance. Est-ce que le ministre de la Sécurité publique trouve ça
normal?
La
Présidente : Pour répondre à cette deuxième complémentaire, je
reconnais Mme la présidente du Conseil du trésor.
Mme Sonia LeBel
Mme LeBel : Merci, Mme la Présidente.
Donc, comme j'ai eu l'occasion de le dire la semaine dernière, je mets en garde les syndicats d'utiliser ce genre de
tactique pour faire peur à la population, parce qu'ils sont tous les deux en
négociation, tant la Sûreté du Québec que les répartiteurs.
Ceci
étant dit, 80 % des dossiers, en matière de négociation des répartiteurs,
sont maintenant réglés. On continue pour
pouvoir poursuivre les négociations et régler ce qu'il reste. Et je réitère
qu'il n'y aura pas de bris de service pour personne.
La
Présidente : Merci. Cela met fin à la période de questions et de
réponses orales.
Comme
il n'y a pas de votes reportés, aujourd'hui, nous allons passer à la rubrique
des motions sans préavis, et je vais céder la place à notre deuxième
vice-président. Bonne journée à tous. Merci.
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Bonjour à tous. Nous allons à la rubrique des
motions sans préavis. Et, en fonction
de nos règles et de l'ordre de présentation des motions sans préavis, je
reconnais maintenant un membre formant le gouvernement et je cède la
parole à M. le ministre de la Langue française .
M. Roberge : Merci, M. le Président.
Je sollicite le consentement de cette Assemblée afin de présenter la motion
suivante :
«Que
l'Assemblée nationale constate que le français est en déclin au Québec,
particulièrement dans la grande région de Montréal;
«Qu'elle
réitère l'importance de la Loi sur la langue officielle et commune du Québec,
le français pour assurer la vitalité de notre langue au Québec;
«Qu'elle
affirme clairement que la Charte de la langue française ne brime aucun droit
existant pour les Québécois d'expression anglaise au Québec;
«Qu'elle
demande au gouvernement de faire tout en son possible pour aider à protéger
aussi les langues autochtones;
«Qu'enfin,
elle affirme que la survie du français est une responsabilité collective et
enjoigne tous les élus à travailler ensemble afin d'inverser le déclin
de notre langue commune.»
• (11 heures) •
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, M. le ministre. Est-ce qu'il y a consentement pour débattre de
cette motion?
M. Lévesque
(Chapleau) : Il y a consentement, sans débat.
Une voix :
...
Le Vice-Président (M. Lévesque) :
Pas de consentement.
Des voix :
...
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : S'il vous plaît! S'il vous plaît! S'il vous
plaît! Je reconnais maintenant un membre du groupe formant l'opposition
officielle. M. le chef de l'opposition officielle.
M. Tanguay : Merci beaucoup, M. le
Président. Je sollicite le consentement de cette Assemblée afin de présenter
la motion suivante conjointement avec le député de Jean-Lesage :
«Que
l'Assemblée nationale prenne acte que le Québec traverse une crise sans
précédent pour l'accès à une place en service de garde éducatif à
l'enfance;
«Qu'elle rappelle que
la pénurie d'éducatrices et d'éducatrices qualifiées est un facteur aggravant à
cette crise;
«Qu'elle constate que
depuis 4 ans, la situation s'est détériorée;
«Qu'elle
rappelle que des milliers de responsables de services de garde en milieu
familial ont quitté le réseau depuis 2 ans;
«Qu'elle
constate qu'en raison de la pénurie d'éducatrices, des projets de CPE sont
abandonnés et que ceux qui sont ouverts font face à des bris de
services;
«Qu'elle rappelle que
le manque de place et les bris de services empêchent des parents de retourner
au travail, accentuant la pénurie de main-d'oeuvre et causant stress et anxiété
pour ces familles;
«Qu'elle constate que
les mesures mises en place par le gouvernement caquiste n'ont pas les effets
escomptés;
«Qu'elle rappelle au
gouvernement qu'il est de sa mission de mettre en place des conditions
gagnantes afin de permettre aux familles de
concilier la vie familiale et le travail et que ça commence par l'accès à un
service de garde éducatif;
«[Qu'enfin
elle] exige du gouvernement caquiste de mettre en place un plan costaud
d'attraction et de rétention du personnel dans le réseau des services de
garde éducatifs à l'enfance.» Merci.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci,
M. le chef de l'opposition officielle. Est-ce qu'il y a consentement pour
débattre de la motion?
M. Lévesque
(Chapleau) : Il n'y a pas de consentement.
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Il n'y a pas de consentement pour débattre de la
motion. Et maintenant je reconnais un membre du deuxième groupe d'opposition.
Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Mme Massé : Merci, M. le Président. Je sollicite le
consentement de cette Assemblée pour débattre de la motion
suivante :
«Que l'Assemblée
nationale reconnaisse qu'une aide financière rapide du gouvernement était
nécessaire pour soutenir les [Québécois] et [Québécoises] touchés par
l'inflation;
«Que
l'Assemblée nationale invite les députées et les députés éligibles au chèque
envoyé récemment à faire un don équivalent à un organisme de leur choix
dans leur circonscription respective.»
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci beaucoup, Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques. Est-ce qu'il y a consentement?
M.
Lévesque (Chapleau) : Il n'y a pas de consentement.
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Pas de consentement. Alors, maintenant, ça met fin à
cette rubrique.
Aujourd'hui, il n'y a
pas d'avis touchant les travaux des commissions.
Et nous passons à la
rubrique Renseignements sur les travaux de l'Assemblée.
Affaires du jour
Alors,
la période des affaires courantes étant terminée, nous allons maintenant passer
aux affaires du jour. J'inviterais les collègues... Oui, M. le leader
adjoint.
M. Caire : Je
vous demanderais d'appeler l'article 1 du feuilleton, s'il vous plaît.
Affaires prioritaires
Reprise du débat sur la motion du premier ministre
proposant que
l'Assemblée approuve la politique générale du gouvernement
et sur les motions formulant un grief
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, M. le leader adjoint. Aux affaires prioritaires, à l'article 1
du feuilleton, l'Assemblée reprend le débat ajourné le 7 décembre 2022 sur
le discours d'ouverture et sur la motion de M. le premier ministre proposant
que l'Assemblée approuve la politique générale du gouvernement, ainsi que sur
les motions de grief présentées par M. le chef de l'opposition officielle, M.
le député de Rosemont, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis,
M. le député de Marguerite-Bourgeoys, Mme la députée des Mille-Îles,
M. le député de Jean-Lesage, M. le député de Taschereau, Mme la députée
de Verdun, Mme la députée de La Pinière, M. le député de Laurier-Dorion, M. le député de l'Acadie, Mme la
députée de Bourassa-Sauvé, Mme la députée de Sherbrooke, Mme la
députée de Notre-Dame-de-Grâce et Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Avant
de donner la parole au prochain intervenant, je vous informe que
18 h 48 min 59 s ont été utilisées dans le cadre de ce débat. Après la distribution du temps
non utilisé par le troisième groupe d'opposition, la répartition du temps
de parole restant est la suivante :
2 h 21 min 44 s au groupe parlementaire formant le
gouvernement, 1 h 44 min 3 s au groupe parlementaire formant l'opposition officielle,
1 h 5 min 14 s au deuxième groupe d'opposition et
60 minutes au représentant du gouvernement pour sa réplique.
Alors,
je suis maintenant prêt à reconnaître un membre... prochain intervenant. Ce
sera Mme la députée de Roberval. La parole est à vous, Mme la députée.
Mme Nancy Guillemette (suite)
Mme Guillemette : Merci, M. le Président.
Je vais prendre un instant pour vous féliciter de votre nouveau mandat.
On est très contents que vous soyez sur ce siège, M. le Président.
C'est
un honneur et un privilège pour moi, ce matin, de me le lever ici, dans ce lieu
chargé de sens et fort en histoire. Donc,
cet honneur, je le dois aux citoyens du comté Roberval qui m'ont accordé, le
3 octobre dernier, un second mandat, qui m'ont accordé encore leur
confiance. Donc, je m'engage à faire tout en mon pouvoir pour faire rayonner le
comté de Roberval ici, à l'Assemblée nationale.
Le
3 octobre dernier, nous avons fait élire à l'Assemblée nationale
58 femmes députées sur 125. C'est historique. Mais, encore plus et encore mieux, on a fait élire
également une deuxième femme à la présidence de l'Assemblée nationale et
on a la chance d'avoir avec nous,
maintenant, la collègue de Duplessis qui est la première femme autochtone à
être avec nous à l'Assemblée
nationale et, qui plus est, qui est devenue ministre. Donc, félicitations! Vous
savez, on a encore beaucoup d'enjeux à ce niveau-là, mais on avance, une
femme à la fois.
Donc,
je suis très heureuse, encore une fois, d'être ici, comme je le mentionnais.
Plusieurs dossiers, plusieurs projets ont vu le jour dans les derniers
quatre ans, si on pense à la maison des aînés, à l'Espace Péribonka, au réseau
de chaleur de la ville de Saint-Félicien,
qui aura une économie florissante autour de ça. On pense également au projet
porteur au niveau du Parc régional
des Grandes-Rivières, qui va nous ouvrir une possibilité... le monde,
également, au niveau économique, mais
au niveau développement touristique, c'est très intéressant. Je pense également
à plusieurs, plusieurs projets d'infrastructures locales, municipales et
de transport, qu'on pense aux garderies, à Internet également.
Vous
savez, chez nous, les grands espaces, les lacs, nos rivières, nos forêts,
toutes ces ressources que nous cultivons et que nous chérissons, c'est ça, notre ADN, chez nous, puis c'est ça,
notre force. Mais tout ça, ce serait difficilement... Et ça prend des humains en arrière de ça, ça prend la
force, aussi, et tous nos partenaires du milieu. Dans le comté Roberval, vous
savez, on est des gens fiers, vaillants,
courageux, innovants, des gens qui n'ont pas froid aux yeux et des gens de
défis, et c'est ce que nous allons relever durant les prochains quatre ans.
Mais défi veut également dire opportunités, et on va les saisir à
bras-le-corps, ces opportunités-là. On va le faire ensemble, tous les partenaires,
les élus, moi ici.
Donc, comme je l'ai
mentionné à plusieurs reprises, nous devons arrêter de mettre en opposition la
forêt et l'environnement. Au contraire, nous
avons le plus bel outil pour lutter contre les changements climatiques et la
diminution des GES, et j'entends
bien, avec mes collègues ici, le faire valoir haut et fort. Notre agriculture
est aussi un moteur économique de
développement, pour nos communautés, très important. Il faut continuer de
soutenir ces hommes, ces femmes et cette industrie également.
Après
quatre ans, vous me connaissez bien, vous savez que ma sensibilité est présente
pour tout le volet de la santé également.
Les soins à domicile, la santé mentale, les soins de proximité sont également
essentiels sur tout le territoire. C'est pourquoi je vais suivre ce
dossier de très près dans les prochains mois.
La pénurie de
main-d'oeuvre est aussi un enjeu majeur pour nos entreprises, nos industries et
nos institutions. Donc, moi et toute l'équipe, on va suivre également ce
dossier-là de très près.
• (11 h 10) •
Je ne
pourrais pas terminer sans remercier très sincèrement mon équipe, tous ceux qui
sont mes yeux et mes oreilles, qui
vous répondent et suivent les dossiers de très près dans le comté. Danielle,
Stéphane, Mario, merci d'être avec moi encore pour un second mandat. Marie-Josée, notre dernière recrue, arrivée dernièrement.
Salutations spéciales à Marjolaine, qui nous quitte pour d'autres... relever le défi de ses rêves. Donc, merci,
Marjolaine, et je sais que tu ne seras jamais loin de moi. Et un merci spécial à Cindy, qui est
présentement en congé maternité. On a un bébé d'élection chez nous. Cindy a
terminé de travailler le 16 septembre.
Donc, elle a accouché quelques jours après, trois jours après. Merci aussi aux
nombreux bénévoles qui ont travaillé
d'arrache-pied à ma réélection, qui m'ont suivie, guidée, soutenue durant tout
ce marathon. Un marathon intense et
fort en émotions, mais, grâce à eux, grâce à vous, nous avons pu le faire, le
travail, comme je le disais si bien, dans le plaisir et la rigueur.
Merci sincère.
Finalement,
les derniers mots sont pour ma famille et mes proches, qui me soutiennent et
acceptent de me partager avec les
citoyennes et les citoyens du comté : mon conjoint, Guy, mes enfants,
Andréanne, Marie-Ève, Maxim, mes petits-enfants, ma mère. Je vois la fierté dans vos yeux, et ça me donne l'énergie et le
goût de continuer pour les prochains quatre ans. Merci, Roberval.
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Merci beaucoup, Mme la députée de Roberval. Et le
prochain intervenant sera M. le député de Pontiac.
M.
André Fortin
M.
Fortin : Merci, merci beaucoup, M. le Président. Je veux
commencer en disant une chose toute simple. Je veux dire merci, merci aux
12 477 citoyens de la circonscription de Pontiac qui m'ont à nouveau
accordé leur confiance.
Vous savez,
M. le Président, quand on entre ici... et j'entendais certains des discours des
députés qui sont nouvellement élus,
hein, il y a des députés comme moi, comme la députée de Roberval, qui sont là
depuis un certain temps, mais il y a des
nouveaux députés, puis c'est vrai qu'on est d'abord émerveillés par l'endroit
où on siège, même si ce n'est pas notre première élection. Mais, au-delà de, comment dire, cette appréciation-là
de la beauté de l'endroit, de l'histoire, c'est une appréciation de la chance qu'on a. Moi, c'est la
troisième fois que je suis élu. La première, j'étais assis environ où le député
de Salaberry... de Beauharnois, Beauharnois,
est assis en ce moment. La seconde fois, j'étais assis juste ici, derrière, là
où la députée de Saint-Laurent siège
présentement. Puis aujourd'hui, à ma troisième élection, je suis assis ici, à
côté de la députée de Westmount—Saint-Louis, à côté de la députée de Mont-Royal—Outremont,
des femmes dévouées, des femmes déterminées, des femmes avec lesquelles je suis
fier de siéger.
Mais, pour
toute la beauté de cet endroit-là, pour toute son histoire, pour tout ce que ça
comporte, ça demeure un véhicule.
L'Assemblée nationale, c'est un véhicule pour nous permettre de faire avancer
nos idées politiques, pour nous permettre
de mettre de l'avant nos valeurs, mais surtout pour faire avancer les intérêts
de nos concitoyens. Puis, vous savez, moi,
le moment après chaque élection, après chacune des trois élections où cette
responsabilité-là me frappe, c'est le moment où je prends ma place ici, à l'Assemblée nationale, et que je remarque
devant moi le petit carton qu'on a tous. En fait, je ne sais pas si vous en
avez un, vous, M. le Président, mais, devant tous les députés, là, il y a un
petit carton sur notre banquette, notre pupitre. Puis, pour moi, c'est inscrit... — je vais me nommer, vous me le pardonnerez, M. le
Président — c'est
inscrit : «Fortin, André.
Pontiac.» Puis, si j'ai ce carton-là, bien, c'est parce qu'il y a
12 477 résidents du comté de Pontiac qui ont décidé de me faire
confiance, qui ont décidé, le 3 octobre, entre les petits et les devoirs,
le travail, tout le reste, toutes les
occupations, de prendre une vingtaine de minutes, d'embarquer dans leurs
voitures puis de dire : Je vais aller me prononcer en faveur de cette personne-là, de ce parti
politique là, de cette vision-là, de ces valeurs-là. Puis je vais prendre le
temps de le faire parce que c'est
important pour moi, parce que je me reconnais là-dedans, parce que j'ai besoin
de quelqu'un qui défend mes intérêts.
Puis ce tout petit carton là, là, qui fait, quoi,
2 po x 1 po ½, là, bien, il symbolise pour moi puis, j'en suis
certain, pour beaucoup d'autres, toute la
responsabilité qu'on a envers une communauté qui... dans mon cas, une
communauté qui est trop souvent oubliée.
Alors, je
suis fier d'avoir leur confiance. Je suis fier que, dans tous les secteurs
électoraux de la MRC de Pontiac, les
gens ont choisi de nous appuyer, d'appuyer notre vision, d'appuyer notre équipe
de comté pour défendre leurs intérêts. Puis je suis d'autant plus
reconnaissant, M. le Président, que les gens de chez nous ont choisi, ont fait
ce choix-là en sachant qu'ils éliraient un
député d'opposition. Je ne veux pas dire que le résultat de l'élection était
connu avant le jour même, M. le Président, mais les gens avaient des
gros, gros doutes, hein, ils savaient pas mal ce qui se passait.
Puis, on va
se le dire, pour notre formation politique, l'élection qu'on vient de passer,
elle n'a pas été facile. Elle n'a pas été facile pour plusieurs députés. Je
vous regarde, vous, M. le Président, je sais que ça a été une bataille de tous
les instants aussi, mais, pour notre
formation politique, je vous le dis, ça n'a pas été simple. Mais les gens de la
circonscription de Pontiac ont quand
même tenu à ce qu'en bas, dans le coin gauche de la carte québécoise il y ait
une grosse tache de rouge. Puis mon journal local, en fait, s'appelle
l'Equity, puis le titre de la première page, le lendemain de l'élection,
c'était justement ça : Un coin de
rouge dans un océan de bleu. Puis, quand on regarde la carte du Québec,
bien, ça ressemble un peu à ça. Mais
ce que je veux dire, c'est qu'être député de l'opposition, avoir un député
d'opposition, ça vient avec des privilèges qui ne sont peut-être pas
aussi simples pour tous les députés ici. Moi, je peux m'exprimer pas mal plus librement que certains
députés d'en face. Comme député d'opposition, on peut être honnête, franc, on
peut dire ce qu'on pense sans passer
par quatre chemins. Puis ça, je pense que les gens du Pontiac se reconnaissent
là-dedans. Si vous avez déjà
rencontré quelqu'un de la MRC de Pontiac, M. le Président, vous allez
comprendre ce que je veux dire. Ils ne passent jamais par quatre chemins. C'est toujours droit, c'est toujours direct,
c'est toujours franc, c'est toujours ce qu'ils pensent, puis il n'y a aucune ambiguïté quand vous les
écoutez. Alors, d'avoir un député d'opposition qui a cette liberté-là, je pense
que ça fait un peu leur affaire, je pense qu'ils peuvent se reconnaître
là-dedans.
Mais là je
vais vous faire une confidence, M. le Président, puis je ne sais pas, je
n'apprends rien... j'en ai jasé avec quelques
citoyens pendant la campagne électorale, je pense qu'il y a certains de mes
collègues qui le savent, mais, avant la dernière élection, là, pendant un court
moment, je n'étais pas certain de me représenter. Je trouvais, un peu comme
à mes débuts, un peu comme quand j'étais
dans le coin de la banquette du député de Beauharnois, que je faisais toutes
mes jobs à moitié. Je ne sais pas si
vous comprenez ce que je veux dire, M. le Président. Que je passais trop de
temps à Québec puis que je n'étais
peut-être pas le père idéal pour mes enfants pendant ce temps-là, que je
passais trop de temps dans le comté puis
que je ne m'occupais pas assez de mes fonctions de leader parlementaire ou de
député ici, à l'Assemblée nationale, que, quand je passais du temps en famille, bien, c'était du temps que je
volais à mes citoyens. C'était le sentiment qui, pendant un certain temps, m'habitait. Puis je le sais,
qu'on a tous des moments comme ça ici, là, je ne suis pas le seul — je
regarde des députés qui siègent
depuis longtemps puis qui hochent la tête un petit peu — je
pense qu'il y a beaucoup de gens qui comprennent
cette façon de penser là. Ça arrive, puis je m'excuse d'avance aux nouveaux
députés, qui, à un moment donné, vont
avoir cette réflexion-là, eux aussi, que ça va les frapper. Puis ça nous trotte
dans la tête. Même si notre famille, nos citoyens, notre personnel, eux, ils pensent peut-être tous qu'on fait
une bonne job, nous autres, ça nous trotte dans la tête pareil.
Mais je vais vous dire une histoire. Avant de
prendre une décision finale, je suis allé m'asseoir avec une amie, quelqu'un de proche, puis je ne savais pas trop
comment notre conversation irait, mais, tu sais, j'étais prêt à lui dire
comment je me sentais à ce moment-là.
Puis on est allés dans une vieille taverne dans mon comté, tu sais, le genre
d'endroit, là, où le monde joue aux dards puis ils boivent des grosses
Labatt 50, là. On en a tous dans nos comtés, des places de même.
Des voix : ...
M.
Fortin : Puis ce n'est pas
la taverne à Norm, parce que ce n'est pas dans mon comté, mais ça ressemble à
ça. On s'est installés au bar, un à
côté de l'autre, puis, quand j'ai commencé à lui raconter mon histoire, elle
m'a ramené à pourquoi je faisais de la politique. Elle m'a posé la
question : O.K., bien pourquoi tu as fait ça? Pourquoi tu es allé te
battre dans une investiture la première
fois? Pourquoi tu as tenu à le faire? Pourquoi tu as tenu à te présenter,
initialement? Puis ça m'a pris deux
secondes, j'ai regardé ma grosse bière, puis après ça j'ai levé les yeux, puis
la réponse était toute simple : pour lui.
Quand j'ai
levé les yeux, là, il y avait un gars que je ne connaissais pas pantoute
d'assis trois ou quatre chaises à côté de nous autres, un homme peut-être d'une
soixantaine d'années, je vous dirais. Il était assis tout seul, la barbe
jusqu'ici, des grosses... tu sais, les mains comme celles de nos grands-pères,
là, puis un casque de construction qui était à terre à côté de lui avec quelques outils. Le genre d'homme qui
n'a peut-être pas les moyens de faire porter sa voix, qui n'a peut-être
pas eu accès à l'éducation nécessaire pour
faire porter sa voix, qui n'a peut-être pas la facilité avec les mots qu'on a,
pas mal tout le monde ici, mais qui
compte sur nous pour le faire. Tu sais, le genre d'homme, là, qui gagne sa vie
honorablement, qui n'est pas
au-dessus... il ne vit pas au-dessus de ses moyens, gratte ses sous pour payer
son loyer à la fin du mois puis pour
être capable, peut-être, de prendre une petite bière tranquille dans le fond de
la taverne du coin puis d'aller à la chasse avec son gars une fois par
année.
• (11 h 20) •
Moi, c'est
pour lui que je fais de la politique. Je fais de la politique pour ce gars-là.
Je fais de la politique pour la mère
monoparentale qui veut juste être capable d'en donner une petite affaire de
plus à ses enfants. Je fais de la politique pour l'agriculteur qui espère que ce n'est pas lui qui va être la
dernière génération à travailler la terre que sa famille a depuis qu'ils sont arrivés au Québec. Moi, je fais de la
politique pour le monde de chez nous qui triment, qui triment dur, qui en
arrachent, qui ont des rêves, qui ont des
ambitions pour eux-mêmes, pour leurs enfants, pour leur coin de pays puis qui
veulent que, le jour où ils vont
avoir besoin d'un service de l'État, bien, l'État va être là pour eux autres.
Puis, en quittant la taverne ce
soir-là, bien, c'était rendu clair dans ma tête, c'était rendu clair dans ma
tête que je devais, je pouvais continuer de me battre pour ces gens-là,
pour leurs droits, pour leurs services, pour leurs priorités.
Puis je
m'excuse d'avance aux collègues d'en face, mais c'est pour eux autres que je
vais cogner aux portes de leurs ministères, c'est pour eux autres que votre
staff, MM., Mmes les ministres, vont me trouver un peu insistant par
moments. C'est pour eux autres que je vais
me lever ici, en Chambre, puis que je vais dénoncer, demander, exiger, quitte à
froisser, à l'occasion, le ministre
de la Santé, le ministre de l'Agriculture, la ministre la Forêt et tous les
autres ministres qu'on va d'abord
interpeler ici. Mais c'est avec eux autres en tête que je vais le faire, donc
tenez-m'en pas rigueur, s'il vous plaît, mais parce que ces gens-là méritent que, quand ils ont besoin de
services, l'État est là. Ils méritent des fois que l'État s'enlève de leur chemin pour qu'il puisse les laisser
gagner leur vie de façon toute simple. Parce que ces gens-là méritent également
des communautés et des villages où leurs enfants vont pouvoir se faire une vie
dignement, honorablement.
Puis ça fait
bizarre à dire, M. le Président, là, mais moi, je suis ici aujourd'hui parce
qu'il y avait un homme barbu assis trois chaises à côté de moi à la
taverne, ce soir-là, un gars qui ne m'a pas dit un mot mais qui m'a envoyé tout
un message pareil.
Pour moi, M.
le Président, le comté de Pontiac, puis je l'ai déjà dit ici, en Chambre, là,
mais c'est un endroit qui est
particulier, qui est spécial. Puis, si ce n'était pas Pontiac qui était en
avant de moi, là, je ne le ferais pas. Je le sais, que vous aimez tous vos comtés de la même façon, mais
moi, je ne serais pas député à Mont-Royal—Outremont, je ne serais pas député à
Hull, je ne serais pas député dans Chauveau, M. le Président. Je le fais parce
que c'est l'endroit où j'ai grandi, c'est l'endroit où je vis, c'est l'endroit où j'élève mes enfants, c'est la
communauté qui m'a donné mes valeurs. Puis, si ce n'était pas pour eux,
je ne le ferais pas.
Mais c'est un
endroit qui est différent puis c'est un endroit qui n'est pas connu de beaucoup
de gens au Québec. C'est un endroit que peu de Québécois fréquentent. On
a une grosse industrie touristique, mais ça ne vient pas de Québécois, souvent. Il n'y a pas beaucoup de fonctionnaires,
ici, à Québec, qui connaissent la réalité du Pontiac parce qu'ils n'y ont
pas vécu, parce qu'ils n'ont pas de famille
là, parce que ce n'est pas un endroit qu'ils ont visité. Puis notre réalité,
des fois, elle mérite... parce que
c'est différent, parce que c'est méconnu, bien, des fois, ça mérite un ou deux
appels un petit peu plus insistants parce qu'il faut passer par-dessus
cette barrière-là.
Mais il y a
une chose qui ne change pas. The people in my region, they are full-fledged Quebeckers. They are the Perrys, the Sallafranque, the
Lerris, from the Upper Pontiac. C'est
les Bertrand, les Amyot, les Ladouceur, de Fort-Coulonge. The Klups, the Bretzlaff. Ça,
c'est l'héritage allemand. Les Richard, à Thorne puis Otter Lake. The Orrs, the Murrays, the Judds, in Shawville. Les
Murdock, McColgan. Puis les
Trudeau dans mon village, à Quyon. Les Croteau, les Shea, les Brennan, à
Aylmer.
Those are the names of the families
that forged the Pontiac. They built my region along with so many others. And you can hardly go a city block
or a country mile without running into one of them or without running into
seeing something that they built,
seeing some of the legacies that they put forward. And today, just as ever,
they are proud to be Quebeckers and they are proud Quebeckers who deserve respect from their Government. They deserve decency from their Government. They deserve
acknowledgement for what they've built and for who they are.
And I will say this : In the rural areas that I represent, there
are no large businesses, there is no big manufacturing plant, there is
no one major employer. My region is built on the sweat, the tears, the personal
finances of a lot of people who took risks,
a lot of small business owners. They invested, they created wealth, they gave
to their neighbors in need, and they deserve
our Government's appreciation and respect, their Government's appreciation and respect. And many of them, sadly, have not always
felt that way in the last few years. So, we have a responsibility to treat these people... to treat them like the first-class
citizens they are. And the Premier of Québec has a responsibility to treat them
like the community builders they are and make them feel at home in their
own hometowns.
Les gens de mon coin, M. le Président, que j'ai
croisés au cours de la campagne m'ont demandé de meilleurs services de
santé, m'ont demandé de travailler sur le développement économique de la
région. Ils veulent sentir que les choses s'améliorent
dans notre coin de pays. Puis c'est pour ça, c'est pour ça que moi, je suis
heureux de porter les chapeaux de porte-parole
en santé, en agriculture, en développement économique, en foresterie, parce que
c'est ça, les priorités du monde chez nous.
Puis là je
vais les prendre une à la fois. Je vais commencer par l'agriculture. Chez nous,
là, on a des producteurs de grandes
cultures, on a des producteurs laitiers, on en a de moins en moins, des
producteurs laitiers, mais on a des producteurs laitiers, on a des producteurs
de boeuf. Dans la culture animale, la production de boeuf, c'est notre grande
culture chez nous. Là, il commence à
y avoir d'autres productions aussi, les bisons, le bison commence à faire sa
marque chez nous. Puis, si vous
n'avez jamais vu une ferme de bisons, je le suggère à tout le monde, d'aller
faire un petit tour, là. C'est un spectacle de voir un bison, un
troupeau de bisons parce qu'ils ne sont jamais tout seuls. Mais ce n'est pas
quelque chose... C'est quelque chose qui
nous sort de notre ordinaire. On peut apprécier la beauté de ces bêtes
majestueuses là. Puis on est aussi la
capitale du houblon. La capitale québécoise du houblon, c'est dans le Pontiac.
Ça aide à faire les bières qui sont bues à la taverne par certaines personnes, mais il commence aussi à y avoir,
à plus petite échelle, d'autres productions. Alors, comme partout ailleurs, là,s au Québec, il y a
toutes sortes de producteurs, même si le boeuf, le lait, les grandes cultures,
c'est ça, notre pain puis notre beurre à nous autres.
Mais une des
réelles tragédies au cours des huit années que j'ai passées ici, à l'Assemblée,
puis, pour moi, c'est évident, je ne
sais pas si c'est évident pour beaucoup de collègues qui ont siégé au cours des
dernières années, mais on parle de
moins en moins d'agriculture ici. On n'en parle pas. Peut-être parce qu'il y a
moins de fermes au Québec. Peut-être que
certains cyniques, certains sceptiques vont dire : Oui, c'est parce qu'il
y a de moins en moins d'agriculteurs, leur poids politique est de moins
en moins important. Mais je vais vous dire une chose : Une nation qui ne
s'occupe pas de l'état de son agriculture,
là, c'est un État qui ne fera pas long feu, M. le Président. Un État qui pense
que tout va bien partout, tout le
temps, dans sa production agricole, ce n'est pas un bon signe. Parce qu'il y en
a, des défis. Puis là je vais vous en nommer un seul : ça ne va pas bien dans la production de porc, au Québec,
ces jours-ci. Ça ne va pas bien. Encore en fin de semaine, là, il y
avait des éleveurs qui apprenaient que leurs livraisons allaient devoir
diminuer. Les éleveurs de porc au Québec fonctionnent
à perte ces jours-ci. Là, ils sont compensés par l'assurance, vous allez me
dire, mais c'est une assurance que, un, ils paient en partie eux-mêmes puis
que, deux, une assurance, là, ce n'est pas fait pour payer de façon régulière tout
le temps, c'est fait pour être là quand il
se passe quelque chose, quand il y a une maladie qui frappe l'élevage, quand
nos récoltes sont réduites par des conditions météorologiques
inhabituelles. Ce n'est pas fait pour être là tout le temps.
Il y a quelque
chose qui, structurellement, ne marche pas en ce moment dans l'élevage de porc
au Québec. Et, si le ministre de
l'Agriculture accepte le statu quo, bien, il y a beaucoup d'éleveurs qui vont
commencer à se poser des questions par
rapport à leur avenir. En fait, c'est déjà commencé. Et je vous l'annonce, M.
le Président, il y en a beaucoup qui, déjà, sont en train de prendre les premiers pas pour terminer leur élevage.
Puis le ministre de l'Agriculture ne peut pas rester les bras croisés
devant ça.
• (11 h 30) •
Mais
l'agriculture, ce n'est pas non plus juste des défis ou des... ce n'est pas
juste de la décroissance. Il y a beaucoup de potentiel, en agriculture. Je pense au secteur acéricole, entre
autres. Moi, j'ai grandi, comme d'autres... je me souviens d'avoir vu le ministre de l'Éducation en parler,
le chef de la deuxième opposition en parler, grandi dans la production
acéricole de
mon grand-père. Puis il y a un intérêt, il y a un engouement. Il y a de plus en
plus de producteurs qui s'installent en matière d'acériculture. Mais il
faut donner des conditions gagnantes. Puis moi, je compte sur le ministre de
l'Agriculture pour le faire, pour assurer
l'essor du secteur. Mais en même temps j'ai un avertissement pour lui. S'il ne
le fait pas, il va se faire talonner
au quotidien sur ces enjeux-là parce que ce sont des enjeux, oui,
d'agriculture, mais de vitalité pour nos régions.
En
foresterie, M. le Président, parce
que, pour des années puis des années,
ça a été le coeur de ma communauté, de notre
communauté, dans le Pontiac, la foresterie. Là, notre région a changé, notre
économie a changé, les gens ont été obligés de se réinventer, de se lancer en entreprise. Mais la foresterie, là, ça
reste. Quand on est là-dedans de génération en génération, en foresterie, quand nos pères, nos grands-pères,
c'étaient des draveurs, la foresterie, ça fait partie de notre identité
individuelle puis ça fait partie de l'identité de nos villages.
Puis, en
janvier, après plusieurs années de fermeture, en janvier, la scierie
Commonwealth, à Rapides-des-Joachims, va
rouvrir. Ça, ça fait sourire bien du monde chez nous ces jours-ci, parce que,
quand la papetière a fermé, en 2008, oui, la région s'est réinventée, mais il y a beaucoup de gens, il y a beaucoup
de pères de famille surtout, qui continuent de s'exiler de leurs
familles, qui continuent d'aller travailler dans les mines dans le Nord, qui
continuent d'aller travailler dans les pétrolières
dans l'Ouest, laissent leurs enfants de côté des semaines à la fois. Mais la
foresterie, là, ça reste en eux. C'est important
pour eux. Ça reste une façon de faire ce qu'ils aiment puis, en même temps, de
sentir un attachement à leur héritage familial.
Mais ça leur sert aussi de perspective d'avenir stable. Dans notre communauté,
c'est comme ça. Si on veut développer la foresterie, là, il faut donner une
stabilité à l'industrie. On ne peut pas se permettre d'ouvrir, fermer. On ne
peut pas se permettre d'augmenter la
production, diminuer les productions, d'embaucher du monde, de laisser aller du
monde. Le sentiment général de la jeune génération, là, dans les communautés
forestières chez nous, c'est qu'ils ont vu leurs parents subir, justement, ces aléas-là de l'industrie
forestière, d'avoir une job un jour, de ne plus en avoir le lendemain, puis ça,
ce n'est pas quelque chose qui est
intéressant pour eux. Alors, si on veut développer l'industrie forestière dans
des communautés, il faut s'assurer de leur donner les moyens de garder
ça stable comme industrie.
Bon, la
santé, j'ai dit tantôt qu'en campagne électorale les gens nous parlaient de,
disons, deux sujets, vraiment, là, mais,
aux portes, on entendait santé, finances personnelles, hein? C'est probablement
ce que vous entendiez chez vous aussi. On
avait beaucoup de propositions en matière de finances personnelles, on en a
réitéré certaines d'entre elles aujourd'hui. Moi, je pense qu'elles sont
toujours valides, elles sont toujours bonnes.
D'exempter
les produits essentiels de la taxe de vente du Québec, moi, j'ai trouvé la
réponse du ministre des Finances aujourd'hui
extrêmement décevante, parce que ce qu'il a dit, là, en disant : Oui, mais
c'est harmonisé avec le fédéral, on ne peut pas le changer, c'est qu'il ne
changera jamais. Il est en train de dire que les produits qui sont exemptés
vont être exemptés pour toujours, ceux qui ne le sont pas ne le seront
jamais. On ne peut pas accepter ça. Ça veut dire quoi? Ça veut dire qu'il n'ira même pas parler avec le
gouvernement fédéral, qu'il n'est même pas prêt à ouvrir cette porte-là? Puis
là on parle de produits essentiels, là, on ne parle pas de «spray net»,
on ne parle pas de «spray tan» là. On parle de produits essentiels, des
produits de tous les jours que les Québécois ont besoin pour vivre.
Alors, ces
propositions-là, moi, j'encourage le gouvernement, en matière de finances
personnelles, à continuer à penser à ça, parce que c'est un enjeu pour les gens
qui, encore aujourd'hui, là, deux, trois mois après la campagne électorale,
se posent encore des questions par rapport à
leurs finances personnelles, en fait, plus que jamais depuis l'annonce d'hier
sur les taux d'intérêt.
Bon, en
santé, voici comment les gens nous abordaient en campagne électorale. On allait
cogner à leurs portes... c'était
comme ça chez nous, vous me direz si c'était
comme ça chez vous. On allait cogner à leurs portes : Bonjour,
moi, je suis candidat pour le Parti
libéral. Oui, oui, oui, je vous connais, je vous suis. On vous reconnaît, on a
vu vos affiches, ça marche encore,
les affiches électorales, hein, on vous reconnaît. Moi, j'ai un enjeu pour
vous, là. Ça va mal, en santé, ici, pas capable de voir mon médecin. Ça fait trois ans que je suis sur la liste
d'attente, je n'en ai pas de médecin. Je ne sais pas où aller, on manque de cliniques sans rendez-vous. J'attends
une opération, ça fait longtemps que j'attends, là. Je suis patient, mais
je commence à avoir mal en s'il vous plaît,
de la misère à me déplacer dans la maison. Ou encore j'entendais :
Qu'est-ce qui se passe avec
l'obstétrique? L'obstétrique, j'en ai parlé dans le dernier mandat. J'en ai
parlé au ministre délégué à la Santé qui est en face de nous. Ça, c'est
un service qui a été fermé dans une communauté rurale il y a deux ans et demi, quasiment trois ans de ça, par le gouvernement
d'en face. Qu'est-ce qui se passe avec ça? Les patients qui pouvaient accoucher
dans leur communauté, à Shawville, à
l'hôpital communautaire du Pontiac, ils vont où, là? Ils se dirigent en
Ontario. On ne peut pas être fiers de ça, au Québec, là.
Vous, M. le
Président, votre enfant naît au Québec, vous... Non, ce n'est pas vrai, je
recommence. Votre femme est enceinte :
Aïe! c'est le fun, on va avoir un enfant. Mais pour eux, là, l'enfant, sur son
baptistère, sur son passeport, sur son certificat de naissance, ce ne sera même
pas marqué «Québec», ça va être un enfant né en Ontario. On est contents de
ça? Parce qu'on ne donne plus un service à une communauté rurale, un service
qui était apprécié, un service qui était super bon, là, on a des enfants qui naissent en Ontario pas par choix, par
obligation. Je vous pose la question : Vous sentiriez-vous un peu moins Québécois, si c'était marqué
«Ontario» sur votre passeport, sur votre certificat de naissance? Je ne vous
demande pas de répondre, M. le Président. Je pense que ça va de soi.
Mais l'enjeu
du rapatriement des soins, c'est que ce n'est même plus l'exception, ce n'est
même plus le : sauf une fois au
chalet. Là, c'est rendu la règle de base. C'est ça qui se passe. Puis les
excuses que le gouvernement a données au fil des dernières années, elles ne passent plus. Le gouvernement disait
essentiellement : Ah oui! mais on a formé un comité local. Comment voulez-vous que trois maires de
communautés de 500, 600, 700 personnes trouvent une stratégie pour ouvrir
un service gouvernemental dans un hôpital
québécois? C'était n'importe quoi. Mais ça, ces excuses-là, elles ne passent
plus, M. le Président. C'est un service qu'il faut ouvrir pour une
communauté rurale qui en a bien besoin.
Moi, j'ai
pris des engagements, en campagne électorale, aussi, en matière de soins de
longue durée, chez nous, dans ma
circonscription. Je l'ai fait. Puis vendredi, quand Le Droit est sorti,
je dois vous dire que je pense que je n'étais pas à la mauvaise place pantoute,
parce qu'au Québec le nombre de gens qui attendent... Entre 2019 et 2022, le
nombre de gens qui attendent pour une
place en soins de longue durée a augmenté de 84 %. En Outaouais, ça a
augmenté de 263 %. En 2019, il y
avait 89 personnes qui attendaient sur une liste pour une place en CHSLD
en Outaouais. Aujourd'hui, il y en a 312. Alors, de prendre des engagements en matière de CHSLD, j'espère que ça
va être entendu par le gouvernement parce que c'est un véritable enjeu
chez nous.
Mais là vous
allez me dire : Oui, mais, M. le député, là, ça fait des mois que vous
nous parlez qu'il manque de monde dans le réseau. Bien oui, il manque de
monde dans le réseau, absolument. L'Outaouais est la seule région où on a moins
d'infirmières cette année que l'an dernier.
Il y en a moins en chiffres absolus, là. Pourtant, on est une des régions qui
grandit le plus vite au Québec.
Vous savez ce
qu'elles font, les infirmières? Elles quittent. Elles quittent pour l'Ontario.
Pourquoi? Parce qu'une infirmière
fait 25 000 $ de plus, en Ontario, 25 000 $. Comment vous
allez demander à quelqu'un de rester quand, à 20 minutes de chez eux, à
30 minutes de chez eux, il y a un autre hôpital qui leur offre, un, des
meilleures conditions de travail, mais deux, un salaire qui est 25 000 $ plus haut? Qu'est-ce que c'est que
vous pensez qu'elles vont faire? Salut, bonsoir. «Sayonara.» «Hasta la vista, baby.» Elles sont parties, s'en
vont en Ontario. Puis ça, c'est une perte pour le Québec. Puis vous savez ce
que les patients de chez nous, ils font?
Quand c'est possible, là, ils vont se faire traiter en Ontario, parce que leurs
voisins, leurs voisines, infirmières, médecins, préposés aux
bénéficiaires, travaillent tous en Ontario.
On ne peut
pas se permettre, dans ma région, de continuer comme ça. On ne peut pas se permettre
de continuer d'avoir de moins en
moins de services. Le gouvernement s'est fait élire en 2018 en disant : Ah
oui! on va avoir un rattrapage en matière de services en Outaouais. Bien là,
c'est le contraire qui est en train de se produire. On est en train de perdre
des services.
• (11 h 40) •
Si c'était
juste chez nous, l'enjeu, par exemple, M. le Président, ce serait une chose,
mais partout au Québec, ces jours-ci,
là, il y a des gens qui attendent pour des chirurgies. Il y a des gens qui
attendent pour des mammographies. Là, je vais vous donner, avant de vous quitter, M. le Président, un
chiffre : 30 semaines. Le temps d'attente pour une mammographie
à l'hôpital de Buckingham, en Outaouais,
c'est 30 semaines. Ça, c'est votre médecin vient vous voir, dit : Je
pense qu'il y a quelque chose, il
faudrait le faire vérifier. 30 semaines, six mois et demi, sept mois, vous
allez attendre 30 semaines avant d'avoir
ça, en ne sachant pas ce qui se passe, en n'ayant aucune espèce... Je veux dire, ça n'a aucun sens, ce qui se passe en Outaouais. Puis là ce qui me fait peur, c'est que le reste du Québec est
à la veille, là, de savoir ce que nous autres, on vit depuis des années, c'est-à-dire d'avoir un système
de santé qui permet des choses comme ça. Et s'il n'y a pas des rectifications
majeures dans les réseaux de la santé au
cours des prochaines années, bien, je suis désolé, mais l'ensemble des
Québécois vont comprendre ce que les gens de l'Outaouais vivent depuis
des années.
Alors là, M.
le Président, je vous quitterai en disant une chose : Je vais passer les
quatre prochaines années à parler des
priorités des gens de chez nous, des priorités que j'ai entendues en campagne
électorale, en pesant, en mesurant chacun de mes mots pour que les gens de la
circonscription de Pontiac soient fiers de leur représentant. Les gens méritent
d'être fiers de leur représentant, méritent
d'avoir quelqu'un qui parle leur voix, qui parle de leurs petites priorités,
qui parle de leurs enjeux.
Motion formulant un grief
Puis, avant de vous quitter, M. le Président, je
veux déposer une motion de grief :
«Que
l'Assemblée nationale blâme sévèrement le gouvernement pour l'absence de plan
concret en rattrapage des chirurgies.»
Je vous remercie, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Merci beaucoup, M. le député de Pontiac. Et votre
motion est déposée sous réserve de sa recevabilité.
Je suis prêt
à reconnaître un prochain intervenant, et ce sera Mme la ministre des
Ressources naturelles et des Forêts, députée de Rimouski. La parole est
à vous.
Mme Maïté Blanchette
Vézina
Mme Blanchette Vézina : Bonjour.
Merci, M. le Président. Bonjour, chers collègues. Bonjour à mes citoyens, citoyennes de Rimouski, du comté de Rimouski.
C'est un bonheur pour moi d'être ici et de prendre la parole au salon bleu.
Je veux dire merci, en premier, je l'ai dit
lors de ma première élection, mais... ma première prise de parole en période de
questions, mais je veux le redire, merci aux
citoyens du comté de Rimouski de m'avoir fait confiance, c'est-à-dire ceux
de la ville du même nom, bien sûr, mais
aussi ceux des municipalités du Haut-Pays et de la Neigette comme on appelle
chez nous, soit Saint-Valérien,
Saint-Fabien, Saint-Eugène-de-Ladrière, Saint-Anaclet-de-Lessard,
Saint-Narcisse, Saint-Marcellin, Trinité-des-Monts
et Esprit-Saint. Merci de m'avoir fait confiance en me nommant votre députée le
3 octobre dernier. C'est la
première fois en 37 ans qu'un ministre, une ministre est nommée dans la
circonscription de Rimouski, et c'est un honneur pour moi d'avoir été
nommée.
J'ai vraiment
à coeur le développement de notre circonscription et de notre belle région qui
regorge de tout un potentiel. Mes
années en tant que mairesse de la municipalité de Sainte-Luce, en tant qu'avocate
en droit des affaires et en tant que directrice régionale de Centraide, m'ont
fait prendre conscience de l'ampleur des besoins de notre communauté, à tous
les niveaux. Et c'est avec ce bagage-là qui
me guide que je vais travailler pour vous à l'Assemblée nationale. J'ai
entendu, en campagne, vos
préoccupations : pénurie de main-d'oeuvre, de logement, la santé, le
transport, l'environnement et la hausse du coût de la
vie. Je vais continuer d'être à votre écoute, vous pouvez compter sur moi. Je
vais travailler en collaboration avec
mes collègues ministres pour faire avancer les dossiers prioritaires, mais
également avec vous, les intervenants locaux. On a quatre années devant
nous, travaillons ensemble pour réaliser de grandes choses.
Je tiens à
prendre un moment aussi pour donner un merci tout spécial à l'équipe de comté
qui travaille très fort, qui me
permette d'être ici mais qui fait le service aux citoyens. Je pense à
Marie-Laurence, à Marie-Josée, à Yanick. Votre présence est essentielle pour le service qu'on fait, le service aux
citoyens. En plus de mes citoyens, des citoyens et citoyennes du comté de Rimouski, j'ai également le privilège
d'avoir été... d'être ministre responsable des régions du Bas-Saint-Laurent et
de la Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine, un grand et magnifique
territoire. Mon rôle en tant que ministre régionale sera d'être à l'écoute des priorités des milieux qu'on
représente ici, à l'Assemblée nationale. On est le gouvernement des régions,
et je vais être une alliée pour faire avancer nos priorités.
J'aimerais
prendre un moment aussi pour souligner la présence de mes collègues députés.
J'ai la chance de pouvoir compter sur
eux, ils sont des atouts précieux pour une ministre régionale mais aussi pour
notre communauté locale. Premier, d'ouest en est : Mathieu Rivest,
dans Côte-du-Sud, qui va seconder...
Une voix : ...
Mme
Blanchette Vézina : ... — pardon, d'accord — député de Côte-du-Sud qui va seconder le ministre
de la Culture. La culture, c'est un
levier de développement important pour nos milieux et le ciment de notre
communauté, la députée également de Rivière-du-Loup—Témiscouata qui a à coeur et qui aura à coeur les enjeux du tourisme, non seulement
dans le comté mais pour l'ensemble de nos
régions. On le sait, pour la Gaspésie—Les Îles, le Bas-Saint-Laurent, le tourisme
est un secteur essentiel de notre économie régionale.
Du côté de
Gaspésie, on a également une députée dans le comté de Bonaventure qui va suivre
de très près les dossiers d'érosion
des berges, changements climatiques. Ils affectent déjà nos régions côtières,
et l'érosion est un enjeu d'occupation du territoire qu'on prend très au
sérieux.
Au bout du
monde, comme le dit le festival, à Gaspé, notre député de Gaspé est non
seulement mon bras droit pour me
seconder dans mes responsabilités régionales, mais il est aussi adjoint au
ministre des Pêches, une industrie essentielle pour l'Est-du-Québec. D'ailleurs, j'aime nous appeler le caucus de l'Est
et je suis certaine qu'ensemble on va arriver à faire de grandes choses pour le bénéfice de nos
citoyens, parce que chacun de nous a à coeur les enjeux qui vous touchent de
près.
Je trouve
aussi important d'être présente pour les citoyens, puis je tiens à le nommer,
des comtés de Matane et des Îles-de-la-Madeleine, et je vais être à l'écoute des députés puis des
besoins de la population en gardant un esprit transpartisan.
Nos régions
sont riches des gens qui y vivent et aussi des ressources naturelles dont
recèle le territoire. On a le devoir
de le mettre en valeur de façon stratégique et durable. Le Québec est tellement
vaste. On parle d'un territoire qui couvre
près de 1,7 million de kilomètres carrés, M. le Président, pensez-y, un
territoire où on peut inclure quatre fois celui de l'Allemagne ou même trois fois celui de la France. Au-delà de ces
vastes espaces, on trouve des richesses et des ressources diversifiées, tant
minérales que vivantes. Nos forêts occupent une place prépondérante qui atteint
presque la moitié du territoire,
permettant à 57 000 familles de vivre de cette richesse renouvelable.
La majorité de notre population vit aux abords de notre majestueux Saint-Laurent, mais il ne faut pas oublier que notre
territoire est bien plus grand. C'est plus de 90 % du Québec qui
est public et qui nous appartient, les Québécois.
Le privilège
d'être nommée ministre des Ressources naturelles et des Forêts par le premier
ministre me rend fière et déterminée
à valoriser notre territoire québécois. On doit le mettre en valeur pour que
tout le monde y ait accès, tant pour les
activités de plein air et de villégiature que pour l'ensemble des activités
économiques, minières, forestières et de production énergétique. L'accès au territoire public est
l'affaire de tous, mais, parce qu'il est public, on a le devoir de le partager
et de ne pas nous en approprier une
partie. Cet élément me tient à coeur pour le bénéfice de tous les citoyens des
Premières Nations et des Inuits.
La nécessité de faire notre part pour protéger
notre planète devra passer par la maximisation des énergies moins polluantes, comme l'hydroélectricité, l'éolien, la
filière batterie, la biomasse, notamment. D'ailleurs, l'industrie forestière
est en perpétuelle adaptation, et, en ce
sens, les changements climatiques, la protection de la biodiversité et
l'acceptabilité sociale de ses
pratiques sont quelques-uns des enjeux auxquels elle doit répondre. En
cultivant notre forêt, on occupe notre territoire, on contribue à la
captation de GES et on participe à une économie plus verte.
Le Québec est
à un moment clé de son histoire. On a l'occasion de réussir notre transition
énergétique en favorisant l'électrification
de notre économie, notamment par la filière batterie. Et, pour y arriver, le
développement des projets miniers est
essentiel, mais on ne le fera pas n'importe comment, parce que le Québec, c'est
aussi un leader innovant. Je pense qu'on a tout ce qu'il faut pour améliorer
nos chances d'obtenir une meilleure acceptabilité sociale en consultant encore
mieux nos populations locales, en établissant avec elles un dialogue
constructif le plus tôt possible dans le processus.
Au Québec, on
a un encadrement gouvernemental qui est rigoureux, avec des pratiques et des
normes qui sont élevées pour
l'industrie minière. Aujourd'hui, on ne laisse plus les entreprises exploiter
notre territoire sans qu'elles ne fournissent d'emblée l'argent pour réhabiliter le terrain. Et ça, c'est important
que les Québécois le sachent. Il faut garder à l'esprit que les minéraux extraits sont non renouvelables.
C'est pour cette raison que notre gouvernement s'est engagé à développer le
recyclage et l'économie circulaire au maximum, parce que c'est la voie
d'avenir.
Donc, en terminant, c'est grâce à notre
territoire public et à nos ressources naturelles qu'on va arriver ensemble à protéger notre planète et à s'enrichir
collectivement, avec la participation des Premières Nations et des Inuits.
C'est notre engagement comme
gouvernement et c'est mon engagement à titre de ministre des Ressources
naturelles et des Forêts. Merci, M. le Président.
• (11 h 50) •
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci beaucoup, Mme la ministre. Et,
comme prochaine intervenante, je reconnais
Mme la ministre de la Solidarité sociale et de l'Action communautaire et
également députée de Pointe-aux-Trembles. La parole est à vous, Mme la
ministre.
Mme Chantal
Rouleau
Mme Rouleau : Merci infiniment, M. le Président. C'est vraiment
un très grand plaisir de prendre la parole aujourd'hui au salon bleu, suite au discours prononcé par notre premier
ministre à l'ouverture de cette 43e législature, un discours et un
message très rassembleurs qu'il a livrés.
Et permettez-moi tout
d'abord de remercier à mon tour les citoyens et les citoyennes de la
circonscription de Pointe-aux-Trembles, qui
englobe, bien sûr, Montréal-Est. Merci de leur confiance renouvelée une fois de
plus lors de cette élection du
3 octobre. Et je voudrais remercier vraiment du fond du coeur les
bénévoles et les membres de mon équipe qui ont bravé soit la chaleur, soit la pluie, soit l'air climatisé trop fort
ou... lors du porte-à-porte, de l'affichage, le téléphone et toutes ces activités qui ont fait de cette
campagne électorale une campagne houleuse, une campagne certes épique et très intéressante. Et je veux remercier Catherine,
Sylvain, Viviane, Marie-Claude, Joanie, Jocelyne, Raymonde, Gaétan, Francine, Mario, Sylvie, Michel, Louis-Philippe, Guy,
Claudine, Philippe, Éric, Martine, Martin, Wynn, Henri-Paul, Gilles, Francine,
Sophie, Mathieu, André, Nadia, William,
Maxence, Johanne, Ghada, Henri-Paul, Yves, Carmen, Shawn, Marc-Olivier, Gilles,
Mehdi et Pierre. Merci infiniment de toute votre aide.
Je
veux remercier aussi et saluer notre ancien collègue, Richard Campeau, qui a
travaillé très fort lors de cette campagne. Et on aurait aimé l'avoir avec nous, avec nous ici aujourd'hui. Merci
beaucoup, Richard. Je veux remercier ma famille. Je veux remercier ma conjointe Sylvie. Je veux
remercier mon garçon Louis-Philippe. Je veux remercier ma soeur, mes frères,
saluer ma mère. Vous me donnez énormément
d'énergie dans ce travail important. Et je veux remercier aussi tous les
citoyens et les personnes engagées,
impliquées pour le redéveloppement de l'est de Montréal. C'est un territoire
qui me tient à coeur, que j'aime profondément, qui est maintenant pris
au sérieux et qui fait partie de la donne. Alors, on continue à travailler ensemble avec mes collègues, avec la députée d'Anjou—Louis-Riel
notamment, et le ministre de la Métropole, et la ministre des Transports, on continue à travailler pour le
redéveloppement durable de ce territoire tellement important à Montréal.
Je
veux aussi, en ce sens, souligner les mots, le discours d'ouverture du PM qui a
axé son message sur les besoins et
les enjeux que vivent les Québécois et les Québécoises dans leur quotidien. Et
je pense que d'emblée on peut être très fiers du travail qui a été accompli dans les quatre dernières années, au
gouvernement du Québec, par les députés de la Coalition avenir Québec. On est allés au front pour les
Québécois et les Québécoises, et, le 3 octobre dernier, c'est un signe
d'une très grande marque de confiance de la part des Québécois, preuve
en est le nombre de députés de la Coalition avenir Québec que nous avons au
gouvernement pour poursuivre le travail.
Évidemment,
toute cette confiance qui nous a été octroyée vient avec des responsabilités.
On a du travail à faire, et j'ai la conviction
qu'on sera à la hauteur des défis qui nous attendent et auxquels les Québécois,
les Québécoises sont confrontés.
De
mon côté, en plus de ces dignes fonctions de députée qui m'ont été octroyées,
j'ai le privilège de faire partie pour la deuxième fois du Conseil des
ministres du gouvernement du Québec et j'ai l'honneur d'avoir été nommée
ministre responsable de la Solidarité
sociale et de l'Action communautaire. Il faut le réaliser, M. le Président,
c'est la première fois dans l'histoire
du Québec qu'une ministre soit consacrée à la solidarité sociale et donne une
voix forte à l'action communautaire.
Et objectivement, je crois que ça démontre toute l'importance que notre
gouvernement accorde à la valeur fondamentale de la solidarité sociale
et à la valorisation de l'action communautaire.
Et
déjà, moi et mon équipe, on est au travail et on sait qu'on a du pain sur la
planche, si je peux me permettre cette expression,
parce qu'il y a effectivement une valeur qui caractérise la nation québécoise,
c'est la solidarité. Cette solidarité qui
nous unit, qui nous rassemble, c'est notre solage commun. C'est l'assise sur
laquelle les gens peuvent s'appuyer et rebondir pour développer leur
plein potentiel et surtout construire le présent et l'avenir de nos
communautés.
Et,
depuis ma nomination, j'ai pris l'habitude de parler du concept de solage
plutôt que de filet social. J'aimerais transformer
l'image que nous avons, parce que la distinction me semble vraiment
essentielle. Un filet comporte des mailles, des trous à travers lesquels les personnes peuvent passer. Elles peuvent
tomber de ce filet. Alors, je préfère parler de solage dans nos actions. Il peut, bien sûr, y avoir
quelques craques à l'occasion, mais on peut les colmater. Et en plus, bien, je
pense que c'est plus facile de rebondir d'une surface dure qu'à partir d'un
filet avec des mailles un peu trop larges.
Les
mots comptent, et, dans mon mandat, je veux qu'on parle de cette fondation,
celle de notre maison commune qu'est
le Québec. Cette bâtisse n'a pas été construite du jour au lendemain. Ça fait
des décennies que le milieu communautaire contribue au mieux-être des Québécois. Et, en tant que gouvernement, on
veille à ce que ce réseau puisse exercer pleinement tout son rôle dans
nos collectivités.
Nos organismes
communautaires n'ont jamais été aussi bien soutenus que par un gouvernement de
la Coalition avenir Québec. Les travaux de
mon prédécesseur, le député de Trois-Rivières, ont permis de donner l'élan
qu'il fallait aux organismes
communautaires par, notamment, le financement qui a été rehaussé, notablement,
par des bonifications historiques. C'est,
M. le Président, 1,1 milliard de dollars dédié à la mission des
organismes communautaires qui a été accordé lors du dernier budget. Ce sont des organismes qui
travaillent dans une panoplie d'activités pour la famille, pour l'enfance, pour
les aînés, pour les services sociaux, pour
la jeunesse, pour la condition féminine, pour l'immigration, pour l'intégration
des nouveaux arrivants, et j'en passe.
Il
faut continuer à travailler avec les organismes communautaires, et le faire
avec audace et conviction. Des progrès ont
été accomplis, mais on a envie d'aller plus loin et de faire mieux encore, et
une première piste, bien, c'est de travailler à une meilleure valorisation du travail qui est réalisé par le
communautaire. On doit travailler à renforcer les partenariats, les
partenariats entre l'État québécois et les organismes communautaires.
• (12 heures) •
Alors, une chose importante, M. le
Président, c'est aussi de mieux prendre soin les uns des autres, et ça passe
par un meilleur accompagnement des
personnes qui ont recours aux prestations d'aide sociale et de solidarité
sociale pour les aider à réintégrer l'emploi.
Alors,
M. le Président, on veut un Québec plus prospère, on veut un Québec plus fier.
C'est notre conviction, au gouvernement,
une conviction qui m'est très chère. C'est un beau défi que d'entreprendre ces
chantiers en matière de solidarité sociale et d'action communautaire, et c'est
un privilège pour moi de travailler de très près à continuer à bâtir un
Québec où personne ne sera laissé derrière. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, Mme la ministre. Maintenant, je reconnais M. le leader de
l'opposition officielle et député de Nelligan. La parole est à vous, M. le
député.
M. Monsef
Derraji
M. Derraji : Merci, M. le Président. Et je vais, en premier
lieu, vous féliciter officiellement pour votre élection en tant que vice-président. J'en suis sûr et certain,
que vous allez veiller sur la qualité de nos échanges et la qualité de nos
travaux. Donc, je vous félicite.
Permettez-moi,
M. le Président, de, en premier lieu, remercier les citoyennes et les citoyens
de Nelligan. C'est un immense plaisir et un immense privilège d'être
votre député.
Vous
savez, quand on rentre au salon bleu, nous sommes vraiment privilégiés d'être
parmi... une personne parmi 124 autres
collègues. Et c'est toujours avec une certaine fébrilité que j'ai vécu le
retour à l'Assemblée nationale, parce que force est de constater que,
depuis notre départ au mois de juin, nous étions sur la route. Moi, j'ai fait
beaucoup de vélo, beaucoup de vélo dans le
comté, et j'ai même arrêté une fois, avec mon vélo, pour danser avec des
citoyens. Et on avait une magnifique
piste de danse, M. le Président. Je me rappelle de la roulotte à patates juste
à côté. C'est très beau, l'image, M.
le Président. Et, j'en suis sûr et certain, ça va faire plaisir à ma collègue
la députée, parce qu'elle me parle de ses concombres, poulet, Popsicle... elle me parlait souvent de son
quotidien, M. le Président, et elle était toujours heureuse. Je ne parle même
pas des crustacés de mon collègue le député de Pontiac. Mais, vraiment, ça a
été toute une campagne.
Pourquoi
je commence avec ça? Parce que la campagne électorale, c'est une campagne qui
est difficile pour tous les collègues.
Ce n'est pas facile. Faire le porte-à-porte à l'ère des médias sociaux, c'est
très difficile. Faire le porte-à-porte pendant
un retour postpandémique, où il y a des gens qui n'ont pas eu l'occasion de
voir des élus, de les rencontrer, d'échanger avec eux, ça a été vraiment
quelque chose, M. le Président.
Premièrement,
la campagne. Je tiens à remercier les bénévoles, les bénévoles de Nelligan. La
liste, elle est très longue, les
membres de l'Association libérale de Nelligan, les membres qui se sont
impliqués tout au long de la campagne, du début jusqu'à la fin. Et je
peux dire que je suis fier d'eux, parce qu'ils m'ont beaucoup, beaucoup aidé.
Je
tiens aussi à avoir une pensée pour mes parents, parce que c'est la deuxième
fois qu'ils vivent ça à distance. Et, pour
moi, quelqu'un qui... J'ai entendu pas mal de collègues parler de leurs
parents, mais moi, ils ne sont pas là. Et ils vivent toujours ça à distance. Et à chaque fois on leur
dit : Les parents veulent partager des moments avec... Mais je me rappelle
de l'appel de ma mère. Elle était toute
fière, malgré les moments qu'elle vit, et tenait absolument à me parler. Donc,
moi aussi, je suis fier de ce parcours.
Même le vivre à distance est quelque chose qui est difficile, mais ça reste
que, une victoire et revenir à l'Assemblée nationale, ça a été un moment
joyeux. Et j'ai eu l'occasion de partir les voir après l'assermentation,
et la surprise que j'ai eue, c'est qu'ils
ont pris une photo de l'assermentation sur un gâteau, et, en fait, j'avais
l'impression d'avoir le secrétaire
général à côté et le chef ou la cheffe à côté, et j'avais, au milieu, le fameux
gâteau où j'ai signé pour la 43e
législature. Donc, c'est l'air, hein, d'être député? Et les parents sont dans
un autre pays, mais je tenais quand même à remercier mes parents, ma soeur et mes deux frères, avec qui j'ai eu
l'occasion de partager quelques moments après la victoire du
4 octobre dernier.
Nelligan,
bon, vous allez me permettre, M. le Président, mes collègues aussi, que c'est
le plus beau comté au Québec, hein?
On le dit tous, mais chacun de nous est fier de son comté, fier des villes qui
composent ce beau comté. Je pense à Kirkland,
je pense à L'Île-Bizard. Et je ne vais pas oublier le plus ancien village de
l'ouest de l'île, oui, oui, le plus ancien village francophone,
Sainte-Geneviève, avec son église, avec son cégep, le plus ancien cégep de
l'ouest de l'île, francophone, et, bien entendu, une bonne partie de
Pierrefonds-Ouest.
Et,
tout au long de la campagne, M. le Président, les citoyens m'ont ramené à une
autre réalité. Et c'est pour cela que
j'aime beaucoup le travail sur le terrain, le travail sur le terrain nous
ramène à une réalité, une réalité qui doit être notre préoccupation première, c'est les personnes
vulnérables, les personnes loin du marché du travail. Et je regarde le ministre
délégué en Santé mentale, que je tiens à
remercier sincèrement, parce que nous avons travaillé ensemble un dossier, et
vous savez quoi... Et j'en suis sûr et certain, que la directrice
générale de Lajoie nous écoute. Sinon, on va lui dire que nous continuons à travailler pour avoir des réponses.
C'est ce que la population s'attend de nous. Peu importe le parti, que ce
soit l'opposition officielle ou le
gouvernement, notre but, notre première préoccupation, c'est répondre aux
besoins des citoyens, et c'est ça qui m'a animé tout au long de mon
porte-à-porte.
Je
sais que je suis dans un comté où le vélo fait partie du quotidien des citoyens
et des citoyennes de Nelligan. J'ai fait
beaucoup de porte-à-porte en vélo. Les gens m'ont reçu chez eux, mais ils m'ont
partagé leur réalité, une réalité que je vais me permettre de vous présenter aujourd'hui, une réalité à la fois
où on doit écouter nos anglophones, nos francophones et nos allophones.
Le comté de Nelligan, c'est l'image de ce Québec d'aujourd'hui, un Québec où à
la fois les mêmes préoccupations, on peut
les trouver. Que ce soit un allophone ou un francophone, un anglophone, ils
veulent tous le succès du Québec, ils veulent tous qu'on réussisse en
tant que nation, mais ils veulent aussi un minimum de respect.
Et je vais me
permettre, M. le Président, que... Sur le terrain, j'ai dû répondre à beaucoup
de questions sur le projet de loi
n° 96. Et je tiens à le dire, parce que le gouvernement, aujourd'hui, il a
une responsabilité, une responsabilité de rassurer les
populations, parce que, oui, nous sommes tous pour la protection de la langue
française. Et je vais vous faire une confidence,
M. le Président. Avant de venir au Québec, ma décision était de choisir un
endroit où je voulais faire un MBA et
me spécialiser dans la gestion pharmaceutique. J'avais le choix entre partir le
faire en Suisse ou venir au Québec. Et vous
savez pourquoi j'ai choisi le Québec? C'est parce qu'à mon jeune âge j'ai été
confronté à une émission sur TV5 où on
parlait le français avec un accent et j'aimais cet accent, et c'est ça qui m'a
poussé à dire : Je vais aller explorer un MBA en Amérique du Nord,
et plus précisément au Québec.
Donc,
aujourd'hui, la population s'attend de nous qu'il n'y ait pas de différence,
peu importe ce que vous êtes, d'où vous
venez, peu importe votre origine. Les mots, parfois, blessent, les séquelles
restent. Et j'espère que ce mandat que le gouvernement a pour les quatre prochaines années va travailler à
réconcilier, parce qu'on ne peut pas diviser les Québécois, M. le Président. Les Québécois s'attendent, de la
classe politique, de la classe. Les Québécois s'attendent, de la classe
politique, de la classe par les
actes. Et, quand on dit l'action part de la classe par les actes, si on pense à
la minorité anglophone que... Aujourd'hui, mon bureau de comté, je reçois
des appels de quelqu'un qui n'a pas les honoraires pour traduire un acte d'héritage de l'anglais au français, il n'a pas
les moyens de payer 1 000 $, chers collègues, il n'a pas les moyens
de traduire, parce qu'on l'oblige à le traduire.
• (12 h 10) •
Donc, vous savez que je vous ai dit au début que,
pourquoi je suis encore une fois élu, c'est parce que je vais continuer à ramener les préoccupations de mes
citoyens. Et mes citoyens, c'est aussi des Québécois, ce sont des Québécois.
Et pourquoi je vais insister aujourd'hui sur
ce message que ce sont aussi des Québécois? Parce que la classe politique ne
peut pas jouer dans la division. Il n'y a
personne, il n'y a personne au monde qui gagne en jouant sur la division :
la division entre un Montréalais et
un gars de région, la division entre un nouvel arrivant et un ancien arrivant
de 400 ans. Je pense que la classe politique doit s'élever au-dessus de
tout cela.
Alors, M. le
Président, oui, il y avait les enjeux du 96, et il y avait les enjeux aussi de
l'inflation et de la pauvreté. Parfois,
j'entends des messages : Vous habitez l'Ouest-de-l'Île. J'ai l'impression
que j'habite un endroit qui ne fait pas partie du Québec. Vous savez, M. le Président, il y a de la pauvreté à
l'Ouest-de-l'Île, et il y a des itinérants à l'Ouest-de-l'Île, et il y a de l'itinérance à l'Ouest-de-l'Île. Vous
savez quoi? Ils n'ont pas les moyens. Et, encore une fois, je remercie le
ministre, parce que c'est un dossier... on
le travaille ensemble, et je sens sa volonté réelle de trouver des solutions.
Mais gardez en tête que
l'Ouest-de-l'Île, ce n'est pas une bande à part du Québec, c'est aussi notre
Québec. Et, quand je vous dis qu'il
ne faut pas diviser, pour moi, que vous habitez Rimouski... D'ailleurs, j'ai
entendu l'intervention de la collègue de
Rimouski tout à l'heure, je me suis reconnu dans pas mal de ses propos. On vit
les mêmes problèmes à l'Ouest-de-l'Île, on vit les mêmes problèmes dans le comté de Nelligan, c'est la réalité
du Québec. Ce n'est pas parce qu'on habite à l'ouest de Saint-Laurent
que ça va très bien.
Oui, il y a
une bonne partie de la population aisée avec des moyens, mais on n'est pas là
pour représenter uniquement les
personnes aisées qui ont les moyens, on doit prendre le temps nécessaire de
penser à ces personnes qui sont vulnérables, ces minorités exclues du marché de travail qui me demandent de l'aide. À
Sainte-Geneviève, M. le Président, j'ai au-delà de... une bonne partie des familles qui sollicitent les banques
alimentaires. On a trois banques alimentaires à l'Ouest-de-l'Île. J'ai reçu un appel la semaine dernière :
elles sont vides. Elles sont vides. C'est ça, notre réalité, et c'est pour cela
que je vais continuer à me lever.
J'ai trouvé
le moyen, j'ai un ministre gentil en face de moi. Il accepte presque toutes mes
demandes, il me dit même : J'ai
du budget discrétionnaire pour toi. Je vais quand même l'utiliser. Mais ne
soyez pas jaloux, mes collègues, hein, ne soyez pas jaloux, hein, ne criez pas, hein, laissez-nous régler un
problème avec un organisme. Mais c'est ça que la population s'attend de nous. Et pourquoi je me lève
aujourd'hui pour vous parler de cette réalité, chers collègues? C'est que soyons
sensibles aux mots, parce que les mots
peuvent causer des maux, et on ne veut pas de ça. Ce qu'on veut, c'est répondre
à ces préoccupations de ces personnes.
Encore une
fois, M. le Président, l'inflation, ça a été sur le bout des lèvres de beaucoup
de personnes. Parlons du marché de
l'emploi. J'ai rencontré beaucoup d'entrepreneurs qui me disent : J'ai un
choix, je vais perdre mes week-ends ou
bien je dois fermer, je dois fermer ma business. Désolé, je vais fermer ma
business. Et, quand on dit «fermer la business», c'est des emplois délocalisés, c'est des pertes économiques, et on sait
tous c'est quoi, un gouvernement : créer de la richesse et la
distribuer.
Je m'inquiète
sur la création de la richesse, M. le Président. Vous savez, le tissu
économique québécois, il est composé de
beaucoup de PME. C'est des PME qui font la fierté de tout le Québec. J'ai
toujours ce débat avec mon collègue de Pontiac, qui me parle de sa région d'une manière très fière, me parle de ses
agriculteurs. Mais, vous savez, si on veut être autonome, si on veut être une vraie nation, on ne doit pas
laisser tomber nos PME et nos petits entrepreneurs, surtout en région, parce
que, si ces gens perdent le goût
d'entreprendre et vont vendre, on va céder nos terres à des propriétaires
incontournables, hein? La création, c'est ça, ce qui nous différencie en
tant que Québécois, c'est cette créativité, c'est l'innovation. Et, M. le Président, j'espère que le gouvernement va
prendre le temps nécessaire, le temps nécessaire, parce que ce qui est en
jeu aujourd'hui, c'est au-delà de
257 000 PME au Québec. Et parfois une PME, dans une région, c'est
tout le village, c'est tout le
village qui vit avec une, ou deux, ou trois PME, et c'est là où la
responsabilité gouvernementale, elle est très importante.
Quand j'entends le premier ministre partager
qu'il est fier du taux de chômage à 3 %, je ne sais plus quoi dire. Mais, vous savez, M. le Président, un 3 %, ça
veut dire quoi pour un petit entrepreneur? C'est des employés en moins. C'est
des fermetures parfois le week-end. C'est
des fermetures à 8 heures. Et ça a un enjeu sur sa recette, sur son
chiffre d'affaires, et, un
entrepreneur, il n'est pas là pour perdre de l'argent. Et c'est pour cela qu'on
parle beaucoup de la santé mentale de nos entrepreneurs.
J'ai moi-même fait une étude, hein, avec le
collègue député de, si ma mémoire, elle est bonne, Saint-Jérôme. Souvenez-vous de l'étude que nous avons faite sur
la santé mentale des entrepreneurs, c'est une réalité, mais ces personnes
vivent dans la
détresse psychologique. Si, eux-mêmes, ils entendent que le premier ministre
est fier de ce taux de chômage à
3 %, comment ils vont faire? Comment ils vont faire pour chercher des
travailleurs, fermer leur business, délocaliser en Ontario? Ça n'a aucun
bon sens.
Un autre
point que j'ai beaucoup entendu, M. le Président, c'est l'état de nos services
publics. Et on va mettre une chose au
clair. Pourquoi nous sommes là? Nous, on joue le rôle de l'opposition
officielle. De l'autre côté, c'est le gouvernement.
La population a délégué au gouvernement la gestion des fonds de l'État. En
quelques mots très simples, on demande
au gouvernement de s'occuper de notre état de santé, de l'éducation, de la
justice, de la famille, de l'environnement, ainsi de suite. C'est ça, le
rôle de l'État.
Je vais me
permettre, M. le Président... C'est que la mission de l'État, maintenant, est
questionnable, questionnable, parce
que, quand je vois des décès au niveau des urgences, quand je vois le temps
d'attente au niveau des urgences, quand je vois que plusieurs... presque 1 million de Québécois sans
médecin de famille, quand je vois la liste d'attente pour la santé mentale, quand je vois la crise du logement, quand
je vois la crise dans la justice, quand je vois la crise dans... au niveau de
la Sûreté du Québec, quand je vois la crise dans le réseau de la santé, je me
pose la question : La mission de l'État, c'est quoi, le rôle de l'État, si je ne peux pas me
soigner, si j'ai des profs qui n'ont même pas de brevet, qui ne sont même pas
qualifiés pour enseigner, si, en
contrepartie, j'ai un problème en justice, et il n'est pas résolu dans le
temps? Pire encore, mon collègue me
parlait, avec raison, de, parfois, certains criminels, notamment un pédophile,
qu'ils risquent d'acquitter parce qu'ils ne vont pas avoir la sentence
au bon moment, parce que les délais ne seront pas respectés.
Mais c'est quoi, le rôle d'un premier ministre,
s'il n'est même pas capable de garantir à sa population un accès en santé, une éducation et un système de justice?
C'est les trois éléments élémentaires d'un État. L'État, c'est ça. C'est ça,
le rôle de l'État. Le rôle de l'État, c'est
soigner les gens, s'occuper de l'éducation, avoir un système de justice
démocratique pour assurer une justice
équitable pour tout le monde. C'est le rôle de l'État, M. le Président. Et donc
ce sont des préoccupations des
citoyens de Nelligan qui rejoignent un peu, et j'en suis sûr et certain, vous
allez être d'accord avec moi, l'ensemble de la population.
• (12 h 20) •
And that's why it's very important
today for all Quebeckers, not
only Francophones, but also Allophones and Anglophones,
to send a strong message. And this message will be that we will not try to
divide us, but it's time to unite us. This
is why I'm here, and that's why I will be the voice of all my constituents in
Nelligan, because, for me, it's very important. I am a very proud MNA for all citizens in Nelligan, including Kirkland,
Île-Bizard, Sainte-Geneviève and Pierrefonds-Est.
Pour moi, ce mandat me tient beaucoup à coeur. Ce
que j'ai entendu durant mon porte-à-porte m'a beaucoup touché. Oui, il y a l'effet de la pandémie, mais vous
savez quoi? C'est ma deuxième campagne, je n'ai pas fait beaucoup de campagne,
mais cette campagne, je l'ai vécue avec mes
citoyens. J'étais chez eux, à l'intérieur de la maison. J'ai pris des cafés.
Parfois, il y avait même, encore une fois, des «beans», ma part du poulet.
Écoutez, M. le Président, j'en ai eu pas mal, de choses. J'ai eu des cookies, de la pâtisserie, les gens
voulaient passer du temps. C'est la générosité des citoyens de Nelligan. Ils
voulaient que je passe un moment agréable avec eux. Il n'y avait pas encore de
sapin avec des boules, parce que c'était l'été — sinon,
ça va être quelque chose — mais
il y avait des pommes grenade, M. le Président, il y avait des fraises. Je
me rappelle, au bout de L'Île-Bizard, un
magnifique paysage, j'arrive avec mon vélo, j'arrive avec mon vélo, les parents
d'une collègue, que je tiens à remercier,
Marie-Ève, sont sortis à l'extérieur avec des fraises et avec des framboises.
Juste pour vous dire que j'ai eu du fun pendant ma campagne électorale.
Mais on a pris le temps de jaser.
C'est des
francophones, M. le Président, et ils m'ont tous dit : Où on s'en va, au
Québec? Où on s'en va, au Québec? Vous
savez à quel moment ils m'ont posé cette question? C'est un moment malheureux,
un moment malheureux où je n'ai jamais
pensé, au Québec — je
n'aime pas personnifier le débat — qu'on
est des menaces, on est des menaces. Des mots où j'entends l'extrémisme, où j'entends la violence. Et j'ai toujours
pensé, M. le Président, que nous sommes tous dans le même bain, on est tous des fiers représentants des
Québécois. Notre but, c'est avoir une nation forte en Amérique du Nord, une nation qui innove, une nation où je ne veux
pas me comparer avec l'Ontario, je veux me comparer avec les pays les
plus industrialisés et développés, où la compétence prime, où j'ai les
meilleurs chercheurs dans tous les domaines, peu importe la langue qu'ils parlent. Oui, ça se passe en français, oui, on
parle en français. Mais je n'ai jamais pensé, M. le Président, que, une campagne électorale, je dois
expliquer pourquoi on est rendus là. Au lieu de parler de la mission de l'État
et on n'a pas de médecin de famille, on voit les urgences, on arrive
probablement à avoir des tentes pour passer du temps, ou la liste des chirurgies oncologiques, on ne respecte pas le
délai, ou les diagnostics... ou des femmes attendent pour leur mammographie, ou notre système d'éducation
qui craque de partout, ou les écoles qui ne sont pas capables d'avoir des
étudiants, ou des profs non qualifiés, ou l'absence de transporteur scolaire,
ou on a un système de justice, on ne sait plus, on ne sait plus comment répondre à la crise dans le système de
justice, non, écoutez, le problème de la nation, c'est faire face aux
immigrants, et à l'extrémisme, et à la violence, et ils ne s'intègrent pas, et
ils restent à Montréal.
Bien, M. le
Président, je vais vous dire une chose, quand je suis venu, je suis venu à
Québec. D'ailleurs, j'ai étudié à
l'Université Laval. Ah! mais c'est juste 80 %. Je pense que je fais partie
des 20 %. Mais, je pense, M. le Président, je pense que la classe politique n'a pas besoin de
ça. Et la personne qui continue à alimenter ce débat cherche une seule
chose : diviser les Québécois. Et je ne pense pas, je ne pense pas,
ni vous ni une bonne majorité de collègues, que vous avez cette intention. Je ne pense pas que c'est
l'intention d'une majorité des Québécois. J'ai eu l'occasion, tout au long de
mon parcours, de visiter beaucoup de
régions, au Québec, beaucoup de régions. Je vous ai dit qu'une seule que je
n'ai pas encore eu l'occasion de
visiter, c'est les Îles-de-la-Madeleine. Mais j'ai eu l'occasion de parcourir
le Québec en long et en large, j'ai
parlé avec des entrepreneurs, j'ai parlé avec des professionnels et j'ai senti
cette fierté d'un peuple accueillant. Mais la classe politique doit s'élever pour ne pas alimenter la division. Je ne
pense pas qu'en 2022 il y ait une place à la division. Et un leader et un chef d'État doit être à l'image de
quelqu'un qui rallie, qui unifie et qui donne une vision pour un peuple fier de
sa langue, de sa créativité, de son
innovation puis qui regarde l'avenir. C'est ça, pour moi, l'animation. C'est
ça, pour moi, les
attributs qui m'animent et qui m'animeront pendant tout ce mandat. Et vous
allez me voir dans tous les débats. Je vais accompagner mes collègues,
je vais être là, parce que c'est ça qui m'anime en tant que député de Nelligan.
Je vais formuler un voeu, M. le Président, et,
ce voeu que je veux formuler aujourd'hui, au début d'une... en quatre ans, on va vivre beaucoup d'échanges, on va
échanger, on va être en accord avec le gouvernement, parfois en désaccord,
mais j'espère qu'on va garder tous une seule
chose en tête, peu importe d'où on vient, peu importe la couleur de notre peau,
peu importe l'origine, le...le français qui
nous unit tous et toutes, mais gardons en tête une seule chose : nous
sommes une minorité. Il ne faut pas
en créer d'autres, minorités, à l'intérieur de la minorité, parce que nous
sommes déjà une minorité en Amérique
du Nord. Par contre, mon voeu, c'est que tous ensemble, membres de cette
Assemblée, gardons en tête que ce peuple québécois mérite des leaders à
leur image, mérite un leader avec une vision et un chef d'État qui va rallier
et non pas diviser. Et ça doit être traduit
sur l'ensemble de nos projets de loi, parce que certains projets de loi peuvent
envoyer le message contraire. Aujourd'hui, les Québécois nous observent.
Ne pensez pas qu'il n'y a pas de séquelle. Il y a des séquelles. Ils nous
observent, ils nous suivent, ils suivent nos travaux et ils veulent qu'on
agisse en conséquence.
Alors, M. le Président, très honoré de
représenter, pour un deuxième mandat, mes chers citoyens de Nelligan. Je suis fier de représenter les citoyens de
Kirkland, de L'Île-Bizard, de Sainte-Geneviève et de Pierrefonds-Ouest, un
comté magnifique où, si vous voulez faire du vélo, venez faire du vélo
avec moi, vous allez aimer. C'est comme si on vit en campagne en plein ouest de l'île. Je sais que ce n'est pas la même
campagne que mon collègue de Pontiac, mais on a quand même des fermes,
on a une ferme et des fermes à L'Île-Bizard.
Alors, M. le
Président, merci beaucoup. Très honoré d'être encore une fois député, pour une
deuxième fois. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci beaucoup, M. le député de Nelligan. Et
maintenant je reconnais M. le ministre responsable des Services sociaux et
député de Taillon. M. le ministre.
M. Lionel Carmant
M.
Carmant : Merci, M. le Président. Moi aussi, je tiens à vous
remercier pour votre nomination. C'est extrêmement mérité, et je sais
que vous allez faire un travail exceptionnel.
C'est avec
fierté que je prends la parole aujourd'hui à titre de député de Taillon pour
souligner le début de cette nouvelle
législature. Vous savez, c'est une chose d'obtenir la confiance des citoyens
pour un premier mandat quand on arrive
et qu'on est peu connu dans le comté, et notre motivation, c'est de changer les
choses; c'en est une autre d'être élu une deuxième fois dans le même comté pour continuer le travail qui a été
amorcé. Donc, citoyens de Taillon, je vous remercie sincèrement pour
votre confiance renouvelée. C'est avec honneur et humilité que je vais
poursuivre le travail.
Et, du
travail, on en a fait, au cours des quatre dernières années : deux
nouvelles écoles, des centaines de places en service de garde, des services hospitaliers pour nos jeunes, du logement
social. Je remercie mes collègues qui m'ont aidé à développer ces
programmes pour les citoyens de Taillon, et on va continuer à améliorer la
condition de nos citoyens.
• (12 h 30) •
Je remercie également le premier ministre et je
tiens à lui assurer que j'occuperai les fonctions de ministre responsable des Services sociaux avec rigueur et
dévouement. D'abord et avant tout, ça me permet de continuer le programme
qui m'a amené en politique, qui est Agir tôt.
Pourquoi un neuropédiatre a décidé de faire le saut en politique, M. le
Président? C'est cette volonté que
notre premier ministre et que toute notre équipe a de faire de l'éducation la
première priorité. Et ma
contribution, en tant que neuropédiatre, c'est de m'assurer ou d'aider, de
contribuer à ce que tous les enfants arrivent à la maternelle prêts à apprendre en instaurant des programmes pour
l'évaluation précoce, l'intervention précoce et la détection précoce des
retards d'apprentissage.
Il nous a fait
faire un travail remarquable. C'est déjà plus de 17 000 enfants à
travers le Québec qui ont pu bénéficier des services spécialisés pour la stimulation de ces jeunes-là, et ce,
même avant le diagnostic, ce qui est tout à fait différent de la façon dont c'était fait auparavant. Quand je
suis arrivé, il y a quatre ans, les gens me disaient : Ce n'est pas
possible que, dans le réseau public,
on puisse avoir les services d'une orthophoniste rapidement, d'une
physiothérapeute rapidement, d'une
ergothérapeute rapidement. Bien, M. le Président, c'est actuellement le
cas. Et on va continuer à s'améliorer pour que les services soient
disponibles de plus en plus rapidement.
Une autre
étape qui est intéressante, qu'on a mise sur pied, puis il faut en parler à
tous les Québécois, c'est l'évaluation à
18 mois, lors de la vaccination, du développement de nos enfants. Si on
arrive à les détecter à 18 mois, on va être capables d'intervenir encore plus tôt et s'assurer qu'ils
arrivent à quatre ans, à cinq ans, en maternelle avec le bagage pour commencer
à apprendre. Ça, ça change la vie d'un
jeune. Ça change son parcours scolaire. Ça change son estime de soi puis ça
change sa trajectoire de vie, M. le Président.
Un autre
enjeu dont les citoyens m'ont beaucoup parlé pendant la campagne électorale,
c'est l'effet de la pandémie sur la
santé mentale de tous les Québécois. Les besoins sont grands, j'en suis
conscient, mais on a innové avec des programmes différents qui
permettent de faciliter l'accès aux services en santé mentale.
On en a fait
beaucoup, d'ailleurs, pour nos jeunes. Dans tous les coins du Québec
maintenant, on a de la prévention dans
les milieux scolaires, au secondaire, puis on est en train de commencer au
niveau primaire parce que les capacités des jeunes de reconnaître leurs sentiments, partager leurs sentiments,
savoir quand ils ont des besoins d'aide, c'est comme ça qu'on va
améliorer les choses à long terme.
On a insisté également beaucoup sur les besoins
d'accès sans rendez-vous et on est en train de déployer le programme des aires ouvertes à travers le Québec.
On est rendus à plus de 20 établissements qui donnent les services pour
les jeunes de 12 à 25 ans pour
faciliter la transition pour les adultes. On est rendus à
16 établissements à travers le Québec où les jeunes peuvent se présenter quand ils
veulent et quand ils ont un besoin pour parler à quelqu'un, et ils savent que
jamais ils ne frapperont de portes closes.
J'ai
même visité l'installation chez mon collègue, en Beauce, où les intervenants se
rendent voir les jeunes dans les
écoles, chez eux, parce que c'est ça que les gens demandent, avoir de l'aide
rapidement, et ce, dès qu'ils en ont le besoin. Je pense que le mot
d'ordre ici, en santé mentale, c'est prévention, prévention, prévention, M. le
Président.
Ce
qui est important aussi pour moi, parce qu'il faut que j'y aille rapidement,
c'est de parler de la protection de la jeunesse.
Le début du premier mandat a été marquant. Ça a changé ma vision de mon rôle en
tant que politicien. Et je crois que
la commission que Mme Laurent a présidée nous a remis un rapport. Six mois
plus tard, on a déposé un projet de loi pour que les droits des enfants soient
priorisés tant au niveau des intervenants que de la magistrature à travers le
Québec. Et je suis très heureux
d'entendre de mes collègues me dire qu'on commence à voir un changement dans la
façon que sont gérées les choses.
Et
ce qu'il est important de mentionner, c'est qu'il faut faciliter les échanges
de renseignements entre les intervenants de la DPJ, les professionnels, les organismes et les établissements avec
lesquels il faut collaborer, parce que c'est ce manque de collaboration, d'échange d'information qui a
causé plusieurs des problèmes que l'on a vécus au cours des dernières années.
Changeons la culture, M. le Président, c'est essentiel. On a également nommé une directrice nationale,
Mme Lemay, avec qui on va s'assurer qu'au printemps 2023 tous
les intervenants, tous les avocats, toute la magistrature participent à une formation sur les changements qu'on a appliqués
dans la loi avec le projet de loi n° 15 pour que, partout au Québec, les
services soient soit rehaussés.
Donc,
M. le Président, c'est avec un enthousiasme renouvelé que j'entame cette
nouvelle législature. Beaucoup de travail à faire, mais on est sur la
bonne voie, on veut améliorer la situation des Québécois dans tout le
territoire.
Puis je prendrais
peut-être 30 secondes pour parler de l'enjeu de couvrir les services dans
toutes les régions du Québec. Une des choses
qui m'a le plus frappé quand j'ai commencé avec Agir tôt, c'était la difficulté
de bâtir des équipes dans certaines
des régions les plus éloignées parce que les sommes étaient allouées sur une
base de proportionnalité de la population. On a brisé ce silo-là, on
donne des équipes de base dans toute la région et on va continuer à le faire.
En
terminant, M. le Président, je tiens à remercier mon équipe au bureau de comté,
qui passe beaucoup de temps à gérer
la situation comme toutes celles de tous les députés ici. Un grand merci à Carl
et à Sarah pour leur travail, mon équipe au cabinet, les bénévoles qui se sont mobilisés cet été autour de moi,
évidemment ma famille. J'ai une épouse remarquable, que je connais depuis que j'ai 19 ans, M. le
Président, une fille de Drummondville que j'adore et que je vais... et qui me
supporte tout au long de ce parcours. Merci, Lucie. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, M. le ministre. Et maintenant je cède la parole à Mme la
ministre responsable de l'Administration gouvernementale, présidente du Conseil
du trésor et députée de Champlain. Mme la députée, ministre.
Mme Sonia
LeBel
Mme LeBel : Bien, merci, M. le
Président. D'ailleurs, je vais me permettre de commencer mes premiers mots en
cette Assemblée pour les gens du comté de
Champlain. Je pense que vous avez nommé ce titre en dernier, mais je sais que
ce n'est pas à ce que vous y accordez une moindre importance. Au contraire,
comme moi, comme tous les députés, les 125 députés
ici, on est tous conscients, tous fiers d'être représentant des gens de notre
comté puis on est tous conscients que, si
on a le privilège immense de siéger ici, au salon bleu, et d'être capable de
travailler sur des projets de loi, d'être capable de travailler sur des dossiers, sur des enjeux qui
nous tiennent à coeur, c'est parce que les gens ont décidé de nous accorder
leur confiance. Donc, moi, c'est... les gens
de Champlain ont décidé, pour un second mandat, de m'accorder leur confiance.
Et je veux les remercier, les remercier, les
rassurer, les assurer et leur... les assurer à nouveau que je vais tout faire
pour bien les représenter et je les représenterai toujours fièrement.
Ça
va me permettre peut-être aussi de terminer... de commencer un peu de la façon
dont mon collègue... ma collègue a
terminé, en disant : Si on réussit à faire tout ça, si on réussit à passer
à travers un premier mandat, si on a le goût de se présenter pour un second mandat, M. le Président,
c'est parce qu'on est bien entourés. Premièrement, on est bien entourés de notre famille qui nous supporte, et qui
supporte, des fois, beaucoup plus que nous les impacts et les enjeux du fait
d'être en politique, du fait de
représenter des citoyens, du fait d'être ici, à Québec, très souvent.
J'entendais mon collègue de Pontiac tantôt
dire : Des fois trop souvent, dans le sens où ça nous amène à se
questionner. C'est vrai que je pouvais le dire en tant que députée, je peux le
dire en tant que ministre, quelquefois on a l'impression d'être partout, mais
jamais nulle part assez. Donc, je
comprends très bien la réflexion qu'il vit, et c'est un engagement qu'on
reprend à chaque fois avec beaucoup de sincérité, mais ça demande de nos
familles, de la part de nos familles, des sacrifices et beaucoup de support.
Mais c'est à eux que je dis merci, mes
enfants, mon conjoint, mais aussi tout notre entourage plus élargi, notre
famille élargie, la famille des gens
qui travaillent avec nous au comté, la famille des gens qui travaillent avec
nous au cabinet et la famille des bénévoles de nos comtés qui continuent à travailler de terrain avec nous et qui
s'assurent que, même quand on n'est pas là, on est toujours présents,
même si ce n'est pas physiquement.
• (12 h 40) •
Donc,
je pense qu'on doit prendre quelques minutes pour marquer ça et l'inscrire,
comme je disais dans mon ancienne vie,
au procès-verbal, à quel point c'est important de remercier ces gens-là et de
bien ancrer notre action mais notre présence, en disant : On est peut-être ceux qui paraissent le plus souvent en
public, on est ceux qui exprimons les discours publics, on est ceux qui exprimons les messages, mais on
est entourés de toute une équipe. Et, toute ma vie, M. le Président, j'ai travaillé supportée par
une équipe et je pense que c'est important
de dire que, si on peut être solides, c'est parce qu'ils sont solides
autour de nous.
Ça
va me permettre de peut-être commencer par parler un peu des enjeux qui me
tiennent à coeur dans le comté de Champlain.
C'est un magnifique comté, comté à la fois agricole, forestier, très urbain,
avec Cap-de-la-Madeleine, le bas du
cap, donc des secteurs diversifiés, des gens engagés, des gens énergiques, des
gens qui explosent d'innovation, d'entrepreneuriat
et d'organisation. C'est facile d'être députée de Champlain. C'est facile parce
que les gens de Champlain sont
dynamiques. Les gens de Champlain sont pleins d'idées. Les gens du comté de
Champlain, on génère beaucoup de mouvement.
Et, pour moi, de les aider à porter ces mouvements-là de l'avant et faire en
sorte que ça aboutisse, en bon français, bien, c'est un bonheur, c'est
un plaisir de le faire.
Plusieurs
enjeux qui nous tiennent à coeur. On a réussi, dans le dernier mandat, à mettre
en place l'électricité de 2022,
c'est-à-dire Internet haute vitesse, si je peux le dire comme ça. On a réussi à
pouvoir brancher tous ceux qu'on devait brancher. Je pense que c'est un pas incroyable. Naturellement, on va
travailler sur le cellulaire. On a pris cet engagement-là. Ça a l'air d'être un... je vous dis que c'est un
engagement pour le comté de Champlain, mais c'est un engagement pour la province de Québec au grand complet. Le comté de
Champlain n'est pas le seul à vivre ces enjeux-là, où, moi, à à peine 10 minutes de Trois-Rivières, je n'ai plus de
téléphone cellulaire. Puis pourtant, des fois sur une plage d'Acapulco, on peut
faire des FaceTime, hein? Alors, on se dit
qu'il y a une nécessité de faire ça. C'est bon pour la sécurité civile, c'est
bon pour les échanges, c'est bon pour
tout ce qu'on veut mettre en place au niveau gouvernemental, on l'a vu en
éducation, en santé, le télétravail, la téléjustice.
Quand j'étais
ministre de la Justice, j'ai eu le privilège de travailler sur ces dossiers-là.
Et un des premiers dossiers qui a été
fait en virtuel, ça a été à Trois-Rivières, justement. On ne peut pas le faire
dans tous les cas de figure, c'est exact, on ne peut pas se servir de la technologie partout tout le temps, les
contacts humains vont demeurer nécessaires, mais, quand on peut le faire et que c'est approprié de le
faire, encore faut-il que les citoyens puissent le faire. Internet est une
façon de le faire, le cellulaire, une
autre. Et cet engagement-là est fort important pour les gens de la région,
surtout le secteur de Mékinac, qui
est plus au nord de mon comté, où, on l'a vu, il y a eu même des enjeux de
sécurité civile par rapport au manque de téléphone cellulaire.
Naturellement,
d'implanter des infrastructures sportives, de faire en sorte que nos gens
bougent, nos jeunes bougent, ma
collègue responsable des Sports et de l'Activité physique, je dirais, au sens
plus large... Parce que, quand on parle de sport, on ne parle pas simplement des jeux de sport organisés ou des
ligues de sport qui sont officialisées, on parle de l'activité physique au sens le plus large. Donc, faire bouger
les gens, faire bouger les jeunes, leur donner des infrastructures, des moyens
de le faire, pour moi... et ainsi contribuer au plan santé de mon collègue dans
la portion prévention, pour moi, c'est un engagement important.
Il va me
manquer de temps pour parler aussi de mon rôle de ministre, mais le rôle de
députée est tellement central. Donc, pour moi, c'est fort important.
Je vais
peut-être justement y aller rapidement sur la suite parce que j'ai eu aussi le
privilège, en ce second mandat, de recevoir la confiance du premier
ministre et d'être encore une fois, pour le moment qu'il jugera opportun, aux
rênes du Conseil du trésor et d'entamer une
seconde ronde de négociations, qui va être fort importante pour moi. Puis je sais
qu'à travers les négociations on peut
faire des changements importants. Et le seul mot que je vais me permettre de
dire sur ce sujet, c'est le
suivant : Je m'attends à ce que les syndicats travaillent avec moi pour
trouver la solution. Donc, je pense qu'ils doivent faire partie de la solution et non pas faire partie du problème,
mais je suis confiante qu'ils ont à coeur les mêmes résultats que moi
dans l'organisation du travail.
Donc,
beaucoup de choses à faire en santé, en éducation, en pénurie d'emplois. Au
Trésor, j'ai la chance, j'ai le privilège
d'être au coeur de ces enjeux avec tous mes collègues. Aujourd'hui, je prends
l'engagement d'assister mes collègues. Je
suis fière de faire partie d'une équipe qui a une vision pour le Québec, une
vision d'avenir, de prospérité, de fierté. Au Conseil du trésor, j'ai
l'opportunité de les accompagner, de les aider et de faire en sorte que cette
vision-là se décline dans chacun de
leurs ministères pour qu'éventuellement elles se déclinent pour chacun des
citoyens du Québec. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci beaucoup, Mme la
ministre. Et je cède maintenant la parole à Mme la ministre des Affaires
municipales et députée de Chicoutimi. Mme la ministre.
Mme Andrée Laforest
Mme Laforest : Oui,
merci beaucoup, M. le Président. Félicitations également pour le poste que vous
occupez, que vous allez très, très bien occuper. Je ne suis pas inquiète
du tout.
Alors,
évidemment, je salue mes collègues ici de l'Assemblée nationale. Je suis
heureuse d'être avec vous. Puis, en plus,
je suis au même ministère, le ministère des Affaires municipales. Mais, en
premier lieu, M. le Président, c'est sûr que je remercie les gens de mon comté, hein, ma
circonscription de Chicoutimi, je remercie mes bénévoles. Je remercie toute ma
famille, parce que moi, j'ai la chance
d'avoir quatre enfants, huit petits-enfants, alors la famille est grande chez
moi. Tout le monde a mis... comment
je pourrais dire, a mis beaucoup d'efforts pour les élections qu'on a vécues,
les dernières élections dans
Chicoutimi, et je suis très heureuse. Les résultats étaient très bons. Alors,
je remercie les gens de mon bureau, encore, qui sont avec moi, les gens du cabinet également qui sont avec moi
depuis le début. Alors, c'est vraiment important, pour moi, de saluer le travail qui a été fait de ces
personnes. Alors, je sais qu'on a travaillé très, très fort, évidemment, on a
donné notre 110 %, mais c'est eux, c'est grâce à eux si je suis ici
maintenant. Alors, je remercie vraiment les gens de Chicoutimi
immédiatement.
Alors, vous
savez que la prospérité, la vitalité, la qualité de vie de Chicoutimi et tout
le Saguenay—Lac-Saint-Jean font partie de nos
priorités. Je dis «nos priorités» parce qu'on est maintenant cinq élus au Saguenay—Lac-Saint-Jean.
Cinq en cinq, ce n'est
pas rien. Alors, avec mes collègues, c'est certain que nos priorités, par
exemple, pour le développement économique
font partie de nos discussions, et il y a plusieurs autres priorités également
dans ma région, mais on va le faire tous
ensemble, avec les autres députés du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Alors, c'est
vraiment ce qui guide mes actions, puis je m'engage à poursuivre
également, dans les quatre prochaines années, tout le travail qu'on a commencé.
Alors,
je suis très, très heureuse, je suis comblée de travailler encore une fois avec
les municipalités. Puis, au cours du
dernier mandat, M. le Président, on a quand même trouvé des solutions, puis
toutes ces solutions-là sont au bénéfice des Québécois. Si on parle, par exemple, au niveau du ministère des Affaires
municipales, de l'entente de partenariat 2022‑2024, qui comprend le fameux Fonds régions ruralité,
c'est un fonds important, un fonds essentiel. D'ailleurs, tous les préfets et
préfètes saluent ce fonds-là.
Il
y a également les mesures qu'on a mises de l'avant pour faire face aux
inondations. Vous savez, les inondations de 2017, 2019, c'était 1 milliard, les coûts pour les inondations,
de chacune des inondations. Alors, voilà, on a quand même annoncé un programme pour les inondations très,
très important pour travailler les inondations en amont. Il y a 10 bureaux
de projets dans 10 régions différentes
qui ont été déplacés pour analyser, travailler et mieux se préparer pour les
inondations.
Il
y a également la vision stratégique de la première Politique nationale
d'architecture et d'aménagement du territoire qu'on a déposée. Il y a les modifications législatives qu'on a apportées
à la suite de six projets de loi, ce n'est pas rien, puis les projets de loi, on les a faits ensemble, avec
tous les députés ici, que je remercie encore une fois. Alors, je pense aussi au
projet de loi pour l'éthique, la déontologie dans le milieu municipal, c'est
important, le respect des élus, et également, dans tous les projets de
loi, toutes les mesures qu'on a adoptées pour améliorer la situation en
habitation.
Alors,
c'est sûr que c'est beaucoup de réalisations, mais ces réalisations-là ont été
possibles avec le milieu municipal, avec tout l'intérêt des
collectivités, la vitalité de notre territoire. Et évidemment, au cours des
dernières années, j'ai pu rencontrer
plusieurs fois les élus, les employés municipaux également. Donc, tout le monde
a travaillé avec ces projets de loi
là. J'ai vu des gens déployer énormément d'efforts pour améliorer certaines
situations dans des municipalités, comme vous, vous l'avez tellement bien travaillé avec votre comté dans
certains enjeux particuliers, que je vous félicite, évidemment. Alors, j'ai également le bonheur de travailler avec
tous les députés de tous les partis qui ont des besoins dans les municipalités
et je serai à l'écoute de leurs demandes. Ça, c'est important.
Si
je reviens à la Politique nationale de l'architecture et de l'aménagement du
territoire, on veut mieux habiter, on veut
mieux bâtir notre territoire. C'est une politique qui a été déposée le
6 juin, M. le Président. Donc, c'est important, on parle beaucoup de changements climatiques,
aménager notre territoire fait partie également de la protection des citoyens.
Alors, dans les prochains mois, on va
déposer également le plan de mise en oeuvre de la politique nationale
d'aménagement, puis c'est un chantier qui va se réaliser en
collaboration avec nos partenaires, qui sont le milieu municipal, évidemment gouvernemental, tous les spécialistes, les
organismes concernés par l'aménagement du territoire. Alors, on va avoir besoin
de tout le monde.
• (12 h 50) •
Notre
gouvernement, c'est sûr qu'on le sait, c'est un gouvernement des régions, et
c'est pour cette raison-là qu'on a
une vision qui tient compte des particularités de chacune des MRC, chaque
municipalité locale. Alors, depuis le début des travaux, l'élaboration de la politique, on a consulté
4 500 personnes de partout au Québec pour cette consultation-là en
aménagement du territoire. Alors,
maintenant, on a l'intention de déposer un autre projet de loi qui vise à
moderniser la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme. On va y arriver aussi.
Alors, notre politique se veut moderne pour toute la société québécoise, puis, si
je pense, par exemple, au vieillissement de la population, à l'amélioration de
nos infrastructures et la transition énergétique, bref, tout... toute
cette politique-là va améliorer la situation pour les municipalités face aux
changements climatiques.
Alors,
M. le Président, on a des beaux milieux de vie, il faut en prendre soin. Il
faut que ce soit sécuritaire. Comme je le mentionnais, on a eu le plan pour les
inondations. Maintenant, on va travailler en collaboration avec les
municipalités, avec un nouveau
programme qu'on a annoncé également pour les plus petites collectivités, un
programme qui a été annoncé par notre
premier ministre, 470 millions pour les plus petits villages, travaillé
d'ailleurs avec ma collègue ici qui a fait un énorme travail pour les coeurs de villages, que je salue
particulièrement. Alors on va continuer avec ce nouveau programme là.
Sûrement, ce programme-là sera à l'intérieur du Fonds régions et ruralité.
Alors
c'est sûr que je vais terminer parce que je manque de temps, évidemment, mais
je veux juste remercier... Pour revenir
à mon comté, ma circonscription de Chicoutimi, pour ma région, les priorités
sont le développement économique, les
améliorations pour nos infrastructures sportives, la rénovation de nos
hôpitaux. Alors, c'est important de le mentionner. Dans ma région, on a des ressources importantes,
l'aluminium, la forêt. On va tout faire pour garder nos emplois dans ces
deux secteurs-là, évidemment. Et je vais tout faire mon possible pour, encore
une fois, faire briller mon comté, ma circonscription
de Chicoutimi, que je remercie évidemment encore une fois en terminant parce
que tous les projets qu'on a annoncés dans mon beau Chicoutimi, comme je
le dis tout le temps, bien, c'est des projets en habitation, des projets dans la municipalité, c'est des projets du
développement économique, en éducation, également dans les services de garde.
Alors,
ce sont toutes de belles annonces qu'on a faites dans les quatre dernières
années. Et je vais essayer d'être là, encore une fois, pour tous les
électeurs du grand Chicoutimi. Merci beaucoup, beaucoup, M. le Président.
Je
remercie, en terminant, les gens de mon bureau, encore une fois ma famille, mes
quatre enfants que j'adore, mon conjoint et, évidemment, toutes mes amies,
toute ma gang d'amies de filles qui m'ont aidée à cogner à toutes les portes.
C'était important. Je vous aime, les filles. Puis, oui, on se voit moins
souvent, mais je vais revenir tout le temps chez moi pour faire de bons soupers et pour vous coller. Alors, merci. Merci
pour la confiance de mon premier ministre encore une fois. Merci pour tout. Merci, chers collègues, parce que, si on a
réussi à faire des projets de loi, ce n'est pas moi du tout, c'est grâce
à tous les collègues qui sont ici. Merci à vous tous. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci beaucoup, Mme la
ministre des Affaires municipales. Et maintenant je cède la parole à mon
collègue député de Nicolet-Bécancour.
M. Donald Martel
M. Martel : Merci, M. le Président.
Bien, bonjour. Bonjour, tout le monde. Premiers mots, vous allez me
permettre... Merci. Merci. Merci pour
une quatrième fois aux gens de Nicolet-Bécancour qui m'ont fait l'honneur
d'être leur député. Je veux qu'ils sachent que je suis très, très fier de
cet honneur-là. Je le prends avec beaucoup d'humilité. Vous savez, M. le Président, comme candidat, il y a une partie
des gens qui votent pour nous personnellement. On a de la famille, on a des connaissances. Une bonne partie des gens qui
votent pour nous aussi votent pour le parti, pour le chef. Et je trouve que
le mandat qu'on a eu, la victoire qu'on a eue, je suis tellement content pour
notre chef. On a passé une période vraiment difficile dans le dernier mandat.
Et
cette campagne-là, pour moi, elle avait un grand paradoxe, parce qu'autant on
recevait de l'appréciation des gens qui
disaient : Une chance qu'on a eu votre premier ministre, autant on a eu...
pas autant, mais on a eu aussi des choses que je n'ai pas connues dans les autres campagnes électorales, des mots
très, très durs. Donc, la victoire qu'on a eue, je la prends avec beaucoup d'humilité, mais c'est une grande
victoire aussi pour notre premier ministre qui a réussi à passer à travers
cette tempête-là de façon admirable. Et je le dis puis je le prends avec
beaucoup d'humilité, mais avec beaucoup de fierté
aussi. Et c'est le quatrième mandat que j'entreprends. C'est le premier mandat
que j'entreprends sans mes parents. Je n'ai pas l'habitude d'aller dans
le personnel, mais mes parents étaient très, très fiers de moi parce que
j'étais devenu député. J'étais une figure
assez médiatique pour toute la Mauricie et j'ai perdu mes parents en l'espace
de 21 jours, ça fait à
peu près un an et demi. Évidemment, mon père, on s'en attendait. Ma mère, ça a
été aussi rapide que brutal.
Mais pourquoi que je
vous parle de ça, c'est que, compte tenu qu'on savait que les jours de mon
père, pas que c'était compté, mais on
savait, il y avait vraiment une date de présomption. Et toute la famille, chez
nous, on s'est dit, quand on a su
ça : Le samedi — on
est six enfants chez nous — on
va faire un 4 à 6. On ne soupe pas là, on ne les dérange pas trop longtemps. Mes parents, ils habitaient la
maison familiale. Donc, tous les samedis, peut-être pendant six mois, huit mois, vous le savez comment qu'on a des
activités de comté, moi, j'ai mis ça de côté pour aller... pour participer à
tous ces samedis-là. Et, malgré toute
la peine que j'ai eue, je suis vraiment content d'avoir fait ce choix-là. Puis
c'est un peu le message que je peux passer, tout le monde. Évidemment, nos
citoyens ont des attentes de notre présence, mais on a une vie privée aussi. Puis, le fait d'avoir fait ça, on a
passé à travers les deux décès de mes parents, et ça a uni notre famille de
façon exceptionnelle. Et je vous encourage, tout le monde. Désolé pour
cette certaine discrétion-là, un peu.
Évidemment,
je veux aussi remercier tous les bénévoles qui ont travaillé pour moi. Ils se
sont montrés encore une fois fidèles
et dévoués en accomplissant des tâches qui ont permis le bon déroulement de
cette campagne électorale. Je veux saluer aussi, je veux saluer aussi les
candidats des quatre autres partis politiques dans Nicolet-Bécancour. Sauter
dans l'arène politique nécessite une bonne dose de courage et de lucidité.
L'audace et la détermination de ces personnes engagées ont contribué à assurer
le bon fonctionnement de notre démocratie.
En
ce début de quatrième mandat, vous comprendrez que je suis particulièrement
fier de la succession d'annonces d'investissements à laquelle on a
assisté depuis quelque temps dans ma circonscription, en particulier dans le
parc industriel de Bécancour. Je vais me
permettre de souffler un petit peu dans ma trompette. Le parc industriel de
Bécancour, je vous invite à venir le
visiter. C'est 70 kilomètres carrés. C'est une infrastructure...
Évidemment, je bénéficie comme député des
retombées, mais ce parc-là, c'est un actif du gouvernement du Québec qui a été
sous-estimé pendant 60 ans. Je suis très content. J'ai invité le premier ministre, j'ai invité le ministre
de l'Économie, le ministre de l'Environnement, j'ai invité les directeurs de
cabinet, Investissement Québec pour qu'on prenne conscience de l'actif
qu'on avait chez nous et qu'on puisse
le mettre en valeur. Donc, en quelques mois, on a fait des annonces au niveau
de Nouveau Monde Graphite, Virentia, Nemaska, BASF, GM, Posco, même Vale,
dernièrement, et ce n'est pas fini.
Là, je vous sens
impatient de monter sur votre chaise. Bien, je peux peut-être... O.K.
Donc,
c'est des milliers d'emplois qu'on va créer. J'avais l'habitude de dire... Là,
je suis en train de tout bousiller le
texte que j'avais. Bref, je vais y aller comme ça. J'ai l'habitude de dire que
mon père a travaillé dans un moulin à papier, mon grand-père aussi. Les pâtes et papiers, pour toute la région de la
Mauricie, c'était vraiment important. Ce qu'on est en train de faire
avec la filière batteries, j'aime dire qu'on est en train de...
Le Vice-Président (M. Lévesque) : M.
le député, il est 13 heures, et je vais devoir ajourner les travaux. Mais
je comprends que vous n'avez pas
terminé votre intervention et que vous souhaitez poursuivre au retour cet
après-midi. C'est bien exact?
Une voix :
...
Le Vice-Président
(M. Lévesque) : Avec plaisir, M. le député.
Alors, compte tenu de
l'heure, j'ajourne nos travaux... je suspends les travaux jusqu'à
15 heures.
(Suspension de la séance à
13 heures)
(Reprise à 15 h 01)
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
et je vous invite à prendre place. Merci. Alors, avant de poursuivre nos
travaux, je cède la parole à M. le leader du gouvernement.
Motion proposant d'établir la
procédure législative en vue
de procéder à l'étude des projets de loi nos 1 et 4
M. Caire : Oui, merci, M. le
Président. Je sollicite le consentement de l'Assemblée afin de présenter la
motion suivante :
«Que, pour
les fins de l'étude du projet de loi, il soit permis, au cours d'une séance, de
procéder à plus d'une étape de l'étude du projet de loi n° 1, Loi limitant
l'indexation de plusieurs tarifs gouvernementaux, et du projet de loi n° 4,
Loi visant à reconnaître le serment prévu
par la loi sur l'Assemblée nationale comme seul serment obligatoire pour y
siéger;
«Qu'aujourd'hui, dès la fin des affaires prioritaires,
se tienne le débat sur l'adoption du principe du projet de loi n° 1,
Loi limitant l'indexation de plusieurs tarifs gouvernementaux;
«Qu'au plus
tard à 22 h 30, le principe de ce projet de loi soit mis aux voix et
que le vote se tiennent à main levée;
«Que l'étude détaillée de ce projet de loi soit
déférée à la commission plénière;
«Que, dès
l'appel des affaires du jour, le vendredi 9 décembre 2022,
l'Assemblée se constitue en commission plénière afin de procéder à
l'étude détaillée du projet de loi n° 1, Loi limitant l'indexation de
plusieurs tarifs gouvernementaux;
«Qu'au début de l'étude en commission plénière,
le ministre fasse la lecture de tous les articles;
«Que l'étude
du projet de loi en commission plénière qui va suivre soit limitée à une durée
de 1 heure 15 minutes, dont
trois blocs de temps de 15 minutes réservés à l'opposition officielle et
deux blocs de temps de 15 minutes réservés au deuxième groupe
d'opposition, en alternance;
«Que les interventions puissent porter sur
l'ensemble des articles du projet de loi;
«Qu'à la fin
du débat, les amendements, les articles et les autres éléments de ce projet de
loi soient mis aux voix et votés à main levée;
«Que, dès après, la commission plénière fasse
rapport à l'Assemblée;
«Que dès après, soit mis aux voix le rapport de
la commission plénière et que le vote se tienne à main levée;
«Que, dès
après, soit mise aux voix la motion sur l'adoption du projet de loi n° 1,
Loi limitant l'indexation de plusieurs tarifs gouvernementaux et que le vote
se tienne à main levée;
«Que dès
après, soit mise aux voix l'adoption du principe du projet de loi n° 4,
Loi visant à reconnaître le serment prévu
par la loi sur l'Assemblée nationale comme seul serment obligatoire pour y
siéger et que le vote se tienne à main levée;
«Que dès après, ce projet de loi soit déféré en
commission plénière afin de procéder aux écritures;
«Que dès après, l'Assemblée se constitue en
commission plénière afin de procéder aux écritures;
«Que dès après, la commission plénière fasse
rapport à l'Assemblée;
«Que dès après, soit mis aux voix le rapport de
la commission plénière et que le vote se tienne à main levée;
«Que, dès après, l'Assemblée entame le débat sur
l'adoption du projet de loi;
«Qu'au cours
de ce débat, un intervenant de chaque groupe parlementaire puisse prendre la
parole pour une durée maximale de 5 minutes;
«Que, dès
après, soit mise aux voix la motion d'adoption du projet de loi n° 4, Loi
visant à reconnaître le serment prévu
par la Loi [de] l'Assemblée nationale comme seul serment obligatoire pour y
siéger et que le vote se tienne à main levée;
«Que la suspension des travaux, l'ajournement du
débat ainsi que l'ajournement de l'Assemblée puissent être proposés à tout moment de la séance par un
ministre ou un leader adjoint du gouvernement; qu'une telle motion ne requière
pas de préavis, ne puisse être amendée ni débattue et soit immédiatement mise
aux voix;
«Que la présente motion ait préséance sur toute [autre]
disposition incompatible du règlement;
«Que, malgré
l'article 20 du règlement, la commission plénière et l'Assemblée puissent
poursuivre leurs travaux du vendredi 9 décembre 2022 jusqu'à ce que
cette dernière ait complété les affaires décrites dans la présente motion;
«Que cette motion devienne un ordre de
l'Assemblée.»
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, M. le leader. Est-ce qu'il y a consentement
pour la présentation de cette motion? Il y a consentement.
Mise aux voix
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Cette motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Adopté.
Merci.
Affaires prioritaires
(suite)
Reprise du débat sur la motion
du premier ministre proposant que
l'Assemblée approuve la politique générale du gouvernement
et sur les motions formulant un grief
Aux affaires
prioritaires, à l'article 1 du feuilleton, l'Assemblée poursuit le débat
sur le discours d'ouverture sur la motion de M. le premier ministre proposant
que l'Assemblée approuve la politique générale du gouvernement ainsi que sur les motions de griefs présentées par M. le
chef de l'opposition officielle, M. le député de Rosemont, Mme la députée
de Westmount—Saint-Louis, M. le député de
Marguerite-Bourgeoys, Mme la députée de Mille-Îles, M. le député de
Jean-Lesage, M. le député de Taschereau, Mme la députée de Verdun, Mme la
députée de La Pinière, M. le député de Laurier-Dorion,
M. le député de l'Acadie, Mme la députée de Bourassa-Sauvé, Mme la députée de
Sherbrooke, Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce, Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques
et M. le député de Pontiac.
Avant
de donner la parole au prochain intervenant, je vous informe que
20 h 40 min 57 s ont été utilisées dans le cadre de ce débat. La répartition du temps de parole
restante est la suivante : 1 h 27 min 15 s au
groupe parlementaire formant le gouvernement,
46 min 33 s au groupe parlementaire formant l'opposition
officielle, 1 h 5 min 15 s au deuxième groupe
d'opposition et 60 minutes au représentant du gouvernement pour sa
réplique.
Je
suis maintenant prêt à céder la parole au prochain intervenant. M. le député de
Nicolet-Bécancour, vous n'aviez pas terminé votre intervention?
Une voix :
...
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Allez-y, M. le député.
M. Donald Martel (suite)
M.
Martel : Merci. Merci,
M. le Président. Puis, pour ceux qui ont manqué l'excellente première partie de
mon discours ce matin, juste pour
vous remettre dans le contexte, je parlais du parc industriel de Bécancour, qui
est un actif pour le gouvernement du
Québec. On est en train de développer la filière batteries, que je comparais un
peu à ce qu'on a connu au début du siècle dernier avec les pâtes et papiers
pour toute la région de Mauricie. Puis, je voulais vous raconter, ça
fait 60 ans que le parc industriel existe. M. le premier ministre m'avait
donné le mandat de faire un projet pour les zones d'innovation à travers le
Québec, puis évidemment j'avais un intérêt par rapport à chez nous. Puis le
concept des zones d'innovation, c'est
vraiment de prendre le milieu universitaire, les chercheurs, les CCTT, les
faire travailler en collaboration avec
l'entreprise privée puis aussi le milieu municipal, développement économique,
pour qu'on soit plusieurs joueurs à vouloir
que ça marche. Inspiré par ça, croyez-le ou non, j'avais invité le recteur de
l'Université du Québec à Trois-Rivières, des chercheurs. On voit l'université, quand on est dans les locaux de la
SPIPB, on voit l'université, puis les gens, ils disent : On n'est jamais venu ici. Il y en a un qui a
dit : Moi, je suis ému, tout ce qu'on peut faire par rapport à ça. Donc,
on a développé un beau projet. Tout
le concept des zones d'innovation, à la fin de la législature, on était rendu à
30 projets, deux annonces. Évidemment,
il n'y aura pas 30 zones d'innovation, mais c'est tous des projets où on a
réussi à faire travailler les gens. Je vous ai mentionné, tantôt en
Chambre... Je suis très, très optimiste pour l'avenir.
Juste
pour terminer, très heureux des réalisations dans le comté. On a annoncé quatre
écoles pour tout le territoire de
Nicolet-Bécancour, quatre milieux de garde, où j'avais demandé de faire des
projets pilotes avec l'ancien ministre de la petite enfance, pour qu'au lieu qu'on fasse des milieux de garde en milieu
familial, que les municipalités, des fois, elles ont des locaux à offrir, il y a des responsables de CPE qui peuvent
s'installer. On fait quatre projets pilotes dans Nicolet-Bécancour.
Évidemment,
je suis très content de l'annonce qu'on a faite de l'autoroute 55. On va
avoir maintenant quatre voies, là, de
Shawinigan jusqu'en Floride. Il manquait un petit bout entre Saint-Grégoire,
Sainte-Eulalie, on va réaliser ça. Évidemment, il faut que je remercie
mon collègue d'Orford pour la couverture cellulaire sur l'ensemble du
territoire.
Mais,
pour terminer, je veux juste mentionner, pour la région de la Mauricie, pour la
région de Nicolet-Bécancour, pour la
région Centre-du-Québec, le potentiel du développement de la filière batteries,
on parle de près de 3 000 emplois directs, le potentiel. Si on multiplie par trois le nombre d'emplois
indirects, c'est près de 10 000 emplois qu'on peut créer, payants, dans toute la région. Donc, on a un défi
extraordinaire à relever. C'est un peu comme si on allait créer Gagnonville II.
Donc, moi, je veux rassurer tous mes
collègues mais surtout les gens de Nicolet-Bécancour que je vais tout donner
pour en faire un beau succès et
s'assurer du développement économique pour les 50 prochaines années pour
la région de Nicolet-Bécancour. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Merci, M. le député. La parole revient maintenant au
député de...
Une voix :
...
• (15 h 10) •
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Au député de Côte-du-Sud, merci. M. le député.
M. Mathieu
Rivest
M. Rivest : M. le Président, chers collègues, pour vous
démontrer à quel point, aujourd'hui, je suis heureux de me retrouver parmi vous ici, au salon bleu, je vous
amène dans ma vie personnelle, alors que, l'été dernier, dans les Grands Feux Loto-Québec, je me suis installé près
de la fontaine ici avec mon fils Charles, devant le Parlement, et je lui ai
fait part de ce rêve que j'avais de travailler pour faire avancer le Québec sur
de nombreux enjeux, ici, à l'Assemblée nationale. Ces feux d'artifice se sont
transformés pour moi en véritable magie.
Ce
privilège, je le dois à la population de la magnifique Côte-du-Sud, à qui je
dis merci. Que vous soyez dans l'une des
45 municipalités ou dans l'une de nos trois MRC, Montmagny, L'Islet,
Kamouraska, chevauchant Chaudière-Appalaches ou le Bas-Saint-Laurent, ce
sont là des particularités qui colorent le défi que les gens m'ont confié.
Ça fait un
quart de siècle que je m'investis pour le rayonnement de cette si belle région.
Dès le jour un, j'ai été actif afin de construire une équipe solide,
compétente, qui saura à être à l'écoute de tous les concitoyens. Je la
remercie.
Vous le savez, la Côte-du-Sud, c'est
une des premières régions qui a été peuplée lors de la fondation de la Nouvelle-France. Agriculteurs, pêcheurs, bûcherons
vinrent s'installer dans cette magnifique région dès 1650. Bordé par les rives du Saint-Laurent au nord et par les
hauts sommets des Appalaches au sud, ce territoire nourricier est riche de
traditions, a forgé le caractère du Québec que l'on connaît aujourd'hui
et qui met en scène notre identité.
C'est ici,
d'ailleurs, en Côte-du-Sud, en 1859, que s'établissait la première école
d'agriculture, à Sainte-Anne-de-la-Pocatière.
Aujourd'hui, en plus d'assurer une relève agricole versatile, elle assure à
notre région une place de choix comme
pôle de formation et de recherche avec le Cégep de La Pocatière ainsi que son
campus dynamique à Montmagny, avec
qui je contribue depuis plus de 20 ans. Cette belle communauté liée à la
formation supérieure peut compter sur mon expertise pour propulser nos
actions et les ambitions selon la vision de sa direction, avec qui j'adore
travailler.
Chez
nous, également, la recherche s'invite à la formation. Reconnu pour sa qualité,
son excellence et son sens de l'innovation,
notre cégep possède trois centres collégiaux de transfert de technologie.
Pensons à Biopterre, Solutions Novika et Optech. Nous avons aussi un leader incroyable en transformation
bioalimentaire, le CDBQ, qui propulse notre région comme cheffe de file pour faire connaître des produits
bioalimentaires de grande qualité. De plus, sur la Côte-du-Sud, nous avons deux hôpitaux de proximité à échelle humaine. Nous
en sommes fiers.
Nous
avons aussi des entreprises novatrices qui savent naviguer à travers les défis
qu'elles traversent. J'ai rencontré, d'ailleurs, des hommes et des
femmes impliqués et fiers de développer chez nous une expertise manufacturière
qui est reconnue bien au-delà de nos
frontières. Nous avons une région créative et audacieuse. Maisons Laprise,
Paber Aluminium, Garant, pour vos
pelles, Teknion, ressorts Laliberté, Montel, Rousseau Métal, Umano Médical, les
Aliments ASTA, et j'en passe, ils
font la fierté de notre milieu. Je pense également à notre fleuron québécois,
Alstom. Cette véritable locomotive économique
fait vivre des centaines de familles. Et je souhaite leur dire que je souhaite
travailler avec eux afin de nous assurer que nos travailleurs de La Pocatière profitent au maximum des investissements
en transport collectif durable réalisés dans les prochaines décennies.
Vous
savez peut-être que Chaudière-Appalaches est l'une des régions du Québec les
plus touchées pour la pénurie de la
main-d'oeuvre. Chez nous, des gens travaillent de façon magistrale pour
accueillir les nouveaux travailleurs étrangers ou qui ont choisi de prendre racine chez nous. Je pense à des gens comme Alain Brebion, Hamilton Cidade, Julie Christine Helas, au Kamouraska, et leurs
partenaires et leurs équipes. Bravo! Continuons.
Au
lendemain des élections, j'ai souhaité prendre le temps d'ouvrir le dialogue et
de démontrer combien le travail des élus de toutes les régions du Québec est
primordial, et, parfois, pas si simple. Je souhaite, lors de mon mandat,
valoriser le travail des élus et souligner
les bons coups qui sont réalisés dans notre comté. Ils sont nombreux. Ils le
savent, je serai là pour chacun d'eux, de l'Île aux Grues à
Saint-Pamphile.
Je
suis heureux également de partager mon admiration des trois MRC avec les
préfets Jocelyne Caron, à Montmagny, Anne Caron, à L'Islet, et Sylvain Roy au
Kamouraska. Également dans notre milieu, l'expérience que me partage le
député fédéral Bernard Généreux, un modèle et un prélude à une collaboration
exceptionnelle à venir.
Vous
savez, dans côte du sud, on aime ça, vous recevoir. Que ce soit pour la beauté
de nos paysages, pour l'accueil chaleureux de nos résidents ou pour la
qualité de nos produits du terroir, on est fiers de vivre dans l'une des plus
belles régions du Québec, M. le Président,
et d'avoir assurément les plus beaux couchers du soleil au monde. Nous avons
également des musées performants et
innovants avec des acteurs passionnés qui les défendent et les font rayonner,
des lieux de création et de formation
artistique et de diffusion incroyables. Je pense entre autres au Carrefour
mondial de l'accordéon et à l'unique... vous me permettrez de faire un petit
clin d'oeil au Camp musical Saint-Alexandre, qui fête d'ailleurs son
50e anniversaire. Aussi, l'accès à la nature y abonde. Des sentiers sont
accessibles partout sur le territoire; de lac de l'Est au lac Trois-Saumons,
ils font la fierté de nos concitoyens. Le Parc régional des Appalaches permet
également des activités quatre saisons toutes spéciales. Aussi, M. le
Président, le Grand Labyrinthe Kamouraska, reconnu comme la plus grande installation du genre par le livre des
records Guinness. Bravo, Luc! Vous le savez, notre région est accueillante, belle
et remplie d'activités. On y trouve même la capitale de la sculpture sur bois
juste avant d'arriver à la Réserve mondiale du bon temps.
Ayant baigné toute ma
vie dans le milieu culturel et touristique, lorsque l'opportunité de devenir
candidat s'est présentée, plusieurs
personnes influentes de notre milieu ont appuyé ma candidature. J'y ai vu là
une belle reconnaissance. Toutefois,
sans l'appui et le dévouement de dizaines de bénévoles, je ne serais pas ici
avec vous, à commencer par Chantal et Diane, mes deux directrices de campagne.
Leur travail exemplaire m'a permis de concentrer tous mes efforts à aller à la
rencontre des concitoyens. Thomas et
Johanne, l'ensemble des bénévoles, sans vous, jamais nous ne serions où nous
sommes aujourd'hui. Mes amis Simon,
Anne-Christine, Cédric, Nadia et Marc, les nombreux collaborateurs pour leurs
conseils et leur appui. Merci à mes
beaux-parents, Lise et Pierre, ainsi qu'à ma mère Marie-Françoise et mon frère
Simon. Surtout, je souligne les sacrifices incroyables de ma femme
Annie, quelle guide et quel support, et de mon fils Charles.
Pour
terminer, je voudrais revenir à mon fils Charles pour lui dire que le rêve
prend aujourd'hui vraiment forme. Je lui
souffle à l'oreille, rempli d'affection, que mes collègues et moi, on pense
beaucoup à ta génération dans les décisions qui guideront nos actions à
venir.
Parlant
d'éducation et de transmission, j'aimerais terminer avec une citation d'André
Brassard : «Je ne suis pas là pour
vous enseigner mais pour vous enflammer.» D'ailleurs, avec l'équipe culture
communication jeunesse, nous avons bien
envie, oui, d'enflammer la culture et l'identité qui font notre fierté tout
particulièrement auprès de la jeunesse. Soyons généreux pour l'âme de
notre nation, notre culture. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le député de Côte-du-Sud. Je reconnais Mme la députée de Jeanne-Mance—Viger.
Mme
Filomena Rotiroti
Mme
Rotiroti : Merci, M. le Président. Permettez-moi tout d'abord
de vous féliciter pour votre nomination à la troisième vice-présidence de
l'Assemblée. Vous exercez un rôle très important. Vous êtes le gardien des
droits et des privilèges des membres de
cette Assemblée. Vous assurez le respect de notre démocratie avec impartialité,
neutralité, équité et discernement.
Votre fonction est inestimable pour notre démocratie, et je suis sûre que vous
allez relever le défi avec brio.
Comme vous
savez, l'ouverture d'une nouvelle législature est toujours un moment solennel
dans la vie parlementaire. Prendre la
parole en cette occasion, c'est faire partie de toutes les pages d'histoire qui
se sont écrites dans cette institution démocratique, et c'est un honneur
pour moi d'y participer.
Je tiens,
bien sûr, à profiter de ce discours inaugural pour remercier une fois de plus
les citoyens de Jeanne-Mance—Viger
pour la confiance qu'ils m'ont témoignée pour la cinquième fois. Et je vous
assure que je mettrai tous les efforts pour être à la hauteur de leur confiance avec toujours la même passion et la
même détermination qui m'anime pour poursuivre mon travail de députée et
défendre leurs intérêts avec ardeur et vigueur.
Je tiens
aussi à remercier les gens qui m'accompagnent depuis le début de cette
aventure. Je pense aux nombreux bénévoles
qui ont été d'une collaboration précieuse pendant cette élection, leur soutien
et leur dévouement sont une source de
motivation pour moi, merci mille fois pour votre soutien pendant la campagne,
je vous aime beaucoup; à ma famille qui me soutient et qui sont toujours là pour moi; également à mes
collaboratrices, Nancy et Grace, qui m'épaulent quotidiennement dans
l'exercice de mes fonctions au bureau de comté et qui sont avec moi depuis le
début de cette aventure.
• (15 h 20) •
M. le
Président, j'ai le privilège de représenter la population de Saint-Léonard à
l'Assemblée nationale, et, je l'ai dit
tout à l'heure, pour la cinquième fois. D'ailleurs, aujourd'hui, le
8 décembre, en 2008, le 8 décembre 2008, j'étais élue pour la première fois. Et ça me fait un peu... ça
me fait quelque chose d'être ici, en Chambre, aujourd'hui, de faire la réplique
au discours, 14 ans plus tard. Alors,
merci. Je dis toujours, au sein de mon caucus, je suis rendue la doyenne, en
expérience, mais pas en âge. Alors, je tiens à le préciser.
Chez nous, à
Saint-Léonard, on retrouve des gens issus de toutes les origines, ce qui fait
de Saint-Léonard une belle mosaïque,
riche en culture et en diversité. Je le dis et je le dis ici, mon comté reflète
bien le Québec d'aujourd'hui et, j'espère, celui de demain. J'habite dans mon comté, M. le Président. Alors, à tous
les jours, j'ai la chance de côtoyer mes citoyens, les citoyens de Saint-Léonard et partager aussi
leurs préoccupations et leurs enjeux parce que je les vis moi-même, dans
ma circonscription. J'ai grandi dans ma
circonscription. Je suis allée à l'école dans ma circonscription. Mon premier
emploi était dans le comté, et j'ai décidé, quand j'ai pris la décision de me
lancer en politique, en 2008, de revenir. Parce que j'avais quitté,
hein, à cause de mon mari, et j'ai décidé de revenir à mes origines. Alors, je
suis revenue. Et, depuis ce temps-là, on est installé dans le comté.
Il y a
beaucoup de choses qui ont bougé depuis les quatre dernières années dans le
comté de Jeanne-Mance—Viger.
Je pourrais prendre des heures à vous dire à
quel point qu'on a travaillé fort pour améliorer la qualité de vie des citoyens
de Saint-Léonard. Je n'ai rien qu'à penser au niveau du réseau de la
santé, on est allé chercher beaucoup d'investissements pour l'Institut de cardiologie, Maisonneuve-Rosemont, Santa Cabrini. Ce
n'est pas des hôpitaux qui sont dans le comté, mais qui desservent la population de Jeanne-Mance—Viger.
Je peux parler des écoles. J'ai 17 écoles sur mon territoire, M. le
Président. J'en ai 15, écoles
primaires, deux écoles secondaires. Elles ont toutes été rénovées. On a tout
fait des ajouts de classes, parce que
la démographie chez nous va bien. Il y a beaucoup d'enfants, ça explose, alors
il faut les accommoder. On dit que
l'éducation, c'est un droit. Alors, je suis très fière de dire que, parmi les
125 comtés... j'aime dire que j'ai des écoles qui sont vraiment
bien embellies et elles ont tout qu'est-ce qu'il faut pour que les enfants
réussissent.
Évidemment,
la pénurie de main-d'oeuvre, on en parle beaucoup. Je pense que, les
125 comtés, on subit les mêmes enjeux
par rapport au manque de professeurs qu'on a dans nos écoles. Et, malgré ça, M.
le Président, je tiens à saluer les commissions
scolaires chez nous parce qu'elles font un travail, vraiment, là, exemplaire
pour s'assurer que les enfants ont quelqu'un,
quand ils arrivent en classe, qui peut enseigner pour la journée. Des fois,
c'est un parent, des fois c'est un personnel de soutien, mais ils s'assurent... Et je tiens à le souligner, parce
que, vraiment, ils font des miracles avec qu'est-ce qu'ils ont.
Un autre
enjeu qui est très important pour moi, M. le Président, c'est garder nos
parents à la maison le plus longtemps possible.
J'ai un comté où le vieillissement de la population est un des plus élevés sur
l'île de Montréal. Et, pour nous, dans notre culture, je peux parler, je
suis d'origine italienne, ce n'est pas dans nos habitudes de placer nos parents
dans des CHSLD ou dans des résidences de
personnes âgées. Quand on place nos parents dans un CHSLD, c'est vraiment parce
qu'on n'est plus en mesure de les
garder à la maison ou les garder avec nous. Et, la plupart du temps, on devient
des proches aidants naturels pour nos parents. Alors, vous comprenez
que, pour moi, tout l'aspect de soins à domicile, l'argent qu'on peut investir là-dedans et s'assurer qu'on a tout
qu'est-ce qu'il faut pour s'assurer que nos parents restent, qu'ils demeurent à
la maison le plus loin possible, pour
moi, c'est une priorité. Et c'est quelque chose que je m'attarde depuis que je
suis élue pour m'assurer que la qualité de vie de nos aînés soit au
rendez-vous. D'autant plus que c'est des gens... On leur doit énormément,
n'est-ce pas? Alors, ils doivent vivre dans la dignité jusqu'à leur dernière
journée.
Évidemment,
les installations sportives. Vous comprenez que le soccer, chez nous, c'est
très, très populaire. Mais j'ai aussi
Les Cougars de Saint-Léonard qui jouent, qui sont une fierté pour le comté.
Alors, j'ai eu le dôme au parc Hébert, toutes les infrastructures mises
à niveau de mes arénas parce que j'ai deux grands joueurs qui viennent de chez
nous, Roberto Luongo et Martin Brodeur.
Alors, mes deux arénas portent les deux noms. C'étaient des fiers résidents de
Saint-Léonard. D'ailleurs, les parents de Roberto Luongo habitent encore
dans le comté, alors je tiens à le souligner.
Un dossier qui me tient particulièrement à
coeur, M. le Président, puis je pense que, écoutez, peut-être vous pouvez en deviner, c'est la ligne bleue, le métro,
la ligne bleue. Alors, je suis particulièrement fière et contente parce que c'est un dossier où est-ce que j'ai travaillé
extrêmement fort. Tout le monde me disait : Filo, tu n'auras jamais,
jamais l'argent. L'argent
ne sera jamais réservé pour avoir cinq stations de métro dans ton comté, oublie
ça. Impossible. Alors, j'ai travaillé fort
auprès du ministre des Finances, à l'époque, mon collègue ici, le député de
Pontiac, quand on a fait l'annonce avec le premier ministre du Canada, mais... le premier ministre du Québec. Il
était ministre des Transports, ça fait qu'il était parmi nous à l'annonce. On a fait l'annonce dans le
comté avec la mairesse, Valérie Plante, pour annoncer que l'argent était
réservé pour faire la ligne bleue.
Finalement, la ligne bleue, pour ceux qui ne savent pas c'est quoi, c'est en
plein coeur du comté, c'est la rue
Jean-Talon, c'est une artère principale dans le comté. Il y a cinq stations,
sur les cinq stations, j'en ai trois. Alors, j'ai la station de
Langelier, la station de Lacordaire et la station de Viau. Et je peux vous dire
que les travaux avancent. Évidemment, on a
perdu un peu de temps, mais ça avance et ça va permettre de revitaliser tout ce
secteur-là. L'artère principale, Jean-Talon,
c'est une artère commerciale. Alors, il y a du résidentiel, mais c'est
majoritairement commercial, et ça va permettre de revitaliser ce
secteur-là, qui est au coeur de mon comté.
Évidemment, je peux continuer parce qu'on a eu
des belles réalisations, au niveau du transport, dans l'est de Montréal. On a juste à penser au Train de l'Est,
l'autoroute 25, le SRB Pie-IX, qu'on a débuté, que, je crois, c'est dans
votre comté, M. le Président, et j'en passe, mais il reste encore
beaucoup de travail à faire.
Il y a
évidemment le coût de la vie, qu'on subit tous, alors, causé notamment par
l'inflation, qui met une pression importante
sur les budgets des familles québécoises, et qui doivent faire des choix
difficiles. Sans parler de nos aînés, qui sont toujours, eux, à revenu fixe. On attend des mesures structurantes
qui vont venir aider ces familles et leur redonner de l'oxygène.
Au niveau de
la santé, bien, écoutez, c'est vraiment préoccupant, avec la situation dans nos
urgences, hein, les attentes ne cessent
pas d'augmenter. Il faut se pencher sur la situation des infirmières, du
personnel soignant, améliorer leurs conditions de travail et mettre fin au temps supplémentaire obligatoire, TSO, comme
on dit. Le gouvernement a une obligation de résultat en matière de
réduction des délais d'attente pour les chirurgies.
La
main-d'oeuvre, M. le Président, le manque de travailleurs, je pense qu'il n'y a
pas un député ici, en Chambre, qui
peut dire qu'il n'y a pas un manque, il n'y a pas une industrie ou il n'y a pas
des commerces chez eux ou il n'entend pas que les gens se plaignent parce qu'ils n'ont pas de travailleurs. Moi,
chez nous, M. le Président, j'ai un parc industriel qui est beaucoup axé sur l'agroalimentaire, et j'ai
fait la tournée, évidemment, comme tous les députés ici, sûrement, pendant
la campagne, et les pancartes qu'on voit : Nous embauchons. On a besoin.
La seule chose que les gens me disaient : Mme Rotiroti, ce n'est pas le travail, le travail est là, ce n'est
pas les contrats non plus, les contrats sont là, mais là c'est rendu que je refuse des contrats parce que je n'ai
pas les travailleurs pour être capable de livrer à temps. Ça, M. le Président,
c'est des revenus qui ne rentrent pas. Ça,
c'est des gens qui ne peuvent pas voir leur commerce prendre de l'expansion
parce qu'ils ne peuvent pas grandir, ils n'ont pas la capacité.
• (15 h 30) •
Et je dis ça,
M. le Président, parce que ça m'amène à... Je suis whip en chef de l'opposition
officielle, mais j'ai aussi le
dossier de l'immigration, de francisation et intégration, puis je vais vous
dire que je n'étais pas très impressionnée, on va dire le mot «impressionnée» pour ne pas dire
d'autres mots, de la manière cavalière qu'on parle de l'immigration de l'autre
côté de la Chambre. Écoute, je peux vous citer des... Je n'ai même pas les
qualifications pour dire de la manière que le premier ministre parle de l'immigration. Je suis née ici, M. le
Président. Je me considère Québécoise à part entière. Je vais vous dire,
là, j'ai fait tout mon parcours, là, scolaire en anglais. Le français, c'est ma
troisième langue, M. le Président, troisième.
Mes parents sont venus ici très jeunes, ils ne parlaient pas un mot en
français, pas un mot, ni en français ni en anglais, d'ailleurs, très peu. Ils ont réussi à aller à l'école, se
scolariser, avoir une profession. Mon père, il a même fait de la politique
municipale pendant 20 ans. Ils ont réussi à avoir deux enfants scolarisés,
un dans le milieu bancaire, financier, l'autre en politique, et on fonctionne
en français.
Je pense que
la démonstration puis l'histoire démontrent qu'une langue, ça s'apprend. Et je
pense qu'on peut tous convenir que,
si on veut vivre ici, au Québec, bien, on n'a pas le choix de parler français,
c'est évident. C'est évident. Mais de
parler d'autres langues, c'est une richesse aussi. Moi, je me considère très
chanceuse qu'aujourd'hui... (S'exprime en italien). Je pourrais vous faire le discours au complet en anglais
aussi. Je ne vois pas en quoi c'est une menace pour le français.
Moi, je pense
que, comme gouvernement, on aurait la responsabilité de s'assurer que, quand on
enseigne le français dans nos écoles
et à nos enfants, c'est bien enseigné, que nos enfants sortent de l'école,
hein, en sachant bien écrire et bien parler
le français. Ça, ça, serait une belle façon de promouvoir notre langue et de
s'assurer la pérennité de la langue française, pas de mettre ce
fardeau-là sur l'immigration.
Je vais vous
dire, M. le Président, je pourrais vous énumérer les atrocités qui ont été
dites sur l'immigration, mais je ne
le ferai pas. Savez-vous pourquoi, M. le Président? Parce que je ne pense pas
que c'est digne à répéter. Ce n'est pas digne d'une fille issue de l'immigration, des parents immigrants, de
répéter qu'est-ce que le premier ministre du Québec a dit. Puis ça, pas longtemps, là, je parle de la
campagne électorale. Puis il y a des ministres qui ont décidé de jouer dans ce
film-là, et savez quoi, M. le Président, ils
sont encore autour de la table du Conseil des ministres. Ce n'est pas le Québec
que je veux pour nos enfants, M. le Président, pas du tout.
Je vais vous
dire que j'avoue qu'on remarque un peu de changement de ton avec la nouvelle
ministre, que je tiens à saluer, que
je connais. C'est une fille qui a oeuvré à la Chambre de commerce de l'est de
Montréal. Alors, j'ai eu l'occasion d'échanger avec elle à plusieurs
reprises dans une autre vie, et je suis contente qu'elle soit là. Je vois qu'il
y a un petit changement de ton. On en a
commencé à parler d'une immigration 100 % francophone. Là, on est rendus
francotropes. On change un petit peu.
On verra. On a eu le dépôt du plan d'immigration pour l'année. Je vois que les
seuils n'ont pas changé, on est toujours dans le 50 000. Alors, on
verra pour la planification triennale, si ça change, on verra.
Mais je pense
que le rôle de l'État au niveau de l'immigration, c'est de s'assurer que les
outils sont là, sont disponibles pour
faire la francisation. C'est notre devoir de s'assurer que les travailleurs...
parce qu'on parle d'immigration, mais, dans le fond, c'est des travailleurs, c'est des gens qui arrivent ici, là,
parce qu'ils veulent donner le meilleur à leurs enfants, ils veulent une meilleure
vie, ils viennent ici pour contribuer à la société québécoise. C'est ça,
l'immigration, c'est ça. Puis je peux
vous parler de la communauté italienne, parce que, la communauté italienne,
s'il y a une communauté qui s'est bien intégrée ici, à la société
québécoise, c'est nous. Et non seulement qu'on a contribué au niveau
économique, on a... au niveau de la
gastronomie, au niveau de la culture, au niveau de la mode. Ça, c'est l'apport.
On a bâti. On a été... Il y a des hommes
d'affaires, dans la communauté italienne, là, qui contribuent à la richesse du
Québec. Et savez-vous quoi? Avec toutes
les règles sont mises en place, ici, là, par le gouvernement caquiste, trois
quarts de ces gens-là ne pourront pas venir au Québec, ils ne passeront
pas.
Et d'ailleurs
l'Italie, là, ce n'est pas un pays francophone, juste comme ça, je dis ça juste
comme ça. La langue, là, ce n'est pas le français. Alors, qu'est-ce qu'on dit,
M. le Président, c'est qu'on va se priver de ces talents-là. Ces talents-là
sont recherchés par tous les autres pays
dans le monde, parce que le phénomène de manque de travailleurs, ce n'est pas
juste ici, au Québec, alors on est en
compétition avec tous ces pays-là, et nous, le Québec, on dit : On ferme
la porte à tous ces talents-là parce
que c'est un fait d'idéologie. Wow! Si ça, c'est du progrès, M. le Président,
je ne sais pas c'est quoi, reculer. Sincèrement, je ne sais pas. Je ne
comprends pas.
On parle
d'immigration économique. Très bien. Immigration économique, c'est le projet de
loi que vous avez mis en oeuvre, c'est l'arrimant. Savez-vous c'est quoi, M. le
Président, l'arrimant? C'est d'aller chercher un travailleur qui arrive ici, qui est capable de travailler, puis là il
rentre sur un «fast track» pour avoir son certificat de sélection du Québec.
C'est ça, l'arrimant. Est-ce que ce
sera modifié parce que le français n'est pas assez élevé, parce qu'on ne croit
pas que la francisation dans le milieu de travail est importante?
D'ailleurs,
je vais vous dire, je vous invite, tous les députés qui sont ici, en région, de
parler avec vos entreprises. Moi, là, j'ai fait des rencontres, M. le
Président, ils m'ont tous dit, c'était unanime, unanime : Amenez-moi-z-en,
des travailleurs, ceux qui ont des
expertises, des soudeurs, j'en ai besoin. Le français, là, ils vont
l'apprendre, ils vont l'apprendre dans
le milieu de travail, ils n'ont pas choix. Ils n'ont pas le choix, ils s'en
vont au Saguenay, ils s'en vont dans la Mauricie, ils n'ont pas le choix de parler français s'ils
veulent fonctionner. Alors, je vous invite, ceux qui ont des parcs industriels,
ceux qui ont des... j'invite de faire
la tournée de vos comtés, vous allez voir, vous allez avoir le même son de
cloche. Et peut-être à l'interne, dans votre caucus, bien, vous pouvez
peut-être parler puis expliquer qu'est-ce qui se passe dans vos comtés, qu'il y
a des entreprises qui ferment faute de travailleurs.
En terminant,
M. le Président, vous voyez, l'immigration, c'est un dossier qui m'anime
énormément, hein? Pour avoir été à la
tête du ministère comme cheffe de cabinet à l'âge de 25 ans, alors, c'est
un ministère extraordinaire. On aurait l'intérêt
à mieux comprendre l'immigration avant de parler puis avant de dire n'importe
quoi. Mais qu'est-ce qui m'insulte, c'est qu'on met le fardeau sur
l'immigrant pour le déclin du français. Moi, c'est ça qui m'insulte, car la
majorité des immigrants qui arrivent ici,
là, parlent mieux français que ceux qui sont ici déjà. Ça, là, ça me heurte
énormément. Alors, j'espère que le discours... je vois qu'il y a une petite,
petite ouverture, j'espère que ça va changer. Je le souhaite. Je nous le
souhaite, comme Québécois. Je nous le souhaite.
Alors, M. le
Président, en terminant, je veux rassurer la population de Saint-Léonard que je
reste. Je suis tellement fière d'être
leur députée que je vais servir... je vais leur servir, pendant les quatre
prochaines années, mon meilleur, et on verra,
dans quatre ans, mais je suis tellement émue de la confiance qu'ils m'ont
témoignée encore pour les représenter ici pour la cinquième fois. Merci,
M. le Président.
• (15 h 40) •
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, Mme la députée.
Donc, j'accueille maintenant l'intervention du député de Saint-Jean.
M. Louis Lemieux
M. Lemieux : Merci,
M. le Président. D'ailleurs, c'est un titre et un siège qui vous vont bien, M.
le Président. Très chers collègues de
l'Assemblée nationale et, par la magie de la télédiffusion de nos débats et des
médias sociaux, chères concitoyennes
et concitoyens du comté de Saint-Jean, à qui s'adressent, tout naturellement,
bien évidemment, les premiers mots de
ma première allocution de cette 43e législature de l'Assemblée nationale
du Québec en guise de réponse, il faut s'en souvenir, au discours inaugural du
premier ministre, merci, merci et merci. C'est ce que j'ai dit, écrit et même
rajouté sur mes affiches électorales
le soir du 3 octobre pour remercier les gens du comté de Saint-Jean de
m'avoir renouvelé leur confiance en
me confiant de nouveau ce siège pour les représenter en cette enceinte
historique qui incarne tellement bien notre identité nationale et notre
démocratie, malgré ses travers et ses distorsions inévitables. Et merci aussi,
parce qu'au terme du scrutin, lorsque tous les votes ont été comptés, je
n'étais pas peu fier de constater que c'est plus d'un électeur sur deux de Saint-Jean qui m'avait accordé son
vote même si, comme le veut l'expression consacrée et comme j'aime le dire,
parce que je le pense, je me ferai un devoir de représenter tous mes
concitoyens du comté de Saint-Jean et les intérêts supérieurs du
Haut-Richelieu ici et auprès du gouvernement.
Au chapitre
des mercis, vous me permettrez de reconnaître le travail de ceux et celles qui
ont mis l'épaule à la roue pour mener
cette campagne avec moi et même à mes côtés, parce qu'on le sait tous, ici,
qu'une campagne électorale, c'est un travail d'équipe. Et donc je salue et
remercie du fond du coeur tous ceux et celles qui, de près ou de loin, pendant
quelques heures, quelques jours, quand ce
n'est pas quelques semaines, m'ont enduré, épaulé, encouragé et fait gagner.
Merci.
Un peu de
géographie, parce que vous m'entendrez souvent parler du Haut-Richelieu, c'est
ma région, qui déborde largement ma
circonscription de Saint-Jean. En fait, le comté de Saint-Jean regroupe la
municipalité de Saint-Blaise-sur-Richelieu,
un petit peu au sud, et tous les quartiers de la ville de
Saint-Jean-sur-Richelieu, à l'ouest du Richelieu. La ville, qui est le coeur de notre région, la
ville-centre, comme on les appelait il n'y a pas si longtemps, ou le chef-lieu,
comme on disait dans le temps, c'est
Saint-Jean-sur-Richelieu. J'insiste parce qu'au-delà des frontières des
circonscriptions, le Haut-Richelieu, c'est l'ensemble des deux rives baignées par le
Richelieu et bien au-delà, jusqu'au cou du lac Champlain, jusque chez
nous, juste avant d'arriver à Carignan, Richelieu et, pas très loin, Chambly.
D'ailleurs,
en parlant des circonscriptions, vous remarquerez qu'avec mes deux nouvelles
collègues du Haut-Richelieu, les
députées de Huntingdon, à l'ouest, et d'Iberville, à l'est, et juste derrière moi,
nous agirons, la plupart du temps, ensemble. Nous agirons ensemble de manière coordonnée et concertée, ici et chez
nous, pour maximiser notre action, notre impact et donc notre cohésion. D'ailleurs, les habitués de
mes discours en cette Chambre ne seront pas surpris de m'entendre parler
du «ensemble», et de cohésion nationale pour
le gouvernement dont je fais fièrement partie, et de cohésion régionale pour
ma région, où je prêche et pratique les
vertus du «ensemble», parce que c'est en travaillant ensemble, avec nos
partenaires politiques de tous les paliers de gouvernement, du monde des
affaires, les secteurs commerciaux et industriels, et des institutions, et des groupes, et associations
communautaires, et sociales, et culturelles, et avec la participation des
citoyens que tout devient possible et tellement plus facile.
La
cohésion nationale, qui est la conséquence naturelle et directe du nationalisme
des Québécois, trouve d'ailleurs son
penchant plus local et régional dans les régionalismes des gens de chez nous,
ça va de soi. Tout est dans tout, comme j'aime le répéter. Parce que,
comme on l'a souvent expliqué et comme le premier ministre l'explique
régulièrement, il l'a répété dans son
discours d'ouverture, ce n'est pas un hasard si c'est au Québec, par exemple,
que les citoyens ont été les plus solidaires des mesures sanitaires
pendant la pandémie. Nous sommes un peuple, une nation tissée serré, une société
distincte, mais tellement plus, une société qui est au diapason de
ce nationalisme identitaire moderne, et ouvert sur le monde, et
décomplexé, nationalisme qui est le nôtre et, ai-je besoin de le répéter, qui
est aussi tellement le mien. Ma profession
de foi nationaliste n'est plus à faire ici, mais elle trouve toujours et,
j'oserais dire, plus que jamais, maintenant tout son sens dans la vision et l'action de notre gouvernement, comme le
premier ministre l'a aussi maintes fois évoqué dans son discours.
Pas
besoin, donc, d'expliquer combien j'étais satisfait, heureux et enthousiaste,
même, d'entendre, dans son discours d'ouverture, toute l'importance qu'il
entendait accorder à la protection et la promotion du français, notre langue
officielle et commune. J'ai toujours
été incommodé, allergique même, aux discours qui partaient du principe qu'il
fallait freiner le déclin du
français, parce que, même en freinant un déclin, ça reste un déclin, on
continuerait à reculer, alors que ce dont nous avons besoin, ce dont le français a besoin, c'est
d'inverser la tendance. Et, en ce sens là, l'appel au réveil et à la
conscientisation des Québécois me semble opportun, nécessaire et même
vital.
En
parlant du français et du premier ministre, je veux le remercier de m'avoir
confié le poste d'adjoint parlementaire au ministre de la Langue française. Vous savez, au détour d'un point de
presse, dans ma région, pendant la campagne électorale, il avait pris le temps de souligner, en me
présentant à ses côtés, que, pour moi, la langue, c'est non négociable, et il
avait tellement raison. J'ai
travaillé sur le projet de loi n° 96 dans la législature précédente, avant même
qu'il soit déposé, jusqu'à son
adoption finale, et j'étais fièrement au rendez-vous pour la sanction du
lieutenant-gouverneur. La mise en oeuvre de cette loi, qui n'est ni plus ni moins qu'une mise à niveau, 45 ans
plus tard, de la Charte de la langue
française, doit faire et fera véritablement du français notre langue
officielle, et surtout commune, un petit mot, un concept, une réalité qui nous
échappait. Ce n'est ni plus ni moins que le
droit de vivre en français, avec tout ce que ça comporte et tout ce que ça veut
dire. Je suis fier parce qu'honoré de
faire partie de la première ligne de défense de cette loi qui protégera notre
langue, tout comme nous protégerons
également la Loi sur la laïcité de l'État, qui est, elle aussi, l'expression du
sentiment et des convictions de la vaste majorité des Québécois.
Et
une nuance qui, pour moi, a son importance, le premier ministre m'a aussi nommé
adjoint parlementaire au même ministre, qui est responsable des Relations
canadiennes et de la Francophonie canadienne. C'est important parce que, pour moi, c'est la cerise sur le sundae ou, si
vous préférez, puisqu'on parle de notre belle langue française, la cerise sur
la coupe glacée. Et je veux vous
expliquer pourquoi, sans refaire tout mon curriculum vitae ici, mais c'est
parce qu'après avoir vécu et
travaillé presque une vingtaine d'années dans presque toutes les régions du
pays, j'ai rapporté, comme journaliste, leur réalité terrain au
quotidien, j'ai couvert de près, par exemple, à un moment ou un autre, les
élections provinciales et fédérales dans toutes les provinces et territoires,
et donc j'ai appris à connaître et à comprendre le Canada et les Canadiens de partout, et surtout à vivre au rythme
des communautés et aux côtés des francophones de toutes les régions du pays. Je les retrouve donc avec beaucoup
d'émotion, et même de nostalgie, et je veux leur dire qu'ils trouveront en moi
un allié naturel qui les comprend, capable d'apprécier et de mesurer
leur réalité, leurs besoins et leurs aspirations.
En
terminant, permettez-moi, sur une note plus personnelle, dans le contexte d'un
monde de plus en plus polarisé et
surtout exacerbé par les médias sociaux, de vous confier que je nous souhaite à
tous, ici réunis, pour les quatre prochaines années, d'être capables de vraiment faire de la politique un petit peu
autrement, ce qui est, selon moi, l'antidote naturel à ce qu'on appelle le cynisme ambiant. En ce qui me
concerne, faire de la politique autrement, c'est une priorité parce que c'est
une nécessité, je dirais même une obligation. C'est la grâce que je nous
souhaite, redonner au service public tout son lustre, tout son sens et
sa valeur, parce qu'il en va de la confiance des Québécois envers leurs élus,
envers tous les paliers de gouvernance, mais
aussi de leur fonction publique, de leurs institutions, de leurs médias et,
ultimement, de leur communauté.
• (15 h 50) •
En
parlant de communauté, je vous ai parlé de la mienne, celle de ma région, le
Haut-Richelieu, et celle de mon comté
de Saint-Jean. C'est un honneur et un privilège de vous servir, d'être à votre
service, parce que c'est bien ce que c'est, être député, être au service de ses
concitoyens, parce que c'est ça, le service public. Et c'est, M. le Président,
ce que je suis venu faire ici, servir le Québec au sein d'un gouvernement
pragmatique, lucide, responsable, et, oui, ambitieux et audacieux, pour reprendre les mots du premier ministre que je
fais bien, un Québec qui gagne, un Québec plus prospère, plus vert, plus
fier, avec un gouvernement, votre
gouvernement, qui assume pleinement et qui assure son devoir de défendre notre
nation, son identité, sa culture et sa langue.
C'est
donc avec fierté et honneur, M. le Président, que je me lèverai au moment du
vote, au terme de ce débat, pour accorder tout mon appui et,
j'ajouterais même, mon enthousiasme en votant pour le discours d'ouverture du
premier ministre et, par conséquent,
l'ensemble de la politique générale du gouvernement qu'il énonce en amorçant
cette 43e législature du Québec. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, M. le député de
Jean. J'accueille maintenant l'intervention... M. le leader, est-ce que
vous souhaitez intervenir?
M. Alexandre Leduc
M. Leduc : Je pensais que
c'était à mon tour. Est-ce que c'est à mon tour?
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Allez-y,
c'est vous.
M. Leduc : C'est à mon tour?
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Absolument.
M. Leduc : Merci.
Je n'avais pas d'opposition de leader à vous soumettre à ce moment-ci, M. le
Président. Merci beaucoup.
Mes premiers
mots, bien sûr, vont aux gens d'Hochelaga-Maisonneuve, qui ont renouvelé la
confiance à mon égard pour une
deuxième fois. C'était ma quatrième campagne électorale. J'avais fait de celle
de 2012, de 2014, première victoire en
2018, et donc de nouveau de retour ici. Donc, merci aux gens
d'Hochelaga-Maisonneuve. C'est un honneur que vous me faites, et je le prends très au sérieux. Je
veux, évidemment, remercier les gens de mon équipe, qui ont travaillé avec moi,
autant dans le dernier mandat, ainsi que les
gens de l'équipe électorale, qui ont mené une belle bataille, qui ont été
vraiment très professionnels, très enthousiasmants.
Je veux
remercier ma conjointe, Martine, ma
fille Jeanne, qui ont, j'oserais
dire, subi cette campagne électorale. Vous savez, ce n'est pas facile pour la famille, une campagne électorale. Ce
n'était pas le cas, évidemment, pour elles cette année non plus. Alors, je veux
les remercier d'être, après autant d'années, toujours à mes côtés et toujours
aussi enthousiastes par rapport à ce projet.
J'assume des
nouvelles fonctions, rôle de leader parlementaire pour notre formation
politique. Je veux donc remercier, aussi, mes collègues du caucus, mon chef
parlementaire en particulier et la co-porte-parole du parti également,
la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques, pour cette confiance qu'ils m'ont témoignée à l'égard de cette tâche
que j'assume avec beaucoup de plaisir depuis quelques jours déjà.
M. le
Président, vous savez, il y a beaucoup de personnes qui font référence au fait
que, dans leur circonscription, il y a
15, 20, 40 municipalités. Moi, Hochelaga-Maisonneuve, c'est très compact.
Il y a non seulement pas juste une municipalité,
mais un seul arrondissement. Mais j'ai cinq stations de métro, alors, si ça
peut un peu équivaloir les municipalités des autres circonscriptions, cinq stations de métro, Frontenac,
Préfontaine, Joliette, Pie-IX et Viau, donc, sur la ligne verte, on est
fidèles au poste.
Il se passe
beaucoup de choses dans Hochelaga-Maisonneuve. Je vais survoler quelques enjeux
qui vont toucher mon travail par
rapport au prochain mandat. Ensuite, je survolerai quelques enjeux des dossiers
que je vais porter ici pour la prochaine législature.
Tout d'abord,
dans Hochelaga-Maisonneuve, il y a un immense projet qui s'appelle Ray-Mont
Logistiques, j'en ai parlé dans la précédente législature, une immense
plateforme de transbordement qui va causer une tonne de nuisances pour tous les
gens qui vont vivre juste à côté, à savoir, là, ce qu'on appelle Viauville, la
rue Viau et les petites rues Vimont et Ville-Marie, juste à côté, qui
sont les voisins de cette plateforme de transbordement là, qui est bâtie sur un
ancien site industriel qu'on avait laissé en
friche. La forêt, la nature avait repris ses droits. Et, malheureusement, ça a
été un peu tardif, là, pour modifier
le zonage, et on l'a échappé, et puis il y a donc une entreprise de conteneurs
qui va s'installer là. C'est très difficile
parce que, même s'il y avait une large déclaration de personnes, d'organismes
et d'élus d'Hochelaga-Maisonneuve qui
disaient non à Ray-Mont Logistiques, malheureusement, ils ont gagné en cour,
et, malheureusement, le ministre de l'Environnement leur a octroyé le
permis de procéder à l'opération de la plateforme.
Alors, on est
rendus là. On ne lâche pas le morceau. Il y a encore des gains à aller
chercher. On vient juste d'aller chercher,
auprès d'Hydro-Québec, le boisé Steinberg, qui est juste au nord. On avait déjà
sécurisé le boisé Vimont, au sud. Est-ce
qu'on est capables d'aller chercher une bande verte qui pourrait faire le lien
entre ces deux boisés là, mettre un peu plus loin Ray-Mont Logistiques
et créer une zone tampon réelle entre une entreprise avec plein de nuisances,
qu'elle reconnaît elle-même, et les voisins
qui auront à subir ces nuisances-là? C'est un peu l'objectif qui est sur la
table pour l'instant, on y travaille
d'arrache-pied. Il y a d'ailleurs une manifestation pas plus tard que ce
dimanche. Les gens peuvent compter sur
moi, dans Hochelaga-Maisonneuve, pour continuer à participer à ce genre
d'action et continuer à soutenir le plus d'accommodements possible pour qu'Hochelaga-Maisonneuve puisse
avoir droit à un environnement sain et sécuritaire.
En matière de
transport, M. le Président, d'abord la question du SRB Pie-IX. Vous le
savez, on l'attendait depuis longtemps,
ce SRB Pie-IX, n'est-ce pas? On a eu l'inauguration il y a quelques semaines à
peine, on est tous bien contents. Cependant, il y a une ombre au
tableau, et c'est la portion sud, à savoir que, quand on a conçu la nouvelle
mouture du SRB Pie-IX, pour toutes sortes de
bonnes et de mauvaises raisons, on a décidé de l'arrêter au métro Pie-IX. Et,
pour les gens qui connaissent un peu
moins la belle région d'Hochelaga-Maisonneuve, le métro Pie-IX n'est pas au sud
du quartier, et bien au nord du quartier. Alors, tous les
gens qui habitent dans Hochelaga-Maisonneuve ne sont pas au métro Pie-IX,
ils sont plus au sud. Alors, on délaisse complètement, finalement, le quartier
Hochelaga-Maisonneuve.
J'avais
revendiqué, au début de mandat, et obtenu qu'une deuxième phase prolonge la SRB
Pie-IX jusqu'à Notre-Dame et donc
couvre l'ensemble du quartier. C'est vraiment une question de justice sociale.
Les gens d'Hochelaga-Maisonneuve ont droit à des meilleurs transports
également, ont droit au SRB Pie-IX. Ça a été octroyé. Et là ce qu'on apprend,
c'est qu'il y a peut-être des tractations.
Est-ce que le gouvernement est mêlé à ce genre de décision là? Évidemment,
beaucoup d'argent vient du gouvernement du Québec dans ces projets-là.
Le projet est reporté. Il y a un peu de zones d'ombre que je vais m'efforcer d'éclaircir dans les prochaines semaines pour
avoir un engagement clair du gouvernement de la CAQ, à savoir que, oui, cette promesse qui a été faite
en 2019 sera honorée, il y aura prolongation du SRB jusqu'à Notre-Dame.
Alors, je me fais le porteur de cette revendication.
Un autre enjeu, c'est la question du REM de
l'Est. Ça aussi, ça a fait couler beaucoup d'encre, M. le Président, dans la
précédente législature, et ce n'est pas un dossier qui est terminé. C'est un
dossier qui est un peu terminé pour Hochelaga-Maisonneuve
parce que, finalement, le parc Morgan est sauvé, finalement, la bande verte
Notre-Dame est sauvée. Cependant,
c'est un dossier qui est encore actif parce que le SRB va probablement démarrer
dans Hochelaga-Maisonneuve pour poursuivre sa route vers le nord et vers
l'est. Alors, il y a encore une portion qui nous intéresse.
Mais je m'y
intéresse surtout comme député de l'est de Montréal, parce que j'ai été très
impliqué auprès des gens de ce qu'on
appelle le Mercier-Est et Mercier-Ouest, qui est, grosso modo, la
circonscription de Camille-Laurin, qui avait toutes sortes de revendications alentour du REM de l'Est. J'étais très
impliqué auprès d'eux et je veux continuer à l'être. Pourquoi, M. le Président? Parce que le REM de
l'Est, dans sa mouture actuelle... on comprend qu'elle sera révisée, mais,
dans sa mouture actuelle, est encore en mode aérien. Qu'est-ce que ça veut
dire? Ça veut dire des pylônes affreux de presque
10 mètres de haut, gris, avec un train qui passe aux quelques minutes. Ce
qui était prévu de traverser Hochelaga-Maisonneuve et le parc Morgan,
bien, c'est encore le même modèle, la même technologie qu'on prévoit pour la
portion Mercier-Est, et, tenez-vous bien, M. le Président, elle sera installée
littéralement dans un quartier résidentiel. On parle de la rue Dubuisson, on parle de la rue Souligny, les gens habitent en
face. Ce n'est pas une artère commerciale, ce n'est pas une bande verte
à côté d'une route comme Notre-Dame, c'est un quartier purement résidentiel.
C'est une décision hallucinante qui doit
être revue, et on n'a toujours pas d'éclaircissement, de la part du
gouvernement, que ce sera le cas. Alors,
tout ce que je veux dire, c'est que les gens de Camille-Laurin peuvent compter
sur moi pour continuer à veiller au grain sur le dossier du REM de
l'Est, même si, pour la portion Hochelaga-Maisonneuve, c'est terminé.
Je parlais de
Notre-Dame, ce serait le troisième volet de ma portion transport. La fin du REM
de l'Est a fait en sorte qu'on n'a
plus d'alternative. J'avais d'ailleurs posé cette question-là précise à la
précédente ministre responsable du dossier : Que se passera-t-il le jour où vous allez reculer
sur le REM de l'Est, parce qu'on l'avait deviné qu'ils le feraient, avec la
Notre-Dame? Nous, on en veut, du transport
sur Notre-Dame. Et là on peut faire le pari que, si vous retirez le dossier du REM de l'est d'Hochelaga et du centre-ville, il
n'y aura plus rien sur Notre-Dame. Et c'est précisément ça qui est à l'oeuvre.
Et certaines personnes font
l'hypothèse : Est-ce que c'est la raison pour laquelle on a suspendu la
prolongation du SRB Pie-IX jusqu'à
Notre-Dame, parce qu'il n'y a plus rien qui y passe, parce que ça a été annulé?
Est-ce une punition pour les gens du centre-ville
d'Hochelaga-Maisonneuve, qui se sont battus, avec raison, contre ce mauvais
projet? On dit : Ah! vous ne vouliez pas de REM de l'Est, bien, vous
n'aurez pas de prolongation du SRB Pie-IX? La question se pose, M. le
Président. Et, encore une fois, ce sera à moi et à mon équipe d'aller chercher
les réponses pour obtenir, oui, un engagement de la prolongation du SRB Pie-IX jusqu'à Notre-Dame et aussi qu'il se
passe quelque chose sur Notre-Dame en matière de transport collectif, et
on va être actifs sur ce dossier-là.
• (16 heures) •
Prochain
enjeu d'Hochelaga-Maisonneuve, le PEC, le Pavillon d'éducation communautaire.
Vous savez, à Montréal, il y a six
centres d'éducation populaire. Un de ceux-là est le PEC, dans
Hochelaga-Maisonneuve, une institution qui vient de célébrer ses 50 ans. J'ai lu une motion ici, une déclaration de
député, la toute première de la législature, jeudi dernier, pour souligner les 50 ans du PEC, qui ont eu
lieu en plein milieu des élections de septembre dernier. Alors, le PEC vit des
moments difficiles. Pourquoi? Parce qu'il
réside, le pavillon, dans une ancienne école, ce qu'on appelle un bâtiment excédentaire de la CSSDM, hein, vous connaissez
bien ce dossier-là : dans les années 80, 90, même 2000, beaucoup
d'exode, vers les banlieues, de
familles. Et là la CSDM de l'époque, la commission scolaire, se retrouve avec
plein de bâtiments vides parce qu'on
doit fermer des écoles, il n'y a plus assez d'enfants. Alors, à la place de les
vendre ou de s'en débarrasser, elle décide de les garder mais de les
louer à des groupes communautaires, essentiellement.
Bonne
pratique, c'est une bonne chose, sauf que le corollaire de ça, c'est que, comme
propriétaire de la bâtisse, la CSDM les a mal entretenues, et on a fait ce
qu'on a fait avec beaucoup d'autres dossiers, les écoles, les hôpitaux, etc.,
les CHSLD. L'école, là, le bâtiment
où se retrouve le PEC est littéralement envahi, depuis des mois et des années
maintenant, d'écureuils. Ils vont
ronger les fenêtres et ils rentrent. C'est le bar ouvert. Il y a des locaux
d'un étage où normalement devraient avoir lieu des activités d'un groupe
communautaire en... Ils ne peuvent pas parce que la fenêtre, et j'ai mis des
photos sur les réseaux sociaux l'an dernier,
est littéralement rongée par des écureuils. Il faut mettre de la broche, faire
venir des exterminateurs. L'an
dernier, pendant une semaine et demie, si je me rappelle bien, la chaufferette
a sauté. Alors, les gens avaient des manteaux pour aller travailler. Alors, ce n'est pas des conditions de travail
acceptables non seulement pour les gens du PEC, mais aussi pour les gens
des différents groupes, et aussi les usagers, bien sûr, du PEC.
Alors, moi,
je me suis donné comme mission d'aller régler ce dossier-là. Il y a différents
scénarios. Soit on va régler ça avec
une vraie prise en charge de la commission scolaire, dire : Oui, on est
propriétaire de la bâtisse, on va l'entretenir comme du monde, on va la rénover, on va y investir des millions de
dollars pour que ce soit quelque chose d'habitable et de respectueux, ou
soit, bien, on va commencer à monter des scénarios pour éventuellement vendre
la bâtisse aux groupes communautaires ou à
un consortium avec toutes sortes d'autres personnes qui pourraient être
intéressées à faire un projet là.
Parce
qu'une chose est certaine, M. le Président, moi, je ne laisserai pas la bâtisse
se détériorer au point où, à un moment
donné, les pompiers n'auront pas le choix de rentrer puis de dire : Tout
le monde sort dehors, puis on condamne la place, et/ou que le gouvernement dise : Bien, nous, on sort de là,
on ferme la bâtisse puis on la vend au plus offrant, et ce sera une énième tour à condos. Ça, je vous
garantis, M. le Président, que, sous mon mandat, ça n'arrivera pas. Je vais me
battre de toute mon énergie pour ne pas que
le PEC soit expulsé de sa bâtisse et que ça devienne une tour à condos. Ce
n'est pas un problème, dans la vie,
d'être propriétaire de condo. Je suis un propriétaire de condo. Mais ce n'est
pas de ça qu'on a besoin dans
Hochelaga-Maisonneuve, c'est du logement social, du logement résidentiel, c'est
des espaces pour les groupes communautaires.
Alors, vous pouvez être certain d'une chose, je vais me battre jusqu'au bout
pour que le PEC reste sur place et ait des locaux décents.
Un autre dossier,
c'est celui de l'itinérance. Dans Hochelaga-Maisonneuve, nous vivons un
phénomène d'itinérance de plus en
plus fort. Il a toujours existé, mais là il est plus fort que jamais. Il est
plus visible que jamais. On dit qu'elle s'est massifiée, la question de l'itinérance, dans Hochelaga-Maisonneuve. J'ai
tenu, sur nos propres bases de mon bureau de circonscription, un rendez-vous sur l'itinérance en juin dernier avec
tous les acteurs du quartier, les acteurs institutionnels, les acteurs communautaires, les acteurs
politiques, bien sûr. Tout le monde était au rendez-vous. Ça a été une belle
journée, une journée productive. On
est en train de finaliser le rapport, le résumé de ce rendez-vous, qu'on va
distribuer et qu'on va annoncer, là, avec les partenaires.
Et c'est un
dossier important, parce qu'il y a des mécaniques qu'on a construites, à
travers le temps, alentour de l'itinérance
à Montréal qui ont toujours été faites alentour du centre-ville. Puis ce
n'était pas pour des mauvaises raisons. C'est parce que c'était là que se retrouvait la majorité des personnes
en situation d'itinérance. Alors, on construisait des gros refuges au
centre-ville, et c'était comme ça.
Avec le temps
s'est construit des phénomènes particuliers, avec des dynamiques autonomes, je
dirais, notamment dans
Hochelaga-Maisonneuve, où, au début, la solution, c'était : Bien, c'est
simple, on va envoyer une navette. Alors, on va venir chercher les gens qui sont... les personnes itinérantes dans
Hochelaga-Maisonneuve, on va les amener au centre-ville, ils vont dormir là,
puis, le lendemain matin, on va les ramener. On va faire ça à la semaine
longue. Mais ça ne fonctionnait pas
parce que les personnes en situation d'itinérance dans Hochelaga-Maisonneuve,
elles n'avaient pas de réseau là-bas, pas
de connaissances là-bas. Elles n'étaient pas intéressées à navetter à tout bout
de champ. Alors, assez tôt, cette solution-là a été écartée pour une
solution plus pérenne, à savoir un refuge, voire des refuges dans
Hochelaga-Maisonneuve.
Et là on
arrive à un moment charnière de notre histoire sur ce dossier-là, parce que les
mesures d'urgence qui ont été accordées pour des refuges temporaires
vont commencer à tirer à leur fin, et là il faut trouver un refuge permanent. Et un des objectifs du rendez-vous était de
s'entendre sur quelles modalités on allait construire, ou, du moins, construire
d'un point de vue symbolique, ce
refuge permanent. Il y a beaucoup de discussions à avoir encore entre les
groupes, beaucoup de discussions à
avoir avec le CIUSSS de l'Est, qui serait visiblement le partenaire principal
d'un tel refuge, beaucoup plus de
discussions à avoir avec les résidents d'Hochelaga-Maisonneuve, qui vivent,
avec toutes sortes de nuances, le phénomène de l'itinérance, hein? Ce
n'est pas facile quand, à côté de chez soi, il y a un refuge, il y a du bruit,
il y a des nuisances interpersonnelles.
C'est un gros défi, là. Moi, j'habite d'ailleurs pas très loin d'un de ces
refuges-là et je les vois tous les jours
quand je vais porter ma fille à la garderie. Ce n'est pas facile de voir cette
misère-là et ce n'est pas facile d'interagir alentour de cette misère-là. Il y
a des gens qui nous écrivent au bureau pour se plaindre, il y a des gens qui
cherchent des solutions. J'ai même reçu une mise en demeure l'autre jour
pour que je m'investisse sur ce dossier-là, pour vous donner une idée à quel point c'est un dossier chaud dans
le quartier. Il faut s'en saisir avec sérieux. Je salue les gens du CIUSSS
de l'Est, qui sont sérieux sur ce
dossier-là, qui sont des partenaires importants. Je salue les gens du milieu
communautaire, qui sont au rendez-vous depuis le début et qui ont envie
de rester au rendez-vous. Et je suis convaincu, toujours avec l'aide,
évidemment, des gens d'Hochelaga-Maisonneuve, que nous trouverons des solutions
à ce défi important.
Un autre enjeu d'Hochelaga-Maisonneuve, c'est
les déserts médicaux. Alors, ma prédécesseure, la députée
d'Hochelaga-Maisonneuve, Carole Poirier, avait fait de ce dossier son cheval de
bataille principal, avait quand même réussi
à aller chercher certains gains, je la salue, d'ailleurs, elle avait réussi à
aller chercher un gain un peu, j'oserais dire, bureaucratique mais qui a donné des résultats. Parce que comment ça
fonctionnait, l'attribution des fameux PREM, hein, qui est le nom qu'on donne
au poste d'un médecin qu'on crée dans le système public? Bien, les PREM pour
notre section faisaient en sorte qu'Hochelaga-Maisonneuve était comme
fusionné avec Rosemont. Alors, devinez où la majorité des médecins s'installaient une fois qu'ils avaient
obtenu un PREM dans le secteur Maisonneuve-Rosemont? Bien, ils allaient plus dans Rosemont que dans Hochelaga-Maisonneuve,
vous devinez pourquoi. Alors, Mme Poirier avait réussi à obtenir de créer une sous-section du PREM pour Hochelaga-Maisonneuve,
et ça a fonctionné, le CIUSSS de l'Est a accepté cette proposition-là.
Moi, j'ai
été, dans le dernier mandat, au front pour renouveler cette sous-section-là.
Elle n'était pas garantie. Alors, elle
a été renouvelée, et on a vu, dans les dernières années, une progression
importante de nombre de médecins qui sont venus s'installer dans
Hochelaga-Maisonneuve, où on est en train de rattraper un peu le retard. C'est
loin d'être terminé, il y a encore beaucoup
de travail à faire. On cherche, à chaque fois qu'il y a des projets immobiliers
qui se jasent dans le quartier, à
voir s'il n'est pas possible d'insérer une clinique à l'intérieur de ce
projet-là. Le CIUSSS de l'Est a installé une clinique à même le CLSC. Il y a toutes sortes de critiques à faire sur
ce modèle-là, mais la bonne nouvelle, c'est qu'il y a plus de médecins qui s'installent dans
Hochelaga-Maisonneuve. Il faut le saluer. Il faut continuer de travailler
là-dessus, c'est loin d'être terminé.
Un
mot sur le suivi sur les écoles. Tantôt, j'ai parlé des bâtiments
excédentaires, c'est un dossier en soi, mais, dans Hochelaga-Maisonneuve, on a connu notre lot de
défis scolaires, notamment à cause des moisissures. Je faisais référence
aux bâtiments mal entretenus, c'est un
exemple parfait. Pendant plusieurs années, il y a eu ce qu'on a appelé le
désert scolaire de la rue Adam où, coup sur coup, trois écoles primaires
ont été fermées pendant des années. Deux ont été rénovées : une a dû être jetée à
terre dans son entièreté, on a réussi à conserver une partie de la façade et on
a dû la reconstruire au complet;
l'autre, on a réussi à garder la coquille intacte, mais il a fallu refaire au
complet l'école intérieure. Il en reste une, de ces trois écoles-là, qui n'a jamais été reconstruite encore, c'est
l'école Hochelaga. On l'attend toujours. On nous dit que c'est presque prêt, on nous dit que ça va démarrer
bientôt. J'ai bien hâte parce qu'il faut que les gens aient accès à une école
de quartier rapide, à quelques pas de la maison, pour que les gens se sentent
en sécurité, qu'ils n'aient pas à envoyer leurs enfants dans une école secondaire avec une cour d'école divisée en
deux avec des grillages pour ne pas qu'il y ait un mélange entre les écoles, entre les enfants puis
les adolescents. Alors, ce n'est pas un scénario qu'on a apprécié dans le
passé. Évidemment, c'était le seul qui était sur la table. Alors, ce n'est
certainement pas le scénario que je veux voir se répéter, ce pour quoi
il faut procéder avec la reconstruction rapide, la rénovation rapide de l'école
Hochelaga.
• (16 h 10) •
Un dossier d'école
qui est plus encourageant, c'est le dossier Irénée-Lussier, une école pour
enfants à besoins particuliers, qui vivait,
lui aussi, un défi important, la bâtisse était vieillissante, très mal adaptée
pour la clientèle scolaire qui la fréquentait.
Et c'est drôle parce que, tantôt, j'ai dit que je m'étais présenté la première
fois en 2012, mais, imaginez-vous, c'était
quoi, le dossier scolaire le plus chaud en 2012 dans Hochelaga-Maisonneuve?
C'était la reconstruction de l'école
Irénée-Lussier, et on a finalement inauguré le chantier à la fin du dernier
mandat. Et là c'est agréable parce qu'à chaque fois qu'on circule sur la rue Hochelaga, tout près de l'ancien
Pro-Gym, voit s'ériger cette nouvelle cathédrale que sera la nouvelle école Irénée-Lussier, qui sera
une école moderne, adaptée à sa clientèle. Je suis allé au marché de Noël
samedi dernier avec les parents et
surtout les professeurs de l'école Irénée-Lussier. Ils étaient très emballés
parce que c'était le dernier marché de Noël qu'ils allaient faire dans
leur ancienne école. Tout indique qu'elle sera prête dans les prochains mois, et qu'elle sera complètement opérationnelle
pour la rentrée de septembre, et que, donc, le prochain marché de Noël de l'école Irénée-Lussier sera dans la nouvelle
bâtisse fraîchement repeinte, où on sentira encore le neuf, et ce sera fort
agréable. J'ai bien hâte d'y assister.
Un
dernier mot pour Hochelaga-Maisonneuve, ce sont les vieilles églises et les anciens
CHSLD. Il se brasse beaucoup de
choses dans Hochelaga-Maisonneuve. Tantôt, j'ai dit, je ne voulais pas que
l'école... que le bâtiment excédentaire qui abrite le PEC soit
transformé en condos. J'ai la même inquiétude pour d'autres bâtiments du
quartier.
Vous
savez, on a, au Québec, eu une vie religieuse très florissante pendant
plusieurs décennies. Ça a fait en sorte qu'avec les souscriptions, les dîmes, on a construit d'immenses églises,
de magnifiques églises, des cathédrales. Mais, la vie religieuse n'étant plus
ce qu'elle est, ces églises sont vides, et des quartiers comme
Hochelaga-Maisonneuve, qui avaient un niveau très élevé de religiosité à
une certaine époque et donc beaucoup d'églises par habitant, on pourrait dire,
se retrouvent avec des immenses bâtisses vides et sans vocation actuellement.
Deux d'entre elles en particulier, l'église Saint-Clément
et l'église Très-Saint-Rédempteur, sont à vendre. Et là le danger qui
m'inquiète, c'est qu'on les vende encore une fois au plus offrant, donc à des promoteurs, et qu'on construise des
condos de luxe, qu'on ferme les livres et que, voilà, c'est ça, l'avenir
des bâtiments vides dans Hochelaga-Maisonneuve.
Ça
ne me satisfait pas comme perspective, M. le Président, ce pour quoi j'ai pris
l'engagement dans la précédente campagne
de tout faire pour m'assurer que ces deux bâtisses maintiennent une vocation
sociale. Une de ces bâtisses est actuellement
l'objet d'un mouvement citoyen, que je salue d'ailleurs, alentour de l'église
Saint-Clément. Une bande de citoyens
très engagés veulent donner une nouvelle vie à l'église Saint-Clément, lui
donner une vie communautaire, une vie collective. Il y a toutes sortes
de projets qui tournent alentour de ça. Il y a d'autres projets qui tournent
alentour de l'église Très-Saint-Rédempteur
également. Alors, moi, je veux accompagner les gens d'Hochelaga-Maisonneuve
dans cette volonté de faire en sorte
que ces immenses églises, ces magnifiques bâtiments, patrimoniaux la plupart du
temps, demeurent dans le giron public et qu'ils ne soient pas les
nouvelles proies des requins de l'immobilier.
C'est
la même logique qui va s'appliquer, M. le Président, pour deux CHSLD dans le
quartier, le CHSLD Nicolet et le
CHSLD Grace-Dart, situés à deux extrémités, dans le fond, du quartier, qui sont
appelés à changer de vocation dans les prochaines années. Il n'y a pas
de date fixe prévue. C'est des transitions qui doivent être faites. Ils sont
occupés pour des raisons de santé en ce
moment, là, il y a des patients à l'intérieur de ces deux CHSLD-là. Mais on le
sait, autant pour le CIUSSS de l'Est, qui contrôle celui de Nicolet, que
pour le CIUSSS de l'Ouest, qui, étrangement, pour des raisons historiques, contrôle le CHSLD Grace-Dart, on le
sait, qu'ils vont changer de vocation. Et, même chose, M. le Président,
je veux m'assurer que ces deux bâtisses
demeurent dans le giron public. Qu'est-ce qu'on en fera exactement? Est-ce
qu'on en fera des logements sociaux? Est-ce qu'on en fera des projets partagés?
Je suis ouvert à plein de perspectives, mais, une chose est certaine, je
veux éviter à tout prix qu'on en fasse encore des tours à condos de luxe et
qu'on accentue, par le fait même, le
phénomène de gentrification qui est en cours dans Hochelaga-Maisonneuve, comme
dans beaucoup de quartiers centraux de Montréal.
Ça fait le tour un
peu, M. le Président, des différents dossiers qui m'animeront dans
Hochelaga-Maisonneuve. Il y en aura
évidemment plusieurs autres, mais c'est ceux qui sont les plus saillants et qui
m'ont animé le plus pendant la campagne électorale.
Je
voudrais maintenant passer quelque temps sur les différents dossiers qui vont
occuper mon travail ici, au salon bleu, dans les commissions
parlementaires. J'ai, en plus de mon rôle de leader, hérité de quatre
dossiers : la laïcité, l'emploi, l'enseignement supérieur et le travail.
En
matière de laïcité, bien sûr, comme tout le monde, on va suivre les débats de
la Cour d'appel, qui est en train de
trancher sur la recevabilité des plaintes alentour du projet de loi n° 21. C'est quelque chose qui va, évidemment, attirer beaucoup
notre attention.
Sur
la question de l'emploi, la pénurie de main-d'oeuvre, elle est en cours, elle
est sévère. Il faut s'y attaquer avec plus de vigueur. Ce sera l'objet
de mes suivis auprès de la ministre.
Sur le dossier du travail, et j'ai eu l'occasion
d'en parler récemment avec le ministre du Travail, le député de Trois-Rivières que j'apprécie beaucoup, avec qui
j'ai travaillé sur six différents projets de loi dans la précédente
législature, dont
le projet de loi n° 59, qui a hérité du titre de projet de loi le plus
long de la 42e législature avec 193 heures d'étude détaillée, je pense, ça a été tout un marathon, mais ça a
donné des résultats intéressants, donc, plusieurs dossiers qui sont sur le
grill avec mon collègue le ministre du Travail.
D'abord, la
question du salaire minimum. On en a parlé beaucoup cette semaine et la semaine
dernière, pour des raisons évidentes,
parce que c'est à ce moment-ci de l'année qu'on va déterminer le montant de la
hausse du salaire minimum qui sera
appliqué au mois de mai, le 1er mai, pour être précis. Alors, dans le
cadre d'un contexte d'inflation, dans le cadre d'un retard en matière de salaire minimum que l'on accumule depuis trop
d'années, dans le cadre du fait qu'on
n'a toujours pas atteint 15 $ de l'heure, qui est le montant
que l'on réclame à Québec solidaire et les mouvements sociaux depuis 2016... Ça fait plus de six ans, là, qu'on réclame
15 $ de l'heure, on n'y est toujours pas arrivés. Nous, on est rendus à
18 $, puis, avec le contexte de
l'inflation, M. le Président, si on refaisait les calculs dans quelques mois,
j'ai bien l'impression qu'on va monter plus haut que 18 $. Alors,
j'espère, j'espère qu'avec les différents échanges qui ont eu lieu cette
semaine, notamment celui de ce matin entre
le chef parlementaire de Québec
solidaire et le premier ministre,
j'espère que, là, il va y avoir un effort qui va être fait du côté du
gouvernement pour aller chercher un salaire minimum décent.
Je nous
invite et je vous invite, au gouvernement, à sortir de ce carcan du 50 %,
qui est une prison, qui est un carcan de
pauvreté. Le 50 % du salaire moyen, c'est une technique qui est passée
date. Je ne dis pas qu'elle n'a aucun mérite, cette technique-là, je dis juste qu'elle a maintenu dans
la pauvreté pendant trop de temps trop de personnes. Certaines provinces
ont décidé de dépasser ce carcan idéologique
et d'aller vers du 53 %, 55 % de salaire moyen en matière de salaire
minimum. Savez-vous quoi? Ça se passe
bien, il n'y a pas d'hécatombe économique. Alors, il est tout à fait loisible
pour un gouvernement, qui a
d'ailleurs décidé de passer de 47 %, 48 % de salaire moyen à
50 %... Hein, il y avait, pendant des années, là, une oeillère sur
47 % ou 48 %, des 47,5 % : on ne sort pas de ça, sinon ça
va être les catacombes, ça va être la bombe nucléaire en matière de pertes d'emploi. On est passés à
50 %, tout s'est bien passé. Alors, on pourrait faire un petit effort
supplémentaire, on pourrait passer à
52 %, 53 %, 55 %. Pourquoi pas? L'Ontario a été dans ces
zones-là très récemment. On aime beaucoup se comparer à l'Ontario dans
cette Chambre, M. le Président. Ce serait bien de se comparer aussi sur cet
item du salaire minimum.
Alors,
j'espère que, du côté du gouvernement, il y aura des sérieuses réflexions à
faire à ce niveau-là. Parce qu'aujourd'hui même, ce matin même, le
premier ministre a dit et a reconnu, c'était une première, que c'est difficile d'y arriver à 18 $ de l'heure, difficile.
Alors là, il faut être conséquent, là. Si on reconnaît, si le premier ministre
reconnaît qu'il est difficile de
vivre et de survivre à moins de 18 $ de l'heure, bien, qu'on y aille, là,
qu'on atteigne ce chiffre-là. Puis,
si c'est trop difficile de faire une seule hausse de 14,25 $ à 18 $,
parce qu'on a attendu trop longtemps, qu'on fasse deux hausses par année. Ça aussi, l'Ontario l'a
fait. Tiens donc, encore en Ontario. Deux hausses par année, ça se fait. On
peut faire une hausse plus modeste de
1 $, 2 $, puis une deuxième plus tard, dans six mois. Ça se fait, on
va être d'accord avec ça, on va
appuyer le gouvernement si le gouvernement va dans le sens-là. Alors, le
salaire minimum, c'est une priorité. Beaucoup d'attentes envers le
gouvernement.
Santé et
sécurité au travail. Je parlais du p.l. n° 59, tantôt, que nous
avons traité, très costaude réforme de la santé et sécurité du travail. Je n'irai vraiment pas dans les détails, je veux
juste insister sur une chose. On s'est donné... Le ministre, en fait, a choisi un chemin que je n'approuvais pas
au début, je m'y suis rallié, c'était de dire : On ne décrétera pas les
différentes normes de temps de libération, etc., pour les différents
délégués, on va laisser les parties s'entendre, alors que tous les problèmes
qu'on avait accumulés, historiquement, en matière de santé et sécurité au
travail étaient dus en raison d'une mésentente
entre la partie syndicale et patronale. Bon. Alors, le ministre a dit :
Bien là, je ne veux pas trancher, on remet ça au conseil d'administration de la
CNESST pour s'entendre. Heureusement, il a entendu ma demande, pendant les
discussions, pendant l'étude détaillée, de mettre un cadre réglementaire
temporaire. Ça, je le salue là-dessus, il a été bon joueur.
• (16 h 20) •
Sauf que, là,
les échos que j'ai, c'est que les discussions qui sont supposées avoir commencé
pour atteindre le cadre et le
règlement permanents ne se passent pas super bien. C'est très lent, c'est très
difficile. Alors, je veux juste souligner au ministre qu'il a aussi pris l'engagement que, si, à l'issue de ces trois
ans que nous nous sommes donné de trouver un règlement permanent, il n'y a toujours pas d'entente parce
qu'une partie bloque, je ne nommerai pas laquelle des deux parties, je pense,
va davantage bloquer que l'autre, le
ministre va s'imposer, le ministre va décréter. Il ne laissera pas un vide
juridique en matière de règlement avoir lieu en santé et sécurité au
travail, il va bouger. Alors, on est encore loin, hein, c'est dans deux ans et des poussières, mais je le nomme tout
de suite parce qu'on y arrivera dans le cadre de cette législature, à cette
date-là, à cette échéance-là que nous avons
choisie ensemble. Et j'espère que le ministre sera au rendez-vous pour assumer
ses responsabilités, si d'aventure il n'y a toujours pas de règlement négocié
entre les parties.
Industrie de
la construction. Ça brasse toujours beaucoup dans l'industrie de la
construction. Il y a un projet de loi que
j'avais déposé dans la précédente législature pour corriger deux irritants
majeurs qui étaient au centre de la négociation qui piétinait, à savoir : pour une raison absurde, dans ce qu'on
appelle le code du travail de la construction, là, qui est différent du Code
du travail pour l'ensemble des
salariés du Québec, il y a deux dispositions qui font des salariés de la
construction des salariés de seconde
zone. Pourquoi? Parce que c'est écrit noir sur blanc qu'ils n'ont pas le droit
d'avoir de rétroactivité salariale.
C'est une norme d'à peu près toutes les conventions collectives, M. le
Président, que, quand vous négociez une convention mais que, pour x, y raison, la négociation prend plus de
temps et dépasse la date d'échéance de la convention collective, si vous négociez une augmentation de
salaire, vous la faites partir à la fin de la convention collective et non au
moment ou vous êtes rendu. C'est vraiment un classique, là, à peu près toutes
les conventions fonctionnent comme ça. Mais,
comme il est écrit dans le Code du
travail de la construction qu'il ne
peut pas y avoir de rétroactivité salariale, qu'est-ce que vous pensez que font les patrons, M. le
Président? Ils attendent, ils délaient, ils annulent des rencontres, parce que
chaque journée passée à partir du délai de la fin de la convention
collective sont des sous économisés dans la poche des patrons, parce qu'ils
savent qu'ils ne pourront... qu'il est illégal d'offrir des rétroactivités
salariales.
Le
syndicat ne peut même pas se rendre en cour pour... Il ne peut pas, c'est écrit
dans la loi, il ne peut y avoir de rétroactivité
salariale. C'est une incitation légale à faire piétiner la convention
collective et les négociations pour la partie patronale. Il faut
absolument corriger cette situation-là. Le ministre est au courant. On lui en a
parlé. J'ai déposé un projet de loi en ce
sens dans la précédente législature. Je sais que le ministre est à l'écoute
là-dessus. Je lui fais confiance pour
entendre les différentes parties. Je sais qu'il va tenter de trouver un
équilibre, mais, sur cet élément, M. le Président, il n'y a pas d'équilibre autre que donner les
pleins droits aux salariés de la construction à la rétroactivité salariale,
comme l'ensemble du reste des salariés du Québec.
Même chose
pour le dossier des scabs, les travailleurs illégaux de remplacement. C'est
écrit noir sur blanc dans le Code du
travail que c'est illégal. Le nom le dit, «travailleurs illégaux de
remplacement». Étrangement, dans le milieu de la construction, c'est permis par leur loi distincte. On permet, dans le
cadre d'une grève dans la construction, ce qu'on ne permet pas à aucune autre industrie au Québec,
soit d'engager des scabs, des gens qui vont venir remplacer des personnes
qui sont légitimes dans leur travail et qui exercent des moyens de pression
légitimes et légaux. C'est une aberration. La
loi antiscab du Québec est un gain historique, est un consensus historique des
années 70 découlant d'exagérations qui s'étaient passées sur
différents sites en conflit de travail.
Alors, moi,
je m'attends au strict minimum que, dans la réforme que le ministre va nous
préparer dans les prochains mois,
dans les prochaines années, il y ait ces deux éléments, M. le Président :
la rétroactivité salariale et la fin des scabs dans le milieu de la
construction. C'est vraiment le plancher.
Après ça, il
y aura mille et une autres choses qu'on pourra discuter, mais il doit y avoir
ces deux éléments dans la réforme que
le ministre nous déposera. Sinon, il passera à côté de l'enjeu et des enjeux de
la réforme dans le milieu de la construction. Mais on est bon joueur, on
va attendre de voir la couleur de son projet de loi, et on jugera au mérite.
On vit dans
une ère, M. le Président, où beaucoup de choses se dématérialisent. On a connu
le télétravail massif imposé par la
pandémie. C'est un phénomène qui existait un petit peu déjà mais qui était
marginal. La pandémie nous l'a imposé. La pandémie étant à peu près
terminée, le télétravail est resté, pour beaucoup de gens, un instrument
intéressant. On a appris à apprécier le télétravail pour son volet, notamment,
favorisant la conciliation travail-famille, pour son volet favorisant moins de temps passé dans les
transports, dans la voiture, dans les transports en commun, une plus grande
facilité de faire des tâches domestiques
à la maison, d'arriver à la fin de sa semaine avec un semblant, comment je
dirais ça, de tête sur les épaules.
Sauf que, là,
ce virage-là se fait dans un contexte où il y a un flou. Il y a un flou sur
qu'est-ce qu'on peut s'attendre de son employé en contexte de télétravail. Et
c'est dommage parce qu'on a fait plusieurs interventions, à Québec solidaire,
sur ce dossier-là dans les dernières années,
dans la dernière législature et même dans la législature précédente. On a
proposé ad nauseam, par conférences de presse, par projets de loi, par
interventions, par sorties dans le cadre de la campagne électorale, d'intervenir sur ce qu'on appelle le droit à la déconnexion.
Qu'est-ce que ça fait? Ça fait qu'un employeur ne peut pas vous
reprocher, à vous qui êtes en télétravail ou vous qui êtes en dehors de vos
heures de travail à la maison... il ne peut
pas vous reprocher de ne pas répondre à un courriel, de ne pas répondre à un
appel si votre quart de travail est terminé.
Ça fait en sorte qu'on est capable de déconnecter, qu'on est capable de
décrocher, de tirer la plug, en bon québécois. C'est quelque chose qui existe
en France. C'est quelque chose qui vient juste d'être voté en Ontario.
Il est plus que temps que le Québec
s'y mette. Si le ministre dit : Il faudrait davantage consulter, etc.,
bien, qu'on fasse un mandat d'initiative. Moi, je suis bien partant pour ça. Mais qu'on agisse, M. le Président.
Il est temps qu'on agisse sur le front du droit à la déconnexion. C'est de plus en plus nécessaire dans
un contexte de télétravail, dans un contexte où les gens veulent travailler à
distance.
L'autre
enjeu, c'est le droit au télétravail. Ça, c'est l'innovation signée Québec solidaire. Ça n'existe pas ailleurs, à
notre connaissance. Le droit au télétravail, qu'est-ce que c'est? C'est de
permettre d'équilibrer le rapport de force entre l'employeur et l'employé quand vient le temps de décider la manière
qu'on va travailler. Je vous explique. En ce moment, avec la logique de ce qu'on appelle le droit de
gestion, il revient entièrement à l'employeur de déterminer si, oui ou non,
il y aura du télétravail. Puis là ça peut être un peu, beaucoup, pas beaucoup
de télétravail. Nous, on pense que l'employé devrait avoir le droit de demander
jusqu'à 50 % de son temps de travail en télétravail, dans un contexte où
ça le permet, bien sûr. On
n'ira pas planter un clou sur un chantier à partir de la maison, tout le monde
aura compris ça, mais, dans un contexte qui le permet, un employé devrait avoir le droit de demander
jusqu'à 50 % de ses tâches en télétravail. Et, si le patron n'est
pas d'accord et qu'il n'a pas de motif raisonnable de refuser, qui pourrait
trancher? Bien, la CNESST. Elle le fait déjà
sur d'autres types de dossiers. Alors, on pourrait donner cette fonction-là à
la CNESST et venir rééquilibrer les choses
dans la discussion entre un employé et son employeur sur le basculement d'une
partie de ses tâches et une partie de son horaire en télétravail. On
pense que ce serait une avancée sociale importante qui pourrait aussi venir...
modestement peut-être, mais venir contribuer à réduire la crise de santé
mentale que nous connaissons au Québec.
Un autre
enjeu du travail, c'est tout le phénomène du travail des mineurs. Je ne parle
pas des gens qui travaillent dans les
mines, bien sûr, je parle des gens qui sont en bas de 18 ans. C'est un
phénomène qui s'est accentué avec la pénurie de main-d'oeuvre. Il y avait même des articles dithyrambiques, il y a
quelques mois, sur des adolescents de 12 ans, 13 ans qui travaillaient. Le patron était en admiration face
à son employé de 13 ans qui travaillait en pleine semaine dans un contexte
scolaire. Alors, nous, on pense qu'il y a
peut-être un peu d'abus en ce moment et qu'il y aurait certainement lieu de
resserrer notre législation, comme
l'ont fait différentes législatures provinciales au Canada, entre autres la
Colombie-Britannique.
Alors, moi,
c'est un dossier qui me touche beaucoup. On a eu, déjà, des échanges là-dessus,
le ministre et moi, dans la dernière
législature, on a eu des échanges là-dessus pendant la campagne électorale,
dans un des débats, d'ailleurs, où il avait annoncé, à ce moment-là, qu'il
était en train de réfléchir à une intervention législative à ce sujet. On était
en campagne électorale. J'espérais
encore pouvoir le battre et le remplacer dans son siège de ministre au Travail.
Ça n'a pas été possible, M. le
Président. Donc, c'est lui qui est encore aux commandes, mais son engagement a
été entendu. Je l'ai entendu également. Alors, je vais certainement faire un
suivi avec lui pour voir quand et comment nous allons intervenir, comme
législation, pour resserrer le droit du travail en matière des mineurs.
Un mot
rapidement sur les stagiaires. On a fait un projet de loi sur les stagiaires.
Je l'avais trouvé incomplet, mais on s'était quand même ralliés. On
avait voté en faveur parce que c'était mieux ça que rien, en fait. Sauf que
moi, j'avais demandé au ministre : Est-ce qu'on peut m'assurer qu'à la
rentrée de septembre tout sera fait pour que les nouveaux titulaires de droits, les stagiaires, connaissent
leurs droits, qu'on les informe de leurs nouveaux droits, qu'il y ait une
campagne d'information publique pour
les informer de ce nouveau droit là?, et tout ce que j'ai entendu du terrain,
des assos étudiantes, quand je suis
allé rencontrer les grévistes à la Faculté de l'éducation : personne n'a
vu rien passer sur le sujet. Ça a été un relatif silence radio. Alors,
ça, j'ai trouvé ça décevant.
• (16 h 30) •
Bon, c'est
terminé, la rentrée de septembre est derrière nous. Est-ce qu'on peut s'assurer
que quelque chose va être fait pour la rentrée de janvier et au moins
pour la rentrée de septembre prochain? Il faut que les gens, les jeunes en particulier, qui se sentent souvent démunis et
délaissés dans une situation de stage, pour des rapports d'autorité évidents,
bien sûr, connaissent leurs droits. Et, pour
ça, il va falloir, oui, qu'ils s'informent, individuellement, mais surtout que
nos institutions, je pense entre
autres aux cégeps, je pense entre autres aux universités, je pense à la CNESST
et aux ministères, investissent temps, énergie et ressources financières
pour diffuser l'information sur les nouveaux droits des stagiaires.
Un dernier
mot sur le travail, M. le Président, loi spéciale. Le précédent gouvernement
est un des rares, il faut le souligner, et ce sera peut-être le seul bon coup
que je lui reconnaîtrai... oui, ce sera un bon coup, le meilleur coup que je
lui reconnaîtrai, tiens, je vais le dire
comme ça, ce sera le meilleur coup que je lui reconnaîtrai, n'a procédé à
aucune loi de retour forcé au travail
dans son précédent mandat. Je le félicite. Malheureusement, ce n'est pas la
norme dans l'histoire du Québec, la
norme est plutôt l'inverse. À peu près dans chacune des législatures, il y a au
moins une loi de retour forcé au travail,
peu importe la couleur du gouvernement du moment. Ça fait longtemps qu'il n'y a
pas eu un mandat complet sans aucune loi de retour forcé au travail.
Je voudrais
réitérer mes félicitations au gouvernement à ce chapitre, mais ça vient avec
une demande également. J'aimerais,
bien sûr, que cette nouvelle législature connaisse ce même succès, à savoir que
le gouvernement n'entreprendra aucune loi de retour forcé au travail,
que ce soit dans le secteur public ou dans le secteur privé. Alors, c'est le
défi que je lance au gouvernement. Il a
réussi à le faire déjà une fois, il devrait être capable de le réussir une
deuxième, alors je lui lance ce défi-là.
C'est
important, d'une part, M. le Président, parce que c'est, la plupart du temps,
jugé illégal, les lois de retour forcé au
travail, il y a des jugements très clairs maintenant de la Cour suprême,
notamment l'arrêt Saskatchewan, et, d'autre part, parce que ce n'est pas
une bonne façon de procéder au Québec, des lois de retour forcé au travail.
C'est une regrettable démonstration d'une
incapacité du gouvernement à intervenir, et à créer des ponts, et à jouer son
rôle d'arbitre ou son rôle de bon
employeur. Alors, il faut éviter ça à tout prix, et je fais confiance au
gouvernement pour renouveler cet exploit de ne faire aucune loi de
retour forcé au travail dans le présent mandat.
Quelques
mots, M. le Président, vu que le temps file, sur l'enseignement supérieur. Le
rapport sur les violences à caractère
sexuel, on l'attend, hein, c'est un enjeu important sur les campus. Les assos
étudiantes m'en ont parlé abondamment. Il
devrait arriver d'une semaine à l'autre, alors peut-être qu'il sera déposé plus
tard, en février. Nous l'attendons. Je sais que les associations étudiantes ont soif de ce rapport, veulent des
ajouts à la loi, probablement. Alors, nous regarderons ça avec eux.
Même chose
sur le rapport sur la langue française dans les établissements collégiaux,
notamment sur la qualité de la langue
auprès des jeunes étudiants, étudiantes. Là aussi, on attend de voir la couleur
de ce rapport-là et qu'est-ce que le gouvernement, qu'est-ce que la
ministre va faire avec ce rapport-là comme contribution au débat public.
Il y aura
certainement du ménage à faire dans les bourses, hein? Vous connaissez les
bourses Perspective qui se sont
rajoutées aux bourses de mobilité, qui se sont superposées aux bourses qu'on
avait offertes pour les gens qui faisaient leur stage 4 en enseignement, qui ont d'ailleurs perdu ces
bourses-là avec l'arrivée des bourses Perspective. Un immense fouillis, M. le Président, qui a été fait à la
va-vite. Ils ont échappé plusieurs morceaux. Notamment, j'ai en tête mes amis
qui se sont tellement mobilisés dans les
programmes de techniques de travail social au Québec. Ils étaient venus ici,
d'ailleurs, vers la fin de la législature, pour intervenir pour dire :
Nous aussi, on a besoin des bourses Perspective, on a besoin des techniciens et techniciennes surtout en travail
social au Québec. Alors, je ne les ai pas oubliés, on va continuer à travailler
avec eux pour s'assurer qu'il y ait une
révision rapide du programme de bourses Perspective et qu'on inclue davantage
de programmes, notamment le programme de techniques en travail social.
Un mot sur
l'Aide financière aux études, M. le Président. Vous le savez, c'est un
programme-phare au Québec qui permet à plusieurs personnes d'obtenir des
prêts et des bourses. Ça permet de la mobilité sociale. Ça permet à des gens qui n'ont pas d'antécédents universitaires dans
leur famille de pouvoir mettre les pieds à l'université et de réussir un
parcours universitaire. Ça jumelé à
des frais de scolarité relativement bas, ce sont deux piliers de
l'accessibilité aux études au Québec. L'AFE
a connu des bonifications pendant la COVID, des bonifications qui ont été les
bienvenues, qu'on a saluées et qu'on salue encore aujourd'hui, mais le
programme prendra fin bientôt.
Et,
parallèlement à ça, le gouvernement fédéral vient d'annoncer des
investissements substantiels à la grandeur du Canada pour venir
éradiquer les frais d'intérêt sur les prêts étudiants. Comme nous avons notre
propre programme ici, au Québec, l'Aide
financière aux études, l'AFE, il va falloir négocier une compensation pour le
programme québécois. Or, vous le
savez, M. le Président, quand une négociation de ce genre arrive, il se passe
deux choses. La première, le gouvernement fédéral va avoir tendance à exiger des modalités. Alors, nous, on espère
que le gouvernement du Québec... qu'il se tiendra debout et refusera les conditions que le
gouvernement fédéral pourrait mettre dans la compensation qu'il versera au
Québec. Mais le plus important, M. le
Président, le gouvernement du Québec n'est pas obligé d'utiliser ces sommes-là
pour les investir dans le domaine où ils sont destinés. Et là il s'adonne qu'on a besoin
de cet argent-là dans l'AFE, notamment pour maintenir les bonifications qu'on a mises en place pendant
la pandémie et aussi peut-être, si les sommes sont suffisantes, bonifier l'AFE,
qui en aurait bien besoin.
Alors,
moi, j'ai deux demandes pour le gouvernement à ce sujet-là. La première, qu'il
tienne son bout quant aux conditions
éventuelles que le fédéral voudrait imposer dans ce domaine, qui est clairement
un champ de compétence du Québec et
auquel on tient, soit l'éducation. Et, deuxième chose, qu'il s'engage à verser
l'entièreté des sommes qu'il sera allé
chercher en compensation dans le régime de l'AFE pour aider nos étudiants et
étudiantes du Québec qui en ont grandement besoin, notamment dans ce
contexte d'inflation que nous connaissons actuellement.
M.
le Président, je pourrais m'étirer encore plusieurs minutes, mais je pense
avoir fait un bon portrait de mon plan d'action
pour Hochelaga-Maisonneuve, de mon plan d'action pour les dossiers ici, à
l'Assemblée nationale. Alors, je voudrais prendre un dernier mot pour remercier évidemment mon équipe du bureau de
circonscription d'Hochelaga-Maisonneuve, qui travaille d'arrache-pied pour aider les citoyens et citoyennes. Les
gens d'Hochelaga-Maisonneuve peuvent compter sur elles et lui, oserais-je dire, hein, il y a un homme dans l'équipe.
Alors, je vous apprécie beaucoup, je vous aime beaucoup et j'ai hâte de
continuer à travailler avec vous.
Et
évidemment un mot pour mon équipe ici, au bureau, au cabinet du leader de la
deuxième opposition. Je veux les saluer, je veux leur dire qu'elles sont
essentielles — ce
sont des femmes, alors je féminise, bien sûr — elles sont essentielles au travail, à mon travail et au
travail de tout mon caucus. Et je vais avoir beaucoup de plaisir à travailler
avec vous également.
Alors,
merci, M. le Président, pour le temps accordé. Bonne législature, tout le
monde, et bons débats dans cette honorable Assemblée. Merci.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve et leader du deuxième groupe d'opposition. Et je cède maintenant la parole à la
députée de Saint-Hyacinthe et la première vice-présidente de l'Assemblée
nationale.
Mme Chantal
Soucy
Mme Soucy : Merci, M. le Président.
C'est avec beaucoup d'humilité que j'entreprends ce troisième mandat ici,
à l'Assemblée nationale, à titre de députée
de Saint-Hyacinthe. Quel honneur, quel honneur renouvelé de pouvoir prendre
la parole ici, au salon bleu, de retrouver
mes collègues députés ainsi que, bien, nos nouveaux collègues! Alors, c'est
vraiment un privilège de siéger ici, et j'en suis très reconnaissante.
Vous
savez, être élue une première fois, c'est quelque chose de très émotif, très
enthousiaste, mais être élue une troisième
fois par les citoyens, c'est extrêmement... je dirais, c'est extrêmement
touchant, parce qu'ils renouvellent leur confiance en nous. Alors, je
les remercie.
Alors,
vous comprendrez que ces premiers remerciements vont à eux, aux citoyens et
citoyennes de la circonscription de
Saint-Hyacinthe qui me supportent depuis plus de huit ans maintenant. Ils m'ont
réélue avec une très forte majorité, et j'en suis très reconnaissante. Donc, aux citoyens des villes de
Saint-Hyacinthe, de Saint-Pie, des municipalités... — et là je vais prendre ma petite liste parce
que je ne voudrais pas en oublier une — de Saint-Damase, de
Saint-Dominique, de Saint-Liboire,
Saint-Hugues, Saint-Simon, Saint-Barnabé-Sud et La Présentation, merci de
votre confiance renouvelée. Je tiens à vous réitérer que vous pourrez compter
sur moi, avec la même fougue que vous me connaissez, pour les quatre prochaines
années.
Vous
savez, M. le Président, le jour qu'on décide de s'engager en politique, c'est
un choix qu'on fait, mais notre famille,
nos enfants, eux, n'ont pas fait ce choix-là, mais évidemment ils le subissent.
Ceci étant dit, je veux remercier les trois
personnes les plus importantes dans ma vie, Sarah, Stéphanie et Philippe, mes
trois enfants. Alors, merci de m'encourager et de me soutenir depuis mes
tout débuts en politique.
• (16 h 40) •
Ensuite,
bien sûr, je souhaite souligner le travail de mon équipe, que ce soit en
circonscription ou ici, à l'Assemblée nationale.
Ils ont uni leurs forces pendant la campagne pour me soutenir. Alors, je tiens
à les remercier. Vous savez, il faut être
passionné pour être en politique, et j'ai la chance de pouvoir compter sur une
équipe passionnée, qui n'ont pas compté leurs heures pendant la campagne
électorale. Et je pense particulièrement à Catherine Pouliot, qui a fait les
36 jours, je pense, c'étaient 36 jours, la campagne électorale, sur
le terrain avec moi, et elle en a fait beaucoup, d'allers-retours
Saint-Hyacinthe-Québec, parce qu'elle habite Québec. Alors, merci beaucoup,
Catherine, j'ai vraiment apprécié.
Merci
beaucoup également à Dominic, Magalie, Olivier d'avoir été à mes côtés, et
Josée, qui a gardé le fort au bureau de
circonscription, parce qu'évidemment on doit continuer, hein, donner un
service à nos citoyens. Alors, merci beaucoup à toute l'équipe d'avoir
été à mes côtés.
Les
bénévoles, les bénévoles, les personnes très appréciées, essentielles, je
dirais même, à un bon fonctionnement d'une
campagne électorale. Et je peux compter sur des bénévoles qui sont fidèles, et
je pense particulièrement à Lorraine, aux
deux Daniel, à Martin, à Réjean, à Louise, à Cécile et Marc et, évidemment, à
tous les autres. Merci, merci beaucoup pour votre contribution
inestimable.
Maintenant,
pour ce troisième mandat qui s'amorce, bien, je regarde et je constate, hein,
comme tout le monde ici, qu'on doit faire face à de nouveaux défis,
d'abord l'augmentation du coût de la vie.
Ensuite, bien qu'on
ait eu des investissements records dans nos infrastructures scolaires avec
notamment la construction, la rénovation de
plusieurs écoles, il y a encore des besoins dans ma circonscription, et je
compte bien poursuivre le travail déjà amorcé.
De plus, même
si on peut observer une certaine amélioration à l'accessibilité aux soins de
santé, ça demeure très fragile. Alors, il faudra continuer à innover
pour atteindre les cibles que nous souhaitons tous pour nos citoyens.
En plus, plus que jamais, je dirais
que les enjeux évoluent à vitesse grand V. Donc, je continuerai de
travailler de concert avec les
conseils municipaux, les organismes communautaires publics ainsi que les gens
de la communauté d'affaires de la grande région de Saint-Hyacinthe.
Alors, chers citoyens, vous pourrez compter sur moi, je serai au rendez-vous.
Merci
beaucoup, M. le Président, de m'avoir donné l'opportunité de faire mon petit
discours et de m'avoir remplacée à la présidence. Merci.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée de Saint-Hyacinthe. Et je cède la parole, maintenant, au
député de Maurice-Richard.
M. Haroun
Bouazzi
M. Bouazzi : Merci, M. le Président.
Je suis très heureux de prendre la parole aujourd'hui pour la première fois
pour ces 17 minutes qui me sont
accordées. Permettez-moi d'abord de prononcer mes premiers mots aux
concitoyennes et concitoyens de Maurice-Richard.
Je tiens à leur exprimer toute ma gratitude. En m'élisant, ils se sont donné
une voix solidaire, et, pour les
quatre prochaines années, je donnerai toute mon énergie, le meilleur de
moi-même dans ce temple de la démocratie québécoise.
Je
suis bien content, j'avais prévu «Mme la Présidente» plutôt que «M. le
Président», ça va me permettre de mieux lire mon texte. Pour les quatre
prochaines années, donc, je serai le porte-parole de mon groupe en matière
d'économie, d'énergie, d'innovation, de
finances, de numérique, de cybersécurité, et de relations internationales et de
francophonie. Je reviendrai
rapidement sur les autres dossiers, mais laissez-moi d'abord, Mme la
Présidente... de parler des questions de l'heure, l'inflation et le
ralentissement économique qui se profilent.
D'abord,
une mise en contexte. 2,2 millions de demandes par mois sont faites aux
banques alimentaires, 20 % de plus qu'en 2021, 671 000 personnes
ont été aidées chaque mois par les banques alimentaires, 34 % des bénéficiaires
sont des enfants, une hausse
provenant des personnes ayant un emploi, 37 % de plus qu'en 2021.
25 % des gens qui demandent ces
aides ont comme principal revenu le revenu de vieillesse, 25 % de plus
qu'en 2021. Le nombre de prestataires d'aide sociale dépasse les 300 000. Le nombre de personnes au salaire
minimum sont de 200 000. 800 000 personnes gagnent moins que 18 $ de l'heure. Un rapport, la semaine
dernière, nous disait que 49 % des aînés de plus de 60 ans vivent en
dessous du seuil du revenu viable.
Mme
la Présidente, derrière chacun de ces nombres, derrière chacune de ces
statistiques, il y a des personnes en chair et en os. Il y a des personnes à qui on a confisqué leur dignité. Il y a
des personnes qui souffrent. (Interruption) Merci. Et en matière d'économie, ma
boussole sera claire, elle s'appuie sur deux piliers : la lutte aux
inégalités et la lutte aux changements climatiques.
Une
réponse solidaire à la crise que nous vivons doit avoir un triple
objectif : atténuer l'impact des hausses des coûts de la vie des ménages, particulièrement les plus
vulnérables, contrer l'inflation, diminuer les inégalités. Mme la Présidente,
dans des moments de perturbation économique,
il y a des perdants et des gagnants. À nous de proposer et de mettre en place
des mécanismes pour que, cette fois-ci, pour une fois, les perdants ne soient
pas, encore une fois, les moins nantis.
Rappelons
ici, Mme la Présidente, que les causes de l'inflation n'ont pas commencé avec
la guerre en Ukraine, mais avant tout
avec les catastrophes naturelles qui ont eu pour conséquence l'augmentation du
coût des denrées. C'est important, car
il va falloir s'habituer, malheureusement, à ces crises. Et les solutions
doivent être structurelles et non pas temporaires quand les conditions d'inflation
se présentent.
Il y a eu ensuite les
difficultés dans les chaînes de production, d'approvisionnement, la surdemande
des biens, surtout due au COVID, et ce qu'on
appelle les flux tendus mondialisés de la production des produits, les prix de
l'énergie et notamment du pétrole, le
revenu disponible des ménages postpandémique, la pénurie de main-d'oeuvre et
l'augmentation des coûts salariaux,
la guerre en Ukraine, dont on a beaucoup parlé dernièrement, la «greedflation»,
la cupide inflation. C'est un
phénomène où des compagnies ont engrangé des gains extraordinaires en ces
temps, et certains d'entre eux ont même profité de la situation d'inflation pour gonfler leurs prix, et donc
augmenter l'inflation. Et enfin, maintenant, on commence à avoir l'effet
rebond de l'augmentation du taux directeur des taux d'intérêt.
L'inflation
est calculée à travers un certain nombre de facteurs, et le logement arrive en
premier, Mme la Présidente. On parle
de plus de 25 % dans le calcul de l'IPC, de l'indice des prix de
consommation. Ensuite, viennent, autour de 17 %, l'alimentation et
les transports puis les dépenses courantes, les loisirs, etc.
On
a l'impression en ce moment que la seule réponse à la lutte à l'inflation,
c'est l'augmentation des taux directeurs de la Banque du Canada. C'est assez triste. C'est ce qu'a qualifié le
prix Nobel Stiglitz d'une véritable saignée. C'est un manque
d'imagination, surtout que les conséquences sont effectivement une poussée
déflationniste, mais l'effet rebond fait en
sorte que le prix, principalement du logement, augmente, étant donné que les
taux d'intérêt augmentent, ce qui, en soi, augmente l'inflation. Il est
fort possible que le remède est plus nuisible que le mal.
• (16 h 50) •
Donc,
face à l'inflation, un gouvernement peut essentiellement prendre deux types de
mesures, des mesures visant à
contrôler l'inflation en elle-même, soit en jouant de divers leviers pour
influer sur les prix dans le marché ou sortir un certain nombre de secteurs des
logiques de marché, ou des mesures visant à atténuer les impacts de l'inflation
sur les citoyens, contrôler les prix, atténuer les impacts.
Trois
mesures sont actuellement proposées par... quatre mesures, pardon, sont
actuellement proposées dans ce que le gouvernement de la CAQ a appelé le
bouclier anti-inflation : bonification des crédits d'impôt pour le soutien
aux aînés de plus de 70 ans,
c'est très bien, augmentation des tarifs gouvernementaux à un maximum de 3 %, l'envoi de chèques de 400 $
à 600 $, selon les revenus, et la baisse des impôts. C'est triste. Ces
mesures sont simplistes, court-termistes, mal ciblées et ne s'attaquent pratiquement pas aux causes de l'inflation. Il
y a un manque d'imagination criant, Mme la Présidente.
Si on gèle les tarifs du gouvernement,
par définition, on fait deux choses, on donne de l'oxygène aux familles et
on baisse l'inflation. Si on diminue le prix
du transport, par exemple, on a dit que c'était le deuxième après le logement,
on fait, encore une fois, trois
choses dans ce cas, on donne de l'oxygène aux familles, souvent les plus
démunies, qui prennent le transport
en commun, on baisse l'inflation par définition et on lutte contre le
réchauffement climatique. Des rendez-vous ratés, Mme la Présidente.
Maintenant,
on peut aussi injecter de l'argent, mais il faut le faire avec parcimonie, un
mot cher à deux des ministres à qui je m'adresse ou je vais m'adresser
souvent dans les quatre prochaines années. Or, il y a un manque de parcimonie assez évident. On est bien content que les
personnes qui en ont besoin reçoivent leur chèque. Mais il y a parmi nous des
députés qui ont reçu leur chèque. Nous avons pris la décision, pour ceux qui le
reçoivent, de le donner à des fondations. Il y a même des personnes qui gagnent 90 000 $ et dont
l'époux, l'épouse gagne un demi-million à 1 million qui vont quand
même recevoir un chèque de 400 $. En temps d'inflation, c'est
irresponsable.
Et
enfin, pour les baisses d'impôt, ce n'est pas mieux, c'est même pire. On ne
comprend pas en quoi baisser les impôts
lutte contre l'inflation. Plus de 2 millions de personnes n'auront rien de
ces baisses d'impôt, alors que 100 % du 1 % le plus riche va avoir des baisses d'impôt. Est-ce
que c'est responsable en temps d'inflation? On a du mal à le comprendre.
Pourtant, les
propositions sont nombreuses. Pendant la campagne, on en a proposé plusieurs,
certaines luttent directement contre
l'inflation. On a parlé d'un congé de TVQ pour les biens essentiels, les
restaurants, les réparations, les gels
de frais de garde, la gratuité scolaire, le transport en commun à moitié prix,
l'assurance dentaire, instaurer un contrôle des loyers. Ça encore, encore une fois, c'est le plus gros facteur qui
se retrouve dans le calcul de l'IPC. Pourquoi se priver? Ça coûte zéro
de décider que les augmentations abusives de loyers soient bloquées par la loi.
Ensuite,
quand on veut injecter de l'argent, comme on l'a dit, il faut le faire avec
parcimonie, il faut cibler. Nous avions
proposé, pendant la campagne, la bonification du crédit d'impôt pour
solidarité, la bonification de l'aide sociale, une aide aux PME pour accompagner l'augmentation du
salaire minimum à 18 $ et le maintien du pouvoir d'achat des travailleuses
et travailleurs du secteur public.
À
long terme, car tout ça, c'est à court terme, à long terme, il faut sortir des
biens de la logique du marché, le transport, le logement. Une partie du
logement doit sortir de la logique du marché pour permettre d'offrir de la
dignité à nos concitoyens. Il y a plus
de 30 000 personnes qui sont sur les listes d'attente pour les
logements sociaux. Dans l'annonce d'aujourd'hui, aucun logement social
n'est dans le mini-budget.
Lutter
contre la crise climatique aussi lutte contre l'inflation. Investir dans le
transport collectif, réduire les dépendances au pétrole, réduire les besoins de véhicules motorisés, revoir
l'organisation des villes, lutter contre l'étalement urbain, la réduction draconienne de l'utilisation des
énergies fossiles, pas comme on voit actuellement, où on continue à investir, à
subventionner le gaz fossile avec les
accords entre Énergir et Hydro-Québec avec la biénergie, soutenir l'aide
financière pour les producteurs et les distributeurs d'aliments
végétaux, favoriser une économie résiliente basée sur des circuits courts, tout ça, ça permet d'imaginer une société
plus juste, plus résiliente et qui est mieux préparée face à la crise
climatique.
Nous,
on a fait quatre demandes simples au gouvernement actuel, simples. On n'est pas
arrivés avec notre programme, on
n'est pas élus. Nous, on a proposé d'indexer les prestations gouvernementales
deux fois par an, légiférer pour agir contre les hausses abusives de loyers, augmenter les salaires à 18 $ de
l'heure et le gel des tarifs gouvernementaux. Le gouvernement nous dit qu'à 18 $ de l'heure l'économie
fonctionne mal. Nous, on pense qu'une économie qui garde des gens sous le seuil
de pauvreté, qui confisque la dignité à des travailleurs, c'est une économie
qui fonctionne mal. C'est là deux visions très différentes de l'utilité
de l'économie dans notre société.
Je
vais donc parler un peu des autres dossiers. Il y a le dossier de l'énergie qui
me tient beaucoup à coeur. Pour nous, l'atteinte de nos objectifs de
carboneutralité n'est pas un coup de cash mais plutôt une question de vie ou de
mort pour notre espèce humaine. C'est
aussi grave que ça, Mme la Présidente. L'amortissement d'infrastructures
névralgiques prend en moyenne 30 ans. Par conséquent, nous allons
vivre longtemps avec les conséquences des décisions que nous allons prendre en 2023. Elles paveront ou pas la voie
pour atteindre nos objectifs de carboneutralité en 2050. Je vais donc prendre
soin de bien comprendre les enjeux pour faire entendre la voix de la raison et
de la science dans ce dossier.
Dans ce qui a trait
au numérique, des projets déjà démarrés qui sont, semble-t-il, bien mal
commencés sur la migration de nos données
dans l'infonuagique, l'identité numérique, vont coûter des milliards. Les
quatre principes qui vont diriger mon action sont simples : bien
dépenser l'argent des contribuables et éviter le gaspillage, tenir compte de
l'alphabétisation numérique, le respect de la vie privée des citoyennes et des
citoyens et s'assurer de construire et de renforcer une expertise interne aux
services publics sur ces sujets.
Enfin,
il y a la question des relations internationales et de la francophonie. Il y a
trois principes, encore une fois, qui sont vraiment importants et qui
guideront mon action dans ces dossiers : la solidarité avec le Sud,
surtout dans des moments de crise climatique
dont ils vont faire les frais alors qu'ils n'ont pas produit les causes de
cette crise; des propositions gagnant-gagnant avec les pays de la
francophonie, surtout en prenant en compte les questions de pénurie de main-d'oeuvre qui nous touchent ici, au Québec; et
enfin un dossier qui m'est très cher, la lutte à l'évitement fiscal et aux
paradis fiscaux, car, on a beau dire, l'inaction actuelle est absolument
insupportable pour les Québécoises et les Québécois, et la seule manière de pouvoir avancer sur ce dossier, c'est une
harmonisation fiscale qui touche plus que juste le Québec, qui touche un
certain nombre de nos partenaires fiscaux, et un meilleur échange des données
fiscales. On peut commencer par les pays de
la francophonie avec qui on siège. Et je pense que ça peut faire du bien à tous
les peuples de la francophonie de s'assurer qu'en notre sein, quand on
échange entre nous, on n'est pas des paradis fiscaux les uns les autres.
Voici en quelques mots,
Mme la Présidente, les principes qui vont... les boussoles qui vont... les
principes qui vont être ma boussole pour les
quatre prochaines années. Et je peux vous dire que je prends très, très au
sérieux la responsabilité associée à la fonction que j'occupe. Et je
nous souhaite les quatre meilleures années pour la législation à venir. Merci,
Mme la Présidente.
• (17 heures) •
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci, M. le député. Je suis prête à reconnaître
un autre intervenant. M. le député de Joliette, la parole est à vous.
M. François
St-Louis
M. St-Louis : Merci, Mme la Présidente.
Permettez-moi à mon tour de vous féliciter pour votre élection. Mme la
Présidente, en tant que nouveau député de la circonscription de Joliette, c'est
un honneur pour moi de me retrouver ici aujourd'hui,
au salon bleu, afin d'y prendre la parole pour la toute première fois. Je
souhaite d'abord remercier notre premier ministre pour la confiance qu'il m'a témoignée dès notre première
rencontre. C'est pour moi un immense privilège d'avoir pu me joindre à
une équipe aussi forte.
Mes
plus sincères remerciements vont à la population de la circonscription de
Joliette. Le 3 octobre dernier, vous m'avez accordé votre confiance et avez souhaité que je porte votre voix
jusqu'ici. Soyez assurés que je prends cette responsabilité à coeur et que je travaillerai avec rigueur et passion
pour l'ensemble de la population de Joliette. Mon bureau de circonscription est maintenant bien établi, et,
déjà, mon équipe est à l'oeuvre, répondant à vos demandes. J'ai la chance
d'être entouré de personnes qui, tout comme moi, souhaitent servir, des
personnes passionnées, animées par le désir d'offrir les meilleurs
services possibles.
Mme
la Présidente, Joliette est une véritable halte culturelle. Notre
circonscription est riche d'un écosystème culturel unique au Québec. On n'a qu'à penser au Musée
d'art de Joliette, plus grand musée d'art au Québec en dehors des grands
centres urbains, au festival de Lanaudière,
qui reprend vie à chaque été sur le site de l'Amphithéâtre Fernand-Lindsay,
au Centre culturel Desjardins, qui a
tout récemment fait peau neuve avec un investissement d'un peu plus de
9 millions. Mme la Présidente, la circonscription de Joliette est
un véritable pôle culturel.
Notre circonscription
offre aussi un très vaste éventail de services à la population. On n'a qu'à
penser au centre hospitalier, au cégep de
Joliette, au palais de justice et aux nombreux sièges sociaux d'organismes
régionaux qui ont pignon sur rue chez nous.
D'un
point de vue économique, la circonscription de Joliette est des plus
diversifiées, que ce soient des entreprises manufacturières, industrielles, commerciales ou encore de services. Deux
des employeurs privés les plus importants sur notre territoire sont sans
contredit l'usine Bridgestone et celle des produits Kruger.
La
circonscription est aussi un terreau fertile pour de nombreuses entreprises qui
rayonnent partout au Québec ainsi qu'à l'international. On n'a qu'à penser à
Harnois Énergies, fondée en 1958 par M. Claude Harnois et aujourd'hui
présidée par l'un de ses enfants, M. Serge Harnois. Je pense aussi
à des entreprises comme le Groupe Patrick Morin, le Groupe Connexion, Triotech, les Industries Harnois,
Dispomed, Liard Industries, Agro-100 et EBI, pour ne nommer que ceux-là.
Au-delà de ses plus
beaux attraits, la circonscription de Joliette est habitée par des gens
accueillants et fiers de leur milieu. Ils y demeurent, y étudient, y
travaillent.
Mme
la Présidente, Joliette est un endroit magnifique et, permettez-moi un peu de
chauvinisme de bon aloi, assurément l'une
des plus belles circonscriptions au Québec. Bordée par la rivière L'Assomption,
Joliette offre un milieu prospère et innovant, constituant un écosystème
stratégique au coeur de Lanaudière.
Ayant
moi-même grandi à Joliette et y ayant travaillé durant pratiquement toute ma
carrière, je connais bien les enjeux
de mon milieu. J'ai eu l'opportunité de sillonner notre territoire dans tous
les sens, et j'ai été à même de constater... de rencontrer des élus
municipaux engagés, dévoués, oeuvrant pour le bien commun de leurs citoyens.
Permettez-moi,
Mme la Présidente, de saluer les maires et la mairesse de la circonscription
avec qui j'aurai le plaisir de
collaborer au cours du présent mandat. Je les assure de mon entière
collaboration pour améliorer la qualité de vie de nos citoyennes et
citoyens.
Je
m'engage à travailler activement au sein d'un gouvernement pragmatique, un
gouvernement à l'écoute, efficace et
respectueux de notre identité nationale. Vous avez bien compris que je parle
ici de notre langue, de notre culture et de la grande importance que nous accordons à nos régions. Soyez assurés que
je porterai fièrement, avec mes collègues, chacun des dossiers qui nous seront confiés afin de les
réaliser efficacement afin de continuer à bâtir un Québec plus vert, plus fier
et plus prospère.
Mme la Présidente, le
désir de bâtir, mais c'est surtout le désir de servir qui m'ont motivé à entrer
en politique active. Et c'est entouré de
gens comme moi, qui souhaitent servir, que j'ai fait campagne. J'ai tellement
été bien entouré durant la dernière
campagne électorale, je me permettrai donc aujourd'hui de remercier devant vous
plusieurs des bénévoles qui ont fait en sorte que le résultat soit celui
qu'on a connu le 3 octobre.
J'aimerais plus
spécifiquement remercier Charles Daviault, mon ami et fils spirituel, mon
dévoué directeur de campagne, sans qui je ne serais pas ici aujourd'hui. Merci
pour tout, Charles. J'aimerais remercier toute l'équipe de bénévoles : Pierrette, Ivanhoé, Pierre,
Michel, Chantal, Normand, Rémy, Robert, Idola, Jacques, Pierrette, Gérard,
Ginette, Denis, Jean-Pierre, Louise, Pascal, Line, André et Alexis. Je
vous serai à jamais reconnaissant.
Mme
la Présidente, des projets, des défis et des priorités, nous en aurons, et j'ai
le privilège d'être très bien entouré. En
circonscription, j'ai la chance d'être accompagné par des personnes
expérimentées et surtout très engagées, des gens qui feront la différence dans notre milieu. Line,
Isabelle, Sylvie et Pierre, je vous remercie pour votre implication. Les
citoyens et citoyennes pourront profiter de votre grande expertise.
Dans
son discours inaugural du 30 novembre dernier à l'Assemblée nationale,
notre premier ministre a fait le portrait des engagements de notre
gouvernement pour les quatre prochaines années. Il a précisé, entre autres, son
intention de revitaliser nos villages, nos
noyaux villageois et nos centres-villes. Cette vision, non seulement j'y
adhère, mais j'y participerai activement.
Permettez-moi,
Mme la Présidente, de remercier aussi les membres de ma famille. Sans vous,
cette aventure serait impossible, vous avez été les premiers à croire en
moi et à m'épauler. Merci.
En
terminant, à vous, chers collègues députés, je vous assure de mon entière
collaboration à faire progresser ensemble
notre Québec. Je suis prêt et déterminé plus que jamais à accomplir mon mandat.
Et, pour les citoyennes et citoyens de la circonscription de Joliette,
ensemble continuons. Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Je
vous remercie, M. le député. Maintenant, je suis prête à entendre un autre
intervenant, et ce sera une intervenante, ce sera Mme la députée de Bellechasse.
La parole est à vous.
Mme Stéphanie
Lachance
Mme Lachance : Merci, Mme la Présidente.
Permettez-moi d'abord de saluer chacun des collègues élus ici, à l'Assemblée nationale. Je tiens à féliciter et
souhaiter la bienvenue à tous les nouveaux députés. Et, évidemment, je souhaite
bon retour à ceux qui ont été réélus. Peu
importe notre formation politique, je souhaite que nous puissions travailler
réellement ensemble pour être au service des citoyens qui nous ont élus.
Prendre
la parole en ces lieux est un privilège. Donc, permettez-moi tout d'abord
d'adresser mes premiers mots à mes concitoyens de Bellechasse pour leur
confiance renouvelée le 3 octobre dernier. J'entreprends ce nouveau mandat
avec la même volonté, la même détermination qu'au cours des dernières années.
Nous avons accompli bien des choses ensemble, dans le dernier mandat, je pense
aux nombreuses places en CPE qui sont en création actuellement, je pense aussi au soutien financier pour permettre de
déployer nos entreprises, dont Kerri et Prévost, fleurons de Bellechasse, au
développement de nombreuses infrastructures,
dont les infrastructures sportives. Bref, beaucoup de réalisations, mais encore
du travail.
Plusieurs personnes
m'ont appuyée, encouragée et aidée, lors de cette élection, je tiens aussi à
leur adresser quelques mots. D'abord, je
vais remercier les membres de ma famille, ceux qui sont à mes côtés et qui
m'appuient chaque jour, vous tenez le
fort pendant que j'occupe mes fonctions de député, c'est votre contribution et
elle est importante. À ceux qui n'y sont plus, votre souvenir me permet
de me dépasser chaque jour. Je salue aussi avec reconnaissance toute l'équipe
de campagne, les nombreux bénévoles qui ont mis leur temps, leur énergie et
leur coeur pour mener rondement cette élection, je vous en suis grandement
reconnaissante. Permettez-moi de souligner l'apport particulier de certains d'entre eux : Mme Louise Brodeur,
Jean-François Caron, André Dutil, Jacques Breton, René Godbout, Philippe
Quessy, Michelle Galarneau, Alain
Gagnon, Alain Desgagné, Pierre Maheux, Pierre Mercier, Hélène Thibault. Je
m'arrête ici, le temps nous est très compté. Et, évidemment, tous les
autres, vous vous reconnaîtrez. Merci.
C'est
avec plaisir et fierté que je m'adresse à vous. Représenter les citoyens de
Bellechasse en ces murs, ce n'est pas une chance, c'est un privilège. Être
élue dans la magnifique circonscription de Bellechasse l'est encore plus.
Les
Bellechassoises et les Bellechassois sont des gens dynamiques, travaillants et
fiers de leur coin de pays. Notre circonscription rurale comprend
29 municipalités mais aussi une petite partie de la ville de Lévis, connue
sous le nom de Pintendre.
• (17 h 10) •
Lorsqu'on
circule dans Bellechasse, on est à même de constater l'importance et la vigueur
de notre milieu agricole. Pintendre,
Bellechasse et Les Etchemins comptent de nombreux producteurs et, évidemment,
une panoplie de merveilleux produits.
J'ai notamment pu visiter plusieurs d'entre elles. Récemment, j'ai visité le
miel de... j'ai goûté, pardon, le miel de
la miellerie Douceurs des Appalaches, aux nombreux fromages des fromageries de
Bellechasse et des Etchemins, et aux excellentes
terrines, dont celles de la ferme des Cent Acres. Comme l'a mentionné notre
premier ministre, si on veut augmenter l'offre de produits québécois, il faut
s'assurer de soutenir nos agriculteurs en investissant davantage dans
l'agriculture durable et dans
l'innovation, mais aussi en bonifiant les investissements pour la relève
agricole. J'ai déjà eu l'opportunité de rencontrer, en début de mandat, M. William Lemelin et M. Christian
St-Pierre, respectivement de l'UPA de Bellechasse et des Etchemins, qui
sont venus me partager certains enjeux. Je vais travailler avec eux pour les
soutenir et faire avancer leurs dossiers.
Être élu dans une
circonscription qui compte beaucoup de petites municipalités amène certains
défis. Je pense ici aux élus de Bellechasse,
permettez-moi de les saluer. Ils travaillent tous très fort pour avancer et
faire soutenir les projets de nos petites municipalités rurales. Je réitère, je
vais travailler avec vous, vous écouter, vous conseiller et vous supporter
dans vos projets. Ces derniers permettent
d'améliorer la qualité de vie de nos concitoyens, et c'est tout à votre
honneur. Ce sont des milieux où il fait bon vivre. Vous êtes des élus créatifs
et engagés.
Le premier ministre
en a parlé, lors de son discours, la vitalité de nos petites municipalités est
au coeur de nos préoccupations. La
revitalisation de nos villages est essentielle, et c'est ce que notre
gouvernement fera. Certaines de nos municipalités
sont petites, Mme la Présidente, mais il ne s'agit pas pour autant d'une petite
circonscription. Bellechasse compte 3 066 kilomètres
carrés. Vous comprendrez facilement que la distance entre les municipalités est
un enjeu. Quand on parle de
déplacements, je ne peux pas passer sous silence les enjeux de transport, dont
celui du transport interrives. On m'a beaucoup parlé, au cours des dernières
années, du tunnel entre les deux rives dans la région de Québec. C'est un
projet important pour Bellechasse, tout comme celui de la téléphonie
cellulaire, qui est encore à améliorer dans notre circonscription. Alors, c'est
des dossiers que je vais suivre de très près.
Plus important encore
que nos infrastructures, nos gens. Notre gouvernement a comme priorité de
soutenir les Québécois, les soutenir par des
baisses d'impôt en 2023, mais aussi, actuellement, nous vivons une période
d'inflation. Avec le bouclier anti-inflation, nous retournons de
l'argent dans la poche des contribuables.
La priorité des
priorités, comme l'a mentionné notre premier ministre, et tous les parents de
Bellechasse seront d'accord, c'est
l'éducation, l'éducation de nos enfants. Il est plus qu'important que chaque
jeune se voie offrir tous les moyens possibles
pour atteindre son plein potentiel. Dans cet ordre d'idées, comme je l'ai fait
en cours du dernier mandat, je serai la
partenaire de tous les projets, rénovation, construction d'écoles mais aussi en
tourisme, infrastructures sportives, qui sont très importantes pour
faire bouger nos jeunes et nos moins jeunes.
Nos
moins jeunes, nos aînés, ils méritent davantage de soutien pour demeurer chez
eux. C'est ce qu'ils souhaitent. Avec
l'indéfectible collaboration de notre milieu communautaire, qui participe
fortement à la qualité de vie des personnes plus vulnérables, ainsi que la volonté de notre gouvernement, ce sera
possible. Lorsque leur santé ne leur permet plus, nous devons leur offrir des
milieux de vie confortables dans les résidences pour personnes âgées et dans
nos CHSLD. Il faut aussi permettre à
tous nos concitoyens d'avoir accès à des services de santé de proximité en
collaborant avec les comités santé de Bellechasse et des Etchemins, et,
avec le travail du CISSS et de notre ministre, nous y parviendrons.
En terminant, je prends un instant... pardon, en
terminant, à tous mes concitoyens de Bellechasse, je vous invite à ne jamais hésiter à nous contacter pour nous
faire part de vos préoccupations, vos dossiers, vos enjeux, ou juste pour
discuter. Mon équipe, Chantal,
Charles et Luc sont toujours très disponibles. D'ailleurs, je les remercie
chaudement pour leur ardeur au travail, leur soutien particulier qu'ils
m'offrent chaque jour. Ils sont disponibles pour vous écouter et attendent
vos appels. Nous vous offrons notre entière collaboration. Merci, Mme la
Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Je vous remercie, Mme la députée.
Mme la députée de Saint-François, la parole est à vous.
Mme Geneviève Hébert
Mme Hébert : Merci,
Mme la Présidente. Quel honneur, quel bonheur et surtout quelle responsabilité
de continuer de représenter la
population de Saint-François! D'abord et avant tout, j'aimerais remercier de
tout coeur les électrices et les électeurs qui m'ont renouvelé leur
confiance.
Je suis aussi
reconnaissante envers mon équipe de campagne puis je vais les nommer, Maxime,
Bernard, Jean-Pierre, Guillaume,
Sylvie, Sylvain et Arianne, et les dizaines de bénévoles qui m'ont appuyée
d'une manière ou d'une autre, avec entrain, dévouement puis, je dirais même,
Mme la Présidente, avec passion, pour certains. J'ai aussi mon équipe au
bureau, qui est Béatrice, Louisda, Manon, Gaston et les deux nouveaux qui
viennent de s'ajouter, Hugo et Marie.
Mais, Mme la
Présidente, quand on se lance en politique, il faut savoir que nos familles,
plusieurs collègues l'ont dit, font des sacrifices, parce qu'on n'est pas
souvent à la maison. Alors, je tiens à remercier mon mari, Joël, mes deux
enfants, Samuel et Sheila, ainsi que leurs
conjoints, de même que mes parents et plusieurs membres de ma famille Hébert,
les oncles, les tantes, cousins,
cousines, tout le monde était là pour me supporter et m'encourager, et ils
m'ont grandement aussi réconfortée.
Mais, vous
savez, Mme la Présidente, je suis maintenant grand-maman, et j'avais un atout,
à cette campagne, j'avais ma petite
Cléa qui m'accompagnait régulièrement dans du porte-à-porte. Ma fille est très
généreuse d'avoir passé du temps avec
moi. Alors, ça a été un bel atout, dans cette campagne, d'avoir ma petite Cléa.
Et je sais que la députée d'Abitibi-Ouest a aussi une petite-fille qu'elle dit qu'elle est la plus belle, mais là
on ne se battra pas ici pour savoir qui a la plus belle, mais je crois
qu'elles sont les deux les plus belles.
Mme la
Présidente, il y a tellement de joyaux à découvrir, de sites enchanteurs à
visiter et d'aventures à vivre dans Saint-François. Les visiteurs sont
vraiment choyés, que ce soit sur le plan des arts, de la culture, du
patrimoine, de la restauration, de
l'hébergement, de l'agrotourisme. Vous savez, j'ai une bonne nouvelle de
Saint-François à tous les dimanches que
je publie sur ma page Facebook depuis plus de deux ans, alors vous comprendrez
que j'ai l'embarras du choix à chaque semaine, pour cette chronique,
pour choisir à faire rayonner ma circonscription.
Saint-François
couvre 13 municipalités sur un vaste territoire qui s'étend du district de
Brompton, de la ville de Sherbrooke, au nord, jusqu'à la frontière américaine,
au sud. Alors, c'est important pour moi de donner les meilleurs services
possibles à la population tant rurale qu'urbaine dans les différentes parties
de la circonscription.
Comme les
demandes ont beaucoup augmenté dans la MRC de Coaticook, bien, l'un des
premiers gestes que j'ai posés après
ma réélection a été d'ouvrir un bureau satellite, à Coaticook, de quatre jours
par semaine au lieu d'un, et ça m'assure
maintenant d'être encore plus présente sur le terrain.
Mme la
Présidente, si je parle d'engagements dans Saint-François, bien, c'est
l'éducation qui est une priorité et pour notre gouvernement et pour moi. Dans
le domaine de l'éducation, bien, je vais assurer la construction d'une nouvelle
école secondaire à Sherbrooke.
Mitchell-Montcalm a fait la manchette dans les quatre dernières années, alors
je suis contente que le premier
ministre est venu annoncer qu'on allait avoir une école secondaire. Alors, très
heureuse d'avoir eu cette oreille attentive
du gouvernement dans ce dossier. Pour moi, là, c'est primordial d'écouter les
besoins de la communauté, de travailler à réaliser les projets auxquels
elle tient.
En ce qui
concerne la formation professionnelle, bien, Saint-François peut compter sur
trois centres de formation. On a le Centre
de formation professionnelle 24-Juin, le Centre de formation professionnelle de
Coaticook, le CRIFA ainsi que le Lennoxville Vocational Training Center. Donc,
je me suis engagée, durant la campagne électorale, à augmenter le nombre
de diplômés dans sept programmes stratégiques qui sont offerts dans ma
circonscription.
Et pour semer le bonheur dans 22 résidences
pour aînés de Saint-François, bien, je vais offrir deux activités culturelles par année en plus des activités
qu'elles organisent déjà. Mon idée s'inspire du succès d'une initiative
similaire que j'ai lancée dans 32 écoles de mon comté, pendant mon
précédent mandat, et que je vais poursuivre pour les prochaines années.
Je tiens à ce que les personnes aînées, leur personnel de résidence ainsi que
les élèves et le personnel des écoles vivent
des moments de bonheur dont ils vont garder un bon souvenir. Au fond, ce sont
souvent les petites choses, Mme la Présidente, qui font sourire puis qui
rendent heureux.
Je vais aussi
travailler avec les municipalités de la MRC de Coaticook afin de compléter le
réseau cellulaire partout sur le territoire. Et je sais que j'ai un
excellent collègue, le député d'Orford, pour m'accompagner là-dedans.
J'épaulerai également les municipalités et
les organismes qui ont des projets d'accessibilité à la nature, la protection
de l'eau, la valorisation des berges.
Ce sont des initiatives comme celle de Stanstead-Est, qui a acquis le site des
chutes Burroughs pour le transformer en parc municipal, ou celle de l'Association de la
protection du lac Lyster, dans le hameau de Baldwin, qui s'ingénie à
préserver ce joyau au pied de l'emblématique mont Pinacle.
• (17 h 20) •
Je souhaite rendre
récurrente l'aide financière de plus de 100 000 $ par année que j'ai
obtenue pour le Centre d'initiative en
agriculture de la région de Coaticook, le CIARC. J'entends poursuivre les
démarches pour la création d'un institut
bioalimentaire qui permettra à la MRC de Coaticook de se positionner comme un
leader dans le domaine. Ce projet d'institut vise à pallier les défis de
main-d'oeuvre, à lutter contre les changements climatiques et à mieux outiller
une nouvelle génération de producteurs grâce à un partenariat entre
chercheurs et entrepreneurs.
Mon
bilan et les réalisations de mes engagements des quatre dernières années est
garant de ma capacité de faire cheminer
efficacement les dossiers à travers les rouages de l'appareil gouvernemental.
Avec tout le dynamisme qui se passe avec
les gens de mon comté, bien, d'autres dossiers surviendront ou se préciseront
durant mon prochain mandat. Alors, chaque fois, sachez que je serai au
rendez-vous.
Par
ailleurs, bien, je tiens à remercier le premier ministre de m'avoir reconduite
dans mes fonctions de whip adjointe du
gouvernement. J'ai démontré, au cours des quatre dernières années, que j'aime
et j'essaie de prendre soin de mes collègues au meilleur de moi-même.
Comme whip adjointe, bien, il faut...
Des voix :
...
Mme Hébert : Mme la Présidente, comme whip
adjointe, bien, il faut s'adapter aux différentes personnalités, être à
l'écoute de tous et chacun et axer nos interventions sur la valorisation des
rôles des collègues au sein de notre grande équipe.
Vous savez, je disais, en campagne électorale, à mon équipe de campagne, que
même le porteur d'eau dans une équipe
a toute son importance. Alors, c'est important, même, des fois, quand on est au
salon bleu, on fait partie de l'équipe et on fait cheminer nos dossiers
au gouvernement.
En
terminant, bien, je continuerai à travailler de manière positive et
constructive avec les gens de toutes les allégeances au bénéfice de toute la population de
Saint-François. Je continuerai à collaborer avec mes collègues estriens, les
élus des autres paliers de
gouvernement et les dirigeants des organismes du milieu pour promouvoir notre
région. Plus nous joignons nos
forces, plus nous sommes aptes à relever les défis qui nous confrontent. Enfin,
je veux que les voix de Saint-François soient entendues à toutes les
instances où je suis présente.
Alors,
Mme la Présidente, je vais continuer d'appliquer ma devise, connaître, aimer,
servir, en allant dans la communauté pour la connaître et l'aimer
toujours plus et la servir toujours mieux. Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
Mme la députée. Maintenant, je cède la parole à M. le député de Drummond—Bois-Francs.
M. Sébastien
Schneeberger
M. Schneeberger :
Merci, Mme la Présidente. Alors, à mon tour de remercier mes électeurs une
fois de plus, électrices, pour une cinquième
fois, eh oui, pour une cinquième fois déjà, ma sixième élection et puis une
défaite en 2008 contre nul autre que
Yves-François Blanchet. Mais, quand je regarde ici, à mes côtés, mon collègue
de La Peltrie, j'ai toujours un petit
grain de jalousie, parce que, lui, c'est six en six. Alors, qu'est-ce que vous
voulez, on a encore une petite bataille à faire. Voilà. C'est quand même... Avec 52 % des votes, je pense
qu'on peut dire que c'est une victoire, une belle victoire contre six adversaires. Et puis, toutes ces
années, pourquoi qu'on est là, c'est encore la passion de rendre service à nos
citoyens. Et puis je pense qu'ils me le remettent bien. Alors, je les
remercie.
Je
veux aussi remercier mon équipe de bureau, Stéphanie, Thomas, Jean, Marie-Pier,
Samuel, qui vient juste d'arriver, surtout Stéphanie, mon adjointe, qui
a eu les trois dernières années pas évidentes. Imaginez-vous qu'elle s'est
cassé le bassin en se levant de sa chaise de
bureau, elle a fait une chute dans le bureau, alors, c'était tout à fait
spécial, et, pas plus longtemps que
l'été passé, cassé un pied. Alors, j'espère que, là, ce mandat-ci, tout va bien
aller pour toi, parce qu'on ne veut pas te perdre encore pour quelques
semaines. On veut te garder avec nous, parce que tu fais un travail exemplaire.
Vous savez, le comté
de Drummond—Bois-Francs
est un comté à la fois avec une réalité urbaine et rurale très différente, même au niveau de la ruralité. J'ai
une région qui est une des plus grandes régions de production laitière au
Québec, mais aussi, avec les premiers
contreforts des Appalaches, avec une région montagneuse qui est la région des
Bois-Francs, alors de très beaux
paysages et puis aussi beaucoup de bois. Au niveau de la ville de
Drummondville, c'est une ville avec un essor économique que tout le
monde connaît.
On est aussi une
ville, et ça me fait plaisir de le dire, per capita, qui accueille le plus
d'immigrants au Québec. Alors... Et ça ne
s'est pas fait en claquant des doigts. On a travaillé très fort avec la société
de développement économique, qui a
mis en place un bureau, justement, pour aider les entreprises à aller chercher
des immigrants à l'extérieur. Par la suite, mon gouvernement, on l'a financé,
justement, pour améliorer encore l'aide, et ça a donné des résultats. On a
aussi, justement, financé, beaucoup
mieux qu'auparavant, dans les anciens gouvernements, l'organisme qui
aujourd'hui porte le nom d'Intro, qui
vient directement en aide, justement, aux immigrants pour chercher, trouver un appartement,
service de traduction et autres, et
faciliter l'intégration. Alors, chapeau à toute l'équipe de Luz Perez qui fait
ça! Parce que, l'immigration, j'en suis, moi-même, de souche immigrante,
moi-même, ici, arrivé au Québec, c'est très important, et puis, bien,
l'immigration, c'est de toutes les
places sur la planète. Et puis il faut faire en sorte que ces gens-là puissent
venir ici et s'épanouir le plus vite possible. Et, à Drummondville, ça
se fait très bien. Alors, félicitations à tout ça!
Bien, tous
ces enjeux-là, bien, ça apporte aussi des besoins, et, à Drummondville, on a
fortement besoin d'un nouvel hôpital.
Alors, moi et mon collègue de Johnson, M. le ministre de l'Agriculture, on
s'est engagés, justement, à mettre en place tout le nécessaire au niveau du ministère,
au niveau du PQI, prochainement, pour, justement, commencer les études pour un nouvel hôpital. On a aussi des écoles en
construction, ma fameuse école de Saint-Lucien, enfin, qui est une école
de ministres, alors je vous épargne tout
l'historique de ça, mais, enfin, le village de Saint-Lucien pourra inaugurer,
dans les mois qui vont suivre, en 2023, une belle nouvelle école, et
puis je suis très fier, oui.
Et,
comme de fait, on a une belle glace, nos Voltigeurs de Drummondville, mais,
malheureusement, on a la plus vieille
glace du circuit Courteau. Alors, on a un beau projet, qui a été confirmé,
justement, avec le premier ministre, ici, bien, quand il est venu à Drummondville, pour la rénovation du Centre
Marcel-Dionne. Alors, ça, c'est des beaux projets, et qui vont se
réaliser, puis j'en suis très fier, parce que c'est important pour notre
communauté.
J'ai
aussi été nommé président de la Commission de l'aménagement du territoire.
Alors, justement, tout ce qui est l'aménagement du territoire, c'est les
lois au niveau municipal. Quand on parlait d'occupation du territoire, c'est
très important, parce que le territoire,
bien, c'est le Québec, on est un grand territoire, il faut l'aménager, il faut
qu'on soit capable d'être présent
partout, et il y a beaucoup d'enjeux. Alors, souvent, les lois font en sorte
que la meilleure des lois pour une certaine région peut ne pas
correspondre aux besoins d'une autre région. Et c'est ça, le but, alors,
j'espère qu'avec la ministre des Affaires municipales
on pourra justement prendre une belle nouvelle approche là-dessus et puis faire
en sorte que les réalités des personnes sur tout le territoire, qui sont
différentes, justement, se placent au niveau de cette loi.
Aussi,
au niveau de ma deuxième nomination, je serai adjoint gouvernemental, avec
notre vice-première ministre, aux Transports. C'est un milieu que je
connais bien, étant donné que j'y ai déjà travaillé. Eh oui! J'ai déjà conduit
des gros camions, dans ma jeunesse, c'est un
trip que j'avais, visiter une partie des États-Unis. Alors, j'ai pu voir un peu
les beaux milieux de partout, mais ça
m'a aussi donné une bonne connaissance. Alors, aujourd'hui, bien, j'ai la
chance d'avoir tous les permis
disponibles de la société automobile du Québec, et ça me donne, je pense, une
bonne approche, une bonne vision
quand on appelle, souvent... le partage de la route. Et ça, croyez-moi, je suis
aussi cycliste, et je peux dire que ce n'est pas toujours facile. Alors,
j'ai même fait mon permis de moto l'an passé. Alors, on peut s'apercevoir qu'en
vélo ou à moto on ne pèse pas lourd,
contrairement à une voiture ou un poids lourd, et c'est important de savoir ça.
Alors, ça va me faire plaisir de
pouvoir, justement, travailler dans différents dossiers avec notre
vice-première ministre. Voilà. Merci beaucoup.
• (17 h 30) •
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
M. le député. Je suis prête à reconnaître un autre intervenant. Mme la
députée de Fabre, la parole est à vous.
Mme Alice
Abou-Khalil
Mme Abou-Khalil :
Merci. Bonjour, Mme la Présidente. Tout d'abord, j'aimerais vous remercier
pour votre nouveau nouveau rôle, et je suis
très contente d'être debout ici, au salon bleu, avec mes collègues
parlementaires. Je tiens à m'excuser
d'avance aussi parce que j'ai une trachéite qui me suit pendant trois semaines,
ça fait que, si jamais la toux décide de recommencer, je céderai la
parole à mon collègue.
Alors,
en cette ouverture de la 43e législature, je suis très émue pour prendre
la parole pour la première fois ici même, au salon bleu, avec mes collègues. C'est un privilège extraordinaire de
faire partie des 125 élus pour représenter plus que 8 millions de citoyens, un honneur pour moi
de prononcer, à titre de représentante de la population de Fabre, ma toute
première déclaration en réponse au discours inaugural de notre premier
ministre.
D'emblée, je tiens à
remercier notre premier ministre pour son dévouement à servir le Québec
d'aujourd'hui et de demain. Adolescente,
j'arrivais au Québec à partir de mon Liban natal. Il m'arrivait souvent de
regarder le canal de l'Assemblée
nationale en me disant qu'un jour je pourrais en faire partie et apporter ma
contribution en votant les lois qui feraient
progresser ma terre d'accueil, ce Québec qui m'a si bien accueillie, ma famille
et moi. Aujourd'hui, j'ai réalisé ce rêve.
De rêve à la réalité, plusieurs années se sont écoulées. Mon parcours
éducationnel et mes expériences se sont accumulés, et je suis heureuse,
aujourd'hui, en tant que députée, de les mettre au service de mes commettants.
Le
3 octobre dernier, la population de la circonscription de Fabre m'a
accordé sa confiance pour une première fois alors que je portais les couleurs de la Coalition avenir Québec.
D'ailleurs, j'aimerais profiter de ce moment pour remercier ma prédécesseure, Mme Monique Sauvé, pour ses
années de service au bénéfice des citoyens de Fabre. À vous, citoyennes et citoyens de Fabre, je veux vous faire honneur
et vous représenter en portant votre voix ici même, au salon bleu, car, une
fois élue, je vous représente toutes et
tous, au-delà de votre allégeance politique. Il importe que je puisse continuer
à partager avec tous mes commettants
ma conviction profonde que les décisions de notre gouvernement serviront
l'intérêt commun.
Maintenant,
permettez-moi de prendre quelques secondes pour parler de ma circonscription,
Fabre. Alors, c'est situé à la pointe
ouest de Laval, dont les trois quarts du territoire sont encerclés par la
rivière des Mille Îles. Fabre est choyée par la nature. C'est un coin de
paradis avec sa plage et ses arbres centenaires.
Les
grands adeptes de hockey, jeunes et moins jeunes, font des multiples
allers-retours pour se rendre à l'aréna Sauvé. Et que dire des îles Laval, cette petite enclave paisible, et de Laval-sur-le-Lac,
un endroit où prendre des marches en hiver. C'est totalement féerique. Et puis on a la belle Sainte-Dorothée. Il n'y
a pas moins que 25 ans, c'était un beau petit village avec des chaloupes,
des petites cabanes fréquentées par d'occasionnels pêcheurs, mais elle a bien
changé depuis.
Fabre
est essentiellement un milieu à 85 % résidentiel, où pas moins de
65 % de la population habite des maisons unifamiliales. Ces chiffres, d'ailleurs, nous indiquent que c'est
l'endroit idéal pour élever sa famille et voir grandir ses enfants là où
il fait bon vivre.
Et,
comme vous le savez, parmi les préoccupations de notre gouvernement,
l'éducation occupe la première place, et nos actions seront centrées
autour de celle-ci. Dans mon porte-à-porte, les familles de Fabre m'ont
beaucoup parlé d'y construire une école
secondaire. Avec l'évolution démographique, les parents m'ont souvent fait
mention du manque d'installations et d'infrastructures sportives pour
nos jeunes.
La semaine dernière, un
citoyen de Fabre, M. Benoit Brabant, a reçu le prix du bénévolat en loisir et
sport Dollard-Morin pour sa contribution et son engagement exceptionnel au
rayonnement de la pratique du soccer à Laval. Je
me suis empressée de le féliciter personnellement. Je pense aussi au karaté
sportif qui a implanté un programme unique au Québec dans les services de garde en milieu scolaire. En effet, ces
enfants-là apprennent bien plus que l'autodéfense, c'est la résolution des conflits et le contrôle de leurs
émotions, et, par les temps qui courent, nous savons tous qu'il faut éloigner
les enfants de la violence.
Toutes ces
initiatives ont un impact positif et majeur sur le bien-être de nos jeunes et
leurs parents. Puisqu'une bonne santé
mentale est aussi importante que la santé physique, plusieurs jeunes
m'interpellent beaucoup. À cet égard, j'invite les grands leaders de notre communauté à venir
m'épauler dans mes fonctions. Je compte créer un comité citoyen, que je vous
demande d'accepter... de me conseiller et
servir d'anges gardiens de nos jeunes qui ont besoin de modèles inspirants.
Voilà, l'invitation est lancée depuis
l'Assemblée nationale. Vous me feriez honneur d'accepter cette invitation, et
c'est toute la communauté de Fabre qui va bénéficier de vos idées, de
votre leadership et de votre vision.
Et là il y a
les enjeux propres à la région de Laval — j'essaie
de regarder le temps. Alors, tout comme ailleurs au Québec, on a des défis et
des enjeux communs : le bien-être des aînés, la santé mentale de nos
jeunes, l'éradication de la violence
faite aux femmes, l'accessibilité aux soins de santé, la protection de
l'environnement et l'urgence climatique. J'espère que tous ensemble, au-dessus de la partisanerie,
nous soyons prêts à collaborer au bénéfice de l'ensemble des Québécoises
et des Québécois.
It's a pleasure and an honor to be here
representing Fabre and all its citizens. I am extremely grateful for those who voted for me. They can rest
assured that I will be representing their voice and represent them with
passion, authenticity, and transparency. I am excited about the next four years
and looking forward to the challenges and opportunities to make Fabre, Laval and Québec the best it can be and to
convince those who did not vote for me or the CAQ to do, the next time around.
J'aimerais adresser mes remerciements bien sentis
au premier ministre de me confier la tâche d'adjointe parlementaire en
cybersécurité et numérique. J'ai très hâte à commencer le travail avec mon
collègue le ministre Éric Caire, et je remercie le premier ministre de sa confiance. À mon parti,
au personnel de la permanence, aux amis qui ont participé à mon élection
en se portant bénévole pour aller faire des
porte-à-porte, des appels, poser des pancartes, enlever des pancartes et,
évidemment, alimenter les réseaux
sociaux... Pour ne pas nommer tout le monde, j'aimerais nommer Anthony, Gabriele,
Karim, Jean-Luc, Françoise, Marlène,
Maro, Nada, les trois Nicolas, Houda, Galil, Serge, Hala, les trois Tony, Sakr,
Mireille, Lila, Bassem, Nisrine,
Danny, Georges, Mourad, David, Jacqueline, Bachir, et bien d'autres. Au
personnel de mon bureau de comté, qui font un travail colossal durant
mon absence, je vous remercie de tout mon coeur.
Et, pour
conclure, il n'y a pas assez de mots pour exprimer mon amour inconditionnel à
mes enfants, Kassandra et Giovanni.
Vous êtes devenus de jeunes adultes dont je suis très fière et vous êtes ma
première réussite. De sentir votre support, votre présence et votre tendresse me donne cette force de continuer. Ma
soeur Mireille, mon frère Sacha, ma tante Svetlana et, enfin, l'être par qui et avec qui tout a
commencé, ma maman Ksenia. Maman, tu es mon refuge hier, aujourd'hui et demain.
Tu crois que papa, de là-haut, serait fier?
Les Québécoises et Québécois attendent beaucoup
de nous. Soyons à la hauteur. Merci.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, Mme la députée de Fabre. Maintenant, nous
poursuivons avec M. le député de Mégantic.
M. François Jacques
M.
Jacques : Merci, Mme la Présidente. C'est toujours un
plaisir... Bien, je dirais, plutôt, c'est maintenant un plaisir d'intervenir au salon bleu. Je me souviendrai
toujours de ma première intervention, assis à la place du député de Côte-du-Sud, avec à mes côtés le député
de Beauce-Nord. Je peux vous dire que j'avais la tremblote, j'avais de la
misère à parler. Une chance que j'avais quelqu'un au côté de moi, un vieux sage
qui était prêt à m'épauler dans mon intervention. Mais je peux vous dire une chose qu'on apprend, on apprend à
parler au salon bleu avec les années, et c'est un réel plaisir aujourd'hui de
m'adresser à l'ensemble de la députation qui est ici, mais aussi aux électeurs
de Mégantic.
• (17 h 40) •
Vous savez,
au cours du dernier mandat, j'ai eu le privilège et la satisfaction d'avoir
contribué et de participer à plusieurs beaux dossiers. Ici, à l'Assemblée
nationale, d'ailleurs, j'ai participé à la commission spéciale sur les soins de
fin de vie avec ma collègue de
Saint-François, mon collègue de Lac-Saint-Jean, ma collègue d'Abitibi-Ouest et d'autres...
des gens de l'opposition. On a eu une
fraternité incroyable au sein de cette commission-là qui va pouvoir changer les
soins de fin de vie dans un futur,
certainement, rapproché. J'ai aussi eu la chance d'être nommé par la ministre
des Affaires municipales et de
l'Habitation de l'époque sur la consultation sur la stratégie nationale
d'aménagement du territoire, et qui en est découlé une politique au mois de mai dernier. Donc, c'est
des éléments qui ont été très importants, là, dans mon dernier mandat ici,
à l'Assemblée nationale.
Oeuvrer pour la circonscription de Mégantic est
un plaisir, et les gens qui y habitent me donnent le goût de continuer de les servir. Même si chacune de vos
100 circonscriptions... des 125 circonscriptions du territoire
québécois ont toutes des particularités et une personnalité qui leur
sont propres, c'est-à-dire, j'avoue que Mégantic a quelque chose d'un peu plus spécial que les autres. Vous savez,
un grand territoire, de majestueux et magnifiques lacs, dont le lac Mégantic,
le lac Saint-François et le lac Aylmer, la
naissance aussi de la rivière Chaudière qui se déverse vers mes collègues de la
Beauce et dans le fleuve Saint-Laurent par la
suite, la magnifique rivière Saint-François aussi, qui s'en va jusqu'à Drummondville et vers Trois-Rivières. Donc, on a
un comté... j'ai un comté magnifique, les deux merveilleux parcs, le parc Frontenac, le parc du mont Mégantic avec son
observatoire, entre autres, 36 municipalités, quatre MRC, des gens qui sont fiers, qui veulent
faire découvrir leur territoire, mais qui veulent habiter leur territoire, et
leur territoire est tellement important qu'ils s'en occupent réellement.
Au
cours des quatre dernières années, j'ai pu compter sur la confiance, le support
et la collaboration de mes collègues afin
d'obtenir et d'adapter des projets, et d'apporter plusieurs réponses concrètes
aux besoins de la population et aux problématiques spécifiques de chacun des secteurs de ma
circonscription. Nous avons d'ailleurs réalisé plusieurs projets, entre autres
la régionalisation des
fonctionnaires. Lac-Mégantic va recevoir un bureau pour recevoir des
fonctionnaires qui vont pouvoir habiter
à 50 kilomètres à la ronde de Lac-Mégantic, donc, dans la circonscription
de Beauce-Sud, dans la circonscription de Lotbinière-Frontenac et dans
ma circonscription.
On
a réalisé beaucoup de beaux projets aussi en habitation. Ça prend l'implication
des gens du milieu, de chacune des
communautés, pour que ces beaux projets là d'habitation, des coops
d'habitations, des loyers à prix modiques... bien, l'implication de la
communauté est hyperimportante pour que ces beaux projets là se réalisent.
Il
y avait une promesse électorale que j'ai travaillée fort durant tout le mandat
avec mon collègue le ministre des Transports
de l'époque, la réalisation de la route 257 entre Weedon et La Patrie, une
route qui avait été promise à maintes reprises
lors des élections précédentes et qui n'avait jamais été réalisée. En
concordance et en travaillant avec l'ensemble des municipalités et la MRC, on a réussi à réaliser ce beau grand projet
là, qui est pratiquement fini. Il reste 0,5 kilomètre à faire, parce qu'il y a des infrastructures souterraines
à faire à l'été prochain, avant que le pavage soit fait et qu'on ait fini
l'ensemble de la route 257.
Bon,
je vais m'en passer parce que je veux laisser encore du temps à mes collègues,
mais aussi, on a créé plus de 218 places en garderie, en CPE lors
de notre mandat, et c'est un besoin qui était hyperimportant.
Cet
automne, la campagne électorale nous a permis de faire le point avec la
population, d'entendre à nouveau leurs besoins,
les projets à poursuivre et les nouveaux à mettre de l'avant. Une campagne qui
n'a pas été de tout repos, Mme la Présidente.
Je vais vous dire, on a eu beaucoup d'intimidation. On a eu... j'ai eu, entre
autres, beaucoup d'intimidation. On n'a pas eu une campagne comme on avait eu
en 2018, mais, je peux vous dire une chose, les dégâts ou les bris qui ont
été faits, on avait des... j'avais des
bénévoles qui étaient là jour après jour pour aller réparer les pots cassés,
entre autres sur les pancartes, sur le vaste territoire des
36 municipalités et 5 263 kilomètres carrés.
Ça fait que je
profite de cette tribune pour remercier mon équipe du bureau, premièrement,
Raymond, Brigitte, Sylvain, Murielle et
Mathieu, qui, pour tout le monde, c'était leur première campagne électorale.
Ils sont arrivés en cours de mandat,
en politique, et ils ont fait beaucoup d'apprentissages, et ça a été très
plaisant pour l'ensemble de l'équipe. Les membres de la... David, Hubert, Jacques, Jocelyn, Charles, Robert et
Yves. Merci beaucoup pour le soutien au cours des quatre dernières années mais aussi au cours de la
campagne puis après. Les gars, vous êtes là tout le temps. Donc, lâchez pas.
J'aime ça être avec vous aussi. Ma
directrice de campagne, qui était à sa première campagne électorale aussi. Ma
conjointe Joannie, qui a fait un
travail exceptionnel, qui sait tirer sur le cordeau, puis, tu sais, ce n'est
pas facile, parce que je suis très
difficilement retenable, mais il faut savoir comment me prendre, et elle fait
très bien ça. Louis-Charles, mon fils, Anaïs, mes parents, mes amis, toute la famille, tout le monde qui nous ont
aidés, ça a été très apprécié. Sans vous, je ne serais pas ici encore aujourd'hui. La gang des pancartes, les releveurs de listes, la belle gang qui
remplissait les cartes de bingo... parce
que, vous savez, en région, bien, c'est très, très difficile d'avoir une
connexion Internet ou avoir une connexion cellulaire fiable, donc photos, envoyer les cartes de bingo,
remplir tout ça. Ça fait que tout le monde a travaillé très fort, lors de la
journée de l'élection, et ça a été très bien.
Donc,
en terminant, je veux dire à tout le monde que je vais être là pour vous
représenter, lors des quatre prochaines années. Je serai à l'écoute de tous vos besoins. Je travaillerai pour
l'ensemble de la population, tous ceux qui ont voté pour moi, mais pour les autres aussi, parce que je
pense que c'est important de répondre aux besoins de toute la population. Je
suis un gars de terrain puis je vais aller vous voir. J'ai déjà commencé
puis je vais continuer. Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
M. le député. Maintenant, je cède la parole à M. le député d'Arthabaska.
M. Eric
Lefebvre
M. Lefebvre :
Merci beaucoup, Mme la
Présidente. J'espère que, dans un avenir rapproché, on pourra dire «le député
d'Arthabaska-L'Érable». C'est un dossier que je travaille depuis déjà plusieurs
années.
D'entrée
de jeu, j'aimerais souhaiter la bienvenue à tous les nouveaux et nouvelles
députés qui se sont joints à cette 43e législature. Les gens de mon
comté le savent, à la fin de toutes mes allocutions je dis toujours que c'est
un grand privilège d'être vos yeux, votre
voix et vos oreilles à l'Assemblée nationale. Et, cette phrase-là, je la
répète... Depuis cette semaine, ça
fait six ans cette semaine que j'ai le privilège d'être député du comté
d'Arthabaska-L'Érable, et, je le répète, c'est encore un grand
privilège. On est chanceux, tous et toutes, que nos citoyens et citoyennes de
nos circonscriptions respectives nous aient donné leur confiance.
Et,
en parlant de confiance, bien, je veux également remercier le premier ministre
pour sa confiance renouvelée dans mon poste de whip en chef du
gouvernement pour un deuxième mandat. J'en suis très fier. Et, dans mes
remerciements, assurément, je veux remercier les citoyens du comté qui m'ont
donné leur confiance pour un troisième mandat.
Je veux
assurément remercier ma famille. Et, durant la campagne... Tantôt, mon collègue
de Mégantic disait que ça a été une campagne qui a été difficile. Ça a été
excessivement difficile également de mon côté. Et les gens ont appris à
connaître Marie-Eden, ma belle-fille. Et Marie-Eden dit toujours que j'ai le
privilège de travailler dans un château, et ce
que j'ai le goût de dire aux nouveaux et aux anciens : Qu'on se rappelle à
tous les jours, comme Marie-Eden me dit, qu'on travaille dans un château, et c'est ici que se prennent toutes les
plus grandes décisions pour notre nation québécoise. Il faut se le rappeler à tous les jours. Alors,
Marie-Eden, merci de nous rappeler le privilège que nous avons tous et toutes
de travailler dans ce magnifique château qui est l'Assemblée nationale.
Je
veux remercier Geneviève, naturellement, qui m'accompagne depuis six ans, déjà,
à mes côtés. Dans le comté d'Arthabaska,
on dit que les citoyens ont deux députés pour le prix d'un, parce que Geneviève
m'accompagne dans tous mes événements. Et je vous raconte une petite
anecdote. Il y a quelques années, j'étais ici, à l'Assemblée nationale, et Geneviève avait été me représenter dans une
activité. Puis j'appelle, le lendemain, le responsable de l'événement pour
m'excuser de mon absence, puis il dit : Eric, il dit, tu n'as pas à
t'excuser, Geneviève était là. C'est comme si tu étais là, c'était le deuxième député qui était présent.
Alors, merci d'être là, toi aussi, pour la population. Et j'ai parlé de
Marie-Eden, mais je veux assurément aussi remercier Laurence, Rosalie et
Amora, donc, mes quatre filles qui m'épaulent dans mon quotidien.
• (17 h 50) •
Je veux
prendre quelques minutes pour saluer les collègues de notre formation politique
qui nous ont quittés à la suite de la 42e législature, mais j'en profite
également pour saluer les collègues des oppositions qui nous ont quittés au
cours de la 42e législature. Je
veux les remercier pour le travail et le service public qu'ils ont faits pour
le Québec. Alors, je remercie les
collègues de l'opposition. Et permettez-moi, Mme la Présidente, de saluer les
collègues de ma formation politique qui ont quitté lors de la 42e législature. Et, en premier lieu, je veux
parler de Marguerite Blais. Marguerite, on a eu une pensée pour toi, cette semaine. On a eu la première
maison des aînés dans le comté de Saint-François, alors assurément qu'on a eu
une pensée pour toi. Je veux saluer Nadine
Girault. Nadine, également, nous sommes de tout coeur avec toi dans le combat
que tu livres depuis déjà quelques années.
Je veux saluer Lise Lavallée, Lise qui, elle aussi, a eu un combat mais c'était
pour les jeunes, qui a eu un combat
qu'elle a livré au cours des dernières années et qu'on est arrivés avec une
politique, alors on en est tous très fiers.
Je veux saluer Richard Campeau, je veux saluer
MarieChantal Chassé, Suzanne Dansereau, Émilie Foster, Claire IsaBelle, Danielle McCann. Danielle, permets-moi également de te
saluer d'une façon particulière, Danielle qui a été la première ministre de la Santé qui a débuté la
pandémie. Lors du début de cette pandémie, on avait tous une page blanche.
Danielle a fait un travail colossal, et je
tiens à te rendre hommage et te remercier d'avoir été là dès le jour 1 de
cette pandémie. Je veux saluer Marie-Eve Proulx, Denis Tardif, François
Paradis, notre président de la 42e législature. Vous savez, Mme la Présidente, que ce n'est pas toujours
facile de gérer nos débats, et François l'a fait de main de maître au cours des
quatre dernières années. Alors, merci
beaucoup à François. Et finalement je termine avec notre vieux sage, Marc
Picard, Marc qui a été là pendant
plusieurs mandats et qui était là pour nous rappeler l'histoire. Et, s'il y en
a un qui nous rappelait également l'importance et le privilège que nous avons
de siéger à l'Assemblée nationale, c'était Marc Picard. Et Marc était un de ces routiers qui étaient, je pense que les
collègues de l'opposition vont... respecté de tous, de tous les parlementaires.
Alors, Mme la
Présidente, en terminant, je veux assurément remercier mon équipe de bureau de
comté, qui font un travail colossal
au quotidien. Parce que vous savez, lorsqu'on est ici, à Québec, les dossiers
continuent à travailler dans chacun de notre comté. Alors, je veux
saluer Pierre-Luc Turgeon, Caroline Jutras, David Gosselin, Mario Fortin mais
également Adam Sévigny, qui a quitté mon bureau à la fin de la dernière campagne
électorale, mais qui a fait un travail colossal
dans mon équipe. Et mes derniers mots, bien, seront pour les bénévoles de ma
campagne électorale. Et là je ne veux
pas en nommer, parce qu'il y en a beaucoup trop puis je ne voudrais pas en
oublier, mais tous les bénévoles, que ce soit de mon CAL ou de l'organisation de la campagne électorale, sachez
que je vous remercie du fond du coeur. Parce qu'un élu ou un candidat
qui se présente seul, bien, ce n'est pas possible d'y arriver, c'est un travail
d'équipe.
Et je
terminerai également pour féliciter tous les candidats, candidates de la
dernière campagne électorale, de tous partis confondus, parce que c'est
un défi colossal d'accepter de se présenter dans une campagne électorale. Et
cette campagne-là a été difficile pour moi,
a été difficile pour ma famille, mais je sais qu'elle a été difficile pour
plusieurs d'entre nous, mais également des candidats des autres
formations politiques. Alors, merci d'avoir fait une offre de service à la
population. Maintenant, la population a choisi les 125 élus qui sont ici
pour siéger pour les quatre prochaines années, et j'espère que nous pourrons ensemble, tous et toutes, faire avancer le
Québec, parce qu'au bout du compte, peu importe la formation politique, nous avons tous les mêmes objectifs, c'est
d'améliorer la qualité de vie des Québécois et des Québécoises, et c'est
ce que je nous souhaite à tous.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Je vous remercie, M. le député. Je cède la parole
au prochain intervenant. C'est M. le ministre de la Cybersécurité et du
Numérique. La parole est à vous pour... Il vous reste à peine cinq minutes.
M. Éric Caire
M. Caire : Seigneur! Mme la Présidente,
j'ai à peine le temps de dire bonjour.
Écoutez, Mme
la Présidente, bien, je voulais quand même prendre quelques minutes pour, moi
aussi, remercier les électeurs de La
Peltrie. C'est mon sixième mandat consécutif, ce qui veut dire qu'à partir de
maintenant j'embarque sur l'inventaire
de l'Assemblée nationale. Mais, Mme la Présidente, je veux dire aux collègues
que, malgré un sixième... ou un sixième mandat, c'est la même émotion
qui nous anime pour la première fois.
Je vous
dirais même que celle-ci est peut-être une petite coche particulière, parce que, les
collègues l'ont mentionné dans leurs
interventions, et les collègues de tous les côtés de la Chambre, cette
campagne-là, elle a été acrimonieuse. Je pense qu'on a vu beaucoup de gestes
d'intimidation, de propos intimidants qui ont été tenus envers les
parlementaires. Et je veux m'inscrire
en faux, Mme la Présidente, par rapport à cette situation-là, parce que c'est
un travail qui est difficile. J'écoutais le député de Pontiac, ce matin,
le cheminement qu'il a fait, la réflexion qu'il a eue avant de se représenter. Et j'aurai ces mots, qui ont été les propos de
Mario Dumont, qui dit : Vous savez, la politique, ça peut être beau. C'est
vrai que c'est beau, la politique.
C'est un travail qui est noble, c'est un travail qui est nécessaire, c'est un
travail qui demande beaucoup de
sacrifices. Je pense que tout le monde ici, on a relaté nos propres
expériences. Six mandats, je peux vous dire qu'il y en a eu, quelques sacrifices qui ont été
faits par ma famille, mes enfants, mes proches. C'est le cas de tout le monde
ici, et je pense que ça, ça mérite le
respect, Mme la Présidente, le respect entre nous, oui, mais je pense que ça
mérite aussi le respect de la population.
Ceci
étant dit, Mme la Présidente, j'aborde ce sixième mandat avec la même
perspective que les autres mandats, c'est-à-dire
au service de mes citoyens. Puis, vous savez, six mandats... On m'a dit, et
c'est vrai : C'est difficile d'entrer en politique, mais c'est encore plus
difficile de durer. Et le député d'Arthabaska-L'Érable a dit tout à l'heure...
a parlé de Marc Picard, et ça a été
mon mentor quand j'ai commencé. Il m'a dit une chose très importante, et c'est
un conseil que je transmets à tout le
monde : Occupez-vous de votre comté, sinon votre comté va s'occuper de
vous. Et ça, ça veut dire que le premier titre, hein... Cette
épinglette-là, je la porte, et je la porte avec toujours la même fierté, parce
que c'est difficile d'obtenir ce titre-là,
ça se mérite à chaque jour, ça se mérite à chaque semaine, ça se mérite à
chaque élection, et il n'y aura jamais
rien, jamais rien d'acquis. Et il y a des collègues qui ne sont plus ici et qui
vous diront qu'ils ont pourtant mérité ça, mais c'est à la population... On
remet à tous les jours notre sort entre les mains de la population, et c'est à
la population de décider. Et, quand la population vous donne sa
confiance, c'est un honneur incroyable, mais, quand la population vous
renouvelle sa confiance, là vous savez qu'il y a une petite part de nous
là-dedans.
J'écoutais
ma collègue, tout à l'heure, parler de sa troisième... sa cinquième, pardon,
cinquième, excusez-moi, sa cinquième
élection. Je pense qu'elle sera... Et mon collègue de Drummond-Bois-Francs
aussi, et mon collègue d'Arthabaska, mais moins un peu, un petit peu
moins. Quand les gens vous renouvellent leur confiance, vous dites : Bien,
j'ai fait le travail. C'est une caution
qu'on reçoit de nos électeurs, et ça, c'est extrêmement satisfaisant. Et je
veux remercier les électeurs de La
Peltrie pour cette histoire d'amour, j'oserais dire, qui dure depuis plus de
15 ans, maintenant, et qui va durer pour encore quatre ans, au moins. Après ça, bien, on verra, Mme la
Présidente. Mais c'est un travail de tous les instants, et c'est extrêmement gratifiant quand les électeurs de
votre circonscription vous disent : Bravo, tu as fait une bonne job. Donc,
oui, une campagne difficile mais gratifiante.
Mme
la Présidente, je sens que vous allez déplier vos genoux, et ce qui va me
laisser peu de temps. Je veux saluer ma collègue de Fabre, mon adjointe
parlementaire. Nous avons un travail colossal. Le premier ministre a été clair
sur les attentes, et généralement, quand il
y a des attentes, il faut les respecter, mais je suis convaincu qu'elle et moi
saurons faire avancer le Québec numérique. Merci, Mme la Présidente.
• (18 heures) •
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : M.
le député, est-ce que vous voulez poursuivre votre intervention lorsque nous
allons reprendre les travaux, à 19 h 30?
M. Caire : Je
ne pense pas, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Alors, merci pour votre intervention.
Les travaux sont
suspendus jusqu'à 19 h 30.
(Suspension de la séance à
18 h 01)
(
Reprise à 19 h 31)
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Merci, prenez place. Merci.
Aux
affaires prioritaires, à l'article 1 du feuilleton, l'Assemblée poursuit
le débat sur le discours d'ouverture et sur la motion de M. le premier ministre proposant que l'Assemblée
approuve la politique générale du gouvernement ainsi que sur les motions de grief présentées par M. le chef
de l'opposition officielle, M. le député de Rosemont, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis, M. le député de Marguerite-Bourgeoys, Mme la députée de Mille-Îles, M.
le député de Jean-Lesage, M. le
député de Taschereau, Mme la députée de Verdun, Mme la députée de
La Pinière, M. le député de Laurier-Dorion, M. le député de l'Acadie, Mme la députée de Bourassa-Sauvé, Mme la
députée de Sherbrooke, Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce, Mme la
députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques
et M. le député de Pontiac.
Avant
de donner la parole au prochain intervenant, je vous informe que
23 h 30 min 25 s ont été utilisées dans le cadre de ce débat. Après distribution du temps non
utilisé, la répartition du temps de parole restant est la suivante :
29 min 35 s au groupe parlementaire formant le
gouvernement et 60 minutes au représentant du gouvernement pour sa réplique.
Je suis maintenant
prêt à céder la parole à une prochaine intervenante, et c'est Mme la députée de
Duplessis.
Mme Kateri
Champagne Jourdain
Mme Champagne Jourdain : Merci,
M. le Président. Chers collègues, bonjour à toutes et à tous. «Kuei.» C'est
un immense honneur pour moi de prendre la
parole en ce débat sur le discours d'ouverture de cette nouvelle législature.
Je suis aussi très touchée de cette occasion et je tiens, évidemment, à
la saisir pour remercier tous ceux et celles qui me permettent d'être devant vous aujourd'hui, soit les citoyens et les
citoyennes de Duplessis. C'est un véritable privilège d'être leur voix
ici, à Québec.
J'aimerais
aussi remercier les bénévoles qui m'ont soutenue tout au long de cette belle
aventure que fut la campagne électorale, ma première campagne électorale. Je
pense à Heidie, Benjamin, Russell, Guy, Josée, Paul, Elisabeth, Line, Daniel, Théo, Claude, Marc et tous les nombreux
autres. Merci. J'ai aussi une pensée toute particulière pour ma famille, ma
famille, qui m'a épaulée et qui me permet
aujourd'hui de réaliser un de mes rêves, celui de siéger en ces lieux et d'y
représenter les gens de chez nous. C'est maintenant chose faite grâce à
toutes ces personnes, dont je suis très reconnaissante.
On a beaucoup parlé de moi comme la
première femme issue des Premières Nations à siéger à l'Assemblée nationale,
et j'en suis, bien sûr, très honorée. Mais,
à l'échelle de ma région, on a aussi brisé d'autres plafonds de verre. En
effet, depuis la création de la circonscription
de Duplessis en 1960, c'est la première fois que sa députée siège au Conseil
des ministres. De plus, c'est la
première fois depuis 40 ans que la Côte-Nord a son ministre, le dernier étant
Lucien Lessard, dans le gouvernement de
René Lévesque. Je comprends très bien ce que ça signifie pour les gens de chez
nous, et ce sera un honneur pour moi de représenter notre magnifique
région au sein de notre gouvernement.
Et non seulement la
région est représentée au Conseil des ministres, mais la Côte-Nord au complet
est bien représentée avec mon collègue
député de René-Lévesque, Yves. Yves est un homme de terrain dynamique qui a à
coeur de défendre les gens de notre région. C'est un réel bonheur pour
moi de faire équipe avec lui.
Maintenant,
comme vous le savez, notre gouvernement a fait du développement économique une
de ses priorités, et c'est aussi une
des raisons qui m'ont amenée à faire le saut en politique. Plusieurs de mes
collègues le savent, je suis issue du
milieu des affaires. J'ai travaillé sur de nombreux projets de développement
économique et je me suis impliquée dans plusieurs initiatives en ce sens. C'est donc dire que ça me rejoint
particulièrement. Avec mon nouveau rôle de ministre de l'Emploi, j'aurai
et j'ai déjà l'opportunité de travailler sur des défis qui touchent à la fois
le social et l'économique.
Je
salue d'ailleurs notre adjointe gouvernementale à l'Emploi, la députée d'Anjou—Louis-Riel,
qui sera une grande valeur ajoutée
dans plusieurs dossiers relatifs à mon ministère. Comme vous le savez, pendant
plusieurs années, on a été dans une
situation où, lorsqu'un emploi était affiché, les gens se battaient pour
l'avoir. Maintenant, c'est le contraire, ce sont les employés qui ont le choix.
Pareille situation, bien, ça apporte son lot de défis, des défis différents
comme celui de la pénurie de main-d'oeuvre. Cette pénurie touche le
Québec, mais touche aussi l'ensemble des pays industrialisés.
Pour
faire face à cette pénurie, ça prend des solutions à court, moyen et long
terme, et ça, notre gouvernement l'a compris.
Et c'est pourquoi le Québec agit en investissant 3,9 milliards de
dollars. On est donc en action sur tous les fronts pour former,
requalifier et intégrer en emploi plus de Québécois. On travaille à augmenter
le nombre de diplômés dans plusieurs secteurs clés comme la santé, la
construction, le génie, l'éducation, la petite enfance, les technologies de l'information. On a aussi bonifié les salaires de
certains corps de métier ou professionnels très en demande pour attirer de
la main-d'oeuvre, et on investit, avec Investissement Québec, pour robotiser,
numériser et rendre nos entreprises plus productives.
Bien entendu, l'immigration fait partie de la solution, mais ce n'est pas la
seule solution. On se doit de travailler sur tous les fronts, comme on
le fait.
Ce qui m'amène à vous
parler de l'Opération main-d'oeuvre. L'Opération main-d'oeuvre, c'est une
initiative ambitieuse qui a été mise en
place par notre gouvernement et qui va nous permettre de continuer notre
croissance économique et de répondre
aux besoins de la population malgré les enjeux de main-d'oeuvre. Ce chantier,
bien, il vise à attirer, former, requalifier 60 000 travailleurs et
travailleuses dans les services publics essentiels. Il vise aussi à amener
110 000 travailleurs dans trois domaines stratégiques pour un total
de 170 000 personnes sur cinq ans. On veut particulièrement amener les travailleuses et les travailleurs du Québec vers
des secteurs à haute valeur ajoutée qui offrent des emplois bien rémunérés
et de qualité. C'est pourquoi l'accent est
aussi fort du côté de la requalification que du rehaussement des compétences.
C'est bon pour les individus et c'est bon pour notre prospérité
collective.
Malgré
la pénurie que nous connaissons, bien, il y a encore trop de gens qui ont de la
difficulté à trouver un emploi. Je pense que mes collègues partageront
mes propos, ce n'est pas rare de rencontrer des Québécois qui aimeraient bien retourner sur le marché du travail ou retarder le
jour de retraite, ou encore de rencontrer des personnes en situation de
handicap qui veulent contribuer davantage à notre société. Cela étant dit, de
plus en plus d'entreprises s'adaptent pour les accueillir au sein de leur équipe, et c'est notre devoir
individuel et collectif de créer des conditions gagnantes pour que chacun ait
la chance de se réaliser encore plus.
En
terminant, c'est avec beaucoup d'enthousiasme que je souhaite m'attaquer à ces
défis importants et stimulants au
cours des années à venir. Je sais que tous mes collègues, tant au sein du Conseil des ministres qu'au sein de cette Assemblée, sont entièrement dédiés au bien-être des Québécois
et des Québécoises. Je me réjouis que nous puissions travailler ensemble
pour le bénéfice de tous nos concitoyens. Merci beaucoup. «Tshinashkumitinau.»
• (19 h 40) •
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Merci, Mme la députée de Duplessis.
J'en
profite pour faire ce rappel, donc : en Chambre, on appelle les collègues
par leur titre et non par leur nom. Donc, c'est un rappel que je fais à
l'ensemble des collègues pour la suite des choses.
Est-ce
qu'il y a d'autres interventions? Je cède maintenant la parole au représentant
du gouvernement pour sa réplique.
Une voix : ...
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Alors, cela met donc fin au débat sur le discours
d'ouverture prononcé le 30 novembre 2022.
Je
vous informe que les motions formulant un grief présentées dans le cadre de ce
débat sont toutes recevables, sauf celle présentée par Mme la députée de
Sherbrooke, qui contient de l'argumentation.
En
effet, conformément à l'article 191 de notre règlement, s'il est permis
d'indiquer des motifs, dans une motion de grief, l'argumentation, elle,
n'est pas permise.
La
jurisprudence parlementaire a expliqué par le passé qu'on entend par
argumentation tout ce qui tend à appuyer la conclusion recherchée dans la motion. Or, la présidence a déjà
déclaré irrecevables des motions dont le libellé était similaire dans des décisions rendues le 11 juin 2003,
le 21 avril 2015 et le 20 avril 2021. Dans l'une de ces décisions, la
présidence avait jugé que les mots
«mettant ainsi à risque sa cote de crédit» devaient être considérés comme de
l'argumentation. Par conséquent, dans
le cas de la motion de grief présentée par la députée de Sherbrooke, les mots
«mettant ainsi en péril la qualité de nos services publics» doivent
également être considérés comme de l'argumentation.
Maintenant, comme la
présidence le fait habituellement en pareil cas, je vous demande s'il y a
consentement pour substituer à la motion présentée par Mme la députée de
Sherbrooke une nouvelle motion conforme au règlement qui se lirait comme suit — donc
je vais donner lecture à la motion :
«Que l'Assemblée nationale blâme le gouvernement
de la Coalition avenir Québec pour son incapacité à offrir aux travailleurs et travailleuses du secteur
public des conditions de rémunération et de travail respectueuses et dignes de
leur apport essentiel à la société québécoise.»
Est-ce qu'il y a consentement?
Une voix : Pas de consentement.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le leader.
Conformément à l'article 50.1 de notre
règlement, nous allons maintenant procéder aux votes sur les motions formulant un grief présentées dans le cadre de ce
débat ainsi que sur la motion de M. le premier ministre proposant que
l'Assemblée approuve la politique générale du gouvernement.
Et je mets
maintenant aux voix la motion formulant un grief présentée par M. le chef de
l'opposition officielle. Cette motion se lit comme suit :
«Que
l'Assemblée nationale dénonce l'absence de vision du gouvernement caquiste pour
régler les enjeux les plus criants
auxquels sont confrontés les Québécoises et les Québécois, notamment la pénurie
de main-d'oeuvre, la lutte à l'inflation et l'accès à des soins de santé
de qualité.»
Que les députés... Oui?
M. Derraji : M. le
Président, je vous demanderais un vote par appel nominal.
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
...
M. Caire : M. le
Président, je vous demanderais de reporter ce vote à la prochaine période des
affaires courantes, vendredi le 9 décembre, s'il vous plaît.
Votes reportés
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Conformément à la demande
du leader du gouvernement, les votes seront tenus à la période des
affaires courantes. Oui, M. le leader.
M. Caire : M. le Président, je
vous demanderais d'appeler l'article 2 du feuilleton, s'il vous plaît.
Projet de loi n° 1
Adoption du principe
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci.
L'article 2 du feuilleton. Conformément à l'ordre adopté plus tôt aujourd'hui, M. le ministre des Finances propose
l'adoption du principe du projet de loi n° 1, Loi limitant l'indexation de plusieurs
tarifs gouvernementaux. Y a-t-il des interventions? Oui, allez-y, M. le député
de...
Une voix : ...
Le Vice-Président (M. Benjamin) :
Orford. M. le député d'Orford.
M. Gilles Bélanger
M. Bélanger : Merci,
M. le Président. C'est avec plaisir que je demande aujourd'hui à cette
Assemblée d'adopter le principe du projet de loi n° 1,
Loi limitant l'indexation de plusieurs tarifs gouvernementaux.
Ce projet de
loi découle de notre engagement d'aider les Québécois à faire face à la hausse
du coût de la vie. Les factures des
Québécois sont plus importantes en raison de la montée de l'inflation. S'il est
adopté, M. le Président, le projet de
loi n° 1 plafonnera l'indexation des tarifs
gouvernementaux qui touchent les citoyens à 3 %, respectant ainsi notre
promesse électorale en lien avec le
bouclier anti-inflation. Comme vous le savez, plusieurs tarifs gouvernementaux
sont soumis à une formule
d'indexation annuelle automatique basée notamment sur la variation de l'indice
des prix à la consommation. Sans intervention de notre part, la forte hausse de
l'inflation enregistrée depuis 2021 amènerait une indexation dépassant
6 % pour plusieurs tarifs, et ce, dès
le 1er janvier prochain. L'impact sur le pouvoir d'achat des Québécois serait
important, et c'est pourquoi nous avons décidé d'agir rapidement en
déposant le projet de loi n° 1.
L'adoption de
ce projet de loi plafonnerait l'indexation des tarifs gouvernementaux jusqu'au
31 décembre 2026. Ainsi, au
cours des quatre prochaines années, le taux d'indexation des tarifs
gouvernementaux correspondrait au moindre entre la règle d'indexation usuelle et 3 %. Il s'agit d'un geste
fort pour aider les Québécois à faire face à la hausse du coût de la vie. Du même coup, le gouvernement contribue
directement à réduire l'inflation. À terme, c'est plus de 1,1 milliard
qui sera économisé par les Québécois grâce au projet de loi n° 1.
Par exemple, pour une personne aînée en CHSLD, c'est 850 $ qui seront épargnés annuellement;
pour une famille avec deux enfants en CPE, c'est 120 $ sur une base
annuelle; pour une étudiante à l'université, c'est près de 75 $ qui
seront épargnés annuellement.
Je vous rappelle, M.
le Président, que nous avons franchi une première étape dans la mise en oeuvre
de notre engagement en publiant, le 16 novembre dernier, un règlement pour
limiter l'augmentation des principaux tarifs dont l'indexation était au 1er janvier. Ceux-ci sont, notamment, des
permis de conduire et d'immatriculation, les contributions payées en CHSLD ainsi que les frais pour les
chambres privées et semi-privées dans les établissements de santé. Nous
agissons aujourd'hui pour appliquer
ce plafonnement de l'indexation jusqu'en 2026 et l'élargir aux autres tarifs
gouvernementaux touchant les citoyens.
Un
autre projet de loi viendra limiter l'indexation des tarifs d'Hydro-Québec. Le
projet de loi n° 1 viendra donc limiter à 3 % l'indexation
annuelle de nombreux tarifs gouvernementaux, parmi lesquels on retrouve,
notamment, la contribution réduite des
services de garde éducatifs à l'enfance, les droits de scolarité
universitaires, les droits d'accès dans les parcs nationaux, les permis de
chasse et de pêche, les frais de stationnement des établissements publics de
santé et de services sociaux, les
droits exigibles en lien avec la présentation d'une demande de sélection pour
ceux et celles qui souhaitent immigrer au Québec, et plusieurs autres.
Le projet de loi permettra également d'appliquer, si nécessaire, par
l'entremise d'un règlement, la limitation de
l'indexation à d'autres tarifs, droits, contributions ou frais fixés par le
gouvernement, un ministre ou un
organisme en contrepartie d'une prestation particulière. Le projet de loi
prévoit également le plafonnement du tarif applicable pour la
consultation du registre foncier à 1 $ par document.
Étant
donné que la limitation de l'indexation vise principalement à aider les
citoyens, certaines exceptions sont prévues par le projet de loi. Ainsi, le plafonnement ne s'appliquerait pas aux
redevances, car celles-ci concernent l'exploitation des ressources
naturelles ou la protection de l'environnement — à ce titre, la bourse
du carbone est exclue — aux
montants payables dans le cadre d'un régime
d'assurance public, puisque l'ajustement annuel de ces montants repose sur des
analyses qui visent à assurer la
pérennité du régime, à certains tarifs payés par des entreprises, par exemple,
les entreprises du secteur financier,
du secteur pharmaceutique ou du secteur des ressources naturelles, aux tarifs
en lien avec la protection de l'environnement.
Vous
en conviendrez, M. le Président, le projet de loi n° 1 permettra d'aider
les Québécois à faire face à la hausse du
coût de la vie. Je demande donc à mes collègues députés de nous appuyer pour
l'adoption du principe afin de pouvoir passer
aux prochaines étapes et de procéder à l'adoption dans les meilleurs délais, et
ce, au bénéfice de la population. Merci, M. le Président.
• (19 h 50) •
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le député. Est-ce qu'il y a d'autres intervenants? M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Frédéric
Beauchemin
M. Beauchemin : Merci, M. le Président.
On le voit partout, la nécessité d'aider les Québécois est évidente :
l'inflation à 6,4 %, la baisse du PIB, comme on a vu dans la mise à
jour économique du ministre des Finances aujourd'hui, était initialement estimée à 2 %, ensuite
1,7 %, et là, maintenant, on prévoit seulement 0,7 %, le
taux directeur de la banque centrale, qui
est rendu à 4,25 %, une augmentation de 400 points de base, M. le
Président. 400 points de base, là, ça fait mal à tout le monde qui ont des emprunts, emprunts bancaires à
taux variable, que ce soit sur une dette, leur carte de crédit, toutes les
dépenses reliées à la charge d'intérêts, elle est extrêmement significative.
Cependant,
nous, on diffère sur l'approche utilisée. Donner des chèques à tous, le
ministre l'a dit, ça va stimuler, en fait, l'inflation. C'est ses mots,
il l'a répété aujourd'hui à la télévision, on l'a vu en Chambre en parler, ça
va stimuler l'inflation. Nous, on pense que
l'aide aux aînés, ça ne devrait pas être un crédit d'impôt au
printemps 2023, ça devrait être une
allocation nette d'impôt aujourd'hui. C'est aujourd'hui que les aînés en ont
besoin. Indexer à 3 % les services de l'État, ça ne tient pas compte de la capacité de payer des
Québécois. Spécifiquement, là, dans le projet de loi n° 1,
on trouve que ça ne va pas assez loin. Ce n'est pas ciblé, peu importe les
résultats. Mais le pire dans tout ça, c'est que ce n'est pas en symbiose
avec le cycle économique. On en a parlé,
2023 va être une année difficile, on s'attend à ce que le risque de récession
soit beaucoup plus élevé qu'anticipé.
Nous, ça fait des semaines, même un mois et plus qu'on en parle. Mais là,
maintenant, on a vu une mise à jour
économique qui semble aller de notre opinion. Alors donc, pour 2023, la
capacité de payer des Québécois va être encore beaucoup plus affectée.
Dans
la campagne électorale, le Parti
libéral du Québec a proposé des
allocations et non un crédit de 2 000 $, comme je mentionnais
tantôt. Oui, c'est plus généreux, mais c'est plus responsable. La présidente du
Fonds solidarité FTQ en a parlé la semaine
passée, les aînés, quand ils arrivent à leur retraite, n'ont pas des revenus
suffisants. Si on les compare à ce qui
se passe en Ontario, on parle d'une différence de 22,5 % moins de revenus
pour les aînés québécois par rapport aux aînés ontariens. C'est
significatif.
Aussi,
en campagne électorale, on avait parlé d'un élargissement du panier des
produits essentiels exemptés de la TVQ.
Ça, c'est une mesure qui est ciblée. C'est une mesure qui va, évidemment, aider
les gens les plus démunis, pour qui, justement,
aller à la pharmacie, c'est déjà assez dispendieux. Enlever la TVQ, c'est
10 %, quasiment, de rabais pour eux, donc extrêmement important. Mais, en temps de récession, en temps de
crise d'inflation, c'est les mêmes victimes, c'est les mêmes personnes les plus affectées. C'est les
gens les moins fortunés qui vont souffrir. Donc, il y a un mécanisme qui
existe déjà, qui est en place, c'est le crédit de la solidarité. Ce n'est pas
extrêmement complexe. Une augmentation de 25 %
serait extrêmement sympathique envers ces gens-là, ça démontrerait une certaine
empathie envers ces gens-là. Pour nous, on considère que, ça, c'est une
mesure extrêmement ciblée.
On entend
parler que, pour le budget de l'année qui s'en vient, le ministre des Finances a l'intention de modifier les premiers
paliers, les deux premiers paliers d'imposition. Moi, je trouve que le premier
palier d'imposition... nous, on considère que le premier palier d'imposition à 46 300 $, une
baisse de ce premier palier seulement serait nécessaire. Le reste, ce serait l'équivalent de, encore une fois,
stimuler encore l'économie, un peu comme les chèques vont le faire. Donc,
la nette résultante de ça — puis
ça, c'est un principe économique 101 — on va simplement étirer la période d'inflation. Je
comprends qu'on veut aider le monde, je
suis, en fait, pour qu'on aide les gens, mais le problème, c'est l'inflation.
Donc, si on veut aider l'ensemble des gens, notre objectif, c'est de,
justement, réduire cette période d'inflation à son plus court possible. Donc, il ne faut pas tirer dans la
chaloupe de la banque centrale. Et donc, pour ce faire, ce qu'on doit faire,
c'est des mesures extrêmement ciblées. Donc, je crois et je considère
que le focus devrait être là-dessus.
Donc, pour
nous, ça, c'étaient des mesures qu'on proposait. On n'a pas le copyright
là-dessus. Le gouvernement, s'il le
désire, pourrait absolument les prendre. On serait très heureux de partager,
même, nos idées, la recherche en arrière. On pense que c'est des mesures
qui sont efficaces. Puis, comme je disais tantôt, ça ne stimule pas
l'inflation.
Donc, vous
pouvez deviner, là, le projet de loi n° 1, selon nous, ne va
pas assez loin. Il ne prend pas en considération la capacité de payer des Québécois. Et donc nous allons, demain,
proposer un amendement qui pourra justement être en symbiose avec le cycle économique dans lequel nous
sommes, le cycle économique qui, comme je disais tantôt, va donc
démontrer un ralentissement significatif en 2023, suivi de, par la suite, en
2024, un moment de répit pour peut-être, potentiellement,
en 2025-2026, reprendre la trajectoire, un amendement qui, aussi, donc, prendra
soin de la capacité de payer des
Québécois. La conclusion sur l'amendement au niveau de l'objectif qu'on voulait
atteindre, c'est que cet objectif-là va
être un objectif d'enlever la possibilité d'un choc tarifaire. Alors, ce qu'on
veut, c'est être en symbiose avec l'économie, le cycle économique. Ce qu'on veut, c'est être en symbiose avec la
capacité de payer des Québécois. Puis ce qu'on veut aussi, c'est d'être responsables et d'empêcher
que, plus tard, il y ait un choc tarifaire qui soit la nécessité pour le
prochain gouvernement et le gouvernement actuel. Et donc, en éliminant
ce blocage-là d'être... de rester à 0 %... Nous, on pense que la façon d'y aller, ce serait d'instaurer un
palier. Donc, on pense que, l'année prochaine, l'augmentation devrait être
gelée. On parle de 0 %. En 2024, on
parle d'une augmentation de 1 % ou moins, si l'économie serait inférieure,
ce qui est... malheureusement, ce qui
serait surprenant. En 2025, lorsque la tête va commencer à sortir un peu de
l'eau, on parle d'un palier de
2 % ou moins, dépendamment si l'inflation est inférieure, et, dans la
dernière année, à 3 %. Évidemment, c'est plus en symbiose avec la capacité de payer des Québécois. C'est plus en
symbiose avec le cycle économique. Et donc, pour nous, ça représente une mesure qui serait ciblée et qui serait
responsable, qui démontrerait de l'empathie pour les Québécois qui,
aujourd'hui, sont à la gorge, M. le Président. Alors, voilà. Merci.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, M. le député de
Marguerite-Bourgeoys. J'accueille maintenant l'intervention du député de
Maurice-Richard.
M. Haroun Bouazzi
M. Bouazzi : Merci,
M. le Président. Le projet de loi n° 1, donc, vise à lutter contre
l'inflation. C'est le ministre qui le dit, c'est une des parties du
bouclier, entre guillemets, anti-inflation que le gouvernement veut mettre en
place.
D'abord,
revenir un peu sur l'inflation. Aujourd'hui, la première dépense des ménages
est... dans le cadre de l'IPC, de
l'indice des prix de consommation, il représente le plus gros produit, c'est le
logement, 26 %, c'est le logement. Jusqu'à maintenant, il n'y a rien qui touche au logement. Alors, évidemment,
l'augmentation du logement... du prix du logement n'a pas du tout été du
même ordre que l'énergie ou que de l'épicerie. Mais, ceci étant dit, c'est
quand les gens changent d'appartement ou
c'est quand des locataires partent qu'on voit des augmentations tout à fait
exagérées. Il est donc, pour nous,
vraiment important de légiférer pour éviter qu'il y ait des augmentations
abusives des loyers. Jusqu'à maintenant, nous n'avons rien vu qui va
dans ce sens et nous en sommes très tristes.
Deuxièmement, l'augmentation de 3 %. On ne
comprend pas pourquoi se limiter à une augmentation de 3 %. Il faudrait geler les prix. Le ministre lui-même
l'a dit, c'est une proposition qui diminue l'inflation par définition. On est
très étonnés. Pourquoi ne pas tout simplement geler? Ça donne deux choses
positives pour l'économie. D'abord, ça lutte contre l'inflation plutôt qu'abandonner les Québécoises et les Québécois
à l'augmentation du taux directeur de la banque, le taux de la Banque du Canada. Et, de l'autre côté, ça donne de
l'oxygène aux familles... et ça donne de l'oxygène à toutes les
familles.
Et nous, pour
les services de l'État, on pense que c'est important que toutes les familles y
aient accès à moindre prix, contrairement,
d'ailleurs, aux impôts qui ont été promises pour l'année prochaine, qui, elles...
Malheureusement, il y a un tiers de la population, plus de
2 millions de personnes qui n'y auront pas droit, quand 100 % des
mieux nantis vont y avoir droit.
Donc, sur le
principe d'avoir un projet de loi qui touche au coût des services de l'État,
nous, on est d'accord avec les
amendements qu'on va produire demain, des amendements qui, on espère, vont être
acceptés. On sera une force constructive
dans les quatre prochaines années. Et, parmi elles, c'est ce qu'on va déposer
demain, on va en déposer deux, un qui touche au logement et l'autre qui
touche au gel des tarifs de l'État. Merci, M. le Président.
• (20 heures) •
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
M. le député de Maurice-Richard. M. le député de Pontiac.
M. André Fortin
M. Fortin : ...
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Ça
va très bien.
M. Fortin : Excellent. Je veux commencer en saluant mon collègue de
Marguerite-Bourgeoys. Je vous le dis d'entrée de jeu, les collègues, qui l'ont peut-être réalisé dans les quelques
minutes d'intervention qu'il vient de faire ou dans certaines des interventions qu'il a faites aujourd'hui en
marge de la mise à jour économique, le collègue de Marguerite-Bourgeoys, là,
vous l'avez compris, c'est un atout pour le
Parti libéral du Québec. C'est un atout pour le Québec de façon générale,
d'avoir quelqu'un de sa réputation,
de sa trempe dans cette Assemblée, ici. Puis il y en a d'autres, il y en a
plusieurs, des collègues qui sont
spécialistes et qui sont capables de maîtriser un dossier comme celui-là, mais
de l'avoir comme porte-parole en finances,
en économie, au Parti libéral... De un, ce n'est pas rien d'arriver ici et
d'être porte-parole en finances, en économie immédiatement, mais de le faire avec des mots comme ceux-là... Vous
allez vite voir la différence entre nous deux, quand on a un spécialiste aguerri. Là, vous allez avoir
un généraliste qui est capable de parler d'un petit peu à peu près tout sans
trop se mettre dans le trouble la plupart du temps.
Mais j'ai entendu ce
que mes citoyens m'ont dit pendant la campagne électorale, par exemple. J'ai
entendu la nécessité... Puis je l'ai dit un
petit peu plus tôt, là, dans mon discours... ma réplique au discours
d'ouverture, on entendait deux choses aux portes, hein : santé, faites
de quoi en santé, ça presse, on n'est pas capables d'avoir des services; puis
ça ne va pas bien au niveau de nos finances personnelles, on a besoin de
lousse, on a besoin d'air, on est pris à la gorge, on ne sait pas comment on va payer les factures. Et, depuis la campagne
électorale, on ne peut pas dire que ça va mieux. Le taux d'intérêt a augmenté de façon importante encore cette semaine.
Donc, ce n'est pas plus simple que ça l'était pour les familles québécoises ces jours-ci. Donc, ce
qu'ils nous ont dit, en fait, les Québécois, c'est : Il faut faire quelque
chose.
Puis
le gouvernement avait un choix à travers tout ça, hein, le gouvernement avait
un choix, c'est-à-dire : il devait décider comment il allait aider les
Québécois qui en ont besoin sans trop augmenter l'inflation, idéalement sans
vraiment augmenter l'inflation. Parce
que, si tout ce qu'on fait, si tout ce que le gouvernement de la Coalition
avenir Québec choisit de faire, c'est
des mesures qui ne sont pas ciblées, des mesures qui n'atteignent pas les gens
qu'ils devraient atteindre, des mesures
qui atteignent la députée de Mont-Royal—Outremont et d'autres députés ici, en cette Chambre, qui ont
généreusement choisi de remettre le
chèque du gouvernement à des organismes charitables dans leurs
circonscriptions, mais si ça rejoint des gens comme ça, qui ont des
revenus familiaux bien supérieurs à ceux qui ont besoin d'un chèque de 500 $, bien, on ne vise pas aux bonnes
places, et, comme mon collègue de Marguerite-Bourgeoys le disait, comme le
ministre des Finances le disait, on va augmenter l'inflation. C'est ça que ça
fait, des mesures non ciblées, dans un contexte économique comme on est
en train de vivre en ce moment.
Mais
ça, c'est le choix que le ministre des Finances fait. Il fait le choix, là, de
regarder, d'un côté, la Banque du Canada
dire comment on peut limiter l'inflation, quelles mesures on peut mettre en
place, jusqu'où on peut aller sans faire trop mal au monde, et lui, il se dit : Bien, je vais mettre une
mesure tellement pas ciblée qu'elle va augmenter l'inflation, puis elle va faire le contraire de ce que la Banque du
Canada est en train d'essayer de faire. Ça, c'est le choix que le gouvernement
du Québec fait.
Ça
ne veut pas dire que les gens n'ont pas... qu'il y a des gens qui n'ont pas
besoin d'une allocation, d'un chèque de
500 $. Il y a des gens qui en ont besoin, bien sûr. Mais il y a des gens
qui le reçoivent, là, qui n'en ont pas besoin, comme ma collègue
députée, ici, et je la salue pour le don qu'elle a choisi de faire avec ce
chèque-là.
La
beauté de la chose, c'est que le gouvernement a la marge de manoeuvre
aujourd'hui pour aider le monde, hein? Ils
ont de l'argent s'ils veulent aider le monde. Le gouvernement a bénéficié de
l'inflation des derniers mois. Ce n'est pas dur à comprendre, ça ne
prend pas la tête à Papineau, M. le Président, je pense que même moi, je vais
être capable de l'expliquer : si vous
payez 2 $ le litre de gaz au lieu de 1,40 $, le gouvernement fait
plus d'argent. Si vous payez votre repas, au resto, 40 $ au lieu de
30 $, le gouvernement tire plus de taxes à travers ça. Si vous payez une
souffleuse... l'hiver commence, peut-être
qu'il y a des gens qui ont besoin de s'acheter une souffleuse, si vous la payez
1 500 $ au lieu de 1 000 $ une couple d'années, bien, le gouvernement rentre plus d'argent. C'est
ce qu'ils ont dit aujourd'hui dans leur mise à jour économique. Je pense qu'ils ont... c'est, quoi,
4,7 milliards de plus que prévu au mois de mars, là, que prévu il y a
quelques mois. Alors, ce n'est pas
dur à comprendre que le gouvernement a des sommes pour aider, ils ont des
sommes à leur disposition. Mais,
encore là, on revient à comment on fait ça sans faire le contraire de ce que la
Banque du Canada est en train d'essayer de faire.
Mais il y a une
chose, dans la mise à jour économique, qui devrait nous envoyer un bon rappel à
tout le monde. L'économie, là, elle est en
surchauffe. Les revenus sont appelés à diminuer. Le taux de chômage va monter.
Ça, c'est la prévision du ministère
des Finances. Le taux de chômage va augmenter l'année prochaine. Il y a des
gens qui ne seront plus capables de
se payer les dépenses courantes qu'ils ont. Ça va arriver, ça. Puis, pendant ce
temps-là, le gouvernement nous propose
un projet de loi qui dit : Ah, bien, c'est vrai, hein, il y a du monde,
là, qui sont... tu sais, ce n'est pas facile pour eux autres, donc on va prendre l'augmentation des
tarifs gouvernementaux — pas
on va prendre des tarifs gouvernementaux puis on va les réduire, on va prendre l'augmentation des tarifs
gouvernementaux — puis
on va les réduire une petite affaire, une petite affaire tout de suite.
Est-ce
que, sur le principe de la chose, c'est une bonne chose? Oui. Mais pourquoi le
gouvernement ne va pas au bout de son idée? Les tarifs, là, dont mon collègue
parlait tantôt, là... Les droits de scolarité. Moi, je ne connais pas grand
étudiants qui nagent dans l'or, hein? La plupart des étudiants, là, il y en a
beaucoup qui ont des jobs à temps partiel, qui
ont des jobs au salaire minimum puis ils arrivent pas mal flush à la fin du
mois. Et là le gouvernement leur dit : Aïe, je vais vous donner un break, je vais baisser l'augmentation des frais
de scolarité, je vais la baisser un peu; je vais l'augmenter pareil, hein, je vais l'augmenter, mais je vais
l'augmenter juste un petit peu. Pourquoi vous n'allez pas au bout de votre
idée? Vous le savez, que les gens
sont pris à la gorge. Augmenter les droits de scolarité, mais juste un petit
peu moins que ce qu'on avait prévu.
Les
permis de chasse. Les permis de chasse, là, ça, c'est des activités que les
gens veulent faire, se rapprocher de leurs frères, de leurs pères, des
membres de leurs familles, dans la nature. C'est bon pour le développement
économique régional. Là, le gouvernement
dit : Bien, savez-vous quoi, je le sais, que vous êtes pris à la gorge, je
le sais, que ça ne va pas bien, je vais augmenter les tarifs de chasse
pareil l'année prochaine.
Stationnement des hôpitaux. Le
gouvernement prévoyait augmenter le tarif des stationnements des hôpitaux de
7 %. Vous allez nous dire : Ah, on va juste l'augmenter de 3 %
cette année. O.K. Qui est-ce qui va à l'hôpital? Y a-tu du monde qui
sont heureux d'y aller, à l'hôpital? Moi, je ne connais pas grand monde qui
sont heureux d'aller à l'hôpital, à part
peut-être le monde qui va faire du bénévolat à l'hôpital. Puis, encore là,
j'espère que le gouvernement leur donne un plus gros break sur le stationnement. Mais moi, en fin de semaine, j'ai
parlé à du monde, dans mon comté, qui m'ont dit... une personne qui m'a dit : Ma mère a besoin
d'une biopsie, ma mère a 82 ans, elle a besoin d'une biopsie. Savez-vous
ce qu'ils ont fait? Pas capables
d'avoir de biopsie en Outaouais, ils sont embarqués en auto, ils sont allés
jusqu'à Montréal. Ils ont payé leur
trajet, deux nuits d'hôtel, le stationnement à l'hôpital au centre-ville de
Montréal parce que le gouvernement du
Québec est incapable de lui donner un service localement, dans sa région, pour
un service de base, une biopsie. Là, on a demandé à une madame de 82 ans puis de son fils de se rendre à
Montréal, de payer tout ça. Puis là le gouvernement leur dit : Ah, bien, savez-vous quoi, on va quand
même augmenter le tarif du stationnement, on va vous en rajouter un petit peu,
c'est juste un peu, mais on va vous en rajouter pareil.
Pourquoi? Pourquoi on
n'est pas capables de se dire, de reconnaître que le monde a de la misère puis
que, cette année, on va dire : Sais-tu
quoi, pour ce qu'on contrôle, l'Hydro-Québec, les tarifs de stationnement, les
permis de chasse, les droits de
scolarité, l'accès à la SEPAQ, on va dire, on va garder les tarifs comme ça. On
est capables de se le payer. Le gouvernement
a de l'argent. Le gouvernement nous dit : je vais avoir 4,7 milliards
de plus, en revenus cette année, que je pensais. Utilisez-le à travers une mesure qui fait en sorte de ne pas
avoir d'impact sur l'inflation. Vous baissez vos tarifs ou vous les gardez à la même place, vous n'allez
pas avoir d'impact sur l'inflation. Non, vous avez donné des chèques au
monde à la place. Ça, ça va avoir un impact sur l'inflation.
• (20 h 10) •
Alors,
vous comprenez, sur le principe, là, on peut bien tous s'entendre, on peut bien
dire que, ah, O.K., on va diminuer l'augmentation, mais pourquoi vous ne
réalisez pas ce qui est en train de se passer chez le monde aujourd'hui, qui
ont vu les taux d'intérêt monter cette
semaine puis qui se sont dit : Aïe! ça va être toffe, la fin du mois, puis
ça va être toffe pour la prochaine
année? Puis après ça, peut-être, ça va être un peu mieux. L'année prochaine,
l'inflation va être à 3,7 %, si on
se fie aux ministres des Finances. Remarquez que ses prévisions sont un petit
peu plus optimistes que toutes les banques, mais on va se fier à lui aujourd'hui pour les bienfaits de l'argument.
Peut-être 3,7 %, O.K., je peux peut-être l'augmenter un petit peu
l'année prochaine, si c'est ça qui se passe. Mais aujourd'hui, là, aujourd'hui
le monde sont pris. Donnez-leur un break, s'il vous plaît. Merci, M. le
Président.
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Merci, M. le député de Pontiac. Est-ce qu'il y a
d'autres interventions? Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme
Jennifer Maccarone
Mme Maccarone :
Merci, M. le Président. Je dirais
que c'est un plaisir pour moi d'intervenir pour la première fois dans cette législature sur un projet de loi — mes
collègues vont vite comprendre que ça fait partie du rôle de l'opposition
de s'exprimer sur tous les projets de loi — le
projet de loi n° 1, loi limitant l'indexation de plusieurs tarifs
gouvernementaux. Puis la raison que
j'étais contente de m'exprimer là-dessus, M. le Président, c'est parce que,
comme vous le savez, je ne suis pas
une experte en économie... Puis mon collègue a fait un peu la démonstration de
dire que, oui, évidemment, on a de la
chance d'avoir le député de Marguerite-Bourgeoys qui fait partie de notre
équipe du Parti libéral du Québec. Pourquoi? Parce que d'avoir un économiste, d'avoir quelqu'un qui connaît vraiment
qu'est-ce qui se passe en ce qui concerne les lois qui sont déposées par le gouvernement qui vont
avoir un impact sur notre économie, qui vont avoir un impact sur les finances
des Québécois, c'est primordial, c'est
important. Puis, pour quelqu'un comme moi qui n'est pas experte, je trouvais
que c'était fondamental aussi de
prendre la parole, parce que je voulais faire la démonstration à tout le monde
qui disent : Bien, moi aussi, je
ne suis pas expert, moi aussi, je ne suis pas économiste... mais d'être à
l'écoute pour comprendre, parce que tout
ce qui se passe ici, les lois qui sont déposées, une loi comme celle-ci, vont
avoir un impact sur tous les Québécois et Québécoises. Alors, c'est important que les gens portent attention puis
que les gens... Pas besoin de maîtriser, pas besoin de tout comprendre, pas besoin d'être économiste,
malgré qu'encore une fois on a de la chance d'avoir des économistes autour
de nous, parce que ça va nous rendre meilleurs.
Ça
m'a rendue meilleure d'entendre mon collègue m'expliquer un peu comment ça
fonctionne puis c'était quoi, l'impact
de ce projet de loi, un projet de loi qui n'est pas ciblé, un projet de loi qui
ne va pas aider les Québécois. Parce que, tu sais, on parle de quoi, M. le
Président? On parle des permis de conduire et immatriculation, mais, dans le
fond, ça vise à limiter... 3 %
l'indexation de la plupart des tarifs gouvernementaux dès le 1er janvier
2023 jusqu'au 31 décembre 2026, puis
là on parle de, comme j'ai dit, permis de conduire et immatriculation, les
contributions aux CHSLD, chambres privés, semi-privées, les tarifs de stationnement des hôpitaux, la contribution
aux services de garde, les frais de permis de chasse et pêche, les tarifs d'utilisation d'un service
public de recharge rapide pour véhicules électriques, et accès aux parcs de
la SEPAQ, et les frais scolaires.
But you know what? My colleague the MNA
for Pontiac already said people already can't afford these things. They already can't afford these
things. C'est ça, la réalité. Limiting these things at 3% of increase, thanks,
but you're not helping me with what
I'm living with in reality today. And that's what happening to Quebeckers
today, and that's why this bill is a disappointment.
Pour moi, M. le Président, ce n'est pas un geste fort, comme le collègue
a dit. C'est un geste, certes. On ne peut pas être contre la tarte aux pommes,
mais ça reste que ça ne va pas aider les Québécois à long terme, ce n'est pas
un geste assez fort.
C'est un projet de loi qui a été déposé, qui n'est pas ciblé, qui ne va pas
vraiment aider les Québécois. C'est neuf articles pour limiter les hausses de
tarifs, neuf articles qui ne représentent pas la bonne approche pour aider les
Québécois qui font face à l'inflation.
J'ai
beaucoup aimé quand le député de Marguerite-Bourgeoys m'a dit : Faire ce que
la CAQ suggère, c'est comme monter le
chauffage pendant que la climatisation fonctionne. C'est contre-productif et ça
va allonger la période d'inflation. Ça,
là, M. le Président, ça, ça parle aux Québécois, les gens vont commencer à
comprendre, c'est ça, c'est contre-productif. Puis, quand on est pris à la gorge, quand chaque dollar compte parce que
c'est serré... Le seuil de pauvreté, M. le Président, c'est 26 000 $ pour une personne vivant
seule. Chaque dollar, là, est important, je ne veux pas monter le chauffage et
mettre la climatisation au même moment.
Mais
ce que le gouvernement de la CAQ nous dit, c'est que, si je ne faisais pas le
projet de loi n° 1, bon, bien, les tarifs qui sont indexés à l'inflation, ça va être 6,4 %, la hausse
de tarifs, alors moi, là, je veux mettre un plafond à ça, je veux mettre
ça à 3 %. Mais les mesures proposées par le gouvernement ne sont pas assez
ciblées pour assurer que les Québécois les
moins nantis puissent voir leur pouvoir d'achat... maintenir. Nous, nous avons
besoin d'aider les Québécois, puis
aider les Québécois année après année avec les hausses de prix. Nous, ce qu'on
dit, au Parti libéral du Québec, et je remercie
le collègue ainsi que notre chef, le député de LaFontaine : On veut faire
un pas de plus, on veut faire quelque chose qui est responsable, on veut aider les gens. Alors, ce qu'on propose,
c'est un gel des tarifs pour 2023, parce que, comme je vais répéter, déjà les frais, déjà les coûts sont
trop élevés, déjà les Québécois sont pris à la gorge. Et, après l'année
prochaine, après un an, ça va être un
maximum de 1 %; après, un maximum de 2 %;
après, un maximum de 3 %, en 2026. Ça, c'est responsable. Ça, ça va donner déjà un peu
d'oxygène. Ça, ça ne va pas contribuer à l'inflation. Pourquoi ne pas aider les
Québécois?
J'ai
hâte à voir la poursuite des débats, car le collègue de Marguerite-Bourgeoys va
déposer ses amendements pour s'assurer
que le gouvernement, ils vont avoir une opportunité de faire la bonne chose, de
faire ce qui est responsable puis de vraiment
aider les Québécois. J'ai hâte à voir comment le débat va couler, ça va être
quoi, les échanges. Parce que nous savons
que les économistes, les gens qui écoutent, les gens qui... disent que le
député de Marguerite-Bourgeoys, lui, là, il a raison. Alors, on va voir si le gouvernement souhaite vraiment être
responsable puis s'il souhaite vraiment aider les Québécois. «Only crazy people don't change their minds.»
Alors, ça va être important. J'ai hâte à voir la teneur des débats puis les
échanges, parce que ça va être important,
des fois... «Sometimes you
have to pivot to do the right thing.» Puis
ils ont une opportunité de faire la bonne chose.
Je
trouve... Évidemment, comme vous le savez, M. le Président, la position du
Parti libéral du Québec est une approche progressive. Ça, c'est
important. Parce qu'on a hâte d'aider les gens qui sont dans la misère, on a
hâte à aider les gens qui font face à
beaucoup de difficultés. Le problème, comme on a dit, comme tout le monde a
dit, c'est l'inflation. Dans le fond,
comme je l'ai mentionné, le projet de loi n° 1 va prolonger l'inflation
pour les Québécois, puis ça, là, pas besoin d'être un économiste pour comprendre, ça, là, ça va continuer à coûter
plus cher. Au lieu d'aider puis mettre fin à ça, bien, ce que le
gouvernement de la CAQ... Ils disent : Mais on va contribuer au problème.
Ce n'est pas ça qu'on a besoin, M. le Président.
Il
faut penser aux familles monoparentales. Eux, là, ils font face à beaucoup de
difficultés, beaucoup de difficultés. Encore
une fois, seuil de pauvreté pour une personne seule, c'est 26 000 $.
Pour une femme monoparentale avec deux enfants à sa charge, les mesures, dans le projet de loi n° 1, ne vont rien
faire pour l'aider l'année prochaine. Ça va toujours être trop cher pour elle, elle va toujours avoir besoin
de quelqu'un qui va lever la main pour dire : Aïe, est-ce qu'on peut en
faire plus? Est-ce qu'on peut avoir des
mesures qui sont ciblées? Le portrait des familles en besoin, M. le Président,
a beaucoup évolué. Les gens qui vont
à des banques alimentaires aujourd'hui, là, ce n'est pas le même portrait comme
c'était il y a voilà 15 ans, c'est
des gens qui ont des emplois, ils n'ont pas les moyens de payer leur épicerie,
de payer leur hypothèque, d'acheter
leurs médicaments, d'acheter du linge pour leurs enfants. Il y a beaucoup
d'enfants qui vont à l'école sans lunch, sans nourriture, parce qu'ils sont pris à la gorge. Avoir des
amendements à cette loi qui vont aider le gouvernement à faire ce qui est responsable, avoir quelqu'un... quelque
chose qui va être modulé, ciblé, qui va aller à l'encontre à l'inflation, ça,
c'est la bonne affaire à faire, M. le Président.
Les personnes aînées,
ça a été mentionné par les collègues, quelqu'un comme... Ma mère, par exemple,
M. le Président, qui vit seule, elle est
veuve, elle est toute seule, son revenu est fixe, elle n'est plus capable de
rester dans sa maison, c'est rendu
trop cher, puis elle est propriétaire de sa maison, mais tous les coûts qui
vont avec sa maison, que ce soit le déneigement,
que ce soit parce que... Elle est aînée, elle n'est pas capable de pelleter sa
neige, elle a besoin d'avoir des contrats de service pour quelqu'un qui vient l'aider, prêter main-forte, parce
qu'elle n'est pas capable. Puis moi, je fais partie de la «sandwich generation», j'ai deux enfants en
situation de handicap, j'ai ma mère qui est toute seule, il faut que j'aille
aider tout le monde, je ne peux pas
aller pelleter. Elle a besoin d'avoir des contrats, mais elle n'est plus
capable parce que tout est trop cher,
tout est trop cher. Elle, ce qu'elle souhaite, là, c'est le retrait sur la TVQ,
sur les biens de première nécessité. Elle,
elle a besoin de ça. Elle, ce qu'elle aurait voulu, c'est d'avoir une
allocation aînés de 2 000 $. Ça, là, ça, c'est une mesure qui
aurait porté vraiment du fruit non seulement pour elle... Elle est le portrait
de la majorité de nos aînés qui font face à beaucoup de difficultés, M. le
Président.
Alors,
encore une fois, j'ai hâte à voir la prochaine étape de ce projet de loi, parce
que j'ai hâte à voir si le gouvernement va voir la lumière, s'ils vont voir que la tarte de pommes, c'est une
bonne affaire, mais la tarte de pommes avec un peu de «whipped cream, something on the side, and
cherries», quelque chose comme ça, ça pourrait vraiment aider. Puis c'est ça
qu'on a besoin, M. le Président, on a besoin
d'écouter le collègue de Marguerite-Bourgeoys, le collègue de Pontiac et les
autres collègues qui vont s'exprimer aujourd'hui. Merci, M. le Président.
• (20 h 20) •
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis. Est-ce que j'ai d'autres interventions?
Alors, le principe... Pardon?
Une voix : ...
Mise aux voix
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Le principe du projet de loi n° 1, Loi limitant l'indexation de plusieurs tarifs gouvernementaux, est-il
adopté?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : En
conséquence, et en vertu de l'ordre adopté, le projet de loi n° 1
limitant l'indexation de plusieurs tarifs gouvernementaux est déféré à la
commission plénière. M. le leader.
Ajournement
M. Caire : M. le Président, je fais
motion afin d'ajourner nos travaux à demain, 9 h 40.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Cette
motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Adopté.
En conséquence, les travaux sont ajournés au
vendredi le 9 décembre 2022, à 9 h 40.
(Fin de la séance à 20 h 22)