(Neuf
heures quarante et une minutes)
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Bon mercredi. Vous pouvez vous asseoir.
Affaires
courantes
Déclarations
de députés
Donc,
nous débutons nos affaires courantes à la rubrique de déclarations de députés.
Et nous allons débuter avec M. le député de Portneuf.
Souligner
la présence de M. Yves Nadeau
en visite à l'Assemblée nationale
M. Vincent
Caron
M. Caron :
Merci, Mme la Présidente.
M. Yves Nadeau, qui a fêté ses 55 ans hier, est résident de Neuville,
dans Portneuf. Il est avec nous dans
la tribune et il réalise l'un de ses rêves de fin de vie, celui de passer une
journée au parlement.
M. Nadeau
a été un enseignant, un enseignant dévoué pendant près de 25 ans, et
jusqu'à ce que la santé le lui permette, à l'école secondaire Louis-Jobin, à Saint-Raymond. Toujours fonceur,
dans la vie, il est un exemple d'effort, de réussite et de persévérance.
Malgré
les épreuves, les douleurs, il concrétise la liste de ses envies au rythme de
l'évolution du cancer. Depuis bientôt sept
ans, le parcours d'Yves et de son conjoint, Hubert Dubé, est jalonné de peines
et de pertes. Cette bataille, vous la menez à deux, et nous savons toutes et
tous ici à quel point la vie d'un proche aidant est aussi tellement
bouleversante et difficile.
Vous
vouez, tous les deux, un profond respect pour nos institutions et pour les
politiciens qui ont choisi de servir la cause publique. Eh bien, ce matin, ce
sont nous, les députés présents dans ce salon bleu, qui vous témoignons toute
notre admiration. Bon courage à vous! Nous sommes de tout coeur avec vous.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
M. le député. Maintenant, je cède la parole à M. le député de Marquette.
Rendre
hommage au hockeyeur Robert «Bobby» Rousseau
M.
Enrico Ciccone
M. Ciccone : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Permettez-moi de rendre hommage à
quelqu'un que vous connaissez, à l'un des très grands joueurs qui ont
porté le chandail du Tricolore, Robert «Bobby» Rousseau.
Dès
l'âge de 15 ans, Robert quitte le foyer familial pour aller vivre sa
passion et jouer au hockey dans la ligue junior. Quatre ans plus tard, il enfile l'uniforme du Canadien et remporte le
trophée Calder, remis à la meilleure recrue de la ligue, après avoir
marqué 21 buts lors de la saison 1961-1962.
Rapide sur ses
patins, fabricant de jeux efficaces, franc-tireur né, Bobby Rousseau a soulevé
la coupe Stanley quatre fois en cinq ans
avec nos Glorieux, en 1965, 1966, 1968 et 1969. Il a ensuite joué avec les
North Stars du Minnesota, mon
ancienne équipe, et les Rangers, avant d'accrocher ses patins pour amorcer une
brillante carrière sur les verts et de devenir un des plus grands
professionnels du golf au Québec.
Revenu
habiter dans sa ville natale de Saint-Hyacinthe, M. Rousseau est
maintenant, malheureusement, atteint de la maladie d'Alzheimer. Tous ses
beaux souvenirs de golf et de hockey vont disparaître petit à petit de sa
mémoire.
Aujourd'hui,
M. Rousseau, je voulais vous dire une chose, vos souvenirs ne
disparaîtront pas. Votre nom est gravé quatre fois sur la coupe Stanley.
Il restera aussi gravé dans notre mémoire collective...
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
M. le député. Maintenant, je cède la parole à M. le député de Chapleau. Et permettez-moi de vous rappeler que vous
disposez d'une minute pour faire votre déclaration de député. Je dois couper
après une minute. Nous sommes
12 députés, maintenant, qui faisons des déclarations de députés, le matin,
au lieu de 10, donc il faut faire... il faut être discipliné. Allez-y,
M. le député.
Féliciter
La Maison de la culture de Gatineau, lauréate d'un prix Félix
M. Mathieu
Lévesque
M. Lévesque (Chapleau) : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Aujourd'hui, j'aimerais prendre un moment pour
féliciter toute l'équipe de la Salle Odyssée
de La Maison de la culture de Gatineau pour l'obtention de son 10e Félix
dans la catégorie Salle de spectacles
de l'année, reçu lors du dernier Gala de l'ADISQ. Quelle belle façon de célébrer
le 30e anniversaire de cette salle!
C'est grâce à des institutions
culturelles comme La Maison de la culture et sa Salle Odyssée que la culture et
les arts rayonnent en Outaouais et partout au Québec. Ce joyau culturel
au coeur du comté de Chapleau accueille plusieurs grands noms de la scène
culturelle québécoise et internationale, notamment en théâtre, en humour et en
musique.
Mme
la Présidente, j'aimerais remercier tous les artisans de la Salle Odyssée, qui
ne ménagent aucun effort afin de donner à notre communauté une offre
artistique et culturelle de grande qualité et très divertissante, ainsi qu'une
programmation qui favorise véritablement le développement culturel dans
Chapleau, à Gatineau et en Outaouais.
Vous
pouvez être fiers de votre accomplissement et de votre excellent travail. Nous
sommes privilégiés de vous avoir dans notre communauté. Toutes mes
félicitations pour ce 10e Félix et ce 30e anniversaire. Et bonne
continuation!
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Je vous remercie, M. le député. M. le député
de Rosemont, la parole est à vous.
Rendre
hommage à M. André Lavallée pour sa contribution
au développement de la ville de Montréal
M.
Vincent Marissal
M. Marissal : Merci. Ma toute première
déclaration de cette nouvelle législature revient naturellement à un grand
Montréalais, un grand Rosemontois qui a laissé sa marque pendant plus d'un
quart de siècle de politique municipale active et même après. Je veux saluer ici l'oeuvre et la mémoire d'André
Lavallée, qui nous a quittés trop tôt, trop jeune, l'été dernier,
emporté par un cancer à seulement 70 ans.
M. Lavallée
a laissé des réalisations bien tangibles et concrètes dans le paysage
montréalais, comme les fameux BIXI, comme le premier plan de transport
de l'agglomération de Montréal ou comme l'Office de consultation.
Rosemont
a perdu un grand bonhomme, mais je tiens à dire à sa famille et à ses amis que
sa détermination, ses idées et ses réalisations demeurent une profonde
source de motivation et d'inspiration.
Reposez en paix,
M. Lavallée.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Je
vous remercie, M. le député. M. le député de Terrebonne, la parole est à
vous.
Souligner
le 350e anniversaire de la ville de Terrebonne
M. Pierre
Fitzgibbon
M.
Fitzgibbon : Merci, Mme la Présidente. Terrebonne, cette année, c'est
à tour de te laisser parler d'amour.
C'est
en 1672 qu'on observe les premières traces de ton histoire. Tu porteras le nom
de seigneurie de Terrebonne. Depuis,
tu ne fais qu'embellir. Certains viennent te voir pour ton vieux si dynamique,
mais tu as tellement plus à offrir avec tes parcs, tes espaces verts, tes quartiers résidentiels et industriels.
Plusieurs ont même dit que tu nous rends Terrebonne humeur.
350 ans
plus tard, tu as tellement changé. Tu es maintenant la 10e plus grande
ville du Québec, une ville en pleine effervescence,
prisée par les Québécois. Aujourd'hui, je te rends hommage, Terrebonne, parce
que tu occupes une place importante
dans mon coeur. Tu m'as accueillie à bras ouverts dans ton histoire. Je ne
serai jamais... je serai toujours, plutôt, reconnaissant. Bon 350e,
Terrebonne!
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Je
vous remercie, M. le député. Maintenant, je cède la parole à Mme la députée
de Notre-Dame-de-Grâce.
Dans
le cadre de la tenue de la COP15, souligner l'importance
de la protection de la biodiversité et de la lutte
contre les changements climatiques
Mme Désirée
McGraw
Mme McGraw : Merci, Mme la Présidente. À partir d'aujourd'hui,
Montréal, où siège le secrétariat sur la convention de la biodiversité,
accueille la COP15, durant laquelle près de 200 pays sont appelés à
prendre des engagements concrets pour mettre fin à la perte de la
biodiversité mondiale.
Cet
événement est important pour moi, personnellement, puisque j'ai participé au
Sommet de la Terre à Rio comme jeune
ambassadrice en 1992, il y a déjà 30 ans. Depuis, je mets de l'avant une
approche intégrant la protection, la biodiversité et la lutte aux
changements climatiques.
Espérons que les
groupes environnementaux, les experts, les délégations et les dirigeants aient
des discussions productives tout au long de
cette COP15 pour qu'ensemble nous puissions poser des gestes concrets pour
s'assurer que les générations futures aient droit à un environnement
sain et durable.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Je
vous remercie, Mme la députée. Mme la députée de Chutes-de-la-Chaudière,
la parole est à vous.
Souligner
l'importance de la contribution des citoyens mobilisés
pour venir en aide aux personnes dans le besoin
Mme Martine Biron
Mme
Biron : Merci, Mme la Présidente. Je veux vous parler
aujourd'hui de tous les gestes d'entraide, car les besoins sont grands. Je veux souligner la contribution
exceptionnelle de tous ceux et celles qui se mobilisent pour les personnes
vivant des moments difficiles, particulièrement dans les
Chutes-de-la-Chaudière.
Les services
d'entraide et autres organismes communautaires sont à pied d'oeuvre afin de
recueillir les denrées non périssables
et les dons en argent essentiels à la préparation des paniers de Noël
distribués dans la communauté et à combler les demandes de dépannage
alimentaire tout au long de l'année. À cet égard, je tiens à remercier
sincèrement tous les bénévoles pour leur dévouement. Leur soutien est
indispensable.
Or, j'invite
la population à faire preuve de générosité lors des guignolées ou autres
initiatives de bienfaisance. Dans un esprit de partage et de solidarité,
soyons généreux pour que tous puissent vivre un temps des fêtes plus joyeux.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, Mme la députée. Mme la députée de
Châteauguay, la parole est à vous.
Souligner le
50e anniversaire du Centre de la petite enfance Les Lutins
Mme Marie-Belle Gendron
Mme
Gendron : Merci, Mme la Présidente. Je m'adresse à vous
aujourd'hui à titre de députée de Châteauguay mais aussi à titre
d'adjointe gouvernementale à la ministre de la Famille.
Tout récemment, le Centre de la petite enfance
Les Lutins, le plus vieux CPE à Châteauguay, célébrait son 50e anniversaire. Ils accueillent maintenant
les enfants dont les parents sont allés au CPE, au moment où c'était encore une
garderie. Ce sont des milliers d'enfants qui y sont passés au fil des
50 dernières années.
Et je
tiens à souligner le travail de Mme Gaucher, la directrice générale, ainsi
que l'implication du conseil d'administration, sans oublier toute
l'équipe d'éducatrices et d'employés si précieux.
Félicitations à cet établissement qui veille à
l'épanouissement de nos tout-petits depuis maintenant 50 ans!
• (9 h 50) •
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, Mme la députée. Maintenant, nous
poursuivons avec M. le député de Trois-Rivières.
Féliciter M. Patrick
Charlebois, gagnant du Volcano Marathon
M. Jean Boulet
M.
Boulet : Merci, Mme la Présidente. Le 17 novembre
dernier, un exploit a été réalisé par le Trifluvien Patrick Charlebois. Dans le désert d'Atacama, au
Chili, le marathonien a terminé en première place du Volcano Marathon,
le marathon désertique le plus haut du monde.
Il a dû
s'acclimater à la chaleur du désert et au manque d'oxygène. Des maux physiques
tels que la nausée, les maux de tête, les crampes ont rendu sa course
extrêmement ardue.
C'est à la
mémoire de ses deux amis décédés du cancer qu'il a complété sa course, et ce, à
des milliers de mètres d'altitude. Il
s'était fixé l'objectif d'amasser des fonds pour la recherche sur le cancer, en
se joignant au groupe Les Lunettes roses de Trois-Rivières. C'est un
montant de près de 100 000 $
qui a été récolté.
Homme de
défi, Patrick s'est déjà inscrit à un prochain marathon, en mai prochain, au
Trek sur la côte amalfitaine. Il
s'est fixé l'objectif d'amasser 150 000 $. C'est une inspiration pour
notre ville, notre région et pour le Québec. Félicitons Patrick pour ce
succès exceptionnel.
15
417
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Je
vous remercie. Maintenant, nous poursuivons avec Mme la députée de Hull.
Souligner le
90e anniversaire de l'Association
athlétique et sociale Hull-Volant inc.
Mme Suzanne Tremblay
19
323
Mme Tremblay : Merci,
Mme la Présidente. J'aimerais aujourd'hui souligner le 90e anniversaire
d'un organisme remarquable de ma circonscription, l'Association
athlétique et sociale du Hull-Volant.
Fondé en
1932, le Hull-Volant est alors le nom d'une équipe de rugby. À cette époque,
les fondateurs Roméo Lalonde, Yvan Paquin et Sylvio Doe
souhaitaient que les francophones prennent leur place dans le sport régional.
C'est par le dévouement de ses membres et la
fierté de ses athlètes qui ont porté au fil du temps les ailes du Hull-Volant
que le rayonnement sportif de Hull, de Gatineau et de l'Outaouais a été reconnu
non seulement au niveau national, mais également en Europe.
Le
Hull-Volant a bien évolué au fil du temps et regroupe plusieurs sports, autant
pour les jeunes que les moins jeunes, tels que le hockey, le basketball,
le soccer et plusieurs autres.
Merci à tous ses bénévoles pour votre
excellent travail auprès de la communauté de Hull et de toute notre région.
Et encore longue vie à votre organisation!
15
417
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci beaucoup, Mme la députée. Maintenant, nous
poursuivons avec M. le député de Chambly.
Saluer
l'ouverture d'un vestiaire pour femmes par
l'Association de hockey mineur de Chambly
M. Jean-François
Roberge
15
361
M. Roberge : Merci,
Mme la Présidente. Ayant moi-même fréquenté des dizaines d'arénas au sein
d'équipes mixtes, je peux vous dire que ce
n'est pas facile pour les athlètes féminines, parfois, qui doivent se changer
devant leurs collègues. Trop souvent,
elles doivent aller se changer dans les toilettes, à l'infirmerie, dans le
placard à balai. Bref, ce n'est pas facile pour les athlètes féminines.
Ce
n'est plus le cas à Chambly, à l'aréna Robert-Lebel, grâce au leadership assumé
de l'Association de hockey mineur de
Chambly, appuyée par la municipalité de Chambly. On a maintenant ce qu'on
appelle le vestiaire n° 5, un vestiaire réservé aux athlètes
féminines qui font partie d'une équipe mixte. Elles peuvent donc maintenant
aller se changer, revêtir leur équipement. Elles ont accès à une douche
réservée, à une salle de toilette réservée.
Voilà
une belle manière de favoriser la mixité dans le sport, en permettant aux
jeunes filles de pratiquer leur sport sans
gêne, sans crainte. Et je pense que c'est un bel exercice de leadership. Merci
à l'Association de hockey mineur de Chambly.
15
417
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, M. le député. Maintenant, nous poursuivons
avec Mme la députée de Vimont.
Rendre
hommage à M. Germain Lafrenière,
président de l'organisme Autisme Laval
Mme Valérie
Schmaltz
19
259
Mme
Schmaltz : Merci, Mme la Présidente. Ce matin, j'aimerais
rendre hommage à un organisme de ma circonscription qui dessert une
clientèle particulière, celle vivant avec le trouble du spectre de l'autisme.
Chez
Autisme Laval, on propose diverses activités visant tous les groupes d'âge. On
promeut leurs droits, on offre des
services spécialisés, la présence d'intervenants, des ateliers
professionnalisants, des activités sportives et culturelles, ainsi
qu'une maison pouvant héberger des personnes autonomes malgré leur TSA.
Tout cela, c'est
grâce à l'implication de M. Germain Lafrenière, le président d'Autisme
Laval depuis 27 ans. Sommité reconnue en la matière, il s'active à la
mobilisation et à la recherche dans toute la francophonie.
Plus
répandu que l'on pense, pas moins de 1 000 personnes
ont un diagnostic de TSA à Laval. M. Lafrenière m'a sensibilisée à la cause de ces individus touchés
par l'autisme, qui ne souhaitent rien d'autre qu'avoir leur place dans la
société. D'ailleurs, chez Autisme Laval, on considère le TSA comme une
différence, pas comme une maladie.
M. Lafrenière,
vous avez humanisé le TSA. Au nom de tous les Québécois, je vous en remercie.
15
417
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, Mme la députée. Ceci met fin à la rubrique
de déclarations de députés.
Et je suspends les
travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à
9 h 55)
(Reprise à 10 h 03)
La
Présidente : Bonjour,
tout le monde. Mmes et MM. les députés, nous allons nous
recueillir quelques instants.
Je vous remercie.
Veuillez vous asseoir.
Nous poursuivons les
affaires courantes.
Comme il n'y a pas de
déclarations ministérielles, à la rubrique Présentation de projets de loi, M.
le leader du gouvernement, la parole est à vous.
Présentation de projets de loi
M. Jolin-Barrette : Oui, Mme la Présidente.
Je vous demande d'appeler l'article a du feuilleton, s'il vous plaît.
Projet de loi n° 3
La
Présidente : À l'article a du feuilleton, M. le ministre de la
Cybersécurité et du Numérique présente le projet
de loi n° 3, Loi sur les renseignements de santé et de services sociaux et
modifiant diverses dispositions législatives. M. le ministre.
M. Éric Caire
M. Caire : Merci,
Mme la Présidente. Donc, effectivement, je dépose le projet de loi en
collaboration avec M. le ministre de la Santé, que je remercie pour sa
confiance, Loi sur les renseignements de santé et de services sociaux et
modifiant diverses dispositions législatives.
Ce projet de
loi établit un cadre juridique spécifique aux renseignements de santé et de
services sociaux, applicable à tout
organisme du secteur de la santé et des services sociaux qui détient de tels
renseignements. Il a pour objet d'assurer la protection des renseignements, tout en permettant l'optimisation de
l'utilisation qui en est faite et leur communication en temps opportun, en vue d'améliorer la qualité
des services offerts à la population et de permettre une gestion du système de
santé et de services sociaux basée sur la connaissance des besoins des
personnes et de la consommation de services.
Pour ce
faire, le projet de loi définit ce que sont les renseignements de santé et de
services sociaux et les organismes du
secteur de la santé et des services sociaux. Il encadre la collecte des
renseignements par ces organismes et détermine les cas dans lesquels ils
peuvent être utilisés, sans le consentement de la personne concernée, à
d'autres fins que celles pour lesquelles ils ont été recueillis.
Le projet de
loi énonce certains principes généraux, notamment celui voulant que
l'utilisation d'un renseignement de
santé et de services sociaux et sa communication doivent, lorsque possible, se
faire sous une forme ne permettant pas d'identifier directement la personne
concernée. Il prévoit aussi qu'à moins d'obtenir le consentement exprès de la
personne concernée, un tel renseignement ne peut être utilisé ou
communiqué que conformément aux règles qu'il établit.
Le projet de
loi établit le droit des personnes concernées par les renseignements de santé
et de services sociaux et de certaines personnes qui sont liées à
celles-ci d'y avoir accès et de les faire rectifier.
Le projet de loi encadre par ailleurs l'accès
aux renseignements de santé et de services sociaux par des tiers. Notamment, il autorise un professionnel qui offre
des services de santé ou des services sociaux au sein d'un organisme du secteur de la santé et des services sociaux à
avoir accès à un renseignement détenu par tout organisme de ce secteur
lorsqu'il est nécessaire à cette
offre de services. Il prévoit aussi qu'un chercheur qui respecte certaines
conditions peut être autorisé à avoir
accès à un renseignement de santé et de services sociaux détenu par tout
organisme du secteur de la santé et des services sociaux lorsqu'il est nécessaire à la réalisation d'un projet
de recherche approuvé par un comité d'éthique, en s'adressant soit à un organisme de ce secteur, soit à
l'organisme public chargé par le gouvernement d'agir à titre de centre d'accès
pour la recherche, en fonction de son rattachement.
Le projet de
loi permet à une personne de restreindre l'accès aux renseignements la
concernant en déterminant qu'un intervenant
particulier ou qui appartient à une catégorie d'intervenants ne peut avoir
accès à un renseignement ou plusieurs renseignements
de services de santé et services sociaux qu'elle identifie. Il lui donne
également la possibilité de refuser que certaines personnes aient accès
à certains renseignements de santé et de services sociaux la concernant.
Le projet de
loi prévoit les cas et les conditions dans lesquels un organisme du secteur de
la santé et des services sociaux doit communiquer un renseignement de santé et
de services sociaux qu'il détient, notamment à un intervenant ou à un
chercheur, de même que les cas et les conditions dans lesquels ils peuvent
communiquer un tel renseignement. Il charge le gestionnaire délégué aux données numériques gouvernementales du
ministère de la Santé et des Services sociaux d'autoriser certaines communications. Il prévoit aussi que le
ministre peut déterminer, par règlement, la procédure et les moyens selon
lesquels s'effectuent les accès des intervenants et des chercheurs de même que
certaines communications.
Le projet de
loi permet à un organisme du secteur de la santé et des services sociaux de
communiquer les renseignements de
santé et de services sociaux nécessaires pour protéger une personne ou un
groupe de personnes identifiable d'un risque sérieux de mort ou de blessures
graves, lié notamment à une disparition ou un acte de violence. Il
communique les dispositions d'autres lois du
corpus législatif afin de permettre, aux mêmes fins, la communication de
renseignements par les professionnels au sens du Code des professions et
par d'autres personnes et d'autres organismes. Il accorde une immunité de
poursuite judiciaire à ceux qui communiquent de bonne foi des renseignements
dans ce contexte.
Le projet de
loi prévoit que le ministre définit, par règlement, des règles de gouvernance
des renseignements de santé et de services sociaux qui sont applicables à
l'ensemble des organismes du secteur de la santé et des services sociaux,
qui comprennent entre autres des balises
devant guider les professionnels dans leur évaluation de la nécessité
d'utiliser ou de recevoir communication d'un renseignement de santé ou de
services sociaux. Il octroie au dirigeant réseau de l'information du secteur la responsabilité d'établir, pour ces
organismes, des règles particulières en matière de gestion sécuritaire des
renseignements. De plus, il donne aux
organismes eux-mêmes des obligations en matière de gouvernance et de protection
de ces renseignements, notamment
l'obligation d'adopter une politique qui mette en oeuvre les règles définies
par le ministre, celle de désigner un
responsable de la protection des renseignements, celle de journaliser
l'ensemble de l'utilisation des communications
des renseignements et celle d'utiliser seulement des produits et des services
technologiques certifiés par le ministre dans les cas que celui-ci
détermine par règlement.
Le projet de
loi donne à la Commission d'accès à l'information la fonction d'en surveiller
l'application et lui octroie en
conséquence des pouvoirs d'inspection, d'enquête et d'ordonnance. Il lui donne
aussi la fonction de réviser les demandes d'accès et de rectification et
prévoit dans certains cas un droit d'appel à la Cour du Québec.
Le projet de
loi modifie par ailleurs la Loi sur les services de santé et les services sociaux
pour permettre au ministre d'instituer un système national de dépôt de
renseignements ayant notamment pour but de faciliter les utilisations et les
communications autorisées. Il prévoit que ce système doit, entre autres,
permettre la tenue des dossiers des usagers des établissements de santé et de
services sociaux, l'indexation des dossiers des autres organismes du secteur de
la santé et des services sociaux ainsi que
la mise en place de mécanismes permettant à une personne de trouver un
professionnel de la santé ou des
services sociaux qui accepte d'assurer son suivi médical et de prendre
rendez-vous avec lui. Le projet de loi prévoit
également que le ministre doit instituer un registre des usagers, un registre
des intervenants et un registre des organismes.
Pour assurer la mise en place du
nouveau cadre juridique, le projet de loi modifie plusieurs autres lois et il
abroge la Loi concernant le partage de certains renseignements de santé,
qui régit le Dossier santé Québec.
Enfin, le projet de
loi contient des dispositions pénales et prévoit des dispositions transitoires
et finales.
• (10 h 10) •
La
Présidente : Je reconnais M. le leader de l'opposition officielle.
M. Derraji :
Toute une note, Mme la Présidente. Et vous allez comprendre que nous
souhaitons la tenue de consultations
particulières. Et je demande au leader du gouvernement s'il s'y engage, envers
des consultations particulières, vu
l'importance de ce projet de loi. Il n'a qu'à suivre la note longue que le
ministre a prononcée, je pense que ça nous prend des consultations
particulières, Mme la Présidente.
La
Présidente : M. le leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette : Mme la Présidente, ça
nous fera plaisir de recevoir la liste de groupes de l'opposition officielle,
et nous pourrons convenir des invitations que nous ferons relativement aux
différents groupes.
Mise aux voix
La Présidente : Est-ce que l'Assemblée
accepte d'être saisie de ce projet de loi? Accepté. Je reconnais M. le leader de
l'opposition officielle.
M. Derraji :
Mme la Présidente, je vous demanderais d'appeler l'article b.
Projet de loi n° 192
La Présidente :
À l'article b du feuilleton,
Mme la députée de Saint-Laurent présente le projet de loi n° 192 visant à
assurer la santé et la sécurité des élèves en classe en encadrant la qualité de
l'air ambiant dans les écoles. Mme la députée.
Mme Marwah Rizqy
Mme Rizqy : Mme la Présidente, ce
projet de loi a pour objet d'assurer la santé et la sécurité des élèves en
encadrant la qualité de l'air dans les écoles. Pour ce faire, il fixe la
concentration maximale de dioxyde de carbone mesurée dans l'air des
classes.
Le
projet de loi exige d'abord que toute classe d'une école ou d'un établissement
d'enseignement privé soit munie d'un
capteur permettant de mesurer en continu la concentration de dioxyde de carbone
dans l'air. Il prévoit que les données ainsi
recueillies doivent être transmises au ministre de l'Éducation, lequel est
chargé de les rendre publiques sur le site Internet de son ministère.
Le
projet de loi prévoit également que le ministre prépare, tient à jour et rend
public un protocole d'action visant à réduire
la concentration de dioxyde de carbone dans les classes. Ce protocole d'action
est transmis aux centres de services scolaires
ainsi qu'aux établissements d'enseignement privés avant le début de l'année
scolaire et doit être mis en oeuvre par ces derniers lorsque la
concentration de dioxyde de carbone dépasse la norme fixée par la loi.
Le
projet de loi exige, de plus, que toute classe soit munie d'un échangeur ou
d'un purificateur d'air. Il prévoit que le ministre est responsable de
la fourniture des échangeurs et des purificateurs d'air en nombre suffisant.
Le
projet de loi confère par ailleurs aux centres de services scolaires et aux
établissements d'enseignement privés la responsabilité de l'entretien des
échangeurs et des purificateurs d'air, lesquels doivent faire l'objet d'une
inspection au moins une fois tous les
six mois. Il prévoit que les rapports d'inspection doivent être transmis au
ministère, qui doit les rendre
publiques sur le site Internet de son ministère. Il confère enfin au ministre
la responsabilité d'assurer un suivi des actions prises pour corriger les lacunes révélées par les rapports
d'inspection et de rendre publiques, sur le site Internet de son
ministère, les informations relatives à ces actions. Merci, Mme la
Présidente.
Mise aux voix
La
Présidente : Est-ce que l'Assemblée accepte d'être saisie de ce projet
de loi? Adopté?
Des voix : Adopté.
La Présidente :
Adopté.
Maintenant, la
rubrique Dépôt de documents. Et je reconnais M. le leader de l'opposition
officielle, oui.
M. Derraji : Mme la Présidente, ma
collègue propose aujourd'hui au gouvernement un important projet de loi,
un projet de loi qui répond à la santé et à
la sécurité des élèves, mais aussi les professionnels de l'enseignement. Le gouvernement nous invite à la collaboration, à être
constructifs. Voilà un deuxième projet de loi, on le sent très constructif.
Ma question est très simple, au leader, et
je sais que sur sa table il y a deux projets de loi, notamment le serment,
qu'il veut le faire en un, deux, trois. Est-ce qu'il s'engage à appeler le
projet de loi de la collègue et députée de Saint-Laurent et à le faire
très rapidement? Merci, Mme la Présidente.
La
Présidente : M. le leader du gouvernement. Et je vous rappelle
qu'à cette étape-ci il n'y a pas de débat. M. le leader.
M. Jolin-Barrette : Mme
la Présidente, on va prendre connaissance du projet de loi de la députée de
Saint-Laurent, on va l'analyser et on va le traiter au mérite.
Dépôt
de documents
La Présidente : Maintenant, à
la rubrique Dépôt de documents, Mme la ministre de l'Enseignement supérieur.
Mme Déry :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Je dépose aujourd'hui les rapports annuels de gestion 2021‑2022 de l'Institut de tourisme et d'hôtellerie du Québec et
du ministère de l'Enseignement supérieur, également. Merci.
La Présidente : Ces documents sont
déposés. M. le ministre de la Sécurité publique.
M. Bonnardel : Mme
la Présidente, permettez-moi de déposer le rapport 2022 de mise en oeuvre
du Plan d'action gouvernemental 2021‑2026
en réponse aux recommandations de la Commission spéciale sur l'exploitation
sexuelle des mineurs.
La Présidente : Ce document est
déposé. Mme la ministre du Tourisme.
M. Proulx : Merci,
Mme la Présidente. Permettez-moi de déposer les rapports annuels de
gestion 2021‑2022 du ministère
du Tourisme et de la Société du Centre des congrès de Québec, ainsi que les
rapports annuels 2021‑2022 du Palais des congrès de Montréal et du
Parc olympique.
La Présidente : Ces documents sont
déposés. Mme la ministre des Ressources naturelles et des Forêts.
Mme Blanchette
Vézina : Merci, Mme la Présidente. Je dépose aujourd'hui
les rapports d'activité 2021‑2022 de la Société
du Plan Nord et du Forestier en chef,
de même que les rapports annuels de gestion 2021‑2022 des ministères des
Forêts, de la Faune et des Parcs et de l'Énergie et des Ressources naturelles.
Merci.
La
Présidente : Ces documents sont déposés. Mme la ministre des
Relations internationales et de la Francophonie.
Mme Biron : Mme
la Présidente, permettez-moi de déposer le rapport annuel de gestion 2021‑2022
du ministère des Relations
internationales et de la Francophonie et le rapport annuel 2021‑2022
des Offices jeunesse internationaux du Québec. Merci.
La Présidente : Ces documents sont
déposés.
Pour ma part,
je dépose le rapport du Vérificateur général du Québec à l'Assemblée nationale
pour l'année 2022‑2023, tome de décembre 2022, ainsi que le rapport sur
le suivi des recommandations de 2021‑2022 du Vérificateur général du Québec et du
Commissaire au développement durable.
Je dépose
également le rapport d'activité 2021‑2022 du Comité de surveillance des activités de l'Unité permanente anticorruption.
Dépôt
de rapports de commissions
Maintenant, à
la rubrique Dépôt de rapports de commissions — il y en a quelques-uns, de ces dépôts — Mme
la présidente de la Commission de l'administration publique et députée
de Saint-Laurent.
Élection
à la présidence et aux vice-présidences de
la Commission de l'administration publique
Mme Rizqy : Mme la Présidente,
je dépose le rapport de la Commission de l'administration publique qui, le
6 décembre 2022, a procédé à l'élection à la présidence et aux
vice-présidences de la commission.
La
Présidente : Ce rapport est déposé. M. le président de la
Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des
ressources naturelles et député de Marquette.
Élection
à la présidence et à la vice-présidence de la
Commission de l'agriculture, des pêcheries,
de l'énergie et des ressources naturelles
M. Ciccone : Merci, Mme la Présidente. Je dépose le rapport de la Commission de
l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie
et des ressources naturelles qui, le 6 décembre 2022, a procédé à
l'élection de la présidence et à la vice-présidence de la commission.
Merci.
La Présidente : Ce
rapport est déposé. M. le président de la Commission de l'aménagement du
territoire et député de Drummond—Bois-Francs.
Élection à la présidence et à la vice-présidence de la
Commission de l'aménagement du territoire
M. Schneeberger : Je dépose le rapport de
la Commission de l'aménagement du territoire qui a été déposé hier. Merci.
La Présidente :
Ce rapport est déposé. M. le
président de la Commission de la culture et de l'éducation et député de
Pontiac.
Élection à la présidence et à la vice-présidence de la
Commission de la culture et de l'éducation
M. Fortin : Merci, Mme la Présidente. Je dépose le rapport de la Commission de la
culture et de l'éducation qui, le 6 décembre 2022, a procédé à
l'élection de la vice-présidence et de la présidence de la commission.
La Présidente :
Ce rapport est déposé. Mme la
présidente de la Commission de l'économie et du travail et députée de
Mirabel.
Élection à la présidence et à la vice-présidence de
la Commission de l'économie et du travail
Mme D'Amours : Merci, Mme la Présidente.
Je dépose le rapport de la Commission de l'économie et du travail qui,
le 6 décembre 2022, a procédé à l'élection à la présidence et à la
vice-présidence de la commission. Merci.
La Présidente : Ce rapport est déposé. M.
le président de la Commission des finances publiques et député de Montmorency.
Élection à la présidence et à la vice-présidence de
la Commission des finances publiques
M. Simard :
Oui, Mme la Présidente. Je dépose un rapport très attendu, celui de la
Commission des finances publiques qui, hier,
le 6 décembre, a procédé à l'élection à la présidence et à la
vice-présidence, qui sera assumée par ma collègue de Bourassa-Sauvé, que
je salue.
La Présidente :
Ce rapport est déposé. M. le
président de la Commission des institutions et député de Richmond.
Élection à la présidence et à la vice-présidence
de la Commission des institutions
M. Bachand : Merci beaucoup. Je dépose
le rapport de la Commission des institutions qui, le 6 décembre 2022,
a procédé à l'élection à la présidence ainsi qu'à la vice-présidence de ladite
commission.
La Présidente :
Ce rapport est déposé. Mme la
présidente de la Commission des relations avec les citoyens et députée
des Plaines.
Élection à la présidence et aux vice-présidences de la
Commission des relations avec les citoyens
Mme Lecours (Les Plaines) : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Alors, je dépose le rapport de la Commission
des relations avec les citoyens qui, le
6 décembre 2022, a procédé à l'élection de la présidence et aux
vice-présidences de la commission. Et
j'en profite pour souligner l'ensemble des membres de cette commission,
entièrement féminine, Mme la Présidente. Merci.
La Présidente :
Ce rapport est déposé. M. le
président de la Commission de la santé et des services sociaux et député
de Beauce-Nord.
Élection à la présidence et à la vice-présidence de la
Commission de la santé et des services sociaux
M. Provençal : Mme la Présidente, je
dépose le rapport de la Commission de la santé et des services sociaux qui,
le 6 décembre 2022, a procédé à l'élection à la présidence et à la
vice-présidence de la commission. Merci beaucoup.
• (10 h 20) •
La
Présidente : Ce
rapport est déposé. Mme la présidente de la Commission des transports et de
l'environnement et députée de Westmount—Saint-Louis.
Élection à la présidence et à la
vice-présidence de la
Commission des transports et de l'environnement
Mme Maccarone : Mme la Présidente, je
dépose le rapport de la Commission des transports et de l'environnement
qui, le 6 décembre 2002, a procédé à l'élection à la présidence et à la
vice-présidence de la commission. Merci.
La
Présidente : Ce rapport est déposé.
Il n'y a pas de dépôt
de pétitions.
Il n'y a pas de
réponses orales aux pétitions ni d'interventions portant sur une violation de
droit ou de privilège.
Questions et réponses orales
Nous
en sommes maintenant à la période de questions et réponses orales, et je cède
la parole au chef de l'opposition officielle. La parole est à vous.
Pénurie de main-d'oeuvre dans le réseau de l'éducation
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : Merci beaucoup, Mme la
Présidente. Nous allons parler encore ce matin de pénurie de main-d'oeuvre
et de la crise qui frappe, entre autres, les missions de l'État.
Hier,
nous avons eu l'occasion de parler du système de santé, qui est frappé durement
par cette pénurie de main-d'oeuvre,
et les Québécoises et Québécois n'ont pas les services auxquels ils auraient
normalement droit par rapport à la santé. C'est la cinquième année du
gouvernement, et la situation empire.
Ce
matin, je vais parler d'éducation et de pénurie de personnel scolaire. Dans le
discours inaugural, je vais citer le premier
ministre lorsqu'il a dit : «Pour le gouvernement, la priorité des
priorités, ça reste l'éducation, [...]que chacun de nos jeunes soit
capable d'aller au bout de son potentiel...» Fin de la citation.
Mme
la Présidente, il manque de tout le personnel dans les équipes-écoles. Il
manque d'enseignants, orthopédagogues, d'orthophonistes, d'éducatrices
en service de garde scolaire, même de chauffeurs d'autobus.
En
août dernier, Le Journal de
Montréal a fait une compilation de données. La conclusion,
elle est alarmante : le nombre de jeunes qui ont abandonné leurs études a
augmenté de 30 % depuis deux ans. Dans ce contexte de pénurie de
main-d'oeuvre, aussi, les jeunes, pour plusieurs, lâchent l'école pour aller
sur le marché du travail. Mme Mélanie Marsolais, directrice générale du Regroupement des organismes communautaires
québécois de lutte au décrochage scolaire, l'a dit, et je la cite : «Avec
la pénurie de main-d'oeuvre, il sera par ailleurs "extrêmement
difficile" de raccrocher ces jeunes qui ont tourné le dos à l'école...»
Considérant
que le premier ministre n'a pas parlé de réussite scolaire durant son discours
inaugural, est-ce que c'est toujours sa priorité?
La
Présidente : M. le premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Oui. Mme la Présidente,
effectivement, depuis que je suis en politique, ma priorité, c'est l'éducation.
Ça va le rester. C'est le meilleur
investissement qu'on ne puisse pas faire pour l'avenir de notre société, autant
un avenir personnel qu'un avenir
collectif. Je suis content de voir que, dans le dernier mandat, on a augmenté,
je pense, de 26 % les budgets en éducation sur quatre ans. C'est
quand même énorme quand on compare avec ce qui s'était fait avant.
Maintenant,
aussi, le défi, un des grands défis qu'on a, c'est d'attirer plus de jeunes à
aller étudier en éducation. On a augmenté leur salaire à l'entrée de 18 %,
mais on ne peut pas s'attendre à des résultats à court terme. Ça prend quatre
ans, former un enseignant à
l'université. Donc, on a mis des incitatifs aussi pour les étudiants. On parle
de 2 500 $ par session pour les étudiants qui sont en
éducation.
Donc,
c'est effectivement un problème qui n'est pas simple à régler, et je suis très
ouvert aux suggestions du chef de l'opposition officielle.
La
Présidente : En première complémentaire.
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : Mme la Présidente, le
nombre d'enseignants non légalement qualifiés fracasse des records, et ça,
depuis les 15 dernières années. Depuis 2007 que la statistique est rendue
publique, c'est rendu 4 783, en 2021-2022, enseignants non légalement qualifiés. Ça veut dire que ce sont des
femmes et des hommes bien intentionnés, mais qui n'ont pas été formés, notamment, pour l'approche
pédagogique, l'évaluation, la gestion de classe. En Outaouais, c'est un prof sur
deux. Dans la Capitale-Nationale, c'est 30 % des enseignants.
Reconnaît-il qu'il y a une crise?
La Présidente : M. le premier
ministre.
M. François Legault
M. Legault : Oui, bien, Mme la
Présidente, vous avez vu, aucune proposition constructive. C'est certain
qu'étant donné qu'il manque d'enseignants
on est mieux d'avoir des enseignants qui n'ont pas toute la formation idéale
que de ne pas avoir d'enseignants.
Donc, évidemment, il y a des compromis qui sont faits temporairement, je le
dis bien, temporairement, parce qu'il n'est pas question, à moyen terme, de
baisser les standards, au contraire. Et, Mme la Présidente, je pense que
c'est du cas par cas. On voit qu'il y a, par
exemple, au secondaire, des étudiants qui ont un bac en mathématiques qui vont
enseigner les mathématiques, mais qui n'ont pas de bac en éducation. On essaie
d'être créatifs.
La
Présidente : Deuxième complémentaire.
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : Je peux bien accorder au
premier ministre qu'il essaie, qu'il essaie d'être créatif, mais les résultats,
et c'est sa responsabilité, il doit en
répondre. Lui-même nous a dit : Vous nous jugerez sur les résultats.
Alors, il m'excusera, ce matin, de le juger sur les résultats.
On
fracasse les records depuis 15 ans. Il est dans sa cinquième année puis il
dit : L'opposition officielle n'a pas de suggestions. On en a, des
suggestions, on va les lui renvoyer. Mais aujourd'hui, ce matin, il dit :
Écoutez, les résultats ne sont pas bons, on
est conscients du défi, mais je sens qu'ils arrivent dans la population les
mains vides. Y a-t-il quelque chose qu'il va faire?
La Présidente :
M. le premier ministre, votre réponse.
M. François
Legault
M. Legault : Oui, bien, Mme la Présidente, je veux peut-être
répéter ce que j'ai dit. On est arrivés en octobre 2018, ça prend quatre ans pour former un enseignant ou
une enseignante, donc il aurait peut-être fallu que le gouvernement qui
nous a précédés commence le travail. Je comprends que les libéraux n'aiment pas
ça se faire dire ça, mais, Mme la Présidente,
ça prend quatre ans pour former un enseignant, une enseignante. Puis je ne
remarque encore aucune suggestion constructive du Parti libéral.
La Présidente :
...
M. Marc
Tanguay
M. Tanguay : Mme la Présidente, quand le premier ministre
disait, le 29 novembre 2018, et je le cite : «L'heure du redressement national en éducation a sonné»,
fin de la citation, il n'en avait pas, de solution, à ce moment-là? Il
dit : Ça prend quatre ans. Bien,
sa quatrième année, ça va être l'an prochain. Il est passé de 2 000 à près
de 5 000 professeurs non légalement qualifiés, Mme la
Présidente.
Alors,
à quand va sonner l'heure du redressement national? Il nous dit, ce matin,
qu'il n'a pas de solution. Qu'est-ce qu'il nous disait il y a quatre
ans?
La Présidente :
Votre réponse, M. le premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Oui, merci, Mme la
Présidente. Bien, je me souviens très bien, il n'y a pas si longtemps, ici, à
l'Assemblée nationale, quand il a été question de faire des offres
salariales différenciées, donc d'augmenter davantage le salaire des enseignants, des éducatrices en garderie, des préposés
aux bénéficiaires, on aurait pu entendre une mouche voler, dans l'opposition, parce qu'évidemment les
syndicats n'aimaient pas ça, parce que les syndicats représentent beaucoup
différents groupes d'employés. Et c'était
historique. C'est historique, ce qu'on a fait, augmenter les salaires des
nouveaux enseignants de 18 %. Maintenant, il faut prendre le temps
de les éduquer, de les former.
La Présidente :
Je reconnais, en principale, Mme la députée de Saint-Laurent. La parole est à
vous.
Qualité de l'air dans les écoles
Mme Marwah Rizqy
Mme
Rizqy : Excusez-moi, Mme la
Présidente, là, je ne sais même plus par où commencer, tellement qu'il y a...
tellement de trucs qui ont été dits
qui est contraire à la vérité. Ce n'est pas vrai qu'on entendait des mouches
voler, ici. Contraire de la...
Des voix : ...
La Présidente : M. le leader,
brièvement.
M. Jolin-Barrette :
On ne peut pas tenir de tels propos. Ce sont des propos qui sont blessants...
La
Présidente : M. le
leader, c'est beau. M. le leader, vous connaissez... Tous les deux, vous êtes
des parlementaires aguerris et des
juristes, par surcroît, vous connaissez le code. Alors, vous savez que...
Faisons attention aux termes. On vous écoute, madame.
Mme Rizqy : Alors, moi, je ne me rappelle pas d'avoir entendu
des mouches voler, mais plutôt des rires à gorge déployée de la part du gouvernement, lorsqu'on parlait de pénurie
d'enseignants, parce qu'eux autres voulaient nous faire rentrer les maternelles
quatre ans puis disaient : Il n'y en a pas, de problème d'enseignants.
Maintenant,
ce que moi, j'aimerais comprendre aujourd'hui : Pourquoi que j'ai encore
l'impression de rejouer dans le même
film en éducation? En janvier dernier, la une du Journal de Montréal, c'était Hydro-Québec demande à tous les
Québécois de baisser leur chauffage. Puis, du même journal, on demande
d'ouvrir les fenêtres dans nos écoles. Là, en décembre,
qu'est-ce qu'on voit dans le journal La Presse? À quelques minutes d'intervalle : Hydro-Québec
demande aux Québécois de
baisser leur chauffage, et le
nouveau ministre dit à tout le monde : Bien, en janvier, on va devoir
encore ouvrir nos fenêtres parce qu'on n'a pas trouvé une meilleure façon
d'assurer une meilleure qualité de l'air dans nos écoles.
Pourquoi qu'on rejoue dans le même film avec le
nouveau ministre?
• (10 h 30) •
La Présidente : Je reconnais
le ministre de l'Éducation pour sa réponse.
M. Bernard
Drainville
M. Drainville : Oui, bien, Mme la Présidente, d'abord, je veux
revenir sur l'intervention du chef du Parti libéral, là. On a augmenté la création des maternelles
quatre ans. Le budget de l'éducation, depuis quatre ans, a été augmenté de
1 milliard par année.
Le seul gouvernement
de ces dernières années qui a coupé en dépenses nettes dans le budget de
l'éducation, c'est le gouvernement libéral, et j'ai le chiffre ici, ils l'ont
diminué de 13,2 à 13,1 milliards en dépenses nettes. Ça, c'était sous
le gouvernement de l'austérité.
On a augmenté
les salaires des profs à l'entrée. On a créé un programme de tutorat pour aider
les élèves qui sont à besoins particuliers. On a créé un programme de
mentorat en vertu duquel les enseignantes qui ont de l'expérience viennent
aider les enseignantes qui entrent dans le métier. On a bonifié d'une heure par
jour, dans les écoles secondaires publiques,
le parascolaire, une heure de plus par jour. On a assuré la gratuité des
projets particuliers jusqu'à hauteur de 200 $ dans toutes les
écoles publiques du Québec. Alors, de dire que rien n'a été fait, Mme la
Présidente...
La Présidente : En terminant
M. Drainville : ...c'est un petit peu fort la tasse de café. Puis
je vais revenir sur la ventilation en complémentaire.
La Présidente : Et moi, je reviens
pour vous dire que vous vous adressez avec votre titre, je vous prie.
Des voix : ...
La
Présidente : Silence
quand je m'adresse à vous tous. Et je parlais au ministre. On parle ici du chef
de l'opposition officielle.
Maintenant, je reconnais, pour sa question,
première complémentaire, Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Marwah Rizqy
Mme Rizqy : Je pense que le
ministre a manqué de lire le rapport de la VG ce matin, parce qu'elle vous
blâme sévèrement au niveau du programme de
tutorat. Alors, je pense que je me garderais une petite gêne. Et, lorsqu'on
annonce de l'argent, encore faut-il
le décaisser. La troisième école, à L'Île-des-Soeurs, c'est terminé. Deux
écoles à Saint-Laurent, on a annoncé
de l'argent, finalement on met ça sur pause. Apparemment, ça coûte trop cher,
construire à Saint-Laurent. Je me demande pourquoi.
Maintenant,
ma question, moi, portait vraiment sur la ventilation. Je n'ai pas eu le
commencement d'une réponse. Avec le
nouveau ministre, est-ce que je peux savoir pourquoi que la norme, ce n'est pas
1 000 ppm, alors que son propre gouvernement disait que ça
prenait...
La Présidente : M. le ministre de
l'Éducation. Votre réponse.
M. Bernard Drainville
M. Drainville : D'abord,
pour ce qui est des nouvelles écoles, pour ce qui est du budget des
infrastructures pour l'agrandissement, la rénovation, la construction de
nouvelles écoles, quand on est arrivés, le PQI sur 10 ans était à 9 milliards, il est maintenant à 21 milliards.
On a annoncé la construction de 150 écoles dans les dernières quatre
années. Vous en aviez annoncé 50 dans
votre gouvernement de l'austérité, on en a annoncé trois fois plus. Et là le
gouvernement a
annoncé déjà... Pendant la campagne électorale, le premier ministre a annoncé
que le budget des infrastructures va passer de 21 milliards à 23 milliards. Ça fait qu'en cinq ans on sera passé de 9 milliards à 23 milliards pour les infrastructures scolaires. C'est
quand même exceptionnel, Mme la Présidente. Et je ne suis toujours pas sur la
ventilation...
La
Présidente : Et je suis debout, M. le ministre de l'Éducation.
Des voix :
...
La
Présidente : S'il vous plaît! Silence! En deuxième complémentaire, la
députée de Saint-Laurent.
Mme Marwah
Rizqy
Mme Rizqy : Un seul mot :
résultat. Ça ne sert à rien d'annoncer de l'argent tandis que ça reste au
Conseil du trésor, il faut décaisser. On veut des écoles bâties, on ne
veut pas juste les annoncer.
En
matière de ventilation, je pensais avoir un nouveau vent de fraîcheur, surtout
qu'on n'a pas juste, ici, un ancien élu, on a aussi un ancien journaliste. Moi,
je veux savoir : Lorsqu'on devient politicien à nouveau, est-ce que le journaliste
revient avec lui? Parce que, lorsqu'il était
à la radio, il disait qu'il ne comprenait pas pourquoi son prédécesseur était
bucké sur la question de la ventilation.
La
Présidente : Votre réponse, M. le ministre de l'Éducation.
M. Bernard
Drainville
M. Drainville : Mme la Présidente, j'ai
salué le retour de la députée de Saint-Laurent et je réitère mes salutations,
mais la semaine passée, quand on a rendu
public le rapport sur la ventilation, elle a salué le rapport, elle a salué la
sortie. Alors là, aujourd'hui, elle a l'air de dire que, finalement, la
sortie n'était pas si bonne que ça.
Mais
je veux juste vous dire, je veux juste vous dire, Mme la Présidente, aux
derniers chiffres, là, 1 % des classes au Québec dépassent le
1 500 ppm, 1 %. C'est 1 % de trop, on travaille sur les
724 classes qui sont concernées, mais 724 sur 68 548, ce n'est pas
trop mal comme score, puis on va continuer à travailler pour améliorer la
situation.
La
Présidente : En principale, je reconnais maintenant le député de
Pontiac. La parole est à vous.
Conditions de travail dans le
réseau de la santé et des services sociaux
M. André
Fortin
M. Fortin : Merci, Mme la Présidente. Hier, le ministre de la Santé s'est indigné
quand le CISSS de Laval a refusé la
candidature d'infirmières au 8-1-1 parce qu'elles étaient trop francophones. Ce
week-end, il s'est aussi indigné du fait que des gestionnaires ont choisi d'imposer trois jours de suspension à
une infirmière parce qu'elle avait mangé une rôtie. Puis là on apprend que, récemment, des employés de
son réseau ont été suspendus un mois,
sans solde, en plus, pour
avoir mangé un beigne, une semaine pour une tranche de bacon, un mois
pour une gorgée de café. On leur a dit que c'était du vol. On leur a dit que c'était, tenez-vous bien, un manquement grave
à leur obligation de loyauté et d'honnêteté. Ça n'a aucun maudit bon
sens, Mme la Présidente! Mais l'enjeu, ce n'est pas les toasts puis le café.
L'enjeu, c'est le fait qu'il manque
10 000 professionnels de la santé en ce moment puis qu'à chaque fois
qu'on en suspend un c'est les patients qui perdent des services.
Alors,
je m'attends à ce que le ministre s'indigne encore, mais, au-delà de son
indignation, qu'est-ce qu'il va faire pour que les employés du réseau
soient traités avec un minimum de respect?
La
Présidente : La réponse du ministre de la Santé.
M. Christian
Dubé
M. Dubé :
Alors, très bien, Mme la
Présidente. En fait, je vous dirais que les exemples des derniers jours, je
l'ai mentionné... Et on en aura
sûrement d'autres au cours des prochains jours, parce que, là, il se fait une
recherche de façon, je dirais, détaillée dans notre réseau pour savoir
ce qui s'est passé dans plusieurs situations, dont celle que mon collègue
député de Pontiac a fait référence. Par contre, je pense qu'il faut être
capable de s'élever un peu plus haut que ces dossiers-là
et de regarder est-ce qu'on a un enjeu de culture dans le ministère de la Santé
et dans notre réseau. Et c'est ce que
j'ai dit et c'est ce que je me suis engagé au cours de la dernière année, c'est
à changer cette culture-là dans le réseau de la santé.
Alors,
s'il y a un climat de confrontation, un climat de dénonciation, de griefs,
etc., c'est ça qu'il faut changer. Et les exemples que l'on voit présentement,
Mme la Présidente, sont le reflet qu'il y a probablement un besoin important de
changement de culture dans notre réseau de santé, ce dont je vais m'impliquer
au cours des prochaines années. On a tous un objectif commun, c'est de redevenir
l'employeur de choix, et c'est de ça dont je vais m'occuper dans les prochains
mois.
La Présidente : Première
complémentaire, M. le député de Pontiac.
M. André
Fortin
M. Fortin : Oui, mais on a un réel problème ici, Mme la Présidente, parce que le
ministre dit une chose, puis il se
passe le contraire dans son réseau. Il dit qu'il faut attirer des gens dans le
réseau, qu'on est désespérés, que le réseau doit être un employeur de choix, puis, pendant ce temps-là, son réseau suspend
du monde pour des pacotilles. En toute bienveillance,
là, je vais lui rappeler que sa prédécesseure, Danielle McCann, a perdu sa job
parce qu'elle disait une chose publiquement puis que son réseau faisait
le contraire.
Alors, le
ministre a un test, aujourd'hui. Est-ce qu'il a vraiment le contrôle de son
réseau? Et comment il va s'assurer que c'est la dernière...
La Présidente : La réponse du
ministre de la Santé.
M. Christian Dubé
M. Dubé : Premièrement,
Mme la Présidente, chaque cas qu'on a appris dans les derniers jours va être
creusé pour bien comprendre ce qui
est vraiment arrivé. Et il y a eu souvent des choses qui ont arrivé, qui ont
été dites, d'un côté comme de
l'autre, qui ne se sont pas avérées vraies. Jusqu'à présent, ce que j'ai
demandé avec ma collègue ici, la ministre déléguée à la Santé, c'est de bien creuser chacun des cas
avant de prendre une position pour s'assurer qu'on comprend exactement ce qui s'est passé. Par contre, ce que j'ai dit
aussi, on a une discussion demain avec les P.D.G. Il y a eu, malheureusement,
au cours des dernières années, et je ne
remonterai pas trop loin, je pense que les gens vont se sentir visés, avec la
réforme du Dr Barrette, des enjeux qui ont été créés avec les ressources
humaines.
La Présidente : Deuxième
complémentaire, M. le député de Pontiac.
M. André Fortin
M. Fortin : O.K., qu'on soit dans le public ou dans le privé, là, ce qui attire des
candidats, c'est des conditions de travail,
qu'on soit considéré, qu'on soit écouté, qu'on soit appuyé, qu'on ait le temps
et les outils pour faire un travail de qualité.
Et, si le ministre de la Santé veut faire une vraie différence, qu'il arrête,
d'un côté, les suspensions ridicules, mais qu'il appuie la demande numéro un des infirmières, c'est-à-dire de
mettre en place des projets ratios. En fait, il peut même écouter le ministre
de l'Éducation, hier, qui disait : Quand on a un projet pilote qui marche,
on dit : «Yes», on va de l'avant puis on le fait.
Qu'est-ce que le ministre de la Santé attend?
La Présidente : La réponse du
ministre de la Santé.
M. Christian Dubé
M. Dubé : Je
pense qu'on peut essayer de mêler toutes les recettes, là, mais il y a une
chose qui est très claire, et je le
dis, nos gens de ressources humaines dans le réseau n'ont pas la place qu'ils
devraient avoir, et en partie, en grande partie, avec ce qui est arrivé avec la dernière réforme... On va redonner aux
gens qui s'occupent des ressources humaines toute la place qu'ils avaient
avant, et, avec ça, combiné à toutes les mesures que l'on met en ce moment, je
pense que nos employés vont être
mieux traités. On va le voir au cours des prochains mois. Les cas qu'on a en ce
moment sont un bon exemple des changements de culture qu'on doit faire
dans notre réseau de la santé. Merci beaucoup.
La Présidente : En principale, je
reconnais la députée de La Pinière.
Mesures pour lutter contre la maltraitance dans les
centres d'hébergement et de soins de santé
Mme Linda Caron
Mme Caron : Merci,
Mme la Présidente. S'il y a un sujet sur lequel nous sommes tous d'accord dans
cette Chambre, c'est bien la lutte à la maltraitance envers les aînés. C'est un
gouvernement libéral qui a fait adopter la toute première loi visant à
lutter contre la maltraitance, loi qui a été bonifiée l'an dernier. On a donc
une loi. On s'est dotés de mécanismes.
Malheureusement, nous entendons encore trop
souvent parler de situations inacceptables. Les Québécois et les Québécoises ont besoin d'être rassurés sur ce qui
se passe sur le terrain. Leurs proches sont-ils en danger de maltraitance
dans nos établissements d'hébergement et de
soins de santé? Doivent-ils craindre ce qui risque de leur arriver si, un jour,
ils font eux-mêmes un séjour dans un établissement de soins ou qu'ils résident
dans un établissement d'hébergement?
Mme la Présidente, comment la ministre déléguée
à la Santé et aux Aînés sera-t-elle capable de s'assurer de l'applicabilité de la Loi sur la lutte contre la
maltraitance envers les aînés et toute autre personne majeure en situation de
vulnérabilité?
• (10 h 40) •
La Présidente : Mme la ministre
déléguée à la Santé.
Mme Sonia Bélanger
Mme Bélanger :
Mme la Présidente. Mme la députée de La Pinière, j'aimerais vous saluer.
C'est ma première intervention, et on aura l'occasion certainement de se
rencontrer pour parler de différents sujets.
Concernant
la maltraitance, j'ai eu l'occasion, dès mon entrée en fonction, d'appliquer un
élément de la loi. La loi a été
révisée au printemps dernier, d'ailleurs, je veux saluer Mme Blais, qui
était députée de Prévost, ministre déléguée aux Aînés, et qui nous permet, avec la révision de cette loi, de mettre en
administration provisoire ou sous tutelle les établissements qui ne sont pas capables de donner des services de
qualité. Et c'est ce qu'on a fait il y a trois semaines dans un CHSLD privé.
Cette organisation est maintenant sous
administration provisoire. Nous sommes en train de relever la situation, et
nous allons laisser les établissements en administration provisoire tant que la
qualité des soins et services ne sera pas au rendez-vous.
Donc,
c'est un élément extrêmement important. Et je suis aux aguets quotidiennement
sur toutes les situations de maltraitance. C'est tolérance zéro.
Des voix : ...
La
Présidente : S'il
vous plaît! Pas de commentaire. En première complémentaire, Mme la députée de
La Pinière.
Mme Linda
Caron
Mme Caron : Merci, Mme la Présidente.
Le gouvernement a déposé, la semaine dernière, le rapport annuel du
Commissaire aux plaintes et à la qualité du CIUSSS du
Centre-Sud-de-l'Île-de-Montréal, dont la ministre était P.D.G. jusqu'à tout récemment. Le rapport montre une
augmentation de 16 % des plaintes mais aussi une hausse de 19 % des
dossiers d'intervention pour des cas de maltraitance.
Mme
la Présidente, si la ministre n'a pu réduire la maltraitance dans son propre
CIUSSS, comment réussira-t-elle à l'éliminer comme ministre?
La
Présidente : La réponse de la ministre.
Mme Sonia
Bélanger
Mme Bélanger : Oui, Mme la Présidente.
Bien, écoutez, j'attendais cette question avec impatience, naturellement,
avec la fonction que j'ai occupée avec beaucoup de fierté au fil des dernières
années. Et j'aimerais vous rappeler que c'est
le ministre de la Santé, en 2015, qui m'a nommée comme P.D.G., alors donc... et
j'ai fait le travail du mieux que j'ai pu, avec rigueur. Et je tiens à vous
mentionner que les plaintes... Je pense que, votre dossier, vous ne le
maîtrisez pas bien. Alors...
Des voix : ...
La Présidente :
Je suis debout, s'il vous plaît!
Alors, le respect, ça va des deux côtés. M. le leader, je sais que vous allez nous le dire. J'ai entendu des sifflements,
j'ai entendu des commentaires. La parole n'est qu'à la ministre, et, pour la
suite, la parole ne sera qu'à la députée
responsable du dossier. Je vous reconnais, je vous entends, mais je suis
convaincue qu'on va dire la même chose.
M. Derraji : Probablement, mais, Mme
la Présidente, on ne peut pas tenir de tels propos. Ma collègue cite un rapport,
elle maîtrise son dossier. Je peux vous assurer qu'elle est très rigoureuse.
J'invite...
Des voix :
...
M. Derraji :
J'invite, Mme la Présidente, Mme la ministre à un peu de respect envers ma
collègue. Merci.
La Présidente :
Et je nous invite tous mutuellement à plus de respect. La période des questions
allait très bien. Et les questions sont très importantes, et les réponses
également. Je reconnais M. le leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette :
Mme la Présidente, en réponse, je ne crois pas que la ministre a traité
avec un manque de respect la députée, considérant le ton, l'angle et le propos
de la question.
Des voix :
...
La
Présidente : S'il vous plaît! Et je vous...
Des voix :
...
La
Présidente : S'il vous plaît! Je suis debout et je vous dirais que des propos et des commentaires
des deux côtés n'étaient pas ce qu'il y avait de plus gracieux. Alors,
nous allons poursuivre avec la suite de la réponse...
Des voix : ...
La
Présidente : S'il vous plaît! Mme la ministre. Du respect pour tout le
monde ici.
Mme Bélanger : Alors, Mme la Présidente,
merci. Alors, intéressant qu'on parle de respect, c'est vraiment quelque
chose qui est important pour moi. Et, si on
veut continuer sur les fonctions que j'occupais avant, j'aimerais vous rappeler
que les plaintes avec...
Des voix : ...
La Présidente :
S'il vous plaît! S'il vous plaît!
Je rappellerais — il
y a de nouveaux parlementaires ici — lorsque je suis debout, votre micro est
coupé, vous parlez dans le vide. Alors, de grâce, lorsque je suis debout, si
vous voulez conserver votre idée et conserver vos propos...
Maintenant,
nous poursuivons cette période de questions avec la deuxième complémentaire. Il
n'y a qu'une personne qui a droit de parole ici, c'est la députée de La Pinière.
Deuxième complémentaire. Je vous écoute.
Mme Linda
Caron
Mme Caron :
Merci, Mme la Présidente. Le vrai problème, c'est comment les directives
vont percoler sur le terrain. Le commissaire aux plaintes du CIUSSS de la
ministre a traité quatre dossiers d'intervention pour des cas de maltraitance organisationnelle. La maltraitance
organisationnelle, c'est une forme de maltraitance qui découle de
l'organisation des soins ou des services.
Mme
la Présidente, comment l'ex-P.D.G. du CIUSSS peut-elle expliquer que, sous sa
gouverne, les cas de maltraitance organisationnelle ont quadruplé dans
son CIUSSS?
Des voix : ...
La
Présidente : S'il vous plaît! Mme la ministre, votre réponse.
Mme Sonia
Bélanger
Mme Bélanger :
Alors, Mme la Présidente, je pense que c'est important de mentionner que
des situations de maltraitance,
malheureusement, dans le réseau de la santé et des services sociaux, il y en a.
Et, quand il y en a, ce qui est le plus important, c'est que la commissaire à
la qualité et aux plaintes dans nos organisations soit en mesure de divulguer
de façon transparente au comité vigilance
qualité, qui relève des conseils d'administration, lesdites plaintes. Et c'est
ce qui a été fait au CIUSSS du Centre-Sud.
La
Présidente : En principale, je reconnais le chef du deuxième groupe
d'opposition. La parole est à vous et seulement à vous.
Mesures pour atténuer les
effets de l'inflation
M. Gabriel
Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois : Merci, Mme la Présidente.
Maintenant que ses chèques sont envoyés, le premier ministre a l'air de penser
que sa job est faite contre l'inflation. Il a envoyé sa dernière bouée de
sauvetage, c'est vrai, sauf que le bateau, il continue à prendre l'eau,
lui.
Lundi,
les familles ont reçu toute une nouvelle, une étude qui était publiée qui
démontrait que les familles du Québec vont
payer leur épicerie 1 000 $ plus cher en 2023. J'ai une petite
nouvelle pour le premier ministre. Ce 1 000 $ là, là, il y a bien
des familles qui ne l'ont pas, au Québec. Mais lui, il reste les bras croisés.
Il
refuse d'augmenter le salaire minimum. Il l'a dit la semaine passée : On
ne l'augmentera pas. Il refuse de calmer les hausses abusives de loyer. Il
refuse d'indexer les aides du gouvernement deux fois par année. Il refuse de
geler les tarifs. Il refuse bien des
affaires, mais qu'est-ce qu'il propose? Il propose une augmentation de toutes
les factures pour l'an prochain. Avec
la CAQ, si c'est écrit «Québec» sur la facture, bien, ça va augmenter. C'est
vrai pour l'Hydro, les garderies, les études, et j'en passe.
Mme
la Présidente, on a tous et toutes entendu le premier ministre, la semaine
passée, dire qu'il trouve ça bien correct, bien correct, lui, un salaire minimum à 14,25 $ de l'heure. Donc,
est-ce qu'il peut nous donner des conseils, aujourd'hui? Comment on fait
son épicerie, en 2022, avec un salaire minimum à 14,25 $ de l'heure?
La
Présidente : M. le premier ministre. Votre réponse.
M. François
Legault
M. Legault : Mme la Présidente, bien,
je continue à apprécier le recentrage de Québec Solidaire. On se rappelle tous qu'il y a quelques mois Québec solidaire
était contre le chèque de 600 $ aux personnes qui gagnent moins de
50 000 $. Maintenant,
Québec solidaire fait un virage et dit : Je suis pour, maintenant, le
chèque de 600 $. Maintenant, il nous dit : Il faudrait geler
les tarifs d'électricité au lieu de plafonner à 3 %. Ça représente
66 $.
Mme
la Présidente, ce que j'ai dit la semaine dernière concernant le salaire
minimum, c'est que d'abord, effectivement, il y a des gens qui ont de la
difficulté à arriver. On les aide avec des chèques. On travaille très fort à
augmenter les salaires au Québec.
Puis on a réussi, depuis quatre ans, à le faire. Il faut continuer à le faire.
Maintenant, quand on augmente le salaire minimum, il faut faire attention parce qu'il peut y avoir des effets
négatifs, entre autres des pertes d'emplois dans certaines régions, entre
autres des pertes d'emplois temporaires pour les étudiants. Donc, il faut être
prudent quand on met en place la magie Québec solidaire.
La
Présidente : En première complémentaire, le chef du deuxième
groupe d'opposition. Et vous êtes deux parlementaires aguerris. Je vous rappelle que vous parlez à la
présidente et vous regardez la présidente aussi. Il faut donner le bon exemple,
hein? On ne s'invective pas des deux côtés
et on ne se parle pas des deux côtés. Vous me regardez, je vous prie. M. le
chef du deuxième groupe d'opposition.
M. Gabriel Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois : Oui,
savez-vous ce que j'aimerais, Mme la Présidente? J'aimerais ça que le premier
ministre s'intéresse autant au monde qui en arrache qu'il s'intéresse à
Québec solidaire. J'aimerais ça. Il y a 800 000 personnes au Québec, 800 000 qui font moins de
18 $ de l'heure. Ce monde-là, en ce moment, ils ont beau travailler à
temps plein, ils ne sont pas capables de faire leur épicerie.
Quand le premier ministre se couche, le soir,
là, est-ce qu'il pense à Québec solidaire ou à ce monde-là?
La Présidente : M. le premier
ministre. Votre réponse.
M. François Legault
M. Legault : Mme
la Présidente, je pense aux Québécois, incluant les Québécois qui sont les plus
vulnérables. C'est pour ça aussi,
entre autres, qu'on va augmenter le crédit d'impôt remboursable aux personnes
de 70 ans et plus. Encore là, Québec solidaire était contre,
maintenant pour.
Bon,
maintenant, Québec solidaire propose un salaire minimum à 18 $ sans avoir
analysé les impacts. Bien, j'ai une question, moi, pour le chef de Québec
solidaire. Pourquoi il ne propose pas 25 $ de l'heure, tant qu'à faire?
Pourquoi pas 25 $ de l'heure? Pourquoi arrêter à 18 $ de
l'heure?
• (10 h 50) •
La Présidente : En deuxième
complémentaire, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
M. Gabriel Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois : Il
y a une femme de 39 ans qui m'a écrit ce matin. Je vais lire son message,
elle m'a écrit ce matin : «J'ai
l'impression de vivre une grosse
farce triste quand les aliments que j'achetais me coûtent littéralement
le double du prix. Dans quoi je dois couper ou réduire les dépenses pour me déculpabiliser
d'acheter une livre de beurre?»
Le premier
ministre est-tu capable de répondre à cette femme de 39 ans? Qu'est-ce
qu'il va faire pour aider le monde qui
travaille à temps plein puis qui ne sont pas capables de payer leur épicerie?
Un petit défi : qu'il essaie de ne pas parler de Québec solidaire
dans sa réponse.
La Présidente : M. le premier
ministre. Votre réponse.
M. François Legault
M. Legault : Oui.
Mme la Présidente, le chef de Québec solidaire nous dit : 18 $ de
l'heure. 18 $ de l'heure, donc il
ne nous dit pas 25 $ de l'heure. Le chef de Québec solidaire nous
dit : 25 $ de l'heure, c'est bien trop d'argent pour acheter
des livres de beurre. C'est bien trop d'argent, 25 $ de l'heure. Pourquoi
il arrête à 18 $ de l'heure?
Mme la
Présidente, à un moment donné, là, il y a différentes façons d'aider les
Québécois. On a proposé une façon. Au début, il n'était pas d'accord
avec ça, d'envoyer des chèques. Maintenant, il voudrait faire perdre des
emplois dans certaines régions, il voudrait
faire perdre des emplois temporaires à des étudiants. Nous, on pense que ce
n'est pas une bonne approche.
La Présidente : Je vous rappelle
qu'on appelle les collègues par leur titre, et c'est le chef du deuxième groupe
d'opposition.
Maintenant, en principale, je reconnais le
député de Maurice-Richard. La parole est à vous.
Gel des tarifs
gouvernementaux
M. Haroun Bouazzi
M. Bouazzi : Merci,
Mme la Présidente. Avec l'inflation, le gouvernement devrait avoir pour seul
objectif de lutter contre les inégalités. Il pourrait indexer les
prestations gouvernementales deux fois par an. Il pourrait s'assurer que le salaire minimum permette
à toutes les personnes qui travaillent à temps plein de vivre dans la dignité.
Il pourrait décider d'agir contre les
hausses abusives des loyers ou faire un geste pour le transport en commun. Mais
non, Mme la Présidente. Rien pour le
logement, rien pour les salariés, rien pour le transport en commun. Pire, d'un
côté il nous prive de moyens d'action collectifs en baissant les impôts bord en
bord et, de l'autre, il augmente les tarifs gouvernementaux. Pourtant, geler
les tarifs aurait une double qualité, donner de l'oxygène aux ménages tout en
luttant contre l'inflation.
Ma question
est simple : Pourquoi le ministre des Finances pense-t-il que l'inflation
des factures lutte contre l'inflation?
La Présidente : Pour la réponse, je
reconnais Mme la présidente du Conseil du trésor.
Mme Sonia LeBel
Mme LeBel : Merci,
Mme la Présidente. D'ailleurs, je veux saluer... La bienvenue au député de
Maurice-Richard. Et contente de pouvoir répondre à cette question, parce
qu'on travaille sur cet enjeu-là avec mon collègue aux Finances.
Vous savez,
le premier ministre l'a bien dit, il faut être très délicat quand on intervient
en matière d'inflation, quand on intervient en matière de tarifs, quand on
intervient en matière d'habitation. Il faut faire attention, quand on veut
intervenir et régler un problème à droite, de ne pas créer des effets collatéraux
qui sont pires à gauche.
Donc, c'est
pour ça que notre gouvernement a décidé, avec le bouclier anti-inflation, de
trouver des solutions qui étaient en équilibre, Mme la Présidente. On
remet un chèque de 400 $ et de 600 $ aux gens, et on a décidé de viser
le plus de monde possible, pour être sûrs de
ne pas échapper des gens qui en ont besoin. C'est ce qu'on a fait avec la
mesure du bouclier anti-inflation.
On a décidé
également de plafonner les tarifs de 3 %. C'est une mauvaise idée de geler
les tarifs, tout le monde le dit, on peut avoir un choc tarifaire plus tard,
donc c'est important de plafonner. On a décidé de le faire de façon équilibrée.
On a décidé d'intervenir pour aider les
Québécois tout en s'assurant de ne pas créer des problèmes plus graves à
d'autres Québécois.
Donc, c'est toujours délicat, quand on est au
gouvernement, il faut avoir la vue d'ensemble, et c'est de cette façon-là... D'ailleurs, la mise à jour économique
de mon collègue s'en vient, et on pourra peut-être annoncer d'autres mesures
en ce sens. Mais pensez à l'ensemble des mesures qui restent à venir,
également, la baisse d'impôt en est une.
La Présidente : En première
complémentaire, M. le député de Maurice-Richard.
M. Haroun Bouazzi
M. Bouazzi : Mme la Présidente,
je vais vous parler de quelque chose de pas délicat. Les baisses d'impôt que propose le gouvernement sont zéro ciblées.
100 % des mieux nantis vont en profiter, alors que 2 millions de
personnes, les moins nantis de notre
société, n'en bénéficieront pas. La caissière de l'épicerie aura tout au plus
110 $, quand le P.D.G. de la chaîne, lui, aura 750 $.
Pourquoi le
gouvernement de la CAQ préfère faire des cadeaux aux plus nantis au lieu de
lutter contre l'inflation en gelant les tarifs?
La Présidente : Je reconnais à
nouveau Mme la présidente du Conseil du trésor.
Mme Sonia LeBel
Mme LeBel : Du côté de Québec
solidaire, du deuxième groupe de l'opposition, on parle beaucoup d'équité. Je
pense que je vais peut-être même avoir une question en matière d'équité,
tantôt, salariale, je l'imagine.
Donc, quand
on parle d'équité fiscale, on parle de pourcentage d'impôt. Et je pense qu'on
doit rectifier quelque chose. On intervient dans les premières brackets
d'imposition de façon beaucoup plus élevée que dans les secondes brackets d'imposition, ce qui fait qu'effectivement les
gens qui ont des salaires moins élevés vont se voir diminuer d'un pourcentage
plus grand. Tout le monde va bénéficier de cette baisse d'impôt.
Puis il ne
faut pas oublier qu'au Québec on est les plus imposés en Amérique du Nord. Et
je pense que, pour nos citoyens,
c'est une bonne chose de faire cette baisse d'impôt et de remettre de l'argent
dans leurs poches, qui va leur servir pour le futur et également pour la
situation actuelle.
La Présidente : Et, en deuxième
complémentaire, M. le député de Maurice-Richard.
M. Haroun Bouazzi
M. Bouazzi : Mme la Présidente,
en économie, il est risqué de faire des prédictions, mais il y a une chose que je peux déjà prévoir : le 2 janvier, un
peu avant midi, les 100 patrons les mieux payés au Canada auront gagné
plus d'un an de salaire moyen, en fait, de toute l'année 2023.
100 % de ceux du Québec vont avoir droit à une baisse d'impôt.
Est-ce que ça, c'est ce que le gouvernement de
la CAQ appelle équitable en temps d'inflation?
La Présidente : La réponse, Mme la présidente
du Conseil du trésor.
Mme Sonia
LeBel
Mme LeBel :
Bon, une des spécialités qui se dégage du deuxième groupe d'opposition, c'est
de mélanger des concepts. Encore une fois, on le fait ici.
Je
pense qu'il faut réitérer la chose : 100 % des Québécois qui paient
de l'impôt auront droit à la baisse d'impôt, et c'est ça, de l'équité.
Des voix :
...
La Présidente :
S'il vous plaît! Pas de commentaire. En principale, maintenant,
je reconnais la députée de Sherbrooke. La
parole est à vous et uniquement à vous. Pas de commentaire, je vous prie, des
deux côtés de la Chambre. Particulièrement, là, je vous entends un petit
peu, là. Mme la députée.
Traitement des plaintes relatives à l'équité
salariale dans le secteur public
Mme Christine
Labrie
Mme Labrie : Mme la Présidente, la
semaine dernière, j'ai essayé d'avoir un engagement de la part du gouvernement
pour que les prochaines négociations du
secteur public soient l'occasion de faire un rattrapage avec le secteur privé.
Sans succès, malheureusement. Mais je
ne me décourage pas et j'ai une autre proposition à faire à la présidente du
Conseil du trésor pour qu'elle puisse démontrer sa bonne foi avant
d'aller s'asseoir à la table de négociation.
En
ce moment, il y a des dizaines de milliers de femmes, au Québec, qui
travaillent pour le gouvernement et qui attendent depuis 2010 que leurs plaintes en matière d'équité salariale
soient traitées. Et, pendant que la CAQ continue de se péter les
bretelles en disant combien c'est important pour eux, l'égalité entre les
hommes et les femmes, ça fait 12 ans que des
milliers de femmes attendent d'être payées au salaire juste. Jusqu'à
maintenant, la CAQ refuse de s'asseoir avec elles pour régler ça rapidement. 12 ans de rétroaction, on va se le
dire, là, ce serait vraiment une bonne nouvelle pour elles en pleine
crise de l'inflation. Ça enverrait un signal fort de la part du gouvernement en
faveur de l'égalité.
Est-ce
que la présidente du Conseil du trésor peut s'engager à régler les plaintes en
équité qui datent de 2010 avant le début des négociations du secteur
public?
La
Présidente : La réponse de la présidente du Conseil du trésor.
Mme Sonia
LeBel
Mme LeBel : Merci, Mme la Présidente.
Alors, ça me permet de réitérer qu'on ne peut pas choisir d'appliquer de
l'équité dans un secteur et ne pas
l'appliquer dans d'autres. Je pense que le concept d'équité doit être toujours
sous-jacent de nos décisions, et c'est ce qu'on fait ici, au
gouvernement.
Encore
une fois, je pense qu'on doit rétablir un concept. La Loi sur l'équité
salariale est une loi. Donc, l'Assemblée nationale, je pense qu'on n'est pas en train de me dire que je ne dois
pas appliquer la loi, au contraire. Et l'équité salariale ne se négocie pas, contrairement à ce qui a été
affirmé, dans le domaine public. L'équité salariale s'établit en fonction de
critères objectifs, critères objectifs qui ont même été déterminés de concert
avec les syndicats au départ de la loi.
Présentement,
il y a effectivement des plaintes d'équité salariale dont la CNESST est saisie.
Dans l'intervalle, ça ne nous empêche
pas d'avoir des discussions et de voir si on peut, au regard de ces
plaintes-là, se mettre d'accord que les critères objectifs qui découlent
de la loi s'appliquent. Quand ce n'est pas le cas, c'est le travail de la
CNESST de trancher ces plaintes-là. C'est
ça, le mécanisme prévu dans la loi. On ne négocie pas l'équité salariale. Et,
encore une fois, il faut être très prudents, parce que, quand on agit eu
égard à des critères objectifs...
La
Présidente : En terminant.
Mme LeBel : ...il faut faire
attention pour ne pas déséquilibrer tout l'ensemble de l'équité salariale du
gouvernement.
La
Présidente : En première complémentaire, Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Christine
Labrie
Mme Labrie : Ça fait des années que le
traitement des plaintes suit son cours à la CNESST, et, si on attend encore
après ça, on va en avoir pour des années. La ministre le sait très bien,
qu'avec un peu de bonne volonté elle pourrait s'asseoir et régler ça en
quelques jours. Ça a été fait à l'occasion pour d'autres plaintes.
Vous
ne trouvez pas ça gênant, vous, ici, que le gouvernement du Québec soit un des
pires exemples en matière de respect
de la Loi sur l'équité salariale? Là, il y a des secrétaires, des secrétaires
juridiques, des secrétaires médicales, des techniciennes, des adjointes administratives qui attendent depuis
12 ans que le gouvernement règle leurs plaintes. On a besoin
d'elles. Je ne comprends pas pourquoi on attend.
La Présidente : Mme la présidente du
Conseil du trésor.
Mme Sonia
LeBel
Mme LeBel : O.K.
On est très conscients, au gouvernement, et je suis très consciente du fait
qu'il faut que le travail des femmes
soit reconnu à leur juste valeur et que les emplois soient évalués correctement.
Ceci étant dit, quand on parle d'équité
salariale, ça se fait en vertu d'une loi et de critères objectifs qui sont
prévus dans la loi. Automatiquement, quand un syndicat dépose une plainte, c'est la CNESST qui est saisie. Il
arrive effectivement que le gouvernement, le Conseil du trésor prennent
connaissance de la plainte et réalisent que les critères objectifs sont remplis.
Mais, quand ce n'est pas le cas, il faut appliquer la loi. Et c'est ce
que nous faisons dans tous les cas de figure.
• (11 heures) •
La Présidente : Deuxième
complémentaire, Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Christine Labrie
Mme Labrie : Mme
la Présidente, la ministre nous propose d'attendre encore. Je vous parle de
plaintes de 2010, puis ça fait
12 ans que ces femmes-là attendent, des dizaines de milliers de femmes.
C'est de l'équité salariale dont on parle en ce moment, là. C'est très
important. C'est une valeur fondamentale ici, au Québec.
Moi, j'aimerais ça savoir ce que la
nouvelle ministre de la Condition féminine pense de ça, d'un gouvernement qui laisse traîner aussi longtemps des plaintes en
équité salariale. Est-ce qu'elle est fière de ce gouvernement-là? Est-ce
qu'elle n'est pas un peu plus pressée que sa collègue de régler l'équité
salariale ici, au Québec?
La Présidente : En réponse, Mme la
présidente du Conseil du trésor.
Mme Sonia
LeBel
Mme LeBel : Je
n'irai pas jusqu'à prétendre que ma collègue de Sherbrooke outrepasse le
privilège d'un tribunal, qui est la
seule nécessité, présumer du bien-fondé des plaintes. Ceci étant dit, je
répète, l'équité salariale ne se négocie pas. Il arrive qu'on puisse
effectivement convenir que les critères, qui sont objectifs, prévus par la loi,
critères qui ont été convenus avec les
syndicats, donc qu'ils connaissent très bien, sont remplis. Quand ce n'est pas
le cas, c'est au tribunal de faire son travail.
La Présidente : En principale, je
reconnais la députée de Mont-Royal–Outremont.
Réforme du système d'accès à l'information
Mme Michelle
Setlakwe
Mme Setlakwe : La
Commission d'accès à l'information livrait récemment les résultats de son étude
menée auprès d'une trentaine
d'organismes entre 2018 et 2021. On y rapporte un sérieux problème de respect
des délais légaux de réponse de même qu'un nombre historique de demandes de
révision pour motif d'absence de réponse dans les délais. N'oublions pas
les cas de caviardage excessif dont nous avions pris connaissance via les
médias.
Le portrait est inquiétant, Mme la Présidente.
L'impact... Rappelons-nous qu'un système efficace et transparent d'accès à l'information est une composante
importante d'une démocratie en santé. L'impact des retards dans l'obtention
de documents est bien réel pour la
population. La commission mentionne à titre d'exemple les conséquences
dommageables sur le public d'être
informé tardivement d'un problème environnemental en raison d'un délai dans le
traitement de la demande d'un journaliste.
Quelles actions le ministre a-t-il posées suite
à l'analyse du rapport de la commission?
La Présidente : En réponse, le
ministre responsable de l'Accès à l'information, entre autres.
M. Jean-François
Roberge
M. Roberge : Merci, Mme la
Présidente. La question soulevée par la collègue est très intéressante. L'accès
à l'information, c'est un des fondements de
notre démocratie. Nous avons besoin d'avoir confiance dans nos institutions. Il
y a plusieurs institutions qui sont garantes de notre démocratie, au
Québec, et je dirais que la protection des renseignements personnels et l'accès à l'information, bien, c'est
des piliers. À titre de nouveau ministre responsable de ces fonctions, c'est
mon devoir d'analyser les dossiers dont ma collègue parle en profondeur avant
de voir si je peux aider les institutions qui ont le travail de rendre l'information accessible. Donc, nous sommes en
ce moment en train d'analyser l'ensemble des dossiers, l'ensemble des demandes,
voir s'il y a des choses qu'on doit faire, des choses qu'on peut faire en
collégialité ici, les 125 députés,
pour améliorer l'accès à l'information. Je peux vous dire que je tends la main
à ma collègue. Si on a des choses à améliorer, des processus à
améliorer, s'il faut faire des modifications législatives, on prendra le temps
de le faire. On est au début d'une nouvelle
législation, puis moi, je tends vraiment la main à la collègue pour qu'on fasse
les choses ensemble, dans l'ordre, au bénéfice de tous les Québécois.
La
Présidente : En première complémentaire, Mme la députée de
Mont-Royal-Outremont. La parole est à vous.
Mme Michelle Setlakwe
Mme Setlakwe : Une refonte de tout le
système d'accès à l'information est à entreprendre. Les défis sont grands
et concernent de multiples volets. Le manque
d'effectifs étant ici aussi un enjeu, ce chantier doit être entrepris de façon
urgente. Il en va de la confiance du public envers les institutions
publiques.
L'accès
à l'information fait-il partie des priorités du gouvernement? Est-ce que le
ministre s'engage aujourd'hui, oui ou non, à déposer un projet de loi?
La
Présidente : M. le ministre. Votre réponse.
M. Jean-François Roberge
M. Roberge : Alors, merci, Mme la
Présidente. Oui, l'accès à l'information est une des priorités du gouvernement
puisque c'est un des fondements de notre démocratie. Nous sommes un
gouvernement transparent. Nous l'avons prouvé au cours de la dernière
législature et nous allons continuer de le prouver. Et nous sommes capables de
bien financer nos institutions, de leur
donner les effectifs, hein, les ETC qui leur permettent de remplir ces
fonctions. Alors, comme je l'ai dit
précédemment à ma collègue, moi, je lui tends la main pour voir qu'est-ce qu'on
peut faire ensemble pour s'assurer que la démocratie fonctionne très
bien, et ça inclut les mécanismes d'accès à l'information.
La Présidente :
En deuxième principale... Ou
deuxième complémentaire? En principale, je reconnais Mme la députée de
D'Arcy-McGee... Ah, là, là! Notre-Dame-de-Grâce.
Plan
de protection de la biodiversité
Mme Désirée McGraw
Mme McGraw : Merci, Mme la Présidente.
La COP15 se déroule présentement à Montréal. Les yeux du monde entier sont tournés vers le Québec, espérant un
moment charnière pour la biodiversité. On s'attend à ce que Montréal soit
pour la biodiversité ce que Paris a été pour le climat.
Malgré une annonce
plus que bienvenue du gouvernement en matière d'aires protégées, le Québec a
encore beaucoup de travail à faire. Nous devons passer de 17 % du
territoire protégé à l'objectif onusien de 30 % d'ici 2030.
Le
ministre peut-il nous dire quelle est sa stratégie pour atteindre cet objectif?
Et, surtout, quand le public aura accès à ce plan nature détaillé?
La Présidente :
Et la réponse du ministre de l'Environnement.
M. Benoit Charette
M. Charette :
Merci, Mme la Présidente. Merci à
la collègue pour la question. C'est un bon moment qu'on a vécu hier à la COP15.
Le discours du premier ministre a été salué par l'ensemble des délégués de la
planète, littéralement, parce que rares sont les États fédérés à assumer
un leadership comme le fait le Québec.
Il
faut savoir qu'il y a quelques années le Québec a été désigné par les États
fédérés du monde comme étant leur représentant,
ce qui fait que le Québec est assis à la table de négociation, a ses propres
négociateurs pour, justement, faire valoir les intérêts de ces États fédérés.
Pourquoi le Québec a été choisi, sélectionné? Tout simplement par le leadership
qu'il a exercé au cours des dernières années. On est un des rares à
avoir atteint la cible de 2020, c'est-à-dire passé de 10 % à 17 % de protection du territoire québécois.
Donc, pour nous, c'est un gage de succès pour la suite, et c'est surtout un
gage de crédibilité. On y est parvenus la dernière fois, donc on y
parviendra.
Pour
ce qui est des territoires eux-mêmes, ils seront précisés au moment venu, avec
la collaboration des milieux, bien évidemment. Merci, Mme la Présidente.
Des voix : ...
La Présidente :
Merci. Pas de bravos! Cela met fin à la période de questions et des
réponses orales.
Des voix :
...
La Présidente :
S'il vous plaît! Je suis debout et je m'exprime. Du silence!
Motions sans préavis
Comme
il n'y a pas de votes reportés, on va passer maintenant à la rubrique Motions
sans préavis. Et je cède la place à notre première vice-présidente.
Bonne journée à tous.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Donc, nous sommes à la rubrique de motions sans
préavis. Et je suis prête à reconnaître un membre du gouvernement. Mme
la ministre de l'Enseignement supérieur, la parole est à vous.
Dénoncer l'exclusion de
certaines candidatures à l'obtention de
chaires de recherche du Canada sur la base de critères
n'étant pas liés à la compétence
Mme Déry : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Je sollicite le
consentement de cette Assemblée afin de présenter la motion suivante
conjointement avec la députée de Vaudreuil :
«Que
l'Assemblée nationale exprime son inquiétude face à l'exclusion de certaines
candidatures à l'obtention de chaires de recherche du Canada sur la base
de critères qui ne sont pas liés à la compétence;
«Qu'elle
réitère l'importance de la liberté académique et de l'indépendance des
universitaires face aux organismes subventionnaires;
«Qu'elle
rappelle que la promotion d'une plus grande représentativité de groupes cibles
sous-représentés doit toujours s'effectuer dans une logique de
compétences égales;
«Qu'elle
dénonce l'ingérence du gouvernement fédéral qui finance des programmes de
chaires de recherche selon certains critères qui ne reflètent pas la
spécificité du Québec.»
Merci beaucoup, Mme
la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
Mme la ministre. Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
Monsieur...
M. Lévesque
(Chapleau) : Consentement, sans débat. Merci, Mme la Présidente.
Mise aux voix
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci. Donc, cette motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Alors,
je suis prête à reconnaître un membre formant l'opposition officielle.
Mme la députée de Saint-Laurent, la parole est vous.
Demander au gouvernement de mettre en place des mesures
additionnelles
pour améliorer la qualité de l'enseignement offert aux élèves et pour
pallier la pénurie de main-d'oeuvre dans le réseau de l'éducation
Mme Rizqy : Mme
la Présidente, je sollicite le consentement de cette Assemblée afin de
présenter la motion suivante conjointement avec la députée de Mercier et de
Vaudreuil :
«Que l'Assemblée
nationale constate que le Québec traverse actuellement une grave pénurie de
main-d'oeuvre;
«Qu'elle souligne que
cette situation affecte de nombreux services sous la responsabilité de l'État;
«Qu'elle constate que
le nombre d'enseignants non légalement qualifiés a atteint des sommets
historiques;
«Qu'elle
rappelle que même trois mois après la rentrée scolaire, il manque toujours des
enseignants dans le réseau de l'éducation;
«Qu'elle souligne que
certains élèves subissent un roulement important d'enseignants dans leur
classe;
«Qu'elle
rappelle que cette situation peut, dans certains cas, affecter la qualité de
l'enseignement et que cela a un impact sur le personnel enseignant;
«Qu'enfin,
elle demande au gouvernement du Québec de mettre en place des mesures
additionnelles pour améliorer la qualité d'enseignement offert aux
élèves du Québec.»
Merci, Mme la
Présidente.
• (11 h 10) •
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Merci, Mme la députée. Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
M. le leader du gouvernement.
M. Lévesque
(Chapleau) : Il y a consentement, sans débat.
Mise aux voix
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Alors,
cette motion est-elle adoptée? M. le leader de l'opposition officielle.
M. Derraji : Mme
la Présidente, je vous demande un vote par appel nominal.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Donc,
nous allons procéder au vote... à la mise aux voix de la motion présentée
par Mme la députée de Saint-Laurent.
Que les députés en
faveur de cette motion veuillent bien se lever.
Le Secrétaire adjoint : M. Tanguay (LaFontaine),
M. Derraji (Nelligan), Mme Setlakwe (Mont-Royal—Outremont), M. Fortin
(Pontiac), Mme Maccarone
(Westmount—Saint-Louis),
M. Beauchemin (Marguerite-Bourgeoys), Mme Dufour
(Mille-Îles), Mme Rotiroti (Jeanne-Mance—Viger), Mme Rizqy (Saint-Laurent), M. Kelley
(Jacques-Cartier), Mme McGraw
(Notre-Dame-de-Grâce), Mme Prass (D'Arcy-McGee), Mme Lakhoyan Olivier
(Chomedey), Mme Caron (La Pinière),
M. Morin (Acadie), Mme Cadet (Bourassa-Sauvé), M. Ciccone
(Marquette).
M. Jolin-Barrette
(Borduas), M. Laframboise (Blainville), Mme Fréchette (Sanguinet),
M. Dufour (Abitibi-Est), M. Bonnardel (Granby), Mme LeBel (Champlain), M. Roberge (Chambly),
M. Boulet (Trois-Rivières), Mme D'Amours (Mirabel),
M. Martel (Nicolet-Bécancour), Mme Proulx (Berthier),
M. Charette (Deux-Montagnes), Mme Rouleau (Pointe-aux-Trembles), M. Fitzgibbon (Terrebonne), Mme Lecours
(Les Plaines), Mme Biron (Chutes-de-la-Chaudière), Mme Roy (Verchères), M. Julien
(Charlesbourg), M. Drainville (Lévis), M. Carmant (Taillon),
M. Lefebvre (Arthabaska), Mme Bélanger (Prévost),
M. Lamontagne (Johnson), M. Schneeberger (Drummond—Bois-Francs), Mme Hébert (Saint-François),
M. Émond (Richelieu), Mme Blanchette Vézina (Rimouski), M. Lacombe
(Papineau), Mme Champagne Jourdain
(Duplessis), Mme Laforest (Chicoutimi), M. Lévesque (Chapleau),
Mme Charest (Brome-Missisquoi), Mme Duranceau
(Bertrand), Mme Déry (Repentigny), M. Lafrenière (Vachon),
M. Simard (Montmorency), M. Allaire (Maskinongé),
M. Provençal (Beauce-Nord), Mme Lachance (Bellechasse),
M. Chassin (Saint-Jérôme), M. Jacques (Mégantic), M. Bélanger (Orford), M. Reid (Beauharnois),
Mme Jeannotte (Labelle), M. Bachand (Richmond), Mme Blais
(Abitibi-Ouest), M. Sainte-Croix
(Gaspé), Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice), M. Asselin
(Vanier-Les Rivières), Mme Boivin Roy (Anjou—Louis-Riel), M. Bussière (Gatineau),
M. Lamothe (Ungava), M. Lemieux (Saint-Jean), Mme Lecours (Lotbinière-Frontenac),
M. Poulin (Beauce-Sud), M. Girard (Lac-Saint-Jean),
Mme Abou-Khalil (Fabre), M. Bernard (Rouyn-Noranda—Témiscamingue), Mme Dorismond
(Marie-Victorin), Mme Schmaltz (Vimont), M. Montigny (René-Lévesque), Mme Mallette
(Huntingdon), Mme Dionne (Rivière-du-Loup—Témiscouata), Mme Blouin
(Bonaventure), M. Tremblay (Dubuc), Mme Bogemans
(Iberville), Mme Tremblay (Hull), M. Thouin (Rousseau),
Mme Guillemette (Roberval), Mme Poulet (Laporte), M. Gagnon
(Jonquière), M. St-Louis (Joliette), Mme Gendron (Châteauguay).
M. Nadeau-Dubois (Gouin),
M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve), Mme Massé (Sainte-Marie—Saint-Jacques), M. Marissal (Rosemont), M. Fontecilla (Laurier-Dorion),
M. Zanetti (Jean-Lesage), Mme Ghazal (Mercier), Mme Labrie (Sherbrooke),
M. Bouazzi (Maurice-Richard), Mme Zaga Mendez (Verdun),
M. Grandmont (Taschereau).
Mme Nichols
(Vaudreuil).
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Que les députés contre cette motion veuillent bien se
lever. Y a-t-il des abstentions? M. le secrétaire général.
Le
Secrétaire : Pour : 102
Contre :
0
Abstentions :
0
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Alors, la motion est adoptée.
Donc,
nous allons poursuivre nos motions sans préavis. Et je suis prête à reconnaître
un membre du deuxième groupe d'opposition. M. le député de Jean-Lesage.
Reconnaître
le droit du peuple écossais d'organiser librement
une consultation démocratique sur son avenir
M. Zanetti : Merci, Mme la Présidente. Alors, je demande le
consentement de cette Assemblée pour débattre de la motion
suivante :
«Que
l'Assemblée nationale affirme son soutien à la démocratie et au droit des
peuples à choisir leur avenir par eux-mêmes
et qu'en conséquence, elle reconnaisse le droit du peuple écossais d'organiser
librement une consultation démocratique sur son avenir.»
Merci, Mme la
Présidente.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci, M. le député. Y a-t-il consentement pour débattre
de cette motion? M. le leader du gouvernement.
M. Lévesque
(Chapleau) : Il y a consentement, sans débat.
Mise aux voix
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Cette
motion est-elle adoptée? Motion adoptée. M. le leader du deuxième groupe
d'opposition.
M. Leduc : Mme la Présidente, j'aimerais que copie soit
envoyée de cette motion à la première ministre de l'Écosse, au premier ministre
du Royaume-Uni et à Organisations unies pour l'indépendance du Québec, le OUI Québec.
Merci.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Ce sera fait. Merci. Donc, on poursuit nos travaux.
Aujourd'hui, il n'y a
pas d'avis touchant les travaux des commissions.
À la rubrique
Renseignements des travaux de l'Assemblée.
Affaires du jour
Affaires
prioritaires
Reprise
du débat sur la motion du premier ministre proposant que
l'Assemblée approuve la politique générale du gouvernement
et sur les motions formulant un grief
Alors, la
période des affaires courantes étant terminée, nous allons maintenant passer
aux affaires du jour. Alors, pour ceux qui ont à quitter, s'il vous
plaît, le faire en silence.
Donc, aux
affaires du jour, nous sommes toujours aux affaires prioritaires. À
l'article 1 du feuilleton, l'Assemblée reprend le débat ajourné le 6 décembre 2022 sur le discours
d'ouverture et sur la motion de M. le premier ministre proposant que l'Assemblée approuve la politique générale du
gouvernement ainsi que sur les motions de grief présentées par M. le
chef de l'opposition officielle...
Des voix : ...
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
... — s'il
vous plaît! s'il vous plaît! on quitte en silence — M. le député de Rosemont, Mme la députée de
Westmount—Saint-Louis,
M. le député de Marguerite-Bourgeoys, Mme la députée des Mille-Îles, M. le
député de Jean-Lesage, M. le député de Taschereau, Mme la députée de Verdun,
Mme la députée de La Pinière et M. le député de Laurier-Dorion.
Avant de
donner la parole au prochain intervenant, je vous informe que
14 h 16 min 39 s ont été utilisées dans le cadre de ce débat. La répartition du temps de
parole est la suivante : 4 h 40 min 30 s au
groupe parlementaire formant le gouvernement,
2 h 10 min au groupe parlementaire formant l'opposition
officielle, 1 h 39 min 19 s au deuxième groupe
d'opposition, 1 h 3 min 32 s au troisième groupe
d'opposition, 10 minutes à la députée de Vaudreuil et 60 minutes au
représentant du gouvernement pour sa réplique.
Je suis
maintenant prête à céder la parole au prochain intervenant. M. le député de
Richelieu, je crois que vous aviez terminé
votre... Aviez-vous terminé, vous, votre... Oui? Alors, je suis prête à céder
la parole au prochain intervenant... ah! bien, qui sera M. le ministre
de l'Agriculture. La parole est à vous.
M.
André Lamontagne
M.
Lamontagne : Bien, merci beaucoup, Mme la Présidente. Écoutez,
très, très fier de m'adresser à vous à titre de député de Johnson, à
titre de ministre de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du
Québec, à titre de ministre responsable du
Centre-du-Québec. Puis je voudrais commencer mon allocution en remerciant les
citoyens et les citoyennes du comté de
Johnson pour m'avoir manifesté leur confiance encore pour un troisième mandat.
C'est vraiment un privilège pour moi de les représenter à l'Assemblée
nationale, puis je les en remercie.
Puis la
campagne électorale, là, les 35 jours, ça a été un plaisir pour moi d'être
partout sur le territoire du comté de Johnson,
puis d'aller à la rencontre des citoyens, des groupes, et tout ça. Ça a été
vraiment, écoutez, 35 jours, là, de plaisir. Puis, en plus de ça, bien, si on s'en souvient, on
a eu vraiment de la belle météo. Alors, d'être dehors, d'aller à la rencontre
des citoyens et des citoyennes quand il fait beau, on peut difficilement
imaginer mieux que ça.
Je veux
remercier aussi Jérémie, Jérémie Comtois, qui a été mon directeur de campagne.
Puis Dieu sait que c'est ardu, des fois, là, tout ce qu'on doit prévoir pendant
une campagne. Jérémie a fait un travail exceptionnel, puis je l'en remercie. Je veux remercier aussi Karine, Karine
Lafortune, qui a gardé le fort à notre bureau. Parce que, pendant une campagne
électorale, bien, on est encore quand même
député, puis, écoutez, il y a des services, les citoyens qui appellent au
bureau, il faut s'en occuper. Bien, Karine, encore là, a fait un travail
exceptionnel, ça fait que je veux la remercier.
Puis aussi, bien,
merci à toute ma fabuleuse équipe au ministère de l'Agriculture, là, au
cabinet. C'est tous des jeunes passionnés, travaillants. Bien, écoutez, je suis
reconduit dans mes fonctions à titre de ministre, puis la bonne nouvelle,
nouvelle extraordinaire que j'ai, c'est que
l'ensemble des gens qui étaient avec moi dans le premier mandat sont revenus.
Alors, ça démontre à quel point... leur
passion pour nos agriculteurs, nos agricultrices, toute la chaîne
bioalimentaire, puis comment ils veulent s'investir à tous les jours
pour, justement, la prospérité du secteur.
• (11 h 20) •
Aujourd'hui,
je veux prendre un petit peu de temps, Mme la Présidente, pour vous parler du
travail exceptionnel que font nos
agriculteurs, nos transformateurs, nos pêcheurs. Puis, il faut se le dire au
départ, là, on peut difficilement imaginer métier plus noble... je ne suis pas dans une compétition parmi les
métiers, mais que le métier qui est celui de nourrir nos populations. Puis, au Québec, on a des
agricultrices, des agriculteurs de grand talent, qui font preuve d'innovation,
qui font preuve de résilience, qui
vont faire preuve de courage, puis en même temps c'est des gens qui sont
tellement passionnés. Puis ils sont
passionnés, je vous dirais, parce qu'au-delà d'être un travail qu'ils doivent
faire à tous les jours, bien, au-delà de
tout ça, là, c'est un mode de vie. C'est un mode de vie qui est dicté pas par
quand ça nous tente de travailler ou, tu sais, aujourd'hui on va faire telle chose, demain on va faire autre chose.
Non. C'est dicté par, d'abord, première des choses, la météo, toutes les conditions météo. C'est dicté
aussi par le fait que, pour plusieurs d'entre eux, bien, on s'occupe d'animaux,
on s'occupe d'animaux d'élevage qui ont
besoin de soins, qui ont besoin d'attention quotidiennement, des fois plusieurs
fois par jour. Puis, dans bien des
cas, bien, tous ces gens-là qui, à tous les jours, là, s'investissent à nous
nourrir, bien... Quand on se lève le
matin, nous autres, quand on se réveille, là, pour commencer nos journées,
bien, dans bien des cas, il y a des milliers de
personnes, sur le territoire, qui sont déjà réveillées, eux autres, depuis un
bon bout de temps puis qui ont déjà commencé à travailler pour s'assurer
qu'on va pouvoir avoir quelque chose dans notre assiette, jour après jour,
semaine après semaine au Québec. Puis Dieu
sait que ce qu'on a dans notre assiette au Québec, c'est exceptionnel. La
qualité de ce que ces gens-là font pour nous, c'est vraiment
exceptionnel.
Puis
des entreprises agroalimentaires comme ça, il y en a, Mme la Présidente, à la
grandeur du Québec, l'Abitibi, Saguenay—Lac-Saint-Jean, toute la grande périphérie de
Montréal, Les Jardins-de-Napierville, le Témiscamingue. On va jusqu'à
Baie-Comeau. On en a à la grandeur du Québec, des gens qui s'investissent pour
nous nourrir.
Puis,
dans les dernières années, moi, depuis que je suis en poste, je me suis fait un
devoir de visiter des entreprises, des
petites, des moyennes, des grandes, des fermes en transformation alimentaire,
puis c'est plus de 150 entreprises que j'ai visitées. Puis, je veux dire, le dénominateur commun que j'ai
trouvé dans ces entreprises-là, c'est de la passion, c'est vouloir être meilleur aujourd'hui qu'on l'a été
hier puis, ultimement, bien, c'est de faire prospérer la chaîne bioalimentaire,
c'est de faire accroître l'autonomie
alimentaire du Québec. Puis, dans un contexte comme ça, pour moi, bien, chaque
fois que je visite une ferme, que je visite une entreprise, ultimement, j'en
ressors avec une grande fierté, parce que je réalise à quel point...
tout le talent qu'on a, au Québec, qui s'investit pour nous nourrir.
Une
chose qui est importante, là, je parle des individus, mais, si on regarde
rapidement la contribution, là, du secteur agricole, du secteur bioalimentaire
au Québec, là, c'est 130 000 emplois, c'est 12 milliards de revenus à
la ferme, c'est 34 milliards de
revenus manufacturiers, là, des livraisons manufacturières. C'est le troisième
plus gros poste d'exportation, si on
veut, du Québec. Et puis, après ça, bien, les dernières années, là, on a vu
2,5 milliards, par année, d'investissement privé au niveau de la
transformation de la production agricole, ça fait que c'est un moteur
économique qui est exceptionnel. Puis il est
exceptionnel d'autant plus parce que, la plupart du temps, c'est dans nos
régions, au Québec, ça fait que c'est vraiment la colonne vertébrale, si
on veut, de l'économie de toutes nos régions.
Ça
fait que, Mme la Présidente, vous voyez à quel point ces gens-là sont
exceptionnels. Puis moi, ce que je veux faire aujourd'hui, je veux inviter
vraiment les Québécois, là... Je leur parle, je sais qu'ils sont des milliers à
nous écouter aujourd'hui. Bien, je
veux les inviter, les Québécois, bien, à être curieux, puis à aller voir les
producteurs, les productrices, les transformateurs qui sont près de chez eux,
puis aller découvrir ce qu'ils ont à leur offrir, puis aller les encourager.
Puis ce qu'ils vont voir aussi, Mme la
Présidente, c'est à quel point ces gens-là sont accueillants puis à quel point
ces gens-là... au-delà des produits qu'ils ont à nous offrir, comment ils ont
des histoires à nous raconter puis comment ces histoires-là, bien, ultimement, quand on s'arrête, bien, ça peut
faire notre fierté, parce que ça fait la fierté de tout le Québec. Ça fait que
merci à nos producteurs, nos productrices, nos transformateurs, nos pêcheurs.
Et puis, Québécois, Québécoises, on achète québécois. Merci, Mme la
Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Donc,
je suis prête à reconnaître un autre intervenant, et ce sera M. le député
d'Acadie.
M. André Albert Morin
M. Morin : Merci. Mme la Présidente. Permettez-moi de vous
féliciter pour votre nomination à titre de présidente de l'Assemblée
nationale.
Chers collègues, je
dois vous dire que c'est avec émotion que je m'adresse aujourd'hui à cette
Assemblée. Si je vous parle aujourd'hui, c'est parce que les citoyens et
citoyennes de la circonscription d'Acadie m'ont accordé leur confiance, un véritable privilège, puisqu'en fait,
sur 8,6 millions de Québécois et de Québécoises, seulement 125 sont élus à l'Assemblée nationale. Permettez-moi d'abord
de remercier mon ancienne cheffe pour sa confiance. Rapidement,
elle m'a offert de déposer ma candidature dans cette circonscription. Ensuite, j'ai été
appuyé dès le début de la campagne par une formidable équipe. Je tiens à
remercier tous les collègues qui m'ont accompagné pendant cette période.
Ensuite,
je veux également remercier l'ancienne députée de l'Acadie, elle ne siège plus
en cette Assemblée, alors je me
permets de donner son nom, Mme St-Pierre, qui a été ici pendant de
nombreuses années. Christine a été une parlementaire très engagée,
ministre et députée, qui a toujours représenté avec brio les citoyens et
citoyennes d'Acadie. Christine m'a prodigué
de précieux conseils pendant la campagne. Je veux aussi souligner l'aide et les
conseils d'Yvan Bordeleau, qui a été
député d'Acadie avant Christine. M. Bordeleau a été très généreux à mon
égard, et je le remercie sincèrement.
Mon
équipe sur le terrain a été d'une aide inestimable, à commencer par Jean-Marc
Allard, président de ma campagne, Antoine
Aylwin, agent officiel, Samia Sidawi, toujours présente avec nos bénévoles. Il
y a aussi Martin Fecteau, avec qui j'ai rencontré des milliers de
personnes dans la circonscription et, bien sûr, l'exécutif du Parti libéral.
Avec M. Fecteau, nous avons fait du porte-à-porte, nous avons marché. Nous
avons assisté à une foule d'événements durant la campagne électorale, que ce soient des rencontres avec des
jeunes qui avaient des projets pour protéger l'environnement, que ce soit à des
spectacles avec des ballerines, que ce soit à des concerts de théâtre. Tout ça
a été excessivement enrichissant. Mais, vous le savez, j'en suis à ma
première élection.
Donc
j'ai rencontré aussi des gens qui m'ont dit toutes sortes de choses, parfois un
peu étonnantes. Des gens qu'on rencontre
comme ça sur la rue, ceux qui en sont à plusieurs élections l'ont vécu. À un
moment donné, assez étonnamment, je vous dirais, je rencontre quelqu'un,
dans un centre d'achats, qui me dit : Vous, vous êtes un jeune en
politique, vous allez être un député
d'arrière-ban. Vous allez voir, vous allez vous pogner le bacon. Je dis : Étonnamment...
Étonnant. J'ai dit : Non, non, monsieur. Un député, ce n'est pas à ça que
ça sert. Qu'il soit au parti au pouvoir ou dans l'opposition, il a un
rôle essentiel à jouer, et ça, je tiens à le souligner.
Enfin, je
veux aussi remercier du fond du coeur mon épouse Liliane Keeler. Sans son
aide, son appui et ses conseils, rien de tout cela n'aurait été
possible.
Je dois vous dire que je suis très
heureux de représenter les citoyens et citoyennes du comté d'Acadie parce que
c'est là que j'ai grandi, de mon enfance à
ma vie adulte. J'y ai étudié à l'école publique primaire François-De Laval,
secondaire, La Dauversière, et au
collège Bois-de-Boulogne. J'y ai même travaillé pendant mes études
universitaires en tant que préposé aux bénéficiaires, à l'époque à
l'hôpital Notre-Dame-de-la-Merci.
La circonscription
d'Acadie se trouve au centre nord de l'île de Montréal, bordée par la rivière
des Prairies, recoupant l'arrondissement
d'Ahuntsic-Cartierville et une partie de Saint-Laurent. Je tiens d'entrée de
jeu à remercier la mairesse de
l'arrondissement d'Ahuntsic-Cartierville, Émilie Thuillier, ainsi qu'Alan
DeSousa, maire de Saint-Laurent, pour leur collaboration.
Acadie, c'est une
population de 81 505 habitants. C'est une circonscription qui
comprend un grand nombre de familles. Une majorité
de citoyens y parlent français. Les communautés culturelles qui y résident
contribuent d'une manière inestimable
à la richesse. J'y ai rencontré, Mme la Présidente, de très nombreux
représentants de communautés culturelles, d'immigrants qui travaillent
très fort et qui parlent français. C'est une circonscription de la diversité.
• (11 h 30) •
Autre
fait marquant, on y retrouve également trois collèges d'enseignement supérieur,
soit le collège Vanier, le cégep
Saint-Laurent et le collège Bois-de-Boulogne. C'est un endroit où l'innovation,
et l'activité économique, est importante, notamment grâce au district central. Véritable catalyseur du milieu des
affaires Ahuntsic-Cartierville, ce pôle économique comprend des installations d'agriculture urbaine,
de fermes biologiques et même une pisciculture pouvant produire des milliers de poissons. Le district central est
aussi un secteur important pour le domaine de la mode. On y trouve des
designers célèbres, des manufactures
de vêtements et même des ateliers de fabrication d'habits de pompiers dont les
produits sont vendus au Québec, au
Canada et aux États-Unis. C'est un comté avec plusieurs CHSLD et centres
communautaires qui viennent en aide à
la population. La circonscription héberge également la prison de Bordeaux, en
plus d'abriter le palais de justice Gouin, un palais à haute sécurité et très
moderne. Je souligne également que c'est l'emplacement du monument
commémoratif du génocide arménien.
Mais certains se poseront peut-être la
question : Pourquoi, avec un emploi de procureur fédéral en chef,
d'enseignant à l'Université de Montréal, on décide de se lancer
en politique? La réponse est à la fois simple et complexe, Mme la Présidente.
Je vous dirais qu'après avoir plaidé des centaines de dossiers, d'avoir géré un
service de poursuites pendant des années, d'avoir
été impliqué au sein de multiples comités du Barreau, mon ordre professionnel,
et d'avoir participé à de nombreuses rencontres
dans différentes instances pour améliorer le système de justice et le droit,
j'étais dans une impasse. Comment continuer à faire avancer les choses? Comment
s'assurer que la justice soit plus qu'un système, que la justice soit
une valeur, une valeur qui nous définit et dont nous sommes fiers?
Et
c'est là que l'activité et l'action politique arrivent, être la voix de ceux et
celles qui, avec ardeur, travaillent au quotidien dans les palais de justice et qui ne sont pas reconnus à leur
juste valeur avec un salaire décent et compétitif. Je pense ici aux
greffiers-audienciers, aux huissiers, aux adjointes juridiques, on en parlait
plus tôt ce matin, qui sont moins payés qu'ailleurs. Ce sont souvent des femmes qui occupent ces postes et qui
sont moins rémunérées. Il faut, madame, que ça change.
L'action politique
m'est alors apparue comme étant la solution, la voie à suivre, mais alors quel
parti choisir? J'ai opté pour le Parti libéral, qui, avec son programme, ses
valeurs et son histoire, était pour moi le meilleur choix. Permettez-moi de vous en parler un peu, de son
histoire, le Parti libéral qui a façonné le Québec et qui a contribué de façon
très significative à son développement. Le
Parti libéral, dans son histoire, c'est le Parti canadien, fondé en 1805 par
Pierre-Stanislas Bédard. Il fait partie de la cohorte des premiers députés élus
en 1792 à l'Assemblée législative, à Québec,
mise en place à la suite de l'Acte constitutionnel de 1791. C'est le parti de
Louis-Joseph Papineau, qui a été à la tête
du Parti canadien. C'est le parti de Louis-Hippolyte La Fontaine, qui s'est
d'ailleurs dissocié de Papineau, car La Fontaine croyait fermement en une résolution politique des
revendications de l'Assemblée, et ce, sans violence. Mais, dans les deux cas,
ces deux grands hommes politiques ont lutté
pour obtenir la souveraineté de l'Assemblée et la responsabilité ministérielle,
l'assise de notre système parlementaire aujourd'hui.
La
contribution du Parti libéral ne s'arrête pas là. En 1941, sous le gouvernement
d'Adélard Godbout, les femmes, au Québec, obtiennent le droit de vote aux
élections québécoises. Ce sont les libéraux qui jettent les bases du Québec moderne avec la Révolution tranquille, changement
majeur dans notre société, à la suite du travail de Georges-Émile Lapalme,
et c'est le gouvernement de Jean Lesage qui
réalisera ce grand projet de société. C'est également dans le gouvernement de
Jean Lesage que la première femme, Marie-Claire Kirkland, sera nommée au
Conseil des ministres. Par la suite, Robert Bourassa continuera l'oeuvre
libérale en permettant au Québec de développer pleinement son économie.
Le Parti libéral a
joué un rôle fondamental dans le développement du Québec. Il a défendu avec
force et vigueur les compétences du Québec
au sein de la fédération et il a toujours protégé les droits individuels dans
le respect des chartes des droits et
libertés. Je pense à la Charte des droits de la personne, adoptée à l'unanimité
par cette Assemblée, le 27 juin 1975, par le gouvernement de Robert
Bourassa. Ces grandes réalisations sont au coeur des valeurs défendues par le
Parti libéral du Québec, un parti de bâtisseurs, un parti de femmes et
d'hommes tournés vers l'avenir. Pour moi, le choix était évident.
Mais
il reste beaucoup de travail à faire. J'ai évoqué la situation dans
le milieu de la justice il y a quelques jours. Je tiens d'ailleurs à remercier mon chef pour les dossiers qu'il me
confie. En tant que porte-parole en matière de justice, il faut
continuer les réformes, notamment celle du Code civil du Québec, afin de
l'adapter à la situation actuelle.
La
justice, Mme la Présidente, ne doit pas être le parent pauvre de l'État, c'est
important de le rappeler. De plus en plus de citoyens et citoyennes ont
recours à la justice pour régler leurs différends. Le système judiciaire est un
pilier de la société. Le gouvernement doit
respecter l'indépendance de la magistrature tout en assurant le financement
adéquat de ce volet de l'État. Les gens qui travaillent au service de la
justice et de l'État doivent avoir des conditions de travail décentes.
C'est une question d'équité, d'efficacité et de respect élémentaire.
Le premier
ministre, lors de son discours inaugural, saluait le travail extraordinaire des
fonctionnaires, et c'est vrai, il
faut le dire, mais, au-delà des mots, il faut des gestes concrets. Il faut de bonnes
conditions de travail, de bons salaires pour que les employés soient fiers de travailler pour
l'État. En fait, il faut prendre soin des fonctionnaires, parce que nous avons
une fonction publique professionnelle,
compétente et indépendante, et il faut le reconnaître. Mais je pense également
aux constables spéciaux, et j'en ai
parlé, qui assurent la sécurité dans les palais de justice et ici même, à
l'Assemblée nationale. Leurs tâches ne cessent d'augmenter. Il faut donc
aussi les rémunérer adéquatement et augmenter leurs salaires.
Le premier ministre parlait de la justice comme
étant un pilier de l'État et, dans tout son discours, il en a parlé 40 secondes, seulement 40 secondes pour
un pilier de l'État. Il a souligné être ouvert à discuter des emplois.
Aujourd'hui, devant l'urgence, c'est
plus qu'un semblant d'ouverture qu'il nous faut, c'est une promesse formelle et
des actes concrets, et nous y
veillerons. L'accès à la justice est fondamental, que ce soit en augmentant les
seuils d'aide juridique pour permettre aux citoyens d'avoir recours à un
avocat que ce soit en matière civile ou criminelle.
Dans l'opposition, nous voulons être
constructifs. Donc, j'ai ici des propositions à faire. Il faut bonifier le
seuil d'admissibilité à l'aide juridique. La
justice, elle, doit être accessible partout sur le territoire du Québec. Il
faut hausser les seuils monétaires de
la Cour des petites créances en plus de mettre en place plus de programmes
d'aide en matière de santé mentale et
de toxicomanie. Il est fondamental de poursuivre le déploiement des tribunaux
spécialisés en matière de violences sexuelles.
Il est aussi
essentiel de travailler à l'élaboration d'un système de justice qui tient
compte de la réalité des Premières Nations et des Inuits, et, ça aussi, j'y
veillerai. Récemment, le ministre de la Justice demandait à Me Latraverse
de proposer des solutions pour
améliorer le système de justice dans le Nord-du-Québec, au Nunavik. En tant que
porte-parole en matière de relations
avec les Premières Nations et les Inuits, il faut donner suite à ces
recommandations, écouter et travailler avec les Premières Nations et les Inuits pour améliorer la cour itinérante.
Le travail de collaboration avec la magistrature, le DPCP et la défense
est essentiel pour mener à bien ce chantier.
Il faut des
locaux adaptés pour que la cour itinérante puisse remplir sa mission. Je
soulevais récemment les conditions difficiles
et inacceptables dans les palais de justice dans le sud du Québec. Or, imaginez
les conditions dans le Nord : rendre justice dans des gymnases, mener des entrevues avec des accusés dans des
vestiaires de joueurs dans des arénas. Ce sont des conditions décrites par Me Latraverse dans son récent rapport. À
Kuujjuaq, c'est un peu mieux, mais ce n'est clairement pas assez.
Le Barreau et
la Cour du Québec déplorent cette réalité. Il faut un changement d'approche. Il
faut s'investir auprès des Premiers Peuples
et des Inuits pour écouter et travailler avec ces communautés. Je demande au
gouvernement de créer une cour régionale
au Nunavik avec la participation des populations du Nunavik, et ce tribunal
devrait avoir compétence pour traiter
des contestations aux règlements municipaux ainsi que des infractions en
matière pénale. Je suggère également qu'il
faille nommer des juges de paix magistrats, préférablement des membres des Premières Nations ou Inuits, qui résident dans les communautés dans le but de
rendre une justice de proximité.
Relativement
aux affaires autochtones, je lisais avec consternation le rapport sur les
stérilisations imposées aux femmes des Premières Nations et Inuites. Mme
la Présidente, je demande au gouvernement d'agir immédiatement afin de faire cesser ces pratiques inacceptables, tel
que stipulé dans la motion adoptée par l'Assemblée nationale en 2021, et
d'assurer que la lumière soit faite sur les
constats troublants énoncés dans ce rapport. Le gouvernement, Mme la Présidente,
tarde sans raison à reconnaître le Principe
de Joyce et la discrimination systémique. Il est temps que les populations autochtones
soient traitées avec respect, empathie et bienveillance. Amnistie
internationale a visité récemment la communauté de Manawan. Espérons que cela motivera le gouvernement à reconnaître le
Principe de Joyce, un geste essentiel, on ne le dira jamais assez.
• (11 h 40) •
Le premier
ministre a beaucoup parlé de l'importance de protéger le français, et le
français doit être protégé, cela ne
fait aucun doute. J'en profite pour rappeler que c'est un gouvernement libéral,
et oui, encore eux, celui de Robert Bourassa, qui, le premier, a fait du français la langue officielle du Québec. Mais
les langues autochtones méritent également d'être protégées. Il nous faut reconnaître leur
importance comme pierre d'assise de la culture de ces nations. Les langues
autochtones ne menacent aucunement la
langue française. Elles ne doivent pas être visées par la loi n° 96. Il faut exempter les langues autochtones de cette loi. Elles sont
l'expression de leur culture, tout comme le français est une composante essentielle
de la culture québécoise. En tant que
porte-parole de l'opposition officielle responsable de la région du
Nord-du-Québec, je vais travailler avec ardeur afin d'écouter et
soutenir les Premières Nations et les Inuits dans leurs revendications.
Je suis
également le porte-parole en matière de transports et de mobilité durable. Les
transports sont essentiels au développement
économique du Québec, les transports verts surtout. Les transports collectifs
améliorent la qualité de notre air, de notre environnement, notre
qualité de vie. Le transport est vital aux déplacements entre les régions du
Québec. L'économie du Québec repose sur des
échanges commerciaux entre les régions, et le transport est le maillon
fondamental de cette chaîne. Le
Québec doit aussi se doter de moyens de transport efficaces et respectueux de
l'environnement. Le transport maritime doit jouer un premier rôle dans
ce domaine.
J'ai écouté
très attentivement le premier ministre, qui a parlé longuement de la protection
de l'environnement et des transports propres. Il a parlé de tramway, du
REM, de la ligne bleue du métro de Montréal sans toutefois parler du prolongement de la ligne orange. Le premier
ministre disait à plusieurs reprises qu'il voulait des résultats. Je le prends
au mot et j'espère qu'il les livrera car, nous l'avons lu, les sociétés
de transport ont de sérieuses difficultés à joindre les deux bouts et à équilibrer leur budget. Il y a des déficits récurrents
que les villes ne peuvent combler, et l'aide du gouvernement leur sera indispensable. Ce que ça prend, c'est un
courage politique pour faire avancer les transports collectifs à la hauteur
de leurs besoins.
Aujourd'hui, ce dossier démontre encore plus son
importance, spécifiquement au niveau de la lutte contre les changements climatiques. Sur ce point, les
transports ont un rôle essentiel à jouer. Ils sont indispensables pour assurer
le bon fonctionnement de l'économie, le déplacement des personnes, des
marchandises et le transport de nos ressources naturelles. Heureusement, les changements
climatiques sont pris au sérieux par le Parti libéral du Québec, et les
bienfaits des transports collectifs
ne sont plus à démontrer. Dans leur ensemble, les transports collectifs
permettent l'amélioration de la qualité de nos milieux de vie, de la
qualité de l'air et de notre environnement.
En favorisant
la collaboration avec les partenaires d'affaires du milieu, en stimulant
l'innovation dans ce secteur, en
discutant avec les organisations de transport, nous pourrions offrir un système
de transport collectif abordable, efficace et fiable pour tous et accessible dans toutes les régions. Nous
pourrions développer un réseau de transport interconnecté entre les régions du
Québec. Nous pourrions freiner l'augmentation constante des coûts liés à la
congestion routière. Nous pourrions améliorer notre bilan en termes de
sécurité routière. Nous pourrions améliorer la santé des populations, notamment ceux qui vivent dans les grandes
municipalités, en diminuant la pollution. Et nous pourrions atteindre nos
objectifs de carboneutralité. Ainsi,
à titre de porte-parole de ce dossier, j'ai l'intention de suivre de près ce
dossier et je veux être la voix de ces personnes.
Mme la
Présidente, tout ce travail doit se réaliser ici, à l'hôtel du Parlement. Nous
sommes privilégiés de pouvoir travailler
et débattre avec le respect dans cette Chambre. La démocratie, au Québec, a
plus de deux siècles. C'est une richesse que nous devons préserver. La démocratie recule dans plusieurs pays.
Plusieurs peuples vivent dans des dictatures et leurs droits
fondamentaux ne sont pas respectés.
Au Québec,
nous avons la chance de vivre dans un État de droit. Nous avons la charte
québécoise des droits et libertés de
la personne ainsi que la Charte
canadienne des droits et libertés.
Respectons les droits des minorités pour leur permettre de s'épanouir pleinement au Québec. Pour moi, être
à l'Assemblée nationale à titre de député est un grand privilège. Participer
au processus démocratique est plus qu'un travail, c'est un honneur. Je suis
très heureux, reconnaissant et privilégié de représenter les citoyens du comté
d'Acadie et d'être leur voix en cette Assemblée.
Motion formulant un grief
Et, en terminant, Mme la Présidente, je veux
présenter une motion de grief à l'encontre du gouvernement :
«Que
l'Assemblée nationale blâme sévèrement le gouvernement caquiste pour son manque
de leadership dans le domaine de la justice au Québec et pour son manque
d'empressement afin d'enrayer la pénurie de main-d'oeuvre dans les
palais de justice.»
Je vous remercie.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Votre motion est déposée sous réserve de sa
recevabilité. Je vous remercie pour votre intervention, M. le député. Maintenant,
je cède la parole à M. le ministre responsable des Premières Nations et des
Inuits.
M. Ian Lafrenière
M.
Lafrenière : Oui, merci beaucoup, Mme la Présidente. Alors, bonjour. «Hello.» «Kwe.» «Shé:kon.»
«Wachiya.» «Ullaakkut.»
Parce que, oui, c'est important de parler des langues des Premières Nations,
mais il faut le faire aussi. Ce n'est pas juste d'en parler, c'est de le
refléter dans nos discours, et c'est ce que je fais aujourd'hui.
Mme la
Présidente, je veux vous féliciter pour votre retour parmi nous. Très, très
heureux de vous retrouver. C'est la
première fois que je prends la parole lors de cette session devant cette
Assemblée. Je veux féliciter les collègues qui sont de retour aussi. Très heureux de vous revoir. Et
rappelez-vous qu'il n'y a rien pour acquis, hein? Ce qu'on a gagné ici, c'est
quelque chose. C'est tout un privilège de
représenter nos citoyens. On peut en être très fiers. Merci aux gens de Vachon
qui m'ont fait confiance pour un
deuxième mandat. Très heureux de vous représenter ici. Puis je m'impose la même
chose moi aussi à tous les jours. Je ne prends rien pour acquis. J'en
suis très heureux, Mme la Présidente.
Puis je suis
content de parler après mon collègue de l'Acadie, qui va être le porte-parole
dans les dossiers des relations avec
les Premières Nations et les Inuits. Vous avez bien compris, je n'ai pas dit
«affaires autochtones», parce qu'on a changé de nom aussi. Et ça, ce n'est pas un changement qui est cosmétique,
c'est un changement qui est profond. Quand on dit qu'on va faire des relations de nation à nation,
il faut s'en inspirer dans le nom aussi du secrétariat. Donc, maintenant, c'est
les relations avec les Premières Nations et
les Inuits, et ça, c'est une recommandation de l'APNQL, puis on y a donné suite
rapidement.
Quand je
parle de nation à nation, ça veut dire faire des ententes avec des nations
d'égal à égal. Et, Mme la Présidente, comme
ça s'est passé dans les derniers mois, on en a peu parlé, mais il y a cinq
ententes très importantes qui ont été conclues, entre autres avec les Abénaquis, une entente de nation à nation, entre
autres avec les Malécites, une entente de nation à nation.
Et, en
matière de foresterie, on en a fait une avec Lac-Barrière, Mme la Présidente,
qui est extrêmement importante pour
la région. Du côté de Pikogan, c'est une entente économique qu'on a faite avec
eux, qui va leur permettre d'avoir les moyens d'aller au bout de leurs
ambitions, une belle entente qui vient stabiliser la région. Ça aussi, c'est
important.
• (11 h 50) •
Et, en
terminant, l'entente avec Manawan, entre autres, pour un projet minier qu'il y
avait sur place, ça confirme ce que
le premier ministre a dit lors du discours, qu'on veut faire du développement
économique, mais on veut le faire avec les
Premières Nations, de le travailler ensemble. Puis ça, on va le poursuivre, Mme
la Présidente. C'est un mandat que le premier
ministre m'a donné. Il y a des ententes qui sont négociées depuis plus de
40 ans, puis la commande du premier ministre, c'est de livrer ça.
En matière de
transition énergétique, Mme la Présidente, il y a un comité qui a été fait par
le premier ministre, et je vais
siéger sur ce comité-là. Je vais être l'interface avec les Premières Nations,
puis on va décider ensemble de quelle façon ça va se faire. Je ne suis pas le porte-parole des Premières Nations. Je
ne les représente pas, mais je vais être l'interface avec eux,
parce qu'encore une fois, le premier ministre l'a dit lors du discours, on veut
faire du développement énergétique. On fait
une transition énergétique, mais on veut le faire avec les Premières Nations,
puis c'est le message, qui est très clair, qu'on leur envoie
aujourd'hui.
Mme la
Présidente, tantôt, j'ai réécrit une partie de mon discours parce que j'ai
entendu mon collègue de l'Acadie puis
je dois réagir. Je sais que ça ne suscite pas le débat, mais c'est une réaction
fort gentille à ce qui a été dit aujourd'hui. Je fais rarement de la politique partisane, mais je pense que c'est
important d'amener certaines précisions. Mme la Présidente. Mon collègue a amené un point hyperimportant pour
les langues et la culture autochtones : on doit en faire la promotion.
Et je l'ai entendu, lors de ma tournée, j'ai
fait les 55 communautés, les Premières Nations m'en ont parlé abondamment,
et, pour le bénéfice du collègue, on s'est engagés à donner les outils
aux Premières Nations pour faire la protection et la promotion, parce que c'est à eux de le faire, pas à nous, et ça peut
aller jusqu'à la création d'une loi. Et ce que je suis content d'entendre aujourd'hui, de la part de mon
collègue, c'est sa volonté de travailler avec nous dans cette voie-là, puis on
va le faire.
Pour ce qui
est des stérilisations forcées, Mme la Présidente, on a tous été très choqués
de ce qui est sorti récemment. On n'a
pas attendu. Rapidement, le Collège des médecins a envoyé un message clair. Et
moi, je veux rassurer le collègue, on
s'est engagé à enchâsser le principe de la sécurisation culturelle dans la loi
sur la santé et les services sociaux. On va le faire. Si on ne l'a pas fait à la dernière session, Mme la Présidente,
c'est que les membres des Premières Nations ne voulaient pas que ce soit inclus dans un autre projet de
loi. Ils voulaient avoir un projet de loi séparément pour ça. Puis, quand on
dit d'être de nation à nation, d'égal
à égal, ça veut dire de respecter leur volonté. C'est ce qu'on va faire. Et je
veux rassurer mon collègue, c'est ce qu'on va faire tout prochainement. Et
j'espère, encore une fois, que j'aurai le privilège de travailler avec
mon collègue sur ça parce que c'est extrêmement important pour les Premières
Nations.
Je vous ai parlé de projet de loi, je peux vous
parler d'une loi aussi qui a été votée dans cette enceinte, Mme la Présidente, et ça, c'est suite à un reportage
d'Anne Panasuk, en 2015, un reportage qui était incroyable, où on apprenait que
des jeunes avaient été déplacés, des jeunes
autochtones avaient été déplacés en milieu urbain pour des soins, et les
parents ne les avaient jamais revus.
Et ça, Mme la Présidente, quand je disais que je trouvais ça important d'amener
des corrections, je veux juste vous
rappeler que c'est sorti en 2015, il n'y a rien qui avait été fait. Ma
prédécesseure, la députée de Mirabel, qui
était alors ministre responsable, avait décidé rapidement d'agir parce qu'il
fallait faire quelque chose. C'est horrible. Pensez-y un instant, Mme la Présidente, des parents qui ne savent pas ce
qui est arrivé à leurs enfants. Il fallait répondre à ça. Encore une fois, on a tenté, dans l'empressement,
de le déposer dans un autre projet de loi. Les groupes autochtones, ce n'est pas ce qu'ils voulaient, donc on a fait un
projet de loi tout seul, indépendant, et, grâce au travail des oppositions, on
a réussi à faire quelque chose.
Et, Mme la
Présidente, devant vous aujourd'hui, je peux vous confirmer, c'est un chiffre
que les gens connaissent peu, plus de
110 enfants... les dossiers de 110 enfants, 70 familles qui ont
fait confiance à cette Direction de soutien aux familles. Les employés
que... je veux souligner aujourd'hui leur travail incroyable. Ils travaillent
avec une organisation autochtone qui s'appelle Awacak, et eux, au quotidien,
écoutez bien ça, là, ils aident des familles à retrouver ce qui est arrivé à des jeunes enfants il y a de ça plusieurs
années. C'est extrêmement important de le faire, puis ça se fait présentement,
Mme la Présidente, puis je voulais vous rassurer. Puis je voulais vous rassurer
en disant que, si on le fait aujourd'hui, c'est parce qu'on a réussi à travailler ensemble, dans le passé, de façon non
partisane. Puis, en affaires autochtones, en relation Premières Nations et Inuits, c'est comme ça qu'on
doit le faire. On va avoir des différends, c'est clair, dans le futur, mais,
quand il est temps d'agir, les Premières Nations s'attendent à plus de nous,
puis c'est ce qu'on va faire.
Mme la
Présidente, aujourd'hui, j'étais heureux de m'adresser à vous, de vous dire
notre empressement, notre volonté de
continuer et de faire des changements au quotidien dans la vie des gens. On va
le faire avec les Premières Nations, dans une approche d'égal à égal. Et je vais terminer en remerciant ma
famille, qui me permet d'être ici, parce que, Mme la Présidente, avant tout, on est prêté par notre famille. On
n'appartient pas à ce monde, on est prêté, puis ils nous soulagent, ils nous
aident énormément pour les travaux à
la maison. Et je dis tout le temps que je suis en mission ici, mais eux, ils
sont en mission à la maison. Ça fait qu'ils me permettent de garder le
fort puis ils me permettent de travailler ici. Alors, merci à la famille.
En terminant,
Mme la Présidente, «tiawenhk», «meegwetch», «nia:wen», «tshinashkumitin»,
«woliwon», «wliwni», «wela'lin», «nakurmiik». Merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Je vous remercie, M. le ministre. Maintenant, je
suis prête à entendre un autre intervenant. M. le ministre de
l'Éducation, la parole est à vous.
M. Bernard Drainville
M.
Drainville : Merci, Mme la Présidente. Salutations aux
collègues. Certains et certaines ont été des collègues dans ma première vie en politique, et je dois dire que,
de façon générale, Mme la Présidente, j'ai toujours eu de bons liens avec
les collègues, peu importe la famille politique. Et maintenant, bien, je
reviens en Chambre, je reviens dans ces fonctions de député, d'abord, et donc je remercie les citoyens de Lévis qui m'ont
fait confiance. Je leur dis merci du fond du coeur et je leur redis la seule et unique promesse que j'ai
faite pendant la campagne, c'est-à-dire que je vais travailler corps et âme
pour être un bon député et pour bien servir
la communauté, pour bien m'occuper des dossiers de Lévis, d'être une voix forte
pour mes électeurs, mes électrices.
Je salue
l'équipe qui m'a fait élire, parce que, Mme la Présidente, vous le savez, hein,
quand on fait de la politique, c'est un sport d'équipe, alors quand on
se fait élire, c'est parce qu'on a un groupe de personnes autour de nous qui nous appuient, qui nous soutiennent. Moi, j'avais
une très bonne équipe dans Lévis, Mme la Présidente, dirigée par Annie
Desnoyers, secondée d'Alex Perreault et tout un groupe de bénévoles, dont
certains citoyens de Lévis, bien entendu. Alors, on a
formé une très belle équipe, on a fait une très belle campagne, et le résultat
a été à la hauteur des énergies que nous avons investies dans cette
campagne-là. Donc, je veux leur redire merci ici, en Chambre, parce que ça me
semble être un forum très solennel,
Mme la Présidente, hein? Ce qu'on dit ici est gardé et conservé, hein, on
retrouve une trace écrite. Alors, je
pense que c'est important de souligner le travail qui a été fait lors de cette
campagne-là par tous ces bénévoles qui étaient autour de moi. Merci du
fond du coeur.
Je
veux remercier ma famille, Mme la Présidente, Martine Forand, qui est ma
conjointe depuis 27 ans, bientôt 28, donc depuis 1995. Trois enfants plus tard, plusieurs déménagements plus
tard, elle est toujours à mes côtés, et, sans elle, je ne serais pas ici, Mme la Présidente. Elle m'a
appuyé dans toutes mes aventures. Je l'ai appuyée dans les siennes aussi,
parce que c'est non seulement une mère
exceptionnelle mais une femme de carrière, une professionnelle accomplie,
entrepreneure. Et donc on forme une
superbe équipe. Je pense qu'elle serait d'accord avec ça, de dire qu'on forme
une superbe équipe. Et puis, bien, je
vous ai dit, trois enfants, Lambert, Rosalie et Matisse, qui, eux aussi, m'ont
appuyé dans cette décision de revenir en politique. Vous comprendrez, Mme la
Présidente, ce n'était pas nécessairement évident, pour des raisons que j'ai
déjà expliquées ailleurs, mais eux autres aussi ont compris que j'avais le goût
de servir à nouveau et que je trouvais beaucoup
de sens dans cet engagement politique. Et donc, merci à ma famille. Ils ne font
pas le choix de la politique, mais ils
la subissent, très souvent, et donc c'est important qu'ils soient à nos côtés.
Et je pense qu'on peut tous témoigner de l'importance que nos familles
jouent auprès de chacun d'entre nous.
Merci
au premier ministre aussi, Mme la Présidente. Je ne serais pas ici si ce
n'était pas de lui. C'est un homme que j'ai connu dans mon premier
engagement politique. Nous étions collègues en 2007, 2008, 2009. C'est un homme
pour lequel j'avais alors déjà beaucoup de
respect et d'estime. On était assis un à côté de l'autre, de ce côté-là de la
Chambre, puis il se levait en Chambre
comme porte-parole en matière de finances. Je le trouvais très efficace, il
était bon. Et puis je l'ai trouvé bon
comme premier ministre, moi, pendant la pandémie, Mme la Présidente. Et donc,
quand il m'a donné la chance de
revenir et d'être à ses côtés, c'est beaucoup pour lui que je suis revenu.
C'est pour l'équipe. Moi, je trouve que la CAQ, c'est une belle équipe. Je trouve que les réalisations du premier
mandat, vraiment, sont assez exceptionnelles, là, mais, quand tu reviens en politique comme je le fais, tu
reviens aussi beaucoup à cause du patron, à cause du premier ministre. Et puis
je suis très heureux de cette chance, de cette occasion qu'il m'a donnée.
Et
je dis aussi merci au premier ministre, parce qu'avec le recul, Mme la
Présidente, puis ça, je pense que les sondages l'ont dit, il y a des analyses
savantes qui ont été faites, le résultat de cette dernière élection, Mme la
Présidente, si on devait le résumer
en une phrase, ce serait de dire : Les électeurs ont dit : Merci, M.
le premier ministre, pour la manière avec
laquelle vous avez gouverné pendant cette immense tempête qu'a été la pandémie.
S'il y a une raison qui explique le résultat
électoral, c'est la performance du premier ministre, et les Québécois ont voulu
lui dire merci lors de cette élection d'octobre dernier. Et donc on lui
doit beaucoup, on lui doit beaucoup.
J'ai
déjà fait 5 min 50 s, Mme la Présidente? Ah! ça passe vite. Alors, je
le remercie parce que, d'une certaine manière, il m'a ramené en politique. Puis je le remercie évidemment pour les
fonctions qu'il m'a confiées en tant que ministre de l'Éducation. Je
n'ai pas besoin de vous dire, Mme la Présidente, tout le monde comprend ça,
puis souvent les citoyens m'abordent en me
disant ça : Ouf! Ouf! Donc, c'est un défi très exigeant et très emballant
à la fois que d'être à l'Éducation. Alors,
de la même manière que je vais tout donner pour être un bon député de Lévis,
Mme la Présidente, je vais tout donner pour être un bon ministre de
l'Éducation.
• (12 heures) •
Puis la première
chose que j'ai faite, c'est d'aller dans les écoles, parce que moi, je crois à
ça. Quand j'étais journaliste, j'étais un
gars de terrain. Donc, il faut couper les intermédiaires puis aller directement
à la source pour aller chercher
l'information à la source, et, dans mon cas à moi, la source, c'est la classe.
Donc, il faut aller dans les classes, il faut aller dans les écoles, puis c'est
ce que je fais depuis que j'ai été nommé. Puis j'apprends beaucoup, évidemment,
mais je vais chercher aussi des solutions. Le personnel scolaire,
enseignantes, enseignants, éducatrices, techniciennes en éducation spécialisée,
professionnels, directions d'école, directions de CSS, ils en ont, des
solutions, puis il faut les écouter. Puis, là-dedans,
il y a des moyens très concrets d'améliorer le système scolaire au Québec. Et
donc je vais, oui, m'inspirer de certaines
de ces idées, Mme la Présidente, dans les gestes qui seront posés dans les
prochaines semaines et les prochains mois. Je les remercie, d'ailleurs, pour
l'accueil très généreux, très positif, très chaleureux qu'ils me réservent
lorsque j'arrive dans leur école.
Je
veux aussi, Mme la Présidente, dire qu'il n'y a pas juste moi qui fais une
tournée, j'ai une équipe éducation. Moi, j'ai trois adjoints, adjointes
parlementaires, le député de Richelieu, la députée de Lotbinière-Frontenac et
la nouvelle députée de Hull, puis, je vais vous dire, on constitue un quatuor
d'éducation pas mal fort puis pas mal solide, avec des intérêts diversifiés, des forces sur différentes facettes de notre
système d'éducation, et donc on se complémente très, très bien. Alors, mes trois collègues, qui constituent
l'équipe éducation avec moi, font leurs tournées de leur côté, puis, toute
cette matière-là, puis cette information-là,
ce contenu-là, on va le regrouper et puis on va, justement, se fonder là-dessus
pour certaines des décisions puis certaines des solutions, Mme la Présidente,
que nous allons mettre de l'avant. Parce qu'au-delà des principes, au-delà des
idéaux, on a des enjeux très précis, on les connaît tous, et donc il faut se
mettre en mode solution. Puis c'est ça, mon
état d'esprit, moi, c'est un état d'esprit très pragmatique : trouvons des
solutions pour les problèmes auxquels
nous faisons face et donc trouvons les solutions très concrètes qui vont nous
permettre d'aider nos élèves. Parce
que le sens de ce qu'on fait en éducation, Mme la Présidente, ça doit toujours,
toujours... on doit toujours revenir à l'élève, toujours revenir à
l'enfant. C'est pour ça qu'on est là.
Et
donc, à travers cette tournée-là, on va chercher des solutions qui vont aider
la réussite éducative de nos élèves, et,
pour y arriver, on le sait, il faut prêter main-forte à nos équipes scolaires,
à notre personnel scolaire, à nos équipes-écoles, devrais-je dire, et
donc c'est l'état d'esprit dans lequel je suis, Mme la Présidente.
Je
tends la main aux oppositions. Je sais qu'on ne sera pas toujours d'accord. On
a déjà des désaccords qui s'expriment, puis
c'est très normal, Mme la Présidente. C'est pour ça qu'on est en
démocratie : c'est pour, justement, confronter des idées qui ne sont pas partagées unanimement.
Alors, il y a un choc des idées, il y a un débat d'idées, et, à travers ce
débat-là, naissent des solutions qui vont nous permettre d'améliorer la
société dans laquelle on vit.
Alors, je le
dis, je vois la députée de Mercier, pour laquelle j'ai beaucoup d'estime, elle
a un très, très beau parcours, la
députée de Mercier. On est très chanceux d'avoir la députée de Mercier en cette
Chambre. Elle a elle-même déjà dit
qu'elle était une enfant de la loi 101, et je la salue. Puis je trouve ça
incroyable, Mme la Présidente. Elle est arrivée au Québec avec sa famille, elle ne parlait pas
français, elle l'a appris, elle le parle magnifiquement. C'est une fière
Québécoise, et je trouve qu'elle est
un modèle absolument exceptionnel pour les nouveaux arrivants et les nouvelles
arrivantes que nous accueillons à bras ouverts. Et on en accueille
beaucoup ces temps-ci dans le système scolaire, Mme la Présidente.
Ça, c'est un
petit bout, là, c'est un peu la... je dirais l'angle mort, là, mais... On parle
beaucoup des enfants Roxham, là, et
des familles qui arrivent par le chemin Roxham en nombre record, là, ces
temps-ci, là, mais, je vous le dis, Mme la Présidente, là, il y en a beaucoup, de ces enfants-là, qui s'en viennent
dans nos écoles. On crée, chaque semaine, des nouveaux groupes scolaires dans les trois commissions
scolaires de Montréal, là, probablement aussi un peu du côté anglophone, mais
la vaste majorité, en vertu de la loi 101, doivent être scolarisés en
français.
Alors, dans
les commissions scolaires de Marguerite-Bourgeoys, commission scolaire de
Montréal, commission scolaire
Pointe-de-l'Île, à chaque semaine, Mme la Présidente, on crée des nouveaux
groupes. Il faut embaucher des nouveaux enseignants, enseignantes, pas tous légalement qualifiés, bien entendu,
trouver des locaux pour scolariser les petits enfants Roxham, comme je les appelle, en tout respect et
avec beaucoup d'affection. Bon. Et donc je fais cette parenthèse parce
qu'il n'y a personne qui parle de ça, mais
je trouvais que ça s'y prêtait. Je referme la parenthèse. Je salue à nouveau la
députée de Mercier.
Évidemment,
je suis très content de retrouver la députée de Saint-Laurent, elle aussi, une
voix forte pour l'éducation, Mme la Présidente. Elle l'a démontré lors du
premier mandat de notre gouvernement. Évidemment, critique, c'est
normal. J'en ai fait, de l'opposition, Mme
la Présidente, j'en ai fait beaucoup, même, ça fait que je sais un peu c'est
quoi, faire de l'opposition. Bien, des
fois, on exagère un petit peu. Il faut faire des petits effets de toge pour
être remarqué. C'est correct. Ça fait
partie du jeu, ça fait partie de la joute. Mais, foncièrement, la députée de
Saint-Laurent, c'est une femme, Mme la Présidente,
qui est sincère dans sa conviction, et elle veut vraiment améliorer le système
de l'éducation, et je salue cela. Et
donc on aura des échanges, des échanges corsés parfois, c'est sûr, mais
empreints, je pense, d'une attitude constructive pour, justement, en bout de ligne, trouver des moyens puis des solutions
pour améliorer notre système de l'éducation. Donc, je vais travailler avec la députée de Mercier. Je
vais travailler avec la députée de Saint-Laurent. Éventuellement, il y aura
un porte-parole éducation pour la troisième
opposition qui siégera en Chambre, et ça me fera plaisir de travailler avec ce
député également.
Alors, voilà,
Mme la Présidente. J'ai déjà fait trop long. Beaucoup de défis, mais restons...
Mme la Présidente, si je veux laisser un message... puis, je vais vous
dire, c'est souvent le dernier message que je laisse quand je fais ma petite tournée des écoles. Alors, imaginez la scène. Je
fais deux écoles par jour, une le matin, une l'après-midi. Et, le matin, je
finis ma première tournée avec le repas. Ça fait que, là, on a des boîtes à
lunch, puis là j'ai le personnel scolaire, puis là on jase. Puis là je
leur dis, Mme la Présidente : Rappelez-vous du jour où vous vous êtes
dit : Si j'avais le ministre de l'Éducation
dans ma face, je lui dirais. Mais là je leur dis : Dites-moi-le. Vous
l'avez dans votre face, le ministre de l'Éducation. Alors, c'est comme ça que ça part. Puis là ils
lèvent la main, puis ils interviennent, ils font des suggestions, et tout ça,
et... Alors, à la fin de cette
première visite puis à la fin aussi de la deuxième, donc en fin de journée,
c'est la fin des cours, le personnel
se réunit, encore une fois, dans une salle, puis on a un échange. Et, dans les
deux cas, en général, je termine en disant ceci : Il y a d'immenses défis
et, pour y arriver, il va falloir travailler ensemble. Ce n'est pas vrai, Mme
la Présidente, que le ministre de
l'Éducation va, à lui seul, venir à bout des problèmes auxquels on est
confrontés. Impossible. Impossible. Il va falloir qu'on travaille
ensemble. J'invite le personnel, les enseignants, professionnels, éducatrices,
techniciennes. Je leur dis : Vous ne
serez peut-être pas toujours d'accord avec ce que je propose, avec ce qu'on
propose. Puis, quand vous ne serez pas d'accord, vous allez le dire,
mais, quand vous serez d'accord, s'il vous plaît, dites-le, prenez la parole. Allez sur Facebook, écrivez une lettre ouverte.
Présentez-vous dans vos assemblées, notamment syndicales, et dites, au
besoin, à votre leadership : Regarde, là-dessus, il a raison. La mesure
qu'il propose, elle est bonne.
• (12 h 10) •
Tout ça pour
dire, Mme la Présidente, que, oui, il faut être critique, oui, il faut chialer
quand c'est le temps de chialer, oui, il faut dire ce qui ne va pas bien, mais,
Mme la Présidente, une fois de temps en temps, il faut dire aussi ce qui va
bien dans nos écoles, parce qu'il y a du
beau dans nos écoles, il y a du très beau dans nos écoles. Chaque jour, Mme la
Présidente, chaque jour, il y a des
petits miracles. Il y a une enseignante qui a réussi à parler à un enfant qui
était insécure puis qui l'a sécurisé,
qui lui a donné un petit peu d'amour puis un petit peu d'affection. Il y a une
technicienne qui va intervenir parce que
l'enfant vit de l'anxiété. Il y a une orthopédagogue, ou une orthophoniste, ou
une psychoéducatrice qui va réussir à débloquer, à créer un petit déclic
dans la tête d'un enfant, qui va lui permettre de reprendre son parcours vers
la réussite. Il y a des très belles
histoires à chaque jour dans nos écoles, et on n'entend jamais parler de ces
histoires-là. On ne les lit jamais.
On ne les voit jamais. Et moi, j'ai dit à ce personnel scolaire que j'aime, je
leur dis : Témoignez de ça, moi, je vais faire ma part comme je le fais présentement, je vais en parler, du beau,
mais aidez-moi, parlez du beau également. Parce qu'il y a bien plus de choses qui vont bien dans notre système scolaire,
malgré tous les défis que nous vivons, beaucoup plus de choses qui vont
bien que de choses qui vont mal.
C'est
extraordinaire, ce qu'on fait chaque jour dans les écoles du Québec. Et il faut
rétablir un équilibre entre le négatif
qu'on lit quotidiennement et le positif qui reste trop longtemps enfoui sur le
terrain, dans les corridors, dans les salles de classe. Il faut recréer un équilibre entre le positif et le négatif,
si ce n'est que, Mme la Présidente, pour refléter ce qui se passe réellement sur
le terrain et, deuxièmement, parce qu'il faut inspirer à des jeunes le goût de
venir en enseignement, le goût de se
lancer en éducation. Quand on ne parle que de ce qui va mal, on décourage la
relève. Il faut collectivement et ici, en
cette Chambre, se donner le mot. Je ne suis pas jovialiste, Mme la Présidente,
je ne suis pas jovialiste, les problèmes sont bien là, mais il faut que
collectivement ici, en cette Chambre, on parle de ce qui va bien, on parle de
ce qui est beau en éducation, et, de cette manière-là, Mme la Présidente, on va
aider notre système d'éducation. Merci, tout le monde.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Je
vous remercie, M. le ministre, pour votre intervention. Maintenant, je cède
la parole à Mme la députée de Mercier.
Mme
Ruba Ghazal
Mme Ghazal : Merci. Merci beaucoup,
Mme la Présidente. Écoutez, je suis très, très heureuse de prendre la parole,
ce n'est pas la première fois depuis cette
législature, mais pour vous parler de plusieurs sujets qui me tiennent à coeur.
Tout d'abord, je voudrais remercier les électeurs de Mercier de m'avoir
élue. Je me rappelle, en 2018, j'avais de très grandes chaussures à chausser, celle d'Amir Khadir, l'ancien député de Mercier.
Et là, cette fois, je suis très, très heureuse que, pour une deuxième fois, les électeurs et les électrices
m'aient fait confiance. Je me sens vraiment privilégiée et honorée, comme tous les députés qui sont ici en cette Chambre, de
faire ce métier extraordinaire. Quand on fait ça, on sent, le fait de
représenter les gens, dans notre
circonscription, on se sent comme drapés d'une grande, grande responsabilité.
Ce n'est pas un métier comme
n'importe lequel. C'est une fonction extrêmement importante. Et on est député
même quand on dort la nuit, tout le temps, tout le temps, sans arrêt.
Je
veux aussi profiter pour remercier mon équipe électorale, extraordinaire équipe
qui a travaillé d'arrache-pied pour
me faire élire avec un très, très bon résultat, dont je suis très, très fière,
et je les remercie. J'ai eu aussi l'occasion de fêter et de les remercier à quelques reprises, je le fais maintenant
aussi. Et je veux le faire aussi plus particulièrement à mes attachés politiques, à mes employés dans mon
comté. Je veux les nommer, parce qu'on sait à quel point être député, c'est
extrêmement exigeant, et tout seul comme ça,
dans les médias, un peu partout, on a l'air de faire beaucoup de choses en
même temps. On a l'air extraordinaire, mais
c'est parce qu'il y a des gens qui travaillent derrière et dont on ne parle
jamais. Et c'est important de prendre
le temps de souligner leur travail. Alors, merci, Justine, merci, Charline, merci,
Dalila, de tenir le fort dans mon bureau pour me faire bien paraître aux yeux
de la population pendant que je suis ici avec vous.
J'ai
écouté très attentivement le discours du premier ministre et aussi différents
discours, notamment celui du ministre de
l'Éducation. J'ai très peu de temps ici. Je ne veux pas me faire chicaner, et
en laisser, être solidaire de mes collègues pour qu'ils puissent, eux aussi et elles aussi, avoir un peu de temps pour
parler. Je vais me concentrer sur les dossiers dont je porte la
responsabilité au nom de Québec solidaire.
Tout
d'abord, la langue française. Ça fait quelques fois que je dis fièrement que je
suis une enfant de la loi 101 et je suis très contente que ça ait été remarqué, notamment par le nouveau
ministre de l'Éducation, et qu'il en ait parlé. C'est un de mes sujets
préférés, la langue française. On dit tous qu'on est amoureux de cette langue,
qu'on l'aime. Moi, cette langue, non
seulement je la parle, non seulement je la maîtrise, alors que je ne la
maîtrisais pas quand je suis arrivée au Québec, à l'âge de 10 ans, mais je vis en français. Et, avec cette
langue, j'aime aussi le Québec. C'est beaucoup plus profond que seulement une langue avec la grammaire, la
syntaxe, les techniques. Évidemment, je suis heureuse aussi de dire que je sens aujourd'hui, à mon âge, que j'ai deux
langues maternelles — même
si une telle chose, peut-être, n'existe pas — c'est la
langue arabe, que j'aime beaucoup, c'est la langue de mon coeur aussi, et la
langue française, et je refuse de faire un choix entre ces deux langues.
M. le premier
ministre, quand il a parlé, dans son discours inaugural, il a dit que la langue
française est liée à l'immigration. C'est
vrai, la langue française est, entre autres, liée à l'immigration. Et, pour
moi, l'avenir de la langue française et
le fait que la langue française va pouvoir fleurir et continuer à être pérenne
dans le temps et qu'on continue à la parler, que nos petits enfants continuent à la parler, c'est par l'immigration.
Parce que ce n'est pas vrai qu'aujourd'hui, en 2022, nous allons demander aux femmes de faire plus
d'enfants pour la survivance de notre nation et pour parler la langue française.
Ce n'est plus comme ça qu'on puisse
renforcer notre langue au Québec, en Amérique du Nord, c'est par les immigrants
et en les intégrant en français.
Ce
qui m'inquiète, par contre, dans le discours du premier ministre, c'est que
j'ai l'impression... en nous disant qu'il faut qu'il y ait 100 % des immigrants qui viennent ici qui soient
déjà francophones, c'est comme s'il faisait un aveu d'échec ou qu'il jetait la serviette de l'intégration des
immigrants ici même, au Québec, en français. Et moi, je ne jette pas l'éponge,
au contraire. Il y a des gens comme moi, et je ne suis pas une anecdote, on est
des milliers et des milliers d'immigrants, d'enfants
d'immigrants qui sommes nés au Québec, qui ne parlions pas français. Si on
suivait la logique de M. le premier ministre,
ma famille n'aurait pas été choisie pour venir ici, parce qu'on avait beaucoup
de points — c'est
un pointage, hein, l'immigration — parce
qu'on était beaucoup d'enfants, quatre, et une cinquième s'est ajoutée ici,
mais zéro point en ce qui concerne la langue française.
On
n'est pas contre, à Québec solidaire, de favoriser les immigrants qui parlent
déjà français, entre autres critères. Mais
de dire que 100 % vont être francophones, c'est comme dire qu'on ne peut
pas les intégrer, ça ne fonctionne pas, c'est trop compliqué, c'est trop
difficile, on ne peut pas le faire. Alors que l'esprit dans lequel la
loi 101 a été faite, dans les années 70,
en 1977, l'objectif, c'était de dire : Bien, les immigrants qui sont ici,
qui ne parlent pas français, ceux qu'on va accueillir, bien, nous sommes non seulement fiers de notre langue, mais
nous sommes aussi ambitieux pour la transmettre à toutes les personnes, tous les immigrants et leurs enfants qui
choisissent le Québec. Et moi, je veux garder ça. Donc, la francisation, j'y crois. Les immigrants qui viennent
ici ne demandent qu'une seule chose, c'est d'apprendre le français. Et on
a un exemple ici même, à Québec, à Limoilou,
où il y a des immigrants qui doivent attendre pendant trois mois, trois mois pour
avoir accès à des cours de français. Puis, pendant ce temps-là, comment est-ce
qu'ils vont faire pour vivre?
Il y a un autre élément, aussi, très
important et qui est beaucoup dans l'angle mort de la CAQ, c'est la langue de
travail. C'est Gérald Godin qui, dans les
années 70, faisait la distinction entre, et il le faisait en italien, la
«lingua del pane» et la «lingua del
cuore» — je
ne sais pas si j'ai le bon accent, je ne parle pas l'italien. Et ce qu'il
disait... et il en a parlé aussi en
1986, on peut le retrouver dans le Journal des débats, ici même en cette
Chambre, où il disait que, oui, c'est très bien de dire que le français, c'est
la langue de notre coeur, la langue de notre famille, la langue de notre
patrie, la langue de nos parents, de
notre père, de notre mère, mais ce qui est plus fondamental pour que la langue
française vive et survive, au Québec, c'est
qu'elle soit la langue... la «lingua del pane», la langue du pain. Si on est
obligé, pour avoir du pain, de parler le français, bien, vous pouvez compter
sur moi que tout le monde va parler la langue française ou n'importe quelle
langue, parce que c'est comme ça que
les gens vont pouvoir vivre, c'est comme ça qu'ils vont pouvoir mettre du pain
sur la table pour nourrir leurs enfants, et c'est ça qui est important.
• (12 h 20) •
Donc,
on peut très bien avoir 100 % d'immigrants qui parlent français en
arrivant ici, mais parfaitement, ils arrivent en milieu de travail... Et j'en
ai, j'en connais personnellement qui arrivent ici, ils ont des diplômes, mais
leur anglais n'est pas bon. Et qu'est-ce qu'on leur dit, la première
chose, quand ils arrivent en milieu de travail? Il faut que vous parliez anglais. Et ils ne peuvent pas, donc, trouver du
travail à la hauteur de leurs compétences parce qu'ils doivent apprendre
l'anglais au Québec. Et c'est là,
c'est là le noeud du problème. Et c'est là qu'il faut renforcer la langue. J'ai
fait plein de propositions, notamment
de rendre obligatoire la francisation en milieu de travail. De toute façon,
tous les experts le disent, c'est là que c'est le plus efficace.
Une
dernière chose sur la langue — mon
Dieu, je vois le temps filer — c'est
aussi de regarder les bons indicateurs. Très bonne chose de toujours... de dire qu'il faut qu'il y ait des
résultats et ne pas attendre après Statistique Canada pour avoir
des chiffres à tous les cinq ans. Je suis d'accord avec ça, Québec solidaire
est d'accord avec ça, mais ce qui est important et... J'espère que, quand on va avoir des indicateurs ici, au Québec,
qu'on va regarder les bons indicateurs, parce que, si on ne regarde pas
les bons indicateurs, on ne va pas amener des bonnes solutions pour corriger
les problèmes en français. Et les bons indicateurs, ce n'est pas la langue qui
est parlée autour du repas familial à la maison, ce n'est pas la langue parlée quand on dit je t'aime à son conjoint dans
notre chambre à coucher. C'est la langue qui est parlée au travail. C'est
cet indicateur-là qu'il faut regarder et dont il faut se concentrer, donc la
«lingua del pane», pas seulement la «lingua del
cuore». S'il y a quelque chose à retenir, c'est ça. Et M. le premier ministre
n'a jamais parlé de la langue du travail. Il y a des avancées, dans le projet de loi n° 96,
mais c'est loin d'être suffisant. Je lui en ai fait, je vais continuer à en
faire aussi au ministre de la Langue française.
Je
suis chanceuse, à Québec solidaire, on a beaucoup de dossiers, en plus de la
langue française, j'ai aussi le dossier de l'éducation. Et j'ai écouté le
ministre de l'Éducation parler tout à l'heure, et c'est vrai que les défis sont
grands, les défis sont immenses, les
défis sont énormes. Comment demander à un simple être humain aussi brillant,
avec autant de volonté qu'il soit, de
régler des problèmes qui ont été créés par de la négligence et des mauvaises
décisions qui ont été prises pendant les
20 dernières années et même plus? On ne peut pas demander de corriger ça
en un claquement de doigts. Il y a énormément de problèmes dans le
système, et ça ne peut pas être fait comme ça.
Oui,
c'est vrai qu'il y a des choses qui sont positives qui ont lieu dans notre
système et notre réseau scolaire, qui, aujourd'hui,
est quand même malade, il faut le reconnaître, et ces choses extraordinaires
ont lieu parce qu'il y a des gens extraordinaires
qui travaillent dans nos écoles. Souvent, c'est des femmes qui ont la vocation,
mais ça va être... et qui font des
miracles, mais ce qui est important, c'est de ne pas uniquement se fier sur
cette vocation-là pour faire des miracles. Ce qui est important, c'est de mettre en place tout ce qu'il faut pour la
réussite de nos élèves, et, pour que nos élèves puissent réussir, bien, il faut qu'il y ait des bonnes
conditions de travail pour tout le monde, pour les enseignants, pour le
personnel scolaire, il faut corriger
la pénurie de main-d'oeuvre, etc. Donc, tout le monde travaille dans le
bien-être des élèves, pour leur réussite, pour réduire le décrochage
scolaire.
Et
ce que j'aimerais... si j'ai un message à dire au gouvernement de la CAQ ou le
ministre de l'Éducation, c'est, oui,
d'écouter toutes les propositions qui sont faites, mais de ne pas dire :
Ah! ça, c'est l'opposition, donc ils veulent faire des effets de toge, c'est pour ça qu'ils en
parlent, ça, c'est les syndicats qui ne pensent qu'à leurs conditions de
travail. Tout le monde travaille pour la même chose, pour la réussite et le
succès de nos élèves. Ce serait bien que, ça, on le mette derrière nous,
et, après ça, quand on discute, on discute réellement sur les mesures qui sont
proposées.
Pour
moi, si je voulais résumer la vision que j'ai pour l'école publique... Je suis
moi-même un produit pur de l'école publique,
et, à l'école publique, comme je le disais, j'ai appris à parler français, mais
j'ai aussi appris la culture québécoise, j'ai appris à aimer le Québec, j'ai appris à être Québécoise. Et c'est
ce qu'on est en train de faire avec beaucoup, beaucoup de jeunes enfants, de plus en plus nombreux, qu'on
recueille, qu'on accueille notamment dans les classes d'accueil. Elles sont de plus en plus nombreuses. Partout au
Québec, on n'ouvre peut-être pas des classes d'accueil, il y a du soutien
linguistique qui est fait à ces
élèves-là, et il y en a de plus en plus, et c'est très, très important qu'on
s'assure de le faire comme il faut. Et ça, c'est à l'école publique
qu'on peut le faire.
Donc,
si j'ai une vision, pour moi, l'école publique, elle sert non pas à reprendre
les inégalités économiques, les inégalités
sociales qui existent dans notre société... parce qu'elles existent, il y a des
inégalités dans notre société, et l'école doit réduire, même éliminer ces inégalités pour qu'un enfant, qu'il
vienne de n'importe quelle famille, peu importe l'éducation de ses parents, peu
importe s'il y a des livres à la maison, peu importe si, dans sa famille, on
l'ouvre à la culture, on l'ouvre à la
culture scientifique, aux connaissances, peu importe qu'est-ce qui se passe
dans sa famille... il faut que tous les enfants, tous les élèves
puissent accéder à une même qualité d'éducation. Et, pour moi, c'est ça, le
rôle de l'école publique.
Vous savez, pendant la Révolution tranquille,
l'État québécois, selon moi, il y a eu deux... il y a eu beaucoup, beaucoup de
choses qui ont été faites, mais deux choses fondamentales qui ont été faites,
c'est la loi 101... Bien, ça, c'est plus tard que la Révolution tranquille, c'est dans les
années 70, mais ce qui a été fait à la Révolution tranquille, qui est
fondamental et qui a transformé, façonné l'image du Québec, c'est la
création du ministère de l'Éducation.
Peut-être,
une lecture que le ministre de l'Éducation pourrait faire, et même le premier
ministre, c'est de lire, ou de relire
s'il l'avait déjà fait, le rapport Parent, et de revenir à la base, et aussi
d'écouter attentivement les paroles très, très sages de M. Guy Rocher, qui était déjà venu... J'ai eu la chance de
le voir en personne lors de l'étude détaillée du projet de loi n° 96. Ça a été un moment émouvant pour
tous les membres de la commission, M. Guy Rocher, qui a, mon Dieu, à chaque fois que... plus que 95 ans, je pense
qu'il s'approche du 100 ans, et qui est très, très, très présent, et qui
était là lors de la commission Parent, et je veux le citer.
En fait, ce
qu'il nous dit, c'est qu'il fait un diagnostic lucide de notre système
d'éducation. Oui, il faut souligner les bonnes choses, les choses qui sont positives, qui se passent dans le
système d'éducation, mais il faut aussi reconnaître le problème fondamental qui existe dans notre système
d'éducation. Et ce qu'il dit : «Le grand objectif de la commission Parent,
c'était l'égalité des chances pour toutes et
tous en éducation. Tout le rapport se résume à cet objectif et à se donner les
moyens d'en arriver là. Or, je
constate que nous n'avons pas réussi ça parce que, progressivement, nous avons
laissé se développer un système
d'éducation à trois vitesses. Nous avons maintenant, au Québec, le système
d'éducation le plus inégalitaire du Canada. C'est une trahison de
l'objectif envers tous ceux qui ont voulu un système d'éducation pour tout le
monde.»
Ça,
M. Guy Rocher, il l'a dit récemment. C'est un constat qu'il fait
actuellement de cette dérive de notre système d'éducation. Et je ne suis pas dogmatique. Il y a les syndicats, il y a
des parents aussi, il y a tout un mouvement citoyen aussi qui se met debout pour contrer le système à trois
vitesses. Si le ministre, si le gouvernement veut régler la pénurie
d'enseignants, la pénurie de
professionnels, le décrochage scolaire, etc., tous ces problèmes, il peut les
prendre un par un, mettre en place une
mesure, une mesure par ci, une mesure par là, etc., mais, si on veut régler
tous ces problèmes dont on parle à tous les jours, il faut aller à la
source, et la source, c'est le système à trois vitesses.
Il me reste
très peu de temps. Je vais quand même résumer une chose importante, le système
à trois vitesses. Moi aussi, comme le
ministre, j'aime les projets particuliers. C'est important d'avoir des projets
particuliers. Je les aime tellement, les
projets particuliers, dans l'école publique, que je veux que tous les élèves
puissent y avoir accès et que ça ne leur coûte rien, zéro dollar. Quand on dit : École gratuite... L'école
publique, il faut qu'elle soit gratuite, elle ne l'est pas aujourd'hui. Ça, c'est une chose. Et la deuxième chose, c'est
qu'il n'y ait pas de choix des élèves et de sélection basée sur les résultats
académiques. Et ça, là, je pourrais... Je n'ai pas le temps d'en parler,
mais toute la question de la mixité dans les classes serait réglée, le besoin d'avoir plus de professionnels. Ça réglerait
énormément, énormément de problèmes. Et je vais avoir l'occasion plus
tard de revenir là-dessus.
• (12 h 30) •
Ce que
j'invite le ministre de l'Éducation à faire, c'est de rencontrer les mouvements
L'École ensemble et Debout pour l'école! Ils ont fait un travail
extraordinaire, où il y a même... Il y a des choix qui ont été faits, par des
compromis, après des consultations, pour les écouter et écouter ce qu'ils ont à
proposer et de ne pas dire : J'ai déjà dit non à l'école à trois vitesses, donc c'est terminé, de ne pas y
aller comme ça. Moi, ce n'est pas comme ça que je vais travailler. Je tends
la main qui a été avancée par le ministre,
offerte par le ministre pour collaborer. Mon objectif, c'est de donner
l'occasion à tous les élèves, tout le monde de réussir à l'école. Et un
autre chiffre, et là je vais m'arrêter là, un autre chiffre à retenir, c'est 60 %, 51 %, 15 %. Ça, c'est
le pourcentage, le taux d'élèves dans le privé, 60 %, dans l'école
publique à projet particulier, 51 %,
dans l'école publique ordinaire régulière où il n'y a aucun projet particulier,
15 %... ça, c'est le taux d'élèves qui vont à l'université. Je sais, il ne faut pas juste aller à l'université, mais
c'est quand même un indicateur extrêmement important.
Je n'aurai pas le temps de parler de mes deux
autres sujets que j'aime beaucoup, la condition féminine et aussi la culture. La langue et la culture, ça, c'est
fondamental. J'aurai d'autres occasions de revenir. Alors, bien, merci. Merci
beaucoup, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Je vous remercie, Mme la députée.
Alors, je suis prête à reconnaître, maintenant, M. le ministre de la
Langue française.
M. Jean-François Roberge
M. Roberge : Merci
bien, Mme la Présidente. C'est la première fois dans cette nouvelle législature
que j'ai l'occasion de m'adresser
ici, de discourir aux gens dans la salle, mais aussi aux gens à la maison, aux
gens qui vont écouter. D'abord, la première chose à faire, je pense,
c'est vraiment de remercier les gens de Chambly, les électeurs. Je suis
extrêmement privilégié, honoré d'avoir l'occasion de vous représenter pour un
troisième mandat à l'Assemblée nationale.
Vous me
permettrez, s'il vous plaît, Mme la Présidente, de remercier quelques-uns des
bénévoles qui ont rendu ceci possible.
Je vais y aller par les prénoms parce que ce serait trop long, mais merci, un
merci spécial à Patrick, je suis certain que tu l'écoutes, Patrick, André et Andrée, j'en
ai deux, Denise, Michel, Gérald, Paul, Pierre, Alexandre, Michel, Sonia,
Lise — qu'on appelle maman Lise — Josée,
Natacha, Joëlle — la recrue de l'année — Nathalie, Gilles — le spécialiste des pancartes — Line, Stéphanie, Richard, Marie-Ève, Caroline,
Gisèle, Maryse. Il y en a
d'autres. Merci infiniment pour toutes les heures que vous avez donné, non pas
pour mon élection, mais parce que vous croyez dans le projet national de la
Coalition avenir Québec, parce que vous êtes embarqués dans le bateau. Vous
êtes des gens de coeur et de tête. C'est formidable.
Dans le cadre de la campagne, j'ai fait un peu
comme nous tous ici, je suis allé parler aux gens et je suis surtout allé les écouter. Il faut se rendre sur le terrain
pas seulement en campagne électorale. Pour les petits nouveaux, je le dis,
il faut y aller pendant tout le mandat,
parler aux gens, surtout les écouter, les comprendre pour ensuite les
représenter et les servir. Puis j'ai eu cette chance de pouvoir aller à la
rencontre des gens. Quand je dis Chambly, là, c'est Chambly, Carignan, Saint-Basile, Saint-Mathias et Richelieu. J'ai
cinq municipalités. J'ai eu la chance d'aller les voir dans plusieurs contextes.
Certains étaient plus joyeux que d'autres.
Je me suis rendu au Bières et saveurs. Ce n'était pas désagréable. Évidemment,
j'ai rencontré les
gens de la chambre de commerce, les gens de la FADOQ, les gens des Chevaliers
de Colomb et ceux qu'ils servent,
hein, parce que c'est un organisme qui vient donner un coup de main, Entraide
plus, Carrefour familial, POSA, la Maison
Stéphane Fallu, les maires et mairesse, merci de votre accueil puis merci de
nous avoir alimentés dans nos réflexions sur ce que je peux faire pour vous et pour les citoyens pendant les
quatre prochaines années, évidemment, les marchés publics, et tout ça. C'est une grande chance de pouvoir
ensuite mettre de l'avant et répéter ici ce que vous m'avez dit, ce que vous
m'avez confié dans le cadre de la campagne
électorale et avant. Dans le cadre de ce mandat-ci, je m'engage devant les
gens, évidemment, à faire avancer des dizaines de dossiers.
Et, quand on
est députés à l'Assemblée nationale, on n'a pas seulement le dossier qui nous
est confié. Qu'on soit ministre, ou
adjoint parlementaire, ou adjoint gouvernemental, on a peut-être un dossier
qu'on travaille plus sérieusement dans
le cadre de nos fonctions parlementaires, mais, quand on est député sur le
terrain, on est ministre de tout. On s'occupe d'économie, on s'occupe
d'environnement, on s'occupe de l'aide sociale, on s'occupe de tous les
dossiers.
Et je suis
content de voir que, dans les prochaines années, on va avancer en éducation
dans Chambly puisqu'on va inaugurer
une école primaire à Carignan, on va inaugurer l'agrandissement de l'école
secondaire à Chambly, des projets extrêmement
importants. On va accueillir les gens dans une nouvelle maison des aînés, qui
est en chantier en ce moment. On va
ouvrir un GMF-U, un groupe de médecine familiale universitaire, ce qui va nous
permettre, je m'engage devant vous, chers
citoyens du comté, ce qui va nous permettre de mieux vous accueillir, de mieux
répondre à vos besoins de santé, d'être vus, et servis, et soignés plus rapidement. On est en train de mettre ça
sur place graduellement. On va aussi mettre en place le Fonds bleu et,
quand on habite, comme moi, quand on est tout près de la rivière Richelieu et
du bassin de Chambly, il y a plusieurs
comtés qui sont dans cette situation-là, ou près d'un autre lac ou d'une autre
rivière, on est très contents et on a hâte
que ce Fonds bleu soit mis en place pour mieux prendre soin de nos rivières, de
nos lacs. C'est extrêmement, extrêmement important. Et on va agrandir la SEPAQ, le parc national du
Mont-Saint-Bruno. Ce n'est pas sur mon comté, mais mes gens le
fréquentent très, très fréquemment. On parle beaucoup du fait que c'est
nécessaire pour les Québécois de bouger, de sortir,
de prendre l'air, de voir du monde, on va avoir l'occasion de le faire dans un
parc du Mont-Saint-Bruno qui sera encore plus grand. J'ai très, très hâte de continuer, puisque c'est déjà
commencé, à travailler pour vous et à poser ces gestes concrets pour
améliorer votre vie au quotidien.
Maintenant,
je veux vous parler des dossiers spécifiques qui m'ont été confiés dans le
suivi, évidemment, du discours inaugural
du premier ministre. J'ai la chance d'être titulaire de plusieurs
portefeuilles, plusieurs dossiers, donc langue française, relations canadiennes, francophonie canadienne,
laïcité et institutions démocratiques, accès à l'information, protection des
renseignements personnels. Tout le long du
mandat, il va falloir que j'exerce mon rôle de gardien de ces institutions-là.
Mais il y a un rôle, je vous dirais, plus
crucial. Parce qu'on est à un moment charnière en ce moment, plus personne ne
peut se mettre la tête dans le sable. Tous les indicateurs sont au rouge en ce
qui concerne la langue française au Québec quand
on regarde la langue maternelle, la langue parlée à la maison, la langue au
travail. Je sais qu'il y a des gens qui ne veulent pas qu'on mentionne
la langue parlée à la maison. Clarifions les choses. On n'enverra pas
d'inspecteurs du gouvernement du Québec dans
les maisons. On n'empêchera personne de parler la langue qu'il veut où qu'il
soit à la maison. Mais ça demeure un
des indicateurs importants quand même. Parce que la langue qu'on parle à la
maison, c'est la langue dans laquelle
on reçoit nos amis pour souper, c'est la langue souvent dans laquelle on
consomme les médias d'information. Est-ce
qu'on écoute CNN ou TVA, RDI et tous les postes québécois? Comment on
s'informe? Qu'est-ce qu'on consomme aussi
comme culture? Évidemment que la langue parlée à la maison, c'est aussi bien
souvent la langue dans laquelle on va aller voir des... on va consommer
la culture.
• (12 h 40) •
Mais il n'y a
pas que ça, évidemment. La langue maternelle a reculé, c'est important de le
dire, et la langue au travail aussi.
Donc, quand on dit que tous les indicateurs sont au rouge, ça veut dire qu'il
faut prendre conscience de ça. Il faut voir maintenant qu'est-ce qu'on
fait. Parce que si on ne change rien, rien ne changera. Si on répète toujours
la même recette, on aura toujours le même
résultat. On va bientôt, dans les prochaines années, bénéficier des avancées importantes
de la loi qu'on a eu le courage de voter, notre précédent gouvernement,
la loi n° 96. On est venus vraiment faire la plus
grande amélioration de la loi 101, la
Charte de la langue française, depuis 1977 au printemps dernier. Nous avons eu
ce courage-là parce qu'on anticipait
les chiffres qui sont parus au mois d'août. Juste pour remettre les choses en
perspective, nous avons déposé ce
projet de loi là, nous l'avons étudié et adopté en juin 2022. Mais c'est en
août 2022 qu'on a reçu les informations sur tous les indicateurs alarmants que je vous ai partagés. Donc, est-ce
que la loi n° 96 était nécessaire? Absolument, absolument. Elle n'a pas encore porté ses fruits.
On est en train de l'implanter graduellement. Elle sera fort utile. Il faudra
aller encore plus loin.
Et, quand on
dit ça, il y a des gens, bien sûr, qui disent : Bien, je suis dans
l'opposition, je vais m'opposer, hein? C'est
ça, l'opposition, on s'oppose. Non, il faut... dans l'opposition, il faut
proposer. C'est peut-être ça qu'il faudrait nuancer. Mais ce que je veux
dire, c'est que la loi n° 96 va porter ses fruits. Il
faudra aller plus loin en ayant une mobilisation interministérielle. Et c'est ça qu'on est en train de faire, travail
avec évidemment Immigration, avec Enseignement supérieur, avec
Éducation, avec Culture et bien d'autres.
Ça va nous
prendre un plan vraiment à trois volets. Le gouvernement et plusieurs
ministères qui mettent de l'avant des
actions structurantes pour la langue française. La diplomatie canadienne, ça adonne
bien, c'est mon dossier aussi. Il va falloir
que le gouvernement fédéral cesse de nous nuire en refusant des étudiants
francophones étrangers, entre autres. Il y a plein de gestes à poser de la part
du gouvernement fédéral. Et, oui, il faut aussi prendre part, tous ensemble,
chacun de nous, à cette grande
mobilisation, que chaque Québécois utilise la langue française à chaque fois
qu'il le peut, consomme les biens
culturels en langue française et, dans son milieu de travail, utilise
le français à chaque fois qu'il le peut, à chaque fois qu'il le peut. C'est extrêmement important,
parce que c'est maintenant ou jamais, c'est essentiel, et, sachant ce que
nous savons maintenant, nous avons le devoir d'agir.
Mme
la Présidente, je termine avec une citation un peu maladroite, parce que je
n'ai pas le talent de celui qui a écrit ces mots-là, d'un grand que nous
connaissons ou que nous devrions tous connaître, Michel Rivard, qui, dans le
texte Le coeur de ma vie, dans sa chanson, nous parle d'amour de la langue,
de transmission de la langue, et même nous lance un petit appel à la
résistance quand il nous dit :
«C'est la langue de mon coeur
Et le coeur de ma vie
Que jamais elle ne meure
Que jamais on ne l'oublie.»
Peut-on dire
mieux que ça? Je ne le sais pas, mais il y a là tout l'amour que nous devrions
tous porter à la langue française. Quand il nous parle de la
transmission de la langue française, il nous dit :
«Il faut la faire aimer
À ces gens de partout
Venus trouver chez nous
Un goût de liberté.»
Nous sommes
un peuple accueillant, ouvert. Continuons de faire venir ici des immigrants et
continuons de leur faire aimer la langue française. Et j'appelle ça,
moi, un appel à la résistance quand il dit, parlant de la langue :
«Il faut, pour la défendre
La parler de son mieux
Il faut la faire entendre
Il faut la secouer un peu.»
Et finalement :
«Il faut la faire aimer
À ces gens près de nous
Qui se croient menacés
De nous savoir debout.»
Mme la Présidente, nous resterons debout. Merci.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Merci, M. le ministre.
Maintenant, je cède la parole à M. le député d'Orford.
M. Gilles Bélanger
M. Bélanger : Merci,
Mme la Présidente. Premièrement, félicitations, Mme la Présidente. Vous êtes
toujours la bienvenue dans la circonscription d'Orford.
Mme la
Présidente, c'est avec fierté que je vais utiliser ce court temps sur un sujet
qui me tient particulièrement à coeur,
la connectivité, la connectivité, Mme la Présidente, au-delà d'une fibre
optique, déployée sur plus de 70 000 kilomètres — 70 000 kilomètres,
c'est deux fois le tour de la terre — fibre
portée par près d'un million de poteaux, déposée au fond des océans pour rejoindre les îles et communautés
isolées. Cette connectivité Internet haute vitesse alimente aussi
l'Internet sans fil et mobile. Elle génère, Mme la Présidente, une augmentation
de la productivité qui s'est révélée essentielle en temps de pandémie et le
sera tout autant, sinon plus, en postpandémie.
L'apport
économique pour les régions est incontestable et responsable d'une croissance
économique significative du produit
intérieur brut dans toutes les régions du Québec. Concrètement, pour les
ménages, cela veut dire l'accès à des opportunités
d'emploi et aux services de santé, télétravail, l'optimisation des livraisons
et des trajets routiers, la sécurisation de nos routes, fluidité du trafic, covoiturage dynamique et formation à
distance. Pour les entreprises, Mme la Présidente, et les industries, cela signifie une facilité à
trouver et retenir le bassin d'employés, une augmentation de la productivité et
de la rentabilité; pour les
gouvernements, les institutions et la société en général, l'efficience et
l'efficacité des services publics mais
aussi l'attraction d'investissements à l'échelle du territoire, la rétention de
la population en région, l'amélioration des pratiques en médecine, en
recherche et en innovation, le support de la culture et de la langue.
On prévoit aussi des gains de productivité
majeurs, par exemple, pour l'agriculture, la réduction de l'utilisation de l'eau potable, une meilleure gestion de
l'énergie et des déchets grâce à l'intelligence artificielle et à l'Internet
des objets connectés. Cette
technologie aura également un apport déterminant dans la lutte aux changements
climatiques en contribuant à la diminution des gaz à effet de serre. En
effet, on évalue que la connectivité permettra, à l'échelle planétaire, une réduction globale de 15 % des GES en 2030.
C'est l'équivalent, au Québec, Mme la Présidente, de près de trois millions
de véhicules retirés sur nos routes. Si le
Web était un pays, Mme la Présidente, ce serait actuellement le troisième plus
grand consommateur d'énergies fossiles
au monde. En 2030, ce sera le plus grand consommateur, et les GAFAM seront les
plus grands générateurs de données
qui doivent voyager dans un réseau mondial de fibre entreposée dans des centres
de données. Le Québec, avec ses
infrastructures de connectivité et son énergie renouvelable et durable, viendra
verdir les GAFAM et une grande partie
du réseau nécessaire à la 5G, l'Internet des objets et intelligence
artificielle, mais aussi verdir l'autoroute des données qui transitent
vers l'Amérique du Nord entre les continents.
L'état de
situation, Mme la Présidente, à l'aube de 2023. Le gouvernement fédéral vient
de publier la couverture Internet
haute vitesse pour l'ensemble du Canada. Je suis très fier de vous annoncer,
Mme la Présidente, que le Québec est la
première province à atteindre la note parfaite de 100 %. En quelques mois
seulement, nous avons donc comblé le fossé numérique et sommes désormais en position de tête pour faire avancer les
dossiers qui nous tiennent à coeur. Nous sommes passés hors du podium des provinces en 2017, au sommet en 2022. Le
fédéral prévoit que plusieurs provinces ne pourront atteindre notre
position actuelle avant 2030. C'est huit ans d'avance, Mme la Présidente.
Cette avancée considérable nous permet
de développer une expertise de pointe reconnue par nos pairs. L'opération
haute vitesse sert de modèle au Canada et en
Amérique. On nous sollicite de toutes parts pour connaître nos bonnes pratiques
et comprendre comment on a pu réussir aussi
rapidement. Nous devons, Mme la Présidente, cette extraordinaire performance
du Québec à la vision d'une personne, le
premier ministre, d'avoir choisi de prioriser le déploiement Internet haut
débit pour l'ensemble des foyers
québécois, une nécessité sociale et économique, un enjeu complexe, qui
demandait cependant une grande volonté politique et une agilité
exemplaire de la fonction publique. Je tiens à souligner la volonté du premier
ministre de me permettre de poursuivre cet ambitieux projet de connectivité
nationale.
Et
je ne pourrais passer sous silence les citoyens de ma circonscription, la plus
belle du Québec, pour un deuxième mandat,
qui m'ont élu, ainsi que mon équipe de circonscription, et les différentes
équipes de la fonction publique qui m'ont épaulé, en particulier le
Secrétariat à l'Internet haute vitesse, piloté de main de maître par le
secrétaire général associé, Stéphane Le
Bouyonnec. Depuis Polytechnique, il y a de cela quelques décennies, je trouve
que l'on se complète très bien, mon cher ami.
Quelle
est la suite des choses? Le portrait que je viens de vous dresser est certes
enivrant, inspirant et exaltant, mais il
ne faut jamais perdre de vue qu'il suppose également un devoir, un devoir de
normes, de politiques publiques et développement
contrôlé pour assurer la croissance, la sécurité et la bienveillance des
pratiques commerciales, privées et industrielles. Nous devons déjà porter notre
regard vers la prochaine étape. Concrètement, l'hyperconnectivité se définit
selon deux axes : la fibre à la maison
ayant un débit minimal de 1 gigabit bidirectionnel et la 5G. Je tiens à
préciser qu'actuellement, la haute vitesse : 50 mégabits.
Un gigabit est beaucoup plus rapide.
Our vision will allow us to fill the
13% GDP gap with Ontario. Québec will not only distribute clean energy to the US, it will manage and deliver
green data. Being the number one in America is not enough. Our green
connectivity can support global
environmental objectives. Sweden is often called the happiest country in the
world. It is also one of the most connected
communities, with low Internet and mobility costs. The lowest connectivity
costs are directly related to public neutral infrastructure. Their
network is quite open and welcome competitive field.
• (12 h 50) •
La Suède poursuit un objectif semblable depuis 2016, s'engageant à être
à l'avant-garde du développement de la 5G,
à libérer le potentiel de la transformation numérique, tout en créant un
secteur public avancé sur le plan numérique, qui assure la sécurité juridique, la disponibilité et contribue à
l'élaboration de politiques efficaces. De tous les pays de l'OCDE, c'est en Suède que les technologies de
l'information et des communications génèrent la plus forte valeur ajoutée.
Intervenir et continuer à démontrer son leadership en agissant de manière
complémentaire avec le privé permettra, entre autres, d'attirer des
investissements tout en gardant le contrôle de nos infrastructures critiques.
Est-ce rentable, Mme la Présidente? Bien entendu que c'est rentable. En général, la marge brute est de plus de
80 % pour ce secteur. Le retour sur investissement via ses infrastructures de connectivité, sans compter
la réduction des impacts sur des infrastructures traditionnelles, est
majeur : 4 milliards
annuels moyens sur le produit intérieur brut du Québec d'ici 2030, une des
raisons pourquoi la Caisse de dépôt et
placement du Québec s'y intéresse. Tel qu'annoncé par son président et chef de
la direction cette semaine, on viendrait même réduire les besoins en infrastructures traditionnelles par la
connectivité. La pandémie nous a donné un premier aperçu, quoiqu'involontaire. Les revenus potentiels pour
le Québec viendraient soutenir les besoins d'investissement en santé et
en éducation.
J'estime
qu'il faut aussi agir pour améliorer l'accessibilité en diminuant le coût
d'accès à ces services essentiels, et
ce, pour tous les Québécois. Les tarifs au Canada et au Québec sont parmi les
plus élevés au monde. Il nous faut mutualiser certaines infrastructures, éviter les dédoublements et la lourdeur dans
le déploiement de nos réseaux. Dans le respect des compétences constitutionnelles, le Québec doit
s'impliquer afin de diminuer l'impact sur le portefeuille des citoyens et
des entreprises. Il le fera de manière innovante et structurée en utilisant ses
capacités financières et législatives.
Je
ne pourrais passer sous silence l'importance de s'assurer de la fiabilité et la
sécurité des réseaux. Pour la sécurité nationale,
dans un contexte international fluctuant et instable, il faut surtout s'assurer
de contrôler et maîtriser des infrastructures aussi cruciales. Cela passe par un rôle plus grand auprès des
entreprises privées en ne les soutenant pas seulement avec des subventions, mais aussi en repensant nos façons
d'intervenir pour que les Québécois soient aux commandes et en aient plus
pour leur argent.
Le
gouvernement est déterminé à faire du Québec un leader de l'économie numérique.
L'Opération haute vitesse, couronnée
de succès, en est seulement une première étape. Il y a eu création
d'Hydro-Québec par Adélard Godbout, suivi de l'électrification massive des campagnes par Maurice
Duplessis et surtout la nationalisation de l'hydroélectricité par Jean Lesage et René Lévesque. Nous avons fait des
choix qui ont fait notre fierté. La connectivité est la prochaine révolution
économique et le meilleur moyen de rallier ensemble nos objectifs économiques
et environnementaux.
Nous
sommes prêts, Mme la Présidente, à continuer à servir les Québécois et à
construire un Québec connecté et moderne et un legs pour nos prochaines
générations. Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Je
vous remercie. Alors, je suis prête à céder la parole à un prochain
intervenant. M. le député de Gatineau, la parole est à vous.
M. Robert
Bussière
M. Bussière : Merci, Mme la Présidente.
Je voudrais débuter par vous souhaiter aussi, là, un bon retour dans votre
nouveau mandat et de féliciter l'ensemble de la députation pour soit leur
réélection soit, dans d'autres cas, leur arrivée ici, à l'Assemblée
nationale. Bienvenue à tous! Et je vous souhaite aussi un beau et bon mandat.
Très chers
collègues, c'est avec une immense fierté que je prends la parole aujourd'hui à
titre de député de Gatineau. C'est un honneur pour moi de représenter cette
belle circonscription ici, à l'Assemblée nationale. Les citoyens et citoyennes
du comté m'ont
renouvelé leur confiance pour un deuxième mandat. Je suis honoré d'avoir
remporté la dernière élection avec
près de 10 000 voix de majorité, soit plus du double de la majorité
de 2018. D'ailleurs, dans la région de l'Outaouais, on m'a amicalement surnommé le roi du
porte-à-porte. Pour être tout à fait honnête, il ne faut pas oublier une chose,
j'en fais depuis 30 ans, Mme la
Présidente. J'ai toujours cru que le porte-à-porte est la clé du succès en
politique, aussi bien au niveau municipal que provincial.
Mes premiers
remerciements s'adressent aux citoyens et citoyennes de la circonscription de
Gatineau. Des citoyens qui croient en leur région et en son potentiel, qui sont
engagés dans le développement et qui mettent tous les efforts nécessaires pour s'entraider. C'est ensemble que
nous pouvons réaliser les plus beaux projets. Lors du dernier mandat, c'est
plus de 500 millions de dollars que notre gouvernement a investis dans le
comté. À chacune des annonces, j'ai pris soin de souligner l'importance de faire des demandes afin d'offrir plus de
services aux citoyens et aux citoyennes. Et je m'engage à continuer à le faire.
Lorsqu'une municipalité, une entreprise ou un organisme informe mon équipe
qu'une demande a été transmise à l'un
des ministères, nous nous assurons de faire le suivi nécessaire afin de les
soutenir le plus adéquatement possible.
Je souhaite
aussi remercier notre chef, M. Legault, pour sa confiance ainsi que
l'équipe de la Coalition avenir Québec pour tout leur travail et leur
soutien. Nous sommes choyés de faire partie de cette grande famille. Je dois
également remercier d'une façon toute
particulière l'ensemble des bénévoles impliqués dans ma dernière campagne
électorale ainsi que le comité
d'action local de Gatineau. Vous êtes des gens passionnés, et je tiens à vous
remercier de votre grande implication.
Un merci tout spécial à ma conjointe Isabelle, ses enfants, mon fils Yannick,
sa conjointe et mes petits enfants. Vous êtes des personnes
exceptionnelles. Merci pour votre support inconditionnel.
Mme la
Présidente, je suis très reconnaissant de pouvoir compter sur une équipe
professionnelle intègre et passionnée dans
mes bureaux de comté et ici, à l'Assemblée nationale, pour m'appuyer dans mon
rôle de député. C'est grâce à notre travail
d'équipe que je peux être efficace partout et en tout temps. Je remercie
particulièrement Mark, Michel et Pascale, sur qui je peux compter, ainsi
que William pour son immense collaboration.
Mme la
Présidente, permettez-moi maintenant de vous parler de mon comté. Créé en 1930,
Gatineau est une magnifique
circonscription. Son nom fait référence à la rivière Gatineau, elle-même nommée
en l'honneur de l'explorateur Nicolas
Gatineau. Cette belle circonscription couvre plus de
15 000 kilomètres carrés, partagés par 21 municipalités rurales,
deux municipalités régionales de comté, deux
territoires de Premières Nations, cinq territoires non organisés et une partie
de la ville de Gatineau. Au nord, Gatineau
est un comté rural comprenant la MRC de la Vallée-de-la-Gatineau, la communauté
algonquine Anishinabeg de Kitigan Zibi, la
communauté algonquine anishinabe du lac Barrière ainsi que des territoires non
organisés.
Selon les données de 2020‑2021 de Statistique
Canada, cette MRC a connu une augmentation de plus ou moins 500 habitants en 2020‑2021,
et c'est une première depuis près de 50 ans. Cette MRC avait connu une
décroissance depuis ce temps-là. Ce
n'est pas surprenant que plus de citoyens et citoyennes désirent maintenant s'y
installer. La MRC est caractérisée par ses magnifiques milieux naturels, ses
sites de villégiature extraordinaires et ses paysages de beauté à couper
le souffle. Et je peux vous dire que
l'Internet haute vitesse y contribue, à maintenant voir une croissance dans
cette MRC. Et elle est aussi reconnue
pour son industrie forestière et agroalimentaire. Au sud, la MRC des
Collines-de-l'Outaouais et la ville de Gatineau ont quant à elles une
densité de population beaucoup plus importante.
15 417
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : M. le député de Gatineau, je vais devoir suspendre
les travaux jusqu'à 15 heures. Je voudrais savoir : Est-ce que
vous désirez poursuivre votre intervention à la reprise?
17 921
M. Bussière :
Oui.
15 417
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Oui? Alors, vous pourrez tout de suite, à
15 heures, reprendre votre intervention, votre discours.
Alors, il est 13 heures. Je dois suspendre
les travaux jusqu'à 15 heures.
(Suspension de la séance à 13 heures)
(Reprise à 15 heures)
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Bon après-midi, Mmes et
MM. les députés. Alors, nous poursuivons nos travaux.
Aux affaires
prioritaires, à l'article 1 du feuilleton, l'Assemblée poursuit le débat
sur le discours d'ouverture et sur la
motion de M. le premier ministre proposant que l'Assemblée approuve la politique
générale du gouvernement ainsi que sur
les motions de grief présentées par M. le chef de l'opposition officielle, M.
le député de Rosemont, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis,
M. le député de Marguerite-Bourgeoys, Mme la députée de Mille-Îles, M. le
député de Jean-Lesage, M. le député
de Taschereau, Mme la députée de Verdun, Mme la députée de La Pinière, M. le
député de Laurier-Dorion et, enfin, M. le député de l'Acadie.
Alors, à la
fin des travaux, on avait une personne qui n'avait pas terminé son
intervention, et je suis prêt à céder la parole à M. le député de
Gatineau.
M.
Bussière : Merci, M. le Président. Ça fait un peu bizarre de
reprendre son discours à mi-chemin. Enfin, je vais continuer. Donc, ce que j'étais en voie de dire
c'est qu'au sud de la MRC des Collines-de-l'Outaouais et de la Ville de
Gatineau on a... quant à elle, une densité
beaucoup plus importante que la Vallée-de-la-Gatineau. La MRC des
Collines-de-l'Outaouais est composée de municipalités
rurales et semi-urbaines. Elle se démarque par son large éventail de circuits
touristiques offrant des activités culturelles, agricoles et de villégiature,
bref, pour tous les goûts. Cette MRC est la seule au Québec ayant son propre service de sécurité publique, soit un corps
policier communautaire et proche de ses citoyens. Enfin, le comté de
Gatineau est un incontournable, comme destination. Le visiter, c'est tout
simplement l'adopter.
M. le
Président, tout au long de mon premier mandat, lorsque c'était possible, je
suis allé à la rencontre des citoyens et
citoyennes de Gatineau, soit dans des événements spéciaux, tels que des soupers
de financement ou autres, soit des rencontres à mes bureaux ou ailleurs — car
j'ai deux bureaux — soit
dans des visites d'entreprises, d'organismes communautaires, d'agriculteurs, et autres. À chacune de ces
précieuses rencontres, les gens ont pris le temps nécessaire pour me parler des
enjeux qu'ils vivent, de leurs préoccupations et m'ont porté des pistes de
solutions. La conclusion : les enjeux et les préoccupations des gens de mon comté sont nombreux et méritent qu'on
leur accorde toute l'attention nécessaire. Chaque personne est
importante et tous les dossiers sont importants.
En terminant,
aux citoyens et citoyennes de mon comté, je vous assure que vous pouvez compter
sur moi. J'accomplirai mes tâches de
député avec rigueur, honnêteté, respect et ténacité. Mon intention est d'être
près des gens de mon comté, d'agir
pour le bien-être de la collectivité et de défendre les intérêts de ma
circonscription, qui seront au coeur de mes interventions tout au long
du prochain mandat, tout comme je l'ai fait lors du premier. Merci, M. le
Président.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci beaucoup, M. le député de Gatineau. Et le
prochain intervenant sera M. le député de Gaspé. La parole est à vous,
M. le député.
M. Stéphane Sainte-Croix
M. Sainte-Croix : ...mes
félicitations sincères pour votre récente nomination à ce poste que d'aucuns
jugent essentiel au bon déroulement des
travaux parlementaires de notre démocratie. Mmes et MM. les députés, mes
félicitations à ceux et celles
nouvellement élus de même qu'aux collègues pour qui le devoir de représentation
se poursuit pour un nouveau mandat.
M. le Président, c'est avec fierté, humilité et
honneur que je considère la prise de parole qui m'est conférée ici aujourd'hui, dans ce haut lieu symbolique de la
vie démocratique du Québec, le salon bleu. C'est avec fierté qu'à titre de
citoyen québécois, Gaspésien d'origine, cette prise de parole suscite en moi
une émotion particulière. Et, à ce titre, je veux tout d'abord exprimer mes sincères remerciements
aux électeurs et électrices du comté de Gaspé, pour qui... la confiance témoignée le 3 octobre dernier et le
privilège consenti depuis d'agir à titre de fier député de Gaspé à l'Assemblée
nationale du Québec. Sachez que ce
privilège me saisit d'une responsabilité des plus nobles, celle de vous
représenter dignement et respectueusement. Aussi, je m'engage à faire
preuve quotidiennement des qualités attendues que réclame ma fonction à votre égard durant le terme du présent mandat.
Cet engagement, j'y souscris avec le plus grand des respects et la plus grande
des fiertés.
Je ne peux
passer sous silence ma gratitude envers le premier ministre pour avoir
accueilli ma candidature chez moi, dans
Gaspé. Je vous en suis et vous en serai reconnaissant ma vie durant. Merci
également à Mme la ministre responsable de la région Gaspésie—Les-Îles-de-la-Madeleine et M. le ministre de l'Agriculture, des
Pêcheries et de l'Alimentation pour l'octroi
à mon égard de la fonction d'adjoint gouvernemental au sein de leurs cabinets
ministériels respectifs. Cette fonction m'honore pleinement de votre
confiance. Je vous en remercie.
J'ai aussi,
il va de soi, une pensée plus que chaleureuse envers l'équipe de bénévoles qui
m'a accompagné au quotidien tout au
long de cette campagne électorale. À vous tous, mes remerciements
sincères : à mes parents, Louise
et Jean-Marc, pour la liberté et la
fierté, à mes enfants, Émile-Jacob et Marion, pour l'amour de la vie, aux
femmes de ma vie, Christine et
Chantal, pour l'engagement et le respect, à Claudine, pour la conviction,
Linda, Gilberte, Johanne, Gilles et Bertrand, Cathy, Sylvie, Rémi, Anne-Marie, Lise, Franklin, Dany,
Guy-Lin, Maurice, Pierrette, Natasha, Hugo, Nelson, Bert and Bill, Denis,
Jean-René, Patrick, Bernard, Joël, Doris,
Réjean, Michel et Louis-Éric, mon équipe de comté, Aline, Jérôme et
Jean-Sébastien, enfin, mon équipe de
campagne, Alex, Alexis, Benoit, et mon directeur de campagne, Jean-Bernard. Un
merci bien senti à chacun et chacune
d'entre vous pour les sourires, la présence, l'encouragement et la complicité.
Voici donc
entamée la 43e législature de l'Assemblée nationale du Québec. Avec elle
s'amorce une nouvelle vie, de
nouvelles responsabilités ainsi qu'un engagement ultime, s'il en est un, celui,
primordial, de considérer le mieux-être des citoyens et citoyennes au coeur de nos préoccupations et de nos
actions quotidiennes. Ces citoyens et citoyennes sont tantôt notre parenté, tantôt nos amis, ici nos
voisins et voisines, là nos collègues, mais aussi, et surtout, M. et Mme
Tout-le-monde. C'est pour eux, fondamentalement, que la politique
m'anime.
Le comté dont
j'ai la responsabilité, Gaspé, est unique, un pays dans un pays, maritime et
boréal à la fois, un pays de
contrastes, de combats, de résilience, de jeunesse, de sagesse de souche et
d'ailleurs, un pays de tous les possibles aussi. Une population mixte, aux accents francophones, anglophones, autochtones
et métis, compose majoritairement le tissu social et culturel de ce territoire qualifié de plus
grand que nature. Les pêcheries, le tourisme, l'éolien, la foresterie et les
services constituent ses principaux fondements économiques.
Lié sur le
plan terrestre, maritime et aérien, le comté de Gaspé est muni d'actifs de
transport et de transbordement enviables
et diversifiés. Saluons l'acquisition récente et l'actualisation des ports de
l'est du Saint-Laurent par le gouvernement du Québec. Saluons encore les investissements notables en transport
aérien. Saluons aussi les investissements en continu que réclame le réseau routier, principale voie
d'accès du territoire. Saluons enfin l'engagement soutenu du gouvernement
québécois dans la réhabilitation du chemin de fer gaspésien.
À l'heure de la mobilité durable, il convient
d'inscrire la région dans cette mouvance intermodale. Nous le savons, les besoins énergétiques du Québec vont
croissant. La région détient le statut de région désignée en matière d'énergie
éolienne,
particularité dont je suis particulièrement fier, tout comme l'ensemble des
Gaspésiens et des Gaspésiennes. Avec son
centre de développement des énergies renouvelables, ses manufacturiers de
fabrication de composantes uniques au monde,
sa régie intermunicipale d'énergie renouvelable, alliée à celle du
Bas-Saint-Laurent sous le chapeau de l'Alliance de l'Est, et
l'implantation sur le territoire de ses parcs de production, la région se pose
en cheffe de file en matière de développement et de production d'énergie
éolienne au Québec.
• (15 h 10) •
Aussi sommes-nous ambitieux face à l'opportunité
prochaine en matière de besoins énergétiques au Québec. À l'énergie verte s'ajoute une économie bleue. L'industrie des pêches
est depuis toujours intimement liée à l'économie de la région. La présence de
l'École des pêches et de l'aquaculture du Québec depuis 1948 témoigne de
l'importance historique des pêches
sur le territoire. À cet égard, le secteur du Rocher-Percé se positionne comme
principal pôle d'activité de cette importante
industrie. Cumulant à lui seul près de la moitié de la valeur annuelle
engendrée par l'industrie au Québec, le comté se spécialise dans la capture et la transformation des ressources
halieutiques et l'enseignement des métiers de la pêche. Aussi, la perspective de la mise en place et le développement
d'une zone d'innovation dédiée au secteur marin nous enthousiasme au plus haut point. Soulignons enfin
l'initiative récente de Fourchette bleue, qui participe, forte de son récent
succès, à la valorisation des produits marins québécois à l'échelle nationale.
Région
touristique connue et reconnue à l'échelle planétaire, la Gaspésie bénéficie de
beautés naturelles et culturelles d'exception.
Parcs nationaux, réserves fauniques, aires protégées, patrimoine historique et
culturel sont au nombre des multiples
composantes d'une offre de produits et services riche et diversifiée. Le fameux
tour de la Gaspésie et son célèbre rocher marquent l'imaginaire des
Québécois et Québécoises depuis plus d'un siècle. Aussi, cette industrie
névralgique connaît-elle un essor enviable, forte, nommément, de ses quatre
saisons distinctives.
Il y aurait
encore beaucoup à dire, M. le Président, de mon comté de Gaspé, sur le plan,
entre autres, des missions essentielles de l'État ou encore de nos priorités
d'action, mais le temps nous manque. Nous aurons assurément l'occasion de nous y attarder dans les semaines et mois à
venir. Aussi, vous pourrez compter sur ma présence, chers Gaspésiens et Gaspésiennes, pour faire état de nos besoins, de
notre intérêt et de notre pertinence au développement économique, social,
culturel et environnemental du Québec ici,
en cette Chambre, au cours des quatre prochaines années. Merci de votre écoute,
et bonne 43e législature!
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci beaucoup, M. le député de Gaspé. Je suis
prêt à reconnaître le prochain intervenant, et ce sera Mme la députée de
Bourassa-Sauvé. Mme la députée.
Mme Madwa-Nika Cadet
Mme
Cadet : Merci, M. le Président, chers collègues. C'est un
honneur pour moi de prendre la parole ici, en cette enceinte privilégiée, à titre d'élue auprès de
collègues que j'estime et que j'admire. Félicitations à vous tous et toutes
pour votre élection ainsi qu'à vous,
M. le Président, et, je me dois de souligner, ainsi qu'à Mme la Présidente, qui
est maintenant logée sur une mezzanine en verre au-dessus du proverbial
plafond tout juste fissuré pour nous, mesdames, il y a 20 ans.
Ce privilège
d'être ici à vos côtés, ce sont les électeurs de Bourassa-Sauvé qui me l'ont
octroyé. Vous me permettrez donc de
leur adresser mes premiers mots. Je ne le dirai jamais assez, merci, chers
Nord-Montréalais, pour la confiance. Cette confiance, elle se mérite au quotidien, et je ferai, au cours de ce
mandat, tout ce qui est en mon pouvoir pour être à votre écoute, soutenir vos initiatives, être présente au sein de
notre communauté et porter votre voix ici à titre de parlementaire. Chaque
fois que l'un de vous me témoigne avec
enthousiasme avoir voté pour moi, je suis reconnaissante de l'appui et je me
sens choyée que vous ayez tenu à
m'écrire. Quand un citoyen ayant tout juste obtenu qualité d'électeur m'informe
avoir exercé son droit de vote pour
la première fois de sa vie, et ce, en ma faveur, je suis émue. Lorsqu'une
électrice me confirme être allée aux urnes pour me soutenir après des
décennies de désintérêt et de cynisme pour la chose publique, je lui suis imputable. La portée de ce geste en apparence si
simple, si usité dans nos démocraties, a gagné en profondeur pour moi cette année. Merci de m'avoir si candidement
ouvert les portes de vos foyers et de vos coeurs. Quand je franchis la porte
de l'Assemblée nationale, c'est d'abord à vous que je pense.
Ensuite, je
veux remercier mes bénévoles qui ont sillonné la circonscription à mes côtés
tout l'été. Quelle aventure! D'une course à l'investiture à une campagne
électorale, nous avons vécu tellement d'émotions ensemble. Vous y avez parfois cru plus que moi-même et étiez une source
intarissable d'énergie. Je suis si fière de faire honneur à votre travail.
Notre équipe était la meilleure en
raison de notre éthique de travail, oui, mais surtout en raison de nos valeurs
et de notre détermination. À mes
parents, Jean-Gary Cadet et Marcelle Phanord, mon conjoint Chike, mon parrain Jovany,
ma marraine Frantzlaine, ma grand-mère Denise, mes multiples tantes et oncles,
cousins, cousines et amis, merci pour le soutien indéfectible. Vous n'avez jamais compté les heures, beau temps, mauvais
temps. Merci de continuer d'avoir foi en moi. Vous êtes mon pilier. À Jean-Marc, Marie-Mirlène, Roudayna et Murielle,
merci d'avoir décidé de poursuivre la route avec moi. Je suis honorée de pouvoir compter sur votre fidélité et vos
compétences. Les citoyens de Bourassa-Sauvé sont choyés de pouvoir bénéficier de votre passion. À ma
grand-mère Suzelie, qui nous quittés il y a cinq ans, merci d'avoir été mon
«potomitan», comme on dit en créole. (S'exprime en créole). Enfin, à mon fils Asaar, mon bébé de 10 mois :
maman t'aime. Il m'apparaît surréel de ne t'avoir accueilli dans nos vies que
cette année, en 2022. Tu nous illumines de ta joie de vivre, et je me plais à voir le monde à travers tes yeux. Je
remercie tout le village qui nous accompagne pour me permettre de servir
les électeurs de Bourassa-Sauvé. Asaar,
j'espère te rendre fier et t'inspirer à ton tour plus tard à rendre l'impossible
possible et l'ordinaire extraordinaire.
M. le
Président, j'aimerais maintenant vous parler de Bourassa-Sauvé. Bourassa-Sauvé
couvre la presque totalité du
territoire de Montréal-Nord. C'est aux environs de l'actuel Montréal-Nord, sur
le bord de la rivière des Prairies, que le père
Denys Jamet, assisté du père Joseph Le Caron, a célébré la première messe de
Nouvelle-France dite sur terre, en présence
de Samuel de Champlain, le 24 juin 1615. Quelque temps plus tard, ce
territoire a pris le nom de Bas-du-Sault pour marquer son appartenance géographique au territoire plus large de
Sault-au-Récollet, nommé ainsi en souvenir de la noyade du père missionnaire récollet, Nicolas Viel, dans les rapides
de la rivière des Prairies en 1625, en compagnie d'un jeune compagnon
surnommé Ahuntsic par les Hurons.
Le Bas-du-Sault fera place à Montréal-Nord en
1915, quand la ville fut fondée dans le but de prolonger le boulevard Pie-IX jusqu'au nord de l'île de
Montréal. Milieu à l'origine très rural, des maisons de brique ont été
construites le long de la rivière au
temps de la Nouvelle-France, faisant face à de vastes champs agricoles. Les
maisons étaient situées assez loin
les unes des autres que, si l'une d'entre elles prenait feu, les autres
n'étaient pas touchées. Pour ces raisons, un parcours d'une vingtaine de maisons exceptionnelles qui ont toutes
marqué le patrimoine bâti du secteur est toujours accessible au public,
la plus vieille toujours sur pied datant de 1741.
Le milieu s'est industrialisé au cours du
XXe siècle et a accueilli tour à tour les vétérans francophones de la Seconde Guerre mondiale, les communautés
italiennes puis haïtiennes, dont ma propre famille, et libanaises, et, par la
suite, maghrébines, d'Amérique centrale et du Sud et d'Afrique
subsaharienne, entre autres. Nous y avons des aînés actifs et mobilisés, dont
plusieurs centenaires, une jeunesse intelligente et ambitieuse interpellée par
son avenir et son présent. Bourassa-Sauvé,
c'est aujourd'hui une population de 77 330 Québécois où règne le
vivre-ensemble, et en pleine effervescence sur les plans économique,
social et culturel.
Bourassa-Sauvé, c'est le lieu d'éclosion de
nombreux talents qui y sont nés ou qui y ont vécu, nos trois athlètes évoluant dans la stratosphère de la NBA, Luguentz
Dort, Chris Boucher et Bennedict Mathurin, d'ailleurs nommé recrue par excellence du mois de novembre dans
l'Association de l'Est de la NBA pas plus tard que la semaine dernière. C'est
le chroniqueur sportif, Jeremy Filosa ou l'artiste dorénavant
multidisciplinaire, Mariana Mazza, ce sont les regrettés André Chagnon, homme d'affaires et philanthrope
visionnaire, Don Harley Fils-Aimé, alias Don Karnage, artiste et pédagogue
généreux, et Nadège St-Philippe, présentatrice météo, entraîneuse de mise en
forme et créatrice de bijoux, qui nous ont quittés tous les trois cette année, dont la lumière aura
rejailli sur l'ensemble de leurs concitoyens et qui brillent dorénavant aux
cieux.
C'est aussi
le lieu d'affection de ces héros de l'ombre, des Gilbert Dupuis, qui cumule
neuf décennies de bénévolat, aux
Jayson Colin, passionné de hockey, qui voulait transmettre sa passion aux
jeunes de Montréal-Nord, mais qui, lui aussi, nous aura quittés trop tôt
et dont il faut toujours honorer la mémoire.
• (15 h 20) •
M. le
Président, si vous avez déjà entendu parler de Montréal-Nord, et je suis
persuadée que c'est le cas, vous aurez remarqué
que ce qui précède diverge de ce que l'on peut entendre sur le territoire que
couvre Bourassa-Sauvé. Je considère qu'il
fait partie intégrante de mon rôle de représentante de mes concitoyens de
rehausser la réputation dont on tente de nous affubler, de faire rayonner les
succès individuels et collectifs des citoyens de Bourassa-Sauvé et de contribuer
à faire évoluer comment l'ensemble du
Québec nous perçoit. Les gens de Bourassa-Sauvé sont fiers et engagés. Les
responsables de la centaine
d'organismes y étant présents font preuve d'innovation constante pour répondre
aux besoins de la population, et il y fait bon vivre.
Évidemment,
être une ambassadrice de nos réussites ne signifie pas se voiler les yeux face
à nos défis. Les électeurs de
Bourassa-Sauvé souhaitent que l'on investisse en prévention de la violence par
armes à feu et se mobilisent en matière de sécurité urbaine. En campagne
électorale, nous, libéraux, affirmions que pour chaque dollar investi en
répression il faut investir 1 $ aussi
en prévention. Cette proposition résonne avec la réalité de Bourassa-Sauvé, et
tous nos acteurs sur le terrain y concourent.
Ensuite,
comme partout au Québec, nous vivons dans notre circonscription des défis
tangibles en matière d'accès au logement social et abordable, et notre
monde est complètement déçu que le gouvernement de la CAQ ait tardé à reconnaître la crise du logement. Bourassa-Sauvé a
également besoin de bonifier son offre de médecins et de professionnels
de la santé pour atteindre nos populations moins bien desservies.
Nos facteurs
de vulnérabilité sont nombreux et les défis de taille, mais, si je me suis
engagée en politique, si j'ai commencé
à militer au sein de notre formation politique dès mes 18 ans, dans
Bourassa-Sauvé, justement, c'est parce que j'ai toujours cru qu'il
fallait considérer qu'il fallait, comme société, créer toutes les conditions
gagnantes pour favoriser l'équité des
chances et la mobilité sociale, la mobilité intergénérationnelle pour ceux qui
le souhaitent. Inspirée par le travail de
mes prédécesseures Line Beauchamp, Rita de Santis et, plus récemment,
Paule Robitaille, j'ai pu constater qu'il était possible, par ce rôle d'élue, de poser ma pierre à l'édifice du progrès
et de créer, à travers le véhicule du Parti
libéral du Québec, ces opportunités pour tous par la création de
richesse.
Quand mes
grands-parents sont arrivés à Montréal-Nord en 1980, quand mes grands-parents
vivaient avec quatre enfants au 5330,
Henri-Bourassa, appartement 200, juste en face du local électoral que j'ai
occupé cette année, comme un coup du
destin, ils n'avaient qu'un idéal en tête : que leurs enfants et
petits-enfants puissent s'épanouir personnellement, professionnellement
et socialement ici, au Québec. Des milliers de familles de partout dans le
monde continuent de se retrouver chez nous,
dans Bourassa-Sauvé, en quête de meilleurs lendemains. De grâce, ne les
décevons pas. Ensemble, bâtissons Montréal-Nord à la hauteur de nos
ambitions.
J'aimerais
maintenant vous parler de quelques dossiers dont je suis porte-parole. Je me
dois de commencer par l'enjeu le plus
pressant, l'emploi. Nos enjeux de main-d'oeuvre préoccupent les Québécois
partout à travers la province. Il s'agit d'abord et avant tout d'un enjeu
économique. Les milieux économiques québécois, ceux-là mêmes qui s'évertuent
à faire prospérer nos collectivités et à
rendre nos entreprises plus productives et plus compétitives s'époumonent
depuis maintenant des années sur
cette question et nous le disent : dans toutes les régions du Québec, il
manque de monde. Manufacturiers et Exportateurs du Québec nous
l'annonçaient le 16 novembre dernier, pas moins de
7 milliards de dollars ont été laissés sur la table, au Québec, dans
la dernière année en raison de la pénurie de main-d'oeuvre qui persiste dans le
secteur manufacturier.
Les économistes nous confirment aussi que ce n'est pas un enjeu temporaire. La
pénurie de main-d'oeuvre, c'est un défi économique qui perdurera dans le
temps si le gouvernement continue son entêtement sur cette question.
M.
le Président, le premier ministre nous a dit, la semaine dernière, qu'il
carburait aux résultats. On se demande où sont les résultats sur l'enjeu de la pénurie de main-d'oeuvre. Il nous a
dit que son indicateur clé, c'est la réduction de l'écart de richesse avec
l'Ontario. On se pose la question. Peut-il vraiment espérer y arriver sans
prioriser les enjeux de la pénurie de main-d'oeuvre et du vieillissement
de la population?
Aussi,
le premier ministre semble l'oublier, et nous martelons ce message depuis une
semaine bientôt, la pénurie de
main-d'oeuvre, c'est aussi un enjeu humain avec des répercussions sur notre
quotidien. C'est une entreprise familiale qui doit refuser des contrats
à contrecoeur parce qu'elle n'arrive pas à combler ses postes vacants malgré
des salaires compétitifs, mais qui est pris à la gorge en raison des coûts
fixes qui ne cessent d'augmenter en cette période d'inflation. C'est la
sécurité de certains automobilistes de Sept-Îles qui est compromise parce qu'il
manque des mécaniciens pour poser des pneus d'hiver cette année. Ce sont des
femmes, des femmes qui sont écartées du marché du travail parce que non
seulement il manque de places en garderie, mais il manque d'éducatrices dans le
réseau. Ce sont des enseignantes, des infirmières, des agents de développement
dans les milieux communautaires qui sont épuisés et qui doivent se serrer les coudes parce qu'il manque de profs dans nos
écoles et que la récession, bien, ça n'empêche pas le monde de tomber malade.
La
requalification de la main-d'oeuvre dont le premier ministre nous a parlé la semaine dernière, cette requalification vers les secteurs essentiels, c'est insuffisant.
C'est insuffisant dans le contexte où des jeunes, nos jeunes, décrochent,
sortent du secondaire sans diplôme ni
qualification pour travailler. Combien de jeunes la pénurie de main-d'oeuvre
retirera-t-elle de nos bancs d'école? La réponse, c'est trop.
M.
le Président, comme porte-parole en matière de travail et jeunesse, je me dois
de soulever cette facette de la pénurie de main-d'oeuvre, parce qu'elle met en lumière un enjeu parallèle. Au
Québec, contrairement à la plupart des provinces canadiennes, il n'existe pas
d'âge minimum pour travailler. J'ai été ravie d'entendre dans le discours de
réplique au discours d'ouverture du
ministre du Travail sa volonté d'agir sur le sujet, mais j'ai été déçue de ne
pas entendre ce propos de la bouche de
notre premier ministre. Dans le contexte de la demande actuelle, qui dit plus
d'enfants au travail dit aussi plus d'accidents de travail. Conséquence : les accidents de travail chez les moins
de 16 ans ont bondi de 36 % l'année dernière. Le gouvernement
ne pourra pas laisser cette question en suspens plus longtemps.
Par
ailleurs, je suis porte-parole dans les dossiers jeunesse, disais-je. Notre
jeunesse québécoise mérite que l'on s'intéresse
à elle. Notre jeunesse québécoise, M. le Président, est engagée, créative,
ambitieuse et porteuse de changement. Elle
s'inquiète de son poids démographique en raison du vieillissement de la
population, se demande si elle accédera un jour à la propriété, espère léguer
un Québec vert à ses enfants. Nos choix, aujourd'hui, ne peuvent se faire au
détriment de demain. C'est dans cet
esprit d'équité intergénérationnelle que nous n'accepterons pas que le
gouvernement finance ses baisses
d'impôt à même le Fonds des générations. Nos générations futures ne sont
certainement pas notre carte de crédit.
M.
le Président, la semaine dernière, il aura fallu
1 h 3 min 38 s pour que le mot «Montréal» soit
prononcé par le premier ministre du
Québec. Comme porte-parole de l'opposition officielle pour la métropole,
j'aurais aimé que notre premier ministre
s'intéresse un peu plus à nos ambitions et à nos défis, notamment dans l'est de
Montréal. Notre métropole, vous le savez,
attire des talents exceptionnels de partout dans le monde dans les industries
de l'intelligence artificielle, de l'aérospatiale, des sciences de la vie, se démarque comme
métropole de calibre international et attire, grâce à l'innovation, une
main-d'oeuvre qualifiée et une
qualité de vie exceptionnelle. L'est de Montréal ne peut plus se permettre de
faire exception à ce descriptif remarquable.
Il nous faut des offres multiples de mobilité durable pour désenclaver le
territoire. Il nous faut revitaliser l'est en s'assurant de générer du
développement économique réel pour le territoire et la population qui l'occupe.
Enfin, M. le
Président, j'aimerais vous parler de la langue. L'enjeu de la langue française
revêt une importance toute particulière pour moi. Pour la petite fille née un
20 mars, Journée internationale de la Francophonie, tout en liesse d'avoir remporté jadis la dictée PGL de son école
primaire, c'est précieux, d'être dorénavant une parlementaire, qui plus est,
au sein du grand parti de Paul Gérin-Lajoie.
Quand
j'ai mis les pieds à l'Assemblée nationale pour la toute première fois de ma
vie, à 15 ans, à titre de finaliste de la Dictée des Amériques, afin de coucher sur papier la prose de
Guillaume Vigneault au milieu de francophones et de francophiles
enthousiastes de partout dans le monde en communion au salon rouge, jamais je
n'aurais pu me douter que je serais conviée,
une quinzaine d'années plus tard, à célébrer de nouveau notre langue au sein de
cette même enceinte, comme
porte-parole de la langue française, dossier que j'aspire à porter de manière
crédible et digne. D'aucuns qui me connaissent
de près peuvent donc aisément affirmer qu'avant même d'être une passionnée de
politique et de service public je suis, d'abord et avant tout, une
amoureuse des mots et de notre langue commune.
• (15 h 30) •
Nous
pouvons et nous devons nous enorgueillir du canevas dont nous disposons pour
déployer notre unicité québécoise en
Amérique du Nord, qui sera toujours fragile. M. le Président, nous devons, oui,
poser les gestes qui s'imposent pour
préserver et promouvoir notre langue française, maternelle pour les uns,
d'adoption pour les autres, mais l'Histoire nous jugera selon la manière dont
nous l'aurons fait, dans le respect de nos identités plurielles, en nous
ralliant autour de ce qui nous unit
plutôt que ce qui nous divise et en veillant à ce que les futures générations
de Québécois ne soient pas seulement des locuteurs francophones, mais soient aussi dotées de tous les outils pour
maîtriser la langue, la manier avec qualité et la transmettre.
En
conclusion, M. le Président, j'ai hâte de travailler avec l'ensemble des
collègues de cette Chambre pour oeuvrer à un Québec plus prospère, plus vert, plus ouvert. J'ai particulièrement
hâte de travailler de façon constructive avec les députés de Duplessis, de Trois-Rivières, de
Papineau, de Terrebonne et de Chambly dans l'intérêt de tous les Québécois.
À titre de contrôleur de l'action
gouvernementale, je ferai preuve de vigilance afin que vous respectiez vos
engagements... afin que ceux-ci
respectent leurs engagements, M. le Président, et que ces engagements soient au
bénéfice réel de ceux et celles qui nous ont élus.
À mes collègues libéraux,
faire équipe avec vous au sein de cette 43e législature est un privilège
et une fierté. Je n'aurais pas pu rêver
d'être entourée d'une meilleure mosaïque de talents pour entamer mon parcours
de parlementaire. Vous êtes généreux,
intègres, avez la justice sociale tatouée sur le coeur, et je grandis à vos
côtés. Nous partageons des valeurs dont nous pouvons être fiers et qui
sont des valeurs profondément québécoises. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Mme Cadet : ...
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Oui,
avec plaisir, allez-y.
Motion formulant un grief
Mme
Cadet : «Que l'Assemblée
nationale blâme sévèrement le
gouvernement caquiste pour avoir sous-estimé les effets [néfastes] de la pénurie de main-d'oeuvre sur l'économie du
Québec et dans la livraison des services publics, ainsi que pour
l'absence de mesures suffisamment fortes pour y faire face.»
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, Mme la députée de Bourassa-Sauvé. Votre motion est déposée sous
réserve de sa recevabilité. Merci beaucoup.
Alors, comme
prochaine intervenante, je reconnais Mme la députée de Labelle. La parole est à
vous, Mme la députée.
Mme Chantale Jeannotte
Mme
Jeannotte : Merci, M. le Président. Chers collègues, bonjour.
C'est avec une bonne dose de fierté et d'émotion que je me lève en cette Chambre aujourd'hui pour vous adresser la parole
dans cette législature, pour un second mandat. Alors que nous avions obtenu une courte majorité de
600 voix en 2018, c'est avec une majorité de quelque 11 300 voix
que les citoyens de Labelle m'ont réélue en 2022. Alors, je profite de
l'occasion pour les remercier chaleureusement pour leur confiance réitérée. C'est, selon moi, une belle marque d'appréciation de
tout le travail réalisé sous le leadership de François Legault, toute son équipe... sous le leadership de M. le
premier ministre, bien sûr, et, j'ose croire, du travail que j'ai
personnellement accompli dans le comté avec toute mon équipe.
Représenter
ses concitoyens est une tâche noble, comme vous le savez, M. le Président, mais
qui vient avec beaucoup de travail et de collaboration avec tous les acteurs du
milieu. Aujourd'hui, en cette Chambre, je prends encore l'engagement de servir la population de Labelle et de tout le
Québec avec dignité, respect, détermination, intégrité, et ce, au meilleur de
mes compétences.
Je suis donc
la députée de la magnifique circonscription de Labelle, qui comprend sa
majestueuse montagne, le mont
Tremblant, et pas moins que trois parcs régionaux, dans la magnifique MRC
Antoine-Labelle, des joyaux qui font la fierté de tous. Labelle compte
27 municipalités, dont celle de Mont-Laurier, où le légendaire curé
Labelle fait encore figure de
pionnier aujourd'hui. Le vaste territoire de quelque
18 000 kilomètres, M. le Président, c'est trois fois la superficie de
la province de l'Île-du-Prince-Édouard et une population d'environ
58 000 habitants. Donc, deux MRC traversent mon comté, l'une portant le nom du curé Labelle, avec
17 municipalités, et l'autre MRC, 10 municipalités faisant partie de
cette MRC.
C'est un haut lieu du tourisme, d'ailleurs, la
MRC des Laurentides, en grande partie grâce à la station de ski Mont-Tremblant, qui est l'une des plus importantes
dans l'est de l'Amérique du Nord. C'est ça. Plus de 3 millions de
visiteurs viennent chaque année, faisant de cette destination la
troisième destination touristique au Québec.
Pour sa part,
la MRC Antoine-Labelle, où la forêt est omniprésente, constitue le pilier de
son économie, avec la fabrication des
produits du bois, et aussi un haut lieu de la chasse et de la pêche, une
activité économique très appréciée des gens
du comté et qui attire aussi de très nombreux visiteurs dans notre région.
L'agriculture occupe également une place importante. Et le territoire compte plusieurs pourvoiries, de nombreux
sentiers de motoneige, des sentiers de ski de fond et de plein air. Les gens sont accueillants,
chaleureux, travaillants et généreux, des gens attachés à leur communauté, qui
travaillent fort pour les faire
progresser. Un comté dont les principaux défis seront d'améliorer l'accès aux
services de santé, l'augmentation de
logements sociaux et abordables, l'augmentation de places en garderie, mettre
des mesures en place en environnement
pour protéger nos lacs, nos forêts, nos rivières et notre faune et où des
mesures pour améliorer l'éducation, l'économie
locale et régionale seront priorisées, M. le Président. Il faut tout faire pour
stimuler l'économie locale et régionale, tout en s'assurant de l'atteinte de nos cibles en matière
d'environnement et de changements climatiques. Eh bien, grâce à l'écoute de notre gouvernement, nous avons fait
progresser des dossiers majeurs dans le premier mandat, comme par exemple
l'élargissement de l'autoroute 117, la voirie locale, Internet haute
vitesse, les services de garde, et j'en passe.
Mais, oui, il
reste encore beaucoup de travail à faire et la liste des défis est longue, M.
le Président. Nous devons tout faire
pour que l'accès aux soins de santé soit nettement amélioré pour tous les
citoyens du territoire. Mais la santé ce n'est pas juste nos hôpitaux, c'est la santé mentale. C'est faire plus
aussi avec les soins à domicile, faire plus en santé mentale, faire plus avec
nos centres jeunesse, faire plus avec nos citoyens les plus vulnérables. Je
suis déjà au travail avec plusieurs
acteurs locaux du comté dans tous ces dossiers, M. le Président. Même chose
pour les technologies, le réseau des cellulaires, nous avons besoin
qu'il soit déployé partout sur le territoire, comme nous l'avons fait pour
Internet haute vitesse. Nous avons des défis
majeurs, mais... comme par exemple pour contrer l'inflation, la pénurie de la
main-d'oeuvre, les changements
climatiques. Et, vous savez, suite à la pandémie, plusieurs phénomènes sont
survenus, comme l'exode de plusieurs citoyens des grandes villes, par
exemple. Ces nouveaux venus ont fait en sorte que l'offre pour les logements abordables est moindre
que celle de la demande. Les gens ont de la difficulté à se trouver des loyers,
M. le Président, ils ne savent plus où se loger. Et, avec la hausse des coûts
de construction, les défis sont immenses, considérant la complexité du
monde de l'habitation.
Mais nous ne
baisserons pas les bras, M. le Président. Au contraire, nous allons travailler
en équipe. Nous allons nous
rassembler pour unir nos forces afin d'agir pour... le plus vite et le plus
efficacement possible. Et, vous savez, j'ai eu l'honneur d'être nommée adjointe
parlementaire à l'Habitation, et c'est avec toute mon énergie que je compte
prêter main-forte à ma collègue la
ministre à l'Habitation pour faire avancer ce dossier... pour faire avancer ce
dossier si important pour tous nos
concitoyens. Nous devons poursuivre nos efforts vers de nouvelles façons de
faire dans tous nos ministères. Ça va passer par la mise en place de nouvelles
mesures pour une meilleure efficacité de l'État et ça va passer par de l'audace,
et de la détermination, et, oui, beaucoup de
travail. M. le Président, forte de mon expérience de députée au cours du
dernier mandat, je suis confiante que nous sommes capables de faire
bouger les choses positivement.
Ceci m'amène
à remercier tous ceux et celles qui m'ont aidée au cours du premier mandat,
dont l'équipe de la CAQ, avec au
premier chef notre premier ministre, bien sûr, et toute son équipe de ministres
et de conseillers politiques au sein des cabinets. Merci de vos aides,
et de votre écoute, et de vos précieux conseils.
Ensuite,
permettez-moi de remercier tous ceux et celles qui m'ont appuyée durant mon
premier mandat, mais plus particulièrement deux personnes d'exception pour leur
sens inégalé du service public et communautaire et pour aussi leur
professionnalisme. Je parle ici de
M. Luc Lefebvre, responsable de mes bureaux dans le comté, et de
Mme Christina Lapaz de Miguel,
attachée politique à mon bureau situé à Mont-Laurier. Ensuite, une équipe de
bénévoles sur le terrain formidable, dont
la liste, M. le Président, serait trop longue à énumérer mais que je remercie
sincèrement du fond du coeur. Permettez-moi
toutefois de nommer trois personnes qui font partie de l'exécutif du comité
d'action local, dont le dévouement et
le travail sont remarquables : M. Alain Otto, Mme Diane Lachaine
et Mme Denise Marier. Merci à vous trois. De façon remarquable, vous m'avez aidée. Je vous en serai
toujours des plus reconnaissante. Merci aussi à tous mes amis qui m'ont aidée, dont la liste, encore une fois, serait trop
longue à énumérer, mais ils se connaissent. Merci, mes amis. Finalement, un
merci bien spécial à mon mari, Marc Lemay pour son support constant, inégalé et
pour ses précieux conseils. Merci à mes deux fils, Charles-Olivier Lemay
et Hugo Lemay, ma plus grande fierté.
• (15 h 40) •
En terminant,
M. le Président, et sur une note plus personnelle, j'ai toujours défendu auprès
de ma famille des valeurs comme le
travail, la persévérance, la détermination et la volonté de réussir. Nous, les
Québécois et les Québécoises, nous avons
reçu une bonne dose de courage et de volonté de réussir, cela fait partie de
notre ADN. C'est donc ces fortes valeurs de courage et de détermination
qui continueront de guider mon action non seulement pour faire avancer les plus
grands dossiers de mon comté, mais aussi
pour représenter les gens de mon comté ici même, à l'Assemblée nationale. Je
peux vous assurer, M. le Président,
que ces valeurs me guideront dans tout mon travail tout au long des quatre
prochaines années. Merci.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Sous
ces paroles énergiques, Mme la députée de Labelle, je cède la parole à Mme la
députée de Vaudreuil.
Mme Marie-Claude Nichols
Mme
Nichols : Merci, M. le Président. Alors, peut-être avec une
intensité plus basse, je vais commencer. Peut-être que je finirai avec la même énergie que ma
collègue. Donc, merci beaucoup, M. le Président. D'emblée, bien, je profite de
l'occasion qui m'est offerte aujourd'hui
pour souhaiter la bienvenue à l'ensemble des nouveaux collègues de la
43e législature. Bienvenue parmi
nous. Et, bien sûr, je suis contente de retrouver les anciens collègues, à un
endroit un peu particulier, mais, bon,
c'est comme ça, mais je suis contente d'être parmi vous. Je suis contente et je
suis fière d'être ici aujourd'hui, parce qu'on le sait, c'est la maison du peuple. Donc, c'est une fierté pour
moi d'être à l'Assemblée nationale et surtout de représenter l'une des plus belles circonscriptions, j'ai bien
dit une des plus belles, là, pour ne pas créer le tollé ici, au salon bleu,
mais vous aurez compris que je parle du comté de Vaudreuil.
Alors, comme
la plupart d'entre vous, j'ai beaucoup de remerciements à faire, parce que,
vous le savez, une campagne électorale,
ça ne se fait pas tout seul. Il y a beaucoup de gens et de bras, d'huile de
bras, là, qui viennent nous aider pendant une campagne électorale. Donc, je commence par remercier ceux qui m'ont
épaulée dans la dernière campagne électorale, tous ceux qui ont fait des téléphones, qui ont fait du porte-à-porte,
mais aussi la famille, les amis. C'est pourquoi je désire sincèrement
remercier les piliers de mon équipe de campagne électorale et je m'adresse, entre
autres, à Mélanie, Maria, Laureline, Christian. Vous avez été des piliers.
Donc, sincèrement, un gros merci. Vous avez fait la différence.
Je souhaite
aussi prendre quelques instants pour remercier les bénévoles. Les bénévoles,
vous le savez, c'est de la denrée rare maintenant, des bénévoles. Donc, ils ont
répondu à l'appel, et je les remercie sincèrement. Ils n'ont pas compté les heures, ils ont été là, ils ont été présents,
ils ont même donné des idées. Donc, sincèrement, un gros merci, un gros merci
de votre collaboration. Vous l'avez fait de façon exemplaire, et c'est
inestimable à mes yeux.
Je passe vite
sur les prochains remerciements, non pas parce qu'ils ne sont pas importants
mais parce que c'est toujours un peu
plus émotif quand on parle la famille, du moins, pour moi. Les dernières
semaines ont été difficiles pour moi, mais elles l'ont été aussi pour ma famille, croyez-moi. Alors, je profite
donc de l'occasion pour remercier ma famille — ah! je le savais.
Je remercie ma mère, évidemment, Mamie. Je remercie Daniel, je remercie Emma,
Elliot. Mais je remercie surtout mes
enfants, je remercie Maxim, mon beau Maxim... — on dirait, l'enthousiasme et le dynamisme de
Chantale... oups! non, pas Chantale mais la députée de Labelle, me
montent beaucoup — mais
surtout mon beau Maxim sur qui je peux toujours compter, un Maxim remplit de talent, avec, des fois, un petit peu de
délicatesse à peaufiner, mais, merci, mon beau Maxim. Merci, ma belle Emmy, qui est toujours à mes
côtés, qui a un oeil tendre et un coeur tellement généreux. Merci, ma belle Emmy. Merci aussi...
merci d'accepter ma passion, merci d'accepter le fait que j'aime la politique,
que je mange de la politique, merci,
le fait de me partager avec les citoyens de la circonscription de Vaudreuil et,
bien sûr, avec la maison du peuple qui est à Québec, qui est parfois un
peu plus loin. Donc, merci de votre compréhension.
Merci particulier du
fond du coeur à l'ensemble des citoyens et citoyennes du comté de Vaudreuil. Je
ne vous remercierai jamais assez pour votre
confiance. 2022 a été une victoire par 575 votes. Écoutez, je peux même
vous nommer ceux qui ont fait la
différence. Je voudrais remercier Gina, Michel, Charles-Antoine, Éveline, Paul,
Pauline, Marine, Bernard. Je vous le
dis, je les ai toutes sollicitées. Donc, je les remercie, ces
575 personnes là qui m'ont vraiment beaucoup aidée, qui m'ont supportée. Il ne fallait pas que
j'oublie Boom. J'avais promis de le nommer, Boom. Il m'a dit... Alors, merci,
Boom, de ton support. Je l'ai
rencontré dans un café la semaine dernière, puis il m'a dit : Mme la
députée de Vaudreuil, j'ai voté pour
vous, personne d'autre, pour vous, pour la personne que vous êtes. Donc, merci,
sincèrement. Puis, je le sais, plusieurs personnes me l'ont dit dans la dernière campagne électorale, qu'ils me
faisaient personnellement confiance, puis ça, c'est très très très
touchant, donc, du fond du coeur.
Je
m'engage, comme je l'ai dit pendant la campagne électorale... je m'engage à
être une députée, une députée qui va
représenter l'ensemble des citoyens du comté de Vaudreuil, et ce, peu importent
vos allégeances politiques. Quand vous venez
me voir, je ne vous demande pas c'est quoi, vos allégeances, je vous demande
comment je peux vous aider. Et c'est ce
que je vais continuer de faire, comme je l'ai fait pendant les huit dernières
années. Je m'engage à respecter votre opinion. Et ce que je demande à l'ensemble des citoyens, bien, c'est qu'on
s'engage ensemble à faire rayonner le magnifique comté de Vaudreuil.
Je
rappelle à mes citoyens, mes citoyennes qu'ils peuvent toujours venir nous
rencontrer au bureau de comté, que ce
soit pour une jasette politique, pour discuter d'un dossier, pour venir prendre
un café. L'équipe et moi, on est toujours heureux de vous accueillir. Puis soyez assurés que, derrière la porte
d'entrée, il y a des gens qui souhaitent faire une différence pour vous. Peu importe votre petite problématique,
peu importe pourquoi vous venez nous voir, on est là pour vous. Puis, si
on peut faire la différence, on va le faire.
Le comté de
Vaudreuil, c'est sept municipalités : L'Île-Cadieux, Vaudreuil-sur-le-Lac,
L'Île-Perrot, Pincourt, Terrasse-Vaudreuil, Vaudreuil-Dorion et
Notre-Dame-de-l'Île-Perrot, Notre-Dame-de-l'Île-Perrot où j'ai été mairesse. C'est des municipalités qui sont toutes
représentées par des élus dévoués, des maires et une mairesse qui ont été élus
par leur population, avec qui j'ai le bonheur de travailler puis avec
qui j'ai la possibilité de continuer à travailler en étroite collaboration. C'est des gens de coeur, qui
s'impliquent activement pour faire une différence dans la vie de leurs
citoyens, et je les remercie pour
leur dévouement. Je les remercie aussi de leur confiance, parce que, souvent,
bien, ils m'appellent, soit pour avoir
des conseils ou soit pour faire cheminer certains dossiers. Donc, je les
remercie de leur confiance. Puis sachez, chers maires et mairesse, et
autres élus municipaux aussi, que c'est un privilège de vous côtoyer.
Le
comté de Vaudreuil, c'est un endroit où il fait bon de vivre, c'est un
endroit... Puis c'est reconnu. On le voit, hein? C'est toujours dans le top 10 des villes où il fait bon de
vivre à travers le Canada. Donc, c'est reconnu. Il y a de plus en plus de
jeunes qui viennent s'installer à Vaudreuil pour y élever leurs familles. C'est
une région qui connaît un essor incroyable.
Le ministre de l'Éducation l'a dit hier, là, c'est un comté qui est en
effervescence, c'est un comté qui est en explosion démographique : 11 % d'augmentation dans les cinq
dernières années, et c'est loin d'être terminé. Bien sûr, bien, quand il y a une explosion démographique comme ça,
il y a les enjeux qui vont avec. Dans ce sens-là, bien, il faut travailler avec nos élus, il faut travailler avec les
organismes, avec ceux qui représentent notre territoire pour avoir une vision
commune. Et ça va très bien dans ce sens-là, puis j'espère, bien, justement,
qu'on va continuer dans cette voie-là puis qu'on va redoubler d'ardeur
pour continuer notre travail ensemble.
M.
le Président, c'est impossible pour moi de parler de mon troisième mandat sans
parler de l'Hôpital Vaudreuil-Soulanges.
L'Hôpital Vaudreuil-Soulanges, c'est un projet pour lequel je me suis
impliquée. En fait, j'ai fait le saut de la politique municipale à la politique
provinciale pour ce dossier-là en particulier. Je me suis toujours impliquée,
que ce soit avec le comité citoyen à titre
de mairesse, à titre de préfet, pour offrir un service de santé, parce que vous
devez savoir, là, que les citoyens de
Vaudreuil et de Soulanges, souvent, ils vont à Hawkesbury. On n'est pas très,
très loin de la ligne de l'Ontario. Donc, nos citoyens traversent, vont avoir
des services de soins de santé à Hawkesbury. Donc, on a travaillé très
fort. Je le dis, je le répète à mes citoyens, on ne construit pas un hôpital
comme on construit une maison, c'est-à-dire
que le délai est souvent un peu plus long. Juste choisir le terrain, ça peut
être un peu plus complexe, mais tout va
très bien. Puis c'est officialisé, on l'a mis... on a officialisé ça en 2016
avec mes collègues Lucie Charlebois et Gaétan
Barrette. Donc, c'était dans un projet de loi. Et l'hôpital, elle est
présentement en construction. Elle va voir le jour en 2026. Donc, pour
moi, c'est une belle réalisation.
• (15 h 50) •
Le comté de Vaudreuil a aussi des enjeux de
transport. Le pont de l'Île-aux-Tourtes, le fameux pont de l'Île-aux-Tourtes,
on est maintenant en 2022, donc on prévoit
la construction dans les prochaines années. C'est important de rappeler que le
fameux pont de l'Île-aux-Tourtes, là, il
faut prévoir des voies réservées pour le transport en commun. Présentement, ça
a été exclu de la planification. Il faut les remettre. On est dans l'air où on
veut réduire les GES, où on veut inviter la population à utiliser de
plus en plus le transport en commun. Bien, s'il vous plaît... Puis je m'adresse
à la ministre des Transports, avec qui j'ai
une belle collaboration puis c'est facile de travailler. Donc, on aura
certainement la possibilité d'en reparler, tout comme la fameuse autoroute 20, qui est le seul endroit à
travers le Canada, un tronçon de sept kilomètres qu'on appelle une autoroute mais qui ressemble plus à un
boulevard urbain avec ses feux de circulation. Il y aura certainement beaucoup
d'échanges encore relativement à l'autoroute 20.
Alors.
M. le Président, vous aurez compris que, dans le comté de Vaudreuil, oui, il y
a l'explosion démographique, mais il
y a encore beaucoup, beaucoup d'enjeux. Et c'est ce pour quoi je suis fière
représentante du comté et ce pour quoi je veux travailler en étroite
collaboration avec l'ensemble des citoyens, les organismes, les élus
municipaux, pour faire avancer le comté de
Vaudreuil et évidemment faire rayonner l'ensemble du comté de Vaudreuil partout
à travers le Québec.
Il
me reste quelques secondes, je veux simplement, en terminant... une citation
d'un député, en 1976, qui a su marier la politique et la poésie, qui écrivait,
et ça me touchait beaucoup : «Je suis là, debout parmi les miens. [...]Je
crois que je vais faire [une bonne députée]. Parce qu'il y a beaucoup
d'amour en moi.» Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci beaucoup, Mme la députée de Vaudreuil. Et je
suis prêt à reconnaître le prochain intervenant, et je crois que c'est
M. le député de Jonquière. La parole est à vous, M. le député.
M. Yannick Gagnon
M.
Gagnon : Assurément, une grande fierté pour le milieu
communautaire de voir l'homme qui est dans le trône et de pouvoir l'appeler M. le Président. M. le
Président, je suis très, très reconnaissant d'être ici et je voulais le dire
d'emblée, je suis reconnaissant d'être ici, d'autant plus que je suis
ici, mais je suis ici à titre de représentant, comme on l'est tous. Et puis je vais me permettre d'énumérer, parce que
la représentation que je fais, aujourd'hui, de la circonscription que je
représente, c'est quelque chose qui est une grande fierté pour moi.
Alors, aujourd'hui, je suis présent à
l'Assemblée nationale pour représenter une circonscription importante du Saguenay—Lac-Saint-Jean, comme il y en a bien d'autres. Une circonscription qui, sur son
territoire, a 56 000 habitants, 17 écoles primaires, trois écoles secondaires, un cégep, un hôpital,
une entreprise majeure dans le domaine... dans l'aluminium — et,
attention, bientôt, probablement qu'on fera l'aluminium le plus vert au monde — et
également — M.
le premier ministre aime bien dire le mot «innovation», et ça me raccroche — dans
le secteur des pâtes et papiers, où est-ce qu'on innove également, trois
centres-villes, 40 organismes communautaires, quatre salles de spectacle,
1 300 PME — on
vient de remporter un des meilleurs fromages
du Québec, je vous invite à y goûter — un
centre de ski alpin, un centre de ski de fond, un lac, une rivière, une SEPAQ,
un centre de recherche majeur, au niveau collégial, dans la filière
écoénergétique, récemment un lieu
patrimonial reconnu par le gouvernement du Québec chez nous, un pont — un
pont, mais, chez nous, le pont, il
est en aluminium, et c'est le seul pont roulant au monde, qu'on vient de me
dire, alors j'en suis fier, de mon pont — un
festival international des arts de la marionnette. Quelque chose qui me touche
particulièrement, M. le Président, nous avons,
chez nous, le plus long festival de musique gratuit avec le festival de
Jonquière en Musique. Chez nous, M. le Président, on a un médecin qui se déplace à la maison pour
désengorger les urgences depuis près de 40 ans, un parc industriel qui a mis
en place une zone durable où les entreprises
mettent en pratique un concept qui m'est cher, le concept d'économie
circulaire. Bref, une circonscription
dynamique, où les gens sont créatifs, engagés pour leur développement de la
communauté. Je parle ici de la circonscription de Jonquière, M. le
Président.
Toute ma vie,
j'ai côtoyé, de par ce qui m'a bâti, la vulnérabilité. L'année dernière, à
pareille date, je représentais un organisme communautaire dans lequel...
le rapport annuel mentionnait qu'on avait ramassé, sur notre territoire, 19 000 seringues stériles d'utilisateurs
de drogues injectables. Alors, je n'ai pas besoin de vous dire que la
vulnérabilité, c'est quelque chose
qui me touche énormément. J'ai cheminé et j'ai compris une phrase forte, depuis
que je suis avec la coalition, et à
laquelle je me raccroche énormément, c'est qu'une économie forte, M. le
Président, permettrait de réinvestir dans
nos programmes sociaux et dans nos communautés. Et ça, ça m'habite, moi, M. le
Président, parce que je suis habité par le désir de servir ma communauté et de
prendre soin des plus vulnérables, comme je l'ai mentionné, de notre société.
Je suis un
gars d'équipe, j'adore la mobilisation, j'adore la concertation et mobiliser
les gens alentour d'un projet commun. C'est d'ailleurs, M. le
Président... c'est cette petite histoire là qui m'a fait connaître davantage la
coalition et M. Legault. J'étais directeur général d'un centre communautaire...
M. le premier ministre, pardon, je vais m'habituer, M. le Président. C'est d'ailleurs dans cette petite histoire là que j'ai
vu toute la force d'une communauté. Chez nous, l'organisme que je représentais, on devait, pour assurer notre survie et
aller de l'avant, avoir une campagne majeure, une campagne majeure pour un agrandissement d'un
gymnase. Ça peut paraître anodin, mais on s'est mobilisés et on a vendu des
briques au montant de 100 $. Et on a vendu des briques, vendu des briques,
vendu des briques. Et, quand le premier ministre est venu, en 2018 — il
n'était pas encore premier ministre — il
m'a demandé : Yannick, la communauté de Jonquière a amassé combien? Je l'ai regardé dans les yeux,
j'ai dit : M. le premier ministre, les gens de Jonquière, brique par
brique, ont amassé
2 000 016 $. Et j'ai vu un non-verbal dans les yeux de notre
premier ministre. Et ce qui est intéressant, c'est que, six mois après, c'est
le gouvernement du Québec qui venait remettre la somme égale que la communauté
avait ramassée. Et, dans cette
histoire-là, ce qu'il m'a permis, c'est deux choses. J'ai réalisé qu'il n'y a
rien de plus fort que la mobilisation d'une
communauté. On s'est mobilisés en premier, et par la suite, par la suite, la
coalition, le premier ministre, l'État est venu nous supporter. Mais tout ça,
tout ça est parti de la mobilisation de la communauté, des gens de chez nous.
Alors, vous comprendrez que, moi, le
milieu communautaire et la mobilisation de la communauté, c'est quelque chose
qui me parle.
Notre premier
ministre mentionnait aussi, durant la campagne, les dernières années et
l'importance de la jeunesse. Et, moi, la jeunesse, c'est une des raisons, une
des principales raisons pourquoi je suis ici, ma venue en politique.
Pour moi, notre génération de demain est
essentielle pour assurer la pérennité du Québec et de faire un Québec plus
prospère, plus vert et plus fier.
C'est pour cette raison que nous devons prendre soin de nos jeunes et les
écouter. C'est d'ailleurs pour cette raison
que j'annonce aujourd'hui, pas quelque chose de flamboyant mais quelque chose
d'important pour moi, que je vais mettre
en place, chez nous, un comité jeunesse apolitique dans Jonquière pour
échanger, écouter, rester proche de la génération de demain et surtout me guider, m'asseoir avec
eux, m'orienter. Alors, j'en suis fier parce que j'ai le goût d'apporter la
voix de ces jeunes-là dans le temple de la démocratie qui est
l'Assemblée nationale.
Maintenant,
tout à l'heure, j'ai parlé de la fierté et des richesses qu'il y avait dans
notre circonscription. Et maintenant les
défis, les défis en ce qui concerne les priorités pour le comité de
Jonquière... pour la circonscription de Jonquière, pardon : la rénovation
de l'urgence, elle est primordiale, la survie de Jonquière-Médic. Depuis
40 ans, comme je l'ai mentionné, ce dernier contribue à désengorger
notre hôpital en offrant à des gens malades de demeurer à la maison, puisque
c'est le médecin qui
se déplace pour la consultation. Rêvons, M. le Président. Est-ce que
Jonquière-Médic pourrait devenir un modèle de soins à domicile au
Québec?
Une
autre de mes priorités, chez nous, c'est la beauté du lac Kénogami. Le lac
Kénogami, on y fait de la randonnée pédestre, on joue, on se baigne, les
plaisanciers. Mais il y a quelque chose qui est important sur cette tribune,
c'est de mentionner que le lac Kénogami, chez nous, c'est 75 % de l'eau
potable qui est consommée à ville de Saguenay. Alors, tout à l'heure, comme mentionnait le ministre, moi aussi, le Fonds bleu,
j'y crois énormément. Et c'est primordial chez nous.
Finalement,
la dernière raison de ma venue en politique est sans aucun doute la possibilité
de travailler en promotion des saines
habitudes de vie, en pouvant contribuer dans le monde du sport, du loisir et du
plein air, à toutes les Québécoises et
tous les Québécois. C'est d'ailleurs grâce à la confiance de notre premier
ministre et de la ministre, Mme Charest, que j'ai la chance aujourd'hui d'être adjoint
gouvernemental aux sports, loisirs et plein air. Mais aussi quelle joie pour
moi de pouvoir m'investir et de
demeurer sur mon x. C'est quelque chose de vivant, pour moi, parce que toute ma
carrière, avant d'être ici...
l'accessibilité aux sports, l'accessibilité à la nature. Alors, vous
comprendrez, tout à l'heure j'ai mentionné la beauté du lac Kénogami avec les enfants qui y jouent, mais maintenant
louer un chalet sur le bord de l'eau, M. le Président, ça devient
énormément dispendieux. Et il faut y voir parce que, sinon, ce n'est pas tous
les enfants du Québec qui vont pouvoir
dire : Je vais au chalet en fin de semaine, je me baigne dans un lac, je
grimpe dans un arbre, on apprend à pagayer avec un canot. Alors, j'ai la chance d'être aux sports, loisirs, plein
air et peut-être, en collaboration avec tout le monde, de faire une
différence pour que la nature soit accès à tous nos petits Québécois et toutes
nos petites Québécoises.
Je
termine, M. le Président, en mentionnant que moi, dans la vie, je n'ai jamais
rien fait tout seul, puis je n'ai pas le goût de commencer. Alors, la première
tape dans le dos, je l'ai reçue de la circonscription et des gens de Jonquière, que je remercie, le 3 octobre
dernier. Également, pendant cette campagne électorale, tu vois une dose
d'amour, une dose de mobilisation qui vient
de tous les bénévoles, particulièrement ma directrice de campagne,
Mme Nathalie Gagnon. Alors, je suis extrêmement reconnaissant
envers tout le dévouement des gens qui ont contribué avec moi pour cette
campagne.
• (16 heures) •
Et,
maintenant, tu remportes les élections, tu te mets en place et puis tu
mobilises une équipe, une équipe qui porte avec toi des valeurs profondes, c'est-à-dire de servir, de servir la
communauté. Et je suis bien entouré, M. le Président, mon directeur, Pierre-Luc Desbiens, mon agente de liaison,
Suzie Gagnon, et, bien sûr, mon conseiller économique, Guy Bouchard, des gens qui m'entourent. Et notre devise, c'est
de servir, et puis on y va à fond, M. le Président, on va y aller avec notre
coeur.
Puis
également, si je suis ici... Bien, il y a quelqu'un qui m'a dit en
campagne : Vous avez décidé d'aller en politique. Effectivement,
moi, je suis ici aujourd'hui, mais Jessyca, Isael et Léa, ils sont à la maison,
mais ils font partie de cette aventure, et je tenais à les remercier.
En terminant, quelle
chance, quelle chance que j'ai de travailler avec vous, collaboration,
mobilisation, chers collègues, de pouvoir
humblement contribuer à l'avancement de notre Québec pour notre génération de
demain! Moi, je suis dans la gratitude, M. le Président. Bon mandat à
tous et à toutes. Respect. Jonquière.
Le Vice-Président (M. Lévesque) : Merci
beaucoup, M. le député de Jonquière. Et je vois que vous vous êtes corrigé,
mais ça permet de rappeler aux collègues
l'importance de nommer les collègues par leur titre et non par leur nom et leur
prénom. Alors, je vous remercie beaucoup, M. le député de Jonquière. La parole
est à Mme la députée de Sherbrooke. Mme la députée.
Mme Christine
Labrie
Mme Labrie : Merci beaucoup, M. le
Président. Je ne sais pas si vous vous êtes déjà demandé ce qu'on fait ici,
à l'Assemblée nationale, à quoi ça sert
qu'on passe autant de temps ici. Moi, il y a des citoyens qui me le demandent
parfois. J'essaie de leur expliquer de mon mieux notre travail, mais je dois
vous dire que, moi-même, ça m'arrive de me poser la question : Qu'est-ce que je fais ici? Ça
m'arrive de prendre la parole dans le salon bleu puis de me demander si c'est
vraiment la manière la plus efficace de faire changer les choses, parce
que, même quand ça marche, c'est long.
Un
peu partout au Québec, il y a des gens, pour qui j'ai la plus grande
admiration, qui réussissent chaque jour à faire la différence dans la vie de
quelqu'un. Chaque jour, ils reviennent chez eux le soir — ou
le matin, parce que plusieurs travaillent
de nuit — puis
ils savent que sans eux, ça ne se serait pas bien passé pour les autres autour
cette journée-là, il fallait qu'ils soient là. Alors, même s'ils se
sentent fatigués, épuisés, même si des fois leur salaire ne leur permet pas de payer toutes les factures puis encore moins de
se payer des petits luxes, ils y retournent le lendemain parce qu'ils savent
pourquoi ils sont essentiels, et leur engagement a du sens.
Et des fois moi, je
me demande si je suis à la bonne place, ici, pour faire une différence dans la
vie des gens. Parce qu'à l'Assemblée
nationale ça arrive, de temps en temps, qu'on fait un grand pas d'un coup et
qu'on sait que ça va changer la vie
de beaucoup de gens. Et je suis chanceuse, ça m'est arrivé quand même quelques
fois dans les quatre dernières années,
mais c'est rare, il faut être patients. Des fois, ça prend des décennies de
patience, de mobilisation, de combat politique à relais avant d'enfin changer
une loi ou obtenir la réalisation d'un projet. Puis il y a quand même pas mal
de journées où on revient le soir et
qu'on se demande si ça a fait une différence qu'on soit là, pas parce qu'on n'a
pas travaillé, évidemment, mais parce
que les résultats ne sont pas encore visibles. Faire avancer des idées, poser
des questions, on ne sait jamais vraiment si ça compte pour se sentir
utile.
Puis,
en ce moment, il y a des centaines de milliers de personnes au Québec qui
pensent, de toute évidence, que ça ne sert à rien ce qu'on fait ici, que ça ne
change rien dans leur vie. Ils sont complètement désillusionnés de la politique
parce qu'ils ont été trahis, déçus trop
souvent. Ils n'écoutent même plus ce qui se passe, en fait, ils ne s'en
occupent plus, ils ne votent plus ou
bien, s'ils écoutent encore, ils ont régulièrement l'impression que ce qui se
passe ici, c'est à des années-lumière de leur vie, de leur réalité.
Je parle des gens qui ont de la misère
à arriver au point où ils coupent dans leur repas puis qui entendent le premier
ministre nous parler du PIB de l'Ontario. Je
parle des gens qui sont littéralement au bord du gouffre de l'épuisement, qui
sont déjà tombés dedans, peut-être, même, puis qui entendent le premier
ministre nous dire qu'il faut être plus productifs, plus productifs. Je ne sais pas ce que ça veut dire
être plus productif en éducation. Est-ce que c'est remplacer les questions à réponses longues par des choix de réponses pour
passer moins de temps sur la correction? C'est quoi, la productivité en protection de la jeunesse? Est-ce que c'est passer
moins de temps avec chaque famille pour pouvoir en voir plus dans une journée?
En CHSLD, en service à domicile, en santé, des consultations de 10 minutes
maximum par patient, ce n'est pas assez productif, ça, encore?
Les
gens qui sont découragés de la politique puis des politiciens, il y en a
beaucoup, puis je ne peux pas les blâmer, bien franchement, parce que moi aussi, quand je suis ici, je la sens, la
déconnexion, souvent. C'est assez choquant, parfois, le décalage entre ce qu'on entend ici puis ce qui
se passe dans la vie des gens qu'on rencontre. Encore la semaine passée,
le premier ministre parlait des gens qui travaillent au salaire minimum comme
si c'étaient juste des étudiants qui vivent chez
leurs parents puis qui n'auront pas besoin de gagner plus que 14,25 $ de
l'heure. Moi, je ne sais pas dans quel monde il vit, mais peut-être que, si lui, il était payé 14,25 $ de
l'heure, il aurait le goût de retourner vivre chez ses parents parce
qu'il se rendrait compte assez vite que c'est bien difficile de payer un
logement puis une épicerie avec ce salaire-là.
Moi,
c'est précisément pour ça que je me suis présentée pour un deuxième mandat,
pour pouvoir faire entendre ici les préoccupations des gens, pour amener à
l'Assemblée nationale des petits bouts de la vraie vie. Parce que les gens me
le disent, à quel point ça leur fait du bien de savoir qu'au moins il y a
quelqu'un, ici, qui parle de ce qu'ils vivent, quelqu'un qui a compris
puis qui travaille pour eux, et ça, c'est ce qui donne du sens à ma présence ici.
Un
des objectifs que je me suis fixés, c'est de réparer le lien de confiance entre
les citoyens et la politique, parce que
je le sais que, pour beaucoup de monde, ce lien-là, il est brisé. Et c'est
normal, parce que notre démocratie, elle est brisée.
Chacun d'entre nous,
ici, devrait s'en rendre compte que ce n'est pas normal qu'un parti, quel qu'il
soit, puisse avoir 70 % des sièges avec
40 % des votes. Les gens de la CAQ, ici, ils seraient complètement outrés
si Québec solidaire formait un gouvernement majoritaire avec 40 %
des votes, puis ils auraient raison. Puis en fait, à voir comment ils parlent de nous, ils seraient probablement
terrifiés, puis ils voudraient que, chaque fois qu'il y a une décision à
prendre, on se donne la peine
d'écouter l'opposition, puis de chercher des consensus avant d'avancer. Alors,
moi, en tout cas, c'est ce à quoi je m'attends de la CAQ. C'est l'attitude que
j'attends de leur part, de l'ouverture, une reconnaissance que le résultat de
l'élection, c'est loin d'être un chèque en blanc, qu'ils gardent en tête chaque
jour que la majorité des gens n'ont pas voté pour la CAQ et que tout le
monde ici mérite d'être entendu.
Et
je me permets de proposer aux députés de la CAQ de ramener le projet de loi que
la CAQ elle-même avait déposé pour la
réforme du mode de scrutin, un projet de loi qui prévoyait un référendum. Et il
me semble qu'avec une distorsion comme
on l'a vu avec le dernier résultat des élections, on doit aux Québécois de leur
demander s'ils veulent garder le même système
ou s'ils veulent le changer. Le premier ministre n'en a pas parlé, évidemment.
Lui, il a décidé de flusher ça, la réforme
du mode de scrutin, mais il y a quand même 89 autres députés de la CAQ,
ici, qui peuvent essayer de le convaincre de ramener ça sur la table. Et peut-être que de participer à réparer
notre système démocratique ça permettrait de donner un sens à leur
présence ici, donc je leur propose.
Il
y a un autre enjeu social majeur dont le premier ministre n'a pas parlé, puis
c'est le vieillissement de la population. En fait, pour être exacte, il a prononcé ces mots-là, mais seulement
pour justifier sa demande de transferts fédéraux en santé. Et honnêtement ça m'inquiète énormément de voir
qu'à part pour les soins que ça va prendre le premier ministre n'a pas l'air de comprendre que le vieillissement de la
population, c'est un défi majeur pour le Québec, puis un défi qui est peut-être
de la même ampleur que la crise climatique
en termes d'adaptation nécessaire, et il faut se préparer à ça. Et ce n'est pas
juste de la faute de la CAQ, tous les
gouvernements ont pelleté ça par en avant depuis bien avant ma naissance. Mais
c'est quand même remarquable que ça
fait des décennies qu'on le sait qu'on va devoir faire face au vieillissement
de la population, que la pyramide
démographique le dit, il n'y a pas de place au débat là-dessus, puis qu'on n'a
absolument aucun plan, pire, que le
gouvernement qui est là en ce moment, alors que c'est très concret, que ça a
commencé à nous frapper, lui non plus, n'a aucun plan. Et, à ce jour,
ils ont seulement annoncé leur intention de se pencher sur les services à
domicile.
Alors,
au risque de leur rappeler, les aînés, ce n'est pas juste des personnes qui ont
besoin de soins. Ce n'est pas juste
des soins à domicile que ça va prendre, il faut qu'ils vivent quelque part. On
a besoin des dizaines de milliers de logements qui vont être adaptés aux aînés, adaptés aux personnes à mobilité
réduite pour favoriser la plus grande autonomie possible le plus
longtemps possible. L'enjeu de logements pour les aînés, là, il est déjà là, il
est déjà criant. Les fermetures de résidences
pour aînés dans les dernières années, elles se comptent littéralement par
centaines à travers le Québec, et ça continue,
et on dirait même que ça s'accélère parce que les propriétaires convertissent
leur résidence en logements ordinaires, parce que c'est bien moins de trouble au niveau des normes à respecter,
c'est bien plus rentable, ça prend bien moins de personnel. Donc, on devrait être en train, en ce moment, de créer plus
de logements adaptés aux besoins des aînés, mais ce qui se passe, c'est
qu'on en perd.
Et
moi, j'ai croisé, dans les derniers mois, des aînés qui m'ont dit qu'ils se
sentent de moins en moins en sécurité chez
eux, de vivre seul dans leur maison ou leur appartement. Ils veulent s'en aller
en résidence, mais ils ont peur qu'elle ferme, alors ils n'osent pas le faire ou bien ils n'ont pas les moyens
non plus. J'en croise d'autres qui voudraient trouver un milieu de vie un peu plus mixte au lieu d'aller
dans une résidence avec juste des aînés, mais ils manquent d'options pour
leur permettre de rester dans leur village,
dans leur quartier, mais avec un logement adapté à leurs besoins. Puis le
marché privé du logement, il ne
répond pas à ces besoins-là, puis encore moins à un prix abordable. Donc, ça va
prendre des OBNL, des coops, des
logements à but non lucratif pour permettre aux aînés de se loger sans être
obligés de compromettre littéralement leur
santé pendant qu'ils remplissent les poches d'un propriétaire privé avec leurs
dernières économies. Donc, ça, je ne sais pas comment ça se fait que ce
n'est pas sur le radar du premier ministre, le dossier de l'habitation des
aînés.
• (16 h 10) •
Puis
c'est la même chose avec le transport. Il y a des milliers de personnes qui
sont terrifiées, en ce moment, à l'idée de
ne plus pouvoir conduire, de perdre leur permis, parce qu'elles sont
dépendantes de leur voiture, comme bien d'autres, mais qu'elles arrivent à un âge où ça tire à sa fin. Puis le
transport en commun, bien, il n'y en a pas partout, puis en plus il est extrêmement précaire, même là où il
y en a. On en a parlé ici cette semaine. Même à Montréal, là, en ce moment,
ils sont en train d'anticiper les
diminutions de service; Québec, même chose. Est-ce qu'on va vraiment déraciner
les aînés de leur village, de leur
communauté, de leur quartier en leur demandant d'aller dans les grands centres
pour pouvoir continuer de se déplacer
parce que c'est la seule solution qu'on a pour eux? Est-ce qu'on va les laisser
s'isoler parce qu'ils n'ont plus les
moyens d'aller retrouver leurs amis pour jouer aux cartes, d'aller faire leur
bénévolat, d'aller dans les organismes qu'ils fréquentaient, d'aller visiter leur parenté dans d'autres villes? Les
lacunes dans le transport en commun, dans le transport adapté, dans le transport interurbain, c'est une
atteinte importante à l'autonomie des aînés à cause du coût puis aussi à cause
de l'offre limitée.
Puis,
même à pied, les villes ne sont pas adaptées pour permettre aux aînés de se
déplacer de manière sécuritaire : il
manque de bancs, les traverses aux intersections ne sont pas assez
sécuritaires. Puis, avez-vous remarqué, chaque fois ou presque
qu'un piéton se fait frapper, c'est très souvent un aîné. C'est très souvent un
aîné, la victime d'un accident où il y a un
piéton d'impliqué. L'hiver, c'est un calvaire. Il y a beaucoup d'aînés qui
s'empêchent de sortir parce que les trottoirs sont dangereux. Ils ont
peur de tomber, de se casser quelque chose, de se retrouver coincés à l'hôpital
puis de perdre ce qui leur restait de
mobilité après avoir été hospitalisés. Puis on n'a pas l'ombre du début d'un
plan pour nous assurer qu'on met tout
en place pour permettre aux aînés de se déplacer librement sans que ça gruge
leur budget ou que ça les mette en danger.
Je
voudrais juste le rappeler, qu'on est presque en 2023. Dans à peine sept ans,
il va y avoir une personne sur quatre, au
Québec, qui aura plus de 65 ans. On ne peut pas attendre les bras croisés
de voir ce qui va se passer. Ce n'est pas normal qu'on ne se mobilise pas, en ce moment, comme société, pour se préparer,
pour s'assurer d'avoir des services qui répondent à ces besoins-là. Et, si on veut être prêts, il
faut commencer tout de suite. On ne peut pas attendre d'être rendus au pont
avant de le traverser, parce que, là, il n'y en a pas, de pont, là, il
faut le construire.
Un
autre dossier sur lequel j'ai l'impression qu'on est bien mal partis, c'est la
santé mentale. À écouter le premier ministre,
c'est comme si c'était devenu un enjeu juste parce que la pandémie avait
augmenté la demande de services, puis sa seule piste de solution, c'est de former plus de ressources. Moi, je
veux bien, là, qu'on forme plus de ressources, il faut le faire, mais on ne sera
pas plus avancés si les personnes qu'on forme vont offrir des services au privé
puis que c'est seulement les
personnes qui ont les moyens de se les payer qui y ont accès. Le choix qu'on
doit faire, c'est de ramener les professionnels de la santé mentale dans le réseau public en les payant comme il faut,
bien sûr, en reconnaissant aussi leur expertise, parce que tant que les gestionnaires essaient d'imposer
à des psychologues, par exemple, une approche thérapeutique ou une durée
de traitement, ils vont continuer de se
sauver au privé pour avoir la liberté de soigner les patients en fonction de
leur expertise, de leur jugement professionnel.
Puis
j'aimerais ça aussi qu'on réfléchisse à la question de fond, qu'on se demande
collectivement comment ça se fait qu'il
y a autant de problèmes de santé mentale, qu'on réfléchisse en amont. Quand le
premier ministre nous dit que, pour
faire face à la pénurie de main-d'oeuvre, le plus important, c'est d'augmenter
la productivité, ça m'inquiète sincèrement, parce qu'il y a pas mal de monde qui croulent déjà sous la pression, qui
sont épuisés au point où ça a un impact sur leur santé. Les gens n'ont plus le temps de bien manger, ils n'ont plus le
temps de bien dormir, de passer du temps avec leur famille, avec leurs
amis, de parler avec leurs voisins.
Le
premier ministre veut qu'ils soient plus productifs, mais pour produire plus de
quoi? Est-ce qu'on peut se donner l'objectif de produire plus de lien
social, de produire plus de temps pour être avec les gens qu'on aime, pour
profiter de la nature, profiter de notre
culture? Moi, je serais curieuse de voir l'impact sur la santé physique, la
santé mentale des gens d'augmenter le
nombre de semaines de vacances par année, de faire plus de place à la semaine
de quatre jours, de donner de l'air aux gens. Il faut réfléchir à ça,
parce que, là, on a atteint des taux de prise d'antidépresseurs qui devraient
nous inquiéter sérieusement, y compris chez les enfants. L'anxiété prend de
plus en plus de place, puis, pour moi, ça, c'est
des signaux qui devraient nous inciter à réfléchir à notre mode de vie. Il faut
prendre soin des gens en amont si on veut éviter qu'ils se retrouvent
sur des listes d'attente en santé mentale.
Puis prendre soin des
gens, bien, ça commence par montrer l'exemple en tant qu'employeur. Parce qu'en
ce moment c'est plutôt gênant, la façon dont
l'État québécois traite ses employés dans le secteur public. On est
littéralement un cancre en matière
d'équité salariale. J'en parlais ce matin, il y a des dizaines de milliers de
femmes qui travaillent pour le gouvernement qui attendent l'équité
salariale depuis 12 ans, des secrétaires juridiques qu'il nous manque pour
faire fonctionner le système, qui attendent
depuis 2010 d'être payées un salaire juste. Pourquoi vous pensez qu'elles vont
travailler ailleurs? Les gens leur courent après, puis ailleurs elles se font
payer dignement. Même chose avec les secrétaires médicales qu'il nous manque pour être plus efficaces dans le
système de santé. Les adjointes administratives, le privé en cherche partout.
Elles se le demandent, pourquoi elles resteraient au gouvernement, quand elles
peuvent avoir un salaire plus intéressant ailleurs,
quand elles se font niaiser depuis aussi longtemps pour l'équité salariale,
alors qu'elles sont courtisées de l'autre côté.
Moi,
je trouve ça vraiment absurde qu'on soit presque en 2023 puis que je doive
prendre la parole ici pour parler d'équité salariale. C'est une loi qui a été
adoptée dans les années 90. On ne devrait pas se battre, en ce moment,
pour que le Québec lui-même respecte
l'équité salariale, surtout un gouvernement qui se promène partout en disant à
quel point c'est important, l'égalité entre les hommes puis les femmes. Ça
commence à être le temps de le prouver, et ça passe par des gestes concrets, comme régler les plaintes d'équité
salariale. Il y a celles de 2010, puis je n'en ai pas parlé ce matin, mais il y
a celles de 2015, aussi, qui ne sont
pas traitées, des milliers de personnes, aussi, pour les plaintes de 2015.
Puis, en général, il y a l'écart qui perdure avec le secteur privé, qui
nous nuit, aussi, considérablement dans le contexte de la pénurie de main-d'oeuvre. C'est quasi généralisé, là, mais il
y a des types d'emplois pour lesquels c'est pire encore, notamment les
psychologues, les ouvriers aussi, électriciens, plombiers, etc., la liste est
longue.
Moi,
je me souviens, quand j'étais petite, de la réputation des jobs dans le secteur
public. Je ne suis pas si vieille que
ça, mais je me souviens que tout le monde trouvait que c'étaient les meilleures
jobs avec les meilleures conditions, puis ça ne fait pas si longtemps que ça, mais ça s'est vraiment détérioré, au
point où non seulement on a perdu cette réputation-là, mais en plus on a la réputation inverse
aujourd'hui. On traite mal notre monde, on les épuise, c'est trop rigide, c'est
mal payé, il y a beaucoup de précarité. Les chiffres parlent d'eux-mêmes. Les
gens se sauvent en courant. On a beau engager des milliers de personnes chaque année, on en perd, dans la dernière
année, plus qu'on en embauche, en santé en particulier.
Donc, moi, je
m'attends à ce que les négociations du secteur public soient l'occasion de
réparer ça, de faire un grand rattrapage,
d'avoir une approche plus humaine dans l'organisation du travail. Les gens
s'attendent à être respectés, et ils ont
l'embarras du choix des employeurs prêts à les respecter. On ne peut pas se
permettre de ne pas les traiter avec respect. D'un côté, là, tu as le secteur privé, là, il y en a qui fournissent des
paniers de fruits à leurs employés, là, puis, de l'autre côté, tu as le secteur public, où tu risques une
suspension sans solde pour avoir pris une tranche de pain. C'est quand même
assez gênant. C'est quand même gênant.
Donc, c'est
un changement d'attitude radical que ça va prendre si on veut garder notre
monde. Puis ça, c'est un problème qui
concerne tout le monde, pas juste les employés du secteur public, parce que qui
paie le prix quand on manque de monde dans le public? C'est les
citoyens, les citoyens, qu'on représente tous, ici. Ça a un impact sur la
qualité des services, ça a un impact sur le
délai avant de pouvoir donner le service, et des fois ça a même un impact sur
notre capacité d'offrir le service, point, à temps. Puis il y a des
conséquences dramatiques quand on n'arrive pas à faire ça. Il y a des enfants qu'on échappe à la protection de la
jeunesse. Il y a des personnes qui se suicident, faute d'avoir eu du support à
temps en santé mentale. Il y a des personnes qui vont perdre la vue,
l'usage de leurs jambes parce qu'on ne les a pas opérées à temps. Il y a des élèves qui vont décrocher de
l'école à force de se décourager, de se sentir dévalorisés à l'école, de ne
pas recevoir d'aide. Il y a des accusations
criminelles qui vont tomber parce qu'on n'aura pas pu tenir un procès à temps.
Et ça, c'est très grave, et j'ai
l'impression que le gouvernement prend ça à la légère, parce qu'au lieu
d'investir pour pouvoir avoir le
personnel, le retenir et le recruter pour offrir ces services-là à temps, il
préfère annoncer des baisses d'impôt. Et ça, les baisses d'impôt, ce n'est pas
une dépense ponctuelle comme les chèques qui ont été mis à la poste récemment,
c'est une dépense récurrente, c'est une perte de revenus récurrente. On
va se priver de fonds à long terme, et ça, ça va nous nuire sérieusement pour offrir des services publics de
qualité. Et moi, j'y tiens, je suis en politique pour ça, pour qu'on puisse
offrir des services publics de
qualité au bon moment aux citoyens qui en ont besoin. Les Québécois s'attendent
à ça, puis ils nous ont élus pour ça.
Motion formulant un grief
Alors, je vais terminer en déposant une motion
de grief, M. le Président. Je vous la lis :
«Que
l'Assemblée nationale blâme le gouvernement de la Coalition avenir Québec pour
son incapacité à offrir aux travailleurs
et travailleuses du secteur public des conditions de rémunération et de travail
respectueuses et dignes de leur apport essentiel à la société
québécoise, mettant ainsi en péril la qualité de nos services publics.» Merci.
• (16 h 20) •
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci beaucoup, Mme la
députée de Sherbrooke. Et, bien sûr, votre motion est déposée sous
réserve de sa recevabilité.
Alors, je
suis prêt à entendre la prochaine intervenante, et ce sera Mme la députée
de Hull. La parole est à vous, Mme la députée.
Mme Suzanne Tremblay
Mme Tremblay : M.
le Président, distingués collègues, c'est avec une émotion non dissimulée que
je m'exprime pour la première fois
dans l'enceinte de cette grande institution qu'est la nôtre, une grande
émotion, car je mesure le privilège d'occuper
cette importante fonction, cet honneur d'être devenue députée de la
circonscription de Hull. Je suis extrêmement sensible à cette confiance que les citoyens m'accordent, et je serai
présente pour eux, je parlerai fièrement en leur nom à l'Assemblée
nationale.
M. le
Président, les gens de ma circonscription ont reconnu la fougue qui m'a
toujours habitée. Je tiens à les rassurer, parce que je continuerai à faire preuve de détermination, à faire de la
politique avec coeur et à développer, avec eux et pour eux, le plein
potentiel de Hull et de notre région.
Depuis
toujours, les actions que je pose sont motivées par ma conviction de pouvoir
apporter quelque chose à la société.
Faire de la politique, c'est essentiellement ça, contribuer au bien commun par
le biais d'actions concrètes et axées sur les résultats, ce que les
citoyens et citoyennes attendent de leurs députés.
Les gens de
Hull ont été clairs, ils m'ont confié le mandat d'améliorer leurs conditions de
vie. Ils m'ont parlé de plusieurs
enjeux et dossiers importants pour eux dans les dernières semaines. Un de ceux
qui reviennent le plus fréquemment est
la mise en place de nouveaux logements sociaux et abordables. Je compte bien
tout mettre en oeuvre pour que Hull ait sa juste part.
J'ai aussi entendu les demandes du milieu
éducatif, qui souhaite que je travaille expressément sur l'ajout de nouveaux programmes et de résidences étudiantes.
Ces gens-là m'ont expliqué que c'est une question de justice sociale et
d'un meilleur accès aux études postsecondaires ou à la formation
professionnelle pour les jeunes de l'Outaouais.
Par
ailleurs, M. le Président, il y a énormément de nouveaux développements dans ma
circonscription, plus précisément dans
l'ouest. Cette situation apporte son lot de défis au niveau du transport
collectif et des infrastructures. Le gouvernement a déjà donné son appui
pour le financement du transport structurant dans ce secteur.
De
mon côté, j'aimerais contribuer à la mise en place d'infrastructures de qualité
dans ces milieux de vie, notamment des
plateaux sportifs. Au menu également, rénovation et agrandissement du bloc
sportif du complexe Mont-Bleu, annoncés plus tôt cette année par notre gouvernement, pour que celui-ci soit
digne des équipes sportives qui y évoluent. C'est une question de santé
physique et mentale pour les jeunes et les moins jeunes, c'est une question de
santé publique.
En
juillet 2020, la circonscription de Hull, ma circonscription, a été
reconnue par notre gouvernement comme une véritable porte d'entrée du Québec. C'est par ce fait que le premier
ministre a annoncé, dans la dernière campagne électorale, un tout
nouveau centre des congrès, donc, qui était attendu depuis longtemps par le
milieu des affaires et du tourisme, qui y voit une opportunité importante. Je
travaillerai fort à l'implantation de ce projet porteur pour notre région.
Pour conclure
sur le volet des dossiers, puis il y en a plusieurs, je ne peux passer sous silence
une avancée majeure pour Hull mais aussi pour tout l'Outaouais. Je suis
fière d'appartenir à l'équipe qui réalisera l'un des plus importants projets de l'ouest du Québec. Mes collègues de
cette Assemblée ont compris que je parle, ici, de la construction d'un centre
hospitalier universitaire de 600 lits qui permettra de consolider l'offre
de soins de santé à Hull, à Gatineau et dans tout l'Outaouais. Cet hôpital sera à la fine pointe de la technologie et des
nouvelles pratiques en santé. Un rattrapage s'opérera ici, en Outaouais.
Mes concitoyens seront désormais soignés chez eux.
M. le Président, je ne peux m'adresser à vous
aujourd'hui sans parler d'éducation, j'y ai consacré pratiquement 25 ans de ma vie, dont six ans à titre de
présidente du Syndicat de l'enseignement de l'Outaouais. Sachez que, le
4 novembre dernier, notre premier ministre m'a fait l'immense
honneur de me nommer adjointe gouvernementale au ministre de l'Éducation. Je suis fière de pouvoir continuer à
apporter ma contribution à ce milieu qui m'est si cher. C'est par l'éducation
que nous serons capables de bâtir un État axé sur l'avenir, un État plus vert,
plus juste et tourné vers notre jeunesse.
Nous pouvons
parler avec enthousiasme et fierté des nombreuses réalisations des quatre
dernières années, la liste est longue. Je surveillais ça de jour en jour
dans mes anciennes fonctions, puis j'ai même milité pour ces changements. J'aimerais rappeler à cette Assemblée le programme
Agir tôt, les maternelles quatre
ans, le projet pilote d'aides à la
classe, l'augmentation du salaire des
enseignants et des enseignantes, la diminution de surveillance au primaire,
l'ouverture de classes spécialisées, et j'en passe.
Je vous le
dis, les réalisations et les progrès sont bien réels, et aujourd'hui je suis
vraiment heureuse de faire partie de
cette équipe qui poursuivra le travail en soutenant l'ensemble du personnel de
l'éducation. Chaque acteur de ce réseau est important, et c'est en regardant ensemble dans la même direction que
nous allons continuer, comme gouvernement, comme citoyens et citoyennes
engagés, à bâtir le Québec de demain, le Québec que nous avons élu le
3 octobre dernier.
En terminant,
M. le Président, je veux prendre un moment pour remercier les personnes
importantes de ma vie qui ont influencé mon parcours et qui ont contribué à ce
que je sois ici aujourd'hui. Mes premiers remerciements s'adressent,
bien entendu, aux gens qui ont fait de moi une enseignante passionnée. Oui, je
veux saluer mes anciens élèves, qui ont toujours
été au coeur de mes préoccupations. Vous avez été une source d'inspiration, et
vous êtes toujours mes étincelles. Je
tiens à remercier Simon, mon conjoint, mon pilier des 23 dernières années.
Merci pour tout le bonheur que tu m'apportes et ton support absolu. De
notre amour sont nées trois incroyables filles, Élianne, Émilie et Évelyne. Je
tiens aussi à les remercier de tout mon
coeur pour leur appui inconditionnel et d'accepter aussi facilement mes
nombreuses absences de la maison
depuis déjà plusieurs années. Il y a également mon père, Daniel, mon frère,
Joël, ma soeur, Claudine, sans oublier Cécile,
ma maman, que je tiens plus particulièrement à remercier. Ma mère est la femme
la plus inspirante que j'ai connue. C'est elle qui m'a donné ma force,
mon courage et ma détermination. Merci, maman, je t'aime.
Ensuite, M.
le Président, si les concitoyens et concitoyennes de Hull m'ont ouvert leur
porte, m'ont ouvert leur coeur, je le dois en bonne partie à une équipe
de bénévoles hors du commun. Un énorme merci, d'abord, à mon trio de feu, Alain Gagnon, Stéphane Grégoire et Frédéric
Pesenti, pour leur dévouement, leur écoute et leur support. Vous avez marqué
mon coeur à jamais.
Merci aussi
aux autres bénévoles qui ont marché jour après jour avec moi dans les rues, qui
ont cogné à des milliers de portes.
Nommer des gens, c'est pouvoir en oublier, mais ne pas les nommer, c'est en
quelque sorte les oublier. Alors, un très grand merci à Serge Alfaro,
Daniel Paquin, Lisa Laurin, Diane Lemieux, Brian Beauchamp, Bernard Larivière, Chantal Chabot, Daniel Parent, Robert Guérin,
Stéphanie Labelle, Camille Guindon, la famille Levis, et tous les autres. Un
gros merci également à l'ensemble de mes amis.
Il y a eu
aussi toute une équipe de communication qui m'a aidée à différents moments,
Antoine de la Durantaye, Laurent
Gilot, Claude Potvin, Sarah Bigras, Réjean Léveillé et Catherine Cano. Puis
aussi il ne faut pas que j'oublie mes trois
collègues de l'Outaouais, donc le ministre de la Culture, député de Papineau,
député de Gatineau ainsi que député de Chapleau. Par la victoire du
3 octobre, on a tous ensemble marqué l'histoire de Hull.
M. le
Président, pour faire de la politique avec coeur, j'ai su m'entourer de
personnes passionnées qui ont le goût de
servir au meilleur de leurs habiletés les gens du comté. Je tiens donc, en
terminant, à remercier mon équipe du bureau, Alain Gagnon, Élodie Nonnon et Étienne Boulrice, de me soutenir jour
après jour dans cette belle aventure et de construire avec moi une meilleure
qualité de vie pour l'ensemble des citoyens et des citoyennes de Hull. Merci.
Le
Vice-Président (M. Lévesque) : Merci beaucoup, Mme la
députée de Hull. Maintenant, la parole est à Mme la ministre des Relations internationales, de la Francophonie et
ministre responsable de la Condition féminine et députée de Chutes-de-la-Chaudière.
Mme la ministre, la parole est à vous.
Mme Martine Biron
Mme Biron : Merci,
M. le Président, MM. et Mmes les députés. Bravo aussi à la députée de Hull pour
ses propos inspirants! Pour moi
aussi, les dernières semaines ont été riches dans mon parcours professionnel et
politique. Le 3 octobre, les électeurs des Chutes-de-la-Chaudière m'ont
fait l'immense honneur de m'élire comme députée, et je les remercie, et
je m'engage à les représenter avec fierté à l'Assemblée nationale au cours des
quatre prochaines années.
Avec mes 89 autres collègues de la CAQ,
nous avons été mandatés par les Québécois pour former le prochain gouvernement
du Québec. Nous allons travailler d'arrache-pied pour améliorer la qualité de
vie de nos concitoyens.
Le
20 octobre dernier, le premier ministre du Québec m'a nommée ministre des Relations internationales et de la Francophonie et ministre responsable de la
Condition féminine. C'est un défi que
j'attaque avec enthousiasme et grande motivation.
Le MRIF a la
responsabilité d'être la voix du Québec à l'étranger. Il a le devoir de
planifier, d'organiser et de diriger l'action du gouvernement hors de nos
frontières. Le socle de notre action repose sur la doctrine Gérin-Lajoie, qui a
été élaborée pour la première fois le 12 avril 1965 par Paul
Gérin-Lajoie lui-même, lors d'un discours important prononcé à Montréal devant le corps consulaire.
M. Gérin-Lajoie était alors vice-premier ministre et ministre de l'Éducation
dans l'équipe du tonnerre de Jean Lesage.
• (16 h 30) •
Cette
doctrine, qui est encore la base de l'action de mon ministère, stipule que ce
qui est de compétence québécoise chez
nous est de compétence québécoise partout. Ainsi, nous allons faire rayonner le
Québec dans le monde, dans les champs économique,
environnemental, culturel, éducatif, linguistique et sociaux. Nous allons donc
élargir au maximum notre influence dans la francophonie et sur tous les
continents.
Nous allons
également intervenir en immigration et en main-d'oeuvre pour répondre aux
besoins spécifiques de notre
économie. Pour ce faire, le Québec a la chance de compter sur un riche réseau à
l'étranger. Nos 32 délégations, bureaux et antennes nous permettent
d'être en contact avec des gouvernements et des sociétés avec lesquels nous
avons tissé, au fil des décennies, des
relations d'échange et de respect. Ces relations permettent à nos élus, nos
entrepreneurs, nos penseurs et nos créateurs de rayonner au-delà de nos
frontières pour le plus grand bien de notre nation.
Nous pouvons être extrêmement fiers de cette
importante structure diplomatique qui a été construite par les gouvernements québécois qui se sont succédé depuis
la Révolution tranquille. Ce réseau diplomatique est l'un, sinon le plus important réseau diplomatique construit par
un État infranational sur la planète. C'est important de le réaliser et de le
répéter. Il fait l'envie de plusieurs sociétés dans le monde et se doit d'être
défendu et valorisé.
Je me perçois
comme l'héritière de tous les ministres du MRIF du Québec qui ont édifié
morceau par morceau ce prolongement
de l'État québécois à l'international et qui ont fait en sorte que notre peuple
puisse exister et exprimer ses idées à la table des nations.
Le Québec est
une nation dynamique, créative et unique au monde. Je le dis souvent, nous
sommes le vaisseau amiral de la
langue française en Amérique. Je suis convaincue que notre voix peut et doit
porter, que le Québec peut et doit rayonner à l'étranger.
Pour mener à
bien cette mission, je crois que nous devons bien identifier nos champs
d'intervention, multiplier nos relations
avec des gouvernements amis et maximiser notre présence aux quatre coins du
monde. C'est pourquoi j'ai identifié trois axes d'intervention
diplomatique majeurs sur lesquels nous allons nous concentrer : notre
diplomatie économique, notre diplomatie d'influence et notre diplomatie
identitaire.
Il est
important de mentionner que ces trois sphères diplomatiques sont reliées les
unes aux autres et qu'elles se renforcent.
Elles n'évoluent aucunement en vase clos. Elles sont toutes basées sur ce que
nous sommes en tant que nation et sur les valeurs qui nous habitent. Ces
trois sphères vont orienter nos efforts pour les quatre prochaines années.
D'abord, la
diplomatie économique. Vous le savez, la loi n° 27,
qui fut adoptée en 2019, a accentué le virage économique qu'a pris mon
ministère. Il est primordial pour nos diplomates et leurs équipes, basés autant
ici qu'à l'international, d'accroître les
exportations québécoises ainsi que d'attirer les investissements étrangers au
Québec. Notre gouvernement souhaite
augmenter la richesse collective des Québécois, et j'entends mettre tout en
oeuvre, tous les moyens nécessaires pour y parvenir.
Nous avons
également un énorme défi, celui de décarboniser notre économie. Nous allons
analyser en détail les résultats économiques de nos différentes
délégations et nous allons maximiser nos résultats.
Mais, pour être en mesure d'augmenter nos
échanges économiques à l'international, il est primordial d'user de diplomatie d'influence qui est la deuxième
priorité d'action de mon ministère. Il est important d'établir de bons liens
avec les élus et les gouvernements
étrangers pour faire en sorte que nos entreprises et nos entrepreneurs puissent
y lier sans entrave des liens d'affaires sur tous les continents et
tirer le maximum du grand savoir-faire québécois.
Cette
diplomatie d'influence peut également s'exprimer dans des domaines comme
l'éducation, la culture, l'immigration,
l'agriculture et, bien sûr, l'environnement. Elle sert à favoriser les échanges
de savoirs entre universités, à attirer des étudiants étrangers au Québec ou
encore à signer des ententes qui nous permettent de combler certains de
nos besoins de main-d'oeuvre. La diplomatie
d'influence québécoise est fondamentale et essentielle à notre politique
étrangère.
Notre
troisième et dernière sphère diplomatique, et non la moindre, est notre diplomatie
identitaire. Comme vous le savez, le gouvernement de la CAQ est résolument
nationaliste et laïque. L'adoption des lois n° 21
et n° 96 en fait foi. Nous sommes déterminés à protéger la langue française partout au Québec
et à tout mettre en oeuvre pour que notre culture soit forte et en santé. Ces valeurs qui habitent
notre peuple sont également à la base de toutes nos actions diplomatiques. Nous
comptons les faire valoir avec vigueur
partout sur notre passage. Nous croyons profondément en l'égalité des hommes et
des femmes, en un Québec français, laïque et fier de sa culture, autant ici
qu'ailleurs.
Ces valeurs,
je les défendrai également en tant que ministre responsable de la Condition
féminine et de la Lutte contre l'homophobie et la transphobie. Le Québec
est une société ouverte et tolérante, mais il reste encore beaucoup de travail à faire pour atteindre une véritable égalité entre
tous nos concitoyens. J'assumerai avec honneur ces responsabilités. Je
réalise l'importance qu'elles ont pour l'avenir de notre nation.
En
terminant, j'aimerais remercier pour son travail ma prédécesseure, Nadine
Girault, qui était au MRIF, ainsi que le
premier ministre, François Legault, pour sa confiance. Je suis convaincue que
le Québec peut apporter beaucoup aux autres
nations du monde, autant qu'il peut apprendre d'elles. C'est pourquoi je vais
tout donner pour que la voix du Québec à l'étranger soit la plus
pertinente et la plus forte possible. Merci beaucoup.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, Mme la députée de Chutes-de-la-Chaudière, ministre des Relations internationales et de la Francophonie. Maintenant,
la parole revient à la députée de Notre-Dame-de-Grâce.
Mme Désirée McGraw
Mme McGraw : Merci, M. le Président.
Et c'est à mon tour de vous féliciter pour votre réélection et votre nomination
à la vice-présidence de l'Assemblée nationale. C'est avec un grand sentiment de
privilège que je prends la parole ici pour
la première fois à l'Assemblée nationale. Lorsqu'on regarde tout autour, sur
les banquettes du gouvernement et des
oppositions, je vois 124 autres élus de tous les horizons qui ont
l'honneur de représenter leurs concitoyens. Je tiens à les féliciter pour leur élection. Nous avons tous
le mandat, jour après jour, d'écouter, de réfléchir, de débattre et de trancher
selon notre jugement.
Parmi les
députés, j'aimerais évidemment reconnaître mes collègues du caucus libéral,
dont j'ai déjà appris à connaître et
à collaborer durant la campagne électorale. Je suis fière d'être à leurs côtés
tous les jours, de travailler en équipe avec ceux-ci pour faire avancer des dossiers et de compter sur des profils
très solides et variés. D'ailleurs, nous sommes la moitié à être
nouveaux, des nouveaux en politique, incluant moi-même. Nous sommes assurément
prêts à participer à notre démocratie québécoise.
M. le
Président, avant de continuer, j'aimerais souligner l'apport inestimable de ma
prédécesseure, soit Kathleen Weil. En
tant que citoyenne de la circonscription de Notre-Dame-de-Grâce, je tiens
sincèrement à la remercier pour son travail acharné et son dévouement lors des 14 dernières années. Kathleen, you've been a remarkable MNA
for NDG and Montréal-Ouest, and we are all sincerely
grateful for your service.
Permettez-moi, M. le Président, de m'adresser, dans
un premier temps, aux citoyens, aux citoyennes de ma circonscription
extraordinaire de Notre-Dame-de-Grâce, qui inclut également la ville de
Montréal-Ouest, et qui m'ont témoigné leur confiance lors des élections
générales. À titre de nouvelle députée, je tiens à souligner à quel point il
s'agit pour moi d'un grand honneur de porter leurs espoirs et leurs
aspirations à l'Assemblée nationale du Québec.
I'd like to address my first words to
the citizens of NDG and Montréal-Ouest who placed their trust in me during the
last election. As the new MNA for Notre-Dame-de-Grâce, I would like to
underscore what a great honor it is for me to carry
your hopes and aspirations to the National Assembly of Québec.
En ce moment vital, s'il y a un endroit où je vais
faire une différence dans les vies de nos jeunes, de nos aînés et de nos familles, c'est bien dans la circonscription
de Notre-Dame-de-Grâce. Je me suis présentée lors des dernières
élections en portant fermement
plusieurs... fièrement, je devrais dire, plusieurs chapeaux, celui de
militante, d'environnementaliste et
d'économiste, celui d'éducatrice, et surtout celui de parent. Tout au long de
ma carrière en éducation, en philanthropie et en politiques publiques, je me suis consacrée à préparer la prochaine
génération à la réussite, et ce, à un moment où nous avons besoin qu'elle surmonte des défis d'une
ampleur jamais vue auparavant. Pour réussir, elle aura besoin d'un
environnement sain, d'une économie dynamique ainsi que d'une société
inclusive et juste.
• (16 h 40) •
Un grand merci à ma famille avec qui je partage
cette grande et nouvelle aventure en politique. Merci à mon conjoint, Christopher, et à nos trois enfants,
Jack, Michael et Kevin. Merci d'être restés avec moi contre vents et marées.
Je veux aussi remercier ma soeur, Sheiline, qui
est plus qu'une tante et une marraine, mais aussi un troisième parent pour
nos trois enfants. Merci également à mes
parents. Leur amour et leur soutien, de chacun d'entre vous, ont été les
piliers de ma vie.
M. le Président, je souhaiterais aussi remercier
ma grande armée de bénévoles qui ont contribué à ma campagne électorale par
leurs efforts et par leur temps. La politique est un sport d'équipe, et faire
campagne est un sport extrême. Il faut de la
passion, de la volonté et d'innombrables heures de travail acharné qui sont
souvent loin d'être glamour. Merci aux membres de mon équipe de campagne et les
bénévoles. Ce groupe exceptionnel de personnes dévouées m'a poussée à donner
mon maximum. Vous m'avez donné envie de livrer le meilleur de moi-même. Vous
avez cru en moi, et je ne vous laisserai jamais tomber. Je suis fière de
notre travail de campagne et je suis prête pour le travail de députée.
Enfin, j'aimerais reconnaître le travail de mon
association libérale à Notre-Dame-de-Grâce, présidée par Marc Bustamante, mais aussi de mon équipe de
bureau de circonscription, composée d'Armand Djavidi et Lucie Gagnon, qui
étaient déjà là avec ma prédécesseure, ainsi qu'Élyse Moisan, une nouvelle
attachée politique qui s'est jointe à moi et qui m'a grandement aidée
durant la campagne électorale.
Avant de continuer, j'aimerais partager avec
vous un peu de mon histoire personnelle. Mes parents, d'origine américaine, sont arrivés à Montréal vers la fin
des années 1960 pour que mon père puisse occuper un poste de professeur
pendant que ma mère fasse ses études supérieures à l'Université McGill. Ils
avaient l'intention de rester... de retourner aux
États-Unis après quelques années, mais ils sont tombés amoureux du Québec, et
ils ont décidé de s'y établir et de fonder leur famille. Bien que ma
famille, étant d'origine américaine et même irlandaise, soit anglophone, on se
qualifie comme étant francophiles et surtout
québécophiles. Le français est une langue qui m'est chère et une partie
fondamentale de mon identité. Mon prénom, Désirée, le dit bien. Sans le
français, je ne serais pas ici aujourd'hui à l'Assemblée nationale.
Permettez-moi
de m'expliquer. Même si mes parents ont obtenu des certificats d'admissibilité
en anglais pour nous, leurs enfants,
ils ont tenu à ce que leurs enfants soient éduqués entièrement en français à
Notre-Dame-de-Grâce, que ce soit à mon école primaire de
Sainte-Catherine-de-Sienne ou au collège Villa-Maria. J'ai ensuite fait le
choix moi-même de poursuivre
mes études en français au collège Brébeuf. Après mes études, j'ai vécu dans les
milieux anglophones, ailleurs au Canada et à l'étranger, mais chaque fois j'ai
choisi de revenir au Québec grâce à son dynamisme et à sa diversité.
NDG and Montréal West are not only my
home, they are also my heart. My husband and I were both raised in the riding and we've been raising
our own boys there for the better part of the last 17 years. It is in this
community where we have been involved, volunteering our time and energy
to numerous cultural, philanthropic, recreational, and sporting organizations,
intiatives, events, and activities. I know this riding intimately.
Je peux vous
nommer — je
ne le ferai pas aujourd'hui — presque
toutes les rues en ordre, de sa frontière ouest, sur Easton, où Montréal-Ouest rencontre ville
Saint-Pierre, à sa limite est sur Clermont, où NDG rencontre Westmount, de
sa limite nord, avec les villes de
Côte-Saint-Luc et Hampstead, jusqu'au sud, le long de la falaise Saint-Jacques.
Bien que plus que la moitié des
résidents de Notre-Dame-de-Grâce s'identifient en tant qu'anglophones et le
tiers comme francophones, la
circonscription englobe un mélange incroyable de langues et de cultures. Le
comté regroupe en effet des communautés d'origine asiatique, africaine, hispanophone, iranienne, italienne et
slave, et j'en passe. De plus, sa diversité s'étend également sur tout
le spectre socioéconomique.
NDG is well known for its strong sense
of community, and this is reflected in the citizens and organizations who are well known in Montréal, in Québec and across the country, and
even internationally.
Nous possédons des institutions de renommée
internationale, comme le site Glen du Centre universitaire de santé McGill, le
Centre de réadaptation Lethbridge-Layton-Mackay, le campus Loyola de
l'Université Concordia, le centre Mackay et Philip Layton ainsi que le
YMCA à Notre-Dame-de-Grâce.
Nous avons
également la chance de compter sur un réseau incroyable d'organismes
communautaires qui constituent vraiment
le filet social de mon comté. Contrairement à ce que certains croient, notre
comté n'est pas entièrement fortuné. On
y retrouve là-bas toutes les classes sociales, incluant des gens de la moyenne
classe et des individus dans le besoin. C'est pourquoi je suis heureuse de souligner le travail incroyable et
essentiel de nos organismes communautaires. Nous avons le centre communautaire NDG qui constitue un
leadership de grande importance. On a Bienvenue à NDG qui s'occupe de l'accueil des immigrants et de leur francisation,
le Dépôt alimentaire NDG qui, comme son nom l'indique, contribue à la sécurité
alimentaire, le Centre Eva Marsden et l'organisme Espoir nouveau centre pour
les personnes âgées, qui sont là autant
auprès des aînés pour notamment briser l'isolement, le Carrefour
jeunesse-emploi Notre-Dame-de-Grâce, qui favorise l'intégration
socioprofessionnelle des personnes âgées de 16 ans et plus. Et n'oublions pas
nos centres communautaires Saint-Raymond, Walkley,
Westhaven et Loyola, ainsi que Montréal-Ouest, qui ont un rôle important, qui
jouent un rôle important auprès de nos jeunes et de nos familles.
Like I said before, the riding also
includes Montréal-Ouest, which constitute its own town with some 5,000 residents. It's a small town without being small-minded and a strong
community.
Durant la dernière campagne, j'ai pu joindre des
milliers de citoyens de Notre-Dame-de-Grâce et Montréal-Ouest. J'ai écouté les nombreux enjeux et préoccupations,
et je les ai prises à coeur. Grâce à tous ces gens que j'ai rencontrés, j'ai pu
confirmer ce que mes priorités devraient
être et seront. À titre de député de Notre-Dame-de-Grâce, je serai une voix
forte pour tous les résidents de ce
comté si diversifié. En parcourant la circonscription à la rencontre de
nombreux citoyens, j'ai pu relever quatre principaux enjeux : le
coût de la vie, les soins en santé, l'environnement et la diversité et
l'inclusion.
Je tiens à
aborder ce dernier enjeu qui est au coeur de notre circonscription. Adhérer à
la diversité n'est pas seulement la
bonne chose à faire, c'est aussi la chose intelligente à faire. Maintes études
démontrent que la diversité de perspective, d'opinion, d'expérience et d'identité favorise l'innovation, la résolution
de problèmes et la productivité. J'ai appris cela de première main au cours des 14 dernières
années en dirigeant des organismes dont les objectifs étaient de cultiver et de
célébrer la diversité, en particulier chez
les jeunes. À titre de P.D.G. de la Fondation Jeanne Sauvé, oeuvrant à
Montréal, j'ai recruté et collaboré
avec des jeunes du monde entier qui sont devenus des leaders dans leurs propres
pays, leurs propres communautés et leurs carrières respectives. Mon
expérience comme présidente du Collège du monde uni Pearson en Colombie-Britannique, où des étudiants
sélectionnés par chaque province et territoire du Canada ainsi que
160 autres pays ont confirmé
pour moi que rassembler des personnes de cultures, de nationalités et de
langues différentes représente l'avenir. Ce sont les mêmes éléments qui
font notre force à Notre-Dame-de-Grâce, et c'est notre espoir pour nos enfants.
The vibrant diversity that underpins
NDG's every success is something to celebrate. NDG is a welcoming place where everyone who is willing to put
in the work should be able to build a better future. And I think that all of
Québec needs a little more NDG in it. We believe in unity,
diversity, and inclusion.
C'est un fait, dans notre formation politique...
et les gens de ma circonscription de Notre-Dame-de-Grâce dont on s'imprègne. C'est une raison majeure pour laquelle
tant des gens ont choisi de vivre dans notre circonscription. À NDG, on
partage le désir de vivre dans un Québec qui est non seulement diversifié, mais
aussi inclusif.
• (16 h 50) •
Toutefois, la
diversité n'est pas la même chose que l'inclusion. Pour que le Québec soit une
société inclusive, un gouvernement se
doit de prendre des décisions éclairées. Présentement, nous sommes dans une
situation intenable, une société diversifiée
qui se trouve délibérément divisée par le gouvernement. Aucun citoyen ne
devrait être considéré comme un citoyen
de seconde classe en raison de sa race, de sa religion, de sa culture, de son
ethnie, de son identité ou de la langue dont il parle à la maison. Un
premier ministre qui gouverne pour tous les Québécois et toutes les Québécoises
aurait comme priorité de s'assurer que
personne au Québec ne se sente comme des citoyens de seconde classe. C'est le
bien-être de tous les citoyens du Québec qui devrait être la première priorité
pour un premier ministre. Que l'on sache de façon claire et convaincante que notre formation politique
soutient un Québec fort au sein d'un Canada uni et choisit un Québec inclusif
et confiant, empreint de diversité et de progrès.
Maintenant,
M. le Président, j'aimerais élaborer sur des sujets qui me touchent
particulièrement, étant les dossiers qui
m'ont été confiés et dont j'en suis la porte-parole à l'opposition officielle.
Au passage, j'aimerais saluer mon ancienne cheffe, Dominique Anglade, de m'avoir initialement
confié ces dossiers. Et merci aussi au chef de l'opposition, je ne vais pas le nommer en nom, pour l'ajout et la
continuité. Alors, il y a l'environnement, les changements climatiques, parcs
et faune, relations canadiennes,
relations francophones hors Québec, au Canada et aussi il y a les relations
avec les communautés d'expression anglaise. Alors, je vais vous parler
de deux de ces dossiers.
Le gouvernement de la
CAQ a engendré de l'anxiété et la division au moyen des lois n° 21 et 96, qui sont discriminatoires.
Voilà pourquoi le gouvernement a, de façon préventive, invoqué la clause
dérogatoire pour déroger à la Charte canadienne des droits et libertés, mais
aussi à la charte québécoise. Fort heureusement, les études démontrent que,
lorsque les Québécois et Québécoises
apprennent que des lois vont à l'encontre de ces deux chartes, leur soutien
s'estompe drastiquement.
En effet, la loi n° 96 parvient davantage à s'attaquer aux droits des
minorités qu'elle ne parvient à promouvoir efficacement
le français. La loi n° 96 est particulièrement inefficace pour atteindre
notre objectif commun de promouvoir le français. Selon moi, la loi n° 96, et selon des experts, pose plus de difficultés qu'elle n'a d'avantages
en ayant un impact négatif et
significatif sur des pans de notre population et de notre économie, notamment
les immigrants fraîchement arrivés et
les réfugiés qui n'auront que six mois pour maîtriser le français. Et ce n'est
pas un manque de volonté, c'est un manque d'accès.
J'ai
récemment été avec Bienvenue à NDG, et il y avait une liste d'attente pour que
les immigrants puissent avoir accès aux cours de français, les étudiants
francophones et allophones qui perdront leur droit de choisir la langue dans
laquelle ils souhaitent poursuivre
leur éducation au cégep et qui verront leur nombre de places qui leur sont
disponibles réduit dans les établissements anglophones, les petites entreprises
qui sont déjà confrontées à un fardeau administratif plus que suffisant,
des plus grandes entreprises qui auront encore plus de difficulté à attirer et
à retenir des grands talents dans un marché mondial
déjà férocement compétitif, les peuples autochtones qui se battent d'ores et
déjà pour préserver leur langue et leur culture.
La
communauté d'expression anglaise soutient la protection et la promotion de la
langue française. C'est vital pour le Québec. Nous pouvons y parvenir sans
sacrifier des droits fondamentaux et des valeurs d'inclusion, de diversité et
de respect mutuel. Selon un sondage mené par
Angus Reid, 95 % des Québécois d'expression anglaise soutiennent également
cet objectif. Nous sommes de fiers
Québécois et Québécoises. Nous ne sommes ni des anecdotes et ni des touristes
accidentels qui choisissent d'être au
Québec à cause des festivals, comme l'avait dit le premier ministre. Cette
caricature banalise notre profonde connexion et contribution à la
société québécoise et à l'économie québécoise.
Et
le dernier dossier dont je vais parler, c'est l'environnement et surtout la
lutte contre les changements climatiques. La crise climatique est sans aucun doute l'enjeu le plus important du
XXIe siècle. C'est une réalité qui nous affecte tous et la combattre requiert un engagement conséquent à
tous les niveaux de notre société et de notre économie, de l'individu à l'État. Le besoin d'un gouvernement fort axé sur
le climat est ce qui m'a motivée à déposer ma candidature à titre de députée.
Permettez-moi
de partager un peu ma vie personnelle et professionnelle dans ce sens. Il y a
30 ans, j'ai été nommée l'une
des deux ambassadeurs mondiaux pour la jeunesse au Sommet de la Terre à Rio, là
où les premières conventions des Nations unies sur le climat et la
biodiversité ont respectivement été lancées. Ça fait 30 ans. Le sommet a
complètement changé la donne pour le monde
et pour moi personnellement. Après Rio, j'ai fait le pas et j'ai consacré la
majeure partie de ma vie, et de mes études, et de ma vie professionnelle
aux causes environnementales comme reporter, chercheuse, professeure, conseillère politique et P.D.G. J'ai
eu la chance de travailler avec des leaders extraordinaires comme Maurice Strong, David Suzuki, Elizabeth May et
finalement Al Gore, qui m'a formée et dont j'ai cofondé son projet réalité
climatique au Canada, et dont on a choisi comme siège social Montréal.
30 ans
après avoir été déléguée jeunesse à Rio, j'ai fait la promesse à mes enfants et
à moi-même que je redoublerais mes efforts environnementaux dans cette
décennie critique pour faire face à l'urgence climatique. Sur la base de cette expérience, je peux vous confirmer ce que la
science nous dit : Nous avons besoin de politiques publiques ambitieuses
en matière de changements
climatiques, nous ne pouvons plus remettre à plus tard l'atteinte de nos
cibles. Selon le rapport de la Commissaire au développement durable
sorti en juin de cette année, le Québec a raté ses objectifs climatiques pour une deuxième année consécutive et que, sous le
gouvernement caquiste, le Québec navigue à l'aveugle dans sa lutte contre
les changements climatiques. Nous ne pouvons
pas laisser passer une autre année durant laquelle, grâce au gouvernement
caquiste, le Québec ratera encore une fois ses objectifs climatiques.
Lorsque l'ancienne
cheffe libérale m'a demandé de me rencontrer lors de Journée de la Terre, elle
m'a présenté comment notre parti peut répondre à l'enjeu mondial de la lutte
contre les changements climatiques et à l'objectif de carboneutralité d'ici 2050 tout en positionnant le Québec comme chef de file
mondial en matière d'économie verte. Nous avons discuté d'actions concrètes mais réalisables avec suffisamment de
volonté politique et de vision. Fort heureusement, pour citer Al Gore, la volonté politique est une
ressource renouvelable. Ce haut niveau d'engagement climatique combiné à la nature transformatrice du plan de
décarbonisation de notre économie ont été des facteurs clés dans ma décision de
me présenter comme candidate sous la bannière libérale.
• (17 heures) •
En conclusion, M. le
Président, je veux réitérer que notre formation politique a la volonté d'être
une opposition constructive, prête à
travailler avec le gouvernement lorsque les projets sont clairement dans
l'intérêt des citoyens. Je veux rappeler toutefois fermement que nous
serons vigilants, et je m'inclus évidemment là-dedans, afin de nous assurer que
le gouvernement respecte ses engagements et
administre sainement les finances publiques. Encore une fois, je suis fière
et honorée d'avoir gagné la confiance de mes
concitoyens pour être la nouvelle députée de Notre-Dame-de-Grâce. Je serai
assurément une voix forte pour tous les enjeux de mon comté. Cette communauté
extraordinaire est mon foyer et mon coeur, et j'ai hâte de la servir de
cette nouvelle façon.
Motion
formulant un grief
Alors, merci
beaucoup, là, M. le Président. Et je vais porter une motion de grief :
«Que
l'Assemblée nationale blâme sévèrement le gouvernement caquiste pour n'avoir
identifié que 51 % des mesures nécessaires
pour atteindre la cible de réduction des gaz à effet de serre de 37,5 %
sous le seuil de 1990 d'ici 2030, ainsi que pour le manque de plan pour
atteindre l'objectif de carboneutralité en 2050.» Merci.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce. Votre motion est déposée sous
réserve de sa recevabilité.
Ensuite,
je pense que le prochain intervenant ou la prochaine intervenante... Est-ce que
c'est Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques? Est-ce que c'est...
Allez-y.
Mme Manon
Massé
Mme Massé :
Merci, M. le Président. Je sens qu'il y a une petite confusion. Moi, je ne
veux pas...
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : ...
Mme Massé :
C'est parfait. Merci beaucoup. Merci, merci.
Bien,
merci, M. le Président. Je suis contente de prendre la parole dans cette
Chambre aujourd'hui pour réagir au discours
du premier ministre, premier ministre qui fait son deuxième mandat. Moi, je
fais mon troisième mandat. Et donc j'ai
écouté avec attention le discours du premier ministre et je me suis rendu compte
qu'il y avait des grands oubliés dans ce
discours-là, des grands oubliés. Puis ce qui me frappe, par exemple, depuis
quelques jours, on parle beaucoup de l'inflation, de l'impact de
l'inflation sur plein de gens, mais on rappelle très, très, très rarement
l'impact direct de l'inflation, de l'augmentation
du panier d'épicerie sur les gens à l'aide sociale, les gens au salaire
minimum, les gens qui vivent de leur bourse
d'études, des aînés, des itinérants. En fait, ce que le gouvernement propose,
c'est bien sûr de donner un chèque, et, quand ton loyer coûte déjà, d'entrée de jeu, 700 $, 800 $,
900 $ et que tu en reçois 726 $ par mois, on s'entend que le chèque
de 600 $ va être disparu comme ça. Ça
prend des mesures structurantes, on en a proposé plusieurs. Demain, c'est la
mise à jour économique. On verra où ça ira. Je souhaite qu'on n'oublie
pas ces gens-là.
Mais
il y a des parents et des enfants qui, eux autres, après avoir entendu le
discours du premier ministre, ont été morts
d'angoisse. Et je parle des parents et des enfants ou des personnes qui vivent
avec une déficience intellectuelle ou un
trouble du spectre de l'autisme. Vous savez, M. le Président, ils sont
169 000 personnes qui vivent avec une DI ou un TSA. Ça fait que, quand on rajoute à ça leur
famille, leurs parents, ça touche plusieurs personnes. Notre système de
services sociaux, notre système de
santé craque de partout, et bien sûr les gens les plus vulnérables, ceux que la
loi sur la santé et services sociaux
a décidé de soutenir et de prendre en charge avec le soutien de l'État, bien,
ces gens-là, les plus vulnérables, on ne les a pas entendues, les
intentions du premier ministre dans son discours.
Et
pourtant, ce n'est pas parce qu'on n'en parle pas. Je vais vous avouer, j'ai
juste fait une petite revue de presse des derniers mois, j'ai arrêté à
peu près au mois de mars, et voici ce que j'y trouve. Des personnes qui vivent
avec une déficience intellectuelle se
retrouvent dans la rue, des itinérants. Ils n'ont pas de place. Ils sont
vulnérables. Ils sont dans la rue. Ça, c'est quand ils ne sont pas sous la
Curatelle publique et qu'ils se retrouvent en prison, M. le Président, en
prison. Puis, quand ils veulent
sortir de là, bien, quand leur peine est finie, qu'ils sortent de là, ils n'ont
pas de place où aller rester. C'est
des gens qui ont des grands besoins. Le gouvernement du Québec a décidé de ne
pas poursuivre le projet qui aurait pu les accueillir avec dignité.
Parlons-en,
du logement. Habiter, avoir un toit sur la tête quand tu as une déficience
intellectuelle, ou un trouble du spectre
de l'autisme, ou un trouble grave du comportement, c'est extrêmement difficile.
C'est ou bien tu habites dans des lieux,
des entreprises privées, hein, les ressources intermédiaires, ou les différents
lieux en milieu familial, des ressources privées qui, en fait, on va se le dire, M. le Président, n'ont même pas
la nécessité d'avoir des critères, des obligations, des minimums de compétences pour travailler dans ces
ressources-là. Ces gens-là, on s'est dit collectivement qu'on allait s'en
occuper.
Ça,
c'est au privé, mais, au public, ce n'est pas mieux, hein? Les résidences avec
assistance continue, ces gens qui ont de grands besoins parce qu'ils
vivent soit avec un trouble du spectre de l'autisme, avec d'autres syndromes,
bien, nos RAC, qu'on appelle, craquent de
partout. Les conditions de travail sont inacceptables, les gens fuient, les
travailleuses fuient ces endroits-là. Et pourtant on s'était dit qu'on
s'en occuperait.
Ça,
c'est le logement. Je ne vous ai pas parlé de l'éducation. Qu'est-ce qu'on fait
avec ces gens-là lorsqu'ils arrivent à
21 ans? Ils tombent dans le vide. Je ne vous ai pas parlé du transport,
que ce soit le transport scolaire, pour ces jeunes qui ont des défis
particuliers, qu'on doit amener à l'école. Problème dans le transport scolaire.
Problème dans le transport adapté, parce
que, quand ils sont rendus adultes, ils ont des loisirs, ils se promènent. Ils
ont des vies, c'est des humains. Le transport adapté à travers le
Québec, M. le Président, je ne vous dis pas c'est quoi, vous vous en doutez
bien.
Je
vous parle de tout ça, mais je veux vous parler aussi des parents, parce que,
quand l'État ne répond pas à son bout du contrat, c'est les parents,
puis on en connaît qui ont 60, 70, 80, qui s'occupent encore de leur enfant
parce que l'État ne répond pas présent à ses
engagements. Ils nous l'ont dit, ils nous le disent de toutes les voix :
le répit, c'est essentiel, le soutien
économique aussi. Ça, c'est ce qu'on a vu dans les médias. Mais le pire, c'est
que la Protectrice du citoyen, elle aussi trouve que l'État ne remplit
pas sa responsabilité.
Alors donc, je veux dire à ces familles et à ces
personnes que je vais être là. Je vais être là avec ma formation politique parce qu'on ne peut pas laisser ces gens
derrière. On ne peut pas laisser ces gens derrière. On a un engagement :
la loi sur la santé et
des services sociaux. On ne peut pas faire en sorte que ces gens-là n'ont pas
d'espace pour avoir des activités. Que l'État ne joue plus un rôle, que les
groupes communautaires croulent, ça ne se peut pas, en tout cas pas dans le Québec que moi, j'aime et auquel j'aspire.
Ça, c'est concernant les gens qui vivent avec un trouble du spectre de
l'autisme ou une déficience intellectuelle.
Mais le PM, le premier ministre, pardon, a
commencé son discours en occultant complètement la présence des Premières Nations sur le territoire. Je vous le
cite, il a commencé en disant : «...Champlain fondait l'établissement de
Québec avec une trentaine de
personnes...» M. le Président, s'il n'y avait pas eu de premières nations, là,
je pense que Champlain, soit il serait mort ou il serait retourné en
France. Neuf minutes plus tard, le premier ministre nous dit, je le cite
encore : «En plus de ces grands enjeux,
[on a beaucoup d'autres défis à relever dans] nos cinq grandes priorités,
l'éducation, l'économie, l'environnement, la santé [et] l'identité.
«[...]avant d'aborder ces priorités, je veux
d'abord parler des relations du Québec avec les Premières Nations et les
Inuits.»
• (17 h 10) •
Bien, ce
qu'on comprend d'entrée de jeu, c'est que les autochtones ne sont pas une
priorité, et on en parle avant de
parler des priorités. Vous savez, c'est la même chose pour le Principe de
Joyce. Le gouvernement, le premier ministre n'a pas parlé du défi vécu
par les gens des Premières Nations et les personnes que la société racise à
travers le Québec. Il n'en a pas parlé.
Bien, écoutez,
samedi dernier, M. le Président, ici même, en face de l'Assemblée nationale, il
y avait un rassemblement. Femmes
autochtones du Québec, avec les gens... les Attikameks de la communauté de
Manawan, étaient venus ici pour venir
dire au premier ministre, pour venir dire aux parlementaires que nous devions
adopter le Principe de Joyce. Il y a
un texte qui a été lu durant ce rassemblement, M. le Président, un texte qui a
été lu par le chef Flamand, qui est
le chef de Manawan, et j'ai trouvé, dans ce texte-là, qu'il expliquait de façon
tellement juste l'impasse dans laquelle on se trouve présentement que
j'ai décidé de le relire intégralement. Je tiens à vous dire, M. le Président,
que le conjoint de Joyce Echaquan est la personne qui a écrit ce texte-là.
Alors, je le cite. J'espère qu'un jour bientôt...
«Il n'y a pas un jour qui passe
Sans que mille images d'elle
Ne ruissellent encore dans mon esprit télescopé
Toutes ces scènes heureuses
Des vies que nous avons vécues ensemble et avec
nos enfants
Notre belle géniture née de l'amour
Et non [pas] de la salacité.
«Elle était femme et mère Joyce
Aimante et généreuse
Riante et lumineuse
Quelle fin sordide
Que celle de mourir foudroyée par le mépris
La haine et la désaffection
Seule avec son cellulaire et son courage extrême
Alors qu'une bienveillance même tempérée
Aurait peut-être pu la sauver
«Je n'ose redire ici ces phrases ignobles
Trop souvent entendues
Souillées de fiel et d'intempérance
Ces mots qui ne devront jamais être redits
Mais qui résonnent encore dans nos oreilles
catastrophées
«L'injure doit disparaître
Pour que jaillisse enfin la dignité la plus
élémentaire
Le respect [l'humilité] et la justice en ce
monde
«C'est le but du Principe de Joyce
[C'est la] main tendue pour [qu'ensemble on
puisse] avancer
Sur nos chemins de réconciliation...
«Mais on nous l'a refusé
Avec la froideur qui sied aux gens qui craignent
On l'a tassé rejeté
Comme une gêne
Comme un caillou dans le soulier
«C'est bien connu les autochtones dérangent
Et ce depuis toujours
Semble-t-il qu'il y aurait un mot ou deux en
trop
Dans la proposition
«Alors d'accord [M. le premier ministre]
Pour votre plaisance... disons
Et par quelque louvoiement politique accoutumé
Retranchons cette expression si malséante que
vous honnissez
Celle qui parle de racisme
systémique
Et faisons comme si on pouvait nommer les choses
autrement
«Aussi dites-moi
Dites-moi monsieur le premier ministre
«Comment vous expliquez que les membres des
Premiers Peuples
Soient parmi les plus pauvres au pays
En particulier les femmes autochtones
Et vivent dans des logements surpeuplés et
insalubres davantage
Que chez n'importe quel autre groupe de citoyens
«Comment vous expliquez l'accès inégal pour nos
gens
Aux programmes aux soins et aux services ici et
là dispensés
Ben sûr vous allez m'dire... on est loin des [grands]
centres
«En effet monsieur
On est parqué loin pas mal
Et c'est pour ça qu'on doit se déplacer le plus
souvent
Sur des chemins pour le moins hasardeux
Parfois même funestes
Pis ça coûte cher en plus
On n'a pas votre compte de dépenses
«Le petit caillou dans votre soulier vous savez
monsieur
Nous on en ramasse tout plein tout le temps
Dans nos pare-brise lézardés
«Comment vous expliquez la surreprésentation des
autochtones
Dans le réseau judiciaire et les établissements
carcéraux
Ou sur les trottoirs sans toit de Montréal
Comment vous expliquez le sous-financement qui
touche
Nos services de police notre système d'éducation
Nos programmes de santé
Y paraîtrait que c'est de notre faute
Parce qu'on ne saurait pas bien gérer vos
investissements
«Ben oui... faire plus avec moins
On fait ça comment?
«Et puis il y a trop de chômage chez nous trop
de BS
Trop d'obèses trop de diabète trop d'alcool trop
de drogue
Trop de suicides trop de violences
Pis trop d'enfants
Ça doit être de notre faute encore
Osera-t-on dire...
«Comme c'est de notre faute si on s'est ramassés
en pensionnats
Là où on a voulu nous éliminer
En nous abusant de partout en même temps
Et puis aussi avec la rafle des 20 000 enfants
dans les années 60
Dont nombre d'entre eux ne nous sont jamais
revenus
Adoptés qu'on nous a dit pour leur protection
Ou morts de leur belle mort sans qu'on en
informe leur famille
«C'est un triste coup du destin direz-vous
Si y'a autant de femmes autochtones disparues ou
assassinées
Si on déterre des sépultures dans les
arrière-cours des anciens pensionnats
Si certaines de nos communautés ont été forcées
à se déplacer
Si on a abattu un jour tous les chiens de
traîneaux de nos frères inuits
Si on risque d'être humiliés nargués méprisés
Dès qu'on devient visibles
«Le hasard monsieur[...]
Ça doit être le hasard n'est-ce pas?
Ce curieux hasard qui tombe toujours sur les mêmes
personnes
«C'est bizarre quand même ce destin
Qui fait plus souvent qu'à son tour les mêmes
victimes
«Comment vous expliquez nos territoires dévastés
Notre garde-manger traditionnel saccagé
La Terre-Mère qui pleure
De se voir dénudée trouée harnachée
Sillonnée de part en part de chemins forestiers
Pour le profit de quelques riches intrus que
vous protégez
Avec vos règles et lois de complaisance
Pendant que nos familles
de tous temps pacifiques
Doivent s'évertuer et guerroyer
Juste pour pouvoir conserver
Ce qui reste
Vous n'êtes pas sans savoir
Que la loi sur les Indiens existe encore
Qu'on fait semblant de vouloir nous concéder
quelques miettes
De cette autonomie qu'on s'épuise à recouvrer
Qu'il y a un contentieux sur les stérilisations
forcées
Et que les autochtones sont davantage à risque
D'être victimes de violence
Par des autorités ou des individus
«C'est documenté
Depuis longtemps[...]
«Vous savez tout ça [M. le premier ministre]
Mais vous refusez qu'on nomme ça du racisme
systémique
Et à cause de ça essentiellement
Toutes les belles [propositions justes]
contenues dans le Principe de Joyce
Ne peuvent [pas] être entérinées
«Cela est triste
Vraiment
«Triste et obtus à vrai dire...
Car cela voudrait dire que la Joyce
Qui habite encore et toujours mon coeur
Mon esprit et mes rêves
Pourrait être morte en vain sur ce lit d'hôpital
Pourrait tomber peu à peu dans les oubliettes de
l'Histoire
«J'espère que non
Parce que ce serait tragique
Inadmissible intolérable
«Aussi j'espère
Qu'on va enfin avancer ensemble très bientôt
Pour changer ces structures
Qui ne cessent de faire encore dans la
discrimination
Et le racisme au quotidien
«Pensées solidaires pour Joyce
Et pour toutes les femmes autochtones de ce pays
Mes enfants je vous aime
Mon coeur est avec vous.»
Carol Dubé, 3 décembre 2022.
Motion formulant un grief
Alors, vous
comprendrez, M. le Président, qu'en entendant cette voix forte, puissante,
d'une personne éprouvée qui dit, avec
des mots tellement justes, l'impasse dans laquelle nous met le gouvernement de
la CAQ je ne peux faire autrement que de déposer une motion de grief à
ce discours, qui se lit ainsi :
«Que
l'Assemblée nationale blâme le gouvernement de la Coalition avenir Québec pour
continuer d'effacer le rôle passé et
présent que les Premières Nations et les Inuit jouent dans la construction de
notre société.» Merci, M. le Président.
• (17 h 20) •
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée de Sainte-Marie-Saint-Jacques. Votre motion est déposée sous
réserve de sa recevabilité. Merci. Maintenant, la parole revient au député de
Chauveau.
M. Sylvain Lévesque
M. Lévesque (Chauveau) : Merci
beaucoup, M. le Président. Et à mon tour de vous féliciter, vous, ainsi que l'ensemble des 124 autres élus de
l'Assemblée nationale pour votre élection. Et, bien sûr, M. le Président, je me
permets de vous saluer
personnellement et de vous féliciter parce que, dans les prochaines années,
j'aurai le privilège de travailler avec vous en étroite collaboration, avec Mme la présidente, députée de
Montarville, et Mme la vice-présidente également, députée de Sainte-Hyacinthe.
Alors, ce sera un immense privilège de pouvoir jouer ce rôle de présidence en
équipe et pour le bénéfice de l'ensemble des collègues.
Et je suis
heureux aussi de saluer les 124 autres élus parce que, je veux être
honnête avec vous, M. le Président, en juin dernier, quand j'ai quitté
l'Assemblée nationale, là, je n'étais pas complètement certain de venir me
rasseoir à vos côtés. J'avais
confiance, mais pas une confiance exagérée, parce qu'on le sait tous la
confiance, ça se mérite à chaque jour, ça
s'y travaille. Des relations, ça se tisse au quotidien avec notre milieu. Et je
sais que l'ensemble des élus actuels, ceux dont le mandat a été renouvelé et les nouveaux et
les nouvelles, vont s'y affairer au cours des quatre prochaines années. Et
c'est le meilleur conseil que je peux donner
aux nouveaux, bien humblement. Parce que, moi, M. le Président, c'était ma
sixième campagne électorale. J'ai connu la
défaite à trois reprises et j'ai connu la victoire à trois reprises. Et on sait
à quel point c'est un équilibre qui
est fragile. Mais, il y a un élément qui est clair, M. le Président, c'est que
c'est un immense privilège de pouvoir
faire partie de cette belle assemblée. Et c'est le travail quotidien qui peut
peut-être nous aider parfois à passer au travers de la tempête électorale, mais il ne faut jamais oublier
pourquoi on est là. On est là pour les citoyens, on est là pour travailler avec eux. Moi, j'aime bien le mot
«avec» plutôt que «pour» eux, parce que c'est bien sûr avec les forces vives
de notre milieu qu'on réussit.
Et vous me
permettrez, M. le Président, de remercier l'ensemble des citoyens de Chauveau,
je vais dire les 20 292 personnes qui
me permettent d'être assis aujourd'hui ici et de prendre la parole, mais pour
l'ensemble des citoyens de Chauveau.
Parce qu'à part le 30 jours, 35 jours de campagne électorale, nous
sommes élus pour l'ensemble des citoyens de notre circonscription. Et ma porte est ouverte pour tout le monde,
peu importe votre allégeance politique. Et je me permets aussi de saluer l'ensemble des candidats et
candidates qui ont été... qui ont participé à l'exercice démocratique dans
Chauveau. Et ça s'est passé, M. le
Président, entre nous, de façon très cordiale, et je trouve ça fort agréable
que ça ait pu se passer ainsi.
Si j'y suis arrivé, M. le Président, vous
comprendrez que ça ne s'est pas fait seul. Ça s'est fait avec une équipe extraordinaire, des gens impliqués. Je vais tout
d'abord saluer ma directrice de campagne, Valérie, qui s'est donnée corps
et âme pour cette victoire. Je veux bien sûr
remercier Dominique, qui s'est occupée de mes communications, qui m'a
accompagné quotidiennement, Sylvie, qui a fait un agenda, M. le
Président, chargé, j'étais partout, qu'on me disait, bien, c'est grâce à Sylvie, avec ses nombreux appels, qui a fait ça,
et Joey, qui, lui, de son côté, s'est occupé de tout mon porte-à-porte, de
moi et mes bénévoles aussi, parce qu'il y
avait beaucoup de bénévoles sur le terrain, Michel, Geneviève, Vickie, Majorie,
Marie. Et je veux souligner en particulier
deux autres bénévoles, Ghislain et Claude, qui ont été mes chauffeurs en
campagne électorale, qui ont conduit
la voiture avec ma figure dessus. Je n'aime pas ça, me voir, là, sur une
voiture, mais on avait besoin de cet
outil-là pour faire un peu de promotion. Puis ces deux hommes-là ont accepté de
conduire la voiture. Puis on en a
fait, des kilomètres, là, je pense qu'on a fait plus de
3 000 kilomètres. Mon comté est grand mais n'est pas grand en même temps, hein? Parce que je vais vous dire dans
quelques instants c'est quoi, Chauveau, mais je peux vous assurer que ces hommes-là ont donné le meilleur de leur temps.
Et je salue, parce que ça, ce serait très long, les 80 autres personnes
qui ont donné au moins une heure à ma campagne électorale.
M. le Président, il y a trois, quatre personnes,
en fait, qui font aujourd'hui aussi que j'ai le goût de me battre, continuer à faire de la politique, c'est ma
famille. Vous savez, au cours des dernières années, j'ai passé au travers d'un
processus d'immigration. On parle
souvent d'immigration ici, à l'Assemblée nationale. J'ai eu le privilège de
connaître une femme extraordinaire il
y a déjà huit ans passés, en 2014. Et on s'est mariés en 2018, et j'ai entamé
un processus d'immigration, et mon épouse est ici depuis 2020. Puis,
dans son pays, Cuba, ce n'est pas le même processus démocratique qu'ici, hein? Elle est en train de découvrir un peu comment ça
se passe au Québec. Et je peux vous dire qu'elle commence à attraper la
piqûre. Mais je veux dire aujourd'hui à mon amour, Yaneysi : Merci d'être
là au quotidien pour moi, de me supporter. Et
à ma fille, maintenant, je l'appelle ma fille, même si ce n'est pas de sang, ça
l'est quand même, Danelys : Merci d'être là avec moi. Je suis très fier de compter sur ton appui et ton aide puis
de voir ce que tu es en train de faire ici, au Québec. Je salue
également ma mère, Céline.
Des voix : ...
M. Lévesque
(Chauveau) : Merci. Je salue
également ma mère Céline et ma soeur Mélanie, qui sont toujours là pour
moi, pour m'appuyer.
M. le
Président, rapidement, Chauveau, on l'a dit, c'est le plus beau comté au
Québec. Entre lacs et montagnes, c'est le
terrain de jeu des gens de Québec. Le monde viennent faire du ski, du vélo de
montagne, ski alpin. On forme des athlètes olympiques. C'est un endroit magnifique. C'est cinq quartiers de la
ville de Québec : Neufchâtel, Loretteville, Saint-Émile, Notre-Dame-des Laurentides et Lac-Saint-Charles.
C'est trois municipalités de la MRC de la Jacques-Cartier, Lac-Beauport, Lac-Delage, Stoneham-et-Tewkesbury.
Et sans oublier la magnifique nation huronne-wendat, Wendake, qui est
sur le territoire de Chauveau ou, en fait, on partage ce territoire avec eux.
Et je peux vous dire que les Wendat nous accueillent de façon extrêmement agréable
à chaque fois. Et c'est un privilège de travailler avec eux, ainsi que tous les
territoires, les différents endroits que compose Chauveau, M. le Président.
Je vais terminer, parce que le temps passe vite,
M. le Président, en disant ces quelques mots. Tout d'abord, aux citoyens de Chauveau, je vais continuer à
travailler avec vous pour faire avancer les dossiers qui vous sont chers, que
ce soient des enjeux collectif ou
individuel, je vous invite à venir me rencontrer, moi et mon équipe, au bureau de
circonscription.
• (17 h 30) •
À vous, M. le
Président, et à l'ensemble des élus, j'ai eu le privilège d'être nommé
vice-président de cette Assemblée nationale
et je veux vous assurer de mon désir de travailler avec vous toutes et tous
dans l'esprit qu'est l'Assemblée nationale pour améliorer cette Assemblée nationale et faire le maximum dans le
respect de nos règles, et de nos droits, et de nos normes.
Par contre,
ce que je veux dire, on l'a vu pendant la dernière campagne électorale, mais on
le voit encore, M. le député de
Montmorency, hier, parlait de la démocratie qui s'effrite, moi, ce que je
constate depuis plusieurs années, c'est une certaine agressivité ambiante qu'il peut y avoir dans la société
civile, qui se manifeste de différentes façons, notamment envers les
élus, mais nous ne sommes pas les seules victimes de cette agressivité,
notamment sur les réseaux sociaux. Et je
suis convaincu que l'ensemble des collègues ici, peu importe la formation
politique, en est régulièrement victime. Ce que je souhaite,
aujourd'hui, vous dire, c'est que nous avons tous et toutes une responsabilité
pour ne pas alimenter ce climat d'agressivité, ce cynisme ambiant qu'il peut y
avoir au sein de nos instances démocratiques.
Alors,
moi, je m'engage, M. le Président, au meilleur de mes compétences, et aussi
avec ma personnalité propre, de ne
pas contribuer à ce climat d'agressivité. Et je suis convaincu que l'ensemble
des élus pourra en faire autant au cours des prochaines années. C'est de
notre devoir, de notre responsabilité de donner l'exemple à nos concitoyens.
Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, M. le député de
Chapleau et deuxième vice-président de l'Assemblée... de Chauveau, pardon, et deuxième vice-président de
l'Assemblée nationale. Alors, justement, parlant de Chapleau, je cède la
parole au député de Chapleau.
M. Mathieu Lévesque
M. Lévesque (Chapleau) : Merci
beaucoup, M. le Président. Aujourd'hui, j'ai à nouveau l'honneur de me
retrouver dans cette enceinte historique qu'est le salon bleu de notre
Assemblée nationale afin de prendre la parole au sujet du discours d'ouverture de notre premier ministre présentant les
grandes orientations de la 43e législature. M. le Président, je peux vous assurer que l'émotion et le sentiment
d'humilité que je ressens dans ce lieu symbolique et historique de notre
nation sont aussi forts que la première fois durant laquelle j'ai eu le
privilège de m'y exprimer.
Et, avant
tout, j'aimerais justement offrir mes plus sincères remerciements à mes
concitoyens de Chapleau que j'ai l'immense
privilège de représenter. Je leur exprime aussi toute ma gratitude et ma
reconnaissance pour la confiance qu'ils m'ont accordée, que vous m'avez
accordée de nouveau. Je l'ai dit et je le répète, le soir du 3 octobre, en
constatant les résultats de plus de
50 % des voix, j'ai été touché, j'ai été ému, j'ai ressenti une vague
d'amour. Mon monde, de chez nous, M.
le Président, je l'ai à coeur, je vous ai à coeur. Merci. C'est un honneur et
une fierté pour moi de continuer à porter votre voix à l'Assemblée nationale du Québec. Et je renouvelle mon engagement
à défendre les intérêts de notre communauté, à représenter tous les
citoyens de Chapleau et à me montrer digne de cette confiance renouvelée.
J'aimerais
aussi remercier les hommes et les femmes de la circonscription de Chapleau qui
m'ont prêté main-forte tout au long
de la dernière campagne électorale. Je pense particulièrement à mes chers
parents, Carmelle et Guy, à ma famille, à mes amis, aux membres de mon équipe ainsi qu'aux bénévoles qui n'ont
ménagé aucun effort afin de rendre ce moment possible.
Il y a quatre
ans, notre gouvernement présentait, pour la première fois, un programme
gouvernemental résolument tourné et
pensé pour les Québécois. M. le Président, nous avons tenu parole et nous
continuerons à le faire en travaillant pour les Québécois. Garantir des meilleurs services de santé, offrir un
avenir meilleur à nos enfants grâce à l'éducation, protéger notre langue française, offrir un meilleur réseau
de transport et assurer la croissance et le développement économique de
Chapleau, c'est en ces mots que j'ai pris l'engagement solennel de travailler
pour mes concitoyens il y a quatre ans.
Aujourd'hui,
j'aimerais prendre le temps de souligner les grandes réalisations que nous
avons accomplies ensemble ces quatre
dernières années dans la circonscription de Chapleau, à Gatineau, en Outaouais.
Je suis d'autant plus fier car elles
représentent l'une des raisons pour lesquelles mes concitoyens m'ont renouvelé
leur confiance afin de continuer le travail déjà entamé.
D'abord et
avant tout, en 2018, il faut se rappeler, un vent nouveau avait soufflé en
Outaouais, dans Chapleau, afin de
nous projeter vers l'avenir avec enthousiasme. Pour la première fois dans
l'histoire de la région de l'Outaouais, une motion au cours du mandat de notre Assemblée a permis de
reconnaître officiellement l'Outaouais comme une région sous-financée et
délaissée, pavant la voie à de grandes réalisations.
Cette motion avait marqué véritablement le début
du changement tant attendu qui annonçait l'amélioration et la croissance dans tous les domaines dans
Chapleau, à Gatineau et en Outaouais. Dans la circonscription de Chapleau, nous
avons travaillé sans relâche pour livrer le
résultat tant attendu. Il s'agissait d'un engagement de tous les instants que
je vais renouveler au cours de ce mandat.
Parmi les
grandes réalisations, je pense à l'éducation. De la maternelle à l'université,
nous nous sommes assurés que la
relève de notre communauté bénéficie d'une formation de qualité et accessible.
Je pense à l'ajout des sept nouvelles classes
d'éducation préscolaire dans trois écoles primaires pour accélérer la mise en
place des maternelles quatre ans dans le
cadre du programme Agir tôt. Je pense aussi à l'installation du groupe de
médecine familiale universitaire de Gatineau, au campus Outaouais, à l'Hôpital de Gatineau, et à la Faculté de
médecine de McGill, favorisant ainsi l'attraction et la rétention des étudiants en médecine, qui peuvent
désormais faire leurs années préparatoires en français en Outaouais grâce
au partenariat avec l'UQO. Une belle victoire pour notre langue commune, le
français.
Nous avons
également soutenu notre jeunesse dans des projets qui font rayonner l'Outaouais
partout au Québec, tels que la Radio
Jeunesse et La Plume étudiante. Nous avons commencé et nous continuons à
travailler pour la réalisation des projets
d'envergure, tel que le projet de 25 unités de logement de l'organisme Les
Apprentis, dédié aux personnes vivant avec une déficience
intellectuelle, un projet d'avenir qui prend forme un peu plus chaque jour.
Par ailleurs,
notre gouvernement a aussi fait de grandes réalisations pour préserver notre
identité. Il a posé des gestes forts
en adoptant deux grandes lois qui sont devenues des pierres angulaires de notre
nation. Vous l'aurez compris, je pense à la loi n° 21, portant sur
la laïcité de l'État, et à la loi n° 96, visant à renforcer le statut du
français, pour lesquelles je suis fier d'avoir apporté ma contribution tout au
long du processus d'adoption. Et ce n'était que le début, puisque notre premier
ministre l'a dit, lors de son discours d'ouverture : «En matière
d'identité, l'objectif, c'est carrément d'arrêter le déclin du français au Québec[...], en particulier à Montréal [...] la
langue française, c'est la base de notre identité comme nation, [...]ça
doit être un devoir...» Et cela, M. le Président, c'est très encourageant pour
notre nation québécoise.
Il y a quatre
ans, le discours d'ouverture devenait pour moi le signal du début de la
première session parlementaire d'un nouveau gouvernement qui venait
confirmer son parti pris en faveur de l'audace, du renouveau et de la
prospérité. Aujourd'hui, le discours d'ouverture
représente pour moi la continuité, mais la continuité du changement, de
l'audace pour un Québec ambitieux, vert,
fier et prospère, ce changement qu'incarnent tous les députés de notre
formation politique.
À titre de
député de Chapleau, je continuerai à me consacrer à la mise en oeuvre du
programme gouvernemental, qui se
traduit par la réalisation de nouveaux projets d'envergure, notamment en
agissant pour aider les Québécois à faire face au coût de la vie. Nous avons
remis de l'argent dans les poches des Québécois et nous continuerons à
travailler en ce sens.
Nous
continuerons à travailler aussi sur le plan du ministre de la Santé. En
Outaouais, la construction d'un nouvel hôpital
universitaire avec 600 lits est un volet qui permettra d'offrir des soins
de santé plus accessibles, plus humains et plus efficaces. Par ailleurs, je travaillerai avec détermination pour le
financement du plan de réhabilitation et de décontamination du parc de La Baie pour un usage multiple : une
vision d'avenir pour la protection de l'environnement et une meilleure qualité
de vie pour nos concitoyens. Évidemment, nous collaborerons avec les acteurs
locaux et municipaux. Oui, il est désormais possible et il est grand
temps de continuer à rêver pour l'Outaouais.
En matière de
sécurité routière, les travaux sur l'autoroute 50 vont bon train, pour une
sécurité accrue. Je prends aussi l'engagement
d'initier le parachèvement et le prolongement du boulevard De La Vérendrye, un
projet dont la réalisation a trop duré.
Et, à titre
de leader parlementaire adjoint du gouvernement, j'aurai l'occasion, au cours
de cette session, de collaborer à la
bonne planification des travaux parlementaires ainsi qu'au bon déroulement des
débats qui en découleront, en veillant évidemment
au respect inconditionnel des usages, de la procédure et des règlements
parlementaires, M. le Président. Je tiens à remercier le premier
ministre pour sa confiance en me permettant d'occuper cette fonction.
Comme je l'ai
rappelé ici, il y a quatre ans, l'Assemblée nationale est le forum où non
seulement nous défendons notre
histoire commune, mais elle est aussi l'institution nationale par excellence où
nous préparons notre avenir. Et c'est dans cet état d'esprit que nous ferons
avancer les projets structurants pour garantir à nos concitoyens une nation
digne et inspirante. Il ne fait donc
aucun doute que je mettrai tout en oeuvre afin de contribuer au progrès et à la
prospérité de la nation québécoise et de garantir à nos concitoyens un
avenir rayonnant. Merci beaucoup, M. le Président.
• (17 h 40) •
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, M. le député de
Chapleau. Maintenant, j'accueille l'intervention de Mme la députée de Laporte.
Mme Isabelle Poulet
Mme Poulet : Merci, M. le Président. C'est avec honneur et
fierté que je m'adresse à vous pour la toute première fois à titre de députée de Laporte, et je profite
de cette occasion pour remercier les citoyens de la circonscription pour leur
confiance.
Notre
Parlement est le reflet de l'ensemble de la population qui compose la nation
québécoise, et de me retrouver dans cette enceinte à ce titre est un
réel privilège. Être députée représente l'atteinte d'un objectif professionnel
que je m'étais fixé il y a près de 20 ans. En effet, l'implication
citoyenne est dans mon ADN, mon grand-père paternel était échevin, et j'ai toujours vu mes parents
s'impliquer dans la communauté. À mon tour, c'est à titre de conseillère
municipale que je me suis impliquée
en 2005. Ces 17 années d'expérience m'ont permis de côtoyer des citoyennes
et des citoyens dans le cadre d'activités des plus diverses et
porteuses.
Parallèlement à mes responsabilités de
conseillère municipale, j'ai dirigé, durant 12 ans, des organismes à but
non lucratif oeuvrant auprès des enfants défavorisés et des personnes ayant une
déficience intellectuelle et un trouble du
spectre de l'autisme. J'ai aussi eu l'occasion de siéger au conseil
d'administration de Moisson Rive-Sud. Mon parcours tant professionnel
qu'académique m'a permis d'occuper des fonctions qui sont en lien direct avec
mes valeurs, et c'est en toute
complémentarité que le milieu communautaire et le milieu politique occupent une
place importante dans ma vie. L'un ne
va pas sans l'autre. Les enjeux et les défis sont nombreux, et c'est en
collaboration avec les acteurs du milieu, de précieux partenaires, que
je compte y consacrer toute mon attention.
Parlant de partenaires, les membres de mon
personnel m'épauleront dans l'exécution de mes tâches avec tout le professionnalisme et la bienveillance qui les
habitent. Le travail d'équipe est un incontournable pour nous. Merci à
Stéphane, Carole et Gisèle de mettre votre expertise et votre rigueur au
service de la population au bureau de la circonscription. Afin de mieux répondre aux besoins des citoyens,
l'une de mes premières actions fut de relocaliser ce bureau afin de le
centraliser et d'en assurer une accessibilité universelle. Celui-ci est
maintenant situé dans le secteur Le Moyne, dans l'agglomération de Longueuil, à
quelques pas de l'Hôpital Charles-Le Moyne.
J'aimerais
revenir sur les enjeux soulevés lors du discours du premier ministre, qui
étaient aussi les miens durant la campagne électorale. Je profite de
l'occasion pour vous remercier, M. le premier ministre, de votre confiance.
D'abord, je crois au soutien à domicile pour
celles et ceux qui désirent, tout comme moi, vieillir à la maison le plus
longtemps possible. La volonté du
premier ministre pour améliorer la qualité de l'offre de services et les moyens
ne font pas de doute. Nous serons là. Le rapport préliminaire qui sera
déposé sur cet important dossier sera étudié avec attention.
Le transport
structurant dans l'axe est-ouest est aussi un enjeu sur lequel je veux
m'investir. Il offrira des alternatives aux déplacements et contribuera
notamment à réduire l'usage de l'auto solo.
Également,
vous le savez, l'offre de logements abordables est appelée à augmenter. Nous
investirons 1,8 milliard de dollars dans le logement social et
abordable. C'est une volonté ferme du gouvernement afin de faciliter l'accès
aux familles à faibles revenus.
Finalement,
le décrochage scolaire. La circonscription de Laporte compte plus de
7 000 jeunes âgés entre 10 et 19 ans, soit 10,5 % de sa population. Nous
augmenterons les services pour les élèves qui présentent des difficultés, en
créant notamment une plateforme virtuelle. Ensemble, il nous faut
maintenir leur intérêt pour qu'ils puissent s'épanouir.
Durant
la campagne électorale, j'ai eu l'occasion de rencontrer des élus municipaux de
la circonscription. Sachez qu'elle se
compose de la ville de Saint-Lambert, des secteurs de Le Moyne, Laflèche et
Greenfield Park, de l'agglomération de
Longueuil ainsi que les secteurs de la ville de Brossard, les P et les V.
Urbaine et d'une superficie de 20 kilomètres carrés, sa colonne
vertébrale est le boulevard Taschereau, source de vitalité économique
importante pour le secteur.
Je ne peux
passer sous silence les mandats qui m'ont été confiés au cours des dernières
semaines. J'aurai l'opportunité de collaborer avec le ministre du Travail,
M. Jean Boulet. J'y mettrai énergie et considération afin de faire avancer
le dossier de l'équité salariale.
Aussi, c'est avec enthousiasme que j'ai accepté la vice-présidence centre du
caucus des députés de la Montérégie,
qui couvre le grand Longueuil. Cette responsabilité m'a été confiée par la
ministre responsable de la Montérégie, Mme Suzanne
Roy. C'est dans un esprit de partenariat que nous travaillerons à la
réalisation des objectifs des circonscriptions de la Montérégie. Permettez-moi, M. le Président, de remercier le
ministre et la ministre pour la confiance témoignée à mon égard.
Vous le
savez, une campagne électorale nous permet de faire de belles rencontres, des
bénévoles tout aussi motivés que moi. Je tiens à souligner que les membres du
comité local ont effectué un excellent travail durant les quatre dernières
années : Hugues, Pierre, Moteler, Éric,
Alain. J'aimerais aussi souligner l'important travail des personnes pivots
durant la campagne : Martine,
Guy, Marie-Claude. Je salue la belle contribution de tous les bénévoles qui ont
fait du porte-à-porte, l'affichage,
l'accompagnement, la distribution de feuillets, les appels téléphoniques, la
gestion de l'agenda, les communications, la sortie de votes. On parle de travail dans l'ombre, mais aussi de
travail essentiel. Petit clin d'oeil ici, je désire remercier Martine et
Guy de nous avoir ouvert leur maison et leur garage.
J'ai eu le
privilège de bénéficier de la présence de ministres qui se sont déplacés dans
la circonscription durant la campagne :
Mme Geneviève Guilbault et MM. Christian Dubé, Simon Jolin-Barrette,
Benoit Charette et Lionel Carmant, sans oublier M. Ian Lafrenière,
qui a été mon invité d'honneur.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Madame, je me dois de
faire ce rappel encore qu'on ne nomme pas par leur nom les collègues, par
leur titre seulement. Merci.
Mme Poulet : Finalement,
je désire remercier ma base, mes amis et les membres de ma famille, ma mère
Madeleine, mon mari Daniel. Vous
savez, la politique peut nous réserver de belles surprises, et c'est grâce à
elle que j'ai rencontré mon mari. Avec lui, nous avons su créer une belle
famille avec nos enfants respectifs, alors, Sarah, Justin, Thalie, Pascale
et Philippe, ainsi que leurs conjoints,
Lisa, Marc-Gabriel et Laurie. Je vous confie que j'aurais aimé que mon père
puisse être témoin du chemin
parcouru, mais je sais qu'il est là quelque part. Et, la vie est belle, je suis
une fière grand-maman de deux beaux
garçons de huit et quatre ans, Tommy et Félix. Ils illuminent nos vies par leur
joie de vivre et leur spontanéité. Sachez que, sans l'appui de ma
famille, je n'aurais pu réaliser cet objectif professionnel et m'y investir.
En terminant,
je réitère mes remerciements aux citoyens de Laporte pour leur confiance dans
le mandat qu'ils m'ont confié de les représenter à l'Assemblée nationale. C'est
avec rigueur et détermination que je m'acquitterai de mes tâches. Mon
expérience acquise dans un gouvernement de proximité, le palier municipal, sera
mise à profit. À vous tous, chers collègues, je vous souhaite un bon mandat, à
la hauteur de vos attentes.
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Merci, Mme la députée de
Laporte. Et, le prochain intervenant, j'accueille Mme la députée de
Lotbinière-Frontenac.
Mme Isabelle Lecours
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) : Merci, M. le Président. C'est mon anniversaire de
naissance aujourd'hui, donc je suis encore plus heureuse de prendre part
au débat sur le discours d'ouverture de la 43e législature.
Tout d'abord,
j'aimerais remercier les citoyens et les citoyennes de Lotbinière-Frontenac de
m'avoir donné leur confiance pour une
deuxième fois. C'est un privilège important de représenter ma région et les
gens de chez nous, et j'en suis très reconnaissante.
J'aimerais
aussi remercier les bénévoles qui m'ont aidée durant la campagne. Je n'aurais
pas pu y arriver seule. Merci beaucoup.
Je remercie aussi le personnel de la Coalition avenir Québec, qui nous a
grandement soutenus durant la campagne. Nous sommes choyés d'être si bien entourés. Le travail dans les bureaux
de comté est très demandant. Je veux donc remercier les membres de mon équipe, passés et présents.
Nous avons et nous continuerons ensemble d'aider les citoyens et de faire
avancer les projets importants dans Lotbinière-Frontenac.
Je remercie
ma famille, mes deux enfants, mes parents, ma soeur, mon neveu, ma nièce et
leur petite famille pour leur support
indéfectible et leur encouragement. Je veux aussi remercier le premier ministre
et son équipe pour leur écoute et leur confiance.
Si vous me le
permettez, M. le Président, j'aimerais revenir quelques minutes sur mon premier
mandat. Je veux en parler parce que
je suis très fière de ce que j'ai accompli. Je suis fière de mon bilan,
345 millions dans les derniers quatre ans pour Lotbinière-Frontenac. Il faut dire qu'il y avait beaucoup d'enjeux
et plusieurs dossiers qui traînaient depuis plus de 20 ans, comme par exemple le projet de train
de marchandises dans la région de Thetford et le projet d'aires protégées de la
seigneurie de Joly.
• (17 h 50) •
En plus de ces
dossiers, dès le début de mon premier mandat, j'ai agi sur le dossier de
l'amiante. Nous avons fait un BAPE.
Il y a eu un rapport et puis un plan d'action gouvernemental. Dans ce plan, il
y avait, entre autres, la mise sur pied d'un observatoire à Thetford.
D'ailleurs, cet observatoire verra le jour dans les prochaines semaines.
Toujours
dans les Appalaches, nous procédons présentement à la rénovation de l'urgence
de l'Hôpital de Thetford; la nouvelle maison des aînés est sur le point
d'être terminée; les citoyens auront un nouveau CLSC dans les prochaines années; un complexe multisports sera construit sur
le terrain du cégep; et un nouveau projet de logements abordables verra
le jour à Thetford.
Nous avons, de plus, beaucoup investi dans les
infrastructures de loisirs, comme le Domaine Option nature, le Domaine Escapad, des pistes cyclables et des
sentiers pédestres. J'invite d'ailleurs tous les Québécois à nous rendre
visite. Il y a beaucoup d'activités très intéressantes à faire dans
Lotbinière-Frontenac.
Du côté de Lotbinière, depuis plusieurs années,
il y a une croissance importante de la population dans plusieurs municipalités. J'ai, d'ailleurs, eu la chance
d'inaugurer une école au début de mon premier mandat et, à la fin de celui-ci,
j'ai pu annoncer son agrandissement. On ne
voit pas ça très souvent. Pour ce qui est du campus de Lotbinière affilié au
cégep de Thetford, au début de mon premier
mandat, notre gouvernement a procédé à sa reconnaissance, et, il y a quelques
mois, nous avons annoncé son agrandissement.
Ça bouge
beaucoup dans Lotbinière-Frontenac, M. le Président. Les municipalités, les
organismes, les entrepreneurs et mon
équipe, nous avons tous travaillé très fort pour bien monter les projets,
effectuer des suivis, mais, sans l'aide de mes collègues ministres et de leur cabinet, tout ça n'aurait pas été
possible. Nous avons eu une collaboration extraordinaire. C'est un beau travail d'équipe, donc merci. Tout
ça pour dire que c'est important d'entretenir de bonnes relations et que la
collaboration de tous est très importante. Sans collaboration, il n'y a rien
qui se passe.
J'entame donc
mon deuxième mandat avec beaucoup de confiance, M. le Président. Par contre, je
ne peux passer sous silence ce que
j'ai vécu durant la campagne. Tous les collègues seront certainement d'accord
avec moi : faire campagne, c'est
très demandant, et la dernière campagne n'a pas été de tout repos. Dès... (Interruption) Excusez-moi. Désolée. Dès la première
soirée, mes pancartes ont malheureusement été vandalisées, plusieurs ont été
volées. Sur les réseaux sociaux, les commentaires
étaient très virulents. J'espère qu'au cours des prochains mois nous trouverons
le moyen d'arrêter cette violence sur les réseaux sociaux, parce que,
l'intimidation et la violence, on ne doit pas accepter ça.
Lorsque je me
suis lancée en politique, je l'ai fait en pensant aux femmes et aux jeunes.
Lors du premier mandat, j'ai eu
l'opportunité de travailler sur le dossier des violences sexuelles et
conjugales. Au cours de mon deuxième mandat, en tant qu'adjointe parlementaire du ministre de l'Éducation, j'aurai
l'opportunité de travailler sur deux dossiers qui me tiennent très à coeur, soit l'intimidation et la
violence chez les jeunes. Ce sont deux problématiques graves, et il faut s'en
occuper maintenant. L'objectif ultime, c'est
de rendre l'intimidation inacceptable. Les gens ne devraient plus avoir peur
de dénoncer. Ceux qui en sont témoins ne
devraient pas avoir peur d'intervenir. Les intimidateurs doivent prendre
conscience de leurs comportements.
En ce qui concerne la violence chez les jeunes,
nous devons faire en sorte que les jeunes défavorisés se sentent accompagnés. On doit leur faire découvrir leurs
passions, soit par le sport, l'art ou la culture, on doit les garder accrochés,
intéressés et occupés pour qu'ils ne voient
pas la rue, pour qu'ils réussissent leur parcours scolaire et ultimement aient
la persévérance de réaliser leurs
rêves. La violence ne devrait pas faire partie des options. Pour y arriver,
nous devons tous travailler ensemble,
les différents ministères, les organismes sociaux, les établissements
scolaires, les parents et les jeunes. Sachez que je vais y travailler
avec tout mon coeur et ma détermination.
En terminant,
M. le Président, lorsque j'ai été élue pour la première fois, en 2018, j'ai
réalisé mon rêve. Être députée, ce
n'est pas toujours facile, surtout avec la pandémie que nous avons traversée,
mais, de travailler pour les citoyens et de pouvoir
développer ma région, il n'y a rien de plus valorisant, donc, pour moi, ce sera
un autre quatre ans de bonheur. Merci.
Le Vice-Président (M. Benjamin) : Merci,
Mme la députée. Et bon anniversaire!
Maintenant,
la parole revient au député de Nicolet-Bécancour... Ah! C'est Mme la députée de
Roberval. Allez-y, Mme la députée.
Mme Nancy Guillemette
Mme Guillemette : Merci,
M. le Président. Un petit changement de dernière minute. Donc, c'est un honneur
pour moi de me lever et c'est un
privilège de me lever en ces lieux chargés d'histoire et forts de sens, M. le
Président. Et mes premiers mots
seraient pour vous féliciter, ainsi que la présidence. Nous avons élu une
deuxième femme à la présidence de l'Assemblée nationale, j'en suis très fière.
Félicitations! Félicitations à la vice-présidente, également aux deux
vice-présidents! Et on a élu
également, lors de la dernière élection, la collègue de Duplessis, qui est la
première femme autochtone à accéder ici,
à l'Assemblée nationale, et à avoir un poste de ministre, donc je tenais à la
féliciter devant tout le monde ici, et je crois que tout le monde est
très, très fier également de la collègue de Duplessis. Félicitations!
Vous savez,
c'est un honneur que je dois, moi, d'être ici, aux citoyens et aux citoyennes
du comté Roberval qui m'ont accordé,
pour une deuxième fois, leur confiance lors de l'élection du 3 octobre. Et
moi, comme vous le savez, lors de ma première élection, en 2018, je suis
arrivée dans une partielle, donc ce sera bientôt l'anniversaire de cette
partielle-là. Donc, je suis très
fière, encore une fois, et toujours aussi impressionnée d'avoir le privilège de
me lever en ces lieux, et je vais
tout faire en mon pouvoir pour être à la hauteur de la confiance que les
citoyens et les citoyennes du comté m'ont apportée.
Vous savez,
en campagne électorale, on ratisse notre comté de long en large, et ça m'a
permis, durant ce moment-là mais
aussi durant les quatre dernières années, de bien mesurer l'ampleur des défis
que chaque territoire a, parce que mon comté est très grand, donc,
23 municipalités, une communauté autochtone — j'ai la chance d'avoir
une communauté autochtone également dans ma
circonscription — et
chaque communauté, chaque municipalité a ses défis, a ses enjeux mais a
aussi sa couleur. Donc, ça nous permet, pendant ces campagnes électorales là,
de faire le tour de tout le monde et de rencontrer nos élus, mais également la
population, donc, et ça, je veux continuer à le faire comme on l'a fait durant
les derniers quatre
ans. Je veux continuer à le faire, M. le Président, avec mon équipe également
qui est sur le terrain, parce que
vous savez que nos équipes, hein, sont nos yeux et nos oreilles. Ils sont ceux
qui font les suivis de dossiers pendant que nous, nous siégeons ici et
qu'on fait la partie législative.
Vous savez, on a plusieurs dossiers qui ont vu
le jour dans le dernier mandat. Je pense à la maison des aînés, Espace Péribonka, réseau de chaleur de la ville de
Saint-Félicien, des projets porteurs également au niveau du parc régional
des Grandes-Rivières, qui vont nous ouvrir
d'autres possibilités au niveau touristique qu'on avait peut-être moins un peu
dans ce coin-là, et c'est un énorme...
Le
Vice-Président (M. Benjamin) : Mme la députée, compte
tenu de l'heure, je dois vous demander si vous avez terminé votre
intervention ou si vous souhaitez la poursuivre à la reprise de nos travaux.
Mme Guillemette : Je souhaite
la poursuivre, si vous me le permettez, M. le Président, à la poursuite de nos
travaux, demain.
Ajournement
Le Vice-Président
(M. Benjamin) : Merci. Alors, compte tenu de l'heure, nous allons
ajourner nos travaux pour demain matin, 8 décembre, à
9 h 40. Merci.
(Fin de la séance à 18 heures)