(Dix heures)
Le
Vice-Président (M. Picard) : Mmes et MM. les députés, avant d'entreprendre nos travaux,
nous allons nous recueillir quelques instants.
Je vous remercie. Veuillez vous asseoir.
Affaires du jour
Affaires prioritaires
Reprise
du débat sur la motion du ministre des Finances proposant que
l'Assemblée approuve la politique budgétaire du gouvernement
et sur les motions formulant un grief
Aux affaires
du jour, aux affaires prioritaires, à l'article 1 du feuilleton,
l'Assemblée reprend le débat ajourné le 24 mars 2022 sur la motion de M. le ministre des Finances proposant que
l'Assemblée approuve la politique budgétaire du gouvernement ainsi que sur les motions formulant un grief présentées par
M. le député de Robert-Baldwin, Mme la députée de Mercier, Mme la cheffe de l'opposition officielle, M. le député de
Rosemont, M. le député de Mont-Royal—Outremont, M. le leader de l'opposition officielle
et Mme la députée de Rouyn-Noranda-Témiscamingue.
Avant de
donner la parole au prochain intervenant, je vous informe qu'il y a 4 h
53 min 38 s d'écoulées à la première étape du débat. La répartition du temps de parole
restant est la suivante : 4 h 21 min 55 s au
groupe parlementaire formant le
gouvernement, 2 h 4 min 45 s au groupe parlementaire
formant l'opposition officielle, 51 min 12 s au deuxième groupe
d'opposition, 56 minutes au troisième groupe
d'opposition, 7 min 30 s au député de Bonaventure,
7 min 30 s à la députée d'Iberville et
7 min 30 s au député de Rimouski.
Je suis maintenant prêt à céder la parole à M.
le député de D'Arcy-McGee.
M. David Birnbaum
M.
Birnbaum : Merci, M. le Président. À mon tour d'intervenir
sur le débat sur le discours du budget du gouvernement de la CAQ.
Écoutez, je
crois qu'il y a un nombre croissant d'experts ainsi que des
Québécoises et Québécois de toute origine qui se joignent à moi en se
posant quelques grandes questions suite au dépôt de ce budget.
Dans un
premier temps, et je me permets de constater que même les chroniqueurs, les
experts qui voient en quelque part
d'un bon oeil le budget devant nous, tout le monde peut constater l'absence
d'un concept assez primordial, c'est de la vision. On parle, de notre côté, d'un budget horizon élections, un
budget électoraliste, et, je trouve, à juste titre. On se fait joint par beaucoup, beaucoup de monde qui se pose
la question, même si on parle de budget horizon électoral : Est-ce que
ça ne nous donne pas, comme côté
ministériel, la responsabilité d'offrir aux Québécoises et Québécois une piste
responsable et visionnaire vers
l'avenir? Un budget, ce n'est pas juste des chiffres, même s'il y a 5 avec un 0
et un 0 à côté. Ce n'est pas juste
des chiffres, c'est une des expressions écrites et claires d'un gouvernement
qui démontre une piste vers l'avenir.
Nous sommes,
M. le Président, dans un monde évoluant. Un budget, c'est la carte routière
vers cet avenir. Nous sommes devant
un monde qui est témoin d'un conflit épouvantable qui nous touche tous, pour ne
pas parler de la tragédie en Ukraine. Nous sommes à la veille d'une
sixième vague d'une pandémie comme jamais vue. À part d'un petit geste prudent de ce gouvernement de mettre beaucoup de
l'argent à côté advenant des problèmes, où est la vision? Nous sommes maintenant dans un cycle d'inflation qui risque
d'être exacerbé par le conflit mondial. Nous sommes devant une pénurie de main-d'oeuvre toujours, toujours minimisée par
le gouvernement, et le premier ministre, et le ministre des Finances. On
parle des forces des phénomènes réels et sérieux.
Et, comme je
dis, je me permets de le dire, je vous donne le défi, M. le Président, de
trouver un expert, un économiste, un
chroniqueur chevronné qui aurait employé le mot «vision» pour décrire le budget
devant nous. Et j'insiste et j'ose
espérer que le premier ministre insisterait aussi sur le fait qu'un budget
c'est un document d'une importance primordiale où on offre aux électeurs et aux
citoyens l'opportunité de choses, de comprendre où on s'en va, et, deuxièmement,
de se réconforter avec un travail, un
document rigoureux, étoffé, qui va montrer que l'Assemblée nationale et le gouvernement,
au sein de cette enceinte, a réfléchi
mûrement, responsablement, avec empathie, avec rigueur, avec expertise pour
tracer une piste vers l'avenir. C'est
ça, un budget, ce n'est pas juste des chiffres. De le faire interpelle, au
gouvernement du jour, de voir large, d'offrir des réponses structurantes
aux phénomènes réels et sérieux qui nous touchent tous chaque jour.
On va passer au geste-phare de ce budget, et je
vous invite, M. le Président, de décider si ce geste-phare répond aux exigences que je me permets de mettre de
l'avant au nom de nos concitoyennes et concitoyens. 500 $. 500 $.
Écoutez, nous sommes tous devant des
défis qui se multiplient, devant les difficultés, pour plusieurs, de boucler
leurs dépenses chaque mois. Est-ce
que nos concitoyens et concitoyennes méritent de l'aide pour pallier ces
difficultés? Oui, une autre fois, insérée, on aurait espéré, dans une
vision de l'avenir et encadrée de façon responsable et réelle pour qu'on
s'assure de donner l'aide là où on a besoin.
Pas de saupoudrer quelque 3,2 milliards dollars dans un geste ponctuel qui
ne se répéterait pas et de
dire : Voilà, voilà, oui, il y a des difficultés, vous avez 500 $. Ce
n'est pas rien, évidemment, je ne suis pas naïf, ce n'est pas un geste
sans petite conséquence, mais on parle d'un budget qui a à répondre à prévoir
l'avenir.
Ce 500 $,
premièrement, pour plusieurs dizaines de milliers de Québécois et Québécoises,
va être aidant, mais, qu'on soit franc les
uns et les autres, pour ces plusieurs dizaines de milliers de personnes, ils
n'ont pas besoin d'utiliser cet argent
pour trancher entre des achats d'épicerie, et de l'essence, et des cartes
d'autobus. Il y en a, du monde qui a à faire ces choix-là. Est-ce qu'on aurait pu mieux cibler? Et, même pour ce
monde-là, un «snapshot» de 500 $, est-ce
qu'on a à faire le calcul? Premièrement, ce 9,62 $ par
semaine pour les gens qui ont les besoins criants, est-ce que, ça, c'est une
réponse le moindrement visionnaire? La question se pose, mais pas à peu
près.
• (10 h 10) •
Bon, je me
permets de revoir une des manchettes de la semaine passée, juste pour voir si
le côté ministériel est en mesure, de
façon éclairée, d'évaluer son propre budget. Vous avez lu, M. le Président,
comme moi, dans Le Journal de
Québec, que c'est l'Ontario qui aurait sa méga-usine de batteries de
5 milliards de dollars, de LG et Stellantis, et ce ne serait pas au Québec. Le ministre du Développement économique a eu l'imagination d'évaluer ça comme de la bonne nouvelle. Bon, ça m'évite de me rappeler de l'écrivain
iconique du XXe siècle, George Orwell, qui a dit : «War is peace.
Freedom is slavery.» Est-ce qu'on
peut, en quelque part, accueillir une telle nouvelle comme de la bonne nouvelle
pour le développement économique du Québec? Oh boy! La question se pose,
mais pas à peu près.
Vous allez me permettre, M. le Président, de
concentrer sur quelques-uns des sujets qui me touchent à coeur et pour lesquels j'ai l'honneur d'être le
porte-parole de l'opposition officielle. Dans un premier temps, qu'on parle de
la santé mentale. Bon, je me permets de répéter pour la ixième fois
qu'on parle de la nécessité d'une vision, que, depuis deux ans, nous sommes devant une crise pas juste de santé sanitaire, on
est devant une crise de santé mentale. Les réponses, jusqu'à date, n'étaient pas au rendez-vous. Et il
n'y a aucun confort, mais aucun confort dans le budget devant nous là-dessus.
Qu'on se
comprenne, et on le dit, là, on le lit dans les documents, l'augmentation des
crédits pour la santé mentale est, en
quelque part, aux alentours de 121 millions de dollars, ce qui se compare
à la somme de 168 millions que le ministère doit dépenser, en 2022‑2023,
en vertu du plan d'action en santé mentale de ce gouvernement-là. Qu'on se
comprenne, donc, il y a une diminution nette et très sérieuse des
budgets de la santé mentale pour les programmes existants.
That's what we learned from this
budget, that, when it comes to the crisis on mental health, the lack of vision
that I have been speaking about is, once again, sadly
expressed by the budget before us.
L'investissement de quelque 77 millions pour
la santé mentale en contexte de pandémie de l'an dernier n'est pas reconduit. Cinquième vague est peut-être finie,
mais la recrudescence de l'anxiété est encore là. La réponse n'est pas au
rendez-vous.
Au sujet de
nouvelles initiatives, il n'y en a aucune, aucune, en dépit des nouvelles
sommes. Le plan budgétaire précise que
le MSSS poursuivra la mise en oeuvre des initiatives existantes. Dans les
50 mesures du plan de refondation de la santé, on promet éventuellement des tableaux de bord avec
des chiffres et vaguement améliorer l'accès à la santé mentale. Mais rien d'autre. Et je me permets de le dire, lors de
l'étude des crédits de l'année passée, ces tableaux de bord étaient assez
vides, les indicateurs étaient assez, assez absents.
Sur notre
proposition visionnaire, je me permets de le dire, pour pallier la crise en
termes d'accès aux traitements nécessaires, pour pallier à la liste d'attente
des quelque 20 000 personnes, nous continuons de proposer l'accès
universel et gratuit à la
psychothérapie. Radio silence du côté du gouvernement, une autre fois, sur
cette exigence assez importante.
Let's talk a little bit about this
Government's response, or lack thereof, with respect to Québec's English-speaking community.
Et là, peut-être, je le dis avec toute tristesse,
ça commence avec une vision, une vision énoncée par le premier ministre
lui-même. Et, invité à élaborer, il a...
As we say in English, he
doubled down. And the vision I'm talking about is describing the
English-speaking community as having members who are historic Anglophones, «les
anglophones historiques».
C'est toute une insulte,
dans les mots, pour commencer.
We're not part of history, we're part
of the present and we're part of the future. But let's understand the
consequences of
those words reflected in this budget, reflected in Bill 96, reflected in future
risks to our access to services. What does the Premier means by «anglos historiques»?
Ça veut dire les ayants droit.
Let's understand what those
rather innocuous words mean. They mean you're an English-speaking Quebecker if
you have established rights to access to English schooling.
And
the folks on the other side of this House can read census figures like I can.
There are perhaps 500,000 English-speaking
Quebeckers, taxpayers, «Québécois à part entière», who do not have official
access to schooling. No Government, no Premier of Québec has ever made
that distinction, not René Lévesque, not Jacques Parizeau, not Bernard Landry, not Lucien Bouchard, and, of
course, not Jean Charest, and not Philippe Couillard, and not Robert Bourassa.
No other premier has made that distinction that puts at risk the full fledge
and the legitimate rights of English-speaking Quebeckers who don't have that
piece of paper saying they can go to English school. That puts their
rights at risk.
Et, qu'on
soit clairs, le budget devant nous découle de cette vision. Si on regarde les
crédits, on constate que le budget accordé au secrétariat pour les
relations avec la communauté de langue anglaise, dont le premier ministre est responsable... et son gouvernement n'a pas jugé de
suivre notre exemple et de nommer un ministre désigné pour la communauté dont je suis fièrement membre. On
regarde les crédits, et les montants diminuent. Oui, à juste titre, une des
rares choses que je vais accorder mon appui
modeste pour le budget devant nous, il y a une réponse accrue pour tout ce
qui a trait au travail formidable des
regroupements communautaires. Alors, on va voir, peut-être il y a des petites
sommes pour le secrétariat là-dedans, mais le budget au total est
diminué.
Are we to conclude that this Government's analysis of the situation
is that the job is kind of getting done? I would invite any member of...
Le côté ministériel, et surtout les députés...
je note la députée de Huntingdon, je note la députée... j'oublie la
circonscription, mais il y a des députés, de l'autre côté, qui ont des
concitoyens et concitoyennes québécois de langue anglaise. J'invite les députés de parler avec ce monde-là de ma
communauté pour décortiquer la réaction à ce budget-là et...
I invite you to ask them : Are you seing
progress with respect to securing your place, your historic and future place in Québec under this current CAQ Government? And are you, thus, of the same view that they
are, that we can maybe look at reducing expenses because we've done such a good job with
English-speaking community? My guess is that you're not going to get the
most polite reaction, nor do I get it when I travel around my community.
• (10 h
20) •
Tout cela pour dire, M. le Président,
qu'on a devant nous, de notre lecture de ce côté de la Chambre, un budget qui
manque son rendez-vous avec l'avenir. J'ose
dire, même, manque son rendez-vous électoral, qui n'aurait pas dû être la
motivation qui a alimenté le gouvernement, de toute façon. Un budget sans
vision, sans rigueur, sans espoir.
Motion formulant un grief
Conséquemment,
M. le Président, je me permets de proposer la motion de grief qui suit :
«Que l'Assemblée nationale blâme
sévèrement le gouvernement caquiste pour son refus de rehausser les budgets
en santé mentale et de réduire les délais
d'attente sans précédent pour consulter un psychologue, afin de notamment
répondre à la hausse fulgurante de l'anxiété des Québécois.»
Merci,
M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Picard) : Merci, M. le député. Votre motion est déposée sous
réserve de sa recevabilité.
Et
je suis maintenant prêt à reconnaître M. le ministre de l'Environnement et de
la Lutte contre les changements climatiques et également ministre responsable
de Lutte contre le racisme.
M. Benoit Charette
M. Charette : Merci,
M. le Président. Un plaisir de vous retrouver ce matin. Salutations aux
collègues également. Très, très
heureux de pouvoir parler de ce budget qui, encore une fois, vient confirmer
l'importance que le gouvernement accorde aux enjeux environnementaux.
Je le mentionnais la semaine dernière,
lors de certaines interventions, les faits, mais surtout les chiffres sont
plutôt têtus. Si on regarde la
croissance du budget du ministère de l'Environnement depuis notre arrivée au
pouvoir, on remarque deux mondes,
littéralement. À l'époque du gouvernement précédent, donc à l'époque du
gouvernement libéral, plusieurs années
ont démontré des coupures au niveau du budget de l'Environnement. Donc,
aujourd'hui, ce parti-là se dit très, très intéressé à la question environnementale, mais c'est plutôt intéressant
de se rappeler que, lorsqu'ils étaient au gouvernement, ils mettaient en place plutôt des coupures qui ont
fait mal au ministère de l'Environnement. Et encore aujourd'hui on constate
à quel point ces coupures-là, au niveau de l'affectation dans les directions
régionales, ont des conséquences.
Heureusement, la situation a changé,
et ce, dès le premier budget de la Coalition
avenir Québec en 2019‑2020.
C'est un budget que je considérerais
un budget d'adaptation. Donc, on était à évaluer un petit peu nos options,
mais, déjà, une hausse de quelques
points de pourcentage par rapport aux années précédentes. Mais, dès les années
qui ont suivi, que ce soit 2020‑2021,
2021‑2022 et 2022‑2023, ce sont des augmentations considérables :
33 % pour ce qui est de 2020‑2021, au
niveau des budgets de dépenses, 13 %... en fait, 14 %, 2021‑2022,
cette année, c'est 25 %, ce qui fait qu'au total on a essentiellement doublé, depuis l'arrivée du
gouvernement de la Coalition avenir Québec, le budget des dépenses pour le
ministère de l'Environnement. C'est très
conséquent. Ça nous permet des actions qui sont directes, qui font une
différence.
Et ça, c'est
sans compter, M. le Président, le milliard supplémentaire qui a été confirmé
dans le dernier budget, qui vient
compléter un budget déjà très étayé du PEV, donc le Plan pour une économie
verte, qui, lui, avait été présenté en novembre
2020. Essentiellement, pour la lutte aux changements climatiques, on parle
dorénavant de 7,7 milliards de dollars sur une période de cinq ans.
C'est beaucoup plus, là aussi, que ce que les gouvernements précédents ont pu
faire, et ça nous permet de faire une
différence à bien des niveaux. Et, à ce niveau-là, peut-être vous parler un
petit peu seulement de la journée d'hier.
Dans un
premier temps, aux côtés de la mairesse de Montréal, on a pu confirmer un
investissement de 117 millions de dollars. Là aussi, un transfert de fonds
de cette nature-là envers notre métropole pour qu'elle puisse réaliser son
propre plan d'action à la lutte aux
changements climatiques, c'est du jamais vu. Mais ce que ça va permettre de
faire à Montréal essentiellement,
c'est décarboner ses immeubles publics. Ça va permettre également de multiplier
le nombre de bornes de recharge sur
le territoire montréalais. Et, ultimement, ça va permettre à la métropole aussi
de s'adapter aux changements climatiques
en verdissant certains secteurs de son territoire. Donc, une annonce qui a été
bien reçue et qui témoigne encore une fois de l'importance accordée à
ces enjeux-là.
Et, quelques heures après, j'étais sur le côté
de Québec, avec ce même plaisir de confirmer un partenariat, cette fois-ci avec notre capitale nationale, tout près
de 50 millions $, avec des objectifs semblables aussi, notamment au
niveau du déploiement de bornes électriques.
Donc, ce sont
des gestes concrets, qui sont appuyés par des budgets conséquents parce que la
volonté politique y est, ce qui,
malheureusement, les années précédentes, n'était pas le cas, n'était pas, à
tout le moins, observable. On se limitait essentiellement à des
discours, ce que l'on ne veut pas faire de notre côté. Oui aux discours, mais
surtout accompagnés d'actions bien précises.
Donc, uniquement hier, 160 millions, essentiellement, et ça nous permet de
concrétiser notre propre plan d'action pour une économie verte.
Lorsqu'on en a fait le dévoilement, il
y a un petit peu plus d'une année, je le disais de façon très transparente et
je n'ai pas cessé de le répéter depuis, on a une cible très ambitieuse à
atteindre, d'ici 2030, en matière de réduction de gaz à effet de serre. On parle de 37,5 %. Et je dois
malheureusement rappeler qu'on est à peine à 3 %, et même un petit peu
moins de 3 %, à l'heure où on se parle. Donc, la prochaine décennie nous
permettra et nous oblige à faire des avancées remarquables.
Mais, encore une fois, c'est le même principe : le discours, c'est une
chose, mais, si ce discours-là n'est pas appuyé de moyens, on n'y
arrivera pas.
Et
ce n'est pas la seule responsabilité du gouvernement du Québec, et c'est ce que
je répète sans cesse : Oui, le gouvernement du Québec est le maître
d'orchestre, en quelque sorte, dans ce défi collectif, mais il faut la
participation, naturellement, des citoyens,
des citoyennes, il faut la participation des entreprises, mais il faut aussi la
participation des municipalités. Et
c'est ce type de partenariat là qui a été confirmé hier autant avec notre
métropole qu'avec notre capitale nationale.
Et, dans les prochaines semaines, on permettra à d'autres municipalités du
Québec aussi d'entrer dans la danse avec nous pour nous aider.
Donc,
le milieu municipal est appuyé, le niveau... le milieu industriel l'est
également, et on va le voir à travers le PEV et son plan de mise en oeuvre.
Mais surtout on va avoir droit à une réactualisation, dans les prochaines
semaines, à ce niveau-là qui nous
confirmera de nouveaux outils pour aider le secteur industriel, et, encore une
fois, on parle de sommes d'argent colossales qui permettront cette
transition-là.
Les
citoyens sont aussi responsables de leurs actions et de leur impact au niveau
climatique, et là aussi ils doivent être
appuyés, et là aussi, ne serait-ce qu'à travers des programmes comme Roulez
vert, on les appuie dans cette démarche-là. Certains ont questionné, par rapport à Roulez vert, la diminution de la
subvention. Il faut savoir que le gouvernement du Québec donnait et continue de donner, pour les
prochains mois, un montant de 8 000 $ pour une personne qui fait
l'acquisition d'un véhicule électrique qui est qualifié, donc un
véhicule électrique qui correspond à certains critères. On passe cette
subvention-là de 8 000 $ à 7 000 $, c'est vrai, mais il
faut comprendre le principe derrière ça.
Un, c'est une
subvention qui n'est pas permanente dans le temps, on le dit depuis le début,
et le but de cette subvention-là est de
couvrir 50 % de l'écart entre un véhicule électrique et son équivalent à
essence. Donc, le but n'est pas de
payer entièrement la différence, mais 50 %. Et, au cours des dernières
années, il y a plusieurs nouveaux modèles qui sont apparus, des modèles qui, dans bien des cas, sont moins dispendieux.
Et je pourrais vous en faire une liste assez intéressante où, même des modèles comme... et très populaires au Québec,
que ce soit la Volt, que ce soit la Bolt, entre le prix indiqué et affiché pour 2021 et 2022, ce sont
des prix qui ont significativement baissé. Donc, on maintient cet écart-là.
Et le gouvernement ne
voulait pas faire des économies en passant de 8 000 $ à
7 000 $. Il faut savoir qu'il va y
avoir beaucoup plus de véhicules vendus. Donc, le montant investi demeure
encore plus important, et, ultimement, les argents que l'on ne met pas à travers cette subvention-là sont
réinvestis dans d'autres programmes qui vont nous aider aussi à diminuer
nos émissions de gaz à effet de serre.
Mais
je dis aux gens : Même le 7 000 $ n'est pas permanent dans le
temps. Avec les années, il est appelé à décroître. Et, si on se fie à la plupart des spécialistes de
l'automobile, en 2027, normalement, le prix d'un modèle équivalent, électrique,
à essence devrait s'équivaloir. Donc, on
peut présumer, à ce moment-ci, qu'en 2027 ce type de subvention là ne sera plus
nécessaire. Et c'est la raison pour laquelle
qu'on a confirmé aussi, dans le budget de la semaine dernière, qu'on les
maintenait, les subventions, à tout
le moins jusqu'en 2027. Ça nous laisse le temps de réévaluer, de voir quels
sont les impacts actuels sur ces nouveaux véhicules qui arrivent, encore une
fois, toujours plus nombreux et à des coûts toujours plus abordables.
• (10 h 30) •
Mais c'est une
subvention qui demeure, même à 7 000 $, extrêmement généreuse. Il n'y
a pas d'équivalent au Canada. Il n'y a pas
d'équivalent aussi en Amérique du Nord. Donc, c'est une subvention qui non
seulement est généreuse, mais qui peut être additionnée à celle que le
gouvernement canadien donne aussi pour certains types de véhicules, une subvention qui, elle, peut s'élever à
5 000 $ pour ce qui est du gouvernement fédéral. Donc, si on additionne
le 7 000 $ plus le
5 000 $, donc 12 000 $ de subvention, on arrive à peu près
à compenser entièrement l'écart entre le véhicule électrique et son
équivalent à essence. Donc, un autre geste très, très concret qui démontre
l'importance accordée à la lutte aux changements climatiques.
Et ça, c'est sans
compter toutes les initiatives qui sont réitérées, qui ont été préparées tantôt
avec mon collègue à l'Économie, tantôt avec
mon collègue aux Finances, tantôt avec mon collègue aux Transports, qui
concernent les autobus urbains
électriques, les autobus scolaires électriques. Donc, on a réellement une
vision très étoffée. D'ailleurs, j'invite chacun et chacune à lire les papiers, ce matin dans La Presse, sur la
filière batterie qu'on est en train de constituer à travers tout ça.
Donc,
il y a une vision qui est claire, qui donne des résultats, mais, à travers tout
ça, je vous dirais, il faut éviter les pièges du passé. Encore la semaine
dernière, on a eu différents rapports à ce niveau-là. L'approche libérale
n'était pas la bonne. Non seulement
elle manquait de moyens financiers, mais surtout elle manquait de suivi. Ce qui
fait qu'on avait un plan d'action
pour les changements climatiques, oui, mais c'est un plan d'action qui n'était
pas requestionné. On le maintenait en place malgré les résultats
défaillants qu'il menait.
Donc, la grande,
grande différence, et on va le voir encore dans quelques semaines, nous, c'est
une mise à jour annuelle qui va se faire.
Donc, à partir du moment où on a un programme qui ne produit pas les résultats
escomptés, bien, on s'empresse à le bonifier, ou à le modifier, ou à
complètement le remplacer pour que chaque dollar investi puisse produire
le meilleur résultat possible au niveau de
la réduction des gaz à effet de serre. C'est ce qu'on appelle une gouvernance
qui est éclairée mais surtout qui nous permettra d'arriver aux résultats
escomptés.
Je vois le temps qui
file. Je sais que j'ai beaucoup de collègues qui souhaitent intervenir sur ce
très beau budget. Donc, je n'en dirai pas
plus. Mais bravo à la clairvoyance du ministère, du ministre des Finances et à
l'importance qu'il accorde à la lutte aux changements climatiques.
Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Picard) :
Merci, M. le ministre. Je
reconnais maintenant M. le député de Jacques-Cartier.
M. Gregory
Kelley
M. Kelley : Merci,
M. le Président. C'est toujours drôle d'entendre le ministre responsable pour
les changements climatiques au Québec — oui,
vous avez bien entendu ça, responsable pour les changements climatiques — ici,
et, toujours, il «bashe» l'ancien
gouvernement. Mais c'est drôle parce que le premier ministre dit souvent que
nous sommes fiers que, par habitant,
on est plus... moins des GES au Canada. C'est grâce à qui, ça, M. le ministre?
Ce n'est pas vous. C'est grâce aux décisions que les anciens
gouvernements libéraux ont... C'est nous qui avons décidé d'investir dans les
barrages puis l'hydroélectricité, au Québec.
Quand, même, il parle de cette subvention pour les chars électriques, c'est
nous qui ont fait ça. Tout l'argent
qu'il dépense dans son budget, une grosse partie de ça vient de quoi? Le marché
du carbone, qui a été mis en place par qui? L'ancien gouvernement
libéral.
Alors, quand
il dit : C'est toujours mauvais de l'autre côté, on est vraiment dans le
«Ministry of Plenty». Mon collègue a
cité George Orwell. C'est la même chose : Ce n'était pas bon, ce n'était
pas bon, nous sommes les meilleurs, nous sommes les meilleurs. Quand même, leurs projets, l'énergie renouvelable qu'ils
ont mise en place à Apuiat, qu'ils ont décidé d'aller de l'avant en 2019, c'est un projet qui a été mis
de l'avant par le gouvernement libéral, puis eux autres ont «bashé» ce projet
de loi. Ils ont dit que ce n'était pas bon,
les tarifs d'électricité vont augmenter. C'est un projet qui a été mis en place
avec les Innus du Québec, un partenariat qui a été créé et formé
ensemble. Puis, maintenant, c'est le meilleur projet. Ils ont vanté ça. Ils ont fait des communiqués de presse,
des opérations de marketing. C'est bien drôle, c'est bien drôle. C'est eux
autres qui ont eu des candidats, aux dernières élections, qui ont dit... ils ne
croient pas vraiment dans les changements climatiques, qu'il n'y a rien qui
passe, ce n'est pas vrai. Alors, on verra, on verra.
Aussi, il y a
le ministre qui dit : Nous avons annoncé l'argent pour Montréal et pour
Québec, un gouvernement qui «bashe»
le tramway de Québec, qui dit : Ce n'est pas bon, puis on va retarder ce
projet-là, mais, le troisième lien, on va aller de l'avant avec ça sans étude, sans une idée si ça va augmenter
les GES du Québec. Alors, ça, c'est un gouvernement caquiste qui fait des opérations de marketing, qui
a des bonnes lignes de presse, mais, en réalité, quand on regarde les faits,
ce n'est pas vrai, ce n'est pas vrai.
Alors, ça,
c'est juste une petite parenthèse puis une réplique, le ministre, parce qu'il
aime dire ça. Mais c'est juste drôle parce qu'il n'est pas sur la même page que
le premier ministre, qui est bien fier des résultats de notre province
sur l'échelle mondiale. Sur la scène
internationale, on est capables de gagner des prix parce qu'on est si bons dans
la lutte contre les changements climatiques, parce qu'on a pris des
actions sérieuses, parce qu'on est la meilleure province au Canada. C'est nous, c'est nous qui ont décidé de mettre un
prix sur le carbone puis ont quand même appelé une conférence avec des
autres provinces pour demander aux autres de mettre un prix sur le carbone
aussi, sur les GES aussi. Puis, oui, le gouvernement fédéral a finalement
décidé que les demandes que Québec a faites avec les autres provinces doivent
être mises en place pour s'assurer que tout
le monde est sur le même niveau. Alors, ça, c'est des résultats d'un
gouvernement libéral. Et, quand même,
je veux dire que le Parti québécois a fait plusieurs actions dans la même lutte
contre les changements climatiques et la protection pour
l'environnement. Alors, c'est juste un petit message, M. le Président.
J'ai eu le
plaisir, sur la fin de semaine, d'aller à plusieurs activités dans mon comté,
puis c'est sûr que les gens m'ont jasé un petit peu du budget. Plusieurs gens
ont dit : Mais je suis content que je vais recevoir 500 $ avec...
quand je dépose mes impôts. Il n'y a
aucune personne qui est contre ça. Mais j'ai entendu plusieurs personnes qui
ont dit aussi : Je ne comprends pas
comment une famille de deux parents avec un salaire, environ, ensemble, à
200 000 $ vont avoir plus d'argent qu'une mère monoparentale avec trois enfants dans une
situation plus vulnérable. Alors, ils ont dit : Peut-être que c'était
meilleur de trouver une façon de
donner à ces personnes-là plus d'argent que pour nous ou, oui, ça va aider... c'est
sûr, tout le monde veut 500 $,
M. le Président, aucune personne contre ça, mais ont dit : Peut-être
qu'il y a des autres façons qu'on peut faire, comme on a vu en Nouvelle-Écosse aujourd'hui, de s'assurer que c'est les
gens les plus vulnérables de notre société qui aient profité le plus de
cette mesure budgétaire.
Et c'est
important de rappeler que c'est leur argent, ce n'est pas un cadeau, vraiment,
les gens ont déjà payé ces impôts-là,
puis c'est juste un petit retour sur leurs factures pour l'année. Et je pense,
M. le Président... Je sais que ça, c'est des mesures qui sont là pour
aider avec l'inflation qu'on voit partout, qui impacte des familles québécoises
chaque semaine. Et ça devient de plus en plus dur chaque semaine parce que les
prix continuent d'augmenter.
Sur notre côté de la Chambre, on demande qu'au
minimum il y ait un gel sur les tarifs d'hydroélectricité et d'Hydro-Québec. On a eu ce débat en 2019, je me souviens, quand j'étais ici, puis
aussi en commission. Puis on a fait des discours puis on a fait des présentations des amendements. Puis j'ai
posé la question au ministre : Si jamais il y a une crise mondiale comme une guerre et il y a une
augmentation majeure de l'inflation comme on a vu dans le passé... C'est arrivé
dans le passé, dans les années 70 et
80. On a vu l'augmentation d'inflation rapide et impressionnante à cause des événements
mondiaux. Alors, on en a eu deux : on a
eu la pandémie puis, après ça, on a eu une guerre majeure en Ukraine. Alors, on
arrive maintenant avec une réalité
que le projet de loi... et le tarif qui a été fixé sur l'inflation pour avoir
la stabilité ne va pas être très stable pour les familles du Québec dans
les prochaines années.
Puis il n'y a
aucune indication que l'inflation va baisser dans les prochains mois, M. le
Président. Au contraire, la dernière
fois qu'on a eu une augmentation comme ça... Une petite leçon d'histoire, M. le
Président. La façon pour contrôler l'inflation, c'est une augmentation des taux
d'intérêt. Ça, c'est peut-être une solution, mais, encore, je vais mettre une mise
en garde, dans tous les «textbooks» de
l'histoire, après que les gouvernements ont décidé d'augmenter les taux
d'intérêt pour contrôler l'inflation,
on a eu une énorme récession qui était très, très sévère et très, très
difficile pour la classe moyenne et les classes de travailleurs au
Canada puis, quand même, en Amérique du Nord.
• (10 h 40) •
Alors,
comment ça va tout terminer, cette question, là, cette crise de l'inflation? La
guerre en Ukraine ne va pas terminer
demain. Il y a les autres pressions sur les systèmes, présentement, avec le
manque de main-d'oeuvre un petit peu partout. On est loin, loin d'être capable de
régler cette question avec un chèque de 500 $, qui, certains experts
disent, va juste aider à augmenter
l'inflation. Dépenser l'argent, ce n'est pas nécessairement la meilleure façon
pour un gouvernement de contrôler l'inflation non plus.
Alors, on
verra. Ça va être des années difficiles, c'est sûr, dans les prochaines couples
d'années. Et il faut être prêt. Il
faut être là pour aider les familles québécoises. Et ça, c'est pourquoi une
autre mesure que le Parti libéral propose, c'est pour les services de garde, on veut mettre un tarif à 8,70 $. Je
pense que ça, c'est une bonne façon pour aider les parents, aider les familles québécoises d'encore avoir un
tarif qui est fixé comme ça. Mais ça, ça va prendre plus de places dans les
garderies. Et on a eu tous les débats sur
cette question-là. Les résultats encore de ce gouvernement : il y a
une liste qui est plus longue puis il
y a encore moins de places. Alors, cette situation-là, ça ne va pas être réglé
demain non plus, mais on pense que ça, c'est une façon d'aider des
familles.
Pour les
aînés, on propose 2 000 $ pour aider eux autres à, oui, encore, être
prêts pour la période intense d'inflation qui est présentement. Et, quand même, on a proposé ça avant que
l'inflation était à ce point-là, mais on trouve que ça, c'est une bonne
mesure pour les aînés du Québec, encore qui sont sur, normalement, un salaire
fixé.
Je veux juste
revenir dans le budget, je veux juste saluer le ministre des Affaires
autochtones, qui était ici avec nous à,
oui, une autre ronde pour la FIA, qui est le fonds investissement autochtone du
Québec. Alors, on verra comment ça, ça
va être mis en place, comment les différents groupes autochtones vont demander
que le gouvernement aide eux autres à investir dans leur communauté,
dans leur économie locale.
Mais je veux...
reviens sur un sujet qui est très important, et ça, c'est le logement dans le
Nord, particulièrement avec les
Inuits. On a vu, ce week-end, un article qui a parlé qu'il n'y a pas d'eau
potable. Une chose, ce n'est pas correct, il n'y a pas de l'eau potable dans
les communautés dans... bien, au Québec, là, qui sont des municipalités. C'est
vraiment inacceptable, mais c'est un enjeu complexe. Mais un des
problèmes qui aggravent cette situation-là, c'est le fait qu'il y a des
familles, 10 à 20 personnes dans la
même maison, puis ils n'ont pas l'eau. Et, quand même, dans la bataille contre
la COVID, quand on a beaucoup des
familles dans la même maison, ah! c'est très, très difficile de limiter
l'éclosion dans une communauté.
On sait que,
dans les premières années de la pandémie, on a eu pas mal une fermeture du
Grand Nord, on n'a pas construit
beaucoup des maisons. On comprend pourquoi, on a manqué une saison. Mais il
faut augmenter l'offre des maisons dans
le Nord aussi. Et je ne parle pas juste des logements sociaux qu'on... bâtir
puis on donne à des gens. Il y a aussi plusieurs personnes, les
entrepreneurs inuits, qui veulent ravoir l'accès à des programmes qu'où le
gouvernement aide eux autres à construire
leurs premières maisons. Je ne dis pas que c'est tout le monde, mais il y a des
programmes qui existaient l'an passé,
ils ont été mis sur pause jusqu'à 2023. Alors, avec tout l'argent que le
gouvernement a mis dans les budgets pour le logement et, quand même, l'argent qu'on a reçu du gouvernement fédéral,
j'espère qu'on va trouver une façon pour régler cet enjeu avec la demande de restaurer un programme pour les gens qui
vont construire leurs premières maisons, on va avancer cette date cette
année-ci, puis, quand même, qu'on va voir une approche d'augmenter le nombre
des maisons qui sont construites dans le
Nord en général. Et je ne dis pas cinq maisons de plus. Ça doit être vraiment
plus que ça. Alors, je sais que le
ministre est à faire une visite. J'ai hâte de questionner lui, pendant l'étude
des crédits, sur cet enjeu. Mais c'est sûr
que c'est quelque chose qui est très important pour le gouvernement de Kativik,
qui est le KGR. Alors, on suit ça de près, M. le Président.
On sait
qu'aujourd'hui le gouvernement a annoncé une réforme du système de santé, une
autre réforme pour les Québécois. Je
n'ai pas vu tous des détails, M. le Président, j'étais ici, en Chambre, puis
avant ça j'étais en train de préparer mes
notes pour le discours d'aujourd'hui. Mais ça demeure toujours une
préoccupation de mes citoyens, c'est sûr, c'est l'état du système de santé. Puis, dans mon comté, M. le Président, j'ai
de plus en plus des gens qui n'ont pas l'accès à un médecin de famille. Ils ont eu un médecin de
famille, quelqu'un qui a pris leur retraite pendant la pandémie ou avant, puis
ils sont toujours sur une liste d'attente. Et ce n'est pas nécessairement juste
de fixer un rendez-vous pour quelqu'un. Je
sais que, dans mon comté, les aînés veulent avoir leur propre médecin. Le
gouvernement a pris un engagement, en 2018, que chaque Québécois va avoir accès à un médecin de famille, mais, en
réalité, on sait que la liste est plus grande que jamais. Puis il y a
maintenant 1 million de personnes, environ, qui n'ont pas de médecin de
famille. Avant, le taux n'était pas aussi
grand que ça. Je sais que le député de La Pinière a travaillé très, très fort
avec les médecins de famille pour pousser eux autres de prendre plus des patients. On a eu des résultats qui ont
démontré que le système était en train d'aller vers une liste moins
grande.
Mais, bref,
maintenant, on a une liste qui a explosé, la liste étant énorme, quand même,
aussi, pour les chirurgies. Oui, c'est
sûr, M. le Président, qu'on a vécu une pandémie, mais les conséquences
présentement, pour les gens qui sont toujours en attente d'une chirurgie, sont
vraies. On a entendu dans les journaux des différents exemples des personnes,
particulièrement des patients de cancer, qui sont dans une situation très
précaire, et ça prend une chirurgie rapidement. Et, si jamais cette liste-là augmente, c'est stressant pour les
familles. Et, quand même, juste pour les personnes qui ont besoin d'une chirurgie pour améliorer la qualité de vie,
la liste d'attente pour les gens qui attendent pour plus d'un an a augmenté.
Et, quand même, des personnes qui sont sur
une liste juste en général, c'est 160 personnes qui sont présentement sur
une liste. Ça, c'était en 2018-2019,
le taux était à 96 000 personnes. Maintenant, on est rendu à
160 000 à attendre une chirurgie, au Québec, c'est énorme.
Je ne sais
pas comment le gouvernement va accélérer les chirurgies. On n'a pas un plan, on
n'a pas des cibles, on n'a rien. Et,
quand même, comme je dis, je ne sais pas qu'est-ce que le ministre a annoncé
aujourd'hui, mais je sais que mon
collègue et le député de Nelligan va talonner le ministre en Chambre
aujourd'hui et cette semaine, c'est sûr, avec sa voix, haut et fort.
Maintenant,
je veux parler du système d'éducation. En 2018, le gouvernement a décidé
d'aller de l'avant avec les maternelles
quatre ans. On a déjà eu un système de garderie et de CPE qui était populaire
avec les parents. Plusieurs parents n'étaient
pas prêts à nécessairement envoyer leurs petits à une école, d'être dans la
même cour avec des enfants qui sont à 10 ans,
11 ans, environ, là. Alors, on a entendu des craintes puis des
préoccupations des parents, mais le gouvernement a dit : On va aller, on va dépenser beaucoup d'argent pour
transformer des espaces, dans nos écoles, dans les maternelles quatre
ans, en même temps de mettre de l'argent pour développer le réseau de CPE.
C'est un petit peu contradictoire, selon moi.
Et maintenant
on ne parle plus des maternelles quatre ans. On a vécu une pandémie où on peut
dire que le ministre de l'Éducation,
de temps en temps, a eu des difficultés. On a eu des nouvelles dans les
journaux puis aussi sur le site Web de
Radio-Canada avec la ventilation, avec les décisions prises pour le retour à
l'école, les différentes règles pour les écoles versus les sports. On a vécu tout ça. Mais il y a autre chose qui a été
difficile, c'était pour les enfants. Et on sait que la réussite scolaire et le taux de diplomation...
Malheureusement, on a vu qu'il y a une augmentation des gens qui n'ont pas
terminé les études d'école secondaire. Puis on verra, parce qu'il va y
avoir des conséquences dans les prochaines années aussi.
• (10 h 50) •
Mais il y a
un grand problème, M. le Président, puis ça m'inquiète beaucoup, beaucoup,
beaucoup : si jamais on va
parler de la protection, promotion de langue française, ça commence avec
l'éducation, ça commence avec un réseau de l'éducation qui est en santé, où les gens sortent de l'école secondaire,
dans les écoles francophones ou anglophones, et sont bien capables de
parler, exprimer et écrire en français. Alors, M. le Président, ça m'inquiète
beaucoup, le système d'éducation. Et c'est
une chose, il annonce des investitures pour les écoles, mais les coûts de bâtir
une école explosent aussi. Même chose pour les maisons des aînés.
Sur cette
note-là, M. le Président, je vais terminer, mais encore, sur notre côté de
Chambre, on va continuer de poser des
questions. Il y a un enjeu que je veux juste terminer, c'est sur l'économie.
Aucune mesure dans ce budget pour contrer le manque de main-d'oeuvre, qui... Dans mon comté, avec les entreprises,
il manque des travailleurs de toutes sortes. Et, quand je regarde dans le New York Times, cette semaine, qu'à
Toronto leur secteur de «artificial intelligence» est en train d'exploser... Eux autres ne sont pas capables de
trouver des places pour les entreprises. Maintenant, le Silicon Valley du
Nord, c'est Toronto. Il a pris des gains sur
nous, parce qu'eux autres sont capables d'aller chercher le talent partout dans
le monde. Il n'y a pas de débat là sur le
chiffre et le nombre des immigrants qui... si c'est bon ou non pour la
province. Eux autres, non, on va trouver les talents partout dans le
monde, installer chez nous.
Et, quand
même, le ministre, encore, qui parle de l'industrie des batteries électriques
ici, au Québec, bien, on l'a vu la semaine dernière, une annonce de
5 milliards de dollars, une entente qui a été signée pour l'Ontario. Et
eux autres aussi ont une compétition
avec nous. Alors, il faut être, oui, prudents, dans tout ça. On peut toujours
parler de l'Ontario, mais eux autres sont compétitifs aussi. Et la
compétition pour la main-d'oeuvre sera un enjeu très, très important dans les
prochains mois et années. Alors, merci beaucoup, M. le Président, pour votre
écoute.
Le
Vice-Président (M. Picard) :
Merci, M. le député. Je reconnais
maintenant Mme la ministre déléguée à l'Éducation et ministre
responsable de la Condition féminine.
Mme Isabelle Charest
Mme Charest : Oui,
merci, M. le Président. Heureuse, à mon tour, de pouvoir prendre la parole pour
parler du budget qu'on a déposé le 22 mars dernier.
Vous ne serez
pas surpris, M. le Président, que je suis, évidemment, extrêmement fière du
travail de mon équipe, du travail,
aussi, que j'ai accompli, qui a permis d'investir des sommes très importantes
tant en ce qui est question de la condition
féminine, mais aussi dans les dossiers de loisir et de sport, et ça,
évidemment, au bénéfice de toute la population.
Je vous rappellerais, M. le Président, que,
depuis le début du mandat, le budget en loisir et sport est passé de 90 millions par année à près de
150 millions par année. Et ça, je pense... Bon, évidemment, c'est une
progression de plus de 60 %,
c'est du jamais-vu, évidemment, mais je pense que c'est une démonstration très
claire de l'importance qu'on accorde au
dossier de la santé, qui est prodiguée grâce au sport et aux loisirs. Et ça,
c'est sans compter les investissements historiques que notre gouvernement a faits dans les
infrastructures sportives dans les dernières années, bien, les années où on a
été au gouvernement.
Depuis le
début du mandat, M. le Président, c'est plus de 600 millions de dollars qui
ont été investis, que ce soit pour rénover, pour remettre à niveau, pour
construire des infrastructures. On a juste à penser, puis là je vais me faire plaisir à parler des programmes qu'on a eus, que
ce soit le PAFIRS, que ce soit le
PISPA, le PAFEMAP, le PSISRPE, donc
toutes des infrastructures qui servent à la
fois pour des infrastructures de plein air, pour les infrastructures scolaires,
pour les infrastructures dans les
petites municipalités, donc vraiment des choses qui font en sorte d'améliorer
l'accessibilité, qui est ma priorité, donc, depuis que je suis en fonction.
Pour moi, c'était vraiment très important de faire en sorte que le sport
et les loisirs soient accessibles à toute la
population. Et évidemment ça passe par des infrastructures, qui sont une
composante fondamentale de l'accessibilité.
Ce que je
souhaite, puis je le répète souvent, c'est de pouvoir créer toutes les mêmes
opportunités pour toute la population.
Puis ça, évidemment, ça passe par l'élimination des obstacles à la pratique sportive
puis, bien, évidemment, ça passe
aussi par une pratique sécuritaire. C'est pourquoi je tenais à faire en sorte
qu'il y ait un meilleur soutien pour nos partenaires de loisir et de sport, tant dans le développement de leur
offre que dans la mise en place d'environnements sains et sécuritaires. Et je vous rappelle la
création... bien, en fait, l'énoncé ministériel, la création de l'officier
indépendant des plaintes pour faire en sorte, évidemment, que le milieu
soit sécuritaire pour tous nos athlètes à travers le Québec.
On a mis sur
pied aussi la mesure du parascolaire, une mesure qui donne accès à tous les
élèves du secondaire à une heure
d'activité de leur choix, par jour, donc des activités sportives, des activités
scientifiques, des activités artistiques, peu importe. Mais ça, pour
moi, c'est une des plus belles mesures qu'on ait mises en place, qui fait en
sorte, justement, d'éliminer un frein ou un obstacle
financier à la pratique sportive et donner accès à tous les élèves du
secondaire à ces activités-là.
Il y a aussi, puis on
se rappellera, la saga de la maison du sport ou, en fait, les lieux où nos
fédérations et nos organismes sportifs sont
logés depuis, mon Dieu! de nombreuses années, depuis plus de 25 ans. On se
souvient qu'ils sont logés dans le
sous-sol du Stade olympique. En fait, plus que dans le sous-sol, dans les
stationnements du Stade olympique. Ça
devait être temporaire, ça devait être vraiment réglé rapidement, mais, depuis
bon nombre d'années, nos partenaires, nos gens qui organisent notre
sport au Québec sont dans des locaux qui... mon Dieu! disons qu'ils sont loin
d'être décents. Et évidemment on a annoncé
qu'ils, enfin, auront des lieux pour pouvoir travailler, pouvoir être réunis
ensemble, avoir un environnement de
travail sécuritaire, sain, moderne. Et l'ouverture de cette maison du sport
devrait se faire à l'automne 2022. Alors, je peux vous dire que ça, c'est un grand symbole pour toute la
communauté sportive du Québec et pour toutes nos fédérations, nos organismes. Et c'est de leur dire à quel point on
valorise leur travail et on sait qu'ils ont besoin d'un lieu saint pour pouvoir performer et mettre en place
une structure qui est digne de ce nom pour nos jeunes et pour nos moins
jeunes au Québec.
Bon,
évidemment, on sort... bien, on sort, on est encore dedans, on ne sait plus
trop, là, mais la pandémie qu'on traverse nous a montré à quel point le sport est important dans la vie des gens.
Et évidemment le budget de 2022-2023, aussi nos actions qu'on a mises en place depuis le début du mandat témoignent que
le gouvernement l'a bien compris. Dans le budget actuel, on mise, encore une fois, et ça, je pense que c'est le mot-clé
dans tout mon mandat, on mise sur l'accessibilité. Donc, avec le budget de cette année, on veut faire en
sorte de contrer les effets négatifs, justement, de cette pandémie-là sur la
pratique régulière d'activités physiques,
particulièrement pour nos jeunes, et aussi pour nos jeunes filles, et donc un
budget qui va faire en sorte
justement de nous aider à traverser... et d'effectuer une reprise sportive,
encore une fois, importante pour toute notre clientèle.
Je
dois dire que, pendant la pandémie, j'ai eu la chance et le privilège de
compter sur une communauté sportive et de loisir qui est extrêmement engagée,
qui a été mobilisée, qui a été créative, qui a été résiliente, qui a toujours
été là, qui a toujours levé la main
pour pouvoir proposer des actions, des mesures, des protocoles, et tout, pour
pouvoir passer à travers la crise.
Alors, vous me permettez, M. le Président, de leur rendre hommage puis de
témoigner à quel point c'est un privilège de travailler avec des gens
aussi extraordinaires, aussi mobilisés, et je me considère privilégiée.
Encore
une fois, je reviens sur le budget de 2022‑2023. On prévoit 250 millions de dollars pour les
cinq prochaines années, dont une part
importante va servir aux familles à avoir accès à des activités sportives et de
loisir. Encore une fois, l'accessibilité,
c'est le mot-clé. Ce sont des sommes qui vont permettre à des familles de
pouvoir inscrire leurs enfants au hockey,
au soccer, à la danse, peu importe l'activité qui sera le choix des jeunes,
mais enfin on va pouvoir offrir aux enfants des occasions de faire du
sport et de vivre leur passion.
• (11 heures) •
Il s'agit, cette
année, du quatrième budget de notre gouvernement et il vient affirmer une
fois de plus que l'on comprend très bien l'importance du sport, du loisir et de
l'activité physique pour les Québécoises et pour les Québécois. Et on comprend que, pour qu'ils soient en santé,
qu'ils soient motivés, santé physique, santé mentale, bien, l'activité est
primordiale. Donc, l'augmentation importante
des budgets, des investissements structurants en infrastructures, des actions
concrètes, comme le parascolaire, le confirme, évidemment.
Je
pense que c'est tout à fait à propos de dire que notre gouvernement a une
vision claire, dans laquelle la pratique régulière de l'activité
physique et des bienfaits qu'elle procure se répercute pour toute la société,
et, grâce aux sommes investies dans le
dernier budget, on dispose de moyens pour réaliser cette ambition. Et j'ai
évidemment l'intention de continuer le travail pour que le Québec
demeure un leader en matière de sport à l'échelle du pays mais aussi à
l'international.
Une
autre chose aussi, puis pour le grand bonheur, je pense, de tous les députés,
de tous mes collègues, nous avons encore
une fois bonifié l'enveloppe du soutien à l'action bénévole. Et ça, c'est une
mesure qui porte des fruits dans nos communautés.
Chaque député a l'occasion de s'investir sur le terrain et de soutenir,
surtout, toutes les organisations, les événements,
les organismes qui servent à faire en sorte que notre tissu social est sain,
est rapiécé, qui fait en sorte justement que nos communautés sont vivantes. Alors, je pense que tout le monde se
réjouit de cette bonification-là, c'est la troisième fois.
Et
vous me permettrez, M. le Président, de remercier les députés qui ont vraiment
une vision pour leur communauté, qui,
de façon créative, vont trouver des façons de mieux aider les communautés, d'y
mettre la couleur, aussi, de leurs milieux respectifs. Alors, bravo pour tout le travail que vous faites, et on
sait à quel point ça sert vos gens. Alors, bravo pour votre implication!
Évidemment,
M. le Président, vous n'êtes pas sans savoir que j'ai deux... je cumule deux
responsabilités ministérielles, et
maintenant j'aimerais vous parler de la portion condition féminine du budget
que mon collègue ministre des Finances a pu m'octroyer. Vous savez, depuis 2018, notre gouvernement a fait une
priorité de la lutte contre la violence faite aux femmes, a fait une priorité aussi de la poursuite de
l'égalité entre les femmes et les hommes. Et je me permets de dire que c'est un
exemple parlant en ce qui concerne le
pouvoir de représentation dans les sphères du pouvoir. Notre gouvernement est
celui, dans l'histoire du Québec, qui
comporte le plus de femmes dans ses rangs, c'est aussi celui qui en a fait le
plus pour les femmes tant en termes
d'investissements que d'actions concrètes. Et ça, ce n'est évidemment pas un
hasard, et je peux vous assurer qu'on va continuer à prioriser cette
égalité et cette recherche d'égalité.
Comme
je l'ai dit d'entrée de jeu, les deux grands axes de notre action sont la lutte
contre la violence faite aux femmes ainsi
que l'avancement de l'égalité entre les femmes et les hommes, et ça, c'est
évident que l'un ne va pas sans l'autre. Tant que les femmes seront toujours et
encore les principales victimes de la violence au Québec, on ne pourra
malheureusement pas parler ou se
vanter qu'on a atteint l'égalité de fait. Alors, évidemment, ce sont deux
éléments qui sont indissociables. Il reste beaucoup de travail à faire,
mais je peux vous assurer que notre gouvernement est engagé à le faire.
On sait que
l'année 2021 a été particulièrement dure pour les femmes, surtout à cause
de la pandémie. Elles ont été confrontées, à plusieurs niveaux, à une foule de
difficultés, bon, que ce soit la conciliation famille et travail, bon, le
manque de places en garderie, la crise de
féminicides, évidemment, qui a frappé de plein fouet la réalité québécoise.
Donc, évidemment, je pense que, malgré tout
ça, il y a de l'espoir qui se profile à l'horizon puis au fur et à mesure qu'on
apprend à vivre avec le virus, mais, évidemment, nous sommes très conscients et
nous travaillons très fort avec les collègues pour faire en sorte que la crise de la pandémie ne
fasse pas que la situation des femmes, qui s'est améliorée et qui a été
chèrement acquise dans les dernières décennies, ne recule pas.
Alors, c'est
pourquoi que, dans le budget, on redouble d'efforts et on investit des sommes
importantes pour que ça ne se
produise pas. Dans un premier temps, on consacre un peu plus de
100 millions à des mesures pour maintenir et faire progresser l'égalité
entre les femmes et les hommes au Québec. On va bonifier l'aide aux organismes
communautaires comme les CALACS,
comme les organismes aussi qui viennent en aide aux hommes qui ont des
comportements violents.
On va
investir 64 millions pour réduire la dette des étudiants qui sont parents,
donc, une mesure qui va sans doute avoir un impact marqué pour les femmes, pour
le marché du travail, parce qu'on sait évidemment que le partage de la
tâche familiale est souvent plus porté par
les femmes. Alors, on leur donne une occasion de pouvoir étudier, pour les
parents. Alors, évidemment, je pense que c'est un élément très
important.
Il y a aussi
29 millions qui seront disponibles pour d'autres mesures qui seront
dévoilées au printemps, quand on fera le lancement de la Stratégie
gouvernementale pour l'égalité entre les femmes et les hommes 2022-2027.
On continue aussi, évidemment, notre mobilisation interministérielle
pour lutter contre la violence faite aux femmes sous toutes ses formes, et notamment en poursuivant nos efforts
pour la mise en place des recommandations du rapport Rebâtir la confiance.
Et je suis très fière, M. le Président, de
dire que, 15 mois après le dépôt de ce fameux rapport du comité d'experts,
il y a plus de 120 recommandations sur 190 qui ont déjà été prises
en charge.
Des voix : ...
Mme Charest : Merci. D'ailleurs, la semaine dernière, j'étais à
Salaberry-de-Valleyfield avec mon collègue ministre de la Justice pour procéder au lancement... et
avec le député de Beauharnois, pardon, pour procéder au lancement du tout
premier projet pilote du tribunal
spécialisé en matière d'agression sexuelle et de violence conjugale. Et ça, on
se rappelle que c'est la mesure ou la recommandation-phare du rapport Rebâtir
la confiance. Alors, évidemment, on est très, très fiers de cette avancée majeure qui place le Québec à
l'avant-garde sur la scène mondiale pour l'accompagnement des victimes.
Et évidemment j'espère que cette avancée
fera en sorte que les victimes vont se sentir plus en confiance, en sécurité
pour dénoncer et que, bien entendu, l'expérience sera plus saine, plus sereine
et qui va répondre davantage à leurs besoins.
Avec le
budget 2022‑2023, on investit 325 millions de dollars pour continuer
à contrer la violence faite aux femmes. Évidemment, on renouvelle l'appui pour
les maisons d'hébergement et autres organismes communautaires. On investit
aussi pour continuer la réponse au rapport Rebâtir
la confiance et évidemment d'autres initiatives qui vont se retrouver dans
la stratégie gouvernementale intégrée pour
contrer les violences sexuelles et les violences conjugales pour près de
62 millions.
Vous allez me
permettre, M. le Président, de terminer en vous disant à quel point je suis
fière de compter sur une équipe
engagée de la part de mes collègues ministres et députés. Je vais en nommer
quelques-uns, mais, évidemment, je ne les
nomme pas tous de façon exhaustive. Mais permettez-moi de remercier M. le
premier ministre, le ministre de la Justice, le ministre des Finances, le
ministre de la Famille, la ministre de la Sécurité publique, le ministre
responsable des Affaires autochtones, la députée de Lotbinière-Frontenac,
le député de Chauveau, entre autres, qui ont fait un travail colossal pour faire en sorte d'avoir une réponse
significative et historique pour contrer les phénomènes de violence. Alors,
je m'arrête là, parce qu'évidemment le temps
passe aussi. Mais je dois vous dire que je suis très fière du travail, et
j'aurai l'occasion d'en parler davantage à l'étude des crédits. Alors,
merci, M. le Président.
• (11 h 10) •
Le Vice-Président (M. Picard) : Merci,
Mme la ministre. Je cède la parole à Mme la députée de Gaspé.
Mme Méganne Perry Mélançon
Mme Perry
Mélançon : Merci, M. le
Président. Ça va aller assez rondement, là. Je n'ai pas très beaucoup de temps,
donc ce que j'ai fait, là, pour cet exercice-ci, c'est que j'ai repris la
publication du 21 mars que j'ai faite sur Facebook, où j'avais
quelques attentes prébudgétaires. Alors, je vais pouvoir, là, en fait, donner
mon avis sur chacune de ces attentes prébudgétaires,
si on l'a comblée ou non. Donc, en même temps, on voit que je ne suis pas allée
chercher toutes les petites failles du budget. C'est vraiment, ici, ce à
quoi on s'attendait du budget pour les régions de tout le Québec.
Alors, pour
commencer, bien, on avait trois propositions au Parti québécois pour faire face
à l'inflation qu'on connaît aujourd'hui
et qui affecte tous les Québécois et les Québécoises. Et, en fait, on avait
l'allocation au pouvoir d'achat qui était modulée en fonction des
revenus de chacune des familles, de chacun des ménages.
On avait
également le gel des tarifs des sociétés d'État. On en a parlé abondamment,
notamment d'Hydro-Québec, qu'on
aurait attendu à ce que le gouvernement prenne ses responsabilités et gèle les
tarifs pour l'année et qu'on réévalue aussi
la loi n° 34, qui a été adoptée, où est-ce qu'on enlève
notre chien de garde, la régie, pour s'assurer qu'on évite ce genre de situation-là,
complètement désastreuse.
Création d'un bureau québécois de la
concurrence. Évidemment, ça, on l'a vu et ça a été dénoncé aussi, que le bureau canadien ne fait pas son travail. Alors, si
en se dotait d'un réel... d'un bureau, ici, de la concurrence, au Québec, qui
s'assure de l'évolution des coûts, comme,
par exemple, de l'essence... On connaît des très grandes hausses actuellement,
souvent juste avant les vacances. C'est donc...
Souvent, les pétrolières vont utiliser certains contextes pour aller chercher
plus d'argent dans la poche des Québécois.
Alors, on n'a pas de moyen, présentement, de regarder qu'est-ce qui est fait,
si c'est raisonnable ou pas, et de
sanctionner. On parlait de sanctions aux pétrolières lorsqu'il y a des hausses
abusives des coûts.
Alors,
ça, il n'y a aucune de ces propositions-là qui ont été retenues pour le budget
du gouvernement de la CAQ. Et on est
allé vraiment de façon très ponctuelle. On n'a pas fait... on ne s'est pas
occupé de toute la question de l'inflation à plus long terme, parce que
le chèque de 500 $ va seulement aider pour le tiers des dépenses, et même
pas, parce qu'en moyenne une famille va
avoir des dépenses environ de 3 000 $ de plus que les années
précédentes. Donc, ce chèque de 500 $ a été abondamment critiqué,
et pour des bonnes raisons.
Ensuite, on
parlait ici d'un meilleur financement et de l'amélioration de l'accès aux soins
à domicile pour les aînés. Bien,
encore une fois, le gouvernement a fait ses choix, a fait le choix d'investir
dans les maisons des aînés, qui, chez nous, vont aider peut-être quelques dizaines de personnes, alors que les
besoins sont vraiment, vraiment élevés, et qu'on se serait attendus, parce que la proposition du Parti
québécois était de faire un réel virage vers les soins à domicile, d'écouter
enfin la population aînée qui veut rester dans sa résidence, qui veut
avoir des soins de qualité par nos entreprises d'économie sociale. J'ai rencontré, chez nous,
Multi-services, de Grande-Vallée, qui couvre
un très large territoire, qui offre des services de qualité, mais qui doit pouvoir être financée à la hauteur des besoins
pour que ses employés demeurent, qu'ils aient les bonnes conditions, et qu'on puisse offrir le
maximum pour nos aînés. Alors, tout a été encore investi dans le béton, on l'a
abondamment décrié. Et on est loin de ce que le Parti québécois avait proposé
sur cinq ans, de tripler l'offre en soins à domicile, pour un total de
2,7 milliards de dollars.
Ensuite vient le rehaussement du financement des
organismes communautaires. On est à un tiers des besoins comblés, M. le Président, un tiers. Et ça fait des
années que les organismes communautaires autonomes nous parlent d'un 460 millions maintenant, pour être en mesure
de combler les demandes qui ne font qu'augmenter depuis le début de la
pandémie. Les besoins sont énormes, qu'on pense à nos jeunes, qu'on pense à nos
aînés, qu'on pense aux femmes. Les organismes
communautaires doivent avoir les reins solides financièrement pour bien
réaliser leur mission. Et on est encore à côté de la plaque totalement,
dans ce budget, M. le Président.
Je demandais
aussi qu'on améliore les services de transport régionaux. Bien là, on attend,
hein, M. le Président, on attend. On
attend depuis l'arrivée de la CAQ au pouvoir. Transport aérien, bien, ça fait
quatre ans, et là on est toujours en attente
de ce fameux plan. On arrive à la fin d'un mandat du gouvernement, et toujours
pas de plan en transport aérien. On nous dit : Soyez patients. Bien, on a
été patients, M. le Président. On attend toujours. Là, on nous dit que ce
serait cette semaine. Donc, il va
falloir... j'ai des très grandes attentes par rapport à ce plan, et il faudra
réellement que le coût des billets d'avion pour quelqu'un qui part de Gaspé,
qui veut aller à Montréal, dans son Québec, puisse le faire sans se ruiner, M.
le Président. Et ça, présentement, ce n'est pas le cas. Il y a des
transporteurs qui ont repris les services une fois qu'Air Canada a
quitté la région, mais ils ont de la difficulté. Avec tous les frais
occasionnés par leurs services, eh bien, il faut que le gouvernement soit au
rendez-vous pour les aider. Donc, nos attentes sont très, très élevées.
En matière de transport ferroviaire, bien là ça
a été une très, très grande déception, il y a quelques mois, quand on a appris que la phase qui se rend jusqu'à Gaspé
n'est plus dans les plans, aucune échéance. On ne nous donne même plus la date
où est-ce qu'on pourra, éventuellement, reprendre enfin le transport
ferroviaire, M. le Président. Donc, ça fait plus de 10 ans qu'on attend sur ce dossier-là, et les sommes sont
là, mais les délais ne font que s'allonger. Donc, qu'est-ce qu'il se
passe au ministère des Transports? J'aimerais bien le savoir.
État du réseau routier, bien, c'est pareil. On a
demandé un comité d'urgence pour que, quand il y a un incident sur notre seul et unique lien, qui est la 132,
qu'on puisse rapidement se rassembler, les élus, les experts scientifiques,
tout le monde ensemble, qu'on puisse s'assurer qu'on prenne les bonnes
décisions pour entretenir le réseau, pour le réparer. Présentement, bien, c'est un peu à la pièce, puis on nous dit que tout
va bien aller, mais, encore une fois, on a failli perdre notre seul lien, à l'automne, entre Marsoui et
La Martre. Et c'est toujours la même rengaine, année après année, M. le
Président.
La hausse des indemnités de déplacement pour
recevoir des soins en santé hors région, parlez à tous les aînés et d'autres
populations aussi, dans les régions, c'est aberrant, le kilométrage, combien
qu'on donne pour que les gens puissent aller
chercher les soins. On n'a pas tous les soins, c'est normal, en région, mais il
faut au moins qu'on n'ait pas à
débourser de nos propres poches pour des soins qui sont donnés ailleurs
gratuitement. Ce n'est pas acceptable, en 2022, M. le Président. Et savez-vous qu'encore aujourd'hui il y a un
200 kilomètres qui existe à l'intérieur duquel quelqu'un n'est pas du tout remboursé? Je parlais à une aînée de
Sainte-Anne-des-Monts, qui a dû accompagner son mari jusqu'à son décès,
elle a fait 78 fois l'aller-retour entre Sainte-Anne-des-Monts, Rimouski,
Québec et... entre Sainte-Anne-des-Monts et Rimouski, 184 kilomètres au
lieu du 200 kilomètres et plus, aucun remboursement, M. le Président.
C'est des sommes vraiment extravagantes que
les gens de ma région et d'autres régions paient pour se faire soigner. Donc,
pour moi, ça, c'est inacceptable.
Donc, il faut abolir ce 200 kilomètres. J'ai entendu parler d'une
peut-être potentielle révision, et ça, il faut absolument que le message
soit entendu du ministre de la Santé.
Maintenant, parlons d'AccèsLogis, M. le
Président, quelle déception, aucune nouvelle unité annoncée dans AccèsLogis. On est en rattrapage sur des vieilles annonces.
On nous parle d'unités en chantier, mais c'est 10 000 unités qui
auraient déjà dû être livrées. Et, tous les groupes le disent, il aurait fallu,
depuis 2018, qu'on en livre 5 000 nouvelles par année, pour 25 000 au total. C'est ce qu'on
s'est engagés à faire, au Parti québécois, et on n'a pas eu cet engagement-là
de la part de la CAQ, et même que,
là, le programme AccèsLogis est en péril. On n'est pas capable d'avoir une
réponse claire de la ministre de
l'Habitation. Qu'est-ce qu'il va advenir du programme AccèsLogis, M. le
Président? C'est grave. Ça, c'est du
logement social, des projets faits par les communautés. Puis là on ajoute le
programme de l'habitation abordable, qui inclut le privé, de la grosse
compétition, et on ne sait pas ce qu'adviendra des logements sociaux au Québec.
On a aussi un
meilleur accès aux services de garde. Encore une fois, chez nous, on a des
projets très porteurs pour la communauté qui sont refusés, un CPE à
Grande-Vallée qui cadrait dans le programme, qui a eu un avis de son CCO favorable, et, encore une fois, on refuse de créer
ce 24 places qui est réellement nécessaire pour les besoins des familles
dans le secteur de l'Estran. Ça a été
refusé. Donc, encore une fois, on n'a pas accès aux services de garde comme le
ministre nous l'avait promis.
Les
horaires de faction des paramédics, quelle aberration, M. le Président. Et,
encore une fois, il y a certains secteurs qui fonctionnent comme ça. Ça met en
danger la sécurité même de la population, puis on perd nos paramédics, parce
que ce n'est pas des conditions viables pour eux à long terme.
La
diminution du taux d'imposition des très petites et petites entreprises, là, je
vais rapidement parce que je vois le temps
passer, M. le Président, mais ça aussi, c'est une très grande déception pour
moi, parce qu'encore aujourd'hui 38 000 petites
et très petites entreprises paient des taux d'imposition aussi grands que les
multinationales, de 11 %, alors qu'il y a une déduction aux petites
entreprises, qui, normalement, réduirait le taux à 3 %. Donc, certaines
réussissent à faire 5 500 heures salariées qui leur permettent de
toucher à ce taux, et les autres, bien, parce qu'on est en pénurie de main-d'oeuvre et que c'est difficile d'aller
chercher ces employés, bien, elles passent à côté. Donc, ça, j'ai demandé à ce
que ce soit corrigé, et le ministre des Finances a dit non, a fermé la porte.
• (11 h 20) •
Et ma
dernière, en fait, attente était la majoration du financement des cégeps en
région. On n'a rien, mais je dois tout de même dire qu'on a un
engagement d'améliorer la mobilité étudiante, et ça, on l'attend depuis
longtemps. Donc, j'espère que ça se concrétisera et qu'on aura une attention
particulière pour nos cégeps de région.
Je pourrais
continuer, mais je vais seulement, en fait, m'arrêter en disant qu'on a
entendu, lors d'une controverse récente,
un gouvernement qu'on qualifiait d'à courte vue, qui a une vision à courte vue.
Je vous dirais qu'ici c'est un budget qui est à très, très courte vue, parce
que c'est un budget qui ne voit pas plus loin que le 3 octobre prochain,
M. le Président. Donc, on a fait des...
on a mis les priorités aux mauvais endroits dans les décisions prises par la
CAQ depuis quatre ans, encore là, dans ce budget-ci.
Motion formulant un grief
Et donc je vais déposer une motion, M. le
Président, qui se lit comme suit :
«Que
l'Assemblée nationale blâme sévèrement le gouvernement de la CAQ pour son
inaction dans le dossier de la crise du logement, pour l'abandon du
programme AccèsLogis et pour l'absence de mesures structurantes permettant à la fois de contenir l'expansion de la bulle
immobilière et de donner accès à la propriété pour tous les Québécois.» Merci.
Le
Vice-Président (M. Picard) :
Merci, Mme la députée. Votre
motion est déposée sous réserve de sa recevabilité. Et je cède
maintenant la parole à Mme la ministre des Affaires municipales et de
l'Habitation.
Mme Andrée Laforest
Mme Laforest : Oui,
merci, M. le Président. Évidemment, je suis quand même très, très heureuse de
parler du budget et également de
parler suite à ma collègue de Gaspé, parce que j'ai quand même de bonnes
informations, les vraies informations, d'ailleurs, pour le programme
AccèsLogis, qui est toujours en vigueur, qui reste en vigueur.
Donc, c'est
important de rassurer les organismes, tout le secteur de l'habitation, le
programme AccèsLogis... On a d'ailleurs investi 247 millions de plus. On
dit que le programme AccèsLogis... 247 millions, c'est pour des anciens
projets, il n'y a pas de nouveau projet.
Mais, si on les avait construits il y a 10 ans, on ne serait pas obligés
aujourd'hui de les construire. Donc,
oui, c'est quand même des nouveaux projets, ce sont de nouvelles constructions.
Alors, je tiens quand même à préciser cette information avec ma
collègue.
Alors,
évidemment, je suis très, très heureuse de parler du budget du ministre des
Finances, qui a été déposé le 22 mars
dernier, parce que, oui, ce qui me rend plus fière, c'est qu'il y avait quand
même des montants importants en habitation, M. le Président, plus d'un demi-milliard, c'est 634 millions en
habitation pour du logement social, du logement abordable. Alors, ça témoigne, M. le Président, de toute
l'importance qu'on considère pour le logement social, le logement abordable, parce qu'on donne plus de moyens, plus de leviers.
On a de nouveaux programmes pour que ce soit plus rapide dans les
projets en habitation.
Alors, je
veux quand même le mentionner, parce que, depuis 2018, c'est plus de
4,3 milliards qu'on a annoncés en construction
et en rénovation du parc de logements sociaux et abordables au Québec. C'est
quand même très, très majeur. Jusqu'à maintenant, on a
8 000 unités de logement qui sont construites ici, au Québec, ou qui
sont en chantier. Puis, évidemment, on l'avait
dit quand on est arrivés en poste, on veut construire ou financer
15 000 unités de logement, 15 000 logements.
Donc, oui, avec le budget de mon collègue aux Finances, on va y arriver, on va
arriver à 15 000 logements. Alors, c'est quand même impressionnant,
M. le Président.
Il y avait un
grand retard, je le dis, je le dis encore. Il y avait quand même
15 000 unités qui avaient été annoncées qui n'étaient pas construites. Alors, nous, on
annonce et on construit. Oui, c'est certain que, parfois, on dit : C'est
plus long. Mais qu'est-ce qu'on a fait? On a déposé un nouveau
programme, qui se nomme le PHAQ, le Programme d'habitation abordable Québec, pour avoir du logement plus
rapidement, moins de paperasse et travailler avec tous les acteurs en
habitation. Donc, c'est quand même
une grande, grande fierté de dire que notre engagement de
15 000 unités de logement est rempli et complété aujourd'hui
avec le dépôt du budget de mon collègue aux Finances.
Alors,
aujourd'hui, je le sais très bien, M. le Président, il faut augmenter l'offre.
Je le dis tout le temps, il faut travailler sur l'offre. On travaille sur l'offre en région, mais aussi dans les
grands centres urbains. On essaie de construire, évidemment, dans les plus petites municipalités et dans les
grandes municipalités. Qu'est-ce qu'on doit faire? C'est diminuer la pression,
M. le Président, sur le marché locatif. On le sait, au niveau de la
construction du marché locatif, il y a eu quand même 35 000 chantiers qui ont été construits présentement au
Québec. Donc, les gens de la construction n'ont pas chômé du tout, du
tout.
Pour revenir au budget, quand on parle
d'un investissement supplémentaire, que je suis très, très fière, c'est quand
même 247 millions dans le programme
AccèsLogis. Alors, c'est 3 500 autres nouveaux logements sociaux.
Donc, dans le programme AccèsLogis,
depuis 2018, M. le Président, on est rendu à 977 millions. Alors, c'est
pour ça que je trouve ça particulier
d'entendre mes collègues dire qu'on a abandonné le programme AccèsLogis.
Imaginez, on est près de 1 milliard
avec le programme AccèsLogis. Et les
projets, on les construit. On travaille avec les offices d'habitation, on
travaille avec tous les acteurs en habitation. Et, évidemment, quand on
parle de 1 milliard, c'est impossible de dire qu'on a laissé le programme AccèsLogis de côté ou qu'on va le
délaisser. Voyons donc, M. le Président, il ne faut quand même pas faire
peur aux acteurs en habitation, il faut
rassurer tout le monde. Quand même, 1 milliard avec le programme AccèsLogis,
ce n'est pas rien. Alors, je suis
convaincue, moi, qu'avec les 247 millions qui sont investis, ça rassure
les organismes. Puis évidemment la disparition du programme, ce n'est
pas là. Il n'y a pas le programme AccèsLogis qui va disparaître.
Présentement,
qu'est-ce qu'on a fait? C'est qu'on a dit : Ça nous prend un programme
plus flexible, plus agile, moins de
paperasse. Eh oui, on a déposé le Programme d'habitation abordable Québec. On
travaille avec tous les acteurs en
habitation. Donc, c'est important de mentionner que les offices d'habitation,
les OBNL, les coopératives, les municipalités, bref, tout le monde est invité à déposer des projets, d'ailleurs, pour
l'appel de projets qui a été lancé d'ici le 5 mai prochain.
Alors,
l'enveloppe pour le Programme d'habitation abordable, c'est une enveloppe qui
est de 300 millions. Donc, on veut construire 3 200 logements
abordables au Québec. Parce qu'il y a une demande pour le logement social, il y
a une demande également pour le
logement abordable. Donc, avec le Programme d'habitation abordable dans toutes
les municipalités, on veut construire
jusqu'à 3 200 nouveaux logements. Alors, moi, je lance présentement
l'invitation, puis je le dis encore
une fois aux organismes communautaires, aux offices d'habitation, aux
entreprises privées, aux coopératives d'habitation... à déposer le projet d'ici
le 5 mai prochain. Donc, maintenant, les municipalités ont tous les moyens
pour construire sur leur territoire. Il y a
des besoins sur les terrains, mais on donne des leviers nécessaires pour aller
de l'avant.
Alors,
c'est quand même important, M. le Président, pour moi, de mentionner certaines
réactions de nos collègues ou encore
de nos partenaires en habitation. Parce que, oui, le budget qu'on a plus de
1 milliard... plus d'un demi-milliard en habitation, on a eu
plusieurs réactions de nos partenaires. Oui, on travaille ensemble, puis il
faut continuer de travailler ensemble.
J'aimerais
ça, M. le Président, je vais essayer d'y aller rapidement, je sais qu'on a un
temps limite... Mais, si je regarde, par exemple, la ville de Montréal, la
ville de Montréal a souligné la bonification de 30 millions du budget
réservé pour les unités AccèsLogis à
Montréal. La ville de Montréal a salué l'investissement supplémentaire de
100 millions dans le Programme
habitation abordable Québec. Ça va permettre de construire, d'ici 2023‑2024,
1 000 nouvelles unités. Ça, c'est pour la ville de Montréal.
La ville de Laval s'est réjouie également pour l'investissement de
347 millions pour le logement
abordable, M. le Président. Donc, la ville a même applaudi les
52,3 millions pour la rénovation des loyers à prix modique, les HLM
également, c'est du logement social. Eh oui, en plus, Le Journal du Québec
le mentionnait, le maire de Québec, M. Marchand,
a estimé avoir obtenu plus de logements sociaux et abordables que lui espérait.
C'est quand même une réaction positive.
On
a l'UMQ, l'Union des municipalités du Québec, M. le Président, qui a accueilli
très positivement les sommes. Parce
que, oui, l'UMQ a dit, et son président Daniel Côté, qu'on a «aujourd'hui
plusieurs avancées en matière de logement. Avec les sommes annoncées, [donc,] on a grand espoir [de] régler une [...]
fois pour toutes l'arriéré qui perdurait depuis plus de 10 ans», M. le Président. Donc, je pense
qu'il y a 10 ans, on n'était pas là. Donc, depuis trois ans et demi, on
avance très rapidement en habitation.
Il
y a la Fédération québécoise des municipalités aussi, M. le Président, qui a
mentionné, qui a souligné «la volonté du
gouvernement [pour] s'attaquer[, présentement,] aux enjeux liés à l'accès aux
logements avec des investissements de 634 millions».
Ces investissements sont «répartis dans différentes mesures, dont la
construction de 1 000 unités de logement abordable». Donc,
ceci... comme c'est bien mentionné, «ceci permettra de diminuer la pression sur
le parc locatif».
C'est
sûr que je pourrais nommer plusieurs réactions, mais je vais y aller
rapidement, je l'ai dit, je vais y aller rondement. Mais, en même temps, il y a eu la réaction aussi de l'APCHQ,
l'Association des professionnels de la construction, de l'habitation du Québec et la Fédération des
locataires d'habitations à loyer modique. Donc, quand on regarde tous les
partenaires qui ont des réactions positives envers le budget, en habitation, de
mon collègue aux Finances, il faut voir qu'on travaille tous ensemble,
et les réactions sont très, très positives.
Maintenant, je veux
vraiment, à présent, parler et aborder l'aide immédiate qu'on donne aux
locataires qui ont besoin de montants pour se loger. Parce que, oui, pendant
qu'on construit, M. le Président, en attendant nos logements, il y a en a qu'on aide tout de suite. On aide des
locataires à se loger, par exemple, dans des logements privés. Donc, quand
il y a des besoins, on essaie de répondre à
l'offre. On parle des mesures, ici, pour soutenir les Québécois qui en ont
vraiment besoin, et rapidement. Je
vais parler, M. le Président, évidemment, de l'allocation-logement, qui est
passée de 80 $ à 100 $ par
mois avec notre gouvernement et dans le budget, puis on va se rendre même à
150 $ mensuellement. Donc, ça, c'est de l'aide directe aux
locataires, c'est rapide.
• (11 h 30) •
Je
pense également au Programme de supplément au loyer. Les PSL, M. le Président,
c'est un coup de pouce immédiat pour
permettre aux locataires de payer 25 % de leurs revenus. Alors, il y a des
sommes prévues également dans le budget pour les PSL. On parle de 77,8 millions, M. le Président, qui sont
prévus pour les PSL, les programmes supplément au loyer. Donc, ça correspond à un millier de
personnes qu'on peut aider rapidement et immédiatement. Alors, c'est certain
que, pour les personnes en situation, par
exemple, d'itinérance, pour les personnes comme les femmes victimes de violence
conjugale, c'est immédiat. Et, oui, il y a
des moyens, il y a des montants, M. le Président, et même les montants sont
haussés. Donc, avec les PSL, on veut répondre à la demande, c'est essentiel,
surtout aux clientèles vulnérables. Et, aussi, il y a une prévisibilité pour le 1er juillet. Oui,
maintenant, on est capable, à ce jour, de prévoir qui en aura besoin et combien
on a besoin. Ce n'était pas fait, ça non plus, dans le passé. Donc, on a
une meilleure prévisibilité.
C'est
certain qu'ici, je voudrais lancer un message aux locataires, parce que, si
vous avez des besoins, si vous êtes en
situation, par exemple, de déménagement, il y a la Société d'habitation du
Québec, parlez, communiquez avec la SHQ, c'est important. Dans les
municipalités, là, il y a les offices d'habitation. Le message est lancé. Tout
le monde travaille à pied d'oeuvre pour
essayer de trouver un logement aux locataires. Donc, le message est envoyé. Je
suis tellement rendue... je le sais
par coeur, le numéro de la SHQ, 1-800-463-4315, je le dis à tout le monde. Tous
ceux qui se cherchent un logement, qui
ont des besoins en habitation, s'il vous plaît, communiquez avec la Société
d'habitation du Québec, parlez avec votre municipalité, avec les offices
d'habitation.
Évidemment,
avec le Programme d'habitation abordable, les municipalités, maintenant, ne
pourront pas dire, dans deux
ans : On n'avait pas les moyens de construire, parce que, oui, il y a des
moyens pour construire dans les municipalités. On offre même la possibilité, dans des projets de loi qu'on a adoptés,
de faire des dons de terrain, des crédits de taxes, des subventions pour des projets qu'on veut voir lever
de terre, évidemment. Donc, vous le voyez, on prend les bouchées doubles.
Il y a les
régions également, M. le Président. Dans toutes les ententes qu'on a signées,
avec l'entente Canada-Québec, on a fait respecter les demandes en région. Ça,
c'est important aussi, tous les projets en région ont été considérés. On est le seul gouvernement à avoir été respecté
pour les demandes en région dans l'ICRL-1, l'ICRL-2. C'est important de
le mentionner.
Il y a les
programmes aussi, au niveau de l'habitation, dans les régions. Si je parle, par
exemple du programme Rénovation Québec, c'est 33 millions qui sont
octroyés dans le budget de mon collègue aux Finances. Il y a le programme
également RénoRégion, un programme qui est tellement salué, ça, dans toutes les
MRC, c'est 61,8 millions pour le programme
RénoRégion, un programme qui est important pour les municipalités également,
toutes les municipalités du Québec qui comptent
15 000 habitants ou moins.
Alors,
évidemment, si on ajoute le 64 millions, M. le Président, qu'on ajoute
pour le PAD, le Programme d'adaptation à
domicile, un programme essentiel pour les personnes qui sont en situation de
handicap... et, mieux que ça, on est en train de l'analyser et de l'améliorer pour d'autres besoins sur le terrain.
Donc, le Programme d'adaptation à domicile est aussi... sera modifié,
sera bonifié. Donc, on est vraiment à l'écoute des besoins, M. le Président.
Alors, je crois que, si je peux dire, quand on
arrive, comme ministre des Affaires municipales, en Habitation, il y a une promesse de 15 000 logements
à construire ou pour financer rapidement. On voit que ça n'a pas été construit
dans le passé. C'est certain qu'on ne
serait pas là aujourd'hui, M. le Président. Maintenant, on prend nos
responsabilités. Ce qu'on veut, c'est
être à l'écoute. On regarde qu'est-ce qu'on a besoin, et nous, à la fin de
notre mandat et à la fin de ce budget en
habitation et aux affaires municipales, bien oui, on aura financé
15 000 logements. On l'avait promis en 2018, et voilà, le
financement pour les 15 000 unités, le financement est maintenant
possible et est bien inscrit dans le budget de mon collègue aux Finances. Alors, je crois que tous les locataires et même
toutes les municipalités, quand on voit les réactions, sont très,
très... les réactions sont très positives.
Maintenant,
ce que je veux dire, c'est que, comme gouvernement, on essaie d'y aller
rapidement. On travaille avec nos municipalités. Nos municipalités sont
vraiment sensibles à la situation du logement social et abordable, également. On voit, là, plusieurs projets qui lèvent de
terre. Alors, je félicite les municipalités. Toutes les questions, tous les
besoins d'accompagnement sont là, aux
Affaires municipales et à l'Habitation, à la Société d'habitation du Québec. Et
évidemment, moi, M. le Président, en terminant, je pense qu'un budget de plus
d'un demi-milliard en habitation, bien, honnêtement, j'ai juste un mot à
dire. Je trouve... C'est wow, c'est... Bravo!
Alors, voilà.
Merci, M. le Président. Merci à mes collègues, évidemment, puis merci, encore
une fois, à mon collègue député de
Mégantic pour son aide, parce que, oui, il a travaillé très, très fort pour les
besoins en habitation. On parle des régions,
et je peux vous dire, M. le Président, également, que, quand on parle de plus
petites municipalités, les besoins ont été entendus. Je suis persuadée que mon
collègue de Mégantic, en lisant ce texte ou encore en entendant ces montants
qui ont été acceptés aux Finances, bien, pourra dire : J'ai été entendu
également. Alors, voilà, M. le Président. Merci.
Le
Vice-Président (M. Picard) :
Merci, Mme la ministre. Je cède maintenant la parole à M. le député de
Jean-Lesage.
M. Sol Zanetti
M. Zanetti : Merci, M. le Président.
La législation, la 42e législation achève, et c'est l'heure des bilans. Et
je voudrais revenir sur un sujet desquels
j'ai parlé, je m'en souviens, dans mon discours de réplique au discours
d'ouverture au début de la
législature, et ça parle, évidemment, de l'indépendance du Québec. Je suis
convaincu, M. le Président, que le Québec
sera un pays un jour, et cette conviction est profonde et elle s'enracine dans
une analyse de notre histoire que, bon, je n'ai pas le temps de
développer maintenant.
Mais, si
j'arrive droit au but, c'est que, clairement, le jour où on sera un pays, on
fera l'histoire de la genèse de l'État souverain du Québec et de ces peuples
souverains. Et, quand on fera cette genèse-là, on va évaluer aussi les courants
nationalistes qui ont traversé le Québec.
Et, dans l'histoire du nationalisme, on va se demander : Qu'en est-il de
celui de la Coalition avenir Québec? Quand on regarde le nationalisme, par
exemple, de l'Union nationale de Duplessis, évidemment, je suis très
critique de cette période-là, à bien des égards, un manque de respect envers la
démocratie, toutes sortes de valeurs que je
ne partage absolument pas. Du point de vue du nationalisme, par contre, on peut
dire que Duplessis a fondé l'impôt provincial, ce qui a donné au Québec une
marge de manoeuvre, et un pouvoir, et un rapport de force, par rapport à Ottawa non seulement, mais aussi pour être
capable de faire ses propres choix en partie au Québec. Et ça, c'est une
avancée dans la souveraineté du peuple du Québec, une avancée partielle,
mais une avancée qui est importante.
Quand on
regarde, par contre, le bilan que les historiens du futur feront de ce que la
Coalition avenir Québec a fait, bien, qu'est-ce qu'ils vont dire exactement?
Parce que les promesses étaient élevées. Peut-être qu'on a atteint le fond, là,
du tonneau de l'aplaventrisme avec le gouvernement
précédent, mais justement, en réaction à ça, il y avait comme un désir de
redressement. Et le désir de redressement,
bien, la CAQ s'est dit : Ce sera moi, le chevalier de ce désir de
redressement, quand ils ont présenté,
en 2015, un nouveau projet pour les nationalistes du Québec et, en 2018, à la
campagne électorale, quand ils ont fait plein de promesses.
Je veux juste nous rappeler un peu la hauteur de
ces ambitions-là par rapport au résultat qui est franchement décevant. Ce qu'on disait, là, on disait, d'abord,
en 2015 : En somme, c'est une approche réfléchie, progressive et adaptée
au contexte d'aujourd'hui que la CAQ entend
mettre de l'avant pour faire des gains à l'intérieur du Canada. Des voies de
progrès sont multiples pour faire gagner le
Québec. La CAQ n'entend négliger aucune d'entre elles pour bâtir un Québec
plus fort au sein de la fédération
canadienne. On parlait, là, on parlait même d'abolir la fonction du
lieutenant-gouverneur, tu sais, un symbole de la monarchie.
En 2018, aux
élections, on s'est dit... bon, déjà, les ambitions ont beaucoup diminué avec
l'arrivée de la 42e législature, et on disait : Bon, on va
assurer davantage d'autonomie pour le Québec à l'intérieur du Canada, avec
l'objectif d'une reconnaissance
constitutionnelle pleine et entière en tant que nation, exiger un bilinguisme
obligatoire à la Cour suprême du Canada,
s'assurer que les nominations des juges québécois à la Cour suprême se fassent
à la suite d'une proposition de l'Assemblée
nationale. Ça, c'est drôle. On dirait que le Canada va le faire avant que le
Québec ait fait quoi que ce soit pour l'obtenir.
Mais, en même temps, ayons un recul critique sur
cette revendication. C'est une revendication éminemment fédéraliste. Je sais que... Mais, tu sais, quelle revendication? Que les
juges d'un autre pays soient capables de nous comprendre. La vraie revendication, pour le peuple québécois,
ce serait de dire : Nous aurons notre propre système de droit, nous aurons
notre Cour suprême, et bien évidemment que les juges pourront nous comprendre
lorsqu'on va devant eux.
• (11 h 40) •
Ensuite, mettre en place, avec le fédéral, une
seule déclaration de revenus à remplir pour les deux ordres de gouvernement administrés par Québec, le fameux rapport
d'impôt unique. Ça, c'eût été une vraie avancée. On aurait pu dire : Oui, la CAQ, ils étaient fédéralistes,
ils ont quand même contribué à faire en sorte qu'on reste dans une posture de
faiblesse au sein de la fédération puis
qu'on reste soumis aux décisions des autres, mais ils ont quand même fait le
rapport d'impôt unique, ce qui a donné un levier important au peuple
québécois pour faire toutes sortes de choses et pour avoir un plus grand rapport de force pour négocier des
affaires comme les transferts fédéraux en santé ou toutes sortes d'autres
choses, avoir des clauses de retrait dans certains programmes fédéraux qui
empiètent sur nos compétences. Mais ce n'est jamais arrivé. Le nationalisme de la CAQ, tel que promis en 2015 et
2018, là, c'est probablement, diront les historiens du futur, d'un Québec
indépendant, le plus gros pétard mouillé de l'histoire du nationalisme
québécois. Il n'y a pas... Tu sais, le pourcentage de promesses non
tenues, de reculs et d'affaissements est absolument stratosphérique.
Rien,
évidemment, pour le rapatriement des pouvoirs en culture et communication, rien
sur le rapport d'impôt unique, je l'ai dit, rien pour les transferts en santé,
le déséquilibre fiscal, rien, l'encadrement du pouvoir fédéral de dépenser,
absolument rien. Juste toujours la même posture. Et il me semble que ça devrait
nous faire réfléchir. Ça ne marche pas, le nationalisme et le fédéralisme, pour
avoir plus de pouvoirs. Ça a toujours été des voeux pieux. Ça n'a jamais
marché. Si on est d'accord et on constate
qu'il nous faut plus de pouvoirs au Québec pour pouvoir faire ce qu'on veut,
pour avoir un avenir qui nous
ressemble puis qui correspond à nos intérêts, nos aspirations et nos rêves,
bien, il ne faut pas y aller par quatre chemins, il faut faire l'indépendance,
il faut prendre pleinement tous les pouvoirs. On a tout ce qu'il faut pour
le faire. Moi, j'ai confiance qu'on va y arriver. Et j'espère qu'on va arrêter
de prendre des solutions de demi-mesure.
Motion formulant un grief
Et c'est pourquoi je vais déposer une motion de
grief qui se lit comme suit :
«Que
l'Assemblée nationale blâme le gouvernement de la Coalition avenir Québec pour
son manque d'ambition face au gouvernement fédéral et sa démission sur
la question nationale.»
Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Picard) : Merci, M. le député. Votre motion est déposée,
sous réserve de sa recevabilité. Et je cède maintenant la parole à
M. le député de Chapleau.
M. Mathieu Lévesque
M.
Lévesque (Chapleau) : Oui. Merci beaucoup, M. le Président.
Très, très heureux, aujourd'hui, de pouvoir me prononcer sur l'excellent
budget de mon collègue le ministre des Finances. Pour ce faire, aujourd'hui, je
vais porter trois chapeaux. D'abord, celui
d'un défenseur de notre belle nation québécoise et de notre langue française.
Étant moi-même actuellement très
impliqué dans le processus d'adoption du projet de loi n° 96,
je tenais aujourd'hui à en parler. Ensuite, mon chapeau d'adjoint parlementaire du ministre de la Justice. Je vous
parlerai de plusieurs avancées dans le budget en matière de justice. Et finalement mon chapeau qui me tient
le plus à coeur, puisqu'il s'agit d'un très, très grand honneur et d'un grand
privilège de pouvoir représenter les gens chez moi, à Gatineau, en Outaouais,
vous aurez compris, M. le Président, ce privilège et ce chapeau, c'est
celui de député de Chapleau.
À la lecture
du quatrième budget que vient de déposer mon collègue le ministre des Finances,
ces trois chapeaux n'entrent pas en
compétition l'un avec l'autre. Bien au contraire, tous trouvent leur compte
dans le solide budget que j'ai sous
la main juste ici. Notre gouvernement a su, encore une fois, trouver
l'équilibre entre une gestion saine et efficace des finances publiques et sa responsabilité d'assurer
des services de qualité aux citoyens du Québec. C'est pourquoi nous avons
prévu un cadre
budgétaire qui sait prendre appui sur nos acquis afin d'optimiser notre
capacité d'emprunt et de continuer à faire face à la pandémie.
Cependant, nous avions aussi la responsabilité
de présenter un échéancier réaliste vers le retour de l'équilibre budgétaire, ce que nous avons fait. Si nous
voulons faire du Québec une société prospère et une nation fière et épanouie,
nous devons pouvoir nous appuyer sur des institutions fortes et
financées adéquatement. Le gouvernement de la Coalition avenir Québec, notre gouvernement, votre gouvernement, M. le Président,
a démontré, au cours des trois dernières années, que nous avons été capables de répondre aux aspirations des Québécois
tout en démontrant le leadership nécessaire afin de prendre des
décisions aussi difficiles que nécessaire.
C'est
particulièrement vrai dans le dossier de la langue française. Tous ici en
conviendront, la langue française est le
ciment de notre société, de notre nation, une société francophone unique en
Amérique du Nord. Tous aussi conviendront que notre belle langue
française est en perte de vitesse et elle est en danger au Québec. Des années
de laxisme péquiste et libéral ont fragilisé notre langue. Que ce soit sur la
question de la francisation ou de l'exemplarité de l'État québécois comme promoteur principal de la langue française
en Amérique du Nord, nous avons collectivement eu un réveil brutal, ces
dernières années.
C'est pourquoi
nous avons déposé, en 2021, le projet de loi n° 96
sur la langue officielle et commune du Québec, le français. Nous travaillons présentement avec les membres de la
Commission de la culture et de l'éducation à bonifier le texte original
et à serrer les vis et les boulons afin d'en faire une pièce législative qui
saura rendre fiers l'ensemble des Québécois et véritablement protéger et
assurer la pérennité d'une langue nationale.
Pour que
cette loi soit efficace, elle nécessite cependant des investissements à la
hauteur de la tâche herculéenne qui nous
attend. Le budget 2022‑2023 répond à cet impératif. Dans le cadre du
budget 2022‑2023, le gouvernement prévoit des
investissements totalisant 24,9 millions de dollars sur cinq ans, soit
16,9 millions de dollars pour renforcer le statut du français, 8 millions de dollars pour
accroître le rayonnement et la vitalité du français. La somme de
16,9 millions de dollars sur cinq
ans servira à financer les mesures suivantes : d'abord, 14,4 millions
de dollars pour mettre en oeuvre le projet de loi n° 96, 5,4 millions de dollars pour l'Office
québécois de la langue française et 9 millions de dollars pour le
ministère de la Langue française.
2,5 millions de dollars serviront à approfondir les connaissances sur la
situation linguistique au Québec. Signe
que l'action gouvernementale s'inscrit dans une vision à long terme cohérente,
ces montants s'inscrivent en continuité des investissements additionnels
déjà annoncés en faveur du renforcement du français dans les budgets 2020‑2021
et 2021‑2022.
L'objectif du
projet de loi n° 96 est d'assurer la pérennité du français comme
langue commune de tous les Québécois, y
compris les Québécois d'adoption qui ont fait le choix de venir s'installer ici
et qui souhaitent contribuer à la prospérité et l'épanouissement de
notre société. Cet apport se doit autant d'être sur le plan économique que sur
le plan culturel et linguistique. Pour les personnes immigrantes, la maîtrise
de la langue française est un facteur qui favorise grandement l'intégration au
sein de notre société, particulièrement dans les régions qui sont plus
éloignées des centres urbains.
Afin de favoriser l'intégration en emploi des
personnes immigrantes et de préserver le français comme langue commune partout au Québec, le gouvernement prévoit,
dans le cadre du budget 2022‑2023, une somme totalisant 290,2 millions de dollars sur cinq ans. Notre
action en ce sens est orientée sur trois axes. Le premier axe est celui
d'accroître l'appui offert pour
l'apprentissage du français; le deuxième, favoriser l'attraction des personnes
immigrantes en région; et, le troisième, accélérer le traitement des
demandes d'immigration.
Maintenant,
en matière de justice, mon chapeau d'adjoint parlementaire, une des pièces
législatives les plus significatives des dernières années a été adoptée en
novembre dernier par mon collègue le ministre de la Justice. Adoptée à
l'unanimité, la Loi visant la création d'un tribunal spécialisé en
matière de violence sexuelle et de violence conjugale marque un tournant majeur dans le système de justice québécois et
découle d'une prise de conscience collective qui a été aussi brutale que nécessaire, M. le Président. Mais tout
comme le projet de loi n° 96, cette loi se devait de trouver le financement
adéquat pour pouvoir pleinement se déployer
et atteindre l'objectif d'une justice différente en matière de crimes sexuels.
La stratégie gouvernementale intégrée pour
contrer les violences sexuelles, pour contrer la violence conjugale et pour rebâtir la confiance se verra donc
attribuer une somme de 81,1 millions de dollars afin de financer les
initiatives qui auront un effet direct sur le soutien aux personnes victimes,
soit 36,5 millions de dollars au ministère de la Justice afin de permettre au Directeur des poursuites criminelles
et pénales de consacrer des effectifs aux dossiers en matière de violence sexuelle,
notamment en y affectant des procureurs, 15,2 millions de dollars au
ministère de la Justice afin d'offrir un meilleur accompagnement dans le
système judiciaire aux personnes victimes.
Cependant,
améliorer les instances judiciaires doit se faire de concert avec
l'amélioration de l'accessibilité au système de justice. À cet égard, le ministre des Finances prévoit
83,5 millions de dollars, dans le cadre du budget, pour des initiatives
visant à améliorer l'accès au système de
justice et à protéger les personnes vulnérables. Le gouvernement prévoit, dans
le budget 2022‑2023,
une somme de 25,6 millions de dollars sur cinq ans pour soutenir le
traitement des affaires judiciaires par
la Cour du Québec, soit 10,8 millions de dollars pour l'ajout de nouveaux
juges à la chambre de la jeunesse de la Cour du Québec et 14,8 millions de dollars pour l'ajout des ressources
afférentes aux nouveaux jours... aux nouveaux juges, pardon, de la Cour
du Québec.
Maintenant,
M. le Président, avant de terminer, je souhaiterais mettre mon dernier chapeau,
le plus important pour moi, M. le Président. Je le porte en dernier,
mais c'en est un qui m'est particulièrement cher. Je parle de la chance et l'honneur que j'ai d'être le député et le
représentant des gens de Chapleau, gens de chez moi, à Gatineau, en Outaouais.
Au cours des dernières années, j'ai
porté plusieurs projets qui auront un impact important dans la vie des citoyens
de Chapleau.
• (11 h 50) •
Je pense
entre autres au Centre Slush Puppie, un projet immense de 53 millions de
dollars que j'ai littéralement porté à
bout de bras. Aujourd'hui, les futurs hockeyeurs de Chapleau, de Gatineau et de
l'Outaouais peuvent s'enorgueillir d'avoir chez eux, chez
nous, un aréna multiglaces, quatre glaces, en fait, M. le Président, où il y a
4 000 places et 30 loges. De mon côté, je ne suis pas peu fier d'avoir réussi un tour de force en mettant
un terme à une saga de 15 ans d'inaction. J'ai rapidement agi pour ce
projet d'envergure. Je suis fier, très, très fier de ce complexe ultramoderne
qui comprend une glace de la Ligue de hockey
junior majeur du Québec, où notre équipe, nos Olympiques, qui nous rendent
très, très fiers, peuvent y jouer, et trois autres glaces communautaires qui
contribuent au développement du talent de notre région et qui font profiter
notre communauté d'installations de très, très haut calibre en matière
de glace.
Je
pense aussi à l'agrandissement de la Faculté de l'unité de médecine familiale
de l'Université McGill. Il s'agit d'un investissement majeur, de plus de
32,4 millions de dollars, qui contribuera à stabiliser l'offre médicale
dans toute la région, à l'hôpital de
Gatineau. Il y a aussi le réaménagement de l'unité de périnatalité à l'hôpital
de Gatineau. Avec ce projet-là
présentement en planification, nous serons en mesure de mieux accueillir les
familles de Chapleau et de toute la région de Gatineau avec des installations
modernes et, surtout, à la fine pointe de la technologie, M. le Président.
Gatineau grandit, beaucoup de
nouvelles familles viennent s'y installer. Il était grand temps qu'un
gouvernement se mette sur la planche à dessin pour leur offrir des
infrastructures à la hauteur de leurs attentes afin d'accueillir les
nouveau-nés dans la région.
Je
ne peux passer sous silence non plus l'élargissement et le prolongement du
boulevard de La Vérendrye. Il s'agit d'un
axe routier que je désire et que notre gouvernement désire compléter une fois
pour toutes. Trop longtemps, Chapleau, Gatineau et l'ensemble de
l'Outaouais ont été oubliés. Les citoyens nous le demandent et nous sommes
conscients du rattrapage que nous avons à
faire. Dès le tout premier budget de mon collègue le ministre des Finances,
l'Outaouais a été reconnue, et je
suis fier de voir au PQI l'élargissement et le prolongement du boulevard de La
Vérendrye. Je ne le répéterai jamais
assez, M. le Président, le parachèvement de cet axe routier sera, pour
Chapleau, Gatineau et l'Outaouais, un élément positif pour le
développement économique de notre communauté.
Et
nous n'arrêtons pas là. Au PQI 2022‑2023, c'est plus de 3,81 milliards de dollars en
projets qui sont inscrits pour la région de l'Outaouais, dont un immense projet
qui fait la fierté de la région, celui de la construction d'un nouvel hôpital
régional de 600 lits, un centre
hospitalier affilié universitaire à la fine pointe de la technologie, avec
beaucoup de spécialités médicales, un
de nos engagements-phares de notre gouvernement, que les oppositions, faut-il
le rappeler, critiquaient et auquel...
ne croyaient pas ni utile ni pertinent, disaient-ils, pour notre région. Eh
bien, M. le Président, nous, nous croyons que les gens en Outaouais
méritent ces services et nous allons réaliser ce projet.
Tout
ça, ce n'est qu'un début. Nous avons en réserve de grands projets qui feront
rayonner notre culture, notamment, des
initiatives en transport collectif et en infrastructures routières qui
assureront une mobilité durable et en phase avec les besoins des gens de notre région. Nous avons comme
projet de remettre sur pied nos infrastructures en éducation et de faire
entrer nos écoles dans le XXIe siècle.
Ensemble, nous pourrons faire de grandes choses pour Chapleau, Gatineau,
l'Outaouais et pour tout le Québec aussi.
En
somme, M. le Président, l'équipe de la CAQ en Outaouais continue le travail.
Nous réparons les pots cassés des libéraux
dans la région, qui, année après année, gouvernement après gouvernement,
prenaient notre région pour acquise. Comme
vous le savez, M. le Président, l'Outaouais a été longtemps oubliée et
négligée. Mais, avec notre gouvernement, ce n'est plus le cas, et
l'avenir est prometteur pour l'Outaouais. Merci beaucoup, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Picard) : Merci,
M. le député. Je cède maintenant la parole à M. le député de La Pinière.
M.
Gaétan Barrette
M. Barrette :
Merci, M. le Président. Je me lève
évidemment aujourd'hui en tant que porte-parole de la justice et d'éthique au Parti libéral, mais je ne peux pas,
M. le Président, m'empêcher de faire quelques commentaires sur l'intervention
du député de Chapleau.
J'imagine
qu'il lit les médias et qu'il écoute la radio dans sa région qu'il représente,
dans l'Outaouais. Puis s'il ne le fait pas, il devrait peut-être le faire,
parce que la population là-bas n'est pas très, très heureuse, parce qu'il ne
s'est pas passé grand-chose dans les quatre dernières années, comme dans
bien des domaines au Québec. Alors, ce qu'on entend de l'Outaouais dans l'espace public, c'est essentiellement de
l'insatisfaction, à commencer par le fait que certains députés et surtout ministres ne sont pas trop, trop
présents dans la région. Je lui dis ça amicalement, parce qu'il y a une
campagne électorale qui s'en vient,
et s'il veut se faire réélire comme ses collègues, bien, peut-être que le
discours devrait changer et peut-être
que, là, il devrait y avoir un petit peu plus de substance dans les propos.
Parce que les quatre dernières années, en Outaouais, là, à part une
clôture sur la 50, il ne s'est pas passé grand-chose.
Je
veux juste faire un commentaire, M. le Président, pour ce qui est des oubliés,
hein, les oubliés. Moi, quand j'étais à
la Santé, parce qu'ils parlent souvent, à la CAQ, du Parti libéral, les trois
régions qui étaient les plus... où il devait y avoir des correctifs budgétaires
les plus importants étaient la Montérégie, les Laurentides et l'Outaouais, et
ça s'est fait. Les plus grandes augmentations budgétaires qui ont eu lieu dans
mon secteur, en santé et services sociaux, étaient notamment en
Outaouais.
Alors,
moi, je peux vous dire une affaire, M. le Président, les commentaires que
j'entends, ça ne m'émeut pas. Ils sont malheureux parce qu'ils ne
correspondent pas à la réalité. Puis ça, c'est le côté négatif de la politique,
c'est qu'on ne reconnaît pas ce qui a été
fait dans le passé. Alors, je ne ferai pas un Will Smith de moi-même, M. le
Président, je ne vais pas traverser
la Chambre puis aller gifler le député de Chapleau pour des propos qui
pourraient être jugés indisposants, mais
quand même... Même virtuellement, M. le Président, je ne le ferai pas. Ce n'est
pas mon genre. Mais je peux faire des commentaires amusants, par
exemple. Ça, c'est mon genre. Alors, voilà, c'était le commentaire que je
voulais faire en réponse aux propos du
député de Chapleau, que je n'avais pas l'intention de reprendre, mais qu'est-ce
que vous voulez, c'est quasiment de
la provocation, là, tu sais, c'est comme Pavlov, là, tu allumes la lumière
puis, bon, c'est ça. On m'attaque, je me défends. Appelez-moi Will.
Ceci
étant dit, là, je vais revenir à mon propos officiel, qui est celui de la
justice. Et je vais quand même commencer par rendre à César ce qui revient à César, en ce sens que dans le
budget, je dirais la chose suivante, d'entrée de jeu, M. le Président : Pour ce qui est de la justice, je
pense qu'on s'est adressé... Ça, «on s'est adressé», ça vient fatigant, hein,
parce qu'il y a bien des gens qui disent que ce n'est pas français. Mais je
pense que la langue peut évoluer, puis c'est bien correct. Alors, je
pense qu'on a mis le doigt sur un certain nombre de choses qui étaient les
bonnes choses.
Maintenant,
la première critique que l'on peut faire est la suivante : Est-ce que ce
sont les choses suffisantes? Les bonnes
choses qui sont visées, mais est-ce qu'on a appuyé suffisamment fort sur le
crayon, si vous me le permettez? C'est là qu'il va être, mon propos, M.
le Président.
Je vais
commencer par les premières pages, O.K., je vais commencer par les premières
notes qui sont au budget. Puis ça, c'est vraiment intéressant, parce que
qu'est-ce que le ministre des Finances dit? Il dit : Regardez, par exemple,
pour ce qui est de la médiation, les heures
gratuites pour les médiateurs, et ainsi de suite, il parle d'un projet pilote
pour la médiation familiale. C'est une bonne idée, M. le Président.
C'est un projet pilote, et le budget dit lui-même, M. le Président, que ça a donné des résultats probants.
Ce sont les mots qui sont utilisés. Je regarde les montants qui sont proposés,
ce n'est pas des gros, gros, gros montants.
Vous savez, quand on regarde en matière de
renforcer l'accès à la justice, quand on regarde les millions qui sont octroyés, bien, ça a l'air spectaculaire
quand on les additionne sur cinq ans. Quand on les ramène sur une seule année,
c'est un peu moins spectaculaire, en ce qui
me concerne, et c'est ça, essentiellement, M. le Président, que je ferais comme
critique. 1 million de dollars dans un
secteur donné, là, ce n'est pas beaucoup, et c'est le genre de choses que l'on
voit. Alors, par exemple, là, l'autoreprésentation et la médiation... la
médiation, 1,5 million par année. Bon, c'est beau, là, ça paraît beaucoup après cinq ans, mais, par année, ce n'est
pas beaucoup. Puis ce n'est pas beaucoup compte tenu du fait que l'accès
à la justice, c'est un problème, rt le
problème vient du fait que la justice coûte cher. Et, quand on arrive pour
appliquer de l'aide, bien, on essaie d'avoir l'effet le plus maximal
possible, et là je constate que l'effet, il est plutôt minimal.
M. le
Président, il ne me reste pas beaucoup de secondes, hein, pour le midi? Est-ce
que vous souhaitez que j'arrête maintenant et que je reprenne plus tard?
Le Vice-Président (M. Picard) : Non,
je vais vous arrêter dans quelques secondes. Vous pouvez continuer.
M. Barrette : O.K. Je suis sûr
que tout le monde va être content que j'arrête, là, mais c'est vous qui
m'obligez à continuer. Alors, M. le
Président, je vais faire un parallèle, O.K.? Combien de temps qu'il me reste,
M. le Président, là?
Le Vice-Président (M. Picard) : 20 secondes.
M. Barrette : Je vais le faire
cet après-midi. Je veux simplement introduire le fait que la justice coûte
cher, et, lorsqu'on a des projets pilotes qui amènent des services juridiques à
coût modeste, bien, il me semble qu'on devrait augmenter cet élément-là, plutôt
qu'y aller au compte-gouttes. Et j'y reviendrai cet après-midi, M. le
Président.
Le
Vice-Président (M. Picard) :
Je vous remercie, M. le député de
La Pinière. Et, compte tenu de l'heure et afin de permettre, cet
après-midi, la tenue des affaires courantes, le présent débat est ajourné.
Les travaux sont suspendus jusqu'à
13 h 40.
(Suspension de la séance à 12 heures)
(Reprise à 13 h 41)
Le Président : Mmes et MM. les
députés, bonjour. Bon mardi.
Affaires
courantes
Déclarations
de députés
Nous passons à une rubrique intéressante, celle
de la déclaration des députés, et je cède la parole, au départ, à Mme la
députée de Lotbinière-Frontenac.
Souligner
l'excellence du cégep de Thetford dans le domaine de la recherche
Mme Isabelle
Lecours
Mme
Lecours (Lotbinière-Frontenac) :
Merci, M. le Président.
Aujourd'hui, je tiens à souligner l'excellence du cégep de Thetford, qui s'est classé troisième au
Québec et neuvième au Canada parmi les meilleurs collèges en recherche.
Le cégep brille en raison des expertises de ses
centres de recherche Coalia et Kemitek, dont les revenus, pour l'année 2020‑2021, sont évalués à plus
de 8,6 millions. Les deux centres ont par ailleurs permis le développement
d'innovations et de procédés technologiques
reliés aux secteurs de la technologie minérale, de la plasturgie, des matériaux
avancés, de la fabrication auditive, de la chimie verte ainsi que de la réalité
virtuelle.
Grâce
à ses performances, le cégep de Thetford constitue un atout pour la région et
favorise son rayonnement. Merci.
Le Président :
Merci. Bravo au cégep! Bravo à
leurs équipes, évidemment! Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Souligner le 108e anniversaire de M. Paul Lamaute
Mme Paule Robitaille
Mme Robitaille :
M. le Président, j'aimerais rendre
hommage aujourd'hui à l'un des grands doyens de Bourassa-Sauvé, Paul
Lamaute, qui célébrait ce week-end ses 108 ans.
M.
Lamaute est né à Port-au-Prince, en Haïti, en 1914. Grand voyageur, il est
arrivé au Québec dans les années 60. Il a été tour à tour journaliste, écrivain, poète, inspecteur,
professeur de sciences sociales, mais le métier, M. le Président, qui a fait de lui une légende à Montréal-Nord,
c'est celui d'entraîneur de soccer, où il s'est donné corps et âme pour les
jeunes de l'est de Montréal. Pendant des
décennies, il a transformé le destin de milliers de jeunes, donnant un sens à
leur vie et la possibilité de croire que tout était possible.
Aujourd'hui,
à 108 ans, je lui demande le secret de sa longévité. J'aime tout le monde,
voilà mon secret, me répond-il, le sourire lèvres.
M. Lamaute, à l'aube
de votre 109e année, vous demeurerez un grand sage. Merci, M. le
Président.
Le
Président : Je vous remercie. Je retiens également le secret de M.
Lamaute.
M. le député de
Saint-Jean, à vous la parole.
Souligner la tenue d'un festival de hockey adapté à
Saint-Jean-sur-Richelieu
M. Louis Lemieux
M. Lemieux : Merci beaucoup, M. le Président. Vous savez, c'est
chez nous que ce qu'on appelle le hockey adapté a vu le jour, en 2014. C'est
une initiation au hockey réservée aux enfants de six à 17 ans vivant avec
le spectre de l'autisme.
Cette
fin de semaine, ils et elles étaient une centaine, venus de Mirabel, Varennes,
Chambly, Sainte-Julie, sur la glace
de l'aréna municipal de Saint-Jean-sur-Richelieu pour le premier festival de
hockey adapté au Québec. On appellerait ça un tournoi si on comptait les
buts, mais, non, même pas, on joue pour le plaisir. C'était un grand jour, une
belle fête de la différence, retardée de
deux ans, il faut le dire, à cause de la pandémie, mais ils n'ont rien perdu
pour vraiment avoir, avec nous... Ces
joueurs, qu'ils étaient beaux à voir, autant que leurs parents et organisateurs,
qui avaient le sentiment justifié d'avoir trouvé et pris leur place.
Bravo! Vous êtes
tellement inspirants! Et vos parents méritent aussi tellement! Votre succès est
leur réussite.
Et
maintenant, M. le Président, c'est au reste du Québec de jouer et d'organiser
le deuxième festival de hockey adapté.
Le
Président : Et allons ensemble les encourager, bien sûr. Bravo! M. le
député de Viau.
Souligner le 50e anniversaire de la Maison d'Haïti
M. Frantz Benjamin
M. Benjamin :
Merci, M. le Président. En 1972,
des femmes et des hommes contraints à l'exil décidèrent de se mettre ensemble afin de tisser patiemment un havre
de soutien pour d'autres migrants. Au nombre de ces personnes, il faut
nommer Max Chancy, Adeline Chancy, le Dr Ernst Gresseau, Célitard
Toussaint.
50 ans plus tard, la Maison d'Haïti est une
organisation communautaire dont la mission se concentre autour de l'accueil,
l'éducation, l'intégration et l'amélioration des conditions de vie des
personnes d'origine haïtienne et d'origine immigrante, tout simplement.
Je tiens aujourd'hui
à rendre hommage à des femmes et des hommes qui continuent au quotidien de
porter les rêves d'inclusion, de justice
sociale et d'intégration socioéconomique des personnes d'origine immigrante de
Saint-Michel mais de partout au
Québec. Merci à Marjorie Villefranche pour ta contribution inestimable à la
collectivité, Guerda Amazan, Mireille Métellus, Alix Jean, Serge
Théodore, Marie-Andrée Baptiste, Gerald Calixte, Chantal Ismé, Marie-Louise
Peggy Larose. Longue vie à la Maison d'Haïti!
Le Président :
Bravo pour cette mission
essentielle, absolument! Mme la députée de Charlevoix—Côte-de-Beaupré.
Rendre hommage à M. Harold Noël pour ses 27 années au
service
des citoyens de Sainte-Pétronille et de l'île d'Orléans
Mme Émilie Foster
Mme
Foster : Merci, M. le Président. J'aimerais aujourd'hui
rendre hommage à M. Harold Noël, qui s'est retiré de la vie politique l'an
dernier après 27 années de bons et loyaux services envers ses
concitoyennes et ses concitoyens.
Après
avoir siégé 14 ans comme conseiller municipal à Sainte-Pétronille,
M. Noël en devint le maire, en 2009. Il sera aussi élu préfet de la MRC de
L'Île-d'Orléans en 2017, deux ans après en avoir été élu préfet adjoint.
M. Noël
laissera derrière lui un bilan remarquable. L'enrochement de la rue
Horatio-Walker, la réfection de la mairie, du centre communautaire de Sainte-Pétronille, l'implantation d'une
surface multisports, d'un circuit pédestre, l'assainissement des eaux usées en sont de bons exemples. Il ne
faut pas non plus oublier sa précieuse collaboration avec le gouvernement
pour revoir l'application du plan de
conservation de l'île d'Orléans et la construction d'un nouveau pont reliant
l'île d'Orléans à la rive nord du fleuve Saint-Laurent.
C'est
une page de l'histoire qui se tourne pour Sainte-Pétronille et l'île d'Orléans.
Je salue donc M. Noël pour sa dévotion envers sa communauté.
Le
Président : Très belle carrière, M. Noël. Bravo! M. le député de
Laurier-Dorion.
Souligner la fête de l'indépendance de la Grèce
M. Andrés Fontecilla
M. Fontecilla :
Merci, M. le Président.
J'aimerais souligner aujourd'hui la fête nationale de l'indépendance de la
Grèce, célébrée le 25 mars dernier.
J'ai
eu l'honneur de me joindre, dimanche dernier, à la communauté grecque du
Québec, qui a fêté cet événement par une belle parade dans le quartier
Parc-Extension, dans ma circonscription.
Il
y a plus de 200 ans, les Grecs se sont affranchis du joug de l'Empire
ottoman pour pouvoir enfin décider librement de leur avenir. Cette journée souligne donc l'importance de la liberté
et de l'autodétermination des peuples. Dans un contexte où la souveraineté de certaines nations est
menacée à travers le monde, cette journée a pris pour moi une signification
toute spéciale. Je ne peux donc pas
m'empêcher d'avoir aussi une pensée pour celles et ceux qui luttent encore
aujourd'hui, et parfois au prix de leur vie, pour la souveraineté et
pour le droit à l'autodétermination.
Je partage donc mes
meilleurs voeux à tous les membres de la communauté grecque du Québec ainsi
qu'à leurs proches. Je salue également la
force de celles et ceux qui se battent encore aujourd'hui pour leur
souveraineté, qu'ils soient autochtones, Ukrainiens, Palestiniens, ou
tant d'autres. Merci, M. le Président.
Le
Président : Merci. Bonne fête à vous toutes et à vous tous! M. le
député de Gatineau.
Souligner le 111e anniversaire de Mme Émilienne Marcil
M. Robert Bussière
M. Bussière : Merci, M. le Président.
Je désire souligner une de nos grandes doyennes, Mme Émilienne Marcil,
qui a aujourd'hui 111 ans.
Née
le 29 mars 1911, jour de grande tempête, dans la petite localité de
Saint-Urbain-Premier, dit de Châteauguay, Mme Marcil est la plus jeune d'une famille de cinq enfants. L'élu
que je suis et, je suis certain, tous les membres de cette Assemblée sommes extrêmement heureux de vous
rendre hommage en soulignant cet anniversaire si exceptionnel, vous qui
avez traversé tant d'époques et de générations.
Dans
le cas de Mme Marcil, il semble que ce soient les valeurs et l'entraide
familiale qui lui donnent cette longévité, vivant toujours en famille avec sa
petite-nièce Marie-France, qui reçoit au quotidien l'aide des soins à domicile.
Toute votre famille vous aime et vous transmet assurément une belle énergie
pour continuer votre remarquable histoire.
Il
n'est certainement pas donné à tout le monde d'avoir 111 ans, et c'est un
immense honneur pour moi de savoir que vous faites partie de mon comté.
Merci, M. le Président.
Le
Président : Merci, M. le député. Vous nous inspirez, Mme Marcil.
M. le député de Chapleau.
Souligner le 30e anniversaire de La Maison de la culture de
Gatineau
M. Mathieu Lévesque
M. Lévesque (Chapleau) : Oui.
Merci beaucoup, M. le Président. Aujourd'hui, j'aimerais souligner le
30e anniversaire de La Maison de la culture de Gatineau.
Fondée
en 1992, La Maison de la culture de Gatineau est devenue, au fil du temps, un
joyau culturel au coeur du comté de
Chapleau. Ce complexe multidisciplinaire abrite la Salle Odyssée, une salle de
spectacle de 830 places maintes fois
récompensée, et le centre d'exposition Art-Image, reconnu comme institution
muséale. On y retrouve également la bibliothèque
municipale Guy-Sanche, de même que plusieurs partenaires qui évoluent dans
différentes sphères culturelles, dont l'Académie de danse de l'Outaouais, les
archives de Gatineau, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, le Centre régional d'archives de l'Outaouais, La
Société de généalogie de l'Outaouais, l'École de musique de l'Outaouais et
Radio Jeunesse.
La
Maison de la culture de Gatineau contribue au développement et au rayonnement
de la vie culturelle dans Chapleau, à
Gatineau, en Outaouais. Chaque année, elle accueille plusieurs grands noms de
la scène culturelle québécoise et internationale, notamment en théâtre,
en humour et en musique.
M. le Président, j'aimerais remercier
toute l'équipe de La Maison de la culture pour son excellent service qu'elle
offre à notre communauté. Vous pouvez être fiers du travail accompli. Merci. Bonne
continuation et bon 30e anniversaire!
• (13 h 50) •
Le
Président : Effectivement, bon 30e anniversaire, La Maison de la
culture! M. le député de Saint-Jérôme.
Rendre hommage à M. Maxime Diraddo pour avoir sauvé la vie
d'un homme
M. Youri Chassin
M. Chassin : Ah! M. le Président, j'ai une belle histoire pour vous,
aujourd'hui.
Imaginez-vous,
le 21 janvier dernier, M. Maxime Diraddo, de chez Léveillé Ford
Saint-Jérôme, contactait Robert
Fugères pour un appel de routine concernant l'entretien de son véhicule
électrique. Durant la conversation, M. Diraddo remarque que son
interlocuteur ne semble pas être dans un état normal, alors il lui demande,
évidemment, à M. Fugères, si tout va bien, et il lui signale que non, ce
dernier lui signale que, non, ça ne va pas bien. Les premiers réflexes de M. Diraddo ont été de lui demander s'il ressentait
des symptômes d'un AVC. Cette journée-là, les secours ont été appelés à
temps, et M. Diraddo a sauvé la vie de M. Fugères, qui faisait
véritablement un AVC.
M.
le Président, j'aimerais, en cette Chambre, souligner la présence d'esprit et
l'empathie dont a fait preuve M. Maxime Diraddo en ayant rapidement
les réflexes de premiers secours, ce qui a sauvé la vie de M. Fugères.
Merci, M. Diraddo.
Le Président :
Et vous avez fait la différence,
M. Diraddo, geste de bravoure et héroïque également. Merci beaucoup,
Mmes les députées, MM. les députés. Cela met fin à la rubrique Déclarations de
députés.
Je suspends les
travaux pour quelques instants.
(Suspension de la séance à
13 h 52)
(Reprise à 14 h 2)
Le
Président : Mmes et MM. les députés, je vous souhaite un bon début de
semaine, un bon mardi. Prenons quelques instants pour nous recueillir.
Je vous remercie.
Veuillez vous asseoir.
Mmes et MM. les
députés, nous poursuivons les affaires courantes.
Aujourd'hui, il n'y a
pas de déclarations ministérielles ni présentation de projets de loi.
Dépôt
de documents
À la rubrique Dépôt
de documents, M. le leader du gouvernement.
Réponse
à une pétition
M. Jolin-Barrette :
Oui,
M. le Président. Je dépose la réponse du gouvernement à la pétition présentée
en Chambre le 23 février par le député des Îles-de-la-Madeleine.
Merci.
Le Président :
Merci. Ce document est déposé.
Nouveau
diagramme de l'Assemblée
Pour ma part, je
dépose le diagramme de l'Assemblée en date du 29 mars 2022.
Message
de Sa Majesté la reine Elizabeth II à l'occasion du jour du Commonwealth
Le
lundi 14 mars était le jour du Commonwealth. Pour souligner cet événement,
Sa Majesté la reine Elizabeth II, chef du Commonwealth, a fait
parvenir un message de circonstance, que j'ai l'honneur de déposer.
Il n'y a pas de dépôt
de rapports de commissions.
Dépôt
de pétitions
À la rubrique dépôt
de pétitions, Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Exempter les étudiants des
Premières Nations des exigences linguistiques
prévues à la Charte de la langue française et au projet de loi sur la
langue officielle et commune du Québec, le français
Mme Massé : Merci, M. le Président. Je dépose l'extrait d'une
pétition adressée à l'Assemblée nationale, signée par
268 pétitionnaires. Désignation : citoyens et citoyennes du Québec.
«Les
faits invoqués sont les suivants :
«Considérant
que les Premiers Peuples possèdent des droits à l'autodétermination qui comprend
des compétences linguistiques en éducation et en culture;
«Considérant
que la Charte de la langue française et le projet de loi n° 96
posent des barrières systémiques à la réussite scolaire des étudiants
des Premières Nations, telles que l'obligation faite :
«Aux
étudiants dont le français est une seconde langue à compléter l'épreuve unique
de français afin d'obtenir leur diplôme d'études secondaires;
«Aux
étudiants qui poursuivent leurs études en anglais, et qui ont le français comme
troisième langue, à compléter une épreuve de français langue seconde
afin d'obtenir leur diplôme d'études secondaires;
«Aux
étudiants qui poursuivent des études au niveau collégial à combler les
exigences à l'emploi et à la qualité de la langue française pour obtenir
leur diplôme d'études collégiales;
«Considérant
que les exemptions prévues aux articles 95 et 97 de la Charte de la langue
française telles que reprises ou
modifiées par le projet de loi n° 96 ne sont pas suffisamment larges pour assurer le
plein exercice des droits constitutionnels linguistiques et la réussite
éducative des étudiants des Premières Nations;
«Considérant
qu'il est nécessaire de reconnaître les droits constitutionnels linguistiques
des étudiants des Premières Nations sans pénaliser l'essor de la langue
française;
«Et l'intervention
réclamée se résume ainsi :
«Nous,
soussignés, demandons au gouvernement du Québec d'exempter les étudiants des
Premières Nations des exigences
linguistiques prévues dans la Charte de la langue française et le projet de loi
n° 96 afin d'atténuer les barrières qui
briment leur réussite scolaire.»
Et je certifie que
cet extrait est conforme à l'original de la pétition.
Le Président :
Et cet extrait de pétition est maintenant déposé.
Il n'y a pas de réponses
orales aux pétitions ni d'interventions portant sur une violation de droit ou
de privilège.
Questions
et réponses orales
Nous en sommes
maintenant à la période de questions et de réponses orales, et je cède la
parole à la cheffe de l'opposition
officielle.
Accès à un médecin de famille
Mme Dominique
Anglade
Mme Anglade : M. le Président, en 2018, le premier ministre
clamait haut et fort : «Avec un gouvernement de la CAQ, tous les Québécois auront un médecin de
famille et pourront le consulter, [...]à l'intérieur [...] de 36 heures,
d'ici quatre ans.»
Nous sommes maintenant
quatre ans plus tard, tous les voyants sont au rouge, tous les indicateurs ont
empiré. Il y a plus de Québécois qui
attendent pour avoir accès à un médecin de famille. Il y a plus de Québécois
qui attendent pour avoir une
chirurgie. Il y a plus de Québécois qui attendent pour avoir des soins en santé
mentale. Il y a plus de Québécois qui attendent pour avoir accès à une
urgence.
M. le Président,
est-ce que la CAQ peut reconnaître qu'en matière de santé, le bilan, c'est un
échec?
Le
Président :
M. le ministre de la Santé et des Services sociaux.
M. Christian
Dubé
M. Dubé :
Alors,
M. le Président, j'apprécie beaucoup la question de la leader de l'opposition.
Je pense que, ce matin...
Des voix :
...
M. Dubé : La cheffe de l'opposition, excusez-moi. C'est
vraiment une erreur de ma part, je m'en excuse, Mme la cheffe.
Ce
matin, j'ai eu la chance de présenter le plan de la santé, et je dois vous dire
qu'il y avait beaucoup de fébrilité dans la salle où nous étions, étant donné que nous avions invité, je
dirais, la grande majorité ou la plupart des participants au réseau de la santé. Et je crois que, loin d'un
constat d'échec, M. le Président, les gens qui étaient là croient
fondamentalement aux chances de notre
plan de réussir. Et ça, je l'ai senti non seulement dans la salle, mais je l'ai
senti, M. le Président, dans l'ensemble des commentaires que nous avons
reçus depuis le dépôt du plan, ce matin.
J'ai demandé à mes
collègues de s'assurer qu'une copie digitale du plan soit déposée avec tous les
députés de l'Assemblée, ce qui devrait être
en train d'être fait, présentement. J'ai donné une copie papier aux
représentants, au député de Nelligan, au député de Rosemont, au député
des Îles-de-la-Madeleine...
Le
Président : En terminant.
M. Dubé :
...et une copie papier sera
envoyée à tous les députés, M. le Président, au cours des prochaines heures.
Le Président : Première
complémentaire, Mme la cheffe de l'opposition officielle.
Mme Dominique
Anglade
Mme Anglade : M.
le Président, tous les voyants sont au rouge. Le ministre nous parle de
fébrilité. La fébrilité, là, ce sont
les Québécois qui attendent chez eux, présentement, qui ont des maladies
chroniques et qui n'ont pas accès à un médecin
de famille. Eux, ils sont fébriles, ils aimeraient savoir quand est-ce qu'ils
vont avoir accès à un médecin de famille.
J'ai une
question pour la ministre de la Santé. Leur objectif, c'était que 100 %
des Québécois aient accès à un médecin de famille en 2022. Quel est leur
nouvel objectif?
Le Président : M. le ministre de la
Santé et des Services sociaux.
M. Christian Dubé
M. Dubé : Alors,
M. le Président, comme je l'ai expliqué, ce matin, puis beaucoup au cours des
dernières semaines, puis notamment
dans la discussion du projet de loi n° 11, la pandémie nous a
permis d'écouter les Québécois, au cours des deux dernières années, et,
comme tout bon gouvernement qui se respecte, je pense, c'est important
d'écouter les gens, d'écouter les Québécois
et de s'ajuster aux demandes. Et, dans le cadre de la couverture d'un
professionnel de la santé... Puis on
a vu, dans le projet de loi n° 11, on a dit qu'on s'ajusterait, parce que,
maintenant, ce que les Québécois veulent, ce n'est pas nécessairement d'avoir accès spécifiquement à un médecin de
famille mais d'avoir accès à un professionnel de la santé. Alors, M. le Président, je pense que,
justement, notre gouvernement démontre très bien qu'on est à l'écoute et on
s'ajuste à la demande des Québécois.
• (14 h 10) •
Le Président : Deuxième
complémentaire, Mme la cheffe de l'opposition officielle.
Mme Dominique Anglade
Mme Anglade : Clairement,
M. le Président, on ne parle pas aux mêmes personnes. Ma question était claire.
La CAQ s'est engagée à faire en sorte
que 100 % des Québécois aient accès à un médecin de famille. Aujourd'hui,
la question que j'ai pour le
ministre : Quel est le chiffre qu'il souhaite atteindre? Combien de
Québécois devraient donc avoir accès à un médecin de famille? Quel est
son objectif?
Le Président : M. le ministre de la
Santé et des Services sociaux.
M. Christian Dubé
M. Dubé : M.
le Président, et c'est pour ça que je le dis clairement, parce que ce qu'on a
discuté, dans les dernières semaines...
Et, je l'ai expliqué, grâce aux bons conseils que nous avons eus de tous les
intervenants de la santé, il y avait des
ajustements nécessaires, étant donné qu'il était possible, maintenant, de
prendre en charge par plus de professionnels, je pense aux IPS, je pense aux pharmaciens. Et on l'a vu avec ce qui est
arrivé avec le projet pilote qui avait été développé, M. le Président, à Rimouski et à Rivière-du-Loup,
ça a été un franc succès. Alors, depuis le développement de ce projet-là,
l'automne dernier, on a décidé d'appliquer
le principe du guichet de première ligne à toutes les régions du Québec, ce qui
est en train d'être fait.
Le Président : En terminant.
M. Dubé : Et
on s'est engagés, d'ici la fin de l'été, à ce que la plupart des régions
puissent être capables de fonctionner sur le guichet d'accès de première
ligne.
Le Président : Troisième
complémentaire, Mme la cheffe de l'opposition officielle.
Mme Dominique Anglade
Mme Anglade : M. le Président,
un guichet, là, ça ne soigne personne. Ça ne soigne personne, M. le Président.
Ça fait
quatre fois que je me lève en le sachant, mais je pose la question suivante.
Ils avaient pour objectif de demander... de faire en sorte que 100 % des Québécois aient accès à un médecin
de famille. Quel est, aujourd'hui, le nouvel objectif qu'ils se donnent
pour l'accès à un médecin de famille? C'est ça que les Québécois veulent
savoir.
Le Président : M. le ministre de la
Santé et des Services sociaux.
M. Christian Dubé
M. Dubé : Écoutez,
M. le Président, je pense que je viens de répondre. Les Québécois qui ont eu
accès au guichet d'accès de première
ligne ont été tellement satisfaits, les différents DRMG à l'échelle du Québec
ont dit : C'est le système qu'on
a besoin, on le fait, les gens sont satisfaits. J'ai expliqué, ce matin, que
nous allons déployer, au cours des prochains mois, à l'ensemble du
Québec le guichet de première ligne, et les Québécois seront servis par un
professionnel de la santé.
Et ça, pour moi, c'est un changement majeur, M. le Président. Et je pense que
les Québécois apprécient ce qu'on est en train de faire pour leur donner
un service et une expérience patient qu'ils méritent, M. le Président.
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît! Sans commentaire
sur les réponses ni non plus que sur les questions, mais attentifs,
évidemment, à l'une et à l'autre. Principale, M. le député Nelligan.
Réforme du système de santé
M.
Monsef Derraji
M. Derraji : M. le Président, on vient
d'avoir la confirmation de la part du ministre de la Santé qu'aujourd'hui, avec
son dépôt de ce plan de refondation, le premier ministre n'a pas respecté sa
promesse qu'il a livrée aux Québécois en 2018, je pense que c'est très clair, un plan où il n'y a pas de
chiffres, pas d'échéancier, pas de cible, pas de budget, loin encore. On
s'engage à quoi, aujourd'hui, pour permettre aux Québécois qui veulent
rencontrer un médecin de famille... On n'a pas la solution.
Aujourd'hui,
une promesse caquiste est brisée. Pour se faire élire, en 2018, le premier
ministre disait sur toutes les tribunes :
Je vais vous promettre, à tous les Québécois, d'avoir un médecin de famille.
Aujourd'hui, en 2022, il demande aux Québécois de faire ce qu'ils n'ont
pas fait les quatre dernières années.
M.
le Président, j'ai une question au ministre de la Santé : Est-ce qu'il est
d'accord avec moi qu'aujourd'hui la CAQ n'a pas respecté sa promesse de
2018?
Le
Président : M. le ministre de la Santé et des Services sociaux. La
parole n'appartient qu'à vous.
M. Christian
Dubé
M. Dubé :
Merci, M. le Président. Bien,
deux choses. Premièrement, quand on dit qu'on n'a pas de budget, moi, je pense qu'on devrait regarder mon collègue le
ministre des Finances, qui a fait un effort assez incroyable pour le budget
qui a été alloué pour les prochaines années
à la santé; deuxièmement, reconnaître tous les efforts qui ont été faits au
niveau du Conseil du trésor pour nous donner, dans le PQI, les moyens
nécessaires d'améliorer nos infrastructures. Alors, je pense que, quand on dit qu'il n'y a pas de budget... On
a déposé notre plan après le budget pour s'assurer que les Québécois voyaient
qu'il était bien financé. Il y a plus de 8,9 milliards qui ont été
consacrés au budget pour les prochaines années.
Deuxièmement,
je rappellerais au député de Nelligan, qui siège avec moi sur la commission de
santé, qu'il était le premier à dire,
lors de la commission, que non seulement c'est les médecins qui devraient
prendre en charge, mais les autres professionnels de la santé. Alors,
moi, je lui demande, aujourd'hui : Est-ce que cette approche-là, qui
montre que le gouvernement s'est ajusté à la
demande et a écouté les Québécois... est-ce qu'aujourd'hui il renie ce qu'il a
dit en Chambre et ce qu'il a dit en
commission pour dire : Les Québécois devraient avoir accès à un
professionnel de la santé et pas nécessairement un médecin, M. le
Président?
Le
Président : Première complémentaire...
Des voix :
...
Le
Président : S'il vous
plaît! Je vous ai demandé une fois... plusieurs fois, la semaine dernière, de
respecter notre règle de ne pas commenter ou d'émettre des commentaires
de quelque sorte que ce soit. M. le député de Nelligan.
M.
Monsef Derraji
M. Derraji :
M. le Président, on parle de deux choses complètement différentes. Ma
question était très simple : Est-ce
qu'aujourd'hui le ministre de la Santé confirme que le premier ministre du
Québec renie sa promesse qu'il a livrée lui-même en 2018 aux Québécois
en leur promettant d'avoir un accès à un médecin de famille?
S'il
veut qu'on parle de l'interdisciplinarité, aucun problème. Il y a
400 médecins en moins en inscriptions à la médecine familiale, il y a moins d'infirmières IPS, il y a moins
d'infirmières cliniciennes. Maintenant, la question : Comment il va
faire pour assurer l'interdisciplinarité?
Le Président :
M. le ministre de la Santé et des Services sociaux.
M. Christian
Dubé
M. Dubé :
Ça, M. le Président, c'est une
autre question qui est très bien adressée... excusez-moi, M. le Président,
puis je vais faire attention, puisque je dis
souvent cette expression-là puis je vais me faire reprocher... Il y a un
journaliste, ici, qui me reprend à chaque fois que je dis cette
expression-là. Je m'en excuse, je m'en excuse.
Alors, nous
allons essayer de travailler très fort sur ce point-là — il doit y
avoir un meilleur terme — mais,
ce que je veux dire, toute la
question de l'interdisciplinarité... Je reviens à la commission parlementaire,
M. le Président, qu'on a eue dans le p.l. n° 11.
Quelqu'un que je respecte beaucoup, le Dr Mauril Gaudreault, qui est
président du Collège des médecins, nous a dit : Écoutez, ce n'est
pas la bonne solution, de passer uniquement par un médecin de famille...
Le Président : En terminant.
M. Dubé : ...on doit veiller à
l'interdisciplinarité. Je reviendrai, M. le Président.
Le Président : Deuxième
complémentaire, M. le député de Nelligan.
M. Monsef Derraji
M. Derraji : M.
le Président, les bonnes pratiques en médecine, en première ligne... Le modèle
norvégien a démontré que l'accès à la
première ligne via un médecin généraliste contribue à désengorger les urgences
et à avoir moins de patients qui se ramassent dans nos urgences et au
niveau de nos hôpitaux.
Aujourd'hui,
on a deux choses. Je lui ai posé la question sur l'accès à la première ligne
via les médecins : pas de réponse,
pas d'objectif. Je lui ai posé une question sur l'interdisciplinarité : On
va travailler, il n'y a pas de solution à court terme.
Quand est-ce qu'on va voir un réel plan qui va
soulager les patients québécois?
Le Président : M. le ministre de la
Santé et des Services sociaux.
M. Christian Dubé
M. Dubé : Bien,
écoutez, M. le Président, là, c'est difficile pour moi d'être le meilleur juge
par rapport au plan qu'on a déposé ce matin, mais, si je lis l'ensemble des
commentaires de toutes les personnes qui ont commenté positivement le plan, de dire qu'il est costaud, qu'il est
prévu, qu'il a le budget, qu'il donne de la prévisibilité... Écoutez, c'est un
peu gênant pour moi de faire ces
commentaires-là ce matin, mais j'aimerais peut-être ça donner le temps au
député de Nelligan de prendre
connaissance de tous ces commentaires-là puis de revenir peut-être à la
question plus tard pour voir si c'est bien compris.
Le Président : Question principale,
M. le leader de l'opposition officielle.
Gestion de la pandémie de
coronavirus dans les centres
d'hébergement et de soins de longue durée
M. André Fortin
M. Fortin : Oui, voici ce qui est un peu gênant : on a une
nouvelle journée et une nouvelle version des faits à propos des décisions
prises par le gouvernement dans nos CHSLD au début de la pandémie.
En 2020, à
l'émission Enquête, la ministre des Aînés rejetait le blâme, pour le
transfert de personnel, sur le premier ministre du Québec et sur le
Dr Arruda. Elle avouait qu'on ne l'écoutait pas, elle.
Devant la
coroner, tout à coup, l'histoire avait changé. Elle refuse de répéter qu'on ne
l'écoutait pas et elle soutient les décisions de ses collègues.
Aujourd'hui,
M. le Président, un livre sort, où la ministre se défend en disant que la
cellule de crise a continué de transférer des patients vers les CHSLD,
même si son équipe et elle hurlaient.
On a deux
choix, M. le Président. Choix un : croire que la ministre a changé sa
version pour la coroner. Ce serait grave.
Choix deux : croire la ministre qu'elle criait sur tous les toits qu'il
fallait arrêter les transferts, mais que la cellule de crise, le premier
ministre, la ministre de la Santé l'ont ignorée. Ce serait encore plus grave.
Alors, quelle version il faut croire, la ministre
à la télévision, dans le livre ou la ministre devant la coroner?
Le Président : Mme la ministre...
Des voix : ...
Le
Président : S'il vous plaît! La parole n'appartient qu'à la ministre responsable des Aînés et des Proches aidants.
Mme Marguerite Blais
Mme Blais (Prévost) : M. le
Président, quand j'ai été devant la coroner, j'ai répondu à toutes ses
questions en mon âme et conscience. Je suis sortie de mon congé de maladie
parce que je trouvais que c'était de ma responsabilité d'apporter une réponse aux aînés, aux familles et aussi pour la coroner
Kamel. Si j'avais à refaire l'exercice avec les mêmes questions, je répondrais la même réponse.
L'ensemble du gouvernement a participé à cet exercice devant la coroner Kamel.
Maintenant, au début de la pandémie, M. le
Président, tous les yeux étaient virés vers l'Europe. Les hôpitaux étaient
bondés. Les experts, ici, nous ont dit de préparer les hôpitaux. Il y a un
choix qui a été fait. Il y a eu un transfert des
personnes qui sont dans les hôpitaux, des personnes aînées qui devraient
normalement se retrouver ailleurs quand ils ont obtenu les soins. C'est ce qui s'est fait. On
a appris au fur et à mesure ce qui se passait par rapport au virus. On ne le
connaissait pas, le virus, on a appris à le connaître.
Au début du mois d'avril, il y a eu une
directive pour cesser les transferts...
Le Président : En terminant.
Mme Blais (Prévost) : ...nous
avons appris par le bureau...
• (14 h 20) •
Le Président : Première
complémentaire, M. le leader de l'opposition officielle.
M. André Fortin
M. Fortin : Bien, je comprends qu'on est revenus à la version
du coroner, M. le Président, c'est donc la quatrième version. Mais, si on croit la version, là, qui a été
publiée, encore une fois, aujourd'hui, la ministre nous disait qu'elle hurlait
sur tous les toits, qu'elle a appris sur le tard les transferts, mais qu'elle a
demandé à tout le monde de l'écouter et de stopper
les transferts, mais l'équipe du premier ministre lui disait qu'elle radotait,
l'équipe de la ministre de la Santé lui disait de ne pas s'en faire avec
ça.
Comment ils ont pu ignorer les cris des aînés,
M. le Président?
Le Président : Mme la ministre
responsable des Aînés et des Proches aidants.
Mme Marguerite Blais
Mme Blais
(Prévost) : Je pense qu'il
faudrait faire attention aux mots, M. le Président. Et je continue l'histoire.
Au début du mois d'avril, il y a eu une
directive pour arrêter les transferts dans les CHSLD. J'ai appris, par le biais de mon cabinet, qu'il y avait encore des
transferts qui se faisaient, et c'est de ça dont on parle ici. Je me suis
objectée.
Moi, mon
rôle, M. le Président, c'est de défendre les personnes aînées de toutes les
générations, de défendre les personnes
aînées vulnérables, de défendre les proches aidants. Il n'y a personne qui va
m'interdire de faire ma mission, de jouer mon rôle et de défendre les
plus vulnérables.
Des voix : ...
Le
Président : S'il vous plaît!
Deuxième complémentaire. La parole n'appartient qu'au leader de l'opposition
officielle.
M. André Fortin
M. Fortin : M. le Président, voici la situation. On avait des
milliers de lits d'hôpital de libres. On avait une ministre qui implorait, qui hurlait, selon ses dires, qu'il
fallait arrêter les transferts. On avait une équipe de la ministre qui voulait
démissionner parce que personne ne les
écoutait. On avait une cellule de crise, menée par le premier ministre, qui ne
les écoutait pas, qui continuait les transferts. Et malheureusement, M.
le Président, il y a eu 5 060 décès.
Plus que jamais, pour les familles, est-ce qu'on
peut avoir une enquête publique indépendante?
Le Président : Mme la ministre
responsable des Aînés et des Proches aidants.
Mme Marguerite Blais
Mme Blais (Prévost) : M. le
Président, on ne connaissait pas le coronavirus, au tout début. On a appris à
vivre avec, à le connaître et à s'ajuster au
fur et à mesure. Et c'est tous ensemble... Vous savez, M. le Président, quand
il y a une crise, il y a des débats,
et les débats, c'est quelque chose de sain. Et mon rôle à moi, M. le Président,
c'est de défendre les aînés, et je
vais toujours les défendre, tant et aussi longtemps que je serai ici, au salon
bleu, et même après, parce que ça fait
partie de ma mission, de ma passion, et ce sont mes valeurs qui me guident à
défendre les personnes les plus vulnérables de notre société.
Des voix : ...
Le
Président :
Je vais vous demander votre collaboration,
évidemment. Mme la députée de Taschereau, question principale.
Troisième lien entre Québec et
Lévis
Mme Catherine Dorion
Mme Dorion : La CAQ dit
n'importe quoi sur le troisième lien depuis des années. Ils ont dit que c'était
un projet vert...
Des
voix : ...
Le
Président :
S'il vous plaît! S'il vous plaît! M. le leader du gouvernement, vous avez une question de règlement?
Je vous demanderais d'être attentifs, s'il vous plaît, pour la suite des
choses.
M. Jolin-Barrette : Bien, M. le Président,
vous me voyez dans l'obligation de me lever. On ne peut pas prêter des intentions, c'est ce que la députée fait à
l'ensemble des membres du gouvernement. Alors, je demanderais d'être prudent
dans la suite de la question, M. le Président.
Le
Président : Tout simplement la prudence, évidemment. C'est une
question d'interprétation, bien sûr.
Mme la députée de
Taschereau, vous poursuivez votre question. Il vous reste 50 secondes.
Mme Dorion : Ils ont dit que c'était
un projet vert, que ce serait carboneutre, que ça réduirait le trafic, que ce
serait beau, que ça réduirait l'arthrite et les ballonnements. Non,
c'est une joke.
Ce
qui n'est pas une joke, par contre, c'est que le ministre de l'Environnement
vient de dire que leur autoroute en dessous du fleuve va freiner
l'étalement urbain. Non seulement sa seule arme de défense, c'est de balancer
des lignes absurdes que n'importe lequel de
ses fonctionnaires serait capable de démonter en 20 secondes, mais en plus
la promesse du projet lui-même est une fausse nouvelle.
Ils vont aller
jusqu'où pour se peinturer dans le coin avec ça juste parce qu'ils n'ont pas le
guts de dire à la population de la grande
région de Québec que le troisième lien, c'est juste un gros bluff électoral
qu'ils essaient d'étaler sur trois élections? Ils réalisent-u qu'en ce
moment ils ont juste l'air fou?
Le Président :
...être prudents dans les propos
qui sont dits, évidemment. Je vais vous demander de faire attention aux
propos qui seront dits, évidemment. Je vous le dis, Mme la députée, d'en
prendre note pour la suite des choses. M. le ministre...
Des voix : ...
Le Président :
S'il vous plaît! M. le ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles, à
vous la parole.
M. Jonatan
Julien
M. Julien :
Oui, merci, M. le Président. Écoutez, le tunnel Québec-Lévis, le fameux
troisième lien, qui s'inscrit clairement dans notre vision gouvernementale du
Réseau express de la Capitale, qu'on a clairement nommée, qu'on a clairement détaillée, qui est une vision beaucoup
plus large, qu'on doit prendre la somme des éléments qui le constituent,
effectivement, une bonne desserte des
banlieues de la région de Québec par un service efficace et efficient de
transport en commun, un réseau
structurant, une colonne vertébrale, le tramway, une colonne vertébrale au
centre-ville de Québec qui va de l'est à l'ouest et un troisième lien qui vient
joindre la deuxième plus grande municipalité du Québec à la septième plus
grande municipalité du Québec, qui, somme
toute, avec les deux liens existants, un qui a plus de 110 ans, un
deuxième qui est à surcapacité, vient
démontrer clairement qu'on s'inscrit dans une vision globale régionale de
mobilité efficace qui est nécessaire et qui est démontrée.
Alors, maintenant,
c'est notre projet, c'est le REQ...
Le
Président : En terminant.
M. Julien :
...et on va le supporter pour le mener à bien.
Des voix : ...
Le
Président : S'il vous plaît! Sans commentaire. J'entends, encore une
fois, des bruits qui, moi, me dérangent. Il y a un échange entre le deuxième
groupe d'opposition et le gouvernement.
Mme la députée, c'est
votre question complémentaire. Je vous demanderais votre attention à toutes et
à tous.
Mme Catherine
Dorion
Mme Dorion : Le ministre, comme tous
les autres ministres, sur ce sujet-là, a bien blablaté, mais, comme 100 %
du temps, il n'a pas répondu.
Des voix : ...
Le Président :
Tant que vous ne retrouvez pas le
calme et le silence, évidemment, vous comprendrez que les secondes
passent. Ce n'est pas pour plaire à personne. M. le leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette : Bien, écoutez, on me fait
une suggestion, de l'autre côté, de m'offrir du matériel pédagogique. Je
vais peut-être en prendre une copie.
M.
le Président, écoutez, on se doit respect ici, en cette Chambre. D'utiliser les
propos que la députée de Taschereau tient,
ce n'est pas vraiment acceptable. Et surtout, M. le Président, je comprends
que, d'un certain point de vue, on souhaite faire un peu du théâtre,
ici, mais c'est quand même sérieux, M. le Président.
Le Président : Oui, je comprends.
M. Jolin-Barrette : C'est
sérieux, puis je demanderais à la députée de Taschereau de respecter...
Le
Président : ...d'être prudente, je comprends. Je vais vous
inviter... Mme la leader du deuxième groupe d'opposition, rapidement.
Mme Labrie : Simplement,
M. le Président, ce n'est pas un appel au règlement, ça. Est-ce que le leader
du gouvernement peut simplement laisser ma collègue continuer sa
question?
Le
Président : Et moi, je vais vous inviter à la prudence. Vous
avez le droit à des échanges corsés, bien sûr. Je vais vous demander de poser
vos questions en ayant, évidemment, la notion de respect dans les propos et les
termes que vous utilisez. Je vous l'ai dit une fois, je le répète une
deuxième fois. Complétez votre question, il vous reste 23 secondes.
Mme Dorion : Oui,
M. le Président, et le respect de l'institution, c'est de répondre aux
questions, en période de questions.
Et, comme 100 % du temps, le ministre n'a pas répondu à la question
sur le troisième lien. Il sait très bien que l'ajout d'autoroutes, c'est
le facteur principal de l'étalement urbain.
Pourquoi ils s'obstinent à avoir l'air marteau,
pour ne pas dire fou?
Le Président : Je vais vous
demander, encore une fois...
Des voix : ...
Le
Président : Non, je
vais vous demander... Non, là, on va... Mme la députée, ça fait trois fois que
je vous le dis. Soyons prudents dans
les propos utilisés, dans ce qui est dit également, dans les propos qui peuvent
être blessants également, et ça, ç'en
est une, notion de propos et prêter des motifs qui peuvent être blessants.
Alors, c'est la dernière fois que je le dis, Mme la députée. M. le
leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette : M.
le Président, vous-même, vous avez qualifié le propos de blessant. Je vous
demanderais de le faire retirer. Puis, honnêtement, il y a la clip que la
députée de Taschereau veut avoir, mais il y a aussi le respect qu'elle
peut avoir pour l'ensemble des collègues de l'Assemblée.
Le
Président : Je vais vous demander, dans le respect... Il ne
faut pas aller trop loin. On ne peut pas se permettre de faire de manière indirecte en ayant des propos
qui laissent supposer des choses. J'ai appelé à la prudence, je demande la
prudence, mais c'est la deuxième fois que je
vous le dis, Mme la députée. Alors, on continue, mais la réponse du ministre...
Soyons prudents.
M. Jonatan Julien
M. Julien : Oui. M. le
Président, je connais bien ma collègue de Taschereau et je sais qu'en d'autres
temps, quand on n'est pas au salon bleu,
elle est beaucoup plus agréable. Mais ici je comprends, en fin de compte, cette
volonté-là du spectacle puis j'accepte ça.
Ceci étant,
le troisième lien, en réalité, c'est une démonstration claire... Est-ce qu'il y
a quelqu'un qui pense, ici, qu'entre
Lévis et Québec, actuellement, avec les deux liens existants, le pont
Pierre-Laporte, qui est plus qu'à surcapacité comparé à tous les autres liens comparables, même à Montréal, là...
C'est une surcapacité démontrée. Quelqu'un me dirait que le pont de
Québec, qui est un pont, somme toute, assez patrimonial, sympathique...
Le Président : En terminant.
M. Julien : ...mais pas avec
beaucoup de capacité... Nous autres, on vient dire que...
Le Président : Deuxième
complémentaire, Mme la députée de Taschereau.
Mme Catherine Dorion
Mme Dorion : Je
veux vraiment essayer d'être polie, M. le Président, mais, honnêtement, après
ça... Je vais être polie, là, mais je
ne sais plus quoi répondre à ça. Tu sais, après nous avoir passé ça, ils vont
pouvoir aussi bien nous passer que le
nickel puis l'arsenic, c'est bon pour les poumons, que les coupes à blanc,
c'est bon pour les caribous, qu'il n'y a pas de crise du logement, qu'il
n'y a pas de racisme systémique, que la population de Saint-Agapit va être bien
enragée s'il y a une rue partagée de 500 mètres quelque part dans
Montcalm.
Moi,
je voulais juste savoir jusqu'où ils sont prêts à aller pour essayer de rouler
le monde de la grande région de Québec dans la farine avec ce
projet-là...
• (14 h 30) •
Le
Président : Non, encore une fois, non... Non, là, je vais vous
demander de... Non, bien, là, je vais vous demander de les retirer. Je vous demande de retirer ces
propos. Ça fait trois fois que je le dis, je vous le redis également. Je vous
demande de retirer vos propos, Mme la députée.
Mme Dorion : Je retire mes
propos, M. le Président.
Le Président : M. le ministre de
l'Énergie et des Ressources naturelles.
M. Jonatan Julien
M. Julien : Oui, merci, M. le
Président. Donc, à défaut de question, je vais pouvoir continuer sur la réponse
précédente. Donc, effectivement, on voit, actuellement... Puis, je le redis, M.
le Président, on a fait une proposition en trois
éléments précis, le ministre des Transports l'a fait. Le Réseau express de la
Capitale, on doit faire la part, effectivement, d'une meilleure desserte des banlieues, Charlesbourg, Lac-Saint-Charles,
Lac-Beauport, Montmorency. On doit être capables de rabattre ces gens-là avec du système de transport en commun fort, une
ligne structurante, et du transport en commun, et du transport optimisé entre les deux plus grandes
villes, en fin de compte, de la région, ici. Donc, oui, on a un projet qu'on
va continuer.
Le Président : Question principale,
Mme la députée de Duplessis.
Enquête sur la gestion de la
pandémie de coronavirus dans les
centres d'hébergement et de soins de longue durée
Mme Lorraine Richard
Mme Richard : Merci,
M. le Président. M. le Président, au Parti québécois, on demande depuis
longtemps une enquête publique et
indépendante sur la gestion de la pandémie. Le gouvernement s'entête à refuser
la tenue d'une telle enquête. Mais récemment on a appris que la ministre
des Aînés a une mémoire sélective selon qu'elle s'adresse sous serment à la coroner ou à une journaliste. Devant
la coroner, la ministre a préféré protéger son gouvernement, son patron,
plutôt que les aînés. Pourtant, quand elle
s'adressait à la journaliste, qu'est-ce qu'elle disait? Elle hurlait, elle
hurlait, personne ne l'écoutait.
Pendant qu'elle hurlait et qu'elle hurlait, il y avait des milliers de morts
dans les CHSLD. Ce sont nos aînés, M. le Président.
Devant de
telles contradictions, le gouvernement de la Coalition avenir Québec ne peut
plus refuser une enquête publique et indépendante pour faire la lumière
de toute cette crise.
Le Président : Mme la ministre responsable
des Aînés et des Proches aidants.
Mme Marguerite Blais
Mme Blais (Prévost) : M. le
Président, je suis contente de me lever pour vous redire, bien, quand je suis
passée devant la coroner, j'ai répondu à ses
questions, à ses questions avec honnêteté, et je l'ai fait parce que je voulais
y aller, je trouvais que c'était
important, par respect pour les aînés, pour les familles qui ont perdu des
morts, pour les proches aidants et
aussi pour le travail de la coroner. L'ensemble du gouvernement s'est prêté,
aussi, à aller témoigner devant la coroner Kamel.
Maintenant,
il y a eu la première vague. On a appris ce qu'était le coronavirus, ce virus
qui fauchait des vies. Quand est
arrivée la deuxième vague, on avait un plan. On a formé 9 000 préposés
aux bénéficiaires, on a embauché des gestionnaires. On est en train, actuellement, de former des
infirmières auxiliaires. On a fait en sorte de former des champions en
prévention et contrôle des
infections. On a mis en place des mécanismes pour protéger nos milieux de vie.
Pour les plus vulnérables et pour d'autres, on a agi, M. le Président.
Le Président : Première
complémentaire, Mme la députée de Duplessis.
Mme Lorraine
Richard
Mme Richard : Merci.
Maintenant qu'on sait que la ministre des Aînés a changé sa version lors de
l'enquête de la coroner, parce que, il faut se le dire, elle a été très
bien préparée...
Le Président : M. le... Question de
règlement.
M. Jolin-Barrette : M.
le Président, on doit prendre la parole d'un député. Ici, on prête des
intentions. La ministre responsable
des Aînés a dit très clairement qu'elle a témoigné devant la coroner, M. le
Président, et on prête des intentions et on perpétue, M. le Président,
de l'autre côté de la Chambre, des...
Le
Président : Merci, M. le leader. J'ai bien entendu. Continuez,
Mme la députée de Duplessis, dans votre questionnement.
Mme Richard : Comme
on le sait, qu'elle a changé sa version parce qu'elle a été très bien préparée
par l'équipe des communications de la
CAQ, M. le Président, ce sont les journalistes, ce sont... la population
du Québec qui se questionnent. Était-elle
la seule à avoir changé sa version? Les gens sont en droit de savoir. On ne
peut pas changer la version comme on change de journée, Mme la ministre.
Le Président : Vous vous adressez à
la présidence, bien sûr. Est-ce qu'on est en question de règlement encore, M.
le leader du gouvernement? En réponse?
M. Simon
Jolin-Barrette
M. Jolin-Barrette : En réponse,
M. le Président.
Le Président : En réponse, M. le
leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette : M.
le Président, la ministre est allée témoigner devant la coroner, qui a un
pouvoir de contrainte. La ministre
est sortie de son congé d'elle-même pour aller témoigner, pour expliquer et
répondre à toutes les questions de la coroner
Kamel, toutes les questions. La coroner a la légitimité de poser toutes les
questions, et la ministre a répondu à toutes les questions, M. le Président. La ministre se prête à l'exercice,
également, de la période des questions, elle répond à toutes vos
questions.
Alors, de
prêter des intentions, M. le Président, comme l'opposition le fait, par rapport
à la ministre des Aînés, qui jour
après jour lutte pour l'amélioration de la qualité de vie des aînés, ce n'est
pas approprié, M. le Président. Et je pourrais vous qualifier la façon
dont c'est fait par les partis d'opposition, une façon qui...
Le Président : Deuxième
complémentaire, M. le leader du troisième groupe d'opposition.
M. Martin
Ouellet
M. Ouellet : M.
le Président, ce que la population veut savoir, c'est quelle version croire.
Celle de la ministre des Aînés qui a
hurlé pour protéger les aînés ou celle qui a tout simplement dit une chose
différente pour protéger le gouvernement? Quelle est cette ministre?
Le Président : Mme la ministre
responsable des Aînés et des Proches aidants.
Mme Marguerite
Blais
Mme Blais
(Prévost) : M. le Président, je vais répéter ce que je vous ai
dit tout à l'heure. Au début, quand il y a eu des transferts, c'est parce qu'on était en train de mettre en place des
lits pour soigner les personnes atteintes du virus et qu'on disait que ce n'est pas la place des aînés
fragilisés. Pour ne pas qu'ils attrapent les virus, on les a transférés en
CHSLD. C'est ça, l'histoire.
Par la suite,
au mois d'avril, quand il y a eu une directive pour stopper les transferts et
que j'ai appris qu'il y avait encore certains transferts dans certaines
régions, j'ai dit qu'il ne fallait plus faire les transferts. Et j'ai exprimé
ma voix...
Le Président : En terminant.
Mme Blais (Prévost) : ...et les
transferts ont cessé.
Le Président : Question...
Des voix : ...
Le Président : S'il vous plaît!
Question principale, Mme la députée de Verdun.
Fermeture de résidences privées
pour aînés
Mme Isabelle
Melançon
Mme Melançon : Merci, M. le
Président. Hier dans La Presse, on apprenait que 150 résidences
privées pour aînés ont fermé leurs portes dans la dernière année. Ça, c'est des
milliers d'aînés qui vont se retrouver à la rue en pleine pandémie, en pleine pénurie de logements. Le
président du Regroupement québécois des résidences pour aînés a affirmé que, d'ici six mois, il y aura une autre série de
fermetures, surtout pour les résidences qui offrent des soins. Le président a
même affirmé que ce n'est pas trop fort, de parler d'une saignée, et que ça ne
fait que commencer.
Pendant
la pandémie, le gouvernement a donné des primes salariales au personnel des
RPA, mais, même avec des primes, c'est difficile de recruter et d'assurer la
rétention du personnel. Imaginez, on sait que les primes vont bientôt
disparaître, alors le pire est à
venir. Et, dans le plan déposé ce matin par le ministre de la Santé, il n'y a
rien sur cet enjeu, rien du tout.
Que fera la ministre responsable des Aînés pour
arrêter cette hémorragie?
Le Président : Mme la ministre
responsable des Aînés et des Proches aidants.
Mme Marguerite
Blais
Mme Blais
(Prévost) : M. le Président, je suis très sensible à la
question de la députée de Verdun. Et, oui, c'est un enjeu, nos petites RPA dans nos régions. Depuis 2014, il y a
676 RPA qui ont fermé leurs portes et 334 résidences ont ouvert leurs portes. Et, depuis 2014, il y a un
ajout net de 22 000 unités. Mais ici ce n'est pas la question. On
veut garder nos petites résidences dans nos régions.
Or, dans le
budget précédent, le ministre des
Finances a fait une chose qu'on
n'avait pas faite depuis des années, il a remis... il a ajouté des
montants d'argent pour le crédit d'impôt pour maintien à domicile de 394,2
millions de dollars. Durant la COVID, même
si ce sont des résidences privées, on a donné des primes pour les préposés,
pour les employés, pour les
infirmières. On a fait ça. On a aussi mis un programme de 52 millions pour
aider les petites RPA à rénover. On a bonifié le programme des gicleurs de 30 millions de dollars. Et nous allons
faire, de façon dégressive, pendant cinq ans... on a 335 millions...
Le Président : En terminant.
Mme Blais (Prévost) : ...pour
aider les petites résidences qui ont reçu des primes de la COVID.
Le Président : Première
complémentaire, Mme la députée de Verdun.
Mme Isabelle
Melançon
Mme Melançon : J'invite
la ministre à hurler et à se faire entendre, cette fois-ci, parce que,
concrètement, pour les aînés qui vont
perdre leur résidence, ça veut dire qu'ils n'auront plus de services, qu'ils
n'auront plus de soins de santé, que
les propriétaires ne seront plus accrédités, que les CISSS et les CIUSSS ne
feront plus d'inspections, que le gouvernement n'aura plus aucune
responsabilité envers les aînés.
Quand la ministre dit qu'elle veut mieux
protéger les aînés, c'est vraiment à ça qu'elle pensait?
Le Président : Mme la ministre
responsable des Aînés et des Proches aidants.
Mme Marguerite
Blais
Mme Blais
(Prévost) : Ah oui! J'avais oublié de dire qu'on avait un
programme d'assurance pour accompagner les
petites résidences. J'ai aussi oublié de dire ça. J'ai oublié de dire que c'est
la première fois dans l'histoire qu'on aide autant les résidences privées pour aînés. Et j'ai oublié de dire aussi
qu'on aura investi, en quatre ans, dans les budgets du ministre des Finances, 3 milliards de dollars
pour les soins et services à domicile. Une personne qui vit dans une RPA est
réputée vivre dans son domicile. Les CISSS
et les CIUSSS peuvent aussi donner des soins et des services aux personnes qui
résident dans les résidences privées pour
aînés. C'est pour ça qu'on a obtenu autant d'argent pour les soins et services
à domicile, pour faire en sorte que les gens...
• (14 h 40) •
Le Président : En terminant.
Mme Blais (Prévost) : ...puissent
rester à la maison et dans leur RPA.
Le Président : Deuxième
complémentaire...
Des voix : ...
Le Président : Votre
attention à toutes et à tous. Mme la députée de Verdun.
Mme Isabelle
Melançon
Mme Melançon : Bien,
clairement, ça ne fonctionne pas, parce que les résidences, actuellement, là,
elles ferment, et ça va continuer de
fermer. Durant la pandémie, le gouvernement a abandonné les aînés, puis,
maintenant que le premier ministre prétend voir la lumière au bout du tunnel,
bien, on les abandonne encore sans ressources, sans services. C'est
particulièrement le cas pour les aînés dans nos régions partout au Québec.
Combien de fermetures ça va prendre, M. le Président,
pour qu'elle commence à agir? 500? 1 000? 2 000?
Le Président : M. le ministre des
Finances.
M. Eric Girard
M. Girard
(Groulx) : Bien, M. le Président, ce que je ne comprends pas, dans cet
énoncé-là, c'est que les fermetures de RPA en région, ça précède la pandémie,
c'était durant votre gouvernement que ça s'est amorcé, et c'est malheureux. Et puis, c'est vrai, il y a une
pandémie, puis c'est difficile dans les petites pandémies. Et qu'est-ce qu'on
fait, M. le Président?
Des voix : ...
M. Girard (Groulx) : Oui, écoutez la réponse,
parce que c'est important. Qu'est-ce qu'on fait, M. le Président? On a bonifié le crédit d'impôt au maintien à
domicile. On subventionne les salaires du secteur privé. On a un programme
pour aider les résidences à se rénover pour se mettre aux normes, parce que ces
résidences-là...
Le
Président : En terminant.
M. Girard
(Groulx) : ...n'arrivent plus à s'assurer. Et on a un programme de...
Le
Président : Question principale, M. le député de Laurier-Dorion.
Accès à la propriété
M. Andrés Fontecilla
M. Fontecilla : Merci, M. le Président.
Quand le patron du Mouvement Desjardins comprend mieux la réalité des familles que le gouvernement de la CAQ, le
gouvernement devrait se poser des questions. En fin de semaine, Guy Cormier
a sonné l'alarme. Le marché immobilier est
complètement détraqué, et la jeune génération ne peut plus avoir accès à la
propriété.
Or,
encore une fois, le ministre des Finances a choisi le chemin de l'inaction.
Dans son budget, il n'y a rien pour les
premiers acheteurs ni rien pour calmer la surchauffe immobilière. On lui a
proposé d'encadrer les surenchères. On lui a proposé d'obliger les inspections des propriétés avant la vente. On
lui a proposé une taxe contre la spéculation foncière. Québec solidaire
n'arrête pas de faire des propositions.
Pourquoi la CAQ ne
fait rien pour arrêter la surchauffe immobilière?
Le
Président : M. le ministre des Finances.
M. Eric Girard
M. Girard
(Groulx) : Bien, merci, M. le Président. Alors, ce n'est pas pour rien
qu'on fait des consultations publiques,
c'est parce qu'on écoute, on écoute la société civile qui nous parle. Et je
suis bien content de cette intervention.
Qu'est-ce
qu'on fait? La demande est trop forte pour l'offre, au Québec. Alors, on
construit des logements sociaux. On
amène un nouveau programme pour créer des logements abordables, parce que les
logements sociaux ne se construisent pas
assez rapidement. Lorsqu'il y a urgence, on a des programmes de supplément au
loyer. On en a 44 000. On en a qui sont pour aider les personnes
qui sont en situation d'itinérance, les personnes victimes de violence
conjugale.
Quant
au marché immobilier, c'est vrai qu'il y a eu une ébullition dans les deux
dernières années. Alors, on a fait une
consultation sur les pratiques des courtiers et on veut s'assurer que les
courtiers représentent bien les acheteurs. Alors, il sera interdit, dès le 10 juin, grâce à
notre gouvernement, pour un courtier de représenter les deux côtés d'une
transaction. Quant aux inspections, on s'est assurés que les inspections
soient obligatoires pour les immeubles de plus de 25 ans.
Le
Président : Question complémentaire, M. le député de Laurier-Dorion.
M. Andrés Fontecilla
M. Fontecilla : La solution de la
CAQ : interdire la double représentation pour calmer la surchauffe
immobilière. On est loin du compte.
Le
ministre dit qu'il faut en construire plus. En effet, il manque de 30 000
à 60 000 logements ici, au Québec, mais c'est encore l'inaction de ce côté-là. Je parle au
ministre de ce qui se passe actuellement. La famille ordinaire n'a pas les
moyens de gagner la surenchère contre les
gros spéculateurs immobiliers. Est-ce que le ministre reconnaît au moins que,
tant qu'il n'agit pas, c'est les gros spéculateurs qui vont mettre la
main...
Le
Président : M. le ministre des Finances.
M. Eric Girard
M. Girard
(Groulx) : Bien, dans les faits, lorsqu'on regarde les
statistiques, M. le Président, parce que le ministère des Finances collecte des statistiques sur les transactions au
Québec... Vous, j'imagine que vous faites référence aux acheteurs étrangers, là, vous
parlez du méchant spéculateur étranger, mais, dans les faits, 93 % des
transactions, ce sont des citoyens québécois. Il y a 3 % qui sont
des résidents d'autres provinces puis il y a 3 % d'acheteurs étrangers.
Alors,
la raison, M. le Président, que le marché immobilier est fort, c'est que
l'économie du Québec est dynamique, que la demande est forte, et c'est la
demande des Québécois qui résident ici, qui veulent s'acheter des
propriétés...
Le Président :
En terminant.
M. Girard
(Groulx) : ...parce que notre économie est dynamique.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le député de Laurier-Dorion.
M. Andrés Fontecilla
M. Fontecilla : On fait face à un marché
détraqué, contrôlé par les spéculateurs. Discipliner le marché immobilier,
protéger les familles, c'est le travail du ministre des Finances. Ne pas agir,
c'est irresponsable.
Ma
question au ministre est très simple : Est-ce que le gouvernement va
défendre les jeunes familles ou l'enrichissement des spéculateurs,
qu'ils viennent d'ici ou d'ailleurs?
Le
Président : M. le ministre des Finances.
M. Eric Girard
M. Girard (Groulx) : Bien, c'est sûr que le
gouvernement défend les familles. C'est pour ça qu'on a bonifié les allocations famille, c'est pour ça qu'on a éliminé
la contribution famille du gouvernement précédent, c'est pour ça qu'on a mis un plafond sur les stationnements dans les
hôpitaux, c'est pour ça qu'on a bonifié le crédit d'impôt pour les services
de garde. Alors, je pense que notre gouvernement a à coeur les familles. C'est
pour ça qu'on leur remet de l'argent.
Quant
au marché immobilier, il y a présentement un resserrement des conditions
monétaires. Les banques centrales augmentent
les taux d'intérêt. Le marché a déjà commencé à ralentir. Alors, ce qu'on
anticipe, c'est un ralentissement modéré du marché.
Le
Président : En terminant.
M. Girard
(Groulx) : Et donc le ralentissement se fait déjà. On n'a pas besoin
d'une taxe...
Le
Président : Question principale, M. le député de La Pinière.
Principe de la publicité des débats judiciaires
M. Gaétan Barrette
M. Barrette : M. le Président,
après-midi, là, je me mets à la place d'un citoyen qui a appris la semaine
dernière qu'au Québec il y avait eu
un procès secret, pas de palais de justice, pas de témoin, pas d'inscription,
pas de trace écrite, zéro, dont on
n'aurait jamais entendu parler si la Cour
d'appel ne l'avait pas révélé. Quand
j'ai entendu ça, M. le Président, là, je
me suis senti en Amérique du Sud dans les années 70, Guantanamo, là, des
affaires de même. Est-ce que moi, je pourrais... Est-ce que vous pourriez un jour être pris dans un procès injustifié et
secret? Une semaine plus tard, on n'a pas la réponse. Ça, c'est
inquiétant.
Nos lois prévoient
une panoplie de moyens pour protéger l'identité d'une partie. La CAQ le sait,
ils utilisent abondamment le caviardage. Là,
on est dans la confiance du public, M. le Président, envers ses institutions.
Le ministre doit nous dire...
Le
Président : Deux secondes. M. le... Question de règlement?
M. Jolin-Barrette : Bien,
certainement. Il y a prêt d'intentions de la part du député de La Pinière
envers le gouvernement, il ne peut pas faire ça, relativement au
caviardage.
Le
Président : Non, je pense qu'on va... Non, M. le leader du
gouvernement... M. le leader, je pense qu'on va poursuivre, à ce moment-ci, il
n'y a pas de question de règlement. On poursuit. Il reste à peine six secondes.
M. Barrette : M. le Président, on est
dans la confiance dans les institutions. Le ministre peut-il nous dire combien,
dans son mandat, il y a eu de procès secrets?
Le
Président : M. le ministre de la Justice.
M. Simon Jolin-Barrette
M. Jolin-Barrette : Alors, M. le Président,
sur le fond de la question, pas sur la forme mais sur le fond, le député de La
Pinière pose une bonne question. M. le Président, j'ai été informé, comme tous
les Québécois, de la tenue de ce procès,
qui s'est tenu d'une façon secrète, et j'ai été le premier surpris. Il est
impératif, au Québec, dans notre démocratie, M. le Président, et ça fait partie de la justice et ça fait partie
surtout de la confiance du public dans nos institutions, que les procès se tiennent publiquement, que la justice soit
rendue publiquement. C'est un des fondements des principes de la justice, des
principes de droit. Et ce dossier-là...
Alors, M. le
Président, la députée de Verdun, je pense, veut faire des commentaires en lien
avec ma question.
Le
Président : Continuez, M. le ministre.
M. Jolin-Barrette : Simplement pour vous dire, M. le Président, que
j'ai demandé des vérifications, et, comme je l'ai dit en dehors de la Chambre, mais je le répète
ici, je vais pouvoir donner davantage d'explications, parce qu'il y a certaines
explications que je dois recevoir. Et, vous
savez, dans ce cas-ci, il arrive des circonstances exceptionnelles qui
commandent des gestes exceptionnels,
mais le principe de base demeure toujours autant que la justice doit être rendue
publiquement et que les procès doivent être instruits publiquement...
Le
Président : En terminant.
M. Jolin-Barrette :
...et il existe des mécanismes pour faire en sorte de protéger la
confidentialité de certains informateurs, mais le tout doit être...
Le
Président : Première complémentaire, M. le député de La Pinière.
M. Gaétan Barrette
M. Barrette : M. le Président, là, le secret du procès, il
n'est pas arrivé de même, là. Il fallait qu'une partie le demande et que les
autres parties y consentent, incluant le procureur de la couronne, qui, lui, a
consenti en connaissant la loi ainsi que la jurisprudence, dans laquelle
il y a eu un jugement contre une cour inférieure en Colombie-Britannique.
Le
procureur est sous la responsabilité, M. le Président, du ministre de la
Justice. Dans son esprit, y a-t-il eu un manquement?
Le
Président : M. le ministre de la Justice.
M. Simon Jolin-Barrette
M. Jolin-Barrette :
Alors, M. le Président, le député de La Pinière semble avoir des informations
que lui seul possède. Il affirme ici, en
cette Chambre, que le poursuivant était le Directeur des poursuites criminelles
et pénales. Eh bien, j'aimerais
connaître ses sources, j'aimerais connaître l'exactitude des sources du député
de La Pinière pour affirmer un tel fait ici, en cette Chambre, M. le
Président.
Alors, comme je l'ai
dit, M. le Président, il y a des vérifications qui sont en train d'être
effectuées. Et le principe de base, M. le
Président, c'est que la justice doit être tenue publiquement, doit être rendue
publiquement. Il arrive que, dans certaines situations, il y a des
situations de huis clos, il y a certaines situations où l'identité des parties,
elle est protégée, l'identité des informateurs est protégée...
• (14 h 50) •
Le
Président : En terminant.
M. Jolin-Barrette :
...mais le principe de base, M. le Président, c'est que c'est rendu public.
Le
Président : Deuxième complémentaire, M. le député de La Pinière.
M. Gaétan Barrette
M. Barrette : M. le Président, dans un procès, le patron, la
responsabilité ultime appartient aux juges. Et la règle est simple : un procès est toujours inscrit
au rôle. Les noms du juge, de l'avocat de la défense, de la poursuite sont
publiés. Ici, en première instance, ça n'a pas été le cas, et la Cour
d'appel ne l'a pas fait non plus.
Alors,
M. le Président, là, le juge, le ministre de la Justice qui est responsable de
tout ça, ultimement, va-t-il rester passif longtemps?
Le
Président : M. le ministre de la Justice.
M. Simon Jolin-Barrette
M. Jolin-Barrette : Alors, M. le Président, comme je vous disais, je
suis en train de faire certaines vérifications, et ça me fera plaisir de
rendre le résultat de ces vérifications ici aux membres de la Chambre et de les
communiquer. Cependant,
le député de La Pinière, s'il souhaitait que j'intervienne avec les tribunaux,
il serait le premier à dire que j'entrave l'indépendance judiciaire, M. le Président. Et vous savez à quel point
j'ai le profond respect de l'indépendance judiciaire et que chaque
personne doit... Je ne vois pas ce qu'il y a de drôle, M. le Président. C'est
un des principes de...
Des voix :
...
Le
Président :
Sil vous plaît! On est en presque fin de période
de questions. Je vais vous demander, comme au début, votre collaboration, d'être attentifs tant aux questions
qu'aux réponses. On doit protéger l'un comme l'autre. M. le ministre, poursuivez.
M. Jolin-Barrette : M. le Président, c'est un principe de base, O.K.,
que les tribunaux sont indépendants. Le député de La Pinière voudrait que je m'immisce dans le processus judiciaire, ce
que je ne ferai pas. Cependant, M. le Président, je vais faire des
vérifications.
Le
Président : Question principale, M. le leader de l'opposition
officielle.
Gestion de la pandémie de
COVID-19 dans les centres
d'hébergement et de soins de longue durée
M. André Fortin
M. Fortin :
M. le Président, il y a eu 5 060 morts dans nos CHSLD lors de la
première vague. Je veux revenir sur certains
des propos que vient de tenir la ministre
responsable des Aînés. Dans ses
explications, aujourd'hui, dans la version
des explications qu'on a eues aujourd'hui, la ministre responsable des Aînés
nous dit : Il n'y a pas de problème, on apprenait comment gérer, et, lorsqu'on a su, lorsqu'on a su que les
transferts en CHSLD ne devaient pas se produire, bien, ça l'a arrêté. Il
n'y en a pas, de problème.
S'il
n'y a pas de problème, si tout a été fait comme il faut, s'il n'y a aucune
faute, pourquoi sa cheffe de cabinet a menacé de démissionner?
Le
Président : Mme la ministre responsable des Aînés et des Proches
aidants.
Mme Marguerite Blais
Mme Blais
(Prévost) : M. le Président, on ne le connaissait pas, le coronavirus,
et personne ne connaissait le virus ici.
Tout le monde sait que nos CHSLD, depuis des années, des années, c'est l'angle
mort, des années qu'on ne s'est pas
préoccupé de nos CHSLD. Il manquait, manquait des personnes qui connaissaient
le contrôle des infections. On en a formé,
M. le Président. Mon rôle à moi, c'était de faire partie de la
cellule de crise, de faire partie des réunions et de travailler avec l'ensemble
du gouvernement pour prendre les meilleures décisions possible. Moi, je défends
les aînés, et c'est ce que j'ai fait.
Alors, oui, j'ai défendu... quand, à un moment donné, malgré la directive, il y
a eu certains transferts vers des CHSLD. C'est ce que je devais faire, et c'est ce que j'ai fait, et
éventuellement on a cessé de le faire. C'est notre rôle, comme ministres,
de défendre notre mission. Personne ne peut me reprocher...
Le
Président : En terminant.
Mme Blais
(Prévost) : ...de défendre les personnes vulnérables, quand même.
Le
Président : Cela met fin à la période de questions et de réponses
orales.
Motions sans préavis
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Donc, nous sommes à la rubrique des motions sans
préavis. En fonction de nos règles et de l'ordre de présentation des motions
sans préavis, je reconnais maintenant un membre du deuxième groupe
d'opposition. Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques, la parole est à
vous.
Reconnaître le droit à l'allaitement dans un espace public
Mme Massé :
Merci, Mme la Présidente. Je demande le consentement de cette assemblée
pour débattre de la motion suivante conjointement avec la ministre responsable
de la Condition féminine, la députée de Verdun, la députée de Gaspé, la députée
de Maurice-Richard, le député de Chomedey, le député de Bonaventure et le
député de Rimouski :
«Que l'Assemblée
nationale reconnaisse que l'allaitement dans un espace public est un droit;
«Qu'elle condamne par
ailleurs toute entrave à ce droit; et
«Que l'Assemblée
nationale encourage les mères qui le souhaitent à allaiter dans les espaces
publics.»
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Est-ce qu'il y a consentement pour débattre de
cette motion? M. le leader.
M. Caire : Avec
un immense plaisir, Mme la Présidente. Il y a consentement, sans débat.
Mise aux voix
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Donc,
cette motion est adoptée.
Maintenant,
je suis prête à reconnaître un membre du troisième groupe d'opposition. M. le
leader du troisième groupe d'opposition, la parole est à vous.
M. Ouellet : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Je sollicite le consentement des membres de cette Assemblée
afin de présenter, conjointement avec le
député de Vimont, le député de Laurier-Dorion, la députée d'Iberville, le
député de Bonaventure, le député de Chomedey et le député de Rimouski,
la motion suivante :
«Que
l'Assemblée nationale salue la décision du gouvernement d'acquiescer à la
demande de Mme Amélie Lemieux, unanimement soutenue par les partis d'opposition, pour que soit
déclenchée une enquête publique afin de faire toute la lumière sur les
circonstances entourant les décès tragiques de ses filles, Norah et Romy Carpentier,
en juillet 2020;
«Qu'elle
souligne que l'État québécois a la responsabilité de tout mettre en oeuvre pour
permettre des interventions policières
rapides et efficaces sur le terrain lors des disparitions, particulièrement
lorsque ce sont des enfants qui manquent à l'appel;
«Qu'elle
rappelle que la décision de la Sûreté du Québec d'abolir les unités d'urgence
permanentes de Mascouche, de Saint-Hubert et de Québec en février 2019 a
été avalisée par le gouvernement;
«Enfin,
qu'elle demande à la ministre de la Sécurité publique et à la Sûreté du Québec
de revenir sur leur décision et de remettre en place ces unités
d'urgence permanentes avec leur expertise et tous leurs effectifs.»
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Merci, M. le leader. Cette motion
est-elle... Est-ce qu'il y a consentement pour débattre de cette motion?
M. le leader du gouvernement.
M. Caire : Pas de consentement, Mme
la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Comme
il n'y a pas de consentement, nous allons procéder. Je reconnais maintenant un
membre du groupe formant le gouvernement. M. le ministre des Finances, la
parole est à vous.
M. Girard
(Groulx) : Merci, Mme la Présidente. Je sollicite le
consentement de cette Assemblée afin de présenter la motion suivante :
«Que l'Assemblée nationale reconnaisse que les
Québécois sont les contribuables les plus taxés au Canada;
«Qu'elle
rappelle que le gouvernement du Québec a remis près de 3 milliards par
année aux Québécois depuis octobre 2018 notamment en :
«Plafonnant le coût des stationnements dans les
hôpitaux;
«Baissant la taxe scolaire;
«Éliminant la contribution additionnelle pour
les garderies;
«Bonifiant l'allocation famille;
«Créant un crédit d'impôt de 400 $ [...]
pour les aînés à faible revenu;
«Que l'Assemblée nationale reconnaisse que le
gouvernement a aussi aidé les Québécois à faire face à la hausse du coût de la
vie :
«Lors de la mise à jour économique avec la
prestation exceptionnelle;
«Lors du dernier budget avec le versement d'un
montant ponctuel et l'aide pour la construction de logements abordables
additionnels;
«Qu'elle constate que le revenu disponible des
Québécois est en augmentation constante depuis 2018;
«Qu'elle demande au gouvernement de continuer de
remettre de l'argent dans le portefeuille des Québécois.» Merci, madame.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Merci, M. le ministre. Est-ce
qu'il y a consentement pour débattre de cette motion?
Des voix : Consentement.
Une voix : ...
• (15 heures) •
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Comme il
n'y a pas de consentement, je suis prête à reconnaître un membre du
groupe formant l'opposition officielle. M. le député de Marquette.
Féliciter
la journaliste Marie-José Turcotte pour
ses 40 ans de carrière à Radio-Canada
M. Ciccone : Merci, Mme la Présidente. J'aimerais d'entrée de jeu souligner la
présence dans les tribunes, avec nous, aujourd'hui, de la grande Marie-José
Turcotte.
Mme la
Présidente, je sollicite le consentement de cette Assemblée afin de présenter
la motion suivante conjointement avec
la ministre de la Culture et des Communications, le député de Rosemont, la
députée de Gaspé, le député de Chomedey, la députée de Maurice-Richard,
la députée d'Iberville, le député de Bonaventure et le député de
Rimouski :
«Que l'Assemblée nationale félicite la
journaliste Marie-José Turcotte pour ses 40 années de carrière à
Radio-Canada;
«Qu'elle
reconnaisse que l'ensemble de sa carrière fut empreint de professionnalisme et
maintes fois récompensé pour l'excellence de son travail;
«Qu'elle
souligne son exploit d'avoir participé à la couverture de 17 Jeux
olympiques, dont 15 à titre de chef d'antenne à Radio-Canada;
«Qu'elle
rappelle que pendant ses 40 années de carrière à Radio-Canada, madame Turcotte
s'est vu décerner plusieurs prix dont celui des prix Gémeaux à
15 reprises en plus d'être admise dans l'Ordre du Canada en 2014;
«Qu'enfin, elle
remercie madame Turcotte pour avoir contribué à ouvrir les portes de sa
profession à plusieurs générations de jeunes femmes en plus d'être une source
d'inspiration pour plusieurs autres.» Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
M. le député. Est-ce qu'il y a consentement pour débattre de cette motion?
M. le leader du gouvernement.
M. Caire :
Mme la Présidente, il y a consentement pour un débat de deux minutes par
intervenant dans l'ordre suivant : le député de Marquette, la ministre
déléguée à l'Éducation, le député de Rosemont et la députée de Gaspé.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Je vous remercie. M. le député de Marquette.
M. Enrico Ciccone
M. Ciccone : Merci, Mme la Présidente. Je tiens aujourd'hui à rendre hommage à une
femme extraordinaire, une grande
journaliste sportive et, de surcroît, une ancienne collègue dont j'ai eu le
privilège de côtoyer pendant quelques années.
Plusieurs
personnes l'ignorent, mais Marie-José Turcotte a débuté sa carrière dans le
monde du sport à titre d'athlète, où elle s'est vu décerner plusieurs médailles
dans cette discipline, soit le saut en hauteur. Elle a par la suite débuté sa
carrière journalistique à la Société Radio-Canada en 1985, où elle a été la
première femme à avoir animé une émission sportive à la télévision au Québec. Elle a également innové en incluant
systématiquement dans ses bulletins et reportages le volet sur le sport féminin. Rappelons-nous qu'à l'époque
c'était déjà tout un exploit. Il y avait malheureusement trop peu de femmes
qui oeuvraient dans les médias, et encore moins attitrées à la couverture des
sports.
Marie-José
a eu une carrière fantastique, dont 40 années passées à Radio-Canada. Elle
a participé à la couverture de 17 Jeux olympiques, dont 15 à titre de
cheffe d'antenne à Radio-Canada. Elle a d'ailleurs reçu plusieurs prix,
dont 15 fois le prix des Gémeaux, en
plus d'être admise dans l'Ordre du Canada en 2014. Un exploit hors du commun,
Mme la Présidente.
Marie-José
a été une pionnière et un modèle à suivre pour de nombreuses femmes dans le
monde journalistique au Québec. Avec
acharnement et persévérance, elle a forcé l'ouverture des portes d'un domaine
qui était alors réservé aux hommes. Elle mérite tout notre respect.
Mme
la Présidente, permettez-moi de citer un grand de Radio-Canada, M. René
Pothier : «Que vous soyez garçon, que vous soyez fille, Marie-José
Turcotte, c'est l'exemple à suivre, exemple de rigueur, l'exemple d'amour
envers le sport et les athlètes. Si
vous voulez savoir comment bien faire votre métier, bien, vous regardez Marie-José,
vous vous inspirez de Marie-José.» Fin de la citation.
Marie-José aura su se
démarquer par sa rigueur et son professionnalisme, au cours de sa carrière.
Elle était appréciée non seulement du grand
public, mais par ses collègues également. Une femme respectueuse et inspirante
pour plusieurs générations, elle avait un don exceptionnel de mettre les
athlètes à l'aise pendant un entretien. Sa mission première : valoriser l'athlète devant elle. Elle nous laisse
aujourd'hui un bel héritage de 40 années de travail rigoureux et passionné du sport. Aujourd'hui, elle prend une
retraite bien méritée, mais elle manquera assurément à la profession, à ses
téléspectateurs et à ses nombreux collègues.
Ta mémoire indéfectible, ta rigueur, ton amour pour les Jeux olympiques et
paralympiques, ton amour non seulement pour
le sport, mais également pour l'aspect politique et géopolitique des jeux nous
manqueront.
Chère
ancienne collègue, ce fut un honneur pour moi de te rendre hommage aujourd'hui.
J'en garderai d'excellents souvenirs.
Merci pour ton dévouement inégalé tout au long de ta carrière. À côté de toi, Marie-José,
même avec une taille de six pieds cinq, je me sens bien petit, car tu es une
grande dame. Au nom de mon groupe parlementaire, de ton ancienne collègue la députée de l'Acadie, responsable de la
culture, de la députée de Verdun, responsable de la condition féminine
pour l'opposition officielle, de l'ensemble de mes collègues et moi-même, bonne
continuité.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci,
M. le député. Maintenant, je cède la parole à Mme la ministre déléguée à
l'Éducation et responsable de la Condition féminine.
Mme Isabelle
Charest
Mme Charest : Merci, Mme la Présidente.
C'est aussi avec beaucoup d'émotion qu'aujourd'hui je rends hommage à
une personne qui, j'en suis certaine, a marqué plusieurs personnes dans cette
Assemblée.
Presque
d'aussi loin que je me souvienne, quand je regardais le sport à la télévision, Marie-José
Turcotte y était. Tout au long de sa carrière, elle s'est distinguée par son
grand respect envers les athlètes. Dans mon ancienne vie, jamais je n'ai hésité à lui accorder une entrevue parce que,
peu importent les victoires ou les échecs que je venais de vivre, je savais
qu'avec Marie-José tous les athlètes étaient en confiance, étaient traités avec
bienveillance et gentillesse.
Je sais que
ma collègue ministre de la Culture a aussi un très grand respect pour elle.
Elle considère leurs moments passés ensemble à Radio-Canada comme un
privilège et elle souhaitait que j'exprime toute l'admiration qu'elle a pour Mme Turcotte. Tous
s'entendent pour dire qu'elle était une journaliste talentueuse, rigoureuse,
sympathique et humble, qui a laissé sa marque dans le monde québécois
des médias et du sport.
Originaire de
l'Estrie, Marie-José a débuté sa carrière de journaliste et d'animatrice à la
radio communautaire CIBL dans les années 1980. Forte de cette
expérience, elle a été engagée en 1982 par la Société Radio-Canada pour animer l'émission du matin à la radio publique
francophone d'Edmonton. Quelques années plus tard, de retour à Montréal, elle
se joint à l'équipe d'information de Montréal ce soir, et c'est en 1985
qu'elle se retrouve dans l'équipe des sports de Radio-Canada, où elle y animera
L'Univers des sports et Les héros du samedi, qu'on se souvient
tous.
Son talent
lui amène à être dépêchée à de nombreux grands rassemblements sportifs, tels
les Jeux du Québec, les Jeux du Canada, les Jeux du Commonwealth, et j'en
passe. Mais le grand tournant de sa passion, le début de sa grande
aventure, ce fut la couverture des Jeux olympiques de Calgary en 1998, puis ce
furent les jeux de Séoul, d'Albertville, d'Atlanta,
de Nagano, de Sydney, Salt Lake City, et tous les autres qu'elle a couverts,
jusqu'aux jeux de Pékin, cette année. En
tout, Marie-José Turcotte a pris part à 17 Jeux olympiques, dont 15 en
tant que chef d'antenne, ce qui lui permet de détenir un record chez les
femmes journalistes du Québec.
À ce record
s'ajoute celui de journaliste sportive ayant reçu le plus grand nombre de
Gémeaux récompensant une journaliste de sport, c'est-à-dire 15, Mme la
Présidente.
Véritable pionnière dans un secteur longtemps
réservé aux hommes, elle a ouvert la voie à toute une génération de femmes, dont je fais partie. Marie-José
Turcotte, c'est une figure historique des sports à la télévision québécoise.
C'est un exemple de détermination, de passion pour son métier et de respect
pour la langue française qu'elle nous donne aujourd'hui. Surtout, Mme la Présidente, Marie-José Turcotte est une
femme attachante qui me et qui nous manquera beaucoup. Je lui souhaite
une retraite très heureuse. Merci, Marie-José.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Maintenant, je suis prête à céder la parole à M. le député de Rosemont.
M. Vincent Marissal
M. Marissal : Merci, Mme la
Présidente. Marie-José, plaisir.
En politique,
Mme la Présidente, on sait que le phénomène du plafond de verre est bien réel.
Dans mon ancien métier aussi il y a un plafond de verre qui perdure, et je
dirais que, dans le journalisme sportif, c'est même un plafond de verre
trempé, qui est difficile à traverser. Heureusement, on a eu des pionnières
comme Marie-José Turcotte pour non seulement faire des craques dans ce plafond
de verre, mais pour le traverser avec brio.
Juste pour ça, on pourrait la remercier. Mais on
va se faire plaisir, on va se rappeler les 17 Jeux olympiques, dont 15 à titre de cheffe d'antenne, qu'elle a
couverts pour Radio-Canada. Je les nomme, peut-être ça la fera revoyager, ça
nous rappellera des souvenirs aussi, puis,
tant qu'à regarder une carte du monde, on va se faire plaisir, pour une fois,
ces temps-ci : Calgary, Séoul,
Albertville, Atlanta, Nagano, Sydney, Salt Lake City, Athènes, Turin et Pékin.
Quel beau tour du monde! Quelle carrière extraordinaire, de Marie-José!
Je ne ferai
pas la nomenclature de tous les prix qu'elle a eus, ce serait trop long, et mes
collègues l'ont déjà dit. Je dirais
simplement... et ma collègue de Sainte-Marie—Saint-Jacques m'en a intimé l'ordre, de rappeler qu'elle était aussi une des
neuf marraines de la marche Du pain et des roses, en 1995.
• (15 h 10) •
Sur une note plus personnelle, Mme la
Présidente, j'ai souvent croisé Marie-José dans les corridors et sur les plateaux de Radio-Canada, toujours avec un grand
plaisir, toujours avec le sentiment que je ne pouvais pas trop me tromper
parce que j'étais à côté de quelqu'un de
très rigoureux, et qui n'allait pas me le reprocher, mais qui remarquerait
certainement si je faisais quelques
erreurs, parce qu'elle couvrait aussi la politique avec beaucoup de passion.
Elle a toujours été affable et intéressée.
Moi qui ai
grandi, Mme la Présidente, en écoutant et en suivant les carrières de René
Lecavalier, Richard Garneau, Claude
Quenneville, je réalise et j'apprécie l'immense apport de grandes journalistes
sportives. Marie-José se souviendra certainement de feue Liliane
Lacroix, une collègue à moi à La Presse, qui avait littéralement défoncé
la porte du vestiaire du Canadien de
Montréal comme première femme à oser aller poser des questions au grand Guy
Lafleur et autres, dans les
années 70, et aussi Chantal Macchabée, qui s'est illustrée récemment,
qu'on salue pour une grande carrière aussi dans le domaine sportif.
Et évidemment, Marie-José Turcotte, merci. Bonne
retraite active.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Je
reconnais maintenant Mme la députée de Gaspé.
Mme Méganne Perry Mélançon
Mme Perry
Mélançon : Merci, Mme la Présidente. Certaines grandes
carrières sont unanimement saluées parce qu'elles sont marquées par la
rigueur, par la compétence et surtout par la passion. Celle de Mme Marie-José Turcotte
en fait assurément partie, près de 40 ans à
informer, à décrire, à expliquer et à partager, sans prétention et sans notes,
toujours avec clarté, précision et un
réel souci de faire aimer aux auditeurs et aux téléspectateurs le sport et ses
artisans. L'intérêt de Mme Turcotte pour les sports est tout à fait
authentique. Elle fut elle-même athlète de haut niveau.
Par un concours de circonstances, dont elle a
tout de même tenu les guides et les rênes, elle devient en 1985 la première femme journaliste à se consacrer au
sport. Une vraie pionnière, et le mot n'est pas trop fort. À l'époque, cette
sphère d'activité était on ne peut
plus masculine. On ne pouvait soupçonner alors le nombre de portes qu'il
faudrait ouvrir, voire défoncer pour que les femmes puissent prendre leur place. Consciemment
ou non, Mme Turcotte y a grandement contribué. Nombreuses sont
celles qui, depuis, ont marché dans ses pas.
Et
la conquête est double, car, s'il y a la place des journalistes féminines, il y
a aussi la place des femmes dans le sport. Marie-José Turcotte a toujours eu à
coeur de mettre en valeur le sport féminin, le considérant, à raison, aussi
important que son pendant masculin; non
seulement comparable, mais aussi complémentaire et générateur d'autant
d'émotions. Elle a fait de même pour le sport paralympique, c'est
important de le mentionner.
Soulignons,
en terminant, le côté humain de Mme Marie-José Turcotte. Ses collègues le
diront de concert, ainsi que toutes les personnes qui ont eu la chance
de la côtoyer. Classe, générosité, simplicité, immense gentillesse. Ces qualités, elle les incarne, n'ayant jamais cherché
les hommages et les honneurs pour elle-même. Mais aujourd'hui, de nouveau,
vous n'y échapperez pas, Marie-José. Tous
les parlementaires et tous les Québécois que nous représentons souhaitons vous
féliciter pour votre brillante carrière,
vous remercier pour avoir démocratisé le sport de plusieurs manières et vous
exprimer leur grand respect. Votre
héritage est considérable, soyez-en fière. Merci pour toutes ces belles années.
Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci, Mme la députée.
Mise
aux voix
Cette motion est-elle
adoptée?
Une voix :
...
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Donc,
qu'on appelle les députés. Les députés qui sont en faveur de cette motion
veulent bien se lever.
La Secrétaire adjointe : Mme Anglade (Saint-Henri—Sainte-Anne),
M. Leitão (Robert-Baldwin), Mme Nichols (Vaudreuil), M. Birnbaum (D'Arcy-McGee),
Mme Weil (Notre-Dame-de-Grâce), Mme Rotiroti (Jeanne-Mance—Viger), Mme Melançon (Verdun), Mme Maccarone (Westmount—Saint-Louis), Mme Charbonneau (Mille-Îles), M. Barrette (La Pinière), M. Kelley
(Jacques-Cartier), M. Benjamin (Viau), M. Polo (Laval-des-Rapides),
M. Arcand (Mont-Royal—Outremont), M. Ciccone (Marquette), Mme Rizqy (Saint-Laurent), M. Rousselle (Vimont).
M. Laframboise
(Blainville), Mme Rouleau (Pointe-aux-Trembles), Mme D'Amours
(Mirabel), M. Girard (Groulx), Mme McCann
(Sanguinet), Mme Roy (Montarville), M. Lemay (Masson), M. Simard
(Montmorency), M. Martel (Nicolet-Bécancour), M. Roberge
(Chambly), Mme LeBel (Champlain), M. Lévesque (Chauveau),
M. Charette (Deux-Montagnes), M. Lamontagne (Johnson),
M. Carmant (Taillon), Mme Blais (Prévost), M. Caire
(La Peltrie), M. Lefebvre
(Arthabaska), Mme Laforest (Chicoutimi), M. Dufour (Abitibi-Est),
M. Skeete (Sainte-Rose), Mme Hébert (Saint-François), Mme Lecours (Les Plaines), M. Lacombe
(Papineau), Mme Proulx (Berthier), Mme Charest (Brome-Missisquoi),
Mme Girault (Bertrand), M. Julien (Charlesbourg), M. Boulet
(Trois-Rivières), M. Lafrenière (Vachon), Mme Proulx (Côte-du-Sud),
M. Poulin (Beauce-Sud), M. Émond (Richelieu), M. Bachand
(Richmond), Mme IsaBelle (Huntingdon), Mme Foster (Charlevoix—Côte-de-Beaupré), Mme Picard (Soulanges), Mme Grondin (Argenteuil), M. Caron (Portneuf),
M. Asselin (Vanier-Les Rivières), M. Reid (Beauharnois),
Mme Dansereau (Verchères), M. Lévesque (Chapleau),
Mme Jeannotte (Labelle), M. Tremblay (Dubuc), M. Campeau
(Bourget), Mme Tardif (Laviolette—Saint-Maurice),
M. Thouin (Rousseau), M. Jacques (Mégantic), Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac), M. Girard
(Lac-Saint-Jean), M. Allaire (Maskinongé), Mme Guillemette
(Roberval), M. Lemieux (Saint-Jean), M. Bussière (Gatineau),
M. Provençal (Beauce-Nord).
Mme Labrie
(Sherbrooke), Mme Massé (Sainte-Marie—Saint-Jacques), Mme Ghazal
(Mercier), M. Zanetti (Jean-Lesage),
M. Fontecilla (Laurier-Dorion), Mme Dorion (Taschereau),
M. Marissal (Rosemont), M. Leduc (Hochelaga-Maisonneuve).
M. Arseneau (Îles-de-la-Madeleine),
M. Ouellet (René-Lévesque), Mme Perry Mélançon (Gaspé),
Mme Hivon (Joliette), M. Gaudreault (Jonquière).
M. Roy
(Bonaventure).
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Les
députés qui sont contre cette motion veulent bien se lever. Y a-t-il des
abstentions? M. le secrétaire général.
Le
Secrétaire : Pour : 87
Contre :
0
Abstentions :
0
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Donc, cette motion est adoptée. Bravo!
Une
motion sans préavis ayant déjà été présentée par le groupe parlementaire
formant le gouvernement, je demande s'il y a consentement pour permettre
la lecture d'une autre motion sans préavis. Est-ce qu'il y a consentement?
Des voix : Consentement.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : M.
le leader du gouvernement.
Établir
le cadre temporel et les modalités applicables
à l'étude des crédits budgétaires 2022-2023
M. Caire : Mme la Présidente, il
s'agit d'une motion sur l'organisation de l'étude des crédits budgétaires de
l'année 2022-2023 :
«Que les
modalités suivantes soient applicables aux séances des commissions permanentes
consacrées à l'étude des crédits budgétaires 2022-2023;
«Que, nonobstant le deuxième paragraphe de
l'article 282 et [de] l'article 283 du règlement, le temps consacré à l'étude desdits crédits budgétaires de
l'année 2022‑2023 ne puisse excéder 120 heures, au cours
desquelles les échanges seront alloués aux députés de l'opposition à
raison de 100 heures et aux députés du groupe parlementaire formant le gouvernement à raison de 20 heures et que le
temps consacré à l'étude des crédits d'un ministère ne puisse excéder
12 heures;
«Que l'étude
des crédits budgétaires de l'année 2022‑2023 dure
6 séances, du mardi 26 avril 2022 au jeudi 28 avril
2022 et du mardi 3 mai 2022 au jeudi 5 mai 2022, aux heures
où peuvent siéger les commissions en période de travaux réguliers, selon les
termes de la motion adoptée le 15 mars 2022;
«Qu'au besoin, dans l'éventualité où il était
impossible de prévoir un calendrier [des] crédits dans lequel les 120 heures d'étude se tienne selon l'horaire
susmentionné, la plage horaire du mercredi, de 19 h 30 à
21 h 30, puisse être utilisée;
«Que, si les 120 heures ne sont pas
écoulées au terme des six séances prévues, les commissions, si nécessaire,
terminent leur mandat dans les jours subséquents, y compris les lundis et
vendredis, selon les mêmes règles;
«Que, sous
réserve de ce qui précède, aucune commission ne siège le lundi et le vendredi
les semaines susmentionnées où les crédits budgétaires 2022‑2023
sont étudiés en commissions parlementaires et qu'il n'y ait pas
d'interpellation au cours de ces semaines;
«Que les
députés indépendants indiquent aux leaders des groupes parlementaires les
volets auxquels ils participeront dans
le cadre de l'étude des crédits annuels, et ce, préalablement au dépôt du
calendrier de l'étude desdits crédits [de] l'Assemblée;
«Que les
autres dispositions du règlement relatives à l'étude des crédits annuels
s'appliquent, avec les adaptations nécessaires le cas échéant;
«Que les
règles de procédure relatives aux commissions permanentes s'appliquent aux
échanges dans la mesure où elles sont compatibles avec les dispositions
de la présente motion;
«Que la présente motion ait préséance sur toute
disposition incompatible du règlement.»
• (15 h 20) •
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Merci, M. le leader. Est-ce qu'il
y a un consentement pour débattre de cette motion?
Des voix : Consentement.
Mise aux voix
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Cette motion est adoptée? Alors...
J'ai entendu... Oui? O.K. Alors, la motion est adoptée.
Avis touchant les travaux des
commissions
Maintenant,
nous sommes à la rubrique Avis touchant les travaux des commissions. M. le
leader du gouvernement, je vous cède la parole.
M. Caire : Oui, Mme la
Présidente. J'avise cette Assemblée que la Commission de l'agriculture, des
pêcheries, de l'énergie et des ressources
naturelles poursuivra l'étude détaillée du projet de loi n° 21,
Loi visant principalement à mettre fin à la recherche et à la production
d'hydrocarbures ainsi qu'au financement public de ces activités, aujourd'hui, après les affaires courantes
jusqu'à 19 h 15, à la salle Pauline-Marois;
La Commission
de la culture et de l'éducation
poursuivra l'étude détaillée du projet de loi n° 96,
Loi sur la langue officielle et commune du Québec, le français, aujourd'hui, après les affaires courantes
jusqu'à 19 h 15, à la salle
Marie-Claire-Kirkland;
La Commission
des finances publiques poursuivra l'étude détaillée du projet de loi n° 12, Loi visant principalement
à promouvoir l'achat québécois et responsable par les organismes publics, à
renforcer le régime d'intégrité des entreprises et à accroître les pouvoirs de
l'Autorité des marchés publics,
aujourd'hui, après les affaires courantes jusqu'à 19 h 15, à
la salle Louis-Joseph-Papineau;
La Commission
de la santé et des services sociaux poursuivra l'étude détaillée du projet de
loi n° 15, Loi modifiant la
Loi sur la protection de la jeunesse et d'autres dispositions législatives, aujourd'hui, après les affaires courantes
jusqu'à 19 h 15, à la salle Louis-Hippolyte-La Fontaine.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Merci, M. le leader. Pour ma
part, je vous avise que la Commission de la culture et de l'éducation se
réunira en séance de travail le mercredi 30 mars 2022, à la salle
Marie-Claire-Kirkland, à 8 heures, pour une séance d'environ
30 minutes, afin de...
Des voix : ...
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Est-ce que je peux avoir le
silence, s'il vous plaît? Ceux qui ont à sortir du salon bleu, faites-le
en silence. Merci.
À 8 heures,
pour une durée d'environ 30 minutes, afin de statuer sur la possibilité
que la commission se saisisse de la
pétition concernant le maintien du projet d'agrandissement du collège Dawson,
et à 8 h 30 ou dès la fin de la première séance de travail jusqu'à neuf heures, afin de
statuer sur la possibilité que la commission se saisisse de la pétition
concernant l'ajout du programme
Techniques de travail social dans la liste des programmes admissibles aux
bourses Perspective du Québec.
À la rubrique, maintenant, Renseignements sur
les travaux de l'Assemblée.
Affaires du jour
La période
des affaires courantes étant terminée, nous allons maintenant passer aux
affaires du jour. M. le leader du gouvernement.
M. Caire :
...c'est les affaires prioritaires, Mme la Présidente.
Affaires prioritaires
Reprise du débat sur la motion
du ministre des Finances proposant que
l'Assemblée approuve la politique budgétaire du gouvernement
et sur les motions formulant un grief
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Donc,
aux affaires prioritaires, à l'article 1 du feuilleton, l'Assemblée
reprend le débat ajourné plus tôt aujourd'hui sur la motion de M. le ministre
des Finances proposant que l'Assemblée approuve
la politique budgétaire du gouvernement ainsi que sur les motions formulant un
grief présentées par M. le député de Robert-Baldwin, Mme la députée de
Mercier, Mme la cheffe de l'opposition officielle, M. le député de Rosemont, M. le député de Mont-Royal—Outremont, M. le leader de l'opposition officielle, Mme la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue, M. le député de
D'Arcy-McGee, Mme la députée de Gaspé et M. le député de Jean-Lesage.
Avant de
donner la parole au prochain intervenant, je vous informe qu'il y a
6 h 49 min 28 s d'écoulées à la première étape du débat. La répartition du temps de parole
restant est la suivante : 3 h 27 min 16 s au
groupe parlementaire formant le
gouvernement, 1 h 21 min 11 s au groupe parlementaire
formant l'opposition officielle, 44 min 56 s au deuxième groupe
d'opposition, 44 min 39 s au
troisième groupe d'opposition, 7 min 30 s au député de
Bonaventure, 7 min 30 s à la députée d'Iberville et
7 min 30 s au député de Rimouski.
M. le député
de La Pinière, je crois que vous n'aviez pas terminé votre intervention, alors
je vous cède la parole.
M. Gaétan Barrette (suite)
M. Barrette : Alors,
Mme la Présidente, ça me fait plaisir de continuer là où j'étais rendu. Juste
comme un rappel pour les collègues qui
peut-être n'étaient pas là, avec raison, là, ce n'est pas une mention de
quelque nature que ce soit ce matin,
je veux juste rappeler une chose. Bon, en matière de justice, Mme la
Présidente, je pense que le budget touche les bons éléments. Mais, comme je l'ai dit ce matin, Mme la Présidente, et
c'est là où j'étais rendu dans mon propos, est-ce qu'on touche suffisamment ces bons sujets? Et
c'est là qu'est un peu l'enjeu pour moi, Mme la Présidente. Et j'étais rendu
à faire un parallèle, que je n'avais pas annoncé, mais que je vais faire
maintenant.
Quand on
s'est quittés, ce matin, Mme la Présidente, je mentionnais un fait bien simple,
c'est qu'on s'était... on avait visé dans le budget de favoriser, autant faire
se peut, le financement de l'autoreprésentation en matière de justice et
l'accès à la préméditation et à la médiation
en matière familiale et de petites créances. Et j'avais noté aussi le fait, Mme
la Présidente, qu'il y a des projets pilotes qui avaient été mis en place,
et les projets pilotes avaient donné des résultats probants. Alors, quand j'ai vu ça, j'ai été surpris que les
ajouts budgétaires qui avaient été annoncés étaient, dans ces catégories-là,
simplement de moins de 2 millions de
dollars par année pendant la période de cinq ans. Ça ne m'apparaît pas
beaucoup, et je vais vous dire pourquoi.
Il y a deux
choses, Mme la Présidente, qui sont importantes aujourd'hui en matière d'accès
à la justice, c'est que ça coûte cher, ça coûte très cher. Est-ce que ce serait
un pas louable et désirable pour la société d'en arriver à une formule qui
allégerait ce fardeau-là auprès des
justiciables? Moi, je trouve qu'il faudrait qu'il y ait une manière. Et là on
nomme, comme je viens de dire, cette chose-là, mais on ne la finance pas
vraiment à une très grande hauteur.
Et là je vais
faire un parallèle, Mme la Présidente, que peu de gens savent. Sauf s'il y a
des avocats dans la pièce, probablement
que, ce que je vais dire à l'instant, personne ne le sait. Ce n'est pas une
critique. Peut-être vous, Mme la Présidente. Vous avez une formation juridique. Alors, vous savez, et ça, ça va
peut-être vous étonner, dans les professions dites libérales, il y a, et
ce n'est pas politique, Mme la Présidente, une espèce de répartition qui est
similaire, comme si les sujets que ça
traitait arrivaient à la même fréquence dans les différentes professions, et
ici j'ai nommé le droit et la médecine. Je ne vais pas faire une dissertation sur la médecine. Je vais simplement vous
indiquer qu'il y a, au Québec, autant d'avocats que de médecins. C'est
intéressant, hein? Il y en a 20 000, grosso modo. Il y en a
20 000, médecins.
Or, en
médecine, on a évidemment une assurance maladie qui fait en sorte que,
lorsqu'on a un problème de santé pour lequel on a besoin d'aller voir un
professionnel, bien, il y a 20 000 médecins qui sont à notre... bien,
peut-être pas à notre disposition, et c'est un grand mot, mais qui sont
là et qui... il y a un programme public, là, qui le couvre.
Des
20 000 avocats qui doivent régler des problèmes, évidemment non de
santé mais légaux, auprès des citoyens, il y en a une extrême minorité... «extrême»,
c'est peut-être extrême, mais une grande majorité, Mme la Présidente,
qui vont plaider, qui vont aller à la cour.
La grande majorité des avocats vont faire du droit dans des institutions, dans
des compagnies, dans des secteurs,
dans des organisations morales, des personnes morales plutôt que de s'adresser
en majorité aux citoyens, puis ça, c'est un petit peu malheureux. Mais
ça, Mme la Présidente, c'est probablement ce qui explique cela.
Je m'explique moi-même. Il y a beaucoup plus de
monde qui vont vers la médiation, aujourd'hui, et beaucoup plus de monde qui vont vers l'autoreprésentation
parce que ça coûte cher. Ça coûte cher. Ça coûte très cher. Et, vous savez,
des avocats des grands bureaux, là, on les paie plus de 1 000 $ de
l'heure. En moyenne, ils sont payés 200 $ de l'heure dans le milieu, et ce n'est pas tout le monde qui
a les moyens de payer ça. Alors, si on est pour faire quelque chose qui va
alléger ce fardeau-là et en même temps donner un meilleur accès à la justice,
bien, peut-être qu'il y a lieu de s'adresser, sur le plan budgétaire, d'une
façon plus appuyée dans ces deux secteurs-là.
Alors, je résume ça, Mme la Présidente. C'est
des bons sujets, là, de dire qu'on va mettre de l'argent dans
l'autoreprésentation puis dans la médiation. C'est une bonne idée. C'est des
petits montants. Et je vous soumets qu'il y
a pas mal plus de monde qui en ont besoin que ceux qui y ont accès. Puis je
dirais, Mme la Présidente, que pas grand monde sont au courant qu'il y a une aide financée par l'État dans ces
secteurs-là. Alors, c'est un bel exemple, que je trouve, ça, Mme la
Présidente, à savoir : c'est un bon sujet, mais ce n'est peut-être pas le
sujet qui est le meilleur.
Mme la Présidente, je sais qu'il ne me reste pas
énormément de temps. Je pense qu'il me reste quelques minutes seulement, là. Je
vais donc m'adresser à un de mes... Il me reste plus que deux, trois minutes,
Mme la Présidente?
• (15 h 30) •
Une voix : ...
M. Barrette : Non?
Je peux continuer? Alors, je vais continuer là-dessus. Alors donc, pour la
médiation, ça va, c'est clair. Un des éléments, dans le budget, qui m'a un
petit peu titillé, Mme la Présidente, c'est tout ce qui touche les personnes vulnérables, les enlèvements et toutes
ces affaires-là. Je pense qu'on vient de passer une période où on a constaté
que le gouvernement avait été interpelé pour faire en sorte que certaines
instances policières qui étaient en place et qui avaient été enlevées par ce gouvernement... Bien, je me serais attendu,
Mme la Présidente, que, quand on met ce thème-là dans le budget, un, le montant
soit plus élevé et, deux, qu'on annonce le retour formel de ces instances
policières là. Et ce n'est pas le cas. Ça, je trouve que c'est une
faiblesse. Encore une fois, bon thème, mauvais montant, mauvaise décision.
Ça n'enlève
rien à ce que le... Je le répète, là, Mme la Présidente, il y a des éléments,
dans le budget, ça touche les bonnes choses, mais disons qu'on a appuyé avec un crayon à mine sur le
papier, puis la mine a cassé quand elle est arrivée à la justice. Et ça, c'est, à mon sens,
malheureux. Et évidemment il en va de la même chose pour ce qui est de la
violence par arme à feu. On va souhaiter avoir plus de succès. Est-ce que les
moyens, Mme la Présidente, que l'on donne par ce budget-ci vont nous
permettre d'y arriver? Je ne suis pas sûr. Pas sûr.
Bon, je vais me permettre de faire une
digression, Mme la Présidente. Vous le savez, je suis porte-parole en justice et en matière d'éthique. Et là c'est un
petit peu éthique, je vous dirais, moral, peut-être pas de l'éthique politique,
mais certainement de la morale politique, je vais faire une digression, Mme la
Présidente, qui est convenue avec mon collègue qui est porte-parole à la santé, je vais vous parler
du PQI. Je n'ai pas apprécié la manoeuvre du budget dans le PQI en santé
et services sociaux. Je ne peux pas quitter la politique le 10 juin sans
être intervenu là-dessus pour la dernière fois. Ça m'attriste, ce que j'ai vu. C'est d'une tristesse, Mme la Présidente,
insondable, abyssale. Tristesse. Mme la Présidente, ce n'est pas compliqué, là, en 2018, le dernier
PQI 2018-2028 en santé et services sociaux était de 19 milliards de
dollars. 19. Aujourd'hui, quatre ans
plus tard, le PQI 2022-2032 est de 22 millions de dollars...
milliards, pardon, de dollars. Ce n'est pas une grosse augmentation, là,
c'est 10 %, 11 %, 12 % de plus.
Mme la
Présidente, je ne le sais pas, si vous avez fait des rénovations chez vous
récemment. Je ne sais pas. Je ne le sais pas, si ici, du côté gouvernemental,
vous avez fait des rénovations, acheté une maison, réparé quelque chose. Je ne
sais pas. Mais, si vous ne l'avez pas fait
et que vous pensez qu'aujourd'hui le coût de ça n'a augmenté, depuis 2018, que
de 11 %, bien, je vous invite à lire les journaux. Vous n'avez pas besoin
de faire une étude, vous avez juste à regarder dans les journaux ce qui se
passe. Ou bien, ou bien vous pourriez faire une affaire simple, à votre
prochaine réunion de caucus, vous avez
juste à demander à votre collègue, ex-ministre de la Santé, hein, vous avez
juste à lui demander comment a coûté le Centre mère-enfant à Sherbrooke, juste lui demander ça. Juste pour vous
rappeler, là, que, quand la CAQ est arrivée en poste, Mme la Présidente, il y avait un projet centre
mère-enfant, financé en partie par la fondation, qui était débuté, la
construction était débutée. Et la
ministre, à l'époque, l'avait arrêté. Suivez-moi, Mme la Présidente, elle l'a
repris. Elle trouvait que ça coûtait trop cher, elle a dit : On va le
fragmenter. Finalement, elle s'est rendu compte qu'elle se trompait puis elle a
recommencé le projet, qui est fini, là, hein? Il était commencé, elle l'a
arrêté, elle l'a reparti. Le coût, le coût du projet, il n'y a pas un pied carré de plus, il n'y a pas un lit de plus, il n'y
a rien de plus, il a plus que doublé en quatre ans. Doublé. Ce n'est pas
une invention, là, que je fais, là.
Je vous le
dis, Mme la Présidente, pour une simple raison. Ça a été confirmé par le
secrétaire au Conseil du Trésor dans
une étude des crédits précédente à laquelle je posais la question. Passer de
19 milliards de PQI, en 2019... 2018, pardon, à 22 milliards en 2022,
avec l'évolution des coûts, c'est annoncer qu'on va en faire moins, alors que
le ministre, ce matin, là, a fait une
belle, belle, belle présentation, où il nous annonçait qu'il allait construire
2 000 lits. Allo! Allo! C'est impossible. L'hôpital de
Vaudreuil, Mme la Présidente, il vaut 1,6 milliard, 450 lits. Il n'a
pas le budget pour faire ça.
Alors, je
termine là-dessus, Mme la Présidente. C'est d'une grande tristesse. Puis il y a
un côté moral, là-dedans, là. Moi, je
suis tanné, là, de voir les accroires du père Noël, particulièrement en santé.
On peut en faire, dans certains secteurs, là, on va annoncer une route, puis elle va finir par arriver un jour,
mais là, là, au moment du vieillissement de la population, là où c'est
difficile, là où on manque de ressources, Mme la Présidente, je termine
là-dessus, on annonce, ipso facto, que ce qui est prévu dans le plan, là, du
ministre, il ne pourra pas le faire. Alors, on a le système, ça va comme c'est
mené, là, ça fait qu'on a le système
qu'on a puis qui va devenir ce qu'il va être, mais ce n'est certainement pas
vers le haut qu'on s'en va. Et je
pense sérieusement qu'on s'en va, malheureusement, vers le bas, et c'est triste
pour la population du Québec. Je
termine là-dessus, Mme la Présidente. Je vous remercie beaucoup de m'avoir
laissé ce temps-là. Je vais vous souhaiter un bon après-midi, et aux
collègues aussi. Voilà. Merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Merci, M. le député. Maintenant,
je reconnais M. le ministre de l'Éducation.
M. Jean-François Roberge
M. Roberge : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Ça fait plaisir de prendre la parole ici
aujourd'hui pour parler du budget qu'on vient de déposer, pour parler de
ce qu'on veut faire en éducation.
Vous allez me permettre, Mme la Présidente, de
revenir un peu sur ce qu'on a fait au cours des trois dernières années, parce qu'un budget n'est jamais seul,
d'ailleurs, un budget, habituellement, vient avec un plan quinquennal, il y a toujours une projection sur cinq ans. Et, dans ce
cas-ci, je vous dirais que le budget s'inscrit parfaitement dans une vision
qui est cohérente avec ce qu'on a fait depuis notre arrivée au gouvernement en
2018.
Donc, je vais
faire une petite énumération d'une dizaine, sinon une quinzaine de points, des
choses qui ont été faites. Ça donne un aperçu d'où est-ce qu'on s'en va
pour l'année qui vient, dans les années qui viennent, parce qu'il y a une
continuité.
D'abord, évidemment, au cours des précédents
budgets, on a financé le déploiement du préscolaire, qu'on a travaillé ensemble, trois ministres, en réalité,
avec le ministre de la Famille, avec les services de garde éducatifs à
l'enfance, avec le ministre délégué à
la Santé, pour le programme Agir tôt, et nous, notre aile, c'était la
maternelle quatre ans. En fait, on a
déployé carrément un cycle du préscolaire. On est rendu, Mme la Présidente, à
plus de 15 471 enfants qui fréquentent la maternelle quatre
ans, au moment où on se parle. C'est un service qui est exceptionnel et c'est
un service qui aide à prévenir les
difficultés d'apprentissage, un service qui nous montrera, dans les prochaines
années, que c'est payant d'investir dans la jeunesse. On l'a vu ailleurs
où ça s'est fait.
On a investi,
depuis quelques années, évidemment, dans les infrastructures scolaires, même,
je vous dirais, dans une nouvelle
génération d'écoles, en prenant soin de rénover, et de retaper, et d'entretenir
les anciennes écoles qui étaient déjà là. On l'a fait et on a réussi
quelque chose, évidemment, que les oppositions croyaient impossible, on l'a
fait en baissant la taxe scolaire, en uniformisant la taxe scolaire et en
remettant de l'argent dans les poches des Québécois, les familles. Donc, c'est vraiment le contraire de ce
qui s'est passé la dernière fois, où c'était le Parti québécois qui était aux
affaires quand la ministre avait à la fois
coupé dans le financement — à
l'époque, c'étaient les commissions scolaires — et augmenté
la taxe scolaire. On fait l'exact contraire, on a mieux financé les
organisations scolaires, mieux financé l'éducation et on a baissé la taxe
scolaire, ce qui fait qu'il y a plus de services aux élèves et plus d'argent
dans la poche des Québécois.
On s'est
assurés qu'il y ait deux récréations pour les élèves du primaire. C'est une
évidence, mais il n'y avait pas ça quand on est arrivés.
On a réduit
les frais exigés aux parents par une loi et ensuite par des règlements. C'est
important de le mentionner.
On s'est
assurés qu'il y ait davantage de culture à l'école et que les élèves puissent
sortir des écoles pour aller accéder à des sorties culturelles. On a rendu
gratuites deux sorties culturelles par année par enfant, une mesure extrêmement
importante pour la culture, mais aussi pour l'accessibilité pour les plus
vulnérables.
Évidemment,
on a bonifié l'aide alimentaire. Les besoins sont plus grands. Il y a trop
d'écart entre, évidemment, entre les
gens qui ont plus de moyens et des gens qui en ont moins. Puis on sait que les
enfants qui ont faim sont des enfants qui apprennent moins, donc on
s'est assurés de ça.
On a ajouté
énormément de classes spéciales, le nombre de classes spéciales, des classes
spécialisées, ou on appelle ça des classes adaptées, qui accueillent des élèves
qui, malheureusement, ne trouvent pas leur compte dans une classe
régulière, et on l'a augmenté de 20 % en quatre ans, ce qui est
exceptionnel. Ce n'était jamais arrivé.
On a investi
énormément dans ce que j'appelle la motivation, la persévérance scolaire, en
ajoutant des professionnels, psychologues,
orthophonistes, orthopédagogues, en ajoutant des enseignants des fois qui ne
sont pas affectés à une classe en particulier. On appelle ça des
enseignants-ressources, qui viennent donner un coup de main dans une classe,
diviser la classe en deux, en trois,
pour être capable de répondre aux besoins différenciés des élèves. Puis on l'a
fait aussi en travaillant sur la motivation scolaire en déployant un
programme de parascolaire, des activités sportives, culturelles, artistiques,
scientifiques dans nos écoles secondaires publiques.
• (15 h 40) •
Je pourrais
parler aussi, bien sûr, du programme de tutorat, les premiers au Canada,
premier programme national de tutorat qu'on a déployé.
En faisant
tout ça, on a augmenté le budget du ministère de l'Éducation de 26 % en
quatre ans, c'est exceptionnel. Le nombre d'élèves n'a pas augmenté,
évidemment, d'autant en quatre ans, il y a eu une légère augmentation, mais le
budget, lui, a augmenté de 26 % en quatre ans. Donc, les bottines suivent
les babines. Quand, à son discours inaugural, le premier ministre a dit que l'éducation était une priorité
nationale, il l'a annoncé aux Québécois, il l'a annoncé au ministre
l'Éducation, mais il l'a aussi dit au
ministre des Finances et au président et à la présidente du Conseil du trésor.
Ça s'est reflété par des investissements récurrents.
Vous savez, des fois, on compare, parce que c'est
des grands chiffres puis ça donne le tournis, bien, regardons. Selon le dernier gouvernement, pendant les quatre
années qui ont précédé notre arrivée, sous le gouvernement libéral, eh bien,
le budget augmentait en moyenne de
3,5 %. Sur les quatre budgets de notre gouvernement, le budget a augmenté
en moyenne de
5,9 %. C'est là qu'on voit la différence. Il y avait un grand rattrapage à
faire. Je ne dis pas que tout est parfait dans le réseau scolaire au
moment où on se parle, mais on l'a opéré, ce grand rattrapage.
Et, cette
année, on peut faire des ensembles avec les grandes missions qu'on s'est
données sur le surinvestissement, le
réinvestissement qu'on a fait dans notre jeunesse puis dans la préparation des
talents et la diplomation. Évidemment, il y a un sous-titre, un sous-chapitre
qui s'appellerait Aller au bout de son potentiel : 34 millions de
dollars de plus dès l'an prochain pour permettre à nos élèves d'aller au
bout de leur potentiel.
Bonifier le
programme de tutorat. Je vous ai dit qu'on était les premiers au Canada, ce
n'est pas assez, on veut être les
meilleurs au Canada. En fait, on veut être les meilleurs en Amérique du Nord
avec ce programme de tutorat qu'on fait un partenariat avec des universitaires et en s'inspirant de ce qu'il
s'est fait de mieux en Europe, notamment en Angleterre. 55 millions
de dollars de plus l'an prochain pour ce programme exceptionnel et unique au
Canada.
Formation
professionnelle. On en parle, de la pénurie de main-d'oeuvre. Eh bien, on a
plus de 17 millions de dollars qui vont s'ajouter dès septembre prochain
pour améliorer notre qualification. On appelle ça le programme rehaussement,
requalification. Ça, c'est un dossier que je
travaille en collaboration avec mon collègue le ministre du Travail, pour
permettre à nos jeunes de décrocher un diplôme qui va leur permettre
d'avoir une carrière, un métier payant.
On continue
le virage numérique, bien sûr, notamment en sécurisant les données et en
s'assurant qu'on puisse entretenir le parc informatique dont on s'est doté. On
a multiplié par quatre le nombre d'ordinateurs, dans les deux dernières années, dans nos écoles. Ça nous a permis de faire
l'enseignement à distance lorsque c'était nécessaire, et, pour continuer
ce virage-là, on ajoute 34 millions de
dollars dès l'an prochain pour poursuivre ce virage-là, pour être bien sûr que
tout le monde soit bien outillé pour utiliser les outils qu'on s'est
achetés.
Un des enjeux
extrêmement importants qu'on a, c'est la pénurie de personnel. Je disais que le
réseau scolaire travaille pour
combattre la pénurie de personnel partout au Québec, hein, on fabrique des
diplômés, des gens qualifiés, mais, dans notre réseau aussi, on manque de personnes, il faut bien se l'avouer.
Et, cette année, on ajoute 38 millions de dollars pour combattre la
pénurie de personnel, en collaboration... c'est important de le dire, chacune
des mesures, dans ce poste budgétaire là, a
été établie, construite, coconstruite avec nos premiers dirigeants des
directions générales, celles et ceux qui embauchent et gèrent le personnel dans notre réseau scolaire. Parce
qu'il faut les aider, eux, à faire des missions à l'étranger et à s'assurer de faire de l'attraction, de
l'insertion professionnelle et de la rétention du personnel pour ceux qui font
le choix d'une carrière en éducation.
On a un
budget important pour améliorer notre parc scolaire, pour entretenir nos
écoles, bien sûr, plus de 59 millions de dollars. Et, avec ma collègue la ministre déléguée à l'Éducation,
bien sûr, on veut faire bouger les Québécois, donc plus de 37 millions de dollars pour faire, je
dirais, davantage bouger, s'activer, pas juste dans nos écoles, mais partout au
Québec, les Québécois.
Je termine
avec le PQI, le Plan québécois des infrastructures. Encore une fois, c'est quand
il y a des comparables qu'on mesure
ce qu'on a fait. Dans le dernier mandat du gouvernement libéral, en quatre ans,
ils avaient investi 5,6 milliards. 5,6 milliards, c'est quand même beaucoup d'argent, en quatre ans. En
quatre ans, notre gouvernement aura investi 11,3 milliards dans notre réseau scolaire. C'est plus du double,
Mme la Présidente, c'est plus du double. Quatre ans pour quatre ans, on
est passé de 5,6 milliards à 11,3 millions de dollars.
Encore une fois, certains vont dire : Oui,
mais ce n'est pas encore parfait dans nos écoles. Je le sais. Je le sais. Mais
quel bond en avant, quel rattrapage, quel leadership on a pu mettre en place
grâce encore, évidemment, au premier ministre,
ministre des Finances, et président, qu'on a eu, et présidente du Secrétariat au Conseil du trésor, quand même, doubler les investissements! Et on ne s'arrêtera pas là,
parce que le PQI, c'est sur 10 ans. Donc, notre nouveau Plan québécois des
infrastructures 2022-2032, il est de 21,1 milliards, donc
21,1 milliards d'argent de plus qui a été mis de côté pour notre réseau scolaire. 62 % de ces sommes iront en
maintien d'actif pour rénover, retaper nos anciennes écoles, et 38 % pour
rajouter des classes et construire notre belle nouvelle génération
d'écoles.
Donc, Mme la
Présidente, je pense qu'on voit bien qu'on a de la suite dans les idées, qu'on
a bien amorcé les choses et qu'on va continuer dans cette même voie pour
opérer le nécessaire changement en éducation. Merci.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Je vous remercie, M. le ministre.
Maintenant, je suis prête à reconnaître M. le député de Bonaventure.
M. Sylvain Roy
M. Roy : Merci, Mme la
Présidente. Jadis, les bâtisseurs de cathédrales planifiaient, bien avant le
début de la construction, la mise en terre des essences d'arbres qui allaient
être utilisées pour faire les boiseries 100 ans plus tard. En général, une lignée familiale s'occupait, de
génération en génération, de la santé des arbres afin de fournir les matériaux
le moment venu. L'une des conditions
psychiques de cette capacité à se projeter dans le futur et à y croire était
aussi associée à un respect du passé.
Ce dernier était considéré comme un trésor politique et psychique d'où la
société tirait les richesses nécessaires
pour faire face au futur. Et là je tire une citation de Christopher Lasch, du
bouquin Le complexe de Narcisse. Je vous invite à le lire.
Aujourd'hui,
nous sommes dans une civilisation où l'obsolescence est le mot d'ordre. Le
court terme devient l'axe temporel où
les cycles électoraux définissent le nouveau rapport au temps. Une des balises
de l'opérationnalisation de cette mutation
culturelle est le budget d'un gouvernement ainsi que les priorités que celui-ci
met de l'avant. On parle d'un discours philosophique, historique pour
ramener ça aux priorités d'un gouvernement.
Première
réflexion, les conditions d'existence des aînés expriment notre aliénation par
rapport à l'importance que nous leur
accordons. L'hécatombe dans les CHSLD est une tragédie qui envoie un signal de
ce qu'est devenue notre humanité et de la froideur technocratique des bureaucraties
à qui nous avons délégué une bonne partie de nos responsabilités. Pourtant,
qui de mieux placé pour nous enseigner
comment faire face à la vie et à la mort que nos aînés qui, avec un recul, le
recul de leur âge, ont développé une résilience et un regard qui serait une
source de sécurisation pour nombre d'entre nous?
Les investissements en soutien à domicile et aux
petites RPA sont faméliques. Il manque 10 000 places actuellement
pour nos aînés en perte d'autonomie au
Québec. Pourtant, la CAQ continue avec ses maisons pour aînés à 1 million
la porte, qui ont été repoussées à
l'année prochaine, en termes de livraison, et qui vont répondre à 700,
800 places par année. Donc, c'est nettement insuffisant.
De
plus, les conditions de travail des préposés sont inégales et provoquent la
cannibalisation des ressources. Donc, quand tu as une résidence privée
qui offre 15 $, 16 $ de l'heure puis qu'au public tu es à 22 $,
23 $, bien, tu viens de fermer la RPA. On en parle aujourd'hui, là, des
fermetures de RPA, bien, c'est provoqué par le manque de décrets de convention collective. Tous les préposés aux
bénéficiaires devraient avoir le même salaire, peu importe qu'ils soient dans
le privé, conventionné ou non. C'est sûr qu'il y a actuellement des groupes de
pression de propriétaires qui ne veulent pas voir de décrets de convention pour donner de meilleurs salaires et qui
font pression pour que les conditions de travail demeurent misérables et
qu'il y ait une migration vers le public.
• (15 h 50) •
Autre
dossier : les annonces en santé publique nous laissent un peu sur notre
faim. Malgré les bons mots du ministre ce matin, rien de significatif n'est
annoncé. Pourtant, notre système de santé accapare la moitié du budget de
l'État. Une vraie réforme devrait
maximiser la réduction des maladies de civilisation que sont le cancer, les
crises de coeur, accidents de voiture, suicides, etc., et ce, afin de réduire
la nécessité de réquisitionner des soins de santé qui ne fournissent pas
à la demande. Mais cela impliquerait de se
projeter sur une période de 20 ans, pas quatre ans, 20 ans. C'est un
exercice qui est impossible dans un
contexte culturel comme le nôtre. De plus, une nation en santé est ambitieuse,
conquérante, déterminée et pourrait réorienter ses ressources vers
l'émancipation collective.
Autre
dossier... Vous allez voir, Mme la Présidente, j'ai de la suite dans les idées.
Autre dossier : la gestion de nos forêts est aussi problématique. Pas
d'ajout significatif pour la pérennisation des ressources via l'augmentation
des travaux sylvicoles et aussi des conditions salariales des
travailleurs forestiers, maillon essentiel à la productivité de nos forêts. On a de l'argent pour la modernisation des usines
au détriment des emplois en région, car on va en perdre. Pourtant, le
principe est clair : quand il y a intervention humaine pour prélever des
ressources forestières, il doit y avoir intervention humaine pour les régénérer, et ce, même si certains fonctionnaires
tentent de considérer superflus les travaux sylvicoles, et ce, pour répondre aux lobbies de groupes qui
veulent cet argent pour maximiser leurs profits liés à la transformation.
Vision à court terme qui met en danger les ressources.
La
pérennité du chevreuil est aussi dans l'actualité. Ce cervidé est en péril dans
de nombreuses régions du Québec, et pourtant
le ministère et la fédération des chasseurs et pêcheurs considèrent que tout va
bien. Ce sont les chasseurs qui veulent un plan de gestion plus
restrictif pour la ressource. Quel est l'intérêt du ministère à laisser périr
notre patrimoine faunique? Vision à court terme.
Pour
ce qui est des garderies, c'est à n'y rien comprendre. Elles font partie des
facteurs d'attractivité et de rétention d'une région. Le ministère dit
répondre à la demande, et, sur le terrain, c'est le contraire qui est exprimé.
Malaise.
L'accès à la
propriété, qui est souvent le premier rêve d'une famille, devient de plus en
plus inaccessible pour la majorité des
jeunes. La propriété, c'est plus qu'un actif, c'est le premier territoire
d'indépendance et de souveraineté de l'espace
occupé. Rien pour répondre aux besoins. Il faudra un jour réfléchir à une
société québécoise d'hypothèques et de logement avec de meilleures
conditions de financement et d'accessibilité que la SCHL.
L'aide aux
agriculteurs est aussi famélique. Les travailleurs de rang ne sont qu'un éloge
de l'impuissance à les soutenir avec aplomb
dans la transition agroenvironnementale qu'exige notre époque, symptôme du
manque de vision et de prospective de l'État face à l'agriculture
québécoise.
Le chèque de 500 $ a été reçu avec un
certain cynisme, comme si les gens ne voyaient pas la manoeuvre électorale
qui vise à acheter la sympathie. Le pire, c'est que certains sont convaincus
que les gens vont acquiescer à cette stratégie. La réalité, c'est que le panier alimentaire va augmenter de plus de
2 000 $ par année pour une famille de quatre, que le prix
du pétrole va aussi impacter toute la chaîne
de produits de consommation. De plus, les revenus de l'État vont être
importants avec l'augmentation de la
perception des taxes, mais pas redistribués avec équité, comme l'a démontré
l'exercice du 500 $.
En
conclusion, un budget de courte vue, qui a peu d'ambition et de courage. Il ne
touche pas à un enjeu important, qui est celui de la gouvernance et surtout de
l'imputabilité et de la responsabilité de ceux et celles qui prennent
les décisions qui ont un impact important et parfois même tragique sur les
gens. Personne n'est jamais responsable de rien. Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Je vous remercie, M. le député. Je suis prête
maintenant à reconnaître un membre du
gouvernement. À moins que... C'est du gouvernement. Alors, je vais vous
laisser, M. le ministre du Travail... Alors, je vous laisse... je vous
cède la parole.
M. Jean
Boulet
M. Boulet : Merci, Mme la Présidente.
D'entrée de jeu, je souhaite féliciter mon collègue le ministre des Finances
pour le budget déposé le 22 mars
dernier, un budget responsable et qui sait répondre aux priorités actuelles. À
titre de ministre du Travail, de
l'Emploi et de la Solidarité sociale,
je suis fier du financement majeur accordé dans le cadre du budget 2022‑2023 à l'action
communautaire et d'avoir l'occasion, aujourd'hui, de vous en parler des grandes
lignes.
Les organismes communautaires jouent un rôle de
première ligne auprès de nos citoyens. Les dernières années ont mis en lumière toute l'importance du réseau
communautaire et des gestes concrets qu'il pose au quotidien, notamment afin de briser
l'isolement de certaines clientèles, d'aider les personnes vulnérables et de
rendre des services à la population dans divers domaines d'activité.
À travers les multiples échanges avec les
représentants du milieu communautaire auxquels j'ai eu la chance de participer, j'ai été à même de constater que les
organismes communautaires offrent des services complémentaires qui bonifient
ceux de notre réseau public. Dans une
logique de cohérence, il devient donc primordial de reconnaître davantage leur
apport et de leur donner les moyens de renforcer leur action pour
maintenir l'aide aux Québécois.
Depuis notre
arrivée, nous avons considérablement bonifié le financement des organismes
communautaires. Notre gouvernement a été à l'écoute des revendications du
milieu et souhaite reconnaître l'apport essentiel des organismes dans le maintien du filet social. Alors que les
précédents gouvernements avaient échoué, nous avons fait preuve de sensibilité
à l'égard des besoins du milieu pour leur donner les moyens d'agir. De ce fait,
les investissements du dernier budget constituent, de la part de notre
gouvernement, la plus importante bonification du soutien à la mission de
l'action jamais annoncée au Québec. Au cours
des dernières années, le gouvernement s'est démarqué et a investi de façon
massive afin de supporter et promouvoir les actions du milieu
communautaire.
D'ailleurs, depuis trois ans, le budget qui leur
est octroyé se veut en constante augmentation, et l'ensemble des investissements dans le milieu communautaire
passera de 1,2 milliard de dollars en 2018‑2019 à près de
1,8 milliard de dollars en 2022‑2023, soit une croissance de
50 % depuis notre arrivée.
La mise en place du nouveau Plan d'action
gouvernemental en matière d'action communautaire vient justement cristalliser des investissements sans précédent de
près de 1,1 milliard de dollars. De cette somme, 888,1 millions de
dollars permettra de bonifier et
élargir le soutien à la mission globale des organismes communautaires. À terme,
le gouvernement de la CAQ aura
bonifié le financement total offert pour le soutien à la mission globale, par
rapport au niveau de 2020‑2021,
de près de 30 %.
En plus des
investissements prévus au soutien à la mission, nous ajouterons
186,8 millions de dollars afin de renforcer l'action communautaire grâce à
des mesures spécifiques. Le milieu communautaire était dans l'attente d'un plan
d'action en action communautaire depuis 2007. N'ayant pas fait l'objet de
réflexion sérieuse de la part des précédents gouvernements,
au printemps 2019, nous avons saisi toute l'importance de produire un
nouveau plan d'action gouvernemental en action communautaire, et j'ai
mandaté les équipes de mon ministère afin de rétablir la situation. Une
stratégie de consultation s'est alors mise
en place avec plusieurs intervenants du milieu, et des travaux ont vu le jour.
Je tiens d'ailleurs à remercier le
RQ-ACA et la TNCDC, qui ont activement participé à ces travaux, tout comme mes
collègues les députées de Soulanges, de Bellechasse et de Roberval, qui
ont enrichi nos discussions sur le plan qui sera déposé.
La pierre
angulaire de ce qu'on appelle le PAGAC est de définir et d'asseoir les
principes du respect de l'autonomie. Dorénavant, les organismes
communautaires pourront mener à bien leur mission et disposeront des moyens de
définir eux-mêmes leurs orientations. En cohérence avec les demandes du milieu
communautaire et celles formulées lors des commissions,
cette reconnaissance assure une prévisibilité du financement et ainsi leur
assure une plus grande stabilité. Avec l'annonce
de sommes importantes allouées au déploiement du plan d'action pour les cinq
prochaines années, c'est la preuve que
nous venons leur offrir les moyens financiers pour atteindre leurs objectifs.
J'aurai l'occasion de dévoiler prochainement les détails du PAGAC, y compris l'ensemble des mesures qui s'y
rattacheront pour mieux soutenir le milieu communautaire.
• (16 heures) •
L'action
communautaire oeuvre auprès de clientèles variées, qui présentent des besoins
en tous genres. Il est donc primordial
d'agir sur tous les fronts. Parmi les investissements prévus au budget, pensons
notamment à 197,5 millions pour le
secteur de la santé et des services sociaux, 181,9 millions pour la lutte
contre les violences sexuelles et conjugales, 25 millions pour les ressources d'hébergement communautaire pour
les jeunes en difficulté, 466,9 millions pour plusieurs organismes d'autres secteurs, par exemple, des
organismes agissant pour aider les familles, favoriser l'éducation ou agir
dans le domaine des loisirs et du sport.
En plus du financement
du PAGAC voué à la mission globale, il est impératif de renforcer l'action
communautaire par des actions
spécifiques. Pour répondre à ce volet, le budget prévoit justement un montant
de 186,8 millions, dont 65 millions pour faciliter l'intégration
socioprofessionnelle des jeunes de 16 à 35 ans en bonifiant le financement
des carrefours jeunesse-emploi,
115,3 millions pour des mesures qui permettront, par exemple, de partager
et développer des bonnes pratiques en
intervention communautaire ou offrir de la formation adaptée aux besoins des
organismes communautaires. Je
souligne que les actions spécifiques ont pour objectif de favoriser la
mobilisation dans le milieu communautaire, par exemple, en encourageant le bénévolat et l'implication au sein de
différents organismes ainsi qu'en améliorant l'accessibilité des
services.
Je souhaite
saluer l'ensemble des groupes qui composent le milieu de l'action
communautaire, qui, selon ce que j'ai
pu lire, ont favorablement accueilli l'annonce du budget et du PAGAC. En effet,
il se dégage un consensus au sein du milieu pour dire que le gouvernement a
posé un geste important en annonçant un rehaussement considérable et récurrent
à la mission des organismes. De plus,
toujours selon les organismes, la confirmation du prochain PAGAC a de quoi
rassurer le mouvement, et on parle donc ici d'un grand pas vers l'avant.
Le succès de
ces investissements repose maintenant dans sa mise en oeuvre. Chaque acteur
devra jouer son rôle, et je suis plus
confiant qu'ensemble nous parviendrons à aider un plus grand nombre de
Québécois. Aujourd'hui, je réitère mon
message d'ouverture et j'en profite pour mentionner aux organismes
communautaires que, tant que notre gouvernement sera en poste, ils
pourront compter sur nous.
Bien que la PAGAC pourra définitivement aider
les organismes à recruter et à retenir leurs employés, le milieu communautaire n'est pas le seul à être aux prises
avec les enjeux de main-d'oeuvre. La dernière année a d'ailleurs été marquée
par une reprise remarquable du marché de
l'emploi. Si on regarde les données pour février 2022, il y a
157 300 emplois de plus qu'en février 2021. Nous avons non seulement
rattrapé les pertes d'emploi causées par la pandémie, mais nous atteignons désormais un
nombre d'emplois jamais enregistré au Québec, 4 378 900. Jamais il
n'y a eu autant d'opportunités pour
les travailleurs québécois. Ils vont pouvoir choisir de meilleurs emplois et
ainsi améliorer leur qualité de vie. C'est une excellente nouvelle. C'est aussi un signe de la robustesse et de la
résilience de notre économie et de notre marché du travail, et nous
pouvons en être fiers.
L'autre côté
de la médaille, c'est que plusieurs employeurs ont du mal à trouver des
travailleurs, et ce, dans toutes les
régions du Québec et pour tous les secteurs d'activité. C'est un phénomène
qu'on voit à grande échelle. En moyenne, au Canada, il y avait 80 % des postes vacants de plus au quatrième
trimestre de 2021 que deux ans auparavant. Au Québec, c'était 87,9 %. On
estime d'ailleurs que, d'ici 2030, il y aura 1,4 million d'emplois à
combler et que, parmi eux, 1,1 million seront des remplacements de
départs à la retraite. C'est un défi auquel on doit s'attaquer.
La pénurie de main-d'oeuvre ne se résorbera
certainement pas d'elle-même, mais on connaît les solutions pour en atténuer les effets et pour accompagner nos
entreprises dans la poursuite de leur croissance. Depuis le début de notre
mandat, nous déployons un ensemble de
mesures et programmes pour y faire face. On se souvient qu'à l'automne dernier,
dans le cadre de la mise à jour économique,
nous avons lancé la vaste opération main-d'oeuvre, une action sans précédent
qui nous permet d'investir
3,9 milliards de dollars pour attirer, former et intégrer
170 000 travailleurs d'ici cinq ans dans six secteurs
prioritaires.
La formation
est une solution incontournable. C'est pourquoi nous facilitons plus que jamais
l'accès à la formation, que ce soit à travers la bonification du revenu, qui
permettra aux personnes sans emploi de recevoir 475 $ par semaine
pour se former, ou à la multiplication et la
bonification sans précédent des programmes en alternance travail-études. On peut
voir le chemin parcouru dans les dernières années et en être fiers.
Le dernier
budget ajoute d'ailleurs 13,2 millions pour former en alternance
travail-études des opérateurs en traitement des eaux. Nous assouplissons également les paramètres du programme pour
permettre aux municipalités d'y participer, étant donné qu'elles jouent un rôle très important dans
cette industrie. Cette profession fait face à un vieillissement accéléré de
sa main-d'oeuvre, et nous agissons dès maintenant pour éviter de manquer de
travailleurs dans ce secteur essentiel.
Les programmes de formation en alternance
travail-études ont fait leurs preuves. Plus de 85 % des participants
complètent leur formation avec succès, avec un taux de rétention en emploi
après trois mois de 91 %. Depuis le lancement
du programme, le gouvernement a investi près de 215 millions dans
l'adaptation et la diffusion de formations en alternance travail-études. De plus, afin de répondre à des besoins
concrets, nous avons annoncé en 2021 pas moins de 30 millions pour des projets d'alternance en
requalification, 45 millions pour la formation d'éducatrices à la petite
enfance et 18,8 millions pour la formation en alternance dans le
secteur des technologies de l'information.
Pour revenir
au dernier budget, 15 millions seront aussi investis pour soutenir les
efforts de main-d'oeuvre dans le
secteur bioalimentaire. Cette somme sera consacrée à améliorer la visibilité du
secteur, à soutenir les efforts du MAPAQ en formation continue et à encourager la diplomation dans les formations
qui mènent à des métiers du secteur bioalimentaire : boucherie,
médecine vétérinaire et inspection alimentaire.
Je salue
également les investissements de 1,2 milliard de dollars annoncés dans le
dernier budget pour améliorer l'accès et la diplomation aux études supérieures.
C'est un incontournable pour répondre aux besoins grandissants des
travailleurs hautement qualifiés du marché du travail. Je souligne aussi
l'accompagnement amélioré qui sera offert aux entreprises
du secteur touristique, qui permettra, entre autres, de soutenir les
entreprises de ce secteur face à leurs enjeux de main-d'oeuvre.
Je l'ai
mentionné d'entrée de jeu, nous connaissons les solutions pour pallier la
pénurie de main-d'oeuvre, et l'une d'elles est l'immigration. De ce côté aussi,
il y a eu énormément de progrès dans les dernières années. Selon les plus
récentes données, en 2021, il y avait
818 700 immigrants qui travaillaient au Québec. C'est un record. Le
taux d'emploi des personnes immigrantes était de 63,1 %. C'est
également un record.
Cependant, il
reste du travail à faire. Le taux de chômage des personnes immigrantes est plus
élevé, 9,1 % en 2021, que celui de l'ensemble de la population, 6,1 %
en 2021. C'est encore plus vrai pour les personnes arrivées depuis moins
de cinq ans, qui sont encore plus nombreuses
à avoir du mal à trouver un emploi. C'est pourquoi le budget 2022 consacre
290 millions à l'intégration en emploi des personnes immigrantes dans nos
régions.
De cette
somme, 198,1 sera investi afin d'améliorer l'accès à la francisation, notamment
en améliorant l'accès aux cours de français en milieu de travail, en offrant
davantage de cours de français à distance et en donnant des cours de français
aux personnes sélectionnées pour l'immigration avant même leur arrivée au
Québec.
Ces sommes
permettront en plus d'améliorer la régionalisation de l'immigration en réduisant
les frais de scolarité pour les
étudiants étrangers qui suivent des programmes en lien avec les professions
priorisées dans l'Opération main-d'oeuvre dans des universités en
région. 80 millions y seront consacrés.
• (16 h 10) •
Une autre
partie de ces montants, 11,9 millions, sera consacrée à l'amélioration des
délais de traitement des dossiers d'immigration.
Rappelons que nous avons réussi, à l'automne dernier, de commencer à mettre en
oeuvre des assouplissements au
Programme des travailleurs étrangers temporaires pour aider les autres secteurs
à répondre à leurs besoins de main-d'oeuvre.
Finalement,
après la formation et l'immigration, l'une des solutions incontournables pour
poursuivre notre croissance économique
dans un contexte de plein emploi est d'investir davantage afin d'améliorer la
productivité. Le budget consacre 2,2 milliards de dollars pour
soutenir ces investissements, et je tiens à souligner cet effort.
C'est la
combinaison de tous ces efforts qui va nous permettre de surmonter les défis de
main-d'oeuvre auxquels nous sommes
confrontés. On voit déjà les impacts de nos efforts. Jamais autant de Québécois
n'ont participé au marché du travail. La population active, le taux
d'emploi est à un sommet historique.
Nous savons
que le décès d'un proche est une épreuve difficile à surmonter. C'est pourquoi
nous allons faire en sorte que les démarches administratives qui sont
liées aux décès soient simplifiées. Notre plus récent budget accorde ainsi une somme de
14 millions dans les cinq prochaines années à Services Québec pour y
arriver. Nous allons mettre en place
une plateforme électronique pour l'enregistrement des décès au registre de
l'état civil, ce qui va accélérer le processus d'inscription. Nous allons renforcer l'obligation d'inscrire le
liquidateur d'une succession au Registre des droits personnels et réels
mobiliers afin de faciliter sa désignation.
Finalement,
nous allons améliorer la collaboration entre les ministères et organismes afin
d'accélérer le traitement des dossiers et simplifier les règles entourant la
liquidation d'une succession. Nous allons donc faciliter la vie des
Québécois afin d'éviter que les démarches
administratives n'ajoutent un fardeau supplémentaire sur leurs épaules en
période de deuil.
En terminant,
Mme la Présidente, je souhaite réitérer mon enthousiasme à l'égard du quatrième
et dernier budget de notre mandat. Je
suis fier d'affirmer que nous agissons dans toutes les sphères d'action de mes
deux ministères, le ministère du
Travail, de l'Emploi et de la Solidarité sociale ainsi que le ministère de
l'Immigration, de l'Intégration et de la Francisation. C'est avec le
même enthousiasme que j'aurai l'occasion de dévoiler les détails du contenu du
budget relevant de mes fonctions et de
démontrer qu'une fois de plus nous sommes en action pour faire plus et faire
mieux. Merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Je vous remercie, M. le ministre. Maintenant, je
suis prête à reconnaître un membre du deuxième groupe d'opposition.
Alors, Mme la députée de Taschereau, la parole est à vous.
Mme Catherine Dorion
Mme Dorion : Merci, Mme la
Présidente.
Motion formulant un grief
Je veux commencer en déposant la motion de grief
suivante :
«Que
l'Assemblée nationale blâme le gouvernement de la CAQ pour le déséquilibre
inacceptable entre les investissements dans les transports en commun et
ceux dans le réseau routier dans le budget 2022‑2023.»
Pourquoi ça?
Malgré les déclarations que la CAQ a faites à droite et à gauche et au fil des
derniers mois, même des dernières années, quant au tramway, à la ligne bleue au
REM, au troisième lien, aux élargissements d'autoroutes, dans ces espèces de déclarations, la CAQ était pour tout,
tout était bon projet, il fallait juste les faire avancer, mais dans ses
actions, la CAQ a été la plus
mauvaise collaboratrice pour les projets de transport en commun des villes
depuis extrêmement longtemps. Les bâtons qu'elle a mis dans les roues du
tramway et de la ligne bleue sont historiques. Et, quand on regarde le budget, je pense qu'on commence à l'entendre assez souvent
à la radio quand on l'entend en matière de transport, d'une année à l'autre, c'est 25 %, 30 % qu'on met
dans le budget transport, là, c'est 25 %, 30 % qui va aux transports en commun et le
reste aux transports routiers.
Dans des
provinces comme l'Ontario, auxquels les ministres de la CAQ aiment bien,
surtout le premier ministre, se comparer, c'est l'inverse. Dans les pays qui
font le virage énergétique, c'est l'inverse et même même plus haut que 75 %
du budget qui va en transport en commun.
Ceux qui ont compris qu'il fallait faire le virage énergétique parce qu'on
était dans une crise du climat, ils font des investissements ambitieux.
Puis là je ne parle pas de juste entretenir, je parle de nouveaux investissements. Si nos nouveaux
investissements s'en vont en grosse majorité dans le routier, bien, on va
encore plus se menotter pour
entretenir ce réseau routier là toujours grandissant, on va toujours plus se
menotter. Ça va continuer de coûter, d'année en année, une fortune extrêmement
pesante aux Québécois, juste pour maintenir le parc... le système
routier qu'on a, au Québec, comme il est là.
Et plus on va se menotter, moins on va être capables de faire le virage
énergétique. Là, on est dans un cercle vicieux. Et non seulement, depuis
l'élection de la CAQ, mais le dernier budget le confirme aussi, on a perdu quatre ans de virage énergétique, de
virage en transport qui auraient dû être faits, mais, en plus, on a reculé,
parce que plus on investit dans le routier, plus on se menotte à investir dans
le routier pour des années, des décennies à venir. Et ça, c'est grave.
C'est grave.
Le Québec a,
dans le monde, une position enviable avec son hydroélectricité pour penser,
réfléchir cette transition-là de
manière intelligente. Et là on est dans une vision qui est, je pourrais dire,
archaïque, d'une autre époque. On l'a dit souvent, mais en fait, ce qu'on voit, c'est que la CAQ
tripe bien gros sur les chars électriques, que c'est ça, son plan, qu'il va y
avoir encore plus d'automobiles, que ce n'est pas grave, qu'on va dépendre de
l'automobile encore plus puis que ça va être merveilleux, les autos
électriques, ça va tout régler, en oubliant complètement l'expertise, la
science qui nous dit : Ces autos là,
électriques, sur une vie complète, sont meilleures qu'un char à essence, mais
c'est très polluant aussi de la construire puis d'en disposer après,
quand c'est fini. C'est très polluant. Puis ces autos-là doivent aller sur un
réseau routier qui va lui aussi être
polluant, parce qu'il va y avoir de l'étalement urbain, parce qu'il va y avoir
de la disparition des milieux humides, parce que les gens vont être de
plus en plus dépendants à leur automobile, ce qui veut dire aussi plus de sédentarité, plus de problèmes de santé. C'est
tellement important, les transports. Ça a tellement d'impact sur tous les
autres ministères, sur tous les
autres enjeux de société que je trouve ça vraiment aberrant qu'on se dise :
Ah! bien, nous, ce n'est pas grave,
ça va être les chars électriques, transports en commun, on n'aime pas ça puis
on s'en fout, que tous ceux qui regardent ça de près comprennent qu'on
fout. C'est grave, c'est vraiment grave.
Vous n'êtes pas sans savoir que plus on étale,
plus il y a de l'étalement urbain, et ça, c'est clairement quelque chose contre la CAQ a décidé de ne pas se battre,
l'étalement urbain, malgré ses beaux mots. Plus il y a l'étalement urbain, plus
ça devient difficile aussi non seulement parce qu'on en a de moins en moins,
d'argent, pour le transport en commun mais aussi parce que c'est de plus
en plus difficile de desservir, en transport en commun, des zones très étalées.
Ça fait que, quand il y a, par kilomètre
carré d'habitants, huit personnes, ça va te coûter pas mal cher, par
habitant, de faire du transport en commun dans ces endroits-là. Il y a
des gens en région — on
a le bel exemple de la REGIM en Gaspésie — qui ont dit :
Bien, oui, évidemment, la plupart des personnes, chez nous, on a besoin d'une
automobile. Il y en a qui n'ont pas d'automobile,
il y en a qui ne peuvent pas conduire parce que c'est des aînés qui ne voient
plus bien ou parce que c'est des gens... ou parce que c'est des jeunes, des
ados, ou parce que... Bon, on a besoin de développer une communauté de
transport en commun à l'intérieur de
la Gaspésie, puis ils ont réussi ça en se retroussant les manches puis en
allant téter, dans toutes sortes de places, de l'argent public pour pouvoir
financer leur projet. Pourquoi on ne prendrait pas exemple sur eux puis
on ne dirait pas, bien, même en région, il y
a une possibilité de ne pas être 100 % du temps, 100 % dépendant de son automobile? Tu as des gens qui ont
85 ans, qui doivent aller à toutes les semaines à un hôpital qui est à
quelque chose comme 100 kilomètres de
chez eux, puis qui dépendent de gens autour d'eux, puis qui n'ont absolument
rien pour y aller. Eux autres, ils
ont du temps, ça ne leur dérangerait pas, là, qu'il y ait deux ou trois, je ne
sais pas, moi, transports par jour pour aller à l'hôpital s'ils
pouvaient prévoir d'avance. Mais, non, il n'y a rien pour ça.
Puis le
gouvernement, s'il était visionnaire, penserait au transport en commun en
région. Puis là, qu'il ne soit pas populiste,
puis dire : Ah! bien là, la gauche, ils veulent que tout le monde en
région soit en transport en commun, ils ne comprennent donc bien pas que
c'est impossible... Il faudrait arrêter aussi avec ces histoires un peu
populistes de dire que, nous, tout ce qu'on
veut, c'est enlever tous les chars de la route, puis qu'on veut que tout le
monde prenne le transport en commun. On comprend bien c'est quoi, le Québec, on
le vit, nous autres aussi, puis on a des députés en région, nous autres aussi. Mais le transport en commun, au Québec,
qu'il soit interrégional, intrarégional ou municipal, n'est pas à la
hauteur de ce qu'il pourrait faire, de ce que le Québec est à l'international,
en ce moment, c'est-à-dire, jusqu'à l'élection de la CAQ, un pionnier en matière d'électrification puis en matière de
pensée de transport en Amérique du Nord. Là, on est en train de perdre des années. On est en train de reculer et... Il
me reste combien de temps? Il me reste cinq secondes. Ça fait que je
vais m'arrêter ici. Merci.
• (16 h 20) •
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Je vous
remercie, Mme la députée. Maintenant, je suis prête à reconnaître un
membre du gouvernement. M. le député d'Arthabaska.
M. Eric Lefebvre
M.
Lefebvre : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Écoutez, très
heureux de prendre la parole, cet après-midi, sur l'excellent budget que
notre collègue le ministre des Finances a déposé la semaine dernière.
Mais, Mme la Présidente, avant de parler du
budget qui a été déposé la semaine dernière, j'aimerais intervenir sur une allocution qui a été faite ce matin par la
cheffe de l'opposition officielle, qui disait que le gouvernement en place
n'avait pas fait aucun grand chantier. Et un
des grands chantiers qui a été mis de côté au cours des 20 dernières
années par l'opposition, c'est Internet haute vitesse. Le dossier d'Internet
haute vitesse, c'est un dossier qui a été pris à bras le corps par notre premier ministre lui-même, avec la
collaboration du député d'Orford, qui a fait un travail colossal et exemplaire.
Notre collègue, cet été... Oui, on peut
l'applaudir. Notre collègue, cet été, a pris sa propre voiture, sa propre
wagonnette, et a fait le tour du Québec pour s'assurer qu'Internet haute
vitesse se déployait partout à la grandeur du Québec. Et le premier ministre a pris un engagement que, le
1er octobre prochain, l'ensemble des Québécois et des Québécoises serait
branché à Internet. Et savez-vous quoi, Mme la Présidente? Ça va être
fait.
Et,
présentement, je suis en train de faire la tournée, comme mes collègues, des
différentes municipalités qu'on a, chacun et chacune, dans nos comtés. J'ai le
privilège d'avoir 17 municipalités dans mon comté. Et la première chose
que les maires et mairesses me parlent, c'est qu'ils disent :
Enfin! Enfin Internet haute vitesse dans nos régions du Québec! Et je suis tellement fier de dire qu'on est le
gouvernement des régions du Québec, et qu'on va déployer, et qu'on est en
train de déployer Internet haute vitesse dans l'ensemble des régions du Québec.
Et
permettez-moi un anglicisme, Mme la Présidente, c'est vraiment un «game
changer» pour les régions du Québec. On le sait, la pandémie, naturellement,
été très difficile pour l'ensemble des Québécois et des Québécoises, mais ça
nous a permis, quand même, pour certains, de se rendre compte qu'on était
possible de faire du télétravail. Et ce que ça a fait, bien, c'est que, présentement, dans nos régions du Québec, il y a de
moins en moins de maisons, de terrains à vendre, parce que, justement,
les gens des grands centres découvrent les régions du Québec. Et une des choses...
Et là ma collègue la ministre du Tourisme va être tellement heureuse. Au cours
des deux dernières années, les gens n'ont pas pu aller voyager à l'extérieur du Québec. Ça fait que ce qu'on a fait, à la
grande satisfaction de ma collègue, c'est qu'on a visité notre Québec. Puis les Québécois et les
Québécoises, qu'est ce qu'ils ont découvert? C'est que notre Québec était
magnifique, qu'il était grand puis
qu'on avait plein de belles richesses ici même, mais que, souvent, on ne prenait
pas le temps de découvrir. Alors ça aura été un des points,
naturellement, positifs pour la COVID.
Également, ce
qu'on nous parle, en région, bien, c'est le réseau cellulaire. Là, on tombe
dans le budget qu'on vient de présenter la semaine dernière, hein? Une des
problématiques en région, c'est souvent de dire : Bien, je n'ai pas de
réseau, c'est difficile. Bien, dans le
budget actuel, on a annoncé 50 millions pour les réseaux cellulaires. Et,
encore une fois, c'est ce que les Québécois et les Québécoises nous
demandaient dans les différentes régions du Québec.
Six grands axes dans le budget du ministre des
Finances la semaine dernière, et le premier grand axe, c'est naturellement faire face aux hausses du coût de la
vie. Deuxième grand axe, rétablir le système de santé, qui a été présenté de
façon magistrale ce matin par le ministre de la Santé. Et de voir tous les
intervenants du réseau de la santé qui étaient présents ce matin dans les tribunes pour appuyer le ministre de la Santé
dans la présentation pour dire que c'est ensemble qu'on va réussir à
reformer le réseau de la santé... Ce n'est pas quelque chose qui se fait tout
seul. Le ministre de la Santé ne peut pas le
faire tout seul, mais, avec l'ensemble des intervenants qui travaillent sur le
milieu de la santé, bien, on va réussir à le faire. Troisième grand axe,
stimuler la croissance économique. Quatrième, mon collègue ministre l'Éducation
en a parlé, investir en éducation et en enseignement supérieur. Cinquième grand
axe, poursuivre l'action en matière d'environnement. Et souvent, les oppositions nous disent,
hein : la CAQ, l'environnement... Bien oui, la CAQ, l'environnement, c'est très important. Et on
ajoute, encore une fois, 1 milliard supplémentaire pour une économie plus
verte dans le plan vert pour 2030. Et
mon collègue parlait, un peu plus tard, du sixième axe, qui est de renforcir
l'action communautaire et de soutenir
les communautés. Alors, juste quand on voit les six axes du budget du ministère
des Finances, on voit que c'est un budget qui est équilibré et qui prend
en charge les différentes sphères du gouvernement du Québec.
Alors, si on commence avec le premier axe où on
parle naturellement de l'inflation qui affecte l'ensemble des Québécois et des Québécoises, bien, on en a parlé,
c'est un montant ponctuel de 500 $ qui va être remis à plus de
6,4 millions de Québécois. Cette
mesure, on parle de 3,2 milliards. Et ce que les gens nous reprochaient...
disaient : Bien là, les gens un
peu moins fortunés, pourquoi vous ne leur en avez pas donné un peu plus? Mais,
si on prend l'ensemble des mesures qu'on a mises en place, oui, on a porté une
attention particulière, parce que les prestations exceptionnelles pour les
coûts de la vie accordées pour les
bénéficiaires du crédit d'impôt pour solidarité, un couple qui gagne moins de
55 912 $ exactement, bien,
ils ont eu le droit à un 400 $. Pour les gens qui vivent seuls avec un
revenu de 50 645 $ et moins... ont reçu un montant de 275 $. Alors, oui, il y a une différence
naturellement avec les gens qui gagnent plus, si on fait un chiffre rond, de
55 000 $. Et il y a un montant supplémentaire pour les gens
qui gagnent un peu moins.
Deuxième grand axe : stimuler la croissance
économique. Vous le savez, Mme la Présidente, l'écart de richesse entre le Québec et l'Ontario est une priorité pour
le premier ministre, mais pas parce qu'il veut ramener l'écart de richesse,
simplement... le Québec et l'Ontario, il le
fait dans le but que les Québécois et les Québécoises soient tous et toutes
plus riches, et qu'on puisse avoir une meilleure qualité de vie.
Mme la
Présidente, le premier ministre est probablement une des personnes qui aiment
le plus les Québécois et les Québécoises.
Et, pour lui, c'est une obsession de donner une qualité de vie aux Québécois et
aux Québécoises, de leur donner un travail et un salaire convenable. C'est une
des raisons pour laquelle il est en politique. Et, naturellement, pour lui,
l'éducation est une priorité. Parce que, si
on éduque nos enfants, si on éduque nos travailleurs et nos travailleuses, si
on fait de la requalification comme le ministre du Travail le fait, bien, on va
réussir à donner un meilleur salaire à nos Québécois et nos Québécoises. Et, dans l'interpellation, il
y a deux semaines, la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques me disait que, pour aider nos entreprises, il fallait augmenter le
salaire minimum à 18 $ de l'heure. Bien, si on veut aider nos entreprises,
ce n'est pas de cette façon-là qu'on va
réussir à aider nos entreprises à passer au travers. Alors, on a, nous, plutôt,
plusieurs points qui ont été donnés.
Donc, par exemple, on prévoit 2,1 milliards pour augmenter la productivité
par le biais de recherche, l'innovation, le numérique, mon collègue va être
content, et, naturellement, la technologie. Alors, on se doit d'investir
dans nos entreprises pour robotiser pour
pouvoir avoir une meilleure productivité dans nos entreprises, qui va aider
également à la pénurie de main-d'oeuvre et qui va donner une chance. Parce que,
si on réussit à robotiser dans une entreprise qui, au lieu d'avoir quatre employés, on a un employé qui
va opérer la machine, cet employé-là va être requalifié, on va lui donner une
formation, on va être capables de lui donner un travail supérieur et on va
venir contrer la pénurie de main-d'oeuvre. Alors, ça, ce sont des points qu'ici, du côté du gouvernement, on veut
faire pour aider à contrer la pénurie de main-d'oeuvre.
Également, au
niveau du développement économique, on parle de 1,4 milliard au niveau du
tourisme, de l'agriculture, des transports et de la faune. Tantôt, on parlait
des régions du Québec. Pour la prospérité, la vitalité de nos régions,
1,5 milliard également pour le transport aérien régional. Le ministre des
Transports nous en a parlé. Et, encore là, on va avoir la chance de pouvoir visiter le Québec grâce à nos
transports régionaux accessibles, autant pour les gens qui sont à l'extérieur,
dans nos régions les plus éloignées, mais également, pour nous, aller
découvrir ces régions-là.
• (16 h 30) •
L'autonomie
alimentaire, la production agricole locale, on le dit de plus en plus, notre
autonomie alimentaire, c'est un
dossier qu'on doit prendre très au sérieux, et qui est important, et on a vu,
avec la pandémie, que si on n'est pas capables d'importer les aliments,
bien, on se doit d'être de plus en plus autonomes. Et là on parle d'un montant
de 627 millions.
Je vois que le temps file à une vitesse
incroyable. Tantôt, on parlait de qualification de la main-d'oeuvre. Bien, naturellement, la francisation au niveau de
l'immigration et d'intégrer, justement, les travailleurs étrangers qui viennent
ici, on parle d'un montant de 290 millions.
Troisième
avenue. Je le répète, je suis tellement fier du ministre de la Santé, ce matin,
qui nous a parlé du plan en santé.
C'est le troisième axe : rétablissement du système de santé. Le député de
Nelligan, ce matin, qui disait, à la période de questions, que le plan du
ministre de la Santé n'était pas chiffré, qu'il n'y avait pas de montant, bien,
je peux lui dire que c'est 5,2 milliards,
Mme la Présidente. Et je veux être bon joueur avec le député de Nelligan, Mme
la Présidente. Je vais redéposer le budget de la semaine dernière en cette
Chambre, aujourd'hui, pour donner la chance au député de Nelligan, s'il n'a
pas eu la chance, de voir les chiffres,
parce qu'il y a 5,2 milliards qui sont à l'intérieur de ce budget-là pour
le réseau de la santé. Alors, je le dépose, Mme la ministre.
Et on avait, ce matin, dans la présentation du
ministre en plan de santé, un plan de changement nécessaire pour un système de
santé plus humain, plus performant, plus accessible, plus efficace, plus
sensible à la santé mentale — on
le sait, la pandémie, ça a été très difficile pour la santé mentale des
Québécois et des Québécoises, puis je pense particulièrement à nos adolescents qui ont eu de la difficulté avec
la pandémie, alors il y a un plan à l'intérieur — plus axé sur la protection de nos jeunes, plus
prêt à affronter la prochaine pandémie,
parce que, malheureusement, peut-être
qu'on aura à le vivre encore, mais on va s'assurer d'avoir un plan qui est
efficace, et, naturellement, plus à l'écoute des besoins de
nos aînés et les personnes les plus vulnérables pour ne plus jamais
revivre ce que nous avons vécu.
Et j'ai
quatre petites fiches qu'on a à l'intérieur que je trouve très intéressantes.
On a Jean-François, de Montréal, qui nous
dit : «Je suis tanné de répéter mon histoire médicale partout où je vais
quand je veux me faire soigner.» Bien, avec le plan santé qu'on a présenté ce
matin, chacun aura enfin un dossier santé numérique et efficace, et simple.
Yasmine, de Trois-Rivières :
«Faire du travail supplémentaire obligatoire, ça n'a pas de bon sens. Les
infirmières ont le droit à une qualité de
vie.» Yasmine, tu as tellement raison, tout le monde a le droit à une qualité
de vie. Bien, avec le plan santé, on revoit l'organisation du travail. Le recours au temps
supplémentaire obligatoire dans la gestion courante va être éliminé. Maurice,
de Sherbrooke : «Ça fait des mois que
j'attends ma chirurgie, c'est inacceptable. Avec le plan santé, les patients
qui attendent une chirurgie pourront
être opérés au privé. Mais, même si on dit le mot "privé", ça veut
dire que ça ne coûtera pas un sou.» Catherine
de Chicoutimi : «Se lever à quatre heures du matin pour prendre
rendez-vous au sans rendez-vous quand mon fils a une otite, il me semble que ce n'est pas normal.» Tu as tout à
fait raison, Catherine. Bien, le plan santé, il prévoit un service
téléphonique pour obtenir rapidement une consultation avec un professionnel de
la santé partout au Québec.
Et finalement, la
dernière citation que je vais faire, c'est celle de Christian Dubé, le ministre
de la Santé et des Services sociaux :
On va rencontrer des obstacles, on va peut-être avoir des moments de
découragement, mais ça va prendre du
courage, ça va prendre de la détermination pour aller jusqu'au bout. Et, Mme la
Présidente, j'ai aujourd'hui 50 ans et j'ai croisé beaucoup, beaucoup de
gens, dans ma vie, et, quelqu'un qui a du courage et de la détermination comme
le ministre de la Santé, je n'en ai
pas vu beaucoup. On a la bonne personne pour réformer ce système de santé là,
et j'en suis excessivement fier, comme l'ensemble de mes collègues ici
en sont excessivement fiers.
Mme la Présidente, je
ne pourrai pas me rendre au bout du budget qui a été présenté, parce que, comme
je vous disais, je vois que le temps file,
mais je veux remercier, naturellement, notre premier ministre, je veux remercier
le ministre des Finances pour son
excellent budget qu'il nous a présenté pour poursuivre le développement du
Québec, pour poursuivre la qualité de vie des Québécois et des
Québécoises, parce que, nous, au gouvernement, le citoyen, les Québécois et les
Québécoises, là, bien, ils sont toujours au coeur de nos décisions. Merci, Mme
la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Je
vous rappelle que vous devez appeler les collègues par leur titre et non pas par
leur nom.
Alors, je suis prête
à reconnaître un autre intervenant. Alors, ce sera Mme la députée de Duplessis.
Mme
Lorraine Richard
Mme Richard :
Merci, Mme la Présidente. Mme la Présidente, le budget de la Coalition
avenir Québec, dernièrement, ça a été un
budget, bon, je vous dirais électoraliste, pré-campagne électorale. Bon, moi,
je me suis dit... Écoutez, je suis
toujours confiante, même en politique, j'essaie de ne pas perdre confiance. Je
me suis dit : Les aînés, ça a été l'angle mort durant la pandémie, par
rapport à tout ce qui s'est passé, peut-être que ça va devenir la priorité de
la Coalition avenir Québec. Tous les
experts, Mme la Présidente, une grande partie de la population du Québec le
dit, il faut passer par un véritable
virage vers les soins à domicile. Donc, comme je ne suis pas quelqu'un de
désespéré, je me suis dit : Cette fois-ci, ils vont vraiment
investir de façon importante, ils vont avoir compris le message.
Mme
la Présidente, ce n'est pas moi qui l'invente, je n'ai pas cette capacité-là,
là, puis je n'ai pas fait des études dans
le domaine, 750 millions sur cinq ans, c'est nettement insuffisant. Avec
tout ce qui a été dit, le rapport Dubuc, d'autres rapports, hein, qui ont été demandés par le passé,
on peut estimer, pour faire un véritable virage vers les soins à domicile,
c'est près de 2,7 milliards sur cinq
ans. Qu'est-ce que ça veut dire, ça, Mme la Présidente? Plus de personnes
aînées qui vont avoir droit à des soins, parce qu'il y en a encore des
milliers, là, qui n'en ont pas de soins, ils n'ont pas accès. Ce que ça veut dire également? On augmente le nombre
d'heures de soins qu'on leur donne. Certains pays, Mme la Présidente, là, font
mieux que nous, là. On peut aller à 10, 15 heures pour offrir des
véritables soins à domicile. Mais j'ai été déçue parce que j'ai
constaté... et le pire reste à venir.
J'ai
constaté que ce n'était pas leur priorité. Bon, je me suis dit : O.K., ce
n'est pas leur priorité. Tout le monde le dit. Moi, j'ai lu le rapport Dubuc puis, écoutez, je suis en lien avec des
organisations qui sont sur le terrain, qui oeuvrent auprès des personnes âgées, puis les personnes âgées
elles-mêmes le disent. Ils ont envoyé un message clair, à plusieurs reprises
au gouvernement : On veut demeurer à la
maison. Nos CHSLD, c'est plein. Maisons des aînés, ça, c'est une autre
histoire. Ils ont choisi d'investir dans le béton, hein? À 1 million et
quelques la porte, ça fait cher pas mal.
Ils
ont déjà des difficultés dans le réseau de la santé, puis là ça va prendre du
personnel, tout ça. Ah! ils ont provisionné de l'argent pour ça, pour les maisons des aînés. Quand on fait le calcul,
c'est plus que... autant, sinon plus, que pour véritablement aller vers
les soins à domicile. Je me suis dit : Ça ne se peut pas. Le premier
ministre a dit que, bon, il avait à coeur
les aînés. La ministre des Aînés, bien, ça, on n'en parle même pas, à tous les
jours, elle essaie de le dire, que c'est sa mission première, qu'elle
est née pour ça.
Mais
la meilleure, un autre rapport. Comment se défiler pour dire à la
population : On vous a entendus, oui, on vous a écoutés, on le sait, là,
que ça devrait être une priorité, les soins à domicile. Mais c'est parce qu'en
réalité on le sait que ce n'est pas ça. Savez-vous quelle astuce qu'ils ont
trouvée? On va demander à la Commissaire à la santé et au bien-être de nous
pondre un autre rapport. Il y en a près d'une vingtaine, écoute, ça doit être
tabletté, là, dans des archives, je ne sais pas à quel endroit, dans le fond d'un sous-sol. Il ne doit pas y avoir grand-monde
qui a accès, parce qu'ils ne les prennent pas. On a déjà payé pour, par
exemple.
Savez-vous
quand est-ce qu'on va avoir les conclusions? 2023. Imaginez-vous, 2023, les
conclusions, avant la mise en oeuvre, la, la, la. On va avoir eu le temps de
changer, là. La personne âgée présentement est chez elle... puis qui reçoit
deux, trois heures de soins par semaine puis
qui en aurait besoin de plus, dans quelles conditions vous croyez qu'elle est?
Dans quelles conditions vous croyez qu'elle est, Mme la Présidente? Elle a à se
demander : Qu'est-ce qui m'attend? Elle a beau appeler son CLSC... J'en
ai la preuve, je pourrais vous en parler longtemps, dans la région de
Sept-Îles, dans ma région, mon CISSS,
comment il s'occupe des aînés. Ils ont coupé, là, ils ont coupé des services à
une madame qui en avait depuis quatre
ans. Puis savez-vous quoi? Elle a 90 ans, puis elle n'en a pas repris,
mais on lui a dit qu'elle était beaucoup mieux, elle n'en avait plus
besoin de ces services-là. C'est ça qui se passe, la réalité sur le terrain.
• (16 h 40) •
Ils ne la
connaissent pas, la réalité sur le terrain. Ils ne veulent pas la connaître
puis ils ne veulent pas le savoir. Mais ces personnes-là qui attendent des
soins à domicile, là, qu'est-ce qui leur reste? C'est quand ils n'en pourront
plus, là,
c'est... aller frapper à la porte de l'urgence, là. Le ministre, tantôt, je
l'écoutais, le ministre de la Santé, il a dit : On n'a pas besoin de médecins, ça va être des
ergothérapeutes. Tantôt, ça va prendre des psychologues pour une moyenne gang,
hein, pour une moyenne gang, pas juste pour
les aînés qui sont en détresse. Ils s'en vont à l'urgence. C'est ça qui se
produit présentement, puis ça va encore se produire un bon bout, là. Ça
va s'en aller à l'urgence.
Qu'est-ce
qu'on va faire avec elle? On va l'envoyer sur civière, elle va attendre dans
les corridors, puis après, là, la belle bureaucratie de ce monde va se
dire : Où est-ce qu'on devrait la placer? Pas de place à l'hôpital, les
CHSLD sont fulls, les CHSLD sont
fulls, il n'y a plus de place. Les RPA, il y en a 150 qui ont fermé. C'est ça,
le sort qu'on a réservé aux aînés, de ce côté-là, du côté de la
Coalition avenir Québec.
Je
n'ai pas beaucoup de temps, je vais essayer de le maximiser, parce qu'il y a
quelque chose qui me tient à coeur, pour
vous démontrer... Vous savez, le budget, là, c'est des chiffres, des milliards,
des 100 millions, puis là ça y va, puis là on a injecté ci puis on a
injecté ça. Moi, j'aimerais que ceux qui nous écoutent... ils ne doivent pas
être nombreux à cette heure-ci, mais, en tout cas, quelques-uns qui nous
écoutent, là, au-delà des chiffres, là, regardez donc ce que ce gouvernement a fait au cours des quatre dernières
années, regardez donc ce qu'il vous propose pour les années à venir, hein? Regardez-le
comme il faut. Des redditions de comptes, il n'y en a pas, puis là on donne des
chiffres.
Je
ne peux pas finir sans vous parler de ma région, de la Côte-Nord. Un dossier
qui me tient à coeur, qu'on veut développer, une région, là... il y en a beaucoup.
Il y en a un, entre autres, qui me tient à coeur : le transport aérien.
Des élus des régions du Québec se
sont mobilisés, se sont réunis pour dire : Qu'est-ce qu'on fait avec le
transport aérien, là? Dernièrement, un aller simple Sept-Îles-Montréal,
844$. Ce n'est pas l'État qui paie, là. Nous autres, on est chanceux, hein, quand je voyage en avion, là, c'est les
citoyens qui le paient à même l'État, pour les fonctions que j'occupe.
Quelqu'un qui est malade, là, qui
vient de Blanc-Sablon, là, puis qu'il faut qu'il fasse des traitements à
Québec, là, avez-vous pensé, là? 1 200 $ et plus, parce que,
là, il faut qu'il parte de la Basse-Côte.
Des
élus vont voir les gouvernements, vont voir le ministre des Transports, puis
leur disent : Nous, on a trouvé une solution, la TREQ. Puis savez-vous
quoi? Ils ont dit : On va assumer les risques. Tout ce qu'on vous demande,
c'est un prêt. Je l'ai ici en quelque
part. J'ai dit : Ça ne se peut pas. Ils demandaient un prêt de
4 millions. Savez-vous quoi? La réponse, ça a été non. À un moment donné, j'ai eu une brève conversation sur le
parquet avec le premier ministre. Il m'a dit : Lorraine, penses-y même pas,
je ne ferai pas un autre Québecair. C'est parce que tu sais-tu c'est quoi, la
TREQ? Tu as-tu voulu rencontrer les gens puis en discuter? Je ne pense
pas.
Le
ministre des Transports, lui, il se doute bien que ce n'est peut-être pas si
fou que ça, là, la TREQ. Savez-vous qui est-ce qui a décidé? Je ne peux pas le
nommer, le ministre de l'Économie, là, celui qui est très proche du premier
ministre, celui à qui le premier ministre fait confiance parmi tous ses
ministres. Les gens des régions, ils ont demandé une rencontre avec ce ministre. Il les a très mal reçus. De
toute façon, il y a juste lui qui a raison. Pour eux, c'était du menu fretin.
Oui, il aime mieux les «big», hein, Air Canada, qu'on a été à la merci
des gros transporteurs dans les régions.
Le
ministre des Transports va nous annoncer son plan prochainement. Mme la
Présidente, je peux-tu vous dire qu'on ne s'attend pas à rien de sa part, de ce
gouvernement, pour venir nous aider d'avoir un prix plancher, de faire en sorte
que ça nous coûte moins cher. Puis, quand on
dit... Parce que, là, il a fait faire des études par quelqu'un qui probablement
n'est jamais venu en région, puis qui ne
connaît pas le transport régional, puis qui n'a jamais payé un
1 200 $. Là, il dit : Oui, mais il n'y a pas de monde qui
prennent l'avion. En connaissez-vous bien, bien du monde, vous autres, qui va
prendre l'avion pour venir magasiner à Québec à 1 200 $ aller-retour
du coût du billet? Moi, je n'en connais pas. Par contre, si on avait des coûts raisonnables du billet
d'avion, on pourrait se promener que ce soit en Gaspésie, que ce soit en
Abitibi, aux Îles-de-la-Madeleine
puis sur la Côte-Nord. Ah! mais là des autoroutes, puis des tramways, puis j'en
passe. Ça, soit... Moi, je leur laisse. Je ne veux pas rien leur
enlever.
Y
a-tu quelqu'un dans ce gouvernement qui pourrait parler? Parce que moi, je suis
bien bonne, parler pour ma région, hein, je suis... bien beau, là, je suis une
députée, aïe! écoute, troisième opposition. Ils s'en foutent-tu? Ils se foutent
de la population générale. Quand bien même je ferais un plaidoyer, que j'aurais
20 minutes, aujourd'hui...
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : M. le leader du gouvernement.
M. Caire : Ça
allait mal, mais là ça va encore plus mal. La collègue peut très certainement
passer son message sans prêter des
intentions, surtout que, s'il y a une gang qui ne s'en fout pas du monde, là,
c'est bien de ce côté-ci de la Chambre. Je pense que de, l'autre côté de
la Chambre, ils n'ont pas le privilège de dire ça.
Une voix :
...
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Bon, O.K., on est... juste... O.K.
Une voix :
...
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : M.
le leader, je vous ai donné la parole, mais là c'est à moi de parler. Merci.
On fait attention aux propos qu'on dit en Chambre. Ça allait bien, on continue.
On fait attention, O.K.?
Motion
formulant un grief
Mme Richard :
Parfait. Je vais, sur cette note, Mme la Présidente, je présente la motion
suivante :
«Que
l'Assemblée nationale blâme sévèrement le gouvernement de la Coalition avenir
Québec pour son dernier budget qui ne prévoit pas les fonds nécessaires à l'amorce
d'un véritable virage vers les soins à domicile.» Merci.
La Vice-Présidente (Mme
Soucy) : Merci. Votre motion est déposée sous réserve de sa
recevabilité.
Maintenant, je
suis prête à entendre une autre intervenante ou intervenant. Alors, ce sera Mme
la députée de Lotbinière-Frontenac. La parole est à vous.
Mme Isabelle Lecours
Mme
Lecours (Lotbinière-Frontenac) :
Merci, Mme la Présidente. Je suis
très heureuse de prendre la parole sur le budget de 2022‑2023
déposé par mon collègue député de Groulx et ministre des Finances. C'est un
quatrième budget par le même ministre
des Finances. Je ne sais pas si c'est arrivé très souvent, mais je ne pense
pas. C'est le dernier budget de notre gouvernement avant l'élection du
3 octobre prochain. Ça a passé très rapidement.
Pour ma part,
c'est un premier mandat. Ça a été tout un mandat. Malgré la pandémie, par
exemple, on a réalisé ou en voie de
réaliser 84 % de nos engagements, selon le Polimètre. C'est du jamais-vu.
On a tendance à l'oublier, mais dès le début de notre mandat, sans augmenter
les taxes ni les impôts, nous avons remis de l'argent dans le portefeuille des
familles. On a baissé la taxe scolaire. On a
bonifié l'allocation familiale. On est revenus à un tarif unique pour les
garderies subventionnées. On a aussi
remboursé les paires de lunettes, une paire de lunettes par an pour les enfants
de moins de 17 ans. On a aussi
baissé les tarifs de stationnement dans les hôpitaux. Et, pour faire face à
l'augmentation du coût de la vie, en janvier
dernier, on a fait le versement d'une prestation de 400 $ pour les couples
et 275 $ pour les personnes seules gagnant moins de 50 000 $. Dans le budget de 2022‑2023,
un montant supplémentaire de 500 $ à tous les adultes qui gagnent moins
de 100 000 $ va être remis aux citoyens.
Au cours de ces trois ans et demi, nous avons
investi beaucoup d'argent dans les écoles, dans nos organismes communautaires, dans le logement social, dans le
soutien à domicile, dans la santé mentale, dans le système de santé, dans les
garderies. Chez nous, dans Lotbinière-Frontenac, c'est 186 places dans Lotbinière et
106 places de plus dans Frontenac qui ont été annoncées. On a
investi aussi dans l'innovation, dans la transformation numérique, dans
l'environnement. On a aussi investi dans le
transport en commun, dans nos routes et le développement des régions. Ce sont
tous des domaines qui ont été mis à
mal par l'ancien gouvernement libéral. On a aussi investi dans Internet avec
comme objectif de brancher tous les
foyers d'ici l'automne 2022. Tous les autres gouvernements l'avaient
promis avant, mais ils ne l'ont pas fait, nous, oui. On s'attaque maintenant à la couverture cellulaire. Mon comté a
plusieurs endroits où est-ce qu'on ne peut pas parler au téléphone quand on
roule sur la route. Donc, 50 millions sur deux ans pour cartographier les
besoins et effectuer la première
phase des travaux qui permettra, à terme, de mettre en place une couverture
mobile sur l'ensemble du réseau routier du Québec.
• (16 h 50) •
Dans mon comté, Mme la Présidente, au cours de
mon mandat, beaucoup d'investissements ont été faits dans Lotbinière-Frontenac. Il y a eu la reconnaissance du campus de Lotbinière relié au cégep de
Thetford. Ça va tellement bien qu'on procédera même à son agrandissement
au cours des prochains mois. Plusieurs investissements dans les centres de recherche affiliés au cégep de Thetford. Il y a
aussi la construction d'une nouvelle école primaire à Saint-Apollinaire au
début du mandat, et on a ajouté des sous, maintenant,
pour faire l'agrandissement, et on a bonifié aussi... Donc, le total est
de 23,8 millions de dollars.
Il y a aussi
la maison des aînés à Black Lake. Donc, cette maison-là des aînés va ouvrir en
septembre 2022, puis c'est un montant investi de 46,8 millions de dollars.
Il va y avoir aussi un nouveau CLSC à Thetford. Son ouverture est prévue pour
octobre 2023. Il y a aussi la modernisation de l'urgence de l'hôpital de
Thetford. C'est 34,4 millions et puis c'est prévu au PQI de 2022‑2023.
Donc, on a
fait beaucoup d'investissements, mais il y a aussi des investissements au
niveau des routes, l'autoroute 20 en
direction est, entre Saint-Apollinaire et Laurier-Station puis à
Saint-Janvier-de-Joly, mon village natal, et c'est un montant de 100 millions de dollars pour
l'amélioration de la mobilité dans la région. Au cours des trois dernières
années et demie, plusieurs
investissements pour bonifier l'offre touristique dans les MRC de Lotbinière.
Je pense entre autres au Domaine du Radar et aussi, dans la MRC des
Appalaches, le Domaine de la cache.
Et bien sûr,
il y a d'autres annonces qui sont prévues au cours des prochaines semaines. Dès
le début de mon mandat, je me suis
attaqué à plusieurs gros dossiers qui étaient bloqués depuis plusieurs années.
Par exemple, je pense au développement
du Domaine Escapad, à Adstock, qui est en cours de réalisation. Je vous invite,
tout le monde, à aller voir ça. C'est très beau.
Il y a aussi
le chemin de fer. Il y a des intervenants qui travaillaient sur ce dossier-là
depuis 1995. C'est plus que 25 ans.
Donc, il y a quatre tronçons, là, qui passent par la Beauce et qui vont se
rendre jusqu'à Black Lake. Il y a des travaux, il y a des
investissements, et ça va se faire.
Il y a aussi
le dossier de l'amiante. C'était un gros enjeu dans mon comté. La
réglementation n'était pas appropriée. Il manquait de données. Donc, au
début du mandat, on a fait un BAPE. Il y a eu un rapport et puis là, dans le
budget de 2022‑2023, il y a un 60,9 millions sur six ans pour mettre en
place un plan d'action de gestion de l'amiante et des résidus amiantés et aussi une bonification de l'aide à la réhabilitation
de terrains contaminés. Donc, le plan d'action sera annoncé dans les
prochaines semaines, et il va s'articuler autour des différents enjeux comme
les risques à la santé, à l'environnement
puis le développement économique. Donc, Mme la Présidente, on agit, on investit
et puis on développe. Donc, je suis très fière de ça.
En tant
qu'adjointe parlementaire de la ministre de la Sécurité publique, j'aimerais
aussi souligner tout le travail qui a
été fait dans la mise en oeuvre des recommandations du rapport Rebâtir la
confiance, mais plus particulièrement en ce qui a trait à l'accompagnement des personnes victimes dans le système
judiciaire et aux effectifs policiers s'y consacrant, et ce, afin de
rebâtir la confiance des personnes victimes envers le système de justice.
La stratégie
gouvernementale intégrée pour contrer les violences sexuelles, la violence
conjugale et rebâtir la confiance a prévu
une somme de 81,1 millions de dollars pour financer des initiatives qui
auront un effet direct sur le soutien aux
personnes victimes, comme 36,5 millions de dollars au ministère de la
Justice pour permettre au Directeur des poursuites criminelles et pénales de consacrer des effectifs aux
dossiers en matière de violence sexuelle, notamment en y affectant des procureurs. Il y a aussi
15,2 millions de dollars au ministère de la Justice afin d'offrir un
meilleur accompagnement dans le système judiciaire aux personnes
victimes.
Il y a aussi 29,4 millions de dollars au
ministère de la Sécurité publique pour notamment ajouter des effectifs policiers en matière de violence sexuelle et
conjugale. Cette somme permettra également d'appuyer les initiatives des corps
de police autochtones en ce qui concerne le soutien aux victimes de violence
sexuelle et l'encadrement des agresseurs à
toutes les étapes du continuum d'intervention, rebâtir la confiance envers le
système de justice, hausser les effectifs policiers en matière de
violence sexuelle et conjugale et mettre en oeuvre d'autres mesures de sécurité
publique.
Pour nous
tous, la pandémie a été un moment éprouvant où nous avons connu, à des degrés
divers, une forme d'isolement. Cependant, pour de trop nombreuses femmes
québécoises, cet isolement a été fatidique ou a été une épreuve encore plus douloureuse, à la fois physiquement et
psychologiquement. Ces femmes n'ont souvent pas d'autre choix que d'endurer la violence quotidienne par manque de
place où se réfugier ou d'opportunité de se loger ailleurs. Grâce au budget présenté
cette semaine... la semaine dernière, plutôt, nous pourrons désormais compter
sur l'ajout de 100 unités au programme de supplément au loyer, les PSL,
d'urgence destinés à des femmes victimes de violence conjugale grâce à un
investissement de 4,1 millions de dollars.
L'impact est
majeur. En ne payant leur loyer que 25 % de leur revenu brut, de
nombreuses femmes prises dans le cercle de la violence conjugale auront la
possibilité matérielle de se sortir de leur situation. Dans d'autres
situations, l'aide se doit d'être
immédiate et nécessite un autre type de solution. Les organismes communautaires
sont d'ailleurs souvent les plus agiles sur le terrain et ont une capacité à
rejoindre des clientèles plus vulnérables que d'autres institutions n'ont
pas. Le gouvernement reconnaît l'expertise
et l'expérience de ces milieux et prévoit un investissement de
2,2 milliards de dollars afin de
renforcer l'action communautaire. De ce montant, 181,9 millions cibleront
directement les organismes qui contribuent à la lutte contre les violences sexuelles et conjugales, par exemple,
les maisons d'hébergement pour femmes victimes de violence.
Cependant,
l'action du gouvernement ne doit pas se borner à agir en aval. Nous devons
travailler afin d'éliminer les causes de la violence sexuelle et conjugale. La
mise en oeuvre de deux stratégies gouvernementales sera soutenue par un
budget de 169,8 millions.
Donc, Mme la Présidente, on agit. Avec les
annonces de ce budget, c'est 950 millions de dollars qui auront été octroyés par le gouvernement depuis 2019. C'est la
première fois dans l'histoire du Québec qu'un gouvernement agit avec
autant de fermeté pour aider les personnes victimes de violence conjugale et
sexuelle.
Comme je l'ai
dit au début de mon intervention, la CAQ avait pris 251 engagements durant
la campagne de 2018. La liste est très, très longue. J'ai passé à
travers hier. Donc, je le répète parce que c'est important, nous avons
complété, ou sommes en voie de le faire, 84 % de nos engagements. Je pense que
c'est ça qu'il faut se rappeler : un gouvernement caquiste, comme les
oppositions nous appellent, c'est un gouvernement qui remplit ses promesses.
En terminant,
Mme la Présidente, je me suis engagée en politique avec la CAQ parce que je
souhaitais représenter les citoyens
de Lotbinière-Frontenac à l'Assemblée nationale, mais aussi pour faire avancer
les dossiers et les causes qui me tiennent à coeur, et c'est exactement
ce qu'on fait. Merci.
• (17 heures) •
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Je vous remercie, Mme la députée
de Lotbinière Frontenac. Et je reconnais maintenant Mme la députée de
Verdun.
Mme Isabelle Melançon
Mme Melançon : Merci beaucoup, Mme
la Présidente. J'ai très peu de temps, alors je vais aller probablement droit au but. Je trouve ça génial que le ministre
de l'Éducation soit là, parce que moi, ce que j'aurais souhaité voir, bien sûr,
dans le budget présenté la semaine dernière, c'est une troisième école pour
l'Île-des-Soeurs. Et j'imagine qu'il se rappelle qu'en 2019 il est venu rencontrer les parents à l'Île-des-Soeurs pour
leur promettre qu'en juin 2019 nous aurions rapidement un terrain et que nous aurions rapidement une
école à l'Île-des-Soeurs. Et vous savez quoi, Mme la Présidente? Je vois le
ministre, mais je ne vois toujours pas l'école, toujours pas de troisième école
à l'Île-des-Soeurs.
Les enfants
qui sont actuellement en surpopulation du côté de l'île, bien, ils sont dans
une tour à bureaux. Ils attendent toujours
d'avoir une bibliothèque, un gymnase, une cour d'école. J'attends toujours la
troisième école pour les enfants de l'Île-des-Soeurs, bien sûr, pour les parents de l'Île-des-Soeurs, qui sont, comme
pour la députée de Lotbinière-Frontenac, des
payeurs de taxes et d'impôts. Je trouve ça génial que les gens de
Saint-Apollinaire, non seulement ils ont eu un agrandissement, une nouvelle école. Quelle chance ils ont! Probablement
que c'est parce qu'ils ont voté sur le bon bord, comme appelle votre...
le premier ministre.
Mais, depuis 2019, le ministre s'était engagé,
pas auprès de la députée de Verdun, auprès des parents qui étaient présents, auprès des directions d'école qui
étaient présentes, auprès du maire qui était présent, et il n'y a toujours pas
l'ombre d'un achat de terrain de fait. Donc, il n'y a toujours pas
l'ombre d'une école, d'une troisième école, à l'Île-des-Soeurs.
Vous savez,
Mme la Présidente, oui, il s'agit bel et bien d'un budget électoraliste. On l'a
entendu beaucoup. Un budget
électoraliste, dans le fond, c'est un budget qui nie la crise du logement. Je
veux juste vous dire, Mme la Présidente, qu'à Verdun il y a une augmentation de 14 % des coûts de logement
dans ma circonscription, 14 %. Et malheureusement, dans le budget, bien, il n'y rien pour favoriser
l'accès à la propriété, rien pour soutenir logement social ou logement
abordable.
En
santé, là aussi c'est un budget électoraliste. C'est un budget qui nie
actuellement que les indicateurs sont tous
au rouge en santé. C'est une liste d'attente pour les chirurgies de
160 000 patients qui attendent et qui souffrent en silence à la
maison. C'est près de 1 million de patients en attente d'avoir un accès à
un médecin de famille. C'est l'attente aux
urgences qui a augmenté de 1 h 30 min, alors qu'on devait
attendre moins de 90 minutes selon une des promesses du premier
ministre du Québec. C'est 20 000 personnes en attente d'un service en
santé mentale.
Et je veux faire un
clin d'oeil, aujourd'hui, aux jeunes que je suis allée rencontrer pas plus tard
qu'hier à l'école Monseigneur-Richard,
l'école secondaire de Verdun. J'étais avec une vingtaine de jeunes. Je leur ai
demandé : Après la pandémie, là,
qu'est-ce qui vous manque actuellement? Et je vais la citer, c'est Corinne
Sarrazin qui m'a parlé et qui m'a dit : Actuellement, là, la santé mentale
des jeunes ne va pas bien. On est poqués. On a besoin d'aide. On a besoin de
psychologues dans nos écoles. Ils le
savent, ils entendent leurs amis, ils vivent au quotidien avec des jeunes qui
ont souffert lors de cette pandémie.
Et malheureusement il n'y a rien dans ce budget-là, chère Corinne, pour pouvoir
répondre aux besoins que tu m'as
exprimés plus tard qu'hier. C'est des bris de service en santé sans précédent.
C'est des découvertures en obstétrique, notamment dans votre région, Mme
la Présidente, hein, en Outaouais. On les voit au quotidien.
Je vois le ministre
de l'Emploi qui est là actuellement. Pénurie de main-d'oeuvre. Je cherchais ce
qu'il y avait, à l'intérieur du budget, en
pénurie de main-d'oeuvre. Il n'y a rien, malheureusement. Et, actuellement dans
toutes les régions du Québec, vous
qui faites pas mal de route à chaque semaine pour venir à Québec, Mme la
Présidente, vous le voyez, on cherche
des travailleurs partout. Les PME nous crient : Au secours! On doit agir.
Il y a 250 000 emplois à combler à courte échéance, puis,
malheureusement, bien, on est en train d'entrer dans un processus inverse.
Économiquement parlant actuellement, là, il
y a des entreprises qui ferment pas parce qu'elles n'ont pas de carnets de
commandes, parce qu'elles manquent d'employés. Alors, il faut qu'on
agisse, mais, malheureusement, rien dans le budget pour la pénurie de
main-d'oeuvre.
En environnement,
j'entendais le député d'Arthabaska, tout à l'heure, là, nous parler de
l'environnement, nous dire que c'est formidable, on a mis 1 milliard de
dollars supplémentaires pour l'environnement. Bien, savez-vous quoi, Mme la
ministre? Ils ont fait un choix. Et le choix qu'ils ont fait, vous savez ce
qu'il est, Mme la Présidente? Le choix qu'ils
ont fait, c'est de faire le strict minimum, parce que le milliard de dollars,
il vient du marché du carbone. Et, selon la loi, je vais même inviter le député, que j'aime beaucoup, et il le sait que
je l'aime beaucoup, à aller lire dans la loi... Alors, c'est inscrit : Les sommes suivantes sont portées
au crédit du fonds, Fonds électrification et changements climatiques. Et vous
savez quelles sont les sommes suivantes? C'est les sommes recueillies lors
d'une vente aux enchères et d'une vente de gré à gré en vertu du
règlement concernant le système de plafonnement et d'échange des droits
d'émission de gaz à effet de serre. Et savez-vous combien il s'est vendu,
justement, dans la vente aux enchères? Combien il y a eu d'argent? 1 milliard de dollars. Donc, la loi les
oblige à mettre ce milliard-là dans le programme. Savez-vous combien ils ont
mis? Un milliard.
Ça
fait qu'ils ont fait le strict minimum. Je trouve ça triste, parce que, dans la
dernière année, c'est deux rapports du
GIEC, c'est des scientifiques qui se sont levés et qui ont parlé haut et fort.
Au Québec, on est une nation nordique. Et savez-vous quoi? C'est justement dans les endroits froids où les
changements climatiques vont opérer encore plus rapidement.
Alors, moi, quand je
les entends essayer de nous dire : Ah oui! Il y avait quelque chose dans
le budget. Vous savez, j'ai trouvé, oui, il
y avait quelque chose dans le budget en environnement : il y avait une
coupure de 1 000 $ pour ceux
et celles qui veulent acheter une voiture électrique. Alors, honnêtement, là,
quand on veut parler du ridicule, heureusement que le ridicule ne tue pas, parce que, là, là, on aurait eu un sérieux
problème. 1 000 $ de moins pour les citoyens qui veulent poser le bon geste. 1 000 $ de moins
pour ceux et celles qui veulent s'acheter une voiture électrique. Honnêtement,
je ne comprends pas. J'aimerais ça
comprendre, là, mais je ne comprends pas comment on a pu prendre une telle
décision, alors qu'on veut augmenter
le parc, justement, d'automobiles, au Québec, de voitures électriques. On a
besoin de plus de voitures électriques sur nos routes, et là on est en
train de couper les ailes aux citoyens qui veulent faire leur part.
• (17 h 10) •
Vous
savez, la priorité des Québécois, Mme la Présidente, c'est de se loger, se
nourrir, lutter contre les changements climatiques,
se chauffer à prix abordable. Puis le budget qu'on nous a présenté, là, avec un
500 $, bien, c'est pour faire oublier la mauvaise gestion du gouvernement avec Hydro-Québec, avec les frais
liés à Hydro-Québec. S'il y a une augmentation du coût d'électricité auprès des citoyens, c'est bien parce que la CAQ a
mal manoeuvré, a mal fait ses devoirs, a mal fait un projet de loi. On leur avait dit qu'il y avait
des dangers avec l'inflation. Ils ont ri, ils ont trouvé ça drôle, mais ça les
rattrape aujourd'hui, Mme la Présidente.
Mais les Québécois ne sont pas dupes, ils vont voir clair dans le jeu de la
CAQ, et je suis persuadée qu'ils
sauront faire la différence, parce que, le chèque, on sait bien à quel moment
il va rentrer : juste avant l'élection.
Motion
formulant un grief
Vous allez me
permettre, Mme la Présidente, de déposer une motion de grief à ce
moment-ci :
«Que
l'Assemblée nationale blâme sévèrement le gouvernement caquiste pour son refus
de reconnaître l'urgence d'agir pour
lutter contre les changements climatiques en investissant le strict minimum
exigé par la loi, ainsi que pour sa réduction des incitatifs au
programme Roulez vert.»
Alors, je dépose le
tout, Mme la Présidente, et je vous remercie de votre attention.
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je
vous remercie, Mme la députée de Verdun. Et je vous rappelle que votre
motion sera déposée sous réserve de sa recevabilité.
Pour la prochaine
intervention, je vais céder la parole à M. le député de Mégantic.
M. François
Jacques
M. Jacques : Merci,
Mme la Présidente. Je cherche la caméra parce que c'est la première fois que
j'interviens à cet endroit-ci. Je
pense qu'il faut prendre l'habitude. Je veux saluer les collègues de
l'opposition. La députée, les députés qui sont présents ne semblent pas
apprécier le budget de la même façon que je peux l'apprécier. Et je veux
souligner, d'ailleurs, l'excellent travail
du ministre des Finances pour le dépôt de son budget 2022‑2023.
Et c'est un budget, selon moi, responsable et aussi réaliste.
Vous savez,
les prévisions de l'IPC sont de 4,7 % en 2022 au Québec. C'est un
pourcentage bien au-delà des 2,9 %, qui étaient ce que nous avions
anticipé préalablement. Mais l'inflation a été exacerbée par la forte reprise
économique mondiale postpandémique et aussi
par la guerre en Ukraine. Un taux d'inflation qui devrait s'élever à un taux de
plus de 4 % pour l'ensemble de l'année 2022. Le ministre des
Finances, Eric Girard, nous a prouvé qu'il se souciait de l'impact économique sur l'ensemble des Québécois. Il a
présenté un budget pour remettre de l'argent dans le portefeuille des
Québécois, pour les aider à ces temps d'incertitude économique, Mme la
Présidente.
Avec ce
budget, le gouvernement propose une gestion responsable des finances publiques
qui bénéficiera à l'ensemble de la population québécoise à court, moyen
et aussi à long terme. Quatrième budget de notre gouvernement bonifie les principaux portefeuilles de l'État
québécois : 6,3 % en santé, 5,4 % de plus en éducation, 13,1 %
en Éducation supérieure, Mme la
Présidente. Je pense que c'est des mesures qui... et des portefeuilles qui
avaient besoin d'argent. Si on pense en santé, en éducation, les
sous-investissements du passé ont fait que notre parc immobilier a de la difficulté
et ont fait que les services dans ces
établissements-là ont été diminués au cours des dernières années du règne des
autres partis. Donc, on fait un
travail important de récupération et aussi on s'assure que les infrastructures
et les services seront adéquats pour l'ensemble de la population du
Québec.
Et vous savez
que le Québec retrouvera aussi l'équilibre budgétaire en 2027‑2028
sans alourdir le fardeau fiscal des Québécois. Je pense que c'est très
important de voir, là, on assure un financement adéquat des principales
missions de l'État, et, en garnissant le
Fonds des générations en plus, on va arriver à un équilibre budgétaire en 2027‑2028.
Donc, pour cette raison, je crois et je vois que nous avons un budget
réaliste et responsable.
Aujourd'hui,
Mme la Présidente, je tiens à saluer les investissements faits dans le secteur
de l'habitation et des affaires municipales.
Vous savez, Mme la Présidente, que j'ai déjà été propriétaire de plusieurs
portes de logements dans un passé pas si lointain, et la réalité des
propriétaires, mais aussi des locataires, c'est une réalité que je connaissais
avant d'occuper le siège de député. C'est donc avec beaucoup de fierté que j'ai
travaillé et je travaille sur ces dossiers depuis notre arrivée, en
2018. Et beaucoup de travail a déjà été fait. Notre gouvernement a écouté et a
concentré ses actions dans le domaine social du logement avec une aide
additionnelle pour la livraison de 1 000 unités de logements sociaux
abordables en portant l'enveloppe dans ce domaine à 416 millions de
dollars, Mme la Présidente.
La difficulté à se trouver un logement, souvent
la difficulté à se retrouver un logement abordable, est une problématique qui affecte tant de nouveaux
arrivants chez les gens dans les régions. Vous savez, là, on parle de Montréal,
souvent, pour le logement, mais il y a une pénurie de logements même en région.
Il y a des nouveaux travailleurs, on a des
postes à combler, il y a des gens qui quittent leur maison, qui veulent aller
en logement. Ce n'est pas toutes les personnes qui veulent s'acheter une maison. Il y en a qui veulent vivre en
logement. Des nouvelles constructions, bien, on sait que les logements sont beaucoup plus dispendieux à
cause des coûts de construction des nouvelles habitations, des nouveaux
logements.
Vous savez,
en 2013, la tragédie de Lac-Mégantic a créé un vide du parc immobilier, un vide
des logements, et toute la destruction du centre-ville nous a fait perdre à peu
près 70 unités de logement, qui ont été rebâties, mais dans des logements plus récents, à des coûts beaucoup plus
dispendieux. Je pense que c'est un enjeu qui est local, à Lac-Mégantic,
à cause de la perte, en plus, de ces
logements-là qui étaient là, mais l'ensemble, là, des régions, là, a besoin de
plus de logements abordables.
Vous savez que certaines municipalités offrent
des services d'urgence aux ménages qui se trouvent sans logis. Par exemple, certains vont rembourser
partiellement les coûts d'entreposage ou encore le transport de biens. Dans un
contexte où le taux d'inoccupation
est de plus en plus bas dans plusieurs régions et villes, que la situation tend
à faire sa place, le gouvernement
s'est mis en action. Le ministre des Finances avait annoncé, en 2021‑2022,
une aide supplémentaire d'urgence dans
son budget. Aujourd'hui dans le budget 2022‑2023, notre gouvernement
annonce que cette aide va être renouvelée, et on y prévoit une somme de
2 millions de dollars sur deux ans.
Nous avons
aussi écouté les citoyens. Il a également été sensible aux groupes de
locataires qui nous ont fait l'état de la situation. Nous sommes un
gouvernement en action et nous en faisons la démonstration parce que, lorsque
nous affirmons qu'un problème nous
préoccupe, nous y mettons tous les investissements nécessaires sans nous
soucier de l'enflure verbale autour
du sujet. C'est en tout 6,9 millions, Mme la Présidente, qui est investi
dans le budget 2022‑2023 pour accorder des suppléments au loyer
et venir en aide aux municipalités offrant des services aux ménages se trouvant
sans logis.
Je parlais
plus tôt de la ville de Lac-Mégantic. Une des très belles réalisations est la
reconstruction au centre-ville du
Concerto. C'est un immeuble à vocation mixte qui regroupe des logements
abordables et deux entreprises d'économie sociale, un CPE et un parc de jeux pour les enfants ou les fêtes
d'enfants, entre autres, où les visiteurs peuvent venir jouer dans les
installations, un genre de parc, au fond. Donc, je pense que c'est une belle
réalisation pour meubler une belle partie du centre-ville de Lac-Mégantic, une
hyperbelle bâtisse.
Je peux
parler aussi de la coop du Ruisseau à Weedon, un bâtiment qui est en
construction, qui va ouvrir à l'automne, qui va avoir 26 unités de logement pour des personnes de
70 ans et plus avec des services. La communauté s'est mobilisée
pour ramasser de l'argent pour faire construire ce bâtiment-là, et les
programmes de subventions ont bénéficié à cette population-là pour garder les
gens aînés dans la municipalité ou dans... Pour la région, on peut parler de
Lingwick, Bishopton ou
toutes les municipalités qu'il y a autour, que les gens vont pouvoir rester
dans leur communauté et un peu plus
près de leurs gens et de leurs familles, de leurs enfants, de leurs
petits-enfants. C'est une très belle réalisation dans le comté de
Mégantic.
• (17 h 20) •
Du côté de
l'Union des municipalités du Québec, Mme la Présidente, le budget récolte de
bons mots. Permettez-moi de vous les
citer : «...l'Union des municipalités [...] se réjouit de l'ajout de
247 millions au programme AccèsLogis [...] ainsi que la
bonification de 100 millions du Programme d'habitations abordables du
Québec.»
Vous savez,
parmi les sommes prévues dans le budget 2022‑2023, 247 millions
de dollars permettent de compléter la livraison de
3 500 logements sociaux et abordables aux Québécois et Québécoises
dans le besoin par le programme AccèsLogis.
De cette somme, 30 millions de dollars serviront à des projets
d'habitation à Montréal. Cette injection d'argent supplémentaire dans ce
programme porte à plus de 977 millions de dollars l'effort gouvernemental
en vue d'assurer la réalisation de différents projets de logements sociaux et
abordables qui étaient sous financés par les gouvernements précédents.
D'ailleurs,
depuis 2018, 8 000 logements sociaux et abordables ont été construits
ou sont en chantier. À la mise à jour économique
de novembre dernier, des sommes ont également été prévues pour financer
2 200 logements abordables, et, dans le cadre du budget, ce sont plus de 4 500 logements
sociaux et abordables qui disposeront de leviers nécessaires pour voir
le jour. Le gouvernement du Québec finance ainsi près de
15 000 logements sociaux et abordables.
Dans le cadre
du budget 2022‑2023 encore, 75,8 millions de dollars sont
consacrés à 2 200 unités de supplément au loyer. De ce nombre, 500 unités seront consacrées à lutter
contre l'itinérance et 100 unités permettront à des femmes à
quitter un milieu en violence conjugale.
Pour ce qui
est de Montréal, ce qu'elle avait à dire du budget, c'est que le gouvernement
de la Coalition avenir Québec met la
table pour la relance à court terme, notamment en matière de transports en
commun, de développement économique et au logement social et abordable.
Je peux vous
dire que nous sommes très fiers du budget présenté par mon collègue le ministre
des Finances. C'est plus d'un
demi-milliard de mesures structurantes en l'habitation que nous annonçons. Non
seulement notre gouvernement respecte
son engagement de financer la construction de 15 000 logements grâce
à toutes nos actions depuis 2018, mais nous nous assurons surtout
d'offrir aux Québécoises et Québécois encore plus de logements sociaux et à
prix abordables.
D'ailleurs, afin de pallier le sous-financement
de plusieurs projets de logements sociaux et abordables par les gouvernements
précédents, nous avons investi plus de 977 millions de dollars dans le
programme AccèsLogis jusqu'à maintenant, notamment en le bonifiant de
247 millions de dollars dans le cadre du budget 2022. Nous avons
également porté à 300 millions de
dollars l'enveloppe disponible pour construire des logements abordables dans
nos régions. Il faut continuer
d'augmenter l'offre pour faire diminuer la pression sur le marché lucratif...
locatif, c'est-à-dire, et ce que nous faisons.
En terminant, Mme la Présidente, j'invite les
organismes communautaires, les entreprises du secteur privé, les coopératives d'habitation, les offices
d'habitation à déposer dans le projet d'habitation, dans le cadre du nouveau
Programme d'habitation abordable
Québec, d'ici le 5 mai prochain. Donc, le PHAQ est ouvert maintenant, et
il s'agit aux municipalités de faire... de soulever l'investissement pour que
le gouvernement compense les sommes, là, qui peuvent se rattacher au
programme, jusqu'à 80 % de subventions pour les nouveaux loyers
abordables.
Donc, Mme la Présidente, sur ce, je suis très
fier du dépôt du budget de notre ministre des Finances et je vais laisser la
parole aux autres collègues dans ce débat. Merci.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie, M. le
député de Mégantic. Et maintenant je vais céder la parole à Mme la
députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Mme Manon Massé
Mme Massé : Merci,
Mme la Présidente. Ça ne prend pas le pogo le plus dégelé de la boîte pour
comprendre que, quand la bâtisse
brûle, ce n'est pas un coup de peinture puis des nouveaux rideaux qui vont
changer les choses. J'ai dit ça à propos
du dernier budget de l'ex-premier ministre Philippe Couillard il y a cinq ans,
et je vous dirais, Mme la Présidente, que je pourrais dire pas mal la
même chose à propos du budget du présent premier ministre.
M. Couillard pensait qu'on pouvait nourrir
une famille avec 75 $ par semaine. Le premier ministre, le premier ministre de la CAQ, il pense, lui, que les
logements coûtent 500 $. Et maintenant il essaie de nous faire accroire
que la hausse du coût de la vie, bien, il connaît ça.
Mme la
Présidente, tout le monde voit à travers son jeu, tout le monde voit à travers
le crédit d'impôt de 500 $ du premier
ministre. Les élections s'en viennent. Il y en a qui aimeraient ça qu'on
l'oublie, mais, trois ans et demi plus tard d'inaction, ça paraît.
La première dépense de la plupart des gens,
c'est aussi la dernière des priorités du gouvernement, c'est-à-dire le logement. Cette fin de semaine à Longueuil, j'ai
parlé à un homme âgé qui m'a dit : Tu sais, Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques — ça fait drôle — il n'y en a plus, de logement pour du monde
ordinaire comme moi, puis il n'y en a
plus, de logement pour du monde ordinaire comme moi à Longueuil. Il voit
pousser les tours à condos tout autour de lui, mais il ne pourra jamais
habiter dedans parce que ça coûte trop cher.
Les jeunes adultes m'écrivent par centaines sur
Internet pour me dire qu'ils vivent exactement la même chose. La génération de
leurs grands-parents pouvait s'acheter un bungalow sur un seul salaire. Leur
génération a de la misère à payer leur loyer
sur deux salaires dans la plupart des villes du Québec. Ce n'est pas normal,
ça, Mme la Présidente. Quand les familles se font augmenter de 200 $ à
300 $ d'un seul coup parce que la loi ne les protège pas, bien, c'est
qu'on a un sérieux problème au Québec. On a besoin d'un toit au Québec,
là. Il fait froid plusieurs mois par année.
Ça
prend un gel des loyers temporaire d'un an pour calmer le jeu. Après ça, ça
prend un contrôle des loyers pour mettre fin aux hausses abusives. Ça prend des
mesures pour protéger les gens âgés qui résident dans les résidences pour
aînés et qui sont à la merci des
spéculateurs. Puis les spéculateurs, ce n'est pas juste des étrangers qui
viennent d'ailleurs. Les
spéculateurs, c'est des gens qui, sans vergogne, sont prêts à faire du profit,
peu importe, avec l'habitation, qui est un droit, qui devrait être un
droit.
Alors,
qu'est-ce que la CAQ a fait sur les prix des loyers et l'accès à la propriété?
Rien. Zéro puis une barre. Pire que
ça, la CAQ est d'accord là-dessus avec le Parti conservateur pour dire que la
crise du logement, ça n'existe pas. C'est
triste, c'est du pelletage par en avant, parce que c'est très irresponsable. Ça
va rendre la vie encore plus chère pour des millions de personnes au Québec, les gens de la classe moyenne qu'il
veut aider, comme nous dit souvent le premier ministre.
Mais parlons-en, de
la classe moyenne, Mme la Présidente. Il y a 10 jours, j'ai rencontré des
mamans ici même, devant l'Assemblée nationale,
pour l'anniversaire de Ma place au travail. J'ai rencontré des parents de ma
circonscription qui étaient venus en
pleine tempête de neige manifester à Québec parce que leur petite Simone n'a
pas de place en garderie. Ces mamans-là, là, c'est des professionnels.
Elles gagnent des salaires de la classe moyenne, mais elles ne peuvent pas travailler. Elles sont obligées de rester à la
maison. Le choix déchirant de la famille, c'est de garder le bébé qu'on vient
de mettre au monde. Elles se battent pour l'autonomie financière des
femmes, exactement comme le mouvement féministe il y a 35 ans. J'ai
l'impression de retourner à une époque, et ça non plus, Mme la Présidente, ce
n'est pas normal.
• (17 h 30) •
Nous,
à Québec solidaire, on demande un soutien d'urgence pour les jeunes mères de
bambins qui n'ont pas de place en
garderie. Ça, ça aurait été de répondre à un besoin clairement identifié que le
gouvernement n'a pas répondu dans les
dernières années. On aurait été en droit de s'attendre, ces femmes auraient été
en droit de s'attendre d'avoir une mesure, un soutien financier
d'urgence pour les aider à passer au travers. On n'a pas vu ça.
D'ailleurs,
c'est ce que ma collègue, la députée de Sherbrooke, a fait comme proposition
avant le budget. Puis la réponse du
premier ministre, en fait, on l'a tous entendue, au lieu d'écouter la demande,
il a plutôt, disons, tenté d'insulter ma
collègue en la traitant de mère Teresa. Bien, savez-vous quoi? Ces femmes-là,
ces hommes-là aussi, parce que c'est la famille... J'avais un papa qui
était ici qui me disait : Tu ne peux pas imaginer comment c'est stressant
pour moi aussi. C'est plate, c'est dur pour
ma blonde. Elle ne peut pas retourner. Elle a repris un nouveau congé sans
solde pour être capable de s'occuper
de notre enfant, mais moi, là, j'ai été obligé de reprendre une deuxième job
pour être capable de m'assurer de la survie de ma famille. Ça fait que,
oui, je parle souvent des mamans, là, mais on parle ici de familles.
Mais
on n'a pas ça dans le budget. On n'a pas ça dans le budget, alors que des
mesures ciblées, structurantes auraient permis ça. Parce qu'actuellement, là, avec le 500 $, je suis
désolée, ça envoie le message à ces femmes là, de Ma place au travail, qui sont à la maison avec leur enfant,
qu'il n'y a pas de place pour ces femmes-là dans le budget du Québec, qu'il n'y
a pas de place pour le logement de ces personnes-là dans le budget du Québec.
Ce qu'il y a dans le budget, c'est un cadeau
électoral, Mme la Présidente, un cadeau électoral qui est déjà dépensé pour
bien des familles puis qui ne va pas durer très longtemps pour bien
d'autres.
D'ailleurs,
et on l'apprenait aussi aujourd'hui, ça, c'est sans compter tous les gens qui,
eux, n'auront simplement pas accès à
ce crédit d'impôt, qui sont ceux et celles qu'on aurait dû en priorité aider et
soutenir, ceux et celles pour qui la crise
du coût de la vie a le plus d'impact. Bien, ces gens-là, ils n'y auront pas
accès. Et pourtant mon autre collègue, celle-là de Mercier, avait proposé quelque chose qui aurait permis à ces gens-là
de l'avoir, et d'ailleurs il est toujours temps que le gouvernement de la CAQ réajuste le tir, c'est
d'avoir des rapports d'impôt préremplis qui permettraient donc aux gens les plus vulnérables d'avoir accès au crédit
d'impôt, au cadeau électoral de la CAQ. Mais, pour eux, c'est essentiel. C'est
ce qui leur permettrait de vivre un tout
petit peu mieux pendant un tout petit peu plus longtemps, bon, quelques heures
de plus peut-être. Mais bref, c'est pour eux autres. C'est pour ça qu'il
fallait cibler.
Je
répète : Quand la bâtisse brûle, ce n'est pas un coup de peinture ou des
nouveaux rideaux qui vont changer les choses, c'est un gouvernement qui
aide le monde ordinaire avant et après la campagne électorale.
Alors,
le premier ministre et la CAQ ont fait leur choix. Moi, je pense qu'on est
capables de faire d'autres choix, au Québec. Les gens qui sont venus
ici, les femmes, les hommes qui sont venus ici nous dire... nous demander de
faire autrement nous demandent de faire des
choix différents. La CAQ a fait leur choix. Moi, j'ai la chance de travailler
avec un chef parlementaire qui a une
vision complètement différente pour le Québec, et j'en suis très fière, et on
va continuer. Je vous ai parlé de tous
mes collègues qui ont amené des solutions pour aider les gens à affronter cette
crise-là, et le budget ne l'a pas fait.
Motion
formulant un grief
Alors, dans cette
perspective, Mme la Présidente, je termine en déposant la motion de grief
suivante :
«Que
l'Assemblée nationale blâme le gouvernement de la CAQ pour son budget qui ne
contient pas les investissements
nécessaires afin d'atteindre la [...] réduction de 40 % de produits
pétroliers consommés, prévue à la Politique énergétique 2030.»
Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je
vous remercie, Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques. Et je suis prête à reconnaître le prochain intervenant, et ce
sera Mme la députée de Soulanges.
Mme Marilyne
Picard
Mme Picard : Merci,
Mme la Présidente. Ça me fait un grand plaisir de me lever aujourd'hui dans le
cadre du débat sur le discours du
budget. Un budget qui maintient une saine gestion des finances publiques, qui
vise l'équilibre budgétaire dans six
ans, comme prévu, et qui a vu le déficit structurel diminuer de 50 % par
rapport à l'année dernière. Un discours qui prend également en compte l'augmentation du coût de la vie pour les
Québécoises et les Québécois et qui prend le taureau par les cornes en
mettant en place une mesure de soutien importante sur le versement d'un montant
de 500 $ à tous les Québécoises et Québécois qui ont un revenu de moins de
100 000 $. C'est un budget en cohérence avec l'action du gouvernement depuis bientôt quatre ans, un budget
qui remet de l'argent dans les poches des Québécois, et j'en suis très fière.
Mais, en tant
qu'adjointe parlementaire à la Santé, permettez-moi de prendre mon temps de
parole afin d'expliquer à quel point je suis contente des investissements
importants qui ont été annoncés dans ce domaine, des investissements qui,
on le sait, permettront au ministre de la Santé et à ses équipes de rétablir
notre système de santé, qui a plus que besoin d'amour.
Nous le savons, la pandémie a durement touché le réseau de la santé et des
milliers de personnes qui s'y donnent corps
et âme. La crise de la COVID-19 a mis en lumière et amplifié les nombreux
enjeux d'un réseau qui nous a été légué dans un état de précarité avancé. Je ne m'étendrai pas plus qu'il le
faut sur le passé, Mme la Présidente, d'autres personnes l'ont déjà
expliqué en long et en large, mais aujourd'hui il nous faut ramasser les pots
cassés et nettoyer les dégâts.
Toutefois,
nous sommes chanceux de pouvoir compter sur un gestionnaire extrêmement
chevronné afin de mener à bien cette
opération de rétablissement. Le ministre de la Santé a une vision claire pour
le réseau, et je suis convaincue qu'il parviendra à guider le système de santé
à bon port. Le plan proposera d'agir d'abord sur les fondements du système de
santé, au premier chef les travailleurs
de la santé, qui sont à la base des services, et des besoins, et des soins
prodigués aux Québécois. Un personnel
valorisé et en quantité suffisante est une condition primordiale à l'atteinte
des objectifs. Deuxièmement, un meilleur
accès aux données, que ce soit pour le personnel clinique, les patients, les
gestionnaires ou encore les chercheurs, est aussi fondamental pour améliorer la performance du réseau. Cette
performance doit être atteinte notamment à l'aide de technologies de pointe. Enfin, des infrastructures
modernes et des équipements adaptés constituent le dernier fondement indissociable d'un réseau de la santé solide et
performant. C'est en agissant sur ces fondements que le gouvernement sera en
mesure de mettre de l'avant l'ensemble de ses actions prioritaires en offrant à
la population une expérience patient axée sur l'accessibilité et la qualité des soins. Pour ce faire, les
initiatives visant à rétablir le système de santé totaliseront près de
5,2 milliards, des investissements colossaux à la hauteur du défi, parce
qu'on le mérite.
La pandémie a
permis de constater la nécessité d'assurer une gestion décentralisée, humaine
et performante du réseau de la santé et des services sociaux. Le gouvernement
tient également à soutenir une véritable gestion de proximité en santé
et services sociaux partout au Québec en créant un système de santé dont les
services seront intégrés et orientés vers les besoins du patient. C'est plus de
1 milliard de dollars qui sera consacré à ces changements.
Le gouvernement amorcera un changement de
culture dans l'organisation du travail à la suite des conventions collectives intervenues avec l'ensemble des
syndicats, lesquelles permettront de mettre en place un mode de gestion axé sur
la stabilité en emploi ainsi que sur l'amélioration des conditions de travail
du personnel. Cela se traduit par des actions qui sont déjà en cours ou en voie d'être implantées, par exemple la
décentralisation de la planification des horaires, l'élimination du recours abusif du temps supplémentaire, la
hausse du personnel travaillant à temps plein en milieu hospitalier ainsi que
l'amélioration de la conciliation famille-travail.
Ainsi, la réorganisation du travail prévoit
notamment la mise en place des premiers projets d'autogestion des horaires, l'aménagement des horaires atypiques et
l'augmentation des heures de la semaine normale du travail, pour certains
types d'emplois, de 35 heures à
37,5 heures-semaine, par exemple. Chaque établissement de santé et de
services sociaux pourra instaurer les
horaires qui correspondent le mieux à ses besoins de main-d'oeuvre. De plus,
les récentes ententes offrent des hausses salariales, des mesures incitatives
visant à stabiliser les équipes en soins infirmiers et des primes d'attraction
et de rétention du personnel. À cela s'ajoute aussi une bonification de
plusieurs dispositions concernant les congés et un reclassement de certaines personnes salariées. Enfin, le gouvernement
prévoit l'embauche d'agents administratifs en appui au personnel
clinique, l'introduction d'un nouveau titre d'emploi de technicien en pharmacie
et l'ajout de pharmaciens bacheliers en
milieu hospitalier ainsi que l'optimisation de l'organisation afférente au
système préhospitalier d'urgence. Mme
la Présidente, c'est une somme de près de 3,4 milliards de dollars qui est
ainsi prévue pour assurer la mise en oeuvre de ces changements qui assureront au personnel du réseau de la santé et
des services sociaux de meilleures conditions de travail, une condition sine qua non du rétablissement du réseau. Nous
l'avons souvent répété au cours des deux dernières années, le personnel est le coeur battant du
réseau de la santé. Ces changements à leurs conditions de travail sont en
attendus depuis trop longtemps, et nous allons livrer la marchandise.
• (17 h 40) •
Le deuxième
grand chantier du rétablissement du réseau de la santé, c'est la modernisation.
On a vu, au début de la pandémie, à
quel point certaines pratiques pouvaient sembler complètement anachroniques. On
a tous et toutes l'exemple des fameux
fax en tête. Cette époque est en voie d'être terminée, Mme la Présidente. La
modernisation du système de santé s'inscrit
dans la Stratégie de transformation numérique gouvernementale et vise à offrir
des soins et des services en santé plus intuitifs, plus rapides et
faciles d'utilisation pour la population et à améliorer l'efficience et la
performance des établissements de santé et de services sociaux. On parle
d'accélérer le virage vers l'infonuagique dans le but de protéger les données des citoyens contre les tentatives de
cyberattaques et de vols de données ainsi que de pérenniser les pratiques
de télémédecine. On parle de moderniser les
processus cliniques et administratifs afin d'automatiser les opérations
administratives et cliniques
manuelles et récurrentes. On parle enfin de nouvelles applications pertinentes
pour les établissements de santé, tel qu'un système de gestion
centralisée des arrivées, des départs et des transferts, de même qu'un système
permettant d'optimiser la gestion des lits.
On est partis de loin dans ce domaine, Mme la Présidente. On est partis de très
loin, mais on
progresse, avec le ministre de la Santé, et, grâce aux nouveaux investissements
annoncés par le ministre des Finances, on
pourra faire un bond de géant. En effet, c'est avec une grande somme de
788 millions de dollars que le ministre pourra mener à bien cette opération de modernisation, des
investissements colossaux mais nécessaires pour faire entrer le réseau
de la santé dans le XXIe siècle.
Évidemment,
si les deux étapes que je viens de décrire sont si importantes, c'est qu'elles
permettront d'offrir de meilleurs
services à la population québécoise. Car, ne l'oublions pas, les services à la
population, c'est la mission du réseau, ce pourquoi le personnel a
travaillé si fort durant la pandémie et ce pourquoi le gouvernement met toutes
ses énergies sur le rétablissement du réseau
à partir d'aujourd'hui. Nous poursuivons donc nos efforts afin de rehausser
l'accès à la qualité des soins et des
services offerts. Des investissements additionnels de près de
3,7 milliards de dollars sont prévus, Mme la Présidente. Le gouvernement souhaite ainsi que les
aînés, que les personnes ayant une incapacité puissent préserver leur autonomie et demeurer le plus longtemps possible
dans leur domicile. Un virage majeur vers le soutien à domicile a été entrepris, menant à la prestation de près de
8 millions d'heures additionnelles de soins et de services depuis 2018‑2019.
Nous poursuivons notre virage en
faveur du soutien à domicile. Dans le contexte où de la pandémie a accentué la
volonté des personnes âgées de rester le plus longtemps possible dans leur
domicile, une somme additionnelle de 785 millions de dollars est
prévue.
Qui dit
soutien à domicile dit également, bien souvent, personne proche aidante. Le
gouvernement a posé des gestes importants
afin d'améliorer la qualité de vie des personnes proches aidantes en adoptant
le plan d'action gouvernemental. Afin
de reconnaître que ces personnes jouent un rôle fondamental dans le soutien offert
aux individus les plus vulnérables, le
gouvernement annonce des sommes additionnelles de 250,3 millions de
dollars. C'est donc avec plus de 1 milliard de dollars en sommes additionnelles qui sont
investies afin de permettre aux personnes vulnérables de rester le plus
longtemps à domicile possible, et ce,
dans les meilleures conditions possible, avec l'aide et le soutien de leurs
proches, un changement de cap majeur, Mme la Présidente.
Pour ce qui
est de l'accessibilité aux soins de santé, plusieurs gestes ont été posés par
le gouvernement au cours des dernières années, notamment l'ajout de préposés
aux bénéficiaires, la mise en place du guichet d'accès à la première ligne, l'accès priorisé aux services spécialisés,
l'élargissement des actes accomplis par les pharmaciens et les infirmières
praticiennes spécialisées ainsi que l'accès à de nouveaux traitements
novateurs.
Le travail
n'est toutefois pas terminé, Mme la Présidente. Le gouvernement poursuit ses
efforts et met en place des mesures
totalisant 545,9 millions de dollars pour améliorer l'accessibilité et la
qualité des services de santé et des services sociaux. Le gouvernement souhaite respecter son engagement de permettre
à tous les Québécois d'avoir accès à un professionnel de la santé dans
un délai de 36 heures. Afin d'y arriver, il vise à accroître le nombre de
nouveaux étudiants en médecine, à favoriser
l'utilisation accrue des autres professionnels de la santé et des services
sociaux en première ligne et à poursuivre le déploiement d'une offre de
services pour les patients sans médecin de famille.
Le projet de
guichet d'accès à la première ligne, implanté d'abord dans le
Bas-Saint-Laurent, sera graduellement déployé
dans l'ensemble du Québec. Ce guichet permet aux patients orphelins d'obtenir des
services rapidement et de rendre la
prise de rendez-vous plus efficace. De ce fait, c'est une somme de
183 millions de dollars qui est prévue pour faciliter l'accès aux
services médicaux de première ligne.
Le
gouvernement souhaite également accroître la fluidité dans les urgences et les
hôpitaux grâce à une meilleure coordination
des soins et des services. L'ajout de coordonnateurs aux urgences vise à
assurer une planification optimale des soins hospitaliers, dont les examens en
imagerie ou autres examens, une prise en charge plus rapide des patients en
attente d'admission ou de
consultation et la mise en place de solutions alternatives pour les patients
qui reviennent aux urgences. On sait comment, parfois, pour les
patients, se retrouver dans un hôpital à courir les examens et ne pas trop
savoir où donner de la tête, ça peut donner
l'impression d'être dans la maison des fous. Une meilleure coordination va
grandement aider à fluidifier les
urgences et les hôpitaux, en plus d'améliorer la planification des soins. C'est
plus de 33 millions de dollars qui seront consacrés à cela.
Je pourrais
continuer encore longtemps, Mme la Présidente, il y a tant de sujets
d'investissement, de changements importants que je n'ai même pas effleurés.
Cela démontre bien l'ambition du rétablissement proposé par le ministre
pour le réseau de la santé et le soutien que le gouvernement et la ministre des
Finances comptent lui apporter dans sa mission. Rétablir le réseau de la santé,
c'est une entreprise colossale, qui comporte son lot de défis, Mme la
Présidente, mais le gouvernement est
entièrement mobilisé derrière cet objectif, et je peux vous assurer que c'est
toute la population du Québec qui en sortira une grande gagnante. Merci,
Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie, Mme la
députée de Soulanges. Et je cède maintenant la parole à Mme la députée
de Saint-Laurent.
Mme Marwah Rizqy
Mme Rizqy : Merci
beaucoup, Mme la Présidente. Moi, le samedi, évidemment, comme plusieurs de mes collègues, j'aime faire ma revue de presse, mais
aussi, je vous avoue, je lis toujours la page Facebook du premier ministre,
parce qu'il prend la plume et il s'adresse à
l'ensemble des Québécois. En fin de semaine, quelle a été ma surprise du ton de
la lettre mais aussi des propos tenus. Le
premier ministre y va d'une charge contre les oppositions pour dire qu'on est
contre le 500 $, qu'on ne veut pas aider les familles de classe moyenne.
Je tiens à vous rassurer, on veut toujours aider les familles de classe
moyenne, mais on veut surtout s'assurer d'aider les plus vulnérables. Mais j'ai
été très surprise que le premier ministre du
Québec, qui est comptable, pense sincèrement qu'un ménage qui fait
200 000 $ se qualifie de classe moyenne. Alors, j'espère que,
quelque part, il y aura une modification sur cette page Facebook pour rectifier
le tir.
D'autre part, ma grande
surprise, le premier ministre écrit la chose suivante : Une personne, au
Québec, qui gagne 60 000 $ donne près de 50 % en impôt.
Permettez-moi, ici, de faire une pause. Donne 50 % en impôt? Un instant.
Premièrement, utilisons les vrais termes. Au Québec, on ne donne pas de l'impôt — le
terme «donner», c'est «sans contrepartie juste et suffisante» — on
contribue en impôt. Pourquoi qu'on contribue en impôt? C'est en échange de services, de services que... pour nous, on est
très fiers. Santé, éducation sont les deux plus gros postes budgétaires au
Québec. Et, oui, on paie des impôts,
on contribue à cela, c'est un choix de société que nous avons fait
collectivement. Alors, à moins que le
premier ministre veut revenir là-dessus, peut-être que quelqu'un devrait
l'informer de modifier ce propos, ce terme, et ajuster pour marquer
«contribue».
• (17 h 50) •
D'autre part,
une personne, au Québec, qui gagne 60 000 $ ne paie pas près de
50 % d'impôt, c'est le contraire de la vérité. Alors, pour un comptable,
je l'invite à utiliser... même, c'est disponible sur des différents sites Web,
des calculateurs d'impôt. Il verra, à
son grand étonnement, qu'il est loin, loin du taux effectif d'impôt. Et il
faudrait qu'il distingue entre impôt fédéral, provincial ainsi que les
retenues à la source comme, par exemple, assurance-emploi, RQAP et la Régie des rentes du Québec. À moins que le premier
ministre trouve qu'on paie trop cher de Régie des rentes du Québec ou trop
cher d'assurance-emploi ou de RQAP? Il faudrait peut-être qu'il nous le dise.
Alors, moi,
je me suis vraiment posé des questions sur cette lettre-là. Est-ce que c'était,
quoi, le mouvement de la droite d'Éric
Duhaime qui fait dire : On paie trop d'impôt, on paie trop d'impôt? Je
commence à trouver ça un petit peu... je
vais vous le dire, ça frôle la démagogie. C'est comme ça que je l'interprète.
C'est important, les mots qu'on choisit. Et, lorsqu'on est des élus, notre
première fonction, c'est de s'assurer de bien informer les gens, c'est de
s'assurer surtout de leur donner
toutes les informations pour qu'eux puissent prendre des bonnes décisions. Et,
à l'ère de la désinformation la plus importante que nous avons vécue,
c'est encore plus important, notre rôle. La pédagogie devrait toujours nous
accompagner.
Maintenant
que j'ai dit cela, la semaine passée, j'ai eu l'occasion de siéger pendant une
heure avec le ministre de l'Éducation
aux crédits supplémentaires. J'avais une série de questions. Savez-vous quoi?
J'ai eu une série d'absences de réponse. Il devait nous faire des suivis
excessivement importants. Première des choses, ça fait plus d'un an qu'on pose
des questions, que je lui demande,
que je l'interpelle... j'ai même fait une interpellation complète là-dessus,
décrochage scolaire. Quand j'entends
les caquistes dire : Le Parti libéral n'a rien fait, bien, je vais vous
donner un chiffre que nous avons fait : sur une période de
10 ans, on a réduit le décrochage scolaire au Québec, puis, oui, on en est
fiers; sur une période de deux ans, le
gouvernement actuel l'a doublé dans presque toutes les régions du Québec. Et,
quand on leur pose des questions sur
ce sujet : Décrochage quoi?, on dirait, là, que je parle chinois. Ils
n'ont pas de données. Le ministère de l'Éducation est devenu un immense vacuum de données, ça n'existe
plus. Tellement, c'est qui qui nous informe? C'est la journaliste au Journal de Québec, Daphnée Dion-Viens, qui, elle, écrit là-dessus,
qui, elle, fait des demandes d'accès, qui, elle, appelle chaque centre de services scolaire, parce que le
ministère de l'Éducation est trop occupé pour compiler les données, pour
vérifier dans chaque centre de services
scolaire : Et puis, vous, le décrochage scolaire est rendu à combien?
Alors, quand on voit, là, que c'est
un peu partout au Québec, dans toutes les régions, que ça a doublé — ça,
c'était l'an passé — on
devrait s'inquiéter. Bien non, le ministre, là, il était assis
confortablement dans sa chaise, il n'a même pas daigné de se tourner autour de
ses équipes pour essayer d'avoir l'information : Je n'ai pas la réponse,
je n'ai pas la réponse. O.K.
Vous deviez
aussi nous revenir par rapport aux maternelles quatre ans. Tu sais, vous savez,
là, la promesse-phare du gouvernement
qui allait révolutionner le système de l'éducation, tout changer. À part
exacerber le problème de pénurie d'enseignants,
ça n'a pas trop rien changé. Ça aussi, là, pas de réponse. Combien d'éducateurs
ou d'éducatrices viennent du réseau des services de garde et sont rendus
maintenant dans le réseau des maternelles quatre ans? Pas de réponse.
Mais je vais vous dire ce qui m'a le plus choqué
de cet échange. Le meilleur ascenseur social au Québec, c'est l'éducation. Il n'y a personne qui va dire le
contraire de ce que je dis. Le meilleur ascenseur social, c'est l'éducation. Et
qui est le vecteur principal de cela?
Les enseignants, qui, à tous les jours, sont présents. Tous les jours, ils
jouent non seulement leur rôle d'enseignants, ils sont psychologues,
travailleurs sociaux, grands frères, grandes soeurs pour les élèves. Mais, savez-vous quoi, pour devenir enseignant, il faut
étudier, ça ne s'invente pas. On ne s'improvise pas enseignant. Ce n'est
pas juste d'être bon en français ou d'être
bon en mathématiques. Moi, j'étais prof à l'université, aïe! Il y en a-tu, des
profs qui étaient bons pour chercher,
mais, quand on les mettait dans les classes, au niveau de la pédagogie, il
fallait peut-être leur donner un
petit peu de coaching. C'est la même chose pour les enseignants. La pédagogie
est excessivement importante, parce
que pour transférer ce savoir, bien, il faut avoir les outils comme il faut
pour inspirer ces jeunes, pour capter leur attention puis la conserver.
Savez-vous
combien qu'il y a d'enseignants non légalement qualifiés? Vu que tout le monde
est déjà assis, bien, personne ne va
tomber de sa chaise aujourd'hui, 30 000, 30 000 enseignants non légalement
qualifiés. C'est énorme. Ça ne veut
pas dire que c'est des pas bons. Non, non, non, ils sont qualifiés dans
d'autres domaines, mais pas nécessairement dans la pédagogie. Et, savez-vous quoi, ces gens-là lèvent la main, ils
lèvent la main pour dire : Je veux me qualifier. C'est toutes des
personnes de bonne foi, c'est toutes des personnes qui croient au réseau
d'éducation, c'est tous des gens qui veulent changer et avoir un impact
dans le réseau d'éducation mais qui demandent d'avoir leur place dans le réseau
de l'enseignement supérieur pour avoir accès
à la maîtrise qualifiante. Savez-vous quoi? Le ministre de l'Éducation
dit : Bien, parfait, on va faire
une maîtrise qualifiante pour tout le Québec. J'ai des collègues, ici,
d'Abitibi, d'Estrie, des Îles, imaginez, là — oui,
bonjour au député des Îles-de-la-Madeleine — alors, tout ce beau monde là, bien, ils ont des
citoyens dans leur comté. Savez-vous
que la seule maîtrise qualifiante pour le primaire et préscolaire, c'est
l'Université de Montréal qui l'offre? Bonjour,
les gens d'Abitibi, Chicoutimi, les Îles, Gaspésie, l'Estrie, bien, pour vous,
si jamais vous voulez vous qualifier, bien,
vous prenez votre auto puis vous vous en venez à Montréal. Ah! bien, non, vous
avez appliqué, vous avez été refusé? Vous
faites partie des 745 qui ont été refusés, parce que l'Université de Montréal,
initialement, avait 120 places, ils ont reçu 940 demandes. Ça, ça démontre l'engouement.
Finalement, ils ont monté ça à 225 places. J'ai demandé au ministre :
Avez-vous un plan? Parce qu'avec 30 000 personnes non légalement
qualifiées, bien, ça va nous prendre des maîtrises qualifiantes un peu partout au Québec avec un échéancier. Il me
regardait avec le plus sérieux du monde : Mon objectif, c'est 100 %. Mais il est où, le plan? Mon
objectif, c'est 100 %. Pas la pensée magique, je sais ce que ça vaut,
c'est-à-dire un gros zéro comme dans Ouellet. Ce que ça prend, c'est un
plan, c'est-à-dire il faut travailler avec toutes les universités puis déployer des maîtrises qualifiantes, il faut
ouvrir les vannes. Moi, je ne veux pas avoir aucun étudiant qui dit : Je
veux m'inscrire à maîtrise qualifiante puis qui se fait dire : Je
n'ai pas de place pour toi. L'éducation doit être notre priorité à tous. Et, pour ce faire, ça nous prend vraiment
des places là-dessus. Alors, quand j'entends un ministre qui dit qu'il n'a pas
de plan, ça m'inquiète. Et, si on prend son plan, c'est-à-dire de laisser les
choses aller, va comme je te pousse, pour les 30 000
non légalement qualifiés, ça va prendre environ, là, 30 à 40 ans pour les
qualifier. Ils vont être rendus à la retraite, Mme la Présidente.
Motion
formulant un grief
Alors, en terminant,
je vais déposer une motion de grief, si vous le permettez :
«Que l'Assemblée
nationale blâme sévèrement le gouvernement caquiste de n'avoir prévu aucun plan
concret pour remédier à la [situation]
problématique urgente des plus de 30 000 enseignants non légalement
qualifiés et d'avoir omis d'augmenter substantiellement le nombre de
places disponibles pour la maîtrise qualifiante.»
Merci, Mme la
Présidente. Et je soumets le tout avec énormément de respect. Merci.
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je
vous remercie, Mme la députée de Saint-Laurent, et je vous rappelle que
votre motion est déposée sous réserve de sa recevabilité.
Alors, maintenant, je
vais céder la parole à M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Joël
Arseneau
M. Arseneau : Merci beaucoup, Mme la
Présidente. Alors, c'est à mon tour de me prononcer sur le budget qui a été déposé le 22 mars dernier, un budget
qui, à mon point de vue, ne passera pas à l'histoire. Même que, quelques jours
plus tard, déjà on passait à une autre étape
en parlant du plan de relance ou de refondation du système de santé, parce que
ce budget-là, en fait, il ne contient pas de
mesures structurantes pour l'avenir du Québec. C'est un budget à courte vue
dont la principale mesure, on l'avait annoncé plusieurs jours à l'avance,
visait à soutenir les familles québécoises pour faire face à la hausse
du coût de la vie. Et malheureusement ce à quoi on a eu droit, en fait, c'est
un 500 $ par personne gagnant 100 000 $
ou moins, c'est-à-dire qu'une mesure comme celle-là va toucher
6,4 millions de Québécois, presque la totalité des payeurs de
taxes, des adultes québécois.
• (18 heures) •
On en vient à
conclure que le gouvernement, à travers son budget de la semaine dernière, a
voulu jouer au père Noël avec l'argent,
évidemment, des Québécois. Il distribue 3,2 milliards de dollars. 3,2
milliards de dollars qui vient d'où? Bien,
qui vient, justement, des 3,2 milliards de dollars que les Québécois ont
payés en surplus, comparativement à l'année d'avant, sur leurs revenus. Donc, essentiellement, le gouvernement
remet, effectivement, dans la poche d'un très grand nombre de contribuables l'argent qu'il lui avait pris.
Donc, c'est une mesure qui, en fait, ne change pas grand-chose pour une très
grande majorité de ceux qui recevront ce
montant qu'ils ont payé en impôt. Et c'est malheureux, parce qu'on aurait pu,
puisqu'on souhaitait soulager, semble-t-il, les familles qui en ont besoin,
avoir des mesures beaucoup plus structurantes et beaucoup plus ciblées pour les
personnes qui en ont le plus besoin, pour ces personnes les plus vulnérables de
la société québécoise qui ont de la
difficulté à joindre les deux bouts, qui en arrachent, qui ont de la difficulté
à payer leur épicerie, ils doivent
faire des choix déchirants dans l'alimentation de leurs enfants : Est-ce
qu'on va acheter des légumes frais? Est-ce qu'on va acheter des fruits
frais? Est-ce qu'on va acheter de la viande? Quand on a de la difficulté à
payer l'épicerie de nos enfants, évidemment
qu'on a besoin d'une aide supplémentaire du gouvernement. Et, à l'heure
actuelle, bien, ce qu'on a, c'est
exactement la même chose que pour un couple qui gagne 200 000 $,
alors qu'une famille, une famille monoparentale avec deux enfants, qui
peut en gagner 30 000 $ ou 35 000 $, recevra exactement le
même montant, en fait la moitié du montant,
si c'est une famille monoparentale. On saura que, 500 $, évidemment, on ne
va pas loin avec ça. Et là c'est sans
compter les coûts de logement, les coûts de l'essence et bien d'autres frais
encore qui augmentent, aujourd'hui, depuis déjà plusieurs mois.
Maintenant, cette aide, nous, on proposait qu'elle soit beaucoup plus
progressive ou qu'elle soit dégressive, en augmentant le revenu et qu'on le
fasse de façon à considérer les deux revenus d'un ménage jusqu'à hauteur de 100 000 $ ou de
120 000 $. Ensuite, on peut considérer que, si on doit aider les plus
vulnérables, au-dessus d'un tel salaire annuel, on peut encore faire
face à la situation économique actuelle.
Mais,
au-delà de cette mesure, je pense que le budget se distingue par ce qu'on n'y
retrouve pas, par les éléments qu'on
ne voit pas dans ce budget. Par exemple, on a fait fi complètement de l'augmentation
des tarifs sur lesquels on aurait pu
avoir le contrôle, sur les sociétés d'État, particulièrement Hydro-Québec, on
en a parlé abondamment, avec une hausse de 2,6 % cette année, qui pourrait s'avérer être deux fois plus
grande suite à la modification des lois par le gouvernement pour suivre le taux d'inflation. Même
qu'Hydro-Québec, s'il suit la loi actuelle, parce qu'on parle maintenant de
l'amender, va contribuer essentiellement à l'inflation en augmentant
justement la tarification de tous les Québécois qui doivent nécessairement, là, payer leurs comptes
d'électricité. Ce n'est pas un luxe, évidemment, c'est un besoin essentiel, se
chauffer, s'éclairer. Il y a d'autres sociétés d'État qui auraient pu
faire également leurs contributions.
On aurait souhaité que le gouvernement saisisse
l'occasion également pour préparer l'avenir, l'avenir vers la transition énergétique, une transition juste,
qu'on puisse investir, on souhaitait que ce soit à hauteur de 1 milliard
de dollars du
Fonds des générations, vers la transition juste pour, finalement, là, que
les bottines suivent les babines et qu'on puisse véritablement faire un virage ou, du moins, amorcer, là, le début d'un
virage vers une vision de transition écologique puis prendre acte du fait qu'il y a, au-delà de
l'urgence pandémique, une urgence climatique. Là encore, les décisions les plus
difficiles pour atteindre nos objectifs de réduction de gaz à effet de serre,
bien, elles sont repoussées dans l'avenir.
On
n'a pas le rattrapage souhaité, et souhaitable, et légitime dans le financement
des organismes communautaires autonomes.
La demande était de 460 millions de dollars. Uniquement pour les
organismes communautaires dans le domaine de la santé et des services sociaux,
on demandait 370 millions de dollars. Avec tous les services rendus, le
caractère essentiel de leur
intervention, qui a été prouvé encore une fois lors des deux dernières années
de pandémie, eh bien, non, le gouvernement était aux abonnés absents. Il a
versé à peine 10 % du montant qui était réclamé, c'est à dire
37 millions de dollars sur les 370 millions de dollars qu'on
demandait comme rattrapage, pour joindre les deux bouts, pour pouvoir
stabiliser la main-d'oeuvre et les services, pour éviter justement d'avoir à
priver les citoyens du soutien nécessaire des organismes communautaires dans ce secteur. Alors, c'est un
rendez-vous manqué. C'est malheureux. Et c'est un constat qu'on devra faire, que, malheureusement, encore une fois, la
reconnaissance du travail accompli en complémentarité avec les acteurs
du réseau de la santé n'est pas à la hauteur
des attentes ni sur le plan de la reconnaissance du travail effectué ni sur le
plan, évidemment, des besoins financiers, qui sont déjà prouvés et
démontrés depuis nombre d'années.
Les soins à domicile,
on en parlait tout à l'heure, d'autres ont intervenu comme quoi il y avait
véritablement un investissement intéressant.
Qu'on regarde les besoins et qu'on puisse prouver que ces montants-là soient à
la hauteur des besoins, et des
attentes, et des défis qui sont les nôtres, et on verra que, finalement, la
somme est presque dérisoire. On parle de
145 millions pour la prochaine année, 785 millions sur cinq ans. On
en aurait besoin d'au moins trois fois ce montant-là pour pouvoir répondre aux défis des cinq
prochaines années. C'est 2,7 milliards de dollars qu'on devra atteindre
comme investissement. On est très, très loin du compte et on ne peut pas
parler effectivement d'un virage dans ce cas-là.
Et,
lorsqu'on compare les sommes qui sont dévolues aux soins de santé pour
personnes aînées à domicile et qu'on regarde
la priorité du gouvernement, qui est encore celle d'investir dans le béton,
dans les infrastructures, dans les maisons pour aînés, on voit que, dans ce cas-là, bien, la somme est deux fois supérieure.
Donc, encore une fois, on va construire. On va vouloir institutionnaliser les personnes âgées plutôt que de les soigner
à la maison, comme elles le souhaitent, et comme les familles souhaiteraient le faire, et comme tous
les pays de l'OCDE ont décidé de faire également, et on est en mode rattrapage.
Malheureusement, on ne pose pas les bons gestes pour y arriver.
On
fait encore du déni, du côté du gouvernement, en ce qui concerne le logement,
l'accès à la propriété, le logement social.
Des miettes sont investies. On est, à peine, à compléter le rattrapage de ce
qui avait été annoncé sous le gouvernement précédent, alors que les défis sont encore plus grands. Les besoins sont
exacerbés par la période actuelle de spéculation immobilière, et d'inflation,
et de crise du logement, qu'on refuse d'ailleurs toujours de reconnaître, au
gouvernement. On aurait pu, si on
avait ciblé des aides à hauteur de 1,5, 2 milliards de dollars, répondre
aux besoins de combien de familles? Évidemment, poser la question, c'est y
répondre, alors qu'on a plutôt décidé d'égrener quelques mesures à courte
vue, qui ne changeront véritablement rien à
la crise que vivent les familles québécoises un peu partout sur le territoire.
Dans ma région, aux Îles-de-la-Madeleine, en Gaspésie, partout, maintenant, au Québec, la crise du logement,
elle est vécue au quotidien par les
familles et par les contribuables qui n'arrivent plus à avoir accès à un toit.
À un toit, Mme la Présidente. On n'est pas dans le luxe, là. On a parlé tout à l'heure de l'épicerie, on a
parlé des frais d'électricité. Pour ce qui est d'avoir accès à un toit,
il y a véritablement une crise que le gouvernement ne saisit pas.
Je veux terminer en
parlant de santé. On a parlé de santé dans le budget. Il était question de la
refondation. On a changé de vocabulaire au
cours des dernières semaines, et il s'agit maintenant de rebâtir le système ou
de le redresser. Et puis, encore la semaine dernière, on parlait de le
refonder avec 1 milliard de dollars. On va où avec 1 milliard de
dollars lorsqu'on sait qu'il y a déjà 1 milliard de dollars qui est versé
aux entreprises qui fournissent de la main-d'oeuvre de professionnels en soins au secteur public? Des entreprises privées, je
le rappelle. Et on sait que la place au privé, elle est ouverte par le
gouvernement à l'heure actuelle et on n'a pas l'intention de faire table rase
de ces recours-là. On veut simplement,
timidement, réduire cette dépendance-là tout en réinvestissant dans le privé.
Actuellement, le gouvernement est dur
à suivre dans son orientation, et malheureusement ce qu'on peut deviner, c'est
qu'en investissant davantage dans les soins de santé privés on va
continuer de miner le système public de santé, et c'est très malheureux.
• (18 h 10) •
Je voudrais terminer
en parlant des soins qui doivent être accessibles pour tous, partout à travers
le Québec, et je fais référence aux soins
spécialisés ou surspécialisés, où, des gens des régions, une région comme la
mienne, les gens doivent se déplacer.
Il y a des milliers de personnes qui doivent le faire et, encore cette année,
piger dans leur portefeuille pour pouvoir se payer de l'hébergement, du
transport et avoir accès à des soins, en plus de se priver, évidemment, d'un
travail lorsqu'ils doivent obtenir les soins ici, dans les grands centres
urbains. On avait fait un début de rattrapage l'an dernier, et j'ose espérer
que, dans le milliard de dollars qu'il y a au budget cette année, on pourra
indexer les sommes et même ramener ça à des montants qui permettent de compenser
l'ensemble des dépenses qui sont encourues par les patients.
Motion
formulant un grief
Je terminerai avec
une motion, Mme la Présidente :
«Que
l'Assemblée nationale blâme sévèrement le gouvernement caquiste de ne pas
s'engager à abolir le recours aux agences de placement privées pour réintégrer
les travailleurs dans le réseau public de la santé et des services sociaux.»
Merci, Mme la
Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie, M. le
député des Îles-de-la-Madeleine, et je vous indique que votre motion sera
déposée sous réserve de sa recevabilité.
Maintenant, il est temps de céder la parole à
notre prochain intervenant, qui sera M. le député de Bourget.
M. Richard
Campeau
M. Campeau : Merci,
Mme la Présidente. J'ai entendu beaucoup le mot «électoraliste» récemment. J'ai
l'impression que, tout budget qui est
présenté avant l'élection, c'est normal, les oppositions vont utiliser ce
mot-là. Et, quand je regarde ce qui a été présenté, moi, je suis fier de
ce que le ministre des Finances a déposé.
Ce que j'aimerais faire, aujourd'hui, c'est
insister sur ce qu'on a fait et ce qui est dans ce budget-là au niveau environnemental. On a eu, au début du mandat, des
consultations qui ont porté sur les pesticides, sur le recyclage du verre,
mais ceci a mené à de l'action, et c'est ça
qui est le plus intéressant. On a eu la consigne du verre, projet de loi n° 65, qui a vu la place... qui a eu lieu. On a parlé d'aires protégées. Ça
aussi, c'est un projet de loi qui a été de l'avant. On a eu beaucoup de lois qui ont été réformées, des lois déjà
existantes, sur l'environnement, comme une mise à jour, comme le projet de loi
mammouth, projet de loi n° 102, qui n'est pas encore sanctionné, mais ça s'en vient, ça devrait
s'en venir très prochainement. Et on
est même en train, actuellement, de discuter de l'interdiction d'exploitation
des hydrocarbures sur le territoire québécois. Ce que je vois là-dedans,
ce n'est pas des paroles, c'est des actions qui ont vraiment été mises en
place.
On a aussi
déposé un plan pour l'économie verte pour 2030, qu'on appelle le PEV, dans
lequel on dit clairement qu'on veut
réduire les gaz à effet de serre de 37,5 %. On a entendu beaucoup de gens
parler de ça sur le... mais, dans le fond, dans notre cas, ce qui est différent, il est dans la loi. Très, très peu
d'endroits dans le monde ont des objectifs ciblés écrits dans la loi, c'est très rare. Alors, ça montre la
volonté d'aller de l'avant avec vraiment une obligation de faire. Et je sais
qu'on a environ 42 % déjà prévu
du chemin à parcourir, mais ça, c'étaient les chiffres passés. On se dirige
allègrement... Ça s'est nettement
amélioré, mais je ne vais pas couper le ministre de l'Environnement, quand il
aura l'occasion d'en parler plus avant. On est vraiment en amélioration
sur ce sujet-là.
On a parlé aussi du 1 milliard qui venait à
l'intérieur du système... excusez-moi, il faut que je le lise, le SPEDE, c'est-à-dire le système de plafonnement et
d'échange des droits. Ça, c'est le système qu'on a en commun avec la Californie,
et il y a 1 milliard de plus qui s'est
accumulé là-dedans. Alors, certains ont dit : Ce n'est pas de l'argent
frais. Mais c'est de l'argent qui
n'est pas venu des poches des contribuables, ça, là, c'est de l'argent qui a
été généré à l'intérieur d'un système et
qui est disponible au cours des cinq prochaines années, et ça fait passer, si
je me rappelle bien, de 6,7 à 7,7 milliards l'argent disponible pour, justement, faire des actions
environnementales. Et c'est avec cet argent-là qu'on peut financer, par exemple,
les plans climat des villes, comme celle de Montréal et celle de Québec.
Je vais vous
parler un petit peu plus du Plan climat de Montréal, qui a été annoncé lundi,
d'ailleurs. On parle d'une somme de 117 millions qui est octroyée à la ville de Montréal pour son plan climat. Ce montant-là sert essentiellement à éliminer les énergies fossiles dans de grands
bâtiments. En fait, si je me rappelle bien, la mairesse nous parlait d'une
vingtaine de bâtiments. Ça a
peut-être l'air pas gros, 20 bâtiments, mais ce n'est pas 20 petites
maisons, c'est des immenses bâtiments, et
qui vont contribuer d'une façon majeure à réduire les gaz à effet de serre
produits à la ville de Montréal. Donc, c'est une façon d'électrifier les immeubles publics et qui, au moment où on en
électrifie juste un seul, fait déjà un énorme succès au niveau de la
baisse des gaz à effet de serre.
Ensuite, la ville de Montréal a, actuellement, environ 1 000 bornes de recharge. Là, le but
est d'en rajouter 800, c'est quand
même 80 % de plus. Et, quand on a un véhicule électrique, on se pose quoi,
comme questions? Quand on veut en
acheter un, on se demande combien ça coûte, on se demande combien ça va me
coûter de réparations, s'il y en a, et on se pose la question : C'est quoi, l'autonomie? Où sont les bornes?
Bien, l'autonomie et les bornes, c'est souvent la question qui fait
pencher les gens dans une direction ou dans une autre. On voit avec
l'amélioration des batteries que l'autonomie s'améliore
énormément. Encore faut-il que les bornes soient disponibles. Et on peut voir
de façon très évidente que, bien, à
partir d'un téléphone, on peut très facilement savoir où sont les bornes, si
elles sont disponibles. Une couple de clics de plus et puis, bien, on sait comment s'y rendre. Alors, ça devient facile
à faire, et c'est une expérience que j'ai vécue très souvent. C'est rendu facile à faire, cette
affaire-là. C'est vraiment une belle expérience de conduire une voiture
électrique, par rapport à une voiture à essence.
D'autres
projets. Les montants de 117 millions vont servir à la réalisation
d'infrastructures vertes à Montréal pour contrer les îlots de chaleur et pour faciliter la gestion des fortes
pluies. Il y en a qui appellent ça des «water squares», des coins bleus,
il y a différents noms, mais l'idée, c'est que, l'eau qui tombe trop
rapidement, qui est une influence des changements
climatiques, on essaie de contrôler le débit, à ce moment-là, quand ça se
dirige vers les traitements d'effluents, pour éviter les inondations
locales.
À la ville de
Québec, l'annonce a été faite la même journée, en après-midi, des mesures assez
semblables mais un peu plus petites,
question de dimension de la ville, tout simplement. On parlait d'électrifier
les bâtiments municipaux, on parlait de 95 bornes, et on parlait de
construire des infrastructures pour gérer les îlots de chaleur.
Donc, je
pense que les villes sont bien placées. C'est le rôle de tout un chacun de
faire son effort pour baisser les gaz
à effet de serre. C'est aussi le rôle du gouvernement du Québec. Mais, quand on
a les villes comme alliées, ça devient extrêmement utile d'avoir cette
proximité-là pour régler des problèmes. Et c'est une tendance qu'on aimerait
voir se poursuivre avec d'autres villes qui pensent à se joindre au mouvement.
J'aimerais vous parler maintenant du programme
Roulez vert. On en a beaucoup parlé. En fait, ça a été lancé en 2012, ça fait déjà 10 ans, et le marché a
beaucoup changé. Avant, on avait quelques voitures. Maintenant, on a beaucoup
plus de choix, donc, comme je le disais
tantôt, beaucoup plus d'autonomie. Alors, ce qu'on veut là-dedans, c'est aller
chercher la différence entre une
voiture à essence et une voiture électrique, aller en combler une portion. Et
est-ce que ça a marché? Bien, quand on regarde les carnets de commandes, ça a l'air d'avoir
marché, parce que c'est difficile d'en avoir. Alors, les carnets de
commandes nous disent que ce programme-là fonctionne.
J'ai entendu
le commentaire qui dit que, ah! on a réduit les subventions là-dessus. C'est
vrai, elles sont passées de 8 000 $
à 7 000 $. Avouons que c'est une faible réduction, mais le prix des
voitures a baissé. Le prix des voitures... Celle que je connais bien, la mienne, en quatre ans, a baissé de 10 %.
Normalement, ça suit l'inflation, cette affaire-là, là. Bien là, il a baissé de 10 %. Alors, il est un peu
normal que, comme on cherche à aller voir la différence entre deux... dans une
valeur à essence puis une valeur
électrique, que le montant de compensation... bien, on ne veut pas demander à
l'ensemble des Québécois, qui,
parfois, ne gagnent pas suffisamment cher, de venir aider des gens à se payer
une voiture qui soit d'un prix plus élevé.
On veut aider au programme. Et n'oublions pas
que le programme, c'est d'aller chercher 1,5 million de voitures électriques en 2030. On est actuellement, environ,
à 130 000. La tendance se poursuit très bien. C'est un programme qu'on
veut encourager, qu'on veut continuer à
encourager. Et, comme l'intérêt est déjà là, on veut juste maintenir l'intérêt.
On parle de maintenir l'intérêt
jusqu'en 2026‑2027, ce qui devrait être suffisant, parce qu'à ce
moment-là le prix d'une voiture à
essence et une voiture électrique devrait être le même. On est déjà en bonne
direction dans ce sens-là. Alors, de quoi aura l'air le programme? Quelle sera
la compensation à ce moment-là? Bien, je pense que l'allure des ventes, le prix
des voitures va dicter comment on va
adapter le programme. Et le but, c'est de continuer à aider les acheteurs mais
en maintenant cette cible-là de 1,5 million de véhicules.
• (18 h 20) •
L'autre
aspect dont j'aimerais parler, c'est qu'on a annoncé la fin des voitures à
essence en 2035. Encore une fois, c'est le projet de loi n° 102. Ce n'est pas encore sanctionné, mais c'est tout près
de l'être. Ça a l'air facile, on dit : Bon, bien, 2035, ça a l'air loin. Très peu de gens l'ont fait sur la terre.
Puis posons-nous la question : Est-ce que c'est loin, est-ce que c'est proche? Posons-nous la question. Je suis
rendu en 2032. J'ai une nouvelle voiture à m'acheter. Je vais me demander
qu'est-ce qui va arriver en 2035. Est-ce
qu'il va encore y avoir des garages qui vont réparer ce genre de voiture là?
Alors, on peut s'attendre, dans la portion entre 2030 et 2035, à avoir
une tendance vers l'électrification juste en se demandant : Est-ce qu'il va y avoir un garage à tous les coins
de rue pour me fournir de l'essence? Alors, j'ai l'impression qu'on va
avoir une tendance qui va aller exactement dans ce sens-là.
On est aussi
en train de discuter, aujourd'hui même d'ailleurs, à arrêter complètement
l'exploitation des hydrocarbures au
Québec. Avouons que l'exploitation n'était pas très forte, mais on va jusqu'à
boucher les puits, et ça, c'est une mesure majeure. D'ailleurs, beaucoup d'endroits dans le monde nous regardent,
se demandant qu'est-ce qu'on fait, comment on va y arriver et de quelle
façon, etc., justement parce que c'est quand même audacieux de le faire.
Alors, en
terminant, je vous dirais : Quand on regarde le nombre de projets de loi
qui ont été passés en environnement dans
les trois dernières années et demie, quand on regarde la consigne, la collecte
sélective qui font l'objet de projets pilotes, on voit que la SAQ se joint à ça, quand on voit qu'on a atteint notre
niveau d'aires protégées à 17 % et que ça continue dans ce programme-là, quand on voit les lois qui ont
été passées sur la sécurité des barrages, on a renforcé les lois sur les
pesticides... Je me souviens
quand j'entendais les gens qui disaient : Il me semble que la CAQ ne
s'occupe pas d'environnement. Y a-tu encore quelqu'un qui croit ça qu'on ne
s'occupe pas d'environnement? Merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Je vous remercie, M. le
député de Bourget. Et je cède maintenant la parole à Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Jennifer
Maccarone
Mme Maccarone : Merci,
Mme la Présidente. À mon tour d'intervenir sur le budget qui vient d'être
déposé par le gouvernement. Plusieurs choses que je pourrais discuter, mais
j'ai très peu de temps, Mme la Présidente, alors je vais essayer de rester à l'intérieur de mes dossiers, dont je
suis très fière de porter pour l'opposition officielle, des dossiers de
famille, des dossiers de diversité, inclusion, de racisme, LGBTQ2+ ainsi
que les personnes vivant avec un handicap, autisme, solidarité sociale et la
lutte contre la pauvreté. Ça sonne comme beaucoup de dossiers, mais, vous savez
quoi, Mme la Présidente, ce que j'aime
beaucoup dans ces dossiers, je trouve qu'ils sont tous liés parce que c'est
tous des dossiers qui sont très
humains. Ils sont très humains, puis nous devons se préoccuper de ces dossiers
et les personnes concernées. Et malheureusement ce budget ne fait pas
ceci.
Alors, c'est
avec de la tristesse et une préoccupation... Parce que je ne comprends pas
pourquoi nous avons... le gouvernement
a poursuivi avec le dépôt de ce budget, car il n'y a rien, dans ce budget, pour
les familles. Celles qui attendent ou qui attendront toujours pour une place en
service de garde à la petite enfance, un paiement de 500 $, Mme la
Présidente, ça ne va pas régler le problème.
C'est malheureux. Puis, je comprends, c'est un budget électoraliste, mais ça
reste que les familles ne vont pas
aller loin avec ceci. Ça ne va pas aider les enfants à trouver une place, une
place de qualité et qui est abordable,
en garderie. Ça ne va pas aider, entre autres, les mamans, parce que nous
savons tous que c'est les femmes qui restent
encore majoritairement à la maison, ça ne va pas aider ces mamans à retourner au
marché de travail et de récupérer les sommes importantes perdues en
raison de la pénurie. Puis, comme plusieurs personnes, entre autres des
personnes comme Ma place au travail, toutes
les autres mamans, toutes les autres familles qui se sont exprimées en ce qui
concerne le dépôt de ce budget, je suis insultée, insultée de
l'investissement choisi par la CAQ pour contrer l'inflation et la manière
clairement électoraliste du gouvernement pour nous persuader qu'ils ont à coeur
les familles québécoises.
Les familles
qui demandent une aide financière n'ont rien dans ce projet de loi, Mme la
Présidente. Les parents qui ne peuvent pas retourner sur le marché de travail
faute de places en service de garde éducatif à l'enfance demandent une aide d'urgence. Ils ont besoin d'aide maintenant.
Ce n'est pas 500 $ qui est fait une fois, seulement cette année, dans les 12 prochains mois...
que ça va aider ces parents. L'aide qu'ils ont besoin, ça va leur servir à
payer leurs hypothèques, à se nourrir,
à acheter des médicaments. Vous savez, c'est très cher, le lait maternisé, Mme
la Présidente. Ça va leur aider à payer
les factures d'Hydro, qui sont en croissance exponentielle grâce à un projet de
loi qui a été adopté par le gouvernement. C'est des besoins de base.
C'est des besoins de base, puis ces familles vont être fragilisées à cause de
ça. Mais, malgré toutes leurs interventions,
tous leurs cris, leurs cris de coeur, les questions que nous avons posées, les
oppositions toutes confondues, aux
périodes de questions, les témoignages, il n'y a rien, dans ce budget, pour
confronter ce problème. Ce n'est pas juste un dommage, c'est un échec
total.
Ce que les parents veulent, c'est d'avoir le
choix de retourner travailler, Mme la Présidente. Il n'y a rien comme mesure temporaire d'urgence pour faire un
accompagnement. Il n'y a pas d'extension du Régime québécois de l'assurance
parentale pour faire un accompagnement. Ils n'auront plus, en plus... ça
représente à peu près la proposition que nous faisions
comme Parti libéral du Québec, Mme la Présidente, c'est les 1 700 $
par mois. Pourquoi? Parce que c'est de l'argent qui est déjà budgété dans le passé. C'est l'argent qui est là. Nous
pourrons l'utiliser, mais ce n'est nulle part dans ce budget. C'est déjà dans les coffres du gouvernement. On
aurait pu l'utiliser. En plus que ce n'est pas une question de dire à ces
femmes de rester à la maison. On ne veut pas
les encourager de faire ça. Ça peut très facilement être liés à La Place
0-5 ans pour les familles qui
sont vraiment en attente, pour les familles qui ont vraiment un besoin.
Écoutez, Mme la Présidente, on parle
de 100 millions de dollars. Ce n'est pas beaucoup quand on pense au retour
sur l'investissement que nous pouvons avoir.
Ça fait qu'en leur nom je suis déçue. C'est une
grande tristesse parce que ça paraît que ces femmes puis ces familles ne font pas partie des priorités du
gouvernement. Et c'est dommage parce qu'ils ont beaucoup à contribuer. Vous savez que chaque parent qui doit rester à la
maison par manque de places de service de garde représente une perte de
revenus, une perte de revenus pour le
gouvernement parce qu'ils sont privés de contribuer à leur propre autonomie et
dans leur carrière. Il y a un impact
sur leur santé mentale. Ce n'est pas drôle. Ce n'est pas n'importe quoi. Ça va
nous coûter plus cher de ne pas venir aider maintenant. Plus tard, ça va
coûter plus cher.
C'est la même
chose pour les personnes handicapées, Mme la Présidente. On peut dire la même
chose. Si on peut s'occuper de ces
jeunes tôt, ça va être payant pour nous plus tard. Si on ne fait pas ça, bien,
c'est sûr, tout le monde, ici, va être responsable pour payer pour un
accompagnement qui va être nécessaire pour ces personnes, parce qu'on n'a pas
pris au sérieux leurs besoins, pour
agir tôt, pour venir faire un accompagnement, puis ce n'est pas 9,62 $ par
semaine... qu'on va pouvoir changer les choses.
Pour rester
dans le dossier des familles, Mme la Présidente, il n'y a rien pour la
conversion du réseau des services de garde. Je ne suis pas surprise, parce que,
quand on a fait le débat dans le projet de loi, le ministre, lui aussi, il n'y
a rien, dans son projet de loi, en ce
qui concerne la conversion pour que tout le monde peut avoir accès à une place
subventionnée.
Je ne parlerai même pas de racisme, Mme la
Présidente. Pourquoi? Parce qu'il y a zéro dans le budget. Mais, pour le dossier de solidarité sociale, je peux
dire qu'il n'y a pas de vision à moyen ni à long terme afin de réduire le coût
de vie de manière durable pour les Québécois. Il y a même des milliers de
personnes vulnérables qui vont être privées du 500 $. Pourquoi, Mme la Présidente? Parce qu'il y en a plusieurs
qui ne font pas de déclaration de revenus. Ça fait qu'eux, là, ils n'auront pas accès... On parle des
immigrants, on parle des réfugiés. On parle des personnes âgées, des personnes
isolées, les personnes en situation
d'itinérance, les personnes judiciarisées. C'est grave, Mme la Présidente.
C'est grave pourquoi? Parce que, pour
eux, avoir un investissement plus accru dans les organismes communautaires,
c'est là où eux auront pu avoir de l'aide.
Mais nous
savons que, le budget 2022 — je
veux donner la parole aux autres, Mme la Présidente — tout
le monde l'a dit, un soutien insuffisant pour...
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Mme la députée, alors, compte tenu de l'heure,
je me dois de vous demander si vous avez terminé votre intervention.
Mme Maccarone : ...
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, très bien, je vais
vous inviter à reprendre votre intervention lors de la reprise de ce
débat.
Ajournement
Et, compte tenu de l'heure, j'ajourne nos
travaux au mercredi 30 mars, à 9 h 40.
(Fin de la séance à 18 h 30)