(Dix heures)
Le
Vice-Président (M. Picard) : MM.
et Mmes les députés, avant d'entreprendre nos travaux, nous allons nous
recueillir quelques instants.
Veuillez vous asseoir, s'il vous plaît.
Affaires du jour
M. le leader adjoint du gouvernement, pour nos
travaux.
M.
Schneeberger : Oui. Alors, bonjour, M. le Président. Bonne
semaine à tous. Pour débuter nos travaux, je vous demanderais d'appeler
l'article 11 du feuilleton.
Le Vice-Président (M. Picard) : Mais
ce ne serait pas plutôt l'article 20, M. le leader?
M. Schneeberger : Moi, j'ai
l'article 11.
Le Vice-Président (M. Picard) :
Est-ce que c'est le projet de loi n° 17?
M.
Schneeberger : Oui.
Le
Vice-Président (M. Picard) :
O.K., moi, j'avais 20, mais ce n'est pas grave, on a le même projet de loi.
C'est ça qui est important.
M. Schneeberger : O.K. Oui. Alors, il doit y avoir eu une erreur
dans le feuilleton, mais, en tout cas, c'est bien le projet de loi n° 17, s'il vous plaît.
Projet
de loi n° 17
Prise
en considération du rapport de la commission
qui en a fait l'étude détaillée
Le
Vice-Président (M. Picard) :
Parfait. L'Assemblée prend en considération le rapport de la Commission des
finances publiques sur le projet de loi n° 17, Loi concernant la
mise en oeuvre de certaines dispositions du discours sur
le budget du 25 mars 2021 et modifiant d'autres dispositions. Et je
reconnais M. le député de Chauveau.
M.
Sylvain Lévesque
M.
Lévesque (Chauveau) : Merci
beaucoup, M. le Président. La Commission des finances publiques a procédé,
la semaine dernière, à l'étude détaillée du projet de loi n° 17,
Loi concernant la mise en
oeuvre de certaines dispositions du discours sur le budget
du 25 mars 2021 et modifiant d'autres dispositions.
J'ai le
privilège, ce matin, de m'exprimer et je veux d'abord, au nom du ministre des
Finances... et je veux d'abord remercier tous ceux et celles qui ont
participé en commission à cette étape importante qui nous amène ici
aujourd'hui. M. le Président, moi-même, je n'ai pas participé à la Commission
des finances publiques, mais on m'a rapporté que l'esprit de collaboration et de performance qui ont animé
l'ensemble de nos travaux et les travaux de la commission ont été vraiment
extraordinaires. Et je veux aujourd'hui le saluer au nom de M. le ministre des
Finances.
Il s'agit
d'un projet de loi, M. le Président, qui permettra notamment de mettre en
oeuvre des mesures du dernier budget. Présentées individuellement, les
modifications proposées nécessiteraient l'adoption de plusieurs projets de
loi. Le regroupement en un seul projet de
loi est une façon de faire qui est préconisée depuis plusieurs années et qui,
encore une fois, a su porter ses
fruits. Je ne ferai pas la liste de toutes les mesures qui ont été présentées
dans le projet de loi n° 17, mais sachez qu'il touche une multitude
de sujets et d'enjeux importants dont la lutte contre les dépendances, les
finances publiques, l'aménagement forestier,
l'Institut de la statistique du Québec, le secteur financier, la culture et le
Régime des rentes du Québec.
Par ce projet
de loi, le gouvernement pourra notamment transformer le Fonds des revenus
provenant de la vente de cannabis en Fonds de lutte contre les dépendances, qui
soutiendra des initiatives visant à prévenir, à réduire et à traiter les
conséquences associées à la consommation de
substances psychoactives, à la pratique du jeu de hasard et d'argent ainsi
que d'autres formes de dépendance; simplifier les modalités de détermination du
remboursement des taxes foncières aux producteurs
forestiers; permettre que l'Institut de la statistique du Québec puisse rendre
disponible, aux chercheurs liés à des
organismes publics, des renseignements provenant de Revenu Québec afin de
bonifier le Guichet d'accès aux données de recherche; aider les ayants droit de produits financiers non réclamés
à récupérer leurs biens et de faciliter l'administration provisoire de certains de ces biens; répondre à
certains enjeux du Régime des rentes du Québec touchant les personnes invalides
afin de simplifier et d'améliorer leurs
prestations de retraite et d'invalidité à partir de 60 ans. Sur ce point,
M. le Président, le Québec fait aujourd'hui un immense pas dans la bonne direction et répond
aux nombreux enjeux exprimés par les personnes invalides.
Je veux aussi
souligner quelques amendements qui ont été portés en cours de route et qui
touchent, premièrement, la déclaration de signature pour les organismes
bénéficiant d'un régime d'emprunt, l'encadrement de certains emprunts temporaires de l'Autorité régionale de transport
métropolitain, du Réseau de transport métropolitain et des sociétés de
transport en commun. Je veux également souligner les services
administratifs fournis par l'Agence du revenu du Québec et la modification du mécanisme de détermination des
frais d'administration de la Loi sur les agents d'évaluation du crédit. Alors,
voilà, M. le Président, pour le résumé du projet de loi n° 17.
Je demande donc à mes collègues députés de nous
appuyer dans la prise en considération du rapport de la Commission des finances publiques afin que nous puissions l'adopter dans
les meilleurs délais, et ce, au bénéfice de tous les Québécoises et les
Québécois. Merci beaucoup, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Picard) :
Merci, M. le député de Chauveau. Je reconnais maintenant M. le député de
Robert-Baldwin.
M.
Carlos J. Leitão
M. Leitão : Merci beaucoup, M. le
Président. Alors, à mon tour aussi de prendre la parole pour parler du projet de loi n° 17. Donc, comme le
collègue a mentionné, un projet de loi omnibus budgétaire, ce n'est pas la
première fois que cela est fait, et,
en fin de compte, oui, c'est pratique courante. Aussi, j'aimerais remercier
tous les collègues qui sont présents. Merci d'être venus en si grand
nombre pour démontrer votre soutien ou votre intérêt aux politiques
budgétaires. Merci.
Bon, alors,
le projet de loi n° 17, M. le Président, comme ça a été mentionné, ça
met en oeuvre plusieurs mesures du
budget de mars 2021, donc d'il y a un an. Pour ce qui est des mesures comme
telles, les mesures qui se trouvent dans le budget... pardon, dans le
projet de loi, et on parlera brièvement de ça, on n'a pas tellement
d'objections. Il y a même quelques-unes qu'on trouve très, très intéressantes.
Cependant,
comme je l'ai déjà dit à plusieurs reprises, nous allons voter contre parce que
nous avions voté contre le budget. Et on avait voté contre le budget en mars
2021. Ce serait peut-être important de le préciser, notre position,
pourquoi on avait fait ça. On avait fait ça parce que nous jugions que le
budget de mars 2021 n'allait pas assez loin, qu'il
y avait des choses qui ne se trouvaient pas dans ce budget. Ce qui se trouvait
là, bon, on pourrait en discuter longuement, mais c'est surtout ce qui
ne se trouvait pas dans ce budget-là qui nous désole encore aujourd'hui.
Depuis le
premier budget du gouvernement actuel, M. le Président, donc depuis mars 2019,
nous avions eu comme seule... je ne dirais pas «seule», mais comme
principale demande, comme principale mesure qu'on proposait et qu'on demandait
au gouvernement de mettre en oeuvre, c'était de mettre fin au temps
supplémentaire obligatoire dans le secteur
de la santé. Depuis mars 2019 qu'on disait qu'il fallait mettre fin à ça, qu'il
fallait mettre en oeuvre les projets ratios, projets ratios dont on
avait mis en place des projets pilotes, 2018. Ces projets pilotes avaient porté
fruit, et donc le temps était venu, dès
2019, de mettre ça en place. On était très conscients que cela demanderait des
ressources financières substantielles additionnelles, mais c'est ce
qu'il fallait faire parce que ça avait donné des résultats, les projets
pilotes. Mars 2019, mars 2020, mars 2021,
donc trois budgets et rien à cet égard-là. Alors, ça, c'est, à notre avis, M.
le Président, le principal échec en termes de politique budgétaire de ce
gouvernement, et, ne serait-ce que juste pour ça, nous allions voter contre.
• (10 h 10) •
Maintenant, il y a aussi d'autres éléments, si
on revient au budget de mars 2021, le tout dernier budget. Au Québec, comme toute la planète, on fait face à un
défi majeur, le défi climatique. Or, déjà, dans le budget de mars 2020, le
gouvernement avait annoncé son programme pour une économie verte, son fameux
PEV, mais, pendant toute l'année de 2020, il n'y a rien qui a été mis en
oeuvre. Pandémie, pandémie, bon... En mars 2021, donc le budget qui nous
concerne, ce que le gouvernement a tout
simplement fait, c'est de répéter ce qui avait été dit en mars 2020, dans le
budget précédent, pour ce qui est du PEV.
On a
mentionné à nouveau, parce que ça avait été aussi mentionné en mars 2020, qu'il
y avait des milliards et des milliards de dollars dans ce programme-là,
donc un effort budgétaire considérable. Eh oui! je pense que c'était
quelque chose comme 13 milliards, c'est quand même significatif, sauf
qu'une grande partie de ces ressources-là provient du Fonds vert. Donc, c'étaient
des ressources qui étaient déjà dédiées, allouées aux projets environnementaux.
Donc, ce n'est pas vraiment nouveau.
De plus, le Fonds vert comme tel n'existe plus. Le gouvernement a décidé
d'éliminer le Fonds vert,
d'abolir, de dissoudre le Conseil de gestion du Fonds vert et de transférer
tout ça à l'intérieur du ministère, donc à l'intérieur
de la machine gouvernementale. Et, encore là, depuis... nous sommes maintenant
rendus en février 2022, et on cherche
les nouvelles initiatives à cet égard là. Il y en a eu quelques-unes et qui ne
sont pas mauvaises, M. le Président, en ce qui concerne, par exemple, les autobus scolaires électriques, mais on
est loin, très loin des fameux 13 milliards de dollars. Donc, projet ratio dans le domaine de la santé
pour mettre fin au temps supplémentaire obligatoire, programme de transition
énergétique, tout ça ne se trouvait pas dans le budget de mars 2021 ou de façon
significative, à nos yeux.
Alors, nous voilà maintenant rendus à l'omnibus
budgétaire. Et, comme ça a été mentionné, bon, ça couvre toute une série d'éléments, certains plus ou
moins... disons, très particuliers, donc qui visent une clientèle très, très
ciblée. Mais, bon, ce n'est ni bon ni
mauvais, c'est juste comme ça. Quelques mesures quand même intéressantes, et je
pense qu'on doit le mentionner ici, M. le Président, notamment en ce qui
concerne, donc, les fonds de revenus provenant de la vente de cannabis, où le gouvernement a décidé de créer un
nouveau fonds, le nouveau Fonds de lutte contre les dépendances, les
dépendances de façon plus générale, et en regroupant, dans ce fonds-là, non
seulement l'argent qui vient de la vente de cannabis, mais aussi de ce qui existait déjà de
la part de la Société des alcools et de la part de Loto-Québec, donc ces
fonds-là qui étaient déjà dédiés à combattre
certaines dépendances. Donc, tout ça, maintenant, est regroupé dans un seul
fonds, et ça, je trouve, c'est intéressant.
Et
ça reflète surtout le fait que, malgré tout... vous vous rappellerez, M. le
Président, les grands débats qu'on avait eus, avant 2018 et après 2018,
en ce qui concerne la légalisation de la vente de cannabis, les enjeux que cela
soulevait, le modèle que l'État québécois
avait choisi, de procéder par une société d'État, ça allait marcher, ça
n'allait pas marcher, c'était
épouvantable, c'était très bien, donc, il y avait toutes ces discussions-là. Ce
qu'on se rend compte maintenant, quelques années plus tard, c'est qu'en
effet, d'un point de vue purement commercial, ça semble être un succès dans le
sens où la société, la SQDC, la société
d'État, prend de plus en plus de place dans le marché, donc réussit à déloger
le marché noir, le marché illicite,
ce qui était un des objectifs. La vente se fait toujours de façon responsable,
et les revenus générés par la SQDC
sont plus élevés que ce à quoi s'attendaient le gouvernement précédent et le
gouvernement actuel. Donc, toutes ces
projections de revenus sont réellement plus élevées, donc on met ça dans un
nouveau fonds de lutte aux dépendances, de façon plus large, et ça, je
trouve que c'est très intéressant, très utile.
Il
y a eu d'autres mesures, M. le Président, notamment la suspension de la Loi sur
l'équilibre budgétaire. On y reviendra parce
que, là, j'ai beaucoup de choses à dire. On y reviendra. Mais ça a aussi été
mentionné de permettre à l'Institut de la statistique du Québec de pouvoir... de rendre disponibles des données
pour les chercheurs. Ça aussi, c'est utile, c'est intéressant. Des choses un peu plus techniques, comme en ce qui
concerne Financement Québec, en ce qui concerne le Musée des Beaux-Arts,
bon, tout ça, c'est de l'ajustement que je qualifierais de technique.
Un ajustement qui
n'est pas technique du tout, qui nous avait été présenté comme : Ah!
aussi, c'est juste un ajustement technique, mais c'est beaucoup plus que ça, et
là je dois dire que je suis d'accord, et, si ce n'était que ça, j'aurais voté pour, enfin, ça, c'est très
intéressant, très utile, ce sont les changements qui se trouvent d'ailleurs
pratiquement dans le dernier élément
du projet de loi n° 17, la 11e section, et qui concernent la
rente d'invalidité. Donc, toute une mise à jour des règles concernant la
rente d'invalidité. Là, ici, par rente d'invalidité, M. le Président, ça, c'est
le régime qui est administré par Retraite Québec, donc ce sont les personnes invalides qui arrivent à l'âge de la
retraite. Et c'est vrai que le système actuel était complexe. Il y avait
beaucoup de dédoublements, il y avait beaucoup d'incertitude même, beaucoup
de contradictions. Et donc c'est un changement majeur.
Ce
que j'avais mentionné au ministre, quand on est arrivés à cet élément-là de
notre étude détaillée du projet de loi, je lui ai dit que c'était tellement important que cela aurait mérité un
projet de loi juste pour ça, pour qu'on puisse véritablement discuter de
cela en profondeur, inviter des groupes, inviter des participants, en discuter.
C'est vrai que c'était aussi très, très
technique. Nous avons eu la très bonne collaboration de Mme Labrecque, légiste
de Retraite Québec, qui nous a
bien expliqué les choses, certaines interrogations que j'avais, par exemple,
mais, dans le cadre de l'étude détaillée du projet de loi n° 17,
on n'avait pas tellement le temps de passer tout ça en revue.
Donc, c'est un peu
dommage parce que je pense que c'est important, ce qui a été fait, c'est très
utile. Ça fait beaucoup de gagnants et beaucoup
de personnes qui vont vraiment bénéficier des changements apportés au régime
des rentes d'invalidité. Et ça aurait
mérité une discussion plus approfondie, à tel point que, je dirais, à la
dernière minute, littéralement à la dernière minute, la commission a reçu une
lettre du bureau du Protecteur du
citoyen disant qu'eux aussi
avaient pris connaissance de ces éléments-là
et que, d'une façon générale, ils étaient très favorables au développement qui
avait été proposé par le
gouvernement, mais il y avait plusieurs questions très techniques, très, très
pointues auxquelles ils n'avaient pas encore de réponse, parce que tout
ça, c'est arrivé quand même assez vite.
Donc,
moi, simplement, j'ai fait écho du propos du bureau du Protecteur du citoyen, comme quoi, même si, dans son ensemble, ce coffre à outils, ces mesures-là
font consensus et sont utiles et importantes, il y aurait quand même certains
aspects techniques qu'on aurait dû avoir le temps de bien étudier. Ça aurait dû
suivre le processus normal de projet de loi avec consultation et avec l'étude
détaillée détaillée par la suite. De le mettre dans un omnibus budgétaire comme
celui-ci, ce n'est pas... Écoutez, des
choses comme ça ont déjà été faites, ce n'est pas tellement inhabituel, mais je
trouve seulement que c'est dommage
parce que ce sont quand même des bonnes nouvelles, et ça aurait mérité son
propre projet de loi et une discussion plus large.
• (10 h 20) •
Pour
ce qui est des enjeux soulevés directement par le Protecteur du citoyen, bon, écoutez, notre petite équipe de recherche est en train de regarder ça aussi. Mais,
bon, en tout cas, maintenant, le travail est terminé, l'étude détaillée, on ne
peut plus proposer des amendements. Mais ça nous est arrivé un peu tard dans le
processus, et on se sent un peu pris de court par ça. Alors, pour le travail que le Protecteur du citoyen a fait, je vous remercie d'avoir soulevé les
enjeux que vous avez soulevés. On va continuer de suivre cette
situation-là. Et, en effet, ça aurait mérité une étude plus détaillée de ces
aspects-là.
Bon, revenons
maintenant à la Loi sur l'équilibre budgétaire et à l'équilibre budgétaire
comme tel, finances publiques, sur ce qui
nous intéresse beaucoup. Je ne sais pas si d'autres formations politiques, ça
les intéresse ou pas. Ça n'a pas
l'air. On n'a pas vraiment beaucoup entendu de leur part, mais nous, ça nous
intéresse beaucoup. Alors, qu'est-ce qu'on
a à dire là-dessus? Plusieurs choses. Comme vous savez, M. le Président, nous
avons, au Québec, une manière assez unique
de regarder et d'encadrer les finances publiques. Il y a 25 ans, en 1996,
le gouvernement de l'époque avait proposé et mis en oeuvre une loi sur l'équilibre budgétaire, donc une loi qui
force le gouvernement du Québec à atteindre l'équilibre budgétaire. Donc, 10 ans plus tard, donc il y
a 15 ans, en 2006, le gouvernement de l'époque, le gouvernement de M.
Charest, avait aussi fait un pas en avant extrêmement important pour
l'intégrité financière du Québec avec la loi sur la réduction de la
dette et mettant en oeuvre le Fonds des générations.
Alors,
l'effet combiné de ces deux lois-là fait en sorte qu'aujourd'hui le Québec est
une des provinces du Canada avec des
finances publiques soutenables à long terme. Je pense que la seule autre
province, c'est la Colombie-Britannique
qui peut aussi dire une telle chose. C'est quand même tout un cheminement qui a
été fait depuis 1996.
Et
pourquoi cela était nécessaire? Ce sont des lois, et surtout la première, la
loi de 1996, la Loi sur l'équilibre budgétaire...
ce sont des lois qui sont assez contraignantes. Donc, l'État du Québec est
vraiment dans une situation assez contraignante.
Et d'ailleurs ce qu'on fait ici, dans le projet de loi n° 17,
on suspend l'application de ces deux lois-là, on les suspend étant donné l'énorme bouleversement qui a été généré par la
pandémie et par la récession qui s'en est suivie. Encore une fois, ça a été fait avant, ça a été
fait en 2015, donc on peut occasionnellement suspendre la loi. Cependant, ce
que plusieurs analystes ont mentionné, et je
suis entièrement d'accord avec ça, on devrait revoir ces lois-là pour qu'à
l'intérieur de ces lois-là on puisse
avoir des mécanismes qui nous permettraient ces ajustements-là, sans
nécessairement devoir suspendre l'application de la loi.
Mais donc revenons à
la Loi sur l'équilibre budgétaire. Pourquoi, en 1996... pourquoi cela a été
nécessaire?
Le Vice-Président
(M. Picard) : ...
M. Leitão : Oui?
Le Vice-Président (M. Picard) : Là, j'entends des bruits d'appareils
électroniques, là. S'il vous plaît, là, il y a des tweets qui rentrent, là, je vous
demanderais de fermer les sonneries, là. Je ne sais pas c'est qui, mais ça
vient de ce côté-là. Donc, je vous
demande de tout fermer, s'il vous plaît. Sinon, donc, M. le député
Robert-Baldwin, je m'excuse, mais allez-y, continuez.
M. Leitão :
Certainement, M. le Président. Et je dispose de 30 minutes, c'est ça, M.
le Président?
Le Vice-Président
(M. Picard) : Oui.
M. Leitão :
Très bien. O.K. Donc, O.K., donc, parlons donc... Donc, on revient là où on en
était, la Loi sur l'équilibre budgétaire.
Pourquoi cela a été nécessaire en 1996? C'est parce que, dans les
30 années précédentes, 25 années précédentes, le Québec s'était trouvé dans une situation de déficits
récurrents, déficits systémiques, pour utiliser un mot qui est présentement à la mode, mais qui, avant,
ne causaient aucun problème, donc des déficits qui se répétaient année après
année et qui ont eu comme résultat, quand on
est arrivé au milieu des années 90... le résultat de tout ça, c'était que
le Québec avait accumulé une dette publique considérable. Probablement, à ce
moment-là, on était parmi les dettes publiques les plus élevées. Je
pense, c'était même la plus élevée au Canada en proportion de l'économie du
Québec.
Ce que cela a eu
comme effet, on est quand même arrivés à une situation comme... je pense,
c'était au-delà de 100 milliards de dollars, c'était juste la dette
publique des déficits accumulés. C'est quand même énorme, énorme, M. le Président. Ce que ça a eu comme
résultat, c'est qu'à partir des années 90, ça a commencé sérieusement à
limiter la capacité de l'État du
Québec de continuer à remplir ses missions. On parle beaucoup de sous-investissement,
présentement, de sous-investissement en santé, de sous-investissement en
éducation, de sous-investissement dans le maintien des infrastructures, mais il
faut comprendre que ce sous-investissement-là, d'où il provient, il provient du
fait que, pendant 30, 40 ans, on a
accumulé des déficits récurrents un après l'autre. Donc, on a sorti la carte de
crédit pour payer les dépenses récurrentes
d'épicerie, donc on s'est donné des services publics dont on était... dont on
est très, très fiers, mais on n'avait pas les moyens de les financer
adéquatement et donc on l'a fait avec la carte de crédit.
Et on a accumulé
toute cette dette-là qui a commencé à avoir un effet très important sur la
capacité de l'État du Québec de continuer à
avoir accès aux marchés financiers à des termes raisonnables, à tel point que
le gouvernement de l'époque a décidé,
donc, de créer ce vaste consensus. Il y a eu des états généraux, etc., et, à ce
moment-là, tout le monde était
généralement d'accord pour qu'on limite sérieusement la capacité de l'État
d'engager à nouveau dans la fourniture de services publics à crédit. Ça ne marche pas. Ça ne marche pas. On ne
peut pas, malgré ce que certaines formations politiques peuvent prétendre, on ne peut pas avoir des
services publics récurrents à crédit. Il faut avoir les moyens financiers de
payer pour ces services-là.
Alors,
c'est de là que vient la Loi sur l'équilibre budgétaire, donc, qui force l'État
à avoir cet équilibre budgétaire, loi
qui avait... il y avait tout un très large consensus autour de ça. On nous
parle maintenant qu'il ne faut pas retourner ici, il ne faut pas refaire ça... Tout le monde était
d'accord que c'était impensable de continuer dans la même direction, d'où cette
Loi sur l'équilibre budgétaire.
Plus tard, donc, en
2006, le gouvernement de M. Jean Charest avait ajouté à ça une loi, une
partie de la loi sur la réduction de la
dette et en créant le Fonds des
générations. Le Fonds des
générations, c'est un fonds, un fonds réel, c'est de la vraie argent qu'il y a
là-dedans, aux alentours de... maintenant, c'est quelque chose comme
10 milliards de dollars, mais
même un peu plus, mais c'est un fonds qui a ses propres sources de revenus.
Donc, quand ce fonds a été créé, une grande partie des fonds qui
rentrent dans le fonds, une grande partie de sa source de revenus, c'étaient
des redevances hydroélectriques.
• (10 h 30) •
Le
Québec n'est pas la Norvège. On n'a pas les mêmes types de ressources
naturelles que la Norvège, qui a créé tout
un fonds, ce qu'on appelle un fonds souverain, avec les revenus, les profits de
l'exploitation des hydrocarbures et qui... aujourd'hui, le fonds norvégien, c'est au-delà de
1 000 milliards de dollars. Donc, nous, on n'avait pas ça, on n'a pas
ça, mais on avait quand même une
grande ressource naturelle, qui est l'hydroélectricité. Donc, une partie, donc,
des redevances hydrauliques alimente
le Fonds des générations. Il y a d'autres éléments aussi, comme une partie de
l'impôt minier, par exemple, donc il y a d'autres sources de revenus,
mais celle-là est la principale.
Et le seul et
unique objectif de ce Fonds des générations là, M. le Président, est de nous
aider à limiter la croissance de la
dette publique. Parce que, même si la Loi sur l'équilibre budgétaire a donc mis
fin aux déficits récurrents, sauf en cas d'événement majeur comme une récession, ce qui
était le cas en 2008, 2009 et puis à nouveau présentement, sauf dans ces
cas extraordinaires là, on ne peut pas avoir
de déficit, mais il fallait aussi trouver un moyen de nous permettre de
continuer à emprunter pour mettre à jour nos infrastructures.
Vous vous rappellerez
que l'accident qu'il y a eu dans les années 2000 à Laval, l'effondrement
du viaduc de la Concorde, quand même un
viaduc qui était relativement récent, relativement récent, personne ne s'était
aperçu de quoi que ce soit, et puis,
soudainement, pouf! ça s'est effondré. Il y a eu des décès. C'était majeur, et
ça a comme ébranlé toute la société
québécoise et ça a généré une commission, une véritable commission d'enquête qui
a procédé à une vaste analyse de toutes nos infrastructures physiques.
Et on s'est rendu compte que, oui, on a besoin d'investissements massifs dans la modernisation et la mise à jour de nos
infrastructures, ais, quand on traîne une dette publique tellement élevée,
comme c'était notre cas, dette publique qui venait des 30 dernières années
de livrer des services publics à crédit, on était vraiment coincés; difficile d'avoir accès aux marchés
financiers à des termes raisonnables pour pouvoir financer tous ces investissements-là.
Alors,
une façon d'afficher notre crédibilité est d'envoyer le message que nous sommes
sérieux en ce qui concerne le
contrôle de la dette publique, mais, en même temps, nous avons besoin
d'emprunter pour améliorer nos infrastructures. Le gouvernement de M. Jean Charest a bel et bien créé le Fonds des
générations, qui nous a redonné cette crédibilité-là. Les marchés financiers se sont donc rendu compte
que le Québec était sérieux non seulement en ce qui concerne sa politique
budgétaire annuelle, dont un déficit
récurrent, on est sérieux sur ça, mais on est aussi sérieux sur le contrôle de
la dette, et on a un fonds dont le seul et unique objectif est de
rembourser la dette avec ses propres sources de revenus.
D'ailleurs,
c'était et c'est toujours un cas très unique, il n'y a pas quelque chose comme
ça dans les autres provinces canadiennes.
Aux États-Unis, certains États se sont un peu inspirés du Fonds des générations
du Québec. Parce que, comme vous
savez aussi, M. le Président, aux États-Unis, les États, de façon générale, ne
peuvent pas non plus avoir des déficits, des déficits récurrents, et les
États, aussi, sont responsables d'un grand investissement public. Donc, ils ont
trouvé ce mécanisme de fonds des
générations. Certains États l'ont trouvé assez intéressant, et ça a été... ça a
inspiré plusieurs États américains.
Je sais qu'en Europe aussi, suite à la crise financière de 2007‑2008,
certains États qui avaient été lourdement frappés par cette crise-là et par l'absence soudaine d'accès aux marchés
financiers, on pense à la Grèce, au Portugal, l'Espagne, l'Irlande... ce
choc-là les a aussi... disons qu'ils sont devenus assez intéressés à des
mécanismes comme le Fonds des générations du Québec.
Donc, ce fonds là,
vraiment, nous a beaucoup aidés à établir et maintenir notre crédibilité, ce
qui nous a permis de continuer à emprunter.
On a créé aussi une approche beaucoup plus structurée et professionnelle, en ce
qui concerne les investissements en
infrastructures, avec la Société québécoise d'infrastructures, avec le Plan
québécois d'infrastructures. Donc, on
étale pendant 10 ans... sur 10 ans nos besoins d'investissements en
infrastructures. Et donc, avec tous ces outils-là qui ont commencé,
encore une fois, je l'ai dit, M. le Président, sous le gouvernement de
M. Jean Charest, la crédibilité financière du Québec a été établie.
Je
vois que le temps passe, M. le Président. Donc, ce n'est pas une surprise pour
vous quand je vous dis que, comme j'ai
dit au début, nous allons voter contre le projet de loi parce que le budget ne
répondait pas à nos attentes en 2021. Mais il y a des éléments intéressants, et je vais continuer ma réflexion avec
vous dans la prochaine étape de ce projet de loi. Merci beaucoup, M. le
Président.
Le
Vice-Président (M. Picard) : Merci, M. le député de Robert-Baldwin. Est-ce qu'il y a d'autres
interventions?
Puisque je ne vois
personne, nous serions rendus à l'étape de la mise aux voix.
Mise
aux voix du rapport
Mais
je constate que l'un des groupes parlementaires n'est pas représenté, donc je
suspends les travaux pour un maximum de temps de 10 minutes.
(Suspension de la séance à
10 h 35)
(Reprise à 10 h 41)
Le
Vice-Président (M. Picard) : En application de l'ordre spécial, j'inviterais maintenant les leaders
parlementaires à m'indiquer le vote de leurs groupes sur l'adoption du
rapport de la Commission des finances publiques portant sur le projet de loi n° 17,
Loi concernant la mise en
oeuvre de certaines dispositions du discours sur le budget du 25 mars 2021 et modifiant d'autres dispositions. M. le leader adjoint du
gouvernement?
M. Schneeberger :
Pour.
Le Vice-Président
(M. Picard) : M. le député de Robert-Baldwin?
M. Leitão :
Contre.
Le Vice-Président (M. Picard) :
Mme la députée de Mercier?
Mme Ghazal : Contre.
Le Vice-Président
(M. Picard) : Mme la députée de Gaspé?
Mme Perry Mélançon : Contre.
Le
Vice-Président (M. Picard) : Je vous remercie. M. le leader adjoint du gouvernement, est-ce que vous
avez des indications concernant le vote des députés indépendants?
M. Schneeberger : Aucune.
Le Vice-Président (M. Picard) :
Je vous remercie. En conséquence, le rapport de la Commission des finances publiques portant sur le projet de loi n° 17, Loi concernant la
mise en oeuvre de certaines dispositions du discours sur le budget du 25 mars 2021 et modifiant d'autres dispositions,
est adopté.
M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Schneeberger : Oui. M. le Président, je vous demanderais de
suspendre nos travaux jusqu'à cet après-midi, 13 h 40, pour
les affaires courantes.
Le
Vice-Président (M. Picard) : Afin de permettre, cet après-midi, la tenue des affaires courantes, les
travaux sont suspendus jusqu'à 13 h 40.
(Suspension de la séance à 10 h 42)
(Reprise à 13 h 41)
La Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Bonjour. Vous pouvez vous asseoir.
Affaires courantes
Déclarations de députés
Alors, nous
débutons aux affaires courantes, à la rubrique de déclarations de députés. Et
je cède maintenant la parole à Mme la députée de Lotbinière-Frontenac.
Souligner le
150e anniversaire de la municipalité
de Saint-Narcisse-de-Beaurivage
Mme Isabelle Lecours
Mme Lecours
(Lotbinière-Frontenac) :
Merci, Mme la Présidente. Je tiens aujourd'hui à souligner le
150e anniversaire de la municipalité de
Saint-Narcisse-de-Beaurivage, située dans ma circonscription.
Les pionniers
à l'origine de la fondation de Saint-Narcisse-de-Beaurivage ont fait preuve de
courage, de résilience et de solidarité lors de leur établissement aux
abords du chemin Craig, à compter des années 1820.
D'ailleurs,
la beauté de la municipalité de Saint-Narcisse-de-Beaurivage ne réside pas
seulement dans ses magnifiques panoramas agricoles, mais aussi dans cet
esprit communautaire soudé qui anime toute la communauté.
Que ce
150e anniversaire soit l'occasion de raffermir les liens entre les
citoyens, afin d'aller de l'avant avec dynamisme et enthousiasme. Bon
150e anniversaire!
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, Mme la députée. Maintenant, nous poursuivons avec M. le député
de Laval-des-Rapides.
Appuyer les revendications de la
Corporation de développement
communautaire de Laval en matière de financement
M. Saul Polo
M. Polo : Merci beaucoup, Mme
la Présidente. C'est avec beaucoup d'humilité que je me fais le porte-voix,
aujourd'hui, de la Corporation de développement communautaire de Laval, un
regroupement de dizaines d'organismes communautaires qui offrent des services à
la population dans divers secteurs d'activité.
Dans le cadre
d'une semaine nationale de mobilisation pour réclamer une aide financière
adéquate du gouvernement, la CDC de
Laval se joint, aujourd'hui, à quelque 4 000 organismes
communautaires du Québec en tenant des rassemblements sur tout le
territoire lavallois.
J'ai
d'ailleurs le plaisir d'aller les rencontrer ce matin, à l'occasion de cette
journée d'action. J'ai rencontré des personnes de coeur, qui se
consacrent entièrement au bien-être et au développement socioéconomique de leur
milieu, mais qui sont
à bout de souffle. Alors qu'elles devraient mettre toutes leurs énergies dans
leurs activités communautaires, ces personnes doivent consacrer une
grande partie de leur temps à de lourdes tâches administratives afin d'obtenir
le financement nécessaire au maintien de leurs
activités. Malheureusement, malgré des promesses faites par le gouvernement,
ces organismes peinent à garder la tête hors de l'eau.
Je suis donc
heureux de joindre ma voix à celle de la CDC Laval afin de dénoncer le
sous-financement chronique dont nos organismes communautaires sont
victimes à Laval-des-Rapides et Pont-Viau. Merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Je vous remercie, M. le député. Maintenant, je cède donne la parole à
Mme la députée de Pointe-aux-Trembles.
Rendre hommage à Mme Gisèle
Pomerleau, fondatrice du Centre
des femmes de Montréal-Est—Pointe-aux-Trembles
Mme Chantal Rouleau
Mme Rouleau : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Afin de
souligner la Journée internationale des droits des femmes, j'aimerais
saluer la vie de Mme Gisèle Pomerleau, une femme très estimée.
Mme Pomerleau a fondé le Centre des femmes
Montréal-Est—Pointe-aux-Trembles
en 1995. Femme engagée dans sa communauté,
elle était de tous les fronts pour les femmes. Que ce soit à la table de
concertation ou le bal des aînés, Le Journal Paroles aux femmes,
les Filles du roi, les initiatives contre la violence faite aux femmes,
Mme Pomerleau déployait tous les
efforts pour le mieux-être des femmes autour d'elle et venant aussi d'autres
continents. Et je pense à Dorette.
Courageuse,
déterminée et toujours solide dans ses arguments, elle avait un pétillant dans
les yeux et dans la voix quand il
s'agissait d'aider les femmes et leur offrir un mieux-être. Malheureusement,
cette grande dame s'est assoupie, la dernière fois, le 21 décembre
2021. Elle sera à jamais dans nos coeurs. Salut, Gisèle!
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Je vous remercie, Mme la députée. Maintenant, je cède la parole à Mme
la députée de Westmount—Saint-Louis.
Souligner le
175e anniversaire de la Congrégation Shaar Hashomayim
Mme Jennifer Maccarone
Mme Maccarone : Merci, Mme la
Présidente.
Today, I'd like to mark the 175th
anniversary of the Congregation Shaar Hashomayim and its 100th anniversary in Westmount. Led by Rabbi Adam
Scheier and Rabba Rachel Finegold, the congregation is one of the largest
synagogues in Montreal and one of the oldest traditional synagogues in
North America.
La Congrégation de Shaar Hashomayim fait partie intégrante
du paysage culturel et religieux de la ville de Westmount et offre une multitude de services et d'activités
destinés à tous les citoyens de confession juive. Depuis maintenant
175 ans, le Shaar est devenu un
lieu de rassemblement et de recueillement important, dont la mission est de
promouvoir des valeurs de la paix, de solidarité et de vivre-ensemble.
And this serves as a reminder today,
especially following the attack on the Shaar as early as just last year, that
acts of hate are a reminder of our duty to fight
anti-Semitism and all other forms of discrimination and racism. Thank you to the Shaar for its contribution for over the
past 175 years and specifically to the Westmount community for the past
century.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Merci, Mme la députée. Maintenant, je cède la parole à Mme la députée de
Repentigny.
Rendre hommage à M. Richard
Chrétien,
lauréat du prix Guy-Chartrand
Mme Lise Lavallée
Mme Lavallée : Merci, Mme la Présidente. Nous savons à quel
point les bénévoles ont une importance capitale dans le bien-être et le
dynamisme de nos communautés. Dans l'ombre, ils arrivent souvent à offrir
énormément de lumière à nos concitoyens, et, pour cette raison, ils
méritent qu'on les fasse rayonner à notre tour.
Aujourd'hui,
je souhaite donc féliciter un précieux bénévole de Repentigny, M. Richard
Chrétien, qui s'est récemment mérité le prix Guy-Chartrand dans la
catégorie Citoyen mobile de l'année.
Son implication bénévole au sein de l'association
québécoise des retraités et préretraités afin d'assurer des services de
transport collectif plus inclusifs et mieux adaptés aux besoins des personnes
aînées est tout simplement remarquable. Après 35 ans de carrière à la STM à titre de gestionnaire, il
met maintenant son expertise au service des nôtres, et c'est tout à son
honneur.
Merci pour
votre engagement, qui fait rayonner notre région de la plus belle des façons.
Merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) : Je vous remercie, Mme la députée. Nous poursuivons avec Mme la députée
de Gaspé.
Souligner le travail des bénévoles des associations
sportives
Mme Méganne
Perry Mélançon
Mme Perry Mélançon : Mme la Présidente, depuis deux ans, les
associations sportives civiles et scolaires ont dû relever d'énormes défis. Les pratiques ont enfin
pu recommencer, et, dans six jours, les tournois et les compétitions pourront
également reprendre, pour notre plus grand bonheur.
Aujourd'hui,
je tiens à souligner le travail des précieux bénévoles, qui font des pieds et
des mains depuis des mois pour maintenir leur sport en vie. Avec l'annonce des
allègements sanitaires, ils ont dû rapidement réorganiser leur
calendrier de matchs et tournois, ce qui représente un travail colossal.
Ces
bénévoles sont majoritairement des parents. Au-delà de leurs responsabilités
familiales, ils doivent composer avec
les pratiques, les matchs et les tournois de leurs enfants, en plus de voir au
bon fonctionnement de leurs organisations. Ces bénévoles sont la pierre
d'assise des associations sportives, et leur travail acharné est trop souvent
passé sous silence.
À
vous toutes et tous qui donnez sans compter temps et énergie, je dis un sincère
merci. Merci de garder la flamme allumée
chez nos jeunes sportifs et de veiller à ce qu'ils s'accomplissent dans leur
plaisir et en toute sécurité. Je vous souhaite une belle fin de saison.
Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, Mme la députée. Maintenant, nous
poursuivons avec Mme la députée de Louis-Hébert.
Dans
le cadre de la Journée mondiale du scoutisme, rendre hommage
aux groupes scouts de la circonscription de Louis-Hébert
Mme Geneviève
Guilbault
Mme Guilbault : Merci, Mme la Présidente. En cette Journée
mondiale du scoutisme, j'aimerais rendre hommage, aujourd'hui, aux
groupes scouts de ma circonscription de Louis-Hébert.
En
effet, dans Louis-Hébert, on a le privilège d'avoir deux groupes scouts, soit
celui de Cap-Rouge, le plus gros groupe
du district de Québec, présidé par Mme Lucie Papillon, et celui de
Saint-Augustin, présidé par M. Michael Sheaff.
Le
scoutisme, c'est un mouvement socioéducatif créé en 1907 par le général
britannique Lord Robert Baden-Powell pour
les jeunes de sept ans et plus, lesquels sont répartis en diverses unités,
comme les castors, les louveteaux, les aventuriers, les éclaireurs et les pionniers. Son principe
pédagogique est de donner des responsabilités à l'enfant et à l'adolescent pour
former son caractère par le jeu et l'action
dans la nature, épanouir sa vie sociale dans le respect des valeurs
fondamentales comme la justice, le dépassement de soi, l'écologie et le
respect.
Après
deux ans de COVID, les valeurs mises de l'avant par ce mouvement, telles que la
solidarité, l'entraide et le respect, sont un véritable baume pour notre
communauté.
Merci
au scoutisme, et particulièrement au groupe scout de Louis-Hébert, de continuer
à façonner nos adultes de demain. Merci.
• (13 h 50) •
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, Mme la députée. Mme la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue, la parole est à vous.
Souligner
le parcours de M. Simon Turcotte
dans sa lutte contre le cancer
Mme Émilise
Lessard-Therrien
Mme Lessard-Therrien : Merci, Mme la Présidente. Aujourd'hui, j'aimerais
souligner le parcours de Simon Turcotte, un citoyen de 33 ans de ma
circonscription qui m'inspire courage et résilience.
Depuis
2016, Simon lutte contre le cancer. Il a fait face à cinq tumeurs, auxquelles
il a tenu tête une par une, mais pas sans séquelles, puisque la dernière
récidive a eu raison de sa jambe droite.
Mais
la lutte de Simon est bien plus grande, parce que, tout en combattant le
cancer, il a fait face à un système de santé
qui lui a fait défaut, à des services défaillants pour les personnes en
situation de handicap, à l'isolement, au regard des autres, et plus.
Aujourd'hui,
même si le cancer reste une épée de Damoclès, Simon a regagné les éléments de
sa dignité, comme un véhicule adapté, un logement, et il se donne à
nouveau le droit de rêver et d'avoir des projets.
Simon
chante dans un groupe nommé Tumeurs. Le message qu'il porte, c'est un affront
au suroptimisme ambiant. Non, tout ne va pas toujours bien aller. Oui, parfois,
la vie nous fait violence, et, oui, il faut pouvoir le nommer.
Le parcours de Simon
représente pour moi le paradoxe de la vie : un élan de beauté qui surgit
au travers des épreuves. Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci, Mme la députée. Maintenant, je cède la
parole à M. le député de Beauharnois.
Féliciter Mme Mélodie Daoust, hockeyeuse, médaillée d'or
aux Jeux olympiques de Beijing
M. Claude
Reid
M. Reid : Merci, Mme la Présidente. Il y a quelques jours à peine, l'équipe
canadienne féminine de hockey sur glace brillait d'or aux Jeux
olympiques d'hiver de Beijing en remportant le match final contre les
États-Unis.
Partout
dans la belle région du Suroît, nous avons vécu une immense joie collective
pour Mélodie Daoust, notre joueuse de hockey préférée, fièrement
originaire de Salaberry-de-Valleyfield, dans le comté de Beauharnois.
Quel dénouement
heureux! Après être revenue au jeu, suite à une blessure qui l'avait tenue à
l'écart durant une partie du tournoi,
Mélodie a pu vivre ce triomphe en pleine action aux côtés de ses coéquipières.
Elle revient au Québec avec une troisième médaille olympique en poche,
sa deuxième en or.
Mélodie,
tes succès olympiques et ta passion pour ton sport font de toi un modèle
inspirant de détermination et de persévérance pour notre jeunesse. Tu es
la preuve vivante que de croire en ses rêves peut nous amener à accomplir de grandes choses. Bravo et félicitations!
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, M. le député. Maintenant, je cède la parole
à Mme la députée de Maurice-Richard.
Souligner
le travail des employés et des bénévoles du Service
de nutrition et d'action communautaire
Mme Marie
Montpetit
Mme Montpetit : Merci beaucoup, Mme la
Présidente. Personne ne devrait jamais s'inquiéter de pouvoir mettre quelque chose sur la table pour le souper ou
d'avoir assez de sous pour pouvoir envoyer les enfants à l'école le ventre
plein. Malheureusement, c'est une
situation qui arrive encore trop souvent. Et, avec la pandémie, les effets de
l'inflation sur le prix des aliments,
les besoins se sont accentués. Le rôle que jouent nos banques alimentaires est
plus que jamais essentiel.
Aujourd'hui, je
souhaite m'adresser aux employés et aux bénévoles du SNAC, une banque
alimentaire située dans ma circonscription.
Aux plus de 200 bénévoles qui se dévouent chaque jour à aider nos
concitoyens, je vous dis merci. Vous faites la différence dans la vie de
milliers de personnes. Grâce à vous, plus de 4 500 dépannages
alimentaires et plus de 3 000 repas communautaires sont faits
chaque année. Même une pandémie ne vous aura pas arrêtés.
Également, une
salutation toute spéciale à Louise et Chantal. Votre dévouement auprès des
Ahuntsicoises et Ahuntsicois depuis toutes ces années est plus
qu'impressionnant. Merci pour tout ce que vous faites.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, Mme la députée. Ceci met fin à la rubrique
de déclarations de députés.
Et je suspends les
travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à
13 h 53)
(Reprise à 14 h 3)
Le Président :
Mmes et MM. les députés, bon mardi. Prenons quelques instants pour nous
recueillir.
Je vous remercie.
Veuillez vous asseoir.
Nous poursuivons les
affaires courantes.
Aujourd'hui, il n'y a
pas de déclarations ministérielles ni présentation de projets de loi.
Dépôt
de documents
À la rubrique Dépôt
de documents, M. le ministre de la Santé et des Services sociaux.
Comptes
de la santé 2019‑2020 à 2021‑2022
M. Dubé : Alors, oui, M. le Président, je dépose les comptes de la
santé 2019‑2020, 2020‑2021 et 2021‑2022 du ministère de la Santé et
des Services sociaux. Merci, M. le Président.
Le Président : Merci. Ces documents sont déposés. Mme la ministre des Affaires
municipales et de l'Habitation.
Addenda
à l'Entente Canada-Québec sur le logement concernant l'utilisation
de l'Allocation canadienne pour le logement pour bonifier
le programme Allocation-logement Québec
Mme Laforest : Oui, merci, M. le Président. Alors, je dépose un
addenda à l'Entente Canada-Québec sur le logement concernant l'utilisation de l'Allocation
canadienne pour le logement pour bonifier le programme Allocation-logement au
Québec.
Seconde Entente Canada-Québec concernant l'Initiative
pour la création rapide de logements
Je dépose également
la Seconde entente Canada-Québec concernant l'Initiative pour la création de
logements. Merci, M. le Président.
Le Président :
Merci. Ces documents sont également déposés. M. le leader du gouvernement.
Réponses
à des pétitions
M. Jolin-Barrette :
Oui, M. le Président. Je dépose les réponses du gouvernement aux pétitions
présentées en Chambre le 1er décembre
2021 par le député de Bonaventure, le 2 décembre 2021 par la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue, le 3 et le 9 décembre 2021 par le député de Portneuf, le
10 décembre par le député de D'Arcy-McGee, le 3 février 2022 par le député de Matane-Matapédia et le 3 février 2022 par la députée de Rouyn-Noranda—Témiscamingue. Merci.
Le Président :
Merci. Ces documents sont déposés.
Préavis
d'une motion des députés de l'opposition
J'ai
reçu un préavis d'une motion qui sera inscrite dans le feuilleton de demain aux
affaires inscrites par les députés de l'opposition. Conformément à
l'article 97.1 du règlement, je dépose le texte de ce préavis.
Dépôt
de rapports de commissions
Étude
détaillée du projet de loi n° 14
À la rubrique Dépôt de rapports de
commissions, je dépose le rapport de la Commission de l'économie et du travail
qui, les 15, 16 et 17 février 2022, a
procédé à l'étude détaillée du projet de loi n° 14, Loi visant à assurer la protection des stagiaires en milieu de travail. La commission a adopté le
texte du projet de loi avec des amendements.
Consultations
particulières sur le projet de loi n° 24
Je
dépose également le rapport de la Commission des institutions qui, les 16 et
17 février 2022, a tenu des auditions publiques dans le cadre de consultations particulières sur le projet de
loi n° 24, Loi modifiant la Loi
sur le système correctionnel du
Québec afin d'y prévoir le pouvoir d'exiger qu'une personne contrevenante soit
liée à un dispositif permettant de savoir où elle se trouve.
Il n'y a pas de dépôt
de pétitions.
Il n'y a pas de
réponses orales aux pétitions ni d'interventions portant sur une violation de
droit ou de privilège.
Questions
et réponses orales
Nous
en sommes donc à la période de questions et de réponses orales, et je cède la
parole à la cheffe de l'opposition officielle.
Levée
de l'état d'urgence sanitaire
Mme Dominique
Anglade
Mme Anglade : Merci, M. le Président. Hier, on a tous pu se réjouir de voir que les
Canadiens l'ont remporté sur les Maple Leafs. On a surtout remarqué qu'il y
avait 10 000 personnes au Centre Bell. On sait également que le port
du masque va être enlevé dans les écoles à
partir du 7 mars, et le passeport vaccinal va également, lui, disparaître
à partir du 14 mars, M. le Président.
Mais
l'aberration devant laquelle on se trouve, c'est qu'on est toujours
en urgence sanitaire. C'est un non-sens complet, M. le Président. Le premier ministre
donne des explications qui ne tiennent pas la route. La réalité, la raison pour
laquelle on se trouve en urgence
sanitaire, c'est parce que le premier ministre aime gouverner seul, il aime
gouverner par décrets, il aime faire
en sorte qu'il n'ait pas à répondre à des questions de reddition de comptes.
C'est ça, la réalité à laquelle nous faisons face, M. le Président.
Là, le premier
ministre, il va me sortir sa cassette, puis il va me donner toutes les raisons
pour lesquelles on en est encore à une
urgence sanitaire, puis il va me dire : Cassette pour cassette, la mienne
est meilleure. Mais, moi, ce que je demande
au premier ministre, là, aujourd'hui, c'est de regarder les choses en face. Il
n'y a aucune raison qui tienne, pour laquelle on est en urgence
sanitaire.
Demain, il a un Conseil
des ministres. Est-ce qu'il va pouvoir lever l'urgence sanitaire à ce
moment-là?
Le Président : M. le premier
ministre.
M. François Legault
M. Legault :
Oui, M. le Président, je pense que c'est important de le répéter, depuis deux
ans on suit les recommandations de la Santé
publique. Au Centre Bell, on peut avoir seulement 50 % des spectateurs,
avec une série de règles. Il y a encore,
pour quelques semaines, des masques qui doivent être portés, entre autres dans
les classes. Il y a des primes qui
sont payées aux infirmières qui ne sont pas dans la convention collective. On
embauche des gens, aussi, pour vacciner
à l'extérieur du processus qui est prévu dans les conventions collectives. Puis
on a encore, pour quelques semaines, un passeport vaccinal. Pour toutes
ces raisons-là, on a besoin de l'urgence sanitaire.
Par
contre, ce qu'on compte faire, au cours des prochaines semaines... Bon,
d'abord, la plupart de ces mesures-là vont
être levées. Il va rester, probablement, les primes aux infirmières, qui vont
jusqu'au 31 mars. Donc, on va avoir besoin d'un projet de loi, puis
j'espère avoir la collaboration de l'opposition officielle.
Le Président :
Première complémentaire, Mme la cheffe de l'opposition officielle.
Mme Dominique
Anglade
Mme Anglade :
M. le Président, rien ne tient la route, rien. Pourquoi on n'est pas obligé de
fonctionner comme ça en Ontario? Pourquoi on
n'est pas obligé de fonctionner comme ça en Colombie-Britannique, en France, en
Europe en général? Pourquoi c'est
seulement au Québec qu'on est encore en urgence sanitaire, avec la situation
que nous vivons? Pourquoi?
Le Président :
M. le premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : Bien, M. le Président, on a l'urgence sanitaire pour être capables de
payer des primes aux infirmières. On
est en urgence sanitaire pour être capables d'avoir un passeport vaccinal,
d'avoir un masque, d'avoir une réduction de capacité dans certains endroits comme le Centre Bell, pour être capables
d'embaucher des gens pour vacciner en dehors du processus de la
convention collective. On a besoin de l'urgence sanitaire.
Maintenant,
M. le Président, on est tous d'accord, ici, sur ces mesures-là puis on est tous
d'accord pour que, quand les mesures vont être levées, on enlève
l'urgence sanitaire.
Le Président :
Deuxième complémentaire, Mme la cheffe de l'opposition officielle.
Mme Dominique
Anglade
Mme Anglade : M. le Président, hier le ministre de la Santé du Québec était en train
de faire du porte-à-porte dans Marie-Victorin,
une élection qui, d'ailleurs, n'est pas encore déclenchée. Pourtant, on est
quand même, aujourd'hui, en urgence sanitaire. C'est ça qui nous montre
l'aberration de la situation, M. le Président.
Comment
peut-on encore justifier cette situation? Il y a seulement le premier ministre
qui peut expliquer pourquoi on est en urgence sanitaire. Il n'y a
personne d'autre qui comprend ça, au Québec, aujourd'hui.
• (14 h 10) •
Le Président :
M. le premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Bon, M. le Président, d'abord, c'est important de dire que tous les
partis politiques, actuellement, font du
porte-à-porte dans Marie-Victorin pour l'élection partielle qui va avoir lieu
bientôt. Par contre, ce qu'on me dit, c'est qu'entre autres, dans le porte-à-porte, il y a des gens qui sont encore
inquiets à cause du masque et puis de rencontrer... même si l'autre
personne a un masque.
Donc,
ce qu'on souhaite, c'est la plus grande participation des citoyens à cette
élection partielle. C'est pour ça qu'on pense, dans les prochaines semaines, être capables de lever les mesures,
rassurer les Québécois, puis avoir notre date pour la prochaine élection
partielle dans Marie-Victorin.
Le Président :
Troisième complémentaire, Mme la cheffe de l'opposition officielle.
Mme Dominique
Anglade
Mme Anglade :
Quand ça fait son affaire, le premier ministre, il parle de tous les partis.
Bien, tous les partis d'opposition sont pour
lever l'urgence sanitaire. C'est ça qu'il devrait dire. Aujourd'hui, au Québec,
il n'y a personne qui pense qu'on est
en urgence sanitaire, il n'y a personne qui pense qu'on devrait arrêter la
démocratie. En fait, on devrait la faire fonctionner. C'est la
responsabilité du premier ministre. Quand est-ce qu'il va le faire?
Le Président :
M. le premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : M. le Président,
est-ce que le Parti libéral est d'accord pour payer des primes aux infirmières?
Oui. Est-ce que le Parti libéral est d'accord pour garder le passeport vaccinal
pendant encore quelques semaines? Oui. Est-ce que le Parti libéral est d'accord
pour qu'on embauche des gens qui n'ont peut-être pas les mêmes qualifications qui étaient prévues dans la convention collective
pour vacciner? Le Parti libéral est d'accord. Pour être capables de faire
tout ça, on a besoin de l'urgence sanitaire. Donc, très difficile à suivre, la
cheffe du Parti libéral.
Le Président : Question principale,
Mme la cheffe de l'opposition officielle.
Impact de l'inflation sur la
population
Mme Dominique Anglade
Mme Anglade : Il y a clairement juste sous un gouvernement
caquiste qu'on vit cette situation-là, parce que, partout dans le monde,
ce n'est pas cette situation-là qu'on vit.
Mais il y a
une autre crise à laquelle on fait tous face, c'est celle de la hausse du coût
de la vie. Elle touche tout le monde,
M. le Président. L'épicerie augmente, le loyer augmente, les tarifs augmentent,
tout est à la hausse pour la population. Et, depuis le mois de septembre, on a fait plusieurs propositions pour
permettre aux Québécois de souffler, mais elles sont restées sans écho
de la part du premier ministre. Aujourd'hui, deux Québécois sur cinq, quand ils
vont faire l'épicerie, décident de choisir
des aliments pas en fonction de leurs besoins alimentaires, mais en fonction de
l'argent qu'ils ont dans leur portefeuille.
Pourquoi
est-ce que le gouvernement est resté sourd aux demandes des Québécois et n'a
pas agi, depuis tout ce temps?
Le Président : M. le premier
ministre.
M. François Legault
M. Legault : M. le Président, je suis content que le Parti
libéral joigne la CAQ. Rappelons-nous, en 2018, la CAQ était le seul parti qui était préoccupé par le
portefeuille des Québécois. On avait promis de réduire les taxes scolaires, on
l'a fait. On avait promis d'augmenter les allocations familiales, on l'a
fait.
Dans la
dernière mise à jour, de l'automne dernier, on a envoyé un chèque de 200 $
à 275 $, qu'ils ont reçu le mois dernier. Puis là le ministre des
Finances vient d'annoncer qu'il va déposer un budget le 22 mars, puis,
oui, on va se préoccuper... Parce
qu'actuellement, c'est vrai, quand on regarde le prix du logement, le prix de
l'épicerie, le prix de l'essence, ça augmente très rapidement. Donc, il faut
mettre de l'argent dans le portefeuille des Québécois. On le fait depuis trois
ans et demi puis on va continuer de le faire. Puis je suis content qu'on ait
maintenant avec nous le Parti libéral.
Le Président : Première
complémentaire, Mme la cheffe de l'opposition officielle.
Mme Dominique Anglade
Mme Anglade : M. le Président, clairement, les actions du
gouvernement n'ont pas été senties par les Québécois, parce qu'ils doivent drôlement se serrer la
ceinture. On n'a qu'à penser aux tarifs d'hydroélectricité. C'est ce
gouvernement, M. le Président, qui a
pris une décision insensée qui fait en sorte qu'aujourd'hui on est en train de
vivre la plus haute augmentation de tarifs d'hydroélectricité en presque
10 ans. Ça, c'est la faute de ce gouvernement actuel.
Va-t-il geler les tarifs d'hydroélectricité pour
l'ensemble des Québécois?
Le Président : M. le premier
ministre.
M. François Legault
M. Legault : M. le Président,
je suis très surpris de voir le Parti libéral, là, qui voulait se rapprocher de
Québec solidaire, être d'accord avec un gel
des tarifs d'Hydro-Québec, parce que tout le monde va comprendre, M. le
Président, que plus on a une grosse maison, plus on est riche, plus on
profiterait d'un gel.
Nous, ce
qu'on préfère, c'est d'envoyer un montant dans le portefeuille des Québécois
qui va couvrir, entre autres, cette
augmentation exceptionnelle des tarifs d'Hydro-Québec. Donc, j'ai de la misère
à suivre et le Parti libéral et Québec solidaire, qui veulent donner
plus d'argent aux plus riches.
Le Président : Deuxième
complémentaire, Mme la cheffe de l'opposition officielle.
Mme Dominique Anglade
Mme Anglade : Vous savez quoi, M. le Président, c'est nous qui
avons de la misère à suivre le premier ministre, c'est les Québécois qui ont de la misère à suivre le premier ministre.
Moi, je pense à ces mères de famille qui ne sont pas encore
retournées travailler parce qu'elles n'ont pas encore accès à un service de
garde, qui n'ont pas d'argent puis qui se
posent la question, comment elles vont payer leur loyer le 1er mars. C'est
ça, la réalité sur le terrain, M. le Président, et, pour ça, le premier
ministre n'a posé aucun geste.
Le Président :
M. le premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Bien, M. le Président, je suis surpris que la cheffe du Parti libéral
ose parler des garderies, parce qu'on le
sait, actuellement il manque 37 000 places, on a un plan puis
l'argent disponible pour construire les 37 000 places, mais il y a des mesures, puis des contre-mesures, puis
des contre-contre-mesures qui nous empêchent d'aller rapidement à cause d'un mot... deux mots, je devrais dire : Tony
Tomassi. Donc, M. le Président, je pense que, si j'étais au Parti libéral, je
ne parlerais pas des garderies.
Le Président :
Question principale, M. le député de Mont-Royal—Outremont.
Hausse
des tarifs d'électricité
M. Pierre
Arcand
M. Arcand : M. le Président, il y a environ 10 minutes, le premier ministre a
expliqué qu'il y avait véritablement, au
Québec, un gros problème d'inflation. Il y a un endroit, M. le Président, où
l'inflation a un peu moins d'emprise, c'est le coût de production de
l'électricité, au Québec, avec Hydro-Québec. Sachant le dommage qui est fait,
actuellement, au niveau des Québécois, que
l'inflation inflige au pouvoir d'achat des Québécois, des dommages importants,
on pourrait penser, M. le Président,
que le gouvernement de la CAQ ne ferait pas exprès pour en rajouter. Eh bien,
non, M. le Président. Une inflation
hors contrôle, c'est maintenant le guide pour l'évolution des tarifs
d'électricité qui va affliger les Québécois dès ce printemps et encore plus au cours des deux prochaines années. Le
gouvernement a pourtant les outils pour calmer le jeu.
Alors, ma question
est simple : Quand va-t-il cesser cette politique...
Le Président :
M. le ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles.
M. Jonatan
Julien
M. Julien : Oui, merci, M. le Président. Merci pour la question de mon collègue, laquelle
on a déjà eu l'occasion, lui et moi, de discuter.
Effectivement,
là, depuis l'adoption du projet de loi sur les tarifs d'Hydro-Québec, on a eu
un gel, la première année. Cette
année, au mois d'avril, c'est 1,3 % d'augmentation, qui était l'inflation.
L'an prochain, au mois d'avril, c'est 2,6 % d'augmentation, qui est
l'inflation 12 mois. Tantôt, la cheffe de l'opposition mentionnait :
C'est la pire hausse des 10 dernières années. Bien non, bien non, il y a
eu 4,3 % en 2014, 2,9 % en 2015, donc ce n'est pas exact.
Ceci
étant, on a clairement démontré, dans les 20, 30 dernières années, que la
courbe, en fin de compte, des hausses d'Hydro-Québec
était corrélée avec l'inflation. Une petite distinction, somme toute, M. le
Président : elle était un peu plus élevée, la hausse des tarifs, que
l'inflation, une corrélation presque parfaite, c'est démontré. On a maintenu
tous les pouvoirs de la Régie de l'énergie, mais, au lieu d'aller à tous les 12 mois, on y va aux
60 mois. Donc, on y va aux cinq ans, et la régie maintient tous ses
pouvoirs sur les tarifs.
Le Président :
En terminant.
M. Julien :
Donc, s'il y a correction, ce qui n'est pas démontré, ce sera aux 60 mois.
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de Mont-Royal—Outremont.
M. Pierre
Arcand
M. Arcand : M. le Président, hier, La Presse a rapporté qu'Hydro-Québec va débourser pas moins de 400 millions d'ici 2030 pour le
verser dans les coffres d'une compagnie de gaz naturel qui s'appelle Énergir,
autrement dit l'énergie propre qui
subventionne de l'énergie moins propre. Le ministre a même confirmé que ces
versements vont être payés par le consommateur et vont s'ajouter
également aux tarifs à l'inflation. Alors, Québécois, surveillez votre facture.
Est-ce que le
ministre trouve ça raisonnable?
Le Président :
M. le ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles.
M. Jonatan
Julien
M. Julien : Non seulement c'est
raisonnable, mais c'est exemplaire, M. le Président. Au mois de juillet
dernier, au mois de juillet dernier,
d'ailleurs, je ne sais pas où mon collègue était, ça fait neuf mois qu'on parle
de ça, Francis Vailles a mentionné : «La décision est vraiment
extraordinaire. Comme disent les Anglais, on a "pensé en dehors de la
boîte".» C'est peut-être ça que le Parti libéral a oublié de faire
dans toutes ces années-là, penser en dehors de la boîte.
Électrifier
totalement le Québec pour des besoins sporadiques, 12 jours par année, en
grande puissance, 1,5 milliard de dollars de plus que ça coûterait
aux Québécois. Donc, on fait une combinaison avec Énergir. Dans les moments de grande puissance, c'est du gaz naturel. On réduit
dans les autres moments, 500 000 tonnes de GES économisés.
1,5 milliard de...
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le député de Mont-Royal—Outremont.
M. Pierre
Arcand
M. Arcand : M. le Président, quelle magnifique politique économique de la part
de la CAQ, tarifs ajustés à une inflation
galopante. En plus, Hydro va faire payer aux consommateurs ses deals avec
Énergir. Enfin, le gouvernement continue ses escomptes aux entreprises
qui font des profits records. Est-ce que le ministre est fier de ça?
Le Président :
M. le ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles.
M. Jonatan
Julien
M. Julien : Encore là, M. le Président, ça fait neuf mois que c'est déposé. Francis
Vailles disait ça. Pierre-Olivier Pineau est parfaitement d'accord avec cette analyse-là. 1,5 milliard
d'économies, 1,5 milliard d'économies pour les Québécois, puis
500 000 tonnes de réduction de GES.
L'objectif,
c'est quoi, M. le Président? C'est la transition énergétique. On fait un
mariage de raison avec Énergir. Quand
la puissance est nécessaire à haut niveau, on prend du gaz naturel. Autrement,
on réduit de 70 % la consommation de gaz naturel au Québec. Ça,
c'est intelligent et c'est économique.
• (14 h 20) •
Le Président :
Question principale, M. le chef du troisième groupe d'opposition.
Fin
de l'état d'urgence sanitaire
M. Joël
Arseneau
M. Arseneau : M. le Président, il y a deux semaines, on a déposé un calendrier de
retour à la normale avec la levée de toutes les mesures sanitaires, et
nulle part on ne parle de levée de l'urgence sanitaire.
Hier,
on a peut-être appris la vraie raison pour laquelle la CAQ n'est vraiment pas
pressée de lever l'urgence sanitaire, même
si toutes les mesures vont être levées, là, d'ici le 14 mars. La
gouvernance par décrets, M. le Président, ça permet à un sous-ministre de
prendre le téléphone, d'appeler un de ses amis, un ancien employeur, puis de
lui donner un contrat de 23 millions de dollars sur deux ans.
Ça,
c'est un contrat, un seul contrat dont on connaît les détails. Combien y a-t-il
eu de contrats signés de gré à gré par le gouvernement depuis deux ans? Pour
quelles sommes le gouvernement s'est-il investi avec le privé sans qu'on
en ait les détails? Le gouvernement, M. le Président, doit rendre des comptes.
La démocratie doit reprendre sa place.
Tout
à l'heure, le premier ministre a évoqué encore la question des primes aux
infirmières, par exemple, d'embaucher du
personnel de vaccination, le port du masque, le passeport vaccinal qu'on va
enlever. De plus en plus de Québécois se demandent si ce n'est pas
plutôt pour éviter de rendre des comptes, M. le Président.
Le Président :
M. le premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault :
M. le Président, je ne sais pas si le chef parlementaire du Parti québécois est
au courant, mais, tous les contrats qui ont
été donnés depuis le début de la pandémie, il y a une liste qui est disponible
en ligne, là, sur le site qui s'appelle SEAO, donc c'est complètement
transparent.
Maintenant, il fait
référence à un contrat qui a été donné à la firme Deloitte. D'abord, il faut
savoir que Deloitte, c'est un des quatre
grands cabinets mondiaux de comptabilité. C'est effectivement une firme où un
sous-ministre adjoint connaissait
quelqu'un. Mais ce qui est important, là, c'est que ça a été donné à une firme
qui était la plus en mesure de répondre à un besoin qui était urgent.
Donc,
M. le Président, au début, là, il faut se rappeler qu'est-ce qui
arrivait, au printemps 2020, on cherchait, là, désespérément à être capables d'aller chercher les
outils qu'on avait besoin pour passer au travers la crise, donc, et, par la
suite, tous les contrats ont été rendus publics. Puis ce n'est pas très
sérieux, de penser ou de laisser entendre qu'il y aurait eu des affaires
de faites, spéciales, avec une grande firme comme Deloitte.
Le Président : Première complémentaire, M. le chef du troisième groupe d'opposition.
La parole n'appartient qu'au chef du troisième groupe d'opposition.
M. Joël
Arseneau
M. Arseneau : M. le Président, 23 millions, 20 millions, 25 millions,
28 millions, quand les Québécois pourront-ils savoir s'ils en ont
eu pour leur argent? Là est la question.
Et
l'autre question, c'est de savoir si le gouvernement est véritablement sérieux
avec son intention de lever l'urgence sanitaire.
Le premier débat sur l'urgence sanitaire qu'on a eu, c'était en mai 2021. Le
gouvernement a accepté notre motion pour lever l'urgence sanitaire, puis
aujourd'hui il dit : On travaille sur un projet de loi.
Est-ce que, depuis un
an, le gouvernement n'a jamais songé aux conditions pour la levée de l'urgence
sanitaire?
Le Président :
M. le premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : M. le Président, si on n'avait pas eu la vague, la cinquième vague,
Omicron, aux mois de décembre et
janvier, elle serait probablement levée, l'urgence sanitaire, parce qu'on
n'aurait plus besoin d'avoir des masques, de donner des primes qui ne
sont pas prévues aux conventions collectives, on n'aurait pas besoin de passeport
vaccinal.
Ce
qu'on espère, actuellement, puis, avec la vaccination, ça me rend très
optimiste, c'est qu'au cours des prochaines semaines on n'en aura plus besoin, d'urgence sanitaire. Mais
actuellement on a besoin de certaines mesures, puis le plus drôle, c'est
que le Parti québécois est d'accord avec ces mesures-là.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le chef du troisième groupe d'opposition.
M. Joël
Arseneau
M. Arseneau : M. le Président, on sait que le gouvernement... on sent que le
gouvernement n'est pas pressé de lever l'urgence sanitaire. S'il a besoin d'une
loi, qu'il la dépose maintenant, cette semaine, qu'on en débatte, pour que ce
soit réglé pour le 14 mars.
Là, le gouvernement
est en train de nous dire qu'en plus d'avoir le plus grand nombre de décès au
Québec, d'avoir eu les mesures les plus
restrictives de tout l'Occident, il voudrait avoir le record Guinness de la
plus longue durée de l'état d'urgence sanitaire dans tous les pays de
l'Occident. C'est ça, sa conception de la fierté québécoise?
Le Président :
M. le premier ministre.
M. François
Legault
M. Legault : M. le Président, d'abord, il y a quelque chose qui a été dit par le
chef parlementaire du Parti québécois qui
n'est pas du tout exact. Quand on regarde la surmortalité, c'est-à-dire
l'excédent de mortalité sur la moyenne des années précédentes, puis qu'on compare le Québec avec
l'Ontario, avec le reste du Canada, avec les États-Unis, depuis janvier 2020
jusqu'à septembre 2021, où, là, on cesse
d'avoir des données, malheureusement pour l'Ontario, mais, pour cette
période-là, il y a eu moins de décès
au Québec qu'en Ontario, qu'au Canada, qu'aux États-Unis. Donc, je pense que
les mesures qu'on a mises en place ont donné un effet, en minimisant le
nombre de décès. Donc, il ne faut pas dire n'importe quoi.
Le Président :
Question principale, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
Hausse
du coût du logement
M. Gabriel
Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois :
Merci, M. le Président. Il n'y a pas si longtemps, le Québec était gouverné par
un premier ministre qui pensait qu'une
épicerie, ça coûtait 75 $ par semaine. L'année dernière, on a appris qu'on
est maintenant gouvernés par un
premier ministre qui pense qu'un logement, ça coûte 500 $ par mois, à
Montréal. Il nous a même dit en cette Chambre qu'au Québec, et je le cite, «on
ne peut pas augmenter les loyers de plus que l'inflation». Mais, il y a deux
semaines, c'est sa ministre de
l'Habitation qui a battu le record mondial du jovialisme en disant, et je cite :
On a une fixation de loyer, l'année passée, à 0,5 %.
M.
le Président, j'ai des petites nouvelles pour la CAQ : dans le vrai monde,
ce n'est pas exactement ça qui se passe. En ce moment, au Québec, les loyers
explosent, et pas juste à Montréal, c'est encore pire à Gatineau, à Sherbrooke,
à Valleyfield, à Jonquière, et j'en passe.
Ça se rend même jusque dans la cour arrière de la ministre de l'Habitation, à
Chicoutimi. On traverse une crise
historique du coût de la vie, en ce moment, et la première dépense des
familles, là, c'est quoi? C'est le
logement. Mais le premier ministre, lui, il vit dans son monde et il ne fait
strictement, mais strictement rien pour contrôler le prix des logements
depuis qu'il est au pouvoir.
Est-ce qu'il peut reconnaître, aujourd'hui, qu'il
s'est trompé? Est-ce qu'il peut reconnaître que le prix des logements explose? Est-ce qu'il peut reconnaître qu'il y a
une crise du logement, au Québec, et est-ce
qu'il va accepter la proposition de Québec solidaire de geler
temporairement les loyers pour l'année 2022?
Le Président : M. le premier
ministre.
M. François
Legault
M. Legault : Bon, M. le
Président, le chef parlementaire de Québec solidaire est un nouveau, en
politique. Il sait très bien que je n'ai
jamais dit que les familles payaient 500 $ par mois, je parlais des
étudiants qui se mettaient deux, trois
dans un logement, puis il le sait très bien, mais il s'amuse quand même, là, à
faire... bon, puis je ne dirai pas le mot parce que ce n'est pas
parlementaire, M. le Président.
Maintenant,
on a une loi, au Québec, qui empêche les propriétaires d'augmenter leurs loyers,
pour 2022, de plus que 1,28 %. Ça, c'est clair. Par contre, ça ne
s'applique pas aux nouveaux logements, pour les cinq premières années. Pourquoi? Parce que, quand on construit un nouvel
édifice, ça arrive que des propriétaires ont de la misère à louer, au début,
puis ils font un prix spécial et ensuite se réajustent. C'est pour cinq ans, la
ministre regarde peut-être pour ramener ça à trois ou à deux ans.
Donc, M. le
Président, on le sait, qu'il y a un problème, on est en train de le regarder
pour les nouveaux logements, mais,
tous les logements qui étaient existants depuis plus de cinq ans, la limite,
c'est une augmentation de 1,28 %. Le chef de Québec solidaire le
sait, puis je me demande pourquoi il prétend le contraire.
Le Président : Première
complémentaire, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
M. Gabriel Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois : C'est fascinant, M. le Président. À chaque fois
que le premier ministre essaie de parler de logement, il se met les pieds dans
les plats. C'est comme... c'est aussi certain que la loi de la gravité. Le
1,28 % dont il parle, là, il
n'est pas obligatoire. Les hausses de loyer, sur le terrain, concrètement,
elles sont cinq, six, sept, huit fois plus élevées que ça, dans la
vie du vrai monde.
Quand est-ce que le premier ministre va arrêter
de faire, au salon bleu, la démonstration quotidienne de son incompréhension du
dossier du logement puis qu'il va s'occuper un peu des locataires?
Le Président : M. le premier
ministre.
M. François Legault
M. Legault : M. le Président,
un locataire qui a une augmentation de plus que 1,28 % peut aller au
tribunal, et il y a une loi qui est très claire.
Maintenant,
M. le Président, Québec solidaire nous dit que, quelqu'un paie un loyer de
1 000 $ par mois, 2 000 $ par mois, 3 000 $ par mois, nous, on va tout geler. Qui va en
profiter plus? Les plus riches. Même chose que pour les tarifs
d'Hydro-Québec. Je pense qu'il y a des moyens plus solidaires d'arriver à un
meilleur objectif.
Le Président : Deuxième complémentaire,
M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
M. Gabriel Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois : On aimerait ça les connaître, ses moyens plus
solidaires, parce que, depuis qu'il est au pouvoir, le plan du premier
ministre pour la crise du logement, c'est la nier et s'asseoir sur ses mains.
Donc, s'il a une meilleure proposition pour
contrôler les explosions de loyers, on l'attend toujours, le Québec l'attend
toujours. La vérité, c'est qu'il n'en a pas, de plan pour les familles locataires, il n'en a jamais eu. C'est
comme la crise climatique. Ça ne l'intéresse pas, ces affaires-là.
Nous, on a une proposition, on a une motion, ce
matin. Est-ce qu'il va voter pour?
Le Président : M. le premier
ministre.
M. François Legault
M. Legault : M. le Président, en 2018, je pense que le chef
était là, on promettait d'augmenter les allocations familiales, ce qu'on a
fait. Québec solidaire disait : C'est impossible, mettre de l'argent dans
le portefeuille, il faut tout mettre l'argent dans les programmes. Le mois
dernier, on a donné 200 $ à 275 $ aux citoyens québécois, j'espère
qu'il était d'accord avec ça. Il y a un budget qui s'en vient, le 22 mars.
Bien, qu'il se prépare, parce qu'à la CAQ, contrairement à Québec
solidaire, c'est important pour nous d'aider le portefeuille des Québécois.
• (14 h 30) •
Le Président : Question principale,
Mme la députée de Fabre.
Impact des consignes sanitaires
sur les conditions de vie des aînés
Mme Monique Sauvé
Mme Sauvé : M. le Président,
hier, les aînés ont fait entendre leurs voix. La Coalition pour la dignité des
aînés affirme : «Nous nous sommes
sentis infantilisés et nous avons souffert d'isolement plus que jamais.» Ce
sentiment-là, les aînés le vivent depuis deux ans.
Mme Lapointe, de la coalition, affirme : «On nous le répétait à
chaque conférence de presse, nous
étions devenus des personnes condamnées à notre résidence. [...]Se faire
rappeler au quotidien qu'on était [des] vieilles personnes a eu un effet important.» Ça, ce n'est pas moi qui le dis, ce
sont eux, et eux, ce sont des groupes qui représentent des milliers
d'aînés au Québec.
Chose
certaine, ça nous amène à nous poser des questions. Pourquoi le gouvernement
agit ainsi? Pourquoi, quand il est
question des aînés, on les confine dans leurs chambres sans évaluer les
répercussions que ça a sur eux? Pourquoi ce gouvernement n'hésite pas à mettre un ruban rouge sur leur porte pour
les empêcher de sortir? Et surtout, surtout, pourquoi, quand des milliers d'aînés meurent seuls et isolés
pendant une pandémie, ce n'est pas nécessaire de faire une enquête publique
indépendante?
M. le Président, pourquoi, quand c'est les
aînés, c'est beaucoup moins important?
Le Président : Mme la ministre
responsable des Aînés et des Proches aidants.
Mme Marguerite Blais
Mme Blais
(Prévost) : Merci, M. le
Président. Je suis heureuse de me lever. Premièrement, j'aimerais féliciter la
Coalition pour la dignité des aînés d'organiser
des états généraux et surtout de faire entendre sa voix. La coalition a déposé
38 recommandations. Et, de ces 38 recommandations là, on en a
accueilli plusieurs, entre autres d'augmenter les soins à domicile. Vous savez qu'on s'était engagés à 800 millions de
dollars. On est rendus, à la fin de notre premier mandat, à 2 milliards supplémentaires pour les soins et
services à domicile. On a demandé à ce qu'il y ait une meilleure gouvernance
dans les CHSLD. Nous avons un gestionnaire.
Je pourrais continuer comme ça. On a répondu à plusieurs, plusieurs questions.
Maintenant,
ça va me faire plaisir, le 3 mai prochain, d'être présente aux états
généraux. Et j'aimerais vous dire que
la députée de Fabre s'est levée je ne sais pas combien de fois en cette Chambre
pour dire que les aînés mouraient en CHSLD.
Je sais que l'équilibre est fragile, mais on a dû, durant la première vague,
protéger les personnes les plus vulnérables de notre société. Et c'est
ce qu'on a fait, M. le Président.
Le Président : Première
complémentaire. La parole appartient à la députée de Fabre.
Mme Monique Sauvé
Mme Sauvé : M. le Président, la coalition s'exprime parce que
les choses ne sont pas réglées. Et ils ne sont pas les seuls à nommer l'âgisme du gouvernement. La
Commissaire à la santé le nomme et des intervenants le nomment. Dans son
rapport, la Commissaire à la santé, page 56 : «...il revient aux
autres de décider pour [les aînés].» Un intervenant qui s'exprime : «...il
faut cesser d'infantiliser les aînés. [...]Les gens sont assez adultes pour
suivre les choses.»
La coalition
l'a dit, la Commissaire à la santé l'a dit, et des intervenants le disent. Une
fois que tout le monde l'a dit, là, est-ce que le gouvernement fait
quelque chose?
Le Président : Mme la ministre
responsable des Aînés et des Proches aidants.
Mme Marguerite Blais
Mme Blais
(Prévost) : Si on fait
quelque chose pour les aînés, M. le Président? Écoutez, je suis tellement fière
du gouvernement! Il n'y a jamais eu un gouvernement qui a investi autant
pour les aînés : 2 milliards de dollars pour les soins et services à domicile supplémentaires, on
n'oppose pas les soins et les services à l'hébergement, on rénove des CHSLD, on
construit des maisons des aînés. Et, parmi tout ça, on a employé, on a embauché
des préposés aux bénéficiaires, des
infirmières, des gestionnaires. On a augmenté le crédit d'impôt pour maintien à
domicile. On a mis des programmes pour rénover les petites résidences
privées pour aînés. Je pourrais continuer comme ça. On a fait beaucoup de
choses.
Le Président : En terminant.
Mme Blais
(Prévost) : On a fait une
loi pour les proches aidants. On fait une loi pour la maltraitance. Je suis
fière...
Le Président : Deuxième
complémentaire, Mme la députée de Fabre.
Mme Monique Sauvé
Mme Sauvé : M.
le Président, encore une fois, si tout est beau, pourquoi la coalition
s'exprime ainsi : «[Des aînés] "infantilisés"
par le gouvernement[...]. [...]"On ne peut pas tourner la page" sur
[tous] les 10 000 morts survenues dans les milieux de vie pour
aînés durant la première vague[...]. "On n'oubliera pas ça."»
La coalition l'a dit et a dit aussi avoir
rapporté sa colère et son désarroi à la ministre responsable des Aînés.
Qu'est-ce que la ministre leur a répondu? Nous sommes conscients que ça n'a pas
été facile.
J'espère, M. le Président, là, sérieusement, que
ce n'est pas la seule réponse de la ministre.
Le Président : Mme la ministre responsable
des Aînés et des Proches aidants.
Mme Marguerite Blais
Mme Blais
(Prévost) : M. le Président, la députée Fabre s'est levée des
dizaines de fois pour qu'on protège les aînés durant la première vague, durant
la deuxième vague, durant la troisième vague, et là elle nous reproche de trop
les protéger. Oui, il y a eu une
forme de protection. Oui, les aînés étaient des personnes les plus vulnérables.
Est-ce qu'on a fait, en quelque part, de l'âgisme? Il se pourrait. Mais moi, je
fais partie des aînés, je suis une aînée autonome, mais il y a, dans nos
CHSLD, M. le Président, des personnes en très lourde perte d'autonomie, et on a
dû s'en occuper.
Maintenant,
je suis très contente que la Coalition pour la dignité des aînés fasse ses
représentations. J'ai hâte de pouvoir les rencontrer, le 3 mai, aux
états généraux.
Le Président : En terminant.
Mme Blais
(Prévost) : Ça va nous
permettre d'améliorer nos services. Mais on en a fait beaucoup, M. le
Président.
Le Président : Question principale,
M. le député de Bonaventure.
Politique
du gouvernement en matière de placements médias
M. Sylvain Roy
M. Roy : Merci, M. le Président. Le rôle d'un État est
d'informer et de sensibiliser la population face aux enjeux auxquels elle est
confrontée. Les stratégies d'information ou de persuasion passent par les
placements médias, qui représentent des sommes importantes, de l'argent
qui doit être dépensé de façon juste et équitable.
Malheureusement, les placements publicitaires faits
au nom de l'État ignorent systématiquement plusieurs grandes régions du Québec, des régions desservies par des médias locaux
qui informent et influencent des centaines de milliers de citoyens. À titre d'exemple, les campagnes publicitaires de
la SAAQ sur les facultés affaiblies, de Revenu Québec sur les taxes et
impôts, du MSSS sur la bienveillance aux aînés ne sont pas diffusées,
actuellement, dans toutes les régions, alors que tous les citoyens
québécois sont concernés par de tels messages.
Pourquoi les citoyens de ces régions ne sont pas
exposés aux enjeux qui touchent l'ensemble de la population québécoise? Ils paient des impôts, comptent plus
d'aînés qu'ailleurs et vivent aussi des problématiques d'alcool au volant,
et ce, souvent sur des routes plus dangereuses de la province. Comment
allez-vous régler ces iniquités?
Le Président : Mme la ministre de la
Culture et des Communications.
Mme Nathalie Roy
Mme Roy : Merci beaucoup, M. le Président. Alors, je
remercie mon collègue pour sa question parce que ça va me donner
l'occasion, M. le Président, de vous parler, justement, de placements
publicitaires. Et ça me donne l'occasion et
l'opportunité de vous dire dans quelle mesure il a été important pour notre
gouvernement, durant la pandémie que nous avons vécue et qui tire à sa fin, Dieu soit loué, de faire une vaste
campagne de publicité à la grandeur du Québec, M. le Président, pour informer la population sur des sujets
d'intérêt public et, je vous dis, à la grandeur du Québec et tous médias
confondus.
M. le
Président, ce n'est pas compliqué, les sommes qui ont été investies l'ont été à
la grandeur du Québec pour deux raisons : informer la population de
cette pandémie, c'était d'intérêt public, mais aussi soutenir tous nos médias. Pour nous, M. le Président, la presse, les
journalistes, ce sont des services essentiels. Et, lors de cette campagne sans
précédent, oui, nous le disons, eh
bien, ce sont plus de 530 médias au total, à la grandeur du Québec, tout
le monde, M. le député, qui se sont partagé des sommes importantes, près
de 13,5 millions de dollars à chaque mois.
Le Président : En terminant.
Mme Roy : Ces
sommes sont maintenant décroissantes, mais, actuellement, ce qu'il est
important de dire, c'est qu'autant la télé...
Le Président : En terminant.
Mme Roy : ...la radio,
Internet...
Le Président : Première
complémentaire, M. le député de Bonaventure.
M. Sylvain Roy
M. Roy : M. le Président, la publicité pendant la
pandémie, c'est une chose. Ce dont on vous parle, c'est la publicité qui est payée par l'ensemble des ministères et du
gouvernement dans toutes les radios des régions. Exemple, en 2021, les campagnes du ministère Forêts, Faune et Parcs en
lien avec la chasse et la pêche puis du MTQ sur les véhicules hors route n'ont pas été faites dans les régions du Québec. Pourtant,
c'est là que ces sports se pratiquent. Donc, il y a de l'incohérence, et on demande au gouvernement de régler la
problématique puis de régler le problème d'iniquité. La pandémie, c'est une chose.
Nous, on vous parle...
Le Président :
Mme la ministre de la Culture et des Communications.
Mme Nathalie Roy
Mme Roy :
Oui. M. le député parle d'iniquité, là. Je m'excuse, là, mais nous avons été
extrêmement équitables dans la façon dont
les sommes ont été distribuées à la grandeur du Québec depuis les
23 derniers mois. 530 médias confondus ont reçu des sommes
importantes. Certains nous ont accusés de trop donner d'argent. Nous disions :
Non, nous devons informer la population et
nous devons soutenir tout l'écosystème médiatique, compte tenu du fait, M. le
Président, que, durant cette pandémie, bien, justement, il n'y avait
plus d'annonceur.
Alors,
le rôle du gouvernement a été de soutenir les organes de presse à la grandeur
du Québec, et j'en suis très fière, M. le Président. Nous avons soutenu
un écosystème, et aujourd'hui...
Le Président :
En terminant.
Mme Roy :
...les médias sont encore là. Merci, M. le Président.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le député de Bonaventure.
M. Sylvain Roy
M. Roy : M. le Président, même la circonscription du ministre des Transports n'a pas eu accès à de la publicité sur les
pneus d'hiver. Est-ce que ses citoyens sont des citoyens de seconde zone? Non
Et
la question est simple : Allez-vous appliquer les recommandations de la
commission parlementaire sur l'avenir des
médias, qui recommande que le gouvernement du Québec et ses sociétés d'État
augmentent les dépenses publicitaires dans les médias locaux et
régionaux?
Le Président :
Mme la ministre de la Culture et des Communications.
Mme Nathalie Roy
Mme Roy :
M. le Président, ces recommandations qui ont été faites au gouvernement, le
1er décembre 2020, à l'issue du
rapport, nous disaient d'augmenter les sommes à accorder, entre autres, aux
médias communautaires, qui étaient de
4 %. M. le Président, on les a doublées. On est rendus à 8 % de donné
à tous nos médias communautaires à la grandeur du Québec. Il y en a plus de
150. Et d'ailleurs j'aurai une excellente nouvelle d'ici quelques semaines pour
nos médias communautaires. On soutient tout cet écosystème.
On nous demandait
aussi d'augmenter de façon générale les placements, que les sociétés d'État,
entre autres, augmentent leurs placements publicitaires. C'est ce que nous
faisons depuis 23 mois sans arrêt, et nous allons continuer à être là pour
soutenir...
• (14 h 40) •
Le Président :
En terminant.
Mme Roy :
...le milieu et pour soutenir tous nos médias, qui sont essentiels pour nous,
M. le Président. Merci.
Le Président :
Question principale, M. le député de La Pinière.
Rapport
de la Commissaire à l'éthique et à la déontologie au sujet
du whip en chef du gouvernement et député d'Arthabaska
M. Gaétan Barrette
M. Barrette :
M. le Président, de 2012 à 2018, on ne compte plus le nombre de fois où
l'actuel premier ministre s'est engagé aux
plus hauts standards en matière d'éthique. Il nous disait : Être au
pouvoir, ce n'est pas comme être dans l'opposition.
Au pouvoir, la perception est aussi importante que les faits. Il nous a promis
tolérance zéro pour ceux qui enfreindraient les règles. Ça allait être
la pureté caquiste.
Le
problème, c'est qu'il n'y a pas eu une seule session, M. le Président, où le
gouvernement n'a pas été pris dans une
situation où il y a eu un enjeu d'éthique. Le dernier en date, c'est le cas du
whip, qui a dirigé une vaste opération partisane en utilisant son personnel et celui des bureaux de comté aux frais de
l'Assemblée nationale, ce qui est interdit, et même la première chose
qu'on apprend en devenant député.
M.
le Président, si c'est tolérance zéro, comment ça se fait qu'après-midi le
député d'Arthabaska est encore whip?
Le Président : M. le leader du
gouvernement.
M. Simon
Jolin-Barrette
M. Jolin-Barrette : M. le Président, toutes les recommandations de la
Commissaire à l'éthique qui ont été formulées dans le rapport vont
être mises en application.
Mais je dirais au
député de La Pinière d'être prudent. Il n'y a aucun blâme, aucune section dans
le rapport à la Commissaire à
l'éthique. On a toujours dit qu'on
allait respecter toutes les règles, et c'est ce que nous faisons, M. le
Président.
Et j'invite le député
de La Pinière, avant de garrocher de la bouette comme il le fait, à regarder,
M. le Président, lui-même, dans sa propre
formation politique, l'héritage et la confiance du public envers toutes nos
institutions que le Parti libéral a
amenés. Le député de La Pinière a fait un choix en 2014, il a choisi le Parti
libéral. Il doit porter, M. le Président, les conséquences qu'il a faites de ce choix avec cette formation
politique là. Et on n'a aucune leçon à recevoir de quiconque, M. le Président, en termes d'éthique, en termes
d'intégrité, parce que les Québécois et les Québécoises, M. le Président, ont
parlé, en octobre 2018, et ont dit qu'ils
étaient tannés d'avoir un régime libéral, un régime qu'on ne pouvait pas faire
confiance, un régime qui a été
marqué, M. le Président, vous en conviendrez avec moi, par quelques légers
scandales, par quelques légers conflits d'intérêts.
M.
le Président, j'entends des voix s'opposer, de l'autre côté. Je sais que ça ne
fait pas plaisir d'entendre ça, mais c'est la réalité.
Le Président :
En terminant.
M. Jolin-Barrette : Même la cheffe de l'opposition officielle disait
qu'il y avait des odeurs de corruption au Parti libéral.
Le Président :
Première complémentaire...
Des voix :
...
Le Président :
...la parole n'appartient qu'au député de La Pinière.
M. Gaétan Barrette
M. Barrette : M. le Président, là, tantôt, en point de presse, le premier ministre a
plaidé que son whip avait tout bonnement fait une erreur. Bien, voyons
donc, M. le Président! En 2017, la CAQ elle-même s'est plainte au DGEQ pour la même illégalité faite par le PQ. Et le PQ
a été puni, M. le Président. Et, en 2017, le député était déjà élu. Allo,
l'erreur!
M. le Président,
vont-ils admettre que ce n'est pas une banale erreur, mais bien...
Le Président :
M. le leader du gouvernement, à vous la parole.
M. Simon Jolin-Barrette
M. Jolin-Barrette : M. le Président, toutes les recommandations de la
Commissaire à l'éthique vont être respectées. Et la démonstration, M. le Président, là, par rapport à la Commissaire à
l'éthique, c'est que nous, on l'appuie, la Commissaire à l'éthique, contrairement au Parti libéral, et
même le député de La Pinière, qui a voté contre son rapport, M. le Président,
en 2018, lorsque l'ancien député de Brome-Missisquoi avait été blâmé. Ils n'ont
pas voulu appliquer la sanction.
Alors,
avant de faire ce que vous faites, M. le Président, avant que le député de La
Pinière fait ce qu'il fait, il devrait lui-même regarder le comportement
éthique de sa formation politique. Et, avant de, M. le Président, faire ce
qu'il fait...
Le Président :
M. le leader de l'opposition officielle.
M. Fortin : M. le Président, ça fait au moins trois mots non
parlementaires qui sont prononcés par le leader du gouvernement. Et,
deuxièmement, M. le Président, je lui rappellerai que lui-même a voté contre un
rapport du Commissaire à l'éthique il y a quelques mois à peine.
Le Président : Et je vais vous demander d'être prudents, évidemment, dans les termes
que vous utilisez. Vous pouvez répondre sur ce thème. Continuez, M. le
leader.
M. Jolin-Barrette : Alors, monsieur... comme je le disais, le Parti
libéral n'aime pas qu'on fasse référence à leur passé. Ils
souhaiteraient tourner la page, M. le Président, mais les Québécois n'ont pas
tourné la page...
Le Président :
En terminant.
M. Jolin-Barrette : ...et ils ont été marqués, et ça, c'est
malheureux, parce qu'ils sont encore traumatisés du passage du Parti
libéral.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le député de La Pinière.
M. Gaétan Barrette
M. Barrette : On comprend que le leader soit gêné, M. le
Président, mais on va être de bonne humeur. Le premier ministre nous demande souvent de faire des
suggestions constructives. Je vais en faire une : comptabiliser toutes les
heures que le whip a dépensées avec son personnel, le personnel de bureau,
mettre ça dans une cagnotte, et faire un don à Éducaloi, et inviter tous
les députés ici à aller suivre une formation. Ça va être gratuit, M. le
Président.
Le Président : M. le leader du
gouvernement.
M. Simon Jolin-Barrette
M. Jolin-Barrette : Bien, M. le Président, on s'est déjà engagés à
respecter toutes les recommandations et toutes les conclusions de la
Commissaire à l'éthique, ce qui, M. le Président, n'est pas le cas, du côté du
Parti libéral.
Et je reviens
à la cheffe de l'opposition officielle, M. le Président. Elle aussi, elle a
fait un choix, M. le Président, en
2014, de joindre le parti qu'un an et demi auparavant elle décriait. Alors,
dois-je comprendre que, parfois, les convictions font en sorte qu'il y a
certaines convictions qui sont plus fortes que d'autres, M. le Président? Mais
très certainement...
Le Président : M. le leader de
l'opposition officielle.
M. Fortin : M. le Président, c'est gênant, ce qu'est en train
de faire le leader de l'opposition, là, parce qu'en termes de se mettre la tête dans le sable on n'a pas
mieux à faire que d'aller écouter le point de presse du premier ministre il y a
quelques instants. Je lui demanderais de se
garder une certaine gêne, de s'assurer de ne pas tenir des propos blessants, de
s'en tenir aux faits puis de regarder ce que
le premier ministre vient de faire lui-même, c'est-à-dire mettre de côté tout
ce que la Commissaire à l'éthique...
Le Président : Je comprends,
messieurs, que ce n'est pas une question de règlement. À ce moment-ci, je vais
demander au leader de continuer de compléter ses réponses. Il vous reste une
vingtaine de secondes.
M. Jolin-Barrette : Manifestement, M. le Président, mes propos ne
plaisent pas au leader de l'opposition officielle. Je me demande pourquoi il se
lève à plusieurs reprises. C'est peut-être parce que je marque un bon point
avec la cheffe de l'opposition
officielle, qui avait des critiques envers sa formation politique relativement
aux odeurs de corruption qui flottaient à l'intérieur de son parti, M.
le Président.
Le Président : En terminant. Je vais
vous demander d'être prudents sur les termes. Évidemment, ce terme-là, «corruption», vous le savez, je vais demander
d'être prudents, celui-là particulièrement. Évitez d'utiliser ce terme. Vous
le savez également, je pense que vous avez
assez d'expérience, il ne faut pas aller trop loin non plus. Le terme
«corruption», vous le connaissiez très bien aussi. Il vous reste quatre
secondes.
M. Jolin-Barrette : M. le Président, voulez-vous qu'on parle des
piliers de la députée de l'Acadie avec lesquels elle donnait son
financement parce que c'étaient des donateurs libéraux?
Le Président : Question principale,
Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Pénurie
de places en service de garde
Mme Jennifer Maccarone
Mme Maccarone : M. le
Président, Pascale est maman monoparentale d'un enfant d'un an et demi. Dans la
dernière année, elle a perdu son travail.
Aujourd'hui, elle est à un cheveu à faire la faillite. En attendant son retour
sur le marché du travail, elle a dû puiser dans ses économies et vider
le compte en banque de son fils pour survivre.
Hier, le ministre a célébré l'ouverture de la
100 000e place en CPE, alors que son bilan à lui, c'est à peu près 3 000 places en CPE en plus de trois ans. Pendant qu'il célébrait, les familles
sont au bord de la faillite, M. le Président, des femmes qui ont dû quitter le marché du travail
alors que nous sommes en pénurie de main-d'oeuvre. 51 000 enfants
attendent toujours une place en service de garde. Ces familles n'ont pas
le goût de fêter, elles ont besoin d'aide.
M. le
Président, j'ai posé la question, la semaine dernière, mais je n'ai pas encore
eu de réponse : Est-ce que le gouvernement a l'intention, oui ou
non, de donner une aide financière d'urgence à ces familles, maintenant?
Le Président : M. le ministre de
l'Emploi et de la Solidarité sociale.
M. Jean Boulet
M. Boulet : Merci,
M. le Président. Évidemment, je comprends très bien la frustration des parents
qui vivent sans place en garderie,
qui ont besoin de retourner au travail. C'est une situation à laquelle nous
sommes extrêmement sensibles. Mais je
rappellerai à la collègue que nous avons fait une réforme, quand même, du
Régime québécois d'assurance parentale. Et, le 1er janvier cette année, il y a la
possibilité de prolonger l'étalement de la prise des congés de maternité et
parentaux sur une période de
18 mois au lieu d'une période de 12 mois. Donc, c'est une facilité
additionnelle, c'est une marge de manoeuvre additionnelle.
Il
faut faire attention, aussi, quand on a procédé à cette réforme-là, on voulait
s'assurer de l'investissement des pères aussi dans la sphère familiale.
Il faut, finalement, tenir compte de la santé financière du Régime québécois
d'assurance parentale.
Ceci
dit, mon collègue a fait des annonces qui sont particulièrement importantes
pour avoir des places additionnelles dans
les garderies, et on va continuer d'aller dans cette orientation-là pour
supporter et aider celles et ceux qui ont besoin de retourner au
travail. Merci, M. le Président.
Le Président :
Première complémentaire, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Jennifer Maccarone
Mme Maccarone : M. le Président, «stress», «anxiété», «panique», «détresse», «tensions
familiales», «précarité financière», ce
sont les mots que les familles qui cherchent une place en service de garde
prononcent aujourd'hui. Pendant que le ministre souffle les bougies sur
son petit gâteau, les familles crèvent de faim.
M.
le Président, est-ce que le ministre peut leur dire pourquoi il refuse de leur
donner leur part de gâteau avec une extension temporaire du Régime québécois
d'assurance parentale maintenant, aujourd'hui? L'aide est... besoin maintenant.
Le Président :
M. le ministre de la Famille.
M. Mathieu Lacombe
M. Lacombe :
Merci, M. le Président. Sur la RQAP, mon collègue le ministre du Travail, de
l'Emploi et de la Solidarité sociale vient
de répondre. Mais je vais compléter en disant que notre Grand chantier pour les
familles... 80 mesures, 37 000, 37 000 nouvelles places
pour les familles. Pour la première fois, et ce n'est pas moi qui le dis, c'est
l'AQCPE, l'association des cadres de CPE,
pour la première fois depuis 25 ans, il y a un gouvernement qui s'engage à
compléter le réseau une fois pour
toutes. On a augmenté le crédit d'impôt, lors du dernier budget, pour les
familles qui ont actuellement une
place non subventionnée. On a un plan de près de 300 millions de dollars
pour avoir suffisamment de main-d'oeuvre. On sait qu'on est à la
recherche de 18 000 éducatrices. Il y a des parcours en alternance
travail-études...
• (14 h 50) •
Le Président :
En terminant.
M. Lacombe :
...on a bonifié aussi le salaire des éducatrices. On va y arriver, M. le
Président.
Le Président :
Deuxième complémentaire, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Jennifer Maccarone
Mme Maccarone : En attendant que son grand chantier commence, on a un grand problème.
Ça fait trois ans depuis qu'il est en
poste, il avait promis 13 500 places, là, voilà deux ans, et il en a
livré 4 000 en trois ans. À ce rythme-là, ça va prendre 28 ans, de terminer son grand
chantier. Les enfants qui sont en attente d'une place aujourd'hui vont être
parents, rendu là.
Les
familles sont découragées, elles ne peuvent plus attendre.
51 000 enfants sont en attente. Quelle aide proposez-lui
aujourd'hui, maintenant?
Le Président :
M. le ministre de la Famille.
M. Mathieu Lacombe
M. Lacombe :
M. le Président, d'abord, les chiffres de la députée de Westmount—Saint-Louis
ne sont pas exacts. Depuis le début de notre mandat, c'est plus de
9 000 places qui ont été créées, plus de 5 000 de ces places
sont subventionnées, Et ça s'accélère parce
qu'on sort des sentiers battus aussi, M. le Président : 37 000
nouvelles places pour que chaque
enfant sur la liste d'attente, qui en a besoin d'une, puisse en avoir une. Et
on sort des sentiers battus. On offre pour
la première fois, ça ne s'est jamais fait avant, la possibilité d'offrir ces
places-là dans des locaux temporaires. On offre des subventions aux
municipalités pour aménager ces locaux-là. On est en train d'examiner, avec
l'AQCPE, comment on peut usiner des
CPE pour être capables d'agir plus rapidement tout en respectant nos standards
de qualité. Contrairement au Parti libéral...
Le Président :
En terminant. En terminant.
M. Lacombe :
...on ne coupe pas le financement, on investit. Puis, le problème, on va le
régler.
Le Président : Question principale,
Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Impact de la hausse du coût du logement sur les
femmes victimes de violence conjugale
Mme Manon Massé
Mme Massé : Merci, M. le Président. À Chicoutimi, un logement
de deux pièces, bien, ça coûte maintenant 700 $ en moyenne. Puis c'est l'endroit où il y a le plus
d'augmentation. À Drummondville, trouver un quatre et demie, bien, c'est juste
impossible. Selon les statistiques officielles, il y en a un sur 1 000 de
disponible. La crise du logement est de plus en
plus grave, et les premières victimes, ce sont les femmes victimes de violence.
Quand les logements abordables ne sont pas
trouvables, il y a des femmes qui restent dans leur milieu de violence ou qui y
retournent. Ce n'est pas beau à dire, mais c'est la réalité. Oui, il faut continuer à soutenir les organismes, oui,
il faut ouvrir plus d'hébergement d'urgence, mais il faut surtout qu'on
arrête de se voiler les yeux.
Depuis trois
ans, la ministre de l'Habitation nie la crise du logement. Est-ce qu'elle va se
lever et admettre que la crise du
logement met en péril la sécurité des femmes? Et est-ce que la ministre de la
Condition féminine va lui rappeler cette triste réalité?
Le Président : Mme la ministre des
Affaires municipales et de l'Habitation.
Mme Andrée Laforest
Mme Laforest : Merci, M. le Président. Écoutez, notre
gouvernement a fait énormément de projets pour les femmes en situation
de violence, même ce matin. J'invite ma collègue à écouter l'annonce qu'on a
faite, encore les projets pour les femmes en
situation de violence ont été choisis autant par les deux gouvernements. Il y a
eu l'entente, l'initiative de création
rapide de logements, un. La même chose, tous les projets pour les femmes en
situation de violence ont été choisis dans...
l'initiative 2 a été choisie également. On a les programmes Supplément au
loyer, 42 000 suppléments au loyer qui ont été octroyés, c'est du jamais-vu, également pour les femmes en
situation de violence. Ça n'a jamais été fait auparavant. Alors, nous,
on le fait.
Le Président : Cela met donc fin à
la période de questions et de réponses orales.
Motions sans préavis
Nous passons
maintenant à la rubrique des motions sans préavis. Je reconnais d'abord Mme la
députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Maccarone : Merci,
M. le Président. Je sollicite le
consentement des membres de cette Assemblée afin de présenter la motion
suivante conjointement avec la leader du deuxième groupe d'opposition, le
député de Chomedey, le député de Bonaventure et le député de Rimouski :
«Que
l'Assemblée nationale constate que la crise des places en service de garde
continue de s'alourdir et que depuis trois ans, le rythme de création de
places est historiquement lent;
«Qu'elle
déplore que plus de 51 000 familles attendent toujours une place en
service de garde depuis l'arrivée du gouvernement caquiste;
«Qu'elle
constate que le nombre de fermetures de service de garde en milieu familial ne
s'est toujours pas résorbé et qu'un nombre important de garderies
privées non subventionnées ferment leur porte depuis deux ans;
«Qu'elle
rappelle que l'analyse d'impact réglementaire du projet de loi n° 1 prévoit qu'environ 17 000 places en services de garde
en milieu familial non reconnues risquent de fermer avec l'adoption du projet
de loi;
«Qu'elle
rappelle que la conversion des garderies privées non subventionnées en CPE ou
en garderies subventionnées [permettra]
de répondre rapidement aux besoins des familles et éviterait des fermetures
imminentes de service de garde;
«Qu'elle
exprime sa profonde inquiétude de l'impact de cette crise sur des familles qui
doivent sacrifier un salaire pour
garder leur enfant à la maison et que dans la majorité des cas, ce sont les
femmes qui doivent mettre de côté leur carrière;
«Qu'elle
exige du gouvernement caquiste de mettre en place, de façon urgente, une aide
financière pour l'ensemble des familles qui n'ont pas de place en
service de garde et qui doivent prolonger leur absence du travail en raison
[du] cafouillage du gouvernement caquiste, comme le prolongement du RQAP.»
Le Président : Y a-t-il consentement
pour débattre de cette motion?
M. Jolin-Barrette : Pas de
consentement.
Le Président : Pas de consentement.
M. le député de Laurier-Dorion.
M. Fontecilla : M. le
Président, je demande le consentement de cette Assemblée pour débattre de la
motion suivante conjointement avec le député de Chomedey :
«Que
l'Assemblée nationale constate les augmentations historiques de loyers au
Québec, notamment au Saguenay, Gatineau et Sherbrooke où la hausse est
respectivement de 6,8 %, 5,9 % et 4,7 %;
«Qu'elle souligne que
l'Ontario et la Colombie-Britannique ont décrété des gels des loyers pour
l'année 2021, et qu'en conséquence ces
provinces connaissent des hausses moyennes du prix des logements plus
raisonnables au cours de la dernière année;
«Que l'Assemblée nationale demande au
gouvernement d'imposer un gel temporaire des loyers pour 2022.»
Le Président : Y a-t-il consentement
pour débattre de cette motion?
M. Jolin-Barrette : Pas de
consentement.
Le Président : Je reconnais
maintenant M. le député de Jonquière.
M. Gaudreault : Oui,
M. le Président, je sollicite le consentement des membres de cette Assemblée
afin de présenter, conjointement avec la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques, le député de Bonaventure et le député de Rimouski, la motion
suivante :
«Que
l'Assemblée nationale demande au gouvernement d'exiger d'Hydro-Québec qu'elle
renonce à verser toute compensation à la société Énergir.»
Le Président : Y a-t-il consentement
pour débattre de cette motion?
M. Jolin-Barrette : Pas de
consentement.
Le Président : Pas de consentement.
M. le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité sociale.
Prendre acte des actions
collectives exercées par les organismes communautaires
dans le cadre de la campagne Engagez-vous pour le communautaire ainsi
que de leurs revendications en matière de financement
M. Boulet : M. le Président, je sollicite le consentement de
cette Assemblée afin de présenter la motion suivante conjointement avec
la députée de Westmount—Saint-Louis,
la députée de Taschereau, le leader du troisième groupe d'opposition, le député de Chomedey, le député de Bonaventure, le député
de Rimouski et la députée de Maurice-Richard :
«Que
l'Assemblée nationale prenne acte des actions collectives exercées par les
organismes communautaires entre le 21 et le 24 février dans le
cadre de la campagne Engagez-vous pour le communautaire;
«Qu'elle reconnaisse l'apport indispensable et
le travail essentiel du milieu communautaire pour le maintien du filet social
et économique du Québec;
«Qu'elle
reconnaisse tout particulièrement l'apport inestimable et les trésors
d'ingéniosité du milieu communautaire dans le cadre de la lutte contre
la pandémie de la COVID-19;
«Qu'elle
souligne que les quelque 5 000 organismes communautaires jouent un
rôle majeur dans le développement économique et social de même qu'auprès
des personnes vulnérables;
«Qu'elle
rappelle que les organismes communautaires attendent un plan d'action
gouvernemental depuis 2007 afin de soutenir les actions de leur milieu;
«Qu'elle
prenne acte de leur demande de rehaussement du financement et demande au
gouvernement de poursuivre ses efforts de soutien aux organismes
communautaires;
«Qu'enfin,
elle reconnaisse l'autonomie des organismes communautaires dans l'exercice de
leur mission.» Merci.
Le Président : Y a-t-il consentement
pour débattre de cette motion?
M. Jolin-Barrette :
Consentement, sans débat.
Mise aux voix
Le
Président : Et, en
application de l'ordre spécial, je demande aux leaders de m'indiquer le vote de
leurs groupes sur cette motion, suivi des députés indépendants. M. le
leader du gouvernement?
M. Jolin-Barrette : Pour.
Le Président : M. le leader de
l'opposition officielle?
M. Fortin :
Pour.
Le Président : Mme la leader du
deuxième groupe d'opposition?
Mme Labrie : Pour.
Le Président : M. le leader du
troisième groupe d'opposition?
M. Ouellet :
Pour.
Le Président :
M. le député de Chomedey?
M. Ouellette :
Pour.
Le Président :
M. le député de Bonaventure?
M. Roy :
Pour.
Le Président :
Mme la députée de Maurice-Richard?
Mme Montpetit :
Pour.
Le Président :
Merci. Cette motion est donc adoptée.
Avis touchant les travaux des
commissions
Nous en sommes aux
avis touchant les travaux des commissions. M. le leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette : Oui. J'avise cette Assemblée que la Commission des institutions entreprendra l'étude détaillée du projet
de loi n° 24, Loi modifiant la Loi sur le système correctionnel du Québec
afin d'y prévoir le pouvoir d'exiger qu'une
personne contrevenante soit liée à un dispositif permettant de savoir où elle
se trouve, aujourd'hui, à compter de
35 minutes suivant la fin de la période
des questions et de réponses orales jusqu'à 18 h 30, à la salle de l'Assemblée nationale;
La
Commission de la culture et de
l'éducation poursuivra l'étude
détaillée du projet de loi n° 96, Loi sur la langue officielle et commune du Québec, le français, aujourd'hui, après les affaires courantes
jusqu'à 19 h 15, à la salle
du Conseil législatif;
La
Commission de l'agriculture, des
pêcheries, de l'énergie et des ressources naturelles poursuivra les consultations particulières sur le projet de loi n° 21, Loi visant principalement à mettre fin à la
recherche et à la production d'hydrocarbures ainsi qu'au financement public de ces activités, aujourd'hui, après les affaires courantes, pour
une durée de 3 h 30 min, à la salle Pauline-Marois;
La
Commission de la santé et des
services sociaux poursuivra l'étude
détaillée du projet de loi n° 15, Loi modifiant la
Loi sur la protection de la jeunesse et d'autres dispositions législatives, aujourd'hui, après les affaires courantes
jusqu'à 19 h 15, à la salle Marie-Claire-Kirkland;
La
Commission des relations avec les
citoyens poursuivra l'étude détaillée
du projet de loi n° 1, Loi modifiant la Loi
sur les services de garde éducatifs à l'enfance afin d'améliorer
l'accessibilité au réseau des services de garde éducatifs
à l'enfance et de compléter son développement, aujourd'hui, après les
affaires courantes jusqu'à 19 h 15, aux salles Louis-Joseph-Papineau et
Louis-Hippolyte-La Fontaine.
• (15 heures) •
Le Président :
Merci.
Renseignements sur les travaux
de l'Assemblée
À la rubrique
Renseignements sur les travaux de l'Assemblée, je vous informe que demain, lors
des affaires inscrites par les députés de
l'opposition, sera débattue la motion inscrite par M. le député de Nelligan.
Cette motion se lit comme suit :
«Que l'Assemblée nationale prenne acte
que l'état d'urgence sanitaire a été déclaré au Québec le 13 mars 2020 et
que depuis ce jour, il a constamment été renouvelé par le gouvernement
caquiste;
«Qu'elle rappelle que
l'article 123 de la Loi sur la santé publique prévoit qu'au cours de
l'état d'urgence sanitaire, le
gouvernement est habilité, sans délai et sans formalité, à faire les dépenses et
conclure les contrats qu'il juge nécessaires;
«Qu'elle
constate que depuis le 13 mars 2020, le gouvernement a conclu des milliers
de contrats en formule "gré à gré" en vertu de ce pouvoir;
«Qu'elle s'inquiète que l'utilisation
d'un tel pouvoir sur une période de temps aussi étendue soustraie des milliards
de dollars de fonds publics aux règles usuelles d'adjudication des contrats
publics et ouvre la porte à de possibles dérives éthiques;
«Qu'elle
exige du gouvernement caquiste qu'il mette fin dès maintenant à l'état
d'urgence sanitaire;
«Qu'enfin,
elle exige du gouvernement le dépôt à l'Assemblée nationale, d'ici le
3 mai 2022, du rapport d'événement prévu à l'article 129 de la Loi
sur la santé publique et que la justification de l'ensemble des contrats
publics accordés de gré à gré en
vertu de l'état d'urgence sanitaire y soit incluse, et que ce rapport soit
étudié par la commission compétente de l'Assemblée nationale, et ce,
avant la fin de la présente période de travaux parlementaires.»
Affaires du jour
La
période des affaires courantes étant terminée, nous allons maintenant passer
aux affaires du jour. M. le leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette :
Oui, M. le Président. Je constate que le délai pour transmettre les demandes de
débats de fin de séance n'est pas écoulé. Je vous demanderais donc de suspendre
nos travaux jusqu'à l'expiration de ce délai.
Le Président :
Et nous suspendons les travaux à l'instant.
(Suspension de la séance à
15 h 2)
(Reprise à 15 h 24)
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : M.
le leader du gouvernement, pouvez-vous nous indiquer la suite des travaux?
Motion
d'ajournement de l'Assemblée
M. Schneeberger : Oui. Alors, Mme la Présidente, étant donné qu'il
n'y a pas de débat de fin de séance et qu'il y a cinq commissions parlementaires qui se tiennent aujourd'hui, pour
permettre cela, je vais demander d'ajourner nos travaux à demain,
9 h 40.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci. En application de l'ordre spécial,
j'inviterais les leaders parlementaires à m'indiquer le vote de... M. le
leader de l'opposition.
M. Fortin : Oui, merci. Merci, Mme la Présidente. En vertu de
l'article 106, je rappelle aux parlementaires ici présents que cette
motion d'ajournement, elle peut être débattue. Alors, je souhaite que l'on
débatte de cette motion d'ajournement, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Merci, M. le leader. Alors, vous avez
10 minutes pour débattre de cette motion. Donc, M. le leader du
gouvernement, la parole est à vous.
M.
Sébastien Schneeberger
M. Schneeberger :
Oui, Mme la Présidente. Bien, regardez, on a des commissions qui se tiennent.
Étant donné qu'il n'y avait pas de projet de
loi amené ici en discussion cet après-midi, nous avons décidé de poursuivre nos
commissions, d'amener une cinquième commission pour pouvoir dérouler nos
travaux conformément... Alors, c'est pour ça que, cet après-midi, nous demandons d'ajourner nos travaux ici, au niveau des
travaux du salon bleu, pour permettre la venue d'une cinquième
commission ici même, dans cette enceinte. Voilà.
La Vice-Présidente
(Mme Soucy) : Merci. Alors, M. le leader de l'opposition, je vous
cède de la parole.
M.
André Fortin
M. Fortin : Oui, merci. Merci, Mme la Présidente. Le leader adjoint du
gouvernement a raison quand il dit, Mme la
Présidente, qu'il y a des commissions qui siègent cet après-midi. C'est vrai,
il y a cinq commissions qui siègent cet après-midi, et il y a du travail productif qui va se faire, bien
évidemment. Mais la raison pour laquelle le leader adjoint du gouvernement nous demande d'ajourner les travaux
ici, au salon bleu, c'est parce qu'il n'y a rien à l'agenda du gouvernement,
Mme la Présidente, à débattre sur le parquet. Le gouvernement fait le choix de
ne pas utiliser le salon bleu afin de faire avancer
l'agenda législatif, va l'utiliser aujourd'hui pour une commission parlementaire.
Mais une commission parlementaire, Mme
la Présidente, ça peut se produire dans n'importe quelle salle à l'Assemblée.
C'est bien de le faire ici, parce qu'il y a la distanciation, en temps
de pandémie, mais ça peut se faire n'importe où.
Mais, Mme la
Présidente, il y a des débats importants qui peuvent se tenir ici. Le
gouvernement a fait le choix, aujourd'hui,
en présentant sa motion d'ajournement à 15 h 26, de cesser les
travaux, hein? On a l'habitude, pourtant, ici, que les travaux se déroulent jusqu'à tard le soir, Mme la Présidente.
Alors, il y a plusieurs heures devant nous qu'on pourrait utiliser pour
faire avancer les travaux, pour faire avancer les projets de loi.
Et
le gouvernement, habituellement, aime ça, faire avancer des projets de loi,
quand c'est les siens. Et, Mme la Présidente,
à chaque fois que le gouvernement va appeler un projet de loi qui est un des
siens, bien, on va l'étudier. Mais il n'appelle jamais, Mme la Présidente, les
projets de loi qui viennent des partis d'opposition, jamais. Et pourtant, dans
notre feuilleton, Mme la Présidente, des
projets de loi publics de députés, il y en a 83. 83 projets de loi,
Mme la Présidente, qui pourraient être étudiés, des projets de loi
comme celui du député de Robert-Baldwin, la Loi modifiant la Loi sur les
sociétés par actions afin d'y intégrer l'entreprise à mission. L'entreprise à
mission, c'est quelque chose de relativement nouveau
au Québec, mais il n'y a pas de cadre pour ces entreprises-là. Pourquoi il n'y
a pas de cadre, Mme la Présidente? Pourquoi
il peut y avoir des entreprises à mission dans d'autres provinces canadiennes?
Parce qu'on n'a pas adopté de loi en ce sens-là. Le gouvernement fait le
choix, aujourd'hui, de ne pas le faire.
Mme
la Présidente, il y a un projet de loi que j'ai moi-même déposé ici, en cette Chambre, pour le don d'organes présumé,
la présomption de consentement du don d'organes, un dossier qui a été appuyé
par plusieurs députés de la Coalition avenir
Québec au fil des années, Mme la Présidente, le député de La Peltrie en chef-lieu. Et pourtant le gouvernement a, encore une fois,
fait le choix de ne pas appeler ce projet de loi.
Loi facilitant la mise en marché des produits de microdistilleries et
microbrasseries québécoises. Loi modifiant la Loi sur les services de garde éducatifs à l'enfance afin de garantir le
droit de recevoir des services de garde,
proposé par le député de LaFontaine,
Mme la Présidente. Ce sont tous des projets de loi... Et je pourrais en nommer
plusieurs autres, il y en a 83, Mme
la Présidente, 83 projets de loi qui ont été étudiés... qui ont été
élaborés, qui ont été réfléchis, qui ont été écrits par les juristes ici, à l'Assemblée nationale, des gens qui y ont
passé des heures et des heures, qui ont consulté les groupes, parce qu'un
projet de loi comme ça, Mme la Présidente, on ne fait pas simplement
l'inventer, ça vient d'une orientation,
ça vient d'une volonté de plusieurs groupes à travers la sphère, la société
québécoise. Alors, il y a des députés qui
ont pris de leur temps, leur temps précieux, pour faire... pour mettre sur la
table ces enjeux-là. Le gouvernement fait systématiquement le choix de
ne pas les étudier.
Puis, quand, Mme la Présidente, le gouvernement nous dit :
Bien, aujourd'hui, on va faire le choix d'étudier le projet de loi, par exemple, sur la direction de la protection de la jeunesse, parce que c'est une initiative gouvernementale,
parce que nous, on pense que ça a bien de
l'allure, il faut faire ça, il faut aller dans ce sens-là, on le comprend, Mme
la Présidente. Puis, dans le cas du
projet de loi sur la DPJ, on est d'accord. Il y a des projets de loi que le
gouvernement dépose avec lesquels on
n'est pas d'accord. Ce matin, on débattait du projet de loi sur le budget qui a
été déposé par le gouvernement. On
n'est pas d'accord. On est en fondamental désaccord avec le projet de loi sur
le budget. On n'aurait pas procédé comme ça. Mais on a quand même siégé
ici, débattu de leur projet de loi.
• (15 h 30) •
Mais, aujourd'hui,
soyons clairs, là, Mme la Présidente, ce que le gouvernement est en train de
nous dire, c'est qu'à 15 h 26 il
préfère ajourner nos travaux, il préfère dire : On n'étudie plus rien. On
n'étudie pas la Loi sur les services de garde éducatifs à l'enfance comme droit. On n'étudie pas le projet de
loi sur le droit à la déconnexion, du deuxième groupe d'opposition. On n'étudie pas, Mme la Présidente,
la modification de la Loi électorale pour favoriser la parité, qui a été
déposée par le collègue de LaFontaine. On n'étudie pas le projet de loi sur le
consentement présumé du don d'organes. On
n'étudie pas la journée nationale de la promotion de la santé mentale positive,
déposée par le collègue de D'Arcy-McGee. On n'étudie pas, Mme la Présidente, la Loi interdisant les activités
d'exploration et de production d'hydrocarbures, présentée par le député
de Jonquière.
Toutes les formations politiques d'opposition ont présenté
des projets de loi qui méritent d'être étudiés, parce qu'il y a beaucoup de
gens qui ont passé du temps à élaborer ces projets de loi là. Il y a beaucoup
d'employés de l'Assemblée nationale,
des juristes, qui ont passé du temps là-dessus. Il y a beaucoup de groupes qui
sont venus nous voir, qui ont dit : Si je vais voir mon député, bien, je suis capable de peut-être faire une
différence puis peut-être de convaincre quelqu'un qu'on a besoin de faire avancer ces choses-là. Puis
aujourd'hui le gouvernement dit à tous ces groupes-là : Non, moi, je ferme
la Chambre, moi, je n'étudie pas ces projets de loi là.
Ce n'est pas une simple motion d'ajournement que
présente le député de Drummond, le leader adjoint du gouvernement, c'est une motion qui dit à tous ces groupes-là,
qui dit à tous ces gens-là qui ont travaillé sur ces projets de loi là :
Non, on ne veut pas en débattre, on ne veut pas vous entendre sur des
sujets qui sont importants, sur des sujets qui peuvent faire une différence
dans la réussite de nos entreprises, qui peuvent faire une différence dans la
santé des Québécois et des Québécoises, qui peuvent faire une différence dans
notre démocratie. C'est malheureux, Mme la Présidente. Je le sais qu'ils sont
habitués à gouverner par décret. Je le sais qu'ils sont habitués à gouverner
d'eux-mêmes, sans avoir à parler, sans avoir
à consulter, sans avoir à demander aux députés du gouvernement même, pas juste
les députés d'opposition, les députés du gouvernement, de voter.
Mais,
aujourd'hui, dans notre enceinte ici, au salon bleu, on dit : Non merci,
on ferme la shop, on ferme la shop parce que le gouvernement n'a plus de
projets de loi qui sont les siens. Ces projets de loi, ils sont en commission
parlementaire, ils sont en train
d'être étudiés de façon détaillée par les députés qui vont y faire des
modifications. Mais on n'est pas en train de débattre de tous ces autres
projets de loi là qui émanent des députés de l'opposition.
Puis un député de l'opposition, là, c'est une
fonction qui est noble, Mme la Présidente, c'est une fonction qui est tout
aussi honorable que celle de député du gouvernement, que celle de ministre du
gouvernement. Les idées qui émanent des
différents partis d'opposition, puis c'était comme ça quand la Coalition avenir
Québec était au pouvoir aussi... Il y
a des bonnes idées qui émanent de l'opposition, parce qu'elles n'émanent pas
d'un simple député tout seul dans sa tour d'ivoire qui est en train de
penser à une idée, elles émanent des besoins de la société québécoise.
Puis,
aujourd'hui, encore une fois, le gouvernement fait le choix de dire : Si
ce n'est pas mon projet, je ne l'étudie pas. Si ce n'est pas mon projet, il n'y a rien qui se passe au salon bleu. Si
ce n'est pas mon projet, on ferme la shop. Si ça vient de l'opposition, ce
n'est pas bon. C'est une bien malheureuse façon de commencer la semaine ici, à l'Assemblée
nationale. Il y a plusieurs heures devant nous. Je demande au député de
Drummond de reconsidérer sa motion. Je vous remercie, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Merci, M. le leader. Maintenant, je vais céder la parole à Mme la députée de
Mercier. Et je vous rappelle que vous avez 10 minutes pour débattre de
cette motion.
Mme Ruba Ghazal
Mme Ghazal : Très bien. Merci beaucoup, Mme la Présidente. Si
je suis ici avec vous et que je m'adresse à vous, c'est parce que je trouve vraiment déplorable que
le gouvernement passe son temps à dire que les oppositions retardent les
projets de loi. Si on ajourne les travaux
aussi tôt, aujourd'hui, c'est parce que le gouvernement est mal organisé, il
organise mal nos travaux, tellement
que j'ai eu une expérience récemment, et j'ai appris que je n'étais pas la
seule à l'avoir vécue : j'ai eu
à intervenir sur le principe d'un projet de loi avant même les consultations
particulières, avant même d'entendre les groupes et les organisations que le
gouvernement... Il semble qu'il en a consulté quelques-uns, quand j'ai entendu
l'intervention d'un député du
gouvernement. Mais, moi, j'ai senti que je ne faisais pas mon travail comme il
faut, que je n'avais pas tous les outils.
Vous savez, moi,
je suis dans le deuxième groupe d'opposition, et le deuxième groupe
d'opposition n'a pas les ressources
du gouvernement. Le projet de loi sur lequel j'ai dû intervenir avant même
qu'il y ait des groupes... avant qu'on ait
entendu des groupes en consultations particulières, c'était le projet de loi n° 012 sur l'achat local, un projet de loi de plus de 200 articles. Nous n'avons pas les
ressources pour les étudier et pouvoir voir tous les éléments pour, après ça,
faire une heure là-dessus, sur les éléments
importants. On n'a pas tous les outils pour pouvoir faire notre travail comme
il faut. Et moi, comme députée qui a besoin de faire mon travail avec
diligence, avec rigueur, je sentais qu'il me manquait des informations parce qu'on n'a pas fait les choses
dans l'ordre. Et, si on ne les a pas faites dans l'ordre, c'est parce que le
gouvernement ne sait pas comment organiser les travaux.
Donc, moi, je
demande au gouvernement de cesser de dire que les oppositions retardent les
travaux. Au contraire, on veut faire
notre travail comme il faut. Et c'est vrai qu'il y a des projets de loi qui ont
été déposés par les partis d'opposition, par ma formation politique. Il y en a même un, projet de loi, sur
l'obsolescence programmée, qui a été déposé par un député indépendant, le député de Chomedey. Et ce qui est
intéressant avec ce projet de loi, c'est que tout le monde était d'accord
pour qu'on puisse l'avancer, on est même
rendus au principe, il y a eu des consultations, mais, malheureusement, on n'a
pas pu continuer, et tout s'est arrêté,
parce qu'il n'y a pas une volonté du gouvernement de l'étudier. Pourquoi ne
pas... il ne serait pas appelé tout de suite, ce projet de loi, vu qu'il
y a un consensus, il y a un consensus dans la société, il y a un consensus aussi parmi les membres, à ce qu'on a
compris des interventions du gouvernement? On pourrait être en train de
l'étudier et de le faire avancer, de le faire cheminer avant la fin de la
session.
Donc, je
réitère, non, ce n'est pas vrai, en tout cas, ma formation politique, nous
faisons notre travail avec rigueur, avec diligence, et nous ne voulons
pas retarder les travaux. Si, en ce moment, on ajourne aussi tôt, c'est parce
que le gouvernement organise très mal ses
travaux. Et ça, c'est un manque de respect, pas uniquement pour les partis
d'opposition, mais c'est aussi un
manque de respect pour l'institution et aussi pour les gens et les citoyens qui
attendent que des projets de loi
soient débattus, soient avancés, soient adoptés. Et, en ce moment, nous, on retourne
à la maison au lieu de faire notre travail, celui pour lequel nous
sommes payés, et je trouve ça extrêmement déplorable.
Et j'espère que le gouvernement va cesser
d'accuser les oppositions de retarder les projets de loi, puisque nous sommes ouverts à en étudier. Il y en a plein qui
sont sur la liste, qui ont été nommés par mon collègue. Qu'est-ce qu'on attend
pour les étudier et faire notre travail comme il faut? Voilà. Merci, Mme la
Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) : Je
vous remercie, Mme la députée. Est-ce qu'il y a d'autres interventions? S'il
n'y a pas d'autre intervention, nous allons procéder au vote sur la motion.
Mise aux voix
Donc, en
application de l'ordre spécial, j'invite les leaders parlementaires à
m'indiquer le vote de leurs groupes sur cette motion. Alors, M. le
leader du gouvernement?
M. Schneeberger : Pour.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Merci. M. le leader de l'opposition officielle?
M. Fortin :
Contre.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Merci. Mme la députée de Mercier?
Mme Ghazal : Abstention.
La Vice-Présidente (Mme Soucy) :
Je vous remercie. Cette motion est adoptée.
Ajournement
En conséquence, nous ajournons nos travaux au
mercredi 23 février 2022, à 9 h 40.
(Fin de la séance à 15 h 38)