(Treize
heures quarante-deux minutes)
Le Président :
Mmes et MM. les députés, veuillez vous asseoir.
Affaires
courantes
Déclarations
de députés
Nous
sommes à la rubrique Déclarations de députés, et je cède maintenant la parole à
M. le député d'Arthabaska.
Encourager
M. William Cloutier, finaliste de
l'émission de télévision Star Académie
M. Eric
Lefebvre
M. Lefebvre : Merci, M. le Président. Ce dimanche 2 mai se
déroulera la grande finale de la populaire émission Star Académie. Lors de cette soirée, c'est réellement
l'ensemble de la population d'Arthabaska-L'Érable qui sera aux côtés du talentueux
auteur-compositeur-interprète originaire de Victoriaville, William Cloutier.
William, tu peux
fouler la scène du Studio Mel's la tête haute alors que tu démontres ton
immense talent depuis trois mois à l'ensemble
du Québec. Tant par ta voix que par ta sensibilité, tu as su aller chercher
l'amour du public québécois.
William,
toute une région est très fière de ton parcours, qui a débuté lors du
Victoriaville en chansons, alors que tu
avais seulement huit ans. Ton rêve était d'entrer à la fameuse académie. William,
tu es maintenant rendu à la finale. Sois fier du chemin parcouru. Toute la région d'Arthabaska-L'Érable est
derrière toi. Profite du moment et continue d'aller au bout de tes
rêves.
Le Président :
Merci, M. le député. Bonne chance à William! Mme la députée d'Anjou—Louis-Riel.
Souligner
le succès de la campagne de financement de La Fondation
de la Pointe-de-l'Île pour la persévérance scolaire
Mme Lise
Thériault
Mme Thériault : Merci, M. le Président. Je prends la parole aujourd'hui
pour remercier mes collègues députés de leur
générosité lors de la campagne de financement de La Fondation de la
Pointe-de-l'Île pour la persévérance scolaire. Merci sincère à ma comarraine, la députée et ministre de
Pointe-aux-Trembles, les ministres du gouvernement et les députés de sa formation politique. Merci également à mes
collègues députés libéraux de l'est de l'île de Montréal, la députée de
Jeanne-Mance—Viger,
de Bourassa-Sauvé, le député de Viau et le député de LaFontaine. Merci aussi à
Jacques Baril, Denis Risler, Stéphane
Beauchemin, de Chartwells, Sylvain Tremblay, de Desjardins, et à
Dimitri Tsingakis, le président de La Fondation de la Pointe-de-l'Île
pour la persévérance scolaire.
Ensemble,
nous avons travaillé à faire de cette campagne de financement un franc succès
en amassant 156 000 $. En
temps de pandémie, nos jeunes ont besoin plus que jamais de notre support pour
favoriser la persévérance et la réussite scolaires. Je suis fière de
dire que nous avons répondu présent et que nous sommes là pour eux. Merci,
M. le Président.
Le Président :
Merci, Mme la députée. M. le député de Chauveau, à vous la parole.
Souligner la mise sur pied du Marché
public du Saiso
M. Sylvain
Lévesque
M. Lévesque
(Chauveau) : Merci beaucoup, M. le Président. Aujourd'hui, il me fait
plaisir de partager une excellente nouvelle de l'organisme
Le Saisonnier, de Lac-Beauport.
En effet, dès le
samedi 26 juin, et ce, tous les samedis de l'été, dans le plus grand
respect des mesures sanitaires, Le Saisonnier tiendra un marché public sur
son site. Situé sur le carrousel, ce marché public accueillera différents
producteurs, au plus grand bonheur des citoyennes et des citoyens du
Lac-Beauport et des environs.
Je
profite de ce moment pour remercier et féliciter les membres du conseil
d'administration, son directeur général, M. Jean-Philippe Lehuu, et les bénévoles pour leur capacité
d'adaptation et leur résilience face à la pandémie. Malgré tous les défis rencontrés, ils ont continué de
travailler sur différents projets. Grâce à leur détermination, un de ces
projets verra le jour : un marché public à Lac-Beauport.
Félicitations et bon succès pour ce beau projet! Merci, M. le Président.
Le Président :
Merci, M. le député. Mme la députée de l'Acadie, à vous la parole.
Rendre hommage à M. Dikran Arouchian, activiste
et défenseur de la cause arménienne
Mme Christine
St-Pierre
Mme St-Pierre : Merci, M.
le Président. M. le Président, je veux rendre hommage aujourd'hui, en cette Assemblée, à un homme d'exception,
M. Dikran Arouchian, qui vient de nous quitter. Homme d'exception, en
effet, car son parcours de vie hors normes est une inspiration.
Né
à Damas, en Syrie, en 1930, de parents qui avaient fui la Turquie lors du
génocide des Arméniens, Dikran Arouchian
décida d'immigrer au Québec lors de l'Expo 67. Il fut rapidement
accepté, mais n'a jamais oublié ses racines.
M. Arouchian a été très actif au sein du Comité national arménien et il
contribua à l'essor de la communauté arménienne de Montréal.
Je l'ai connu en
2007, lors de mon saut en politique, et je l'ai tout de suite aimé. J'ai
découvert un homme inspirant, d'un grand humanisme et d'une grande profondeur,
un mentor.
Avant
son départ, j'ai eu la chance de pouvoir lui dire quelques mots par le biais du
téléphone. On m'a dit qu'il avait réagi
à mon message. Essentiellement, je lui ai dit à quel point le Québec
l'aimait, que nous ne l'oublierons jamais, et surtout je lui ai demandé
de veiller sur nous.
Mes plus sincères
condoléances à sa famille et à toute la communauté arménienne. Merci, M. le
Président.
Le Président :
Merci, Mme la députée. Mme la députée de Sherbrooke, à vous la parole.
Inviter
le gouvernement à constater la crise du logement
Mme Christine
Labrie
Mme Labrie : Merci, M.
le Président. Le Québec
traverse en ce moment une importante crise du logement, et les régions
ne sont pas épargnées.
À
Sherbrooke, le taux d'inoccupation est de 1,3 %, c'est
un des plus bas au Québec. Et, même si on rase régulièrement des boisés pour construire des nouveaux quartiers
résidentiels, les logements et les condos qui s'y construisent sont souvent
bien trop chers pour les familles et les
personnes seules, qui sont mal logées. À Sherbrooke, il y a 40 %
des locataires qui consacrent plus de
30 % de leurs revenus à se loger, et je vous laisse imaginer tous les
sacrifices que ça implique pour arriver à la fin du mois. Il y a
800 ménages qui sont en attente d'un logement social chez nous, à Sherbrooke,
et pourtant le gouvernement a seulement prévu 500 nouvelles unités
pour tout le Québec en 2021.
C'est
clair que, pour aider les familles, les aînés, les personnes à mobilité réduite
qui se cherchent en vain un logement abordable
en ce moment, il va falloir accélérer le rythme et prendre les moyens de
contrôler l'augmentation des loyers en mettant
en place un registre des baux. Le premier pas à franchir, ce serait que le gouvernement reconnaisse la crise du logement.
Le Président :
Merci, Mme la députée. M. le député de René-Lévesque, à vous la parole.
Souligner
le 25e anniversaire de la Table régionale des
organismes communautaires de la Côte-Nord
M. Martin
Ouellet
M. Ouellet : Merci, M. le Président. C'est avec grand plaisir, aujourd'hui, que je tiens à féliciter la TROC Côte-Nord pour tous leurs
efforts et surtout pour l'organisation de leur gala spécial pour leur
25e anniversaire, le 8 avril dernier. Ce gala du 25e a permis de rassembler les membres pour une
soirée virtuelle et très festive, que j'ai moi-même participé, et j'ai pu
constater qu'elle a été appréciée par tous les membres.
La TROC Côte-Nord
fait un travail exceptionnel tout le long de l'année et maintenant depuis
25 ans pour les organismes
communautaires de la région de tous domaines confondus. Ce sont
92 organismes d'un bout à l'autre de la Côte-Nord qui sont membres de
la TROC, et sa grande équipe, composée de Nancy et Nadia, a l'esprit
communautaire bien ancré dans ses valeurs.
De
plus, nous répétons sans cesse que la pandémie a apporté son lot de défis,
mais, dans leur cas, j'ai vu des gens qui
n'ont pas baissé les bras et qui ont doublé et même triplé leurs efforts. Grâce
à la TROC, nos organismes du milieu sont soutenus et encouragés à
continuer leur travail remarquable.
Au
nom des citoyens et citoyennes de la circonscription
de René-Lévesque, merci de faire une énorme différence. Vous êtes
toujours présents pour notre population et pour leur droit à des services
adéquats. Merci, M. le Président.
Le Président :
Merci, M. le député. Cela met fin à la rubrique Déclarations de députés.
Je suspends les
travaux pour quelques instants.
(Suspension de la séance à
13 h 49)
(Reprise à 14 h 5)
Le Président : Mmes et MM.
les députés, bon mardi sous le soleil, ça fait du bien. Nous allons nous
recueillir quelques instants.
Je vous remercie. Veuillez vous asseoir.
Nous poursuivons les affaires courantes.
Aujourd'hui, il n'y a pas de déclarations
ministérielles ni présentation de projets de loi.
Dépôt de documents
À la rubrique Dépôt de documents, M. le leader
du gouvernement.
Réponses à des questions inscrites au feuilleton et à des
pétitions
M. Jolin-Barrette : Oui, M. le
Président. Je dépose les réponses du gouvernement aux questions inscrites au
feuilleton le 18 février et le 16 mars par le député de Rimouski et
le 25 mars par la députée de Maurice-Richard, ainsi qu'aux pétitions présentées en Chambre le
1er avril par les députés de Sainte-Marie—Saint-Jacques et de Masson. Merci, M. le
Président.
Le Président : Et ces documents
sont déposés.
Dépôt de rapports de commissions
À la rubrique
Dépôt de rapports de commissions, je comprends qu'il y a toujours
consentement pour que je procède à des dépôts de
rapports de commissions.
Consultations particulières sur le projet de loi n° 49
Donc, je
dépose le rapport de la Commission de
l'aménagement du territoire qui, les
20, 21 et 22 avril 2021, a tenu des
auditions publiques dans le cadre de consultations
particulières sur le projet de loi n° 49, Loi modifiant la Loi sur
les élections et les référendums dans
les municipalités, la Loi sur l'éthique et la déontologie en matière municipale
et diverses dispositions législatives.
Étude détaillée du projet de loi n° 84
Je dépose également le rapport de la Commission
des institutions qui, les 9, 11, 16 et 18 février, les 9, 11, 16, 18, 23, 25 et 30 mars ainsi que les 1er, 13,
15, 20 et 22 avril 2021, a procédé à l'étude détaillée du projet de loi
n° 84, Loi visant à aider les personnes
victimes d'infractions criminelles et à favoriser leur rétablissement. La commission a adopté le texte du projet
de loi avec amendements.
Dépôt de pétitions
Nous en sommes à la rubrique Dépôt de pétitions.
Mme la députée de Sherbrooke.
Réformer l'accompagnement des victimes d'agressions
sexuelles et de violences conjugales
Mme Labrie : Merci, M. le
Président. Je dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale,
signée par 2 287 pétitionnaires. Désignation : citoyens et
citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués sont les
suivants :
«Considérant
que la culture du viol banalise les
agressions sexuelles et les violences conjugales et culpabilise les
victimes pour les crimes qu'elles subissent;
«Considérant qu'un nombre important de victimes d'agressions
sexuelles et de violences conjugales décident de ne pas porter plainte par peur d'être jugées, de ne
pas être crues, par manque de preuve et/ou par peur que cela se retourne contre
elles;
«Considérant que, selon le Regroupement québécois des centres
d'aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel, seulement 5 % des agressions
sexuelles sont dénoncées à la police et que, sur ce 5 %, seulement trois
plaintes sur 1 000 se concluent par une condamnation;
«Considérant que les agressions sexuelles et les violences
conjugales ont augmenté durant la pandémie de COVID-19 et que les
périodes successives de confinement contribuent à cette augmentation;
«Considérant que le processus judiciaire actuel n'est pas
adapté aux besoins réels d'accompagnement des victimes d'agressions
sexuelles et de violences conjugales;
«Considérant que 190 recommandations "pour améliorer
l'accompagnement psychosocial et judiciaire des personnes victimes et leur accès à la justice" au Québec
ont été soumises le 15 décembre 2020 par le Comité d'experts sur l'accompagnement des victimes
d'agressions sexuelles et de violence conjugale dans le cadre du rapport
transpartisan intitulé Rebâtir la confiance;
«Et l'intervention réclamée se résume ainsi :
«Nous,
soussignés, demandons au gouvernement du Québec d'appliquer ces recommandations,
dont l'instauration d'un tribunal spécialisé en matière d'agressions
sexuelles et de violences conjugales au sein de la Cour du Québec.»
Je certifie que cet extrait est conforme à
l'original de la pétition.
Le Président : Et cet extrait
de pétition est donc déposé.
Il n'y a pas de réponses orales aux pétitions ni
d'interventions portant sur une violation de droit ou de privilège.
Questions et réponses orales
Nous en sommes maintenant à la période de
questions et de réponses orales, et je cède la parole à la cheffe de
l'opposition officielle.
Position du gouvernement sur l'utilisation du gaz naturel
Mme Dominique Anglade
Mme Anglade :
Merci, M. le Président. Notre position sur GNL Québec est connue. Le Devoir
nous apprend ce matin que le projet
d'une usine de production de gaz liquéfié en Nouvelle-Écosse pourrait
nécessiter la construction d'un nouveau gazoduc traversant le territoire
du Québec. En effet, selon les informations du Devoir, l'actuel réseau
de Gazoduc Trans Québec et Maritimes ne
serait pas suffisant pour alimenter le projet. Bien entendu, l'autorisation d'un tel projet viendrait du gouvernement fédéral.
Mais, soyons
clairs, le gaz naturel n'est pas une solution énergétique à long terme, ni au Québec ni ailleurs, et, au contraire,
la signature de contrats d'approvisionnement de long terme en gaz naturel
ralentit la transition vers des énergies renouvelables. Même d'un point
de vue économique, on voit bien que
la transition s'accélère à travers le monde et qu'elle rend la future
demande de gaz absolument incertaine.
Le premier ministre
se dit nationaliste. Il devrait aussi être moderne et prendre tous les moyens
nécessaires pour protéger notre environnement et bâtir un Québec du
XXIe siècle.
Est-ce que
le premier ministre peut dès maintenant signifier à Ottawa son opposition
formelle quant à la construction d'un nouveau gazoduc sur notre territoire?
• (14 h 10) •
Le Président : M. le premier
ministre.
M. François Legault
M. Legault : M. le
Président, quand j'entends la cheffe
de l'opposition officielle me parler d'environnement, il me
vient en tête la fameuse photo avec elle puis Philippe Couillard devant l'usine
de ciment McInnis, hein, on se souvient tous
de la photo avec le chapeau de la construction, pour dire : Je suis d'accord
avec le projet le plus polluant au Québec. Ça, c'était la cheffe
actuelle de l'opposition officielle.
Un rappel aussi que le Parti libéral était d'accord
avec GNL Québec, parce qu'il disait : Un, il y a des retombées économiques
importantes pour le Québec; deux, oui, c'est possible d'avoir des énergies de
transition, c'est-à-dire de remplacer, dans
certains cas, des usines au charbon par du gaz. Ça existe, actuellement. Je sais que les libéraux ont fait des pipelines pour amener du
gaz dans certaines régions où il n'y en avait pas, au Québec.
Donc, virage
complet de la cheffe de l'opposition
officielle. Maintenant,
elle est contre les énergies de transition. Je prends bien note de sa
nouvelle position.
Le Président : Première
complémentaire, Mme la cheffe de l'opposition officielle.
Mme Dominique Anglade
Mme Anglade : Alors là, je n'ai pas senti de grande vigueur de
la part du premier ministre pour aller dire qu'on ne souhaite pas
avoir de gazoduc sur le territoire du Québec dans le projet de la Nouvelle-Écosse.
J'en prends bonne note.
Notre
position, elle est claire. Est-ce que le premier
ministre, lui, va nous dire clairement
sa position par rapport au gaz liquéfié, peu importent les
projets?
Le Président : M. le premier
ministre.
M. François Legault
M. Legault : Bien, M.
le Président, ma position est claire,
elle est la même que la position du Parti
libéral avant qu'il y ait une nouvelle cheffe du Parti libéral, c'est-à-dire que, oui, on est ouverts à ce projet-là, mais à
une condition : qu'au total, sur la planète, ça veuille dire une
réduction des GES.
Donc,
M. le Président, je sais qu'il y en a qui s'opposent à l'exportation d'hydroélectricité
aux États-Unis parce qu'on harnache des
rivières, mais on sait qu'aux États-Unis ça remplace de l'énergie beaucoup
plus polluante. Donc, je ne sais pas si je dois déduire que le nouveau Parti
libéral moderne, maintenant...
Le Président :
En terminant.
M. Legault :
...est contre tous ces projets-là. C'est difficile à suivre.
Le Président :
Deuxième complémentaire, Mme la cheffe de l'opposition officielle.
Mme Dominique Anglade
Mme Anglade : Non, ce n'est pas très difficile à suivre, M. le Président, c'est assez moderne, en fait, dans l'approche. Le gaz naturel n'est pas une solution énergétique
à long terme. Je cite ici le rapport du BAPE : «[Le gaz naturel] pourrait
constituer un frein à la transition
énergétique [parce qu'il] aurait pour conséquence de verrouiller les choix
énergétiques des pays [qui sont des] clients...»
Combien de temps est-ce
que le premier ministre va encore défendre une vision économique dépassée?
Le Président :
M. le premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : M. le
Président, on sait qu'on a, au Québec,
une grande entreprise qui s'appelle Énergir qui se spécialise dans la distribution de gaz. Ce que vient de nous
annoncer la nouvelle cheffe du Parti
libéral, c'est qu'elle voudrait qu'on
ferme cette entreprise-là, elle voudrait qu'aucune entreprise au Québec
n'utilise du gaz naturel.
Je
pense que, dans certains cas, c'est une énergie de transition. On est tous d'accord
pour dire qu'éventuellement il faudra aller vers seulement des énergies
renouvelables, mais il faut être réalistes. Et, bien, je comprends, là, que
de plus en plus le Parti libéral se rapproche de Québec solidaire.
Le Président :
Troisième complémentaire, Mme la cheffe de l'opposition officielle.
Mme Dominique Anglade
Mme Anglade :
M. le Président, la semaine dernière, le président américain Joe Biden a
annoncé son intention d'abaisser de 80 % le prix de l'hydrogène d'ici
2030, notamment pour s'affranchir du gaz naturel. Est-ce que le premier ministre considère aussi le président Biden comme
un activiste de gauche? Moi, personnellement, j'ai l'impression d'entendre
le chef de l'Union nationale.
Le Président :
M. le premier ministre.
M. François Legault
M. Legault :
M. le Président, autant Barack Obama que Joe Biden appuient le gaz de schiste
aux États-Unis. Moi, je suis contre le gaz de schiste au Québec. Donc, M. le
Président, ce que je comprends, c'est que la cheffe du Parti libéral
ressemble de plus en plus aux cochefs de Québec solidaire.
Le Président :
Question principale, Mme la députée Vaudreuil.
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît!
Accès au logement
Mme Marie-Claude Nichols
Mme Nichols :
Tout le monde parle de la crise du logement. Les médias, les journaux, les
radios, les organismes en habitation,
les partis de l'opposition à l'unisson ont fait état des difficultés pour les
citoyens du Québec, nos citoyens, à
se trouver un logement. La seule qui nie l'existence d'une crise du logement
est la ministre de l'Habitation, et ça, c'est inquiétant.
Bien
que la ministre se réfère à ses informateurs, il existe quand même des
analyses, des rapports, des cas, des réalités terrain très convaincants qui sont rapportés. Est-ce possible d'être
aussi déconnectée pour ne pas voir la surenchère des loyers au Québec, partout au Québec? Pas besoin de
faire de l'éducation pour comprendre que chaque fois que les logements sont rares les prix montent. Les gens sont prêts à
payer plus pour ne pas se retrouver à la rue. C'est ça, la surenchère. Des
logements abordables disponibles, il n'y en a pas. Il faut s'attaquer
maintenant à ce problème.
Est-ce
que la ministre de l'Habitation peut enfin admettre qu'il y a une crise du
logement au Québec et assumer pleinement sa responsabilité?
Le Président :
M. le ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles.
M. Jonatan Julien
M. Julien : Oui, merci, M. le Président. Écoutez,
effectivement, on est préoccupés par la situation du logement au Québec,
puis on est fortement préoccupés parce
qu'on voit qu'il y a l'augmentation de certains coûts. Mais, au-delà de la
préoccupation, on est en action et on
réitère les actions que notre gouvernement prend, justement, pour faire face à cette situation-là.
Plusieurs
éléments. Il y a le programme, naturellement, de supplément au loyer, Programme
de supplément au loyer, qui permet
justement d'assurer que tous les Québécois vont pouvoir être logés dignement, surtout le
1er juillet, mais en tout temps.
Donc, on a augmenté les sommes octroyées, 200 places de plus, ça fait
1 600 places, justement, pour faire face à cette situation-là.
On
a aussi, naturellement, le programme d'aide d'urgence avec les municipalités,
qui, de manière momentanée, le 1er juillet
essentiellement... des gens qui ont de la difficulté à se trouver un loyer
peuvent être supportés par la municipalité pour les frais encourus.
Donc,
oui, on est en action, oui, on pose des gestes concrets, parce que
notre préoccupation, nous, c'est que tous les Québécois puissent se loger
dignement. Donc, on est en action, on met les sommes nécessaires pour y
arriver, M. le Président.
Le
Président : Première
complémentaire. La parole n'appartient qu'à celle qui pose les questions, à
ceux ou celles qui y répondent également. Vous avez la parole.
Mme Marie-Claude Nichols
Mme Nichols : Ça n'a aucun bon sens, le prix des loyers à Montréal
mais partout ailleurs au Québec. Un logement adéquat pour une petite
famille est généralement un cinq et demie, qui se loue présentement entre
1 900 $ et 2 900 $. Dites-moi,
M. le Président, quelle famille moyenne, quelle famille
monoparentale peut se payer un loyer à un tel prix? Est-ce que c'est normal que les gens doivent sacrifier des
besoins de base comme se nourrir pour se loger? Pourquoi le gouvernement de la CAQ abandonne les
familles du Québec?
Le Président :
M. le ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles.
M. Jonatan Julien
M. Julien : Bien, M.
le Président, je réécoute la
question, qui est la deuxième question, et, bien, je n'adhère pas à la conclusion. Je viens de mentionner les
actions qu'on prend pour s'assurer, justement, que tous les Québécois,
les familles, les familles à plus faibles revenus puissent se loger
dignement dans le contexte actuel.
Alors, on a bonifié
le Programme de supplément au loyer. Donc, on n'abandonne pas, on accompagne.
On a également, en fin de compte, le
programme d'aide d'urgence. Moi, un ancien élu municipal, je sais très bien que
les municipalités ont un rôle à jouer
pour supporter la population. Il y a un programme avec des sommes pour,
justement, s'assurer que les gens au Québec puissent se loger dignement...
Le Président :
En terminant.
M. Julien :
...malgré les enjeux de prix qu'on vit actuellement.
Le Président :
Deuxième complémentaire, Mme la députée de Vaudreuil.
Mme Marie-Claude Nichols
Mme Nichols :
Le gouvernement de la CAQ nie la crise du logement, ils n'ont pas de plan, c'est
très inquiétant à l'approche de la date
fatidique du 1er juillet prochain. Pour l'ensemble du Québec,
l'an dernier, c'étaient 350 ménages qui n'avaient pas de bail.
Est-ce qu'on a déjà
oublié les campements sur la rue Notre-Dame à Montréal? Si la tendance se
maintient, le phénomène va s'agrandir et va
s'en aller vers les banlieues, M. le Président. Le ministre doit s'engager à
agir dès maintenant pour soutenir les personnes qui risquent de se
retrouver à la rue le 1er juillet prochain.
Le Président :
M. le ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles.
M. Jonatan Julien
M. Julien : Oui, merci, M. le Président. Bon, vous savez,
c'est la troisième question. Donc, on intervient, on essaie d'avoir des réponses, mais je vois que les
questions ne sont pas ajustées, parce qu'on dit : Est-ce qu'ils vont faire
des actions pour
éviter que... et, depuis la première réponse, je parle des actions qu'on pose,
au gouvernement, pour s'assurer, justement, que tous les Québécois
puissent se loger dignement le 1er juillet.
Le Programme
de supplément au loyer, qui a été bonifié dans le dernier budget, est
conséquent, justement, avec ce qu'on a observé l'an dernier et la
situation actuelle qui est vécue dans le marché. Donc, oui, on fait des efforts
supplémentaires, oui, on met des sommes supplémentaires,
justement, pour s'assurer, je le réitère, l'objectif est clair, de
pouvoir loger dignement les Québécois le 1er juillet.
Le Président : Question
principale, M. le député de Robert-Baldwin.
Accès à la propriété
M. Carlos J. Leitão
M. Leitão : Merci, M. le Président. Je veux juste rassurer le
premier ministre que ce n'est pas parce que je suis ici, à côté de mon cher collègue de Laurier-Dorion, que je suis devenu comme eux. Mais, comme nos collègues, comme nos
collègues...
Des voix : ...
• (14 h 20) •
M. Leitão : Heureusement. Heureusement, chers collègues.
Mais, comme nos collègues et comme ma collègue de Vaudreuil,
il y a, au Québec, crise du logement, M. le Président. Le gouvernement, du côté de l'Habitation, semble avoir de la difficulté à reconnaître cette crise du logement. Alors,
j'aimerais poursuivre avec le ministre
des Finances la conversation
qu'on avait déjà eue quant aux mesures à prendre pour calmer le marché et pour
s'assurer que nous pouvons tous avoir accès
à une propriété, M. le Président. La crise ne va pas se régler toute seule, comme
on l'a déjà dit. Les banquiers aussi, au cours de la dernière semaine,
l'ont tous répété.
Alors, la question est très simple : Qu'est-ce
que le ministre des Finances compte faire? Au-delà des mesures
macroprudentielles, on sait ça très bien, mais, au-delà de ça, qu'est-ce que le
ministre des Finances compte faire?
Le Président : M. le ministre
des Finances.
M. Eric Girard
M. Girard
(Groulx) : Bien, je vous
remercie de souligner l'efficacité des mesures macroprudentielles, parce que
l'accès à la propriété, c'est extrêmement important, et c'est certain que,
lorsque les prix montent, ça augmente l'endettement. Or, justement, les mesures macroprudentielles
permettent de limiter l'endettement avec des tests de résistance pour s'assurer
que les gens n'ont pas un niveau d'endettement qui est supérieur à ce qui est
optimal étant donné leurs revenus disponibles.
Maintenant,
j'ai une autre bonne nouvelle pour vous, parce que l'offre s'ajuste, la demande
est très forte. Et on dit, normalement,
qu'à 50 000 unités de mises en chantier par année le marché est en
excès d'offre. Or, depuis le début de l'année, la moyenne : 83 000 mises en chantier. Alors, l'offre
s'ajuste. On limite l'endettement. Et
ce qu'on étudie présentement, puisqu'on est dans le vocabulaire, c'est les
mesures microprudentielles, qui concernent la renonciation à l'inspection et
les processus d'adjudication.
Le Président : ...M. le député
de Robert-Baldwin. Nous sommes attentifs à votre question.
M. Carlos J. Leitão
M. Leitão : Mais, alors, allons-y. Arrêtons de parler et
allons-y. Faites-le, faites-le. Depuis déjà deux semaines que le ministre des Finances
nous dit qu'il réfléchit à ces mesures microprudentielles. Bien, faites-le.
Une autre
mesure que moi, j'avais déjà proposée ici, M. le Président, c'était une
taxe sur les propriétés inoccupées qui appartiennent à des étrangers. La ministre fédérale des Finances
l'a fait dans son budget, ils estiment ça à 700 millions. Probablement que ça nous donnerait 100 millions ici.
Pourquoi vous ne prenez pas cette place?
Le Président : M. le ministre
des Finances.
M. Eric Girard
M. Girard
(Groulx) : Bien, tout simplement, M. le député de Robert-Baldwin, parce
que les acheteurs étrangers représentent
une infime partie de la force du marché immobilier au Québec. C'est plus de
94 % qui sont des acheteurs locaux, il
y a 3 % qui sont des acheteurs du reste du Canada et 3 % qui sont des acheteurs étrangers. Donc, vous voulez
mettre une taxe sur une situation qui n'est pas la cause du problème.
Alors, nous, on s'attaque aux vrais problèmes.
On veut limiter l'endettement, avec l'AMF et le BSIF, et on regarde les processus d'encan à l'aveugle,
qui sont sous-optimaux, et on en train
de s'assurer que les citoyens
ne renoncent pas...
Le
Président : En terminant.
M. Girard
(Groulx) : ...à leur droit d'inspection trop facilement.
Le Président :
Deuxième complémentaire. On s'adresse toujours à la présidence. M. le député.
M. Carlos J. Leitão
M. Leitão :
M. le Président, je ne parle pas, nous ne parlons pas ici d'achat par des
étrangers, nous parlons de propriétés qui ont déjà été achetées, qui sont
propriété, maintenant, d'étrangers et qui ne sont pas occupées, l'objectif
étant que, ces unités-là, soit qu'elles paient une taxe de 1 %, soit
qu'elles reviennent sur le marché de la location pour faire baisser les loyers.
Ce qu'il nous faut, c'est augmenter l'offre rapidement pour que les loyers
baissent rapidement. Une telle taxe pourrait faire ça. La ministre Freeland le
fait.
Le Président :
M. le ministre des Finances, à vous la parole.
Des voix :
...
Le Président :
M. le ministre des Finances. S'il vous plaît!
M. Eric Girard
M. Girard
(Groulx) : Bon, alors, je comprends, là, que vous voulez des taxes.
Alors, on revient un peu à la dynamique des
associations politiques, là. Mais il y aura effectivement une TVQ et une TPS
sur les logements en partage, avec Airbnb. Ça s'en vient, on travaille avec le
fédéral là-dessus. Ça a pris du temps, mais on va y arriver et on vise une
implantation cet été.
Le
vrai problème, c'est le manque d'offre, et c'est pour ça que
c'est excellent, les mises en chantier sont fortes. Et, encore une fois, on regarde les processus
d'adjudication à l'aveugle...
Le Président :
En terminant.
M. Girard
(Groulx) : ...qui sont sous-optimaux pour les acheteurs présentement.
Le Président :
Question principale, M. le député de Laurier-Dorion.
Mesures
pour favoriser l'accès à la propriété
M. Andrés Fontecilla
M. Fontecilla : Merci,
M. le Président. On vient de
l'entendre, on vient de... depuis une semaine, depuis quelques mois, tout
le monde reconnaît la crise du
logement, tout le monde sauf un village d'irréductibles caquistes,
qui résistent encore et toujours à la réalité, à la dure réalité.
Quand
la ministre de l'Habitation nie la crise, on sait pourquoi, elle
prend ses conseils de ses amis courtiers. Je m'attends à plus de la part
du ministre des Finances, je m'attends à ce qu'il écoute ses amis banquiers.
J'ai ici un rapport
spécial du directeur des affaires économiques de la Banque de Montréal sur la
spirale immobilière, je cite : «Nous croyons que les élus doivent agir
immédiatement pour remédier à la situation des prix des maisons.» J'attire l'attention du ministre des Finances sur le titre du
rapport : Canadian Housing Fire Needs a Response.En
bon français, le feu est pogné. La CAQ a deux choix : soit laisser la
maison brûler, soit appeler les pompiers.
Le ministre des
Finances va-t-il reconnaître une fois pour toutes que nous vivons une crise du
logement?
Le Président :
M. le ministre des Finances.
M. Eric Girard
M. Girard
(Groulx) : Bon, alors, vous avez raison, je lis ce que les banquiers
écrivent. D'ailleurs, il y avait mon ancien
patron et collègue, M. Vachon, en fin de semaine, qui disait : Bravo
pour la mesure macroprudentielle qui va limiter l'endettement!, et, oui, parce qu'il faut limiter l'endettement, parce
que c'est l'actif le plus important des ménages. Alors, merci au Bureau
du Surintendant des institutions financières et l'AMF, qui sont en période de
consultation, dans le cas de l'AMF jusqu'au 7 mai, et après on va
augmenter les tests de résistance pour limiter l'endettement. Donc, des actions
concrètes.
Qu'est-ce
que ce banquier a dit aussi? Il a dit qu'avant de faire d'autres mesures il
faudrait s'assurer que l'aspect cyclique
de la crise, c'est-à-dire tout ce qui est lié à la pandémie...Une fois que ça,
c'est disparu, est-ce qu'on a encore une situation difficile ou ça s'est
résorbé?
Il y a aussi un autre aspect du
marché, c'est que le marché est toujours plus fort dans les six premiers mois
de l'année que dans les six suivants, puisqu'au Québec toute l'activité
précède souvent la Saint-Jean-Baptiste.
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de Laurier-Dorion.
M. Andrés Fontecilla
M. Fontecilla :
Jeudi dernier, le ministre des Finances a ouvert la porte à trois mesures pour
calmer la surchauffe immobilière :
rendre la garantie légale obligatoire, rendre les inspections obligatoires et
rendre les offres d'achat publiques, comme le propose le parti de gauche ici, à
l'Assemblée nationale, Québec solidaire. Ces mesures ne peuvent plus attendre.
Quand est-ce qu'il va
les mettre en vigueur, puisqu'il les a annoncées?
Le Président :
M. le ministre des Finances.
M. Eric Girard
M. Girard
(Groulx) : Bon, j'écoute tous les partis, là, gauche, droite, et je
lis Le Devoir, le Globe and Mail. On est déjà dans
l'action. Il faut limiter l'endettement.
Maintenant, lorsque
vous dites : Il faut interdire ça, interdire ci, on est dans des contrats
entre deux parties privées, là, il y a un acheteur puis il y a un vendeur d'une
maison, là, alors on ne peut pas arriver puis interdire ci, puis ça, puis etc. Alors, on regarde avec l'OACIQ exactement
ce qu'on peut faire pour limiter la renonciation à l'inspection, qui est
une mauvaise pratique.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le député de Laurier-Dorion.
M. Andrés Fontecilla
M. Fontecilla :
On revient aux amis courtiers. On sait que le facteur le plus important de la
montée de prix, c'est la spéculation immobilière. Robert Kavcic,
l'économiste principal de la Banque de Montréal, un autre banquier, propose une taxe majorée sur la revente d'un immeuble
réalisée avant cinq ans après l'achat — et ce n'est pas un gauchiste qui propose ça — ce
qu'il nomme lui-même la taxe à la spéculation, une solution qu'il juge parmi
les plus intéressantes.
Le ministre va-t-il
étudier cette option?
Le Président :
M. le ministre des Finances.
M. Eric Girard
M. Girard
(Groulx) : Là, je suis vraiment
en désaccord avec vous, parce que les deux facteurs les plus importants...
D'abord, c'est le dynamisme de l'économie
québécoise. Le Québec a toujours été en retard sur les autres provinces, économiquement.
Alors, c'est certain qu'à mesure qu'on ferme l'écart de richesse avec les
autres provinces le marché immobilier va refléter ce dynamisme.
Ensuite, l'autre facteur qui est extrêmement
important, c'est la pandémie. Il y a un surplus de liquidités dans le système, les taux d'intérêt sont au minimum. Les
gens ne peuvent pas voyager et ils veulent des maisons plus grandes. Alors,
ça, ça stimule la demande. Et c'est un
facteur qui est cyclique. Lorsque l'économie réouvrira, ouvrira, bien, il y
aura moins... ce facteur-là va diminuer, et ça va aider le marché.
Le Président :
Question principale, M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
Protection des lanceurs d'alerte
M. Joël Arseneau
M. Arseneau :
M. le Président, hier, on a appris qu'une lanceuse d'alerte a été congédiée
pour avoir dénoncé la situation au
CHSLD de Saint-Laurent, où les résidents étaient maintenus dans des conditions
de vie médiocres. Les résidents y avaient été enfermés pendant des mois
dans leurs chambres à l'aide de demi-portes et avaient été privés de douche pendant des jours. C'est inacceptable. Aux dires
de celle-ci, la jeune femme répondait à l'appel du gouvernement de dénoncer
la maltraitance.
Le
Parti québécois a fait adopter ici une motion en février pour mettre fin à
l'omerta en santé. Elle a été votée de façon
unanime, et le gouvernement l'a appuyée. On se serait attendus à ce que les
actions du gouvernement suivent. Or, depuis cette motion, rien n'a changé.
Pourtant,
M. le Président, le ministre de la Santé lui-même disait : «L'omerta dans
le milieu de la santé, c'est terminé...» La ministre des Aînés semblait moins certaine ce matin. Durant l'étude
des crédits, elle a dit : «Il faut protéger les lanceurs d'alerte,
mais...»
Est-ce que le ministre de
la Santé est d'accord avec sa collègue ou est-ce qu'il est d'accord avec lui-même?
• (14 h 30) •
Le Président : M. le ministre
de la Santé et des Services sociaux.
M. Christian Dubé
M. Dubé : Oui. Alors, M. le Président, je pense que
j'ai toujours dit que la transparence, dans notre
système de la santé, doit être là. Et je pense que les lanceurs
d'alerte, pour notre gouvernement, c'est très important.
Dans le cas qui nous concerne ici, j'aimerais
rappeler les faits. Au cours des dernières semaines, cette dame‑là, malheureusement, il y a eu des... Lorsqu'il y a eu des plaintes, lorsqu'il y a eu de
l'information, le commissaire aux plaintes a été saisi. On a même mis un enquêteur spécifiquement pour bien
connaître les faits. Ma collègue ministre
déléguée aux Aidants est allée sur place. Et, lorsque nous
avons pris connaissance des faits, au cours des derniers jours, suite à une
discussion que j'ai eue avec le premier ministre, malgré tous les faits que nous avons reçus, qui ont mené au
congédiement de cette personne-là, j'ai demandé à faire une étude
supplémentaire pour faire toute la lumière sur les faits.
Alors, moi,
ce que je voudrais m'assurer, M. le
Président, c'est que la procédure qui
est en place, autant pour l'employé que
pour l'employeur... Est-ce qu'elle a
été respectée? Et c'est ce que nous allons voir dans l'étude au cours des
prochains jours.
Le Président : Première
complémentaire, M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Joël Arseneau
M. Arseneau :
M. le Président, au-delà du cas spécifique dont on parle, j'invite le ministre
à aller parler avec les gens du
réseau. Ils lui diront tous, ils sont toujours dans la crainte de représailles
s'ils parlent. Même si le ministre se lève en Chambre avec la meilleure
intention du monde, tant qu'il n'agira pas, les professionnels en soins vont
continuer d'être anxieux à l'idée de
dénoncer les agissements répréhensibles. Pourtant, on devrait valoriser leurs
témoignages. On parle de soins et de la dignité des bénéficiaires.
Est-ce que la CAQ va continuer à défendre
l'indéfendable?
Le Président : M. le ministre
de la Santé et des Services sociaux.
M. Christian Dubé
M. Dubé :
Bien, écoutez, M. le Président, je pense qu'on est loin de défendre
l'indéfendable, avec ce que je viens de
dire, là. On s'est assurés, au cours des dernières semaines, que la procédure
qui doit être suivie autant par l'employé que par l'employeur a été faite, c'est-à-dire que cette personne-là pouvait
contacter les différentes personnes qui sont en place selon la loi pour
les lanceurs d'alerte. Est-ce que l'employeur a mis en place aussi tous les
systèmes pour être capable d'écouter cette
personne-là et de prendre les actions? Et je pense qu'on a tout mis en place
pour le faire. Et, s'il y a quelqu'un, d'un
côté comme de l'autre, qui n'a pas suivi la procédure, c'est ce que l'analyse
additionnelle qu'on est en train de faire va nous permettre... Et,
lorsqu'on aura un rapport...
Le Président : En terminant.
M. Dubé : ...c'est certain
qu'on va pouvoir le publier. Merci.
Le Président : Deuxième
complémentaire, M. le député de Jonquière.
M. Sylvain Gaudreault
M. Gaudreault : Oui. Je ne sais pas ce que ça va prendre de plus
au ministre, là, parce que la loi sur les lanceurs d'alerte actuelle ne fait pas ce pour quoi elle
est créée. Dans le secteur de la santé en particulier, ce qui prime, bien,
c'est plutôt la loi du silence.
Alors, de
notre côté, on a déposé un projet de
loi pour bien protéger les lanceurs
d'alerte. Est-ce que le gouvernement va appeler pour étude notre projet de loi pour aller plus loin, pour libérer la parole et protéger les lanceurs
d'alerte?
Le Président : Mme la
présidente du Conseil du trésor.
Mme Sonia LeBel
Mme LeBel : Oui. Merci,
M. le Président. Ça va me permettre peut-être
de faire une petite mise à jour de ce qui se passe présentement,
justement, avec la Loi facilitant la divulgation d'actes répréhensibles à
l'égard des organismes. C'est extrêmement
important, vous avez raison, de bien encadrer les gens qui veulent dénoncer
pour s'assurer qu'il n'y ait pas de représailles, que tout est fait pour
qu'on puisse vérifier et faire les vérifications appropriées.
Il y a un
rapport sur la mise en application de la loi. Après trois ans, on devait déposer un rapport, qui a été mis... Il doit être étudié en commission parlementaire.
Une des recommandations est justement de confier à la Protectrice du citoyen le fait de recevoir les
dénonciations répréhensibles. On est en action. Il y a un comité multipartite
sur cette question-là. Mais il
faudrait aussi que la commission parlementaire désignée étudie le rapport pour
qu'on puisse mettre de l'avant les recommandations, M. le
Président.
Le Président :
Question principale, Mme la députée de Maurice-Richard.
Protection des sonneurs d'alarme
Mme Marie
Montpetit
Mme Montpetit :
M. le Président, je voudrais continuer sur le dossier de la lanceuse d'alerte
du CHSLD de Saint-Laurent. Nos
travailleuses et travailleurs de la santé, là, ils se dévouent corps et âme
pour lutter contre la pandémie, ils
sont en première ligne, ce sont les meilleures personnes pour être nos yeux et
nos oreilles, pour dénoncer des situations inacceptables sur le terrain. Le minimum qu'on leur doit, c'est non
seulement de les écouter, mais de les protéger. Or, à l'heure actuelle, là, ce qu'ils récoltent, quand
ils dénoncent, là, c'est de la confrontation par les supérieurs, des avis
disciplinaires, de l'intimidation, de
la surveillance accrue, de la suspension, du renvoi. Quand tu dois choisir
entre ta job puis dénoncer une situation qui est inacceptable, moi,
j'appelle ça de l'omerta.
Pourtant,
il y a un an, l'ancienne ministre de la Santé, elle déclarait quoi? «Il n'y a
plus d'omerta, on veut que les gens parlent. Il n'y aura pas de représailles,
il faut qu'on sache ce qui se passe sur le terrain.»
Encore
hier, le ministre de la Santé répétait : L'omerta dans le réseau de la
santé, c'est terminé. Comment peut‑il affirmer que c'est terminé avec ce
qu'on a appris hier?
Le Président :
M. le ministre de la Santé et des Services sociaux.
M. Christian
Dubé
M. Dubé :
Bien, je pense, M. le Président, là, je vais redire ce que j'ai dit tout à
l'heure, puis en collaboration avec ma
collègue au Trésor, il faut avoir correctement les faits dans une situation qui
est très délicate ici. Alors, je pense qu'avant d'aller trop loin, de dire qu'il s'est passé telle ou telle chose... Après
les faits que nous avons accumulés au cours des dernières semaines, que ce soit par le commissaire aux
plaintes, que ce soit par la direction du CISSS en question, que ce soit par
ma collègue la députée... la ministre
responsable des Aînés, qui est allée sur place, après ces faits-là, nous avons
fait le point et, en accord avec le
bureau du premier ministre, je le répète, la situation est importante, on prend
ça très au sérieux, on a décidé qu'on
allait demander une enquête supplémentaire pour être certains, avant de prendre
une décision, de voir si les faits
prouvent ce qui est arrivé. Et, lorsqu'on aura ces faits-là, M. le Président,
on posera les gestes nécessaires, comme on l'a fait par le passé. On a dit qu'en santé il allait y avoir de la
transparence. Nous allons prendre les faits et les actions nécessaires
pour que la vérité soit faite. Merci, M. le Président.
Le Président :
Première complémentaire, Mme la députée de Maurice-Richard.
Mme Marie
Montpetit
Mme Montpetit :
M. le Président, là, une enquête, là, c'est vraiment le minimum, mais le
minimum de ce que peut annoncer le
ministre de la Santé aujourd'hui. Moi, ce que je me demande, c'est comment il
va convaincre tous les autres, dans
les circonstances, de dénoncer, de ne pas maintenir cette situation-là
d'omerta. Jusqu'à maintenant, là, la CAQ, pour régler la situation, ils ont mis
une boîte vocale, une boîte courriel en place. La présidente de l'association
des infirmières, qu'est-ce qu'elle
dit? C'est une perte de temps. «...on a tous reçu la même réponse : un
courriel automatisé qui grosso modo dit de régler [nos] problèmes avec
nos employeurs.»
Qu'est-ce qu'il va
faire, le ministre?
Le Président :
M. le ministre de la Santé et des Services sociaux.
M. Christian
Dubé
M. Dubé : Alors, écoutez, je pense qu'il y a beaucoup de...
effectivement, ma collègue l'a dit, avec des ajustements qui pourront être faits à la loi sur les lanceurs
d'alerte, je pense que c'est la première chose. C'est une loi qui est quand même
jeune. Je me souviens, quand j'étais au Trésor, on avait dit qu'il était
important de la renouveler même plus rapidement que ce qui était prévu
par l'ancien gouvernement parce qu'il y avait des ajustements à faire.
Alors,
moi, je suis tout à fait à l'aise d'aller plus loin le plus rapidement
possible. Puis, dans ce cadre-là, je vais appuyer ma collègue lorsque ça va
être possible de le faire. Mais c'est sûr que la transparence, pour nous, c'est
ce qui est important. Puis, dans ce
cas-là, on va se servir de ce cas-là, au besoin, pour s'ajuster le plus
rapidement possible, parce qu'on veut améliorer le système le plus
rapidement possible aussi.
Le Président :
Deuxième complémentaire, Mme la députée de Maurice-Richard.
Mme Marie Montpetit
Mme Montpetit :
Au-delà de la transparence, là, M. le Président, là, il faut aussi créer un
climat de confiance. Le premier ministre
puis le ministre de la Santé, ils disent qu'ils veulent mettre fin à l'omerta.
Moi, je les invite, entre autres, à
donner l'exemple. Quand, durant la première vague, là, sur le terrain, les
travailleurs de la santé disaient tous les jours qu'il manquait
d'équipement de protection pour leur sécurité, et que tous les jours le
ministre de la Santé niait cette situation,
le premier ministre niait cette situation, est-ce qu'on peut convenir ensemble
que ce n'est certainement pas un climat favorable pour inviter les gens
à dénoncer des situations?
Le Président :
M. le ministre de la Santé et des Services sociaux.
M. Christian
Dubé
M. Dubé : Bien, je pense qu'on a vu, M. le Président, au
cours non seulement des dernières semaines, mais de la dernière année, comment
on a été à l'écoute de notre réseau de santé pour améliorer le système,
notamment avec le plan qu'on a fait de la deuxième vague, notamment pour
améliorer les PCI, notamment pour être capable d'arrêter la mobilité de la
main-d'oeuvre, d'engager le bon personnel. Ce sont plusieurs de ces
commentaires-là qui nous sont venus du
terrain, M. le Président, qui nous ont permis d'améliorer notre réseau de la
santé malgré la pandémie.
Alors,
je pense que les gens qui nous écoutent aujourd'hui savent qu'on est à l'écoute
du terrain, qu'on est en constance avec nos établissements. Puis, les
améliorations qui doivent être faites, M. le Président...
Le Président :
En terminant.
M. Dubé :
...je me suis engagé à les faire, et on va les faire, M. le Président.
Le Président :
Question principale, Mme la députée de Sherbrooke.
Pénurie
de main-d'oeuvre dans les services de garde
Mme Christine
Labrie
Mme Labrie :
M. le Président, on fait face, en ce moment, à une crise nationale dans les
services de garde, et on dirait que le gouvernement ne s'en rend pas
compte. Et pourtant plusieurs des problèmes qu'on vit au Québec sont
interreliés.
La pénurie de
personnel dans le réseau de la santé et de l'éducation, elle est exacerbée par
la pénurie de places parce qu'on a des
centaines de travailleuses essentielles qui ne peuvent pas retourner
travailler. Les écarts de revenus entre les hommes et les femmes qui se creusent, c'est en partie parce que des
milliers de femmes sont forcées de rester à la maison, en ce moment, faute de
places. Ça les précarise, ça les rend dépendantes et ça peut même être un
obstacle pour fuir si elles vivent de
la violence. Les familles qui ne trouvent pas de place s'appauvrissent parce
qu'elles doivent se priver d'un salaire. Elles essaient de trouver un logement moins cher pour arriver et elles
n'y arrivent pas à cause de la crise du logement. C'est ça qui se passe au Québec en ce moment, et le plan
annoncé hier par le ministre de la Famille et le ministre du Travail ne prévoit même pas de hausse de salaire
pour les éducatrices.
Comment
est-ce que la CAQ pense régler la pénurie d'éducatrices et
de places en service de garde sans hausser les salaires?
• (14 h 40) •
Le Président :
M. le ministre de la Famille.
M. Mathieu
Lacombe
M. Lacombe : M. le
Président, bien, d'abord,
je tiens à souligner que l'annonce que j'ai faite hier avec le ministre de
l'Emploi, du Travail et de la Solidarité sociale, c'est une belle annonce, c'est
une belle annonce. Et ce n'est pas seulement moi et mon collègue qui le disons, ce sont les gens sur le terrain,
notamment l'Association québécoise des centres de la petite enfance, qui
nous disent qu'on est sur la bonne voie, parce que c'est la première fois,
c'est la première fois qu'un gouvernement
s'attaque au problème du manque d'éducatrices dans le réseau, c'est la première
fois qu'un gouvernement dépose un plan pour dire : Nous, on juge
que c'est sérieux.
Et
ce plan-là, rappelez-vous, il avait été précédé par d'autres actions.
Notamment, on s'était nous-mêmes offerts pour aider le réseau à trouver des employés, c'est-à-dire en mettant en
lien les gens qui cherchaient des emplois avec les CPE et les garderies
qui avaient des postes à offrir. Ça ne s'était jamais fait auparavant.
Donc,
le plan qu'on a annoncé hier, 64 millions de dollars, oui, ça va servir à
attirer davantage de jeunes sur les bancs
d'école pour la technique d'éducation à l'enfance, qui est la voie privilégiée,
mais aussi à faire en sorte qu'il y ait davantage de travailleuses qui sont actuellement dans les CPE ou les
garderies, qui ne sont pas formées... à retourner sur les bancs d'école
pour aller chercher leur qualification.
Le
Président : En terminant.
M. Lacombe :
On le fait en équipe avec les gens sur le terrain.
Le Président :
Première complémentaire, Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Christine
Labrie
Mme Labrie :
S'occuper de la formation, c'est juste la moitié du travail. Pour attirer et
pour retenir les éducatrices, il faut
aussi que ce soit une carrière intéressante. Moi, je ne comprends pas comment
ça se fait qu'au Québec ce n'est pas une
job payante, de prendre soin des enfants, les accompagner dans leur
développement puis les préparer pour aller à l'école.
Si
c'était si important que ça pour la CAQ, la petite enfance, pourquoi est-ce
qu'ils ne prennent pas les moyens de payer
décemment les professionnels de la petite enfance, à la hauteur de l'importance
de leur travail? Pourquoi on les paie encore comme des gardiennes, même
quand elles sont qualifiées?
Le Président :
M. le ministre de la Famille.
M. Mathieu
Lacombe
M. Lacombe :
D'abord, M. le Président, on avance. Ça, c'est la bonne nouvelle. On a arrêté
de reculer. Là, on a embrayé et on avance. Donc, je pense que c'est la
première bonne nouvelle.
Et d'ailleurs la
députée de Sherbrooke, je la lisais ce matin dans le quotidien de sa région,
elle-même disait qu'il y avait de très
bonnes choses dans ce plan-là et que tout n'était pas négatif. Donc là, je
trouve que ça, c'est déjà une bonne
indication, quand nos collègues de l'opposition nous disent qu'il y a du bon.
Ça, ça veut dire qu'habituellement c'est, même, pas pire, je vais dire.
Donc, ça m'encourage.
Ensuite
de ça, est-ce qu'on peut en faire plus? Bien sûr qu'on peut en faire plus.
Est-ce qu'on doit améliorer les conditions
de travail? Bien sûr. Dernière négociation, notamment, avec les responsables
des services de garde en milieu familial, on a terminé ça avec une
augmentation de 12 %.
Le Président :
En terminant.
M. Lacombe :
La négociation précédente, ça avait été 4 %. De ce côté-ci, on est résolus
à améliorer la situation puis on travaille là-dessus.
Le Président :
Deuxième complémentaire, Mme la députée de Sherbrooke.
Mme Christine
Labrie
Mme Labrie :
Le premier ministre de la CAQ avait promis que ce serait le gouvernement des
familles, et en ce moment ce n'est
pas ça que j'ai devant moi. La CAQ nie la crise du logement. La CAQ nie qu'il y
a une difficulté d'accès aux services
dans nos écoles. La CAQ nie l'ampleur de la pénurie dans le réseau de services
de garde et ne prend pas les moyens
de régler cette pénurie-là en haussant les salaires. La CAQ est actuellement
incapable de garantir qu'à la fin de leur mandat il va y avoir plus de
places que quand ils sont arrivés au pouvoir.
Quand est-ce que la
CAQ va respecter sa promesse d'être le gouvernement des familles?
Le Président :
M. le ministre de la Famille.
M. Mathieu
Lacombe
M. Lacombe :
Bien là, M. le Président, je suis complètement en désaccord, parce que la
Coalition avenir Québec, c'est le
gouvernement qui a haussé les allocations famille, quand on est arrivés. C'est
le gouvernement qui a aboli l'odieuse taxe
famille qui avait été imposée par le Parti libéral dans le passé. La CAQ, c'est
le gouvernement qui investit, avec le député de Taillon, ministre
délégué à la Santé et aux Services sociaux, pour qu'on agisse de plus en plus tôt. Les parents, là, ils veulent qu'on s'occupe de leurs enfants.
Et je vais dire qu'on est aussi le gouvernement qui a relancé le développement des services de garde éducatifs à l'enfance.
Auparavant, quand le Parti
québécois arrivait au pouvoir, c'était tout aux CPE. Quand le Parti libéral
arrivait, c'était tout aux garderies privées. Le bordel était pris dans le
réseau, aucune planification. Depuis qu'on est là...
Le Président :
En terminant.
M. Lacombe : ...on travaille avec tout le monde pour améliorer la qualité de vie des parents puis de leurs enfants.
Le Président :
Question principale, Mme la députée de Saint-Laurent.
Pénurie
de personnel professionnel et de soutien
dans le réseau de l'éducation
Mme Marwah Rizqy
Mme Rizqy : Le ministre de la
Famille parle de bordel, alors continuons dans le bordel, celui de l'éducation.
Il y a à peu près maintenant deux ans, on posait la question
suivante au ministre de l'Éducation par
rapport aux professionnels
de soutien parce qu'il y avait
une grave pénurie, et à ce moment-là le ministre disait : Non, tout va bien, les partis de l'opposition font juste sortir des épouvantails pour faire peur, mais tout va bien, on
a même des affichages de postes. Et là j'expliquais au ministre :
Oui, il y a des affichages de postes, qui ne sont pas comblés
parce qu'il y a une pénurie de professionnels de
soutien.
Aujourd'hui, on apprend que 70 % du
temps, là, c'est seulement les cas vraiment urgents qui sont pris en
considération. On agit, et je cite,
en catastrophe. 73 % des professionnels en éducation sont dans
l'incapacité de faire le nombre de suivis requis avec un enfant en difficulté. C'est énorme. Donc, j'ai des
enfants qui, en ce moment, ne reçoivent pas l'aide. On est face à du
délestage de services en éducation.
Est-ce que le
ministre est prêt, aujourd'hui, à reconnaître qu'il y a véritablement une
pénurie de professionnels de soutien?
Le Président : M. le ministre
de l'Éducation.
M. Jean-François Roberge
M. Roberge :
Merci, M. le Président. Je suis content de parler des services aux élèves, des
fois, qu'on appelle HDAA, les élèves
qui ont des besoins particuliers. C'est une priorité qu'on a au coeur, d'aider
ces élèves-là qui éprouvent des difficultés.
Vous savez, c'est
autour de 20 % d'élèves qui à un moment donné, quelque part dans leur
parcours, ont un diagnostic, ont un
problème, ont un retard, ont un trouble, et il faut les aider. Pour les aider,
bien, il faut bâtir tout autour de ces élèves-là une bulle de protection. C'est sûr que ça passe par une collaboration
avec les parents, avec la famille, ça passe par une valorisation puis une
reconnaissance du travail exceptionnel des enseignants, mais ça va plus loin
que ça. Ça passe par des embauches de professionnels, et, ma collègue a
raison, on a besoin aussi d'orthopédagogues, d'orthophonistes, de psychoéducateurs, de psychologues, de techniciens,
techniciennes en éducation spécialisée, et on en a embauché comme jamais
depuis qu'on était là.
Sous l'ancien
gouvernement, les investissements pour embaucher des
professionnels, c'était comme à la bourse, ça dépendait des années, ça montait, ça descendait, puis, oups! à
l'arrivée des élections il y en avait un peu plus. Nous, il y a une tendance à la hausse. À chaque année, on
ajoute des professionnels pour soutenir les élèves. C'est tout un changement.
Le Président : Première
complémentaire, Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Marwah Rizqy
Mme Rizqy : Alors, sous la gouverne du ministre de l'Éducation, Karine Boudreau, qui est psychologue au centre de services scolaire des Chênes, à
Drummondville, qui raconte qu'elle a quitté pour son congé de maternité, qui a
duré deux ans, savez-vous qui qui l'a
remplacée, M. le Président? Personne, pendant deux ans. Et maintenant
il y a trois nouvelles écoles dans
cette région. Savez-vous combien d'heures supplémentaires sont ajoutées pour
ces trois nouvelles écoles avec des professionnels de soutien? Un gros
zéro. Donc, zéro plus zéro, ça donne encore zéro. Ça, c'est le bilan du ministre.
Est-ce qu'aujourd'hui il est capable de dire
qu'effectivement il va falloir valoriser et il va s'assurer que, justement,
les tables de négociations, ça débloque?
Le Président : M. le ministre
de l'Éducation.
M. Jean-François Roberge
M. Roberge :
M. le Président, on continue de poser des gestes. On a créé, depuis l'arrivée
ici, plus de 350 classes qu'on
appelle soit des classes d'adaptation ou des classes spéciales, parce que la
plupart des élèves qui ont des difficultés, des problèmes d'apprentissage peuvent rester en classe régulière, à
condition qu'on les soutienne, qu'on ne fait pas juste les confier aux
enseignants, mais qu'on embauche des professionnels pour les soutenir, mais il
y a aussi des élèves qui ont besoin d'aller
en classe d'adaptation avec des professionnels, avec un groupe réduit. On en a
ajouté plus de 350. C'est une bouffée
d'air frais pour tout le réseau, mais particulièrement pour ces élèves-là. Et
ça vient aussi, bien sûr, assurer un climat beaucoup plus sain, beaucoup
plus serein dans les classes régulières.
Le Président : En terminant.
M. Roberge : On travaille pour
réparer les pots cassés.
Le Président : Deuxième
complémentaire, Mme la députée de Saint-Laurent.
Mme Marwah
Rizqy
Mme Rizqy :
Maintenant, parlons du Saguenay. Alors, au Saguenay, on peut lire dans Le
Quotidien, sous la plume de Louis
Tremblay, que c'est près de 50 % des professionnels de soutien qui songent
quitter la profession, qui songent quitter le réseau de l'éducation. Puis là-dessus, là, je n'ai pas entendu du
tout le ministre de l'Éducation. C'est quoi, sa solution, un, pour les retenir? Nous, ce qu'on entend,
présentement, c'est que ça piétine aux tables de négo. Qu'est-ce qu'on entend
aussi, c'est que présentement, au
Saguenay, là, il y a des enfants qui doivent attendre toute leur vie scolaire
pour obtenir des services. Quelle est sa solution?
Le Président : M. le ministre
de l'Éducation.
M. Jean-François Roberge
M. Roberge : M. le Président,
c'est vrai qu'on travaille à retenir les professionnels. Et plus on embauche de
professionnels, plus c'est tentant pour les
professionnels de rester, parce qu'ils sentent que c'est humain, ils sentent
qu'ils sont capables de s'investir
auprès des élèves, pas juste faire des diagnostics, ils sont capables
d'intervenir. Il ne faut pas les mettre à la porte comme le précédent
gouvernement l'avait fait; en une seule année, plus de 260.
Ici, on a le bilan. Pendant les deux années du
gouvernement du Parti québécois, 57 professionnels embauchés. Sur les quatre ans du gouvernement du Parti libéral, 1 012,
mais ça a monté, descendu, monté, descendu. Dans les deux premières années, en deux ans, on a fait 1 052. On en a fait plus en deux ans que le
gouvernement libéral en quatre ans et à peu près, quoi...
Le Président : En terminant.
M. Roberge :
...20 fois plus, 50 fois plus que le gouvernement péquiste. On n'a de
leçons à recevoir de personne.
Le Président : Question
principale, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Accès aux soins à domicile
Mme Jennifer Maccarone
Mme Maccarone : Après avoir
passé des jours dans sa cage devant l'Assemblée nationale il y a bientôt un an,
Jonathan Marchand a plié bagage avec la
promesse du gouvernement de trouver une solution. Depuis ce jour,
M. Marchand participe à un
comité de travail. Il y a deux mois, le gouvernement a annoncé qu'il allait
démarrer un projet pilote d'ici l'été prochain.
On ne sait pas combien que ça va coûter, qui pourra en bénéficier ni ça prendra
quelle forme, mais on savait qu'il y avait un projet pilote.
Ce matin,
Radio-Canada nous apprenait que le projet pilote était dans une impasse.
Contrairement à ce que souhaitait M. Marchand,
le projet pilote ne vise pas à sortir les adultes handicapés des CHSLD, mais
vise plutôt à les regrouper dans les bâtiments.
M. le
Président, pourquoi le gouvernement propose-t-il un projet pilote qui ne répond
pas aux demandes des adultes handicapés?
Le Président : M. le ministre
de la Santé et des Services sociaux.
M. Christian Dubé
M. Dubé :
Alors, M. le Président, je rappelle les faits aussi, c'est qu'une entente a été
signée avec M. Marchand et le CISSS de la Capitale pour qu'il puisse
sortir de son CHSLD alors qu'on avait eu, justement, les manifestations à
l'extérieur l'an dernier.
Il faut rappeler aussi que, M. Marchand, sa
situation est difficile, puis il est très, très conscient des risques qu'il a lorsqu'il n'est pas dans un environnement qui
peut le protéger puis le soutenir, étant donné ses conditions. Et, je le
rappelle, c'est toujours assez difficile de parler des conditions
propres à un patient. Je ne voudrais pas rentrer dans ses conditions
personnelles.
Mais ce qu'on a fait, avec la collaboration non
seulement de la ministre déléguée aux Aidants, mais avec notre adjointe parlementaire, nous avons fait un bon
travail avec lui. La prochaine rencontre qui est prévue avec M. Marchand,
elle est prévue... on m'informe qu'elle sera
le 20 mai. Puis moi, je suis certain, avec toute la collaboration qu'on a
eue avec M. Marchand, qu'on va trouver des solutions pour lui. Mais
c'est un dossier qui continue d'avancer...
• (14 h 50) •
Le Président : En terminant.
M. Dubé : ...et qui est très
bien traité par ma collègue.
Le Président : Première
complémentaire, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Jennifer
Maccarone
Mme Maccarone :
Ce n'est pas des solutions que pour lui, qu'il cherche, c'est des solutions
pour des personnes comme lui. Il cherche des solutions qui sont modulées pour
eux. Il cherche des solutions pour eux, par eux, pas déterminées par le gouvernement. Il cherche que le
gouvernement vienne pour leur supporter à faire leur choix. C'est la liberté de
choix.
Je comprends
que le cas de M. Marchand est peut-être isolé, on a fait quelque chose
pour M. Marchand, mais là on parle
pour la communauté des personnes handicapées qui cherchent à avoir la liberté
de choisir où ils vont habiter puis les soins qu'ils ont besoin.
Le Président : ...de la Santé
et des Services sociaux.
M. Christian Dubé
M. Dubé : Encore une fois, M.
le Président, j'apprécie beaucoup la question, parce que notre gouvernement a démontré, dans les deux dernières années, à quel point les soins à
domicile étaient préoccupants pour nous puis qu'on en a fait une
priorité, des soins à domicile. On a investi des centaines de millions.
Le cas de
M. Marchand et des gens qui sont dans une situation comparable, la façon
de bien les traiter, c'est de s'assurer
qu'on les traite à domicile, et c'est sûr que le CHSLD n'est pas la meilleure
solution. Mais, en ce moment, ce qu'on
doit s'assurer, c'est que, si on est capable de lui donner, et lui et des gens
qui sont dans une condition semblable, des soins à domicile, ça doit se
faire dans toute la sécurité possible. Et, dans certains cas, c'est très
difficile.
Le Président : En terminant.
M. Dubé : Alors, c'est pour ça
qu'on va demander à la ministre de suivre le dossier.
Le Président : Deuxième
complémentaire, Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Mme Jennifer Maccarone
Mme Maccarone : Je ne
comprends pas sa réponse, M. le Président. Si ça, c'était vraiment vrai, leur gouvernement aurait accepté
d'aller vers l'avant avec le projet
pilote qui est déjà en
place. C'est clés en main, c'est établi
par le groupe Coop Assist avec l'aide
de M. Marchand, c'est déjà en place. Ils ont passé beaucoup de mois à
faire des négociations ensemble, il y
a eu un comité qui a étudié la cause. Puis là, après tout, le gouvernement
refuse de venir en aide pour qu'eux choisissent où ils vont vivre, avec
qui et comment.
Qu'est-ce qu'ils vont faire, le gouvernement?
Le Président : M. le ministre
de la Santé et des Services sociaux.
M. Christian Dubé
M. Dubé :
Écoutez, M. le Président, là, c'est quand même curieux que c'est le Parti
libéral qui nous soulève ce point-là, alors que c'est le genre de
dossier qui a traîné pendant des années.
Moi, ce que
je vous dis aujourd'hui, M. le Président, très clairement, c'est que ma
collègue la ministre déléguée aux Aidants
a décidé d'en faire une priorité. On est en discussion avec M. Marchand.
Je rappelle qu'on a une prochaine rencontre le 20 mai. On va
essayer de trouver une solution à un problème qui est très difficile.
Moi,
j'aimerais ça qu'on fasse... qu'on mette ce cas d'espèce là de côté puis qu'on
soit capables de trouver une solution pour les gens qui sont dans cette
situation-là. Merci beaucoup, M. le Président.
Le Président : Question
principale, M. le leader de l'opposition officielle.
Bilan du gouvernement
M. André Fortin
M. Fortin : Oui, merci, M. le Président. Je ne sais pas si
vous avez entendu la même période de questions que moi, mais ça fait trois ans, presque, que le
gouvernement de la Coalition avenir Québec est élu. On pose une question sur un
gazoduc sur la Rive-Sud de Montréal,
on entend parler de Philippe Couillard et de la Gaspésie. On pose une question
sur l'habitation, on se fait parler
des 10 dernières années. On pose une question sur la famille, on se fait
parler des échecs de Luc Fortin et du
Parti québécois. On pose une question sur l'éducation, on nous parle de
Sébastien Proulx. On pose une question sur les enfants handicapés,
M. le Président, et on nous ramène ça à l'ancien gouvernement.
Ça fait trois ans qu'ils sont au pouvoir. On est
en 2021, ils ont été élus en 2018. À quel moment ils deviennent imputables de
leurs décisions?
Le Président : M. le leader
du gouvernement.
M. Simon Jolin-Barrette
M. Jolin-Barrette : M. le Président, le 1er octobre 2018, on a
eu une tâche colossale qui nous a été confiée par les Québécois. Il y avait tellement de dommages,
tellement de ravages, M. le Président, qui ont été laissés par 15 ans d'inertie libérale, M.
le Président! Le Parti libéral, M. le Président, avait mis les pieds de l'État québécois
bien comme il faut dans le
béton, M. le Président, il était bon dans la construction, on
connaissait tous les scandales avec l'industrie
de la construction, la collusion que
le Parti libéral avait mise en place, puis il a fallu, M. le Président, prendre le marteau-piqueur, puis défaire tout ça, puis rebâtir
le Québec.
Puis,
M. le Président, rebâtir le Québec,
ça ne se fait pas en une année, ça ne se fait pas en deux ans. Mais, voyez-vous,
jour après jour cette équipe-ci, M. le
Président, se lève pour améliorer le Québec, ce que le Parti libéral n'a
pas fait pendant 15 ans. C'était
une oeuvre de destruction massive, M. le Président. Puis on est en train de
corriger ça pour offrir des services à
la population du Québec à la hauteur des impôts qu'ils paient, M. le Président,
et à la hauteur de la confiance qu'ils veulent avoir dans leurs élus, pour amener de l'imputabilité, de la gouvernance,
M. le Président, et surtout de la confiance dans les institutions
québécoises, M. le Président.
Des voix :
...
Le
Président : S'il vous plaît! Sans commentaire! S'il vous plaît!
Vous savez la règle. Pas de commentaire à la suite des réponses comme
des questions.
Je vous dirai
maintenant que la période de questions et de réponses orales est terminée.
Motions
sans préavis
Nous passons à la
rubrique Motions sans préavis, et je reconnais M. le député de Jonquière.
Souligner le rôle fondamental
des lanceurs d'alerte dans la protection de
l'intérêt des Québécois et demander au gouvernement d'adopter des
mesures afin de les protéger des risques de représailles
M. Gaudreault :
Oui, merci, M. le Président. Je sollicite le consentement des membres de cette
Assemblée afin de présenter, conjointement
avec la présidente du Conseil du trésor, la députée de Maurice-Richard, le député de Rosemont, le député de Chomedey, la députée de
Marie-Victorin et le député de Rimouski, la motion suivante :
«Que
l'Assemblée nationale souligne le rôle fondamental des lanceurs d'alerte dans
la protection de l'intérêt des Québécois, notamment [les] plus
vulnérables;
«Qu'elle rappelle les
paroles du ministre de la Santé, selon lesquelles "l'omerta dans le réseau
de la santé, c'est terminé";
«Qu'elle
demande au gouvernement de donner suite à la motion adoptée à l'unanimité le
2 février 2021 qui visait l'adoption
de mesures pour protéger des risques de représailles les professionnels en
soins du réseau de la santé et les cadres qui dénoncent les situations
inacceptables et les actes répréhensibles dont ils sont témoins;
«Qu'elle
souligne que le fait de porter gravement atteinte ou de risquer de porter
gravement atteinte à la santé ou à la
sécurité d'une personne est un geste répréhensible reconnu au sens de la Loi
facilitant la divulgation d'actes répréhensibles à l'égard des
organismes publics.» Merci.
Le Président :
Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
M. Jolin-Barrette :
Oui, M. le Président. Il y a consentement, sans débat.
Mise
aux voix
Le
Président : Consentement, sans débat. Je vais vous demander vos
votes respectifs. Tout d'abord, M. le leader du troisième groupe
d'opposition?
M. Ouellet :
Pour.
Le Président :
M. le leader du gouvernement?
M. Jolin-Barrette :
Pour.
Le Président :
M. le leader de l'opposition officielle?
M. Fortin :
Pour.
Le Président :
M. le leader du deuxième groupe d'opposition?
M. Nadeau-Dubois : Pour.
Le
Président : M. le député de Chomedey?
M. Ouellette :
Pour.
Le Président :
Mme la députée de Marie-Victorin?
Mme Fournier :
Pour.
Le Président :
Cette motion est donc adoptée. Je reconnais M. le ministre de la Justice.
Affirmer
le droit de l'Assemblée nationale de déterminer elle-même les règles
applicables dans le cadre des délibérations parlementaires
M. Jolin-Barrette : Oui,
merci, M. le Président. Je sollicite le consentement de cette Assemblée
afin de présenter la motion suivante
conjointement avec la députée de Joliette, le
député de Rimouski,
la députée de Marie‑Victorin, le député de Rousseau :
«Que l'Assemblée
nationale réaffirme le rôle
fondamental des tribunaux et de l'Assemblée
nationale dans une société
démocratique;
«Qu'elle rappelle que
le principe de la séparation des pouvoirs vise à permettre à chacune des
composantes de l'État de jouer son rôle en étant à l'abri de l'empiètement sur
ses compétences exclusives par l'autre;
«Que,
dans ce contexte, elle rappelle que les privilèges parlementaires, protégés
constitutionnellement, garantissent à l'Assemblée nationale sa
pérennité, sa souveraineté et son indépendance et qu'ils protègent ses travaux
contre toute ingérence;
«Qu'elle
affirme son droit de déterminer elle-même les règles applicables dans le cadre
des délibérations parlementaires, ce qui comprend le droit d'exiger que
les membres y prennent part à visage découvert, sauf dans certaines
circonstances particulières, notamment en raison d'un motif de santé ou d'un
handicap;
«Que l'Assemblée
nationale affirme l'importance de respecter, dans l'organisation de ses
travaux, les droits fondamentaux des élus, tels que garantis par la Charte des
droits et libertés de la personne du Québec.» Merci.
Le Président :
Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
M. Jolin-Barrette :
Consentement, sans débat, M. le Président.
Mise
aux voix
Le Président :
Consentement. Vos votes respectifs. M. le leader du gouvernement?
M. Jolin-Barrette :
Pour.
Le Président :
M. le leader de l'opposition officielle?
M. Fortin :
Pour.
Le Président :
M. le leader du deuxième groupe d'opposition?
M. Nadeau-Dubois :
Pour.
Le Président :
M. le leader du troisième groupe d'opposition?
M. Ouellet :
Pour.
Le Président :
M. le député de Chomedey?
M. Ouellette :
Pour.
Le Président :
Mme la députée de Marie-Victorin?
Mme Fournier :
Pour.
Le Président :
Cette motion est donc adoptée. Mme la députée de Westmount—Saint-Louis.
Souligner
le Mois de l'autisme
Mme Maccarone : Merci, M.
le Président. Je sollicite le
consentement de cette Assemblée afin de présenter la motion suivante conjointement avec le député de Jean-Lesage, le député des Îles-de-la-Madeleine, le député de Chomedey, la députée de
Marie-Victorin et le député de Rimouski :
«Que l'Assemblée nationale souligne
la 37e édition du Mois de l'autisme célébré cette année sous le thème Le
respect de la diversité, ça nous allume;
«Qu'elle
rappelle que cet évènement vise à sensibiliser la population face à l'autisme,
aux besoins des personnes autistes et à leur entourage;
«Qu'elle
encourage la population à faire preuve de solidarité et d'inclusion et de
célébrer nos différences et notre diversité;
«Qu'elle constate que
la pandémie a un impact considérable pour les personnes autistes et leurs
familles;
«Qu'elle
rappelle que les besoins des personnes autistes sont importants et que les
retards creusés par la pandémie auront des impacts à long terme sur ces
personnes;
«[Enfin, qu'elle]
demande au gouvernement de prévoir des ressources additionnelles et d'investir
les sommes nécessaires afin d'intervenir
rapidement auprès des personnes autistes et ainsi récupérer les retards causés
par la pandémie.» Merci.
Le Président :
Merci. Est-ce qu'il y a consentement pour débattre de cette motion?
M. Jolin-Barrette :
Consentement, sans débat, M. le Président.
Mise
aux voix
Le Président :
Consentement, sans débat. D'abord, vos votes. M. le leader de l'opposition
officielle?
M. Fortin :
Pour.
Le Président :
M. le leader du gouvernement?
M. Jolin-Barrette :
Pour.
Le Président :
M. le leader du deuxième groupe d'opposition?
M. Nadeau-Dubois :
Pour.
Le Président :
M. le leader du troisième groupe d'opposition?
M. Ouellet :
Pour.
Le Président :
M. le député de Chomedey?
M. Ouellette :
Pour.
Le Président :
Mme la députée de Marie-Victorin?
Mme Fournier :
Pour.
• (15 heures) •
Le Président :
Cette motion est adoptée. Je reconnais maintenant M. le député d'Hochelaga-Maisonneuve.
Demander
aux citoyens d'exercer leur droit de manifester dans le respect des mesures
sanitaires en vigueur et sans aller à l'encontre du droit à la santé et à la
sécurité
du personnel soignant et des usagers des centres de vaccination
M. Leduc :
Merci, M. le Président. Je demande le consentement de cette Assemblée pour
débattre de la motion suivante conjointement
avec le ministre de la Santé et des
Services sociaux, le député de
Nelligan, le leader du troisième groupe d'opposition, la députée
de Marie-Victorin, le député de
Chomedey, le député
de Rousseau et le député de
Rimouski :
«Que l'Assemblée
nationale reconnaisse le droit de manifester à tous les citoyens et citoyennes
du Québec;
«Que l'Assemblée reconnaisse le droit à la santé et à
la sécurité du personnel soignant dans les centres de vaccination;
«Que l'Assemblée reconnaisse le droit à la santé et à
la sécurité aux nombreuses personnes qui ont besoin du vaccin contre la COVID-19
et qui ont envie de se faire vacciner en paix;
«Qu'elle
en appelle au sens des responsabilités de l'ensemble des citoyens et citoyennes
du Québec afin que [le] droit de manifester ne s'exerce pas à l'encontre du
droit à la santé et la sécurité du personnel soignant et des usagers et usagères
des centres de vaccination;
«Que
l'Assemblée nationale demande aux citoyens et citoyennes du Québec d'exercer ce
droit dans le respect de toutes les mesures sanitaires en vigueur tel
que recommandé par la Santé publique.»
Le Président :
Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
M. Jolin-Barrette :
Consentement, sans débat, M. le Président.
Mise aux voix
Le Président :
Consentement, sans débat. Je vais vous demander vos votes respectifs, bien sûr.
M. le leader deuxième groupe d'opposition?
M. Nadeau-Dubois :
Pour.
Le Président :
M. le leader du gouvernement?
M. Jolin-Barrette :
Pour.
Le Président :
M. le leader de l'opposition officielle?
M. Fortin :
Pour.
Le Président :
M. le leader du troisième groupe d'opposition?
M. Ouellet :
Pour.
Le Président :
M. le député de Chomedey?
M. Ouellette :
Pour.
Le Président :
Mme la députée de Marie-Victorin?
Mme Fournier :
Pour.
Le Président :
Cette motion est donc adoptée. Mme la députée Marie-Victorin, à vous la parole.
Demander
au gouvernement d'élargir aux CHSLD privés non conventionnés
l'arrêté ministériel prévoyant un dépistage trois fois par semaine
pour les travailleurs de la santé non vaccinés
Mme Fournier :
Merci, M. le Président. Je demande le consentement de cette Assemblée afin de
présenter, conjointement avec le ministre de la Santé et des Services sociaux, la députée
de Maurice-Richard, la députée de Duplessis
et le député de Chomedey, la motion suivante :
«Que
l'Assemblée nationale demande au gouvernement d'élargir aux
CHSLD privés non conventionnés l'arrêté ministériel prévoyant un dépistage trois fois par semaine pour les
travailleurs de la santé non vaccinés qui côtoient des patients dans ces
établissements.»
Le Président :
Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
M. Jolin-Barrette :
Consentement, sans débat.
Mise aux voix
Le
Président : Consentement, sans débat. Et vos votes respectifs sur cette motion. Mme la députée de Marie‑Victorin?
Mme Fournier :
Pour.
Le Président :
M. le leader du gouvernement?
M. Jolin-Barrette :
Pour.
Le Président :
M. le leader de l'opposition officielle?
M. Fortin :
Pour.
Le Président :
M. le leader du deuxième groupe d'opposition?
M. Nadeau-Dubois :
Pour.
Le Président :
M. le leader du troisième groupe d'opposition?
M. Ouellet :
Pour.
Le Président :
M. le député de Chomedey?
M. Ouellette : Pour.
Le Président : Cette motion
est également adoptée.
Avis
touchant les travaux des commissions
Nous en sommes à la rubrique Avis touchant les
travaux des commissions. M. le leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette : Oui, M. le Président. Alors, j'avise cette
Assemblée que la Commission de la culture et de l'éducation procédera à l'étude des crédits budgétaires 2021‑2022
du volet Enseignement supérieur du portefeuille Enseignement supérieur,
de 15 h 30 à 18 h 30, à la salle Marie-Claire-Kirkland;
La Commission des transports et de
l'environnement procédera à l'étude des crédits budgétaires 2021‑2022 du
volet Transports du portefeuille Transports, aujourd'hui, de 15 h 30
à 18 h 30, incluant deux suspensions de 15 minutes chacune, à la
salle Pauline-Marois;
La Commission
des institutions poursuivra l'étude des crédits budgétaires 2021‑2022 du
volet Justice du portefeuille Justice, aujourd'hui, de 15 h 30
à 16 heures, à la salle du Conseil législatif;
La Commission des institutions procédera à
l'étude des crédits budgétaires 2021‑2022 du volet Lutte contre
l'homophobie et la transphobie du portefeuille Justice, aujourd'hui, de
16 h 15 à 17 h 15, à la salle du Conseil législatif;
La Commission des relations avec les citoyens
procédera à l'étude des crédits budgétaires 2021‑2022 du volet Protection
des consommateurs du portefeuille Justice, aujourd'hui, de 17 h 35 à
19 h 5, à la salle du Conseil législatif;
La Commission des finances publiques poursuivra l'étude des crédits budgétaires 2021‑2022
du volet Finances du portefeuille
Finances, aujourd'hui, de 15 h 30 à 19 h 15,
incluant une suspension de 15 minutes, à la salle de l'Assemblée nationale.
Et peut-être,
M. le Président, je regarde mes collègues leaders des formations
politiques des oppositions, considérant qu'il est plus tôt, s'ils souhaitaient donner leur
consentement pour qu'on débute après les affaires courantes les avis qui sont donnés à 15 h 30.
Le Président : Alors, à vérifier, bien sûr, sur cette dernière
demande, quitte à ce que vous ayez à en discuter par la suite. Est-ce qu'il
y a consentement?
M. Fortin : Effectivement, on pourra en discuter à la sortie.
Le
Président : Alors, je
comprends. Est-ce qu'il y a consentement, dans le premier cas, pour déroger à l'ordre
spécial concernant l'horaire des travaux des commissions? Consentement.
Nous passons maintenant à la rubrique Renseignements
sur les travaux de l'Assemblée.
Ajournement
Puisque nous sommes à la période de l'étude des
crédits budgétaires et que, conformément aux dispositions de l'article 282
du règlement, l'Assemblée ne procède qu'aux affaires courantes, je lève donc la
séance, et les travaux de l'Assemblée sont ajournés au mercredi 28 avril
2021, à 9 h 40. Merci à toutes et à tous.
(Fin de la séance à 15 h 5)