(Neuf
heures quarante et une minutes)
Le Vice-Président
(M. Picard) : Bon jeudi. Veuillez vous asseoir, s'il vous plaît.
Affaires courantes
Déclarations de députés
À la rubrique Déclarations
de députés, nous débutons avec Mme la députée de Labelle.
Souligner le travail de
l'organisme Passe-r-elle des Hautes-Laurentides
Mme Chantale Jeannotte
Mme Jeannotte : Merci,
M. le Président. Aujourd'hui, je veux rendre hommage au travail essentiel des employés et des bénévoles de la maison d'hébergement la Passe-r-elle, une ressource-phare implantée à Mont-Laurier depuis
38 ans.
Chaque
année, la maison vient au secours d'une cinquantaine de femmes et d'enfants
fuyant la violence conjugale. En plus
de l'hébergement, des services d'aide et de soutien psychosocial
offerts 365 jours par année, 24 heures par jour, la
Passe-r-elle a développé plusieurs partenariats avec la communauté :
protocoles d'entente avec les services de police, formations aux niveaux collégial et universitaire, programme
L'amour c'est génial pour promouvoir les relations égalitaires
et respectueuses dès le primaire et au secondaire.
Pour
Mme Roxane Pronovost, coordonnatrice de la Passe-r-elle, la prévention est
une responsabilité collective qui appelle
une mobilisation collective, être à l'affût des signes, poser des questions, en
parler à nos amis, nos familles, nos collègues.
C'est une question de solidarité et de filet social, des valeurs au coeur de
notre projet de société. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Picard) : Merci, Mme la députée. Nous
poursuivons avec Mme la députée de Huntingdon.
Féliciter trois entreprises de
la circonscription de
Huntingdon, lauréates du Défi OSEntreprendre
Mme Claire IsaBelle
Mme IsaBelle : M. le
Président, je désire féliciter trois
jeunes entreprises qui ont remporté le Défi OSEntreprendre
dans Huntingdon.
À
Napierville, dans la catégorie Services aux entreprises du volet Création, l'agence Brio Marketing est la lauréate.
Fondée par Britany Augustin-Viguier et
Aurélie Giroux, l'agence vise, entre autres, à offrir aux PME des services de
visibilité.
À
Frampton, dans la catégorie Commerce, le projet en permaculture Au jour le jour
de Jamil Azzaoui a été sélectionné. Ce projet respecte les principes du
développement durable et de la biodiversité.
À
Havelock, dans la catégorie Exploitation, transformation et production,
l'entreprise de Construction J.‑Lefebvre, de Jeffrey Lefebvre, a été retenue. Expérimenté en construction, M. Lefebvre
désire offrir un service plus personnalisé aux clients.
Félicitations à vous
trois! Bonne chance dans votre nouvelle entreprise et pour le concours au
niveau régional.
Le
Vice-Président (M. Picard) : Merci, Mme la députée. Je reconnais
maintenant Mme la députée de Saint‑Laurent.
Rendre hommage à M. Loïc
Bydal, récipiendaire
de la Médaille de l'Assemblée nationale
Mme Marwah Rizqy
Mme Rizqy :
Merci beaucoup, M. le Président. Il y a des histoires touchantes et des
histoires qui nous rendent très humbles
face à la vie. Aujourd'hui, j'aimerais vous parler de l'histoire d'un jeune
adolescent très, très courageux, un jeune adolescent de 17 ans seulement,
Loïc Bydal.
Loïc
est atteint du syndrome de Morquio, une maladie dégénérative, mais cela ne l'a
pas empêché pour autant de se
dépasser et d'obtenir son diplôme d'études secondaires, ce qui fait de lui le
tout premier diplômé de l'hôpital pour enfants de Montréal. C'est exceptionnel. Son enseignante le décrit comme
quelqu'un, évidemment, de persévérant, autodidacte, et qu'il est
assoiffé de savoir.
Cher
Loïc, tu es une force de la nature, un exemple de persévérance, de
détermination, et c'est un honneur pour moi de t'annoncer aujourd'hui que tu recevras la Médaille de l'Assemblée
nationale du Québec pour tous tes efforts, ta résilience. Toutes mes
félicitations, cher Loïc! La vie t'appartient.
Le Vice-Président
(M. Picard) : Merci, Mme la députée. Je cède la parole à M. le
député de Chauveau.
Rendre
hommage à M. Maurice Duchesneau, nommé Bénévole
de l'année de la circonscription de Chauveau
M. Sylvain Lévesque
M. Lévesque
(Chauveau) : Merci beaucoup, M. le Président. Dans le cadre de la
Semaine de l'action bénévole, nous
avons dévoilé, lundi, le Bénévole de l'année 2021 de Chauveau. Il s'agit
de M. Maurice Duchesneau, impliqué dans l'organisme Centre de santé
Marie-Paule-Sioui-Vincent.
M. Duchesneau
est un homme au grand coeur, qui s'implique activement depuis plusieurs
années au sein de la nation
huronne-wendat. Bénévole charismatique, M. Duchesneau sait partager sa
joie de vivre et sa bonne humeur. Pour lui, s'impliquer ne signifie pas
travailler. Rassembleur hors pair, il est toujours prêt à aider pour
recruter d'autres bénévoles.
Même en temps de
pandémie, M. Duchesneau a continué à s'impliquer dans la parade de Noël
2.0 COVID. Grâce à son implication
naturelle, les enfants de la communauté ont pu vivre le dépouillement de l'arbre de Noël à l'extérieur.
M. Duchesneau,
«tiawenhk» pour votre dévouement. Et félicitations pour votre titre de Bénévole de l'année dans
Chauveau! Merci, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Picard) : Merci, M. le député. Je reconnais maintenant M. le
député d'Arthabaska.
Souligner le
40e anniversaire de l'organisme
Équijustice Arthabaska-Érable
M. Eric Lefebvre
M. Lefebvre :
Merci, M. le Président. Je désire aujourd'hui souligner les 40 ans de
l'organisme Équijustice Arthabaska-Érable,
qui oeuvre à développer une justice
réparatrice et accessible en invitant la population à s'engager dans la
gestion des difficultés vécues en collectivité.
Depuis
quatre décennies les employés et les médiateurs bénévoles de l'organisme
participent au développement d'une
justice porteuse de sens par sa volonté indéniable de contribuer aux méthodes
alternatives de règlement de conflit.
Préalablement nommé
Pacte Bois-Francs, ce regroupement professionnel, on le doit à une stagiaire
recrutant des organismes afin d'accueillir
des jeunes qui devaient effectuer des travaux communautaires. Aujourd'hui,
c'est un acteur important de la communauté juridique de chez nous.
Je
tiens donc, M. le Président, à féliciter la directrice, Michèle Gariépy, ainsi
que tous ceux et celles qui gravitent autour d'Équijustice
Arthabaska-Érable depuis 1981. Merci de votre engagement.
Le
Vice-Président (M. Picard) : Merci, M. le député d'Arthabaska. Je
cède la parole à Mme la députée d'Argenteuil.
Souligner le Jour de la Terre
Mme Agnès Grondin
Mme Grondin : Aujourd'hui, M. le
Président, c'est le Jour de la Terre.
Au mot «environnement» se colle la crise climatique. Oui, certes, la menace des gaz à effet de serre est
réelle et mérite toute notre attention. La transition énergétique est l'enjeu de l'heure, et on investit
vers une économie verte.
Aujourd'hui, M. le Président, c'est le Jour de la Terre. Je tiens à saluer la
nature et ses services écologiques.
Un récent rapport de l'ONU confirme
que le quart des espèces sur la terre est menacé de disparaître. Lutter contre
l'érosion de notre biodiversité est la raison pour laquelle j'ai eu le
courage de faire le saut en politique.
Il
existe plusieurs solutions basées sur la nature pour affronter les changements
globaux. Avec la pandémie, la nature est
un baume pour nos cinq sens. Exploitons donc notre sixième sens. Cultivons
notre intelligence intuitive pour épargner
dans notre capital naturel.
Le
Vice-Président (M. Picard) : Merci, Mme la députée. Je reconnais maintenant M. le député de Laurier‑Dorion.
Commémorer le
20e anniversaire du Sommet des Amériques
M. Andrés Fontecilla
M. Fontecilla : Merci,
M. le Président. De Seattle à Québec,
de Gênes à Porto Alegre, les mouvements altermondialistes ont eu un
impact réel sur nos sociétés depuis plus de 20 ans.
C'est
cette semaine que nous commémorons le 20e anniversaire du Sommet des
Amériques qui s'est tenu à Québec
en 2001. Nous dénoncions la ZLEA, la Zone de libre-échange des Amériques. Ce traité de
libre-échange n'a jamais vu le jour grâce à la mobilisation du Sommet
des peuples.
Pour
plusieurs militantes et militants, dont je suis, cet événement aura été un
marqueur important, un moment‑clé de
la prise de conscience face à la mondialisation débridée, à la mondialisation
du néolibéralisme. Ce que je retiens le plus du Sommet des Amériques, c'est la solidarité entre les peuples et la
politisation d'une génération, la prise de conscience qui nous fait dire
que ce qui se passe dans un pays du Sud, ça nous concerne tous et toutes.
Les mouvements
altermondialistes ne sont pas morts. C'est le mouvement des indignés, le
mouvement Occupy, c'est la nouvelle
génération qui lutte contre les changements climatiques, c'est Black Lives
Matter. La lutte continue parce qu'un autre monde est possible. Merci.
• (9 h 50) •
Le Vice-Président (M. Picard) :
Merci, M. le député. Je reconnais maintenant M. le député de Lac-Mégantic.
Souligner le 150e anniversaire de la municipalité de
Piopolis
M. François Jacques
M. Jacques :
Merci, M. le Président. Je veux aujourd'hui souligner les 150 ans d'une
municipalité de ma circonscription, Piopolis, située sur la rive ouest du lac
Mégantic.
Le village a
été fondé en 1871 par 14 zouaves pontificaux, récompensés pour leur
loyauté envers la papauté. D'ailleurs, Piopolis signifie «ville de Pie»
ou «ville du pape», en l'honneur de Pie IX.
À l'origine, le village ne se trouvait pas là où
il est situé aujourd'hui. Il a été déplacé près du lac au début du XXe siècle, pendant l'épisode des maisons
nomades. Au fil des ans, ce sont 25 résidences qui ont été déplacées de
quelques kilomètres.
Cette
municipalité est reconnue parmi les Coeurs villageois des Cantons-de-l'Est.
Elle compte aujourd'hui 350 habitants,
population qui augmente considérablement à l'été. Nombreux sont ceux qui
viennent profiter de ses charmes, dont le quai de Piopolis, la Halte des
zouaves et le célèbre Magasin général.
À tous les Piopolissois, je vous souhaite une
très agréable année du 150e anniversaire. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Picard) :
Merci, M. le député. Cela met fin à la rubrique de déclarations de députés.
Et je suspends les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 9 h 51)
(Reprise à 10 h 4)
Le Président : Mmes et MM.
les députés, bon jeudi. Nous allons nous recueillir quelques instants.
Je vous remercie. Veuillez vous asseoir.
Nous poursuivons les affaires courantes.
Aujourd'hui, il n'y a pas de déclarations
ministérielles ni présentation de projets de loi.
Dépôt de documents
À la rubrique Dépôt de documents, M. le leader
du gouvernement.
Réponses à des questions inscrites au feuilleton
M. Jolin-Barrette : M. le Président, je dépose les réponses du
gouvernement aux questions inscrites au feuilleton le 8 mars par la députée de Mercier, le
9 mars par la députée de Saint-Laurent, le 18 mars par les députées
de Verdun et de Westmount—Saint-Louis
ainsi que le 23 mars par la députée de Marie-Victorin. Merci.
Le Président : Et ces
documents sont donc déposés.
Calendrier des travaux de l'Assemblée
Pour ma part,
je dépose le calendrier des travaux de l'Assemblée 2021-2022. Y a-t-il
consentement pour déroger aux
articles 19 et 19.1 de notre règlement concernant le calendrier
parlementaire et les semaines de travail en circonscription?
Consentement.
Dépôt de rapports de commissions
Nous en
sommes à la rubrique Dépôt de rapports de commissions. Je comprends qu'il y a
toujours consentement pour que je procède à des dépôts de rapports de
commissions.
Étude détaillée du projet de loi n° 74
Donc, je dépose le rapport de la Commission des
finances publiques qui, les 20 et 21 avril 2021, a procédé à l'étude
détaillée du projet de loi n° 74, Loi donnant suite à des
mesures fiscales annoncées à l'occasion du discours sur le budget du
10 mars 2020 et à certaines autres mesures. La commission a adopté le
texte du projet de loi avec des amendements.
Consultations particulières
sur le projet de loi n° 83
Je
dépose également le rapport de la Commission de la santé et des services
sociaux qui, les 14 et 21 avril 2021, a tenu des auditions publiques dans le cadre de consultations particulières
sur le projet de loi n° 83, Loi concernant principalement l'admissibilité au régime d'assurance maladie et
au régime général d'assurance médicaments de certains enfants dont les
parents ont un statut migratoire précaire.
Dépôt de pétitions
Nous en sommes à la rubrique Dépôt de pétitions,
et je reconnais Mme la députée de Mercier.
Mettre en place une solution écoresponsable pour
le recyclage des masques jetables
Mme Ghazal : Merci, M.
le Président. Je dépose l'extrait d'une pétition adressée à
l'Assemblée nationale, signée par 1 189 pétitionnaires.
Désignation : citoyens et citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués sont les
suivants :
«Considérant que l'environnement est un enjeu
important malgré la pandémie;
«Considérant
que le port du masque de procédure jetable est une obligation sur nos lieux de
travail dans certaines circonstances, conformément aux mesures de
prévention de la CNESST;
«Considérant
qu'il n'y a pas de façon écologique et locale de disposer des rebuts provenant
des équipements de protection individuelle;
«Et l'intervention réclamée se résume ainsi :
«Nous,
soussignés, demandons au gouvernement du Québec de mettre en place des moyens
afin que nous puissions disposer des
rebuts de ces équipements de façon écoresponsable et qu'il fasse en sorte que lesdits
masques de procédure jetables soient recyclés localement.»
Je certifie que cet extrait est conforme à
l'original de la pétition. Merci.
Le Président : Et cet extrait
de pétition est déposé.
Il n'y a pas de réponses orales aux pétitions ni
d'interventions portant sur une violation de droit ou de privilège.
Questions et réponses orales
Nous en sommes maintenant à la période de
questions et de réponses orales, et je cède la parole à la cheffe de
l'opposition officielle.
Stratégie pour contrer la pénurie de main-d'oeuvre
Mme Dominique Anglade
Mme Anglade :
Merci, M. le Président. Le premier ministre déclarait, sur la pénurie de
main-d'oeuvre, en 2018 : «Quand
on me dit que le plus grand défi économique est la pénurie d'employés, je ne
suis pas d'accord.» Un an plus tard, le
14 août 2019, alors que le Québec inc. le pressait à trouver des
solutions à l'enjeu de main-d'oeuvre, il répondait, le premier ministre,
qu'il fallait plutôt améliorer les conditions de travail.
Pour des
raisons purement électoralistes, le premier ministre a pris une décision de
déni par rapport à l'enjeu de la main-d'oeuvre.
Aujourd'hui, on en voit les conséquences. C'est le problème le plus important
pour le service à la population et pour les entrepreneurs.
Le résultat de ce déni, M. le Président, ce sont
les services à la population qui en prennent pour leur grade. Le résultat de ce déni, ce sont également des
entrepreneurs qui sont à bout de souffle, qui tentent de pallier du mieux
qu'ils peuvent un manque de
personnel. Les postes vacants depuis plus de 90 jours ont monté de
175 %. Le problème ne cesse de s'aggraver. Il faut vraiment arrêter
ce dogmatisme par rapport à la situation de la pénurie de main-d'oeuvre.
Est-ce que le
premier ministre peut reconnaître, à l'instar des milieux de la santé, de
l'éducation, de l'économie, que le principal enjeu auquel on fait face,
c'est la pénurie de main-d'oeuvre?
Le Président : M. le premier
ministre.
M. François Legault
M. Legault :
M. le Président, je suis très content de la question de la cheffe de
l'opposition officielle parce que ça va venir démontrer la différence de
vision entre le Parti libéral et la CAQ.
M. le
Président, selon moi, le plus grand défi qu'on a économiquement, au Québec,
c'est de créer plus d'emplois payants.
Malheureusement, le Québec a un salaire moyen moins élevé que l'Ontario puis le
reste du Canada. Actuellement, sur
les 140 000 postes qui sont
disponibles, il y en a 30 000 qui sont à des salaires au-dessus du salaire
moyen au Québec puis 110 000 qui sont en bas du salaire moyen au
Québec. On va tous comprendre que les entreprises aimeraient avoir 110 000 employés
moins bien payés. Donc, il y a le bien des entreprises puis il y a le bien des
Québécois. Les Québécois, ce qu'ils souhaitent, c'est d'avoir accès à
des emplois mieux payés.
Et donc le
rôle autant du ministre de l'Emploi, la ministre de l'Immigration, la ministre
de l'Enseignement supérieur, c'est de
rapidement combler les 30 000 postes. Puis je vous assure, M. le
Président, qu'on va y arriver. Tous les postes payants, on va y arriver,
les 30 000, on va les combler, que ce soit avec des Québécois ou des
immigrants.
Mais il n'y en a pas assez, de postes payants.
Donc, c'est dans ce sens-là que je dis : Il y a un écart entre le Parti libéral, qui veut aller chercher du cheap
labor à l'extérieur, et la CAQ, qui veut offrir aux Québécois des emplois
payants. C'est ça, la différence entre le Parti libéral et la CAQ.
• (10 h 10) •
Le Président : Première
complémentaire. La parole n'appartient qu'à la cheffe de l'opposition
officielle.
Mme Dominique Anglade
Mme Anglade :
M. le Président, ce que les Québécois veulent, c'est des services pour leurs
milieux de garde, ce sont des infirmières, ce sont des gens dans le milieu de
l'éducation. Aujourd'hui, 10 000 éducatrices qui manquent dans
notre réseau. Aujourd'hui,
2 700 postes qui manquent dans le domaine de l'éducation.
Aujourd'hui, c'est 8 000 postes vacants au niveau de nos hôpitaux. Alors, quand le premier
ministre nous dit qu'il veut encourager les emplois payants, je vais lui
rappeler que c'est lui qui fixe les règles pour ces emplois-là qui manquent et
dont les Québécois ont réellement besoin.
Le Président : M. le premier
ministre.
M. François Legault
M. Legault :
Je suis content de voir que la cheffe de l'opposition officielle vient de
changer d'idée. Elle est en train de nous dire, là, qu'on a raison de
vouloir combler les postes d'infirmières, qui sont bien payés, on a raison de
vouloir combler les postes d'enseignants, qui sont bien payés. Mais elle a
oublié de nous dire qu'il y a des entreprises qui aimeraient avoir 100 000 employés, là, même s'ils viennent de
l'extérieur, pour combler des postes à des salaires en bas de la moyenne. Nous, on préfère augmenter la
productivité puis offrir aux Québécois des meilleurs salaires. L'approche
libérale, c'est la vieille approche économique.
Le
Président : Deuxième complémentaire. Je vous rappelle d'être
attentifs. La parole n'appartient qu'à la cheffe de l'opposition
officielle.
Mme Dominique Anglade
Mme Anglade : Quand je vois le premier ministre, qui est ici,
en cette Chambre, depuis 22 ans, nous dire que la vieille approche, c'est le parti ici, j'ai des
questions... j'ai de sérieuses questions que je me pose. La réalité, M. le Président, la réalité, c'est
que l'enjeu principal, c'est la pénurie de main-d'oeuvre. Tout le monde veut des emplois payants, évidemment,
tout le monde veut des emplois payants, mais le problème, c'est qu'aujourd'hui on a
des pénuries de main-d'oeuvre partout qui
nuisent aux services à la population, qui nuisent à la croissance de notre
économie. Et que fait le gouvernement? On attend encore la réponse.
Où sont les actions concrètes du gouvernement par
rapport à cet enjeu?
Le Président : M. le premier
ministre.
M. François Legault
M. Legault : M. le
Président, les personnes
qui ont de l'expérience viennent d'entendre la cheffe du Parti libéral dire : Les vieux ont une vieille approche. M. le Président, ce n'est pas une question d'âge, avoir une vieille ou une jeune approche. Il y a des jeunes qui ont des
vieilles approches, qui n'ont pas évolué, qui n'ont pas regardé l'évolution du marché du travail.
Il y a quelques
années, on voulait créer des emplois à tout prix. Aujourd'hui, ce qu'on a, c'est un marché de l'emploi qui est à peu près
à l'équilibre. On est presque au plein-emploi quand on regarde
la situation avant la pandémie. Notre défi, au Québec,
c'est de créer des emplois payants. C'est ce qu'on fait.
Le
Président : La parole
appartient à la cheffe de
l'opposition officielle. Je vais tous
vous demander encore votre attention, comme on l'a fait depuis quelques
jours.
Mme Dominique Anglade
Mme Anglade : M. le
Président, il y a
15 ans, le premier ministre parlait toujours d'emplois payants. 15 ans plus tard,
il en parle encore, d'emplois payants. Qui n'a pas évolué dans son approche?
Aujourd'hui, on a de sérieux enjeux en matière
de pénurie de main-d'oeuvre. Aujourd'hui, le premier ministre refuse encore de reconnaître que c'est l'enjeu
principal. Vous savez, le premier
ministre me fait vraiment
penser au capitaine du Titanic, là, qui pense que tout va bien, alors qu'on a de véritables
enjeux par rapport à la pénurie
de main‑d'oeuvre. Ses deux ministres... deux de ses ministres ont décrété qu'il
fallait augmenter les seuils d'immigration parce qu'on avait des enjeux. Quand est-ce
qu'il va...
Le Président :
M. le premier ministre.
M. François Legault
M. Legault : M. le
Président, les faits sont têtus.
Lorsque le Parti libéral a quitté le pouvoir, le Québec
avait un écart de salaire moyen avec l'Ontario de 9,6 %. Aujourd'hui,
on a un écart de salaire de 8,4 %. Donc, on a réussi, le gouvernement de
la CAQ, à faire un rattrapage, quelque chose qui n'a jamais intéressé les
libéraux. Les libéraux n'ont jamais compris que l'économie avait changé puis
que, maintenant, il ne fallait pas à tout prix faire entrer des
gens dans le marché du travail à des bas salaires. Notre défi, c'est de créer
des emplois payants dans les technologies de l'information,
dans les satellites.
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît!
M. Legault :
C'est ce qu'on fait, puis c'est ce que le...
Le
Président : Question
principale. Et, encore une fois, la parole n'appartient qu'à celui qui a la
parole. Dans ce cas-ci, c'est le député de Nelligan.
Mesures pour contrer la pénurie
de main-d'oeuvre
M. Monsef Derraji
M. Derraji : M. le Président, je me mets à la place du ministre
de l'Emploi et je vais commencer à avoir peur des propos du premier
ministre, parce que, quand il
commence à parler des emplois payants, c'est vrai, il a créé un emploi payant.
Vous savez il est où? Chez Investissement Québec, le P.D.G. d'Investissement
Québec. Qui a augmenté le salaire
d'Investissement Québec?
M. le Président, on
parle de services publics. 22 000 postes, 22 000 postes au
niveau de la santé. On parle des services de
qualité pour la population. Le premier
ministre répond d'une manière très
hypothétique au marché du travail. La
santé, l'éducation, la famille, où ils sont, ces emplois? Qu'avez-vous fait
pour répondre à la pénurie de main-d'oeuvre? Trouvez-vous que c'est normal qu'une femme à la Montérégie-Ouest
traverse maintenant à Montréal pour accoucher? C'est ça, les services de qualité? Et vous répondez...
votre seule réponse, c'est des emplois payants. Je suis gêné, M. le Président, aujourd'hui, gêné d'entendre le premier ministre ne pas
reconnaître le fait de la pénurie de main-d'oeuvre.
Des voix : ...
Le Président :
Là, vous échangez un peu entre vous, c'est normal. Évitez de le faire trop fort
pour qu'on puisse continuer à entendre ce qui est dit, bien sûr. M. le ministre
de l'Emploi et de la Solidarité sociale.
M. Jean Boulet
M. Boulet : Merci,
M. le Président. Je suis extrêmement intéressé par l'intérêt soudain des libéraux à la pénurie de main-d'oeuvre.
Ceci
dit, la pénurie de main-d'oeuvre, elle est efficace... elle est effective, au Québec,
depuis une quinzaine d'années, alors
que nos prédécesseurs n'ont déposé une stratégie qu'en mai 2018. Je parle souvent avec mon collègue
de Nelligan. On a
une stratégie, on a un plan
d'action, qui a été déposé en septembre 2019,
où on s'intéresse à toutes les clientèles éloignées du marché de l'emploi, où on s'intéresse à l'augmentation de la productivité, parce
qu'il y a des écarts qui sont
préoccupants dans le niveau
d'automatisation des entreprises, au Québec, par
rapport à l'Ontario
et les autres pays membres de l'OCDE.
On s'intéresse aussi
à l'intégration, à l'augmentation des taux d'emploi, depuis que nous sommes au
pouvoir. En 2019 et 2020, nos mesures d'intégration en emploi ont permis à 138 000 personnes
d'intégrer le marché de l'emploi, ce qui fait que le taux d'emploi de
plusieurs clientèles sous-représentées est à des niveaux records. Merci, M. le
Président.
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de Nelligan.
M. Monsef Derraji
M. Derraji :
Très simple, vous l'avez entendu dans la réponse du ministre de l'Emploi, aucun
mot par rapport aux emplois payants et, par l'effet, la pénurie de
main-d'oeuvre.
Ça, c'est
notre plan, en 2018. Ce n'est pas des mesurettes. Ça, c'est le plan de la CAQ :
la même chose, copier‑coller, M. le Président. Donc, dire, aujourd'hui,
qu'on n'a rien fait, c'est faux. La stratégie existe.
M. le Président, c'est très simple, est-ce
qu'aujourd'hui le capitaine du navire, du Titanic, va avouer qu'il y a urgence
d'agir et déposer un plan ou pas? Il faut agir, M. le Président, et répondre à
la pénurie de main-d'oeuvre.
Le
Président : Le tableau est correct. Attention aux propos,
cependant. Vous le savez, vous avez utilisé un mot qu'on doit éviter d'utiliser sur... Et je vais
donner maintenant la parole au ministre de l'Emploi et de la Solidarité
sociale.
M. Jean Boulet
M. Boulet :
Merci, M. le Président. Le problème avec la stratégie libérale, c'est qu'elle
n'a jamais été mise en application. C'est
ça, le problème, c'est que nos prédécesseurs ne se sont jamais intéressés à la
pénurie de main‑d'oeuvre, qui est annoncée par les démographes, par les
économistes depuis 2007-2008. Où, dans la stratégie, parlions-nous de
requalification dans les secteurs névralgiques à l'économie du Québec, les
technologies de l'information, la santé, l'enseignement,
la construction? Il est où, le plan libéral? Elles sont où, les idées que vous pouvez partager avec nous? On échange fréquemment, si vous avez des suggestions
à faire. Le PARAF, la requalification, donne d'excellents résultats à ce
jour. Merci.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le député de Nelligan.
M. Monsef Derraji
M. Derraji : Je reviens, M. le Président, aux emplois
payants. La Mauricie, M. le premier
ministre, la Mauricie, le ministre
responsable de la Mauricie, dans sa région, 50 % d'entreprises disent
avoir refusé des contrats. Ils disent avoir refusé des contrats pas
parce que ce n'est pas des emplois payants, c'est parce qu'il n'y a pas de main‑d'oeuvre.
Donc, j'aimerais bien que le premier
ministre s'adresse à la région du ministre responsable de l'Emploi et leur dise
ou qu'il leur demande d'augmenter les
salaires ou bien de chercher des travailleurs pour répondre à leurs contrats.
Nous sommes rendus à ce que des...
Le Président :
M. le ministre de l'Emploi et de la Solidarité sociale.
M. Jean Boulet
M. Boulet :
Merci, M. le Président. La Mauricie ne fait pas exception. Dans toutes les
régions du Québec, avant la pandémie, il y avait de la pénurie de
main-d'oeuvre depuis des années dans tous les secteurs d'activité. On a fait un
forum, le 16 octobre dernier,
complètement virtuel, tous les partenaires du marché du travail étaient
présents : les patrons, les syndicats, le monde de l'éducation, le réseau
communautaire. On a fait un consensus, M. le Président, sur ce que nous
devions faire pour répondre au défi de la pénurie de main-d'oeuvre après la
pandémie. Ça passe notamment par la requalification
des chômeurs pandémiques. Il y en a actuellement 300 000, chômeurs,
au Québec. Il y a beaucoup de personnes qui se réorientent dans des
secteurs payants. Merci, M. le Président.
• (10 h 20) •
Le Président :
Question principale, M. le député de La Pinière.
Contrat
attribué sans concurrence à l'entreprise PetalMD
M. Gaétan Barrette
M. Barrette : M. le Président, après Charles Sirois, via
PetalMD, la seule personne au Québec qui a un aussi long et lucratif contrat,
c'est Carey Price, un contrat plein de contradictions et donc très
questionnable. Exemple : en temps normal, avant d'aller en gré à gré, on
fait un appel d'intérêt pour voir si plusieurs le font. Il n'y a pas eu d'appel
d'intérêt. Selon la Commissaire à
l'éthique, le ministre délégué a conclu ce contrat en invoquant l'urgence
sanitaire; son ministère et le décret
du Conseil des ministres disent le contraire. Dans un comité du 5 août, le
ministre réfère à un contrat de 2,9 millions de dollars sur cinq
ans; dans le SEAO, c'est 18 sur cinq ans avec possibilité de 36 sur
12 ans. La commissaire a contacté PetalMD pour savoir si Charles Sirois y
a été administrateur. Réponse : Non, c'est faux.
Alors,
M. le Président, devant tant de contradictions, comment ne pas conclure que le
cofondateur de la CAQ, avec le premier ministre et le ministre délégué à
la Santé, ne s'enrichit pas grâce à la CAQ?
Le Président :
Mme la présidente du Conseil du trésor.
Mme Sonia LeBel
Mme LeBel : Merci, M. le Président. La très grande différence
entre jadis, naguère et aujourd'hui, c'est l'année 2018, où l'Autorité des marchés publics a été mise en
place, l'Autorité des marchés publics qui était la première recommandation
de la commission Charbonneau. L'Autorité des marchés publics est l'entité
indépendante qui est chargée, justement, d'enquêter sur ce genre de contrat.
Maintenant, l'article 25 qui a été utilisé, l'article 25
de la loi sur les contrats publics, est un article qui existe, qui
a été voté et qui peut être utilisé par le Conseil des ministres. Les justifications pour l'obtention de ce
contrat font partie, d'ailleurs, des discussions,
sont la disponibilité rapide et le seul qui pouvait rencontrer les temps, pour
un outil qui est extrêmement important et nécessaire, surtout en ces temps... non pas uniquement,
mais surtout en ces temps de pandémie.
Maintenant,
quand on parle de l'éthique, il y a également la Commissaire à l'éthique, et
elle a fait l'étude. On a soumis...
Mon collègue le ministre
délégué à la Santé et aux Services sociaux a soumis le cas de figure qui est
présenté à la Commissaire à
l'éthique. Sa conclusion est qu'«en l'espèce il y a donc tout lieu de croire que c'est
conformément à ce qui est prévu au code, que votre indépendance de
votre jugement a été préservée lors du processus d'attribution».
Le Président :
En terminant.
Mme LeBel :
Les institutions font leur travail, M. le Président.
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de La Pinière.
M. Gaétan Barrette
M. Barrette :
Si elles sont bien informées, ce qui n'a pas été le cas. M. le Président, avant
de passer un décret au Conseil des
ministres, des vérifications nécessaires sont faites, la «due diligence».
Aussi, le décret est soumis à l'examen de tous les ministres, pour la
même raison.
Au
conseil, il y a plein de ministres près de... proche de Charles Sirois, à
commencer par le premier ministre. Alors, deux possibilités : ou bien les vérifications ont été mal faites,
ou bien le Conseil des ministres a été sciemment aveugle. Quelle est la
bonne réponse, M. le Président?
Le Président :
Mme la présidente du Conseil du trésor.
Mme Sonia LeBel
Mme LeBel :
Le dossier de PetalMD a été mené par le ministre qui est délégué à la Santé et
les Services sociaux. Ce dossier a
été très bien préparé, bien justifié, a passé toutes les étapes. Et je vous
rappellerai que même la Commissaire à l'éthique a jugé minime l'implication de M. Sirois
dans ce dossier-là. Elle a fait les vérifications et elle a décidé que le
jugement du collègue n'avait pas été altéré et le jugement du Conseil
des ministres non plus.
Alors,
c'est un dossier qui est nécessaire. C'est un outil qui est essentiel, dans les
faits, dans la pandémie, actuellement, et c'est un outil, d'ailleurs,
qui va remplacer les choses qui ont été faites précédemment, qui ne
fonctionnaient pas.
Le Président :
Deuxième complémentaire, Mme la cheffe de l'opposition officielle.
Mme Dominique Anglade
Mme Anglade :
M. le Président, le premier ministre s'est levé en cette Chambre en nous disant
qu'on avait besoin d'un décret d'urgence sanitaire, ce avec quoi on est
totalement en accord. Mais ce qu'on nous dit, dans ce contrat-là, c'est
que ce contrat a été octroyé dans le cadre de l'urgence sanitaire, et c'est la
raison pour laquelle on a fait un contrat de gré
à gré. Réellement, il y avait une urgence sanitaire par rapport à ça? Par la
suite, ses ministres disent : Ah! bien, finalement, ce n'était pas une urgence sanitaire. Je pense
qu'ici il y a 36 millions de bonnes raisons d'avoir des débats, en cette
Chambre, que le premier ministre refuse d'avoir.
Le Président :
M. le premier ministre.
M. François Legault
M. Legault :
M. le Président, pendant la pandémie, il y avait des Québécois, parce qu'ils
n'avaient pas de médecin de famille ou pas accès à un médecin de
famille, qui étaient obligés d'aller à l'urgence. Donc, c'était important
d'avoir rapidement un système informatique qui fonctionne.
Et d'ailleurs Louis
Têtu a dit : «C'est une technologie formidable [...] qui fait sauver
énormément d'argent au gouvernement[...].
Sous l'ère [du député de La Pinière], le Québec achetait des technologies
étrangères à coups de centaines de millions et ça ne marchait pas.»
C'est ça, la différence.
Le Président :
Question principale, Mme la cheffe du deuxième groupe d'opposition.
Orientations gouvernementales
en matière d'environnement
Mme Manon Massé
Mme Massé :
Merci, M. le Président. Aujourd'hui, on célèbre le Jour de la Terre. Je dis
«célèbre», mais au fond, vous le
savez comme moi, il n'y a pas grand-chose à célébrer. La planète est en route
vers une forte hausse de l'émission des
gaz à effet de serre, en 2021, encore. Ça fait presque deux ans que le
gouvernement a reconnu l'urgence climatique, mais, dans les actions, il
y a deux pas en arrière, un pas en avant. On n'avance pas, comme ça.
Quand
on parle d'environnement, on parle des jeunes surtout. Pourquoi? Bien, parce
que les décisions qu'on prend ici ou
qu'on ne prend pas ont des impacts sur leur vie actuelle et future. Ça les
concerne. Le problème, M. le Président, c'est que des jeunes, ici, à l'Assemblée nationale, il n'y en a pas beaucoup.
Sans offense, j'en suis. Des gens qui sont nés après 1990, je ne leur
ferai pas lever la main, mais il n'y en a pas une tonne.
Il manque une
voix au chapitre, ici même, et c'est pour ça qu'aujourd'hui, bien, dans le fond
je vais donner ma voix à des jeunes.
Je l'ai lancé sur des réseaux Internet en disant : Bien, le premier
ministre, si vous l'aviez devant vous, quelle question aimeriez-vous lui
poser?
Et, voici, je
commence avec la question de Sabrina : Quel engagement est-ce que le
premier ministre va prendre pour qu'on
se souvienne de lui comme un premier ministre qui a vraiment fait une
différence pour une nouvelle normalité après la pandémie?
Le Président : M. le premier
ministre.
M. François Legault
M. Legault :
M. le Président, pour la première fois de l'histoire du Québec, on a déposé un
plan chiffré, chiffré, ça veut dire
bien financé et chiffré sur les impacts sur la réduction de GES. Notre plan va
nous permettre de réduire de 37,5 %, par rapport à 1990, le niveau
de GES.
M. le
Président, la cheffe parlementaire de Québec solidaire sait très bien qu'on a
des projets de trains, de tramways comme
on n'en a jamais vu au Québec, que ce soit à Québec, que ce soit à Montréal,
que ce soit sur la Rive-Sud de Montréal, Rive-Nord de Montréal, à Gatineau. On a aussi mis en place, M. le
Président, l'élargissement de la consigne. On a augmenté le nombre, le
pourcentage d'aires protégées. On a mis des règles plus sévères pour la
récupération des électroménagers.
M. le Président,
on n'en a jamais fait autant pour réduire les GES, alors que le Québec est déjà
premier sur 60 États en Amérique
du Nord pour les GES par habitant. Mais
on ne se contente pas du premier rang, on veut être encore plus loin devant tout
le monde. On va aussi exporter de
l'électricité pour aider à remplacer des formes plus sales d'énergie qu'on a
aux États-Unis. Donc, M. le Président, on fait notre part au Québec puis on
fait notre part pour la planète.
Le Président : Première
complémentaire, Mme la cheffe du deuxième groupe d'opposition.
Mme Manon Massé
Mme Massé : J'ai invité d'ailleurs les jeunes à
écouter la période de questions,
parce qu'ils ne le font pas, souvent, généralement.
Il y a une question que j'ai reçue 12 fois plutôt qu'une, parce que des
plans, c'est des plans. Et beaucoup des jeunes venaient du Saguenay, et la question que je vais vous poser vient
de Catherine, de Chicoutimi : Quand est-ce qu'on va fermer
définitivement la porte à GNL Québec? Ça, c'est un geste concret.
Le Président : M. le premier
ministre.
M. François Legault
M. Legault :
M. le Président, je l'ai dit à plusieurs reprises, l'idée du projet GNL Québec,
c'est de remplacer des formes
d'énergie comme l'énergie au charbon, en Europe, par du gaz liquéfié, qui n'est
pas parfait, mais qui est une forme de transition qui va réduire ou qui
réduirait au total les émissions de gaz à effet de serre sur la planète, parce
qu'il n'y a pas de mur entre les pays, entre les différents continents.
Donc, M. le
Président, pour l'instant, le projet semble avoir des problèmes à trouver du
financement, semble aussi avoir des problèmes à prouver cette réduction.
S'il n'y a pas de réduction, on n'ira pas de l'avant.
Le Président : Deuxième
complémentaire, Mme la cheffe du deuxième groupe d'opposition.
Mme Manon Massé
Mme Massé :
M. le Président, les jeunes vont à l'école, ils comprennent ce qui se passe et
ils savent très bien que ce que le
premier ministre vient de faire, c'est de répéter les propos du promoteur,
parce que le BAPE a même dit clairement que ce n'était pas une voie à suivre. Mais ce n'est pas ça, l'enjeu. C'est
que les jeunes n'en veulent plus, de paroles, ils veulent des gestes.
Ils ne veulent pas faire une chose et leur contraire.
Il me parle
du tramway. Deux ans de retard pour le tramway, pour remplacer par des voies,
qui va permettre encore plus d'autos.
• (10 h 30) •
Le Président : M. le premier
ministre.
M. François Legault
M. Legault :
Bien, M. le Président, on a effectivement une différence d'approche, Québec
solidaire et la CAQ. Pour nous,
remplacer du charbon par du gaz, ça réduit les GES puis c'est une bonne chose,
ce n'est pas idéal, mais Québec solidaire dit :
Nous, on aime mieux ne rien faire puis garder le charbon. C'est ça que nous dit
Québec solidaire. M. le Président, il y a
aussi des emplois qui sont concernés. Je le sais, que Québec solidaire n'a
aucun intérêt pour les emplois en région. Donc, M. le Président, c'est
le choix, c'est l'approche de Québec solidaire.
Le Président :
Question principale, M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
Contrôle
sanitaire aux frontières
M. Joël Arseneau
M. Arseneau :
M. le Président, il y a un mois, l'INSPQ projetait que les variants en
provenance des territoires étrangers seraient dominants au Québec dans les
semaines à venir. Malheureusement, notre pire crainte s'est avérée.
Et,
dans cette optique, une des priorités pour le gouvernement devrait être la
protection de nos frontières. Bien
sûr, au Québec, et il faut le déplorer, on n'a pas le contrôle
sur nos frontières et on demeure donc dépendants d'un gouvernement canadien qui hésite et qui tergiverse. On s'attend
toutefois à plus de la part du gouvernement
du Québec. Le premier ministre, qui est le fier président du Conseil de la fédération
canadienne, doit faire preuve de leadership et agir rapidement pour limiter les éclosions sur notre territoire.
Actuellement, il n'y a aucune mesure d'isolement préventif
prévue pour les personnes en provenance
des autres provinces, aucune, une véritable passoire. Nous sommes dans le
dernier droit de cette lutte contre la pandémie, il faut donc déployer
toutes les mesures nécessaires.
M. le Président, est-ce que le ministre de la Santé trouve normal que les vols en
provenance des autres provinces ne soient soumis à aucune mesure
sanitaire avec suivi...
Le Président :
M. le ministre de la Santé et des Services sociaux.
M. Christian Dubé
M. Dubé :
Bien, écoutez, M. le Président, je pense qu'on est tous conscients, premièrement,
sur les faits des nouveaux variants, que
c'est une situation qui nous préoccupe. Puis je pense qu'il faut
s'habituer à avoir de nouveaux variants au cours des prochaines semaines, prochains mois, parce qu'au fur et à
mesure que notre expérience se concrétise, dans la pandémie, des nouveaux variants, qui s'ajustent aux individus qui ont
été, malheureusement, infectés font qu'on aura de nouveaux
variants.
Ce
qui est rassurant, puis j'aimerais le dire aujourd'hui, M. le Président, de ce côté-là, c'est qu'on a une Santé publique qui a beaucoup appris de la première, deuxième vague, qui sont excessivement vigilants. Puis, dans le cas qui nous intéresse en ce moment, par exemple, du variant indien, d'être capable de l'avoir
détecté aussi rapidement, de faire de l'hypersensibilité, de
faire... d'être capable d'être très, très proche de ce variant-là, je pense
qu'il faut en féliciter la...
Maintenant,
pour la question des frontières, je pense que le premier ministre, ce matin, en point de presse, a très bien expliqué, très bien
expliqué qu'on est en discussion en ce
moment avec le fédéral pour être
capable d'aller encore plus loin...
Le Président :
En terminant.
M. Dubé :
...pour fermer nos frontières à ces possibilités de nouveaux variants ici.
Le Président :
Première complémentaire, M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Joël Arseneau
M. Arseneau : M. le
Président, en plus de sécuriser davantage
nos frontières avec les autres provinces, le gouvernement doit militer
pour une fermeture immédiate des frontières avec certains pays où les cas de
variants sont reconnus par la Santé publique
et sont hors de contrôle, comme le Brésil, l'Afrique du Sud ou l'Inde notamment.
Cette mesure a d'ailleurs
été imposée, il y a quelques semaines, par rapport au Royaume-Uni. La situation est critique, M. le
Président.
Est-ce
que le gouvernement peut se tenir debout devant le fédéral et s'assurer que nos
frontières soient sécurisées?
Le Président :
M. le ministre de la Santé et des Services sociaux.
M. Christian Dubé
M. Dubé : Alors, oui, M. le Président, je vais continuer dans la même ligne, parce
qu'effectivement, j'ai expliqué tout
à l'heure, puis le premier ministre l'a bien expliqué en point de presse ce
matin, il y a une discussion très active non seulement entre le Québec et le fédéral, mais aussi en collaboration
avec les autres provinces, parce que nous ne sommes pas les seuls qui avons cet
enjeu-là avec le fédéral. Puis, je dirais, ce n'est pas uniquement au niveau
des vols, c'est-à-dire de la voie
aérienne, mais au niveau des lignes terrestres. Vous avez entendu parler que,
malheureusement, certains citoyens essaient
de contourner le contrôle aux frontières terrestres pour essayer de rentrer au
Québec après un séjour à l'étranger, ce qui est tout à fait
inacceptable. Alors, on collabore avec les autres provinces dans une démarche
fédérale conjointe.
Le Président : Deuxième
complémentaire, M. le député des Îles-de-la-Madeleine.
M. Joël Arseneau
M. Arseneau :
M. le Président, les autorités canadiennes de la santé publique ont mentionné
que le gouvernement surveille
étroitement l'arrivée de vols internationaux. On a pourtant détecté des cas de
COVID sur une douzaine de vols en
provenance de l'Inde depuis une semaine, ça n'a vraiment rien de rassurant. On
se rappelle l'échec des mesures annoncées trop tard pour les voyageurs
internationaux en janvier dernier.
Est-ce que le
gouvernement peut s'engager, le gouvernement du Québec, s'engager à aller plus
loin que le fédéral et sécuriser nos frontières dès maintenant?
Le Président : M. le ministre
de la Santé et des Services sociaux.
M. Christian Dubé
M. Dubé : J'apprécie l'appui
que nous recevons de la part du député des Îles-de-la-Madeleine, parce qu'on
est excessivement préoccupés, M. le Président, par cette situation-là à nos
frontières. C'est un item à l'agenda du premier ministre, c'est un item à l'agenda de nos discussions. Moi, je rencontre
les ministres de la Santé au niveau canadien à toutes les semaines, c'est un point que nous souhaitons
régler le plus rapidement possible, mais c'est quand même le fédéral qui a la
décision finale. Nous, on met énormément de pression pour être capables de
régler cet enjeu-là, M. le Président, le plus rapidement possible.
Merci.
Le Président : Question
principale, Mme la députée de Maurice-Richard.
Priorisation des groupes
à vacciner contre le coronavirus
Mme Marie Montpetit
Mme Montpetit :
M. le Président, concernant la vaccination des malades chroniques, depuis deux
semaines on nage en pleine confusion.
Je vous rappelle qu'initialement ils devaient être identifiés comme prioritaires
pour la vaccination. Quand est
finalement venu leur tour, le ministre annonce finalement qu'il change les
règles du jeu, que seuls les malades chroniques
avec un suivi hospitalier seront vaccinés en priorité. Vous comprendrez, M. le
Président, là, que ce sont des milliers
de Québécois et de Québécoises qui étaient priorisés en raison de leur état de
santé qui sont très, très inquiets de ce changement de cap.
La semaine
dernière, lors de son passage en Beauce, le ministre affirme finalement que
ceux qui ne sont pas suivis à l'hôpital vont pouvoir... par exemple, quelqu'un
qui a le diabète va pouvoir être vacciné en pharmacie. Le président de l'association des pharmaciens s'empresse de
contredire le ministre puis rappelle que ce n'est pas les directives qu'ils
ont reçues de la part du ministère.
Donc, les
malades chroniques, là, en ce moment, ils ne peuvent pas prendre rendez-vous
sur Clic Santé, mais ils ne peuvent
pas prendre rendez-vous non plus auprès de leurs pharmaciens. Je comprends que
le ministre va faire des changements cet après-midi.
Est-ce qu'il peut nous confirmer qu'il va
prioriser l'ensemble des malades chroniques?
Le Président : M. le ministre
de la Santé et des Services sociaux.
M. Christian Dubé
M. Dubé : Alors, M. le
Président, je veux aussi rassurer la population qu'à chaque fois que nous
prenons des décisions importantes,
comme, notamment, dans la catégorie 8, pour les gens qui ont des maladies
chroniques, c'est qu'on doit
respecter non seulement les recommandations de la Santé publique, ce que nous avons fait jusqu'à maintenant, mais aussi on est limités par le nombre de vaccins qui sont
disponibles, M. le Président.
J'ai indiqué
hier... Et je vais avoir la chance cet après-midi d'être capable de faire des annonces qui nous
permettent, avec l'accord de la Santé
publique, d'être capables d'accélérer la vaccination des maladies
chroniques, pour une grande raison, M.
le Président : on a plus de
vaccins. Puis, maintenant qu'on a plus de vaccins, bien, on est capables
d'avoir encore plus d'action sur nos populations les plus vulnérables.
Alors, ce qui
était le cas il y a quelques semaines, qui était en ligne avec les recommandations de la Santé publique, bien,
nous permet d'agir, les faits nouveaux, le fait qu'on va avoir plus de Pfizer.
Puis ça va me faire vraiment plaisir, cet après-midi, d'expliquer la
situation qui est maintenant disponible pour nous.
Le Président : Première
complémentaire, Mme la députée de Maurice-Richard.
Mme Marie Montpetit
Mme Montpetit : M. le
Président, l'INSPQ, la Santé publique,
là, elle a été très claire, les personnes qui ont des maladies chroniques, qui ont des comorbidités sont
plus à risque de complications et de décès de la COVID. Il n'y a
pas d'ambiguïté, là, dans cette affirmation-là. En décembre, le
Comité sur l'immunisation du Québec, il a identifié une liste de maladies ou d'états de
santé qui sont prioritaires. Depuis, là, cette liste-là, elle a été modifiée,
sans explication, je le rappelle.
Est-ce que le ministre
peut rassurer tous les Québécois qui ont une maladie chronique qu'il va les
prioriser?
Le Président :
M. le ministre de la Santé et des Services sociaux.
M. Christian Dubé
M. Dubé : Bien, écoutez, là, je le rappelle, pour clarifier les faits, ce
n'est pas qu'une décision du gouvernement
qui le fait sur une base politique,
là, c'est une décision qui se fait par la Santé publique, qui, elle, écoute les
recommandations des différents groupes, que ce soit de
l'INSPQ ou que ce soient des groupes... par exemple du CIQ, là, qui est le
Comité d'immunisation.
Donc,
dans notre cas, et je le répète, il y
a quelques semaines, lorsque
nous avons fait l'annonce pour la catégorie 8, c'était
à la lumière des recommandations de la Santé publique et avec le nombre de vaccins
de disponibles que nous avions à ce
moment-là. Je suis très heureux qu'on
puisse avoir beaucoup plus de vaccins disponibles pour agir
différemment dans les prochaines heures.
Le Président :
Deuxième complémentaire, Mme la députée de Maurice-Richard.
Mme Marie Montpetit
Mme Montpetit : M. le
Président, je pense que le ministre
doit se faire une priorité, une priorité de rassurer les gens qui ont des maladies chroniques. Je suis
convaincue que, comme moi, tous les députés en cette Chambre ont reçu des
courriels de gens qui ont des maladies
chroniques qui sont inquiets, qui se font barouetter sur Clic Santé puis sur...
leurs pharmaciens. Les messages sont
contradictoires, à l'heure actuelle. Il doit absolument les clarifier. Et moi, j'aimerais ça qu'il me rassure et qu'il me dise si Camille, qui
a la fibrose kystique, si Pierre, qui fait du diabète, si Jean, qui a une
maladie cardiovasculaire, vont être priorisés comme c'était initialement
prévu.
Le Président :
M. le ministre de la Santé et des Services sociaux.
M. Christian Dubé
M. Dubé : Écoutez, M. le
Président, j'aimerais non seulement
rassurer la population, je pense, qui... de voir à quelle vitesse fonctionne la vaccination en ce moment.
Puis une des raisons pour lesquelles ça fonctionne bien, c'est qu'on a de
plus en plus de vaccins qui nous sont
offerts. L'exemple d'AstraZeneca, cette semaine, est excellent pour
voir à quelle vitesse on est capables de vacciner lorsqu'on a des
vaccins.
Je reviens sur le
point. Les maladies chroniques, M. le Président, c'est une grande préoccupation
pour notre gouvernement. Avec les bonnes nouvelles que l'on a reçues dans
les derniers jours, une modification de l'avis sur la santé publique qui tient
compte du nombre de vaccins, je pense que les gens vont être très heureux
d'entendre nos annonces cet après-midi pour les maladies chroniques.
Merci.
• (10 h 40) •
Le Président :
Question principale, Mme la députée de Joliette.
Qualité de l'air dans les écoles
Mme Véronique Hivon
Mme Hivon :
M. le Président, le premier ministre a déclaré que les oppositions avaient une
obsession pour la ventilation. Eh bien, il
s'agit d'une obsession pleinement assumée, directement proportionnelle à
l'inaction et à la nonchalance du gouvernement sur cet enjeu pourtant fondamental. Et, s'il faut encore le convaincre
de son importance, juste dans les dernières 24 heures ce sont
323 classes de plus qui ont fermé leurs portes.
Alors,
je vais vous épargner de revenir sur toute la saga du protocole des tests de CO2, mal conçu, mal appliqué, et maintenant de l'abaissement de la
norme fixée au Québec, et même réitéré par le ministre en janvier, pour juger
de la qualité de l'air dans nos écoles, je
vais me concentrer, aujourd'hui, sur trois demandes simples et claires au ministre,
essentielles s'il veut espérer
freiner un peu la perte de confiance par
rapport à ce dossier-là : un,
rendre public l'ensemble des résultats école par école, rendre publics
son plan et son échéancier des mesures correctrices et prioriser les écoles en
zone rouge.
Le Président :
M. le ministre de l'Éducation.
M. Jean-François Roberge
M. Roberge : Merci bien, M. le Président. Ma collègue
nous dit qu'il y a eu un abaissement dans la norme. C'est inexact. Ce qu'on vise, dans nos classes, c'est
des mesures de taux de CO2 avec une cible idéale, donc, de 1 000 ppm et en bas de ça, et on
n'a jamais dérogé de ça. J'ai été très, très clair lorsque j'ai rendu public le
rapport final, il y a maintenant 48 heures. J'ai simplement expliqué, de
manière très transparente, les résultats qui ont été obtenus.
Pour la première fois, il faut le
dire, pour la première fois ici, alors qu'en Europe ça se fait depuis
longtemps, on a fait des tests de CO2
pour savoir ce qu'il en est, parce que c'est important, la qualité de l'air,
puis c'est encore plus important en
contexte de pandémie. Le CO2, bien sûr, quand il est en trop grande
concentration, ce n'est pas l'idéal, et, en plus, c'est révélateur d'une mauvaise ventilation. Les
résultats nous disent que 51 % des locaux testés ont eu un excellent
résultat, ont atteint la cible très
exigeante de 1 000. Et je
maintiens cette cible, on maintient cette cible, M. le Président. 39 % des
locaux testés ont eu entre 1 000 et 1 500 pour, bien
souvent, une des trois lectures, ce qui est...
Le Président :
En terminant.
M. Roberge : ...quelque chose de sécuritaire, qui n'est pas
idéal, mais qui est quand même sécuritaire, dans un contexte...
Le Président :
Première complémentaire, Mme la députée de Joliette.
Mme Véronique Hivon
Mme Hivon : M. le Président, je viens d'entendre une
répétition de ce que le ministre a fait en point de presse, mardi, mais
aucune réponse aux trois demandes simples et claires que je lui fais
aujourd'hui. Je vais lui répéter.
La
première : Est-ce qu'il peut rendre publics tous les résultats pour toutes
les écoles testées? Deux, est-ce qu'il peut rendre public un plan
d'implantation des mesures correctrices et de l'échéancier? Et, trois, est-ce
qu'il peut privilégier l'implantation
de ces mesures-là dans les écoles qui sont touchées dans les trois zones rouge
foncé avant leur réouverture, prévue dans 10 jours?
Le Président :
M. le ministre de l'Éducation.
M. Jean-François Roberge
M. Roberge : M. le Président, pour ce qui est de rendre
publics les résultats, je pense qu'on est très transparents, tout le
monde peut voir la façon dont les tests ont été faits. Le rapport est
disponible, il est clair, avec plusieurs annexes, plusieurs informations.
Et
dès le départ, quand on a envoyé les protocoles aux centres de services
scolaires, on a envoyé aussi la directive de rendre compte à la communauté, et chaque centre de services scolaire
doit, et c'est la directive du gouvernement, rendre disponibles les résultats. Il n'y a pas de
cachette à faire. C'est important, parce qu'il ne faut pas alarmer les gens. Il
faut voir les choses telles qu'elles sont. Il y a des endroits où il y a
des mesures correctrices à implanter, et c'est déjà commencé, l'implantation
des mesures correctrices, mais on doit être très transparents et on va
continuer de l'être.
Le Président :
Deuxième complémentaire, Mme la députée de Joliette.
Mme Véronique Hivon
Mme Hivon : Toujours aucune réponse à mes trois demandes, pourtant
simples et claires. Autre événement très troublant,
autre élément très troublant, ce matin, on apprend, un deux poids, deux mesures
totalement inacceptables, que les écoles privées
n'ont pas été assujetties à aucun test de CO2, c'était libre à eux.
J'aimerais
savoir : Comment le ministre peut expliquer ce deux poids, deux mesures? Est-ce qu'il avait peur à la comparaison? Et
est-ce qu'il peut s'engager à les assujettir dès aujourd'hui?
Le Président :
M. le ministre de l'Éducation.
M. Jean-François Roberge
M. Roberge :
M. le Président, les écoles du... en fait, les centres de services
francophones, les commissions scolaires anglophones, les écoles privées ont toutes reçu la même communication,
la même lettre, le même protocole leur demandant d'effectuer des tests de CO2 mais aussi des tests d'humidité
et de température, parce que, bon, bien sûr, il y a des protocoles d'ouverture de fenêtres, et on voulait s'assurer
du confort des élèves et du personnel lors des tests, pour s'assurer que ça
reflète quelque chose qui est applicable.
Donc, M. le Président, on prend soin de tous les élèves et de tous les membres
du personnel à la grandeur du réseau.
Le Président :
Question principale, Mme la députée de Vaudreuil.
Accès à la propriété
Mme Marie-Claude Nichols
Mme Nichols :
Merci, M. le Président. Bien que le gouvernement de la CAQ ne reconnaisse pas
la crise du logement, il y en a une
partout au Québec, il faut vraiment être déconnecté pour ne pas s'en rendre
compte. Cette crise majeure vient aussi freiner l'accès à
la propriété. Des jeunes familles qui souhaitent acquérir un immeuble, un toit,
une maison pour élever leurs enfants doivent faire face à des surenchères
incroyables.
Un
article choquant paru ce matin nous
informe qu'il ne faut surtout pas s'attendre à une intervention ou une aide de la part du gouvernement caquiste. Pourtant, il existe des solutions, des outils pour
intervenir. La ministre de l'Habitation
nous dit, et je la cite : «J'ai quatre
enfants, puis je vis ça, j'ai des amis courtiers et des amis inspecteurs en bâtiment,
alors je suis un petit peu bien placée, si je peux dire, heureusement.» Fin de la citation. Bien, c'est
bien correct, on constate que la ministre est bien entourée puis elle se
considère l'experte.
Maintenant, qu'est-ce
qu'elle recommande pour aider les familles du Québec, plutôt que de les
abandonner?
Le Président :
M. le ministre des Finances.
M. Eric Girard
M. Girard
(Groulx) : Bon, c'est certain qu'il y a de la spéculation dans le
marché immobilier, présentement, et qu'il
y a une certaine euphorie, et que... D'ailleurs, pour donner les chiffres, pour
les trois dernières années, bien que le prix d'une maison à Montréal soit toujours inférieur à 50 % de
Toronto et Vancouver, pour les trois dernières années la croissance des prix est plus forte à Montréal qu'à
Vancouver et Toronto. Et donc c'est nuisible à l'accès à la propriété, et ça
prend... j'encourage tous les Québécois à
faire preuve de prudence, parce que souvent, l'immobilier, c'est la portion la
plus importante d'un patrimoine d'une famille, des actifs, et donc il faut être
prudent.
Alors, il y a
plusieurs choses qui peuvent être faites, et je vais vous en faire une
énumération. Premièrement, il y a un aspect
qui est cyclique, qui est lié à la pandémie, tout le monde veut acquérir des
propriétés plus grandes en raison du
télétravail, et les taux d'intérêt sont bas, puis il y a énormément de liquidités
dans le système. Ça, ça va s'autocorriger.
Ensuite,
il y a des mesures macroprudentielles, augmentation des tests pour l'octroi
hypothécaire. L'AMF et le bureau du surintendant... financières s'en
occupent...
Le Président :
En terminant.
M. Girard
(Groulx) : ...et il y a des mesures microprudentielles, que je pourrai
parler dans la réponse.
Le Président :
Première complémentaire, Mme la députée de Vaudreuil.
Mme Marie-Claude Nichols
Mme Nichols :
Dans le même article, quand on parle à la ministre de l'accès à la propriété,
elle répond : C'est le marché.
Quand on lui demande ce qu'elle va faire, elle répond : Ça va arrêter tout
seul. Quand on lui demande la solution, elle répond : Éduquer la population. Et je la cite, d'ailleurs, là,
elle nous dit : «...il y en a beaucoup qui nous disent : Bien,
c'est merveilleux, Mme Laforest, parce
qu'on investit au Québec, on ne voyage plus à l'extérieur, donc on investit
dans l'habitation, c'est très
positif.» Fin de la citation. Très positif. Il faut vraiment être déconnecté
pour dire que cette crise est positive.
Le
Président : M. le ministre des Finances. Évidemment, même dans
un article, éviter de nommer le nom, sinon que par la fonction, bien
sûr. M. le ministre des Finances.
M. Eric Girard
M. Girard
(Groulx) : Bon, effectivement, il y a un aspect cyclique qui est lié à
la pandémie : la baisse des taux d'intérêt,
le désir d'avoir plus d'espace, l'excès de liquidités. Mais les règles d'octroi
hypothécaire, c'est... on peut augmenter les mises de fonds, diminuer l'amortissement ou augmenter les tests qui
limitent l'endettement. Et c'est ce que le BSIF, le Bureau du
Surintendant des institutions financières, et l'AMF proposent.
Au niveau des mesures
microprudentielles, O.K., il y a deux pratiques qui sont inquiétantes au niveau
de la protection des individus, c'est-à-dire
la renonciation à l'inspection, d'une part, et, d'autre part, les processus
d'enchère qui ne sont pas transparents.
Le Président :
Deuxième complémentaire, Mme la députée de Vaudreuil.
Mme Marie-Claude Nichols
Mme Nichols :
Tout comme le ministre, nous recevons des courriels de familles désespérées.
Récemment : «Je suis un jeune
professionnel de 30 ans qui travaille dans une banque, père de famille
depuis trois ans. Il y a deux ans, moi et ma conjointe, nous avons établi un plan d'épargne dans le but d'acheter
une propriété. Aujourd'hui, avec 50 000 $ en épargne et une préapprobation de 450 000 $ en
main, il nous est présentement impossible d'avoir une propriété à coût
raisonnable.»
Des
courriels comme celui de Charles, là, nous en recevons régulièrement. J'ai
juste le goût de dire : Réveillez‑vous, aidez nos jeunes familles.
Le Président : M. le ministre
des Finances.
M. Eric
Girard
M. Girard
(Groulx) : Bien, je peux commenter sur ce que vous nous avez proposé
dans le passé, une taxe sur les acheteurs
étrangers, alors que les acheteurs étrangers représentent moins de 3 % du
marché. Alors, ce serait inefficace. Nous,
ce qu'on regarde, c'est des mesures qui sont efficaces, les mesures
macroprudentielles, augmenter les tests pour limiter l'endettement, puis ça, c'est la responsabilité de
l'AMF, et on est en marche là-dessus, et des mesures microprudentielles au niveau de la renonciation aux inspections.
Alors, on est là-dessus. Et ce qui est important, c'est que les gens soient
prudents dans l'acquisition d'un bien qui est extrêmement important dans
la valeur de leur patrimoine.
• (10 h 50) •
Le Président :
Question principale, M. le député de Robert-Baldwin.
Mesures pour favoriser l'accès à la propriété
M. Carlos J. Leitão
M. Leitão :
Merci, M. le Président. Alors, quoi qu'en dise le ministre des Finances, il y a
présentement au Québec, et particulièrement à Montréal, une crise du
logement. Mais je pense qu'il est d'accord avec moi parce qu'en répondant à ma
collègue il a dit ça.
Deuxième
point, cette crise — et
là je suis en désaccord avec lui — cette crise ne se réglera pas toute seule. Le
marché, laissé à lui-même, ne s'autocorrigera pas. Nous avons déjà vu plusieurs
crises immobilières. Le marché ne s'autoréglera pas. Ce n'est pas seulement moi
qui le dis, bien d'autres. Les éditorialistes du Globe and Mail, qu'on
ne confondra jamais avec le parti politique
ici, à ma gauche, par exemple, bien, les éditorialistes le disent, il faut une
réponse de politique publique. Les économistes des banques, le 30 mars,
la Banque de Montréal : «We need to act now.»
M. le ministre,
arrêtez de regarder et agissez, s'il vous plaît.
Le Président :
Et on s'adresse à la présidence. M. le ministre des Finances.
M. Eric
Girard
M. Girard (Groulx) :
Bien, merci. Ça va nous permettre de
poursuivre les intéressants débats que nous avons à la Commission des
finances publiques.
Bon,
je répète, il y a un aspect cyclique
qui est lié à la baisse des taux d'intérêt, l'augmentation du revenu
disponible, les préférences, l'interdiction de voyager. Et ça, ça va se
résorber avec l'ouverture de l'économie.
Vous
dites que nous n'avons pas agi. Or, pas plus tard que cette semaine, l'AMF a
publié des règles pour limiter l'endettement,
augmenter les tests visant à limiter l'endettement dans l'octroi des
hypothèques. Alors, ça, ça va être extrêmement
efficace, M. le Président.
Et,
comme je l'ai mentionné, il faut être prudent. Les citoyens
qui font des acquisitions ont tendance à limiter leurs recours légaux, à renoncer aux inspections, et ce
n'est pas une bonne pratique, M. le Président. Et nous étudions cette question intensément.
Le Président :
Question principale, M. le député de LaFontaine.
Gestion
des commentaires sur la page Facebook du premier ministre
M. Marc Tanguay
M. Tanguay : M. le
Président, je me dois de souligner quelque chose qui s'est passé ce matin, qui est tout à fait inacceptable. Le premier ministre a fait une conférence
de presse, conférence de presse, il répondait aux questions des journalistes, il était sur Facebook Live. Pendant le
Facebook Live, il y a des parents, entre autres, de Ma place au travail,
entre autres Myriam Lapointe‑Gagnon, je viens de lui parler, elle a
commenté le Facebook Live du premier ministre, elle et d'autres parents ont commenté le Facebook Live,
des commentaires tout à fait acceptables, ils ont été bloqués, M. le Président. Je ne pense pas que c'est le premier
ministre qui a pris cette décision-là, mais on a changé les règles live en
disant : Vous devez liker la
page du premier ministre pendant au moins 15 minutes, pendant
15 minutes, pour pouvoir commenter. Fin de la conférence de presse.
Exit.
Dénonce-t-il
cette situation-là? Va-t-il corriger le tir? Peut-on commenter sans liker la
page du premier ministre?
Le Président :
M. le leader du gouvernement.
Des voix :
...
Le
Président : S'il vous plaît! Je vous demande votre attention.
S'il vous plaît! Je m'excuse, est-ce qu'on pourrait, s'il vous plaît, poursuivre de la bonne façon la
finalité de la période des questions? Je pense, c'est assez clair. La réponse
au leader du gouvernement. M. le leader du gouvernement.
M. Simon Jolin-Barrette
M. Jolin-Barrette : M. le Président, suite à la question du député de
LaFontaine, il y a des vérifications qui vont être faites, M. le Président. Et c'est important de dire que le
gouvernement travaille constamment pour s'assurer que les parents aient des places en garderie, M. le
Président, pour leurs enfants, M. le Président, des endroits de qualité. Le
ministre de la Famille travaille en collaboration, M. le Président, avec
l'ensemble du gouvernement pour développer le réseau, M. le Président, pour solidifier le réseau, réseau qui a été mis à mal
par le Parti libéral du Québec. Et je crois que le député de LaFontaine
aurait pu poser...
Le Président : Je m'excuse,
on va... M. le leader de l'opposition officielle, sur une question.
M. Fortin : Article 79, M. le Président. La question du
député de LaFontaine était claire : Est-ce que c'est une pratique acceptable et qu'il va continuer de bloquer des
parents qui veulent commenter les publications du premier ministre du Québec?
Le
Président : On poursuit les réponses. Vous pouvez exiger une précision. M. le leader du gouvernement, vous répondez à la question et vous
poursuivez.
M. Jolin-Barrette : Alors, M.
le Président, si le leader de l'opposition officielle m'avait écouté, au début de ma réponse j'y ai répondu. Alors, M.
le Président, ce qu'il est important
de dire, c'est qu'on s'occupe des familles du Québec, on va continuer à le faire, à solidifier le réseau,
et surtout à s'assurer de livrer les places que le Parti libéral du Québec n'a pas
livrées au cours des nombreuses années où il était au pouvoir, particulièrement le prédécesseur du député de LaFontaine,
à l'époque, M. le Président.
Le Président : Cela met fin à
la période de questions et de réponses orales.
Motions sans préavis
Nous passons
maintenant à la rubrique des motions sans préavis, et je reconnais, en fonction
de nos règles, Mme la cheffe du deuxième groupe d'opposition.
Souligner le Jour de la Terre
Mme Massé :
Merci, M. le Président. Je demande le consentement de cette Assemblée pour
débattre de la motion suivante
conjointement avec le ministre de l'Environnement et de la Lutte contre les
changements climatiques, la députée de
Verdun, le député de Jonquière, la députée de Marie-Victorin, le député de
Chomedey, le député de Rousseau et le député de Rimouski :
«Que l'Assemblée nationale souligne
officiellement le Jour de la Terre 2021;
«Qu'à cette occasion, elle appelle l'ensemble de
la société québécoise à se mobiliser plus que jamais pour la sauvegarde de
l'environnement, la préservation des écosystèmes et la lutte aux changements
climatiques;
«Qu'elle
prenne acte des informations inquiétantes dévoilées hier par l'Agence
internationale de l'énergie, selon lesquelles
les émissions mondiales de dioxyde de carbone liées à l'énergie pourraient
bondir de 1,5 milliard de tonnes cette année avec la reprise
économique, augmentant les émissions globales de près de 5 %;
«Qu'elle
affirme que la pandémie actuelle ne doit d'aucune manière servir de prétexte
pour ralentir notre lutte contre les changements climatiques;
«Qu'elle réitère sa déclaration formelle
d'urgence climatique, adoptée à l'unanimité le 25 septembre 2019;
«Que l'Assemblée nationale exige que la relance
économique post-pandémie au Québec contribue à la baisse des émissions de gaz à
effet de serre et s'inscrive dans une perspective de transition juste.»
Le Président : Y a-t-il
consentement pour débattre de cette motion?
M. Jolin-Barrette :
Consentement, sans débat, M. le Président.
Mise aux voix
Le
Président : Consentement, sans débat. Je vous demande vos votes respectifs. D'abord,
M. le leader du deuxième
groupe d'opposition?
M. Nadeau-Dubois : Pour.
Le Président : M. le leader
du gouvernement?
M. Jolin-Barrette : Pour, M. le
Président.
Le Président : M. le leader
de l'opposition officielle?
M. Fortin : Pour.
Le Président :
M. le leader du troisième groupe d'opposition?
M. Ouellet :
Pour.
Le
Président : Je
considère donc que cette motion est adoptée. Je reconnais maintenant
M. le député de Jonquière.
Demander
au gouvernement de manifester son désir de contribuer
à une hausse mondiale des ambitions climatiques
M. Gaudreault : Oui, M.
le Président. Je sollicite le
consentement des membres de cette
Assemblée afin de présenter, conjointement avec le ministre de
l'Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, la députée
de Mercier, le député de Chomedey, la députée de Marie-Victorin et le
député de Rimouski, la motion suivante :
«Que l'Assemblée
nationale salue l'initiative du
président des États-Unis, Joe Biden, qui a invité ses homologues à
un sommet mondial sur le climat avec l'objectif de renforcer les ambitions
climatiques internationales;
«Qu'elle
prenne acte de la position du gouvernement canadien à ce sommet, prévoyant
l'adoption d'une cible de réduction
des gaz à effet de serre (GES) pour 2030 plus ambitieuse que celle annoncée
lors du dernier budget fédéral, et que son atteinte dépendra entre
autres d'une contribution accrue des provinces;
«Qu'elle
demande au gouvernement canadien et aux gouvernements des autres provinces
canadiennes d'accroître leurs efforts de réduction des GES;
«Qu'elle
réclame du gouvernement canadien qu'il fournisse du financement additionnel,
nécessaire à l'atteinte de sa nouvelle
cible, et qu'il verse au Québec la juste part des investissements fédéraux
consacrés à la relance et à la transition vertes et justes;
«Qu'elle demande au
gouvernement du Québec de manifester lui aussi son désir de contribuer à cette
hausse mondiale des ambitions climatiques.» Merci.
Le Président :
Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
M. Jolin-Barrette :
Consentement, sans débat, M. le Président.
Mise aux voix
Le
Président : Consentement, sans débat. Vos votes respectifs à
nouveau. D'abord, M. le leader du troisième groupe d'opposition?
M. Ouellet :
Pour.
Le Président :
M. le leader du gouvernement?
M. Jolin-Barrette :
Pour.
Le Président :
M. le leader de l'opposition officielle?
M. Fortin :
Pour.
Le Président :
M. le leader du deuxième groupe d'opposition?
M. Nadeau-Dubois :
Pour.
Le Président :
M. le leader du troisième groupe d'opposition.
M. Ouellet : Merci, M. le Président. Qu'une copie de cette motion soit transmise au
premier ministre du Canada, M. Justin Trudeau.
Le Président :
Et ce sera fait. Et vous aurez compris que la motion est donc adoptée. Je
reconnais maintenant M. le ministre de l'Éducation.
Souligner la Semaine de la
formation générale des adultes
M. Roberge :
M. le Président, je sollicite le consentement de cette Assemblée afin de
présenter la motion suivante conjointement
avec la députée de Mille-Îles, la députée de Sherbrooke, la députée de
Joliette, le député de Chomedey, le député de Rimouski, la députée de
Marie-Victorin, le député de Rousseau :
«Que
l'Assemblée nationale souligne la 4e édition de la Semaine de [...]
formation générale aux adultes, organisée par la Fédération des syndicats de l'enseignement, qui a pour thème cette année
La FGA, un enseignement aux multiples visages;
«Qu'elle rappelle que la FGA
permet à plus de 200 000 élèves de se préparer à participer
pleinement à la vie en société;
«Qu'elle
souligne le remarquable travail des enseignantes et des enseignants, des
professionnelles et professionnels, des
directrices et directeurs de centre ainsi que des employés de soutien, qui
participent activement à la réussite de ces jeunes, particulièrement dans
le contexte sanitaire actuel;
«Qu'elle
rappelle l'importance pour toute la société et pour le gouvernement, de
soutenir les élèves engagés en FGA, en particulier dans le contexte
sanitaire actuel;
«Qu'elle
rappelle que de bonnes conditions de travail des enseignantes et des
enseignants favorisent l'apprentissage des élèves, leur persévérance et
leur réussite;
«Que l'Assemblée
nationale affirme l'importance fondamentale d'assurer de bonnes conditions de
travail aux enseignantes et enseignants pour
favoriser leur rétention et leur recrutement, et ainsi assurer un meilleur
avenir aux Québécoises et Québécois et à l'ensemble de la société
québécoise.»
• (11 heures) •
Le Président :
Et je demanderai si cette... s'il y a consentement pour débattre de cette
motion.
M. Jolin-Barrette :
Consentement, sans débat, M. le Président.
Mise
aux voix
Le
Président : Consentement, sans débat. Je vous demande de m'indiquer le vote de vos groupes
respectifs. M. le leader du gouvernement?
M. Jolin-Barrette :
Pour.
Le Président :
M. le leader de l'opposition officielle?
M. Fortin :
Pour.
Le Président :
M. le leader du deuxième groupe d'opposition?
M. Nadeau-Dubois :
Pour.
Le Président :
M. le leader du troisième groupe d'opposition?
M. Ouellet :
Pour.
Le Président :
Cette motion est donc adoptée. Mme la députée de Saint-Laurent.
Souligner la commémoration du
génocide du peuple arménien
Mme
Rizqy : M. le Président, je sollicite le consentement
de cette Assemblée afin de présenter
la motion suivante conjointement avec
la députée de de l'Acadie, la ministre
des Relations internationales et de la Francophonie, le député des Îles-de-la-Madeleine, le
député de Laurier-Dorion, le député de Chomedey, la députée de Marie-Victorin et le député de Rimouski :
«Que l'Assemblée
nationale du Québec souligne le
106e anniversaire du génocide des Arméniens qui a causé la mort de
1,5 million d'hommes, de femmes et d'enfants;
«Qu'elle
déplore que sa reconnaissance politique à travers le monde fasse encore
malheureusement l'objet de débats à cause de la négation de ce génocide
notamment par la Turquie;
«Qu'elle
rappelle que le peuple arménien a été au cours de la dernière année à nouveau
victime d'un conflit sanglant dans la région du Haut-Karabakh;
«Qu'elle appuie sans
réserve la décision du gouvernement canadien d'annuler les ventes d'armes à la
Turquie;
«Qu'à l'approche du
Sommet de la Francophonie, qu'elle demande que le gouvernement du Québec
sensibilise l'ensemble des pays membres de
l'Organisation internationale de la Francophonie — l'OIF — afin que celle-ci exprime son soutien
envers l'Arménie, un de ses pays membres;
«Qu'enfin
l'Assemblée nationale exprime sa solidarité au peuple arménien et lui
reconnaisse le droit de vivre en paix et en toute sécurité tout en
préservant sa langue, sa culture et sa foi.»
Merci, M. le
président.
Le Président :
Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
M. Jolin-Barrette :
Consentement, sans débat, M. le Président.
Mise
aux voix
Le Président :
Consentement, sans débat. À nouveau vos votes. M. le leader de l'opposition
officielle?
M. Fortin :
Pour.
Le
Président : M. le leader du gouvernement?
M. Jolin-Barrette :
Pour.
Le Président :
M. le leader du deuxième groupe d'opposition?
M. Nadeau-Dubois :
Pour.
Le Président :
M. le leader du troisième groupe d'opposition?
M. Ouellet :
Pour.
Le Président :
Cette motion est donc adoptée. M. le leader de l'opposition officielle.
M. Fortin : Oui, merci, M. le Président. Je vous demanderais d'envoyer une copie de
cette motion au Comité national arménien, ainsi qu'une copie du résultat
du vote. Je vous remercie.
Le Président :
Ce sera fait sans faute.
Avis
touchant les travaux des commissions
À la rubrique Avis
touchant les travaux des commissions, M. le leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette : Oui, M. le Président. J'avise cette Assemblée que
la Commission des institutions poursuivra l'étude détaillée du projet de loi n° 84,
Loi visant à aider les
personnes victimes d'infractions criminelles et à favoriser leur rétablissement, aujourd'hui, après les affaires courantes
jusqu'à 13 heures et de 14 heures à 16 h 30, à la salle du
Conseil législatif;
La
Commission des relations avec les citoyens entreprendra l'étude détaillée du
projet de loi n° 79, Loi autorisant la
communication de renseignements personnels aux familles d'enfants autochtones
disparus ou décédés à la suite d'une admission
en établissement, aujourd'hui,
après les affaires courantes jusqu'à 13 heures et de 14 heures à
16 h 30, à la salle Pauline-Marois;
La
Commission de l'économie et du travail poursuivra l'étude détaillée du projet
de loi n° 59, Loi modernisant le régime de santé et de sécurité du travail, aujourd'hui, après les affaires courantes
jusqu'à 13 heures et de 14 heures à 16 h 30, à la
salle Marie-Claire-Kirkland;
La
Commission de l'aménagement du territoire poursuivra, par visioconférence, les
consultations particulières sur le
projet de loi n° 49, Loi modifiant la Loi sur les élections et les
référendums dans les municipalités, la Loi sur l'éthique et la déontologie en matière municipale et
diverses dispositions législatives, aujourd'hui, après les affaires courantes, pour une durée de
1 h 40 min, et de 14 h 30 à 15 h 15;
La
Commission des relations avec les citoyens procédera à l'étude des crédits budgétaires 2021‑2022 du volet Aînés et proches aidants du portefeuille
Santé et Services sociaux le mardi 27 avril, de 10 heures à midi, à
la salle Marie-Claire-Kirkland;
La
Commission de l'économie et du travail procédera à l'étude des crédits budgétaires 2021‑2022
du volet Emploi et solidarité sociale
du portefeuille Travail, Emploi et Solidarité sociale le mardi 27 avril
2021, de 9 h 30 à midi, à la salle Pauline-Marois;
La
Commission des institutions entreprendra l'étude des crédits budgétaires 2021‑2022
du volet Justice du portefeuille Justice le mardi 27 avril 2021, de
9 h 30 à midi, à la salle du Conseil législatif;
La
Commission des finances publiques entreprendra l'étude des crédits budgétaires 2021‑2022
du volet Finances du portefeuille Finances le mardi 27 avril 2021,
de 9 h 15 à midi, incluant une suspension de 15 minutes, à la
salle de l'Assemblée nationale.
Merci, M. le
Président.
Le
Président : Et, pour ma part, je vous avise que la Commission
de l'économie et du travail se réunira en séance de travail aujourd'hui,
de 13 h 15 à 13 h 45, à la salle Marie-Claire-Kirkland,
afin de statuer sur la possibilité que la commission
se saisisse d'un mandat d'initiative concernant l'accessibilité des personnes
handicapées aux commerces de proximité.
Renseignements
sur les travaux de l'Assemblée
Nous
passons à la rubrique Renseignements sur les travaux de l'Assemblée. Je vous
rappelle que, lors de l'interpellation prévue pour demain, vendredi
23 avril 2021...
M. le leader du troisième
groupe d'opposition, je m'excuse, allez-y.
M. Ouellet :
Il n'y a pas de problème, M. le Président. Je n'ai pas l'habitude de me lever à
cette rubrique, mais j'aimerais qu'on
saisisse aujourd'hui une opportunité. C'est la journée mondiale de la Terre qui
se tient, et un important sommet aussi
va se tenir à la demande du président Joe Biden. On pense que c'est la journée
idéale, justement, pour débattre des changements climatiques et des
moyens pour atteindre nos cibles de réduction d'émissions de gaz à effet de
serre.
Hier soir, lorsqu'on a été mis au
courant que le gouvernement n'avait rien au menu aujourd'hui au salon bleu, par
souci de prévisibilité et surtout pour
profiter de cette opportunité, on a proposé aux groupes parlementaires d'appeler
le principe du projet de loi n° 194 déposé par
mon collègue de Jonquière.
Donc,
alors, je demande aujourd'hui aux collègues leaders, ici, de l'opposition mais
du gouvernement si on pourrait appeler
le projet de loi n° 194,
son principe. On a du temps toute la journée, on serait prêts à en débattre, M. le
Président.
Le
Président : M. le leader du gouvernement.
M. Jolin-Barrette : Oui, M. le Président, quelques
commentaires. Écoutez, on n'appellera pas le projet de loi. Vous savez, on m'a
demandé, dans le cadre des négociations avec les oppositions, pour les travaux
parlementaires, d'avoir de la prévisibilité. Ce que je fais, c'est que je transmets l'horaire le
vendredi, comme il m'a été demandé par les différentes formations politiques.
Le
leader du troisième groupe d'opposition nous demande d'appeler le projet de loi
n° 194 aujourd'hui, M. le Président. On
était supposés avoir cinq commissions parlementaires aujourd'hui. Il y en a
une, hier, qui a pris fin. Donc, c'était prévu que le salon bleu soit
occupé également.
Alors, il est loisible au troisième groupe d'opposition
d'appeler le projet de loi n° 194
aux motions inscrites par les députés
de l'opposition, conformément à l'article 97 du règlement. Et, conformément à l'article 96 du règlement, M. le Président, c'est le leader du gouvernement qui
détermine l'agenda, M. le Président, pour le meilleur et pour le pire, j'imagine, au
point de vue des collègues des oppositions.
Le Président :
Merci. Je rappelle et je poursuis que, lors de l'interpellation prévue pour
demain, vendredi 23 avril 2021, M. le député des Îles-de-la-Madeleine s'adressera à la ministre responsable de la
Métropole et de la région de Montréal sur le sujet suivant : Les
projets de transport en commun dans l'est de Montréal.
Affaires
du jour
La
période des affaires courantes étant
terminée, nous allons maintenant passer aux affaires du jour. M. le leader
du gouvernement.
M. Jolin-Barrette : Oui, M. le Président. Est-ce que je me trompe ou
le délai pour la transmission, M. le Président, des débats de fin de
séance ne s'est pas écoulé?
Le Président :
Il n'est pas terminé, effectivement.
M. Jolin-Barrette :
Donc, je vous demanderais donc de suspendre nos travaux jusqu'à l'expiration de
ce délai, M. le Président.
Le Président :
Et je suspends nos travaux pour quelques instants.
(Suspension de la séance à
11 h 7)
(Reprise à 11 h 27)
Le
Président : Mmes, MM.
les députés, nous allons reprendre nos travaux, en fait, pour que je vous
informe qu'un débat de fin de séance se tiendra aujourd'hui en application
de l'ordre spécial. Il portera sur une question adressée par Mme la députée de Vaudreuil à la ministre
des Affaires municipales et de l'Habitation concernant l'absence de solutions du gouvernement caquiste pour
freiner la surchauffe immobilière qui mine l'accès à la propriété des jeunes
familles.
M. le leader adjoint du
gouvernement.
M.
Caire : Oui, merci, M. le Président. Conséquemment à ce que vous venez de nous dire,
je vous demanderais de suspendre nos travaux jusqu'à 13 heures pour
la tenue de ce débat de fin de séance.
Le Président :
Et, conséquemment à ce que vous venez de dire, je suspends donc nos travaux
jusqu'à 13 heures pour la tenue de ce débat de fin de séance.
Les travaux sont donc
suspendus.
(Suspension de la séance à
11 h 28)
(Reprise à 13 h 1)
Débats
de fin de séance
Le
Vice-Président (M. Picard) : Conformément à l'ordre spécial, nous allons maintenant
procéder au débat de fin de séance.
Il portera sur une question adressée par Mme la députée de Vaudreuil
au ministre des Finances, en remplacement de la ministre
des Affaires municipales et de l'Habitation, concernant l'absence de solutions du gouvernement caquiste pour
freiner la surchauffe immobilière qui mine l'accès à la propriété des jeunes
familles.
Je
vous rappelle que, conformément à l'article 310 du règlement, la députée qui a soulevé le débat et le ministre qui
lui répond ont chacun un temps de parole de cinq minutes, et la députée a
ensuite un droit de réplique de deux minutes.
Mme la députée de
Vaudreuil, je vous cède la parole pour les cinq prochaines minutes.
Accès à la propriété
Mme Marie-Claude
Nichols
Mme Nichols :
Merci, M. le Président. Alors, oui, j'ai accepté de faire un débat de fin de
séance. Je trouvais que c'était important de revenir sur le thème, qui
est l'habitation au Québec, le logement au Québec.
On
ne se le cachera pas... enfin, on ne se le cachera pas, tout le monde est prêt
à dire qu'il y a une crise du logement au Québec, sauf le gouvernement de la
CAQ. Ils ont refusé une motion, là, récemment, là, à cet effet-là, alors que
partout, partout, partout, on parle
aux citoyens, on lit les découpures de journaux, on lit les articles, il y a
définitivement une crise du logement,
mais une crise du logement qui se décline par l'accès à la propriété, par le
logement social qui est... on n'en trouve
plus, par le logement tout court, les prix déraisonnables du logement tout
court. Donc, il faut définitivement agir, on est pressés, les citoyens nous contactent, on demande d'agir. Donc,
on porte ici le message au gouvernement puis on leur demande un petit
coup de pouce.
Vous
comprendrez tout mon découragement, ce matin, quand j'ai pris connaissance de
l'article dans La Presse de la ministre qui dit qu'il faut donner plus de responsabilités aux
citoyens. Mais dans quel sens? On propose ici d'éduquer les citoyens. Éduquer les citoyens? Moi, j'ai reçu un
courriel d'un papa, un jeune professionnel qui travaille dans une banque,
un jeune professionnel de 30 ans qui a
des enfants, qui, depuis deux ans, met des sous de côté, qui a ramassé
50 000 $, qui est préapprouvé pour une maison à
450 000 $, mais qui ne trouve rien d'accessible pour avoir un toit
pour sa famille. Il y a plein de jeunes
familles au Québec qui se cherchent un logement abordable, une maison
abordable, puis il n'y en a pas. Il y a de la surenchère, puis ce n'est
pas reconnu.
Puis, ce que nous
répond le gouvernement, bien, le gouvernement nous répond : Bien, c'est le
marché, c'est le marché de l'offre et de la
demande. Quand on demande qu'est-ce qu'ils vont faire, là, particulièrement
dans l'article de ce matin, c'est la
ministre de l'Habitation qui nous dit...
Qu'est-ce que vous allez faire? Bien, ça va arrêter tout seul.
Quand on demande : C'est quoi, la
solution? Éduquer les citoyens. La surenchère? On nous dit : «Bien, c'est
merveilleux, Mme Laforest, parce qu'on investit au Québec,
on ne voyage plus à l'extérieur, donc on investit dans l'habitation, [et] c'est
très positif.» Fin de la citation. C'est une
citation, une autocitation, donc je ne nomme pas... Alors, sincèrement, M. le Président, là, il faut être...
Le Vice-Président (M. Picard) : ...tout à l'heure, à la période de questions, qu'on ne doit pas... on doit la nommer par son titre quand
même, dans l'article.
Mme Nichols :
Oui, mais, dans l'article, c'est une autocitation, elle se cite. Enfin. Mais,
peu importe...
Le Vice-Président
(M. Picard) : Oui, non, mais... Allez-y. Allez-y, là.
Mme Nichols : Oui, oui. Merci, M. le Président. Donc, voilà,
peu importe, là, on comprend le contenu. Tout ça pour dire qu'il faut vraiment
être déconnecté du terrain pour ne pas voir cette crise qui nous frappe de
plein fouet.
Puis
je n'ose même pas penser au 1er juillet qui s'en vient. Le
1er juillet, là, vous le savez, au Québec, le 1er juillet,
c'est la date de déménagement, hein, tout le monde, là, on le sait, là. Présentement, là, il
y a des files d'attente humaines
devant des logements, devant des
quatre et demie à Verdun, pour avoir un appartement quatre et demie à
1 000 $, 1 200 $ par mois, un quatre et demie, il y a une file d'attente. Ça n'a aucun sens. Il y a définitivement, définitivement un problème. Les
hausses moyennes des loyers, là, ont augmenté de pas loin de 15 %
en un an. Les taux d'inoccupation des logements sont en hausse de 3 %. Ça prend une intervention, ça prend une intervention
sur les trois niveaux. Bien sûr, là, on a regardé ça aller pendant trois ans,
on n'a pas investi en habitation, on n'a rien fait, on attendait l'entente
fédérale-provinciale. Là, elle est signée,
là, mais il est trop tard. On a les sous, mais, le temps qu'on y arrive, bien,
ça va être des jeunes familles qui vont se retrouver à la rue.
Vous
savez c'est quoi, ma grande crainte, M. le Président? Je vais le partager, puis
je n'aime pas ça, dire ça. Ma grande
crainte, c'est qu'on se ramasse avec une... je vais peser mes mots, mais je
vais dire une nouvelle gamme d'itinérants. J'ai bien peur qu'après le 1er juillet, là... L'année passée, il y
avait 350 ménages qui n'avaient pas de toit sur la tête. J'ai bien peur que cette année on se ramasse avec une
maman monoparentale et des enfants qui n'a pas de logement, qui va se trouver un campement. Donc, j'ai le coeur brisé,
quand je dis ça, mais j'ai vraiment l'impression qu'on va avoir cette nouvelle
gamme de personnes sans logis.
C'est
pour ça que je dis : Il faut intervenir. C'est pour ça que je demande au
gouvernement de la CAQ de prendre des mesures. Il y en a, des outils, il
y en a. Malheureusement, il n'y en a pas dans le budget, mais il y en a, des
outils qui sont disponibles, tant pour l'accès à la première propriété, tant
pour le logement social, tant pour le logement tout court. Il faut définitivement intervenir, M. le Président.
Puis je le dis au nom des familles, au nom des jeunes familles : Bougeons.
Le
Vice-Président (M. Picard) : Merci, Mme la députée de Vaudreuil.
M. le ministre des Finances, je vous cède la parole pour les cinq
prochaines minutes.
M. Eric Girard
M. Girard
(Groulx) : Bien, merci beaucoup. Merci pour l'occasion de débattre de
cette importante question. Je vais séparer la question en deux points :
les logements sociaux et, évidemment, l'immobilier.
Pour
ce qui est de l'immobilier, c'est indéniable qu'il y a présentement au Québec
une surchauffe et qu'il y a de la
spéculation. Et je fais donc un appel à la prudence. Et c'est très important de
ne pas faire d'achat émotif et de faire les vérifications nécessaires avant de faire les acquisitions, qui
représentent, pour les familles, des parts extrêmement importantes du
patrimoine.
Mais
je veux parler tout de suite des logements sociaux puis je vais revenir. Les
logements sociaux, l'opposition aime bien dire que nous ne sommes pas actifs
dans les logements sociaux. Bien, voici ce que nous avons fait, M. le Président.
Depuis notre élection, 700 millions
d'investissement en logements sociaux, une entente avec le gouvernement fédéral
qui attendait et qu'on a finalement signée, et, seulement dans le
dernier budget, M. le Président, plus de 300 millions, et 5 500 unités seront créées grâce à cela.
Donc, pour ce qui est des logements sociaux, nous répondons présent. Et il y a
de la demande, il faut le faire, mais on le fait. On s'en occupe, de ce
problème-là.
Pour
ce qui est de l'immobilier, oui, il y a de l'euphorie. Il y a une partie qui
est cyclique, qui est liée à la pandémie et qui devrait s'estomper avec le retour d'une... lorsque l'économie
ouvrira. La demande est très forte pour l'augmentation d'espace, pour des maisons plus grandes, pour
l'achat de propriétés parce qu'on ne voyage plus, et on travaille de la maison,
puis on fait l'école de la maison. Alors, il y a un aspect qui est cyclique. Il
y a aussi le fait que les mesures d'aide du gouvernement étaient tellement
importantes — des
gouvernements — que
le revenu disponible est en hausse de 10 %, M. le Président. Et l'autre point, bien, c'est, évidemment, les taux
d'intérêt, qui étaient extrêmement bas en raison de la crise. Et là la situation se normalise déjà. On a vu, le
bas des taux d'intérêt est derrière nous. La Banque du Canada est consciente
qu'il y a de la spéculation dans le marché
immobilier puis qu'il y a une surchauffe, et déjà les marchés s'ajustent, puis
les taux d'intérêt ont bougé. Ça, c'est l'aspect cyclique.
Qu'est-ce
qu'on peut faire? D'abord, dans l'immobilier, il y a beaucoup... des acteurs
qui sont, d'abord, la Société canadienne
d'hypothèques et de logement, dans
les hypothèques assurées, les banques à charte, Desjardins et leurs
régulateurs, le Bureau du Surintendant des institutions financières et
l'AMF. Alors, ce qu'on veut faire, c'est qu'on veut limiter l'endettement des citoyens, et ça, ça se fait avec
la mise de fonds, la limitation de l'amortissement. Alors, au Québec, on ne
peut pas acquérir — et au Canada — acquérir une propriété sans assurer son
hypothèque, à moins de mettre 20 % de mise de fonds, puis l'amortissement maximum, c'est 25 ans, et il faut,
pour emprunter, pouvoir rencontrer deux ratios, le ratio des paiements hypothécaires à votre revenu brut
mensuel, et vous devez... un autre ratio, qui est la somme de vos paiements
associés à votre dette, à votre revenu brut. Et là ce qu'on va faire... Et
l'AMF a bien publié un projet de règlement avec commentaires pour le 7 mai, et le BSIF, pour sa part, au fédéral, a
indiqué que ça pourrait être implanté rapidement. Alors, il s'agit de limiter l'endettement en imposant un
taux d'intérêt de qualification de l'ordre de 5,25 % ou... le plus haut
entre le taux hypothécaire du marché
plus 2 % ou 5,25 %. Alors, ça va tempérer l'endettement, M. le
Président. Et ça, ça va être très positif, et c'est un geste concret.
• (13 h 10) •
L'opposition
nous proposait, dans le passé, des taxes sur les acheteurs étrangers, mais les
acheteurs étrangers sont très peu présents dans le marché au Québec,
c'est moins de 3 %.
L'autre
chose qu'on regarde, c'est une mesure microprudentielle. C'est important que
les gens conservent leur droit d'inspecter les propriétés. Il faut être
prudent, parce que l'achat d'une propriété, c'est l'élément le plus important
du patrimoine des particuliers. Et
j'encourage tout le monde à faire les vérifications nécessaires, d'agir avec
prudence avant d'acquérir une propriété. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Picard) : Merci, M. le ministre. Mme la
députée de Vaudreuil,
vous disposez d'un temps de
parole de deux minutes.
Mme Marie-Claude
Nichols (réplique)
Mme Nichols : Oui. Merci, M. le Président. J'entends les
propos et les explications du ministre. Sincèrement, ça manque de conviction. Je n'ai pas
l'impression qu'on prend pleinement conscience du problème.
Relativement aux
achats étrangers, oui, c'est vrai, le Parti libéral l'a proposé, on n'en a pas
tenu compte. Le gouvernement fédéral vient de le faire, ils vont récupérer pas moins
de 700 millions à travers le Canada, hein? Si on pouvait
juste, le Québec, en récupérer 150 millions, c'est quand même assez
significatif.
Écoutez,
j'ai tout simplement envie de vous dire qu'un investissement
immobilier, là, c'est un rêve pour plusieurs familles. Ce n'est pas juste un investissement, c'est un toit, c'est une
résidence, c'est un lieu de rassemblement important, voire essentiel pour toutes les familles, toutes
les familles du Québec. C'est n'importe quoi quand on vient nous dire que
le fardeau est... Je trouve que c'est
n'importe quoi quand on vient mettre le fardeau sur les Québécois
puis quand on vient leur dire :
Ne faites pas des achats émotifs. Un achat émotif, là, il faut comprendre, là,
qu'une maison, là, oui, il y a un besoin, hein, il y a un besoin, on a besoin d'avoir un toit. C'est
même un droit essentiel, en 2021, d'avoir un toit. Donc, besoin essentiel
puis ne pas faire d'achat émotif, là, bien, à un moment donné, là, l'émotion prend le dessus, puis on veut que notre famille ait quelque
chose en haut de la tête. Donc,
permettez-moi de soupirer quand j'entends ça. Mais j'invite le ministre
à aller parler avec les jeunes
familles, le problème va être vraiment moins théorique. Quand on va sur la rue, la
réalité, ça frappe de plein fouet.
Ce
que je comprends, malheureusement, c'est que le gouvernement n'a pas de volonté et n'a pas d'idée pour aider les
jeunes familles. Je trouve ça vraiment dommage. Puis, je le rappelle, nous, on en a des
idées. Moi, je suis porte-parole
de l'opposition
officielle en matière d'habitation. J'en ai, des idées à
soumettre. Puis il y a des choses qu'on peut faire rapidement pour aider les jeunes familles du Québec qui
veulent acquérir une propriété et qui veulent avoir un logement. Merci,
M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Picard) : Merci, Mme la députée de Vaudreuil.
Pour la suite de nos travaux, M. le leader adjoint du gouvernement.
Ajournement
M.
Caire : Oui, merci,
M. le Président. Je fais motion pour que vous ajourniez nos travaux au mardi
27 avril, à 13 h 40, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Picard) : Merci. En application de l'ordre spécial,
j'inviterais les leaders parlementaires à m'indiquer le vote de leurs
groupes sur cette motion. M. le leader adjoint du gouvernement?
M.
Caire : Pour.
Le Vice-Président (M. Picard) :
Mme la députée de Vaudreuil?
Mme Nichols : Pour.
Le Vice-Président (M. Picard) :
Je vous remercie. Cette motion est adoptée.
En conséquence, nous ajournons nos travaux au
mardi 27 avril 2021, à 13 h 40.
(Fin de la séance à 13 h 14)