(Neuf
heures quarante et une minutes)
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Alors, bonne journée. Veuillez vous asseoir.
Affaires courantes
Déclarations de députés
Nous
allons procéder à ce qui est prévu, c'est-à-dire la rubrique Déclarations de députés. Je suis prêt à entendre
M. le député des Îles-de-la-Madeleine pour sa déclaration de ce matin. M. le
député des Îles, à vous la parole.
Souligner la Journée de la Gaspésie et des
Îles-de-la-Madeleine
M. Germain Chevarie
M. Chevarie :
Merci, M. le Président. Aujourd'hui, nous célébrons notre appartenance et notre
fierté à notre archipel des
Îles-de-la-Madeleine en même temps que la Gaspésie en fait de même, deux
territoires distincts mais une même fierté qui nous unit.
Cette
journée est toute particulière pour moi. Cette fierté, je l'ai portée tout au
long de mes mandats de député des Îles. C'est cette fierté qui m'a
poussé chaque jour à défendre l'équité pour les Madeliniennes et les
Madelinots.
Vous remarquerez que
je porte le bleu, aujourd'hui, comme plusieurs de mes collègues, puisque le
bleu est symbolique de cette célébration et de la mer, présente au quotidien de
nos vies.
Je
profite donc pour souhaiter une excellente journée à tous les Madelinots et
Madeliniennes de coeur, d'adoption
et d'origine. Gardez en vous cette fierté de
notre magnifique archipel. Bonne journée également aux Gaspésiens.
Merci.
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Alors, on vous remercie, M.
le député des Îles-de-la-Madeleine, pour votre déclaration de ce matin. Je cède maintenant la parole à Mme
la députée de Taillon
pour sa déclaration du jour. À vous.
Rendre hommage à Mme Mary Claire MacLeod,
directrice de l'organisme L'Entraide chez nous
Mme Diane Lamarre
Mme Lamarre : M. le
Président, je tiens à rendre hommage
à Mme Mary Claire MacLeod, directrice
générale de L'Entraide chez nous, qui, depuis 18 ans, oeuvre dans
le milieu public et communautaire de Longueuil.
Sous son leadership,
des milliers de personnes de Taillon ont vu leur vie métamorphosée. Entre
autres, elle a travaillé, avec toute
l'intensité qu'on lui connaît, à un projet de rénovation de logements sociaux
qui a permis à 90 familles de Taillon de bénéficier d'un nouveau
logis, moderne, adapté, avec une cour magnifique pour les enfants.
Mary Claire a
toujours un projet en marche. Innovatrice, humaine, elle a un don pour motiver
et valoriser les 106 bénévoles de
L'Entraide chez nous. Ensemble, ils prennent soin des résidents des quartiers
Sacré-Coeur et Saint-Pie-X. Banque alimentaire, friperie, guignolée,
animation, aide à l'école, tout est là, dans le plaisir et la générosité.
Mme MacLeod,
merci pour votre audace, pour votre écoute, pour la création d'un réseau solide
et pour votre rire contagieux.
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Je vous remercie, Mme la députée de
Taillon, pour votre déclaration. Je cède maintenant la parole à M. le
député de Côte-du-Sud pour sa déclaration. À vous.
Féliciter Mme Gisèle Desroches, lauréate du Mérite
municipal
M. Norbert Morin
M. Morin :
M. le Président, je veux souligner l'implication citoyenne de Mme Gisèle
Desroches, de Sainte-Louise, qui s'est récemment vu attribuer le prix Citoyen
lors du Mérite municipal 2018.
En
effet, Mme Desroches agit en tant qu'instigatrice et personne-ressource
des Joyeuses Bénévoles en plus de coordonner
les incontournables soirées cabaret, qui invitent les citoyens de tout âge à
démontrer leurs divers talents. Ces soirées permettent aux artistes locaux et
d'ailleurs de se faire connaître et même de se révéler de véritables coups de
coeur.
L'équipe de Mme Desroches participe aussi à
la réalisation des succulents déjeuners de crêpes gastronomiques, où chacun
peut participer à de belles discussions tout en dégustant une savoureuse
assiette.
Ces
initiatives rassembleuses seraient impossibles sans l'implication
constante de notre lauréate et de sa vaillante
équipe de bénévoles. Gisèle, tu mérites pleinement cet honneur, et c'est
conjointement avec la municipalité de Sainte-Louise que nous te disons
un grand merci.
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Je vous remercie. Je cède maintenant la parole à
M. le député de Masson pour sa déclaration. À vous, M. le député.
Souligner la tenue de la première Fête de la rivière
Mascouche
M. Mathieu Lemay
M. Lemay :
M. le Président, lors de la révision de la Loi sur la qualité de
l'environnement, l'Assemblée nationale a
déclaré à l'unanimité que le mois de juin serait maintenant le Mois de l'eau au
Québec. Ce Mois de l'eau doit servir,
d'une part, à éduquer les citoyens quant aux bénéfices de l'eau sur la santé et, d'autre part, à sensibiliser la population
quant aux pressions écologiques qu'elle subit.
C'est
pour ce faire qu'avec plusieurs partenaires locaux nous avons organisé la Fête de
la rivière de Mascouche, qui se déroulera le 9 juin prochain dans Masson.
Cette fête sera l'occasion idéale de revaloriser la rivière Mascouche, qui
fut récemment nettoyée grâce aux efforts du COBAMIL, tout en
permettant aux citoyens de se réapproprier la rivière par une descente
en kayak.
En parallèle de cette
fête, j'offrirai notre traditionnel barbecue familial à quelques pas de la
rivière, où les familles sont invitées
gratuitement. De plus, des kiosques portant sur l'interprétation de
l'eau et sur le travail du nettoyage de la rivière seront présents.
Le 9 juin,
célébrons notre rivière, célébrons l'eau du Québec. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Merci. Je cède maintenant la parole à M. le député d'Ungava
pour sa déclaration. M. le
député, à vous la parole.
Souligner le 350e anniversaire de la communauté crie
de Waskaganish
M. Jean Boucher
M. Boucher :
Alors, bonjour, M. le Président. Chers collègues. «Wachiya.» «Kwei.» Bonjour à
tous.
2018
est une année extrêmement importante pour la communauté crie de
Waskaganish, qui fête son 350e anniversaire.
Les
Cris d'Eeyou Istchee occupent le territoire depuis des temps immémoriaux, des milliers
d'années. On observe leurs traces dans des sites archéologiques qui remontent jusqu'à
5 000 ans. Waskaganish était un lieu de rassemblement.
En
1668, la Compagnie de la Baie d'Hudson a créé à Waskaganish le premier poste de
traite, qui a ouvert officiellement
en 1670. Waskaganish était alors nommée le Fort Rupert et devenait la capitale
de l'immense colonie de la Terre de Rupert, qui regroupait la majeure
partie du Canada et une partie des États-Unis.
350 years later, the Cree of
Waskaganish proudly celebrate their culture, history, language, and traditions.
Quatre grandes célébrations
sont organisées au cours de l'année, dont la principale aura lieu au mois de
juillet.
Congratulations to the organizers of
this important event! Happy birthday, Waskaganish! «Meegwetch. Agoodah.»
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, merci, M. le député d'Ungava, de votre déclaration. Je cède maintenant
la parole à M. le député de Saint-Jérôme pour sa déclaration de ce matin.
Remercier les enseignantes et les enseignants pour leur
travail et leur dévouement envers les élèves
M. Marc Bourcier
M.
Bourcier : M. le Président, les enseignantes et enseignants de Saint-Jérôme et du Québec
jouent un rôle crucial auprès de leurs élèves pour en faire des
personnes épanouies, conscientes de leur potentiel et prêtes à bâtir un monde meilleur. Du lundi au vendredi, les parents leur
confient leurs enfants pendant de longues heures, et ça, c'est une énorme
marque de confiance et une très grande responsabilité. Ils utilisent de nouvelles technologies en classe, inventent des moyens pour amener à la
réussite des élèves qui sont confrontés chaque jour à des défis particuliers,
et ils innovent pédagogiquement pour qu'aucun élève ne s'ennuie ou ne
soit laissé pour compte.
Chapeau
à toutes ces enseignantes et ces enseignants, dont le dynamisme, l'engagement et le dévouement nous permettent
d'améliorer constamment l'école québécoise! En cette fin d'année scolaire, disons-leur à quel
point on les aime et qu'on apprécie
leur dévouement auprès de nos enfants. Ce sont les bâtisseurs du Québec
de demain, et c'est un honneur pour moi de leur rendre hommage aujourd'hui
à l'Assemblée nationale du Québec.
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Merci, M. le député de Saint-Jérôme. Je
cède maintenant la parole à M. le député de Sainte-Rose pour sa
déclaration de ce matin. À vous, M. le député.
Souligner le Mois de l'eau
M. Jean Habel
M.
Habel : Oui, merci, M. le Président. Comme adjoint parlementaire au
développement durable, à l'environnement et à la lutte contre les
changements climatiques, il me fait plaisir de souligner le premier Mois de
l'eau au Québec.
Nous
devons au quotidien prendre conscience de l'importance de cette ressource
inestimable qu'est l'eau et de la nécessité de mettre en oeuvre des
pratiques durables à son égard.
Favorisé par
la présence sur son territoire de 3 % des réserves d'eau douce mondiales,
le Québec doit contribuer à sa préservation. C'est pourquoi le gouvernement du
Québec dévoilera, au cours des prochaines semaines, une stratégie
québécoise de l'eau, stratégie qui nous guidera dans nos actions collectives
pour protéger l'eau et la mettre en valeur.
Ensemble,
donnons à l'eau la place essentielle qui lui revient. Effectuons tous une
différence vers notre marche pour un Québec plus vert et plus prospère à
léguer aux générations futures. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, on vous remercie pour votre déclaration. Je cède maintenant la parole à M. le député de Johnson pour
sa déclaration de ce matin. À vous.
Rendre hommage à
M. Benoît Houle, directeur et fondateur
de l'organisme La Petite Ferme de l'auberge
M. André Lamontagne
M.
Lamontagne : Merci, M. le Président. Je veux rendre hommage à M. Benoît Houle, directeur et fondateur
de La Petite Ferme de l'auberge, située à Roxton Falls.
M. Houle a fondé cet organisme sans but
lucratif en 2001 pour aider des hommes en difficulté référés par des hôpitaux,
centres de crise et maisons d'hébergement. L'organisme peut accueillir jusqu'à
10 résidents sur la ferme et cinq autres en logement supervisé au village.
La Petite
Ferme est une oeuvre à vocation sociale qui survit sans subvention
grâce à un volet économique. Son
objectif est de mettre ou remettre à l'emploi
les résidents en les amenant à prendre soin des animaux de ferme et à confectionner des confitures. Le résident qui
franchit une série d'étapes de développement personnel devient apte à l'emploi.
La Petite
Ferme a accueilli plus de 500 hommes en 17 ans et, depuis 2013, elle
produit plus de 30 000 pots de confiture par année, maintenant
distribués dans 125 points de vente.
M. Houle
est un bon Samaritain, formé en théologie, philosophie, psychologie, qui cumule
47 ans d'expérience auprès d'une clientèle masculine en difficulté.
M. Houle, merci pour votre engagement et votre générosité.
• (9 h 50) •
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Je vous remercie. Je cède maintenant la
parole à M. le député de Rouyn-Noranda—Témiscamingue
pour sa déclaration de ce matin. À vous, M. le député.
Souligner la contribution
de M. Claude Major au
développement de l'Abitibi-Témiscamingue
M. Luc Blanchette
M. Blanchette : Merci, M. le
Président. Un des plus beaux fleurons du Québec est sans nul doute la société d'État Hydro-Québec. Si cette société fait notre
fierté, c'est grâce à des hommes et des femmes d'exception qui ont su
développer notre formidable potentiel hydroélectrique au profit de tous les
Québécois et les Québécoises.
Aujourd'hui,
je voudrais souligner la contribution de M. Claude Major, directeur
régional de La Grande Rivière à Hydro-Québec,
qui, après 31 années de service, a décidé de prendre une retraite bien
méritée. Claude a développé le ComaxTem, comité de maximisation des retombées économiques au Témiscamingue, puis
le ComaxAT, en Abitibi-Témiscamingue, une innovation majeure pour les
entreprises de la région.
Au nom des citoyens
et citoyennes de la circonscription de Rouyn-Noranda—Témiscamingue, je tiens à remercier Claude
Major pour sa grande contribution au développement de l'Abitibi-Témiscamingue et du Nord-du-Québec. Merci,
M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, je vous remercie, M. le
député de Rouyn-Noranda—Témiscamingue. Et je ne pense pas, M. le député de Rouyn-Noranda, que ça vous
fasse ombrage que je joigne ma voix à l'hommage que vous venez de rendre
à Claude Major, que je connais très bien. Et, comme il a rayonné dans
l'ensemble de l'Abitibi-Témiscamingue, je joins ma voix à l'hommage que vous
venez de lui rendre.
Je cède
maintenant la parole à Mme la députée de Gatineau pour sa déclaration de ce
matin. Mme la députée, à vous.
Souligner le
25e anniversaire de la Maison de jeunes Le Mashado
Mme Stéphanie Vallée
Mme Vallée :
Merci, M. le Président. Donc, évidemment, aujourd'hui, je tiens à souligner le
25e anniversaire de la Maison des jeunes Le Mashado, qui est
solidement ancrée dans la municipalité de La Pêche.
Annuellement,
une multitude de projets stimulants pour notre relève sont mis sur pied par la
dynamique équipe du Mashado, qui ne
ménage vraiment aucun effort pour favoriser l'engagement des jeunes de la MRC
des Collines. C'est important pour le
développement des régions comme l'Outaouais d'offrir des services de proximité
aux jeunes, pour assurer de retenir notre relève et surtout en assurer
son plein épanouissement.
Alors, je salue le dévouement et
l'engagement des intervenants et des membres du conseil d'administration de ce
merveilleux organisme qui est résolument
engagé envers notre jeunesse. Bon 25 ans! Merci de votre engagement. Et on
se revoit samedi au salon jeunesse.
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, je vous remercie de votre déclaration, Mme la députée de Gatineau. J'aurais
besoin du consentement de cette Assemblée pour ajouter une
11e déclaration. C'est arrivé quelques fois. Est-ce qu'il y
a consentement pour le faire?
Alors, il y a consentement pour le faire. Je cède la parole à M. le député de Gaspé pour votre déclaration de ce matin. À
vous.
Souligner la Journée de la Gaspésie et des
Îles-de-la-Madeleine
M. Gaétan Lelièvre
M.
Lelièvre : M. le Président, conjointement avec mon cher collègue et député de
Bonaventure, je désire souligner aujourd'hui la
12e édition de la Journée de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine.
C'est effectivement
un moment privilégié pour reconnaître la détermination et l'engagement de tous
les Gaspésiens et Gaspésiennes, Madelinots
et Madeliniennes et de toutes les personnes qui de près ou de loin ont
contribué chacun à leur façon au développement de cette belle région et
au mieux-être des hommes et des femmes qui y vivent.
Soyons fiers du
travail réalisé et des gains obtenus, souvent grâce à des combats livrés avec
ardeur pour défendre notre précieux coin de
pays. Rappelons-nous également que l'occupation digne et dynamique des territoires en Gaspésie, aux Îles et dans l'ensemble des régions est un défi
constant qui commande l'apport de tous.
Bravo!
Bonne journée à tous les Gaspésiens et Gaspésiennes, Madelinots, Madeliniennes.
Et profitez bien de cette belle journée. Merci.
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, on vous remercie, M. le député de Gaspé. Cette dernière déclaration met fin à la
rubrique Déclarations des députés.
Les travaux sont
suspendus pour quelques instants.
(Suspension de la séance à
9 h 54)
(Reprise à 10 h 1)
Le Président :
Mesdames messieurs, nous allons nous recueillir quelques instants.
Merci. Veuillez vous
asseoir.
Nous poursuivons les
affaires courantes.
Aujourd'hui, il n'y a
pas de déclarations ministérielles ni de présentation de projets de loi.
Dépôt de documents
À la rubrique Dépôt
de documents, M. le ministre des Finances.
Rapport annuel 2017 de l'Autorité des marchés financiers
sur les institutions financières
M.
Leitão : Merci, M. le Président. Bonjour. Alors, je dépose aujourd'hui le rapport annuel 2017 de l'Autorité des marchés financiers sur les
institutions financières.
Le Président :
Ce document est déposé. M. le ministre des Affaires municipales.
Bilan 2016-2017 de la mise en oeuvre de la Stratégie pour
assurer l'occupation et la
vitalité des territoires 2011-2016, prolongée en 2017, au sein de
l'administration
M.
Coiteux : Oui, M. le Président, j'ai le plaisir de déposer le bilan de
la mise en oeuvre de la Stratégie pour assurer l'occupation et la
vitalité des territoires 2011-2016, prolongée en 2017, au sein de
l'administration.
Le Président :
Ce document est déposé. M. le ministre de l'Éducation.
Directive du ministre de l'Éducation, du Loisir et du
Sport relativement à la gratuité
des services éducatifs, des manuels scolaires et du matériel didactique requis
et aux contributions financières exigibles pour des services de garde
en milieu scolaire et des services de transport pour des élèves qui
fréquentent une école d'une commission scolaire
M. Proulx : M. le Président, permettez-moi de déposer la
directive du ministre de l'Éducation, du Loisir et du Sport relativement
à la gratuité des services éducatifs, des manuels scolaires et du matériel
didactique requis et aux contributions financières exigibles pour des services de garde en milieu
scolaire et des services de transport pour des élèves qui fréquentent
une école d'une commission scolaire.
Le Président :
Ce document est déposé. Mme la ministre responsable des Aînés.
Rapport annuel 2016-2017 du Fonds de soutien aux proches
aidants et de la société de gestion L'Appui national
Mme
Charbonneau :
Merci, M. le Président. Permettez-moi de déposer le rapport
annuel 2016-2017 sur les activités du
Fonds de soutien aux proches aidants et sur celles de la Société de gestion
pour le soutien aux proches aidants, L'Appui national.
Le Président :
Ce document est déposé. M. le leader du gouvernement.
Réponses à des pétitions
M.
Fournier : M. le Président, je dépose les réponses du gouvernement aux pétitions présentées par le député de Saint-Maurice le
12 avril 2018, le député de Saint-Jean le 26 avril, le député de
Gouin le 9 mai.
Réponses à des questions inscrites au feuilleton
Je dépose également
les réponses du gouvernement aux questions inscrites au feuilleton le
9 mai 2018 par la députée de Montarville et le 16 mai par le
député de Saint-Jean. Merci.
Le Président :
C'est tout?
M. Fournier :
C'est suffisant.
Le Président :
Ah? O.K. Alors, ces documents sont déposés.
Dépôt de rapports de commissions
Enquête découlant de la motion présentée par le député de
Groulx en vertu des articles 324 à 327 du règlement
À
la rubrique Dépôt de rapports de commissions, je dépose le rapport du comité
directeur de la Commission de l'Assemblée nationale qui, les 17, 23 et
24 mai, de même que les 5 et 6 juin 2018, a statué sur les
suites du mandat d'enquête découlant de la
motion présentée par le député de Groulx en vertu des articles 324 à 327
du règlement. Ce rapport contient
notamment le rapport du jurisconsulte sur cette question, ainsi que les
conclusions du comité directeur. Ce rapport fera l'objet d'un débat
d'ici la fin des travaux parlementaires.
Mme la présidente de
la Commission de la culture et de l'éducation et députée de Bourassa-Sauvé.
Consultations particulières sur le projet de loi
n° 400
Mme de
Santis : M. le Président, je dépose le rapport de la Commission de la
culture et de l'éducation, qui, le
6 juin 2018, a tenu des auditions publiques dans le cadre des
consultations particulières sur le projet de loi n° 400, Loi modifiant la Loi concernant la succession de
l'honorable Trefflé Berthiaume et la Compagnie de Publication de La Presse,
Limitée. Merci.
Le
Président : Alors, ce rapport est déposé. M. le vice-président
de la Commission de l'économie et du travail et député d'Orford.
Étude détaillée du projet de loi n° 176
M.
Reid : M. le Président, je dépose le rapport de la
Commission de l'économie et du travail qui, les 1er, 4, 5 et
6 juin 2018, a procédé à l'étude détaillée du projet de loi
n° 176, Loi modifiant la Loi sur les normes du travail et d'autres dispositions législatives afin principalement de
faciliter la conciliation famille-travail. La commission a adopté le texte
du projet de loi avec des amendements.
Le
Président : Ce rapport est déposé. M. le président de la
Commission des institutions et député de Champlain.
Étude détaillée du projet de loi n° 128
M. Auger : M. le Président, je dépose
le rapport de la Commission des institutions qui, le 6 juin 2018, a
procédé à l'étude détaillée du projet de loi n° 128, Loi visant à
favoriser la protection des personnes par la mise en place d'un encadrement concernant les chiens. La
commission a adopté le texte du projet de loi avec des amendements.
Le Président :
Alors, ce rapport est déposé.
Dépôt de pétitions
À la rubrique Dépôt
de pétitions, M. le député de Matane-Matapédia.
Réaménager le Centre hospitalier de La Mitis
M.
Bérubé :
Oui, à la bonne heure, M. le Président. Je dépose l'extrait d'une pétition
adressée à l'Assemblée nationale, signée par 475 pétitionnaires.
Désignation: citoyens et citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués
sont les suivants :
«Considérant
que le CISSS du Bas-Saint-Laurent a l'intention de relocaliser les services du
centre jeunesse au Centre hospitalier de La Mitis;
«Considérant
que le CISSS du Bas-Saint-Laurent a entrepris des démarches afin de relocaliser
les patients hébergés en soins de longue durée de l'unité 2 sud;
«Considérant
que la relocalisation des trois lits de soins palliatifs fait partie du plan de
réaménagement et que cela pourrait entraîner une perte de locaux
optimisés pour le confort des patients et des familles;
«Considérant
qu'il y a un manque criant de personnel, que les employés présents sont à bout
de souffle et qu'aucun poste n'a été affiché depuis trois ans;
«Considérant que ce réaménagement ne sera pas sans
conséquence pour l'offre de services, la qualité des soins et l'appartenance
des professionnels de la santé à leur milieu de travail;
«Considérant
que ces changements majeurs n'ont pas fait l'objet de discussions
publiques et qu'il n'y a plus de conseil d'administration [...] pour
défendre les intérêts de La Mitis;
«Considérant que
d'autres solutions sont possibles, viables et moins néfastes;
«Et l'intervention
réclamée se résume ainsi :
«Nous,
soussignés, demandons au ministre de
la Santé et des Services sociaux la
tenue d'une rencontre publique afin
d'expliquer à la population ses intentions quant au réaménagement du Centre
hospitalier de La Mitis et son avenir. Nous lui demandons également de
faire preuve de plus de transparence envers la population et d'abord prioriser
le bien-être des patients dans toutes [les] décisions et tous [les] projets de
restructuration.»
Je certifie que cet
extrait est conforme à l'original de la pétition.
Le Président :
Alors, l'extrait de cette pétition est déposé. M. le député de Bourget.
Interdire le trafic lourd sur la voie d'accès de la rue
Notre-Dame, à Montréal, à l'autoroute 25
M.
Kotto : Merci, M. le Président. Je dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale, signée par 42 pétitionnaires. Désignation : citoyens
et citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués
sont les suivants :
«Considérant que les
résidents de la rue Curatteau subissent depuis 2003 [des] vibrations liées au
trafic lourd empruntant les sorties et les
voies d'accès de l'autoroute 25, malgré des correctifs majeurs apportés en
2017, et que cela affecte de plus en plus leur santé et qualité de vie;
«Considérant
que les travaux effectués leur ont été présentés dans des sessions d'information où [des] modifications à
apporter concernant la voie d'accès à l'autoroute 25 avaient déjà été
décidées, sans que les résidents ne soient consultés;
«Considérant
que les travaux de la voie d'accès à l'autoroute 25 n'ont pas permis
d'améliorer le problème des vibrations, mais ont plutôt aggravé la situation;
«Considérant
que le problème des vibrations s'est amplifié depuis l'ouverture aux camions,
en novembre 2017, à la voie d'accès à l'autoroute 25 depuis la
rue Notre-Dame;
«Considérant
le refus du ministère des Transports,
de la Mobilité durable et de l'Électrification des transports de prendre
des mesures d'atténuation afin de réduire les vibrations;
«Considérant
que cette situation a des impacts majeurs sur la valeur foncière des propriétés
de la rue Curatteau;
«Et l'intervention
réclamée se résume ainsi :
«Nous,
soussignés, demandons au gouvernement du Québec que l'accès de la rue
Notre-Dame à l'autoroute 25 soit interdit immédiatement aux
camions, jusqu'à ce que le ministère des Transports, de la Mobilité durable et
de l'Électrification des transports trouve
une solution durable permettant aux résidents de bénéficier d'un environnement
sécuritaire et de préserver l'intégrité et la valeur des propriétés.»
Je certifie que cet
extrait est conforme à l'original de la pétition.
Le
Président : Alors,
l'extrait de cette pétition est déposé. M. le député de Bourget,
vous avez une seconde pétition.
• (10 h 10) •
M. Kotto : Je dépose
l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale, signée par
41 pétitionnaires. Désignation : citoyens et citoyennes du Québec.
«Les
faits invoqués sont les suivants :
«Considérant que les
résidents de la rue Curatteau et des rues avoisinantes subissent
depuis des décennies les inconvénients liés au trafic lourd empruntant
l'autoroute 25 et que cela affecte de plus en plus leur qualité de vie;
«Considérant
que les travaux en cours ont été
planifiés sans qu'aucune consultation publique digne de ce nom n'ait été tenue
avec les résidents directement touchés par ce projet de reconfiguration de
l'autoroute 25;
«Considérant
que les travaux en cours n'ont guère permis d'améliorer la situation et que,
bien au contraire, ils ont plutôt aggravé la situation ;
«Considérant que la situation s'est amplifiée par le bruit
incessant, la poussière et les vibrations depuis le début des travaux de reconfiguration et l'ouverture aux
camions, en décembre 2017, de la nouvelle voie d'accès à
l'autoroute 25, direction nord, entre les rues Hochelaga et
Sherbrooke Est ;
«Considérant le refus du ministère des Transports, de la
Mobilité durable et de l'Électrification des transports de
prendre des mesures d'atténuation afin de réduire les nuisances et préjudices
pour les résidents;
«Considérant que cette situation a des impacts majeurs sur
la valeur foncière des propriétés de la rue Curatteau et
des rues avoisinantes;
«Et
l'intervention réclamée se résume ainsi :
«Nous, soussignés, demandons au gouvernement du Québec que
cet accès soit interdit aux camions jusqu'à ce que le ministère des Transports, de la Mobilité
durable et de l'Électrification des transports trouve une solution durable
nous permettant de bénéficier d'un environnement sain et sécuritaire et de
protéger nos avoirs.»
Je
certifie que cet extrait est conforme à l'original de la pétition.
Le
Président : Alors, l'extrait de cette pétition est déposé. Mme
la députée de Taillon.
Adopter un modèle de consentement présumé
en matière de dons d'organes
Mme Lamarre : M. le Président, je dépose
l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale et signée par 2 968 pétitionnaires. Désignation : citoyens et
citoyennes du Québec.
«Les
faits invoqués sont les suivants :
«Considérant que plusieurs organes prélevés sur un corps
peuvent sauver ou améliorer la
vie d'au moins huit patients;
«Considérant
que les patients qui reçoivent un don
d'organes peuvent éventuellement récupérer leur santé et, pour plusieurs,
retourner au travail plutôt que d'attendre à la maison, en congé de maladie;
«Considérant que les intervenants médicaux, incluant les
chirurgiens, spécialistes, infirmières et autres professionnels, travaillent d'arrache-pied pour
maintenir le peu de santé qu'il reste à leurs nombreux patients et doivent traiter des épisodes de plus en
plus rapprochés de crises et de détérioration de l'état de santé des patients
en attente de l'appel
qui leur sauverait la vie;
«Considérant
que la pratique du "consentement présumé" est en vigueur dans de
nombreux pays, pour certains depuis 40 ans;
«Considérant
que, dans les pays où il est en vigueur, le "consentement présumé"
contribue à diminuer les listes d'attente
et permet aux nombreuses ressources spécialisées de se consacrer davantage à la
prévention et aux traitements plus efficaces et même innovateurs;
«Considérant qu'il
est temps de modifier la loi et d'inverser le processus de dons d'organes au
Québec;
«Et l'intervention
réclamée se résume ainsi :
«Nous,
soussignés, demandons au gouvernement du Québec d'inverser le processus de dons
d'organes actuel et d'adopter le
modèle du "consentement présumé" en modifiant notamment
l'article n° 204.1 de la Loi sur les services de santé et les services sociaux afin que les
personnes décédées soient présumées donneuses d'organes à moins qu'elles
n'aient signé un document signifiant leur refus.»
Je certifie que cet
extrait est conforme à l'original de la pétition.
Le Président :
Alors, l'extrait de cette pétition est déposé. J'ai une demande de dépôt de
pétition qui est non conforme. Alors, j'ai besoin d'un consentement pour le
dépôt. Consentement? M. le député de Matane-Matapédia
Réaménager le Centre hospitalier de La Mitis
M.
Bérubé : Oui. M. le Président, je dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale,
signée par 2 016 pétitionnaires. Désignation : citoyens,
citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués sont
les suivants :
«Considérant
que le CISSS du Bas-Saint-Laurent a
l'intention de relocaliser les services du centre jeunesse au Centre
hospitalier de La Mitis;
«Considérant que le
CISSS du Bas-Saint-Laurent a entrepris des démarches afin de relocaliser les
patients hébergés en soins de longue durée dans l'unité 2 sud;
«Considérant
que la relocalisation des trois lits de soins palliatifs fait partie du plan de
réaménagement et que cela pourrait entraîner une perte de locaux
optimisés pour le confort des patients et des familles;
«Considérant
qu'il y a un manque criant de personnel, que les employés présents sont à bout
de souffle et qu'aucun poste n'a été affiché depuis trois ans;
«Considérant
que ce réaménagement ne sera pas sans conséquence pour l'offre de services, la
qualité des soins et l'appartenance des professionnels de la santé à
leur milieu de travail;
«Considérant
que ces changements majeurs n'ont pas fait l'objet de discussions publiques et
qu'il n'y a plus de conseil d'administration local pour défendre les
intérêts de La Mitis;
«Considérant que d'autres solutions sont
possibles, viables et moins néfastes;
«Et l'intervention réclamée se résume
ainsi :
«Nous,
soussignés, demandons au ministre de la Santé et des Services sociaux la tenue
d'une rencontre publique afin
d'expliquer à la population ses intentions quant au réaménagement du Centre
hospitalier de La Mitis et son avenir. Nous lui demandons également de
faire preuve de plus de transparence envers la population et d'abord prioriser
le bien-être des patients dans toutes [les] décisions et tous [les] projets de
restructuration.»
Je certifie que cet extrait est conforme à
l'original de la pétition.
Le
Président : Alors,
l'extrait de cette pétition est déposé. J'ai reçu une demande de consentement
d'une pétition de la part de M. le député de Bourget. Est-ce que j'ai un
consentement? M. le député de Bourget.
Interdire le trafic
lourd sur la voie d'accès de la rue
Notre-Dame, à Montréal, à l'autoroute 25
M. Kotto : Jamais deux sans
trois, M. le Président. Je dépose l'extrait d'une pétition adressée à
l'Assemblée nationale, signée par 122 pétitionnaires. Désignation :
citoyens et citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués sont les suivants :
«Considérant que les résidents de la rue
Curatteau subissent depuis 2003 les vibrations liées au trafic lourd empruntant les sorties et les voies d'accès de
l'autoroute 25, malgré [les] correctifs majeurs apportés en 2017, et que
cela affecte de plus en plus leur santé et leur qualité de vie;
«Considérant
que les travaux effectués leur ont été présentés dans des sessions
d'information où les modifications à
apporter concernant la voie d'accès à l'autoroute 25 avaient déjà été
décidées, sans que les résidents ne soient consultés;
«Considérant
que les travaux de la voie d'accès à l'autoroute 25 n'ont pas permis
d'améliorer le problème des vibrations, mais ont plutôt aggravé la
situation;
«Considérant
que le problème des vibrations s'est amplifié depuis l'ouverture aux camions,
en novembre 2017, à la voie d'accès à l'autoroute 25 depuis la
rue Notre-Dame;
«Considérant
le refus du ministère des Transports, de la Mobilité durable et de
l'Électrification des transports de prendre des mesures d'atténuation
afin de réduire les vibrations;
«Considérant
que cette situation a des impacts majeurs sur la valeur foncière des propriétés
de la rue Curatteau;
«Et l'intervention réclamée se résume
ainsi :
«Nous,
soussignés, demandons au gouvernement du Québec que l'accès de la rue
Notre-Dame à l'autoroute 25 soit interdit immédiatement aux
camions, jusqu'à ce que le ministère des Transports, de la Mobilité durable et
de l'Électrification des transports trouve
une solution durable permettant aux résidents de bénéficier d'un environnement
sécuritaire et de préserver l'intégrité et la valeur des propriétés.»
Je certifie que cet extrait est conforme à
l'original de la pétition.
Le Président : Alors,
l'extrait de cette pétition est déposé.
Il n'y a
pas de réponses orales aux pétitions ni d'interventions portant sur une question de droit ou de privilège.
Questions et réponses
orales
Donc, nous en
sommes rendus à la période de questions et de réponses orales, et je cède la
parole à Mme la députée d'Hochelaga-Maisonneuve.
Services aux élèves
handicapés ou en difficulté
d'adaptation ou d'apprentissage
Mme Carole Poirier
Mme
Poirier : Merci, M. le Président. Hier, la Commission des
droits de la personne et des droits de la jeunesse publiait une étude sur les
services aux élèves en difficulté. La commission lance un cri d'alarme et vise
directement le ministère de
l'Éducation. Elle souligne que les 200 000 élèves handicapés ou en
difficulté d'adaptation et d'apprentissage méritent nettement mieux que
le système actuel. 40 % d'entre eux, M. le Président, quitteront le
secondaire sans diplôme ni qualification.
La commission
cible les services spécialisés qui sont distribués de façon inégale sur le
territoire. Tout comme le Parti
québécois le fait depuis bientôt deux ans, elle recommande l'établissement d'un
seuil minimum de services pour les élèves en
difficulté non seulement pour les mettre à l'abri de l'austérité libérale,
mais pour s'assurer que, peu importe où ils sont au Québec, ils auront
une chance égale de réussir.
Est-ce que le ministre peut au moins reconnaître
que l'austérité libérale a frappé de plein fouet les élèves en difficulté?
Le
Président : M. le ministre de l'Éducation.
M. Sébastien Proulx
M. Proulx :
Oui, merci, M. le Président. D'abord, dire que j'ai lu avec attention ce que
j'ai été en mesure de lire du rapport
de la Commission des droits de la personne, et je dois dire, M. le Président, qu'il y a là du travail sérieux, je dois le reconnaître. J'ai eu la chance déjà
d'en discuter. D'ailleurs, il y a des constats qu'on connaît déjà, M. le Président. On a une difficulté, au Québec, à voir réussir ces enfants qui ont des
besoins particuliers, qui souvent sont accompagnés soit par un code ou
par des ressources particulières tout au fil de leur cheminement. C'est un défi
qui demeure, M. le Président, et qui est, pour nous, une priorité.
Maintenant,
ce que je dois dire, c'est que le rapport, M. le Président, accorde de
l'importance au travail à l'intérieur d'un cycle ou d'une période qui,
aujourd'hui, est révolu en partie. La réalité, c'est la suivante, M. le
Président, c'est que, depuis 2016, le moment
où ils cessent de vérifier, ou d'accompagner, ou de faire cette étude, M. le
Président, il y a davantage de
ressources pour soutenir les élèves. Il y a le mode de financement, pour les
élèves à besoins particuliers, qui change
à compter de cet automne, alors qu'on ne sera plus obligés d'attendre la fin
d'une validation des codes pour y arriver.
Il y a l'instauration, par la force du nombre... par ces ressources
supplémentaires, ces planchers de service, M. le Président, dans l'ensemble des commissions scolaires, qui vont
encore s'accentuer. Alors, ces élèves, M. le Président, ils sont mieux
accompagnés aujourd'hui qu'ils ne l'étaient au moment de l'étude, ça, je peux
vous le dire.
Le Président :
Première complémentaire, Mme la députée d'Hochelaga-Maisonneuve.
Mme Carole Poirier
Mme
Poirier : Alors, M. le Président, on vient d'assister encore à
la même cassette, là, du ministre de l'Éducation, mais il semble oublier qu'il y a à peine trois ans
les parents faisaient des chaînes humaines autour de nos écoles pour dire
au gouvernement d'arrêter de couper en
éducation. Ils ont coupé 375 professionnels, justement ces professionnels
qui sont auprès des élèves en difficulté.
Est-ce que le
ministre peut au moins reconnaître que l'austérité libérale a fait mal aux
élèves en difficulté?
• (10 h 20) •
Le Président :
M. le ministre de l'Éducation.
M. Sébastien Proulx
M. Proulx :
Oui, M. le Président. La collègue le sait très bien, elle connaît ce milieu-là,
ici, au gouvernement du Québec, il
n'y a personne qui n'a licencié personne. Ce n'est pas ça qui est arrivé, M. le
Président, vous le savez très bien. On
a réinvesti des sommes importantes en éducation. On est dans un plan d'embauche
sans précédent, 8 500 nouvelles ressources, plus de 10 000, avec ma collègue à l'Enseignement
supérieur, qui seront dans nos écoles et nos établissements au cours des cinq prochaines années, des gens qui
ne sont pas en administration, M. le Président, ailleurs que dans les
écoles ou les établissements, ils sont en service direct auprès des enfants.
Alors, ces gens, M. le Président, qui vont consacrer
leur vie professionnelle aux autres, vont travailler avec ces jeunes aussi,
avec ces jeunes qui ont des besoins particuliers, pour les aider à
réussir. Alors, ce n'est pas vrai qu'on ne fait rien, M. le Président.
Le Président :
En terminant.
M. Proulx :
De la politique de la réussite éducative à la Stratégie 0-8 ans, on a
maintenant des ressources...
Le Président :
Deuxième complémentaire, Mme la députée d'Hochelaga-Maisonneuve.
Mme Carole Poirier
Mme
Poirier : Le ministre est dans le déni de ce que son
gouvernement a fait, et je vais l'aider à se rappeler. À la commission
scolaire du Lac-Témiscamingue, 0,2 psychologue; Moyenne-Côte-Nord,
0,9 orthophoniste; Beauce-Etchemin, 0,8 orthopédagogue. Même pas un par commission scolaire, M. le Président, et ça, c'est les chiffres du ministre, c'est son bilan.
Quand les libéraux et
la CAQ vont comprendre que baisser la taxe scolaire, bien, ça n'aidera pas nos
enfants?
Le Président :
M. le ministre de l'Éducation.
M. Sébastien Proulx
M. Proulx :
Oui. M. le Président, être dans le déni, d'abord,
c'est ne pas voir la réalité telle qu'elle est aujourd'hui. Être dans le
déni, c'est vouloir faire des amalgames de choses qui ne fonctionnent pas. Être
dans le déni, M. le Président, c'est
de penser que la collègue, parce
qu'elle serait assise ailleurs dans cette Assemblée, aurait la capacité, elle,
d'embaucher un psychologue, d'aller
le reconduire, de lui trouver un appartement, de loger ses enfants, puis de
l'embaucher, puis de le maintenir en place sur tout le territoire du
Québec.
M. le Président, ce n'est pas comme ça
que ça fonctionne. On a des défis en main-d'oeuvre partout au Québec. Les commissions scolaires ont la capacité de
choisir qui sont les professionnels qu'ils peuvent embaucher. Moi, je sais
une chose, c'est qu'ils ont la capacité
financière de le faire, et on peut les soutenir, ces enfants-là, au quotidien.
Vous savez quoi? On fait déjà mieux que ce qui se faisait au moment où
le rapport a été conclu.
Le Président :
Principale, Mme la députée de Taschereau.
Indemnisation des résidents et des commerçants touchés
par les manifestations lors du Sommet du G7
Mme Agnès Maltais
Mme
Maltais : M. le Président, aucun chef d'État, pour le G7, ne
s'arrêtera dans la capitale nationale, à Québec, notre capitale. Ils s'en vont
à La Malbaie, où 8 000 policiers sont là pour
9 200 habitants. Alors, évidemment, les manifestants, où peuvent-ils exercer leur droit de manifester? Bien
sûr, à Québec, on est tout à fait habitués à recevoir des manifestations, mais où, malheureusement,
évidemment, on attend des casseurs, et il risque d'y avoir de la casse et
du grabuge.
Il
est en train de se passer qu'on est actuellement une ville en état de siège,
tout ce que je ne voulais pas. Hier, des
arrestations aléatoires sur la route 138, les hélicoptères en formation
qui circulaient sur la ville de Québec hier soir. C'est l'état de siège. Alors, le G7, la sécurité,
va coûter 650 millions de dollars, et on renvoie les citoyens à leurs
assurances.
Est-ce
que le gouvernement peut prendre fait et cause pour les résidents de Québec et
les commerçants et dire : Gouvernement fédéral, payez toute la
facture?
Le Président :
M. le ministre de la Sécurité publique.
M. Martin Coiteux
M.
Coiteux : Alors, je
rappellerais, M. le Président, à notre collègue de Taschereau qu'il
s'agit d'un événement très important. C'est un événement qui est sous la
responsabilité du gouvernement
fédéral, et donc, les frais afférents
à la tenue d'un tel événement, évidemment, c'est le gouvernement fédéral
qui doit les assumer.
Nous avons une
entente concernant la sécurité, bien entendu, parce qu'autant la police de
Québec comme la Sûreté du Québec vont
participer, évidemment, aux activités pour maintenir la sécurité, sécurité des
personnes, sécurité des biens, bien entendu, et ça, ça sera remboursé
intégralement.
Bien entendu que
notre priorité, c'est d'abord de prévenir que des incidents malheureux se
produisent, tout en respectant le droit
légitime, reconnu de manifester et d'exprimer des opinions. Et, si jamais il devait y avoir un certain nombre d'inconvénients, soyez certains que nous
serons aux côtés des citoyens et des commerçants qui pourraient
être touchés.
Le Président :
Première complémentaire, Mme la députée de Taschereau.
Mme Agnès Maltais
Mme
Maltais : Soyez plus clair, s'il vous plaît. Est-ce que le gouvernement
du Québec est d'accord avec moi qu'il
est indécent de demander aux citoyens de Québec de payer le G7 à travers leurs assurances, de voir ensuite
leurs primes d'assurance augmenter et de voir les quartiers centraux
voir être une zone plus difficile pour les assurances?
Est-ce que le
gouvernement est d'accord avec le Parti québécois à l'effet que ce n'est pas un
«potluck» où le gouvernement fédéral amène ses 650 millions de dollars
pour la sécurité et c'est les citoyens, eux autres, qui paient avec leurs
assurances? Êtes-vous d'accord avec nous?
Le Président :
M. le ministre de la Sécurité publique.
M. Martin Coiteux
M.
Coiteux : Bien, on est certainement d'accord avec le fait qu'on ne
laissera pas les choses sans appuyer les commerçants et les citoyens, ça, c'est certain. D'ailleurs, j'ai
moi-même sensibilisé mon homologue fédéral à cet effet. Il y a des discussions entre nos cabinets, des
solutions, certainement, seront trouvées. Mais, de toute façon, nous allons
être aux côtés des commerçants, aux côtés des citoyens si jamais il devait y
avoir un certain nombre de dommages.
Mais
la priorité, là, c'est qu'il n'y en ait pas. Et la meilleure façon d'éviter
qu'il y en ait, c'est d'avoir sur le terrain des forces policières qui sont
effectivement en nombre suffisant et qui sont bien préparées pour respecter à
la fois le droit légitime de
manifester, mais d'être tout à fait intolérants vis-à-vis de ceux et celles qui
voudraient causer des dommages et donc causer des... finalement, aller à
l'encontre de nos lois.
Le Président :
Deuxième complémentaire, Mme la députée Taschereau.
Mme Agnès Maltais
Mme
Maltais : Il y a déjà des dommages. Les commerces sont
fermés, il y a des pertes de revenus. La saison touristique est fermée à La Malbaie, les gens font face au trou
noir de l'assurance chômage, et tout ça est encore fédéral.
La
question est toute simple : Êtes-vous d'accord pour dire au gouvernement
fédéral : C'est indécent, indécent de demander aux gens de payer, à travers leurs assurances, les pertes de
revenus et les dommages causés par le G7, par le fédéral? Le G7 n'est
pas un «potluck», ce n'est pas aux résidents d'amener leur part.
Le Président :
M. le ministre de la Sécurité publique.
Des voix :
...
Le Président :
Et j'aimerais bien l'entendre.
M. Martin Coiteux
M.
Coiteux : Oui. Bon, en ce qui concerne, là, les pertes des hôteliers,
je pense que les hôtels sont assez pleins dans la région,
particulièrement à Québec, et à La Malbaie, et autour. Alors, on ne peut
pas...
Mais,
plus fondamentalement, plus fondamentalement, c'est un événement qui est très
important, c'est un événement qui se
tient alternativement dans différents pays membres du G7. Et on s'est assurés,
nous, de notre côté, que les coûts en matière de sécurité soient
intégralement remboursés par le gouvernement fédéral.
Et, je le répète,
nous allons être aux côtés des citoyens et des commerçants dans tout cas de
figure où il pourrait y avoir des dommages.
Mais notre priorité pour l'instant, c'est d'éviter qu'il y ait de tels
dommages, et c'est pour ça que les plans sont mis en place pour assurer
le droit de manifester dans le respect de l'ordre et des lois, mais une
intolérance de notre part vis-à-vis de tout geste de casse et de gestes
illégaux.
Le Président :
Principale, M. le député de Chambly.
Conditions de scolarisation des élèves handicapés ou
en difficulté d'adaptation ou d'apprentissage
M. Jean-François Roberge
M.
Roberge : M. le Président, hier, la commission des droits de la
personne et de la jeunesse a dévoilé un rapport sur les services qu'on donne aux élèves handicapés ou en difficulté
d'adaptation ou d'apprentissage, les élèves HDAA. Le rapport est
accablant, accablant pour le ministère, pour les commissions scolaires, mais
surtout pour le gouvernement libéral. Je
cite le rapport, on parle notamment d'une «lente dégradation des conditions
dans lesquelles les élèves HDAA sont scolarisés». Une lente dégradation.
On mentionne que les atteintes aux droits des élèves HDAA n'ont pu être réellement endiguées, elles se sont même
multipliées. Vous avez bien entendu : Les atteintes aux droits des élèves
se sont multipliées. Et ça continue
comme ça, 180 pages de blâme contre le gouvernement libéral. C'est leur bilan.
Le rapport témoigne de 15 années de négligence libérale en éducation.
Comment pourrait-on
encore leur faire confiance?
Le Président :
M. le ministre de l'Éducation.
M. Sébastien Proulx
M. Proulx :
M. le Président, j'ai eu l'occasion d'en parler un peu plus tôt puis je vais
continuer dans la même veine. Le rapport, M. le Président, fait état de
22 recommandations. Si le collègue prend le temps de regarder ce
que nous faisons depuis trois ans et ces
recommandations, il verra que tout n'est pas fait, M. le Président, qu'il reste
des choses à faire, mais que plusieurs de ces recommandations sont déjà
en cours de réalisation.
Vous
savez, M. le Président, ce qu'on a fait depuis trois ans, c'est quoi? C'est se
donner un plan de match pour les
13 prochaines années. C'est la politique sur la réussite éducative. On a
dit : On va travailler avec les jeunes, les plus jeunes, pour les
préparer mieux à l'école. C'est la Stratégie 0-8 ans, c'est le plan pour
nos enfants qu'on a fait avec le ministre de
la Famille. On travaille avec les services de garde, avec le ministère de la
Santé et des Services sociaux, avec des maternelles quatre ans,
maternelles cinq ans pour faire en sorte qu'ils soient prêts à arriver à
l'école, qu'on puisse atténuer les vulnérabilités. On a fait quoi? On a augmenté
les budgets, M. le Président. Pourquoi? Pour qu'il y ait des nouvelles
ressources dans les écoles tout au long de leur parcours, pour s'assurer d'une
transition, qu'on puisse les accompagner même quand ils ont des difficultés.
M.
le Président, la réalité, c'est la suivante : ce qu'il me reste à faire,
là, dans ce dossier-là, c'est de travailler sur l'adaptation scolaire.
Jusqu'à maintenant, M. le Président, je peux vous dire une affaire, un élève au
Québec qui a un service a le droit à ce
service. Et on va continuer à travailler pour améliorer ce service en mettant
des ressources disponibles, en embauchant du personnel pour ce faire et
en faisant en sorte qu'il puisse avoir...
Le Président : En terminant.
M.
Proulx : ...un parcours qui lui est personnalisé et de réussite, M. le
Président.
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de Chambly.
M. Jean-François Roberge
M.
Roberge : M. le Président, en 2004, le Vérificateur général sonnait
l'alarme sur les services aux élèves HDAA, mais, 14 ans plus tard, rien n'a changé. Dans le rapport, on parle
de l'insuffisance des ressources spécialisées dans le réseau.
Mais,
il y a trois ans à peine, l'actuel ministre était conseiller spécial du premier
ministre. Et qu'est-ce qu'il faisait? Il coupait dans le réseau plus de 300 professionnels, dans le réseau.
Faire un show de boucane à la veille des élections, ce n'est pas
suffisant. Ça ne répare pas les dommages faits aux élèves.
Comment pourrait-on
vous faire confiance?
• (10 h 30) •
Le Président :
M. le ministre de l'Éducation.
M. Sébastien Proulx
M. Proulx :
M. le Président, show de boucane : 1,8 milliard de dollars en
éducation de façon récurrente pour soutenir nos élèves,
8 500 ressources qui vont aller travailler dans les écoles de façon
récurrente pour soutenir nos élèves, un plan
pour travailler dès la naissance, au lieu de commencer à quatre ans, pour soutenir nos élèves, de la révision de programmes et de soutien, des ententes, des discussions
avec des professionnels de la santé et de l'accompagnement autour des élèves pour discuter de comment mieux les aider. Un show de
boucane, M. le Président? Le seul show qu'il y a ici, c'est quand il se lève à l'Assemblée nationale. Nous, à tous les
jours, M. le Président, on travaille pour les enfants.
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît! S'il vous plaît! Deuxième complémentaire, M. le député de
Chambly.
M.
Jean-François Roberge
M.
Roberge : M. le Président, je rappelle que l'actuel ministre était
conseiller spécial du premier ministre en début de mandat, avant d'être
ministre, au moment où on coupait. Dans le rapport...
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît!
M.
Roberge : ...on parle de manque de vision et de leadership. Dans le
rapport, là, on parle d'enseignement mal préparé. On parle de manque de
services professionnels à tous les niveaux. On parle de listes d'attente
interminables pour les diagnostics. On parle
de parents forcés d'aller au privé, mais ils n'ont pas les moyens d'y aller.
C'est les élèves qui paient pour. Je
n'aurais pas assez de toute la période de questions pour faire la liste des
blâmes et des reproches contre le gouvernement libéral.
Le Président :
M. le ministre de l'Éducation.
M.
Sébastien Proulx
M. Proulx :
Oui, M. le Président. La seule personne ici, dans cette salle, qui a coupé en
éducation, c'est son chef. Son chef,
alors qu'il était ministre de l'Éducation, disait dans cette Assemblée, M. le
Président : Pour faire l'équilibre budgétaire, il faut couper en
éducation pour s'assurer que nos enfants aient un avenir. Qu'on leur parle, à
ces enfants, aujourd'hui, qu'on leur demande quel avenir il leur a préparé. Je
vais parler du nôtre, M. le Président...
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît!
M. Proulx :
...investir davantage en éducation, faire l'équilibre budgétaire pour qu'ils
aient la capacité de se réaliser, faire
en sorte que le Québec soit plus prospère. On va les accompagner, ils auront de
bons emplois, ils vont s'occuper de nous, on aura un meilleur Québec, M.
le Président.
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît!
Des voix : ...
Le Président :
Mme la députée de Bellechasse, je vous entends. M. le député de
La Peltrie, en principale.
Mode de nomination des
dirigeants d'organismes publics
M. Éric Caire
M.
Caire :
Merci, M. le Président. À ce jour, nous avons dénombré plus d'une centaine de
nominations partisanes attribuables à
ce gouvernement. Quelques exemples : l'énigmatique Dominique Savoie,
décriée par tous ceux qui ont eu à évaluer son travail, incluant le député de
Marguerite-Bourgeoys, son ancien patron; le campeur avisé, John MacKay, à la
tête de la SEPAQ; l'ancienne chef de cabinet
du député de Nelligan, Isabelle Mignault; Guylaine Marcoux, qui a travaillé
au cabinet de Nathalie Normandeau et de
l'actuelle ministre du Tourisme. Dans ce cas-là, c'est particulier, M. le
Président, en plus, parce qu'on
apprend que la SHQ a mandaté des gens pour sélectionner la meilleure personne,
Mme Marcoux a été rencontrée, mais
n'a pas été retenue. La ministre a utilisé son pouvoir pour la nommer malgré
tout, considérant que ses filiations libérales étaient probablement plus
importantes que le reste.
M. le
Président, est-ce que le président du Conseil du trésor peut nous assurer qu'il
n'y aura pas de nomination partisane de fin de régime d'ici à...
Le Président : Mme la
ministre de l'Habitation.
Mme Lise Thériault
Mme
Thériault : Merci, M. le Président. M. le Président, le député
de La Peltrie pose une question à la suite de l'article qu'il a lu. Il va déposer une motion après la période de
questions, M. le Président. La motion se lit comme suit :
«Que
l'Assemblée nationale exige du gouvernement de baser ses choix de nomination
sur les compétences...» M. le Président, honnêtement, je pense que les
gens qu'on nomme sont compétents. On peut être d'accord avec cette motion-là. On nous dit également : «...et de
tenir compte des recommandations des conseils d'administration et des comités
de sélection, sans égard à leur affiliation politique.»
M. le
Président, regardez, je vais rassurer les gens. On nomme les gens dans des
postes de la fonction publique pour
leur compétence, M. le Président. Encore faut-il, pour répondre à la motion du
collègue, M. le Président — et nous allons voter en
accord avec cette motion-là, M. le Président — avoir des choix. Mais encore faut-il avoir
des choix, pas un choix, M. le
Président... pas un nom imposé, nous devons avoir des choix. Donc, M. le
Président, on comprend tous que la meilleure
personne sur la meilleure chaise, ça a toujours été la position de notre
gouvernement. Les gens sont compétents...
Le Président : En terminant.
Mme Thériault : ...et, s'il y
a quelqu'un qui l'a prouvé, c'est bien nous, M. le Président.
Le Président : Première...
Des voix : ...
Le
Président : S'il vous plaît! C'était bruyant. S'il vous plaît!
Première complémentaire, M. le député de La Peltrie.
M. Éric Caire
M.
Caire :
M. le Président, la ministre vient de nous dire que l'affiliation politique
n'avait aucun rapport, mais qu'on ne voulait pas se faire imposer un choix.
Peut-être que le gouvernement devrait se servir sa propre médecine quand
il vient le temps de nommer les personnes puis de nous imposer, à nous, des
choix, M. le Président.
Mais ma
question, elle était simple, au président du Conseil du trésor. Le bateau, il
coule, puis le nombre de places dans
les canots de sauvetage sont limitées. Il y a plusieurs bons soldats libéraux
qui vont vouloir en profiter. Est-ce que le président du Conseil du
trésor va empêcher ça?
Le Président : Qui... Mme la
ministre de l'Habitation.
Mme Lise Thériault
Mme
Thériault : Oui. M. le Président, je pense, c'est important de
rappeler que Mme Marcoux a été saluée pour son travail, notamment par le député d'Abitibi-Ouest, lorsqu'elle a été
relever des nouveaux défis à la Société d'habitation du Québec. Elle a été également récipiendaire du
concours de la fonction publique pour la relève, et c'est sur cette base-là
qu'elle a été nommée secrétaire générale à la Société d'habitation du Québec.
Elle y oeuvre depuis déjà 10 ans. Mais savez-vous
quoi, M. le Président? Ce parti-là, M. Legault disait qu'il fallait
remplacer les personnes qui font de la politique, mais aussi les sous-ministres, les présidents des
sociétés d'État qui ne pensent pas comme nous, une dizaine de postes stratégiques doivent être en osmose avec les
orientations de son éventuel gouvernement, peut-être, et que les principaux
intéressés pourront dire en entrevue...
Le
Président : En terminant.
Mme
Thériault : ...qu'ils adhèrent aux orientations du nouveau
gouvernement. Quelle pirouette, M. le Président!
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît! Mme la ministre...
Des voix :
...
Le
Président : S'il vous plaît! S'il vous plaît! Mme la ministre,
je vous rappelle que l'on nomme les membres de cette Assemblée selon
leur titre.
M. le député de
La Peltrie, en deuxième complémentaire.
M. Éric Caire
M.
Caire : Oui. Je veux juste dire que Mme Marcoux avait été évincée par le comité de sélection, et il y a
une autre candidature qui avait été retenue.
Deuxièmement, ce parti-là a eu l'occasion d'appuyer les projets de loi que mes collègues de Borduas et de Deux-Montagnes ont déposés
pour, justement, s'assurer que c'est la compétence qui prime, ils
ont décidé de ne pas le faire. J'ai déposé moi-même un projet de loi sur l'imputabilité, s'assurer que c'étaient les résultats qui
comptaient, le Parti libéral a décidé de ne pas l'appuyer.
Mais
la question est simple : Allez-vous profiter de l'été
pour nommer les bons soldats libéraux avant l'élection?
Le Président :
Mme la ministre de l'Habitation.
Mme Lise Thériault
Mme
Thériault : M. le Président, c'est la position de la CAQ, il faut remplacer ceux qui ne pensent pas
comme nous. M. le Président, savez-vous quoi? Ma collègue la ministre de la Culture a nommé Jean-Louis Roy à la Bibliothèque et Archives nationales du Québec — est-ce que c'est un libéral? non, pas du
tout — un homme excessivement compétent, et tout le monde a applaudi sa nomination.
M. le Président, nous avons nommé Diane Lemieux à la tête de la Commission de la construction du Québec.
À ce que je sache, ce n'est pas une libérale, c'est une ancienne ministre
péquiste, M. le Président. Elle travaille bien, la meilleure personne
à la bonne place. Puis savez-vous quoi, M. le Président? J'ai fait la nomination aussi de Louise Cordeau, ancienne éditrice du Journal de Québec... Québec,
Journal de Québec... Journal de Montréal, Québecor,
M. le Président, ancienne directrice de cabinet de Jean-Pierre Charbonneau,
ancien ministre péquiste. M. le Président, on les nomme pour leurs
compétences, pas pour les allégeances.
Des voix :
...
Le Président :
Bon, ça va, ça va, ça va. Bon. Alors, principale, monsieur...
Des voix :
...
Le Président :
M. le leader de l'opposition. M. le député de Matane. M. le député de Borduas,
en principale.
Indemnisation des résidents et
des commerçants touchés
par les manifestations durant le Sommet du G7
M. Simon Jolin-Barrette
M. Jolin-Barrette : M. le Président, depuis le début, la CAQ demande au gouvernement
libéral de s'entendre avec le fédéral
pour payer tous les dommages liés au vandalisme qui pourraient découler de la
tenue du G7. La semaine dernière, le
ministre des Finances disait : On verra. La semaine dernière, le ministre
de la Capitale-Nationale disait espérer qu'il n'y aurait pas de casse. Mais il faut vivre dans la réalité.
Aujourd'hui, les manifestants commencent, et le niveau d'alerte est élevé à Québec. Les citoyens et les
commerçants sont inquiets, ils se demandent qu'est-ce que le gouvernement
libéral a fait concrètement pour s'assurer que le vandalisme sera remboursé par
le gouvernement fédéral.
M.
le Président, est-ce que le gouvernement libéral a reçu l'assurance du
gouvernement fédéral que les citoyens et les commerçants seront
compensés pour le vandalisme qui pourrait avoir lieu durant le G7?
Le Président :
M. le ministre de la Sécurité publique.
M. Martin Coiteux
M.
Coiteux : Alors, l'opposition officielle, deuxième opposition, même
question, ça va probablement être une réponse
très similaire. Alors, le G7, c'est un événement important, mais c'est un
événement qui est sous la responsabilité du gouvernement fédéral. On joue un rôle
là-dedans, bien entendu. Pourquoi on joue un rôle? Parce qu'on doit s'assurer
de la sécurité des biens et des personnes à
la fois dans le secteur de La Malbaie, autour de Bagotville et également à
Québec. Alors, sur la ligne de front,
à Québec, il y a le Service de police de la ville de Québec, bien entendu, mais
appuyé par la Sûreté du Québec.
Les
gens parlent de vandalisme ici. La première priorité, c'est de s'assurer qu'il
n'y en ait pas, c'est de faire tout
en notre possible pour qu'il n'y en
ait pas. Et les plans ont été faits en ce sens, tout en respectant le droit
légitime de manifester en respectant
les lois et en étant, donc, des gens qui expriment des opinions sans heurter
personne. Si jamais il devait y avoir des dommages — et on
va tout faire pour les éviter — on va être aux côtés des citoyens et des
commerçants lésés.
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de Borduas.
M. Simon Jolin-Barrette
M. Jolin-Barrette : M. le Président, la réponse du ministre ne suffit pas. Être aux côtés
des citoyens, c'est également
recevoir l'assurance du gouvernement fédéral. Hier, à la Chambre des communes,
il y a un député qui a déposé une
motion pour demander au gouvernement de s'engager formellement à indemniser les
citoyens et les commerçants si, par
malheur, il devait y avoir du grabuge et des dégâts dans la région de
Charlevoix et dans la ville de Québec. Le résultat, ça a été que le
gouvernement n'a pas accepté la motion.
Quelles
ont été les assurances que vous avez reçues du gouvernement fédéral? Qu'est-ce
que vous avez fait pour vous assurer que le gouvernement fédéral indemnise les
citoyens et les commerçants qui seront victimes du vandalisme? Qu'est-ce
que vous avez fait?
• (10 h 40) •
Le Président :
M. le ministre de la Sécurité publique.
M. Martin Coiteux
M.
Coiteux : Bon. Alors, je ne vais pas commenter des motions qui sont
présentées à la Chambre des communes. On
s'occupe des motions qui sont présentées ici, à l'Assemblée nationale, mais on
va assumer nos responsabilités. On va assumer nos responsabilités et on
va être aux côtés des citoyens et des commerçants qui pourraient être lésés.
Mais
la première chose qu'il faut faire — puis je pense que les gens perdent un peu
cette perspective-là — c'est de tout faire pour éviter que ce genre de situation
se produise. Alors, on se concentre là-dessus, là. Mais, si jamais il devait y avoir des dommages, on va être aux côtés
des citoyens et des commerçants lésés. Et j'ai fortement sensibilisé mon homologue fédéral à cet effet, et on va
trouver les solutions. Mais on ne laissera pas tomber personne, on va être aux
côtés des citoyens et des commerçants lésés si jamais...
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le député de Borduas.
M. Simon Jolin-Barrette
M.
Jolin-Barrette : M. le Président, je pense que ma question, elle est
claire : Quelle a été l'assurance que le gouvernement libéral a reçue du gouvernement
fédéral?
Je
m'adresse maintenant au ministre des Affaires canadiennes : Est-ce
qu'il a pris le téléphone? Est-ce qu'il a reçu une assurance de la part du gouvernement
fédéral pour s'assurer que les gens
qui ont des biens, des propriétés, les commerçants, les citoyens de la ville
de Québec, de La Malbaie dans Charlevoix, soient indemnisés, pour ne pas que ce
soient eux qui paient de leurs poches
les conséquences du G7? Qu'est-ce que vous avez fait, M. le ministre des
Affaires... des Relations canadiennes? Est-ce que vous avez la certitude
que ça va être remboursé?
Le Président :
M. le ministre de la Sécurité publique.
M. Martin Coiteux
M. Coiteux :
Bien, effectivement, on travaille en étroite collaboration, le ministre
responsable des Affaires canadiennes et moi, ministre de la Sécurité publique,
en l'occurrence.
Mais,
vous savez, des fois, on va plus loin que prendre le téléphone. J'ai
personnellement rencontré mon homologue fédéral très récemment, et on a discuté de ces enjeux liés au G7. Et je
redonne l'assurance que nous allons être aux côtés des commerçants et des citoyens qui pourraient
être lésés en raison de dommages. Mais notre priorité, notre premier devoir,
c'est d'éviter que de tels dommages
arrivent, et c'est en ce sens que nous mettons tout en oeuvre avec la police de
Québec, avec la Sûreté du Québec, avec la GRC, les moyens qui sont nécessaires
pour permettre aux gens de manifester dans le respect des lois, mais en
étant totalement intolérants...
Le Président :
En terminant.
M. Coiteux :
...face à tout geste illégal.
Le Président : Principale, M.
le député de Berthier.
Protection
de la gestion de l'offre en agriculture
M. André Villeneuve
M.
Villeneuve : M. le Président, dimanche, à NBC, le premier
ministre du Canada,
Justin Trudeau, a déclaré avoir fait
preuve de flexibilité sur les importations laitières américaines. Ce
que Justin Trudeau a dit, ça veut dire clairement
qu'il est prêt à créer une nouvelle brèche
dans la gestion de l'offre. Malgré toutes les motions unanimes de l'Assemblée nationale, malgré les
manifestations des agriculteurs, malgré les nombreuses interventions, ici comme
à l'extérieur de l'Assemblée nationale, qu'on a pu faire, que j'ai pu faire, M.
le Président, le gouvernement du Canada est en train d'abandonner les producteurs laitiers. Une chose est claire — et
les agriculteurs le savent — le Parti québécois n'abandonnera jamais les agriculteurs.
Comment
est-ce que le ministre de l'Agriculture explique que, pour Justin
Trudeau, la volonté de Donald Trump est plus importante que les agriculteurs
québécois?
Le Président :
M. le ministre de l'Agriculture.
M. Laurent Lessard
M.
Lessard : Oui, M. le Président. Donc, je joins ma voix, donc, à celle du Parti québécois, nécessairement, pour que le gouvernement fédéral
puisse garder la ligne dure qu'il a adoptée jusqu'à maintenant par rapport au
président américain sur la renégociation de
l'ALENA. Le mandat n'a pas changé. Nous avons été clairs, j'ai réitéré, donc,
auprès du ministre
fédéral, hier, donc, le fait que la position, jusqu'à maintenant, qui a été maintenue et défendue, c'est que nous ne céderons pas
devant ces menaces économiques, et ça ne se fera pas sur le saint autel de la
gestion de l'offre, donc l'alimentation au niveau des fermes familiales du
Québec.
J'ai
contacté aussi hier mon collègue du Nouveau-Brunswick. J'entends faire pareil
avec chacune des provinces. Actuellement, ce qu'on dit au gouvernement
fédéral : Ce n'est pas le temps de plier. Le président américain est ici,
il a des objectifs clairs, nous
aussi. Puis, avec ma collègue de Développement économique, les messages ont été
réitérés, j'ai émis un communiqué
tout à l'heure qui va dans ce sens-là. J'ai parlé aussi aux différents
partenaires de l'UPA, du conseil... Les
différents partenaires, comme La Coop fédérée, sont sortis hier. Je pense,
c'est le temps qu'on continue d'avoir un message clair au Canada :
Nous ne céderons pas devant la menace présentée par le président américain.
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de Berthier.
M. André Villeneuve
M. Villeneuve :
M. le Président, Justin Trudeau a largué nos producteurs. Il me semble que
c'est assez clair. Alors là, il ne faut pas discuter puis faire des lettres
parlementaires.
Moi,
je demande au ministre, M. le Président, suite à la réalité qui est celle-là,
là, où Justin Trudeau a vraiment largué
nos producteurs, concrètement, qu'est-ce qu'il compte faire pour, finalement,
soutenir notre monde agricole et faire entendre
raison à Justin Trudeau, que la gestion de l'offre, c'est une chose qu'il faut
préserver absolument. Alors, est-ce que le ministre peut nous donner des
actions concrètes?
Le Président :
M. le ministre de l'Agriculture.
M. Laurent Lessard
M.
Lessard : Bien, écoutez, depuis le début de... que le
président américain a décidé de rouvrir de façon unilatérale l'entente sur l'ALENA, j'ai eu la chance et
l'occasion de participer, à Washington, à Mexico, à Montréal, aux différentes
tables de négociation en rencontrant les négociateurs canadiens, dont le mandat
a été fermement exprimé à tous les partenaires.
Il y a des partenaires économiques d'un océan à l'autre. Le message est clair,
les provinces sont unanimes, le mandat du gouvernement fédéral n'a pas
changé. Donc, toutefois, on a été très indisposés du fait de sa dernière
déclaration à NBC concernant cette ouverture ou ses propos. Alors, j'espère
qu'il va se ressaisir. À tout le moins...
Le Président :
En terminant.
M.
Lessard :
...ce qu'on a à faire, c'est de réaffirmer la position claire du gouvernement
du Québec...
Le Président :
Principale, Mme la députée de Taillon.
Accès aux services
préhospitaliers d'urgence
Mme Diane Lamarre
Mme Lamarre : M. le Président, suite
à nos demandes répétées, le gouvernement a récemment ajouté des ambulances, il a converti des horaires de faction
dans plusieurs régions du Québec. Mais il en a oublié, et, dans plusieurs
régions, la desserte
ambulancière demeure déficiente, à commencer par l'Abitibi-Témiscamingue. À
Amos, deux horaires de faction
doivent être convertis en horaires à l'heure. À Ville-Marie et à Malartic, un
horaire de faction doit être converti en
horaire à l'heure. À Senneterre, il faut carrément ajouter une ambulance pour assurer
une couverture sécuritaire aux citoyens. C'est une demande appuyée par
les paramédics eux-mêmes, mais aussi par les maires, les préfets et même le
P.D.G. du CISSS de l'Abitibi-Témiscamingue, qui a envoyé une demande officielle
au ministère à ce sujet.
Est-ce
que le gouvernement va assurer aux citoyens d'Amos, de Ville-Marie, de Malartic
et de Senneterre une couverture ambulancière sécuritaire?
Le Président :
M. le ministre de la Santé.
M. Gaétan Barrette
M.
Barrette : Alors, M. le Président, évidemment, la réponse est oui.
Nous offrons à toute la population du Québec une couverture de services préhospitaliers, communément appelés,
évidemment, une couverture ambulancière, selon les meilleurs standards. Et il n'y a pas d'ambulances
de deuxième catégorie, tout le monde reçoit, en tant que services, la même
qualité de service, M. le Président.
Ceci dit, la
dispensation des services, donc le nombre d'ambulances par kilomètre carré et
les horaires de disponibilité, varie sur la base d'une grille d'analyse qui est
connue depuis longtemps et qui est appliquée de façon rigoureuse sur tout le
territoire du Québec. Le meilleur exemple, M. le Président, c'est bien la
dernière année où, à deux reprises — et bientôt à une troisième reprise — nous avons revu la distribution des
véhicules ambulanciers sur la base de
ces paramètres-là et avons soit ajouté des ambulances, soit avons converti des
horaires de faction en horaires de quarts
de travail. La grille d'analyse, elle est très simple, M. le Président, c'est
une combinaison de deux facteurs, soit par ambulance, un minimum de
3 000 transports par année...
Le Président :
En terminant.
M. Barrette :
...soit 28 heures par semaine pour les horaires de faction, auquel cas on
les convertit.
Le Président :
Première complémentaire, Mme la députée de Taillon.
Mme Diane Lamarre
Mme Lamarre :
Ces déficiences en Abitibi-Témiscamingue, elles sont connues et reconnues.
Alors, il y a urgence d'agir. Selon le responsable du service d'ambulance de
l'Abitibi-Témiscamingue, une annonce doit être faite au plus tard la semaine prochaine pour les corriger, ces
déficiences-là, sinon ça va devoir attendre à l'an prochain, ce qui veut dire encore une autre année où les
citoyens d'Amos, de Ville-Marie, de Malartic et de Senneterre vont être mal
desservis.
Est-ce que le
ministre s'engage ici à donner une réponse positive au plus tard la semaine
prochaine?
Le Président :
M. le ministre de la Santé.
M. Gaétan Barrette
M.
Barrette : Je tiens à corriger notre collègue et bien informer la
population, il n'y a pas d'horaire de modification de la distribution des ambulances ou de conversion
des horaires de faction en horaires de quarts de travail au Québec. Ces révisions-là se font de façon périodique, et,
comme je l'ai dit dans ma dernière réponse, je l'ai fait deux fois cette
année. Il n'y a pas de date butoir, ça
n'existe tout simplement pas. Et, encore aujourd'hui, au moment où on se parle,
j'en suis à faire encore quelques ajustements, et les ajustements se font sur
des données. Maintenant, les données viennent, au Québec, à l'exception d'Urgences-Santé, des
compagnies ambulancières elles-mêmes, et il se trouve que, dans certains
cas, les données sont éminemment imprécises.
Le Président :
En terminant.
M. Barrette :
Parfois, elles le sont, et c'est là-dessus qu'on prend nos décisions.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le député de Matane-Matapédia.
M. Pascal Bérubé
M.
Bérubé : M. le Président : «"Imaginez-vous partir
sur un appel urgent sur une difficulté respiratoire, un enfant étouffé ou un arrêt cardiaque, bien là, ça prend
au moins huit à dix minutes avant qu'on puisse partir avec l'ambulance.
On ne comprend pas pourquoi on a encore des horaires de faction en 2018",
estime le président de la Fraternité des paramédics de la Matanie, Marcel
Fortin.»
Moi non plus, je ne comprends pas ça.
C'est du concret, c'est une question de vie ou de mort. Le ministre nous
indique qu'il fait des évaluations de façon
périodique. Je pense, ce serait la bonne période d'assurer aux citoyens de la
Matanie la sécurité lorsqu'un appel...
• (10 h 50) •
Le Président :
M. le ministre de la Santé.
M. Gaétan Barrette
M.
Barrette : M. le Président, le Québec est un grand territoire, un très
grand territoire, et, conséquemment, il est assez difficile d'imaginer
qu'il soit possible d'avoir une couverture identique sur tout le territoire. Et
ça, c'est le sens commun.
Maintenant, M. le
Président, nous faisons des ajustements, nous en avons fait sur tout le
territoire du Québec. Je pense notamment,
par exemple, à l'ajout d'ambulances que nous avons mises à
Saint-Michel-des-Saints. Pour qui et pour
quoi? Pour les Premières Nations à Manawan, qui sont, on en conviendra, très
loin des zones urbaines, et on l'a fait pas sur la base des critères, mais sur la base d'une situation
d'exception. En Matanie, on est dans une zone plus urbaine et on
utilise...
Le Président :
En terminant.
M. Barrette :
...nos paramètres, et je pense qu'à date ça a donné d'excellents résultats.
Le Président :
Principale, M. le député de Lévis.
Accès aux services
ambulanciers
M. François Paradis
M. Paradis (Lévis) : M. le Président, selon un document interne du ministère de la Santé
obtenu par la CAQ, le ministre de la
Santé a annoncé — il vient
d'en parler — une
nouvelle mesure et une nouvelle ressource ambulancière dans des régions, malheureusement, où les besoins sont
moins importants qu'ailleurs. Deux exemples. Le ministre a annoncé de nouveaux horaires à Louiseville, mais pourquoi
pas à Saint-Charles-de-Bellechasse, où les besoins sont plus importants?
Le ministre a annoncé une nouvelle ambulance
à Saint-Michel-des-Saints, mais pourquoi pas dans Laprairie, où les besoins
sont plus importants et où on attend
toujours? Le choix des régions qui
ont eu droit à de nouvelles ressources apparaît arbitraire. Il n'y a pas
d'adéquation entre l'utilisation réelle des ambulances et les nouvelles
ressources.
Est-ce que
le ministre de la Santé peut expliquer pourquoi il a ajouté des nouvelles
ressources ambulancières dans des régions où les besoins sont moins importants
qu'ailleurs?
Le Président :
M. le ministre de la Santé.
M. Gaétan Barrette
M.
Barrette : Alors, M. le Président, j'ai constaté, à la lecture des journaux ce matin, c'est-à-dire du programme électoral de la CAQ, qu'il y avait un article
qui faisait état d'analyses — entre
gros guillemets — de
la CAQ de certaines données. Alors,
les données de la CAQ, évidemment, sont de 2016, elles ne sont pas actuelles. Et je
tiens à informer la population que l'analyse de la desserte ambulancière ne se
fait pas par zones, mais bien par ambulances. C'est une analyse qui est beaucoup plus fine que celles de la CAQ, je le souligne.
Nous faisons des analyses beaucoup plus fines que celles de la CAQ, et c'est sur cette base-là, M. le Président, que nous ajustons soit les ressources soit la conversion des horaires
de faction en quarts de travail. Par exemple,
dans l'article en question, on mentionnait Rivière-du-Loup.
Rivière-du-Loup ne dépasse pas le
seuil de 28 heures par semaine en un horaire de faction, mais dépasse les
3 000 transports par année,
et c'est la raison que nous avons pris la décision que nous avons prise.
Maintenant, M. le
Président, il y a des cas particuliers, et un des cas particuliers est celui de
Sainte-Marie. À Sainte-Marie, il y a deux
compagnies qui ont des données conflictuelles que nous continuons d'analyser
pour éventuellement prendre une
décision. Je l'ai dit à plusieurs reprises, je l'ai dit dans les trois
dernières questions qu'on m'a posées, cette évaluation-là se fait en
continu.
Le Président :
En terminant.
M. Barrette :
Mais, lorsque nous déterminons qu'une décision a à être prise sur la base des
critères...
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de Lévis.
M. François Paradis
M. Paradis
(Lévis) : M. le Président, à
Rivière-du-Loup, justement, en fonction des données les plus récentes que l'on a obtenues, le taux d'utilisation de
l'ambulance est de 48 %, le ministre a annoncé la transformation d'un
horaire de
faction en horaire à l'heure. Pourquoi pas à La Tuque, où le taux
d'utilisation de l'ambulance est de 23 % supérieur? Peut-être que la députée de Laviolette devrait
voir son ministre pour lui demander pourquoi il n'y a pas eu de nouvelles
ressources à La Tuque.
Comment le ministre
explique ces choix arbitraires?
Le Président :
M. le ministre de la Santé.
M. Gaétan Barrette
M.
Barrette : Bon, bien, je pense que la population devrait être,
aujourd'hui, inquiète. Ça va faire maintenant la cinquième fois que je l'explique, puis je vais le réexpliquer pour la
CAQ, pour qu'elle comprenne bien. Deux paramètres, deux paramètres. 28 heures, c'est un paramètre.
Ensuite, ce n'est pas «et», mais bien «ou» 3 000 transports. Alors,
dans un cas, on peut avoir un chiffre
inférieur à 28 heures qui soit différent d'une autre région, mais, s'il
n'y a pas l'un ou l'autre critère, on ne convertit pas ni n'ajoutons
d'ambulances.
Alors, si la CAQ veut
prendre des décisions sur un seul critère, elle n'est donc pas apte à gérer. Et
c'est ça, la situation, M. le Président. Et l'explication, elle est tout
simplement là, nous avons une grille...
Le Président :
En terminant.
M. Barrette :
...rigoureuse que nous appliquons partout au Québec.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le député de Lévis.
M. François Paradis
M. Paradis (Lévis) : M. le Président, même l'industrie questionne la méthodologie du ministre.
Pour l'industrie, à Sainte-Marie de Beauce, Acton Vale, les
ratios sont dépassés, mais les horaires n'ont pas été transformés. À Saint-Charles-de-Bellechasse, le taux d'utilisation de l'ambulance est à 104 %.
Il n'y a pas de nouvelles ressources, les ambulanciers sont débordés.
Est-ce que le
ministre reconnaît au moins dans ces données que les données objectives
démontrent la nécessité — parlons
de ce cas-là — de
transformer au complet un horaire de faction en horaire à l'heure à Saint-Charles-de-Bellechasse?
Le Président :
M. le ministre de la Santé.
M. Gaétan Barrette
M.
Barrette : Je pense
que tous les gens qui nous écoutent aujourd'hui, M. le Président, comprennent que, du côté des entreprises,
il y a un intérêt à augmenter le chiffre d'affaires et, du côté des
syndicats, il y a un intérêt à convertir des horaires de faction en quarts de travail. C'est normal, c'est
l'humanité de la chose. D'un côté, le côté commercial; de l'autre côté,
un avantage que l'on comprend.
Maintenant,
M. le Président, encore faut-il se mettre au-dessus de la mêlée
et prendre les décisions sur une base qui
est reproductible et objective d'une
région à l'autre, et c'est ce que nous faisons. Maintenant, à propos de
Bellechasse, nous sommes encore en
train de terminer l'analyse parce que, oui, il est possible que nous
ajoutions... ou convertissions des horaires, tout à fait, sauf qu'on va
le faire...
Le Président :
En terminant.
M. Barrette :
...sur la base de la raison, et non de la politique.
Le Président :
Principale, Mme la députée de Taillon.
Services offerts au CLSC du
Richelieu
Mme Diane Lamarre
Mme
Lamarre : Depuis quatre ans, les citoyens de la MRC de Rouville, en
Montérégie, subissent la diminution ou la fermeture de plusieurs
services de leur CLSC du Richelieu. Voici des services qui ont été
perdus : les suivis de grossesse, les
services après accouchement, des changements de pansement, des points de
suture, l'inhalothérapie d'urgence. On
apprend récemment que même le sans rendez-vous sera fermé, 8 000 personnes
sans médecin de famille qui vont devoir aller à
Saint-Jean-sur-Richelieu, à 20 kilomètres plus loin, pour voir un médecin.
Le
Parti québécois a lancé la campagne Non à la délocalisation des services du
CLSC Richelieu pour maintenir des
services de proximité. Est-ce que le ministre va le comprendre? On a un
ministre qui déplace les patients comme si c'étaient des pièces d'un jeu. Nous, on pense aux personnes âgées, aux
jeunes familles, aux êtres humains qui ont besoin de soins proches de
chez eux, pas à 20 kilomètres plus loin.
Est-ce
que le gouvernement va mettre un frein à ces fermetures et rétablir les
services au CLSC Richelieu? Ils sont indispensables.
Le Président :
M. le ministre de la Santé.
M. Gaétan Barrette
M.
Barrette : Alors, M. le Président, je suis très au fait de cette
situation-là qui, malheureusement, ne découle pas d'une décision gouvernementale. Et non, M. le Président, le
gouvernement... Et je l'ai dit à plusieurs reprises dans cette Chambre à des questions posées par mes
collègues critiques en matière de santé et de services sociaux, les CLSC
ne sont pas ni pour fermer ni pour réduire
leurs activités. Le rôle des CLSC est important, et doit continuer, et, dans
certains cas, même augmenter.
Ceci
étant dit, M. le Président, dans le cas précis qui est soulevé par ma collègue,
il y a une problématique réelle qui,
elle, découle de décisions médicales
prises individuellement par ces médecins-là du CLSC. Et je suis d'accord avec
ma collègue que cette décision-là prise par des médecins, non
pas par le gouvernement ni par le CISSS de Montérégie-Centre, est une décision qui est éminemment critiquable,
et c'est la raison pour laquelle, au moment même où on se parle, je suis
intervenu et j'interviens encore non pas
auprès du CISSS, mais bien de la FMOQ pour qu'elle, disons, contrôle ses
membres...
Le Président :
En terminant.
M. Barrette :
...qui ont pris une décision éminemment délétère.
Le Président :
Première complémentaire, Mme la députée de Taillon.
Mme Diane Lamarre
Mme Lamarre : Vous voyez, M. le Président, c'est ça
que les Québécois ne comprennent pas, c'est qu'il y a
des négociations entre un gouvernement et une fédération
médicale où on garantit 3 milliards d'augmentations pour les huit prochaines années sans être capable d'aller
chercher des assurances de services pour la population. Et ça, c'est
l'échec du ministre,
c'est l'échec de ce gouvernement depuis 15 ans, et c'est ça
que la population ne peut plus accepter maintenant. Je n'ai pas de question.
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît! Je vais peut-être donner du temps. M. le ministre de la Santé.
Une voix :
...
M. Gaétan Barrette
M. Barrette : Ce qui nous... Oui, moi aussi, je le cherche
encore, le point d'interrogation. Il n'y en a pas, alors je vais répondre à un éditorial par un éditorial.
Les médecins étant des travailleurs autonomes et à propos desquels les relations entre la société, et le représentant qu'est le gouvernement, et ce groupe de travailleurs, bien, elles sont
régies par des règles de fonctionnement que l'on connaît et elles sont liées à leur statut... Maintenant,
si, au Parti québécois, on veut
changer leur statut, bien, qu'on l'écrive dans un programme
électoral. Je n'ai pas vu dans leur programme électoral quelque proposition de changement de statut, je n'ai pas vu ça. Maintenant,
M. le Président, j'interviens à l'intérieur...
Le Président :
En terminant.
M. Barrette :
...de mes prérogatives pour régler ce problème.
Le Président :
Complémentaire, Mme la députée...
Mme Diane Lamarre
Mme Lamarre :
M. le Président, j'invite le ministre...
Le Président :
Vous êtes compliquée un peu, là. Complémentaire, Mme la députée de Taillon.
Mme Lamarre :
Merci. Bonjour, M. le Président. Alors, j'invite le ministre, qui prétend
toujours que la CAQ ne donne pas son
programme... Nous, il est donné, notre programme, et clairement on les a, les
solutions. Il faut arrêter le joug...
de laisser les professionnels sous le joug des médecins, permettre un élargissement
des autres activités et faire en sorte de revoir les modes de
rémunération.
Le ministre est vraiment persuadé,
convaincu que le mode de rémunération à l'acte, qu'il a négocié quand il était
président de la FMSQ et qu'il a continué à
soutenir quand il est président maintenant... quand il est ministre de la Santé,
est le seul. C'est faux.
Le Président :
M. le ministre de la Santé. Avec...
M. Gaétan Barrette
M. Barrette :
M. le Président, je vais...
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît! Avec un point d'exclamation. M. le ministre de la Santé.
• (11 heures) •
M. Barrette :
Alors, M. le Président, dans cet échange d'éditoriaux, qui est très
intéressant, puisqu'il va intéresser la population, si le Parti
québécois veut vendre à la population cette option-là, qu'il le fasse. J'ai déjà
félicité le Parti québécois d'avoir, contrairement,
effectivement, à la CAQ, écrit son programme électoral, qui n'est pas
suffisamment détaillé. Peut-être que
la population irait plus vers le Parti québécois si le Parti québécois était
clair sur cet élément-là. Revoir la
rémunération, c'est une chose. Le faire, c'est une autre chose. Comment le
faire, c'est une autre chose. Moi, j'encourage le Parti québécois à
s'exprimer clairement sur ce sujet-là. Peut-être auront-ils plus de
succès — je
leur souhaite — dans
cette campagne électorale.
Le Président :
Principale, M. le député de Saint-Jean.
Aide
financière aux parents d'enfants lourdement handicapés
M.
Dave Turcotte
M.
Turcotte : En cette Semaine québécoise des personnes
handicapées, l'heure est au bilan. Le bilan du gouvernement libéral : coupe d'un demi-million d'heures de soins à
domicile, coupe dans les services en CHSLD, et le plan d'action du
ministre pour les adultes vivant en CHSLD se fait toujours attendre.
Encore trop de parents attendent une réponse ou se
font refuser le supplément pour enfant nécessitant des soins exceptionnels. Les parents de Parents pour
toujours attendent toujours de l'aide du gouvernement. L'exclusion des élèves
vivant avec un handicap du supplément pour
l'achat de fournitures scolaires... encore trop de parents attendent pour le
diagnostic ou pour les services pour leur enfant vivant avec une déficience
intellectuelle ou un trouble du spectre de l'autisme,
sans parler des coupes en éducation pour les services spécialisés. On n'a rien
pour les loisirs, leurs logements, leur
transport, leur employabilité. Vivement un État fort au service des personnes vivant
avec un handicap! Vivement le gouvernement
du Parti québécois! Et le gouvernement libéral doit maintenant porter l'odieux
de ce bilan dévastateur pour les personnes vivant avec un handicap au
Québec.
Le Président :
Mme la ministre déléguée à la Réadaptation.
Mme
Lucie Charlebois
Mme
Charlebois : M. le Président, je veux dire au député de
Saint-Jean par votre entremise que c'est faux de prétendre qu'on n'a
rien fait.
Premièrement,
parlons donc de Parents pour toujours, que j'ai piloté du début à la fin, qui a
fait en sorte que... à l'époque, le
ministre de l'Éducation était ministre de la Famille, il a pu le prendre avec
Retraite Québec puis aider ces parents-là. Ça, c'est toujours bien...
Des voix :
...
Le
Président : S'il vous plaît! S'il vous plaît! On a entendu. La
question était bien posée, M. le député de Saint-Jean.
Des voix :
...
Le Président :
M. le député de Saint-Jean, M. le leader... Mme la ministre, c'est vous la
parole.
Mme
Charlebois : Alors, M. le Président, non seulement on a aidé
ces parents-là, mais on a, avec l'OPHQ, l'Office des personnes handicapées,
travaillé sur le plan des engagements gouvernementaux. On a investi beaucoup de
sommes pour rendre accessibles des
lieux, pour faire en sorte que nous puissions aider nos personnes handicapées,
qu'on puisse faire de l'inclusion sociale. Prenons donc le travail que
fait le ministre de l'Emploi et de la Solidarité sociale pour inclure ces
personnes-là sur le marché du travail.
Ce qu'on cherche à faire, c'est avoir
une société plus inclusive. On a investi massivement. Eux autres, pendant
qu'ils ont été au pouvoir, 18 mois, ils
se sont assis sur leurs deux mains. Nous autres, on s'est mis au travail depuis qu'on est là. M. le Président, je peux vous donner, là... juste en déficience physique, les budgets
sont passés de 437 millions
à 618 millions, une augmentation...
Le Président :
En terminant.
Mme
Charlebois :
...de 42 %. On ne réduit pas les services, M. le Président.
Une voix :
...
Le Président :
C'est terminé.
Une voix :
...
Le Président :
Bien, je vais commencer par déclarer...
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît! S'il vous plaît!
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît! S'il vous plaît!
Des voix :
...
Le Président :
Bien, pour l'instant, je suis debout. Pour l'instant, je suis debout. Vous
allez vous asseoir.
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît!
Des voix :
...
Le
Président : M. le
leader, vous avez quelque chose à ajouter? Mme la ministre, ces notes-là,
vous dites que ce sont des notes personnelles?
Une voix :
...
Le Président :
Oui, oui, je vous écoute.
Mme
Charlebois : Ce
sont mes notes personnelles. Je travaille beaucoup. Vous voyez, j'ai un
cartable plein, parce que je connais mes dossiers.
Le Président :
Cela règle la question. Il faut prendre la parole de la ministre.
Et je vous annonce
que c'est la fin de la période de questions et de réponses orales.
Motions
sans préavis
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, nous en sommes à la rubrique Motions
sans préavis. Et, en fonction de nos
règles, c'est un membre du deuxième
groupe d'opposition... Il s'agit de M. le député de La Peltrie pour la présentation de sa motion. M. le
député, à vous la parole.
Exiger
du gouvernement de baser ses choix de nomination sur les compétences
et de tenir compte des recommandations des conseils d'administration
et des comités de sélection, sans égard à l'affiliation politique
M.
Caire : Merci, M. le Président. Je demande le consentement pour déposer la
motion suivante conjointement
avec le député de Matane, le député de Mercier, la députée de Vachon :
«Que l'Assemblée
nationale exige du gouvernement de baser ses choix de nomination sur
les compétences et de tenir compte des recommandations des conseils
d'administration et des comités de sélection, sans égard à leur affiliation
politique.»
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
M. Tanguay :
Nous proposons de l'adopter sans débat, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, la motion est adoptée.
Une voix : ...
Mise aux voix
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Oui. Alors, que l'on appelle les députés, parce que le vote par appel nominal
est demandé. Je ne vois pas de whip debout, alors nous allons procéder tout de
suite...
Des voix : ...
Le Vice-Président (M. Gendron) : S'il
vous plaît! Nous allons procéder tout de suite au vote.
Alors, quels sont ceux qui sont d'accord avec
cette motion? Veuillez vous lever, s'il vous plaît.
Le Secrétaire adjoint : M. Bonnardel (Granby), M. Caire (La Peltrie), M.
Jolin-Barrette (Borduas), M. Charette (Deux-Montagnes), M. Martel
(Nicolet-Bécancour), Mme Roy (Montarville), Mme Samson (Iberville), M. Roberge
(Chambly), M. Laframboise (Blainville), M. Schneeberger (Drummond—Bois-Francs),
M. Lemay (Masson), Mme Lavallée (Repentigny), M. Lamontagne (Johnson),
Mme D'Amours (Mirabel), Mme Soucy (Saint-Hyacinthe),
Mme Guilbault (Louis-Hébert), M. Paradis (Lévis), M. Spénard
(Beauce-Nord).
M. Fournier
(Saint-Laurent), M. Billette (Huntingdon), Mme Thériault (Anjou—Louis-Riel),
M. Leitão (Robert-Baldwin), M. Arcand
(Mont-Royal), M. Coiteux (Nelligan), Mme David (Outremont),
M. Proulx (Jean-Talon), M. D'Amour
(Rivière-du-Loup—Témiscouata),
Mme Nichols (Vaudreuil), M. Kelley (Jacques-Cartier), Mme Vallée
(Gatineau), Mme Charlebois (Soulanges),
M. Barrette (La Pinière), Mme Weil (Notre-Dame-de-Grâce),
M. Blanchette (Rouyn-Noranda—Témiscamingue), M. Lessard
(Lotbinière-Frontenac), M. Poëti (Marguerite-Bourgeoys), M. Heurtel
(Viau), Mme Vien (Bellechasse),
Mme Ménard (Laporte), M. Fortin (Pontiac), Mme Tremblay (Chauveau),
M. Fortin (Sherbrooke), M. Reid (Orford), M. Morin
(Côte-du-Sud), M. Bernier (Montmorency), M. Ouellette (Chomedey), Mme Montpetit (Crémazie), Mme Rotiroti
(Jeanne-Mance—Viger),
M. Tanguay (LaFontaine), Mme Melançon (Verdun), M. Blais (Charlesbourg), Mme Charbonneau
(Mille-Îles), M. Carrière (Chapleau), M. Drolet (Jean-Lesage),
Mme de Santis (Bourassa-Sauvé), M. Bolduc (Mégantic),
M. Simard (Dubuc), M. Matte (Portneuf), M. Chevarie
(Îles-de-la-Madeleine), M. Girard (Trois-Rivières), M. Huot
(Vanier-Les Rivières), M. Rousselle (Vimont), M. Auger (Champlain), M. Birnbaum (D'Arcy-McGee),
M. Boucher (Ungava), M. Giguère (Saint-Maurice), M. Habel
(Sainte-Rose), M. Hardy
(Saint-François), M. Merlini (La Prairie), M. Plante
(Maskinongé), M. Polo (Laval-des-Rapides), Mme Simard
(Charlevoix—Côte-de-Beaupré),
Mme Sauvé (Fabre).
M. Lisée (Rosemont), M. Bérubé
(Matane-Matapédia), M. Marceau (Rousseau), Mme Léger
(Pointe-aux-Trembles), M. LeBel (Rimouski), Mme Maltais
(Taschereau), Mme Lamarre (Taillon), M. Bergeron (Verchères),
M. Leclair (Beauharnois), Mme Poirier (Hochelaga-Maisonneuve),
M. Gaudreault (Jonquière), M. Cloutier (Lac-Saint-Jean),
M. Therrien (Sanguinet), M. Rochon (Richelieu), M. Cousineau (Bertrand),
M. Bourcier (Saint-Jérôme), Mme Jean (Chicoutimi), M. Ouellet
(René-Lévesque), M. Villeneuve (Berthier), Mme Fournier
(Marie-Victorin), M. Traversy (Terrebonne), M. Kotto (Bourget),
M. Turcotte (Saint-Jean), M. Roy (Bonaventure).
M. Nadeau-Dubois
(Gouin), M. Khadir (Mercier), M. Busque (Beauce-Sud),
Mme Ouellet (Vachon).
Le Vice-Président (M. Gendron) : Y a-t-il
des gens qui sont contre? Y a-t-il des abstentions? M. le secrétaire
général, pour le résultat du vote.
Le
Secrétaire : Pour : 101
Contre :
0
Abstentions :
0
Une voix :
...
Le Vice-Président (M. Gendron) : Un
instant. La motion est adoptée. Oui, M. le leader de l'opposition officielle.
M. Bérubé :
Un petit correctif, M. le Président. On a identifié le député comme étant
M. Rochon, mais c'est M. Pagé, de Labelle.
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Oui, oui. Alors, on va refaire la correction à la
table. Ça va?
Des voix :
...
Le Vice-Président (M. Gendron) : Mais non,
mais on me dit que c'est fait, là. Ça fait que c'est réglé. Merci.
Alors, un membre du
groupe, maintenant, formant le gouvernement. Mme la ministre responsable de
l'Accès à l'information et de la Réforme des institutions, pour la présentation
de votre motion. Mme la ministre.
Mme Weil : Merci,
M. le Président. Je sollicite le consentement de cette Assemblée afin de
présenter la motion suivante conjointement avec le député de
Gouin :
«Que l'Assemblée
nationale reconnaisse l'importance qu'elle accorde à la protection des
renseignements personnels des électeurs ainsi que les préoccupations de la
population du Québec à cet égard;
«Que
l'Assemblée nationale prenne acte que le Directeur général des élections a,
dans une lettre datée du 5 avril 2018, suggéré
l'adoption au cours de la présente session parlementaire d'une loi lui
accordant temporairement un mandat et les pouvoirs nécessaires afin que
soient évaluées les pratiques des partis politiques quant à la collecte, à
l'utilisation, à la communication, à la conservation et à la sécurité des
renseignements personnels des électrices et des électeurs;
«Que
l'Assemblée nationale prenne acte que ces travaux du Directeur général des
élections permettraient de dresser un état de situation et de proposer par la
suite un encadrement législatif quant à la protection de la vie privée des
électeurs;
«Que
l'Assemblée nationale rappelle que les partis politiques représentés à
l'Assemblée nationale ont tous exprimé publiquement leur appui à la
suggestion du Directeur général des élections;
«Que,
conséquemment, l'Assemblée nationale s'engage à modifier la Loi électorale afin
de donner suite à la demande du Directeur général des élections, en procédant à
l'adoption du projet de loi n° 188 d'ici la fin de la présente
session parlementaire.» Merci, M. le Président.
• (11 h 10) •
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Alors, M. le leader adjoint du gouvernement, y a-t-il
consentement pour débattre de cette motion?
M. Tanguay :
Nous proposons de l'adopter sans débat.
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Alors, est-ce que cette motion est adoptée?
Des voix :
...
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Pardon?
M.
Bonnardel :
Pas de consentement, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Pas de consentement? Alors, il n'y a pas de
consentement.
Des voix :
...
Le
Vice-Président (M. Gendron) : S'il vous plaît! J'ai entendu qu'il n'y
avait pas de consentement. Un membre du groupe formant l'opposition
officielle. M. le député de Jonquière.
Affirmer
que la production d'énergie éolienne est un moteur économique pour les
régions et que l'acceptabilité sociale, l'occupation et la vitalité des
territoires
doivent demeurer des critères de la politique énergétique du Québec
M.
Gaudreault : M. le Président, je sollicite le consentement des membres
de cette Assemblée afin de présenter, conjointement
avec le ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles, le député de Gouin
et le député de Gaspé, la motion suivante :
«Que
l'Assemblée nationale rappelle que la production d'énergie éolienne constitue
un moteur important pour l'économie et l'innovation dans les régions du
Québec;
«Qu'elle souligne que
plusieurs emplois y sont rattachés;
«Qu'elle
affirme que l'occupation, la vitalité des territoires et l'acceptabilité
sociale doivent demeurer des critères importants de la politique énergétique
du Québec.»
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
M. Tanguay :
Nous proposons de l'adopter sans débat, M. le Président.
Mise
aux voix
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Alors, est-ce que cette motion est adoptée?
Des voix :
...
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Un instant! Cette motion-là, est-ce qu'elle est
adoptée?
Des voix :
...
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Adopté. Oui, M. le leader.
M. Bérubé :
...vote par appel nominal.
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Le vote par appel nominal étant demandé — je ne vois pas les whips ailleurs que sur leurs sièges — en
conséquence, nous allons procéder dès maintenant.
Alors, quels sont
ceux qui sont favorables avec cette motion? Veuillez vous lever.
Le
Secrétaire adjoint : M. Lisée (Rosemont), M. Bérubé
(Matane-Matapédia), M. Marceau (Rousseau), Mme Léger (Pointe-aux-Trembles), M. LeBel (Rimouski),
Mme Maltais (Taschereau), Mme Lamarre (Taillon), M. Bergeron (Verchères), M. Leclair
(Beauharnois), Mme Poirier (Hochelaga-Maisonneuve), M. Gaudreault
(Jonquière), M. Cloutier (Lac-Saint-Jean), M. Therrien
(Sanguinet), M. Pagé (Labelle), M. Cousineau (Bertrand),
M. Bourcier (Saint-Jérôme), Mme Jean (Chicoutimi), M. Ouellet
(René-Lévesque), M. Villeneuve (Berthier), Mme Fournier
(Marie-Victorin), M. Traversy (Terrebonne), M. Kotto (Bourget),
M. Turcotte (Saint-Jean), M. Roy (Bonaventure).
M. Fournier
(Saint-Laurent), M. Billette (Huntingdon), Mme Thériault (Anjou—Louis-Riel),
M. Leitão (Robert-Baldwin),
M. Arcand (Mont-Royal), M. Coiteux (Nelligan), Mme David
(Outremont), M. Proulx (Jean-Talon), M. D'Amour (Rivière-du-Loup—Témiscouata), Mme Nichols (Vaudreuil),
M. Kelley (Jacques-Cartier), Mme Vallée (Gatineau), Mme Charlebois (Soulanges),
M. Barrette (La Pinière), Mme Weil (Notre-Dame-de-Grâce),
M. Blanchette (Rouyn-Noranda—Témiscamingue), M. Lessard
(Lotbinière-Frontenac), M. Poëti (Marguerite-Bourgeoys), M. Heurtel
(Viau), Mme Vien (Bellechasse),
Mme Ménard (Laporte), M. Fortin (Pontiac), Mme Tremblay
(Chauveau), M. Fortin (Sherbrooke), M. Reid (Orford),
M. Morin (Côte-du-Sud), M. Bernier (Montmorency), M. Ouellette
(Chomedey), Mme Montpetit (Crémazie), Mme Rotiroti (Jeanne-Mance—Viger),
M. Tanguay (LaFontaine), Mme Melançon (Verdun), M. Blais (Charlesbourg), Mme Charbonneau
(Mille-Îles), M. Carrière (Chapleau), M. Drolet (Jean-Lesage),
Mme de Santis (Bourassa-Sauvé), M. Bolduc (Mégantic),
M. Simard (Dubuc), M. Matte (Portneuf), M. Chevarie (Îles-de-la-Madeleine), M. Girard
(Trois-Rivières), M. Huot (Vanier-Les Rivières), M. Rousselle
(Vimont), M. Auger (Champlain),
M. Birnbaum (D'Arcy-McGee), M. Boucher (Ungava), M. Giguère
(Saint-Maurice), M. Habel (Sainte-Rose), M. Hardy (Saint-François), M. Merlini (La Prairie),
M. Plante (Maskinongé), M. Polo (Laval-des-Rapides), Mme Simard
(Charlevoix—Côte-de-Beaupré),
Mme Sauvé (Fabre).
M. Bonnardel
(Granby), M. Caire (La Peltrie), M. Jolin-Barrette (Borduas),
M. Charette (Deux-Montagnes), M. Martel
(Nicolet-Bécancour), Mme Roy (Montarville), Mme Samson (Iberville),
M. Roberge (Chambly), M. Laframboise (Blainville), M. Schneeberger (Drummond—Bois-Francs), M. Lemay (Masson),
Mme Lavallée (Repentigny), M. Lamontagne
(Johnson), Mme D'Amours (Mirabel), Mme Soucy (Saint-Hyacinthe),
Mme Guilbault (Louis-Hébert), M. Paradis (Lévis),
M. Spénard (Beauce-Nord).
M. Nadeau-Dubois
(Gouin), M. Khadir (Mercier), M. Busque (Beauce-Sud),
Mme Ouellet (Vachon).
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Que les députés contre cette motion veuillent bien
se lever. Je n'en vois pas. Abstentions? Je n'en vois pas. Alors, M. le
secrétaire général, pour le résultat de la motion.
Le
Secrétaire : Pour : 101
Contre :
0
Abstentions :
0
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Alors, la motion est adoptée.
Des voix :
...
Le Vice-Président
(M. Gendron) : S'il vous plaît! M. le leader.
M. Bérubé : Juste une petite erreur. La députée de Vachon était conjointe sur cette motion, et ça n'a
pas été identifié, donc je voulais faire le correctif.
Des voix :
...
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Non, on va faire le correctif. Maintenant...
Des voix :
...
Le Vice-Président
(M. Gendron) : S'il vous plaît! Non, la récréation n'est pas supposée
de commencer.
Alors,
on est toujours aux motions sans préavis, et je cède la parole à Mme la députée
de Vachon pour la présentation de sa motion sans préavis. Mme la
députée, à vous la parole.
Souligner
le Mois national de l'histoire autochtone
Mme Ouellet : Oui. Merci, M. le Président. Je demande le consentement de cette
Chambre pour présenter la motion suivante — pour laquelle j'étais
conjointe mais que je prends sous ma responsabilité, sinon elle n'aurait pas pu
être présentée — donc, conjointement avec le député de
Mercier, avec le ministre responsable des Affaires autochtones, avec le
député de Lac-Saint-Jean, avec le député de Masson et le député de Gaspé :
«Que l'Assemblée nationale
souligne le Mois national de l'histoire autochtone;
«Qu'elle reconnaisse que l'art, les cultures,
les langues et le patrimoine autochtones font partie intégrante de l'histoire
du Québec;
«Que
l'Assemblée nationale en profite pour déclarer son appui aux peuples
autochtones qui oeuvrent à améliorer la
qualité de vie et à établir des collectivités saines, sécuritaires et durables
en participant pleinement au développement politique, social et
économique de notre société.»
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Alors, je vous remercie. Y a-t-il
consentement pour débattre de cette motion?
M. Tanguay : Nous proposons
de l'adopter sans débat, M. le Président.
Mise aux voix
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Est-ce que cette motion est adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, la motion est adoptée. Merci.
Une voix : ...
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Oui?
M. Tanguay :
Oui. M. le Président, j'aimerais déposer, de consentement, une deuxième motion
sur la tenue de consultations
particulières quant au projet de loi n° 188 et notamment pour donner suite
à ce que demandait le Directeur général des élections.
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Est-ce qu'il y a consentement? Alors, il n'y a pas de consentement pour
débattre de cette motion.
Nous en
sommes maintenant à la rubrique Renseignements sur les travaux, parce qu'il n'y
a pas d'avis touchant les travaux. Alors, est-ce qu'il y a des
renseignements? Je ne vois pas de demande de renseignements.
Affaires du jour
En conséquence, M. le leader adjoint,
indiquez-nous les affaires du jour.
M. Tanguay : Oui. M. le
Président, je vous prierais d'appeler l'article 21, s'il vous plaît.
Le Vice-Président (M. Gendron) : À
l'article 21 du feuilleton d'aujourd'hui...
Des voix : ...
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Alors, nous allons suspendre quelques
instants pour permettre aux gens de quitter dans le silence.
(Suspension de la séance à 11 h 18)
(Reprise à 11 h 21)
Projet de loi n° 184
Adoption du principe
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, pour donner suite à la demande du leader du gouvernement, M. le ministre
des Transports propose l'adoption du principe du projet de loi n° 184, Loi favorisant l'établissement d'un
service public de recharge rapide
pour les véhicules électriques. Et je suis prêt à entendre les interventions et
je reconnais M. le ministre des Transports pour son intervention. À
vous, M. le ministre.
M. André Fortin
M.
Fortin (Pontiac) : Merci, M. le Président. Il me fait plaisir de
prendre part, évidemment, là, au débat sur l'adoption de principe du projet de loi n° 184, le
projet de Loi favorisant l'établissement d'un service public de recharge rapide
pour véhicules électriques.
Je pense que tout le monde ici est à
même de reconnaître, M. le Président, qu'il y a ici, au Québec, ici, au Canada,
mais dans le monde entier, de grands changements
en matière d'énergie, en matière d'électrification, entre autres, des transports, et, heureusement, ici, au Québec, on a
la chance de pouvoir compter sur notre énergie à nous, notre énergie propre, notre énergie renouvelable, l'hydroélectricité
québécoise, et je dis que c'est une chance, M. le Président, c'est une chance, effectivement, parce que notre
hydroélectricité, elle est accessible et elle est, sans aucun doute, un atout
qui nous permet collectivement, comme société, de faire des
meilleurs choix énergétiques. De nos jours, évidemment, l'adoption de meilleurs choix
énergétiques, c'est devenu une responsabilité quotidienne, et plusieurs
citoyens se sentent interpellés par ça, plusieurs gouvernements, évidemment, se
sentent interpellés par la même chose, en particulier, entre autres, en matière
de transport.
De
plus en plus de Québécois, dans tous nos quartiers, dans toutes nos régions,
font le choix de véhicules électriques, et dans ce contexte, évidemment, il appartient au gouvernement de s'assurer
que le citoyen a tous les outils à sa disposition pour faire ces choix-là. Comme vous le savez, nous
nous sommes fixé, comme gouvernement, des objectifs ambitieux mais des objectifs importants en matière
d'électrification des transports et, parmi ces objectifs, on veut intégrer
100 000 véhicules électriques immatriculés ici, au Québec, sur les
routes du Québec, d'ici 2020, donc d'ici deux ans. C'est un premier objectif. L'objectif subséquent, c'est d'en avoir
300 000 d'ici 2026 et, enfin, 1 million, de véhicules électriques,
d'ici 2030. À l'heure actuelle, M. le Président, au Québec, il y en a un peu
plus de 27 000, mais la tendance vers l'achat du véhicule électrique, elle est importante. Au cours,
simplement, du mois dernier, 2 300 Québécois se sont ajoutés au
nombre, 2 300 Québécois ont fait le choix de l'achat d'un véhicule
électrique.
Et déjà, M. le
Président, plusieurs incitatifs sont en place pour favoriser l'émergence, pour
favoriser l'arrivée d'additionnels véhicules
électriques sur nos routes, comme le rabais à l'achat, rabais de
8 000 $ à l'achat. Et d'ailleurs je dois féliciter certaines villes
comme la ville de Laval, qui fait le choix d'ajouter à ce rabais-là, certaines
entreprises également qui font le choix d'ajouter... comme Cascades, qui font
le choix d'ajouter à ce rabais qui est en place. Le rabais, c'est une chose.
Le
développement du circuit de bornes de recharge est également primordial pour
s'assurer d'arriver à nos objectifs. Alors, on veut rendre,
collectivement, comme gouvernement — c'est un objectif commun à
tout le monde, j'en suis certain — on veut rendre plus accessible un plus grand
nombre de bornes publiques de recharge rapide, c'est-à-dire des bornes d'une puissance de 400 volts et plus.
Toutefois, nous devons en faire plus que ce qui est présentement fait. Je vous
donne un exemple bien simple. La Norvège, aujourd'hui, M. le Président, est devenue un leader en matière
d'électrification des transports. Pourquoi? Bien, parce que collectivement
ils ont fait ce choix-là de se donner les moyens d'y arriver. Ensemble, ils ont choisi de subventionner la
construction et la mise en place de bornes de recharge rapide sur leur
territoire. Et cet exemple, bien, il
démontre bien à quel point le déploiement, disons, d'un tel réseau fiable, d'un
tel réseau dense, d'un tel réseau
accessible peut avoir un effet multiplicateur sur l'acquisition de véhicules
électriques par les gens de ce pays-là.
Et, comme vous le savez, au Québec, ici, on a tous les atouts pour convertir
progressivement nos transports à l'énergie
électrique. Notre énergie, elle est propre et elle est renouvelable. Notre
énergie, elle est beaucoup moins chère que l'essence, et notre réseau
électrique, il est déjà développé, il est déjà fiable.
Toutefois,
malgré ces avantages et ces avancées, il n'y a que 130 bornes publiques de
recharge rapide au Québec. Et, si on
veut réellement atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés avec le plan
d'électrification des transports 2015‑2020, bien, il est impératif, M. le
Président, d'augmenter le nombre de bornes de recharge mais également
d'augmenter le nombre de bornes de recharge rapide sur notre territoire.
Alors,
en tant que distributeur d'électricité, Hydro-Québec est mieux placée que
quiconque pour rentabiliser les projets d'infrastructure de recharge
rapide. Et, pour permettre à Hydro-Québec de procéder à un déploiement massif de ces bornes de recharge rapide, bien, il est
nécessaire d'instaurer un modèle de financement permettant une grande agilité
et une rapidité d'intervention, parce que ce
déploiement-là, il doit se faire à courte échéance. Et c'est pour cette
raison-là que nous avons présenté le
projet de loi favorisant l'établissement d'un service public de recharge rapide
pour ces véhicules électriques là et
c'est pour ça que, le projet de loi qui est proposé, ce qu'il propose, ce qu'il
présente, c'est de modifier la Loi
sur Hydro-Québec dans le but de permettre au gouvernement de fixer par
règlement les tarifs d'un service public de recharge rapide pour les véhicules électriques et la modification de
la Loi sur la Régie de l'énergie afin de permettre à celle-ci de tenir compte, dans la fixation des
tarifs de distribution d'électricité, des revenus requis par Hydro-Québec
pour assurer l'exploitation d'un service
public de recharge rapide et des préoccupations économiques, sociales et
environnementales que peut lui indiquer le gouvernement.
Alors,
avec ce projet de loi là, nous proposons une solution concrète en vue de
pallier aux coûts élevés et à l'absence de rentabilité des bornes de recharge rapide pour les véhicules
électriques, mais surtout ce qu'on fait, c'est qu'on s'assure qu'au-delà
de ce qui est déjà en place, au-delà du rabais qui est offert aux
consommateurs, au-delà de la loi sur les véhicules
zéro émission, qui a été présentée par le ministre de l'Environnement de
l'époque, au-delà de ce qui est déjà en place au Québec on se donne les outils
collectivement pour qu'il y ait plus de bornes de recharge rapide et pour
que plus de consommateurs fassent le choix
de l'électrification des transports, le choix de l'achat d'un véhicule
électrique. C'est ce vers quoi on
veut, c'est ce vers quoi on doit tendre, au Québec, et, avec le projet de loi
n° 184, on se donne les moyens d'y arriver, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Je vous remercie. On vous remercie, M.
le ministre des Transports. Et, pour la
poursuite du débat toujours sur le principe de ce même projet de loi, je cède
la parole au porte-parole de l'opposition officielle en cette matière.
M. le député de Saint-Jérôme, à vous.
M.
Marc Bourcier
M.
Bourcier : Alors, M. le Président, notre société québécoise change,
les véhicules électriques arrivent, il faut changer les mentalités, et le point de bascule est arrivé aussi. C'est
avec notre électricité propre qu'il faut les faire rouler.
Pourtant,
malgré leur popularité, dont le gouvernement se sert dans ses publicités à la
télé, on n'en compte aujourd'hui que
25 000 au Québec, contre 5 millions de véhicules à essence, et là on
parle de tous les modèles : hybrides et les tout électriques. Les
Québécoises et les Québécois veulent des autos électriques, mais,
malheureusement, la disponibilité des modèles chez les concessionnaires n'est
pas au rendez-vous.
La loi sur les véhicules zéro émission, qui
donne des crédits aux constructeurs automobiles s'ils vendent des modèles électriques, n'est pas assez sévère. Les
constructeurs ont d'ailleurs accumulé beaucoup de crédits depuis 2014, ce qui occasionne une pénurie de modèles
disponibles chez les concessionnaires. On peut attendre jusqu'à huit mois, dans
certains cas, pour en avoir un de
disponible, alors les gens se tournent vers les véhicules à essence, faute de
temps. D'ailleurs, six des 10 véhicules les plus vendus au Québec
étaient des camions légers, dont des Ford F-150, des RAM 1500, des
Toyota RAV4, mais ce n'étaient pas des électriques.
Avec le prix
de l'essence à 1,50 $, les Québécois sont prêts à se procurer des
véhicules électriques, mais il n'y en a pas, alors les gens se tournent vers les véhicules à essence, et les
ventes de pétrole augmentent encore plus. Pour la seule année 2016, les ventes d'essence ont augmenté
de 9,2 % par rapport à 2015. Ce n'est pas rien, ça. En fait, M. le Président,
l'essence automobile représentait 56 %
de la consommation totale de carburant utilisé pour le transport au Québec,
pendant que l'électricité représentait 0,3 % du total. Ça, c'est de
l'argent net qui sort à pleine porte du Québec.
Sachant
cela — alors
que la demande pour des véhicules électriques augmente, l'offre des
concessionnaires n'est tout simplement pas là, et c'est ça qui est
inconcevable — le
gouvernement du Québec s'est donné comme objectif... et j'entendais tantôt le ministre des Transports, un objectif
d'atteindre, en 2020, 100 000 véhicules électriques sur les routes
du Québec. Depuis quatre ans, on est rendus
à 25 000. Et là on voudrait en faire apparaître 75 000 en deux ans.
Moi, je vous le dis, M. le Président,
ça va prendre Messmer pour nous faire croire que c'est possible. De belles
paroles, M. le Président, mais, en catimini, le ministère des
Transports... plutôt, de l'Électrification des transports prédit plutôt que ce
sera 65 000 en 2020, et là on est
optimiste, on espère qu'il y aura des modèles. Ça va prendre plus que les
timides exigences de la loi zéro
émission du gouvernement envers les constructeurs pour que ça arrive. Ça va
prendre aussi de meilleurs incitatifs à
l'achat pour que les prix soient équivalents entre les modèles à essence et
ceux qui sont électriques. L'association des constructeurs automobiles
du Canada le recommande également.
À
ce sujet, M. le Président, le bonnet d'âne, le prix citron de la fin de semaine
qui arrive va au gouvernement fédéral, qui
est seul pays du G7 à ne pas donner d'incitatif à l'achat d'un véhicule
électrique. Il faudrait qu'ils s'en parlent, d'ailleurs, en fin de semaine, là, ils ne sont pas loin. Il
faut le faire. Avec les milliards de notre argent dépensés par le gouvernement
fédéral pour le pipeline Trans Mountain de
Kinder Morgan, on sait où est l'intérêt de ces gens. Pourtant, tout comme nos
amis du gouvernement libéral, ils se disent
pour l'électrification des transports, mais les bottines fédérales ne suivent
pas les babines.
M. le
Président, vous allez comprendre pourquoi j'ai parlé d'autos électriques en
premier. Pour ce qui est des bornes de
recharge rapide, le sujet principal de mon allocution ce matin, une pétition de
10 000 signataires a été déposée à l'Assemblée nationale demandant que 2 000 bornes de
recharge rapide soient déployées au Québec d'ici 2020, pétition qui a été
portée par mon collègue député de
Jonquière. On en a 110 actuellement au Québec. Donc, environ, au total, avec
les lentes, on a 1 400 bornes de recharge.
• (11 h 30) •
Lorsque mon collègue de Jonquière a déposé cette
pétition, M. le premier ministre a déclaré par la suite que cet objectif-là
n'était pas assez ambitieux. Mais, tant qu'à se comparer, on va se comparer. En
France, pour un pays trois fois plus petit,
ils ont ouvert leur 20 000e point
de recharge pour voitures électriques en septembre 2017. Un point de recharge, en France, c'est un paquet de bornes
au même endroit, dont des rapides. On peut recharger plusieurs véhicules
en même temps. Je me permets de rêver que ça
pourrait arriver au Québec un jour. J'espère. Si on compte les particuliers
qui partagent leur borne et les entreprises
françaises équipées en véhicules électriques, comme le ministère des Postes,
elles étaient estimées à plus de
130 000 unités en 2017, puis, en 2020, ils visent 1 million de
bornes de recharge. Ça, c'est de l'ambition!
Notre gouvernement, qui n'a rien fait pendant
quatre ans concernant les bornes de recharge rapide au pays de l'électricité,
arrive à la dernière minute, cette semaine, avec son projet de loi n° 144,
en visant 1 600 bornes rapides d'ici
2028. Pas 20 000, là, 1 600. Là, en regardant les deux tableaux
suivants, on peut se rendre compte du manque évident d'ambition du gouvernement. Alors, voyez-vous,
ici, sur ce tableau, M. le Président, on nous fait état qu'en 2020, donc,
il y aura 465 bornes de recharge rapide. Et, si je compare avec
l'engagement du Parti québécois, nous, ce qu'on veut, c'est qu'il y en ait au moins 2 000 en 2020. Alors, quand on
compare les deux tableaux, on voit bien où est le manque d'ambition. C'est
carrément mettre le couteau sous la gorge des groupes comme l'AVEQ et le réseau
électrique.
Pour ce qui
est d'Hydro-Québec, qui administre le circuit électrique, je les comprends de
ne pas chialer. C'est le ministre de l'Énergie qui est le patron pour eux, et
ce sont des jobs qui sont en jeu. Ils sont sous tension — excusez-moi le jeu de mots — alors ils attendent avec impatience
l'adoption du projet de loi n° 184 pour procéder à l'installation des
bornes promises dans ce projet de
loi. Cette semaine, d'ailleurs, les gens d'Hydro-Québec nous ont affirmé être
technologiquement capables d'en
installer 2 000 d'ici 2020, mais le gouvernement n'en autorise que 350,
puisque c'est le déploiement qu'on nous a confirmé lors de leurs
auditions, et donc 1 600 d'ici 2028. Ça, ça manque d'ambition.
Pour nous, au
Parti québécois, on prend l'engagement, ici ce matin,
qu'on donnera un gros coup de départ à notre arrivée au gouvernement, le 1er octobre prochain, en allant de
l'avant avec notre engagement d'avoir 2 000 bornes
de recharge rapide en 2020. De plus,
contrairement au gouvernement, qui veut faire porter l'odieux aux
électromobilistes le financement de
ces installations, nous puiserons l'argent nécessaire à même le Fonds Vert afin
de compléter le financement.
L'Union des consommateurs est du même avis que
nous, elle qui, cette semaine, affirme qu'utiliser les tarifs d'électricité
pour financer les politiques gouvernementales est inique et régressif. «On a là
l'exemple — et
je les cite encore — d'un [...] projet imposé sur la voie rapide
par la politique à Hydro-Québec...» C'est comme l'oeuf et la poule, M. le
Président : pas assez d'autos à cause d'une loi zéro émission qui n'est
pas assez incisive, donc pas assez d'argent des électromobilistes pour accélérer les installations de bornes de
recharge rapide. Vont-ils devoir augmenter les tarifs de recharge pour accélérer le processus? Le ministère
de l'Environnement et le ministère de l'Énergie auraient eu intérêt à
collaborer. Disons, ils auraient peut-être eu intérêt à se parler dans ce
dossier, ce qui ne semble pas être le cas.
Et je tiens à
rassurer ici les gens du circuit électrique d'Hydro-Québec, qui nous écoutent
sûrement, un gouvernement du Parti
québécois va assurer la pérennité du financement afin que le réseau de bornes rapides soit bien déployé et bien
entretenu, au grand plaisir des Québécois.
Il est également
impératif d'utiliser le Fonds vert pour combler le manque à gagner des ventes
d'électricité pour la recharge afin
d'atteindre un ratio de 50 véhicules par borne de recharge rapide. Il y a
de l'argent qui dort mystérieusement dans
ce fonds, M. le Président, et il faut l'utiliser. Il nous faut, au Québec,
multiplier par quatre le nombre de bornes de recharge rapide, un déploiement intensif au début, pour couvrir le
territoire du Québec et enlever les files d'attente en doublant et même quadruplant les bornes de
recharge rapide à certains endroits. Ce sera une manière d'unifier, par notre
électricité propre, toutes les régions du Québec,
les plus densément peuplées comme les plus éloignées, en rendant possible,
grâce à un plus grand nombre de points de
recharge rapide, l'utilisation de véhicules électriques pour tous les déplacements
des Québécois, mais aussi pour le commerce et le tourisme. Le Parti québécois
s'y engage.
Ce n'est
pas de la frime, c'est de l'ambition. Ça, c'est vrai. On doit être fiers de
notre nationalisme électrique québécois. D'ailleurs,
combien de membres du gouvernement
libéral et de la CAQ, qui est
propétrole, soit dit en passant, possèdent un véhicule personnel, pas un véhicule de fonction, mais un véhicule
personnel tout électrique, zéro émission, rechargeable? Je leur recommande, si ce n'est pas le cas, de
s'en procurer un cet été. Mais je les avise que, malheureusement, ils vont
l'avoir probablement dans huit mois à cause de la pénurie causée par les
constructeurs. C'est dommage. En roulant électrique,
comme tant de Québécois, comme le député de Jonquière,
comme moi et comme bien d'autres, on sortira le pétrole de notre économie, ce pétrole qui nous coûte si cher à la pompe et
qui laisse aller l'argent des Québécois à l'étranger. Je nous invite d'ailleurs tous à le faire, afin de comprendre ce que les Québécois
propriétaires de véhicules électriques peuvent vivre. Et rouler
électrique, ça rend fier. Pouvoir se recharger, ça rend encore plus fier.
Je cite le
mémoire des gens du réseau électrique, qu'ils nous ont déposé cette
semaine : «On changerait à jamais l'avenir des infrastructures pour
[les] véhicules zéro émission au Québec et plus personne n'aurait à craindre de
manquer de courant sur les routes dans pratiquement toutes les régions habitées
du Québec.» M. le Président, même l'association des Constructeurs mondiaux
d'automobiles du Canada, qui regroupe Toyota, BMW, Honda, Hyundai, Volkswagen, Volvo, Mazda et Nissan, pour ne nommer
que ceux-là, ils nous l'affirment : «...les automobilistes ne sont pas convaincus et rassurés qu'il y a suffisamment
de points de recharge pour réduire leur anxiété quant à l'autonomie de
leur véhicule.
«[...]le Québec devrait avoir au moins 10
000 bornes de recharge sur son territoire, soit quatre fois le nombre
qu'Hydro-Québec prévoit de déployer d'ici 2020.
«[Il
faut] qu'Hydro-Québec déploie et installe suffisamment de bornes de recharge
pour satisfaire à la recommandation de l'Union européenne d'avoir un point de
recharge pour 10 véhicules[...]. Ceci se traduirait par le déploiement
d'au moins 5 000 bornes de
recharge par Hydro-Québec d'ici 2020, 10 000 bornes en 2021‑2022 et
20 000 bornes à l'horizon 2025.» C'est encore plus
ambitieux, ça, M. le Président.
L'expression
populaire le dit : À défaut de pain, on mange de la galette. Le
gouvernement peut faire mieux. Mais soyez
assuré que nous avons été proactifs et que l'inertie évidente du gouvernement
libéral en matière d'électrification des
transports sera oubliée rapidement le 1er octobre, M. le Président, lorsque
nous formerons le prochain gouvernement.
Je souhaite un
bon été à tous les électromobilistes de tout le Québec, à tous les collègues
qui m'écoutent actuellement, en leur souhaitant tous de pouvoir
recharger leurs batteries. Merci, M. le Président.
• (11 h 40) •
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Alors, je vous remercie, M. le
député de Prévost... voyons, Saint-Jérôme, de votre intervention. Et je cède la
parole à Mme la députée de Saint-Hyacinthe pour son intervention sur le
principe de ce projet de loi là. À vous, Mme la députée de
Saint-Hyacinthe.
Mme Chantal Soucy
Mme Soucy :
Merci, M. le Président. Alors, la Coalition avenir Québec est en faveur de
l'adoption du principe du projet de
loi n° 184, projet de loi qui a pour objectif de favoriser l'établissement
d'un service public de recharge rapide pour les véhicules électriques.
Difficile, M.
le Président, d'être contre ce projet de loi si nous voulons augmenter le
nombre de véhicules électriques sur
nos routes. Il faut se poser la question pourquoi un consommateur ne va pas
naturellement vers un véhicule électrique lorsqu'il vient le temps de s'acheter une voiture, parce
qu'économiquement c'est un choix intelligent : plus besoin d'entretien,
plus besoin... le coût de l'essence, avec le
prix de l'essence, évidemment, ces temps-ci, plus de changement d'huile, etc.
Donc, économiquement, c'est un choix
intelligent. Environnementalement, c'est également un choix intelligent :
plus de pollution qui se dégage du
carburant, donc moins de GES. Donc, il s'agit d'un moyen parmi tant d'autres
d'arriver à notre objectif de diminuer nos GES.
Alors,
pourquoi la transition ne se fait pas? Elle ne se fait pas, entre autres, parce
que plusieurs consommateurs s'empêchent d'acheter une voiture électrique
par crainte de rester pris lors de ses déplacements.
Si je m'achète
une voiture, M. le Président, il faut deux choses. Il faut qu'elle soit
performante, mais il faut également
qu'elle soit utile. Je veux être capable de me déplacer partout au Québec sans
avoir une crainte de rester prise, faute d'énergie. Donc,
il faut que les services soient disponibles. Il est évident que le réseau de
bornes de recharge rapide va aider.
C'est exactement ce que vient faire le projet de loi : augmenter le nombre
de bornes pour assurer aux consommateurs qu'ils auront à leur disposition l'énergie nécessaire lorsqu'il viendra
le temps de remettre de l'énergie dans leur voiture.
Par
contre, lors des consultations, il y a deux points que la Coalition avenir
Québec voulait s'assurer. Premièrement, au niveau du déploiement des bornes rapides, on voulait s'assurer que ça
se fasse d'une façon bien planifiée pour qu'il soit le plus optimal possible sur le réseau routier québécois. C'est
important également que... Je l'ai dit au ministre, c'est important de ne pas oublier Saint-Hyacinthe. Elle
est bien positionnée entre Montréal et Québec. Alors, Saint-Hyacinthe
est un choix très judicieux pour augmenter les bornes de recharge rapide.
Et
également, un autre point qui est très important, c'est que ça n'ait pas d'impact
sur les tarifs d'Hydro-Québec. Ce que
le Parti québécois ne semble pas avoir saisi, n'a probablement pas assisté au
briefing technique, mais le projet de
loi... nous, ça nous a rassurés quand Hydro-Québec nous a expliqué comment son
modèle allait fonctionner. Évidemment, l'impact
sur les tarifs est quelque chose que la Coalition avenir Québec n'aurait pas
laissé passer. Il ne faut pas que ça ait d'impact sur la facture
d'électricité des Québécois, qui en ont subi plus qu'à leur tour.
Alors,
le projet de loi vient modifier la Loi sur Hydro-Québec pour fixer les tarifs
des bornes, mais Hydro-Québec nous a
rassurés, avec les paramètres du modèle comptable qui serait mis en place, que
ça n'aurait pas d'incidence sur les
tarifs. Et également le projet de loi vient modifier la Loi sur la Régie de
l'énergie justement pour s'assurer qu'il n'y ait pas d'impact sur les tarifs. Alors, Hydro-Québec nous a dit qu'ils
tiendraient compte de l'ensemble des coûts spécifiques au projet, tant pour l'installation que pour l'exploitation,
et le tout serait refacturé à Hydro-Québec Distribution, donc ce qui
nous assure qu'il n'y aura pas d'incidence sur les tarifs d'Hydro-Québec.
Alors,
M. le Président, nous sommes de bonne foi, nous avons collaboré avec le
gouvernement. On est obligés un peu
d'aider le gouvernement, puisque, jusqu'à maintenant, le plan du gouvernement
pour accroître le nombre de véhicules électriques
sur nos routes a été un échec, il faut se le dire. On peut toujours faire
mieux, mais il faut admettre qu'avec ce projet de loi là et le
déploiement des bornes rapides c'est un pas vers la bonne direction.
Alors,
M. le Président, nous allons voter pour le projet de loi et nous allons
collaborer également lorsqu'on va faire
l'article par article. Il y a seulement trois articles au projet de loi. Alors,
nous allons donner notre pleine collaboration. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Alors, je vous remercie pour votre intervention.
Et, s'il n'y a pas d'autre intervenant, je cède la parole à M. le ministre des
Transports pour son droit de réplique, s'il veut l'exercer. À vous, M. le
ministre.
M. André
Fortin (réplique)
M. Fortin
(Pontiac) : Merci, M. le Président. J'ai bien entendu, j'ai bien
écouté les discours des représentants des deux partis d'opposition.
D'abord,
je vais commencer par la Coalition avenir Québec parce qu'on vient tout juste
de les entendre. J'apprécie le fait qu'ils vont voter en faveur du
projet de loi. J'apprécie certains points qu'ils ont mentionnés. Mais je dois
dire, M. le Président, au cours des quatre
dernières années, jamais ils n'ont démontré un intérêt particulier envers
l'électrification des transports.
D'ailleurs, je vous mets au défi, M. le Président, de vous souvenir d'une seule
fois où, par exemple, en période de
questions, la Coalition avenir Québec a posé une question. Le député de
Saint-Jérôme le fait souvent, bravo, mais la Coalition avenir Québec n'a jamais
posé de question, que ce soit à moi, que ce soit au ministre de l'Agriculture
maintenant, que ce soit au ministre
responsable de l'Intégrité des marchés publics, que ce soit à M. Jacques
Daoust. Jamais la Coalition avenir
Québec n'a démontré un intérêt puis jamais ils n'ont démontré qu'il y a un
quelconque leadership envers la question de l'électrification des
transports.
Maintenant,
pour ce qui est de mon collègue du Parti québécois et de sa présentation, il
nous dit : C'est impossible d'arriver
à 100 000 véhicules électriques d'ici 2020. M. le Président, en ce moment,
il y a 27 000 véhicules électriques sur les routes du Québec. Le mois
dernier, il s'est vendu 2 300 véhicules électriques. Petite leçon de
mathématiques pour mon
collègue : ça veut dire qu'il manque 72 000 ou 73 000 véhicules
électriques sur les routes du Québec. À 2 300, si on prend simplement le montant, le nombre qui
s'est vendu dans le mois dernier, si on divise 72 000 par 2 300, ça
fait 30, 31 mois. M. le Président,
deux ans et demi, c'est fin 2020. Et voilà, M. le Président, il y aura, au
Québec, 100 000 véhicules électriques
sur les routes du Québec si on prend simplement le nombre de véhicules
électriques qui se vendent actuellement. Mais nous, on a espoir qu'il va y en avoir plus que ça. En fait, on est
confiants qu'il va y en avoir plus d'ici la fin 2018.
Pour
ce qui est de son point sur la loi véhicules zéro émission, M. le Président, le
député de Saint-Jérôme nous dit : C'est une loi timide. Je lui
rappelle, à lui et à son parti, qu'il a voté en faveur de la loi véhicules zéro
émission, M. le Président. Il s'est levé
ici, en cette Chambre, pour dire : Nous sommes en faveur, nous voulons
cette loi, nous croyons que c'est une bonne loi, M. le Président.
Maintenant,
pour ce qui est de la question du leadership en matière d'électrification des
transports, je le sais, que ce n'est
pas lui, M. le Président, je sais que ce n'est pas le député de Saint-Jérôme...
Déjà, il a fait mention ici, en cette Chambre, de son appui au Réseau électrique métropolitain. Déjà, il est allé dans
les médias pour dire qu'on pouvait aller plus loin avec le Réseau électrique métropolitain, M. le
Président, mais son chef, son chef est, M. le Président, celui qui veut tout faire
pour faire avorter, pour s'assurer que le projet du REM n'aille pas de l'avant,
M. le Président. Il est celui qui se fait le
plus grand défenseur du mouvement anti-REM, c'est-à-dire c'est celui qui met tous ses efforts pour annuler
le plus grand projet d'électrification des transports au Québec, M. le
Président.
Maintenant,
du côté gouvernemental, du côté du Parti
libéral du Québec, vous le savez, M. le Président, déjà le gouvernement offre un rabais fort intéressant pour les consommateurs qui sont désireux d'acheter un véhicule
électrique. En
même temps, M. le Président, parce qu'il faut agir sur plus d'un front, en même temps, M. le Président, la loi véhicules
zéro émission est une loi innovatrice. C'est une loi qui place clairement le Québec
en position de leader, en matière canadienne,
au niveau de l'électrification des transports et qui assure
aux consommateurs que le véhicule électrique sera disponible au moment
où ils le désirent.
Enfin, M. le Président, la loi n° 184, c'est la
dernière étape à franchir. Il faut s'assurer d'un réseau de bornes rapides,
et la loi n° 184 est une autre loi innovatrice qui fait appel à
Hydro-Québec, qui est le mieux placé pour s'assurer du développement de ce
réseau de bornes de recharge rapide.
Alors, M. le Président, rapidement, la Coalition
avenir Québec ne présente aucun leadership en matière d'électrification des transports. Le Parti québécois, M. le Président,
va à l'encontre de ses propres principes en faisant tout en son pouvoir pour
faire torpiller le plus grand projet d'électrification des transports au
Québec. Et le Parti libéral du Québec, M. le Président, c'est le parti
qui positionne le Québec comme un leader en matière d'électrification des
transports au Canada. Je vous remercie, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Gendron) :
On vous remercie de votre intervention.
Mise aux voix
Est-ce à dire
que le principe du projet de loi n° 184, Loi favorisant l'établissement
d'un service public de recharge rapide pour véhicules électriques, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, il est adopté. M. le leader du gouvernement.
Renvoi à la Commission de l'agriculture,
des pêcheries,
de l'énergie et des ressources naturelles
M. Tanguay :
Oui, M. le Président. Conformément à l'article 243 du règlement, je fais
motion afin que ce projet de loi soit déféré à la Commission de
l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources naturelles pour
étude détaillée.
Mise aux voix
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Est-ce que cette motion est adoptée?
• (11 h 50) •
Des voix : Adopté.
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Alors, cette motion étant adoptée,
ça met fin à cet item. Et je cède la parole à nouveau à M. le leader
adjoint du gouvernement.
M. Tanguay : Prochain
item... pas tout de suite. Article 2, s'il vous plaît, M. le Président.
Débats sur les rapports de commissions
Prise en considération du
rapport de la commission
qui a procédé à des consultations particulières
sur la place des femmes en politique
Le
Vice-Président (M. Gendron) : À l'article 2 du feuilleton de
ce jour, l'Assemblée prend en considération le rapport de la Commission
des relations avec les citoyens, qui, les 6 et 7 décembre 2007, a procédé
à des auditions publiques dans le cadre de
consultations particulières à l'égard du mandat d'initiative portant sur la
place des femmes en politique. Ce
rapport, qui a été déposé le 31 mai 2018, contient les observations, les
conclusions et 17 recommandations.
Je vous
rappelle que, conformément aux dispositions de l'article 95 du règlement,
la prise en considération du rapport donne lieu à un débat restreint d'au plus
deux heures et qu'aucun amendement n'est recevable. Je vous rappelle
également qu'en vertu du deuxième alinéa de l'article ce débat n'entraîne
aucune décision de l'Assemblée.
Alors,
conformément à ce qui a été énoncé par la présidence, la répartition des temps
de parole dans le cadre de ce débat
s'effectuera comme suit : 55 minutes sont allouées au groupe parlementaire
formant le gouvernement, 31 min 30 s sont allouées au groupe parlementaire formant
l'opposition officielle, 23 min 30 s sont allouées au deuxième
groupe de l'opposition, et
10 minutes sont allouées aux députés indépendants, et six minutes sont
réparties aux députés de Québec solidaire,
et la présidence répartira le reste de cette enveloppe. Dans le cadre de ce
débat, le temps non utilisé par les députés peut être transféré. Et
enfin je rappelle aux députés indépendants que, s'ils souhaitent intervenir sur
le débat, ils ont 10 minutes pour le faire dès que nous allons commencer.
Je cède
maintenant la parole à la première ou au premier intervenant. Je reconnais M.
le député de Portneuf pour son intervention. M. le député de Portneuf, à
vous la parole.
M. Michel Matte
M. Matte : Merci,
M. le Président. Je suis heureux de
présenter le rapport de la Commission
des relations avec les citoyens sur la place des femmes en politique.
Le
22 mars 2016, les membres de la
commission ont adopté à l'unanimité un mandat d'initiative afin d'examiner la
question de la représentation féminine à l'Assemblée nationale du Québec. En
effet, plus de 75 ans après avoir obtenu le droit de vote et de se porter candidates, les Québécoises occupent
moins du tiers des sièges parlementaires, alors qu'elles représentent la
moitié de la population.
Les élus se sont
sentis interpellés par cette problématique. Les membres de la commission ont
voulu mieux comprendre les freins à l'engagement des femmes et les obstacles
particuliers qu'elles rencontrent dans le processus d'accès au Parlement. De façon concrète, ils désiraient déterminer des
mesures qui inciteraient et aideraient les Québécoises à faire le saut
en politique.
Ainsi,
pendant deux ans, les députés se sont informés sur la situation québécoise et
mondiale. Des personnes et des
groupes ont été entendus lors d'auditions publiques. La population s'est
exprimée dans le cadre d'une consultation en ligne. Au fil du processus, les membres de la commission ont entendu
des opinions variées et parfois diligentes sur les moyens à privilégier pour favoriser la parité au
Parlement. Cette diversité d'opinions a contribué à la réflexion des membres.
Nous
saluons le travail des députés qui ont participé aux débats et qui, par leurs
idées et leurs arguments, ont enrichi les échanges. Par ailleurs, nous
remercions le personnel de l'Assemblée nationale pour son soutien tout au long
du mandat.
Nous
espérons que les pistes d'action présentées dans ce rapport trouveront écho
auprès des entités concernées, notamment
le gouvernement du Québec et l'Assemblée nationale du Québec. Nous souhaitons
que nos observations et nos
recommandations puissent contribuer à une meilleure représentation des femmes
parmi les personnes candidates et élues.
Les femmes ont obtenu
le droit de vote et d'éligibilité au Québec, comme je le mentionnais, en 1940.
Depuis qu'une première candidate s'est
présentée, en 1947, et qu'une première élue a franchi le seuil de l'hôtel du
Parlement, en 1961, le nombre de
femmes en politique a progressé graduellement. Cependant, elles demeurent
minoritaires tant sur le bulletin de vote qu'à l'Assemblée nationale.
Depuis
une quinzaine d'années, la proportion des candidatures féminines aux élections
générales du Québec n'a guère dépassé
le 30 %. Il en va de même de la proportion de femmes élues à l'Assemblée
nationale. On observe également deux
reculs, soit en 2007 et en 2014. Les parlementaires se sont préoccupés de la
stagnation, voire de la régression du nombre
de candidates et d'élues au Parlement. Ils ont voulu approfondir cette problématique
dans le but de contribuer à leur façon à l'augmentation de la présence
des femmes en politique au Québec.
Le 22 mars 2016,
la Commission des relations avec les citoyens a adopté à l'unanimité un mandat
d'initiative portant sur la place des femmes en politique. Les membres ont axé
leurs travaux sur la représentation des femmes à l'Assemblée nationale. Plus précisément, il s'agissait de mieux
comprendre ce qui freine leur engagement en politique québécoise, les mesures et les changements qui
encourageraient et aideraient le plus grand nombre de femmes à se porter
candidates et à être élues.
Pour réaliser ce mandat, la commission a réalisé,
au cours de l'automne 2017, deux démarches
complémentaires. Les membres ont invité des groupes et des
personnes à échanger lors de consultations particulières. La population a aussi
été conviée à transmettre leurs mémoires.
Simultanément, l'avis et les commentaires du grand public ont été recueillis
par l'intermédiaire d'une consultation en
ligne. Lors de la consultation en ligne, il y a eu 507 répondants et
répondantes qui se sont prévalus de ce droit-là, dont 445 étaient des
femmes et 62, des hommes, 489 de langue française et 18 de langue anglaise. À
la question n° 3, 90 répondantes ont indiqué qu'elles envisageaient
de présenter leur candidature à l'élection
provinciale prochaine. Donc, ce questionnaire en ligne comportait
15 questions. Et je vous invite, M. le Président, à les consulter.
Les
consultations particulières et la consultation en ligne ont permis aux membres
de la Commission des relations avec
les citoyens de mieux comprendre les obstacles qui nuisent à la représentation
des femmes en politique au Québec.
Les
parlementaires ont également pris connaissance des mesures préconisées par les
participantes et les participants en vue de favoriser l'engagement des
femmes et d'augmenter le nombre de candidates et d'élues à l'Assemblée nationale. Les membres de la commission souhaitent
que des changements concrets adviennent à court terme. Ils veulent
également préparer la relève qui s'engage à moyen et à long terme.
Les
recommandations qui suivent ont fait l'objet d'une réflexion consensuelle
visant à prioriser les pistes de solution tirées des témoignages qui ont reçu l'adhésion d'au moins 50 % des
personnes ayant participé à la consultation en ligne. De plus, M. le Président, les recommandations de
la commission sont regroupées autour de trois axes qui font écho aux
principaux obstacles : les femmes au cours du processus d'engagement
politique, c'est-à-dire l'attrait de la politique, la représentativité et le
soutien. En regard de l'attrait de la politique, les mesures susceptibles
d'aiguiser l'intérêt des femmes pour cette
activité, la représentativité vise la diversification des profils de candidates
et d'élues, et le soutien met l'accent
sur une offre de soutien bonifié. Voici les recommandations préconisées par la
commission autour de ces trois axes.
La
Commission des relations avec les citoyens recommande que des cours d'éducation
à la citoyenneté soient inclus dans
le programme scolaire, que les diplômes d'enseignement secondaire, collégial et
universitaire sanctionnent des unités ou des crédits liés aux activités
de bénévolat, de participation civique ou de service communautaire.
La
deuxième recommandation : Que la Commission des relations avec les
citoyens recommande que des campagnes soient
menées auprès du grand public afin de faire connaître et de valoriser les rôles
et les responsabilités des personnes élues, que les femmes en politique
soient plus visibles et valorisées.
Que la commission recommande... avec les citoyens
recommande que le travail politique et parlementaire soit actualisé en vue de le rendre plus attrayant, notamment en
ce qui concerne l'organisation et la culture de l'Assemblée nationale.
• (12 heures) •
La
quatrième recommandation : Que la Commission des relations avec les
citoyens recommande que la présence des
femmes dans les instances dirigeantes ou aux lieux de décision soit favorisée,
notamment à l'aide de politiques
et de mesures de conciliation travail-famille.
La cinquième recommandation : La Commission des relations avec les citoyens recommande que la
visibilité et la valorisation d'une diversité de profils féminins en politique soient
accrues, qu'un programme ou qu'un plan d'action en faveur de la
diversification des profils en politique soit élaboré.
La sixième recommandation : La commission
recommande que l'offre de formation et de mentorat pour les aspirantes candidates soit valorisée, développée
et adaptée aux différents profils de participantes, incluant les
parlementaires.
Et la
dernière : La Commission des relations avec les citoyens recommande qu'une
politique et qu'un plan d'action pour
la conciliation travail-famille-vie personnelle à l'Assemblée nationale soient
élaborés et que l'environnement de travail des parlementaires soit
adapté.
En
conclusion, la réalisation de ce mandat a suscité énormément de discussions,
tant à l'interne de notre commission que
sur la place publique. Il s'agit en effet d'un sujet sensible qui nous
interpelle tous et dont les opinions exprimées peuvent être divergentes. Par contre, pour ma part, je
considère que ces discussions sont positives et démontrent la santé de notre
démocratie. Comme dans tout mandat, il est
normal qu'il y ait des divergences. Tous les membres ne peuvent être d'accord
sur tout. Les membres expriment leurs
opinions et leurs idées, ce qui est tout à fait sain. C'est un processus au
cours duquel il y a discussions qui peuvent être houleuses mais qui font
avancer les réflexions.
Les membres
de la commission en sont finalement arrivés à un consensus concernant les
recommandations qui ont été adoptées
à l'unanimité. Suite à nombreuses discussions, les sept recommandations que
nous avons exposées ont été adoptées à l'unanimité, ce qui est très
encourageant pour la poursuite des choses.
L'actuel
mandat est une amorce de sujet de la place des femmes en politique. C'est la
première fois qu'un mandat d'initiative
sur ce sujet est réalisé à l'Assemblée nationale, et il est tout à fait
possible que, dans le futur, même au cours de la prochaine législature,
un mandat sur un moyen ou un sujet plus spécifique qui concerne la place des
femmes en politique soit entrepris et
qu'ainsi une réflexion plus précise soit réalisée. En effet, ce rapport, et je
l'espère, est le début de quelque
chose qui permettra à notre société d'évoluer vers une société plus juste et
égalitaire, notamment dans le domaine de la politique.
En terminant,
M. le Président, j'aimerais remercier tous ceux et celles qui ont permis la
réalisation de ce mandat, le personnel technique et administratif, les
membres de la commission, les consultants et les répondants. Merci.
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, je vous remercie, M. le député de Portneuf, de votre intervention. Et, pour la poursuite du
débat, je cède maintenant la parole à Mme la porte-parole de l'opposition
en ces matières. À vous.
Mme Catherine Fournier
Mme
Fournier : Merci, M. le Président. Je suis très contente d'intervenir aujourd'hui sur le dépôt du
rapport de ce mandat d'initiative.
Et d'ailleurs j'aimerais tout d'abord féliciter et remercier la députée
de Richmond, qui a eu justement
l'idée de faire ce mandat d'initiative.
Je crois que c'était un mandat qui était tout à fait nécessaire.
C'est un enjeu qui devrait non
seulement interpeler les femmes parlementaires ici, en cette Chambre, mais vraiment
l'ensemble des collègues. Et donc je tiens à remercier tous ceux
et celles qui y ont pris part, des femmes autant que des hommes députés qui ont
participé aux travaux, les collègues, également, de ma formation politique,
bien évidemment, qui y ont pris part, et évidemment, également, tout le
personnel de l'Assemblée nationale, qui nous ont vraiment assistés avec brio
dans le déroulement de nos travaux, alors je
les remercie vraiment chaleureusement, les personnes
qui ont répondu au formulaire en
ligne, quand même plus de 500 personnes qui ont pris le
temps de répondre aux questions soumises par la commission. Et également on ne pourrait pas passer sous silence la contribution des groupes qui se sont déplacés ici, à l'Assemblée nationale, en commission
parlementaire, pour nous partager
leur expertise sur ce sujet ô combien important de la place des femmes en politique.
Alors, moi,
si on se rapporte il y a quelques mois, c'est avec beaucoup d'espoir que j'ai
commencé à participer aux travaux de la commission. Et j'ai même
commencé à y participer avant que je ne sois nommée porte-parole de l'opposition
officielle pour les dossiers de la condition féminine parce que la place des
femmes en politique, c'est vraiment un dossier qui m'interpelle au plus haut
point. Parce que moi, je ne conçois pas qu'aujourd'hui, en 2018, au Parlement, à l'Assemblée nationale du Québec,
nous ne soyons même pas un tiers des parlementaires ici, en cette Chambre. Nous sommes actuellement 29 %, alors
que, M. le Président, vous le savez bien, les femmes constituent la
moitié et même un petit peu plus que la moitié de la population
du Québec. Alors, au minimum, nous devrions être
63 députées. Mais, non, ce n'est
pas le cas, nous sommes seulement 37. Et, si on regarde, par exemple, du côté des jeunes femmes, qui sont encore plus rares en politique, bien, nous sommes seulement trois âgées de moins
de 40 ans ici, à l'Assemblée
nationale, alors que, si on voulait vraiment
refléter le poids des jeunes femmes entre 20 et 39 ans dans la population
québécoise, nous
devrions être 16, 16 jeunes femmes, ici, à siéger à l'Assemblée nationale. Alors, on voit qu'il y a encore énormément
de travail à faire.
Et ce n'est
pas seulement un vague objectif, c'est parce que la présence des femmes, et la
présence des femmes de tous les âges,
eh bien, ça apporte quelque chose de différent à nos débats parlementaires par l'expérience différente que nous avons, par les réalités
que nous vivons. Et, si nous voulons être réellement représentatifs des débats
et des opinions qui ont cours dans notre société, eh bien, on se doit d'être
représentatifs, comme Assemblée nationale.
Et la situation, M. le Président, c'est que,
comme société, nous stagnons au niveau de la représentativité des femmes ici,
dans nos institutions démocratiques. On a fait d'innombrables avancées, c'est
vrai, depuis des dizaines d'années, depuis les années 60, où la première femme a été élue
députée, mais il faut réaliser que, depuis quelques années, nous faisons du surplace. Nous sommes incapables
de franchir la barre du tiers des parlementaires qui sont des femmes. Il y a une espèce de plafond de verre qui demeure
et il y a vraiment des obstacles, des obstacles structurels à l'avancée,
à la place des femmes en politique, mais dans les lieux de pouvoir de façon
générale.
C'est d'ailleurs pour
ça qu'un ancien gouvernement libéral avait fait voter notamment une loi en 2006
pour assurer une plus grande présence des
femmes sur les conseils d'administration de nos sociétés d'État, parce qu'on
avait de la difficulté à recruter des femmes pour qu'elles forment un
minimum de la place, donc, qui était réservée sur les conseils d'administration. Bien, savez-vous quoi, M. le Président? Avec
l'adoption de cette loi-là, on est arrivés à la parité. Mais il a fallu forcer un petit peu les choses
parce qu'effectivement les femmes sont moins nombreuses à être promptes à lever la main et à dire : Oui, je vais
occuper ce poste-là. Ce n'est pas qu'il n'y a pas assez de femmes compétentes,
elles sont évidemment aussi
nombreuses que les hommes à être compétentes, mais il y a des obstacles
structurels qui font en sorte que les femmes sont moins portées à être
volontaires pour ce genre de poste.
Alors,
nous devons faire davantage d'efforts pour aller les recruter. Et, avec une loi
comme le gouvernement libéral a fait adopter en 2006, qui est d'ailleurs
une excellente loi parce qu'elle a prouvé qu'elle avait arrivé à ses objectifs,
puisqu'aujourd'hui nous avons la parité au sein des conseils d'administration,
eh bien, avec cette loi-là, ça a forcé les choses,
ça a forcé les gens dans les sociétés d'État à faire davantage d'efforts de
recrutement au niveau des femmes, et aujourd'hui, bien, magiquement, nous avons
atteint cette parité. Alors, personnellement, c'est à ça que je m'attendais,
puisque nous sommes rendus là. Il faut qu'on
fasse vraiment des démarches, il faut qu'on pose des gestes extrêmement
concrets si on veut véritablement améliorer la situation et la place des femmes
en politique.
Alors, malgré que
j'avais beaucoup d'espoir en commençant, et avec évidemment les réflexions que
nous ont apportées les différents groupes,
qui étaient vraiment très détaillées, très étayées, qui nous ont vraiment
beaucoup aidés à poursuivre notre
réflexion sur la place des femmes en politique, moi, je me serais attendue à ce
que le rapport contienne beaucoup
plus de substance non seulement au niveau des recommandations... Parce que
c'est bien certain que personne ne
peut être contre la vertu, puis je pense qu'on a quand même des très bonnes
recommandations, mais on aurait pu aller encore plus loin.
• (12 h 10) •
Et aussi, au niveau
du traitement des débats que nous avons eus au sein de la commission, le
président et le vice-président, dans leur
mot d'introduction, le disent bien, donc ils disent que la diversité des
opinions que nous avons entendues a contribué à la réflexion des
membres. Eh bien, moi, j'aurais aimé que cette diversité des opinions puisse profiter à la réflexion de l'ensemble de nos
concitoyens qui liront le rapport. Mais malheureusement, quand on tourne
les pages de ce rapport, on voit que c'est
vraiment édulcoré et que, sur chacun des débats qui a été amené, que ce soit
par des groupes ou par des citoyens, on ne retrouve que très peu d'information
sur la nature des débats, sur les arguments qui ont été amenés, et ça, c'est
dommage, parce qu'il y a vraiment des gens qui ont pris le temps, qui ont pris
la peine de nous partager leur expertise, et malheureusement on ne peut
pas le percevoir dans le rapport.
Alors,
si on regarde vraiment plus spécifiquement au niveau des recommandations, il y
en a des très intéressantes, bien
sûr, par exemple la question des cours d'éducation à la citoyenneté. Si on veut
donner justement ces outils-là à nos jeunes pour qu'ils puissent être en
mesure de mieux comprendre la politique puis peut-être d'avoir un meilleur
attrait pour la politique, ça commence dès
le plus jeune âge. Alors, oui, ça, c'est important, d'avoir des cours
d'éducation à la citoyenneté. Par
ailleurs, c'est une mesure qui est, donc, dans le programme actuellement du
Parti québécois, et j'en suis très
fière, et j'espère que l'ensemble des formations politiques en prendront
également l'engagement pour la prochaine campagne électorale, parce que
ça commence évidemment au niveau de l'éducation si on veut agir à long terme.
On a également une recommandation qui dit qu'il
faudrait qu'il y ait des campagnes qui soient menées auprès du grand public afin de faire connaître et de
valoriser les rôles et les responsabilités des personnes élues. C'est vrai,
puis d'ailleurs ça aussi, ça pourrait être contenu dans un cours
d'éducation à la citoyenneté. Mais je pense quand même qu'il faut rappeler à l'ensemble des parlementaires que... Ce
travail-là, je pense que c'est notre responsabilité aussi, c'est une responsabilité qui nous incombe de redonner
confiance aux gens, aux citoyens envers la classe politique. Alors, ça
passe par des gestes et des actions soutenus de notre part également.
Une autre des recommandations
vise à ce qu'il puisse y avoir une offre de formation et de mentorat pour les aspirantes candidates, que ce soit valorisé,
développé et adapté aux différents profils de participantes. Alors, bien sûr,
ça aussi, il faut évidemment mettre
encore plus d'efforts en ce sens-là. Mais on a déjà des groupes, des groupes communautaires et autres, qui oeuvrent en ce sens.
Et je nomme tout simplement le Groupe Femmes, Politique, Démocratie.
On a aussi nos tables de groupes de femmes régionales, avec, par exemple, le
programme À égalité pour décider, qui sont très proactifs. Alors, j'espère qu'une recommandation comme
celle-là va servir à ce qu'on puisse donner
davantage de moyens à nos groupes, à nos groupes de femmes
qui sont sur le terrain, et qui oeuvrent déjà en ce sens, et qui ont développé une expertise vraiment géniale pour accompagner les femmes et
les soutenir dans leur processus, dans leur décision de se présenter en
politique. Alors, ça, c'est un souhait que j'émets aujourd'hui, M. le
Président.
Mais,
quand on regarde vraiment le rapport au final, moi, je me dois d'être d'accord
avec l'analyse de M. Robert
Dutrisac, qui a publié un éditorial cette semaine dans le journal Le Devoir,
qui dit qu'au fond c'est quand même gênant de voir à quel point le rapport
final est un peu insignifiant, parce que ce sont des choses qu'on dit depuis
extrêmement longtemps. Il aurait
vraiment fallu qu'on puisse aller plus loin. Et, comme il le dit également dans
son article, et je le cite : «...la principale exigence de la
grande majorité des groupes entendus ne mérite qu'un court paragraphe. Ils
réclament l'imposition de quotas afin
d'atteindre la parité. On n'apprend rien de leurs arguments...» Et moi, je comprends bien que les recommandations doivent être consensuelles,
et c'est pourquoi j'en suis. Donc, oui, c'est un premier pas. Mais je crois
quand même que, dans la synthèse de ce que
nous avons entendu au cours des travaux de la commission, nous aurions dû
être beaucoup plus exhaustifs, de vraiment montrer la teneur du débat, quels
sont les arguments en faveur.
Parce que, oui, c'est pertinent d'exposer les arguments en
faveur, puisque la majorité des groupes que nous avons entendus penchaient de ce côté-là. Évidemment,
c'est aussi ma position personnelle, je crois qu'on doit avoir une loi sur la
parité. C'est d'ailleurs un engagement que
nous avons pris, du côté de l'opposition officielle, du côté du Parti
québécois. Mais je comprends très
bien qu'il puisse y avoir des divergences à ce sujet-là, et c'est vrai qu'il y
a certaines personnes qui émettaient des réticences. Mais ça, ça aurait
dû apparaître dans le rapport, pour vraiment donner une idée aux citoyens qui s'y penchent, aux groupes également,
pour leur donner des arguments et pour que les gens puissent ensuite se pencher et décider de quel côté du débat ils se
situent. Parce que nous l'avons fait, l'exercice, alors pourquoi ne pas
l'avoir inscrit au rapport? Franchement, je trouve ça assez déplorable.
Et,
comme le dit également la journaliste Jocelyne Richer, on voit que le document
a été, au fond, vidé de toute substance. Et ce qui est
dommage, c'est que ce n'est pas comme ça que ça se passe habituellement lors
des mandats d'initiative. Parce que, si on
prend seulement le rapport sur les conditions de vie des femmes autochtones en
lien avec les agressions sexuelles et la violence conjugale, qui a été
déposé, somme toute, à la même période, il y a à peu près deux semaines, et si on le compare avec le rapport
sur la place des femmes en politique, bien, la différence, elle est vraiment
manifeste. Dans le rapport sur les
conditions des femmes autochtones, on va vraiment dans le détail de ce qui
s'est dit lors des consultations, lors des travaux des groupes.
Et,
malgré que les deux mandats d'initiative aient duré, grosso modo, le même
temps... Puis on voit que, dans le rapport sur les conditions
de vie des femmes autochtones, il y a 53 pages de contenu et, sur celui de
la place des femmes, il y en a seulement 20. Pourtant, ce n'est pas
parce qu'on n'a pas travaillé fort puis ce n'est pas parce qu'il n'y a pas beaucoup
de groupes qui nous ont transmis leurs opinions et leur expertise. On avait des
choses à dire. Malheureusement, le
rapport final se voit vidé de tout contenu. Je trouve ça, à la limite, un peu
insultant pour les personnes qui ont pris le temps de se déplacer, de venir nous rencontrer, de produire du matériel
et qui, au final, aujourd'hui, regardent, lisent avec attention notre rapport et ne peuvent pas
retrouver leur contribution dans le rapport, puisque le rapport a été
visiblement édulcoré.
Alors, ça, c'est fort dommage, M. le Président,
parce que je pense que le mandat d'initiative partait évidemment d'une
très bonne intention, mais j'ai l'impression qu'il y a des intérêts qui sont
rentrés en ligne de compte dans la publication
de ce rapport-là, des intérêts que je m'explique mal parce qu'il me semble que
ça devrait être un enjeu qui nous
réunit tous. Moi, je suis certaine qu'il y a de la bonne volonté de la part de
l'ensemble des formations politiques pour améliorer la place des femmes en politique, mais la réalité, M. le
Président, c'est qu'on n'y arrive pas, on n'y arrive pas.
Puis
là, tant mieux, c'est un enjeu qui est d'actualité, et les partis politiques
sont scrutés à la loupe sur cette question-là,
mais il ne faut pas que ça demeure un enjeu de cette élection du
1er octobre 2018. Il faut que ça soit un enjeu qui demeure au-delà de ce qui est dans l'air du
temps et, pour ça, il aurait fallu aller plus loin. Il aurait fallu garantir, à
mon sens, une loi, ou du moins qu'on
puisse l'évoquer pour qu'on puisse éventuellement en discuter, afin que cette
bonne volonté des partis politiques,
elle puisse résister au temps et à ce qui est à la mode dans les médias ou dans
nos discussions, dans nos débats
internes. Et ça, c'est ma préoccupation. Je sais qu'il y a bon nombre de
collègues qui la partagent. Nous, c'est pourquoi on a choisi de prendre
l'engagement du côté du Parti québécois.
Alors, je
veux rassurer les groupes. Nous vous avons entendus, nous avons pris bonne note
de ce que vous nous avez communiqué
au courant des commissions mais également dans les rencontres que nous avons
eues avec, donc, les membres de ma
formation politique. Et on est très fiers de pouvoir présenter ça, nous, aujourd'hui,
dans notre plateforme. On s'y engage.
C'est dommage parce que le rapport sur les
femmes en politique aurait pu servir à ce que l'ensemble des parlementaires, justement, s'entendent au moins,
au moins à avoir le débat sur cette question-là. Je réitère que je m'explique
mal pourquoi on a voulu enlever la substance
au rapport, au vrai débat, aux questions de fond qui se posent pour enfin
pouvoir améliorer la représentativité des
femmes ici, à l'Assemblée nationale, et ce, à court terme. Parce que, bien que
les recommandations soient intéressantes, ça
va avoir des effets, peut-être négligeables, je crois, mais des effets qui ne
vont pas se faire sentir à très court terme. Ça va être beaucoup plus à long
terme. Pourtant, nous aurions vraiment pu prendre un angle pour agir à court
terme, ce qui n'a pas été fait, malheureusement.
Mais donc
peut-être que nous aurons l'occasion de le faire à partir du 1er octobre.
Du moins, j'espère bien que nous serons en mesure de le faire et
j'espère que la place des femmes sera améliorée au lendemain de l'élection du 1er octobre 2018. Et j'espère aussi que
la nouvelle législature prendra les moyens pour qu'enfin ça puisse non
seulement être une volonté à court
terme, mais qu'on puisse l'inscrire vraiment dans la durée, pour briser,
finalement, ces obstacles structurels
et faire en sorte que la représentativité des femmes à l'Assemblée nationale,
elle soit à la hauteur de la présence des femmes, de l'importance des
femmes dans la population du Québec. Alors, je vous remercie, M. le Président.
• (12 h 20) •
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Je vous remercie, Mme la députée, de
votre intervention. Et, pour la poursuite du débat, je cède maintenant
la parole à Mme la députée de Fabre pour son intervention. À vous, Mme la
députée.
Mme Monique Sauvé
Mme
Sauvé : Merci, M. le
Président. Je suis très, très heureuse de pouvoir intervenir aujourd'hui sur le
dossier des femmes en politique et sur le rapport du mandat d'initiative
de la Commission des relations avec les citoyens.
Avant d'enter au coeur de mon propos, je vais
tout de suite réagir un peu, et prendre au vol des propos de la collègue de Marie-Victorin, et dire à tous ceux
qui ont participé à ces travaux et les groupes qui sont venus, je vais vous
dire qu'on a entendu leurs propos, mais on a
aussi entendu la population du Québec et les Québécoises, et les avis sont très
partagés, mais j'y reviendrai plus tard.
Vous savez, on a tous lu, on a entendu
parler de ce dossier de la parité hommes-femmes et de la présence des femmes en politique. Ça fait partie des enjeux dans les médias. Et je peux vous dire qu'évidemment nous sommes tous
pour l'avancement et l'amélioration
de la situation, pour la participation active des femmes en politique. Puis je
veux vous dire que j'avais vraiment
hâte, je trépignais d'impatience de vous en parler parce que je pense qu'il est
important de mettre la lumière sur les faits, sur ce qui s'est passé à
la commission et de rectifier certains éléments qui ont été publicisés,
diffusés, et qui ont mené à nos observations, les recommandations, et qui
ressortent, bien sûr, de la démarche.
Je nommerai aussi et
je dénoncerai des comportements inacceptables de non-respect à la vie
démocratique en commission, la
confidentialité, des comportements de la collègue de Marie-Victorin. Mais je
vais garder ma réaction vive pour la fin, en conclusion, parce que j'ai
le goût d'avoir un propos plein de zénitude. Alors, ce sera mon moment
thérapeutique de conclusion.
Alors,
on va y aller d'abord dans l'ordre. Parlons du mandat. Le
22 mars 2016, comme le précisait le vice-président de la commission, le député de Portneuf, la
commission a adopté à l'unanimité un mandat d'initiative. Premier aspect
du mandat... Parce qu'il y a deux volets. Puis le premier volet, là, c'est
comme si on n'en a pas suffisamment parlé, pourtant
ça me tient bien à coeur : mieux comprendre les obstacles à un engagement
en politique québécoise. Alors, on ne parle
pas encore de parité et de quotas. Ça, ce sont des mesures, des propositions de
mesure. Il faut mieux comprendre, et ça, on doit en parler davantage. Et
là je vais faire une petite touche personnelle, M. le Président. J'ai une
formation universitaire en psychologie du comportement, et ce que j'ai retenu
au fil des ans, c'est qu'on ne peut pas changer les comportements si on ne
comprend pas d'abord les causes.
Deuxième
aspect du mandat : chercher à déterminer les mesures et changements qui
favoriseraient un plus grand nombre de femmes à se porter candidates.
Quant à un plus grand nombre de candidates à être élues, je pense qu'on va laisser les citoyens... Je vais me garder une
petite gêne, les citoyens décideront quelles candidates seront élues. Mais,
oui, oui, c'est l'espace où, là, il
pourrait — il
pourrait, je dis bien, il pourrait — être question de parité absolue et de loi
sur les quotas.
Mais
savez-vous quoi, M. le Président? Nos travaux, et là c'est très important d'être
attentif à ça, nos travaux ont révélé que, si on met l'ensemble des
témoignages des groupes et les résultats de la consultation en ligne, dans le
cas de la volonté à avoir des quotas légaux,
on n'est pas dans une tendance majoritaire à 50 % et plus. Il faut ajouter
tous ceux qui veulent une zone paritaire pour arriver à 71 %.
Alors, je sais que ça aurait fait une belle clip, je sais que plusieurs groupes
seraient bien heureux, et je remercie leur participation aux travaux, mais les
faits sont les faits.
La réalité, c'est que
les avis sur cette question sont partagés et que la volonté supposément
consensuelle sur, bien sûr, la population,
bien, ce n'est pas la réalité. Alors, la notion de loi sur les quotas, ce n'est
ni au coeur des résultats de nos
travaux ni au coeur de l'opinion citoyenne de l'ensemble des Québécoises et
Québécois. Alors, on va se calmer un peu, on va respirer par le nez puis
on va commencer à regarder l'ensemble de la démarche.
Si
les résultats nous démontraient d'autres pistes? Même la collègue de
Marie-Victorin a nommé qu'il y avait des pistes fort intéressantes dans les recommandations, je l'en remercie. Alors, on va regarder d'autres pistes qui, elles,
ont été endossées de façon
majoritaire par les répondants de nos travaux, d'autres pistes que la parité
absolue et une loi sur les quotas. Alors, j'aime ça, le suspense, alors,
M. le Président, on va y revenir un petit peu plus tard.
Allons-y
avec la démarche. On en a parlé, le vice-président en a parlé, deux démarches complémentaires autour
d'un document commun.
Alors,
il y a eu les consultations, bien
sûr. Il y a eu également
la consultation en ligne qui a eu lieu — et là je cherche dans mes feuilles, vous m'excuserez — et évidemment on a parlé de
507 personnes qui ont répondu à la consultation en ligne, dont 445 femmes. Il y a eu un grand
travail qui a été accompli. Vraiment, ça a été souligné, il faut souligner
l'apport de toutes les personnes qui
ont répondu. Mais je suis obligée de vous dire, M. le Président...
507 personnes, 10 groupes et
une personne qui ont été aux audiences publiques, et 13 mémoires, c'est un
grand, grand travail, bien important pour la suite des choses, mais il faut avouer, de façon complètement
rationnelle et respectueuse, que, malgré tous les efforts, l'échantillon est bien petit et peu représentatif
de l'ensemble des Québécoises et des Québécois. De plus, il n'y a eu aucun
groupe qui a participé aux consultations qui représente les femmes du secteur
économique, aucun groupe qui représente les communautés autochtones.
Aucune élue n'a participé au sondage de façon spécifique.
Alors,
vous aurez compris qu'il y a un feu rouge. Il faut être prudent. Il faut être
prudent dans l'interprétation des résultats.
On peut conclure de façon assez rapide à des éléments très importants, bien
sûr, et on peut aller avec des pistes de
recommandation, mais, dans l'interprétation des résultats, face à l'échantillon
qui est présenté, un plan d'action trop concret serait hasardeux. Il y a une rigueur méthodologique qui nous
dit : Faisons simplement attention. Et il faut voir l'ensemble de
nos travaux comme une merveilleuse, belle piste de décollage pour une réflexion
réelle à amorcer, une réflexion qui est déjà porteuse de belles suggestions
pour la suite. Il y a eu les différents volets qui ont fait partie des démarches : le cadre institutionnel et légal,
le cadre social, culturel, médiatique, le cadre partisan, politique et
parlementaire de la recherche.
Face
au faible échantillon, qu'est-ce qu'on a décidé, M. le Président? On s'est
dit : On va aller chercher la tendance majoritaire, donc les positions, les recommandations qui ont fait
l'objet de 50 % et plus, donc les majorités d'opinions. C'est là où on retrouve les premiers éléments qui
nous ont menés à nos recommandations et observations, entre autres, oui, intéressant, bien sûr, une priorité, parité
hommes-femmes dans les lieux décisionnels, à 52,4 %, l'importance d'une
campagne de promotion auprès des femmes à
l'approche des élections, le soutien aux candidates à l'investiture. Aussi,
il y a une majorité qui a dit la chose
suivante : Il faut des mesures ciblées pour inciter les femmes aux profils
diversifiés. Il faut aussi conciliation travail-famille. On n'en a pas
parlé encore, la collègue n'en a pas parlé, pourtant c'est une majorité qui l'a dit à l'Assemblée nationale,
conciliation travail-famille. Et là, et là je mettrais votre... je vous
parlerais avec un élément
d'attention, 68 % — puis je vais revenir là-dessus — rêvent d'une culture politique plus
respectueuse et inclusive, culture politique plus respectueuse et
inclusive.
À
la lumière de ces résultats recueillis, M. le Président, il y a une logique
d'intervention qui s'est imposée d'elle-même.
On s'est dit : D'abord, dans un premier temps, il faut travailler plus à l'attractivité,
comment on se rend plus attractifs.
Alors, il y a des recommandations qui vont dans ce sens-là. Puis, une fois l'attractivité amplifiée, il faut
regarder comment on est
représentatives, bien sûr. Alors, comment on s'assure de cela pour avoir, bien sûr,
une portée qui représente bien la population
du Québec? Et, la représentativité, avec ses recommandations réglées, il faut
regarder le soutien qui est fait aux
candidates et aux élues, et c'est là où on entre dans le volet formation, mentorat, conciliation. Alors, bien
sûr, des recommandations qui peuvent sérieusement amener une suite de
réflexions et d'actions concrètes.
M. le Président, je suis fière de ces réflexions. Je suis fière du travail accompli. On
a parlé de toutes sortes d'histoires internes,
je vais vous parler de la collaboration, du travail d'équipe. Entre autres, au niveau de la méthodologie, je tiens à souligner le travail et l'expertise de la collègue
de... voyons, ma collègue... Charlevoix, excusez, j'avais... de Charlevoix,
qui a un bagage très important à ce niveau-là et qui a collaboré. Il y a eu aussi une belle collaboration avec... je
regarde la collègue
de Repentigny. Alors, oui, il y a eu unanimité
autour des recommandations et il y a eu des débats vifs, il y a
eu des avis partagés, mais il y a eu vraiment, aussi, un travail
d'équipe, une belle collaboration.
Les
gens, les médias disent : Plusieurs de ces actions-là, ça a déjà été
fait. Il ne faut pas connaître beaucoup le terrain — vous
m'excuserez, M. le Président — pour
parler ainsi et se dire qu'on a fait le tour de la question
avec une loi sur les quotas. Parce
qu'il faut parler aux citoyennes
et aux jeunes citoyens pour savoir que, si des choses comme la formation
et le mentorat, entre autres, se font, c'est trop peu. Il faut
continuer, il faut aller vraiment plus loin pour amorcer de véritables
changements.
• (12 h 30) •
Je
sais qu'on attendait la ligne. Je sais qu'on attendait le scoop. On attendait
l'action concrète dans un mois, bien évidemment.
Mais je crois beaucoup à la théorie des petits pas, et il faut reconnaître
d'abord tous les efforts qui sont déjà en cours pour amorcer la suite. M. le
Président, j'ai lu comme vous les articles sur le rapport, des mots durs :
«statu quo», «petit pas», même
«insignifiance». Pourquoi ces mots? Pourquoi ces mots? C'est très simple :
parce qu'on la voulait, la loi sur
les quotas. C'est ce que les médias disaient. Ça aurait fait la nouvelle au
détriment d'une vraie réflexion. Non merci. Les résultats nous disent
autrement. La population nous dit autrement. Une loi sur les quotas aurait
satisfait certains groupes, mais malheureusement n'aurait pas fait consensus
auprès de la population.
En passant, parlant
de la loi sur les quotas, oups! c'est drôle, ça n'a pas été dit, pourtant il y
a une revue internationale dans le document...
Puis d'ailleurs je veux souligner que, quand la collègue de Marie-Victorin a
dit que le rapport ne tenait pas compte
de la multitude et la richesse des échanges, toutes les annexes témoignent bien
du travail colossal qui a été fait,
et tout est là, tout est présent en annexe au document. Alors, je trouvais ça
important de le ramener.
Alors,
je me ramène à la loi sur les quotas. M. le Président, les pays scandinaves,
auxquels on se compare, et avec raison,
très souvent, alors aucun, aucun n'a envisagé la voie des quotas légaux, ni la
Suède, le Danemark, la Finlande, la Norvège,
ni même les Pays-Bas, et pourtant ils figurent parmi les 20 pays ayant la
plus grande représentation féminine. C'était bien que je puisse au moins
le mentionner, ça m'a fait un peu de bien.
La Commission des
relations avec les citoyens a bien joué son rôle. Elle n'est pas tombée dans le
piège d'une position trompeuse de l'opinion
publique. Elle a su nommer la prudence liée aux résultats et la rigueur d'une
neutralité. Il en ressort des
recommandations porteuses pour la suite d'une vraie réflexion. Elle a fait ses
devoirs, cette commission, et elle a assuré sa responsabilité d'un
mandat d'initiative.
Les
mots des médias, là, les propos colportés, je peux vous dire que ça me heurte
vraiment profondément. Je suis une
femme, je vais d'abord dire ça, je suis une femme qui a fait le saut en politique
pour des raisons de valeurs, de vrai débat
et de convictions profondes. Et je n'ai jamais, dans tout mon parcours
professionnel et aujourd'hui, je n'ai jamais lésiné sur les vrais débats et sur les véritables actions concrètes pour
l'avancement des femmes. Et ici notre gouvernement, d'ailleurs, je tiens à la saluer, il y a un
leadership très fort au niveau de la condition féminine, qui est celui de la
ministre qui est ici présente et qui
a toujours eu à coeur, avec beaucoup de passion, et encore, à faire avancer les
choses. Alors, peut-être que ça la heurte, et je le sais, que ça la heurte, de
voir toutes ces sensibilités-là, alors qu'elle est passionnée du
dossier. Ça me heurte, moi, profondément aussi.
Je vais vous parler
un petit peu de tranche de vie, M. le Président. J'ai été présidente du Réseau
des femmes d'affaires du Québec pour la
région de Montréal, et là ça ne me rajeunit pas parce qu'on était à l'époque où
une femme d'affaires allait voir son banquier, puis c'était difficile
d'avoir un prêt. Qu'est-ce que j'ai fait avec toute l'équipe à ce moment-là? J'ai posé une action concrète, une
activité à travers le Québec. On disait aux femmes d'affaires : Sortez
votre banquier. Et il y avait une
activité de relations publiques. On valorisait le rôle des banquiers qui
avaient fait confiance aux femmes
d'affaires. Un petit pas, une action concrète qui a changé des comportements.
C'est ça, les véritables gestes qu'il faut continuer.
J'ai été au Carrefour
jeunesse-emploi de Laval pendant 18 ans. J'ai accompagné, avec mon équipe, plus
de 1 500 jeunes filles vers des postes
qui leur convenaient, des métiers non traditionnels, prendre leur place dans le
domaine des sciences. On a fait en sorte et j'ai fait en sorte qu'il y
ait des actions concrètes pour l'avancement des femmes.
Il
y a un an, j'ai fait une conférence, comme députée, au collège Citoyen, l'école
secondaire de mon comté, et c'était lors des journées carrière. Je
parlais du métier de députée, femme députée. Vous n'avez pas idée à quel point j'ai eu à briser les mythes, le ton à l'Assemblée
nationale, la culture à l'Assemblée nationale. Et j'ai parlé, bien sûr, de la
collégialité dans les travaux parlementaires, la majorité des lois qui sont
adoptées à l'unanimité. Les filles me regardaient avec des grands yeux et avaient besoin d'en
entendre davantage. Et là je leur ai montré des clips. J'ai montré les clips,
entre autres, de la loi qui a été adoptée par l'ex-députée de Gouin lorsque sa
soeur a traversé le salon bleu pour aller, bien
sûr, la féliciter. Lorsque ma collègue déléguée à la Réadaptation a fait
adopter son projet de loi contre le tabagisme, elle a traversé le salon bleu pour aller valoriser le travail des
collègues des oppositions. Ce ton, cette culture méconnus, qui méritent d'être connus, est-ce qu'on peut
travailler là-dessus avant tout chose? Pour moi, c'est fort, fort important.
Alors,
je voulais nommer ça parce qu'il y a les mots puis il y a les actions. Et moi,
je suis une fille d'action et je suis fière des actions qu'on propose, mais, en
même temps, il faut reconnaître ce qui se fait déjà et continuer à amplifier
les bonnes pratiques.
Avant de conclure, je suis maintenant rendue à
mon moment thérapeutique de mon propos, la sortie de ma collègue de Marie-Victorin, dans l'article de La Presse
canadienne du 23 mai. Alors, je viens de parler de ton et de culture,
alors je vais faire appel à une maîtrise de moi-même parce que je vais
parler calmement, alors que ma réaction, à la lecture de l'article,
était très vive.
Je vous
parlais du changement de ton et de culture politique. Vous savez bien, M. le Président, que nous n'avons pas le droit de divulguer publiquement le
résultat des travaux d'une commission avant le dépôt du rapport. Il y avait embargo. Elle l'a fait, elle a publiquement
annoncé certaines recommandations et même osé nommer des détails de nos séances de
travail, qui sont confidentielles, et nous sommes accusés de partisanerie.
Alors, je veux vous le dire, c'est inacceptable.
Et, vous voyez, je suis dans la zénitude, hein, je suis très calme, M. le Président, j'ai le contrôle de moi-même, mais c'est quand même inacceptable, au
nom de la démocratie et du respect de la commission.
On va se dire
les vraies, vraies choses, on va se dire les vraies affaires, il faut peut-être
commencer la suite de nos travaux
avec une petite introspection. Le respect de la démocratie, est-ce que ce ne
serait pas intéressant, ça, pour attirer davantage les femmes en politique? Y
sommes-nous? Avant de penser à une loi sur les quotas, il faudrait peut-être
travailler intensément à changer le ton, le
respect et la culture politique. Notre premier ministre mentionnait
l'importance d'un changement de ton
entre nous pour que la politique soit la moins agressante possible. Voilà un
premier obstacle, voilà un premier défi.
Et vous savez
quoi, M. le Président? Il me semble que, si on attend une action concrète et
rapide, en voilà une. Ça peut
commencer dès demain, le changement de ton, mais cela demande l'effort de tous,
difficile défi. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Alors, on vous remercie de votre intervention, Mme la députée de Fabre, et je cède
la parole à Mme la députée de
Repentigny pour son intervention. À vous, Mme la députée de Repentigny,
toujours sur le principe... pas le principe, mais le rapport de ce
comité. À vous.
Mme Lise Lavallée
Mme Lavallée :
Merci, M. le Président. Bien, je veux saluer les propos de ma collègue de Fabre
parce que j'endosse pas mal tout ce
qu'elle vient de dire. Je pense que nous avons fait un travail exceptionnel
dans cette commission-là, et force
est de constater que, de toute façon, la réponse n'est pas simple. On parle
depuis des années de la parité hommes-femmes en politique, mais il n'y a pas
une réponse simple à une question complexe. On en parle depuis des années, puis
effectivement ma collègue disait que la base du travail, c'était de mieux
comprendre les obstacles.
En 2015, le
Conseil du statut de la femme a sorti un avis, Les femmes en
politique : en route vers la parité, et tout ce qui est dit là-dedans, on l'entend encore.
Là-dedans, on entend les propos de Mme Marois, on entend les propos de
Mme Saint-Hilaire, on entend les propos
de Mme Françoise David, on entend les propos de Mme Jérôme-Forget, et
ce sont des questions qu'on se pose
depuis des années, mais pour lesquelles on n'arrive pas à une solution qui fait
consensus. Et effectivement moi, je
fais beaucoup de terrain depuis un an au niveau du recrutement des femmes en
politique, et je peux vous énumérer tout ce qui est énuméré là-dedans,
je les entends constamment.
• (12 h 40) •
Donc, ce
n'est pas simple et ce n'est pas une loi sur les quotas qui va être une réponse
à tout. Il n'y en a pas une, bonne
réponse. La preuve, c'est, quand on regarde la Vigie parité qui paraît dans Le Devoir
à toutes les semaines et qu'on fait
l'état de la situation de chacun des partis politiques, les personnes qui
parlent de quotas, bien, elles arrivent en queue de peloton actuellement. Donc, c'est comme si on nous
faisait une leçon et que, dans nos actions, ça ne paraît pas. Puis je ne
veux pas faire d'attaque partisane là-dessus
parce que je
pense que ce n'est pas le temps d'en
faire. On a fait un travail ensemble, en collaboration, puis force est
de constater que ce qu'on nous proposait, la loi sur les quotas, ne fait pas consensus. Puis je peux vous dire que, sur le
terrain, la réaction des femmes que j'entends, elles ne veulent pas être
considérées comme un quota. Donc,
j'ai des femmes qui, oui, sont en accord avec une loi sur la parité, mais il y
a des femmes qui sont heurtées par
ces propositions-là parce qu'elles ne veulent pas être considérées comme un
quota. Elles veulent être choisies pour
leurs compétences et ce qu'elles peuvent apporter en politique. Donc, il n'y a
pas une réponse qui est nécessairement claire.
On parle des
conseils d'administration parce que ça, on l'a entendu souvent lors de nos
consultations, mais il faut aussi se rappeler que, lorsqu'on fait
partie... lorsqu'on est recrutée dans un conseil d'administration, mais,
lorsque le conseil d'administration est terminé, on retourne coucher à la
maison. La réalité de lorsqu'on se présente en politique provinciale, c'est qu'on a un éloignement auprès
de la famille, puis ça aussi, c'est un questionnement auprès des femmes qui ont des enfants, qui ont un conjoint, qui ont
des parents puis peut-être des parents qui nécessitent un soutien, une proche
aidante. Donc, oui, un conseil d'administration, c'est peut-être plus facile
d'atteindre la parité, mais, en politique provinciale
et fédérale, ce n'est pas la même chose. On parle de politique municipale. Ça
aussi, c'est différent parce qu'en politique municipale, encore là,
notre réalité, c'est la distance. Elle n'est pas là. Donc, lorsqu'on a fini nos
débats au sein de la municipalité, bien,
encore là on retourne coucher à la maison. La distance avec notre famille n'est
pas là. Donc, c'est des réalités sur lesquelles on doit s'arrêter.
Puis la politique... Dans ce qui est sorti, on
parle d'éducation auprès des jeunes. Oui, c'est important que la politique
fasse partie de l'éducation auprès de nos jeunes. Moi, à la fin de mon
primaire, la politique faisait partie de ce qu'on nous présentait. Il fallait apprendre, à
ce moment-là, le nom des ministres qui étaient nommés, soit au provincial
ou au fédéral, avec leurs noms de ministère.
C'était dans ma réalité à moi. Oui, à 13 ans, je faisais du porte-à-porte
avec mon père. La réalité de la
politique, elle était là, et j'aimais ça. Mais c'est ça qu'il faut faire, c'est
cette éducation-là. Il faut que ça
revienne très jeune au... il faut initier nos jeunes à ces débats-là parce
qu'aujourd'hui les jeunes sont désintéressés souvent parce qu'ils n'en ont jamais entendu parler. Combien de jeunes
qui disent : Ça fait quoi, un député? C'est quoi, un député? Ils ne savent même pas les noms. Ils ne
savent même pas le nom du premier ministre. Ça part de loin. Donc, je pense qu'à partir du moment où on va faire un
travail en amont, il est fort possible qu'on va arriver avec des résultats plus
tard.
Puis je pense
que la nouvelle génération, il va y avoir des changements aussi parce que de
plus en plus de femmes accèdent à des
études supérieures. Les femmes, les jeunes femmes, ont beaucoup plus confiance
en elles, puis je pense qu'il y a des
changements qui vont arriver de soi. Moi, je fais confiance à la génération qui
nous suit. Je pense qu'on va pouvoir
compter sur une présence parmi eux. Effectivement, au niveau du sondage, moi
aussi, j'ai été déçue du peu d'intérêt que
ça a suscité, mais, malgré tout, il y a des constats qu'on a pu faire
là-dedans. Et, lorsqu'on dit qu'on n'a pas écouté les groupes... mais moi, j'ai refait un peu une
révision des groupes qui sont venus nous parler en consultation. Le Conseil
du statut de la femme conclut dans son
mémoire : «...il n'existe pas de solution unique pour résoudre la question
complexe de la sous-représentation
permanente des femmes en politique.» Même, c'est le constat qu'elle fait. On
parle ici de cours obligatoires en
éducation à l'égalité et on parle de cours qui pourraient porter sur la
socialisation politique égalitaire des filles et des garçons.
On soulève
les problématiques : la culture des partis, l'influence des réseaux, la
socialisation politique, le besoin de temps
de réflexion plus long que les hommes. On en sollicite, des femmes
actuellement. C'est long. Non, elles ne prennent pas 24 heures pour dire : Oui, on va y aller. Ça demande du temps.
Puis l'élection à date fixe, ça nous donne heureusement ce temps-là, puis on peut, à ce moment-là... nous
permettre de bloquer des comtés gagnables parce qu'aussi ça... il ne suffit
pas d'aller recruter des femmes en
politique, mais il faut les placer à la bonne place si on veut qu'il y ait parité
aussi ici, en Chambre. Ce n'est pas
juste au niveau des candidates, mais c'est aussi au niveau des comtés afin
qu'on s'assure qu'on ait une bonne
représentation ici. Donc, le Conseil du statut de la femme parle de la culture
masculine des débats. Les femmes ne se reconnaissent pas dans le mode
d'échange.
L'AFEAS a
parlé que les femmes demeurent ambivalentes, craintives, mal à l'aise. Eux
autres aussi, ils parlent de la
culture des partis et des institutions politiques, la socialisation des jeunes filles.
Guylaine Demers, Hélène Lee-Gosselin, l'Université
de Montréal... de Laval, excusez... a parlé de l'absence d'un système qui
prépare les femmes à occuper des postes
de leadership, le besoin d'alimenter le pipeline des candidates qualifiées. On
a demandé à des groupes qui nous ont approchés, dire : Mais
aidez-nous à faire le travail de terrain, aidez-nous à recruter des femmes en
politique.
Citoyenneté
Jeunesse parlait aussi d'outiller les jeunes femmes dans leur pratique de vie
associative. Donc, eux autres aussi,
ils parlaient de... «La représentation des femmes [...] passe par une
éducation qui leur donne envie d'investir les lieux de pouvoir.» Donc,
eux autres aussi, ils reviennent avec ça.
FQM, UMQ nous
parlaient aussi des mêmes problématiques. Mme Navarro parlait du problème
d'éloignement de la famille, le refus de s'exposer aux médias — ça
aussi, ça rebute les femmes — ou encore d'adhérer à une vision agressive du pouvoir. Ce n'est pas dans la culture
des femmes. Le sentiment de ne pas se sentir assez qualifiée et compétente,
le syndrome de l'imposteur, il est là. Toutes les femmes que je rencontre
depuis un an ont toujours le symptôme de : Est-ce que j'ai tout, est-ce que je suis assez compétente? Les hommes
n'ont pas ce réflexe-là. Les femmes, elles l'ont plus souvent, je
dirais.
L'Amicale des
anciens parlementaires du Québec parle dans son document : «Alors que de
nombreux hommes sont prêts à
s'engager et à se battre pour occuper un siège[...], persuadés que c'est un
métier taillé sur mesure pour eux, des femmes
compétentes hésitent à se lancer en politique. Le temps que leur réflexion
progresse, que leur confiance en elles s'affirme,
les places seront prises et les délais épuisés.» Donc, d'où l'importance de
bloquer des comtés puis d'attendre la réponse, non? Même eux autres, ça
revient.
Le Réseau des
tables régionales de groupes de femmes du Québec parle des obstacles rencontrés
par des femmes : le manque de
temps, trop grandes responsabilités familiales, financement de l'investiture,
manque d'attrait pour la politique, réseau
social insuffisant, traitement médiatique défavorable, manque de confiance en
soi, manque de modèles féminins, traitement de candidatures féminines
dans les médias. Donc, ça revient, ça aussi.
Donc, c'est
des constats qu'on fait. Comment on répond à ces constats-là? Ce n'est pas par
une chose. C'est par l'action, c'est
par la volonté de chaque parti d'envoyer un message clair qu'on est intéressé à
avoir plus de femmes en politique. Et je pense que tous les partis, actuellement,
même si on n'arrive pas, peut-être, à des pourcentages qu'on souhaiterait... mais je pense que tous les partis
ont cette sensibilité-là parce qu'on en entend de plus en plus parler, et
chacun fait ses efforts, mais chacun vit à sa façon la complexité d'attirer des
femmes en politique encore aujourd'hui.
Donc, en
conclusion, rien n'est simple, rien ne se répond par un oui ou par un non. Il y
a plusieurs nuances qui doivent être
apportées. Le travail de recrutement auprès des femmes en est un de terrain. Il
faut aller les voir parce que les femmes
ne viennent pas nous voir. Il faut aller les rencontrer, il faut les
convaincre. Depuis plus d'un an, on fait ce travail-là parce que mon
chef a dit au sommet des femmes... il s'est commis en disant qu'il voulait
avoir la parité. Récemment, il s'est commis pour dire qu'il voulait avoir un
conseil de ministres paritaire. Mais, pour obtenir ça, il faut recruter, recruter assez de femmes et s'assurer que ces
femmes-là soient au bon endroit pour s'assurer qu'elles soient élues et elles
puissent assurer une présence ici. Donc,
depuis un an, je rencontre, nous rencontrons, nous discutons et rassurons
celles qui hésitent encore.
• (12 h 50) •
Plusieurs
femmes veulent plus de femmes en politique, mais, lorsqu'on les invite
elles-mêmes à se présenter, elles nous
présentent des raisons pour lesquelles elles ne veulent pas se présenter. Donc,
la théorie, c'est une chose, mais la pratique en est une autre. Depuis plus d'un an,
comme je l'ai dit tout à l'heure, je les entends toutes, les raisons qui font
que les femmes hésitent encore dans toutes
les rencontres que j'ai faites : mère monoparentale pouvant difficilement
faire ce choix à cause de sa réalité,
enfants trop jeunes, femmes entrepreneures qui ne peuvent laisser leurs
entreprises. La baisse de salaire, je l'ai eue, parce qu'il y a des
femmes qui actuellement gagnent très bien leur vie, puis le salaire n'est pas
nécessairement un incitatif, actuellement. L'éloignement de la famille, la
teneur des débats, la médiatisation de la politique,
elles ne se sentent pas à l'aise avec ça, les dommages collatéraux que les
familles doivent subir parce que le politicien
qui est critiqué médiatiquement... mais les familles, les enfants, le conjoint
le subissent. Et, pour ces gens-là, ils
n'ont pas fait le choix de la politique. Ces personnes-là accompagnent le
politicien. Donc, pour les femmes qui ont le souci de leur famille, c'est souvent aussi un élément qui va les faire
hésiter à faire le saut en politique parce qu'elles voient, dans les
médias, ce qui se passe, et puis elles ne sont pas certaines de vouloir faire
endurer ça à leurs enfants et à leur conjoint.
Puis je les comprends. La crainte de ne pas avoir tout ce qu'il faut, le
syndrome de l'imposteur, je l'entends à chaque fois que je rencontre une
femme.
Donc, il y a
du travail à faire. Non, ce n'est pas facile. Oui, il faut une ferme volonté.
Oui, il faut le dire aux femmes, que
nous voulons qu'elles soient plus présentes. Oui, il faut prendre des moyens.
Des moyens, c'est sur le terrain, c'est concret et ce n'est pas de la théorie qui est écrite sur une feuille.
Oui, les groupes de femmes ont leurs rôles importants à jouer. Oui,
elles peuvent aider tous les partis politiques, pas juste notre formation, pas
juste l'opposition officielle, pas juste le
gouvernement, mais elles ont un rôle parce qu'elles sont sur le terrain. Nous
avons des femmes, des groupes de
femmes qui nous ont aidés puis qui ont possiblement aidé d'autres groupes,
d'autres formations politiques, mais elles nous ont aidés à attirer des femmes vers notre formation. Et je les en
remercie parce qu'elles sont plusieurs. Donc, oui, il faut, les femmes, aussi
travailler nos réseaux, être beaucoup plus impliquées. Il faut se faire voir
parce que c'est un domaine qui n'est pas facile, mais c'est un
domaine — c'est
mon premier mandat, moi, ça fait quatre ans — où on apprend tellement. Je
trouve que c'est riche en information parce que ça nous permet de travailler
sur énormément de dossiers, et il n'y a pas
une école qui nous apprend ça. Donc, oui, les femmes peuvent se retrouver ici,
puis, oui, si on avait plus de femmes
en politique, on aurait possiblement un changement de culture, un changement
dans le ton qu'on a ici, en Chambre. Je suis certaine de ça, j'ai confiance.
Lorsque ma formation politique a décidé, en
2017, de me donner la condition féminine, je leur ai demandé pourquoi ils me donnaient ce dossier-là, mais ils
ont dit : Écoute, Lise, ça fait depuis le début du mandat que tu nous
parles, à chaque caucus, des femmes,
de la cause des femmes. Tu défends les femmes. Puis c'est sûr que ça m'a
vraiment heurtée quand j'ai lu l'article dans le journal où on dit qu'on
protège nos intérêts partisans au mépris de la cause des femmes. S'il y a une chose que j'ai faite depuis le début
de mon mandat, c'est bien de défendre la place des femmes en politique, de
défendre les femmes en société parce que, souvent, les femmes, ce sont des
proches aidantes, puis elles sont isolées, puis elles n'ont pas de sous,
puis elles ont besoin de notre soutien puis notre appui. Donc, c'est un souci
que j'ai eu constamment puis c'est pour ça
que le chef m'a donné ce dossier-là, puis je l'en remercie parce que j'ai,
encore là, essayé de faire le travail
le mieux que je pouvais. Puis, quand on dit aussi que c'était pour ne pas
mettre de la pression sur les épaules
de notre formation politique, mon chef, lorsqu'au Sommet des femmes a dit qu'il
voulait avoir la parité, il a mis de la pression sur notre formation politique,
et j'ai relevé le défi et je lui ai dit qu'il était pour avoir la parité, de
nous faire confiance, on travaille sur le terrain.
Au niveau de
notre permanence, on va chercher des femmes partout à la grandeur du Québec,
mais ça ne se fait pas tout seul. Ça
prend des gens de terrain, il faut aller à la rencontre de ces femmes-là. Puis
j'ai confiance qu'à un moment donné on n'aura pas à travailler aussi
fort pour les attirer, ça va venir de soi. Et je trouve ça regrettable, la fin
de cette commission-là, parce que ce n'est pas ce que je souhaitais. Et, oui,
on a eu nos différends, mais on a les mêmes différends
que la société a sur ce sujet-là. Il n'y a pas de consensus en commission, il
n'y a pas de consensus en société. C'est
important de débattre, de débattre sainement puis d'accepter qu'on ne détient
pas la vérité. Et, lorsque j'ai suivi un cours en éthique appliquée à
l'Université de Sherbrooke, c'est la base de ce qu'on m'a appris : il n'y
a personne qui détient la vérité. On a notre
vérité, mais chaque personne a sa vérité, puis il faut le respecter. Je vous
remercie, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Je vous remercie de votre intervention, Mme la députée de Repentigny.
Et, pour la
poursuite du débat, je cède maintenant la parole à M. le député de Gouin pour
son intervention. À vous, en vous rappelant, selon les règles que vous
connaissez : vous avez six minutes pour intervenir. À vous.
M. Gabriel
Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois :
Merci, M. le Président. Je veux d'abord préciser que je prends la parole
aujourd'hui à la demande, et je
dirais même sous les instructions, de ma collègue de Sainte-Marie—Saint-Jacques, qui, malheureusement, ne
peut pas être présente pour des raisons de santé que tout le monde connaît
bien.
Ma collègue,
mon amie de Sainte-Marie—Saint-Jacques,
m'a demandé de prendre la parole aujourd'hui d'abord pour remercier et féliciter tous les groupes,
toutes les intervenantes qui ont participé à cette commission-là. La commission
a reçu plus d'une douzaine de mémoires. Ma
collègue les a lus et a réfléchi à leur contenu. Elle m'a demandé également
de remercier les quelques centaines de personnes qui ont participé aux
consultations en ligne.
M. le Président, chaque fois que l'Assemblée
nationale ouvre ses portes à la société civile puis aux citoyens, citoyennes
pour réfléchir sur un enjeu de société important comme celui-là, il faut le saluer parce que
ça arrive bien trop rarement.
Mais ma collègue
m'a également demandé de faire part à cette Assemblée
de sa déception et elle m'a demandé de joindre
la voix de Québec solidaire au concert de critiques qui est apparu depuis la
publication de ce rapport. C'est un rapport qui, malheureusement, ne fait pas justice à la qualité des contributions qui ont été
faites lors de la commission. C'est
un rapport qui, malheureusement, est sans substance, un rapport qui a été édulcoré
par la majorité libérale, qui, en cette matière comme dans tellement d'autres débats, M. le Président, a de beaux
discours, a des beaux slogans, mais est tout à fait réticente à poser
des gestes concrets.
En même temps, on n'est pas nécessairement surpris, puisqu'on se rappellera tous le vote
contre l'adoption de principe
du projet de loi de ma collègue, un
projet de loi qui, pourtant, affirmait un principe tellement consensuel en
2018, M. le Président, le principe de
la parité entre les hommes et les femmes au Conseil des ministres au Québec. Et
moi, je me rappelle bien, dans ce
débat-là, un des arguments qui a été soulevé par la majorité libérale,
c'était : Bien, c'est précipité de voter un tel projet de loi et de voter le principe d'un tel projet de
loi parce qu'il y a un rapport qui s'en vient, là, sur la place des femmes
en politique. La vérité, M. le Président, c'est que la majorité libérale savait
très bien que ce rapport-là serait à peu
près vide. Et donc on a prétexté qu'un rapport s'en venait, alors que, dans ce
rapport-là, il n'y a rien ou à peu près rien, si ce n'est que quelques
recommandations qui sont déjà, pour plusieurs, appliquées à l'heure actuelle.
Un
des mots qui revient le plus souvent dans ce rapport-là, c'est la
«valorisation». M. le Président, on est bien pour la valorisation, là, du rôle des femmes en politique. À Québec
solidaire, ça fait des années qu'on fait de la valorisation, puis il faut continuer à en faire puis il faut
même en faire plus, mais ce n'est pas suffisant. Il faut des gestes concrets,
il faut des gestes contraignants, il faut
des gestes qui fonctionnent, des gestes efficaces. Et c'est à ça que s'est
refusée la majorité libérale.
S'il y avait eu un
vote sur ce rapport, M. le Président, Québec solidaire aurait voté contre.
Malheureusement, il n'y a pas de vote, et,
malheureusement, les voix de dissidence n'ont pas de place dans ce rapport.
C'est pour cette raison que je suis
très fier, M. le Président, aujourd'hui, de déposer en cette Chambre un rapport
dissident rédigé par ma collègue de
Sainte-Marie—Saint-Jacques — j'en fais le dépôt officiel à l'instant — un rapport dissident qui ne se base pas sur
le programme de Québec solidaire, qui
ne se base pas sur les bonnes idées de ma collègue de Sainte-Marie—Saint-Jacques, un rapport dissident sur la place des femmes en politique, qui se base
sur les meilleures pratiques internationales en la matière. J'en fais le
dépôt.
Malheureusement,
la commission n'a pas été en mesure de s'exprimer d'une voix consensuelle sur
un sujet aussi important.
Une voix :
...
Le Vice-Président
(M. Gendron) : On va le demander à la fin. Continuez.
• (13 heures) •
M. Nadeau-Dubois :
Demandons-le donc à la fin. Et donc, malheureusement, le rapport officiel a été
édulcoré, est aujourd'hui sans substance. Et j'ai entendu des membres de la
députation libérale dire qu'ils avaient trouvé durs certains propos dans
les médias. Bien, je suis désolé, M. le Président, on fait de la politique.
Quand on prend des mauvaises décisions, on
se fait critiquer. Ce rapport-là est un mauvais rapport, il s'est fait
critiquer dans les médias. Ça arrive de recevoir des critiques en
politique, ça a été le cas, et c'est une bonne chose.
À
Québec solidaire — je vais
reprendre les propos de la députée de Saint-Hyacinthe — on ne prétend pas avoir la vérité sur cette question-là, mais on prétend par
contre avoir fait nos devoirs. Le rapport de ma collègue de Sainte-Marie—Saint-Jacques
se base sur les meilleures pratiques un peu partout à travers le monde. Il y a,
dans ce rapport-là, des propositions concrètes, pragmatiques, réalisables.
J'espère qu'il sera largement discuté.
Et je sais que ma
collègue, même du lit d'hôpital où elle se trouve depuis les dernières
semaines, a investi d'énormes... une énorme
quantité de temps pour rédiger ce rapport-là. Alors, je suis très content de le
déposer en son nom.
M. le Président, ce rapport-là, je crois, a l'air de ce qu'un rapport sérieux de ce mandat d'initiative aurait eu l'air. Ça aurait été souhaitable et idéal qu'on ait un
consensus sur cette question-là. Sur un enjeu comme celui-là, le consensus,
il est souhaitable, certes, mais pas au prix de la pertinence des mesures
proposées. Merci, M. le Président.
Document déposé
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Alors, je vous remercie pour votre intervention. Et là
je sollicite... Est-ce qu'il y a consentement pour le dépôt? Parce que je ne voulais pas intervenir dans son six minutes. Alors, il y a
consentement pour le dépôt. Donc, le dépôt a eu lieu.
Alors,
nous poursuivons, et je reconnais maintenant M. le
député de D'Arcy-McGee pour son intervention. Alors, à vous, M. le député, la parole.
M. David Birnbaum
M. Birnbaum :
Merci, M. le Président. J'ai le plaisir, comme un des membres qui a été présent
au mandat d'initiative de notre Commission sur les relations avec les citoyens
dès le début, le 22 mars 2016... Nous étions, à un moment donné, 13 députés
qui ont contribué à ces discussions-là si importantes sur la place des femmes
en politique. On va constater que voilà un enjeu qui
est assez important, qui nous touche tous.
Le
1er février, on va se rappeler, il
n'y avait que 29 % de femmes dans cette Assemblée, donc 36
parmi les 124 en fonction qui sont
des femmes. Bon, il va de soi que, la logique de base, les législatures comme
notre Assemblée nationale ont besoin de faire mieux.
Je me permets de dire que
ce n'est pas par les mesures, contraintes... Je me permets de commenter sur les
interventions de notre collègue de Québec
solidaire. Voilà la grande démocratie.
Quand on n'est pas en train de pelleter des nuages, là, on va instaurer
des mesures contraignantes pour réaliser la démocratie.
Bon, deuxième
chose, d'expliquer les fuites dans les médias, bon, des fois le gouvernement a besoin de comprendre qu'il
va être critiqué pour ses politiques, nous sommes bien au courant des grandes règles
du débat et de la démocratie. Et la
transparence, de ma connaissance, ça n'inclut pas de donner des entrevues sur
des documents qui sont confidentiels avant le dépôt d'un rapport devant
cette Chambre, ici. On va peut-être en parler plus tantôt.
Mais, si on
va au fond de l'affaire devant nous, qu'on se rappelle des fois d'un argument,
que je ne partage pas, quand les gens
insistent que c'est la compétence qui prévaut. Mais oui, je suis d'accord
avec cet argument-là, il n'y a pas de compromis à faire là-dessus, mais évidemment
ce n'est pas aussi simple que ça. La vraie question qui est devant nous, qui a été devant nous en commission : Est-ce que
le terrain est égal pour les femmes et les hommes? Est-ce que
les conditions de l'exercice font en sorte que les femmes, tout comme
les hommes et aussi facilement que les hommes, peuvent devenir candidates?
Voilà la question, parce que, si on se rend à l'évidence actuelle et la pénurie
de femmes à l'Assemblée nationale
actuelle, il n'y a que deux réponses possibles, dont une, j'espère,
qu'on va rejeter ensemble, cette idée
que les femmes n'ont pas les talents requis, n'ont pas la force, n'ont pas la détermination. Bon, voilà évidemment une réponse ridicule, non fondée et aveugle, mais
c'est la suite logique si on s'arrête en disant : Bon, bien, c'est la compétence qui prévaut. Mais oui, mais oui. Et on
va s'entendre tous que, pour y arriver, il faut un terrain égal. Alors, voilà le travail devant nous, parce que, si on ne
le fait pas, on se prive du talent proportionnel de 50 % et plus de la
population.
Une petite
parenthèse. J'ai eu le plaisir d'assister à la conférence de Mme Michelle
Obama il y a quelques mois à Montréal, et, pour elle, comme la plupart
des constats brillants, ça avait l'air d'une évidence. Elle nous a
demandé : Est-ce que vous êtes à
l'aise, d'entrée de jeu, que les portes, certaines portes soient fermées à vos
filles, à vos soeurs, à vos consoeurs, à vos amies? J'espère que la
réponse est non pour le bien-être de notre société dans l'avenir.
Donc, il y a
des gestes à poser. Bon, bien, maintenant, la question qui se pose : Quel
genre de gestes? Nous avons examiné la situation actuelle, les données
actuelles, et nous avons, suite à ça, en commission, procédé à un processus de consultation. Ça, c'était suite, je vous
rappelle, à un mandat qui faisait le consensus, l'unanimité, donc, y compris la
députée de Marie-Victorin, de procéder
ainsi. Nous avons fait des consultations particulières, la population a été
conviée de soumettre, transmettre des
mémoires, et il y avait une consultation en ligne dont ont participé quelque
507 participants, dont
445 femmes. Un document de consultation commun a été préparé à l'intention
des participantes et des participants. Et
la commission, comme j'ai dit, a invité des témoins de différents horizons à
faire part de leurs observations et de leurs recommandations lors des
consultations particulières. Des groupes et une personne ont accepté
l'invitation et ont participé aux auditions publiques les 6 et 7 décembre
2017. De plus, la commission a reçu 13 mémoires.
Suite à tous
ces recueils d'information, à nos réflexions, il y avait quelques thèmes qui
s'articulaient. Et, une autre fois,
qu'on se rappelle que les réponses simplistes ne sont pas au rendez-vous. Ce
n'est pas parce qu'on dit : Bon, on va ordonner l'égalité, que ça va se produire. On va compter, comme j'aurais
cru que tous les partis d'opposition aussi, à la détermination
collective des femmes dans la population, si les conditions, admettons-le, sont
au rendez-vous, de se présenter. Est-ce
qu'on a des obstacles assez importants à franchir? Oui. Y a-t-il à explorer des
zones de parité, et tout ça? Très
recevable, et on a eu des discussions assez sérieuses et intéressantes
là-dessus. Mais nous nous sommes convenus pour parler des conditions de
l'exercice sur un plan sociétal, et il y avait quelque six thèmes qui se
dégageaient.
La
socialisation genrée, il me semble qu'on va en convenir, que ça commence à
changer, mais est-ce que... Une fille
à la maternelle on est rendus au point que c'est normal. Évidemment, j'ai
toutes les opportunités devant moi, je crois qu'on fait de grands
progrès. Y a-t-il plus à faire? Je n'en doute pas.
L'éducation à
la citoyenneté, le développement et le renforcement du leadership. Je me
permets de me rappeler d'une étude qui a été répétée à plusieurs
reprises, qui est très crédible, qui démontre, sur le plan occidental si pas mondial... Un des gros problèmes qu'il reste,
c'est les femmes qui s'autocensurent, qui se disent, avant de se présenter,
pour les défis qui sont à leur portée :
Je me demande si je suis capable. Est-ce que j'ai les qualités à faire ça? Même
des femmes diplômées, des femmes avec
des certifications postsecondaires et... plusieurs, elles se posent ces
questions. Moi, je me permets de
dire, bon, un petit peu de doute, c'est normal. J'espère que nous, les hommes,
on se questionne avant d'avancer dans
quoi que ce soit. Mais que ces choses soient en quelque part ancrées, ça nous
démontre qu'il y a du travail à faire pour semer le terrain, dont éducation à
la citoyenneté, développement et renforcement du leadership, la valorisation
de l'engagement politique, pour que toute
femme qui risque de s'y intéresser comprenne que voilà un domaine valorisant
et intéressant. La formation, le soutien des
aspirantes candidates et la diversification des profils féminins, bon, il me
semble que voilà les choses à explorer avec dévouement et intérêt.
• (13 h 10) •
Bon, ce qui
nous amène... ce qui nous a amenés à plusieurs recommandations, qui ont fait,
je le répète, l'unanimité des
membres, y compris la députée de Marie-Victorin. Et ces recommandations se
regroupaient en trois grands volets : l'attrait à la politique, la
représentativité et le soutien. Et ce n'est pas des choses anodines. Des fois,
comme je dis, quand une chose est une
évidence, c'est parce que, c'est vrai, il y a du travail à faire là-dessus.
Alors, de dire que, ah bon, c'est des recommandations qui n'ont pas de
substance... Il y a des raisons pourquoi on est à 29 % à l'Assemblée
nationale. Ce n'est pas parce qu'on n'a pas
dit un matin que, voilà, on ordonne que ça va être 50 %... Le comportement
du monde, le comportement des établissements, notre comportement comme
élus, ça ne fonctionne pas seulement comme ça.
Comme je dis,
y a-t-il des discussions recevables et réelles, est-ce qu'il y en a eu durant
nos consultations, sur le concept des
chiffres, parité, des zones de parité? Tout à fait recevable. Et ce que notre
rapport va faire, j'ai toute confiance, c'est d'inciter une réflexion sérieuse,
une réflexion sérieuse. Et je n'écarte pas du tout la possibilité, dans un
proche avenir, de
voir que le gouvernement dont j'ai la fierté de participer va s'appuyer sur le
travail très valable que nous aurions fait pour offrir d'autres pistes
et dans un calendrier assez proche.
Est-ce que
conséquemment je suis fier du travail que nous avons fait ensemble? Oui.
Conséquemment, est-ce que j'ai la
confiance de savoir que notre gouvernement va donner suite? Oui. Est-ce que les
autres formations de cette salle ont
compris qu'on a fait le travail ensemble, dont ils ont donné leur appui? Oui. Alors, c'est avec fierté que j'ai signé mon
nom à ce rapport. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, merci, M. le député de D'Arcy-McGee, pour votre intervention. Et cette
dernière intervention met fin au débat.
Et, comme il
n'y a pas de vote, il n'y a pas d'autre chose, compte tenu des indications
qui vous avaient été données et... Pour les gens qui nous écoutent, on
avait convenu, l'ensemble des formations politiques, qu'on ne pouvait pas dépasser 13 h 15. Il reste quelques
minutes, mais, à partir du moment où il n'y a plus de demandeur de parole sur
ce qu'on venait faire, les travaux sont terminés.
Ajournement
Et c'est
ajourné, les travaux sont ajournés tel qu'indiqué dans la décision collective
de l'ensemble des formations politiques.
(Fin de la séance à 13 h 13)