(Neuf heures quarante et une
minutes)
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, on vous souhaite une bonne journée, un bon avant-midi. Veuillez prendre
place.
Affaires courantes
Déclarations de députés
Nous allons
procéder à ce qui est prévu, la déclaration des députés, et je cède la parole,
pour la première déclaration d'aujourd'hui, à M. le député de La Prairie
pour sa déclaration. M. le député, à vous la parole.
Souligner le
20e anniversaire du Carrefour jeunesse-emploi La Prairie
M. Richard Merlini
M.
Merlini : Merci beaucoup, M. le Président. Le Carrefour jeunesse-emploi
La Prairie accompagne et guide nos
jeunes adultes de 16 à 35 ans dans leurs démarches d'insertion sociale et
économique depuis maintenant 20 ans. Sous la supervision de sa
directrice, Mme Johanne Viau, ainsi que d'intervenants et de conseillers en
emploi chevronnés et impliqués dans le
milieu, le CJE offre un environnement dynamique, stimulant, innovant et à
l'écoute de nos jeunes. Par la diversité
des services qu'il propose, il permet à chaque jeune de notre région
d'atteindre son plein potentiel tout en favorisant leur autonomie.
Le
17 mai prochain, l'organisme soulignera ses 20 ans d'implication dans
notre communauté. Ce matin, je souhaite donc rendre hommage à ces femmes et ces hommes qui s'impliquent auprès
de nos jeunes en les motivant dans la poursuite de leurs projets éducatifs, professionnels et créatifs, les aidant ainsi
à trouver leur place sur le marché du travail. Bravo à toute l'équipe du
Carrefour jeunesse-emploi de La Prairie et bonne continuité! Merci, M. le
Président.
Le
Vice-Président (M. Gendron) : On vous remercie, M. le député, de votre déclaration. Je cède maintenant la parole à M. le député
de Jonquière pour sa déclaration de ce matin. À vous.
Souligner la tenue du
Relais pour la vie
dans différentes régions du Québec
M. Sylvain Gaudreault
M. Gaudreault : Oui, merci, M. le Président. Je tiens à
souligner aujourd'hui les Relais pour la vie organisés par la Société
canadienne du cancer dans différentes régions du Québec.
Pour l'occasion,
je serai cette année président d'honneur du volet régional qui se tient à
Saguenay, qui est un des plus grands
organisés sur le territoire québécois. Le 1er juin prochain, nous serons nombreux
à entamer une marche de nuit à l'Université du Québec à Chicoutimi, mais
aussi un peu partout au Québec. Nous rendrons ainsi hommage aux nombreux survivants du cancer mais aussi à tous
ceux et à toutes celles qui nous ont malheureusement quittés ou qui luttent toujours pour leur
vie.
Je tiens
aussi à saluer celle qui est porte-parole de l'événement, Mme Annie Lavoie. Je suis très honoré
d'être cette année le président
d'honneur de l'événement, mais aussi très honoré de la confiance que m'offre le comité organisateur du
Relais pour la vie de Saguenay.
Je vous
invite à venir appuyer la lutte contre le cancer avec nous ou à joindre
l'événement de votre région, parce que
le combat quotidien contre le cancer, c'en est un dans lequel tous et toutes
peuvent s'impliquer. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Alors, on vous remercie, M. le
député de Jonquière, de votre déclaration. Je cède maintenant la parole
à M. le député de Chapleau pour sa déclaration de ce matin. À vous.
Rendre hommage à Mme
Christyne Simard,
récipiendaire de la Médaille Gérard-Lesage
M. Marc Carrière
M. Carrière : M. le Président,
il y a quelques années, j'ai rencontré une grande dame, dotée d'un don de soi
extraordinaire. Et il n'y a pas que moi qui ai perçu ce grand altruisme chez
elle, puisque cette dame recevra une autre reconnaissance
de ses pairs. Il s'agit de Mme Christyne Simard, directrice générale
du Centre Inter-Section depuis déjà 23 ans.
Le Centre
Inter-Section, qui célèbre cette année ses 30 ans, a pour mission de
favoriser la réadaptation sociale de personnes vivant avec un problème
de santé mentale.
Mme Simard
recevra, le 17 mai prochain, la Médaille Gérard-Lesage de l'Université du
Québec en Outaouais, distinction
honorifique visant à souligner son immense apport auprès des personnes vivant
avec un problème de santé mentale. Grâce à vous et votre équipe, une trentaine
de bénéficiaires peuvent à chaque année compter sur un service
d'accompagnement afin de les aider à intégrer le marché du travail.
Mme Simard,
votre implication et votre dévouement font une nette différence dans la vie de
nombreuses personnes. En mon nom et au nom de l'ensemble de la
communauté outaouaise, toutes mes félicitations! Longue vie au Centre
Inter-Section et bravo, Mme Simard!
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Alors, on vous remercie de votre
déclaration, M. le député. Et je cède maintenant la parole à M. le
député de Sherbrooke pour la sienne ce matin. À vous.
Souligner le Mois de la
sensibilisation à la sclérose en plaques
M. Luc Fortin
M. Fortin (Sherbrooke) : Merci
beaucoup, M. le Président. J'aimerais aujourd'hui souligner le Mois de la
sensibilisation à la sclérose en plaques.
La sclérose en plaques est une maladie
imprévisible. Elle est l'une des premières causes d'invalidité chez les
personnes âgées de moins de 65 ans. Elle touche près de
100 000 Canadiens, dont 20 000 Québécois.
Chaque année,
1 000 nouveaux cas sont diagnostiqués. Bien que l'on ne soit pas en
mesure de guérir la sclérose en
plaques à ce jour, des chercheurs ont mis au point plusieurs traitements qui
permettent de freiner sa progression et ainsi diminuer ses impacts.
En ce Mois de sensibilisation à la sclérose en
plaques, j'invite les Sherbrookoises et les Sherbrookois à parler de cette maladie et à participer aux nombreuses
activités de financement au profit d'organismes estriens qui
luttent contre cette maladie. Votre
générosité contribue à poursuivre la recherche et à améliorer la qualité de vie
des personnes atteintes et de leurs familles. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
On vous remercie, M. le député de Sherbrooke. Je cède maintenant la parole à M. le député de Gouin pour sa
déclaration de ce matin. M. le député, à vous.
Souligner le travail du
Service d'aide et de
liaison pour immigrants La Maisonnée
M. Gabriel
Nadeau-Dubois
M.
Nadeau-Dubois : Merci, M. le Président. Ce matin, je tiens à souligner
le travail remarquable de La Maisonnée, un organisme de Gouin qui
oeuvre auprès des personnes immigrantes et réfugiées.
Par ses projets d'accueil et d'accompagnement
des nouveaux arrivants, son appui en matière de logement et d'alimentation, ses activités interculturelles,
intergénérationnelles et de francisation, La Maisonnée contribue à
l'élaboration d'un vivre-ensemble
fondé sur l'intégration sociale, l'accès au marché de l'emploi, la
participation civique et l'égalité des chances pour toutes et tous.
Bref, une vision de la communauté qui s'adresse tant aux jeunes qu'aux aînés.
Les
statistiques sont impressionnantes. Annuellement, La Maisonnée accueille
22 000 personnes, apporte une aide alimentaire à plus de 5 000 familles, soutient
350 personnes dans leur recherche de logement, place 450 personnes en
emploi et permet à plus de 2 800 personnes de découvrir le
Québec, ses régions et sa culture.
Félicitations à La Maisonnée et bonne
continuation!
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Merci, M. le député de Gouin, pour votre
déclaration. Je cède maintenant la parole à M. le député de Blainville
pour sa déclaration. À vous la parole.
Souligner le
30e anniversaire du Choeur Musique en tête inc.
M. Mario Laframboise
M.
Laframboise : Merci, M. le
Président. Aujourd'hui, je veux rendre un hommage tout particulier au Choeur
Musique en tête de Blainville à l'occasion de son 30e anniversaire de
fondation.
Ayant vu le
jour en septembre 1988 sous M. Jules Landry, il regroupe des hommes et des
femmes de tout âge de Blainville et des environs qui aiment chanter et
qui désirent le faire sérieusement tout en s'amusant. Présentant un répertoire varié, c'est par un grand concert, le
12 mai prochain, que l'on pourra souligner ses 30 ans d'existence.
Passant tantôt du classique à la
comédie musicale, l'évolution du choix des pièces a suivi l'influence de son
public, assidu, au fil du temps, pour se diriger vers la chanson
populaire.
À titre de
député de Blainville, permettez-moi de féliciter chaleureusement le directeur
musical, M. François LeCavalier, et
son accompagnatrice, Mme Anick Robitaille, pour leur excellent travail.
Félicitations également à tous les membres du conseil d'administration pour votre dévouement exemplaire afin
d'assurer la pérennité de cette belle organisation! Merci. Et longue vie
au Choeur Musique en tête de Blainville!
Le Vice-Président (M.
Gendron) : On vous remercie, M. le député de Blainville, de votre déclaration.
Je cède maintenant la parole à M. le député de Châteauguay pour sa
déclaration de ce matin. À vous, M. le député.
Souligner la Semaine minière du Québec
M. Pierre Moreau
M. Moreau :
Merci, M. le Président. Nous sommes en pleine Semaine minière du Québec, une
initiative de l'Association minière du
Québec. Du 30 avril au 6 mai, les Québécois sont invités à découvrir
ou redécouvrir notre secteur minier en
participant à une foule d'activités organisées dans toutes les régions du
Québec : visite de mines et d'établissements
d'enseignement, expositions, conférences, portes ouvertes. Sous le thème L'industrie
minière, la force intérieure, nous sommes conviés à célébrer
le dynamisme de cette industrie qui connaît un essor remarquable.
Le développement minier québécois, qui a fait sien le principe de l'acceptabilité
sociale, est un développement responsable, qui profite aux communautés locales
et autochtones dans le respect de l'environnement et de la biodiversité.
L'industrie minière québécoise contribue à
l'enrichissement individuel et collectif des Québécois et elle s'est forgé une
place de choix sur la scène nationale et internationale.
J'invite la
population à constater la vitalité et la diversité de notre industrie minière
et à applaudir ses succès. M. le Président,
je le dis fièrement, il n'y a pas de meilleur endroit au monde ni de meilleur
moment pour investir dans le secteur minier qu'ici, au Québec,
maintenant.
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Merci, M. le député. Je cède maintenant...
Et c'est tout à fait vrai, là. Pour une région minière, vous avez
complètement raison, monsieur...
M. Moreau :
Vous avez... Bien, voilà.
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Merci. Je cède la parole à Mme la
députée d'Outremont pour sa déclaration de
ce matin. À vous.
Rendre hommage au Club de patinage artistique d'Outremont
Mme Hélène David
Mme
David : Merci, M. le Président. Je souhaite souligner le travail remarquable du
Club de patinage artistique d'Outremont, qui initie des jeunes de ma circonscription
au patinage artistique et forme de futurs athlètes qui participeront à des
compétitions de différents niveaux, et dont c'était le spectacle de fin d'année
le 15 avril dernier.
Le
succès du Club de patinage artistique d'Outremont ne serait possible sans le dévouement de ses
entraîneurs, et ils sont nombreux, et
bénévoles, et ils sont très nombreux,
que je salue et félicite chaleureusement aujourd'hui. Finalement, merci au comité exécutif, présidé par Mme Sabrina
Merceron. Je vous souhaite une excellente saison 2018‑2019. Merci, M. le
Président.
• (9 h 50) •
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Et on vous remercie de votre déclaration. Je cède
maintenant la parole à M. le député de Verchères pour sa déclaration de ce matin.
À vous, M. le député.
Souligner le 45e anniversaire de l'Association
de karaté kenpo de Contrecoeur
M. Stéphane Bergeron
M.
Bergeron : M. le Président, la plus ancienne association
sociocommunautaire de Contrecoeur, l'Association de karaté kenpo, célèbre ce printemps son 45e anniversaire de
fondation, et c'est à l'occasion d'un époustouflant spectacle, le
28 avril dernier, qu'on a souligné de belle façon l'événement.
Cette organisation, qui compte près d'un
demi-siècle d'existence, aura permis à des centaines de jeunes et moins jeunes
de se familiariser avec les rudiments de cet art martial séculaire et même
d'atteindre cette consécration que constitue l'obtention de la prestigieuse
ceinture noire, certains ayant même eu l'occasion de se distinguer au-delà de
nos frontières. Mais, par-dessus tout, la pratique du karaté,
popularisée par certains films d'action, donne l'occasion d'apprendre et d'intégrer des techniques
permettant de faire face à toute éventualité, en plus de développer une discipline
personnelle, une maîtrise de soi et un respect de l'autre.
Je
souligne donc le travail du président, sensei Serge Giard, présent depuis la
fondation de l'organisme, de même que
les entraîneurs et administrateurs qui se sont succédé au cours des 45 dernières
années. Bravo! Merci. Bon anniversaire et longue vie à l'Association de
karaté kenpo de Contrecoeur et à ses membres!
Le
Vice-Président (M. Gendron) : On vous remercie, M. le député de
Verchères, de votre déclaration. Je cède maintenant la parole à M. le
député d'Arthabaska pour sa déclaration de ce matin. À vous.
Souligner
le 125e anniversaire de la municipalité de Saint-Rosaire
M. Éric Lefebvre
M. Lefebvre : Merci beaucoup, M. le
Président. En 1893, un groupe de bâtisseurs a fondé la paroisse de
Saint-Rosaire, qui fête cette année son 125e anniversaire.
Lorsque le
nom de Saint-Rosaire est prononcé, c'est toujours pour évoquer le
dynamisme et la qualité de vie de la communauté.
Plusieurs projets ont été mis de l'avant dans les dernières décennies pour créer ce magnifique lieu de vie.
Je vous invite à venir fêter Saint-Rosaire avec
moi lors des festivités du 125e, dont la fête nationale le 23 juin
prochain, le jeudi de la chanson le 23 août, la journée champêtre le
9 septembre et le rallye auto le 22 septembre.
J'aimerais
saluer la délégation présente : le maire, Harold Poisson, la directrice générale, Mme Julie Roberge, et les membres du conseil municipal, M. Éric Bergeron, Mme Cynthia St-Pierre,
M. Jean-Philippe Bouffard, Mme Johanne Gagnon, M. Ghislain Vachon et M. Marc Lavigne,
ainsi que mon attachée politique, originaire de l'endroit, Mme Stéphanie
Allard.
En terminant, bon 125e à tous les citoyens de
Saint-Rosaire.
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, on vous remercie de cette déclaration. Et cette dernière déclaration met fin à la rubrique Déclarations de députés.
Les travaux sont suspendus pour quelques
instants.
(Suspension de la séance à 9 h 52)
(Reprise à 10 h 2)
Le
Président : Mesdames messieurs, nous allons nous recueillir
quelques instants en ayant une pensée pour la famille de notre collègue
Mme la ministre des Relations internationales qui a perdu sa soeur cette
semaine.
Merci. Veuillez vous asseoir.
Nous poursuivons les affaires courantes.
Aujourd'hui, il n'y a pas de déclarations
ministérielles.
Présentation de projets de loi
À la rubrique Présentation de projets de loi,
Mme la leader de l'opposition officielle.
Mme Poirier : Alors, M. le
Président, pouvez-vous appeler l'article a de notre feuilleton?
Projet de loi n° 1191
Le
Président : Alors, à l'article a du feuilleton, M. le
député de Lac-Saint-Jean présente le projet de loi n° 1191, Loi établissant un bouclier de protection
budgétaire des services à l'éducation, à l'enfance et à la protection de la
jeunesse. M. le député de Lac-Saint-Jean.
M. Alexandre Cloutier
M.
Cloutier : Je vous remercie, M. le Président. Alors, dernier projet de loi avant de quitter
l'Assemblée nationale, et j'en
suis particulièrement fier. Alors, projet de loi n° 1191, Loi établissant
un bouclier de protection budgétaire des services à l'éducation, à l'enfance et
à la protection de la jeunesse.
Notes
explicatives. Ce projet de loi a pour objet d'assurer que les prévisions budgétaires
présentées à l'Assemblée nationale
garantissent le maintien du niveau des services en matière d'éducation,
de famille et de protection de la jeunesse.
Le projet de loi prévoit qu'au plus tard le 1er janvier de chaque année le Vérificateur général prépare un rapport dans
lequel il détermine les crédits nécessaires pour maintenir le niveau des services en matière
d'éducation, de famille et de protection de la
jeunesse.
Si les crédits alloués à l'éducation, la famille
et la protection de la jeunesse sont moindres que les crédits nécessaires
pour maintenir le niveau des services dans ces domaines, le projet de loi prescrit que le ministre des Finances doit, à l'occasion du discours sur le budget, faire rapport à
l'Assemblée sur les circonstances qui justifient de ne pas allouer plus de crédits en matière d'éducation,
de famille et de protection de la jeunesse. Il doit aussi présenter un plan
financier permettant de rétablir le niveau des services. En outre, le projet
de loi exige que ce rapport et ce plan financier soient examinés par la commission
parlementaire compétente de l'Assemblée nationale. Merci, M. le Président.
Mise aux voix
Le Président : Est-ce que
l'Assemblée accepte d'être saisie de ce projet de loi?
Des voix : ...
Le Président :
Alors, c'est adopté.
Dépôt de documents
À la rubrique Dépôt de documents, M. le ministre
des Transports.
Entente relative à la mise en oeuvre du Plan Nord à
l'horizon 2035, plan
d'action 2015-2020 entre la Société du Plan Nord et le ministre des
Transports, de la Mobilité durable et de l'Électrification des transports
M. Fortin
(Pontiac) : Oui, M. le Président. Je dépose aujourd'hui l'Entente 2017-2018 relative à la mise
en oeuvre du Plan Nord à
l'horizon 2035, plan d'action 2015-2020 du gouvernement du
Québec entre la Société du Plan Nord
et le ministre des Transports, de la Mobilité durable et de
l'Électrification des transports.
Le Président : Alors, ce document
est déposé.
Il n'y a pas de dépôt de rapports de commissions.
Dépôt de pétitions
À la rubrique Dépôt de pétitions, M. le député
de Masson.
Légiférer sur le droit de réserver des sites exclusifs sur
les terres publiques pour les activités de chasse
M. Lemay : M. le Président, je
dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale, signée par
287 pétitionnaires. Désignation: citoyens et citoyennes du Québec.
«Et les faits invoqués sont les suivants :
«Considérant
que, selon l'article 1.3 de la Loi sur la conservation et la mise en
valeur de la faune, toute personne a le droit de chasser, de pêcher et
de piéger, le tout conformément à la loi;
«Considérant que, selon l'article 1.4 de la
même loi, nul ne peut sciemment faire obstacle à une personne effectuant
légalement une activité de chasse, de pêche ou de piégeage;
«Considérant que plusieurs provinces de l'Ouest
canadien permettent déjà la réservation par des chasseurs de terres publiques
afin de pratiquer des activités de chasse dans une zone qui leur est exclusive
pour la période de la chasse;
«Considérant
qu'il existe déjà un esprit de partage et d'éthique entre les
chasseurs concernant l'espace de chasse;
«Considérant
que, malgré cet esprit de partage, certains chasseurs ont une pratique déloyale
et profitent d'installations faites par d'autres chasseurs et
s'approprient le territoire afin de s'avantager dans leur pratique;
«Et l'intervention réclamée se résume
ainsi :
«Nous, soussignés, demandons au gouvernement du
Québec de légiférer afin qu'un chasseur ait le droit de se réserver un site
exclusif en terre publique, d'un rayon d'au plus 250 mètres, en apposant
une affiche à cet effet afin d'y pratiquer ses activités de chasse.»
Je certifie que cet extrait est conforme à
l'original de la pétition.
Le
Président : Évidemment, l'extrait de cette pétition est déposé.
Je pense que vous avez une deuxième pétition. Mais pourriez-vous parler plus fort? J'ai de la misère à vous
comprendre, puis ce n'est pas parce que les gens parlent ici, c'est
juste parce que vous parlez un peu trop bas. Un chasseur sachant chasser sait
chasser sans son chien.
M.
Lemay : Bien entendu, M. le Président. Donc, je dépose un extrait
d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale, signée par, cette fois-ci, seulement 13 pétitionnaires, mais qui
est la même que tout à l'heure. Désignation : citoyens et
citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués sont les suivants :
«Considérant
que, selon l'article 1.3 de la Loi sur la conservation et la mise en
valeur de la faune, toute personne a le droit de chasser, de pêcher et
de piéger, le tout conformément à la loi;
«Considérant
que, selon l'article 1.4 de la même loi, nul ne peut sciemment faire
obstacle à une personne effectuant légalement une activité de chasse, de
pêche ou de piégeage;
«Considérant que plusieurs provinces de l'Ouest
canadien permettent déjà la réservation par des chasseurs de terres publiques afin de pratiquer des activités
de chasse dans une zone qui leur est exclusive pour la période de la chasse;
«Considérant
qu'il existe déjà un esprit de partage et d'éthique entre les chasseurs
concernant l'espace de chasse;
«Considérant
que, malgré cet esprit de partage, certains chasseurs ont une pratique déloyale
et profitent d'installations faites par d'autres chasseurs et s'approprient
le territoire afin de s'avantager dans leur pratique;
«Et l'intervention réclamée se résume
ainsi :
«Nous, soussignés, demandons au gouvernement du
Québec de légiférer afin qu'un chasseur ait le droit de se réserver un site
exclusif en terre publique, d'un rayon d'au plus 250 mètres, en apposant
une affiche à cet effet afin d'y pratiquer ses activités de chasse.»
Je certifie que cet
extrait est conforme à l'original de la pétition.
Le Président :
Alors, je vous remercie, et l'extrait de cette pétition est déposé.
Il n'y a pas
de réponses orales aux pétitions ni d'interventions portant sur une question de
droit ou de privilège.
Questions et réponses orales
Nous en
sommes donc rendus à la période de questions et de réponses orales, et je cède la
parole à M. le chef de l'opposition officielle.
Compressions budgétaires dans le domaine de l'éducation
M. Jean-François Lisée
M. Lisée :
M. le Président, il y a 15 ans, quand les libéraux sont arrivés au
pouvoir, Jean Charest disait qu'il fallait que le Québec brille parmi les meilleurs. Il y a quatre ans, quand le
premier ministre actuel est venu, il a quand même baissé les attentes
puis il a dit : Bien, il faudrait être dans la moyenne canadienne.
Bien là, on a eu le bulletin de l'Institut du Québec,
présidé par l'ancien ministre des
Finances libéral Raymond
Bachand, qui nous dit : Non seulement on ne brille pas parmi les meilleurs
en éducation, mais on s'éloigne de la
moyenne canadienne. L'écart de diplomation entre les jeunes Québécois
et les jeunes Ontariens a été multiplié par trois depuis 10 ans.
Multiplié par trois, on recule.
Le premier ministre, hier, a dit : Ce n'est pas de notre faute, on n'a jamais réduit
les budgets en éducation. Il a dit ça hier : On n'a jamais réduit les budgets en éducation.
Eh bien, j'informe le premier
ministre qu'il avait promis de ne pas les réduire, mais qu'il les a réduits. Il y a une
année, il y a eu une baisse nette, une baisse nette de l'argent, en plus de ne
pas atteindre la cible pour ne pas avoir de compression, qui est 3,5 % par
année. L'investissement n'est pas le seul facteur, mais c'est un des
facteurs.
Le premier
ministre peut-il au moins reconnaître qu'il a réduit, en chiffres réels, le
budget de l'éducation pendant qu'il était premier ministre?
• (10 h 10) •
Le Président : M. le premier
ministre.
M. Philippe Couillard
M. Couillard : Bien, absolument pas — excusez
pour ma voix, chers collègues, la grippe frappe fort. Non, au contraire, les dépenses ont continuellement
augmenté, pas au rythme aussi rapide qu'on aurait souhaité, mais ce qu'a dit
le collègue n'est pas exact.
Maintenant,
effectivement, on voit ce rapport, et il est plein de renseignements importants, d'autant plus que les conclusions et les recommandations sont tout à fait en ligne avec la politique de la réussite éducative, les investissements qui sont faits, les
recrutements qui sont faits actuellement dans le réseau de l'éducation, les bonnes nouvelles également qu'on voit par rapport à la performance, notamment
en mathématiques, de nos enfants, par rapport au reste du monde, qui
sont fort enviables.
Alors, il y
a, depuis des années au Québec, un progrès constant dans la diplomation. Je
pense qu'il faut garder cette trajectoire-là et même l'accentuer, la
rendre encore plus rapide. La meilleure façon de protéger les budgets de l'éducation — on dépose un projet de loi, de l'autre
côté — la
meilleure façon, c'est de ne pas laisser des trous de 7 milliards
dans les finances publiques.
Le Président : Première
complémentaire, M. le chef de l'opposition.
M. Jean-François Lisée
M. Lisée : Le premier
ministre, ce qu'il dit, c'est faux. Il induit la Chambre en erreur...
Le Président : M. le chef de
l'opposition...
Des voix : ...
Le
Président : M. le chef de l'opposition, je vais vous demander
de retirer ces propos-là, ils ne sont pas acceptables.
M. Lisée : ...
Le Président : Parfait.
M. Lisée : Le premier
ministre dit le contraire de ce que disent les renseignements additionnels du
budget de dépenses de son gouvernement, page 74. Il a réduit de
16 millions de dollars, en chiffres nets, l'investissement en éducation pendant une année, puis il a constamment
investi moins que ce qui était nécessaire pour maintenir la qualité de
l'éducation. Une des causes de la chute, au Québec, de l'éducation, c'est ses
décisions de couper dans l'éducation.
Le
Président : M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M. Couillard : Alors, au contraire, je répète qu'on a évité de couper comme eux, ils
avaient fait à l'époque où ils ont dû
rétablir l'équilibre budgétaire, où il
y a eu des réductions massives de
budget, M. le Président. Et ça, tout
le monde s'en souvient.
Maintenant,
encore une fois, là... et malheureusement le graphique est trop petit, mais le succès est
continu dans le domaine de l'éducation, pas juste les dernières années,
mais ça remonte à plusieurs années. Il y a une amélioration constante du nombre
de personnes, de jeunes qui sortent avec des diplômes et/ou une qualification.
D'autre
part, il faut une certaine prudence quand
même, et tous le reconnaissent,
lorsqu'on compare l'Ontario et le Québec. Oui, il
y a des choses très intéressantes en Ontario,
d'ailleurs dont on s'inspire dans la politique de réussite éducative. Par exemple, la note de passage est de 50 %. Ce n'est pas la même note de passage au
Québec. Par exemple, les statistiques
commencent en secondaire III,
alors que nous, on recule en secondaire I. Alors, il y a des différences
de méthodologie...
Le Président :
En terminant.
M.
Couillard : ...mais disons les choses comme elles sont, les choses
doivent...
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le chef de l'opposition.
M. Jean-François Lisée
M. Lisée :
On entend les arguments sur les différences avec l'Ontario, mais elles
existaient avant, et l'écart augmente. L'écart augmente.
Le premier ministre
devrait savoir, d'abord, qu'il a coupé lui-même dans les budgets de l'éducation,
pas les prévisions, la réalité, premièrement. Puis, deuxièmement, l'étude de l'Institut du Québec dit : Idéalement, les investissements en éducation «devraient être stables et
prévisibles sur une période de cinq ans afin de permettre une meilleure gestion des ressources». Ce n'est pas stable, ça. Ce n'est pas stable, c'est jouer au yoyo avec
l'éducation.
Le Président :
M. le chef... M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M. Couillard : Je pense qu'en tout respect, M.
le Président, il faut quand même
rappeler ce qui s'est produit, là. Arrivée en 2014, trou de 7 milliards
de dollars dans les finances publiques.
Des voix :
...
M. Couillard : Bien, ils n'aiment pas qu'on le rappelle, mais ce n'est quand même pas
anodin. 7 milliards, c'est 7 milliards,
et, quand on doit résorber un écart semblable, il faut faire beaucoup
d'efforts. D'ailleurs, on les a faits et on est récompensés maintenant pour ces
efforts. Parce que, si vous regardez le cadre budgétaire, si vous... D'abord,
le taux de diplomation s'améliore, on le sait, actuellement. Les
dernières statistiques en font état. Mais, si vous regardez les documents budgétaires auxquels il fait allusion,
cette fois on est capables de donner un horizon de croissance au réseau de l'éducation sur plusieurs années parce qu'on a
assaini les finances publiques. Des finances publiques déréglées et une
dette qui s'alourdit...
Le Président :
En terminant.
M.
Couillard : ...c'est ce qui conduit à l'échec du financement des
services publics.
Le Président :
Troisième complémentaire, M. le chef de l'opposition.
M. Jean-François Lisée
M.
Lisée : Tout le monde sait que le chiffre de 7 milliards,
c'est de la propagande libérale dénoncée par un groupe d'économistes
comme de la fabulation.
Cela
dit, si le premier ministre, qui ne reconnaît même pas les faits qu'il a coupé
en éducation, est sincère, cette fois-ci, pour l'avenir, qu'il vote
notre projet de loi qui interdit les compressions pour l'avenir.
Va-t-il
voter notre projet de loi pour faire en sorte qu'on arrête de jouer au yoyo
avec l'éducation de nos enfants? Oui ou non, va-t-il voter le projet de
loi?
Des voix :
...
Le Président : S'il vous
plaît! M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M.
Couillard : Alors, je vais
répéter encore une fois, très simplement, M. le Président, que la meilleure
façon qu'il n'y ait pas de yoyo... Il
a raison, ce n'est pas bon, le yoyo dans les services publics, le
budget. Mais, encore une fois, les
impasses budgétaires laissées sans crédits, c'est ça qui crée le problème. Ça
nous a pris quand même au moins deux ans pour rétablir les choses, dégager les marges de manoeuvre, et maintenant
on peut prévoir des rythmes d'investissement croissants en éducation.
Mais, d'après
moi, il faudrait travailler davantage le projet de loi parce que... Pourquoi
ils ne mettent pas la santé aussi? Ça
veut dire que, oui, on peut comprimer en santé, mais pas en éducation? Est-ce
que c'est ça, la logique du Parti québécois? Bien, compte tenu de leur
historique, on le comprend, M. le Président.
Le Président : Principale, M.
le député de Sanguinet.
Augmentation du nombre de cadres à Investissement Québec
M. Alain Therrien
M.
Therrien : M. le
Président, Investissement Québec est atteint d'une maladie : le delirium
technocratique, M. le Président. En moins de
deux ans, le nombre de directions et de V.P. a littéralement explosé, en moins
de deux ans, 70 %
d'augmentation. Ils trouvent ça drôle, M. le Président. Regardez, en 2016,
qu'est-ce que c'était, regardez, en 2018, ce que c'est, c'est ça, le
delirium technocratique, M. le Président.
Et donc on se
dit : Il y a plus de gestionnaires parce qu'il y a plus d'employés. Bien
non, il n'y a pas plus d'employés.
Puis pire que ça, pire que ça... Ça, c'est ce qu'on avait trouvé voilà deux
semaines sur le site d'Investissement Québec. Bien, peut-être qu'ils se
sentaient coupables puis peut-être qu'ils sont motivés par la grande
transparence du gouvernement, aujourd'hui ce
qu'on retrouve, c'est ça, M. le Président. On joue à la cachette chez
Investissement Québec.
Pourquoi la ministre tolère les folies d'Investissement
Québec, M. le Président?
Le
Président : Je disais tout à l'heure à un de nos collègues
qu'on ne l'entendait pas bien, mais, vous, on vous entend très bien. Mme la
ministre de l'Économie.
Mme Dominique Anglade
Mme
Anglade : Merci, M. le Président. Je trouve ça intéressant que le mot
«delirium» provienne du député de Sanguinet.
Cela dit, M.
le Président, sur la question d'Investissement Québec, ce qui est important
pour nous, fondamentalement, c'est
qu'on obtienne les résultats, et force est de constater que, depuis deux ans,
justement, il y a des résultats très concrets. Lorsqu'on regardait les résultats pour 2017, c'étaient des retours sur
investissement de 7 %, année record pour Investissement Québec. Et
aujourd'hui nous allons avoir des crédits. Il pourrait avoir toute l'occasion
de poser ses questions à Investissement Québec pour qu'ils répondent. Mais je
peux vous dire une chose, c'est que les résultats de 2018 ne seront pas en reste pour Investissement Québec, et on voit que
l'organisation est en train de se transformer, de se transformer sur le
terrain.
En ce qui a
trait à l'organigramme, il est évident qu'une société d'État doit faire preuve
de transparence, et c'est la raison pour laquelle l'organigramme sera
sur le site Internet d'Investissement Québec. Merci.
Le Président : Première
complémentaire, M. le député de Sanguinet.
M. Alain Therrien
M.
Therrien :
...M. le Président, puis elle saura voir si c'est du delirium. Alors, en
février 2017, un gestionnaire pour 8,5 employés, en février 2018, un
gestionnaire pour cinq employés. C'est indéfendable. Pendant qu'en éducation
on a des directeurs à bout de souffle qui
courent pour gérer trois écoles, les gestionnaires, là, d'Investissement
Québec, là, ça se multiplie plus vite
que des lapins, M. le Président. La ministre est au courant, elle défend ça, M.
le Président. C'est incroyable.
Quand allez-vous arrêter cette folie-là?
Document déposé
Le
Président : Est-ce qu'il y a consentement pour le dépôt?
Consentement? Alors, consentement pour le dépôt. Mme la ministre de
l'Économie.
Mme Dominique Anglade
Mme
Anglade : On continue maintenant avec les lapins de M. le député de
Sanguinet, qui pense sortir sans arrêt, justement, des lapins de son
chapeau, mais sans grand succès.
M.
le Président, sur la question
d'Investissement Québec, encore
une fois je pense que ce qui est important,
c'est les résultats et de voir que le
ratio de gestion, quand on le compare
à des organisations qui sont comparables à Investissement Québec, le ratio de gestion est nettement
inférieur à ce que l'on voit sur le marché. Il faut se comparer aux meilleurs,
et c'est ce que nous faisons, M. le Président.
Le Président : Deuxième
complémentaire, M. le député de Sanguinet.
M. Alain Therrien
M.
Therrien :
85 directions pour 419 employés, un gestionnaire pour cinq employés.
Pendant qu'on frappe, là, avec
l'austérité les élèves, les aînés, les malades, on continue de faire plaisir
aux gloutons. Après Bombardier, après la Caisse de dépôt, c'est au tour
d'Investissement Québec de passer à la caisse.
Allez-vous arrêter la double gestion de vos
fonds publics, M. le Président?
Le Président : Mme la
ministre de l'Économie.
Mme Dominique Anglade
Mme
Anglade : M. le Président, si on veut avoir une économie forte, il
faut qu'on ait un Investissement Québec qui soit fort, qui soit capable de livrer la marchandise. Or, force est
de constater que l'organisation a été capable de livrer la marchandise.
En ce qui a
trait aux ratios de gestion, on constate que les ratios de gestion sont
nettement en deçà de ce qui se fait dans
la moyenne des organisations comparables. On veut que l'économie continue de
prospérer, on veut s'assurer d'être toujours
une locomotive et, pour ce faire, on a besoin d'avoir un bras financier
important qui soit sur le terrain. C'est ce que nous faisons, avec des résultats très concrets. Et j'invite, M. le
Président, le député de Sanguinet à s'assurer de venir regarder les
résultats pour 2018, je pense qu'il va être assez impressionné.
Le Président : Principale, M.
le député de Terrebonne.
Hausse du prix de l'essence
M. Mathieu Traversy
M.
Traversy : Merci, M. le Président. La semaine dernière, le
ministre des Ressources naturelles me disait que tout allait bien dans le marché de l'essence et que la Régie de
l'énergie veillait au grain. Pourtant, encore cette fois, ce mardi, les consommateurs québécois on dû encaisser
une hausse importante du prix de l'essence, et ce, sans justification.
Comme par magie, le prix à la pompe a augmenté de 0,14 $ en une journée,
voire 0,18 $ à certains endroits.
Dans Le Journal de Montréal
ce matin, plusieurs témoignages dénoncent cette situation. Les citoyens sont littéralement pris en otages. Pour les Québécois
qui n'ont pas le choix de prendre leurs véhicules, M. le Président, ce sont
des hausses de près de 20 $ par
semaine, on peut calculer près de 1 000 $ par année. Ça crève un
budget, et ce sont les besoins essentiels qui risquent d'en payer les
frais, notamment l'alimentation.
On sait que,
le ministre, ça fait longtemps qu'il n'a pas fait le plein d'essence, c'est la
beauté de sa limousine de fonction, mais est-ce qu'il peut reconnaître
aujourd'hui qu'il y a un problème? Est-ce qu'il peut se lever et agir pour défendre les consommateurs québécois, qui se font
littéralement avoir à tour de bras et à longueur d'année, M. le Président?
• (10 h 20) •
Des voix : ...
Le Président : S'il vous
plaît! S'il vous plaît! S'il vous plaît! M. le ministre de l'Énergie.
M. Pierre Moreau
M. Moreau : Je constate que
la question a été autorisée par le chef de l'opposition, qui, à ma
connaissance, bénéficie aussi d'une limousine de fonction et...
Une voix : ...
M. Moreau : Ah oui, la mienne
est hybride, inquiétez-vous pas.
Alors, ce que
je veux dire sur cette question, M. le Président, c'est ceci : La
situation à laquelle on assiste au Québec, on la retrouve partout ailleurs au Canada. C'est une situation qui est
provoquée notamment par les réductions qui sont imposées par l'organisation des producteurs exportateurs de pétrole et
par la Russie, qui réduisent les volumes du brut sur le marché. Ils sont également
provoqués par l'écart entre le dollar canadien et le dollar américain, et ils sont provoqués aussi par les coûts des
raffineries. Alors, il y a des éléments, là-dedans, qui répondent à une logique
mondiale.
Alors, je ne sais pas si le député vit sur la même planète que tout le monde, mais, s'il vit sur la même planète que tout le monde, il va se rendre
compte que ce n'est pas en intervenant...
en demandant des enquêtes qu'on
réussit à faire ces
choses-là. Ma sous-ministre est en
contact avec le Bureau de la concurrence fédéral, et ils sont à vérifier s'il y
avait des éléments qui permettent l'intervention...
Le Président :
En terminant.
M. Moreau :
...mais les conditions du marché mondial ne font pas partie de ces éléments.
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de Rousseau.
M. Nicolas Marceau
M. Marceau :
M. le Président, le ministre, il a tout faux, là. La concurrence au Québec et
au Canada, elle est plus faible
qu'aux États-Unis, et les indicateurs de concurrence pointent tous dans la même
direction : la concurrence baisse. La concurrence baisse, et ça, ce n'est pas vrai seulement pour
l'essence, c'est vrai aussi pour les... Les Québécois le savent, quand ils vont à l'épicerie, quand ils achètent du
pain. C'est vrai pour les télécoms, c'est vrai pour les billets d'avion. Et,
M. le Président, le Bureau de la concurrence
est notoirement mou et n'agit pas pour lutter contre les cartels, contre les
monopoles. Pendant ce temps-là, le gouvernement libéral ne fait rien pour
protéger les consommateurs.
Le Président :
M. le ministre...
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît! M. le ministre de l'Énergie.
Des voix :
...
Le Président :
Chut, chut, chut!
M. Pierre Moreau
M. Moreau :
M. le Président, la meilleure façon de lutter contre l'augmentation des prix du
pétrole, c'est de prendre le virage
des véhicules électriques, ce que le gouvernement soutient avec beaucoup
d'énergie. Et nous allons déposer dans les
prochains jours un plan sur l'électrification du réseau électrique à la
grandeur du Québec. À l'heure actuelle, il y a des programmes extrêmement généreux pour l'acquisition des véhicules
électriques. Et, pour les transports urbains, il est possible, avec des véhicules à faible prix,
d'éliminer complètement le coût de l'essence pour les développements urbains,
et c'est même possible de le faire, dans
certains cas, pour les développements interurbains. La meilleure façon, M. le
Président, c'est de continuer
l'initiative du gouvernement et d'encourager l'électrification des transports
et l'usage du transport collectif.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le député de Rousseau.
M. Nicolas Marceau
M. Marceau :
M. le Président, les baisses d'impôt de la CAQ et du Parti libéral, ce
n'est rien en comparaison de ce que
les Québécois paient en trop parce qu'il n'y a pas assez de concurrence au
Québec. Il faut agir. Il faut faire baisser les prix en augmentant la concurrence. Le gouvernement doit cesser de se
croiser les bras et de se replier sur Ottawa, qui ne fait rien. Le Bureau de la concurrence, c'est
un bureau qui est complaisant pour les grandes entreprises. Il faut lutter
contre les cartels et contre les monopoles, M. le Président. Les Québécois sont
écoeurés de se faire avoir puis de payer trop cher pour leur épicerie
puis leur essence.
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît! M. le ministre de l'Énergie.
M. Pierre Moreau
M. Moreau :
Est-ce que la suggestion de l'ancien ministre des Finances, qui s'est beaucoup
trompé selon ses propres déclarations, ce serait qu'on construise une nouvelle
raffinerie? Ce n'est pas le chemin que le gouvernement actuel entend prendre. Ce
que nous entendons prendre, c'est un virage technologique qui va permettre d'avoir
encore plus de véhicules électriques sur les
routes, de faire une transition énergétique qui va réduire nos émissions de gaz à effet de serre. Ça, c'est l'avenir.
Le passé, c'est ce que vous avez fait en essayant d'installer, notamment dans
le comté de Richelieu, des réservoirs à essence, des réservoirs de pétrole.
Nous, on vise l'avenir. Vous, vous vivez dans le passé.
Le Président :
Principale, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
Accès à la maternelle quatre ans
M. François Legault
M. Legault : M. le
Président, ce matin, on a une étude
de l'Institut du Québec qui montre des constats accablants. Le Québec,
malheureusement, est dernier, dernier au Canada pour le taux de diplomation
Pourtant, la CAQ, depuis un bon bout de temps,
fait une proposition importante pour augmenter le taux de diplomation : offrir la maternelle quatre ans
à tous les enfants au Québec. Actuellement, seulement 5 %
des enfants au Québec ont accès à la
maternelle quatre ans. Pourtant, c'est clair qu'un enfant qui a des difficultés
d'apprentissage, si on veut augmenter ses chances de réussite, il faut
agir tôt. Il faut agir dès quatre ans, il faut avoir des enseignants, des
orthophonistes, des orthopédagogues dans des écoles.
Donc, M. le
Président, le gouvernement libéral choisit de mettre des maternelles quatre ans
seulement dans quelques milieux défavorisés, mais il y a des enfants qui
ont des difficultés d'apprentissage aussi dans les milieux favorisés.
Donc, pourquoi
le premier ministre refuse-t-il la proposition de la CAQ d'offrir des
maternelles quatre ans à tous les enfants du Québec?
Le Président : M. le premier
ministre.
M. Philippe Couillard
M. Couillard : Alors, M. le
Président, c'est certain que ce qu'on fait actuellement nous permet, comme le
dit justement mon collègue, d'augmenter le
nombre de professionnels et d'enseignements dans nos écoles. On est rendu à
2 785 et, si on inclut l'enseignement
supérieur, au cours des prochaines années, on va être à plus de
10 000 personnes de plus,
enseignants, professeurs, professionnels, pour aider nos enfants à encore mieux
réussir. Les choses s'améliorent au Québec. Elles doivent s'améliorer
encore davantage, mais elles s'améliorent.
Là, il
faut différencier les solutions. Nous, on maintient qu'il faut déplacer...
déployer, pardon, de façon prioritaire... après, on pourra
l'étendre, mais de façon prioritaire les maternelles quatre ans dans les
milieux socioéconomiquement défavorisés. Toutes les mêmes recherches dont il
parle, qui pointent vers l'intervention précoce, nous disent ça aussi.
Maintenant,
il faut avoir d'autres solutions à apporter en éducation, et des solutions
chiffrées. On en est, du côté de la CAQ, à 4 milliards
d'engagements de plus par année, y compris la question des maternelles. Il va
falloir un jour expliquer comment tout ça va
être financé, parce qu'actuellement tout ce qu'on entend, c'est des
propositions de structures. Abolir
les commissions scolaires, puis il sert 700 millions de plus de
baisses de taxe scolaire plutôt que de le mettre dans les écoles. Ça
aussi, c'est un problème, M. le Président.
Le Président : Première
complémentaire, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
M. François Legault
M. Legault : M. le
Président, le premier ministre choisit de donner 1 milliard de trop aux médecins. C'est son choix, ce n'est pas notre choix. M. le Président, actuellement, il nous dit : Il y a
2 785 enfants de quatre ans qui ont accès à la maternelle
quatre ans. Combien? En tout cas, il y en a 5 %. Qu'est-ce qui arrive avec
l'autre 95 %?
C'est prouvé qu'on a besoin d'agir tôt. Pourquoi
refuse-t-il de leur donner les services nécessaires?
Le Président : M. le premier
ministre.
M. Philippe Couillard
M.
Couillard : ...comprenne
bien, je n'ai pas parlé des enfants qui étaient dans la maternelle quatre ans,
j'ai parlé des gens qu'on a engagés
dans le réseau de l'éducation, enseignants et professionnels. Je suis
certain qu'il appuie le fait qu'il y a déjà
2 785 personnes de plus dans le réseau de l'éducation.
C'est un grand succès, et on va aller encore plus loin, parce que, là, maintenant, pour revenir à
notre conversation il y a quelques minutes,
on a un cadre budgétaire
stable et garanti au cours des prochaines années dans le réseau de l'éducation.
Maintenant,
M. le Président, je vais revenir à la question
au collègue. Il va falloir qu'il commence à expliquer...
Il veut gouverner, il va falloir qu'il
explique ses propositions. En quoi donner 700 millions de dollars de plus de baisses de taxe scolaire va
changer quoi que ce soit à la réussite de nos enfants?
Le Président : Deuxième
complémentaire, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
M. François Legault
M. Legault : M. le
Président, il y a seulement
5 % des enfants qui ont accès à la maternelle quatre ans, il y a
21 % qui ont accès à des CPE.
Qu'est-ce qu'on fait avec les autres enfants qui ont des difficultés?
C'est le meilleur investissement,
l'éducation. L'éducation, ça devrait être notre priorité nationale.
Pourquoi le premier ministre refuse d'offrir la
maternelle quatre ans à tout le monde?
Des
voix : ...
Le Président :
S'il vous plaît! S'il vous plaît! S'il vous plaît! M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M. Couillard : Bien, je vais commencer par répéter les mêmes questions.
Pourquoi est-ce qu'on se concentre, à
la CAQ, sur des questions d'ordre structurel, abolir les commissions scolaires, qui, en passant, est très mauvais pour les
régions et certaines communautés des Québécois, et qu'on veut ajouter à la
baisse de taxe scolaire prévue, contre laquelle ils ont voté, un 700 millions
de dollars qui n'aura aucun impact?
Mais, l'autre chose
qu'il faut lui dire, parce que, là, il donne l'impression que les autres
enfants n'ont pas de service, il existe
aussi chez nous quelque chose qui s'appelle les services de garde éducatifs,
qui donnent également des services
de qualité aux enfants de quatre ans. Alors, s'il veut être logique, il doit
annoncer l'abolition des services de
garde pour les enfants de quatre ans.
• (10 h 30) •
Le Président :
Principale, M. le député de Lévis.
Sommes versées relativement au
travail des infirmières
praticiennes spécialisées dans les cliniques
M. François Paradis
M. Paradis
(Lévis) : Merci, M. le Président. En 2010, l'ex-ministre libéral de la
Santé, Yves Bolduc, a eu la mauvaise idée
d'accorder une prime aux médecins de famille pour superviser le travail
clinique des superinfirmières. Selon ces
nouvelles données de la RAMQ, les médecins
de famille ont touché 26,4 millions de dollars en primes depuis 2010. En 2017, les médecins ont obtenu 7 millions en primes pour superviser 358 superinfirmières, c'est
19 000 $ par IPS. La présidente
de la FIQ dit ce matin : «C'est insultant de voir les médecins recevoir autant d'argent pour superviser...» Et
elle ajoute : Les IPS sont «encore réellement sous le joug des médecins».
Pourquoi les Québécois doivent payer des primes à
des médecins de famille pour superviser le travail clinique d'infirmières
praticiennes spécialisées parfaitement compétentes?
Le Président :
M. le ministre de la Santé.
M. Gaétan Barrette
M. Barrette :
Alors, M. le Président, je vais rejoindre mon collègue sur la compétence des
infirmières praticiennes spécialisées,
qui sont effectivement compétentes, et dont on veut plus. C'est la raison pour
laquelle notre gouvernement s'est
engagé à former, depuis 2014, 2 000 infirmières praticiennes
spécialisées, formation pour laquelle nous avons établi, en collaboration avec les facultés de sciences
infirmières du Québec — il y en a plusieurs — un calendrier de formation sur lequel
on est en avance aujourd'hui.
Maintenant,
contrairement à ce que notre collègue dit, il n'y a pas de prime. Je comprends
que c'est le seul mot qui existe en
santé sur le programme inexistant en santé de la CAQ, mais c'est
essentiellement une rémunération qui a été négociée en bonne et due forme entre les parties. Et pourquoi? Parce que
les ordres professionnels que sont l'Ordre des infirmières et infirmiers du Québec et le Collège des médecins ont
convenu d'une relation de partenariat. Ce partenariat fait en sorte que, lorsque les infirmières pratiquent des
gestes pour lesquels elles sont autonomes, elles sont autonomes, mais il
y a une multitude de situations où il doit y avoir un partenariat pour exercer
la valeur ajoutée de ce partenariat...
Le Président :
En terminant.
M. Barrette :
...qui est l'interdisciplinarité, et c'est à ça que ça sert.
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de Lévis.
M. François Paradis
M. Paradis (Lévis) : M. le Président, 2 000 infirmières
praticiennes spécialisées doivent arriver dans le réseau de la santé d'ici 2025, c'est une très bonne chose.
Par contre, en versant 7 millions en 2017 pour superviser 358
superinfirmières, imaginez la facture dans quelques années, quand il y
en aura 2 000.
Est-ce
que le ministre de la Santé réalise que les primes versées pour superviser les
IPS parfaitement compétentes pourraient coûter près de 40 millions
en 2025 et qu'il doit y mettre fin?
Le Président :
M. le ministre de la Santé.
M.
Gaétan Barrette
M. Barrette :
On attend toujours le programme de la CAQ, mais on le devine à chacun des
commentaires du député de Lévis. Le
député de Lévis, M. le Président, est contre l'interdisciplinarité. Il est
contre, par exemple, M. le Président, il est contre...
Une voix : ...
M. Barrette :
Il est contre, M. le Président, une situation très simple, il est contre le
fait qu'une infirmière praticienne
spécialisée puisse initier un traitement pour le constat d'un diabète. Mais il
ne comprend pas, il est contre le fait
que ce patient diabétique pourrait très bien avoir des problèmes oculaires qui
peuvent entraîner la cécité, de l'insuffisance rénale, de l'insuffisance
cardiaque qui nécessitent la collaboration infirmière-médecin. On ne comprend
pas...
Le Président : En terminant.
M. Barrette : ...la santé à la
CAQ, c'est pour ça qu'on n'a pas de programme.
Le Président : Deuxième
complémentaire, M. le député de Lévis.
M. François Paradis
M. Paradis
(Lévis) : Bien, parlons-en,
M. le Président. Les IPS peuvent discuter des dossiers des patients avec
des médecins
de famille, mais est-ce que les médecins doivent nécessairement être payés pour
ça? La réponse, c'est non. Si, chaque
fois qu'on parle d'interdisciplinarité, on doit l'associer à une prime, on est
bien loin d'un changement de culture souhaité.
Pourquoi le ministre de la Santé n'a pas le courage de mettre fin à la prime et, comme en 2012, de
revoir le mode de rémunération des médecins de famille?
Le Président : M. le ministre
de la Santé.
M. Gaétan Barrette
M.
Barrette : Alors, M. le Président, là, je vais vraiment aller sur le dernier commentaire de notre collègue. Ça fait plusieurs
fois qu'il se lève et qu'il fait référence au changement de mode de rémunération des médecins de famille et des médecins en général. Par souci, par
respect de la population qui va aller voter, là, est-ce que la CAQ peut se
lever à un moment donné, aller devant un journaliste, une caméra, les deux en
même temps même, et expliquer à la population exactement ce qu'ils veulent
faire?
Ils ne le
font pas, M. le Président, parce que je suis convaincu que, un, ils ne
savent pas quoi faire et, deux, ce qu'ils pensent peut-être faire, ils
n'en comprennent pas les conséquences.
Le Président : En terminant.
M. Barrette : Mais je suis ouvert à
tout débat là-dessus n'importe quand, M. le Président.
Le Président : Principale, Mme
la députée de Vachon.
Projet de site
d'enfouissement de déchets radioactifs à Chalk River
Mme Martine Ouellet
Mme
Ouellet : Merci, M. le Président. La semaine passée, 82 municipalités
de la CMM ont adopté à l'unanimité une
résolution pour s'opposer au projet de déchets nucléaires de Chalk River. Ils
ont appuyé en ce sens la ville de Gatineau, des groupes environnementaux, les nations autochtones. Le projet de Chalk
River est un projet extrêmement dangereux, M. le Président, parce que
c'est un dépotoir de déchets nucléaires à moins d'un kilomètre
de la rivière Gatineau, et on sait qu'à
ce moment-là les déchets
nucléaires... l'eau peut couler dans la rivière Gatineau et, à ce moment-là, contaminer de façon
nucléaire la rivière, la rivière Gatineau qui se jette dans le fleuve Saint-Laurent.
Et c'est l'ensemble des municipalités qui s'alimentent...
Des voix : ...
Le
Président : S'il vous plaît! Ce serait intéressant d'entendre la question comme du monde, et
j'aimerais ça que, d'un côté comme de l'autre, là, on se calme.
Des voix : ...
Le
Président : S'il vous plaît, M. le leader! Madame, s'il vous
plaît, c'est à vous la question. C'est à vous.
Mme Ouellet : Oui, c'est un projet très dangereux, M. le Président, je pense
que ça mérite l'attention de la salle, ici,
parce qu'il risque d'y avoir une contamination nucléaire de l'eau du fleuve Saint-Laurent, auquel s'approvisionnent toutes les municipalités en bordure.
C'est pour ça que les 82 municipalités s'opposent au projet.
Je
voudrais savoir si le gouvernement va appuyer ma motion qui appuie la résolution des
82 municipalités de la CMM.
Le Président :
Mme la ministre de l'Environnement.
Mme Isabelle Melançon
Mme
Melançon : Bonjour, M. le Président. Alors, pour répondre peut-être à la collègue, d'abord c'est la rivière
des Outaouais, et non pas la rivière Gatineau. Pourtant, vous êtes dans ce
coin-là de temps en temps.
Mais, cela étant dit,
pour moi, c'est très important qu'on écoute les préoccupations des gens à ce
sujet-là, et tellement qu'on a, le 15 septembre dernier, apporté une
centaine de questions auprès, donc, de la Commission canadienne
sur la sûreté nucléaire. On attend certaines réponses, mais déjà on m'a indiqué
en janvier dernier que le projet est en transformation.
Pour
moi, c'est préoccupant, comme ce l'est, bien sûr, pour les Québécois et les
Québécoises. On va attendre d'avoir des
réponses, et c'est ce qu'on attend de mon côté. Ce que je veux aussi vous
dire, M. le Président, c'est que la situation actuelle, ça ne peut pas demeurer ainsi, et la députée de Vachon le sait
très, très bien. Alors, ce qu'on est en train de vérifier avec la Commission canadienne de la sûreté
nucléaire, c'est qu'est-ce qu'on peut faire, comment est-ce qu'on peut
améliorer... Et, pour nous, là, c'est
important que le Québec joue un rôle qui... Et c'est notre rôle, et c'est mon
rôle, comme ministre de l'Environnement, c'est de suivre ces travaux-là
avec beaucoup d'attention...
Le Président :
En terminant.
Mme
Melançon : ...M. le Président.
Le Président :
Première complémentaire, Mme la députée de Vachon.
Mme Martine Ouellet
Mme Ouellet : Oui, M. le Président. Effectivement, la ville de Gatineau, mais la
rivière des Outaouais, tout à fait raison.
Mais, M. le Président, on voit que la ministre refuse d'appuyer la motion de la
CMM. On le sait, que le projet a changé,
ils ont enlevé les déchets de moyenne intensité nucléaire. Mais les déchets de
faible intensité restent, et même les déchets de faible intensité, ça
fait que c'est dangereux pour la contamination de la rivière des Outaouais.
Donc, ce que je
demande : Est-ce que la ministre va appuyer la résolution des 82
municipalités de la CMM? Et on aimerait ça avoir une réponse. Ce n'est pas
compliqué, c'est oui ou c'est non.
Le Président :
Mme la ministre de l'Environnement.
Mme Isabelle Melançon
Mme
Melançon : M. le Président, tout à l'heure, en temps opportun, on va,
bien sûr, aller sur la motion. Mais la
motion qu'elle a déposée, la députée de Vachon, ça veut dire ne rien faire. Et
ne rien faire, ce n'est pas une solution actuellement, c'est dangereux, les gens en Outaouais le savent très
bien. Alors, pour avoir été, justement, vendredi dernier chez mes collègues de l'Outaouais, on m'en a parlé
et on m'a dit : Il faut suivre ce dossier-là parce qu'actuellement, là,
on ne peut rester comme c'est actuellement
le cas. C'est exactement là-dessus où moi, je travaille. Je suis les travaux et
j'ai tendu la main ce matin à la
députée de Vachon en lui disant d'apporter quelques modifications à sa motion,
chose qu'elle a refusée...
Le Président :
En terminant.
Mme
Melançon : ...comme elle le fait souvent.
Le Président :
Deuxième complémentaire, Mme la députée de Vachon.
Mme Martine Ouellet
Mme Ouellet : Oui. Merci, M. le Président. En fait, ça ne prend aucun dépotoir
nucléaire sur le bord de la rivière des Outaouais. Et la résolution,
c'est celle de la CMM, la motion que j'ai déposée, et je vous la lis :
«...d'informer la Commission canadienne de
sûreté nucléaire que la Communauté métropolitaine de Montréal s'oppose à
l'aménagement du dépotoir nucléaire de Chalk River à proximité de la
rivière des Outaouais compte tenu qu'une telle installation est susceptible de menacer la source
d'approvisionnement en eau potable d'une importante proportion des citoyens du
Grand Montréal.»
M. le Président, est-ce
qu'elle va l'appuyer?
Le Président : Mme la
ministre de l'Environnement.
Mme Isabelle Melançon
Mme
Melançon : Bien, M. le Président, comme je l'ai dit tout à l'heure,
nous, on est au travail. On est au travail et on pose des questions. Comme je
l'ai dit précédemment, actuellement le statu quo n'est pas une option. Je pose
des questions, nous sommes en lien avec la Commission canadienne de sûreté nucléaire, on va continuer à
se préoccuper parce que, oui, c'est préoccupant.
Mais, M. le
Président, il faut constater une chose, c'est qu'actuellement, si on veut aller
de l'avant, on ne peut pas dire que
c'est le statu quo. Alors, de la façon dont la députée a décidé de l'amener,
plutôt que d'y aller avec... prendre acte de ce que la CMM a voulu
faire, bien, je vais être en mesure de devoir refuser...
Le Président : En terminant.
Mme Melançon : ...celle-ci.
• (10 h 40) •
Le Président : En terminant.
Principale, M. le député de Gouin.
Conditions de travail
des enseignants
M. Gabriel
Nadeau-Dubois
M.
Nadeau-Dubois : M. le Président, les signes se multiplient, notre
système d'éducation est en crise. La semaine passée, il y a un sondage mené sur la Rive-Sud qui révélait que c'est
plus de la moitié des profs qui ont été victimes ou témoins de violence. Lundi, on apprenait que les
écoles ne trouvent plus de directeurs et de directrices parce que le climat
de travail est devenu invivable et que les
heures de travail sont inhumaines. Hier, c'est le groupe Profs en mouvement
qui déposait des témoignages troublants : surmenage, manque de ressources,
précarité, manque de reconnaissance. Les profs sont en train de péter au
frette.
Mais ce n'est
pas fini. Aujourd'hui, nouvelle donnée troublante, les taux de décrochage au
Québec atteignent des proportions
épidémiques. Le réseau de l'éducation est en crise, les profs appellent à
l'aide, et le ministre leur répond avec des slogans optimistes.
M. le
Président, quel est le plan d'action du ministre pour régler à court terme la
crise qui sévit actuellement dans les écoles du Québec?
Le Président : M. le ministre
de l'Éducation.
M. Sébastien Proulx
M.
Proulx : Oui, M. le
Président. Je dirais plutôt — puis je vais le dire poliment — que notre système d'éducation, il est en transformation, comme l'ensemble de la
société, M. le Président. Et, à cet égard, il y a du travail à faire, c'est
vrai, mais il y a beaucoup de gestes qui sont posés — et
des gestes positifs — pour
y arriver.
Prenez
l'étude de ce matin, M. le Président. L'étude de l'Institut du Québec dit quoi?
Qu'on a fait des bonds de géant parce
que nous avions un retard historique. Mais quoi aussi, M. le Président? C'est
qu'il faut en faire encore. Et ça, là, l'ensemble
de la société québécoise va le reconnaître, M. le Président, il faut se
mobiliser, il faut valoriser l'éducation, il faut poser des gestes
concrets pour y arriver.
Maintenant,
il me parle de certains événements, je vais lui en parler, M. le
Président. On parle de valorisation des enseignants, il faut mettre des nouvelles ressources, c'est en train de
se faire. Il faut valoriser et supporter nos enseignants, nos professionnels, ça veut dire qu'il faut
décentraliser. Nous décentralisons des sommes importantes directement dans
les écoles pour qu'ils puissent faire des
choix. Il faut accompagner les élèves, M. le Président, dans une nouvelle
économie, dans une société qui se transforme. On fait quoi? On parle de
littératie, on va parler de numérique, on va parler de compétences et de connaissances dans l'avenir. M. le Président, le
système, il se transforme. C'est la raison pour laquelle on
l'accompagne, on va le faire pendant des années. L'expert en crises, c'est lui,
ici, M. le Président.
Le Président : Première
complémentaire, M. le député de Gouin.
M. Gabriel
Nadeau-Dubois
M.
Nadeau-Dubois : M. le Président, le ministre me parle de
transformation, je me demande c'est une transformation de quoi vers quoi. Ça fait 15 ans que c'est les
libéraux au pouvoir. L'attitude du ministre, ça s'appelle du jovialisme,
on fait comme s'il n'y avait pas de problème.
Moi, j'ai une question très précise pour lui.
Est-ce que le ministre est prêt, cette semaine, à s'asseoir avec les
représentants des profs pour trouver une sortie de crise rapide?
Le Président :
M. le ministre de l'Éducation.
M. Sébastien Proulx
M. Proulx : Oui, M. le Président. Depuis février 2016, je
fais des écoles chaque semaine. Depuis février 2016, je suis assis,
debout, en conversation au téléphone, en échange avec eux à tous les jours, M.
le Président, puis je vais continuer à le faire.
Je ne suis
pas obligé d'aller dans son forum à lui pour discuter, M. le Président, je n'ai
qu'à travailler avec ceux et celles
qui veulent qu'on améliore les choses, ceux et celles qui veulent qu'on cesse
de dénigrer ce qu'on fait ici. On les
accompagne, M. le Président, nos professionnels parce qu'on amène des
ressources supplémentaires. On entend ce qu'ils disent, M. le Président,
parce qu'on décentralise vers les écoles.
Il n'y a pas
de jovialisme ici, il y a une prise de conscience certaine qu'il faut faire
mieux. Mais vous savez quoi, M. le
Président? On travaille avec ce qu'on fait... on travaille avec ce qu'on a
comme efforts supplémentaires à mettre. On reconnaît...
Le Président : En terminant.
M. Proulx : ...et on valorise nos
efforts, mais on sait qu'il y a des défis encore.
Le Président : Deuxième
complémentaire, M. le député de Gouin.
M. Gabriel
Nadeau-Dubois
M. Nadeau-Dubois : M. le Président, en santé, il a fallu une crise
médiatique sans précédent pour que le ministre s'assoie avec les infirmières. Est-ce qu'en éducation ça va prendre une
vidéo virale sur Facebook pour que le ministre de l'Éducation s'assoie avec les gens qui, sur le
terrain, chaque jour, règlent les problèmes que son gouvernement a créés? En
ce moment, il y a une crise réelle. Les
profs lancent un cri du coeur, ils appellent à l'aide leur ministre de
l'Éducation.
Est-ce qu'il va leur répondre?
Le Président : M. le ministre
de l'Éducation.
M. Sébastien Proulx
M. Proulx : M. le Président, ces appels si importants, je les
entends. Je travaille avec les collègues pour trouver des solutions. La preuve en est, c'est qu'on a de
la prévisibilité maintenant dans le financement puis on a des augmentations
historiques de ressources financières et humaines dans le système de
l'éducation.
Il a choisi,
dans le passé, la crise. Il a choisi la mobilisation comme il l'a fait d'une
autre façon que de travailler ici. Il a un modèle d'affaires bien
différent du mien, M. le Président. Moi, je vais construire pour l'avenir.
Le Président : Principale.
Principale, M. le député de La Peltrie.
Processus d'adoption
internationale
M. Éric Caire
M.
Caire :
Merci, M. le Président. Jusqu'en 2016, l'avenir de Fadanie, c'était de vivre en
orphelinat à Haïti dans des
conditions misérables jusqu'à sa majorité. Après, vendre des fruits et des
légumes sur un trottoir de Port-au-Prince, au mieux. Au pire, vendre son corps sur les mêmes trottoirs. Je sais que
c'est cru, M. le Président, mais c'est ça, la réalité. En 2016, la vie
en a décidé autrement en mettant sur la route de Fadanie Gilles Caron, qui
veut devenir son père, qui veut l'amener
vivre ici, à Québec. Et là on comprend que son avenir est plein de promesses.
La ministre s'y oppose. Je sais que leur parcours est atypique. Il n'y a
rien qui ne peut pas être solutionné, M. le Président. Toutes les lois en
matière d'adoption reposent sur le principe que l'intérêt supérieur de l'enfant
doit primer.
Alors, je
pose cette simple question à la ministre : Est-ce que l'intérêt de
Fadanie, c'est de venir vivre à Québec avec son père, sa soeur, son
frère ou de rester dans son orphelinat à Haïti?
Le Président : Mme la ministre
déléguée à la Réadaptation.
Mme Lucie Charlebois
Mme
Charlebois : Tout
d'abord, M. le Président, je vais saluer M. Caron et je vais dire au député de La Peltrie, par votre entremise, que je
ne commenterai pas de cas particuliers sur le parquet de l'Assemblée nationale, puisque ces dossiers sont confidentiels.
Deuxièmement, je dirai au député de La Peltrie, toujours par votre entremise, M. le Président, que nous avons adhéré à la
Convention de La Haye. Qu'est-ce que c'est, la Convention de La Haye? C'est une
convention internationale qui fait en sorte
de protéger les droits des enfants, qui fait en sorte que nous puissions
protéger les droits des enfants à l'extérieur. Tous les cas d'adoption internationale
doivent passer par le SAI, qui est... voyons, je ne le dirai pas...
Une voix : ...
Mme
Charlebois :
...le Secrétariat à l'adoption internationale, excusez-moi, M. le Président.
Tous ceux qui m'ont précédée dans mon
poste peuvent vous dire la même chose, et on ne peut faire fi de ce qui se
passe dans la Convention de La Haye.
Je vois la députée de Joliette qui me regarde, puis elle comprend très bien de
quoi je parle. Je sais qu'aussi la
députée de Bellechasse a occupé mes fonctions, elle sait très bien de quoi je
parle. Aucun pouvoir discrétionnaire de ministre ne peut intervenir dans
les cas d'adoption internationale. Et vous savez pourquoi?
Le Président : En terminant.
Mme
Charlebois : Pour
protéger les enfants, M. le Président.
Le Président : Première
complémentaire, M. le député de La Peltrie.
M. Éric Caire
M.
Caire : M. le
Président, j'entends qu'il faut protéger les enfants.
J'ai envie de
reposer très simplement ma question : Est-ce qu'au nom des intérêts de
Fadanie... est-ce qu'au nom de la
protection de Fadanie la ministre pense qu'elle est mieux de rester dans son
orphelinat en Haïti ou de venir vivre ici avec Gilles Caron, son père,
son frère, sa soeur et d'avoir un avenir à Québec?
Le Président : Mme la ministre
déléguée à la Réadaptation.
Mme Lucie Charlebois
Mme
Charlebois :
Est-ce que je dois comprendre, M. le Président, que la CAQ veut faire fi des
conventions internationales, comme toute
autre disposition que nous avons? Je pense que c'est ça qu'il est en train de
me demander.
M. le
Président, la Convention de La Haye est là pour être respectée, nous y avons
adhéré et nous allons la respecter. Un
enfant doit être protégé, tous les enfants qui sont en adoption internationale
doivent être protégés. La Convention de La Haye, ce que ça vient dire, M. le Président, c'est faire en sorte
qu'on doit respecter des règles, qu'un enfant doit être adopté chez lui d'abord, s'il y a moyen d'être
adopté chez lui, et il faut vérifier tous les liens de filiation. Pour le cas
de M. Caron, M. le Président, je ne commenterai pas ici...
Le Président : En terminant.
Mme
Charlebois : ...ça
m'est interdit.
Le Président : Deuxième
complémentaire, M. le député de La Peltrie.
Des voix : ...
Le Président : S'il vous
plaît!
M. Éric Caire
M.
Caire :
M. le Président, ce que j'entends de la ministre, c'est qu'on doit protéger
Fadanie de Gilles Caron et que la
solution privilégiée, c'est de la garder dans son orphelinat à Haïti. M. le
Président, des voies de passage, il en existe. Des solutions, il en
existe.
Est-ce que la
ministre, qui ne veut pas discuter du cas sur la place publique... Fort bien,
est-ce que la ministre accepte de
rencontrer Gilles Caron après la période de questions et lui expliquer pourquoi
il ne sera jamais le père de Fadanie?
Le Président : Mme la
ministre déléguée à la Réadaptation.
Mme Lucie Charlebois
Mme
Charlebois :
M. le Président, je vais retenir mes commentaires parce que j'en aurais trop à
dire. Je vais me contenir parce que
c'est indécent, indécent d'utiliser un enfant pour faire des questions comme il
le fait. C'est indécent. C'est indécent de vouloir défaire des
conventions internationales.
Et, oui, je
vais rencontrer Gilles Caron, et il a déjà rencontré tout mon cabinet. Il sait,
M. Caron, qu'il doit respecter les normes du Secrétariat à l'adoption
internationale. Aucun ministre ne peut interférer. M. le Président, plus de 90
signataires, des pays membres de cette convention-là. On ne peut pas faire de la
petite politique sur le dos...
Le
Président : En terminant.
Mme
Charlebois :
...des enfants comme ça.
• (10 h 50) •
Le Président :
Principale, M. le député de Lac-Saint-Jean.
Recours aux pourvoiries privées pour la pêche
au saumon dans le Nord-du-Québec
M. Alexandre Cloutier
M.
Cloutier : M. le Président, le 9 avril dernier, le ministre de la
Faune a décrété en catimini que les pêcheurs du Nord-du-Québec devront dorénavant avoir recours à un service de
pourvoyeurs. Alors, M. le Président, fini l'accès de la pêche à tous les Québécois. Dorénavant, il
faudra payer les services d'une entreprise privée pour avoir accès aux services du Nord. Alors, concrètement, là, ce que
fait le gouvernement, c'est d'octroyer l'exclusivité de la pêche au saumon
à des pourvoiries privées, dont plusieurs
d'entre elles chargent, M. le Président — vous êtes un habitué — jusqu'à 2 000 $ par jour. Et il y a même des forfaits à
20 000 $, M. le Président. Alors, fini, la pêche pour tous les
Québécois; uniquement réservée à ceux qui sont les plus fortunés.
Alors,
comment le ministre explique-t-il, M. le Président, qu'il est en train de
recréer les clubs du Québec, alors qu'on s'est battus si fort au Québec
pour redonner les rivières aux Québécois?
Des voix :
...
Le
Président : S'il vous plaît! Je suis amateur de pêche, mais je
ne vais pas n'importe où. M. le ministre des Forêts.
M. Luc Blanchette
M.
Blanchette : Alors, M. le Président, je vais répondre bien simplement.
Écoutez, le territoire, parce que j'ai une belle carte pour illustrer tout ça, il s'agit bel et bien du
Nord-du-Québec. On s'entend, ce n'est pas des choses qui sont
accessibles par voie terrestre, premièrement.
Ensuite
de ça, si vous remarquez, le Nord-du-Québec est aussi conventionné. On appelle
ça la convention de la Baie James et du Nord-du-Québec, ce qui n'est pas
un document banal parce que ce document-là de la convention de la Baie James
vient protéger, dans le fond, les droits des autochtones — Inuits
dans ce cas-là — parce
qu'on parle de la baie d'Ungava pour la pêche au saumon et on parle
de la baie d'Hudson pour la pêche au saumon. Ce qui veut dire que, dans un premier temps, il y a eu une consultation auprès du comité conjoint pêche et piégeage, et,
dans cette conversation-là, les Inuits ont fait valoir leurs droits ancestraux,
millénaires, ce qui a été tout à fait reconnu autant par un traité qu'on appelle
la convention de la Baie James que, nécessairement, une ressource alimentaire de base pour les Inuits, ce avec quoi je
suis tout à fait conscient et favorable à protéger cette ressource-là pour les
Inuits.
Maintenant,
une fois ça fait, il y a eu des échanges avec une table régionale faune.
On parlait du Nord-du-Québec,
la table, elle était régionale, et, essentiellement, on a pu permettre aux
non-autochtones d'avoir accès à ça...
Le Président :
En terminant.
M. Blanchette :
...en autant qu'on passe par une pourvoirie.
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de Lac-Saint-Jean.
M. Alexandre Cloutier
M. Cloutier : M. le
Président, le ministre
de la Faune nous cite la Convention de la Baie James, dont nous venons de célébrer le 40e anniversaire. Soudainement, on change les règles. On apprend que
la famille Desmarais, par l'entreprise d'une
compagnie à numéro, vient d'acquérir, comme par hasard, la pourvoirie Helen
Falls sur la rivière George, une des plus
prestigieuses pourvoiries du Nord-du-Québec. À cette pourvoirie, les clients sont prêts jusqu'à
payer jusqu'à 20 000 $.
Quelles sont les
vraies raisons de votre décision, M. le ministre?
Le Président :
M. le ministre des Forêts.
M. Luc Blanchette
M. Blanchette :
Bon, M. le Président, je vous en parle à vous, qui connaissez un peu la pêche, tout
de même. Il n'y a pas de route, de voie carrossable, de voie
routière pour se rendre là-bas, on oublie ça, là. Ce n'est pas comme prendre
un autobus jaune puis monter jusqu'en
haut dans le Nord, ça ne se fait pas. Les seules façons d'avoir accès à ce
territoire-là, c'est soit
l'hélicoptère, ou l'avion, ou les hydravions. À la base, je dis bien à la base.
Ces transports sont effectivement
très coûteux, ça donne accès aux non-autochtones,
mais on ne pensera pas organiser un pont aérien entre les Québécois
pour monter là-bas.
Par ailleurs, je compléterais par la chose suivante, c'est que, pour les jeunes
personnes, celles qui voudraient faire la relève...
Le Président : En terminant.
M. Blanchette : ...pour la
pêche au saumon, il y a toujours un accès pour le saumon de l'Atlantique du
sud.
Le Président : Deuxième
complémentaire, monsieur...
Des voix : ...
Le Président : S'il vous
plaît! Deuxième complémentaire, M. le député de Lac-Saint-Jean.
M. Alexandre Cloutier
M. Cloutier :
M. le Président, le gouvernement du Québec a rendu public son plan de protection du saumon.
Dans toutes les recommandations, il n'y en a aucune qui dit qu'on devrait donner des droits
exclusifs, aucune dans votre plan de protection du saumon. Ce n'est donc
pas pour protéger le saumon. Ce n'est pas lié non plus à la Convention de la
Baie James.
Alors,
comment le ministre explique-t-il que dorénavant il va falloir débourser une fortune pour pouvoir... accès
à nos plus belles rivières du Québec?
Des voix : ...
Le Président : S'il vous
plaît! M. le ministre des Forêts.
M. Luc Blanchette
M. Blanchette : ...et je le dis vraiment en tout respect, la
priorité, c'est vraiment les Inuits, qui ont accès libre à leur territoire de façon à avoir un accès à
une ressource alimentaire. À la base, la Convention de la Baie James, c'est ce
qu'elle dit, c'est ce qu'on vient confirmer
par notre action. Maintenant, la Fédération des pourvoyeurs du Québec a un projet fort intéressant, de rendre
accessible à la population de 17 ans et moins au Québec,
dans le sud du Québec, dans des
rivières plus accessibles où il y aura du «catch and release», c'est-à-dire tout le poisson pêché, le saumon, on devra le remettre à
l'eau... Ceci donnera un accès libre à notre clientèle québécoise, qui en sera
très contente.
Le Président : Alors, cela
met fin à la période de questions et de réponses orales.
Motions sans préavis
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, en fonction de nos règles concernant les motions sans préavis, je cède
la parole à un membre du groupe formant l'opposition officielle. Il s'agit du député du Lac-Saint-Jean. M. le député du Lac-Saint-Jean, je vous cède la parole
pour la présentation de votre motion sans préavis. À vous.
M.
Cloutier : Oui. Je vous
remercie, M. le Président. Je vais essayer de trouver la motion qui nous
revient dans le dossier de l'éducation. Alors, M. le Président, je vous
présente la motion suivante :
«Que l'Assemblée nationale demande aux partis politiques
de s'engager à établir un bouclier de protection budgétaire des services à l'éducation,
à l'enfance et à la protection de la jeunesse;
«Qu'elle
demande le dépôt annuel de prévisions budgétaires garantissant le maintien du niveau des services
en matière d'éducation, de famille et de protection de la jeunesse.»
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Oui? Vous avez oublié un paragraphe?
M. Cloutier : En fait, permettez-moi
d'ajouter que la motion, elle est conjointe avec les députés de Gouin, Gaspé et
Vachon. Merci.
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Merci. M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Tanguay : Pas de
consentement, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Il n'y a pas de consentement. Un membre du deuxième groupe de l'opposition, et je cède maintenant la parole
à M. le député de Chambly pour la présentation de sa motion. À vous.
M.
Roberge : M. le Président,
je demande le consentement pour déposer la motion suivante conjointement avec
la députée d'Hochelaga-Maisonneuve, le député de Gouin, le député de Groulx, le
député de Gaspé :
«Que l'Assemblée nationale
constate que le taux de diplomation sur cinq ans au Québec est de 69 %
comparativement à 84 % en Ontario;
«Que
l'Assemblée nationale demande au ministre de l'Éducation de reconnaître
l'exactitude des données sur la diplomation de l'Institut du Québec.»
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Merci. Y a-t-il consentement pour débattre de cette
motion?
M. Tanguay :
Pas de consentement.
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Il n'y a pas de consentement. Un membre
du groupe formant, maintenant, le gouvernement. Je donne la parole à Mme
la ministre de l'Enseignement supérieur. À vous, Mme la ministre.
Souligner le 25e anniversaire du Réseau trans-tech, qui
regroupe
les centres collégiaux de transfert de technologie
Mme
David : Merci, M. le Président. Je salue les représentants du Réseau
trans-tech, qui sont justement ici avec nous aujourd'hui.
Je
sollicite le consentement de cette Assemblée afin de présenter la motion
suivante conjointement avec le député de Lac-Saint-Jean, le député de
Chambly, la députée de Vachon, le député de Groulx et le député de Gaspé.
«Que l'Assemblée
nationale souligne le 25e anniversaire du Réseau trans-tech qui regroupe les 49
centres collégiaux de transfert de technologie;
«Qu'elle souligne
l'apport important de ces centres partout à travers le Québec;
«Qu'elle
reconnaisse le travail des centres collégiaux de transfert de technologie qui
permettent une symbiose entre le monde de l'éducation, la communauté et
les entreprises;
«Qu'enfin, elle
rappelle l'importance de la recherche au niveau collégial.»
Merci, M. le
Président.
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Alors, M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Tanguay :
Oui. Nous proposons de l'adopter sans débat, M. le Président.
Mise aux voix
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Alors, est-ce que cette motion est adoptée?
Des voix :
Adopté.
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Alors, la motion étant adoptée, je cède
la parole à Mme la députée de Vachon pour la présentation de sa motion
sans préavis. À vous.
Mme Ouellet : Merci, M. le Président. Je demande le consentement de la Chambre pour
débattre de la motion suivante conjointement avec le député de
Jonquière, le député de Groulx, le député de Gouin et le député de Gaspé.
«Que
l'Assemblée nationale appuie la résolution adoptée à l'unanimité par les 82
municipalités de la Communauté métropolitaine de Montréal, en soutien à
la ville de Gatineau, le 26 avril 2018 qui se lit comme suit :
«"Il
est résolu d'informer la Commission canadienne de sûreté nucléaire que la Communauté métropolitaine de Montréal
s'oppose à l'aménagement du dépotoir nucléaire de Chalk River à proximité de la
rivière des Outaouais compte tenu
qu'une telle installation est susceptible de menacer la source d'approvisionnement en eau potable d'une importante proportion des citoyens du Grand
Montréal."».
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Merci. M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Tanguay :
Non, il n'y a pas de consentement, M. le Président.
• (11 heures) •
Le Vice-Président (M. Gendron) : Il n'y
a pas de consentement. Ça met fin à la rubrique des motions
sans préavis. Je cède la
parole maintenant à M. le leader adjoint du gouvernement.
Avis touchant les travaux des commissions
M.
Tanguay : Oui. Merci beaucoup,
M. le Président. J'avise cette Assemblée que la Commission des institutions procédera à l'étude du volet Accès à l'information des crédits budgétaires 2018‑2019 du portefeuille Conseil exécutif dès maintenant,
pour une durée de deux heures, et procédera à l'étude du volet Relations
canadiennes et Francophonie canadienne des crédits budgétaires 2018‑2019 de ce
même portefeuille aujourd'hui, de 15 heures à 19 heures, à la salle Louis-Joseph-Papineau;
La Commission des
transports et de l'environnement poursuivra et complétera l'étude des crédits
budgétaires 2018‑2019 du portefeuille Développement durable, Environnement et
Lutte contre les changements climatiques dès maintenant, pour une durée de deux
heures, et de 15 heures à 17 heures, à la salle Louis-Hippolyte-La Fontaine.
Des voix : ...
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Un instant, parce que, là, ça dépasse...
Il arrive, des fois, qu'il y a un peu de bruit, mais là il y a tellement
de bruit que je n'entends même pas ce que vous dites.
Alors, s'il
vous plaît, on va suspendre pendant quelques minutes parce qu'il a l'air à y avoir
beaucoup de... Alors, les travaux sont suspendus.
(Suspension de la séance à 11 h 1)
(Reprise à 11 h 2)
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Alors, nous allons reprendre dans ce
magnifique décorum, et je cède à nouveau la parole à M. le leader adjoint du gouvernement pour la présentation de
ses avis, et là on aura la chance de les entendre. Alors, allez.
M. Tanguay : Oui. Merci
beaucoup, M. le Président. Alors, je poursuis où j'en étais rendu.
La Commission
des relations avec les citoyens complétera l'étude du volet Famille des crédits
budgétaires 2018‑2019 du portefeuille Famille dès maintenant, pour une
durée de deux heures, et procédera à l'étude du volet Condition féminine des crédits budgétaires 2018‑2019 du
portefeuille Éducation et Enseignement supérieur aujourd'hui, de
15 heures à 19 heures, à la salle du Conseil législatif;
La Commission de l'économie et du travail
procédera à l'étude du volet Stratégie numérique des crédits budgétaires 2018‑2019 du portefeuille
Économie, Science et Innovation aujourd'hui, après les affaires courantes, pour
une durée de deux heures, et complétera l'étude du volet Économie des crédits
budgétaires 2018‑2019 de ce même portefeuille aujourd'hui, de
15 heures à 19 heures, à la salle de l'Assemblée nationale;
La Commission
de la culture et de l'éducation procédera à l'étude du volet Protection et
Promotion de la langue française des
crédits budgétaires 2018‑2019 du portefeuille Culture et Communications
aujourd'hui, de 18 h 30 à 22 h 30, à la salle
Louis-Hippolyte-La Fontaine. Merci.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Je
vous remercie. Et, pour ma part, je vous avise que la Commission des transports et de l'environnement se réunira en
séance de travail demain, de 8 heures à 8 h 30, à la
salle RC.171, afin de statuer
sur la possibilité que la commission se saisisse d'un mandat d'initiative
concernant la planification et la gestion du projet Carrefour services
d'affaires de la Société de l'assurance automobile du Québec.
Ajournement
Compte tenu
que c'est toujours l'étude des crédits, nous allons suspendre les travaux pour
demain... à jeudi, 9 h 45. Alors, les travaux sont suspendus à
jeudi, 9 h 45. Merci.
(Fin de la séance à 11 h 4)