(Neuf heures quarante minutes)
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, on va vous souhaiter un bon mercredi. Veuillez prendre place.
Affaires
courantes
Déclarations
de députés
Et nous
allons procéder aux déclarations de députés. Je suis prêt à entendre la première déclaration et je reconnais
Mme la députée de Sauvé pour sa déclaration de ce matin. À vous.
Mme Sauvé : De Fabre, M. le
Président.
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Vous avez complètement raison.
C'est clair. Excusez-moi. Je vous demande pardon. Mme la députée de
Fabre, pour votre déclaration.
Rendre hommage aux membres du Choeur
Sainte-Dorothée
Mme Monique
Sauvé
Mme Sauvé : Merci, M. le
Président. M. le Président, j'ai eu le privilège d'entendre la voix des anges
dans mon comté de Fabre. Je veux vous parler
du merveilleux Choeur Sainte-Dorothée. Je l'avoue, je suis une fan
inconditionnelle.
Fondée il y a
plus de 40 ans comme chorale liturgique, elle devenait le Choeur de
Sainte-Dorothée en 1982. La fabuleuse
Roxanne Croteau dirige une cinquantaine de choristes et les inspire. Sans
surprise, elle remporte le premier prix au Mondial Choral de 2007. La
merveilleuse Jeanne Cazabon préside le conseil d'administration avec engagement
et générosité. Charles Aznavour, Marc Hervieux, Robert Charlebois et Grégory
Charles connaissent bien le Choeur de Sainte-Dorothée,
ils ont chanté au milieu de ses choristes. Je serai là au concert de Noël dans
quelques jours. On assiste à un premier spectacle et on ne veut plus en
manquer un seul.
M. le Président, j'aurai alors le privilège
d'entendre à nouveau la voix des anges dans mon comté de Fabre. Merci, M. le
Président.
Le Vice-Président (M. Gendron) :
On vous remercie pour votre déclaration. Et je cède maintenant la parole à Mme
la députée de Chicoutimi pour la sienne. À vous.
Souligner le 40e anniversaire
du parc industriel Henri-Girard
Mme Mireille
Jean
Mme Jean : Merci, M. le
Président. Je souligne aujourd'hui les 40 ans du parc industriel du
Haut-Saguenay, qui porte aussi le nom de parc industriel Henri-Girard en
l'honneur du maire de Chicoutimi de l'époque.
En 1977, le parc comptait six entreprises, un
nombre qui frôle aujourd'hui les 150 et qui procurent près de 3 500 emplois. Des entreprises qui
oeuvrent dans les secteurs d'activité aussi diversifiés que l'acier,
l'aluminium, la haute technologie, l'ébénisterie, la construction, le
cyclisme, et j'en passe.
Parmi les pionniers, je mentionnerai les
Industries Dodec, une entreprise d'usinage industriel qui compte
aujourd'hui plus d'une centaine d'employés. Cette entreprise a su relever avec
brio un grand défi lorsqu'en 1990 le fondateur,
M. Bonneau, transférait son entreprise à ses enfants, Jean-Luc, Sylvie,
Sonia et Marie-Janne, qui sont ici avec nous aujourd'hui. Et l'aventure
se poursuit aujourd'hui avec l'arrivée de la troisième génération.
À titre de députée de Chicoutimi et porte-parole
en entrepreneuriat, je suis fière de souligner le travail de ces entrepreneurs
qui, depuis 40 ans, participent à notre essor économique. Merci, M. le
Président.
Le
Vice-Président (M. Gendron) : On vous remercie. Et la présidence
salue les visiteurs. On vous souhaite la bienvenue chez vous, à l'Assemblée nationale. Je cède maintenant la
parole à M. le député de Deux-Montagnes pour sa déclaration de ce matin.
À vous.
Souligner le Jour commémoratif des réfugiés juifs
des pays arabes
M. Benoit
Charette
M. Charette : Merci, M. le
Président. En ce 30 novembre, jour de la commémoration de l'exode des Juifs du
Moyen-Orient et d'Afrique du Nord, je souhaiterais rappeler ce chapitre négligé
de l'histoire du XXe siècle.
Dans la
foulée du conflit israélo-arabe, les Juifs d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient
ont été contraints de fuir l'exclusion, les spoliations, la persécution
et les violences. Des communautés deux fois millénaires ont été à jamais déracinées. La majorité
de ces réfugiés juifs ont pu reconstruire leurs vies en Israël, d'autres ont
trouvé refuge au Québec, attirés par le fait français. Ces réfugiés et
leurs descendants ont contribué à façonner la personnalité francophone et francophile de la communauté juive et enrichissent
notre vie culturelle. Pensons à Naïm Kattan, auteur d'Adieu, Babylone,
qui a donné certaines de ses plus belles lettres à la littérature québécoise.
Aujourd'hui,
le monde assiste de nouveau à la persécution et au déracinement de communautés
millénaires. N'oublions ni les réfugiés
d'hier ni ceux d'aujourd'hui. Et
vous me permettrez, M. le Président, de saluer des membres de la
communauté juive qui sont présents avec nous aujourd'hui.
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Alors, effectivement, la présidence
salue la communauté juive. Vous êtes bienvenus
à l'Assemblée nationale. Alors, bonne journée. Je cède maintenant la parole à
M. le député de Dubuc pour sa déclaration de ce matin. M. le député de
Dubuc, à vous.
Féliciter
Mme Marie-Josée Morency,
lauréate du prix Cadre de l'année
M. Serge Simard
M. Simard :
Merci, M. le Président. C'est avec beaucoup d'enthousiasme que je tiens
aujourd'hui à féliciter Mme Marie-Josée Morency, qui s'est mérité le
prix Cadre de l'année lors du récent gala annuel de la Fédération des chambres
de commerce du Québec.
Mme Morency
est directrice de la Chambre de commerce et d'industrie Saguenay-Le Fjord
depuis six ans et elle est très appréciée et reconnue par le milieu des
affaires. Elle se démarque par son implication, sa détermination, sa
persévérance et son dynamisme. Sa présence à la chambre de commerce contribue à
stimuler la vie économique et à encourager
la croissance des entreprises sur notre territoire. Pour la plupart
des gens de la région, Marie-Josée Morency est l'image même de la
chambre de commerce, et cette marque de reconnaissance est tout à fait méritée.
Bonne continuité,
Marie-Josée! Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Merci, M. le député. Je
cède maintenant la parole à M. le député de Rimouski pour votre
déclaration. À vous, M. le député.
Souligner
le 25e anniversaire de L'Arrimage,
Centre de traitement des dépendances
M. Harold LeBel
M.
LeBel : Merci, M. le Président. Je tiens aujourd'hui à souligner le
25e anniversaire de L'Arrimage, un organisme bas-laurentien qui accueille des hommes et des
femmes ayant des problèmes de dépendance avec l'alcool, la drogue ou les
médicaments.
Chaque
année, l'organisme répond à plus de 250 personnes alcooliques ou toxicomanes
afin de les aider à retrouver une
meilleure qualité de vie. Depuis 25 ans, le centre fait en sorte que chaque être humain qui se retrouve avec le mal de vivre puisse reprendre le contrôle de leur vie.
Spécialisé dans la thérapie en dépendance pour les hommes et les femmes,
L'Arrimage offre aussi des services d'insertion sociale pour les personnes
judiciarisées ainsi que des interventions en chambre supervisée, un important continuum
de services qui change des vies.
Le
travail dans un centre de traitement des dépendances est une véritable
vocation. Je veux donc rendre hommage à
Michel Boucher, qui est à la direction de l'organisme depuis le tout début et
dont l'humanité et le sens du dévouement ont été essentiels pour la bonne marche de ce projet. Je veux également
souligner l'important travail de Gilles Tanguay, qui a participé à la naissance de L'Arrimage aux côtés de Jean Beaulieu,
frère du Sacré-Coeur, et qui a occupé le poste de président du conseil
d'administration pendant toutes ces années. Enfin, je veux féliciter tous les
intervenants et intervenantes qui travaillent dans ce milieu. Grâce à vous...
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Merci, M. le député de Rimouski. Je cède
maintenant la parole à Mme la députée de Charlevoix—Côte-de-Beaupré pour sa déclaration
de ce matin. À vous.
Féliciter
la Ferme avicole Orléans inc. et la Ferme Arthur-Cauchon inc.,
primées à The Royal Agricultural Winter Fair
Mme Caroline Simard
Mme Simard :
Merci, M. le Président. Je désire souligner un exploit exceptionnel réalisé sur
la scène nationale par une entreprise de l'île d'Orléans, la Ferme
avicole Orléans.
La
propriété des frères MM. François et Luc Turcotte, située à Sainte-Famille, a
raflé le premier prix canadien pour
sa pomme Honeycrisp, et ce, pour une quatrième année consécutive, lors du Royal
Agricultural Winter Fair, qui s'est déroulé
du 4 au 13 novembre 2016 à Toronto. Le produit primé a mérité cet important
honneur surtout en raison de son goût
délicieux mais aussi de sa fermeté et de son apparence. Fondée en 1946 par
M. Viateur Turcotte, la Ferme avicole Orléans a remporté aussi le
deuxième prix national grâce à sa pomme Cortland.
Permettez-moi de souligner également
que la Ferme Arthur-Cauchon de Château-Richer a aussi terminé première à
ce même gala avec sa pomme Spartan.
Félicitations à ces
deux producteurs fort sympathiques et engagés de chez nous! Merci, M. le
Président.
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Je vous remercie, Mme la
députée, pour votre déclaration. Je cède maintenant la
parole à M. le député de Louis-Hébert pour sa déclaration.
Féliciter
M. Nicolas-Guy Turbide, médaillé de
bronze aux Jeux paralympiques de Rio
M. Sam Hamad
M. Hamad :
Merci, M. le Président. C'est avec beaucoup de fierté que je tiens à souligner
la performance exceptionnelle aux Jeux
paralympiques de Rio 2016 de Nicolas-Guy Turbide, jeune athlète de mon comté
présent avec nous aujourd'hui.
Nicolas-Guy,
tu as participé à tes premiers Jeux paralympiques et tu as réussi à te tailler
une place sur le podium. Passionné de natation depuis l'âge de 5 ans,
c'est grâce à ta persévérance et à ta détermination que tu as pu gagner la médaille de bronze cet été à Rio. Nicolas, il me
fait plaisir de te remettre aujourd'hui la Médaille de l'Assemblée nationale qui souligne la reconnaissance de tes efforts
et tes prouesses sportives. Je te souhaite bonne chance tout au long de ta
carrière d'athlète et surtout je tiens à te féliciter pour tes multiples
exploits, tant au niveau national qu'international. Tous les Québécois peuvent
être fiers de toi. Tu es un exemple pour la jeunesse d'aujourd'hui.
On
ne peut pas passer sous silence le soutien indéfectible de tes parents, qui
sont présents aujourd'hui, ta mère, Mme Fréchette, et ton père, M. Turbide, Danny. Vous êtes, pour
votre fils, un modèle et pouvez être fiers de votre fils.
Je tiens aussi à
souligner le support financier de la Fondation de l'aide à l'athlète
carougeois...
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Je cède maintenant la parole à M. le député de Chambly
pour sa déclaration de ce
matin. À vous.
Souligner
l'importance de la guignolée
à Chambly et partout au Québec
M. Jean-François Roberge
M. Roberge : M. le
Président, pour plusieurs,
décembre annonce le début d'une période de réjouissance. Malheureusement, ce n'est pas le cas pour tous. Les premiers mois de l'hiver
représentent une période critique pour les banques alimentaires et ceux
qui en dépendent.
Heureusement, il
s'agit aussi d'une période de solidarité et d'entraide au Québec alors que se
déroulent les guignolées lors desquelles
sont amassés des dons et des denrées alimentaires
pour venir... aux gens qui sont dans le besoin.
Je
tiens à souligner la bonté des nombreux bénévoles qui ont arpenté les rues de
Chambly, Carignan, Saint-Basile et
Richelieu, lors de la dernière fin de semaine, pour venir en aide... dans le
besoin et ramasser des choses. Je veux aussi remercier du fond du coeur les Québécois qui ont contribué à leur
guignolée locale ou qui vont y contribuer bientôt. Il s'agit d'un geste
simple qui fait une différence énorme pour plusieurs concitoyens.
Je
veux rappeler, en terminant, que la pauvreté frappe à l'année longue et
j'invite donc les gens à poser des gestes de solidarité tout au long de
l'année. Merci, M. le Président.
• (9 h 50) •
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Je vous remercie, M. le député de
Chambly, de votre déclaration. Je cède maintenant la parole à M. le
député de Sherbrooke pour sa déclaration. À vous, M. le député.
Souligner
la tenue de la 100e vigile de
Sherbrooke en soutien à Raif Badawi
M. Luc Fortin
M. Fortin
(Sherbrooke) : Merci beaucoup, M. le Président. J'aimerais aujourd'hui
souligner la tenue de la 100e vigile en soutien
à M. Raif Badawi, qui se déroulait devant l'hôtel de ville de Sherbrooke
le 24 novembre dernier. Pour
l'occasion, sa conjointe, leurs trois enfants ainsi que des centaines de
personnes ont réitéré leur appui et demandé une fois de plus sa
libération.
Je
salue leur détermination ainsi que celle de notre premier ministre, qui n'a pas
hésité à se prononcer devant les leaders
internationaux, lors du XVIe Sommet de la Francophonie, en évoquant clairement
l'importance du respect des droits humains, faisant directement
référence à la situation de M. Badawi.
Merci
aux Sherbrookoises et aux Sherbrookois, à Amnistie internationale et à tous
ceux qui, de près ou de loin, poursuivent
leurs efforts afin d'aider la cause de Raif Badawi pour qu'il puisse rejoindre
sa famille chez nous, chez lui, à Sherbrooke. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Gendron) : On vous remercie, M. le député, de votre
déclaration. Je cède maintenant la parole à M. le député d'Abitibi-Est
pour sa déclaration de ce matin. À vous, M. le député.
Féliciter
la ville de Val-d'Or, lauréate
du Prix de l'intelligence collective
M. Guy Bourgeois
M. Bourgeois :
Merci, M. le Président. Je tiens à féliciter la ville de Val-d'Or, qui s'est
vue décerner le Prix d'excellence,
intelligence collective, par le Réseau québécois des villes et villages en
santé le 23 novembre dernier. C'est le
comité de lutte au racisme et à la discrimination de la ville de Val-d'Or qui a
retenu l'attention des membres du jury. Les valeurs de coopération et
d'acceptation véhiculées par le nouveau comité furent également soulignées.
En
janvier 2016, le conseil municipal a mandaté un comité qui a vu à l'élaboration
d'un plan d'action, conformément à
l'engagement de la ville, en adhérant à la Coalition canadienne des
municipalités contre le racisme et la discrimination. La mobilisation
des acteurs de la communauté ainsi que le travail des citoyens et des
organismes au mieux-vivre ensemble se doivent également d'être soulignés. La
ville assume un rôle de leader et démontre, par ses initiatives, l'impact que celles-ci peuvent avoir sur l'amélioration du
milieu de vie de la communauté. Toutes mes félicitations à la ville de
Val-d'Or!
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Merci, M. le député d'Abitibi-Est.
Alors,
cette dernière déclaration met fin à la rubrique Déclarations de députés. Les
travaux sont suspendus pour quelques instants.
(Suspension de la séance à
9 h 53)
(Reprise à 10 h 1)
Le
Président : Mmes et
MM. les députés, nous allons prendre quelques instants pour nous recueillir en pensant
à un papa qui est dévasté ce matin et qui est tout près de son fils qui a eu un
grave accident avant-hier, un accident de «wake»,
où son fils était un champion international, et le papa en question,
bien, c'est notre collègue le député de Beauharnois.
Imaginez son désarroi ce matin. Je pense que, dans notre moment de recueillement, nous pourrions avoir une
pensée, d'abord, pour lui, mais pour son fils afin qu'il se rétablisse dans les
meilleurs délais.
Merci. Veuillez vous
asseoir... ou presque, ou presque.
Présence de M. Jacques Saada, ex-député
de la Chambre des communes
J'ai
le plaisir de souligner la présence, dans nos tribunes, de M. Jacques
Saada, ancien député fédéral de Brossard—La Prairie.
Nous poursuivons les
affaires courantes.
Aujourd'hui,
il n'y a pas de déclarations ministérielles ni présentation de projets de loi,
il n'y a pas non plus de dépôt de documents.
Dépôt de rapports de commissions
À
la rubrique Dépôt de rapports de commissions, M. le président de la Commission
des institutions et député de Chomedey.
Consultations particulières sur le projet de loi
n° 113
M.
Ouellette : Merci, M. le Président. Je dépose le rapport de la Commission
des institutions qui, les 22, 23, 24 et 29 novembre 2016, a tenu des
auditions publiques dans le cadre des consultations particulières sur le projet
de loi n° 113, Loi modifiant le
Code civil et d'autres dispositions législatives en matière d'adoption et de
communication de renseignements.
Le
Président : Ce rapport est déposé. M. le président de la
Commission des transports et de l'environnement et député de Papineau.
Consultations particulières sur le projet de loi n° 102
M. Iracà :
Oui. Merci, M. le Président. Je dépose le rapport de la Commission de transports et de l'environnement
qui, les 22, 23, 24, 28 et 29 novembre
2016, a tenu des auditions publiques dans
le cadre des consultations
particulières sur le projet de loi n° 102, Loi
modifiant la Loi sur la qualité de l'environnement afin de moderniser le régime
d'autorisation environnementale et
modifiant d'autres dispositions législatives notamment pour réformer la
gouvernance du Fonds vert.
Le Président :
Ce rapport est déposé.
Il n'y a pas
de pétitions. Il n'y a pas non plus de réponses orales aux pétitions
ni d'interventions portant sur une question de droit ou de privilège.
Questions et réponses
orales
Nous en
sommes donc rendus à la période de
questions et de réponses orales, et je cède la parole à M. le chef de
l'opposition officielle.
Ressources allouées au Directeur des
poursuites criminelles et pénales
M. Jean-François Lisée
M. Lisée : 222, M. le
Président, 222, c'est le nombre de requêtes en arrêt de procédures hier.
Aujourd'hui, 223, 224. Demain, 225. Tous les
jours, il y en a d'autres. Une trentaine de membres des Hell's Angels, Luigi
Coretti, de BCIA, Christian Blanchet, de Mascouche, et bien d'autres ont
pu retourner librement chez eux.
Un autre chiffre :
25 millions. C'est le nombre de millions de dollars que le gouvernement
libéral a coupés dans l'administration
de la justice depuis son arrivée. 5 millions, c'est le nombre de millions
coupés l'an dernier au DPCP; 38, le
nombre de postes coupés. Ce n'était pas inattendu, cette crise. Ça fait des
années que la Cour suprême nous avertit, ça fait des années que le
gouvernement libéral coupe.
Le premier
ministre peut-il s'engager aujourd'hui à combler d'ici la fin de la session les
huit postes vacants à la chambre
criminelle et pénale de la Cour du Québec, à rappeler à titre de surnuméraires
les juges retraités qui sont disposés à
prêter main-forte, à augmenter le nombre de procureurs, de greffiers et
d'employés et à remettre les 25 millions de dollars qu'il a coupés?
Le Président : M. le premier
ministre.
M. Philippe Couillard
M. Couillard : M. le Président, je
commencerais par dire que c'est un enjeu véritablement important pour la société, si important, donc prioritaire. C'est un
enjeu qui ne touche pas que le Québec, mais qui est particulièrement évident
chez nous, compte tenu des chiffres qui ont
été mentionnés par mon collègue, et on ne négligera aucun effort, M. le
Président... Et je n'entérine pas du
tout ce qu'il a dit sur les coupures, parce que les effectifs sont restés les
mêmes. Notamment, les procureurs, il y en a même qui ont été ajoutés
après l'arrêt Jordan.
Mais, ceci
étant dit, il faut clairement faire plus à court terme et à moyen terme
également. Et je vais répéter que pour
notre gouvernement, pour la ministre, pour l'ensemble du gouvernement c'est un
enjeu de très haute priorité et qu'on va
dégager les moyens pour y remédier le plus rapidement possible dans une
perspective de court terme, maintenant, mais également à plus long terme, et on n'élimine aucune possibilité. Et je
veux réitérer envers la population, et mon collègue, et les membres de
l'Assemblée que pour nous c'est un dossier de très haute priorité.
Le Président : Première
complémentaire, M. le chef de l'opposition.
M. Jean-François Lisée
M. Lisée :
Si c'était un dossier de très haute priorité, comme le dit le premier ministre,
le dernier rapport annuel du DPCP ne
nous apprendrait pas qu'il a coupé 39 équivalents temps complet, ce ne serait
pas ça qu'on lirait dans le rapport, ce
serait plus de ressources, plus d'équivalents temps complet, plus de juges.
Aujourd'hui, il nous dit : On prend la mesure de la difficulté, mais il n'a rien à nous dire,
comme sa ministre le mois dernier. Un beau plan, aucun réinvestissement,
aucune ressource.
Il est minuit moins une. Que fait le premier
ministre?
Le Président : M. le premier
ministre.
M. Philippe Couillard
M.
Couillard : Bien, comme pour
le reste, M. le Président, on est au travail notamment pour effacer, et c'est
fait maintenant, le déficit de 7 milliards de dollars qu'on a eu à
gérer.
Des voix : ...
M. Couillard : Eh oui! je sais que
c'est désagréable, mais...
Des voix : ...
Le Président :
...
M.
Couillard : ...je sais que
c'est désagréable, mais 7 milliards de dollars, c'est une somme énorme. Il
a fallu faire beaucoup d'efforts. Et
je rappellerais que, s'il était question de soutenir le DPCP, pourquoi n'y
a-t-il pas eu de crédits déposés lors du déclenchement de l'élection?
Maintenant,
si on compare les budgets, M. le Président, de 2015‑2016 et 2016‑2017, il y a
un écart de 1,6 million, et ce
qu'on nous indique, c'est que le DPCP a le même nombre de procureurs en poste.
Il n'y a pas eu une réduction du nombre
de procureurs, et on veut même continuer à en ajouter. Je vais répéter qu'on va
continuer à le faire, surtout maintenant
qu'on a des marges de manoeuvre consécutives au redressement des finances
publiques pour corriger l'immense impasse...
Le Président : En terminant.
M.
Couillard : ...qui nous a
été laissée. On a maintenant les moyens de corriger les choses et même
d'améliorer les choses.
Le Président : Deuxième
complémentaire, M. le chef de l'opposition.
M. Jean-François Lisée
M. Lisée :
Plutôt que de citer un chiffre imaginaire qui a été dénoncé, encore cette
semaine, par Gérald Fillion, est-ce
qu'il peut regarder la difficulté qui est devant lui? Gilles Vaillancourt,
accusé de gangstérisme, celui qui était protégé par Jean Charest, selon son ministre Tom Mulcair, lui, il attend, là, il
a déjà trois de ses coaccusés qui ont demandé à repartir dans la nature.
Est-ce que le
premier ministre se rend compte de la nature symbolique du procès de Gilles
Vaillancourt? Est-ce qu'il va le laisser partir?
Le Président : M. le premier
ministre.
M. Philippe Couillard
M.
Couillard : M. le Président, la population sait très
bien que cette question
qui m'est adressée, elle est adressée pour
des raisons partisanes. Les amalgames qui viennent d'être faits le montrent de façon
très éloquente, M. le Président.
Alors, il est certain que chacun de ces cas...
Des voix : ...
M.
Couillard : ...chacun de ces
cas nous interpelle au plus haut point, et particulièrement le cas qui
est mentionné. Le groupe de personnes
qui est devant les tribunaux autour de cette affaire à Laval, certainement que ça nous préoccupe. On va
donc continuer. Grâce aux marges de manoeuvre retrouvées, on va continuer à
soutenir notre appareil judiciaire, mais
pas seulement à court terme pour mettre un sparadrap, trouver
des solutions à plus moyen terme pour que la situation soit rapidement
ramenée sous contrôle, M. le Président.
Le Président : Troisième
complémentaire, M. le chef de l'opposition.
M. Jean-François Lisée
M. Lisée :
Franchement, M. le Président, je m'attendais à ce que le premier ministre soit
préparé, je m'attendais à ce que le
premier ministre sache qu'il a des gestes à poser urgemment, immédiatement. On
est en session jusqu'à vendredi de la semaine prochaine. S'il a des
gestes à poser, il peut les poser maintenant. S'il veut demander la
collaboration de l'opposition, il faut la
demander maintenant. S'il veut empêcher Gilles Vaillancourt de s'en aller dans
la nature, il faut immédiatement prendre des mesures d'urgence.
Il n'a rien
d'important à nous dire aujourd'hui. Ne se rend-il pas compte qu'on est presque
au point de rupture de la confiance du public?
Le Président : M. le premier
ministre.
M. Philippe Couillard
M. Couillard : M. le Président, on est certainement au travail,
on y travaille même tous les jours et plusieurs heures par jour, de façon à assurer qu'on a une bonne
solution et qui n'est pas une solution de court terme pour faire plaisir au
chef de l'opposition, malgré tout le respect
que je lui porte, qui est là pour nous adresser à la profondeur de la situation
et gérer le problème non seulement à court
terme, mais à plus moyen terme, et ce qu'il faut faire à court terme, c'est
ajouter des ressources dans l'appareil du DPCP, dans l'appareil
judiciaire.
Nous
sommes en train de travailler à cela de façon très active. Et on appréciera la
collaboration des oppositions, mais
il n'est pas nécessaire d'envisager dès maintenant des mesures législatives,
mais surtout d'ajouter des ressources assez rapidement dans l'appareil
judiciaire.
• (10 h 10) •
Le Président : Principale,
Mme la députée de Taschereau.
Présomption de fraude à
la Société immobilière du Québec
Mme Agnès Maltais
Mme Maltais :
Le premier ministre répète souvent que le scandale de la SIQ est arrivé sous
l'ancien gouvernement libéral. Ce
qu'il ne veut pas voir, d'abord, c'est qu'il était membre de ce gouvernement et
que plus on lève le voile sur ce scandale,
plus apparaissent les noms de ses anciens organisateurs de 2007. Les acteurs du
scandale se mettent en place à ce
moment-là : d'abord, William Bartlett, l'homme de la commission de
7 millions de dollars, pour avoir bien orchestré la vente des immeubles de la SIQ, et son
responsable du jour J en 2007. De plus, nous avons appris que les
Québécois ont payé pendant six ans
une partie des loyers de la firme Heenan Blaikie, dans un des immeubles visés.
En 2007, le premier ministre avait
comme organisateur en chef un associé de cette firme, Pierre Bellavance, nommé
dans un rapport fédéral sur les conflits d'intérêts.
Comment le premier ministre explique-t-il
qu'encore une fois un autre de ses organisateurs se trouve mêlé au scandale de
la SIQ?
Le Président : M. le ministre
des Finances.
M. Carlos J. Leitão
M. Leitão : Merci, M. le
Président. Alors, plusieurs allégations, encore une fois, toutes sortes de
choses qui circulent. Revenons aux faits,
revenons aux faits, qui sont les transactions de la SIQ, de la vente de ces
trois immeubles, les faits qui nous
ont été révélés lors de la diffusion de l'émission Enquête de
Radio-Canada, des faits très troublants et des faits sur lesquels nous voulons que toute la lumière soit faite. C'est
d'ailleurs pour cette raison-là que la police était déjà dans le
dossier, pour enquêter s'il y a évidemment des fautes graves en termes de
fraude. Donc, la police est dans le dossier,
le Vérificateur général est dans le dossier maintenant. Et ce qui est encore
plus important, M. le Président, c'est que, depuis à peu près 2012-2013,
les procédures, les procédés, les façons de faire de ce qui est devenu la SQI
sont complètement différents. Il y a
maintenant toute une nouvelle façon de faire. On passe en revue tous les
contrats et tous les baux qui ont été signés par l'État avec ces
propriétaires d'immeubles.
Tout est
passé au peigne fin, et en plus il y a l'enquête policière. Nous souhaitons que
cette enquête aboutisse...
Le Président : En terminant.
M. Leitão : ...mais il va
falloir les laisser faire leur travail.
Le Président : Première
complémentaire, Mme la députée de Taschereau.
Mme Agnès Maltais
Mme Maltais : La
SIQ a fait payer aux Québécois une partie du loyer de Heenan Blaikie. C'est
signé par Marcel Aubut, associé de Pierre
Bellavance. Le directeur de l'organisation de campagne du premier ministre, Pierre
Bellavance, est un habitué des
parties de chasse annuelles de Marcel Aubut, selon un rapport fédéral sur les conflits d'intérêts. Plus on lève le voile, plus c'est infesté d'amis libéraux dans
cette histoire.
Est-ce que le
premier ministre peut, à tout le moins, faire l'admission que son organisation
électorale de 2007 est intimement liée au scandale de la SIQ?
Le Président : M. le ministre
des Finances.
M. Carlos J. Leitão
M. Leitão : Franchement, M. le
Président, encore une fois, la spécialité de la collègue de Taschereau, c'est
la culpabilité par association. C'est incroyable.
Revenons aux
faits. Cet immeuble, dont il est question, a été acheté par le gouvernement du
Québec dans l'an 2000. En 2000, on
l'a acheté, cet immeuble-là, et, quand on l'a acheté, il y avait déjà cette
clause d'exception que la firme en question,
qui entre-temps a fait faillite, avait déjà négociée avec le propriétaire de
l'époque. Comme la SIQ, à l'époque, en 2000, a acheté l'immeuble, elle a
reconduit et elle a continué avec cette même clause, qui existait déjà. L'immeuble
est vendu en 2008 à un autre propriétaire...
Le Président : En terminant.
M. Leitão :
...et, à ce moment-là, la clause a été incluse dans le prix de l'immeuble.
Le Président : Deuxième
complémentaire, Mme la députée de Taschereau.
Mme Agnès Maltais
Mme
Maltais :
Il y a au moins deux postes clés — deux postes clés — de l'organisation électorale de 2007 du
premier ministre qui sont intimement liés au scandale de la SIQ.
Est-ce que le
premier ministre est prêt à admettre ce que tout le monde voit au Québec? Ça ne
veut pas dire qu'il le savait, ça ne
veut pas dire que lui est mêlé là-dedans, mais est-ce qu'au moins il admet la
réalité, la réalité? Est-ce qu'il va dire :
Oui, mon organisation électorale de 2007 est intimement liée au scandale de la
SIQ? C'est ça qu'on attend de sa part.
Le Président : M. le ministre
des Finances.
M. Carlos J. Leitão
M.
Leitão : Le scandale de la SIQ. Oui, c'est scandaleux, ce qui s'est
passé avec la vente de ces trois immeubles. Bien oui, on le dit depuis deux semaines. Réveillez-vous, voyons! On le
dit depuis deux semaines. C'est scandaleux, et nous voulons faire toute la
lumière sur ces enjeux-là. C'est pour ça que la police est dans le dossier,
c'est pour ça que le VG est là aussi.
On revient au
point soulevé par la collègue. Cet immeuble a été acheté en l'an 2000.
C'est le Parti québécois qui a acheté
cet immeuble-là, c'est le Parti québécois qui avait déjà... Si on utilise la
même logique — utilisons
la même logique de la collègue — donc, c'est le Parti québécois qui a acheté
l'immeuble et c'est le Parti québécois qui a accepté la clause qui était
déjà là.
Le Président : En terminant.
M. Leitão : Si on accepte cette
logique, on va aller loin comme ça, M. le Président.
Le Président : Principale,
Mme la députée de Taillon.
Délais d'attente en
chirurgie
Mme Diane Lamarre
Mme Lamarre : M. le Président, on
apprend que des chirurgiens sont incités à rencontrer moins de patients. Pourquoi? Parce que rencontrer un patient signifie
qu'il se retrouve sur la liste d'attente et que, si les listes sont trop
longues, le gouvernement pourrait pénaliser l'établissement plutôt que
d'octroyer des ressources supplémentaires, écrit le chef d'un service de chirurgie. Qu'est-ce qui peut expliquer pareille manoeuvre, qui
pénalise les malades? Bien, ce sont les dommages causés par la loi n° 10 et la loi n° 20, dont le ministre
se vante sans arrêt. Pour éviter sa colère, on utilise des stratagèmes, des manoeuvres, on lui cache des
choses. Au détriment de qui? Au détriment des patients malades qui ont
besoin d'une chirurgie.
Est-ce que le
ministre comprend que c'est le régime de terreur qu'il a
imposé dans le réseau de la santé qui cause de tels dérapages?
Le Président : M. le ministre
de la Santé.
M. Gaétan Barrette
M.
Barrette : Bien, moi, je
comprends surtout, M. le Président, que les choses continuent à s'améliorer dans
notre système de santé.
Alors, la
collègue vient de décrier la loi n° 20, mais je lui rappelle que c'est grâce à la loi n° 20
qu'aujourd'hui il y a
450 000 personnes de plus qui ont accès à un médecin de famille. M. le Président, c'est à cause du retour à l'équilibre budgétaire qu'il y
a deux jours j'ai pu annoncer une
annonce de 20 millions de dollars supplémentaires. Pourquoi? Pour
faire fonctionner 18 salles d'opération supplémentaires qui vont permettre
à plus de 22 400 personnes — des vraies personnes qui ont des vrais problèmes
de santé — d'avoir
accès à de la chirurgie.
Je vais
rappeler à la collègue de Taillon qu'il n'y a pas eu... mais bien une
croissance, il n'y a pas eu de diminution du nombre de chirurgies
effectuées sous notre régime. M. le Président, je rappellerai au Parti
québécois, qui, eux, lorsqu'ils ont été au
pouvoir, ont coupé de 50 millions de dollars le financement en chirurgie... Bien, évidemment,
il ne faut surtout pas parler du
passé du Parti québécois, ni du lointain ni du récent, parce qu'au Parti québécois on préfère désinformer... Oh!
excusez-moi, je vais retirer mon mot tout
de suite. Je vais retirer mon mot tout de suite. Mais la réalité, M. le Président, c'est qu'on travaille pour
les citoyens qui nous écoutent.
Le Président : En terminant.
M.
Barrette : La meilleure démonstration, je viens de la faire.
Le Président :
Première complémentaire, Mme la députée de Taillon.
Mme Diane Lamarre
Mme
Lamarre : Il y a
encore un demi-million de personnes sur la liste d'attente du guichet, M. le Président. Le réseau de la santé réagit
exactement comme les sujets d'un roi colérique. On lui cache
de l'information pour éviter ses foudres.
Comment
pourrons-nous croire le prochain spectacle que le ministre
fera sur les pseudo-atteintes des cibles pour les personnes atteintes en
chirurgie? Quelle crédibilité aura-t-il?
Le Président :
M. le ministre de la Santé.
M. Gaétan Barrette
M.
Barrette : M. le Président, moi, je me sens très confortable sur le plan de la crédibilité, qui
sera appuyée et exprimée par les
22 400 personnes qui auront eu accès à une chirurgie, mais je tiens à
rappeler à la députée de Taillon, M. le Président, qu'il y a actuellement, par exemple, une région administrative, un CISSS qui... où tous les gens sont opérés en dedans de six mois; un deuxième CISSS, M. le
Président, où ça sera le cas d'ici Noël; un troisième CISSS... un CIUSSS,
dans la région de Montréal, où ça sera le cas en début 2017.
La
population, M. le Président, s'attend à des résultats. Bien, moi, c'est ce que
j'amène, des résultats. Je vais le répéter, M. le Président : 20 millions de dollars pour
investir, faire fonctionner 18 salles d'opération, 22 000 citoyens qui
vont se faire opérer, des gens qui sont opérés en dedans de six mois...
Le Président :
En terminant.
M. Barrette :
...en dedans de 28 jours en cancer, c'est ça...
Le Président :
Deuxième complémentaire, Mme la députée de Taillon.
Mme Diane Lamarre
Mme
Lamarre : M. le Président, on verra ça à l'étude de crédits. Le
ministre en est rendu à inviter la population à magasiner un chirurgien.
D'abord, ça va coûter deux fois plus cher, lui qui se préoccupe toujours des
coûts, mais pourquoi un citoyen normal...
pour un citoyen normal qui nous écoute actuellement, ça prend des mois, voire
des années à avoir un rendez-vous avec un chirurgien?
Est-ce
que le ministre demande à des gens malades de recommencer une deuxième fois
cette course à obstacles? C'est ça, sa solution?
Le Président :
M. le ministre de la Santé.
M. Gaétan Barrette
M.
Barrette : Bien sûr que non, M. le Président. Ce que j'invite à...
D'abord, les médecins en premier, les médecins en premier, je les invite à dire à la population que, si leur liste
d'attente est trop longue, il y a des collègues aussi compétents à qui
ils peuvent s'adresser.
Nous,
au gouvernement du Québec, M. le Président, nous offrons à la population une
deuxième offre. Si c'est trop long à
une place, on leur offre un endroit où ce sera plus rapide. C'est ça, la
réalité, M. le Président. Nous avons mis en place, à cause de la loi n° 20, la loi n° 20, que la députée a
décriée, l'accès prioritaire aux services spécialisés. Les médecins spécialistes, à cause de la loi n° 20, ont
mis en place un guichet d'accès rapide aux consultations nécessaires et
urgentes, M. le Président.
Le Président :
En terminant.
M. Barrette :
C'est ça, la crédibilité à laquelle...
• (10 h 20) •
Le Président :
Première... pas première, mais principale, M. le chef du deuxième groupe
d'opposition.
Rapports portant sur des transactions effectuées
par la Société immobilière du Québec
M. François Legault
M. Legault : Hier, le premier
ministre a eu la phrase la plus savoureuse que j'ai entendue depuis longtemps.
J'ai demandé au premier ministre pourquoi il a choisi de ne pas déposer le
rapport accablant contre le gouvernement libéral, et il a répondu, puis je le cite :
«Le gouvernement libéral de l'époque, effectivement...» Donc, ce que nous dit
le premier ministre, c'est : Le scandale de la SIQ, ce n'est pas
moi, c'est Jean Charest.
Le
problème, M. le Président, c'est qu'on a mis la main sur un nouveau rapport, un
rapport du 28 août 2014, donc qu'il
a reçu sous sa gouverne, pas la gouverne de Jean Charest, sa gouverne, et, dans
ce rapport, ce qu'on dit, c'est que Georges
Gantcheff demande au gouvernement de payer 21 millions de dollars de
rénovations majeures sur son immeuble au locataire. J'ai déjà négocié des
baux. Jamais je n'ai vu ça, le locataire qui paie les rénovations du
propriétaire. Savez-vous ce que le premier ministre a fait? Il a dit :
Pour régler le problème, on va prolonger le bail de 10 ans avec
Georges Gantcheff.
M. le
Président, la question qu'on se pose aujourd'hui : Pourquoi le premier
ministre a choisi de ne pas dévoiler ces rapports accablants pour le
gouvernement libéral?
Le Président :
M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M. Couillard : M. le Président, c'est un peu gênant pour le chef de la deuxième
opposition, qui nous questionne parce
qu'on a pris la bonne décision. C'est quand même assez intéressant comme
phénomène. C'est une habitude chez lui, parfois, d'enfoncer les portes ouvertes. Pourrait-on appeler ça un caquisme?
Peut-être. Mais on voit ça d'une façon répétée.
Alors,
en fait, ce rapport a été demandé dans les nouvelles règles de gouvernance de
la SQI pour s'assurer que les choix
qui étaient faits étaient les bons, et effectivement ce rapport dit, et je le
cite : «...nonobstant les éléments soulevés concernant l'achat des deux immeubles[...] — c'est ce dont on discute, qui est devant
l'UPAC et le Vérificateur général, rien
à voir avec la question dont il nous parle — d'un point de vue financier et considérant
que la SQI a présentement un bail
signé avec [compagnie], nous recommandons à la SQI d'accepter la prolongation
[du] bail selon l'avenant négocié avec le bailleur.»
Donc,
c'est incroyable, le chef de la deuxième opposition nous blâme d'avoir pris la bonne
décision, de l'aveu même de la firme
qui a été demandée en expertise. Et tantôt il a dit : Bien, c'était la
moins pire des décisions. Donc, c'était une bonne décision. Et puis ici, là, c'est marqué que c'est la bonne
décision. Je ne comprends plus, là. Il faudrait qu'il nous indique un
peu plus de précisions.
Le Président :
Première complémentaire, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
M. François Legault
M.
Legault : M. le Président, le premier ministre a trois rapports
qui montrent, qui démontrent qu'on s'est fait flouer dans la transaction. Et il demande à la firme Accuracy :
Qu'est-ce qui est le moins pire? Est-ce que je dois me faire flouer un
peu ou beaucoup? Et la firme a dit : Un peu, ce serait mieux.
M.
le Président, quand le premier ministre va-t-il arrêter de défendre les
libéraux puis commencer à défendre les intérêts des Québécois?
Des voix :
...
Le
Président : S'il vous plaît! J'entends des voix qu'on retrouve
généralement ailleurs qu'à l'Assemblée nationale. M. le premier
ministre.
M. Philippe Couillard
M.
Couillard : M. le Président, ce n'est vraiment pas sérieux, là, parce
que, là, on mélange tout. Alors, oui, il y a
deux rapports, dont un est déposé sous la gouverne du Parti québécois, remis
avec justesse, et c'était la bonne décision, à l'UPAC, compte tenu de
l'acquisition des immeubles. Ça, c'est une chose.
Ce
rapport-là, c'est une autre chose, c'est un rapport d'expertise pour vérifier
que la bonne décision a été prise quant
au renouvellement du bail. Je viens de lire l'extrait du rapport. Est-ce qu'on
veut que je le lise encore peut-être? Oui.
Je pense que oui. Alors : «...nonobstant les éléments soulevés concernant
l'achat des deux immeubles[...] — etc. — la SQI
a présentement un bail signé[...], nous recommandons à la SQI d'accepter la
prolongation du bail selon l'avenant négocié avec le bailleur.»
Si
on avait fait le contraire de ce que la firme demandait, on aurait une question
pour : Pourquoi n'avez-vous pas fait ce que la firme recommandait?
Ça ne marche pas, M. le Président.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
M. François Legault
M.
Legault : J'aimais mieux sa première citation. Au début, la
firme Accuracy dit : Nonobstant le fait qu'on s'est fait avoir en
2008, bien, la moins pire solution, c'est celle-là.
Mais le «nonobstant» est
important. Le premier ministre dit qu'il attend après la police. Est-ce qu'il
n'a pas compris qu'il a un rôle, comme
gestionnaire? Il nous dit qu'il attend après la Vérificatrice générale,
Guylaine Leclerc. C'est elle qui a fait ce rapport-là. Pensez-vous que
Guylaine Leclerc va contredire Guylaine Leclerc?
Quand va-t-il prendre ses responsabilités
avec...
Le Président : M. le premier
ministre.
M. Philippe Couillard
M.
Couillard : M. le Président,
vous remarquez que subtilement mon collègue reconnaît qu'on a raison, là, parce
que, quand il dit le «nonobstant», bien,
c'est les deux rapports qui justement sont sous enquête à l'UPAC et
éventuellement par la Vérificatrice
générale. Il amène donc la conclusion qu'il confirme ce que j'ai dit. C'est que
le troisième rapport est de nature
totalement différente. Oui, il y a une situation problématique et qui semble
inacceptable. On verra les conclusions
de l'UPAC et de la Vérificatrice générale. Mais, étant donné la réalité et les
documents signés, la SQI avait tout à
fait la bonne décision à prendre, c'est celle de renouveler le bail. Et c'est
justement la firme Accuracy qui le confirme.
Maintenant,
quand il dit que la Vérificatrice générale est la même personne qui travaillait
à l'époque pour la firme, est-ce qu'il est en train de nous dire qu'il
ne fait pas confiance à la Vérificatrice générale?
Le Président : En principale,
M. le député de La Peltrie.
Enquête sur une présomption de fraude à la
Société immobilière du Québec
M. Éric Caire
M.
Caire : Merci, M.
le Président. Hier, le président du Conseil du trésor nous a donné deux
réponses : une surréaliste et une
grave. La surréaliste, c'est qu'il a dit que, la transaction avec la SIQ, on a
fait de l'argent. Youhou! On a fait de l'argent. La deuxième, grave : il a
dit qu'il y avait deux rapports, deux rapports, or il y en a trois. Et ce que
le troisième rapport nous apprend, c'est qu'on avait le choix entre une
très, très, très mauvaise décision et une très, très mauvaise décision. On a
pris la très, très mauvaise décision.
Est-ce que le président du Conseil du trésor
peut se lever en cette Chambre et s'excuser de ne pas avoir dit qu'il y avait trois rapports et non deux? Et
est-ce qu'il peut s'excuser auprès des contribuables québécois en leur ayant
dit qu'il avait fait de l'argent dans une transaction où ils se sont fait
flouer?
Le Président : M. le ministre
des Finances.
M. Carlos J. Leitão
M.
Leitão : Merci, M. le Président. On va y aller de façon ordonnée.
D'abord, pour la première partie de la question, l'immeuble a été vendu... le 500 René-Lévesque Ouest, par exemple,
a été vendu par 125 millions de dollars. Il n'a pas été donné à personne, ça a été vendu à
125 millions de dollars. Sa valeur aux livres était dans la cinquantaine, mais,
plus important que ça, la valeur
marchande de cet immeuble était de 110 millions de dollars. Donc, quelque
chose qui vaut 110, on le vend à 125. On peut tirer les conclusions
qu'on voudra.
Deuxième
partie de la question : les fameux rapports, les fameux rapports
d'Accuracy, une firme juricomptable. Les
deux premiers rapports, qui ont été d'ailleurs commandés d'abord par nous, par
la suite ont été commandés par la firme elle-même pour enquêter, pour vérifier
ces transactions immobilières qui... il y a des aspects qui sont troublants.
En conclusion, M. le Président, de ces
rapports-là, les procédés de la SQI ont changé. Dorénavant, pour chaque
transaction majeure, la SQI fait appel à une firme externe pour valider
ses conclusions...
Le Président : En terminant.
M. Leitão : ...c'est ce qui est fait
avec ce fameux troisième rapport, et il y en aura d'autres...
Le Président : Première
complémentaire, M. le député de La Peltrie.
M. Éric Caire
M.
Caire : Les
procédés de la SQI ont changé, mais c'est les mêmes problèmes : le legs du
gouvernement libéral et de ses collecteurs de fonds avec lesquels la
SQI doit négocier maintenant. La SQI a été obligée de prolonger de 10 ans le bail avec Georges Gantcheff pour
perdre moins d'argent. Peut-il admettre que cette transaction-là fait perdre
de l'argent aux Québécois? Et peut-il nous expliquer pourquoi il n'a pas parlé
d'un troisième rapport, il a parlé de deux rapports?
Le Président : M. le ministre
des Finances.
M. Carlos J. Leitão
M.
Leitão : M. le Président, après, donc, ce scandale allégué — et donc il faut investiguer — les procédures, les procédés ont changé et, dorénavant, depuis 2013,
chaque transaction majeure de la SQI va être validée, doit être validée par une firme externe. C'est ça, le fameux
rapport. Chaque transaction majeure. Donc, s'il y en a d'autres, transactions
majeures, elles seront aussi validées par un rapport d'une firme externe. Ce
rapport — dans
le cas spécifique de cet immeuble-là —ce rapport permet au gouvernement, en faisant
cette transaction-là, en éliminant, ce faisant... chose qu'il oublie de
mentionner...
Le Président :
En terminant.
M. Leitão :
...on élimine certaines choses, on va récupérer entre 25 millions et
30 millions.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le député de La Peltrie.
M. Éric Caire
M.
Caire : M. le Président, le président du Conseil du trésor a
affirmé de son siège qu'il y avait deux rapports. Il y en avait trois. Je lui laisse la chance de
corriger ses dires. Le président du Conseil du trésor nous dit : On fait
de l'argent avec cette transaction-là, tous les experts disent : On
s'est fait rouler dans la farine.
Je
lui laisse l'occasion de s'excuser aux contribuables québécois, qui ont été
floués par le gouvernement libéral et ses collecteurs de fonds. Va-t-il
le faire? Oui ou non?
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît! M. le ministre des Finances.
M. Carlos J. Leitão
M.
Leitão : M. le Président, je n'ai pas à m'excuser de l'incompréhension
du collègue. Les deux rapports qui ont été
produits par la firme Accuracy, suite aux enquêtes entourant ces
transactions-là, ont été demandés par le gouvernement, par la SQI et ont été remis, d'ailleurs, à la
police. Ça, c'est des rapports de vérification de transactions très
spécifiques.
Suite
à ces enquêtes-là et à ces vérifications, des procédures ont changé. Ce dont il
est question ici — je peux
le déposer, M. le Président, je peux
le déposer pour que tout le monde le voie — c'est la nouvelle façon de faire de la SQI.
Chaque transaction majeure doit être validée par une firme externe.
• (10 h 30) •
Le Président :
En terminant.
M.
Leitão : Ce sont les bons procédés de faire... c'est la bonne façon de
faire, chose qui, malheureusement, il ne...
Le Président :
Est-ce qu'il y a consentement pour le dépôt du...
Une voix :
...
Le Président :
M. le ministre, vous vouliez... Est-ce qu'il y a consentement pour le dépôt?
Des voix :
Oui, oui.
Document déposé
Le Président :
Consentement. Principale, M. le député de Bourget.
Encadrement des programmes de
fidélisation
M. Maka Kotto
M. Kotto :
M. le Président, bien malgré eux et sans recours, des milliers de Québécois
verront leurs points Air Miles accumulés
depuis des années expirer à la fin de cette année, et ce, en raison d'une
décision unilatérale de ladite compagnie.
Cela équivaut à une perte économique nette pour les consommateurs, qui sont
forcés de changer subitement leurs
plans. Bon nombre d'entre eux accumulaient ces points pour s'offrir un voyage
de rêve à leur retraite et pourront plutôt les dépenser rapidement, compulsivement,
pour ne pas les perdre. Cette situation n'est pas sans rappeler le problème déjà vécu avec l'expiration des cartes-cadeaux. En
2009, l'Assemblée nationale avait alors adopté le projet de loi n° 60 modifiant la Loi
sur la protection des consommateurs pour interdire l'expiration des
cartes-cadeaux.
La
ministre de la Justice va-t-elle légiférer afin de protéger les consommateurs
québécois et interdire aux entreprises d'effacer des points de fidélité?
Le Président : Mme la
ministre de la Justice.
Mme Stéphanie Vallée
Mme
Vallée : M. le Président, actuellement, la Loi sur la
protection du consommateur n'encadre pas spécifiquement les programmes de points de récompense. Alors,
c'est une situation. Par contre, à travers la Loi de la protection du consommateur, il y a quand même des dispositions
générales qui s'appliquent, par exemple les interdictions de faire des représentations fausses ou trompeuses, de passer
sous silence des faits importants, d'introduire des stipulations abusives,
bref, des clauses générales qui sont d'utilité dans certains dossiers.
Maintenant,
dans le contexte Air Miles, il est important de rappeler qu'actuellement et
depuis deux ans, depuis les deux
dernières années, il n'y a que 14 plaintes portées à l'attention de l'Office de
la protection du consommateur. Une seule, une seule portait sur le
contrat, le paiement, l'annulation, les modifications, l'interprétation, neuf
quant à la non-conformité du produit livré et seulement quatre pour pratiques
trompeuses, déloyales.
Maintenant, c'est une situation...
Le Président : En terminant.
Mme Vallée : ...que l'office
regarde de près et...
Le Président : Première
complémentaire, M. le député...
Des voix : ...
Le Président : S'il vous
plaît! M. le député de Bourget.
M. Maka Kotto
M. Kotto :
M. le Président, le Parti québécois demande de légiférer là-dessus afin de
protéger les consommateurs, qui sont
des hommes, des femmes, vous et moi, d'ailleurs. Si, d'aventure, la ministre était
ouverte à cette proposition, l'opposition officielle est prête à
collaborer dans ce sens-là...
Le Président : Mme la
ministre de la Justice.
Mme Stéphanie Vallée
Mme Vallée :
M. le Président, je prends bonne note de la main tendue de mon collègue, et
puis peut-être que nous aurons à
travailler, puisque j'ai demandé, suite à certains faits portés à mon
attention, j'ai demandé à la présidente de l'Office de la protection du consommateur de faire un
rapport plus étoffé sur la situation ou les possibilités d'encadrement des
primes de récompense, puisque, dans d'autres législatures, on a posé des gestes
d'encadrement.
Maintenant,
il fallait voir est-ce que ces gestes sont nécessaires ou est-ce que la loi,
dans sa forme actuelle, nous permet de répondre aux préoccupations
soulevées par mon collègue parce que, comme je le mentionnais, nous avons quand
même des dispositions d'interprétation générale qui trouvent application.
Le Président : En terminant.
Mme Vallée : Les plaintes
reçues sont actuellement sous analyse, M. le Président.
Le Président : Deuxième
complémentaire, M. le député de Bourget.
M. Maka Kotto
M. Kotto : M. le Président,
il y a urgence, effectivement. Et je réitère la main tendue à la ministre pour
lui accorder notre collaboration afin de légiférer en ces matières d'ici Noël.
Nous sommes ici la semaine prochaine.
Le Président : Mme la
ministre de la Justice.
Mme Stéphanie Vallée
Mme Vallée : Avec respect, M.
le Président, je comprends la demande de mon collègue. Une analyse est en cours, on va prendre le temps de bien faire les
choses. D'ici Noël, je pense qu'on a d'autres dossiers prioritaires également. Alors,
à moins qu'on siège... on termine la semaine prochaine.
Ceci
étant dit, M. le Président, on prend le temps de bien faire les choses. J'ai
demandé à l'office de me revenir...
Des voix : ...
Le Président : S'il vous
plaît!
Mme Vallée :
...avec un plan de match à la lumière de l'information factuelle que je vous ai
partagée tout à l'heure.
Le Président : Principale, M.
le député de Mercier.
Financement du Parti libéral
M. Amir Khadir
M. Khadir : M. le Président, les anglophones
sont très attachés au Parti libéral, qui reçoit 80 % de leur appui,
mais seulement le quart d'entre eux semblent
au courant du financement illégal du parti au pouvoir. Dans l'intérêt public,
je vais donc poser ma question en anglais, car les anglophones ont le droit
d'en savoir davantage.
Since years, the Liberal Party is
riddled by corruption scandals. The Chief Electoral Officer revealed, three
years ago, that $13 million, mostly illegal donations,
were collected by political parties. The Liberal Party was, sadly, the champion of that scandal. These millions are still
in the Liberal Party's bank account. With these millions, the Liberals
win their elections. Verdun's by-election, next week, is rigged by this money
in their favor.
But
Québec Anglophones, like all honest people, don't accept rigged elections. 70%
of them favor a suspension of public funding of the
Liberals.
Will the Prime Minister pay
back those millions and accept...
Le Président : Mme la
ministre responsable de l'Accès à l'information.
Mme Rita Lc de Santis
Mme de Santis : Merci, M. le
Président. Et je dois dire que, depuis 2010, il y a un nombre de lois qui ont
été adoptées unanimement par cette Assemblée pour assainir le financement des partis politiques. Nous avons répondu aux demandes
de la commission Charbonneau avec le projet
de loi n° 101, qui a été adopté
en juin dernier. Et nous sommes allés
beaucoup, beaucoup plus loin que les recommandations de la commission Charbonneau nous demandaient, on a donné des pouvoirs d'enquête au Directeur général des élections qui n'étaient pas demandés. On a aussi changé la
période de prescription pour
permettre au Directeur général des
élections de demander que des contributions illégales qui auraient été faites soient repayées par les partis
politiques qui les ont reçues, et cela à partir de trois ans de sa connaissance.
Le Président : En terminant.
Mme de Santis : Je suggère qu'on...
Le Président : Est-ce qu'il y
a une... Oui. Première complémentaire, M. le député de Mercier.
M. Amir Khadir
M.
Khadir : That's not enough. Québec Liberal Party fundraisers pocketed huge payouts
in Government real estate deals. According to CBC, it could be the biggest real estate fraud involving
Government buildings in Canadian history. A Liberal bagman reporting to Jean
Charest, Mr. Charles Rondeau, testified he collected $1.5 million a
year for the Liberal Party.
In
order to turn the page to Charest years, I ask the Prime Minister: Shouldn't he
refund the illegal money, which, according to The Gazette, amounts to...
Le Président : M. le ministre
des Finances.
M. Carlos J. Leitão
M.
Leitão :
Mr. Speaker, indeed, that's a very serious question that is raised by our colleague. That alleged fraud in real estate...
Des voix : ...
M.
Leitão : ... — I'm answering the question — that alleged fraud worries us a lot. We want to
make sure that all
the light is shed on this particular issue. That is why the file was referred
to the police, to the UPAC, so that they can investigate.
As well, the Auditor General is examining the entire file.
And, if, indeed, individuals profited from this transaction by illegal means, our justice system will deal with them.
Le Président : Deuxième
complémentaire, M. le député de Mercier.
M. Amir Khadir
M. Khadir : M. le
Président, given what we know about the Government
buildings sale scandal, given over $2 million that were embezzled by
Liberal bagmen under the forgetful eye of Jean Charest's Finance Minister...
Des voix :
...
Le
Président : S'il vous plaît! J'entends à peine la question. On pourrait baisser le ton un peu? M. le député de Mercier, c'est à vous la parole.
M.
Khadir : I think it's fair to say that the Liberal Government is in the muck. This party could drown
if the actual Prime
Minister does not take into account the disgust of the English community for
these scandals and the illegal money used to win elections.
What does he want to do?
• (10 h 40) •
Le Président : M. le ministre
des Finances.
M. Carlos J. Leitão
M.
Leitão : M. le Président, encore une fois, il s'agit de culpabilité par association. Nous avons maintenu ici, dans cette
Chambre, depuis déjà quelques semaines que, ces transactions-là, nous
les trouvons très, très troublantes et nous voulons que toute la lumière soit faite sur ces
transactions-là. C'est d'ailleurs pour cela que les services policiers enquêtent
ces choses. Nous sommes tous ici, de façon
unanime... été d'accord pour envoyer le Vérificateur général vérifier
cela. Et, comme j'ai dit tantôt, s'il y a des personnes qui ont bénéficié de
façon illicite de telles transactions, notre système de justice va
s'occuper d'eux, M. le Président.
Le Président : Principale. Mme
la députée de Mirabel.
Délais de traitement des dossiers à la Régie des marchés
agricoles et
alimentaires et à la Commission de protection du territoire agricole
Mme Sylvie D'Amours
Mme
D'Amours : Merci, M. le Président. Il n'y a pas juste dans les palais de justice où
les délais sont complètement
déraisonnables. Dans le monde agricole, la Régie des marchés agricoles et la Commission de la protection du territoire agricole sont exactement dans la même situation. À la régie, les
délais de traitement étaient de 440 jours en 2015-2016, dont 28 dossiers
ont pris 1 308 jours. À la CPTAQ, c'est seulement 37 % des
orientations préliminaires qui arrivent
dans le temps. Ça fait depuis 2014 que j'interpelle régulièrement le ministre
sur ce problème, mais rien n'a encore été fait. Ces deux organismes ont
eu une très grande importance en agriculture.
Est-ce que le ministre est d'accord pour dire
que ces délais sont complètement inacceptables?
Le Président : M. le ministre
de l'Agriculture.
M. Pierre Paradis
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui. M. le Président, en ce qui concerne la Régie des marchés agricoles du Québec,
des améliorations substantielles dans la gestion de la régie ont
amené un raccourcissement des délais. Est-ce qu'on peut faire mieux? La
réponse est oui. Est-ce qu'on a raccourci des délais? La réponse est oui.
En ce qui
concerne la CPTAQ comme telle, la Commission
de protection du territoire agricole,
la juridiction de cette commission fait en sorte qu'ils ont à s'occuper,
parce que la loi les oblige, à des dossiers qui sont mineurs. Ces dossiers-là
devraient être traités en vrac ou ne pas être traités par la Commission de
protection du territoire agricole. Je vais
vous donner des exemples. La commission est saisie présentement de dossiers où il
faut autoriser sur chaque ferme le passage d'un skidoo ou d'un quad.
Quand tu as fini avec une ferme, tu fais l'autre ferme après. Ça, ça multiplie
les dossiers, c'est inefficace. Moi, j'ai eu des discussions avec mon collègue
des Affaires municipales, et on travaille présentement à voir à l'allègement de
ces dossiers.
Mme Sylvie D'Amours
Le Président : Première
complémentaire, Mme la députée de Mirabel.
Mme D'Amours :
M. le Président, dans le dernier rapport annuel de la CPTAQ...
Des voix : ...
Le Président : S'il vous
plaît! M. le leader.
Une voix : ...
Le Président : Oui, Mme la
députée de Mirabel, c'est à vous la parole.
Mme
D'Amours : Dans le dernier
rapport annuel de la CPTAQ, on constate que 10 % de ses effectifs ont été
coupés. Pourtant, le nombre de dossiers n'a pas diminué. J'ai ici un exemple
d'une entreprise qui demande de passer rapidement à la CPTAQ, c'est un projet de 100 millions. Dans sa réponse de la CPTAQ, la
CPTAQ évoque son problème d'effectif pour justifier ces délais. Comment
le ministre peut-il accepter qu'un tel projet de culture biologique...
Le Président : M. le ministre
de l'Agriculture.
M. Pierre Paradis
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui. Vous comprendrez, M. le Président, que je ne
me mêlerai pas du fond du dossier, c'est un organisme quasi judiciaire.
Cependant...
Des voix : ...
Le Président : S'il vous
plaît!
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : ...ceci étant dit, les délais comme tels relèvent
de l'administration comme telle, et non du quasi judiciaire.
C'est un
projet d'investissement dans Mirabel, Mme la députée de Mirabel, c'est un
projet d'investissement de 100 millions
de dollars. C'est un projet d'investissement dans l'agroalimentaire, et mon
cabinet est en contact avec la CPTAQ présentement
suite à vos interventions, soit dit en passant, pour faire en sorte que les
délais soient raccourcis. Il s'agit d'un dossier éminemment urgent.
Le Président : Deuxième
complémentaire, Mme la députée de Mirabel.
Mme Sylvie D'Amours
Mme D'Amours : Je suis très heureuse
d'entendre le ministre, mais ça, c'est un exemple parmi tant d'autres. Il y a d'autres dossiers auxquels on devrait
arrêter d'avoir des délais aussi déraisonnables. Le Québec, son agriculture,
elle subit un énorme préjudice en ayant des
délais aussi importants. Le ministre doit agir maintenant, et non pas en
spectateur. Quand le député de Brome-Missisquoi va-t-il enfin agir en
ministre de l'Agriculture?
Le Président : M. le ministre
de l'Agriculture.
M. Pierre Paradis
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui. Mais, de député à députée, M. le Président,
je n'ai pas d'objection, je suis fier de représenter Brome-Missisquoi
depuis un certain nombre d'années à l'Assemblée nationale du Québec.
On a traité
du dossier particulier de Mirabel comme tel, là, je vous ai donné la réponse.
En ce qui concerne les délais de façon plus générale, je vous ai
également indiqué sur un ton bien amical que j'étais en discussion avec mon collègue des Affaires municipales et que, sur le
plan législatif, possiblement que votre collaboration sera requise dans
peu de temps.
Le Président : Principale, M.
le député de Lac-Saint-Jean.
Effets des compressions budgétaires dans les commissions
scolaires sur les services aux élèves
M. Alexandre Cloutier
M.
Cloutier : M. le Président, tout le monde convient que le rôle des
psychologues est essentiel à la réussite de nos jeunes qui vivent des difficultés, alors troubles de comportement,
problèmes d'anxiété, intimidation, dépression. Or, hier, l'association des psychologues scolaires du
Québec a sonné l'alarme quant au manque de services offerts à nos jeunes
partout sur le territoire québécois. Alors, pendant que le nombre d'élèves qui
ont besoin de services explose partout à travers le Québec, on dénombre une baisse du nombre de psychologues.
Dans certaines régions du Québec, la situation
est carrément intenable. Par exemple, à Val-d'Or, M. le
Président, il y a
un psychologue pour 2 600 élèves,
un psychologue pour 2 600 élèves,
alors que la norme devrait être un pour 700 élèves. Aussi bien dire, M. le
Président, qu'il n'y a à peu près pas de services.
Alors, est-ce
qu'on peut savoir, aux yeux du ministre, là, c'est quoi, le ratio qui est le
bon pour assurer le service de nos jeunes par rapport au nombre de
psychologues?
Le Président : M. le ministre
de l'Éducation.
M. Sébastien Proulx
M.
Proulx : Oui, M. le
Président. Depuis quelques mois déjà, on a une grande réflexion à l'égard des
besoins pour nos élèves avec des
besoins particuliers. C'est l'objet, d'ailleurs, des consultations, et
plusieurs sont venus se faire entendre. D'ailleurs, demain — je sais que le collègue y sera — il y aura les consultations nationales ici,
à Québec. J'ai fait quelques vérifications
à la lumière de l'article, et, effectivement, il semble y avoir eu une baisse
des psychologues embauchés par les commissions scolaires, M. le
Président, il faut le rappeler.
Par contre, dans le cas des orthophonistes,
orthopédagogues et psychoéducateurs, il y a eu augmentation des effectifs. D'ailleurs, au cours des
10 dernières années, M. le Président, c'est plus de 36 % des
ressources qui ont augmenté en matière de soutien aux élèves avec des
besoins particuliers notamment.
Mais
j'entends très bien ce que dit le collègue et moi aussi, j'ai une réflexion à
savoir comment est-ce qu'on peut s'assurer
que des services soient offerts dans l'ensemble des régions. Il y a une équité
à avoir pour les élèves avec des besoins particuliers.
Maintenant, M. le Président, est-ce que c'est
plus de psychologues, plus d'orthopédagogues? Est-ce que c'est plus d'orthophonistes? La réalité, ce n'est pas
ici qu'on va être en mesure d'y répondre, mais, par contre, dans le cadre
de la réflexion avec les élèves avec des
besoins particuliers, je dis depuis le début, M. le Président, il faut
réfléchir à la formule actuelle.
Pourquoi? Parce qu'il ne faut pas attendre un diagnostic pour être capables
d'aider des élèves, il faut travailler au moment où les besoins sont
présents.
Le Président : Première
complémentaire, M. le député de Lac-Saint-Jean.
M. Alexandre Cloutier
M.
Cloutier : M. le Président, d'abord, beaucoup d'aveux du ministre. Le
ministre dit : C'est vrai qu'il y a moins de psychologues au
Québec. Deuxième élément : C'est vrai aussi que les besoins explosent.
Alors là, on a un sérieux problème, là, M.
le Président, on a des jeunes qui sont en détresse, on a des jeunes qui sont
victimes d'intimidation. Le ministre le sait, qu'il y a moins de
services qui leur sont offerts et il nous dit : Ce n'est pas ici qu'on va
décider.
Est-ce qu'il
peut au moins admettre, là, qu'un psychologue pour 3 000 étudiants,
ça n'a juste aucun bon sens et que la norme minimale devrait être un
pour 700?
Le Président : M. le ministre
de l'Éducation.
M. Sébastien Proulx
M. Proulx : M. le Président, on ne
fait pas des aveux, on parle vrai, on dit la vérité aux gens. Effectivement, M. le Président, qu'en matière de nombre de
psychologues les choses ont baissé dans les commissions scolaires. Par contre,
je dis aussi la vérité lorsque je dis que le
nombre d'orthopédagogues, d'orthophonistes et psychoéducateurs a augmenté. La préoccupation du député de Lac-Saint-Jean est
la mienne, c'est la nôtre, M. le Président. Les besoins ont, effectivement,
augmenté. Et, si on veut parler de réussite
éducative pour tous, bien, il va falloir revoir certaines de nos façons de
faire, M. le Président. Très
clairement, je l'ai dit, je le répète, ce n'est pas faire des aveux de dire ça, M. le Président, c'est de travailler à la réalité pour être en mesure
d'améliorer les choses.
Le Président : Deuxième
complémentaire, M. le député de Lac-Saint-Jean.
M. Alexandre Cloutier
M. Cloutier :
M. le Président, je suis obligé de corriger quelques faits. Le ministre
dit : Les psychoéducateurs, les orthophonistes, ça a augmenté.
Savez-vous pourquoi il dit que ça a augmenté? C'est qu'au lieu de prendre
depuis qu'ils sont arrivés au gouvernement,
il est obligé de retourner 10 années en arrière parce que, s'il regarde
juste les chiffres depuis leur
arrivée au pouvoir, les centaines de millions qui ont été coupés en éducation,
il y a eu des pertes de postes d'orthophonistes,
de psychoéducateurs, de psychologues, de tous les professionnels qui avaient la
responsabilité d'accompagner nos jeunes en difficulté.
Il y a une consultation populaire. Est-ce que
l'argent va être au rendez-vous pour que les services puissent...
Le Président : M. le ministre
de l'Éducation.
M. Sébastien Proulx
M. Proulx : M. le Président, j'ai dit que, depuis les
10 dernières années, c'est un constat, M. le Président, les services
ont augmenté. Pour la rentrée scolaire en
cours, M. le Président, depuis le mois de septembre, grâce aux investissements
qui ont été faits par mon prédécesseur, M.
le Président, il y a davantage de ressources. Il y a des centaines de
ressources supplémentaires dans les différentes écoles et commissions
scolaires. Mais il y a une réalité à laquelle on doit faire face, et je suis aussi préoccupé de l'équité pour
les services pour les élèves avec des besoins particuliers dans l'ensemble
du territoire. C'est ça, la réussite pour tous, M. le Président.
Le Président : Ceci met fin à
la période de questions et de réponses orales.
Motions sans préavis
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Alors, nous en sommes à la rubrique
des motions sans préavis. Et je reconnais un membre du groupe formant l'opposition officielle, et je reconnais M.
le député de Gaspé pour la présentation de sa motion sans préavis. M. le député
de Gaspé, à vous.
Demander au gouvernement de s'engager à remettre en
fonction le train de marchandises sur l'entièreté du
tronçon entre Matapédia et Gaspé
M. Lelièvre :
Merci, M. le Président. Je sollicite le consentement des membres de cette
Assemblée afin de présenter, conjointement avec la députée Sainte-Marie—Saint-Jacques,
la motion suivante :
«Que l'Assemblée nationale demande au
gouvernement de répondre positivement à la demande des acteurs politiques et économiques de la Gaspésie et
s'engage à remettre en fonction le train de marchandises sur l'entièreté du
tronçon entre Matapédia et Gaspé.»
• (10 h 50) •
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Y a-t-il consentement pour débattre
de cette motion? M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Tanguay : Adopté sans
débat, M. le Président.
Mise aux voix
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Alors, la motion est... proposé de
l'adopter sans débat. Est-ce que la motion est adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Adopté. Maintenant, un membre du deuxième groupe de l'opposition. Je reconnais
Mme la députée de Montarville pour la présentation de sa motion sans préavis. À
vous.
Mme Roy : Oui. Merci
beaucoup, M. le Président. Alors, M. le Président, je demande le consentement
pour déposer la motion suivante conjointement avec la députée de
Taschereau :
«Que l'Assemblée nationale reconnaisse que le
port de la burqa, du niqab ou du tchador par la femme est l'instrumentalisation
de la religion à des fins d'oppression et de soumission.»
Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Y a-t-il consentement de débattre de cette motion, M. le leader adjoint? Alors, j'ai l'information qu'il n'y a pas de
consentement. Il n'y a pas de discussion, il n'y a pas de consentement. Oui,
oui, je veux l'entendre, la prochaine.
Alors, je
reconnais maintenant un membre du groupe formant le gouvernement, M. le député
de D'Arcy-McGee, pour la présentation de votre motion.
Souligner le 100e anniversaire de la Fédération CJA
M.
Birnbaum : Merci, M. le Président. Vous allez me permettre, tout
d'abord, de souligner la présence de plusieurs leaders de la communauté
juive québécoise dans nos tribunes.
Je sollicite
le consentement de cette Assemblée afin de présenter la motion suivante
conjointement avec la députée d'Hochelaga-Maisonneuve, le député de
Deux-Montagnes et le député de Mercier :
«Que
l'Assemblée nationale souligne le 100e anniversaire de la Fédération CJA,
l'institution centrale d'entraide, de représentation et de philanthropie
de la communauté juive québécoise;
«Qu'elle
reconnaisse que la Fédération CJA aide, depuis un siècle, les nouveaux
arrivants, les plus démunis, les jeunes ainsi que les aînés à s'épanouir
et à contribuer pleinement à leur communauté;
«Qu'elle
salue la Fédération CJA pour sa contribution à la création et à la pérennité
des établissements phares de la communauté juive, tel que l'Hôpital
général juif;
«May [this] National Assembly recognize
that Federation CJA continues to lead and support a vibrant, diverse and multilingual Jewish
community dedicated to both honoring the memory, sacrifice and perseverance
against persecution that has so
marked the history of the Jewish people, all the while committing to the
continued participation of this same community in the building of an
inclusive, prosperous and flourishing Québec.»
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Y a-t-il consentement, M. le leader
adjoint, pour débattre de cette motion?
M. Tanguay : ...sans débat,
M. le Président.
Mise aux voix
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Est-ce que cette motion est adoptée?
Des voix : Adopté.
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Alors, la motion étant adoptée, nous
passons à la prochaine. M. le député de Mercier, pour la présentation de
votre motion sans préavis. À vous la parole.
M. Khadir : M. le Président, je demande le même
consentement unanime de la Chambre pour débattre de la motion
suivante :
«Que
l'Assemblée nationale constate que 10 000 médecins incorporés
bénéficient toujours d'un congé d'impôts estimé par la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec à
environ 20 000 $ par année, ce qui représente un total de 200 millions
de dollars;
«Qu'elle juge
que les augmentations salariales accordées aux médecins dans les
dernières années font en sorte que ce congé d'impôts n'est plus
approprié;
«Que l'Assemblée nationale demande au gouvernement d'annuler la possibilité d'incorporation
des médecins et consacre la somme de
200 millions de dollars qui sera récupérée à réellement
éliminer les listes d'attentes [en] chirurgies ou pour un
réinvestissement dans les soins à domicile.»
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
M. le leader adjoint, y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
M. Tanguay : Il n'y a pas de
consentement.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Il
n'y a pas de consentement.
Avis touchant les travaux des commissions
Nous en sommes maintenant aux avis touchant les
travaux des commissions. Alors, M. le leader adjoint du gouvernement, présentez
vos avis, s'il vous plaît.
M. Tanguay :
Oui. Merci, M. le Président. J'avise cette Assemblée que la Commission de
l'aménagement du territoire
poursuivra l'étude détaillée à l'égard du projet de loi n° 109, Loi
accordant le statut de capitale nationale à la Ville de Québec et augmentant à ce titre son autonomie et ses pouvoirs, aujourd'hui,
de 16 h 30 à 18 heures et de 19 h 30 à
22 h 30, à la salle du Conseil législatif;
La Commission
de l'économie et du travail poursuivra l'étude détaillée à l'égard du projet de
loi n° 116, Loi visant le transfert des activités du registraire des
entreprises au ministère du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité sociale,
aujourd'hui, après les affaires courantes jusqu'à 13 heures, à la salle
Louis-Joseph-Papineau;
La Commission
de l'agriculture, des Pêcheries, de l'Énergie et des Ressources naturelles
poursuivra l'étude détaillée à
l'égard du projet de loi n° 106, Loi concernant la mise en oeuvre de la
Politique énergétique 2030 et modifiant diverses dispositions législatives, aujourd'hui, de 15 heures à
18 heures et de 19 h 30
à 22 h 30, à la salle Louis-Hippolyte-La Fontaine;
La Commission des finances publiques poursuivra
l'étude détaillée à l'égard du projet de loi n° 87, Loi facilitant la divulgation d'actes répréhensibles
dans les organismes publics, aujourd'hui, de 15 heures à 18 heures, à
la salle Louis-Joseph-Papineau;
La
Commission de l'aménagement du territoire procédera à l'étude détaillée des
projets de loi d'intérêt privé suivants, et ce, dans l'ordre ci-après indiqué : le projet de loi d'intérêt
privé n° 204, Loi concernant la Ville de Saint-Joseph-de-Sorel, le projet de loi d'intérêt privé n° 220, Loi
concernant la Ville de Saint-Augustin-de-Desmaures, ainsi que le projet de loi
d'intérêt privé n° 221, Loi concernant
la Ville de Salaberry-de-Valleyfield, le mercredi 7 décembre 2016, après les
affaires courantes jusqu'à 13 heures et, si nécessaire, de
15 heures à 18 heures, à la salle Louis-Joseph-Papineau;
Et
finalement, M. le Président, la Commission des finances publiques procédera à
l'étude détaillée du projet de loi d'intérêt
privé n° 222, Loi permettant la conversion de L'Assurance Mutuelle de
l'Inter-Ouest et de l'Assurance mutuelle des fabriques de Montréal et leur fusion, le mercredi 7 décembre 2016,
après les affaires courantes jusqu'à 13 heures, à la salle
Louis-Hippolyte-La Fontaine.
Le Vice-Président (M.
Gendron) : Alors, je vous remercie, M. le leader adjoint. Pour ma
part, je vous avise que la Commission de l'administration publique se
réunira en séance de travail aujourd'hui, après les affaires courantes jusqu'à
13 heures, à la salle RC.171, afin de poursuivre les discussions sur la
clé USB et sur les suites à donner à la recommandation
8.5 du rapport de la commission de procéder à l'analyse de rapports annuels de
gestion et d'organiser les travaux de ladite commission.
Nous
en sommes maintenant aux renseignements sur les travaux de cette Assemblée. Je
ne vois pas de demande de renseignements.
Affaires du jour
La
période des affaires courantes étant terminée, nous allons procéder maintenant
aux affaires du jour, et je cède à nouveau la parole à M. le leader
adjoint du gouvernement.
M. Tanguay :
Oui, M. le Président. Je vous demanderais, s'il vous plaît, d'appeler l'article
27.
Projet de loi n° 114
Prise en considération du
rapport de la commission
qui en a fait l'étude détaillée
Le
Vice-Président (M. Gendron) : À l'article 27 du feuilleton
d'aujourd'hui, l'Assemblée prend en considération le rapport de la Commission de la culture et de
l'éducation sur le projet de loi n° 114, Loi modernisant la gouvernance
des musées nationaux, et je suis prêt à entendre les interventions s'il y en a.
Je reconnais M. le ministre pour son intervention. À vous, M. le
ministre.
M. Luc Fortin
M.
Fortin (Sherbrooke) : Merci beaucoup, M. le Président. Nous en sommes
maintenant à l'étape de la prise en
considération du rapport de la Commission de la culture et de l'éducation sur
le projet de loi n° 114, la Loi modernisant la gouvernance des
musées nationaux. M. le Président, je tiens à remercier mes collègues de tous
les partis, qui, par leur participation
active, ont contribué à faire progresser ce projet de loi. Je vous rappelle que
le projet de loi n° 114 entre nos
mains aujourd'hui a fait l'objet de consultations particulières lors desquelles
nous avons entendu les représentants des
trois musées nationaux concernés par ce projet de loi. Cette participation a
permis de faire évoluer les travaux en vue de l'adoption de la meilleure
loi possible.
Permettez-moi,
tout de même, M. le Président, de reprendre les points essentiels du dossier.
Tout d'abord, ce projet de loi
s'inscrit dans une plus vaste démarche entreprise le 14 décembre 2006 avec
l'adoption de la Loi sur la gouvernance des sociétés d'État. Dans l'ensemble, les changements ont pour objectif
d'introduire des règles actualisées et bien adaptées au contexte dans
lequel évoluent les musées, notamment la description du fonctionnement et des
responsabilités du conseil d'administration,
la création d'un comité de vérification, d'un comité des ressources humaines
ainsi qu'un comité de gouvernance et
d'éthique par le conseil d'administration, les nominations, qui doivent faire
en sorte que siège au conseil d'administration
au moins un jeune âgé de 35 ans ou moins au moment de sa nomination et être
représentatives de la société québécoise, notamment en s'assurant de la
présence de personnes issues de communautés variées.
• (11 heures) •
Toutefois,
il m'apparaît important de revenir sur la question de la philanthropie, puisque
nous en avons discuté longtemps lors de l'étude détaillée. Le mécénat
est de plus en plus encouragé au sein des institutions muséales, et
l'engagement de grands mécènes à la présidence des institutions ou dans une
campagne de financement exerce un mouvement d'entraînement positif auprès des
autres donateurs. Les musées doivent continuer à exercer leur rôle de catalyseur en matière de philanthropie, et c'est
pourquoi nous avons veillé à ce que le projet
de loi respecte ce contexte.
Les
modifications proposées par le projet de loi auront donc pour
effet de donner aux musées nationaux les outils pour évoluer dans le contexte du XXIe siècle. Or, il n'est
aucunement question de modifier leur raison d'être, leurs fonctions
et les services que nos institutions
muséales dispensent à ces diverses clientèles. C'est en somme une approche de
bonification, mais aussi de continuité, en respect de leurs
particularités.
Nos
échanges ont aussi, rappelons-le, permis d'apporter des améliorations à notre projet initial. Je fais référence notamment
à l'article 10 de la loi, qui prévoit que les
nominations doivent faire en sorte que siège au conseil d'administration au moins un jeune âgé de 35 ans et
moins au moment de sa nomination.
Avec
les modifications apportées au projet de loi, les trois musées
nationaux seront certainement des institutions muséales
plus efficaces dans l'accomplissement de leur mission. M. le Président, c'est la raison pour laquelle, lorsque nous aurons le débat sur l'adoption du projet
de loi n° 114, j'en
recommanderai l'adoption sans aucune
autre modification. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Alors, je vous remercie. Je vous
remercie, M. le ministre, de votre intervention. Et, pour la poursuite du débat sur ce rapport, je cède maintenant la
parole à Mme la députée de Vachon pour son intervention. Mme la députée,
à vous.
Mme
Martine Ouellet
Mme
Ouellet : Oui, merci, M. le
Président. Je voudrais saluer le ministre, je voudrais saluer les autres
collègues de l'Assemblée nationale qui ont participé à nos travaux.
Donc, ce sont des travaux qui se sont conduits rondement.
Nous avons
entendu les intervenants. Donc, j'aimerais remercier le Musée de la
civilisation du Québec, le Musée national
des beaux-arts du Québec et le Musée d'art contemporain de Montréal, qui sont
venus faire leurs interventions ici, à l'Assemblée
nationale, malgré un délai extrêmement court. Et ça, j'aimerais le rappeler, M.
le Président, ce serait bien que le
gouvernement puisse donner un certain temps pour que les groupes puissent se
préparer pour venir en commission parlementaire.
Parce que, malheureusement, il y a la société des musées du Québec qui a
décliné l'invitation parce que le délai était trop court. Et nous avions
aussi demandé qu'entre autres l'institut sur la gouvernance des organisations publiques et privées soit invité pour que ce ne
soit pas seulement limité aux organisations visées, c'est-à-dire les trois
musées nationaux, mais, comme c'est un projet de loi sur la gouvernance,
d'avoir des experts concernant la gouvernance en commission parlementaire, mais
malheureusement ça a été refusé par le gouvernement libéral.
Donc, un
projet de loi sur les trois musées nationaux que je viens de mentionner, un
projet de loi qui fait suite aux
travaux qui ont été faits précédemment concernant les autres institutions
relevant du ministère de la Culture et des Communications, mais aussi relevant des autres ministères, donc, en
fonction, là, de la loi sur la gouvernance des sociétés publiques. Et,
comme je vous dis, on a fait des amendements, il y a eu de la collaboration, de
part et d'autre, là, pour l'avancement de ce projet de loi là, des amendements
concernant la transparence, particulièrement.
Et
effectivement, dans le cas des musées, il y a une particularité concernant la
philanthropie, mais ce n'est pas juste
dans les musées, on a aussi de la philanthropie dans nos hôpitaux, M. le
Président — et
d'ailleurs je pense que les montants
sont encore plus importants du côté des hôpitaux — et nous avons pris en considération cette
particularité-là en faisant en sorte
que... Parce que, pour l'ensemble des sociétés d'État, c'est deux tiers des
membres du conseil d'administration qui
se doivent d'être indépendants. Et donc nous avons pris en considération et
nous avons accepté que ce soit la majorité. Mais là il y a vraiment un accroc important qui a été fait à la règle,
qui est la présidence du conseil d'administration. Dans les hôpitaux, où il y a aussi beaucoup de
philanthropie, beaucoup de mécénat, la présidence du conseil d'administration
est indépendante. Et, lorsqu'on regarde la
structure du projet de loi, où on exige que le vice-président du conseil
d'administration soit indépendant,
vice-président et vice-président pour remplacer le président, donc, pourquoi avoir
des exigences plus importantes du
vice-président qu'à la présidence? Et donc la structure du projet de loi avait
été prévue très clairement pour que
la présidence soit indépendante. Et là donc c'est un accroc important à la
règle, le fait que le président ne soit pas indépendant. Les trois présidents de comité se doivent d'être
indépendants. Donc, c'est, je vous dirais, cet accroc-là, qui est
important, qui a été fait, malheureusement, dans ce projet de loi là.
Toutefois,
pour l'ensemble du reste du projet de loi, je pense que les dispositions qui
ont été amenées remplissent, répondent
aux besoins, là, de la Loi sur la gouvernance des sociétés d'État, améliorent
le fonctionnement des trois conseils d'administration visés. Donc, pour
cette raison, nous voterons donc en faveur du projet de loi n° 114.
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Je vous remercie, Mme la
députée de Vachon. Et je reconnais maintenant la porte-parole du deuxième
groupe parlementaire, Mme la députée d'Iberville, pour son intervention. Mme la
députée d'Iberville, à vous la parole.
Mme Claire Samson
Mme
Samson : Merci, M. le Président. Effectivement, le projet de loi dont
on discute ce matin s'inscrit dans un grand
mouvement et la fin d'un mouvement de modernisation de la gouvernance, des
systèmes de gouvernance dans les institutions
qui relèvent du portefeuille du ministère de la Culture et des Communications.
C'est un projet de loi plutôt technique, qui vise cette mise à jour,
justement.
On a eu
l'opportunité de rencontrer les trois principaux intéressés par le projet de
loi, c'est-à-dire les trois musées nationaux,
qui sont venus nous expliquer les bons côtés. On l'a même qualifié de
magnifique, un intervenant l'a même qualifié
de magnifique. On a eu de bons échanges avec les collègues, et je pense qu'il
n'y a plus d'embûche à adopter ce projet de loi, donc nous le
supporterons. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Alors, je vous remercie, Mme la députée
d'Iberville, de votre intervention. Je ne vois pas d'autre demande
d'intervention.
Mise aux voix du
rapport
Est-ce à dire
que le rapport de la Commission de la culture et de l'éducation portant sur le
projet de loi n° 114, Loi modernisant la gouvernance des musées
nationaux, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Adopté. M. le leader du gouvernement.
M. Tanguay :
M. le Président, je vous demanderais de suspendre nos travaux jusqu'à
15 heures afin de permettre le débat sur le principe du projet de
loi n° 53 de la ministre du Travail.
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Y a-t-il consentement pour cette motion
de suspension? Il y a consentement.
En conséquence, les travaux sont suspendus tel
qu'indiqué. Les travaux sont suspendus.
(Suspension de la séance à 11 h 7)
(Reprise à 15 h 2)
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, bon après-midi à tous et toutes, vous pouvez prendre place. Et
maintenant je vais céder la parole à Mme la leader adjointe du gouvernement.
Mme Vien : Alors, bonjour, Mme
la Présidente, je vous demanderais d'appeler l'article 3, s'il vous plaît.
Projet de loi
n° 53
Adoption du principe
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, très bien, à l'article 3 du feuilleton, Mme la ministre
responsable du Travail propose l'adoption du principe du projet de loi n° 53,
Loi actualisant la Loi sur les décrets de convention collective en vue principalement d'en faciliter l'application et de
favoriser la transparence et l'imputabilité des comités paritaires.
Et, sans plus tarder, Mme la ministre, je vous
cède la parole.
Mme Dominique Vien
Mme Vien :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. Chers collègues, bon après-midi. Alors, la
Loi sur les décrets de convention
collective est l'une des plus anciennes législations en matière de relations de
travail au Québec et, bien que méconnue,
elle était en place dès 1934, soit bien avant le Code du travail, qui date de
1964, et la Loi sur les normes du travail;
on doit remonter à 1979 pour l'adoption de cette loi. La loi sur les décrets de
convention collective date donc de plus
de 80 ans, Mme la Présidente. Certains ajustements ont été apportés depuis son
entrée en vigueur. Toutefois, aucune révision de cette loi n'a été
effectuée depuis les 20 dernières années.
Toutes les personnes ici présentes en
conviendront, le Québec a changé depuis 20 ans. La réalité actuelle du marché du travail n'est plus la même qu'à
l'époque, et l'intervention de l'État à l'égard du marché du travail a
d'ailleurs évolué sur plusieurs plans
durant cette période. Il est maintenant temps d'actualiser notre cadre
législatif en matière de décrets de conventions collectives.
Nous avons
déposé le projet de loi n° 53, Loi actualisant la Loi sur les décrets de
convention collective en vue principalement
d'en faciliter l'application et de favoriser la transparence et l'imputabilité
des comités paritaires, projet de loi dont nous adopterons le principe,
je l'espère, aujourd'hui.
En 2012, le
ministère a mené une consultation afin d'alimenter la réflexion entourant ce
projet de loi. Près d'une quarantaine
de groupes ont été rencontrés, quelque 25 mémoires ont été reçus. Le comité
consultatif du travail et de la main-d'oeuvre, communément appelé aussi
le CCTM, a également déposé un avis dont on s'est inspiré évidemment pour
élaborer ce projet de loi. Cette consultation et cet avis ont mené, le 26 mai
2015, au dépôt du projet de loi n° 53. Les 5, 6 et 18 octobre derniers,
nous avons tenu des consultations particulières concernant le projet de loi n° 53.
Une vingtaine de groupes issus des milieux
syndicaux, patronaux, ainsi que des comités paritaires ont participé aux
travaux. Je prends quelques secondes
pour les nommer : la Fédération des travailleurs et travailleuses du
Québec, la Confédération des syndicats
nationaux, la Centrale des syndicats démocratiques, l'Association patronale de
coiffeurs de l'Outaouais, le Comité
paritaire des coiffeurs de l'Outaouais, le Syndicat des employé-e-s coiffeurs-ses
de l'Outaouais, la Fédération canadienne
de l'entreprise indépendante, le Conseil du patronat du Québec, le Comité
paritaire d'entretien des édifices publics de la région de Montréal, le
comité conjoint des matériaux de construction et de l'installation
d'équipements pétroliers, l'Association des
directeurs généraux des comités paritaires, l'Association des comités
paritaires du Québec, l'Association
de la construction du Québec, la Corporation
des concessionnaires d'automobiles de Montréal, la Corporation des concessionnaires d'automobiles de Québec, la Fédération
des Chambres de commerce du Québec, le Comité paritaire de l'entretien des édifices publics de la région
de Québec, le Comité paritaire des
agents de sécurité, le Regroupement pour l'abolition des décrets dans
l'industrie de l'entretien ménager et le conseil provincial des comités
paritaires de l'automobile. D'entrée de jeu,
Mme la Présidente, je tiens à les remercier pour leur engagement, bien entendu. Les échanges qui se sont déroulés durant ces consultations ont permis à l'ensemble
des parlementaires d'avoir un regard encore plus éclairé sur les dispositions de ce projet de loi. Nous verrons, au cours des prochains jours, bien sûr,
et en tenant compte de tous les commentaires reçus si des modifications
doivent être apportées au projet de loi.
Permettez-moi
maintenant de revenir sur les fondements du projet de loi n° 53, soit faciliter
l'application de la loi, encadrer les
pratiques des comités paritaires et favoriser la transparence des comités
paritaires. Lors des consultations, nous
avons écouté avec intérêt les explications fournies par le Comité paritaire des
coiffeurs de l'Outaouais. Nous prendrons en considération les opinions émises pour la suite des choses, bien sûr.
Faciliter l'application de la loi signifie que nous souhaitons revoir les pouvoirs et les devoirs des
comités paritaires. Il serait désormais possible d'intenter un recours au
Tribunal administratif travail, le TAT, à l'encontre d'un comité paritaire qui
aurait agi de mauvaise foi, de manière arbitraire ou discriminatoire à l'endroit d'un
salarié ou encore d'un employeur. Le même recours serait possible en cas de
négligence grave. Le TAT se verrait également
confier les litiges portant sur l'assujettissement des décrets. Cette
responsabilité est actuellement confiée aux tribunaux civils. À noter
que, selon les dernières données disponibles, les 15 décrets de conventions collectives sont en vigueur au Québec. Ces
décrets touchent 9 000 employeurs, 80 000 salariés et
2 500 artisans.
Le projet de loi
propose de modifier les pouvoirs confiés à la ministre du Travail en lui
permettant, par arrêté ministériel...
excusez-moi, Mme la Présidente, j'ai comme un essoufflement, je vais reprendre
mon souffle... donc, en lui permettant, par arrêté ministériel,
d'approuver les modifications à un décret de convention collective ou encore de
modifier les règlements d'un comité. Ces
changements sont apportés à la loi dans un souci de simplification et de
réduction des délais.
Les
expériences passées ont permis de relever certaines pratiques constructives et
innovantes mises de l'avant par
certains comités paritaires. Avec ce projet de loi, le gouvernement du Québec
souhaite mieux encadrer la formation et la qualification de la main-d'oeuvre des secteurs concernés. Ces
dispositions répondent à un consensus exprimé par les partenaires du monde du travail. Le projet de loi
prévoit également des dispositions visant à favoriser la transparence des
comités paritaires, comme l'obligation de
publier sur leur site Internet des renseignements tels que les états
financiers, les prévisions budgétaires, le rapport annuel, le contenu
des décrets et des projets de modification.
Voilà
donc qui fait le tour des changements que nous examinerons, Mme la Présidente,
et le principe qui guide le projet de
loi fait consensus, j'aime bien le rappeler. Les propos recueillis lors de ces
consultations en font donc la démonstration.
Sur la question de
l'importance de la Loi sur les décrets de convention collective, mon collègue
le député de Richelieu reconnaissait l'importance
de cette loi pour le maintien des bonnes conditions de travail. Le 5 octobre
2016, la Confédération des syndicats
nationaux et la Centrale des syndicats démocratiques soulignaient l'importance
d'actualiser la loi et se
réjouissaient que la plupart des éléments apportés par le Conseil consultatif
du travail et de la main-d'oeuvre, le CCTM, figurent au projet de loi
n° 53.
La
Fédération des travailleurs et travailleuses du Québec a mentionné, le 5
octobre, être favorable au projet de loi
n° 53, rappelant du coup qu'il permettra de faciliter, et je cite, «de
faciliter l'application des décrets de conventions collectives et de
favoriser la transparence et l'imputabilité des comités paritaires».
Pour
sa part, la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante, la FCEI, a
souligné qu'elle estimait que la loi, et je cite, «dans sa forme
actuelle, est désuète».
• (15 h 10) •
Le
6 octobre, le Conseil du patronat du Québec a rappelé que le projet de loi
reflétait l'esprit du consensus du CCTM et qu'il y avait matière à améliorer les questions de transparence et de
gouvernance des comités paritaires, ce que le projet de loi, bien sûr, rend possible. À cet effet, M.
Yves-Thomas Dorval, P.D.G. du Conseil du patronat du Québec, mentionnait
dans un communiqué de presse, les éléments suivants, et je le cite, Mme la
Présidente : «Premièrement, nous tenons à
souligner la considération dont fait preuve le gouvernement [du Québec] à
l'égard des résultats du dialogue social. En ce sens, le projet de loi a pour effet de proposer un juste équilibre
entre les demandes de réforme émanant du milieu et le souhait de
certains intervenants de préserver des structures répondant à leurs besoins.
«[...]Il
s'agit d'une marque de confiance de la ministre — je le cite, bien sûr — à l'égard du dialogue social, car ce
projet de loi tient compte des irritants soulevés par les partenaires sociaux.
Il en résulte des mesures législatives qui tiennent
compte de la réalité et de la volonté du milieu qu'elles visent et qui,
conséquemment, nous le souhaitons, seront à même d'être plus facilement
mises en oeuvre...»
Alors, évidemment, Mme la Présidente, les
associations qui ont participé aux consultations ont également émis certains commentaires concernant le projet de loi.
Nous les en remercions, bien sûr, car il s'agit justement de l'objectif
de cet exercice, c'est-à-dire d'entendre
tous les points de vue, et, tel que mentionné précédemment, nous pourrons en
discuter plus en détail lors de l'étude détaillée afin d'améliorer le
projet de loi. Alors, c'est la raison pour laquelle j'invite évidemment
l'ensemble de ces parlementaires à adopter le principe du projet de loi
n° 53. Merci beaucoup.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Alors, je vous remercie, Mme la ministre.
Maintenant, je vais céder la parole à M. le député de Richelieu.
M. Sylvain Rochon
M. Rochon :
Merci, Mme la Présidente. Alors, il me fait plaisir de revenir, le temps de
cette adoption de principe, à mes antérieures fonctions de porte-parole en
matière de travail, qui m'ont conduit, Mme la Présidente, à assister aux
auditions particulières sur le projet de loi n° 53, qui, rappelons-le,
veut actualiser la Loi sur les décrets de convention collective en vue principalement d'en faciliter l'application et de
favoriser la transparence et l'imputabilité des comités paritaires. Je ne vous surprendrai pas, Mme la
Présidente, en vous disant que nous partageons ces objectifs. J'ai en tête,
sur les thèmes de la transparence et de
l'imputabilité, des cas n'ayant rien à voir avec le sujet qui nous occupe où
plus de transparence et d'imputabilité auraient fait et feraient un
grand bien.
Qu'est-ce,
Mme la Présidente, qu'un décret de convention collective? Il fixe, ce décret,
les conditions de travail minimales
pour tous les employés de tous les employeurs d'un secteur, qu'ils soient
syndiqués ou non syndiqués. À chaque décret
correspond un comité paritaire, c'est-à-dire un comité syndical-patronal. Un
comité paritaire, ça constitue une sorte de... appelons ça de minicommission des normes du travail, si vous
voulez, qui s'applique à un secteur précis sur un territoire donné, tout
le Québec ou seulement une région déterminée.
Que fait le
projet de loi n° 53? Bien, il fait, outre ce que je vous ai dit d'entrée
de jeu, c'est-à-dire imputabilité, transparence
des comités paritaires, volonté de faciliter l'application de la loi sur les
décrets... Outre cela, il apporte — la ministre en
parlait — des
ajustements à cette loi, notamment en ce qui a trait à la réglementation, au
recours à la Commission des relations du
travail et aux montants des amendes
en cas d'infraction. Il prévoit que des modifications à un décret de convention collective peuvent être demandées en tout temps, notamment
après la tenue de négociations de conditions
de travail au sein du comité paritaire, de même qu'il permet de prévoir au
décret l'obtention obligatoire d'un certificat de qualification ou toute
autre mesure permettant son application efficace.
Sur le plan
réglementaire, le projet de loi confie au ministre — à la ministre dans le cas qui nous occupe — la responsabilité d'approuver par
arrêté les règlements des comités paritaires ainsi que les modifications
apportées à un décret de convention collective. Il accorde également — et c'est peut-être en pensant à tout ça que
la ministre était essoufflée tantôt — au ministre le pouvoir de modifier ou
d'abroger le règlement d'un comité. Le projet de loi permet par ailleurs
au gouvernement d'adopter un règlement pour définir les termes utilisés par la
loi ou pour préciser les définitions qui y sont prévues.
Sur la
transparence et l'imputabilité des comités paritaires, il détermine notamment
les informations qui doivent être
publiées sur le site Internet d'un comité, permet au ministre d'établir des
directives visant la saine gouvernance des comités et lui permet de nommer des observateurs chargés d'assister à
leurs séances. Le projet de loi prévoit que des plaintes puissent être portées devant la Commission des
relations du travail en cas d'agissement discriminatoire du comité. Le
projet de loi confie de plus à la Commission des relations du travail le soin
de décider des questions relatives à l'assujettissement
à un décret pris en vertu de la Loi sur les décrets de convention collective.
Le projet de loi actualise les montants des amendes, je le disais un peu plus
tôt, pouvant être imposées en cas d'infraction à la Loi sur les décrets
de convention collective, de même qu'il clarifie certaines dispositions afin
d'en faciliter l'application.
Enfin, le
projet de loi abroge le Décret sur les coiffeurs de la région de l'Outaouais,
une disposition à laquelle nous sommes
opposés, plusieurs intervenants, employeurs comme employés, ayant partagé à la
commission leur mécontentement. Mais
l'étude article par article sera l'occasion de comparer nos points de vue sur
la question et d'avoir certainement un riche échange, je n'en doute pas.
Je reviens un
moment, là, à l'abrogation du Décret sur les coiffeurs de la région de l'Outaouais.
Le Syndicat des employé-e-s
coiffeurs-ses de l'Outaouais affirme que ce projet de loi, s'il devait faire
disparaître le décret en question, là, donnerait un coup dur à une profession
majoritairement exercée par les femmes. Avec la déréglementation de
l'industrie, il craint, ce syndicat, que des travailleurs perdent d'importants
acquis, comme des congés mobiles et des augmentations
de salaire en fonction de l'ancienneté. Et ce n'est pas l'avis que du syndicat.
L'Association patronale des coiffeurs de l'Outaouais estime que les
seuls qui seraient avantagés par l'instauration d'un libre marché dans cette
industrie-là seraient les gros salons.
Les consultations — j'élargis aux
consultations, là, plus larges sur l'ensemble du projet de loi — elles
nous auront, Mme la Présidente, permis
d'entendre des opinions nuancées et moins nuancées parfois, des remarques
assassines sur les comités paritaires
qui se croient tout permis pour faire appliquer les décrets de convention et
d'autres tout aussi assassines sur
les employeurs des secteurs et territoires couverts par des décrets de
convention collective qui se croient tout permis pour contourner ces
décrets. Alors, on a eu de tout.
On nous a
tantôt dit que le régime des décrets permettait à des travailleuses et des
travailleurs non syndiqués de bénéficier de meilleures conditions de
travail que celles prévues par la Loi sur les normes du travail, qui leur
seraient autrement inaccessibles. On a
entendu ça. On a aussi entendu l'inverse, c'est-à-dire que... enfin, pas
l'inverse, mais on a entendu des représentants de PME nous dire que ce
régime minait la compétitivité et la croissance des dites PME qui y étaient
assujetties.
• (15 h 20) •
Il y a eu, je
dirais, une opinion unanime, une, c'est que la loi sur les décrets, adoptée
dans un contexte bien particulier pour
pallier à des problèmes économiques et sociaux graves, là, dans la grande
dépression des années 1930, elle a besoin d'un rajeunissement. Alors, ça, c'était unanime. Nous adhérons à ce point
de vue, comme à celui par ailleurs assez largement partagé que cette loi a permis et permet toujours
à des milliers de travailleuses et de travailleurs de jouir de
meilleures conditions de travail. La concurrence entre les employeurs ne
se faisant plus dans les secteurs visés par les décrets au détriment des
salariés.
Seulement 15 décrets subsistent toujours,
notamment dans l'entretien des édifices publics, dans les secteurs automobiles et les agences de sécurité, couvrent
75 000 travailleurs au Québec, plus de 2 300 artisans et plus de
8 700 employeurs.
Nous voterons en faveur, Mme la Présidente, Mme
la ministre, du projet de loi n° 53 et nous participerons activement à son étude article par article en vue
de l'enrichir de recommandations soumises à la commission. Alors, nous
voterons pour le principe de ce projet de loi.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, merci. Merci, M. le député
de Richelieu. Et pour la poursuite de ce débat, je vais maintenant céder
la parole à M. le député de Groulx.
M. Claude Surprenant
M.
Surprenant : Mme la Présidente. Alors, d'entrée de jeu, nous tenons à
offrir notre collaboration pour ce projet de loi qui vise la
modernisation de la Loi sur les décrets de convention collective, une loi, qui,
rappelons-le, remonte à 1934. Ce fut la
première législation qui visait à encadrer le marché du travail dans des
emplois où les gains compétitifs allaient
trop souvent se réaliser au détriment des conditions de travail des employés du
domaine. Depuis, la législation encadrant
le marché du travail a beaucoup évolué, notamment avec le Code du travail et la
Loi sur les normes du travail. Ce nouveau cadre a progressivement rendu caducs
plusieurs de ces décrets, si bien qu'il en subsiste aujourd'hui 15 qui sont appliqués par 15 comités paritaires. Une
modernisation est maintenant nécessaire et c'est ce que propose ce projet
de loi.
La
majorité des acteurs impliqués par ces changements dans la législation
accueillent favorablement ce projet de loi. Après avoir entendu les divers intervenants et analysé leurs positions,
nous sommes également en faveur du principe de ce projet de loi. Toutefois, certaines questions subsistent
et c'est pourquoi certaines observations seront faites de notre part lors de l'étude détaillée notamment pour tout ce
qui concerne l'imputabilité des comités paritaires. Nous aurons d'ailleurs
certaines propositions à soumettre en ce
sens. Enfin, concernant l'abrogation du Décret sur les coiffeurs de la région
de l'Outaouais, nous sommes toujours
sans réponse à la question écrite soumise le 18 octobre dernier à savoir si le
ministre du Travail et/ou la ministre
du Travail, Mme Dominique Vien — pardon, je biffe — ont procédé à l'analyse détaillée des
impacts, entre autres des impacts
économiques qui découlent de l'abrogation du Décret sur les coiffeurs de la
région de l'Outaouais. Le cas échéant, nous aimerions bien obtenir une
copie de cette analyse.
Évidemment,
nous souhaitons la collaboration du ministre du Travail à ce sujet et espérons
une réponse rapidement afin d'avoir l'ensemble des éléments pour nous
guider dans l'étude de ce projet de loi.
En terminant, je
réitère toute l'importance et la pertinence de moderniser la Loi sur les
décrets de convention collective, et c'est en ce sens, Mme la Présidente, que
nous offrons notre collaboration. Merci.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, c'est très bien, M. le
député de Groulx. Alors, y a-t-il d'autres interventions? Je ne vois
personne. Alors, est-ce que le principe...
Une voix :
...
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Est-ce que vous voulez répliquer?
Est-ce que c'est ce que je comprends? Alors,
oui. Alors, Mme la ministre, vous pouvez prendre la parole. Vous disposez d'un
temps de parole de 20 minutes.
Mme Dominique Vien (réplique)
Mme
Vien : Ah! mon Dieu, ça ne sera pas aussi long que ça, Mme la
Présidente. Première des choses, je remercie les parlementaires évidemment de s'être levés en cette Chambre et puis
de constater effectivement... je ne suis pas très surprise, mais de constater que les collègues donc
décident d'aller de l'avant et d'appuyer le principe du projet de loi
n° 53. Je pense que c'est un pas
en avant notamment pour cette partie d'organisation du travail au Québec. J'en
suis fort heureuse.
Maintenant,
sur la question bien précise du collègue de la Coalition avenir Québec, il me
semble avoir répondu, ou, en tout
cas, être sur le point de le faire parce qu'évidemment des travaux ont été
faits en ce sens-là pour donner suite justement
à cette question que la deuxième opposition... question qu'elle avait posée.
Alors, c'est avec grande déférence qu'on
va s'occuper justement que cette réponse soit donnée si elle ne l'a pas encore
été. Merci beaucoup, Mme la Présidente.
Mise aux voix
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, merci. Merci beaucoup, Mme
la ministre. Alors, est-ce que le principe
du projet de loi n° 53, Loi actualisant la Loi sur les décrets de
convention collective en vue principalement d'en faciliter l'application
et de favoriser la transparence et l'imputabilité des comités paritaires, est
adoptée?
Des voix :
Adopté.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté. Alors, M. le leader adjoint du gouvernement.
Renvoi à la Commission de l'économie et du travail
M.
Tanguay : Oui, Mme la Présidente. Alors, conformément à l'article 243 du règlement, je fais motion afin
que ce projet de loi soit déféré à la Commission de l'économie et du
travail pour étude détaillée.
Mise aux voix
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Alors, c'est très bien. Est-ce que cette motion est
adoptée?
Des voix :
Adopté.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté. M. le leader adjoint du gouvernement.
Ajournement
M. Tanguay :
Oui, Mme la Présidente. Je fais motion pour ajourner nos travaux au jeudi
1er décembre 2016, à 9 h 40.
La Vice-Présidente (Mme
Gaudreault) : Alors, est-ce que cette motion est adoptée?
Des voix : Adopté.
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Adopté.
Alors, nos travaux sont ajournés au jeudi
1er décembre, à 9 h 40.
(Fin de la séance à 15 h 26)