(Neuf heures quarante minutes)
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Alors, bon jeudi à tous et toutes. Vous pouvez prendre place.
Affaires courantes
Déclarations de députés
Alors, nous
allons débuter les affaires courantes avec la rubrique des déclarations de députés, et je vais céder la parole, sans plus
tarder, à M. le député de Matane-Matapédia.
Demander au gouvernement d'apporter son soutien financier
et
technique à la ville d'Amqui pour éradiquer la berce spondyle
M. Pascal Bérubé
M.
Bérubé : Mme la
Présidente, depuis quelques
années, la berce spondyle, une plante exotique envahissante, s'est
répandue dans certains secteurs du Bas-Saint-Laurent. La ville d'Amqui est particulièrement
touchée par la prolifération de cette espèce
qui a pour effet de causer des brûlures sur la peau des personnes qui y sont
exposées. Puisque les risques
d'exposition à la berce sont de plus en plus grands, les membres du conseil municipal
d'Amqui souhaitent l'éradiquer de son territoire.
Des spécialistes de l'Université
Laval ont évalué qu'un tel exercice
pourrait prendre jusqu'à cinq
ans.
Afin d'assurer la santé et la sécurité de ses citoyens,
la ville d'Amqui demande l'aide du gouvernement du Québec afin de mettre en place un programme d'éradication. Les élus souhaitent la création d'un
programme de formation et
d'embauche de la main-d'oeuvre qui permettrait d'élaborer et d'appliquer un
plan d'éradication, et ce, de manière sécuritaire et efficace.
Considérant
les dangers que représentent la berce spondyle pour la santé publique et les
moyens limités dont dispose la
municipalité pour faire face à ce type de problème, je demande également au
gouvernement du Québec d'apporter un soutien financier et technique à la
ville d'Amqui. Merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, merci beaucoup, M. le
député. Maintenant, je suis prête à céder la parole à Mme la députée de
Chauveau.
Souligner le travail de M. Philippe Canac-Marquis,
organisateur des 24 heures du lac Archibald
Mme Véronyque Tremblay
Mme
Tremblay : Mme la Présidente,
permettez-moi de souligner l'immense succès de la 11e édition de l'événement Les 24 heures du lac Archibald,
qui s'est tenu en août dernier à Lac-Beauport. Cette année, c'est plus de
130 participants qui ont relevé le défi
à titre de marcheurs d'un tour ou pour avoir roulé ou marché pendant
24 heures, seuls ou en équipe.
Un exploit! Pour cette 11e édition, l'activité aura permis d'amasser la généreuse somme de 101 500 $, qui permettra de soutenir quatre causes : la fondation Rêves
d'enfants, la Fondation Cité-Joie, Fondation québécoise du cancer et la
fondation Rotary Québec-Charlesbourg.
Cette réussite n'aurait été possible sans le
travail acharné de M. Philippe Canac-Marquis, qui orchestre cet événement
rassembleur depuis maintenant six ans.
Je souhaite également saluer tous les
participants et remercier les nombreux bénévoles pour leur implication.
Je félicite
donc chaleureusement M. Philippe Canac-Marquis et toute son équipe pour leur
dévouement. C'est tout le Québec que vous inspirez en joignant le sport et
l'activité physique au profit de grandes causes. Je vous en remercie.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Merci de cette déclaration, Mme la
députée de Chauveau. Et maintenant je me tourne vers Mme la députée de
Vaudreuil.
Féliciter M. Jacques Demers, intronisé
au Panthéon des sports du Québec
Mme Marie-Claude Nichols
Mme
Nichols : Merci, Mme la Présidente. Alors, le 28 septembre
dernier, sept personnalités étaient intronisées au Panthéon des sports du Québec, mais, parmi celles-ci, une personne
attendue, celle de M. Jacques Demers. Honorable citoyen de la municipalité de Hudson, dans le magnifique comté de
Vaudreuil, il a été entraîneur-chef des Canadiens de Montréal de 1992 à 1995. Il a été nommé deux fois
entraîneur-chef de l'année dans la Ligue nationale de hockey. Tous se souviendront du
9 juin 1993, alors que M. Demers et les Canadiens de Montréal ont
remporté une 24e coupe Stanley, la plus récente à ce jour.
Permettez-moi de souligner le courage de cet
homme qui a abordé le sujet tabou des personnes analphabètes. Aujourd'hui, il affronte la maladie, et, au nom
des citoyens de Vaudreuil et du Québec, nous lui souhaitons bon courage.
Félicitations,
M. Demers, pour vos grandes réalisations dans le monde du hockey! Vous méritez
qu'on reconnaisse vos qualités, et
c'est tout à votre honneur d'être intronisé au Panthéon des sports du Québec.
Encore félicitations, M. Demers!
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, merci, Mme la députée. Et
maintenant je reconnais M. le député de Chambly.
Souligner la première Semaine québécoise de
la dysphasie et de la dyspraxie verbale
M. Jean-François Roberge
M.
Roberge : Mme la Présidente, la dysphasie est définie comme un trouble
persistant du langage qui affecte la compréhension et l'expression du message
verbal. On estime qu'au Québec 9,4 % des enfants de cinq ans en sont
atteints, c'est beaucoup. En 1988, le
ministère de l'Éducation reconnaissait pour la première fois les élèves
dysphasiques parmi les élèves handicapés ou en difficulté d'adaptation ou
d'apprentissage. Pourtant, encore aujourd'hui, la dysphasie est un mal méconnu, et il reste encore beaucoup de
chemin à faire pour sensibiliser la population à ce handicap plutôt discret.
À cette fin, Dysphasie Lanaudière et le
Regroupement Langage Québec ont eu la judicieuse idée d'organiser du 10 au 17 octobre prochains la toute
première Semaine québécoise de la dysphasie et la dyspraxie verbale. À titre de
porte-parole de la Coalition avenir Québec,
mais également à titre d'enseignant, c'est un plaisir pour moi d'intervenir ici
pour signifier mon appui à cette formidable initiative.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, merci, M. le député de Chambly. Et la parole maintenant
est au député de Jean-Lesage.
Souligner la Journée québécoise des
centres communautaires de loisir
M. André Drolet
M. Drolet :
Merci beaucoup, Mme la Présidente. J'aimerais prendre quelques instants pour souligner, en mon nom et celui du ministre de l'Éducation, du
Loisir et du Sport, l'apport inestimable des centres communautaires de loisir
au bien-être de notre population en cette journée québécoise qui leur est
dédiée. Les bénéfices de la pratique régulière d'activités physiques sportives et de loisirs, tant sur le plan de la
santé physique et mentale que sur celui du développement personnel,
culturel, social et économique, ne sont
plus à démontrer. Conséquemment, la participation à des activités de loisirs est essentielle pour que le plus grand
nombre des Québécois, sans distinction, aient un mode de vie sain et actif
de la petite enfance à la retraite.
J'aimerais
donc remercier chaleureusement toutes ces personnes, dont un grand nombre
agissent de façon bénévole, qui donnent vie aux centres communautaires et de
loisirs et qui en font des lieux qui font bon se rencontrer, se
développer et se divertir.
J'en
profite également pour saluer les organismes de mon comté qui font ce genre de
travail, dont le Patro-Roc-Amadour, le Centre Monseigneur Marcoux, le
centre Jean-Guy-Drolet et Le Pivot pour leur passion à cette belle cause.
Merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, merci, M. le député de
Jean-Lesage. Et, toujours à la rubrique des déclarations de députés, je
reconnais Mme la députée de Gouin.
Souligner la Semaine pour l'école publique
Mme Françoise David
Mme David
(Gouin) : Merci, Mme la Présidente. Du 2 au 9 octobre se déroule
la Semaine pour l'école publique. Cette belle initiative vise à mettre
en valeur l'école publique québécoise, une construction de la Révolution
tranquille et, aujourd'hui encore, un joyau
de notre société. Cette année, la Semaine pour l'école publique met l'accent
sur les classes et les écoles spécialisées, des sujets de haute
importance, étant donné les coupures en éducation des dernières années. L'éducation doit être la priorité de tout
gouvernement libre, démocratique et juste. Elle est le socle d'une société en
santé et qui travaille à un avenir meilleur.
Je tiens à
remercier Claire Pimparé, la porte-parole de l'événement depuis plusieurs
années. J'invite le ministre de l'Éducation
à lire la déclaration de principes de la Semaine pour l'école publique, puisque
c'est un projet emballant. Et je remercie
donc les organisateurs et organisatrices de cette belle semaine. Longue vie à
l'école publique, une autre façon d'assurer l'égalité des chances entre
tous les citoyens et citoyennes du Québec!
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, merci beaucoup, Mme la
députée de Gouin. Et je cède maintenant la parole à M. le député de
Rouyn-Noranda—Témiscamingue.
Féliciter M. Réal Couture, récipiendaire de
la Médaille de l'Assemblée nationale
M. Luc Blanchette
M.
Blanchette : Merci, Mme la Présidente. Au Témiscamingue, tout le monde
peut s'entendre pour dire que culture rime
avec Réal Couture. Depuis le début des années 70, on n'y compte plus ses
implications culturelles. Il aura contribué à l'élaboration de la politique culturelle de la MRC de Témiscamingue.
Depuis 1999, il est président de la commission culturelle du Témiscamingue. Comme président de la Corporation Augustin-Chenier, de 2004 à 2006, il pilote
le projet qui dotera le Témiscamingue de sa salle de spectacle
professionnelle, le Théâtre du Rift.
Retraité de l'enseignement depuis 2003, il est aussi fondateur du journal Le Reflet,
directeur artistique et metteur en
scène du théâtre de La Loutre, président du conseil d'administration du
Théâtre du Tandem, président de la Corporation du Rift.
Impossible de
résumé en une minute toutes ses implications, son curriculum vitae est trop imposant. C'est pourquoi
je tenais à lui remettre la Médaille de
l'Assemblée nationale aujourd'hui pour honorer sa passion et son dévouement au
développement culturel du Témiscamingue.
Réal Couture,
grâce à vous, la culture au Témiscamingue, c'est une seconde nature — et je le salue dans les estrades.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Alors, merci, M. le député, et bienvenue à vous
tous à l'Assemblée nationale. Maintenant, pour sa déclaration
d'aujourd'hui, je vais céder la parole à Mme la députée de Mirabel.
Rendre hommage à M. Léonile Carrier pour
son engagement bénévole
Mme Sylvie D'Amours
Mme
D'Amours : Merci, Mme la Présidente. Aujourd'hui, je suis heureuse de
prendre quelques instants pour souligner
et honorer l'implication citoyenne et le travail communautaire de M. Léonile
Carrier, ancien grand chevalier de Colomb du conseil de Saint-Augustin
de Mirabel.
M. Carrier
s'implique auprès de plusieurs organismes de ma circonscription. Il a été grand
chevalier pendant près de deux ans et a récemment reçu le premier et
l'unique prix quatre étoiles à être décerné dans le monde international des
Chevaliers de Colomb, lors du congrès suprême à Toronto. M. Carrier a
d'ailleurs été désigné au sein du conseil d'État
de la province de Québec à titre de directeur provincial des effectifs et il a
eu l'honneur d'être nommé l'aîné de l'année 2016 par la Table de
concertation communautaire mirabelloise.
M. Carrier,
vous êtes un pan essentiel du tissu social de notre région, et je vous remercie
d'être présent pour nous tous dans Mirabel. Merci, Mme la Présidente.
• (9 h 50) •
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Merci, Mme la députée de Mirabel. Maintenant, M. le député de Beauce-Sud, la
parole est à vous.
Rendre hommage à Mme Sarah Poulin, nommée Agricultrice
de l'année de la région Chaudière-Appalaches
M. Paul Busque
M.
Busque : Merci, Mme la
Présidente. Alors, je veux profiter de cette tribune pour rendre hommage à Mlle Sarah Poulin, de Saint-Georges-de-Beauce, qui
s'est vu décerner le prix de l'agricultrice de l'année pour
Chaudière-Appalaches Ouest.
Depuis son
tout jeune âge, Mme Poulin participe aux travaux de la ferme avec ses parents,
Jeannine Busque et Simon Poulin. L'agriculture et l'élevage sont ses
passions et sa raison d'être. C'est à l'âge de 22 ans qu'elle acquiert 50 % de la ferme d'environ 300 vaches et
qui cultive quelque 300 hectares. Sarah a fait des stages spécialisés en
génétique. Elle se spécialise maintenant dans l'achat de sujets à fort
potentiel et développe la qualité génétique de la ferme. Les embryons produits
sont exportés dans divers pays, dont le Japon, la France, l'Australie et
l'Allemagne.
Pour Mme
Poulin, il est important de mieux faire connaître le monde pour lequel elle se
passionne. Je suis fier de rendre hommage à Sarah Poulin, qui est un
exemple de détermination, de relève et de la place que les femmes peuvent occuper dans le milieu agricole. Bravo,
Sarah! Et je suis convaincu que tu représenteras dignement notre région
au concours provincial la semaine prochaine. Merci, Mme la Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, merci, M. le député. Et
maintenant j'ai besoin de votre consentement pour permettre à M. le
député de Berthier de nous présenter sa déclaration. Y a-t-il consentement?
Consentement. Alors, la parole est à vous, M. le député de Berthier.
Souligner le rôle de la municipalité
de Saint-Barthélemy
dans l'accueil des nouveaux résidents
M. André Villeneuve
M.
Villeneuve : Merci, Mme la Présidente. Le 26 août dernier,
la municipalité de Saint-Barthélemy organisait une grande fête destinée à accueillir les nouveaux résidents. Organisée
par le Bureau d'entraide de Saint-Barthélemy, en collaboration avec la mairie, cette activité festive avait pour objet de
permettre aux nouveaux venus de mieux connaître leur nouveau milieu de vie et de tisser des liens avec la population
locale. Le maire lui-même a souhaité la bienvenue à chacun d'entre eux.
Cette journée
n'est qu'un des éléments mis en place pour accueillir les nouveaux résidents.
Ainsi, un guide du citoyen leur est remis dès leur arrivée, et ils
peuvent obtenir toute information utile en s'adressant en tout temps aux bénévoles du bureau d'entraide. Le site Web de la
municipalité leur indique comment et où se renseigner pour obtenir
divers services. Ajoutons que l'école dispose d'un service d'accueil de
nouveaux arrivants dont les enfants sont nés à l'étranger. Autrement dit, c'est toute la communauté qui se mobilise
pour s'assurer d'une intégration harmonieuse et facile des nouveaux
venus.
Mme la
Présidente, je tiens à féliciter les élus de Saint-Barthélemy et encourage
toute la communauté à agir dans le même sens. Merci.
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Alors, merci beaucoup, M. le député de Berthier.
Et ceci met fin à la rubrique des déclarations
de députés. Et je suspends les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 9 h 53)
(Reprise à 10 h 1)
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Mesdames et messieurs, nous allons nous recueillir quelques instants.
Alors, je vous remercie. Veuillez vous asseoir.
Nous poursuivons les affaires courantes.
Aujourd'hui, il n'y a pas de déclarations ministérielles.
Présentation de projets de loi
À la rubrique Présentation de projets de loi, M.
le leader du gouvernement.
M. Fournier : Merci, M. le
Président. Je vous demanderais d'appeler l'article a, s'il vous plaît.
Projet de loi n° 113
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : À l'article a du feuilleton, Mme
la ministre de la Justice présente le projet de loi n° 113, Loi modifiant le Code civil et d'autres dispositions
législatives en matière d'adoption et de communication de
renseignements. Alors, Mme la ministre de la Justice.
Mme Stéphanie Vallée
Mme Vallée : Alors, M. le
Président, il me fait extrêmement plaisir de proposer le projet de loi
n° 113, Loi modifiant le Code civil et
d'autres dispositions législatives en matière d'adoption et de communication de
renseignements.
Ce projet de loi propose de modifier
principalement le Code civil et la Loi sur la protection de la jeunesse en y introduisant, entre autres, des changements au
régime de l'adoption et à celui de la confidentialité des dossiers d'adoption.
Le projet de
loi propose d'assortir l'adoption d'une reconnaissance des liens préexistants
de filiation lorsqu'il est dans
l'intérêt de l'enfant de protéger une identification significative à ses
parents d'origine tout en mettant fin à leurs droits et obligations
respectifs. Le projet de loi propose de reconnaître les effets de l'adoption
coutumière autochtone lorsque celle-ci est
réalisée suivant une coutume qui est en harmonie avec les principes de
l'intérêt de l'enfant, du respect de ses droits et du consentement des personnes concernées. Par ailleurs, il
propose qu'une telle adoption qui serait assortie d'une reconnaissance de la filiation préexistante
puisse, suivant la coutume, laisser subsister des droits et des obligations
entre l'adopté et sa famille d'origine. Le projet de loi propose de
nouvelles dispositions pour préciser les règles applicables à l'adoption d'enfants domiciliés hors du Québec,
notamment celle voulant qu'une personne domiciliée au Québec qui veut adopter un tel enfant doive se conformer aux
règles du Code civil, peu importe sa
nationalité, le fait qu'elle ait une résidence dans l'État du domicile
de l'enfant ou, autrement, un droit d'agir à l'étranger.
En outre, le projet de loi propose, hormis dans les cas d'adoption coutumière autochtone et d'adoption
internationale qui
ont leurs propres règles, de nouvelles règles quant à la communication de renseignements relatifs à l'adoption. Ces nouvelles règles permettraient à l'adopté et à ses
parents d'origine de connaître l'identité de l'autre ou de se contacter en l'absence, selon le cas, d'un refus à la
communication de l'identité ou d'un refus au contact. Pour l'adopté mineur,
la confidentialité de ces renseignements
identificatoires serait toutefois assurée jusqu'à sa majorité, à moins qu'il
n'en décide autrement. Pour les adoptions
antérieures à la réforme proposée, les refus déjà exprimés seraient maintenus;
le parent d'origine qui n'aurait pas déjà
manifesté un refus à la communication de son identité aurait la possibilité de
le faire au cours de la période
déterminée, alors que l'identité de l'adopté, qu'il soit mineur ou majeur,
serait protégée de plein droit, sauf s'il consent à sa communication. Le
projet de loi prévoit de plus que l'ensemble des mesures proposées en cette
matière s'applique aux personnes admissibles à l'adoption, mais qui n'ont
jamais été adoptées.
Le
projet de loi prévoit la possibilité pour la famille adoptive et la famille
d'origine de conclure une entente facilitant la communication de renseignements
concernant l'enfant ou permettant des relations interpersonnelles.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Merci à vous, Mme la ministre. Est-ce
l'Assemblée... Oui, M. le leader de l'opposition officielle.
M.
Marceau : Oui, merci, M. le Président. Écoutez, il s'agit d'un
projet de loi important. Il est évident que de nombreuses personnes et
de nombreux groupes voudront se faire entendre, alors j'aimerais bien savoir
s'il y aura des consultations particulières, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : M. le leader du gouvernement.
M.
Fournier : Oui, oui, M. le Président. D'ailleurs, pour remise
en contexte, pour les discussions que nous aurons justement à l'égard de
ces consultations particulières, rappelons que ce projet de loi fait suite à un
avant-projet de loi, deux projets de loi et
une consultation où il y a déjà eu 30 groupes qui ont été entendus. Donc,
il est tout à fait normal qu'il y en
ait une autre. Mais n'oublions pas ce contexte où l'élaboration a amené quand
même déjà beaucoup d'interventions.
Mise aux voix
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Très bien, merci. Alors, est-ce
que l'Assemblée accepte d'être saisie de ce projet de loi? Très bien.
Adopté.
Présence de Mme Suzanne
Proulx, ex-parlementaire
de l'Assemblée nationale
Avant de passer à la
rubrique Dépôt de documents, j'aimerais souligner la présence de Mme Suzanne
Proulx, ancienne députée de Sainte-Rose, qui est dans les tribunes avec nous.
Dépôt de documents
À
la rubrique maintenant Dépôt de documents, M. le ministre responsable de
l'Administration gouvernementale et de la Révision permanente des
programmes et président du Conseil du trésor.
Propositions d'amendement au
projet de loi n° 108, Loi favorisant
la surveillance des contrats des organismes publics
et instituant l'Autorité des marchés publics
M.
Leitão : Merci, M. le Président. Alors, permettez-moi de déposer des propositions d'amendement
au projet de loi n° 108, Loi favorisant la
surveillance des contrats des organismes publics et instituant l'Autorité des
marchés publics, que j'entends soumettre aux membres de la Commission
des finances publiques à la suite du débat sur le principe à l'Assemblée.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Très bien, merci. Ce document est déposé. M. le ministre de l'Emploi et de la Solidarité sociale.
Plan d'action 2016‑2017
d'Emploi-Québec
M. Blais :
M. le Président, il me fait plaisir de déposer le plan d'action 2016‑2017
d'Emploi-Québec.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Le document est déposé. Mme la ministre
responsable du Travail.
Rapport annuel de la Régie du
bâtiment
Mme
Vien : Oui, bonjour, M. le Président. Alors, je dépose
aujourd'hui le rapport annuel de gestion 2015‑2016 de la Régie du
bâtiment du Québec.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Ce document est déposé. M. le leader du
gouvernement.
Réponses
à des pétitions
M. Fournier :
Oui. Je dépose la réponse du gouvernement aux pétitions présentées par la
députée de Vachon le 25 mai, le député
de Granby le 26 mai, le député de Maskinongé le 31 mai, la députée de
Montarville le 8 juin, le député de
Côte-du-Sud le 9 juin et par la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques et le député de Borduas le
21 septembre 2016.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Merci. Ces documents sont déposés.
Dépôt de rapports de
commissions
À
la rubrique Dépôt de rapports de commissions, M. le président de la Commission
de la santé et des services sociaux et député de LaFontaine.
Consultations particulières
sur le projet de loi n° 99
M.
Tanguay : Merci, M. le Président. Alors, je dépose le rapport
de la Commission de la santé et des services sociaux qui, les 20, 21, 27, 29 septembre ainsi que les 4 et
5 octobre 2016, a tenu des auditions publiques dans le cadre de consultations particulières sur le projet de
loi n° 99, Loi modifiant la Loi sur la protection de la jeunesse et
d'autres dispositions. Merci beaucoup.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Merci. Alors, ce rapport est déposé.
Dépôt de pétitions
À la rubrique,
maintenant, Dépôt de pétitions, M. le député de Mercier, vous avez une pétition
à déposer.
Des voix :
...
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Un peu de silence! Notre collègue s'apprête à
déposer une pétition. Alors, M. le député de Mercier.
Introduire dans les cours prénataux
les connaissances de base
essentielles à la satisfaction des besoins psychologiques de l'enfant
M. Khadir :
M. le Président, merci. Je dépose l'extrait d'une pétition adressée à
l'Assemblée nationale, signée par 1 006 pétitionnaires.
«Les faits invoqués
sont les suivants :
«Attendu
que la famille est une valeur fondamentale dans toute société et que les
enfants ont des droits et les parents, des devoirs;
«Attendu que des
parents mésestiment l'importance des besoins psychologiques des enfants;
«[...]que le
[mal-être] des enfants s'ancre souvent dans leur mémoire inconsciente et y demeure...
Des voix :
...
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : M. le député de Mercier, je vous
interromps. C'est bruyant, du côté droit, je vous demanderais un peu de
silence, s'il vous plaît. M. le député de Mercier.
M. Khadir :
Alors, je reprends, M. le Président, donc :
«Attendu que
[certains] parents mésestiment l'importance des besoins psychologiques des
enfants;
«[...]que le
[mal-être] chez des enfants s'ancre souvent dans leur mémoire inconsciente et y
demeure parfois durant toute une vie;
«Attendu
que plus de 10 % des 2 millions d'enfants qui naîtront au Québec au
cours des 20 prochaines années expérimenteront
une enfance difficile susceptible de handicaper une partie importante de leur
existence, parce que des parents qui
les aiment n'auront pas suffisamment acquis de connaissances et de compétences
au sujet de l'attachement, le développement de l'estime de soi, [de]
l'accompagnement, etc.;
«Attendu que les
futurs parents ont droit aux informations indispensables pour assurer un
développement harmonieux de leurs enfants;
«Attendu
que la mesure proposée est complémentaire aux pratiques actuelles de prévention
de la santé mentale, des maladies mentales et du suicide;
«Attendu que les
programmes de formation permettront une réduction des dépenses reliées à la
santé mentale pour le ministère, les individus, les employeurs, les familles et
leur milieu de vie;
«Attendu que le
Québec peut servir d'exemple sur la scène internationale;
«[...]l'intervention
réclamée se résume ainsi;
«Nous, soussignés, demandons au ministère de la
Santé et des Services sociaux d'introduire dans les cours prénataux les
connaissances de base essentielles à la satisfaction des besoins psychologiques
de l'enfant.»
M. le Président, je
certifie que l'extrait est conforme à l'original de la pétition.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Alors, merci, M. le député de Mercier. Cet extrait de pétition est déposé. M.
le député de Terrebonne.
Instaurer un cours obligatoire dans les écoles secondaires
sur
la réanimation cardiorespiratoire et l'utilisation
d'un défibrillateur externe automatisé
M.
Traversy : Merci beaucoup, M. le Président. J'aimerais
d'ailleurs saluer M. Maxime Masson, qui est l'initiateur de cette dite
pétition, un citoyen de mon comté.
Je dépose
l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale, signée par
1 398 pétitionnaires. Désignation : citoyens et citoyennes du
Québec.
«Les faits [évoqués] sont les suivants :
«Considérant qu'environ 40 000 arrêts
cardiaques se produisent chaque année au Canada, soit un à toutes les 13
minutes;
«Considérant
qu'environ 85 % des arrêts cardiaques surviennent à l'extérieur de
l'hôpital, soit dans un lieu public ou au domicile de la victime;
«Considérant que seulement 5 % des gens au
pays survivent à un arrêt cardiaque à l'extérieur de l'hôpital;
«Considérant
qu'environ 70 000 crises cardiaques se produisent chaque année au Canada,
soit environ une à toutes les sept minutes;
«Considérant
que 14 000 personnes succombent chaque année au Canada, à la suite d'une
crise cardiaque, et que la plupart des décès surviennent [dans des
milieux hors hospitaliers];
• (10 h 10) •
«Considérant qu'en combinant la réanimation
cardiorespiratoire à l'utilisation d'un défibrillateur externe automatisé, les
chances de survivre à un arrêt cardiaque sont doublées;
«Considérant
que l'initiative de certaines écoles secondaires et commissions scolaires s'est
avérée être un [franc] succès et a
permis de mieux outiller les élèves pour faire face à une situation d'urgence
nécessitant des manoeuvres de réanimation cardiorespiratoire;
«[...]l'intervention réclamée se résume
ainsi :
«Nous,
soussignés, demandons au gouvernement du Québec d'instaurer un cours
obligatoire dans le programme du
ministère de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur afin de former les
élèves de troisième secondaire à la réanimation cardiorespiratoire et à
l'utilisation d'un défibrillateur externe automatisé.»
Je certifie que cette pétition est conforme à
l'original de la pétition.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci, M. le député de
Terrebonne. Cet extrait de pétition est déposé. M. le député de Borduas,
vous avez une autre pétition à déposer?
Rendre plus sécuritaire l'intersection de la route 116 et
du chemin Authier à Mont-Saint-Hilaire
M.
Jolin-Barrette : Oui. M. le
Président, je dépose l'extrait d'une pétition adressée à
l'Assemblée nationale, signée par 387 pétitionnaires.
Désignation : citoyens et citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués sont les suivants :
«Considérant
que l'intersection de la route 116 et du chemin Authier à
Mont-Saint-Hilaire a été récemment le lieu d'un accident qui a causé la
mort d'une personne;
«Considérant
que cette intersection est utilisée quotidiennement par de nombreux autobus
scolaires, le matin et le soir;
«Considérant
que les terrains de soccer du collège Saint-Hilaire sont également utilisés par
la ville pour des matchs et des entraînements des équipes locales;
«Considérant
que la circulation sur la route 116 aux heures de pointe est dense et que les
véhicules y circulent à haute vitesse, tant aux heures de pointe que le
reste du temps;
«Et l'intervention réclamée se résume
ainsi :
«Nous,
soussignés, demandons au gouvernement du Québec que des mesures correctives
soient mises en place, que ce soit
par l'installation d'un arrêt obligatoire, de feux de circulation,
l'implantation de panneaux dynamiques indiquant la vitesse des véhicules, l'installation d'un rond-point ou la
diminution de la [...] vitesse, et ceci pour rendre l'intersection de la
route 116 et du chemin Authier à Mont-Saint-Hilaire plus sécuritaire pour
l'ensemble des usagers, notamment les élèves du collège.»
Je certifie que cet extrait est conforme à l'original
de la pétition. Merci.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le député
de Borduas. Cet extrait de pétition est déposé.
Il n'y a pas
de réponses orales aux pétitions ni d'interventions portant sur une violation
de droit ou de privilège.
Je vous avise qu'après la période de questions
et de réponses orales sera tenu le vote reporté sur la motion du député de
Granby débattue hier aux affaires inscrites par les députés de l'opposition.
Questions
et réponses orales
Nous
en sommes maintenant à la période de questions et de réponses orales, et je
cède la parole à Mme la députée de Taschereau.
Présomption d'irrégularités
relatives à des ex-employés du bureau
de circonscription du député de Lotbinière-Frontenac
Mme Agnès Maltais
Mme
Maltais : En 2013, Yvon Nadeau a fait une demande de
subvention pour le projet de son entreprise Pyrobiom, à la scierie de Parent, qui nécessitait, pour se
concrétiser, que l'usine soit achetée par Rémabec. À cette date, Rémabec
n'avait pas encore fait l'acquisition de la
scierie. Entre-temps, une autre entreprise, Produits forestiers Résolu, a
déposé une offre d'achat pour
acquérir la même scierie, la même. Le 4 juillet 2014, alors qu'Yvon Nadeau
est employé du ministre et a déjà
fait sa demande de subvention, on lit, dans Le Nouvelliste, que le
ministre des Forêts annonce que le gouvernement refuse l'achat de la scierie par Résolu. La porte est maintenant grande
ouverte pour l'achat de l'usine par Rémabec et le projet d'Yvon Nadeau
du même souffle, alors.
Alors qu'il savait que le projet de son ami et
employé, Yvon Nadeau, dépendait de l'achat de l'usine par Rémabec,
comment le ministre a-t-il pu intervenir directement dans la transaction
impliquant le...
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Très bien. M. le ministre des Transports.
M. Laurent Lessard
M.
Lessard : Encore une façon de travailler de la députée de
Taschereau, en mêlant les faits, en faisant un amalgame puis en prêtant des intentions, M. le Président.
Dans le dossier qui nous occupe sur Pyrobiom, je l'ai réitéré, c'est un projet
qui a été déposé dans le temps que la députée de Vachon était ministre des
Ressources naturelles; Vous lui poserez la question.
Deuxièmement, j'étais dans l'opposition et on a rencontré le Commissaire à
l'éthique avant qu'il puisse être embauché au bureau de comté.
Quant
à l'événement qu'elle nous raconte, elle oublie de dire la chose
suivante : quand Kruger a décidé de lancer un appel international pour vendre ses scieries, le seul qui a répondu,
c'était Résolu. Et, dans le plan de Résolu, son plan était de fermer des usines et garder les
garanties, ce qui est contraire à la loi. On a indiqué à Résolu que cet
élément-là était contraire à la loi, donc ils n'ont pas procédé à
l'achat par la suite.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Première complémentaire.
Mme Agnès Maltais
Mme
Maltais : Si Résolu achète l'usine, le projet d'Yvon Nadeau
tombe. Le ministre était intervenu directement, publiquement dans la transaction. Il s'en est même vanté publiquement.
C'est lui qui est allé sur la place publique intervenir directement à ce sujet-là. Ça fait trois semaines
qu'il nous serine qu'il a suivi les directives puis qu'il s'est tenu loin du
dossier.
Comment est-ce qu'il
a pu intervenir publiquement dans le dossier qui privilégiait son ami et
employé?
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : M. le ministre des Transports.
M. Laurent Lessard
M.
Lessard :
...ministre des Forêts. Alors, quand on me demande de contrevenir à la loi en
autorisant une cession de garantie d'approvisionnement alors qu'il
n'exploitera pas l'usine, ça contredit directement l'article 89.
D'ailleurs, quand c'était dans le cas de
Champoux, le dossier Champoux dans lequel il y a eu une fermeture, mon collègue
de Berthier est intervenu pour,
justement, qu'on donne la garantie à lui qui va continuer l'opération des
usines plutôt que celui-là qui va fermer les usines.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Deuxième complémentaire, la députée de
Taschereau.
Mme Agnès Maltais
Mme
Maltais :
Ça fait trois semaines qu'on soulève le dossier, M. le Président, ça fait trois
semaines que le ministre nous dit qu'il a
suivi correctement les directives, qu'on n'a jamais vues, mais des directives
du Commissaire à l'éthique. Il est intervenu directement, publiquement
dans le dossier. Ce n'est pas lui...
Pourquoi il n'a pas
laissé un autre parler? Pourquoi ce n'est pas un autre qui est allé sur la place
publique? Pourquoi il est intervenu directement dans un dossier où il ne devait
pas intervenir?
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
M. le ministre des Transports.
M. Laurent Lessard
M.
Lessard :
C'est ridicule, ce que j'entends aujourd'hui. Quand une entreprise décide de ne
pas vouloir opérer une entreprise puis se saisir de la garantie
d'approvisionnement, il était du devoir du ministre des Forêts, dont j'étais, d'intervenir pour le dire : Ce n'est pas
permis par la loi. La loi ne permet pas de céder une garantie
d'approvisionnement à quelqu'un qui
ne veut pas exploiter l'usine. Qu'est-ce que c'est qu'elle ne comprend pas
là-dedans? C'est assez facile. M. le Président, la loi...
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Question de règlement, M. le
leader de l'opposition. M. le leader de l'opposition officielle.
M.
Marceau : Article 35,
M. le Président, tout simplement que le député
s'adresse à vous et sur un ton qui soit un peu plus raisonnable.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, de part et d'autre, qu'on
s'adresse à la présidence, c'est le règlement. Ça vaut pour tout le
monde. En terminant, M. le ministre des Transports.
M.
Lessard :
Parfait, M. le Président. C'est quoi
que la députée de Taschereau
ne comprend pas? Il est interdit de faire une cession de garantie
d'approvisionnement si tu n'exploites pas l'usine. C'est-u assez clair?
L'article 89.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
M. le député de Matane-Matapédia, en principale.
Tenue d'une commission parlementaire sur les problèmes
rencontrés dans les établissements de détention
M. Pascal Bérubé
M. Bérubé : M. le Président,
en juillet dernier, j'ai proposé au gouvernement du Québec de tenir une
commission parlementaire où les députés de tous les partis, de manière
non partisane, pourraient se pencher sur les nombreux problèmes auxquels les établissements de détention font face :
surpopulation, manque de personnel, déficit d'entretien, émeutes, drones, drogues. Encore cette semaine, on
apprend qu'à la prison de Bordeaux on doit installer des lits dans la buanderie pour accueillir les détenus qui purgent
une sentence de fin de semaine. La situation est grave. Il faut se pencher
sur ces problèmes.
Est-ce que le ministre de la Sécurité publique
peut faire preuve de sérieux et accepter ma proposition d'une commission
parlementaire sur les établissements de détention?
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
M. le ministre de la Sécurité publique.
M. Martin Coiteux
M. Coiteux :
Oui. M. le Président, la façon d'être sérieux, c'est de s'attaquer directement
aux problèmes, ce n'est pas nécessairement de répondre à la demande du
député ici.
Dans la
question des sentences intermittentes, on sait qu'il y en a eu plus au cours
des dernières années, ce qui, effectivement,
nous pose des enjeux d'espace parce que nos établissements de détention
n'étaient pas conçus nécessairement pour
cela. Or, il se trouve qu'au cours des prochains mois on va ouvrir trois
nouveaux centres de détention, donc, qui vont permettre de désengorger en bonne partie nos problèmes de surpopulation
et qui vont avoir également des locaux qui sont prévus pour les
intermittents. Alors, on agit. Et, puisqu'on agit, je ne vois pas lieu de
donner suite à cette demande.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
M. le député de Matane-Matapédia, en première complémentaire.
M. Pascal Bérubé
M. Bérubé : M. le
Président, les problèmes sont sérieux, ils sont nombreux. Les prisons
débordent, oui, mais tombent en ruines. Il y
a des drones, il y a des émeutes, il y a de la drogue qui rentre dans les
prisons, il y a une inquiétude chez le personnel.
Je propose au ministre une démarche sérieuse
officielle pour s'en occuper, une commission parlementaire. Pourquoi
refuse-t-il?
• (10 h 20) •
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
M. le ministre de la Sécurité publique.
M. Martin Coiteux
M. Coiteux :
Bien, je ne suis pas nécessairement d'accord avec la démarche qui est proposée
ici, mais par contre je suis d'accord
avec le fait qu'il y a des problèmes sérieux dans le système carcéral, et c'est
pour ça qu'on s'en occupe.
La
question des drones qui est évoquée ici en est une, effectivement, et on met en
place des moyens. Il y a différents moyens
de contrer ce phénomène. C'est un phénomène qui est nouveau, c'est un phénomène
qui ne concerne pas que les
établissements de détention du Québec. Le gouvernement fédéral a les mêmes
enjeux dans ses établissements de détention. C'est pour ça d'ailleurs
qu'on travaille étroitement ensemble pour regarder quelles sont les avenues technologiques. Il y a des choses qui sont
actuellement examinées. Mais il y a d'autres façons aussi que le seul aspect
technologique, il y a des moyens physiques,
il y a des inspections qui se font, il y a des patrouilles qui sont à l'oeuvre.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : En terminant.
M. Coiteux :
Alors, on prend ce problème-là très au sérieux, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Deuxième complémentaire, M. le député de
Matane-Matapédia.
M. Pascal Bérubé
M. Bérubé :
M. le Président, comme le ministre n'en parle pas, je vais vous parler de sa
réponse, qui est d'envoyer son
adjoint parlementaire faire une tournée des prisons. En février, l'ancien
ministre des Transports avait fait rire de lui en envoyant un député inspecter le traversier à
Matane. Après le député libéral qui vérifie les boulons, il y en a un qui va
vérifier les barreaux.
Est-ce
que le ministre de la Sécurité publique peut faire preuve de sérieux et
accepter ma proposition de commission parlementaire?
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : M. le ministre de la Sécurité publique.
M. Martin Coiteux
M. Coiteux :
Oui. Je...
Des voix :
...
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, M. le député de Matane-Matapédia... Non, non, non, ça s'adresse à tous les
députés. Il y a un seul député qui a la parole présentement, c'est le ministre
de la Sécurité publique. Respectons le règlement, ça va bien aller.
M. le ministre de la
Sécurité publique.
M.
Coiteux : Oui. Je pense, M. le Président, que le commentaire qui a été fait ici est un peu désobligeant à
l'égard des 125 députés de l'Assemblée nationale du Québec, qui ont un rôle important à jouer, et c'est en même temps une attaque contre le
principe même du travail en équipe. Alors, nous, on travaille en équipe. Et effectivement le député de Vimont, qui actuellement fait cette tournée, va
être en mesure d'apporter un éclairage très important pour la suite des choses.
Alors, moi-même, j'ai visité plusieurs
centres de détention, depuis que je suis ministre de la Sécurité publique, et le député de Vimont
est en train de remplir un mandat qui est extrêmement important
et qui va effectivement nous donner les éclairages qui vont nous
permettre d'agir encore plus qu'on le fait actuellement...
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : En terminant.
M. Coiteux :
...parce qu'on a des problèmes sérieux. Merci.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Très bien. En principale, M. le député de Rosemont.
Accessibilité des services
offerts aux enfants autistes
M. Jean-François Lisée
M. Lisée :
M. le Président, la semaine dernière, la Protectrice du citoyen a confirmé nos
pires inquiétudes. L'austérité libérale a été dévastatrice pour les Québécois, notamment
les plus vulnérables.
Dans
son rapport, il y a un chapitre Admissibilité aux services : une course
à obstacles. Je la cite : «...la mère d'un enfant de trois ans présentant un trouble du
spectre de l'autisme [a] fait des démarches pour l'inscrire au centre de réadaptation[...], elle a appris que les services
débuteraient [12 mois] plus tard; à l'approche de [cette] date, on l'a
avertie [d'un nouveau] délai [...]
26 mois [de plus].» 36 mois au total. Le plan d'accès aux services
dit que ça doit être fait en trois mois. Là, ça a pris 36 mois.
Est-ce
que la ministre responsable, que j'ai beaucoup interrogée aux
crédits, peut nous dire enfin dans combien de temps elle va respecter le délai qu'elle s'est elle-même donné, que
les enfants qui ont du trouble de l'autisme soient vus en moins de trois
mois? Dans combien de temps?
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Mme la ministre déléguée à la Réadaptation.
Mme
Lucie Charlebois
Mme
Charlebois : Merci, M. le Président. Alors, d'entrée de jeu, je sais que, de l'autre
côté, les finances publiques, ça ne
les préoccupe pas beaucoup, mais nous ici, là, quand on réorganise un réseau
comme mon collègue le ministre de la
Santé l'a fait, pourquoi on fait ça? Pourquoi on veut réduire l'administration? Parce qu'on veut réinvestir dans les services.
Je
sais que le député de Rosemont, qui aspire à toute autre fonction, était là au
forum sur l'autisme, je sais qu'il aurait
aimé ça que sa formation politique puisse déployer un tel forum. J'ai pris l'engagement, lors du forum sur l'autisme, de
déposer un plan d'action d'ici la fin de l'année. Ce sera fait, M. le Président. Ce qu'on vise ici à faire, là, c'est de donner toujours
de meilleurs services. Et ça ne relève pas que de la ministre,
ça ne relève pas que du gouvernement, tout
le monde en cette Chambre souhaite qu'il y ait de meilleurs services.
Savez-vous
quoi, M. le Président? Mon b.a.-ba de tous les jours, c'est de faire en sorte que le maximum de services soit déployé pour ces personnes-là. Et c'est pour ça que j'ai fait le
forum sur l'autisme, nous l'avons décidé ensemble ici, parce que,
comme l'a dit mon collègue des Affaires municipales : On
travaille en équipe. Je sais qu'ils ne sont pas habitués à ce
principe-là...
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : En terminant.
Mme
Charlebois :
...mais nous, on est comme ça, puis on va déployer les services comme ils
doivent être déployés.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Première complémentaire, M. le député de
Rosemont.
M. Jean-François Lisée
M.
Lisée : Je lui parle d'un enfant autiste qui a des besoins
pressants et qui a dû attendre 36 mois avant d'être vu, elle
répond : Finances publiques. Elle répond : Finances publiques.
Mme
la Protectrice du citoyen a dit qu'avec la réforme de la santé la majorité des
établissements interprètent de façon restrictive les normes; des enfants et des
adultes handicapés doivent attendre des années avant d'être vus. Est-ce
qu'elle est contente que le déficit zéro fait que les autistes attendent des
années?
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Mme la ministre déléguée à la Réadaptation.
Mme Lucie Charlebois
Mme
Charlebois : Bien, M. le Président, je suis contente qu'on
puisse réinvestir davantage dans les choix que nous faisons comme gouvernement, oui; oui, parce qu'on va investir plus
dans ces matières-là. Et le député de Rosemont a dû oublier, dans sa prémisse, de dire que, l'an dernier, le ministre
des Finances, dans son budget, a annoncé 5 millions de plus pour justement des services pour les
personnes qui souffrent du trouble du spectre de l'autisme. Est-ce qu'on peut
faire mieux? Oui. J'y travaille à tous les
jours, M. le Président. Des cas particuliers, je ne les commenterai pas en
Chambre, j'invite cette dame à faire le nécessaire pour nous le
rapporter.
Mais,
ceci étant, M. le Président, c'est ma préoccupation de tous les jours de donner
des meilleurs services à ces personnes-là...
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : En terminant.
Mme
Charlebois : ...et le forum nous a donné des priorités,
c'est là-dessus qu'on va travailler pour le plan d'action, M. le
Président.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : M. le député de Rosemont, deuxième
complémentaire.
M. Jean-François Lisée
M.
Lisée : Cette dame, elle a fait le nécessaire, elle s'est
plainte à la Protectrice du citoyen, et la protectrice a dit, pas qu'on peut faire mieux, mais que ce
gouvernement, là, a fait pire, a empiré la situation, augmenté les délais,
réduit les services. C'est ça, votre
bilan : le déficit de compassion de ce gouvernement lui a donné le pire
rapport du Protecteur du citoyen
depuis l'existence de cette institution. Alors, arrêtez de parler de déficit
zéro puis commencez à vous occuper des patients!
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Mme la ministre déléguée à la Réadaptation.
Mme Lucie Charlebois
Mme
Charlebois : Je pense qu'il y a un petit icone dans son
cerveau qui a arrêté de fonctionner, M. le Président, parce que...
Des voix : ...
Le Vice-Président (M.
Ouimet) : C'est des propos qui ne sont pas nécessaires, Mme la
ministre. Je vous demanderais de retirer ces propos.
Des voix : ...
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Je vous demande de retirer ces propos.
Mme
Charlebois : Bien, je vais les retirer, mais je veux dire
qu'il doit y avoir quelque chose qu'il a oublié quelque part, parce
que des rapports de la Protectrice du citoyen, quand ils étaient au
pouvoir, quand ils ont mis 1 500 médecins à la retraite, 4 000 infirmières, fermé des places en CHSLD... La
compassion, là, ce n'est pas son monopole, je m'excuse. C'était lui qui
était le conseiller de celui qui a mis les 1 500 médecins à la retraite.
Je me garderais une petite gêne.
Ceci étant,
M. le Président, je vous rassure, ma préoccupation, c'est de donner des services. À tous les jours que je me lève,
c'est ça, ma préoccupation, donner des services aux citoyens.
J'aurai un
plan d'action; il pourra nous féliciter. Il ne le fait pas quand il y a des
bons gestes. Le 5 millions de l'année passée, il n'en a pas parlé...
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
En terminant.
Mme
Charlebois :
...mais il est là, sur la table, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Très bien. Alors, M. le chef de la deuxième opposition, en principale.
Projet de cimenterie à Port-Daniel—Gascons
M. François Legault
M. Legault : Oui, M.
le Président. On apprend ce matin
que, dans le dossier de la cimenterie en Gaspésie, le géant américain
BlackRock, en échange d'un prêt de 125 millions, a exigé que le rang des
créanciers soit modifié.
Qu'est-ce que
ça veut dire, ça, concrètement? Ça veut dire qu'Investissement Québec, donc le
gouvernement du Québec, va prendre plus de risques dans
le dossier de la cimenterie en Gaspésie.
Régulièrement, les experts-comptables d'Investissement
Québec doivent évaluer la valeur marchande des différents placements puis, quand la valeur marchande est en bas du
coût, bien, ils doivent inscrire une perte sur placement. Le président d'Investissement Québec est venu
dire, le printemps dernier, qu'au 30 avril 2016 Investissement Québec avait déjà enregistré
une perte de 116 millions de dollars dans le dossier de la cimenterie.
Est-ce que la
ministre de l'Économie peut d'abord confirmer qu'on a
inscrit une perte de 116 millions
de dollars? Puis, aujourd'hui, à
combien s'élève la perte? 200 millions? 300 millions? Je pense que
les Québécois ont le droit de le savoir. Combien de pertes sur le
placement dans la cimenterie en Gaspésie?
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Mme la ministre de l'Économie.
Mme Dominique Anglade
Mme
Anglade : Merci, M. le Président. D'abord, j'aimerais rappeler que,
quand on parle du projet de la cimenterie McInnis, c'est pour les régions du Québec, c'est pour la région de la
Gaspésie. Puis je pense que c'est important de rappeler qu'il y a 1 200 travailleurs, là,
aujourd'hui, pendant qu'on se parle ici, dans cette Assemblée, il y a
1 200 travailleurs sur le chantier pendant le jour,
300 personnes qui travaillent la nuit. Et je pense que les Gaspésiens sont
contents de savoir qu'il y a un gouvernement qui se préoccupe de développement
régional. Première chose.
Deuxième des
choses, j'aimerais dire à mon collègue de la deuxième opposition... Je suis
sûre qu'il comprend la nuance entre ce qu'on appelle une provision et ce
qu'on appelle une perte. Tout prêt qui est fait par Investissement Québec nécessite qu'il y ait une provision qui y
soit rattachée dans tous les projets que nous faisons. Il se trouve que, dans
ce projet-là, il s'agit de 116 millions. Il y a une provision qui est
attachée, ce n'est pas une perte, M. le Président.
Troisièmement,
peut-être préciser également... On parle beaucoup de l'investissement qui a été
fait chez McInnis, mais il s'agit de
quoi? Il s'agit d'un investissement commercial, il s'agit d'investir pour un
projet qui bâtit l'avenir pour la Gaspésie. C'est de ça dont il s'agit,
M. le Président. Merci.
• (10 h 30) •
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Première complémentaire, M. le chef de la deuxième opposition.
M. François Legault
M. Legault :
M. le Président, je m'excuse de corriger ma collègue, mais tout projet ne
nécessite pas de provision. Il y a
des projets, même, que la valeur marchande augmente. Donc, il faut évaluer
quelle est la perte. Et, oui, une provision, ça s'inscrit quand il y a
une perte.
Donc,
est-ce que la ministre de l'Économie pourrait nous dire, hein — c'est l'argent des Québécois, là — aujourd'hui, à combien s'élève la
perte d'Investissement Québec sur le projet de la cimenterie? Est-ce que
c'est...
Le Vice-Président (M.
Ouimet) : Mme la ministre de l'Économie.
Mme Dominique Anglade
Mme Anglade : Alors, je vais être
claire, M. le Président, la perte, c'est zéro. Il n'y a pas de perte, il y a
une provision. Alors, j'invite mon collègue
de la deuxième opposition officielle à venir nous voir. Tout prêt que l'on fait
exige qu'il y ait une provision, ce
sont les bonnes règles comptables. Peut-être qu'elles devraient être révisées,
d'ailleurs, ces règles comptables,
peut-être que le chef de la deuxième opposition officielle devrait réviser ces
règles comptables pour regarder ça parce que tout prêt est associé à une
provision. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Deuxième complémentaire, M. le chef de la deuxième opposition.
M. François Legault
M. Legault : Oui. M.
le Président, la ministre
a la mauvaise habitude de voir des bonnes nouvelles malgré que les faits
démontrent le contraire. Sa métamorphose libérale est maintenant complète.
M. le Président, ma question est claire : À combien s'élève la provision pour
perte dans la cimenterie Gaspésie aujourd'hui? À combien la provision
pour perte, 100, 200, 300 millions? Combien on a perdu?
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Mme la ministre de l'Économie.
Mme Dominique Anglade
Mme
Anglade : Je rappelle, M. le Président, que, dans ce projet, encore une fois, on l'a fait dans l'optique de
faire du développement régional, de soutenir les Gaspésiens, de soutenir une région qui en a
fort besoin. Et de savoir qu'il y a
1 200
personnes sur le chantier aujourd'hui, je pense que, oui, effectivement, ce
sont de bonnes nouvelles pour les Québécois.
Cela dit, le
chiffre dont il parle, c'est la provision qui a été associée au prêt des
250 millions. C'est une provision de
116 millions, ça a été déjà largement divulgué, mais ce n'est pas une
perte, M. le Président. C'est une provision, comme on en fait pour tous
les prêts que nous avons avec Investissement Québec.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
En principale, Mme la députée de Montarville.
Mesures d'intégration
et de francisation destinées aux immigrants
Mme Nathalie Roy
Mme Roy :
Merci beaucoup, M. le Président. La ministre de l'Immigration a déposé le
rapport annuel de gestion de son ministère cette semaine. C'est un
rapport très intéressant, je vous invite à le lire. Il témoigne de l'échec du ministère sur deux objectifs, mais, attention, des
objectifs qu'il s'était lui-même fixés : un échec sur le taux de
participation aux cours de
francisation et un autre échec pour l'intégration économique des nouveaux
arrivants. Et, écoutez bien ça, on y
apprend, dans ce rapport, que 72 % des immigrants qui ne connaissent pas
le français, admis en 2013-2014, n'ont toujours
pas suivi de cours de francisation, 72 %. Premier échec. Deuxième échec,
l'intégration en milieu de travail des immigrants
est de 8 % moins élevée que prévu par le ministère. M. le Président, ce ne
sont pas les chiffres de la CAQ, là, ce sont les chiffres du ministère,
du gouvernement.
Comment se
fait-il que le ministère de l'Immigration soit incapable d'atteindre les cibles
qu'il s'est lui-même fixées?
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Mme la ministre de l'Immigration.
Mme Kathleen Weil
Mme Weil :
Oui, M. le Président. Évidemment, on a amplement parlé de ces défis
d'intégration en emploi lors des
trois périodes de consultation pour la grande réforme en immigration.
Évidemment, oui, en effet, le taux de chômage est plus élevé dans les cinq premières années. L'objectif de la réforme,
c'est de faire en sorte, justement, qu'il y ait un arrimage très direct en temps réel entre la
sélection des travailleurs qualifiés qu'on souhaite accueillir ici, au Québec,
et les besoins du marché du travail,
un consensus vraiment à 100 % sur ces orientations, mais aussi... Et nous
avons été salués lors de la
conférence de Montréal par Migrant Policy Institute et d'autres chercheurs parce
que non seulement on s'attarde à un
meilleur arrimage et les meilleures pratiques à l'international où on met les
employeurs en amont du processus de sélection,
mais aussi on s'attarde à la discrimination, à l'exclusion, faire en sorte que
les employeurs, les entreprises et toute
la société québécoise s'ouvrent à cette diversité. Oui, en effet, l'intégration
présente des défis, mais on s'y attarde et on travaille très fort
pour...
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
En terminant.
Mme Weil : ...faire en sorte
que l'immigration continue à contribuer à la prospérité du Québec.
Le Vice-Président (M.
Ouimet) : Première complémentaire, Mme la députée de
Montarville.
Mme Nathalie Roy
Mme Roy :
M. le Président, ce rapport, c'est un aveu d'échec. Le gouvernement coupe année
après année dans les ressources aux
immigrants et ce gouvernement va encore hausser les seuils d'immigration pour
les trois prochaines années. Mais un
seul constat s'impose, M. le Président : les immigrants, il faut en
prendre moins pour en prendre soin.
Est-ce que la ministre va admettre son échec et
faire la seule chose qui s'impose, réduire de 20 % le nombre d'immigrants
pour réussir leur intégration? C'est l'objectif, réussir l'intégration.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Mme la ministre de l'Immigration.
Mme Kathleen Weil
Mme Weil :
Réussir l'intégration, c'est absolument notre objectif et, je répète, c'est
pour ça qu'on amène cette grande
réforme. Plusieurs économistes, d'ailleurs, ont salué la réforme et les
orientations de la réforme. Il faut comprendre, M. le Président, dès
qu'on parle de réduire l'immigration, on frappe dans le coeur de l'immigration
économique et francophone parce que c'est
des travailleurs qualifiés qui sont sélectionnés parce qu'ils parlent français.
Mais, quand vous recevez,
évidemment... Donc, ce serait surtout des réfugiés. Évidemment, en vertu de la
convention de Genève, le Québec maintient
son engagement pour l'accueil des réfugiés. Vous le savez, on a ouvert plus de
classes en matière de francisation, les classes d'accueil pour les
enfants et pour les adultes, on est à 85 %...
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
En terminant.
Mme Weil : ...qui sont
inscrits en francisation. Donc, sur tous les fronts, francisation, intégration
en emploi...
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Première complémentaire, Mme la députée de Montarville.
Mme Nathalie Roy
Mme Roy : M. le Président, le
thème de la politique d'immigration, c'est Ensemble. Eh bien, la
ministre de l'Immigration, le ministre de
l'Emploi et le ministre de l'Éducation ont, justement, ensemble coupé plus de
17,5 millions de dollars dans la
francisation au cours des deux dernières années, 17,5 millions en moins.
Pas surprenant que 72 % des immigrants qui ne parlent pas le
français ne suivent pas de cours, vous les coupez, Mme la ministre.
Comment peut-on réussir l'intégration des
nouveaux arrivants si on coupe dans les ressources qui leur sont...
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Mme la ministre de l'Immigration.
Mme Kathleen Weil
Mme Weil :
Là aussi, on l'a souvent et je l'ai souvent expliqué, on n'a jamais coupé en
francisation, on a toujours répondu à la demande. Alors, vous n'êtes pas
sans savoir que nous avons lancé, justement, au printemps dernier une campagne
pour faire la promotion de la francisation. C'est l'obligation du gouvernement
de faire la promotion de la francisation, et
on va entrer bientôt dans la deuxième phase de cette campagne. En effet, il y a
des clientèles qu'on a plus de
difficultés à rejoindre, et, lorsqu'il y a eu des campagnes de promotion de la
francisation dans le passé, on a eu de grandes réussites.
Pour ma part, évidemment, au ministère de
l'Immigration, on a rajouté aussi un 4 millions de dollars...
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
En terminant.
Mme Weil :
...dans le budget du ministère pour faire plus de francisation parce qu'on
compte réussir notre campagne...
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
En principale, M. le député de Verchères.
Évaluation
environnementale du projet
d'agrandissement du Port de Québec
M. Stéphane Bergeron
M. Bergeron :
M. le Président, il y a quelques semaines, la Cour supérieure jugeait que les
lois environnementales québécoises ne s'appliquent pas au Port de Québec
parce qu'il s'agirait d'une espèce d'enclave fédérale au Québec. Le ministre de l'Environnement avait pourtant juré
que les lois du Québec s'appliqueraient au port. Chose certaine, M. le Président, si on était indépendants, on aurait
toute la latitude requise pour appliquer les lois québécoises partout au Québec.
Mais, à défaut de l'être, on n'a qu'un seul choix,
c'est-à-dire de défendre bec et ongles les juridictions du Québec sur
l'ensemble du territoire.
Demain matin, M. le Président, le gouvernement
fédéral pourrait dire : Pas de problème, on respecte et on applique les lois du Québec partout au Québec.
Mais non, ça ne marche pas de même au Canada! Si on veut obtenir la moindre concession d'Ottawa, c'est au tribunal qu'on
doit s'adresser. Aucune collaboration possible. C'est ça, le Canada du
Parti libéral, M. le Président.
Pourquoi n'est-on pas en mesure d'obtenir la
collaboration d'Ottawa pour faire appliquer nos propres lois autrement qu'en
amenant ça devant la Cour suprême?
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
M. le leader du gouvernement.
M. Jean-Marc Fournier
M. Fournier :
Oui. Merci, M. le Président. Je suis heureux de la question de notre collègue
parce qu'il y a une pertinence à se demander comment on peut mieux
arrimer les interventions au bénéfice des contribuables. Tous les citoyens se disent : Nos gouvernements
devraient travailler mieux ensemble pour les taxes et les impôts qu'on leur
paie. Et c'est le sens des
interventions qu'on fait, pas juste dans ce dossier-là, dans bien d'autres
dossiers, auprès du gouvernement fédéral. On en reparlera, j'en suis
persuadé.
Maintenant,
mon collègue me permettra quand même de lui dire que je ne partage pas tout à
fait son point de vue sur les
bénéfices qu'il voit associés à la séparation. Je notais un article dans Le
Journal de Québec cette semaine qui nous référait à des statistiques. Et je suis retourné aux comptes économiques
des revenus et dépenses du Québec, et je voyais que, s'il y avait eu séparation en 2014, nous aurions eu un trou de
14,2 milliards dans nos budgets. En 2013, c'eût été de 14 194 000 000 $. On peut
continuer comme ça. Je remonte jusqu'en 2008, on est entre 18 milliards,
16 milliards, 14 milliards
annuellement. Si nous avions 14 milliards de moins annuellement, comment
nous ferions nos compétences en éducation, en santé, en aide à la petite
enfance, dans l'ensemble de nos secteurs?
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
En terminant.
M. Fournier : La séparation
que vous nous proposez n'est pas un rêve, c'est un cauchemar.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Première complémentaire, M. le député de Verchères.
M. Stéphane Bergeron
M.
Bergeron :
M. le Président, on pourrait arguer sur les chiffres longtemps, puis certains
pourraient nous indiquer, effectivement,
que ce serait très avantageux de récupérer les 50 milliards qu'on envoie
chaque année au gouvernement fédéral.
Mais, cela dit, M. le Président, le gouvernement a accepté d'être simple
spectateur et que le fédéral évalue tout seul le projet d'agrandissement en vertu de ses propres lois au mépris
des lois du Québec, au mépris de la population de la capitale qui est
aux prises avec les poussières rouges, M. le Président.
Si l'appel n'est pas autorisé ou qu'il confirme
la subordination du Québec face au fédéral, qu'est-ce que...
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
M. le leader du gouvernement, ministre des Relations internationales.
M. Jean-Marc Fournier
M.
Fournier : Oui, M. le Président. J'étais... enfin, je
référais... Puis je ne savais pas que j'avais l'article avec moi, mais je le réfère... Pour ceux qui nous
écoutent, c'était dans Le Journal de Québec et Le Journal de
Montréal du 4 octobre sous la plume de
Michel Girard, qui faisait le calcul à partir de ce que nous payons et de ce
qui revient. Alors, il fait juste me
dire, bien, ce qu'on paie, puis il ne veut pas faire le calcul des plus et des
moins. Lorsqu'on fait le calcul des
plus et des moins... Puis honnêtement, je vous le dis, on est en démocratie, on
a le droit d'avoir des opinions différentes, c'est très correct, mais les chiffres, par contre, devraient être les
mêmes qu'on regarde, et ça nous donne un trou, pour 2014, de
14 milliards.
Moi, je veux
bien qu'on me dise : C'est formidable, la séparation, mais, quand ça nous
amène dans un trou, je ne vois pas l'intérêt pour les Québécois.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Deuxième complémentaire, M. le député de Verchères.
M. Stéphane Bergeron
M.
Bergeron : M. le
Président, le ministre peut bien
faire des ballounes, mais ce qu'on constate, là, c'est que le
fédéralisme coopératif, ça n'existe que dans la tête du gouvernement libéral.
Le ministre de la Justice a dit que c'était normal
de régler ce genre de dossier en cour. Si le Canada fonctionnait vraiment, M.
le Président, la ministre n'aurait pas été
réduite à devoir faire une telle affirmation. Non, M. le Président, ce n'est
pas normal d'être obligé de devoir aller en cour pour faire appliquer
nos lois.
Allez-vous enfin demander
au gouvernement fédéral d'intervenir pour ramener le Port de Québec à l'ordre?
• (10 h 40) •
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : M. le ministre responsable des
Relations canadiennes. Et en faisant attention à vos propos, M. le
député de Verchères.
M. Jean-Marc Fournier
M.
Fournier : Ça va, je ne suis pas offensé, M. le Président. Ça
fait partie du débat, puis je n'ai pas de problème que notre collègue
dise ça.
Sur le fond des choses, le fond des choses, je
reviens au début de la réponse que j'ai donnée, c'est tout à fait normal que nous puissions arriver à travailler
mieux ensemble. Là-dessus, il n'y a aucun problème, et c'est le sens de nos
interventions. Là, où il y a une différence entre nous, c'est lorsqu'on vient
célébrer le fait qu'il ne faudrait pas aller en cour dans un ou deux dossiers.
J'aimerais qu'on n'y aille pas. Quand on a eu une entente sur la santé
asymétrique, il y a 10 ans, qui a été très
bénéfique, même Jacques Parizeau le disait à l'époque, on voyait que ça pouvait
fonctionner. On vient de faire une
entente sur les infrastructures, on voit que ça peut fonctionner. Il y a des
fois que ça fonctionne moins bien, il y a des fois que ça fonctionne
bien. Mais, au net, net, perdre 14 milliards par année puis me dire...
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
En terminant.
M. Fournier : ...que c'est un
rêve, je pense que c'est un cauchemar.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
En principale, M. le député de Berthier.
Programme de crédit de
taxes foncières agricoles
M. André Villeneuve
M.
Villeneuve : Merci, M. le Président. M. le Président, contrairement à ce que le gouvernement libéral prétendait au dernier budget, les modifications au programme des taxes foncières agricoles vont résulter en une
augmentation — tenez-vous bien — de 83 % des agriculteurs qui vont payer
plus, M. le Président. Ça, c'est l'analyse officielle du gouvernement du
Québec déposée suite à mes questions à l'étude des crédits. Alors qu'aux
Finances pas question de suspendre ou
modifier l'application du programme, le ministre de l'Agriculture a
déclaré : Ce n'est plus dans ma
cour, hein, c'est à l'Agence du revenu. Ce n'est plus dans ma cour, c'est à
l'Agence du revenu. C'est gênant, M. le Président, le ministre n'est même pas foutu de défendre les agriculteurs
qu'il prétend pourtant représenter. La Fédération québécoise des
municipalités appuie les agriculteurs.
Est-ce que le
ministre de l'Agriculture peut, au minimum, reporter d'un an les modifications
du programme, le temps de corriger la situation et, ainsi, éviter de
pénaliser les agriculteurs du Québec?
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
M. le ministre de l'Agriculture.
M. Pierre Paradis
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui, M. le Président. Reporter d'un an, ça serait
pénaliser les agriculteurs du Québec.
Vous allez comprendre, M. le Président, que, cette année, le budget alloué au
remboursement de taxes pour les agriculteurs s'élève à 145 millions
de dollars. Le transfert qui va être effectué à partir du 1er janvier prochain
vers le ministère des Finances va faire en
sorte que le budget de l'an prochain va être à 152 millions de dollars,
l'année d'après, 160 millions de
dollars et, l'année d'après, 168 millions de dollars. J'annonce que le
député de Berthier nous demande de ne pas augmenter de 22 millions
de dollars les transferts aux agriculteurs.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Première complémentaire, M. le député de Berthier.
M. André Villeneuve
M.
Villeneuve : M. le Président, c'est les agriculteurs qui
demandent au ministre de surseoir aux modifications du programme.
83 % d'entre eux vont être touchés, on va fouiller dans leurs poches, M.
le Président. Encore une fois, le ministre
se défile, s'en lave les mains. Pour lui, c'est toujours la faute des autres,
mais les autres, c'est lui et ses collègues du Conseil des ministres.
Encore une
fois, le ministre n'est pas à la hauteur, son comportement est d'une incurie
sans nom, voire crasse. Est-ce que le ministre va...
Des voix : ...
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : M. le député de Berthier, vous
avez beaucoup d'expérience, c'est des propos qui sont blessants, je vous
demanderais de les retirer.
M. Villeneuve :
Je les retire, M. le Président.
Est-ce
que le ministre va cesser de jouer au simple figurant, et enfin prendre le
parti des agriculteurs, et s'assurer que...
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
M. le ministre de l'Agriculture.
M. Pierre Paradis
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui, M. le Président. Je vais répéter la réponse,
là, pour que le député de Berthier comprenne ce que vous avez bien
compris, vous, M. le Président. Cette année, c'est 145 millions qui est
alloué au remboursement. Lorsque le ministre
des Finances, qui est plus riche que le ministre de l'Agriculture, va s'en
occuper, ça va être 152 millions
l'année prochaine. L'année d'après, 160 millions. L'année d'après,
168 millions. On n'est pas capable — comment je pourrais
dire ça? — de
ne pas être content de ce qui était contenu dans le budget.
D'ailleurs, La Terre de chez nous, au
lendemain du budget du ministre des Finances, titrait — et là
c'est celle d'il y a quelques mois, pas celle de demain, M. le Président — Un
budget positif pour l'agriculture...
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
En terminant.
M. Paradis (Brome-Missisquoi) :
...et cette mesure-là était contenue dans le budget.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Deuxième complémentaire, M. le député de Berthier.
M. André Villeneuve
M.
Villeneuve : M. le Président, le ministre fait de la diversion. Ce n'est pas le député de
Berthier qui demande au ministre
de prendre ses responsabilités, c'est la Fédération québécoise des municipalités, ce sont les agriculteurs du
Québec. Un programme qui devait être à coût
nul va faire en sorte que 83 % des agriculteurs vont mettre la main dans
leurs poches pour satisfaire l'insatiable besoin des libéraux d'équilibrer un
budget.
M. le Président, les agriculteurs ont assez payé
et ils demandent au ministre de ne pas modifier le programme à leurs dépens.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
M. le ministre de l'Agriculture.
M. Pierre Paradis
M. Paradis
(Brome-Missisquoi) : Oui. M. le Président, on va répéter les chiffres,
là, parce qu'il parle d'à coût nul. Ça
fait deux fois que je lui répète que, cette année, c'est 145 millions,
l'an prochain, 152. Ça va augmenter de 5 %. Il n'y a pas beaucoup
de programmes gouvernementaux qui augmentent de 5 %.
Moi, je
remercie, au nom des agriculteurs, le ministre des Finances. En plus, parce que
c'est Revenu Québec qui va l'administrer, on va sauver quelques millions en
frais d'administration. Ça, c'est de la bonne gestion gouvernementale.
On attend vos félicitations.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
En principale, M. le député de Lévis.
Délais d'attente en
chirurgie
M. François Paradis
M. Paradis
(Lévis) : Merci, M. le
Président. 38 500 patients attendent pour obtenir une chirurgie d'un
jour dans les régions de la Montérégie, des Laurentides, de Lanaudière, de
Laval et de Montréal. De ce nombre, 9 400 attendent depuis plus de
six mois, ce qui ne respecte pas les cibles du gouvernement.
Le ministre
de la Santé a annoncé, en février dernier, un projet pilote avec trois
cliniques de chirurgie pour réduire les
listes d'attente et évaluer les coûts. Ces cliniques sont situées à Laval, à
Montréal et à Brossard. En théorie, c'est un bon projet, mais le problème, c'est que le projet est commencé depuis mai,
et aujourd'hui, cinq mois plus tard, une seule clinique de chirurgie accueille des patients, et, comme par
hasard, elle est située dans la circonscription du ministre de la Santé.
Mais, au-delà
de ça, mais au-delà de ça, alors qu'il y a plus de 9 400 patients qui
attendent depuis plus de six mois pour
une chirurgie d'un jour dans les cinq régions visées par le projet pilote,
pourquoi une seule clinique sur trois opère-t-elle des patients?
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
M. le ministre de la Santé et des Services sociaux.
M. Gaétan Barrette
M.
Barrette : M. le Président, je suis content que le député de Lévis
nous dise qu'on a un bon projet. Ça n'arrive pas souvent que les oppositions nous disent qu'on fait bien les choses,
et je suis content que le député de Lévis constate qu'on fait des bonnes choses dans l'intérêt des
citoyens. Et je lui rappellerai que récemment j'ai démontré qu'on avait,
aujourd'hui, baissé les listes d'attente des
patients de plus d'un an et qu'on va y arriver, on va éliminer les gens en
attente de plus d'un an pour se
rapprocher du six mois. Et, pour faire ça, évidemment, M. le Président, il faut
bien gérer notre réseau hospitalier.
Je suis très
étonné, M. le Président, que le député de Lévis s'émeuve ici, en se levant, du
fait que, pour la clientèle de la Montérégie, on utilise la seule
clinique qui existe qui fait de la chirurgie en Montérégie, qui est, oui, dans
mon comté. Mais est-ce que c'est un problème,
ça, M. le Président? Il y en a rien
qu'une, puis elle se trouve dans mon comté, et elle dessert les patients de la Montérégie, qui, comme vient de le
dire le député de Lévis, attendent. Évidemment, il y a une
mécanique de logistique à mettre en
place qui est en train d'être mise en place, mais une chose est
certaine, comme l'a bien dit le député de Lévis, voilà donc un bon
projet dans l'intérêt des citoyens...
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
En terminant.
M. Barrette : ...qui va aller
de l'avant et donner ses fruits.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Première complémentaire, M. le député de Lévis.
M. François Paradis
M. Paradis
(Lévis) : M. le Président, il
y a des milliers de patients des régions de Montréal, de Laval, des Laurentides, de la Montérégie et de Lanaudière qui
attendent des mois pour se faire opérer. Le ministre dit que ça s'en vient, on est en train de régler des choses, on ne
sait pas quand ça va se faire. Les patients de Repentigny, de Saint-Jérôme,
de Saint-Eustache attendent, les médecins sont prêts.
Comment pourront-ils se faire opérer alors que
projet pilote n'est commencé que dans une seule clinique?
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
M. le ministre de la Santé et des Services sociaux.
M. Gaétan Barrette
M. Barrette : Bien, M. le
Président, je viens de l'expliquer, là, il y a une problématique de logistique.
On comprend que les oppositions, les trois,
voudraient qu'on réussisse, et je les remercie de leurs appuis. Moi aussi, je
voudrais réussir instantanément, mais
évidemment qu'en matière de chirurgie tout ne se fait pas avec de la poudre de perlimpinpin caquiste. Alors, il y a une logistique à mettre en
place, elle est en train d'être mise en place. Et il est clair qu'il y aura des
résultats, et c'est déjà commencé. Le député
de Lévis ne nous a pas dit, évidemment, que déjà des patients sont opérés
dans cette clinique-là, et déjà des listes
d'attente diminuent pour les clientèles de la Montérégie. Il ne vous dit pas
non plus, M. le Président...
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : En terminant.
M. Barrette :
...que le CHUM lui-même va y aller, et progressivement le projet va prendre
toute son ampleur...
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Deuxième complémentaire, M. le député de
Lévis.
M.
François Paradis
M. Paradis
(Lévis) : Alors, je
répéterai à nouveau : Pourquoi une seule clinique sur trois? Quelles sont
les raisons logistiques
dont nous parle le ministre? Le ministre peut se défendre en disant que c'est
partiellement commencé, mais le fondement
du projet pilote est retardé, celui d'opérer, bien sûr, mais aussi de comparer
les coûts des chirurgies entre les établissements.
À
quelle date — soyons précis — exactement le projet pilote va-t-il enfin
commencer dans les cinq régions visées?
• (10 h 50) •
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
M. le ministre de la Santé et des Services sociaux.
M. Gaétan Barrette
M. Barrette :
M. le Président, est-ce qu'on est en train d'assister à un vol de notre idée
par la CAQ? Parce que, là, je vois un appui enthousiaste de notre projet.
Alors, c'est quand même extraordinaire. Mais la réalité, M. le Président,
c'est qu'il y a des programmes opératoires
qui doivent se construire, il y a des achats d'équipement qui doivent se
faire... qui doit être livré, organisé, et ainsi de suite. C'est de la
mécanique logistique, M. le Président, c'est en train de se mettre en place. Et, comme le souhaite le député
de Lévis, le bénéfice sera au rendez-vous, M. le Président. Rappelons-le,
là, le député de Lévis est en train de nous
encourager à continuer et à aller plus vite dans notre projet. Il faut l'en
remercier, c'est rare.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
En terminant.
M. Barrette :
La CAQ nous approuve et nous demande de faire encore plus. Merci.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : En principale, M. le leader de l'opposition
officielle.
Impact du commerce électronique sur les
finances publiques et sur l'emploi
M. Nicolas Marceau
M. Marceau :
Merci, M. le Président. En mars 2015, le rapport Godbout soulevait une
fois de plus le problème de la
perception de la TVQ et de la TPS dans le commerce électronique. Les sites qui
vendent des produits par Internet ne
perçoivent pas toujours la TPS et la
TVQ. Cela crée de la concurrence déloyale pour nos marchands, qui, eux, doivent
la charger. Le problème est bien
connu au ministère des Finances. Des solutions existent. À l'OCDE, par exemple, on envisage de demander aux
émetteurs de cartes de crédit de récolter les taxes de vente comme la TVQ, mais
rien ne bouge depuis l'arrivée au pouvoir des libéraux. Le commerce de
détail, c'est 500 000 emplois au Québec, et la concurrence déloyale des sites
Internet entraîne la fermeture de commerces québécois ayant pignon sur rue.
M. le Président, est-ce que le ministre des
Finances peut nous dire pourquoi
il ne fait rien pour les travailleurs du Québec qui sont menacés par
cette situation?
Le Vice-Président (M.
Ouimet) : M. le ministre des Finances.
M. Carlos J. Leitão
M. Leitão :
Merci, M. le Président, en effet, la question du commerce électronique est très
importante. Nous sommes bien conscients des
défis que cela pose pour les commerçants. Nous sommes aussi bien au courant des
bénéfices que cela amène aux
consommateurs. Je pense que, souvent, on n'arrive pas à faire l'équilibre, il
faut regarder les deux côtés.
Maintenant,
pour ce qui est des défis que ça pose aux commerçants, ils sont très réels, ils
sont très importants. La solution
passe par une série de mesures que nous pouvons, nous, mettre en place avec nos
outils, comme Revenu Québec, et que
nous sommes en train de travailler, mais passe aussi par une meilleure
coopération non seulement avec l'agence fédérale du revenu, mais aussi avec les agences fiscales d'autres
juridictions. Donc, le problème est complexe, le problème doit être réglé ou doit être... La solution
provient de plusieurs sources. Dans notre juridiction, ce que nous
pouvons faire, nous le faisons.
Revenu Québec a déjà en place une série de mesures qui favorisent la
perception de la taxe de vente du Québec. Mais vous comprendrez bien, M.
le Président...
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : En terminant.
M. Leitão :
...que c'est une question qui est complexe, et la solution viendra d'un
travail...
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : En première complémentaire, M. le leader de
l'opposition officielle.
M. Nicolas Marceau
M. Marceau :
M. le Président, le commerce de détail vit une crise au Québec. Smart Set,
Mexx, Parasuco, Future Shop, les fermetures,
là, elles se multiplient. Et ça, ce sont de gros exemples. Évidemment, sur les rues de chacun de nos
comtés, on voit très bien l'impact de ce qui se produit présentement. Le
ministre nous dit que c'est complexe. M. le Président, ça prend une
solution, et rapidement. Ça prend une solution, et rapidement.
Quand
peut-on espérer avoir une solution à ce problème? Que va-t-il faire pour que
cette solution nous arrive...
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : M. le ministre des Finances.
M. Carlos J. Leitão
M. Leitão : M. le Président, c'est une situation, en effet, qui nous
préoccupe et qui est importante. Pour ce qui est de l'évolution
du commerce de détail, M. le
Président, le commerce électronique
est un élément dans un tout, une globalité
qui est très complexe. C'est aussi une bonne opportunité, M. le Président. Les commerçants québécois, comme ailleurs, ont tout avantage, eux aussi, à développer des
moyens pour vendre leurs produits en ligne, pour qu'ils puissent les
vendre partout sur la planète.
Donc,
il faut regarder cette question de commerce électronique non seulement comme un grand défi, ce qui est le cas, mais aussi comme une
grande opportunité. Et d'ailleurs nous travaillons en coopération très
étroite...
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : En terminant.
M. Leitão :
...avec l'industrie pour développer de nouveaux outils qui permettront à
l'industrie...
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Deuxième complémentaire, M. le leader de l'opposition officielle.
M.
Nicolas Marceau
M. Marceau : Écoutez, M. le
Président, ce n'est pas moi, là,
c'est Peter Simons qui a lancé un cri du coeur encore très récemment puis qui disait à quel point le
commerce de détail était menacé. Les commerces ayant pignon sur rue sont
menacés présentement au Québec. La solution, elle est pressante, il y a des
moyens. Évidemment, ça fait appel à une collaboration fédérale, qui ne vient pas, on le comprend bien.
Les émetteurs de cartes de crédit sont assujettis à un encadrement
fédéral. Alors, M. le Président, qu'on se bouge de l'autre...
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
M. le ministre des Finances.
M. Carlos J. Leitão
M. Leitão : Donc, justement, M. le
Président, dans notre champ de
juridiction, nous prenons les mesures qui sont nécessaires et qui sont réalisables, donc qui peuvent donner des
résultats. Revenu Québec travaille
dans cette direction-là.
Puisque le
collègue a mentionné un détaillant très connu de la région de Québec, je
voudrais aussi lui rappeler, que,
malgré les défis qu'il nous présente et qui sont très réels, ça ne l'empêche
pas non plus, à lui, de prendre de l'expansion. Donc, il faut toujours prendre en considération que le marché évolue,
évolue rapidement et que ce qui, aujourd'hui, est un grand obstacle peut aussi devenir une opportunité
et une avenue d'expansion. Il faut être alerte à ce qui se passe sur la
planète...
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
En terminant.
M. Leitão : ...et nous allons
aider nos entreprises à conquérir de nouveaux marchés, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
En principale, M. le député de Deux-Montagnes.
Projet de réforme de la
carte électorale
M. Benoit Charette
M. Charette :
Merci, M. le Président. Le Parti libéral a montré son vrai visage, il y a
quelques semaines, lorsque nous avons
étudié le projet de refonte de la carte électorale. Selon les élus libéraux, il
faudrait baser le découpage de la carte sur le nombre d'habitants plutôt
que sur le nombre d'électeurs afin de favoriser des comtés où il y a davantage d'immigrants sans droit de vote. Le Directeur
général des élections leur a rappelé
que ce critère ne fait pas partie de la Loi électorale. Pour refaire la carte en tenant compte des habitants
plutôt que des électeurs, il faudrait donc changer la loi et y
inclure ce nouveau critère. Bien sûr, ce qu'ont plaidé les députés libéraux défie
toute logique et ne vise qu'à protéger leurs comtés, une manoeuvre
partisane évidente, mais surtout très inquiétante.
Ma question à
la ministre des Institutions démocratiques est très
simple : Est-ce que, oui ou non, elle a l'intention de faire
changer la Loi électorale pour y ajouter le critère du nombre d'habitants?
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Mme la ministre responsable de la Réforme des institutions démocratiques.
Mme Rita Lc de
Santis
Mme de
Santis : Merci, M. le Président. Je réitère fort et clair que nous croyons absolument
dans l'indépendance de la Commission
de la représentation électorale, dans l'indépendance
du Directeur général des élections et je déclare fort et clair que nous
n'avons pas l'intention de modifier la Loi électorale.
Peut-être,
mon collègue ne se souvient pas, mais il y a eu des modifications
substantielles en juin dernier avec l'adoption
du projet de loi n° 101. Ce que la question démontre, c'est que mon
collègue veut attaquer le droit des députés de faire des représentations libres
et indépendantes devant la Commission de la représentation. C'est un droit qui
appartient à chaque député, et les députés des trois partis ont pris l'occasion
de faire leurs représentations et présenter leurs arguments devant la
commission récemment. Nous savons qu'il y aura un autre moment où des...
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Première complémentaire, M. le député de Deux-Montagnes.
M. Benoit Charette
M.
Charette : Merci, M. le Président. Ce dont je me souviens très bien,
c'est d'une tentative, il y a quelques années, le projet de loi n° 92, déposé par le gouvernement libéral, qui
visait, justement, à changer la loi pour inclure le nombre d'habitants
plutôt que le nombre d'électeurs. Donc, ce souvenir est encore très frais dans
notre mémoire, et c'est, effectivement, dans la pratique du Parti libéral que
de favoriser ses intérêts au détriment de ceux de la démocratie.
Donc, est-ce que l'on peut s'assurer qu'il n'y ait
pas de changement...
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Mme la ministre responsable de la
Réforme des institutions démocratiques.
Mme Rita Lc de Santis
Mme de
Santis : M. le Président, l'article 15 de la Loi électorale dit
qu'une «circonscription représente une communauté
naturelle établie [...] se fondant sur des considérations d'ordre
démographique, géographique et sociologique, telles que la densité de la population, le taux [...] de [la] croissance
de la population». Déjà, la loi a dans l'article 15 une référence à
la population, tous les habitants qui habitent dans une circonscription
électorale.
Non,
nous n'avons pas l'intention de modifier la loi. Nous savons très bien que
le... Le DGE nous a dit qu'il va nous convoquer pour discuter autre
chose, nous attendons son invitation...
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Alors, cela met un terme à la période de
questions et de réponses orales.
Des voix :
...
Votes reportés
Motion proposant que l'Assemblée exige du gouvernement
qu'à la
prochaine mise à jour économique il réduise de 500 $ les
impôts des contribuables pour l'année fiscale 2016
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Alors, un peu de silence, s'il vous plaît, puisque,
tel qu'annoncé précédemment, nous allons maintenant procéder au vote reporté
sur la motion...
Des voix :
...
• (11 heures) •
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Un peu de silence, s'il vous plaît!
Nous allons procéder au vote reporté sur la motion de M. le député de
Granby débattue hier aux Affaires inscrites par les députés de l'opposition,
qui se lit comme suit :
«Que
l'Assemblée nationale exige du
gouvernement qu'il réduise de 500 $ les impôts des contribuables québécois
dès sa prochaine mise à jour économique, et ce, pour l'année fiscale 2016.»
Et que les députés en
faveur de cette motion veuillent bien se lever.
La Secrétaire adjointe :
M. Legault (L'Assomption), M. Bonnardel (Granby), M. Caire (La Peltrie),
M. Charette (Deux-Montagnes), M. Martel (Nicolet-Bécancour), Mme Roy
(Montarville), Mme Samson (Iberville), M. Roberge (Chambly), M. Laframboise
(Blainville), M. Schneeberger (Drummond—Bois-Francs), Mme D'Amours
(Mirabel), Mme Lavallée (Repentigny), Mme
Soucy (Saint-Hyacinthe), M. Spénard (Beauce-Nord), M. Paradis (Lévis), M.
Picard (Chutes-de-la-Chaudière), M. Jolin-Barrette (Borduas).
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Maintenant, que les députés contre
cette motion veuillent bien se lever.
La
Secrétaire adjointe : M. Fournier (Saint-Laurent), Mme
Thériault (Anjou—Louis-Riel),
M. Paradis (Brome-Missisquoi), M. Blais
(Charlesbourg), Mme Charbonneau (Mille-Îles), M. Leitão (Robert-Baldwin), Mme
Anglade (Saint-Henri—Sainte-Anne), M. Coiteux (Nelligan), Mme David
(Outremont), M. Proulx (Jean-Talon), M. D'Amour (Rivière-du-Loup—Témiscouata),
M. Huot (Vanier-Les Rivières), M. Kelley (Jacques-Cartier), Mme Vallée
(Gatineau), M. Lessard (Lotbinière-Frontenac), M. Barrette (La Pinière),
M. Morin (Côte-du-Sud), M. Blanchette (Rouyn-Noranda—Témiscamingue), Mme Charlebois (Soulanges), M.
Arcand (Mont-Royal), Mme Vien (Bellechasse), M. Billette (Huntingdon), M. Fortin (Sherbrooke), Mme St-Pierre
(Acadie), M. Reid (Orford), Mme Nichols (Vaudreuil), M. Bernier (Montmorency), Mme de Santis
(Bourassa-Sauvé), Mme Weil (Notre-Dame-de-Grâce), Mme Ménard (Laporte),
M. Sklavounos (Laurier-Dorion), Mme Boulet (Laviolette), Mme Rotiroti (Jeanne-Mance—Viger), M.
Carrière (Chapleau), M. Poëti
(Marguerite-Bourgeoys), M. Girard (Trois-Rivières), M. Iracà (Papineau), M.
Bolduc (Mégantic), M. Tanguay
(LaFontaine), M. Matte (Portneuf), M. Chevarie (Îles-de-la-Madeleine), M.
Drolet (Jean-Lesage), M. Rousselle (Vimont),
Mme Vallières (Richmond), M. Auger (Champlain), M. Birnbaum (D'Arcy-McGee), M.
Boucher (Ungava), M. Bourgeois (Abitibi-Est), M. Fortin (Pontiac), M.
Giguère (Saint-Maurice), M. Habel (Sainte-Rose), M. Hardy (Saint-François), M. Merlini (La Prairie), Mme
Montpetit (Crémazie), M. Plante (Maskinongé), M. Polo (Laval-des-Rapides),
Mme Simard (Charlevoix—Côte-de-Beaupré), M. St-Denis (Argenteuil), Mme
Tremblay (Chauveau), M. Busque (Beauce-Sud), Mme Sauvé (Fabre).
M. Marceau (Rousseau), M. Pagé
(Labelle), M. Therrien (Sanguinet), Mme Poirier (Hochelaga-Maisonneuve),
Mme Léger (Pointe-aux-Trembles), Mme Lamarre
(Taillon), M. Lelièvre (Gaspé), M. LeBel (Rimouski), Mme Maltais (Taschereau), M. Leclair (Beauharnois), Mme
Richard (Duplessis), M. Bergeron (Verchères), M. Cloutier (Lac-Saint-Jean),
M. Lisée (Rosemont), M. Traversy (Terrebonne), M. Cousineau (Bertrand), Mme
Jean (Chicoutimi), M. Ouellet (René-Lévesque), M. Villeneuve (Berthier), Mme
Ouellet (Vachon), M. Turcotte (Saint-Jean), M. Kotto (Bourget), M. Rochon
(Richelieu).
Mme
David (Gouin), M. Khadir (Mercier), Mme Massé (Sainte-Marie—Saint-Jacques).
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Y a-t-il des abstentions? Alors, M.
le secrétaire général, pour le résultat du vote.
Le Secrétaire : Pour :
17
Contre :
87
Abstentions :
0
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Alors, la motion est rejetée.
Motions sans préavis
Maintenant,
nous en sommes à la rubrique des motions sans préavis, et en fonction de nos
règles et de l'ordre de présentation...
Des voix : ...
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Un peu de silence, s'il vous
plaît! Nous allons débuter les
motions sans préavis, et, sans plus
tarder, je vais reconnaître un membre du deuxième groupe d'opposition, M. le député de Deux-Montagnes.
M.
Charette : Merci, Mme la Présidente. Je demande le consentement pour déposer la motion suivante
conjointement avec la députée de Taschereau :
«Que l'Assemblée nationale réitère sa pleine et entière confiance envers l'indépendance de la Commission
de la représentation électorale;
«Qu'elle
s'engage à ne pas utiliser la Loi électorale de façon à tenir compte du nombre
d'habitants plutôt que du nombre d'électeurs dans le découpage de la
carte électorale.»
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, je vous remercie. Y a-t-il
consentement pour débattre de cette motion?
M.
Sklavounos : Pas de
consentement, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Alors, il n'y a pas de consentement.
Maintenant,
je vais reconnaître un membre formant le gouvernement et je cède la
parole à M. le ministre de la
Sécurité publique.
Souligner la Semaine de
la prévention des incendies
M. Coiteux : Oui. Mme la Présidente,
je sollicite le consentement de cette Assemblée afin de présenter la motion suivante conjointement avec le député de
Matane-Matapédia, le député de Beauce-Nord et la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques :
«Que l'Assemblée nationale souligne la Semaine
de la prévention des incendies qui se tiendra cette année du 9 au
15 octobre prochain sous le thème : Le combat des chefs :
c'est dans la cuisine que ça se passe;
«Qu'elle
rappelle que cette semaine permet de sensibiliser la population à la sécurité
incendie en adoptant des habitudes et des comportements préventifs ainsi
que de bonnes pratiques;
«Qu'elle souhaite réitérer l'importance d'être
bien préparés en cas d'incendie;
«Qu'elle
invite les citoyens à participer aux différentes activités qui auront lieu dans
leur municipalité et à poser des gestes concrets pour assurer leur
sécurité en cas d'incendie;
«Qu'enfin,
elle profite de l'occasion pour reconnaître le travail et le dévouement des
quelques 23 000 pompières et
pompiers qui assurent au quotidien notre protection en cas d'incendies ou
d'autres situations d'urgence. À cet effet, une journée nationale de
reconnaissance leur est consacrée et se tiendra le 9 octobre prochain.»
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, merci beaucoup, M. le
ministre. Alors, y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
M.
Sklavounos : Nous
proposons l'adoption sans débat, Mme la Présidente.
Mise aux voix
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Alors, est-ce que cette motion est adoptée?
Des voix : Adopté.
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Adopté. Maintenant, pour la prochaine motion, je cède la parole à Mme la
députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Souligner la Semaine pour
l'école publique
Mme Massé :
Merci, Mme la Présidente. Je demande le consentement de la Chambre pour
débattre de la motion suivante conjointement
avec le ministre de l'Éducation, du Loisir et du Sport, le député du
Lac-Saint-Jean et le député de Chambly :
«Que l'Assemblée
nationale souligne la 7ème Semaine pour l'école publique qui a pour
thème : Les classes et les écoles spécialisées : une autre façon
d'assurer l'égalité;
«Qu'elle
se joigne à la Fédération autonome de l'enseignement pour célébrer les grandes
et les petites réussites [du personnel] et des élèves avec un handicap ou
d'importantes difficultés d'adaptation et d'apprentissage, jeunes et
adultes, des classes d'adaptation scolaire au Québec;
«Que
l'Assemblée nationale reconnaisse la contribution exceptionnelle de l'école
publique au développement de la société québécoise et de tous ses
talents.»
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, je vous remercie, Mme la
députée. Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
M.
Sklavounos :
Nous proposons l'adoption sans débat, Mme la Présidente.
Mise aux voix
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Alors, est-ce que cette motion est adoptée?
Des voix :
Adopté.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Adopté.
Avis touchant les travaux des commissions
Alors,
maintenant, nous en sommes à la rubrique des avis touchant les travaux des
commissions, et je cède la parole à M. le leader adjoint du
gouvernement.
M.
Sklavounos : Merci, Mme la Présidente. J'avise cette
Assemblée que la Commission de l'économie et du travail poursuivra les
consultations particulières à l'égard du projet de loi n° 53, Loi
actualisant la Loi sur les décrets de convention
collective en vue principalement d'en faciliter l'application et de favoriser
la transparence et l'imputabilité des
comités paritaires, aujourd'hui, à compter de 11 h 30 pour une durée
de 1 h 30 min et de 15 heures à 17 h 15, ainsi
que le mardi 18 octobre 2016, de 10 heures à 12 h 15, à la
salle Louis-Hippolyte-La Fontaine;
La
Commission de l'aménagement du territoire poursuivra l'étude détaillée à
l'égard du projet de loi n° 110, Loi concernant le régime de négociation des conventions collectives et de
règlement des différends dans le secteur municipal, aujourd'hui, à compter de 11 h 45
jusqu'à 13 heures et de 15 heures à 18 heures, à la salle
Louis-Joseph-Papineau, ainsi que le
mardi 18 octobre 2016, de 10 heures à midi, à la salle des
Premiers-Ministres, 1.38, de l'édifice Pamphile-Le May; finalement
La
Commission de la culture et de
l'éducation poursuivra l'étude détaillée à l'égard du projet de loi
n° 105, Loi modifiant
la Loi sur l'instruction publique, aujourd'hui, après les affaires courantes jusqu'à 13 heures, ainsi que le mardi
18 octobre 2016, de 10 heures à midi, à la salle du Conseil
législatif. Merci, Mme la Présidente.
• (11 h 10) •
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, merci, M. le leader adjoint. Maintenant, est-ce qu'il y a consentement pour déroger à l'article 143 du règlement concernant l'horaire
des travaux des commissions? Consentement.
Alors, pour ma part,
je vous avise que la Commission des finances publiques se réunira en séance de
travail aujourd'hui, de 13 heures à 14 heures, à la salle Louis-Hippolyte-La Fontaine, afin d'organiser la suite du mandat d'initiative sur le phénomène du
recours aux paradis fiscaux et d'échanger avec M. Gabriel Ste-Marie.
Je vous avise également
que la Commission de la santé et des services sociaux se réunira en séance de
travail aujourd'hui, de 13 heures à 14 h 30, à la
salle RC.161, afin de statuer sur la possibilité que la commission se saisisse de pétitions concernant les soins de santé dans Portneuf,
la rémunération des internats en psychologie au Québec,
le moratoire sur le déploiement du projet d'optimisation des
laboratoires de biologie médicale du Québec, le consentement au don d'organes
et de tissus...
Des voix :
...
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Excusez-moi, mais, si vous avez des conversations à avoir entre vous,
j'aimerais que vous quittiez le salon bleu. Merci.
Alors,
je disais : Le consentement au don d'organes et de tissus, l'ajout de
personnel soignant dans les centres
d'hébergement et de soins de longue durée et les centres locaux de services communautaires et enfin la reconnaissance du droit à la santé au Québec.
Renseignements
sur les travaux de l'Assemblée
Maintenant,
nous en sommes à la rubrique des renseignements
sur les travaux de l'Assemblée, et je
vous avise que l'interpellation prévue pour le vendredi 21 octobre
2016 portera sur le sujet suivant : Les préoccupations reliées à
l'exploitation et la répartition des appareils de loterie vidéo au Québec. M.
le député de Granby s'adressera alors à M. le ministre des Finances.
Affaires du jour
Et maintenant, la période des affaires
courantes étant terminée, nous allons
maintenant passer aux affaires du jour, et je vais céder la parole à M. le leader
adjoint du gouvernement.
M.
Sklavounos : Oui. Merci,
Mme la Présidente. Je vous demanderais d'appeler l'article 14, s'il vous plaît.
Projet de loi
n° 106
Reprise du débat sur
l'adoption du principe
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, très bien. À l'article 14, l'Assemblée reprend le débat, ajourné le 5 octobre
2016, sur l'adoption du principe du projet de loi n° 106, Loi concernant
la mise en oeuvre de la Politique énergétique 2030 et modifiant diverses
dispositions législatives. Y a-t-il des interventions? Je reconnais qui?
Une voix : ...
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Bon. D'accord. Alors, M.
le député de Terrebonne,
la parole est à vous.
M. Mathieu Traversy
M.
Traversy : Merci beaucoup, Mme la Présidente. Il me fait plaisir d'intervenir sur ce projet de loi n° 106. Je voulais
laisser la chance à tous de pouvoir s'exprimer en cette Chambre, mais, après quelques
secondes, j'ai compris que c'était au
Parti québécois de se lancer à l'attaque pour exprimer son
opinion par rapport à ce projet
de loi, qui concerne la mise en oeuvre de notre Politique
énergétique 2030, qui arrive à grands pas et qui est composée de deux grandes
sections, deux grands
chapitres : un qui touche à la transition énergétique et à la création
d'une nouvelle table en ce sens, le TEQ, et un autre volet du projet de
loi qui touche particulièrement les hydrocarbures, donc la loi au
niveau des hydrocarbures.
Vous savez, Mme la Présidente, que l'opposition officielle, tout comme d'autres parlementaires en cette Chambre, demande à ce que le projet de loi soit scindé,
qu'on puisse essayer de discuter de ses éléments en faisant la grande
distinction entre la transition
énergétique, qui amène le Québec à faire une progression vers les énergies vertes
et qui amène le Québec à opter
pour des nouvelles habitudes en ce
qui a trait à sa consommation
d'énergie, et, de l'autre côté, le projet
de loi sur les hydrocarbures, qui évidemment est beaucoup
plus spécifique, donc, à tout ce qui touche cette ressource.
Et les deux sont un peu en contradiction,
Mme la Présidente, dans le sens où, si le Québec
souhaite vraiment se diriger vers des nouvelles énergies renouvelables, si on souhaite aller vers
un côté un petit peu plus vert pour l'avenir... Vous avez entendu le premier ministre du Québec, son ministre
de l'Environnement nous vanter les
grandes discussions qu'ils ont eues par
rapport au sommet sur la COP21, auquel j'ai eu la chance de
participer, et à quel point les énergies fossiles sont les ressources
du dernier siècle, c'est des énergies
du passé et qu'il faut se tourner vers l'avenir. Je pense
qu'il est donc de mise de séparer et
de distinguer ces deux éléments importants, qui doivent être discutés au Québec,
mais dans le cadre du projet de loi
actuel.
Je pense
qu'en ce qui a trait notamment au niveau de la vision de l'environnement, Mme
la Présidente, du côté de la transition énergétique, le Parti québécois est
très ouvert à discuter des améliorations qui peuvent être apportées au projet de loi. On pense que le Québec doit
accélérer la cadence dans cette transition vers des énergies renouvelables et
on pense effectivement que le TEQ
peut jouer un rôle important. Nous déplorons par contre la vision ou, en tout
cas, l'approche qui semble être très
sectorielle dans la façon avec laquelle le gouvernement veut parvenir à cette
transition énergétique. On sent qu'il
y a beaucoup de silos à l'intérieur des procédés qui tournent autour du Fonds
vert, autour des programmes qui amènent justement le Québec à prendre
une impulsion vers cette transition énergétique. Le TEQ va jouer un rôle important, mais il est important aussi d'avoir une
synergie avec l'ensemble des autres partenaires ministériels et
particulièrement le ministère de l'Environnement.
Alors, moi,
j'utilise mon chapeau de porte-parole en ce dossier pour vous dire à quel point
il va falloir développer des passerelles ou, du moins, une meilleure
cohérence entre les différentes instances pour permettre des résultats les plus optimisés possible en ce qui a trait à la
transition énergétique. Et, à l'heure actuelle, une de nos craintes, c'est de
voir justement le gouvernement
établir cette transition avec les instances, qui sont tout à fait intéressantes
et dans lesquelles il faut discuter
mais qui sont, je l'espère, non pas créées en silo et dans lesquelles il y
aura, donc, une certaine concordance et
un point de vue plus général et plus global. D'ailleurs, notre chef de
l'opposition officielle a donné un bon signal en ce sens.
Vous savez, Mme la Présidente, c'est la dernière
journée, aujourd'hui, en Chambre, du chef de l'opposition officielle, le député de Jonquière, qui a tenu à
prendre le dossier du développement durable sous son aile, dossier qui traite
à la fois de l'économie, de l'environnement
et de l'acceptabilité sociale. Et le signal que veut lancer le député de
Jonquière en faisant ce geste
symbolique, c'est de démontrer au gouvernement en face que, tout comme la
jeunesse, qui est souvent parrainée par le premier ministre du Québec, que ce soit du Parti
québécois ou du Parti libéral, peu importent les gouvernements, on pense que, l'environnement, si on souhaite en arriver
à des changements concrets au Québec et si on veut enclencher une transition
énergétique puis donner une cohérence dans les appareils ministériels de
l'État, bien, il faut que la volonté,
il faut que la motivation soient insufflées directement du ministère du premier
ministre, donc du bureau exécutif du premier ministre, pour essayer de
donner cette concordance, pour essayer de créer, justement, cet appareillage entre les différents ministères et
donner des résultats les plus concrets, les plus optimaux possible, et, en ce
sens, on espère que, dans les discussions
qu'on aura au niveau de la transition énergétique, il y aura aussi cette
préoccupation-là, d'essayer
d'arrimer. Parce que vous avez vu que, dans plusieurs secteurs, notamment le
Fonds vert, qui est le plus grand bailleur
de fonds du TEQ, qui va être créé, donc, de Transition énergétique Québec... Alors,
là-dessus, les fonds proviennent du Fonds vert, mais on a vu que,
lorsque les sommes du Fonds vert quittent le fonds pour aller dans les
différents ministères, des fois les
résultats ne sont pas toujours quantifiables, mesurables. L'harmonisation de
toutes ces actions-là est
difficilement conciliable... ou, en tout cas, du moins, il y a des grosses
zones grises. Le Commissaire au développement durable est venu nous en
faire une critique assez éloquente au début de l'année.
Le premier
ministre du Québec a même mandaté son ministre de l'Environnement pour faire le
ménage au niveau du Fonds vert, qui
est le plus gros bailleur de fonds de Transition énergétique Québec. On a vu
qu'au niveau du MTQ... on a vu qu'au
niveau de certains pans des programmes qui sont financés par le Fonds vert il y
a un besoin de transparence, il y a
une volonté d'avoir davantage de mesures quantifiables, mesurables, avec des
cibles précises. Et donc on espère voir
ce genre de volonté se retrouver également dans les discussions concernant la
Politique énergétique 2030. Évidemment, c'est une préoccupation pour
nous de s'assurer de cette cohérence et de cette concordance.
Je vous dirais que, donc, pour tout ce qui touche
au TEQ, on est très ouverts à la discussion, on pense qu'il y a
des éléments intéressants qui peuvent être apportés. On a donc cette préoccupation d'assurer la concordance avec
l'ensemble des autres ministères.
Mais cette partie-là du projet de loi est, je vous dirais, Mme la Présidente,
plus comestible pour les parlementaires
de l'opposition. Là où ça devient un petit peu plus difficile, c'est au niveau
de la loi sur les hydrocarbures. C'est
d'essayer de comprendre pourquoi il faut parler de ces deux gros morceaux en
même temps et pourquoi on ne pourrait pas
faire le débat, d'un côté, sur la création du TEQ puis de la loi sur la
transition énergétique et, de l'autre, plutôt discuter, dans un autre moment ou dans un autre lieu, de
toute la question qui touche les hydrocarbures, qui est un élément aussi
très important, nous en convenons ici.
Donc, il faut comprendre que, dans les critiques
qui ont été apportées au niveau du projet de loi, plusieurs groupes se sont
manifestés pour émettre leur opposition. Mais ce n'est pas juste les groupes
environnementaux, il y a également des gens
des municipalités. Je regarde le ministre des Ressources naturelles; il n'est
sûrement pas insensible au cri du
coeur lancé par différentes municipalités qui disent qu'à l'intérieur de ce
projet de loi là il y a des... comment je pourrais dire, des inquiétudes
en ce qui a trait aux compétences municipales, les compétences qui peuvent être
subordonnées, donc, évidemment, au projet de
loi n° 106, en ce qui a trait notamment aux schémas d'aménagement des
MRC. On a aussi une inquiétude de la part des municipalités, qui ont peur de ne
pas être consultées. On a vu que la fédération
des municipalités du Québec a demandé le retrait de cette partie du projet de
loi, donc, qui crée évidemment un peu
plus d'opposition, et qu'il y a plusieurs centaines de municipalités et
plusieurs MRC au Québec qui ont levé un drapeau rouge en ce qui a trait
à cette partie.
• (11 h 20) •
Du côté des
environnementalistes, Mme la Présidente, vous savez également qu'il y a une
volonté de parler du projet de loi
des hydrocarbures, mais de le faire de façon séparée me semblerait plus juste
et plus convenable afin d'aller le
plus loin possible dans les discussions et de mieux cibler peut-être les
actions qui vont être faites par le gouvernement dans des volets plus précis
plutôt que de parler de tout d'un seul coup.
Alors, moi, je pense, Mme la Présidente, que le gouvernement...
Depuis plusieurs jours, et voire semaines maintenant, le député
de Sanguinet a eu l'occasion
de discuter avec le ministre des
Ressources naturelles. Je sais qu'ils
ont une bonne complicité, qu'ils échangent fréquemment, qu'ils ont beaucoup de
plaisir à travailler ensemble. Je suis convaincu
que le ministre entend ce que le député de Sanguinet
lui dit, parce que ce que dit le député de Sanguinet,
avec toute sa verve et toute sa
fougue qu'on lui reconnaît en cette Assemblée... Et vous êtes bien placée, Mme la Présidente, sur votre fauteuil pour en être témoin, je pense que vous avez la
place VIP pour vivre ce genre d'échange avec le député de Sanguinet. Bien, vous savez qu'il y a un fond qui est tout à fait véridique dans ce
qu'il nous invoque. Et je pense que, si la
volonté du gouvernement est de travailler au mieux pour ce qui a trait à
la transition énergétique et pour la loi sur les hydrocarbures, le ministre des Ressources naturelles va finir par tendre la main à l'opposition officielle pour collaborer à essayer de trouver les meilleures voies de passage. En tout cas, moi, je suis très optimiste sur la chose. J'espère évidemment que ce message sera entendu.
Et, de notre
côté, au Parti québécois, on va continuer à être vigilants et à défendre, Mme la Présidente, l'ensemble des acteurs de la société civile, qui, je vous le
rappelle, sont nombreux à demander une scission dans le cadre du projet de loi
n° 106. J'ai parlé des villes, j'ai parlé des groupes environnementaux,
mais je pourrais vous parler des regroupements agricoles, je pourrais vous parler des regroupements syndicaux,
juridiques, scientifiques. Il y en a tout plein qui sont venus s'adresser en commission et par la voix des médias
pour s'objecter sur la façon avec laquelle ce projet de loi est déposé.
Alors, si
j'ai une dernière recommandation à faire, Mme la Présidente, avant de
m'asseoir, c'est de dire au ministre des
Ressources naturelles : Prenez le temps d'écouter le député de Sanguinet,
c'est une personne pleine de compassion, c'est une personne douce qui
n'attend que votre signal pour améliorer ce projet de loi. Merci.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, merci beaucoup, M. le
député de Terrebonne. Et maintenant je vais céder la parole à M. le
ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles.
M.
Pierre Arcand (réplique)
M. Arcand : Merci, Mme la
Présidente. Vous savez, j'aime bien le député de Sanguinet, bien sûr, qui est
quelqu'un de très réaliste, et je
vais faire appel à son réalisme certainement au cours de cette commission
parlementaire, Mme la Présidente.
En réplique,
essentiellement, d'abord, premièrement, je voudrais rectifier un certain nombre
de choses. Premièrement, écoutez, on
a fait plus de 80 amendements suite justement à la commission
parlementaire. On a écouté les
municipalités sur ces questions-là, on a écouté l'Union des municipalités du
Québec. La Fédération québécoise des municipalités,
c'est un peu compliqué, parce que ce qu'ils nous ont dit en commission
parlementaire et ce qu'ils nous ont
dit la semaine dernière... en commission parlementaire, ils ne nous ont jamais
parlé d'un moratoire de cinq ans. Et là ils reviennent avec ça. Vous savez que nous sommes relativement et
beaucoup allergiques à toute forme de moratoire. Je pense qu'à un moment donné,
comme gouvernement, on a une responsabilité, et la responsabilité, c'est
d'essayer de prendre action. Et donc
je rappelle, en terminant, que ça fait des années... j'ai quelqu'un qui
travaille au ministère, ça fait plus
de 10 ans qu'il travaille sur une loi qui touche les hydrocarbures. Et je
suis heureux d'entendre aussi le député de Terrebonne nous dire que la portion qui touche évidemment Transition
énergétique Québec, le rôle différent qu'on veut donner à la Régie de l'énergie, c'est quelque chose qu'ils vont
certainement regarder avec intérêt, et je pense que c'est bien
important.
Mais, encore
une fois, j'aimerais rappeler pourquoi nous voulons que ce projet de loi se
fasse. On est actuellement, au Québec, d'une part, dans une période
d'innovation où on essaie justement de se libérer du pétrole, de se libérer de certaines formes de produits pétroliers, on a un
objectif très clair de réduction de 40 % de la consommation des produits
pétroliers d'ici 2030, mais, une fois que j'ai dit ça, je serais le premier,
bien sûr, à vouloir vous dire que, du jour au lendemain,
la transition se fait très rapidement, mais, malheureusement, on vit dans la
réalité de tous les jours. Les gens qui
nous écoutent savent très bien qu'il existe encore des hydrocarbures, des
stations-services, qu'il y a des projets, des permis qui, au cours des
dernières années, ont été donnés dans ce domaine-là.
Et donc je
reviens, encore une fois, en disant que notre rôle, notre message ici, c'est de
dire : Il faut, à tout le moins, encadrer
tout ce qui touche l'exploitation,
l'exploration en matière d'hydrocarbures,
ça nous prend une loi qui va l'encadrer. Et une loi qui va encadrer les hydrocarbures, Mme la Présidente, ça ne
veut pas dire qu'on fait la promotion des hydrocarbures. Au contraire,
je pense que, si on n'agissait pas dans ce domaine-là, ce sont les pétrolières
qui seraient probablement les plus heureuses.
Alors, Mme la
Présidente, je pense qu'on a fait une consultation qui était constructive, une
consultation qui était emplie de
transparence dans ce domaine-là. Je pense qu'il est maintenant temps pour nous
d'étudier ce projet de loi article par article. Nous allons demeurer,
bien sûr, ouverts, mais je pense qu'après plus de 10 années on a besoin
d'avoir au Québec une loi sur les
hydrocarbures comme on en a une actuellement pour les mines. Et d'ailleurs la
loi sur les hydrocarbures, c'est très largement inspiré de la Loi sur
les mines. Donc, nous ne prenons rien à la légère dans ce dossier-là. On a parlé des municipalités. Les
municipalités ont un rôle beaucoup plus important. Dans les comités de suivi,
les promoteurs vont pouvoir... vont devoir, en fait, informer les municipalités
de toute activité.
Et je rappelle, en terminant, à la population
encore une fois ce message, qui est très important : Dans le cadre d'exploration, il ne peut pas y avoir
d'expropriation. Je sais que ça a été véhiculé par plusieurs personnes, mais
cela est faux dans le cas de... Si un
citoyen ne veut pas qu'un promoteur entre sur son terrain pour y faire de
l'exploration, il est clair dans ce
projet de loi qu'il n'aura pas le droit. Alors, je pense que c'est quelque
chose qui mérite évidemment qu'on détruise
un certain nombre de mythes qui entourent ce projet de loi là. Et on va
travailler ensemble avec tout le sérieux et avec toute la collaboration
des partis d'opposition. Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Alors, merci beaucoup, M. le ministre. Puisqu'il n'y a pas d'autre intervention, je vous demande si... Le principe du
projet de loi n° 106, Loi concernant la mise en oeuvre de la Politique
énergétique 2030 et modifiant diverses dispositions législatives, est-il
adopté?
Une voix : ...
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, on nous demande un vote par
appel nominal, alors j'appelle les députés, et je suspends les travaux
quelques instants.
(Suspension de la séance à
11 h 28)
(Reprise à 11 h 38)
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, nous allons passer au vote concernant le principe du projet de loi n° 106, Loi concernant
la mise en oeuvre de la Politique énergétique 2030 et modifiant diverses
dispositions législatives.
Mise aux voix
Maintenant, que les députés en faveur de cette
adoption veuillent bien se lever.
La Secrétaire adjointe : Mme
Thériault (Anjou—Louis-Riel),
M. Paradis (Brome-Missisquoi), M. Blais (Charlesbourg), Mme Charbonneau
(Mille-Îles), M. Leitão (Robert-Baldwin), M. Coiteux (Nelligan), Mme David (Outremont), M. Proulx (Jean-Talon), M. D'Amour
(Rivière-du-Loup—Témiscouata),
M. Huot (Vanier-Les Rivières), M. Kelley (Jacques-Cartier), Mme
Vallée (Gatineau), M. Lessard (Lotbinière-Frontenac), M. Barrette
(La Pinière), M. Morin (Côte-du-Sud),
M. Blanchette (Rouyn-Noranda—Témiscamingue), Mme Charlebois (Soulanges), M. Arcand
(Mont-Royal), Mme Vien (Bellechasse), M. Billette (Huntingdon), M. Fortin
(Sherbrooke), Mme St-Pierre (Acadie), M.
Reid (Orford), Mme Nichols (Vaudreuil), M. Bernier (Montmorency), Mme de Santis
(Bourassa-Sauvé), Mme Weil (Notre-Dame-de-Grâce),
Mme Ménard (Laporte), M. Sklavounos (Laurier-Dorion), Mme Boulet (Laviolette),
Mme Rotiroti (Jeanne-Mance—Viger), M. Carrière (Chapleau), M. Poëti
(Marguerite-Bourgeoys), M. Girard (Trois-Rivières), M. Iracà (Papineau), M. Bolduc (Mégantic), M. Tanguay
(LaFontaine), M. Matte (Portneuf), M. Chevarie (Îles-de-la-Madeleine),
M. Drolet (Jean-Lesage), M. Rousselle (Vimont), Mme Vallières (Richmond), M.
Auger (Champlain), M. Birnbaum (D'Arcy-McGee), M. Boucher (Ungava), M.
Bourgeois (Abitibi-Est), M. Fortin (Pontiac), M. Giguère (Saint-Maurice), M.
Habel (Sainte-Rose), M. Hardy (Saint-François), M. Merlini (La Prairie), Mme
Montpetit (Crémazie), M. Plante (Maskinongé), M. Polo (Laval-des-Rapides), Mme
Simard (Charlevoix—Côte-de-Beaupré),
M. St-Denis (Argenteuil), Mme Tremblay (Chauveau), M. Busque (Beauce-Sud), Mme
Sauvé (Fabre).
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Maintenant, que les députés contre
cette adoption veuillent bien se lever.
Des
voix : ...
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Ah! excusez-moi, je suis allée trop
rapidement. Alors, allez-y.
• (11 h
40) •
La Secrétaire adjointe :
M. Bonnardel (Granby), M. Caire (La Peltrie), M. Charette
(Deux-Montagnes), M. Martel (Nicolet-Bécancour), Mme Roy (Montarville),
Mme Samson (Iberville), M. Roberge (Chambly), M. Laframboise (Blainville), M.
Schneeberger (Drummond—Bois-Francs),
Mme D'Amours (Mirabel), Mme Lavallée (Repentigny), Mme Soucy (Saint-Hyacinthe),
M. Spénard (Beauce-Nord), M. Paradis (Lévis), M. Picard
(Chutes-de-la-Chaudière).
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Maintenant, que les députés contre
cette adoption veuillent bien se lever.
La Secrétaire adjointe : M. Gaudreault (Jonquière), M. Marceau (Rousseau),
M. Pagé (Labelle), M. Therrien (Sanguinet),
M. Bérubé (Matane-Matapédia), Mme Léger (Pointe-aux-Trembles), Mme Lamarre
(Taillon), M. Lelièvre (Gaspé), M.
LeBel (Rimouski), Mme Maltais (Taschereau), M. Leclair (Beauharnois), Mme
Richard (Duplessis), M. Bergeron
(Verchères), M. Cloutier (Lac-Saint-Jean), M. Lisée (Rosemont), M. Traversy
(Terrebonne), M. Cousineau (Bertrand), Mme Jean (Chicoutimi), M. Ouellet
(René-Lévesque), M. Villeneuve (Berthier), Mme Ouellet (Vachon), M. Turcotte
(Saint-Jean), M. Kotto (Bourget), M. Rochon (Richelieu).
Mme
David (Gouin), Mme Massé (Sainte-Marie—Saint-Jacques).
La Vice-Présidente (Mme
Gaudreault) : Alors, y a-t-il des abstentions? Alors, M. le secrétaire
général, pour le résultat du vote.
Le
Secrétaire : Pour : 74
Contre : 26
Abstentions :
0
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, le principe du projet de loi
n° 106 est adopté. M. le leader adjoint du gouvernement.
Renvoi à la Commission de l'agriculture, des pêcheries,
de l'énergie et des ressources naturelles
M.
Sklavounos :
Oui, Mme la Présidente. Conformément à l'article 243 de notre règlement,
je fais motion afin que ce projet de
loi soit déféré à la Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie
et des ressources naturelles pour l'étude détaillée, s'il vous plaît.
Mise aux voix
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Alors, est-ce que cette motion est adoptée?
Des voix :
Adopté.
La Vice-Présidente
(Mme Gaudreault) : Merci. Alors, M. le leader adjoint du gouvernement.
Ajournement
M.
Sklavounos :
Et je fais également motion pour ajourner nos travaux à mardi
18 octobre 2016, à 13 h 40, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Est-ce que cette motion est adoptée?
Des voix : Adopté.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, j'ajourne les travaux au
mardi 18 octobre, dès 13 h 40.
(Fin de la séance à 11 h 42)