(Neuf
heures quarante minutes)
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Alors, veuillez vous asseoir. On vous souhaite un bon
jeudi matin.
Affaires courantes
Déclarations de députés
Nous
allons procéder aux déclarations de
députés, comme c'est prévu à la
rubrique, là, et je suis prêt à entendre la première déclaration. Et c'est M.
le député de La Prairie qui va nous faire sa déclaration ce matin. M. le député, à vous la
parole.
Rendre hommage à la patineuse de
vitesse
Anne-Clara Belley, triple médaillée d'or au
Championnat Canada de l'Est — courte piste
M. Richard Merlini
M.
Merlini : Merci beaucoup, M. le Président. Je suis fier de souligner et d'honorer les
exploits d'une autre jeune athlète de ma circonscription. Anne-Clara
Belley de Candiac fut la grande gagnante dans la catégorie des 12 ans au
championnat de patinage de vitesse sur courte piste de l'Est du Canada présenté
en mars dernier à Charlottetown, à l'Île-du-Prince-Édouard. Anne-Clara a fait preuve d'une détermination
exemplaire lors de cette compétition nationale. Malgré
un début difficile avec une sixième place au 1 500 mètres, elle ne s'est jamais découragée et est
revenue en force en remportant la médaille d'or aux trois distances
suivantes.
M. le Président, de
bonnes choses arrivent à ceux qui y croient, de meilleures choses arrivent à
ceux qui sont patients, mais le meilleur
arrive à ceux qui ne baissent jamais les bras, et Anne-Clara en est un exemple
éloquent. Elle incarne un modèle à suivre pour les jeunes de sa
génération.
Anne-Clara,
tu es une véritable source d'inspiration et de persévérance pour ta génération
et, Anne-Clara, tu es une championne. Bravo et bonne continuation!
Le Vice-Président (M. Gendron) : Je vous remercie. Je vous remercie, M. le député. Je cède maintenant la parole à M. le député de Rimouski pour
sa déclaration ce matin.
Féliciter les entreprises
lauréates du Gala Reconnaissance de la
Chambre de commerce et d'industrie Rimouski-Neigette
M. Harold LeBel
M. LeBel :
Merci, M. le Président. Aujourd'hui, je souhaite féliciter les entreprises
lauréates du 32e Gala Reconnaissance de la Chambre de commerce et de l'industrie Rimouski-Neigette. Sous le thème Raconte-moi
ton histoire, ta passion, les entreprises de ma circonscription ont été invitées à soumettre leur candidature en
vue de ce prestigieux gala. Le 9 avril, 350 convives étaient
donc réunis pour découvrir le travail des 29 entreprises finalistes.
Le temps me manque
pour nommer tous les lauréats qui ont reçu la statuette, symbole de leur
dynamisme entrepreneurial. Notons toutefois
que le prix Hommage a été décerné à un bâtisseur et un homme de coeur, M. Jean
Pouliot, président de Produits
métalliques PMI et président de l'Association des entrepreneurs en construction
du Québec. Ce prix se voulait une reconnaissance
pour l'ensemble de son oeuvre professionnelle et personnelle.
Le prix Coup de
coeur, décerné par le vote des convives présents au gala, a été attribué à la
Distillerie du Saint-Laurent. Le gin à base
d'algues du Saint-Laurent de cette jeune entreprise fait briller la
région à travers le Québec et
même sur la scène internationale.
Je
félicite le comité organisateur de ce Gala Reconnaissance et je rends hommage
aux entrepreneurs de ma région. Merci.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Merci,
M. le député de Rimouski, pour votre déclaration. Je cède maintenant la
parole à M. le député de Saint-Jérôme pour sa déclaration de ce matin. M. le
député, à vous la parole.
Rendre hommage à M. Lucien G.
Rolland,
pionnier du monde des affaires
M. Pierre Karl Péladeau
M. Péladeau :
Merci, M. le Président. Donc, à une époque où ceux que nous appelions encore
les Canadiens français étaient à peu près
absents du monde des affaires, M. Lucien G. Rolland a fait partie d'une famille
de véritables pionniers du Québec
inc., des pionniers dont l'héritage continuera d'inspirer des générations
entières à Saint-Jérôme ainsi que dans tout le Québec.
Au nom de l'opposition
officielle et des citoyens de Saint-Jérôme, je tiens à exprimer mes
condoléances à la famille et aux proches de
Lucien G. Rolland, décédé le 19 avril à l'âge très respectable de
99 ans, M. le Président. Pour expliquer
sa longévité et sa forme remarquable, M. Rolland aimait dire que le bon Dieu ne
compte pas les jours passés à pêcher le saumon.
Je tiens également
à exprimer notre gratitude et la fierté qui nous habite devant le parcours de
celui qui fut un des bâtisseurs de Saint-Jérôme. Pour cet entrepreneur aguerri et visionnaire, réussite en affaires et
implication sociale allaient de pair.
Alors, M. le Président, j'offre toutes mes sympathies et mes
condoléances aux proches et à la famille de M. Rolland.
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Merci. Je cède maintenant la parole à M. le député de Granby pour sa déclaration.
Souligner le 50e anniversaire du Centre
d'action bénévole de Granby inc.
M. François Bonnardel
M.
Bonnardel : Merci,
M. le Président. C'est en 1966 que le
Centre d'action bénévole de Granby a obtenu sa charte et tenu sa première assemblée générale dans le but de répondre
aux besoins de la communauté par l'action bénévole. 50 ans plus
tard, l'offre de services du CAB de Granby est toujours aussi actuelle et
essentielle.
Grâce à la
générosité de ses bénévoles et le dynamisme de l'équipe en place, le CAB de Granby
est en mesure de fournir une panoplie de services aux aînés, aux adultes
et à la famille. Bien que la liste des services offerts soit beaucoup
trop longue pour tous vous les nommer, allant du téléphone d'amitié à un aîné à
l'aide pour la déclaration de revenus d'une personne dont les revenus sont
modestes ou encore d'un moment de répit à la maman d'un nouveau-né, ils
sont tous indéniablement empreints de bienveillance.
C'est donc
avec joie que je félicite toute l'équipe de bénévoles et d'employés, dont la
directrice, Mme Nathalie Roberge, ainsi que les membres du conseil
d'administration et son président, M. Jacques Lacasse, pour les
50 ans du Centre d'action bénévole de Granby. Je vous souhaite une année
remplie de célébrations et de bon temps!
Et je profite également du moment pour remercier
tous les gens qui donnent leur temps bénévolement aux divers organismes de la région de Granby. Chacun de vos gestes
est une richesse incroyable pour notre milieu. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
On vous remercie, M. le député de Granby. Je cède maintenant
la parole à M. le député de Côte-du-Sud
pour sa déclaration de ce matin. M. le député de Côte-du-Sud, à vous.
Souligner le 60e anniversaire de l'entreprise
Teknion Roy et Breton inc.
M. Norbert Morin
M. Morin : M. le
Président, je souligne le
60e anniversaire de fondation de la compagnie Teknion Roy et Breton.
Cette compagnie familiale fondée en 1956 ne cesse de prendre de l'expansion et
représente le savoir-faire québécois tant
ici qu'à l'étranger. Plusieurs prix remportés à travers le temps ont contribué
à faire d'eux des leaders incontestés dans le monde de l'ameublement de bureau. Peu de compagnies peuvent se vanter
de retrouver leurs produits chez Google et ainsi qu'à la
Maison-Blanche.
M. Alain,
c'est une grande fierté de retrouver l'une des usines de production à
Montmagny, en Côte-du-Sud. Vous offrez
des emplois de qualité et, incontestablement, vous apportez une contribution au
développement économique de notre milieu. Bravo et bonne
continuité!
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Merci, M. le député de Côte-du-Sud, de votre déclaration de ce matin. Je cède maintenant
la parole à Mme la députée de Chauveau pour sa déclaration.
Sensibiliser les citoyens au problème de l'insuffisance
rénale et à l'importance du don de rein
Mme Véronyque Tremblay
Mme
Tremblay : Merci beaucoup, M. le
Président. C'est un plaisir pour moi
de prendre la parole aujourd'hui
pour vous sensibiliser à l'importance de la santé rénale. L'insuffisance
rénale n'épargne personne, peu importe l'âge ou la situation. Une personne sur 14 souffre
d'insuffisance rénale au Québec. Le nombre de personnes traitées pour
l'insuffisance rénale terminale a augmenté depuis 20 ans.
Je me fais la porte-parole de La Fondation
canadienne du rein pour mieux faire connaître cette maladie et l'importance vitale de la prévention. Chaque
année, 1 000 personnes reçoivent un diagnostic d'insuffisance rénale
chronique au Québec. L'insuffisance
rénale peut frapper tout le monde. Le diabète et l'hypertension sont qualifiés
de deux tueurs silencieux des reins.
Une étape importante de la lutte
contre les maladies rénales, c'est le besoin d'améliorer les taux de don
d'organes. Un don d'organes représente un don de vie inestimable pour
ces personnes. Songer à faire un don de rein est un geste altruiste qui permet aux receveurs de regagner une
qualité de vie, d'éviter la dialyse et la liste d'attente pour obtenir un
rein provenant d'un donneur décédé. J'invite
tous les Québécois à signer l'autocollant et l'apposer sur leur carte
d'assurance maladie ou de compléter le formulaire à cet effet et
d'informer leurs familles. Merci.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Merci beaucoup. Il faut se rappeler, pour tout le
monde, autant que possible, on essaie
de rentrer dans le temps imparti, qui est une minute. Et on peut permettre,
mais je le sais, je l'ai fait ce matin, mais pas trop.
Maintenant,
M. le député de Saint-François pour sa déclaration de ce matin. M. le député de
Saint-François, à vous la parole.
Souligner les réalisations de
la
Fromagerie La Station inc.
M. Guy Hardy
M.
Hardy : Merci, M. le Président. Permettez-moi de porter à votre
attention les réalisations de la Fromagerie La Station, située à Compton, dans le comté de Saint-François. Depuis
2003, cette entreprise a remporté de nombreux prix et distinctions
nationales et internationales soulignant la grande qualité de ses différents
produits fromagers. Le dernier prix en lice
obtenu est celui du championnat du Concours des fromages fins canadiens, qui a
eu lieu dernièrement à Montréal.
C'est
pourquoi je désire féliciter en cette Chambre les propriétaires de la
Fromagerie La Station, Mme Carole Routhier et M. Pierre Bolduc, ainsi que leurs employés, qui oeuvrent à produire
et à offrir aux consommateurs des produits de haute qualité issus de
notre terroir. Je vous remercie, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Gendron) : On vous remercie, M. le président. Je cède
maintenant la parole à Mme la députée de Saint-Henri—Sainte-Anne
pour sa déclaration de ce matin. À vous, Mme la députée.
Souligner la Semaine
internationale de l'aérospatiale
Mme Dominique Anglade
Mme
Anglade : Merci, M. le Président. J'aimerais aujourd'hui souligner la
Semaine internationale de l'aérospatiale, qui se tient cette semaine, du 25 au 29 avril. Cette semaine nous
permet de mettre en lumière les divers enjeux auxquels fait face cette industrie. C'est également
l'occasion pour tous les acteurs du secteur, PME, grandes entreprises,
organismes publics, institutions
d'enseignement, syndicats, de développer des relations d'affaires et de discuter
de l'avenir du secteur.
Cette
année, la Semaine de l'aérospatiale nous permet aussi de souligner le
10e anniversaire d'Aéro Montréal, qui est un véritable catalyseur de cette industrie, pour reprendre les
termes utilisés par le premier ministre plus tôt cette semaine.
Il
est important pour nous d'appuyer cette Semaine internationale de
l'aérospatiale, puisqu'il s'agit d'un secteur névralgique pour notre économie. Avec plus de 200 entreprises et
quelque 40 000 emplois, le Québec est un joueur majeur et représente la troisième capitale mondiale de
l'aérospatiale. Je profite donc de cette tribune pour rappeler toute
l'importance de ce secteur pour notre
économie, et je souhaite que la Semaine de l'aérospatiale soit l'occasion pour
tous les participants de discuter des enjeux.
Et,
en terminant, j'aimerais souhaiter un très bon anniversaire,
10e anniversaire en fait, à toute l'équipe d'Aéro Montréal. Merci,
M. le Président.
• (9 h 50) •
Le Vice-Président (M. Gendron) : Merci beaucoup, Mme la députée. Je cède
maintenant la parole à Mme la députée de Gatineau pour sa déclaration de
ce matin. Mme la députée, à vous.
Souligner le 75e anniversaire
de l'Ordre des technologues
en imagerie médicale, en radio-oncologie et en
électrophysiologie médicale du Québec
Mme Stéphanie Vallée
Mme
Vallée : Merci, M. le Président. Alors, c'est un plaisir pour
moi de souligner le 75e anniversaire de l'Ordre des technologues en imagerie médicale, en
radio-oncologie et en électrophysiologie médicale du Québec, les TIMRO.
D'ailleurs, je veux souligner la présence des représentants de l'ordre dans nos
tribunes.
Fondé
le 28 avril 1941, l'Ordre des TIMRO, alors appelé la Société des
techniciens en rayons X du Québec, est devenu
un ordre professionnel au moment de la création du système professionnel, en
1973. Partenaire à part entière de nos
services de santé depuis 75 ans, il regroupe aujourd'hui quatre domaines
d'exercice qui en fait un ordre
unique par l'étendue de ses responsabilités dans le domaine de la santé publique.
Je
tiens donc à remercier les quelque 6 000 membres
de l'ordre pour leur participation à la modernisation de notre système de santé
et leur souci de maintenir le lien de confiance qu'ils ont entretenu et qu'ils
entretiennent avec le public. Merci beaucoup.
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Je vous remercie, Mme la députée de Gatineau. Ce matin, on a deux déclarations
de plus que le nombre permis. Il faut
solliciter un consentement, et je voudrais le faire tout de suite. Alors, c'est
12 plutôt que 10. Alors, est-ce qu'il y a consentement pour ajouter deux
déclarations de députés?
Des voix : Consentement.
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, s'il y a consentement, c'est ce qui va se passer. Et cela, c'est M. le
député de Chambly qui va nous faire la présentation de sa déclaration. M. le
député, à vous la parole.
Souligner le Mois de l'autisme
M. Jean-François Roberge
M. Roberge : M. le Président, au Québec, le mois qui s'achève
revêt depuis plusieurs années une signification bien particulière.
Depuis 1984, avril est utilisé pour souligner aux quatre coins de la province
le Mois de l'autisme.
En tant
qu'enseignant, je suis bien au fait des difficultés que doivent surmonter au
quotidien les enfants atteints d'un
trouble du spectre de l'autisme : incompréhension, intolérance, rejet. Il
y a malheureusement encore de nombreux défis à relever.
Mais, il faut
aussi se le dire, grâce à l'ouverture d'esprit puis au dévouement de beaucoup
d'intervenants, il y a aussi de beaux
succès, de belles histoires. En ce Mois de l'autisme, il importe de rappeler
que le développement et l'intégration
des personnes autistes sont des responsabilités qui nous incombent à tous et
que ces personnes ont des talents et
des habiletés. Misons ensemble sur leurs forces et donnons-leur la chance de
s'épanouir et de prendre leur place dans la société.
En mon nom et
celui de ma formation, c'est un plaisir de souligner, donc, le Mois de
l'autisme. Ensemble, brisons les
tabous et aidons les jeunes et tous les autres atteints de troubles du spectre
de l'autisme à se projeter dans le futur et à prendre leur place.
Le Président suppléant (M. Morin) :
Merci, M. le député de Chambly. J'inviterais maintenant M. le député d'Abitibi-Ouest
pour sa déclaration.
Féliciter les lauréats des prix Major Desjardins de la
municipalité régionale de comté d'Abitibi-Ouest
M. François Gendron
M.
Gendron : Merci,
M. le Président. À titre de député d'Abitibi-Ouest, j'éprouve toujours une
belle fierté de voir que des gestes
sont posés dans ma circonscription et qu'ils soient reconnus. Le récent gala
des prix Major Desjardins a été
l'occasion de reconnaître l'excellence des acteurs de l'industrie touristique
de l'Abitibi-Témiscamingue, et une fois de plus la MRC d'Abitibi-Ouest a fait bonne figure. L'artiste Jacques
Baril, qui jouit d'une réputation internationale, a reçu le prestigieux prix ambassadeur. La ville de
La Sarre, qui célébrera son 100e anniversaire en 2017, a été honorée
du Major Jocelyn-Carrier pour l'importance
marquée qu'elle accorde à la qualité de vie de ses citoyens. Enfin, un Major
a été décerné à la Pourvoirie des îles du
lac Duparquet. Cette entreprise, située sur un site d'une beauté rare, s'est
illustrée dans la catégorie de l'hébergement
en pourvoirie. Les propriétaires, Janis Lavoie et Sylvain Audet, sont réputés
pour la qualité de leurs services et
leur accueil chaleureux.
Je félicite
et je remercie les lauréats de la MRC
d'Abitibi-Ouest. Vos initiatives font briller l'Abitibi-Témiscamingue
comme destination touristique. Bravo! Merci.
Le Président suppléant (M. Morin) :
Merci, M. le député d'Abitibi-Ouest.
Maintenant,
ça met la fin à la rubrique Déclarations des députés, et je suspends les
travaux durant quelques instants.
(Suspension de la séance à 9 h 54)
(Reprise à 10 h 1)
Le
Président : Mmes, MM. les députés, nous allons nous recueillir en ayant une pensée particulièrement spéciale aujourd'hui. C'est une journée dont vous avez fait une motion hier, d'ailleurs, pour faire en sorte de bien
marquer cette journée de reconnaissance à l'égard des gens qui sont
morts au travail. Donc, nous allons avoir une pensée pour leurs parents, amis,
et compagnes et compagnons de travail. Vous aurez vu que le fleur-de-lis a été
mis à mi-mât sur notre porte-drapeau sur le parlement pour cette raison. Alors,
je vais vous inviter à vous recueillir avec cette pensée.
Présence
de la ministre de la Fonction publique de la République
française, Mme Annick Girardin, et du député de
Saint-Pierre-et-Miquelon, M. Stéphane Claireaux
Merci. Ne
vous assoyez pas si rapidement parce que j'ai le plaisir de souligner la
présence dans nos tribunes de la ministre de la Fonction publique — une
grande amie du Québec — qui
est avec nous. Mme Girardin fut secrétaire d'État à la Francophonie jusqu'à il n'y a pas longtemps et elle connaît
très, très, très bien le Québec parce qu'en plus c'est une de nos voisines, elle a été députée de
Saint-Pierre-et-Miquelon, tout comme son collègue qui est avec elle aujourd'hui
et qui est M. Stéphane Claireaux, qui est député
de Saint-Pierre-et-Miquelon.
Présence de Mme Diane
Barbeau, ex-parlementaire
de l'Assemblée nationale
J'ai cru voir
Mme Barbeau, oui, Mme Barbeau, qui a été députée de Vanier, qui est
avec nous aussi aujourd'hui.
Présence du consul
général de France
à Québec, M. Nicolas Chibaeff
Et il y a le consul général de France qui
accompagne Mme la ministre aussi, M. Nicolas Chibaeff.
Alors là, je pense que vous pouvez vous asseoir.
Je pense que j'ai fait le tour. Je pense bien avoir fait le tour. Je pense bien
avoir fait le tour. J'avais cru voir quelqu'un qui avait marché beaucoup pour
s'en venir ici, entre autres, M. Vollant, mais je ne l'ai pas vu. Ça fait
que...
Une voix : ...
Présence du Dr Stanley
Vollant
Le
Président : Il est
là? Il est là. Ah! M. Stanley Vollant, le Dr Stanley Vollant, qui est certainement... Je crois, Dr Vollant, que
vous aurez compris que nous sommes tous très touchés par les actions que vous
faites pour mieux nous faire comprendre les nations amérindiennes, et particulièrement
la vôtre.
Dépôt de documents
À la rubrique Dépôt de documents, M. le leader
du gouvernement.
Réponses à une pétition
et à des questions inscrites au feuilleton
M.
Fournier : Merci, M. le Président. Je dépose la réponse du gouvernement à la pétition présentée par le
député d'Argenteuil le 23 mars 2016. Et je dépose également
la réponse aux questions inscrites au feuilleton le 11 février par
le député de Rosemont, le 10 mars par la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques, le 17 mars par le député de Saint-Jean
et les 15 et 24 mars par le député de Lévis.
Le Président : Alors, ces documents
sont déposés.
Il n'y a pas de dépôt de rapports de commissions.
Dépôt de pétitions
Je suis donc à la rubrique Dépôt de pétitions et
j'inviterais Mme la députée de Taschereau.
Assurer la survie de la
Coopérative de solidarité
SABSA en la soutenant financièrement
Mme
Maltais : M. le
Président, je dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale,
signée par 8 467 pétitionnaires. Désignation : citoyens et citoyennes
du Québec.
«Les faits invoqués sont les suivants :
«Considérant que la Coopérative SABSA rejoint
plus de 1 400 personnes par année;
«Considérant
que la Coopérative SABSA est un
service de proximité bien implanté dans la Basse-Ville de Québec;
«Considérant
que l'équipe d'infirmières de la
Coopérative SABSA sort des sentiers battus et permet, entre autres, de rejoindre les clientèles
vulnérables éprouvant des difficultés à accéder à des services de santé;
«Considérant
que la Coopérative SABSA permet de
régler des problèmes d'accès au réseau de santé que vivent
des Québécois, et plus spécifiquement certaines clientèles défavorisées;
«Considérant que les économies liées aux soins
médicaux non facturés sont de 118 000 $ par année;
«Considérant que les services de santé de
proximité sont un investissement et non une dépense;
«Et l'intervention réclamée se résume
ainsi :
«Nous,
soussignés, demandons au gouvernement
du Québec d'assurer la survie de la clinique d'infirmières de la
Coopérative de solidarité SABSA en la supportant financièrement.»
Je certifie que cet extrait est conforme à
l'original de la pétition.
Le Président : Alors,
l'extrait de cette pétition est déposé. J'inviterais maintenant M. le député de
Rosemont.
Autoriser le projet
d'agrandissement de l'école
primaire Saint-Albert-le-Grand à Rosemont
M. Lisée : M. le Président,
je dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale, signée par
283 pétitionnaires. Désignation : parents et amis de l'école primaire
Saint-Albert-le-Grand — c'est
dans Rosemont.
«Les faits invoqués sont les suivants :
«Considérant que l'école Saint-Albert-le-Grand compte actuellement environ 360 élèves et que sa clientèle est en croissance;
«Considérant que cette école est la seule du
secteur à avoir des unités préfabriquées depuis plus de cinq ans à l'arrière de
l'établissement;
«Considérant
que les enfants dont les classes sont situées dans ces unités préfabriquées
doivent composer avec un environnement d'apprentissage
sous-optimal — chaleur,
bruit et isolement;
«Considérant
que le maintien en place des ces installations temporaires engendre une dépense
annuelle qui pourrait être injectée dans un nouveau projet
d'agrandissement;
«Considérant
que déjà, depuis la rentrée 2015, les élèves de maternelle sont transférés dans
l'annexe Accès Est sur la 9e Avenue, faute d'espaces
supplémentaires;
«Considérant
que c'est la troisième fois que le gouvernement refuse un projet
d'agrandissement présenté par la commission scolaire de Montréal;
«Et l'intervention réclamée se résume
ainsi :
«Nous,
soussignés, parents et amis de l'école primaire Saint-Albert-le-Grand située
sur la 18e Avenue à Rosemont, demandons
au ministre de l'Éducation, du Loisir et du Sport d'autoriser, dans les plus
brefs délais, le projet d'agrandissement présenté par la commission
scolaire de Montréal et qui prévoit l'ajout de 10 classes et d'un
gymnase.»
Je certifie, M. le Président, que cet extrait
est conforme à l'original de la pétition.
Le Président : L'extrait de
cette pétition est déposé.
Il n'y a pas
de réponses orales aux pétitions ni d'interventions portant sur une question de
droit ou de privilège.
Je vous
avise qu'après la période de questions et réponses orales sera tenu le vote
reporté à la motion de M. le chef du deuxième groupe d'opposition
débattue hier aux affaires inscrites par les députés de l'opposition
Questions et réponses
orales
Nous en
sommes maintenant à la période de questions et de réponses orales, et je cède
la parole à M. le chef de l'opposition officielle.
Financement de la
Coopérative de solidarité SABSA
M. Pierre Karl Péladeau
M.
Péladeau : Merci, M. le Président. Alors, il y a maintenant deux ans
que le gouvernement libéral est au pouvoir, il y a maintenant deux ans que le gouvernement libéral a plongé le
Québec dans l'austérité. Alors, si nous devions résumer, c'est assez
simple, tout le monde y goûte, les pharmaciens, les contribuables, les
enseignants. Par contre, il y a une exception,
une exception notable et plutôt embarrassante, c'est les médecins, et qui sont
particulièrement bien représentés
au gouvernement par le premier ministre lui-même ainsi que son ministre de la
Santé.
Alors, en
plus de passer à go, M. le Président, l'absence d'imputabilité. Le ministre de la Santé a décidé d'abolir le
commissaire de la santé. Il a décidé que, dorénavant, la collectivité
n'avait plus le droit de s'interroger sur les modes de rémunération des médecins. Alors que le coût de la vie est beaucoup
plus bas ici, au Québec, bien, les médecins sont dorénavant mieux
payés qu'en Ontario et qu'en Colombie-Britannique.
Pendant
que le gouvernement verse des milliards aux médecins, une
clinique d'infirmières, une clinique d'infirmières spécialisées, ici,
est en train d'être asphyxiée par le gouvernement libéral. Même l'Institut économique
de Montréal reconnaît les services qui sont rendus à la collectivité, et le
ministre de la Santé a signé son arrêt de mort.
M. le Président, est-ce que le premier ministre
peut arrêter de gouverner dans l'unique intérêt des médecins?
Le Président : M. le premier
ministre.
M. Philippe Couillard
M.
Couillard : M. le Président, certainement pas un thème d'actualité ce matin. Ce qui est
d'actualité ce matin, c'est que la
meilleure façon de soutenir les services publics au Québec, c'est de faire croître notre économie. Et,
M. le Président, il
y a des moments où on manque le train, on manque le bateau, on manque même
l'avion. Il y a des moments où l'histoire est écrite, et il est trop
tard pour revenir en arrière, et nous sommes aujourd'hui à un de ces moments.
Le
chef de l'opposition officielle comme son collègue de la deuxième opposition
ont eu amplement d'occasions pour indiquer leur fierté comme Québécois
que l'avion le plus moderne du Canada soit fait, assemblé au Québec, et
l'annonce d'aujourd'hui du contrat de Delta montre à quel point...
• (10 h 10) •
Des voix :
...
M.
Couillard : ...à quel point, M. le Président...
Le Président :
M. le...
Des voix :
...
Le
Président : S'il vous plaît! Il y a encore une minute au temps
du premier ministre, je présume que... M. le leader de l'opposition.
M. Drainville :
Le sans rendez-vous de la clinique ferme lundi. Il va-t-u répondre à la
question sur la clinique et cesser de mépriser les infirmières?
Des voix :
...
Le Président :
M. le leader du gouvernement.
M.
Fournier : Le chef de l'opposition a eu l'occasion de poser sa
question en faisant référence à, notamment, deux ans de rigueur budgétaire qui a permis l'équilibre. Le premier
ministre s'est rendu à 40 secondes de sa réponse. Si on le laisse
répondre, je pense qu'il va couvrir l'ensemble du terrain et même...
Le Président :
M. le premier ministre, veuillez poursuivre.
M.
Couillard : M. le Président,
ce qui est évident aujourd'hui, c'est que, pour avoir des services publics de
qualité, il faut avoir une économie qui crée de la richesse, et le secteur
aéronautique québécois, c'est un des plus importants secteurs de création de
richesse dont nous disposons. Et ce qui était particulièrement clair
aujourd'hui, M. le Président, c'est que le gouvernement — et c'est salué par tout le monde
aujourd'hui — a fait
preuve au bon moment, au moment où c'était difficile et important, de
créativité, de courage et d'audace,
ce que n'ont pas pu faire nos collègues de l'opposition officielle et de la
deuxième opposition.
Et je l'entendais ce
matin, M. le Président, dire...
Des voix :
...
Le Président :
M. le leader.
M. Drainville :
...mépriser les infirmières qui sont ici présentes...
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît!
M. Drainville :
Le sans rendez-vous ferme lundi, allez-vous...
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît! M. le premier ministre, veuillez compléter sur la question.
M.
Couillard : Alors, pour avoir des bonnes cliniques, ça prend des bons
revenus gouvernementaux puis une économie en croissance, M. le Président.
Alors,
je l'entendais, ce matin, dire... Écoutez bien ça, monsieur... Écoutez,
la population du Québec. Écoutez, le chef de l'opposition dit : La
belle nouvelle, une hirondelle ne fait pas le printemps. Dans quelle équipe
qu'il joue, M. le Président? Moi, je joue dans l'équipe du Québec.
Le Président :
Première complémentaire, M. le chef de l'opposition.
M. Pierre Karl Péladeau
M. Péladeau : M. le Président, c'est
assez scandaleux et honteux que le premier ministre ne puisse pas répondre à une question toute simple. Ils sont ici
présents. La clinique SABSA va fermer la semaine prochaine. Elle a démontré hors de tout
doute son utilité sociale, elle est en mesure de pouvoir rencontrer des
expectatives de 1 600 patients, ça coûte moins cher.
Est-ce que le premier ministre peut faire autre
chose que de gouverner uniquement en raison des intérêts des médecins?
Des voix : ...
Le Président : S'il vous
plaît! M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M.
Couillard : M. le Président, on remarquera la délicatesse, qui m'empêche de parler de Québecor ici,
là. Quand même, un peu de
prudence de la part du chef de l'opposition officielle.
Maintenant,
M. le Président, je vais répéter encore une fois. Je vais répéter encore une
fois que, pour avoir des services
publics de qualité, ça prend une économie en croissance et prospère, ça prend
des revenus gouvernementaux. Et je
répète encore une fois, et je pose la question, moi aussi, ces soi-disant
nationalistes ont été incapables, incapables...
Des voix : ...
Le Président : M. le leader
de l'opposition.
Des voix : ...
Le Président : S'il vous
plaît! Une personne, là, qui a le droit de parole, c'est le leader de
l'opposition...
Des voix : ...
Le Président : Bien, j'essaie
d'écouter le leader de l'opposition.
Des voix : ...
Le Président : S'il
vous plaît! Il n'y a qu'une personne
qui a le droit de parole ici, puis c'est le leader de l'opposition.
M.
Drainville : M. le
Président, 7 milliards pour les
médecins, pas quelques centaines de mille pour garder la clinique
ouverte. Est-ce qu'il va finir par répondre à la question? C'est son devoir
de...
Le Président : M. le premier
ministre, sur la question.
M.
Couillard : Alors, le
véritable nationalisme, M. le
Président, c'est de soutenir les
entreprises québécoises qui sont
globales, qui innovent. Et le véritable nationalisme, c'est de parler au moment
où c'est difficile, pas déblatérer sur le dos de Bombardier. Il pourra
parler aux gens de Bombardier...
Des voix : ...
Le Président : Je sens
qu'elle devrait être longue, celle-là. M. le leader de l'opposition.
M. Drainville : M. le
Président, la clinique va fermer lundi, le sans-rendez-vous ferme lundi, et
tout ce qu'ils trouvent à faire, c'est rigoler, en face, puis ne pas répondre à
la question.
Le Président : En terminant, M.
le premier ministre.
M.
Couillard : Je regrette, M. le Président, il y a un lien total et complet avec la situation des infirmières de
la clinique dont il est question, et l'économie du Québec, et les
revenus gouvernementaux.
Le Président : Deuxième
complémentaire, M. le chef de l'opposition.
M. Pierre Karl Péladeau
M.
Péladeau : Ça ne donne absolument
rien de poser des questions au premier
ministre, il fait exprès de ne pas
répondre. Le ministre de la Santé a dit
durant l'étude de crédits qu'il n'était jamais allé à SABSA, 1,4 kilomètre,
20 minutes à pied. Alors, il veut l'abolir, il a signé son arrêt de
mort.
Pourquoi le premier ministre gouverne uniquement
dans l'intérêt des médecins?
Des voix : ...
Le Président :
S'il vous plaît! M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M.
Couillard : Alors, je
comprends que c'est une journée difficile pour les deux oppositions, mais,
quand même, M. le Président, là,
quand même... Notre collègue le ministre de la Santé aura l'occasion de
s'exprimer là-dessus. Il veut que...
Des voix : ...
Le
Président : S'il vous plaît! Là, pour l'instant, là, il n'y a
qu'une personne, là, ce coup-ci, là, qui a le droit de parole, c'est M. le
premier ministre.
M. Couillard : Alors, M. le
Président, notre collègue le ministre de la Santé aura l'occasion de répéter
qu'on souhaite une plus grande implication
des infirmières et une plus grande liberté d'action des infirmières dans le
système de santé, mais il faut que ce
soit fait dans le système de santé, en partenariat avec le reste des réseaux de
santé, M. le Président. Il aura l'occasion d'y revenir.
Mais je
reviens encore sur la question fondamentale, la question fondamentale désolante
du comportement du Parti québécois, qui renie toutes ses traditions de
nationalisme économique.
Le Président : Troisième
complémentaire, M. le chef de l'opposition.
M. Pierre Karl Péladeau
M. Péladeau : Quelle fumisterie, M.
le Président! Il ne répond toujours pas aux questions. Alors, le chef du Parti libéral, M. le Président, durant la campagne
électorale, avait promis qu'il formerait 2 000 IPS ici, au Québec, pour
qu'on puisse avoir le même régime de santé
qu'en Ontario et ailleurs au Canada. Qu'est-ce qu'il fait? Il s'est rendu
compte que, malheureusement, les IPS allaient impacter négativement la
rémunération des médecins.
Que va-t-il
faire pour faire en sorte de respecter sa promesse électorale et former des
infirmières professionnelles spécialisées?
Le Président : M. le premier
ministre.
M. Philippe Couillard
M.
Couillard : Alors, on voit
qu'il y a beaucoup de stress du côté de l'opposition officielle, M. le
Président, mais je vais répéter que
notre engagement vise à former, sur 10 ans, un grand nombre d'infirmières
praticiennes spécialisées, et je crois qu'on va y arriver parce qu'on a
la volonté que ça se produise. Il y a un rôle très important à jouer pour les infirmières dans notre système de santé. J'en ai
été moi-même témoin à l'époque lointaine où je pratiquais la médecine,
je sais à quel point leur rôle peut être amélioré et amplifié par les
infirmières praticiennes, M. le Président.
Mais je
reviens à la question fondamentale, le Parti québécois, comme il l'a fait dans
le cas de la charte, perd le contrôle
complètement, perd tout repère, perd le lien avec ses racines, refuse de
soutenir la plus grande entreprise québécoise, M. le Président.
Des voix : ...
Le Président : Chut, chut,
chut! Principale, M. le député de Lac-Saint-Jean.
Écoles dérogeant aux
exigences du ministère
de l'Éducation, du Loisir et du Sport
M. Alexandre Cloutier
M.
Cloutier : M. le Président, il n'y a absolument rien de réglé dans le
dossier des écoles illégales au Québec, et c'est exactement ce que vient
nous confirmer le rapport de la Commission consultative de l'enseignement
privé. Des écoles qui opèrent sans permis,
régime pédagogique non respecté, cours obligatoires qui ne sont pas donnés,
même les antécédents judiciaires qui
ne sont pas vérifiés, et des professeurs qui enseignent sans brevet. Pourtant,
M. le Président, l'ancien ministre de
l'Éducation, la main sur le coeur, avait dit : Plus jamais les écoles
illégales. Il avait pris un engagement pour 2014.
M. le
Président, non seulement le ministre continue de fermer les yeux pour les
écoles illégales, mais il vient tout juste de renouveler le permis à une
école secondaire, M. le Président, qui ne respecte pas le régime pédagogique,
qui continue de tolérer qu'il y ait des professeurs qui n'aient pas les brevets nécessaires
pour enseigner et qui ne respecte pas non plus l'offre et les heures de
cours.
Le Président : M. le ministre
de l'Éducation.
M.
Sébastien Proulx
M.
Proulx : Oui, M. le Président. D'abord, si le collègue fait référence à l'article de ce matin, il
s'agit d'écoles qui ont, effectivement, un permis, mais qu'il y a des manquements, il y a un défaut dans la
conformité, M. le Président, et elles sont accompagnées par le ministère.
C'est, effectivement, un problème qui dure depuis très longtemps. On a plusieurs
écoles dans des situations comme celle-là, pas seulement
des écoles qui sont dans l'article ce matin. Il arrive que des écoles privées aient des renouvellements de permis, M. le Président, mais qu'elles doivent corriger des manquements
tout au long de l'année, et c'est dans le cadre de l'accompagnement qu'on le fait. Si on ne faisait pas l'accompagnement, M. le Président, s'il
n'y avait pas de permis dans ces
écoles-là, le ministère de
l'Éducation pourrait perdre complètement la trace de ce qui se fait à
l'intérieur de ces écoles-là. Alors,
le choix qui est fait actuellement — et
c'est sur recommandation de la commission
consultative, c'est sur recommandation du ministère — c'est de donner, effectivement, parfois des
permis plus courts, mais de faire un accompagnement régulier des écoles
pour qu'on atteigne la conformité, M. le Président.
Le Président : Première
complémentaire, M. le député de Lac-Saint-Jean.
M. Alexandre Cloutier
M.
Cloutier : Bien, justement, M. le Président, parlons-en, de l'avis.
L'avis vous dit de ne pas le renouveler. Puis vous, comme ministre de l'Éducation, vous faites exactement l'inverse,
vous décidez de renouveler le permis, alors que le rapport dit de ne pas
le faire. M. le Président, on a clairement l'exemple d'une école qui ne
respecte pas le régime pédagogique, qui ne
respecte pas les heures d'enseignement puis qui ne respecte pas non plus
l'offre de cours qui doit être suivie sur l'ensemble du territoire.
Comment le
ministre a-t-il pu renouveler à l'école Yeshiva Gedola son permis? A-t-il
l'intention de le révoquer?
• (10 h 20) •
Le Président : M. le ministre
de l'Éducation.
M. Sébastien Proulx
M.
Proulx : Oui, M. le
Président. Lorsqu'on lit ce qui s'est fait au ministère l'an passé, on voit que
même des ministres de l'Éducation du Parti québécois avaient les mêmes
difficultés, M. le Président. Ce n'est pas d'hier qu'on accompagne des écoles
dans ces situations-là, c'est l'intérêt des enfants qui prime.
Dans la
volonté que nous avons de les accompagner, ils doivent avoir un permis. Nous
devons faire en sorte de s'assurer
que les manquements soient réglés dans les meilleurs délais, et c'est dans
l'accompagnement qu'on peut le faire. Souvent,
M. le Président, ce qu'on voit, c'est qu'il y a des manquements au début.
Durant l'année, on se retrouve avec des
situations où ils les corrigent. Et parfois il y a de la récidive, mais c'est
dans l'accompagnement. Une école avec permis, mais avec défaut de conformité, M. le Président, c'est une école où le
ministère de l'Éducation peut suivre ce qui se fait auprès des enfants.
C'est mieux...
Le Président : Deuxième
complémentaire, M. le député de Lac-Saint-Jean.
M. Alexandre Cloutier
M.
Cloutier : M. le Président,
tous les membres de cette Assemblée viennent d'entendre le ministre dire :
L'école a besoin d'un permis pour
opérer. Alors, comment explique-t-il que l'académie Beth Esther à Montréal
accueille 304 élèves, même si elle n'a aucun permis? 90 % des
professeurs ne possèdent pas de qualification nécessaire, et pourtant votre
gouvernement, vous vous étiez engagés à régler toutes les questions des écoles
illégales.
Avez-vous l'intention d'intervenir, comme vous
vous étiez engagés à le faire?
Le Président : M. le ministre
de l'Éducation.
M. Sébastien Proulx
M.
Proulx : Oui. M. le
Président, dans le cas des écoles illégales, ce n'est pas la même chose, M. le
Président. Une école illégale, c'est une école qui n'a pas de permis et pour
laquelle on ne peut pas savoir quel régime pédagogique y est donné et, surtout, s'il y a assiduité des
enfants dans la fréquentation, si on respecte la Loi sur l'instruction publique.
Dans le cas des écoles qui sont discutées ce
matin, ce sont des écoles à qui, oui, effectivement, on a donné un permis, un
permis pour une période plus courte, un
permis pour lequel on va suivre les écoles. Mais, dans le cas des écoles
illégales, M. le Président, celles
qui ne sont pas à la connaissance du ministère de l'Éducation, il y a du
travail qui se fait avec les collègues,
il y a du travail qui se fait avec la direction de la protection de la jeunesse
pour s'assurer que la Loi sur l'instruction publique soit respectée et
que, s'il y a un programme éducatif qui soit donné, M. le Président...
Le Président : En terminant.
M. Proulx : ...qu'il soit en conformité
avec les règles du ministère.
Le Président :
Principale, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
Proposition de développer
un système de prématernelle
pour tous les enfants de quatre ans
M. François Legault
M. Legault :
M. le Président, le taux de décrochage scolaire est plus élevé au Québec
qu'ailleurs. Donc, la CAQ a regardé
le modèle qui existe ailleurs, a consulté des spécialistes, et il y a un
constat qui revient continuellement, il faut agir tôt auprès des enfants qui ont des difficultés d'apprentissage. Il
faut que, le plus tôt possible, les enfants soient évalués par des enseignants ou des orthophonistes et qu'on
leur donne, avec des enseignants ou des orthophonistes, des services qui
sont essentiels pour leur réussite.
Donc, on va
voter tantôt une motion qui a été déposée par la CAQ pour qu'on offre d'ici
cinq ans à tous les parents du Québec d'enfants de quatre ans le choix entre la
garderie ou une prématernelle quatre ans. M. le Président, le premier
ministre n'arrête pas de nous dire : Je fais des efforts, on a mis en
place 90 classes prématernelles, on va en ajouter 70. M. le Président, 160 classes, c'est
2 400 élèves. Il y en a 82 000, enfants de quatre ans. À ce
rythme-là, ça va prendre 60 ans avant d'avoir des prématernelles
quatre ans pour tout le monde.
Est-ce que le
premier ministre peut au moins nous dire, reconnaître ce matin que c'est
important que tous les enfants, au
plus tard à quatre ans, soient évalués pour qu'on puisse voir ceux qui ont des
difficultés d'apprentissage? Et, si oui, comment va-t-il le faire?
Le Président : M. le premier
ministre.
M. Philippe Couillard
M.
Couillard : M. le Président,
notre collègue a entièrement raison, plus on intervient précocement, plus on
détecte les enjeux précocement, plus on peut corriger les trajectoires
et amener les enfants vers la réussite. Et il a également raison de dire que la
maternelle de quatre ans est une très bonne solution, j'ajoute,
particulièrement dans les milieux socioéconomiques défavorisés, qu'il faut donc
prioriser dans le déploiement. Je crois qu'il est d'accord avec cela.
Mais il y a également un rôle pour les services
de garde, M. le Président. On peut également faire ce genre de dépistage et d'intervention dans le cadre des
services de garde, alors il faut faire attention de ne pas créer de
déséquilibre entre les deux réseaux.
Il faut également garder des ressources, M. le Président, pour intervenir après
la prématernelle, dans la maternelle,
la première, la deuxième, la troisième année, bien gérer les transitions entre
le service de garde et l'école primaire,
entre l'école primaire et l'école secondaire. Il n'y a pas qu'une seule recette
pour faire mieux réussir les enfants.
Ce que je
reproche aimablement et amicalement à mon collègue, c'est qu'il a tendance à
présenter les solutions qu'il
préconise comme étant les solutions uniques. Il n'y a pas que la maternelle
quatre ans, il n'y a pas que la fréquentation obligatoire à l'école qui va assurer la réussite, c'est un ensemble
d'actions et surtout une bonne coordination avec les acteurs du milieu, les acteurs du réseau scolaire et les
parents, bien sûr, et les enseignants. Alors, c'est eux et elles qu'on doit
écouter.
Maintenant,
je répète qu'on est déterminés à augmenter l'offre de prématernelle à quatre
ans et en priorisant et en débutant, M. le Président, par les milieux
socioéconomiquement défavorisés.
Le Président : Première
complémentaire, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
M. François Legault
M. Legault :
M. le Président, la majorité des pays de l'OCDE ont mis en place des
prématernelles quatre ans avec des
enseignants. O.K.? Il faut comprendre, là, que, dans une maternelle quatre ans,
on peut donner des services professionnels, ce qui n'est pas toujours le
cas dans un service de garderie.
Donc, moi, je veux savoir de la part du premier
ministre : Est-ce qu'il est d'accord pour dire que c'est urgent d'évaluer puis de donner des services à tous les
enfants de quatre ans qui ont des difficultés? C'est ça, l'égalité des chances.
Le Président : M. le premier
ministre.
M. Philippe Couillard
M.
Couillard : Il a entièrement
raison, M. le Président. Je suis d'accord avec lui, il faut que ces enfants
soient vus, évalués, qu'on dépiste
les enjeux. Mais, encore une fois, on est dans une ambiance qui ne changera
pas, là. Ça va mieux, on a réussi à équilibrer
le budget, à retrouver des marges de manoeuvre, mais il restera toujours un
décalage entre les ressources
disponibles et les choses qu'on veut faire et qu'on doit faire. Donc, il faut
choisir les priorités et les moments où on agit, on ne peut pas tout
faire en même temps.
Moi, ce
que je lui répète, c'est que l'ensemble des mêmes études qu'il cite montrent
également que la priorité absolue doit
être donnée aux enfants qui, malheureusement, M. le Président, pour eux, pour
elles, n'ont pas toute la stimulation que
d'autres enfants, eux, dans d'autres milieux économiques... Alors, je crois
qu'il faut absolument compenser cette inéquité parce que l'inéquité,
elle commence là, elle commence dans l'environnement socioéconomique des
enfants...
Le
Président : En terminant.
M.
Couillard : ...particulièrement avec les prématernelles de quatre ans.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
M. François Legault
M.
Legault : M. le Président, le premier ministre nous dit, d'un
côté : C'est important, des prématernelles quatre ans avec des enseignants, pour aider les enfants qui
ont des difficultés d'apprentissage, mais il nous dit : Je n'ai pas
d'argent. On ne sera jamais assez
pauvres pour ne pas investir auprès des enfants qui ont des difficultés
d'apprentissage. Il veut ouvrir
70 classes par année. Il faudrait en ouvrir 1 000 par année pour être
capable d'offrir des services dans les cinq prochaines années à tout le
monde, pas dans 60 ans. Est-il d'accord, oui ou non, avec la motion?
Le Président :
M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M. Couillard : M. le Président, je dois quand même corriger le préambule. On a
retrouvé des marges de manoeuvre parce
qu'on a rétabli l'équilibre budgétaire, comme lui s'y était engagé, alors qu'il
s'est opposé à toutes les manoeuvres et toutes les mesures qu'on a mises
en place pour atteindre ledit équilibre, M. le Président.
On a maintenant
l'occasion d'investir en éducation. La preuve, c'est qu'on prévoit pour trois
ans 1,2 milliard d'investissements :
500 millions pour la réussite scolaire, 700 millions pour les
installations, ce que jamais on n'aurait pu faire sans équilibrer les
finances publiques, M. le Président.
Alors,
il ne s'agit pas de dire qu'on n'a pas
d'argent. On en a, de l'argent, mais l'argent qu'on met quelque part, on ne le met pas ailleurs ou
même, des fois, on l'enlève ailleurs. Alors, il faut également
s'occuper de services sociaux, il
faut s'occuper de lutte à la pauvreté, il faut s'occuper de santé, il faut
s'occuper d'environnement...
Le Président :
En terminant.
M. Couillard : ...il faut s'occuper de la promotion du Québec.
C'est ça, la mission d'un gouvernement, c'est de faire des priorités. L'éducation,
c'est la grande priorité...
Le Président :
Principale, Mme la députée de Montarville.
Actions envisagées au sujet des écoles ne respectant pas
les
exigences du ministère de l'Éducation, du Loisir et du Sport
Mme Nathalie Roy
Mme
Roy
(Montarville) : Alors, aujourd'hui, M. le
Président, c'est Le jour de la marmotte.
En mai 2014, en mai 2015, j'ai posé une question très importante aux
différents ministres de l'Éducation, il y en a eu plusieurs, et je m'apprête à le refaire ce matin au nouveau ministre de l'Éducation. Et c'est un dossier qui devait être réglé en
2016 sous la ministre libérale Courchesne.
Alors,
je demande au nouveau ministre de
l'Éducation d'agir et de cesser de
tolérer les écoles religieuses qui ne respectent pas le régime pédagogique
du Québec. La Loi sur l'enseignement privé est pourtant très claire, mais le ministère de l'Éducation est incapable de la faire
respecter. On apprend que son ministère a renouvelé en 2015 le permis d'une
de ces écoles à Montréal qui ne respecte pas le programme du ministère, ni son
contenu, ni le nombre d'heures d'enseignement.
Alors, pourquoi le
ministre permet-il encore à des écoles privées religieuses de faire ce qu'elles
veulent au Québec? Il va faire quoi pour son renouvellement prévu en 2016?
Est-ce qu'il va légaliser l'illégalité?
Le Président :
M. le ministre de l'Éducation.
M. Sébastien Proulx
M. Proulx :
Oui, M. le Président, j'ai eu l'occasion précédemment de répondre à la question
en disant ceci. D'abord, il faut distinguer
ce qui est une école illégale, une école qui n'a pas de permis, une école qui
n'est pas sous la responsabilité du
ministère de l'Éducation, et où il ne se donne pas notre programme pédagogique,
et où on ne sait même pas si les enfants occupent et sont en
fréquentation, tel que la loi l'oblige.
Dans
le cas qui nous occupe actuellement, on est devant des écoles qui,
effectivement, ont des manquements à la réglementation, des manquements aux orientations du ministère et à ce
qu'on exige. Et, dans ce cas-là, M. le Président, jusqu'à maintenant, c'est
l'accompagnement qui a été choisi comme le moyen pour améliorer la situation à
l'intérieur des
écoles. Pourquoi, M. le Président? Parce que c'est l'intérêt de l'enfant qui
prime. Et, si le ministère n'est pas présent pour accompagner l'école, ça veut dire que le ministère n'est pas
présent pour s'assurer que les enfants reçoivent l'éducation à laquelle
ils ont droit.
Alors,
dans ce contexte-là, M. le Président, c'est comme ça qu'on a agi, c'est comme
ça qu'on va agir dans ces cas-là.
Mais ce que je dis, c'est : Oui, on va travailler à s'assurer qu'il n'y en
ait pas, des écoles illégales et, oui, M. le Président, on va travailler avec les collègues pour trouver des solutions
lorsque la fréquentation n'est pas acquise, alors qu'elle devrait l'être, parce que c'est la loi et
la responsabilité des parents, M. le Président, d'envoyer les enfants à l'école
avant 16 ans.
• (10 h 30) •
Le Président :
Première complémentaire, Mme la députée de Montarville.
Mme Nathalie Roy
Mme
Roy
(Montarville) : Alors, l'école religieuse en
question avait promis d'apporter des correctifs nécessaires en 2009. De
toute évidence, l'accompagnement, ça ne marche pas. En février 2015, la
Commission consultative de l'enseignement
privé, qui est sous le ministère, estimait que les manquements soulignés depuis
des années auraient déjà dû être corrigés et que le ministre de
l'Éducation devait retirer le permis, en plus de couper les vivres à l'école.
Alors, allez-vous enfin entendre ce que vous dit
votre propre commission? Le ministre peut-il nous assurer que les
infractions à la loi ne sont plus là en 2016?
Le Président :
M. le ministre de l'Éducation.
M. Sébastien Proulx
M. Proulx :
Oui, M. le Président. D'abord, depuis mon arrivée, c'est une question
qui est traitée avec beaucoup de sérieux dans mon bureau. J'ai déjà
discuté avec les collègues qui font partie du comité interministériel.
C'est une situation qui s'est présentée, effectivement, sous notre gouvernement, qui s'est également présentée sous
l'ancien gouvernement. Tous les ministres
de l'Éducation, M. le Président, doivent composer avec ces situations-là. Alors, c'est très clair qu'on va s'y adresser, c'est très clair qu'on va en
discuter, c'est très clair qu'on va voir comment on peut s'assurer que
l'intérêt des enfants puisse primer
en tout temps. Mais, je l'ai dit, M.
le Président, le jour, le ministère de l'Éducation n'est pas présent dans ces écoles-là, on ne sait pas ce qui s'y passe, et je ne
peux pas, comme ministre, répondre de la surveillance et de l'accompagnement
que fait le ministère auprès des enfants.
Le Président :
Deuxième complémentaire, Mme la députée de Montarville.
Mme Nathalie Roy
Mme
Roy
(Montarville) : Alors, on va faire un petit
peu plus de ce qui ne marche pas. M. le Président, dois-je vous rappeler qu'il y a
un jeune homme qui poursuit actuellement le ministère
de l'Éducation pour plus de 1 million de dollars après avoir fréquenté
une école religieuse similaire parce
qu'il soutient qu'il n'a pas été
protégé en tant qu'enfant, qu'il n'a
pas eu droit à la même éducation et au même programme que tous les élèves québécois
qui fréquentent les écoles qui respectent le programme du ministère de
l'Éducation?
Est-ce
que le ministre attend d'autres poursuites avant d'agir contre les écoles
religieuses illégales? Ça traîne depuis trop longtemps, M. le Président.
Le Président :
M. le ministre de l'Éducation.
M. Sébastien Proulx
M. Proulx :
Oui, M. le Président. Je vais répéter ce que j'ai dit : À chaque fois
qu'il y a eu des signalements et à chaque fois qu'il y aura des signalements,
qu'il y a présence d'une école illégale ou une école clandestine, M. le
Président, le ministère intervient. À chaque fois la direction de la
protection de la jeunesse est informée, et il y a un suivi qui est fait auprès des enfants, auprès des gens qui sont
en charge de cette soi-disant école, M. le Président, et là on
intervient.
Dans
ce cas-là, il n'y a pas de flexibilité à donner à l'interprétation de la règle,
la règle, c'est : Ce n'est pas toléré. Dans les cas qui sont dans les articles ce matin, M. le Président, c'est
des cas différents, on est devant des écoles qui ont effectivement des manquements
qu'elles doivent corriger, mais elles sont accompagnées...
Le Président :
En terminant.
M. Proulx :
...par le ministère parce que c'est les enfants qui priment, M. le
Président, et c'est leur...
Le Président :
Principale, M. le député de Chambly.
Cours d'économie dans les écoles
secondaires
M. Jean-François Roberge
M.
Roberge : M. le Président, le 12 avril dernier, le ministre de
l'Éducation nous a dit qu'il prévoyait offrir, au secondaire, un cours optionnel aux étudiants. Ils
pourraient se familiariser avec les finances personnelles, le marché du travail. C'est une bonne idée, mais il y a deux
problèmes majeurs avec la proposition du ministre et du gouvernement.
Premièrement, le cours est optionnel, et, deuxièmement, il n'inclut aucune,
aucune notion d'entrepreneuriat.
Or,
pour ceux qui ne le savent pas, le Québec est au 57e rang pour ce qui est
de la richesse dans l'Amérique du Nord.
Les données du Global Entrepreneurship Monitor, un programme international de recherche
sur l'entrepreneuriat, nous
apprennent que seulement 35 % des Québécois pensent avoir les compétences
requises pour se lancer en affaires; dans
le reste du Canada, c'est 53 %. Il me semble qu'il y a une évidence :
il faut améliorer nos connaissances, nos compétences dans ce domaine-là.
Est-ce
que le ministre peut s'engager à
créer un cours obligatoire portant sur l'économie,
les finances personnelles et l'entrepreneuriat?
Le Président :
M. le ministre de l'Éducation.
M. Sébastien Proulx
M.
Proulx : Oui. M. le
Président, je serai d'accord avec le collègue puis je pense que tout le monde va être
d'accord, on devrait avoir des cours d'économie obligatoires, au Québec, pour les élèves. Je crois
ça, M. le Président.
En
quelques semaines, M. le Président, ce qu'il a été possible pour moi de faire, c'est
d'aller de l'avant avec un cours d'éducation financière, M. le Président, qui était effectivement en élaboration, qui a
été en consultation avec des partenaires
économiques, et qui était disponible,
et que je me suis assuré qu'on puisse dès maintenant annoncer à toutes les commissions scolaires du Québec qu'il pouvait
être dispensé. D'ailleurs, j'ai écrit à chacune d'entre elles, M.
le Président, leur demandant de le mettre à l'horaire le plus rapidement
possible.
Mais
le collègue de Chambly sait très bien, M. le Président, que, pour rendre un
cours obligatoire, il ne faut pas seulement
en préparer un, puis écrire, puis leur demander de le mettre en place; il faut
revoir le programme pédagogique, M. le Président.
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de Chambly.
M. Jean-François Roberge
M.
Roberge : M. le Président, j'informe le ministre que, dans le
programme pédagogique, il y a de la place en secondaire IV. Il peut
vérifier, je lui dis comme ça.
Au cours des
dernières années, il y a plusieurs personnalités du milieu des affaires... M.
Alain Bouchard, Mme Monique Leroux,
M. Jacques Ménard ont plaidé pour la mise en place d'un tel cours. Ça devrait
vous dire quelque chose, ça devrait
sonner des cloches. Ce qu'il manque, c'est quoi? C'est de l'ambition, c'est de
la volonté, c'est le désir de bien préparer nos jeunes pour prendre leur
place au Québec dans le XXIe siècle.
Est-ce que le
ministre va bouger?
Le Président :
M. le ministre de l'Éducation.
Des voix :
...
Le Président :
C'est un peu bruyant. M. le ministre.
M. Sébastien Proulx
M. Proulx :
Oui, M. le Président... (panne de son) ...il n'a pas de leçons à donner à l'ambition
ce matin. S'il a regardé le journal, s'il a
écouté la radio, s'il a vu la télévision, s'il n'est pas fier de ce qu'il a
entendu ce matin, M. le Président, il ne le sera jamais.
Deuxièmement, il y a
un cours d'éducation secondaire qui va être donné dans les écoles. Oui, c'est
un cours optionnel, oui, on devrait avoir un
cours obligatoire, mais le premier pas est fait, et ça a été salué par les gens
du milieu économique, ça a été salué par des professeurs.
Et
là il cherchait une bonne mauvaise... il essayait de faire une mauvaise
nouvelle avec une bonne. La réalité,
M. le Président, c'est qu'on est allés de l'avant, et lui, il aurait aimé ça
être celui qui l'a annoncé. Qu'est-ce que vous voulez, M. le Président?
Il est là, le cours, et il va, très sincèrement, être donné dès cet automne.
Le Président :
Première... Deuxième complémentaire, M. le député de Chambly.
M. Jean-François Roberge
M.
Roberge : M. le Président, gagner sa vie, faire face à ses obligations
financières, faire son budget, être apte à créer son emploi, être travailleur autonome, déduire ses dépenses, ce
n'est pas optionnel, au XXIe siècle, ça fait partie de la vie. Ce
n'est pas facultatif, c'est ça qui attend nos jeunes sur le marché du travail.
Quand
est-ce que le ministre va donner aux jeunes les outils pour qu'ils prennent
leur place dans le XXIe siècle et pas de manière facultative?
Est-ce qu'il va tous les outiller pour prendre leur place et répondre...
Le Président :
M. le ministre de l'Éducation.
M.
Sébastien Proulx
M. Proulx :
Oui. M. le Président, je vais inviter le collègue de Chambly à participer à l'élaboration
d'une politique nationale sur l'éducation et sur la
réussite, M. le Président. Lorsqu'on va mettre en place les mécanismes pour
faire ces consultations-là, la réflexion, identifier les différents sujets,
lorsque ça sera fait, M. le Président, là, il aura participé à l'élaboration d'une politique qui va permettre à nos jeunes d'être des citoyens
outillés pour le XXIe siècle, M. le Président.
Alors,
dans le contexte actuel, en quelques semaines, les premiers pas sont faits, le
signal est donné, M. le Président.
L'économie financière est de retour à l'école.
Le Président :
Principale, M. le député de Terrebonne. C'est à votre tour, là.
Projet d'oléoduc Énergie Est
M. Mathieu Traversy
M.
Traversy : Merci, M. le Président. Vendredi dernier, le ministre de l'Environnement se félicitait d'avoir conclu une entente
avec TransCanada, dans laquelle la pétrolière aurait enfin accepté de respecter
la loi environnementale québécoise et de se soumettre à la décision finale du Québec.
Or, on apprend, dans les documents déposés par TransCanada, que la compagnie
n'a en fait aucune intention de modifier sa position initiale, position selon
laquelle, M. le Président, seul le gouvernement fédéral devrait avoir le dernier mot pour statuer
sur l'oléoduc d'Énergie Est. Le Parti
québécois a déposé mardi une motion qui réaffirme explicitement que c'est au Québec
et aux Québécois d'avoir le dernier mot sur le projet d'Énergie Est. Le gouvernement libéral a refusé
d'appuyer cette motion. M. le
Président, si le ministre de l'Environnement n'est pas
capable d'affirmer clairement que le Québec aura le dernier mot à la fin du processus
du BAPE, à quoi sert de dire que la
compagnie va respecter les lois québécoises? Il faut que les Québécois
aient le dernier mot dans le projet.
Le Québec a-t-il, oui
ou non, le pouvoir de bloquer l'oléoduc d'Énergie Est?
Le Président :
M. le ministre de l'Environnement.
M. David Heurtel
M. Heurtel :
Merci, M. le Président. Dans le dossier de TransCanada depuis deux ans maintenant,
la mission première et la priorité du gouvernement dans le dossier TransCanada, c'était de faire respecter les lois du Québec.
On l'a fait en mai 2014, quand on l'a
affirmé clairement. On l'a redit dans cette Assemblée avec une
motion unanime lorsqu'on a dit que les lois du Québec et les compétences
du Québec en matière environnementale devaient s'appliquer ici, au Québec, sur
le projet TransCanada, avec une évaluation des GES du projet, en passant, M. le
Président.
On
l'a réitéré dans une lettre à TransCanada où on a mis sept conditions. Et, dans
ces sept conditions-là, on disait à
TransCanada clairement qu'il allait y avoir une évaluation
environnementale basée sur les lois du Québec. On a continué notre travail, on est même allés devant les tribunaux en février
dernier, M. le Président, pour faire respecter nos lois. Et, justement,
TransCanada a pris la décision, vendredi dernier, de se soumettre au processus
environnemental complet d'évaluation du projet.
Les lois du Québec
s'appliquent, les compétences québécoises du Québec sont reconnues. Et ce qu'on
a fait et ce qu'on continuera de faire dans le projet de TransCanada, c'est
s'assurer que les Québécoises et les Québécois...
Le Président :
En terminant.
M. Heurtel :
...aient leur mot à dire sur ce projet.
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de Terrebonne.
M. Mathieu Traversy
M.
Traversy : Merci, M. le Président. Mais, si les lois
s'appliquent, pourquoi le ministre refuse-t-il de le prononcer officiellement, de dire que le Québec aura le
dernier mot dans le projet de l'oléoduc d'Énergie Est? Pendant qu'il
brille par son
silence, la Colombie-Britannique, elle, s'est donné le droit de décider pour le
projet de Northern Gateway, les États-Unis
se sont donné le droit, M. le Président, de décider pour le projet de
Keystone XL. Énergie Est, c'est le plus gros projet de pipeline de l'histoire d'Amérique
du Nord et on n'est pas capables de savoir si le ministre va dire oui ou
non avec un veto à la fin de ce processus. Est-ce qu'il peut nous le dire
clairement aujourd'hui?
Le Président :
M. le ministre de l'Environnement.
M. David Heurtel
M. Heurtel :
M. le Président, les deux exemples que cite le député, l'exemple de la
Colombie-Britannique et l'exemple des
États-Unis, ces décisions-là ont été prises après qu'un processus d'évaluation
environnementale complet a été fait.
La décision américaine a été faite après une analyse environnementale qui a
duré cinq ans, M. le Président; la même
chose en Colombie-Britannique. Puis d'ailleurs nos conditions, nos conditions
qu'on a soumises à TransCanada, qui
comprennent une évaluation environnementale complète du projet en vertu de nos
lois, ce sont les mêmes conditions qu'a
appliquées la Colombie-Britannique au projet d'oléoduc dont on parle et
également les mêmes conditions que l'Ontario a. Ce que nous faisons, M.
le Président, c'est que nous affirmons clairement, avec force, nos compétences
en...
• (10 h 40) •
Le Président :
En terminant.
M. Heurtel :
...matière environnementale, et TransCanada s'y est soumise, M. le Président.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le député de Terrebonne.
M. Mathieu Traversy
M.
Traversy : M. le Président, la question est claire : Le
ministre va-t-il, oui ou non, décider à la fin du processus si le projet d'Énergie Est va atterrir ou va
se dérouler, ici, sur le territoire québécois? Le Québec a-t-il, oui ou non, le
pouvoir de bloquer le projet
d'oléoduc? Son silence et sa non-réponse nous font craindre le contraire, M. le
Président. On veut avoir une réponse
claire : Le ministre va-t-il, oui ou non, avoir le pouvoir de bloquer le
projet d'Énergie Est à la fin du processus?
Le Président :
M. le ministre de l'Environnement.
M. David Heurtel
M.
Heurtel : Là où on aurait besoin de clarté, M. le Président, c'est la
position du Parti québécois sur l'oléoduc. Parce que, le
8 mars 2016, dans un article du Journal de Montréal intitulé Le
PQ est «vieillissant», selon le chef de l'opposition
officielle, on cite le chef de
l'opposition officielle, qui dit : «Le chef du PQ a réaffirmé qu'il était
contre le projet TransCanada, mais [il] a refusé de garantir son
opposition à long terme.»
Et on le cite :
«Le Parti québécois est contre le projet. Est-ce qu'il [sera] contre dans 10
[ans], 15 ans...»
Une voix :
...
Le Président :
M. le leader de l'opposition.
M. Drainville :
Article 79. L'article 79. Le Québec a-t-il le pouvoir, oui ou non, de bloquer
le pipeline? C'est ça, la question.
Des voix :
...
Le Président :
M. le leader du gouvernement.
M.
Fournier : Je voulais simplement profiter de l'occasion pour vous
rappeler que la question de règlement ne permet pas de reposer une
question, et ce n'en était pas une. Je voulais juste vous le rappeler, M. le
Président.
Le Président :
Vous êtes bien gentil.M. le ministre de l'Éducation, veuillez
poursuivre, s'il vous plaît...
Des voix :
...
Le Président :
De l'Environnement.
M. Heurtel :
Merci, M. le Président. Alors, le chef de l'opposition officielle dit au Journal
de Montréal : «Le Parti québécois
est contre le projet. Est-ce qu'il [sera] contre dans 10 [ans], 15 ans?
Savez-vous [à] combien sera le prix du pétrole...»
Le critère du Parti québécois, ce n'est pas le
respect des lois du Québec, c'est le cours du pétrole...
Le Président :
En terminant.
M. Heurtel : ...qui va dicter la
décision du Parti québécois dans TransCanada, M. le...
Le Président : Principale, Mme
la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Exploration
et exploitation pétrolière à l'île d'Anticosti
Mme
Manon Massé
Mme Massé : Le Québec a le pouvoir,
et seul mon parti est capable de le dire clairement, M. le Président.
Le 11 avril dernier, la population de l'île
d'Anticosti envoyait un signal fort en élisant M. Pineault comme...
Des voix : ...
Le
Président : S'il vous plaît! Il n'y a qu'une personne ici... je le répète presque à
chaque fois, là, ce matin, c'est un
peu plus compliqué que normalement, mais c'est Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques qui a le droit de parole, et on voudrait... je voudrais
l'entendre, moi, en tout cas. Madame.
Mme
Massé : ...en élisant
M. John Pineault comme maire. Lors de la campagne électorale,
M. Pineault a fermement pris
position contre le projet de forage pétrolier sur cette île fragile. Le premier
geste posé par le maire fut de demander une rencontre au ministre de
l'Environnement.
La tension monte à Anticosti, et la communauté
est inquiète. Des forages avec fracturation hydraulique pourraient avoir lieu cet été. Le maire d'Anticosti fait son travail. Il
protège le droit de ses concitoyens. En février, c'est le P.D.G.
de Pétrolia qui se disait inquiet; il avait peur que le gouvernement du Québec refuse d'octroyer le certificat et de donner
le feu vert à la fracturation hydraulique.
Le premier ministre l'a rencontré. Est-ce que le ministre
de l'Environnement, lui, s'engage à
rencontrer le maire d'Anticosti?
Le Président : M. le ministre
de l'Environnement.
M.
David Heurtel
M.
Heurtel : Merci, M. le Président. J'ai eu la chance, moi, d'aller à Anticosti et
de rencontrer les citoyennes et citoyens d'Anticosti à propos du
projet de fracturation hydraulique de Pétrolia. J'ai pu entendre, justement,
les préoccupations soulevées par les citoyennes et les citoyens.
Et notre préoccupation première, encore une fois, comme
dans TransCanada, M. le Président, c'est de s'assurer que nos lois soient
appliquées.
Là, présentement, dans le projet Anticosti, nous en sommes au dépôt de demandes de
certificat d'autorisation de la part de
Pétrolia pour étudier, d'un point de
vue environnemental, à la lumière
de la science, à la lumière de nos lois, nos règlements en
matière d'environnement, si les trois
forages exploratoires peuvent recevoir, oui ou non, un certificat d'autorisation. On est encore en analyse de ces
trois demandes de certificat d'autorisation là. Une fois que l'analyse sera
complétée, on va évidemment rendre publics les résultats.
Mais soyons
clairs : pour l'ensemble du projet d'exploitation d'Anticosti, il faut
comprendre que c'est clair que l'acceptabilité
sociale va être un facteur, et c'est sûr qu'on va être à l'écoute de la population
lorsqu'on va... si on se rend à l'évaluation du
projet d'exploitation au complet, M. le Président.
Le Président : Première
complémentaire, Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Mme
Manon Massé
Mme Massé : Si on ne veut pas
exploiter, pourquoi explorer? Le P.D.G. de Pétrolia veut imposer un contrat commercial. Le maire d'Anticosti veut simplement
que le gouvernement respecte le principe de l'acceptabilité sociale. Je
ne sais pas si le ministre l'a rencontré depuis son élection. À ma
connaissance, non.
Est-ce que le
ministre va répondre à la demande du maire de suspendre l'émission des permis
ou de certificats d'autorisation maintenant?
Le Président : M. le ministre
de l'Environnement.
M.
David Heurtel
M.
Heurtel : Il faut quand même prendre le temps de remettre en contexte
la situation à Anticosti. Et un bel outil pour ça, c'est le livre de Dominique Lebel, Dans l'intimité du pouvoir,
où, justement... parce que ce contrat-là, vous comprendrez bien, remonte au gouvernement du Parti
québécois. Et on a l'entrée de M. Lebel : «Conseil des ministres. À
l'ordre du jour : "Décision
sur la prise de participation du gouvernement dans une coentreprise avec
Pétrolia..." Les ministres sont soufflés. L'effet de surprise est complet
pour la majorité d'entre eux. [...]Le projet a été piloté dans le plus grand
secret par le ministère du Conseil exécutif.»
On voit la façon de procéder de l'autre côté, M.
le Président...
Le Président :
En terminant.
M. Heurtel : L'autre
côté, c'est dans le secret, on se fout des lois. Nous, on applique les...
Le Président :
Deuxième complémentaire, Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Mme Manon Massé
Mme Massé :
Merci, M. le Président.
Des voix :
...
Mme Massé :
Merci, M. le Président. La population... Il faut que je parle fort, hein? Oui.
La...
Des voix :
...
Le Président :
Je vais vous aider, moi.
Des voix :
...
Le Président :
...la période de questions qui se promène, là.
Une voix :
...
Le Président :
Pas encore. Mme la députée, c'est à vous la parole.
Mme
Massé : La population d'Anticosti a toutes les raisons d'être
inquiète. Elle a déjà goûté à la médecine des compagnies pétrolières dès les années 60. Plus récemment, des forages
ont eu lieu pour du gaz de schiste, et, partout où des forages ont lieu
à travers la planète, les puits fuient. Même chose à Anticosti. Exemple :
Chaloupe n° 1.
Le ministre va-t-il
suspendre l'émission des permis ou certificats d'autorisation, comme le demande
le maire d'Anticosti?
Le Président :
M. le ministre de l'Environnement.
M. David Heurtel
M. Heurtel :
Merci, M. le Président. Comme je l'ai déjà dit, présentement, le gouvernement,
le ministère de l'Environnement, a reçu trois demandes de certificat
d'autorisation pour des forages exploratoires à Anticosti. Cette analyse-là est encore en cours par les experts du
ministère. Ça va se faire d'une façon rigoureuse, sérieuse, basée sur la science. Et, par la suite, on verra s'il y a lieu
d'aller plus loin dans la phase d'exploitation. Mais, pour être clair, M. le
Président, l'acceptabilité sociale
est une composante essentielle de tout projet, que ce soit TransCanada ou
Anticosti, et on va s'assurer d'être à l'écoute de la population, M. le
Président.
Le Président :
Principale, M. le député de La Pinière... La Peltrie, je m'excuse.
Stratégie numérique
M. Éric Caire
M.
Caire : Merci, M. le Président. Quand j'ai fait remarquer à la ministre du Développement économique que 3,1 millions pour le rattrapage
de nos entreprises en matière de commerce électronique, c'était anémique, elle
s'est voulue rassurante et m'a répondu : Il n'y a pas de limite à ce
montant-là, c'est une estimation. Alors là, j'ai dit : Il y a 236 688 entreprises au Québec
qui pourraient se prévaloir d'un crédit d'impôt de 50 000 $. On est
très loin du 3 millions, en effet.
Elle m'a répondu, toujours aussi rassurante : Toute entreprise peut se
prévaloir du crédit d'impôt, il n'y a pas de limite au nombre d'entreprises. Le 3,1 millions n'est pas une enveloppe
fermée — mets-en! — toutes
les entreprises peuvent s'en prévaloir, nous ne refuserons aucun projet.
Bon,
petit calcul rapide, ça veut dire qu'il faut, pour honorer sa promesse,
11 834 400 000 $, duquel on soustrait le
3,1 millions déjà budgété. Il reste un maigre 11 831 300 000 $
à trouver.
Où est-ce que vous
allez le prendre?
Le Président : D'abord...
Des voix :
...
Le Président : Mme la ministre
de l'Économie.
Mme
Dominique Anglade
Mme
Anglade : Alors, merci.
Merci, M. le Président. M. le Président, écoutez... Bien, pardonnez-moi ma voix, d'ailleurs, parce que j'ai aussi attrapé un petit rhume. M. le Président, lorsque le député se lève pour parler de la stratégie,
il parle de la stratégie numérique. La stratégie numérique est une
composante essentielle pour le développement économique, mais on ne peut pas regarder la stratégie
numérique simplement sous un angle très pointu, et on a bien expliqué, dans la
période des crédits, au député de
l'opposition qu'il faut regarder ça de manière beaucoup plus globale. Lorsque
j'ai déposé les trois plans, le plan
du CRIQ, le plan du ministère et le plan d'Investissement Québec, nous avons
fait une annonce importante,
500 millions de dollars qui allaient être alloués aux manufacturiers
innovants. Dans l'enveloppe du manufacturier innovant, M. le Président, il y a également des montants importants qui
vont être alloués pour des stratégies et pour du déploiement au niveau
du numérique également.
Mais, encore
une fois, on essaie de regarder une mesure spécifique dans un budget pour un
montant alloué, alors que la vision du gouvernement est beaucoup plus
large...
Le Président : En terminant.
Mme Anglade : ...elle compte ces
trois piliers importants. Merci, M. le Président.
Le
Président : M. le
député de La Peltrie. Vous m'excuserez auprès de votre mère pour la
première appellation que j'ai faite.
M.
Éric Caire
M.
Caire : M. le
Président, 11 831 300 000 $ de manque à gagner, c'est en
effet assez large, merci. Quand la ministre nous dit : Il n'y a aucun projet qui va être
refusé, le crédit d'impôt, c'est 50 000 $, toutes les entreprises
peuvent y avoir droit, pour honorer
sa promesse, le manque à gagner, c'est ça. Alors, on peut bien, là, parler de
la stratégie numérique globale, il manque
11 831 000 000 $.
Est-ce que le
président du Conseil du trésor peut nous dire où est-ce qu'il va les prendre
pour que la ministre puisse honorer sa promesse?
Le Président : Mme la ministre
de l'Économie.
Mme
Dominique Anglade
Mme Anglade : M. le
Président, avec les calculs qui sont faits par l'opposition, je ne suis pas
sûre que je confierais même 10 $ à l'opposition à gérer.
En toute
honnêteté, M. le Président, lorsqu'on regarde la stratégie du numérique, on ne
peut pas voir est-ce que... Tout ce que le monde dit, c'est qu'il faut
le voir de manière beaucoup plus globale. 500 millions aux manufacturiers innovants dans un endroit qui est ciblé, dans un
endroit qui est reconnu par tous les milieux pour dire à quel point c'est
important, c'est là qu'elle est, la priorité du gouvernement. Et, encore une
fois, j'invite le collègue de l'opposition à regarder le projet de manière
beaucoup plus globale.
Le Président : Deuxième
complémentaire, M. le député de La Peltrie.
M.
Éric Caire
M.
Caire :
Est-ce que la ministre renie ses propos? Est-ce qu'elle nie le fait qu'elle a
dit que 3,1 millions, c'était une
estimation? Est-ce qu'elle nie le fait que les 236 688 entreprises du
Québec auraient droit au crédit d'impôt? Est-ce qu'elle nie qu'elle a dit que c'était 50 000 $ qui était le
plafond? Moi, je veux dire, il n'y a pas 50 façons de le calculer, là :
le nombre d'entreprises par le crédit d'impôt, ça donne
11 834 000 000 $.
Est-ce que la
ministre revient sur sa parole? Est-ce qu'elle a dit n'importe quoi en étude de
crédits? Est-ce que les entreprises du Québec comprennent que c'est
3 millions de dollars, le vrai chiffre, pas d'objectif, pas...
• (10 h 50) •
Le Président : Attention!
Évitons les propos blessants. Mme la ministre de l'Économie.
Mme
Dominique Anglade
Mme Anglade : M. le Président, avec
la manière de gérer le budget proposé par l'opposition, on est rendus probablement à un budget de
1 000 milliards de dollars pour gérer le Québec dans son entièreté.
Soyons sérieux, M. le Président.
Encore une fois, il faut vraiment regarder les chiffres. En aucun cas... et je
le répète, je le répète, ici, il n'y a pas...
Des
voix : ...
Mme
Anglade : J'aimerais répondre à votre question. Vous la posez,
j'aimerais répondre, M. le Président. Tous les projets porteurs, au Québec, nous allons les encourager, tous les
projets qui vont faire en sorte que nous développons l'économie du Québec vont être encouragés, et chaque
semaine nous nous asseyons pour regarder l'ensemble des projets économiques du Québec, M. le Président. Je pense
qu'aujourd'hui est une belle journée pour reconnaître qu'au niveau
économique on a de très bonnes nouvelles. Merci, M. le Président.
Le Président :
Principale, M. le député de Labelle.
Sanctions applicables pour des places en service
de garde subventionnées sous-utilisées
M. Sylvain Pagé
M. Pagé :
Merci, M. le Président. Afin de faire passer le taux de présence de 78 % à
80 % pour la moyenne québécoise, le ministre impose, pour chaque CPE, la
cible de 80 % sans distinction, sans la réalité de chacun des milieux. Vous avez compris que, pour un CPE qui
est déjà au-dessus de 80 %, il n'y en a pas, de problème. Par contre,
pour un autre où il y a des enfants à
risque, enfants malades, travailleurs atypiques, parents séparés, pour ces CPE,
la cible peut être difficile à
atteindre, à un point tel que, pour ne pas subir la menace de coupures
financières, certains CPE ont déjà
envoyé aux parents la directive suivante, et je la cite : «Lorsque le
nombre de jours d'absence [...] atteint la limite permise, la procédure suivante sera appliquée. Un
avis écrit sera transmis aux parents par courrier recommandé afin de
mettre fin à l'entente [de services avec un préavis de deux semaines].»
Question claire : Le ministre va-t-il prendre l'engagement ce matin qu'aucun, aucun enfant ne sera expulsé de son CPE, oui
ou non?
Le Président :
M. le ministre de la Famille.
M. Sébastien Proulx
M. Proulx :
Oui, M. le Président. Je veux réitérer ce que j'ai dit, ce que je dis
depuis le début et ce que j'ai répété au
collègue longuement à l'étude des crédits. D'abord et avant tout, le taux de présence de 80 %, M. le Président, fait partie d'un
ensemble de mesures qui se trouvent dans la nouvelle formule de financement,
c'est vrai, mais qui s'applique à l'ensemble
de l'établissement pour l'ensemble des enfants et pour toute l'année. Ça n'a
rien à voir avec l'enfant lui-même, et ce n'est pas une responsabilité des
parents. Les parents ont maintenant de la flexibilité, M. le Président. Ils ont
la capacité d'avoir des ententes
réduites, flexibles, à temps partiel. Il y a des allocations pour ça qui
pourront être versées vers les établissements.
Alors,
le taux de présence qui devra être maintenu, M. le Président, et qui l'est dans
la grande majorité... La réalité, M.
le Président, c'est qu'en milieu familial on dépasse le 80 %; en garderies
privées subventionnées, on dépasse le 80 %; et, dans le cadre des centres de la petite enfance, M. le Président, on
y était il n'y a pas longtemps, et on est à 78,2 % aujourd'hui.
Alors, j'ai dit à
l'étude des crédits, et je vais le répéter, M. le Président, ce que certains
centres de la petite enfance, garderies ou
milieu familial ont fait jusqu'à maintenant n'est pas la façon de faire. Ils ne
peuvent pas faire cela. Et, s'ils
décidaient d'agir comme ils le proposent ou comme ils le disent aux parents,
nous allons agir, M. le Président, à l'intérieur des règles budgétaires
et nous pourrions pénaliser les établissements qui le font.
Le Président :
Alors, cela met fin à la période de questions et de réponses orales.
Votes reportés
Motion proposant que l'Assemblée demande au gouvernement
de développer un système de prématernelle pour
tous les enfants de quatre ans
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Alors, tel qu'annoncé précédemment, tel que la
présidence l'a annoncé précédemment, nous
allons maintenant procéder au vote reporté sur la motion de M. le chef du
deuxième groupe d'opposition débattue hier aux affaires inscrites par
les députés de l'opposition, qui se lisait comme suit :
«Que
l'Assemblée nationale reconnaisse l'importance de lutter contre le décrochage
scolaire, notamment par des interventions visant à dépister et à prévenir des
retards d'apprentissage auprès des enfants d'âge préscolaire.»
Des
voix : ...
Le
Vice-Président (M. Gendron) : S'il vous plaît!
«Qu'elle demande au
gouvernement de développer sur 5 ans un système universel, mais non
obligatoire, de prématernelle pour tous les enfants de 4 ans à partir de 2017».
Que les députés en faveur de cette motion
veuillent bien se lever.
La Secrétaire adjointe :
M. Legault (L'Assomption), M. Bonnardel (Granby), M. Caire (La Peltrie),
M. Martel (Nicolet-Bécancour), Mme Roy (Montarville), Mme Samson
(Iberville), M. Roberge (Chambly), M. Laframboise (Blainville), M. Schneeberger (Drummond—Bois-Francs), Mme D'Amours (Mirabel), M. Lemay
(Masson), Mme Lavallée (Repentigny),
M. Surprenant (Groulx), M. Spénard (Beauce-Nord), M. Paradis (Lévis), M. Picard
(Chutes-de-la-Chaudière), M. Jolin-Barrette (Borduas).
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Merci. Que les députés contre cette motion veuillent
bien se lever.
La Secrétaire
adjointe : M. Couillard (Roberval), M. Fournier (Saint-Laurent), Mme
Thériault (Anjou—Louis-Riel),
M. Paradis (Brome-Missisquoi), M. Blais (Charlesbourg), Mme Charbonneau
(Mille-Îles), M. Leitão (Robert-Baldwin), M. Hamad (Louis-Hébert), Mme David
(Outremont), M. Proulx (Jean-Talon), M. D'Amour (Rivière-du-Loup—Témiscouata),
M. Huot (Vanier-Les Rivières), M. Kelley (Jacques-Cartier), Mme Vallée
(Gatineau), M. Lessard
(Lotbinière-Frontenac), M. Barrette (La Pinière), M. Blanchette
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue),
M. Heurtel (Viau), M. Arcand
(Mont-Royal), Mme Charlebois (Soulanges), Mme Anglade (Saint-Henri—Sainte-Anne), Mme Vien (Bellechasse), M. Billette (Huntingdon), M. Daoust
(Verdun), Mme St-Pierre (Acadie), M. Reid (Orford), Mme Nichols
(Vaudreuil), M. Morin (Côte-du-Sud), M. Bernier (Montmorency), Mme de Santis
(Bourassa-Sauvé), Mme Weil (Notre-Dame-de-Grâce),
Mme Ménard (Laporte), M. Sklavounos (Laurier-Dorion), Mme Boulet (Laviolette),
M. Ouellette (Chomedey), Mme Rotiroti (Jeanne-Mance—Viger), M. Poëti (Marguerite-Bourgeoys), M. Girard
(Trois-Rivières), M. Iracà (Papineau), M.
Bolduc (Mégantic), M. Tanguay (LaFontaine), M. Simard (Dubuc), M. Chevarie
(Îles-de-la-Madeleine), M. Drolet (Jean-Lesage), M. Rousselle (Vimont),
M. Auger (Champlain), M. Boucher (Ungava), M. Bourgeois (Abitibi-Est), M.
Fortin (Pontiac), M. Giguère (Saint-Maurice), M. Habel (Sainte-Rose), M. Hardy
(Saint-François), M. Merlini (La Prairie),
Mme Montpetit (Crémazie), M. Plante (Maskinongé), M. Polo (Laval-des-Rapides),
Mme Simard (Charlevoix—Côte-de-Beaupré),
M. St-Denis (Argenteuil), Mme Tremblay (Chauveau), M. Busque (Beauce-Sud), Mme
Sauvé (Fabre).
• (11 heures) •
M. Péladeau (Saint-Jérôme), M. Drainville (Marie-Victorin),
M. Marceau (Rousseau), M. Therrien (Sanguinet), M. Bérubé (Matane-Matapédia), Mme Poirier (Hochelaga-Maisonneuve),
Mme Léger (Pointe-aux-Trembles), Mme Lamarre (Taillon), M. Traversy (Terrebonne), M. Bergeron (Verchères), M. Leclair
(Beauharnois), M. Gaudreault (Jonquière), Mme Maltais (Taschereau), M.
LeBel (Rimouski), Mme Hivon (Joliette), M. Cloutier (Lac-Saint-Jean), M. Lisée (Rosemont), M. Pagé (Labelle), M. Cousineau
(Bertrand), Mme Jean (Chicoutimi), M. Ouellet (René-Lévesque), M. Rochon (Richelieu), M. Villeneuve (Berthier),
Mme Ouellet (Vachon), M. Turcotte (Saint-Jean), M. Kotto (Bourget), Mme
Richard (Duplessis), M. Roy (Bonaventure).
Mme David (Gouin),
M. Khadir (Mercier), Mme Massé (Sainte-Marie—Saint-Jacques).
Le Vice-Président (M. Gendron) : Y a-t-il des abstentions? Je n'en vois pas. M. le
secrétaire général, pour le résultat du vote. M. le secrétaire général.
Le
Secrétaire : Pour : 17
Contre :
92
Abstentions :
0
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Alors, la motion est rejetée.
Motions sans préavis
Nous sommes maintenant aux motions sans préavis, et, en
fonction des règles que sont les nôtres, je reconnais un membre du deuxième groupe d'opposition, et
c'est M. le député de Borduas. Pour la présentation de votre motion, M.
le député, à vous la parole.
Réitérer le
fait que tous les mariages célébrés au Québec ont des
conséquences civiles et doivent être déclarés au Directeur de
l'état civil afin de respecter les dispositions du Code civil
du Québec en cette matière
M.
Jolin-Barrette : Merci, M. le Président. Je demande le consentement
pour déposer la motion suivante conjointement avec la députée de Joliette ainsi
qu'avec la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques :
«Que l'Assemblée
nationale réitère que tous les mariages célébrés au Québec ont des conséquences
civiles et doivent être déclarés au
Directeur de l'état civil afin de respecter toutes les dispositions prévues en
cette matière au Code civil du Québec;
«Que l'Assemblée nationale demande à la ministre de la
Justice de rappeler à tous les célébrants leurs obligations en ce sens
et qu'elle en assure le respect.» Merci, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Alors, M. le leader adjoint du gouvernement, y a-t-il
consentement pour débattre de cette motion?
M.
Sklavounos : Nous
proposons l'adoption sans débat, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Alors, la motion est adoptée. Oui, M. le
leader du deuxième groupe.
M.
Bonnardel : M. le Président, je demande le vote nominal sur
cette motion.
Mise
aux voix
Le Vice-Président (M. Gendron) : Alors, un vote nominal est appelé. Que l'on appelle
les députés. Et je ne vois pas de whip debout, donc, nous sommes prêts à
procéder tout de suite au vote.
Des
voix : ...
Le
Vice-Président (M. Gendron) : On va attendre la conférence des
leaders, là. Ça va?
Une
voix : ...
Le Vice-Président (M. Gendron) : Oui. Alors, nous allons appeler le vote tel
qu'indiqué. Alors quels sont ceux qui sont favorables?
La Secrétaire adjointe :
M. Legault (L'Assomption), M. Bonnardel (Granby), M. Caire (La Peltrie),
M. Martel (Nicolet-Bécancour), Mme Roy (Montarville), Mme Samson
(Iberville), M. Roberge (Chambly), M. Laframboise (Blainville), M. Schneeberger (Drummond—Bois-Francs), Mme D'Amours (Mirabel), M. Lemay
(Masson), Mme Lavallée (Repentigny),
M. Surprenant (Groulx), M. Spénard (Beauce-Nord), M. Paradis (Lévis), M. Picard
(Chutes-de-la-Chaudière), M. Jolin-Barrette (Borduas).
M.
Couillard (Roberval), M. Fournier (Saint-Laurent), Mme Thériault (Anjou—Louis-Riel),
M. Paradis (Brome-Missisquoi), M. Blais
(Charlesbourg), Mme Charbonneau (Mille-Îles), M. Leitão (Robert-Baldwin), M.
Hamad (Louis-Hébert), Mme David (Outremont), M. Proulx (Jean-Talon), M.
D'Amour (Rivière-du-Loup—Témiscouata),
M. Huot (Vanier-Les Rivières), M.
Kelley (Jacques-Cartier), Mme Vallée (Gatineau), M. Lessard
(Lotbinière-Frontenac), M. Barrette
(La Pinière), M. Blanchette (Rouyn-Noranda—Témiscamingue), M. Heurtel (Viau), M. Arcand
(Mont-Royal), Mme Charlebois (Soulanges), Mme Anglade (Saint-Henri—Sainte-Anne),
Mme Vien (Bellechasse), M. Billette (Huntingdon), M. Daoust (Verdun), Mme
St-Pierre (Acadie), M. Reid (Orford), Mme Nichols (Vaudreuil), M. Morin
(Côte-du-Sud), M. Bernier (Montmorency), Mme de Santis (Bourassa-Sauvé), Mme
Weil (Notre-Dame-de-Grâce), Mme Ménard
(Laporte), M. Sklavounos (Laurier-Dorion), Mme Boulet (Laviolette), M.
Ouellette (Chomedey), Mme Rotiroti (Jeanne-Mance—Viger), M. Poëti (Marguerite-Bourgeoys), M. Girard (Trois-Rivières), M. Iracà
(Papineau), M. Bolduc (Mégantic), M.
Tanguay (LaFontaine), M. Simard (Dubuc), M. Chevarie (Îles-de-la-Madeleine), M.
Drolet (Jean-Lesage), M. Rousselle (Vimont), M. Auger (Champlain), M.
Boucher (Ungava), M. Bourgeois (Abitibi-Est), M.
Fortin (Pontiac), M. Giguère (Saint-Maurice), M. Habel (Sainte-Rose), M. Hardy
(Saint-François), M. Merlini (La Prairie), Mme Montpetit (Crémazie), M.
Plante (Maskinongé), M. Polo (Laval-des-Rapides), Mme Simard (Charlevoix—Côte-de-Beaupré), M. St-Denis (Argenteuil), Mme
Tremblay (Chauveau), M. Busque (Beauce-Sud), Mme Sauvé (Fabre).
M. Péladeau (Saint-Jérôme), M.
Drainville (Marie-Victorin), M. Marceau (Rousseau), M. Therrien (Sanguinet),
M. Bérubé (Matane-Matapédia), Mme Poirier
(Hochelaga-Maisonneuve), Mme Léger (Pointe-aux-Trembles), Mme Lamarre (Taillon), M. Traversy (Terrebonne),
M. Bergeron (Verchères), M. Leclair (Beauharnois), M. Gaudreault
(Jonquière), Mme Maltais (Taschereau), M. LeBel (Rimouski), Mme Hivon
(Joliette), M. Cloutier (Lac-Saint-Jean), M.
Lisée (Rosemont), M. Pagé (Labelle), M. Cousineau (Bertrand), Mme Jean
(Chicoutimi), M. Ouellet (René-Lévesque), M. Rochon (Richelieu), M. Villeneuve (Berthier), Mme Ouellet (Vachon),
M. Turcotte (Saint-Jean), M. Kotto (Bourget), Mme Richard (Duplessis),
M. Roy (Bonaventure).
Mme
David (Gouin), M. Khadir (Mercier), Mme Massé (Sainte-Marie—Saint-Jacques).
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Y a-t-il des abstentions? Je n'en vois
pas. Mme la secrétaire générale.
La
Secrétaire : Pour : 109
Contre :
0
Abstentions :
0
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Alors, cette motion est adoptée.
Nous
en sommes maintenant à un membre du groupe formant le gouvernement, et je cède
la parole au ministre des Affaires autochtones. Pour la présentation de
votre motion, M. le ministre, à vous la parole.
Souligner la présence du Dr Stanley Vollant, initiateur de la
Marche
Innu Meshkenu, et son engagement à accroître le mieux-être de
sa
communauté et celui de l'ensemble des communautés autochtones
M. Kelley :
Merci, M. le Président. Je sollicite le consentement de cette Assemblée afin de
présenter la motion suivante
conjointement avec le député de Beauharnois, le député de René-Lévesque, le
député de Masson et le député de Mercier :
«Que [cette Assemblée]
souligne la présence en ses murs [de] Dr Stanley Vollant et [les]
participants et [les] participantes de la Marche Innu Meshkenu;
«Que cette
Assemblée reconnaisse que le Dr Vollant est l'initiateur de cette grande
marche destinée à donner de l'espoir
aux jeunes, à faire valoir l'importance des aînés ainsi que favoriser une
meilleure compréhension mutuelle des cultures autochtones et allochtones
tout en stimulant l'intérêt d'adopter des saines habitudes vie;
«Que cette
Assemblée souligne également le caractère exemplaire de l'engagement du
Dr Vollant à accroître le mieux-être de sa communauté et de celui
de l'ensemble des communautés autochtones;
«Qu'elle
transmette ses sincères félicitations à tous les marcheurs et à toutes les
marcheuses qui ont parcouru, à pied, les 241 kilomètres séparant
Cacouna et Wendake avec [...] Dr Vollant.»
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Y a-t-il consentement, M. le leader adjoint du gouvernement, de débattre de
cette motion?
M.
Sklavounos : Oui.
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Oui, M. le leader.
M.
Sklavounos :
Oui, M. le Président, il y a consentement pour le débat, environ deux
minutes : notre ministre des Affaires autochtones; le député de
Beauharnois; le député de Masson; et finalement le député de Mercier.
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, tel qu'indiqué, il y a consentement avec une indication : environ
deux minutes par intervenant. Je vous cède la parole, M. le ministre.
M. Geoffrey Kelley
M. Kelley :
Merci beaucoup, M. le Président. Hier était une journée extraordinaire, j'ai eu
le privilège de faire partie du
comité d'accueil à Wendake pour recevoir les marcheurs et les marcheuses qui
ont fait les 241 kilomètres entre Cacouna
et Wendake. C'était une journée magnifique, on était dans la cour de l'école primaire à Wendake. Alors, quel beau
message qu'on peut envoyer à la jeunesse
d'aller voir arriver ces personnes déterminées de faire la promotion du bien-être et de la santé dans nos communautés
des Premières Nations!
Je pense qu'une des vedettes, à part du Dr Vollant, qui était toujours
très bien reconnu hier, c'était Sabrina, qui est une jeune enseignante à l'école, qui enseigne la
langue huronne à l'école, qui faisait partie de la marche. Alors, c'était
vraiment elle, elle avait le traitement de grande vedette dans la cour de
l'école hier, alors c'était, je pense, un grand moment de fierté. Alors, je pense, c'est très important, le message qu'on a
livré à la jeunesse hier était fort simple : C'est possible, M. le Président, c'est possible d'avoir une fierté dans la culture autochtone, c'est
possible d'avoir la fierté dans les langues autochtones, c'est possible de réussir dans notre société,
c'est possible de rester à l'école, faire vos devoirs. Alors, c'était vraiment
de voir les jeunes autour des marcheurs hier, c'était un très grand moment de
fierté.
Je veux
souligner le courage du Dr Vollant, qui a dit avec grande franchise qu'il
a passé les moments très noirs dans
sa vie, mais il a persisté, il a continué, il va maintenant pêcher, par exemple. Moi, j'ai eu le privilège, il y a un
an, de le voir à Kuujjuaq quand il a
terminé, crois-le ou non, une marche, au mois de... au mois de mars, pardon,
entre Schefferville et Kuujjuaq. Quel
courage, quelle détermination, quel message d'espoir pour la jeunesse
autochtone, mais pour l'ensemble de la société québécoise!
Alors, bravo,
Dr Vollant, bravo à toutes les autres personnes. Je veux le souligner, en
terminant, une autre personne qui a
fait la marche, une grande amie, Nadine St-Louis, qui est à la galerie d'art
Ashukan à Montréal, qui fait la promotion des arts et de la culture autochtones aussi dans notre société. Bravo!
Je sais qu'on a toujours besoin de messages d'espoir pour les Premières Nations au Québec et au Canada.
Bravo pour votre exemple, bravo pour votre courage, bravo pour votre
travail.
• (11 h 10) •
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Merci, M. le ministre des Affaires autochtones, de votre déclaration. Pour la
suite, je cède maintenant la parole à M. le
député de Beauharnois pour son intervention sur cette même motion. À vous la
parole.
M. Guy Leclair
M.
Leclair : Merci, M. le
Président. Alors, au nom de ma formation politique, à notre tour et à mon tour
de saluer M. Stanley Vollant et de
lui dire merci pour ce message d'espoir qu'il apporte avec lui et qu'il donne à
tous les jeunes autochtones.
Il voulait
être un porteur de message d'espoir pour tous les jeunes autochtones au Québec
et d'ailleurs en faire la promotion,
l'éducation et des saines habitudes de vie. M. Vollant a donc pris les moyens
de ses ambitions et a mis sur pied
Innu Meshkenu, la marche de l'humain. Il a traversé, comme l'a dit M. le
ministre, des dizaines de communautés en
portant un message d'espoir à tous ces jeunes qui, on le sait, par les temps
qui courent, les événements qui se passent dans nos communautés autochtones, parfois tristes, surtout non
souhaitables... Alors, le message d'espoir de M. Vollant est d'autant plus crucial aujourd'hui pour la
suite des événements pour ces jeunes-là. On continue à bâtir des écoles. Il ne
faut surtout pas lâcher le pas pour bâtir les écoles, puis s'attarder à ces
jeunes-là, s'assurer qu'ils aient une éducation adéquate dans les communautés
autochtones près de chez eux.
Alors, à Cacouna, le 18 avril dernier,
M. Vollant a repris, en compagnie d'une trentaine de marcheurs... Avec tous
ces événements-là, M. Stanley Vollant est un
modèle de détermination pour tous les autochtones du Québec. Et, M. Vollant,
en mon nom et au nom de ma formation
politique, continuez votre message d'espoir, merci beaucoup pour le courage
que vous avez et que vous apportez aux jeunes autochtones du Québec. Merci.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Alors, on vous remercie, M. le député de
Beauharnois, pour votre intervention. Et je cède maintenant la parole à
M. le député de Masson pour la sienne, son intervention. À vous.
M.
Mathieu Lemay
M.
Lemay : M. le Président, la région de la Capitale-Nationale a la
chance d'accueillir, ces jours-ci, le Dr
Stanley Vollant, ce médecin innu originaire de la région de la Côte-Nord. Il
souhaite lancer un message de persévérance et d'incitation au changement
des habitudes de vie des jeunes autochtones.
Le
projet de M. Vollant, l'Innu Meshkenu, est un long périple de plus de
5 200 kilomètres à travers l'ensemble du Québec pour rejoindre
toutes les communautés autochtones. M. Vollant, il se fait porteur d'espoir et
d'inspiration, particulièrement chez nos
jeunes autochtones souvent en quête de modèles. On a souvent vu dans
l'actualité la misère sociale que
vivent les jeunes dans les communautés autochtones les plus éloignées. À
travers sa grande marche, M. Vollant cherche
à les rejoindre et à les convaincre de choisir la vie. Lui-même, il est issu
d'une famille ayant eu son lot de défis. Il a été élevé par sa mère, son père étant disparu. Il a ensuite été
sauvé des orphelinats par ses grands-parents. Il a eu un parcours de vie parsemé d'embûches. Il faut une
résilience et une persévérance hors du commun pour surmonter ce genre de difficultés. C'est son propre exemple qu'il
souhaite porter vers les jeunes des communautés autochtones pour qu'ils
choisissent, eux aussi, la vie.
M.
le Président, M. Vollant marche pour les autochtones. Il est un phare dans la
tempête promettant aux jeunes un
monde plus stable, plus sécure. Je suis heureux de joindre ma voix à celle de
mes collègues pour aider à propulser encore plus loin la lumière. Merci,
M. le Président.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Alors, on vous remercie, M. le député de Masson. Je cède maintenant la parole à M. le député de Mercier pour
son intervention.
M.
Amir Khadir
M. Khadir : Merci,
M. le Président. C'est vraiment
un bonheur de joindre ma voix à celle de mes collègues pour accueillir
ici Stanley.
Stanley est un ami depuis à peu près
une trentaine d'années. On s'est côtoyés dans les hôpitaux de Montréal
comme résidents. Stanley est surtout un fier représentant des peuples
autochtones, du peuple innu, mais il n'est pas seul.
Au
cours de ces cinq ans où il a marché ces milliers de kilomètres, il y a
des centaines et des centaines de Québécois
d'origine autochtone, de toutes origines qui
ont marché à ses côtés pour le message d'espoir, de persévérance, comme on l'a dit, pour donner la chance à des jeunes de
se projeter autrement que par les mauvaises nouvelles, que par les histoires
malheureuses qui frappent trop souvent nos
concitoyens d'origine autochtone. Mais cette marche symbolise bien plus que
la marche de ces quelques centaines
d'autochtones, et leurs alliés, et leurs amis, et leurs frères, et leurs soeurs
à travers le Québec, ça symbolise beaucoup et aussi... et c'est dans ce
symbole qu'il y a quelque chose de fort. Quand on se lève collectivement ici pour les applaudir, c'est qu'on
reconnaît la marche patiente des peuples autochtones depuis 500 ans,
500 ans de dépossession, de
colonialisme en Amérique du Nord. Il a fallu de longues marches au cours de toutes
ces années pour enfin faire reconnaître leur droit à l'égalité, la
pleine reconnaissance de leurs droits ancestraux, de leurs droits historiques
sur leur territoire.
Donc,
c'est une longue marche qui s'est d'abord butée aux grands propriétaires terriens, aux
grands conquistadors. Ils ont
survécu, ils ont gagné. Ça s'est buté, au cours des années, surtout au XXe siècle,
à beaucoup de problèmes avec les grandes compagnies
minières, les grandes compagnies forestières, qui continuent à sévir sur tous
les territoires d'Amérique, mais les peuples
autochtones résistent et vont de l'avant. C'est leur marche aussi contre le
capitalisme sauvage, ces zones
d'ombre qui font beaucoup mal à tous les peuples dépossédés, y compris les
peuples autochtones, et les lois désuètes,
ailleurs comme ici, qu'ils ont devant eux. Mais, d'abord et avant tout, c'est
une marche pour panser les blessures profondes,
le choc post-traumatique laissé dans ces communautés de manière collective dû
au colonialisme — oui, j'arrive, M. le Président, mais c'est important — aux blessures profondes que portent ces
peuples à cause des décisions que nous avons prises, que d'autres ont
prises en notre nom contre leurs intérêts, et je pense au pensionnat forcé, je
pense aux orphelinats dans lesquels on a placé ces enfants.
Heureusement, ces
marches sont venues à bout de nos insensibilités, ont réussi à percer — à
percer — le
mur médiatique, et aujourd'hui, collectivement, on les remercie de leur
détermination et on va les accompagner.
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Alors, on vous remercie, M. le député de Mercier, de
votre intervention.
Mise
aux voix
Est-ce que cette
motion est adoptée? Oui?
M.
Sklavounos : Je
demanderais un vote par appel nominal.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Alors, un vote par appel nominal est appelé. Je
ne vois pas de whip debout, nous sommes en mesure de procéder dès
maintenant.
Une voix :
...
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Oui, oui, je viens de voir qu'il y a...
Une voix :
...
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Non, non, je vous ai vu, là. Vous n'êtes pas obligé
d'affirmer ce qui est visible.
On va suspendre
quelques minutes, parce qu'effectivement les pas grands sont debout.
(Suspension de la séance à
11 h 19)
(Reprise à 11 h 20)
Le Vice-Président (M. Gendron) : Alors, tel qu'indiqué, nous allons procéder au
vote nominal. Alors, quels sont ceux qui sont favorables? Allez.
La
Secrétaire adjointe : M. Couillard (Roberval), M. Fournier
(Saint-Laurent), Mme Thériault (Anjou—Louis-Riel), M. Paradis (Brome-Missisquoi), M.
Blais (Charlesbourg), Mme Charbonneau (Mille-Îles), M. Leitão (Robert-Baldwin),
M. Hamad (Louis-Hébert), Mme David (Outremont), M. Proulx (Jean-Talon), M.
D'Amour (Rivière-du-Loup—Témiscouata), M. Huot (Vanier-Les Rivières),
M. Kelley (Jacques-Cartier), Mme Vallée (Gatineau), M. Lessard (Lotbinière-Frontenac), M. Barrette
(La Pinière), M. Blanchette (Rouyn-Noranda—Témiscamingue), M. Heurtel (Viau), M. Arcand (Mont-Royal), Mme Charlebois
(Soulanges), Mme Anglade (Saint-Henri—Sainte-Anne), Mme Vien (Bellechasse), M. Billette (Huntingdon), M. Daoust
(Verdun), Mme St-Pierre (Acadie), M. Reid (Orford), Mme Nichols
(Vaudreuil), M. Morin (Côte-du-Sud), M. Bernier (Montmorency), Mme de Santis
(Bourassa-Sauvé), Mme Weil (Notre-Dame-de-Grâce),
Mme Ménard (Laporte), M. Sklavounos (Laurier-Dorion), Mme Boulet (Laviolette),
M. Ouellette (Chomedey), Mme Rotiroti (Jeanne-Mance—Viger), M. Poëti (Marguerite-Bourgeoys), M. Girard
(Trois-Rivières), M. Iracà (Papineau), M. Bolduc (Mégantic), M. Simard (Dubuc),
M. Chevarie (Îles-de-la-Madeleine), M. Drolet (Jean-Lesage), M. Rousselle
(Vimont), M. Auger (Champlain), M. Boucher (Ungava), M. Bourgeois
(Abitibi-Est), M. Fortin (Pontiac), M.
Giguère (Saint-Maurice), M. Hardy (Saint-François), M. Merlini (La Prairie),
Mme Montpetit (Crémazie), M. Plante (Maskinongé), M. Polo
(Laval-des-Rapides), Mme Simard (Charlevoix—Côte-de-Beaupré), M. St-Denis
(Argenteuil), Mme Tremblay (Chauveau), M. Busque (Beauce-Sud), Mme Sauvé
(Fabre).
M. Péladeau (Saint-Jérôme), M.
Drainville (Marie-Victorin), M. Marceau (Rousseau), M. Therrien (Sanguinet),
M. Bérubé (Matane-Matapédia), Mme Poirier
(Hochelaga-Maisonneuve), Mme Léger (Pointe-aux-Trembles), Mme Lamarre (Taillon), M. Traversy (Terrebonne),
M. Bergeron (Verchères), M. Leclair (Beauharnois), M. Gaudreault
(Jonquière), Mme Maltais (Taschereau), M. LeBel (Rimouski), Mme Hivon
(Joliette), M. Cloutier (Lac-Saint-Jean), M.
Lisée (Rosemont), M. Pagé (Labelle), M. Cousineau (Bertrand), Mme Jean
(Chicoutimi), M. Ouellet (René-Lévesque), M. Rochon (Richelieu), M. Villeneuve (Berthier), Mme Ouellet (Vachon),
M. Turcotte (Saint-Jean), M. Kotto (Bourget), Mme Richard (Duplessis),
M. Roy (Bonaventure).
M.
Bonnardel (Granby), M. Martel (Nicolet-Bécancour), Mme Roy (Montarville), Mme
Samson (Iberville), M. Laframboise (Blainville), M. Schneeberger (Drummond—Bois-Francs),
Mme D'Amours (Mirabel), M. Lemay (Masson),
Mme Lavallée (Repentigny), M. Surprenant (Groulx), M. Spénard (Beauce-Nord), M.
Paradis (Lévis), M. Picard (Chutes-de-la-Chaudière), M. Jolin-Barrette
(Borduas).
Mme
David (Gouin), M. Khadir (Mercier), Mme Massé (Sainte-Marie—Saint-Jacques).
Le Vice-Président (M. Gendron) : Merci. Y a-t-il des abstentions? Il n'y en a pas.
Mme la secrétaire générale, pour le résultat du vote.
La
Secrétaire : Pour : 104
Contre :
0
Abstentions :
0
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Merci. Notre motion est adoptée.
Des
voix : ...
Le Vice-Président (M. Gendron) : Nous sommes toujours à la rubrique des motions
sans préavis, et je reconnais maintenant
un membre du groupe formant l'opposition officielle, et, en l'occurrence, il s'agit
du député de Bourget. Bien, M. le député, pour la présentation de votre
motion, à vous la parole.
Rappeler aux organisateurs des célébrations du 375e anniversaire
de Montréal qu'ils ont le devoir de respecter le caractère
français de la ville et du Québec dans l'affichage et les
communications entourant l'événement
M. Kotto : Merci, M. le Président. Je
sollicite le consentement des membres de notre Assemblée afin de présenter,
conjointement avec la ministre de la Culture
et des Communications, la députée d'Iberville et la députée de Gouin, la motion
suivante :
«Que l'Assemblée
nationale réitère, dans le cadre des fêtes du 375e anniversaire de
Montréal, le caractère français du Québec et de la ville de Montréal;
«Qu'elle rappelle l'article 1 de la Charte de la Ville de
Montréal qui stipule que Montréal est une ville de langue française;
«Qu'elle rappelle que l'article 1 de la Charte de la langue
française stipule que le français est la langue officielle du Québec;
«Que l'Assemblée nationale rappelle à la ville de Montréal,
à Tourisme Montréal et à la Société des célébrations du 375e
anniversaire de Montréal qu'ils ont le devoir impératif de respecter, tel que
stipulé par la Charte de la langue française,
le caractère [...] dans l'affichage et les communications lors des fêtes du
375e anniversaire de Montréal. Ces célébrations,
en 2017, seront une occasion de rappeler, aux touristes et au monde entier, le
riche patrimoine francophone de la ville de Montréal, la métropole
française des Amériques.»
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, M. le leader adjoint du gouvernement, y a-t-il consentement pour
débattre de cette motion?
M.
Sklavounos : Nous
proposons l'adoption sans débat, M. le Président.
Mise aux voix
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, est-ce que cette motion est adoptée?
Des voix : ...
Le Vice-Président (M. Gendron) : Un
instant! Oui, M. le leader de l'opposition officielle, à vous.
M.
Drainville : D'abord, juste pour être bien clair, dans la lecture
qui a été faite de la motion, il s'agit bien du «caractère français dans l'affichage». Il y a un petit mot qui a été
omis dans la lecture. C'est juste pour s'assurer qu'on est conformes au
texte sur lequel nous nous étions entendus.
Et, par la suite, M. le Président, j'aimerais
vous demander un vote par appel nominal.
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, le vote par appel nominal est demandé.
Des voix : ...
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Oui. Un instant! Un instant! Oui, M.
le député de Mercier, à vous la
parole.
M. Khadir : Je propose de reporter le vote qu'on vient de tenir sur l'autre motion,
qu'on... Hein, ça se demande?
Des voix : ...
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Bien là, pour faire ça, il faut demander s'il y a le consentement. Et je
viens d'avoir une indication que ce n'est pas ça qu'on va faire, on
va...
M.
Fournier : Peut-être
juste être clair. Ce n'est pas que je serais... mais j'ai cru apercevoir qu'il y a
des gens qui ont quitté, alors, si on
n'a pas le même personnel dans l'Assemblée, c'est difficile
d'exprimer le même vote. J'ai donc un petit doute là-dessus.
C'est tout ce que je dis.
Des voix : ...
Le Vice-Président (M. Gendron) : On
procède. Alors, on est prêts, les whips sont...
Des voix : ...
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, je m'excuse, madame, ça va être un bon exercice ce matin pour vous.
Des voix :
Ha, ha, ha!
Le Vice-Président (M. Gendron) : Vous le faites très bien, d'ailleurs. Si on
avait un peu plus de silence, ça serait probablement plus
facile pour elle.
Alors, quels sont
ceux qui sont favorables à cette motion? Allez.
La Secrétaire adjointe :
M. Péladeau (Saint-Jérôme), M. Drainville (Marie-Victorin), M. Marceau
(Rousseau), M. Therrien (Sanguinet), M. Bérubé (Matane-Matapédia), Mme
Poirier (Hochelaga-Maisonneuve), Mme Léger (Pointe-aux-Trembles), Mme Lamarre
(Taillon), M. Traversy (Terrebonne), M. Bergeron (Verchères), M. Leclair
(Beauharnois), M. Gaudreault (Jonquière), Mme Maltais (Taschereau), M. LeBel
(Rimouski), Mme Hivon (Joliette), M.
Cloutier (Lac-Saint-Jean), M. Lisée (Rosemont), M. Pagé (Labelle), M. Cousineau
(Bertrand), Mme Jean (Chicoutimi), M. Ouellet (René-Lévesque), M. Rochon
(Richelieu), M. Villeneuve (Berthier), Mme Ouellet (Vachon), M. Turcotte
(Saint-Jean), M. Kotto (Bourget), Mme Richard (Duplessis), M. Roy
(Bonaventure).
M.
Couillard (Roberval), M. Fournier (Saint-Laurent), Mme Thériault (Anjou—Louis-Riel),
M. Paradis (Brome-Missisquoi), M. Blais
(Charlesbourg), Mme Charbonneau (Mille-Îles), M. Leitão (Robert-Baldwin), M.
Hamad (Louis-Hébert), Mme David (Outremont), M. Proulx (Jean-Talon), M.
D'Amour (Rivière-du-Loup—Témiscouata),
M. Huot (Vanier-Les Rivières), M.
Kelley (Jacques-Cartier), Mme Vallée (Gatineau), M. Lessard
(Lotbinière-Frontenac), M. Barrette
(La Pinière), M. Blanchette (Rouyn-Noranda—Témiscamingue), M. Heurtel (Viau), M. Arcand
(Mont-Royal), Mme Charlebois
(Soulanges), Mme Vien (Bellechasse), M. Billette (Huntingdon), M. Daoust
(Verdun), Mme St-Pierre (Acadie), M.
Reid (Orford), Mme Nichols (Vaudreuil), M. Morin (Côte-du-Sud), M. Bernier
(Montmorency), Mme de Santis (Bourassa-Sauvé), Mme Weil
(Notre-Dame-de-Grâce), Mme Ménard (Laporte), M. Sklavounos (Laurier-Dorion),
Mme Boulet (Laviolette), M. Ouellette (Chomedey), Mme Rotiroti
(Jeanne-Mance—Viger), M. Poëti (Marguerite-Bourgeoys),
M. Girard (Trois-Rivières), M. Iracà (Papineau), M. Bolduc (Mégantic), M.
Simard (Dubuc), M. Chevarie (Îles-de-la-Madeleine), M. Drolet
(Jean-Lesage), M. Rousselle (Vimont), M. Auger (Champlain), M. Boucher
(Ungava), M. Bourgeois (Abitibi-Est), M. Fortin (Pontiac), M. Giguère
(Saint-Maurice), M. Hardy (Saint-François), M.
Merlini (La Prairie), Mme Montpetit (Crémazie), M. Plante (Maskinongé), M. Polo
(Laval-des-Rapides), Mme Simard (Charlevoix—Côte-de-Beaupré), M. St-Denis
(Argenteuil), Mme Tremblay (Chauveau), M. Busque (Beauce-Sud), Mme Sauvé
(Fabre).
M.
Bonnardel (Granby), M. Martel (Nicolet-Bécancour), Mme Roy (Montarville), Mme
Samson (Iberville), M. Laframboise (Blainville),
M. Schneeberger (Drummond—Bois-Francs),
Mme D'Amours (Mirabel), M. Lemay (Masson),
Mme Lavallée (Repentigny), M. Surprenant (Groulx), M. Paradis (Lévis), M.
Picard (Chutes-de-la-Chaudière), M. Jolin-Barrette (Borduas).
Mme
David (Gouin), M. Khadir (Mercier), Mme Massé (Sainte-Marie—Saint-Jacques).
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Y a-t-il des abstentions? Je n'en vois
pas. M. le leader.
M.
Fournier : ...décompte final.
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Avant de donner le décompte final.
• (11 h
30) •
M. Fournier : Oui,
avant le décompte final, M. le Président, avec le consentement de la Chambre.
J'ai une de mes collègues qui sans
doute a préféré quelques aspirines et a dû nous quitter, mais la députée de
Saint-Henri—Sainte-Anne
se joindrait à nous pour le vote s'il y avait un consentement.
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Il y a consentement pour qu'on
l'intègre? Il y a consentement. Alors, Mme la ministre.
La Secrétaire :
Mme Anglade (Saint-Henri—Sainte-Anne).
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Merci. Mme la secrétaire générale, pour le résultat du
vote.
La
Secrétaire : Pour : 103
Contre :
0
Abstentions :
0
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Alors, cette motion est adoptée.
Alors,
ce n'est pas terminé. Alors, il faudrait quitter dans le silence, là. Oui, je
le sais. Un instant! On va finir la rubrique
des motions non annoncées. Et je voudrais entendre Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques pour la présentation de cette motion, parce que c'est possible
de quitter dans le silence. Mme la députée, à vous.
Mme Massé :
Merci...
Le Vice-Président (M. Gendron) : Avant votre motion, il y avait une question sur
la motion qu'on vient d'adopter. Je vous entends, M. le leader de
l'opposition officielle.
M. Drainville : Merci, M. le Président. Prière de transmettre la motion que nous venons
d'adopter au cabinet du maire de Montréal, à Tourisme Montréal et également
à la Société des célébrations du 375e anniversaire de Montréal.
Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Je vous remercie. Il n'y a pas d'objection. L'Assemblée nationale s'engage
à donner suite à votre demande puisque c'est le voeu de l'Assemblée.
Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques,
je veux vous entendre sur votre motion.
Mme Massé : Merci, M. le Président.
Je demande le consentement de la Chambre pour débattre de la motion suivante
conjointement avec la députée de Gouin, le député de Mercier :
«Que
l'Assemblée nationale souligne la Journée internationale des travailleuses et
travailleurs qui se tient le 1er mai;
«Qu'elle
reconnaisse l'apport indéniable des travailleuses et [des] travailleurs du
Québec à notre richesse collective autant d'un point de vue économique
que social;
«Qu'elle demande au gouvernement de reconnaître
que [toutes] les travailleuses et [tous les] travailleurs qui travaillent à
temps plein ont droit à un salaire viable et ne devraient pas vivre dans la
pauvreté;
«Que
l'Assemblée nationale demande au gouvernement de s'engager, en collaboration
avec les partis représentés en cette
Chambre, dans un processus pour que le salaire minimum atteigne le seuil viable
de 15 $ [de l'heure] d'ici la fin de la présente législature.»
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Merci, Mme la députée. Y a-t-il consentement de débattre de cette motion?
Il n'y a pas consentement. Alors, ça met fin à la rubrique des motions sans
préavis.
Avis touchant les
travaux des commissions
Et j'en suis maintenant aux avis touchant les
travaux des commissions. Et je cède la parole à M. le leader adjoint du
gouvernement. À vous, M. le leader.
M.
Sklavounos :
Oui, merci, M. le Président. J'avise cette Assemblée que la Commission des
finances publiques poursuivra l'étude détaillée à l'égard du projet de
loi n° 74, Loi concernant principalement la mise en oeuvre de certaines dispositions du discours sur le budget
du 26 mars 2015, aujourd'hui, après les affaires courantes jusqu'à
12 h 30 et de 15 heures à 18 heures, à la salle
Louis-Joseph-Papineau;
La Commission
de l'aménagement du territoire poursuivra l'étude détaillée à l'égard du projet
de loi n° 83, Loi modifiant diverses dispositions législatives en
matière municipale concernant notamment le financement politique, aujourd'hui, de 15 heures à 18 heures, à
la salle du Conseil législatif ainsi que le mardi 10 mai 2016, de
10 heures à midi, à la salle Louis-Hippolyte-La Fontaine;
La Commission des institutions poursuivra
l'étude détaillée à l'égard du projet de loi n° 59, Loi édictant la Loi
concernant la prévention et la lutte contre
les discours haineux et les discours incitant à la violence et apportant diverses
modifications législatives pour renforcer la
protection des personnes, aujourd'hui, après les affaires courantes jusqu'à
13 heures et de 15 heures à
18 heures, à la salle Louis-Hippolyte-La Fontaine, ainsi que le mardi
10 mai 2016, de 10 heures à midi, à la salle Louis-Joseph-Papineau;
La Commission des transports et de l'environnement, quant à elle, poursuivra l'étude détaillée à l'égard du projet de loi n° 76, Loi modifiant l'organisation et
la gouvernance du transport collectif dans la région métropolitaine de
Montréal, aujourd'hui, après les
affaires courantes jusqu'à 13 heures, à la salle du Conseil législatif, et
de 15 heures à 18 heures, à la salle des Premiers-Ministres,
1.38 de l'édifice Pamphile-Le May;
La Commission de l'économie et du travail poursuivra,
elle, l'étude détaillée à l'égard du projet de loi n° 70, Loi visant à permettre une meilleure adéquation entre
la formation et l'emploi ainsi qu'à favoriser l'intégration en emploi, aujourd'hui, de 15 h 30 à
18 heures, à la salle de l'Assemblée nationale, et le mardi 10 mai 2016,
de 10 heures à midi, à la salle des Premiers-Ministres, 1.38 de
l'édifice Pamphile-Le May;
Cette même
commission entreprendra l'étude détaillée du projet de loi n° 75, Loi sur
la restructuration des régimes de
retraite à prestations déterminées du secteur universitaire et modifiant
diverses dispositions législatives, le lundi 9 mai 2016, de 14 heures à
18 heures, à la salle du Conseil législatif;
Et
finalement : La Commission de la santé et des services sociaux poursuivra
les consultations particulières à l'égard du projet de loi n° 92, Loi visant à accroître les pouvoirs de la
Régie de l'assurance maladie du Québec et modifiant diverses
dispositions législatives, le mardi 10 mai 2016, de 9 h 45 à
midi, à la salle du Conseil législatif.
Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
On vous remercie, M. le leader adjoint. Ça prend un consentement, parce
qu'il y avait une légère modification quant aux horaires des travaux. Alors, y
a-t-il consentement?
Des voix : Consentement.
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, il y a consentement.
Avis de la
présidence, maintenant. Pour ma part, je vous avise que la Commission de
l'administration publique se réunira en séance de travail, aujourd'hui,
de 14 heures à 15 heures, à la salle RC.161 de l'hôtel du Parlement,
afin d'organiser les travaux de la commission et de statuer sur la possibilité
que la commission se saisisse de mandats.
Je vous avise
également que la Commission de la santé et des services sociaux se réunira en
séance de travail, le mardi
10 mai 2016, de 9 h 15 à 9 h 45, à la salle RC.161 de
l'hôtel du Parlement, afin de statuer sur la possibilité que la
commission se saisisse de deux pétitions concernant la présence d'un médecin de
famille à Saint-Basile-le-Grand.
Renseignements sur les travaux
de l'Assemblée
Nous
sommes maintenant à la rubrique Renseignements sur les travaux, et j'ai été
informé que M. le député de Granby, leader du deuxième groupe
parlementaire, avait une question. M. le leader, à vous la parole.
M.
Bonnardel : Oui. Merci, M. le Président. Écoutez, M. le
Président, fait assez inusité ce matin : le ministre des Transports mentionnait, hier, dans une
rencontre avec des journalistes, qu'on comprend que la situation du taxi au
Québec et d'Uber est en pleine ébullition,
un dossier extrêmement chaud. Mais le ministre, hier, n'a pas écarté un bâillon,
immédiatement, lors du dépôt d'une future loi.
Or,
vous comprendrez mon grand étonnement face à cette déclaration. À ma
connaissance, c'est la première fois que
je vois un ministre déjà nous indiquer qu'il y aurait bâillon avant même qu'on
puisse adopter minimalement le principe pour voir cette loi. Donc, j'aimerais certains éclaircissements de la
part du ministre, à savoir : Est-ce qu'on va déjà bâillonner les
oppositions ou le processus législatif conventionnel va s'appliquer comme dans
toutes les lois?
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Bien, juste une seconde. C'est juste pour la
jurisprudence. Non, il n'y a pas de problème. Je sais que, normalement, ça doit
porter sur un point, là, qui est au feuilleton. Ce n'est pas le cas. Ce n'est
pas grave. S'il y a consentement, on peut faire à peu près tout ce qu'il est
requis ici de faire entre gentlemen. Alors,
ça a l'air qu'il y a consentement. Alors, je laisse la parole au leader du
gouvernement pour répondre à votre question.
M. Fournier :
Merci. Vous pouvez assister à une convergence, M. le Président, là, entre nous
tous.
D'ailleurs,
notre collègue, dans sa question, a un peu sa réponse. Il dit que, dans ce qu'a
dit le ministre hier, il n'a pas
renoncé, dit-il, à un bâillon, et il termine en disant qu'il a évoqué
l'utilisation d'un bâillon. On comprendra que ce n'est pas tout à fait la même chose. Et, si on regarde, de façon claire,
ce qu'il a dit, c'est : Je vais présenter un projet de loi et, si j'ai le
concours de tout le monde, il sera adopté rapidement. Et je pense même pouvoir
dire, sans prêter d'intention à mon
collègue ministre, que son souhait, c'est qu'il y ait effectivement... que
cette théorie de la collaboration se révèle une pratique, et donc que nous puissions l'adopter rapidement. Et
évidemment l'opposition ne suscitera pas de bâillon dans ce cas-là.
Merci, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Alors, est-ce que c'est satisfaisant? Merci.
M. Fournier :
C'est suffisamment clair.
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Je vous informe...
Des voix :
...
Avis de sanction du projet de loi n° 93
Le Vice-Président (M. Gendron) : S'il vous plaît, là! Avant de passer aux affaires
prioritaires, parce qu'on a des affaires prioritaires aujourd'hui, je
vous informe qu'aura lieu, aujourd'hui, à 17 h 30, au bureau de Son
Honneur le lieutenant-gouverneur, la
sanction du projet de loi n° 93, Loi modifiant la Loi sur l'Assemblée
nationale afin de tenir compte des
changements apportés à la délimitation des circonscriptions électorales
conformément à l'Avis de l'établissement de la liste des circonscriptions
électorales du 12 octobre 2011.
Je vous avise, par ailleurs, que
l'interpellation prévue pour le vendredi 13 mai 2016 portera sur le sujet suivant :
L'improvisation et les coupes du
gouvernement libéral en éducation et son absence de vision en matière de
réussite scolaire. M. le député du Lac-Saint-Jean s'adressera alors à M.
le ministre de l'Éducation, du Loisir et du Sport.
Affaires du jour
La
période des affaires courantes étant terminée, on va maintenant passer aux
affaires du jour.
Affaires prioritaires
Débat restreint sur les rapports des commissions qui ont
étudié les crédits pour l'année 2016-2017
Et je vais indiquer quelles sont les
affaires du jour prioritaires : à l'article 1 du feuilleton, l'Assemblée
entreprend le débat restreint sur les rapports des commissions qui ont
étudié les crédits budgétaires pour l'exercice financier se terminant le
31 mars 2017.
À ce moment-ci, je
dois vous informer que la répartition du temps de parole pour ce débat
restreint, parce qu'il s'agit d'un débat restreint, se déroulera comme
suit : 56 min 30 s allouées au groupe parlementaire formant
le gouvernement, 33 minutes,
presque 34 sont allouées au groupe parlementaire formant l'opposition
officielle, 22 min 30 s seront allouées au deuxième groupe
d'opposition, sept minutes seront réservées aux députés indépendants sous
réserve du deux minutes d'un collègue.
Et je suis prêt à
entendre les premières interventions. Oui?
• (11 h
40) •
M.
Sklavounos : ...juste vous annoncer que, suite à une entente
et des échanges avec les oppositions, nous avons un consentement afin de déroger à l'article 20, notre horaire
normal, afin de poursuivre ce débat au-delà de 13 heures, si jamais
le besoin existe, et de pouvoir procéder au vote.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Je dois valider le consentement, effectivement.
Est-ce que cette Assemblée... Parce
qu'il peut y avoir une entente entre les leaders, mais est-ce que cette
Assemblée valide le consentement de dépasser l'horaire prévu?
Des voix :
...
Le Vice-Président (M. Gendron) : Alors, il y a consentement. Là, on l'a entendu.
Et, en conséquence, je termine l'intervention,
là, cette intervention, et je suis prêt à entendre le premier intervenant. Et,
à ce que je sache, c'est M. le député de Sanguinet. À vous la parole, M.
le député de Sanguinet.
M. Alain Therrien
M.
Therrien : Merci, M. le Président. Écoutez, l'étude des crédits,
c'est un exercice qui nous permet de mieux comprendre la vision du gouvernement, mais, dans le cas de ce
gouvernement, comprendre la vision de ce gouvernement, c'est impossible,
parce qu'ils n'en ont pas.
Alors,
écoutez, on a analysé, de notre côté, là, l'ensemble des informations qui nous
ont été divulguées suite aux questions
que nous avons posées. Évidemment, l'étude des crédits est reliée de près... et
vous le savez bien, avec l'expérience que
vous avez, M. le Président, que c'est très, très lié avec le budget qui a été
déposé cette année, le troisième budget du Parti libéral. Et ce troisième budget du Parti libéral, écoutez, c'est
un budget qui confirme l'austérité. On avait entendu des choses, M. le
Président, comme quoi l'austérité, c'était terminé, qu'avec l'atteinte du
déficit zéro dans l'année 2015‑2016... qu'on
allait réinvestir dans l'éducation, réinvestir dans la santé, faire en sorte
d'avoir des interventions plus intelligentes
et plus musclées dans l'économie québécoise, et ce qu'on constate, c'est que ce
n'est pas le cas, ce budget-là a tout
simplement confirmé la lignée austère de ce gouvernement-là. Et en plus ils
nous disent qu'on va continuer comme ça pour les années à venir.
Et,
quand on parle d'austérité, on parle de coupures, évidemment, on parle de
services aux citoyens qui ont été égrenés,
mais on parle également de ce réflexe-là des libéraux qu'ils ont depuis
longtemps de tout simplement augmenter le
fardeau des taxes et des tarifs constamment chez la population. La famille moyenne,
depuis leur arrivée au pouvoir, là, la
famille moyenne a augmenté ses tarifs et ses taxes d'une valeur de
1 500 $ par année, M. le Président, 1 500 $ de plus.
Alors que les contribuables québécois criaient chut, on leur ajoute
1 500 $.
Bonne nouvelle dans
ce budget, on dit qu'on va éventuellement éliminer la taxe santé, qu'ils ont
eux-mêmes instaurée, c'est une taxe
libérale, et là on nous dit : Grande nouvelle, on va tout simplement
alléger le fardeau de 40 $ des contribuables.
Et là on devrait se taper dans la mite et dire : Bravo! Merci! Vous êtes
extraordinaires! 40 $ de moins, bien, quand tu regardes le fardeau, ça veut dire qu'à la place d'être
1 500 $ ça tombe à 1 460 $, pas de quoi appeler les gens et
les féliciter.
Ça,
c'est un aspect, mais, si on regarde le retrait éventuellement de la taxe
santé, ce qu'on a fait, c'est qu'on a ajouté la taxe famille, M. le Président. Voyez-vous comment ça fonctionne? Et
la taxe famille est beaucoup plus costaude que la taxe santé. C'est ça, le truc, le truc libéral, M.
le Président. C'est des taxeurs compulsifs, ils ne se possèdent plus. Ils
parlent de taxes, puis là, voyez, là,
ils viennent en transe. Il y en a même qui flottent dans les airs, on dirait
qu'ils ont sniffé de l'hélium. Mais ils sont comme ça.
Vous
me laissez aller, M. le Président. Vous n'aimez pas l'hélium, monsieur... Non,
mais, écoutez, écoutez, c'est une
image. Je sais qu'ils ont de la difficulté avec les images, mais il faut
comprendre ce que je veux dire. Je les image parce qu'on n'a jamais vu ça, un gouvernement comme ça, M. le Président,
alors les mots nous manquent. Nous
sommes obligés d'aller avec des
images parce que ça frappe l'imaginaire. Puis c'est comme ça qu'on
peut constater l'horreur imposée par ce gouvernement. Et les mots sont
faibles, M. le Président.
L'austérité nous
amène des politiques édentées. Il n'y a rien dans les politiques qu'on nous
dépose. Stratégie minérale, tu lis ça, il
n'y a rien là-dedans. Pourquoi? Bien, ils ne mettent pas d'argent nulle part.
Ça fait que ce que c'est : des
voeux pieux. Ils vont dire : Ah! bien, on va faire telle chose, telle
chose, mais il n'y a pas d'argent qui est donné, qui est attaché à cette
stratégie-là.
La
politique nationale de l'énergie, ça, c'était... écoutez,
là, on attendait ça comme étant la plus grande nouvelle, là, la plus grande invention depuis les lignes
blanches qu'on a peinturées sur le dos des moufettes. On disait : Écoutez,
ça va être extraordinaire. Et là ce qu'on
s'aperçoit : c'est un pétard mouillé, mais un vrai pétard mouillé, M. le Président. Le spectacle fut extraordinaire. Quand on a déposé la politique, écoutez, tout l'investissement a passé dans le multimédia, il ne restait rien
pour les gestes concrets de la politique. On se serait cru au Cirque du Soleil. Un peu
plus et puis on avait des jongleurs,
et le ministre nous faisait une splite. Mais, bon, dans la politique
nationale de l'énergie, M. le
Président, il n'y a rien
là-dedans.
Mais
là le truc des libéraux, c'est d'étirer les échéanciers, tu sais, à la place de
dire : Cette année, on va donner tant.
Étant donné qu'ils donnent peu, ils se disent : Bien, on va arriver avec
un montant sur 15 ans. Et là on parle de 2 point quelques milliards. Les
gens sont impressionnés. Même, on peut aller jusqu'à 4 milliards. Mais,
quand tu regardes par année ce qu'il y a
dans la politique nationale de l'énergie, c'est 250 millions par année, c'est la moitié du Fonds vert pour tout faire ce
qu'ils veulent faire. Ça n'a pas de sens. Il ne restera rien de ça, aucune
trace de cette politique-là.
La politique
économique a été déposée, encore une fois, la semaine
passée. Écoutez, ça a été écrit sur nappe de cabane à sucre, presque, M. le Président. Ça a été écrit en toute hâte. Écoutez, il n'y a même pas les signatures des ministres
sur le document. Imaginez comment ça a été rapide. Ah! ils se sont installés,
dire : Aïe! Il faut sortir une politique économique. Il y en a un qui a dit : Comment ça se fait qu'il faut
sortir ça aussi vite? Bien, parce que ça fait deux ans qu'on n'en a pas. Bien, l'autre, il a dit : Bien
oui, mais comment ça se fait qu'on va sortir ça, on ne sait même pas ce qu'on
va écrire? Bien, il dit : Ce
n'est pas grave. Il dit : On n'a pas d'argent. Bien oui, mais qu'est-ce
qu'on va faire? Bien, on va faire une politique économique qui utilise
des mots creux puis on va tout simplement déposer ça. Mais ils ont fait ça tellement vite qu'écoutez : ils n'ont même
pas la signature des ministres sur le document. Écoutez, c'est quand même
assez extraordinaire!
Et là, quand
vous parlez de politique économique, là, pour ce gouvernement-là, c'est aussi
facile que de faire une mise en plis
à un chauve, là. Ce n'est pas évident. Ils ne comprennent pas comment ça se
passe dans l'économie, M. le Président. Ils déposent une politique
économique, la ministre nous dit, sans rire : Nous allons mettre
500 millions, 500 millions, écoutez, dans le manufacturier et
l'innovation. Là, on scrute un peu, on s'aperçoit que, dans les crédits, l'innovation a été coupée. Là, on lui pose la question.
Là, elle, elle nous dit : Bien, c'est 500 millions qu'on met à
travers Investissement Québec. Mais
savez-vous où est-ce que vous le prenez? C'est de l'argent neuf? Elle
dit : Non, non, non, ce n'est
pas de l'argent neuf. C'est de l'argent qu'on a pris ailleurs. O.K. Qu'est-ce
que vous allez couper de 500 millions? Ils ne nous le disent pas.
Ça fait que,
là, je veux dire, on va mettre 500 millions dans un secteur, secteur
manufacturier, mais on va le prendre ailleurs.
Bien là, je dis : C'est parce que vous allez gagner des emplois à une
place pour en perdre ailleurs. C'est quand même assez simple à comprendre. On appelle ça, en économie, le coût
d'opportunité. Mais ils ne nous ont pas dit d'où est-ce qu'ils allaient prendre ça. Et là, ils nous ont dit : On va
faire une gestion plus efficace des deniers publics. Parce qu'avant, ce n'était pas efficace? Investissement
Québec n'était pas efficace? C'est ça qu'on veut nous dire? Ils n'étaient
pas réfléchis dans la façon de dépenser
l'agent? Et là elle nous dit : Dans le manufacturier, on va aller dans
l'innovation. Là, on apprend lundi
qu'il y a une usine à Sainte-Claire, dans le comté de Bellechasse, qui va
fermer au mois de mai : 150
emplois. Et savez-vous quoi? C'est dans l'innovation, M. le Président,
l'innovation. Mais là, à ce moment-là, mais qu'est-ce que vous faites? C'est exactement dans le domaine que vous
voulez mettre 500 millions. Réponse : On ne fait rien, on ne
peut pas rien faire. Ça, c'est la réponse préférée des libéraux : On ne
peut pas rien faire.
RONA s'en va.
Qu'est-ce que vous allez faire? Bien, on ne peut pas rien faire. Le Cirque du
Soleil, ce n'est plus québécois,
qu'est-ce que vous allez faire? On ne peut pas rien faire. St-Hubert, qu'est-ce
que vous allez faire? On ne peut pas rien
faire. C'est constamment ce qu'on entend, M. le Président. C'est le festival du
haussement d'épaules avec le visage complètement
ténébreux. C'est ça qu'on entend de l'autre côté. Tout le temps comme ça, M. le
Président. C'est toujours comme ça.
Comment voulez-vous que les Québécois soient confiants dans l'avenir du Québec
quand on a un gouvernement qui nous dit toujours : Écoutez, on ne
peut pas rien faire?
• (11 h 50) •
Ils ont créé 300 emplois cette année, M. le Président, pas 300 000, 300. Ce
n'est même pas un emploi par jour. C'est
ça qu'ils ont fait. Les deux dernières années, les investissements ont reculé,
les investissements privés au Québec ont reculé, M. le Président, il y a
un moins en avant. Et là ils nous disent : Cette année, on va être pas mal
meilleurs. Tabarnouche! C'est une bonne
nouvelle! On est contents, ils vont investir, ils vont avoir un plan de match.
Pas du tout. Ils disent : Cette
année, l'investissement, ça va être zéro — ils sont contents parce que ce n'est pas
négatif. Bien, la mauvaise nouvelle,
c'est qu'à chaque année ce qu'ils nous prévoient, dans la réalité, ça se trouve
à être moins que ça alors que ce qu'on
s'aperçoit, c'est qu'en 2016, M. le Président, il y aura un investissement
privé négatif, un autre recul des investissements privés au Québec.
Croissance
économique de 2 %, M. le Président, c'est ce qu'on avait dit en grande
pompe l'année passée. Je pose la question au ministre : Est-ce que
c'est une prévision qui est optimiste ou réaliste? Le ministre des Finances
dit : Bien non, c'est réaliste. Moi,
j'avais dit, à l'époque : 2 %, c'est réaliste avec toutes les
coupures que vous allez faire? Il dit : Oui, absolument, c'est réaliste. Qu'est-ce qu'on s'aperçoit? Ça a
finalement débouché sur 1,1 % de croissance économique, M. le Président, 1,1 % de croissance
économique. Ça veut dire que les Québécois, comparativement à la cible, se sont
appauvris. On pensait avoir 2 %
d'augmentation de la richesse collective, on a eu 1,1 %, un score
extrêmement faible et, je vous le dis, M. le Président, dans un contexte
favorable à l'économie québécoise.
Le baril de pétrole, le prix du baril a tombé
cette année. On n'est pas producteurs de barils de pétrole, on est consommateurs de barils de pétrole, donc, à ce
moment-là, on aurait avantage, des avantages à tirer de ça. Aucunement.
On n'a pas tiré avantage de ça.
Bien là, tu
dis : O.K., mais le prix du baril de pétrole qui tombe, ça fait tomber la
valeur du dollar canadien, ça fait qu'on
va exporter plus. On a exporté un peu plus, mais c'est seulement... écoutez,
sur 1,1 % de croissance économique, la moitié de l'effort d'amélioration de la richesse collective, la
moitié vient des étrangers, M. le Président. Ça veut dire que les moi-je-ne-fous-rien compulsifs, eux
autres, là, ils ont généré 0,6 % de croissance économique cette année, M.
le Président. Pensez-y, pensez-y.
Et les gens
nous disent : Mais c'est le parti de l'économie. Non, mais c'est une
blague! Le 250 000 emplois prévu, promis, au début, c'était une promesse, je vous l'ai dit, ensuite
c'était une cible, ça a été un objectif, un mythe, et là c'est rendu une grande blague,
une farce monumentale. Et ils ont été élus sur cette promesse-là ou à peu près.
À chaque fois qu'un candidat libéral
s'affichait à la télévision, on voyait le 250 000 emplois en dessous de sa
face. Ça veut dire que c'était le
cheval de Troie. Bien, le cheval de Troie, là, ça finit mal, finalement, c'est
un caniche mal tondu, parce qu'on n'arrive même pas à la moitié du
résultat de 250 000 prévu. C'est ça qui est la réalité, M. le Président.
Et ça, c'est selon les prévisions de Desjardins.
On
parle du Plan Nord. Vous allez dans le Nord-du-Québec, vous jasez avec des gens
qui sont impliqués directement dans
l'exécution du Plan Nord ou dans les réalisations du Plan Nord, il y a une
étude qui a été faite à Sept-Îles, puis ils ont convenu que le Plan Nord
avait créé, cette année, six jobs, six jobs.
Et
leur cheval de bataille économique, qu'ils nous disent toujours, c'est la
Stratégie maritime puis le Plan Nord, puis,
la Stratégie maritime, je trouve ça le fun, je trouve ça intéressant, tout ce
qui est proche d'un plan d'eau, ils appellent ça la Stratégie maritime.
À la minute qu'ils voient un plan d'eau, ah! bien ça, c'est la stratégie... Ils
vont dépenser 5 $ à quelque part, dire : Regarde, on voit l'eau de
loin, là, ça, c'est dans la Stratégie maritime.
Bien là, le seul
problème qu'on a, c'est que les ports, c'est de juridiction fédérale. Ça fait
qu'à quelque part, M. le Président, c'est un
effort qui est limité. Quand tu injectes de l'argent dans la Stratégie
maritime... C'est vrai qu'ils en
injectent peu, M. le Président, ça ne crée à peu près pas d'emplois, mais quand
même. Comment voulez-vous qu'on arrive, justement, à créer des emplois
dans la Stratégie maritime quand tu ne contrôles pas tes ports?
Ça,
M. le Président, là, je passe par-dessus l'idée qu'ils ont fait des coupes dans
l'éducation, des coupes tragiques, tragiques,
M. le Président. Ils ont coupé dans l'avenir du Québec, ils ont coupé chez les
jeunes, puis on en a parlé beaucoup.
Je
passe sous silence ou à peu près
le fait que, dans la santé, là, rien n'a été réglé, au contraire. Tout ce qu'on
a fait, c'est de canaliser l'argent
dans les poches des médecins. Et, pour faire encore mieux aux médecins, et vu
qu'il y a une limite de dépenser du gouvernement,
puis ils ont bien vu que c'était atteint, cette limite-là, bien on a mis des
frais accessoires, M. le Président, pour s'assurer que le gouvernement donnait le maximum dans les poches des médecins,
mais, étant donné qu'il y
a un maximum qu'on peut donner de la
part du gouvernement, bien, pour que les contribuables puissent,
justement, mettre de l'argent dans les poches des médecins aussi, bien on a tout simplement généralisé les frais accessoires, M. le Président.
Moi, je vous dirais,
en terminant, le portrait qu'on a de ce gouvernement-là se résume aux propos du
premier ministre. Le premier
ministre, M. le Président, dans cette auguste Assemblée, nous a déjà dit à maintes
reprises : Si on avait la
séparation du Québec, ce serait la ruine. Ça, ils nous l'ont dit, il
nous l'a dit souvent. Quand on réfléchit, M. le Président, à ces propos-là... Je répète, le premier ministre a dit : Si on avait la
séparation du Québec, ce serait la ruine. Ça, ça veut dire, M. le Président, là, que, si on laissait entre les mains
des Québécois tous les pouvoirs qui leur sont destinés par le fait qu'ils peuvent devenir un pays, qu'ils
garderaient tout l'argent via les taxes, qu'on ferait en sorte que toutes
les décisions qui impliquent les Québécois
seraient prises uniquement par les Québécois... Ça veut dire que les lois
seraient votées par des Québécois,
les lois qui impliquent seulement les Québécois; que les taxes que les
Québécois paient, ce serait décidé par, justement, les Québécois. Ça
veut dire que les Québécois qui iraient à l'étranger puis qui se seraient fait représenter par l'appareil bureautique...
bureaucratique, pardon, du Québec seraient des Québécois. Ça veut dire que les
ambassades puis les gens à l'extérieur du Québec qui parleraient au nom du
Québec, ce seraient des Québécois. Quand le premier ministre du Québec, M. le Président, nous dit : Si nous
prenions nous-mêmes toutes nos décisions, si on faisait confiance à notre population dans tous les aspects
de nos décisions qu'on prend dans notre collectivité, ce serait la ruine,
M. le Président, comprenez-vous ce que je
vous dis là, ça veut dire que ce gouvernement-là puis ce premier ministre-là,
là, il a tellement confiance en son
peuple, il a tellement confiance à ses commettants, il a tellement confiance
aux gens qu'il représente qu'il va nous dire en pleine face que, si le
Québec avait en ses mains tous les outils pour forger sa propre destinée... qu'on serait en ruine? Comment
voulez-vous qu'on ait un respect pour des propos qui sont tenus par le premier
ministre du Québec, M. le Président? Quand
on regarde le résultat de ces politiques-là tout au long du deux ans et demi,
là, deux ans qu'ils sont ici, ce
qu'on voit, M. le Président, ça pue la condescendance, M. le Président. Puis
c'est ça qu'on a depuis deux ans. On
a hâte à dans deux ans pour le sortir, ce gouvernement-là, pour faire en sorte
que le prochain premier ministre, ce soit quelqu'un qui ait confiance et
qui soit fier d'être Québécois. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Alors, M. le député de Sanguinet, on vous
remercie de votre intervention sur les
travaux prioritaires qui sont les nôtres. Et je cède maintenant la parole à M.
le député de La Prairie pour la poursuite du débat, tel qu'indiqué,
puisqu'il s'agit d'un débat restreint. M. le député, à vous la parole.
M. Richard Merlini
M.
Merlini : Merci beaucoup, M. le Président. Vous savez, les palabres de
l'opposition officielle sont toujours très
divertissants, mais, il faut le dire, M. le Président, ce n'est pas avec un
discours de balivernes et de quolibets qu'on bâtit un Québec plus prospère. Ça prend un plan économique, ça prend des
finances saines, ça prend des finances équilibrées et ça prend un ministre des Finances qui dépose un
budget et des crédits, ce que l'opposition officielle n'a jamais été capable
de faire lorsqu'elle était au pouvoir.
Lors
des dernières semaines, nous avons passé 200 heures à étudier et à
questionner l'équipe ministérielle sur les crédits budgétaires. Je voudrais donc commencer par souligner
l'important travail qui a été effectué par tous mes collègues. Lorsque l'on prend part à un tel exercice, nous
nous rendons compte du travail colossal des employés de la fonction publique,
des recherchistes et du personnel de
l'Assemblée nationale. Je les remercie donc, eux aussi, pour leur apport au
processus démocratique.
En effet, M.
le Président, l'étude des crédits est une activité essentielle à notre
démocratie, car elle offre une reddition de comptes à la population. C'est donc sans surprise qu'en tant
qu'adjoint parlementaire au président du Conseil du trésor j'affectionne
particulièrement cet exercice. C'est un moment privilégié qui nous permet de
nous questionner et de débattre sur la façon dont l'argent qui nous a
été confié par les contribuables est dépensé.
• (12 heures) •
Cette année, l'étude des crédits fait suite au
troisième budget de mon collègue le député de Robert-Baldwin, président de Conseil du trésor et ministre des
Finances, un budget qui, pour une deuxième année consécutive, offre aux Québécoises et aux Québécois des finances
publiques saines et équilibrées. Et
notre cible de croissance des dépenses a été respectée pour une deuxième
année consécutive, ce qui est une première en 23 ans, M. le Président.
Je pense
qu'il est important de rappeler quelques mesures de ce budget
qui, je le répète, offre aux Québécoises et
aux Québécois des finances
saines et équilibrées : d'abord,
la réduction de 50 % de la
contribution additionnelle pour le deuxième enfant en service de garde;
la réduction immédiate de la contribution santé jusqu'à son abolition complète l'année prochaine, ce qui représente une réduction
du fardeau fiscal totalisant 759 millions de dollars; la bonification des
primes au travail; le nouveau crédit d'impôt
RénoVert, grâce justement au Fonds vert, M. le Président; les 500 millions
sur trois ans pour la réussite scolaire; le
700 millions de dollars additionnel pour la rénovation et l'amélioration
de nos établissements d'enseignement;
le rabais tarifaire d'électricité pour les entreprises; la réduction de la
cotisation au Fonds des services de santé; et la réduction d'impôt pour
des sociétés innovantes.
Nous l'avons
dit plusieurs fois et nous le redirons : Nous avons remis la maison en
ordre, nous avons établi des fondations solides qui constituent la base
de notre prospérité. M. le Président, il est important de rappeler que, si rien
n'était fait lorsque nous sommes arrivés au
pouvoir en avril 2014, c'était un déficit d'au moins 7 milliards de
dollars qui était attendu pour
l'année 2015-2016. C'était un déficit majeur qui menaçait d'alourdir la
dette du Québec, de limiter les ressources disponibles pour nos services
publics et de grandement nuire à la prospérité générale de notre économie.
Même avec un tel héritage, notre gouvernement a
déposé deux budgets équilibrés consécutifs. En plus, cet équilibre sera durable. Les cibles budgétaires
d'aujourd'hui prévoient son maintien pour au moins les cinq prochaines années. Un équilibre durable est primordial, car
il nous donne la capacité d'emprunter à des taux favorables lorsque nous
devons financer les services qui sont si importants aux Québécois.
À titre d'exemple,
M. le Président, j'aime rappeler que le service quotidien de notre dette
équivaut à la construction de deux
écoles primaires par jour. C'est 30 millions de dollars que nous devons
payer chaque jour sans que les citoyens reçoivent de services additionnels. Voilà pourquoi des gouvernements du
Parti libéral du Québec ont mis en place au fil des ans des mesures comme le
Fonds des générations, des mesures puissantes qui nous permettent de minimiser
la taille de la dette publique et d'assurer une équité
intergénérationnelle.
Nous avons
appris au cours des derniers mois que, si certains de nos collègues de
l'opposition avaient eu leur choix, ils auraient soit mis la hache ou
pigé à deux mains dans le fonds destiné au mieux-être de nos enfants. Aujourd'hui,
M. le Président, après une gestion
rigoureuse des dépenses publiques, nous avons retrouvé notre capacité à faire
des choix. Après tous ces efforts, il
est essentiel de poursuivre notre bon travail, de préserver l'équilibre
budgétaire et de continuer à dégager
une marge de manoeuvre nécessaire pour financer nos priorités. C'est de cette
façon que nous favoriserons la prospérité et la qualité de vie qui
l'accompagne.
La révision
permanente des programmes, que j'affectionne également à titre d'adjoint parlementaire
au président du Conseil du trésor,
est un autre bon exemple des outils qui nous permettront de poursuivre notre
bonne gestion des finances publiques.
La révision continue et continuera afin que l'appareil gouvernemental s'adapte
aux besoins de nos citoyens. Vous
savez, année après année, les besoins des Québécois changent, évoluent et se
transforment, de sorte qu'il faut améliorer et transformer les façons de
faire, les façons de fournir des services à nos citoyens. Nous devons
constamment nous demander si les programmes
répondent encore aux besoins des citoyens mais aussi s'ils y répondront demain.
C'est ça, M. le Président, la
révision permanente des programmes. Ces outils nous ont permis d'atteindre
l'équilibre budgétaire, mais ces
mêmes outils nous ont aussi permis
d'investir dans des secteurs prioritaires comme la santé, l'éducation et les familles du Québec.
Plusieurs
nous ont reproché de ne pas dépenser assez, mais je tiens à mentionner, M. le
Président, que le Québec fait bonne figure quand on le compare aux autres juridictions qui cherchent à atteindre l'équilibre
budgétaire. En effet, nous avons maintenu une
croissance des dépenses consolidée à 2,5 % en 2015-2016, tout en
atteignant l'équilibre budgétaire.
Comparativement, notre voisine l'Ontario, qui a comme objectif d'atteindre
l'équilibre budgétaire en 2017-2018, prévoit
pour cette année une croissance des dépenses de seulement 1 %. De son
côté, la Colombie-Britannique, qui a déjà atteint l'équilibre budgétaire en 2013-2014, avait eu une croissance des
dépenses de 0,3 %. En faisant les bons choix, nous avons réussi à libérer la marge de manoeuvre
nécessaire pour financer nos priorités tout en maintenant la croissance de
notre économie.
M. le
Président, j'ai parlé un peu plus tôt du dernier budget. Je voudrais maintenant
souligner un autre engagement, qui est survenu le 17 mars dernier. En
effet, le gouvernement du Québec a maintenu son engagement d'investir des
sommes importantes afin de procurer
aux entreprises et aux citoyens les infrastructures dont ils ont besoin, de
stimuler l'économie et ainsi créer des
emplois de qualité. Les investissements prévus au Plan québécois des
infrastructures 2016-2026 permettront
de consolider les fondations qui stimuleront la croissance économique de toutes
les régions du Québec. À cet égard,
le niveau du PQI 2016-2026 s'établira à 88,7 milliards de dollars, soit
300 millions de plus que le PQI de l'an dernier. Pour l'année en cours, c'est une somme de près de
quatre fois supérieure à celle investie au début des années 2000 qui est
prévue. On parle ici, cette année, de 9,6 milliards de dollars.
Dans le Plan
québécois des infrastructures 2016-2026, on retrouve, entre autres,
1,2 milliard de dollars pour le secteur
de l'éducation primaire et secondaire, 420 millions pour la rénovation des
universités et des cégeps, une somme supplémentaire
de 106,5 millions de dollars pour financer la construction de
1 500 logements sociaux, 100 millions de dollars pour soutenir des initiatives
touristiques, 50 millions pour le développement de la route verte.
Évidemment, des sommes importantes seront aussi
disponibles pour nos grandes stratégies de développement économique telles que
le Plan Nord, la Stratégie maritime et le plan en électrification des
transports.
M. le Président,
je ne peux m'empêcher de souligner quelques projets de ma circonscription de
La Prairie qui seront mis sur
pied grâce au programme québécois des infrastructures, entre autres la
construction d'une nouvelle école primaire à Saint-Philippe, l'aménagement d'un
terrain de soccer et de football à l'école secondaire la Magdeleine à
La Prairie. Ces deux projets représentent à eux seuls près de
14 millions de dollars d'investissement. Et, dans la MRC de Roussillon, il y aura une zone industrialo-portuaire, à
Côte-Sainte-Catherine, dans le cadre de la stratégie maritime de notre
gouvernement, en plus, en plus du développement du corridor économique
de l'autoroute 30.
Il ne faut pas oublier que la loi n° 38,
qui a permis l'annonce récente de la Caisse de dépôt et placement du Québec, a
permis un modèle novateur pour la réalisation de grands projets
d'infrastructures en transport collectif, qui permettra de répondre aux besoins
des Québécois et de contribuer au développement économique du Québec, tout en limitant les impacts sur notre dette. C'est donc
d'un très bon oeil que je vois la prise en charge de tels projets
d'infrastructure publique par la
Caisse de dépôt. Le Québec doit mettre à profit l'expérience internationale de
la caisse, qui a déjà géré des projets
majeurs dans plusieurs pays. Cette nouvelle approche créera des retombées
économiques importantes et réelles qui profiteront à tous les Québécois.
M. le
Président, ce que notre gouvernement propose, c'est d'assumer nos choix
collectifs mais aussi d'arrêter de les financer en envoyant la facture
aux prochaines générations. Un déficit budgétaire récurrent, c'est exactement
ça. On dépense plus que ce que l'on a, on
reçoit le compte, puis on l'envoie à nos enfants. Notre objectif
est très clair, nous voulons amener
le Québec dans un nouveau cycle de prospérité durable. Nous
voulons un Québec sûr de ses moyens et libre de ses choix. Compte
tenu de la conjoncture, nous avons
suivi la seule voie raisonnable, celle de la responsabilité et du
réalisme : rigueur, cohérence et prudence.
Grâce aux
valeurs libérales qui nous animent, nous avons la conviction que nous disposons
de tous les atouts, tous les atouts
pour relever les défis d'aujourd'hui et de demain, la conviction que nous avons la
capacité de bâtir un Québec
moderne, plus fort, plus prospère et plus juste. Merci, M. le Président.
• (12 h 10) •
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, on vous remercie, M. le député de La Prairie, de votre intervention. Et, pour la poursuite du débat, toujours
sur ce même sujet prioritaire, je cède la parole maintenant à M. le député de Granby pour son
intervention.
M. François Bonnardel
M.
Bonnardel : Merci,
M. le Président. On termine aujourd'hui, avec ce débat restreint de près
de deux heures, un exercice fastidieux qui s'appelle l'étude des crédits, un exercice d'à peu près... pas d'à
peu près, de 200 heures, qui
est réparti entre le gouvernement et l'opposition, les oppositions, où on a à faire une reddition de comptes sérieuse des engagements que le premier ministre et son ministre
des Finances ont énoncés dans leur budget.
Et cet
exercice réparti par les sujets, que
ce soient les finances, que ce soit la santé, l'éducation, le transport, la famille, c'est un exercice où la reddition de comptes ne se
fait pas de la même manière entre le travail que l'opposition fait et, nécessairement, le gouvernement. Après neuf ans à l'Assemblée nationale, j'ai
fait différents crédits, que ce soit à l'habitation,
que ce soit la famille, que ce soit au travail et
comme porte-parole aux finances, et je crois personnellement, et je pense que je peux
parler au nom de la majorité des parlementaires à l'Assemblée
nationale, que cet exercice, selon
moi, doit être modernisé, doit être revu. Et
je suis persuadé qu'autant du côté du gouvernement que de l'opposition
officielle, que de Québec solidaire, que dans... nos travaux des prochaines semaines, prochains mois, vont
amener des décisions où cette répartition du temps, cette façon de
travailler, cette façon de questionner le gouvernement... réparti entre le gouvernement
et les oppositions, devrait être revue, devrait être revue.
Et j'espère
que, dans ces conditions, on sera capables, on sera capables, nécessairement, d'avoir peut-être, encore
une fois, le même nombre de temps, mais de permettre aux oppositions,
M. le Président, dans les circonstances, d'avoir un travail... un travail qui sera plus, comment
dirais-je... plus important en termes
d'heures. Parce que je crois, encore une
fois... Même si c'est fastidieux pour certains collègues de passer 10... huit,
10, 12 heures, il reste quand même que c'est un budget où on adopte
près de 102 milliards d'argent neuf pour cette année. C'est important.
On mobilise
aussi énormément, énormément de gens du côté des ministères. Je pense que les
gens qui ont suivi ça, s'il y en a
quelques-uns, ont vu que, pour certains ministères, que ce soit à la santé et
les plus importants, là, bien, il y a des
dizaines et des dizaines de personnes qui sont mobilisées pendant presque un
mois avant l'adoption... avant le début de ces travaux pour être capables de répondre aux questions de
l'opposition dans des cahiers. Alors, c'est tout un processus qui touche énormément la partie gouvernementale,
qui touche aussi les oppositions, pour préparer des cahiers, des cahiers
de questions. Et, dans les circonstances, je
pense qu'il va de soi, il va de soi après m'avoir connu... Et, M. le Président,
vous avez plus d'expérience que moi, je
pense que cette façon de procéder fonctionne à l'Assemblée nationale depuis
des décennies, des décennies. Donc, selon
moi, cet exercice, pour les prochaines années, sinon, à la limite, pour la
prochaine législation, mérite d'être revu, d'être modernisé, sinon
d'être amélioré.
Et, si on revient, M. le Président, à l'exercice
comme tel, donc, de l'étude des crédits, beaucoup d'argent, 100 milliards et un petit peu plus qui vont
être adoptés dans les prochaines minutes, prochaines heures, c'est un exercice où
on regarde principalement que ce soient les
finances, que ce soit la santé, l'éducation, la famille, on regarde le portrait,
on regarde ce que le gouvernement a déposé,
on regarde du côté des oppositions. On essaie de le faire de façon
constructive. Oui, il y a un côté
partisan, nécessairement, parce qu'on souhaite que nos propres idées soient, nécessairement, mises de l'avant par le gouvernement en place.
Vous comprendrez donc qu'à la base
même, quand on regarde le portrait politique des 15 dernières années, le
Parti libéral qui a été au pouvoir depuis
2003, un petit intermède où le Parti québécois a été au pouvoir sur une portion
minoritaire, on regarde le Québec et on se dit : Est-ce que le Québec va
mieux? Et je le disais de façon ironique voilà deux semaines, mes documents de cette année, en réaction au budget de
2016, j'ai ressorti ceux de l'année passée, en 2015, puis je n'ai pas vu de différence ou presque.
J'aurais pu reprendre les mêmes notes de 2015 et repartir avec un discours
qui aurait énormément, sinon ressemblé à 100 % à ce qui s'est passé
l'année passée.
Pourquoi je vous dis
ça, M. le Président? Parce que le contexte économique, les indicateurs, les
indicateurs économiques, qu'on regarde ceux
de l'investissement privé, ces indicateurs nous démontrent que le Québec est au neutre. Les investissements privés non résidentiels, l'année passée, étaient
à moins 4,7 % au Québec. Cette année, dans le budget,
on les prévoit à 0 %, malheureusement 0 %, l'investissement résidentiel à 0,1 % en termes de PIB, M. le Président. Ça, c'est
significatif, c'est significatif d'une situation qui n'est pas rose malgré le fait, malgré le
fait, là... Et je mets tout de
suite les mots dans la bouche du gouvernement en disant : Bien, oui, ce matin, on a eu une
très bonne nouvelle de la part de
Bombardier pour la CSeries, c'est certain. Le secteur aéronautique au Québec
est un secteur extrêmement important
qui supporte des dizaines... des milliers de
travailleurs au Québec, et on peut se réjouir, on peut se réjouir de
cette nouvelle ce matin.
Maintenant,
au-delà de ça, M.
le Président, il reste que, les manufacturiers, les commerces de détail, l'entrepreneuriat
en général, l'indice de confiance n'est pas à la hauteur, n'est pas à la hauteur
de ce qu'une nation moderne comme la
nôtre représente. Et pourquoi ce n'est pas à la hauteur? Parce que, M.
le Président, le contexte économique à laquelle le gouvernement nous a amenés depuis les 10, 12 dernières années,
bien, amène une situation extrêmement, extrêmement précaire pour plusieurs commerces qui voient de
l'autre côté les consommateurs québécois, ceux qui doivent supporter
l'économie, parce que les consommateurs vont dépenser... bien, les
consommateurs québécois, les citoyens qui nous écoutent, ont de moins en moins
d'argent dans leurs poches, M. le Président.
Et
ça, c'est un contexte indéniable, je l'ai répété des dizaines de fois ici, à
l'Assemblée nationale, mais, depuis minimalement
les cinq dernières années, il faut le répéter, les Québécois ont fait les frais
du retour à l'équilibre budgétaire. Les
Québécois ont payé énormément en augmentations de taxes et impôt depuis
minimalement les cinq dernières années. Je le répète encore une fois, mais, depuis 2010, c'est près de
20 milliards d'argent neuf qu'on est allé chercher dans les poches des contribuables pour balancer le budget,
pour arriver à un équilibre budgétaire. Il faut redonner à César ce qui
lui revient, on a l'équilibre budgétaire au Québec aujourd'hui.
Mais pourquoi on est
arrivés à ça, M. le Président? Parce que, pendant près de 10 ans du
gouvernement de M. Charest, de 2003 à 2012,
on a dépensé beaucoup plus que les revenus qui arrivaient dans les coffres de
l'État. On a dépensé en moyenne à 4,8 %, une croissance des dépenses
beaucoup trop grande comparativement à la croissance des revenus. Le Parti québécois a fait la même chose
pendant qu'ils ont été au pouvoir, un peu moins de deux ans. Et ça, bien,
M. le Président, quand les consommateurs n'ont pas confiance non plus... Puis,
on le voit, là, on a des articles des journaux qui démontrent que les
restaurateurs, les commerces de détail, les gens ont de moins en moins de sous,
et, nécessairement, les gens vont se...
essayer de trouver les meilleurs rabais à gauche et à droite, que ce soit sur
les sites Internet d'achat
électronique, peu importe, parce que ces gens se disent : Écoutez, là, on
est allé chercher, encore une fois, M. le Président, depuis les deux dernières années, un peu moins de
1 500 $ dans les poches des contribuables. Ce n'est pas rien.
On
dit 1 500 $. Est-ce que c'est énorme? C'est énorme. C'est énorme
quand on regarde... que ce soit pour les tarifs d'électricité... Il est rendu aujourd'hui, minimalement... Le ministre
des Ressources naturelles, par l'entreprise du P.D.G. d'Hydro-Québec, a dit : Les tarifs
d'Hydro-Québec, ils n'augmenteront pas au-delà de l'inflation. Bien, merci! On
pourra voir l'an prochain, mais
merci. C'est déjà ça, parce qu'avec des augmentations de 4,3 % et de
2,9 % dans les deux dernières années
ça a amené le fait qu'on est allé chercher à peu près 117 $ dans les
poches des familles. Que ce soit les frais de garde. Pas besoin de vous rappeler, M. le Président, que, pour les frais
de garde — ça a été
une promesse brisée par le Parti
libéral — pour une
moyenne, là, une moyenne d'une famille qui gagne à peu près 85 000 $,
c'est 700 $ que cette famille va
devoir payer de plus. Que ce soient les taxes sur l'essence. Rien de plus
facile, hein? La grande majorité des familles
québécoises ont minimalement une voiture, sinon deux, bien, c'est 150 $ de
plus. Les taxes scolaires, les taxes municipales. Beaucoup de
municipalités ont augmenté ces taxes de beaucoup au-delà de l'inflation, ce qui
a amené encore une fois les propriétaires fonciers à payer pas mal plus. Et,
nécessairement, prime d'assurance automobile.
• (12 h 20) •
Donc,
oui, avec l'impact, le seul impact significatif... je dis «significatif», je
rigole un peu, M. le Président, parce que,
dans le dernier budget, ce qu'on a vu comme baisse, c'est de revenir à la
promesse que le Parti libéral avait dite, de réduire, donc... ou d'abolir la taxe santé, bien, c'est à peu près
50 $ par famille, à laquelle on va donner un petit cadeau pour cette année, 50 $. Alors, ça paie quoi? Une
petite sortie au cinéma avec les enfants. C'est à peu près ça, le cadeau
que les libéraux ont donné cette année aux
familles, comparativement à l'argent qu'on est allé chercher dans les poches
des contribuables dans les dernières années.
Et mon chef l'a
mentionné maintes et maintes fois : 60 % du PIB au Québec, bien,
c'est la consommation des ménages. Puis,
quand on regarde la situation, bien, il n'y a pas de quoi se réjouir. Et
c'était une des promesses, pour nous, à
laquelle on aurait souhaité voir le Parti libéral mettre en place, c'est une
baisse d'impôt significative, minimalement significative, de 500 $, M. le Président, par contribuable.
Pourquoi? Parce qu'on avait les coudées franches cette année pour être capable de redonner de l'oxygène à ces
familles québécoises, à ces contribuables qui ont énormément contribué
dans les dernières années. Et, pour nous, c'était un message clair : avec
ce retour à l'équilibre budgétaire, on pouvait minimalement aller chercher une portion dédiée au Fonds des générations
pour être capable de supporter... de dire aux familles : Cette année, c'est à vous qu'on pense. Et là, bien, j'ai
entendu les discours : On met en péril l'équité intergénérationnelle,
M. le Président, on met en péril l'objectif
de la loi sur le Fonds des générations, l'objectif qui est de 46 % pour
2026 ne sera pas atteint.
M.
le Président, il y a deux dénominateurs là-dedans : il y a la dette puis
il y a le PIB. Le PIB, j'en ai parlé souvent, c'est la richesse d'une nation, la richesse d'un État. Si ce PIB
continue d'être aussi peu intéressant pour le Québec, parce que le PBI, cette année, en 2015, aura progressé
d'à peu près 1,1 % — encore une fois nous sommes en queue de peloton,
comparativement à l'Ontario, aux États américains voisins, au Canada — et
que le Québec prévoit, pour les deux, trois
prochaines années, une croissance de 1,4 %, 1,5 %, 1,6 %...
Bien, M. le Président, la dernière fois, si je me souviens, où il y a eu une croissance qui a frôlé le
2 %, c'est lors de la baisse d'impôt que M. Charest a donnée à l'élection
de 2007, une baisse d'impôt qui a amené une croissance d'à peu près
1,9 %.
Alors, quand je reviens au fait que mes
collègues libéraux me disent : Ah! la CAQ met en péril l'équité intergénérationnelle, bien, je leur dis une
chose : Si on redonne de l'argent aux contribuables et que ça contribue à
hausser le PIB, ce qui est normal de
penser ainsi, bien, nécessairement, ce poids, cet équilibre entre la dette et
le PIB, on va être capable
d'atteindre l'objectif pareil, qu'on souhaite avoir, 46 %. Parce que,
présentement, la dette, même si les gens ne le sentent pas peut-être,
présentement la dette a augmenté. Malgré le fait qu'on souhaitait avoir un
objectif, là, qui était à 54 %, on a
augmenté notre dette vis-à-vis le PIB, on est à 55 %. Quelques dixièmes de
points, vous allez me dire, mais, quand
même, cette dette a continué d'augmenter. Donc, l'effet significatif, positif,
qu'on aurait pu donner à la consommation et aux contribuables québécois
aurait été, selon moi, extrêmement positif.
Du côté du plan de relance économique, M. le
Président, bien, vous comprendrez que notre grande déception à savoir que... On a entendu la ministre de
l'Économie mettre au pas soudainement Investissement Québec, qu'elle ne trouve pas assez agressif, trop rond de cuir.
Bien, c'est ce qu'on souligne depuis deux ans, minimalement, déjà, sinon les
cinq dernières années, à savoir qu'en terme
de protection de nos sièges sociaux, hein, il n'y a pas de quoi se réjouir non
plus. On a vu Rona partir, on a vu
Saint-Hubert, et, dans ces conditions, de voir la ministre soudainement, là,
mettre son poing sur la table, bien,
je lui dis : Bravo! Il était comme temps. Il était comme temps que vous
suiviez pas à pas Investissement Québec, semaine après semaine, pour connaître
et savoir où Investissement Québec s'en va.
Parce que le gouvernement, à la base, là, a mis
sur la table à peu près 345 millions pour soutenir l'économie manufacturière. Vous vous souvenez, au début
d'année, M. le Président, on a parlé d'un fonds, minimalement, de 1 milliard par année pour donner un élan au secteur manufacturier, parce qu'on a un dollar qui est extrêmement bas
présentement, soutenir les
exportations. Ça a été un moment, ça a été un moment charnière, après avoir eu
l'argent qui était au pair, l'argent canadien
qui était au pair avec le dollar américain. Et de supporter l'innovation... Et
ce n'était pas 1 milliard qui avait été cherché... qu'il aurait été
chercher sur la dette, qu'on aurait perdu, c'était 1 milliard qu'on aurait
gagné en termes de remboursement par les
entreprises, qui auraient amélioré, nécessairement, et modernisé leur
équipement par l'innovation. Un secteur, donc, névralgique pour le
Québec, un secteur qu'on a trop longtemps négligé dans les dernières années.
Un secteur
autre, M. le Président, qu'on n'a pas senti énormément d'ambition du côté du
gouvernement, bien, c'est les écoles.
Les écoles, on en a maintes et maintes fois parlé. Mon collègue de Chambly l'a
mentionné, il a même fait un
reportage intéressant pour démontrer au Québec... — et tout le monde, je pense, qui nous
écoutent le savent très bien, a
sûrement des exemples à gauche et à droite — près de 500 écoles au Québec,
478 écoles précisément, ont besoin d'amour et, quand je dis «d'amour», ont besoin de rénovations, de
changer les systèmes de ventilation, remise à neuf complète, sinon construction complète. Et, quand on parle de
478 écoles, bien, on parle d'un investissement important de
3,5 milliards. Encore une fois,
on a essayé de démontrer que... L'argent, je sais qu'elle ne tombe pas du ciel,
M. le Président, et je sais très bien
qu'on ne peut pas mettre 3,5 milliards sur une période d'un an ni deux
ans. Mais on aurait demandé minimalement un plan, que ce soit sur cinq ans, six ans, à laquelle on aurait envoyé
un signal extrêmement fort aux directions, aux parents en leur disant : O.K., les infrastructures
scolaires, pour nous, c'est important, on veut que vous enseigniez dans un environnement sain, sécuritaire pour nos enfants.
Et quel message on aurait pu envoyer de façon forte! Le gouvernement a décidé que, sur une période de trois ans, ça allait
être 620 millions. Bien, 620 millions, à ce niveau, M. le Président,
on n'aura pas réussi à rénover toutes nos écoles, sinon de les
remplacer, avant 20 ans, et ce sera à recommencer pour les autres écoles qui, eux, auront besoin
d'investissements, tout comme nos résidences, dans lesquelles nous habitons à
gauche et à droite, c'est normal de penser ici.
Et, M. le
Président, je ne peux pas m'empêcher, quand je parle des écoles... bien, des
propositions qui ont amené tout un
débat de société depuis près de deux semaines, à savoir que, dans notre système
d'éducation aujourd'hui, quand on
parle, oui, d'infrastructures pour nos écoles, mais de réussite pour nos
jeunes — mon
collègue de Chambly, un enseignant hors
pair, un collègue hors pair qui a amené le Québec à penser différemment, à se
dire «voici le Québec en termes de réussite scolaire» — on est à la traîne quand on se compare à l'Ontario :
12 000 décrocheurs année après année versus la moitié moins en Ontario, un taux de décrochage,
de toutes les provinces canadiennes, je crois, encore le plus élevé au Canada. Pour moi comme pour vous tous, qui avons
des enfants, j'imagine, pour certains, peut-être pas pour d'autres, on veut s'assurer de la réussite de nos jeunes.
Et, M. le Président, quand on parle de l'école de quatre ans, prématernelle,
à 18 ans, et que le Québec connaît
depuis près de 30 ans un contexte scolaire de 5 à 16 ans, et qu'on
regarde tout le processus de
l'éducation et de la réussite de nos jeunes, on a fait des pas, mais, pour moi,
de voir autant de jeunes décrocher, c'est un échec.
Et, quand mon
chef et que mon collègue de Chambly mentionnent l'importance du 0-3 ans
dans les CPE, dans les réseaux
familiaux, dans les garderies, je vais vous dire une chose, M. le
Président : Plantez un arbre. Plantez un arbre haut comme ça. Et cet arbre, si au bout de six
mois, un an, il pousse comme ça, qu'allez-vous faire? Vous allez prendre
un tuteur, vous allez le mettre à côté puis
vous allez vouloir ramener l'arbre droit. Mais l'enfant 0-3 ans, c'est la
même chose. L'enfant, on ne veut pas qu'il pousse croche, on veut qu'il
pousse droit.
• (12 h 30) •
Donc,
d'amener la réflexion au Québec, ce débat de société que nous avons depuis les
deux dernières semaines, et de voir
le gouvernement, l'opposition officielle, qui, soit dit en passant, l'avait
déjà promise en 2011, l'école obligatoire jusqu'à 18 ans... d'amener une réflexion
globale sans partisanerie... Et de
voir cette semaine le gouvernement et l'opposition... C'était
une première pour moi de voir l'opposition officielle poser une question
sur un sujet de la deuxième opposition au
gouvernement. Je ne me souvenais pas d'avoir vu ça depuis les
trois, quatre dernières années. Ça démontre jusqu'à quel point on est, du côté des
deux vieux partis, embourbés dans le béton, pas capables de bouger et de se
dire : O.K. la grande
réussite d'une nation, c'est la réussite de ses enfants, de ses jeunes, de
s'assurer qu'à 16 ans, à 17 ans on ait un diplôme, minimalement par la suite d'aller au cégep. On souhaite l'université, on souhaite un diplôme d'études professionnelles. Tous nos enfants ne seront pas des Einstein, on
comprend ça, mais cette valorisation de l'éducation, de l'enseignement et donner les outils, toute l'autonomie nécessaire
à nos profs, bien, ça devrait être l'enjeu majeur, majeur.
Je le répète, je l'ai
déjà dit, avec le vieillissement de la population que nous connaissons — nous
sommes la deuxième nation au monde la plus vieillissante
après le Japon, M. le Président — protéger
nos acquis sociaux que nos parents et
grands-parents ont payé, s'assurer que nos sages aient un système
de santé adéquat pour les accompagner — on
les souhaite en santé — bien
tout ça va amener, M. le Président, une grande question : Si on a une population
vieillissante et que nos jeunes
réussissent moins que les autres provinces, que les autres États
américains, on ne sera jamais, jamais, jamais capables de sortir de ce marasme, si on peut le
dire ainsi, économique, de ces indicateurs que nous connaissons.
Le
salaire disponible moyen des Québécois, M. le
Président : nous étions sixièmes
en 2003, on est rendus derniers au Canada. Il n'y a
pas de quoi se réjouir, on est derniers. M. le Président, je parlais
d'indicateurs économiques, les industries, les
consommateurs... Il est grand temps, M.
le Président, grand temps, et je vais
terminer là-dessus, que l'élection de 2018 arrive. Il est grand temps. Il nous reste encore
deux ans. On va encore une fois démontrer aux Québécois dans les deux
prochaines années qu'on peut être une alternative crédible aux deux
vieux partis, au Parti libéral qui gouverne depuis
2003 ou presque sans interruption. Et c'est ce grand défi que je me suis donné
en 2007, que mes collègues se donnent depuis 2012, depuis 2014, pour démontrer que cette dualité politique
au Québec doit se terminer, pour faire avancer le Québec
et s'assurer de la réussite de nos entreprises, de nos citoyens et de nos jeunes au Québec. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Alors, je vous indique qu'il vous restera une
minute à votre formation politique, si
vous décidez de l'utiliser. Je cède
maintenant la parole à M. le député de Mercier pour son intervention, en lui indiquant
que vous avez sept minutes maximum pour votre intervention. À vous, M. le
député.
M.
Amir Khadir
M. Khadir : Merci,
M. le Président. Il est donc question
de l'examen des crédits, d'un exercice fondamental pour la
démocratie moderne, qui est de s'assurer, par le contrôle
qu'exerce le législatif sur l'exécutif, de savoir comment des milliards de dollars de budget — dans
le cas du Québec, on parle d'environ 90 milliards — comment
ces budgets sont alloués
et est-ce que le gouvernement parvient, dans ses décisions, par ses pratiques,
ses investissements, l'usage de cet argent-là, à répondre aux
besoins de la population, à le consacrer là où la société en a besoin.
Un
article récent, publié il y a quelques jours par le commentateur politique
du Soleil, M. Salvet, attire notre attention sur les questions que ça soulève quant à l'utilité d'un certain nombre d'exercices qui entourent l'examen des crédits et le processus qui actuellement s'impose à
nous : des dizaines d'heures de consacrées, des dizaines d'heures de
consacrées à examiner, éplucher le budget
du Québec, les crédits du Québec, pour voir comment on
peut s'assurer de la meilleure utilisation et allocation des ressources qui sont à la disposition de notre nation, de tout cet argent qui est collecté à travers nos impôts.
Or, il m'apparaît important
de souligner ici que le chroniqueur a raison de se demander l'utilité de toute
cette énergie qui est consacrée... qui sont
consacrées, en fait, dans les différents ministères à fournir des
réponses à un florilège de questions parfois un peu automatiques posées par
les oppositions pour pouvoir nous permettre de scruter à la loupe le détail des crédits budgétaires, mais ensuite
arriver dans nos commissions pour constater qu'on a à peine la possibilité
vraiment d'effleurer à la fois le détail, mais surtout les questions de fond.
Parce
que la manière dont le jeu parlementaire et les règles ont été pensés il y a de
cela plusieurs années... D'ailleurs c'est
une question que j'estime tout à fait appropriée à poser au président de la
séance actuelle de l'Assemblée, qui a une grande expérience, pour savoir à quand remonte la dernière fois que les
règles de procédure ont été examinées, ont été réformées en matière d'examen des crédits budgétaires. En tout cas, de
mémoire récente, je pense que personne ne s'en souvient. Et plusieurs parlementaires, et je ne sais pas pourquoi — bien, on peut comprendre — ont voulu parler uniquement si on préservait leur anonymat pour se plaindre de
cette situation où on voit trop souvent, malheureusement, donc dans le peu de temps qui nous est alloué à l'opposition, ne pas avoir le temps nécessaire
pour examiner et aller au fond des choses.
Et
ensuite, dans le temps qui est alloué à la partie gouvernementale, ce qui n'était pas le cas, paraît-il, il y a de cela quelques décennies, lorsqu'il
y avait des examens de crédits
budgétaires, c'était uniquement les
députés de l'opposition qui posaient des questions à la partie ministérielle; aujourd'hui, le temps est réparti à parts égales entre le gouvernement et l'opposition. Et, par la
force des choses et, malheureusement, une certaine détérioration peut-être de
la qualité de nos délibérations politiques, plutôt que de débattre sur le fond,
il y a un jeu parlementaire où chacun reste campé sur ses positions et où il y
a, disons, un exercice qui sert plutôt à mettre en valeur, à, disons, soit
mettre dans l'embarras le gouvernement, comme le dit Jean-Marc Salvet, soit de la partie gouvernementale uniquement à mettre en valeur politiquement la partie ministérielle, plutôt que de se pencher sur notre devoir qui est d'examiner le budget
et de s'assurer que l'argent public est bien dépensé, est dépensé à la
bonne place, est dépensé aux meilleures fins pour la population.
Donc,
à la fin de ce débat qu'on a sur les crédits
budgétaires, dans ce débat de fin de séance, j'en profite pour attirer l'attention de mes collègues sur la nécessité
qu'on revoie les règles de procédure. M.
le Président, je me demande si je
peux, disons, vous remettre les quelques
minutes qui me restent pour que vous en profitiez pour nous expliquer, d'après
votre connaissance, c'est quand, la dernière fois qu'il y a eu une réforme des
procédures parlementaires.
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
...vous le dire, mais vous n'êtes pas obligé de... Prenez votre temps. Moi,
j'ai le temps de faire ce que vous me demandez sans toucher au temps imparti
aux partis.
• (12 h 40) •
M. Khadir : Je vais simplement conclure que je n'ai pas besoin d'aller maintenant
plus en détail sur le fond des choses.
La partie gouvernementale, les différentes oppositions
connaissent nos politiques générales en matière budgétaire. Nous,
nous croyons que trop de budget... trop d'importance est accordée par... sont
accordés par les différents gouvernements
qui se sont succédé au Québec à soutenir des secteurs de l'économie qui
relèvent des intérêts d'une minorité, alors
que le rôle de l'État est de consacrer l'essentiel de ses efforts à améliorer
les conditions de vie, d'existence, de revenu de la majorité.
Et il y a un
grand déséquilibre qui s'est installé depuis 20, 25 ans, parce que la plupart
des partis traditionnels en Occident, y compris les partis, ici, qui
pratiquent le bipartisme... et c'est une monopolitique après tout, parce que,
sur l'essentiel, les deux partis qui se sont
échangé le pouvoir depuis 20 ans, s'entendent sur les mêmes orientations qui
favorisent le privé, le marché,
plutôt que l'enrichissement et la prospérité collective. Alors, c'est sûr que,
de ce point de vue là, nos positions
divergent complètement de la vision qui gouverne dans l'écriture de ces budgets
qu'on a vus et qu'on a examinés, ici, à l'Assemblée nationale depuis bon
nombre d'années. Et un gouvernement Québec solidaire réécrirait de fond en comble les budgets du Québec et la manière
d'aborder le rôle de l'État et l'intervention salutaire qu'il peut avoir dans une politique de redistribution
de richesse. Merci beaucoup, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Je
vous remercie, M. le député de Mercier.
Juste
indiquer, avant de donner la parole à un collègue pour la poursuite du débat,
que vous avez une question pertinente et également, pour ceux qui nous
écoutent, on va tenter, dans quelques minutes, d'être en mesure de vous donner
une information du moment où effectivement il y a eu des modifications au
règlement concernant l'étude des crédits. Alors, je vais essayer d'avoir la
réponse pour l'ensemble des parlementaires avant la fin de ce que nous faisons.
Je cède maintenant la parole pour la poursuite
du débat à Mme la députée de Crémazie pour son intervention. À vous, Mme la
députée.
Mme Marie Montpetit
Mme Montpetit : Merci, M. le
Président. Je suis très heureuse de prendre la parole aujourd'hui à titre non
seulement de députée de Crémazie, mais également d'adjointe parlementaire du ministre
de la Santé et des Services sociaux. Voilà deux ans que nous avons entamé une vaste
réforme du réseau de la santé et des
services sociaux pour le Québec,
et de nombreuses actions structurantes ont été réalisées, toujours
dans l'optique d'améliorer l'accès aux soins et services à la population. Au cours des deux dernières semaines, j'ai donc
participé à l'étude des crédits budgétaires du ministère de la Santé et
des Services sociaux. Ce fut une
excellente occasion de démontrer comment notre gouvernement veille à ce que
la croissance des coûts de santé et de services sociaux respecte la capacité de
payer des contribuables, mais également de présenter d'excellents résultats concernant la
mise en place des piliers de notre réforme de santé et leurs impacts
positifs, particulièrement quant à l'accès aux soins et services de santé.
Le budget 2016‑2017
de notre gouvernement démontre clairement que la santé demeure l'une de
nos priorités. De fait, le budget des
dépenses 2016‑2017 du ministère
de la Santé et des Services sociaux
est de 33 739 000 000 $,
soit 49,4 % du budget total de
dépenses de programmes du gouvernement. Comparativement à l'année dernière, le
budget du ministère a été majoré de
2,4 %, ce qui représente une augmentation de 775 millions. Autrement
dit, M. le Président, le budget pour
l'année 2016‑2017 vient appuyer l'ensemble des efforts que nous avons entrepris
depuis plusieurs mois pour rendre notre réseau plus performant.
Au cours des prochaines minutes, M. le
Président, je vais faire état des bonnes nouvelles pour la population
québécoise, des mesures que nous avons mises en place pour rendre meilleure
l'accessibilité à notre réseau.
Je rappelle,
M. le Président, qu'à la fin des années 1990 le gouvernement du Parti québécois
a commis une erreur historique avec
ses programmes de départs volontaires qui ont entraîné la retraite anticipée de
quelque 1 500 médecins et 4 000
infirmières, alors que rien n'indiquait à l'époque que le Québec était en
surplus d'effectifs. Cette coûteuse erreur aura pris des années à être réparée. C'est un gouvernement libéral qui a
dû doubler les admissions dans les facultés de médecine pour compenser ces départs, mais, quand on sait que ça prend 10
ans pour former un médecin, on comprendra qu'il aura fallu beaucoup de temps pour revenir à un équilibre et pour
sortir des années de pénurie de médecins provoquée par le Parti québécois. Maintenant que nous avons
suffisamment de médecins, nous pouvons mettre en place les mesures qui permettront un meilleur accès pour la
population du Québec. Le Parti libéral a jeté les bases de notre système de
santé et de services sociaux il y a 50 ans. Les principes qui nous ont guidés à
l'époque demeurent actuels. Nous croyons en un système de santé public,
accessible et universel.
Au cours des
dernières semaines, M. le Président, nous avons annoncé de nombreuses bonnes
nouvelles pour les Québécois quant à l'accès aux soins et services
sociaux. Notamment, le 11 avril dernier, nous avons mis en ligne le guichet d'accès à un médecin de famille. Je
rappelle qu'il s'agit d'un guichet unique où les Québécois qui n'ont pas de
médecin de famille peuvent s'inscrire
eux-mêmes sur une liste d'attente par Internet tout simplement. Depuis sa mise
en place, il y a tout juste deux
semaines, ce sont déjà 70 000 Québécois qui se sont inscrits. Je profite
donc de l'occasion pour rappeler aux
citoyens qui n'ont pas de médecin de famille qu'ils peuvent se rendre sur ce
guichet au gamf.gouv.qc.ca pour s'y
inscrire. Ce guichet va grandement faciliter la vie des citoyens qui sont à la
recherche d'un médecin de famille et il va également nous permettre
d'atteindre nos objectifs d'avoir 85 % des Québécois et Québécoises pris
en charge par un médecin de famille.
Autre
bonne nouvelle, M. le Président, lundi dernier, le 25 avril, le ministre de la
Santé et des Services sociaux annonçait la création de 50 supercliniques
d'ici 2018, réalisant ainsi un autre de nos engagements électoraux. Ces
supercliniques offriront chacune un minimum de 20 000 consultations par
année. Elles ouvriront leurs portes 12 heures par jour, sept jours sur sept, soit 84 heures par semaine. Elles
rendront possible la prise de rendez-vous chaque jour jusqu'à trois heures avant la fermeture et elles
permettront d'avoir accès à un centre de prélèvements public sur place ainsi
qu'à un laboratoire d'imagerie et des
services de radiographie et d'échographie. Ces 50 supercliniques permettront
donc de favoriser l'accès à des
services de première ligne et d'éviter que des cas non urgents se retrouvent
aux urgences. En effet, les
supercliniques deviennent ainsi le palier complémentaire entre les groupes de
médecine familiale, les fameux GMF, et
l'urgence. Avec la mise en place de ces cliniques, nous faisons ainsi un pas de
plus pour renforcer et consolider l'organisation des services médicaux
pour l'ensemble de la population du Québec.
Au cours des deux dernières années, notre gouvernement a entrepris des réformes d'ampleur. Nous sommes en train de transformer le réseau de la santé du Québec. Les lois nos 10 et 20 que nous avons mises en place dans la
dernière année ont déjà des
effets positifs, des effets directs sur les patients puisqu'ils ont accès à un
meilleur accès aux soins et services.
Dans la foulée de ce que nous avons entrepris avec la loi n° 10
qui, je le rappelle, a permis une réorganisation des structures pour une
plus grande fluidité et efficacité, nous avons poursuivi nos efforts en nous
concentrant sur l'accessibilité des services offerts par le réseau.
En effet, la
loi n° 20, qui a été adoptée l'automne dernier,
nous permettra de favoriser une productivité accrue de la part des médecins de
famille et des médecins spécialistes et d'encourager une plus grande cohésion
dans leur pratique. La mise en oeuvre
de cette loi nous a d'ailleurs permis de conclure des ententes de principe avec
les deux fédérations de médecins
concernées, soit la Fédération des
médecins omnipraticiens du Québec et
la Fédération des médecins
spécialistes du Québec. Ces deux ententes conclues dans un esprit de collaboration et d'ouverture ont permis des avancées importantes pour notre
réseau.
Tout d'abord, en ce qui concerne la FMOQ, Fédération
des médecins omnipraticiens du Québec,
nous avons pu établir des cibles à
atteindre quant aux inscriptions des patients auprès des médecins de famille et au taux d'assiduité de ces médecins.
D'ailleurs, j'en profite pour mentionner qu'entre le 1er
juin 2015 et le 28 février 2016 148 000 patients
de plus ont été inscrits à un médecin
de famille. Cela démontre nettement que l'entente a porté fruit et qu'elle
permettra d'atteindre, au 31 décembre 2017, notre cible, à savoir
que 85 % de la population soit prise en charge par un médecin de famille.
Comme solution sûre à l'accessibilité, je
parlais des groupes de médecine familiale, ils sont une clé, et c'est pourquoi
nous continuons de favoriser cette formule. Pour les patients, les groupes de
médecine familiale assurent la continuité, la proximité des soins dans un
contexte où toute une équipe composée de médecins, d'infirmières, de pharmaciens, de travailleurs sociaux et d'autres
types de professionnels s'occupent du suivi global de leur état de santé.
En mai dernier, le ministre de la Santé et des
Services sociaux a bonifié la formule des groupes de médecine familiale en annonçant, de pair avec la Fédération
des médecins omnipraticiens du Québec, un nouveau cadre de gestion pour les groupes de médecine familiale encore
davantage axé sur le patient. Parmi les éléments clés de ce nouveau cadre de
gestion, nous avons consolidé le concept du financement axé sur le patient. De
même, les heures d'ouverture sont étendues
selon la clientèle à desservir, et les médecins doivent respecter un taux
d'assiduité élevé. Au 1er avril, les 242 groupes
de médecine familiale qui ont adopté le nouveau cadre de gestion ont respecté
leur cible d'inscription et l'offre de
services attendue. Au 31 décembre de cette année, nous prévoyons qu'il y
aura 275 groupes de médecine familiale au Québec qui permettront
aux citoyens un service amélioré ou service de première ligne.
Plus que tout
autre objectif, M. le Président, l'accroissement de l'accès — là, j'y reviens, j'y reviens fréquemment — demeure notre priorité. Parfois, il faut
user d'imagination pour arriver à des résultats porteurs et user du principe d'efficience, soit la bonne personne
au bon endroit pour le bon besoin. C'est dans cette perspective que nous
avons ciblé des activités cliniques qui
peuvent être faites par les pharmaciens. Ainsi, depuis juin 2015, les
pharmaciens peuvent exercer sept nouvelles activités, dont prolonger
l'ordonnance d'un médecin et ajuster une ordonnance pour l'atteinte d'une cible thérapeutique. De cette
manière, les Québécois ont maintenant accès plus facilement aux services,
les pharmaciens peuvent pratiquer de manière
plus complète leur profession et les médecins sont déchargés de certains
actes et ont donc plus de temps pour voir plus de patients.
Comme je le
mentionnais précédemment, M. le Président, nous mettons beaucoup d'efforts sur
les soins et services de première
ligne, mais les services spécialisés ne sont pas en reste. L'accès à la
chirurgie est aussi une priorité absolue pour notre gouvernement. Nous
travaillons ardemment à réduire les délais d'attente, et diverses actions
concrètes soutiennent cette priorité. La loi
n° 20, dont je parlais plus tôt, contient d'ailleurs un volet spécifique
sur la chirurgie et vise la
priorisation des demandes en attente depuis plus d'un an. Au cours des derniers
mois, le nombre de chirurgies en attente
a d'ailleurs diminué. La baisse de la liste d'attente s'explique notamment par
l'épuration des listes, par une meilleure priorisation des cas en
attente depuis plus d'un an et par une augmentation de la production.
Pour nous aider
à atteindre nos objectifs de réduction des délais, nous avons notamment lancé
un projet pilote avec les
établissements de la région de Montréal, Montérégie, Laval, Laurentides et
Lanaudière. Nous leur avons demandé d'identifier
un certain nombre d'éléments, par exemple la liste des chirurgiens qui
souhaiteraient opérer dans l'une ou l'autre
des cliniques. Nous atteindrons ainsi, avec ces projets, nos objectifs de
réduction des listes d'attente en chirurgie.
Au cours des
derniers mois, nous avons également démontré l'importance que nous accordons à
la santé mentale, et ce, grâce à des mesures concrètes. À l'automne
dernier, nous avons mis en place le Plan d'action en santé mentale 2015‑2020 qui, j'en suis certaine, aura un impact
important sur le réseau. Ce plan d'action vient concrétiser notre volonté
d'agir auprès des personnes vulnérables par une mobilisation importante de tous
les partenaires qui oeuvrent en santé mentale.
• (12 h 50) •
En matière de soutien à domicile, M.
le Président, nous avons fait le choix, comme société, d'offrir aux aînés,
de même qu'aux personnes ayant une
déficience intellectuelle, un trouble du spectre de l'autisme, des soins et des
services de grande qualité qui
répondent adéquatement à leurs besoins, et ce, tout spécialement quand il
s'agit de respecter leur désir de
demeurer à la maison le plus longtemps possible. Depuis 2014, les dépenses en
soutien à domicile ont augmenté d'environ
78 millions. À cette somme s'ajoute un investissement additionnel de
60 millions, qui a été annoncé, lors du dernier budget, pour l'année financière 2016‑2017. Au total, c'est donc
138 millions de dépenses additionnelles en soutien à domicile que
nous investissons depuis 2014. Le nombre d'usagers ainsi que le nombre
d'interventions réalisées ont également augmenté depuis cette date. Le soutien
à domicile est et sera une priorité de notre présent mandat, et nous y
consacrerons les ressources et l'énergie nécessaires afin de répondre aux
besoins grandissants de la population.
Parmi les autres développements
qui ont eu lieu au cours de la dernière année, notons l'entrée en vigueur, en
décembre dernier, de la Loi concernant les soins de fin de vie. Concrètement,
celle-ci a permis d'encadrer les soins palliatifs,
de permettre l'aide médicale à mourir dans certaines situations particulières
et exceptionnelles et de mettre sur pied
le régime des Directives médicales anticipées. De plus, au cours de la dernière
année, nous avons également lancé notre plan de développement 2015-2020
en soins palliatifs et de fin de vie. Essentiellement, ce plan se fonde sur deux objectifs majeurs : mettre en oeuvre les
modalités prévues dans la Loi concernant les soins de fin de vie et améliorer
l'offre de services en soins palliatifs et soins de fin de vie. Il se décline
en neuf grandes priorités, qui permettront aux gestionnaires et aux
intervenants du réseau d'atteindre les objectifs fixés.
Finalement, M. le
Président, le troisième pilier de notre vaste réforme du réseau de la santé et
des services sociaux est celui de la
transformation du modèle de financement. Le tout nouveau modèle que nous
proposons permettra dorénavant
d'établir un lien direct entre le patient, les soins prodigués et leur
financement et d'ainsi allouer les ressources de manière plus équitable et plus transparente. C'est terminé l'ancien
modèle où l'on octroyait des sommes aux établissements en fonction de leur historique de financement.
Dorénavant, l'argent suivra le patient. En plus des avantages financiers qu'il apporte, le modèle de financement
axé sur le patient vient soutenir l'ensemble de nos efforts visant à assurer
la pertinence des soins et à améliorer
l'accessibilité en plus d'introduire une concurrence saine à l'intérieur du
réseau de la santé. Il s'agit d'un
élément très stratégique de notre plan global visant à relever les défis
auxquels le système de santé fait actuellement face, c'est-à-dire les
problèmes d'accessibilité, les pressions sur les dépenses, les questionnements
concernant la qualité des soins et les enjeux liés à l'équité.
Voilà
donc, M. le Président, un bref résumé des grandes réalisations des 12 derniers
mois et un aperçu de ce qui s'en vient pour la prochaine année. Bien
sûr, ce portait est sommaire. Chose certaine, les actions, les priorités et les
orientations que j'ai évoquées dans les
dernières minutes reflètent un fait indéniable : nous multiplions efforts
et initiatives en vue d'adapter notre
système de santé au contexte et aux défis actuels et en vue de mieux
administrer les ressources dont nous
disposons pour offrir les meilleurs services possible à la population. Notre
vision est toujours la même : il faut placer le patient au centre de nos priorités, au centre
de notre système de santé et de services sociaux. Toutes nos actions, toutes
nos décisions sont prises en ce sens. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Alors, je vous remercie, Mme la députée de
Crémazie, de votre intervention. Et pour la poursuite, toujours sur le
même débat, je cède maintenant la parole à M. le député de Rousseau pour son
intervention. M. le député de Rousseau, à vous.
M.
Nicolas Marceau
M. Marceau :
Oui. Merci, M. le Président. Alors, écoutez, on est à la fin du cycle
budgétaire, fin donc de ce processus
d'adoption des budgets et des crédits, processus évidemment qui est important.
Je vais vous redire un certain nombre
de choses que j'ai eu l'occasion de dire à l'occasion du débat sur le budget
puis aussi à l'occasion de l'étude des crédits
en commission parlementaire. L'action du gouvernement et les orientations
gouvernementales en matière budgétaire, en matière fiscale, en matière économique ne permettent pas d'assurer le
développement économique et social du Québec. J'ai beau chercher et réfléchir, j'ai beau travailler, je n'arrive pas à
trouver de réconfort dans les documents budgétaires, dans les documents
qui nous présentent la situation économique du Québec.
Quant
à la situation des finances publiques, j'ai eu l'occasion de le dire et je le
redis, malgré l'équilibre... malgré le
solde budgétaire nul, la situation des finances publiques québécoises s'est
détériorée, tel qu'on la mesure par le ratio de PIB, c'est-à-dire le niveau d'endettement du Québec. Je ne vais pas vous redire tous les chiffres, M. le Président, j'ai eu l'occasion de les dire déjà, mais ces chiffres montrent
qu'en dépit d'un solde nul l'endettement du Québec en proportion du PIB s'est détérioré, et les créanciers, ceux
qui nous prêtent, s'intéressent principalement à ce facteur, et, lorsque le ratio d'endettement du Québec s'alourdit, c'est le
signal d'une détérioration. Et pourquoi cet endettement est devenu plus lourd? Pour une raison très simple, M. le Président, il n'y a pas suffisamment de
croissance économique. En fait, pour dire les choses simplement, la dette augmente à un rythme plus rapide que notre
PIB, et, pour les créanciers, c'est un signal très inquiétant.
Deuxième
élément qui montre à quel point la situation ne s'améliore pas, c'est la baisse
des revenus autonomes, revenus
autonomes du gouvernement, qui ont diminué de 1 milliard cette année par
rapport aux prévisions de l'an dernier, 1 milliard. Ce n'est quand
même pas rien, là, 1 milliard de moins. Ça, M. le Président, c'est le
signe d'une économie qui ne génère pas
suffisamment de revenus, et ça contraint l'action gouvernementale, bien sûr.
L'autre élément, c'est qu'on est dans
un cercle vicieux : c'est qu'en voulant atteindre l'équilibre budgétaire
on a trop comprimé, on a trop asphyxié l'économie, et ça se traduit par
une réduction de la croissance des revenus qui elle-même alimente puis va
alimenter certainement, dans la prochaine
année puis dans les prochaines
années, de nouvelles rondes de coupures dans les dépenses, de nouvelles
rondes d'asphyxie de notre économie. On est donc dans un cercle vicieux.
Quant
à la situation économique comme telle, comme je vous le disais,
l'action du gouvernement a eu pour effet de réduire cette croissance économique, d'une part parce qu'il n'y a pas de politique économique, mais aussi parce que
la politique budgétaire et fiscale a eu pour conséquence, encore une fois, d'étouffer notre croissance économique. Et là je ne vais pas vous redire tous les chiffres, vous les
connaissez, M. le Président, je vous les ai dits souvent. À chaque année,
on nous dit : La croissance économique
cette année va être de 2 % ou
même un peu plus, et à chaque fois on arrive au même résultat, c'est la moitié qu'on obtient en fin d'année. Et,
simplement pour que vous le sachiez, l'année 2015, en termes de croissance du PIB nominal, ça s'est
terminé à 1,6 %. C'est la pire statistique depuis de très nombreuses
années. En fait, il faut remonter à
la récession pour trouver 1,6 % de croissance du PIB nominal. C'est
vraiment famélique comme croissance économique, famélique. Alors, on
nous promet des jours meilleurs, mais il n'y a comme pas de plan pour qu'on y parvienne — d'ailleurs, je vais vous en parler dans deux
secondes — et ça va
faire en sorte qu'encore une fois on
va avoir un «limbo», c'est-à-dire : on nous prévoit des niveaux de
croissance élevés, puis on termine avec des niveaux qui sont faibles.
Au chapitre de l'emploi, vous le savez, M. le
Président, la situation n'est pas rose. Il n'y a pas eu de création d'emplois depuis un an. Les chiffres, c'est ce
qu'ils démontrent. Par ailleurs, on a eu droit récemment... Entre mes discours
précédents puis aujourd'hui, on a eu droit à
une prévision de Desjardins dans laquelle on retrouve des chiffres pour les
cinq années pendant lesquelles le
gouvernement actuel sera au pouvoir, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, donc les
cinq ans. Et, parlant d'emplois, si
on prend les chiffres de Desjardins, on arrive au total, sur cinq ans, de
121 000 emplois créés, ce qui
est moins que la moitié des 250 000 qui avaient été promis. Alors, M. le
Président, la promesse des 250 000 emplois... D'ailleurs, elle ne
se trouve plus dans les documents budgétaires, vous le savez. Ce n'est pas pour
rien, c'est parce qu'eux-mêmes ont cessé d'y croire. Cette promesse est portée
disparue.
• (13 heures) •
Finalement, peut-être au chapitre de l'emploi
manufacturier, qui est quand même un secteur fondamental, puisque c'est un...
ce n'est pas seulement, mais c'est certainement beaucoup à partir du secteur
manufacturier que le Québec exporte, je veux
simplement réitérer un chiffre épouvantable. Vous savez qu'en raison, entre
autres, du malaise hollandais, de la
hausse très, très forte du pétrole... du pétrole, oui, des cours du pétrole
dans les années 2000, vous savez que le dollar canadien s'était
fortement apprécié et qu'il s'en est résulté une détérioration de la
compétitivité de nos entreprises. Entre 2002
et 2014, en conséquence de ça, le secteur manufacturier a perdu 160 000
emplois, dont une bonne partie sont
dus à ce pétrole de l'Ouest qui est tant vénéré de l'autre côté de la Chambre
par le gouvernement libéral. La preuve en est d'ailleurs que, de l'autre
côté, on n'est pas capable de dire non à Énergie Est.
Et Énergie
Est, M. le Président, c'est la meilleure façon de nuire à notre secteur
manufacturier pour la suite des choses.
Notre secteur manufacturier va continuer à souffrir tant et aussi longtemps que
le dollar canadien sera un pétrodollar. Et, en favorisant Énergie Est, on favorise le mal hollandais, et donc on
va tuer des jobs dans le secteur manufacturier. Et puis, pour être clair, là, dans le secteur
manufacturier, rapport de l'Institut de la statistique du Québec tout récent
qui montrait que l'emploi
manufacturier au Québec, en 2016, est retourné au niveau où il se trouvait en
1976. Alors, c'est 40 ans de progrès
qui ont été effacés, 40 ans de progrès qui ont été effacés par le pétrole de
l'Ouest. Essentiellement, c'est ça, c'est ça qui est arrivé. Donc, M. le
Président, ce n'est pas glorieux.
Quant à
l'investissement privé, je vais vous rappeler ce que, maintenant, tout le monde
sait au Québec, le budget du
gouvernement puis son action à travers ses crédits, ça va se traduire, selon
les chiffres mêmes du gouvernement, par une croissance de l'investissement privé de 0 %. Et, M. le
Président, ça ne s'invente pas, ça ne s'invente pas comme aveu d'impuissance pour faire croître notre économie,
pour assurer notre développement économique cette année, bien sûr, mais
aussi dans le futur. Une croissance de l'investissement privé de 0 %,
c'est la meilleure recette pour la stagnation économique future du Québec.
Alors, M. le
Président, donc, situation économique qui n'est pas rose, et puis je vais
ajouter à ça très simplement... Mme
la Présidente, plutôt, que ce triste bilan, ce triste bulletin au chapitre de
l'économie se fait dans un contexte où les familles du Québec ont eu à subir des hausses d'impôt, de taxes, de
tarifs qui s'élèvent à 1 500 $, en moyenne, par famille depuis l'arrivée du gouvernement actuel, et
l'approche budgétaire, les crédits que nous nous apprêtons à voter, tout ça,
dans le fond, vient concrétiser ce
1 500 $. En fait, il y a peut-être eu un petit soulagement cette
année équivalant à 60 $ par famille,
mais, regardez, Mme la Présidente, c'est bien peu pour des familles qui ont à
composer avec un panier d'épicerie qui
a connu des fluctuations importantes puis, dans certains cas, des hausses de
prix fort importantes, avec des prix de l'essence... enfin, un coût de la vie qui n'est pas nécessairement
facile. Puis on sait aussi que les revenus de travail avant impôt n'ont pas augmenté à des rythmes très, très
rapides, ce qui fait que, pour les familles du Québec, la vie n'est pas simple. Et, quand on sait que les ponctions se
sont élevées à 1 500 $ et que le seul soulagement qu'on a pu voir,
c'est 60 $ par famille, vous comprendrez qu'il y a une certaine
colère au sein des familles.
Finalement,
peut-être dernier point que je vais aborder, c'est la question des services à
la population, quatrième élément,
peut-être, que je pense qu'il faut regarder quand on veut comprendre ce qui se
passe. Les crédits, d'ailleurs, sont très,
très directement liés aux services que la population va recevoir dans la
prochaine année, et vous nous aurez entendu au cours des derniers mois puis même au cours de la dernière année et
demie dire à quel point on était révoltés par les coupures très importantes qui ont été infligées à
notre secteur éducatif, à nos écoles, à nos cégeps et à nos universités.
Et le gouvernement se targue de réinvestir
en éducation, je dois vous dire, Mme la Présidente, que les investissements
supplémentaires qui sont annoncés...
Évidemment, tout est bienvenu, hein, il n'y a personne qui va refuser. Mais le
mot «réinvestissement», je trouve,
est un grand mot pour décrire des sommes qui ne parviennent même pas à
compenser les coupures qui ont été
infligées ces deux dernières années. Donc, des sommes qui ne viendront pas
changer la donne. Ce qui a changé la
donne, ce sont les coupures des deux dernières années. Ce n'est pas le maigre
réinvestissement, tel qu'il est appelé de l'autre côté, qui va faire la
différence.
En santé, même problème.
En santé, les taux de croissance des dépenses cette année sont faméliques dans
un contexte où la population
du Québec, Mme la
Présidente, cette population,
elle augmente. Elle augmente, la population
du Québec. La population du Québec aussi, vous le savez, elle vieillit, et les coûts
des technologies médicales, ils augmentent,
le coût des médicaments, il augmente. Alors, plusieurs facteurs qui, en
principe, devraient se traduire par une
augmentation des dépenses en santé. En tout cas, certainement si on veut
assurer une qualité de services équivalente à celle qu'on avait les dernières années. Mais ça n'y est pas, ça n'est
pas... Dans les crédits que nous nous apprêtons à voter, ces montants-là n'y sont pas, et tout ça, dans le
contexte où le réseau de la santé doit composer présentement avec une
grande réorganisation, volonté de notre actuel ministre de la Santé, réorganisation
qui, au-delà, là, des mérites qu'elle pourrait
avoir... Et ça, je ne vais certainement pas vous vanter les mérites de la réforme, mais,
même si elle en avait, il faut voir
que, quand on fait une réforme comme celle-là, il y a des conséquences, et
les cadres du milieu de la santé sont venus dire à quel point ils
étaient inquiets de ce qui se passe.
Et donc on a
deux phénomènes en simultané présentement dans le réseau de la santé. On a, d'une part, des
coupures fort importantes, des sommes qui ne sont pas au rendez-vous
pour compenser les facteurs naturels de croissance des dépenses en santé, puis on a, d'autre part, une réorganisation qui vient, évidemment, limiter la capacité d'action des gens
dans le secteur de la santé. Alors, M. le Président, ça va être très difficile
en santé cette année aussi. Et, pour ceux qui pensent
qu'on a un moment difficile à traverser, mais que les vallées verdoyantes vont
succéder à ces moments difficiles, je
vous invite à prendre les documents budgétaires puis à les consulter, et vous
allez vous rendre compte que non, ce n'est pas vrai que, cette année, c'est difficile, puis, l'année prochaine, ça
va être plus facile ou que, dans deux ans, ça va être plus facile. Les chiffres sont implacables, les
choix qui sont faits par le gouvernement, c'est de garder les dépenses en santé, en éducation et dans tous les autres secteurs à des niveaux
moindres que ceux de cette année, moindres que ceux de cette année.
Alors, pour ceux qui ne le savent pas, là, moindre, ça veut dire moins. Ça,
c'est ce qui est écrit dans les documents budgétaires.
Alors, M. le Président, que ça soit quant à la santé de nos finances publiques, que ça
soit quant à la santé de notre économie, que ça soit quant au fardeau fiscal imposé à nos
familles ou encore quant aux services qui sont offerts à notre population,
il n'y a rien dans l'approche du gouvernement pour me réjouir et pour me satisfaire. Et la politique
budgétaire et fiscale, nous nous y sommes opposés, et ces
crédits qui sont devant nous, M. le
Président, et sur lesquels nous nous
apprêtons à voter, nous nous y opposons aussi très fermement. Merci, M. le
Président.
• (13 h 10) •
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, je vous remercie, M. le député de Rousseau, de votre intervention. Et, pour la
poursuite du débat, toujours sur cette même activité prioritaire de nos
affaires du jour, je cède la parole à M. le député de Sainte-Rose. À vous la
parole, M. le député de Sainte-Rose.
M. Jean Habel
M.
Habel : Oui. Merci, M. le Président. Donc, premièrement, juste revenir rapidement sur ce que le
député de Rousseau a mentionné en termes d'emploi. Je tiens quand même
à mentionner que, depuis avril 2014, 70 600
emplois ont été créés et qu'en 2015
la part de l'emploi à des salariés privés créé au Canada en 2015, 50 %
était au Québec dans l'ensemble du
Canada et que c'est toujours plus facile, M. le Président, de travailler sur
des crédits budgétaires lorsqu'on a des crédits, et, l'année passée, eux
étaient portés disparus dans la 40e législature, M. le Président.
Donc, si on regarde le budget de cette année et
le budget de l'an passé, on a un équilibre budgétaire depuis deux ans, ce qui n'était pas arrivé dans la 40e
législature, M. le Président. Reportez-vous dans le temps, 7,274 milliards
de dollars de déficit potentiel que la 40e
législature nous a laissé au bout du nez. On a repris les rênes, on a parlé des
vraies affaires puis on a redressé la
situation. Et on a redressé la situation grâce à la révision, entre autres, des
programmes et aussi à la gestion des
effectifs. La gestion des effectifs, imaginez-vous, M. le Président, il y a de
ça quelques années, on n'était même
pas capable de comptabiliser le nombre d'ETC et le nombre d'heures rémunérées
qu'on avait dans la fonction publique.
Grâce à la loi du député de Nelligan, on a pu avoir le dénombrement des
effectifs et aussi gérer nos effectifs de manière optimale.
Je pense,
entre autres, au projet de loi n° 10, qui est passé de 180 structures à
une trentaine de centres intégrés de
santé et de services sociaux et aussi d'autres instances qui ont eu des fusions
intéressantes, comme la RQ et la CARRA qui
ont fusionné ensemble. Donc, l'optimisation de la gestion des effectifs, c'est
important, et notre cible va passer de 69 541
de 2013-2014 à 68 104 en 2014-2015 et 65 836 en 2015-2016, et on va
aller en diminuant, M. le Président, parce que c'est important de gérer
optimalement l'argent de l'État.
Et, lorsque
le député de Rousseau parlait du vieillissement de la population, je pense que
c'est un sujet qui est très important
et très d'actualité, M. le Président, parce que, dans la politique jeunesse
2030, lorsqu'on a fait les crédits, j'ai
eu la chance de mentionner l'aspect du vieillissement de la population. Entre
autres, de 1971 à 2015, M. le Président, il y a eu une augmentation du
nombre de personnes de 65 ans et plus, passant de 6,8 % à 17,6 %.
Pour ce qui est des personnes de 30 à 64
ans, on est passé en 1971 de 36,1 % de la population à 48,7 % de la
population, pour les 15-29 ans, de 27 % à 18 %, et, pour les
personnes de 0-14 ans, de 1971 à 29,3 %, à 15,5 %.
Donc, vous
voyez, il y a un vieillissement de la population, M. le Président, et aussi une
durée de vie de travail qui va en
diminuant. En 1970, l'entrée dans la vie active était à 19 ans, et on passait,
en moyenne, 60 % de notre vie active au travail et 13 ans à la retraite, alors qu'en 2009 on passe 23 ans à
la retraite, 45 % de notre vie active au travail, et l'entrée dans la vie active se fait à 22 ans en 2009. Donc,
vous voyez, M. le Président, l'importance que nous devons donner au ratio dette-PIB, et je ne comprends pas la
deuxième opposition, M. le Président, qui veut carrément démanteler le Fonds
des générations. Heureusement, le député de
Rousseau et sa formation politique ont voulu le garder, une initiative de la Commission-Jeunesse du
Parti libéral du Québec, M. le Président. Et on va continuer d'investir dans le
Fonds des générations parce que je
vous ai mentionné que le vieillissement de la population est important, donc
c'est important de s'y attaquer, M. le Président.
Actuellement,
le ratio dette-PIB, il est à 55 %. Donc, on a eu un transfert du 31 mars
2015 de 55,1 % à 55 % du ratio
dette-PIB et on a une volonté, avec le Fonds des générations, de l'amener
jusqu'à 49,5 % en 2021, M. le Président. Pensez à l'effet qu'il... Si, par exemple, le Fonds des générations
n'existait pas, premièrement, les agences de notation auraient eu un impact négatif pour le Québec. Et
aussi le ratio dette-PIB aurait été à 57,5 % s'il n'y avait pas eu le
Fonds des générations, alors qu'il
est à 55 %. Donc, je comprends mal la deuxième opposition, qui veut
carrément démanteler le Fonds des
générations. C'est l'une des propositions d'équité intergénérationnelle les
plus importantes jamais présentées, M. le Président, donc je pense que
c'est important d'en parler actuellement.
Et, pour le
vieillissement de la population, on a aussi le crédit d'impôt pour
travailleurs, qui va être réduit à l'âge de 62 ans pour l'admissibilité. Donc, c'est important que les personnes
qui sont plus vieilles, qui sont en âge de travailler peuvent le faire,
M. le Président.
Donc, je vous
ai parlé des agences de notation, du ratio dette-PIB, qui était très important,
mais parlons aussi de la croissance
des dépenses. Actuellement, la croissance des dépenses pour 2016-2017 va être à
2,7 %. Pour 2017-2018, elle sera
à 2,8 %. Je vous donne un exemple, M. le Président. Lorsque c'était
l'ancienne législature, les gens de la première opposition officielle étaient à 3,3 %, mais étaient en déficit
budgétaire. Actuellement, on est à 2,8 % pour 2017-2018 et on va maintenir un équilibre budgétaire. Et, pour les
dépenses en termes d'éducation, ce sera à 3 %. Et l'avantage, M. le Président... et les gens nous le
mentionnaient, l'importance de la prévisibilité, elle sera de 3 % année
après année, M. le Président.
Donc, juste
pour le volet éducation, étant sur la Commission de la culture et de
l'éducation, les montants vont passer
de 17 245 000 000 $ en 2016-2017 à
17 769 000 000 $ en 2017-2018 et à
18 299 000 000 $. Et, quand le député de Rousseau mentionnait qu'on avait des dépenses
en éducation basses, je lui rappelle le budget qu'il a présenté lorsqu'il
était dans sa législature et notre budget.
Le volet éducation et culture, lorsque la première opposition était présente,
il était à
20 123 000 000 $. Le budget 2016-2017 est à
21 623 000 000 $, une différence de 1,5 milliard de
dollars, M. le Président. Une
différence entre
20 123 000 000 $ et 21 623 000 000 $,
donc 1,5 milliard de plus. Et on ne peut pas, M. le Président, me sortir l'argument du taux d'inflation parce que
je vous le donne, c'est les statistiques de Statistique
Canada, donc 2013, le taux
d'inflation est à 0,8 %, 2014, 1,4 %, 2015, 1,1 % et, en 2016,
un peu plus de 1 %. Donc, ça veut dire que malgré, le taux
d'inflation, on a investi massivement dans le volet de l'éducation et on a
investi massivement dans la culture, M. le Président.
Et, lorsqu'on compare la croissance des dépenses
avec d'autres juridictions canadiennes, on peut voir qu'en atteignant l'équilibre budgétaire
par rapport à d'autres juridictions... Comme l'Ontario,
eux, leur croissance des dépenses va
se situer à 0,1 % seulement en 2016-2017 et, pour la Colombie-Britannique, à
1,3 % en 2016-2017. Donc, vous voyez qu'on réussit à se dégager des marges
de manoeuvre importantes pour des
postes budgétaires importants comme la santé, comme l'éducation, comme la culture, et c'est important
de le mentionner, M. le Président, parce qu'en éducation on a des investissements
massifs au niveau des infrastructures, 700 millions de dollars, M. le
Président, 700 millions pour les infrastructures et 500 millions
aussi pour accroître sur trois ans la réussite.
On parlait, à
la motion du mercredi, de décrochage scolaire. Les investissements massifs au niveau de la réussite scolaire, ce sera un pilier pour diminuer le taux de décrochage et
augmenter la scolarité. Je vous donne quand
même des chiffres qui sont intéressants, M. le Président. De 1990 à 2015, la proportion de la population entre 25 et 64 ans
qui avait un diplôme soit d'une
université, de collège ou secondaire a augmenté. En 1990, 37,9 % étaient
des sans-diplôme, alors que maintenant,
en 2015, seulement 12,2 % sont sans diplôme. Et le nombre
d'études a augmenté, on est passé de 12 % pour des certificats, des diplômes de grade universitaires à 27,1 %.
En 1990, on est passé de 24,8 % à 41,4 % au niveau de la diplomation collégiale et on est passé de
25,3 %, au niveau des diplômes d'études secondaires, à 19,2 %.
Donc, ça veut dire que de plus en
plus les gens continuent leur vocation et continuent d'étudier à l'université
ou au collège, donc ce qui explique
la diminution des sans-diplômes et la diminution des D.E.S., donc des diplômes
d'études secondaires.
Donc, c'est
très important, M. le
Président, de le mentionner parce que
ça coïncide avec ce que je vous ai parlé tantôt. C'est que l'entrée dans la vie active augmente, passant de 19
ans à 22 ans. Donc, c'est important d'investir dans des postes budgétaires importants
comme l'éducation, et on le fait, M. le Président, en termes de réussite.
• (13 h 20) •
Donc,
j'aimerais aussi parler rapidement du volet santé. Ma collègue de Crémazie
en a parlé beaucoup, mais on a des aspects importants au
niveau de la santé, M. le Président, notamment une cohérence, la réduction et l'abolition de la
taxe santé au 31 décembre 2017, et aussi une
cohérence au niveau de la santé, le projet
de loi n° 10 pour réduire la bureaucratie. On est passé de 180 structures à une
trentaine de structures de centres intégrés de santé et de services sociaux. Avec le projet de loi n° 20, on augmente la prise en charge de patients. Et
vous pouvez le voir sur le site gamf.gouv.qc.ca, grâce au guichet
unique, déjà 70 000 Québécois sont déjà inscrits, et l'annonce des 50
supercliniques qui vont être déployées aux
quatre coins du Québec, dont six projetées dans la région de Laval, est très
importante. Et ce seront des supercliniques qui vont être ouvertes 365
jours par année, sept jours sur sept et 12 heures par jour.
On a des
investissements massifs au niveau du PQI de 2016-2017, 88,7 milliards. Je
vous ai parlé de la portion de
700 millions en termes d'éducation, 700 millions que la résorption
d'actifs... Vous avez aussi la résorption du maintien d'actifs de 250 millions, les investissements
de 100 millions au niveau écoresponsable, 50 millions au niveau de
l'ajout des gymnases et 50 millions au niveau de l'infrastructure
sportive. Et, lorsqu'on parle de réussite, M. le Président, c'est sûr que les 50 millions en infrastructures
sportives, c'est des investissements qui sont importants pour le sport-études.
Je parlais à des gens de l'école
Curé-Antoine-Labelle et les Loups de Curé-Antoine-Labelle, et leurs parents me
disaient : Si on n'avait pas les Loups de
Curé-Antoine-Labelle, le décrochage de nos enfants serait beaucoup plus
important. Donc, vous voyez que chaque mesure en infrastructures ou en
réussite a un impact majeur sur la réussite de nos étudiants.
Je peux
passer aussi sous silence l'annonce du CDPQ Infra, la Caisse de dépôt, un
projet important aussi pour la région
de Laval, 24 stations, sept jours sur
sept, M. le Président, 20 heures par jour pour le système léger sur
rail qui est présenté à notre gouvernement. C'est des investissements qui sont importants et qui vont toucher
l'ouest de Laval, mais aussi l'entièreté de Laval si on apporte une
cohérence en termes de transport.
Il y a
aussi des investissements dans les secteurs clés, beaucoup
de millions de dollars investis. Mais je peux aussi mentionner, en aérospatiale, qu'on a pris la bonne
décision. Il y a des impacts importants dans mon comté.
J'ai Héroux-DevTek, entre autres, ou M1 Technology qui ont une
résonnance en termes d'aérospatiale. Mais l'annonce d'aujourd'hui des 75
appareils de CSéries pour une valeur de 5,6 milliards de dollars, M. le
Président, c'est des montants qui sont super importants,
puis on a agi au bon moment, M. le Président. Parce que les oppositions ont
raté l'avion. Un peu comme le film préféré
des enfants pour Noël, là, Maman, j'ai raté l'avion, bien, le PQ a raté
l'avion, la CAQ a raté l'avion, et nous, on a été là au bon moment, M.
le Président.
Donc, en
terminant, c'est un budget qui est équilibré, un budget qui augmente la
croissance des dépenses, qui investit dans
des postes budgétaires importants comme la santé, 1,2 milliard
supplémentaire en termes d'éducation. Donc, je vous remercie, M. le
Président.
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, on vous remercie, M. le député de Sainte-Rose, de votre intervention.
Et, pour la poursuite du débat, je reconnais maintenant Mme la députée de
Fabre.
Mme Monique Sauvé
Mme
Sauvé : M. le Président,
chers collègues, ce fut un grand privilège pour moi de participer pour une
première fois aux études des crédits
consacrés aux postes budgétaires du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité
sociale, des échanges fructueux entre les parlementaires sur les
différentes actions et orientations gouvernementales. À titre d'adjointe parlementaire du ministre de l'Emploi et de la
Solidarité sociale et député de Fabre, c'est aussi un grand privilège pour
moi de prendre la parole aujourd'hui.
En cette
Assemblée, le 12 avril dernier, le premier ministre du Québec disait :
Aujourd'hui même, il y a environ 50 000
emplois à prendre sur le site d'Emploi-Québec. Pourquoi ne sont-ils pas pris,
ces emplois? Parce que la population active
baisse et parce qu'il faut toujours améliorer l'adéquation formation-emploi. M.
le Président, c'est ce que nous faisons avec des mesures concrètes que nous proposons aux Québécoises et aux
Québécois. Je souhaite que mon propos illustre l'importance des mesures en cours et prévues au budget 2016-2017 du
ministre des Finances. Je souhaite que mon propos traduise l'intention du gouvernement du Québec à
rapprocher les chercheurs d'emploi de ces 50 000 emplois disponibles
sur le site Placement en ligne
d'Emploi-Québec et leur faire vivre, à ces chercheurs d'emploi, un succès
d'intégration et de maintien en emploi.
Je souhaite
aussi, M. le Président, que mon propos illustre la réalité terrain, qu'est-ce
que ça veut dire, qu'est-ce que ça
donne de plus concrètement pour celui qui se cherche un emploi, qu'il soit
citoyen de Fabre, Lavallois ou chercheur d'emploi dans chacune des régions du Québec. Depuis un an, notre
gouvernement a posé des gestes concrets afin que la main-d'oeuvre
actuelle et future réponde aux besoins des entreprises. Tout d'abord, avec le
projet de loi n° 70, la Commission des
partenaires du marché du travail joue un véritable rôle stratégique face à
l'adéquation formation-emploi. Toujours
avec le projet de loi n° 70, le programme Objectif emploi souhaite aider
les primo-demandeurs sans contraintes à
l'emploi à développer leurs compétences et à intégrer le marché du travail,
particulièrement, M. le Président, les jeunes, particulièrement les personnes issues de l'immigration, qui sont
présentement sous-représentées sur le marché du travail.
Et puis il y
a le dépôt du projet de la loi n° 77, une priorité d'un meilleur arrimage
entre la sélection de l'immigration et les besoins du travail qui est
mise de l'avant.
Mais, au-delà
des actions, il y a, M. le Président, l'expérience vécue terrain. Je veux vous
parler de Nadia Hanna, de Laval, qui
nous dit ceci : «Emploi-Québec m'a aidée à me trouver un bon emploi
correspondant à mes compétences. Je remercie Emploi-Québec de mettre à
notre disposition tous les outils nécessaires pour faciliter notre intégration
en emploi.» M. le Président, voilà des
actions concrètes et un témoignage pour les chercheurs d'emploi et vers les
50 000 postes disponibles.
Avec le
budget 2016-2017, notre gouvernement continue et amplifie les gestes concrets
afin que la main-d'oeuvre actuelle et
future réponde véritablement aux besoins des entreprises. Le budget prévoit,
entre autres, l'augmentation des crédits
du ministère de 2,2 millions
de dollars afin d'offrir des
incitatifs aux participants du programme Objectif emploi. Il prévoit l'instauration d'un supplément à l'égard des revenus de travail, un
investissement additionnel de 42 millions de dollars par année pour la bonification de la prime
au travail, que ce soit pour les personnes seules et les couples sans enfant,
pour les ménages sans enfant et pour les
personnes qui présentent aussi des contraintes sévères à l'emploi. Ce montant
de 42 millions de dollars, M. le
Président, va permettre à 326 000 ménages sans enfant de bénéficier
d'une aide fiscale additionnelle.
Enfin, le
budget prévoit aussi un crédit d'impôt pour les travailleurs d'expérience afin
de reconnaître tout leur bagage, la force de leur travail et favoriser
leur contribution.
Alors, je
veux maintenant vous parler du parcours... encore une fois, terrain, celui de
Michelle en Abitibi. Après avoir
perdu son emploi qu'elle occupait depuis plusieurs années — l'entreprise où elle était avait une
fragilité financière, il y a eu des
coupures de postes — c'est
grâce à la mesure subvention salariale d'Emploi-Québec qu'elle a été embauchée
par la maison de la famille. Elle dit :
«Je suis toujours fière de me rendre au travail le matin, car je sens que
j'accomplis quelque
chose et que j'apporte ma contribution à la société. L'aide d'Emploi-Québec m'a
grandement été utile, car ce n'est
pas toujours facile de se trouver un emploi quand on est un peu plus âgé». On
pourrait dire «travailleur expérimenté», elle dit «un peu plus âgé»,
c'est bien.
M.
le Président, voilà des actions concrètes et un témoignage pour les chercheurs
d'emploi et vers les 50 000 postes disponibles.
Le
ministre des Finances a déposé, en mars dernier, un budget qui marque le retour
à l'équilibre budgétaire, un budget
qui permet d'entrevoir l'avenir avec optimisme, la croissance économique,
l'insertion sociale et l'intégration sur le marché du travail du plus
grand nombre de personnes aptes au travail pour l'avenir du Québec.
En
cette Assemblée, le 12 avril dernier, le premier ministre du Québec
disait : Aujourd'hui même, il y a environ 50 000 emplois à prendre sur le site d'Emploi-Québec. Pourquoi
ne sont-ils pas pris, ces emplois? Avec les gestes concrets du
gouvernement, les crédits budgétaires prévus, avec l'ensemble des équipes de
professionnels des centres locaux d'emploi, les CLE d'Emploi-Québec, que je
veux saluer et remercier, qui font un travail formidable, l'ensemble des partenaires communautaires en employabilité que
sont les ressources externes et les carrefours jeunesse-emploi, qui offrent
un accompagnement exceptionnel, que je
désire également saluer et remercier, avec des mesures d'insertion en emploi
comme la subvention salariale, la mesure
Prime pour les nouveaux arrivants et le contrat d'intégration en emploi pour
favoriser l'insertion en emploi des personnes handicapées, nous comblerons des
postes à combler, M. le Président.
Je
veux maintenant vous parler d'une autre expérience, une autre expérience vécue,
terrain, celle de Bruce, de Montréal : «Cela fera bientôt huit ans
que je travaille au même endroit. Au début, j'ai eu de la difficulté à trouver
un emploi en raison de limitations
intellectuelles légères. Alors, j'ai demandé une aide financière à
Emploi-Québec, qui me l'a accordée.
Grâce à un contrat d'intégration au travail, un CIT, j'ai obtenu après mon stage
un poste rémunéré comme préposé à
l'entretien général.» Alors, il était motivé, il a fait un bon travail,
l'employeur a voulu lui donner cette chance, et il est, après huit ans, toujours à cet emploi. «Cet emploi me permet
d'acquérir de l'expérience et une grande autonomie. J'ai appris à me faire confiance et à croire en
mes capacités. J'apprécie encore aujourd'hui l'aide dont j'ai bénéficié pour
mon insertion en emploi.»
M.
le Président, avec Emploi-Québec et les Québécoises et Québécois qui bénéficient
de ces services publics, dont
13 400 Lavallois, depuis le 1er avril 2015, avec Emploi-Québec et les
chercheurs d'emploi de tout le Québec, quel que soit leur réalité, âge, sexe, origine, scolarité, parcours de vie,
environnement, nous comblerons des postes à prendre, M. le Président. Nous offrirons l'accueil, nous
offrirons l'évaluation des besoins, le soutien financier, l'accompagnement
personnalisé, la reconnaissance de leur mise
en mouvement et le suivi jusqu'à leur intégration et maintien en emploi, leur
faire vivre un succès, des actions concrètes, des investissements et des
témoignages vécus pour les Québécoises et Québécois vers les 50 000 emplois disponibles pour que chacun puisse prendre sa place et
contribuer à l'avenir du Québec. Je vous remercie, M. le Président.
• (13 h 30) •
Le Vice-Président (M. Gendron) : Alors, merci, Mme la députée de Fabre. Et, pour
la poursuite du débat sur cette question, je cède la parole maintenant à
M. le député de Maskinongé. À vous la parole.
M. Marc H. Plante
M.
Plante : Merci beaucoup, M. le Président. Tout d'abord, vous souligner
à quel point je suis heureux de prendre la parole pour la fin de cette
étude des crédits parce que, vous savez, M. le Président, j'ai eu le privilège
de faire de nombreuses commissions et aller questionner et interroger mes
collègues ministres sur de nombreux sujets.
M.
le Président, je suis d'autant plus fier d'être dans l'équipe gouvernementale
qui a proposé le deuxième budget équilibré,
l'équipe gouvernementale qui a fait de sa première priorité le retour à
l'équilibre budgétaire. Parce que, vous savez, M. le Président, lors de notre élection, on a dû faire du ménage,
ou faire de l'ordre, ou ramener l'ordre dans la maison, et c'est ce que nous avons fait. On a pris des
choix courageux, nous avons pris des décisions difficiles, mais ces
décisions-là, M. le Président, sont dans le but d'avoir une équité pour
les générations futures.
M.
le Président, je vous dirai que je suis très, très fier aussi de la vision de
notre gouvernement tant au plan du développement
régional qu'au plan du développement des entreprises. Je suis très, très, très
fier de ces décisions-là et je ne
peux pas être plus fier, une journée comme aujourd'hui, où le Québec brille
parmi les meilleurs et où les décisions de notre gouvernement vont permettre au Québec de créer des emplois, de
s'enrichir et de créer de l'emploi, M. le Président, dans toutes les
régions au Québec, dont la mienne aussi, M. le Président, la Mauricie.
Mais,
avant de poursuivre, je vous parlerai... Parce que j'ai entendu beaucoup,
durant cette étude de crédits, les oppositions
nous rappeler ou nous dire que nous ne voulions pas de structure de
concertation, qu'en région on ne laissait pas la place à la concertation, on ne laissait pas la place aux gens
pour se concerter pour travailler ensemble. Moi, M. le Président, j'aimerais parler aujourd'hui et
démontrer un exemple concret que je vis chaque jour qui est l'exemple de la
MRC de Maskinongé dans ma circonscription,
qui, suite à une nouvelle entente de partenariat avec les municipalités, s'est
prise en main et est allée de l'avant. Tout d'abord, je vais vous parler de la
concrétisation d'un comité, un comité de concertation
avec différents acteurs qui s'appelle Vision Maskinongé. Ce comité-là, M. le
Président, est formé d'élus, mais
aussi de tous les intervenants socioéconomiques du milieu qui permettent d'être
en alerte, d'être aussi à l'écoute des besoins des gens du milieu.
De
plus, M. le Président, on a formé une communauté entrepreneuriale qui permet
aux gens, aux gens d'entreprises, de
se concerter, de voir et surtout de les aider et de les accompagner via les
différentes mesures et programmes de notre gouvernement.
M. le
Président, samedi dernier encore, j'étais au gala de l'entreprise, ou à la
Soirée des sommets de la Chambre de
commerce de la MRC de Maskinongé, et je vais vous avouer que toute la soirée,
toute la soirée, j'ai eu l'occasion de rencontrer des gens, des entrepreneurs fiers, des
entrepreneurs qui nous disaient : Félicitations puis merci d'avoir pris
des décisions, mais merci surtout de
nous accompagner, de poursuivre le travail d'accompagnement que vous faisiez
avant.
Nous, chez
nous, M. le Président, avec la possibilité qu'on permet dans l'entente avec les
municipalités, la MRC a créé un
service de développement économique et des territoires qui permet justement cet
accompagnement-là, qui permet aux
entrepreneurs et aux entreprises d'aller consulter, d'aller voir et de demander
de l'aide. Et c'est ce qu'ils font très, très bien. Et je tiens aujourd'hui, M. le Président, à les saluer, mais
surtout à saluer le courage de notre gouvernement de reconnaître les élus de proximité, donc les élus
municipaux, comme des partenaires de premier plan et des partenaires de
premier choix aussi, M. le Président.
Mais
laissez-moi, en parlant de ma circonscription, vous parler de belles réussites,
d'entreprises qui réussissent, M. le
Président, et d'entreprises qui se développent très, très bien. Je vous
parlerai de Divel, qui exporte ses technologies à l'international, de Divel, qui emploie de
nombreuses personnes dans ma circonscription, M. le Président. Je vous parlerai
aussi d'Omnifab, qui a triplé sa surface de
production parce qu'ils avaient beaucoup de contrats. Ils avaient beaucoup de
contrats pourquoi, M. le Président? Parce
que le développement économique en région va bien. Ça reprend, ça va bien, et
l'économie tourne dans nos régions. Je vous parlerai aussi d'Ébénisterie
Louiseville, à Louiseville, bien sûr, où nous avons
fait une annonce d'investissement, création de 12 nouveaux emplois. Et je vous
parlerai d'Aspasie, Aspasie, qui exporte ses produits partout dans le
monde, donc, je vous dirais, plus d'une trentaine de pays, où ses produits sont
fabriqués ici même, M. le Président, au
Québec, plus particulièrement en Mauricie. Donc, c'est une grande fierté pour
nous d'accompagner ces projets-là.
M. le Président, je ne saurais finir mon
intervention sans vous parler aussi de ma fierté et surtout du privilège que le premier
ministre m'a fait d'accompagner le ministre de l'Environnement à titre d'adjoint
parlementaire. Vous savez que, quand on a la responsabilité du Développement durable, de l'Environnement et de
la Lutte aux changements climatiques et qu'on est dans notre gouvernement, M. le Président, on est très, très
fiers parce qu'on est reconnus, M. le Président, comme un leader
mondial.
Parlons...
et on veut parler de notre position dans de nombreux dossiers, mais je vais
vous faire une petite énumération. Tout
d'abord, rappelez-vous de la mise sur pied avec l'État de Californie du marché du carbone. Le marché du
carbone, M. le Président, est reconnu comme la référence mondiale, est une
fierté non seulement pour les Québécois et les Québécoises, mais pour l'ensemble, M. le Président,
du pays, du Canada, et nous en sommes très, très fiers.
Parlons aussi
de la participation du Québec dans de nombreuses conférences internationales. Parlons du rôle de leader
que notre gouvernement a joué dans ces conférences-là. Et j'en veux pour
preuve la conférence sur le climat de Paris, où on a fait figure de
leader international dans ce dossier.
Parlons aussi
de notre leadership en matière
d'environnement. Nous l'avons affirmé et nous allons continuer à l'affirmer. De notre côté de la Chambre, M. le
Président, nous avons fait des choix, le choix de ne pas jouer la politique de la chaise
vide, le choix d'avoir du courage dans nos engagements et le choix de prendre
les bonnes décisions, M. le Président.
On se
rappellera, M. le Président, que nous avons annoncé la plus ambitieuse cible au
Canada de réduction de gaz à effet de
serre, soit de 37,5 % sous le niveau de 1990. Pour l'atteindre, nous avons
axé toutes nos énergies afin de doter le Québec d'un plan de lutte contre les gaz à effet de serre des plus
ambitieux. En ce sens, on a annoncé il y a quelques mois le Plan d'action en
électrification des transports 2015‑2020, qui non seulement va contribuer
grandement à la réduction des gaz à
effet de serre, M. le Président, mais va également permettre de consolider et
d'accroître l'économie verte tout particulièrement
dans les régions du Québec, M. le Président. Ce plan comprend des
investissements très importants de plus de 420 millions de dollars
d'ici 2020.
Vous savez,
les investissements visent à faire du Québec un chef de file mondial dans
l'utilisation des moyens de transport
électriques puisqu'il faut souligner que l'électrification des transports,
c'est l'avenir du Québec. D'ailleurs, le
plan visionnaire est non seulement un pilier majeur pour la réduction des gaz à
effet de serre, mais est aussi un moteur... pardonnez-moi les jeux de
mots, M. le Président, mais pour nos entreprises qui innovent dans le secteur
clé de notre économie et, encore une fois, particulièrement pour le
développement de l'économie régionale.
Comme député
de la Mauricie, je me réjouis du Plan d'action en électrification des
transports, qui accorde une importance
toute particulière au soutien économique des régions, et il contribuera ainsi à
la croissance des entreprises qui
évoluent dans ce secteur d'avenir. Pensons donc aux entreprises québécoises
Autobus Lion, qui a conçu l'autobus scolaire
100 % électrique eLion. Cet autobus scolaire est le tout premier véhicule
lourd entièrement électrique à être mis en marché en Amérique du Nord.
Son moteur est issu du savoir-faire des technologies développées ici même, M.
le Président, au Québec. Cet exemple
démontre bien qu'investir dans la filière du développement durable représente
un atout économique pour le Québec.
Nous devons donc saisir l'opportunité, M. le Président, que représente
l'économie écoresponsable.
En plus du Plan d'action en électrification des
transports, notre gouvernement a présenté très récemment la nouvelle politique énergétique du Québec. La
politique vise à rendre le Québec moins dépendant des énergies fossiles
et en faire un chef de file nord-américain dans l'utilisation des énergies
issues de sources renouvelables.
Comme il me
reste une seule minute, M. le Président, et que le temps de notre gouvernement
est écoulé pour cette période, je
vous dis merci et je vous réitère la fierté que j'ai de faire partie d'un
gouvernement visionnaire avec tout le courage nécessaire pour faire du
Québec un leader sur plusieurs domaines, M. le Président.
• (13 h 40) •
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Merci. Alors, cette dernière intervention met fin au débat restreint sur les
rapports des commissions qui ont étudié les crédits budgétaires pour l'exercice
financier 2016‑2017.
L'Assemblée ayant déjà statué sur les motions
formulant un grief et sur la motion du ministre des Finances proposant l'adoption de la politique budgétaire du
gouvernement présentée dans le cadre du débat sur le discours du budget,
l'Assemblée doit maintenant se prononcer, conformément à l'article 288 du
règlement, sur les rapports regroupés des commissions
qui ont étudié les crédits
budgétaires pour l'exercice financier
se terminant le 31 mars 2007. Est-ce que ces rapports
sont adoptés?
Des voix :
...
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Oui, adopté? Alors, les rapports...
Des voix :
...
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Ça va, ça va, ça va. Les rapports sont adoptés.
Une voix :
...
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Oui?
Des voix :
...
Le Vice-Président (M. Gendron) : Non, mais là... Alors, qu'on appelle les députés.
Les travaux sont suspendus quelques minutes.
(Suspension de la séance à 13
h 41)
(Reprise à 13 h 49)
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Alors, s'il vous plaît, je requiers votre attention.
Mise aux voix des rapports des commissions qui ont
étudié les crédits pour l'année financière 2016-2017
Ce que nous mettons
aux voix, c'est les rapports des commissions qui ont étudié les crédits
budgétaires pour l'exercice financier se terminant le 31 mars 2007.
Alors, que les
députés en faveur de l'adoption de ces rapports veuillent bien se lever.
• (13 h 50) •
Le
Secrétaire adjoint : M. Couillard (Roberval), M. Fournier
(Saint-Laurent), Mme Thériault (Anjou—Louis-Riel), M. Paradis (Brome-Missisquoi), M.
Blais (Charlesbourg), Mme Charbonneau (Mille-Îles), M. Leitão (Robert-Baldwin),
M. Hamad (Louis-Hébert), Mme David (Outremont), M. Proulx (Jean-Talon), M.
D'Amour (Rivière-du-Loup—Témiscouata), M. Huot (Vanier-Les Rivières),
M. Kelley (Jacques-Cartier), Mme Vallée (Gatineau), M.
Lessard (Lotbinière-Frontenac), M. Barrette (La Pinière), M. Blanchette
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue), M. Heurtel (Viau), M. Arcand (Mont-Royal), Mme
Charlebois (Soulanges), Mme Anglade (Saint-Henri—Sainte-Anne), Mme Vien (Bellechasse), M.
Billette (Huntingdon), M. Daoust (Verdun), Mme St-Pierre (Acadie), M. Reid
(Orford), Mme Nichols (Vaudreuil), M. Morin (Côte-du-Sud), M. Bernier
(Montmorency), Mme de Santis (Bourassa-Sauvé), Mme Weil (Notre-Dame-de-Grâce), Mme Ménard (Laporte), M. Sklavounos
(Laurier-Dorion), Mme Boulet (Laviolette), M. Ouellette (Chomedey), Mme
Rotiroti (Jeanne-Mance—Viger), M.
Poëti (Marguerite-Bourgeoys), M. Girard (Trois-Rivières),
M. Iracà (Papineau), M. Tanguay (LaFontaine), M. Simard (Dubuc), M. Chevarie
(Îles-de-la-Madeleine), M. Drolet (Jean-Lesage), M. Rousselle (Vimont),
M. Auger (Champlain), M. Boucher (Ungava), M. Bourgeois (Abitibi-Est), M.
Fortin (Pontiac), M. Giguère (Saint-Maurice), M. Habel (Sainte-Rose), M. Hardy
(Saint-François), M. Merlini (La Prairie),
Mme Montpetit (Crémazie), M. Plante (Maskinongé), M. Polo (Laval-des-Rapides),
Mme Simard (Charlevoix—Côte-de-Beaupré),
M. St-Denis (Argenteuil), Mme Tremblay (Chauveau), M. Busque (Beauce-Sud), Mme
Sauvé (Fabre).
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Que les députés contre l'adoption de ces
rapports veuillent bien se lever.
Le Secrétaire adjoint :
M. Péladeau (Saint-Jérôme), M. Drainville (Marie-Victorin), M. Marceau
(Rousseau), M. Therrien (Sanguinet), M. Bérubé (Matane-Matapédia), Mme
Poirier (Hochelaga-Maisonneuve), Mme Léger (Pointe-aux-Trembles), Mme Lamarre
(Taillon), M. Traversy (Terrebonne), M. Bergeron (Verchères), M. Leclair
(Beauharnois), M. Gaudreault (Jonquière), Mme Maltais (Taschereau), M. LeBel
(Rimouski), Mme Hivon (Joliette), M. Lisée
(Rosemont), M. Pagé (Labelle), M. Cousineau (Bertrand), Mme Jean (Chicoutimi),
M. Ouellet (René-Lévesque), M. Rochon
(Richelieu), M. Villeneuve (Berthier), Mme Ouellet (Vachon), M. Turcotte
(Saint-Jean), M. Kotto (Bourget), Mme Richard (Duplessis), M. Roy
(Bonaventure).
M.
Bonnardel (Granby), M. Martel (Nicolet-Bécancour), Mme Roy (Montarville), Mme Samson
(Iberville), M. Laframboise (Blainville), M.
Schneeberger (Drummond—Bois-Francs),
Mme D'Amours (Mirabel), M. Lemay (Masson),
Mme Lavallée (Repentigny), M. Surprenant (Groulx), M. Spénard (Beauce-Nord), M.
Paradis (Lévis), M. Picard (Chutes-de-la-Chaudière), M. Jolin-Barrette
(Borduas).
Mme David (Gouin),
Mme Massé (Sainte-Marie—Saint-Jacques).
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Y a-t-il des abstentions? Je n'en vois
pas. Mme la secrétaire générale, pour le résultat du vote.
La
Secrétaire : Pour : 60
Contre : 43
Abstentions :
0
Le Vice-Président (M. Gendron) : Merci. Alors, les rapports des commissions
parlementaires qui ont étudié les crédits budgétaires pour l'exercice
financier se terminant le 31 mars 2007 sont adoptés.
Projet de loi
n° 95
Présentation, adoption
du principe et adoption
En conséquence, M. le ministre responsable de
l'administration gouvernementale et de la Révision permanente des programmes et président du Conseil du trésor
propose que l'Assemblée soit saisie du projet de loi n° 95, Loi n° 2
sur les crédits, 2016‑2017, qu'elle en adopte le principe et qu'elle
adopte le projet de loi proprement dit.
Mise aux voix
Est-ce que cette
motion est adoptée?
M. Fournier : Je vous propose, M. le
Président, que nous nous exprimions avec le même vote que nous venons
tout juste d'exprimer.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Est-ce que cette proposition est agréée par
l'ensemble des parlementaires? Alors, la proposition étant agréée,
alors, Mme la secrétaire générale, répétez le vote.
La
Secrétaire : Pour : 60
Contre : 43
Abstentions :
0
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Alors, la motion est adoptée. M. le leader adjoint du
gouvernement ou M. le leader.
Ajournement
M. Fournier : On est si bien lancés, M.
le Président. Je fais motion pour ajourner les travaux au mardi 10 mai 2016
à 13 h 40.
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Alors, est-ce que cette motion est adoptée?
Des voix :
...
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Nos travaux sont ajournés. Merci.
(Fin de la séance à
13 h 53)