(Neuf heures quarante et une
minutes)
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, on va vous souhaiter une belle journée, un bon matin.
Affaires courantes
Déclarations de députés
On va
procéder à la déclaration des députés, à la rubrique Déclarations des députés, et je suis prêt à céder la parole à M. le
député de la Côte-du-Sud pour sa déclaration d'aujourd'hui. M. le député, à
vous la parole.
Rendre hommage à M. Étienne Talbot, infirmier et auteur,
pour son engagement auprès des populations nordiques
M. Norbert Morin
M. Morin : M. le Président, aujourd'hui,
je souhaite rendre hommage à M. Étienne Talbot. Infirmier depuis plusieurs
années, il a choisi de se dévouer à la pratique de sa profession dans le Nord québécois
ainsi que sur la Basse-Côte-Nord. La pratique en milieu éloigné relève du défi au
quotidien, cela implique d'avoir une capacité d'adaptation hors du
commun, du sang-froid, une efficacité de jugement et un sens de la
débrouillardise extraordinaire. Il ne faut jamais oublier que le facteur médical n'est que l'un des
points à considérer quand on pratique aussi loin des grands centres. Les conditions météo difficiles, la complication
d'un cas et le manque d'équipements spécialisés ne sont que quelques
éléments qui peuvent compliquer les interventions.
Fort de votre
expérience et de celle de vos collègues, vous avez cru bon partager avec nous,
à travers votre livre Le Nord à
bras-le-coeur, tout l'amour que
vous portez à ces gens et à cette région magnifique. Votre ouvrage est un récit
formidable qui nous fait mieux comprendre votre réalité.
Félicitations
pour votre belle plume! Et je vous souhaite une longue carrière auprès des populations
nordiques. Merci puis bonne chance.
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Merci de votre déclaration. Je cède maintenant la parole à M. le député de Rimouski
pour la sienne. À vous.
Féliciter M. Élie Villeneuve, finaliste au concours international
de création vidéoludique Rock the Cabinet
M. Harold LeBel
M.
LeBel : Merci, M. le Président. Dans le cadre du concours international de
création vidéoludique Rock the Cabinet
2015, je tiens à féliciter le Rimouskois Élie Villeneuve, 19 ans, qui a figuré parmi les 10 finalistes du palmarès
des meilleurs créateurs amateurs de jeux vidéo pour son arcade qu'il a nommée
Escort Ships.
Ce jeune
étudiant en techniques de l'informatique du cégep de Rimouski
a passé plusieurs centaines d'heures à créer et à peaufiner son propre jeu à
partir de l'éditeur de niveaux Starcraft pour mettre en scène des combats
futuristes. Cette performance sera
importante dans son cheminement académique, car il souhaite poursuivre ses
études à l'Université de Chicoutimi
en conception de jeux vidéo. L'inspiration, le talent et la passion d'Élie pour
le monde des jeux vidéo et la popularité
du Québec dans le domaine vidéoludique à l'échelle
internationale sont certainement des facteurs prometteurs qui porteront ce
jeune Rimouskois vers une belle carrière.
Je réitère mes félicitations et je souhaite à
Élie Villeneuve de vivre de belles aventures à travers ses créations pour le
moins ahurissantes. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, merci, M. le député de Rivière-du-Loup, de votre déclaration. Je cède maintenant
la parole à M. le député de Papineau pour sa déclaration d'aujourd'hui. À vous,
M. le député.
Rendre hommage à Mme Ginette Séguin pour son
engagement dans la vie culturelle de Ripon
M. Alexandre Iracà
M.
Iracà : Merci, M. le Président. Mme Ginette Séguin est une figure connue
dans la région. Elle a contribué à la mise
sur pied de plus d'une quarantaine d'événements culturels au sein du village de
Ripon depuis les 50 dernières années.
C'est en 1965
que Mme Séguin a eu la piqûre pour l'organisation d'événements,
le petit patelin de Ripon célébrait à
ce moment son centenaire. Elle adore organiser des événements, peu importe le
temps que ça prend : spectacle de Noël, messe de minuit, activités
entourant la Journée internationale de la femme, concert de l'an 2000,
carnaval, festivités hivernales
et le 150e de la municipalité de Ripon, qui a nécessité la participation d'une
centaine de comédiens amateurs et de membres... de personnes
d'arrière-scène.
Je tiens à
remercier Mme Ginette Séguin pour son dévouement, et son travail bénévole,
et sa grande contribution au rayonnement de la municipalité de Ripon.
Merci, Mme Séguin.
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, merci, M. le député de Papineau, pour votre déclaration. Je cède maintenant
la parole à M. le député de Lévis pour sa déclaration de ce matin.
Rendre hommage à l'organisme Les Petits Frères,
la grande famille des personnes âgées seules
M. François Paradis
M. Paradis
(Lévis) : Merci, M. le Président. Depuis 50 ans, l'organisme Les Petits
Frères s'est bâti une solide réputation,
une réputation de coeur. Présents dans 15 régions du Québec, Les
Petits Frères ont pour mission d'accueillir et d'accompagner les personnes âgées oubliées de tous afin de contrer
leur isolement en créant autour d'elles une famille engagée et fidèle
qui sera présente jusqu'à la fin de leur vie.
La solitude demeure un problème crucial auquel
plusieurs personnes âgées ont à faire face. Comme tout être humain, elles ont besoin de contacts sociaux, de
présence et d'amour dans une vie marquée, pour un trop grand nombre, par l'isolement. Certains appellent l'organisme de
leur propre chef, mais les vieux amis, comme on les appelle, sont très souvent
référés par des tiers. Ce sont plus de 1 500 bénévoles qui, jour après jour,
brisent l'isolement de plus de 1 200 personnes âgées seules et
vulnérables.
M. le
Président, je suis fier et heureux de pouvoir compter depuis maintenant un an
sur la présence des Petits Frères sur et dans ma circonscription. Je
profite d'ailleurs de la présence de deux intervenants importants et je la
souligne : M. Pascal Fournier,
directeur régional, Est du Québec, et Mme Mireille Brousseau,
coordinatrice des Petits Frères de Lévis. Bravo à vous! Bravo à vos
bénévoles! Je termine en souhaitant à nos aînés de profiter pleinement...
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Merci, M. le député de Lévis, pour votre déclaration. Je cède maintenant la
parole à M. le député de Mégantic pour sa déclaration d'aujourd'hui. À vous, M.
le député.
Féliciter l'entreprise Attraction inc.,
lauréate du prix Image
M. Ghislain Bolduc
M.
Bolduc : Merci, M. le Président. L'entreprise Attraction, de
Lac-Drolet, est repartie grande gagnante du gala des Professionnels en
produits promotionnels du Canada en remportant quatre prix Image. En plus des
prix dans les catégories Meilleure
impression — sérigraphie
et Meilleure décoration multimédia, l'entreprise s'est distinguée dans la
catégorie Fabriqué au Canada. Ainsi, la
collection Ethica, qui redéfinit le vêtement promotionnel, offre des vêtements
confortables, stylisés, conçus et fabriqués à Lac-Drolet. L'entreprise
propose à ses clients, avec cette collection, des vêtements composés de fibres biologiques et recyclées qui permettent
d'encourager le savoir-faire textile québécois et la consommation
responsable.
Je tiens à
souligner le travail remarquable et l'innovation dont ont fait preuve les
dirigeants et les employés de la compagnie
Attraction. Les honneurs reçus permettent à la municipalité de Lac-Drolet et la
région de Mégantic de briller de façon remarquable, et je tiens à vous
en féliciter. Merci.
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, merci, M. le député de Mégantic. Je cède maintenant la parole à M. le
député de Matane-Matapédia pour sa déclaration de ce matin. M. le député, à
vous la parole.
Rendre hommage à M. Louis Chabot, victime des
attentats d'Ouagadougou le 15 janvier 2016
M. Pascal Bérubé
M.
Bérubé :
M. le Président, je me joins à mon collègue de Rimouski pour cette déclaration.
C'est avec une grande tristesse que
j'ai appris le décès de M. Louis Chabot le 15 janvier dernier.
M. Chabot et cinq de ses collègues enseignants du Québec étaient au nombre des 29 victimes
de l'attentat terroriste perpétré à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso.
M. Chabot, natif de la municipalité
d'Albertville dans la Matapédia, était un homme au service des autres, un enseignant attentionné et un travailleur
humanitaire reconnu. Accompagné par une délégation du Québec lorsque s'est
produit le malheureux événement,
M. Chabot et ses collègues étaient présents au Burkina Faso afin de
construire des écoles. Plusieurs
témoignages et hommages en provenance de son village natal, des membres de sa
famille et de ses proches ont suivi la triste nouvelle, rappelant ainsi
le grand humaniste qu'était Louis Chabot.
Aujourd'hui,
j'offre mes plus sincères sympathies aux enfants, aux membres de la famille
ainsi qu'à tous les proches éprouvés
par la perte d'un homme charitable et dévoué, un fils de la Matapédia, un grand
humaniste. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Alors, merci, M. le député, de votre déclaration.
Je cède maintenant la parole à Mme la députée de Bourassa-Sauvé pour sa
déclaration de ce matin. À vous, madame.
Remercier M. Daniel Alloul, de
Toyota Montréal-Nord,
pour le don d'une voiture à l'École de l'automobile
Mme Rita Lc de Santis
Mme
de Santis : M. le Président, avant les fêtes, j'ai assisté à une
touchante cérémonie à l'École de l'automobile, située sur le boulevard Henri-Bourassa. Au nom de l'entreprise familiale
Toyota Montréal-Nord, Daniel Alloul a remis à l'école une voiture Toyota
Yaris. Ainsi, les apprentis mécaniciens pourront acquérir une précieuse
expérience pratique en atelier en
apprenant à régler de vrais problèmes dans des vraies situations.
Ce n'est pas toujours facile de trouver une main-d'oeuvre bien
qualifiée en mécanique. Une centaine d'élèves profiteront de ce précieux don
pour parfaire leur formation. Voilà un bel exemple de gens qui s'impliquent en
redonnant à la communauté.
Je
félicite donc et remercie chaleureusement Daniel, la famille Alloul et la grande famille
Toyota Montréal-Nord pour ce beau geste de générosité et
de solidarité. Vous êtes des modèles. Merci.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Alors, merci,
Mme la députée. Je cède maintenant la parole à M. le
député de Sherbrooke pour sa déclaration de ce matin. M. le député de Sherbrooke,
à vous.
Souligner le lancement du DVD La
force de s'exprimer
réalisé dans le cadre du programme Unité sans violence
M. Luc Fortin
M. Fortin
(Sherbrooke) : Merci beaucoup, M. le Président. J'aimerais souligner une
initiative inspirante des étudiants en
techniques policières du cégep de Sherbrooke, qui ont procédé au lancement
cette semaine du DVD La force de s'exprimer. Il s'agit
d'un outil ayant comme objectif d'apprendre à des élèves de cinquième et sixième
année comment intervenir en situation
de violence à l'école, d'intimidation et de cyberintimidation. Cet outil permettra de
sensibiliser les élèves, de susciter
la discussion, la réflexion et d'expliquer les meilleurs comportements à
adopter dans de telles situations.
C'est
dans le cadre du programme Unité sans
violence, mis sur pied en 2006, que cet outil a été réalisé. Il permet de former de jeunes ambassadeurs qui s'engagent à
ne pas accepter la violence à l'école. Au Québec, près de
4 500 jeunes bénéficient de ce programme annuellement.
Merci
aux étudiants en techniques policières du cégep de Sherbrooke pour cette idée
innovante et félicitations. Merci, M. le Président.
• (9 h 50) •
Le Vice-Président (M. Gendron) : Alors, on vous remercie pour votre déclaration.
Je cède maintenant la parole à M. le député de Huntingdon pour sa
déclaration de ce matin. M. le député, à vous.
Souligner la tenue du Festival
de la Saint-Valentin
M. Stéphane Billette
M. Billette : Merci beaucoup, M. le Président. J'aimerais profiter de cette tribune
qui m'est offerte aujourd'hui pour souligner la 22e édition du
festival de la Saint-Valentin, qui se tiendra du 7 au 14 février dans la
municipalité de Saint-Valentin, capitale de
l'amour en Amérique du Nord. C'est toujours un plaisir pour moi de participer à
ce festival qui réunit tous les
citoyens du comté de Huntingdon et des environs. L'édition de cette année est
organisée sur le thème de l'amour et
de l'amitié, des valeurs très précieuses qui sont importantes à souligner et à
célébrer avec les personnes qui nous sont chères. De nombreuses activités
variées et originales sont prévues, comme le fameux souper-spectacle Amour et
amitié, la messe des amoureux, la
Journée jeunesse Optimiste et la traditionnelle soirée dansante au profit des
maladies du coeur.
Je
tiens à remercier et à féliciter chaleureusement les organisateurs du festival
ainsi que les nombreux bénévoles qui
font de cet événement un succès année après année. Vous pouvez être fiers de
votre réussite, et je suis persuadé que cette 22e édition sera un succès sur toute la ligne. À tous et à toutes, je vous souhaite de tout coeur un
excellent Festival de la Saint-Valentin.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Alors, on vous remercie, M. le député de Huntingdon, pour votre déclaration. Je cède maintenant
la parole à M. le député de Jonquière pour sa déclaration d'aujourd'hui. À
vous.
Souligner l'engagement bénévole
d'un comité pour
l'accueil de familles syriennes au Saguenay
M. Sylvain Gaudreault
M. Gaudreault : Oui, merci,
M. le Président. Je veux souligner l'engagement d'un comité de bénévoles de Jonquière
qui s'est mobilisé, dès septembre 2015, pour accueillir des réfugiés syriens
dans ma circonscription.
C'est lorsque la crise des
réfugiés syriens a été connue de toutes et de tous que Louis-Marie Beaumont, Daniel et Nicole Jean, Anne-Marie Chapleau, Jean
Martel sont entrés en communication avec moi. Nous nous sommes dirigés vers l'une des associations mandatées par le gouvernement
du Québec afin d'organiser le
parrainage et la venue de réfugiés
syriens. Ils ont bientôt été rejoints par Douglas et Judith Schroeder-Tabah,
M. Carlos Olivas et bien d'autres qui voulaient faire un geste de solidarité
envers des gens touchés par cette effroyable guerre.
La grande
générosité de la population a permis d'entrevoir la possibilité d'accueillir deux familles, un couple âgé dans la trentaine avec un jeune garçon de
cinq ans et une dame et ses trois enfants de 13, 12 et deux ans, dont
le père a été une des victimes innocentes dans un bombardement.
Un souper
solidarité se tiendra au Patro de Jonquière le 20 février prochain, et je remercie tous
ceux et toutes celles qui déjà ont contribué à la campagne de financement.
Et il n'est pas trop tard pour communiquer avec la fabrique Saint-Dominique
pour joindre... à ce souper-bénéfice. Merci.
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, merci, M. le député de Jonquière, de votre déclaration.
Et cette
dernière déclaration met fin à la rubrique Déclarations de députés. Les travaux sont suspendus pour quelques
instants.
(Suspension de la séance à 9 h 53)
(Reprise à 10 h 1)
Le Président : Mmes, MM. les
députés, nous allons nous recueillir quelques instants.
Je vous remercie. Veuillez vous asseoir.
Nous poursuivons les affaires courantes.
Aujourd'hui, il n'y a pas de déclarations ministérielles
ni de présentation de projets de loi.
Dépôt de documents
À la rubrique Dépôt de documents, M. le ministre
des Transports.
Document d'information sur le
transport
rémunéré de personnes par automobile
M.
Daoust : Excusez-moi,
monsieur... Alors, M. le Président, je dépose aujourd'hui un document
d'information sur le transport
rémunéré de personnes par automobile.
Le Président : Alors, ce document
est déposé. M. le leader.
M. Fournier : Permettez-moi
d'informer l'ensemble de la Chambre : hier, nous avons transmis aux
groupes parlementaires et aux députés indépendants, là, une proposition d'organismes et, dans le fond, des principaux acteurs sur ce sujet. Nous avons suggéré d'entreprendre des
consultations à compter du jeudi 18 février prochain. Maintenant,
il y aura des échanges durant la journée, et on verra si on
est en mesure de faire, effectivement, la motion permettant de tenir...
de débuter ces consultations à cette date-là. Donc, au courant de la journée,
M. le Président, on va continuer d'avoir des échanges sur le sujet.
Le Président : M. le leader
de l'opposition, c'est correct?
M.
Drainville : Ça nous
convient. Ne prenons rien pour acquis, il y a une ouverture, on va discuter
puis on devrait être bons pour s'entendre.
Le
Président : Bon, bien, une bonne nouvelle. Alors, ce document
est déposé. M. le ministre de l'Environnement.
Rapport annuel du Comité
consultatif
de l'environnement Kativik
M.
Heurtel : Merci, M. le Président. Permettez-moi de déposer le rapport
annuel 2014‑2015 du Comité consultatif de l'environnement Kativik.
Le Président : Alors, ce
document est déposé. M. le leader du gouvernement.
Réponse à une pétition
M. Fournier : Je dépose la
réponse du gouvernement à la pétition présentée par la députée de Duplessis le
10 novembre 2015.
Le Président :
Alors, ce document est déposé.
Dépôt de rapports de
commissions
À la rubrique
Dépôt de rapports de commissions, M. le Président de la Commission de
l'administration publique.
M. Gaudreault : Oui.
Le Président : Ah! voilà.
Merci.
Élection à la vice-présidence
de la Commission
de l'administration publique
M.
Gaudreault : Alors, M. le Président, je dépose le rapport de la
Commission de l'administration publique qui, le 10 février 2016, a
procédé à l'élection de la vice-présidence de la commission.
Le
Président : Alors, ce rapport est déposé. M. le président de la
Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des
ressources naturelles. Et il n'est pas là, il n'est pas là. Il sera déposé lundi...
mardi.
Dépôt de pétitions
À la rubrique Dépôt de pétitions, M. le député
de Lac-Saint-Jean.
Rejeter le projet de loi n° 212
sur la modification
de la carte électorale de la ville de Saguenay
M. Cloutier : M. le Président, je
dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale, signée par
250 pétitionnaires. Désignation : citoyens et citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués sont les suivants :
«Considérant la résolution du conseil municipal
de la ville de Saguenay du 3 août 2015 [pour] présenter un projet de loi
privé qui fixe le nombre de conseillers et leur répartition dans les
arrondissements;
«Considérant
que le maire de Saguenay a amendé, séance tenante, la proposition initiale qui
avait été envoyée aux conseillers à peine 48 heures avant la séance
municipale;
«Considérant
que le projet de réforme de la carte électorale a été adopté sans étude
préalable, sans consultation de la population et sans débat au conseil
municipal;
«Considérant
que, dans sa forme actuelle, le projet de loi proposé fixerait arbitrairement à
15 le nombre d'élus composant le conseil municipal et la répartition
suivante dans les arrondissements : trois à La Baie, six à Chicoutimi
et six à Jonquière;
«Considérant qu'il est essentiel de permettre
aux conseillers et citoyens de se prononcer sur tous les éléments relatifs au
découpage des districts électoraux, ce qui comprend le nombre de conseillers
municipaux;
«Et l'intervention réclamée se résume
ainsi :
«Nous, soussignés,
demandons au gouvernement du Québec et à l'Assemblée nationale de rejeter le
projet de loi d'intérêt privé demandé par la ville de Saguenay.»
Et je certifie que cet extrait est conforme à
l'original de la pétition.
Le Président : Alors,
l'extrait de cette pétition est déposé.
Dépôt de rapports de
commissions (suite)
Nous allons
faire un petit saut vers l'arrière à la rubrique Dépôt de rapports de
commissions. Je constate que notre ami le député de Labelle est
maintenant prêt à déposer son rapport.
Élection à la vice-présidence
de la Commission de
l'agriculture, des pêcheries et de l'alimentation
M. Pagé :
Désolé, M. le Président. Alors, M. le Président, je dépose le rapport de la
Commission de l'agriculture, des
pêcheries, de l'énergie et des ressources naturelles qui, hier, le
10 février 2016, a procédé à l'élection à la vice-présidence de la
commission. Et j'en profite pour souhaiter un bon mandat à mon collègue de
Papineau qui a été élu.
Le Président : Alors, nous le
félicitons et nous vous remercions.
Dépôt de pétitions (suite)
Alors, nous revenons à la rubrique Dépôt de
pétitions. M. le député de D'Arcy-McGee.
Réviser la politique de remboursement du programme
d'appareils fournis aux stomisés permanents
M. Birnbaum :
Merci, M. le Président. Je dépose l'extrait d'une pétition adressée à
l'Assemblée nationale, signée par 70 pétitionnaires. Désignation :
citoyens et citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués
sont les suivants :
«Considérant
que le montant alloué annuellement aux personnes admissibles au programme
d'appareils fournis aux stomisés
permanents s'adresse aux personnes couvertes par le régime d'assurance maladie
du Québec ayant subi une colostomie,
une iléostomie ou une urostomie permanentes n'a pas été augmentée, ni indexée
depuis le 1er octobre 2006;
«Considérant
que le montant forfaitaire annuel du programme a augmenté à 700 $ le 1er
octobre 2006 et n'a pas été augmenté ni indexé depuis le 1er octobre
2006;
«Considérant
que le ministère ontarien de la Santé et des Soins de longue durée va augmenter
de 31 % sur deux ans le montant
qu'il alloue pour le Programme d'appareils et accessoires fonctionnels pour
stomisés à partir du 1er septembre 2015;
«Considérant
que les coûts réels associés aux coûts appareillage pour les stomisés sont
environ 1 500 $ jusqu'à 4 000 $ annuellement;
«Et l'intervention
réclamée se résume ainsi :
«Nous,
soussignés, demandons au gouvernement du Québec et au ministère de la Santé et
des Services sociaux d'augmenter et
d'indexer le montant annuel déboursé par le programme d'appareils fournis aux
stomisés permanents.»
Je certifie que cet
extrait est conforme à l'original de la pétition.
Le Président :
L'extrait de cette pétition est déposé. Mme la députée de Saint-Hyacinthe,
c'est à vous.
Réviser
les droits annuels d'immatriculation pour les véhicules
de déneigement et de transport à des fins commerciales
Mme
Soucy : Je dépose l'extrait d'une pétition adressée à l'Assemblée
nationale, signée par 78 pétitionnaires. Désignation : citoyens et
citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués
sont les suivants :
«Considérant que
l'industrie du déneigement est un secteur économique saisonnier et très
compétitif;
«Considérant que les
droits annuels d'immatriculation pour un véhicule de déneigement commercial
sont de plusieurs centaines de dollars;
«Considérant
que les droits d'immatriculation d'un véhicule de ferme semblable coûtent
quelques dizaines de dollars seulement et qu'il permet à des véhicules
d'effectuer du déneigement commercial ainsi que du transport;
«Considérant que
cette double tarification représente à nos yeux une injustice puisqu'elle
avantage un groupe plutôt qu'un autre de façon déloyale;
«Et l'intervention
réclamée se résume ainsi :
«Pour
ces raisons, nous, soussignés, demandons au gouvernement du Québec de mettre
fin à cette iniquité et de modifier
la réglementation afin que toutes les personnes morales ou les entreprises
pratiquant des activités de déneigement et/ou de transport à des fins
commerciales aient à se procurer les mêmes droits d'immatriculation, aux mêmes
tarifs.»
Je certifie que cet
extrait est conforme à l'original de la pétition.
Le Président :
Alors, l'extrait de cette pétition est déposé.
J'ai
reçu de la part de M. le député de D'Arcy-McGee une demande de dépôt d'une
pétition qui est non conforme. Est-ce que j'ai un consentement pour le
dépôt? Consentement. M. le député de D'Arcy-McGee.
Réviser
la politique de remboursement du programme
d'appareils fournis aux stomisés permanents
M.
Birnbaum : Merci, M. le Président. Je dépose l'extrait d'une pétition
adressée à l'Assemblée nationale, signée par 118 pétitionnaires. Désignation :
citoyens et citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués
sont les suivants :
«Considérant
que le montant alloué annuellement aux personnes admissibles au programme
d'appareils fournis aux stomisés
permanents s'adresse aux personnes couvertes par le régime de l'assurance
maladie du Québec ayant subi une
colostomie, une iléostomie ou une urostomie permanentes n'a pas été augmentée ni indexée depuis le 1er
octobre 2006;
«Considérant
que le montant forfaitaire annuel du programme a augmenté [de] 700 $ le 1er octobre 2006 et n'a pas été
augmenté ni indexé depuis le 1er octobre 2006;
«Considérant
que le ministère ontarien de la Santé et des Soins de longue durée va augmenter
de 31 % sur deux ans le montant
qu'il alloue pour le Programme d'appareils [...] accessoires fonctionnels pour
stomisés à partir du 1er septembre 2015;
«Considérant que les
coûts réels associés aux coûts appareillage pour les stomisés sont d'environ 1 500 $
[jusqu'à] 4 000 $ annuellement;
«Et l'intervention
réclamée se résume ainsi :
«Nous,
soussignés, demandons au gouvernement du Québec et au ministère de la Santé et
des Services sociaux d'augmenter et
d'indexer le montant annuel déboursé par le programme d'appareils fournis aux
stomisés permanents.»
Je certifie que cet
extrait est conforme à l'original de la pétition.
• (10 h 10) •
Le
Président : Alors, l'extrait de cette pétition est déposé.
Il
n'y a pas de réponses orales aux pétitions ni d'interventions portant sur une
question de droit ou de privilège.
Questions
et réponses orales
Nous
en sommes donc rendus à la période de questions et de réponses orales, et je
cède la parole à M. le chef de l'opposition officielle.
Orientations gouvernementales
en matière
de gestion des hydrocarbures
M.
Pierre Karl Péladeau
M.
Péladeau : Merci, M. le Président. Hier, et ça ne sera pas la première
occasion, le premier ministre a tenu des propos assez surprenants. Il
nous a dit qu'il ne pouvait pas intervenir dans RONA parce que nous vivions
dans une société de droit. Entre-temps à Anticosti, il nous a dit qu'il
était prêt à déchirer un contrat signé en
bonne et due forme entre l'État,
le gouvernement, et des sociétés privées cotées en bourse. Il nous a dit qu'il
serait prêt à révoquer des permis d'exploitation
qui ont été dûment émis par l'État et par le gouvernement. Il nous a dit
qu'il serait prêt à faire défaut de paiement
en vertu d'obligations également
dûment signées. Et il nous a dit également qu'il pourrait donner ouverture à une poursuite judiciaire jusqu'à concurrence de
200 millions de dollars que les contribuables vont payer, M. le Président.
Alors, les milieux d'affaires sont inquiets
et ils l'ont dit dans le Globe and Mail. Alors, tout ça crée de
l'instabilité économique ainsi que de l'incertitude juridique.
Alors, ma question au
premier ministre est la suivante : Est-ce que nous vivons dans une société
de droit ou, dorénavant, dans une société où nous sommes assujettis aux
décisions arbitraires du premier ministre?
Le Président :
M. le premier ministre.
M.
Philippe Couillard
M. Couillard : On voit encore une fois, M. le Président, à quel point l'opposition
officielle s'éloigne de sa tradition de
protection de l'environnement, et je vois la députée de Vachon, en arrière, qui
ne doit pas en être très heureuse, c'est le moins qu'on puisse dire. Et c'est une longue liste, M. le Président,
d'actions qui m'amène à avoir cette conclusion-là. Rappelons-le : des pourparlers plus ou moins
confidentiels avec l'Alberta sur les pipelines; l'autorisation des réservoirs
de Kildare, sur le bord du Saint-Laurent,
pour expédier le pétrole albertain vers l'étranger; l'autorisation, vraiment en
pleine campagne électorale... C'est
ce qui heurte dans ce dossier-là : un contrat signé en pleine campagne
électorale sans BAPE. On est allé
autoriser la fracturation hydraulique sur l'île d'Anticosti sans BAPE, et,
également, on a oublié de demander
un BAPE sur le projet TransCanada sur lequel
maintenant on ne sait pas trop sur quel pied danser avec l'opposition officielle.
Alors, M. le
Président...
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît!
M. Couillard : Alors, le Parti québécois vient de perdre, pour bien des années, ce qu'il
prétendait avoir en termes
d'environnement, c'est clair, et tout le monde l'a remarqué. Et ça s'accompagne
de leur virage sur l'identité de repli, l'identité de soustraction, plutôt que l'ouverture,
ce qui est un autre sujet.
Maintenant,
on ne peut pas comparer, M. le
Président, la situation
de RONA à la situation d'un milieu naturel comme une île dans le milieu du golfe Saint-Laurent, ou encore, je n'en reviens tout
simplement pas, qu'un parti politique, qui a une tradition environnementale pourtant forte depuis des décennies, ait fait
un geste semblable. Je l'ai vu, monsieur, j'étais de l'autre côté, je les voyais, ils se félicitaient, ils se
frappaient dans les mains : Ça va être bon pour l'élection!C'est
ce qu'on entendait. Alors, M. le Président, c'est comme ça qu'on abandonne ses principes, c'est comme ça qu'on
tourne le dos à son histoire et à ses valeurs. Ils en assumeront la responsabilité.
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît! Première complémentaire, M. le chef de l'opposition officielle.
M.
Pierre Karl Péladeau
M.
Péladeau : Merci, M. le Président. Donc, en
vertu des nouvelles règles de droit
qui sont dorénavant assujetties aux décisions arbitraires du premier
ministre, pourrait-il nous dire... Parce qu'il y a également des milieux naturels en
Gaspésie, il y a également des projets
pétroliers. Est-ce que le premier ministre pourrait nous dire s'il va révoquer
les permis d'exploitation dans cette région et qui sont chers aux
Gaspésiens?
Le Président :
M. le premier ministre.
M.
Philippe Couillard
M.
Couillard : M. le Président,
je n'espérais pas avoir la question, je pensais amener la réponse à la faveur
d'une autre question. Mais c'est
formidable d'avoir cette question-là parce que ça me permet de répéter que
notre gouvernement n'est pas du tout hostile à l'exploitation des
ressources naturelles, y compris...
Des voix : ...
Le Président : S'il vous
plaît! M. le premier ministre.
M.
Couillard : On voit que ça
fait mal, donc je vais continuer, M. le Président. Alors, M. le Président, non seulement on n'y est pas hostiles, on la favorise.
Dans le domaine minier, on a plusieurs projets. Dans le domaine des hydrocarbures et notamment avec la compagnie
Pétrolia, M. le Président, on a fortement soutenu, on a même investi dans
le projet de Bourque. Pourquoi? Parce que
c'est un projet de gaz naturel qui pourrait donner lieu à une usine de
liquéfaction sur la côte nord de la
péninsule gaspésienne, qui est un projet véritablement structurant et qui est
un projet de transition vers
l'économie faible en carbone. Même chose pour les projets de la péninsule. Mais
protégeons nos milieux naturels.
Le Président : Deuxième
complémentaire, M. le chef de l'opposition officielle.
M. Pierre Karl Péladeau
M.
Péladeau : Merci, M. le Président. Donc, en
vertu des nouvelles règles de droit dorénavant
assujetties aux décisions arbitraires
du premier ministre, peut-il nous dire s'il va retirer son projet de loi sur l'exploitation d'Old Harry? Parce que, vous savez, les Madelinots, ils ont également
des milieux naturels et eux aussi sont préoccupés. Va-t-il retirer son projet
de loi sur Old Harry?
Le Président : M. le premier
ministre.
M. Philippe Couillard
M.
Couillard : Encore une fois, merci, je n'en espérais pas tant. Ça me permet, M. le Président, de rappeler que le projet de
loi, ce projet de loi, est de nature défensive de façon à éviter que le Québec
se retrouve dans la situation absurde où
une autre juridiction irait, malgré les risques immenses, malgré les risques
immenses, exploiter en profondeur, dans les eaux froides du golfe du
Saint-Laurent, à proximité des
milieux marins les plus importants... allait dans la direction de l'exploitation, qu'on ne se retrouve pas avec
toute l'exposition environnementale sans aucun bénéfice. C'est ça, le but
du projet de loi. J'entends, M. le Président...
Des voix : ...
M.
Couillard : Bien oui, pour
expliquer comme il faut à l'opposition puis à la population pour faire en sorte
que ce ne soit pas Terre-Neuve qui ramasse toutes les redevances puis
que le Québec n'ait pas un sou.
Le Président : En terminant.
M.
Couillard : Alors, on a
l'intérêt du public à coeur, on a l'intérêt de l'environnement à coeur, et
c'est nous, le porte-parole de la protection des milieux...
Le Président : Troisième
complémentaire, M. le chef de l'opposition officielle.
M. Pierre Karl Péladeau
M.
Péladeau : Merci, M. le Président. Donc, en
vertu des nouvelles règles de droit, dorénavant
assujetties aux décisions arbitraires du premier ministre, le premier
ministre peut-il nous dire s'il va s'opposer, comme l'ont fait les 82 maires de la région de Montréal, au
passage de l'oléoduc Énergie Est? Est-ce
que le premier ministre pourrait nous
dire s'il va apposer sa signature au projet de passage Énergie Est?
Le Président : M. le premier
ministre.
M. Philippe Couillard
M.
Couillard : M. le Président, on continue dans les meilleurs sujets que j'espérais aborder ce matin,
parce qu'on se souvient que le
chef de l'opposition officielle a déjà dit que...
Une voix : ...
M.
Couillard : ... — oui, presque — l'avenir du Québec, c'était le pétrole. Il a
dit ça, ensuite il a changé d'idée quand
son caucus l'a rappelé à l'ordre. Ensuite, il a dit que TransCanada, c'était
une bonne idée, finalement, puis son caucus l'a encore rappelé à
l'ordre.
Alors, moi,
je vais rappeler quelque chose de très, très important, M. le Président :
On a fixé les conditions qui sont
claires, il est hors de question de lier le fait que le Québec reçoive de la
péréquation à quelconque acceptation de ce projet-là. Évidemment, dans
leur cas, il n'y aura pas de péréquation, donc la question ne se pose pas.
Le Président : En terminant.
M.
Couillard : Je répète :
Dans leur cas, il n'y aura pas de péréquation, donc la question ne se pose pas.
Il est hors de question de dire au Québec : Parce que les autres
ont dit non...
Le Président : Principale, M.
le député de Sanguinet.
Politique énergétique du gouvernement
M. Alain Therrien
M.
Therrien : M. le
pétrole, côté... monsieur...
Le Président : J'ose espérer
que vous n'ajouterez pas «sale».
Des voix : Ha, ha, ha!
M.
Therrien : C'est
une... Vous m'aviez appelé «M. le député de La Prairie», je me suis vengé.
Alors donc,
M. le Président, côté pétrole, il y a déjà quelque chose qui a la signature du
premier ministre, c'est la Stratégie
canadienne de l'énergie. Elle vise essentiellement à faciliter les projets de
développement et d'exportation du
pétrole de l'Ouest, des projets comme Énergie Est, comme Belledune. Par
conséquent, le premier ministre a donné un appui d'intensification du transport du pétrole des sables bitumineux
sans aucune consultation des Québécois. Il tente ensuite de nous faire
croire qu'il est le roi de la défense des milieux naturels. Il ne trompe
personne.
D'un côté, il
y a un premier ministre qui favorise le passage du pétrole de l'Ouest par
pipeline, par train sur notre territoire, dans nos lacs, nos rivières,
notre fleuve. De l'autre, il refuse aux Québécois la possibilité de connaître
le potentiel pétrolier d'Anticosti.
Ma question
est au ministre des Ressources naturelles. Peut-il nous expliquer pourquoi son
gouvernement est pour le pétrole, mais seulement quand c'est celui des
autres?
Le Président : M. le premier
ministre.
M. Philippe Couillard
M. Couillard : ...continue, M. le Président. Alors, ça me permet
de rappeler que cette politique d'énergie, elle a été conçue parce que le Québec était là pour y
mettre la préoccupation environnementale, alors que nos prédécesseurs avaient fait la chaise vide. Et je défie quiconque
de trouver dans ce texte quelque acceptation que ce soit aux éléments
qu'a mentionnés le collègue. On a dit : Oui, on va regarder ça, on va
faire des études, mais il n'y a là-dedans aucun engagement d'accepter quelque
pipeline que ce soit ni aucun autre mécanisme de transmission.
Alors, je
répète, M. le Président, que, contrairement à l'opposition officielle, on ne
laisse pas la chaise vide, on fait avancer
les intérêts du Québec. C'est grâce au Québec et aussi à l'Ontario, mais grâce
au Québec surtout, qu'on retrouve la préoccupation environnementale dans
ce document.
Le Président : Première
complémentaire, M. le député de Sanguinet.
M. Alain Therrien
M.
Therrien :
M. le Président, la Stratégie canadienne de l'énergie, c'est plus de pipelines,
plus de trains remplis de pétrole, un processus d'approbation accéléré,
favoriser l'exploitation du pétrole de l'Ouest. C'est ça, le legs du premier
ministre.
Est-ce que le
ministre réalise qu'en signant la Stratégie canadienne de l'énergie, son
gouvernement donnait son accord de principe aux projets comme
TransCanada?
Le Président : M. le premier
ministre.
M. Philippe Couillard
M.
Couillard : ...cette période
de questions, M. le Président. Bien, ça me permet de rappeler, M. le Président,
que le seul parti politique ici qui a posé
un geste concret pour faciliter les pipelines et le transport du pétrole de
l'Ouest, c'est le Parti québécois, avec les
réservoirs le long du Saint-Laurent et les consultations plus ou moins secrètes
avec l'Alberta. On s'en souvient très bien.
Alors, M. le
Président, il n'est pas question de reculer sur nos principes. Nous, on a
demandé un BAPE sur le pipeline, il va se
faire. Nous, on va présenter une position qui sera cohérente avec nos positions
générales sur la réduction des gaz à
effet de serre, et c'est la politique énergétique qui sera bientôt déposée.
C'est ça, gouverner de façon responsable. On va agir dans les meilleurs
intérêts...
• (10 h 20) •
Le Président :
En terminant.
M.
Couillard : ...du Québec et notamment de l'environnement du Québec.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le député de Sanguinet.
M.
Alain Therrien
M.
Therrien : Merci, M. le Président. Est-ce que, dans la
prochaine politique énergétique, on va prévoir des visites du premier ministre dans des sites
d'investissement potentiel afin de savoir s'il trouve ça beau ou non, pour
savoir si on va le développer?
Est-ce que le
critère, maintenant, c'est de savoir : Le premier ministre, là, il
trouve-tu ça beau, lui?
Le Président :
M. le premier ministre.
M.
Philippe Couillard
M.
Couillard : Continuez. Continuez, j'adore ça, M. le Président.
Alors, M. le Président,
on est très fiers de dire que bientôt, bientôt, on va présenter probablement la
politique énergétique la plus ambitieuse de
l'histoire du Québec, une politique dont l'axe principal, l'axe principal, sera
d'assurer la transition vers une économie
plus faible en carbone, nous éloigner du pétrole en gardant le gaz naturel
comme énergie de transition pendant
quelques années, surtout favoriser l'émergence des énergies renouvelables.
C'est ce dont je vais parler dans
quelques heures avec l'association des industries qui s'occupe du secteur des
énergies renouvelables au Québec, parce
qu'il s'adonne, M. le Président, que ce virage majeur que nous allons
entreprendre au Québec, il va générer de la prospérité...
Le Président :
En terminant.
M. Couillard :
...il va générer de l'activité économique pour nos entreprises.
Le Président :
Principale, M. le député de Lac-Saint-Jean.
Impact des compressions
budgétaires sur la persévérance scolaire
M.
Alexandre Cloutier
M.
Cloutier : Oui. M. le Président, comme à chaque année, la semaine
prochaine, tous les parlementaires vont porter ce petit ruban vert pour souligner les Journées de la
persévérance scolaire. Le hic, M. le Président, c'est que les instances
régionales qui ont la responsabilité d'organiser cette semaine sur la
persévérance scolaire ont soit carrément été abolies par le gouvernement
ou ont été drastiquement coupées.
En
septembre, quand j'ai questionné l'ancien ministre de l'Éducation sur les
coupures, il a mis sa main sur le coeur, M. le Président, il nous a tous regardés et il a dit : C'est vrai,
c'est une erreur. Nous allons rétablir la totalité des sommes. Cinq mois plus tard, M. le Président, aucun des
organismes fermés n'a réouvert, aucune des sommes prévues par l'ancien
ministre n'a été rétablie.
Comment le premier
ministre peut-il accepter un tel double discours de la part de son
gouvernement?
Le Président :
M. le leader du gouvernement.
M.
Jean-Marc Fournier
M. Fournier :
D'abord, dans le discours du gouvernement...
Des voix :
...
Le Président :
Chut, chut, chut!
M.
Fournier : Une façon de répondre dans le discours, M. le
Président, c'est de donner quelques chiffres pour voir si la thèse que
développe notre collègue est fondée.
Les
sommes d'argent dévolues à la lutte contre le décrochage scolaire, M. le
Président, en 2014‑2015, étaient de 195 millions.
En 2015‑2016, année dans laquelle nous sommes, il y a déjà eu... parce qu'étant
arrivés à l'équilibre budgétaire nous
avons des marges de manoeuvre pour investir et que le premier ministre a
indiqué que, pour le gouvernement, la priorité allait à l'éducation. Il
y a déjà eu une annonce qui a été faite lors de la mise à jour du mois de
novembre, indiquant pour l'éducation un réinvestissement
de 80 millions qui portait, pour l'année 2015‑2016, à plus de
200 millions l'aide au décrochage scolaire et, pour 2016‑2017, qui
annonçait déjà à l'avance 225 millions.
Donc, si on
compare avec 2014‑2015, dès 2015‑2016, c'est plus et, en 2016‑2017, c'est plus.
Je comprends que notre collègue se
rabat sur l'article du Devoir ce matin, qui est titré Québec relâche
ses efforts à l'égard de la persévérance scolaire, mais, lorsqu'on
regarde les chiffres, je crois que...
Le Président : En terminant.
M. Fournier : ...le titre
aurait dû être Québec augmente ses efforts.
Le Président : Première
complémentaire, M. le député de Lac-Saint-Jean.
M. Alexandre Cloutier
M.
Cloutier : M. le Président,
c'est extrêmement malheureux.
Évidemment, le leader n'a aucune idée de quoi il parle. M. le Président, ce sont des milliers de jeunes qui normalement
avaient accès à des activités durant la semaine sur la persévérance scolaire, mais ne cherchez pas les
activités en Abitibi-Témiscamingue, M. le Président, l'organisme a été fermé. N'essayez pas d'aller participer aux
activités sur la persévérance scolaire dans la région de la Capitale-Nationale,
l'organisme a été fermé, M. le Président. Même chose à Laval.
Comment le premier ministre peut-il vouloir
porter le ruban vert la semaine prochaine puis avoir un tel...
Le Président : M. le leader
du gouvernement.
M. Jean-Marc Fournier
M.
Fournier : Je vais laisser faire les qualificatifs que m'a
donnés mon collègue. Je pense qu'on peut avoir un échange constructif,
lui et moi.
Lorsqu'on
regarde les chiffres, la thèse qu'il prétend n'est pas fondée. Ce que le
gouvernement fait, c'est d'investir directement
dans l'école. Le projet, notamment le 80 millions qui a été annoncé en
novembre dernier, annonçait 464 enseignants
ajoutés, 107 enseignants orthopédagogues ajoutés,
55 professionnels — orthophonistes, psychologues — ajoutés, 182 techniciens en éducation spécialisée, des techniciens en soutien
aux enseignants. Voilà un ensemble dans l'équipe-école qui permet d'accompagner justement pour la persévérance
scolaire. Je soumets à mon collègue que, s'il regarde dans les écoles...
Le Président : En terminant.
M. Fournier : ...il va
trouver l'effort du gouvernement.
Le Président : Deuxième
complémentaire, M. le député de Lac-Saint-Jean.
M. Alexandre Cloutier
M. Cloutier : Je n'en reviens pas,
M. le Président. Les instances régionales de lutte à la persévérance, c'est
justement pour les activités qui sont à l'extérieur de l'école, pas à
l'intérieur des écoles.
M. le
Président, quand j'ai demandé à l'ex-ministre de l'Éducation, puis je me suis
relevé une deuxième fois puis je lui
ai dit : Est-ce que ça inclut les sommes qui étaient financées par tous
les organismes parallèles?, il a dit : Oui, on va rétablir la totalité du montant du gouvernement
plus les sommes qui étaient offertes par le CLD, le carrefour jeunesse, etc.
M. le Président, ça fait cinq mois que l'engagement a été pris. Pendant ce
temps-là, c'est nos jeunes...
Le Président : M. le leader
du gouvernement.
M. Jean-Marc Fournier
M.
Fournier : Je pense que, lorsqu'on regarde les faits, M. le
Président, on peut comparer un certain nombre de choses. Dans le budget
total de l'Éducation et l'Enseignement supérieur, cette année, par rapport à
l'an dernier, il y a 200 millions de
plus. Nous sommes à la 20e année de l'année fatidique, M. le Président, en
1996, quand le gouvernement précédent avait coupé 600 millions.
Nous, on rajoute 200 millions. Quand vous avez coupé 600 millions, à
l'époque, M. le Président, tous les
spécialistes dont je parle, pour la persévérance scolaire, ils ont été mis à la
retraite, ce qui n'a pas empêché
d'ailleurs le chef de la deuxième opposition d'adhérer au Parti québécois parce
qu'il favorisait aussi ce genre de geste, de mettre les gens à la
retraite. Nous, on les engage.
Le
Président : Principale, M. le chef du deuxième groupe
d'opposition.
Exploration
et exploitation pétrolière à l'île d'Anticosti
M.
François Legault
M.
Legault : M. le Président, dans le dossier d'Anticosti, il y a
deux visions, dans le fond, qui s'affrontent : d'un côté, une
vision équilibrée entre la création de la richesse et la protection de
l'environnement... Et est-ce que je dois rappeler
au premier ministre que c'est important de créer de la richesse pour être
capable de bien lutter contre le décrochage
scolaire, pour être capable de donner un
répit fiscal aux Québécois? Donc, d'un côté, on a cette vision
équilibrée; puis, de l'autre côté, on
a maintenant une vision radicale, celle du premier ministre, où il ne veut même pas évaluer un projet. Quand c'est rendu que
le seul allié du premier ministre, c'est Québec solidaire, là, c'est tout dire.
M.
le Président, sur l'île d'Anticosti, il y a des caractéristiques qui sont
uniques : d'abord, le projet est sur une île, donc isolé; deuxièmement, sur un territoire qui
est très peu habité. Moi, ce que je me dis, là, c'est que, si le premier
ministre ne veut même pas regarder le
projet sur l'île d'Anticosti, je ne vois pas comment il va accepter aucun autre
projet au Québec.
Donc,
moi, je voudrais qu'il soit clair ce matin, là. Est-ce qu'il est en train de
nous dire qu'à partir de maintenant, au
Québec, il n'y aura plus jamais aucun projet d'exploitation de gaz ou de
pétrole qui va être accepté? Est-ce que c'est ça qu'il dit aux
investisseurs?
Le Président :
M. le premier ministre.
M.
Philippe Couillard
M.
Couillard : Je comprends qu'on étudie ces questions d'avance, mais,
s'il avait écouté mes réponses aux questions
de l'opposition officielle, il aurait constaté que non seulement ce qu'il dit
n'est pas exact... que nous allons, par exemple, continuer à accompagner le projet Bourque de Pétrolia sur la
péninsule gaspésienne pour le gaz naturel parce qu'il a un caractère structurant. Pourquoi structurant? Parce que le gaz
naturel liquéfié, c'est une bonne source d'énergie de transition. On peut même envisager de construire
une usine de liquéfaction, justement, avec la Gaspésie industrielle. On a vu, avec Port-Daniel, que ça intéresse
relativement peu notre collègue, mais on peut penser installer une usine de
liquéfaction sur la côte nord de la Gaspésie
et on va faire ça avec l'entreprise, même chose pour le projet pour la
péninsule gaspésienne, même chose
dans les autres domaines des ressources naturelles où on a fait l'acquisition
des installations de Pointe-Noire pour favoriser l'exploitation minière
sur la Côte-Nord.
Mais justement, en
fait, il se contredit lui-même ou il ne voit pas, peut-être, sa contradiction.
C'est justement parce que c'est un milieu
naturel intact, justement parce que c'est un milieu naturel intact qu'il faut
le préserver pour nos enfants et les prochaines générations. C'est la
conviction profonde qui m'anime, M. le Président.
Le Président :
Première complémentaire, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
M.
François Legault
M.
Legault : M. le Président, j'espère que le premier ministre
sait que, selon à peu près tous les spécialistes, le projet d'Anticosti est beaucoup plus porteur de
potentiel que les autres petits projets dont il parle. M. le Président, ce que
je me rends compte, là, c'est que Raymond
Bachand avait raison : dans le fond, il était le seul candidat qui
connaissait l'économie. Puis là, actuellement, on a un premier ministre
qui est théorique, qui envoie des mauvais messages aux investisseurs.
Quand va-t-il
remplacer ses obsessions par la raison?
Le Président :
M. le premier ministre.
M.
Philippe Couillard
M. Couillard : Alors, M. le Président, j'aimerais inviter mon collègue, amicalement, à
s'interroger sur les défections dont
lui-même a été l'objet dans son parti politique et notamment sur le domaine
économique, avec l'ancien député de Lévis,
avec notre ministre de l'Économie, avec le ministre de la Santé. Il y a un
message pour lui et à sa formation politique qu'il aura le loisir
d'analyser.
Maintenant, M. le Président, il y a des questions
tellement fondamentales qui ont été soulevées par beaucoup d'experts. Et, bien sûr, il ignore certains de ces experts parce
que ça ne l'intéresse pas de voir ces
aspects-là. Comment est-ce que
le gaz va sortir d'Anticosti? On va faire un
port pétrolier à Anticosti? On s'agitait dans cette Chambre parce qu'il y avait peut-être un port pétrolier à Cacouna, puis là on va en
faire un dans le milieu du golfe Saint-Laurent, sur l'île d'Anticosti? C'est formidable, M. le Président! La
fracturation hydraulique, hydraulique,
ça fait de l'eau. Où est-ce qu'on va la prendre, l'eau, M. le Président?
• (10 h 30) •
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
M.
François Legault
M.
Legault : M. le Président, il me semble que le dossier est
assez simple, là. On a un Québec qui consomme du pétrole, qui va continuer de consommer du pétrole et du gaz, puis il
y a deux choix : ou on importe ce pétrole puis on laisse les profits à l'étranger ou on explore
et exploite nous-mêmes puis on garde les profits pour le Québec. Pourquoi
est-il contre la création de la richesse?
Pourquoi est-il contre de poursuivre l'exploration avant de prendre une
décision?
Le Président :
M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M. Couillard : M. le Président, parce qu'il faut être très clair, si on est très
réticents — et «très
réticents» est un euphémisme — à l'idée de faire de la fracturation
hydraulique sur une île dans le milieu du golfe du Saint-Laurent, je reviens... C'est presque absurde d'avoir à dire ça
ici qu'on est à se demander s'il ne faut pas se poser des questions sérieuses
avant de procéder à une agression semblable
sur un milieu naturel au Québec. Alors, M. le Président, si on est rendus à
expliquer ça au chef de la deuxième opposition, on est rendus creux pas mal.
Maintenant,
ce qu'on va dire, M. le Président, c'est que, bien sûr, on va regarder les
études, notamment sur l'eau. Parce
qu'on parle de millions de litres d'eau, millions de litres d'eau, d'eau douce
notamment, pour faire la fracturation hydraulique. Où
est-ce qu'on va aller chercher cette eau-là? On va ramasser l'eau de pluie ou
on va vider l'eau... le phréatique d'Anticosti?
Le Président :
En terminant.
M.
Couillard : Un peu de bon sens, soyons cohérents. Respectons nos
environnements, également.
Le Président :
Principale, Mme la députée de Saint-Hyacinthe.
Contrat concernant l'exploration et l'exploitation
pétrolière à l'île d'Anticosti
Mme Chantal Soucy
Mme
Soucy : M. le Président, le premier ministre est tanné d'entendre
parler d'Anticosti, alors ma question va s'adresser au ministre de l'Énergie. Pas besoin de rappeler les propos
que le premier ministre a tenus à Paris, ils ont fait assez de dommages
comme ça.
Rappelons-nous
plutôt de la vision du ministre au sujet des hydrocarbures. En mai 2014, il a
dit : Le Québec ne peut ignorer
un gisement s'il représente des milliards de dollars. En juin 2015 : Le
gaz naturel crée des emplois et est très positif pour le Québec. En novembre 2015, devant l'industrie pétrolière
et gazière, il en rajoute : C'est possible de tirer profit du
potentiel pétrolier tout en luttant contre le réchauffement climatique. Je l'ai
entendu, j'y étais. On apprend qu'en 2012 il a mandaté un comité d'experts afin
d'évaluer à Anticosti. Ça devait l'intéresser.
À la lumière de ces
déclarations, pourquoi le ministre ne va pas au bout de l'exploration sur
Anticosti?
Le Président :
...
M. Pierre Arcand
M.
Arcand : Bien, M.
le Président, je pense
que le premier ministre a bien expliqué que, sur la question
des... Il a bien expliqué que, sur la question des hydrocarbures, M. le
Président...
Des voix :
...
Le Président :
Oui, oui. Soyez un peu plus réservés dans vos... M. le ministre, à vous la
parole.
M.
Arcand : M. le
Président, le premier ministre a eu l'occasion de l'expliquer encore une fois, les
hydrocarbures, on a des projets. Il y
a eu des projets de gaz qui ont été acceptés, il y a eu des permis qui ont été
donnés également dans le
cas de la Gaspésie. Alors, chaque dossier est particulier, et évidemment,
dans la prochaine politique énergétique, il y aura également
une loi d'encadrement au
niveau des hydrocarbures. Alors,
chaque projet est regardé. Il est très clair également que nous allons
continuer d'encourager de façon très forte les énergies renouvelables pour
l'avenir. Nous pensons que c'est là la voie du Québec et nous le faisons
d'une façon rigoureuse et cohérente, M. le Président.
Le Président :
Première complémentaire, Mme la députée de Saint-Hyacinthe.
Mme Chantal Soucy
Mme
Soucy : C'est tout un virage
à 180 degrés, ça, M. le Président. Il y a un discours avant Paris et un discours après Paris. Avant Paris, il disait à La Presse
canadienne : Nous, on a un
contrat avec les entreprises, et on va le respecter.
Le
ministre peut-il dire aux Québécois combien leur coûtera la position radicale
et émotive du premier ministre?
Le Président :
M. le ministre des Ressources naturelles.
M. Pierre Arcand
M.
Arcand : M. le
Président, on a annoncé à Davos
d'énormes projets. Il y a des projets dans le Plan Nord actuellement qui ont lieu. Il va y avoir des ententes pour du gaz naturel liquéfié
sur la Côte-Nord, M. le Président. Il y a
des projets qui existent et il y a également
plusieurs éléments d'avenir qui sont actuellement dans nos plans. Alors, je peux vous dire que notre position a toujours
été très cohérente. Je vous rappelle également qu'en 2011... Je vous rappelle qu'en 2011 nous avions un règlement
qui imposait des certificats
d'autorisation déjà pour toute fracturation hydraulique dans le cas du
gaz et du pétrole de schiste...
Le Président :
En terminant.
M.
Arcand :
...ce que le Parti québécois a enlevé en 2013, M. le Président, ils ont enlevé
le pétrole de schiste...
Le Président :
Deuxième complémentaire, Mme la députée de Saint-Hyacinthe.
Mme Chantal Soucy
Mme
Soucy : Difficile de dire ça
sans rire. Il n'y a pas seulement le ministre
de l'Énergie qui est en désaccord avec
le premier ministre, sa collègue la ministre du Travail, qui a fait du gaz
naturel sa promesse électorale devant ses citoyens. Le ministre des
Forêts, il n'arrête pas de répéter que le gaz naturel est important pour les
régions.
Est-ce
que le Conseil des ministres va enfin sortir de son mutisme et faire entendre
raison au premier ministre? Combien va coûter cette position radicale et
émotive du premier ministre?
Le Président :
M. le ministre des Ressources naturelles.
M. Pierre Arcand
M.
Arcand :
M. le Président, je suis franchement renversé par la question parce que,
véritablement... Elle n'est peut-être pas au courant, mais je vais lui
apprendre que nous avons fait une entente comme gouvernement, il y a une entente entre Gaz Métro puis Investissement
Québec, on va produire trois fois plus de gaz naturel liquéfié pour le Québec
au cours des prochains mois et des
prochaines semaines. Alors, M. le Président, je ne pense pas que, dans ce
cas-là, on a une position très radicale, je pense qu'elle est très
équilibrée, M. le Président.
Le Président :
Ça va? Principale, M. le député de Labelle.
Avenir du réseau des centres de la petite enfance
M. Sylvain Pagé
M.
Pagé : Oui. Merci, M. le Président. Je veux saluer la
soixantaine de personnes de la Montérégie qui travaillent en CPE qui sont
avec nous et, d'ailleurs, qui souhaitent rencontrer le ministre après la
période de questions.
Comme le ministre
nous a déjà confirmé qu'il ne souhaitait pas donner de chiffres, je vais tout
de suite lui en fournir. Malgré des besoins
criants entre 2009 et 2015, la création des places en CPE n'a augmenté que de
17 %. Au même moment, les places
en garderie commerciale ont littéralement explosé, plus de 678 %, M. le
Président, un véritable tsunami. Clairement,
ce gouvernement, par ses décisions et ses compressions à répétition, participe
sciemment au démantèlement des CPE.
Avec les nouvelles coupures de 120 millions annoncées et la ligne 434
qui tue le budget des familles, la démonstration
est faite, ce gouvernement favorise le privé au détriment de l'égalité des
chances, au détriment des besoins particuliers de certains enfants.
Le
ministre peut-il affirmer aujourd'hui qu'il prendra toutes les mesures
nécessaires afin de favoriser les garderies commerciales? Et peut-il
rencontrer les gens après la période des questions?
Le Président :
M. le ministre de la Famille.
M. Sébastien Proulx
M. Proulx :
Oui. Merci, M. le Président. D'abord, je veux dire au collègue que j'ai déjà
rencontré les gens tout à l'heure. J'ai
rencontré Mme Pitre et Mme Bertrand, du regroupement, et nous avons
eu une vingtaine de minutes, une rencontre qui a été, sincèrement, fort
intéressante et, j'espère, instructive.
Deuxièmement, j'ai entendu le collègue dire que
nous avions l'intention de couper encore des centaines de millions. J'ai eu l'occasion de le dire cette
semaine, M. le Président, il n'est pas question de ça, là. Il y a eu des
efforts financiers
qui ont été demandés par le gouvernement, c'est vrai. Ces efforts-là se sont
étalés sur deux exercices financiers, pour l'année 2015 et 2016, de
74 millions de dollars, et ils sont déjà dans le réseau.
Actuellement,
il y a une discussion qui est sur la table avec une association. La discussion
reprendra dans les prochains jours,
mais il y a déjà des ententes avec trois associations — une de CPE et deux de garderies
subventionnées — pour
intégrer, effectivement, des efforts, mais
pour également transformer nos structures de financement pour faire en sorte
de redonner et d'avoir un système plus équitable pour l'ensemble des services
de garde subventionnés.
Alors,
dans l'ensemble, M. le Président, jusqu'à maintenant les choses vont bien. La
bonne nouvelle, c'est que nous sommes en discussion avec tout le monde
parce qu'il y aura la dernière association assise avec le ministère très
prochainement. Et je vous rappelle, trois associations sur quatre, M. le
Président, disent l'inverse...
Le Président :
En terminant.
M. Proulx :
...de ce que dit le collègue, ils sont heureux des mesures que nous avons...
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de Labelle.
M. Sylvain Pagé
M. Pagé :
Clairement, je n'entends aucun engagement pour préserver la mission des CPE, et
c'est plutôt les garderies commerciales que vous allez favoriser.
Que
va répondre le ministre à Maude Clermont-Lalonde? Je la cite : «Mon enfant
présente une allergie alimentaire grave.
Avec des coupures aux CPE, vous êtes sur le point d'entraver au travail des
responsables de l'alimentation. Tout
ceci aura un impact direct sur ces enfants, vous mettrez inévitablement leur
sécurité en péril.»
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît! M. le ministre de la Famille.
M. Sébastien Proulx
M. Proulx :
Oui. M. le Président, on n'est pas dans le contexte que décrit le collègue,
mais pas du tout. Vous savez, actuellement il y a des discussions qui
ont lieu depuis l'automne avec les différentes associations, qui, il faut le
dire, représentent tant les centres de la
petite enfance que les garderies subventionnées. Trois sur quatre, M. le
Président, une association de centres
de la petite enfance, deux associations de garderies subventionnées, ont
actuellement une entente de principe
avec le gouvernement. Les modalités sont détaillées, elles ont été discutées,
elles sont à l'avantage des groupes et elles vont se retrouver dans les
règles budgétaires parce qu'on a revu la structure de financement.
Alors, dans le
contexte actuel, M. le Président, je demande au collègue d'être prudent parce
que des mesures structurantes, il y en aura, il y en a...
Le Président :
En terminant.
M. Proulx :
...et on va les faire avec les groupes, M. le Président, ces...
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le député de Labelle.
M. Sylvain Pagé
M.
Pagé : M. le Président, j'aimerais que le ministre s'adresse
aux enfants, qu'il s'adresse aux parents. Qu'est-ce qu'il répond au petit Louis-Jake, trois ans, qui
dit : «J'ai des besoins particuliers. Ma principale façon de communiquer,
c'est avec les mains. Et heureusement, grâce
à la formation des éducatrices, je peux me faire comprendre. Mes parents
se sentent appuyés, soutenus, ils se sentent
moins épuisés. Je vous demande de reconsidérer ces coupures, je vous demande
de reconsidérer votre décision. Aidez-moi à bien grandir dans mon corps, ma
tête et dans mon coeur.»
• (10 h 40) •
Le Président :
M. le ministre de la Famille.
M. Sébastien Proulx
M. Proulx :
Oui, M. le Président. D'abord, je veux rassurer le collègue, je l'ai dit dès
mon arrivée en poste, mon travail à
moi, c'est de travailler avec les familles, c'est de travailler avec les
parents et c'est de travailler pour les enfants. J'ai énormément d'estime pour ces gens-là, M. le Président. J'en suis
moi-même un, père de famille, qui a eu des enfants qui sont passés par
la petite enfance et qui sont maintenant au niveau primaire.
Vous
savez, M. le Président, les gens qui sont dans les réseaux, les gens que j'ai
rencontrés ce matin, les gens qui travaillent
dans les associations, ceux qui ont conclu des ententes et ceux avec qui on va
travailler dans les prochains jours ont
aussi à coeur les enfants. Et c'est drôle, M. le Président, c'est totalement
l'inverse de ce que dit le collègue qui se passe actuellement, ces
gens-là travaillent avec nous. Plutôt que d'écouter ce qu'il dit...
Le
Président : En terminant.
M. Proulx :
...ils travaillent avec nous pour une nouvelle structure de financement, M. le
Président.
Le Président :
Principale, M. le député de Matane-Matapédia.
Ressources allouées à la lutte contre l'exploitation
sexuelle
M. Pascal Bérubé
M.
Bérubé : M. le Président, la loi est claire, il est
strictement interdit de faire de la publicité sur Internet à des fins de services sexuels. Pourtant, la réalité,
c'est qu'on retrouve au Québec présentement une multitude de sites Internet
qui font exactement la vente de services
sexuels d'adolescentes. C'est intolérable. Pendant ce temps, le ministère de la
Sécurité publique coupe dans la lutte à l'exploitation sexuelle.
Quelles
ressources ont été fournies à la police spécifiquement pour qu'elle arrête les
proxénètes qui vendent des mineurs? Et quand fera-t-on enfin appliquer
la loi, M. le Président?
Le Président :
M. le ministre de la Sécurité publique.
M. Martin Coiteux
M.
Coiteux : Bien, M. le Président, comme vous le savez, avec... Et ce
n'est pas nouveau, mais, avec les cas de fugues des derniers jours, des
dernières semaines, il y a une mobilisation générale dans l'ensemble de la
population. J'ai eu l'occasion de rencontrer
les chefs de police à la fois à Laval, à la fois à Montréal, j'ai eu l'occasion
de m'entretenir avec la Sûreté du
Québec pour voir les moyens qui sont actuellement utilisés pour lutter contre
l'exploitation sexuelle. Ces moyens
sont considérables. Il y a des équipes qui sont dédiées et qui travaillent sur
le terrain jour après jour exactement dans cette optique-là.
Maintenant, est-ce
que ça veut dire qu'on ne peut pas faire mieux? Bien sûr qu'on peut faire
mieux. Et c'est parce qu'on sait qu'on peut
faire mieux qu'on va faire mieux, et c'est exactement le sens des annonces que
nous avons faites cette semaine avec
ma collègue responsable des services sociaux, et on s'en vient avec un plan
très prochainement, qui va, justement, mettre en commun les ressources
policières avec des efforts très importants du côté des services sociaux.
Le Président :
Première complémentaire, Mme la députée d'Hochelaga-Maisonneuve.
Mme Carole Poirier
Mme
Poirier : Merci, M. le Président. Mais qu'est-ce qui vous
empêche de faire fermer les sites demain matin, M. le ministre? En plus, votre sous-ministre, hier, en commission
parlementaire, nous a dit que le programme de lutte à l'exploitation
sexuelle pour les adolescents a été coupé, il n'y a plus un sou pour financer
les projets.
À quand une annonce
pour rétablir les sommes aux organismes qui interviennent en prévention auprès
de nos adolescents?
Le Président :
M. le ministre de la Sécurité publique.
M. Martin Coiteux
M. Coiteux :
Je pense qu'il est tout à fait faux de dire qu'il n'y a aucune...
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît! S'il vous plaît!
M.
Coiteux : ...ressource qui est dédiée actuellement, notamment remise
aux groupes communautaires qui luttent sur
le terrain contre l'exploitation sexuelle, ne serait-ce que par les produits du
crime organisé qui sont redistribués dans les... Avec les groupes
communautaires, notamment, il y a des ressources qui sont mises à la
disposition.
Maintenant,
ce dont on a besoin — puis les
corps policiers sont les premiers à le dire — ce qu'on a besoin, ce ne sont pas seulement des ressources policières. Ce
qu'on a besoin, c'est de faire travailler tout le monde ensemble. Il y a des enjeux du côté de l'encadrement dans les
centres de jeunesse, il y a des enjeux du côté aussi, même, de nos pratiques
en matière de justice. Si, par exemple, le
gouvernement fédéral... Hein, il y a un nouveau gouvernement qui vient de faire
100 jours, là, si, quelques jours après les premiers 100 jours...
Le Président :
Deuxième complémentaire, Mme la députée d'Hochelaga-Maisonneuve.
Mme
Carole Poirier
Mme
Poirier : Merci, M. le Président. Les centres jeunesse ont été
coupés, le programme d'exploitation sexuelle pour les adolescents coupé, le projet Mobilis à Longueuil, qui avait
permis d'arrêter 100 pimps à Longueuil, qui avait des résultats
intéressants, coupé.
M. le
ministre, est-ce qu'on peut être sérieux, là? Est-ce qu'on peut redonner les
moyens au terrain, à ceux qui agissent pour arrêter les pimps, les
incarcérer et faire en sorte de protéger nos filles, que ce soit rétabli rapidement?
Le Président : Mme la
ministre responsable de la Réadaptation.
Mme Lucie Charlebois
Mme
Charlebois : M. le
Président, moi, je veux bien entendre
toutes sortes de choses, je veux bien qu'on ait des questions ici, à l'Assemblée nationale, sur des
sujets qui sont sensibles comme la protection de la jeunesse, mais, d'entrée de
jeu, je vais vous dire que, de la
prévention, il s'en fait dans les centres jeunesse, et c'est de sous-estimer ce
que font les intervenants en centre jeunesse.
Deuxième
élément, il n'y a pas eu de coupures dans les budgets de
prévention, centres jeunesse. Deuxième élément. Pour ce qui est des coupures en centre jeunesse dont ils font mention,
je m'excuse, c'est dans le cadre du projet de loi n° 10, où il y
a eu uniformisation dans les cadres administratifs. C'est vraiment
administratif, aucun service — et les maires l'ont reconnu — aucun
service n'a été coupé dans les centres jeunesse.
Le Président : En terminant.
Mme
Charlebois :
Troisième élément, Mobilis à Longueuil, ils ont eu l'argent dans le centre
d'agglomération. C'est un choix de la ville.
Le Président : Principale, M.
le député de Chambly.
Mesures de soutien à la
persévérance
scolaire et à la réussite éducative
M. Jean-François
Roberge
M. Roberge : M. le Président, en
septembre dernier, la CAQ a dévoilé que le partenariat avec la fondation Chagnon était en péril, le programme de lutte au
décrochage Réunir Réussir n'allait pas être renouvelé. Bien, c'est arrivé,
puis, en faisant ça, le gouvernement a coupé 25 millions de
dollars dans les mesures de soutien à
la persévérance scolaire. En plus, il
a coupé dans les professionnels qui interviennent auprès des jeunes en difficulté
dans les écoles et il a passé la
hache aussi dans les organismes régionaux qui financent les mesures d'aide à la
réussite. Finalement, le gouvernement
libéral, c'est le gouvernement du décrochage scolaire.
Au cours de
la dernière année, les ministres de
l'Éducation nous ont dit qu'il
fallait faire des sacrifices. La vérité, c'est qu'ils ont fait des sacrifiés. Des milliers de jeunes en difficultés scolaires n'auront pas le coup de pouce nécessaire à leur réussite.
Ce sont eux, les sacrifiés du gouvernement.
Qu'est-ce que le gouvernement répond à ces
enfants et à leurs parents?
Le Président : M. le leader
du gouvernement.
M. Jean-Marc Fournier
M. Fournier : Aux enfants, et
à leurs parents, et à tous les Québécois, combien ils sont importants, combien l'éducation est importante et combien on doit en faire une priorité. Dans les
échanges que nous avons ici, c'est tout
à fait normal qu'on ne regarde pas nécessairement les mêmes angles. Ça
va, on est en démocratie
Mais quel est
le fondement de l'action gouvernementale? Je l'ai dit tantôt, j'ai eu l'occasion
de le dire, 195 millions étaient
affectés à cela en 2014-2015, en 2015-2016 plus de 200 millions, en 2016-2017,
avec les annonces qui ont déjà été faites, on est rendu à 225 millions. Lorsque
mon collègue, M. le Président, nous dit qu'il y a eu des coupures qui mettent les gens qui ne sont plus à offrir les
services, c'est le contraire. Les annonces qui ont été faites, j'ai eu
l'occasion de le dire, vont amener
plus de 800 nouvelles ressources auprès des jeunes. Il veut savoir ce qu'on dit
aux jeunes et aux parents? Lâchez pas, on veut vous accompagner, le Québec
a besoin de vous.
Le Président : Première complémentaire,
M. le député de Chambly.
M. Jean-François
Roberge
M. Roberge : M. le Président, il
leur dit : Lâchez pas parce que vous êtes pas mal laissés à vous-mêmes. C'est ça, la vérité. Les coupures dans les
organismes d'aide ont fait plusieurs victimes : le CREPAS au Saguenay, le
Réseau Réussite à Montréal, la Table Éducation Outaouais.
C'est à croire que, pour le gouvernement, il y a trop de réussite scolaire
au Québec.
Ils cherchent des moyens, ils ont trouvé le bon
moyen : ils coupent dans les mesures d'aide à la réussite, ils coupent dans les organismes communautaires, ils
coupent dans tous les organismes qui les financent. Le gouvernement a
l'intention de sacrifier combien de jeunes avant de changer de cap?
Le Président : M. le leader
du gouvernement.
M. Jean-Marc Fournier
M.
Fournier : Dans les écoles, on veut qu'il y ait plus de
spécialistes qui accompagnent les jeunes pour assurer la persévérance.
Ce que j'ai dit depuis tantôt, c'est que les budgets sont en augmentation, pas
en coupures. Je peux bien échanger
22 ans avec les expressions qu'utilise mon collègue, mais il y a plus
d'argent pour qu'il y ait plus de ressources dans l'école pour les jeunes, dans les équipes-écoles. La philosophie du
gouvernement, c'est de s'assurer que, lorsque le jeune ouvre la porte de l'école et accède à la classe, il y ait pour
lui des services qui sont près de lui, qui intéressent les parents, qui
intéressent les jeunes et qui font partie de l'équipe-école. Vous ne pouvez
pas... On ne peut pas dire...
Le Président : En terminant.
M. Fournier : ...qu'il y a
moins de ressources quand on engage plus de monde.
Le Président : Deuxième
complémentaire, M. le député de Chambly.
M. Jean-François
Roberge
M. Roberge :
M. le Président, si c'était vrai, là, ça se saurait. La Table Éducation
Outaouais subit des coupures drastiques. La vraie vie, là, c'est ça,
32 projets d'aide à la réussite sont compromis en Outaouais. Encore des
milliers d'élèves sacrifiés. Est-ce que le ministre et le gouvernement peuvent
s'engager à réparer leur erreur? Moi, je l'invite à appeler la responsable du
programme pour l'assurer de son financement. 819 639-3098, elle attend votre...
• (10 h 50) •
Le Président : M. le leader
du gouvernement.
M. Jean-Marc Fournier
M.
Fournier : C'est sûr que, si on joue un peu à l'aveugle devant
des documents et, après ça, on pourra dire : Bien, évidemment, on ne le sait pas... Et pourtant
notre collègue pourrait regarder... d'abord, assister à l'étude des crédits.
Il a dû le faire l'an passé. Il voit les
chiffres, il peut voir la mise à jour de mon collègue des Finances, la
page 6. Il n'a pas besoin de se rendre bien, bien loin, là, c'est
au début, à la page 6, il va voir qu'il y a des sommes de plus. Il va
voir, dans le fond, ce qui est proposé.
Parce que la question est importante, parce qu'il faut être en mesure
d'accompagner les jeunes dans le milieu scolaire, il va voir qu'il y a
des ressources pour engager des gens.
Il y a 20 ans, M. le Président, le Parti
québécois mettait à la retraite des spécialistes, et le chef de la deuxième
opposition a couru après le PQ pour être candidat pour eux. Nous, on engage les
gens...
Le Président : En terminant.
M. Fournier : ...on ne les
met pas à la retraite, M. le Président.
Le Président : Principale,
Mme la députée de Joliette.
Investissements dans
les services en santé mentale
Mme Véronique Hivon
Mme
Hivon :
Nous apprenons cette semaine que pas moins de 1 000 personnes
souffrant de problèmes de santé mentale
sont laissées à elles-mêmes dans
Lanaudière, laissées sur une liste d'attente, certaines depuis près de deux
ans.
On a
tragiquement constaté que, parmi ces personnes, deux suicides avaient été
commis récemment. On sort tout juste
de la semaine de la prévention du suicide. On fait des campagnes nationales
pour dire combien la santé mentale, c'est important. On invite toute la population
à combattre les tabous. Et, pendant ce temps, ce sont 13 postes en santé mentale qui sont laissés vacants juste dans
Lanaudière. De surcroît, faute de financement, la Maison populaire de Joliette a cessé son service de soutien dans la communauté en santé mentale. Les
coupes, ce n'est pas sans conséquences graves, M. le Président.
Est-ce que le gouvernement va le réaliser? Le ministre
de la Santé peut-il nous dire ce qu'il va faire dès aujourd'hui pour que ces personnes, qui ont droit à des services mais
qui n'ont pas de lobby qui parle haut et fort pour elles, puissent avoir
ces services maintenant?
Le
Président : M. le ministre de la Santé.
M. Gaétan Barrette
M.
Barrette : M. le Président, je suis très content d'avoir cette
question-là de la part de la députée de Joliette, particulièrement à ce moment-ci, qui suit le
dévoilement, avant Noël, de notre Plan d'action en santé mentale où nous avons
été très clairs. Nous avons été très clairs, d'abord, dans l'attention que nous
avons l'intention de porter à toute la population
qui est atteinte de problèmes de santé mentale et, évidemment, aux mesures à
apporter pour prendre en charge ces gens-là.
Dans
le Plan d'action en santé mentale, M. le Président, il est clairement dit que
nous devons nous tourner vers la communauté
et il est clairement dit, M. le Président, que nous devons non seulement nous
tourner vers la communauté, mais
coordonner nos efforts avec divers organismes communautaires auxquels fait
référence la députée de Joliette. Ça fait partie du plan à proprement
parler, et nous avons prévu du financement approprié.
Maintenant,
M. le Président, cette mise en application là doit se faire d'une certaine
façon, coordonnée, prendre un certain
temps, et c'est la raison pour laquelle c'est un plan de cinq ans. Aujourd'hui,
M. le Président, s'il y a des situations aiguës, elles doivent nous être apportées. La problématique que la
députée de Joliette soulève, j'en prends bonne note et je peux m'engager
à m'y adresser dans les plus brefs délais.
Le Président :
Complémentaire?
Mme Lamarre :
Complémentaire.
Le Président :
Complémentaire, Mme la députée de Taillon.
Mme Diane Lamarre
Mme
Lamarre : Bien, jusqu'à maintenant, M. le Président, il n'y a pas un
sou qui a été donné des 70 millions qui sont sur un plan de cinq ans, rappelons-le. Alors, le ministre
aurait pu dévoiler aussi comment il va progressivement l'implanter à
partir de tout de suite. Les coupes en santé, elles, elles s'appliquent
aujourd'hui drastiquement, et elles ont des
conséquences irréversibles. Des personnes sur des listes d'attente en santé
mentale se suicident, c'est irréversible.
Qu'est-ce que le
ministre va faire aujourd'hui pour ces patients?
Le Président :
M. le ministre de la Santé.
M. Gaétan Barrette
M. Barrette :
M. le Président, manifestement, la députée de Taillon n'a probablement pas
saisi un certain nombre d'éléments du plan
d'action en santé mentale qui étaient pourtant très clairs. Et, on le dit dans le Plan d'action en santé
mentale, il y a, au moment où on se parle, une nécessité de s'assurer de
l'organisation appropriée de nos ressources sur le terrain près des
gens. Maintenant, de faire le lien, j'invite la députée de Taillon à être très
prudente quand elle aborde de façon
spectaculaire une problématique aussi dramatique. Bien que tous les efforts
doivent être faits pour prévenir le suicide, il serait tout à fait imprudent de
faire croire à la population...
Le Président :
En terminant.
M. Barrette :
...qu'il est possible de tout prévoir. C'est une problématique qui est plus
subtile...
Le Président :
Deuxième complémentaire, Mme la députée de Taillon.
Mme Diane Lamarre
Mme
Lamarre : Alors, ce n'est
pas seulement dans Lanaudière, c'est partout au Québec
que ces situations-là se traduisent,
et, pendant que le ministre donne immédiatement des primes Bolduc aux médecins de famille et maintenant aux spécialistes, il laisse
vacants ou il coupe des postes de psychologues, en santé mentale.
La
question est claire : Combien d'argent
le ministre s'engage-t-il à déposer d'ici six mois en santé mentale pour les Québécois?
Le Président :
M. le ministre de la Santé.
Des voix :
...
Le Président :
S'il vous plaît!
M.
Gaétan Barrette
M. Barrette : M. le Président, évidemment,
comme on vient de changer de registre, je vais rester dans celui qui est
pertinent, celui des patients, celui de la population, et non tomber dans une
certaine forme de syndicalisme.
M. le Président, le Plan d'action en santé
mentale...
Des voix : ...
Le Président : S'il vous
plaît!
M. Barrette : ...le Plan d'action en
santé mentale est le résultat de consultations qui ont été faites de façon
extensive et reconnues comme telles par tous les intervenants qui sont dans ce
milieu-là, et tout le monde nous a demandé
de commencer par une distribution appropriée des ressources. C'est la première
chose à faire et ça a été reconnu par tout le milieu, M. le Président.
Et ils nous ont dit : Avant...
Le Président : En terminant.
M. Barrette : ...d'ajouter des
sommes, commencez par bien organiser ce qui existe, ce que nous avons déjà
annoncé, M. le Président.
Le Président : Et ceci met
fin à la période de questions et de réponses orales.
Motions sans préavis
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, nous en sommes à la rubrique des motions sans préavis, et, en fonction
de nos règles et de l'ordre de présentation
de ces dites motions, je reconnais maintenant un membre du deuxième groupe
de l'opposition, il s'agit du député de Nicolet-Bécancour. M. le député, à vous
la parole.
M.
Martel :
M. le Président, je demande le consentement pour déposer la motion suivante
conjointement avec la députée de Vachon et la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques :
«Que l'Assemblée nationale prenne acte des
nombreux dépassements de coûts dans les projets menés par la Société des traversiers du Québec, notamment dans
le cadre de travaux d'adaptation des infrastructures pour les traverses;
«Qu'elle
prenne acte des nombreux bris de services survenus au cours de la dernière
année, causés notamment par des problèmes reliés à la mise en opération
de nouveaux navires;
«Qu'elle
prenne acte de la baisse d'achalandage observée pour plusieurs traverses
payantes de la société à la suite
de l'augmentation des tarifs entrée en vigueur le 15 avril 2015;
«Qu'elle
exige du gouvernement qu'il mandate dans les plus brefs délais le Vérificateur général du Québec afin d'analyser la gestion de la Société
des traversiers du Québec.»
Le Vice-Président (M. Gendron) : Y
a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
M.
Sklavounos : Pas de
consentement, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Il n'y a pas de consentement. Nous en sommes maintenant à un membre du
groupe formant le gouvernement, et je vous reconnais, M. le leader adjoint du gouvernement,
à vous la parole.
M.
Sklavounos : Merci,
M. le Président. Suite à plusieurs
échanges avec l'opposition concernant les consultations particulières à l'égard du projet de loi n° 86, je souhaite
présenter de consentement une motion qui fait état des ententes survenues avec l'opposition concernant la liste
des groupes convoqués et annoncer le début des consultations pour mardi
prochain, le 16 février.
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Est-ce qu'il y a consentement pour présenter cette motion? Allez, M. le leader.
Procéder à des
consultations particulières
sur le projet de loi n° 86
M.
Sklavounos : M. le
Président, je fais motion, conformément à l'article 146 du règlement de
l'Assemblée nationale, afin :
«Que la
Commission de la culture et de l'éducation, dans le cadre de l'étude du projet
de loi n° 86, Loi modifiant l'organisation
et la gouvernance des commissions scolaires en vue de rapprocher l'école des
lieux de décision et d'assurer la
présence des parents au sein de l'instance décisionnelle de la commission
scolaire, procède à des consultations particulières et tienne des
auditions publiques à compter du mardi 16 février 2016;
«Qu'à cette fin, la
commission entende les organismes suivants : la commission scolaire de
Montréal, le Comité des parents de la
commission scolaire de Montréal, M. Égide Royer, la Fédération des
chambres de commerce du Québec, le Comité des
parents de la commission scolaire Marie-Victorin, la Coalition pour l'avenir du
réseau scolaire anglophone, la Fédération des transporteurs par autobus, la
Centrale des syndicats du Québec, la Fédération des éducateurs et éducatrices physiques
enseignants du Québec, Association of Administrators of English Schools of
Québec, Association des commissions scolaires anglophones du Québec,
Association montréalaise des directions d'établissement scolaire, la Fédération
québécoise des directions d'établissement d'enseignement, l'Association
québécoise du personnel de direction des écoles, Le Grand Défi Pierre Lavoie,
l'Association des directeurs et directrices d'établissement du Suroît,
Corporation Sports-Québec, le Collectif Éducation sans frontières, Association
québécoise des cadres scolaires, Fédération des travailleurs et travailleuses
du Québec, Association des directions d'établissement d'enseignement des
Laurentides, Regroupement des unités régionales de loisir et de sport, Réseau
du sport étudiant du Québec, Regroupement des associations PANDA du Québec,
Institut des troubles d'apprentissage, M. Gabriel Bran-Lopez,
président-fondateur de Fusion Jeunesse, la Coalition de parents d'enfants à
besoins particuliers, Conseil supérieur de l'éducation, Fédération québécoise
des municipalités, association provinciale des [enseignants et enseignantes] du Québec, Centre de transfert pour la
réussite éducative du Québec, commission scolaire English-Montréal, Centre de recherche et
d'intervention sur la réussite scolaire, le Directeur général des élections du Québec, la Confédération des syndicats nationaux, la Fondation Paul Gérin-Lajoie, Fédération
québécoise des associations foyers-écoles, Association des Townshippers, Association des directions générales des commissions scolaires, M. Julien Prud'homme, commission scolaire Marguerite-Bourgeoys,
commission scolaire Marie-Victorin, commission scolaire des Grandes-Seigneuries, Fédération autonome de
l'enseignement, Association des comités de parents anglophones, Association
régionale des West Quebecers, Voice of
English-speaking Québec, Québec Community Groups Network, Fédération des commissions scolaires du
Québec, Fédération des comités de parents du Québec;
• (11 heures) •
«Qu'une période de 12 minutes soit prévue pour les
remarques préliminaires, répartie de la manière suivante : 6 minutes au groupe parlementaire formant le
gouvernement, 3 minutes 30 secondes au groupe parlementaire formant
l'opposition officielle et 2 minutes 30 secondes au deuxième groupe
d'opposition;
«Que
la durée maximale de l'exposé des organismes suivants soit de 30 minutes et
l'échange avec les membres de la
commission soit d'une durée maximale d'une heure partagée ainsi : 30
minutes pour le groupe parlementaire formant le gouvernement, 18 minutes pour l'opposition officielle et 12 minutes pour
le deuxième groupe d'opposition : Association of Administrators of English schools of Québec,
Association des commissions scolaires anglophones du Québec, Association montréalaise des directions
d'établissement scolaire, Fédération québécoise des directions d'établissement
d'enseignement, Association québécoise des cadres scolaires, Association
québécoise du personnel de direction des écoles,
Association des comités de parents anglophones, Fédération des comités de
parents du Québec, Association des
directions générales des commissions scolaires, [et] la Fédération des
commissions scolaires du Québec;
«Que la durée
maximale de l'exposé de la Centrale des syndicats du Québec soit de 25 minutes
et l'échange avec les membres de la
commission soit d'une durée maximale de 35 minutes partagées ainsi :
17 minutes 30 secondes pour
le groupe parlementaire formant le gouvernement, 10 minutes
30 secondes pour l'opposition officielle et 7 minutes pour le
deuxième groupe d'opposition;
«Que
la durée maximale [...] de tous les autres organismes soit de 10
minutes et l'échange avec les membres de la commission soit d'une durée maximale de 35 minutes partagées
ainsi : 17 minutes 30 secondes pour le groupe parlementaire
formant le gouvernement, 10 minutes 30 seconde pour l'opposition
officielle et 7 minutes pour le deuxième groupe d'opposition; et
«Que
finalement le ministre de l'Éducation [et] de l'Enseignement supérieur soit
membre de ladite commission pour la durée du mandat.» Merci, M. le
Président.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Alors, merci, M. le leader adjoint du
gouvernement. Est-ce que cette motion est adoptée?
Des voix :
Adopté.
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Un instant. Oui. Mme la députée d'Arthabaska, à vous la
parole.
Mme
Roy (Arthabaska) : ...demander que soit entendue la commission
scolaire des Bois-Francs, qu'elle soit rajoutée
à la liste des personnes entendues, avec le consentement des partis ici
présents. Je voudrais seulement mentionner que...
Le Vice-Président (M. Gendron) : Non, mais, moi, c'est parce que j'ai un
problème : à ce moment-ci, ce n'est pas le bon moment.
Une voix :
...
Le Vice-Président (M. Gendron) : Non, non, mais, sur le plan du règlement, là, ce
n'est pas le bon moment. On ne peut pas, après la présentation de la
motion, faire ce débat-là. Il est supposé d'avoir eu lieu antérieurement. Oui.
M.
Sklavounos :
...c'est communiquer cette demande au bureau du leader. Ça n'a pas été fait
préalablement. Moi, je ne peux pas ici régler cette question-là,
malheureusement pour la collègue.
Mise aux voix
Le Vice-Président (M. Gendron) : Alors, nous en sommes toujours aux motions.
Est-ce que cette motion est adoptée?
Des voix :
Adopté.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Adopté. Alors, maintenant, nous en sommes à un
membre du groupe formant l'opposition officielle. Alors, je reconnais le
membre du groupe de l'opposition officielle, c'est le député de Bourget. À
vous.
Souligner la première Journée Nelson Mandela
M.
Kotto : Alors, M. le Président, je sollicite le consentement
des membres de cette Assemblée afin de présenter, conjointement avec la ministre des Relations
internationales, le député de Deux-Montagnes et le député de Mercier, la
motion suivante :
«Que
l'Assemblée nationale, en ce 11 février 2016, souligne la première Journée
Nelson Mandela au Québec;
«Qu'elle
rappelle qu'en choisissant cette journée, nous nous souviendrons à jamais que
le 11 février 1990 fut le jour de la
libération de Nelson Mandela, au terme de 27 longues années d'incarcération,
après un combat courageux contre le
système politique institutionnel de ségrégation raciale qu'était l'apartheid;
«Qu'elle
honore ainsi la mémoire d'un homme politique qui a démontré, toute sa vie
durant, sa grande détermination à promouvoir les valeurs fondamentales
que sont la liberté, la justice, l'égalité et la fraternité entre les peuples.»
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Alors, M. le leader adjoint du gouvernement, y a-t-il consentement
pour débattre de cette motion?
M.
Sklavounos : Oui, M. le Président, il y a consentement pour le débat. Nous proposons des interventions d'environ deux minutes par intervenant. L'ordre
sera : le député de Bourget, qui est l'auteur de la motion, suivi du député de Deux-Montagnes, le
député de Mercier
et finalement notre ministre
des Relations internationales. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Alors, tout le monde a saisi? Des interventions, autant
que possible, de deux minutes. Alors, M. le député de Bourget, à vous la parole
pour votre intervention sur cette motion.
M. Maka Kotto
M.
Kotto : Ce dont nous
parlons aujourd'hui, M. le
Président, prend sa source dans
l'esprit d'une motion que nous
souhaitions déposer il y a un an pour honorer la mémoire
de M. Nelson Mandela. Le symbole fort de l'homme et de ses réalisations nous a poussés plus loin, et
le projet d'une motion adoptée à l'unanimité a rapidement débordé sur celui
du dépôt et de l'adoption d'un projet de loi avec l'appui de tous les parlementaires, et notamment celui de la ministre des Relations
internationales, de la députée d'Arthabaska et du député de Mercier, qui, le 12 juin 2015, ont permis l'adoption
du projet de loi n° 493, Loi proclamant la Journée Nelson Mandela, un projet
de loi que j'ai eu le grand honneur et le privilège de parrainer.
Cette
volonté de sensibiliser la population québécoise à l'héritage de Nelson Mandela a initialement été
le fruit du travail du Comité
d'initiative citoyenne, dont plusieurs membres sont présents dans nos tribunes aujourd'hui, et je salue, en passant, la porte-parole Mme Myrlande Pierre et M. Fo Niémi. Mes salutations également
à celles et ceux qui les ont accompagnés
dans cette initiative; je pense notamment à M. Gilles Duceppe ainsi qu'à la table ronde du
Mois de l'histoire des Noirs. Mes salutations s'adressent également à
Mme Diedré Viljoen, du Haut-Commissariat de la république d'Afrique du Sud, à
l'exégète de la politique africaine M. Aziz Fall et à toutes celles et
ceux qui les accompagnent aujourd'hui.
En
amont de... en quelque sorte, nous devons nous rappeler que, dans sa lutte
contre l'apartheid, M. Mandela avait reçu
l'appui de quatre Québécois qui ont occupé les plus hautes fonctions politiques,
à savoir l'ancien premier ministre
du Canada M. Brian Mulroney, les anciens premiers ministres du Québec M. René Lévesque et M. Robert Bourassa ainsi
que l'ancien maire de Montréal
M. Jean Doré. Leurs actions concrètes, comme d'autres à travers le monde, ont
été significatives et ont permis, le
11 février 1990, la libération de M. Mandela après des années
d'incarcération, après des années passées à démanteler le système politique
institutionnel de ségrégation raciale qu'était l'apartheid.
Le
combat mené par celui-ci a été notable. Et rappelons que M. Mandela a été
président de l'Afrique du Sud de 1994
à 1999 mais surtout le père d'une Afrique du Sud multiethnique et démocratique
modèle pour nous tous, M. le
Président, en termes de
fraternité, en termes de démocratie. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Alors, merci, M. le député de Bourget,
de votre intervention. Et, bien sûr, la présidence salue nos invités spéciaux
sur cette motion.
Je
cède maintenant la parole à M. le député de Deux-Montagnes pour son intervention sur cette même motion. M. le député, à
vous la parole.
M.
Benoit Charette
M.
Charette : Merci, M. le Président. Nelson Mandela est certainement l'un... sinon le
plus grand homme politique que notre époque ait connu. Il aura su, par son
courage, sa détermination et son abnégation, faire évoluer l'Afrique du Sud
tout entière. C'est un fait rare dans
l'histoire des peuples que seuls les plus grands parviennent à réussir. Il aura
su faire évoluer les mentalités, les
sensibilités, jusqu'au regard même que ses contemporains auront porté
les uns sur les autres. Il aura laissé
après son passage une société à la fois plus sensible, et plus forte, et plus
unie surtout. Mais — plus
important encore que son legs à l'Afrique du Sud — Nelson Mandela a laissé un héritage à l'humanité
tout entière. Il aura montré la voie pour les nations du monde entier.
Nelson
Mandela est aujourd'hui un synonyme de justice et d'égalité entre les
peuples, un synonyme de courage et d'intégrité.
Même au prix de 27 années d'emprisonnement, jamais il n'aura renié ses
convictions. Au terme de ces années sombres,
il mettra fin au régime de l'apartheid et construira les fondements d'une
nouvelle Afrique du Sud démocratique. Prix
Nobel de la paix, premier président noir d'Afrique du Sud, Nelson Mandela aura mené
une révolution démocratique sans
précédent. La grande force de Nelson Mandela aura été, en somme, de libérer les
opprimés de son peuple et de changer les mentalités de leurs
oppresseurs. L'Afrique du Sud mais l'humanité entière s'en trouvera changée.
M. le Président, je suis heureux de souligner ce matin la première Journée Nelson
Mandela du Québec. Que sa mémoire continue de nous inspirer.
• (11 h 10) •
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, merci, M. le député de Deux-Montagnes. Et, pour la poursuite du débat sur cette
même motion, je reconnais maintenant M. le député de Mercier. À vous la parole.
M. Amir Khadir
M. Khadir : Merci, M. le Président. Ça fait plus de deux ans et demi que Nelson
Mandela... que Madiba a disparu, mais
l'admiration que nous portons pour
lui demeure tout entière. En fait, nous l'exprimons ici, à l'Assemblée
nationale.
Je suis
particulièrement fier de cette, je dirais, résolution qu'ont les membres de
l'Assemblée nationale d'avoir reconnu
la journée de commémoration de sa mémoire, mais aussi de prendre le temps, à
chaque occasion, de souligner l'importance de son oeuvre, mais nous
exprimons aussi notre admiration à travers lui pour la lutte de tout un peuple,
parce que Nelson Mandela, s'il a
l'importance qu'il a pour nous, s'il est l'inspiration qu'il est à la fois pour
son peuple, pour nous et pour
l'humanité, c'est grâce au rôle qu'il a joué dans la lutte d'un peuple. Et
c'est la lutte de ce peuple, la victoire
de ce peuple pour la justice, pour sa liberté qui donnent toute l'importance au
personnage sur le plan historique parce
que finalement c'est le combat d'un peuple qui a essayé de gagner sa liberté et
l'a conquise par une persévérance et
qui a été guidé par un homme et par un mouvement, parce qu'il n'était pas seul,
nous nous rappelons, par un mouvement qui
insistait sur l'égalité sociale pour plus de reconnaissance des droits de tout
le monde. C'était un combat qui dépassait la couleur de la peau pour l'ensemble du peuple africain à travers la
multitude des minorités présentes en Afrique du Sud même, y compris la minorité blanche, et c'est un
homme et un mouvement qui a lutté aussi dans une perspective anticoloniale, c'est-à-dire contre ces entreprises
guerrières de domination, d'invasion, de contrôle des richesses, il ne faut
pas l'oublier.
Je suis
content que mon collègue de Bourget ait mentionné le nom de Jean Doré, de Brian
Mulroney. N'oublions pas évidemment
Joe Clark, qui était le ministre des Affaires étrangères, qui a joué un rôle
quand même capital là-dedans, mais aujourd'hui on est content aussi de
souligner les Québécois et les Québécoises qui ont oeuvré et qui ont été des chevilles ouvrières, même s'ils n'ont pas été
au-devant de la scène. On a ici, déjà, dans les tribunes, Aziz Salmone Fall,
mais on a aussi toutes les générations qui
ont suivi et la merveilleuse équipe réunie alentour de Mme Myrlande Pierre,
qui, donc, fait en sorte que nous n'oublions
pas notre résolution pour exprimer l'admiration du peuple québécois pour
Nelson Mandela. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, merci, M. le député de Mercier, de votre intervention. Je cède la parole
maintenant à Mme la ministre pour son intervention. Mme la ministre, à vous.
Mme Christine St-Pierre
Mme
St-Pierre :
Merci, M. le Président. À mon tour, je veux saluer, parmi nous, dans les
tribunes, Mme la chargée d'affaires
du Haut-Commissariat d'Afrique du Sud, Mmes et MM. les représentants du Comité
d'initiative citoyenne pour la
Journée Nelson Mandela. Je veux aussi dire que M. Gilles Duceppe a pris la
peine de me téléphoner pour me dire qu'il ne pouvait être parmi nous
aujourd'hui, mais je suis sûre qu'il est là en pensée.
Alors, M. le Président, il y a un peu plus de
deux ans que M. Nelson Mandela nous quittait. Le monde entier reconnaît le caractère universel de l'héritage
politique et humaniste qu'il a transmis à son pays. En cette première édition
de la Journée Nelson Mandela, qui coïncide avec la date de la libération, en
1990, après 27 ans d'emprisonnement à Robben
Island, c'est avec une émotion particulière que nous joignons nos pensées à
celles du peuple africain... sud-africain, dis-je, pour commémorer
l'oeuvre de ce héros de notre temps. Le XXe siècle a en effet été marqué par
son action en faveur de la paix, de
l'égalité et des libertés. Sa lutte est le fruit d'un courage exceptionnel qui
a su transformer l'histoire d'un
continent et triompher de l'adversité. Nous sommes remplis d'un fort sentiment
d'admiration et de respect pour ce leader,
qui a dédié sa vie à la défense de ses convictions. Si ce gardien de la liberté
n'est plus, l'ensemble de ses réalisations demeure intact et inspire la
poursuite de la lutte pour la justice et l'égalité entre les êtres humains et
entre les peuples.
Nelson
Mandela disait que l'éducation est
l'arme la plus puissante qu'on puisse utiliser pour changer le monde. Il rappelait également qu'être libre, ce
n'est pas seulement se débarrasser de ses chaînes, c'est vivre d'une
façon qui respecte et renforce la liberté des autres. Voilà pourquoi
nous jugeons bon et utile de rappeler ses enseignements précieux et intemporels aujourd'hui. Son oeuvre, qui
s'étend sur plus d'un demi-siècle, incarne un combat acharné pour de nobles
causes qui lui ont valu le prix Nobel de la
paix en 1993. La mobilisation internationale pour sa libération, portée par un
contexte africain en pleine mouvance, a transformé son destin et l'a porté
au-devant de la scène politique.
La classe politique et la société civile du Québec
se sont d'ailleurs engagées avec vigueur dans la lutte contre l'apartheid, et, lors du deuxième Sommet de la
Francophonie, tenu ici même, à Québec, en 1987, les chefs d'État et de gouvernement ont adopté une résolution condamnant l'apartheid en Afrique du Sud et appelant à des négociations avec
la majorité. Il y a eu des personnages clés aussi au Québec qui ont joué
un rôle important. Rappelons le leadership qu'a joué le premier ministre Brian
Mulroney. Ce leadership a été déterminant. Il y a eu également les gestes posés
par MM. René Lévesque, Robert Bourassa
et aussi par le maire de Montréal Jean Doré.
Le Québec a
porté bien haut ces valeurs de liberté et d'égalité sur la scène
internationale. Il incarne une nation ouverte
aux humains de tous les horizons et est porteur d'une ancienne et profonde
tradition d'accueil et d'intégration. En
ces moments où l'intolérance et le sectarisme provoquent une crise humanitaire
au Moyen-Orient et poussent des millions d'êtres humains à fuir les
combats, le Québec est sollicité. Les Québécoises et les Québécois de tous les horizons ont répondu favorablement
et ont témoigné de leur solidarité et de leur humanité à l'endroit des nouveaux
arrivants par leur accueil chaleureux et leur accompagnement
bienveillant.
En souvenir
du discours prononcé lors de son assermentation à titre de président de l'Afrique du Sud, je me permets de
reprendre ses mots : «Nous dédions ce jour à tous les héros et héroïnes de
ce pays et du reste du monde qui se sont sacrifiés
ou ont donné leur vie pour que nous puissions être libres. [...]Que la liberté
règne. Que le soleil ne se couche jamais sur une réalisation humaine
aussi éclatante!»
C'est donc en reconnaissance et en rappel de son
inestimable contribution à l'histoire universelle que cette Assemblée a adopté
à l'unanimité la Loi proclamant la Journée Nelson Mandela — et
cette loi a été adoptée en juin 2015 — et qu'il est de première importance qu'elle
apporte aujourd'hui cette motion, réaffirmant l'idéal de Mandela. Cette journée est importante et maintenant bien ancrée
dans une loi. Je veux souligner le travail de mon collègue le député de
Bourget, qui a porté ce dossier devant cette Assemblée. Merci, M. le Président.
Mise aux voix
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, merci, Mme la ministre. Est-ce que cette motion est adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Adopté. Alors, nous en sommes toujours à la rubrique des motions sans préavis,
et je reconnais maintenant Mme la députée de Gouin pour la présentation de sa
motion sans préavis. Mme la députée de Gouin, à vous.
Presser le
gouvernement de faire respecter la loi par les
entreprises qui pratiquent des activités illégales
Mme David
(Gouin) : Oui. Merci, M. le Président. Je demande le consentement de
la Chambre pour présenter la motion suivante conjointement avec la
députée de Vachon :
«Que
l'Assemblée nationale presse le gouvernement d'assumer sa responsabilité de
faire respecter la loi par les entreprises, telle qu'Uber, qui
pratiquent des activités illégales.»
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Est-ce que cette motion est adoptée... c'est-à-dire, est-ce qu'il y a
consentement pour débattre de cette motion?
Une voix : ...
Mise aux voix
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, est-ce que cette motion est adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Adopté. Alors, nous avons terminé les motions sans préavis.
Avis touchant les
travaux des commissions
Alors, je
cède la parole au leader adjoint pour les avis touchant les travaux des
commissions. M. le leader adjoint du gouvernement, à vous la parole.
• (11 h 20) •
M.
Sklavounos : Merci, M. le Président. J'avise cette Assemblée
que la Commission des relations avec les citoyens poursuivra les consultations particulières à
l'égard du projet de loi n° 77, Loi sur l'immigration au Québec,
aujourd'hui, dès maintenant et pour
une durée de 45 minutes, ainsi que le mardi 16 février 2016, de 9 h 45
à midi, à la salle Louis-Joseph-Papineau;
La Commission
des transports et de l'environnement poursuivra l'étude détaillée à l'égard du
projet de loi n° 76, Loi
modifiant l'organisation et la gouvernance du transport collectif dans la
région métropolitaine de Montréal, aujourd'hui, après les affaires courantes jusqu'à 13 heures et de 15 heures à 18
heures, à la salle Louis-Hippolyte-La Fontaine, ainsi que le mardi 16 février 2016, de 10 heures à midi,
à la salle des Premiers-Ministres, 1.38
de l'édifice Pamphile-Le May;
La Commission des finances publiques entreprendra les consultations particulières à
l'égard du projet de loi n° 88, Loi
sur le développement de l'industrie des boissons alcooliques artisanales, dès maintenant et pour une durée de 1 h 45 min, et les poursuivra
de 15 heures à 18 heures, ainsi que le
mardi 16 février 2016, de 9 h 45 à midi, à la salle du Conseil législatif;
Cette même
commission poursuivra les consultations particulières à l'égard du projet de
loi n° 87, Loi facilitant la divulgation d'actes répréhensibles
dans les organismes publics, le lundi 15 février 2016, de
14 heures à 17 heures, à la salle Louis-Joseph-Papineau;
Finalement, la Commission des institutions
poursuivra l'étude détaillée à l'égard du projet de loi n° 59, Loi
édictant la Loi concernant la prévention et la lutte contre les discours
haineux et les discours incitant à la violence et apportant diverses modifications législatives pour renforcer la
protection des personnes, aujourd'hui, après les affaires courantes jusqu'à 13 heures, à la salle des
Premiers-Ministres, 1.38 de l'édifice Pamphile-Le May, de 15 heures à
18 heures, à la salle Louis-Joseph-Papineau, ainsi que le
mardi 16 février 2016, de 10 heures à midi, à la salle Louis-Hippolyte-La Fontaine.
Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, merci, M. le leader adjoint.
Pour ceux qui l'auraient remarqué, là, il y a une modification à l'horaire de nos travaux, et ça prend un consentement
de cette Chambre. Y a-t-il consentement pour modifier l'horaire de 15
minutes par rapport à notre habitude? Alors, il n'y a pas d'objection, il y a
consentement.
Pour ma part, je vous avise que la Commission
des relations avec les citoyens se réunira en séance de travail aujourd'hui, à 13 heures, pour une durée de
30 minutes, à la salle RC.171 de l'hôtel du Parlement. L'objet de cette séance
est de présenter et approuver le plan
d'organisation des travaux concernant le mandat d'initiative portant sur les
conditions de vie des femmes autochtones en lien avec les agressions
sexuelles et la violence conjugale.
Renseignements sur les
travaux de l'Assemblée
Nous en sommes
maintenant à la rubrique Renseignements sur les travaux de cette Assemblée.
Alors, pas de questions? Alors, je vous
avise que l'interpellation prévue pour vendredi le
19 février 2016 portera sur le sujet suivant : Le laxisme
du gouvernement dans le dossier des infrastructures, ses compressions dans les
différents outils de développement de nos
régions et l'absence d'un plan économique pour relancer l'économie du Québec.
M. le député de Jonquière s'adressera alors à M. le ministre des
Affaires municipales et de l'Occupation du territoire.
Affaires du jour
La période des affaires courantes étant terminée, nous
allons maintenant procéder aux affaires du jour, et je cède à nouveau la
parole à M. le leader adjoint du gouvernement. À vous, M. le leader.
M.
Sklavounos : Oui. M. le
Président, je vous demanderais d'appeler l'article 22 de notre feuilleton, s'il
vous plaît.
Projet de loi
n° 66
Prise en considération
du rapport de la
commission qui en a fait l'étude détaillée
Le Vice-Président (M. Gendron) : ...l'article 22 du feuilleton d'aujourd'hui,
l'Assemblée prendra en considération le
rapport de la Commission de la santé et des services sociaux sur le projet de
loi n° 66, Loi sur les activités funéraires.
Je suis prêt à
entendre les interventions s'il y en a. Je reconnais M. le ministre de la Santé
et des Services sociaux pour ses interventions. M. le ministre, à vous la
parole.
M. Gaétan Barrette
M. Barrette : Merci, M. le Président. Alors,
comme vous l'avez mentionné, évidemment, nous arrivons au moment de la prise en
considération du projet de loi que vous avez mentionné, et vous me permettrez,
M. le Président, de commencer par
remercier tous les collègues de l'Assemblée nationale qui ont participé aux
commissions parlementaires et à l'étude détaillée du projet de loi, procédure, là, qui s'est faite dans
l'harmonie et d'une façon très constructive, je dois le dire, M. le
Président.
Et simplement pour la prise en considération peut-être
rappeler un peu l'historique qui nous a menés au dépôt et à l'étude du projet de loi n° 66. On sait
que le projet de loi est un projet de loi sur les services funéraires et qui
traite d'un sujet qui a été
longuement débattu dans le passé mais qui n'a jamais eu de mise à jour très
fréquente, et peut-être est-il intéressant de noter que ça fait 40 ans que le projet de loi n'a
pas été... pas le projet de loi, mais que ces services funéraires là n'ont pas été mis à jour sur le plan
législatif. Alors, M. le Président, fondamentalement, il était vraiment venu
le temps de faire une mise à jour législative sur les services funéraires,
évidemment parce que la société change mais aussi
parce que l'attitude, et les habitudes, et les rituels et l'évolution de la
société elle-même font en sorte que notre corpus législatif en cette
matière avait besoin d'une mise à jour des plus urgentes.
Et, peut-être pour illustrer la chose,
M. le Président, de façon plus précise, montrons ou rappelons que les services
funéraires au Québec étaient sous l'égide
d'une multitude de lois, et le projet de loi n° 66 avait comme objectif
premier de ramener dans un seul texte législatif tout ce qui traite et
concerne les services funéraires et de les mettre à jour, évidemment. Alors, juste à titre indicatif, pour ceux qui suivent nos travaux, M. le Président, les gens qui ne le savent évidemment pas... D'ailleurs, je m'inclus là-dedans. À la case départ, lorsque
j'ai eu à prendre le relais des parlementaires qui m'ont
précédé, j'ai eu à prendre connaissance de tout le corpus législatif qui traite des services funéraires et, à ma surprise,
j'ai pu voir le nombre de lois qui étaient en cause.
Alors,
je les énumère, M. le Président, parce que c'est toujours impressionnant.
Alors, étaient, en quelque part sur un aspect, traités dans diverses
lois les services funéraires notamment... en fait, exhaustivement le Code civil,
évidemment; la Loi sur les arrangements
préalables de services funéraires et de sépulture; la Loi sur les cimetières catholiques; la Loi sur la Communauté métropolitaine de Montréal... la commission, pardon; celle métropolitaine de Québec; la Loi sur les cimetières
catholiques romains; la Loi sur le curateur public; la Loi sur les inhumations
et exhumations; la loi sur la justice administrative; la Loi sur les
laboratoires médicaux, la conservation des organes et des tissus et la dispensation de cadavres; la Loi sur les mines, M. le Président; la Loi sur le parc Forillon et ses environs; la Loi sur la protection sanitaire des animaux, la Loi sur la
recherche des causes et des circonstances
de décès; la Loi, évidemment, sur la
santé publique, on ne sera pas surpris;
la Loi sur les services de santé et les services sociaux; et même la Loi sur les villages nordiques et
l'Administration régionale Kativik.
Alors,
on comprendra, M. le Président, que, pour quiconque ait eu affaire légalement,
pour toutes sortes de raisons, à
une problématique ou non liée aux
services funéraires, ça devenait un capharnaüm de naviguer là-dedans, alors il
était donc absolument opportun et utile de faire une mise à jour en
commençant par ramener tous les textes qui traitent de ces services funéraires là dans les différentes lois que je viens
d'énumérer dans un seul texte qui est
le projet de loi n° 66, qui est à l'étude aujourd'hui, et de le mettre à jour, évidemment. Le mettre à jour pourquoi? Parce que
non seulement la société évolue — on comprend que la société évolue dans sa
composition, nous avons maintenant de plus en plus de gens qui ont choisi le Québec comme lieu d'immigration
et qui viennent ici parfois avec des approches et une culture différentes
face à la mort et aux rituels à être portés
pour honorer les défunts — mais aussi parce que la société évolue de par la science dans laquelle elle baigne. On sait, M. le
Président, que sont apparues au fil des années un certain nombre de nouvelles
maladies qui n'existaient pas peut-être il y
a 100 ans. Je ne l'ai pas dit tantôt, M. le Président, mais ces lois-là
remontent jusqu'à 1886. Alors, il y avait une adaptation à faire, et
c'est ce que ça nous mène, et j'inclus évidemment là-dedans, M. le Président,
de nouvelles techniques qui ont été mises en place.
Alors,
aujourd'hui, nous avons dans le projet de loi n° 66 un texte qui est à
jour et qui traite tant de thèmes qui touchent le rituel qui entoure le
service funéraire, mais également des techniques d'inhumation, d'exhumation, de
crémation, de catégories de techniques de
crémation, mais également des aspects de santé publique et de protection du
personnel qui oeuvre dans ce secteur.
Je
vous donne un exemple, M. le Président. Aujourd'hui apparaissent des maladies
qui n'existaient pas il y a 50, 70 ans. Je prends comme exemple le virus
de l'Ebola, qui nécessite obligatoirement un traitement particulier du corps
d'un défunt, d'un cadavre, pour la simple et
bonne raison qu'il a été scientifiquement démontré que, pendant un certain
nombre d'heures, le virus peut être
encore vivant, et donc transmissible, dans le cadavre. Alors, vous comprendrez
qu'il faut que, dans le but de protéger le public, et les employés et le
personnel qui gravitent autour des services funéraires, on doit s'assurer, comme gouvernement, que tout le monde
soit protégé et qu'il y ait des règles strictes clairement édictées dans
une loi pour faire en sorte d'atteindre cette fin-là qui est celle de la
protection du public.
• (11 h 30) •
Je
prends ça comme exemple parce qu'il a été récemment d'actualité. On peut
retourner il y a 20, 25 ans avec le virus Creutzfeldt-Jakob,
dont le prion doit être traité d'une certaine façon pour s'assurer de sa
destruction.
Alors, on s'est
adressés à ça, M. le Président, et on a fait une mise à jour de tout ce qui,
législativement, nous permet à la fois de protéger le public, mais d'assurer
aux familles qui ont à vivre ce moment difficile un encadrement législatif clair, fluide et qui les protège.
Alors, on voit bien, à sa face même, qu'il était opportun de le faire aujourd'hui. Et c'est essentiellement l'objectif
qui était visé et, je pense, que nous avons atteint aujourd'hui.
Évidemment, M. le
Président, je n'irai certainement pas jusqu'à dire que nous avons clos le sujet
pour les 40 prochaines années. Nous
avons soulevé des enjeux pendant nos travaux. D'ailleurs, ce sont des enjeux
qui ont été soulevés par les
oppositions, que je remercie, M. le
Président, parce que
c'étaient des enjeux très pertinents, notamment des enjeux de nature économique et de
suivi, par exemple, de contrats, de préarrangements funéraires, qui, malheureusement,
ne pouvaient pas être traités dans le cadre
de cette loi-là parce qu'ils sont
traités dans d'autres lois spécifiques, et donc, dans ce cas-ci, dans d'autres ministères. Alors, je
tiens à le souligner, M. le Président, nos travaux ont été très constructifs et
ont soulevé des problématiques à être résolus ou à être débattus pour
trouver des aménagements qui satisferont toutes les parties en cause dans ce genre
de pratique.
Alors,
le projet de loi n° 66 s'adresse aux services funéraires proprement
dits, mais ne vient certainement pas clore de façon perpétuelle ou de façon définitive, pour les 40 prochaines
années, ce secteur d'activité. Je pense que nous aurons probablement, dans les prochaines années, encore
quelques débats à exercer pour, encore une fois, et c'est le rôle évidemment que nous tenons tous dans cette
Assemblée, à améliorer notre corpus législatif au bénéfice de la population
qui nous élit et nous permet de les représenter ici.
Alors, je termine là-dessus, M. le
Président. Je pense que nous avons fait oeuvre très utile dans un esprit de collaboration de tous les partis et que le projet
de loi qui arrive maintenant dans cette phase-ci est une amélioration claire
de ce qu'il y avait jusqu'à ce jour.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Alors, je vous remercie, M. le ministre de la
Santé et des Services sociaux. Je
rappelle aux gens qui nous écoutent que nous en sommes sur le rapport de la commission
concernant le projet de loi n° 66.
Je
cède maintenant la parole à la porte-parole... Oui, excusez. Juste avant,
j'avais une annonce à faire puis je l'avais oubliée. Je vous annonce qu'il y aura un débat de fin de séance
aujourd'hui, le premier... c'est un débat, alors, sur une question adressée par Mme la députée
d'Hochelaga-Maisonneuve au ministre de la Sécurité publique concernant
notamment les coupures dans les
organismes de lutte à l'exploitation sexuelle. Et ma responsabilité, c'était de
l'indiquer tout de suite. S'il y a des arrangements à prendre avant de
le faire, les arrangements seront pris.
Alors,
je cède maintenant la parole — parce que nous allons continuer là où nous
étions — à la
porte-parole de l'opposition officielle. Mme la députée de Taillon, à
vous la parole.
Mme Diane Lamarre
Mme
Lamarre : Alors, merci beaucoup, M. le Président. Je suis contente de pouvoir m'exprimer dans ce
moment de prise en considération du projet de loi n° 66 portant sur
les activités funéraires et je suis contente d'apporter ma contribution à la
suite de la présentation que le ministre a faite sur ce sujet.
D'abord,
je pense qu'il y a... effectivement, il y avait besoin d'une mise à niveau
claire au niveau des activités funéraires.
On avait évoqué plusieurs nouvelles réalités, plusieurs demandes qui étaient
exprimées aux institutions qui offrent
des services funéraires, aux entreprises. Et donc ce projet de loi a plusieurs
avantages. Il institue un nouveau régime juridique applicable aux activités funéraires. Il établit aussi un
régime de permis d'entreprise de services funéraires et un régime de permis de thanatopraxie, c'est-à-dire,
les thanatopracteurs qui exercent des activités sur les personnes décédées
peuvent donc maintenant... font l'objet d'un
régime de permis plus précis en termes d'obligations, en termes de sécurité
pour la population.
Ça fixe également par règlement des normes
d'aménagement, d'équipement et d'hygiène que doivent respecter les thanatologues, les thanatopracteurs. Et donc
ça aussi, c'est un élément, je pense, qui méritait d'être mis à jour à la
lumière, comme le ministre
le disait, de nouvelles réalités, de nouvelles infections, de nouveaux
contextes sanitaires qui peuvent
exposer les thanatopracteurs, mais aussi les personnes qui travaillent près des
personnes décédées porteuses de ces maladies.
Il y a
un élément qui a été demandé dès le départ, et peut-être que, dans ma
présentation, je vais utiliser un terme... Nous avons demandé, dès le départ, qu'on ne parle pas de cadavre, mais
plutôt de personne décédée à l'intérieur de ce projet de loi, ce qui a été
jugé non souhaitable, là, par le ministre, qui a préféré qu'on garde le mot «cadavre», en
opposition aux cendres humaines, mais
je pense qu'on aurait très bien pu préserver quand même l'expression
«personne décédée» avec le... sous
forme... et qui décide être inhumée, donc, un cadavre, et personne décédée qui
privilégie la crémation, de sorte que, tout au long du projet de loi, on
va avoir le terme «cadavre», qui a été retenu par le ministre.
Donc,
le projet de loi n° 66, et c'est
pour ça que j'ai fait cette mise au point là, encadre la conservation, le
transport, l'entreposage des cadavres et la disposition des cendres
humaines et également des cadavres non réclamés. Alors, les cadavres non réclamés, ça correspond à une
situation qui, malheureusement, on l'a vu dans le... lorsqu'on a présenté ce
projet de loi là, il y a plus de 1 000
cadavres non réclamés au Québec depuis trois ans, au cours des trois dernières
années. Alors, il y a besoin d'avoir
un mécanisme, d'abord, qui clarifie qu'est-ce qu'on considère être un cadavre
non réclamé, après combien de temps,
quels sont les activités policières qui sont nécessaires pour, finalement,
rechercher un lien avec ces cadavres
non réclamés et ensuite, pour la disposition de ces cadavres, eh bien, il y a
des mesures qui doivent également être
prises. Alors, on s'est penché sur ces aspects-là également dans l'étude et la
mise à niveau, là, du projet de loi sur les activités funéraires.
Pour
la disposition des cendres humaines, il y avait effectivement des enjeux de
santé publique, et ces enjeux-là, bien,
ils concernent la présence de maladies, le virus Ebola, la maladie de
Creutzfeldt-Jakob, certaines formes de tuberculose, également des dispositifs nouveaux qui émettent de
la radiothérapie et qui sont encore installés sur la personne décédée. Donc, plusieurs modalités qui... Étonnamment,
quand on a parlé de ce projet-là, les activités funéraires, les gens semblaient
étonnés que ça relève de la Commission santé
et services sociaux, mais finalement l'importance des enjeux au niveau de
la santé publique font en sorte que c'est
très, très pertinent que ça ait été étudié par la Commission santé et des
services sociaux.
Il
y a eu des amendements positifs, je pense, qui ont été faits, qui ont fait en
sorte que les membres de la commission ont
répondu à des représentations qui ont été faites en commission parlementaire.
Parfois, les gens viennent en commission parlementaire puis on sent qu'ils sont plus ou moins entendus, mais,
cette fois-ci, je dirais que beaucoup d'entre eux, dans les personnes
qui sont venues faire ces représentations, on a pris en compte, pris en
considération leurs interventions.
Alors, je vous donne
un exemple : dans le projet original, il était prévu que les cendres
soient obligatoirement conservées dans un
contenant rigide, qui les contient en totalité. Or, ce que les personnes sont
venues nous exprimer en commission parlementaire, c'est qu'il y avait de
plus en plus de demandes pour que plusieurs membres d'une famille puissent conserver une partie des cendres, alors,
sous toutes sortes de formes, mais, très souvent, il y avait ces demandes.
Il y a beaucoup de familles reconstituées, et des gens disaient : Bien, on
veut pouvoir récupérer ça. Donc, il y a eu un amendement
qui a été apporté, et la version finale du projet de loi prévoit que les
cendres doivent être conservées dans un
ou plusieurs contenants, dans lesquels l'ensemble des cendres doit être réparti.
Et je pense que ça traduisait très bien un besoin, une réalité de la
population actuellement.
• (11 h 40) •
Il y avait également la façon dont les
cendres pouvaient être dispersées. Et là on a conclu qu'elles devaient être
dispersées selon la volonté des proches en autant qu'elles ne constituent pas
une nuisance, c'est-à-dire qu'au niveau municipal
une définition de qu'est-ce qui est une nuisance, et donc le ministre nous a
référés à cette disposition-là, de sorte que les personnes peuvent
disposer des cendres correctement en autant qu'on respecte la dignité.
Au
niveau de la disposition et la dispersion des cendres, l'enjeu de santé
publique ressortait également. Alors, on a eu le privilège, lors des travaux de
cette commission-là, de pouvoir avoir la présence du directeur national
de la santé publique, M. Horacio Arruda, qui nous a présenté un texte, une
opinion formelle par rapport à la sécurité de la dispersion des cendres, c'est-à-dire qu'au Québec, lorsqu'il y a
incinération, la température à laquelle l'incinération est faite est de 1 000 °C à
1 200 °C, ce qui garantit que toutes les bactéries et les virus qui
pourraient survivre sont éradiqués, et donc la dispersion des cendres ne
devient plus un enjeu qui porte atteinte à la sécurité publique.
On
nous a quand même attiré notre attention sur un nouveau mécanisme qui est
pratiqué, qui est demandé, qui est
l'hydrolyse alcaline, et sur laquelle il y a encore des réserves de la part de
la santé publique par rapport à la disposition des liquides qui sont utilisés
et qui auraient pu être contaminés par la personne décédée.
En
cas de cendres abandonnées par les proches, ça correspond à une nouvelle
réalité, l'exploitant a dorénavant trois options. Alors, une première, qui
est... alors on comprend, des columbariums, les gens ont des cendres, il y a
des gens qui paient pour entreposer
les cendres dans un compartiment, et puis à un moment donné ces gens-là
disparaissent, il n'y a plus personne
qui vient, finalement, qui fait le suivi de ces cendres-là, ou on a également
eu des situations où des propriétaires
de columbariums font faillite ou décident de cesser leurs activités. Alors, on
avait une préoccupation par rapport à
ces cendres abandonnées. Qu'est-ce qu'on peut faire? Et donc on a trois
options : l'exploitant peut entreposer les cendres dans un endroit
sécuritaire, un entrepôt, un endroit qui serait sous sa supervision, mais qui
ne serait plus nécessairement dans les
petits espaces qui sont prévus dans le columbarium et qui sont à la vue de
tous, il pourrait aussi inhumer les
cendres non réclamées dans un lot de cimetière ou encore les remettre à un
autre exploitant d'un columbarium. Alors,
avec ces trois mesures-là, on pense que ça permet une garantie, et le ministre,
ayant maintenant accès à un registre, sera
capable... dans les cas où quelqu'un arriverait à un columbarium et ne
retrouverait plus les cendres du défunt qu'il venait honorer, eh bien, il pourra, par le registre du ministre,
récupérer et revoir de quelle façon et à quel endroit les cendres ont
été redistribuées, à quel endroit elles ont été relocalisées.
Donc,
des éléments, je pense, qui répondent à des situations nouvelles... Et il y a
eu effectivement des cas de faillite ou
de fermeture de columbariums. Alors, quand c'étaient seulement les cimetières,
quand les corps étaient inhumés, on n'avait
pas ce genre d'enjeu là, mais, avec la présence maintenant des urnes dans les
columbariums, on se rend compte que ça peut... finalement, la faillite
d'un columbarium peut faire en sorte que 250 à 500 urnes soient tout à coup non
réclamées. Alors, il fallait prévoir des mécanismes pour ça.
Le projet de loi
prévoit également un encadrement au niveau du transport des dépouilles, qui
doit être sous la responsabilité d'un salon
funéraire, mais le ministre a insisté pour que ça puisse être fait par un
transporteur autre qu'une entreprise de services funéraires, et, dans ce
contexte-là, l'entreprise de services funéraires demeure responsable du transporteur, mais nous avons quand même exigé
qu'il y ait, et le ministre a acquiescé à notre demande... qu'il y ait une
formation particulière, parce que la notion
du transport d'un cadavre, par exemple, à partir d'un domicile, si ce cadavre
est porteur d'une maladie contagieuse, il y a des règles d'hygiène et de santé
publique qui doivent s'appliquer. Donc, ce n'est pas n'importe qui qui
peut transporter une personne décédée, le corps d'une personne décédée.
Donc,
on voit qu'il y a plusieurs éléments qui ont été planifiés, qui ont été
beaucoup plus... qui ont été nuancés,
je pense, entre autres les cendres humaines,
qui doivent être remises par l'entremise... à une seule personne, mais, comme
j'ai mentionné, dans plusieurs contenants
distincts, qui les contiennent en totalité.
Donc, on respecte la dignité du défunt et c'était une de nos priorités
dans l'étude de ce projet de loi.
Et
également ça établit un régime d'inspection et d'enquête. Il y avait déjà un
processus d'inspection et d'enquête, mais
je dois dire qu'on a vraiment apporté beaucoup de précisions au niveau des
mécanismes et des responsabilités, mais aussi du pouvoir que ces
inspecteurs et ces enquêteurs-là avaient. Ils ont été présents dans la salle et
je pense que ça a contribué à ce qu'on
puisse s'assurer que les choses étaient faites correctement dans un marché qui
se développe beaucoup, qui se
raffine, mais qui explore de nouvelles stratégies, de nouvelles façons de faire
au niveau de tout ce qui concerne l'exposition,
l'inhumation, la crémation, et également des enjeux au niveau de certains
contenants qui contiennent, par exemple,
la personne décédée. Donc, nous pensons que ces régimes d'inspection et cette
autorité que nous avons donnés aux inspecteurs et aux enquêteurs
devraient assurer la sécurité publique.
Comme
le ministre l'a évoqué, il reste quelques propositions de bonification qu'on
aurait aimé voir, ou en tout cas des
enjeux ont été soulevés à l'étude de ce projet-là. Le ministre a fait référence
à une demande. Il y en avait une autre aussi,
la révision, et on n'est pas nécessairement prêts à dire que ça doit être
rehaussé, mais il reste que la prime de décès de la prestation de la Régie des rentes du Québec actuellement est à
2 500 $ depuis très longtemps, depuis 1998. Donc, il est certain qu'il y a un besoin. Ça ne relève
pas de la Commission santé et services sociaux, mais ça reste un enjeu qui
n'a pas été résolu par nos travaux.
Et
certainement le deuxième volet, qui est la création d'un registre des
arrangements préalables... Alors, cette fois-ci, le ministre a convenu de référer le dossier à la ministre de la Justice.
En fait, il a demandé que le dossier soit remis à la ministre de la Justice, et je pense que ça
répondrait quand même à un besoin. Actuellement, il y a beaucoup de personnes
qui procèdent à des arrangements préalables, et, comme on n'a pas de registre,
quand les gens décèdent, eh bien, très souvent,
la famille n'est pas au courant. Il n'y a pas nécessairement les mêmes membres
de la famille qui sont à proximité de la personne qui est décédée, et
l'absence d'un registre fait en sorte que les gens paient à nouveau, ne sachant
pas qu'il y a déjà eu des préarrangements.
Mais au-delà du paiement, je vous dirais que la personne a pu exprimer des
souhaits par rapport à la façon dont elle désirait que les soins, après
son décès, soient assurés, les soins et les services, et à ce moment-là on ne
peut pas respecter la volonté des défunts.
Alors,
je pense que c'est un projet de loi qui améliore nettement, qui ramène quand
même tous les articles à des réalités
beaucoup plus contemporaines, et je suis contente de constater que les travaux
se sont faits avec rigueur, et courtoisie, et dans un esprit de saine collaboration. Alors, ça a été très apprécié.
Je pense que nous avons fait un travail constructif et un travail qui devrait faire en sorte que la
population soit bien protégée, que les gens qui traversent un décès sentent
que les choses ont été bien planifiées, bien
réfléchies, et que, pour les entreprises de services funéraires et les
cimetières, les choses soient plus claires.
Je les
remercie parce qu'il y a certaines contraintes qu'on a demandées, et c'est sûr
que, quand on travaille sur un projet
de loi et qu'il y a des règlements qui en découlent, eh bien, il y a plus
d'exigences qui sont imposées en général aux organismes qui sont soumis par cette révision législative. Je dois
dire que les entreprises de services funéraires ont accueilli favorablement les exigences
supplémentaires qui leur étaient demandées. Alors, je les remercie aussi pour
leur collaboration dans le cadre du travail qui a été fait sur ce projet
de loi des activités funéraires. Merci.
• (11 h 50) •
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Merci, Mme la porte-parole de la santé et des services sociaux de l'opposition
officielle, pour votre intervention. Je cède
la parole au ministre de la Santé pour un droit de réplique s'il décide de
l'exercer.
M. Gaétan Barrette
M.
Barrette : Alors, M. le Président, juste quelques remarques finales,
parce que je comprends de l'intervention de notre collègue de Taillon que
sa formation va voter pour le projet de loi. Bien, d'abord, je vais me
permettre de la remercier du fait que — elle l'a bien démontré — lorsque nous travaillons en collaboration, de notre côté, nous sommes toujours
ouverts à bonifier les projets de
loi, et c'est ce que nous avons fait à plusieurs reprises. Et je pense que
c'est une... c'est le travail que nous devons faire et le faire de cette
façon-là.
Une remarque
plus spécifique, M. le Président. En introduction, la députée de Taillon
mentionnait que j'avais refusé
d'utiliser une terminologie différente de «cadavre». Et je peux vous dire, M.
le Président, que c'est quelque chose... c'est une suggestion que j'avais considérée comme étant tout à fait
légitime. Mais, on le sait, M. le Président, les lois sont écrites — puis je le dis pour la population et pour
nous tous et toutes — les lois
sont faites d'une façon extraordinairement neutre en utilisant la langue, la langue française en l'occurrence, et
les lois sont écrites d'une telle façon qu'on doit nommer les choses
d'une façon la plus précise possible, de façon à éviter les ambiguïtés. Et il
peut s'avérer que, dans certains textes de
loi, certaines terminologies puissent apparaître froides, et c'est peut-être le
cas de ce mot, mais le corpus législatif général du gouvernement étant ce qu'il est, une terminologie ne peut pas
changer d'un projet de loi à l'autre, et il doit y avoir une certaine
cohérence.
Alors, je
tiens à souligner, M. le Président, ce que j'ai souligné en commission
parlementaire : nous avons cette obligation-là
d'écriture, qui est historique et qu'on ne peut défaire, tout en mentionnant,
évidemment, tout le respect que nous
avons, de notre côté et de l'autre côté aussi de la Chambre évidemment, quant à
la dépouille des membres des familles qui
ont à vivre cette période-là difficile. Alors, simplement pour indiquer à la
population que les textes doivent être écrits d'une façon précise, aussi
pour eux et elles, de façon à ce qu'ils puissent se retrouver sans ambiguïté.
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Merci, M. le ministre, de votre réplique. Et ça met fin au débat sur le
rapport de la commission.
Mise aux voix du
rapport
Alors, est-ce que
le rapport de la Commission de la
santé et des services sociaux portant
sur le projet de loi n° 66, Loi sur les activités funéraires, est adopté?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Adopté. M. le leader, pour la poursuite des choses.
M.
Fournier : Oui, M. le Président. Telle l'annonce faite à Marie,
vous nous avez annoncé tantôt qu'il y aurait une période où le ministre de la Sécurité publique pourrait revenir en
cette enceinte à 18 heures ce soir. Et donc je suis heureux de lui apprendre que, par mon entremise,
il pourra revenir ici. Et je vous demanderais de suspendre nos travaux jusqu'à 18 heures afin de permettre la tenue
des débats de fin de séance demandée par l'opposition. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
En conséquence, nos travaux sont suspendus... Est-ce que cette motion est
adoptée? Alors, cette motion est adoptée.
Effectivement,
nos travaux sont suspendus jusqu'à 6 heures ce soir pour permettre le
retour du ministre concerné.
(Suspension de la séance à 11 h 53)
(Reprise à 18 h 2)
La Vice-Présidente (Mme Gaudreault) :
Alors, nous allons reprendre nos travaux.
Débats de fin de séance
Ressources allouées à la lutte contre l'exploitation
sexuelle
Et,
tel qu'annoncé précédemment, nous
allons maintenant procéder au débat de fin de séance, qui se fera entre Mme
la députée d'Hochelaga-Maisonneuve et M. le ministre de la Sécurité publique,
notamment concernant les coupures
dans les organismes de lutte contre l'exploitation sexuelle.
Je
vous rappelle que, conformément à l'article 310 du règlement, le député
qui a soulevé le débat et le ministre qui
lui répond ont chacun un temps de parole de cinq minutes, et le député a
ensuite droit à une réplique de deux minutes.
Alors,
Mme la députée d'Hochelaga-Maisonneuve, je vous cède la parole pour un temps de
parole de cinq minutes.
Mme Carole Poirier
Mme
Poirier : Merci, Mme la Présidente. Alors, ce qui nous amène à
ce débat de fin de séance, c'est la situation qui prévaut dans
l'actualité depuis deux semaines, mais ce n'est pas, malheureusement, une
nouvelle actualité.
Vous en êtes la témoin, Mme la Présidente, nous
avons, au Cercle des femmes parlementaires, durant l'automne 2013, tenu une
séance, nous avons tenu une séance de toutes les femmes parlementaires qui
souhaitaient participer et qui avaient la disponibilité de le faire pour parler
de la traite des femmes, parler de la traite de nos jeunes filles, parler de la
traite interne. Et nous avions invité à cet effet Mme Pascale Philibert,
de la DPJ Montérégie, qui d'ailleurs fait toutes les tribunes, dont celle de Tout
le monde en parle en fin de semaine. Nous étions précurseures, Mme la
Présidente. Et nous avons aussi invité à cette tribune Mme Louise Dionne, de CATHII, qui est un
organisme international qui vient en aide aux victimes de la traite humaine.
Nous
avions, lors de ce souper, je vous le rappellerai, les femmes, été choquées,
impressionnées. Et j'arrêterai dans les adjectifs parce que nous avions
un peu la langue à terre, il faut le dire, de savoir que nos petites filles de
13, 14, 15 ans étaient victimes de
proxénètes qui... pour le seul motif, pour le seul motif de faire de l'argent
sur le dos des filles. Nous avions à
cet effet décidé collectivement d'adopter une motion le 6 décembre 2013,
et, Mme la Présidente, je veux juste vous en rappeler un peu le
texte :
«Que l'Assemblée
nationale reconnaisse que la traite des personnes, qui se caractérise par le
fait de recruter, [...]transporter, [...]recevoir,
[...]détenir, [...]cacher, [...]héberger une personne ou [...]exercer un
contrôle, une direction, [...]une influence sur les mouvements d'une
personne en vue de l'exploiter ou de faciliter son exploitation, touche
particulièrement les femmes et les adolescentes; [et]
«Que
l'Assemblée nationale demande au gouvernement de remettre en 2014 son plan
d'action en matière d'exploitation sexuelle...»
C'était clair,
c'était unanime. Il n'y a personne qui s'est levé ici pour dire le contraire.
Tout le monde ici était sensibilisé à
l'importance de ce sujet-là. Aujourd'hui, Mme la Présidente, on doit constater
l'échec. On doit constater une coupure
de 20 millions dans nos centres jeunesse. On doit constater une coupure au
projet Mobilis, à Longueuil. Et je vous
rappellerai qu'on en a entendu parler, du projet Mobilis parce que
Mme Philibert, elle est l'initiatrice de ce projet-là, c'est elle qui est venue nous en parler. Elle nous
avait dit qu'il y avait eu 103 arrestations et condamnations de «pimps»
à Longueuil, juste Longueuil. Ça fonctionne, Mobilis, il faut investir dans des
projets comme celui-là.
On a coupé aussi les programmes
de lutte à l'exploitation sexuelle auprès des adolescentes. Savez-vous ce que
ça fait, Mme la Présidente, L'Anonyme? L'Anonyme rencontre 4 500
enfants dans nos écoles secondaires pour leur dire :
Ayez des rapports égalitaires. Ce que vous voyez sur le Net, ce n'est pas ça,
des rapports égalitaires, ce n'est pas ça,
la sexualité. Ils sont coupés. Plus une cent. 100 000 $ à zéro. Ça, c'est l'oeuvre de l'ancienne ministre de la
Sécurité publique, qui, imaginez-vous
donc, est la nouvelle ministre de la Condition féminine. On peut être rassurés,
je vous le dis. En plus, on a refusé... la même ministre, ministre de la
Sécurité publique, a refusé de donner une escouade mixte aux policiers de
Montréal. Ça, c'est l'oeuvre libérale, Mme la Présidente. Ça, c'est l'oeuvre
libérale.
Et pourtant nous
avions été très clairs dans cette motion, nous avions été très clairs. Nous
avons travaillé, effectivement, à mettre en
place... Quand j'entends le gouvernement dire : Nous avons mis en place
une commission. Vous le savez très bien, Mme la Présidente, j'ai été la
première à me lever ici, en Chambre, la première à me lever pour demander un mandat d'initiative pour qu'on se
parle des vraies affaires. Parce que les vraies affaires, ça s'appelle un
client, un client qui va dans un
motel tout croche avec une petite fille de 13 ans pour abuser de son
corps. Est-ce qu'il ne serait pas
temps que, dans notre société, on ait un vrai débat, un vrai débat sur
l'esclavage sexuel qu'on fait à nos petites filles? 10 personnes qui passent sur la même petite fille
dans un motel, ça ne nous écoeure pas? Des annonces encore dans les
journaux. C'est interdit. La loi est claire au fédéral, c'est interdit. On fait
quoi?
Mme
la Présidente, moi, ce que je demande, c'est de l'action. Je demande de
l'action depuis bien des années. Je demande
de l'action parce que mon seul intérêt, mon seul intérêt là-dedans, c'est que
ça arrête. Je suis outrée de savoir qu'encore aujourd'hui nos petites
filles sont abusées. Merci.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, je vous remercie de votre
intervention, Mme la députée. Maintenant, je cède la parole à M. le
ministre de la Sécurité publique, tout en vous rappelant que vous disposez d'un
temps de parole de cinq minutes.
M. Martin Coiteux
M. Coiteux : Merci, Mme la
Présidente. Alors, évidemment, c'est certain que l'exploitation sexuelle, et
tout particulièrement l'exploitation sexuelle de nos jeunes adolescentes, c'est
un sujet qui est absolument révoltant, c'est quelque chose qui est totalement inacceptable, et
c'est quelque chose qui doit être contré par tous les moyens possibles,
les moyens qui fonctionnent. Puis, en même temps, comme parlementaires,
lorsqu'on est face à une situation comme celle-là,
je pense qu'il est très important de s'élever tous au-dessus de la
partisanerie. Je pense que c'est fondamental. Les Québécois et les Québécoises s'attendent à ce que,
dans un sujet aussi difficile et pénible que celui-là, aussi révoltant que
celui-là, on soit capables, comme membres de
l'Assemblée nationale, de s'élever au-dessus de la partisanerie. Et c'est
vraiment dans cet esprit-là que je vais prendre la parole maintenant.
Alors, il est vrai qu'il y a eu un certain nombre de cas de fugues récemment qui nous ont tous interpelés. Ce n'est
pas que ces fugues sont nouvelles, malheureusement, il y en a. Ce n'est pas que
les cas d'exploitation sont nouveaux, il y
en a malheureusement trop. Chaque
cas est de trop. Mais néanmoins, pour être absolument certains qu'on
prenne les bons moyens, Mme la Présidente, lundi dernier, moi, je
me suis entretenu avec le directeur du Service de police de la ville de
Montréal, M. Philippe Pichet, je me suis entretenu également avec le
directeur du service de police de Laval, M. Pierre
Brochet, je me suis entretenu également avec M. Martin Prud'homme, qui est le
directeur de la Sûreté du Québec,
et j'ai eu l'occasion de discuter des
moyens qui sont utilisés à l'heure
actuelle pour contrer le phénomène du
proxénétisme, pour contrer le
scandale de la traite des personnes et en
particulier des mineurs, pas seulement,
mais particulièrement, parce
que ça nous révolte encore davantage, celui des mineurs.
• (18 h 10) •
Alors, ce n'est pas
qu'il ne se fait pas de travail à l'heure actuelle, Mme la Présidente, au
contraire, il se fait beaucoup de travail. Il y a même des
escouades qui sont dédiées, il y a des équipes qui sont dédiées, qui ont même
conçu des programmes
qui non seulement interviennent en répression, mais également
en prévention, qui font de l'accompagnement auprès des victimes également, qui aident les victimes à gagner suffisamment de confiance, même, pour dénoncer, parce que, lorsqu'elles dénoncent aussi, ça permet de monter une preuve
et d'obtenir des condamnations. Ce que m'ont dit les policiers, c'est qu'au-delà des ressources qui
sont nécessaires, absolument nécessaires pour intervenir dans le domaine, il faut que
tous les intervenants travaillent ensemble. Il faut que les intervenants du
réseau des services sociaux, des centres de jeunesse notamment, travaillent de concert avec les forces
policières. Il faut que, du côté de la justice, aussi, il y ait des gens qui connaissent la réalité de l'exploitation
sexuelle, qui soient dédiés, dans le cas de certains procès, à cette cause-là
pour donner encore davantage confiance aux victimes pour qu'elles puissent
dénoncer.
C'est
donc un programme qui est global. C'est un programme aussi qui interpelle les
groupes communautaires parce qu'il y a beaucoup de groupes
communautaires qui sont actifs dans ce domaine-là et qui font une différence importante dans nos quartiers, dans nos milieux de
vie. Puis d'ailleurs, à ce chapitre, ce n'est pas seulement des ressources
qui sont confiées aux centres de jeunesse,
ce n'est pas seulement des ressources qui sont confiées aux services de police,
il y a des ressources aux groupes
communautaires. Je pense, par exemple, à ce qu'on fait avec le Programme de
financement issu du partage des produits de la criminalité. Alors, c'est
quelque 1 250 000 $ qui ont été distribués en 2015‑2016, cette
année, à plusieurs groupes qui interviennent directement auprès de jeunes de 12
à 25 ans et notamment — et notamment — dans le cas de la prévention
de l'exploitation sexuelle. C'est un travail qui se fait avec des travailleurs
sociaux qui travaillent directement sur le terrain.
Alors, il se fait beaucoup de choses, mais,
comme j'ai eu l'occasion de le dire aujourd'hui, on peut faire
plus et on va faire plus. Et c'est
important non seulement d'en faire plus, mais c'est surtout important
d'en faire mieux. Puis c'est dans ce
contexte-là que ma collègue ministre responsable des Services sociaux... Puis j'étais avec elle lorsqu'elle en a fait
l'annonce. On a annoncé un certain nombre de
gestes immédiats qui vont être complétés par une approche plus globale
très prochainement.
D'abord, il y a une
intervention directe qui est faite au Centre de jeunesse de Laval, d'où un
grand nombre de fugues ont eu lieu récemment, un travail de vérification sur
les processus d'encadrement. Mais elle a aussi convoqué l'ensemble des directeurs de la protection de la jeunesse pour discuter
de l'approche que nous avons en matière d'encadrement des risques, comment on peut faire mieux que ce
qu'on fait à l'heure actuelle. Mais, plus globalement, on est en train de
travailler sur une politique d'intervention,
un programme d'intervention qui va être beaucoup plus global, qui va mettre
en relation les forces policières, les gens
des Services sociaux, la Justice, la Condition féminine, et c'est comme ça
qu'on va pouvoir faire une différence encore plus grande, Mme la
Présidente.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, merci beaucoup, M. le
ministre. Et maintenant, Mme la députée d'Hochelaga-Maisonneuve, vous
disposez d'un temps de parole de deux minutes pour votre réplique.
Mme Carole Poirier (réplique)
Mme
Poirier : Merci, Mme la Présidente. Alors, j'accueille avec
beaucoup d'ouverture... Nous avons déjà travaillé ensemble dans un projet de loi avec le ministre,
et je sais qu'il a de l'ouverture, et je sais qu'il a du coeur. Ça, je le sais.
Mais moi, je veux des résultats, M. le
ministre, je veux des résultats. Nos enfants ont besoin de notre confiance dans
ce dossier-là.
Il
faut interdire les annonces classées à caractère sexuel dans nos journaux. Il
faut qu'il y ait un mot d'ordre de donné
maintenant : C'est criminel. Il faut que, comme ministre de la Sécurité
publique, vous donniez ce message clair. Je ne l'ai pas entendu de votre
part aujourd'hui. Il faut rétablir le programme qui était destiné, justement, à
contrer l'exploitation sexuelle à partir des
fruits de la criminalité. Ce programme-là, votre sous-ministre nous l'a
confirmé, il a été aboli. Les gens de
la CLES ont été coupés, les gens du PIPQ, à Québec, ont été coupés, les gens de
Stella, à Montréal, ont été coupés,
les gens de L'Anonyme ont été coupés. C'est 20 organismes qui sont coupés qui
agissaient directement. Dans
d'Hochelaga-Maisonneuve, M. le ministre, là, les gens qui luttent aux
gangs de rue, là, ont tous été coupés; pas un, pas deux, tous. J'ai
quatre intervenants terrain de moins. C'est le ministère de la Sécurité
publique qui a coupé.
Alors,
ma demande, elle est simple : Rétablissez le fonds, le programme pour la
lutte à l'exploitation sexuelle pour les
groupes. Assurez-vous que ce sont les groupes qui interviennent auprès des
gangs de rue. Moi, je vous invite à regarder, avant vos crédits, qui a reçu des sommes cette année. Je vous incite à regarder ça. Il y a
des endroits où on envoie de l'argent
où je me questionne. Quand, dans Hochelaga-Maisonneuve, on me coupe quatre intervenants terrain qui
luttent contre les gangs de rue et
qui font de la prévention auprès des jeunes filles, bien, c'est là qu'il faut
intervenir, M. le ministre. Merci.
La
Vice-Présidente (Mme Gaudreault) : Alors, merci beaucoup, Mme la
députée d'Hochelaga-Maisonneuve.
Ajournement
Et ceci met
fin à ce débat de fin de séance, et, en conséquence, j'ajourne nos travaux au mardi
16 février, à 13 h 40.
Merci.
(Fin de la séance à 18 h 16)