(Treize
heures quarante-cinq minutes)
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, chers collègues, je vous souhaite une très bonne séance.
Veuillez vous asseoir.
Affaires courantes
Déclarations de députés
Nous
en sommes à la rubrique de la déclaration
des députés, et je cède la parole à M. le député de Maskinongé.
Souligner la Journée des infirmières
et infirmiers auxiliaires
M. Marc H. Plante
M.
Plante : Merci beaucoup, M. le Président. Donc, en ce 5 mai,
j'aimerais souligner la Journée des infirmières et infirmiers
auxiliaires, sous le thème Les infirmières et infirmiers auxiliaires,
profession au-delà des changements.
À
cette occasion, l'ordre veut rappeler l'importance de la contribution de ces
femmes et de ces hommes dans le réseau
de la santé. Il y a plus de 29 000 infirmiers et infirmières
auxiliaires qui prodiguent des soins à la population, tant dans le niveau public que privé, et ce, depuis
plus de 65 ans. C'est une évidence, mais il importe de le rappeler que les
infirmières et infirmiers auxiliaires exercent un métier avec passion. Grâce à
leur professionnalisme et leur approche humaine, leur présence auprès des
personnes malades est rassurante.
Ces
professionnels de la santé accompagnent quotidiennement non seulement les
personnes aux prises avec la maladie,
mais aussi leurs familles. Ils travaillent en étroite collaboration avec les
infirmiers et infirmières et les médecins afin d'offrir des soins de qualité. Il est important de compter sur les
infirmiers et infirmières auxiliaires dans notre réseau de la santé, au
profit de l'ensemble des patients. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Merci à vous, M. le député. M. le
député de Labelle, pour votre déclaration.
Féliciter M. Kevin Bazinet,
gagnant de La Voix
M. Sylvain Pagé
M. Pagé :
Merci, M. le Président. Je désire féliciter chaleureusement le grand gagnant de
l'édition 2015 de l'émission La Voix, M. Kevin Bazinet, originaire
de Mont-Laurier dans la circonscription de Labelle. Cette émission, produite dans plus de 50 pays, suscite
l'engouement partout où elle est diffusée. Au Québec, parmi les milliers de
personnes venues auditionner,
seulement 48 ont été choisies afin de participer à l'émission. Sa voix unique a
rallié 46 % des votes du public
lors de la finale. Kevin a aussi séduit les Québécoises et les Québécois par sa
simplicité et son authenticité. Avouant avoir douté de son talent, de
lui-même et de ses chances de réussite, il a su retrouver sa confiance et se
dépasser pour atteindre la finale de La Voix et remporter les honneurs
de ce prestigieux concours.
Je
me joins à la population afin de lui témoigner notre grande fierté et notre
soutien indéfectible. Nous l'encourageons
à poursuivre son rêve d'une carrière remplie de succès et nous lui disons qu'il
est maintenant un exemple pour tous les jeunes du Québec. Merci, M. le
Président.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Merci à vous, M. le député. Mme la députée de
Bourassa-Sauvé.
Souligner le 50e anniversaire de la
Société Gildonese de Montréal
Mme Rita Lc de Santis
Mme de Santis :
M. le Président, j'ai assisté avec grand bonheur, samedi soir, au gala pour
marquer le 50e anniversaire de la Société Gildonese de Montréal.
Au
début des années 50, de nombreux villageois de Gildone, de la province de
Campobasso au centre de l'Italie, ont
décidé d'émigrer, surtout à Montréal, si bien que de 3 000 habitants
de l'époque il n'en reste que 350 aujourd'hui.
Les
leaders de la communauté, dont plusieurs ont connu de remarquables succès en
affaires, ont fondé en 1965 la société, qui continue d'être fort active
à ce jour.
Félicitations
aux membres de son conseil d'administration, Michele Perrotti, Nicola Di Lillo,
Giuseppe Vitale, Franca Ciccone, Filomena Grassi, Pierina
Farinacci, Antonio Luciano, Antonio Del Balso, Teresa Farinacci Nero, Marie-Lisa Di Lillo Pace,
Domenico Farinacci! Je salue le maire de Gildone, Nicola Vecchiullo, qui nous a
fait l'honneur d'assister à cette magnifique soirée. «Auguri»! Et longue
vie aux Gildonese! Merci.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Merci à vous, Mme la députée. M. le député de Blainville.
Souligner le travail de
l'organisme Phare
des Lucioles qui vient en aide à des
jeunes ayant besoin d'écoute
M. Mario Laframboise
M.
Laframboise : M. le Président, j'aimerais souligner aujourd'hui en
cette Assemblée le travail exceptionnel d'un organisme qui offre de l'écoute à des jeunes de ma circonscription,
soit le Phare des Lucioles de Sainte-Anne-des-Plaines.
Fondé en
mars 2012, le Phare des Lucioles tient ses origines d'un service créé en
2007 à La Maison de la famille de
Sainte-Anne-des-Plaines afin de permettre aux enfants de la troisième à la
sixième année des écoles du territoire de rédiger en toute confidentialité leurs préoccupations, tout en étant
assurés de recevoir dans les jours suivants réponse à leurs questions
par le biais d'une lettre leur étant adressée.
Ainsi, depuis
la mi-mars, le Phare des Lucioles de Sainte-Anne-des-Plaines cumule les
honneurs. En effet, tout récemment, l'organisme était nommé coup de
coeur local lors du gala reconnaissance du Carrefour jeunesse-emploi
Thérèse-De Blainville. Je veux féliciter la fondatrice, présidente et
directrice générale, Mme Sylvie Éthier, qui a reçu récemment le prix du premier ministre du Canada pour son dévouement et
son leadership au sein de notre communauté, ainsi que toute l'équipe du
Phare des Lucioles. Bravo et merci!
• (13 h 50) •
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Merci à vous, M. le député. M. le député de Chomedey, à vous la parole.
Souligner la Journée
mondiale de la
Croix-Rouge et du Croissant-Rouge
M. Guy Ouellette
M.
Ouellette :
Merci, M. le Président. C'est avec un réel plaisir que je souhaite souligner la
Journée internationale de la
Croix-Rouge qui sera célébrée le 8 mai prochain. La Croix-Rouge, division
du Québec, constitue un réseau d'aide humanitaire qui protège et assiste
les victimes de sinistres et de catastrophes naturelles. C'est aussi le
dévouement de 5 000 bénévoles qui déploient des moyens humains et
logistiques importants, et ce, en tout lieu et en tout temps.
Partenaire
principal du ministère de la Sécurité publique dans la gestion du matériel
d'urgence, la Croix-Rouge détient également des ententes de service
réparties dans 764 municipalités québécoises. L'organisme joue un rôle déterminant dans la prévention et le secourisme,
formant annuellement plus de 200 000 enfants et adultes, dont plus de
45 000 jeunes secouristes et gardiens avertis.
Avec une philosophie d'action basée sur la
solidarité humaine et la compassion, la Croix-Rouge mérite toute notre reconnaissance. Je souhaite également
souligner la présence dans la tribune de M. Jean-Claude Bellavance,
président de la Croix-Rouge, division
Québec, et de M. Ghassan Brax, directeur du financement de la Croix-Rouge
canadienne. Bienvenue, messieurs.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le député
de Chomedey. Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Souligner la tenue de
La Virée des ateliers
Mme Manon Massé
Mme
Massé : Merci, M. le Président. La fin
de semaine dernière, j'ai eu la
chance de participer à la grande Virée des ateliers, rue Parthenais,
dans ma circonscription. La Virée des ateliers, c'est une occasion unique où
les artistes et artisans occupent l'édifice
Grover, le Chat des artistes, la coop des Lézarts, ouvrent leurs portes afin de
permettre au grand public de découvrir et de soutenir le bouillonnement
créatif du lieu.
Jouant un
rôle de premier plan dans le développement
économique de Sainte-Marie et de
Saint-Jacques, le Pôle de création culturelle des Faubourgs est aussi un
incontournable identitaire dans ces quartiers. Selon les plus récentes études,
pas moins de 459 entreprises et 11 000 emplois du secteur sont
reliés à la culture et à la création.
Malheureusement,
la spéculation immobilière et le fardeau foncier toujours grandissant font en
sorte que les ateliers d'artiste
abordables y sont de plus en plus rares. J'invite donc le gouvernement et plus
particulièrement le ministre des Affaires
municipales et de l'Occupation du territoire à réfléchir à une solution pour
assurer le développement et la pérennité des lieux de création
abordables à Montréal et ailleurs au Québec.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Merci à vous, Mme la députée. Mme la députée de Mille-Îles.
Souligner la tenue du Colloque
annuel du
Carrefour action municipale et famille
Mme Francine Charbonneau
Mme
Charbonneau :
Merci, M. le Président. J'invite cette Assemblée à souligner avec moi la tenue
de la 27e édition du colloque du
Carrefour action municipale et famille qui se déroulera à Montmagny du 7 au
9 mai prochains. Ce colloque a
notamment pour objectif de recueillir des idées concrètes visant le travail
d'équipe dans les projets touchant l'amélioration
du milieu de vie des familles et des aînés, les saines habitudes de vie et le
développement global des enfants.
Ce
rendez-vous annuel est toujours propice à l'enrichissement des connaissances et
au partage d'idées en vue de l'épanouissement des familles et du
mieux-être des personnes aînées du Québec. Ce colloque est aussi l'occasion de
reconnaître le travail accompli par les municipalités et les MRC en matière de
politique familiale, municipale et de la démarche
Municipalité amie des aînés. Cette reconnaissance permet de souligner le souci
constant d'amélioration des conditions
de vie des citoyens de tous les âges démontré par les municipalités et par les
MRC, leur implication et leur partenariat. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Merci à vous, Mme la députée de Mille-Îles. M. le
député de Borduas.
Souligner la participation d'écoles primaires
de la circonscription de Borduas
au Défi des cubes énergie
M. Simon Jolin-Barrette
M.
Jolin-Barrette : Merci, M. le Président. Aujourd'hui, je souhaite
profiter de cette tribune afin de souligner la participation de nombreuses écoles primaires de la circonscription de
Borduas au Défi des cubes énergie 2015. Le Défi des cubes énergie, qui se déroule du 27 avril au 25 mai, est
une compétition amicale chapeautée par Le Grand Défi Pierre-Lavoie durant laquelle les participants et
leurs familles doivent bouger le plus possible afin d'amasser des cubes d'énergie. Ce concours a pour but de promouvoir
l'activité physique et de favoriser l'adoption de saines habitudes de vie
chez les jeunes.
Ainsi,
M. le Président, je souhaite transmettre mes encouragements et saluer les
élèves des écoles suivantes de ma
circonscription dans leur Défi des cubes énergie, donc : les élèves de
l'école Saint-Mathieu, de l'école Le Tournesol, de l'école au Coeur-des-Monts, de l'école Le Petit-Bonheur, de l'école
Jolivent, de l'école Cedar Street, de l'école La Farandole, de l'école primaire la Pommeraie, de l'école de
l'Aquarelle, de l'école Au-Fil-de-l'Eau, de l'école Notre-Dame, de l'école Mountainview, de l'école Georges-Étienne-Cartier,
de l'école Saint-Charles, de l'école Saint-Denis et de l'école de
l'Amitié.
Donc, à tous, un très
bon défi 2015! Merci, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Merci à vous, M. le député de Borduas. M. le
député de Fabre, pour votre déclaration.
Rendre hommage à Mme Marie-Noëlle Bourque, chorégraphe,
et à M. Raúl Herrera, danseur et concepteur d'éclairage,
pour leur engagement artistique
M. Gilles Ouimet
M.
Ouimet (Fabre) : M. le Président, deux artistes engagés de
chez moi, la circonscription de Fabre, sont les vedettes de ma déclaration d'aujourd'hui : la chorégraphe
Marie-Noëlle Bourque et le danseur et concepteur d'éclairage Raúl
Herrera.
Ces
deux artistes se sont connus au sein de la troupe Les Sortilèges Danses du
monde. Ils ont eu la chance de vivre pendant quatre ans l'aventure du
spectacle Zaia du Cirque du Soleil à Macao.
En
2012, ils sont venus s'installer dans Sainte-Dorothée, le quartier d'enfance de
Mme Bourque, pour y fonder leur petite famille. Mme Bourque et
M. Herrera ont grandement contribué à la conception et à la réalisation
du spectacle Voix, qui a été présenté en mars dernier à Montréal. Ce
spectacle donnait la voix à cinq femmes,
cinq réalités.
En
plus de leurs carrières, Mme Bourque et M. Herrera mettent leurs
talents au service de notre communauté en donnant des cours de danse aux
services de loisirs locaux.
Bravo,
Mme Bourque et M. Herrera! Continuez à nous émerveiller à travers vos
créations et merci de partager votre passion avec nos concitoyens de
Fabre. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Merci à vous, M. le député. M. le député de
Saint-Jérôme, pour votre déclaration.
Féliciter l'équipe du journal
étudiant Le Trouble-Tête,
du cégep de Saint-Jérôme, primée au concours
Le Devoir de la presse étudiante
M. Pierre Karl Péladeau
M.
Péladeau : M. le Président, lors de la soirée organisée par Les Amis
du Devoir, Le Trouble-Tête, le journal étudiant du cégep de Saint-Jérôme, s'est démarqué dans le cadre du
concours Le Devoir de la presse étudiante en raflant tous les prix dans
la catégorie Collégial.
Fondé
en 2010, soit 18 mois suivant l'implantation du profil Journalisme et communications, Le Trouble-Tête
publie annuellement deux éditions, en plus des nouvelles diffusées via son site
Internet.
Félicitations
à toute l'équipe de Trouble-Tête, à Loïc Barsalo-Plante et à Gabrielle
Morin-Lefebvre, les deux
récipiendaires des prix Coup de coeur, à Mariève Desjardins, enseignante au
département de français et qui encadre l'équipe de rédaction, et à
Maxime Doyon-Laliberté, un des deux rédacteurs en chef, à qui j'ai d'ailleurs
eu le plaisir d'accorder une entrevue.
La presse étudiante,
M. le Président, est à l'image de la jeunesse du Québec, fougueuse et
passionnée. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Merci à vous, M. le député de Saint-Jérôme.
Voilà qui met un
terme à la rubrique Déclarations de députés. Et je suspends les travaux de
l'Assemblée quelques instants.
(Suspension de la séance à
13 h 57)
(Reprise à 14 h 16)
Le Président :
Mmes, MM. les députés, bon début de semaine. Nous allons nous recueillir
quelques instants.
Merci. Veuillez vous
asseoir.
Nous poursuivons les
affaires courantes. Aujourd'hui, il n'y a pas de déclarations ministérielles.
Présentation de projets de loi
À la rubrique
Présentation de projets de loi, M. le leader du gouvernement.
M. Fournier :
Je vous demanderais d'appeler l'article a, M. le Président.
Projet de loi n° 43
Le
Président : Alors, à l'article a du feuilleton, M. le ministre
du Travail, de l'Emploi et de la Solidarité sociale présente le projet de loi n° 43, Loi
favorisant l'information sur la dangerosité des produits présents en milieu de travail
et modifiant la Loi sur la santé et la sécurité du travail. M. le ministre.
M. Sam Hamad
M.
Hamad : Merci, M. le Président. Ce projet de loi modifie la
Loi sur la santé et la sécurité du travail et certains règlements pris par son implication afin, principalement,
d'y remplacer le concept de produit contrôlé par celui de produit dangereux et de prévoir les modalités
d'identification de ce produit, de même que les exigences de formation et
d'information données aux travailleurs, par les employeurs, à l'égard de
celui-ci.
Le
projet de loi remplace le Règlement sur l'information concernant les produits
contrôlés par le Règlement sur l'information concernant les produits
dangereux. Ce dernier règlement prévoit notamment les règles qui encadrent l'étiquetage, les fiches de données de sécurité et
l'affichage des données de sécurité de ces produits dangereux, les
demandes d'exemption de divulgation de renseignements ainsi que le programme de
formation et d'information des travailleurs.
Le
projet de loi prévoit enfin des dispositions de concordance et de nature
transitoire, notamment en permettant aux
employeurs, jusqu'au 1er décembre 2018, de procéder aussi sur un lieu de
travail des produits dont l'étiquetage est conforme à l'ancien code
réglementaire.
Il est simple, le
projet de loi, M. le Président.
Le Président :
Je vois ça. Est-ce que l'Assemblée accepte d'être saisie de ce projet de loi?
Madame...
Mme
Maltais :
...est-ce que nous allons... Est-ce que le gouvernement a l'intention de tenir
des consultations particulières sur ce projet de loi?
Le
Président : Monsieur...
M.
Fournier : ...effectivement, avec les partis d'opposition, puis
on pourrait prévoir quelques groupes, M. le Président.
Le Président :
M. le leader du gouvernement.
M. Fournier :
Oh! excusez.
Mise aux voix
Le Président :
Alors, l'Assemblée accepte d'être saisie de ce projet de loi? C'est adopté?
Deuxième projet.
M. Fournier :
L'article b, M. le Président, s'il vous plaît.
Projet de loi n° 44
Le
Président : Alors, à l'article b du feuilleton, Mme la ministre
déléguée à la Réadaptation, à la Protection de la jeunesse et à la Santé
publique présente le projet de loi n° 44, Loi visant à renforcer la lutte
contre le tabagisme.
Mme Lucie Charlebois
Mme
Charlebois : Merci, M. le Président. Alors, ce projet de loi
modifie la Loi sur le tabac afin de restreindre davantage l'usage du tabac, tant dans les lieux fermés qu'à l'extérieur.
À ce titre, il interdit notamment de fumer dans les véhicules
automobiles lorsqu'un mineur de moins de 16 ans y est présent ainsi que sur les
terrasses. Il applique également aux lieux
fermés qui accueillent le public l'interdiction de fumer dans un rayon de neuf
mètres de toute porte communiquant avec ces lieux.
Le
projet de loi étend par ailleurs le champ d'application de la loi à la
cigarette électronique en assimilant cette dernière au tabac et encadre l'usage du tabac dans certains lieux,
notamment en établissant des normes pour l'aménagement d'abris
extérieurs pour fumeurs.
Le
projet de loi resserre les normes applicables au commerce du tabac, entre
autres en interdisant la vente au détail ou la distribution des produits du tabac comportant une saveur ou un
arôme autres que ceux du tabac et en interdisant aux adultes d'acheter
du tabac pour les mineurs.
De
plus, le projet de loi édicte de nouvelles dispositions pénales, hausse le
montant des amendes déjà prévues par cette loi et renforce certaines
autres dispositions pénales par une responsabilisation accrue des
administrateurs et dirigeants des personnes morales, sociétés ou associations
et/ou des employeurs.
Finalement,
le projet de loi contient des dispositions modificatives, transitoires et
finales, nécessaires à la mise en oeuvre de cette loi. Merci, M. le
Président.
• (14 h 20) •
Le
Président : Est-ce que l'Assemblée accepte d'être saisie de ce projet de loi? Mme la leader de l'opposition.
Mme
Maltais :
M. le Président, c'est évident, à la lecture du projet de loi, que nous allons sûrement
avoir des consultations particulières.
Le Président :
M. le leader du gouvernement.
M. Fournier :
Très certainement, M. le Président. Encore une fois, on discutera, mais je
pense qu'il y a lieu, effectivement, d'avoir de bons échanges.
Mise aux voix
Le
Président : Alors, je comprends que l'Assemblée accepte d'être
saisie de ce projet de loi? Une anticipation non prévue.
Dépôt de documents
À la rubrique Dépôt
de documents, Mme la ministre du Tourisme.
Rapport annuel du Parc olympique
Mme
Vien : M. le Président, je dépose le rapport annuel de gestion
2014 de la Régie des installations olympiques.
Le Président :
Ce document est déposé.
Lettre de la leader de l'opposition
officielle
concernant la décision sur la recevabilité de
la motion de scission du projet de loi n° 28
Pour
ma part, je dépose une lettre que m'a adressée Mme la leader de l'opposition
officielle dans laquelle elle me fait
part de certaines interrogations en lien avec la décision rendue le 24 février
dernier par Mme la vice-présidente de
l'Assemblée sur la recevabilité de la motion de scission présentée dans le
cadre de l'étude du projet de loi n° 28. Je devrais être bon pour
donner une réponse probablement demain. Je vais essayer de faire ça pour
demain.
J'ai reçu préavis d'une
motion, deuxièmement...
Une voix :
...
Le Président :
Pardon? Oui, M. le leader.
M. Fournier :
Pensez-vous qu'il serait possible d'en avoir une copie?
Le Président :
De quoi? De ma réponse ou de la...
M. Fournier :
J'oserais dire des deux, M. le Président, quand elles seront prêtes.
Le
Président : Vous voulez avoir des copies de tout? Très bien.
Bien oui! Ça me fait plaisir de vous dire que je viens de le déposer. Alors, je
vous en donne tout de suite une copie, et je vais faire un dépôt, demain, de ma
lettre, et je vais vous la déposer en même temps, tout le monde.
Des voix :
...
Le
Président : Ne sortez pas tout de suite. Ne sortez pas tout de
suite, je serais un peu triste d'être tout seul ici.
Préavis d'une motion des
députés de l'opposition
Alors,
j'ai reçu aussi préavis d'une motion qui sera inscrite dans le feuilleton de
demain, aux affaires inscrites par les
députés de l'opposition. Conformément à l'article 97.1 du règlement, je dépose
copie du texte de ce préavis.
Il n'y a pas de dépôt
de rapports de commissions.
Dépôt de pétitions
À la rubrique Dépôt
de pétitions, M. le député de René-Lévesque.
Maintenir la prime de rétention pour les professionnels
en soins et l'étendre à la totalité du
territoire de la Côte-Nord
M.
Dufour : Merci, M. le Président. Alors, je dépose l'extrait
d'une pétition adressée à l'Assemblée nationale, signée par 598
pétitionnaires. Désignation : citoyens et citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués
sont les suivants :
«Attendu
que, dans le cadre de la négociation pour le renouvellement de la convention
collective dans les secteurs public
et parapublic, le gouvernement souhaite abolir les primes de rétention,
notamment pour les professionnels en soins de la Basse-Côte-Nord;
«Attendu
que l'abolition de ces primes nuirait fortement à l'attraction et à la
rétention de professionnels en soins dans la région de la
Basse-Côte-Nord;
«Attendu
que l'abolition des primes de rétention aurait un effet néfaste sur la qualité
et l'accessibilité aux soins pour les citoyens de la région;
«Et l'intervention
réclamée se résume ainsi :
«Nous, soussignés,
réclamons que le gouvernement du Québec revienne sur sa volonté d'abolir les
primes de rétention et lui demandons d'étendre
ces primes sur la totalité du territoire de la Côte-Nord afin de favoriser
l'attraction et la rétention de professionnels en soins dans l'ensemble
de la région.»
Je certifie que cet
extrait est conforme à l'original de la pétition.
Le Président :
L'extrait de cette pétition est déposé.
Il n'y a pas de
réponses orales aux pétitions.
Intervention portant sur
une violation de droit ou de privilège
Décision de la
présidence sur la recevabilité de la question de
droit ou de privilège soulevée le 16 avril 2015 sur la hausse
des tarifs de garde par des commissions scolaires
avant l'adoption du projet de loi n° 28
Et je suis
prêt à rendre maintenant ma décision concernant la question de la violation de
droits et de privilèges soulevée le 15 avril 2015 par Mme la leader de
l'opposition officielle.
Dans sa lettre, elle soutient que les
commissions scolaires des Draveurs, des Portages-de-l'Outaouais, au Coeur-des-Vallées et des Rives-du-Saguenay
auraient commis un outrage au Parlement en se prévalant des dispositions
du chapitre VI du projet de
loi n° 28, Loi concernant principalement la mise en oeuvre de
certaines dispositions du discours sur
le budget du 4 juin 2014 et visant le retour à l'équilibre budgétaire en
2015‑2016, et ce, avant l'adoption de ce projet de loi par l'Assemblée.
Avant d'en
venir à l'analyse de la question de privilège soulevée, j'aimerais d'abord
rappeler les grands principes de droit parlementaire concernés et la
manière dont la présidence traite une telle question.
Un outrage au
Parlement est un acte ou une omission qui a pour effet d'entraver les travaux
de l'Assemblée ou de ses membres ou
de porter atteinte à leur autorité ou à leur dignité. Il a été établi par la
jurisprudence que le fait de se prévaloir
de dispositions législatives toujours à l'étude de l'Assemblée nationale peut
constituer un acte de la nature d'un outrage
au Parlement. Tel pourrait être le cas si, par un tel acte, on laissait croire
qu'un projet de loi a force de loi dans des publicités ou des communications
d'information, comme cela fut d'ailleurs le cas en 2013, alors que certaines commissions scolaires avaient laissé croire à la
mise en place de classes de maternelle quatre ans alors que le projet de loi
à ce sujet était toujours à l'étude à l'Assemblée.
Toutefois, dans le cas dont je suis saisi ici,
il ne s'agit pas de cela. En effet, la question à trancher ici consiste plutôt à déterminer si on s'est servi de
dispositions législatives encore à l'étude à l'Assemblée pour poser des gestes
qui découleraient de l'application du projet de loi.
Je rappelle
également qu'à ce stade-ci le rôle du président n'est pas de déterminer s'il y
a eu ou non un outrage au Parlement
mais plutôt de déterminer si les faits soumis peuvent constituer à première vue
un outrage au Parlement. En d'autres
mots, la présidence doit déterminer si les faits sont suffisamment probants
pour permettre, le cas échéant, à la Commission
de l'Assemblée nationale et à l'Assemblée de poursuivre le processus afin de
déterminer s'il y a eu ou non véritable
outrage au Parlement. Lorsque la présidence analyse une question de privilège
qui fait référence à l'utilisation d'une
disposition législative encore à l'étude, elle tient d'abord compte des faits
soumis par l'auteur de cette question, ce qui inclut les éléments
soulevés dans la lettre de même que les pièces jointes. Ensuite, le cas
échéant, le président tiendra compte d'arguments soumis par les leaders
parlementaires et les autres députés qui désirent intervenir sur la question.
Cette étape n'est pas obligatoire. Par contre, lorsqu'il s'agit de déterminer
si on s'est prévalu ou non d'une disposition législative encore à l'étude, la
présidence doit rechercher si on ne s'est pas plutôt prévalu d'un pouvoir
habilitant déjà existant. Dans ce contexte, la présidence pourra juger
pertinent d'avoir un éclairage supplémentaire.
Je vous
rappelle que le rôle de la présidence en matière d'interprétation législative
se limite généralement aux règles de
droit parlementaire contenues dans une loi. Bien entendu, il arrive que la
présidence ait à étendre ce pouvoir d'interprétation
d'une disposition législative pour les fins de l'application d'une règle de
procédure parlementaire, comme, en
l'espèce, pour déterminer si l'on s'est prévalu d'une disposition d'un projet
de loi ou d'un pouvoir habilitant existant. Cette analyse par la présidence n'est pas toujours évidente, car,
contrairement aux tribunaux, le champ de compétence de la présidence se
limite presque exclusivement à l'interprétation des règles du droit
parlementaire.
Cela dit, il
ne saurait être question d'imposer un fardeau de preuve nouveau sur les épaules
de quiconque. Bien entendu, la présidence cherchera toujours à savoir si une
disposition législative existante est à la base du geste reproché. Cependant, la situation n'est pas toujours
limpide, et c'est dans ce contexte qu'un éclairage supplémentaire est
souhaitable et parfois nécessaire. Il
peut être dans l'intérêt de la ou des personnes visées par une question de
privilège que la présidence bénéficie
du plus grand éclairage possible avant de rendre une décision. À cet égard, une
affirmation selon laquelle la loi en
général permet ou ne permet pas de faire une chose sans en préciser davantage
les fondements n'est pas très révélatrice.
J'en viens
maintenant à l'analyse de présent cas. D'abord, selon la leader de l'opposition
officielle et le leader du deuxième
groupe d'opposition, les commissions scolaires précitées auraient commis un
outrage au Parlement en se prévalant
de dispositions du projet de loi n° 28 afin de hausser leurs tarifs de garde en date du 1er avril dernier,
c'est-à-dire avant que ce projet de loi ne soit adopté par l'Assemblée le 20 avril dernier.
Pour appuyer leur position, ils citent une lettre du 27 mars 2015 du sous-ministre adjoint au soutien aux
réseaux et aux enseignants du ministère de l'Éducation, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, dans
laquelle il mentionne, et je cite : «Dans l'éventualité où le projet de
loi n° 28 [...] n'était pas adopté avant le 31 mars 2015, il serait à
propos de retarder, jusqu'à la date de son adoption, l'augmentation des tarifs de
garde suggérée par celui-ci. En effet, une augmentation, qui serait effective
avant l'adoption du projet de loi, pourrait être contestée par les
utilisateurs.» Fin de la citation.
La
leader de l'opposition officielle se rapporte, de plus, à un communiqué du
14 avril 2015 de la commission scolaire des Draveurs référant à cette
communication, demandant d'attendre que la loi soit adoptée pour procéder à
l'augmentation de frais de garde à 8 $. Elle soutient enfin que les règles
budgétaires pour l'année scolaire 2014‑2015 prévoient
expressément que, pour recevoir leurs allocations, les commissions scolaires ne
doivent pas exiger une contribution financière
des parents qui dépasse le tarif quotidien déterminé par le gouvernement du
Québec pour les centres de la petite enfance.
Pour toutes ces raisons,
la leader de l'opposition officielle et le leader du deuxième groupe
d'opposition affirment qu'il existe un lien
clair entre les dispositions du projet de loi n° 28 et l'augmentation des
tarifs de garde et que... celui-ci a eu lieu avant l'adoption dudit
projet de loi, un outrage au Parlement a été commis.
Quant au leader du gouvernement, il affirme qu'une
simple lecture du chapitre VI du projet de loi n° 28 suffit pour conclure à l'absence d'outrage. En effet, il
allègue que ce chapitre contient des dispositions modifiant la Loi sur les
services de garde éducatifs à l'enfance, une
loi qui ne s'applique qu'aux CPE et non aux services de garde en milieu
scolaire, ces derniers étant plutôt
régis par la Loi sur l'instruction publique. À cet égard, il a porté à mon
attention l'article 2 de la Loi
sur les services de garde éducatifs à l'enfance, qui mentionne, et je
cite :
«2. La
présente loi s'applique aux centres de la petite enfance, aux garderies et aux
personnes reconnues à titre de
responsable d'un service de garde en milieu familial ainsi qu'aux bureaux
coordonnateurs de la garde en milieu familial agréés par le ministre.
«Elle ne s'applique pas :
«[...]3° à
une commission scolaire ou à un établissement d'enseignement privé qui fournit
un service de garde en milieu scolaire au sens de la Loi sur
l'instruction publique (chapitre I-13.3) ou de la Loi sur l'enseignement
privé (chapitre E-9.1).» Fin de la citation.
• (14 h 30) •
Selon le
leader du gouvernement, les tarifs de services de garde en milieu scolaire
seraient donc plutôt fixés par un
mécanisme prévu dans la Loi sur l'instruction publique. Comme il l'a exposé,
l'article 472 de la loi, qui... prévoit que c'est le ministre de l'Éducation qui, et je cite, «établit annuellement
[...] des règles budgétaires pour déterminer le montant des dépenses de fonctionnement, d'investissement
et de service de la dette qui est admissible aux subventions à allouer aux commissions scolaires». Fin de la citation. De
plus, le leader affirme qu'en vertu de ces règles budgétaires ce sont
les commissions scolaires elles-mêmes qui sont responsables de déterminer leurs
tarifs de garde, la limite du tarif imposée par le gouvernement pour les CPE
n'étant qu'une condition à l'obtention de l'allocation gouvernementale.
Enfin, quant
à la lettre du sous-ministre adjoint, le leader du gouvernement affirme que la
mise en garde concernant l'à-propos
de retarder la hausse des tarifs de garde en milieu scolaire, s'effectuant
historiquement en concordance avec celles
des CPE, elle avait pour but d'éviter toute contestation basée non pas sur la
légalité, mais bien sur l'opportunité d'effectuer ces hausses.
Il cite
également une autre lettre du 5 février 2015 du sous-ministre adjoint, qui
n'était pas de nature publique, dans
laquelle ce dernier confirme que c'est conformément à la publication, le
2 décembre 2014, du Point sur la situation économique et financière du Québec, automne 2014, que l'augmentation des
tarifs pour les services de garde en milieu scolaire pouvait avoir lieu
à compter du 1er avril.
Après analyse des dispositions du projet de loi
n° 28 et à la lumière des arguments qui m'ont été soumis, je constate que le chapitre VI du projet de loi
n° 28 concerne la contribution exigible pour les services de garde
éducatifs à l'enfance subventionnés.
Ce chapitre modifie la Loi sur les services de garde éducatifs à l'enfance
ainsi que le Règlement sur la
contribution réduite. Par contre, aucune disposition de ce projet de loi ne
concerne les commissions scolaires. Les tarifs de services de garde en milieu scolaire ne sont donc pas
déterminés par cette loi ou par le règlement pris en vertu de cette loi, mais plutôt en vertu de la Loi sur
l'instruction publique. En effet, les dispositions de la Loi sur l'instruction
publique prévoient notamment qu'une
commission scolaire doit, à la demande d'un conseil d'établissement d'une école,
assurer les services de garde. Elle peut
exiger une contribution financière de l'utilisateur de ces services, et le
montant de cette contribution est
prévu dans une politique que la commission scolaire adopte après consultation
du comité de parents.
À la lecture
de ces dispositions, j'en comprends que la fixation des tarifs des services de
garde en milieu scolaire relève des
commissions scolaires elles-mêmes et que le projet de loi n° 28 ne modifie
rien à cet égard. Il ressort, de plus, des
documents auxquels m'a référé le leader du gouvernement que ce sont les règles
budgétaires établies en fonction de cette
loi qui déterminent notamment le montant de l'allocation auquel les commissions
scolaires ont droit pour chaque enfant
inscrit au service de garde. Elles assujettissent cependant le versement de
cette allocation au respect de certaines conditions, dont l'une voulant que la contribution financière exigée des
parents pour le service de garde ne dépasse pas un certain montant. Cette limite, fixée à 5 $
par jour dans les règles budgétaires pour l'année scolaire 1998‑1999, a été
portée à 7 $ par jour pour
l'année scolaire 2004‑2005. Puis, pour l'année 2014‑2015, le montant maximal de
la contribution scolaire a été explicitement lié au tarif fixé par les
CPE.
En
conséquence, malgré la communication du sous-ministre adjoint qui réfère à
l'adoption du projet de loi n° 28, la présidence ne peut en arriver à la conclusion que les commissions
scolaires qui ont augmenté leur tarif de service de garde avant l'adoption du projet de loi se sont prévalues des
dispositions du chapitre VI au sens de notre jurisprudence. Bien que la contribution exigible pour les
services de garde en milieu scolaire soit liée à celle des CPE, elle ne l'est
pas en raison des dispositions du
projet de loi, mais plutôt par les règles budgétaires établies par le
gouvernement, que les commissions scolaires suivent.
Il découle de
cette analyse que la question de privilège est irrecevable, puisque je ne peux
conclure à première vue qu'on se
serait prévalu de dispositions du projet de loi n° 28 pour poser des
gestes, laissant présager que le projet de loi avait force de loi.
En terminant,
compte tenu de l'importance, comme je l'ai mentionné, des plaidoiries des
leaders parlementaires pour éclairer
la présidence sur de telles questions et afin que ceux-ci puissent s'y préparer
adéquatement sans être pris par surprise,
je trouve légitime la position du leader du gouvernement de réfléchir à
l'opportunité de modifier nos règles afin que toute question de privilège signalée par écrit à la présidence soit
aussitôt transmise aux autres groupes parlementaires pour les en informer. Je m'engage donc à soumettre
cette suggestion au groupe de réflexion formé au début de la législature.
Merci.
Mme
Maltais :
M. le Président.
Le Président : Mme la leader
de l'opposition.
Mme
Maltais :
Quelques mots, simplement. Nous comprenons bien votre décision, tout à fait,
qui dit que, malgré qu'un
sous-ministre ait écrit que c'était dans l'éventualité où le projet n° 28...
qu'il ne fallait... dans l'éventualité où le projet de loi ne serait pas adopté, qu'il ne fallait pas hausser les
coûts. Vous dites bien : Cette hausse de coûts est inscrite non pas
dans une loi, mais dans une règle budgétaire. Donc, malgré cette lettre du
sous-ministre adjoint, vous nous rappelez
que le privilège parlementaire existe toujours par une loi mais que, dans ce
cas-ci, ce n'est pas la loi. Mais je comprends
bien qu'il y a effectivement un lien entre les tarifs des CPE et l'augmentation
prévue dans la loi n° 28, mais ce n'est pas dans la loi, c'est dans
les règles. Je comprends bien que c'est là-dessus que vous faites la
différence?
Le Président : M. le leader
du gouvernement.
M.
Fournier : Je vais me permettre de répondre pour vous, M. le
Président, puisque, dans la décision que vous venez de rendre, qui me semble très juste et très concordante avec la
jurisprudence, vous procédez à une vérification de la loi habilitante au geste reproché, ce qui est
effectivement ce qui doit être vérifié. Dans ce cas-ci, ce n'est pas parce que
c'est une règle ou une loi, c'est une règle
qui découle d'une autre loi et non pas de la loi sur les centres de petite
enfance.
Donc, conséquemment, ce n'est pas une question
de règles, c'est une question de loi, et, prima facie, pour la personne qui faisait l'accusation d'outrage, il
était facile de lire le projet de loi n° 28 pour s'apercevoir que ça ne le visait pas. Et je vous laisse donc aussi avec la question
que je vous posais, M. le Président, sur l'utilisation de l'outrage lorsqu'à sa face même et de
façon très facile on peut constater que les commissions scolaires ne sont pas
visées — vous en
avez fait une démonstration très facile : Qu'en est-il de ces
accusations-là, qui blessent et affectent, dans ce cas-ci, des commissions
scolaires, des accusations qui ne tenaient pas la route à sa face même, M. le
Président?
Alors, je
vous laisse avec cette question-là, parce que, de toute évidence, on ne peut
pas utiliser des questions de privilège comme celle-là sans considérer
les effets qu'ils peuvent avoir.
Le
Président : À la première question qui m'a été posée par le
leader du gouvernement, je répondrai ceci : Je pense que, oui, effectivement, il y a des lois
habilitantes qui faisaient en sorte d'empêcher la possibilité d'une violation
de droit ou de privilège. Toutefois, j'ai
aussi compris... je pense comprendre, en tout cas, que la conclusion qu'on peut
tirer à partir des règles
budgétaires, c'est qu'effectivement les commissions scolaires peuvent augmenter
leurs tarifs comme elles le veulent, mais il y aurait un ajustement qui
serait donné par le ministère de l'Éducation éventuellement à l'organisation
des crédits, ce qui évidemment n'est pas du ressort de la présidence.
Quant à la
question soulevée par le leader du gouvernement, je pense, et je répète aussi
ce que je j'ai dit dans mon jugement, il est extrêmement utile pour la
présidence d'avoir la qualité des plaidoiries que vous avez faites pour nous permettre puis pour me permettre, dans mon cas en
tout cas, de pouvoir tirer des conclusions comme celle que j'ai pu tirer.
Et, si ça a l'air, à sa face même, évident
qu'une question comme celle-là n'a pas d'intérêt concernant une violation de
droit ou de privilège, bien je pense qu'il est préférable de le plaider,
plaider effectivement cette réalité-là de façon à permettre à la présidence de pouvoir tirer une conclusion qui est plutôt
éclairée, davantage éclairée que si on n'a pas de concours à ce niveau-là. Et je pense que la
présidence ne peut pas non plus empêcher quiconque dans cette salle ou dans
cette Chambre de pouvoir éventuellement,
lorsqu'il s'en sent l'obligation, soulever une question de droit ou de
privilège. On ne peut pas empêcher cette dimension-là de notre droit
parlementaire d'y arriver.
Maintenant,
ceci étant dit, tout le monde, tous les parlementaires ici peuvent, s'ils en
ont l'intention, soulever une question
de droit ou de privilège, et moi, je devrai évidemment, comme président, être à
l'écoute de cette question-là et, encore une fois, vos arguments sur le
cas si jamais cette situation-là se retrouve. D'autres commentaires? D'autres
commentaires?
S'il n'y a pas d'autre commentaire, nous allons
continuer. Voilà, je suis votre conseil.
Questions et réponses orales
Alors, nous
en sommes maintenant à la période de questions et de réponses orales, et je
cède la parole à M. le chef de l'opposition officielle.
Décision de la Cour d'appel en matière de
langue d'affichage des commerces
M. Stéphane Bédard
M.
Bédard : Merci, M.
le Président. On sait que le premier ministre est vite à déléguer ses responsabilités
premières. On l'a vu pour les travailleurs étrangers temporaires, il faut
maintenant contacter notre député fédéral. Alors, c'est ce que je me suis
empressé de faire, d'ailleurs. Il y a un sujet par contre qu'il ne peut pas
déléguer, M. le Président, c'est le dossier
de la langue. Puis, s'il veut s'en convaincre, qu'il regarde la fresque en haut
de moi, c'est un des premiers débats
qu'on a eus : le droit de parler français dans cette Assemblée. Donc, ça,
on ne peut pas le déléguer ni à un député fédéral et encore moins au
premier ministre canadien.
Le
premier ministre, je lui ai posé la question la semaine passée. On a eu un
jugement qui fait reculer la Charte de la langue française, le visage
français du Québec par l'affichage. Ce jugement déclaratoire dit clairement que
les entreprises peuvent maintenant
contourner l'esprit de la loi et faire en sorte de s'afficher en anglais, alors
qu'auparavant nous avions des bons exemples, même, Bureau en Gros est un
bel exemple, mais d'autres qui utilisaient leurs noms, comme les cafés Starbucks, donc. Et nous souhaitons le préserver parce
qu'il en va du visage français du Québec, puis on n'attendra pas d'avoir
une crise linguistique pour le faire.
Alors,
j'imagine que le premier ministre a pris soin de regarder le jugement, il n'est
pas très long, une dizaine de pages. C'est pas mal le jugement de la Cour supérieure qui est à la base, alors. Avec ses juristes, il a pris le temps de voir
les conséquences de ce jugement.
Peut-il nous
dire aujourd'hui s'il souhaite amender la loi pour s'assurer de
préserver le caractère français dans l'affichage au Québec, M. le
Président?
• (14 h 40) •
Le Président : M. le premier
ministre.
M. Philippe Couillard
M.
Couillard : M. le Président, la réponse va être essentiellement la même que la semaine dernière, mais avec
le même préambule dans la réponse, c'est qu'il n'y a pas de crise linguistique
au Québec. Le français fait de grands progrès
encore aujourd'hui au Québec, le visage français du Québec
est bien assuré. On parle de sept ou huit entreprises, sur un total beaucoup plus élevé, qui, malheureusement, n'ont pas eu la politesse élémentaire vis-à-vis leurs clientèles
d'indiquer un petit rappel de leur connaissance de la réalité française du Québec.
Alors, on l'a reçu, le jugement écrit. Il est actuellement
en analyse au ministère de la Justice notamment pour évaluer les possibilités
d'aller en appel. Sur la question d'un changement législatif, M. le Président,
je l'ai dit, on ne prendra pas cette
décision sur un coin de table ou parce
que mon collègue,
avec tout le respect que je lui dois, me pose la question aujourd'hui.
En temps et lieu, on fera part de notre décision.
Le Président : Première
complémentaire, M. le chef de l'opposition.
M. Stéphane Bédard
M.
Bédard :
Alors, M. le Président, je viens de comprendre qu'on ne légifère ici qu'en
période de crise. Ça, c'est la première chose que j'entends. C'est assez
étonnant.
Donc, on va attendre une crise sur l'affichage
pour légiférer, ce qui est plutôt étonnant. C'est calme. Il y a un jugement déclaratoire par contre qui a des
impacts. Il y a des impacts pour les entreprises nommées mais pas pour toutes
les entreprises au Québec. Alors, le
jugement a quelques pages, là. Je peux lui en parler. On peut prendre le temps
de le lire, tous les deux, M. le
Président. C'est relativement simple. Ce que ça dit, c'est que, le législateur,
s'il pense qu'il faut fermer la brèche, c'est à lui à agir.
C'est ce que dit le jugement, tout simplement.
Est-ce qu'il compte agir rapidement?
Le Président : M. le premier
ministre.
M. Philippe Couillard
M.
Couillard : M. le Président,
je veux encore réfléchir, réfléchir, oui, certainement mais répéter qu'on
n'élimine aucune alternative, y
compris celle d'un changement législatif. Mais c'est un sujet important. Ce
n'est pas souvent dans notre histoire
que cette loi importante est révisée. On veut bien évaluer d'abord le contenu
du jugement sur la possibilité ou non d'aller en appel, sur le type
d'intervention législative possible, faisable et à faire éventuellement.
Je note par
ailleurs que nos collègues, alors qu'ils sont passés au gouvernement, alors
qu'ils étaient majoritaires il y a
quelques années et au cours des 18 mois dans lesquels ils ont exercé la
responsabilité gouvernementale, n'ont jamais une seule fois soulevé cette question. Alors, on va se donner le temps
d'y réfléchir correctement, mais je veux répéter, je veux répéter, M. le
Président...
Le Président : En terminant.
M. Couillard : ...je veux répéter,
M. le Président, que, malgré les tentatives relativement peu subtiles de mon
collègue, j'affirme que le français se porte...
Le Président : Deuxième
complémentaire, M. le chef de l'opposition.
M. Stéphane Bédard
M.
Bédard :
Gros malaise du premier ministre quand on parle de français, honnêtement.
Chaque premier ministre porte sa
responsabilité de faire avancer le français. Est-ce que c'est la faute de
Robert Bourassa si on est rendus là? Non. Là, je lui dis, là. Alors, ce n'est pas la faute de l'ancienne première
ministre Pauline Marois. Le jugement a été rendu, je pense, le 8 avril, quelque chose comme ça, en Cour
supérieure. Alors, il le connaît, le jugement, puis il est simple, il dit
que la loi ne s'applique pas dans ce cas-ci, puis c'est au législateur à agir.
Ça peut-u être plus clair que ça?
Alors, qu'il
dise son intention : Oui, je compte agir. Et dans quel délai? Bien, on
verra. Mais déjà qu'il donne ses intentions.
Le Président : M. le premier
ministre.
M. Philippe Couillard
M.
Couillard : M. le Président,
je salue l'enthousiasme de mon collègue et le désir d'avoir, dès aujourd'hui,
les intentions du gouvernement.
Malheureusement, je suis obligé de lui dire que ça ne se produira pas, parce
que nous avons comme habitude de réfléchir avant d'agir.
Alors,
l'analyse du jugement est en cours. On va bien voir si, d'abord, des
possibilités d'appel existent. On va étudier
les différentes possibilités d'actions législatives. Et je rappelle encore,
parce que c'est relativement peu subtil, je le répète : On essaie de créer une ambiance de crise linguistique.
Il n'y a pas de crise linguistique. Le français va très bien au Québec,
M. le Président.
Le Président : Troisième
complémentaire, M. le chef de l'opposition officielle.
M. Stéphane Bédard
M.
Bédard :
On veut créer une crise linguistique, M. le Président. C'est-u évident, ça?
Bien oui, j'ai ma pancarte, moi, je
suis prêt à sortir dans la rue. On est prêts, là, nous autres, là, tout est
prêt. Bien, voyons! On est dans un contexte où le français recule, ça, on le sait. Ça lui prend-u une crise pour agir?
Il y a un trou béant dans la loi. Le jugement lui dit en toutes lettres, il dit : Écoutez, c'est simplement
que la loi ne prévoit pas ça. Donc, si le législateur souhaite couvrir ça,
qu'il le fasse. Il a seulement à dire : Oui, moi, je veux protéger le
caractère français du Québec. Alors, c'est simple, ça. Il n'a pas besoin
de relire le jugement 14 fois.
Ce que je veux : que le premier ministre
prenne acte...
Le Président : M. le premier
ministre.
M. Philippe Couillard
M.
Couillard : M. le Président,
je serais surpris qu'on ait besoin de 14 lectures au ministère de la Justice.
Si c'est le cas, on nous en
informera. Je vais répéter encore une fois — et je sais que ça ne fait pas son affaire,
parce qu'il voudrait nous précipiter
dans une ambiance de crise et d'urgence qui n'existe absolument pas : On
va prendre le temps de regarder l'ensemble
du dossier, l'ensemble du problème. Et je vais répéter encore une fois que nous
n'éliminons aucune alternative, y compris celle de légiférer.
Le Président : Principale, M.
le député de Marie-Victorin.
Le point sur le mandat de M. Thierry Vandal
en tant que P.D.G. d'Hydro-Québec
M. Bernard Drainville
M.
Drainville : M. le
Président, mauvaise surprise hier
pour les parlementaires et pour les Québécois propriétaires
d'Hydro-Québec : absence de Thierry
Vandal à l'étude des crédits d'Hydro-Québec. Il a été à la tête d'Hydro pendant
10 ans. Il démissionne en cours de
mandat, au moment où il y a des enquêtes internes à Hydro-Québec, présence de
l'UPAC, démission de plusieurs membres de la haute direction, et le
gouvernement ne veut même pas l'entendre... ou plutôt, M. le Président, le gouvernement ne veut pas l'entendre, ne veut pas
l'entendre, parce que c'est le gouvernement qui a décidé de la date des crédits. C'est le
gouvernement qui a décidé de tenir les crédits d'Hydro-Québec trois jours après
le départ de Thierry Vandal et, ce faisant,
c'est le gouvernement qui a privé les Québécois et les députés, qui
représentent les Québécois en cette Chambre, d'une ultime occasion de
poser des questions à Thierry Vandal.
M. le
Président, pourquoi les libéraux ont-ils refusé à cette Assemblée nationale le
droit d'entendre Thierry Vandal?
Le Président : M. le ministre
des Richesses naturelles.
M. Pierre Arcand
M.
Arcand : M. le
Président, le président-directeur général d'Hydro-Québec a quitté ses fonctions à la fin du mois d'avril, après 10 années de passage à Hydro-Québec à titre de président et directeur
général et plus d'une vingtaine
d'années. M. Vandal a fait un
excellent travail à la direction d'Hydro-Québec. D'ailleurs, quand il était présent, le gouvernement du Parti québécois, de 2012 à
2014, l'a gardé en poste. Donc, il a fait un travail extrêmement important.
Hier, nous avons passé plus de quatre
heures en commission parlementaire. Le secrétaire
général d'Hydro-Québec était là, assisté d'ailleurs de plusieurs personnes. Nous avons répondu à toutes les
questions du député de Marie-Victorin, nous
avons répondu à toutes les questions de la Coalition avenir Québec, il n'y avait aucun sujet tabou, et ils ont eu toutes les réponses qu'il fallait avoir. Et donc je pense
que nous avons fait le travail qui doit s'exercer en l'exercice parlementaire et dans la démocratie, M. le
Président.
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de Marie-Victorin.
M.
Bernard Drainville
M. Drainville : Là, M.
le Président, on va déposer une
motion pour que Thierry Vandal soit entendu en commission parlementaire, pour qu'il rende compte, justement, de
ses 10 années comme P.D.G., pour qu'il rende compte de ses décisions, pour qu'il rende compte de sa prime de
départ de 565 000 $, qui
s'ajoute à une rente de retraite de 450 000 $ par année, indexée à vie, 760 000 $ en
2040, M. le Président. Thierry Vandal, là, il a été à la tête d'Hydro pendant
10 ans, il est imputable de ces 10 ans.
Est-ce que le
gouvernement va voter en faveur de notre motion?
Le Président :
M. le ministre de l'Énergie.
M.
Pierre Arcand
M.
Arcand :
M. le Président, d'abord, premièrement, M. Vandal a géré une société d'État qui
est la quatrième plus importante
société hydroélectrique au monde, M. le Président. On parle d'actifs de plus de
74 milliards de dollars, alors.
Je pense qu'il a fait un travail très important. Et à chacune des années il est
allé témoigner en commission parlementaire, il a toujours été présent,
M. le Président. Alors, là-dessus, je pense que c'est très important de le
dire.
Maintenant,
sur la question du fonds de pension, c'est drôle, quand le Parti québécois
était au pouvoir... Le député de
Marie-Victorin oublie de dire que le Parti québécois, pendant 18 mois,
alors que le député de Saint-Jérôme était président du conseil
d'administration, ils n'ont rien fait, M. le Président.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le député de Marie-Victorin.
M.
Bernard Drainville
M. Drainville :
M. le Président, M. le Président, le contrat avait été signé par Jean Charest
juste avant l'élection de 2012. Alors
là, il y avait trois semaines de crédits. Ils ont attendu l'avant-dernière
journée des crédits pour convoquer Hydro.
Ils savaient que Thierry Vandal ne serait pas là, M. le Président. De quoi vous
avez peur? De quoi vous avez peur, M. le Président? De quoi ils ont
peur, les libéraux?
Est-ce qu'ils vont
voter en faveur de la motion pour que Thierry Vandal soit entendu puis qu'il
termine son service public de façon honorable?
Des voix :
...
Le Président :
Ça va aller. Je vous prierais évidemment...
Une voix :
...
Le Président :
Voulez-vous faire la prochaine?
Une voix :
...
• (14 h 50) •
Le
Président : Pas tout de suite? O.K. Alors, je voulais juste
vous demander d'éviter d'imputer des motifs à l'un ou l'autre des
membres de cette Assemblée. M. le ministre de l'Énergie.
M.
Pierre Arcand
M.
Arcand :
Bien, M. le Président, écoutez, je pense que, depuis plusieurs semaines déjà,
le député de Marie-Victorin voit des
complots, multiplie les déclarations enflammées, n'est-ce pas, sur
Hydro-Québec, alors qu'Hydro-Québec est
dans une direction qui est extrêmement positive. L'entreprise va actuellement
procéder à une nouvelle vision avec un
nouveau leadership au cours des prochaines semaines. Je peux vous dire que nous
allons également revoir les conditions évidemment
des dirigeants, lorsqu'ils seront nommés, ces conditions-là seront réévaluées.
Et, M. le Président, ce que nous voulons, d'abord et avant tout, c'est
qu'on veut...
Le Président :
En terminant.
M.
Arcand : ...qu'Hydro-Québec soit un vecteur
économique pour le Québec et qu'elle soit une des meilleures sociétés au
monde, M. le Président.
Le Président :
M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
Impact du marché du carbone
sur le prix de l'essence
M.
François Legault
M.
Legault : M. le Président, le premier ministre, durant la
campagne électorale, a promis à plusieurs reprises qu'il n'y aurait pas
d'augmentation de taxes ou de tarifs qui excéderait l'inflation. Il l'a dit. Il
a été élu avec cette promesse. Or, M. le
Président, après avoir augmenté les taxes scolaires, les tarifs de garderie,
les tarifs d'électricité de plus que
l'inflation... On apprenait hier que, depuis le 1er janvier, les
automobilistes paient 0,036 $ de plus le litre suite à
l'implantation de la bourse du carbone.
M.
le Président, la question, ce n'est pas de savoir si on est pour ou contre la
bourse du carbone, c'est la promesse, c'est
la promesse du premier ministre. Le premier ministre a promis qu'il n'y aurait
pas d'augmentation du fardeau fiscal de la classe moyenne. Donc, s'il
veut être cohérent avec sa promesse, il faudrait que le premier ministre baisse
de l'équivalent une autre taxe. M. le
Président, 0,036 $, ça représente environ 100 $ par année, par
famille. Ce n'est pas rien.
Donc,
ma question est claire au premier ministre : Est-ce que le premier
ministre reconnaît qu'il a mis en place une taxe indirecte d'environ
100 $ par famille? Et que va-t-il faire pour respecter sa promesse?
Le Président :
M. le premier ministre.
M.
Philippe Couillard
M. Couillard : Alors, M. le Président, malheureusement, on ne peut pas partager le
point de vue de notre collègue. Il
n'en sera pas surpris. Je remarque qu'il ne mentionne pas l'excellente
nouvelle, pour les automobilistes, d'une diminution des cotisations et des primes à la Société
d'assurance automobile du Québec. Curieusement, aujourd'hui, on ne parle pas de
ça.
Maintenant,
sa question sur la bourse du carbone, malgré le fait qu'il veut éloigner le
sujet, elle nous ramène à l'essentiel
en ce qui le concerne et son parti politique : Lui, il croit-u à ça, le
changement climatique, à la nécessité d'agir? Est-ce qu'il croit, comme nous et comme une vaste majorité des Québécois
et des Canadiens, à la nécessité de fixer un prix sur le carbone? Ce n'est pas une taxe, M. le Président, ce n'est
pas une taxe, c'est un marché du carbone. C'est aux entreprises de décider soit de s'adapter et
d'innover soit — dans
certains cas, on le voit, et elles ont à répondre de ça aux
consommateurs — de
refiler la facture aux consommateurs. Mais c'est tout le contraire d'une taxe
et c'est toute la supériorité du marché du carbone sur une taxe.
Maintenant,
moi, je réaffirme que nous, les changements climatiques, on croit que c'est une
menace réelle. Nous, on croit qu'il
faut mettre un prix sur le carbone et on va aller jusqu'au bout avec tous les
États d'Amérique du Nord et ailleurs qui veulent joindre leurs forces
aux nôtres, M. le Président.
Le Président :
Première complémentaire, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
M.
François Legault
M.
Legault : M. le Président, on peut être pour la bourse du
carbone mais quand même se souvenir de la promesse du premier ministre. Il a dit clairement en
campagne électorale qu'il n'y aurait pas de hausse du fardeau fiscal. Là, les
vrais contribuables vont payer un vrai 100 $ de plus qui va venir de la
même poche à cause de la bourse du carbone.
Donc,
est-ce qu'il va respecter sa parole? Est-ce qu'il va baisser une autre taxe ou
si, encore une fois, il va avoir dit pas la vérité aux Québécois?
Le
Président : Ça a été dur, ça a été dur. J'ai compris que vous
avez travaillé fort, mais je ne peux pas l'accepter pareil. Mais j'ai trouvé que vous aviez travaillé
fort, par exemple. Vous retirez vos derniers propos? M. le premier ministre.
M.
Philippe Couillard
M.
Couillard : On a constaté un effort intense, je dois dire, là. Je le
félicite pour ça.
Maintenant,
je vais répéter, malgré le fait qu'il essaie de nous entraîner dans cette voie,
ça n'a rien à voir avec une taxe, ce
n'est pas une taxe. Une taxe est annoncée par le ministre des Finances dans son
budget... ou un impôt. Ce n'est pas
le cas. C'est le marché du carbone pour lequel nous avions calculé environ
0,02 $ d'augmentation, en plus de la cent qui existait déjà pour le
prélèvement sur le carbone, qui, lui, a été aboli.
Alors, moi, je crois,
M. le Président, qu'il faut agir. Je ne crois pas qu'il faut rester les bras
croisés devant les changements climatiques. Je crois qu'il faut fixer un prix
au carbone. Je crois qu'il faut baisser le fardeau fiscal des Québécois, ce
qu'on a annoncé lors du budget avec 2 milliards de réduction d'impôt pour
les Québécois.
Le Président : Deuxième
complémentaire, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
M.
François Legault
M. Legault :
M. le Président, c'est quand même inquiétant. Le premier ministre ne comprend
pas, là. Puis je pense que, s'il va
voir les Québécois, ils vont lui
expliquer. Ça va leur coûter, sur une année, 100 $ de plus pour l'essence.
Appelez ça une taxe, appelez ça une contribution, appelez ça un impact, l'important, là, c'est que, depuis qu'il est là, il n'arrête
pas de piger dans les poches de la classe moyenne. Les gens sont tannés.
Quand va-t-il respecter ses promesses?
Le Président : M. le premier
ministre.
M. Philippe Couillard
M. Couillard : M. le Président,
franchement, là, un moindre effort de calcul l'amènerait à constater que les Québécois paient moins pour l'essence que l'an
dernier à même date. Les prix de l'essence ont baissé, les prix du pétrole
ont baissé.
Des voix : ...
M.
Couillard : Bien oui, mais
on pourrait peut-être donner le portrait complet à la population
qui nous écoute.
Maintenant,
moi, je vais répéter encore une fois : Il essaie, M. le Président... Puis je ne veux surtout pas lui imputer de motifs,
vous savez que je suis très prudent avec ça, là, mais, moi,
ce que je décode derrière la question, c'est : non à la lutte aux changements climatiques, non au prix sur
le carbone, on laissera les prochaines générations s'occuper de ça.
Le Président : Principale, M.
le député de Granby.
Pertinence des questions
posées à l'occasion
de l'étude des crédits budgétaires
M. François Bonnardel
M.
Bonnardel :
Toute une réponse, ça. M. le Président, jeudi dernier, j'ai questionné le
leader du gouvernement sur les questions plantées des députés libéraux
durant les études de crédits, preuve à l'appui.
Durant les commissions qui ont suivi, les
députés libéraux ont senti le besoin de souligner leur indépendance d'esprit, mais on est vite revenu à la normale.
Et, pour preuve, le député de Dubuc a affirmé jeudi après-midi, et je le cite,
là, sans aucune gêne, après ma question : «Les questions que je
vais poser ont été choisies par moi, et le ministre est au courant de toutes ces questions. Nous en avons
discuté pour se préparer. Cet exercice est le même pour l'ensemble de mes collègues.» M. le Président, je n'aurais pas
pu mieux résumer le problème. Aucune distance, aucune indépendance d'esprit, aucune séparation entre l'exécutif et le
législatif. C'est très exactement ce que j'ai dénoncé la semaine passée, le
festival des questions plantées.
Quand le
leader du gouvernement va changer ces règlements ou quand il va admettre que
cette farce a assez duré?
Le Président : M. le leader
du gouvernement.
M. Jean-Marc Fournier
M.
Fournier : Bon, peut-être un peu de politique 101 et de
statistiques. Côté statistiques, disons celle-ci : Depuis l'année
où nous sommes en fonction, M. le Président, à la période de questions, même si
nous avons droit à plusieurs questions, la partie gouvernementale n'a posé
aucune question, à la période de questions, qui est souvent appelée la question plantée. En termes de comparaison, sous
le régime qui nous a précédés, du Parti québécois, pour un an et demi, il y en avait eu huit. Alors, clairement, on ne peut
pas nous accuser d'utiliser un processus comme celui-là, même si les
députés ont le droit, eux aussi, de poser des questions.
Ceci étant, notre collègue se plaint que les
députés de la formation au pouvoir discutent avec les ministres. Je l'informe que même des députés de l'opposition
viennent voir des ministres, et discutent avec eux, et présentent leurs dossiers et qu'il y a des échanges. Ce n'est pas
propre aux députés du parti qui forme le gouvernement, M. le Président. On voit ça à tous les jours, ça a toujours été
comme ça. Et nous préparons nos dossiers et on discute entre nous. Puis on fait
partie d'un caucus, comme vous, puis on est capables d'échanger pour nos
concitoyens. On a le droit de représenter nos concitoyens, comme vous,
puis on va continuer de le faire.
Le Président : Première
complémentaire, M. le député de Granby.
M. François Bonnardel
M.
Bonnardel :
M. le Président, dans l'art de dire n'importe quoi, là, c'est quelque chose, ce
qu'on vient d'entendre. Vous avez déclaré, M. le Président : La loi
consacre le caractère distinctif de la fonction de député et prévoit que les députés jouissent d'une
entière indépendance dans l'exercice de leurs fonctions. Les privilèges
parlementaires existent pour garantir
que ces fonctions soient exercées en toute liberté et sans aucune entrave.
C'est tout le contraire qu'on voit aujourd'hui.
Je repose une
question fort simple au leader du gouvernement : Est-ce qu'il est d'accord
pour revoir la façon d'étudier les crédits budgétaires?
Le Président :
M. le leader du gouvernement.
M.
Jean-Marc Fournier
M.
Fournier : Ma réponse sera en même temps une question de
règlement qui vous interpelle, M. le Président. Le leader de la deuxième opposition vient de plaider que les députés qui
forment le parti formant le gouvernement ne posent pas les questions qu'ils veulent et qu'ils ne sont
pas libres. Je tiens à lui dire qu'ils sont entièrement libres et je tiens à
lui dire que le président devrait le rappeler à l'ordre pour avoir prêté
des intentions comme celles-là.
Je
tiens aussi à lui dire qu'il devrait regarder le chef de sa formation, qui a
déjà été ministre aussi, qui a déjà vécu ce genre de position, M. le Président. Je vous interpelle, vous, pour
lui demander de retirer ce genre d'intentions qu'il prête, qui sont
irrespectueuses au règlement.
Le Président :
Deuxième complémentaire. M. le député de Granby.
M.
François Bonnardel
M.
Bonnardel : Attendez, M. le Président, là, on va tous verser
une larme, du côté de l'opposition, là. Ce ne sera pas long, là. Mais,
M. le Président, l'entente qu'on a signée, voilà un an déjà, sur le
fonctionnement de l'Assemblée nationale
prévoit un comité de réflexion pour revoir certaines de nos règles. Alors, ce
comité, jusqu'à présent, n'a rien donné. Un an plus tard, on s'est
rencontrés une fois, M. le Président.
Je
répète une question fort simple au leader du gouvernement : Est-ce qu'il
veut revoir la formule des études de crédits pour que cette farce arrête
une fois pour toutes?
• (15 heures) •
Le Président :
M. le leader du gouvernement.
M.
Jean-Marc Fournier
M.
Fournier : Je tiens à rappeler, M. le Président, que ce comité
est réuni à votre convenance, et c'est vous qui faites les appels et non
pas le leader du gouvernement. Je tiens...
Des voix :
...
M.
Fournier : Peut-être que ça vous avait manqué. À l'invitation
que le leader nous fait, M. le Président, il est inscrit dans nos règlements
que les 125 députés ont le droit de parole ici, et il est hors de question
que les députés qui se trouvent dans
l'équipe formant le gouvernement abdiquent à leur responsabilité, qu'ils ne
puissent pas prendre la parole. Si
c'est ce qu'il propose, un, c'est un déni de démocratie, et, non, on va
continuer, nous, à représenter nos citoyens et de le faire avec les questions qu'on veut. Ce n'est
peut-être pas les questions que vous voulez, parce que vous regardez simplement
avec des lunettes sombres pour essayer d'assombrir tout le paysage...
Le Président :
En terminant.
M.
Fournier : ...comme le chef de la deuxième opposition l'a fait
tantôt en oubliant les baisses de la SAAQ...
Le Président :
Principale, Mme la députée de Montarville.
Aide juridique accordée à des
membres des Hell's Angels
Mme
Nathalie Roy
Mme
Roy
(Montarville) : Merci, M. le Président. C'est fou ce
qu'on peut trouver dans l'étude des crédits. Écoutez ça : presque six ans après leur arrestation
au printemps 2009, les 22 membres des Hell's Angels qui étaient visés dans le
mégaprocès SharQc n° 2 ont plaidé
coupables, il y a quelques semaines, à une accusation réduite de complot pour
meurtre. Le DPCP a abandonné les accusations pour meurtre
prémédité qui pesaient contre eux. Mais il faut savoir qu'en 2014 l'aide
juridique pour ces accusés, qui seront bientôt libres, a coûté
4,2 millions de dollars aux contribuables. C'est en moyenne 191 000 $ pour défendre un
accusé durant une année. Autre fait troublant, les contribuables ont payé, en
2014, 3,5 millions de dollars de plus en aide juridique pour ces criminels
qu'en 2013 alors que la facture s'élevait à 650 000 $.
Alors,
comment la ministre peut-elle justifier une telle augmentation des dépenses,
payées par les contribuables, pour défendre ces criminels?
Le Président :
Mme la ministre de la Justice.
Mme Stéphanie Vallée
Mme Vallée :
M. le Président, dans le dossier qui nous occupe, le dossier SharQc,
j'inviterais la collègue à la prudence
puisque ce dossier-là n'est pas terminé. Nous avons des accusés, des membres...
un certain nombre de membres du dossier... dans le dossier qui ont...
Des voix : ...
Mme Vallée :
Peut-être, M. le Président, j'aimerais ça pouvoir répondre calmement. Une
petite délicatesse de la part du chef de la deuxième opposition, ça
serait peut-être apprécié.
Alors, M. le
Président, ce dossier-là n'est pas terminé. Alors, ma collègue me demande de
commenter des faits qui sont à
l'intérieur d'un immense dossier qui n'est toujours pas terminé. Alors,
certains membres ont plaidé coupables, d'autres membres sont toujours à
procès. Alors, vous comprendrez que, dans ce contexte-là, je ne commenterai ni
les factures d'aide juridique assumées par
l'État, ni le fait que des gens aient plaidé coupables, ni le fait que des
actes aient été retirés. Alors, voici
la réponse, et ma collègue sait très bien que le dossier est toujours pendant
devant les tribunaux.
Le Président : Première
complémentaire, Mme la députée de Montarville.
Mme Nathalie Roy
Mme Roy
(Montarville) : Oui, M. le Président. Ce dont je parle, c'est
de chiffres qu'on trouve au livre des crédits.
Je ne parle pas du contenu du procès, et la ministre le sait. D'autres accusés
du mégaprocès SharQc un devraient plaider
coupables ce jeudi à une accusation réduite de complot pour meurtre, ça s'en
vient. Au total, les chiffres : la défense des 51 accusés de SharQc un et deux par des avocats de la pratique
privée aura coûté 9 millions de dollars aux contribuables entre
2013 et 2014.
Que dit la
ministre aux gens qui ont payé ces sommes faramineuses pour que des grands
avocats défendent ces criminels, alors que les simples citoyens, eux,
n'ont pas les moyens...
Le Président : Mme la
ministre de la Justice.
Mme Stéphanie Vallée
Mme Vallée :
M. le Président, je suis un peu étonnée de la question de la collègue
puisqu'elle sait très bien que, dans
l'affaire Rowbotham, la Cour suprême nous enseigne... et a imposé le fardeau à
l'État d'assumer les frais de défense de
ceux et celles qui faisaient l'objet d'accusations. Alors, ma collègue... Et
nous avons dû apporter des amendements législatifs
en 2010 afin de répondre aux exigences mises de l'avant par la Cour suprême.
Alors, les factures et les sommes, les
honoraires auxquels la collègue fait référence sont des honoraires que nous
avons dû assumer en vertu, justement...
Le Président : En terminant.
Mme Vallée :
...des enseignements de la Cour suprême et de l'application du règlement d'aide
juridique tel que...
Le Président : Deuxième
complémentaire, Mme la députée de Montarville.
Mme Nathalie Roy
Mme Roy
(Montarville) : Je vous rappelle qu'en 2011 le mégaprocès
SharQc visant 156 membres des motards a avorté en raison des délais déraisonnables, et 31 accusés avaient alors
retrouvé leur liberté. Comme le soulignait alors le juge Brunton, le
gouvernement est responsable des échecs de ce mégaprocès.
Alors, au
total, depuis 2009, depuis le début de SharQc, les contribuables ont payé plus
de — écoutez
bien ça, M. le Président — 17 millions de dollars pour défendre
ces criminels qui ont passé leur vie à s'enrichir au détriment de la
société. Qu'en pense la ministre?
Le Président : Mme la
ministre de la Justice.
Mme Stéphanie Vallée
Mme Vallée :
M. le Président, il y a eu dans les mégaprocès des criminels qui ont été
reconnus coupables, qui ont plaidé
coupable. Alors, ces mégaprocès-là, il faut quand même reconnaître qu'ils ont
mis un terme à bien des activités menées
de front par le crime organisé, et ça... Et effectivement, M. le Président, ces
grosses opérations là ont permis la saisie de biens qui provenaient de
la criminalité et ont eu une part de succès fort importante.
Alors, est-ce qu'il y a des délais? Oui. Mais
qu'est-ce que ça a donné?
Le
Président : En terminant.
Mme
Vallée : Ça a mis un terme, M. le Président, aux activités
criminelles, et ça, je pense qu'on doit s'en réjouir.
Le Président :
Principale, M. le député de Saint-Jérôme.
Financement du Projet Nunavik Nickel
M.
Pierre Karl Péladeau
M.
Péladeau : Merci, M. le Président. Donc, Investissement Québec a
approuvé un prêt de 100 millions de dollars à la compagnie Canadian Royalties en
décembre 2014. Des transactions de 100 millions de dollars, M. le Président,
chez Investissement Québec, c'est exceptionnel.
La
semaine dernière, nous avons eu de nouveau l'occasion de questionner le
ministre à ce sujet, et il nous a déclaré ne pas se souvenir du dossier, alors qu'il était P.D.G. d'Investissement
Québec. Ce matin, nous avons eu la confirmation que le ministre de l'Économie, alors P.D.G. d'Investissement Québec, a
repoussé le dossier dans les mains du gouvernement parce qu'il le
jugeait trop risqué. Les discussions ont même débuté en 2012 avec la compagnie.
Alors,
M. le Président, pourquoi le ministre de l'Économie a-t-il refusé de nous
donner l'information exacte la semaine dernière?
Le Président :
M. le ministre de l'Économie.
M.
Jacques Daoust
M. Daoust :
Alors, M. le Président, c'est un dossier qui a été effectivement abondamment
discuté la semaine dernière. Des milliers de
dossiers qui cheminent chez Investissement Québec tous les ans, il y en a à peu
près 1 500 qui sont autorisés.
Alors, ce qui s'est produit
dans ce dossier-là, et j'ai eu l'occasion de l'enquêter un peu plus depuis les
crédits budgétaires, c'est qu'effectivement
la compagnie Canadian Royalties a fait une demande à Investissement Québec, et
le dossier n'a pas cheminé parce que
le dossier était considéré par les spécialistes en crédit. Et je vous
rappellerai simplement, M. le
Président, que ce ne sont pas tous les dossiers qui se rendent au niveau du
président, bien au contraire, il y en a un très petit nombre. Et, de ce
nombre-là, bien, écoutez, celui-là n'a pas été plus loin.
Ce qui s'est produit
aussi, c'est que la compagnie Jilin Jien a décidé d'aller se présenter au
ministère en novembre 2013. Je vous
ferai remarquer qu'à ce moment-là j'avais déjà été congédié depuis cinq mois
par le gouvernement, actuellement la
première opposition, et le ministère a décidé de ne pas recommander à la
ministre d'accepter le dossier. Alors,
c'est pour ça que le dossier, quand il a été soit à Investissement Québec ou
soit au ministère, il n'a pas été approuvé dans l'état où il était à
cette époque-là.
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de Saint-Jérôme.
M.
Pierre Karl Péladeau
M.
Péladeau : M. le Président, donc, Investissement Québec effectue des
prêts et des contributions pour 1 milliard de dollars par année dans ses fonds propres. Le prêt de
100 millions représente donc 10 % du total des interventions dans
une année. À première vue, il est donc
impossible que le ministre, alors qu'il est P.D.G. d'Investissement Québec de
2006 à 2013, ne s'en rappelle pas.
Pourquoi a-t-il
refusé d'être transparent? Pourquoi a-t-il refusé de divulguer la décision
qu'il a prise en...
Le
Président : Je fais appel, évidemment, à ce que j'ai dit tout à
l'heure, il faut éviter d'imputer des motifs à ses collègues. Je vais
demander à M. le ministre de répondre, s'il vous plaît.
M.
Jacques Daoust
M.
Daoust : Alors, je répète encore une fois, M. le Président, que, dans
ce dossier-là, parce qu'il n'a pas progressé
à l'intérieur de l'appareil, il ne s'est pas rendu au niveau du président, je
n'ai donc pas été impliqué dans ce dossier-là.
Maintenant,
en 2014, la compagnie Jilin Jien est revenue à la charge à Investissement
Québec et, à ce moment-là, la Chinese
Development Bank avait entièrement recapitalisé l'entreprise, avait fait en
sorte que son bilan était propre et a
consenti, ce qui n'était pas le cas à l'époque,
de donner une dette de premier rang pour 100 millions sans autre
participant à la dette de premier
rang. Ce que ça veut dire simplement, c'est que le dossier, à ce moment-là, était probablement, au niveau bancaire, un dossier acceptable...
• (15 h 10) •
Le Président :
En terminant.
M. Daoust : ...et
il a été accepté, M. le Président.
Le Président :
Complémentaire, M. le député de Verchères.
M. Stéphane Bergeron
M.
Bergeron : M. le
Président, Investissement Québec
qui pousse un dossier plus risqué au gouvernement, c'est prévu
dans les règles, mais que le gouvernement le retourne dans la cour d'Investissement Québec,
ça, ça s'appelle de l'ingérence, M. le Président. Le dossier de Canadian Royalties est monté au gouvernement en 2013 parce qu'il était
jugé trop risqué, et là, en 2014, il est retourné à Investissement
Québec, qui l'a approuvé.
Comment le
ministre explique-t-il ce jeu de ping-pong? Comment le dossier jugé trop risqué
en 2013 peut-il tout à coup devenir une bonne affaire pour
Investissement Québec en 2014?
Le Président : M. le ministre
de l'Économie.
M. Jacques Daoust
M.
Daoust : Écoutez, M. le Président, c'est la deuxième fois, au cours de
la dernière année, que j'ai l'occasion de discuter affaires et discuter
finances avec le député et je constate qu'il y a des petites lacunes. Ça se
peut qu'un dossier soit mauvais une année puis ça se peut qu'il devienne bon
l'autre année. Si la compagnie s'est recapitalisée entre-temps, si elle a assaini son bilan, si elle a donné des meilleures
garanties, il se peut qu'une année il ne soit pas bon puis que l'année suivante il soit bon. Il y a une
chose que je retiens, par exemple, c'est qu'actuellement avec la décision
qui a été prise, il y a 350 Québécois qui travaillent, monsieur.
Le Président : Principale, M.
le député de Gaspé.
Maintien des cégeps et
des
services de santé en région
M. Gaétan Lelièvre
M.
Lelièvre : M. le Président, depuis plus d'un an, le
gouvernement actuel a prouvé, décision après décision et coupure après coupure, que les régions ne
cadraient pas dans ses priorités. Lors de l'étude des crédits, la semaine
dernière, le ministre de
l'Enseignement supérieur en rajoutait quand il a eu le front d'affirmer qu'il
faudrait déménager les professeurs des
cégeps en région vers les villes, où la clientèle se retrouve. D'ailleurs, j'ai
la citation ici, l'article. L'affirmation est tellement insultante et inapropos que son collègue libéral ministre
responsable de la région de l'Abitibi l'a publiquement désapprouvé en
l'invitant à venir voir la réalité sur le terrain chez lui.
Le ministre
de l'Éducation prend le problème à l'envers. Ce ne sont pas les profs qui
doivent partir des régions, ce sont
les étudiants de l'ensemble du Québec qui doivent aller dans les régions. Et
c'est sa responsabilité, comme ministre, d'instaurer des stratégies
gouvernementales pour atteindre cet objectif.
Est-ce que le
ministre va retirer ses propos et s'engager ici publiquement à défendre le
maintien de nos cégeps en région?
Le Président : M. le ministre
de l'Éducation.
M. François Blais
M.
Blais : Alors, merci, M. le Président. Retirer mes propos, je ne sais
pas, mais clarifier, c'est toujours utile, hein, il me semble, surtout en politique, de le faire,
parce qu'il y a parfois des interprétations partisanes qui sont possibles. Ce
qu'il est important de comprendre, c'est
qu'il y a un défi pour les cégeps en région, pas tous les cégeps en région,
d'ailleurs, mais certains cégeps en
région qui ont plus de difficultés, avec une baisse démographique, une baisse
de leur clientèle. Cette baisse, elle
pourrait durer quelques années encore. Donc, il y a un certain nombre de
projets pour les aider. On a un excellent
rapport entre les mains, le rapport Demers, mais il y a aussi une demande de la
part des directeurs de collèges, une
demande que j'ai moi-même reformulée pendant la période de crédits et qui se
formule ainsi : Il y a un enjeu dans les cégeps, mais ailleurs aussi au Québec, on le sait bien, dans les
conventions collectives, sur la flexibilité dans l'organisation du marché du travail et, dans certains cas aussi,
la mobilité, hein? Et l'enjeu, bien sûr, ce n'est pas du tout de vider les
cégeps de leurs professeurs, mais c'est de
permettre aux cégeps de diminuer une pression, parce qu'ils ont à financer des
postes qui, en ce moment, ne sont pas pleinement occupés et qu'ils ont des
projets. Hein, les cégeps...
Le Président : En terminant.
M. Blais : ...en région ont des
projets, il faut les aider à pouvoir les réaliser, ces projets.
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de Gaspé.
M.
Gaétan Lelièvre
M.
Lelièvre : M. le Président, on peut essayer de... bon, de
patiner, mais il y a des limites, là. Je vais citer le ministre :
«Les professeurs qui enseignent devant des classes vides dans les [...]
régions — bien,
ces professeurs-là — devront
déménager en ville pour conserver leur emploi, dit François Blais.» Il me
semble que c'est clair.
Le mois
dernier l'IREC publiait une étude également qui concluait que les cégeps sont
des actifs de premier plan pour l'économie puis le développement global
des régions. Également, je vais déposer l'étude.
Un ministre
de l'Éducation qui ne défend pas l'importance des cégeps en région, c'est
inacceptable. C'est une condition de base au développement, l'éducation,
notamment...
Document déposé
Le
Président : Monsieur... Consentement pour le dépôt.
Consentement pour le dépôt. En vous rappelant qu'on doit toujours donner le titre de la personne qui
est membre, ici, de l'Assemblée. Je demande au ministre de l'Éducation
de répondre.
M. François Blais
M. Blais : Merci, M. le Président.
Rectifier mes propos, je ne sais pas, mais rectifier l'interprétation, c'est fondamental.
Il y a un enjeu extrêmement important qu'il faut prendre très au sérieux pour
les cégeps en région. Les directeurs de ces
cégeps en région nous demandent, si possible, de négocier, si possible, avec
les syndicats, une plus grande flexibilité,
hein, une plus grande mobilité quand c'est possible. C'est un enjeu de la
présente négociation. On se comprend bien que cet enjeu-là,
c'est pour leur donner...
Des voix : ...
Le Président : Chut, chut,
chut!
M. Blais : Alors, cet enjeu...
Des voix : ...
Le
Président : S'il vous plaît! S'il vous plaît! Est-ce
qu'on peut entendre la réponse? Parce que
je sens qu'on va avoir une deuxième... une troisième question. M. le
ministre.
M.
Blais : L'enjeu est d'une
grande importance pour les cégeps en région. Il faut bien comprendre qu'il
faut leur donner de l'air pour qu'ils puissent développer...
Le Président : En terminant.
M. Blais : ...de nouveaux
programmes.
Le Président : Deuxième
complémentaire, M. le député de Gaspé.
M. Gaétan Lelièvre
M.
Lelièvre : M. le Président, la saga puis l'affront aux régions se poursuivent. En mars dernier,
dans un périodique intitulé Au fil
de la réorganisation, c'était au tour du ministère de la Santé
d'adresser des invitations aux gens des régions, aux travailleurs de la
santé pour appliquer sur des postes dans les grands centres.
En effet, le ministère
publicisait des offres d'emploi adressées à des employés du réseau de la santé
affectés par le projet de loi
n° 10 pour des postes situés
uniquement à Montréal et à Québec. Voilà une autre mesure du gouvernement actuel qui asphyxie nos
régions.
Est-ce que,
comme le Conseil du patronat, l'objectif du gouvernement actuel, c'est de vider progressivement les régions de leur...
Le Président : M. le ministre
de la Santé.
M. Gaétan Barrette
M. Barrette : M. le Président, je me
suis adressé à plusieurs reprises à cette question-là. Ce qui est en place actuellement, ce qui est appliqué... La loi
n° 10 est une loi qui vise à réorganiser les soins des services sociaux
sur la base de la desserte des soins et des services de proximité.
Alors, c'est la finalité de la chose.
Je l'ai dit à
plusieurs reprises, les gens qui peuvent être reclassés le seront, s'ils le
veulent, localement, et il y a des possibilités partout. Et,
contrairement à l'insinuation du député de Gaspé, M. le Président...
Des voix :
...
M.
Barrette : Oui, oui, M. le Président... Bon, l'accusation, alors, si
la députée de Taschereau préfère... Nous n'avons pas l'intention de
vider les régions, au contraire...
Le Président : En terminant.
M. Barrette : ...la loi qui est
appliquée est pour les régions, M. le Président.
Le Président : Principale, Mme
la députée d'Arthabaska.
Gouvernance de
l'Université du
Québec à Trois-Rivières
Mme Sylvie Roy
Mme Roy
(Arthabaska) : M. le Président, depuis quelques semaines, j'ai soulevé, à plusieurs
reprises, plusieurs scandales
concernant la gestion de l'Université du Québec à Trois-Rivières. Et, à...
moins deux reprises ici, en cette Chambre, j'ai demandé la tutelle au ministre,
la tutelle de l'université. Le ministre
de l'Enseignement supérieur est resté
tout à fait indifférent à mes demandes.
Par contre, Mme Sylvie Beauchamp, la présidente
du réseau de l'Université du Québec, a rencontré la rectrice, Mme Ghazzali. Elle prend, elle, la situation
au sérieux, et il semblerait qu'elle ait retiré sa confiance envers la rectrice,
contrairement au ministre.
J'aimerais
savoir si vous avez pris acte du rapport
de la Vérificatrice générale et si vous avez enfin décidé d'agir.
Le Président : M. le ministre
de l'Éducation.
M. François Blais
M.
Blais : Alors, je remercie ma collègue pour sa question, là, qui est
très claire. Donc, alors, oui, nous allons agir. Nous allons agir quand nous allons prendre connaissance du rapport
du Vérificateur général, et, non, je n'ai pas encore pris connaissance
de ce rapport.
Le Président : Première
complémentaire, Mme la députée d'Arthabaska.
Mme Sylvie Roy
Mme Roy (Arthabaska) :
Comment ça se fait, si la rectrice a déjà rencontré la Vérificatrice générale,
a déjà rencontré Mme Beauchamp au sujet
de ce rapport, va rencontrer le C.A. cette semaine, de façon... en duel,
Mme Beauchamp et
Mme Ghazzali, comment ça se
fait, si tout le monde sont au courant de ce rapport-là, que le ministre,
lui, le principal responsable de ce dossier-là, ne l'a pas, ce rapport-là,
ne sait pas ce qu'il y a dedans?
Est-ce qu'il est en train de gagner du temps
pour lui acheter un parachute doré?
Le
Président :
Attention, attention! C'est la troisième fois que je vous rappelle qu'on ne
peut pas imputer de motifs aux collègues qui sont ici. Ah! faites
attention. M. le ministre.
M. François Blais
M.
Blais : Donc, M. le Président, la situation de la direction de l'UQTR est une situation
sérieuse, je l'ai dit ici et je partage
les inquiétudes de ma collègue. J'ai pris une décision, je pense que c'est une décision qui était, hein, nécessaire dans les
circonstances. Le Vérificateur
général a pris l'initiative d'aller
examiner la situation à l'UQTR. J'ai pris la décision d'attendre
ce rapport, et nous agirons, et nous pourrons agir sur cet enjeu rapidement.
• (15 h 20) •
Le Président : Deuxième
complémentaire, Mme la députée d'Arthabaska.
Mme Sylvie Roy
Mme Roy
(Arthabaska) : M. le Président, on a une université qui n'est pas capable de payer ses taxes
scolaires, qui n'est pas capable de
payer ses taxes foncières, qui prend des fonds dans... qui pige dans les fonds
de recherche, qui pige dans les sommes de la fondation, finalement qui
est en déficit, qui paie des frais astronomiques d'avocat.
Si le ministre de l'Éducation décide de mettre fin à cette saga-là et demande à
Mme Ghazzali de partir, peut-il s'engager à ne pas lui donner une
indemnité de départ faramineuse comme on voit trop souvent?
Le Président : M. le ministre
de l'Éducation.
M.
François Blais
M.
Blais : Ça
m'étonnerait que ce soit le ministre
de l'Éducation et de l'Enseignement
supérieur qui décide des indemnités,
là, des recteurs et des rectrices quand ils quittent leurs fonctions. Moi, l'engagement, le seul qui compte en ce
moment, puis je pense que c'est celui qui compte ici pour ma collègue et plusieurs
autres collègues de la région, c'est qu'on prenne le temps d'examiner le
rapport — il
porte sur la gestion, hein, il porte sur la gestion notamment de l'UQTR — et qu'on puisse prendre les moyens
appropriés. Et, je le réitère, nous avons entre les mains... ce n'est pas
toujours le cas, mais nous avons entre
les mains les moyens appropriés pour agir assez rapidement dans ce dossier
après lecture.
Le Président : Principale, M.
le député de Rimouski.
Impact des compressions
budgétaires sur les prestataires
d'aide de dernier recours toxicomanes
M. Harold LeBel
M. LeBel : M. le Président, depuis plusieurs
semaines, nous mettons en garde le gouvernement quant aux conséquences qu'auraient les coupes à l'aide sociale pour les toxicomanes. Les pires
craintes se confirment, et pourtant la
ministre déléguée, informée de ces impacts, en étude des crédits, a continué de
défendre aveuglément la décision de son
gouvernement. La mesure qui coupe les prestations de 747 $ à 200 $
par mois est entrée en vigueur vendredi dernier, mais déjà, depuis le 15 avril, 34 personnes ont refusé de se
faire évaluer une fois informées des diminutions de la prestation,
91 personnes ont annulé leur entrée en thérapie, 168 personnes qui
étaient en thérapie y ont mis fin. Voilà le résultat.
Le ministre
de la Solidarité sociale va-t-il reculer et annuler ces coupes faites sur le
dos des gens qui veulent s'en sortir et qui ont besoin de nous
aujourd'hui?
Le Président : M. le ministre
de l'Emploi.
M. Sam Hamad
M.
Hamad :
M. le Président, nous avons deux principes à respecter, et je suis convaincu
que le parti de l'opposition est
d'accord avec nous : l'équité et la justice sociale. L'équité entre les
prestataires, l'équité entre les prestataires et ceux qui sont à faibles
revenus et la justice sociale, M. le Président. Premièrement.
Deuxièmement,
nous avons offert à tous les centres de services de toxicomanie, M. le
Président... si jamais à cause de
l'application du règlement ont des problèmes financiers, nous leur demandons
d'ouvrir leurs livres, nous allons envoyer un expert en gestion, il va analyser les états financiers. Et, si jamais il
y a un problème financier dû à l'application du règlement, M. le Président, M. le Président, s'il y a un
problème financier dû à l'application du règlement, nous allons être
là...
Une voix : ...
M.
Hamad : M. le
Président, vous l'entendez, là?
Une voix : ...
M.
Hamad : Oui, mais
moi, je ne l'entends pas, là. Là, M. le Président, là, franchement...
Des voix : ...
Le
Président : S'il vous plaît! M. le leader du gouvernement, j'ai
entendu. Évidemment, j'entends des bruits de temps en temps, à gauche et
à droite, mais j'entends aussi bien le ministre, qui pourrait conclure, s'il
vous plaît. Oui.
M. Fournier : ...règlement, M. le
Président. Juste vous expliquer. Et
je comprends bien que vous entendez les gens de l'autre côté. Simplement pour vous faire part de la difficulté
qu'il y a, quand on répond à une question, d'être
interpellé constamment. Alors, vous ne pouvez pas, je le dis de la meilleure façon que je peux le dire, vous ne pouvez pas en vouloir à mon collègue et ceux, de ce
côté-ci, qui se font interpeller de cette façon-là. Je vous demande simplement
de demander à tout le monde d'être respectueux des droits de parole.
Le
Président : Bien sûr que je n'en veux à personne, mais c'est
évident que j'espère que le ministre, et comme n'importe quelle personne qui questionne, puisse tout simplement se
concentrer, me regarder puis faire en sorte que le président puisse
continuer à travailler. Merci.
M.
Hamad : Bon, alors,
M. le Président, donc, ce que je disais : Si jamais il y a un problème
financier dû à l'application du règlement, nous allons les aider.
Le Président :
...complémentaire, M. le député de Rimouski.
M. Harold LeBel
M. LeBel :
M. le Président, l'équité, pour le ministre, c'est que les pauvres doivent tous
être pauvres égal. C'est ça, sa vision pour sortir le monde de la pauvreté. Ce
n'est pas la vision qu'on a, de ce côté-ci.
Là,
on parle des gens, des gens qui ont besoin de services, des gens qui, avec la
coupe à l'aide sociale, ont décidé de
reculer. On parle de 200 personnes qui ont décidé de ne plus aller en
thérapie, de ne plus avoir... ils n'ont plus accès à la thérapie. C'est des gens qui veulent s'en
sortir, c'est du monde qui veulent se sortir de la pauvreté. On a une loi sur
la pauvreté, on doit protéger ce monde-là. On doit se battre pour offrir
des services à ces gens-là qui veulent s'en sortir.
Le Président :
M. le ministre de l'Emploi.
M.
Sam Hamad
M.
Hamad : M. le Président, la grande différence entre le Parti
québécois et nous autres, M. le Président : les autres veulent appauvrir les riches; nous, on veut
enrichir les pauvres. Chaque personne, M. le Président, chaque personne qui, en dernier recours, elle a besoin d'aide au
gouvernement, M. le Président, nous allons être là pour l'aider, pour la supporter dans son cheminement, M. le Président.
Il y a 2,9 milliards de dollars qui sont disponibles pour aider ces
gens-là, et nous allons l'aider.
Cependant, il y a un principe non discutable, M. le Président, c'est l'équité entre les prestataires — et ça, c'est important, M. le
Président — et la justice
sociale. Qu'est-ce que ça veut dire? Ça veut dire que nous allons donner le même
traitement à une personne qui a besoin...
Le Président :
En terminant.
M.
Hamad :
...des services en toxicomanie, la même chose qu'une personne en CHSLD et, par
exemple, les femmes, aussi, en difficulté.
Le Président :
Alors, ceci met fin à la période de questions et de réponses orales.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, nous en sommes à la rubrique des motions sans préavis, mais je pense qu'il y a une demande de consentement.
M. le leader adjoint du gouvernement.
M.
Sklavounos : Oui, M. le Président, nous sollicitons le consentement afin de permettre la présentation des avis
des commissions avant les motions sans préavis, s'il vous plaît.
Avis
touchant les travaux des commissions
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, y a-t-il consentement? Consentement. Veuillez poursuivre, M. le leader adjoint du gouvernement.
M.
Sklavounos :
Merci, M. le Président. Alors, j'avise cette Assemblée que la Commission des
institutions poursuivra et complétera l'étude des crédits budgétaires 2015‑2016 du ministère
de la Justice en procédant à l'étude
du volet Justice dès maintenant
pour une durée de trois heures et de 19 h 30
à 21 h 30, à la salle Louis-Joseph-Papineau;
La
Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources
naturelles poursuivra et elle complétera l'étude des crédits budgétaires 2015‑2016 du ministère de l'Agriculture,
des Pêcheries et de l'Alimentation dès maintenant pour une durée de
trois heures et de 19 h 30 à 21 h 30, à la salle Louis-Hippolyte-La Fontaine;
La Commission de la
santé et des services sociaux poursuivra et complétera l'étude du volet Santé
et services sociaux des crédits budgétaires
2015‑2016 du ministère de la Santé et des Services sociaux dès maintenant pour
une durée de trois heures et de 19 h 30 à 20 h 30, à
la salle du Conseil législatif;
Finalement, la
Commission des relations avec les citoyens complétera l'étude du volet Famille
et lutte contre l'intimidation des crédits
budgétaires 2015‑2016 du ministère de la Famille aujourd'hui, après les
affaires courantes pour une durée de quatre heures, à la salle de
l'Assemblée nationale. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Merci à vous, M. le leader adjoint
du gouvernement. Est-ce qu'il y a consentement pour déroger à
l'article 143 du règlement concernant l'horaire des travaux des
commissions? Consentement? Y a-t-il consentement,
Mme la leader adjointe de l'opposition officielle? Mme la leader de
l'opposition officielle? Mme la leader de
l'opposition officielle, y a-t-il consentement pour déroger à
l'article 143 concernant l'horaire des travaux des commissions?
Mme
Maltais
:
...
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Consentement. Très bien.
Une voix :
...
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Ah! je n'avais pas compris. Désolé.
Motions sans préavis
Nous en sommes donc à
la rubrique des motions sans préavis, et, en fonction de nos règles et de
l'ordre de présentation des motions sans préavis, je cède la parole,
maintenant, à M. le député de Marie-Victorin.
M. Drainville :
Merci, M. le Président. Alors, je sollicite le consentement des membres de
cette Assemblée afin de présenter, conjointement avec la députée
d'Arthabaska et la députée de Gouin, la motion suivante :
«Que
la Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des ressources
naturelles procède à l'audition de l'ancien président-directeur général
d'Hydro-Québec, M. Thierry Vandal;
«Que
la durée maximale de l'exposé pour l'ancien président-directeur général
d'Hydro-Québec soit de 30 minutes et
que l'échange avec les membres de la commission parlementaire soit d'une durée
maximale de 240 minutes, partagées ainsi : 120 minutes
pour le groupe parlementaire formant le gouvernement, 72 minutes pour
l'opposition officielle et 48 minutes pour le deuxième groupe
d'opposition;
«Qu'une
période de 12 minutes soit prévue pour les remarques préliminaires,
réparties de la manière suivante : 6 minutes pour le groupe parlementaire formant le gouvernement,
3 minutes 30 secondes pour l'opposition officielle et
2 minutes 30 secondes pour le deuxième groupe d'opposition;
«Qu'une
période de 12 minutes soit prévue pour les remarques finales, partagées de
la même façon que pour les remarques préliminaires;
«Enfin, que cette
motion soit un ordre de l'Assemblée nationale.»
Merci, M. le
Président.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Merci à vous, M. le député de Marie-Victorin. Y
a-t-il consentement pour débattre de cette motion? Il n'y a pas de
consentement.
Je reconnais maintenant
M. le député de Chambly pour une autre motion sans préavis.
M.
Roberge : M. le Président, je demande le consentement pour déposer la
motion suivante conjointement avec la députée de
Pointe-aux-Trembles :
«Que
l'Assemblée nationale prenne acte des propos d'Alain Bouchard, fondateur de
l'entreprise Couche-Tard, concernant la nécessité de rétablir le cours
d'économie à l'école secondaire;
«Qu'elle
demande au gouvernement de reconnaître l'importance pour les élèves de niveau
secondaire d'acquérir des connaissances économiques et qu'en ce sens, il
réintroduise le cours d'économie à l'école secondaire.»
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Merci à vous, M. le député de
Chambly. Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion? Il n'y a
pas de consentement.
Je cède maintenant la
parole à Mme la ministre...
• (15 h 30) •
Des voix :
...
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Un peu de silence, s'il vous
plaît. Mme la ministre de la Culture et des Communications, pour
une autre motion sans préavis.
Souligner la Journée mondiale de la liberté de la presse
Mme David
(Outremont) : M. le Président, je sollicite le consentement des
membres de cette Assemblée afin de présenter la motion suivante conjointement
avec la députée de Joliette, la députée d'Iberville et la députée de
Sainte-Marie—Saint-Jacques,
et, considérant la nature de la motion, je souhaiterais la tenue d'un court
débat :
«Que l'Assemblée
nationale souligne la Journée mondiale de la liberté de la presse;
«Qu'elle célèbre les
principes fondamentaux de la liberté de presse;
«Que
les membres de l'Assemblée nationale observent une minute de silence en hommage
aux journalistes qui ont perdu leur vie dans l'exercice de leur
profession.»
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Très bien. Alors, y a-t-il
consentement pour débattre de cette motion? M. le leader adjoint du
gouvernement.
M.
Sklavounos :
Oui. M. le Président, il y a consentement pour le débat...
Une voix :
...
Mise aux voix
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Très bien. Alors, si j'ai bien compris, ça me
prendrait un consentement pour que ce soit
adopté sans débat et avec le respect de la minute de silence. Ça convient? Très
bien. Alors, est-ce que cette motion est adoptée?
Des voix : Adopté.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Adopté. En conséquence, je vous
invite à vous lever, et nous allons observer une minute de silence.
•
(15 h 31
—
15 h 32) •
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Merci. Veuillez vous asseoir.
Nous en sommes
toujours à la rubrique des motions sans préavis, et je cède la parole à Mme la
députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Mme Massé :
Merci, M. le Président. Je demande le consentement de la Chambre pour débattre
de la motion suivante :
«Que l'Assemblée
nationale demande au gouvernement d'utiliser les surplus de 300 millions
qui dorment au Fonds vert pour répondre aux besoins criants des villes en
matière de transport collectif;
«Que l'Assemblée nationale demande au gouvernement
d'utiliser le Fonds vert pour financer à 100 % les projets visant
l'amélioration des transports collectifs des villes et des municipalités, comme
le demande l'alliance Transit.»
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Très bien. Alors, merci, Mme la députée de
Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Y a-t-il consentement? Il n'y a pas de
consentement pour débattre de cette motion. Y a-t-il d'autres motions sans
préavis?
Renseignements sur les
travaux de l'Assemblée
S'il n'y a pas d'autres motions sans préavis, les avis
touchant les travaux des commissions ayant été donnés, nous en sommes à
la rubrique des renseignements sur les travaux de l'Assemblée.
Alors, je vous
informe que demain, lors des affaires inscrites par les députés de
l'opposition, sera débattue la motion inscrite par M. le député de Bourget.
Cette motion se lit comme suit :
«Que l'Assemblée nationale reconnaisse le caractère
essentiel de la primauté de la langue française au Québec;
«Qu'elle réaffirme
que la protection du français est un devoir quotidien du gouvernement du
Québec;
«Qu'elle réitère le
caractère toujours essentiel de la loi 101 au Québec;
«Qu'elle réitère que
le français est la langue officielle du Québec;
«Qu'elle constate l'érosion du fait français dans certains
secteurs de la société québécoise, notamment en matière de langue [de]
travail;
«Qu'elle exige conséquemment du gouvernement du Québec qu'il
fasse en sorte que les dispositions de cette loi s'étendent aux
entreprises québécoises de 26 à 49 employés;
«Enfin, que l'Assemblée nationale prenne acte du jugement de
la Cour d'appel du Québec concernant la langue d'affichage, prononcé le 28 avril 2015, et qu'elle demande au
gouvernement du Québec de proposer une modification législative apportant les correctifs nécessaires à
la Charte de la langue française afin d'obliger, minimalement, l'inclusion
d'un descriptif français aux marques de commerce non francophones.»
Ajournement
Alors, puisque nous sommes à la période de l'étude des
crédits budgétaires et que, conformément aux dispositions de l'article
282 du règlement, l'Assemblée ne procède qu'aux affaires courantes, je lève la
séance, et les travaux de l'Assemblée sont ajournés à demain, mercredi 6 mai
2015, à 9 h 45. Merci et bonne journée.
(Fin de la séance à
15 h 35)