(Neuf heures quarante-cinq minutes)
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
On va vous souhaiter un bon vendredi, sans parler de la date. Alors,
veuillez vous asseoir.
Affaires courantes
Déclarations de députés
Nous allons procéder aux déclarations des
députés. Et je reconnais Mme la députée de Hull pour sa déclaration d'aujourd'hui.
Mme la députée de Hull, à vous.
Rendre hommage à M.
Gérard Lamoureux,
directeur général du Centre de travail
LARO inc., à l'occasion de sa retraite
Mme Maryse Gaudreault
Mme
Gaudreault : Merci,
M. le Président. Alors, dans quelques
jours, M. Gérard Lamoureux, directeur
général du Centre de travail LARO, tirera sa révérence après 38 ans de
dévouement au sein de cette entreprise d'économie sociale. Tout au long de sa carrière, M. Lamoureux a largement fait la
promotion de la mission du centre, qui consiste à fournir la chance à
des personnes handicapées de demeurer productives sur le marché du travail.
Au fil des
ans, M. Lamoureux a su s'entourer d'une équipe de coordination chevronnée et d'employés
des plus consciencieux. Malgré leur
handicap, les employés qui y travaillent sont habités du sentiment du devoir
accompli et font preuve d'un très
grand professionnalisme. Il suffit d'une simple visite sur les
lieux pour constater la grande satisfaction et la joie de vivre des
85 employés qui s'y épanouissent jour après jour.
Au nom de tous ceux et celles que M. Lamoureux a
côtoyés au cours de sa longue carrière, je le remercie pour l'ensemble de son
oeuvre et lui souhaite une longue et très agréable retraite.
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Merci, Mme la députée de Hull. Et, pour l'autre déclaration suivante, je
cède la parole à Mme la députée de Charlevoix—Côte-de-Beaupré pour sa déclaration
d'aujourd'hui. Mme la députée, à vous la parole.
Féliciter Mme Karine
Dufour, lauréate du prix méritas
Réjean-Marier de l'intervenante de l'année
Mme Caroline Simard
Mme
Simard : Merci, M. le Président. Alors, je souhaite, aujourd'hui, rendre hommage à Mme Karine Dufour, une résidente de Charlevoix,
qui a reçu le prix méritas Réjean-Marier de l'intervenante de l'année 2013‑2014,
de l'Association québécoise de prévention du suicide, le 4 juin dernier à
Montréal. Ce prix, nommé Réjean-Marier en l'honneur
d'un membre fondateur de l'association et ancien directeur général de
Suicide-Action Montréal, souligne la contribution exceptionnelle d'un
intervenant en prévention du suicide qui, par son expertise et son dévouement,
constitue une source d'inspiration et de motivation pour ses pairs.
Rappelons que
l'Association québécoise de prévention du suicide est un organisme à but non
lucratif qui a pour mission d'oeuvrer
au développement de la prévention du suicide au Québec. Elle regroupe des
organismes ayant… ainsi que des personnes, pardon, qui souhaitent agir
de façon concertée et efficace afin de prévenir le suicide. Félicitations, Mme
Dufour! Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Alors, on vous remercie, madame, de votre déclaration. Pour la déclaration
suivante, je cède la parole à M. le député de Côte-Sud pour sa déclaration. Côte-du-Sud,
pardon. Alors, allez.
Féliciter Mme Chloé
Pelletier-Gagnon, alias Klô Pelgag,
pour son parcours musical exceptionnel
M. Norbert Morin
M. Morin : Oui. Merci,
M. le Président. Je prends la parole aujourd'hui afin de souligner le dynamisme de Chloé Pelgag, alias Chloé
Pelletier-Gagnon, de Rivière-Ouelle, pour son parcours musical exceptionnel.
Son palmarès est fort élogieux. Elle a
remporté le prix Révélations Radio-Canada 2014-2015, le Grand Prix LOJIQ 2014 et le coup de
coeur de la chanson francophone de l'Académie Charles-Cros. Actuellement, elle
est en lice pour les Prix de la chanson SOCAN et le prix Félix-Leclerc de la
chanson.
En
plus de cumuler des prix prestigieux, elle dévoile son talent sur plusieurs
scènes européennes, au grand plaisir de ses fans et surtout de sa région. Lorsqu'elle
laisse son talent s'exprimer, elle est une fière ambassadrice de la
francophonie.
Je
suis fier de voir les regards tournés vers ce prodigue de la chanson
francophone. Chloé, je te souhaite une carrière remplie de belles reconnaissances.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Merci,
M. le député de Côte-du-Sud. Je cède maintenant la parole à M. le député de René-Lévesque.
Rendre hommage à M. Dany Belzile,
récipiendaire de l'Ordre de Baie-Comeau
M. Marjolain Dufour
M. Dufour :
Merci, M. le Président. Alors, M. Dany Belzile a été intronisé récemment à l'Ordre
de Baie-Comeau, le plus haut titre de reconnaissance de la ville. Cette distinction lui a permis, lors
d'une cérémonie officielle... afin de saluer son engagement
communautaire et humanitaire.
Propriétaire
de la pharmacie Jean Coutu de Baie-Comeau, M. Belzile se dévoue à de nombreuses causes,
plus particulièrement à celle de La Vallée des roseaux, organisme auquel il a
consacré 18 années de sa vie. Le travail de M.
Belzile ainsi que celui de toute l'équipe de La Vallée des roseaux ont permis à
l'organisation d'être parmi les chefs de file en
matière de soins palliatifs au Québec.
En plus d'être le président du conseil
d'administration de La Vallée
des roseaux, M. Belzile s'implique auprès de
différentes causes et organisations, notamment pour le diabète, la sclérose en plaques,
le centre de bénévolat, l'école Jean-Paul-II et bien d'autres.
En
mon nom et en celui des citoyens de la circonscription de René-Lévesque, je tiens à offrir mes plus sincères
félicitations à M. Belzile et à saluer son engagement exceptionnel dans sa
communauté.
• (9 h 50) •
Le Vice-Président (M. Gendron) : Alors, merci de votre déclaration, M. le député de René-Lévesque. Et, pour la poursuite, je cède la parole à Mme
la députée de Bellechasse pour sa déclaration d'aujourd'hui. Mme la
députée, à vous.
Féliciter les organisateurs du Mini-Relais
pour la vie à Saint-Gervais
Mme Dominique Vien
Mme
Vien : Merci, M. le Président. C'est le 5 juin dernier que la deuxième édition
du Mini-Relais pour la vie au profit de la Société canadienne du cancer
avait lieu, sur le terrain municipal de Saint-Gervais, dans Bellechasse.
Fière
du succès obtenu lors de la première édition, Mme Karine Labrie, directrice de
l'école de la Nouvelle-Cadie, a mené à nouveau avec brio ce projet
rassembleur. Les élèves de cinquième et sixième année, avec l'aide des autres
niveaux, ont réussi à mobiliser quelque 350 marcheurs, répartis en 32 équipes.
L'événement a permis d'amasser plus de 17 000 $, soit 4 000 $ de plus
que l'an dernier. Cette campagne de financement permet de soutenir la recherche
afin de vaincre le cancer.
Je
tiens à féliciter les élèves, les enseignants et les participants qui, par leur
implication, ont fait de cet événement une réussite et ont démontré, une
fois de plus, la solidarité bellechassoise. Merci beaucoup.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Alors, merci, Mme la députée, pour votre
déclaration. Je cède maintenant la parole à Mme la députée de
Notre-Dame-de-Grâce pour sa déclaration d'aujourd'hui. À vous la parole,
madame.
Souligner la Journée mondiale des réfugiés
Mme Kathleen Weil
Mme Weil :
Merci, M. le Président. Depuis plus de 10 ans, c'est le 20 juin que la
communauté internationale commémore la
Journée mondiale du réfugié. Cette journée est l'occasion de souligner le
courage de millions d'hommes, de femmes et d'enfants qui doivent quitter
leur pays pour fuir la persécution et de réaffirmer notre solidarité envers
eux.
Depuis plus de 30
ans, le Québec est fier d'être une terre d'accueil pour des milliers de
réfugiés, qui peuvent compter sur l'apport et le soutien, le dévouement d'organismes
et de citoyens qui assurent leur intégration. En 2013, c'est plus de 1 800
réfugiés qu'ils ont accompagnés dans plus de 13 villes à travers le Québec.
J'ai
eu l'honneur de rencontrer tout récemment le haut-commissaire des Nations unies
pour les réfugiés, M. António Guterres.
Il souhaitait remercier le Québec
pour le rôle important qu'il joue dans l'accueil et l'intégration des
réfugiés et souligner sa grande
reconnaissance face à la solidarité des Québécoises et des Québécois. Je joins ma voix à la sienne et à tous
ceux qui soulignent par cette journée le courage de ces millions de personnes
qui laissent tout derrière eux pour bâtir un futur meilleur. Merci, M. le
Président.
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, merci, Mme la députée de Notre-Dame-de-Grâce. Je cède maintenant la parole à M. le
député de Mont-Royal pour sa déclaration d'aujourd'hui. M. le député, à vous.
Souligner
le 150e anniversaire de la ville de Joliette
M. Pierre Arcand
M.
Arcand :
M. le Président, comme ministre responsable de la région de Lanaudière, il me
fait plaisir de souligner en cette Chambre le 150e anniversaire de la
ville de Joliette.
En
1823, le notaire Barthélémy Joliette fit la découverte d'un site idéal pour l'établissement
d'une ville à proximité de la rivière
L'Assomption, nommée par les Amérindiens Outaragavesipi, ce qui signifiait, en
langage iroquois, «la sinueuse et la tortueuse». L'exploitation
forestière et la construction de moulins à scie ont mené la communauté vers un
développement industriel important. D'ailleurs, M. Barthélémy Joliette a
entrepris plusieurs projets d'infrastructure à partir de 1823, dont la
construction d'un manoir, du pont des Dalles, d'un marché public et d'un
collège.
Aujourd'hui, M. le
Président, Joliette est reconnue pour la richesse de son patrimoine culturel.
Pensons à L'Orchestre symphonique des jeunes, au festival d'été de Lanaudière
et au Musée d'art de Joliette. Je souhaite de joyeuses festivités du cent
cinquantenaire aux Joliettaines et aux Joliettains, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Je vous remercie, M. le député de Mont-Royal. Je
cède maintenant la parole à Mme la députée de Richelieu pour sa
déclaration d'aujourd'hui. Mme la députée, à vous.
Féliciter trois élèves de l'école
secondaire Fernand-Lefebvre pour leur
participation au projet Inside Out
Mme Élaine Zakaïb
Mme
Zakaïb : Merci, M. le Président. Je veux vous parler d'un
projet extraordinaire réalisé par trois jeunes de l'école secondaire Fernand-Lefebvre à
Sorel-Tracy : Gabrielle Chaput, Michael Guérin et Rosalie Vilandré. À
l'initiative d'une photographe soreloise, Nath B, ils ont participé au projet
international d'art Inside Out créé par un jeune artiste californien des rues. C'est ainsi que 1 162
élèves ont été pairés au hasard pour se photographier mutuellement. Leurs
photos ont été imprimées grand format sur les murs extérieurs de l'école. L'effet
est magnifique, je vous invite à aller voir le résultat sur Facebook. Ce
projet ambitieux a créé un lien entre les élèves, un pont entre l'école et la
communauté et a suscité un incroyable sentiment de fierté. Bravo à ces jeunes
ainsi qu'à ceux et celles qui ont permis ce projet! Merci, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Alors, merci, Mme la députée de Richelieu. Je cède
maintenant la parole à M. le député de Rimouski pour sa déclaration d'aujourd'hui.
M. le député de Rimouski, à vous.
Souligner le 70e anniversaire de
l'Institut maritime du Québec
M. Harold LeBel
M. LeBel :
Merci, M. le Président. Chers collègues, le 23 mai dernier, l'Institut
maritime du Québec voyait sa 70e cohorte de finissantes et finissants
quitter ses salles de cours. Fondé à Rimouski en 1944, l'IMQ est l'une des cinq écoles nationales du Québec et est l'unique
centre de formation maritime de langue française en Amérique. Cette institution offre cinq formations techniques de
haut niveau et possède des équipements à la fine pointe de la
technologie pour répondre aux besoins de l'industrie maritime.
En
70 ans, l'IMQ a formé plus de 2 216 diplômés, tous programmes
confondus. Sillonnant les mers du globe et oeuvrant partout dans le
monde, ces hommes et ces femmes ont participé à la réputation d'excellence de l'institut
à l'échelle mondiale grâce aux compétences et
aux savoirs qui leur sont reconnus et qu'ils ont obtenus de cette
institution.
Je
salue ici la réputation d'excellence de l'Institut maritime, sa contribution à
la communauté rimouskoise et son rôle majeur dans le développement de l'industrie
maritime du Québec. Merci, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Alors, je vous remercie, M. le député de Rimouski. Et
cette dernière déclaration met fin à la rubrique Déclarations des députés pour
aujourd'hui.
En conséquence, les
travaux sont suspendus pour quelques instants.
(Suspension de la séance à
9 h 56)
(Reprise à 10 h 15)
Le Président :
Bon vendredi matin, chers collègues. Nous allons nous recueillir quelques
instants.
Merci, veuillez vous
asseoir.
Présence de MM. Christian Lévesque
et Réjean Hébert,
ex-parlementaires de l'Assemblée nationale
Je remarque que nous
avons deux anciens collègues qui sont ici avec nous ce matin :
M. Christian Lévesque, ancien député de Lévis, et M. Réjean Hébert, l'ancien
député de Saint-François.
Présence du député de l'Aisne à l'Assemblée
nationale française, M. Xavier Bertrand
Et j'ai le plaisir de
souligner la présence, dans nos tribunes, du député de l'Aisne, de l'Assemblée
nationale française, M. Xavier Bertrand.
Présence de la consule générale de la
République islamique du Pakistan
à Montréal, Mme Azra Jamali
Et
j'ai également le plaisir de souligner la présence de la consule
générale de la République islamique du Pakistan à Montréal, Mme Azra
Jamali, à l'occasion de sa visite de prise de poste.
Et,
avant de poursuivre les affaires
courantes, j'aimerais souligner l'excellent
travail accompli cette année encore par
nos étudiants pages qui termineront bientôt leur stage parmi nous. Je leur
demanderais peut-être de s'avancer ici. En mon nom et en celui de l'ensemble des membres de
cette Assemblée, vous aurez constaté que votre travail a été extrêmement
apprécié, et il est essentiel au bon déroulement de nos travaux. Et j'espère
que... je pense que mes collègues parlementaires ont signalé et ont signifié jusqu'à
quel point ils vous estimaient.
Alors, je souligne par
la même occasion l'excellent travail d'encadrement fait par M. Gilles Jourdain
et par Mme Chantale Martineau, qui est avec nous ici. Chaque année, ils
assurent l'encadrement de nos pages étudiants.
Nous poursuivons donc
les affaires courantes. Aujourd'hui, il n'y a pas de déclarations
ministérielles.
Présentation de projets de loi
À la rubrique
Présentation de projets de loi, M. le leader du gouvernement.
M. Fournier :
Oui, M. le Président. Je vous demanderais d'appeler l'article a, s'il vous
plaît.
Projet de loi n° 8
Le Président :
Alors, à l'article a du feuilleton, M. le ministre du Travail présente le projet
de loi n° 8, Loi modifiant le Code du travail à l'égard de certains
salariés d'exploitations agricoles. M. le ministre du Travail.
M. Sam Hamad
M.
Hamad : Merci, M. le Président. Ce projet
de loi introduit dans le Code du travail des dispositions particulières applicables aux salariés d'exploitations
agricoles qui emploient moins de trois salariés de façon ordinaire et continue.
Le
projet de loi exige notamment de l'employeur des salariés visés qu'il donne à leur association une occasion raisonnable de
présenter des observations au sujet de leurs conditions d'emploi. Il prévoit
que l'employeur doit prendre connaissance de ces
observations.
Le projet de loi
prévoit que la diligence et la bonne foi doivent gouverner les échanges entre l'association
de salariés et l'employeur.
Le
projet de loi reconnaît par ailleurs... la Commission
des relations du travail une compétence pour connaître et disposer de
toute plainte alléguant une violation aux dispositions particulières.
Enfin, le projet de
loi prévoit des dispositions transitoires et finales.
Mise aux voix
Le
Président : Est-ce que
l'Assemblée accepte d'être saisie de ce projet de loi? Mme la leader de l'opposition.
Mme
Maltais :
Bien sûr, M. le Président, le leader permettra d'avoir des consultations
particulières?
Le Président :
M. le leader du gouvernement.
M. Fournier :
Avec plaisir.
Le Président :
Bon. C'est le fun, ça. On continue comme ça.
Dépôt
de documents
À la rubrique Dépôt de documents, Mme la
ministre de la Culture.
Des voix : ...
• (10 h 20) •
Le Président : Alors, c'est adopté.
Mme la ministre de la Culture, à la rubrique Dépôt de documents.
Plan stratégique
2013-2016 de la Société de développement
des entreprises culturelles, plan stratégique 2013-2015 de la
Régie du cinéma et rapport annuel 2012‑2013 du Conservatoire
de musique et d'art dramatique du Québec
Mme David (Outremont) : M. le
Président, il me fait plaisir de déposer les documents suivants : le plan
stratégique 2013‑2016 de la Société de développement des entreprises
culturelles du Québec, communément appelé la
SODEC, et le plan stratégique 2013‑2015 de la Régie du cinéma, ainsi que le
rapport annuel d'activités 2012‑2013 du Conservatoire de musique et d'art
dramatique du Québec.
Le Président : Alors, ces
documents sont déposés. M. le ministre des Finances.
Rapports annuels de
Loto-Québec et de la Société des alcools
M.
Leitão : M. le Président, j'aimerais déposer les deux rapports
suivants : le rapport annuel 2014 de Loto-Québec et le rapport
annuel 2014 de la Société des alcools du Québec.
Le Président : Alors, ces
documents sont déposés. M. le président du Conseil du trésor.
Rapport annuel de la
Commission administrative
des régimes de retraite et d'assurances
M. Coiteux :
Oui. M. le Président, j'ai l'honneur de déposer le rapport annuel de gestion
2013 de la Commission administrative des régimes de retraite et d'assurances.
Le Président : …ces rapports
sont déposés. Mme la ministre du Tourisme.
Rapport annuel du Parc
olympique
Mme Vien : Oui, M. le
Président. J'ai le bonheur de déposer le rapport annuel 2013 du Parc olympique
pour l'exercice financier débutant le 1er novembre 2012 et se terminant le 31
octobre 2013.
Le Président : Ce document
est déposé… Ces documents sont déposés. M. le ministre du Travail.
Rapport annuel de la
Commission de la construction
M.
Hamad :
Merci, M. le Président. C'est avec plaisir... je dépose le rapport annuel de
gestion 2013 de la Commission de la construction du Québec.
Plan stratégique 2014‑2019
de l'Office
des personnes handicapées
Le Président : Alors, ce
document est déposé. Mme la ministre déléguée à la Réadaptation.
Mme
Charlebois :
…Président. Alors, je dépose aujourd'hui le plan stratégique 2014‑2019 de l'Office
des personnes handicapées du Québec. «Handicapées», sans liaison.
Le Président : Bien sûr.
Alors, ce document est déposé. M. le leader du gouvernement.
Réponses à des
questions inscrites au feuilleton
M. Fournier : M. le
Président, je dépose les réponses aux questions inscrites au feuilleton du
6 juin par le député de Granby,
adressées au ministre de l'Éducation, du Loisir et du Sport et au ministre des
Affaires municipales et de l'Occupation du territoire.
Le Président : Alors, ces
documents sont déposés.
Lettres de nomination de la
présidente du caucus
et du leader adjoint du deuxième groupe d'opposition
Et, pour ma part, je
dépose les lettres que m'a adressées M. le chef du deuxième groupe d'opposition,
dans lesquelles il m'informe des nominations suivantes : de
Mme Nathalie Roy, députée de Montarville, à la fonction de présidente du
caucus du deuxième groupe d'opposition, et M. Éric Caire, député de
La Peltrie, à la fonction de leader parlementaire adjoint du deuxième
groupe d'opposition.
Ces nominations font
suite à l'entente relative au fonctionnement de l'Assemblée et des commissions parlementaires, aux fonctions parlementaires ainsi
qu'aux aspects budgétaires pour la durée de la 41e législature et sont
effectives à compter du 2 juin 2014. Madame, monsieur, je vous félicite.
Dépôt de pétitions
À la rubrique Dépôt
des pétitions, j'ai reçu une demande de M. le député de Beauharnois pour
déposer une pétition — il
est là? — non
conforme. Est-ce que j'ai un consentement pour le dépôt de la pétition?
Des voix :
…
Le Président :
M. le député de Beauharnois, nous vous écoutons.
Prendre des mesures pour lutter contre le tabagisme
M.
Leclair : Merci, M. le Président. Je dépose l'extrait d'une
pétition adressée à l'Assemblée nationale, signée par
760 pétitionnaires. Citoyens et citoyennes du Québec.
«Les faits invoqués
sont les suivants :
«Considérant que plus
de 30 000 jeunes s'initient au tabagisme chaque année et sont
recrutés activement par l'industrie du
tabac, avec des produits colorés, aromatisés et branchés; qu'une grande partie
d'entre eux seront fumeurs pour de nombreuses années;
«Considérant
que le taux de tabagisme au Québec stagne à environ 20 % depuis plus de
six ans, avec 1,5 million de fumeurs, c'est donc dire que, pour
chaque fumeur qui écrase, un jeune devient accro;
«Considérant qu'après avoir essayé d'arrêter
pendant un an 95 % des adolescents baissent les bras et continuent de
fumer;
«Considérant que le
tiers des jeunes entre 18 et 24 ans sont fumeurs;
«Considérant
que le tabac est responsable de 30 % de tous les cancers et que c'est la
première cause de mortalité évitable au Québec;
«Considérant qu'en
10 ans le tabac a tué 100 000 Québécois et a coûté
40 milliards de dollars à notre société;
«Et l'intervention
réclamée se résume ainsi :
«Les signataires de cette pétition demandent à l'Assemblée
nationale du Québec d'interdire les saveurs — y compris les menthols — d'imposer
un moratoire sur les produits de tabac, d'adopter l'emballage neutre et
standardisé — incluant l'interdiction des cigarettes
ayant un diamètre inférieur à 7,5 millimètres — et d'assujettir la
cigarette électronique à la Loi sur le tabac.»
Je certifie que cet
extrait est conforme à l'original de la pétition.
Le Président :
Alors, l'extrait de cette pétition est déposé.
Dépôt de rapports de commissions
Je vais toutefois revenir à la rubrique Dépôt de
rapports de commissions, que j'avais omise. Alors, Mme la présidente de la Commission de l'agriculture, des pêcheries,
de l'énergie et des ressources naturelles et députée de Pointe-aux-Trembles.
Étude détaillée du projet de loi n° 5
Mme Léger :
Merci, M. le Président. Je dépose le rapport de la Commission de l'agriculture,
des pêcheries, de l'énergie et des
ressources naturelles qui, le 12 juin 2014, a procédé à l'étude détaillée
du projet de loi n° 5, Loi modifiant la Loi limitant les
activités pétrolières et gazières et d'autres dispositions législatives. La
commission a adopté le texte du projet de loi sans amendement.
Le Président :
Ce rapport est déposé. M. le président de la Commission des finances publiques
et député de Montmorency.
Poursuite du débat sur le discours sur le budget
M.
Bernier : Je dépose le rapport de la Commission des finances publiques
qui, les 11 et 12 juin 2014, a siégé afin de procéder à la
poursuite du débat sur le discours du budget. Merci.
Le Président :
Alors, ce rapport est déposé.
Dépôt de pétitions (suite)
Nous
revenons au dépôt de pétitions. J'ai une demande de Mme la députée de Vachon
pour le dépôt d'une pétition qui est non conforme. Est-ce que j'ai un
consentement? Consentement. Mme la députée de Vachon, à vous la parole.
Amender le Code de la sécurité routière relativement
à la circulation dans les voies réservées
Mme
Ouellet : Merci, M. le Président. Je dépose l'extrait d'une
pétition adressée à l'Assemblée nationale, signée par
122 pétitionnaires. Désignation : chauffeurs de la Société de
transport de Montréal.
«Les faits invoqués
sont les suivants :
«Considérant que nous
voulons protéger, avant tout, tous les usagers vulnérables qui partagent la
route avec les poids lourds;
«Considérant
que nous voulons permettre aux usagers du transport en commun de bénéficier, en
toute sécurité, de leur transport, sans entrave, et d'ainsi assurer la
fluidité de la circulation pour tous les usagers de la route.
«Et l'intervention
réclamée se résume ainsi :
«Nous, chauffeurs de
la Société de transport de Montréal, demandons un amendement au Code de la
sécurité routière concernant la section IV, article 407 et suivants,
en ajoutant l'interdiction à tous les cyclistes, planchistes, chaises
roulantes, entre autres, de circuler dans les voies réservées pendant l'heure
de pointe. Nous souhaitons que cet amendement soit adopté le plus tôt
possible.»
Je certifie que cet
extrait est conforme à l'original de la pétition.
Le Président :
Alors, l'extrait de cette pétition est déposé.
Interventions portant
sur une violation de droit ou de privilège
Décision de la présidence sur la recevabilité de la
question de privilège soulevée le 12 juin 2014 concernant
le comportement du député de Jean-Lesage à l'endroit de la
députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques
Nous en sommes rendus
à la rubrique Interventions portant sur une violation de droit ou de privilège
ou sur un fait personnel. Alors, je vais vous
faire part des deux décisions que j'ai eu à prendre, la première concernant
l'intimidation à l'endroit de la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques sur le parquet
de la salle de l'Assemblée nationale. Je suis maintenant prêt à prendre ma
décision sur la question de droit ou de privilège soulevée hier par Mme la
députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Dans
l'avis qui m'a été transmis conformément aux dispositions de l'article 69
du règlement, la députée indique qu'elle
aurait été interpellée sur le parquet de la Chambre par le député de Jean-Lesage
durant la séance de l'Assemblée du 10 juin dernier. À cette
occasion, il se serait adressé à elle sur un ton menaçant, en posant un geste d'intimidation
à son endroit. Les gestes sont décrits ainsi
dans l'avis, et j'en cite un extrait : «À voix basse, le député de
Jean-Lesage m'a dit qu'il n'était pas
très content de mes déclarations de la semaine précédente et, sur un ton choqué
et menaçant, il m'a dit de m'occuper de mes affaires, qu'il était au
service de ses concitoyens et qu'il connaissait très bien son monde. Il m'a rappelé que je n'avais rien à lui apprendre,
puisqu'il était élu au Parlement depuis 2008. D'entrée de jeu, il m'a
souligné ne pas avoir aimé ma citation dans le journal au moment de la sortie
sur la poussière de nickel dans Limoilou. Je lui ai rétorqué d'un ton calme que j'ai repris ce que des [citoyens et
citoyennes] de son comté m'avaient dit. Il m'a alors répondu sur un ton méprisant : "Tu connais du
monde dans mon comté, toi?". Il a terminé en me disant : "Viens pas jouer dans
mes platebandes". Tout en étant penché vers moi, puisque je suis restée
assise durant tout l'échange, il m'a aussi mis la main fermement sur l'avant-bras
pendant qu'il me parlait.» Fin de la citation.
D'abord,
tel que le prévoit la jurisprudence, lorsqu'une situation met en cause des éléments que n'a pu
constater de lui-même le président, il doit accepter la parole de la députée
qui se dit menacée. Ensuite, j'aimerais rappeler que la Loi sur l'Assemblée nationale consacre le caractère distinctif de la fonction
de député. L'article 43 prévoit spécifiquement que les députés jouissent
d'une entière indépendance dans l'exercice de leurs fonctions. Pour s'en assurer l'Assemblée de même que ses
membres sont investis des privilèges parlementaires qui doivent leur
permettre d'exercer leurs fonctions en toute liberté et sans aucune entrave. La
Cour suprême a même statué, en 1993, que ces privilèges ont un statut
constitutionnel, ce qui démontre toute l'importance accordée à l'indépendance du Parlement et de ses membres.
Pour
assurer le respect des privilèges parlementaires, l'Assemblée possède le
pouvoir de réprimer l'outrage, ce que le
droit parlementaire définit comme étant tout acte ou omission qui a pour
effet d'entraver les travaux de l'Assemblée ou de ses membres ou de porter atteinte à son autorité et à sa dignité. À
cet égard, l'article 55 de la Loi sur l'Assemblée nationale prévoit que nul ne peut porter atteinte aux droits
de l'Assemblée et mentionne différentes situations qui peuvent constituer des cas d'atteinte. Parmi ces cas se trouve le
fait d'attaquer, gêner, rudoyer ou menacer un député dans l'exercice de ses
fonctions parlementaires de même que le fait d'essayer d'influencer son
vote, son opinion, son jugement ou son action par fraude, menace ou par des pressions indues. Ces exemples et la
définition même de l'outrage au Parlement sont très évocateurs.
• (10 h 30) •
Il est de l'essence d'une
institution parlementaire comme l'Assemblée d'être un lieu de débat et d'échange.
Certes, des points de vue discordants peuvent y être entendus, et les débats y
sont parfois corsés, mais ceux-ci ne doivent jamais se
faire au détriment du respect le plus élémentaire que les parlementaires se
doivent entre eux à tout moment. Les règles
régissant nos débats sont d'ailleurs prévues dans cet esprit : le
règlement de l'Assemblée indique que, lorsqu'un député a la parole, il
ne peut se servir d'un langage violent, injurieux ou blessant à l'adresse de
qui que ce soit et ne peut adresser des
menaces à un député. Bien que les propos du député de Jean-Lesage n'aient pas
été tenus alors qu'il avait la parole
dans le cadre d'un débat parlementaire, la présidence ne saurait tolérer que
des propos ou des comportements intimidants puissent avoir lieu dans
cette enceinte.
Je
me permets également de faire un lien avec l'obligation prévue à l'article 6 de
notre code d'éthique qui prévoit que «la conduite du député est
empreinte de bienveillance, de droiture, de convenance, de sagesse, d'honnêteté,
de sincérité et de justice». D'ailleurs,
dans son avis, la députée réfère à juste titre à la notion de respect prévue
dans ce code. À l'heure où toute
notre société se mobilise autour des enjeux liés à l'intimidation et où
des parlementaires plaident régulièrement
en faveur d'un changement de ton dans nos débats, la présidence trouve
déplorable d'avoir aujourd'hui à se prononcer sur un cas semblable. Qu'il soit bien
compris que la présidence ne tolérera jamais qu'une ou un député fasse l'objet
de menace ou d'intimidation, d'autant plus lorsque cela se produit sur le
parquet de l'Assemblée. Il en va de la dignité de l'Assemblée, et c'est pourquoi je déclare la question de privilège de
la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques recevable.
Document déposé
Toutefois, comme la
députée n'a pas mentionné son intention de présenter une motion pour que la
conduite du député soit mise en cause, cette
affaire n'aura pas d'autres suites. Par contre, je dépose la lettre que m'a
fait parvenir le député de Jean-Lesage et dans laquelle il explique sa
version des faits et présente ses excuses à Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Mme la députée.
Mme
Massé : Premièrement, j'aimerais vraiment vous remercier d'avoir pris
la peine d'étudier ce dossier-là,
d'avoir clairement… nous avoir rappelé
collectivement vers où on doit aller
en matière de débat, en matière d'échange. Je veux nous rappeler aussi que, si on en est arrivés là aujourd'hui, c'est
qu'effectivement j'avais reçu une lettre d'excuses du député en question, mais, cette lettre-là, je vous
l'ai remise entre les mains puisqu'elle… Elle contenait plus de
justifications que de reconnaissance réelle. Alors, je vous remercie de nous
avoir amenés jusqu'au bout du processus, même si, ultimement, je trouve ça
désolant d'être obligée d'en arriver là. Merci.
Le Président :
Merci, madame. Oui, Mme la leader de l'opposition.
Mme
Maltais :
M. le Président, nous avons ouï dire, effectivement, de ce qui semblait
inquiétant, d'une possibilité de menace de
la part d'un député. Nous acceptons votre verdict sur cette question de
privilège, mais nous avons un bref
commentaire qui est une volonté de la part des membres de notre caucus parce
que nous avons discuté de la
situation. C'est extrêmement toujours troublant de voir qu'on puisse menacer un
député dans cette enceinte. Nous acceptons
votre verdict. Nous voulons dire aussi que, le 12 mars 2014, en
pleine campagne électorale, le premier ministre nous a invités, et je le
cite, à agir ensemble contre l'intimidation sous toutes ses formes. Nous
acceptons le verdict du président, nous attendrons maintenant le verdict du
premier ministre.
Le Président :
M. le leader du gouvernement.
M.
Fournier : Simplement pour vous donner raison dans les propos
que vous avez tenus sur l'importance de nos relations entre députés, on l'a dit puis on ne le dira jamais assez.
Ceci étant, vous avez eu à prendre une décision sur la foi de la lettre de notre collègue, et il était normal
que vous receviez aussi une lettre de l'autre personne qui évidemment a
aussi cru bon de donner sa version. Je comprends que notre collègue considère
que cette partie-là n'était peut-être pas celle qu'elle souhaitait, mais je
crois que, dans la procédure, il est normal que les versions des faits vous
soient données. Et je crois quand même
important de souligner… puis ce n'est pas la première fois que ça arrive, puis
on espère que ça n'arrivera pas puis que ça n'arrivera plus, mais, dans
ces moments-là, ce qui est important, c'est que les excuses soient présentées, et elles l'ont été. Alors,
maintenant, une fois que cela est dit, M. le Président, repassons-nous tous
le message : On a des opinions qui ne
sont pas les mêmes, mais c'est normal qu'elles ne soient pas les mêmes, nos
opinions. Dans un débat démocratique, on a des positions qui ne doivent pas
être les mêmes. Alors, essayons d'avoir des manières de faire qui respectent cela,
et ça va aussi pour le ton, M. le Président.
Le
Président : Merci. La seule chose qui est normale entre nous, c'est
d'avoir un respect les uns vis-à-vis des autres, respect de nos idées et
respect de nos personnes.
Décision de la présidence sur la recevabilité de la
question
de privilège soulevée le 12 juin 2014 concernant la
publication de dispositions du projet de loi n° 3, Loi
favorisant la santé financière et la pérennité des régimes de
retraite à prestations déterminées du secteur municipal,
avant sa présentation à l'Assemblée nationale
Deuxième décision de la présidence, divulgation
du projet de loi intitulé Loi favorisant la santé financière et la pérennité des régimes de retraite à prestations
déterminées du secteur municipal avant sa présentation à l'Assemblée.
Avant
de… tout de go, je voudrais peut-être éclaircir un quiproquo. Hier, quand le
dépôt du projet de loi a été fait, dans mon esprit, pour permettre à la
leader de l'opposition de bien faire savoir que j'avais reçu sa demande de violation de privilège… de droit et de privilège,
je n'avais pas eu l'occasion de lui en parler avant, j'en ai profité, du
fauteuil, pour le lui dire, mais je pense
avoir créé un quiproquo dans l'organisation de ces travaux. Alors, je m'en
excuse. Et on essayera d'éviter ça, évidemment, dans l'avenir.
Maintenant, je suis prêt à rendre ma décision
sur la question de violation de droit ou de privilège soulevée hier par la
leader de l'opposition officielle. Dans l'avis qu'elle m'a transmis, elle
allègue que le ministre des Affaires municipales
et de l'Occupation du territoire aurait commis un outrage au Parlement en
rendant public le contenu du projet de loi n° 3, Loi favorisant la
santé financière et la pérennité des régimes de retraite à prestations
déterminées du secteur municipal, et ce,
avant sa présentation à l'Assemblée. Des représentations faites par les
leaders — que je
remercie, en passant — je
retiens ce qui suit.
La leader de l'opposition officielle réitère, dans
un premier temps, que, selon elle, la présidence aurait dû surseoir à la
présentation du projet de loi jusqu'à ce que la décision sur la question de
privilège soit rendue. Ensuite, elle soutient qu'une
violation des droits de l'Assemblée aurait été commise en raison de similitudes
entre certaines dispositions du projet de loi déposé et le contenu de l'article
d'un quotidien paru le 11 juin dernier.
Le leader du
gouvernement prétend pour sa part que, pour l'élaboration du projet de loi, des
consultations ont été tenues auprès des intervenants concernés mais que
le texte du projet de loi n'a pas pour autant été divulgué avant sa
présentation. Selon lui, les différences entre le projet de loi tel que
présenté et les affirmations faites par l'auteur de l'article du journal en
font foi.
Le leader
adjoint… — je peux
maintenant le qualifier ainsi — le leader adjoint du deuxième groupe
d'opposition soutient, quant à lui, qu'il
faut rétablir une distinction entre le fait de consulter les intervenants et le
fait de divulguer la teneur d'un
projet de loi aux médias. Quant à la notion de sursis relatif à la présentation
du projet de loi, il est d'avis que la présidence
n'a pas le pouvoir d'empêcher la présentation d'un projet de loi. Selon ce
dernier, une fois que l'Assemblée a exercé
sa souveraineté en disant qu'elle acceptait d'être saisie du projet de loi, il
n'est plus possible de revenir en arrière.
Il ressort de ce qui précède que je dois
déterminer si le projet de loi a été divulgué avant sa présentation à l'Assemblée, ce qui constituerait à première vue
un outrage au Parlement. Toutefois, considérant les représentations qui m'ont été faites hier, je tiens à revenir sur l'obligation
pour la présidence de surseoir à la présentation d'un projet de loi
lorsque celui-ci fait l'objet d'une question de privilège.
À ce sujet,
je souhaite rappeler d'emblée ce qu'énonçait la décision rendue en 2007, à
laquelle les leaders ont fait référence. Le président avait alors
précisé que la décision sur la recevabilité d'une question de privilège ne
saurait avoir un impact sur la possibilité
pour l'Assemblée de se saisir d'un projet de loi. Le fait de se saisir d'un
projet de loi et la question de
privilège sont deux éléments distincts et n'ont aucun impact l'un sur l'autre.
On ne peut donc pas tirer des précédents
une règle générale selon laquelle la présidence doive nécessairement surseoir à
la présentation d'un projet de loi lorsqu'une
question de privilège est soulevée. D'ailleurs, depuis ce temps, d'autres
décisions ont été rendues, et chaque fois la présidence a plutôt
réaffirmé le principe selon lequel il ne lui appartient pas d'empêcher l'Assemblée
d'exercer sa fonction législative. Il
revient à l'Assemblée seule de décider, dans sa souveraineté, de l'opportunité
de se saisir du projet de loi, de l'étudier et d'en apprécier le
contenu.
Cela dit, si la présidence est en mesure de
rendre sa décision le jour de la présentation du projet de loi, ces précédents
indiquent que la décision est rendue avant la présentation du projet de loi, ce
qui peut nécessiter la suspension des
travaux de l'Assemblée. Hier, je n'étais pas en mesure de rendre ma décision.
Et je rappelle qu'il est bien établi
qu'il appartient au président de déterminer le moment où il rendra ses décisions.
Cela n'empêchait pas pour autant le ministre d'exercer son droit
fondamental de présenter un projet de loi et, par voie de conséquence, n'empêchait
pas l'Assemblée de décider de se saisir ou non du projet de loi. La présidence
doit favoriser le débat parlementaire, non pas l'empêcher.
• (10 h 40) •
Reste maintenant à déterminer si, en l'espèce,
il y a eu divulgation du projet de loi avant sa présentation à l'Assemblée. Au cours de leurs plaidoiries, les
leaders de l'opposition officielle et du gouvernement m'ont tour à tour exposé certaines similitudes et différences que
comportait le projet de loi n° 3 avec celui décrit dans l'article du
quotidien en question. Ainsi, tout comme la leader de l'opposition officielle,
je constate que certains points précis contenus dans le projet de
loi n° 3 sont bel et bien traités dans l'article du journal, ce qui
peut être questionnable. Tel est le cas, par exemple, premièrement, de la
protection des rentes de conjoints survivants; deux, du partage des
cotisations à parts égales entre les organismes municipaux et les participants
actifs; trois, de la possible répartition entre eux des déficits selon une
proportion 60-40.
À l'inverse,
comme le leader du gouvernement le faisait remarquer, d'autres éléments du
projet de loi diffèrent de ce qui
était rapporté dans l'article. C'est le cas notamment des modalités entourant
le mécanisme de négociation sur la restructuration des régimes. De plus,
il importe de souligner que le projet de loi n° 3 comporte aussi d'autres
mesures dont fait totalement abstraction l'article du journal.
Que pouvons-nous conclure de cette situation? Il
semble manifeste que je journaliste a eu accès à de l'information lui permettant de rédiger son article. Certes, la
jurisprudence parlementaire reconnaît le droit du gouvernement d'informer
les citoyens sur les grandes orientations contenues dans un projet de loi qu'il
entend présenter à l'Assemblée. Cela dit, ce sont les députés qui doivent être
informés les premiers des détails d'un projet de loi, pas les journalistes, et ce, en tout respect pour le rôle
fondamental que jouent ces derniers dans notre démocratie. J'insiste sur
l'importance pour les parlementaires d'avoir
droit en priorité à toute l'information qui leur est nécessaire pour l'exercice
de leurs fonctions de législateur. Il en va du respect de leur rôle de
législateur.
Toutefois, en l'espèce,
une distinction importante doit être faite par rapport au cas de 2007 auquel on
fait référence. En effet, en 2007, la
question de privilège se rapportait à un communiqué de presse émis par un
ministre pour expliquer en détail son projet de loi. Le cas qui m'est
soumis aujourd'hui est assez différent. D'abord, contrairement au cas de 2007, aucune communication formelle
visant à rendre public le projet de loi n'a été faite par le ministre.
Mais surtout, à la lecture des dispositions du projet de loi, je ne peux pas
conclure que l'article paru est basé sur le texte tel que présenté à l'Assemblée. En d'autres mots, je ne peux conclure que le
texte du projet de loi présenté par le ministre a été divulgué à un
tiers avant sa présentation à l'Assemblée.
Comme je l'ai
mentionné, des éléments précis du projet de loi sont traités dans l'article, ce
qui n'est pas banal. Par contre, il m'est
impossible d'affirmer que le texte du projet de loi dans sa version finale a
été communiqué avant sa présentation. C'est pourquoi, à la lumière des
faits et de l'état de notre droit parlementaire, je ne peux en venir à la
conclusion que le ministre a commis, à première vue, un outrage. Cela dit, bien
qu'il…
Des voix : …
Le
Président : Je n'ai pas terminé. Cela dit, bien qu'il ne s'agisse
pas d'un cas donnant ouverture à une question de privilège, j'estime
important de faire un rappel à tous en ce début de législature.
Comme mes prédécesseurs,
je reconnais la nécessité de communiquer avec les citoyens au sujet des
politiques et des orientations du gouvernement. Toutefois, lorsqu'il s'agit d'un
projet de loi, tous doivent être conscients du rôle essentiel de l'institution parlementaire et des députés qui la
composent. Je souhaite que ce rappel soit entendu par tous, autant les
ministres que les gens qui les entourent et qui sont impliqués de près ou de
loin dans le processus menant à la présentation d'un projet de loi à l'Assemblée.
Tous doivent avoir à l'esprit que les députés reçoivent le mandat de la
population pour légiférer sur toute question qui la concerne. Les députés sont
donc les seuls à jouir de la légitimité pour
évaluer si le contenu d'un projet de loi est conforme à l'intérêt public. C'est
pourquoi je peux comprendre parfaitement la frustration des députés
lorsqu'ils prennent connaissance par l'entremise des médias de mesures
contenues dans un projet de loi qui n'est pas encore présenté à l'Assemblée.
En
conclusion, même si on ne divulgue pas totalement le contenu d'un projet de
loi, je souhaite ardemment que les éléments contenus dans un projet de
loi ne soient pas rendus publics au compte-goutte avant sa présentation. Ce serait faire indirectement ce qu'il n'est pas permis
de faire directement par notre droit parlementaire. Il y va du respect
du rôle fondamental que jouent les députés dans notre démocratie parlementaire.
Je vous remercie de votre attention. Mme la leader de l'opposition.
Mme
Maltais :
Merci, M. le Président. On accepte votre décision ainsi que les recommandations
que vous faites aux parlementaires concernant la divulgation d'éléments
de projets de loi. Maintenant, une dernière chose. Sur votre incapacité à rendre votre décision hier, je pense
qu'il eut été sage, et je le crois encore qu'il aurait été sage de faire
comme tous vos prédécesseurs ont fait
précédemment, c'est-à-dire de surseoir quelque temps, car, sinon, que faire d'un
projet de loi qui aurait été présenté à l'Assemblée
nationale et accepté comme dépôt s'il y avait eu violation de privilège? La
question demeure pour moi, M. le Président, et je pense qu'on pourra peut-être
en rediscuter en d'autres lieux.
Le Président : J'en prends
bonne note, Mme la leader. M. le leader du gouvernement.
M. Fournier : Deux éléments,
M. le Président, sur votre décision et sur le commentaire de notre collègue. Je
rappelle, à la question qu'elle soulève, qu'elle-même plaidait en après-midi qu'advenant
le cas le projet de loi aurait pu être
déposé aujourd'hui. Alors, finalement, il n'y avait pas d'impact sur ce qu'elle
plaide. Cela étant dit, je reconnais le sens de votre décision qui
réaffirme des principes reconnus par la jurisprudence sur le lien avec le texte
tel qu'il est déposé à l'Assemblée nationale. Vous avez pris la peine de réaffirmer l'importance du privilège de l'Assemblée et de ses membres d'être les premiers saisis du texte, et je crois
que vous faites bien de le réaffirmer. Cependant, permettez-moi d'apporter quelques propos sur ce thème, qui n'accompagnaient pas
votre décision et qui, je crois, n'ont pas été remis en question par votre
décision mais qu'il vaut la peine de réaffirmer de façon très catégorique.
Il est
normal, dans un processus législatif, que les personnes qui ont à déposer des
projets de loi, soient-ils membres de l'Exécutif ou non, puissent tenir
des consultations avec les intervenants visés, ne serait-ce que pour bien
connaître les problèmes et bien mesurer si
les réponses qui sont apportées et les solutions qui sont apportées à ces
problèmes sont satisfaisantes. Donc, il est normal qu'il y ait un bon
nombre d'acteurs qui soient informés des orientations.
Je tiens à réaffirmer, M. le Président, que,
dans le cas qui nous occupe, ne pas permettre ou indiquer dans une décision ou ne pas indiquer dans une décision qu'il
est normal qu'il y ait des consultations avec des groupes qui par
ailleurs peuvent être sollicités par des journalistes serait ouvrir une porte
qui nous amènerait à une jurisprudence prohibant ce type de consultations et je
crois que ce ne serait pas à l'avantage du processus législatif.
Je tiens donc
à réaffirmer ici l'importance pour l'Assemblée d'être saisie de projets de loi
qui sont capables de répondre à des
problèmes. Et c'est impossible si on ferme les portes de l'Assemblée, on ferme
les lumières puis on fait ça juste entre nous. Il faut qu'on parle au
vrai monde avant de déposer les projets. C'est ce qui a été fait ici.
Le Président : M. le leader
du deuxième groupe d'opposition.
M.
Caire : M. le Président, d'entrée de jeu, vous manifester la
satisfaction face à votre jugement. Vous nous donnez raison sur un
argument fondamental, à savoir que vous ne pouvez vous substituer à la
souveraineté de l'Assemblée sur sa volonté ou non d'étudier un projet de loi. Et là-dessus je vous
remercie de cette décision, je pense que vous protégez un droit
fondamental de l'Assemblée nationale, celui de se saisir d'un projet de loi ou
non.
Sur
la question de la violation de droit ou de privilège, M. le Président, je vous
ai dit, hier : Je vous laisse maître des faits. Sur les faits, vous ne pouvez pas en arriver à la conclusion qu'il
y a eu violation de droit ou de privilège. Par contre, M. le Président,
j'entends, de votre décision, que vous dites qu'on ne peut pas faire non plus
indirectement ce qu'on ne peut pas faire directement, qu'on ne peut pas le
faire à la pièce.
Et,
M. le Président, je dois dire que je m'inscris en faux sur l'argument du leader
du gouvernement. Je l'ai dit, hier, lorsqu'on consulte des gens, on leur
demande leur opinion dans le but d'être éclairé par leur expertise, c'est tout à fait souhaitable et louable, c'est un processus
normal. M. le Président, ce n'est absolument pas de ça qu'il est
question, ici. Il est question, ici, de retrouver mot à mot dans un article de
journal ce qu'on retrouve dans le projet de loi, M. le Président. Je ne vois pas
en quoi on peut apparenter ça à de la consultation.
Donc,
M. le Président, que vous ne puissiez pas en arriver à la conclusion que ceci,
ce fait-là soit le fait du ministre, je le comprends. Ceci étant dit, M.
le Président, je reconnais dans votre décision que vous ne semez pas non plus
la confusion entre ce qui est une consultation légitime et ce qui est la
divulgation d'une information qui est un privilège de l'Assemblée nationale. Et
j'espère que le gouvernement a pris note de cette partie-là de votre jugement.
Le
Président : Je pense que ma décision est claire et je souhaite
que tous ceux et celles qui vous entourent en prendront connaissance
effectivement pour éviter des problèmes dans l'avenir.
Nous en sommes
maintenant à période de...
Une voix :
…
Le Président :
Pardon? Mme la leader de l'opposition.
Mme
Maltais :
Nous avons demandé des consultations. Alors, il y aura consultations sur ce
projet de loi?
Le Président :
M. le leader du gouvernement.
M. Fournier :
M. le Président, ça me fait plaisir d'avoir cet échange avec notre collègue
parce que, si ma mémoire est bonne, je me suis permis de soulever sa question
hier, en son nom. Alors, je sens qu'on est de plus en plus conjoints. Je ne
sais pas ce qu'on devrait… Je ne sais pas ce qu'on doit en retirer...
Des voix :
…
Le Président :
Je m'excuse, M. le leader du gouvernement.
M. Fournier :
Et, si c'est possible de le dire, M. le Président, un peu plus tard dans nos
travaux, j'entends la satisfaire complètement en faisant un avis.
Des voix :
…
Le Président :
Ça ressemble à un vendredi 13, là, et...
• (10 h 50) •
Des voix :
…
Questions et réponses orales
Le Président :
Bon. Alors, nous en sommes maintenant à la période de questions et de réponses
orales. Et je cède la parole à M. le chef de l'opposition officielle.
Évasion de trois détenus de l'Établissement
de détention de Québec
M. Stéphane Bédard
M.
Bédard :
M. le Président, plus tôt cette semaine, la ministre de la Sécurité publique a
accusé un juge d'être responsable de la
baisse des conditions de détention menant à l'évasion de trois présumés
criminels. Elle a même qualifié la décision du juge de questionnable.
Or, la version de la ministre,
et c'est un fait sans précédent, a été contredite par le juge lors de la
lecture de l'ordonnance qu'il a rendue. Et je le cite aujourd'hui, parce qu'il
a eu ces commentaires devant le tribunal : «Un flot d'information a circulé sur une ordonnance qui
aurait eu pour but d'assouplir les conditions
de détention des accusés […] Une telle décision aurait été rendue le
vendredi, la veille de l'évasion, alors qu'on ne s'est pas vu.» M. le Président,
fin de la citation.
C'est sans précédent. Le
discrédit, M. le Président, il est total. Je ne pense pas qu'on revoie ça qu'un
juge contredise la ministre.
Ce qu'on
aimerait savoir du premier ministre, ce matin, tout simplement : Est-ce qu'il va relever la ministre de ses fonctions
ou va-t-il garder une ministre qui n'a, de toute évidence, plus aucune
crédibilité pour exercer ses importantes fonctions?
Le Président : M. le premier
ministre.
M. Philippe Couillard
M.
Couillard : Alors, M. le
Président, bien sûr, notre collègue de la Sécurité publique, on la connaît, c'est
une femme qui est déterminée, un adjectif connu par les membres de l'opposition
officielle, énergique, courageuse et compétente. Elle a donc toute la confiance
du premier ministre, du gouvernement et de ses collègues de l'Assemblée
nationale.
Maintenant, et je veux le dire avec respect et
amitié à mon collègue, les questions soulevées cette semaine sont toutes légitimes. Il y a clairement des zones
d'ombre, des zones de contradiction dans plusieurs témoignages, dans plusieurs déclarations. Il y a clairement eu un
flot d'information insuffisant, mal coordonné et parfois même
contradictoire.
La façon d'avancer dans ce dossier, d'abord, c'est
de capturer les personnes le plus rapidement possible — et on voit qu'INTERPOL a été saisie du dossier — mais également de demander à une personne
compétente, indépendante de se
prononcer sur la question. On sait maintenant que Me Michel Bouchard le fera.
Il déposera son rapport d'ici le 31 août 2014, la vérité sera connue, et on ira de l'avant, s'il y a lieu, avec
les changements requis pour que ça ne se reproduise plus, M. le
Président.
Le Président : Première
complémentaire, M. le chef de l'opposition officielle.
M. Stéphane Bédard
M.
Bédard : Il y aura
toujours des risques d'évasion, M. le Président. Mais non seulement la
vice-première ministre a jeté le discrédit
sur la magistrature, elle a également discrédité l'appareil d'État, ceux-là
mêmes actuellement qui tentent de
retrouver les fugitifs. Elle a lancé des accusations graves de mensonge contre
des hauts fonctionnaires, contre des responsables policiers et on ne
sait qui.
Le premier
ministre, d'ailleurs, doute de sa version. Le premier ministre a un choix
important à faire ce matin : protéger sa nomination ou protéger l'institution.
Je l'invite à faire le bon choix et protéger l'institution.
Le Président : M. le premier
ministre.
M. Philippe Couillard
M.
Couillard : M. le Président,
les institutions de même que l'intérêt public sont très bien défendus et
représentés par notre collègue la ministre de la Sécurité publique. Je n'ai
aucun doute à cet égard.
Mais ce qui
est clair, c'est que la population ne comprend pas comment il a pu y avoir deux
évasions héliportées en l'espace de
quelques mois, comment se fait-il que des conditions de détention ont été
modifiées, comment se fait-il qu'on dit... que certains disent que le
complot d'évasion était connu et que malgré tout les personnes ont pris le
large. Ça, la population, avec raison, ne le comprend pas et ne l'accepte pas,
et je ne crois pas que, dans cette Assemblée, nous ne l'acceptions non plus.
Pour aller de
l'avant, d'abord, pendant que les forces policières font leur travail pour
capturer ces individus, il faut connaître l'ensemble des faits...
Le Président : En terminant.
M. Couillard : ...et ce sera fait
avec l'enquête, M. le Président.
Le Président : Deuxième
complémentaire, M. le chef de l'opposition officielle.
M. Stéphane Bédard
M.
Bédard :
La cause de l'évasion, elle est simple, M. le Président. Ces personnes-là, le
ministère savait, savait qu'ils voulaient s'évader, qu'ils avaient le
projet de s'évader. Or, malgré des règles de sécurité strictes… on a décidé de
les abaisser. La cause, elle est entendue sur le pourquoi ces gens-là ont pu s'évader.
Le problème, c'est que la ministre,
au lieu de coordonner les recherches, montrer de la confiance, rassurer les
gens, elle a inquiété tout le monde, elle a frappé la magistrature de discrédit et tout le ministère.
Actuellement, c'est la crédibilité du gouvernement qui
est entachée. J'invite le premier ministre à faire le seul choix qui...
Le Président :
M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M. Couillard : M. le Président, le
choix qui s'imposait a été fait, c'est faire la lumière sur l'ensemble des événements
et l'ensemble des informations. Notre collègue, encore une fois, soulève des
questions légitimes. Il est clair que
ces personnes qui étaient accusées, prévenues, bien sûr en attente d'un procès — donc, on ne peut pas présumer de la conclusion du procès — ont vu leurs conditions de détention
modifiées à la baisse avant l'évasion,
c'est clair. Pourquoi? Comment? Pour
quelle raison? Voilà les questions essentielles et voilà ce que seule une enquête
compétente, indépendante pourra nous révéler.
Le Président : Troisième
question complémentaire, M. le chef de l'opposition officielle.
M. Stéphane Bédard
M.
Bédard : En posant
la question dès samedi soir au ministère : Qui était responsable de cette
baisse de sécurité?, nous aurions déjà la
réponse aujourd'hui, et on l'aurait eue dès lundi. Au lieu de ça, on a assisté
à un cafouillage et à un discrédit de tout le ministère. Actuellement,
la ministre a dit qu'il y a des gens au ministère, des responsables policiers
qui lui mentaient, ces gens mêmes, là, qui doivent coordonner les recherches.
Moi, je demande au premier ministre à faire son
devoir. Et son devoir, maintenant, c'est de dire à sa ministre de passer la
main et de prendre lui-même cette…
Le Président : M. le premier
ministre.
M. Philippe Couillard
M. Couillard : M. le Président, je
ne me souviens pas que notre consoeur ait mis en cause une personne en particulier ou une institution particulière. Elle
s'est interrogée sur la qualité de l'information et la cohérence des
informations qui lui sont fournies, et je
crois qu'à la lumière des déclarations des derniers jours on peut comprendre sa
préoccupation, n'est-ce pas?
Maintenant,
ce qui est important, encore une fois, et ce que les citoyens veulent, d'abord,
un, c'est que les efforts qui ont commencé dans les minutes qui ont
suivi l'évasion pour capturer les individus se poursuivent avec succès et,
deuxièmement, qu'on comprenne la raison pour laquelle les conditions de
détention ont été modifiées. Seule une enquête indépendante, compétente fera la
lumière sur ces questions, M. le Président.
Le Président : Principale, M.
le député de Matane-Matapédia.
Informations sur les
circonstances
entourant l'évasion de trois détenus de
l'Établissement de détention de Québec
M. Pascal Bérubé
M.
Bérubé : M. le
Président, ce matin dans La Presse, le chroniqueur Yves Boisvert, et je
cite : «Peut-être s'est-il envolé en
pleine nuit. Certains disent l'avoir entendu faire du bruit près de Québec.
Toujours est-il qu'on est sans nouvelles du jugement de la ministre[...].
Il s'est évadé sans laisser de traces.
«[...]Propos faux, [...]qui devraient donner
lieu à des excuses de la ministre. […][Une] ministre n'a pas à se prononcer sur
[des] jugements des tribunaux, encore moins pour les qualifier de
"questionnables"[...].
«[...]une ministre responsable ne se garroche
pas sur la place publique pour émettre des hypothèses et penser tout haut…»
Enfin :
«Pas sûr qu'elle ait le doigté pour manoeuvrer dans l'univers très délicat des
pénitenciers, de la police et de la justice, qui [ont tous] leurs codes
et leurs susceptibilités légitimes.»
Aujourd'hui,
M. le Président, le premier ministre a une décision à prendre, et on ne tiendra
pas compte seulement du jugement de la ministre mais maintenant le sien.
Le Président : Mme la
ministre de la Sécurité publique.
Mme Lise Thériault
Mme
Thériault : Oui. M. le Président, je remercie le collègue de sa
question. Je pense que le premier ministre a quand même été assez clair sur le fait qu'il y a beaucoup d'événements
qui sont troublants. C'est questionnable, je l'ai dit.
Me Bouchard a
été nommé, je pense qu'il n'y a pas personne qui va remettre sa compétence en
cause non plus. C'est un homme qui est connu
pour être rigoureux dans ses dossiers, il fait les choses avec beaucoup de
sérieux, il a une excellente réputation. Je pense que ce qui est important, à l'heure…
au moment où on se parle, c'est que Me Bouchard
puisse avoir toute la latitude pour faire la lumière sur ce qui s'est vraiment
passé. Donc, vous comprendrez que l'enquête,
elle est entre ses mains et qu'à partir de ce moment-là je ne commenterai ni
les actions de Me Bouchard ni ce qui se passe
concernant le procès, M. le Président. Je pense qu'il est sage de ma part d'adopter
cette attitude-là, M. le Président. Et vous comprendrez, M. le Président, que
mes réponses seront dorénavant vraiment très limitées. Mais j'ai bien hâte qu'on
fasse toute la lumière et qu'on puisse enfin savoir les vraies choses, M. le
Président.
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de Matane-Matapédia.
M. Pascal Bérubé
M.
Bérubé :
M. le Président, ce matin, on apprend une nouvelle preuve de manque de
jugement. Hier, on a mis en ligne le mandat de la personne qu'on a nommée, qu'on
vient d'évoquer. Le problème, c'est qu'on retrouvait l'adresse personnelle de l'enquêteur.
Ce matin, nous avons contacté le cabinet de la ministre pour lui dire que ce n'était
pas une bonne idée. Dans les minutes qui ont suivi, le document a été caviardé.
Est-ce que le premier
ministre considère que cet autre cafouillage contribue à la crédibilité de sa
ministre et de son gouvernement?
Le Président :
Mme la ministre de la Sécurité publique.
Mme Lise Thériault
Mme
Thériault : Oui. M. le Président, je pense que ce qui est
important, à l'heure où on se parle, c'est de mettre tous les efforts possibles de tous les corps
policiers et de tous les intervenants pour pouvoir mettre la main au collet
des trois fugitifs, M. le Président. C'est la mission première de la Sécurité
publique. C'est ce que les policiers doivent faire. Nous avons d'ailleurs demandé l'aide de tous les policiers, tous les
corps policiers, que ce soit au Canada, dans les autres provinces et même de l'INTERPOL, M. le Président.
Je pense que le ministère de la Sécurité publique fait exactement le travail qu'il est supposé de faire, soit
travailler à mettre la main au collet des trois fugitifs. Et c'est la seule
priorité que nous devons avoir, M. le Président.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le député de Matane-Matapédia.
M. Pascal Bérubé
M.
Bérubé :
M. le Président, évidemment, la traque des fugitifs, c'est un espoir qu'on
conserve avec le gouvernement, avec l'ensemble
de la population, ça va de soi, mais il est question ici de jugement dans des
circonstances difficiles mais des circonstances essentielles. On a besoin que
la ministre de la Sécurité publique et le gouvernement soient bien solides sur
ces enjeux-là.
Qu'est-ce que ce
sera, dans l'avenir, lorsqu'il y aura d'autres catastrophes naturelles ou
crises et où la même ministre, qui sera appuyée par son gouvernement, oeuvrera
encore une fois? Quant à nous, c'en est trop, la ministre ne peut pas continuer
dans ces circonstances. Il est question de préserver nos institutions.
• (11 heures) •
Le Président :
Mme la ministre de la Sécurité publique.
Mme Lise Thériault
Mme Thériault :
Oui. Vous comprendrez, M. le Président, que, présentement, la priorité du gouvernement,
si on fait face à notre jugement, c'est de
mettre tous les efforts nécessaires pour trouver les fugitifs, M. le Président, et de laisser Me Bouchard
faire son travail correctement, honorablement, chose qu'il fera, pour que la
lumière soit enfin faite et que tous les parlementaires aient l'information
à leur disponibilité dès que le rapport me sera remis, M. le Président, si les
conditions le permettent, évidemment. Merci.
Le Président :
Principale, Mme la leader de l'opposition.
Enquête concernant les évasions de détenus par hélicoptère
Mme Agnès Maltais
Mme
Maltais :
En l'absence du premier ministre, la vice-première ministre exerce les
fonctions de chef du gouvernement. Jugeons de sa compétence pour exercer cette responsabilité.
Entre le moment de l'évasion samedi soir et
lundi après-midi, il eût suffi d'une seule conférence de presse en
compagnie de la SQ et du ministère de
la Sécurité publique pour rassurer la population, elle a gardé le
silence. Ensuite, elle charge notre parti. Et, mardi, en l'absence du premier
ministre, alors qu'elle est la plus
haute autorité politique en territoire québécois, elle met en cause un juge pour se couvrir avec l'approbation de la ministre
de la Justice — approbation
muette — qu'elle
a entraînée dans sa faute. Mercredi et
jeudi, c'est le premier ministre qu'elle a éclaboussé, car il lui a fait confiance
et s'est ajouté aux ministres
remettant en cause le juge. Le
premier ministre doit se ressaisir aujourd'hui et retirer sa confiance en la
vice-première ministre.
Le Président : Mme la
ministre de la Sécurité publique.
Mme Lise Thériault
Mme
Thériault : Oui. M. le Président, je pense que c'est important
de répéter qu'à ce stade-ci c'est vraiment la priorité numéro un de mettre la main au collet des fugitifs. Et je
comprends très bien que notre collègue a tenu ces propos. Vous allez me
permettre, M. le Président, de déposer le communiqué qui a été envoyé dimanche
sur le fil de presse. Tout le monde sait que les équipes du ministère de la
Sécurité publique étaient à pied d'oeuvre dès samedi soir, M. le Président. Et,
je tiens à rassurer les gens qui nous écoutent, j'assume mes fonctions avec
beaucoup de rigueur, M. le Président. Et, vous savez, il y aura, un jour, le
rapport de Me Bouchard qui sera déposé, et je suis convaincue qu'on saura faire
la différence, M. le Président. Je dépose les documents.
Document déposé
Le Président : On a un
consentement pour le dépôt? Consentement pour le dépôt? Oui.
Première additionnelle, Mme la leader de l'opposition.
Mme Agnès Maltais
Mme
Maltais :
La vice-première ministre, clairement, a déclaré que c'est un juge qui avait
fait desserrer la cote de sécurité…
qui avait fait diminuer, abaisser la cote de sécurité qui a amené à une
évasion, c'était très clair. Ce qui est pire, c'est que, dans cette faute, elle a entraîné la ministre de la Justice
et même le premier ministre, qui a embarqué dans cette histoire. Elle a
jeté le discrédit sur les fonctionnaires, sur les policiers, sur son ministère.
C'en est assez.
Le Président : Mme la
ministre de la Sécurité publique.
Mme Lise Thériault
Mme Thériault : M. le
Président, je pense qu'il est important de rappeler le mandat de Me Bouchard.
On est devant des évasions, M. le Président,
deux en 15 mois, et le mandat de Me Bouchard, c'est de faire les
circonstances sur l'évasion de samedi
soir, évidemment les mesures mises en place par le ministère dans les
établissements, le centre de détention,
à la suite de l'évasion des détenus de Saint-Jérôme, M. le Président. Il aura
également l'occasion de regarder les
conditions de détention en lien avec l'attribution de la cote de sécurité des
personnes. Il se penchera sur les conditions de détention des prévenus à
l'occasion d'un procès, M. le Président. Donc, M. le Président, je pense qu'on
va laisser le temps à Me Bouchard…
Le Président : En terminant.
Mme Thériault : …de faire son
travail. C'est ce que tous les parlementaires doivent faire, M. le Président.
Le Président :
Complémentaire, M. le chef de l'opposition officielle.
M. Stéphane Bédard
M.
Bédard : M. le
Président, la faute, elle est totale parce qu'en plus d'avoir induit tout le
monde en erreur quant au jugement du juge elle a invoqué par la suite le fait
que c'était une ordonnance de non-publication qui ne lui permettait plus de
commenter, ce qui est faux. Elle a forcé un juge à lever cet interdit pour que
lui-même ne soit pas victime du discrédit. C'est du jamais vu, M. le Président.
Maintenant qu'on
sait que, de toute façon, de facto, elle n'opère plus — en nommant M. Bouchard, il lui enlève sa
responsabilité — est-ce
qu'il doit prendre la responsabilité première de s'assurer que la ministre ne
soit plus à la…
Le Président : M. le leader
du gouvernement.
M. Jean-Marc Fournier
M.
Fournier : Oui, M. le Président. Je pense, pour tous ceux qui
nous écoutent, et à la télévision notamment, qui ont entendu la réponse
et du premier ministre et de la ministre de la Sécurité publique à la question
posée par notre collègue, on a eu, d'une
part, un élément excessivement important que la ministre nous a confié,
combien… toute l'énergie qui est mise au ministère avec les forces
policières pour retrouver les évadés. Alors, commençons par se dire ça.
Lorsqu'on dit
que notre collègue ne satisfait pas aux critères de l'opposition, certainement
à ceux de l'opinion publique, de s'assurer
que la première priorité soit celle de rattraper les évadés. Ça, je pense que
ça répond complètement à ça, et toutes les énergies sont mises
là-dessus. Pour le reste, il y a eu des éléments de communication qui semblent
avoir été contradictoires, et, pour aller au fond des choses, il y a eu une
enquête qui a été demandée à une personne de réputation…
Le Président : En terminant.
M. Fournier :
…non questionnable par personne et dont…
Le Président : Principale, M.
le chef du deuxième groupe d'opposition.
Fardeau fiscal des contribuables
M. François Legault
M. Legault : M. le Président,
le ministre des Finances, hier, a annoncé la formation d'une commission sur la fiscalité et il a fait une déclaration très
surprenante, et je le cite : «…taxer moins le revenu et taxer plus la
consommation me semble être une tendance
très prometteuse.» En plus, M. le Président, lorsqu'un journaliste lui a
demandé : Est-ce que ça va augmenter,
au total, ou diminuer, au total, le fardeau fiscal de la classe moyenne?, il a
répondu : «Ce n'est pas inévitable que ce soit l'un ou l'autre.»
Alors que les
Québécois sont les plus taxés en Amérique du Nord, le ministre des Finances
songe à augmenter le fardeau fiscal
des Québécois, mais, M. le Président, je veux revenir juste sur la partie taxes
à la consommation. On sait qu'au Québec, déjà, le niveau de taxes à la
consommation… la TVQ additionnée avec la TPS, au total, les taxes à la consommation sont plus élevées qu'en Ontario, qu'au
Nouveau-Brunswick, que dans l'État de New York, que dans l'État du
Vermont. Donc, à sa face même, c'est une très mauvaise idée d'augmenter les
taxes à la consommation, ça va nuire à l'économie du Québec.
Moi, je
voudrais savoir, là, je pense que les Québécois ont le droit de savoir ce matin
de la part du premier ministre, là, est-ce qu'il s'engage, oui ou non, à
ne pas augmenter la TVQ au Québec?
Le Président : M. le premier
ministre.
M. Philippe Couillard
M. Couillard : M. le Président, je
remercie notre collègue de me donner l'occasion de saluer le geste historique qu'on pose parce que ce n'est pas arrivé
souvent dans les dernières décennies au Québec qu'on porte un jugement en profondeur sur le régime fiscal québécois,
autant celui des individus que celui des entreprises. Pourquoi? Parce qu'on
veut être certains que la fiscalité, plus qu'un simple élément de ponction dans
les poches des contribuables, soit également un outil et un levier de
développement économique pour récompenser le travail, l'effort, l'investissement et la création d'emplois.
On est tous d'accord
là-dessus. Laissons la commission faire son travail. Elle le fera, elle rendra
ses recommandations. Nous déposerons — pas la commission — nous
déposerons un budget, prendrons les décisions appropriées dans le but — et je vais répondre à sa question en
terminant mon intervention — de réduire le fardeau fiscal des Québécois à
l'aide des marges que des finances saines et équilibrées dégageront, M. le
Président.
Le Président : Première
complémentaire, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
M. François Legault
M. Legault : M. le Président,
on n'a pas besoin d'une commission pour savoir si c'est une bonne idée ou une
mauvaise idée d'augmenter la TVQ au Québec. On n'est pas, là, dans une théorie
économique, là, on n'est pas en Europe, on
est en Amérique du Nord, tous nos voisins ont déjà des taux de taxe à la
consommation qui sont plus bas que nous autres.
Donc, je
répète ma question très simple : Est-ce que le premier ministre s'engage,
oui ou non, à rappeler à l'ordre son ministre des Finances puis à s'engager,
donc, à ne pas augmenter la TVQ au Québec?
Le Président : M. le premier
ministre.
M. Philippe Couillard
M.
Couillard : M. le Président,
non seulement je ne vais pas rappeler à l'ordre le ministre des Finances,
mais je vais le féliciter, de même que son équipe, pour avoir réussi en moins
de six semaines à présenter un budget complet, incluant un cahier des dépenses, qui est une innovation relativement
récente. Je réitère notre intention, sur la base de finances publiques
équilibrées, de baisser le fardeau fiscal des Québécois, mais j'invite, j'invite
le chef de la deuxième opposition à se
présenter devant la commission et à faire des recommandations, des suggestions.
Il doit avoir des idées, lui aussi, sur la fiscalité du Québec. Qu'il
les dépose, qu'on en discute, qu'on en débatte.
Le Président : En terminant.
M. Couillard : On va les accueillir
avec plaisir, M. le Président.
Le Président : Deuxième
complémentaire, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
M. François Legault
M. Legault :
M. le Président, j'avais des doutes sur les compétences économiques du nouveau
gouvernement, mais, quand on a un premier
ministre qui vient nous dire ce matin qu'il n'exclut pas d'augmenter la TVQ alors
qu'on a déjà les taxes sur la
consommation les plus élevées en Amérique du Nord, bien je pense qu'on a notre
réponse aujourd'hui. Et, à moins que le premier ministre ne réponde à ma
question, ce qu'il n'a pas fait jusqu'à présent, là, donc il envisage la
possibilité d'augmenter la TVQ. C'est irresponsable.
• (11 h 10) •
Le Président : M. le premier
ministre.
M. Philippe Couillard
M. Couillard : Ce qui serait
irresponsable, M. le Président, c'est de nommer une commission sur la fiscalité
composée… — puis
je pense qu'il n'a aucune objection sur aucune des personnes qui la composent,
incluant son président — et
puis leur dire, comme on pourrait le faire aussi si on écoutait d'autres
groupes d'opposition pour la commission de
révision de programmes: Réfléchissez sur tout, mais pas sur ça, pas sur
ça, pas sur ça. À ce moment-là, c'est aussi bien de ne pas avoir de
commission. On veut un examen détaillé, large, motivé des changements à
apporter à la fiscalité du Québec pour qu'elle devienne un levier de
développement économique et de création d'emplois pour tous les Québécois et
assure le maintien de nos services publics à long terme.
Le Président : Principale, M.
le député de Lévis.
Étude de faisabilité sur un troisième
lien entre Québec et Lévis
M. Christian Dubé
M.
Dubé : Oui, M. le Président. Avant et pendant la campagne électorale,
la Chambre de commerce de Lévis a demandé au gouvernement du Québec qu'il
produise une étude de faisabilité pour un troisième lien entre Québec et Lévis, et nous avons été le premier parti
politique à supporter cette demande d'étude. Lors de la dernière campagne,
l'actuel ministre responsable de la
Capitale-Nationale déclarait au FM93 le 28 mars, et je le cite : «On
ne peut pas dire non à une étude. Il
faut au moins actualiser l'étude qui a été faite il y a 10 ans pour savoir où
on va, comment ça coûte et c'est quoi, le potentiel. On n'a pas le choix
de faire cette étude.»
J'aimerais
donc savoir quand — la date
et l'échéancier — qu'il
entend donner suite à sa promesse électorale, s'il vous plaît.
Le Président : M. le ministre
des Transports.
M. Robert Poëti
M. Poëti : M. le Président,
comme, depuis le début, l'ensemble des dossiers, l'ensemble des demandes, l'ensemble
des idées de développement au niveau du transport, c'est assez large, et il
faut les regarder un en arrière de l'autre
et être capable de les évaluer à leur juste valeur avec le besoin des citoyens.
C'est ce qu'on fait actuellement, on analyse
le dossier, on le regarde et on va s'assurer que l'ensemble des citoyens soient
capables d'utiliser le transport, se déplacer et voyager de façon
sécuritaire. Mais, pour le développement, on va regarder la capacité des
Québécois à payer de nouveaux projets.
Le Président : Première
complémentaire, M. le député de Lévis.
M. Christian Dubé
M.
Dubé : …c'est clair, je n'ai pas eu ma réponse, mais je vais
recommencer. Le gouvernement est confronté avec une décision très
difficile, M. le Président, pour des rénovations majeures pour le pont de l'île
d'Orléans. On parle de plus de 400 millions qui doivent être investis dans
le pont de l'île d'Orléans pour réparer la structure.
Étant donné l'urgence
des travaux et étant donné le besoin de s'assurer qu'il y a cohérence entre les
deux, peut-on obtenir du gouvernement un engagement très clair que cette
étude-là va être complétée avant tout engagement sur les rénovations du pont de
l'île d'Orléans?
Le Président : M. le ministre
des Transports.
M. Robert Poëti
M. Poëti :
La réponse, il y en a une partie de donnée par le collègue. En fait, cette
étude-là de faisabilité pourrait friser les
5 millions, M. le
Président, 5 millions de dollars. La capacité des Québécois actuellement, avant
d'engager 5 millions de dollars sur la carte de crédit des Québécois… Je suis
convaincu que mes collègues ne veulent pas aller là, et nous n'irons pas
là, M. le Président.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le député de Lévis.
M. Christian Dubé
M.
Dubé : Écoutez, M. le Président, je veux juste être clair, là. Il est
très, très clair qu'il y a des choix qui ont été mauvais, qui ont été faits par rapport au pont de Québec, au pont
Laporte, de mettre ces deux ponts-là au même endroit parce qu'on a
essayé de faire des économies de bouts de chandelles, puis on a des gros
problèmes de trafic. On parle de décisions qui vont se prendre dans 10 ans. Ça
prend une étude de faisabilité. Elle a été promise, est-ce qu'ils vont
respecter leur engagement?
Le Président :
M. le ministre des Transports.
M. Robert Poëti
M. Poëti :
Si on regarde l'histoire, M. le Président, nos collègues d'en face… Évidemment,
le ministre des Transports avait clairement
affirmé — et je le
cite — qu'«une
étude de faisabilité [...] n'était pas sur son radar». Annie Morin, Le Soleil,
26 mars 2014.
Alors,
je réitère encore une fois au collègue : Nous allons étudier dans l'ensemble
l'ensemble des projets, l'ensemble du
besoin et aussi analyser le flot de circulation qui est là — parce que, ça, il ne m'en parle pas — alors, quel est le besoin réel.
Est-ce que le besoin réel est une étude à 5 millions? On va l'évaluer,
monsieur.
Le Président :
Principale, Mme la députée de Joliette.
Crédits d'impôt destinés à la
production culturelle
Mme Véronique Hivon
Mme
Hivon :
Merci, M. le Président. Alors, le premier ministre a dû s'étouffer, ce matin,
en lisant la une du Devoir : «Battez-vous!»La
ministre de la Culture invite le milieu à lutter pour annuler les coupes de
crédits d'impôt annoncées. Alors
qu'hier, à la suite de mes questions dénonçant ces mêmes coupes, la ministre se
disait satisfaite du budget, nous assistons
aujourd'hui à un revirement spectaculaire et assez stupéfiant. C'est du
jamais-vu. La ministre se désolidarise, d'une part, complètement de son gouvernement et invite le milieu à se
mobiliser pour faire renverser la décision de son collègue des Finances,
mais, pire, elle se désolidarise aussi complètement du milieu culturel, des
artistes, artisans, producteurs, diffuseurs, ces gens qu'elle doit défendre. C'est
elle qui doit se battre pour eux, pas l'inverse.
La
ministre sait-elle qu'elle est la ministre de la Culture au Québec?
Est-ce qu'elle sait que c'est son rôle de se battre pour la culture?
Peut-elle nous expliquer comment elle a pu abdiquer ainsi ses responsabilités?
Le Président :
Mme la ministre de la Culture.
Mme Hélène David
Mme David
(Outremont) : Alors, M. le Président, oui, il y a eu une entrevue hier
donnée à Mme Odile Tremblay, et disons que j'ai été moi-même extrêmement
surprise du titre qui a été donné, à ce point que le titre vient d'être changé
sur le site du Devoir, ils ont reconnu que ce n'étaient pas les propos
que j'avais dits. J'ai plutôt dit…
Des voix :
…
Mme David
(Outremont) : Vous me permettrez de continuer, s'il vous plaît, pour
rétablir un petit peu. La question
était : Qu'est-ce que vous avez l'intention de faire pour ces crédits d'impôt
là? Avez-vous l'intention de vous battre? J'ai répondu : Se battre,
c'est déjà bien commencé de la part du milieu. Et je ne convaincrai personne,
je n'ai pas besoin de mettre plus, que le milieu est très interpellé.
Ceci
dit, ceci dit, j'ai toujours… Et j'ai dit dans la suite de l'article — et c'est bien rapporté — qu'il est important que les milieux,
les partenaires, les gens qui se sentent lésés, inquiets, qui ont des choses à
dire… Le ministre des Finances n'arrête pas
de le répéter, ils vont être invités à venir présenter leurs préoccupations,
leurs suggestions, leurs solutions, et c'est ce que je les ai invités à
faire.
Le Président :
En terminant.
Mme David
(Outremont) : Et j'ai aussi dit, avec le ministre des Finances, que
nous étions même prêts à engager le dialogue…
Le Président : Première
complémentaire, Mme la députée de Joliette.
Mme
Véronique Hivon
Mme
Hivon : M. le Président, je n'invente rien. La ministre est
allée jusqu'à dire aux gens du milieu — et c'est entre guillemets — qu'ils doivent venir s'expliquer devant la commission d'examen sur
la fiscalité. Je cite : «Préparez les présentations les plus
claires et convaincantes possible.»
Doit-on comprendre
que la commission va se transformer en tribunal d'appel des décisions prises
dans le budget? Et, à cette commission d'appel,
est-ce que la ministre va être du côté du gouvernement ou du côté du milieu
culturel lors des plaidoiries?
Le Président :
Mme la ministre de la Culture.
Mme Hélène David
Mme David
(Outremont) : Alors, écoutez, soyons un petit peu sérieux. Je pense
que les gens qui vont venir présenter des
mémoires, présenter leur position, évidemment, vont le faire avec sérieux et
voudront être convaincants. Ceci dit, si on a lu…
Une voix :
…
Mme
David (Outremont) : Et, justement, venir présenter leur situation, et
je pense que le ministre des Finances, moi,
le ministre de l'Économie, le président du Conseil du trésor serons à l'écoute.
Et, le ministre des Finances l'a bien dit,
au cas par cas nous regarderons la situation. Voilà un bel exemple de cas par
cas. Les gens sont au travail, ils vont venir, et on souhaite qu'ils
soient le mieux structurés possible. C'était ce que je voulais dire.
Par ailleurs, par
ailleurs, je peux citer un autre commentaire qui est vraiment à l'honneur de
notre budget…
Le Président :
En terminant.
Mme David
(Outremont) : Alors, je citerai tout à l'heure.
Le Président :
Deuxième complémentaire, Mme la députée de Joliette.
Mme Véronique Hivon
Mme
Hivon : C'est assez hallucinant, M. le Président, il n'y a
eu aucune consultation auprès du milieu avant les coupes, il n'y a pas
eu d'étude d'impact, et là on se fait dire : Oui, oui, il va y avoir la
commission sur la fiscalité, ça va être un tribunal d'appel pour les gens qui
ne sont pas contents.
Moi,
j'aimerais entendre, la ministre aujourd'hui, c'est quoi, sa position à elle.
Est-ce qu'elle va voter pour ou contre
le budget? Est-ce qu'elle va être du côté du milieu culturel quand ils vont
aller faire leur plaidoirie? Qu'est-ce qu'elle a à nous dire, elle,
comme ministre de la Culture au Québec?
Le Président :
Mme la ministre de la Culture.
Mme Hélène David
Mme David
(Outremont) : Au contraire, je trouve très intéressant, M. le
Président, qu'il y ait une telle ouverture. Encore, notre premier ministre a
invité le chef de la deuxième opposition à venir donner leur opinion. Les citoyens, les organisations viendront donner leurs
positions, et le ministre des Finances écoutera, et c'est exactement
dans le sens que je vais travailler avec le gouvernement et avec les
partenaires.
• (11 h 20) •
Le Président :
Principale, M. le député de Mercier.
Financement des partis
politiques par les entreprises
M. Amir Khadir
M. Khadir :
M. le Président, il y a quatre ans, Québec solidaire a été le premier à
documenter les manoeuvres de prête-noms utilisées pour le financement
sectoriel. On l'a soumis au Directeur général des élections et à la Sûreté du Québec. Le Directeur général des élections nous a
consultés pour démontrer ensuite qu'il y avait eu 13 millions de
dollars qui ont été versés par
532 entreprises au Parti libéral, au Parti québécois et même à l'ADQ sur
une période de cinq ans.
En 2012, une nouvelle
enquête de notre part a démontré que le financement sectoriel au Parti libéral,
ça date de 30 ans. Eh bien, cette semaine, Marc-Yvan Côté l'a reconnu à la commission
Charbonneau. Selon lui, le nier aujourd'hui, ça serait nier l'évidence. Les
vieux partis ont toujours sollicité les entreprises tout en sachant que c'est frauduleux. Ce qui a changé depuis 2003, c'est la
pression sur les ministres dans les objectifs de financement. Ça concerne l'actuel premier
ministre. Marc-Yvan Côté dit
avoir participé à un de ces cocktails de financement sectoriel. Par
souci de transparence, je demanderais si le premier ministre peut le confirmer.
Savait-il que c'était illégal?
Le Président : M. le leader
du gouvernement.
M. Jean-Marc Fournier
M.
Fournier : M. le Président, je comprends tout le questionnement de notre collègue et aussi tout l'exposé qu'il fait sur la
participation de Québec solidaire au cours des dernières années pour établir un
certain nombre d'éléments devant le DGE,
qui, d'ailleurs, a procédé à de nombreuses poursuites et des enquêtes qu'il a
menées. Puis-je me permettre de
rappeler, M. le Président, à cette Assemblée et ainsi qu'à notre collègue qu'il
a pu, justement, faire un certain nombre de ces poursuites assez récemment, équipé de nouveaux pouvoirs qui lui
ont été donnés au cours des récentes années, peu importent les
formations politiques qui formaient le gouvernement?
Notamment, je
m'en souviens d'une qui était une loi qui portait un titre assez évocateur, une
loi anti-prête-noms. Elle ne portait
pas ce nom-là pour rien, M. le Président, il y avait une valeur pédagogique. Je
me souviens d'avoir été assis aux alentours, ici, et établir qu'il
fallait passer le message à la population. Et le simple fait de mentionner dans
le titre ce titre évocateur, me semble-t-il
que cela passait un message. Mais, outre ce message de la loi et de son titre,
il y a des réels pouvoirs qui ont été donnés au DGE, notamment — et ce
n'est pas banal — un
pouvoir qui lui permet d'avoir accès à des informations de Revenu Québec pour
croiser les informations pour éviter ce genre d'éléments.
Le Président : En terminant.
M.
Fournier : Ceci étant dit, et je vois que peut-être vous m'encouragez
de le faire en complémentaire, donc...
Le Président : Première
complémentaire, M. le député de Mercier.
M. Amir Khadir
M. Khadir : M. le Président, le premier
ministre demeure silencieux. Si c'est une manière de nier, je pense que
les Québécois ne le croiront pas plus que les Montréalais ont cru Gérald
Tremblay.
Comment un
homme de son intelligence pouvait-il ignorer dans quel but les dirigeants de
SNC-Lavalin, des firmes de
construction, des avocats des grandes firmes s'invitaient dans ces cocktails de
financement? Comment pouvait-il fermer les yeux sur une opération de
trafic d'influence? Je pense, c'est au premier ministre à répondre aux
Québécois.
Le Président : M. le leader
du gouvernement.
M. Jean-Marc Fournier
M. Fournier : Je pense que
notre collègue pousse un peu le bouchon, hein, M. le Président, là, avec des expressions un peu fortes, quand même, de son cru.
Mais il n'est pas DGE — pas encore, en tout cas — et ce genre de conclusion pourrait être tirée par un DGE, mais
certainement pas par un collègue qui tire à bout portant sur plein…
Plein d'accusations, et, une fois qu'il les
a faites, dit : Bien, vous n'avez pas prouvé que vous l'avez nié, donc
vous l'êtes. On est dans un système un peu paradoxal… nous sommes
présentement.
Ceci étant,
M. le Président, nous avons des lois, et il en existe encore aujourd'hui… Il y
a encore une loi sur le financement individuel aujourd'hui. Qu'on fasse
passer les plafonds de 3 000 $, à 1 000 $, à 100 $, il
reste qu'il y a des gens qui font des
contributions. Et j'écoute notre collègue, qui semble attaquer tout le monde
qui fait une contribution...
Le Président : En terminant.
M. Fournier : Dès que quelqu'un
vient faire une contribution, il est coupable de quelque chose. Je ne pense pas
que la loi permette ça, M. le Président.
Le Président : Deuxième
complémentaire, M. le député de Mercier.
M. Amir Khadir
M. Khadir : Je constate que le premier ministre
ne répond toujours pas. Pourtant, Marc-Yvan Côté est très clair, des entreprises donnent aux partis, je cite, «pour
être entendues sur des orientations globales». Qui dit orientations
globales au Parti libéral dit béton, grands
projets comme la Romaine. C'est 8 milliards de dollars pour produire de l'électricité
qu'on va vendre à perte. Ça ne fait pas de sens, sauf pour ceux qui donnent au
Parti libéral, SNC-Lavalin, les entreprises de Franco Fava ou Tony Accurso.
M. le premier ministre...
Le Président : M. le leader
du gouvernement.
M. Jean-Marc
Fournier
M. Fournier :
M. le Président, tantôt, j'évoquais la possibilité de confusion des rôles entre
notre collègue et l'institution du Directeur général des élections du Québec.
Peut-être qu'on peut noter une autre confusion avec la commission Charbonneau elle-même, qui fait un travail présentement, qui
entend des témoins, qui va présenter un rapport duquel nous tirerons
tous des conclusions. Tout le monde a dit que les recommandations seraient
mises de l'avant. Alors, sur ce point-là, il n'y a pas de difficulté, c'est ce
qu'il faut faire.
Maintenant,
quand le député se lève et, lui-même, établit une preuve qu'il fait de
lui-même, porte le jugement lui-même et entache tout le monde,
finalement est-ce qu'il sert vraiment nos institutions?
Le Président :
En terminant.
M. Fournier :
Je laisse la question en suspens, peut-être qu'il pourra y répondre.
Le Président :
Principale, Mme la députée de Mirabel.
Compensation financière aux
producteurs de fromage
affectés par l'Accord économique et commercial
global entre le Canada et l'Union européenne
Mme Sylvie D'Amours
Mme
D'Amours : M. le Président, l'industrie du fromage québécois est
inquiète. Avec l'éventuelle mise en oeuvre de l'accord du libre-échange entre le Canada et l'Union européenne, les
Européens pourront maintenant exporter plus de 17 000 tonnes de
fromage supplémentaires au Canada. On sait que les producteurs européens sont
généreusement subventionnés pour l'exploitation,
ce qui fait craindre le pire aux producteurs du Québec. Selon l'UPA, cet accord
pourrait faire perdre 450 millions de
dollars par année aux producteurs du Québec. Le gouvernement fédéral s'est d'ailleurs
engagé à dédommager les artisans québécois, mais, depuis cet engagement, rien n'a
bougé.
Qu'a concrètement
fait le ministre de l'Agriculture pour garantir aux producteurs de fromage de
recevoir leur compensation financière d'Ottawa lorsque l'entente sera en
vigueur?
Le Président :
M. le ministre de l'Agriculture.
M. Pierre Paradis
M.
Paradis : Oui. À ma collègue, je rappellerai tout simplement
que nous avons hérité d'une situation où il y a une entente de principe
qui a été signée par un gouvernement précédent, nous l'avons prise telle
quelle. Les principes qui y sont contenus
concèdent des avantages à certains producteurs, certains désavantages à d'autres
productions. À titre d'exemple, les
producteurs de porc vont avoir accès au marché européen, les producteurs de
fromage québécois vont subir des répercussions si l'entente est
entérinée. Ce que l'on cherche à obtenir, c'est de la justice pour tout le
monde.
Maintenant,
ceux et celles qui sont des gagnants sont satisfaits de l'entente. Ceux et
celles qui sont des perdants exigent des compensations, et ces
exigences-là sont tout à fait légitimes. Nous avons entrepris des pourparlers
avec le gouvernement fédéral. J'ai eu des
communications directes avec le ministre fédéral de l'Agriculture, et notre
but, c'est qu'il n'y ait pas d'innocentes victimes suite à la signature de
cette entente.
Le Président :
Première complémentaire, Mme la députée de Mirabel.
Mme Sylvie D'Amours
Mme
D'Amours : M. le Président, lors de son discours sur le budget, le
ministre des Finances n'a prononcé aucun mot sur l'agriculture. C'est
très décevant. Ça fait des décennies qu'on bâtit l'industrie des fromages fins
au Québec, et il faut la préserver. Pour ça, ça prend un ministre de l'Agriculture
qui va la défendre face à Ottawa.
Quelle garantie le
ministre de l'Agriculture peut-il aujourd'hui donner aux producteurs de fromage
pour la juste compensation qui leur est due?
Le Président :
M. le ministre de l'Agriculture.
M. Pierre Paradis
M.
Paradis : Oui. À Mme la députée, M. le Président, le
ministre des Finances a prononcé un budget où il a fait une place à l'agriculture.
Oui, les agriculteurs sont appelés, comme les autres clientèles
gouvernementales, à contribuer à l'effort.
Mais, quand on demande à des agriculteurs de fournir des efforts, ils sont
habitués de fournir des efforts. Et, quand ils ont pris connaissance du
budget du ministre des Finances et qu'ils ont constaté que ces efforts étaient
des efforts raisonnables, bien, ils ont
trouvé très raisonnables les demandes du ministre des Finances et ils vont
livrer la marchandise, ils m'en ont assuré.
Maintenant,
en ce qui concerne les producteurs de fromages fins comme tels, je tiens à le
répéter, on n'acceptera pas, de ce
côté-ci de la Chambre — puis on compte sur l'appui des autres côtés de la Chambre — qu'il y ait d'innocentes victimes
dans un accord de libre-échange.
Le Président : En terminant.
M.
Paradis : Et, si
ces producteurs de fromage là sont plus à risque que d'autres producteurs, nous
les…
Le Président : Deuxième
complémentaire, Mme la députée de Mirabel.
Mme Sylvie D'Amours
Mme D'Amours :
M. le Président, permettez-moi d'en douter. Hier, ils n'ont même pas accepté
notre motion. Le gouvernement fédéral
dit que l'entente aura un impact limité sur les producteurs de fromage en
raison de la croissance de la consommation.
Le ministre
est-il d'accord avec cette hypothèse du gouvernement fédéral et a-t-il demandé
des comptes à Ottawa pour savoir comment le marché québécois peut
absorber des milliers de tonnes de fromage de plus sans conséquence pour les
producteurs d'ici?
Le Président : M. le ministre
de l'Agriculture.
M. Pierre Paradis
M.
Paradis :
Oui. Très brièvement, sur la motion qui a été présentée hier, M. le Président,
il y a eu une motion qui a été
présentée par le député de Berthier, il y a eu un amendement qui a été proposé
par le Parti libéral du Québec, il y a eu une contre-proposition du
Parti québécois. Je ne vois pas la CAQ nulle part dans ce dossier-là, M. le
Président. S'ils avaient participé, peut-être que nous aurions pu en arriver à
une entente pour le bénéfice des producteurs. Quant à nos amis d'en face, ils
ont tellement bien compris le dossier…
Des voix : …
M.
Paradis : Quant à
nos amis d'en face, ils ont tellement bien compris le dossier agricole que La
Terre de chez nous titrait récemment Les candidats péquistes agricoles
ont tous subi la défaite dans leur comté. Ça parle par soi-même.
• (11 h 30) •
Le Président : Principale,
Mme la députée de Taillon.
Délai d'intervention des ambulanciers
Mme Diane Lamarre
Mme Lamarre : M. le Président,
lundi, j'ai interrogé le ministre de la Santé au sujet d'une dame qui a attendu une ambulance pendant quatre heures chez
elle. Le ministre a parlé d'un comité, un comité qui devra déposer son rapport et qui vise à l'optimisation des soins
préhospitaliers. Pour les gens à la maison, c'est très obscur et très long.
On n'est pas dans l'optimisation, on est dans l'accès à des services essentiels
qui sont requis.
Au même
moment, lundi, une autre dame de 87 ans, parfaitement autonome chez elle,
s'est fracturé la hanche à Montréal
vers 12 h 30 et est demeurée couchée par terre à attendre l'arrivée
des ambulanciers jusqu'à 5 h 30. On parle de Montréal, où les distances sont très courtes. Il n'y avait aucune autre ambulance disponible pendant cinq heures autour de
cette dame-là.
Le problème d'accès est inacceptable. C'est le
troisième cas en un mois. Ce qui semblait être exceptionnel semble devenir
routine, je suis inquiète pour les personnes âgées…
Le Président : M. le ministre
de la Santé.
M.
Gaétan Barrette
M.
Barrette : M. le Président, évidemment, l'urgence… notre système préhospitalier
d'urgence est un système qui vise à faire en sorte qu'évidemment,
lorsqu'il y a une urgence et qu'on appelle l'ambulance, l'ambulance arrive le
plus souvent possible, on s'entend là-dessus. Et il est évidemment malheureux
que des circonstances comme celles-là surviennent.
Ceci dit, il y a
occasionnellement, comme je l'ai dit précédemment, dans notre réseau, malheureusement,
des périodes de surcharge, et il y a
eu une période de surcharge encore une fois, malheureusement, cette
semaine, qui a fait en sorte qu'il y a
eu un appel qui s'est déroulé de la façon suivante : il y a
eu un appel, et la personne a été prise en charge, et une ambulance a été envoyée. Malheureusement, M. le Président, à ma connaissance, à quatre reprises, des
ambulances qui ont été
envoyées au site du domicile de la personne qui appelait ont dû être détournées
pour d'autres urgences, ce qui montre évidemment
qu'il y a quand même, fondamentalement, une problématique.
En tout temps, M. le Président, la personne a été en contact avec
Urgences-Santé pour être prise en charge au cas où sa situation se
détériorerait.
Ceci dit, l'opposition
officielle elle-même a mis en place…
Le Président :
En terminant.
M. Barrette :
…le fameux comité qui doit déposer son rapport pour évaluer la situation des
services…
Le Président :
Première complémentaire, Mme la députée de Duplessis.
Mme Lorraine Richard
Mme
Richard (Duplessis) : M. le Président, le premier
ministre louangeait les vertus du
gros bon sens. Eh bien, le gros bon
sens, là, ce n'est pas de laisser une personne âgée souffrante couchée sur le
plancher, avec une hanche brisée, pendant cinq heures, M. le Président.
Ça, ce n'est pas le gros bon sens.
Trouvez-vous le délai
acceptable, M. le ministre?
Le Président :
M. le ministre de la Santé.
M. Gaétan Barrette
M.
Barrette : M. le Président, je ne me rappelle pas avoir dit que c'était le gros bon sens puis je
ne me rappelle pas avoir entendu le ministre dire que c'était le gros
bon sens de laisser une personne couchée dans sa maison attendre cinq heures. Par contre, c'est certainement le gros bon sens pour le système préhospitalier de garder contact avec
elle pour s'assurer que la situation
ne se détériore pas alors que les ressources ne pouvaient pas arriver à temps, M. le Président.
Je
le répète, l'opposition officielle a mis elle-même en place un comité pour évaluer
cette situation, et j'ai moi-même
communiqué avec les responsables de… ceux qui produiront le rapport bientôt,
qu'ils m'avisent, effectivement, qu'il y a des améliorations à apporter.
Et ce sera le cas, M. le Président.
Le Président :
Deuxième complémentaire, Mme la députée de Duplessis.
Mme Lorraine Richard
Mme
Richard (Duplessis) :
M. le Président, moi, je suis inquiète. Je suis inquiète comme
les personnes âgées parce qu'elles ne
se sentent pas priorisées dans le système actuel. Moi, je pense qu'il y a
urgence d'agir, M. le
Président.
Et
qu'est-ce que le ministre va faire concrètement, rapidement, pour les personnes
âgées qui demeurent à domicile ou en
résidence, qui ont une fracture de la hanche, qui attendent cinq heures? Au
bout du fil, on leur dit : On sympathise, vous n'êtes pas des cas
urgents. Il faut que vous agissiez, M. le ministre.
Le Président :
M. le ministre de la Santé.
M. Gaétan Barrette
M.
Barrette : M. le Président, je vois ici l'opposition s'époumoner et se réjouir du commentaire de
la députée qui vient de me poser une
question. Alors, est-ce que je devrais conclure de la question de la députée
que, lorsque le répartiteur d'Urgences-Santé,
qui doit dévier l'ambulance qui s'en allait chez la personne en question pour
aller, par exemple, sur un arrêt cardiaque… qu'on devrait
décider entre l'arrêt cardiaque et la personne? Bien oui, mais c'est ça qu'ils
ont fait, M. le Président.
Alors,
notre système fonctionne avec des règles qui sont claires. Il arrive des
circonstances qui sont exceptionnelles, comme c'est arrivé, où il y a eu plus de 1 200 appels dans la
journée. Et malheureusement la situation s'est produite…
Le Président :
En terminant.
M. Barrette :
…et mérite, oui, je le reconnais, d'être améliorée.
Le Président :
Principale, M. le député de Borduas.
Mesures d'intégration et de francisation
destinées aux immigrants
M.
Simon Jolin-Barrette
M. Jolin-Barrette : M. le Président,
chaque année, des milliers de nouveaux arrivants immigrent au Québec sans
parler français et sans participer aux formations d'intégration du gouvernement.
Selon le dernier rapport annuel du ministère de l'Immigration,
près de 45 000 immigrants adultes sont arrivés au Québec sans
connaître le français entre 2009 et 2012. De
ce nombre, environ 18 000 n'ont pas participé, après leur arrivée, aux
cours de français offerts par le gouvernement. Pour ce qui est de l'intégration, il existe plusieurs formations
offertes, mais malheureusement le taux de participation des nouveaux immigrants à ces formations est très faible. Par exemple, seulement 13 000 des 55 000 nouveaux immigrants
de 2012 ont été sensibilisés aux valeurs communes de la société québécoise,
soit à peine 23 %. Les initiatives du ministère pour franciser et intégrer
les immigrants rejoignent donc un nombre limité d'individus.
M. le
Président, quels sont les objectifs de la ministre de l'Immigration pour la
francisation et l'intégration des nouveaux immigrants? La ministre
va-t-elle mettre en place des mesures concrètes pour remédier à la situation?
Le Président : Mme la
ministre de l'Immigration.
Mme
Kathleen Weil
Mme Weil :
En effet, M. le Président, chaque année, c'est à peu près 50 000
immigrants, nouveaux arrivants qui arrivent
au Québec avec leur compétence et leur courage. Et évidemment la majorité, la
grande majorité parle français et d'ailleurs
s'intègre plus rapidement au marché de l'emploi, les derniers chiffres le
montrent : alors qu'en 2006 le taux de chômage était trois fois plus élevé chez les nouveaux arrivants, on a quelques
améliorations, c'est maintenant deux fois plus élevé. C'est les chiffres
de 2013.
Pourquoi? La
raison, c'est parce qu'ils parlent français. Moi, j'ai moi-même introduit un
test de français en 2011 pour évaluer
précisément la capacité, la maîtrise de la langue française, du lexique pour la
profession ou le métier que la personne
voulait exercer — et je
vois que le gouvernement fédéral va aller dans le même sens que le Québec. Et
ça a été louangé par, d'ailleurs, l'opposition lorsque j'ai introduit ce
test. Maintenant, on exige aussi un niveau de français intermédiaire avancé. Le
constat, c'est que de plus en plus de personnes parlent français à leur
arrivée, donc intègrent le marché de l'emploi plus rapidement…
Le Président : En terminant.
Mme Weil : Et il faut savoir
que la pérennité du fait français, c'est un pilier de notre système d'immigration,
M. le Président.
Le Président : Cela met fin à
la période de questions et de réponses orales.
Motions
sans préavis
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, nous en sommes à la rubrique des motions sans préavis, puis j'ai
été informé qu'il y avait consentement afin
de permettre à l'opposition officielle de présenter sa motion en première,
malgré l'ordre prévu aujourd'hui pour la
présentation des motions sans préavis. Est-ce que c'est exact? Je veux juste
constater le consentement. Alors, il y a consentement. Alors, je reconnais M.
le chef de l'opposition officielle.
Souligner la fête nationale du Québec
M.
Bédard : Merci, M.
le Président. Donc, je sollicite le consentement des membres de cette Assemblée
afin de présenter, conjointement avec le premier ministre, le chef de la
deuxième opposition et le député de Mercier, la motion suivante :
«Que
l'Assemblée nationale souligne la fête [...] du Québec, ayant pour thème cette
année Nous sommes le Québec!;
«Qu'elle
profite de cette occasion pour célébrer la créativité, le dynamisme et les
succès des Québécois ici et ailleurs;
«Qu'elle invite les Québécoises et les Québécois
à prendre part aux centaines d'activités qui auront lieu dans toutes les
régions du Québec.»
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Consentement pour débattre de cette motion? M. le leader adjoint du
gouvernement.
M.
Sklavounos : Oui,
M. le Président, il y aurait consentement pour des interventions de deux
minutes par intervenant. Nous suggérons
l'ordre suivant : le chef de l'opposition officielle, le chef du deuxième
groupe d'opposition, le député de Mercier, et finalement le premier
ministre.
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Je vous rappelle que c'est vous-même qui imposez la règle du deux
minutes, on essaie de la suivre. Autrement
que ça, on est mieux de ne pas en imposer. Alors, je cède la parole au chef de
l'opposition officielle.
M.
Stéphane Bédard
M.
Bédard : Merci, M.
le Président. Motion fort importante pour souligner un moment d'autant plus
important pour les Québécois de toutes origines. C'est un moment festif que
nous nous accordons depuis des années et qui aussi coïncide, vous le savez, avec
l'arrivée de l'été. Donc, un beau moment à souligner, notre fête, et en
même temps le début des activités estivales, qui font du bien aux Québécois
suite à un dur hiver, M. le Président.
La fête des Québécois,
c'est une journée formidable parce qu'elle s'inscrit et elle a toujours été
faite sous le signe de la fête, sauf,
peut-être, à une ou deux occasions. On se souvient d'une parade à un moment
donné. Mais, en général, tout ça, c'était fait avec des activités
festives. Les Québécois, le jour de leur fête, ont l'esprit à la fête. Ce n'est
pas des démarches militaires, ce n'est pas,
je vous dirais, des signes d'agressivité de quelque façon que ce soit. Au
contraire, ce que nous voulons
montrer aux Québécois, mais au monde, c'est que nous sommes effectivement un
peuple pacifique qui est fier de son histoire et qui invite tout le
monde à participer à cette grande fête du 24 juin, qui, au départ, vous le
savez, était la Saint-Jean-Baptiste mais
qu'on a transformée, pour notre bien à tous, je pense, pour faire en sorte
qu'elle soit la fête de tous les
Québécois. Et c'est bien… et je le dis à tous mes amis qui me font référence à
notre bonne vieille Saint-Jean-Baptiste,
de toujours se rappeler que c'est maintenant la fête nationale. On fêtera
effectivement Saint-Jean-Baptiste aussi, M. le Président, le saint
patron des Canadiens français à l'époque. Mais ce que nous fêtons surtout,
c'est la fête nationale de tous les
Québécois de toutes les origines, qu'ils viennent d'arriver ou qu'ils soient
ici depuis plus de 400 ans, M. le Président, et même plus.
C'est une
fête aussi qui nous donne l'occasion de nous rappeler l'importance du
français et à quel point, dans les moments que nous vivons, M. le
Président, cette responsabilité, elle nous échoit à tous; oui, au premier
ministre en particulier, comme chef de cette
nation, mais elle revient à tous les Québécois. Si nous ne nous intéressons pas
à la situation du français, qui le
fera à notre place? Alors, il y a toujours une grande partie de cette fête qui
se fait en soulignant cet apport du
français pour notre peuple, dans son histoire, et je pense que c'est
nécessaire, et de faire en sorte que nous fêtions avec cette fierté d'avoir conservé cette langue pendant
400 ans, alors que bien des gens, à une certaine époque,
prévoyaient le contraire. Cet héritage, il est lourd à porter, et il nous
revient.
Et j'invite
tous les Québécois à prendre conscience de l'importance de célébrer avec nos
artistes et avec tous ceux et celles
qui ont la fierté de cette langue française. Mais en même temps, M. le
Président, c'est la fête de nos réussites, et les Québécois en ont
beaucoup, dans tous les domaines, dans le cinéma, évidemment, dans les arts de
la scène, dans l'aéronautique, le
multimédia. Dans beaucoup de domaines, le Québec rayonne ici mais sur toute la
planète, et nous devons célébrer, à
ce moment-là bomber le torse et nous dire : Oui, on est fiers de nos
réussites, M. le Président. Donc, gardons le cap, demeurons ambitieux et
visionnaires, continuons à faire entendre notre voix dans le monde.
Et, au nom de l'équipe du Parti québécois, je
souhaite à tous les Québécois une belle fête nationale.
• (11 h 40) •
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Alors, merci, M. le chef de l'opposition
officielle, pour votre intervention. Je céderais maintenant la parole,
oui, à M. le chef du deuxième groupe parlementaire. À vous la parole.
M.
François Legault
M. Legault :
Oui, merci, M. le Président. Effectivement, je veux me joindre à tous mes
collègues, puis, entre autres, au nom des gens de la Coalition avenir
Québec, pour souhaiter à tous les Québécois une bonne fête nationale.
C'est
l'occasion, effectivement, de se dire et de se rappeler comment on est fiers,
tout le monde, d'être Québécois, tous
les Québécois, et c'est un moment aussi où on se rappelle le travail qui a été
fait par nos ancêtres, qui ont été… On voit
souvent nos défis comme étant difficiles, mais rappelons-nous que les
conditions dans lesquelles ont travaillé nos ancêtres étaient beaucoup
plus difficiles que les conditions actuelles.
Ce qu'il faut
se rappeler aussi, c'est qu'aujourd'hui on a tout pour réussir, au Québec. On a
tout pour réussir. On a une langue
qui nous distingue, une culture qui est unique, on a des artistes, des
entrepreneurs qui sont créatifs, on a des jeunes qui sont déterminés, qui ont plein d'idées, qui sont prêts à
aller conquérir le monde. Maintenant, il faut peut-être, au Québec, un peu retrouver le goût du risque, le
goût d'entreprendre, il faut oser. Osons, au Québec, et portons haut et
fort notre appartenance à cette belle nation.
Donc, je
veux, au nom de ma formation politique, souhaiter à tous les Québécois et à
toutes les Québécoises une belle fête
nationale. Je sais qu'on va avoir l'occasion peut-être de se souhaiter un bon
été, mais c'est vrai que, comme le disait
le chef de l'opposition officielle, ça concorde avec l'été, notre été québécois
qui est un peu comme les promesses électorales,
qui ne dure pas longtemps. Et donc c'est peut-être l'occasion justement de dire
à tous les Québécois, là : Bonne fête nationale et un bon début d'été.
Donc, bonnes vacances à tout le monde!
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, je vous remercie, M. le chef parlementaire du deuxième groupe
parlementaire. Je reconnais maintenant M. le député de Mercier pour son
intervention.
M.
Amir Khadir
M. Khadir : Je voudrais, de la part de Québec
solidaire, me joindre à mes collègues pour souhaiter bonne fête nationale à l'ensemble des Québécois. J'aime bien
appeler cette fête aussi la fête de la Saint-Jean, la Saint-Jean-Baptiste.
Après tout, c'est de là que ça vient.
Le
fait que la thématique soit Nous sommes le Québec permet, je pense, de
manière assez remarquable, de l'inscrire dans une tradition d'ouverture, de modernité que le Québec a toujours
recherchée depuis les 40 dernières années dans sa lutte pour son identité, pour la survie de son
peuple, de sa culture, d'admettre comme Pierre Bourgault qu'est
Québécois tous ceux qui vivent sur cette terre et qui font que nous sommes le Québec.
Nous formons le Québec, quelles que soient nos origines, à la fois ceux qui l'ont
bâti et ceux qui le bâtissent aujourd'hui, quelles que soient leurs origines, quelles que soient leurs
couleurs, comme nombre d'entre nous qui sommes nés ailleurs, mais aussi ceux
qui ont labouré, dans le passé, ces
terres pour nourrir notre peuple mais qui, aujourd'hui, aussi labourent la
culture, les universités, pour créer le beau, pour créer le savoir, pour
créer, en fait, beaucoup de richesses; et, heureusement, ces richesses ne sont
pas que matérielles.
Alors,
aussi, parce que le Québec, ce que nous sommes — nous sommes le Québec, le Québec que nous
allons célébrer bientôt — c'est aussi des gens qui labourent ses rues
pour défendre des droits, pour proposer de nouveaux droits, tout ce qui fait que le Québec, malgré le fait que
nous n'ayons pas les plus hauts niveaux de revenus, malgré le fait que
nous n'ayons pas le plus haut PIB par habitant… Et le modèle québécois, ses
syndicats, ses mouvements sociaux, ses gouvernements,
y compris les partis présents ici, ont fait en sorte que nos villes se classent
souvent parmi les premiers non pas, comme j'ai dit, en termes de PIB,
mais en termes de qualité de vie, en termes de ce qui fait le bien-vivre.
Alors, à cette
occasion, je nous rappelle que ce qui fait que la Saint-Jean et sa thématique
collent à la réalité d'aujourd'hui au Québec
et qui pourrait nous faire grandir ensemble, c'est de s'en tenir à ça. Nous
tous, nous formons le Québec. Il y a
des gens heureux — heureusement,
il y en a beaucoup au Québec — il y en a d'autres, aussi,
malheureux, parce qu'atteints par la pauvreté, parce qu'aux prises avec de
nombreux problèmes, dans lesquels nous avons des responsabilités, pour que…
lorsqu'on les fête le 24, là, on oublie que la fête doit se continuer à l'année
longue. Merci beaucoup, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Je vous remercie, M. le député de Mercier. Et,
toujours pour la poursuite du débat sur cette même motion, je reconnais
maintenant M. le premier ministre.
M. Philippe Couillard
M. Couillard : Merci, M. le Président. À mon tour de me lever pour célébrer la fierté
d'être Québécois, fierté qui appartient
à tous les membres de cette Assemblée et à tous les Québécois et les
Québécoises, bien sûr. Maintenant, on l'appelle,
avec raison, cette journée du 24 juin, la fête nationale, mais on est
quelques-uns dans cette salle, dont je suis, certainement, à se souvenir de l'époque où c'était la
Saint-Jean-Baptiste. Et, à l'époque, M. le Président — je dois vous raconter une anecdote
qui me revenait, là, en mémoire dans les minutes qui ont précédé cette
intervention — j'avais,
comme on peut s'en douter, le visage un peu
rondelet et les cheveux frisés, alors il arrivait qu'une dame me croisât
sur la rue, demande à ma mère :
Pourriez-vous nous le donner? Ça ferait un parfait saint Jean-Baptiste cette
année. Alors, je dois dire que cette
demande m'emplissait d'une certaine angoisse, je me demandais s'il ne
s'agissait pas d'un rite sacrificiel quelconque. Mais donc, la
désignation de la fête ayant évolué, on n'a plus, heureusement, à se poser ces
questions, surtout les petits enfants.
J'aime
beaucoup le thème de la fête nationale, Le Québec, c'est nous. Un mot
important, un mot chargé, le mot «nous».
Sauf erreur, il y a un collègue de cette Assemblée qui a même publié un livre
qui porte ce titre. Donc, la façon dont on définit le «nous», c'est au
centre de la façon dont on définit la nation québécoise. Oui, notre caractère
propre de Québécois francophones, notre
langue, qui est si belle, qui a duré 400 ans et qui va durer encore un
autre 400 ans, notre culture,
nos artistes, la façon dont on rayonne avec nos entrepreneurs partout. Mais
c'est également une identité, une fierté que nous voulons voir partagée par tous les Québécois et les
Québécoises, de partout au Québec et de partout sur la planète, parce qu'ils viennent chez nous et décident de
devenir également des Québécois et des Québécoises, ce qu'ils deviennent
à partir du moment où ils deviennent des citoyens résidant au Québec.
Alors,
quand je dis «partout sur notre territoire», bien sûr les grandes villes. Il y
aura des célébrations à Québec, à Montréal
mais dans nos régions également, chez moi, au Lac-Saint-Jean, chez le collègue
député de Chicoutimi, les autres collègues de la région et des autres
régions. Il y aura des célébrations dans des plus petites communautés. Et c'est
important de voir ces célébrations, d'y être. J'entends bien le faire dans ma
circonscription.
Mais
également l'inclusion de tous les Québécois, encore une fois de toutes les
origines, dans cette fierté qu'on veut
voir partagée, dans cette identité québécoise qu'on veut voir partagée. Et,
s'il y a un grand défi — outre les défis économiques et financiers — pour
le Québec, c'est d'arriver à définir une identité québécoise qui rassemble tous
les Québécois et les Québécoises, de toutes
les origines, autour de la fierté du Québec, du français langue commune, et
de l'inclusion de notre société au progrès, et un signe de bienvenue en
français mais à tous les citoyens du monde qui viennent s'établir chez nous.
• (11 h 50) •
Alors,
bien sûr, cette fierté, cette identité, elle appartient — je le dis, on l'a répété, tout le monde l'a
dit — à
tous, quelle que soit notre date d'arrivée.
Nous avons tous en commun d'être venus d'ailleurs. Seule la date d'arrivée
change. Et la date de notre arrivée n'influe
pas sur la qualité de notre citoyenneté et sur la légitimité d'être fiers
d'être Québécois, qui appartient à tout le monde.
Alors,
sur cette question, moi, je pense qu'on doit tous être unis dans cette Chambre,
on partage tous ce rêve d'avoir une identité,
et une fierté, québécoise qui appartient à tous et à toutes. Je sais que c'est
le cas partout, des deux côtés, des trois côtés, des quatre côtés de
cette Chambre, même. Et j'espère, M. le Président, et je fais le souhait qu'on
ait une très belle fête nationale, pleine d'espoir pour le Québec, qui a
beaucoup de raisons d'être optimiste. Merci.
Mise aux voix
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, cette motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Alors, toujours aux motions sans
préavis, je reconnais maintenant un membre du deuxième groupe de l'opposition
et je reconnais M. le député de Chutes-de-la-Chaudière pour sa motion.
Demander au premier
ministre et à la ministre de la
Sécurité publique de réitérer leur confiance envers les
hauts fonctionnaires sous la responsabilité de la ministre
M.
Picard : Merci, M. le Président. Je demande le consentement
pour déposer la motion suivante conjointement avec le député de
Matane-Matapédia :
«Que l'Assemblée
nationale demande au premier ministre et à la ministre de la Sécurité publique
de réitérer leur confiance envers la haute direction du ministère de la
Sécurité publique, dont M. Martin Prud'homme, sous-ministre
au ministère de la Sécurité publique, Mme Johanne Beausoleil, sous-ministre
associée à la Direction générale des services correctionnels, et M.
Mario Laprise, directeur général de la Sûreté du Québec.»
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Alors, il y a-t-il consentement pour débattre de cette
motion?
M.
Sklavounos :
Alors, nous proposons l'adoption sans débat, M. le Président.
Mise aux voix
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Alors, la motion est adoptée, merci.
Je reconnais maintenant
un membre formant le gouvernement et je reconnais M. le leader du gouvernement.
M.
Sklavounos : Merci, M. le Président. Je fais motion,
conformément à l'article 146 du règlement de l'Assemblée nationale,
afin :
«Que
la Commission de l'aménagement du territoire, dans le cadre de l'étude du
projet de loi n° 3, Loi favorisant la santé financière et la
pérennité des régimes de retraite à prestations déterminées du secteur
municipal, procède à des consultations particulières...»
Des voix :
…
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Un instant, un instant, là, il y a confusion. C'est
quoi?
Une voix :
...
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Non, mais, M. le député, il faudrait que je...
M. Khadir :
...pour faire comme il se doit, c'est-à-dire permettre des motions sans préavis
avant les motions sur les commissions.
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Non, non, mais c'est une motion sans préavis. Vous avez
oublié ça, là, que c'est une motion sans...
Une voix :
...
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Parce que… Non, je ne vous ai pas oublié. Alors,
veuillez poursuivre. On excuse. Veuillez poursuivre, M. le leader adjoint du
gouvernement.
Procéder à des consultations
particulières
sur le projet de loi n° 3
M.
Sklavounos :
Alors : «…la Commission de l'aménagement du territoire, dans le cadre de
l'étude du projet de loi n° 3,
Loi favorisant la santé financière et la pérennité des régimes de retraite à
prestations déterminées du secteur municipal,
procède à des consultations particulières les 20, 21, 22 ainsi que les 25 et
26 août prochain à la salle du Conseil législatif et, qu'à cette fin, la commission entende : M. Alban
D'Amours, la ville de Montréal, la ville de Québec, l'Union des municipalités du Québec, la Fédération
québécoise des municipalités, la Fédération des travailleurs et
travailleuses du Québec, la Confédération
des syndicats nationaux, le Regroupement des associations de pompiers du
Québec, l'Association québécoise des
retraités des secteurs public et parapublic, la Centrale des syndicats
démocratiques, la Fédération indépendante des syndicats autonomes, la
Fédération des policiers et policières municipaux du Québec, la Fraternité des policiers et policières de Montréal,
l'Association des pompiers de Montréal, le Syndicat des pompiers et
pompières du Québec, le PBI Conseillers en actuariat, le Barreau du Québec, la
Régie des rentes, la ville de Longueuil, la ville de Gatineau, la ville de Saguenay, la ville de Drummondville, la ville
de Sherbrooke, le Syndicat canadien de la fonction publique, la FADOQ, l'association
québécoise de défense des personnes retraitées et préretraitées, et Force
Jeunesse;
«Qu'une
période de 12 minutes soit prévue pour les remarques préliminaires répartie de
la manière suivante : 6 minutes
au groupe parlementaire formant le gouvernement,
3 minutes 30 secondes au groupe parlementaire formant l'opposition
officielle et 2 minutes 30 secondes au 2e groupe d'opposition;
«Que la durée
maximale de l'exposé de chaque organisme soit de 10 minutes et que la
période d'échanges avec les membres
de la commission soit — pour chaque intervenant — d'une durée maximale de 50 minutes
réparties de la manière suivante :
25 minutes au groupe parlementaire formant le gouvernement,
15 minutes au groupe parlementaire formant l'opposition officielle
et 10 minutes au 2e groupe d'opposition;
«Que le
ministre des Affaires municipales et de l'Occupation du territoire soit membre
de ladite commission pour la durée du mandat.»
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, merci, M. le leader adjoint.
Et, avant
d'aller au député de Mercier, j'indique aux membres de cette Chambre que,
puisque... pas tellement sa formation politique mais un groupe
indépendant a déjà présenté une motion dans un cycle de trois jours, c'est le règlement qu'on a adopté, ça prend le consentement
des membres de cette Chambre pour permettre au député de Mercier de
présenter sa motion. Y a-t-il consentement pour qu'il puisse le faire?
Des voix : ...
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Il y a consentement. Oui, c'est toujours ce que ça veut dire, M. le
député. Alors, M. le député de Mercier, à vous pour la présentation de votre
motion.
M. Khadir : Merci, M. le Président. Alors, je
demande le consentement de la Chambre pour débattre de la motion suivante
conjointement avec le député de Rousseau :
«Que l'Assemblée
nationale souligne le jour de la
solidarité fiscale qui vise à démontrer l'importance de l'impôt
sur le revenu comme outil de redistribution de la richesse et de financement
équitable et efficace des services publics.»
Le Vice-Président (M. Gendron) : Y
a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
1179 1179 M.Sklavounos : Pas de consentement.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Il
n'y a pas de consentement.
J'ai besoin, par contre,
moi... Vous avez tous compris que, quand le leader adjoint a présenté sa
motion, qui était une motion sans préavis, j'aurais dû demander si elle
était adoptée. Je l'ai oublié.
Mise
aux voix
Alors, est-ce qu'elle est adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Elle est adoptée. Merci.
Nous n'en
sommes plus aux motions sans préavis. Nous avons terminé, à moins qu'il y ait
d'autres parlementaires qui en ont à présenter. Je n'en vois pas. En
conséquence...
Des voix : ...
Le Vice-Président (M. Gendron) : Oh!
Ah! Alors, Mme la ministre.
Souligner la Journée mondiale de sensibilisation
à la maltraitance des personnes âgées
Mme
Charbonneau :
Merci, M. le Président. Je sollicite le consentement de cette Assemblée afin de
présenter la motion suivante conjointement avec la députée de Duplessis, la
députée de Repentigny et le député de Mercier :
«Que
l'Assemblée nationale souligne la journée mondiale de la lutte contre la
maltraitance envers les personnes aînées, qui aura lieu le 15 juin
prochain;
«Qu'elle salue
les activités réalisées dans toutes les régions du Québec pour contrer le phénomène
de la maltraitance et qu'elle encourage le port du ruban mauve pour
marquer cette journée.» Présentée par la ministre de la Famille.
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Oui, oui, il n'y a pas de problème, on a senti ça que c'était la ministre de la
Famille qui présentait la motion.
C'est le même problème, là, puisque votre
motion, tantôt, était une motion sans préavis, j'aurais dû solliciter le consentement pour qu'il y ait une deuxième
motion présentée par le groupe parlementaire formant le gouvernement.
Alors, j'ai senti qu'il y avait consentement de tous les membres de cette
Assemblée.
Mise aux voix
Et la motion est adoptée sans débat. Alors,
adopté.
Y a-t-il présentation de d'autres motions sans
préavis? Oui, je vois notre collègue…
Une voix : …
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Oui, même chose, puisqu'il y a déjà eu une motion. Y a-t-il consentement
pour que notre collègue puisse présenter…
Une voix : …
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Bien, le sujet, on le saura tantôt. Là, ce qu'il faut donner, c'est le
consentement pour la présentation de la lecture de sa motion. Y a-t-il
consentement?
Des voix : …
Le Vice-Président (M. Gendron) : Il
y a consentement. Alors, allez, M. le député.
Souligner le 50e anniversaire du
Journal de
Montréal
M.
Surprenant : M. le
Président, je demande donc le consentement pour déposer la motion suivante
conjointement avec la ministre de la Culture et des Communications et la
députée de Joliette :
«Que
l'Assemblée nationale souligne le 50e anniversaire du Journal de
Montréal, dont le tout premier numéro est paru le
15 juin 1964;
«Qu'elle souligne sa contribution
exceptionnelle, ainsi que celle de tous ses artisans, à notre économie et à l'ensemble
de la société québécoise.»
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, je vous remercie, M. le député de Groulx. Est-ce qu'il y a consentement
pour débattre de cette motion?
M.
Sklavounos : Nous
proposons l'adoption sans débat.
Mise aux voix
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, adopté sans débat. La motion est adoptée.
Là, je veux être certain. Je ne vois plus de
présentateur de motion sans préavis.
Renseignements
sur les travaux de l'Assemblée
En conséquence, nous en sommes à la rubrique
Renseignements sur les travaux de l'Assemblée. M. le leader du gouvernement.
M.
Fournier : Oui, M. le Président, simplement parce
qu'aujourd'hui on a une séance. On ne quitte pas vraiment, on va revenir, alors c'est important pour moi de
donner une information à cette Chambre. Je veux informer la Chambre qu'il y a eu des échanges informels entre le
cabinet du premier ministre et des chefs d'opposition à l'égard de la
nomination prochaine d'un DGEQ, Directeur
général des élections. Il nous a été suggéré de reporter les discussions en
envisageant de procéder lors de la
convocation de l'Assemblée en juillet. Alors, il y aura d'autres échanges qui
vont se poursuivre d'ici là, mais je tenais à le préciser, considérant
qu'en juillet ce sera quand même une séance spéciale. Alors, ce sera la teneur
des échanges qu'il y a eu jusqu'à maintenant.
• (12 heures) •
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Bon, c'est une information qui est transmise. Merci. Ça regarde les
travaux de la Chambre, en effet. Donc, c'était le bon endroit pour le faire.
Affaires
du jour
Affaires
prioritaires
Reprise
du débat sur la motion du ministre des Finances
proposant que l'Assemblée approuve la politique budgétaire
du gouvernement et sur les motions formulant un grief
La période des
affaires courantes étant terminée, nous allons maintenant passer aux affaires
du jour, et, aux affaires du jour — juste un instant — on a toujours l'affaire prioritaire à
l'article 1 du feuilleton : l'Assemblée reprend le débat suspendu à l'Assemblée
le 11 juin 2014 sur la motion de M. le ministre des Finances
proposant que l'Assemblée approuve la
politique budgétaire du gouvernement ainsi que les diverses motions formulant
un grief présentées par le député de Rousseau, de Lévis, de Gouin, de
Saint-Jean, de Marie-Victorin, de Sanguinet, la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques,
la députée d'Hochelaga-Maisonneuve et le député de Verchères.
Conformément aux
dispositions de l'article 276 du règlement, je vous rappelle qu'une
intervention de 30 minutes est réservée
aux représentants de l'opposition officielle et que ce débat se terminera par
la réplique d'une heure accordée au ministre des Finances.
Je
cède maintenant la parole à M. le député de Rousseau, si c'est le cas. Mais je
vois le leader debout pour une courte intervention. Vous acceptez, M. le
député de Rousseau? Alors — un
instant — M.
le leader du gouvernement.
M. Fournier :
…nous assurer de bien réaffirmer le consentement qu'il y a eu entre les partis
de manière à permettre, si jamais nous devions nous rendre là, à dépasser le
13 heures, M. le Président. Il y a 30 minutes, il y a 60 minutes, à vue de nez on pourrait le
dépasser. Mais il y a un consentement,
que je veux faire réaffirmer ici, que nous pourrions procéder après 13 heures, si jamais nous n'avions pas
entamé les nombreux votes que nous allons avoir par la suite, donc, simplement pour nous permettre
que les deux orateurs puissent avoir les disponibilités de s'exprimer
avec tout le temps qui leur est disponible, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Oui, Mme la leader.
Mme
Maltais :
Pour avoir la joie d'entendre le député de Rousseau, je serais prête à prendre
bien du temps. Aucun problème.
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Alors, je cède maintenant la parole à M. le député de Rousseau
pour son intervention. Alors, M. le député de Rousseau, à vous la parole.
M. Nicolas Marceau
M.
Marceau : Bien, merci, M. le Président. Écoutez, depuis que nous avons quitté le salon bleu pour
débattre du budget en commission parlementaire, il y a un certain nombre de
faits nouveaux qui se sont ajoutés, mais je vais me permettre quand même de rappeler les éléments très importants de ce budget
que j'ai eu l'occasion de mentionner lors de ma réplique longue au budget
la semaine dernière.
Alors,
écoutez, on peut résumer la situation
en disant que c'est un budget de promesses brisées, j'ai eu l'occasion
de le dire et j'ai l'occasion de le répéter, promesses brisées à bien des
égards. Évidemment, vous n'êtes pas sans savoir, M. le Président, que nous
sortons d'une campagne électorale et puis que ce premier budget fait suite à
une campagne électorale au cours de laquelle le Parti libéral a pris beaucoup,
beaucoup d'engagements, beaucoup d'engagements, et, M. le Président, j'ai le regret de vous dire que ces engagements,
ils ne sont pas respectés. Les promesses qui étaient contenues — j'ai apporté ici les promesses qui étaient
contenues dans ce cadre financier, M. le Président — je
suis forcé de vous dire qu'elles ne
sont pas respectées. Et je vais vous en faire une courte liste avec quelques
informations au sujet de chacune et puis par la suite je vous dirai un
certain nombre de nouvelles choses qu'on a apprises en commission
parlementaire, de nouveaux engagements, donc, qui ne sont pas respectés.
Alors,
vous vous rappellerez que le Parti libéral avait promis un effet libéral, un
effet libéral, lequel permettrait plus de
croissance économique. On voulait convaincre les Québécois que tel était le cas
en inscrivant, dans le cadre financier, des prévisions de croissance des revenus de l'État bien supérieures à la
réalité. En fait, c'est le député de Robert-Baldwin, à l'époque où il était candidat libéral, qui avait
gonflé les revenus qu'on retrouve dans le cadre financier, à tel point
qu'il y a un écart de 9 milliards de dollars, M. le Président, sur une
période de cinq ans, 9 milliards de dollars sur cinq ans, ce qui a d'ailleurs permis au Parti libéral de
faire des promesses aux Québécois, lesquelles, on le sait maintenant, ne
seront pas tenues. Alors, le ministre des Finances, alors qu'il était candidat
libéral, avait inscrit comme croissance du PIB, pour 2014, 2,1 %, alors que, dans son budget, il a inscrit
1,8 %. J'ai eu l'occasion de discuter beaucoup de cela avec le ministre des Finances. Ce qu'il nous a dit en
commission parlementaire, c'est que, quand on fait un budget, il faut
être prudent, il faut être conservateur.
Mais, M. le Président, je suis entièrement d'accord avec ce que le ministre des
Finances a dit, le problème, c'est qu'on
aurait aimé que, cette prudence, il s'en serve au moment de préparer le cadre
financier du Parti libéral. De toute évidence, ce qui était prudent en
juin 2014, au moment de déposer le budget, ça ne l'était pas, hein? Le
comportement qu'il avait n'était pas prudent lorsqu'il a préparé son cadre
financier en campagne électorale.
Alors,
premier aveu : Donc, on n'a pas été prudent, on n'a pas été conservateur
au moment de préparer le cadre financier. Et ça explique le fait que les
revenus sont gonflés, ça explique qu'il y a 9 milliards d'écart sur cinq
ans et ça explique qu'on a tenu bien des promesses qui ne pourront pas être
tenues.
M.
le Président, question de l'emploi, maintenant. Sur l'emploi, vous vous
rappellerez qu'il y avait supposément, aussi, un effet libéral, lequel
permettrait une création plus importante d'emplois. On avait aussi nié le fait
qu'il y a eu 48 000 emplois créés en 2013 au Québec. Et quelle n'a pas été
notre agréable surprise de constater que, dans le plan budgétaire, il y a effectivement les 48 000 emplois que nous avons
créés! Et, l'effet libéral, par contre, pour le percevoir, il va falloir
repasser. Il va falloir revenir à un autre moment, à un autre temps, à une
autre époque, parce que je vous dis qu'il n'y en a pas, d'effet libéral,
là-dedans, M. le Président. La création d'emplois pour 2014, elle est désormais
à 31 000, selon le ministre des Finances. Et on nous dit que 48 000,
c'était mauvais, là, et cette année c'est 31 000.
Alors, j'ai tenté à bien des reprises
de faire dire au ministre des
Finances ce qu'il pensait du 31 000, mais, écoutez, il n'a pas voulu
se plonger.
Par contre,
on a eu l'occasion d'élaborer, de discuter un peu de l'engagement du Parti
libéral de créer 250 000 emplois. On
a eu cette discussion, et le ministre des Finances nous a dit : Ça n'est
pas une promesse, ce n'est pas une
promesse. J'ai ça dans les propos qu'on...
Vous trouverez ça sur le site de l'Assemblée
nationale : Ça n'est
plus une promesse. Ce n'est pas le gouvernement qui crée des emplois, ce avec quoi je suis d'accord.
Mais, le langage étant important aujourd'hui, j'aurais aimé ça qu'il
soit aussi important au moment de la campagne électorale au cours de laquelle
le ministre des Finances, entouré du président du Conseil du trésor,
du premier ministre puis du ministre de l'Économie, nous disait : Le Parti libéral va créer 250 000
emplois. C'étaient les propos qui étaient tenus, des mots qui étaient utilisés.
Alors, M. le Président, aujourd'hui, c'est un objectif. Il n'y a plus de
promesse, c'est un objectif. Alors, regardez, M. le Président, permettez-moi de
trouver qu'il y a un changement, dans le discours, assez prononcé.
Par ailleurs,
on sait d'ores et déjà que le 250 000, il ne sera pas tenu par ce
gouvernement. Bon. Premièrement,
on peut constater tout le retard qu'il y a
dans l'atteinte de cet objectif avec une création de seulement
31 000 emplois cette année. Deuxièmement, le gouvernement a dû reculer
également sur la question du 15 milliards de dollars supplémentaires en
infrastructures, et ce 15 milliards de dollars sur lequel je reviens dans
quelques instants, ça demeure l'outil de développement
économique préféré du Parti libéral. Et, M. le Président, ils sont pris de
court, là, ils ne savent plus
quoi faire parce qu'ils ne peuvent plus utiliser l'asphalte, le béton
pour stimuler la croissance économique. Alors, cet outil principal qui était utilisé pour créer les 250 000 emplois, il a disparu, et c'est
possiblement ce qui explique le recul de l'emploi qu'on a inscrit dans
le plan budgétaire du ministre des Finances avec seulement 31 000 cette
année… 31 000 emplois cette année. On
voit vraiment que c'est un gouvernement qui a déjà perdu ses moyens au plan du
développement économique. Il n'a plus cet outil préféré qui constitue le
fait d'étendre plus d'asphalte et de couler plus de béton.
Sur le 15 milliards, je reviens aussi pour dire
que le ministre, essentiellement, a reconnu en commission parlementaire que le 15 milliards qui a été promis
ne tenait pas compte de la capacité de payer des Québécois, ne tenait pas compte de la capacité de payer du Québec, et
implicitement, même s'il ne l'a pas dit de cette façon, il y a la
reconnaissance que cette promesse
était incompatible donc avec la capacité de payer. Évidemment, c'est l'envers
de ce qu'il a dit. Mais l'envers de
ce qu'il a dit, ce que ça revient à dire, c'est qu'inscrire 15 milliards de
dépenses supplémentaires en infrastructures dans le cadre financier de
campagne électorale, c'était essentiellement irresponsable. Ça n'était pas
possible qu'une telle promesse puisse être respectée.
Sur la
question du fardeau fiscal, là aussi, le Parti libéral revient sur ses
engagements, brise ses promesses. Le Parti libéral avait promis de ne
pas augmenter... pardon, avait promis de réduire le fardeau fiscal des
Québécois dès lors que des surplus se
dégageraient, mais il entreprend son mandat en augmentant dès maintenant les
impôts, les taxes; taxe sur le tabac, taxe sur l'alcool. On pourrait
supposer que ça ne faisait pas partie de l'univers qui faisait l'objet de la
promesse; on pourrait. Mais on ne me dira pas que l'impôt sur le revenu des
particuliers, ça n'en fait pas partie. Or, il y
a cette hausse de fardeau fiscal pour nos aînés, pour les retraités qui ont
moins de 65 ans. Ça n'a pas été dit dans un rallye libéral, à ma connaissance : Chers amis
retraités de moins de 65 ans, le Parti libéral s'engage à augmenter vos impôts
en vous interdisant de fractionner le revenu. Moi, je n'ai pas entendu ça.
Peut-être que ça a été dit, mais ça m'a échappé, M. le Président.
• (12 h 10) •
Et ça n'est pas tout, évidemment. Ça, c'est l'impôt
sur le revenu des particuliers, mais il y a évidemment toute cette question des crédits d'impôt. Vous savez qu'on a coupé de
20 % un bon nombre de crédits d'impôt qui sont structurants pour l'économie
québécoise. Ça va permettre d'augmenter... enfin, de réduire les dépenses
fiscales de 370 millions sur trois ans. Et ça aussi, M. le Président, à ma
connaissance, ça n'a pas fait l'objet d'une promesse en campagne électorale. J'ai beau
chercher, je n'ai pas entendu le Parti
libéral dire dans un rallye, je ne sais pas, moi, une rencontre dans une chambre de commerce : Chers
amis entrepreneurs, nous vous promettons de réduire vos crédits d'impôt de 20 %.
Moi, je n'ai pas entendu ça, M. le Président. Je n'ai jamais entendu ça.
Ce que je
n'ai pas entendu non plus, c'est le Parti libéral dire : En plus de ce
370 millions, on va vous assommer avec
un autre 650 millions. 1 milliard, M. le Président. Moi, je n'ai
jamais entendu ça en campagne électorale. Or, c'est précisément ce que le Parti libéral fait. Il a
décidé d'augmenter le fardeau fiscal des entreprises de 1 milliard de
dollars. C'est la décision qui est prise. Et
ça a été dit, redit, reconfirmé et rerereconfirmé par le ministre des Finances.
Il y aura pour 1 milliard de moins en dépenses fiscales qui, pour l'instant,
bénéficient à nos entreprises. Et ça revient à dire que donc le fardeau fiscal
de nos entreprises sera augmenté de 1 milliard de dollars.
M. le
Président, si ça n'était pas déjà suffisamment grave d'avoir brisé une promesse
aussi importante que celle de ne pas augmenter le fardeau fiscal des
Québécois, si ça n'était pas suffisamment grave, bien je vais ajouter quelque chose à ça : M. le Président, le
370 millions, la coupe de 20 % des crédits d'impôt, ça a été fait
sans aucune étude, aucune étude. On
n'a rien pour documenter, on a manqué de temps. Et, M. le Président, je veux
bien qu'on ait manqué de temps. Je conçois très bien que le ministre des
Finances devait agir rapidement. Il voulait imposer rapidement sa vision, ses choix, je comprends ça bien, mais, M. le
Président, lorsqu'on a à faire des choix rapidement, on ne se précipite pas
dans des décisions qui ont des effets structurants et à long terme, on fait des
choix de court terme, justement. Or, ce choix-là n'est pas un choix de court
terme.
Alors,
écoutez, je suis assez, assez… j'ai été stupéfait d'entendre que ça a été fait
sans étude. Ça a été fait sans étude, et on voit l'impact que ça va
avoir. On a vu beaucoup, beaucoup d'articles déjà depuis une semaine qui nous
proviennent des gens du secteur du multimédia, des technologies et de la culture…
là, depuis quelques jours, on a vu aussi… de
la culture. Ce sont des secteurs dans lesquels les crédits d'impôt jouent un
rôle très, très important. Ce sont des secteurs dans lesquels il y a
énormément, aussi, de mobilité. Malheureusement, les acteurs de ces secteurs-là
peuvent se déplacer.
La concurrence, elle est très, très féroce. Et je crois qu'on a grandement
sous-estimé l'impact que pourrait avoir cette baisse des crédits d'impôt
de 20 %. J'ajoute à cela que les gens qui oeuvrent dans ces secteurs et
dans d'autres secteurs, parce que d'autres
secteurs bénéficient de ces crédits d'impôt, savent… ces gens-là savent que
planent au-dessus de leur tête
d'autres baisses des crédits d'impôt dont ils bénéficient présentement,
d'autres baisses importantes. Je le répète, la première baisse : 370 millions; la seconde :
650 millions. Et là qui sera la victime? Qui sera celui qui aura à payer,
qui passera à la caisse? On ne le sait pas. Mais puis-je me permettre de dire,
M. le Président, que, pour les entreprises qui envisageaient d'investir, de savoir que ce 650 millions pourrait
s'abattre sur eux, ce n'est pas quelque chose de très, très
encourageant? C'est quelque chose qui, au contraire, est fort inquiétant.
M. le
Président, tout ça, cette hausse de fardeau fiscal et des particuliers et des
entreprises, dans un contexte où le gouvernement
annonce la création d'une commission sur la fiscalité, présidée par Luc
Godbout, une personne pour qui j'ai
beaucoup d'estime, puis qui est composée aussi d'autres personnes dont j'ai
regardé les compétences et puis qui, elles aussi, sont des gens que… certaines de ces personnes que je connais
déjà, mais toutes des personnes qui sont tout à fait compétentes.
Malheureusement, et cependant, il faut reconnaître que le gouvernement a
considérablement enfermé la commission, a
restreint l'étendue du mandat de la commission. En fait, le mandat dont on
croyait qu'il serait d'explorer les meilleures
avenues au plan de la fiscalité pour le Québec, ce mandat-là, désormais, c'est
quoi? Bien, premièrement, c'est d'augmenter les taxes à la consommation
et de réduire les impôts; deuxièmement, de couper les crédits d'impôt de 650 millions; troisièmement, de justifier ces
baisses de crédits d'impôt. Regardez, les conclusions sont pas mal
écrites, là, j'essaie de voir ce qui reste.
Évidemment, il y a toujours un peu de liberté, mais disons que, pour ceux qui
croyaient qu'on aurait droit à une
étude ouverte, libre puis qu'on laisserait l'initiative à la commission, je
pense que tout le monde a été à même de constater que ce n'est pas
possible.
Hier, le ministre des Finances nous a dit,
concernant les impôts sur le revenu et davantage de taxes à la
consommation : Je n'y suis pas défavorable, taxer moins le revenu et taxer
plus la consommation me semble être une tendance très prometteuse.
M. le Président, donc première recommandation à
la commission : N'oubliez pas de faire ça. Deuxièmement, deuxième citation — c'est dans le texte de M. Salvet ce matin — sur
Hydro-Québec, et là j'ouvre les
guillemets : «Pour ce qui est
d'Hydro-Québec, a précisé le ministre, il s'agirait de trouver un mécanisme
pour aider les personnes à très bas revenu qui pourraient faire face à
des augmentations tarifaires importantes.» Et là, M. le Président, je salue la
volonté du ministre de protéger les personnes à très bas revenus, mais je ne
peux pas m'empêcher de conclure que, pour les personnes
qui ont des... pour les personnes de la classe moyenne, ça veut dire qu'il y
aura des augmentations tarifaires très importantes
du côté d'Hydro-Québec. C'est ce que ça veut dire. M. le Président, disons que tout cela est fort inquiétant.
Sur le fardeau fiscal, je vais m'arrêter là parce
que je vois le temps qui file, dans
le budget... pardon, en campagne électorale, le nouveau gouvernement
s'était engagé à ne pas étaler les salaires des médecins, il s'était engagé à
ne pas augmenter les tarifs des services de
garde, il ne s'était certainement pas non plus engagé à freiner... hein, je n'ai
jamais entendu le Parti libéral nous dire : On va freiner le développement des places en
garderie. M. le Président, quant aux tarifs des services de garde, on sait désormais que le nouveau comité sur la fiscalité... la
nouvelle commission sur la fiscalité pourrait
examiner cette option-là puis va sûrement recommander de les augmenter et donc que le gouvernement se réfugiera derrière les recommandations de la commission pour faire ce qu'il avait dit qu'il ne ferait pas en campagne électorale.
Je vais vous
rappeler, puis je n'élaborerai pas, les reculs aussi sur le pétrole. On avait
dit qu'on n'irait pas de l'avant avec
le pétrole sur Anticosti. Désormais, on y va. Évidemment, moi, je suis bien content
qu'on y aille, mais il n'en demeure pas moins que ce qu'on a dit en
campagne électorale, c'est qu'on n'irait pas. Sur le SLR, on avait dit qu'on
était d'accord avec le SLR sur le pont
Champlain, désormais on ne semble plus être d'accord, du côté du gouvernement.
Sur le régime minier, on avait dit qu'on... Sur le régime minier, je dois vous
avouer que je ne me rappelle plus très bien exactement
les mots qui ont été utilisés, mais, essentiellement on le trouvait mauvais, il
fallait le revoir. Là, on ne semble plus
vouloir le revoir, mais il y a des ajustements mineurs. Disons que ce n'est pas
exactement clair, ce qu'on va faire du côté du régime minier.
Je vais aller, M. le Président, sur trois points
qui ont été abordés en commission parlementaire parce que ce sont des ajouts à l'information qu'on avait à la
longue liste de reculs dont je viens de parler. Premier recul assez
fulgurant, assez spectaculaire : dans
le cadre financier du Parti libéral, on nous dit : «Toute nouvelle
initiative de dépense non prévue dans
ce cadre financier devra nécessairement être financée par des économies dans
les dépenses de programmes. Nous imposerons ainsi ce qu'on appelle
"un cran d'arrêt" aux dépenses publiques.» Et là je vous relis ce qui
est écrit, parce que je pense que le député
de Louis-Hébert, il doit se concentrer sur ce que je vais dire : «Toute
[…] initiative de dépense non prévue dans ce cadre financier...»
Celui-là, là, «dans ce cadre financier»; tout ce qui est non prévu dans ce
cadre financier devra faire l'objet d'un
cran d'arrêt. Regardez, M. le Président, j'ai des nouvelles pour vous, est-ce
que ça va s'appliquer... Est-ce que
ça s'applique à LogiRénov, qui a été annoncé? La réponse, c'est non. Est-ce que
ça s'applique aux minicentrales?
Est-ce que ça s'applique aux minicentrales? Non. Est-ce que ça s'applique à
tout ce qui est dans le budget qui a
été déposé par le ministre des Finances puis qui n'était pas dans le cadre
financier? Non, ça ne s'applique pas. Est-ce
que ça s'applique aux dépenses des fonds spéciaux, M. le Président? Non. Ça
s'applique à quoi? Ça s'applique strictement aux dépenses de programmes
et pour la suite des choses postbudget. Ce qui était dans le budget, ça ne s'appliquait
pas.
Alors, M. le Président, entre cet univers
extrêmement étroit que je viens de décrire et ce qu'on nous disait ici, il y a une très, très grande distance, très, très
grande distance. Mais, M. le Président, le cran d'arrêt essentiellement
que nous a proposé… enfin, que le Parti libéral continue de nous proposer,
désormais il n'arrête plus rien, hein, c'est un gardien de but qui n'arrête aucune rondelle, M. le Président. Ça
n'arrête plus rien, c'est fini. Alors, premier recul, puis le
supplémentaire qu'on a appris en commission parlementaire.
Deuxièmement, et là, là, ça a été
assez spectaculaire, mon collègue de Marie-Victorin a eu l'occasion d'interroger
le ministre des Finances sur la question du
déséquilibre fiscal. Et je veux juste vous rappeler, M. le Président, que
l'ancien premier ministre Charest, en 2008,
et avant que le gouvernement fédéral ne joue dans nos transferts, ne tripote
dans les transferts, avant donc ces
changements dans les transferts qui ont été à notre désavantage, et
j'élaborerai là-dessus dans quelques
secondes, avant ça, donc, le premier ministre Charest disait qu'il y avait un déséquilibre fiscal qu'il fallait
résoudre et puis que, bon, le fédéral devait
apporter des ajustements. Une fois que le premier ministre Charest a eu
dit ça, après ça, donc, le gouvernement fédéral a mis en place des plafonds à la péréquation, a mis en place un plafond
aussi aux transferts de santé et, évidemment, unilatéralement, sans consultation.
• (12 h 20) •
J'en conclus, comme
la situation s'est détériorée d'une certaine manière, que le premier ministre
Charest continuerait de dire ce qu'il disait en 2008 avant que le fédéral
impose des plafonds.
Mais non. Mais non,
le ministre des Finances nous a dit : Ça n'existe plus, le déséquilibre
fiscal. Alors que le directeur parlementaire du budget au fédéral nous dit qu'à l'horizon il y a
d'importants surplus budgétaires à Ottawa, alors que
le fédéral a pris tous les moyens pour s'assurer de ne plus subir de pressions,
que ce soit en santé, que ce soient des pressions
qui découlent du vieillissement de la population, alors que donc les circonstances sont désormais extrêmement favorables pour le gouvernement fédéral et alors
que lui-même, le ministre
des Finances, sait fort bien toutes
les pressions qui s'exercent sur lui,
toutes les pressions qui s'exercent, entre
autres, à cause du vieillissement de la population — je
ne crois pas que je parle à une personne qui n'est pas informée de ça, au
contraire, s'il y a quelqu'un qui le sait, c'est bien lui — bien, M.
le Président, il nous dit que ça n'existe plus, le déséquilibre fiscal. Et en
fait son approche pour résoudre les
difficultés, les difficultés qu'on a avec le gouvernement fédéral, bien c'est
l'amour fraternel. C'est avec l'amour fraternel qu'on va réussir à résoudre tous les différends que nous avons avec le
gouvernement fédéral. Et, pourtant, la liste, elle est fort longue. Et
là ce n'est pas moi qui l'a dit, c'est son budget. La liste, elle est très,
très longue… des différends qui nous opposent au fédéral, que ce soit en
matière de péréquation… Il y a le dividende d'Hydro-Québec, il y a…
Une voix :
…
M.
Marceau : Oui, effectivement. Enfin, écoutez, il y en a une
liste très longue. Je l'invite à le relire lui-même.
Mais, évidemment, l'amour
fraternel, ça peut résoudre des choses, mais je ne crois pas que ça va résoudre
les problèmes qu'on a avec le gouvernement
fédéral. Et je l'invite à se ressaisir sur la question du déséquilibre fiscal,
M. le Président.
Troisième nouveau
recul que j'ai appris au moment… pendant la commission parlementaire, et là,
le… c'est toute la question de l'utilisation
du Fonds des générations pour protéger nos sièges sociaux. En campagne
électorale, je me rappelle très, très
bien cette vision où je vois le Parti libéral nous dire que, pour protéger nos
sièges sociaux, on va utiliser le Fonds
des générations, qui est présentement, donc… pour lequel… qui est déposé à la
Caisse de dépôt. On va se servir de ça
pour protéger nos sièges sociaux. On pourrait discuter du mérite de l'idée. Et
là n'est pas l'objet de mon intervention, mais j'ai appris, après avoir constaté le silence du budget sur cette
question-là, j'ai appris en commission parlementaire que ça n'était pas la meilleure idée, M. le Président.
Et là les mots sont peut-être légèrement différents, mais c'est à peu
près ça, l'essence de ce que nous a dit le
ministre des Finances : Ce n'était pas l'idée du siècle, et il y a
d'autres moyens pour arriver à nos
fins. Et j'aurais bien aimé que, cette réflexion, il la fasse avant ou pendant
la campagne électorale, mais pas après
la campagne électorale. Alors, pour utiliser ses termes : Ce n'était pas
la meilleure idée, et on va choisir d'autres voix.
Alors, soit, M. le
Président. Mais, regardez, on a déposé des engagements en campagne électorale,
on a présenté une approche pour développer l'économie, on a présenté une
approche pour protéger nos sièges sociaux, et, là aussi, il y a un nouveau recul. Or, M. le Président, les reculs, ils
sont incroyables : sur la croissance économique, sur l'emploi, le 15 milliards en infrastructures,
le fardeau fiscal, les hausses de salaire des médecins, les services de
garde, le SLR, le pétrole, le cran d'arrêt
désormais, le déséquilibre fiscal, l'utilisation du Fonds des générations. M.
le Président, il y a là-dedans des reculs. En fait, ce ne sont que des
reculs.
Je pense que je vais
m'arrêter là-dessus. Je pense que vous aurez compris de tout ce que je vous ai dit que, ce cadre financier là, je considère que
c'est un cadre financier farfelu, c'est un cadre financier qui ne tenait
pas la route, et l'avenir est long, l'avenir
est long. Déjà, il ne tient plus la route. L'année prochaine, on pourra le
reprendre, on pourra le reprendre et
regarder le profil des dépenses, le profil des revenus pour constater l'écart
grandissant entre la réalité et le cadre financier libéral, M. le Président, et la liste des promesses brisées va
s'allonger, j'en ai bien peur, parce que ces promesses s'appuyaient sur
des chiffres qui ne tenaient pas la route.
Et,
M. le Président, la déception des Québécois, évidemment, à ce jour, ils vont…
elle commence. Évidemment, le temps
va donner… va permettre à cette déception de grandir, malheureusement. Et nous
ne pouvons, dans ce contexte-là, faire autre chose… nous ne pouvons
faire autre chose que de rejeter ce budget qui est farfelu. Et nous allons
voter contre, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, je vous remercie, M. le
député de Rousseau. Et là je vois M. le député de La Peltrie pour quelque
chose que je ne sais pas.
Une voix :
Une question de règlement, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Question de règlement? Alors, je vous entends.
M.
Caire : Or, rapidement, hier, le leader du gouvernement et
la leader de l'opposition officielle ont salué la collaboration qu'il y avait entre tous les partis et, M. le Président,
ont mentionné qu'il était temps que l'Assemblée nationale prenne acte du
fait qu'il y avait plusieurs formations politiques dans cette Chambre.
Donc,
je demande, par consentement, M. le Président, de surseoir à l'article 276 du
gouvernement, qui ne prévoit qu'une réplique au porte-parole de l'opposition
officielle et au ministre, afin que mon collègue porte-parole de la deuxième
opposition puisse intervenir sur cette motion, M. le Président.
Le Vice-Président
(M. Gendron) : On a entendu. Y a-t-il consentement de surseoir à
l'entente entre… et le règlement et les formations politiques tel que le
règlement le décrit? Y a-t-il consentement?
M.
Sklavounos :
M. le Président, il n'y a pas de consentement. D'ailleurs, ça n'a pas été
demandé avant ce moment-ci. Il faut dire
qu'il y a eu deux… à deux occasions le ministre… Est-ce que deux minutes, ça
va? Écoutez, je viens de recevoir…
Pour quelques minutes, pour deux minutes, on va permettre simplement… C'est
parce que c'était pour avoir des interventions plus longues,
normalement. Mais, si c'est pour quelques minutes, faire quelques points, deux
minutes…
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Non, non. Mais là, le consentement, il
faut qu'il vienne de l'ensemble des membres. Puis on ne négociera pas ça
comme ça, par minutes, parce que moi aussi, j'ai des contraintes horaires, et
on ne peut pas allonger l'horaire comme ça, puis il n'y a pas de conséquence,
puis ce n'est pas grave.
Une voix :
…
Le Vice-Président (M. Gendron) : Bien, je vais le solliciter. Un instant. Est-ce
qu'il y a consentement?
Des voix :
…
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Est-ce qu'il y a consentement pour deux minutes?
Une voix :
…
Le Vice-Président (M. Gendron) : Il n'y a pas consentement. Alors, je reconnais
maintenant la parole… je donne la
parole maintenant à M. le ministre des Finances, tel qu'entendu. Alors, M. le
ministre des Finances, à vous la parole.
Des voix :
…
Le Vice-Président
(M. Gendron) : …la parole.
M. Carlos J Leitão (réplique)
M.
Leitão : Merci beaucoup, M. le Président. Alors, comme nous le savons
tous, le 4 juin dernier, nous avons présenté notre budget 2014‑2015.
Notre plan budgétaire, en fin de compte, repose sur deux piliers : la
relance de l'économie et de l'emploi par des
actions structurantes ainsi que le redressement des finances publiques par une
gestion rigoureuse de l'ensemble de l'appareil gouvernemental.
Pour
ce qui est des soi-disant reculs qui nous sont reprochés, je rappelle seulement
à nos collègues d'en face que justement
l'avenir est long. Nous avons quatre ans et demi au moins devant nous pour
concrétiser tous nos engagements. Mais, je pense, c'est aussi utile de
commencer par le début, c'est-à-dire pourquoi nous nous trouvons ici. Nous nous
trouvons ici parce qu'à l'année fiscale 2013‑2014
on aurait dû se retrouver à l'équilibre budgétaire. C'était ça qui était
prévu dans les plans budgétaires des
gouvernements précédents, qui avaient d'ailleurs été entérinés par mon
prédécesseur dans son budget de novembre 2012. Et, jusqu'à septembre ou
octobre 2013, ce plan-là semblait être tout à fait en ligne. Là, on apprend
soudainement, en novembre 2012, que, non, après tout, il y aura un déficit de
2,5 milliards pour l'année 2013‑2014,
suivi d'un autre déficit de 1 775 000 000 $ en 2014‑2015.
Et d'ailleurs, ça, il s'agit encore une fois… en fin de compte, c'était
3,1 milliards de déficit. Évidemment, le portrait a donc changé, et ça a
été confirmé plus tard par le Vérificateur
général que, si rien n'était fait, le déficit en 2014‑2015… pardon, en 2015‑2016…
2014‑2015, les années passent et… aurait été de 5,9 milliards, pas
le zéro qu'on pensait au départ, et au-delà de 7 milliards en 2015‑2016,
si évidemment rien ne se faisait. Cette situation n'aurait pas pu être
acceptée.
Et
donc nous avons pris des mesures nécessaires pour contenir le rythme de
croissance des dépenses et pour qu'on puisse arriver à notre engagement
électoral central qui était d'arriver à l'équilibre budgétaire en 2015‑2016.
• (12 h 30) •
Donc,
les efforts à réaliser sont exigeants : 3,8 milliards de compression
de dépenses en 2014‑2015, suivis d'un autre 3,9 milliards en 2015‑2016.
L'essentiel de ces mesures sont justement du côté des dépenses. Donc, nous
allons limiter la croissance des dépenses de
programmes à 1,8 % en 2014‑2015
et à peine 0,7 % en 2015‑2016. Nous avons aussi diminué certaines
dépenses fiscales, parce que ce sont des dépenses fiscales. À ce titre, il est
important de préciser que nous ne remettons
pas en cause l'existence de ces mesures, mais, à moyen terme, nous croyons
qu'il faut davantage viser à réduire les impôts généraux plutôt qu'à
hausser les aides spécifiques. Notre compétitivité ne doit pas reposer
uniquement sur des crédits d'impôt.
Nous
voulons donc contrôler les dépenses des organismes et des sociétés d'État ainsi
que nos dépenses de programmes. C'est
exigeant, mais, pour nous assister dans ce processus-là, nous avons trois
nouveaux outils qui vont être, à notre avis, très, très importants.
D'abord,
nous avons mis en place deux commissions, qui ne sont pas des commissions
fantômes, comme c'était allégué
avant. Elles existent, elles ont été annoncées, elles sont déjà au travail, et
une sur la réforme fiscale et une deuxième sur une révision permanente des programmes. Ces deux commissions ont les
coudées franches. Nous n'avons pas limité leur portée d'aucune façon. Elles vont faire leur travail et elles vont
nous présenter leurs suggestions en bonne et due forme.
Deuxième mesure qui
va nous aider à contrôler le rythme de croissance des dépenses, même si notre
collègue d'en face ne semble pas croire que
c'est très utile, mais nous croyons que c'est très utile, c'est le cran
d'arrêt. Donc, toute nouvelle dépense de programmes devra être financée
à l'intérieur du budget de l'État.
Troisième mesure qui,
à notre avis, est très utile dans ce processus de contrôle de rythme de
dépenses, c'est le gel des effectifs de la
fonction publique et parapublique. Bon an, mal an, depuis cinq ans, les
effectifs totaux ont augmenté de
6 250 par année. Nous allons mettre un terme à ça et nous allons nous
donner aussi le pouvoir en tant qu'employeur de rediriger, de réallouer
les ressources humaines qui vont se libérer par des départs à la retraite
significatifs.
Ça,
c'est la première partie de notre budget, le redressement des finances
publiques. La deuxième partie, c'est la relance de l'économie. En fin de
compte, un va avec l'autre. On ne peut pas les dissocier. Un dépend de l'autre,
ils sont interdépendants. Et cet effort de reprise économique, en fin de
compte, se bâtit sur cinq axes : support aux PME, notre stratégie maritime, notre Plan Nord, le plan de développement des
ressources naturelles ainsi que les investissements en infrastructures
publiques.
Pour ce qui est des
PME, il y a plusieurs mesures — je ne vais pas vous les relire toutes ici
dans un souci de demeurer à l'intérieur de nos échéanciers — mais
celle que nous trouvons être la plus importante, la plus utile, c'est celle qui prévoit une réduction du taux
d'imposition des PME. Donc, oui, nous allons contraindre les dépenses
fiscales en crédits d'impôt et nous allons rediriger ces ressources-là vers une
réduction du taux d'imposition des PME, ce qui, d'ailleurs, a été très bien
reçu par tous les milieux des PME. Il y a aussi des mesures pour favoriser
l'innovation, le démarrage d'entreprises, et j'en passe.
Deuxièmement, notre
stratégie maritime. C'est un plan, là, une stratégie pour promouvoir le
transport, qui… D'ailleurs, le transport
était une industrie qui, au départ, a joué un rôle très important dans le
développement économique du Québec, et nous voulons que cela soit à
nouveau le cas.
Troisièmement,
le Plan Nord, développement minier des ressources naturelles du Québec, qui
sont imposantes. Dernièrement, ça a été un peu délaissé par le
gouvernement — les
gouvernements — le
gouvernement précédent. Nous allons donc
repartir ce plan-là de redéveloppement des ressources naturelles. Ça aura un
effet à plus long terme sur l'économie, mais nous pensons que c'est un
effet très, très positif.
Pour
ce qui est de toutes ces mesures-là, oui, nous avons fait des analyses. Oui,
nous avons réfléchi avant d'agir et nous jugeons qu'avec ces mesures-là,
sur une période de trois ans, ces investissements… ces mesures qui vont promouvoir les investissements miniers et les PME
vont générer pour à peu près 7 milliards de dollars en
investissements privés sur trois ans. Je trouve que c'est un rendement qui est
assez favorable, merci.
Finalement, le Plan
québécois d'infrastructures, ça fait partie intégrante de notre stratégie. 90 milliards
de dollars sur 10 ans, évidemment, ce n'est pas insignifiant, c'est presque
20 % du PIB, c'est énorme. Et, pour cette année, pour ce qui est de cette année, donc à court terme, l'année 2014‑2015,
11,5 milliards d'investissements publics, c'est 3 % du PIB québécois, il y a très peu d'autres juridictions
qui investissent si fortement dans leurs infrastructures. Nous le faisons
parce que nous devons le faire, nous devons
le faire pour les questions de sécurité, pour question d'améliorer le tissu de
nos infrastructures, mais aussi en reconnaissant que cela fournit un apport
important au développement économique. Donc,
11,5 milliards cette année, j'ai du mal à croire qu'on puisse décrier
notre budget comme étant un budget d'austérité quand on investit
3 % du PIB dans l'investissement public.
Finalement,
M. le Président, nous pensons que, donc, ce premier budget de notre
gouvernement, et c'est un premier budget de notre gouvernement, pose des
gestes concrets et nécessaires pour la relance de l'économie et pour redresser les finances publiques. Comme je
vous avais mentionné aussi hier dans les conférences de presse, qui ont
été suivies attentivement par nos
collègues — c'est
très bien — j'avais
aussi mentionné que j'étais déjà, d'ores et déjà, au travail pour la préparation de notre prochain
budget quelque part en février, mars 2015. Donc, le travail commence
déjà, ça sera aussi un budget très important pour la suite des choses.
Et je termine
seulement en disant que notre objectif, notre engagement principal, c'est
d'arriver à l'équilibre budgétaire en 2015‑2016, et ça, M. le Président, nous
allons le faire.
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Alors, merci, M. le ministre des
Finances. Cette réplique met fin au débat sur le discours sur le budget.
Mise aux voix des motions formulant un grief
Je
déclare que les motions formulant des griefs présentées dans le cadre de ce
débat étaient recevables, donc sont recevables,
ont été reçues. Ainsi, conformément à l'article 217 du règlement, nous allons
maintenant procéder au vote sur les motions
formulant un grief présentées à l'occasion du débat sur le discours sur le
budget et également sur la motion du ministre des Finances proposant que
l'Assemblée approuve la politique budgétaire du gouvernement. Qu'on appelle les
députés.
• (12
h 38
—
12 h 48)
•
Le Vice-Président (M. Gendron) : Je vais mettre maintenant aux voix la motion
formulant un grief présentée par M. le député de Rousseau. Cette motion
se lit comme suit :
«Que
l'Assemblée nationale blâme sévèrement le gouvernement libéral pour avoir présenté un cadre
financier farfelu lors de la dernière campagne électorale.»
Que les députés en faveur de cette motion
veulent bien se lever.
La Secrétaire
adjointe : M. Bédard (Chicoutimi), Mme Maltais (Taschereau), M.
Marceau (Rousseau), Mme Zakaïb (Richelieu),
M. Bérubé (Matane-Matapédia), M. Therrien (Sanguinet), Mme Léger (Pointe-aux-Trembles),
Mme Lamarre (Taillon), M. LeBel (Rimouski),
M. Lelièvre (Gaspé), M. Kotto (Bourget), Mme Hivon (Joliette), M. Bergeron (Verchères), M. Dufour
(René-Lévesque), M. Drainville (Marie-Victorin), M. Lisée (Rosemont), Mme
Poirier (Hochelaga-Maisonneuve), M. Traversy
(Terrebonne), M. Leclair (Beauharnois), M. Villeneuve (Berthier), Mme
Ouellet (Vachon), M. Cousineau (Bertrand), M. Turcotte (Saint-Jean), M. Roy
(Bonaventure).
M. Legault (L'Assomption), M. Caire (La Peltrie), M.
Martel (Nicolet-Bécancour), M. Dubé (Lévis), Mme Roy (Montarville), M.
Roberge (Chambly), Mme D'Amours (Mirabel), M. Laframboise (Blainville), Mme
Lavallée (Repentigny), M. Lamontagne
(Johnson), M. Jolin-Barrette (Borduas), M. Surprenant (Groulx), Mme Samson
(Iberville), Mme Soucy (Saint-Hyacinthe), M.
Spénard (Beauce-Nord), M. Picard (Chutes-de-la-Chaudière), Mme Roy
(Arthabaska), M. Lemay (Masson).
M.
Khadir (Mercier), Mme Massé (Sainte-Marie—Saint-Jacques).
Le Vice-Président (M. Gendron) : Que
les députés contre cette motion veulent bien se lever.
• (12 h 50) •
La
Secrétaire adjointe :
M.Couillard (Roberval), M. Fournier (Saint-Laurent), Mme Thériault (Anjou—Louis-Riel), M. Paradis (Brome-Missisquoi),
M. Hamad (Louis-Hébert), M. Dutil (Beauce-Sud), M. Leitão (Robert-Baldwin), M.
Coiteux (Nelligan), M. Moreau
(Châteauguay), Mme David (Outremont), M. Poëti (Marguerite-Bourgeoys), M. D'Amour (Rivière-du-Loup—Témiscouata),
M. Huot (Vanier-Les Rivières), M. Kelley (Jacques-Cartier), Mme Vien
(Bellechasse), M. Lessard
(Lotbinière-Frontenac), M. Barrette (La Pinière), M. Blanchette
(Rouyn-Noranda—Témiscamingue), M. Heurtel (Viau), M. Arcand (Mont-Royal), Mme
Charbonneau (Mille-Îles), M. Daoust (Verdun), Mme Weil (Notre-Dame-de-Grâce), Mme Vallée (Gatineau), M. Bolduc
(Jean-Talon), Mme St-Pierre (Acadie), M. Reid (Orford), Mme Vallières (Richmond), Mme Boulet (Laviolette),
M. Morin (Côte-du-Sud), M. Ouellette (Chomedey), Mme Charlebois (Soulanges),
Mme Ménard (Laporte), M. Sklavounos (Laurier-Dorion), M. Girard
(Trois-Rivières), Mme Blais (Saint-Henri—Sainte-Anne), M. Bernier (Montmorency), Mme
Rotiroti (Jeanne-Mance—Viger), M.
Carrière (Chapleau), M. Chevarie
(Îles-de-la-Madeleine), M. Matte (Portneuf), M. Simard (Dubuc), M. Tanguay
(LaFontaine), Mme de Santis (Bourassa-Sauvé), M. Iracà (Papineau),
M. Fortin (Pontiac), M. Boucher (Ungava), M. Birnbaum (D'Arcy-McGee), M. Auger (Champlain), M. Rousselle (Vimont), M.
Ouimet (Fabre), M. Fortin (Sherbrooke), M. Giguère (Saint-Maurice), M. Habel (Sainte-Rose), M. Hardy (Saint-François),
M. Merlini (La Prairie), Mme Montpetit (Crémazie), Mme Nichols
(Vaudreuil), M. Plante (Maskinongé), M. Polo (Laval-des-Rapides), Mme Simard
(Charlevoix—Côte-de-Beaupré),
M. St-Denis (Argenteuil).
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Y a-t-il des abstentions? M. le secrétaire général.
Le
Secrétaire : Pour : 44
Contre : 62
Abstentions :
0
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Alors, la motion est rejetée. Nous poursuivons. Je mets
maintenant aux voix la motion formulant un grief, présentée par M. le député de
Lévis. Cette motion se lit comme suit :
«Que l'Assemblée nationale blâme sévèrement le gouvernement
libéral pour l'absence de mesures ambitieuses de relance économique et
de répit fiscal pour les familles et la classe moyenne dans son budget 2014‑2015.»
M. Fournier : Je sais que ça ne sera pas
toujours facile, mais il est possible, je crois, d'avoir un même vote,
et enregistré, pour cette motion-là. Des
yeux, j'ai compris que c'était... qu'il y avait un consentement là-dessus. Il y
a mon collègue qui pourrait nous indiquer s'il est d'accord pour le même
vote. Oui?
Le Vice-Président (M. Gendron) : S'il y a consentement, il n'y a pas de problème.
Alors, même vote. Alors, nous poursuivons.
Je mets maintenant
aux voix la motion formulant un grief présentée par Mme la députée de Gouin.
Cette motion se lit comme suit :
«Que l'Assemblée nationale blâme sévèrement le gouvernement
libéral pour le retour trop rapide à l'équilibre budgétaire dans son budget 2014‑2015, pour l'austérité permanente qui
nuira à la qualité et à l'accessibilité des services publics et pour le
sous-financement et le gel global des effectifs des secteurs public et
parapublic.»
Une voix :
…
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Alors, oui, ça va être compliqué. Alors, on...
Des voix :
…
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
S'il vous plaît! On va respecter... prendre le vote. Alors, quels sont ceux
qui sont favorables avec cette présentation?
La
Secrétaire adjointe : M. Khadir (Mercier), Mme Massé
(Sainte-Marie—Saint-Jacques).
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Quels sont ceux qui sont contre?
La Secrétaire adjointe : M.Couillard (Roberval), M. Fournier
(Saint-Laurent), Mme Thériault (Anjou—Louis-Riel), M. Paradis (Brome-Missisquoi), M. Hamad (Louis-Hébert), M. Dutil
(Beauce-Sud), M. Leitão (Robert-Baldwin), M. Coiteux (Nelligan), M.
Moreau (Châteauguay), Mme David (Outremont), M. Poëti (Marguerite-Bourgeoys),
M. D'Amour (Rivière-du-Loup—Témiscouata), M. Huot (Vanier-Les Rivières),
M. Kelley (Jacques-Cartier), Mme Vien (Bellechasse), M. Lessard (Lotbinière-Frontenac), M. Barrette
(La Pinière), M. Blanchette (Rouyn-Noranda—Témiscamingue), M. Heurtel (Viau), M. Arcand (Mont-Royal), Mme Charbonneau (Mille-Îles),
M. Daoust (Verdun), Mme Weil (Notre-Dame-de-Grâce),
Mme Vallée (Gatineau), M. Bolduc (Jean-Talon), Mme St-Pierre (Acadie), M. Reid
(Orford), Mme Vallières (Richmond),
Mme Boulet (Laviolette), M. Morin (Côte-du-Sud), M. Ouellette (Chomedey), Mme
Charlebois (Soulanges), Mme Ménard
(Laporte), M. Sklavounos (Laurier-Dorion), M. Girard (Trois-Rivières), Mme
Blais (Saint-Henri—Sainte-Anne),
M. Bernier (Montmorency), Mme Rotiroti (Jeanne-Mance—Viger), M. Carrière
(Chapleau), M. Chevarie
(Îles-de-la-Madeleine), M. Matte (Portneuf), M. Simard (Dubuc), M. Tanguay
(LaFontaine), Mme de Santis (Bourassa-Sauvé), M. Iracà (Papineau),
M. Fortin (Pontiac), M. Boucher (Ungava), M. Birnbaum (D'Arcy-McGee), M. Auger (Champlain), M. Rousselle (Vimont), M.
Ouimet (Fabre), M. Fortin (Sherbrooke), M. Giguère (Saint-Maurice), M. Habel (Sainte-Rose), M. Hardy (Saint-François),
M. Merlini (La Prairie), Mme Montpetit (Crémazie), Mme Nichols
(Vaudreuil), M. Plante (Maskinongé), M. Polo (Laval-des-Rapides), Mme Simard
(Charlevoix—Côte-de-Beaupré),
M. St-Denis (Argenteuil).
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Alors, quels sont ceux qui...
Une
voix : ...
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Oui, on est toujours sur les contre.
La
Secrétaire adjointe : M. Legault (L'Assomption), M. Caire
(La Peltrie), M. Martel (Nicolet-Bécancour), M. Dubé (Lévis), Mme Roy
(Montarville), M. Roberge (Chambly), Mme D'Amours (Mirabel), M. Laframboise (Blainville), Mme Lavallée (Repentigny), M.
Lamontagne (Johnson), M. Jolin-Barrette (Borduas), M. Surprenant
(Groulx), Mme Samson (Iberville), Mme Soucy
(Saint-Hyacinthe), M. Spénard (Beauce-Nord), M. Picard (Chutes-de-la-Chaudière),
Mme Roy (Arthabaska), M. Lemay (Masson).
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Y a-t-il des abstentions?
La
Secrétaire adjointe : M. Bédard (Chicoutimi), Mme Maltais
(Taschereau), M. Marceau (Rousseau), Mme Zakaïb (Richelieu), M. Bérubé
(Matane-Matapédia), M. Therrien (Sanguinet)...
Des
voix : ...
Le Vice-Président (M. Gendron) : Un instant! Un instant, s'il vous plaît!
Mettez-vous à la personne qui appelle le vote, là, ce n'est pas très,
très possible.
Des
voix : ...
La
Secrétaire adjointe : Mme Léger (Pointe-aux-Trembles)...
Des
voix : …
Le Vice-Président (M. Gendron) : Non, mais, s'il vous plaît, laissez-lui la chance
de faire ce qu'elle fait bien, en autant qu'on soit dans l'ordre. Alors,
à vous.
La
Secrétaire adjointe : Mme Lamarre (Taillon), M. LeBel
(Rimouski), M. Lelièvre (Gaspé), M. Kotto (Bourget),
Mme Hivon (Joliette), M. Bergeron (Verchères), M. Dufour (René-Lévesque), M.
Drainville (Marie-Victorin), M. Lisée (Rosemont), Mme Poirier
(Hochelaga-Maisonneuve), M. Traversy (Terrebonne), M. Leclair (Beauharnois), M. Villeneuve (Berthier), Mme Ouellet (Vachon), M.
Cousineau (Bertrand), M. Turcotte (Saint-Jean), M. Roy (Bonaventure).
Le
Vice-Président (M. Gendron) : M. le secrétaire général, pour ce
vote-ci, le résultat, s'il vous plaît?
Le
Secrétaire : Pour : 2
Contre : 80
Abstentions : 24
Le Vice-Président (M. Gendron) : Voulez-vous, avant de procéder à l'autre vote,
nous rappeler le résultat du deuxième
vote que je n'ai pas demandé? Alors, j'aimerais ça que vous nous rappeliez le
deuxième résultat du deuxième vote.
Le
Secrétaire : Pour : 44
Contre : 62
Abstentions :
0
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Merci, M. le secrétaire général. Je mets
maintenant aux voix la motion formulant un grief présentée par M. le député de
Saint-Jean, puis cette motion se lit comme suit :
«Que
l'Assemblée nationale blâme sévèrement le gouvernement libéral pour avoir
présenté un budget libéralo-caquiste de 2014‑2015...
Des
voix : ...
Le
Vice-Président (M. Gendron) : ...qui prévoit une diminution de la
création d'emplois au Québec.»
Alors,
avez-vous des suggestions, M. le leader du gouvernement?
M.
Fournier : Bien, j'en ai plusieurs, M. le Président, mais je
pense qu'on va faire un nouveau vote, là.
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Alors, on appelle le vote. Quels sont
ceux qui sont favorables avec cette présentation? Monsieur.
Le Secrétaire adjoint : M. Bédard (Chicoutimi), Mme Maltais (Taschereau),
M. Marceau (Rousseau), Mme Zakaïb
(Richelieu), M. Bérubé (Matane-Matapédia), M. Therrien (Sanguinet), Mme Léger
(Pointe-aux-Trembles), Mme Lamarre
(Taillon), M. LeBel (Rimouski), M. Lelièvre (Gaspé), M. Kotto (Bourget), Mme
Hivon (Joliette), M. Bergeron (Verchères), M. Dufour (René-Lévesque), M.
Drainville (Marie-Victorin), M. Lisée (Rosemont), Mme Poirier (Hochelaga-Maisonneuve), M. Traversy (Terrebonne),
M. Leclair (Beauharnois), M. Villeneuve (Berthier), Mme Ouellet
(Vachon), M. Cousineau (Bertrand), M. Turcotte (Saint-Jean), M. Roy
(Bonaventure).
M.
Khadir (Mercier), Mme Massé (Sainte-Marie—Saint-Jacques).
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Quels sont ceux qui sont contre?
Le Secrétaire adjoint : M.Couillard (Roberval), M. Fournier
(Saint-Laurent), Mme Thériault (Anjou—Louis-Riel), M. Paradis (Brome-Missisquoi), M. Hamad (Louis-Hébert), M. Dutil
(Beauce-Sud), M. Leitão (Robert-Baldwin), M. Coiteux (Nelligan), M.
Moreau (Châteauguay), Mme David (Outremont), M. Poëti (Marguerite-Bourgeoys),
M. D'Amour (Rivière-du-Loup—Témiscouata), M. Huot (Vanier-Les Rivières),
M. Kelley (Jacques-Cartier), Mme Vien (Bellechasse), M. Lessard (Lotbinière-Frontenac), M. Barrette
(La Pinière), M. Blanchette (Rouyn-Noranda—Témiscamingue), M. Heurtel (Viau), M. Arcand (Mont-Royal), Mme Charbonneau
(Mille-Îles), M. Daoust (Verdun), Mme Weil (Notre-Dame-de-Grâce), Mme Vallée (Gatineau), M. Bolduc (Jean-Talon), Mme
St-Pierre (Acadie), M. Reid (Orford), Mme Vallières (Richmond), Mme Boulet (Laviolette), M. Morin (Côte-du-Sud),
M. Ouellette (Chomedey), Mme Charlebois (Soulanges), Mme Ménard (Laporte), M. Sklavounos (Laurier-Dorion), M.
Girard (Trois-Rivières), Mme Blais (Saint-Henri—Sainte-Anne), M. Bernier (Montmorency), Mme Rotiroti (Jeanne-Mance—Viger), M. Carrière (Chapleau), M. Chevarie
(Îles-de-la-Madeleine), M. Matte
(Portneuf), M. Simard (Dubuc), M. Tanguay (LaFontaine), Mme de Santis (Bourassa-Sauvé),
M. Iracà (Papineau), M. Fortin
(Pontiac), M. Boucher (Ungava), M. Birnbaum (D'Arcy-McGee), M. Auger
(Champlain), M. Rousselle (Vimont),
M. Ouimet (Fabre), M. Fortin (Sherbrooke), M. Giguère (Saint-Maurice), M. Habel
(Sainte-Rose), M. Hardy
(Saint-François), M. Merlini (La Prairie), Mme Montpetit (Crémazie), Mme
Nichols (Vaudreuil), M. Plante (Maskinongé),
M. Polo (Laval-des-Rapides), Mme Simard (Charlevoix—Côte-de-Beaupré), M. St-Denis (Argenteuil).
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Y a-t-il des abstentions?
Des
voix : ...
• (13
heures) •
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Non, mais un instant, là!
Des voix :
…
Le Vice-Président
(M. Gendron) : S'il vous plaît! Un instant, s'il vous plaît!
Des voix :
…
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
À l'ordre! À l'ordre! Je ne suis pas
sûr que les gens qui nous écoutent savent ce qu'on mesure, là. Alors,
veuillez poursuivre mais dans le silence.
Le Secrétaire
adjoint : M. Caire (La Peltrie), M. Martel (Nicolet-Bécancour),
M. Dubé (Lévis), Mme Roy (Montarville), M.
Roberge (Chambly), Mme D'Amours (Mirabel), M. Laframboise (Blainville), Mme
Lavallée (Repentigny), M. Lamontagne (Johnson), M. Jolin-Barrette (Borduas), M. Surprenant
(Groulx), Mme Samson (Iberville), Mme Soucy (Saint-Hyacinthe), M. Spénard (Beauce-Nord), M. Picard
(Chutes-de-la-Chaudière), Mme Roy (Arthabaska), M. Lemay (Masson).
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Alors, M. le secrétaire général, je rappelle que ce que
nous faisions, là, c'était les abstentions.
Des voix :
…
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Non? Non, on ne recommencera pas le vote, mais…
Des voix :
…
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Un instant, s'il vous plaît! Mais ce que la présidence
a appelé, c'est les abstentions, parce qu'on l'avait fait, le contre.
Des voix :
...
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Oui. C'est simple, le vote a eu lieu, on le sait, le
nombre de contre. C'est juste à corriger que c'est les contre qu'on vient de
faire.
M. le secrétaire
général, est-ce que vous êtes à l'aise pour nous donner le résultat?
Le
Secrétaire : Pour : 26
Contre : 80
Abstentions :
0
Le Vice-Président (M. Gendron) : C'est ça.
Alors, je mets maintenant aux voix la motion formulant un grief
présentée par M. le député de Sanguinet. Cette motion se lit comme suit :
«Que l'Assemblée
nationale blâme sévèrement le gouvernement libéral pour avoir présenté le
budget libéralo-caquiste de 2014‑2015 qui abandonne la politique économique
Priorité emploi.»
Des voix :
…
Le Vice-Président
(M. Gendron) : S'il vous plaît! Si on veut… Oui, M. le leader du
gouvernement.
M. Fournier : Je crois pouvoir proposer
que ce serait le même vote. Est-ce que nous avons voté sur la motion du
député de Marie-Victorin?
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Oui.
Des voix :
…
M. Fournier :
Je crois qu'on a sauté Marie-Victorin.
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Non, on a voté Marie-Victorin.
Des voix :
…
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Non? Ah!
Des voix :
…
Le Vice-Président
(M. Gendron) : S'il vous plaît! Non, non, on n'a pas voté la motion du
député de Marie-Victorin. Là, par contre, nous étions, puisqu'elle a été
appelée, sur la motion du député de Sanguinet. Je voudrais qu'on appelle le
vote.
Des voix :
...
Le Vice-Président (M. Gendron) : Même vote. Est-ce que les collègues
parlementaires sont d'accord pour le même vote?
Des voix :
...
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Adopté. M. le secrétaire général, pour le résultat.
Le Secrétaire : Pour : 26
Contre : 80
Abstentions :
0
Le Vice-Président (M.
Gendron) : On va appeler la motion du député de Marie-Victorin, parce
que… Je ne sais pas pourquoi qu'on ne l'a pas fait. Je l'ai lu tantôt…
Des
voix : …
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Amusez-vous, le temps que je la trouve.
Page 7, O.K.
Alors, je mets maintenant aux voix la
motion formulant un grief présentée par M. le député de Marie-Victorin.
Cette motion se lit comme suit :
«Que l'Assemblée nationale blâme
sévèrement le gouvernement libéral pour avoir présenté le budget
libéralo-caquiste de 2014‑2015 qui relance la filière des gaz de schiste dans
la vallée du Saint-Laurent.»
Alors,
M. le leader du gouvernement.
M.
Fournier : Je vous demanderais d'enregistrer le même vote, M.
le Président.
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Alors, est-ce que les collègues sont
d'accord que ce soit le même vote? M. le secrétaire général, pour le résultat
du même vote.
Le
Secrétaire : Pour : 26
Contre : 80
Abstentions :
0
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Merci. Page 9. Je mets maintenant aux voix
la motion formulant un grief présentée par Mme la députée de Sainte-Marie—Saint-Jacques.
Cette motion se lit comme suit :
«Que l'Assemblée nationale blâme
sévèrement le gouvernement libéral pour son budget 2014‑2015 qui échoue
à amorcer la transition de l'économie du Québec; limite son action à appuyer
des secteurs économiques privés et traditionnellement
masculins; n'offre aucun support significatif à l'économie sociale; et
s'attaque directement à l'économie publique que [représentaient] les
réseaux de l'éducation, de la santé et des services sociaux.»
Que
les députés en faveur de cette motion veuillent bien se lever.
M. Fournier : On
m'indique que nous pourrions prendre le résultat du vote de la motion de la
députée de Gouin.
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Oui.
Des
voix : …
M. Fournier : …que
le même vote que celui qu'on vient d'enregistrer, d'avant. Donc, celui de
Marie-Victorin... d'ailleurs.
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Alors, même vote que celui de
Marie-Victorin. M. le secrétaire général, s'il vous plaît.
Le
Secrétaire : Pour : 26
Contre : 80
Abstentions :
0
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Adopté. Nous en sommes maintenant… Je mets maintenant
aux voix la motion formulant un grief
présentée par Mme la députée d'Hochelaga-Maisonneuve. Cette motion se lit comme
suit :
«Que
l'Assemblée nationale blâme sévèrement le gouvernement libéral pour avoir
présenté le budget libéralo-caquiste de 2014‑2015 qui démantèle les
représentations du Québec à l'étranger.»
Que les députés en
faveur de cette motion veuillent bien se lever. Alors, même vote, M. le
secrétaire général. Est-ce que vous êtes d'accord pour nous communiquer le
résultat?
Le
Secrétaire : Pour : 26
Contre : 80
Abstentions :
0
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Je mets maintenant aux voix la motion formulant un
grief présentée par M. le député de Verchères. Cette motion se lit comme
suit :
«Que
l'Assemblée nationale blâme sévèrement le gouvernement libéral pour avoir
présenté [un] budget libéralo-caquiste de 2014‑2015 qui expose des
attentes à l'égard du gouvernement fédéral sans indiquer de quelle façon il
compte arriver à des résultats concrets.»
Alors, est-ce que vous
êtes d'accord : même vote? M. le secrétaire général, pour le résultat.
Le
Secrétaire : Pour : 26
Contre : 80
Abstentions : 0
Mise aux voix de la motion
du ministre des Finances
Le Vice-Président (M. Gendron) : Je
mets maintenant aux voix la motion de M. le ministre des Finances proposant que
l'Assemblée approuve la politique budgétaire du gouvernement.
Que les députés en faveur de cette motion
veuillent bien se lever.
Le Secrétaire adjoint : M.Couillard (Roberval), M. Fournier
(Saint-Laurent), Mme Thériault (Anjou—Louis-Riel), M. Paradis (Brome-Missisquoi), M. Hamad (Louis-Hébert), M. Dutil
(Beauce-Sud), M. Leitão (Robert-Baldwin), M. Coiteux (Nelligan), M.
Moreau (Châteauguay), Mme David (Outremont), M. Poëti
(Marguerite-Bourgeoys), M. D'Amour (Rivière-du-Loup—Témiscouata), M. Huot (Vanier-Les Rivières),
M. Kelley (Jacques-Cartier), Mme Vien (Bellechasse), M. Lessard (Lotbinière-Frontenac), M. Barrette
(La Pinière), M. Blanchette (Rouyn-Noranda—Témiscamingue), M. Heurtel (Viau), M. Arcand (Mont-Royal), Mme Charbonneau (Mille-Îles),
M. Daoust (Verdun), Mme Weil (Notre-Dame-de-Grâce), Mme Vallée
(Gatineau), M. Bolduc (Jean-Talon), Mme St-Pierre (Acadie), M. Reid
(Orford), Mme Vallières (Richmond),
Mme Boulet (Laviolette), M. Morin (Côte-du-Sud), M. Ouellette (Chomedey),
Mme Charlebois (Soulanges), Mme Ménard (Laporte), M. Sklavounos
(Laurier-Dorion), M. Girard (Trois-Rivières), Mme
Blais (Saint-Henri—Sainte-Anne),
M. Bernier (Montmorency), Mme Rotiroti (Jeanne-Mance—Viger), M. Carrière (Chapleau), M. Chevarie (Îles-de-la-Madeleine), M. Matte (Portneuf), M.
Simard (Dubuc), M. Tanguay (LaFontaine), Mme de Santis
(Bourassa-Sauvé), M. Iracà (Papineau), M. Fortin (Pontiac), M. Boucher
(Ungava), M. Birnbaum (D'Arcy-McGee), M.
Auger (Champlain), M. Rousselle (Vimont), M. Ouimet (Fabre), M. Fortin
(Sherbrooke), M. Giguère (Saint-Maurice), M. Habel (Sainte-Rose),
M. Hardy (Saint-François), M. Merlini (La Prairie), Mme Montpetit
(Crémazie), Mme Nichols (Vaudreuil), M. Plante (Maskinongé), M. Polo
(Laval-des-Rapides), Mme Simard (Charlevoix—Côte-de-Beaupré), M. St-Denis
(Argenteuil).
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Que les députés…
Des voix :
…
Le Vice-Président (M. Gendron) : S'il vous
plaît! Que les députés contre cette motion veuillent bien se lever.
Le Secrétaire adjoint : M. Bédard
(Chicoutimi), Mme Maltais (Taschereau), M. Marceau (Rousseau), Mme Zakaïb (Richelieu), M. Bérubé
(Matane-Matapédia), M. Therrien (Sanguinet), Mme Léger (Pointe-aux-Trembles),
Mme Lamarre (Taillon), M. LeBel (Rimouski),
M. Lelièvre (Gaspé), M. Kotto (Bourget), Mme Hivon (Joliette), M.
Bergeron (Verchères), M. Dufour (René-Lévesque), M. Drainville
(Marie-Victorin), M. Lisée (Rosemont), Mme Poirier
(Hochelaga-Maisonneuve), M. Traversy (Terrebonne), M. Leclair (Beauharnois), M.
Villeneuve (Berthier), Mme Ouellet (Vachon), M. Cousineau (Bertrand), M.
Turcotte (Saint-Jean), M. Roy (Bonaventure).
M. Legault
(L'Assomption), M. Caire (La Peltrie), M. Martel (Nicolet-Bécancour), M.
Dubé (Lévis), Mme Roy (Montarville), M. Roberge (Chambly), Mme D'Amours
(Mirabel), M. Laframboise (Blainville), Mme Lavallée (Repentigny), M.
Lamontagne (Johnson), M. Jolin-Barrette (Borduas), M. Surprenant (Groulx),
Mme Samson (Iberville), Mme Soucy
(Saint-Hyacinthe), M. Spénard (Beauce-Nord), M. Picard
(Chutes-de-la-Chaudière), Mme Roy (Arthabaska), M. Lemay (Masson).
• (13 h 10) •
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Abstention… Oh!
Le Secrétaire
adjoint : M.
Khadir (Mercier), Mme Massé (Sainte-Marie—Saint-Jacques).
Des voix :
...
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Oui. Non, c'est très clair, là. M. le secrétaire
général...
Des voix :
...
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Oui. On a continué les contre avec les deux derniers
intervenants. M. le secrétaire général, le résultat.
Le Secrétaire : Pour : 62
Contre : 44
Abstentions :
0
Le
Vice-Président (M. Gendron) : La motion est adoptée.
Nous allons suspendre
quelques minutes, simplement quelques minutes, alors ceux qui doivent quitter…
S'il y en a qui doivent quitter, quittez, puis on… Mais, dans quelques minutes,
on reprend. Les travaux sont suspendus.
(Suspension de la séance à 13
h 11)
(Reprise à 13 h 13)
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Alors, M. le leader du gouvernement.
M. Fournier :
M. le Président, justement, vous avez noté l'heure, et on est dans des
consentements. Alors, il y a un consentement pour procéder aux étapes
d'adoption concernant le projet n° 5. Donc, je vous demanderais d'appeler
l'article 4, M. le Président.
Projet de loi n° 5
Prise en considération du
rapport de la
commission qui en a fait l'étude détaillée
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Alors, à l'article 4 du feuilleton d'aujourd'hui, l'Assemblée
prend en considération le rapport de la Commission de l'agriculture, des pêcheries, de
l'énergie et des ressources naturelles sur le projet de loi n° 5, Loi
modifiant la Loi limitant les activités pétrolières et gazières et d'autres
dispositions.
Il faut
que je valide aussi s'il y a consentement pour déroger à l'article 252 du règlement
qui prévoit que de nouveaux amendements peuvent être déposés, ainsi de
suite. Est-ce qu'il y a consentement?
Des voix :
…
Le Vice-Président (M. Gendron) : Il y a consentement. Alors, je suis prêt à entendre… Est-ce qu'il y a des gens qui causent sur le rapport?
Des voix :
…
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Il n'y a personne qui cause sur le rapport. Est-ce que
le rapport de la Commission de l'agriculture, des pêcheries…
Une voix :
…
Le Vice-Président (M. Gendron) : Sur le rapport? Parce qu'on m'avait dit que
personne ne causait. Alors, c'est réglé. Allez, M. le ministre… M. le
député.
M. Bernard Drainville
M. Drainville :
C'était le bon temps. Merci, M. le Président. Oui, une courte intervention tout
simplement pour, dans le fond, résumer très
succinctement ce que nous avons tenté de faire hier en commission
parlementaire, parce que, je tiens à
le dire, nous avons déposé hier en commission parlementaire, lors de l'étude du
projet de loi n° 5, un amendement. Et cet amendement-là, dans le
fond, M. le Président, prévoyait l'instauration d'un moratoire sur le gaz de
schiste dans la vallée du Saint-Laurent. Et
je vais vous le lire, cet amendement... En fait, je vais vous en lire une
partie, la partie la plus
significative de cet amendement, M. le Président, parce que c'est important que
les gens qui nous écoutent et ceux qui pourraient éventuellement essayer
de voir un peu le portrait complet de cette étude du projet de loi n° 5...
afin qu'ils puissent s'y retrouver.
Je
vous dirais, la partie importante de l'amendement que nous avons déposé hier,
en commission parlementaire, se lisait comme suit : «Les activités
de forage, les opérations de fracturation et les essais d'injectivité,
lorsqu'elles sont destinées à rechercher ou à exploiter du gaz naturel dans le
schiste, sont interdites dans les basses-terres du Saint-Laurent. Les sondages stratigraphiques ne sont pas
visés pas le présent article», etc. Alors, si les gens veulent savoir un
peu plus comment on l'a plaidé, quels ont été les échanges entre nous et la
partie gouvernementale, mais également avec Coalition
avenir Québec, avec le député de Chauveau également, bien, je les invite à se
référer, donc, à la transcription des échanges de la commission
parlementaire d'hier.
Mais je pense que ce
qui est très important, M. le Président, je pense que ce qu'il faut préciser,
c'est que nous souhaitons qu'il y ait un
moratoire. Nous avons déposé un moratoire... un amendement, donc, au projet de
loi n° 5 qui prévoyait l'instauration de ce moratoire. On a
travaillé pour convaincre le ministre. Il semblait avoir une certaine
ouverture. Malheureusement, ça n'a pas fonctionné. Il y a eu des échanges assez
importants. On était ouverts à des propositions d'amendement pour modifier,
donc, notre proposition, pour voir un peu comment on pourrait trouver un terrain d'entente. On a travaillé avec la CAQ pour
essayer de trouver ce compromis, et malheureusement, finalement, ça n'a pas fonctionné. Alors, je pense que c'est
important, M. le Président, que je précise qu'il va de soi que nous ne
souhaitons pas,
évidemment, que les entreprises qui ont des permis d'exploration ou
d'exploitation gazière ou pétrolière soient obligées de reprendre les travaux à partir de ce soir à
minuit, là. Ça, c'est très, très clair. Mais je pense que c'est important de
dire que le moratoire, pour nous, c'est la
chose correcte à faire, c'est la bonne chose à faire. Il n'y en a pas,
d'acceptabilité sociale dans la vallée du Saint-Laurent actuellement pour aller
de l'avant avec le gaz de schiste.
Et
donc notre position, c'est le moratoire, et on a voulu l'inscrire dans la loi,
on a voulu apporter un amendement au projet de loi n° 5, mais
malheureusement le gouvernement libéral a refusé.
Le Vice-Président (M. Gendron) : Merci, M. le député, pour votre intervention. Je
cède maintenant la parole à M. le député de Masson pour une courte
intervention de deux minutes également.
Une voix :
…
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Que c'est que j'ai dit?
Une voix :
…
• (13 h 20) •
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Oui, exact, je me suis trompé. Député de Borduas.
Excusez-moi.
M. Simon Jolin-Barrette
M. Jolin-Barrette :
Merci, M. le Président. En fait, pour résumer un peu les propos qui ont été
dits hier à la commission par le député de Chauveau, la position qui a été
amenée par notre formation politique visait à rassurer la population dans les basses-terres du
Saint-Laurent, parce qu'on sait tous que ce sujet-là de l'exploitation,
l'exploration du gaz de schiste est un sujet
extrêmement sensible pour les régions densément peuplées, et il y a beaucoup
d'inquiétude dans la population.
Ce qu'on a proposé au
gouvernement, en collaboration avec le premier groupe d'opposition, c'est un
sous-amendement afin de sécuriser les gens
dans les basses-terres du Saint-Laurent, de façon à dire : Ce qui se passe
depuis trois ans, c'est véritablement un
moratoire de facto. Et, nous, ce qu'on a dit, c'est : Appelons donc un
chat un chat. Et nous n'étions pas
contre l'utilisation de ce mot. Donc, ce que la Coalition avenir Québec a fait
en commission parlementaire était principalement, M. le Président, de
dire... de trouver un compromis entre les différents groupes parlementaires et
de travailler positivement pour arriver à un
consensus en fonction de la population, pour rassurer la population qui
évolue dans cette région-là. Donc, on regrette que le gouvernement n'ait pas
fait preuve d'ouverture en adoptant le sous-amendement
proposé par la Coalition avenir Québec, surtout que le développement économique
doit se faire en priorisant la santé et la sécurité des gens. Merci, M.
le Président.
Mise aux voix du rapport
Le Vice-Président (M. Gendron) : Merci, M. le député. Je vous remercie, M. le
député de Borduas. Le rapport
de la Commission de l'agriculture, des pêcheries, de l'énergie et des
ressources naturelles portant sur le projet de loi n° 5, Loi modifiant la
Loi limitant les activités pétrolières et gazières et d'autres dispositions
législatives, est-il adopté?
Des voix :
...
Adoption
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Adopté sur division. Alors, nous en sommes maintenant sur la dernière
étape. Alors, M. le ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles propose
l'adoption du projet de loi n° 5, celui qu'on vient de parler. Y
a-t-il consentement pour déroger à l'article 230 du règlement qui devait
prévoir autre chose? Alors, est-ce qu'il y a consentement?
Des voix :
…
Le Vice-Président
(M. Gendron) : Il y a consentement. Y a-t-il également consentement
pour déroger à l'article 22 du règlement prévoyant qu'un projet de loi présenté
après le 15 mai ne peut pas… tatata? Est-ce qu'il y a consentement?
Des voix :
…
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Il y a consentement. Il y a des
interventions. Je cède la parole au ministre concerné. Alors, M. le
ministre, allez pour votre intervention sur l'étape finale.
M. Pierre Arcand
M.
Arcand : Merci, M.
le Président. J'ai le plaisir aujourd'hui, M. le Président, de soumettre à
l'adoption finale ce projet de loi qui
modifie la Loi limitant les activités pétrolières et gazières et d'autres
dispositions législatives. Ce projet de loi va
reconduire les dispositions de la loi de 2011, qui limitait ces activités
pétrolières et gazières. Et évidemment, à notre avis, un moratoire n'était pas
nécessaire puisqu'à la fois la loi et les règlements actuellement en vigueur protègent tout à fait, M. le Président, la
population. Et d'ailleurs, dans les basses-terres du Saint-Laurent,
depuis au moins trois ans, il n'y a pas eu de forage depuis les dernières
années. Si nous ne reconduisions pas les dispositions actuelles, eh bien, nous
permettions aux entreprises de réaliser des travaux partout sur le territoire
et, de plus, nous augmentions aussi les obligations financières des
entreprises.
Je rappelle
donc, M. le Président, que son application, de l'ancienne loi, prenait fin
aujourd'hui. C'est donc un renouvellement. Et nous comprenons très bien,
M. le Président, que les conditions ne sont toujours pas favorables à la
reprise des travaux dans cette région.
Je rappelle que, dans un premier temps, la loi
qui limite ces activités pétrolières et gazières vient interdire, de manière
permanente, l'activité dans la partie du fleuve Saint-Laurent située en amont
de la pointe ouest de l'île d'Anticosti et sur les îles qui s'y trouvent.
Deuxièmement,
la loi gèle l'âge des permis et exempte les titulaires de permis de recherche
de leur obligation de réaliser les travaux requis par la Loi sur les
mines.
Maintenant, permettez-moi encore une fois de
rappeler que, malgré certaines divergences, je tiens à dire que nos collègues de l'opposition avaient appuyé, dans
nos démarches initiales d'adoption, le projet de loi n° 18 en 2011.
Et, malgré certaines divergences
aujourd'hui, je remercie le député de Marie-Victorin et le député de Chauveau
pour avoir mené un dialogue constructif sur la question.
En bref, M.
le Président, ce projet de loi propose essentiellement de protéger, jusqu'à la
date que déterminera le gouvernement par décret, les dispositions
législatives qui sont mentionnées plus haut. M. le Président, j'espère vous avoir convaincu que l'adoption du projet de loi
qui modifie la Loi limitant les activités pétrolières et gazières
s'impose. Je pense que le contexte dans
lequel nous vivons l'exige. Et je demande donc, M. le Président, à mes
collègues de procéder à l'adoption finale de ce projet de loi.
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Merci, M. le ministre. Y a-t-il d'autres
interventions sur l'étape finale de ce projet de loi? Je cède la parole
à M. le député de Marie-Victorin pour son intervention.
M. Bernard Drainville
M. Drainville : Merci, M. le
Président. Ça va être très court. Nous appuyons le principe du gel des permis.
Nous sommes d'accord avec l'idée que les travaux… l'obligation de faire des
travaux doit être suspendue au-delà de minuit,
ce soir. Mais malheureusement ces contraintes, cet encadrement ne vont pas
assez loin. Ce que nous souhaiterions, c'est
un moratoire en bonne et due forme sur l'industrie du gaz de schiste, sur les
activités d'exploration et d'exploitation dans la vallée du Saint-Laurent. Et c'est la raison pour laquelle, M. le
Président, nous allons voter contre le projet de loi n° 5.
Le
Vice-Président (M. Gendron) :
Alors, merci, M. le député de Marie-Victorin. Il n'y a pas d'autre intervenant.
Mise aux voix
Alors, est-ce
que le projet de loi n° 5, Loi modifiant la Loi limitant les activités
pétrolières et gazières et d'autres dispositions législatives, est
adopté?
Des voix : ...
Le Vice-Président (M. Gendron) :
Adopté sur division. Moi, c'est tout ce que j'avais aujourd'hui, donc…
Une voix : …
Ajournement au 16 septembre 2014
Le
Vice-Président (M. Gendron) : Oui, je vais vous envoyer quelque chose,
là. En conséquence, nous allons ajourner nos travaux au mardi
16 septembre 2014, à 13 h 45. Nos travaux sont ajournés.
(Fin de la séance à 13 h 25)