(Treize heures quarante-six
minutes)
La Vice-Présidente (Mme Poirier) :
Bon après-midi. Veuillez vous asseoir.
Affaires courantes
Déclarations de députés
Alors, nous
en sommes à la rubrique Déclarations
de députés. Je reconnais Mme la députée des Îles-de-la-Madeleine.
Souligner la Journée internationale
des personnes handicapées
Mme Jeannine Richard
Mme
Richard
(Îles-de-la-Madeleine) : Mme la Présidente, chers collègues, le 3 décembre marque la
Journée internationale des personnes handicapées, journée qui fut proclamée par
l'ONU en 1992.
Dans ma circonscription des Îles-de-la-Madeleine, l'Association des personnes
handicapées des Îles a créé le
prix Méritas pour un accès sans obstacle et
les mentions d'honneur décernées aux organismes qui font des efforts pour
rendre leurs locaux accessibles aux personnes à mobilité réduite ou vivant avec
un handicap. Depuis 2005, l'association a remis
des prix dans les secteurs municipaux, institutionnels et commerciaux. Cela
démontre les efforts pour améliorer la vie des personnes handicapées en
leur assurant un accès aux endroits publics. C'est une question de respect
envers toutes les personnes de notre société.
Je tiens à
féliciter l'Association des personnes
handicapées des Îles pour son travail
si important afin de favoriser l'intégration et l'accès à la vie
économique, sociale, politique et culturelle des personnes handicapées de notre
communauté. Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente (Mme Poirier) :
Merci. Je reconnais maintenant Mme la députée de La Pinière.
Féliciter la gymnaste Victoria-Kayen Woo, gagnante
d'une médaille de bronze lors du Master Massilia
Mme Fatima Houda-Pepin
Mme Houda-Pepin : Mme la
Présidente, Victoria-Kayen Woo est une jeune gymnaste de 16 ans qui s'est distinguée lors du Master Massilia, une
compétition internationale de gymnastique tenue à Marseille du 16 au
17 novembre dernier. Membre senior de l'équipe du Canada et de l'équipe du
Québec, Victoria figure désormais au palmarès de l'élite mondiale en remportant à Marseille la médaille de bronze aux
barres asymétriques. Elle est la seule athlète à offrir une telle performance au Canada.
Victoria a participé à différents championnats nationaux et internationaux,
notamment celui du Pacific Rim dans l'État
de Washington en 2012, où elle a remporté deux médailles. Elle a participé à la
compétition Élite Canada
de 2012 à Mississauga, Ontario, où elle a remporté l'or aux barres asymétriques,
le bronze au sol et l'argent au total
des appareils. Victoria est une future Nadia Comaneci,
dont elle suit d'ailleurs les traces en se préparant aux Jeux olympiques de 2016. Félicitations, Victoria, et la meilleure des chances pour toi et pour
toutes les gymnastes du Québec!
La Vice-Présidente (Mme Poirier) :
Mme la députée de Mirabel.
Rendre hommage à l'entreprise Les Meuneries Mondou
Mme Denise Beaudoin
Mme
Beaudoin : Merci,
Mme la Présidente. L'entreprise Les Meuneries Mondou a beaucoup évolué depuis 1989, année où Michel Mondou l'a achetée de son
père. Installée à Mirabel depuis plus de 60 ans,
l'entreprise familiale s'est
développée de façon significative par l'acquisition,
entre 1989 et 2007, de quatre autres
meuneries, sans compter un investissement majeur lié à des travaux
d'agrandissement de l'usine à Mirabel. La famille Mondou témoigne d'un fort esprit d'entrepreneur dans ses opérations de
production de moulées pour animaux et de fertilisants. Comptant quelque
60 employés, elle opère maintenant au nombre des cinq plus grandes meuneries au Québec.
Je souligne le franc sentiment d'appartenance à
son milieu que possède Les Meuneries Mondou. D'ailleurs, tous les grains qu'elle utilise dans la production de ses
moulées proviennent de la région. Sous la direction de Michel Mondou, Les Meuneries Mondou se sont forgé une réputation
enviable dans le monde agricole québécois, la gestion des animaux et
tout le secteur de la terre. Félicitations à toute l'équipe et bonne
continuité!
• (13 h 50) •
La
Vice-Présidente (Mme Poirier) : Merci. Mme la députée de
Laporte.
Rendre hommage à Mme Marie-Claude Molnar,
athlète en paracyclisme, pour sa détermination
Mme Nicole Ménard
Mme
Ménard : Merci, Mme la Présidente. Je veux rendre hommage aujourd'hui à Mme Marie-Claude
Molnar, une athlète de Saint-Lambert qui est
un exemple de courage et de détermination. Lors d'une randonnée cycliste en
2005, elle fut happée par une voiture qui
roulait à plus de 100 kilomètres-heure. Après une longue convalescence,
Mme Molnar s'est remise au cyclisme et est devenue aujourd'hui une athlète à temps
plein en paracyclisme. Elle a d'ailleurs remporté deux médailles
d'argent pour le Canada aux championnats mondiaux de paracyclisme, qui se sont tenus cette année à Baie-Comeau. Je salue son courage face à
l'adversité. Elle ne s'est pas laissée abattre par le
destin, elle l'a plutôt pris en main
pour tracer sa propre voie et excelle maintenant dans sa discipline, malgré les difficultés de son parcours, qui fut semé d'embûches. Je félicite Mme Molnar pour
l'excellence de ses performances, dont toute
la communauté lambertoise a de quoi être fière. Sa persévérance fait
d'elle un modèle d'inspiration pour nous tous.
Merci
La Vice-Présidente
(Mme Poirier) : Merci. M. le député des Chutes-de-la-Chaudière.
Souligner la participation des
Faucons de
Lévis-Lauzon à l'Opération Nez rouge
M. Marc Picard
M.
Picard : Merci, Mme la Présidente. Opération Nez rouge est bien
ancrée dans les traditions
du temps des fêtes, et, grâce
aux centaines de bénévoles qui s'impliquent dans cette organisation, il est
possible de se déplacer en toute sécurité. Maintenant, les gens sont de plus en
plus conscients des risques reliés à l'alcool au volant et des dangers de
conduire dans un état de grande fatigue. Aussi,
appeler Nez rouge est une solution responsable à
privilégier.
Pour
une deuxième année, c'est l'association sportive Les Faucons du cégep de
Lévis-Lauzon qui orchestre les activités
de Nez rouge dans tout le secteur de Lévis. Aussi, tous les dons recueillis
pendant cette campagne leur seront remis
afin d'encourager le sport amateur local. J'invite tous les citoyens à faire
preuve de prudence lors de leurs déplacements et je profite de
l'occasion pour remercier tous les bénévoles,
qui, en sillonnant les routes, participent à l'amélioration du bilan routier.
Merci, Mme la Présidente.
La Vice-Présidente
(Mme Poirier) : Merci. Mme la députée Gouin.
Rendre hommage à M. Laurent
Bourdon,
citoyen engagé de la circonscription de Gouin
Mme Françoise David
Mme David :
Merci, Mme la Présidente. Je souhaite souligner aujourd'hui l'engagement
exemplaire d'un citoyen de ma circonscription, M. Laurent
Bourdon, président de la caisse populaire
De Lorimier—Villeray.
L'amélioration de la vie de quartier repose
sur l'engagement de la communauté et la mise en commun des connaissances, des idées et des projets de
tous les partenaires du milieu. M. Bourdon est l'un de ces partenaires
indispensables et il nous l'a démontré lors
du forum citoyen de La Petite-Patrie en 2010. Laurent Bourdon
s'est démarqué par son leadership rassembleur en soutenant les arts et la culture, en favorisant la persévérance
scolaire, en travaillant pour le
bien-être des personnes aux prises avec
des problèmes de santé mentale et en appuyant vigoureusement les initiatives de
lutte à la pauvreté dans notre quartier. M. Bourdon est une personne
inspirante et c'est avec un immense plaisir que, le 12 décembre prochain, je
lui remettrai une médaille de l'Assemblée nationale pour sa générosité et son
engagement dans La Petite-Patrie. Merci.
La Vice-Présidente
(Mme Poirier) : Merci. M. le député de Mont-Royal.
Souligner le 35e anniversaire
de L'Arsenal à musique inc.
M. Pierre Arcand
M.
Arcand :
Mme la Présidente, j'aimerais souligner aujourd'hui, en cette Chambre,
l'anniversaire d'un organisme de mon
comté, L'Arsenal à musique, qui fête, cette année, ses 35 ans d'existence. Cet
organisme sans but lucratif s'est donné
comme mission de faire découvrir la musique de concert à tous, et
particulièrement aux jeunes, par des spectacles et événements audacieux
et novateurs. Dès ses débuts en 1978, les deux fondateurs, Lorena Corradi et
Reggi Ettore, ont présenté plus de 250
spectacles dans les écoles du Québec. Après plusieurs prix, comme bilan
aujourd'hui, l'organisme affiche 25 productions originales, 15 000
représentations à plus de 3 millions de spectateurs en tournée au Canada,
aux États-Unis, en Europe et en Asie. Encore une fois, félicitations et longue
vie à L'Arsenal à musique!
La
Vice-Présidente (Mme Poirier) : M. le député de Drummond—Bois-Francs.
Souligner le 150e anniversaire
de la municipalité de Tingwick
M. Sébastien Schneeberger
M.
Schneeberger : Merci, Mme la Présidente. C'est avec une très
grande joie que je veux souligner le 150eanniversaire de la municipalité de Tingwick, qui a été célébré cette
année. Très vallonné, c'est un endroit où la nature est belle et parfois
rebelle, comme cet été, où un violent orage a laissé ses traces. L'important
programme du 150e anniversaire a été marqué notamment par un magnifique défilé
de chars allégoriques et d'anciennes voitures à chevaux, auquel j'ai participé
le jour même de mon anniversaire, le 3 août dernier. Je n'en demandais pas
tant, mais ça a adonné comme ça.
Alors,
je voudrais aussi porter à votre attention la contribution d'une centaine de
bénévoles sur la population de 1 500
personnes, et l'exceptionnelle participation citoyenne à l'ensemble des
activités festives. Étant une communauté fière et accueillante, l'implication des gens de Tingwick est l'exemple
à suivre, Mme la Présidente. J'offre mes félicitations au président du comité organisateur, M. Yvon
Bergeron, et à toute son équipe pour l'ensemble du programme des fêtes
du 150e de Tingwick.
La Vice-Présidente
(Mme Poirier) : Merci. Mme la députée de Bourassa-Sauvé.
Rendre hommage à Mme Evelyn Farha et à sa famille
pour leur engagement dans la lutte contre le sida
Mme Rita de Santis
Mme
de Santis : Merci, Mme la Présidente. Le 1er
décembre était la Journée mondiale de la lutte contre le sida. Je veux rendre hommage à une grande dame, Mme Evelyn
Farha, qui se dévoue sans compter pour lutter contre cette cruelle maladie, qui a emporté son fils Ron en 1993, Mme
Evelyn Farha, qui, à 88 ans, écrit encore une petite note pour chaque
don de plus de 20 $. Ron avait mis sur
pied la Fondation Farha l'année précédant sa mort, et, depuis, c'est devenu une
affaire de famille puisque sa mère, Evelyn,
ses soeurs, Linda, Nancy et Carolyn, ses nièces et neveux, Jasmine, Alexandra,
Adam et Matthew, continuent l'oeuvre de Ron. Avec ses diverses activités, dont
le marchethon Ça marche, auquel j'ai participé
cette année avec 5 000 autres personnes, en 21 ans ce sont plus de
9 millions de dollars qui ont été amassés et distribués à 76 organismes qui font du travail de
sensibilisation et offrent des services aux hommes, femmes et enfants
atteints du VIH et/ou du sida à travers le Québec.
Madame Evelyn Farha,
toute la famille Farha, je vous dis 9 millions de fois merci.
Le
Vice-Président (M. Cousineau) : Merci. Merci, Mme la députée de
Bourassa-Sauvé. Je cède maintenant la parole à la députée
d'Hochelaga-Maisonneuve.
Souligner le 25e anniversaire
des
Habitations L'Escalier de Montréal
Mme Carole Poirier
Mme
Poirier : Merci, M. le Président. Il me fait plaisir de
souligner aujourd'hui le 25e anniversaire des Habitations L'Escalier.
Fondé en 1988, cet organisme offre de l'hébergement et des services d'insertion
sociale à des jeunes gens qui vivent des problèmes d'itinérance, de déscolarisation,
de santé mentale et de toxicomanie.
Les
Habitations L'Escalier sont un milieu de vie accueillant et à l'approche
humaniste, qui se sont grandement diversifiées
depuis 25 ans. L'auberge du coeur s'occupe de l'hébergement, Distributions L'Escalier
est une entreprise d'insertion sociale en distribution alimentaire de
produits fins québécois, et La Ferme Aux Champêtreries est un lieu de formation au travail agricole et à la
transformation alimentaire. Concept audacieux et avant-gardiste, exemple
remarquable de réussite sociale et économique, les Habitations L'Escalier
veillent avec coeur et inspiration à l'insertion sociale de nos jeunes.
Rendons hommage
aujourd'hui à leur travail et à leur extraordinaire dynamisme.
Le Vice-Président
(M. Cousineau) : Merci. Merci, Mme la députée
d'Hochelaga-Maisonneuve.
Alors, cela met fin à
la rubrique Déclarations de députés. Je suspends pour quelques instants.
(Suspension de la séance à
13 h 58)
(Reprise à 14 h 12)
Le Président : Alors, bon
début de semaine, chers collègues. Nous allons nous recueillir quelques
instants.
Merci. Veuillez vous asseoir.
Présence de M. René Blouin,
ex-parlementaire de l'Assemblée nationale
Je
constate la présence dans nos tribunes de M. René Blouin, l'ancien député de Rousseau. M. Blouin, bonjour.
Et nous poursuivons
les affaires courantes. Aujourd'hui, il n'y a pas de déclarations
ministérielles ni présentation de projets de loi.
Dépôt
de documents
À la rubrique Dépôt
de documents, M. le leader du gouvernement.
Réponses
à des pétitions
M.
Bédard :
Je suis en bonne compagnie, vous voyez, avec le ministre des Finances. Donc, M.
le Président, permettez-moi de déposer la réponse de la ministre de l'Emploi,
de la Solidarité sociale et du Travail à la pétition déposée le
29 octobre 2013 par la députée de Gouin, et la réponse du ministre du
Développement durable, de l'Environnement, de la Faune et des Parcs à la
pétition déposée le 22 octobre 2013 par le député de Mégantic.
Le Président :
Bonjour. Ces documents sont déposés.
Rapport
du DGE sur la mise en application de
l'article 90.5 de la Loi sur les élections et les
référendums dans les municipalités dans le cadre
des élections municipales du 3 novembre 2013
Alors, pour ma part,
je dépose le rapport du Directeur général des élections sur la mise en
application de l'article 90.5 de la Loi sur
les élections et les référendums dans les municipalités dans le cadre des
élections municipales du 3 novembre 2013.
Lettre
de l'ambassadeur d'Haïti au Canada,
M. Frantz Liautaud, en réponse à la motion sur les
conditions d'exercice de la justice en Haïti
Je dépose également
une lettre que m'a adressée l'ambassadeur d'Haïti au Canada, M. Frantz
Liautaud, en réponse à la motion adoptée, le 20 novembre dernier, par
l'Assemblée concernant les conditions d'exercice de la justice en Haïti.
Dépôt
de rapports de commissions
À la rubrique Dépôt
de rapports de commissions, Mme la présidente de la Commission de la culture et
députée de Duplessis. Mme la députée de Duplessis, bonjour.
Étude
détaillée du projet de loi n° 45
Mme Richard
(Duplessis) : Oui. Merci, M. le Président. Je dépose le rapport
de la Commission de la culture et de l'éducation qui, les 6 , 7, 12,
13 juin, les 9, 16, 17, 26 septembre, les 9, 10, 29, 30 octobre
et les 6, 7, 12, 19, 26 novembre ainsi
que le 2 décembre 2013, a procédé à l'étude détaillée du projet de
loi n° 45, Loi sur le ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et de la
Technologie. La commission a adopté le texte du projet de loi avec les
amendements. Merci, M. le Président.
Le
Président : Alors, ce rapport est déposé. M. le président de la
Commission des institutions et député d'Ungava.
Étude
du rapport Propositions de modifications à la Loi sur la
transparence et l'éthique en matière de lobbyismeet des rapports
d'activités 2007-2008 à 2011-2012 et examen des orientations,
des activités et de la gestion du Commissaire au lobbyisme
M.
Ferland : Merci, M. le Président. Je dépose le rapport de la
Commission des institutions qui, le 17 avril ainsi que les 19 et 24 septembre 2013, a
entendu le Commissaire au lobbyisme et a procédé à des consultations
particulières et auditions publiques dans le cadre de l'étude du rapport Propositions
de modifications à la Loi sur la transparence et l'éthique en matière de
lobbyisme et les rapports d'activités 2006‑2008 à 2011‑2012 et de l'examen
des orientations, des activités et de la gestion administrative du Commissaire
au lobbyisme. La commission s'est également réunie en séance de travail
relativement à ce mandat. Ce rapport contient deux recommandations.
Consultations particulières sur le projet de loi n° 61
Et je dépose également le rapport de mandat des
consultations particulières et auditions publiques sur le rapport deloi n° 61, Loi visant principalement le
recouvrement de sommes payées injustement par des organismes publics
relativement àcertains contrats dans
l'industrie de la construction, qui ont eu lieu les 28 et 29 novembre
ainsi que les 2 et 3 décembre 2013.
Le
Président : Ces documents sont déposés.
Dépôt
de pétitions
À
la rubrique Dépôt de pétitions, M. le député de Roberval.
Former
une table nationale de travail pour
proposer des solutions aux problèmes liés aux conditions
de travail dans les centres d'hébergement privés
M. Trottier :
Merci, M. le Président. Je dépose une première pétition conforme. Je dépose
l'extrait d'une pétition adressée à
l'Assemblée nationale, signée par 763 pétitionnaires. Désignation :
citoyens et citoyennes du Québec. J'en profite pour mentionner que les
gens sont en haut, dans les tribunes.
«Les
faits invoqués sont les suivants :
«Attendu
le vieillissement de la population qui entraîne une augmentation continue des
besoins;
«Attendu
que tous les aînés ont droit à la dignité et à des services de qualité, qu'ils
soient offerts au public comme au privé;
«Attendu
que le gouvernement fait davantage appel aux centres d'hébergement privés pour
s'occuper d'une clientèle en perte d'autonomie;
«Attendu la formation accrue exigée du
personnel des centres d'hébergement privés et les exigences gouvernementales quant à la qualité des services;
«Attendu
les énormes difficultés que vivent les centres d'hébergement privés afin d'attirer une relève qualifiée et [de] retenir leur
personnel expérimenté;
«Attendu
que la majorité des préposés des centres d'hébergement privés reçoit un
salaire inférieur à 12 $ de
l'heure;
«Et l'intervention
réclamée se résume ainsi :
«Nous, citoyennes et
citoyens, demandons au gouvernement du Québec :
«De
s'assurer que la dignité des aînés et que la qualité des services auxquels ils
ont droit soient garanties, sans égard au milieu de vie où ils résident,
qu'il soit public ou privé;
«D'agir rapidement
afin que soit formée une table nationale de travail sur les conditions
existantes dans les centres d'hébergement privés; [et, enfin,]
«De
s'assurer que cette table de travail ait un mandat et une composition
suffisamment larges afin qu'elle puisse correctement évaluer et proposer des solutions aux problèmes liés aux
conditions de travail dans les centres d'hébergement privés qui ont un
impact sur la qualité de vie des aînés.»
Je certifie que cet
extrait est conforme au règlement et à l'origine de cette pétition.
Le Président :
L'extrait de cette pétition est déposé. J'inviterais maintenant Mme la députée
de Gouin.
Cesser
les compressions budgétaires dans les commissions
scolaires et améliorer les conditions de travail
du personnel de soutien dans les écoles
Mme
David : Merci, M. le Président. Je dépose l'extrait d'une
pétition adressée à l'Assemblée nationale, signée par 653
pétitionnaires. Désignation : citoyennes et citoyens du Québec.
«Les faits invoqués
sont les suivants :
«Considérant que nous
faisons le constat que tout le réseau de l'éducation au Québec est en crise;
«Considérant
que les compressions budgétaires des trois dernières années dans les
commissions scolaires ont réduit significativement la qualité des
services aux élèves et ont amené la détérioration des conditions de vie et de
travail du personnel de soutien dans les écoles;
«Considérant
que les coupures en éducation affectent prioritairement les employés de soutien
des commissions scolaires et donc la persévérance et la réussite scolaire
des élèves;
«Et l'intervention
réclamée se résume ainsi :
«Nous,
citoyennes et citoyens du Québec, demandons à l'Assemblée nationale de
convaincre le gouvernement de cesser
les compressions dans les commissions scolaires et de prendre les moyens pour assurer
un investissement important et
adéquat dans son personnel de soutien afin d'assurer la qualité du service et
de répondre aux besoins de tous les élèves.»
Je certifie que cet
extrait est conforme au règlement et à l'original de la pétition.
Le Président :
L'extrait de cette pétition est déposé.
J'ai reçu une demande de pétition de M. le
député de Roberval. Toutefois, sa demande est non conforme. Est-ce que j'ai un
consentement pour le dépôt de la pétition?
Des
voix : Il y a consentement.
Le Président :
Consentement. Consentement, M. le député de Roberval. Nous vous écoutons.
Former
une table nationale de travail pour proposer des
solutions aux problèmes liés aux conditions de travail
dans les centres d'hébergement privés
M.
Trottier : Merci, M. le Président. Je dépose donc l'extrait
d'une pétition non conforme adressée à l'Assemblée nationale, signée par
6 924 pétitionnaires. Désignation : citoyens et citoyennes du
Québec.
«Les faits invoqués
sont les suivants :
«Attendu le vieillissement
de la population qui entraîne une augmentation continue des besoins;
«Attendu que les aînés ont droit à la dignité et à
des services de qualité, qu'ils soient offerts au public comme au privé;
«Attendu que le gouvernement
fait davantage appel aux centres d'hébergement privés pour s'occuper d'une clientèle en perte d'autonomie;
«Attendu la formation accrue exigée du
personnel des centres d'hébergement privés et les exigences gouvernementales quant à la qualité des services;
«Attendu
les énormes difficultés que vivent les centres d'hébergement privés afin d'attirer une relève qualifiée et de retenir leur
personnel expérimenté;
«Attendu
que la majorité des préposés des centres d'hébergement privés reçoit un
salaire inférieur à 12 $ de
l'heure;
«Et l'intervention
réclamée se résume ainsi :
«Nous, citoyennes et
citoyens, demandons au gouvernement du Québec :
«[D'assurer] que la
dignité des aînés et que la qualité des services auxquels ils ont droit soient
garanties, sans égard au milieu de vie où ils résident, qu'il soit privé ou
public;
«D'agir
rapidement afin que soit formée une table nationale de travail sur les
conditions existantes dans les centres d'hébergement privés; [et,
enfin,]
«De s'assurer que
cette table de travail ait un mandat et une composition suffisamment larges
afin qu'elle puisse correctement évaluer et proposer des solutions aux
problèmes liés aux conditions de travail dans les centres d'hébergement privés
qui ont un impact sur la qualité de vie des aînés, et proposer des solutions.»
Je certifie que cet
extrait est conforme à l'original de la pétition.
• (14 h 20) •
Le Président :
Alors, l'extrait de cette pétition est déposé.
Il
n'y a pas de réponses orales aux pétitions ni d'interventions portant sur une
question de droit ou de privilège. Toutefois, je vous avise qu'après la
période des questions et réponses orales sera tenu le vote reporté sur la
motion de Mme la ministre de l'Emploi et de la Solidarité sociale proposant que le projet de loi n° 39, Loi sur les régimes volontaires
d'épargne-retraite, soit adopté.
Questions
et réponses orales
Nous en sommes maintenant
à la période de questions et de réponses orales. Je cède la parole à M. le
député de Brome-Missisquoi.
Mise
à jour économique du gouvernement
M.
Pierre Paradis
M.
Paradis :
Merci, M. le Président. La mise à jour économique du ministre des Finances a
reçu un accueil unanime, un accueil plutôt glacial. Michel Girard, Journal
de Montréal, titrait L'échec. Gilbert Lavoie, Le Soleil :
«…on ne le croit plus.» Michel Hébert, Journal de Québec, Journal
de Montréal : Le sinistre des finances.
Fin septembre, le ministre des Finances répétait
l'engagement gouvernemental du déficit zéro. Fin novembre, le
mêmeministre confessait un trou de
2,5 milliards. Personne n'est assez dupe pour croire que le
trou de 2,5 milliards s'est creusé en moins de 60 jours. Tout le monde soupçonne que le
scénario gouvernemental d'élection à l'automne est à la source de cet artifice.
Pourquoi le ministre
des Finances a-t-il choisi l'artifice plutôt que la vérité?
Le Président :
M. le ministre des Finances.
M.
Nicolas Marceau
M.
Marceau : M. le Président, je constate tout d'abord qu'on ne sait toujours pas où loge Philippe
Couillard, le chef du Parti libéral absent dans cette Chambre. Il nous
a… Il a invoqué la possibilité d'attendre jusqu'en 2016‑2017 pour le retour à
l'équilibre budgétaire et il n'a pas été explicite complètement quant aux
solutions qu'il préconiserait.
Or,
on sait qu'il a mentionné des hausses de taxes. D'ailleurs, c'est dans la
tradition libérale que d'augmenter les taxes.
Je rappelle, M. le Président, que les taxes ont augmenté de 6 milliards
sous l'ancien gouvernement, gouvernement qui par ailleurs ne contrôlait
pas les dépenses. Vous savez, sur les 10 ans qui ont précédé notre
arrivée, les dépenses ont augmenté de plus de 4 %, plus de 4 % pour
les dépenses de programmes, 5 % pour les dépenses consolidées.
Alors, M. le Président,
c'est exactement, je vous le confirme, la recette que nous ne voulons pas
utiliser, c'est hors de question qu'on aille
dans cette direction-là. Notre gouvernement va continuer son contrôle des
dépenses, contrôle des dépenses qu'il
a exercé en 2012‑2013. On a vu la qualité des résultats que nous avons obtenus,
le gouvernement poursuit pour la suite des choses. Et par ailleurs nous
stimulons l'économie, nous stimulons la croissance économique, les emplois pour les Québécois grâce à notre politique
économique. C'est la recette dont les Québécois ont besoin, pas d'une
recette qui augmente les taxes…
Le Président : En terminant.
M. Marceau : …et puis qui se
fait aux dépens des dépenses, M. le Président.
Le Président : Première
complémentaire, M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Pierre Paradis
M.
Paradis : M. le
Président, on reconnaît la technique du ministre des Finances, la technique de
la pelle. On creuse encore le trou.
Le ministre
des Finances, à la page A.7 de sa mise à jour économique, affirme le plus
sérieusement du monde que la
croissance de l'économie du Québec est la même que celles du Canada et des
États-Unis, alors qu'il écrit dans le même paragraphe qu'elle est deux fois moins élevée, soit 9/10 de 1 %
comparé à 1,6 %. Du simple au double, M. le Président.
Est-ce pour
justifier les affirmations de sa première ministre, qui prétend encore que tout
va bien au Québec, ou tout simplement parce qu'il va nous avouer…
Le Président : M. le ministre
des Finances.
M. Nicolas Marceau
M. Marceau :
M. le Président, le député de Brome-Missisquoi me tend une belle perche pour
parler de ce qui va bien,
effectivement, et ce qui va bien, c'est, entre autres, le marché du travail
québécois, le marché du travail québécois dans lequel, quand on regarde les
10 premiers mois de l'année et qu'on les compare aux 10 premiers mois
de l'année 2012, il s'est créé, M. le Président, 53 000 emplois,
53 000 emplois au Québec.
M. le
Président, il n'y a jamais eu autant de Québécois au
travail, jamais, jamais autant. Et, sur les 53 000 dont je
vous parlais... sur les 53 000 dont je vous parlais, il y en a 57 000 dans le secteur privé.
Alors, M. le
Président, les signaux que nous envoie le marché du
travail sont de bons signaux. Le marché du travail est en
progression, et c'est grâce, entre autres, aux gestes que nous avons posés.
Merci, M. le Président.
Le Président : Deuxième
complémentaire, M. le député de Brome-Missisquoi.
M. Pierre Paradis
M.
Paradis : Oui, M.
le Président. En parlant de sa mise à jour économique en fin de semaine, le
ministre des Finances déclarait, et je cite : «C'est vrai [qu'on] n'a pas été
bons. C'est vrai [qu'on] s'est trompé beaucoup.» Je n'étais pas en mesure de porter un
jugement intelligent. Fin de la citation.
Aujourd'hui, pourquoi devrait-on le croire?
Comment, en l'espace de quelques jours, est-il passé d'incapable d'un jugement
intelligent à capable d'un tel jugement? Comment est-il passé de pas bon à bon?
Le Président : M. le ministre
des Finances.
M. Nicolas Marceau
M. Marceau : M. le Président,
le député de Brome-Missisquoi n'est pas en business
quand on parle de compétences.
Alors, je vais
parler des exportations, si vous le voulez bien, exportations dont le taux de
croissance, quand on regarde année sur
année, janvier à septembre 2013, janvier à septembre 2012 : croissance de
4,5 % au Québec, M. le Président,
sur... 1,2 % pour le reste du Canada. Les investissements non résidentiels
des entreprises au Québec en 2013 : croissance de 1,7 %; en Ontario, c'est négatif, M. le Président,
1,3 %. Donc, la situation économique est...
Le Président : M. le leader
de l'opposition.
M. Moreau : Il lui reste à peu près 14 secondes, il n'a
pas répondu à une seule des trois questions qui lui ont été posées. Est-ce
qu'il pourrait maintenant essayer de le faire et d'être meilleur que ce qu'il
nous a dit qu'il a été en fin de semaine?
Le Président : M. le leader
du gouvernement.
M.
Bédard :
Honnêtement, je ne sais pas si le ministre peut être meilleur que ce qu'il est,
effectivement, mais j'inviterais le leader, lui, à être plus pertinent
dans ses appels au règlement.
Le Président :
M. le ministre, veuillez compléter, s'il vous plaît.
Des voix :
…
Le
Président : S'il vous plaît! Ce n'est pas un concours pour
savoir celui qui a la meilleure, là. M. le ministre, veuillez continuer.
M.
Marceau : Oui, M. le Président. Je voulais terminer en vous
disant que, quant au capital de risque, le Québec tire, encore une fois
cette année, son épingle du jeu. Plus de la moitié des investissements en
capital de risque pour les deux premiers trimestres ont été réalisés au Québec par rapport au reste du Canada.
Alors, M. le
Président, les signaux sont bons, la croissance économique est bonne...
Le Président :
Principale, Mme la députée de Laporte.
Contrôle
des dépenses publiques
Mme
Nicole Ménard
Mme
Ménard : Alors, tous les observateurs sont unanimes à dire que
le problème, avec le ministre des Finances, c'est qu'on ne le croit plus. Dans sa mise à jour économique, le
ministre indique, s'il ne s'est pas encore trompé, que son gouvernement
devra identifier 3,5 milliards sur trois ans de coupures ou d'augmentation
de taxes. Non seulement il a sous-traité ces
déficits aux commissions scolaires, aux universités, aux municipalités, aux
garderies, il lui reste encore près de 500 millions à combler dans les quatre prochains mois.
Y
a-t-il encore quelqu'un dans ce gouvernement qui peut identifier les gestes qui
doivent être posés dès maintenant pour ne pas creuser davantage le trou
pour l'année en cours, qui s'élève à 2,5 milliards de dollars?
Le Président :
M. le président du Conseil du trésor.
M.
Stéphane Bédard
M.
Bédard :
En matière de trou, effectivement, le Parti libéral est passé maître. Quand
nous sommes arrivés, M. le Président, on
était face à une situation budgétaire difficile, et je pense que les chiffres
sont là pour prouver que le gouvernement a décidé, je vous dirais, en
équipe, de faire en sorte que le Québec, pour une première fois en 10 ans, soit capable d'atteindre et
même de dépasser la cible des dépenses qui était
prévue.
Et je pense qu'on
peut tous être fiers, et c'est dû à un travail d'équipe. Je le sais, que le
député de Brome-Missisquoi m'a encensé, mais
je trouvais ça un peu injuste pour mes collègues, parce qu'effectivement ce
mérite, il revient à tout le monde, et la première ministre en premier
lieu. Donc, nous sommes en contrôle de nos dépenses. C'est
un défi collectif que nous avons dans le contexte actuel.
Et ce que nous ne voulons pas faire, c'est l'erreur libérale. L'erreur libérale, M. le Président, elle était simple :
c'est de toujours dépasser ses dépenses, mais en mettant des revenus
additionnels. Les revenus additionnels, on
le sait, c'est 6 milliards de taxes et de tarifs qui ont été augmentés
dans les dernières années. Alors, la
solution n'est plus dans cette voie de faire en sorte que la classe moyenne
paie plus. Mais, avec un meilleur contrôle des dépenses, nous allons réussir, et c'est ce que nous avons fait
depuis que nous sommes au pouvoir, M. le Président.
Le Président :
Première complémentaire, Mme la députée de Laporte.
Mme
Nicole Ménard
Mme
Ménard : Alors, pas de réponse du président du Conseil du
trésor. Ce gouvernement ne gouverne plus, il prépare, encore une fois, ses élections. Les annonces se multiplient. Et
le plus inquiétant, c'est que les ministres ne savent plus comment ils dépensent l'argent des
contribuables. Par exemple, la ministre de la Politique industrielle
participait hier à une annonce dont elle ne connaissait ni l'emplacement ni
l'entreprise à qui elle accordait une subvention.
Où est passé le
principe de responsabilité ministérielle dans ce…
Le Président :
Mme la ministre du Développement industriel.
Mme Élaine Zakaïb
Mme
Zakaïb : M. le Président, hier, j'ai eu l'honneur de
participer à une annonce d'un immeuble LEED platine qui sera construit
ici, dans la région de Québec, avec un prêt d'Investissement Québec; il ne faut
pas mélanger subvention et prêt. Ce
gouvernement investit, pour que l'argent revienne aux contribuables, dans un
immeuble vert, un immeuble d'un groupe d'architectes qui fait… qui va
construire son propre immeuble, et nous sommes très fiers d'avoir participé à
cette annonce, M. le Président.
Le
Président : Deuxième complémentaire, Mme la députée de Laporte.
Mme
Nicole Ménard
Mme
Ménard : Alors, je comprends que la ministre a été briefée
après l'annonce. Nous avons proposé de mettre un cran d'arrêt sur les dépenses de ce gouvernement. Le principe est
simple : une annonce, une économie équivalente. On sait que le président du Conseil du trésor
n'arrivera pas à trouver près de 500 millions de coupures supplémentaires
en quatre mois pour terminer son année avec un déficit de 2,5 milliards.
Peut-il au moins
arrêter ces annonces non budgétées pour éviter de creuser davantage le trou
dans les finances publiques?
• (14 h 30) •
Le Président :
M. le président du Conseil du trésor.
M.
Stéphane Bédard
M.
Bédard : Écoutez, M. le Président, il y a une limite à ne
pas être crédible en matière de contrôle des dépenses et de flip-flop,
là. Là, le Parti libéral nous dit : Tout d'un coup, on va faire un cran
d'arrêt. Pendant neuf ans, ils ont été incapables
de contrôler leurs dépenses. Il faudrait les croire? Moi, j'ai l'impression
qu'on va assister à un autre flip-flop, comme on en a eu au niveau du contrôle… du retour à l'équilibre. Ce
qu'on ne sait pas encore, M. le Président : Quelle est la position
du Parti libéral? On sait celle de M. Couillard, c'est revenir à l'équilibre en
2017, et nous, on est plus tôt. Mais
j'aimerais savoir enfin la position du Parti libéral, ou du caucus, ou de la
porte-parole. Il faudra avoir une position commune pour faire en sorte
que nous puissions parler correctement de ce défi qui se pose, soit le retour à
l'équilibre budgétaire, M. le Président.
Le Président :
Principale, Mme la députée de Saint-Henri—Sainte-Anne.
Impact
de l'assurance autonomie sur les services offerts
par les centres d'hébergement et de soins de longue durée
Mme
Marguerite Blais
Mme
Blais :
Dans les années 90, le Parti québécois a fait un virage ambulatoire qui s'est
soldé par un dérapage faute de moyens financiers. Entre autres, sept
hôpitaux de fermés, la mise à la retraite de 4 000 infirmières et de 1 500 médecins. On en paie encore le prix. En
2008, la première ministre a avoué que, si c'était à refaire, elle le
referait. Elle tient parole, elle a recommencé. Samedi, on a annoncé que
l'assurance autonomie était retardée en 2015. Hier, on a annoncé qu'on fermait 500 lits de CHSLD à Montréal.
Et le ministre, parlant des CHSLD, a dit : On aura beau vouloir en faire des milieux de vie, ça reste un couloir avec
des chambres de chaque côté. Pour un ministre gériatre, un CHSLD se
résume à une bâtisse et non à des personnes vulnérables qui ont besoin de soins
et de compassion.
Est-ce que le
ministre peut avouer qu'il est en train de poursuivre l'oeuvre malheureuse de
son prédécesseur et de poursuivre ce dérapage ambulatoire avec des coupures
massives...
Le Président :
M. le ministre de la Santé.
M. Réjean Hébert
M.
Hébert :
M. le Président, je suis justement complètement à l'opposé de l'oeuvre
malheureuse de mon prédécesseur le député de Jean-Talon, qui est juste à côté
de la députée de Saint-Henri—Sainte-Anne,
je m'inscris complètement à l'opposé. Nous nous inscrivons, M. le Président, dans la priorisation des soins à domicile pour donner aux personnes
âgées le véritable choix, un choix de
pouvoir vivre là où ils ont choisi de vieillir et d'avoir les services
dont ils ont besoin. Nous avons, pour ce faire, investi 110 millions dans les
soins à domicile.
Et ça, ça fait en
sorte que nous aurons de moins en moins besoin d'utiliser, à des voies
palliatives même, les CHSLD, parce qu'actuellement, faute de services à
domicile, les personnes âgées sont obligées d'être déracinées et d'être hébergées dans des CHSLD. Nous voulons couper ce
phénomène, nous voulons investir dans
les soins à domicile. C'est ce que
nous allons faire, c'est ce que nous avons fait et… pour être en mesure de
pouvoir donner aux personnes
âgées les soins dont ils ont besoin là où
ils ont choisi de vivre. Et c'est pour ça que l'assurance autonomie est tellement nécessaire, M. le Président. Et
c'est sûr que les délais, les délais d'un gouvernement minoritaire font en
sorte qu'on ne sera pas capables d'y arriver
pour le 1er avril 2014. Mais ce n'est que partie remise, l'assurance autonomie
sera implantée au moment où nous adopterons la loi sur l'assurance
autonomie, M. le Président, dans quelques mois.
Le Président :
Première complémentaire, Mme la députée de Saint-Henri—Sainte-Anne.
Mme Marguerite Blais
Mme
Blais : Son
prédécesseur, c'est son mentor, et c'est Jean Rochon. Il veut poursuivre
l'oeuvre inachevée, l'oeuvre dommageable. Mais je veux revenir sur la déclaration
du ministre parce que ce n'est pas banal...
Des voix :
...
Le
Président : S'il vous plaît. La question a été répondue dans l'ordre. J'aimerais entendre... La
réponse a été répondue dans l'ordre. J'aimerais entendre la question, s'il
vous plaît. Mme la députée, c'est à vous.
Mme
Blais : Je le cite : «On aura beau vouloir en faire
des milieux de vie, ça reste un couloir avec des chambres de chaque côté.» Comment ce ministre
peut-il manquer autant de compassion et de sensibilité envers nos aînés vulnérables?
Le Président : M. le ministre
de la Santé.
M. Réjean Hébert
M.
Hébert :
M. le Président, je suis déçu de la députée de Saint-Henri—Sainte-Anne. Je savais… je savais que le
député de Jean-Talon ne croyait pas aux soins à domicile, mais j'étais loin de
me douter que c'était partagé par la députée de Saint-Henri—Sainte-Anne,
M. le Président. Il faudrait savoir…
Des voix : …
M.
Hébert :
Il faudrait savoir ce que le Parti libéral compte faire. Il faudrait savoir
c'est quoi, leur proposition. Notre proposition à nous, c'est vraiment
de donner les services au domicile des personnes âgées. Ça n'a jamais été la priorité du gouvernement libéral, ils n'ont jamais
investi dans les soins à domicile, contrairement à leurs beaux discours.
Nous, nous mettons de l'argent dans les
soins à domicile, nous allons développer les services de soins à domicile
pour réserver aux CHSLD les patients pour qui il n'y a pas d'autre… il n'y a
pas d'autre option, M. le Président. C'est l'engagement de notre...
Le Président : En terminant.
M.
Hébert : ...
gouvernement, et nous allons le tenir.
Le Président : Deuxième
complémentaire, Mme la députée de Saint-Henri—Sainte-Anne.
Mme Marguerite Blais
Mme
Blais : Moi, M. le
Président, je suis déçue du ministre, je ne pensais jamais qu'il était aussi
froid, qu'il manquait autant de compassion envers nos personnes vulnérables
dans notre société. S'il veut couper des lits en CHSLD, il faut tout d'abord que les soins et les services soient garantis à
domicile, il faut qu'il y en ait, des ressources intermédiaires.
Est-ce qu'il peut s'engager à déposer un plan
ici pour garantir l'accès aux soins et services avant de couper les lits en
CHSLD? Il me semble que c'est clair!
Le Président : M. le ministre
de la Santé.
M. Réjean Hébert
M.
Hébert : M. le
Président, j'ai travaillé 25 ans en soins de longue durée, je n'ai pas de leçons à
recevoir sur la compassion pour les personnes âgées qui travaillent...
Des voix : ...
M.
Hébert : M. le
Président, c'est quoi, le plan des
libéraux? C'est quoi, le plan des libéraux, M. le Président? C'était de construire des CHSLD, de les
construire en PPP, M. le Président, de donner
l'argent à leurs petits amis? Il manquait juste un Tomassi pour les
aînés puis l'affaire était ketchup, M. le Président.
Le Président : Principale, M.
le chef du deuxième groupe d'opposition.
Plan de réduction de la dette publique
M. François Legault
M. Legault : M. le Président...
Des voix : ...
Le Président : S'il vous
plaît! M. le leader.
Des
voix : ...
Le Président :
C'est trop bruyant.
Des voix : ...
Le Président :
Un par un. Un par un. M. le leader du deuxième groupe d'opposition... M. le chef.
M.
Legault : M. le Président, durant les neuf années du gouvernement
libéral, la dette du Québec a
augmenté de 54 milliards. Si vous faites un petit calcul, ça donne 6 milliards
d'augmentation par année.
La
première année du PQ, croyez-le ou non, c'est encore pire, ça a été 8 milliards, et, cette année, le ministre
des Finances nous prévoit 7 milliards d'augmentation. M. le Président, contrairement
à ce qui a été prévu, même la dette, en pourcentage du PIB, donc de notre richesse, augmente, et, contrairement à ce qu'a dit le ministre des
Finances, ce n'est pas seulement
à cause des revenus. Les dépenses courantes, on avait prévu une augmentation de
2,3 %, elles ont augmenté de
3,3 %. Et les dépenses d'immobilisations,
M. le Président, sont à un niveau record. Jamais,
au Québec, dans toute l'histoire du
Québec, il n'y a eu autant que cette année
d'immobilisations nettes qu'on a envoyées directement sur la dette.
M. le Président, ma
question est claire au ministre des Finances, peut-être au président du Conseil
du trésor : Quel est leur plan pour mieux contrôler enfin les dépenses
courantes et les dépenses d'immobilisations?
Le Président :
M. le ministre des Finances.
M. Nicolas Marceau
M.
Marceau : M. le Président, tout d'abord, j'invite le collègue
chef du deuxième parti d'opposition à consulter la page D.3 du point que
j'ai présenté jeudi dernier, il va y constater que, bon, tout d'abord, nous avons deux cibles : l'une sur la
dette brute, l'autre sur la dette représentant le déficit cumulé.
Sur
la dette brute, je rappelle qu'on a mieux fait en 2012‑2013 que ce qui avait
été prévu. On a fait… La dette a été moins élevée de 1,9 milliard de dollars,
entre autres, parce que la facture d'immobilisations
a été moins importante, et ça découle
des efforts que nous faisons de lutte contre la corruption, lutte contre la
collusion. On peut voir dans le document, entre autres, qu'évidemment
les cibles sont maintenues pour 2026. La dette représentant les déficits cumulés, qui était à 33 % du PIB
en 2013, diminue à 32,7 % en 2014. Par
ailleurs, la dette brute, elle, augmente effectivement cette année pour
redescendre l'année suivante.
Nous
sommes en ligne sur les cibles que nous nous sommes données. Nous exerçons un
très, très bon contrôle des dépenses, le président du Conseil du trésor
aura l'occasion d'y revenir. Mais, simplement pour rappeler les chiffres, sous
l'ancien gouvernement...
Le Président :
En terminant.
M.
Marceau : ...4 %, dépenses de programmes, en moyenne,
nous, c'est 2 %; sur les dépenses consolidées, ils étaient à
5 %, on est à 2 % également, M. le Président.
• (14 h 40) •
Le Président :
Première complémentaire, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
M. François Legault
M.
Legault : M. le Président, regardez les dépenses, D.11, c'est
clair, la dette augmente de 7 à 8 milliards par année, M. le
Président. On ne peut pas se permettre ça. Les familles du Québec ne peuvent pas se permettre ça.
Et, depuis trois mois, ça fait 10 milliards qu'ils dépensent. N'importe quoi. Je vous donne
des exemples : aide au Mois de
la photo à Montréal, 235 000 $;
soutien au championnat de la PGA à Montréal, 625 000 $; un passage
derrière la chute Montmorency, 8 millions. Quand
est-ce que ça va arrêter?
Le Président :
M. le ministre des Finances.
M. Nicolas Marceau
M.
Marceau : M. le Président, c'est important d'investir dans nos
infrastructures. On a besoin d'infrastructures pour que l'économie du
Québec…
Des voix :
…
Le Président :
Il n'y a qu'une personne… Il y a une personne qui a la parole.
Des voix :
…
Le Président :M. le député de Jean-Lesage! M. le ministre des
Finances.
M. Marceau : Je
continue à le dire, c'est extrêmement important d'investir
dans nos infrastructures, mais il faut le faire à un rythme qui est compatible avec la capacité de payer des
Québécois. Nous avons effectivement apporté des ajustements aux montants
investis en infrastructures et nous maintenons les cibles que nous nous sommes
données.
Je pense que le député… que le collègue chef de la deuxième opposition
est tout à fait conscient que c'est ce qui compte pour mesurer, justement, cette
capacité de payer, c'est la dette en proportion
du PIB, et là-dessus nous nous assurons qu'elle diminue à travers le
temps. Les cibles sont maintenues et elles seront atteintes, M. le Président.
Le Président :
Deuxième complémentaire, M. le chef du deuxième groupe d'opposition.
M. François Legault
M.
Legault : La vérité, c'est que la dette, en pourcentage du PIB,
elle augmente cette année. Ça, c'est très clair, c'est noir sur blanc. On a, M. le Président, deux
vieux partis qui sont des dépensiers compulsifs. Ils ne sont pas
capables de s'empêcher de dépenser pour gagner des votes.
M. le Président, notre compte de banque est vide, la carte de crédit de nos enfants est pleine. Quand va-t-on avoir enfin
un gouvernement responsable?
Le Président :
M. le ministre des Finances.
M. Nicolas Marceau
M.
Marceau : Écoutez, M. le Président, est-ce qu'il est en train
de nous dire, le collègue, qu'il ne veut plus qu'on construise d'écoles
au Québec, qu'il ne veut plus qu'on construise de routes au Québec, qu'on
arrête de développer les infrastructures québécoises? Est-ce que c'est ça qu'il
est en train de dire, là? Ça n'a aucun sens, M. le
Président.
Ce
qui est important aussi, c'est de distinguer… c'est
de distinguer, et ça, il ne le fait pas. Il y
a une différence entre les dépenses
courantes puis les dépenses d'immobilisations, et
apparemment ça échappe au collègue, au chef du deuxième parti d'opposition. Alors, il y a une différence
entre les deux. Les dépenses courantes, on les contrôle, et très bien,
comme ça ne s'est pas vu, M. le Président, depuis 15 ans. Et, deuxièmement,
les dépenses d'immobilisations, on les fait de
façon à ce que ça coûte moins cher aux
Québécois, entre autres par les efforts qu'on fait de
lutte à la corruption, et on s'assure que ce soit compatible avec
la capacité de payer des Québécois, M. le Président.
Le Président :
Principale, Mme la députée d'Arthabaska.
Révision de la Loi sur
l'indemnisation
des victimes d'actes criminels
Mme Sylvie Roy
Mme
Roy (Arthabaska) : M. le Président, sont présentes dans les gradins trois survivantes : Marie-Paule
McInnis, Nadine Brillant et Marie-Hélène Gagnon. Ce sont trois mères qui ont
survécu à l'horrible. En effet, ces trois mères ont perdu leurs enfants, assassinés par
leur père. M. le Président, ces mères, en plus de vivre cet horrible drame, ont
dû se battre contre le système pour être reconnues des victimes.
Je
demande en leur nom au ministre que les pères et les mères qui subissent un
assassinat de leurs enfants soient automatiquement reconnus comme
victimes au sens de la Loi sur l'indemnisation des victimes d'actes criminels.
Le Président :
M. le ministre de la Justice.
M. Bertrand St-Arnaud
M.
St-Arnaud : Oui, M. le Président. On me permettra d'abord de
saluer les gens qui sont dans nos tribunes. J'ai vu, comme plusieurs Québécois, hier
soir, le film Les Survivantes. C'est un
film qui nous rappelle les drames terribles, M. le Président, des dernières années, qui nous interpelle et qui nous
amène à se demander effectivement comment on peut faire plus, comment on
pourrait faire mieux pour aider nos victimes d'actes criminels.
Cela
dit, M. le Président, je vous le dis en toute sincérité, moi, je suis très fier
de ce que nous avons fait, comme gouvernement, depuis un an sur ces questions. Vous le savez, M.
le Président, nous avons fait adopter le projet de loi n° 22, qui
augmente substantiellement, dans certains cas, certaines indemnités pour nos victimes d'actes criminels. Par exemple, l'indemnité qui est versée à un parent qui perd un enfant des
suites d'un acte criminel est passée de 2 000 $ à 12 000 $. C'est encore bien insuffisant,
M. le Président, mais nous avons augmenté cette indemnité, comme d'ailleurs plusieurs autres
relativement aux frais funéraires, au nettoyage de la
scène de crime, etc.
Nous
avons également, pour la première fois en 40 ans,
augmenté le délai pour déposer une demande d'indemnisation, qui était de un an, qui est maintenant de deux
ans, pour que les victimes aient plus de temps pour déposer une demande
d'indemnisation. Nous avons également fait passer de
trois ans à 30 ans le délai qu'a une victime pour intenter un
recours civil contre son agresseur en matière de violence conjugale et
d'agression sexuelle.
Le Président :
En terminant.
M. St-Arnaud : Et je
compléterai, M. le Président, et j'aurai l'occasion,
durant les complémentaires, de donner plus…
Le Président : Première
complémentaire, Mme la députée d'Arthabaska.
Mme Sylvie Roy
Mme Roy
(Arthabaska) : M. le Président, c'est très simple, j'offre
aujourd'hui, au nom de ma formation
politique,le
consentement pour amender d'ici vendredi la loi. Ce ne sont que quelques mots à
modifier, mais ces quelques mots peuvent
faire une différence immense. Pour Noël, M. le Président, offrons ce cadeau à
ceux qui ont perdu l'inestimable. Je vous offre d'amender la loi d'ici à
vendredi.
Le
Président : M. le ministre de la Justice.
M. Bertrand St-Arnaud
M. St-Arnaud : Alors, M.
le Président, je vous le disais, on a
posé un certain nombre de gestes. D'ailleurs,
avec ma collègue de la Condition féminine,
nous avons déposé un plan d'action en matière de violence conjugale. 58 millions
sur cinq ans, 30... 30… 58 millions sur cinq ans. Je voudrais dire à la...
Alors, on a fait un certain nombre de choses depuis un an.
Maintenant,
pour le futur, je me suis engagé, l'été dernier, M. le Président, à déposer un
livre vert, un livre vert pour revoir
l'ensemble de la question de l'aide et de l'indemnisation des victimes
d'actes criminels, et je peux vous dire, M. le Président, que, depuis
l'été, ont été consultés à cet égard les CAVAC, les CALACS, l'association
Plaidoyer-Victimes, SOS Violence conjugale, l'association… bien sûr,
l'AFPAD, les ressources d'hébergement pour femmes violentées et en difficulté
du Québec. On a fait cette...
Le Président : En terminant.
M. St-Arnaud : On a fait
cette recherche, M. le Président, en vue de déposer un livre vert pour revoir
cette question.
Le Président : Deuxième
complémentaire, Mme la députée d'Arthabaska.
Mme Sylvie Roy
Mme Roy
(Arthabaska) : M. le Président, c'est très simple, je voudrais qu'on amende la loi d'ici à
vendredi. Je lance devant vous un cri du
coeur pour ces mères et ces pères qui nous regardent. Notre session parlementaire tire à sa fin, nous sommes capables d'amender cette loi-là, de consentement.
Nos actions ici, en Chambre, ne pourront jamais réparer les dommages que ces
personnes-là ont subis, mais ça pourrait alléger leurs souffrances. Et je vous
rappelle, M. le Président, qu'à l'approche de Noël les personnes endeuillées
vivent toujours un drame.
Le Président : M. le ministre
de la Justice.
M. Bertrand St-Arnaud
M.
St-Arnaud : M. le Président, comme je vous le dis, il y a des choses qui vont être faites. Et, pour le
futur, ce qui a été convenu avec tous
les parlementaires de la Commission
des institutions — je pense que la députée d'Arthabaska n'y
était pas, mais le député de Saint-Jérôme y était — ce qui a été convenu,
c'est de refaire... de déposer un livre vert,
et ça va se faire dans les prochaines semaines, M. le Président. Après une consultation qui a eu lieu depuis six mois auprès des organismes que j'ai
mentionnés, nous allons déposer un livre vert en vue de voir comment on peut
faire mieux en matière d'aide et d'indemnisation des victimes d'actes
criminels.
Je rappelle cependant qu'au Québec on met 120 millions
sur ces questions. C'est plus que toutes les autres provinces canadiennes
réunies. L'Ontario met une trentaine de millions; l'Alberta et la Colombie-Britannique,
une dizaine; les autres, à peine
quelques millions, quand ce n'est pas quelques centaines de milliers de
dollars. Nous faisons déjà plus, mais il faut faire plus...
Le Président : En terminant.
M. St-Arnaud : …la députée a
raison, il faut faire plus. Et j'espère que 2014 sera l'année de cette réforme,
M. le Président.
Le Président :
Principale, M. le député de Jean-Talon.
Compressions budgétaires
dans le réseau de la santé
M. Yves Bolduc
M.
Bolduc
(Jean-Talon) :
Merci, M. le Président. Comme prévu et souvent dit, le ministre est incapable
de mettre en place son assurance autonomie tout simplement parce que le Conseil
du trésor lui refuse l'argent. En plus, il
coupe des lits en CHSLD maintenant, avant même que le virage à domicile soit
mis en place. C'est mettre la charrue avant les boeufs. C'est la recette
du virage ambulatoire manqué.
De plus, il coupe 80 millions de dollars
supplémentaires seulement que pour Montréal. Personne ne peut dire qu'il y a trop de services à Montréal. Mais le
ministre est-il conscient qu'avec 80 millions de dollars il aurait pu
avoir 4 000 personnes de plus à domicile? Mais malheureusement il a
utilisé sa méthode préférée depuis qu'il est ministre : couper directement
dans les soins de santé.
M. le Président, le ministre peut-il s'engager
dès maintenant à mettre un terme à cette saignée dans le réseau de la santé?
Le Président : M. le ministre
de la Santé.
M. Réjean Hébert
M.
Hébert :
M. le Président, nous avons investi, dans le budget de cette année, dans une
année difficile, 4,8 % de plus
dans le budget de la santé, M. le Président. Nous avons tenu notre engagement
d'investir prioritairement dans les soins
à domicile, 110 millions, du jamais-vu, du jamais-vu, M. le Président,
comme investissement dans les soins à domicile.
Et cet investissement se répercute par un
investissement de 17 millions dans les soins à domicile à Montréal. On finance d'abord les soins à domicile et nous
voulons être capables de modifier l'offre de services sur l'île de
Montréal parce qu'il y a trop de lits de
CHSLD sur l'île de Montréal. Il y a 4,2 % de lits de CHSLD sur l'île de
Montréal, alors que, dans toutes les autres régions du Québec, on tourne
autour de 2,8 % à 3 %.
Alors, M. le Président, il y a un effet
paradoxal qu'on observe très bien sur l'île de Montréal, comme ça a été observé
dans les autres provinces canadiennes et dans d'autres pays : plus on a de
lits de CHSLD, plus il y a de listes d'attente pour les CHSLD. Pourquoi? Parce
qu'il n'y a pas suffisamment d'investissement dans les soins à domicile, dans
les ressources intermédiaires, et le CHSLD devient la seule solution lorsqu'il
n'y a pas une proche aidante qui s'épuise à donner des services, faute de soins
à domicile adéquats.
Le Président : En terminant.
M.
Hébert : Nous
allons renverser la situation pour permettre aux personnes âgées de vivre chez
eux.
Le Président : Première
complémentaire, M. le député de Jean-Talon.
M. Yves Bolduc
M.
Bolduc
(Jean-Talon) :
Tout qu'un raisonnement : il y a plus de lits, il y a plus de listes
d'attente. M. le Président, le passé est garant de l'avenir. Le dernier virage
ambulatoire péquiste avait été une catastrophe, tous s'en souviennent. On avait promis des investissements
qui ne sont jamais venus. On n'avait jamais parlé de coupures, qui,
elles, sont arrivées. C'est ça, la recette péquiste : promettre et faire
le contraire.
Maintenant
que le ministre sait que le Conseil du trésor ne lui donnera pas l'argent dont
il a besoin, qu'il nous dise quels sont les prochains services de santé
à subir la hache du Parti québécois.
• (14 h 50) •
Le Président : M. le ministre
de la Santé.
M. Réjean Hébert
M.
Hébert : M. le Président,
nous avons, en commission parlementaire sur le livre blanc de l'assurance
autonomie, entendu 60 groupes et établissements qui sont venus nous dire que
c'était nécessaire de faire les choses autrement,
M. le Président. Si on voulait réussir ce qu'on n'a jamais
réussi, il faut faire ce qu'on n'a jamais osé faire, et
c'est ce que quelqu'un est venu nous dire, et je pense que ça résume très bien
la situation.
Il faut changer nos façons de faire, il faut réellement
prioriser les soins à domicile. Et, M.
le Président, nous avons très
bien écouté ces groupes, nous avons très bien écouté ces groupes et nous
déposerons très bientôt un projet de loi sur l'assurance autonomie qui va
permettre justement aux personnes âgées de retrouver la liberté de choisir là
où elles veulent vieillir et de choisir par qui elles veulent recevoir…
Le Président : En terminant.
M.
Hébert : …les
services, M. le Président.
Le
Président : Deuxième complémentaire, M. le député de
Jean-Talon.
M. Yves Bolduc
M.
Bolduc
(Jean-Talon) : Mais, M. le Président, le
ministre, il n'a pas écouté les groupes. Ils lui ont dit que ça prenait de l'argent. Ils lui ont tous répété à répétition. Il aurait dû écouter
les messages des groupes et non pas ses propres messages qu'il veut
entendre.
M. le Président, le ministre, il coupe 80 millions à Montréal,
il coupe des lits, 500 lits à Montréal, 150 lits à Québec, des lits au Saguenay—Lac-Saint-Jean. Comment le ministre de la Santé a-t-il
pu abdiquer aussi facilement et accepter que le réseau soit confronté à
de telles coupures et que les patients du Québec en paient le prix?
Le Président :
M. le ministre de la Santé.
M. Réjean Hébert
M.
Hébert :
M. le Président, nous investissons dans les soins à domicile, nous investissons
en santé, M. le Président. Et, concernant
l'assurance autonomie, moi, j'aimerais bien le savoir, M. le Président, ce que
Philippe Couillard pense de
l'assurance autonomie. Il y a quelques années à peine, il a rédigé un rapport
pour la firme Secor dans lequel il appuie l'assurance autonomie, M. le
Président. Le fantôme du Parlement qui est supposé de passer d'outre-tombe à Outremont,
bien, même dans Outremont, on ne le voit pas, M. le Président. Alors, le
fantôme du président, là… le fantôme du
Parlement, le fantôme du président aussi, est-ce qu'il va se faire
passer sur le corps par le député de Jean-Talon
comme il s'est fait passer sur le corps par la députée
de La Pinière, M. le
Président? Alors, c'est ça qu'il faudrait savoir.
L'assurance autonomie, c'est important.
Le Président :
Principale, M. le député de Témiscouata—Rivière-du-Loup.
Redevances versées par les
entreprises minières
M. Jean D'Amour
M.
D'Amour : Alors, M. le Président, lors de la dernière
campagne électorale, le Parti québécois avait promis, la main sur le coeur, des redevances minières
supplémentaires de 400 millions de dollars, 2 milliards sur cinq ans,
disait-il.
Ce
qu'on a appris depuis, avec la mise à jour budgétaire du gouvernement déposée
la semaine dernière, c'est plutôt 690 millions
de moins sur une période de cinq ans. C'est un écart de
2 690 000 000 $ et une marge d'erreur de 135 %,
M. le Président. Le ministre des Finances,
parlant de lui-même et de son gouvernement, en fin de semaine, a dit :
C'est vrai qu'on n'a pas été bons,
c'est vrai qu'on s'est trompés beaucoup. Avec 135 % de marge d'erreur, je
le confirme, M. le Président, c'est vrai qu'il n'a pas été bon, puis
c'est vrai qu'il s'est trompé beaucoup.
Est-ce que le
ministre, plutôt que de creuser des trous dans les finances publiques, pourrait
creuser des mines pour sauver des jobs au Québec, M. le Président?
Le Président :
M. le ministre des Finances.
M. Nicolas Marceau
M.
Marceau : M. le Président, il aura probablement échappé au
collègue de Rivière-du-Loup que le régime de redevances qui est en place présentement, c'est le vôtre, c'est celui du
Parti libéral. Apparemment… apparemment, ils ne s'en sont pas rendu
compte. Et le nouveau régime de redevances que nous avons présenté au mois de
mai dernier, il entre en vigueur le 1er janvier prochain, M. le Président.
Alors, c'est une question de timing.
Par
ailleurs, je pense que c'est important de bien comprendre les phénomènes qui
sont à l'oeuvre dans le secteur minier
présentement. Il y a deux, trois choses à dire là-dessus. La première, c'est
que les quantités extraites, quantités de minerais et quantités de
métaux qui sont extraites du sous-sol québécois se maintiennent ou progressent,
et ça a été le cas dans tous les secteurs du secteur minier… dans tous domaines
du secteur minier.
Par
ailleurs, il y a beaucoup, beaucoup d'investissements présentement. L'année
dernière a été une année record en termes
d'investissements miniers, et cette année, c'est la deuxième meilleure année de
l'histoire, ce qui fait qu'on a des quantités qui augmentent. Et on peut
prévoir que, dans les prochaines années, les quantités vont augmenter de façon
encore beaucoup plus importante...
Le Président :
En terminant.
M. Marceau :
…étant donné le fait qu'il y a beaucoup d'investissements. J'y reviendrai pour
la suite, M. le Président.
Le Président :
Première complémentaire, M. le député de Témiscouata—Rivière-du-Loup.
M. Jean D'Amour
M.
D'Amour :
Alors, M. le Président, on parle de ses propres prévisions. Ils avaient promis
400 millions par année, 2 milliards
sur cinq ans. Son bilan, le bilan de son gouvernement : les projets
annulés, reportés, en suspens, fermetures. Il y en a des pages 8½ X 14, M.
le Président. Le bilan de son gouvernement 15 mois plus tard, ce sont des
fermetures et des projets en suspens. C'est la raison pour laquelle, bien, on
perd des revenus sous forme de redevances minières au Québec. C'est un échec,
son bilan au niveau minier, au Québec, depuis qu'il est en poste, M. le
Président.
Le Président : M. le ministre
des Finances.
M. Nicolas Marceau
M. Marceau : M. le Président,
je disais que les quantités se sont maintenues ou ont augmenté, qu'il y a des investissements miniers importants qui vont faire
en sorte que les quantités vont augmenter encore de façon plus
importante dans le futur.
Par contre, les prix ont diminué de façon
importante, on parle d'une diminution... Et ça, ça se trouve, pour le bénéfice du collègue, à la page C.35 de la mise à
jour. Et il constatera qu'entre le sommet d'août 2011 et maintenant les prix ont diminué de 27 %, que, depuis mars,
ils ont diminué de 18 %. Et donc il y a eu une baisse importante du prix.
Cette baisse importante fait en sorte que
les profits de nos entreprises minières sont moins importants. Et, malgré le
fait que l'activité économique se maintienne, malgré le fait que les
quantités extraites demeurent les mêmes, les profits sont plus faibles...
Le Président : En terminant.
M. Marceau : ...et donc les
redevances sont plus faibles. Cela se rétablira quand les prix augmenteront de
nouveau...
Le Président : Deuxième
complémentaire, M. le député de Rivière-du-Loup—Témiscouata.
M. Jean D'Amour
M.
D'Amour : Alors, le
ministre, M. le Président, parle de baisse de 27 %. Son écart à lui, c'est
135 %, M. le Président. Ça, c'est la réalité.
Ce que l'industrie pense, maintenant, Jack
Stoch — lui,
c'est le président de Globex Mining — ce qu'il dit : «…personne au gouvernement du Québec ne comprend
réellement comment fonctionne l'industrie minière[...]. "Ils ne
comprennent rien, sauf les sondages. On n'a aucune stratégie de développement à
long terme. Tout ce qu'ils veulent, c'est
des votes, pas des entreprises. […]On a confiance au potentiel, mais on n'a pas
confiance au gouvernement."» C'est ce que l'industrie soutient, au
Québec, présentement.
Le Président : M. le ministre
des Finances.
M. Nicolas Marceau
M. Marceau :
Un dernier point, M. le Président, parce que c'est important de parler du
régime de redevances. Le nouveau
régime de redevances qui va entrer en vigueur, s'il avait été en vigueur
présentement, il aurait permis de générer 30 millions de dollars de plus. Deuxièmement, de 2000 à 2011, le
régime que nous avons mis en place aurait rapporté 560 millions de
dollars. Ça, c'est sur le passé. Alors, M. le Président, on a fait la job...
Des voix : …
Le Président : S'il vous
plaît! M. le ministre.
M. Marceau :
Alors, on a mis en place un régime moderne, un régime équilibré qui assure des
investissements, des jobs puis de la création de richesse pour les Québécois,
M. le Président.
Le Président : Principale,
Mme la députée de l'Acadie.
Soutien aux bibliothèques publiques autonomes
Mme Christine St-Pierre
Mme
St-Pierre :
Merci, M. le Président. M. le Président, dans l'avalanche d'annonces que ce
gouvernement a faites cet automne, il
y a eu des sommes promises en culture, parmi elles, de l'argent pour les
bibliothèques publiques autonomes, près de 19 millions de dollars
pour renouveler les collections.
Pour
les bibliothèques, c'était la joie sûrement, mais, depuis la semaine dernière,
elles ont déchanté. Dans la mise à jour
économique du gouvernement péquiste, au chapitre où le ministre écrit : On
n'a pas été bons, c'est vrai que cette
fois-ci on s'est trompés beaucoup, on constate un trou de près de
10 milliards de dollars aux revenus sur trois ans. C'est simple, l'argent promis n'est pas dans le
cadre financier. Ces sommes n'existent pas. Tout cela n'était que de
l'artifice pour tenter de séduire la population. C'est irresponsable. Vous
n'avez plus de crédibilité, vous vous moquez des Québécois. C'est d'un
sans-gêne incroyable.
Le ministre de la
Culture peut-il admettre que ces promesses ont été faites en sachant très bien
que jamais il ne serait capable de tenir parole?
Le Président :
M. le ministre de la Culture.
M. Maka Kotto
M. Kotto :
M. le Président, je tiens à rappeler ici que notre gouvernement se préoccupe
évidemment, comme ceux qui nous ont précédés — parlant du Parti
québécois — de
tous les enjeux touchant aux livres, à la bibliothèque, à la lecture. Et ce qui m'importait ici aujourd'hui, c'est de voir la
députée d'Acadie se lever pour me dire : Oui, on vous soutient.
Oui, belle initiative que de réguler le prix plancher du livre.
Est-ce
qu'elle a finalement décidé de se prononcer là-dessus? Parce que, jusqu'à
présent, je ne l'entends pas. Est-ce qu'elle va appuyer notre
proposition sur le prix plancher du livre neuf au Québec?
Le Président :
Première complémentaire, Mme la députée de l'Acadie.
Mme Christine St-Pierre
Mme
St-Pierre : M. le Président, le ministre attend des
félicitations, mais il n'aura pas de félicitations. Il s'est traîné les pieds, et ce qu'il a dit hier, c'est
qu'il se traînerait les pieds encore parce qu'il n'a pas déposé de projet de
loi, et ce sera probablement incessamment, bientôt, peut-être un jour.
Alors,
ma question, M. le Président : Est-ce que les 19 millions de dollars
pour les bibliothèques autonomes sont là, oui ou non?
• (15 heures) •
Le Président :
M. le ministre de la Culture.
M. Maka Kotto
M. Kotto : M. le Président, si on appelle se traîner les pieds en
réglant un dossier en 14 mois, alors qu'elle a eu neuf ans… Du moins, elle était à la tête du
ministère de la Culture pendant cinq
ans et elle n'a rien fait. Alors, si je me fie à ses gesticulations en
septembre dernier m'invitant à me prononcer sur la question
de l'enjeu entourant le prix du livre neuf, bien, je penserais qu'elle a une
position. Sinon, quelle est la position de son chef,
M. Couillard? Et, d'autre part, quelle est laposition de son caucus? Parce qu'on ne les entend pas là-dessus, M. le
Président. C'est un enjeu fondamental, on parle du livre ici. C'est l'industrie la plus bouillonnante au plan financier au Québec,
c'est 800 millions de dollars, 12 000
emplois.
Le Président :
Deuxième complémentaire, Mme la députée de l'Acadie.
Mme Christine St-Pierre
Mme
St-Pierre :
M. le Président, le ministre n'a pas déposé le projet de loi. Tout ce qu'il a
dit hier, c'est… c'était de gagner du temps
puis déposer un projet un jour, peut-être, incessamment. M. le Président, ce
qui bouillonne, ce sont des compressions de 3,5 milliards
de dollars, M. le Président.
Où
sont ces compressions en culture? Les 19 millions de dollars pour les
bibliothèques autonomes sont-ils là, oui ou non? C'est ça, ma question.
Le Président :
M. le ministre de la Culture.
M. Maka Kotto
M. Kotto :
M. le Président, au Québec, nous disposons d'un réseau de bibliothèques à hauteur de 805... Il y a 805
bibliothèques au…
Une voix :
…
Le Président :
M. le leader de l'opposition.
M. Moreau :
Ça fait trois questions qui lui sont posées. La question, c'est : Est-ce
que les 19 millions sont là, oui ou non? Il ne répond pas à la question,
M. le Président. Ça fait dix fois qu'il se lève en Chambre, il n'a jamais
répondu à une seule question. Il peut-u respecter
l'article 79, lui?
Le Président :
M. le leader du gouvernement.
M.
Bédard :
Bon, effectivement, le leader de l'opposition crie très fort. Je pense que ça
ne couvre pas,effectivement, qu'il
ne reste que… Il n'y a que sept secondes de
passées, alors je l'invite à bien écouter. C'est sûr que ce qu'on aimerait, tous ensemble, c'est enfin
connaître la position du Parti libéral sur un sujet précis, puis on a peut-être une occasion de le
faire, M. le Président.
Des voix : …
Le Président : S'il vous
plaît! S'il vous plaît! Évidemment, je ne peux pas exiger un niveau de
précision extrêmement grand, vous le savez. Par contre, j'aimerais que la
réponse porte sur la question qui a été posée.
M. Kotto : M. le Président,
je tenais juste à rappeler pour le bénéfice de nos concitoyennes et concitoyens
que nous disposons d'un réseau de bibliothèques au Québec qui se compte à hauteur de 805, de 1 044 points de service et de
24 millions de livres gratuits au bénéfice des Québécoises et des
Québécois. Le réseau, nous allons continuer à le soutenir. Mais, pour
l'instant, je tiens à savoir la position du Parti libéral à l'effet de savoir
si, oui ou non, ils vont nous soutenir.
Le Président : M. le leader
de l'opposition.
M. Moreau : Quand il était
dans l'opposition, il avait l'occasion de poser des questions. Maintenant, il
est au gouvernement, il doit répondre aux questions,
et il reste 14 secondes. Oui ou non? Oui ou non?
Le Président : M. le leader
du gouvernement.
M.
Bédard : De la façon qu'il pose des questions, M. le
Président, je pense qu'ils vont se pratiquer longtemps, de l'autre bord.
Le Président : M. le
ministre, veuillez conclure.
M. Kotto : Le prix unique du
livre, pour ou contre? J'aimerais savoir de la part de la députée de l'Acadie.
Le Président : M. le leader
de l'opposition.
M. Moreau :
Quand on est incapable de répondre aussi simplement à
une question… Est-ce que l'argent est là, oui ou non? Il ne fait que des ballounes, M. le
Président. Il peut-u répondre aux questions?
Le Président :Avez-vous terminé? Terminé. Principale, Mme la
députée de Gatineau.
Financement
des orientations gouvernementales
en matière de solidarité sociale
Mme
Stéphanie Vallée
Mme Vallée : Alors, M. le Président, le 30 octobre dernier,
le gouvernement péquiste a annoncé en grande pompe le plan d'action solidarité, qui promettait
93,6 millions pour les années 2014‑2015.
Jeudi dernier, le gouvernement a fait le point, et c'est seulement
13,7 millions qui sont réellement provisionnés aux fins du plan d'action.
Il manque 80 millions, M. le Président, 80 millions qui
n'existent pas. C'est ça que nous révèle la mise à jour économique du ministre.
Le gouvernement savait donc, au moment de
l'annonce du plan d'action, qu'il n'avait pas
d'argent pour le mettre en oeuvre. La
ministre de la Solidarité sociale devrait avoir honte. Après avoir coupé dans
l'aide aux plus démunis, voilà qu'elle promet de l'argent qu'elle sait
qu'elle n'a pas.C'est
simplement odieux. M. le Président, le gouvernement doit faire le point.
La ministre peut-elle admettre que les mesures
annoncées ne pourront pas se réaliser? Ils n'ont pas d'argent, ils n'ont pas de
plan.
Le Président : Mme la
ministre de l'Emploi.
Mme
Agnès Maltais
Mme
Maltais :
M. le Président, c'est avec beaucoup de fierté, énormément de fierté que nous
avons dévoilé une orientation gouvernementale : La
solidarité : une richesse pour le Québec. Parce que la solidarité, c'est
une véritable richesse, et il faut
le rappeler aux Québécois et aux
Québécoises. On parle beaucoup
de prospérité, mais la solidarité est aussi
un des leviers d'une société. Nous avons dévoilé un vaste plan. Huit ministres
se sont concertés et se sont réunis pour
lancer une orientation gouvernementale. Dans cette orientation, il y a plusieurs
mesures qui sont toutes financées par le gouvernement. Ça a été, au contraire, très bien
accueilli. On a aussi... On a une hausse du financement des organismes
communautaires, tel que c'était demandé. On a là-dedans
du soutien aux cuisines collectives, il
y a du soutien pour les personnes handicapées, des répits pour les familles, des mesures d'aide
structurante pour les organismes
communautaires, la hausse des niveaux de l'aide juridique. M. le Président,
c'est un des beaux moments, même, de notre session, de notre Parlement. On est
très fiers de le déposer et on est très fiers de le financer.
Le Président :
En terminant.
Mme
Maltais :
Et, surtout, on a hâte de voir les résultats sur le terrain parce que ça va
paraître.
Le Président :
Alors, cela met fin à la période de questions et de réponses orales.
Votes reportés
Adoption du projet de loi n° 39
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Alors, nous en sommes à la rubrique des votes reportés
et, tel qu'annoncé précédemment, nous allons
maintenant procéder au vote reporté sur la motion de Mme la ministre de l'Emploi et de la Solidarité
sociale proposant que le projet de loi n° 39, Loi sur les régimes
volontaires d'épargne-retraite, soit adopté.
Alors, que les
députés en faveur de cette motion veuillent bien se lever.
Le
Secrétaire adjoint : M. Gendron (Abitibi-Ouest), Mme Maltais
(Taschereau), M. Duchesne (Borduas), Mme Malavoy (Taillon), M. Marceau
(Rousseau), Mme Zakaïb (Richelieu), M. Hébert (Saint-François), M. Cloutier
(Lac-Saint-Jean), M. Turcotte (Saint-Jean), M. Trottier (Roberval), Mme Richard
(Duplessis), M. Ferland (Ungava), M. Drainville (Marie-Victorin), Mme De Courcy
(Crémazie), M. Bergeron (Verchères), M. Leclair (Beauharnois), Mme Champagne
(Champlain), M. Lelièvre (Gaspé), M. Gaudreault (Jonquière), M. Kotto
(Bourget), Mme Léger (Pointe-aux-Trembles), M. St-Arnaud (Chambly), M. Dufour
(René-Lévesque), Mme Ouellet (Vachon), M. Lisée (Rosemont), M. Blanchet (Johnson), Mme Hivon (Joliette), M. Breton
(Sainte-Marie—Saint-Jacques),
Mme Beaudoin (Mirabel), M. McKay
(Repentigny), M. Bureau-Blouin (Laval-des-Rapides), M. Bérubé
(Matane-Matapédia), M. Pagé (Labelle),
M. Traversy (Terrebonne), Mme Larouche (Abitibi-Est), Mme Bouillé (Iberville),
M. Pelletier (Rimouski), Mme Gadoury-Hamelin (Masson), M. Villeneuve
(Berthier), M. Pelletier (Saint-Hyacinthe), M. Chapadeau (Rouyn-Noranda—Témiscamingue),
Mme Richard (Îles-de-la-Madeleine), M. Cardin (Sherbrooke), Mme Proulx (Sainte-Rose), M. Therrien (Sanguinet), M. Roy
(Bonaventure), M. Claveau (Dubuc), M. Goyer (Deux-Montagnes), M. Richer
(Argenteuil), M. Trudel (Saint-Maurice).
M. Fournier (Saint-Laurent), M. Moreau
(Châteauguay), M. Paradis (Brome-Missisquoi), M. Arcand (Mont-Royal), M.
Dutil (Beauce-Sud), M. Sklavounos (Laurier-Dorion), Mme Charbonneau
(Mille-Îles), M. Poëti (Marguerite-Bourgeoys), Mme Rotiroti (Jeanne-Mance—Viger), M.
Ouimet (Fabre), M. Tanguay (LaFontaine), Mme St-Pierre (Acadie), M. Ouellette
(Chomedey), Mme Gaudreault (Hull), Mme Charlebois (Soulanges), Mme Blais
(Saint-Henri—Sainte-Anne), Mme Vallée (Gatineau), M. Bolduc
(Jean-Talon), Mme Thériault (Anjou—Louis-Riel), M. Lessard
(Lotbinière-Frontenac), Mme Ménard (Laporte), Mme Boulet (Laviolette), M.
Billette (Huntingdon), M. Morin (Côte-du-Sud),
M. Diamond (Maskinongé), M. Drolet (Jean-Lesage), M. Reid (Orford), M. D'Amour
(Rivière-du-Loup—Témiscouata),
M. Gautrin (Verdun), Mme Vien (Bellechasse), Mme Houda-Pepin (La Pinière), M.
Bergman (D'Arcy-McGee), M. Marsan
(Robert-Baldwin), M. Marcoux (Vaudreuil), Mme de Santis (Bourassa-Sauvé),
M. Bolduc (Mégantic), M. Rousselle (Vimont).
M. Legault (L'Assomption), M. Deltell
(Chauveau), M. Bonnardel (Granby), Mme Roy (Montarville), M. Dubé
(Lévis), M. Caire (La Peltrie), M. Lévesque (Vanier-Les Rivières), M.
Le Bouyonnec (La Prairie), M. Duchesneau (Saint-Jérôme), Mme Daneault (Groulx), M. Picard
(Chutes-de-la-Chaudière), M. Schneeberger (Drummond—Bois-Francs), M. Martel
(Nicolet-Bécancour), Mme Trudel (Charlesbourg), M. Spénard (Beauce-Nord).
M.
Ratthé (Blainville).
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Que les députés contre cette
motion veuillent bien se lever.
Le
Secrétaire adjoint : Mme David (Gouin), M. Khadir (Mercier).
• (15 h
10) •
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Y a-t-il des abstentions? Alors,
M. le secrétaire général, pour le résultat du vote.
Le
Secrétaire : Pour : 103
Contre :
2
Abstentions :
0
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Très bien. Alors, la motion est
adoptée, et, en conséquence, le projet de loi n° 39, Loi sur les régimes
volontaires d'épargne-retraite, est adopté.
Motions sans préavis
Alors, nous en
sommes maintenant à la rubrique des motions sans préavis et, en fonction des
règles de présentation et de l'ordre, je cède la parole maintenant à M. le
député de Jean-Talon.
Souligner
la Journée mondiale
de la lutte contre le sida
M.
Bolduc
(Jean-Talon) :
Merci, M. le Président. Je sollicite le consentement de cette Assemblée afin de
présenter la motion suivante conjointement
avec le ministre de la Santé et des Services sociaux, la députée de Groulx, le
député de Blainville et le député de Mercier :
«Que l'Assemblée
nationale souligne la journée mondiale du sida qui s'est tenue le 1er décembre;
«Qu'elle réaffirme
l'importance d'assurer à la population l'accès à la prévention, au dépistage,
au traitement et aux soins;
«Qu'elle dénonce les situations de stigmatisation dont sont
encore parfois victimes les personnes vivant avec le VIH-sida et qu'elle
exprime toute sa solidarité envers les personnes atteintes.» Merci, M. le
Président.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Alors, y a-t-il consentement pour débattre de
cette motion, M. le leader adjoint du gouvernement?
M. Traversy : Merci, M. le Président.
Alors, il y a consentement pour débattre de cette motion pour un temps
de parole d'approximativement une minute par
intervenant, en débutant, bien sûr, par le député de Jean-Talon, suivi par
la députée de Groulx, le député de Mercier et en terminant, évidemment, par le
ministre de la Santé et des Services sociaux, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Ouimet) : Très
bien. Alors, je comprends qu'il y a consentement pour quatre
interventions d'une durée d'environ une minute. Alors, M. le député de
Jean-Talon, je vous cède la parole.
M.
Yves Bolduc
M.
Bolduc
(Jean-Talon) :
Merci, M. le Président. Quand j'ai commencé ma pratique médicale, M. le
Président, on a entendu parler d'un nouveau virus, un nouveau virus qui est
apparu dans la communauté médicale, mais surtout chez des gens qui étaient plus à risque. Un nouveau virus — on s'est rendu compte très rapidement — qui causait le décès et atteignait
une catégorie de personnes, dont, entre autres, ceux qui avaient des relations
sexuelles… Entre autres également, toute la communauté homosexuelle a été
extrêmement frappée par cette terrible maladie.
À ce moment-là, M. le Président, je peux même dire que j'ai
connu qu'on parlait d'avoir des maisons de soins palliatifs parce que le
décès arrivait très rapidement, et c'est une maladie qui causait énormément de
craintes dans notre population.
Nous avons été un
peu chanceux, M. le Président, parce que c'est une maladie que nous avons pu
maintenant détecter très précocément.
Également, c'est une maladie qui permet, avec les nouveaux traitements, de se
transformer de maladie mortelle à maladie chronique. Mais ces gens ont quand
même à souffrir des symptômes importants et doivent prendre des médicaments qui
ont des effets secondaires à chaque jour.
M. le Président, on veut offrir à tous les gens qui ont la
maladie, tous les gens qui sont porteurs du virus du VIH nos sympathies
par rapport à cette maladie qui est terrible. Mais je tiens à vous dire, M. le
Président, qu'on espère que la médecine, au
cours des prochaines années, va permettre d'abord, dans un premier temps, de
découvrir un vaccin qui nous permettait d'offrir la prévention;
deuxièmement, de faire des dépistages à plus grande échelle; troisièmement,
d'avoir des meilleurs traitements.
Et je pense que, comme système de santé au Québec, il faut
être fier que ce que l'on veut pour ces personnes-là… C'est qu'on est capables actuellement de leur
offrir les traitements nécessaires pour, au moins, les garder en vie, et
nous espérons qu'au bout du tunnel il y aura
un traitement qui permettra de les guérir. Mais l'avenir, M. le Président,
réside définitivement dans la prévention, un
vaccin, si possible, qui sera découvert grâce à la recherche. Merci, M. le
Président. Et, à chaque année, c'est une journée importante pour nous autres de
souligner cette journée pour le VIH-sida.
Le Vice-Président (M. Ouimet) : Alors,
merci à vous, M. le député de Jean-Talon. Je cède la parole maintenant à
Mme la députée de Groulx.
Mme
Hélène Daneault
Mme
Daneault : Merci, M. le
Président. M. le Président, plus de 30 ans après son apparition, la pandémie
du sida demeure un défi énorme au Québec et
partout dans le monde. Le coût social qui en découle est énorme.
Pensons, entre autres, aux décès prématurés
qu'elle provoque, à l'angoisse et aux souffrances que vivent les personnes
affectées par cette maladie, de même que celles de leurs proches.
Nos actions collectives visant à
combattre la propagation du sida ont permis de ralentir sa progression à
l'intérieur de nos frontières. Cela a été
possible grâce aux efforts inlassables d'intervenants de première ligne.
D'abord, les personnes atteintes elles-mêmes de la
maladie, les travailleurs communautaires, les bénévoles, les travailleurs de la
santé et les chercheurs. Simultanément, tous
les paliers de gouvernement, les organisations non gouvernementales et le
secteur privé ont contribué aux
progrès réalisés au chapitre de la prévention, des soins, du traitement et du
soutien. Grâce à ces efforts concertés, nous avons fait d'énormes
progrès pour aller au-delà des aspects médicaux de l'épidémie.
Il nous faut désormais concentrer nos
énergies aux inégalités sociales, qui rendent certains groupes de la
population plus vulnérables au sida et à tous ceux dans le monde qui ne peuvent
bénéficier, malheureusement, des traitements disponibles
actuellement, faute de sous, malheureusement. Cette journée
internationale de la lutte mondiale contre le sida conserve toute sa
pertinence et son utilité pour nous rappeler l'importance de ne jamais baisser
les bras face à cette terrible maladie. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, Mme la
députée de Groulx. M. le député de Mercier, je vous cède la parole.
M. Amir Khadir
M. Khadir :
M. le Président, si, comme députés, mes collègues qui me précèdent et celui qui
va me succéder pour prendre la parole sur cette motion intervenons aujourd'hui,
ce n'est pas uniquement parce que nous sommes des médecins, ce n'est pas non plus parce
que je suis moi-même... Enfin, c'est
mon champ de compétence, les infections, et, lorsque j'ai eu ma formation
et que j'ai été formé dans cette spécialité, le sida représentait le défi à la fois scientifique, clinique et humain
le plus important que la médecine a connu au cours des dernières décennies.
Heureusement, on en est venus, en partie — seulement en partie — à
bout, dans le sens de contrôler l'énorme désastre épidémiologique que ça représentait au niveau planétaire, notamment
grâce aux découvertes scientifiques. Et je voudrais souligner que le Québec a été un acteur pivot par la découverte du 3TC,
qui s'est faite grâce à l'investissement public en recherche au Québec. Je ne rentrerai pas dans les détails qui
pourraient soulever beaucoup de controverse sur le scandale que représente la privatisation des
profits qui s'en est suivie parce
qu'aujourd'hui on n'est pas là pour calculer ça, mais pour remettre les
pendules à l'heure.
Malgré
les avancées, malgré les immenses capacités déployées par les États, les
nations pour contrer la maladie, la maladie frappe encore, même encore
aujourd'hui au Québec. On l'a vue baisser, bien sûr, pour les utilisateurs de
drogue intraveineuse, mais, malheureusement, chez des sous-groupes de notre
population, notamment les jeunes homosexuels,
ça continue à frapper, et on a besoin... S'il y a, en fait, une maladie dans
laquelle on a démontré à quel point la prévention
pouvait jouer un rôle capital, c'est bien aussi dans le domaine du sida, où une
partie des plus grandes avancées est
surtout due aux campagnes de sensibilisation et de prévention. On est donc,
comme société, même au Québec, encore aujourd'hui interpellés par la
nécessité d'investir dans les campagnes de sensibilisation et de prévention.
Merci.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le député
de Mercier. Enfin, M. le ministre de la Santé et des Services sociaux.
M. Réjean Hébert
M.
Hébert :
M. le Président, je tiens, aujourd'hui, à souligner la Journée mondiale de
lutte contre le sida, qui se tient chaque
année le 1er décembre. Pour une nouvelle année, le thème inspiré par
l'Organisation mondiale de la santé était Objectif zéro :
zéro transmission, zéro préjugé, zéro décès. Cette journée nous permet de
réitérer l'importance de prévenir la transmission du VIH et de poursuivre la
lutte contre les préjugés qui subsistent encore à l'endroit des personnes qui
vivent avec la maladie. La conscientisation constitue le meilleur moyen pour
combattre les craintes non fondées, les préjugés, les inquiétudes et
l'ignorance, qui, trop souvent, engendrent des situations inacceptables de
discrimination, de rejet et de stigmatisation.
Au Québec, des
milliers de personnes vivent actuellement avec le VIH. Près d'une centaine
d'entre elles en meurent encore chaque
année. Le taux de mortalité lié à cette infection a diminué de manière
appréciable au cours des dernières
années grâce aux avancées médicales et aux efforts déployés. Mais le risque
qu'entraîne cette diminution de mortalité, c'est la banalisation de la
maladie. Il faut redoubler d'efforts pour poursuivre notre travail de
prévention, de détection et de sensibilisation à l'égard du VIH-sida. Nous ne
devons jamais relâcher ces efforts.
Je
veux également en profiter pour saluer la précieuse collaboration des groupes communautaires et de l'ensemble des travailleurs de la
santé et des services sociaux dans ce combat qui reste à gagner. Merci, M. le
Président.
Mise aux voix
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le ministre de la Santé et des Services sociaux. Cette
motion est-elle adoptée?
Des voix :
Adopté.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Adopté. Alors, toujours aux
motions sans préavis, un membre du deuxième groupe d'opposition. Sinon,
un membre du groupe formant le gouvernement?
Une voix : ...
Le Vice-Président (M.
Ouimet) : M. le député de Mercier.
M. Khadir : Merci. M. le
Président, je demande le consentement de la Chambre pour débattre...
Le
Vice-Président (M. Ouimet) :
…M. le député de Mercier, c'est le gouvernement, et vous suivez immédiatement
après. Désolé. Alors, M. le ministre des Affaires municipales et des
Transports.
Souligner
le 30e anniversaire de l'Opération Nez rouge
M. Gaudreault : Oui. M. le
Président, je sollicite le consentement des membres de cette Assemblée afin de
présenter, conjointement avec la députée de La Pinière, le député de
La Peltrie, la députée de Gouin et le député de Blainville, la motion
suivante :
«Que l'Assemblée nationale souligne le 30e
anniversaire de l'Opération Nez rouge;
«Qu'elle félicite l'engagement de tous les
bénévoles qui contribuent annuellement à cette belle réussite;
«Qu'elle
salue les efforts combinés de la Société de l'assurance automobile du Québec,
des services policiers et des nombreux partenaires qui ont assuré
l'efficacité et la longévité de cette initiative;
«Et qu'elle rappelle que ce service de
raccompagnement contribue, d'une manière dynamique et originale, à
l'amélioration de la sécurité sur nos routes.» Merci.
• (15 h 20) •
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le
ministre. M. le leader adjoint, y a-t-il consentement pour débattre de
cette motion?
M. Traversy : M. le
Président, il y a consentement sans débat pour la motion.
Mise
aux voix
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Très bien. Alors, cette motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Adopté. Je reconnais maintenant M. le député de Mercier.
Exprimer
l'inquiétude de l'Assemblée
sur le projet de terminal pétrolier
de TransCanada à Cacouna
M. Khadir : M. le Président, je demande le
consentement de la Chambre pour débattre de la motion suivante, avec
l'espoir que d'autres députés se joignent à moi :
«Que l'Assemblée nationale exprime sa plus vive
inquiétude face au projet de TransCanada de construire un terminal pétrolier à Cacouna et aux impacts que ce
projet pourrait avoir sur l'habitat du béluga dont la population est en
déclin.»
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Merci, M. le député de Mercier. Y
a-t-il consentement pour débattre de cette motion? M. le leader adjoint
du gouvernement.
M. Traversy : M. le
Président, il y a consentement sans débat pour la motion.
Mise
aux voix
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Très bien. Alors, cette motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Adopté. D'autres motions sans préavis?
M. le leader adjoint du gouvernement, y a-t-il consentement pour déroger
à l'article 84.1 pour permettre la lecture d'une nouvelle motion sans préavis?
Une voix : …
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Juste voir, y a-t-il consentement?
Mme Thériault : …concernant
le projet de loi n° 37, M. le Président.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Projet de loi n° 37?
M. Traversy : Oui, M. le
Président, exactement.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Très bien. Y a-t-il consentement? Consentement. Veuillez poursuivre, M.
le leader adjoint du gouvernement.
Procéder à des consultations particulières
sur le projet de loi n° 37
M. Traversy : Merci beaucoup, M. le
Président. Alors, conformément à l'article 146 du règlement de
l'Assemblée nationale, je fais motion afin :
«Que
la Commission des transports et de l'environnement, dans le cadre de l'étude du
projet de loi n° 37 — comme vous l'avez mentionné — Loi interdisant certaines activités
destinées à rechercher ou à exploiter du gaz naturel dans le schiste, procède à des consultations particulières
à compter du 18 février 2014 et qu'à cette fin, elle entende les
organismes suivants : l'Alliance des villes des Grands Lacs et du
Saint-Laurent, [l'ALPA], l'Association
canadienne du gaz,l'Association des
consommateurs industriels de gaz, l'Association pétrolière et gazière du
Québec, le Centre québécois de droit
de l'environnement, la Coalition Saint-Laurent, le Comité Moratoire Alternative
Vigilance Intervention, le conseil [du patronat]
de l'environnement du Québec, Eau Secours, ENvironnement JEUnesse,
Équiterre, la Fédération des chambres de commerce du Québec, la Fédération québécoise des municipalités, le Fond
mondial pour la nature, la Fondation David Suzuki, le GASTEM, le Gaz Métro,
Greenpeace — et ça
continue, M. le Président — [la MRC] d'Acton,d'Arthabaska, de Bécancour, de Bellechasse,
de Brome-Missisquoi, D'Autray, de Drummond, de Joliette, de L'Assomption, [la MRC] de L'Érable, La Côte-de-Beaupré, La Haute-Yamaska, La
Jacques-Cartier, La Nouvelle-Beauce,
La Vallée-du-Richelieu, Le Haut-Richelieu, Le Val-Saint-François, Les
Chenaux, Les Jardins-de-Napierville, Les Maskoutains, Les Moulins, Les Sources, Lotbinière, Marguerite-D'Youville, Maskinongé,
Montcalm, Montmagny, Nicolet-Yamaska — ça continue sur l'autre page ici, donc — [la MRC] Pierre-De Saurel, Portneuf,
Roussillon, Rouville, Thérèse-De Blainville
[et] Nature Québec, la paroisse Notre-Dame-des-Anges, Questerre Energy,
Regroupement [international] sur les gaz de schiste de la vallée du Saint-Laurent, Stratégies
Saint-Laurent, l'UMQ, la ville de Boucherville,
la ville de Brossard, [la ville] de Côte-Saint-Luc, de Hampstead, de
L'Ancienne-Lorette, de Laval, de Lévis,
de Longueuil, de Montréal, Montréal-Est,
Montréal-Ouest, Mont-Royal, de Québec, de Saint-Augustin-de-Desmaures, de Saint-Bruno-de-Montarville, de
Saint-Lambert, la ville de Trois-Rivières et la ville de Westmount — M. le
Président.
«[Et qu'à cette fin]
15 minutes [soient prévues] pour les remarques préliminaires;
«Que le temps dévolu
au parti formant le gouvernement et au parti formant l'opposition officielle
pour les remarques préliminaires soit de 6 minutes chacun et que le temps
dévolu au deuxième groupe de l'opposition soit de 3 minutes;
«Que
la durée maximale de l'exposé pour chacun des intervenants soit de 10 minutes
et que l'échange avec les membres de la commission soit d'une durée
maximale de 35 minutes — veuillez
bien noter :
«Que
le temps dévolu au parti formant le gouvernement soit de 16 minutes et que le
temps dévolu aux [partis des] députés de l'opposition [en] soit de
19[...];
«Qu'une
période de 15 minutes soit prévue pour [...] les remarques finales [...] de la
même façon — qu'ils
ont été départagés — […]
pour les remarques préliminaires — et en conclusion, M. le Président :
«Que
le ministre du Développement durable, de l'Environnement, de la Faune et des
Parcs soit membre de ladite commission pour la durée du mandat.»
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci, M. le leader adjoint
du gouvernement. Mme la leader adjointe de l'opposition officielle.
Mme
Thériault : Oui, M. le Président. Je ne demanderai pas au
leader adjoint du gouvernement de répéter la liste. Par contre, je vais lui demander de répéter le
deuxième groupe parce qu'il me semble — et je l'écoute avec beaucoup
d'attention pour être sûre qu'il n'y a pas d'erreur qui se glisse — que
le groupe qu'il a mentionné n'est pas celui qui est inscrit. Donc, pour les fins de l'enregistrement et pour les groupes
qui nous entendent, je lui
demanderais de répéter le deuxième groupe seulement.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Alors, M. le leader adjoint du gouvernement.
M.
Traversy : Alors, M. le Président, j'avais dit l'ALPA, mais je vais l'épeler. Donc, c'est A-Q-L-P-A qui
sera le groupe convoqué pour la commission.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Très bien. Alors, y a-t-il consentement pour
débattre de la motion?
Une voix :
…
Le Vice-Président (M. Ouimet) : Cette motion est-elle adoptée? Sur le débat, M. le leader de l'opposition officielle.
M. Moreau :
Alors, après une saga de trois semaines où on a essayé de taper sur la tête, régulièrement,
du gouvernement, je constate avec plaisir qu'ils se sont rendus intégralement à
la liste que nous leur avons fournie le 17 mai dernier. Merci beaucoup.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : M. le leader adjoint du
gouvernement.
M.
Traversy : Alors, M. le Président, étant donné que l'enthousiasme est consensuel en cette Chambre, je
fais donc motion pour que…
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Vous êtes un peu rapide, M. le leader adjoint du
gouvernement. Y a-t-il consentement pour débattre de cette motion?
Une voix :
…
Mise aux voix
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Est-ce que la motion est adoptée?
Des voix :
Adopté.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Adopté. Pour la suite des choses, M. le leader
adjoint du gouvernement.
Renvoyer à la Commission des transports
et de l'environnement le projet de loi n° 37
M.
Traversy : Merci, M. le Président. C'est que vous avez vu la liste exhaustive des
gens à consulter. Donc, je voulais, dès maintenant, faire motion pour
que le projet de loi n° 37, Loi interdisant certaines activités destinées
à rechercher ou à exploiter du gaz naturel
dans le schiste, soit déféré à la Commission des transports et de
l'environnement pour la tenue de l'étude détaillée.
Mise aux voix
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Cette motion est-elle adoptée?
Des voix :
Adopté.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Adopté. Y a-t-il d'autres motions sans préavis?
Non.
Avis touchant les travaux des commissions
À la rubrique des
avis touchant les travaux des commissions, M. le leader adjoint du gouvernement.
M.
Traversy : Merci, M. le Président. Alors, j'avise cette Assemblée
que la Commission de l'agriculture,
des pêcheries, de l'énergie et des
ressources naturelles poursuivra les consultations particulières et les auditions
publiques en vue d'étudier l'acceptabilité pour le Québec du projet proposé par
Enbridge Pipelines Inc. sur le renversement vers l'est du flux de l'oléoduc 9B situé entre North Westover et Montréal
décrit notamment dans le document intituléInversion du flux de
l'oléoduc 9B d'Enbridge, aujourd'hui, après les affaires courantes
pour une durée de 2 h 15 min ainsi que de 19 h 30 à
22 h 30, à la salle du Conseil législatif;
La
Commission des institutions poursuivra les consultations particulières et les auditions publiques à
l'égard du projet de loi n° 65, Loi
concernant le remplacement et la reconstitution des actes notariés en minute
détruits lors du sinistre ferroviaire du 6 juillet 2013 dans la
Ville de Lac-Mégantic, aujourd'hui, après les affaires courantes pour une durée
d'une heure, à la salle Louis-Joseph-Papineau;
Qu'immédiatement
après ces consultations cette même commission entame l'étude détaillée à l'égard du projet de loi, et ce, jusqu'à
18 heures ainsi que de 19 h 30 à
21 h 30, à la salle Louis-Joseph-Papineau;
Prenez note également,
M. le Président, que la Commission de la santé et des services sociaux
poursuivra l'étude détaillée à l'égard du projet de loi n° 52, Loi
concernant les soins en fin de vie, aujourd'hui, après les affaires courantes jusqu'à
18 heures, à la salle 1.38b de l'édifice Pamphile-Le May, ainsi
que de 19 h 30 à 21 h 30, à la salle de l'Assemblée
nationale.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, est-ce qu'il y a consentement pour déroger à l'article 143.1 du règlement
concernant l'horaire des travaux des commissions, puisque la caverne… la CAPERN
est convoquée jusqu'à 21 h 30? Et non pas la caverne. Alors, consentement.
Est-ce qu'il y a consentement pour permettre à la Commission des institutions d'entreprendre l'étude détaillée du projet de
loi n° 65, Loi concernant le remplacement et la
reconstitution des actes notariés en minute détruits lors du sinistre ferroviaire du 6 juillet 2013 dans la Ville de
Lac-Mégantic, même si cette commission n'a pas déposé le rapport sur le mandat
qui lui a été confié de l'Assemblée de tenir des consultations particulières à
l'égard de ce projet de loi? Il y a consentement.
Je comprends, par ailleurs, que la Commission de la santé
et des services sociaux siégera dans
la salle de l'Assemblée nationale ce soir, dans la mesure où les travaux
de l'Assemblée seront ajournés.
Pour ma part, je vous
avise que la Commission des institutions se réunira en séance de travail aujourd'hui,
de 18 heures à 19 heures, à la
salle RC.161 de l'hôtel du Parlement.
L'objet de cette séance est de déterminer, le cas échéant, les
observations, conclusions ou recommandations de la commission à la suite de
l'audition du ministre de la Justice concernant
les commentaires de la Commission des droits de la personne et des droits de la
jeunesse rendus publics le 17 octobre 2013 sur les orientations
gouvernementales au sujet du projet de charte des valeurs québécoises ainsi que
sur le caractère inconstitutionnel du projet gouvernemental.
Je vous avise
également que la Commission de la culture et de l'éducation se réunira
aujourd'hui, après les affaires courantes jusqu'à 18 heures et de
19 h 30 à 22 h 30, à la salle
Louis-Hippolyte-La Fontaine, afin de procéder à l'audition des dirigeants
de l'Université McGill et de l'Université de Montréal.
Est-ce qu'il y a consentement pour déroger à
l'article 143.1 du règlement concernant l'horaire des travaux des
commissions? Consentement.
Renseignements
sur les travaux de l'Assemblée
À la rubrique Renseignements
des travaux de l'Assemblée, M. le leader du gouvernement… de l'opposition
officielle.
• (15 h 30) •
M. Moreau :
Oui. Ça viendra, M. le Président.
Écoutez, sur la question de renseignements des travaux de
l'Assemblée, on a vu qu'aujourd'hui, le 3 décembre… mardi
le 3 décembre 2013, on a réussi à mettre fin à une saga qui durait
depuis le mois de mai 2013 sur des
consultations particulières en ce qui a trait au projet de loi n° 37. Mais
ça, c'est un élément, M. le Président.
Je vais vous donner, ici, une liste de projets de loi pour
laquelle nous avons demandé des consultations particulières et sur lesquelles nous sommes sans réponse de la
part du gouvernement. Alors : le projet de loi n° 44, Loi proclamant
le Mois de l'histoire des Autochtones; le
projet de loi n° 47, Loi modifiant le Code civil et d'autres dispositions
législatives en matière d'adoption,
d'autorité parentale et de divulgation de renseignements; le projet de loi
n° 53, Loi modifiant de nouveau
la Loi sur les élections et les référendums dans les municipalités en matière
de financement et modifiant d'autres dispositions
législatives; le projet de loi n° 58, Loi modifiant de nouveau diverses
dispositions législatives concernant principalement le secteur
financier; le projet de loi n° 62, Loi modifiant le Code des professions
pour permettre une suspension ou une limitation provisoire immédiate des
activités d'un professionnel; le projet de loi n° 63, Loi sur le financement de certaines commissions scolaires
pour les exercices financiers 2014-2015 et 2015-2016. Toujours silence radio, de la part du gouvernement, sur les
consultations. Alors, vous comprendrez, on dit qu'un chat échaudé craint
l'eau froide, alors nous sommes dans cette pénible situation.
M. le Président, nous souhaiterions savoir aujourd'hui, de la part du leader adjoint du gouvernement, si le gouvernement, concernant le projet de loi
n° 55, Loi modifiant la Loi sur les impôts miniers, qu'il a présenté le 12 novembre 2013 et pour lequel
nous avons soumis une liste de 22 groupes
le lendemain, le 13 novembre 2013,
s'il entend bientôt nous confirmer qu'il y aura audition des groupes qui ont
été proposés.
Le leader peut-il également nous assurer que la tenue de ces
consultations se déroulera avant que le principe du projet de loi ne
soit appelé, dans ce cas-là comme dans tous les autres projets de loi auxquels
j'ai fait référence? Et nous voulons avoir
la certitude que ce gouvernement minoritaire ne se conduira plus jamais comme
il l'a fait dans le cas du projet de loi n° 37.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Alors, merci, M. le leader de l'opposition
officielle. M. le leader adjoint du gouvernement.
M. Traversy : Merci, M. le Président.
Alors, en cette dernière semaine de travaux intensifs, j'aimerais vous… rassurer, dans le fond, mon homologue de
l'opposition que nous travaillons très fort sur l'ensemble des projets de loi
qui ont été mentionnés. Nous sommes présentement
en négociation pour les questions du projet de loi n° 55. Une chose est
sûre, M. le Président, et nous l'avons vu
avec le projet de loi n° 37 : lorsque nous aurons terminé nos
négociations et que nous aurons pris
position dans l'ordre des consultations, nous allons tenir promesse, et le leader de l'opposition aura l'heure
juste sur la question.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Merci. M. le leader de l'opposition officielle.
M. Moreau : M.
le Président, quand je me lève en cette Chambre à la rubrique de
renseignements sur les travaux, je suis très conscient des discussions
qui existent entre les cabinets de leaders. Et, s'il y avait des discussions
qui, selon moi, pouvaient conduire à des ententes, je ne me lèverais pas en
Chambre pour demander au leader adjoint du gouvernement
ce qu'il entend faire dans ce cas-là. Lorsque je me lève ici, là, sur des
éléments qui sont au feuilleton, c'est parce
que c'est silence radio, zéro puis une barre,
puis on n'a aucune indication sur les intentions du gouvernement à
l'égard des consultations qui ont été demandées, dans 99 % des cas, au
lendemain du dépôt du projet de loi.
Et je peux bien évoquer, M. le
Président, les dates de dépôt des projets de loi que j'ai mentionnés; dans tous
les cas, le leader adjoint va constater que
les demandes ont été faites ou les listes ont été transmises, là, le lendemain.
Alors : le projet de loi n° 44 a été présenté le 4 juin 2013;
dans ce cas-là, écoutez, depuis le mois d'août, la liste a été transmise
au gouvernement. Le projet de loi n° 47 a été présenté le 14 juin;
depuis le 22 août, la liste a été
transmise au gouvernement. Le projet
de loi n° 53 a été présenté le 7 novembre;
le lendemain, le 8 novembre, on a fait
valoir les groupes. Le projet de loi
n° 58 a été déposé le 14 novembre;
le 25 novembre, l'ensemble des groupes
ont été présentés pour consultations. Le projet de loi n° 62 a été présenté le 14 novembre; le 18 novembre,
on a fait savoir l'ensemble des groupes qu'on voulait entendre. Et le
projet de loi n° 63 a été présenté le 14 novembre, et, le 18 novembre, encore une fois, l'ensemble
des groupes, les listes ont été transmises. Le projet de loi n° 55 a été
présenté le 12; le lendemain, on a transmis la
liste des groupes.
S'il y avait autant
de discussions que ça entre les cabinets de leaders,
je n'aurais pas l'obligation de me lever à cette rubrique pour poser des questions.
Alors, je veux bien que vous travailliez fort, je veux bien qu'on soit dans la
dernière semaine de législature puis je veux
bien avoir l'heure juste, comme vous le dites, mais j'aimerais mieux l'avoir
avant qu'après la fin de la semaine.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Très bien. Merci, M. le leader de
l'opposition officielle. Sur le même sujet, M. le leader de la
deuxième...
Une voix :
…
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Sur un autre sujet? M. le leader adjoint du
gouvernement.
M.
Traversy : M. le Président, on prend acte de la question, là,
de notre collègue de l'opposition, on va essayer de lui revenir le plus rapidement possible pour avoir
des réponses à ses questions, mais on tient quand même à lui rappeler
que la prérogative de l'agenda appartient au
gouvernement. Mais nous prenons bien sûr acte, là, de l'ensemble de sa
motivation.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Très bien, merci. M. le leader de la deuxième
opposition.
M.
Deltell : Merci, M. le Président. Alors, dans la même
foulée, concernant le fait qu'en effet c'est legouvernement qui est maître de l'agenda politique parlementaire, il y a
quelques minutes à peine nous avons adopté,
de façon successive,
deux motions, et je voulais être sûr et certain d'avoir bien compris puis
d'être conséquent avec le vote qui a été pris.
Dans
un premier temps, il y a eu la lecture de tous les groupes qui seront entendus
en commission parlementaire dans le
cadre des consultations générales pour le... les consultations particulières,
pardon, pour le projet de loi n° 37, et, tout de suite après, on a
adopté une motion qui envoyait le projet de loi n° 37 en étude
article par article. Alors, M. le Président,
je veux juste être sûr et certain qu'on se comprend bien, que cette fois-ci
c'est clair dans l'esprit du gouvernement et dans l'action du
gouvernement que, tout d'abord, nous allons faire, dans les jours qui viennent ou,
enfin, dans les semaines qui viennent, les consultations, et par la suite ce
sera l'étude article par article.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Alors, merci, M. le leader de la deuxième
opposition. M. le leader adjoint du gouvernement.
M.
Traversy : Merci, M. le Président. Alors, je tiens à rassurer
notre collègue du deuxième groupe de l'opposition que les consultations
auront lieu avant l'étude détaillée, mais les procédures législatives voulaient
qu'on le fasse dès maintenant.
Le Vice-Président
(M. Ouimet) : Voilà. Alors, tout est clair? Merci. D'autres
renseignements au niveau des travaux de l'Assemblée? Non.
Affaires du jour
Alors,
la période des affaires courantes étant terminée, nous passons maintenant aux
affaires du jour. M. le leader adjoint du gouvernement, pour la suite
des choses.
M.
Traversy : Merci beaucoup, M. le Président. Nos projets de loi
avancent, et, à cet égard, j'aimerais que vous appeliez
l'article 25 de notre feuilleton.
Projet de loi n° 64
Prise en considération du
rapport de la
commission qui en a fait l'étude détaillée
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, à l'article 25 du
feuilleton, l'Assemblée prend en considération le rapport de la Commission de l'aménagement du territoire
sur le projet de loi n° 64, Loi modifiant diverses dispositions
législatives concernant le domaine municipal.
Alors, y a-t-il des
interventions? Je reconnais M. le ministre délégué aux Régions, à qui je cède
la parole.
M. Gaétan Lelièvre
M.
Lelièvre : Bonjour, M. le Président,chers collègues. Les 27 et 28 novembre
dernier, nous avons adopté... nous avons
procédé à l'étude détaillée du projet de loi n° 64 intitulé Loi modifiant
diverses dispositions législatives concernant le domaine municipal, projet de loi que j'ai
présenté le 14 novembre dernier et dont le principe a été adopté le 26 du
même mois. La Commission de l'aménagement du
territoire a déjà soumis son rapport, dans lequel sont fidèlement
consignés les résultats de nos séances de travail.
Je tiens à remercier principalement la présidente
de la commission, la députée de Champlain,
ainsi que l'ensemble des membres de cette commission, mais plus particulièrement,
également, le député de Lotbinière-Frontenac, qui a collaboré de façon très active à ce projet de loi et qui nous a permis
de bénéficier de sa vaste expérience dans le domaine municipal. Qu'il me soit également permis de saluer
la collaboration de… mon collègue le ministre
des Affaires municipales, de l'Occupation du territoire et des Régions
pour sa collaboration, notamment au niveau des différentes dispositions qui
touchent les mesures transitoires qui sont liées au remboursement de la TVQ. Je
voudrais également souligner la pertinence des interventions des participants,
qui ont favorisé la bonne marche des travaux.
Cette pièce
législative illustre l'ouverture du gouvernement envers ses partenaires des
secteurs tant municipaux et gouvernementaux
qu'institutionnels. Le projet de loi, qui témoigne des préoccupations du
gouvernement à l'égard des citoyens, comprend sept mesures générales et
quatre mesures particulières.
Vous savez,
un bill omnibus, comme on l'appelle communément, est souvent un outil qui
permet de simplifier la tâche aux
différentes organisations. Dans le cas présent, ce bill omnibus s'adresse
particulièrement au monde municipal. Donc,
j'ai la ferme conviction que nous allons aider aux intervenants municipaux et
leurs partenaires à être plus efficaces dans leur gestion, via les
modalités qui sont présentes au sein de ce projet de loi.
• (15 h 40) •
Parmi ces
différentes mesures, on note notamment des modifications proposées à la Loi sur
les cités et villes, le Code municipal et la Charte de la Ville de
Montréal. Ces modifications favorisent la mise en oeuvre d'un fonds de
stabilisation qui permettrait de faciliter la tâche tant des retraités de la
ville de Montréal notamment au niveau des différentes dispositions concernant
les régimes de retraite des municipalités.
Nous avons
également cru bon d'inclure dans ces dispositions des articles qui permettent à
d'autres municipalités au Québec, régies par la Loi sur les cités et
villes ou le Code municipal, également de mettre en place un fonds de
stabilisation si jamais l'ensemble des parties patronale et syndicale y
consentent et voient un net avantage pour les deux parties.
Également, la
Loi sur les compétences municipales a été modifiée par ce projet de loi,
notamment au niveau des pouvoirs
accordés aux municipalités locales, pour
permettre au local d'intervenir dans l'exploitation au niveau des
barrages municipaux, donc des barrages
principalement sur différents plans d'eau. Cette modification qui est apportée
à la Loi sur les compétences
municipales permet aux municipalités locales d'intervenir notamment par la
réalisation de travaux sur les barrages municipaux mais également pour l'acquisition de barrages, donc, pour des fins
diverses, que ça soit pour l'approvisionnement
en eau potable ou pour la récréation, le loisir. Ce sera un allégement, je
crois, qui va être bien accueilli, qui
était d'ailleurs demandé par l'ensemble des unions municipales. Toutefois,
l'implication des municipalités locales devra se faire avec le consentement des MRC concernées,
puisque la question des cours d'eau est de juridiction notamment MRC.
Également, la
Loi sur la fiscalité municipale, au niveau
plus principalement des dispositions concernant le rôle d'évaluation
ainsi que les compensations en-lieu de taxes que le gouvernement du Québec
verse aux municipalités concernant les bâtiments issus du réseau de la santé et
des services sociaux ainsi que du secteur de
l'éducation, par le processus que
nous proposons, il y aurait un large allégement du processus de paiement des
compensations gouvernementales tenant lieu de taxes à l'égard des
municipalités. Une grande simplification du fonctionnement actuel serait
réalisée grâce aux modifications proposées.
Également, on
veut clarifier les dispositions qui servent à déterminer la valeur imposable des assiettes de voies ferrées. Les dispositions qui sont proposées nous
permettent de revenir au régime avant 2013, donc qui prévalait jusqu'en 2012, afin de faire en sorte que le territoire qui
est pris en compte pour le calcul de l'assiette imposable des voies ferrées
se limite à la superficie terrestre des
municipalités et non pas, comme c'est le cas actuellement, en 2013, à la superficie qui comprend la superficie terrestre et la
superficie incluant les plans d'eau. Donc, grâce à cette modification, ça
permettra aux municipalités du Québec de
récolter un peu plus de 2 millions de dollars dans leurs coffres, ce qui
permet, bon, de soutenir les
municipalités dans leur vocation. Il faut dire que c'est une mesure qui nous
permet de revenir aux dispositions qui étaient en vigueur jusqu'en 2012.
Donc, seulement qu'une année aura permis, disons, d'amener des changements majeurs sur le plan du financement des
municipalités, grâce aux sommes de taxes payées par les compagnies
ferroviaires. Donc, on revient à l'ancien
régime pour permettre des économies de plus de 2 millions de dollars aux
municipalités concernées.
Également, la Loi sur la Société d'habitation du
Québec est modifiée par ce projet de loi. Nous instituons un fonds québécois d'habitation communautaire, qui a été créé en 1997 mais qui… pour sa pleine mise
en oeuvre, on doit permettre au gouvernement du Québec d'identifier
l'organisme qui sera le détenteur du fonds québécois d'habitation, donc des sommes qui sont en fiducie depuis
plusieurs années. Donc, c'est un allégement qui va permettre de mettre
en branle une disposition qui avait été pensée depuis 1997. Donc, ça vient
corriger une erreur de parcours.
Au niveau des hypothèques légales de la SHQ
aussi, la Société d'habitation du Québec, on veut modifier les pouvoirs de la SHQ afin de permettre notamment à
la SHQ de mieux garantir le respect des obligations des organismes qui sont bénéficiaires de programmes notamment au
niveau des logements sociaux. Concrètement, ce que ça veut dire, c'est
que la SHQ pourrait obtenir une hypothèque légale plutôt qu'une hypothèque
conventionnelle de second rang sur les bâtiments qu'elle finance via ses fonds.
Ça permettra notamment de solutionner plus de 280 quelques dossiers qui sont en
suspens à la SHQ.
Un élément majeur
également, M. le Président, qui a été inclus dans ce projet de loi s'avère la mesure transitoire
d'emprunt liée au remboursement de la TVQ. Les modifications qui sont
proposées sont destinées à aider certaines municipalités à cesser graduellement
d'emprunter pour payer certaines dépenses courantes en les aidant à s'adapter au niveau régime de
remboursement de la TVQ, qui sera semblable à
celui de la TPS à compter du 1er janvier 2014. Cette mesure comporte des dispositions transitoires qui
permettent aux municipalités qui le souhaitent d'emprunter, au cours des
quatre prochaines années, les montants prévus pour compenser la période de
transition reliée au remboursement de la
TVQ, et ce, à partir de 2013. Les sommes empruntées devront être remboursées
sur une période maximale de 10 ans.
Avec ces mesures transitoires, le gouvernement s'assurerait que les
municipalités disposent de tous les outils qui sont nécessaires pour éviter une
diminution de leurs liquidités et leur permettre de vaquer à leurs
responsabilités.
Parmi les mesures particulières qui sont amenées
dans le projet de loi n° 64 également se retrouvent des dispositions concernant les villages nordiques et l'Administration régionale Kativik, notamment trois mesures d'applicationparticulières qui servent notamment la Loi sur les
villages nordiques et l'Administration régionale
Kativik. Cette loi… ou cette modification à la loi plutôt permet de mettre en place les
mêmes dispositions qui sont applicables dans l'ensemble des
municipalités du Québec à l'égard des communautés du Nord, dont notamment l'Administration
régionale Kativik, notamment sur le plan des mesures d'inhabilité de certaines
personnes. Donc, on pense qu'avec cette disposition-là on vient rétablir, d'une certaine façon, toute la question de l'équité
en regard des mesures sur l'admissibilité des citoyens et citoyennes à
des fonctions d'élus municipaux.
Également,
une autre modification qui va simplifier de beaucoup la vie des administrations
régionales du Nord, on va permettre, par cette modification-là, à des
membres de conseils municipaux de participer, de délibérer et de voter à une séance du conseil soit par téléphone ou par
un autre moyen de télécommunications. On sait
que, dans le Nord, les distances sont
extrêmement grandes, et souvent, pour se réunir pour une séance du conseil,
c'est extrêmement coûteux, et souvent les conditions météo et autres ne
permettent pas de réunir l'ensemble des membres des conseils. Donc, cet assouplissement va faciliter la tâche aux
administrations régionales nordiques. Il faut dire que c'est une disposition
qui existe déjà dans d'autres communautés,
et on permet notamment à l'administration
régionale nordique Kativik d'avoir accès à cette disposition
d'assouplissement.
Une autre
mesure un peu semblable est pour permettre la tenue de séances du conseil dans des communautés mais sans exiger la présence du président, du
vice-président et du secrétaire de l'Administration
régionale Kativik. C'était une disposition qui était, jusqu'à ce jour, en vigueur, et
l'objet de la modification fait en sorte que dorénavant seul le secrétaire
de l'Administration régionale devra être
présent au lieu où se tiennent les séances du conseil, le président et le vice-président
ainsi que les autres membres du conseil pouvant être présents à distance également et participer, bien sûr, par des
moyens de communication reconnus.
Une dernière disposition, M. le Président,
consiste en la prolongation de l'entente
intermunicipale de servicerelativement
à un service de sécurité incendie entre les villes de Chambly et les villes de
Carignan. L'entente de service, qui permet
aux deux municipalités de collaborer en matière de protection incendie, prendra fin incessamment, et les négociationsétaient en cours entre les deux
municipalités. Mais, comme il n'y a pas présentement encore de garantie à l'effet que les deux municipalités vont
arriver à une entente, le gouvernement du Québec, notamment le ministère des
Affaires municipales, considère important de prévoir une disposition à l'effet que, d'ici la période prévue où la nouvelle caserne d'incendie de la ville de Carignan serait prête,
d'ici là, on inclut, dans le projet
de loi, une disposition qui fait en sorte que l'entente intermunicipale actuelle
continuera à s'appliquer selon les règles qui sont prévues
à l'entente existante jusqu'à ce qu'il y ait
un service satisfaisant qui soit en place pour assurer les citoyens et les
citoyennes de Carignan de bénéficier d'un service de protection incendie
adéquat.
En
conclusion, M. le Président, un tour d'horizon des mesures du projet de loi n° 64 a fait vraiment l'objet d'une étude très détaillée de la
part des membres de la Commission de l'aménagement du territoire. Les
discussions ont été très intéressantes, très
structurantes. Je remercie les collègues qui y ont participé, ça a été une commission
très positive. Un bon climat y a régné, des échanges qui ont été très
positifs. Ça nous a permis de bonifier certains éléments qui étaient initialement prévus dans le projet de loi. Donc, un travail remarquable fait par l'ensemble des membres. Des dispositions,qui sont également très importantes,
vont voir le jour si l'Assemblée
nationale consent à l'adoption du projet de loi. C'est ce que je souhaite.Parce que c'est un peu une tradition,chaque année,
avant la fin de la session de l'été et la fin de la session de décembre, généralement, le gouvernement adopte un projet de loi sous forme de
bill omnibus, notamment au
niveau du monde municipal,
afin, comme je le disais d'entrée de jeu, de simplifier la tâche et le travail
très ardu de l'ensemble des élus et des gestionnaires municipaux. Merci,
M. le Président.
• (15 h 50) •
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Merci à vous, M. le ministre. Je
cède la parole maintenant à M. le député de Lotbinière-Frontenac.
M. Laurent Lessard
M.
Lessard : Merci, M.
le Président. Donc, à mon tour d'intervenir sur la prise en considération du
projet de loi n° 64 modifiant diverses
dispositions législatives concernant le domaine municipal, dont le ministre délégué aux Régions vient de faire la présentation des
différents items, qui regroupe une dizaine de mesures ou de
modifications à sept ou huit lois
principalement, autant la Charte de la Ville de Montréal, la Loi sur les cités
et villes, le Code municipal, la Loi
sur les compétences municipales, la Loi sur la fiscalité municipale, la Loi sur
la Société d'habitation du Québec et la Loi sur les villages nordiques
et l'Administration régionale Kativik.
Je pense
qu'il a fait une bonne illustration des différentes problématiques rencontrées
par des organisations qui, tout au long de l'année,
vont tester des éléments de la loi.Et parfois il faut faire des adaptations, comme,
exemple, l'entente de la ville de
Montréal avec ses cols bleus qui permet de créer un fonds de stabilisation.
Donc, on vient modifier la loi et les lois…
autant sa charte que les lois sur les affaires municipales, donc la Loi sur les
cités et villes et le Code municipal. Pour les autres municipalités, on confère le même
droit aux autres de constituer une réserve comme a pu le faire la ville
de Montréal, donc ce qui est vrai pour Montréal sera vrai aussi pour les autres
municipalités.
Quant aux
lois sur la fiscalité, là, pour les voies ferrées, je pense que là-dedans c'est
plutôt lors de l'application qu'on a
découvert qu'il y avait une disparité par rapport à l'assiette qu'on voulait
taxer et l'assiette qui se voyait diluée si on considérait tout le territoire, incluant ses lacs et rivières. Alors
donc, il y avait un facteur de dilution trop important, pour utiliser un
jeu de mots. Alors donc, il vient faire des correctifs.
Autant à la Loi
sur la Société d'habitation du Québec, qui n'est pas un correctif mineur. C'est
plutôt une désignation d'une personne en
autorité, donc. Parce qu'on le sait qu'avec
les conventions le gouvernement attribue des places, subventionne, donc,
la construction de logements sociaux et communautaires, et, à quelque part,
on doit leur rembourser un certain montant,
et donc il y a un fonds qui est créé, une personne désignée à administrer ces
fonds-là. Et notre collègue parlait
de 300 millions de dollars,alors c'est beaucoup,ça sera pour la construction autant de
logements neufs que refinancement de bâtisses
existantes,alors quand on pense qu'il
en coûte entre 200 et 241 millions par année
pour construire 3 000 unités.C'est
un fonds qui va s'accumuler sur un horizon de 10 ans.
D'ailleurs,
il y a déjà des sommes dédiées non affectées encore, parce que, la constitution
de l'organisme qu'est le fonds
communautaire, qui est donc une coopérative d'économie sociale qui va
administrer ces fonds-là sur un conseil d'administration représentatif,
il n'est pas nommé dans le projet de loi. Mais, en parlant de personne désignée, pour l'instant c'est cette personne-là qui sera désignée.
Éventuellement, après l'adoption de lois, le gouvernement nous a dit qu'il allait se réserver, donc, le fait de
réévaluer périodiquement la satisfaction, donc, de la gestion qui sera faite
par le fonds communautaire. Alors
donc, ça, c'est vraiment important. C'est une avancée — dont je me souviens, on y
avait travaillé — là-dessus.
Les autres,
c'est des modalités, vous avez vu, comme pour communiquer à distance, la
présence ou non lorsqu'on est sur un immense territoire. Il faut que nos
lois s'adaptent. C'en est une, adaptation d'une loi pour tenir compte d'une réalité, que…Pour tenir une réunion d'un conseil exécutif
sur l'immense territoire de l'Administration régionale Kativik, alors,
parfois,le
gros bon sens commande aussi, parfois, que les technologies, Skype, le téléphone, etc.,
donc, puissent être mises à la disposition pour tenir lieu d'une réunion.
Alors, il y a un minimum quand même de présencesde personnes. Alors, ça, c'est dans l'ordre
du gros bon sens. Probablement que, dans le
rapport annuel, l'année prochaine, du
ministre des Affaires municipales, concernant l'adaptation, la modulation
autant des programmes que des lois, c'en est une. Alors, ça va dans le
même sens que d'autres lois qu'on a passées pour les commissions scolaires,
donc, de la Côte-Nord, etc.
Je ne
reviendrai pas sur les autres dispositions sur les compétences. Peut-être celle
à la Loi sur les compétences,sur la possibilité… Maintenant, on donne le pouvoir
de construire, d'ériger et d'exploiter un barrage. Ça va dans le sens des minicentrales. Alors donc, jusqu'à maintenant,
ils n'avaient pas ce pouvoir-là, ils pouvaient donc intervenir, mais ils
ne pouvaient pas
posséder, exploiter.Alors donc… pas dans
le sens des forces hydrauliques, ça, la loi le permettait déjà, mais à
toute autre fin de loisir que le ministre est venu préciser. Donc, je trouvais
ça intéressant, là, de donner ce pouvoir-là.
Ce qui a
retenu l'attention tout au long du traitement des 13, 14 articles que le
ministre a déposés, c'est celui-là principalement,
l'article 11, qui vient donner à une municipalité un pouvoir d'emprunter pour venir, je dirais,
colmater un impact suite à la
non-reconduction du pacte fiscal... en fait, la reconduction sans ajustement.
Donc, le pacte fiscal a été prolongé, mais on n'a pas tenu compte de
l'impact de l'harmonisation des taxes, de la TVQ particulièrement. Tout le
monde sait que les municipalités sont remboursées à 100 % de la TPS, mais
la TVQ, donc, c'était un règlement. Les municipalités se voient rembourser
62,8 %, 62,8 % de la taxe de vente du Québec.
Sauf que,
dans l'harmonisation dans l'année, on voit bien que le gouvernement reçoit
2 milliards de dollars, mais il ne
va pas affecter une partie de cette somme-là pour compenser l'impact dans
l'année. Alors, les municipalités ont bien reconnu qu'il n'y a pas de problème à payer. J'obtiens le remboursement
de ma taxe de vente du Québec du même montant, donc, que j'ai payé. Alors, il y avait, avant, une espèce de moyenne,
une formule plus générale qui permettait d'avoirdes remboursements qui parfois pouvaient varier à la hausse ou à
la baisse, dépendamment du montant de taxe
qu'on avait payé. C'est une formule générale.
Alors là, on va passer vraiment de : ce que
je paie, c'est ça qu'ils me remboursent. Mais ils l'ont appris le 13 septembre
dernier, puis, honnêtement, plusieurs
cherchent des montants assez importants. Je pense que le ministre a
eu... par transparence, a su déposer la
liste de l'ensemble des 1 100 municipalités pour lesquelles la plupart ont
des impacts, et des impacts… je ne sais pas si je dirais négatifs, mais
de manque à gagner en liquidités,
certainement, pour l'année.
Alors, le
ministre avait dit... le ministre des Affaires municipales, à ce moment-là, en
répondant à la question de l'opposition, dit… Au commencement, il
disait : Il n'y a pas d'impact;après
ça, juste avant le congrès de la Fédération québécoise des municipalités, par la suite, a dit : Oui, bien là,
peut-être qu'il y aurait des impacts, et, nos estimés, ça sera de
l'ordre de 130 millions. Alors, le ministre a eu l'occasion d'expliquer,
lors de la commission parlementaire, de
l'étude article par article, où il prenait son 130 millions, qui est un estimé.
Je pense que c'est là aussi qu'on a compris que
l'Union des municipalités du Québec parlait d'un manque à gagner de
236 millions. Le ministre a dit : 130 millions. Alors, est-ce
que l'Union des municipalités du Québec a surestimé le manque à gagner? Et
est-ce que le ministre, qui travaille sur des chiffres aussi de l'année passée,
a sous-estimé? Alors, le réel, on le verra
dans le prochain budget de chacune des municipalités, lorsqu'on aura cumulé...
lorsque le gouvernement aura décrété quels
sont les montants à être versés à chacun. Donc, il faudra attendre l'étape des
budgets. Honnêtement, en quelque part, il y a des municipalités qui se cassent
un peu plus la tête que d'autres.
Dans
les chiffres que le ministre présentait, sur 130 millions, la ville de
Thetford — on a
pris cet exemple-là parce que c'est
la ville principale — donc
moi, chez nous, dans le comté de Frontenac, secteur de
Frontenac, alors les chiffres… semblait
chercher autour d'un peu plus de 500 000 $, 0,05 $ du 100 $
d'évaluation, donc qui peut quand même être un montant substantiel, si on sait que les taxes
ne sont pas montées plus qu'entre 2 % et
5 % dans les dernières années, alors qu'ils ont fait des montants... des investissements significatifs, dont
l'eau potable, un dossier de 75 millions de dollars. Alors donc...
Et, quand on parle avec la ville de Thetford, ils avaient l'air à chercher
plutôt de l'ordre de 800 000 $. Alors, c'est-u 561 000 $ ou 800 000 $? C'est
là que je pense qu'on peut voir la différence, peut-être, d'appréciation du
manque à gagner entre ce que l'Union des municipalités du Québec
présente et ce que présente le gouvernement. Alors, le vrai test, ce sera
celui-là.
• (16 heures) •
La
mesure vient dire… Parce que le gouvernement a
reconnu qu'il y aura un impact. Au
commencement, il disait : Bien,
vous avez beau... vous pouvez couper dans vos
dépenses; 0,05 $, là, pour d'aucuns, puis il y en a que c'est plus
que ça. Ils ont dit : C'est peut-être
un peu gros, couper dans les dépenses de 5 %... de 0,05 $ du
100 $. Bien, ils ont dit : Vous pourrez toujours prendre vos surplus puis venir les affecter. Puis, s'il
en manque, parce qu'on peut toujours emprunter sur ses propres réserves, le gouvernement prévoit que
tu pourras faire un règlement d'emprunt sur un maximum de durée de 10 ans pour venir affecter, sur une période de
quatre budgets consécutifs, là, des montants dégressifs équivalents à
50 % du montant de la compensation de 2014, 37,5 % en 2015, donc qui
vient un peu diminuer l'impact à chaque année;
mais, à quelque part, le ministre a confirmé que
c'est sous régime d'emprunt.
Donc,
les Québécois payeurs de taxes, là, paient actuellement les taxes scolaires.
Donc, le 200 millions que le gouvernement
a envoyé dans les commissions scolaires, qui s'est répercuté sur le compte de
taxe scolaire… Le même payeur de
taxes, qui a payé des taxes scolaires, qui a vu des augmentations de 25 %,
là, se voit avec la facture du 236 ou du
130, là, puis là il dit : Je vais encore payer. Alors, la municipalité
dit : Bien, je vais essayer de te le faire passer par morceaux. Tu vas peut-être moins t'en rendre
compte à coup de… en diminuant annuellement sur quatre ans. Mais, en fin
de compte, là, il va l'avoir payé pareil. Alors, si j'ai une augmentation
quelque part, il va l'avoir.
Donc,
ce qu'on disait, c'est… On a voté pour, cette mesure-là. On dit : L'outil
qui est donné aux municipalités, on va leur laisser, mais on pense que
ce n'était pas le bon forum pour le faire. On pense que, dans les négociations
du pacte fiscal, là… J'ai vu les deux maires, de Montréal puis de Québec, en
réunion hier puis les rencontres de l'UMQ cette semaine; ce qu'ils
privilégiaient, c'est un règlement dans le pacte fiscal. Parfois, on permet de
neutraliser un aspect; parfois, on permet d'augmenter un champ de revenu, comme
les redevances, comme la croissance du produit intérieur brut, soit par leur
action, soit par l'action du gouvernement, donc un partage. Alors donc, ce
n'est pas le chemin qui a été proposé. Alors
donc, on le voit, c'est une perte nette, sèche, directement aux municipalités.
Alors donc, on comprend que la mesure
est correcte, quand on la lit puis qu'on l'adopte. C'est un outil de plus, mais
nécessairement on peut conclure que c'est un
fardeau additionnel pour nos municipalités. Il y aura des impacts. Alors,
comment les maires vont se débrouiller avec ça? Plusieurs nous ont dit
qu'ils vont avoir de la difficulté dans l'année. Alors, je pense que la piste d'atterrissage puis le fait qu'il n'y a pas
de pacte fiscal renouvelé, en tenant compte de cette mesure-là, fait en
sorte qu'on va encore sortir notre chéquier pour la prochaine année.
Alors,
je pense qu'on a fait quand même du bon travail dans les circonstances. C'est
vrai qu'à cette période-ci de l'année, la dernière semaine de la session
parlementaire, il y a toujours le projet de loi omnibus. Il est, cette année, minibus parce qu'il y a 14 articles à peu près.
Alors, il n'est pas pesant. Je pense que les municipalités se sont
retenues. C'est une année électorale. Donc,
il y a eu des élections pour toutes les municipalités du Québec en même temps.
Alors, probablement que les demandes de modifications ne sont pas arrivées.
Mais, pour sûr qu'ils en ont demandé. Je pense qu'on a fait ensemble la bonne
chose pour les municipalités.
Évidemment,
ça se terminera, M. le Président, par nécessairement les lois privées. Il
restera, cette semaine, quelques lois privées : donc, des
municipalités qui demandent une modification particulière tenant compte d'une
adaptation souvent très, très locale, là,
pour une compétence qu'ils n'ont pas ou pour confirmer quelque chose qu'ils
faisaient depuis longtemps et dont la compétence n'avait peut-être pas
été attribuée. Donc, on verra à l'usage.
Alors, je termine
là-dessus, et puis on va voter pour la prise en considération du rapport, ce
qui nous amènera à l'adoption finale, là, pour faire en sorte que ces
dispositions entrent en vigueur. Merci, M. le Président.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le député
de Lotbinière-Frontenac. Y a-t-il d'autres interventions? Oui? Alors, M.
le député de Côte-du-Sud.
M. Norbert Morin
M.
Morin : Merci, M. le Président. Moi aussi, je tenais à
intervenir sur quelques articles du projet de loi n° 64, Loi
modifiant diverses dispositions législatives concernant le domaine municipal,
qui m'ont particulièrement interpellé
puisqu'ils viennent améliorer et surtout clarifier la gestion de nos
municipalités. Je n'irai pas aussi en profondeur, vous allez le
constater, que le ministre et le porte-parole de l'opposition, mais je vais
vous donner mes perceptions.
Je
vais commencer par l'article 4, sur les compétences municipales, où est inséré
l'alinéa 95.1, qui vient clarifier les possibilités pour une «municipalité
locale [puisse], aux fins de l'exercice de l'une ou l'autre de ses compétences,
posséder un barrage et l'exploiter». Le législateur vient ici confirmer que,
malgré la responsabilité de la municipalité régionale
de comté de gérer les cours d'eau, il permet à la municipalité locale de
posséder un barrage et de l'exploiter.
Avant
l'explication de la loi, j'avais un petit peu de misère à comprendre le
pourquoi de cet article. Parce que le conseil municipal de
Saint-François-de-la-Rivière-du-Sud, dont j'étais conseiller il y a 25 ans, on
a acheté un barrage sur la rivière Morigeau et on l'a exploité parce que le
propriétaire l'exploitait mal. Puis on a fait un beau parc pour la famille.
Mais là, j'ai compris que cela venait à la suite que la MRC a eu la gestion des
cours d'eau et là j'ai compris.
Donc,
M. le Président, je m'en vais vers l'article 7, sur la Société d'habitation du
Québec. Notre porte-parole, le député
de Lotbinière-Frontenac, a longuement élaboré sur les modalités de cet article.
Son questionnement a suscité certaines interrogations, mais enfin
accepté l'article tel que rédigé. Et le porte-parole vient de nous en parler
plus longuement.
Pour ma part, j'en ai profité pour passer un
message à notre ministre délégué aux Régions à l'effet que les modalités de la
Société d'habitation du Québec devront être revues si l'on veut vraiment que
nos municipalités en région puissent
survivre au vieillissement de la population en offrant plus de services à leurs
aînés et que ceux-ci demeurent dans leur
milieu de vie. Vous savez, M. le Président, pour élaborer un projet
d'habitation pour nos personnes âgées en région, il faut la
participation du milieu en fonction du coût de réalisation du projet. Comme les
coûts ont beaucoup augmenté — le prix des maisons a vraiment triplé — il
devient quasiment impossible pour le milieu concerné de recueillir l'argent
requis pour réaliser leurs projets. Le ministre des Régions, qui vient d'une
région, qui est député de Gaspé, d'une région qui a bien besoin, m'a semblé
très favorable à ma demande.
Maintenant,
l'article 9, qui touche les villages nordiques et l'Administration régionale Kativik. Par deux reprises, je me suis rendu, en commission
parlementaire, dans ce beau pays qu'est le Nord, immense pays. Il va de soi que
la technologie puisse faciliter les communications et la prise de décision. Les
problèmes rencontrés par les impressionnantes distances entre les villages et les autres conditions pouvant amener les
personnes à ne pas être présentes sont maintenant résolus par les vidéoconférences et autres moyens
de communication, à laquelle on se sert en commission parlementaire depuis quelques années.
M. le
Président, j'arrive aux dispositions diverses et finales. L'article 11
vient clarifier la procédure de compensationpour les municipalités dans l'annexe II.1.1 du Règlement de la taxe de
vente du Québec. Mon collègue porte-parole, le député de Lotbinière-Frontenac, en a parlé abondamment, l'exercice de
compréhension de cet article a été assez pénible. Il nous a fallu
décortiquer le processus à plusieurs reprises avec l'aide de quelques
fonctionnaires pour enfin avoir le sentiment de bien saisir; je dis bien «le
sentiment».
Pour ma part, mon questionnement supplémentaire
a porté sur le paragraphe de ce même article, qui se lit comme suit, mais je vais vous le résumer au lieu
de le lire. C'est que le règlement doit indiquer le montant et la
provenance des deniers empruntés, au sujet
de l'emprunt, sur un terme maximal de 10 ans, comme le porte-parole en a parlé.
Mais, à ma connaissance, une municipalité
pouvait procéder ainsi avant le projet de loi. Une municipalité veut s'acheter
un camion, une charrue, peut aller sur sa réserve de fonds de roulement.
Mais la différence, c'est que le projet de loi amène sur 10 ans, et, pour les municipalités… j'avais envie
de dire : Nous, les municipalités. C'est, hein, le 30 ans de vie
municipale qui m'a amené à ça. On a
cinq ans pour remettre le fonds, on a cinq ans pour rembourser le fonds de
roulement. Donc, en somme, l'introduction
de cette mesure d'emprunt, mesure qui a été introduite, rappelons-le, pour
pallier au manque à gagner dû à une modification de la formule de
remboursement de la TVQ aux municipalités, comme l'a dit, encore une fois, le
député de Lotbinière, qui a un effet néfaste sur les finances de nos
municipalités...
En terminant,
je voudrais dire précisément que
cette étude de projet de loi en commission
parlementaire fut des plus
productives et surtout très agréable, compte tenu de l'attitude du ministre
responsable des Régions, député de Gaspé, et aussi une courte intervention, sur l'article
11, du ministre des Transports, le ministre des municipalités. En
fin de compte, on a eu une session très agréable, une bonne écoute. Et je voudrais
remercier aussi la présidente, la députée de Champlain, qui a fait un
beau travail, avec conciliation, et, quand il y a de l'ambiance dans une
commission, c'est toujours plus facile pour la présidente. Souvent, je suis
un président suppléant, je sais parfois que ce n'est pas toujours facile
de... Mais là la présidente, la députée de Champlain, était très heureuse, et
moi-même, et je remercie tout ce beau monde. Merci, M. le député ministre des
Régions, ce fut très agréable de travailler sur ce projet de loi qui, en somme,
facilite la gestion de nos municipalités. Merci.
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, merci à vous, M. le député de Côte-du-Sud. Y
a-t-il d'autres interventions?
Sinon, le
rapport de la Commission de
l'aménagement du territoire portant
sur le projet de loi n° 64, Loi
modifiant diverses dispositions législatives concernant le domaine municipal,
est-il adopté?
Une voix : ...
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Suspension avant l'adoption? Alors, je vais... De consentement?
Une voix : ...
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Je suspends les travaux quelques instants.
(Suspension de la séance à 16 h 10)
(Reprise à 16 h
11)
Le
Vice-Président (M. Ouimet) : Alors, l'Assemblée poursuit ses travaux. Juste avant de passer au
vote, j'avais vérifié s'il y avait d'autres intervenants, il n'y en
avait pas. Mais je crois qu'il y a consentement pour permettre une dernière
intervention au collègue le député de Mégantic. C'est bien cela?
Des voix : Consentement.
Le Vice-Président (M.
Ouimet) : Consentement. M. le député de Mégantic.
M. Ghislain Bolduc
M.
Bolduc
(Mégantic) : Merci, M. le Président. Nous sommes ici pour la considération du projet de loi n° 64 sur... Loi
modifiant diverses dispositions législatives concernant le domaine municipal. Ce projet
de loi là contient une série
de dispositions très variées, en fait, qui ont pour objectif de faciliter finalement
l'opération des municipalités au Québec et qui disposent de plusieurs éléments
variables que moi, je considère, comment je dirais, et pertinents et très intéressants, parce qu'il y a une complexité, à
l'intérieur de ces règles-là, qui... ça vaut la peine, je pense, de les
regarder un petit peu plus profondément.
On parle des fonds de stabilisation pour les
retraites dans les régimes municipaux. Je crois que ça, ça va amener à l'intérieur… si on parle des régimes de
retraite dans les municipalités du Québec, qui est un sujet d'actualité
et très... que je qualifierais de chaud…
constitue quelque chose, je pense, qui va amener encore là des éléments
significatifs pour aider les municipalités
ou du moins, entre-temps, qu'on arrive à des solutions permanentes de
constituer des fonds qui vont permettre de créer des coussins et des
supports pour lesdites municipalités. Et on sait qu'il y en a quand même un
nombre significatif au Québec qui disposent de déficits actuariels et qui vont
devoir agir sur ce sujet-là.
Ensuite, il y
a un autre segment de la loi qui parle des barrages et des ouvrages pour leur
permettre de les construire, de les
acquérir et de les exploiter. Donc, on donne finalement aux municipalités ce
pouvoir d'opérer les barrages, et il y a, à l'intérieur de la loi, une quantité considérable de barrages. Si je me
souviens bien, c'est quelque chose comme 823 barrages. Je ne me retrouve plus dans mes notes, mais...
puis il y a, je pense, 80 barrages orphelins qui ne sont pas sous la
gestion du service hydrique au Québec. Donc,
je crois que cet élément-là, ici, va nous permettre de régler une série de
problèmes techniques qui sont, je dirais, de
l'ordre du jour encore là, et je pense que ça va nous aider à faire avancer nos
municipalités.
Ensuite, on a aussi un autre segment qui va
modifier la Loi sur la fiscalité municipale et qui va tenir lieu des paiements
de compensation tenant lieu de taxe à la suite d'une modification d'un rôle
d'évaluation, et ça modifie, en fait, des taxes en fonction des valeurs des
terrains adjacents. On parle ici, par exemple, en référence, les tracés ou les propriétés foncières des voies ferrées, et la
valeur foncière de ces tronçons de terrain là sera basée sur finalement la
valeur des terrains adjacents, parce qu'il est toujours difficile, à travers le
parcours... Il est facile d'imaginer que, dans une municipalité où un tronçon ferroviaire fait une grande partie du terrain
et qu'une partie de ce tronçon-là serait, par exemple, à proximité d'un lac ou d'une rivière achalandée,
la valeur foncière de ces terrains-là est très, très différente de celle
qu'elle sera à quelques kilomètres plus loin, dans une situation de trécarré
qui est pratiquement inaccessible, je dirais, à la population. Donc, je pense que
ça, ici, ça amène une réalité foncière qui va être beaucoup
plus facile à gérer pour l'ensemble des
valeurs foncières municipales. Donc, ça représente un outil de qualité
additionnel qui va nous permettre, si l'on veut, de pouvoir se donner un
outil efficace et fonctionnel.
Un prochain
élément, c'est celui qui modifie la Loi sur la Société d'habitation du Québec,
où un fonds de près de 300 millions est là et qui va permettre
d'établir des nouvelles règles pour les contributions prévues par les
différents programmes de la société.
Donc, à travers les différents programmes, on va pouvoir appliquer des… faire
des applications beaucoup plus fonctionnelles et s'assurer que les
situations sont faites de la façon la plus pratique possible encore là.
Ensuite, nous
avons une autre section qui s'adresse à l'Administration régionale Kativik,
qui, elle, va retrouver des particularités intéressantes qui, pour moi,
là, vont peut-être avoir des répercussions, si on veut, au niveau du Québec, parce que
ça va permettre à certains conseillers ou à des gens d'administration municipale de pouvoir participer à distance aux
réunions et d'être considérés comme partie prenante, donc d'être présents sous
les conditions qui nous sont énumérées ici.
Et moi, je sais que, dans mon expérience passée, on a déjà eu des débats quant
à ce type d'application là, parce qu'on avait, par exemple, des conseillers ou
des membres qui auraient dû être présents, qui ne pouvaient s'y rendre
soit pour des raisons de santé ou des raisons fonctionnelles — tempête
de neige, etc. — et
ce type de règlement là pourrait facilement s'encastrer dans une nouvelle
procédure municipale et permettre un meilleur fonctionnement démocratique dans
nos municipalités.
Donc, le
projet de loi Kativik permet, dans le Nord-du-Québec, de mettre en application
ce type d'opération là, en tenant
lieu… en tenant en compte les nouvelles communications, les nouvelles façons
électroniques de faire les choses. Donc,
c'est très intéressant de le voir, et je crois que l'application devrait être
surveillée, parce qu'on pourra peut-être, dans un futur certain,
considérer une nouvelle façon d'agir dans certains cas.
Et finalement la dernière section de ce projet
de loi là est d'autoriser temporairement les municipalités à emprunter, à certaines conditions, une partie des
sommes liées au processus de remboursement de la taxe provinciale — la
TVQ; donc, ce qu'on a assisté dans le passé, qui est une importante situation
où on subventionnait les municipalités du
Québec avec un taux d'approximativement 62 % de la TVQ, qui était
distribué sur la moyenne d'investissement des municipalités au Québec. Donc, les municipalités avaient un retour de
taxe qui était basé sur une moyenne provinciale, si l'on veut, tandis que la nouvelle loi maintenant
va se faire sur réception de facture. Donc, ça va créer une différence
fiscale significative pour beaucoup de municipalités qui, dans le passé… C'est
parce que, si on considère une somme de 470 millions,
à 62 % de la taxe, on peut s'apercevoir qu'il y avait des investissements,
par exemple dans les municipalités, de 7, 8 milliards de dollars qui,
finalement, recréaient des retombées financières significatives dans les
coffres des municipalités et, dans beaucoup de ces cas-là, l'argent… ou la TVQ
qui était retournée servait dans les opérations budgétaires de comptes
courants.
Donc, les
nouvelles dispositions du projet de loi changent la façon de faire où l'argent
va servir directement dans les projets,
et cette disposition-là va permettre aussi aux municipalités de faire des
emprunts, dans les quatre prochaines années, avec des taux prédéterminés de 50 %, 37 %, 25 % et
12 %, afin de pouvoir emprunter les sommes nécessaires pour pallier
à la différence de revenus entre la méthode précédente et
la nouvelle méthode. Donc, il s'agit ici d'une nouvelle façon de faire, et ça
va permettre aux municipalités de faire une planification financière sur
l'ensemble de leur budget au niveau municipal.
Quand on regarde l'ensemble des municipalités, il est clair que les municipalités qui ont investi très lourdement dans le
passé vont avoir une nouvelle façon de faire, parce que la disposition des
revenus, au lieu de se faire sur une moyenne, va se faire sur les sommes
effectivement dépensées et que l'allocation du retour de la TVQ ne se fera plus
dans les dépenses générales, mais sur les projets d'immobilisations.
Donc ceci
constitue un peu l'ensemble des variables que contient le projet de loi. Je crois qu'il est clair que nous sommes favorables à ce projet
de loi là, parce qu'il constitue une amélioration positive de l'ensemble de la législature
municipale. Et nous sommes très heureux d'avoir participé à ce projet-là, qui a
eu quand même quelques petits changements.
Et ça fera un beau sapin de Noël avec des boules pour l'ensemble de nos
municipalités du Québec. Merci.
• (16 h 20) •
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Très bien. Alors, merci à vous, M. le député de Mégantic.
Mise aux voix du rapport
Donc, le
rapport de la Commission de l'aménagement du territoire portant sur le projet
de loi n° 64, Loi modifiant diverses dispositions législatives
concernant le domaine municipal, est-il adopté?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Adopté. Pour la suite des choses, M. le leader adjoint du gouvernement.
Ajournement
M.
Traversy : Merci, M. le Président. Alors, j'aimerais, conformément à l'article 105 de notre règlement,
faire motion pour ajourner nos travaux à mercredi le 4 décembre 2013, à
9 h 45.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Cette motion est-elle adoptée?
Des voix : Adopté.
Le Vice-Président (M. Ouimet) :
Adopté.
En
conséquence, nous ajournons nos travaux au mercredi 4 décembre 2013, à
9 h 45. Merci. Bonne fin de journée.
(Fin de la séance à 16 h 22)