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(Quatorze heures quinze minutes)
M. Richard (président): A l'ordre, mesdames et
messieurs!
Affaires courantes.
Déclarations ministérielles.
Dépôt de documents.
M. le ministre d'Etat au développement social.
DÉPÔT DE DOCUMENTS
Normes et critères d'emplois
communautaires
M. Marois: M. le Président, dans le prolongement de la
réponse que je donnais la semaine dernière à une question
qui m'était posée par le député de Laval et
conformément à l'engagement pris de déposer en Chambre les
normes et critères du programme d'emplois communautaires, je voudrais
déposer les documents pertinents.
Le Président: Documents déposés.
M. Levesque (Bonaventure): M. le Président...
Le Président: M. le chef de l'Opposition officielle.
Réfutation des allégations du
député des Iles-de-la-Madeleine
M. Levesque (Bonaventure): ... tel que promis, je désire
déposer une réfutation point par point des allégations du
député des Iles-de-la-Madeleine, allégations contenues
dans une allocution qu'elle prononçait à Bonaventure, le 14
novembre 1977.
Le Président: Document déposé.
Dépôt de rapports de commissions élues.
Dépôt de rapports du greffier en loi sur les projets de loi
privés.
Présentation de projets de loi au nom du gouvernement.
M. le leader parlementaire adjoint du gouvernement.
M. Charron: Article f), M. le Président.
Projet de loi no 80 Première lecture
Le Président: M. le ministre de l'Industrie et du Commerce
propose la première lecture du projet de loi no 80 qui est la Loi
constituant l'Institut national de la productivité.
M. le ministre de l'Industrie et du Commerce.
M. Rodrigue Tremblay
M. Tremblay: M. le Président, le présent projet de
loi pourvoit à la constitution et à l'organisation de l'Institut
national de productivité. L'institut est une corporation dont le
directeur et les neuf autres membres sont nommés par le gouvernement,
dont trois après consultation des organismes les plus
représentatifs du monde du travail et trois après consultation
des organismes les plus représentatifs du monde des affaires. Les
objectifs que doit poursuivre l'institut sont: a) de faire comprendre à
l'ensemble de la population l'importance de la productivité dans la vie
économique; b) de favoriser une plus grande coopération entre les
différents agents économiques; c) d'être une source
d'information en ce qui concerne les problèmes de productivité.
Le ministre de l'Industrie et du Commerce pourra, avec l'approbation du
gouvernement, émettre des directives portant sur les objectifs et
l'orientation de l'institut dans l'exécution des fonctions qui lui sont
confiées par la loi.
Le Président: Est-ce que cette motion de première
lecture sera adoptée?
Des Voix: Adopté.
Le Secrétaire adjoint: Première lecture de ce
projet de loi.
Le Président: Deuxième lecture à une
prochaine séance ou à une séance subséquente.
Présentation de projets de loi au nom des
députés.
Période de questions orales. M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
QUESTIONS ORALES DES DÉPUTÉS
Perquisition de la SQ aux locaux du PLQ et de
l'UN
M. Lalonde: M. le Président, ma question s'adresse au
ministre de la Justice qui était à son siège il y a
quelques instants. Le ministre de la Justice a déclaré ne pas
avoir été informé de la perquisition aux locaux du Parti
libéral du Québec et de l'Union Nationale et ce, en
réponse a des questions jeudi dernier. Le ministre s'est-il
assuré que personne à son cabinet personnel, ou au bureau des
sous-ministres n'était au courant de cette perquisition et peut-il nous
dire qui effectivement a pris la décision de procéder et de
demander un mandat de perquisition contre les partis d'Opposition?
Le Président: M. le ministre de la Justice. M.
Bédard: M. le Président, avec votre per-
mission, vous me permettrez, puisqu'on me l'a demandé à la
dernière période de questions, de faire le point sur l'ensemble
de ce dossier à la Société des alcools.
En juillet 1975, la Commission d'enquête sur le crime
organisé remettait au ministre de la Justice, un rapport qui n'a jamais
été rendu public, sur le système de patronage qui existait
à la RAQ et à la SAQ. Si la CECO avait poursuivi l'étude
de ce dossier, peut-être que cela aurait constitué un moyen plus
expéditif étant donné qu'on est à même de
constater jusqu'à quel point cette enquête peut durer longtemps.
Mais, selon mes informations, à la suite de discussions, semble-t-il, et
conformément à certaines opinions juridiques, le dossier fut
remis à la Sûreté du Québec pour enquête. Sans
me prononcer sur l'opportunité de cette décision, je constate
qu'elle a amené des délais considérables.
Depuis le début de l'enquête, les policiers de la
Sûreté du Québec ont effectué et je pense que
c'est important, M. le Président, de vous le mentionner, afin de bien
expliciter l'ampleur de cette enquête 185 saisies suite à
des perquisitions dans des entreprises fournissant des biens et services
à la Société des alcools et à l'ancienne
Régie des alcools. Ces perquisitions ont permis de démontrer que
ces entreprises ont effectivement contribué d'une façon
systématique aux partis politiques sur une période de dix ans,
1200 caisses de documents ont été saisies dont 800 ont
été retournées à leurs propriétaires
après analyse.
Le 28 novembre dernier, une autre étape de l'enquête
débutait. Elle a pour objectif de vérifier si les sommes
versées par ces entreprises ont effectivement été
encaissées par les partis politiques. Des perquisitions ont
été effectuées chez certaines compagnies de trusts qui
étaient fiduciaires des sommes versées aux partis politiques.
Des policiers ont, entre autres, découvert des lettres lors de
ces perquisitions au compte en fidéicommis. Ils ont, entre autres,
découvert des lettres de personnes en autorité au Parti
libéral, entre autres, datées du 15 et du 17 novembre 1976,
donnant instruction de détruire toute liste ou correspondance non
comptable. En d'autres mots, ils n'ont pu y découvrir que des montants
et des dates de dépôts sans identification autre que des
numéros.
Après avoir pris connaissance des documents trouvés dans
certains comptes de trusts les policiers ont logiquement conclu qu'il devait
exister au niveau des partis politiques des listes de souscripteurs avec un
code indiquant le montant des dons des compagnies mentionnées sur les
mandats de perquisition, soit celles traitant avec la RAQ ou la SAQ.
C'est ainsi que, le 30 novembre, les bureaux de Montréal de
l'Union Nationale et du Parti libéral furent perquisitionnés.
1500 documents furent saisis, dont 1200 leur seront remis après
autorisation du juge de paix, dont la liste de contributions de 1977. Je puis
les assurer qu'aucune copie des documents remis n'a été prise.
Chaque perquisition fut effectuée légalement dans le cadre d'une
enquête criminelle et couvre, comme les quelque 180 autres saisies, la
période de 1964 jusqu'à la date de l'émission du
mandat.
L'autorisation pour un agent de la paix de procéder à une
perquisition relève de l'autorité judiciaire.
Généralement, le procureur général n'a pas à
intervenir à moins de motifs sérieux, notamment pour
éviter des illégalités.
Cette saisie s'est déroulée et se déroule sous
contrôle judiciaire. Les objets saisis demeurent sous l'autorité
judiciaire. De plus, j'ai donné instruction que les informations
contenues dans les documents saisis ne soient pas acheminées à un
autre service de la Sûreté du Québec, de façon
à protéger les droits et intérêts politiques des
partis concernés. Je puis dire que l'enquête se poursuit et se
poursuivra normalement et légalement comme elle s'est poursuivie
jusqu'à présent.
Concernant une des questions du député de
Marguerite-Bourgeoys, je puis lui dire que j'étais informé, sans
en connaître la date exacte, qu'il était nécessaire que des
perquisitions soient effectuées dans des comptes en fidéicommis.
Cependant, et je redis ce que j'ai dit à la dernière
période de questions, je n'ai pas été informé des
perquisitions aux locaux des partis politiques avant qu'elles n'aient lieu.
Aucun membre de mon cabinet n'en a été informé. Cependant
un officier supérieur du ministère a été
informé de ces perquisitions alors qu'elles avaient lieu. Les
circonstances, notamment notre emploi du temps, ont fait que ces faits n'ont pu
être portés à ma connaissance personnelle par cet officier
supérieur du ministère. Je dois dire que même si j'en avais
été informé, je ne vois pas de motifs qui m'auraient
permis de dire aux policiers de ne pas exécuter ces mandats de
perquisition.
Le Président: M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: M. le Président, le ministre vient de dire que
les perquisitions, soit dans les compagnies de fiducie ou au siège des
partis politiques, étaient pour vérifier si les sommes avaient,
effectivement, été encaissées. Il s'agit des contributions
que le ministre avait mentionnées auparavant. Le ministre sait-il que
l'encaissement de chaque contribution peut se vérifier de par les
opérations bancaires simplement, sans qu'on soit obligé d'aller
saisir des livres dans d'autres endroits?
M. Bédard: M. le Président, je voudrais bien dire
ce que j'ai exprimé lors de la dernière période de
questions, à savoir que, pour moi, le contrôle des forces
policières consiste, pour le ministre de la Justice, à exercer
toute la surveillance nécessaire pour que les policiers oeuvrent dans la
légalité et avec efficacité.
Dans ce sens, je n'ai pas l'intention, comme ministre, de tripoter dans
les enquêtes policières. Pour répondre à votre
question, ce n'est pas au ministre de la Justice de définir la
stratégie d'une enquête policière, d'évaluer
l'à-propos de chaque geste posé. Agir autrement, ce serait
à mon sens, tout simplement, favoriser l'instauration d'une force
policière politique.
L'important, c'est que les policiers oeuvrent dans la
légalité et que tous les moyens qu'ils emploient pour faire leur
travail, pour faire leur devoir, constituent des moyens légaux. Depuis
le 16 novembre, depuis que je suis en titre, dans toutes les actions qui ont
été prises tant dans ce dossier que dans d'autres dossiers
d'enquête, une surveillance continuelle a été
exercée afin que ces actions policières se déroulent dans
la légalité. Dans le cas présent, les officiers de la
Sûreté du Québec et c'était leurdevoir
ont eu à expliciter ce qu'ils recherchaient au niveau du mandat. Ce
mandat a été révisé par des procureurs et a
été autorisé par le juge de paix. Je pense qu'à
partir de ce moment il n'y a absolument aucune...
M. Bellemare: M. le Président.
M. Bédard: ... indication que j'ai qui m'aurait permis
d'agir autrement.
M. Bellemare: Question supplémentaire, M. le
Président.
Le Président: M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: M. le Président, je pense que je vais
répéter ma question, parce que la seule raison, le seul motif que
le ministre a mentionné fut de dire que c'était pour
vérifier si les chèques avaient été effectivement
encaissés. D'ailleurs, je ne vois pas beaucoup d'autres raisons d'aller
perquisitionner dans les locaux d'un parti politique dans le cadre de
l'enquête actuelle. Est-ce que le ministre sait que l'encaissement d'une
contribution faite par chèque peut se vérifier de par les livres
bancaires du signataire du chèque? Lorsque le chèque est
encaissé, il revient à la personne dont il provient.
Le Président: M. le ministre de la Justice.
M. Bédard: Je comprends que cela peut être une
possibilité comme c'est une possibilité légale, celle
qu'ont employée les policiers de la Sûreté du Québec
d'effectuer une perquisition en bonne et due forme dans les comptes en
fidéicommis.
M. Lalonde: M. le Président, est-ce que le ministre se
rend compte, étant donné, non pas la possibilité, mais la
principale façon de vérifier l'encaissement, étant
donné cette manière sûre, cette meilleure preuve, que la
perquisition peut être un moyen exorbitant le ministre de la
Justice devrait s'en rendre compte qu'il pourrait rappeler à
l'ordre les autorités policières qui l'ont autorisée?
Le Président: M. le ministre de la Justice.
M. Bédard: Je tiens à vous dire que dans le
traitement de ce dossier, je n'ai pas à rappeler à l'ordre les
autorités policières. Elles ont agi dans la
légalité. Quant à l'émission du mandat et
vous le savez de perquisition, la Sûreté du Qué- bec
a exprimé qu'elle avait des motifs raisonnables d'aller perquisitionner
dans le compte en fidéicommis, tel que je vous l'ai dit tout à
l'heure. Ce mandat de perquisition a été révisé par
les procureurs et ces motifs raisonnables ont été
explicités devant le juge de paix qui a autorisé le mandat, comme
c'était son devoir de le faire.
Le Président: M. le leader parlementaire de l'Union
Nationale.
M. Bellemare: Question supplémentaire, M. le
Président, au ministre de la Justice. Est-ce que le ministre de la
Justice pourrait nous informer si en même temps qu'on a demandé un
mandat de perquisition pour le Parti libéral et l'Union Nationale, dans
le mandat de perquisition, dans le mandat qu'on a émis on a aussi inclus
le "P.Quiou", le parti qui est au pouvoir présentement, puisque cela
porte de 1964 à aujourd'hui?
M. Bédard: II semble très clair, tout le monde en a
la connaissance, que des perquisitions ont été, à ce jour,
faites aux locaux de l'Union Nationale et à ceux du Parti
libéral, de même que dans les comptes en fidéicommis. Les
perquisitions, je voudrais bien vous le faire remarquer, ne veulent pas dire
que le Parti libéral ou l'Union Nationale ont commis des crimes. Les
perquisitions signifient qu'il y a des motifs raisonnables et probables de
croire qu'un ou des actes criminels ont été commis, d'une part,
et que des documents relatifs à ces actes se trouvent dans des locaux
des partis politiques. J'ignore si la Sûreté du Québec a
l'intention de faire des saisies dans les locaux d'autres partis politiques,
entre autres le Parti québécois, ou le parti
créditiste...
Une Voix: II sera tard.
M. Bédard: Mais il est clair, selon la manière dont
la Sûreté du Québec a procédé
légalement, que, si elle n'en a pas fait, cela signifie, pour le moment,
au niveau de la Sûreté du Québec, qu'elle n'a pas
d'indication que des documents relatifs à des actes criminels s'y
trouvent. C'est la Sûreté du Québec qui a, justement,
à évaluer ces motifs raisonnables, à les faire
réviser par le procureur, ce qui a été fait, et à
les acheminer au niveau du juge de paix qui a accordé l'émission
de ces mandats.
Le Président: M. le leader parlementaire de l'Union
Nationale.
M. Bellemare: M. le Président, la réponse que m'a
faite le ministre de la Justice veut dire que le "P.Quiou" est par-dessus la
loi.
C'est une vengeance pure et simple que veut exercer le parti au pouvoir
contre l'Opposition. Vous ne nous ferez pas chanter!
M. le Président, ma question est celle-ci. Le ministre ne
pense-t-il pas que c'est du chantage pur et simple? Le mandat de perquisition
qui a été demandé n'aurait-il pas pu couvrir les trois
partis politiques au moins? Dans les circonstances, cela
n'aurait-il pas été plus juste et plus normal, si on
cherche des actes criminels, de faire partout la même chose, de ne pas
nous traiter comme des criminels, quel que soit le nom du parti? Il dit, dans
sa réponse, que c'est en vue de trouver des actes criminels. Pensez-vous
que dans l'Union Nationale, ou dans le Parti libéral, on peut être
accusé? Je demande au ministre pourquoi il n'a pas laissé... Je
comprends maintenant que chez le "P.Quiou" tout est disparu, il ne reste rien,
c'est sûr et certain. On a pris les précautions de faire
sauter...
Le Président: M. le leader parlementaire de l'Union
Nationale. M. le député de Johnson, s'il vous plaît, je
vous demande votre collaboration.
M. Bellemare: Bande d'hypocrites!
M. Bédard: M. le Président, c'est loin d'être
du chantage. Si le leader de l'Union Nationale ne veut pas le comprendre, c'est
son droit. C'est une opération policière qui a été
faite, du commencement à la fin, dans la légalité. C'est
cela. Dans la légalité.
M. Bellemare: Pas pour vous autres.
M. Bédard: J'ai justement dit tout à l'heure, de
manière qu'on ne s'en aille pas vers une police politique, que je
croyais que le devoir...
M. Lalonde: Vous ne vous en occupez pas, vous les laissez faire
ce qu'ils veulent!
M. Bédard: ... du ministre, s'il fallait prendre votre
raisonnement...
M. Bellemare: Vous lirez cet article.
Le Président: M. le député de
Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: Si vous êtes responsable, parlez en homme
responsable.
M. Bédard: Très bien. S'il fallait prendre le
raisonnement du député de Marguerite-Bourgeoys, ou du leader de
l'Union Nationale à l'effet que le ministre de la Justice devait
légalement autoriser personnellement l'émission de ces mandats,
ceci nous amènerait à la réflexion suivante, à
savoir si des perquisitions policières n'ont pas été
faites dans le passé, avant les élections du 15 novembre 1976, ce
serait parce qu'ils ont eu des ordres de ne pas faire ces perquisitions.
Et je vous dis...
M. Lalonde: Question de privilège, M. le
Président.
M. Bédard: Je crois que ce n'est pas la manière de
raisonner le dossier.
M. Lalonde: Question de privilège, M. le
Président.
Le Président: M. le ministre de la Justice, je
m'excuse.
M. le député de Marguerite-Bourgeoys.
M. Lalonde: M. le Président, avec sa fourberie et son
caractère sournois habituels, le ministre de la Justice a réussi
à noyer le poisson en laissant penser que, jusqu'au 15 novembre 1976, la
Sûreté du Québec avait les instructions de ne pas faire de
perquisitions dans le Parti libéral, en particulier. A titre de
Solliciteur général, dans le temps, je dis de mon siège
que jamais de telles instructions n'ont été données.
Premièrement...
M. Bédard: Question de privilège.
M. Lalonde: Je n'ai pas terminé ma question de
privilège.
M. Bédard: Ce n'est pas cela que j'ai dit.
M. Lalonde: C'est cela que, sournoisement, il a laissé
entendre, M. le Président.
M. Bédard: Non, vous n'avez pas écouté, je
voulais...
M. Lalonde: Et je le mets au défi, comme ministre de la
Justice, actuellement, de dire que l'enquête n'a pas été
faite correctement jusqu'au 15 novembre 1976. Je le mets au défi de le
dire, alors qu'il me demandait, et j'étais assis juste en arrière
de ce siège qu'il occupe actuellement, de mettre fin à
l'enquête dans les semaines suivantes. Cela fait un an que cela dure
depuis ce temps-là.
M. Bédard: Question de privilège, M. le
Président.
Le Président: M. le ministre de la Justice. M.
Bédard: Je n'ai jamais dit que des ordres...
M. Lalonde: Ce qui est dangereux c'est ce que vous ne dites
pas.
M. Bédard: Je vous ai laissé faire votre question
de privilège, laissez-moi faire la mienne. Je ne vous ai jamais dit
qu'il y avait eu des ordres de la part de ceux qui m'ont
précédé avant le 15 novembre voulant que ces perquisitions
ne soient pas faites. Je n'ai jamais dit cela. Au contraire, j'ai dit: Si on
commençait à raisonner en disant que des perquisitions comme
celles-là doivent être obligatoirement autorisées par le
ministre de la Justice en personne, on en viendrait à l'absurde ou on en
viendrait à la conclusion que si elles n'ont pas été
faites dans le passé, c'est parce qu'elles n'ont pas été
autorisées. J'ai ajouté que ce n'était pas ma
manière de raisonner les choses. C'est cela que j'ai dit.
Non seulement je n'ai pas porté d'accusations, mais j'ai dit
exactement quelle était la manière de prendre les choses. Je
pense que, lorsque le député de Marguerite-Bourgeoys se permet de
parler de fourberie ou de sournoiserie, c'est qu'il
avait tout simplement l'intention de faire un petit show et qu'il n'a
pas écouté jusqu'à la dernière minute ce que j'ai
dit concernant ce point, au contraire.
Le Président: M. le député de
Verchères.
M. Charbonneau: Une question additionnelle, M. le
Président, au ministre de la Justice, pour revenir, je pense, à
l'objet de la question depuis le début. Le ministre pourrait-il nous
indiquer si effectivement, selon la loi, les agents de la paix ne sont pas
obligés de recourir aux substituts du procureur général ou
au procureur général lui-même pour obtenir l'autorisation
de faire des perquisitions?
M. Bédard: Dans le cas présent, il y a deux
procureurs. Il y a un procureur qui est affecté d'une façon
permanente au niveau de la Sûreté du Québec. Par
précaution additionnelle, il y avait un autre procureur également
qui était disponible pour les policiers s'ils en avaient besoin
concernant ce dossier. Effectivement, comme je l'ai dit tout à l'heure,
les mandats ont été rédigés par la
Sûreté du Québec; ils ont été
vérifiés par l'un ou l'autre des procureurs et le juge de paix a
émis légalement le mandat tel que c'est son devoir de le faire
lorsqu'il croit qu'il y a des motifs raisonnables.
M. Charbonneau: D'accord, mais, M. le ministre, est-ce qu'il
n'est pas exact de dire que rien n'oblige les agents de la paix à avoir
recours à des vérifications auprès du bureau du procureur
général ou de ses substituts pour obtenir des mandats de
perquisition, c'est-à-dire que les agents de la paix auraient pu
très simplement s'adresser immédiatement au juge de paix, sans
obtenir d'abord des vérifications légales auprès des
substituts du procureur général?
M. Bédard: Je crois avoir explicité le
mécanisme qui a été suivi.
M. Lalonde: Une question additionnelle, M. le
Président.
M. Charbonneau: Une dernière question additionnelle, M. le
Président. Est-ce qu'il existe au sein de la Sûreté du
Québec des directives précises, écrites en particulier,
qui obligeraient des policiers de certaines escouades à obtenir des
autorisations du procureur général ou du ministre de la Justice
avant de poursuivre certains travaux?
M. Bédard: Non, il n'y a pas de directives dans ce
sens-là; il y a un usage qui est courant, qui était adopté
auparavant et je n'ai pas à le remettre en question. Je suis
présentement le même usage, la même procédure. C'est
ce qui me permet de vous dire que toutes les phases normales qui doivent se
dérouler avant qu'un mandat soit émis ont été
suivies conformément à la loi.
M. Lalonde: M. le Président, une question ad- ditionnelle.
Etant donné que les perquisitions ont été faites dans le
but de vérifier si des contributions à des partis politiques par
des distilleries, des entreprises faisant le commerce de l'alcool avaient
été encaissées, doit-on conclure ou déduire de
l'absence de perquisition au Parti québécois qu'aucune
contribution d'aucune entreprise faisant le commerce d'alcool ait jamais
été faite au Parti québécois?
M. Bédard: Non, il ne faut pas nécessairement
conclure cela. Il ne faut pas nécessairement conclure cela.
M. Lalonde: Alors, pourquoi n'y en a-t-il pas chez vous?
Au-dessus de la loi.
M. Bédard: C'est tout simplement, et c'est cela que vous
devez comprendre... On n'ira pas dans tous les faits de l'enquête; en
temps et lieu, on verra.
M. Lalonde: Fermez-vous les yeux.
M. Bédard: Mais ce que je vous ai dit, c'est que cela ne
veut pas nécessairement dire qu'il n'y a pas eu de contributions qui ont
été faites soit au Parti québécois ou encore au
Ralliement crédi-tiste.
M. Lalonde: Lesquelles ont été faites?
M. Bédard: C'est tout simplement que les policiers
avaient, à ce moment-là, des motifs raisonnables pour demander
les mandats de perquisition qu'ils ont demandés et qu'ils ont obtenus
légalement. S'il y a d'autres éléments qui leur
permettent, pour des motifs raisonnables, de faire d'autres perquisitions, dans
quelque parti politique que ce soit les partis politiques ne sont pas
au-dessus de la loi et dans quelque compte en fidéicommis que ce
soit, ils les feront et ils passeront par la procédure légale qui
est prévue à cet effet.
Le Président: M. le député de
Saint-Laurent.
M. Forget: M. le Président, ma question s'adresse...
Le Président: M. le député de Rouyn-Noranda,
je sais que vous avez une autre question principale à poser. Le temps
s'écoule très rapidement. Alors, je voudrais mettre fin à
cette question pour pouvoir passer le plus rapidement aux autres formations
politiques, y compris à vous.
M. le député de Saint-Laurent.
Protocole de retour au travail à la
CTCUM
M. Forget: Merci, M. le Président, ma question s'adresse
au ministre du Travail.
Le week-end dernier, après deux semaines de grève dans les
transports en commun les deux groupes visés, les deux syndicats
visés ont ac-
cepté les recommandations du médiateur de même que
la Commission de transport de la communauté urbaine. Pourtant,
malgré cette acceptation des recommandations du médiateur, la
grève se poursuit. On sait que la grève se poursuit actuellement
sur les conditions où le protocole de retour au travail... Est-ce que le
ministre est prêt à nous affirmer de son siège, aujourd'hui
qu'il ne peut tolérer des demandes formulées par
l'exécutif syndical voulant soumettre le retour au travail au retrait de
plaintes actuelles ou à venir pouvant prendre leur origine dans des
actes criminels qui auraient pu être commis par certains membres des
syndicats en cause?
Le Président: M. le ministre du Travail et de la
Main-d'Oeuvre.
M. Johnson: M. le Président, étant donné
l'importance de la question, je suis sûr que le député de
Saint-Laurent, et vous, tolérerez probablement un court préambule
à ma réponse. On se rappelle donc que deux médiateurs ont
été nommés 15 jours avant samedi dernier, qu'ils ont mis
un travail d'au-delà de 100 heures de séances de médiation
pour parvenir à formuler une hypothèse de règlement
acceptée par les deux parties samedi matin, acceptée entre autres
par les deux syndicats, par un vote secret de l'ordre de 70%, dans les deux
cas.
Cependant, à partir de vendredi soir, déjà au
ministère, il était question de ce protocole de retour au
travail. Des discussions ont eu cours jusqu'à tard en soirée.
Samedi, au cours de toute la soirée, après l'assemblée
syndicale, les représentants syndicaux ont été vus par les
représentants du ministère, ainsi que très tard dans la
nuit. Dimanche, une bonne partie de la journée, ainsi que tard dans la
soirée, les représentants au ministère ont
rencontré la partie patronale, et hier soir encore, à minuit,
lorsque j'ai quitté le bureau à Montréal, il était
encore question de ce protocole de retour au travail, avec les officiers de mon
ministère.
Devant ce malaise général, M. le Président, qu'on
retrouve depuis 10 ans à la Commission de transport à
Montréal, je pense qu'on est en droit de se poser des questions sur la
qualité des relations de travail qui existent à la CTCUM. Je
prends bien à témoin ceux d'en face qui ont eu depuis 10 ans
à faire face à ce type de conflit, particulièrement
à la CTCUM.
Cependant, devant la situation exceptionnelle qui prévaut, du
fait de ce préjugé favorable envers les travailleurs que nous
avons comme gouvernement, on doit également tenir compte de ce
préjugé favorable à l'égard du million de citoyens
qui sont privés de transport en commun, j'ai décidé, et
j'ai donné ordre à mes représentants au ministère,
de convoquer les parties dans le courant de l'après-midi on sait
qu'à Montréal il y a des difficultés considérables
à cause de la tempête de neige et qu'une bonne partie des bureaux
du gouvernement sont fermés ou d'ici la fin de la journée
pour leur soumettre la proposition du ministère quant au protocole de
retour au travail.
Cette proposition sera celle que nous jugeons la plus juste, compte tenu
des circonstances, et celle qui tient compte de l'intérêt
public.
En ce qui a trait spécifiquement à des poursuites
criminelles, cette question qui flotte déjà dans l'air depuis de
nombreux mois, et qui flotte dans l'air, carrément, dans certains cas,
depuis de nombreuses années, je rappellerais simplement au
député de Saint-Laurent qu'il existe un article dans le Code
criminel qui prévoit que des poursuites criminelles ne peuvent
évidemment faire l'objet d'aucune tractation. Au niveau du Code
criminel, c'est un droit pour tout citoyen d'en intenter devant la commission,
et, si je ne m'abuse, il est exact que des tractations ayant pour objet de
retirer des poursuites criminelles sont considérées
elles-mêmes, et pourraient être considérées
elles-mêmes comme un acte criminel.
J'ai déjà donné ordre au conciliateur de mon
ministère, depuis ma nomination au mois de juillet, que jamais je
n'accepterais qu'au niveau de poursuites criminelles le ministère du
Travail soit impliqué dans de telles négociations.
Le Président: M. le député de
Saint-Laurent.
M. Forget: M. le Président, le ministre doit être
félicité, à mon avis, pour cette affirmation claire de
l'intention gouvernementale sur un sujet qui inquiète, à juste
titre, la population. Etant donné, cependant, qu'il semble clair que
l'objet principal du litige qui bloque encore le retour au travail est
constitué par cette demande syndicale relativement aux poursuites
criminelles, jusqu'à quel point le ministre a-t-il l'intention
d'être patient aux frais de ce million d'usagers du réseau de
transport en commun dans la ville et dans la région de Montréal
pour permettre de vider une situation qui ne peut pas l'être
d'après l'affirmation qu'il vient de faire au nom du gouvernement?
M. Johnson: Le député de Saint-Laurent
présume du contenu du litige en ce moment; il se fie à
l'interprétation qui a été donnée, dans certains
cas, par certains media à partir de déclarations, dans certains
cas, absolument explicites d'officiers syndicaux. Cependant, devant
l'impossibilité, pour un gouvernement, un corps public ou tout citoyen,
d'entrer dans des tractations concernant des poursuites criminelles, je ne
pense pas qu'à ce niveau le syndicat puisse persister. Cependant, le
protocole de retour au travail contient une série d'autres dispositions
qui n'ont rien à voir avec les poursuites criminelles.
Le Président: Dernière question, M. le
député de Saint-Laurent.
M. Forget: Une dernière, M. le Président. Il semble
que, parmi les autres demandes formulées par le syndicat, il s'en trouve
qui ont déjà fait l'objet de la négociation principale, si
l'on peut dire, ainsi que des recommandations des médiateurs. En dehors
des règles normalement prévues par le Code du travail pour
négocier en une seule étape, et non pas en deux, trois ou quatre
étapes, l'ensem-
ble des sujets qui sont en litige entre un employeur et ses
employés, peut-on envisager que le syndicat remette sur la table des
questions qui ont déjà été tranchées
peut-être pas à sa satisfaction et qui se retrouvent dans le
rapport des médiateurs, rapport qu'il a déjà
accepté?
M. Johnson: M. le Président, un protocole de retour au
travail devrait être un protocole de retour au travail.
Le Président: M. le chef de l'Union Nationale.
Rencontre Lévesque-Trudeau
M. Biron: J'ai une question à poser au premier ministre.
Vendredi dernier, il y a eu une rencontre entre le premier ministre du Canada
et le premier ministre du Québec. Les media nous ont rapporté
qu'au point de vue constitutionnel il n'y a pas eu d'entente, mais que les deux
premiers ministres semblaient satisfaits de leur rencontre au point de vue
économique. Est-ce qu'il y a des actions précises qui seront
indiquées, ou que le premier ministre est prêt à nous
indiquer aujourd'hui, qui ont été acceptées par les deux
premiers ministres et qui pourraient aider à créer des emplois ou
à susciter une meilleure économie au Québec? Est-ce qu'il
y a des décisions précises qui ont été prises au
point de vue économique?
Le Président: M. le premier ministre.
M. Lévesque (Taillon): Je vais très rapidement
diviser la réponse en deux parties. En ce qui concerne l'ensemble de la
situation économique, il y a une décision préliminaire de
convoquer le plus tôt possible après les Fêtes une
conférence fédérale-provinciale axée sur des grands
secteurs économiques, que ce soit, par exemple, l'énergie, le
tourisme, etc. Cela découle d'une prise de conscience à Ottawa
une prise de conscience qu'on appelait depuis longtemps; le chef de
l'Union Nationale comme d'autres s'en souviendront de la
responsabilité majeure, en fait centrale du gouvernement
fédéral en ce qui concerne la situation économique et de
sa détérioration depuis un bon bout de temps surtout depuis le
manque de résultat concret du dernier budget où il y a eu, au
point de vue incitation fiscale, des efforts aussi maximums que peut se le
permettre un gouvernement qui s'en va vers $8,5 milliards en déficit.
Après l'échec relatif de ce budget, on s'est rendu compte que la
seule approche prometteuse, semble-t-il, serait de travailler un peu moins sur
les cataplasmes à court terme et beaucoup plus sur du travail de
structure et de secteurs. C'est exactement d'ailleurs ce que le gouvernement
actuel se tue à répéter et ce sur quoi il a
travaillé très fort depuis un an lui aussi, c'est-à-dire
une approche sectorielle pour aller voir ce qui ne marche pas dans les
structures et comment on pourrait stimuler l'économie autrement que
simplement en se faisant des imaginations d'une saison à l'autre. Sur
cet ensemble de la situation économique, j'ai dit au premier ministre
fédéral que quand il serait prêt à suggérer
une date i l avait encore deux premiers ministres provinciaux à
rencontrer ceux du Manitoba et de la Saskatchewan le gouvernement du
Québec serait d'accord pour participer. L'autre partie de la
réponse est celle-ci. On a discuté rapidement parce que
c'était déjà dans la machine juste pour faire le
point entre nous, de toute une série de petits, moyens ou plus gros
dossiers économiques bilatéraux, c'est-à-dire entre
Québec et Ottawa, qui sont reliés en grande partie soit au
programme de stimulation et de relance économique qu'on a
préparé depuis quelques mois. On avait dit, dès le
début, qu'il s'agissait de voir à quel point on pouvait faire
entrer la participation fédérale dans cette relance
économique. Vous en avez des exemples du côté de
l'énergie, de l'agriculture, etc. On a discuté et on a
essayé de faire le point sur ces dossiers. J'ai bon espoir que cela va
donner des résultats, mais cela peut prendre encore quelques jours ou
quelques semaines avant qu'on soit sûr.
Le Président: M. le chef de l'Union Nationale.
M. Biron: Question additionnelle, justement, sur une approche de
secteur bien déterminé. Est-ce qu'il a été
question, avec le premier ministre du Canada, de ce projet de rénovation
du vieux port de Montréal par le gouvernement fédéral et
est-ce que le Québec entend y prendre une participation active?
M. Lévesque (Taillon): Là-dessus, je dois dire que
le premier ministre fédéral m'a tout simplement rappelé
une chose que tout le monde sait: c'est que, possiblement en 1978, il y aurait
des élections fédérales et aussi qu'à très
court terme, c'est-à-dire jeudi de cette semaine, il y aurait un autre
de ces Conseils des ministres spéciaux du gouvernement
fédéral qui se promènent, de ce temps-ci, d'une ville
à l'autre; que ce nouveau Conseil des ministres spécial
jeudi, je crois, de cette semaine aurait lieu à Montréal
et que peut-être il aurait des choses à annoncer.
Le Président: M. le député de
Nicolet-Yamaska.
M. Fontaine: Le premier ministre a abordé tout à
l'heure la question de l'énergie. Pourrait-il nous dire plus
spécifiquement ce dont il a été question concernant
l'usine d'eau lourde de La Prade? On voyait la semaine passée dans le
journal qu'à moins que le gouvernement du Québec ne cède
aux pressions d'Ottawa en abrogeant immédiatement le moratoire
nucléaire qu'il vient à peine de proclamer, il est maintenant
presque certain que l'Energie atomique du Canada, propriété
à part entière du gouvernement fédéral, fermera
dès le 1er janvier prochain le chantier de l'usine d'eau lourde de La
Prade. Est-ce que cette question a été abordée et y a-t-il
des solutions qui sont envisagées?
M. Lévesque (Taillon): Oui, je le crois, enfin je
l'espère bien. J'ai raison de croire que, d'une fa-
çon ou de l'autre, d'ici très bientôt,
peut-être demain, sûrement cette semaine, nous serons en mesure de
répondre très clairement, de façon précise,
après pas mal de discussions qui ont rebondi aussi pendant cette
rencontre avec M. Trudeau entre les deux gouvernements. Je crois que,
possiblement demain, sûrement avant la fin de la semaine, le ministre
délégué à l'énergie pourra donner non
seulement la réponse mais aussi tous les tenants et aboutissants du
dossier concernant La Prade.
Le Président: M. le député de
Rouyn-Noranda.
Hausse de la taxe scolaire à
Rouyn-Noranda
M. Samson: M. le Président, je désirerais poser ma
question au ministre de l'Education. C'est une question que j'ai posée
il y a déjà une dizaine de jours au ministre et qui lui a fait
dire qu'il devait regarder le dossier et me donner une réponse. Il
s'agit de l'augmentation de la taxe scolaire pour la Commission scolaire de
Rouyn-Noranda. Nous savons maintenant de façon officielle que cette
augmentation est d'une moyenne de 71%. Je voudrais demander au ministre s'il a
eu le temps d'étudier ce dossier et quelles sont les dispositions que le
ministère peut prendre pour corriger cette situation qui est totalement
inacceptable pour la population.
Le Président: M. le ministre de l'Education.
M. Morin (Sauvé): M. le Président, les
représentants de la Commission scolaire de Rouyn-Noranda sont justement
à Québec, aujourd'hui, pour discuter avec le ministère de
l'Education de la situation qui prévaut chez eux. La première
démarche consiste évidemment à étudier les causes
d'une augmentation aussi draconienne. Nous n'avons connu les faits que
lorsqu'elle a déposé ses états financiers en retard, il y
a quelques semaines.
Nous avons pu identifier trois causes de cette situation:
premièrement, le regroupement du territoire de Rouyn-Noranda avec celui
du Témiscamingue, qui a entraîné un surplus de personnel
que la commission scolaire a conservé à son service après
le regroupement; en second lieu, la commission scolaire n'a sans doute pas tenu
compte des conséquences financières de la dernière
convention collective des enseignants, ayant même réduit le taux
de la taxe scolaire de $1.62 à $1.28, alors que les coûts des
services augmentaient considérablement. Troisièmement, elle a, de
la sorte, accumulé un manque à gagner considérable.
Heureusement, les commissaires semblent maintenant vouloi ayant
découvert le pot aux roses corriger et redresser la situation
financière.
Le Président: M. le député de
Rouyn-Noranda.
M. Samson: M. le Président, la réponse du ministre
ne me donne pas entièrement satisfaction parce que j'ai l'impression
qu'il a sauté quelques éléments d'importance. Afin de lui
permettre de me donner une meilleure réponse, j'aimerais souligner au
ministre de l'Education le genre d'appréhension que nous avons.
Cela lui permettra peut-être de nous donner une meilleure
réponse aujourd'hui ou de nous en donner une meilleure plus tard.
D'abord, les trois derniers discours du budget, c'est-à-dire 1975/76,
1976/77, 1977/78...
M. Charron: J'invoque le règlement.
Le Président: M. le député de Rouyn-Noranda,
M. le leader parlementaire adjoint invoque le règlement.
M. Charron: Je ne veux pas être désagréable
envers le député ou restreindre sa liberté d'expression,
mais notre règlement prévoit que, si le député veut
solliciter un mini-débat sur une réponse insatisfaisante ou
incomplète du ministre de l'Education, il peut, en vertu de l'article
174, introduire une demande de mini-débat à la fin de nos
travaux, M. le Président. Je crois avoir interrompu le
député au moment où effectivement ses propos allaient
être plus à propos sous l'autre article que sous celui qui nous
régit actuellement.
Le Président: M. le député de
Rouyn-Noranda.
M. Samson: M. le Président, je n'ai pas l'intention de
réclamer un mini-débat parce que les choses inutiles, cela ne
m'intéresse pas trop. Je voudrais poser ma question
supplémentaire, de sorte que j'imagine que le leader du gouvernement va
maintenant me laisser parler. Est-ce que le ministre de l'Education voudrait
bien tenir compte des trois derniers budgets, je répète, 1975/76.
1976/77, 1977/78? En 1975/76, on réduisait le taux de la taxe scolaire
de $1.25 à $1.05 les $100; en 1976/77, de $1.05 à $1 et, en
1977/78, le Parti québécois a clairement établi dans le
budget qu'il n'était pas question de changer cela.
Donc, voici la situation et c'est là que la question prend de
l'importance. La taxe supplémentaire à Rouyn-Noranda est de $1.20
les $100, alors que le taux de taxe maximum régulier est de $1. Quand
est-ce qu'un budget supplémentaire est plus fort qu'un budget principal?
C'est la question qu'on se pose et je demande au ministre s'il veut bien
prendre cela en considération. Je demande au ministre, M. le
Président...
Le Président: M. le député de Rouyn-Noranda,
s'il vous plaît.
M. Samson: ... s'il y a moyen d'aider la Commission scolaire de
Rouyn-Noranda pour faire en sorte que ces comptes de taxes pour Noël, que
personne ne peut payer chez les travailleurs, soient réduits par des
arrangements quelconques.
Le Président: M. le ministre de l'Education.
M. Morin (Sauvé): M. le Président, nous sommes
effectivement très sensibles au fardeau que la situation
financière de la commission scolaire pourrait faire porter aux
contribuables de Rouyn-Noranda; je tiens à le dire au
député. C'est pourquoi nous sommes disposés à aider
la commission scolaire, à condition que le principe de la
récupération du manque à gagner ne soit pas remis en
cause. Notamment, le ministère est prêt à examiner les
coûts qui excèdent la norme des 54% des dépenses
affectées au personnel. Peut-être pourrons-nous les aider sur ce
plan; c'est ce que nous sommes à examiner avec eux aujourd'hui
même. Cependant, il est certain que la commission scolaire va devoir
comprimer ses dépenses.
Le Président: Une toute dernière question, M. le
député de Rouyn-Noranda.
M. Samson: Dernière question supplémentaire, M. le
Président. Est-ce qu'il est vrai que ce taux de $2.20 les $100, qui a
donné une augmentation d'environ 75%, a été le
résultat d'une autorisation par le ministère de l'Education?
Le Président: M. le ministre de l'Education.
M. Morin (Sauvé): M. le Président, il s'agit
plutôt de discussions entre la commission scolaire et le ministère
en vue de déterminer s'il n'y aurait pas moyen d'étaler davantage
dans le temps la récupération. Le député peut
être certain que le ministère est disposé à prendre
en considération toute proposition raisonnable de
récupération en provenance de la commission scolaire. Cela aurait
pour effet de protéger les contribuables contre une hausse trop rapide
du taux de la taxe scolaire.
Le Président: Fin de la période des questions. M.
Pagé: Merci, M. le Président.
Le Président: Bienvenu, M. le député de
Portneuf.
M. le leader parlementaire adjoint.
Projet de loi no 39
Révocation de l'appel de deuxième
lecture
M. Charron: D'abord, au chapitre des motions non
annoncées, suite à l'opinion exprimée par l'Opposition
officielle, la semaine dernière, lors du dépôt du projet de
loi, que nous avons tenue en considération, suite aussi à
l'intérêt qui a été manifesté alentour du
projet de loi depuis son dépôt, et de gens qui ont
sollicité auprès de nous l'occasion de s'exprimer sur sa
portée, je voudrais présenter une motion pour révoquer
l'article 15 qui paraît actuellement au feuilleton, l'ordre du jour
appelant la deuxième lecture du projet de loi no 39, Loi sur le recours
collectif. Si l'Assemblée y consent, je voudrais plutôt proposer
que ce projet de loi soit déféré à la commission
parlementaire de la justice pour entendre les mémoires devant s'y
rapporter. J'informe immédiatement l'Assemblée que nous avons
l'intention de faire siéger cette commission durant l'intersession, ce
qui nous permettrait, une fois les auditions qui ne devraient pas être
trop nombreuses, avons-nous entendu dire, mais nous ne voulons en aucun temps
retourner les gens qui voudraient s'y faire entendre, appeler la
deuxième lecture au début de la session de 1978.
Motion de renvoi à la commission de la
justice
Je propose donc la révocation de l'article 15 à l'ordre du
jour et le renvoi du projet de loi no 39 à la commission de la
justice.
M. Levesque (Bonaventure): M. le Président.
Le Président: M. le chef de l'Opposition officielle.
M. Levesque (Bonaventure): M. le Président, nous sommes
heureux de concourir à cette décision de la part du gouvernement
qui fait suite à un voeu que nous avons exprimé d'une
façon non équivoque tout récemment.
Le Président: Cette motion sera-t-elle adoptée?
Des Voix: Adopté. Le Président:
Adopté.
Travaux parlementaires
M. Charron: Merci, M. le Président, merci à la
Chambre. Je voudrais d'abord adresser un premier avis à mes
collègues. Il devrait y avoir immédiatement, lorsque vous
appellerez les affaires du jour, une rencontre des leaders de chacune des
formations politiques de cette Assemblée pour que nous puissions d'ores
et déjà commencer à planifier la fin de nos travaux,
étant donné que nous désirons arriver à Noël
en même temps que tout le monde, et que trop tôt n'est pas
excès dans ce domaine.
D'autre part, je voudrais aviser cette Assemblée que, demain
matin, la Chambre ne siégera pas et qu'il y aura trois commissions
parlementaires, comme notre règlement nous y autorise. Demain matin, le
7 décembre, il devrait y avoir, au salon rouge, de 10 heures à 13
heures, séance de la commission des affaires municipales dans le but de
procéder à l'étude du projet de loi no 55; à la
salle 81-A, la commission des affaires sociales et de la justice entamera
l'étude du projet de loi no 24, article par article et, à la
salle 91-A, la commission des consommateurs, coopératives et
institutions financières poursuivra son marathon sur l'étude
article pa article du projet de loi no 67 au nom de Mme le ministre, Loi sur
l'assurance automobile.
M. Roy: M. le Président, je voudrais avoir bien compris le
leader du gouvernement adjoint. Est-ce que le mandat de la commission consiste
à étudier le projet de loi article par article ou à faire
un marathon? Parce que j'ai cru entendre, à moins que l'acoustique soit
mauvaise dans cette salle, que le leader parlementaire adjoint a parlé
d'un marathon, ce que je n'accepte pas.
M. Charron: Je suis très heureux que le chef
intérimaire du Parti national populaire me donne l'occasion de rappeler
qu'effectivement le mandat de cette commission est d'étudier, article
par article, un projet de loi adopté en deuxième lecture par
cette Assemblée. En aucun cas elle n'a comme mandat de poursuivre ce qui
pourrait être interprété par des mauvaises langues comme la
mienne comme un marathon devant bloquer l'étude de ce projet de loi.
M. Roy: M. le Président, je pense que la Chambre a ses
droits et les commissions parlementaires ont également les leurs. Si
l'honorable député de Saint-Jacques, et leader adjoint du
gouvernement veut savoir ce qui se passe en commission parlementaire, il aurait
intérêt à ne pas se fier aux mauvaises langues mais
à y être présent. Peut-être que ses lumières
pourraient apporter une contribution extrêmement valable, ce dont nous
aurions besoin à cette commission parlementaire.
Le Président: Le leader parlementaire adjoint.
M. Charron: M. le Président, j'ai suivi à
l'occasion, sur le perroquet qui m'est fourni dans mon bureau, les propos du
député de Beauce-Sud et des autres sur ce projet de loi. J'ai
constaté qu'au bout de onze jours maintenant, je pense, que nous avons,
en Assemblée, déféré ce projet de loi pour
étude article par article en commission, on en est encore à
l'article 3, avec deux paragraphes de l'article 1 suspendus. Cela m'incite
à croire les mauvaises langues.
M. Lalonde: Article 34, M. le Président.
Le Président: M. le leader parlementaire adjoint,
pourriez-vous...
M. Lalonde: Article 34, M. le Président. Le leader adjoint
du gouvernement se souvient-il que, la seule fois où il a
participé à cette commission parlementaire, il a lui-même
proposé l'ajournement sine die?
M. Charron: J'ai proposé l'ajournement à cette
commission devant le fait que nos collègues de l'Opposition se
refusaient à étudier le projet de loi, ce qui m'a semblé
être une façon de participer à la rapidité des
travaux de cette Assemblée.
M. le Président, ce n'est pas là l'objet...
M. Bellemare: M. le Président, article 34. Est-ce que le
ministre a bien...
M. Charron: L'article 34 viendra plus tard, M. le
Président.
M. Bellemare: Est-ce que vous avez bien dit le projet de loi no
55, à 10 heures, ou 45?
Motion pour faire siéger deux
commissions
M. Charron: Non, je m'excuse. Demain matin, le projet de loi no
55, Affaires municipales. C'est le projet de loi au nom du ministre des
Affaires municipales qui devait être étudié. Il n'y a pas
d'étude article par article du projet de loi no 45 demain matin, pour
toutes sortes de raisons.
M. le Président, je voudrais maintenant l'ordre du jour
des travaux d'aujourd'hui d'une part, solliciter le consentement de
l'Opposition à ce que deux commissions siègent pendant que nous
continuons les travaux de l'Assemblée. J'annonce déjà que
j'ai l'intention de faire motion pour que la commission des affaires sociales
continue à entendre les témoins invités sur le projet de
loi no 9 mais je voudrais qu'en même temps la commission des
consommateurs, coopératives et institutions financières continue
à étudier le projet de loi no 67, article par article, si nous
avons consentement unanime de cette Assemblée.
M. Bellemare: Le règlement n'est pas encore
adopté.
M. Lalonde: Nous sommes prêts, M. le Président,
à consentir à ce que la commission des consommateurs,
coopératives et institutions financières siège pourvu que
le leader adjoint ne vienne pas nous demander encore de l'ajourner.
M. Charron: Non.
Le Président: Alors, est-ce que cette motion est
adoptée? Il n'y a pas consentement, M. le leader parlementaire
adjoint.
M. Charron: Vous n'êtes pas obligés de me le dire
mais j'aimerais bien savoir pourquoi il n'y a pas consentement de votre
part.
M. Bellemare: On a des problèmes et vous avez les
vôtres. Réglez les vôtres.
M. Charron: Ah! cela, que vous ayez des problèmes, j'en
suis parfaitement convaincu.
M. Bellemare: Seulement, laissez-moi les régler et
occupez-vous des vôtres.
M. Charron: Ce que j'aimerais savoir, c'est en quoi vos
problèmes peuvent-ils interférer sur le consentement unanime de
la Chambre?
M. Bellemare: Pas de commentaires.
M. Charron: Voilà! C'est la discrétion de
l'Opposition, M. le Président. Donc, il n'y aura pas de
séance de la commission des consommateurs, coopératives et
institutions financières cet après-midi. Je fais donc motion pour
que, selon notre règlement, la commission des affaires sociales
siège à la salle 81-A pour continuer...
M. Lamontagne: M. le Président, pour le leader adjoint,
s'il veut proposer une autre commission parlementaire, nous sommes prêts
à siéger à une autre commission parlementaire, à
son choix.
M. Charron: J'accepte cette offre du député. Est-ce
que le leader de l'Union Nationale accepterait d'offrir son consentement pour
que le projet de loi no 45 continue d'être étudié article
par article?
M. Bellemare: Oui, parce que je suis prêt. M. Charron:
C'était cela la vraie raison!
M. Bellemare: Non, parce que dans d'autres domaines ce n'est pas
moi.
Le Président: M. le leader parlementaire adjoint.
M. Charron: Oui, mais si on attend toujours que vous soyez
prêt pour l'évolution du Québec, on va attendre
longtemps.
M. Bellemare: Je vous ai donné mon consentement, je vais
le retirer.
M. Charron: Non, non.
M. Roy: M. le Président...
Le Président: M. le député de
Beauce-Sud.
M. Roy: M. le Président, je ne veux pas faire un
débat avec mes collègues de l'Opposition, mais je pense quand
même qu'on avait demandé que quelqu'un comparaisse devant la
commission parlementaire chargée d'étudier la loi 67, qui devait
venir cet après-midi jusqu'à six heures. On nous dit que l'Union
Nationale s'y oppose et je respecte son droit de s'opposer à ce que deux
commissions parlementaires siègent en même temps, mais je dois
dire que si on veut donner un consentement pour que la loi 45 siège en
même temps que l'autre, cette fois, M. le Président, c'est mon
consentement qui va être refusé, parce qu'on a quand même
quelqu'un qui était convoqué devant la commission
parlementaire.
M. Charron: On va régler cela rapidement, on va
régler cela rapidement, puis on va s'en tenir à un
consentement.
M. Bellemare: Je viens de consulter le député de
Nicolet qui est responsable pour nous au bill 67, c'est un argument que je
n'avais pas appris et je donne mon consentement pour que la commission
siège sur le projet de loi 67.
M. Charron: Je remercie le caucus de l'Union Nationale de cette
collaboration et je remercie le leader de l'Union Nationale d'avoir
accepté la décision de son caucus.
M. le Président...
M. Bellemare: C'est une très bonne manière de
m'avoir, cela.
M. Charron: ... maintenant que nous savons que cette commission
reçoit le consentement unanime pour siéger, puis-je faire motion
pour que la commission des affaires sociales siège
immédiatement?
Une Voix: Vote.
Le Président: Alors, qu'on appelle les
députés.
Vote sur cette motion
Le Président: A l'ordre, s'il vous plaît! Nous
allons maintenant procéder à la mise aux voix de la motion du
leader parlementaire adjoint du gouvernement. Que ceux qui sont en faveur de
cette motion veuillent bien se lever, s'il vous plaît!
Le Secrétaire adjoint: Mme Cuerrier, MM. Bédard,
Laurin, Morin (Sauvé), Morin (Louis-Hébert), Marois, Landry,
Léonard, Tremblay, Johnson, O'Neill, Mme Ouellette, MM. de Belleval,
Joron, Mme Payette, MM. Lessard, Proulx, Charron, Duhaime, Lazure,
Léger, Tardif, Chevrette, Michaud, Paquette, Vaillancourt
(Jonquière), Marcoux, Alfred, Vaugeois, Martel, Fallu, Rancourt, Mme
Leblanc, MM. Grégoire, Bertrand, Godin, Bisaillon, Guay, Gendron,
Mercier, Laberge, Marquis, Ouellette, Perron, Brassard, Clair, Gosselin,
Lefebvre, Dussault, Charbonneau, Beauséjour, Baril, Bordeleau, Boucher,
Gravel, Lévesque (Kamouraska-Témiscouata), Gagnon, Jolivet,
Levesque (Bonaventure), Mackasey, Lalonde, Forget, Garneau, Mailloux,
Goldbloom, Saindon, Saint-Germain, Mme Lavoie-Roux, MM. Raynauld, Lamontagne,
Giasson, O'Gallagher, Pagé, Verreault, Biron, Bellemare, Grenier,
Goulet, Fontaine, Brochu, Shaw, Le Moignan, Dubois, Cordeau, Samson, Roy.
Le Président: Que ceux qui sont contre cette motion
veuillent bien se lever, s'il vous plaît! Que ceux qui désirent
s'abstenir veuillent bien se lever, s'il vous plaît!
Le Secrétaire: Pour: 86 Contre: 0
Abstentions: 0
Le Président: Motion adoptée. M. le leader
parlementaire adjoint du gouvernement.
M. Charron: M. le Président, avant que nos
collègues ne se rendent à ces commissions qui
viennent d'être convoquées, je voudrais également
offrir le menu de ce soir. Ce soir, l'Assemblée ne siégera pas,
mais demain matin il y aura trois commissions parlementaires qui
siégeront.
Au salon rouge, il y aura la séance de la commission de la
fonction publique sur le projet de loi 53 où nous entendrons à
cette occasion les trois dirigeants de centrales syndicales qui doivent se
rendre témoigner et qui, me dit-on, sont actuellement en route vers
Québec ce qui, dans les circonstances, mérite sans aucun doute
que nous leur accordions notre attention.
A la salle 81-A, comme cet après-midi, la commission des affaires
sociales continuera à entendre des citoyens sur le projet de loi 9, la
loi concernant les personnes handicapées. A la salle 91-A, ce soir de 20
heures à 22 heures comme le stipule désormais notre
règlement, la commission des consommateurs, coopératives et
institutions financières poursuivra l'étude du projet de loi 67,
la Loi sur l'assurance automobile.
Je résume rapidement. Ce soir il y aura trois commissions:
fonction publique, affaires sociales, consommateurs et coopératives.
Demain matin, il y aura également trois commissions: affaires
municipales, affaires sociales et consommateurs et coopératives. Cet
après-midi, selon l'ordre qui vient d'être voté, affaires
sociales, consommateurs et coopératives et ici, M. le Président,
je vous demanderais d'appeler immédiatement l'article 9 de notre
feuilleton.
M. Bellemare: ... pourrait les héberger, à cause de
la tempête, au collège de Limoilou?
M. Charron: Je laisse le choix au député de
Johnson.
Projet de loi no 76 Deuxième lecture
Mme le Vice-Président: A l'ordre, s'il vous plaît!
M. le ministre délégué à l'environnement propose la
deuxième lecture du projet de loi no 76, Loi modifiant la Loi de la
qualité de l'environnement.
M. le ministre.
M. Marcel Léger
M. Léger: Mme le Président, il me fait plaisir de
présenter, en deuxième lecture, à l'Assemblée
nationale, le projet de loi qui modifie l'article 45 de la Loi de la
qualité de l'environnement.
Une fois adopté, ce projet de loi permettra de consacrer le droit
du public à une eau potable de qualité. Ce projet de loi
indiquera également la ligne de conduite que nous nous sommes
tracée depuis notre nomination à l'environnement.
Dans les questions d'eau potable, jusqu'ici, l'intervention de mon
ministère se résumait à éviter les catastrophes;
c'est ce que j'appelle jouer aux pompiers. Une contamination quelconque de
l'eau se produit, un avis part des Services de protection de l'environnement
pour conseiller à la population de faire bouillir son eau avant de la
consommer. De tels avis sont fréquents mais il est
préférable, quand c'est possible, de plutôt prévenir
que de guérir.
Avant d'aller plus loin, je tiens toutefois à rendre hommage au
député de D'Arcy McGee que j'ai si souvent et longtemps
talonné lorsque je siégeais dans l'Opposition parce que la loi de
1972 qu'il devait faire adopter constitue un instrument de travail essentiel,
même si je me propose comme pour l'article 45 de lui
apporter certains amendements qui m'apparaissent non moins essentiels.
Il faut bien noter que l'article 45 de la Loi de la qualité de
l'environnement n'avait aucun sens puisqu'il devait être appuyé
par un règlement qui n'a jamais été
présenté, et c'est en préparant ce règlement que la
nécessité du présent projet de loi est apparue. Pour que
la population puisse prétendre avoir partout le droit de consommer une
eau de qualité, il fallait étendre la portée de cet
article aux exploitants qui ne sont pas rattachés à un
réseau d'aqueduc. Il fallait aussi prévoir que chaque exploitant
devrait avoir la responsabilité de faire analyser son eau de
façon régulière. Il fallait aussi prévoir
l'installation d'un réseau de laboratoires décentralisés
pour procéder à ces analyses et penser également au
coût que peuvent représenter ces analyses.
Tout ce mécanisme étant mis en place, il sera maintenant
plus facile de garantir la qualité de l'eau de consommation. Il sera
plus facile de prévenir et de travailler à corriger les sources
défectueuses grâce aux données qui seront compilées
régulièrement. J'ai dit que je prévoyais apporter d'autres
amendements à la Loi de la qualité de l'environnement pour
appuyer certaines priorités de mon ministère comme, par exemple,
la participation des citoyens, d'une part, et les études d'impact,
d'autre part. Toutes ces mesures s'inspirent d'une même philosophie.
Dans le domaine de l'environnement, il faut maintenant agir pour
protéger et récupérer nos ressources qui, parce qu'elles
sont gratuites, ont été trop longtemps tenues comme étant
négligeables.
Il faut donc maintenant prévoir des stratégies globales
d'intervention pour en arriver à reprendre l'utilisation des lacs et des
rivières qu'on a utilisés dans le passé comme autant de
dépotoirs. Avec l'adoption de ce projet de loi, c'est un peu l'assurance
eau potable qu'on donnera à la population. Assurance que dans les
municipalités et dans les établissements fréquentés
par le public, là où il n'existe pas de réseau d'aqueduc,
l'eau qui sera disponible sera bonne à la consommation. J'espère
que nous n'aurons plus à compiler des statistiques comme celles de l'an
dernier où près de 200 municipalités 195 pour
être précis ont dû recommander à leurs
citoyens de faire bouillir leur eau avant de l'utiliser.
Des 3000 réseaux d'aqueduc en fonctionnement au Québec,
actuellement, 900 font l'objet d'analyses régulières de notre
part. Et ce sont normalement les meilleurs réseaux. C'est parmi ces
réseaux que l'on qualifie de meilleurs que cer-
tains doivent recevoir parfois des avis que quelque chose ne va pas dans
leur eau potable. M. le Président, le projet de loi no 76 ne vise pas
uniquement les exploitantsqui sont généralement des
municipalités de systèmes d'aqueduc. Il vise
également les établissements publics, les établissements
commerciaux et les établissements industriels qui ne sont pas
raccordés à des systèmes d'aqueduc, mais où les
employés et les clients ont également le droit à une eau
potable de qualité.
Un relevé préparé par mes services indique que le
nombre de ces établissements non raccordés est excessivement
important. Deux critères ont été retenus pour
définir ce type d'établissements. D'abord, ne pas être
raccordés et, ensuite, accueillir au moins 25 personnes par jour. M. le
Président, nous contrôlons actuellement, par les réseaux,
environ 150 établissements au sens de la Loi sur les services de
santé et les services sociaux, ainsi que des écoles ou autres
institutions d'enseignement. Mais 500 autres ne sont pas
contrôlés, ce qui va corriger cet amendement à la loi
actuelle, plus le règlement qui suivra.
Des 5300 stations de service installées au Québec, 2000 ne
sont pas rattachées à des réseaux d'aqueduc. Donc,
correction apportée dans ce domaine. Des 12 000 installations
industrielles, 1000 ne sont pas actuellement rattachées à des
réseaux. Donc, correction apportée à cette situation. Ces
quelques chiffres indiquent bien le chemin qui reste à parcourir avant
que chaque citoyen québécois puisse prétendre être
assuré d'obtenir de l'eau vérifiée quand il se trouve dans
un endroit public. On tient toujours pour acquis que ce qui se passe dans le
domaine public est garanti.
M. le Président, il faut nécessairement apporter des
correctifs comme celui-ci pour nous assurer que cette précaution, que
cette affirmation gratuite souvent faite par les citoyens devient une
affirmation réelle et officielle. Il est évident que les articles
du présent projet de loi n'entreront pleinement en vigueur que le jour
où le règlement relatif aux eaux destinées à la
consommation sera adopté. C'est une partie du mécanisme à
mettre en place.
M. le Président, les autres points contenus dans le projet de loi
76 sont l'accréditation par le ministre de laboratoires qui verront
à faire l'analyse des échantillons que devront leur fournir les
exploitants de réseaux d'aqueduc et les responsables
d'établissements non rattachés à un réseau, de
même que les montants que les municipalités et les
établissements sont appelés à verser. Montants minimes,
mais qui permettent aux laboratoires de financer leurs activités.
Il est normal qu'un gouvernement qui se veut un bon et un vrai
gouvernement s'occupe de questions importantes et l'eau, qui est une ressource
vitale, constitue vraiment une question importante. J'espère que cela
est aussi un signe de l'esprit qui animera sûrement les séances
où, avant de passer à la journée de l'Opposition, nous
aurons l'occasion, des deux côtés de la Chambre, de travailler sur
des projets de loi qui, tout en étant importants, ne sont pas
contentieux, ce qui nous permettra peut-être plus facilement de faire
l'unanimité sur certaines questions. Je vous remercie, M. le
Président.
Mme le Vice-Président: M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Victor-C. Goldbloom
M. Goldbloom: Mme le Président, je connais en ce moment
une petite tentation, celle de faire une motion pour qu'au journal des
Débats, à chaque occasion où le ministre a dit M. le
Président, ce soit remplacé par Mme le Président. Je
connais un bon ophtalmologue si le ministre en a besoin.
Mme le Président, je serai très bref dans mes remarques.
J'ai même eu la tentation de suggérer que nous fassions par la
suite les écritures nécessaires, mais j'aimerais plutôt
suggérer, si le ministre est consentant, que nous passions quelques
minutes en commission plénière après les discours. Nous
pourrions ainsi traverser cette étape assez rapidement.
Je voudrais remercier bien sincèrement le ministre pour ses mots
à mon égard par rapport à la Loi de la qualité de
l'environnement. C'est une loi qui existe depuis bientôt cinq
années et qui a été un instrument utile dans cette lutte
importante pour la protection de notre environnement.
Ce que le ministre nous propose aujourd'hui est clairement une
amélioration. C'est une précision de l'article 45. C'est une
attribution directement aux responsables de ce qu'il faut faire pour que le
public soit assuré d'une eau potable de bonne qualité. Il ne
faudrait pas, cependant, que le lecteur du journal des Débats croie que
l'article 45 de la loi actuelle ne constitue point une intention du
législateur d'atteindre exactement cet objectif, parce qu'après
tout l'article actuel se lit: "Quiconque exploite un système d'aqueduc
ou de traitement des eaux doit faire des relevés de la qualité de
l'eau de consommation et des eaux usées, en faire faire l'analyse et en
transmettre au directeur les résultats selon la fréquence et les
modalités déterminées par règlement du
lieutenant-gouverneur en conseil". Je termine la citation sans compléter
la lecture de l'article.
Comme le ministre l'a indiqué, il fallait procéder
à la réglementation et il fallait faire ce qu'il fait maintenant
pour améliorer le texte de l'article 45 et ajouter des articles
additionnels pour expliciter non seulement l'intention du législateur,
mais les mesures à prendre.
Mme le Président, j'aurais pu profiter de cette occasion,
d'autant plus que le ministre a fait allusion lui-même dans son discours
au nombre important de municipalités qui ont reçu cette
année l'avis de conseiller à leurs citoyens de prendre des
précautions, comme celle de faire bouillir leur eau avant la
consommation. Quand j'étais ministre et que le député de
Lafontaine était le critique de l'Opposition, c'était toujours ma
faute si de telles situations existaient. Vraiment, je tourne la page
aujourd'hui et je n'attribue pas au ministre personnellement la
responsabilité de ces situations.
Je vais quand même, un de ces jours, compi-
ler les statistiques et les comparer avec celles des années
précédentes pour voir si le changement de gouvernement et de
ministre a vraiment changé quelque chose. J'ai l'impression que non.
Mme le Président, je termine ces quelques remarques parce que
nous avons l'intention de voter en faveur de ce projet de loi. Je voudrais,
encore une fois, dire au ministre que c'est une bonne chose qu'il fait ici
aujourd'hui. Pour revenir à la courtoisie qu'il a eue à mon
égard, je me permets de dire simplement, en terminant, Mme le
Président, que c'est une loi qui est importante quant à son
contenu et quant à son ampleur. Ce sera si ma mémoire est
fidèle le 21 décembre, le cinquième anniversaire de
la sanction de cette Loi de la qualité de l'environnement et ce n'est
que la deuxième fois, depuis ces cinq années, que
l'Assemblée nationale est appelée à apporter des
modifications à cette loi. Ce n'est pas pour que je m'en vante, Mme le
Président, car vous savez comme tout le monde que ce n'est pas votre
humble serviteur qui a écrit le texte de la loi, c'est toute une
équipe de légistes, de professionnels, qui a contribué
à sa rédaction. C'est à ces personnes que je voudrais,
aujourd'hui, en rétrospective, adresser des remerciements particuliers
pour la qualité de cette Loi de la qualité de l'environnement
parce qu'elle a servi pendant ces cinq années avec très peu de
modifications. C'est la deuxième fois que nous lui apportons des
retouches; le ministre fait bien de le faire et nous allons l'appuyer sans
hésitation.
Mme le Vice-Président: M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Fabien Cordeau
M. Cordeau: Mme le Président, après avoir
étudié ce projet de loi et avoir entendu les explications du
ministre, nous ne pouvons qu'être d'accord sur ce projet de loi
étant donné qu'il a pour but de fournir de l'eau potable à
tous les usagers, soit d'un service public ou de l'exploitation d'un service
privé.
Nous aimerions peut-être attirer l'attention du ministre sur un
petit point, peut-être que les règlements vont y pourvoir
à savoir de bien s'assurer que les échantillons de l'eau
qui seront envoyés au laboratoire proviendront bien des bons puits, car
il pourrait se glisser quelques erreurs où quelqu'un, sachant que son
eau n'est pas des plus potables, pourrait facilement aller chercher ou prendre
de l'eau dans une source voisine pour faire l'analyse de son eau, ce qui
n'améliorerait pas la qualité de l'eau dans ce cas.
Nous aimerions aussi connaître de la part du ministre pourquoi les
tarifs, auxquels fait allusion le projet de loi, ne peuvent entrer en vigueur
avant le 1er avril 1979.
Voilà, Mme le Président, quelques suggestions ou quelques
remarques que nous voulions faire au ministre responsable de la qualité
de l'environnement. Le gouvernement peut être assuré de notre
entière collaboration, car je crois que ce projet de loi est positif.
Merci, Mme le Président.
Mme le Vice-Président: M. le leader de l'Union
Nationale.
M. Bellemare: J'aurais bien aimé, Mme le Président,
que le ministre soit ici.
M. Vaugeois: II vous écoute. M. Bellemare: II
m'écoute? M. Vaugeois: II est à côté.
M. Maurice Bellemare
M. Bellemare: J'ai une simple objection: C'est une loi qui est
sans échappatoire. C'est-à-dire que si un laboratoire
approuvé, accrédité par le ministre, dit non, il n'y a pas
d'échappatoire possible pour appel ou pour prouver le contraire.
Exemple: la ville de Racine. A Racine, il y a eu des tests qui ont
été faits par un laboratoire accrédité
auprès du gouvernement. Le ministère a refusé d'accepter
ce pourcentage qu'il y avait dans l'eau. Ils sont allés ailleurs,
à leurs propres frais, pour avoir un autre test de trois personnes qui
formaient un bureau. Ils sont venus sur les lieux analyser l'eau; elle
était parfaite, moyennant peut-être une petite différence
avec ce que disait le laboratoire du ministère. Là il est
arrivé un conflit extraordinaire. Pour le régler j'ai dit
à ces gens-là: Vous allez vous autres mêmes venir au
ministère et on va plaider cela avec les deux bureaux, parce que cela
prend des gens qui ont de l'expérience.
Ils sont venus devant un officier du ministère de
l'environnement. On a plaidé les deux causes et en fin de compte c'est
le laboratoire qui n'était pas celui du gouvernement qui a gagné
avec des preuves à l'appui et une manière scientifique de le
prouver. Ils ont été obligés de l'admettre. Aujourd'hui
ils ont de l'eau à profusion et le réservoir est bâti. Si
cela n'avait pas été ainsi, on aurait été
obligé de dépenser des sommes fabuleuses. Alors ma question est
celle-ci. Je dis que la loi est bonne, certainement qu'elle est bonne, il faut
qu'il y ait un contrôle. Mais il faudrait qu'il y ait un appel
quelconque, qu'on ait la permission avec preuves à l'appui de prouver au
ministère ou au laboratoire qui a fait le test, que parfois ou souvent
on peut se tromper. Je ne le sais pas, mais dans mon cas à moi c'est
arrivé, cela vient de se produire. C'est pour cela que je demande au
ministre s'il n'y aurait pas une échappatoire pour éviter que,
lésés dans leurs droits, ces gens soient obligés de
consacrer des sommes fabuleuses. Là ils ont eu recours à un autre
laboratoire qui est venu, on les a rassemblés devant l'officier du
ministère et on a établi clairement que l'eau était
bonne.
On n'est pas capables nous les députés de dire: Elle est
bonne, elle n'est pas bonne. On n'a pas la science pour cela. Mais le ministre
qui a des experts pourra peut-être trouver une solution pour nous donner,
si cela arrivait encore dans un autre endroit, pas un droit d'appel mais un
droit de regard. La loi serait parfaite si on avait un petit amendement pour
dire: Le ministre peut, dans des
circonstances exceptionnelles, autoriser un autre laboratoire de donner
son avis.
Mme le Vice-Président: M. le député de
Terrebonne.
M. Elie Fallu
M. Fallu: Merci. Mme le Président, vous me permettrez
évidemment de faire allusion, même si on est en deuxième
lecture, à un numéro d'un article, puisqu'il s'agit d'une loi qui
n'a qu'un article qui amende d'ailleurs un article de la Loi de la
qualité de l'environnement.
Evidemment, je suis d'accord avec ce qui sous-tend cette loi, à
savoir d'arriver à assurer une meilleure qualité de l'eau
à tous les citoyens. Le fait d'avoir des laboratoires
accrédités, qui ne soient pas nécessairement des
laboratoires qui sont situés au gouvernement, mais qui soient
répartis un peu partout, qui soient à la fois aussi
contrôlés, j'allais dire au niveau de la machinerie, de
l'équipement, des techniciens qui y oeuvrent va assurer pour le moins
une qualité répartitive à travers le territoire.
Voilà une amélioration.
Toutefois, Mme le Président, vous me permettrez de me poser ici,
en tant que Québécois, certaines questions sans mettre en cause
nécessairement l'acquis de notre travail précédent, du
travail actuel qui se fait sur la qualité de l'eau, mais de mettre en
cause quand même certaines normes qui servent de critères de base
à ce qu'on appelle la qualité de l'eau. D'une façon
générale une eau est déclarée potable quand elle
n'a pas de coliformes, de virus, de bactéries, etc.
A la limite, elle est déclarée non potable, quand elle n'a
pourtant rien de ces microbes ou virus, par le fait qu'elle est un peu trop
"calcaire" ou qu'elle est un peu trop "ferrugineuse".
On a des normes de qualité qui sont, d'une part, des normes
raisonnables pour la protection de la santé, mais qui, d'autre part,
versent un peu quelques fois vers je dis le mot tel que je le pense
certaines formes d'absurdité, alors qu'au centre il nous manque
des normes. C'est ainsi par exemple qu'il n'y a aucunes normes qui font que
l'eau soit épurée de certains métaux, que ce soit tous les
métaux phosphoreux, que ce soit également le mercure. Je pense
qu'il faudra collectivement, bientôt, revoir ensemble, comme
Québécois les normes mêmes de la "potabilité" de
l'eau.
De la même façon il faudra revoir, je crois, la norme ou
l'ensemble des normes des charges polluantes qu'on verse dans les cours d'eau
dans lesquels on s'approvisionne. Qu'il me soit permis, également, Mme
le Président, pendant que nous sommes à cet article 45, de faire
ici, à mon ministre et à toute la société
d'ailleurs, quelques recommandations de mon cru. La première,
évidemment, sera celle de l'économie de l'eau. L'économie
de l'eau, bien au-delà, si on veut, de ce verre d'eau symbolique qu'on
demande à la table du restaurant, peut-être dirai-je
au-delà de ces pelouses qu'on arrose ou qu'on n'arrose pas,
au-delà, éventuellement, de ces gaspillages, notamment en faisant
des abus de toute nature, y compris certains lavages de voitures. Il s'agit
d'arriver à distinguer le type d'utilisation qu'on fait de l'eau.
Il y a, d'une part, l'eau potable. Entendons-nous, c'est l'eau que l'on
boit ou que l'on consomme par le biais d'aliments, celle dont, à la
limite, on se sert pour les libations ou pour les ablutions, celle qu'on boit
ou avec laquelle on se lave. Je suis d'accord. Pour le reste, nous vivons dans
une société où il y a une surconsommation d'eau potable;
où l'industrie, par exemple, fait une utilisation massive, très
souvent, d'eau potable qui pourrait être une eau d'une autre nature.
J'appellerais cela de l'eau industrielle.
Une autre réflexion, Mme le Président, si vous le
permettez, est relative aux techniques et aux méthodes. Je demanderais
à notre société québécoise d'être plus
ouverte, d'être plus créative dans le domaine des techniques de
l'eau. On est passablement branché, pour ainsi dire, sur le chlore.
Alors que l'exploration dans le domaine de l'épuration de l'eau reste
relativement faible chez nous, les applications attendent toujours. On sait,
par exemple, qu'une université québécoise a mis au point
un système de filtration à la tourbe, qui a d'ailleurs l'avantage
de nous fournir de l'eau épurée de certains métaux. Quand
donc va t-on passer à l'application concrète de ces
méthodes? L'ozonisation de l'eau attend toujours un peu au
Québec, peut-être un peu trop, l'application des champs
électromagnétiques dans la filtration des eaux.
On attend toujours des applications. La stérilisation de l'eau
par les rayons lasers; on attend toujours des applications. Mme le
Président, on a des traditions, sauf qu'au niveau de
l'ingénierie, j'ai l'impression que cela se fait attendre. Je demande
également aux services de protection de l'environnement d'être
plus permissifs, au bon sens du terme, devant la nouvelle technologie,
d'encourager la nouvelle technologie, par exemple l'épuration naturelle.
Je pense, entre autres, à ce qu'on appelle des puits de recharge
où c'est le sol lui-même qui fait l'épuration de l'eau.
En terminant, pour revenir aux nouvelles analyses, il est évident
que ce qu'on nous fournit dans nos robinets, c'est une eau qui n'a pas beaucoup
de turbidité, peu de matières en suspension, relativement
limpide, mais au-delà de cela qu'est-ce qu'il y a encore dans notre eau?
Il reste beaucoup de choses. J'inviterais justement le ministre
délégué à l'environnement à
réfléchir à la qualité de l'eau qu'on ne boit pas,
dans laquelle il reste encore, non pas certes des conformes, des bacilles, des
bactéries ou des virus, mais combien d'autres éléments
à l'état de solution?
M. Verreault: Mme le Président...
Mme le Vice-Président: M. le député de
Shefford.
M. Verreault: ... question de règlement. J'aimerais vous
signaler qu'il n'y a pas quorum.
Mme le Vice-Président: Nous allons immédia-
tement vérifier. Vous savez, M. le député, qu'il y
a deux commissions parlementaires qui siègent actuellement. Voulez-vous
faire le compte, s'il vous plaît?
Il y a maintenant quorum.
M. le député de Terrebonne.
M. Fallu: Je termine, Mme le Président, en sollicitant de
tous les Québécois un effort un peu nouveau non seulement devant
la recherche d'une qualité d'eau, mais aussi devant peut-être une
certaine parcimonie de l'usage qu'on en fait. Merci, Mme le
Président.
Mme le Vice-Président: M. le député de
Trois-Rivières.
M. Denis Vaugeois
M. Vaugeois: Mon intervention sera brève et un peu dans le
même sens que celle de mon collègue de Terrebonne. Je dois dire,
d'abord, qu'elle sera brève parce que je n'avais pas prévu
d'intervenir aujourd'hui sur ce projet de loi. C'est un peu par hasard que j'en
prends connaissance à ce moment-ci de nos débats. Ce projet de
loi rejoint des préoccupations qui sont importantes pour moi et dont
j'aimerais saisir cette Chambre.
Actuellement, il ne semble pas y avoir dans nos politiques de
distinctions véritables faites entre l'eau potable et ce que moi aussi
je qualifierais d'eau industrielle. Or, dans ce contexte d'économie dans
lequel nous nous engageons actuellement, il me semble que cette distinction
devrait se retrouver quelque part. C'est important de le souligner, nous
consommons actuellement, dans nos villes en particulier, une très forte
quantité d'eau potable qui sera toujours de meilleure qualité
grâce à la vigilance du ministre qui a d'ailleurs
été précédé sur cette voie par le
député de D'Arcy McGee. En même temps que nous augmentons
la qualité de cette eau, bien sûr nous en augmentons le
coût, de telle façon que cette eau potable coûte de plus en
plus cher à la collectivité et sert, pour une faible proportion,
à la consommation.
Bien sûr, nous sommes probablement tous d'accord pour que,
finalement, on s'assure que toute l'eau de nos robinets soit de bonne
qualité, même si une faible partie de cette eau est
destinée à être bue par l'être humain, mais il me
semble que, dans l'évolution actuelle des choses, étant
donné les coûts qui sont représentés, nous devrions
prévoir dorénavant et progressivement des systèmes doubles
d'approvisionnement en eau.
Les municipalités devraient être encouragées
progressivement à avoir des systèmes doubles d'approvisionnement
en eau de telle façon que nous pourrions progressivement trouver
là, à mon avis, un élément d'incitation à la
grosse entreprise qui a actuellement à choisir entre payer l'eau potable
qui coûte très cher à tout le monde et,
conséquemment, à elle ou, encore, de se faire offrir par la
municipalité une eau d'une autre qualité mais qui ne
coûterait finalement à peu près rien, ni à la
municipalité ni conséquemment à l'entreprise.
Actuellement, l'entreprise, pour remédier à cette situation, est
généralement obligée de s'équiper d'un
système propre pour son approvisionnement en eau industrielle; elle doit
faire des investissements assez considérables. Traditionnellement, les
entreprises ont pu le faire, étant donné les conjonctures plus
favorables qu'actuellement, mais je pense que, dans la conjoncture actuelle et
celle que nous pouvons prévoir pour les prochaines années, ce
serait, je crois, pour certains types d'entreprises, de bonne guerre que nous
puissions au niveau des municipalités, au niveau des espaces
industriels leur proposer des approvisionnements en eau
industrielle.
Je pense d'ailleurs que ce ne serait pas complètement
insensé que de penser maintenant à prévoir le jour
où nous pourrions avoir des systèmes doubles d'eau, même
pour certains types d'institutions. Je suis certain que, dans de grosses
institutions, comme le Parlement, ici, il se fait un gaspillage fantastique
d'eau potable qui a coûté très cher et qui n'est absolument
pas nécessaire. Nous n'avons qu'un type d'eau et je pense qu'il faudrait
engager des études parallèlement à la rigueur que nous
mettons actuellement dans l'application des lois, prévoir des
études pour développer éventuellement des systèmes
d'approvisionnement d'un autre type d'eau.
Il y a un deuxième point sur lequel je voudrais intervenir: je
voudrais relier cette question d'eau potable et de système que
prévoit déjà la loi, et que nous renforçons
actuellement par le projet de loi 76 à ces systèmes
d'approvisionnement. Nous avons assisté, ces dernières
années, au Québec, comme à peu près, de
façon générale, en Amérique du Nord c'est
d'ailleurs un problème qui gagne l'Europe à un
étalement urbain qui est extrêmement coûteux, qui
nécessite actuellement de la part des villes des investissements qui
sont, à mon avis, disproportionnés. C'est rendu, actuellement,
que nos villes investissent des sommes fantastiques dans des installations
d'aqueduc et d'égout et qu'une fois ces frais faits, il ne reste plus
d'argent pour des activités tout aussi importantes de loisirs, par
exemple, ou de qualité de la vie en général.
La tendance que nous avons actuellement est susceptible de contribuer
à exiger toujours davantage de nos villes en l'absence de dispositions
suffisamment rigoureuses pour favoriser une densifi-cation urbaine. Autrement
dit, nous avons devant nous une excellente loi, un excellent projet de loi,
mais qui ne chemine pas parallèlement avec un autre type d'intervention
qui préviendrait les frais que nous exigerons de nos
municipalités qui devront fournir des systèmes très
coûteux pour des gens qui, souvent, sont installés en
périphérie excessive de nos villes.
Je souhaite donc que, dans l'application de cette loi, encore là,
on essaie d'établir les coûts de telles exigences de telle
façon qu'on pondère un peu cette tendance que nous avons pour des
systèmes d'aqueduc fort exigeants par rapport aux systèmes
beaucoup plus restreints d'approvisionnement d'eau potable, tel que nous
l'avons connu au Québec, dans nos campagnes, depuis des siècles.
Nos habitants ont su très tôt s'organiser col-
lectivement pour des approvisionnements d'eau potable.
Nous sommes souvent en face de systèmes d'approvisionnement
d'excellente eau pour de petits groupes d'individus. Je pense que, dans
l'application de cette loi et le ministre sera certainement d'accord
nous devrions leur faire la vie facile, ne pas avoir des interventions
à ce point exigeantes que nous en viendrions à dissuader les
individus de faire preuve d'imagination, de faire preuve, à certains
moments, d'initiative pour les ramener toujours dans des grands réseaux
qui les rendent tributaires de l'effort collectif, mais que nous devons payer
à un prix, je crois, dans certains cas du moins, excessif. Je vous
remercie, Mme le Président.
Mme le Vice-Président: La réplique de M. le
ministre délégué à l'environnement.
M. Marcel Léger
M. Léger: Mme le Président, l'eau étant une
ressource collective, il est donc essentiel que nous puissions donner à
tous les Québécois l'assurance d'une eau de qualité. Comme
je le disais tantôt, j'ai voulu reconnaître les bons coups qu'a
faits l'ancien ministre de l'environnement en présentant un projet de
loi de cette qualité. Cependant, le député de D'Arcy McGee
disait tantôt que c'était une amélioration à
l'article 45, mais que l'article 45 donnait à peu près les
mêmes résultats. Je vais quand même faire remarquer que
l'article 45 du chapitre 49 n'était pas sanctionné. Donc, il
était inopérant.
Certains autres articles, 38, 39, 146, 148, 152, n'étaient pas en
vigueur comme tels même si la loi dans l'ensemble avait été
sanctionnée, à l'exception de ces articles. Deuxièmement,
l'article 45 même si nous l'avions sanctionné comme tel, n'avait
pas atteint l'objectif précis que nous voulons atteindre par la loi 76.
L'article 45 ne faisait qu'obliger les municipalités à
l'intérieur du réseau de faire des relevés, mais ne les
obligeait pas à donner de l'eau potable puisque l'article maintenant
amendé par le projet de loi 76 se lit, à l'article 45:
"L'exploitant d'un système d'aqueduc et l'exploitant d'un
établissement public, commercial ou industriel alimenté en eau
par une source d'approvisionnement indépendante d'un système
d'acqueduc ne doivent mettre à la disposition du public ou de leurs
employés que de l'eau potable..."
Donc, cela oblige la municipalité à donner de l'eau
potable, cela devient sa responsabilité. Dans notre politique de
décentralisation au Québec, il fallait nécessairement lui
donner tous les moyens pour lui permettre de remplir cette
responsabilité nouvelle. D'où l'importance d'édicter les
normes de qualité d'eau potable. D'où l'importance de lui donner
aussi, à des endroits moins éloignés, les plus proches
possible, des laboratoires décentralisés. D'où
l'importance de vérifier la qualité de ces laboratoires. Pour
répondre un peu à la question du leader de l'Union Nationale, il
faudra que ces laboratoires soient accrédités pour être
assuré que leurs techniques et leurs opérations soient conformes
à des normes édictées par un règlement qui va
suivre immédiatement l'adoption de cette loi.
Il y a aussi le problème du tarif que nous allons faire adopter
dans ce règlement pour nous assurer que les prix ne seront pas
exorbitants et cela ne créera aucun problème au niveau de tout le
Québec. J'apprécie aussi les interventions des
députés de Saint-Hyacinthe, de Terrebonne et de
Trois-Rivières qui ont apporté des éléments
réellement intéressants. Je pense qu'à la commission
plénière, nous pourrons répondre à certaines
questions de façon un peu plus décontractée que dans la
période de la deuxième lecture, où il n'y a que des
discours qui peuvent être faits.
Cependant, je tiens à dire que cette loi, même si cela
semble simpliste, est une loi des plus essentielles parce qu'elle va toucher
les 1585 municipalités du Québec. Elle va toucher aussi, en plus,
les 500 institutions de santé et du domaine de l'éducation qui
actuellement ne sont pas reliées à un réseau. Elle va
aussi toucher, dans ces groupes, des pauvres citoyens qui peuvent être
faibles ou malades ou âgés, dans des institutions privées
ou publiques qui ne sont pas reliées à un réseau. Ils
pourraient être les premiers à subir les conséquences d'une
eau non potable ou qui n'aurait pas été contrôlée.
Cela pourrait causer des maladies qui peuvent être secondaires pour une
personne qui est bien constituée, mais dans un hôpital, dans une
maison de vieillards ou une maison d'éducation où il y a des gens
qui sont peut-être moins bien constitués sur le plan de la
santé, ils pourraient en subir des conséquences assez graves.
De là l'urgence de ce projet de loi. Cela va rejoindre aussi les
2000 stations de service à travers le Québec, qui ne sont pas
reliées à un réseau d'aqueduc et qui, elles-mêmes,
n'avaient pas la préoccupation de s'assurer que leur eau est bonne.
Quand une personne arrêtait son automobile sur le bord d'une route rurale
et allait prendre de l'eau, elle aurait pu prendre de l'eau contaminée,
et personne n'aurait pu le savoir avant que la maladie se décèle.
Finalement, vous avez tous les établissements publics ou industriels
comme les hôtels, les restaurants qui n'étaient pas reliés
à un réseau, ce qui aurait entraîné des
conséquences graves de ce côté.
Devant ce problème qui touche les 6 millions de
Québécois, je pensequedans le projet de loi no 76 cela devait
être évident. Si c'était si évident, il fallait
nécessairement le mettre dans une loi pour que cela devienne maintenant
une chose assurée. C'est la raison pour laquelle je dois recommander
l'adoption en deuxième lecture de ce projet de loi no 76.
M. Goldbloom: Mme le Président, en vertu de l'article 96
pour quelques secondes seulement. Les explications que vient de donner le
ministre sont fort justes, mais je n'ai pas voulu suggérer que ce
n'était pas nécessaire de faire ces changements. Tout ce que j'ai
voulu dire, c'est que le lecteur du journal des Débats ne devrait pas
croire que le législateur avait oublié de se pencher sur
cette question quand la loi a été présentée
en 1972.
Mme le Vice-Président: Après cette mise au point,
il me faut maintenant vous demander si la motion de deuxième lecture de
M. le ministre délégué à l'environnement sur le
projet de loi no 76, Loi modifiant la Loi de la qualité de
l'environnement, est adoptée?
M. Goldbloom: Adopté.
Mme le Vice-Président: Adopté.
Le Secrétaire adjoint: Deuxième lecture de ce
projet de loi.
Mme le Vice-Président: M. le leader adjoint du
gouvernement.
Commission plénière
M. Charron: Je voudrais proposer maintenant que vous quittiez le
fauteuil et que cette Chambre se transforme en commission
plénière pour étudier article par article le projet de loi
qui vient d'être adopté.
Mme le Vice-Président: Cette motion est-elle
adoptée?
M. Bellemare: Adopté. M. Charron:
Adopté.
Le Président (Mme Cuerrier): Cette Assemblée est
donc constituée en commission plénière pour étudier
le projet de loi no 76.
M. Bellemare: Mme le Président, juste une question.
Le Président (Mme Cuerrier): M. le leader de l'Union
Nationale.
M. Bellemare: Je voudrais demander au ministre s'il n'a pas une
réponse à donner à ma suggestion de tout à l'heure.
Je voudrais simplement...
M. Léger: II faudrait la reformuler, parce que si j'ai
compris, tantôt, il était question de la date...
M. Bellemare: Si, par exemple, en vertu des normes un bureau
d'experts disait au gouvernement: L'eau n'est pas bonne, et que la
municipalité, elle, employait un autre bureau d'experts...
M. Léger: Vous voulez dire un autre laboratoire?
M. Bellemare: Pardon?
M. Léger: Vous voulez dire un autre laboratoire?
M. Bellemare: Oui, un autre laboratoire, que se
produirait-il?
M. Léger: L'article 2, je pense, parle de "tout
laboratoire accrédité." Cela veut dire qu'il n'y aura que des
laboratoires accrédités qui seront en mesure de faire des
analyses pour assurer...
Le Président (Mme Cuerrier): Est-ce que nous ne pourrions
pas procéder étape par étape et parler de l'article
premier d'abord? Voulez-vous que nous vérifiions d'abord si l'article
premier est déjà adopté?
M. Bellemare: D'accord, mais je pensais que c'était
à l'article 45 qu'on pouvait poser cette question. Je n'ai pas de
multiples questions; c'est simplement pour savoir ce qui arrive dans ce
temps-là. Nous, on est obligé de payer un autre laboratoire, de
se rendre au ministère, ce qui veut dire des dépenses
considérables pour une petite municipalité. Quand on eut
plaidé devant l'officier supérieur, il nous a rendu la
décision suivante: Vous êtes conformes, après la
démonstration...
M. Léger: Si vous n'avez pas d'objection, juste pour cette
question, les laboratoires devront être accrédités. On veut
être certain que le laboratoire aura le personnel voulu, les moyens
techniques voulus et qu'il sera équipé suffisamment. C'est lui
qui va permettre cela. Maintenant, n'oublions pas que la loi, c'est pour
obliger la municipalité à donner de l'eau potable. Ce qui compte,
quel que soit le laboratoire qui l'aurait vérifié, c'est que le
laboratoire accrédité puisse dire que c'est potable. Vous voulez
dire que, possiblement, le laboratoire accrédité peut dire que
l'eau n'est pas potable et que la municipalité peut vouloir faire la
preuve avec un autre laboratoire qui dit qu'elle est potable. Je ne sais pas,
mais...
M. Bellemare: C'est déjà arrivé. C'est
simplement pour avertir le ministre que si cela arrivait, il faudrait au moins
avoir un arbitre, quelqu'un du ministère qui pourrait nous dire:
Ecoutez, on va entendre les parties et on va décider; ce serait une
espèce de voix d'appel. Il y a bien des gens qui vont avoir un
laboratoire accrédité et qui vont probablement dire au ministre
que l'eau n'est pas bonne. A partir de là, si les autres ont la
prétention que l'eau est bonne. Qui peut décider?
Le Président (Mme Cuerrier): M. le ministre.
M. Léger: Comme je disais tantôt, c'est la
municipalité qui est responsable de donner de l'eau potable. C'est donc
dire que les échantillons qui vont être prélevés par
la municipalité vont être acheminés vers un de ces
laboratoires accrédités. Le résultat, s'il est
négatif, va directement être remis aussi à la
municipalité. Là, elle va savoir.
M. Bellemare: Là, on se comprend.
M. Léger: S'il arrive...
M. Bellemare: Mais après?
M. Léger:... un problème, qu'un autre laboratoire
dit qu'elle est bonne et qu'il n'est pas nécessairement
accrédité, il y aura quand même nos laboratoires à
l'environnement qui pourront tenir le rôle de juge définitif. On a
des laboratoires actuellement qui sont à Montréal et à
Québec.
M. Bellemare: Même si c'est encore un laboratoire
accrédité qui rend une décision contraire à
l'autre, quel recours aurait-on pour arbitrer le litige?
M. Léger: Ce seront les laboratoires centraux, ceux de
Montréal ou de Québec. Ceux dont on parle, ce sont des
laboratoires qui seront dans les régions.
M. Bellemare: Mais qui vont être
accrédités?
M. Léger: Oui, c'est cela. Il y aura quand même nos
laboratoires centraux, ceux de Québec et de Montréal, qui
pourront faire les analyses subséquentes pour vérifier quel
laboratoire peut avoir fait une erreur. En plus de cela, il y aura plus d'un
échantillon. Selon la taille de la municipalité, il y aura de
plus en plus d'échantillons et ae plus en plus fréquemment. On ne
pourra pas condamner l'eau d'une municipalité uniquement par un
échantillon; il y aura plusieurs échantillons.
M. Bellemare: D'accord, mais je crois que le ministre devrait
nous dire: Oui, dans un cas comme celui que nous donne le député
de Johnson, on aura un droit de recours et ce droit de recours, ce sera moi,
comme ministre, ou le directeur général du service,
temporairement, M. Joli-coeur, ou un autre.
M. Léger: Comme je le disais tantôt, ce sont nos
laboratoires centraux qui pourront aller vérifier et juger entre le
groupe d'un laboratoire non accrédité, si c'est le cas, et un
laboratoire accrédité qui n'aurait pas les mêmes
résultats.
M. Bellemare: Si ce sont deux laboratoires
accrédités qui n'ont pas la même opinion, ce sera encore
vous, ou le directeur, M. Jolicoeur, qui y pourvoirez?
M. Léger: C'est cela.
M. Bellemare: Alors, cela, c'est dans le journal des
Débats.
M. Léger: D'accord.
M. Bellemare: Cela me rend service.
M. Vaugeois: Mme le Président...
Le Président (Mme Cuerrier): M. le député de
Trois-Rivières.
M. Vaugeois: ... j'aurais une question à poser au
ministre, suite à l'intervention que j'ai faite tout à l'heure en
Chambre. Est-ce qu'il est prévu quel- que part, dans nos lois ou dans
les règlements existants, qu'une municipalité puisse avoir double
système d'aqueduc, soit l'un en eau potable et l'autre je
l'appelle comme cela encore une fois d'eau industrielle? Est-ce
prévu?
Le Président (Mme Cuerrier): M. le ministre.
M. Bellemare: Vous avez les usines de papier, par exemple, vous
avez l'eau pour arroser les feux; vous avez aussi l'eau pour laver l'auto,
c'est de l'eau potable qui pourrait sûrement, comme dit le
député de Trois-Rivières...
M. Vaugeois: Vous connaissez la situation chez nous, M. le
député.
M. Bellemare: Les usines de papier dépensent une...
M. Vaugeois: La Wayagamack, par exemple, est
approvisionnée par son propre système d'aqueduc mais ce n'est pas
de l'eau potable. Elle n'est pas tenue d'avoir de l'eau potable pour son
usine.
Le Président (Mme Cuerrier): Alors...
M. Vaugeois: C'est le sens de ma question.
M. Léger: Si je comprends bien la question...
Le Président (Mme Cuerrier): ... après les
interventions du député de Johnson et du député de
Trois-Rivières, M. le ministre.
M. Léger: Si je comprends bien le sens de la question, on
peut avoir besoin de l'eau pour boire, on peut avoir besoin de l'eau pour un
usage moins vital qui peut être l'utilisation industrielle. Disons donc
qu'à première vue, c'est une chose qui est possible, cependant
cela coûterait énormément cher, si on pense uniquement au
double système de plomberie pour une eau potable, pour boire, et une eau
pour une autre utilisation. Cependant cela peut être utilisé comme
c'est le cas dans des parcs industriels où il peut y avoir un
système d'eau qui peut être aménagé et qui serait
réparti en forme de coûts pour l'ensemble d'usines ou d'industries
qui sont dans une région donnée et qui pourrait être plus
acceptable et plus accessible sur le plan financier; mais le faire d'une
façon régulière dans toutes les municipalités
coûterait énormément cher.
M. Bellemare: Est-ce que le ministre comprend bien que les usines
de papier n'auraient pas besoin d'une expertise, parce qu'elles
dépensent des millions de gallons d'eau qui n'est pas
nécessairement de l'eau potable, mais qui est de l'eau utilisée
pour produire le papier, alors c'est un exemple.
M. Vaugeois: Si, M. le député me le permet, c'est
la même chose dans le domaine du textile. Par exemple, on a le cas d'une
entreprise énorme
chez nous qui prend l'eau potable de la ville et qui la retraite en
plus, et si on lui donnait l'occasion d'avoir une eau qui n'a pas
été traitée par la ville et qu'elle traiterait pour ses
fins propres, il y aurait là une économie. Mais j'ai un cas
précis à l'esprit en posant mes questions au ministre, parce que,
tel que rédigé, l'article de cette loi fait que tout le
système d'aqueduc qui est à disposition du public doit fournir de
l'eau potable.
Or, il existe des systèmes d'aqueduc qui sont destinés
à fournir autre chose que l'eau potable. Par exemple, au parc industriel
de Bécancour. Mon embarras vient du fait que je ne sais pas si ce sont
les autorités du parc industriel qui donnent ce service ou la
municipalité de Bécancour, mais il doit certainement se trouver
des experts ici qui pourront me renseigner. Faisons l'hypothèse que
c'est la municipalité. En vertu de notre article, tel que
rédigé, elle ne pourrait maintenir un système d'aqueduc
qui ne fournirait pas de l'eau potable. Je pose des questions et j'ai l'air d'y
répondre en même temps, mais je veux être bien certain que
notre loi n'empêche pas, n'exclut pas l'existence de services d'aqueduc
déjà existants, puis je voudrais être certain aussi que,
telle que rédigée, cette loi ne dissuadera pas certaines
municipalités pourvues de parcs industriels plus considérables,
de prévoir éventuellement un système d'aqueduc pour une
eau industrielle. Le député de Johnson suit mes propos avec
attention, parce qu'il sait fort bien que là où nous sommes
situés géographi-quement, chez nous, nous aurions
intérêt à avoir double système d'approvisionnement
en eau. Je ne voudrais pas qu'une loi nous empêche éventuellement
d'avoir un système d'aqueduc pour une eau non potable, comme cela existe
d'ailleurs dans plusieurs autres pays.
M. Léger: M. le Président, pour répondre
à la première question, les usines de pâtes et papiers ont
déjà un double réseau. Un réseau pour l'utilisation
industrielle et l'autre pour...
M. Bellemare: Pas partout.
M. Léger: Non, peut-être pas partout, mais il y en a
beaucoup qui l'ont déjà, donc, cela existe et il n'y a pas de
problème à ce qu'elles l'aient. En même temps, pour
répondre à votre question et à celle du
député de Trois-Rivières, je peux dire que la loi, telle
que présentée, n'obligerait pas les industries ou autres
établissements qui ont besoin d'une qualité d'eau
inférieure, parce que ce n'est pas potable, à faire faire la
même analyse, parce que dans le règlement qui va définir
les normes de qualité d'eau potable, il y aura aussi des normes d'eau
industrielle qui feront la différence entre le réseau industriel
et le réseau d'eau potable.
M. Vaugeois: D'accord. Est-ce qu'on pourrait aller jusqu'à
souhaiter, Mme le Président, que nous sommes satisfaits, comme
première réponse, que le règlement va faire ces
distinctions, donc il y aura une interprétation de l'article 1. Mais je
souhaiterais, finalement, que l'interprétation qui en sera donnée
au niveau des règlements ait l'air d'inciter dans certains cas à
faire nettement la distinction, ce qui pourrait suggérer
éventuellement l'organisation d'un système parallèle
d'approvisionnement en eau dans un cas, potable, et dans un autre, non potable.
Je suis persuadé que tôt ou tard nous en viendrons à faire
la distinction dans nos édifices publics, non seulement dans nos
entreprises, mais à maints endroits, parce que plusieurs pays nous
donnent l'exemple sur ce plan, moins richement pourvus en eau que nous, ils ont
déjà depuis fort longtemps pris des dispositions pour faire la
distinction n'étant pas capables de s'approvisionner en eau potable pour
la totalité de leurs besoins en eau.
Nous, comme nous avons été gâtés par la
nature, ici nous n'avons jamais fait cette distinction au Québec,
à l'exception de quelques grosses entreprises.
J'aimerais que la loi, dans sa formulation, et les règlements qui
suivront, dans leur formulation, tiennent compte que nous aussi maintenant on
est obligé de faire ce genre dé distinction et que nous ne sommes
pas loin d'inciter les responsables municipaux en particulier à y
songer. Autrement, dans le cheminement actuel, on en vient à forcer des
municipalités à donner des services en eau potable pour des
citoyens qui sont, comme je le disais tout à l'heure, situés en
périphérie des villes. Ainsi nos municipalités sont tenues
d'abord d'investir dans des approvisionnements en eau, en systèmes
d'aqueduc et d'égout et ne conservent plus de fonds pour d'autres choses
tout aussi importantes pour la vie de nos citoyens.
Le Président (Mme Cuerrier): Article premier,
adopté?
Une Voix: Adopté.
M. Léger: J'aurais un petit amendement à
apporter.
Le Président (Mme Cuerrier): M. le ministre.
M. Léger: Pour bien préciser le sens de cet
article, selon l'esprit qu'on a mentionné tantôt et pour
être plus direct, je voudrais qu'on amende l'article 45, dans l'article
premier. On ferait disparaître, dans la quatrième ligne, les mots
"ne doivent mettre à la disposition du public ou de leurs
employés que", pour les remplacer par "qui mettent de l'eau à la
disposition du public ou de leurs employés pour des fins de consommation
humaine doivent distribuer", et là on continue. L'article complet se
lirait comme suit: "L'article 45 de la Loi de la qualité de
l'environnement (1972, chapitre 49) est remplacé par le suivant: "45.
L'exploitant d'un système d'aqueduc et l'exploitant d'un
établissement public, commercial ou industriel alimenté en eau
par une source d'approvisionnement indépendante d'un système
d'aqueduc qui mettent de l'eau à la disposition du public ou de leurs
employés pour des fins de consommation humaine, doivent distribuer de
l'eau potable, dans la mesure et selon les normes prévues par
règlement du lieutenant-gouverneur en conseil".
M. Vaugeois: Mme le Président, est-ce que vous me
permettrez de...
Le Président (Mme Cuerrier): Voulez-vous nous donner le
texte de cet amendement, M. le ministre, s'il vous plaît?
M. Cordeau: ... copie, Mme le Président.
Le Président (Mme Cuerrier): Oui. M. le
député de Trois-Rivières.
M. Vaugeois: Mme le Président, vous me permettez de
souligner que je pense qu'en faisant cet amendement le ministre pose sans doute
un geste qui n'était pas nécessaire à la suite des
réflexions qu'on a échangées. Tout de même, cela me
plaît beaucoup parce que la loi, à mon avis, devient plus claire
et suggère ce que j'ai souhaité tout à l'heure dans mon
intervention. Je le remercie.
M. Bellemare: Au niveau de l'article il y avait deux choses
fondamentales, l'exploitant d'un système d'aqueduc et,
deuxièmement, l'exploitant d'un système public, commercial.
C'était là le danger que l'eau potable soit obligatoire
même dans un établissement public.
M. Léger: C'est cela. Je vais vous le relire de
façon précise pour qu'on s'entende bien.
M. Bellemare: C'est bien.
M. Léger: Vous êtes d'accord?
M. Bellemare: Si vous nous en envoyez copie.
M. Léger: Mme le Président, on va vous la donner
par écrit, mais sur le principe, pour avancer, pendant qu'on
l'écrit on peut passer à l'article 2, s'il est adopté.
Le Président (Mme Cuerrier): ... cela.
M. Léger: Vous voulez le relire, je présume.
Le Président (Mme Cuerrier): Vous avez l'intention de
suspendre l'article prévu, jusqu'à ce que nous ayons les textes
des amendements?
M. Léger: Non, je veux dire... On peut vous le
redonner.
Le Président (Mme Cuerrier): Voulez-vous attendre une
seconde, M. le ministre?
M. Léger: D'accord. Je vous le redonne.
Le Président (Mme Cuerrier): II va falloir
vérifier, M. le ministre; je vais vous donner le texte que j'ai ici, et
voulez-vous vérifier avec le vôtre? On faisait l'inverse de ce que
vous vouliez faire, je pense. "L'exploitant d'un système d'aqueduc et
l'exploitant d'un établissement public, commercial ou industriel
alimenté en eau par une source d'approvisionnement indépendante
d'un système d'aqueduc qui mettent de l'eau à la disposition du
public ou de leurs employés pour des fins de consommation humaine
doivent distribuer de l'eau potable dans la mesure et selon les normes
prévues par règlement du lieutenant-gouverneur en conseil".
Est-ce bien cela?
M. Léger: Parfait.
M. Goldbloom: Adopté, Mme le Président.
Le Président (Mme Cuerrier): L'article premier est-il
adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (Mme Cuerrier): L'article premier est
adopté. Article 2.
M. le député de Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: M. le ministre a-t-il un amendement à apporter
à cet article?
M. Léger: Ce n'est pas un amendement, mais je vais
répondre un peu à votre question. Même si la loi rend
obligatoire pour la municipalité, l'exploitant d'un aqueduc ou toute
personne que vise la loi 76, de faire des prélèvements pour celui
qui donne de l'eau potable, on ne peut pas s'assurer que le
prélèvement sera nécessairement un
prélèvement qui provient de la source d'alimentation de la
municipalité ou du puits, mais nous avons quand même la
responsabilité d'aller faire nous-mêmes, par nos inspecteurs de
l'environnement, des prélèvements. Si, par hasard, il y a
possibilité de doute sur la validité de l'échantillonnage
qui est envoyé au laboratoire accrédité, à ce
moment, le service de l'environnement, par ses inspecteurs, peut aller
lui-même prendre un prélèvement.
M. Cordeau: Ceci sera dans la réglementation?
M. Léger: Oui, cela fait partie de la loi
générale et du contrôle routinier de l'environnement.
M. Bellemare: II y a dans cet article, si je le comprends bien,
un exploitant visé à l'article 45, mais, dans l'article 45, il y
a deux sujets bien distincts, celui qui exploite un système et celui qui
exploite un établissement public comme, par exemple, une
manufacture.
M. Léger: Oui, dans le seul but qu'il n'est pas
relié à un réseau. Un exploitant public peut être
relié à un réseau. Ce n'est pas à lui de faire
faire son échantillonnage, puisqu'il prend de l'eau d'une
municipalité qui est obligée elle-même de donner de l'eau
potable.
M. Bellemare: Celui qui, par exemple, comme la Wayagamack,
produit son propre système n'a pas affaire à se soumettre
à des tests de laboratoire?
M. Léger: S'il est relié à un réseau
qui est
obligé de soumettre un prélèvement, il n'est pas
obligé, comme, par exemple la Wayagamack, de soumettre un
échantillon.
M. Bellemare: L'eau qui est prise là... M. Léger:
D'accord?
M. Bellemare: L'eau qui est prise là peut servir à
certains abreuvoirs aussi.
M. Léger: D'accord, mais il y a deux types
d'établissements publics. Il y a celui qui n'est pas relié
à un réseau d'aqueduc et celui qui est relié à un
réseau d'aqueduc. Celui qui est relié à un réseau
d'aqueduc n'a pas l'obligation de faire faire son échantillonnage
puisqu'il a de l'eau qui est contrôlée par la
municipalité.
M. Bellemare: S'il va la chercher dans le Saint-Laurent, il n'est
relié à aucun réseau d'aqueduc municipal ni
intermunicipal?
M. Léger: Non.
M. Bellemare: II y prend l'eau et l'amène à l'usine
pour son utilité. Il en consomme des millions de gallons. Si, dans ce
réseau l'eau qui, en même temps sert à l'usine, arrive dans
un abreuvoir... l'abreuvoir qui est là peut servir à toute
l'usine et n'est soumis à aucun test.
M. Léger: II faut faire un test.
M. Bellemare: Pourquoi?
M. Léger: C'est un abreuvoir pour boire.
M. Bellemare: Un abreuvoir?
M. Léger: Un abreuvoir qui va servir d'approvisionnement
en eau pour boire. Il va être obligé. Si ce n'est pas de l'eau
pour boire, ce n'est pas la même chose.
M. Bellemare: Comment allez-vous faire la différence?
M. Vaugeois: L'article premier le dit. M. Bellemare: Oui,
l'eau potable.
M. Vaugeois: C'est cela. Si c'est un abreuvoir pour boire, pour
la consommation humaine, l'article premier va l'obliger, même s'il
s'approvisionne à partir de son propre système, à faire
des vérifications, tel que le dit l'article premier. Vous avez deux cas
dans l'article premier. L'exploitant d'un système et l'exploitant d'un
établissement.
M. Bellemare: L'établissement industriel.
M. Vaugeois: Celui qui fait boire de l'eau à du monde dans
son établissement.
Le Président (Mme Cuerrier): M. le député de
Trois-Rivières.
M. Vaugeois: Mme le Président, dans le cas de l'article 2
je m'excuse à l'avance auprès du ministre de ma question
mais c'est une curiosité qui m'amène à poser ma
question. Nous avons traditionnellement au Québec beaucoup de gens, en
campagne en particulier, qui ont réglé leur problème d'eau
potable sur des espèces de base volontaire. Une source était dans
la montagne, quatre ou cinq cultivateurs voisins s'organisaient un
système d'approvisionnement en eau et, généralement, c'est
une excellente eau mais ces sources d'eau peuvent être contaminées
de mille et une façons.
Par exemple, nos services d'entretien de voirie peuvent, à un
moment donné, déverser dans les fossés des insecticides
qui, brutalement, contaminent un approvisionnement en eau de cinq cultivateurs
qui n'avaient jamais eu de problèmes auparavant. Alors, qu'arrive-t-il,
à ce moment-là? Ces cinq cultivateurs ont hérité,
souvent sans papiers, de ce système commun d'approvisionnement en
excellente eau potable. Là, je fais l'hypothèse que ce sont les
services publics qui l'ont contaminée, mais peu importe
l'hypothèse de contamination, à partir du moment où on
intervient pour demander à ces gens de remédier à une
situation, qui est l'exploitant dans ce cas?
M. Bellemare: Celui qui est le propriétaire de ce
système. Par exemple, si mon voisin me fournit de l'eau, à la
campagne, c'est lui qui est le propriétaire, c'est sûr, à
mon sens. C'est bien posé, cette question...
M. Vaugeois: Oui.
M. Bellemare: ... parce que le calcium qui est sur le bord des
routes s'en va dans les fossés et il pourrait peut-être contaminer
l'eau qu'on boit. Mais si l'eau vient directement de la montagne et qu'elle est
recueillie dans un réservoir au pied de la montagne, je ne vois pas
pourquoi on obligerait le propriétaire qui dessert deux ou trois
cultivateurs qui nous entourent à faire le test.
M. Vaugeois: Cela vous amusera, M. le député de
Johnson, mais ma question part d'un cas concret qui est arrivé dans le
comté de Champlain où les gens recevaient leur eau sans savoir
comment cela fonctionnait tout autour. C'était en place depuis un bon
bout de temps et on ne payait rien à personne, sauf qu'un bon matin il y
a quand même un responsable dans un cas comme cela.
J'aimerais connaître, de la bouche du ministre, quelle est la
souplesse que manifestent, à ce moment-là, les services
concernés au gouvernement pour appliquer une loi qui est quand
même assez rigide et qui doit être rigide, remarquez.
M. Léger: La loi, telle qu'elle est
présentée, ne fait pas de nuances en ce qui concerne le nombre de
personnes qui doivent être alimentées pour déterminer la
qualité d'exploitant d'un système. C'est le règlement qui
va le faire et c'est par le règlement, aussi, qu'on va savoir la
fréquence de ces échantillons. Tel quel, on ne peut pas
répondre à
cette question. Comme je le disais tantôt, on ne peut pas dire
qu'une personne qui prend de l'eau et qui la donne à son voisin peut
être appelée un exploitant. Mais dans le règlement qui s'en
vient, je pense qu'il y a un terme de 25 personnes. On parle de quelqu'un qui
donne de l'eau à 25 personnes; il y a une limite, un chiffre. Je pense
qu'actuellement on peut dire que c'est le chiffre 25. Quelqu'un qui donne de
l'eau à 25 personnes par jour est qualifié d'exploitant.
M. Vaugeois: J'aurais une autre question au ministre. Est-ce
qu'à ce moment-ci le ministère, malgré les réserves
qu'on peut faire dans certains cas, voit d'un bon oeil le maintien de petits
systèmes d'approvisionnement en eau ou si la politique du
ministère, c'est autant que possible de rattacher le maximum de gens
à de gros réseaux d'aqueduc?
M. Bellemare: Pas dans nos campagnes, ce serait impossible; pas
dans un bout de rang. On n'est pas capable de dépenser des millions de
dollars pour aller porter l'eau jusqu'au troisième voisin qui est
à deux milles. Voyons donc!
M. Léger: Ce qui est important, pour répondre
à la parole de l'évangile, c'est que tout le monde puisse avoir
de l'eau et du pain aussi. C'est la raison pour laquelle je pense que, quand
c'est normal, un réseau municipal est préférable parce
qu'il y a un meilleur contrôle, mais, quand ce n'est pas possible et que
c'est le seul moyen, on doit favoriser la possibilité de donner de
l'eau.
Puisque le ministère de l'environnement est un ministère
de cas, on a des cas dans tout le Québec et j'ai des cas où il y
a des groupes de dix ou douze personnes qui sont très
éloignées. Il y a des Indiens, à des endroits
précis, qui ont besoin d'eau. Il faut leur donner de l'eau, mais pas
nécessairement un réseau. Il faut leur donner l'eau la plus
potable, d'abord, et le plus rapidement possible; il faut leur installer un
système.
M. Cordeau: Mme le Président...
Le Président (Mme Cuerrier): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: ... je crois qu'actuellement, avec le programme
PAIRA, les gens ne peuvent pas avoir d'eau parce qu'ils ne peuvent pas se
qualifier pour le programme.
M. Léger: Le programme PAIRA émet des normes...
M. Cordeau: Comme il n'y a pas assez de rentabilité dans
le réseau, ils ne peuvent pas être qualifiés pour avoir de
l'eau.
M. Vaugeois: Mme le Président, ce n'est peut-être
pas le moment d'engager un débat sur le programme PAIRA, mais,
derrière ma question, il y a évidemment une option qui est faite.
C'est que je doute qu'il nous faille avoir des politiques qui ne convergent que
vers un but, celui de généraliser les services d'égout et
d'aqueduc qui sont municipaux. Je pense que les solutions que nos gens ont
trouvées à travers les siècles, dans ce pays, ont encore
une valeur aujourd'hui.
M. le député de Johnson faisait allusion à des
choses qui sont faisables et à d'autres qui ne sont pas faisables. Il
disait: Dans des cas, ce n'est pas faisable. Je dis que même dans des
cas où c'est faisable, je ne suis pas certain que les solutions de
services municipaux soient préférables à des solutions
qui, traditionnellement, ont rempli des fonctions à des coûts
vraiment raisonnables impliquant l'esprit d'initiative, l'esprit d'invention et
le sens des responsabilités des intéressés. A mon avis,
des PAIRA ne devraient pas nécessairement être toujours la
réponse à des situations comme celle-là.
M. Bellemare: Vous avez des municipalités comme Saint-Luc,
dans Champlain, qui n'a pas un système d'égout et pas un
système d'aqueduc. Il y a peut-être 300 maisons qui s'alimentent
de puits artésien que les propriétaires entretiennent
eux-mêmes.
Le Président (Mme Cuerrier): M. le député de
Johnson, M. le ministre voulait répondre à la question.
M. Léger: C'est simplement une question de coût et
une question de qualité qu'il faut assurer. C'est à
l'intérieur de ces barèmes qu'il faut trouver les meilleurs
moyens.
Le Président (Mme Cuerrier): L'article 2 est-il
adopté?
M. Goldbloom: Mme le Président...
Le Président (Mme Cuerrier): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: J'ai deux questions à poser au ministre. Je
remarque qu'à l'article 45b, le paragraphe b) accorde au ministre un
pouvoir discrétionnaire, si souvent condamné par le Parti
québécois, de limiter le territoire d'application de tout
règlement adopté en vertu du paragraphe a). Est-ce que le
ministre peut nous indiquer pourquoi il voudrait limiter le territoire quand il
énonce le principe que tout le monde doit avoir de l'eau potable?
M. Léger: C'est à cause des régions. Tout
simplement, pour répondre au député de D'Arcy McGee
il faut le dire pour le journal des Débats il y a des
régions qui sont très éloignées, je sais que le
député connaît déjà la réponse, les
échantillons doivent être analysés à
l'intérieur d'une période très courte, je pense de 48
heures...
Une Voix: 24.
M. Léger: 24 heures, pour valider
l'échantillonnage; les régions sont tellement
éloignées
qu'on ne peut les obliger par loi et règlements à nous
soumettre des échantillons; il n'y aurait pas de laboratoires assez
proches pour leur donner la réponse. C'est pour cette raison qu'on
exclut ces régions, à cause de cette impossibilité.
M. Goldbloom: Mme le Président, je remercie le ministre de
sa réponse. J'ai beaucoup de plaisir à relire le journal des
Débats de 1970 à 1976.
M. Léger: C'est votre lecture de chevet de ce
temps-ci?
M. Goldbloom: Ma deuxième question est la suivante. Le
nouvel article 45c indique que les tarifs ne peuvent entrer en vigueur avant le
1er avril 1979. Quand je regarde l'article 45a, je vois que: "Un exploitant
visé à l'article 45 doit effectuer des prélèvements
à même l'eau qu'il met à la disposition du public ou de ses
employés et transmettre les échantillons ainsi recueillis
à tout laboratoire accrédité par le ministre pour fins de
contrôle analytique". Je vois à l'article 45c: "Tout laboratoire
accrédité par le ministre doit exiger d'un exploitant visé
à l'article 45a le paiement des contrôles analytiques selon les
tarifs fixés par le lieutenant gouverneur en conseil".
Alors, l'exploitant doit envoyer les échantillons au laboratoire.
Le laboratoire doit exiger le paiement des contrôles analytiques. Si je
comprends bien les mots, cela veut dire que le laboratoire ne pourrait pas
faire les analyses gratuitement, il devrait demander les tarifs fixés et
les tarifs ne seront fixés qu'après le 1er avril 1979. Est-ce que
cela veut dire qu'en effet le projet de loi que nous sommes appelés
à adopter, aujourd'hui, n'entrera en vigueur qu'après le 1er
avril 1979?
M. Bellemare: C'est l'article 3.
M. Léger: II y a la période de négociations
avec les futurs laboratoires décentralisés parce qu'il faudra
aussi permettre aux municipalités de s'adapter à cette nouvelle
réglementation. La municipalité commencera immédiatement
à être responsable de voir à ce qu'elle donne de l'eau
potable, mais elle aura encore jusqu'à ce que les laboratoires soient
décelés, accrédités et en fonction à faire
faire des échantillons encore au service de l'environnement,
gratuitement, jusqu'à ce que tout le système soit
installé, parce qu'il faudra aussi négocier avec les
hôpitaux qui pourraient être des endroits privilégiés
de laboratoires et les avoir à des endroits faciles d'accès pour
des groupes de municipalités. Donc, c'est uniquement pour permettre au
système de se mettre en place et, d'ici ce temps, ce sera encore gratuit
et fait par les laboratoires actuels de Montréal et de
Québec.
M. Goldbloom: D'accord, Mme le Président.
Le Président (Mme Cuerrier): M. le député de
Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Le ministère, n'étant plus responsable
de faire les analyses parce que les res- ponsabilités vont tomber sur
les municipalités et qu'elles seront défrayées par elles,
et également pour les autres services, est-ce qu'il y a eu un montant
d'envisagé sur les économies au ministère de
l'Environnement?
M. Léger: Ce ne sont pas des gros montants, si je ne
m'abuse, c'est un tarif qui va être de moins de $10 par
échantillon et, selon l'importance des municipalités ou des types
d'établissements, cela peut varier entre une analyse par année
à peut-être trente par semaine.
M. Cordeau: Trente par semaine?
M. Léger: Pour des grosses municipalités.
Le Président (Mme Cuerrier): M. le député de
Trois-Rivières.
M. Vaugeois: Mme le Président, je m'excuse auprès
du ministre de mon insistance et de l'intérêt que je porte
soudainement à ce projet de loi, mais l'article 45b me suggère la
question suivante: En tenant compte de l'importance du système d'aqueduc
ou du type d'établissement, ect., est-ce que le ministère ou le
ministre actuellement a une attitude ou une politique face à ce
problème municipal d'approvisionnement en eau? Je vais formuler ma
question autrement: Est-ce qu'il y a quelque part dans les règlements ou
les études du ministre une incitation ou une invitation aux
municipalités à se regrouper, dans certains cas, pour assurer
l'approvisionnement en eau? Autrement dit, nous avons actuellement un projet de
loi sur le regroupement pour le transport en commun, le projet de loi va
favoriser les commissions municipales ou intermunicipales de transport en
commun, est-ce qu'il y a quelque chose dans l'air de semblable pour
l'approvisionnement en eau potable? Autrement dit, est-ce que le ministre songe
actuellement à suggérer ou à inviter des
municipalités, qui constituent des agglomérations urbaines
normales, à se doter de services intermunicipaux d'approvisionnement
d'eau potable?
M. Léger: Je vais répondre rapidement...
Le Président (Mme Cuerrier): M. le ministre. M. le
député de Johnson.
M. Bellemare: Avant que le ministre donne la réponse, je
ne voudrais pas que ce soit une allusion qu'a faite le député de
Trois-Rivières pour annexer le Cap-de-la-Madeleine ou bien
Trois-Rivières Ouest. Je comprends son inquiétude.
M. Vaugeois: Je vais rassurer le député de Johnson,
jadis le député de Champlain dans la région de chez nous,
je parle depuis plusieurs mois de conseil d'agglomérations urbaines. Je
ne favorise pas personnellement une fusion des trois villes, mais je pense
qu'elles ont plusieurs problèmes en commun et je souhaite que des
structures soient possibles et même favorisées par le
gouvernement, de façon à les amener à travailler en-
semble à la recherche de solutions à des problèmes
communs.
M. Bellemare: Parce que n'oubliez pas que les gens de
Trois-Rivières traversent nombreux au Cap-de-la-Madeleine pour venir
quérir l'eau de chez-nous, c'est peut-être...
M. Vaugeois: C'est l'eau du sanctuaire.
Le Président (Mme Cuerrier): Je voudrais vous rappeler
à la pertinence du débat.
M. Léger: Ils traversent le pont des chapelets. Le
Président (Mme Cuerrier): M. le ministre.
M. Léger: Je vais répondre de façon concise.
C'est simplement oui; quand il y a avantage au niveau des coûts, on
invite les municipalités à se doter d'équipements
collectifs. S'il y a un avantage au niveau des coûts; autrement, on ne le
sait pas.
M. Bellemare: Ce n'est pas seulement au point de vue des
coûts si le ministre me permet de continuer c'est aussi au
point de vue de la possibilité de fournir l'eau nécessaire.
M. Léger: Ah bien oui!
M. Bellemare: Trois-Rivières n'a pas ça. La ville
est obligée de prendre l'eau et de la traiter au chlore. C'est de l'eau
qui vient directement du Saint-Maurice. Tandis que nous, au
Cap-de-la-Madeleine, nous avons des puits artésiens et de la bonne eau,
que le député connaît.
M. Vaugeois: D'accord. Mme le Président, je suis
obligé non plus de discuter avec le ministre mais avec le
député de Johnson. Je dois lui faire remarquer que
Trois-Rivières aussi est pourvue de puits artésiens qui
fournissent à un certain quartier une excellente eau. Mais vous
admettrez avec moi, M. le député, que nous avons, dans cette
région comme dans plusieurs autres, un problème
d'approvisionnement en eau. Je suis d'accord avec le député de
Johnson. Il ne s'agit pas simplement d'évaluer les coûts; il
s'agit aussi de qualité. Comme c'est une occasion qui est offerte
à un député de lancer, si vous voulez, dans la
réflexion quelques idées, je me permets de terminer mon
intervention en disant, à l'intention du ministre et de ses conseillers,
que je souhaiterais de la même façon que, tout à
l'heure, j'ai avancé l'hypothèse de deux systèmes
d'approvisionnement en eau, dans certains cas, éventuellement, dans des
cas concrets comme ceux de Trois-Rivières, Trois-Rivières-Ouest
et Cap-de-la-Madeleine; Trois-Rivières-Ouest manque d'eau potable
régulièrement chaque été et est à la merci
de la ville-soeur qu'on en vienne à favoriser des commissions
intermunicipales d'approvisionnement en eau potable, avec des normes qui
pénaliseraient, et j'attache beaucoup d'importance à ce que je
vais dire maintenant, les municipalités qui ont souffert, qui ont
toléré une forme d'étalement urbain pour le- quel on fait
payer toute sorte de monde qui n'a pas été concerné
immédiatement par cela. J'aimerais que, progressivement, on s'en vienne
vers des services intermunicipaux qui pourraient, à mon avis en. tout
cas, dans certains cas, réduire les coûts, assurer la
qualité et surtout assurer l'approvisionnement mais en tenant compte des
charges spéciales; que certaines banlieues qui se sont
développées au détriment des villes traditionnelles et
normales fassent les frais de l'étalement urbain qu'elles ont
accepté et que, dans ces regroupements, il y ait des critères de
coûts qui fassent que quand on s'est dispersé, on paie pour et
qu'on ne fasse pas payer la collectivité dans son ensemble pour ces
frais. Je calcule que l'on touche, à ce moment-ci, par le biais de
l'approvisionnement en eau potable, à un problème très
grave au Québec.
M. Bellemare: Mme le Président...
Le Président (Mme Cuerrier): M. le député de
Johnson.
M. Bellemare:... je ne voudrais pas prendre la place du
député de Champlain, mais je pense que l'amorce qu'a faite le
député de Trois-Rivières est bienvenue et va figurer au
journal des Débats. Je voudrais, pour ma part, puisque je suis
propriétaire au Cap-de-la-Madeleine, défendre le point de vue des
gens du Cap-de-la-Madeleine qui ont réglé leur problème
d'eau il y a plusieurs années mais qui connaissent encore des
dépenses assez considérables. Je dis et je répète
qu'il y a des services qu'on peut facilement établir entre les trois
villes ce n'est pas dans le débat mais le député
l'a signalé et je pense que le problème de l'eau sera
extrêmement difficile à régler au point de vue
régional.
Le Président (Mme Cuerrier): M. le ministre, vouliez-vous
intervenir?
M. Léger: Oui, j'aurais un petit amendement à
l'article 45c. Il y a quatre mots à ajouter après le mot
"analytique".
M. Bellemare: A la troisième ligne.
M. Léger: A la troisième ligne. Cela se lirait
comme suit: "Tout laboratoire accrédité par le ministre doit
exiger d'un exploitant visé à l'article 45a le paiement des
contrôles analytiques demandés par le ministre selon les tarifs
fixés et on continue par le lieutenant-gouverneur en
conseil..." etc. La raison de cet amendement, c'est qu'on ne voudrait pas qu'on
facture à des municipalités toute une série d'analyses qui
ne seraient pas absolument nécessaires. Il y a l'analyse normale
habituelle bactériologique, l'analyse courante et, dans certains cas,
physico-chimique. Parfois, il faudra faire une analyse plus poussée, et
cela répondra peut-être a la préoccupation du
député de Terrebonne ou de Trois-Rivières qui parlait du
problème des métaux qu'on peut retrouver dans l'eau. A ce
moment-là, s'il faut aller jusqu'à faire une analyse plus
poussée de telle ou telle eau,
c'est au ministre de le déterminer et non pas aux laboratoires de
se mettre à faire des analyses qui pourraient dépasser les
besoins éventuels des municipalités.
Le Président (Mme Cuerrier): Oui, M. le
député de D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: Ce seraient les analyses demandées par le
ministre plutôt que les analyses exigées par règlement.
M. Léger: Attendez un peu. C'est le paiement des
contrôles analytiques demandés par le ministre, selon les tarifs
fixés par le lieutenant-gouverneur.
M. Goldbloom: Adopté, Mme le Président.
Le Président (Mme Cuerrier): Cet amendement est
adopté.
M. Vaugeois: Mme le Président, vous pourriez
peut-être nous aider. Est-ce que la pratique est établie
actuellement de modifier partout le lieutenant-gouverneur en conseil par
l'expression le gouvernement? On a tendance à corriger nos projets de
loi dans ce sens?
Le Président (Mme Cuerrier): Oui.
M. Vaugeois: Au lieu de dire le lieutenant-gouverneur en conseil,
on dit le gouvernement.
Le Président: II faudrait que le ministre le propose.
M. Léger: D'accord.
Le Président (Mme Cuerrier): Alors, nous allons d'abord
adopter cet amendement. Est-ce que c'est adopté?
M. Vaugeois: Adopté.
Le Président (Mme Cuerrier): Adopté. Article
45b.
M. Bellemare: D'ailleurs, Mme le Président, vous allez
retrouver dans l'article 3 exactement ce que dit le député de
Trois-Rivières, fixé par proclamation du gouvernement; ce n'est
pas par ordre en conseil là.
Le Président (Mme Cuerrier): L'amendement est
adopté.
M. Bellemare: Les tarifs fixés par "le
lieutenant-gouverneur en conseil", dans le paragraphe c), devront être
changés par "le gouvernement".
M. Léger: On n'avait pas d'objection à cela
tantôt, mais on m'a dit que, quand c'était un amendement à
une loi existante, il fallait utiliser le terme lieutenant-gouverneur et, quand
c'est une nouvelle loi, c'était le gouvernement. D'accord?
M. Vaugeois: Très bien.
M. Léger: L'article 3, Mme le Président,
adopté?
M. Bellemare: Est-ce qu'il y a une raison spéciale pour
que la présente loi entre en vigueur seulement sur proclamation? On ne
sait pas le jour, on ne sait pas la semaine, on ne sait pas le mois.
M. Léger: C'est parce que...
M. Charron: Mme le Président, il faudrait comprendre que,
sur les projets de loi qui amendent les projets de loi antérieurs au
gouvernement actuel, la locution que préféraient nos
prédécesseurs doit demeurer, mais que la locution voulant que
nous appelions désormais la décision suprême comme
étant celle du gouvernement du Québec s'adapte aux lois du
gouvernement actuel.
M. Bellemare: C'est ce qu'a dit le ministre tout à
l'heure.
M. Charron: Très bien.
Le Président (Mme Cuerrier): L'article 2 est-il
adopté?
M. Goldbloom: Adopté, Mme le Président.
Le Président (Mme Cuerrier): Adopté, tel
qu'amendé.
M. Vaugeois: J'aimerais quand même relever les propos du
député de Saint-Jacques, en ce sens que ce n'était pas
nécessairement une préférence de nos
prédécesseurs, mais c'était un héritage
historique.
Le Président (Mme Cuerrier): L'historien vient de parler.
Nous revenons à la pertinence du débat, si vous voulez bien.
L'article 2, vous m'avez bien dit qu'il est adopté tel qu'amendé.
Article 2 adopté tel qu'amendé. Article 3, adopté?
M. le député de Saint-Hyacinthe.
M. Cordeau: Non. Tantôt, M. le ministre, vous avez
mentionné que dans la Loi de la qualité de l'environnement (1972,
chapitre 49), il y avait certains articles qui n'étaient pas en
vigueur.
M. Léger: Pas sanctionnés.
M. Cordeau: Pas sanctionnés. Est-ce que vous pourriez nous
mentionner ces articles, s'il vous plaît?
M. Bellemare: Est-ce qu'ils vont l'être?
M. Léger: Oui. Je l'ai ici; ce sont les articles 38, 39,
45, 146, 148, 150 et 152. Je vais répondre à
l'autre question du leader de l'Union Nationale. Vous demandiez pourquoi
"l'article 1 entrera en vigueur à la date qui sera fixée par
proclamation du lieutenant-gouverneur en conseil pour l'entrée en
vigueur de l'article 45 de la Loi de la qualité de l'environnement et de
l'article 2 qui entrera en vigueur à la date fixée par
proclamation du gouvernement". C'est qu'il faut d'abord que l'article 45, qui
actuellement n'est pas sanctionné, soit sanctionné et, par la
suite, toute la loi sera en vigueur.
M. Bellemare: Et les articles 38, 39, 45, 146, 148, 150 et 152,
lorsque l'article 45 sera adopté, vont devenir en vigueur?
M. Léger: Cela va prendre une autre proclamation pour que
les autres articles soient sanctionnés parce qu'on n'a fait que toucher
l'article 45. On ne touche pas les autres articles.
M. Bellemare: Vous nous avez dit tout à l'heure, à
cause des articles de la loi de 1972 qui n'ont pas été
adoptés, 38, 39, 45, 146, 147, 150, 152, que cette loi n'était
pas complète. Le ministre n'a pas le droit de me dire que l'ancien
ministre n'a pas le droit de me répéter que la loi n'était
pas applicable.
Si ces articles ne le sont pas déjà, avant que l'article 1
ne soit adopté, est-ce que les autres n'ont pas une certaine
signification ou une certaine relation?
M. Léger: Aucun rapport avec 45, les autres articles.
M. Bellemare: Aucun rapport avec l'eau potable.
M. Léger: Avec le 45, non. C'est l'article 45 qui
n'était pas sanctionné, que nous amendons; donc, il faut qu'il
soit sanctionné d'abord et ensuite amendé. Les autres articles
n'ont pas de relation directe avec le projet de l'alimentation en eau potable
comme tel. C'est sur d'autres aspects de l'environnement.
M. Cordeau: Est-ce que vous croyez que ces articles que vous avez
mentionnés peuvent entrer en vigueur à un moment donné? Je
n'en connais pas la teneur, mais...
M. Léger: II y en a qui dépendent des
règlements à venir, donc quand les règlements vont arriver
on les sanctionnera en même temps. Cela ne sert à rien de les
rendre opérants s'ils ne sont pas complétés par des
règlements. C'est un peu comme le cas du 45. Il y en a d'autres. C'est
pour d'autres raisons, mais je ne les connais pas toutes.
Le Président (Mme Cuerrier): M. le député de
D'Arcy McGee.
M. Goldbloom: Mme le Président, il me reste une petite
question "niaiseuse" au sujet de l'article 3. Nous avons ici un projet de loi
qui ne comporte que trois articles, dont le troisième ne porte que sur
l'entrée en vigueur des deux autres.
Nous voyons que la présente loi entre en vigueur le jour de sa
sanction, à l'exception de l'article 1 qui entrera en vigueur par
proclamation, et de l'article 2 qui entrera en vigueur par proclamation. Ma
question est simple: Qu'est-ce qui entre en vigueur le jour de la sanction?
Le Président (Mme Cuerrier): M. le ministre.
M. Léger: C'est une chinoiserie administrative. Le
député de D'Arcy McGee, qui je pense n'est pas plus avocat que
moi, ne pourrait pas répondre à la question s'il était de
ce côté-ci de la salle.
M. Bellemare: La question était bonne et bien
embêtante.
M. Léger: De toute façon vous pouvez être
assuré de la diligence pour faire sanctionner et adopter tout ce qu'il y
a à sanctionner et à adopter.
M. Bellemare: Avant que vous ne partiez. M. Cordeau: Pas
avant 1978.
M. Léger: Entre en vigueur une partie de la loi,
c'est-à-dire, les règlements.
Le Président (Mme Cuerrier): L'article 3 est-il
adopté?
M. Goldbloom: Adopté.
Le Président (Mme Cuerrier): Adopté.
M. Charron: Mme le Président, je vous demanderais
maintenant de faire rapport à notre président.
Le Président (Mme Cuerrier): M. le Président, j'ai
l'honneur de vous faire rapport que la commission plénière a
étudié le projet de loi 76 article par article, et qu'elle l'a
adopté avec des amendements qu'elle vous prie d'agréer.
Le Président: Est-ce que ce rapport sera
agréé?
Des Voix: Agréé.
Le Président: Agréé. Troisième
lecture prochaine séance.
M. Bellemare: Non.
M. Charron: Ou séance subséquente, M. le
Président.
Le Président: Ou séance subséquente.
Projet de loi no 21
Révocation de l'appel de troisième
lecture
M. Charron: Je voudrais maintenant, M. le Président, que
vous appeliez l'article 3 à notre
feuilleton du jour. Il commence par une demande que je dois vous faire,
Mme le Président c'est rare que je change de président
dans la même phrase de révoquer l'ordre de troisième
lecture qui figure dans notre feuilleton, étant donné que notre
dévoué ministre du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche,
à la suite des représentations qui lui ont été
fournies, a l'intention d'apporter un amendement ultérieur au projet de
loi.
Je propose donc la révocation de l'ordre de troisième
lecture et sollicite le consentement unanime pour que nous retournions en
commission plénière aux fins d'étudier cet amendement
important que le ministre a l'intention de proposer.
Mme le Vice-Président: Y a-t-il consentement?
M. Bellemare: Oui.
Mme le Vice-Président: Consentement.
M. Bellemare: Je veux seulement vous avertir, Mme le
Président, qu'il ne pourra pas y avoir une troisième lecture
aujourd'hui. On ne peut pas étudier un article comme cela à la
dernière minute et sans référence.
M. Charron: Je propose donc la formation de la commission
plénière, M. le Président.
Commission plénière (suite)
M. Bellemare: Ecoutez, M. le Président. Voici un
amendement qui nous arrive à la dernière minute. Il serait de bon
aloi qu'on puisse le regarder avec nos légistes pour savoir si
véritablement on doit l'accepter ou non. Au point de vue parlementaire,
cela n'a aucun bon sens, qu'on reçoive un amendement de ce genre et
qu'on n'ait pas le temps de le regarder.
M. Duhaime: M. le Président...
M. Bellemare: Donnez-nous au moins une chance de le voir et d'en
discuter avec nos légistes pour savoir la portée de
l'amendement.
M. Duhaime: M. le Président, si vous me le permettez, je
comprends les appréhensions du leader parlementaire de l'Union
Nationale, qui sont plus ou moins fondées. S'il veut juste
écouter ce que je vais dire dans les quelques phrases qui viennent, les
amendements dont il s'agit il y en a quatre vous en avez trois en
main. Trois amendements sont très mineurs dont l'un est une simple
concordance. Le quatrième est important. Il a fait l'objet d'au moins
deux heures de discussions en commission parlementaire lors de l'étude
article par article du projet de loi. Il s'agit en quelque sorte d'introduire
un amendement que vous avez devant vous et qui porte sur l'article 39 de la Loi
des agents de voyages. Il consiste à réduire la
pénalité rattachée à l'infraction reliée aux
articles 4 et 33 de la loi. Je comprends que le leader parlementaire de l'Union
Nationale ne peut pas être au courant de tout ce qui peut se passer aux
diverses commissions parlementaires de l'Assemblée nationale. Je m'en
excuse auprès de lui. J'avais cru comprendre tout à l'heure que
nous avions un consentement voulant que nous puissions non pas voter
aujourd'hui en troisième lecture, mais au moins faire l'étape de
la commission plénière. Je n'ai aucune espèce d'objection
à ce qu'à une séance subséquente nous puissions
revenir pour l'adoption en troisième lecture.
M. Bellemare: Et l'amendement qu'on n'a pas?
M. Duhaime: Je vous réfère à l'article 12 de
la loi telle qu'elle existe. La loi se lit comme suit actuellement. Le ministre
peut suspendre, annuler ou refuser de renouveler le permis de tout
détenteur qui... a) et b). C'est un détail qui peut nous
éviter de la paperasse sur le plan administratif. On voudrait
également permettre au ministre de refuser d'émettre un permis
d'agent de voyages lorsque quelqu'un a été reconnu coupable d'un
cas prévu dans l'article 12a ou 12b, c'est-à-dire a commis une
infraction à la loi ou encore ne remplit pas les conditions requises.
C'est quelque chose qui avait échappé aux législateurs qui
avaient eu à travailler et à se pencher non seulement sur la loi
21 qui est devant l'Assemblée nationale, mais également lors de
la rédaction et l'adoption de la Loi des agents de voyages que vous
retrouvez au chapitre 53 des statuts du Québec. Si ces explications,
sans aucun doute fort abondantes et laborieuses, réussissent à
convaincre le leader parlementaire de l'Union Nationale, qu'il n'y aurait pas
lieu de retarder le travail de la commission plénière sur ces
quatre amendements, je serais prêt à travailler dans ce sens.
Le Président: Cette motion visant à révoquer
l'ordre de troisième lecture...
M. Pagé: Consentement accordé.
Le Président: ... et à se transformer non pas
je suis, en cela, le conseil de M. le juge Robert Cliche en
comité plénier mais en commission plénière est
adoptée.
M. Pagé: Adopté. Le Président:
Adopté.
M. Duhaime: M. le Président. Je m'excuse, Mme le
Président.
Le Président (Mme Cuerrier): D'accord.
M. Duhaime: Etant en commission plénière, Mme le
Président, j'ai fait distribuer des photocopies de trois amendements
dont je voudrais traiter. Le premier que vous retrouvez sur cette feuille de
format 8 1/2" x 14" porte la date du 29 novembre 1977. Il s'agit tout
simplement d'ajouter et je fais motion pour que ce soit amendé
au dernier
paragraphe de l'article 2 du projet de loi les mots qui sont
soulignés et que vous avez devant vous. Le dernier paragraphe de
l'article 2 se lirait comme suit: "Toute association, société ou
corporation qui accomplit..." ce qu'il faudrait maintenant ajouter, ce sont les
mots suivants: "... offre ou tente d'accomplir." Alors, on ajoute un, deux,
trois, quatre mots: "... offre ou tente d'accomplir", l'article se lisant
ensuite comme suit: "... pour le compte de ses membres l'une des
opérations mentionnées aux paragraphes a) et b) est
également un agent de voyages pour les fins de la présente
loi.
Le Président (Mme Cuerrier): II faut me lire la copie de
votre amendement, M. le ministre. Le dernier paragraphe de l'article 2 est-il
adopté?
M. Verreault: On aurait besoin d'explications, Mme le
Président.
Le Président (Mme Cuerrier): M. le député de
Shefford.
Des Voix: Adopté. Adopté.
M. Verreault: Non, j'aurais besoin, Mme le Président, de
quelques explications concernant cet amendement. Quand on parle de "toute
association, société ou corporation", est-ce que vous parlez des
associations et organismes sans but lucratif dont le projet de loi fait
mention? En principe, nous sommes d'accord sur l'amendement qui ajoute: "...
offre ou tente d'accomplir", mais ce qui arrive dans cela, Mme le
Président, c'est qu'à la commission parlementaire on avait
également mentionné que le projet de loi n'explique pas ce qu'est
un organisme sans but lucratif et que des abus pourraient survenir à la
suite de cela.
Le ministre tente de corriger des choses qui étaient autrefois
illégales. Il veut les légaliser, mais je tiens encore à
préciser que l'article de la loi, même amendé de la sorte,
ne précisera pas davantage ce qu'est un organisme, ou une
société, ou une corporation sans but lucratif. Je crains que les
abus ne se fassent ou perdurent dans le même sens que dans le
passé. Je me demande si le ministre n'accepterait pas d'expliquer
davantage, ou s'il envisage, comme il en a été fait mention
devant la commission parlementaire, de faire des règlements pour
expliciter davantage.
Le Président (Mme Cuerrier): M. le ministre.
M. Duhaime: Mme le Président, je me souviens très
bien de la discussion que nous avons eue, mais le but de l'amendement qui est
présenté aujourd'hui en commission plénière ne
rejoint pas la discussion de la commission parlementaire sur le point
soulevé par le député de Shefford. Tout ce que nous
voulons, c'est compléter le texte de loi non pour avoir la preuve qu'il
y a eu accomplissement d'un acte, mais tout simplement une offre ou une
tentative d'accomplir.
La question qui est soulevée, bien sûr qu'on pourrait y
pourvoir par voie de règlement, mais je ne pense pas que ce soit
nécessaire. En effet, si vous lisez l'article 2 dans son ensemble, vous
voyez "une personne, association ou société, agit comme agent de
voyages, etc." Que ce soit une association sans but lucratif ou non, cela reste
quand même une association...
M. Verreault: Dans les circonstances, vous ne craignez pas...
M. Duhaime: ... ou une société. En fait, c'est
très large. Cela peut même viser des gens qui sont
regroupés sous une simple raison sociale.
M. Verreault: Mme le Président, le gouvernement, dans le
passé, a fait la loi 19 afin de protéger le consommateur, le
voyageur. Ensuite, il a voulu éviter que les aventuriers ne s'installent
dans le domaine. Il a voulu protéger la société. On a
donné des pouvoirs, des privilèges plutôt, aux agents, aux
grossistes et, maintenant, on les enlève. On a voulu maintenant donner
aux clubs sans but lucratif, aux associations, la chance de pouvoir s'organiser
sans être obligés de passer par des agents. Donc, on a
enlevé cela aux agents et on le donne aux clubs sans but lucratif. De
1974 à 1977, vous le savez, il y a eu des choses illégales qui se
sont faites et là vous voulez légaliser. On est parfaitement
d'accord. Mais il est quand même possible de comprendre et même
d'admettre qu'il va y avoir énormément d'abus dans le
domaine.
Si vous dites qu'il y a moyen de faire des règlements, je suis
parfaitement d'accord avec vous. Il faudrait peut-être savoir du
ministre, Mme le Président, quand il entend déposer ces
règlements.
M. Duhaime: Je n'ai pas dit, Mme le Président, que le
point que vous soulevez peut être couvert par règlement. Je
voudrais faire une réserve là-dessus. Je pense que c'est bien
important. Vous avez raison de dire que, par voie d'exception, un des
amendements du projet de loi qui est devant nous aujourd'hui vise à
exclure automatiquement du champ d'application de la loi un certain nombre de
voyages qui, autrement, seraient régis, dans le sens que des
associations, avec ou sans but lucratif, seraient obligées de passer par
l'intermédiaire d'un agent de voyages, alors que le projet de loi
prévoit que, si c'est une association je pense aux cas dont nous
avons longuement discuté, un voyage qui a une durée de trois
jours, à l'intérieur du territoire du Québec les
gens qui l'organisent n'ont pas à solliciter une exemption. La loi dit
qu'ils sont automatiquement exemptés.
Je comprends parfaitement votre point de vue que le marché des
agents de voyages s'en trouve réduit d'autant. Mais c'est justement
là le but fondamental de l'exception que nous apportons à la loi.
Nous voulons faire en sorte que les gens de l'âge d'or de
Saint-Jean-des-Piles, qui décident de venir saluer le
député de Saint-Maurice ou le député de Johnson
à l'Assemblée nationale, qui décident de mobiliser un
autobus, qui font un voyage au sens de la loi, n'aient pas avec
l'amendement
projeté à passer par l'intermédiaire d'un agent de
voyages. Ils sont automatiquement exclus.
Je ne sais pas si vous le confondez, mais l'association n'a pas pour but
de faire une distinction entre association à but lucratif ou sans but
lucratif. C'est l'association, point.
M. Verreault: Regardez, voici la remarque que je voulais faire au
ministre tout à l'heure. Je ne m'oppose pas aux associations qu'elles
soient sans but lucratif ou à but lucratif, mais la largesse que le
ministère veut donner, c'est pour favoriser les clubs sans les
pénaliser. Je faisais remarquer, tout à l'heure, au ministre
l'abus. Je peux m'im-proviser, comme je l'ai mentionné à la
commission parlementaire, président d'un club sans but lucratif et agir
comme une agence de voyages. A ce moment, j'entre illégalement en
compétition avec l'agence de voyages. Personne ne peut, parce que la loi
pourrait me le permettre, elle est floue, elle est vague, m'empêcher de
faire une chose semblable.
Ce que je veux émettre comme idée, Mme le
Président, c'est pour protéger à la fois l'agent de
voyages qui est un professionnel et avantager également les clubs
sociaux qui sont sans but lucratif et s'éviter aussi l'abus pour
d'autres personnes qui voudraient se lancer dans le domaine et exploiter avec
le consentement d'une loi un commerce où ils n'ont aucune
compétence. C'est là que je vous dis que peut-être les
règlements devraient être beaucoup plus rigoureux. N'importe qui
peut s'improviser organisme de je ne sais quoi et se fonder une petite agence
de voyages, sous un nom fictif, qui va entrer directement en compétition
avec les agences de voyages.
Celles-ci ont besoin d'une certaine sécurité comme les
clubs socioculturels, appelez-les comme vous voudrez, ont cet avantage de
bénéficier de cette loi 21 afin de pouvoir s'organiser sans trop
de paperasse. Mais je crains l'abus énorme dans le domaine de certains
clubs anonymes qui se diront sans but lucratif, qui se lanceront sur le
marché de l'organisation de voyages et qui n'auront pas à avoir
un compte en fiducie. Alors, la loi deviendra tout à fait nulle et les
gens fonctionneront, comme cela se fait, dans l'illégalité.
Je crois que c'est un point extrêmement important. Le ministre
devrait y songer sérieusement, soit amender immédiatement, amener
des corrections à ce projet de loi, ou encore amener des
règlements très sévères, afin d'obtenir un
contrôle plus sérieux. Parce que n'importe qui peut organiser un
voyage n'importe quand, n'importe où, sans aucun contrôle. Je
déplore un peu le fait que les organismes regroupés, les agences
de voyages, les grossistes n'aient pas présenté au ministre un
mémoire afin de faire connaître leurs intentions.
M. Pagé: II n'y a pas eu d'audition cependant.
M. Verreault: Mais quand même, ils auraient pu
suggérer au ministre ce sont des professionnels du métier
les points avantageux et désavantageux.
M. Duhaime: Je comprends parfaitement votre point de vue, votre
hypothèse soutient qu'une corporation ou une société qui
déciderait de se spécialiser dans le voyage de courte
durée à l'intérieur du Québec...
M. Verreault: Avec le projet de loi, n'importe qui peut le faire
actuellement, parce qu'il n'est pas précisé.
M. Duhaime: En fait, ce que j'ai...
M. Verreault: Ce sont des voyages de trois jours, et les voyages
de trois jours entrent déjà en concurrence, parce que dans un
voyage de trois jours, vous pouvez avoir les repas, vous pouvez avoir le
logement, vous avez le transport, donc cela représente des choses
très importantes qui sont dans le domaine des agents de voyages.
M. Duhaime: Le point que vous soulevez aujourd'hui, sauf erreur,
est le point que vous avez également soulevé en commission
parlementaire attirant mon attention là-dessus. Mon attention est
effectivement attirée par le point que vous mentionnez. Il ne nous
semble pas, en tout cas d'après les conversations que j'ai eues avec les
gens de mon ministère qui s'occupent de l'application de la mise en
oeuvre de cette loi, que les voyages de courte durée à
l'intérieur du territoire du Québec puissent offrir l'attrait
lucratif tel que des sociétés ou des corporations décident
de s'y spécialiser. Cependant, je retiens votre suggestion et je suis
prêt à examiner la possibilité que, par voie de
règlement, nous puissions agir si besoin est.
J'aime mieux laisser la porte ouverte là-dessus, parce que la Loi
des agents de voyages étant elle-même une nouvelle loi,
l'exemption que nous accordons est également un nouvel
élément de la loi et un élément important. Je
pense, comme j'ai eu l'occasion de le dire en commission parlementaire, que
c'est simplement à l'épreuve qu'on pourra voir
véritablement si le texte que nous arrêtons aujourd'hui peut
couvrir les activités que vous mentionnez; en ce sens que si besoin est,
on verra à faire une réglementation là-dessus. Mais pour
l'instant, je n'ai pas d'inquiétude.
M. Verreault: Mme le Président, les affirmations du
ministre tout à l'heure disaient que pour les agents de voyages, cela
semblait de peu d'importance; mais, lors de la commission, mon collègue
et moi n'avons pas insisté davantage sur ce point, croyant que les
agents de voyages, n'ayant fait aucune opposition, étaient consentants.
Evidemment, la commission a eu lieu. J'ai reçu des appels de gens qui
auraient voulu apporter une objection. C'est pourquoi je reviens à la
charge, aujourd'hui.
Mais il n'en reste pas moins qu'un voyage d'une journée pour
aller voir un spectacle et un voyage de trois jours, c'est très
différent. Je ne considère pas que les agents de voyages ont une
forte objection à un voyage d'une journée, mais lorsqu'on calcule
quand même que le prolongement à trois jours entre dans un domaine
où l'agence de
voyages est quand même reconnue spécialisée,
à un moment donné, je pense que les arguments viennent de plus en
plus forts.
Je ne voudrais pas que le ministre considère ou pense que les
agents, n'ayant fait aucune objection ou recommandation, considèrent la
chose comme étant tout à fait parfaite et qu'ils ne voient
là absolument rien à leur nuire. Vous avez différentes
catégories d'agences qui se spécialisent en différentes
catégories de voyages. Je ne voudrais pas que le ministre
considère que les agents de voyages en totalité sont parfaitement
d'accord sur le projet de loi.
Je vous dis, j'insiste et je m'en excuse, Mme le Président, que
le projet de loi fait le pas, mais il faudrait peut-être se poser la
question, à savoir quel genre de pas il fait. Je crains, je ne voudrais
pas le faire à titre de chantage envers le ministre, que le projet de
loi va avoir sûrement des répercussions et des rebondissements
à son bureau dans les semaines et les mois qui vont suivre.
J'aimerais quand même, s'il ne peut pas apporter
immédiatement à cette commission les amendements que je
soumettais, que dans les plus brefs délais possible, il présente
des règlements pour rendre la chose d'une manière beaucoup plus
définitive, beaucoup plus précise. Parce que le ministre fait
face éventuellement à des difficultés. Je le plains. Il
arrive souvent que des organismes, comme les agences de voyages, attendent que
le gouvernement ou le ministre présente des lois et, lorsque les lois
sont en vigueur, on se met à gueuler contre le ministre pour dire: On ne
nous a pas consultés, ce n'est pas bon, puis, etc. Je me fais
peut-être l'avocat du diable en revenant à la charge, mais je
voudrais quand même savoir de la part du ministre s'il a l'intention de
considérer, dans les plus brefs délais, ces points. Il y en a
d'autres aussi, mais c'est pour moi le point capital.
Actuellement, vous avantagez les clubs socioculturels et sportifs et,
d'autre part, les réactions des hommes d'affaires dans le domaine des
agences de voyages, des grossistes vont se faire sentir bientôt.
M. Pagé: D'ailleurs, Mme le Président, sur le
même sujet, le ministre du Tourisme, par un troisième amendement
qu'il apportera, démontrera qu'il a suivi in extenso les recommandations
qui ont été formulées par l'Opposition officielle lors de
l'étude du projet de loi article par article. Je pense que là
encore il pourrait profiter de l'expérience des députés de
l'Opposition officielle et des recommandations tout à fait objectives
qu'on lui formule cet après-midi et prendre en bonne et très
valable considération les commentaires que lui formule le
député de Shefford.
M. Duhaime: En fait, Mme le Président...
Le Président (Mme Cuerrier): M. le ministre, après
cette intervention du député de Portneuf. M. le ministre.
M. Duhaime: Je comprends, Mme le Prési- dent, que nous
parlons d'une proposition d'amendement à l'article 2 mais que le gros de
l'intervention du député de Shefford et de son collègue de
Portneuf porte sur l'article 3. Je voudrais simplement mentionner que quand les
agents de voyages ou les agences de voyages, d'une façon
générale, nous ont fait des représentations, celles-ci ont
porté sur le fait qu'ils souhaitaient énormément que
l'expression "conseiller en voyages" soit biffée du projet de loi. On
retrouvait cette expression un peu partout à l'intérieur du
projet de loi no 21. En aucun moment, en tout cas à ma connaissance
personnelle, dans les représentations qui m'ont été
faites, on ne m'a indiqué de quelque façon que ce soit qu'il y
aurait lieu d'aller un peu plus loin que ce qui est déjà
prévu à l'article 3a et de faire une distinction quelconque entre
des associations à but lucratif et des associations sans but lucratif.
Je pense que c'est là le sens de votre intervention. Autrement dit, vous
seriez d'accord pour qu'une association sans but lucratif puisse se
prévaloir de l'article 3a du projet de loi mais non pas une association
à but lucratif.
Le Président (Mme Cuerrier): Cet amendement à
l'article 2 du du projet de loi no 21 est-il adopté?
M. Verreault: Adopté.
Le Président (Mme Cuerrier): Adopté. M. le ministre
du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche.
M. Duhaime: Quant au deuxième amendement que je voudrais
apporter, Mme le Président, il s'agit de remplacer le paragraphe b de
l'article 4 du projet de loi no 21, qui a été
renuméroté 3, lors de l'étude article par article en
commission parlementaire. Avant de vous faire lecture du nouveau paragraphe b,
je voudrais indiquer aux membres de la commission plénière en
quoi cela consiste. Il s'agit tout simplement de remplacer le mot
"activités", que vous retrouvez à la deuxième ligne du
paragraphe b, par le mot "opérations" et, ensuite, biffer les mots
"autrement que dans les conditions définies au paragraphe a", cette
expression se retrouvant après le mot "activités" que nous venons
de remplacer par le mot "opérations", si l'amendement est adopté.
Ensuite, pour reconnaître tout son mérite à la langue
française et à sa grammaire, dans la troisième ligne de la
fin du paragraphe b), il faudrait remplacer les mots "ne soit" qui est
un subjonctif présent par les mots "n'est", parlant d'indicatif
présent.
Alors, il y en aurait trois, de sorte que, Mme le Président, si
je reprends la lecture du paragraphe b) avec les trois amendements ou sous
amendements que cela comporte, le paragraphe b) se lirait comme suit:
"Lorsqu'une personne, association ou société exerçant ces
opérations ne perçoit aucune forme de rétribution dans le
but d'accomplir ces opérations et qu'aucune dépense,
participation ou contribution n'est effectuée pour l'accomplissement de
ces opérations par celui qui en bénéficie.
M. Pagé: Mme le Président, c'est adopté.
Le Président (Mme Cuerrier): M. le député de
Portneuf.
M. Pagé: Adopté, purement et simplement.
Le Président (Mme Cuerrier): Adopté. Alors cet
amendement à l'article 3 nouveau du projet de loi no 21 est-il
adopté? Adopté.
M. Duhaime: Quant au troisième amendement, Mme le
Président, il est possible que vous n'en ayez pas le texte, le
vôtre étant numéroté d)... Quant aux
pénalités il s'agit simplement d'ajouter le mot "émettre",
si vous me permettez de l'expliquer. Mme le Président, l'article 12 de
la loi actuelle, la Loi des agents de voyages je voudrais quand
même en faire lecture pour la bonne compréhension se lit
comme suit: "Le ministre peut suspendre, annuler ou refuser de renouveler le
permis de tout détenteur qui: "a) a commis une infraction à la
présente loi ou aux règlements, ou "b) ne remplit plus les
conditions requises pour obtenir son permis." C'est le texte de la loi.
Maintenant je voudrais me référer à l'article 10 du projet
de loi, c'est-à-dire l'article 15 renuméroté 10 pour ceux
qui ont suivi le renumérotage. Il s'agirait tout simplement d'ajouter le
mot "d'émettre", de façon que l'on puisse lire l'article comme
suit: "Le ministre peut suspendre, annuler, refuser d'émettre ou de
renouveler le permis..." Cela nous éviterait en fait d'émettre un
permis pour ensuite l'annuler, ce qui serait un peu ridicule.
Je voudrais reprendre, Mme le Président, pour les fins du
procès-verbal. L'amendement serait d'ajouter les mots "d'émettre
ou". Enfin, il y a deux mots. Cela se lirait donc comme suit: "Le ministre peut
suspendre, annuler, refuser d'émettre ou de renouveler..."
Le Président (Mme Cuerrier): Cet amendement est-il
adopté?
Une Voix: Adopté.
Le Président (Mme Cuerrier): Adopté. Cet amendement
à l'article 10 nouveau est-il adopté?
M. Pagé: Adopté.
Le Président (Mme Cuerrier): Adopté.
M. Duhaime: Le dernier amendement, Mme le Président, et
non le moindre, donnera très certainement l'occasion à mes
collègues de faire un exposé. Je voudrais proposer, Mme le
Président, de remplacer l'article 28 du projet de loi,
renuméroté 19...
Le Président (Mme Cuerrier): Je vais vous relire l'article
12. Je veux vérifier pour être bien sûre que l'amendement
est correct. Il fallait rayer le "ou". Je vais vous le lire tel que je l'ai
maintenant, d'accord? L'article 10 nouveau dit: "Le ministre peut suspendre,
annuler, refuser d'émettre ou de renouveler le permis..." C'est
cela?
M. Duhaime: Oui.
Le Président (Mme Cuerrier): Alors, il fallait rayer le
"ou", mettre une virgule avant le mot qui était là...
M. Duhaime: C'est-à-dire que vous avez simplement à
déplacer votre "ou".
Le Président (Mme Cuerrier): Bon...
M. Pagé: Pourriez-vous y revenir, Mme le Président,
pour la bonne compréhension de tous et chacun?
Le Président (Mme Cuerrier): Voici l'ancien article 15
devenu l'article 10: "L'article 12 de ladite loi est remplacé par le
suivant: "12. Le ministre peut suspendre, annuler, refuser d'émettre ou
de renouveler le permis de tout détenteur qui..." etc.
M. Verreault: Tout à l'heure, Mme le Président,
j'avais compris d'émettre, de refuser d'émettre ou de
renouveler.
Le Président (Mme Cuerrier): Voilà, alors
adopté. Adopté tel qu'amendé.
M. le ministre du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche.
M. Duhaime: Le dernier amendement, Mme le Président. Il
s'agit de remplacer l'article 28 du projet de loi 21, qui a été
renuméroté 19 en commission parlementaire, par l'article 19
suivant: "L'article 39 de ladite loi est remplacé par le suivant: 39.
Toute personne trouvée coupable d'une infraction aux articles 4 ou 33
est passible, sur poursuite sommaire, en outre des frais, d'une amende d'au
moins $250 et d'au plus $1000 pour chaque jour ou partie de jour que dure
l'infraction et d'une amende d'au moins $1000 et d'au plus $5000 pour chaque
récidive dans les deux ans".
M. Bellemare: $1000 et $5000?
M. Duhaime: $1000 et $5000 dans le cas de récidive. Si
vous me le permettez, Mme le Président, je voudrais peut-être,
pour la bonne compréhension de cet amendement, me référer
à l'article 39 de la loi existante qui avait été
modifié. Ce qu'on prévoyait dans l'article 39, c'était "en
outre des frais, une amende d'au moins $500 et d'au plus $1000." Mais on ne
prévoyait pas la récidive en vertu de l'article 39, alors que
vous allez retrouver la récidive à l'article 40.
Le projet de loi 21 ne faisait pas, non plus, cette distinction entre
première infraction et récidive. Nous avions proposé que
l'amende minimale serait de $1000 et d'au plus $5000, que ce soit une
première infraction ou une récidive. Après avoir
écouté, parce qu'il arrive, Mme le Président, que
les ministériels écoutent, surtout quand il semble que cela
vienne d'une Opposition qui est en train de prendre une expérience
importante en commission parlementaire...
M. Bellemare: A l'ordre!
M. Duhaime: Ce que je voudrais, Mme le Président, c'est
dire...
M. Marchand: On s'aperçoit que le ministre prend son
expérience.
M. Duhaime: Nous avons prévu $250 et cela n'arrête
plus à $500. Pour ne pas faire de confusion avec l'article 40, je
voudrais être bien clair, la première infraction prévoit
une amende de $250 à $1000. C'est pour des infractions à
l'article 4, donc fonctionner sans permis, et, ensuite, à l'article 33
où on parle d'un agent de voyages qui exploiterait une agence sans
respecter les dispositions de la loi et des règlements pour ce qui est
du compte en fiducie.
S'il y a une récidive dans les deux ans, l'amende pourrait
être d'un minimum de $1000 jusqu'à $5000. Ce serait le but de
l'amendement, Mme le Président.
Le Président (Mme Cuerrier): M. le député de
Portneuf. Je ne savais pas lequel des deux voulait intervenir.
M. Pagé: Mme le Président, effectivement, comme en
a fait état M. le ministre se référant aux interventions
de l'Opposition officielle en commission parlementaire, cela a pris deux
heures. On a argumenté beaucoup parce que le texte de loi, tel que
rédigé au début, n'avait tout simplement pas de bon
sens.
On se rappellera qu'avec l'ancien texte, si le club de l'Age d'Or de
Saint-Maurice, comme en faisait état tout à l'heure M. le
ministre, décidait d'aller visiter la ville de Montréal pendant
une journée, il n'avait pas besoin de passer par une agence de voyages,
mais si le même club d'Age d'Or, une fois rendu à Montréal,
décidait d'aller voir le bon député de Saint-Maurice,
celui qui siège à Ottawa, M. Jean Chrétien, l'honorable
ministre canadien des Finances, tout de suite, cela venait de lui coûter
$1000 d'amende. Cela n'avait pas de bon sens.
A ce moment, j'ai suggéré respectueusement au ministre du
Tourisme de faire en sorte que le montant des amendes soit diminué. Ce
gouvernement est habitué à la diminution des amendes. Il en a
enlevé pour peut-être une couple de millions au syndicat il n'y a
pas longtemps. Je suis heureux aujourd'hui de constater je ne veux pas
en refaire un débat, Mme le Président que l'honorable
ministre a suivi à la lettre nos recommandations et ce, même s'il
a fallu argumenter pendant deux heures. Je suis bien heureux de constater que
cela se reflète dans l'amendement qu'il nous propose. S'il a des
contrevenants j'espère qu'il n'y en aura pas, car j'espère
que la loi sera respectée intégralement entre autres, on
peut présumer que cela serait, si les poursuites sont intentées
à l'article 4, des organismes sans but lucratif; je pense qu'il est de
bon aloi que ces organismes soient passibles d'une amende, dans un premier
temps de $250 seulement. Quant au reste on reviendra au débat de
troisième lecture.
M. Bellemare: Adopté.
M. Verreault: Mme le Président, je voudrais être en
désaccord avec mon collègue de Portneuf, parce que mon objectif
premier était de demander au ministre de faire des distinctions toujours
entre les clubs sans but lucratif, les agences de voyages et les grossistes.
Evidemment, le ministre, suite aux remarques que nous avons faites lors de la
commission, a accepté quand même d'amoindrir la
pénalité pour les clubs sociaux. Tout de même, je crois
qu'il aurait eu grand avantage, je lui demande encore un autre point, à
bien réviser la possibilité de distinguer entre les amendes, les
récidives et les pénalités, la possibilité de faire
les distinctions entre les clubs sans but lucratif, les agents de voyages et
les grossistes. Ce sont trois catégories complètement
différentes. Je ne crois pas, même s'ils ont un rapport qui est le
voyage, qu'ils aient plus de rapport que cela. Le grossiste, l'agent de voyages
et le club de l'Age d'Or n'ont pas les mêmes moyens. Il reste quand
même qu'au niveau des pénalités, le ministre a
accepté d'amoindrir l'amende. Je le remercie.
Le Président (Mme Cuerrier): M. le député de
Laurier.
M. Marchand: Je suis d'accord avec le député de
Shefford qui vient de vous demander de faire la distinction avec les clubs de
l'Age d'Or, les clubs à but non lucratif et les agents de voyages qui
sont là pour faire des profits. J'appuie fortement la demande du
député de Shefford tout en félicitant le
député de Portneuf de vous avoir persuadés au moins de
baisser le coût dans le cas des clubs de l'Age d'Or, mais je pense que
cela pourrait encore être amélioré. C'est tout simplement
une suggestion que je fais, mais j'appuie fortement la suggestion du
député de Shefford qui renforcit encore la position du
député de Portneuf.
Le Président (Mme Cuerrier): M. le ministre, avez-vous
l'intention d'intervenir?
M. Duhaime: Oui, Mme le Président. Seulement pour donner
une explication. Tout le monde s'entend pour dire que le minimum devrait
être de $250. Il s'agit maintenant de se poser la question et de savoir
si on va donner la discrétion à la cour d'arbitrer, par exemple,
lorsque le juge sera saisi d'un dossier de première infraction.
On tient pour acquis que sur les bancs de nos tribunaux siègent
des êtres humains qui doivent, chaque jour, imposer des amendes. Tout ce
qu'on dit à la cour, c'est: Vous ne pourrez pas aller en
bas de $250. Mais on devrait laisser, à mon sens, au tribunal le
soin d'arbitrer judicieusement à savoir si le juge imposera $250
lorsqu'il va s'agir d'un club d'Age d'Or et s'il pourrait se rendre à
$1000 s'il s'agit d'un grossiste, lors d'une première infraction. Il
m'apparaît important de dire que le législateur ne devrait pas
aller au-delà et laisser cette discrétion ou cet arbitrage
judiciaire entre les mains des tribunaux, et c'est encore plus vrai, Mme le
Président, dans le cas d'une récidive parce que l'écart
est jusqu'à $5000. Alors, il est bien évident que quelqu'un doit
exercer un arbitrage et doit se servir de son jugement, doit se servir de sa
tête, en d'autres mots. Je préférerais, plutôt que
d'embrigader des juges avec des amendes minimales et maximales pour telle
catégorie de corporations, qu'on laisse cela ouvert et les tribunaux
arbitrer.
M. Verreault: Mme le Président.
Le Président (Mme Cuerrier): M. le député de
Shefford.
M. Verreault: J'aimerais souligner un dernier point et j'en ai
glissé un mot tout à l'heure au ministre. La loi 21 va entrer en
vigueur la journée de la sanction. Relativement aux organismes sociaux
sans but lucratif, les plaintes et les enquêtes, on peut les situer entre
une gravité importante et une autre insignifiante. Le ministre a-t-il
l'intention de faire quelque chose pour les quelques organismes sociaux qui ont
été pris en faute?
M. Duhaime: Mme le Président, tout ce que je pourrais
dire, c'est qu'à l'approche des Fêtes on est tous tentés
par ces mesures d'amnistie, comme on les appelle. Je retiens de façon
bien pertinente les remarques qui me sont faites et je vais demander au
contentieux du ministère de me fournir la liste des dossiers qui
seraient en suspens parce que, dans beaucoup de cas, ce sont des gens qui
agissent de bonne foi. Mais nous sommes en face d'une loi de droit statutaire,
on ne peut rien y faire, et j'aviserai en conséquence, mais je pense que
cela ne sera ni le jour ni l'endroit pour faire les cadeaux de Noël.
M. Verreault: Tout de même, Mme le Président, je
tiens à préciser au ministre que je ne demande pas cela pour les
spécialistes dans le domaine, les agents de voyages et les grossistes,
mais particulièrement pour les organismes sans but lucratif; les autres,
aucun pardon.
Le Président (Mme Cuerrier): Cet article 28 devenu
l'article 19 se lirait maintenant comme suit: L'article 39 de ladite loi est
remplacé par le suivant: Toute personne trouvée coupable d'une
infraction aux articles 4 et 33 est passible sur poursuite sommaire, en outre
des frais, d'une amende d'au moins $250 et d'au plus $1000 pour chaque jour ou
partie de jour que dure l'infraction, et d'une amende d'au moins $1000 et d'au
plus $5000 pour chaque récidive dans les deux cas. Cet amendement est-il
adopté?
M. Pagé: Adopté.
Le Président (Mme Cuerrier): Adopté.
M. Duhaime: Je vous remercie, Mme le Président.
M. Charron: Mme le Président, je vous demanderais de faire
rapport, s'il vous plaît!
Le Président (Mme Cuerrier): M. le Président, j'ai
l'honneur de vous faire rapport que cette commission plénière a
étudié les amendements au projet de loi 21 et qu'elle les a
adoptés.
Le Président: Est-ce que ce rapport sera
agréé?
Des Voix: Agréé.
Le Président: Agréé. Troisième
lecture, prochaine séance ou séance subséquente.
M. Charron: C'est cela, M. le Président, à une
prochaine séance ou à une séance subséquente. Les
quelques minutes qui restent à notre séance
régulière devraient être suffisantes pour appeler, au nom
du ministre de l'Industrie et du Commerce, l'article 11 de notre feuilleton, M.
le Président.
Projet de loi no 79
Deuxième lecture
Le Président: J'appelle maintenant la deuxième
lecture du projet de loi no 79, qui est la Loi facilitant la conversion au
système international d'unités (SI) et à d'autres
unités couramment utilisées.
M. le ministre de l'Industrie et du Commerce.
M. Rodrigue Tremblay
M. Tremblay: M. le Président, le gouvernement a pris
connaissance de ce projet de loi et il en recommande l'étude à
l'Assemblée nationale.
M. le Président, je désire soumettre à cette
Assemblée en deuxième lecture aujourd'hui le projet de loi
concernant la conversion au système international d'unités et
à d'autres unités couramment utilisées.
Permettez-moi, M. le Président, de faire un bref rappel des
étapes qui ont précédé la présentation du
présent projet de loi. En janvier 1970, le gouvernement du Canada
publiait, sous la signature du ministre de l'Industrie et du Commerce, un livre
blanc sur la conversion au système métrique au Canada. On y
proposait une politique d'ensemble sur la conversion au système
métrique et des moyens d'étude et de consultation qui
permettaient de déterminer le rythme et les méthodes de
conversion. En 1971, la Chambre des communes adoptait la Loi concernant les
poids et mesures sanctionnée le 7 avril de la même année.
Cette loi est devenue le chapitre 36 des Statuts du Canada
de 1970, 1971 et 1972 et a été proclamée en vigueur
le 1er août 1974.
Cette loi détermine sans équivoque le statut du
système International d'unités au Canada. En effet, le premier
paragraphe de l'article 4 de la loi canadienne stipule que toutes les
unités de mesure utilisées au Canada doivent être
déterminées d'après le Système international
d'unités établi par la Conférence générale
des poids et mesures. L'article 7 de la même loi canadienne
prévoit, toutefois, que l'usage des unités canadiennes ou
impériales de mesure demeure autorisé dans le commerce, à
la condition que ces mesures aient été définies dans la
loi ou dans les règlements. Enfin, le 10 juin 1971, le gouvernement du
Canada instituait la commission préparatoire à la conversion au
système métrique et lui fixait pour objectif, notamment, de
conseiller le ministre fédéral de l'Industrie et du Commerce sur
les mesures législatives à prendre pour faciliter la conversion
au système métrique.
Suite à l'adoption du principe de cette conversion et à sa
mise en oeuvre par le gouvernement du Canada et j'ajoute, plus tard, par
celui des Etats-Unis le Québec, à l'instar des autres
provinces canadiennes, devait être prêt à adopter ce
système en même temps que les autres gouvernements. C'est pourquoi
le gouvernement du Québec créait, le 29 août 1973, un
comité interministériel connu et désigné par la
suite sous le nom de comité Métri-Québec. Sous la
responsabilité du ministre de l'Industrie et du Commerce, ce
comité avait le mandat général d'établir un plan
d'opération, d'en fixer les modalités et de préparer des
échéanciers pour la conversion au Système métrique
international dans les ministères et organismes qui relèvent de
sa compétence.
Ce mandat ne saurait se remplir efficacement sans que l'on
procède à la conversion de la législation et de la
réglementation au système international d'unités. Ainsi,
les ministères et organismes ont été invités, par
la voie du comité Métri-Québec, à effectuer dans la
législation et la réglementation qu'ils sont chargés
d'appliquer le repérage des unités canadiennes de mesures qui
devront être converties pour correspondre à cet objectif. La
direction générale des affaires législatives du
ministère de la Justice a assuré la coordination de ce travail et
la rédaction des textes législatifs et réglementaires
utiles à cette conversion, à partir des données qui lui
ont été fournies par les ministères et organismes.
Six ministères ont manifesté le désir de voir
certaines lois, ou toute la législation qui relève de leur
compétence, subir des modifications au cours de la présente
session, pour les fins de la conversion au système international. Ce
sont les ministères des Affaires culturelles, des Consommateurs,
Coopératives et Institutions financières, de l'Education, des
Richesses naturelles, des Terres et Forêts et du Travail et de la
Main-d'Oeuvre. Quinze lois sont visées par le présent projet de
loi. Il s'agit des lois du régime des eaux, de l'exportation de
l'énergie électrique, de la vente du métal brut, des
terres et forêts, de la sécurité dans les édifices
pu- blics, des appareils sous pression, des mécaniciens de machines
fixes, de l'instruction publique, des subventions aux commissions scolaires, de
la main morte, des compagnies de gaz, d'eau et d'électricité, des
chemins de fer, des compagnies de cimetière, des mines et, enfin, la Loi
sur les biens culturels.
Par ailleurs, le gouvernement n'étant pas habilité
actuellement à modifier un règlement pour y substituer des
unités du système international aux unités canadiennes, le
projet de loi contient une disposition, soit l'article 104, visant à
autoriser le gouvernement à modifier des règlements pour y
substituer des unités du système international aux unités
canadiennes de mesure. Enfin, le ministre de l'Industrie et du Commerce ne peut
remplir efficacement son mandat d'assurer la conversion harmonieuse au
système international, au sein du gouvernement du Québec et de
ses organismes, s'il n'est pas nanti du pouvoir d'identifier les normes qui
doivent être respectées pour atteindre cet objectif. C'est
pourquoi le projet de loi contient également, à l'article 105,
une disposition qui vise à nantir le ministre de l'Industrie et du
Commerce du pouvoir d'identifier les normes qui doivent être
respectées dans les opérations des ministères et
organismes du gouvernement du Québec pour assurer l'utilisation correcte
du système international d'unités et d'autres unités
courantes. M. le Président, ce projet de loi s'inscrit également
dans l'utilisation prochaine des mesures métriques dans l'industrie du
bâtiment.
Le ministère des Travaux publics et de l'Approvisionnement a
déjà fait savoir que des soumissions devront être
basées sur des dessins et des devis en mesures métriques pour
tous les nouveaux contrats, tous les nouveaux projets de construction
présentés après le 1er janvier 1978. Dans le secteur
immobilier, afin d'encourager les plans de conversion au système
métrique de ce secteur de l'économie, le même
ministère utilisera les unités de mesures métriques dans
toutes les nouvelles transactions immobilières effectuées
à compter du 1er janvier 1978.
Par ailleurs, de concert avec le comité
Métri-Québec, à l'égard de la petite et de la
moyenne entreprise québécoise, le ministère de l'Industrie
et du Commerce et le ministère des Travaux publics et de
l'Approvisionnement ont pris l'initiative de mettre sur pied un programme
précis d'assistance aux PME, afin de leur faciliter la tâche dans
cette opération de conversion. Ce programme sera administré par
le Centre de recherche industrielle du Québec. Etant donné que la
planification de l'opération conversion dans le secteur de la
construction fixe le début des activités au 1er janvier 1978, il
est opportun de mettre en place rapidement les moyens qui permettront, d'une
part, de faire connaître aux entreprises connexes dans ce secteur la
progression de l'implantation dans leur secteur d'activité propre,
deuxièmement de leur offrir un service de dépannage
vis-à-vis des problèmes d'unités de mesure, de fourniture
de produits métriques ou d'implantation dans leur propre usine.
Ainsi, selon une entente convenue entre les parties, ce programme sera
réalisé au cours des trois prochaines années, et le
ministre de l'Industrie et du Commerce et le ministère des Travaux
publics se partageront également le coût de réalisation. M.
le Président, je recommande à cette Assemblée d'adopter en
deuxième lecture ce projet de loi.
Le Président: M. le député d'Outremont.
M. Raynauld: M. le Président, je demanderais l'ajournement
du débat.
Le Président: Suspension du débat. M. le
député de Verdun.
Travaux parlementaires
M. Caron: M. le Président, est-ce que je pourrais poser
une question au leader adjoint du gouvernement?
M. Charron: Oui.
M. Caron: Vu que je suis arrivé en retard à cause
du temps, je pense que beaucoup de membres de cette Chambre ont subi le
même problème que j'ai subi en venant à Québec,
est-ce que jeudi matin vous allez étudier le projet de loi privé
200, sur la ville de Montréal?
M. Charron: Oui, M. le Président.
M. Caron: Est-ce que vous êtes au courant si on va avoir
deux séances ou trois, le matin, l'après-midi et le soir? C'est
qu'on a une réunion de notre côté. Je ne sais pas, je vous
demande si vous êtes au courant si on va finir sur la fin de la
journée ou si on doit siéger jeudi soir.
M. Charron: M. le Président, j'ai abordé cette
question lors de la rencontre des leaders parlementaires qui a suivi la
période des questions cet après-midi. J'ai eu l'assurance de mes
collègues, de l'Opposition libérale et de l'Union Nationale, que
la séance est prévue de dix heures à 13 heures, ou
à 12 h 30, en matinée, jeudi.
Si nous devons réclamer, comme gouvernement, le consentement
unanime pour poursuivre dans l'après-midi, il nous est d'ores et
déjà assuré par l'Opposition, étant donné
que le maire de Montréal et plusieurs conseillers de la ville seront
présents à cette occasion.
M. Caron: Je suis bien d'accord, mais est-ce qu'il y en aura une
troisième dans la soirée?
M. Charron: On verra. Je crois toujours aux travaux rapides. M.
le Président, je voudrais proposer l'ajournement de la Chambre, bien
sûr, mais auparavant je voudrais apporter quelques modifications aux avis
que j'ai donnés. Etant donné que nos collègues de la
commission des affaires sociales ont été plus rapides que
prévu, ce qui est loin d'être un blâme, il n'y aura donc ce
soir que deux commissions parlementaires qui siégeront. Au salon rouge,
comme convenu, la commission de la fonction publique sur le projet de loi 53;
à la salle 91-A, la commission des consommateurs, coopératives et
institutions financières poursuivra l'étude article par article
de la loi 67.
Je rappelle l'avis donné en vertu de l'article 140 pour demain
matin voulant que trois commissions parlementaires siègent à la
place de l'Assemblée nationale pendant le conseil des ministres. Au
salon rouge, les affaires municipales poursuivront l'étude article par
article de la loi 55; à 81-A, les affaires sociales entreprendront,
cette fois conjointement avec la justice, l'étude article par article du
projet de loi 24, et à 91-A se poursuivront les travaux de la commission
des consommateurs sur le projet de loi 67.
Je rappelle que jeudi la commission des affaires municipales entendra
les représentants de la ville de Montréal.
Demain après-midi, M. le Président, c'est votre
prérogative de choisir, mais c'est la mienne de rappeler l'entente qui
est intervenue entre les députés leaders de leurs formations
respectives cet après-midi. Demain après-midi, et j'en remercie
très fortement l'Opposition, dans le but d'accélérer nos
travaux pour arriver comme je le disais cet après-midi
à Noël en même temps que tout le monde et que nous puissions
achever nos travaux avec le travail accompli, le leader de l'Union Nationale a
accepté que la motion qui lui revenait, je crois, en droit et selon le
règlement, ne soit pas réclamée par sa formation
politique, laissant libre cours au gouvernement d'appeler ses
prérogatives.
Je lui indique donc je sais qu'il y a eu des entretiens à
cet effet que, demain après-midi, également, après
la période des questions qui est programmée à 15 heures,
nous allons à nouveau ajourner les travaux de la Chambre et travailler
à trois commissions parlementaires. Cette fois, il y aura la commission
parlementaire au nom du ministre des Transports pour étudier le projet
de loi amendant le Code de la route, le projet 75 qui est au feuilleton
actuellement. Ou ce sera en commission selon une révocation qui aura
lieu demain après-midi ou ce sera en commission plénière
puisqu'il a été déféré en commission. Il
pourra être appelé ici. Lorsqu'il restera seulement cela à
régler, ce ne sera pas grand-chose.
D'autre part, je signale tout de suite aux députés,
membres de certaines commissions, qu'il a été convenu entre les
leaders parlementaires cet après-midi que trois commissions
parlementaires siégeraient vendredi matin, de 10 heures à 13
heures. Nous n'allons pas outrepasser la limite d'une heure étant
donné qu'une des formations politiques importantes de cette
Assemblée tient son conseil national en fin de semaine. Nous entendons
respecter cela, mais, de 10 heures à 13 heures, il y aura trois
commissions parlementaires. Je ne peux dire, pour ce moment, lesquelles
siégeront. Il faut s'attendre que celle de l'assurance automobile soit
encore à l'oeuvre.
Lundi prochain, qui sera le 12 décembre, il y aura aussi,
à compter de 15 heures jusqu'à 22 heures, trois commissions
parlementaires qui siégeront. Je ne peux encore, à ce moment-ci
de la semaine, dire lesquelles, mais, encore une fois, les collègues qui
sont membres de la commission étudiant la Loi de l'assurance automobile
peuvent s'attendre d'être réclamés.
Voilà donc, M. le Président, comment nous en- tendons
travailler cette semaine et je propose l'ajournement de la Chambre à
demain, 15 heures.
Le Président: Cette motion est-elle adoptée? Des
Voix: Adopté.
Le Président: L'Assemblée ajourne ses travaux
à demain 15 heures.
(Fin de la séance à 18 h 9)