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(Quinze heures huit minutes)
M. Lavoie (président): A l'ordre, messieurs!
Affaires courantes.
Dépôt de rapports de commissions élues.
Le député de Laporte.
Rapports sur les projets de loi nos 59, 71 à
78
M. Déom: M. le Président, qu'il me soit permis de
déposer le rapport de la commission élue permanente des finances,
des comptes publics et du revenu, qui a étudié les projets de loi
suivants: no 59, Loi modifiant de nouveau la Loi sur les impôts et
modifiant la Loi concernant l'application de la Loi sur les impôts; no
71, Loi modifiant la Loi du ministère du Revenu; no 72, Loi modifiant la
Loi favorisant le développement industriel au moyen d'avantages fiscaux;
no 73, Loi modifiant la Loi autorisant le paiement d'allocations à
certains travailleurs autonomes; no 74, Loi modifiant la Loi sur
l'assurance-maladie; no 75, Loi modifiant la Loi des droits sur les
successions; no 76, Loi modifiant la Loi de l'impôt sur la vente en
détail; no 77, Loi modifiant la Loi de la taxe sur les repas et
l'hôtellerie; no 78, Loi modifiant la Loi des licences, et les a
adoptés sans amendement.
Il est à noter, toutefois, que les articles 17 et 198 du projet
de loi no 59 ont été adoptés sur division, de même
que l'article 1 du projet de loi no 76 et l'article 76 du projet de loi no 77.
Le projet de loi no 75 a été adopté sans amendement avec
l'abstention du chef de l'Opposition. Merci.
Le Président: Rapport déposé.
Dépôt de rapports du greffier en loi sur les projets de loi
privés.
Le leader du gouvernement.
Rapport sur le projet de loi no 213
M. Levesque: M. le Président, je voudrais déposer
un rapport du greffier en loi de la Législature relativement au projet
de loi no 213, Loi concernant la ville de Chibougamau. Le greffier indique que
l'avis est régulier et suffisant et le projet déposé
conforme à l'avis. Le projet ayant été
déposé au secrétariat des commissions, le 12 novembre
1975, et le délai pour ce faire validement étant
écoulé, il y aurait lieu de suspendre l'article 1 des
règles de pratique en ce qui a trait à ce projet de loi.
M. le Président, les dates de publication des avis sont
indiquées dans la Gazette officielle du Québec, la Sentinelle de
Chibougamau, le Star de Val-d'Or et la preuve de publication des avis dans les
journaux a été faite par production de coupures, indique ce
rapport.
Motion de suspension des règles de
pratique
M. Levesque: Si on me permet de passer immédiatement aux
motions non annoncées, je fais motion pour que l'application de
l'article 1 des règles de pratique soit suspendue en ce qui a trait au
projet de loi no 213, Loi concernant la ville de Chibougamau.
Le Président: Cette motion est-elle adoptée?
M. Burns: Après un vote enregistré, M. le
Président.
Le Président: Qu'on appelle les députés!
Vote sur la motion
Le Président: A l'ordre, messieurs! Que ceux qui sont en
faveur de la motion de l'honorable leader parlementaire du gouvernement
veuillent bien se lever, s'il vous plaît!
Le Secrétaire adjoint: MM. Bourassa, Levesque, Blank,
Parent (Hull), Mailloux, Saint-Pierre, Garneau, Cloutier, Phaneuf, Lachapelle,
Berthiaume, Giasson, Cournoyer, Goldbloom, Simard, Quenneville, Lalonde,
Tetley, Drummond, Lacroix, Bienvenue, Hardy, Forget, Toupin, L'Allier, Harvey
(Jonquière), Vaillancourt, Cadieux, Arsenault, Houde (Fabre), Houde
(Abitibi-Est), Desjardins, Massé, Perreault, Fortier, Bossé,
Bacon, Lamontagne, Bédard (Montmorency), Veilleux, Saint-Hilaire,
Brisson, Séguin, Cornellier, Houde (Limoilou), Pilote, Fraser, Picard,
Gratton, Assad, Car-pentier, Dionne, Faucher, Saint-Germain, Harvey
(Charlesbourg), Larivière, Pelletier, Springate, Pepin, Beauregard,
Bérard, Bonnier, Boudreault, Chagnon, Marchand, Ostiguy, Caron,
Côté, Denis, Déziel, Dufour, Harvey (Dubuc), Lachance,
Lecours, Malépart, Malouin, Massicotte, Mercier, Pagé, Parent
(Prévost), Picotte, Sylvain, Tardif, Tremblay, Vallières,
Verreault, Morin, Burns, Léger, Lessard, Bédard (Chicoutimi),
Samson, Bellemare (Johnson), Choquette, Leduc.
Le Secrétaire: Pour: 95 Contre: 0 Le
Président: Cette motion est adoptée.
Présentation de motions non annoncées. Présentation
de projets de loi au nom du gouvernement.
M. Levesque: M. le Président, article p).
Le Président: Article b)?
M. Levesque: Article p) comme Paspébiac.
M. Samson: P comme payeurs de taxes.
Projet de loi no 89 Première lecture
Le Président: Le ministre des Richesses naturelles propose
la première lecture de la Loi des droits sur les mines.
Le ministre des Richesses naturelles.
M. Cournoyer: M. le Président, ce projet de loi propose
une refonte de la Loi des droits sur les mines.
Le Président: Cette motion de première lecture
est-elle adoptée?
M. Burns: M. le Président, les notes explicatives, y
a-t-il moyen de les avoir?
M. Cournoyer: Ce sont les notes explicatives que je viens de vous
lire.
M. Burns: C'est tout ce que vous avez à dire
là-dessus?
M. Cournoyer: C'est tout ce que j'ai à dire en
première lecture.
M. Burns: Pensez-vous qu'on devrait voter pour?
Le Président: Cette motion est-elle adoptée?
M. Samson: C'est de l'underground.
M. Burns: Adopté.
Le Président: Adopté.
Le Secrétaire adjoint: Première lecture de ce
projet de loi. First reading of this bill.
Le Président: Deuxième lecture, prochaine
séance ou séance subséquente.
M. Levesque: Première lettre de Québec.
Projet de loi no 252
Première lecture
Le Président: Le ministre des Transports propose la
première lecture de la Loi modifiant le Code de la route.
Le ministre des Transports.
M. Mailloux: M. le Président, les articles 1 et 2 de ce
projet proposent une rédaction nouvelle des articles 49 et 49 a) du Code
de la route. L'article 3 remplace le paragraphe 1 de l'article 49 b) du Code de
la route et supprime le paragraphe 13 du même article. Il s'agit de
modifications aux infractions quant à la loi des pesanteurs.
Le Président: Cette motion de première lecture
est-elle adoptée?
M. Burns: Adopté, M. le Président. Le
Président: Adopté.
Le Secrétaire adjoint: Première lecture de ce
projet de loi. First reading of this bill.
Le Président: Deuxième lecture, prochaine
séance ou séance subséquente.
Présentation de projets de loi au nom des
députés.
Projet de loi privé no 113
Première lecture
M. Levesque: Article g).
Le Président: Le député de Saint-Louis
propose la première lecture de la Loi concernant certains lots du
cadastre de la cité de Montréal, quartier Saint-Antoine.
Cette motion de première lecture est-elle adoptée?
M. Morin: Oui, M. le Président. Le Président:
Adopté.
Le Secrétaire adjoint: Première lecture de ce
projet de loi. First reading of this bill.
M. Levesque: M. le Président, je propose que ce projet de
loi soit déféré à la commission parlementaire de la
justice et je propose également que soient suspendues les règles
de pratique.
Le Président: Cette motion est-elle adoptée?
M. Burns: D'accord, M. le Président.
Le Président: Adopté.
M. Levesque: Article h).
Projet de loi privé no 170 Première
lecture
Le Président: Le député de Verdun propose la
première lecture de la Loi concernant certains terrains dans la
cité de Westmount.
M. Burns: Un discours.
Le Président: Cette motion de première lecture
est-elle adoptée?
M. Burns: Un discours. Le Président: Adopté?
M. Burns: Adopté.
Le Secrétaire adjoint: Première lecture de ce
projet de loi. First reading of this bill.
M. Levesque: M. le Président, je propose que, la
première lecture ayant été adoptée, ce projet de
loi soit déféré immédiatement à la
commission parlementaire de la justice et que les règles de pratique ne
s'appliquent pas.
Le Président: Cette motion est-elle adoptée?
M. Burns: Adopté.
Le Président: Cette motion est adoptée.
M. Levesque: Je donne avis immédiatement que ces deux
projets de loi ainsi que les deux projets de loi privés annoncés
hier, soit le numéro 123, Loi concernant la succession de Charles
Séraphin Rodier, et le numéro 211, Loi concernant certains
immeubles de Peel-Sherbrooke Holdings Ltd., autrement dit que ces quatre
projets de loi soient étudiés, article par article, mardi
prochain, le 9 décembre, à compter de 10 h 30 de la
matinée au salon rouge.
Le Président: II n'y a pas d'autre projet de loi au...
M. Burns: On adopte l'avis.
M. Levesque: M. le Président, je proposerais, ceci avec le
consentement de la Chambre, que nous passions à l'appendice pour
demander la première lecture du projet de loi au nom du
député d'Abitibi-Est, Loi concernant la ville de Chibougamau. On
se rappellera qu'au début de cette séance, j'ai fait le
dépôt du rapport du greffier en loi.
Projet de loi privé no 213 Première
lecture
Le Président: Le député d'Abitibi-Est
propose la première lecture de la Loi concernant la ville de
Chibougamau. Cette motion de première lecture est-elle
adoptée?
M. Burns: Adopté.
Le Président: Cette motion est adoptée.
Le Secrétaire adjoint: Première lecture de ce
projet de loi. First reading of this bill.
Projets de loi déférés à
la commission
M. Levesque: Comme on le fait pour les autres projets de loi
privés, je propose que ce projet de loi soit déféré
à la commission des affaires municipales et que les règles de
pratique, quant aux avis, ne s'appliquent pas.
Le Président: Cette motion est-elle adoptée?
M. Burns: Adopté.
Le Président: Cette motion est adoptée.
M. Levesque: M. le Président, en plus du projet de loi no
196, Loi modifiant la charte de la ville de Laval, pour lequel un avis a
été donné hier, ce projet de loi que nous venons de
déférer à la commission parlementaire des affaires
municipales, concernant la ville de Chibougamau, sera étudié,
article par article, le mardi 9 décembre, à compter de 10 h 30,
à la salle 91-A.
Le Président: Déclarations ministérielles.
L'honorable ministre de la Fonction publique.
Négociations avec le Syndicat des
fonctionnaires
M. Oswald Parent
M. Parent (Hull): M. le Président, même si les
journaux de ce matin faisaient état de certaines difficultés dans
la négociation avec le Syndicat des fonctionnaires provinciaux du
Québec, il m'est agréable d'informer cette Chambre que ces
négociations, qui ont débuté en janvier 1975, soit
près de six mois avant l'expiration de la convention collective se
terminant le 30 juin 1975, viennent d'aboutir à une entente
paraphée sans qu'il y ait eu de situation conflictuelle.
L'entente intervenue, qui doit être soumise aux employés
syndiqués, est d'une durée de trois ans et expirera le 30 juin
1978. Cette entente se solde par une revalorisation certaine de la
carrière et de la progression des employés dans leur
classification. En effet, la représentation syndicale au sein des jurys
d'avancement de classe, le droit de grief sur l'attribution d'un employé
en dehors de sa classe d'emploi, l'obligation contractée par le
gouvernement de combler les postes vacants de l'intérieur avant de
recruter de l'extérieur, la mise sur pied d'un comité consultatif
permanent de classification sont autant de dispositions assurant aux
employés une meilleure gestion de leur carrière.
Quant à l'aspect financier de cette entente, je puis faire
état que des majorations intéressantes ont été
consenties aux fonctionnaires et que des dispositions ont également
été prévues pour maintenir leur pouvoir d'achat au cours
de la durée de leur convention collective.
J'aimerais ici remercier publiquement toutes les personnes, tant du
côté patronal que du côté syndical, qui ont
déployé tous leurs efforts pour en arriver à une entente
dans un délai raisonnable. Cet heureux dénouement met bien en
évidence la possibilité de trouver des compromis lorsque les
parties en cause négocient de bonne foi et acceptent les règles
du jeu de la négociation.
Aussi, je ne saurais trop insister sur la nécessité que
les négociations aux autres tables sectorielles s'effectuent dans un tel
esprit. Mon désir est de signer des conventions collectives de travail
avec tous les employés des différents secteurs
mais il faudrait pour cela qu'un dialogue franc s'engage
immédiatement. Je lance donc un appel à la bonne volonté
de toutes les parties intéressées à la négociation
dans les secteurs public et parapublic afin que ces dernières mettent
tout en branle pour accélérer le déroulement des
pourparlers et ainsi maintenir le meilleur climat de travail possible et
assurer à la population du Québec tous les services auxquels elle
est en droit de s'attendre.
Le Président: L'honorable député de
Maisonneuve.
M. Robert Burns
M. Burns: M. le Président, cela m'étonne beaucoup
de voir le ministre tout à fait volubile cet après-midi alors
qu'hier soir il s'est refusé complètement à toute forme de
commentaire et de réponse à des questions légitimes de
députés de partis de l'Opposition, entre autres le
député de Saguenay et moi-même, relativement à
l'ensemble des négociations qui, actuellement, nous préoccupent
autant que vous, M. le Président, et autant, je le présume, que
le côté gouvernemental.
Je suis heureux qu'il y ait une entente de principe, sauf qu'il ne
faudrait pas partir en peur; ce n'est pas nécessairement
réglé. Le problème de la fonction publique n'est pas
réglé à partir du moment où il y a une entente de
principe, avec quelque partie que ce soit, actuellement, au niveau de la
direction. Il y a nécessairement un besoin et cela, peut-être que
le ministre de la Fonction publique devrait se le rappeler, s'il ne le sait pas
déjà. Il faut absolument qu'une convention collective soit
endossée par les gens qui sont à la base. Si le ministre de la
Fonction publique ne sait pas cela, il l'apprendra et malheureusement à
ses dépens.
M. Bourassa: C'est écrit dans le texte. Cela doit
être paraphé, ce n'est pas une nouvelle.
Le Président: S'il vous plaît, le moins de dialogue
possible.
M. Burns: C'est d'ailleurs ce qui arrive ici, le moins de
dialogue possible. Nous nous sommes aperçus de cela hier soir.
M. le Président, je veux tout simplement souhaiter, au nom de
l'Opposition, que les négociations aillent bien, quoiqu'on nous trouve
des intentions masochistes de vouloir que tout aille mal; pas du tout, M. le
Président. Si les négociations peuvent bien aller, tant mieux,
mais qu'on ne tente pas de nous dire, aujourd'hui, par la voix du ministre de
la Fonction publique, que tout est réglé parce qu'il y a une
entente de principe au niveau des dirigeants du Syndicat des fonctionnaires et
des ouvriers du gouvernement.
Le Président: L'honorable député de
Rouyn-Noranda.
M. Camil Samson
M. Samson: M. le Président, bien sûr quand une
entente est conclue, on ne peut que s'en réjouir. Il y a tellement de
choses qui vont mal que lorsqu'on nous annonce des choses qui semblent bien
aller, cela nous réjouit. Je ne suis quand même pas tout à
fait certain que cette annonce mette fin à tous les problèmes.
J'ai malheureusement, comme tous les autres, reçu la déclaration
ministérielle à la toute dernière minute, ce qui ne nous a
pas donné le temps de faire une étude exhaustive de la
déclaration que le ministre avait à faire. Connaissant,
évidemment, l'astuce du ministre de la Fonction publique, cela explique
peut-être pourquoi il ne l'a pas donnée trop, trop d'avance.
Mais...
M. Bourassa:... une demi-heure.
M. Samson: Non, je connais l'astuce du ministre de la Fonction
publique, M. le Président, et même l'astuce du premier ministre,
mais il reste que cette entente de principe, pour une durée de trois
ans, bien sûr, si elle est endossée par tous les syndiqués,
cela m'apparaît comme une bonne nouvelle. Il reste que cela ne sera pas
endossé avant qu'il y ait eu vote.
Pouvons-nous compter sur le fait que les syndiqués auront toutes
les explications, de façon compréhensible, avant de se prononcer?
Selon nos informations, il y a certaines clauses qui pourraient porter à
litige, alors que 80% de l'entente sont acceptables. Offrira-t-on aux
syndiqués un "package deal" en leur disant: Vous prenez tout ou rien et
on recommence ou y aura-t-il certaines questions posées? Y aura-t-il
possibilité de revoir, par exemple, la clause de rétrogradation?
C'est une chose qui nous intéresse énormément.
Si on offre aux syndiqués de dire oui ou non sur l'ensemble de
tout cela, cela réglera peut-être le problème d'un point de
vue légal, mais cela ne réglera pas les problèmes qui
subsisteront au sein de la fonction publique. Toutefois, je voudrais être
positif et souhaiter que cela se règle en toute justice et non pas en
créant une autre forme d'injustice, en faisant du tordage de bras pour
en arriver à des votes qui ne laisseront pas le choix à certains
fonctionnaires.
Le Président: Le député de Johnson. M.
Maurice Bellemare
M. Bellemare (Johnson): Je crois que nous devons nous
réjouir aujourd'hui de voir que les 32,000 fonctionnaires ont
signé ou ont paraphé une entente de principe,
particulièrement sur quatre points très importants dans toute
négociation et aussi sur les sujets qu'ils ont réussi à
gagner devant la table des négociations. Je prétends qu'une
représentation syndicale au sein même du comité de griefs
est une grande victoire pour le syndicalisme. Je prétends aussi que le
droit de grief sur l'attribution à un membre d'une fonction
quelconque au sein de la programmation de son état de services,
c'est encore un gain très important.
Il y a aussi le gain qu'a fait le syndicat de pouvoir combler les postes
de l'intérieur avant d'aller à l'extérieur; encore un gain
très important. Finalement, un des principaux gains qu'a faits le
syndicat, c'est la mise sur pied d'un conseil consultatif.
Ce sont quatre grands éléments qui ont fait beaucoup de
tapage à la table des négociations.
Je dois rendre justice au ministre et à tous ceux qui ont
participé d'avoir accordé ces quatre grands principes qui font
que la convention collective sera meilleure.
M. Burns: M. le Président, avec la permission du
député des Iles-de-la-Madeleine, qui s'apprêtait à
se lever, je crois, est-ce que le ministre de la Fonction publique accepterait
de déposer l'entente paraphée, l'entente de principe qui est
actuellement soumise au jaugeage des syndiqués de part et d'autre?
Est-ce que le ministre accepterait de faire parvenir aux membres de la
Chambre une copie? Je ne demande pas un dépôt formel, je demande
simplement qu'une copie nous soit adressée éventuellement.
M. Parent (Hull): M. le Président, je n'ai aucune
objection à déposer, dès demain, copie de la convention
qui a été paraphée cet après-midi, pour tous les
membres de cette Chambre. Pour donner l'information au député de
Rouyn-Noranda, pourrais-je ajouter également que le Syndicat des
fonctionnaires s'est déjà engagé, ou a déjà
publié un dépliant reproduisant la convention collective
paraphée dans son entier qui sera remis à chacun des membres,
avant qu'ils soient appelés à voter?
M. Bellemare (Johnson): Le vote aura lieu quand à peu
près?
M. Parent (Hull): Le délai a été
retardé de 24 heures, parce que nous avons entamé les derniers
pourparlers aujourd'hui. Les séances de consultation commencent demain
pour se terminer le 17 décembre.
M. Samson: Pourrais-je, M. le Président, demander au
ministre quand les informations seront accessibles aux syndiqués?
L'information dont vous venez de parler.
M. Parent (Hull): Aux syndiqués, le Syndicat des
fonctionnaires a distribué jeudi dernier, a fait imprimer, je pense,
30,000 exemplaires du projet de convention collective sur lequel on
s'était déjà entendu, à l'exception des points que
nous venons de régler aujourd'hui.
M. Samson: Ce sont ceux-là que je veux savoir, moi.
L'entente, telle que paraphée, est-ce qu'elle sera accessible aux
syndiqués et quand?
M. Parent (Hull): Ils doivent ajouter un addendum à leur
fascicule au moment de la distribution.
M. Samson:... tout de suite là?
M. Bellemare (Johnson): Juste une dernière question, c'est
que le comité consultatif de classification sera composé en
nombre égal de représentants du gouvernement et des
syndicats.
M. Parent (Hull): C'est un comité consultatif, il porte
bien son nom, où le syndicat sera représenté. Ce que le
député de Johnson a oublié de dire tout à l'heure,
la principale victoire des syndicats c'est d'avoir un membre dans le jury pour
les concours d'avancement.
M. Bellemare (Johnson): Je l'ai dit, M. le Président, le
ministre était distrait, il faisait des "bye-bye" en haut, il
était distrait, parce que je l'ai dit; vous relirez le journal des
Débats.
Le Président: Dépôt de documents.
A l'ordre!
Le ministre de l'Industrie et du Commerce.
DÉPÔT DE DOCUMENTS
Etude sur l'aluminerie de Saint-Augustin
M. Saint-Pierre: M. le Président, il me fait plaisir de
déposer deux copies d'une étude des impacts de la dispersion des
fluorures gazeux, pour une aluminerie proposée à Saint-Augustin,
préparée par la firme André Marsan. Comme j'avais pris
l'engagement en commission parlementaire, je tiens à préciser que
les documents sont parvenus à mes services, le lundi 1er
décembre, et m'ont été remis hier après-midi. Je
les remets aux...
M. Bellemare (Johnson): J'ai demandé que... .
Le Président: Le ministre des Finances et de
l'Education.
Rapport de l'Université du Québec
M. Garneau: M. le Président, j'ai l'honneur de
déposer le rapport annuel 1974/75 de l'Université du
Québec ainsi que les documents statistiques l'accompagnant.
M. Lessard: Education ou finances? Le Président: Questions
orales...
M. Levesque: M. le Président, est-ce qu'on me permettrait
soit de revenir au dépôt de documents ou encore d'attendre deux
secondes que je le fasse?
M. Burns: Après la période des questions, M. le
Président, on sera prêt à consentir.
Le Président: Questions orales des députés.
L'honorable chef de l'Opposition officielle.
QUESTIONS DES DEPUTES
Emission d'obligations de
l'Hydro-Québec
M. Morin: Ma question est destinée au ministre des
Finances et porte sur la dernière émission d'obligations de
l'Hydro-Québec, laquelle n'a pas encore été
complètement écoulée sur le marché financier
américain. De surcroît, malgré un taux
d'intérêt élevé de 10%, qui figure parmi les plus
élevés jamais payés par l'Hydro-Québec, ces
obligations se transigeaient, à la fermeture, hier, à un taux
anormalement bas de 98 1/8%.
M. Bourassa: Et l'Ontario? M. Morin: A quoi... M. Burns: A
l'ordrel
M. Morin: A quoi le ministre attribue-t-il les difficultés
évidentes que connaît la vente de ces obligations de
l'Hydro-Québec? En second lieu c'est la question la plus
importante, sûrement dans quelle mesure ces difficultés
d'absorption par le marché américain risquent-elles de
compromettre le programme d'emprunts de l'Hydro-Québec pour 1976 et pour
les années suivantes, de même que le programme du gouvernement du
Québec, sans compter les emprunts qui pourraient être
nécessaires pour financer les Jeux olympiques?
M. Garneau: A la première question, les informations qu'on
me donne, c'est qu'il s'agit d'un encombrement du marché. D'ailleurs, la
situation n'existe pas uniquement pour les titres de la province de
Québec ou de l'Hydro-Québec; elle est la même, sinon pire,
pour l'émission de l'Hydro-Ontario qui a été faite par la
province d'Ontario, puisque c'est la province d'Ontario qui emprunte pour
l'Hydro sur le marché américain. Les informations qu'on me donne,
c'est que c'est dû à un encombrement, c'est-à-dire au
nombre de titres à distribuer.
Pour ce qui est du programme d'emprunts de l'Hydro-Québec, nous
en étions, avec cette émission, à une livraison qui serait
faite, éventuellement, à la fin de l'année 1975 ou au
début de 1976, et qui s'applique au programme d'emprunts pour les
investissements de l'Hydro-Québec en 1976. Il n'y a donc pas à
s'énerver pour le moment, puisque déjà nous étions
en avance sur le programme d'emprunts de 1976 par cette émission qui a
été négociée il y a quelques semaines sur le
marché américain. C'est donc dire que je ne vois pas d'indices
autres que ceux-là. Déjà, des émissions
américaines avaient dû être retirées d'entreprises
américaines; tout dépend du calendrier. Je n'ai pas d'autres
informations, d'autres raisons que celles-là. En même temps,
j'ajoute que je ne vois pas pourquoi le programme d'emprunts de
l'Hydro-Québec... Ce n'est pas la première fois que cela arrive,
que suite à une émission le taux de rendement change. Il y a des
conditions qui peuvent varier de jour en jour. Personnellement, cela ne me
préoccupe pas au point de dire que le programme d'emprunts de
l'Hydro-Québec en 1976 ne pourra pas être réalisé,
loin de là.
M. Morin: J'ai une question supplémentaire. Si tant est
que cette situation est due à l'encombrement du marché, lequel,
sûrement, à son tour, serait dû à la situation
économique générale, le ministre est-il si sûr que
le programme d'emprunts, pour les années à venir, lequel va
chercher $1 milliard par an, ne connaîtra pas des difficultés
considérables quand viendra le moment d'écouler des obligations
du Québec?
M. Bourassa: Pas si on est réélus.
M. Morin: Deuxièmement, j'aimerais obtenir un certain
nombre de précisions sur le programme d emprunts de
l'Hydro-Québec pour 1976. En effet, il circule deux ou trois versions
différentes et le ministre pourrait nous donner des
éclaircissements cet après-midi.
Dans un premier temps, le gouvernement a annoncé des coupures de
$500 millions dans ce programme d'emprunts. Dans un second temps, le ministre
des Richesses naturelles a affirmé que ces coupures de $500 millions
n'entraîneraient pas de réduction des dépenses dans les
travaux, notamment ceux de la baie James. Et, de façon
contradictoire...
Le Président: J'ai beau avoir énormément de
patience...
M, Morin: M. le Président, pour poser ma question, il faut
absolument que je décrive la situation.
Le Président: Posez votre question s'il vous
plaît.
M. Morin: M. le Président, compte tenu du fait que
l'Hydro-Québec vient d'annoncer, la semaine dernière, qu'elle
allait emprunter $1,200,000,000 en dépit des coupures de $500 millions,
le ministre peut-il nous dire quel est le montant véritable des emprunts
de l'Hydro-Québec prévus pour l'année 1976? En second
lieu, peut-il nous dire si le président de l'Hydro-Québec s'est
trompé devant la commission parlementaire, le 3 juillet 1975, lorsqu'il
a déclaré que son programme d'emprunt était de
$1,200,000,000?
M. Bourassa: M. le Président, on m'avait posé ces
questions, il y a quelques jours, en l'absence du ministre des Finances.
J'avais répondu, pour ce qui a trait au développement de la baie
James, et je vais répéter la même réponse qu'il
n'est pas question...
M. Morin: Ce n'est pas la même question.
M. Bourassa: II y a toujours quatre, cinq questions dans les
propos du chef de l'Opposition, M. le Président.
Le Président: A l'ordre, messieurs!
M. Bourassa: II n'est pas question que le projet de la baie James
soit compromis. Certaines avances qui avaient été prises ne
seront pas poursuivies, mais les prévisions du début vont
demeurer les mêmes. C'est là où il y a une économie
dans les emprunts. Le chef de l'Opposition parle des années 1977, 1978,
1979; il est assez difficile de prévoir la conjoncture économique
des années quatre-vingt. On peut prévoir pour 1976 une reprise
économique importante. Toutes les données que nous avons
actuellement, c'est qu'à compter de l'été 1976, il y aura
une reprise économique très importante au Québec et qui a
déjà commencé aux Etats-Unis, donc la situation
d'austérité financière que nous connaissons ces mois-ci ne
devrait pas durer plus que quelques mois.
M. Morin: Ce n'est pas ce que disent les économistes.
Le Président: L'honorable...
M. Morin: M. le Président, j'ai une question
supplémentaire qui, à vrai dire, revient sur celle que je posais
au ministre, il ya un instant. Quel est le montant exact des prévisions
de l'Hydro-Québec quant à ses emprunts pour 1976? Est-ce
$1,200,000,000, comme l'a déclaré le président de
l'Hydro-Québec, le 3 juillet 1975, devant la commission parlementaire,
ou est-ce $1,700,000,000, comme il vient de le laisser entendre?
M. Bourassa: M. le Président, dans le cas des lignes
ouvertes, le chef de l'Opposition m'avait envoyé avis dé ses
questions, mais pour des questions importantes comme celles-là il ne me
donne pas avis de ses questions.
M. Morin: Dites plutôt que vous n'êtes pas au
courant.
M. Bourassa: Quand il est question d'un coup de
téléphone qui est fait par un fonctionnaire sur une ligne
ouverte, le chef de l'Opposition prend la peine de m'envoyer une lettre
officielle. Mais quand il est question des emprunts de l'HydroQuébec,
c'est drôlement plus important et il ne donne pas avis de la
question.
M. Léger:... une différence de $500 millions.
M. Burns: Cela ne s'améliore pas.
M. Morin: Puis-je avoir une réponse?
Le Président: A l'ordre, messieurs!
M. Bourassa: J'ai dit que je vais véri- fier parce
que j'ai vu des déclarations et de M. Lemieux et de M. Giroux cet
après-midi même auprès du président de
l'Hydro-Québec. D'ailleurs, dans la question du chef de l'Opposition, ce
n'est pas 1975, c'est 1976.
M. Morin: 1976.
M. Bourassa: C'est une erreur.
M. Morin: II s'agit de 1976 depuis le début de la
question.
M. Bourassa: Ce n'est pas la plus grave qu'a faite le chef de
l'Opposition, je suis d'accord.
M. Morin: Mais la réponse c'est quoi?
M. Bourassa: Pour 1976, je vais vérifier avec le
président de l'Hydro-Québec, pour avoir les prévisions
exactes.
M. Morin: Vous ne connaissez pas le dossier, encore une fois!
Le Président: Le député de Saguenay.
Transport du gaz naturel
M. Lessard: M. le Président, ma question s'adresse au
ministre des Richesses naturelles...
M. Cournoyer:...
M. Lessard: ... si vous êtes ministre des Richesses
naturelles. Le ministre peut-il nous dire s'il a pris connaissance, non pas du
conflit de travail, mais du conflit qui oppose la Société
québécoise d'initiatives pétrolières et
Trans-Canada Pipe Lines concernant le transport du gaz naturel vers le
Québec? Comme ministre des Richesses naturelles, peut-il nous dire
quelles mesures il entend prendre pour appuyer les revendications de SO-QUIP
dans ce dossier?
M. Cournoyer: Oui, et je prendrai toutes les mesures qui
s'imposent.
M. Lessard: Alors, vous voyez, M. le Président, que je
dois faire un préambule. Je dois faire un préambule pour
expliquer. Le ministre peut-il nous expliquer question additionnelle
quelles sont les raisons invoquées par Trans-Canada Pipe Lines
pour justifier...
Le Président: S'il vous plaît, messieurs!
M. Lessard: ... sa décision de refuser de transporter le
gaz naturel vers le Québec et continuer ainsi de priver le Québec
de quantités de gaz naturel nécessaires à son
développement industriel et particulièrement pour SIDBEC,
à Contrecoeur?
M. Cournoyer: Oui.
M. Lessard: Oui, mais j'ai demandé si le ministre peut
nous...
Une Voix: II est d'accord avec vous.
M. Lessard: Si le ministre question additionnelle
peut nous expliquer quelles sont les raisons invoquées par Trans-Canada
Pipe Lines, pourrait-il le faire à cette Assemblée nationale et
immédiatement, M. le Président?
M. Cournoyer: II ne faudrait pas être "nasty" trop
longtemps. Oui, je pourrais le faire à l'Assemblée nationale
immédiatement, si vous le désirez. Le désirez-vous? Il
arrive que la Trans-Canada Pipe Lines continue de prétendre
là-dessus, je ne suis pas un tribunal, remarquez bien qu'elle est
non seulement un transporteur de gaz naturel, mais aussi un distributeur. Il y
a un très grave conflit qui existe et qui existera pour un bout de temps
encore entre la Trans-Canada Pipe Lines, la Pan Alberta Gas Trunk et,
très probablement, une autre compagnie qui possédait 50% par le
gouvernement de l'Alberta quant à l'achat a la source ou aux têtes
de puits du gaz naturel de l'Alberta. Comme ce conflit ou cette
interprétation n'est pas encore totalement réglé entre,
d'une part, le gouvernement de l'Alberta et, d'autre part, la TransCanada Pipe
Lines, il arrive qu'étant à l'autre bout de la ligne nous
subissons, bien sûr, les inconvénients de cette chicane entre les
intermédiaires.
La société québécoise d'initiatives
pétrolières a, comme vous le savez sans doute,
décidé d'investir dans des puits de gaz en Alberta ce qu'elle
possède maintenant. Elle a acheté une quantité suffisante
pour répondre aux besoins de la compagnie SIDBEC à Contrecoeur.
Ceci fait, il reste un problème de transport. Il arrive, M. le
Président, que la compagnie Trans-Canada Pipe Lines nous informe,
après une discussion que j'ai eue personnellement avec le
président de la compagnie, qu'elle transporte tout le gaz qui sera
nécessaire à la compagnie SIDBEC et qu'il n'y aura aucune forme
de problème pour SIDBEC l'an prochain, ce qui ne règle pas, bien
sûr, la difficulté d'interprétation des rôles de la
compagnie TransCanada Pipe Lines.
M. Lessard: Question additionnelle, M. le Président.
Le ministre a-t-il l'intention d'appuyer la Société
québécoise d'initiatives pétrolières qui envisage
de prendre des poursuites contre TransCanada Pipe Lines? Le ministre
pourrait-il, en appuyant cette société, prendre l'initiative
lui-même de discuter de tout le problème sur le plan politique,
c'est-à-dire en s'attaquant je pense que c'est le problème
fondamental à la politique fédérale de
l'énergie, politique qui a toujours eu comme résultat de
favoriser le développement de l'Ontario aux dépens du
Québec? Le ministre sait sans doute que, pendant que l'Ontario
reçoit 700 milliards de pieds cubes de gaz, le Québec n'en
reçoit que 80 milliards par année.
M. Cournoyer: II semble bien que le député de
Saguenay n'est pas au courant que je ne sais pas ce que je ferais avec tout le
gaz que je pourrais importer de l'Alberta actuellement. Il y a une question
d'investissements dans la province de Québec dans un réseau
gazier. J'ai beau vouloir; l'an passé, la compagnie Gaz
Métropolitain a refusé d'exercer son option d'achat d'un certain
nombre de pieds cubes de gaz en Alberta, de la Pan Al-berta Gas Trunk, sans
qu'il y ait besoin d'avoir un conflit avec la Trans-Canada Pipe Lines, parce
qu'on était saturé de gaz compte tenu des possibilités
qu'on avait de le consommer.
A partir du moment, M. le Président, où je demanderai aux
autres de se conformer à une certaine politique, il faudra
peut-être que j'en aie une ici, ce que j'aurai bientôt, de
développement gazier ici, au Québec.
M. Lessard: ... M. le Président.
M. Cournoyer: D'ici ce temps, M. le Président, je n'irai
certainement pas forcer la Société québécoise
d'initiatives pétrolières à prendre des actions devant les
tribunaux pour le plaisir de prendre des actions devant les tribunaux. Je ne
veux pas accepter cela.
M. Lessard: M. le Président, je me demande... Le
Président: Dernière?
M. Lessard: ... si le ministre comprend très bien le
problème.
Le Président: Dernière question.
M. Lessard: La Société québécoise
d'initiatives pétrolières est aux prises avec un problème
important concernant l'approvisionnement et le transport de son gaz naturel
vers Québec et particulièrement pour la société
SIDBEC, à Contrecoeur. Je lui demande s'il a l'intention d'appuyer la
société québécoise dans ses revendications
auprès de Trans-Canada Pipe Lines. Trans-Canada Pipe Lines dit que, tant
qu'il n'y aura pas une modification de la politique fédérale,
elle ne s'engage pas à livrer le gaz au Québec. Avez-vous
l'intention, comme ministre des Richesses naturelles, de vous opposer ou de
négocier une nouvelle politique fédérale de
l'énergie au Québec et en même temps, M. le
Président, est-ce qu'enfin le nouveau ministre des Richesses
naturelles...
M. Cournoyer: Pour le moment, M. le Président, je ne
négocierai pas une nouvelle politique fédérale de
l'énergie au Québec. Je vais avoir d'abord une politique
provinciale de l'énergie au Québec mais pas une politique
fédérale chez nous.
M. Lessard: Est-ce qu'enfin, M. le Président...
M. Burns: M. le Président, qu'il attende la fin de la
question.
Le Président: Dernière, oui. Terminez votre
question. Terminez.
M. Lessard: Est-ce qu'enfin, M. le Président, le nouveau
ministre des Richesses naturelles a l'intention d'appliquer les mesures qui ont
été proposées dans le livre blanc dans le livre
rouge en 1972 sur l'instauration d'une politique
énergétique au Québec? Quand cela va-t-il se faire une
fois pour toutes? Ou est-ce qu'on va attendre comme l'ex...
Le Président: A l'ordre, à l'ordre!
M. Cournoyer: Aussitôt que je serai prêt, M. le
Président, il va l'avoir. Aussitôt que je serai prêt. Mais
là, je ne suis pas prêt.
M. Lessard: L'ex-ministre des Richesses naturelles nous a dit
cela pendant quatre ans!
Le Président: L'honorable député de
Rouyn-Noranda.
M. Lessard: Pendant quatre ans, nous avons eu cette
réponse.
Le Président: A l'ordre, à l'ordre!
Réglementation du crédit
M. Samson: M. le Président, je voudrais adresser ma
question au premier ministre. Le 1er décembre, l'honorable ministre
fédéral André Ouellet rencontrait ses collègues
provinciaux pour leur présenter une esquisse de la législation
envisagée par le fédéral concernant la
réglementation du crédit. Nous apprenons que le ministre
fédéral aurait voulu obtenir le feu vert de ses collègues
provinciaux avant de présenter cette législation. Ma question est
la suivante: On y a dit que la nouvelle réglementation
fédérale envisagée serait que le taux
d'intérêt privilégié des banques, multiplié
par sept, deviendrait le plafond de l'intérêt.
Le premier ministre peut-il nous dire si le Québec a donné
son consentement à ce genre de législation ou s'il
s'apprête à le donner?
M. Bourassa: Avant de partir, le ministre des Institutions
financières m'a dit qu'il s'opposerait à plusieurs propositions
qui devaient être faites par le gouvernement fédéral. Le
ministre doit revenir dans quelques jours. Les chiffres auxquels se
réfère le chef du Ralliement créditiste m'apparaissent
assez élevés, et tout ceci sera discuté au retour du
ministre des Institutions financières. Cela m'étonnerait que le
ministre ait donné son approbation, parce qu'avant de partir, il m'a
signalé son opposition à plusieurs points des propositions
fédérales.
M. Samson: M. le Président, je voudrais demander au
premier ministre, puisqu'il y aura de nouveau, les 22 et 23 janvier prochains,
une réunion entre le même ministre fédéral et ses
homo- logues provinciaux, s'il peut assurer cette Chambre que le ministre
québécois des Institutions financières n'aura pas le
mandat de donner le feu vert à un projet qui réglementerait le
crédit en permettant aux compagnies prêteuses de demander des taux
aussi élevés que sept fois le taux bancaire.
M. Bourassa: Le député peut être
assuré que le mandat qui sera confié sera strictement en
conformité avec les besoins de la collectivité
québécoise.
M. Samson: Le premier ministre peut-il...
Le Président: Dernière question
supplémentaire.
M. Samson: ... assurer cette Chambre que nous pourrons
connaître les intentions du gouvernement québécois avant
cette nouvelle rencontre? Pourrions-nous savoir, en tant que
députés et membres de l'Assemblée nationale, quelles
seront les propositions faites par le Québec? Si le premier ministre
nous dit que cette fois le taux bancaire privilégié lui
apparaît élevé, qu'est-ce qui lui apparaîtrait comme
raisonnable? Et quand le saurons-nous?
M. Bourassa: M. le Président, le chef parlementaire me
fait ses représentations. I! pourra les refaire ou les
répéter la semaine prochaine au ministre des Institutions
financières qui pourra, à ce moment, s'engager sur la publication
des intentions gouvernementales avant la nouvelle rencontre.
M. Samson: Maintenant...
Le Président: C'était la dernière. Allez,
rapidement, une courte, une courte, allez.
M. Samson: Oui, `c'aurait pu être la dernière, mais
avec la réponse qu'on a eue! M. le Président, ce n'est pas le
ministre des Institutions financières... Je voudrais demander au premier
ministre si, en tant que chef du gouvernement, il peut rassurer les
Québécois. La semaine dernière nous avons, en cette
Chambre, adopté une loi pour restreindre les augmentations salariales.
Le premier ministre, en tant que chef du gouvernement, peut-il nous assurer
que, dans le domaine des intérêts sur les emprunts, il y aura
aussi une restriction pour qu'on ne laisse pas aller cela à sept fois le
taux?
M. Bourassa: II est arrivé quelques fois, M. le
Président, que le député de Rouyn-Noranda, même s'il
était tout à fait de bonne foi, ait été mal
informé. Alors, j'aime mieux vérifier, si le député
me le permet, ses affirmations et les chiffres qu'il donne, avant de m'engager
davantage sur la position gouvernementale. Mais ce que j'ai dit, c'est qu'il
n'est pas question, pour le gouvernement, de prendre une position contraire
à l'intérêt des Québécois.
Le Président: L'honorable député de Johnson
et le suivant sera l'honorable député de Laviolette.
Parc fédéral dans le
Bas-Saguenay
M. Bellemare (Johnson): M. le Président, ma question
s'adresse à l'honorable ministre du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche. Le ministre peut-il me dire si le dossier concernant la
création d'un parc fédéral dans la région du
Bas-Saguenay est encore sous sa responsabilité? Si oui, peut-il informer
cette Chambre s'il y a de nouveaux développements dans les
négociations entre le gouvernement fédéral et le
gouvernement provincial au sujet de l'implantation de ce parc dans le
Bas-Saguenay?
M. Slmard: M. le Président, tout le monde sait, je crois,
à l'intérieur de cette Assemblée, qu'il y a des
négociations avec le gouvernement fédéral en ce qui a
trait à la création d'un parc national dans la région du
Saguenay.
Quant à la deuxième partie de la question du
député de Johnson, oui, il y a de nouvelles dimensions qui sont
amenées par le gouvernement fédéral, dans un rapport que
j'ai reçu dernièrement et que je voulais présenter ce
matin au conseil des ministres, mais étant donné l'ordre du jour
chargé, ce rapport sera déposé à une séance
à venir. Je ne crois pas, M. le Président, qu'il soit de bon
aloi, pour moi, au moment où on se parle, de donner certaines
informations, parce que je crois que cela pourrait nuire aux
négociations en cours.
M. Bellemare (Johnson): Question supplémentaire, M. le
Président. Y a-t-il eu un compromis rentable pour la cession de ces
territoires exigée par le gouvernement fédéral? La rumeur
veut que l'entente soit signée le 16 décembre prochain et que les
350,000 milles de territoire soient réduits à 110,000 milles
carrés. Le gouvernement, que représente, dans ces
négociations, le ministre du Tourisme, de la Chasse et de la
Pêche, a-t-il toujours l'intention de considérer un échange
possible de terrains qui pourraient être remis à la province en
échange de ces 110,000 milles carrés que le gouvernement
fédéral veut s'approprier pour établir un parc
national?
M. Simard: Je voudrais obligatoirement me répéter,
dans le sens que, étant donné qu'il y a des négociations,
je ne peux absolument pas, à ce moment-ci, révéler combien
il y aura de milles carrés, etc. Cela fait partie de l'entente qui est
négociée et je dois attendre le résultat final des
négociations.
Pour répondre à la deuxième partie de la question
du député de Johnson, je suis encore responsable du dossier, et
je suis aussi en collaboration étroite avec le bureau du premier
ministre.
M. Samson: Pour une question supplémentaire, allez-y.
Le Président: Après le député de
Saguenay, question supplémentaire de l'honorable député de
Rouyn-Noranda.
M. Lessard: Tel que le ministre nous l'avait annoncé l'an
dernier en commission parlementaire sur les crédits de son
ministère, pourrait-il nous dire, avant de prendre une décision
sur l'instauration d'un parc national, si des études de
rentabilité concernant l'implantation des parcs nationaux au
Québec, particulièrement concernant Fo-rillon et Mauricie, ont
été réalisées? Si oui, le ministre accepterait-il,
pour l'information des membres de cette Chambre, suite à sa
déclaration de l'an dernier, de déposer ces études?
M. Simard: Ce n'est pas le ministre du tourisme qui, à la
fin, prendra la décision. J'ai déjà répondu
à ce même genre de question venant du même
député de Saguenay. C'est une décision gouvernementale.
Deuxièmement, les études de rentabilité, à la suite
des propos que j'ai tenus lors de la dernière commission parlementaire
exactement ce que j'ai demandé au gouvernement
fédéral doivent m'être soumises incessamment. C'est
une question sine qua non que je pose au gouvernement fédéral. Je
vais me répéter, mais tant et aussi longtemps que je n'aurai pas
ces études, je ne peux pas prendre position.
M. Lessard: Sont-ce des études du gouvernement
fédéral ou du gouvernement provincial qui prouveront la
rentabilité de cela?
M. Simard: Ce sont des études de rentabilité
à savoir, par exemple, quel est le nombre de touristes qui ont
séjourné dans les différents parcs nationaux existants,
c'est-à-dire, Forillon et Saint-Maurice? Quelles sont les projections
à venir? Il faut penser à des projections car les deux parcs en
question ne sont pas terminés. Comme dans le cas de celui de Saguenay,
les seules projections que l'on peut faire, ce sont des choses qui peuvent
survenir dans le temps, c'est-à-dire dans l'avenir. Alors, il est
extrêmement difficile, autant pour le gouvernement fédéral
que pour nous, d'essayer de justifier à trois décimales
près, quelles sont les retombées économiques des parcs
existants.
Le Président: Une courte question du député
de Rouyn-Noranda. Question additionnelle.
M. Samson: Je voudrais savoir du ministre du Tourisme, de la
Chasse et de la Pêche s'il est vrai que les informations que j'ai
reçues d'Ottawa à l'effet que le ministre fédéral
négociateur, M. Chrétien, aurait été
remplacé par M. Buchanan? Est-il vrai également qu'à la
suite de certaines négociations, le dossier serait revenu dans les mains
de M. Chrétien qui, semble-t-il, est beaucoup plus dur envers les
Québécois, et que les négociations seraient plus
difficiles? Le ministre peut-il me dire si mes informations sont bonnes?
M. Simard: Lors de mon dernier voyage à Ottawa, où
je devais négocier, justement, j'ai eu affaire au ministre responsable
qui était M. Buchanan.
Le Président: Dernière question additionnelle, le
député de Johnson.
M. Bellemare (Johnson): Je ne voudrais pas dire au ministre que
ce n'est pas la vérité, mais je suis bien au courant que c'est M.
Chrétien qui a le dossier en main maintenant. Ce sont mes
informations.
M. Bourassa: Cela n'empêche pas...
M. Bellemare (Johnson): Laissez-moi finir deux minutes, le
premier ministre prend la mouche pour rien. Ma dernière question n'est
pas méchante, c'est parce que c'est mon voisin à
Trois-Rivières.
Je suis bien persuadé que c'est lui qui a négocié
à Saint-Maurice. Voici ma dernière question au ministre du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche: Est-ce que vous allez saisir cette
occasion aussi pour vous faire remettre les terres expropriées en trop
à Mirabel?
M. Simard: M. le Président, je crois que la question de
Mirabel et tout déborde énormément du ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche. Je dois vous dire, avec toute la
sincérité que je dois au député de Johnson, que je
n'ai jamais négocié des terres de Mirabel en
échange...
M. Bellemare (Johnson): Lorsque nous avons négocié
le parc de la Mauricie, il avait été conclu un échange de
terrains, qui étaient ici au cap Diamant, contre un autre territoire qui
appartenait à la province. Cela a été un exemple. Je
demande simplement si c'est possible, à ce moment-là, que
certains terrains expropriés en trop soient remis à la
province.
M. Simard: M. le Président, ce n'est pas parce qu'il y a
déjà eu négociations avec d'autres parcs que nous devons
prendre le même cheminement pour en créer un nouveau. Je ne crois
pas que, parce qu'il y a déjà eu échange, nous devons
procéder de la même façon maintenant.
Le Président: Le député de Laviolette.
M. Samson: J'invoque le règlement. M. le
Président...
Le Président: Question de règlement.
M. Samson: ... notre règlement nous dit que nous devons
prendre la parole d'un ministre ou d'un député, ce que je fais
d'ailleurs, mais, lorsque j'ai posé une question au ministre du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche tantôt, à savoir si le
dossier était revenu entre les mains de M. Jean Chrétien, il m'a
dit non. Je prends sa parole, mais n'attendez...
Une Voix: Non, non, non, il n'a pas dit cela.
Le Président: Oui, on pourrait éliminer
peut-être...
M. Samson: D'accord.
Le Président: Voulez-vous rétablir les faits?
M. Samson: Attendez donc, vous, le petit caporal.
Le Président: A l'ordre, messieurs! A l'ordre!
M. Simard: M. le Président, tout ce que j'ai dit, c'est
que, lorsque j'ai dû me rendre à Ottawa pour négocier la
question qu'on discute, j'ai eu affaire à M. Buchanan.
M. Samson: Mais, M. le Président, à ce
moment-là, j'avais posé la question sous une forme
différente. J'avais demandé si le dossier était revenu,
après M. Buchanan, dans les mains de M. Chrétien et si on ne veut
pas me répondre... C'est parce que le premier ministre a voulu
répondre à la place du ministre.
M. Bourassa: Je ne comprends pas la question, je veux
rétablir les faits. D'abord, c'est M. Buchanan qui est ministre
responsable, mais cela n'empêche pas M. Chrétien d'être
intéressé, comme il peut arriver du côté provincial
qu'un ministre soit intéressé à un dossier particulier,
même si le ministre responsable s'en occupe. C'est probablement
arrivé avec l'Union Nationale quand ils étaient au pouvoir.
M. Bellemare (Johnson): Ah!
M. Samson: Cela confirme ce que je voulais savoir.
Le Président: A l'ordre! Le député de
Laviolette.
M. Samson: C'est Chrétien qui est à son poste.
Le Président: Messieurs, s'il vous plaît. Le
député de Laviolette.
M. Carpentier: M. le Président, ma question s'adresse au
ministre responsable des Affaires sociales. Elle est très courte et je
crois qu'elle est d'intérêt public. Est-ce que les
grévistes ont droit aux prestations de bien-être social?
Aide sociale aux grévistes
M. Forget: M. le Président, cette question est,
évidemment, soulevée à la suite des rapports parus dans
les journaux relativement à une grève dans la région de la
Côte-Nord. Ce n'est pas la première fois que le problème se
présente. A ce moment-ci, il se présente de façon plus
massive, puisque à la suite de certaines décisions de la
commission d'appel et des allocations sociales, qui datent du mois de
février dernier, il a été reconnu par cette commission
d'appel que, dans certains cas bien déterminés, des
grévistes pouvaient avoir droit aux avantages de l'aide sociale.
Je dois toutefois souligner que l'administration de l'aide sociale est
guidée dans l'application de cette décision par la
considération suivante, à savoir qu'un gréviste n'est pas
une personne qui est privée d'un emploi et qu'à ce titre elle
n'est généralement pas admissible à l'aide sociale.
Toutefois, dans certaines circonstances relativement rares, il peut se faire
qu'un gréviste soit dans une situation de dénuement total qui
mette en danger sa santé et la santé des membres de sa famille.
Dans ces circonstances seulement, il est accordé un
bénéfice au titre de l'aide sociale à une personne qui est
en grève ou qui est affectée par un lock-out.
Le Président: Une question additionnelle?
M. Carpentier: Additionnelle. M. le Président, est-ce que
des directives ont été données aux différents
bureaux régionaux, à savoir quelle attitude prendre devant un tel
problème?
M. Forget: Oui, des directives ont été
données.
Le Président: Je vais permettre de courtes questions.
Trois députés désirent poser des questions, mais je ne
pourrai pas permettre de questions supplémentaires. Je m'excuse,
messieurs.
L'honorable député de Lafontaine, l'honorable
député de Beauce-Sud et l'honorable député de
Saint-Maurice.
Financement des Jeux olympiques
M. Léger: M. le Président, vous me placez dans une
situation difficile, dépendant de la réponse du ministre. Ma
question s'adresse au ministre des Affaires municipales, responsable,
maintenant, de la Régie des installations olympiques. Je vais essayer de
les regrouper puisque je n'ai pas droit à des questions
supplémentaires. Est-ce que le ministre peut nous infirmer ou confirmer
le fait que le maire de Montréal essaie de négocier une
subvention ou un prêt quelconque du gouvernement fédéral
pour le financement des Jeux olympiques?
Deuxièmement, le ministre peut-il nous dire, dans l'affirmative,
si le maire de Montréal a eu un mandat précis du gouvernement
provincial pour le faire?
M. Goldbloom: Je pense que la réponse à la
première question est claire. Une municipalité, en vertu des lois
du Québec, n'a pas le droit de négocier avec le gouvernement
fédéral mais doit passer par le gouvernement du Québec. Il
n'y a pas de mandat qui ait été donné à la ville de
Montréal à cette fin.
M. Léger: Donc, c'est faux, tout ce qu'on entend
concernant la demande de prêt sans intérêt à
Ottawa?
M. Goldbloom: J'ai répondu.
Le Président: L'honorable député de
Beauce-Sud.
M. Roy: J'aimerais savoir au préalable s'il me sera
possible de poser au moins une question supplémentaire étant
donné...
Des Voix: Oh! Oh! Oh!
Le Président: A l'ordre, messieurs!
M. Roy: ... l'urgence de la question et son importance. Cela va
demander au moins une...
Le Président: Voulez-vous grouper votre question
principale et votre question additionnelle?
M. Roy: ... question supplémentaire. Quand même! Je
n'ai pas la réponse du ministre.
Le Président: Commençons, commençons!
M. Roy: Je ne suis pas tellement intéressé aux
demi-questions.
Des Voix: Oh! Oh!
Approvisionnement en céréales
M. Roy: Nous avons été informés, la semaine
dernière, qu'il y aurait risque d'une nouvelle pénurie de
céréales pour les agriculteurs du Québec. Nous avons eu
des informations à l'effet qu'au 12 novembre, les inventaires
étaient de 50% inférieurs à ceux de l'an dernier. On se
rappellera que l'an dernier les agriculteurs du Québec ont eu de
sérieuses difficultés.
J'aimerais demander, en premier lieu, au ministre de l'Agriculture s'il
est au courant de cette situation et quelles sont les démarches que le
ministère de l'Agriculture a faites. Qu'est-ce qu'il entend faire, au
cours des prochaines semaines, et peut-il nous garantir, aujourd'hui, que les
agriculteurs du Québec seront assurés d'un approvisionnement
suffisant pour l'hiver, parce qu'on parle d'un risque de grève au niveau
des chemins de fer au cours de l'hiver?
M. Drummond: En collaboration avec l'UPA et les autres
intéressés, il y a eu des pourparlers avec Ottawa à ce
sujet. Je pense que le ministre Lang a dit, aujourd'hui même, qu'il ne
semble pas qu'il y aura ce problème de pénurie pour l'hiver. En
tout cas, j'irai à Ottawa et j'essaierai d'organiser une réunion
à Ottawa la semaine prochaine encore afin de discuter le problème
avec MM. Whelan et Lang pour nous assurer que la situation soit convenable
cette année.
M. Roy: Est-ce que le ministre pourra nous faire un rapport de la
situation aussitôt qu'il aura des nouvelles à ce sujet de
façon à en informer la Chambre?
M. Drummond: Oui. Des Voix: Oui, oui.
Le Président: Dernière question. L'honorable
député de Saint-Maurice.
Grève dans les usines de papier de la
Mauricie
M. Bérard: Ma question s'adresse à l'honorable
ministre du Travail et de la Main-d'Oeuvre. Vous me permettrez un court
préambule avant de poser ma question. Il y a une grève qui
paralyse plusieurs usines à papier dans la Mauricie; cette grève,
qui dure depuis près de deux mois maintenant, affecterait durement des
centaines de travailleurs et leur famille et nuit considérablement
à l'économie de nos municipalités.
Le ministre pourrait-il faire le point sur la situation actuelle car
aucune négociation ne se déroule actuellement, même
après plusieurs semaines de conflit? Est-ce qu'il prévoit une
reprise des négociations dans les prochains jours?
M. Harvey (Jonquière): Je ne peux pas, comme me le demande
le député de Saint-Maurice, faire le point, pour l'unique raison
que les parties, principalement le conciliateur en charge de ce dossier, M.
Maurice Vassart, attendent le résultat de l'étude d'un
règlement qui a été effectivement fait au
Nouveau-Brunswick, qui a un lien de parenté avec une entente
signée avant l'annonce de la politique anti-inflationniste du
gouvernement fédéral.
C'est à la suite de la décision prise par le "board"
fédéral présidé par M. Pépin que nous
pourrons faire le point en cette Chambre concernant les travailleurs
affectés par le conflit dans le domaine du papier au Québec.
Le Président: Le premier ministre aimerait apporter une
réponse à une question.
Emission d'obligations de l'Hydro-Québec
(suite)
M. Bourassa: Le chef de l'Opposition me demandait des chiffres
sur le montant des emprunts. J'ai fait vérifier au
téléphone avec M. Giroux. M. Giroux dit qu'à la commission
parlementaire on avait parlé de $1,100,000,000, que récemment on
a parlé de besoins qui pourraient être de l'ordre de
$1,200,000,000 mais que, si possible, on en resterait à $1,100,000,000.
Donc l'écart est de $100 millions et on s'efforcerait de limiter les
emprunts à $1,100,000,000, comme il l'avait mentionné à la
commission parlementaire. Alors la question du chef de l'Opposition...
M. Morin: Pourrais-je poser une très courte question?
Le Président: Une question.
M. Morin: Tout d'abord, j'ai le texte de M. Giroux sous les yeux,
et c'était bien $1,200,000,000, mais je ne chercherai pas querelle sur
le montant qui a été mentionné à ce moment. Je veux
simplement demander au premier ministre sur quel montant exactement la coupure
de $500 millions dont il a été fait état, la semaine
dernière, va-t-elle être effectuée? Sur $1,200,000,000, sur
$1,100,000,000 ou sur $1,700,000,000, comme on l'a déclaré la
semaine dernière de la part de l'Hydro-Québec?
M. Bourassa: Je vais vérifier avec le président. Le
chef de l'Opposition voulait savoir le montant qui avait été
mentionné. Il n'y a pas tellement de différence,
c'est-à-dire que c'est une différence énorme, mais dans
l'ordre de grandeur, c'est $1,100,000,000 et $1,200,000,000. Je vais
vérifier l'application de ce montant...
M. Morin: M. le Président, me permettez-vous une question
afin, que le premier ministre nous donne des renseignements complets demain. Je
ne sais si je me suis bien fait comprendre. On a annoncé des coupures de
$500 millions et, quelques jours plus tard, on a annoncé que le
programme d'emprunts de l'Hydro-Québec était passé de
$1,200,000,000 à $1,700,000,000, de sorte qu'en réalité il
n'y avait plus de coupure.
M. Bourassa: J'aimerais vérifier ces affirmations du chef
de l'Opposition.
Qui a annoncé les $1,700,000,000, M. Lemieux?
M. Morin: Non, cela a été publié dans les
journaux. Si plusieurs journaux ont fait une erreur, il serait temps de la
corriger.
Concessions forestières à la CIP
Le Président: Le ministre des Terres et Forêts
aimerait apporter une réponse à une question.
M. Toupln: M. le Président, le député de
Saguenay m'a posé, la semaine dernière, je pense, la question
à savoir si M. Jean Lesage avait participé aux
négociations entre le ministère des Terres et Forêts et la
Compagnie internationale de papier concernant ses concessions Pentecôte
et Ou-taouais.
M. Lesage n'a pas participé aux négociations comme telles,
sauf que ses services furent retenus, à un moment donné, pour
concilier certains articles relatifs aux négociations où il ne
semblait pas possible au ministère des Terres et Forêts et
à la CIP de trouver une entente.
M. Lessard: Est-ce que le ministre pourrait nous dire si, par
ailleurs, il est exact que M. Jean Lesage a été utilisé
comme conseiller législatif dans la préparation de la Loi 27?
M. Toupin: M. Lesage n'est jamais utilisé, on fait appel
à ses services.
M. Lessard: M. le Président, est-ce que le ministre
pourrait nous informer des points qui étaient en litige...
Le Président: Un instant, s'il vous plaît... Le
premier ministre.
M. Bourassa: Etant donné qu'il s'agit de M. Lesage, on
fait tellement d'affirmations fausses que je dois vous dire que M. Lesage est
extrêmement soucieux d'éviter tout conflit
d'intérêts.
M. Lessard: M. le Président, dans ces circonstances,
est-ce que le ministre, pour bien nous renseigner, pourrait nous dire quels
étaient les points en litige entre la CIP et le gouvernement du
Québec, où M. Lesage a eu à intervenir? Je pense que c'est
une question qui est importante et sérieuse.
M. Toupin: M. le Président, je ne crois pas qu'il soit
d'intérêt public que nous... Est-ce que je pourrais
répondre à la question?
M. Bédard (Chicoutimi): II a fermé le dossier. M.
Toupin: Si vous voulez que je réponde...
M. Bourassa: René Lévesque avait proposé
$200 millions puis on va payer $60 millions, bande d'hypocrites!
M. Lessard: II a fermé le dossier, $2,500,000. Il a
fermé le dossier.
Le Président: A l'ordre, messieurs! Affaires du jour.
Questions inscrites au feuilleton
M. Levesque: M. le Président, nous allons répondre
à certaines questions posées au feuilleton.
Article 6, question de M. Bellemare (Johnson), réponse de M.
Drummond.
M. Drummond: Lu et répondu. (voir annexe)
M. Levesque: Article 8, question de M. Lessard, réponse de
M. Drummond.
M. Drummond: Lu et répondu. (voir annexe)
M. Levesque: Article 9, question de M. Belle-mare (Johnson),
réponse de M. Drummond.
M. Drummond: Lu et répondu. (voir annexe)
M. Levesque: Article 22, question de M. Morin, réponse de
M. Goldbloom.
M. Goldbloom: Lu et répondu. (voir annexe)
M. Levesque: Article 24, question de M. Bellemare (Johnson),
réponse de M. Drummond.
M. Drummond: Lu et répondu. (voir annexe)
M. Levesque: Article 27, question de M. Bellemare (Johnson),
réponse de M. Drummond.
M. Drummond: Lu et répondu. (voir annexe)
M. Levesque: Article 31, question de M. Bellemare (Johnson),
réponse de M. Mailloux.
M. Mailloux: Lu et répondu. (voir annexe)
M. Levesque: Article 47, motion de M. Roy, dépôt de
M. Drummond.
M. Drummond: Document déposé.
M. Levesque: Article 50...
M. Lacroix: Vous allez pouvoir faire le coq.
M. Levesque: ... motion de M. Lessard, dépôt de M.
Drummond.
M. Drummond: Document déposé.
M. Levesque: Article 64, motion de M. Morin, dépôt
de M. Toupin.
M. Toupin: Document déposé.
M. Levesque: Je n'en ai pas d'autres. Prochaine séance ou
séance subséquente.
M. Bellemare (Johnson): L'arbre de Noël? Le sapin à
Paris?
M. Levesque: II me semble que les gens trouvaient que votre nom
revenait souvent. Cela fera pour aujourd'hui.
M. Bellemare (Johnson): Je suis inquiet du sapin à
Paris.
M. Levesque: Le sapin, oui. J'aurai l'occasion de vous passer un
sapin, à un moment donné.
Travaux parlementaires
M. Levesque: M. le Président, immédiatement
à la salle 81-A, la commission parlementaire des affaires municipales
poursuit l'étude, article par article, du projet de loi privé no
205, Loi concernant la cité de Rimouski.
M. Roy: M. le Président, sur le point que vient de
soulever l'honorable leader du gouvernement...
M. Levesque: Attendez que je fasse ma motion; vous m'interrompez
en plein milieu d'une motion.
M. Roy: Vous faites une motion. D'accord.
M. Levesque: Cette motion est-elle adoptée, M. le
Président?
M. Roy: Avant que la motion soit adoptée, j'aurais quand
même une directive à vous demander. Je ne veux pas revenir sur la
décision que vous avez rendue jeudi soir dernier, mais...
M. Levesque: J'ai formulé une motion.
Le Président: II a formulé la motion. Cette motion
est-elle adoptée?
M. Roy: Elle est débattable, la motion.
Le Président: Non, je ne le crois pas. Lisez votre
règlement, elle n'est pas sujette à débat.
M. Levesque: Mais est-ce qu'il veut la débattre?
Le Président: Cette motion est-elle adoptée? M.
Levesque: Adopté. Des Voix: Adopté.
Le Président: Adopté. Qu'avez-vous à me
demander maintenant?
Décision du président de la commission
des affaires municipales
M. Roy: Question de règlement. Cette séance devra
se tenir encore aujourd'hui et on devra suspendre les dispositions de l'article
91, paragraphe 4. Il y a une décision qui a été rendue par
la présidence, jeudi soir dernier, à l'effet, évidemment,
que le pouvoir législatif était l'autorité suprême
et avait l'autorité même sur le pouvoir judiciaire. Mais l'article
91, paragraphe 4 fait quand même partie de notre règlement et le
règlement a été adopté par une motion à
l'Assemblée nationale qui régit nos travaux parlementaires. Je
n'ai pas, M. le Président, à la suite de votre décision de
jeudi dernier, soulevé les dispositions de l'article 84.
Lorsqu'il devient nécessaire de suspendre l'application d'une
règle de procédure, il doit y avoir une motion faite selon les
dispositions de l'article 84, motion qui est débattable. Dans le cas qui
nous préoccupe présentement, cette motion n'a pas
été faite. Il y a eu évidemment, tel qu'il apparaît
au journal des Débats à la page 2073, une motion de suspension
des règles de pratique, qui a été présentée
par l'honorable leader du gouvernement lui-même, mais il n'y a pas eu de
motion pour la suspension de l'application d'une règle de
procédure. Pourtant, c'est très clair. J'aimerais bien savoir,
à ce moment, quelles sont les intentions du gouvernement à ce
sujet, parce que je ne voudrais pas que ceci constitue une jurisprudence dans
les commissions parlementaires, alors que les dispositions de l'article 163
sont très claires et disent que les mêmes règles
qu'à l'Assemblée nationale s'appliquent en commission
parlementaire.
Le Président: Je crois, sur la question que vous soulevez,
je dois user d'une très grande pru- dence. Soyez assuré que ce
n'est pas mon intention de donner des directives sur une décision qui a
été rendue en commission.
Le président de l'Assemblée n'est pas un tribunal d'appel
sur les décisions qui sont rendues par les présidents des
commissions.
Un autre principe, c'est qu'on ne peut pas saisir la Chambre d'une
question ou de discussions qui ont eu lieu en commission. C'est un principe de
base du droit parlementaire. La commission est maîtresse de ses travaux
et le président de la commission a les pleins pouvoirs pour
présider cette commission.
Je pourrais peut-être ajouter en éclaircissement, sans
répondre à votre demande de directive, que j'ai pris connaissance
de cette décision savante du président de la commission et je ne
vois rien dans sa décision, pour en avoir pris connaissance, à
l'effet que sa décision portait sur la suspension de l'application de
l'article 89. Je n'ai pas vu cela dans la décision, pour l'avoir
lue.
Je n'irai pas plus loin et je ne voudrais pas que vous m'invitiez
à aller plus loin parce que ce n'est pas dans mes prérogatives
que de considérer même, non pas de rejeter, d'appuyer ou
d'expliciter. Je ne puis considérer d'aucune façon une
décision rendue en commission. La commission est maîtresse de ses
travaux.
M. Roy: M. le Président, si vous me le permettez, avec
tout le respect que je vous dois, il a été bien établi,
tel que le fait foi la page 1161 des travaux de la...
Le Président: Je m'excuse...
M. Roy: Je m'excuse, M. le Président. Je veux en venir
à une question.
Le Président: D'accord.
M. Roy: C'est une directive. L'Assemblée nationale a quand
même mandaté la commission des affaires municipales pour
étudier le projet de loi no 205. On sait que le règlement qui
régit les travaux de la commission parlementaire est le même que
celui qui régit les travaux de l'Assemblée nationale. Il n'est
pas question pour moi de revenir sur la décision qui a été
rendue par le président. Ce que je veux dire, M. le Président,
c'est que je n'avais pas, à ce moment-là, soulevé la
question de l'article 84. L'article 84 ne peut pas être soulevé en
commission. C'est là le problème.
C'est la raison pour laquelle je dis ici, à l'Assemblée
nationale, aujourd'hui, pour éviter un débat de procédure
qui risquerait de retarder indûment les travaux de la commission
parlementaire, que les dispositions de l'article 84, c'est ici, à
l'Assemblée nationale, qu'il faut les soulever. Elles auraient dû
être soulevées à la dernière séance, je
l'admets, mais nous n'étions pas au courant de tout ce qu'il y avait
dans la loi. Nous l'avons appris là parce qu'il n'y a pas eu de
débat de deuxième lecture de ce projet de loi à
l'Assemblée nationale parce qu'il s'agissait d'un bill privé.
Nous avons
respecté une tradition, une habitude que nous avions prise
à savoir d'envoyer tout de suite en commission parlementaire élue
les projets de loi. Mais s'il y avait eu, à l'Assemblée
nationale, ici, un débat de deuxième lecture sur ce projet de
loi, il est évident que l'article 84 aurait été
soulevé par celui qui vous parle parce que pour que la commission
parlementaire soit habilitée à étudier ce projet de loi no
205, il faut absolument qu'elle mette de côté les dispositions de
l'article 91, paragraphe 4.
Le Président: A l'ordre!
M. Roy: II faut qu'elle le fasse. Pour qu'elle le fasse, M. le
Président, il faut...
Le Président: A l'ordre!
M. Roy: II y a assez de jurisprudence d'établie à
l'Assemblée nationale à l'effet que lorsqu'il devient
nécessaire de suspendre un article du règlement, à moins
qu'il y ait consentement unanime, il faut qu'une motion soit
déposée devant l'Assemblée nationale, et le consentement
unanime n'existe pas.
Le Président: Je respecte votre opinion tout en
répétant ce que j'ai dit tout à l'heure. Mon impression,
en lisant la décision du président de la commission, c'est qu'il
ne s'agit pas je ne voudrais pas entreprendre de débat avec vous
sur cette question de la suspension de l'article 99.
La motion est adoptée et cette commission peut siéger
immédiatement.
M. Levesque: M. le Président...
M. Choquette: M. le Président, je voudrais appuyer le
député de Beauce-Sud. Il me semble que vous n'avez pas
répondu à la demande de directive du député de
Beauce-Sud. Le député de Beauce-Sud soulève une question
qui est très pertinente au débat qui a lieu actuellement devant
cette commission. La pertinence survient de ce qu'un des articles fondamentaux
du règlement n'a pas été suspendu avant qu'on aborde la
discussion. Le député de Beauce-Sud vous demande s'il ne serait
pas opportun qu'avant qu'on procède plus avant sur la discussion de ce
projet de loi, on suspende une règle qui est impérative autant
pour l'Assemblée nationale que pour une de ses commissions. Vu qu'il
dirige sa demande à vous sous forme de directive, il me semble que vous
devez lui donner une réponse.
M. Goldbloom: Sur le point de règlement soulevé par
l'honorable député de Beauce-Sud, je voudrais vous soumettre de
façon très simple que si l'Assemblée nationale juge
nécessaire de suspendre un article de son règlement, il n'y a
qu'une seule raison, à mon sens, qui peut justifier cette mesure.
C'est que, sans la suspension de cet article, l'Assemblée
nationale, ou une de ses commissions, agirait dans l'illégalité.
Je vous soumets respectueusement, M. le Président, que tel n'est pas le
cas du problème soulevé par l'honorable député de
Beauce-Sud, une décision ayant été rendue par le
président de la commission en question, qui déclarait que la
commission pouvait procéder de façon légale.
M. Choquette: M. le Président, il est manifeste que le
ministre des Affaires municipales est aussi fort en matière de
règlement qu'en matière de financement des Jeux olympiques.
M. Hardy: C'est aimable, cela! C'est aimable!
M. Choquette: C'est manifeste, M. le Président, parce
qu'il est dans l'erreur aux deux points de vue. Il me semble que le ministre
des Affaires municipales n'a pas répondu au fait que ce projet de loi,
dont vous avez connaissance, affecte une matière qui est devant les
tribunaux. Et, à moins que la Chambre n'autorise une discussion sur une
matière devant les tribunaux, à moins que la règle
édictée à cet effet dans le règlement ne soit
levée par la Chambre, la commission parlementaire ne peut pas
procéder plus avant.
Le Président: II y a toujours ce grand principe que je ne
voudrais pas m'aventurer pour donner une directive sur un point de
règlement qui est venu à ma connaissance, qui a été
discuté de très longues heures en commission. Ne me demandez pas
une directive sur cette question de règlement qui a été
soulevée lors des dernières séances. Vous savez que ce
serait, de ma part, m'aventurer sur un terrain des plus délicats, parce
que ce n'est pas moi qui ai entendu; sans aucun doute il y a eu plusieurs
membres de la commission qui sont intervenus sur cette question de
règlement. Ne me demandez pas de donner une opinion sur cette question
qui a trouvé sa solution, je crois, par décision qui a
été rendue par un président de commission. Ce serait
vraiment trop délicat de ma part. Par contre, si le député
de Beauce-Sud voulait m'entretenir, privément, de cette question, pour
me donner tous les éléments, il me ferait plaisir de lui donner
mon opinion. Mais ne me demandez pas, avec le journal des Débats, de
donner une directive qui a des implications tout à fait directes sur
cette question de procédure, de règlement et de décision
qui a été rendue en commission parlementaire.
M. Roy: Justement, sur ce point, je pense, M. le
Président...
Le Président: Ecoutez, je crois que j'ai répondu;
je n'irai pas plus loin.
M. Roy: J'aimerais quand même souligner un autre point
à votre attention. Vous êtes lié, M. le Président,
par le règlement de l'Assemblée nationale. Ce règlement a
été étudié pendant de nombreuses séances; il
a fait l'objet d'une motion à la Chambre et c'est ce règlement
qui régit nos travaux parlementaires.
M. le Président, souventefois vous avez l'occasion, et c'est de
notre devoir, de nous rappeler à l'ordre et nous inviter à
respecter ce règlement. Je discute quand même d'un point
extrêmement important, parce que cela peut devenir un cas de
jurisprudence; si nous sommes obligés en commission parlementaire de
suspendre un article du règlement alors que l'Assemblée nationale
ne nous y a pas autorisés. Nous avons discuté, M. le
Président et je me réfère aux nombreuses
séances que nous avons eues, à ce moment-làdu fait
qu'il y avait un article dans le règlement qui donnait suffisamment de
souplesse à l'Assemblée nationale, à l'effet que, s'il
devenait nécessaire de suspendre un article du règlement, il
fallait faire une motion en vertu de l'article 84.
M. le Président, c'est écrit en toutes lettres dans notre
règlement et l'article 84 ne peut pas être soulevé, ne peut
pas être suspendu par une commission parlementaire. Cela veut dire
qu'à partir du moment où et c'est le point additionnel que
j'ajoute aujourd'hui et que je n'ai pas ajouté jeudi dernier; c'est que
jeudi dernier je ne me suis pas référé aux dispositions de
l'article 84, parce que j'étais en commission parlementaire. J'ai dit,
à ce moment-là, que je ne pouvais pas m'opposer à un
moment donné, à ce qu'on suspende une règle de
procédure; je ne peux pas m'opposer seul, mais il y a des règles
qui régissent nos travaux parlementaires, que nous avons
acceptées à l'unanimité. Et aujourd'hui le gouvernement
nous retourne à une commission parlementaire, alors même qu'il n'y
a pas eu de motion de l'Assemblée nationale à l'effet que
l'article du règlement devrait être suspendu.
Le Président: Si je comprends bien, s'il n'y a pas eu de
motion en vertu de l'article 84 pour suspendre les règles, je crois que
personne n'a jugé à propos qu'il y avait lieu de proposer une
telle motion. Personne n'a jugé à propos de proposer une telle
motion. Maintenant...
M. Burns: M. le Président, sur la question de
règlement.
Le Président: Oui.
M. Burns: Je pense qu'il s'agit d'une question suffisamment
importante que le député de Beauce-Sud soulève. C'est une
question à laquelle on est appelé à être
confronté de temps à autre. Nous avons déjà eu un
cas semblable il y a quelques années, dans la région de Hull: le
cas de Dasken. Nous avons le cas de COGEMA actuellement. Je n'ai pas
l'intention d'entrer dans les détails de ce projet de loi, mais je vous
dis qu'à ma connaissance, il y a des procédures devant les
tribunaux et il y a également un projet de loi devant la Chambre.
Il y a un projet de loi concernant la ville de Rimouski, et il y a des
procédures devant les tribunaux. On peut faire toutes sortes de
contorsions en commission parlementaire pour tenter d'éviter de
s'insérer dans le processus judiciaire, mais il me semble qu'il est
très important et ce sont les parlementaires qui sont mal
à l'aise avec ce genre de problème que vous nous donniez
une directive relativement à un projet de loi.
Je pense que le député de Beauce-Sud a raison lorsqu'il
nous cite le paragraphe 4 de l'article 99. Si je n'ai pas le droit de parler de
quelque chose qui est devant les tribunaux, à plus forte raison il me
semble qu'un projet de loi qui concerne quelque chose qui est devant les
tribunaux ne doit pas venir devant la Chambre. Je n'ai pas le droit de parler
de quelque chose qu'on me soumet si cette chose est illégalement
soumise. C'est la question de base. J'aimerais, avec le député de
Beauce-Sud et celui d'Outremont, que vous nous donniez une directive
là-dessus. Je pense que le député de Chicoutimi a
soulevé la question à la commission parlementaire, et je trouve
que cela arrive... Quand est arrivée l'affaire Dasken, nous nous sommes
dit: C'est un cas exceptionnel, quelqu'un ne s'est pas aperçu de ce qui
se passait. Mais nous avons deux projets de loi, actuellement, où nous
pouvons faire le même type de remarques.
Vous pouvez facilement me dire que ce que j'ai à débattre
peut être débattu au mérite, lorsque viendra la
deuxième lecture dans les deux cas, la deuxième lecture
n'est pas acceptée et j'accepterais cette solution. Si vous nous
dites cela, vous nous placez dans une position où nous sommes
obligés de mettre de côté les dispositions du paragraphe 4
de l'article 99. C'est la question que nous vous posons.
M. Levesque: M. le Président... Le Président:
Oui.
M. Levesque: Vous n'avez pas assisté à cette
séance de la commission...
Le Président: Très brièvement.
M. Levesque: Le député de Maisonneuve n'a pas
assisté à cette commission; celui qui parle à ce moment-ci
n'a pas assisté à cette commission: nous n'étions pas
membres de cette commission. Comme membres de l'Assemblée nationale, et
vous, comme président, nous n'en avons pas une connaissance personnelle.
Vous avez dit, tout à l'heure, M. le Président, que vous ne
vouliez pas intervenir dans la décision d'un président qui, lui,
a entendu tous les faits, étant là pour décider des
motions qui étaient présentées. D'ailleurs, les propos que
vous tenez, M. le Président, sont confirmés par l'article 139 de
notre règlement, paragraphe 4, qui dit ceci: "Le président d'une
commission ne prend pas part à ses délibérations et il a,
à son égard, les pouvoirs du président de
l'Assemblée."
Or, celui qui présidait à cette commission, mercredi
dernier, alors que vous, le leader de l'Opposition officielle, et
moi-même n'étions pas présents, ce président avait
pleins pouvoirs. D'après ce que j'entends de l'échange qui vient
d'avoir lieu, le président a rendu une décision.
Cette décision vaut celle du président de
l'Assemblée nationale.
Si la commission alors qu'elle n'a pas terminé
avait terminé ou si elle n'avait pas commencé ses
délibérations, et si cette question était posée
d'une façon abstraite, je crois que vous auriez, M. le Président,
à vous prononcer si vous le désiriez, ou prendre en
délibéré une demande de directive. Mais, alors que le
président de la commission a rendu une décision sur un point
précis, je trouverais indécent, au moins imprudent ou contraire
au règlement que vous interveniez à ce moment pour discuter ou
juger de la justesse de l'opinion rendue par le président qui a pleins
pouvoirs.
M. Bellemare (Johnson): Je suis bien d'accord avec l'article 139,
mais je suis d'accord aussi avec l'article 4 de notre règlement.
L'article 4 donne un pouvoir discrétionnaire et surtout dit que dans des
cas de divergence d'opinions sur l'interprétation d'une règle de
procédure, c'est le président qui décide en tenant compte
des usages de la Chambre. Cela, c'est sa responsabilité. Vous avez
entendu, M. le Président, plusieurs opinants qui vous ont fait remarquer
certaines choses. En vertu de l'article 4, je crois que c'est à vous que
revient de nous donner la décision parce que cet article 4 est bien
catégorique.
M. Roy: M. le Président, je voudrais vous
référer également à l'article 3. L'article 3, M. le
Président: "La procédure de l'Assemblée nationale du
Québec est réglée: premièrement, par des lois;
deuxièmement, par le règlement; troisièmement, par les
règlements adoptés pour la durée d'une seule session;
quatrièmement, par des ordres spéciaux adoptés par
l'Assemblée et dont l'effet est limité aux matières pour
lesquelles ils sont votés."
Il ne s'agit pas d'un cas pour lequel il y a de l'ambiguïté,
et pour lequel vous pourriez vous référer à l'article 4,
à mon avis. L'article 3 est très clair, puisqu'il s'agit de la
suspension précise d'une règle de procédure. Et je
voudrais répondre au leader du gouvernement qui dit qu'on pourrait se
référer à la commission. Je vous rappelle les propos que
j'ai tenus tout à l'heure, à l'effet qu'on ne peut pas, en
commission parlementaire.
Je comprends que le président d'une commission parlementaire a
l'autorité absolue. Mais en commission parlementaire on ne peut pas, on
n'a pas le droit de soulever les dispositions de l'article 84, il nous faut les
soulever à l'Assemblée nationale. Mais cet article est
précisément là lorsqu'il devient nécessaire de
suspendre un article de notre règlement. M. le Président, si, en
commission parlementaire, nous commençons à suspendre les
articles de règlement pour telle et telle raison, de quelle façon
nos travaux pourront-ils se dérouler dans les semaines, dans les mois
à venir? C'est une question que je pose. Je pense que si nous sommes
d'accord avec le règlement, puisque nous l'avons voté à
l'Assemblée nationale, qu'on respecte notre règlement.
Le Président: Le député de Chicoutimi.
M. Bédard (Chicoutimi): M. le Président, vous avez
fait état d'une décision qui a été rendue par le
président de la commission des affaires municipales. Cette
décision, pour couper au plus court, était à l'effet que
le règlement ne s'appliquait pas pour un projet de loi, et je cite
textuellement la décision: Ne s'appliquait pas pour un projet de loi
comme tel, alors que la commission avait reçu un ordre de la Chambre de
procéder.
Alors, M. le Président, la commission a commencé ses
travaux, comme vous le savez, et à l'étude préliminaire du
projet de loi qui était présenté, on s'est rendu compte,
il a été porté à la connaissance de la commission
que le projet de loi tel qu'il était rédigé, s'il
était étudié à ce moment-là par les membres
de la commission, nous viendrions en contradiction ou en violation, nous le
ferions ce travail, en violation de l'article 99, paragraphe 4, qui d'ailleurs
a été soulevé, lors du début des travaux de la
commission.
Je voudrais mentionner, M. le Président, qu'à l'heure
actuelle, au moment où je vous parle, il est à la connaissance de
la commission que ce projet de loi tel que rédigé est tel que si
nous l'étudiions, nous viendrions en contradiction ou nous violerions
à ce moment-là l'article 99. Je veux faire remarquer au
président que sur ce point précis, il y a eu la comparution du
bâtonnier, M. Henri Grondin, qui a expliqué d'une façon
très claire aux membres de la commission que si le projet de loi
était adopté, ceci constituerait définitivement une
intrusion du pouvoir législatif dans le pouvoir judiciaire.
Jusqu'à preuve du contraire, il n'y a pas eu, de la part du
gouvernement, l'expression d'une intention de changer le projet de loi. Suite
à une suggestion que nous avons faite, suggestion qui a, d'ailleurs,
été faite par le bâtonnier du Québec, si certains
amendements avaient été apportés, à ce
moment-là, au projet de loi, il y aurait eu la possibilité de
l'étudier sans nécessairement que ceci constitue une violation de
l'article 99.
Je suis d'accord pour dire qu'il y a toujours le grand principe de la
primauté du législatif sur le judiciaire, mais, dans ce cas, il
n'y a pas seulement ce problème en jeu, comme on l'a mentionné
tout à l'heure; il y a aussi les règlements de l'Assemblée
nationale qui doivent être respectés. A partir du moment où
une commission se rend compte que, si elle continue à étudier un
projet de loi, elle vient en contradiction avec un règlement, non pas
des commissions, mais de l'Assemblée nationale, ayant reçu son
ordre de l'Assemblée nationale, il me semble qu'elle doit, non pas vider
le débat en commission, mais revenir devant l'Assemblée nationale
afin de demander une interprétation au président de
l'Assemblée nationale.
De toute façon, à un moment donné, il va y avoir le
débat au niveau de la deuxième lecture. C'est tellement vrai que,
si le président de l'Assemblée nationale ne décide pas,
à l'heure actuelle, sur ce point, il aura probablement, à moins
qu'il n'y ait des amendements en commission, à
décider lors de la deuxième lecture. La commission, ayant
reçu un ordre de l'Assemblée nationale et étant dans
l'obligation de respecter les règlements de l'Assemblée
nationale, n'a pas le choix, dans le sens que, lorsque la commission se rend
compte que, si elle procède à l'étude du projet de loi,
elle viole un règlement de l'Assemblée nationale, à ce
moment, elle doit revenir devant l'Assemblée nationale, indiquer
à l'Assemblée nationale qu'on lui a demandé de
procéder à l'étude d'un projet de loi qui est contraire
aux règles de l'Assemblée nationale et demander au
président de l'Assemblée de statuer, dans les circonstances, de
manière à ne pas procéder illégalement.
M. Choquette: Si on me permet d'enchaîner sur les propos du
député de Chicoutimi, c'est à ce moment-là qu'il y
aurait lieu d'y avoir une motion pour suspendre l'application du
règlement en vertu du fait qu'il s'agit d'une affaire manifestement
devant les tribunaux. Je pense que les observations du député de
Chicoutimi sont très pertinentes. Cela imposerait, dans les
circonstances, l'obligation au rapporteur de la commission de faire rapport de
l'état des travaux. A ce moment, le leader du gouvernement ou le parrain
du projet de loi pourrait faire une motion pour suspendre l'application de
l'article 99, alinéa 4, qui empêche de discuter d'une
matière "qui est devant les tribunaux".
La commission pourrait, dans ces conditions, reprendre ses travaux, mais
légalement, sans avoir pris sur elle la responsabilité de
procéder contrairement au règlement.
M. Bédard (Chicoutimi): J'ajouterais simplement, avec
votre permission, M. le Président...
Le Président: J'aimerais vous faire remarquer que, si on
respecte le règlement, vous avez le droit de ne faire qu'une seule
intervention sur une question de règlement.
M. Bédard (Chicoutimi): Je veux simplement ajouter une
phrase, simplement pour enchaîner dans le sens suivant. Si le
président de l'Assemblée nationale ne se prononce pas dès
maintenant sur ce point du règlement, alors qu'il a la connaissance du
problème qui se pose, à ce moment-là, cela équivaut
à donner l'ordre à la commission de continuer à
procéder à l'étude d'une façon illégale.
M. Burns: Sans vouloir me faire l'interprète des autres
députés qui ont parlé tout à l'heure, M. le
Président, pouvez-vous tenir pour acquis que l'Opposition vous a
donné, aujourd'hui, avis du problème? Si une mauvaise
décision a été rendue je ne me prononce pas
là-dessus les décisions en commission, c'est exact, ne
sont pas appelables devant vous. Bon, c'est mis de côté.
Si une erreur a été commise, je ne veux pas qu'on la
soulève devant l'Assemblée nationale comme telle. Je ne pense pas
qu'on puisse le faire. Pouvez-vous prendre les remarques, qui ont
été faites par le député de Beauce-Sud, par le
député d'Outremont, par le député de Chicoutimi et
par moi-même, je pense aussi au député de Johnson, comme
une espèce d'avis que nous vous donnons eu égard à
l'éventuelle deuxième lecture de ce projet de loi?
C'est bien sûr qu'une commission parlementaire je ne veux
pas élaborer là-dessus longtemps ne peut pas juger qu'elle
agit en contradiction des dispositions de notre règlement avant de
prendre connaissance du projet de loi. Bien sûr qu'à ce moment il
peut y avoir une décision d'un président de commission qui, elle,
peut être agréable ou non, dans le sens véridique du mot,
par rapport aux règlements quant à une directive qui est
prévue à l'article 99. Mais, quand viendra la deuxième
lecture, je vous signale, en tout cas je vous le mentionne, qu'il est possible
que cette question vous soit soulevée quant à la
recevabilité d'une telle motion de deuxième lecture, étant
donné le projet de loi qui est présenté.
Le Président: Messieurs, je vais prendre la suggestion du
député de Maisonneuve. Encore une fois je répète
que, dans la tradition parlementaire, ce sont des principes incontestés
et incontestables, je crois; d'ailleurs, plusieurs ont reconnu que le
président de l'Assemblée ne peut pas s'ériger en tribunal
d'appel d'une décision d'un président de commission. Egalement,
si je comprends bien, c'est un peu cela que vous me demandez, à moins
que je me trompe. Je pense bien que l'argumentation qui a été
faite autant par le député de Beauce-Sud ou le
député de Chicoutimi que d'autres, c'est la même
argumentation que vous avez tenue en commission. J'imagine que c'est
semblable.
M. Roy:... plus loin.
Le Président: Plus loin. Un instant, écoutez, s'il
vous plaît. Je ne pourrai pas en vertu de ces principes vous donner une
décision qui pourrait... Je ne vous dirai pas si je suis d'accord, je
pourrais être d'accord sur la décision qui a été
rendue, j'en ai pris connaissance pour l'avoir lue. Je ne vous dirai pas si je
suis d'accord ou en désaccord sur cette décision, à cause
justement du respect du départage des pouvoirs d'une commission, des
pouvoirs du président d'une commission et de ceux du président de
l'Assemblée elle-même. Et suite à la suggestion du
député de Maisonneuve, dans l'éventualité d'une
deuxième lecture, là, à ce moment, la Chambre sera saisie
et le président de l'Assemblée sera saisi, et je rendrai ma
décision à ce moment. Ne me demandez pas de la rendre d'avance.
Je n'ai jamais fait cela. D'ailleurs, je pense que c'est reconnu
également en droit parlementaire que jamais un président ne rend
une décision dans un cas hypothétique. Il doit attendre que le
problème se présente. On ne peut pas demander à un
président: Si je fais telle motion, est-ce que vous l'accepterez? Je
pense que cela ne se fait pas. Le député fait la motion et le
président tranche à ce moment.
A la suite de cette motion, la commission permanente des affaires
municipales peut siéger immédiatement.
M. Levesque: M. le Président, nous pourrions
peut-être disposer en troisième lecture des trois projets de loi
qui paraissent aux articles nos 80, 81 et 82.
Le Président: Troisième lecture de 80, 81 et
82?
M. Levesque: Article 80, article 81 et article 82. Les trois
projets de loi au nom du ministre des Affaires sociales.
Le Président: Est-ce qu'il y a consentement? M. Burns:
Oui, M. le Président
Projets de loi nos 85, 86 et 87 Troisième
lecture
Le Président: Les articles 80, 81 et 82. On peut grouper
cette motion de troisième lecture, il s'agit du même
ministère.
Le leader parlementaire du gouvernement, pour le ministre des Affaires
sociales, propose la troisième lecture du projet de loi no 85, Loi
modifiant le Régime des allocations familiales du Québec et le
Régime de rentes du Québec, troisième lecture du projet de
loi no 86, Loi modifiant la Loi sur les services de santé et les
services sociaux, et troisième lecture du projet de loi no 87, Loi
abrogeant la Loi des unités sanitaires.
Ces motions de troisième lecture sont-elles adoptées?
M. Burns: Adopté. Le Président: Adopté.
M. Levesque: M. le Président, je n'en avais pas
parlé au leader de l'Opposition, à l'article 91, on pourrait
peut-être déférer immédiatement c'est un
projet de loi du député de Taschereau à la
commission parlementaire des consommateurs, coopératives et institutions
financières.
M. Burns: II est inscrit actuellement pour la deuxième
lecture.
M. Levesque: Oui.
M. Burns: C'est la loi de la Fédération des
caisses.
M. Levesque: Oui, mais comme le député a
donné ses explications en première lecture, il suggère que
ce soit discuté maintenant en commission parlementaire. Alors, M. le
Président à la salle 91.
Le Président: Pour la deuxième lecture, si je
comprends bien.
M. Burns: Non, M. le Président, ce n'est pas ce que j'ai
compris.
Le Président: Ah! je n'ai pas d'objection.
M. Burns: J'ai compris que vous envoyiez le projet de loi en
commission parlementaire avant la deuxième lecture comme...
M. Levesque: On peut révoquer l'ordre de
deuxième...
M. Burns: Tout en mettant de côté les règles
habituelles de déférence après la première
lecture.
M. Levesque: Oui, d'accord.
Projet de loi no 95 Révocation de
deuxième lecture
Le Président: L'honorable leader parlementaire du
gouvernement propose la révocation de l'ordre de deuxième lecture
du projet de loi no 95.
Cette motion est-elle adoptée?
M. Burns: Adopté.
Le Président: Cette motion est adoptée.
Projet de loi déféré à la
commission
M. Levesque: Je propose que ce projet de loi soit
déféré à la commission parlementaire des
consommateurs, coopératives et institutions financières.
Le Président: Après la première lecture
avec...
M. Levesque: Evidemment, avec les modifications normales aux
règles de pratique traditionnelles.
Le Président: Cette motion est-elle adoptée?
M. Burns: Adopté.
Le Président: Cette motion est adoptée.
M. Levesque: M. le Président, simplement un rappel. Nous
voyons au feuilleton, en appendice, deux avis qui s'appliquent à demain
matin à 9 heures, à la salle 91-A, la commission permanente des
finances, des comptes publics et du revenu poursuivra l'étude du rapport
du vérificateur général, et à 10 heures, au salon
rouge, les commissions permanentes de la justice et des affaires sociales
siégeront conjointement aux fins d'étudier l'avant-projet de loi
concernant la protection de la jeunesse.
Maintenant, M. le Président, la motion.
Motion de M. Maurice Bellemare concernant la
sécurité au travail (suite)
Le Président: L'honorable ministre des Richesses
naturelles.
M. Jean Cournoyer
M. Cournoyer: M. le Président, lorsque nous avons
laissé le débat la semaine dernière, j'étais sur le
point d'avoir épuisé mon droit de parole, mais lorsque nous
l'avons commencé, il m'appa-raissait comme étant
extrêmement important de mentionner, au moins, que la motion était
bien faite et bien écrite.
Elle était bien faite et bien écrite dans le sens suivant,
c'est qu'il est assez difficile, pour le gouvernement et les membres de
l'Assemblée nationale qui sont du côté gouvernemental, de
ne pas être d'accord avec l'existence certaine, nécessaire d'un
système réaliste de sécurité au travail ayant pour
objectif la prévention et la réparation des accidents de travail
et des maladies professionnelles. Il est sûr que je ne voudrais pas,
à aucun moment, être interprété par quiconque dans
la province comme étant contre la vertu et certainement pas pour le
vice, quand il s'agit pour nous de dire non à une motion de cette
nature. Mais lorsque le député de Johnson a inscrit dans sa
motion: "que soit mis sur pied immédiatement", c'est là qu'il m'a
placé dans la situation assez incongrue de dire que c'est un voeu que le
Parlement pourrait exprimer, bien sûr. Mais juste exprimer un voeu pour
exprimer un voeu, je pense bien que ce serait de la foutaise et une perte de
temps. Il y a déjà suffisamment de perte de temps ici sans en
perdre davantage à s'exprimer des voeux réciproques.
Je souhaite, M. le Président, que le ministre du Travail et de la
Main-d'oeuvre saura, dans sa réponse à cette motion, trouver ou
proposer ce qui serait susceptible de me permettre de voter pour ce qu'il y a
d'essentiel dans cette motion, c'est-à-dire que le monde soit bien,
qu'il se prévienne réciproquement contre les accidents de travail
et que surtout la réparation et les systèmes d'inspection soient
de nature tellement adéquate qu'on réduise, sinon qu'on
élimine le nombre d'accidents de travail dans la province de
Québec.
Je termine donc, M. le Président, en souhaitant ardemment que le
ministre du Travail nous permette à tous d'exprimer le voeu qui me
semble être inscrit dans cette motion, sans que, pour autant, nous ne
fassions qu'exprimer un voeu.
Le Vice-Président (M. Blank): Est-ce qu'il y a d'autres
opinants?
Le ministre du Travail.
M. Gérald Harvey
M. Harvey (Jonquière): M. le Président, lorsque
j'ai pris connaissance de la motion de l'honorable député de
Johnson, celle qu'il a proposée à cette Assemblée la
semaine dernière concernant la mise sur pied d'un système de
sécurité au travail, et lorsque j'ai lu le discours qu'il a fait
en cette Chambre, j'ai immédiatement fait une longue recherche puisqu'il
a été lui-même titulaire du ministère du Travail au
cours des années 1966 à 1970.
M. Bellemare (Johnson): Pas 1966. M. Harvey
(Jonquière): En 1966. M. Bellemare (Johnson): Non, non.
M. Harvey (Jonquière): M. le Président, la
mémoire du député de Johnson faiblit parce qu'en 1966, il
a été titulaire de deux portefeuilles.
M. Bellemare (Johnson): D'accord, oui.
M. Harvey (Jonquière): Le ministère de l'Industrie
et du Commerce et le ministère du Travail.
M. Bellemare (Johnson): Mais pas comme président de la
commission.
M. Harvey (Jonquière): Je n'ai pas parlé de la
présidence de la Commission des accidents du travail et je n'ai pas
l'intention d'en parler.
M. Bellemare (Johnson): D'accord.
M. Harvey (Jonquière): M. le Président, lorsque le
député de Johnson a fait son discours, je pense que le
député de Jonquière, ministre du Travail actuel, lui a
laissé la paix parce que j'étais à une conférence
fédérale-provinciale à Ottawa! Puis-je lui demander tout
simplement d'écouter très attentivement le député
de Jonquière, ministre du Travail? Il pourra, parce que j'ai l'intention
de conclure par un amendement à sa motion, nous refaire un savant
discours que j'écouterai religieusement.
Il est possible que, s'il avait pris certaines mesures concrètes
alors qu'il était ministre du Travail du Québec, nous n'aurions
pas aujourd'hui à déplorer un si grand nombre d'accidents du
travail et de maladies professionnelles. Pourtant, j'entends le
député de Maisonneuve qui dit: Ha! Ha!
M. Burns: C'est de la folie furieuse, cette affaire!
M. Harvey (Jonquière): En 1965...
M. Burns: Vous vous cachez derrière d'autres personnes
pour ne pas faire votre travail. Voyons donc! Cachez-vous donc! Dites-nous donc
ce que vous avez fait là-dessus!
M. Hardy: Ecoutez donc!
M. Harvey (Jonquière): M. le Président, quand le
député de Maisonneuve aura entendu ce que j'ai à dire en
cette Chambre, il pourra difficilement suggérer des méthodes ou
des mesures plus posi-
tives que celui qui vous parle. Je l'invite donc à être
patient et à arrêter d'être nerveux. Je n'ai pas l'intention
de prendre trop de temps de cette Chambre cet après-midi car je vais
être des plus concrets.
En 1965, le gouvernement libéral avait formé un
comité interministériel relatif à la
sécurité du public et à la sécurité des
travailleurs. Ce comité était présidé par nul autre
que M. Raymond Gérin, qui était alors sous-ministre adjoint au
ministère du Travail et qui est maintenant président de la
Commission de la fonction publique du Québec. Ce comité a
été ensuite présidé par M. Fernand Morin,
actuellement président du Conseil consultatif du travail et de la
main-d'oeuvre.
Une trentaine de mémoires ont été soumis à
ce comité interministériel relativement aux
responsabilités, droits et devoirs du gouvernement, des employeurs et
des travailleurs. Pourquoi celui qui était ministre du Travail au cours
des années 1966 à 1970 n'a-t-il pas pris des mesures en vue de
donner suite aux recommandations contenues dans ces mémoires? Est-ce que
cette personne a maintenant des remords de conscience? Pourquoi alors a-t-elle
décidé tout à coup de prendre la défense de ceux
qui ont à souffrir des accidents du travail?
M. le Président j'y arrive ce n'est pas mon
intention de faire de la partisanerie politique sur le dos de ceux qui
souffrent des accidents et des maladies du travail. J'aimerais toutefois faire
un bref résumé des mesures qui ont été prises par
le gouvernement libéral depuis 1970 et ensuite vous donner une
indication de la politique et du programme que nous entendons mettre en action
au cours des prochaines années.
Il est impossible de vous faire en quelques minutes un rapport
détaillé de tout ce qui a été fait dans le domaine
de la sécurité et de l'hygiène au travail au cours des
dernières années. Je ne vais donc vous rappeler que quelques-unes
des mesures qui ont permis de faire évoluer la situation et qui nous
permettront bientôt de prendre certaines décisions
concrètes pour l'avenir.
En premier lieu, permettez-moi de vous rappeler quelques-uns des
règlements qui ont été adoptés en vertu de la Loi
des établissements industriels et commerciaux. Ces règlements ont
été adoptés sur la recommandation du ministre du Travail
et de la Main-d'oeuvre, c'est-à-dire par le député actuel
de Robert Baldwin, mon prédécesseur.
Tout d'abord, dans le domaine de la construction, a été
adopté le Code de la sécurité pour les travaux de
construction. Ce code regroupe en un seul document sept règlements,
lesquels avaient subi des modifications, compte tenu de l'expérience, de
la surveillance de leur mise en application et de l'évolution
technologique; s'y était ajoutée une section pour les travaux sur
les rues, les routes et les autoroutes. Donc, ce regroupement constitue,
à mon sens, une première étape dans l'unification de la
réglementation. Ce code prévoit certaines prescriptions que je
qualifierais d'avant-gardistes et qui sont susceptibles de per- mettre une
amélioration des conditions de sécurité et
d'hygiène sur les chantiers de construction. Il a, notamment, l'exigence
d'avoir un agent de sécurité à temps plein dès le
début des travaux sur tout chantier de construction susceptible
d'employer 150 travailleurs ou plus à un moment quelconque des travaux
ou s'il s'agit de la construction d'un édifice dont le coût total
du contrat dépasse $5 millions.
M. Veilleux: Cela vient d'être fait.
M. Harvey (Jonquière): Cet agent de
sécurité, qui est au service de l'employeur, constitue un
prolongement du service d'inspection du ministère. Une autre
prescription du règlement prévoit que l'employeur doit s'assurer
et j'aimerais que le député de Johnson écoute bien
cela que tout nouveau travailleur embauché après le 1er
mai 1976 ait suivi un cours de sécurité générale
avant de commencer son travail sur un chantier de construction.
Il y a aussi d'autres prescriptions concernant l'organisation de la
sécurité, dont la formation d'un comité de chantier qui
est destiné à obtenir une meilleure observation du code par une
coordination des mesures de sécurité par l'entrepreneur
général et les sous-entrepreneurs sur le chantier.
Les dispositions générales que je viens de mentionner, M.
le Président, sont destinées à obtenir de la part des
principaux intéressés une plus grande participation, ainsi qu'une
plus grande compréhension en ce qui concerne la prévention des
accidents du travail et des maladies du travail sur les chantiers de
construction.
Comme vous le savez, M. le Président, le projet de loi no 47,
adopté en juin 1975. a confié à l'Office de la
construction du Québec, l'OCQ, le mandat de voir à la mise en
application des mesures législatives et réglementaires concernant
la sécurité des salaires de la construction. Cet organisme a
environ 175 inspecteurs à sa disposition pour voir à la mise en
application du Code de sécurité sur les chantiers de
construction. De plus, il a un groupe de moniteurs, qui sera augmenté
à 18 en 1976, qui parcourent la province pour donner des cours de
sécurité aux salariés, ainsi qu'aux employeurs de la
construction.
Donc, en ce qui concerne la construction, nous voyons que deux des
grands moyens de prévention sont et seront utilisés efficacement,
avec l'aide de l'Office de la construction du Québec. Ces deux moyens
sont l'inspection, c'est-à-dire la mise en application des mesures
législatives et réglementaires, et l'éducation, tant des
travailleurs que des employeurs.
Parmi les autres dispositions réglementaires adoptées sur
la recommandation du ministre du Travail et de la Main-d'oeuvre, au cours des
dernières années, il y a lieu de mentionner le règlement
relatif à la sécurité et à l'hygiène dans
les travaux de fonderie, le règlement relatif aux travaux forestiers et
le règlement général relatif à la
sécurité dans les établissements industriels et
commerciaux. Ce dernier règlement a été
adopté en décembre 1972. Il prévoit également des
dispositions nouvelles qui ont, en quelque sorte, fait évoluer la
situation. Une de ces dispositions concerne la formation des comités
paritaires de sécurité d'entreprise. Ces comités
paritaires sont actuellement obligatoires dans les entreprises où il y a
plus de 20 travailleurs et où la fréquence des accidents est de
plus de 25 par million d'heures travaillées.
Quoi qu'il en soit ou quoi qu'on en dise, ces comités de
sécurité ont, lorsque tant du côté patronal que du
côté syndical on a pris des mesures pour qu'ils remplissent leur
rôle, apporté une contribution valable pour la prévention
des accidents et des maladies du travail. Cette contribution se fera sentir de
plus en plus au cours des prochaines années.
Une autre des dispositions du règlement adopté par
l'arrêté en conseil 3787 prévoit que l'inspecteur peut se
faire accompagner d'un représentant des travailleurs au cours de son
inspection. Cette disposition a permis à l'inspecteur de faire une
inspection plus complète; en effet, même si l'inspecteur est de
bonne volonté, même s'il a beaucoup de compétence, il se
peut que, ne connaissant pas toutes les particularités de l'usine, il ne
constate pas, lorsqu'il est seul, certains dangers pour la
sécurité des travailleurs. Le représentant des
travailleurs, qui est sur place et qui connaît les dangers, les machines,
les équipements, est en mesure d'attirer l'attention de l'inspecteur sur
certaines conditions que lui-même ou ses compagnons considèrent
anormales, permettant ainsi à cet inspecteur de faire les
recommandations appropriées au chef de l'établissement.
Le représentant des travailleurs reçoit une copie des
recommandations de l'inspecteur; il est donc informé des
améliorations recommandées par cet inspecteur. Encore là,
vous pouvez voir que nous croyons qu'il s'agit d'une mesure qui portera des
fruits à long terme.
Mon collègue, le député de Portneuf, vous a
rappelé, dans son intervention, les diverses dispositions qui ont
été adoptées par le projet de loi no 27, qui modifie la
Loi des établissements industriels et commerciaux et qui donne certains
pouvoirs additionnels à l'inspecteur, en plus d'augmenter sensiblement
les pénalités prévues par la loi. Encore là, ce
sont des dispositions qui feront sentir leur effet à court, moyen et
long terme.
Je n'ai guère besoin de vous rappeler qu'une loi a
été adoptée sur la recommandation du ministre responsable
des services de protection de l'environnement, en 1972. Le projet de loi no 88,
qui modifie la Loi de la protection de la santé publique, fut
sanctionné le 27 juin 1975 et donne au lieutenant-gouverneur en conseil
le pouvoir d'établir des règlements en vue d'indiquer les
services de santé et d'information médicale que les employeurs
doivent rendre accessibles dans les milieux de travail.
Enfin, une loi a été adoptée, toujours au cours de
la première partie de la session 1975, concer- nant l'indemnisation des
victimes de l'amiantose. M. le Président, je n'ai pas besoin de vous
rappeler qu'un comité a été mis sur pied concernant la
salubrité dans l'industrie de l'amiante, c'est-à-dire le
comité ou la commission Beaudry. Ce comité fait suite à la
déclaration ministérielle de mon collègue d'Arthabaska, du
temps où il était ministre des Richesses naturelles, concernant
la salubrité dans les mines.
M. le Président, un autre comité, institué en 1974,
par arrêté en conseil, sur la recommandation de mon
collègue de Robert-Baldwin, ex-ministre du Travail, est également
à l'oeuvre. Ce comité interministériel, qui est
essentiellement un comité de coordination, est à mettre au point
un projet de réglementation unifiée concernant la
sécurité, l'hygiène et les services de santé. Des
consultations ont déjà eu lieu avec des représentants du
monde patronal et des représentants syndicaux au cours de cette
étude.
Il s'agit d'un travail d'envergure, M. le Président, qui avait
été décidé avant même que le rapport Riverin
soit complété et qui répond dans une certaine mesure aux
désirs des principaux intéressés, c'est-à-dire les
employeurs et les travailleurs. Je ne vous ai donné, M. le
Président, que quelques exemples des nombreuses mesures qui ont
été prises par le gouvernement du Québec, au cours des
dernières années, en vue d'améliorer l'hygiène et
la sécurité au travail. Ceci ne veut pas dire qu'il n'y a plus
rien à faire.
Au contraire, même si plusieurs mesures ont été
prises au cours des dernières années; même si nous avons
suivi la presque totalité des recommandations de l'Opposition, lors des
amendements qui ont été apportés à la Loi des
établissements industriels et commerciaux, par le bill 27; même
si, tel que l'a si bien démontré mon collègue, le
député de Saint-François, la situation n'est pas aussi
alarmante qu'on le laisse entendre...
J'ai, au cours d'une allocution que j'ai prononcée devant le
Conseil du patronat, le 4 novembre dernier, indiqué que nous
considérons comme prioritaire l'amélioration des conditions
d'hygiène et de sécurité au travail. Oui, M. le
Président, nous nous sommes fixé comme objectif de diminuer le
nombre, la gravité et la fréquence des accidents du travail et de
réduire le risque des maladies professionnelles. La réalisation
des mesures qui nous permettront d'atteindre nos objectifs nécessite une
politique cohérente et unifiée au niveau gouvernemental. Ce n'est
pas seulement en modifiant les structures, ce n'est pas seulement, comme le
disait si bien le député de Robert-Baldwin dans son discours la
semaine dernière, en ayant un plus grand nombre d'inspecteurs ou en
regroupant tous ces inspecteurs sous le même toit qu'il nous sera
possible d'atteindre nos objectifs. Même si nous pouvions nous permettre
d'avoir un ou plusieurs inspecteurs dans chaque usine, sur chaque chantier, en
bref sur chaque lieu de travail, ce qui équivaudrait, M. le
Président, à avoir un policier à chaque coin de rue pour
voir à l'observance des règlements de circulation, il sera
impossible d'atteindre nos objectifs si chacun ne fait pas sa part.
En effet, l'inspection n'est qu'un des moyens de prévention. Ce
n'est pas le seul, loin de là. Comme je le mentionnais dans mon
allocution du 4 novembre, toute action efficace nous permettant d'atteindre nos
objectifs demande un train de mesures qui sont, premièrement,
élaborées avec la participation des intéressés,
employeurs, salariés et gouvernements ainsi que leurs
représentants respectifs; adaptées au milieu et à la
conjoncture propre de chaque secteur industriel; intégrées dans
un programme général d'action comportant des objectifs à
court, moyen et long terme; contrôlées à l'aide de
paramètres qui puissent permettre à tous les
intéressés de connaître les effets réels des mesures
adoptées.
De plus, la réalisation de ces mesures suppose que les organismes
gouvernementaux et pa-ragouvernementaux, tels que la Commission des accidents
du travail, l'Office de la construction du Québec et les
ministères intéressés connaissent d'une façon
précise leur quote-part de responsabilités et leur champ
d'action. Les associations syndicales et patronales participent activement
à préciser les objectifs, à choisir les moyens pour les
atteindre et à évaluer les résultats, et ce à un
triple niveau, celui de l'entreprise, celui du secteur et celui de tout le
Québec.
Les salariés oeuvrent utilement et positivement à la
réduction efficace et réelle des risques d'accidents du travail
et des maladies professionnelles.
J'ai indiqué qu'un programme destiné à
améliorer la qualité de la vie au travail, en réduisant
les risques d'accidents et de maladies professionnelles, pourrait comporter,
entre autres, les éléments suivants: la création d'un
organisme chargé de coordonner la recherche relative à la
prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles;
deuxièmement, un regroupement, dans la mesure du possible, des effectifs
affectés à la mise en application des mesures législatives
et réglementaires relatives à la sécurité et
à l'hygiène du travail; troisièmement, la formation de
comités paritaires de sécurité et d'hygiène
d'entreprise dans tous les établissements où il y a plus de dix
employés; quatrièmement, la formation de comités
techniques paritaires au niveau sectoriel et, cinquièmement, une
révision en profondeur de la loi et de la réglementation relative
à la prévention des accidents du travail et des maladies
professionnelles; sixièmement, la mise en place de programme de
formation et d'entraînement sur la sécurité et
l'hygiène du travail; septièmement, une redéfinition du
rôle de la Commission des accidents du travail.
Evidemment, d'autres éléments peuvent être
ajoutés à ce programme et pourront être établis en
collaboration avec les associations syndicales et patronales. J'ai
également précisé, et je le répète pour le
bénéfice des députés de l'Opposition et pour le
bénéfice de mes collègues, qu'un renouveau dans ce domaine
implique que l'on accepte que ce travail demande une action à moyen et
à long terme et que cette action ne peut pas être spectaculaire,
que l'on reconnaisse qu'il s'agit d'une affaire d'intérêt
général et qui ne peut faire l'objet de négociation, que
l'on prenne les mesures utiles pour connaître, dans chaque secteur, la
nature et l'intensité des risques d'accidents et des maladies
professionnelles et l'état de santé des travailleurs.
Que les travailleurs sachent bien qu'il s'agit de la protection et du
respect de leur personne et que les employeurs, d'autre part, assument
pleinement leurs responsabilités professionnelles et financières
en ce domaine. J'ai indiqué, et je le répète pour le
bénéfice des députés, tant de l'Opposition que du
côté ministériel, que nous avons l'intention de proposer au
Conseil exécutif, et ensuite à l'Assemblée nationale du
Québec, l'adoption d'une loi-cadre qui remplacerait la loi actuelle et
qui permettra l'adoption d'une réglementation unifiée relative
à la sécurité et à l'hygiène du travail. Nos
conseillers sont déjà à l'oeuvre. Une étude des
principales lois qui ont des dispositions relatives à la
sécurité et à l'hygiène du travail est
déjà en cours sur les chantiers, il s'agit des lois suivantes: la
Loi des établissements industriels et commerciaux, la Loi des accidents
du travail, la Loi de la qualité de l'environnement, la Loi de la
protection de la santé publique, la Loi des mines et la Loi sur les
relations de travail dans l'industrie de la construction. Cette étude
est en cours. A moins de circonstances incontrôlables, nous
présenterons ce ou ces projets de loi soit à la session du
printemps 1976 ou, au pis-aller, à l'automne 1976 dans cette
deuxième partie de la prochaine session.
J'invite donc les membres de cette Chambre à faire les
suggestions susceptibles d'apporter des solutions à court, moyen et long
terme à ce problème qui, j'en suis sûr, nous
préoccupe tous. Le problème des accidents du travail et des
maladies industrielles préoccupe chaque citoyen du Québec qui a
encore un coeur à la bonne place. Même si je ne puis appuyer la
motion de l'honorable député de Johnson telle que formulée
puisqu'elle implique l'adoption presque intégrale d'un rapport qui est
contesté, je tiens à réitérer que je
considère comme prioritaire l'amélioration des conditions
d'hygiène et de sécurité du travail et que j'entends bien
exercer le leadership qui s'impose et faire adopter les dispositions
législatives et budgétaires nécessaires à la
réalisation du programme qui sera adopté par le gouvernement du
Québec.
Ce n'est pas un voeu que je formule, c'est impératif. Je compte
sur la collaboration de tous les députés, c'est-à-dire de
tous les membres de cette Chambre et surtout des intéressés, les
employeurs, les travailleurs ou leurs représentants, les fonctionnaires
et, en particulier, bien sûr, les membres de cette honorable
Assemblée qui sont appelés à étudier les lois que
j'ai énumérées.
Motion d'amendement
M. Harvey (Jonquière): M. le Président, en
terminant, malgré la finesse, l'excellente phraséologie et
l'habileté de la motion présentée par le
député de Johnson, je me vois dans l'obligation de proposer que
la motion en discussion soit amen-
dée en en remplaçant tous les mots après les mots
"que soit" par les suivants: "poursuivis les objectifs déjà
définis par le ministre du Travail et de la Main-d'Oeuvre sur la
sécurité du travailleur et du public en général, la
prévention des accidents du travail et des maladies
professionnelles".
M. Burns: Est-ce qu'on pourrait avoir une copie de la motion,
s'il vous plaît?
Le Vice-Président (M. Blank): Oui, c'est ça. Est-ce
que vous avez d'autres copies?
M. Burns: M. le Président, je soulève la question
de la recevabilité de cette motion, en vertu de l'article 70.
Le Président: Le député de Maisonneuve.
M. Harvey (Jonquière): Sur la recevabilité?
M. Burns: La recevabilité. M. le Président, si on
regarde la motion du député de Johnson, qui paraît à
l'article 38, on s'aperçoit que la première ligne et quart de
cette motion, qui se lit comme suit: "Que cette Assemblée exprime le
voeu que soit", est tout ce qui est gardé par l'amendement
proposé par le ministre du Travail. Qu'est-ce qu'il propose, M. le
Président? De remplacer les mots qui suivent, qui ont été
proposés par le député de Johnson: "que soit mis sur pied
immédiatement un système réaliste de
sécurité au travail ayant comme objectif la prévention et
la réparation des accidents de travail et des maladies
professionnelles". Qu'est-ce qu'on veut remplacer dans cette motion,
après le mot "soit"? C'est toute la motion.
M. le Président, je pense que cela s'appelle une belle farce.
S'il veut faire une farce, le ministre du Travail...
Le Président: Parlez sur la question de
règlement.
M. Harvey (Jonquière): M. le Président, j'invoque
le règlement.
Pour le député de Maisonneuve, depuis une couple de jours,
ce sont toujours des farces, de ce côté-ci. Moi, je ne rirai pas,
ce n'est pas une farce, c'est sérieux; c'est un amendement qui est dans
l'ordre. Il a le droit de discuter l'irrecevabilité, on va
l'écouter, mais il peut garder ses bêtises pour lui.
Le Président: Sur la question stricte de
règlement.
M. Burns: Revenons à la question stricte de
règlement. Si le mot "farce" m'a échappé, M. le
Président, c'est que je pense tellement que c'est ça que...
Le Président: Vous récidivez dans le moment.
M. Burns:... je sens quasiment le besoin de le dire, mais je ne
le dis pas, M. le Président.
M. Lacroix: On vous pensait guéri de votre maladie.
M. Burns: II y en a qui guérissent plus vite que d'autres,
ça paraît.
M. Lacroix: Dans votre cas, je pense que c'est
irréparable, irrécupérable.
Le Président: S'il vous plaît, messieurs!
M. Burns: II y en a qui ne sont pas guéris de l'autre
côté, puis qui ne guériront jamais.
Je dis simplement ceci: En juxtaposition avec la proposition ou la
motion qui est faite par le député de Johnson à l'article
38, lorsqu'il veut que soit mis sur pied immédiatement un système
réaliste de sécurité au travail, on propose quelque chose
qui change, à mon avis, complètement l'orientation même de
la motion. C'est sûr que c'est sur le même sujet et je vais vous
citer l'article 70 après.
C'est sur le même sujet, mais on change complètement
l'orientation de la motion présentée par le député
de Johnson. On demande que soient poursuivis les objectifs déjà
définis par le ministre du Travail et de la Main-d'Oeuvre sur la
sécurité du travailleur et du public en général, la
prévention des accidents de travail et des maladies
professionnelles.
Or, M. le Président, dans l'intention de la motion du
député de Johnson, c'est exactement le contraire, c'est une
motion de blâme qui est faite. Disons-le. La motion qui est faite par le
député de Johnson n'a pas la forme des dispositions de l'article
24, donc n'est pas une motion de censure, mais c'est une motion qui blâme
le gouvernement, à toutes fins pratiques, sans le dire, pour son
inaction. Que dit-on en remplaçant un certain nombre de choses dans
cette motion? On dit: Le gouvernement, au contraire, fait une belle "job" et
qu'il continue de la faire. C'est ce qu'a dit la motion.
Or, M. le Président, vous avez l'article 70 de notre
règlement qui nous dit qu'un amendement doit se rapporter directement au
sujet de la motion proposée et ne peut avoir que les objets suivants:
retrancher, ajouter des mots ou les remplacer par d'autres, mais la phrase
suivante est importante: II est irrecevable si son effet est d'écarter
la question principale sur laquelle il a été proposé et il
en est de même de tout sous-amendement, par rapport à un
amendement.
Cela me semble clair à la lecture même et de la motion du
député de Johnson et de l'amendement. Parce que c'est trop "cute"
cela, c'est trop fin d'arriver et de dire: Que tous les mots après le
mot "soit" soient tous changés. Cela vient de mettre la motion
principale au panier et de recommencer avec une autre motion qui n'a pas du
tout le même sens. C'est bien trop fin cela, M. le Président. Tout
à l'heure je ne le dirai pas c'est ce que je
désignais d'une certaine façon.
Le Président: Sur la question de règlement... M.
Burns: Je pense...
Le Président:... il faudrait le faire brièvement,
je crois, parce qu'on doit prendre le vote à six heures.
M. Burns: C'est le plus bref possible. Je pense que cette motion
d'amendement est irrecevable, elle écarte le but principal de la motion,
elle change complètement le sens de la motion. Il me semble qu'elle doit
être écartée, et on devrait continuer le débat sur
la motion du député de Johnson.
M. Bellemare (Johnson): M. le Président, en vertu de nos
règlements, de nos règles, des articles qui dirigent les
débats de cette Chambre, tel que le fait mention l'article 3 de notre
règlement, il y a aussi la tradition qui est établie comme
règle. Si vous allez puiser dans notre ancien règlement, qui a
été ici longtemps...
Le Président: C'est uniquement dans le cas du silence
qu'on va dans l'ancien règlement.
M. Bellemare (Johnson): Oui, mais je voudrais vous faire
remarquer que les mots qu'on retrouve dans l'article 70 ont été
intégralement conservés.
Le Président: Mais citez-moi le nouveau
règlement.
M. Bellemare (Johnson): Le nouveau règlement? Mais dans
l'ancien, qui fait tradition, on répétait: retrancher, ajouter
des mots et les remplacer par d'autres. Il est irrecevable si son effet est
d'écarter la question principale. C'est clair qu'on en fait un jeu. On
veut complètement effacer la motion principale pour dire qu'il n'y a pas
un seul mot où il est dit qu'un système réaliste de
sécurité doit être... C'est ma motion, il doit être
établi un système réaliste de sécurité. Et
là, l'honorable ministre dit... défini par le ministère du
Travail, soit amendé... poursuivi les objectifs déjà
définis. Ce n'est pas ma motion.
Ma motion est claire, c'est qu'il soit mis sur pied un système
immédiatement. Qu'il dise qu'il y en a un ou non, ce n'est pas la
motion.
M. Harvey (Jonquière): II y en a un.
M. Bellemare (Johnson): La motion, ce n'est pas lui qui doit la
changer. Et, en vertu de l'article 70, c'est clair, c'est net, il n'a pas le
droit de faire cela. Il a le droit de retrancher des mots, d'en ajouter;
d'accord. Mais le principe même d'établir un système de
sécurité, cela n'est pas dans la motion.
M. Hardy: M. le Président, j'ai écouté avec
beaucoup d'attention le leader de l'Opposition et le député de
Johnson, ex-spécialiste en procédures parlementaires. Je n'arrive
pas avec toute la bonne volonté du monde à comprendre le
cheminement de leur pensée.
Toujours en reprenant l'article 70, M. le Prési- dent, qui dit
qu' "un amendement doit se rapporter directement au sujet de la motion
proposée"...
M. Bellemare (Johnson): Cela ne se rapporte pas à
cela.
M. Hardy: Un instant, un instant!
Le Président: Un instant! Voulez-vous trancher la
question? Voulez-vous prendre le fauteuil?
M. Bellemare (Johnson): Je n'aimerais pas cela. Surtout cet
après-midi...
Le Président: Bon. Allez.
M. Hardy: Plutôt que de laisser libre cours à son
tempérament fougueux, j'invite le député de Johnson
à faire l'exégèse, avec moi, de l'article 70: "Un
amendement doit se rapporter directement au sujet de la motion..." Quel est le
sujet de la motion? C'est le problème de la sécurité sur
les chantiers, le problème des accidents de travail.
M. Bellemare (Johnson): Non!
M. Hardy: Non? Ce n'est pas ce que vous voulez?
M. Bellemare (Johnson): Un système réaliste de
sécurité.
Le Président: A l'ordre, messieurs! Voulez-vous vous
adresser à votre humble serviteur?
M. Hardy: Oui, M. le Président, avec tout le respect que
j'ai pour la chaise et celui qui l'occupe.
M. le Président, le sujet de la motion du député,
le sujet fondamental, la quintessence de la motion du député de
Johnson, c'est le problème de la sécurité. A moins qu'il
ne me dise que c'est tout simplement de faire de la petite politique. Mais je
ne crois pas cela. Le problème que veut atteindre le
député de Johnson, c'est la sécurité. C'est
d'empêcher les accidents du travail. C'est le sujet.
M. le Président, l'amendement du ministre du Travail a exactement
le même sujet, poursuit le même objectif. D'après l'article
70, l'amendement peut "retrancher". Je pense que sur le plan strictement
technique, l'amendement du ministre du Travail retranche des mots et en ajoute
d'autres.
Enfin, l'article 70 dit qu' "il est irrecevable si son effet est
d'écarter la question principale sur laquelle il a été
proposé". Il n'écarte pas la question principale.
Encore une fois, si j'avais plus de temps, je démasquerais
l'intention. Quelle est la question principale? Est-ce que c'est le
problème de la sécurité sur les chantiers...
M. Burns: Démasquez, cher ami! Démasquez!
M. Hardy: ... ou si c'est de faire de la petite politique par les
moyens que vous voulez?
M. Burns: C'est de vous dire exactement ce qu'on pense de votre
politique ou votre absence de politique en matière de
sécurité.
M. Hardy: La question principale, M. le Président...
Le Président: Messieurs, messieursl M. Burns:...
vous avez raison de...
Le Président: Un instant, s'il vous plaît,
messieurs! S'il vous plaît! Je pourrai trancher la question si vous me
donnez le temps et l'occasion d'écouter votre argumentation.
M. Hardy: A moins que vous ne me disiez, M. le Président,
que vous êtes déjà convaincu de mon argumentation.
Le Président: Non, non, non. Je vous écoute
religieusement.
M. Hardy: M. le Président, la question principale, encore
une fois, c'est la sécurité sur les chantiers. Or, le
député de Johnson, dans sa motion, propose d'atteindre cette
question principale par une formule. Tout ce que fait le ministre du Travail,
député de Jonquière, c'est que pour atteindre le
même objet, poursuivant la même question principale, il propose une
autre formule parce qu'il constate, bien sûr, que la formule du
député de Johnson est déjà dépassée.
C'est déjà fait. Devant cette situation, il propose un autre
moyen pour atteindre la même question principale, pour atteindre le
même objet que le député de Johnson.
C'est pourquoi, M. le Président, je soutiens que l'amendement du
ministre du Travail est totalement conforme à l'article 70. Il retranche
des mots, il poursuit le même objet, mais il le poursuit par une autre
façon, par un autre modèle, par une autre formule plus
réaliste que celle du député de Johnson.
Le Président: L'honorable ministre du Travail.
M. Harvey (Jonquière): M. le Président, je voudrais
vous signaler, en plus des excellentes remarques qu'a faites mon
collègue, le ministre des Communications, que dans sa motion, le
député de Johnson préconise un système
réaliste de sécurité au travail ayant comme objectif la
prévention et la réparation des accidents du travail et des
maladies professionnelles. Le voeu de mettre un système en place est
déjà dépassé. Le système est là.
C'est de poursuivre. Le but de mon amendement, c'est de rendre plus moderne la
motion du député de Johnson qui devrait, dans sa motion,
également suivre l'exemple qu'on lui a demandé de suivre il y a
quelques mois: changer son vieux livre de règlement pour le nouveau. Sa
motion, je la modernise avec mon amendement.
M. Burns: Vous irez dire cela aux travailleurs qui se font tuer
et blesser sur les chantiers!
Le Président: Messieurs!
M. Burns: Vous allez voir s'ils vont vous croire.
Le Président: A l'ordre! ... A l'ordre! ... Messieurs!
M. Harvey (Jonquière):... dans le Parti libéral,
toi, Burns!
Le Président: A l'ordre, messieurs!... A l'ordre! Un peu
de calme. Je n'ai rien entendu. A l'ordre!... A l'ordre!
Décision du président
Le Président: Messieurs, je dois rendre une
décision en vertu de l'article 70. "Un amendement doit se rapporter
directement au sujet de la motion proposée et ne peut avoir que les
objets suivants: retrancher, ajouter des mots ou les remplacer par d'autres. Il
est irrecevable si son effet est d'écarter la question principale sur
laquelle il a été proposé".
Un député à l'Assemblée a le droit de faire
des motions; c'est normal, un député ministériel ou de
l'Opposition. Le bien-fondé de la motion, ce n'est pas aux adversaires
de juger s'il a raison dans le libellé de sa motion. Le
député qui fait une motion a la discrétion de faire la
motion telle qu'il l'entend. Même s'il a tort, dans le fond, même
si les faits ne sont pas exacts, il peut faire une motion, quand même,
dans le libellé qu'il désire.
Moi, je vois, dans le sujet de la motion du député de
Johnson, que, d'après lui je ne dis pas qu'il a raison ou qu'il a
tort il y a une absence qui existe dans un système de
sécurité au travail, etc. Il peut avoir tort, le ministre peut
dire qu'il en existe un, mais ce n'est pas au ministre... les deux ont droits
à leurs opinions de défendre soit l'absence ou la présence
d'une chose.
J'ai l'impression que, telle que la motion originale est faite et
l'amendement proposé par le ministre du Travail, il se crée quand
même un fossé; il se crée un fossé et je crois que
l'amendement va, à mon avis, un peu loin. Je vous le dis
honnêtement et je crois qu'il change complètement à
l'envers la motion. La quintessence, selon l'expression du député
de Terrebonne, la quintessence, je crois, en l'occurrence c'est l'absence,
d'après l'opinion du député de Johnson; d'après
moi, c'est cela votre quintessence. La quintessence de la nouvelle motion telle
que proposée c'est qu'il y a une présence.
Je crois qu'il y a un autre principe; si une motion change tellement une
motion principale que le proposeur n'a plus le goût de la
présenter, là nous serions en position, si elle est
adoptée cette motion-là et je ne voudrais pas apporter
l'argumentation du député de Maisonneuve qui dit que c'est un peu
une question, telle qu'elle est proposée au départ, de
blâme vis-à-vis de la politique du ministère du Travail,
légèrement, alors que, telle qu'amendée cela devient
pratiquement une mo-
tion de confiance si on accepte l'amendement tel qu'il est, cela
voudrait dire que cela mettrait le député de Johnson en position
de dire: Je ne la propose plus cette motion, telle que changée. Ce
serait pratiquement cela; je crois que c'est le principe de base. Si vous
vouliez modifier votre motion en disant "Que cette Assemblée exprime le
voeu que soit mis sur pied" au lieu "d'immédiatement", "dans les
meilleurs délais", ce ne sont pas des portes que je vous ouvre, ou
encore "un système réaliste amélioré", là je
pourrais l'accepter, mais tel quel... Je vous proposerais, dans les 20 minutes
qui vous restent, si vous le voulez, de modifier votre amendement pour qu'il
soit plus acceptable. Tel qu'il est proposé, je pense que je ne peux pas
l'accepter.
M. Harvey (Jonquière): M. le Président, si j'ai
bien compris, l'objectif de la sécurité des travailleurs et des
maladies professionnelles, ce n'est pas la motion; la motion c'est le
système, si j'ai bien compris. Je répète, dans mon
amendement, "pour le mieux-être des travailleurs et la
sécurité du travailleur et prévenir les maladies
professionnelles".
Le Président: Je crois que le but de la motion...
M. Harvey (Jonquière): M. le Président, on va
éliminer le débat, déclarez l'amendement irrecevable et
nous battrons sa motion. Les gens intelligents dans le Québec auront
compris ce que disait le député...
Le Président: A l'ordre! C'est vous qui avez fait la
motion? Vous avez le droit de prendre la parole maintenant si vous voulez
continuer sur le fond de la motion. Sa motion est rejetée, il garde son
droit de parole, à moins que le délai soit expiré.
M. Burns: J'invoque le règlement. Son temps était
énormément expiré.
M. Harvey (Jonquière): M. le Président... Le
Président: Un instant.
M. Burns: J'invoque le règlement. Je pense qu'il n'a pas
plus droit que n'importe quel autre...
Le Président: Un instant s'il vous plaît, je suis
debout. Votre droit de parole était de 20 minutes. On me dit que votre
droit de parole est expiré. Y a-t-il d'autres députés qui
désirent prendre la parole sur cette question?
L'honorable député de Beauharnois.
Une Voix: Sur l'amendement?
Le Président: Non, l'amendement n'est pas
accepté.
M. Cadieux: Est-ce que l'on parle sur l'amendement ou sur la
motion?
Le Président: Tel que libellé, l'amendement n'est
pas accepté. On peut faire un autre amendement pour atténuer,
mais on revient à la motion principale.
M. Gérard Cadieux
M. Cadieux: Sur la motion principale, c'est une suggestion que je
voulais faire au parrain de cette motion et au ministre du Travail. Dans le but
de renseigner un peu plus la population et tous ces gens qui, quotidiennement,
rencontrent les membres de l'Assemblée nationale dans leur bureau afin
d'avoir des explications sur ce qui se passe à la Commission des
accidents du travail, quels sont les règlements qui existent et comment
procéder pour obtenir plus d'efficacité dans les demandes qui
nous sont formulées, voici la suggestion que je voulais faire.
C'était que le ministre du Travail entrevoie de refaire ce qui a
été fait il y a quelques années alors que, je crois, le
député de Johnson était président de la Commission
des accidents du travail. Il avait demandé à chaque membre de
l'Assemblée nationale de déléguer à la Commission
des accidents du travail le secrétaire de son bureau de Québec et
de son bureau de comté afin d'assister à des journées
d'étude données par des responsables de la Commission des
accidents du travail.
Si le député de Johnson veut m'accorder quelques secondes,
je répéterai la suggestion que je faisais au ministre du Travail.
Je disais que je me souviens, alors que vous étiez, je crois,
président de la Commission des accidents du travail, que vous aviez
demandé à tous les députés de l'Assemblée
nationale d'envoyer leur secrétaire à la Commission des accidents
du travail afin de suivre des cours.
M. Bellemare (Johnson): Deux jours.
M. Cadieux: Pour les secrétaires qui étaient de
l'extérieur de Québec, vous avez même payé le motel
et les repas, plus un per diem.
M. Bellemare (Johnson): Toujours.
M. Cadieux: Je sais que dans le cas du comté de
Beauharnois, et pour celui de bien d'autres membres de l'Assemblée
nationale, ce fut très bénéfique. Le ministre du Travail
vient de nous dire qu'au printemps prochain, ou au plus tard à
l'automne, il y aurait une refonte de toutes les lois qui concernent la
Commission des accidents du travail.
La suggestion que je voudrais faire c'est de demander au ministre du
Travail de reprendre ces journées d'étude, étant
donné qu'il y aura tellement de changements dans tous les
règlements, et, deuxièmement, étant donné que ce
sont les bureaux des députés qui sont visités
quotidiennement par ceux qui ne peuvent se rendre ni à Québec ni
à Montréal, et qui sont des accidentés, pour quelque
raison que ce soit, et qui cherchent à obtenir des renseignements.
Je dis que ce qui a été fait dans le temps a
été bien fait et je fais la suggestion, au nom de tous mes
collègues de l'Assemblée nationale, que le ministre du Travail
nous invite de nouveau à envoyer nos secrétaires
d'ailleurs il y a plusieurs nouvelles secrétaires, plusieurs nouveaux
secrétaires à la Commission des accidents de travail pour
étudier cette nouvelle loi qui sera adoptée au printemps ou
à l'automne, afin qu'on puisse répondre encore mieux qu'on le
fait dans le moment à tous les accidentés qui nous visitent dans
nos bureaux de comté.
Le Président: Le député des
Iles-de-la-Madeleine.
M. Louis-Philippe Lacroix
M. Lacroix: Je serai très bref, M. le Président,
car je ne voulais pas intervenir dans le débat sur cette motion. Mais
puisque le député de Johnson a présenté cette
motion voulant "que soit mis sur pied immédiatement un système
réaliste de sécurité au travail ayant comme objectif la
prévention et la réparation des accidents de travail et des
maladies professionnelles", je crois qu'il faut bien comprendre que les
accidents de travail, tout le monde sait que cela entraîne de très
graves conséquences.
On songe aux nombreux travailleurs qui restent invalides pour leur vie,
à ceux qui perdent la vie, au manque à gagner des travailleurs
qui sont affectés par les accidents et toutes les souffrances physiques
et autres. Mais il ne suffit pas d'en parler pour que toutes les causes et que
tous les accidents cessent. Il est souhaitable qu'il n'y ait pas d'accidents
sur les chantiers, mais je crois que, dans certains milieux, on exagère
énormément ce qui arrive et on prétend qu'il y a, de la
part du gouvernement et de la part des employeurs, une incurie grave pour
prévenir les accidents.
Je crois que les ouvriers eux-mêmes doivent participer à ce
système de sécurité. Mais, depuis de nombreuses
années, M. le Président, il faut comprendre que les gouvernements
ont fait des efforts valables pour améliorer la situation, parce que
tout le monde comprend que les accidents de travail entraînent des
dépenses très considérables, des dépenses
extraordinaires.
En 1972, les lois et règlements concernant la
sécurité dans les chantiers de construction ont été
codifiés sous le titre: Normes relatives à la
sécurité. Le 1er mai 1974, par l'arrêté en conseil
1576, le code était amendé et il devenait le Code de
sécurité pour les travaux de construction. Ce code, en soi, est
un des meilleurs qui aient été rédigés, et ce
après une consultation très poussée auprès des
patrons et syndiqués oeuvrant dans l'industrie de la construction, de
même qu'auprès d'autres organismes tels que l'Association des
architectes du Québec, l'Ordre des ingénieurs et la Commission
des accidents du travail. Le Code de sécurité pour les travaux de
construction est en vigueur depuis le 1er septembre 1974.
Pour continuer dans un secteur plus général, parlons de la
loi-cadre de la Commission des accidents du travail dont les buts principaux
sont les suivants: 1) Déployer tous les efforts pour assurer, en premier
lieu, la prévention des accidents du travail et des maladies
professionnelles soit directement ou en collaboration avec les organismes ou
associations formés à cette fin; 2) Conférer à la
Commission des accidents du travail tous les pouvoirs nécessaires pour
verser les indemnités prévues par la loi aux victimes d'accidents
du travail et de maladies professionnelles, de même que pour assurer
l'assistance médicale; 3) Favoriser au plus haut point la
réadaptation médicale et sociale des accidentés du
travail.
M. le Président, n'est-ce pas là un système
réaliste de sécurité au travail?
Je comprends ce qui a motivé le député de Johnson
à présenter une telle motion devant cette Chambre. On comprend
que les travailleurs, surtout dans le domaine de la construction, oeuvrent
parfois dans des conditions difficiles, mais je ne vois pas le besoin de la
mise sur pied "d'un système réaliste de sécurité au
travail", puisque ce système, comme l'a si éloquemment
mentionné le ministre du Travail, existe et, de plus, je le
considère réaliste.
Le Président: Est-ce que l'Assemblée est
prête à se prononcer?
Des Voix: Vote, vote!
M. Bellemare (Johnson): M. le Président, j'ai un droit de
réplique.
Le Président: Oui, je crois. Vous avez environ six ou sept
minutes.
M. Maurice Bellemare
M. Bellemare (Johnson): Deux minutes, cela va faire. Je voudrais
remercier très sincèrement le député de Beauharnois
de m'avoir rappelé un si bon souvenir. Il aurait peut-être pu
ajouter aussi que, tous les ans, la Commission des accidents du travail
convoquait tous les chefs et tous les syndicalistes, de toutes les unions
ouvrières, pour leur enseigner justement cette sécurité au
travail. Cela aussi a été bénéfique, parce qu'on ne
convaincra jamais assez les gens de l'importance qu'il y a de faire une
excellente publicité à la Commission des accidents du travail,
avec les centrales syndicales, avec les responsables des différents
chantiers de construction, autant chez les employeurs que chez les
employés.
Il y avait, tous les ans, une réunion plénière
où toutes les centrales syndicales venaient. Une autre réunion
plénière rassemblait tous les employeurs. Nous avons, comme vous
l'a si bien dit le député de Beauharnois, un jour demandé
à tous les secrétaires de tous les députés et de
tous les ministres de se rassembler. On en a assumé la
responsabilité pour deux jours et on leur a donné des cours qui
ont été extrêmement utiles dans le
processus normal de l'application. Le député de
Beauharnois a véritablement posé ici un geste que je tiens
à souligner parce que c'est probant, le bien qu'on a pu accomplir,
contrairement à ce qui se fait maintenant.
M. Harvey (Jonquière): On suit les recommandations.
Des Voix: Vote, vote!
Le Président: Que ceux qui sont en faveur de cette motion
veuillent bien lever la main, s'il vous plaît!
M. Burns: Je pense qu'on pourrait avoir un vote
enregistré.
Le Président: Y a-t-il cinq députés qui
demandent le vote?
M. Léger: Non, cela ne prend pas cinq
députés.
M. Burns: D'habitude, il y a un vote automatique, M. le
Président.
M. Léger: C'est un vote automatique.
M. Burns: Le vote est automatique, le mercredi, le
deuxième mercredi.
Le Président: Non, la mise aux voix, mais le vote
enregistré n'est pas automatique.
M. Burns: M. le Président...
Le Président: Que ceux qui sont en faveur de cette motion
veuillent bien lever la main, s'il vous plaît.
Que ceux qui sont contre cette motion veuillent bien lever la main, s'il
vous plaît.
Cette motion est rejetée.
Est-ce qu'on peut considérer qu'il est dix-huit heures? Le leader
du...
M. Hardy: M. le Président, je propose l'ajournement de la
Chambre à demain quinze heures.
Le Président: Cette motion est-elle adoptée? M.
Burns: Adopté.
Le Président: L'Assemblée ajourne ses travaux
à demain quinze heures.
(Fin de la séance à 17 h 56)
ANNEXE
Question de M. Bellemare (Johnson) 1. Conformément
à un communiqué déjà émis par le
ministère de l'Agriculture, une vente de poulets a-t-elle
été faite à Cuba? 2. Dans l'affirmative: a)quel
était le volume prévu; b)quelle a été la
quantité livrée et à quelle date; c)quel a
été le prix payé? 3. Quels étaient les
intermédiaires cubains, canadiens ou québécois? 4. Le
gouvernement du Québec a-t-il contribué financièrement
à cette transaction? 5. Dans l'affirmative, de quelle façon et
pour quel montant?
Réponse de M. Drummond
1.
Oui
2. a) 16,000,000 livres b) 16,000,000 livres sur une
période de huit mois c)Catégorie
"A"....................................................................$0.53/
Ib
Catégorie Utilité
.................................................................$0.49/ Ib 3.
Cubains: Alimport (Société d'Etat) Québécois:
Association des Abattoirs de volailles 4. Oui. Pour aider la promotion de la
vente des produits du poulet. 5. Budget 1974: $20,000. Budget 1975-76:
$155,000.
Question de M. Lessard 1. Quel est le montant de la perte totale
encourue à l'occasion de la vente de poulet québécois
à Cuba et par qui cette perte sera-t-elle supportée? 2. Quel
rôle a joué dans cette vente la compagnie Longueuil Meat Exporting
Compagny Limited? 3. Combien la compagnie Longueuil Meat Exporting Company
Limited a-t-elle reçu à l'occasion de cette vente?
Réponse de M. Drummond 1. Perte encourue: $800,000
Part des producteurs
.............................................................$175,000
M.A.Q.$20,000 (1974) $155,000. (1975-76)
Différence balance Association des Abattoirs de volailles.
2. Contrat entre Alimport (Société d'Etat) et Association des
abattoirs de volailles. Sans intermédiare québécois. 3. La
compagnie Longueuil Meat Exporting Co. Ltd. n'a rien reçu.
Question de M. Bellemare (Johnson) 1. Le ministre de
l'Agriculture a-t-il fait des voyages en compagnie d'un ou de plusieurs
fonctionnaires de son ministère, à l'intérieur de la
province, au cours des années 1973/1974 et 1974/1975? 2. Dans
l'affirmative, à quel endroit et à quelle occasion ces voyages
ont-ils été faits? 3. Quels sont, pour chacun des voyages, les
noms des fonctionnaires qui y ont pris part? 4. Quel a été le
montant des dépenses de voyages du ministre et de chacun des
fonctionnaires qui l'ont accompagné?
Réponse de M. Drummond 1. Oui. 2.3.4. Les fonctionnaires
qui voyagent en compagnie du Ministre soumettent individuellement leur compte
pour frais de subsistance et de logement. Il est, en conséquence,
impossible de répondre à la question, telle qu'elle a
été formulée.
Question de M. Morin
Quelles sont les municipalités qui, à la connaissance du
ministère des Affaires municipales, ont conclu avec le gouvernement
fédéral des ententes exclues de l'application de la Loi du
ministère des Affaires intergouvernementales par l'arrêté
en conseil 4598-75, du 15 octobre 1975?
Réponse de M. Goldbloom
La cité de Lachine, pour un échange de terrains avec la
société ferroviaire Canadien National et la ville de Sainte-Foy,
pour une vente de terrains au ministère fédéral des
Transports.
Dans ces deux cas, les négociations avaient été
complétées et il ne manquait que l'approbation de la Commission
municipale du Québec au moment de l'entrée en vigueur de la loi
du ministère des Affaires intergouvernementales le 24 décembre
1974.
Question de M. Bellemare (Johnson) 1. Relativement à
l'étude agro-alimentaire complétée par la
Société d'Ingénierie Cartier Ltée sur le
marché des produits congelés au Québec: a) à quelle
date le contrat a-t-il été accordé et par qui; b) à
quelle date a-t-il été complété; c) quel devait
être le coût initial de cette étude et combien a
été payé à cette société; d) à
quelle utilisation ont servi ou serviront les données fournies par cette
étude;
Réponse de M. Drummond 1. a) Ce contrat a
été accordé par le ministère de l'Agriculture le 12
octobre 1972; b) La phase I a été complétée
à l'été 1973
La phase II a été complétée au printemps
1975. c) Phase I: le coût prévu était de $52,000 et ce
montant a été payé à la firme
Phase II: le coût prévu au début du projet
était de $165,000 suite à une modification de l'étude, le
coût a été fixé à $105,400 et ce montant a
été payé. d) Cette étude a déjà servi
et continuera à servir comme information de base servant à
évaluer différents projets d'implantation industrielle soumis au
Service de l'Aide technique à l'Industrie alimentaire du
ministère de l'Agriculture.
Question de M. Bellemare (Johnson) 1. Combien a
coûté la campagne "Hébergement à la ferme" sous
forme de réclames publicitaires à la radio, à la
télévision et dans les périodiques, journaux et revues
tant au Canada qu'à l'étranger? 2. Quelles sont les agences
impliquées et combien a été payé à chacune?
3. En ce qui concerne la revue "Nous", vol. 3, no 1, quelles étaient les
agences et sommes impliquées?
Réponse de M. Drummond 1. Cette campagne a
coûté $5,360.00 2. Aucune agence n'a été
utilisée. 3. Aucune agence et le coût se chiffre à
$1,110.
Question de M. Bellemare (Johnson) 1. L'automobiliste responsable
de l'accident survenu à mademoiselle Françoise Poisson, de
France, détient-il toujours son permis de conducteur ou de chauffeur? 2.
Le gouvernement a-t-il pris des mesures pour récupérer en tout ou
en partie la somme de $32,700 qu'il a payée pour cet automobiliste? 3.
Le gouvernement a-t-il déjà payé des compensations
identiques à des citoyens étrangers?
Réponse de M. Mailloux 1. Non car ce permis est suspendu
par le Bureau des Véhicules Automobiles depuis le 31 octobre 1969. 2.
Aucune somme n'a été payée à mademoiselle Poisson
étant donné qu'il n'y a pas d'entente de
réciprocité entre les Fonds d'indemnisation de France et du
Québec. 3. Ne s'applique pas.