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(Dix heures sept minutes)
LE PRESIDENT (M. Lavoie): A l'ordre, messieurs.
Affaires courantes.
Dépôt de rapports de commissions élues.
Dépôt de rapports du greffier en loi sur les projets de loi
privés.
Présentation de motions non annoncées.
Présentation de projets de loi au nom du gouvernement.
Présentation de projets de loi au nom des
députés.
Déclarations ministérielles.
Dépôt de documents.
Questions orales des députés.
QUESTIONS DES DÉPUTÉS Attentat contre le
journaliste Nosewothy
M. BURNS: M. le Président, ma question s'adresse au ministre de
la Justice. Etant donné le caractère public qu'a pris l'attentat
contre le journaliste Ralph Noseworthy, étant donné le fait que
le ministre de la Justice avait annoncé une enquête dans ce cas,
le ministre est-il en mesure de nous dire si cette enquête est
terminée? Quelles en sont les conclusions? Quelle marche le ministre
entend-il suivre si ce n'est pas terminé?
M. CHOQUETTE: J'ai eu un entretien hier avec le caporal Fauchon de la
Sûreté du Québec, qui a la responsabilité de cette
enquête, et cette dernière n'est pas encore terminée. Je ne
voudrais faire aucune déclaration aujourd'hui étant donné
qu'énoncer certains faits relatifs au résultat de cette
enquête serait, possiblement, de nature à nuire au résultat
définitif de l'enquête.
Cependant, on peut être assuré que la Sûreté
du Québec déploie toutes les énergies voulues pour
élucider les circonstances dans lesquelles l'attentat s'est produit sur
la route 20 alors que M. Noseworthy était au volant de sa voiture. Pour
le moment, cependant, je tiens à garder le silence tant et aussi
longtemps que je n'aurai pas en main le résultat de l'enquête du
caporal Fauchon.
M. BURNS: Question additionnelle, M. le Président.
Est-ce que le premier ministre je suis porté à vous
appeler premier ministre, je ne sais pas pourquoi est-ce que le ministre
de la Justice est d'accord pour rendre publiques les conclusions de
l'enquête lorsqu'elle sera terminée? Deuxièmement, à
quel moment le ministre estime-t-il que cette enquête sera
terminée?
M. CHOQUETTE: Suivant les résultats de l'enquête, je
jugerai s'il y a lieu de rendre ses résultats publics. Je pense bien que
j'aurai au moins un résultat provisoire la semaine prochaine, si nous
devons siéger. Pour le moment, il m'est assez difficile de me prononcer,
à savoir s'il y aura lieu de faire une déclaration publique. On
comprendra que s'il nous est possible de déterminer l'identité
des agresseurs de M. Noseworthy, ou de l'agresseur, des mesures criminelles
vont être instituées dans les plus brefs délais.
D'autre part, si nous nous trouvons devant une situation où il
nous est impossible de déterminer l'identité des agresseurs de M.
Noseworthy, je n'aurai sûrement pas d'objection à en faire
état à la Chambre et possiblement relater les circonstances dans
lesquelles cette agression s'est produite. Pour le moment, cependant, je
pourrais dire qu'il semble que deux ou trois balles de carabine ou de revolver,
je ne sais pas exactement, ont été tirées sur la voiture
de M. Noseworthy. Mais tout dépend du résultat, qui me donnera ou
ne me donnera pas la latitude de donner des détails à la Chambre
ou enfin d'en faire état publiquement.
LE PRESIDENT: Le député de Saguenay.
Régie des grains de provende
M. LESSARD: M. le Président, ma question s'adresse au ministre de
l'Agriculture, qui déclarait dans la Gazette que le Québec
était en voie de négocier avec Ottawa l'organisation d'une
régie provinciale qui achèterait et distribuerait des grains de
provende au Québec. Une telle agence, d'après le ministre,
remplacerait en partie les courtiers indépendants. Est-ce que le
ministre pourrait nous faire part de ces négociations et est-ce qu'il
pourrait nous dire s'il a l'intention d'éliminer complètement les
indépendants au profit peut-être, en créant cette agence de
grains de provende, de la Coopérative fédérée?
M. TOUPIN: M. le Président, nous ne sommes pas en
négociation présentement avec ou le gouvernement
fédéral ou l'Office canadien des provendes ou la Commission
canadienne du blé. Ce que rapporte ce journal, ce sont des discussions
que nous avons eues lors de la grève des inspecteurs de
céréales des provinces de l'Ouest.
J'avais déclaré ici même qu'un des objectifs du
ministère était de regarder la possibilité de
créer, avec des partenaires possibles au Québec, notamment des
agriculteurs ou autres groupes d'individus, mais plus particulièrement
des agriculteurs, de créer, dis-je, une société ou un
organisme qui permettrait de faire ces négociations avec ou le
gouvernement fédéral ou d'autres provinces produisant de telles
céréales ou l'Office canadien des provendes ainsi que la
Commission canadienne du blé. Mais cela s'est limité là
parce que l'organisme en question n'existe pas encore et que, par
conséquent, il ne peut y avoir de négociation.
Néanmoins, bien sûr, il y a toujours des
contacts, comme je l'ai déclaré, avec la Commission
canadienne du blé et également avec le gouvernement
fédéral sur cette question. Les derniers contacts que nous avons
pris, je ne dirais pas qu'ils ont donné les résultats totalement
escomptés mais ont, je crois, créé un minimum de pression
pour que les grains dans l'Est, soient en quantité suffisante. C'est ce
qui est en train de se produire présentement. Mais ce n'est que
ça, la situation.
M. LESSARD: Question additionnelle, M. le Président. Le ministre
fait plusieurs déclarations à l'extérieur de la Chambre et
on voudrait qu'il les explicite ici, à l'intérieur de la Chambre.
Est-ce que le ministre a l'intention, oui ou non, de créer un office de
grains de provende du Québec ou une régie provinciale des grains
de provende du Québec? Appelez cela comme vous le voulez. Mais est-ce
que c'est encore votre intention d'en créer une? Parce que
c'était votre intention depuis 1971. Est-ce que c'est encore le cas?
Quand avez-vous l'intention de concrétiser vos voeux pieux que vous
émettez depuis 1971?
M. TOUPIN: M. le Président, il ne s'agit pas de voeux pieux. Il
ne s'agit pas pour moi de déclarer à l'extérieur de la
Chambre ce que je déclare à l'intérieur. Je l'ai dit
tantôt. Ce qui fut rapporté dans le journal en question, c'est ce
que j'ai déclaré effectivement ici à la Chambre, que nous
songions à mettre en place cet organisme. Je ne l'ai pas
déclaré par ailleurs et c'est encore l'intention du gouvernement,
c'est encore l'intention du ministère de l'Agriculture que de doter ce
dernier d'un mécanisme similaire à celui dont on parle, qu'on
pourra appeler un office ou qu'on pourra appeler une société
d'initiatives agricoles dont une des tâches serait de commercialiser un
produit. Cela s'est limité là, les déclarations que j'ai
faites, et c'est encore les positions gouvernementales.
M. LESSARD: Dernière question additionnelle, M. le
Président.
LE PRESIDENT: Dernière.
M. LESSARD: Est-ce que le ministre a pris connaissance dans le journal
Le Meunier québécois, de décembre 1974, d'un article d'un
de ses anciens sous-ministres, M. Roméo Lalande, qui décrit les
contradictions du ministre de l'Agriculture dans ce secteur?
M. TOUPIN: Oui, M. le Président. J'ai pris connaissance de cet
article, d'autant plus que ce n'est pas le seul que ce journal rapporte. C'est,
depuis déjà quelque temps, le journal qui se prend un peu pour le
sauveur de l'agriculture québécoise. C'est un journal qui
représente les intérêts, d'abord, des meuniers du
Québec, qui ne sont pas des agriculteurs, qui sont des
commerçants, des transformateurs. Ces der- niers, depuis un certain
temps, donnent l'impression qu'ils veulent défendre tout ce qui concerne
les intérêts des agriculteurs pris individuellement au
Québec.
Je n'ai pas d'objection à ce que celui qui écrit dans le
journal écrive de la façon dont il veut bien écrire. Ce
n'est pas à moi de porter la responsabilité de ses textes. S'il y
a vérité dans ce qu'il dit, il s'agira pour moi de la prendre et,
s'il n'y a pas vérité, il s'agira pour moi de ne pas en parler du
tout. C'est ce que je fais.
LE PRESIDENT: Une question additionnelle, l'honorable
député de Beauce-Sud.
M. ROY: Une question additionnelle, justement, puisqu'on parle des
grains de provende. Le ministre nous avait déclaré que plusieurs
navires étaient en route vers Québec, qui avaient emprunté
la voie maritime du Saint-Laurent, mais qu'il ne savait pas si ces navires
arrêteraient aux élévateurs à grain de l'Est. Le
ministre pourrait-il faire rapport à la Chambre et nous dire quelles
sont les réserves actuellement qui sont dans les
élévateurs à grain? En effet, le ministre avait pris avis
de la question et il avait dit qu'il en informerait la Chambre à
l'occasion.
M. TOUPIN: M. le Président, je n'ai pas le chiffre total, parce
que tous les déchargements ne sont pas encore terminés, mais les
informations que j'ai, à ce jour, dénotent qu'il y a, grosso
modo, une quinzaine de millions de boisseaux de disponibles par rapport
peut-être à quelques millions de plus, l'an dernier. Si, comme
nous l'ont affirmé la Commission canadienne du blé et l'Office
canadien des provendes, à savoir qu'ils achemineraient dans le plus bref
délai, par voie ferrée, les quelques millions de boisseaux qui
manquent pour assurer la sécurité, nous aurons atteint, dans les
délais prévus, le minimum de sécurité
recherché.
Donc, je pense que, depuis cinq ou six semaines, à ce chapitre,
nous avons fait d'énormes progrès et des quantités
maintenant suffisantes sont disponibles pour tous les agriculteurs
québécois. Néanmoins, si ces autres quantités ne
viennent pas tel que prévu, il n'y a probablement plus danger de
pénurie, mais il peut y avoir danger de spéculation.
M. ROY: M. le Président, j'aurais une dernière question
additionnelle.
LE PRESIDENT: Dernière question additionnelle.
M. ROY: Puisque ces 15 millions de boisseaux semblent à peu
près la réserve normale qu'il y a dans les silos à grain,
est-ce que le ministre a pris des informations à savoir si les prix des
grains de provende seraient maintenus, parce qu'il avait été
fortement question d'une hausse, il n'y a pas tellement longtemps?
J'aimerais que le ministre nous dise si du fait que les
approvisionnements sont revenus à la normale, les prix peuvent
être maintenus ou s'il y a possibilité qu'une baisse soit
annoncée? Parce que lorsque les silos à grain ont connu un
approvisionnement normal, on sait que cela a joué favorablement dans
l'intérêt des producteurs en ce qui a trait au prix
payé.
M. TOUPIN: M. le Président, il est très difficile de
prédire s'il y aura augmentation ou diminution des prix. Ce que je puis
affirmer, c'est que quand les stocks de grain se maintiennent à des
niveaux normaux, nous assistons et l'histoire le démontre
à des prix qui demeurent stables. Lorsque les prix augmentent, c'est
quand on diminue les réserves soit pour fins d'exportation, soit parce
que les réserves requises n'ont pas répondu aux exigences du
marché domestique.
Mais la situation actuelle tend à démontrer clairement
qu'il ne peut pas y avoir, au cours des prochaines semaines ou au cours des
prochains mois, de pression suffisante pour faire augmenter les prix. C'est ce
que nous indique le marché actuel.
LE PRESIDENT: Question principale, l'honorable député de
Rouyn-Noranda.
Travaux à l'édifice B
M. SAMSON: M. le Président, c'est aujourd'hui la veille de
Noël et comme le temps s'y prête généralement par la
gaieté qui doit marquer ce temps, je vous avoue que je résiste
difficilement à la tentation de taquiner un peu le premier ministre ce
matin.
Nous sommes tous au courant du fait qu'il y a présentement des
travaux en cours à l'édifice B du parlement. Le premier ministre
a probablement eu l'occasion de voir qu'on est en train d'envelopper
l'édifice dans du papier cellophane. Est-ce que ce ne serait pas pour
envoyer l'édifice B à Ottawa comme cadeau de Noël au
Parlement fédéral, en guise de préparation pour la
prochaine conférence fédérale-provinciale?
M. BOURASSA: Pourquoi envoyer un édifice comme celui-là?
Pourquoi ce cadeau-là plutôt qu'un autre?
M. MORIN: Pourquoi ne pas envoyer le parlement pendant que vous y
êtes?
M. SAMSON: M. le Président, je demande au premier ministre s'il
ne voudrait pas l'envoyer en cadeau à Ottawa parce que ce ne serait pas
le premier cadeau qu'il ferait.
LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs! A l'ordre!
M. BOURASSA: Normalement, M. le Prési- dent, quand on fait un
cadeau on envoie un chèque.
M. MORIN: C'est un cadeau empoisonné.
M. LESSARD: Je voudrais vous demander si c'est une question urgente et
d'intérêt public.
LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs, A l'ordre!
M. LESSARD: Je voulais vous demander une directive, à savoir s'il
s'agissait d'une question urgente et d'intérêt public.
LE PRESIDENT: Mais le cadeau du député de Rouyn-Noranda,
nous sommes à la veille de Noël, c'est tout à fait urgent,
pour la bâtisse, je veux dire.
L'honorable député de Johnson.
M. BELLEMARE (Johnson): Ma question s'adresse à l'honorable
ministre du Tourisme, de la Chasse et de la Pêche.
M. SAMSON: Ce n'est pas urgent de l'envoyer à Ottawa, mais ils
veulent l'envoyer pareil.
LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs!
Cours de recyclage aux agents de conservation
M. BELLEMARE (Johnson): M. le Président, M. André Magny,
le directeur de l'Institut de police de Nicolet, a été
obligé de renvoyer, avant la collation des diplômes cette semaine,
25 agents de conservation qui étaient à suivre un cours de
recyclage de huit semaines. A cause du dégât qu'ils ont fait
déchirer les matelas, défoncer les portes et faire du
dégât aux locaux le directeur a été
obligé de prendre des mesures très sévères contre
ces gens qui étaient des trouble-fête. Est-ce l'intention du
ministre de faire faire une enquête pour ne pas dévaluer la
réputation des autres agents de conservation? Cela jette, sur l'Institut
de police, un préjudice au sujet de sa réputation mais aussi sur
le ministère qu'il représente.
M. SIMARD: M. le Président, un rapport doit être
déposé à mon cabinet incessamment. Maintenant, je dois
dire au député de Johnson que tous les gens impliqués,
c'est-à-dire 22 agents de conservation, ont signé un genre de
pétition dans le sens qu'ils se rendent responsables tous ensemble. Je
sais aussi qu'il y a trois têtes chaudes à l'intérieur de
ces 22 ou 23 agents de conservation qui ont suivi les cours. J'attends le
rapport de cette enquête avant de sévir.
Mais je dois vous dire, M. le Président, en cette Chambre ce
matin, que j'ai l'intention
d'être extrêmement sévère parce que ce sont
des gens qui sont censés représenter l'autorité; ce sont
des gens que j'ai envoyés là-bas, payés avec leur plein
salaire, pour prendre des cours de recyclage afin d'assainir, si vous voulez,
nos agents de conservation. Et quand je vois une cochonnerie semblable qui se
fait, je crois que c'est le rôle du ministre de sévir et
très sérieusement.
M. BELLEMARE (Johnson): Question supplémentaire, M. le
Président. Quand le ministre pense-t-il pouvoir déposer ce
rapport de l'enquête qu'il fait faire présentement? Elle sera
publique d'ailleurs. Le rapport sera-t-il public?
M. SIMARD: Bien, M. le Président, je verrai peut-être
après rencontre avec mon collègue, le ministre de la Justice, si
ce rapport doit être déposé à l'Assemblée
nationale ou si je dois le rendre public. De toute façon, j'ai
l'intention de sévir, j'ai l'intention d'aller de l'avant; alors je
verrai ce qu'il y aura à l'intérieur du rapport, à savoir
si c'est pour le bien public de le connaître.
M. BELLEMARE (Johnson): Dernière question, M. le
Président.
LE PRESIDENT: Dernière.
M. BELLEMARE (Johnson): Je pense que les intentions du ministre sont
excellentes mais, pour que le public en général connaisse ses
décisions, il serait bien que les noms et les sanctions qu'il se doit
d'appliquer soient connus.
LE PRESIDENT: Question additionnelle, l'honorable député
de Saguenay.
M. LESSARD: Selon certains journaux, le ministre devait, à cette
occasion, faire des déclarations fracassantes, du moins très
intéressantes, sur les nouvelles politiques à l'intérieur
de son ministère. Le ministre pourrait-il nous faire ces
déclarations ou nous dire ces nouvelles politiques pour l'année
1975 puisque les journaux faisaient mention...
LE PRESIDENT: A l'ordre! Je m'excuse, mais je crois qu'il ne s'agit pas
d'une question additionnelle sur le même sujet.
M. LESSARD: C'est exactement à cette occasion, M. le
Président, au moment des événements...
LE PRESIDENT: Question principale. L'honorable chef de l'Opposition
officielle.
Port de Gros-Cacouna
M. MORIN: M. le Président, le 27 novembre, j'avais l'occasion de
poser une question au ministre de l'Industrie et du Commerce concernant le port
de transbordement de Gros-Cacouna. Au moment où nous avons
débattu dans cette Chambre le projet de loi concernant la
Société Inter-Port, le ministre a laissé entendre qu'il
allait faire une déclaration sur ce port pour tenter de rassurer les
gens du Bas-du-fleuve à l'endroit de la Société
Inter-Port. Puis-je demander au ministre, aujourd'hui, où nous en sommes
au sujet du port de transbordement dans le Bas-du-fleuve, tant en ce qui
concerne l'infrastructure portuaire elle-même qu'en ce qui concerne le
projet d'une aciérie, projet qui le ministre le sait est
piloté à la fois par le ministère fédéral de
l'Expansion économique régionale et la Société
Stelco?
M. BOURASSA: M. le Président, j'ai répondu au
député de Rivière-du-Loup il y a quelques jours. Je ne
sais pas si le chef de l'Opposition s'en souvient, je comprends que dans les
derniers jours il a pu être préoccupé par d'autres choses,
mais j'ai répondu au député de
Rivière-du-Loup...
M. MORIN: Non, vous n'avez pas répondu.
M. BOURASSA: Bien, j'ai dit qu'au début de janvier je ferais une
déclaration sur la politique et la position du gouvernement sur ces
questions.
M. MORIN: Nous y sommes presque maintenant.
M. BOURASSA: C'est cela.
M. MORIN: Question supplémentaire. Avez-vous terminé?
M. BOURASSA: Oui.
M. MORIN: Question supplémentaire. Je voudrais demander au
ministre, plutôt qu'au premier ministre, s'il est conscient que ce projet
d'aciérie, piloté par Stelco, constitue le principal, sinon le
seul projet de développement industriel d'envergure dans ce coin du
Québec. Par voie de conséquence, le développement
économique de cette région est lié à la fois au
port de transbordement et à l'investissement que représenterait
une aciérie, quelle que soit, d'ailleurs, la société qui
se décide à la construire.
En considération de tout cela, le ministre a-t-il l'intention de
"mettre le paquet" pour aider ce projet, de le faire autant que le premier
ministre de Nouvelle-Ecosse est en train de le faire pout attirer le projet
d'aciérie en Nouvelle-Ecosse?
M. SAINT-PIERRE: M. le Président, nous avons déjà
commencé à le faire; il y a environ une semaine, j'ai
envoyé une lettre de plusieurs
pages à M. Jamieson. Il me fera plaisir de la déposer
à la prochaine séance de l'Assemblée. Déjà,
nous avons entrepris des démarches également auprès de
ceux qui sont responsables du projet d'aciérie pour mettre toutes les
chances de notre côté et faire valoir les points positifs qui
ressortaient dans le rapport du groupe Stelco au sujet d'une aciérie
possible dans l'Est du Québec.
M. MORIN: Question supplémentaire, M. le Président.
Puisque le ministre s'est occupé de cette question cette semaine, il
pourrait peut-être nous donner quelques détails. Etant
donné l'envergure du projet, le ministre a-t-il songé à la
possibilité d'y associer soit SOQUEM, soit SIDBEC, de façon que
la société Stelco ne soit pas la seule à bâtir ce
projet? A-t-il songé à cette possibilité que le secteur
public s'intéresse au développement d'une aciérie du
côté de Gros Cacouna?
M. SAINT-PIERRE: II ne fut jamais question que le groupe Stelco
était pour bâtir cette aciérie. Le chef de l'Opposition est
mal informé, puisque le groupe Stelco fut retenu par le ministère
de l'Expansion économique régionale simplement à titre de
consultant, de conseiller privé. Jamais, il ne fut question qu'en
Nouvelle-Ecosse ce soit lui qui assume la responsabilité de bâtir
cette aciérie.
Au sujet de sa question, à savoir l'intérêt qu'il
pourrait y avoir de la part des groupes privés, déjà il y
a eu des rencontres exploratoires, avec des groupes comme SIDBEC, SOQUEM et
d'autres groupes intéressés par le projet, pour amorcer la
deuxième phase de nos démarches, qui donnera suite à la
lettre qui déjà indique clairement la position non
équivoque du gouvernement du Québec en ce qui touche le
développement de cette région.
M. MORIN: Pourrons-nous avoir le dépôt de cette lettre
dès la prochaine séance?
M. SAINT-PIERRE: Je l'ai déjà dit dans ma dernière
réponse.
LE PRESIDENT: Le député de Saguenay.
Droits de pêche à l'île
d'Antiscosti
M. LESSARD: Ma question s'adresse au ministre du Tourisme, de la Chasse
et de la Pêche, puisque nous l'avons ce matin pour la période des
questions. Il y a quelques jours, je soulevais une question concernant des
droits de pêche qui auraient été accordés à
la Consolidated Bathurst et le ministre des Transports m'a répondu
qu'à sa connaissance ce n'était pas le cas. Le ministre du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche pourrait-il nous dire si des droits
de pêche auraient été accordés à l'ancien
propriétaire de l'île d'Anticosti et, si oui, quels sont ces
droits?
M. SIMARD: M. le Président, il n'y a absolument rien de
finalisé au moment où je réponds à la question du
député de Saguenay. Bien sûr, il y a certains droits
acquis, il y a certaines réservations qui avaient été
prises par la Consolidated Bathurst bien avant que le ministère du
Tourisme, de la Chasse et de la Pêche exproprie l'île. Alors, nous
sommes en discussion et nous allons voir jusqu'à quel point nous
pourrons respecter certains engagements pris par la compagnie.
M. LESSARD: S'agit-il strictement d'engagements vis-à-vis des
pêcheurs de la compagnie ou le ministre aurait-il l'intention de
concéder une partie, par exemple, de la rivière Jupiter, pour
quelques années, à la compagnie? Le ministre pourrait-il aller
jusque-là?
M. SIMARD: La formule qui est en discussion, c'est un certain nombre de
perches pour une certaine période de temps par année, pendant
quatre ou cinq ans.
LE PRESIDENT: Le député de Beauce-Sud.
Produits de l'érable
M. ROY: M. le Président, j'avais une question à poser au
ministre de l'Agriculture. Je me demande s'il est allé vérifier
dans les élévateurs à grain... Comme il n'y est pas, je
pourrai revenir une autre fois.
LE PRESIDENT: Le député de Lafontaine.
M. ROY: M. le Président, il est là, le ministre.
M. le Président, le 27 novembre dernier, je posais une question
au ministre concernant le cas des producteurs de sucre et de sirop
d'érable. Il y a encore 2.5 millions à 3 millions de livres de
sirop non vendues. Le ministre nous avait dit qu'il était en discussion,
qu'il était en train de négocier avec le gouvernement
fédéral, en train de rencontrer les organismes producteurs et
qu'incessamment il serait en mesure d'annoncer une nouvelle. J'aimerais savoir,
ce matin, comme nous sommes à la veille de Noël, si le ministre de
l'Agriculture aurait enfin une bonne nouvelle à annoncer à ces
nombreux producteurs.
M. TOUPIN: M. le Président, ce n'est pas un cadeau de Noël,
bien non. J'avais dit à ce moment que nous étions en discussion
avec le ministère de l'Agriculture fédéral pour que ce
dernier applique sa loi de soutien des prix via l'aide à des
coopératives sous forme de prêt. Je pense que cela est maintenant
disponible aux producteurs. Ces derniers peuvent financer leur entreposage
d'ici à ce que le marché soit meilleur. Evidemment, il y a un
produit qui est de plus grande qualité, qui est plus facile à
vendre présentement et un produit de qualité
inférieure, attribuable notamment au temps qu'il a fait et qui,
lui, trouve difficilement preneur. Des prix de $0.15 ou de $0.18 la livre ont
été offerts aux producteurs. C'est nettement insuffisant et les
producteurs ne veulent pas vendre. Je suis d'accord avec eux que c'est un prix
qui n'est pas acceptable. Nous avons examiné une première
alternative, quant à nous du Québec, pour régler le
problème. Pour libérer les entrepôts, nous avons entrepris
des contacts avec la raffinerie de sucre de Saint-Hilaire, mais cela n'a pas
fonctionné. Il n'est pas possible pour elle non plus de payer un prix
trop élevé, transformer ce sirop en sucre et le mettre en
marché. Nous avons d'autres contacts avec d'autres entreprises
québécoises qui se servent de sucre pour fabriquer un certain
nombre de produits. Encore là, les prix offerts par ces entreprises sont
nettement trop bas. Le ministère de l'Agriculture est disposé
actuellement à mettre une subvention à la disposition des
producteurs pour atténuer l'écart entre le prix que peut offrir
le marché et le prix que le producteur devrait normalement toucher.
Maintenant que nous sommes assurés que les entreposages sont
financés à long terme par le ministère de l'Agriculture
fédéral, cela nous permet, à nous au ministère et
aux producteurs, d'attendre que les marchés soient meilleurs. Il est
possible qu'en février ou fin janvier, ou même début mars,
les marchés soient meilleurs qu'ils ne le sont présentement et
que les producteurs obtiennent de meilleurs prix. Ainsi, le ministère ne
serait pas appelé, ou très peu, à verser une subvention en
vue de les aider.
Cela est la politique que nous avons établie au ministère
à venir jusqu'à maintenant. Je puis assurer le
député de Beauce-Sud ainsi que les producteurs qu'avant la
prochaine récolte le problème sera certainement
réglé. Ce que nous faisons présentement, c'est attendre
des marchés meilleurs.
M. ROY: Maintenant, en ce qui a trait à la politique de
subvention que le ministre vient de nous annoncer et que j'apprends ce matin,
est-ce que le ministre a l'intention de rendre publiques les modalités
et la nature de cette subvention, de façon que les producteurs puissent
être bien informés le plus rapidement possible, parce qu'il faut
absolument que cette question se règle avant la nouvelle récolte,
un très grand pourcentage de producteurs ayant déjà
manifesté leur intention de ne pas entailler leurs
érablières? Devant les prix effarants du sucre, devant les
conséquences assez pénibles pour les consommateurs, je pense
qu'il est urgent que le ministère de l'Agriculture, de ce
côté, prenne toutes les dispositions de façon à
protéger les producteurs québécois.
M. TOUPIN: M. le Président, j'hésite à
répondre à cette question en termes de chiffres parce que nous
attendons qu'un marché se refasse ou se raffermisse. Si le gouvernement
en même temps annonce une subvention, c'est en soi contradictoire. Alors,
les marchés se rétablissent par eux-mêmes et c'est
seulement une fois que les marchés se sont rétablis, ou pas
rétablis, après une période de temps donné,
notamment avant la récolte de 1975, que nous pouvons annoncer une telle
subvention en termes de chiffres.
Tout ce que je puis dire pour le moment, c'est ce que j'ai dit
tantôt. C'est qu'avant la prochaine récolte, si les marchés
se sont raffermis quelque peu et si les prix du marché ne correspondent
pas au coût minimum d'entreposage et au coût pour l'agriculteur, le
ministère est intéressé, non seulement est
intéressé mais le ministère interviendra à ce
moment-là avec une subvention X, qui sera annoncée au moment
opportun.
LE PRESIDENT: Je suis prêt à accorder une dernière
question, soit le député de Lafontaine ou le chef de
l'Opposition; un ou l'autre, à votre choix.
L'honorable député de Lafontaine, une dernière
question.
Circonscriptions électorales
M. LEGER: M. le Président, ma question s'adresse au ministre des
Transports. Est-ce que le ministre, à la suite de plusieurs questions
que je lui ai posées concernant les affiches indiquant les nouvelles
limites des circonscriptions électorales provinciales, peut me dire si
le processus est déjà engagé? Où en est-il rendu
à travers tout le Québec?
M. MAILLOUX: M. le Président, en fait j'ai demandé
à mes officiers de faire le nécessaire pour qu'avant la
période du début d'été les affiches
délimitant les comtés électoraux, en dehors du
Montréal métropolitain, soient posées, si possible, avant
le mois de juin. A présent, je voudrais bien que l'on comprenne que, si
les officiers avaient mis en doute le fait de changer les affiches pour les
nouvelles circonscriptions électorales, c'est que, normalement, le
courrier se dirige non pas sur les comtés provinciaux ou
fédéraux mais sur les comtés municipaux, qui sont le
reflet des bureaux d'enregistrement.
Je voudrais peut-être apporter une observation
supplémentaire dans un autre ordre d'idées. Nous sommes à
quelques heures de la messe de minuit et du jour de Noël. Et après
une revue de l'endroit où demeure chacun des députés de
cette Chambre, qui ont été retenus par les travaux
parlementaires, il ressort qu'il est possible qu'un, peut-être deux
députés soient empêchés de rejoindre leur famille
pour le jour de Noël.
Si aucun des partis d'Opposition n'avait objection et si les conditions
atmosphériques le permettaient, je pourrais peut-être demander
que ces députés soient approchés de la
région où demeure leur famille. S'il y a une objection ce
n'est pas mon intention de créer un précédent et je ne
voudrais pas que pour des raisons semblables on invoque à tout moment
que des députés devraient réquisitionner des avions. Mais
j'ai déjà affirmé, il y a quelques jours, que cette
journée-là en particulier, il était normal qu'un
père rejoigne sa famille.
Alors, je le soumets. Je ne connais pas les conditions de vol. Mais,
à ce que je sache, il est possible que peut-être deux
députés soient pris dans de telles conditions et ne puissent
regagner leur famille avant demain soir, six heures. Ce serait le seul moment
où ils pourraient avoir un billet sur un avion.
Je laisse ce soin à la Chambre. J'ai déjà dû
demander le remboursement à certains députés parce que
cela enfreignait la réglementation et je ne voudrais pas que l'on prenne
ce précédent pour que des demandes semblables nous viennent
à l'avenir.
M. BURNS: M. le Président, considérant que le ministre
nous dit qu'il ne s'agit pas d'un précédent et que les directives
qu'il a données et qu'il a fait appliquer avec rigueur, dans le
passé, vont continuer à s'appliquer, considérant
également qu'il s'agit de circonstances assez spéciales, en ce
qui nous concerne nous n'aurions aucune objection à dire que nous sommes
d'accord avec le ministre.
M. BELLEMARE (Johnson): M. le Président, connaissant la distance
énorme qui sépare le Parlement de certaines régions, et
particulièrement l'heure à laquelle nous allons ajourner les
travaux, je pense qu'il est bien raisonnable, en autant qu'on ne créera
pas un précédent et que le ministre va continuer à
appliquer les directives qu'il a données, je verrais cela d'un
très bon oeil et je n'aurais aucune objection.
M. SAMSON: M. le Président, je n'ai aucune objection non
plus.
DES VOIX: Ha! Ha!
M. SAMSON: Je n'ai pas d'objection non plus, M. le Président,
à ce qu'il soit dit publiquement que je suis l'un de ceux-là.
Cependant, M. le Président, je dois remercier le ministre de l'avoir
fait de la façon dont il l'a fait. Je n'aurais pas accepté
autrement l'utilisation de ces services. Mais dans les circonstances et avec le
consentement unanime de la Chambre, M. le Président, ce sont les membres
de ma famille qui disent merci à tous les députés de
l'Assemblée nationale.
LE PRESIDENT: Affaires du jour.
Travaux parlementaires
M. LEVESQUE: M. le Président, tout d'abord, nous allons avoir une
motion à faire pour qu'une commission siège immédiatement.
Pour donner une idée aux honorables députés et
également à la tribune de la presse, nous essayons de terminer
tous les travaux pour midi. Cela veut dire que la commission de
l'Assemblée nationale siégerait jusqu'à midi, la Chambre
s'ajournerait dès que nous aurons disposé des articles où
nous pourrons adopter, quant à ceux qui ne prennent pas tellement de
temps c'est l'idée des troisièmes lectures ou
passer de la prise en considération à la troisième
lecture, etc. Une fois que nous aurons fait avancer les étapes, nous
pourrons ajourner la Chambre, même avant midi. Il y aurait sanction de
projets de loi vers onze heures trente.
M. le Président, ceci étant dit, je propose que la
commission de l'Assemblée nationale se réunisse
immédiatement...
M. ROY: M. le Président, avant que le leader du gouvernement ne
termine sa motion, il a parlé d'ajourner la Chambre à midi mais
j'aimerais savoir à quand?
M. LEVESQUE: A jeudi, quinze heures. M. ROY: Vous n'êtes pas
gênés?
M. LEVESQUE: Je pensais que le comté de Beauce-Sud était
juste à la porte du Parlement!
M. ROY: ... le comté de Beauce-Sud et vous allez vous en rendre
compte qu'il n'est pas loin, à part de cela.
Motion pour faire siéger
la commission sur le projet
de loi no 87
M. LEVESQUE: M. le Président, je propose que la commission de
l'Assemblée nationale se réunisse immédiatement à
la salle 81-A pour étudier le projet de loi no 87 article par
article.
M. BURNS: M. le Président, est-ce que je peux demander au leader
que dans sa motion, ou sinon dans sa motion, du moins dans l'avis qu'il pourra
donner aux membres de l'Assemblée nationale, il tienne compte du fait
que dans les autres articles qui s'en viennent, j'ai l'intention de demander un
vote. Il pourrait retarder l'ouverture de cette commission jusqu'au vote pour
ne pas qu'on les envoie en commission et qu'on ramène les gens pour
voter ici.
M. LEVESQUE: Est-ce que la demande de vote est
précédée d'une intervention?
M. BURNS: J'ai simplement l'intention de dire pourquoi nous allons voter
contre le projet de loi.
M. LEVESQUE: D'accord. Je retiens ma
motion et je prierais le député de m'indiquer l'article en
question.
M. BURNS: C'est l'article au nom du ministre du Travail, article 7.
M. LEVESQUE: D'accord. Article 7, M. le Président.
Projet de loi no 201 Troisième lecture
LE PRESIDENT: L'honorable ministre du Travail propose la
troisième lecture du projet de loi no 201. L'honorable ministre du
Travail.
M. COURNOYER: M. le Président, en vertu de l'article 125, suite
aux amendements qui ont été convenus en commission hier, une
refrancisation du texte s'imposait et nous l'avons faite. Je l'ai confié
tantôt au leader parlementaire de l'Opposition. J'en ai parlé avec
le chef de l'Union Nationale, mais j'ai oublié d'en parler avec le chef
du Ralliement créditiste ou du Crédit social enregistré ou
pas. De toute façon, ce texte est entre leurs mains; je ne sais pas si
effectivement je peux le proposer ce matin.
LE PRESIDENT: Révocation de l'ordre de troisième lecture,
écritures de la commission plénière, rapport de la
commission plénière et nous revenons en troisième
lecture.
DES VOIX: Adopté.
LE PRESIDENT: Est-ce que le député de Maisonneuve aimerait
intervenir sur la troisième lecture?
M. Robert Burns
M. BURNS: Sur la troisième lecture, M. le Président,
ça va être très bref. Deux mots simplement pour dire, d'une
part, que, malgré le fait que le ministre du Travail se soit rendu, en
grande partie, à ma suggestion dans son amendement, bien qu'il y ait
ajouté des atté-nuements et bien que l'amendement en soi
constitue un atténuement à la loi, je me sens quand même
incapable de voter en faveur de ce projet de loi en troisième lecture
à cause de tous les principes que j'ai énoncés en
deuxième lecture qui, à mon avis, sont écorchés par
le projet de loi.
M. le Président, je ne sais pas s'il y a d'autres intervenants,
mais je demanderai un vote enregistré là-dessus.
LE PRESIDENT: L'honorable député de Beauce-Sud.
M. Fabien Roy
M. ROY: M. le Président, un mot seulement. Hier, j'ai
rencontré mes collègues et j'en ai discuté avec eux. Nous
sommes bien d'accord sur l'amendement qui a été proposé et
qui a été accepté lors de l'étude en commission
plénière. Il n'en demeure pas moins que le principe du bill en
fait une loi d'urgence, exceptionnelle et qui, pour les raisons que j'ai
mentionnées, est dictatoriale. Même si on consulte et si on permet
que les gens viennent devant la commission parlementaire, ce qui est une
excellente chose, une grande amélioration à la loi, il reste que,
pour les raisons énoncées, en deuxième lecture, je suis
dans l'obligation de voter contre le projet de loi.
LE PRESIDENT: L'honorable député de Johnson.
M. Maurice Bellemare
M. BELLEMARE (Johnson): M. le Président, je me réjouis
très sincèrement de l'amendement qui a été
apporté qui donne un cachet tout nouveau au projet de loi. Je comprends
que c'est une loi d'urgence et un peu dictatoriale, mais je crois qu'elle
s'impose dans le moment, à cause des implications d'intérêt
public qui sont en cause et particulièrement à cause des grands
projets qu'il faut réaliser.
Je pense que la seule chose que je peux reprocher au ministre, c'est de
ne pas avoir donné une durée à cette loi, mais il nous a
dit en commission parlementaire que, lors de la modification, de la
prolongation ou de l'abrogation du décret, quand ses opinions seront
connues si les parties ne peuvent pas s'entendre, la commission parlementaire
pourra siéger.
Je me satisfait de ce modus vivendi et à cause de
l'impératif que comprennent ceux qui connaissent particulièrement
les relations de travail, surtout ceux qui les ont vécu intimement et
qui les vivent aujourd'hui, je pense que ça s'impose pour le
gouvernement d'apporter un projet comme celui-là et je voterai pour.
DES VOIX: Vote.
LE PRESIDENT: Qu'on appelle les députés!
Vote de troisième lecture
LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs! Que ceux qui sont en faveur de la
motion de troisième lecture du projet de loi no 201, Loi modifiant la
loi sur les relations de travail dans l'industrie de la construction, veuillent
bien se lever, s'il vous plaît!
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Bouras-
sa, Levesque, Mailloux, Saint-Pierre, Choquette, Garneau, Lachapelle,
Berthiaume, Cournoyer, Goldbloom, Simard, Quenneville, Mlle Bacon, MM. Hardy,
Tetley, Drummond, Lacroix, Bienvenue, Toupin, Massé, L'Allier, Harvey
(Jonquière), Cadieux, Arsenault, Houde (Fabre), Desjardins, Giasson,
Perreault, Brown, Fortier, Bossé, Bacon, Blank, Veilleux, Brisson,
Cornellier, Houde (Limoilou), Lafrance, Pilote, Lamontagne, Picard, Gratton,
Assad, Carpentier, Dionne, Faucher, Harvey (Charlesbourg), Larivière,
Pelletier, Shanks, Pepin, Bellemare (Rosemont), Bérard, Bonnier,
Chagnon, Marchand, Caron, Côté, Denis, Dufour, Lecours,
Malépart, Malouin, Massicotte, Mercier, Pagé, Picotte, Sylvain,
Tardif, Tremblay, Vallières, Bellemare (Johnson).
LE PRESIDENT: Que ceux qui sont contre veuillent bien se lever, s'il
vous plaît !
LE SECRETAIRE ADJOINT: MM. Morin, Burns, Léger, Lessard,
Bédard (Chicoutimi), Samson, Roy.
LE PRESIDENT: Est-ce qu'il y a consentement à ce que le vote de
l'honorable député de Dubuc soit enregistré?
DES VOIX: Oui.
LE SECRETAIRE: Pour: 73 Contre : 7
LE PRESIDENT: Cette motion est adoptée.
Questions inscrites au feuilleton
M. LEVESQUE: M. le Président, en réponse à des
questions, article 1, question de M. Roy...
DES VOIX: Cadeau de Noël.
M. LEVESQUE: On lui avait promis un cadeau de Noël.
M. LACROIX: Dites merci.
M. LEVESQUE: Je propose que cette question soit transformée en
motion pour dépôt de documents.
UNE VOIX: Ah ! c'est un gros cadeau.
M. ROY: M. le Président, il est inscrit dans la question, comme
réponse, qu'il n'est pas dans l'intérêt public de fournir
cette information. Je ne l'ai pas vu.
M. LEVESQUE: Non mais...
M. MASSE: M. le Président, document déposé. Mais je
voudrais ajouter que cela représente la rémunération aux
commissaires, qui pro- vient uniquement de la Commission hydroélectrique
du Québec.
M. LEVESQUE: Autrement dit, s'il y a des revenus d'autres sources, c'est
que...
UNE VOIX: Ce n'est pas un cadeau...
M. LEVESQUE: M. le Président, article 76, motion de M. Bellemare
(Johnson), dépôt de M. Drummond.
M. DRUMMOND: Document déposé.
M. BELLEMARE (Johnson): Le document est mieux habillé que le
ministre.
M. DRUMMOND: Cela a été déposé sans parti
pris.
Travaux parlementaires (suite)
M. LEVESQUE: M. le Président, je propose maintenant que la
commission de l'Assemblée nationale siège immédiatement
à la salle 81-A pour poursuivre l'étude article par article du
projet de loi no 87.
M. BURNS: M. le Président, je ne demanderai pas de vote
enregistré; je demanderai simplement d'enregistrer...
LE PRESIDENT: La dissidence.
M. BURNS: ... les dissidences des cinq députés de
l'Opposition officielle.
LE PRESIDENT: Bon, cette motion est adoptée sur division avec la
dissidence des honorables députés de Sauvé, Maisonneuve,
Lafontaine, Saguenay et Chicoutimi. Adopté sur division.
M. LEVESQUE: Quels sont les articles où on pourrait m'indiquer
qu'il n'y a pas d'intervention? Article 2.
M. BURNS: Article 3.
M. LEVESQUE: Article 3.
M. BURNS: Article 4.
M. LEVESQUE: Article 4.
M. BURNS: Article 5. M. LEVESQUE: Article 5.
M. BURNS: Article 6.
M. LEVESQUE: Article 6. Alors, les articles 2 à 6, M. le
Président.
Projet de loi no 59 Troisième lecture
LE PRESIDENT: Le ministre des Affaires intergouvernementales propose la
troisième lecture du projet de loi no 59, Loi du ministère des
affaires intergouvernementales. Cette motion est-elle adoptée?
M. BURNS: Adopté.
Projet de loi no 82 Troisième lecture
LE PRESIDENT: Le ministre des Transports propose la troisième
lecture du projet de loi no 82, Loi modifiant la loi des autoroutes et le code
de la route. Cette motion est-elle adoptée?
M. MORIN: Adopté.
Projet de loi no 20 Troisième lecture
LE PRESIDENT: Article 3. Adopté. Le ministre de l'Agriculture
propose la troisième lecture du projet de loi no 20, Loi sur
l'assurance-récolte.
M. BURNS: Sur division.
M. ROY: Sur division, et j'aimerais inscrire le nom de mon
collègue de Rouyn-Noranda et le mien.
LE PRESIDENT: Adopté sur division avec les dissidences des cinq
députés de l'Opposition officielle ainsi que celle du
député de Rouyn-Noranda et celle du député de
Beauce-Sud. Adopté sur division.
Projet de loi no 97 Troisième lecture
LE PRESIDENT: Le ministre de la Justice propose la troisième
lecture du projet de loi no 97, Loi sur les nantissements agricoles et
forestiers. Cette motion est-elle adoptée?
M. BURNS: Adopté.
LE PRESIDENT: Adopté.
M. LEVESQUE: M. le Président, je voudrais que si l'article 5 est
ainsi adopté, que l'article 17 ait le même sort.
LE PRESIDENT: L'article 17 apparaît par erreur au feuilleton.
Article 6.
Projet de loi no 7 Troisième lecture
LE PRESIDENT: Le ministre des Institutions financières,
Compagnies et Coopératives propose la troisième lecture du projet
de loi no 7, Loi sur les assurances. Cette motion est-elle adoptée?
M. BURNS: Adopté.
M. LEVESQUE: Si je comprends bien, M. le Président, les articles
2 à 6 ont été adoptés en troisième
lecture.
LE PRESIDENT: Les articles 2 à 7.
M. LEVESQUE: Excusez-moi. Les articles 2 à 7 inclusivement.
LE PRESIDENT: Oui, tous.
M. LEVESQUE: Voici ce qu'il nous resterait à faire ce matin, si
on est d'accord. Il s'agirait de faire passer une étape à
l'article 8 et une étape à l'article 19.
M. BURNS: En ce qui me concerne, l'article 19, c'est-à-dire la
prise en considération du rapport de la commission relativement au
projet de loi 98, je n'aurais pas d'objection à ce que ce rapport soit
agréé.
LE PRESIDENT: L'étape du rapport. Est-ce qu'il y a eu des
amendements?
Rapport sur le projet de loi no 98
LE PRESIDENT: Le député de Lévis propose l'adoption
du rapport de la commission permanente des affaires municipales qui a
étudié le projet de loi no 98, Loi concernant certaines
municipalités de l'Outaouais et du Haut-Saguenay.
Cette motion est-elle adoptée?
M. BURNS: Agréé.
M. LEGER: Avec abstention.
M. BURNS: Sur division, avec abstention de notre part.
LE PRESIDENT: Adopté, d'abord, sur division et avec l'abstention
des députés de Maisonneuve, Lafontaine et Chicoutimi.
Adopté sur division.
M. LEVESQUE: Troisième?
M. BURNS: Non, prochaine séance.
M. LEVESQUE: M. le Président, je propose que vous quittiez
maintenant le fauteuil pour que la Chambre se transforme en commission
plénière afin de continuer l'étude en commission
plénière du projet de loi no 85, Loi modifiant la loi favorisant
le crédit à la production agricole.
Projet de loi no 85 Commission plénière
(suite)
M. BLANK (président de la commission plénière): A
l'ordre, messieurs!
M. BURNS: Je n'avais rien de particulier sur ce projet de loi, mais je
ne voudrais pas qu'on brime les droits du député de Beauce-Sud.
Je sais qu'hier soir, sur ce projet de loi, c'est lui qui voulait intervenir et
c'est lui qui a demandé que le projet soit remis à plus tard.
En ce qui nous concerne, on est bien prêt à passer au
travers.
M. TOUPIN: Je ne sais pas, M. le Président, si le
député de Beauce-Sud a l'intention de participer au débat
ce matin. Il est parti. Je ne sais pas s'il s'est dirigé vers la
commission parlementaire de l'Assemblée nationale.
M. BURNS: Voulez-vous attendre deux secondes, je vais...
Oui, personnellement, je voulais simplement sauvegarder les droits du
député de Beauce-Sud. Je viens de le voir. Il est à la
commission parlementaire de l'Assemblée nationale. Il ne peut se rendre
ici.
LE PRESIDENT (M. Blank): Est-ce que le député de
Saint-Jean a des questions à poser?
M. VEILLEUX: Oui, j'en aurais peut-être une, M. le
Président, à l'article 1. L'insertion du paragraphe c), pour
l'aspirant agriculteur, est-ce que cela implique de la part du ministre
simplement une possibilité, pour lui, d'obtenir un crédit ou si,
dans l'esprit du ministre, cela peut aller jusqu'à pouvoir
bénéficier des différentes mesures du ministère de
l'Agriculture qui s'appliquent à un agriculteur, qu'il s'agisse, par
exemple, des heures pour les travaux mécanisés, ou si cela ne
s'applique qu'à la possibilité pour lui de pouvoir emprunter une
somme d'argent?
M. TOUPIN: Bien, M. le Président, plusieurs d'entre ceux qui sont
définis là-dedans bénéficient déjà
d'un certain nombre de mesures du ministère. Ce sont des producteurs qui
vendent pour $2,000 ou $3,000 par année mais qui ne correspondaient pas
auparavant à la définition de l'agriculteur susceptible
d'emprunter, qui disait que cela prenait 51 p.c. des revenus pour avoir
accès au crédit sous toutes ses formes.
Alors cet article met sur un pied d'égalité, pour les lois
de crédit à court terme, tous les producteurs du Québec,
c'est-à-dire tous ceux qui sont éligibles aux mesures du
ministère.
M. VEILLEUX: Ma question se situe plutôt... Je vais donner un cas
pratique. Dans ma région, beaucoup d'enseignants se sont acheté
des terres que le propriétaire précédent avait
laissé aller. Pour pouvoir retirer certains revenus de ces terres, cela
prend, par exemple, du drainage, des heures de travaux mécanisés.
Est-ce qu'à ce moment-là un individu qui enseigne à temps
plein et qui est propriétaire...
M. TOUPIN: En principe, le cas que vous désignez est couvert par
cet article.
M. VEILLEUX: II est couvert.
M. TOUPIN: Oui.
M. VEILLEUX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Blank): Article 1 b), adopté.
Article 1 c).
M. LESSARD: Au paragraphe b), M. le Président...
M. BURNS: On vient d'adopter le paragraphe b).
M. LESSARD: D'accord, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Blank): Paragraphe c), adopté.
Paragraphe d)? Adopté. Paragraphe e).
M. LESSARD: Pas trop vite.
M. TOUPIN: Au paragraphe c), je peux apporter une précision
là-dessus. L'ancienne loi exigeait que les deux tiers de la valeur en
actions d'une ferme détenue par un groupe soient la
propriété d'agriculteurs. Nous avons atténué et
nous avons ramené cette valeur à 60 p.c, c'est-à-dire que,
plutôt que d'avoir à détenir 66 p.c. des parts par des
agriculteurs, 60 p.c. suffiraient. Sur quatre agriculteurs, par exemple, trois
pourraient détenir chacun 20 p.c. et un quatrième pourrait
détenir aussi 20 p.c. et un cinquième aussi. Ainsi, une
corporation pourrait se former alors qu'auparavant on demandait 66 p.c.
M. VEILLEUX: Prenons les "gentlemen farmer", par exemple. Un type de
Westmount ou d'Outremont, à Montréal, achète une ferme et
forme une compagnie avec un agriculteur, et l'agriculteur ne détient que
20 p.c. ou 25 p.c.
de l'actif; alors, il ne peut pas bénéficier des mesures
de crédit.
M. TOUPIN: Non. Il faut que les professionnels agricoles...
M. VEILLEUX: II faut que ce soit l'inverse.
M. TOUPIN: Le contraire, oui. Il faut que les professionnels agricoles
aient 60 p.c. et l'industriel dont vous parlez peut investir jusqu'à 40
p.c. dedans et, à ce moment-là, la ferme aura accès au
prêt en question.
Paragraphe c), adopté?
LE PRESIDENT (M. Blank): Adopté. Paragraphe d).
M. TOUPIN: Au paragraphe d), M. le Président, nous avons
introduit dans la loi ce qui n'existait pas auparavant, les coopératives
de producteurs. Nous plaçons les coopératives de producteurs sur
le même pied que quiconque autre propriétaire, à condition,
bien sûr, que la majorité des actionnaires 60 p.c. des
actionnaires soient des agriculteurs.
LE PRESIDENT (M. Blank): Paragraphe d), adopté?
M. VEILLEUX: Un instant, M. le Président. Si dans la
société, la coopérative d'exploitation agricole, on
retrouve en majorité, par exemple, un propriétaire... Je vais
vous donner un exemple. Admettons que la Conserverie Lord, à Saint-Jean,
forme une coopérative avec des producteurs de produits de conserverie. A
ce moment-là, comment peut-on appliquer cela?
M. TOUPIN: De la façon suivante. Si David Lord est membre d'une
coopérative, il pourrait avoir accès jusqu'à 40 p.c. des
parts sociales. Les autres 60 p.c. devront être détenus par des
agriculteurs.
M. VEILLEUX: Mais si la conserverie est propriétaire d'une terre,
présentement, parce qu'à l'origine la Conserverie Lord, pour
prendre un cas pratique, le propriétaire était David Lord. Il
était propriétaire aussi d'une terre qui était à
l'arrière de sa conserverie. Cela a été vendu et
racheté par Tourillon, maintenant, Jules Tourillon. Est-ce qu'à
l'arrière de cette terre ils peuvent bénéficier de mesures
même s'il est propriétaire unique?
M. TOUPIN: S'il est propriétaire unique, actuellement, non, parce
qu'il faut qu'il soit un agriculteur à temps plein. Mais, lorsque vous
apportez un cas comme celui-là, il s'agit de savoir si, dans ce cas,
David Lord peut être déclaré comme producteur, ce qui n'est
pas impossible.
M. LESSARD: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Blank): d) adopté, e) adopté?
M. TOUPIN: e), évidemment, ça ne concerne que les
règlements de la société.
LE PRESIDENT (M. Blank): Adopté, f )?
M. TOUPIN: f), c'est l'emprunteur conjoint, la définition
d'emprunteur conjoint. Plusieurs personnes physiques à qui un prêt
est consenti conjointement et qui exploitent conjointement une ferme.
LE PRESIDENT (M. Blank): f), adopté, g)?
M. TOUPIN: g), ce sont simplement des définitions pour
référer à d'autres articles de la loi.
LE PRESIDENT (M. Blank): g), adopté, h)?
M. TOUPIN: h), c'est la définition d'emprunteur.
LE PRESIDENT (M. Blank): h), adopté. Article 2?
M. VEILLEUX: Prêt visé à l'article 3 a); c'est quoi,
en résumé, l'article 3 a)?
LE PRESIDENT (M. Blank): Article 2, adopté.
M. TOUPIN: Une précision à l'article 2; on a introduit
dans cette loi le locataire, alors qu'il ne l'était pas auparavant. Le
locataire d'une ferme ou celui qui détient un bail emphytéotique,
ce qui n'existait pas dans l'ancienne loi, de telle sorte que celui qui est
locataire d'une ferme ou qui a un bail maintenant pourra emprunter en vertu de
cette loi.
LE PRESIDENT (M. Blank): Article 2, adopté.
M. VEILLEUX: Par exemple, un fils d'agriculteur qui louerait la terre de
ses parents.
M. TOUPIN: II aurait accès au crédit, alors qu'auparavant
il n'y avait pas accès.
M. VEILLEUX: Auparavant, c'était le propriétaire qui
devait...
M. TOUPIN: II fallait qu'il soit propriétaire, maintenant
locataire suffirait et un bail emphytéotique aussi peut être
considéré.
M. VEILLEUX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Blank): Article 3 a)?
M. TOUPIN: A l'article 3, M. le Président, ce sont les
obligations de prêter jusqu'à $50,000 pour les banques et les
caisses.
LE PRESIDENT (M. Blank): Article 3 b)? M. VEILLEUX: C'était
$15,000 avant?
M. TOUPIN: C'était $15,000 ou $25,000 un des deux.
LE PRESIDENT (M. Blank): Article 3 b), adopté. Article 3 c)?
M. TOUPIN: 3 b), ce sont les limites établies par l'office; 3 c),
c'est le montant dû à un prêteur ne doit pas dépasser
$50,000.
LE PRESIDENT (M. Blank): Article 3 c), adopté. Article 4?
M. TOUPIN: L'article 4, c'est la garantie du gouvernement.
M. VEILLEUX: M. le Président, j'aimerais peut-être y
revenir. Qu'est-ce qui arrive à un aspirant agriculteur qui aurait
bénéficié de crédit et qui déciderait de ne
plus être aspirant agriculteur?
M. TOUPIN: Cela ne change pas parce que c'est une loi de nantissement.
Alors, la banque qui prêtera $50,000 récupérera les biens
que lui aura offerts en nantissement.
M. VEILLEUX: D'accord.
M. LESSARD: M. le Président, j'aimerais que le ministre nous
donne des explications sur le remplacement de l'article 4.
M. TOUPIN: Bon, l'article 4 a été remplacé. Avant
cela, l'article 4 disait que le gouvernement garantissait jusqu'à
$25,000, alors que maintenant il dit que le gouvernement peut garantir
jusqu'à $50,000 pour un emprunt.
M. LESSARD: C'est une extension simplement.
M. TOUPIN: C'est une extension.
M. LESSARD: D'accord, M. le Président.
LE PRESIDENT (M. Blank): Article 4, adopté. Article 5 a)?
M. TOUPIN: A l'article 5 a), on a enlevé les mots destination
à l'alimentation d'animaux de ferme parce qu'avant cela la Loi du
crédit à la production s'appliquait seulement pour l'alimentation
du bétail. Maintenant, cette loi va s'appliquer à toute
production susceptible d'être offerte en garantie.
M. VEILLEUX: Industrielle ou maraîchère.
M. TOUPIN: Industrielle, commerciale, toute production, les bovins, le
poulet, tout va être inclus là-dedans.
M. VEILLEUX: C'est un grand pas en avant.
LE PRESIDENT (M. Blank): Article 5 a), adopté. Article 5 b).
M. LESSARD: A 5 b), M. le Président, je constate le remplacement
du sous-paragraphe g) du paragraphe 1, par le suivant où on dit: "Les
salaires afférents aux opérations prévues aux
sous-paragraphes a), b), d) et e), à l'exclusion des salaires de
l'emprunteur qui est agriculteur ou aspirant agriculteur et de ses personnes
à charge, etc." Je constate qu'on exclut encore le travail des autres
membres de la famille et ce serait à l'encontre d'une demande des
agriculteurs qui voulaient, en fait, que le salaire des personnes à
charge qui font des heures de travail soit reconnu.
M. TOUPIN: C'est-à-dire que, quand on parle de ses personnes
à charge, ça peut être ses fils, ça peut être
ses filles aussi. En mettant ceci dans la loi, ce n'est pas parce qu'on ne
considère pas que des salaires doivent leur être payés;
c'est qu'on a voulu éviter qu'on se serve d'une loi pour emprunter en
vue de payer des salaires à des personnes à charge qui ne sont
pas nécessairement des exploitants.
Ce qu'on a convenu de mettre dans cette loi, c'est simplement les
salaires des travailleurs engagés effectivement sur la ferme, et si le
fils devenait un engagé de ferme sur une liste de paye, payé par
son père, il aurait accès lui aussi à cela. Mais quand on
parle des personnes à charge, ce sont des personnes qui ne sont pas
engagées directement à titre d'employées. Au fond, un
agriculteur pourra emprunter pour les salaires qu'il paie effectivement
à des personnes qu'il engage.
M. LESSARD: A l'exclusion... M. VEILLEUX: Qui travaillent.
M. TOUPIN: Qui travaillent.
M. LESSARD: ... et qui travaillent.
M. VEILLEUX: Qui travaillent.
M. LESSARD: A l'exclusion de ces personnes à charge, il peut
arriver...
M. TOUPIN: Oui.
M. LESSARD: ... quand même que l'enfant de 18 ans travaille pour
le père.
M. TOUPIN: A moins qu'il ne soit sur une liste de paye.
M. LESSARD: S'il est sur une liste de paye, en fait cela ne devient pas
une personne à charge?
M. TOUPIN: Non. Aussitôt qu'il ne devient plus une personne
à charge, il est couvert.
M. LESSARD: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Blank): Adopté.
M. LESSARD: Adopté.
M. TOUPIN: Ici on ajoute seulement un article, oui.
LE PRESIDENT (M. Blank): Article 6. M. LESSARD: Adopté. M.
VEILLEUX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Blank): Adopté. Article 7. Adopté.
Article 8.
M. TOUPIN: C'est ce qu'on discutait hier avec le député de
Beauce-Sud.
LE PRESIDENT (M. Blank): C'est fini cela.
M. TOUPIN: Dans les cas prévus par règlement, l'emprunteur
doit fournir au prêteur les garanties qui sont spécifiées.
Les garanties seront spécifiées dans les règlements
préparés par l'office.
LE PRESIDENT (M. Blank): Les articles 6 et 7 sont adoptés.
Article 8, adopté. Article 9.
M. TOUPIN: C'est simplement les transferts d'actions. Pour qu'il n'y ait
pas abus lors du transfert des actions, l'office demande de les approuver avant
qu'elles soient transférées.
LE PRESIDENT (M. Blank): Adopté. Article 10.
M. VEILLEUX: Quel est l'alinéa qu'on supprime à l'article
13 de la loi? A l'article 10, on dit: L'article 13 de ladite loi est
modifié par la suppression du deuxième alinéa.
M. LESSARD: C'est le transfert d'un emprunt.
M. VEILLEUX: C'est le transfert d'un emprunt?
M. LESSARD: Oui.
LE PRESIDENT (M. Blank): Article 10, adopté?
M. TOUPIN: C'est simplement les...
M. LESSARD: C'est le transfert d'un emprunt...
M. TOUPIN: C'est cela.
M. VEILLEUX: Adopté.
M. LESSARD: Est-ce que le ministre l'a?
M. VEILLEUX: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Blank): Article 10, adopté. Article 11.
M. TOUPIN: L'article 11, 13 a), au fond, explique nettement comment
l'office va procéder: Le lieutenant-gouverneur en conseil peut, par
règlement, fixer les conditions accessoires ou secondaires des
prêts. Ce ne sont pas les questions de fond mais, par exemple, il peut
dire à une banque: Voici, nous garantissons le prêt pour telle ou
telle condition, pour qu'il n'y ait pas d'abus aussi dans ce domaine.
LE PRESIDENT (M. Blank): Article 11, adopté. Article 12.
M. TOUPIN: L'article 12 est un article que nous ajoutons pour permettre
à l'office de faire des enquêtes si toutefois il constate des
irrégularités.
M. VEILLEUX: C'est normal.
LE PRESIDENT (M. Blank): Article 12, adopté. Article 13.
M. TOUPIN: L'article 13, c'est toute la question des règlements,
le type de règlements que peut adopter le lieutenant-gouverneur en
conseil en marge de cette loi. Cela comprend: a) définir toute
expression; b) les données et les caractéristiques; c) fixer les
délais; d) établir les cas où le montant maximum, etc.
M. VEILLEUX: M. le ministre, quant aux délais, suivant lesquels
une personne physique doit s'engager à faire de l'agriculture sa
principale occupation, avez-vous une idée, à titre
d'information?
M. TOUPIN: Cela répond un peu au cas que vous m'avez
apporté tantôt.
M. VEILLEUX: Parce que...
M. TOUPIN: Bien, l'office pourra décider de prêter à
votre professeur, par exemple, l'exemple que vous apportiez tantôt
$30,000 ou $40,000 et lui fixer un délai de cinq ans.
M. VEILLEUX: Disons que quand le professeur va emprunter, cela va
être pour faire un développement, par exemple, du drainage ou des
choses comme cela, et tant que le plan n'est pas terminé, mais le
délai peut être différent d'un individu à l'autre.
Tout dépend de l'état de sa terre. C'est cela?
M. TOUPIN: Cela peut varier d'un individu à un autre, d'une
catégorie à une autre mais ce dont on a discuté à
venir jusqu'à maintenant, c'est d'un délai de cinq ans.
M. VEILLEUX: Mais dans certains cas on peut ramener cela à
moins?
M. TOUPIN: Oui, on peut mettre deux ans, on peut mettre trois ans, mais
en moyenne...
LE PRESIDENT (M. Blank): Paragraphes a), b), c), d), e), f),
adopté. Article 14, adopté?
M. LESSARD: Adopté.
LE PRESIDENT (M. Blank): Adopté. Le projet de loi est
adopté avec amendements.
M. TOUPIN: Très bien. Maintenant, M. le Président, vous
avez remarqué qu'hier j'avais proposé un amendement à
l'article 1.
LE PRESIDENT (M. Blank): J'ai l'amendement.
M. TOUPIN: Vous avez l'amendement.
M. BLANK (président de la commission plénière): M.
le Président, j'ai l'honneur de faire rapport que la commission a
adopté le bill 85 avec des amendements.
LE PRESIDENT: Ce rapport est-il agréé?
DES VOIX: Agréé.
LE PRESIDENT: Agréé.
M. LEVESQUE: Troisième lecture, prochaine séance ou
séance subséquente.
M. BURNS: D'accord.
M. LEVESQUE: Comme on a une sanction, est-ce qu'il y a objection
à adopter ce projet de loi?
C'est parce qu'il y a une sanction, dans cinq minutes.
M. BURNS: D'accord, exceptionnellement, nous allons accepter la
troisième lecture, étant donné qu'il y a sanction dans
quelques instants.
LE PRESIDENT: Le représentant de Sa Majesté attend.
M. BURNS: Pour ne pas faire attendre Son Excellence.
Troisième lecture
LE PRESIDENT: C'est le projet de loi no 85.
Avec consentement unanime, le ministre de l'Agriculture propose la
troisième lecture du projet de loi no 85, Loi modifiant la loi
favorisant le crédit à la production agricole.
Cette motion est-elle adoptée?
M. BURNS: Adopté.
LE PRESIDENT: Adopté.
Voeux de Noël
M. BOURASSA: Alors, M. le Président, on peut ajourner en
souhaitant un Joyeux Noël à tous les membres de l'Assemblée
nationale, à toux ceux qui ont dû rester jusqu'à la toute
dernière minute, aux gens du journal des Débats et tous ceux qui
travaillent à l'Assemblée nationale, en espérant que
l'Opposition sera bien inspirée en revenant jeudi, je n'en doute pas.
Merci.
M. BURNS: M. le Président, au nom de l'Opposition officielle, je
tiens à vous souhaiter, d'abord à vous, un Joyeux Noël, de
courtes vacances, puisque vous devrez revenir dans quelques heures à
peine, quelque 36 heures. Au premier ministre et à l'ensemble du
cabinet, à nos collègues ministériels et ainsi qu'aux
autres membres de l'Opposition, je souhaite également un Joyeux
Noël.
M. LESSARD: De la patience.
M. BURNS: A tout le personnel de l'Assemblée nationale et
à tous les fonctionnaires qui collaborent avec nous d'arrache-pied, qui
s'imposent les mêmes horaires difficiles que nous, je souhaite aussi un
Joyeux Noël. D'avance, je m'excuse auprès d'eux pour ces
embêtements qu'on leur cause en faisant simplement notre devoir
d'Opposition.
Je pense, M. le Président, que nous aurions pu dans d'autres
circonstances...
M. LEVESQUE: Ils vous pardonnent.
M. BURNS: ... permettre à ce personnel de l'Assemblée
nationale d'avoir de plus longues vacances. A l'époque des Fêtes,
l'ordre des travaux de la Chambre, ce n'est pas moi qui le décide.
En terminant et je ne veux pas que cela se termine sur une note
sure j'espère que nous reviendrons ragaillardis, dès
jeudi, pour continuer notre travail.
LE PRESIDENT: J'appuie totalement dans tous les propos de l'honorable
premier ministre et du député de Maisonneuve, chef de
l'Opposition officielle... leader parlementaire de l'Opposition
officielle...
M. BURNS: Je vous comprends, M. le
Président. Je parlais au nom du chef de l'Opposition
officielle.
LE PRESIDENT: Et que mes meilleurs voeux vous accompagnent. A
très bientôt. Quant à moi, en tant que veuf je ne
suis pas le seul, je crois je me cherche d'ici, ce soir, une famille
pour réveillonner.
M. LEVESQUE: Alors, paix sur la terre aux hommes de bonne volonté
!
Je propose l'ajournement de la Chambre tout en rappelant qu'il y
aura sanction immédiatement à jeudi, c'est-à-dire
dans quel- ques heures, le 26 décembre 1974 à quinze heures.
LE PRESIDENT: Cette motion est-elle adoptée?
M. BURNS: Adopté.
LE PRESIDENT: Adopté. L'Assemblée ajourne ses travaux
jusqu'à jeudi, le 26 décembre 1974, à quinze heures.
(Fin de la séance à 11 h 30)