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(Dix heures quarante-deux minutes)
M. LAVOIE (président): Qu'on ouvre les portes. A l'ordre,
messieurs!
Affaires courantes.
Présentation de pétitions.
Lecture et réception de pétitions.
Présentation de rapports de commissions élues.
Présentation de motions non
annoncées.
Santé de M. Jean-Jacques Bertrand M.
Rémi Paul
M. PAUL: M. le Président, qu'il me soit permis, avec le
consentement de la Chambre, de préfacer quelque peu une
résolution que je voudrais présenter. Tous partagent
l'inquiétude semée ce matin par les media d'information, tant les
journaux, la radio, la télévision, quant à l'état
de santé de M. Bertrand, député de Missisquoi, ex-premier
ministre du Québec.
M. le Président, je suis en mesure de déclarer que
l'état de santé de M. Bertrand reste sérieux, mais que,
d'un autre côté, il a passé une excellente nuit et que ce
matin il a demandé qu'on lui apporte ses journaux. Dans les
circonstances, je me permettrais de faire motion pour que la Chambre adopte une
résolution de voeux de prompt rétablissement et d'excellente
santé, tant à l'endroit de M. Bertrand qu'à l'endroit de
notre collègue, M. Dumont, député de Mégantic,
également hospitalisé.
M. Robert Bourassa
M. BOURASSA: M. le Président, je ne peux que m'associer
très sincèrement, au nom de tous mes collègues, à
cette résolution et souhaiter à M. Bertrand le
rétablissement le plus rapide possible, de même qu'à M.
Dumont.
M. Armand Bois
M. BOIS: M. le Président, il me fait plaisir d'appuyer la
résolution de l'honorable leader parlementaire de l'Opposition
officielle et d'offrir nos voeux les plus sincères de prompt
rétablissement à M. Jean-Jacques Bertrand, dont nous sommes
privés de la bonne humeur dans cette Chambre, de même qu'à
notre confrère, M. Bernard Dumont, dont l'état de santé
s'améliore et qui, incidemment, a déjà commencé
à se lever, malgré l'accident terrible qui lui est
arrivé.
Je vous remercie, M. le Président.
M. Camille Laurin
M. LAURIN: M. le Président, au cours des dernières
semaines nous avons souvent pensé avec émotion et affection
à ces deux collègues dont nous sommes privés de la
présence. Il me fait donc plaisir de m'associer au député
de Maskinongé pour leur souhaiter le plus prompt et entier
rétablissement.
M. LE PRESIDENT: Présentation de bills privés.
Présentation de bills publics. Déclarations
ministérielles. Dépôt de documents.
M. TOUPIN: M. le Président, je voudrais déposer, tel que
me l'a demandé le député de Saint-Maurice, le bilan de la
Fédération des producteurs d'oeufs du Québec pour le mois
d'octobre, le mois de septembre et le mois d'août.
M. DEMERS: Je remercie le ministre.
M. LE PRESIDENT: Questions des députés. Affaires du
jour.
Congé lundi pour les fonctionnaires
M. BOURASSA: M. le Président, une très brève
déclaration ministérielle. Plusieurs questions ont
été posées là-dessus. Je voudrais donc annoncer que
les fonctionnaires auront congé lundi prochain, le 27, et le lundi, 3
janvier. Je pense que l'ensemble des députés vont être
d'accord.
J'espère que les media d'information m'aideront afin qu'ils
soient tous prévenus que lundi, ils n'ont pas à se rendre au
travail.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Les députés? M. PAUL: Les
députés, eux, ont-ils congé?
M. BOURASSA: Vous verrez cela tout à l'heure.
M. LEVESQUE: Alors, M. le Président, affaires du jour.
Le ministre de la Justice pourrait probablement nous faire part de
certaines remarques relativement à un projet de loi qui n'a pas
reçu la saction royale.
M. CARDINAL: L'auguste plume n'a pas voulu signer.
M. PAUL: Est-ce que vous avez eu une objection de la part de M.
Cournoyer?
M.TREMBLAY (Chicoutimi): Est-ce qu'il était malade?
Projet de loi no 66
Révocation de 3e lecture, amendement et 3e
lecture
M. CHOQUETTE: Je voudrais faire une mo-
tion pour révoquer l'ordre de troisième lecture du bill 66
pour amener ce bill en commission parce que, malheureusement, il y a un
amendement qui a été omis. Cet amendement au code de la route a
fort peu d'importance. Il s'agit de permettre, en somme, aux jeunes de 18 ans
d'enregistrer leur voiture sans le consentement de leurs parents. Nous avions
déjà amendé certains articles du code de la route dans ce
sens-là et, par mégarde, l'article de l'enregistrement des
voitures a été omis. Alors, je voudrais rectifier cette
erreur-là. Avec le consentement de la Chambre, nous pourrions ramener le
bill en commission, faire l'amendement et le réadopter en
troisième lecture pour qu'il reçoive ultérieurement la
saction royale.
M. LE PRESIDENT: Est-ce que cette motion de révocation est
adoptée?
M. PAUL: Les inscriptions seulement, M. le Président, quant
à nous.
M. LE PRESIDENT: Je vais faire les écritures et revenir en
troisième lecture. La motion de troisième lecture...
DES VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: ... avec des amendements est agréée.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): A condition que le gouverneur revienne aussi
pour le resanctionner.
UNE VOIX: Adopté.
M. LEVESQUE: Serions-nous prêts pour l'article 3?
Projet de loi no 65 Troisième lecture
M. LAURIN: M. le Président, quelques brèves remarques
à la fin de ce long périple commencé en juillet et qui se
termine aujourd'hui avec l'adoption de la loi 65. Je pense qu'il convient de
signaler que toute la population, tous les groupes intermédiaires, tous
les partis de l'Opposition aussi bien que le parti ministériel ont
contribué à la rédaction finale de ce projet de loi tel
qu'il nous apparaît.
J'ai déjà eu l'occasion de dire à quel point
l'adoption de ce projet de loi pouvait constituer un progrès pour
l'organisation de nos services de santé et de nos services sociaux, et
je ne voudrais pas y revenir. Si je prends cette occasion pour faire quelques
remarques, c'est simplement pour exprimer les quelques regrets qui nous restent
lors de son adoption.
Le ministre connaît nos opinions là-dessus. Nous avons
déjà eu l'occasion de les exprimer. Nous voulions quand
même répéter avant le dernier moment à quel point
nous regrettions que l'on n'ait pu procéder à une
déconcentration et à une décentralisation plus grandes et
à quel point aussi nous regrettions que nous n'ayons pas donné
plus de chance aux groupes populaires de participer aux prises de
décisions qui vont affecter leur vie dans un secteur très
important. Car, en se refusant pour le moment à une
déconcentration et une décentralisation plus grandes, le
ministère des Affaires sociales se trouve à concentrer entre ses
mains une portion beaucoup plus grande qu'auparavant de pouvoirs. Même si
nous savons que l'Etat doit exercer ses pouvoirs et exercera ses pouvoirs pour
le bien de la communauté, il reste que ceci ne nous paraît pas
tout à fait conforme au stade de l'évolution où notre
population en est rendue.
Nous croyons que cette population était davantage mûre pour
une participation plus grande, d'une part, et nous pensions qu'il convenait,
qu'il était opportun, approprié de profiter de cette occasion
pour effectuer immédiatement une déconcentration et une
décentralisation qui, j'en suis sûr, auraient donné des
résultats meilleurs que ceux dont on parle parfois dans certains
milieux.
Je voulais donc manifester ce regret. Il reste cependant que j'adopterai
avec mon groupe, ce projet de loi en me remémorant les paroles du
ministre qui, à plusieurs occasions au cours des débats, nous a
dit qu'il était à mettre en place un dispositif régional
qu'il entend pousser le plus rapidement possible et que, dans un avenir
très prochain non seulement nous aurons ce dispositif régional
qui pourra libérer le ministère d'une grande partie des
tâches qu'il exerce actuellement mais que, également, le
ministère pense associer le plus rapidement et le plus efficacement
possible ces organismes régionaux au processus extrêmement
important de la prise de décision.
Nous croyons en effet, M. le Président, qu'il faut le plus
rapidement possible donner aux régions la chance, l'occasion et les
pouvoirs de faire l'analyse de leurs propres besoins, de coordonner leurs
ressources, de faire leur planification régionale et de prendre la
responsabilité des dépenses qui devront s'effectuer sur leur
territoire. Car, autrement, nous aboutirions encore davantage à ce
défaut que d'aucuns ne cessent de dénoncer: un Etat qui devient
de plus en plus puissant et qui ne peut faire autrement que de sacrifier les
intérêts des citoyens à des objectifs
dépersonnalisés.
Nous souhaitons donc, au moment de l'adoption de ce projet de loi, que
ces projets dont le ministre nous a fait part soient poussés avec le
plus de célérité possible et que, dans un proche avenir,
par une législation ultérieure, on intéresse de plus en
plus les citoyens, par le mode de l'élection, à la gestion de
tous ces centres locaux de services communautaires; centres d'accueil, centres
de services sociaux et centres hospitaliers. Nous souhaitons enfin
qu'on achève dans le minimum de temps requis et prévu le
processus qui est amorcé timidement dans ce projet de loi,
c'est-à-dire celui de la décentralisation des
décisions.
Malgré ces réserves, M. le Président, c'est avec
plaisir que notre groupe approuvera le projet de loi no 65.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Montmagny.
M. CLOUTIER (Montmagny): M. le Président, j'aimerais ajouter un
très bref commentaire en troisième lecture pour souligner
l'importance du projet de loi no 65 que nous nous apprêtons à
adopter après plusieurs mois de travail au sein de la commission
parlementaire, ici à l'Assemblée nationale et avec tous les
organismes qui sont venus devant la commission.
Le ministre, M. le Président il me fait plaisir de le
souligner en troisième lecture a collaboré de façon
très étroite avec les organismes qui sont venus devant la
commission et aussi avec tous les membres de la commission parlementaire. Il a
écouté d'une oreille attentive toutes les représentations
qui lui ont été faites. Je ne crains pas de dire que sa
deuxième version du bill 65 est certainement supérieure à
sa première dans le sens qu'elle sera beaucoup plus facile d'application
au début et que des résistances qui auraient pu autrement
empêcher que cette législation satisfasse aux objectifs que le
ministre poursuivait seront fortement atténuées. Le ministre a
mis toutes les chances de son côté pour que cette
législation soit acceptée. Dans le champ, chez le personnel des
établissements, chez la direction des établissements, les
conseils d'administration, au sein de ce conseil régional, il aura des
partenaires qui l'aideront à poursuivre les objectifs.
Je ne partage pas l'opinion du député de Bourget, le Dr
Laurin, sur un point seulement. C'est sur le moment où nous devons
accepter cette proposition d'un ORAS, d'un office régional. Le
député de Bourget préfère que ce soit
immédiatement mais, pour les raisons que nous avons expliquées en
deuxième lecture et en commission parlementaire, nous
préférons la proposition du ministre. Ce n'est qu'une question
d'étapes sur l'importance qu'il y a de décentraliser. Nous sommes
d'accord mais nous préférons cette étape
intermédiaire, beaucoup plus prudente, beaucoup plus réaliste,
qui permettra au ministre d'en arriver à cette étape finale de
décentralisation et d'installation dans le champ d'un véritable
organisme avec pouvoirs.
M. le Président, c'étaient là les commentaires que
je voulais faire en troisième lecture pour féliciter le ministre
des améliorations qu'il a apportées en commission parlementaire,
notamment les 30 amendements que nous avons étudiés hier;
après tous ces travaux, le ministre a accepté une trentaine
d'amendements qui lui ont été suggérés par tous les
membres de la commission. M. le Président, nous approuverons en
troisième lecture ce projet de loi no 65.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Saint-Sauveur.
M. BOIS: M. le Président, à la suite de tout le travail
que nous avons fait pendant plusieurs mois sur le projet de loi 65, il me fait
plaisir de vous formuler mon appréciation à l'endroit du ministre
des Affaires sociales et du personnel du même ministère lesquels
ont accepté de faire non pas marche arrière, mais de faire voix
intelligente et de choisir la meilleure route à suivre pour
l'instauration d'un nouveau modèle d'administration dans les affaires
sociales et dans les affaires de la santé.
Dans la mesure où nous sommes concernés, il est
très bien de dire que nous souhaiterions, par exemple, plus de
participation publique, plus de décentralisation. Nous sommes en faveur
de ces choses-là, mais cependant, ici, nous partageons l'idée de
M. le député de Montmagny voulant qu'un médecin demeure
quand même un médecin et un chimiste demeure quand même un
chimiste et qu'il n'appartient pas à ceux qui ne sont pas professionnels
d'imposer l'orientation.
C'est pourquoi nous croyons, quand il est question d'orientation
agricole que celle-ci doit être donnée par les cultivateurs. Quand
il s'agit d'orientation médicale, que celle-ci doit être
donnée par ceux qui réellement exercent les professions
même s'il y a participation du public.
Il me fait plaisir de mentionner que le ministre des Affaires sociales a
vraiment compris ce que nous lui avons demandé. Il a aussi
écouté avec ses officiers les nombreuses suggestions que nous lui
avons faites. Notre voeu, est que l'honorable premier ministre de la province
de Québec recommande à d'autres ministères que les
discussions soient aussi agréables pendant plusieurs semaines.
Soyez assuré, M. le Président, que beaucoup de projets de
loi verront une sanction très pacifique et très heureuse.
C'est pourquoi nous allons appuyer le projet de loi 65 tel
qu'amendé, M. le Président. Je vous remercie.
M. CASTONGUAY: A ce moment-ci, je voudrais simplement dire un bref mot
pour remercier d'abord tous les organismes qui ont étudié le
projet de loi, qui nous ont soumis des mémoires et qui sont venus les
discuter avec nous à la commission parlementaire. Egalement, je voudrais
remercier les membres de la commission aussi bien du côté du
gouvernement que des partis d'Opposition pour l'intérêt et la
collaboration qu'ils ont apportés à l'étude de ce projet
de loi. Je crois, comme l'a souligné chacun des membres des partis
d'Opposition qui viennent de parler, qu'il y a eu là un
processus qui a contribué à améliorer grandement ce
projet de loi qui est un projet de loi il n'est pas
exagéré de le dire très important en ce qui a trait
à l'organisation des services de santé et des services sociaux.
Merci.
M. LE PRESIDENT: Cette motion est-elle adoptée?
Adopté.
M. LEVESQUE: Article 9.
Projet de loi no 221 Deuxième lecture
M. BOURASSA: M. le Président, je propose que la deuxième
lecture du projet de loi créant la Loi du ministère des
Transports, après entente, soit adoptée. Et comme il y aura une
motion probablement à la fin, avant la prorogation, pour que ce soit
repris au même stade, ça pourrait être repris après
la deuxième lecture à la prochaine session.
M. LE PRESIDENT: La formule du lieutenant-gouverneur.
M. BOURASSA: Ah, la petite formule!
UNE VOIX: Le premier ministre doit savoir ça par coeur.
M. BOURASSA: M. le Président, le lieutenant-gouverneur a pris
connaissance du projet de loi et en recommande l'adoption.
M. PAUL: M. le Président, on nous a demandé notre
coopération, nous sommes disposés quant à nous
d'Unité-Québec à l'accorder au gouvernement avec une
réserve à l'effet qu'à l'occasion de l'étude de
l'article 1 en commission plénière, à la suite de
l'adoption de la motion omnibus que fera le leader du gouvernement, nous ayons
l'avantage de faire des remarques de portée générale.
Cependant, nous sommes disposés à accepter le principe de ce
projet de loi.
M. LATULIPPE: M. le Président, nous souscrivons aux propos tenus
par le député de Maskinongé. Dans le but de hâter
les travaux de cette Chambre, nous acceptons la proposition du premier ministre
en deuxième lecture; toutefois, nous nous réservons aussi nos
commentaires sur l'article 1.
M. LE PRESIDENT: Cette motion de deuxième lecture du projet de
loi no 221, Loi du ministère des Transports, est-elle
adoptée?
M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. BOURASSA: M. le Président, article 10, la Loi du
ministère des Travaux publics et de l'Approvisionnement.
M. LE PRESIDENT: Je m'excuse. Il y aurait peut-être lieu de faire
les écritures pour former la commission plénière sur le
bill 221.
Projet de loi no 222 Deuxième lecture
M. BOURASSA: Article 10, M. le Président, pour la Loi du
ministère des Travaux publics et de l'Approvisionnement.
Le lieutenant-gouverneur a pris connaissance de ce bill et en recommande
l'adoption à la Chambre.
M. LE PRESIDENT: Même procédure?
M. PAUL: Même réserve avec même consentement.
M. ROY (Beauce): Même réserve, en ce qui nous concerne, et
même consentement.
M. LE PRESIDENT: Cette motion de deuxième lecture du projet de
loi 222, Loi du ministère des Travaux publics et de l'Approvisionnement,
est-elle adoptée? Adopté.
M. LE SECRETAIRE ADJOINT: Deuxième lecture de ce bill. Second
reading of this bill.
M. LE PRESIDENT: Formation de la commission plénière,
M. LEVESQUE: Six.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Rouville est
absent.
M. PAUL: Il a réalisé qu'il faisait de l'obstruction sur
le projet de loi, hier soir!
M. LEVESQUE: Est-ce qu'il y en a d'autres?
M. PAUL: Non.
M. LEVESQUE: Adopté.
M.PAUL: Adopté.
M. BURNS: Adopté en deuxième lecture.
Projet de loi no 64
Deuxième lecture
M. LE PRESIDENT: Cette motion de deuxième lecture du projet de
loi no 64, Loi du syndicalisme agricole, est-elle adoptée?
Adopté.
Déférence à la commission
parlementaire
M. LEVESQUE: M. le Président, la deuxième lecture du
projet de loi no 64 étant adoptée, je ferais motion pour que ce
projet de loi soit déféré à la commission
parlementaire de l'Agriculture et de la Colonisation.
M. PAUL: Quand?
M. LEVESQUE: Ah!
M. PAUL: A une date à être fixée?
M. LEVESQUE: A être fixée. M. PAUL: Très bien.
M. LE PRESIDENT: Cette motion est-elle adoptée?
Adopté.
Parc de la Mauricie
M. BOURASSA: M. le Président, je fais simplement une suggestion
parce qu'on me dit qu'à peu près 150 personnes risquent de perdre
leur travail si la loi n'est pas adoptée. Je n'insisterai pas si
l'Opposition n'est pas d'accord. C'est la Loi concernant le parc de la Mauricie
et ses environs.
M. PAUL: A ce sujet, je dois vous dire que ce projet de loi aurait pu
être appelé depuis le mois d'avril. J'ai rencontré
quelqu'un ce matin; je ne reproche pas au premier ministre de croire toutes les
bonnes intentions de ses interlocuteurs mais ce projet de loi devra exiger de
nous une participation beaucoup plus complète que celle que nous invite
à faire l'honorable premier ministre. D'ailleurs, je ne crois pas que le
ministre, l'honorable Chrétien, soit rendu impuissant à un tel
point qu'il ne puisse sauvegarder et maintenir en place ceux qui travaillent
déjà dans les mêmes conditions depuis huit mois.
M. DEMERS: M. le Président, est-ce qu'on me permettrait d'ajouter
un mot?
M. BOURASSA: Oui.
M. DEMERS: Dans la Mauricie, dans ce parc, depuis six mois, on est
entré même avant la livraison du territoire et on est à
faire des travaux à plein temps et au complet. Il y a 150 personnes qui
travaillent et je me demande pourquoi elles cesseraient de travailler parce que
la loi n'est pas encore adoptée. Certaines modifications, dans la
délimitation du territoire, doivent être précisées
et nous voudrions réviser la situation avant d'accorder notre
consentement.
M. CARDINAL: Si j'ai bien compris, déjà une entente est
signée, on en a eu une copie.
Par conséquent, les choses vont bien et même très
bien.
On a livré une partie du territoire déjà. Je pense
bien que la loi mérite d'être étudiée plus
profondément. Il y a eu une commission qui s'appelait la commission
Dorion. C'est très beau de créer des parcs. Je pense que les 150
personnes pourront travailler sur le territoire qui ne nous appartient
plus.
M. LEVESQUE: Il resterait quelques motions.
M. CARDINAL: Motion de Joyeux Noël.
Maintien des commissions parlementaires durant
l'intersession
M. LEVESQUE: M. le Président, qu'il me soit permis de faire la
motion suivante: Que toutes les commissions parlementaires permanentes et
spéciales de l'Assemblée nationale du Québec puissent
siéger après la prorogation de cette session, les membres qui en
font partie continuant d'en être membres, qu'un nombre égal de
membres proportionnel à chaque parti et nommés par chaque parti
soit ajouté à chaque commission et que chaque commission ait le
droit de remplacer séance tenante un ou plusieurs de ses membres en en
informant le président. Cependant, tous les députés, sauf
pour les votes, seront considérés comme membres de la commission
de l'Assemblée nationale pour l'étude de la redistribution de la
carte électorale et les questions connexes.
M. LE PRESIDENT: Cette motion est-elle adoptée?
M. LEGER: Adopté. UNE VOIX: Adopté.
Maintien au feuilleton des projets de loi qui y sont
inscrits
M. LEVESQUE: M. le Président, je propose qu'à la prochaine
session, il soit loisible au gouvernement de réinstaller au feuilleton
tout projet de loi qui est présentement inscrit, au stade où il
s'y trouvera au moment de la prorogation.
M. PAUL: M. le Président, je me permettrai, sans vouloir faire de
procédure, de déclarer que cette motion deviendra caduque avec la
prorogation, en vertu de l'article 10 de nos règlements. Cependant, nous
sommes prêts, M. le Président et j'en ai prévenu le
leader du gouvernement nous, députés membres du parti de
l'Unité-Québec, à reconsidérer avec un consentement
acquis à l'avance lorsque l'honorable leader du gouvernement les
appellera, chacun des projets de loi qui vont rester caducs à leur stade
actuel lorsque la Chambre aura été prorogée.
M. ROY (Beauce): M. le Président, en ce qui
nous concerne, les députés du Ralliement
crédi-tiste, nous sommes en faveur que tout projet de loi demeuré
en suspens à la fin de nos travaux puisse être rappelé lors
d'une prochaine session et, de ce fait, nous accepterons, M. le
Président, de participer et faire connaître, autrement dit, le
point de vue de notre groupement politique sur tous ces projets de loi
importants.
M. BURNS: Nous sommes également d'accord, M. le Président.
C'est d'ailleurs une suggestion que nous avions déjà
acceptée il y a quelques semaines; il n'y a pas de raison pour laquelle
on devrait changer d'opinion là-dessus.
M. LE PRESIDENT: Du consentement unanime , cette motion est-elle
adoptée?
M. PAUL: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
Dispostions de l'article 95 de la Loi de la
Législature
M. LEVESQUE: M. le Président, qu'il me soit permis de faire
motion pour que cette Chambre recommande que les dispositions de l'article 95
de la Loi de la Législature, Statuts Refondus 1964, chapitre VI et
amendements ne soient pas appliquées pour les députés qui
étaient en fonction le 1er décembre 1971.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Nommez-les!
M. LE PRESIDENT: Cette motion est-elle adoptée?
M. PAUL: Adopté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, notez ma dissidence,
j'ai toujours été présent.
M. CARDINAL: Je n'ai aucune raison de l'adopter, mais pour faire plaisir
aux autres.
M. LEVESQUE: Alors... M. LAURIN: Le quoi?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Laissez-donc faire le leader.
M. PAUL: Ne vous mêlez pas de cela. Vous étudierez votre
règlement.
M. BURNS: Cela va bien, ne vous en mêlez pas. Cela va bien.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): L'article 331...
M. CARDINAL: Il fait bien ça, le leader.
M. PAUL: Je présume que normalement nos travaux sont
terminés?
M. LEVESQUE: Pardon?
M. PAUL: Est-ce que nos travaux sont terminés?
M. LEVESQUE: Je pensais qu'on suspendait.
M. BOURASSA: Pour la prorogation.
M. PAUL: Je pensais que nous reviendrions.
M. LEVESQUE: Bien, immédiatement... Il y a la sanction.
M. PAUL: Je ne voudrais pas laisser passer cette occasion, M. le
Président, sans d'abord vous remercier pour l'excellent travail...
M. BOURASSA: Excusez-moi d'interrompre le député. Je dois
aller chercher le lieutenant-gouverneur, si ma mémoire est bonne.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Vous allez prendre la chaise roulante du
leader?
UNE VOIX: Allez-vous le reconnaître?
M. PAUL: Est-ce que vous avez l'intention de rester?
M. BOURASSA: Oui. M. PAUL: Très bien.
M. BOURASSA: Est-ce que le lieutenant-gouverneur est arrivé?
M. PAUL: On suspend à loisir.
M. BOURASSA: On suspend la séance pour quelques minutes.
M. LE PRESIDENT: Pour combien? Pour quinze minutes?
M. BOURASSA: Oui, quinze minutes.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
Discours de prorogation Le
lieutenant-gouverneur
M. LE LIEUTENANT-GOUVERNEUR: Messieurs de l'Assemblée nationale,
Madam and Gentlemen of the National Assembly.
En prorogeant cette deuxième session de la 29e
Législature, je veux vous remercier du travail accompli et souligner
l'importance grandissante que votre Assemblée accorde, au ni-
veau des commissions parlementaires, à la participation de
l'ensemble de la population québécoise. Vos travaux
législatifs ont été particulièrement
importants.
The first part of this session was marked by measures of an economic and
social nature and, in the second part, you paid particular attention to the
reform of the public administration.
Parmi les législations économiques que vous avez
adoptées, la création de la Société de
développement de la baie James et de la Société de
développement industriel doit être soulignée en raison de
l'impact considérable que ces mesures ont sur le développement
économique du Québec et la création d'emplois.
Dans le domaine social, la protection des consommateurs, une plus grande
accessibilité des citoyens aux cours de justice et l'extension, pour les
défavorisés, du régime de l'assurance-maladie aux soins
dentaires et aux médicaments ont fait l'objet de décisions de
votre Assemblée.
La recherche d'une meilleure efficacité de l'administration
publique et d'une plus grande qualité des services fournis à la
population a amené la réorganisation des services de santé
et des services sociaux, l'intégration des services policiers de la
Communauté urbaine de Montréal, le regroupement de quelque 1,100
commissions scolaires et l'adoption d'une loi plus fonctionnelle du
regroupement des municipalités.
D'autres lois importantes ont également été
déposées à l'Assemblée nationale, et certaines ont
déjà fait l'objet d'un premier examen.
Cette deuxième session de la 29e Législature vous a donc
permis de poser, sur le plan législatif, des gestes décisifs dans
la plupart des secteurs de la vie québécoise. Cette session a
été aussi l'occasion d'une réflexion sérieuse sur
les grands problèmes de notre société.
Madame et messieurs de l'Assemblée nationale,
Je vous souhaite un joyeux Noël et une bonne et heureuse
année.
Que Dieu bénisse le Québec et tous ceux qui
l'habitent!
Madam and Gentlemen of the National Assembly, I wish you a Merry
Christmass and a Happy New Year.
May God bless Quebec and all who live here!
Voeux de Noël et du Nouvel An M. Robert
Bourassa
M. BOURASSA: M. le Président, juste quelques mots, en terminant;
même si on s'est souhaité de façon personnelle,
tantôt, les meilleures fêtes, je voudrais le répéter
d'une façon publique.
Je souhaite d'excellentes fêtes à tous les
députés qui ont travaillé à faire de cette session
l'une des plus productives, je pense, dans l'histoire du Québec. Je veux
également remer- cier les leaders et les chefs des partis pour leur
collaboration.
Je voudrais souligner, si on me le permet, le travail qu'a fait le
leader parlementaire du gouvernement.
Avec une blessure très souffrante à la jambe depuis un
mois, il a quand même tenu, malgré des risques pour sa
santé, à être présent ici tous les jours. Je veux
lui exprimer ma plus sincère et ma plus profonde gratitude. Bon
repos.
Je voudrais, M. le Président, également remercier tous vos
collaborateurs, les vice-présidents et tous les collaborateurs qui,
directement ou indirectement, ont permis la bonne marche de cette session. Bon
repos. Joyeux Noël et bonne année à tous.
M. Rémi Paul
M. PAUL: Je me permettrai, M. le Président, au nom du chef
d'Unité-Québec de formuler à votre endroit des voeux pour
un joyeux Noël, un excellent repos et pour une bonne, heureuse et
prospère nouvelle année.
Nous avons constaté, M. le Président, que vous avez perdu
du poids, mais vous avez cependant pris de la valeur, parce qu'au fur et
à mesure que vous présidez nos délibérations, nous
constatons chez vous une objectivité remarquable que nous souhaiterions
communicative. Nous formulons des voeux pour que le premier ministre vous
ignore lorsqu'il envisagera la nécessité et l'urgence de remanier
son cabinet. Veuillez présenter nos hommages à Mme Lavoie.
Je veux remercier le député de Terrebonne et le
député de Saint-Louis pour leur participation à nos
travaux parlementaires.
Au premier ministre, nous formulons aussi sincèrement des voeux
de bonnes vacances et de repos bien mérité. Il semblerait que ce
sera, pour le premier ministre, la première période de
détente depuis son arrivée au pouvoir.
M. le premier ministre, nos hommages, voeux excellents pour un joyeux
Noël et une bonne et heureuse année, surtout que l'Esprit-Saint
vous éclaire lorsqu'il s'agira pour vous de remanier votre cabinet.
Au leader du gouvernement, mon ami personnel, même si les ponts
ont été quelque peu rompus par la digue des procédures des
derniers jours, nous souhaitons un prompt retour à la santé et
à lui aussi, des voeux excellents.
Nous formulons l'espoir qu'il nous revienne bien reposé. C'est
dommage, M. le Président, que le leader du gouvernement soit si souvent
seul pour assumer toutes les responsabilités ministérielles.
M. le Président, merci, au nom de l'équipe
d'Unité-Québec, au leader du gouvernement pour son ouverture
d'esprit et sa grande coopération.
M. le Président, je voudrais transmettre mes meilleurs voeux
à tous les ministres et à tous les députés
ministériels. Je souhaiterais également
beaucoup de courage à ceux-là qui rêvent en couleur
et qui se réveilleront encore simples députés après
le remaniement ministériel.
Vous me permettrez de remercier mes collègues du parti
d'Unité-Québec et d'adresser un remerciement public au
député de Chicoutimi. Je sais que les autres ne seront pas jaloux
dans mon équipe si je mentionne le travail accompli avec
continuité par le député de Chicoutimi.
M. le Président, aux membres du Ralliement créditiste et
du Parti québécois, nous souhaitons également
d'excellentes vacances. Je ne sais si cette période de réflexion
ne leur donnera pas l'occasion toute rêvée de constater que la
véritable unité dans le Québec, c'est nous qui
l'offrons.
Meilleurs voeux et remerciements aux officiers supérieurs de la
Chambre, au secrétaire général, à ses deux
associés, au sergent d'armes et à tout son personnel, à
nos pages, à nos portiers, au personnel du journal des Débats. Je
souhaite aux journalistes d'excellentes vacances. Je n'ai aucun doute qu'ils
vont prendre la ferme résolution de nous suivre constamment et de nous
appuyer par leur présence à l'occasion de nos débats de la
prochaine session. Sans malice, messieurs les journalistes de tous les media
d'information, bonnes vacances! joyeux Noël! A tous, j'offre mes excuses
si parfois j'ai été violent, si j'ai pu en blesser
quelques-uns.
Il y a un proverbe hindou qui dit: Si le chaudron est trop chaud,
n'accepte pas la charge de cuisinier. C'est le jeu de la politique. Il nous
faut parfois ferrailler dur, mais ce qu'il nous reste comme impression, c'est
ce sentiment de former une grande famille dans laquelle nous
évoluons.
Nous rêvons tous, nous songeons tous, nous voulons tous, dans des
formations politiques différentes, apporter à la population du
Québec toutes les mesures sociales et économiques dont elle a
besoin.
M. le Président, mes excuses si j'ai été parfois un
élève indiscipliné; je prends le ferme propos de
recommencer à l'occasion.
M. Paul-A. Latulippe
M. LATULIPPE: M. le Président, au nom de notre groupe, qu'il me
soit permis d'offrir nos meilleurs voeux de joyeux Noël et de bonne
année à la présidence, au premier ministre et de rendre un
hommage particulier au leader parlementaire qui, malgré une blessure qui
le faisait souffrir, a su guider cette Chambre au cours des travaux
parlementaires.
Nous tenons également à rendre un hommage particulier aux
journalistes, aux pages, au personnel de soutien, aux gardiens de l'ordre et
à tous nos collègues de l'Assemblée nationale, de
même qu'au peuple du Québec qui est, en fait, notre
véritable patron.
Merci beaucoup, M. le Président. Joyeux Noël et bonne
année à tous!
M. Camille Laurin
M. LAURIN: M. le Président, après ces longues semaines de
travail acharné, harassant et tendu, je crois que le vers qui
s'appliquerait le mieux est celui de Lafontaine: "Ils n'en mouraient pas tous,
mais tous étaient atteints". Il semble donc que nous ayons tous besoin
du cordial des joies familiales et du travail plus intime et solitaire.
Je m'associe à tous les voeux qui ont été
exprimés et, en particulier, à ceux du leader
d'Unité-Québec qui, comme d'habitude, a fait un tour complet et
exhaustif de toute la situation et qui a rendu les mérites à
chacun. Je me joins à lui pour souhaiter à tout le monde un
joyeux Noël, une bonne et heureuse année!
M. Gérard-D. Lévesque
M. LEVESQUE: M. le Président, s'il m'est permis de voler un droit
de réplique qui appartiendrait au premier ministre, ce serait simplement
pour rappeler qu'il exerce, avec maîtrise, des fonctions
extrêmement difficiles et que le fardeau, qu'il porte allègrement,
est souvent lourd.
J'aimerais que ce matin ensemble, quelles que soient nos
allégeances ou nos opinions, nous disions merci à notre chef
d'Etat, le premier ministre, tout en lui formulant nos voeux les meilleurs d'un
joyeux Noël et d'une bonne année 1972.
M. Louis-Philippe Lacroix
M. LACROIX: M. le Président, j'aurais aimé ajouter
quelques mots mais, comme vous m'avez retiré le droit de parole pour la
journée, tantôt, en me rappelant à l'ordre
nommément, je me rassois et joyeux Noël à tout le monde.
M. le Président Jean-Noël Lavoie
M. LE PRESIDENT: Mes chers collègues, mes meilleurs voeux vous
accompagnent, vous tous, vos épouses, votre famille. Nous avons
passé des semaines harassantes, des moments agréables, des
moments plus difficiles. Notre contact, notre collaboration, notre club
parlementaire nous réservent de jour en jour des expériences
nouvelles. Après un an et demi, bientôt deux ans de cette
fraternité, nous apprenons davantage à nous connaître. Nous
nous demandons à certains moments si nous n'abusons pas de cette
jouissance d'avoir à nous côtoyer, surtout durant les
dernières semaines.
En terminant, un dernier merci et mes meilleurs voeux à tout le
personnel de l'Assemblée nationale: les pages, les huissiers, le
greffier et son personnel, le journal des Débats, la transcription, la
révision et l'impression. Et après ces trop courtes vacances,
nous aurons de nouveau le plaisir de nous revoir au tout début
le 1972, et ensemble nous tenterons de continuer notre travail dans le
meilleur intérêt du Québec.
Prorogation
M. LE PRESIDENT: C'est la volonté et le
désir de l'honorable lieutenant-gouverneur de la province de
Québec que cette Législature soit prorogée sine die, et
cette Législature est, en conséquence, prorogée sine
die.
(Fin de la session à 11 h 56)