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(Onze heures quatre minutes)
M. LEBEL (président): Qu'on ouvre les portes. A l'ordre,
messieurs!
Présentation de pétitions. Lecture et réception de
pétitions. Présentation de rapports de comités
élus. Présentation de motions non annoncées.
M. PAUL: M. le Président, qu'il me soit permis de faire motion
pour que le nom de M. Marcel Plamondon soit substitué à celui de
M. Leduc comme membre de la commission des engagements financiers et que M.
Plamondon agisse également comme président de ladite
commission.
M. LE PRESIDENT: Cette motion sera-t-elle adoptée?
Adopté.
Présentation de bills privés. Présentation de bills
publics. Affaires du jour.
Questions et réponses
Grève à la compagnie Daly à
Morin
M. BERTRAND: M. le Président, le ministre du Travail m'a
appelé, ce matin, au sujet du conflit Daly à Morin. Il me prie de
communiquer à la Chambre les renseignements suivants: à la suite
de sa médiation extraordinaire et de celle de ses officiers,
premièrement, le problème de la sécurité syndicale
est réglé; deuxièmement, le problème des
sous-contrats est également réglé, il reste à
régler deux autres problèmes et le ministre du Travail croit
qu'il sera peut-être possible d'amener les parties à s'entendre
cet après-midi ou demain au sujet, premièrement, du
problème des salaires et, deuxièmement, des conditions de retour
au travail.
Je dois noter le travail extraordinaire c'est le cas de le dire
accompli par notre collègue qui a passé une partie de la
nuit dernière à s'occuper de ce conflit. Je lui
réitère encore mes remerciements et ceux de ses collègues
de la droite.
M. LESAGE: M. le Président, je crois qu'il convient que j'ajoute
que le ministre du Travail fait preuve de beaucoup de courage. Je me joins au
premier ministre pour le remercier, le féliciter et également
pour réitérer, encore une fois, nos voeux de très prompt
retour à la santé.
Le Repos du vieillard
M. LESAGE: M. le Président, est-ce que le ministre de la Justice
a pu obtenir les renseignements que je lui ai demandés avant-hier au
sujet du rôle de ce monsieur, qu'il a appelé M. X, au foyer...
M. PAUL: Le Repos du vieillard.
M. LESAGE: ... le Repos du vieillard de Notre-Dame-du-Lac ?
M. PAUL: M. le Président, justement ce matin, vers les dix
heures, j'ai demandé si l'on pourrait avoir ces renseignements que
m'avait demandés l'honorable chef de l'Opposition, et on m'a promis ces
renseignements-là pour lundi.
M. LESAGE: Pour lundi.
M. PAUL: Pour lundi. En même temps, M. le Président, je
voudrais également informer la Chambre que M. Cyrille Delage,
présidera l'enquête du coroner, puisqu'il agit également
comme commissaire aux incendies.
Alors, au lieu d'avoir double enquête ou deux personnes pour
présider cette enquête, M. Delage agira dans ces doubles
fonctions.
M. LESAGE: Excellente idée. L'enquête sera reprise
quand?
M. PAUL: On ne désespère pas que cette enquête
puisse se dérouler la semaine prochaine; il faut tenir compte cependant
des difficultés que présentent la fête de Noël et le
lendemain, qui sera jour non juridique.
M. LESAGE: Noël est jeudi.
M. PAUL: Jeudi et le lendemain...
M. LESAGE: C'est-à-dire qu'il n'y a pas de jour juridique
à compter de mercredi jusqu'au lundi.
M. PAUL: Il y a lundi et mardi. Alors, c'est pour cela que je vous dis
que je ne voudrais pas oser risquer une date à cause de cette situation
particulière qui se présente au point de vue des jours
juridiques.
De toute façon, M. le Président, je crois que cette
enquête pourra se dérouler, si ce n'est pas la semaine prochaine
ou dans l'autre; il n'y a pas une extrême urgence à ce que
cette
enquête soit tenue, parce que les différents aspects que
l'on croyait intéressants sont déjà couverts sans
cependant que cela prête à une certaine négligence de la
part du coroner, M. Delage.
M. LESAGE: M. le Président, nous apprécierions, en
même temps que lundi le ministre de la Justice nous fera rapport, que le
ministre de la Santé, de la Famille et du Bien-Etre répondre
d'une façon adéquate aux questions que Je lui ai posées
découlant de la lettre qu'il a reçue de M. Lepage, de la CSN
à Rimouski; cette lettre est datée du 9 décembre, le
ministre y a répondu en partie ici en Chambre, mais ces réponses
sont loin d'être complètes.
M. PAUL: M. le Président, je référerai l'honorable
ministre à cette demande du chef de l'Opposition.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Rouville.
La bibliothèque McLennan
M. HAMEL: M. le Président, est-ce que l'honorable ministre des
Affaires culturelles pourrait informer cette Chambre concernant le
problème de la bibliothèque McLennan?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, je remercie le
député de Rouville de m'avoir prévenu de son intention de
me poser cette question. Du reste, je tiens à souligner à la
Chambre que c'est le député de Rouville qui, le premier, m'a fait
part de cette difficulté relative à la McLennan Travelling
Library.
Comme je l'ai indiqué, le problème de la McLennan
Travelling Library fait actuellement l'objet d'une enquête au
ministère des Affaires culturelles. Il ne s'agit évidemment pas
d'une enquête judiciaire, mais il s'agit de redéfinir et les
fonctions et les responsabilités administratives en ce qui concerne
cette bibliothèque dite publique.
Cette bibliothèque, à la suite de l'examen que nous avons
fait, s'émargerait à trois budgets. Elle est à la fois une
bibliothèque de type scolaire et une bibliothèque publique. C'est
pour clarifier cette situation que nous faisons actuellement une enquête
et que nous proposerons aux responsables de la McLennan Travelling Library une
formule qui sera satisfaisante pour le ministère des Affaires
culturelles et celui de l'Education, et qui corresponde aussi aux
procédures administratives, à la réglementation
administrative du gouvernement.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Matane.
Etat du crime
M. BIENVENUE: M. le Président, ma question s'adresse au ministre
de la Justice. J'aurais voulu lui donner préavis, mais c'est à la
suite d'une nouvelle que j'ai entendue ce matin seulement et je n'ai pas pu lui
parler.
Le ministre de la Justice pourrait-il indiquer à cette Chambre
des mesures que son ministère entendrait prendre à la suite de la
déclaration du directeur Gilbert, de la Sûreté de
Montréal, établissant que le crime a augmenté de 10%
l'année dernière dans la métropole?
M. PAUL: M. le Président, l'honorable député est
sans doute informé que l'administration de la justice sur l'île de
Montréal relève de la police municipale. Antérieurement
aux statistiques qui furent communiquées à la presse hier, la
Sûreté du Québec était déjà
informée de cette situation. Il y a toujours un travail de
coopération qui s'établit entre les forces de la
Sûreté du Québec et celles de la ville de Montréal.
Ilya certains aspects de la criminalité qui sont à la hausse
tandis que dans d'autres, dans un domaine qu'il faut cependant
reconnaître comme étant de moins d'importance, il y a une
diminution des crimes.
MR. BROWN: Mr. Speaker, my question is to the Minister of Cultural
Affairs. How many enquetes has the Minister's Department made since July 15th,
when I made my first protest on the problem of Travelling Library?
M. TREMBLAY (Chicoutimi): M. le Président, nous avons poursuivi
des recherches, comme je l'ai dit tout à l'heure. Nous faisons une
enquête en ce sens que nous faisons un examen de la situation de la
McLennan Travelling Library.
Je désire souligner à l'attention de la Chambre que c'est
l'honorable député de Rouville et d'autres de mes
collègues, le député de Shefford et l'honorable premier
ministre, qui ont porté à mon attention, les premiers, ce
problème. J'ai reçu, d'autre part, un certain nombre de lettres
du député de Brome, mais je m'en tiens à ce que j'ai
déclaré tout à l'heure, à savoir que nous faisons
un examen de la situation afin de la clarifier et de réviser le statut
de la McLennan Travelling Library.
M. LE PRESIDENT: Affaires du jour.
Questions inscrites au feuilleton
M. PAUL: M. le Président, il avait été convenu,
mercredi dernier, que je pourrais, ce matin, répondre à quelques
questions...
M. LESAGE: Oui.
M. PAUL: ... qui figurent au feuilleton du jour. Je dois dire, M. le
Président, que, ce matin, il y a quatorze réponses à des
questions...
M. LESAGE: II en restera dix-sept.
M. PAUL: ... et que nous espérons atteindre presque 100%
lundi.
M. LESAGE: Tant mieux. M. BINETTE: Ah bon.
M. PAUL: Alors, voici, M. le Président, les questions auxquelles,
ce matin, réponse est donnée.
Question numéro 11, de M. Cliche. Réponse de M.
Bertrand.
M. BERTRAND: Lu et répondu, M. le Président.
M. PAUL: Question numéro 13, de M. Cliche. Réponse de M.
Lussier, qui se dirige d'un pas alerte vers son siège.
M. LUSSIER: Lu et répondu, M. le Président.
M. PAUL: Question numéro 14, de M. Cliche. Réponse de M.
Lussier.
M. LUSSIER: Lu et répondu, M. le Président.
M. PAUL: Question numéro 15, de M. Cliche. Réponse de M.
Allard.
M. ALLARD: Lu et répondu, M. le Président.
M. PAUL: Question numéro 16, de M. Cliche. Réponse de M.
Allard.
M. ALLARD: Lu et répondu, M. le Président.
M. PAUL: Question numéro 17, de M. Roy. Réponse au nom de
M. Vincent.
Lu et répondu, M. le Président.
Question numéro 18 de M. Roy. Réponse au nom de M.
Vincent.
Lu et répondu, M. le Président.
Question numéro 19, de M. Cliche. Réponse de M. Beaulieu
par M. Lizotte.
M. LIZOTTE: Pour M. Beaulieu, lu et répondu, M. le
Président.
M. PAUL: Question numéro 20, de M. Binette. Réponse de M.
Lussier.
M. LUSSIER: Lu et répondu, M. le Président.
M. PAUL: Question numéro 21, de M. Binette. Réponse de M.
Lussier.
M. LUSSIER: Lu et répondu, M. le Président.
M. PAUL: Question numéro 23 de M. Thé-berge.
Réponse de M. Cloutier par M. Maltais (Limoilou).
M. MALTAIS (Limoilou): Lu et répondu, M. le Président.
M. PAUL: Question numéro 30 de M. Binette. Réponse de M.
Cardinal par M. Bertrand.
M. BERTRAND: Lu et répondu, M. le Président.
M. PAUL: Question numéro 44, adresse de M. Bienvenue. Cette
motion est acceptée et les documents sont déposés.
Question no 50, adresse de M. Fortier. Elle est acceptée et les
documents sont déposés par M. Maltais (Limoilou) au nom de M.
Cloutier.
M. LESAGE: Il reste 17 questions et sept motions.
M. BERTRAND: Il en reste quelques-unes.
M. PAUL: C'est toujours un bon effort, M. le Président.
M. LESAGE: C'est pas mal, mais il faut donner encore un coup.
M. BERTRAND: J'essaie ce matin encore. M. LESAGE: Très bien.
Conférence de l'ODEQ
M. ALLARD: M. le Président, avec votre permission, je voudrais
répondre à des questions verbales qui ont été
posées l'une par le député de Deux-Montagnes et l'autre
par le député de Matane. La première demandait au ministre
des Richesses naturelles si nous avions été invités
à faire partie de la conférence administrative de l'ODEQ. Je
l'avais déclaré à ce moment-là: Nous ne faisons pas
officiellement partie de l'administration de l'ODEQ, mais nous y
possédons un coordonnateur intérimaire.
Nous avons demandé d'y obtenir un coordonnateur à plein
temps, ce qui devrait être fait incessamment. Cette situation a permis au
ministère d'être présent à l'élaboration des
politiques de l'ODEQ et l'obtention d'un coordonnateur à plein temps
permettra d'y jouer un rôle à part entière. A cet
égard, les services géologiques du ministère doivent
terminer la préparation d'un programme de travaux visant à
accélérer la découverte de gisements minéraux, de
pétrole et de gaz naturel et à faciliter l'aménagement du
territoire couvert par l'entente de l'ODEQ. Quant aux montants qui seront
compris dans ce programme, ils seront discutés lors d'une
négociation fédérale-provinciale au début de
l'année 1970.
Glissement de terrain à Matane
M. ALLARD: En réponse à la question du
député de Matane concernant un glissement de terrain dans la
ville de Matane, je relate les faits suivants pour établir le rôle
joué par le ministère. En date du 5 mai 1969, la ville de Matane
nous avertissait qu'un éboulis s'était produit en arrière
de la propriété d'un nommé Caron et que d'autres
propriétés étaient menacées. Le 16 juin,
l'inspection des lieux était faite par un ingénieur du
ministère et aucune intervention n'était recommandée
à cause du caractère privé de la demande de la ville et la
ville était informée à cet effet le 24 juillet. Le 25
juin, nous recevions une nouvelle résolution de la ville demandant de
procéder à des travaux de sondage afin qu'elle puisse
connaître les dangers d'érosion à cet endroit et
étudier les possibilités d'enrayer ces dangers.
Le 24 septembre, nous avons fait une inspection des lieux par
l'entremise d'un ingénieur géologue, mais nous n'avons pu
procéder aux expertises de fondation pour connaître les
caractéristiques exactes dues à un manque d'appareils
appropriés.
Devant l'urgence de la situation, cet ingénieur a alors
recommandé à la ville de recou- rir aux services d'entreprises
spécialisées et également que la maison menacée
soit évacuée dans le plus bref délai possible, car le
glissement était amorcé et son expansion presque
assurée.
Le 17 octobre, nous communiquions à nouveau avec la ville lui
conseillant dans les circonstances de s'adresser à un bureau de pratique
privée spécialisé en de semblables matières,
d'autant plus que le ministère n'avait aucuns fonds pour entreprendre
des études de cette espèce. Le 29 novembre, nous recevions un
nouveau télégramme de plusieurs contribuables affectés
demandant l'aide du gouvernement pour remédier à cet état
de choses. Au début de décembre, par télégramme,
nous avisions les signataires que le ministère prenait toutes les
mesures techniques possibles à sa disposition pour venir en aide
à la ville de Matane. Un ingénieur du ministère s'est de
nouveau rendu sur les lieux rencontrer les autorités municipales,
procéder à une nouvelle inspection, afin de faire des
recommandations dans la mesure où il serait possible à notre
ministère d'intervenir.
M. BINETTE: M. le Président, sur la réponse du ministre
concernant l'ODEQ, j'aurais une sous-question à lui poser. Est-ce que
c'est un observateur ou un coordonnateur qui a été
nommé?
M. ALLARD: C'est un coordonnateur.
M. BINETTE: Ce coordonnateur ne fait pas partie du conseil?
M. ALLARD: Non, mais il va participer du point de vue des richesses
naturelles à l'élaboration surtout des problèmes qui nous
touchent quant aux gisements miniers.
M. BINETTE: Le ministre en est satisfait? M. ALLARD: Jusqu'à
maintenant, oui.
M. BINETTE: M. le Président, je voudrais, pendant que je suis
debout, remercier les ministériels, qui ce matin m'ont gâté
de quatre réponses. Je comprends que Noël approche, mais je les
remercie.
M. LE PRESIDENT: Affaires du jour.
M. PAUL: No 75, troisième lecture, M. le Président.
Article 34.
M. BERTRAND: Troisième lecture.
Bill 75 Comité plénier
M. LE PRESIDENT: Est-ce que la motion pour que les amendements soient
lus et agréés sera adoptée?
M. LESAGE: M. le Président, je pense qu'il faudrait faire une
réserve. Quant à nous, nous sommes prêts à
consentir. J'ai reçu ce matin le texte rafistolé, excusez
l'expression, mais c'est ça...
M. BERTRAND: Rapiécé.
M. LESAGE: ... rapiécé de l'article 287. J'avais des
doutes sur l'expression, le capital-actions ou les biens meubles de l'une ou
des entreprises ci-haut mentionnées.
Voici : c'est qu'on ne couvre pas le cas d'une entreprise qui a
compétence à lafois à l'intérieur de la
communauté et à l'extérieur de la communauté, il
faut prévoir que, dans ces cas-là, l'acquisition qui sera faite
ne le sera que pour la partie à l'intérieur de la
communauté. J'ai rencontré M. Normand par hasard
immédiatement avant la séance. Nous en avons causé et il
m'a dit mais non pas à sa demande, qu'il préparait une correction
au texte. C'est lui qui m'a dit qu'il était à la préparer.
C'est par hasard que je l'ai rencontré. Ce sera tellement mineur et
c'est tellement dans l'esprit de ce que nous voulons faire que l'on peut dire
qu'il s'agit d'une correction presque typographique, et nous n'aurons pas
besoin de retourner en comité.
M. BERTRAND: Si je comprends bien, la motion de troisième lecture
serait adoptée?
M. LESAGE: Non, mais la motion pour que le bill tel qu'amendé
soit lu et agréé, oui. Sous la réserve que je viens de
faire.
M. BERTRAND: J'avais vu la figure toute rayonnante du chef de
l'Opposition et ses propos m'invitaient à poser cette question.
M. LESAGE: Pour ce qui est de la troisième lecture, il y a, je
crois, de mes collègues qui veulent intervenir.
M. LE PRESIDENT: Je dois comprendre que la motion d'agrément et
de lecture...
M. BERTRAND: On commence quand même la troisième
lecture.
M. LESAGE: C'est ça.
Troisième lecture
M. LE PRESIDENT: L'honorable ministre des Affaires municipales propose
la troisième lecture du projet de loi 75.
M. HYDE : La flatterie n'amènera pas grand-chose.
M. BERTRAND: Je voulais prouver mon intérêt pour un
discours très court.
M. HYDE: Je n'ai jamais prononcé de long discours dans cette
Chambre. Quand même, je crois qu'il est de notre devoir d'au moins faire
un petit résumé de ce qui s'est passé dans cette Chambre
depuis deux ou trois semaines.
Je crois que l'Opposition a accompli son devoir autant que possible en
étudiant ce projet de loi en comité plénier pour le
perfectionner dans la mesure du possible et en arriver c'est le moins
qu'on puisse dire à une loi moins pire que celle qui a
été présentée à la Législature, il y
a trois ou quatre semaines.
Je crois, M. le Président, que la Chambre tout entière
doit des remerciements très sincères, surtout au chef de
l'Opposition et au député de Robert-Baldwin, pour ne mentionner
que deux personnes, qui ont suivi de près l'étude en
comité plénier et ont amené le ministre à accepter,
au moins, des corrections majeures.
Mais, c'est mon impression, M. le Président, que c'est seulement
aujourd'hui que nous avons devant nous un projet de loi qui sera dans un
état, disons, raisonnable pour être soumis aux personnes qui y
sont intéressées directement. Une chose qui n'a jamais
été expliquée, ni devant la commission des Affaires
municipales, ni devant le comité plénier, ni en Chambre, c'est la
raison pour laquelle le gouvernement se sentait dans l'obligation d'adopter une
telle mesure dans un délai aussi court. Personne n'a expliqué, au
moins d'une manière raisonnable, la nécessité d'adopter
cette loi aujourd'hui, au lieu d'attendre peut-être quatre ou cinq
semaines ou même deux ou trois mois pour que les gens qui seront
affectés puissent avoir l'opportunité d'étudier le projet
de loi et de nous fournir les renseignements nécessaires pour le
compléter.
Evidemment, on a répété plusieurs fois qu'une loi
n'est jamais parfaite et que, dans le cas d'un bill semblable, il sera
nécessaire pour les intéressés de revenir devant la
Législature chaque année pour apporter des amendements.
Mais, devant le problème de Montréal qui a existé
depuis, disons, seulement trente ans, mais même plus que cela, et devant
les études qui ont été faites durant cette période
de temps,
c'est très difficile de comprendre la raison que le gouvernement
pourrait avoir d'insister sur l'adoption d'une loi, trois ou quatre semaines
avant la publication du projet lui-même.
Alors, M. le Président, je n'ai aucunement l'intention de
prolonger le débat et je ne crois pas que mes collègues de ce
côté-ci de la Chambre ont cette intention.
Amendement de M. Hyde
M. HYDE: Pour ma part, je voudrais que le dossier soit complet et c'est
pour cette raison que j'ai l'intention de présenter la motion
d'amendement ordinaire pour demander que le bill soit
référé de nouveau à la commission des Affaires
municipales afin que les intéressés puissent venir exposer leur
point de vue devant cette commission.
Je crois que je peux tenir pour acquis que le gouvernement sera contre
cette motion...
M. PAUL: On admire votre courage dans les circonstances.
M. HYDE: Au moins, l'attitude du gouvernement est constante sur ce
point. Alors, M. le Président, à moins que d'autres de mes
collègues veuillent parler sur cet aspect, je serais consentant à
ce qu'on ne prenne même pas le temps de la Chambre pour voter. On
comprendrait que l'amendement serait rejeté sur division.
Alors, tout cela, M. le Président, pour vous présenter
l'amendement suivant, appuyé par le député de
Robert-Baldwin: « que la motion en discussion soit amendée en
remplaçant tous les mots après le mot soit, par les suivants:
envoyé de nouveau à la commission des Affaires municipales avec
mission d'entendre les personnes et les corps intéressés et de
faire rapport à la Chambre. »
M. BERTRAND: M. le Président, j'ai écouté et en
Chambre et de mon bureau le discours du député de Westmount.
Je le félicite de l'esprit de compréhension qu'il
manifeste, de l'intelligence également, puisqu'il a tenu pour acquis,
premièrement, que nous voterions contre la motion, il est
intelligent...
M. HYDE: Je n'ai pas exprimé le même esprit pour le
gouvernement.
M. BERTRAND: Non. Que nous voterions contre et, deuxièmement, je
le félicite de coopérer à la marche rapide de nos travaux
en di- sant qu'il ne demande pas le vote, mais qu'il serait satisfait que cette
motion soit rejetée sur division.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): L'honorable député
d'Outremont.
M. CHOQUETTE: M. le Président, sans doute que la motion que je
présenterai à la suite de mon intervention, qui sera très
brève, compte tenu des circonstances...
M. PAUL: Un instant, M. le Président...
M. BERTRAND: Il faudrait rejeter la première. A moins que vous ne
secondiez celle-ci,
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Etant donné le
préambule de l'honorable député d'Outremont, je pense
qu'il faudrait d'abord disposer de la motion d'amendement de l'honorable
député de Westmount.
Alors, la motion de l'honorable député de Westmount est
renvoyée sur division.
M. BERTRAND: Rejetée sur division.
M. CHOQUETTE: J'avais compris, M. le Président...
M. LESAGE: Je voudrais qu'il soit bien compris que, du côté
des libéraux, le vote est libre et que cette division ne s'applique pas
au chef du parti, non plus qu'à plusieurs autres
députés.
M. BERTRAND: Alors, c'est sur division à l'intérieur d'une
division.
M. LESAGE: En effet, M. le Président, c'est sur division à
cause d'une divergence d'opinions irréconciliables sur
l'opportunité d'adopter le projet de loi maintenant ou plus tard.
M. BERTRAND: C'est cela.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): L'honorable député
d'Outremont.
M. CHOQUETTE: M. le Président, je voudrais, à l'occasion
de la troisième lecture, réitérer brièvement un
point de vue que J'ai exprimé sur ce projet de loi, tant à
l'occasion de la deuxième lecture qu'en comité plénler. Ce
point de vue était en rapport avec les mesures contenues dans le bill et
qui conduisent inévitablement à l'intégration des forces
policières sur l'île de Montréal. Je considère que
c'est là l'aspect le plus néfaste, le plus dangereux, le plus
répréhensible du projet de loi, parce qu'on incite la
communauté urbaine de Montréal à se lancer dans
l'intégration des forces policières avant que les études
aient été faites par des personnes impartiales, par des personnes
averties, par des personnes expérimentées, tant en matière
d'enquête et en matière policière qu'en matière
financière.
Je l'ai déjà signalé, le chef Saint-Pierre de la
Sûreté du Québec a une opinion beaucoup plus nuancée
que le gouvernement sur cette question. Et le chef Saint-Pierre s'est
même prononcé à l'effet qu'il était opposé
à l'intégration des forces policières.
Or, le projet de loi conduit nécessairement à cette
intégration. On donne à des fonctionnaires de la
communauté la responsabilité de faire les recommandations
nécessaires à ce sujet à la communauté. Et, comme
je l'ai déjà dit dans d'autres interventions, est-ce que l'on
pense sincèrement, du côté du gouvernement, que ces
fonctionnaires de la communauté vont s'abstenir de se diriger du
côté de l'intégration? En somme, il ne sont pas pour se
priver des pouvoirs que le gouvernement est prêt à mettre
immédiatement à leur disposition si généreusement
et sans les études voulues.
C'est la raison pour laquelle j'aurais aimé qu'avant de
procéder ou d'inciter la communauté à procéder
à l'intégration des forces policières, l'on ait eu une
commission indépendante de la communauté pour faire des
recommandations que le gouvernement aurait pu suivre ou ne pas suivre et qu'on
aurait pu inclure dans la législation de la communauté. A ce
moment-là, il me semble qu'on aurait été beaucoup plus
sûr de la législation présentée sur cette
matière.
Finalement, je termine sur le fait que l'intégration des forces
policières de Montréal et même la coordination des forces
policières de Montréal pose un problème financier dans ce
sens que le ministre le reconnaît lui-même le futur
budget de la communauté est en grande partie absorbé par le
coût de la police. Il a dit lui-même dans ses estimations: $50
millions sur $70 millions. C'est $50 millions pour la police sur un budget
total de $70 millions pour la communauté. Par conséquent, c'est
là le gros morceau au point de vue financier, et l'on sait
jusqu'à quel point des prévisions budgétaires comme celles
qui sont établies par un ministre à l'occasion d'une
législation comme celle-là peuvent être trompeuses.
L'année prochaine, comme je l'ai dit, l'année d'après et
l'année d'après on peut se réveiller après avoir
crevé le plafond en matière budgétaire et, en somme, Je
prédis que ce seront les contribuables non seulement des
municipalités de banlieue qui paieront la note et ils sont
déjà assez taxés mais également les
contribuables de Montréal qui seront, eux aussi, obligés, en
définitive, de contribuer à l'accroissement de ces
coûts.
Ce n'est pas parce que je suis opposé à la justice
fiscale. Au contraire, je trouve qu'il faut viser à la justice fiscale,
et si il y a des injustices à Montréal, il faut qu'elles soient
corrigées, c'est sûr. Mais en cherchant à corriger ces
injustices, si on crée des paliers de gouvernement et des
administrations supérieures qui vont encore créer d'autres
dépenses, on n'a aidé personne.
M. le Président, je dis, en terminant, que si Montréal a
un problème financier, ce que tout le monde reconnaît, et si ce
problème financier se pose spécialement en matière de
police, étant donné qu'on nous dit que Montréal est
obligé de rendre des services à la banlieue, on aurait
été beaucoup plus avisé de donner la subvention que le
gouvernement provincial veut donner à la communauté urbaine, dans
l'intervalle, de donner cette subvention carrément à la ville de
Montréal et de s'abstenir, pour le moment, de procéder à
l'Intégration des forces policières et de faire faire une
étude avant que la législation ne soit
présentée.
Amendement de M. Choquette
M. CHOQUETTE: En conséquence, secondé par le
député de Jacques-Cartier, je fais la motion suivante: Que la
motion en discussion soit amendée en remplaçant tous les mots
après le mot « soit » par les suivants: «
renvoyée de nouveau au comité plénier avec instruction de
l'amender de façon à enlever tous les articles du bill concernant
le conseil de sécurité publique de la Communauté urbaine
de Montréal ».
M. PAUL: M. le Président, cette motion de l'honorable
député d'Outremont ne devrait pas être acceptée par
la Chambre. Je ne parle pas quant à la forme, elle est parfaitement
régulière, mais quant au fond. Voici que l'honorable
député d'Outremont nous sort ce matin une théorie qui
n'est pas nouvelle, que nous avons eu l'avantage d'écouter et même
d'étudier avant qu'il ne nous présente cette motion ce matin
même.
Le conseil de sécurité de Montréal est un organisme
qui s'impose si nous voulons, en quelque sorte, avoir une certaine
planification dans le domaine policier dans la ville de Montréal et dans
le Montréal métropolitain.
D'ailleurs, il y a déjà des amorces de travail de
coopération qui ont été établies. J'ai
mentionné, dans le cours de la discussion de l'un ou l'autre de ces
articles 196 à 240, qu'il y avait à Montréal, aux
quartiers généraux de la Sûreté municipale, tout un
mécanisme qu'on appelle Radcom qui a été inauguré
au mois de septembre, je crois que c'est le 16 septembre dernier, de concert
avec la protection civile.
Il permet aux différents corps policiers du grand Montréal
d'être informés d'une mesure ou d'une surveillance accrue qui doit
être exercée lorsque vol, meurtre et ainsi de suite se commettent
dans le Montréal métropolitain.
Ce travail d'amorce est également partagé par les chefs de
police de la région métropolitaine de Montréal. Vers la
fin du mois d'août dernier j'ai rencontré 55 chefs de police
à Montréal et nous avons discuté d'un travail de
coopération entre les différents corps de police et du personnel
de ces corps sur un sujet donné, qui était à ce
moment-là les activités terroristes. Cette initiative que j'avais
prise à été fort appréciée par les
différents corps de police, et toutes les villes du grand
Montréal avaient délégué à cette rencontre
leurs chefs de police ou un officier en charge.
Là, nous avons discuté d'un aspect particulier de la lutte
contre un crime que l'on pourrait considérer comme
spécialisé. Dès ce moment-là, j'ai convenu avec les
chefs de police que, dès le mois de janvier, il y aurait d'autres
rencontres, indépendamment du projet de loi qui était
adopté jusqu'ici en comité plénier en première et
deuxième lecture, pour que nous puissions, si possible, établir
un champ commun d'action, la même conception, la même philosophie
de la lutte au crime. Cette rencontre, je l'aurai dans le cours du mois de
janvier avec les officiers de ces différents corps de police. Là
où je me vois dans l'obligation de me dissocier d'une façon bien
évidente et bien catégorique au sujet des propos de l'honorable
député d'Outremont, c'est lorsqu'il nous fait part d'une opinion
émise par le directeur Saint-Pierre, le chef de la Sûreté
du Québec.
Je crois que le député d'Outremont n'a pas eu cet avantage
de discuter de cet aspect particulier de l'intégration des forces
policières dans Montréal. L'honorable ministre des Affaires
municipales et moi-même avons rencontré M. Saint-Pierre, avant
même le dépôt du projet de loi 75, et nous avons
examiné tous les aspects et toutes les facettes de ce problème.
Veuillez croire que les conseils de M. Saint-Pierre, basés sur une
expérience acquise en tant que membre de la Sûreté
municipale de Montréal avant d'occuper ses présentes fonctions,
nous permettent de sou- tenir et de déclarer que les opinions
émises par l'honorable député d'Outremont ne sont pas
celles qui sont partagées par M. Maurice Saint-Pierre, directeur de la
Sûreté du Québec au sujet de cette intégration des
forces policières à Montréal.
Je dirai de plus que cet organisme sera également soumis à
la surveillance de la Commission de police, à la suite d'un amendement
qui a été apporté. Alors, lorsqu'il s'agira pour le
conseil de sécurité de Montréal de vouloir adopter des
mesures de sécurité ou des règlements, il y aura toujours
cette soupape ou ce chien de garde qu'est la Commission de police qui verra
à ce que les règlements qu'on se propose d'adopter
reçoivent toutes les approbations préalables nécessaires
et qu'ils soient conformes au mandat de surveillance et à
l'autorité que détient la commission de police au sujet de toutes
les activités des corps policiers du Québec.
Je dis donc, M. le Président, que l'honorable
député d'Outremont a soulevé un point très
intéressant. Il comprendra qu'à la suite de toutes les
études qui ont été faites dans ce domaine particulier et
de toutes les consultations qui ont été tenues, il est impossible
au gouvernement de voter affirmativement sur la motion qui nous a
été présentée. M. le Président, je ne sais
si l'honorable député d'Outremont ira jusqu'à imiter,
l'attitude de l'honorable député de Westmount en s'en tenant
à un vote des députés, à un vote enregistré
ou si, à un moment donné, il n'y aura pas lieu ou
possibilité de disposer de cette motion sur division.
M. CHOQUETTE: M. le Président, pour répondre très
brièvement à l'honorable ministre de la Justice, je dirai que je
suis parfaitement d'accord pour dire que nous avons besoin à
Montréal de coordonner l'action policière, mais nous n'avions pas
besoin dans le projet de loi de tout un chapitre qui conduit
inévitablement et sûrement à l'intégration des
forces de police. C'est dans ce sens-là que ma motion a
été présentée. Maintenant, quant à la
façon de disposer de la motion, je comprends que la Chambre est
fatiguée du projet de loi c'est normal, ça fait des jours
qu'on l'étudie et nous arrivons à la fin de nos travaux
parlementaires et je suis satisfait de la proposition faite par
l'honorable ministre de la Justice que la motion soit considérée
comme rejetée sur division.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Alors, la motion de l'honorable
député d'Outremont est rejetée sur division.
M. PAUL: M. le Président, je dois remercier l'honorable
député d'Outremont pour son esprit de coopération,
semblable à celui dont nous a fait part, tout à l'heure,
l'honorable député de Westmount.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de
Notre-Dame-de-Grâce.
M. TETLEY: Merci, M. le Président, je n'ai pas voulu remplacer le
député de Robert-Baldwin; je serai très bref.
M. le Président, le bill 75 contient deux grands principes: le
regroupement des municipalités et, deuxièmement, l'obligation
pour la banlieue de payer sa quote-part des dépenses communautaires.
Cest pourquoi nous avons tous appuyé le principe du bill.
Mais, M. le Président, je dois noter six faiblesses du bill 75,
tant dans sa présentation que dans son contenu. D'abord, le gouvernement
n'a pas fourni assez de détails financiers. Deuxièmement, le bill
a été présenté à la vapeur. Il y avait
presque autant d'amendements que d'articles. Troisièmement, le bill n'a
pas réglé certains problèmes aigus, y compris la
répartition injuste de la taxe de vente entre les municipalités.
Quatrièmement, le bill n'a pas réglé le problème
des subventions du gouvernement provincial au sujet du transport. Vous savez
sans doute, M. le Président, que le gouvernement de l'Ontario a
payé et a subventionné le métro de Toronto, en vertu de
« The Ontario Public Highways' Act. » Le gouvernement n'a pas
aidé le métro de Montréal.
Cinquièmement, je note que la province devrait subventionner la
communauté urbaine d'une manière beaucoup plus
généreuse.
Sixièmement, Je suis 100% d'accord et j'appuie les remarques de
l'honorable député d'Outremont lorsqu'il dit que le
président de la commission de la sécurité publique ne doit
pas être un juge. Je note ces six faiblesses qui se trouvent dans le bill
75. Quand même, je crois qu'il faut appuyer le bill à cause des
deux grands principes qui sont contenus dans le bill, soit la coordination des
municipalités et le fait que les banlieues payent une juste quote-part
de ces dépenses communautaires.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): L'honorable député
de Robert-Baldwin.
M. SEGUIN: Depuis quelques jours, nous avons, de ce côté-ci
de la Chambre, essayé d'une façon constructive de faire amender
le projet de loi no 75, pour le rendre acceptable aux villes de banlieue qui
feront partie de cette communauté urbaine. Nous n'avons pas voulu, en
aucun temps, organiser une opposition systématique, mais nous nous
sommes plutôt efforcés d'obtenir des réponses
justifiées, logiques et raisonnables à plusieurs questions
relatives au projet.
Malheureusement, le ministre se sentant lié Je ne sais par qui ou
par quoi, a été très intransigeant. Exception faite de
certains points mineurs, il se refusait d'entendre ou de comprendre le point de
vue des villes de banlieue. Un gouvernement métropolitain, quel qu'il
soit, doit tout d'abord être formé de partenaires à part
égale. Si une partie, si un des partenaires prédomine, il serait
impossible d'avoir justice ou d'avoir entente, surtout lorsque la part
majoritaire forme un parti politique suivant nécessairement les lignes
d'un parti politique. Pour faire la contrepartie à cette situation, on
apporte dans le bill l'élément négatif qu'est le veto.
Immédiatement, on s'attend à la discorde, même avant le
départ de la nouvelle communauté. Nous croyons sincèrement
au projet et, je le répète, sincèrement à un
gouvernement métropolitain, un gouvernement régional, mais un
gouvernement régional qui sera composé de partenaires ayant
même poids, même valeur. Mais, nous insistons sur le fait que la
course, la hâte de passer ce projet de loi dans les dernières
heures d'une session ne fait absolument rien pour donner l'assurance
nécessaire, la confiance ou la conviction que le projet de loi 75 est
une bonne loi. Les nombreux amendements déjà apportés et
les amendements qui viendront, nous a-t-on dit, dans les prochains mois, nous
prouvent que ce projet préparé à la hâte doit
être passé à la loupe et en coopération avec les
administrateurs locaux concernés avant que ce projet n'entre en vigueur.
Mes paroles réflètent les commentaires et les opinions de toute
la population en banlieue. J'ai bien évité au cours du
débat de mentionner les télégrammes, les lettres, les
appels téléphoniques de la part d'associations, de groupes,
d'individus, de municipalités. Chaque télégramme, chaque
message était bien clair. Nous sommes en faveur d'un gouvernement
métropolitain, mais, de grâce, n'acceptons pas celui-ci sans
l'examiner de plus près, sans connaître à l'avance sa
portée sur chaque individu.
Je regrette sincèrement que le gouvernement perde de vue
l'objectif de base, soit de créer un gouvernement régional,
réellement au service des citoyens, pour les citoyens, par les citoyens,
ayant tout d'abord à coeur le mieux-être de 2,500,000 personnes,
au lieu de tout orienter, pour sauver une ville de sa situation
financière. De cela, je n'ai aucun doute, et il n'y a aucun
doute non plus dans la pensée de tous les députés
ici en Chambre, et de toute la population de cette région. C'est un
gouvernement qu'on propose, appelé métropolitain, mais
métropolitain d'occasion.
Dans le projet, nous retrouvons partout le mot « doit »,
l'expression « doit », lorsqu'il s'agit d'un point de
contrôle ou de finance affectant la ville de Montréal, mais
l'expression « peut «lorsqu'il s'agit de quelque chose concernant
les banlieues. L'impératif règne partout dans le projet de loi
lorsqu'il s'agit de Montréal. Le conditionnel règne lorsqu'il
s'agit des villes en banlieue.
Le gouvernement demande aux banlieues de faire leurs achats de
Noël, comme je l'ai dit cette semaine, par catalogue. C'est aussi simple
que ça: Un projet de loi, une série d'articles, avec un minimum
d'explications, de détails et d'études en profondeur sur la
portée réelle de plusieurs des sections de ce bill.
Je termine, M. le Président, en disant que, même si je
voulais voter pour le projet, je ne pourrais pas...
M. BERTRAND: Cela n'a jamais été notre intention de faire
violence au député de Robert-Baldwin.
M. SEGUIN: Je l'espère. Cela n'a jamais été
l'intention du député de Robert-Baldwin de faire violence au
premier ministre.
Je devrai donc, à cause de tous ces amendements de
dernière heure... Même le bill n'a pas été
imprimé encore, tel qu'amendé, et on nous demande de voter en
troisième lecture pour un projet de loi qui est cousu de changements,
d'amendements. Je ne sais même pas, à l'heure où je parle,
si tous les amendements adoptés sur division ou adoptés seront
tous compris dans le projet quand on le présentera.
M. PAUL: M. le Président... M. SEGUIN: J'ai confiance.
M, PAUL: C'est un peu injuste, M. le Président et je sais,
cependant, dans quel esprit le fait l'honorable député, mais je
crois de mon devoir d'intervenir parce que s'il y a quelqu'un qui est minutieux
dans l'accomplissement de son travail, c'est bien le président de nos
comités qui occupe actuellement le fauteuil du président de la
Chambre. Egalement, nos conseillers juridiques sont empressés et sont
toujours mordus de scrupules pour savoir si tous les amendements sont conformes
à ceux que la Chambre a acceptés. Je ne voudrais pas, M. le
Prési- dent, que l'honorable député, d'un autre
côté, s'inquiète quant à cette procédure que
nous adoptons ce matin parce qu'il est très courant qu'un projet de loi
soit sanctionné et qu'il soit imprimé seulement après sa
sanction, surtout lorsque nous avons des projets de loi qui ont plusieurs
amendements comme celui du projet 75.
M. HYOE: M. le Président, sur lepoint soulevé par le
ministre de la Justice, il va admettre que nos règlements
prévoient très bien la possibilité de réimpression
d'un bill, surtout si on n'a jamais eu l'exemple d'un bill où cette
suggestion, cette proposition aurait dû être acceptée, si
cela a été fait, ce serait un bill comme celui-là qui
aurait dû être réimprimé avant la proposition de
troisième lecture. On n'a pas fait la proposition mais, comme le disait
le député de Robert-Baldwin, je me demande s'il y a un
député en cette Chambre, même le ministre lui-même,
qui pourrait nous certifier, à ce moment-ci, le texte final de plusieurs
des articles que nous avons discutés.
Je crois que cela démontre encore la coopération de
l'Opposition. Je crois que nous avons fait notre devoir, que nous avons
étudié et que nous avons essayé de convaincre le
gouvernement du bien-fondé, de nos interventions, surtout de celles du
chef de l'Opposition qui a apporté tellement d'améliorations au
bill. Mais, à ce moment-ci, ce n'est pas notre intention de revenir sur
chacun de ces aspects.
M. PAUL: M. le Président, je ne voudrais pas que mes remarques
soient interprétées comme étant des remarques de reproche
à l'endroit de l'Opposition. Mais mon honorable collègue, ayant
été lui aussi président de la Chambre, se rappelle sans
doute les dispositions du cinquième paragraphe de l'article 1. Depuis
que nous n'avons plus de conseil législatif, il y a un commencement de
coutume qui s'est établi en cette Chambre à l'effet que les
projets de loi recevaient leur sanction avant qu'ils soient
réimprimés pour la troisième lecture dans de nombreux
cas.
M. HYDE: J'hésite beaucoup sur cette proposition du ministre de
la Justice...
M. PAUL: J'ai dis que c'était un commencement de coutume.
M. HYDE: Un commencement, mais je crois qu'il faudra arrêter avant
que cela ne commence trop.
M. BERTRAND: Le représentant de la rei-
ne ne s'en est jamais plaint. La reine a donné son concours.
M. PINARD: Le prince Philip, lui, n'a pas dit son mot.
M. SEGUIN: Cela a été un débat à
l'intérieur des discours, mais de toute façon...
M. BERTRAND: Oui, j'allais le noter.
M. SEGUIN: M. le Président, je ne voudrais certainement pas
laisser l'impression que j'ai voulu, ni de près ni de loin, attaquer la
compétence du président ou du vice-président de la Chambre
, ni surtout en l'occurence, du président du comité. Mais je
pense aussi qu'une fois que le président aura fait son rapport, une fois
que le président aura bien noté, avec toute l'attention voulue,
toute la connaissance de cause voulue, que là la loi est finale, il faut
tout de même que cela passe à la rédaction et il faut que
cela passe à l'imprimeur. C'est dans ce sens-là que je disais
qu'avec un bill comme celui-ci rempli de toutes sortes de découpures,
d'additions et d'amendements, je me demande, comme n'importe qui peut se le
demander, je pense, si le point de vue qu'on aura, une fois qu'il sera
réimprimé, sera exactement ce que le comité voulait
à ce moment-là. Il n'est pas question d'attaque contre les
fonctionnaires, ni contre le président qui fait un travail énorme
et qui a dû, au cours de la semaine, je pense bien, se tenir la
tête plusieurs fois à écouter non seulement des
répétitions, mais les commentaires que je faisais et qui
pouvaient peut-être être ennuyeux en ce sens que ce n'est pas tout
le monde qui a un intérêt particulier à cette région
ou à ce problème.
Je termine, M. le Président, en disant tout simplement
qu'à cause des raisons déjà énoncées, je
devrai nécessairement, en conscience, et si je veux réellement
représenter l'opinion des villes de banlieue, les 28 ou 29 villes selon
que l'île Bizard est ou non à l'intérieur de l'île,
voter contre le projet.
M.BERTRAND: Bien.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de
Jacques-Cartier.
M. SAINT-GERMAIN: Que le gouvernement, M. le Président, nous
apporte un bill pour résoudre les problèmes communs de
l'île de Montréal, il n'y a rien de si extraordinaire
là-dedans. La population sait que nous avons des problèmes
communs et qu'il fallait tout de même les résoudre.
Malheureusement, en vue de résoudre ces problèmes, on a voulu
créer un organisme qui aura et qui a à résoudre à
la fois deux problèmes, c'est-à-dire les problèmes communs
à l'île et le problème de renflouer d'une façon
immédiate les finances de Montréal. Vouloir, dans une même
législation, résoudre ces deux problèmes, voilà
tout ce qui a fait l'acrimonie du débat et tout ce qui fait que cette
corporation municipale est, à mon avis, un organisme dangereux
relativement au développement économique de la région de
Montréal.
Pour résoudre d'une façon immédiate ou, du moins,
pour les deux ou trois prochaines années, les problèmes
financiers de la ville de Montréal, il a fallu donner une importance
exagérée à la Communauté urbaine de
Montréal. On lui a donné des responsabilités
énormes, même si elle n'est pas encore rodée, si elle n'a
pas encore fait ses preuves, mais, pour atteindre ces deux buts à la
fois, il fallait bien qu'il en soit ainsi.
Pour atteindre ce deuxième but, il a fallu défranchiser
les électeurs de Montréal ou du moins des banlieues du droit
traditionnel qu'ils avaient d'exiger un référendum sur tout
règlement d'emprunt, et il fallait aussi leur faire perdre leur vote
direct. Et ce n'est qu'indirectement que les citoyens des banlieues seront
représentés à la communauté urbaine.
Et il fallait, troisièmement, que la communauté urbaine
soit dominée par le conseil de ville de Montréal, et en fait
c'est ce qui nous arrive.
Quatrièmement, ces exagérations relativement à la
réorganisation, ces excès de vitesse qu'on veut mettre dans la
coordination des forces policières de Montréal, eh bien, c'est
par ce moyen, c'est surtout par ce service que l'on veut verser dans les
coffres de Montréal les sommes nécessaires à sa bonne
administration. C'est ce qui explique, à mon avis, que le
député d'Outremont voulait faire modifier la législation
relativement à ce service.
Alors, nous aurons, dans quelques années, un organisme qui sera
excessivement difficile à contrôler, dont le personnel sera
exagérément grossi, qui a trop de responsabilités pour un
organisme qui débute. Cela concourra à hypothéquer
davantage la propriété immobilière de l'Ûe de
Montréal. Ce sera un des facteurs responsables de l'augmentation future
des taxes sur la propriété, qui déjà, à mon
avis, est exagérément taxée.
C'est une législation, de plus, qui nous apportera très
probablement, et d'ici peu d'années, la fusion ou la disparition
pratique des municipalités de l'île de Montréal. C'est le
début de cette politiques Une île, une ville. Un autre facteur, et
ce facteur n'est pas de
moindre importance, c'est que les citoyens de Montréal se
sentiront de plus en plus éloignés de leur administration
municipale, de plus en plus ils sentiront qu'ils ont un bien piètre
rôle à y jouer et qu'ils ne peuvent se faire entendre d'une
façon directe. Cela concourra à faire diminuer davantage
l'intérêt des citoyens envers l'administration municipale,
intérêt qu'on a toujours voulu soutenir et qui est un gage de
bonne administration.
Pour toutes ces raisons, M. le Président, je me devrai de voter
contre le bill en troisième lecture, ceci dans les intérêts
de mon comté, dans les intérêts de toute la région
de Montréal et dans l'intérêt de toute la province, parce
que Montréal, au point de vue économique et industriel, joue un
rôle d'une telle importance au niveau provincial que toute
législation de nature à restreindre son développement
normal a des répercussions directes sur la province entière.
J'ai essayé, pendant tout le débat, de sensibiliser la
population et le gouvernement aux problèmes qu'on allait créer
avec cette législation.
Nous sommes, aujourd'hui, rendus à la limite, mais j'ai la
satisfaction du devoir accompli. Demain, ce sera la loi. J'espère que
mes inquiétudes ne se réaliseront pas, dans
l'intérêt de toute la population. Mais, quoi qu'il arrive, j'ai la
satisfaction du devoir accompli.
M. BERTRAND: Très bien.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de D'Arcy-McGee.
M. GOLDBLOOM: M. le Président, deux brefs commentaires
seulement.
Avec l'adoption de ce projet de loi, nous créerons une situation
par laquelle aucune commission scolaire ne pourra octroyer un contrat pour le
transport de ses écoliers, si ce contrat n'a pas, d'abord,
été offert à la Commission de transport de la
Communauté urbaine de Montréal. Je voudrais souligner que, dans
un autre cas, celui des compagnies de transport général, nous
avons prévu une situation qui obligerait à l'acquisition des
biens ou des actions, de gré à gré ou par
expropriation.
On n'a pas fait de même dans le cas des compagnies de transport
d'écoliers. Ces compagnies sont soumises à des normes
sévères, il est normal et essentiel que ce soit ainsi; mais leur
champ d'action est, en principe, limité à celui du transport
d'écoliers. Il y a eu des poursuites contre de telles compagnies, parce
qu'elles ont entrepris le transport d'autres personnes que des écoliers
et pour d'autres fins que des fins scolaires. Il me semble le même
problème revient dans le projet de loi que nous allons étudier
sur la Communauté urbaine de Québec que si nous ne sommes
pas pour prévoir une compensation à ces compagnies, il faudra
élargir, par une autre législation ou dans les règlements
du ministère des Transports et des Communications, le champ d'action
accordé à de telles compagnies.
Deuxième commentaire: il y a, aujourd'hui, beaucoup de citoyens
de la région métropolitaine qui craignent que la mise en vigueur
de cette loi, avec l'augmentation qu'elle comporte du fardeau financier pour
les municipalités de banlieue, n'ait pour effet de freiner le
développement de ces municipalités et d'entraîner la remise
de projets déjà conçus, le ralentissement des
investissements, tant industriels que résidentiels, et la vente quasi
forcée de certaines propriétés, à cause des
augmentations de taxes.
Il me semble, M. le Président, que, si, à l'avenir, ces
craintes s'avèrent justifiées, il faudra que nous repensions tous
ensemble les effets de cette loi et que nous revenions, en Chambre ici, pour y
apporter les modifications nécessaires.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Chambly.
M. LAPORTE : M. le Président, le bill 75, qui franchit la
dernière étape de la procédure à l'Assemblée
nationale, est, en partie, le reflet du rapport d'une enquête
menée à Montréal, en 1964, sur les problèmes
intermunicipaux de l'Ile.
Trois commissaires avaient été nommés: M. Camille
Blier, président de l'enquête, M. Lucien Saulnier,
représentant désigné par la ville de Montréal et M.
le maire Reginald Dawson, de Mont-Royal, représentant
désigné par les municipalités de la banlieue de
Montréal.
Les trois commissaires en étaient venus à la conclusion
unanime qu'il y avait lieu de régler, sur une base intermunicipale, des
problèmes qui étalent de nature intermunicipale. Sur un seul
point et tout le monde s'y attendait sur la possibilité de
modifier les frontières des municipalités, M. le commissaire
Dawson avait exprimé certaines réserves. Il avait, en somme,
proposé sur cette question un rapport minoritaire.
Le rapport de la commission Blier était, quant à certains
points, différent de ce que nous propose le bill 75, mais il est bien
évident que, sur le principe de l'établissement sur l'île
de Montréal d'un gouvernement suprarnunicipal, je ne puis qu'être
d'accord. Nous allons vivre l'expé-
rlence de ce gouvernement supramuniclpal et il est clair que, pour les
municipalités de banlieue en particulier, cela pourrait
représenter des augmentations de taxes assez substantielles.
J'ai exprimé en dehors de cette Chambre je m'excuse de
l'avoir dit à l'extérieur, tout le monde sait pourquoi
l'avis que le gouvernement du Québec, pas celui qui est devant nous, le
gouvernement du Québec en général, l'Etat du
Québec, la province de Québec, étant responsable, par sa
non-intervention au cours des années passées, de la situation
presque inextricable qui s'est installé sur l'île de
Montréal, devrait maintenant se charger d'une part très
substantielle du coût de la remise sur pied de l'administration sur
l'île.
Il n'est pas raisonnable de continuer à demander à la
ville de Montréal de faire presque seule les frais de certains grands
services dont plusieurs sont d'un intérêt inter municipal. Je ne
crois pas non plus qu'il soit raisonnable de demander brusquement aux
municipalités de la banlieue de voir leurs impôts fonciers
municipaux augmenter dans une proportion que personne actuellement ne saurait
établir de façon sérieuse ou définitive.
Dans l'application du bill 75, il est bien clair que la ville de
Montréal aura une responsabilité considérable, celle de
démontrer à toute l'île qu'elle n'a pas l'intention
d'abuser de la force que lui donne le bill 75. Au moment de la troisième
lecture, c'est au président du comité exécutif de la ville
de Montréal, M. Saulnier, c'est au maire de Montréal et au
conseil municipal de la ville de Montréal, que l'on doit faire un appel
pressant pour que cette première expérience véritable dans
la province de Québec se solde par un succès.
Quel que soit le mode de votation que l'on puisse déterminer,
quelles que soient les unités de vote que l'on puisse partager entre les
représentants des diverses municipalités, si l'on ne
décide pas que la bonne volonté et la coopération vont
être placées à la base de l'expérience que l'fle de
Montréal va vivre, tout est inutile. Lorsque existait la commission
métropolitaine de Montréal, il y avait, je pense, 14
représentants pour la ville de Montréal et 14
représentants pour les municipalités de banlieue. C'est le
gouvernement qui avait désigné le président.
Conséquence: sur toutes les questions véritablement importantes,
c'était le président qui décidait.
L'on crée actuellement un organisme où la
représentation ne sera pas physiquement égale, où la
population va influer sur les votes qui sont donnés à chacun.
Là encore, si l'on décide que les municipalités de
banlieue et que la ville de
Montréal, au lieu d'être des partisans ou des participants
à la même unité d'administration, si on décide
qu'ils doivent se considérer comme des frères ennemis, cela ne
fonctionnera pas.
Malheureusement, le gouvernement devra alors intervenir de nouveau d'une
autre façon.
M. le Président, ayant été, alors que
j'étais ministre, l'artisan d'un certain regroupement de
municipalités dans la province de Québec, ayant
prêché ce que tout le monde accepte aujourd'hui, la
nécessité de régionaliser l'administration municipale, je
ne saurais aujourd'hui voter contre ce projet de loi en troisième
lecture. Je l'accepte comme une expérience. Je l'accepte en demandant
aux parties intéressées, dont j'accepte les arguments de part et
d'autre, de se donner la main, de travailler en collaboration. C'est clair que
ce n'est pas drôle pour les municipalités de banlieue. C'est
évident que la ville de Montréal fait face à des
obligations financières de plus en plus dures, rudes. J'espère
que les municipalités de banlieue, qui ont été fort bien
représentées dans cette Chambre par les députés qui
ont fait valoir leur point de vue; j'espère que la ville de
Montréal qui a eu en M. Saulnier un avocat convaincant et très
vigoureux; j'espère que les deux ont décidé de se donner
la main, de travailler en collaboration, il est bien clair que, dans un an, il
sera nécessaire d'apporter des modifications à la lumière
de l'expérience vécue. Pour ces raisons, M. le Président,
en respectant très fermement les attitudes qui ont été
prises en cette Chambre, personnellement, j'ai espoir que l'expérience
que nous entreprenons aujourd'hui sera valable. Si elle ne l'est pas,
l'Assemblée nationale sera évidemment là pour intervenir
en temps utile.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Laurier.
M. LEVESQUE (Laurier): M. le Président, je sais que ce n'est pas
le moment de prolonger les débats. Je voudrais simplement faire quelques
remarques pour expliquer, après y avoir quelque peu pensé, le
vote que je vais donner en troisième lecture. Ce sera le même
qu'en deuxième lecture. J'ai été au départ pour le
principe du projet de loi, parce que je crois que c'est à la fois
je l'ai dit, je le répète tout en résumant le
départ d'une véritable administration métropolitaine
moderne, et ça fait longtemps qu'on l'attend, et aussi un projet pilote.
Il y en a déjà deux autres qui vont suivre, celui de
Québec et celui de l'Outaouais; je crois je l'ai dit dans le
débat de deuxième lecture que c'est en fait, dans
plusieurs des régions du Que-
bec, en plus de celles qui sont déjà mentionnées
dans les projets de loi qui sont devant nous, le début de la
constitution des métropoles dont nos régions ont besoin, de ces
villes aujourd'hui émiettées et qui, par le truchement de ce
genre de gouvernement métropolitain ou de ce genre de gouvernement
supralocal, devraient pouvoir commencer à constituer des unités
modernes au point de vue urbain dans une société qui s'urbanise,
comme on le sait ici comme ailleurs, à une vitesse effarente. Alors,
pour les mêmes raisons et surtout tenant compte du fait que, tout
compris, on a largement amélioré le projet de loi, je vais
continuer d'être pour ce projet.
C'est évident qu'il y a des problèmes et qu'il va
continuer à y en avoir. Chaque fois qu'on crée du neuf en
essayant de préserver en même temps du vieux, c'est évident
qu'on crée aussi des problèmes, il suffit de voir la
transformation que l'avant-projet a subie avant de devenir le projet de loi 75,
la transformation que le projet de loi 75 a subie, à mesure qu'on a
incorporé ce qu'un député a appelé le catalogue des
amendements depuis le commencement du débat. Tout le monde sait que ce
n'est pas fini. Comme disait le député de Chambly, il s'agit
d'une charte supra-municipale mais, comme les chartes de grandes villes, il est
évident qu'on va la revoir revenir au moins probablement en moyenne une
fois par année d'ici quelques années.
Le problème essentiel et ça aussi on va voir
comment ça va évoluer c'est le problème des blocs.
C'est-à-dire Montréal, d'un côté, et les banlieues
qui, d'après les porte-parole qu'elles avaient dans cette Chambre et
d'après aussi ce qu'on a vu au comité où les maires ou
leurs représentants se sont exprimés en bas ici, d'une part,
Montréal, et, d'un autre côté, cette tendance qu'on a
vécue depuis des années, qui n'est pas résorbée,
cette tendance d'ensemble des banlieues de considérer Montréal
comme le monstre assimilateur, n'a pas toujours été
injustifiée.
Je dirais, comme Montréalais, que ça ne m'apparaît
pas tellement injustifiable non plus qu'éventuellement on unifie une
bonne partie de ces unités locales qui sont artificielles. De toute
façon, tant que durent ces unités locales en trop grand nombre,
il est évident qu'il y a la possibilité d'un blocage, surtout si
on tient compte de la procédure du vote. Je féliciterais le
ministre et le gouvernement d'avoir, quand même, amélioré
cette procédure du vote et d'avoir substitué, conformément
à la suggestion du chef de l'Opposition, le vote proportionnel
jusqu'à un certain point à ce vote unitaire qui, lui,
était vraiment caricatural. Pendant que je parle des changements que je
trouve les plus importants, je voudrais aussi souligner l'effort qui a
été fait et qui, je crois, est à peu près l'effort
maximal qui pouvait être fait, du moins dans les délais qui
étaient devant nous, pour régler le cas extrêmement
épineux et qu'on avait sous-évalué des droits acquis et de
la protection des employés qui sont impliqués dans cette
transformation.
Il y a deux autres aspects sur lesquels on a longuement discuté,
il y en a un qui ne m'impressionne pas ce n'est pas parce qu'il n'a pas
son importance c'est celui des problèmes financiers. Au fin fond,
je crois qu'une des raisons pour laquelle on a tant invoqué le
problème financier, c'est qu'on va créer un contribuable
métropolitain pour la première fois, au moins au niveau des
pouvoirs qui sont donnés à la communauté, il est
prévu qu'au moins à ce niveau-là il y aura une
égalité, pour la première fois, dans les charges d'ici
quelques années de délai. Cela, je sais que c'est traumatisant
pour les citoyens de banlieue qui ont toujours eu l'occasion de payer un peu
moins que leur part de la vie métropolitaine et, parfois, beaucoup moins
que leur part.
C'est justement à cause de ça que, pour ma part,
l'argument financier m'impressionne très peu, parce qu'il s'agit de
commencer à assainir la démocratie fiscale dans les
régions métropolitaines. Il est évident qu'on peut aussi
évoquer la hausse des coûts qui est inévitable. La
communauté prévoit des services qui n'existent pas. En
particulier, on a discuté, ici en comité, de la pollution de
l'air. Il est évident qu'il y a des hausses de coûts
inévitables si sérieusement, un jour, on s'occupe de la pollution
de l'air, il n'y a jamais personne qui s'en est occupé. De toute
façon, cette hausse de coûts n'est pas plus ni moins
inévitable, que celle des gouvernements à d'autres niveaux. On a
vu les budgets supplémentaires du gouvernement depuis le budget
principal du printemps dernier; ça arrive à tous les niveaux
d'administration publique. Au moins, cette hausse de coûts, quelle
qu'elle soit, sera mieux répartie, sera répartie de plus en plus
d'une façon démocratique. Je crois que c'est là
l'essentiel.
Je garde, pour ma part, les réserves extrêmement
sérieuses que j'avais en ce qui concerne l'intégration
policière. Je sais bien que ça n'a pas été
particulièrement frappant comme argument; ça n'a pas eu beaucoup
d'écho dans l'esprit du ministre en particulier et de ses conseillers,
mais je persiste à croire que la façon dont la section concernant
l'intégration policière et ce conseil de sécurité
est articulée constitue potentiellement une menace à la saine
administration policière et peut-être même un certain
danger pour la vie démocratique. Heureusement, comme il a
été dit, cette loi sera révisée. Je me suis
demandé si c'était un argument suffisant. Quant à moi, je
pense qu'il vaut mieux essayer de faire confiance à la communauté
qui est créée. C'est pour ça qu'en dépit de cette
réserve que je maintiens je donnerai, si on va au vote, un vote
favorable en troisième lecture.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): L'honorable chef de
l'Opposition.
M. LESAGE: Je voudrais, d'abord, régler une question de
procédure. Lorsque nous en étions à l'étape de
l'approbation du projet de loi tel qu'amendé, j'ai souligné qu'il
faudrait apporter des modifications à ce qui sera le deuxième
alinéa de l'article 287. Je voudrais vous dire que le ministre m'a
soumis le nouveau texte qu'il a l'intention de proposer, sans doute au moment
où il donnera sa réplique, et que j'en suis satisfait.
M. le Président, nous avons passé de nombreuses
journées à l'étude d'un problème extrêmement
difficile. Depuis des années, je l'ai déjà dit, je le
répète, j'ai été convaincu de la
nécessité d'une forme de gouvernement supramunipal pour
Montréal et Québec, et les arguments invoqués en faveur de
l'établissement d'un gouvernement régional pour la région
de l'Outaouais sont également convaincants.
Il existe de ces gouvernements métropolitains dans toutes les
grandes agglomérations au Canada et il en existe beaucoup aux
Etats-Unis. Partout dans le monde occidental, il y a de ces gouvernement
supramunicipaux. Les structures varient. Elles varient pour une bonne raison,
c'est que c'est très difficile d'adapter la législation d'une
façon qui colle à toutes les réalités et à
tous les intérêts en jeu. Il est clair que, lorsque des
municipalités ont été établies et ont grandi,
souvent au hasard des circonstances, des besoins et des intérêts
locaux, il est très difficile de tenter de tout uniformiser, de tout
intégrer ou de tout coordonner. C'est pour cela que les structures
à Toronto, par exemple, ont été changées à
quelques reprises. Des modifications à ces structures, aux
modalités du gouvernement métropolitain de Toronto ont
été apportées d'année en année. Et il est
sûr, comme l'a dit le député de Laurier, que la loi qui
sortira de ce bill 75 aura le même sort. Il ne faut pas nous faire des
illusions. D'année en année, de période en période,
il faudra revenir devant l'Assemblée nationale, à la
lumière de l'expérience, comme on l'a fait à Toronto,
amender ici, modifier là pour s'adapter aux circonstances.
Mais, il n'en reste pas moins qu'il ne peut y avoir aucune solution
véritable au problème du transport en commun dans une grande
agglomération comme celle de Montréal et de Québec, de la
Voirie régionale, du service de police, de l'évaluation
municipale, des systèmes d'aqueduc et d'égouts, dans des cas
comme Québec, d'un établissement rationnel des parcs industriels
sans qu'il y ait une forme quelconque de gouvernement supramunicipal. Je sais
d'expérience je l'ai vécu de 1960 à 1966 en
particulier qu'il n'est pas facile pour un gouvernement d'intervenir
directement pour créer de toute pièce une forme de gouvernement
qui intègre ou coordonne des services dans une région
métropolitaine donnée. Je le répète: Il y a bien
des intérêts à sauvegarder et combien de
susceptibilités dont il faut tenir compte. Combien de craintes, quelques
fois justifiées, quant au fardeau additionnel de taxation que
l'établissement d'un tel gouvernement métropolitain peut
entraîner.
J'ai déjà dit, en juin 1968 en cette Chambre, j'ai
répété au printemps 1969, f ai répété
devant la commission permanente des Affaires municipales qui étudiait
l'avant-projet de la Communauté urbaine de Québec, que le
gouvernement devait agir et que le gouvernement ne serait pas pardonnable de ne
pas prendre la responsabilité d'agir, même si nous savons d'avance
qu'il est impossible de satisfaire complètement tout le monde. Je ne
suis donc pas surpris ni scandalisé, M. le Président, qu'il
yaitdemes collègues, représentants de comités où
sont situées des villes de banlieue dans la région de
Montréal, qui peuvent difficilement en troisième lecture
approuver le projet de loi.
Pour ma part, M. le Président, j'ai voté contre le projet
de loi en deuxième lecture, malgré que j'avais
déclaré j'avais donné toute ma pensée
à ce moment-là que j'étais favorable au principe du
bill. Si f ai voté contre, c'était pour protester contre le fait
que le ministre des Affaires municipales qui, jusqu'à ce
moment-là, avait semblé vouloir coopérer...
M. BERTRAND: Ah!
M. LESAGE: ... s'est buté et n'a pas voulu répondre
à nos questions et donner des réponses qui nous auraient
aidés à voter...
M. BERTRAND: Pensez-vous qu'un tel homme peut faire cela?
M. LESAGE: M. le Président, c'est ce qu'il a fait à ce
moment-là.
M. LUSSIER: Vous ne m'avez pas compris.
M. LESAGE: Très bien, je n'ai peut-être pas compris le
ministre, mais j'insistais pour avoir des réponses à des
questions précises et le ministre, dans sa réplique,
contrairement à son habitude d'homme débonnaire, s'est
retranché dans des positions qui n'ont pas eu l'heur de nous satisfaire
de ce côté-ci de la Chambre. Je dois dire qu'il s'est
racheté, à ma satisfaction malgré que parfois il a
fallu que je plaide avec énergie au cours de l'étude en
comité plénier et qu'il a apporté au projet de loi des
amendements que je considérais nécessaires. Il a donné des
réponses favorables, justement, aux questions que je lui avais
posées lors de l'étude en deuxième lecture.
Je suis certain qu'il n'y a aucun de mes collègues qui m'en
voudra si je félicite le ministre de son attitude dans l'ensemble. Il
n'y a eu que cet accroc lors de réplique de deuxième lecture. Il
a coopéré, il a écouté nos représentations
et, en général, je dois dire quant à moi que j'ai eu, sur
les propositions de modification que j'ai faites, presque entière
satisfaction.
M. le Président, dans les circonstances, parlant en mon nom et au
nom de plusieurs de mes collègues, je voterai pour la troisième
lecture. D'autres ont une opinion différente et je respecte cette
opinion pour les raisons que J'ai données. Ils sont libres, ce sont des
hommes de jugement, ils exercent leur jugement et l'exercice de leur jugement
les amène à vouloir obtenir un délai pour que l'on donne
plus de temps à l'étude du problème et des
conséquences financières en particulier de l'établissement
de la communauté. Je respecte cette opinion, mais ayant
déjà dit au gouvernement en 1968 et en 1969 qu'il n'avait pas le
droit d'attendre un consensus absolu, que c'était son devoir de
procéder parce que l'établissement du principe était
tellement important, je serais d'une inconséquence que je n'admettrais
pas moi-même si je votais autrement qu'en faveur de la troisième
lecture de ce projet de loi.
M. LUSSIER: M. le Président, permettez que j'ajoute quelques mots
aux remarques que mes collègues, et de ce côté-ci, et de
l'autre côté de la Chambre, ont faites au sujet de ce bill 75.
Lorsque nous avons présenté ce projet de loi, nous ne
l'avons pas présenté comme une panacée à tous les
maux qui existent au niveau de nos villes et pour combler toutes les lacunes
que cause l'urbanisation rapide, l'urbanisation qui caractérise
l'ère industrielle dans laquelle nous vivons. Nous l'avons plutôt
présenté comme un excellent remède, un remède
à une maladie caractérisée surtout par quatre grands
symptômes, soit celui d'un urbanisme mal adap- té à des
structures, à des infrastructures qui sont souvent irrationnelles et peu
rentables et très souvent mal implantées. Le troisième
grand symptôme qui caractérise actuellement nos
agglomérations urbaines, c'est la disparité financière qui
existe à l'intérieur de cette agglomération.
Quatrièmement, sur le plan humain, il existe une dissolution des
responsabilités démocratiques et nos populations, à cause
de ce fait, se désintéressent de plus en plus du monde
municipal.
Ce remède a été préparé de longue
date par beaucoup de personnes et par quelques gouvernements. Cest ce qui a
abouti à une législation que nous avons présentée
tout d'abord sous forme d'avant-projet et ensuite sous forme de projet de loi.
C'est une législation qui a été améliorée et
par des collègues et par des maires et conseillers, par des élus
du peuple, par des associations de fonctionnaires et de corps
intermédiaires, qui a été améliorée aussi
par le travail incessant, acharné de l'Opposition qui a scruté et
épluché à la loupe ce projet de loi, qui, aussi, nous a
suggéré des amendements que nous avons trouvés très
logiques et que nous avons accepté de bonne grâce d'inclure dans
ce projet de loi.
Vous savez sans doute, M. le Président, que de discuter, de
dialoguer, d'écouter, de raisonner, c'est une façon
d'améliorer des choses, des projets de loi, d'améliorer des
structures.
Mais il y a aussi une autre façon d'améliorer les
structures et les projets de loi, c'est de les mettre en action, c'est de les
faire fonctionner. Et, c'est cette deuxième étape que nous
entreprenons pour cet organisme métropolitain.
Comme d'autres l'on dit, c'est par son fonctionnement que nous
observerons sans doute des lacunes que nous ne pouvons observer que s'il
fonctionne. Ce n'est pas uniquement par des analyses, des examens et un
raisonnement de la logique que nous pouvons satisfaire à ce désir
de perfection que tous nous recherchons dans l'élaboration de ces
nouvelles structures.
J'ajoute ma voix à celle des autres pour demander, maintenant
qu'il s'est établi un concensus autour de cet organisme
métropolitain, cette Communauté urbaine de Montréal, que
tous et chacun se mettent à la tâche, le fassent de bonne foi et
qu'ils fassent produire le maximum à ce nouvel instrument
d'administration municipale, un instrument qui renforcit les organismes
décentralisés, un organisme qui renforcit le gouverne ment local,
un organisme qui ne peut faire autrement que d'apporter le bien-être
à nos populations en augmentant le progrès économique dont
nous devons profiter le plus possible.
En terminant, je veux remercier tous et chacun de ceux qui ont
participé et lancer un appel ultime à toutes les personnes qui en
feront partie, qui auront à faire fonctionner cet organisme, à
l'effet d'être d'une extrême bonne foi et très
compréhensifs pour que nous obtenions le maximum de ce nouvel instrument
pour le progrès de nos populations.
M. BERTRAND: M. le Président, depuis 22 ans je siège au
Parlement de Québec; et en autant que mon souvenir est fidèle,
à la commission des bills privés, à l'occasion de la
présentation du projet de loi de la ville de Montréal ou des
villes de banlieue, il a toujours été question de la
création d'un gouvernement métropolitain sur l'île de
Montréal.
Le principe était acquis depuis fort longtemps. Et, pour
reprendre les mots du fabuliste, quand il s'agit de délibérer, la
cour en conseillers foisonne, mais quand il s'agit d'exécuter, on ne
trouve plus personne.
Or, on a trouvé quelqu'un, c'est le ministre des Affaires
municipales, qui, depuis deux ans, s'est occupé intensivement de ces
problèmes municipaux, non seulement sur l'île de Montréal,
mais dans la région de Québec et dans la région de
l'Outaouais.
Je suis heureux, comme chef du gouvernement, de féliciter le
ministre des Affaires municipales et son équipe de fonctionnaires.
Ils ont tous besogné avec ardeur. Le labeur a été
intense, et je le sais personnellement. Enfin, le ministre voit le couronnement
de ses efforts, de son labeur, de sa persévérance et de sa
ténacité, ténacité marquée toujours au coin
du sourire, d'une patience angélique, c'est le cas de le dire. C'est un
homme jovial, il a un bon caractère et il sait encaisser. Je suis
sûr de me faire l'interprète d'ailleurs on vient de le dire
de l'autre côté de tous les membres de cette Chambre, de
tous ses collègues siégeant à droite pour le
féliciter de l'excellence de son travail dans la présentation de
son projet de loi, dans sa défense et dans tous les arguments qu'il a
apportés pour le soutenir.
Je souhaite, comme on en a exprimé l'espoir de l'autre
côté tantôt, que cette première expérience
soit couronnée de succès et qu'il y ait de part et d'autre
beaucoup de compréhension. L'oeuvre n'est pas parfaite, elle devra
être perfectionnée, il ne faut pas avoir siégé
longtemps en cette Chambre pour savoir que les plus beaux projets de lois nous
reviennent chaque année avec des amendements.
Je formule donc le voeu que cette Communauté urbaine de
Montréal, formée dans un bon esprit, soit également
acceptée dans un bon es- prit et que cette expérience, qui sera
également tentée à Québec et dans la région
de l'Outaouais, serve de formule pour les autres municipalités du
Québec.
UNE VOIX: Adopté.
M. LAPORTE: Sur division.
M. LESAGE: Un instant, s'il vous plaît, il y a l'amendement
à l'article 287.
M. LUSSIER: M. le Président, si vous le permettez je puis lire
l'amendement: « Remplacer le deuxième alinéa par
l'alinéa suivant: La commission ne peut étendre son service au
territoire actuellement desservie par l'une ou l'autre des compagnies d'autobus
Brisebois Limitée, Métropolitain Provincial Inc.,
Métropolitain Sud 1967 Inc. et Chambly Transport Inc., sans
acquérir de gré à gré ou par expropriation le
capital-actions ou les biens meubles et immeubles de la compagnie ou des
compagnies ci-haut mentionnées desservant le territoire auquel la
commission étend ainsi son service. »
M. LESAGE: M. le Président, pour le reste c'est la même
chose.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): L'amendement sera-t-il
adopté? Adopté.
Adoption de la troisième lecture
M. LE PRESIDENT: L'honorable ministre des Affaires municipales propose
la troisième lecture du bill 75. Cette motion sera-t-elle
adoptée?
M. LAPORTE: Sur division.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté sur division.
M. PAUL: M. le Président, nous pourrions peut-être
suspendre nos travaux jusqu'à trois heures cet après-midi.
M. BERTRAND: Vous pourriez former le comité pour le bill de
Québec. Cet après-midi à trois heures.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): La Chambre suspends ses travaux
jusqu'à trois heures.
Reprise de la séance à 15 h 5
M. LEBEL (président): A l'ordre, messieurs!
Questions inscrites au feuilleton (suite)
M. PAUL: M. le Président, avec le consentement de la Chambre, je
voudrais répondre à d'autres questions qui sont inscrites au
feuilleton du jour.
Question no 1 de M. Picard (Olier), réponse de M. Masse par M.
Maltais (Limoilou).
M. MALTAIS (Limoilou): Lu et répondu.
M. PAUL: No 3, question de M. Parent, réponse de M. Lafontaine
par M. Maltais (Limoilou).
M. MALTAIS (Limoilou): Lu et répondu.
M. PAUL: No 4, question de M. Bourassa, réponse de M. Beaulieu
par M. Gosselin.
M. GOSSELIN: Lu et répondu.
M. PAUL: No 6, question de M. Brown. Je fais motion pour que cette
question soit transformée en motion pour production de documents.
M. LE PRESIDENT: Cette motion est-elle adoptée?
M. LESAGE: Adopté.
M. PAUL: Documents déposés au nom de M. Lafontaine par M.
Maltais (Limoilou).
No 7, question de M. Brown. Je fais motion pour que cette question soit
transformée en motion pour production de documents.
M. LE PRESIDENT: Cette motion est-elle adoptée?
M. PAUL: Réponse au nom de M. Lafontaine par M. Maltais
(Limoilou).
M. MALTAIS (Limoilou): Documents produits.
M. PAUL: No 22, question de M. Séguin, réponse de M.
Bertrand.
M. LESAGE: Un instant, M. le ministre de la Justice, s'il vous
plaît.
M. BERTRAND: Lu et répondu.
M. PAUL: Est-ce que le chef de l'Opposition a retracé...
M. LESAGE: Oui.
M. PAUL: No 25, question de M. Brown, réponse de M. Lafontaine
par M. Maltais (Limoilou).
M. MALTAIS (Limoilou): Lu et répondu.
M. PAUL: No 27, question de M. Brown, réponse de M. Lafontaine
par M. Maltais (Limoilou).
M. MALTAIS (Limoilou): Lu et répondu.
M. PAUL: No 29, question de M. Pinard, réponse de M. Lafontaine
par M. Maltais (Limoilou).
M. MALTAIS (Limoilou): Lu et répondu.
M. PAUL: No 31, question de M. Mailloux, réponse de M. Cloutier
par M. Gosselin.
M. GOSSELIN: Lu et répondu.
M. PAUL: No 45, ordre de la Chambre de M. Michaud, motion
acceptée, document déposé par M. Bertrand.
M. BERTRAND: Document déposé.
M. PAUL: M. le Président, je ne désespère pas de
pouvoir produire d'autres réponses lundi, mais peut-être que l'on
pourrait convenir que lundi nous pourrions nous référer au
feuilleton d'aujourd'hui pour répondre aux questions, vu qu'il n'y en a
pas beaucoup, M. le Président.
M. BERTRAND: La réponse numéro I est également
déposée, la réponse à la question numéro 1
du feuilleton d'aujourd'hui, la question de M. Picard, d'Olier.
M. LESAGE: Oui, oui, j'ai compris qu'une réponse avait
été donnée.
M. le Président, il reste les questions au feuilleton
d'aujourd'hui: les numéros 2, 5, 8, 9, 10, 12...
M. BERTRAND: Six a été transformé en motion pour
production de documents.
M. LESAGE: Je n'ai pas mentionné six. M. BERTRAND: Oui, oui...
ah! pardon.
M. LESAGE: Je recommence, si le ministre veut bien me suivre!
M. PAUL: Ah! je suis mon affaire, Je vérifie avec le chef de
l'Opposition.
M. LESAGE: D'autant plus que nous nous servirons du même document
lundi. Alors, les questions numéros 2, 5, 8, 9, 10, 12 ,24, 26 et
28.
M. PAUL: C'est déjà pas mal.
M. LESAGE: Maintenant, il y a les motions pour production de
documents.
M. BERTRAND: Si on me permet, au no 47, il y a une motion de M.
Louis-Philippe Lacroix, député des Iles-de-la-Madeleine, Je l'ai
vu ce matin, j'avais déjà été informé qu'il
voulait retirer cette motion. Je puis attester à la Chambre que telle
est la déclaration qu'il m'a faite ce matin, qu'il retirait l'ordre de
la Chambre en date du 2 juin et que l'on retrouve au no 47 d'aujourd'hui.
M. LESAGE: J'accepterais la parole dupre-mier ministre...
M. BERTRAND: Oui.
M. LESAGE: Même si je n'avais pas eu du député des
Iles-de-la-Madeleine les indications que j'ai eues.
M. BERTRAND: Très bien.
M. PAUL: Maintenant je veux, M. le Président, dès
maintenant, au sujet de la question no 12...
M. LESAGE: Douze?
M. PAUL: Oui. J'ai communiqué avec le président de la
Régie des alcools, M. Lacoste; il m'a informé que ça lui
est actuellement impossible de même qu'à la régie, de
répondre à la question telle que formulée, parce qu'il va
falloir à la régie prendre des informations auprès de
chacune des municipalités pour savoir s'il y a ou non un
règlement de prohibition. On me promet une réponse, mais qui ne
sera certainement pas prête avant deux, trois mois, à cause de la
portée de la question telle qu'elle est formulée.
M. LESAGE: M. le Président, j'attirerai l'attention du
député de l'Abitibi-Est, mais je crois bien que la meilleure
chose à faire, c'est de la laisser au feuilleton.
M. PAUL: Oui, oui. Lundi, je ferai les représentations que je
viens de faire et, si je suis capable, je verrai le député pour
tâcher de trouver une autre formulation de question pour atteindre le but
visé par ces questions.
M. LESAGE: Pour ce qui est des motions pour production de documents, il
restera les numéros 42, 43, 46, 48 et 49.
UNE VOIX: Ce n'est pas beaucoup. M. BERTRAND: Article 35.
Bill 76 Deuxième lecture
M. LE PRESIDENT: L'honorable ministre des Affaires municipales propose
la deuxième lecture de la Loi de la Communauté urbaine de
Québec.
M. LUSSIER: M. le Président... Oh! Pardon. J'étais en
train d'oublier mon cher ami, le lieutenant-gouverneur.
M. BERTRAND: Que vous dit-il?
M. LUSSIER: C'est un message de M. le lieutenant-gouverneur. Non. Ce
n'est pas un message, je m'excuse. M. le Président, l'honorable
lieutenant-gouverneur de la province a pris connaissance de ce bill et il en
recommande l'étude à la Chambre.
M. BERTRAND: Adopté.
M. Robert Lussier
M. LUSSIER: Adopté? M. le Président, je ne veux pas faire
un long préambule sur la nécessité d'un organisme
métropolitain ou d'une communauté urbaine qui est une structure
de droit qui correspond à une situation de fait.
La région métropolitaine de Québec, comme tout le
monde le sait actuellement, se compose d'une trentaine de villes ayant chacune
leur autorité, leur compétence respective totale et non
déléguée à aucune autre ou partagée avec
d'autres municipalités.
Il est donc impérieux et nécessaire qu'il y ait une
autorité qui administre certains services qui sont devenus
régionaux. Cette Communauté urbaine de Québec serait une
corporation publique crée par la présente loi. Ses pouvoirs sont
exercés par un conseil et un comité exécutif.
Le comité exécutif comprend huit membres, soit un
président nommé par le lieutenant-gouverneur en conseil, trois
membres désignés par résolution de la ville de
Québec, un membre désigné par résolution de la
ville de Sainte-Foy et enfin un membre pour chacun des autres secteurs de la
communauté.
La communauté se divise en cinq secteurs comprenant la
cité de Québec dans le secteur numéro 1, la cité de
Sainte-Foy dans le secteur numéro 2, et les autres municipalités
réparties en trois secteurs de population comparative. Les secteurs
autres que ceux de Québec et de Sainte-Foy choisissent leurs
représentants au comité exécutif lors d'une
assemblée des maires de chacune d'elles. Le maire peut être
représenté par un membre du conseil à cette
assemblée. Le mandat des membres du comité exécutif est de
quatre ans et leur qualification, sauf quant au président, est
d'être membre de l'un des conseils municipaux. La fonction du
président est à temps plein tandis que celle des autres membres
est à temps partiel. En cas d'absence ou d'incapacité du
président, il est remplacé par un vice-président qui est
choisi parmi les membres du comité exécutif.
Par ailleurs, le président du bureau d'assainissement, le
président directeur général de la commission de transport
et le président de la commission d'aménagement siègent au
comité exécutif à titre de conseiller, mais sans droit de
vote. Les fonctions du comité exécutif comprennent principalement
l'administration des affaires de la communauté suivant les
règlements qui sont adoptés par le conseil, la préparation
du budget, de rapports et études destinés au conseil. Ces
séances sont ou peuvent être à huis clos ou publiques.
Les décisions sont prises à la majorité des membres
présents, chaque membre ayant droit à un vote. Le
président n'a pas de vote prépondérant. Le conseil est
l'organisme législatif de la communauté urbaine de Québec.
Il se compose d'un représentant par municipalité. Il siège
au moins une fois tous les deux mois. Ces séances sont publiques. Il
adopte tous les règlements de la communauté et prend toutes les
décisions autres que celles qui sont de nature administrative ou qui
sont déléguées au comité exécutif, soit par
voie de règlement, soit par la loi.
Le conseil est présidé par un président permanent.
Les décisions sont prises à la majorité des voix des
membres présents, chaque membre ayant droit à une voix par 1,000
de population de sa municipalité. Les règlements,
résolutions et autres procédés de la communauté
sont sujets à cassation de la même manière que le sont les
règlements municipaux.
Les principaux fonctionnaires de la communauté sont le
secrétaire, le gérant, le trésorier. Ces fonctionnaires
ont des fonctions similaires à celles de leurs homologues en vertu de la
Loi des cités et villes. Le gérant est la cheville
ouvrière de la communauté, il administre les affaires sous
l'autorité du comité exécutif et assure la liaison entre
ce comité et les chefs de service.
Les pouvoirs généraux de la communauté sont
semblables à ceux de toute corporation publique. Elle jouit cependant du
droit d'expropriation d'une ville. La communauté a compétence sur
diverses matières de la façon suivante: à compter de
l'entrée en vigueur de la loi et dans certains délais qui lui
sont impartis, elle a compétence sur l'évaluation des biens
immobiliers de son territoire, le recensement, l'élaboration d'un
schéma d'aménagement, l'établissement d'un service central
des données, la facturation et l'envoi des comptes de taxes municipales
et des comptes de taxes scolaires avec l'autorisation du lieutenant-gouverneur
en conseil, l'établissement de fonds industriels, la promotion
industrielle et touristique, l'uniformisation de la réglementation de la
circulation et, enfin, l'élaboration des normes minimales en
matière de construction.
Cependant, tant et aussi longtemps que la communauté n'a pas
exercé ses pouvoirs dans l'une ou l'autre des compétences
mentionnées au paragraphe précédent, les
municipalités continuent d'exercer les pouvoirs dont elles jouissent
présentement.
Le bill prévoit de plus que la communauté peut
acquérir compétence sur d'autres matières en adoptant un
règlement qui doit, pour entrer en vigueur, recevoir l'approbation du
lieutenant-gouverneur en conseil. Ces compétences sont
l'établissement de systèmes intermunicipaux d'eau potable, la
disposition des ordures, les loisirs à caractère régional,
la construction de logements à loyer modique, la coordination des
services de police et de protection contre l'incendie et, enfin,
l'intégration des services de police et de protection contre
l'incendie.
Puisque la communauté aura compétence pour dresser un
rôle d'évaluation unique sur son territoire, le bill
prévoit la mise sur pied d'un bureau de révision des
évaluations. Ce bureau aura l'obligation de siéger dans les
municipalités locales lorsqu'il s'agira de l'évaluation
foncière inférieure à $15,000 ou de valeur locative
inférieure à $500. Dans les autres cas, il n'aura pas
l'obligation de se déplacer.
Il y a appel à la cour Provinciale de toute décision du
bureau de revision des évaluations.
Le schéma d'aménagement doit être
préparé par la communauté dans l'année de
l'entrée en vigueur de la loi. Ce schéma d'aménagement
doit être soumis pour commentaires à tous les
intéressés à une assemblée que la communauté
a l'obligation de convoquer.
Il faut aussi mentionner que le projet de loi prévoit que les
municipalités ne pourront plus se prévaloir des dispositions de
la Loi des fonds industriels. Seule la communauté aura ce pouvoir.
Cependant, les municipalités pourront, eu égard à
l'entente intervenue avant l'entrée en vigueur de la loi, se
prévaloir des dispositions de la Loi des fonds industriels. Quant aux
systèmes intermunicipaux d'eau potable, la communauté jouira de
pouvoirs semblables à ceux dont jouissent les municipalités dans
ce domaine et y sera substituée.
Le projet prévoit aussi la possibilité pour la
communauté d'aménager un centre de disposition des ordures. Elle
pourra aussi obliger les municipalités qui possèdent de tels
centres de les mettre à la disposition des autres municipalités
du territoire.
Quant aux loisirs, la communauté pourra déterminer les
parcs et centres de loisirs qui sont à caractère régional.
Il est bien entendu qu'il ne s'agit pas de centres qui seront
d'intérêt strictement local.
Quant aux pouvoirs de la communauté en matière
financière, il faut noter que le comité exécutif devra
préparer annuellement un budget qui devra être soumis au conseil
et, en même temps, la Commission de transport et le Bureau
d'assainissement des eaux devront soumettre leur propre budget. Ces budgets
entreront en vigueur automatiquement le 15 décembre de chaque
année s'ils n'ont pas été approuvés par le conseil
auparavant. Cependant, dans ce cas, il y aura un appel à la Commission
municipale qui pourra modifier le budget si elle est convaincue qu'il comporte
un préjudice sérieux pour les contribuables.
Le budget est administré par des chefs de service et tous les
virements de fonds d'un service à un autre devront être
approuvés par le conseil. Il faut souligner ici que la communauté
exercera, à l'exclusion des municipalités de son territoire,
à l'égard des terrains qu'elle acquiert pour fins industrielles
et autres immeubles qui pourront être érigés sur ce
territoire, les pouvoirs prévus à la Loi des cités et
villes, quant à l'imposition et à la perception de taxes
foncières générales.
Ceci veut dire que, pour l'avenir, lorsqu'un centre industriel sera
créé par la communauté, la municipalité où
se trouve ce centre ne pourra imposer de taxes foncières
générales sur ces immeubles. Il faut noter aussi que le
régime s'appliquera même si la communauté cesse
d'être propriétaire des terrains dont il s'agit.
Sous réserve de ce qui précède, les biens de la
communauté ne sont assujettis au paiement d'aucune taxe, sauf que la
communauté doit payer une compensation pour les services municipaux dont
elle bénéficie. Par ailleurs, la communauté se procure les
deniers dont elle a besoin par voie de taxation directe sur les biens
imposables de son territoire. Seules sont réparties, par voie de
répartition globale et régionale, les dépenses de la
Commission de transport et du Bureau d'assainissement des eaux. Pour le
surplus, la procédure d'Imposition et de perception de taxes de la
communauté est semblable à celle qui existe actuellement dans la
Loi des cités et villes.
Le projet de loi prévoit aussi la création d'une
commission de transport qui aura pour objet d'exploiter un réseau
général de transport en commun sur un territoire plus
étendu que celui de la communauté. La Commission de transport est
une corporation publique comprenant trois commissaires, dont le
président-directeur qui est nommé par le lieutenant-gouverneur en
conseil. Deux autres commissaires sont désignés par
résolution du conseil de la communauté. Leur mandat est de dix
ans.
Pour fins d'approbation du budget de la Commission de transport, chaque
municipalité du territoire de cette commission dispose d'un nombre de
voix A. En outre, elle dispose d'un nombre de voix B proportionnel à la
quote-part de la municipalité dans le déficit d'exploitation de
la commission de transport. L'ensemble des voix B est égal au double du
nombre des voix A. Les fractions sont comptées.
Cette Commission de transport jouit des mêmes pouvoirs que toute
corporation publique, sauf qu'elle pourra exproprier les actifs ou
capital-actions de toute compagnie de transport en commun. Afin de permettre au
public de faire connaître à la Commission de transport ses griefs,
la loi prévoit que cette commission peut créer, dans chaque
municipalité de son territoire, un bureau de griefs.
Le projet prévoit que l'actuel Bureau d'as-salnlssement des eaux
du Québec métropolitain sera remplacé par une corporation
publique sous le même nom. Ce nouveau bureau d'assainissement remplacera,
à toutes fins pratiques, l'ancien bureau créé par la
loi.
Ce bureau comprendra quatre membres, dont un président
nommé par le lieutenant-gouverneur en conseil pour dix ans, un membre
nommé par résolution de la ville de Québec et deux autres
membres qui sont nommés par le conseil de la communauté; la ville
de Québec n'a pas droit de vote sur cette question. Le mandat
de ces membres est de trois ans. Pour les fins de la Commission de
transport, le conseil de la communauté comprend les municipalités
énumérées à l'annexe D de la loi.
Les pouvoirs de ce bureau sont d'acquérir, construire et
entretenir des égouts collecteurs, des stations de pompage, des usines
ou autres ouvrages d'épuration des eaux. Les dépenses de ce
bureau sont réparties entre les municipalités de son territoire,
en proportion soit de l'évaluation des immeubles imposables, soit de la
population, soit suivant les services qu'il fournit.
La loi prévoit que l'actuelle Commission d'aménagement de
Québec, constituée par le chapitre 17 des lois de 1960-1961, est
remplacée par une nouvelle Commission d'aménagement se composant
de trois membres. Cette Commission d'aménagement a pour but de
conseiller le gouvernement du Québec, la communauté et les
municipalités relativement à l'aménagement, à la
restauration et à l'embellissement du territoire. La commission devra
participer activement à l'élaboration d'un schéma
d'aménagement.
Les municipalités limitrophes pourront, sur requête
adressée au lieutenant-gouverneur en conseil, être incluses dans
le territoire de la communauté. Le lieutenant-gouverneur en conseil
pourra aussi délivrer des lettres patentes pour modifier les secteurs,
si les fluctuations de la population rendent cela nécessaire.
Toutes les cours Municipales du territoire de la communauté
auront juridiction pour connaître toutes les infractions au
règlement de la communauté. Il est à noter que tout
délai accordé par le projet de loi pour adopter une mesure ou
poser un geste peut être prorogé par le lieutenant-gouverneur en
conseil et qu'à défaut par la communauté d'adopter un
règlement ou une résolution dans un délai imparti par la
loi ces règlements et résolutions peuvent être
adoptés par le lieutenant-gouverneur en conseil.
Le comité exécutif devra soumettre, au plus tard le 1er
janvier 1972, un plan d'intégration totale ou partielle de services
relatifs à l'exercice de sa compétence, tant de celle dont il
jouit lors de l'entrée en vigueur de la loi que de celle dont il peut
jouir sur l'adoption d'un règlement à cet effet. Ce plan est
adopté sous forme de règlement par le conseil et doit être
transmis à la Commission municipale de Québec. Cette commission
doit tenir une ordonnance publique sur le plan qui est proposé et doit
faire un rapport au lieutenant-gouverneur en conseil. Le plan
d'intégration n'entre en vigueur qu'après l'approbation du
lieutenant-gou- verneur en conseil et publication d'un avis a cet effet dans la
Gazette officielle du Québec.
Les bénéfices sociaux accumulés au crédit de
fonctionnaires ou d'employés qui sont ainsi déplacés
à la suite de l'adoption d'un plan d'intégration ne sont pas
affectés si ces personnes passent à l'emploi de la
communauté, en vertu du plan d'intégration.
M. le Président, je termine en parlant brièvement des
dispositions transitoires. Dans les dispositions transitoires, il faut noter
qu'en attendant la confection d'un rôle d'évaluation le
commissaire à l'évaluation de la communauté doit adopter
des normes d'évaluation qui sont obligatoires pour toutes les
municipalités.
Il doit aussi, jusqu'à l'entrée en vigueur du premier
rôle d'évaluation de la communauté, préparer un
état des évaluations totales de la communauté, de
façon que ces évaluations totales paraissent avoir
été établies suivant les mêmes normes.
Cet état des évaluations totales doit être
approuvé par résolution de la communauté. Dans le cas de
modification d'un état des évaluations soumis par une
municipalité, celle-ci aura droit d'appel i la Commission municipale. Le
premier rôle d'évaluation de la communauté doit entrer en
vigueur le 1er Janvier 1972.
Le projet de loi prévoit aussi que le gouvernement versera
à la Commission des transports, à même les fonds
consolidés du revenu, les sommes nécessaires au paiement de 50%
des intérêts et du remboursement de capital des emprunts
contractés par la Commission des transports pour l'acquisition de ses
services. Par ailleurs, il est aussi prévu que les subventions
accordées à l'actuel Bureau de l'assainissement des eaux du
Québec seront continuées. Par ailleurs, une subvention
d'établissement de $1 per capita du territoire de la communauté
sera payée pour les années 1970 et 1971.
M. le Président, voici en résumé les grands
principes que contiennent ce projet de loi qui, selon l'avis du gouvernement,
est attendu depuis longtemps pour la région de Québec et sera
très bénéfique pour toute cette population.
M. Henri Beaupré
M. BEAUPRE: M. le Président, je remercie le ministre des Affaires
municipales de donner comme il l'avait promis son cadeau de
Noël à la population de la région métropolitaine de
Québec,
Pour plusieurs, pendant quelques jours, il y a eu crainte que la
promesse ne soit pas remplie, mais nous connaissons mal le ministre, sa
ténacité et son esprit de conciliation. C'est sans
doute grâce à ces qualités que le projet de la
Communauté urbaine de Montréal a pu voir le Jour et que, d'ici
Noël, la Communauté urbaine de Québec connaîtra le
même avantage. Il nous reste très peu de temps, M. le
Président, avant l'ajournement pour Noël, pour étudier le
projet de loi créant la Communauté urbaine de Québec.
Je dirai donc succinctement, premièrement, pourquoi nous sommes
en faveur du principe de ce bill créant la Communauté urbaine de
Québec, et deuxièmement, quelles modifications nous
suggérons à la Chambre d'y apporter.
Nous sommes en faveur du bill 76 créant la Communauté
urbaine de Québec pour les motifs suivants: premièrement, nous
sommes convaincus que ce projet de loi permettra une utilisation plus
rationnelle des maigres ressources fiscales de la région
métropolitaine de Québec. Tous les trois mois, le bureau
provincial de la statistique nous fait parvenir les statistiques où nous
pouvons relever le revenu hebdomadaire moyen des différentes
réglons de la province de Québec.
Eh bien, tous les trois mois, M. le Président, nous avons le
regret de constater que la région métropolitaine de Québec
a le deuxième revenu hebdomadaire moyen inférieur de notre
province. Le décalage est tellement grand qu'en certains cas, par
exemple, Québec, Baie-Comeau, il y a $40 à $50 de
différence entre ce revenu hebdomadaire moyen. A Québec, il se
situe aux environs de $94, et à Baie-Comeau, aux environs de $135. A
Montréal, il est d'environ $115, à Trois-Rivières,
peut-être de $108; même Hull a un revenu hebdomadaire moyen plus
élevé que la région métropolitaine de
Québec.
Eh bien, nous croyons que ce projet de loi permettra, vu notre grande
pauvreté en ressources et en revenus, de mieux mettre en commun et ces
revenus et ces ressources pour doter la région de Québec d'un
minimum de services qu'elle est en droit d'obtenir, malgré ses faibles
revenus.
Un deuxième désavantage que le projet de loi pourra, selon
nous, corriger, c'est ce préjudice qui est fait à la capitale du
fait de la concentration exceptionnelle de biens-fonds non imposables dans
cette région.
Vous n'ignorez pas que, dans la seule ville de Québec, plus d'un
tiers des biens-fonds ne sont pas imposables et que si nous y additionnons des
biens-fonds non imposables de la ville de Sainte-Foy et d'autres
municipalités de la région, nous arrivons avec un taux qui n'est
comparable à rien d'autre dans la province de Québec. On me
répondra que la province, le gouvernement fédéral
également, donne des subventions tenant lieu de taxes, mais jamais ces
subventions jusqu'ici n'ont pu remplacer les revenus que nous serions en droit
d'attendre si ces biens-fonds étaient taxables. Et pourtant, ces
biens-fonds servent à toute la communauté de la région
métropolitaine de Québec et en plus, dans bien des cas, servent
à toute la communauté québécoise. Je pense, par
exemple, aux édifices parlementaires, à la cité
parlementaire, à l'université Laval, à certains
collèges, à certaines institutions d'enseignement, à
certains hôpitaux, à certains services de surveillance ou de
santé fournis soit pas la ville de Québec ou par des villes
avoisinantes.
Encore une fois, M. le Président, nous espérons que ce
projet de loi permettra une meilleure utilisation de nos ressources, et s'il ne
nous offre pas de recettes magiques ni de revenus supplémentaires pour
l'avenir nous pourrons à tout le moins, espérer que rien ne sera
gaspillé.
Le deuxième avantage que nous voyons à ce projet de loi,
c'est de corriger, selon nous, les injustices dont la ville de Québec a
souffert depuis plus de cinquante ans. La ville de Québec, depuis
l'origine de la colonie, a effectivement servi de point de ralliement et de
point de fourniture à la majeure partie de la province. Depuis 1843, en
particulier depuis 1854, il existe à Québec une
municipalité qui s'appelait la ville de Québec. Et comme la
province, à l'époque, n'exerçait pas une grande partie de
son champ de Juridiction il est arrivé peu à peu que la pauvre
ville de Québec fut amenée à fournir à la
région, et à sa ville et aux habitants de sa ville, et aux
habitants de la région et du reste de la province, une multitude de
services, pour n'en mentionner que quelques-uns, et qui, encore
récemment, ont été fournis par la ville de Québec,
disons par exemple, les services de santé.
Nous avions, il y a encore trois, quatre ou cinq ans, des inspecteurs
qui allaient vérifier les troupeaux laitiers même à
Gaspé, même à Saint-Hyacinthe et cela pour et au nom d'une
province qui ne voulait pas payer les inspecteurs nécessaires ou ne
jugeait pas opportun de le faire.
Nous avions des inspecteurs qui se rendaient inspecter les produits mis
sur le marché au bénéfice de toute la province, et ses
inspecteurs étaient payés par la seule ville de
Québec.
Nous avions une université, la plus vieille ici, qui était
dans les limites de la ville de Québec, par conséquent, non
taxée, mais dont les services étaient fournis par les seuls
citoyens de la ville de Québec.
Nous avions une voirie ici qui était payée par les seuls
citoyens de la ville de Québec, nos rues étaient
déneigées par les seuls ci-
toyens de la ville. Et pourtant tout cela était au service et des
véhicules de la province et des véhicules des autres citoyens de
la région qui payaient leurs revenus soit en taxe de vente, soit en taxe
d'essence, soit en immatriculation de voitures et en permis. Ils payaient
ça au gouvernement provincial.
Pendant des années, nous avons fait la promotion touristique du
Québec et cette promotion fut payée par les seuls citoyens de la
ville, et Dieu sait si, depuis quelques années, elle a peu
profité de cette promotion. La taxe sur les repas est allée au
seul gouvernement provincial. La taxe de vente a été
partagée entre les diverses municipalités sans tenir compte de sa
provenance ni par quelles sortes de services elle avait été
obtenue. Tout cela a bénéficié à la région,
a bénéficié à la province, et la ville de
Québec, dans chaque cas, était perdante.
La promotion industrielle a été également faite par
la seule ville de Québec, et cela pendant de nombreuses années.
Je me souviens, alors que j'étais assistant-commissaire industriel,
avoir entendu de nombreuses critiques de la part des citoyens de la ville de
Québec qui avaient payé pendant des mois et peut-être
pendant trois ans, nos services municipaux pour amener une grande industrie,
les Ciments du Saint-Laurent, à Québec. Les Ciments du
Saint-Laurent, effectivement, vinrent s'installer dans la région de
Québec, mais non pas dans la ville. Ce fut la ville de Villeneuve qui
reçut cette industrie qui, de plus, à mon avis, à dû
apporter à la région plusieurs millions en salaires, plusieurs
millions en investissements. Mais tout cela avait été payé
par les seuls citoyens d'une ville qui, pour ma part, avaient fait,
jusque-là, de très grands sacrifices. Que ce soit dans le domaine
de l'éducation, dans le domaine de la justice, du bien-être, de la
voirie, tous ces domaines, depuis de nombreuses années, ont
été couverts, tant à Montréal qu'à
Québec, par ces deux villes, et ces seuls citoyens paient la
facture.
Le bill 76 va corriger cette injustice, cette inégalité.
La police de Québec continuera, comme par le passé,
peut-être à faire le travail du gouvernement fédéral
et du gouvernement provincial lorsqu'il s'agit du code criminel, mais, au
moins, il y aura, dans les régions avoisinantes, une collaboration qui
nous permettra de le faire, peut-être, à meilleur marché.
La ville de Québec va continuer à offrir des services
communautaires à la région, mais au moins, elle aura la
possibilité d'être indemnisée. Si elle fait des
investissements dans l'avenir elle ne sera pas seule à y participer ou
à les faire.
M. le Président, le troisième avantage que nous voyons
à ce projet de loi, c'est qu'il corrigera des disparités, des
inégalités de revenus et de dépenses à
l'intérieur même de cette région, disparités qui,
à mon avis, sont inadmissibles en 1969.
Il y a quelques jours, on nous a distribué l'analyse
budgétaire des municipalités du Québec pour l'année
financière 69/70. Je me suis amusé à tirer quelques
chiffres de cette analyse faite par le Bureau de la statistique du
Québec. Sa seule lecture a de quoi surprendre, étonner, mais non
pas ravir. Vous voyez, par exemple, une ville comme Québec avec une
population de 164,000 aujourd'hui, avec ville Les Saules 167,000
qui prend 25.7% de son budget pour son service d'incendie et de police. Vous en
voyez une autre, par exemple, la ville de Montmorency, qui est située
à quatre milles de là, mais qui ne dépense que 9.4% de son
revenu pour ce service; un décalage de 16%. Vous en voyez d'autres,
comme Giffard, qui consacre 11.1% de ses dépenses au service d'incendie
et de police; d'autres 10%, 12.2%, 13.6%, 15.9%. Pas une, à mon avis,
n'offre une gamme de services absolument complète, comme la ville de
Québec, qui peut aider en cas de sinistre, l'une et l'autre de ces
municipalités.
Prenez, par exemple, le service de la santé publique et le
bien-être. Québec dépense 4.3% de son revenu, qui est de
$30 millions, pour les services de santé publique et de bien-être.
Vous en voyez, comme Les Saules, qui ont 0.7% de dépenses; Vanier, 0.9%;
Giffard, pas un cent; Loretteville, pas un cent; Charlesbourg, rien; Sillery,
0.9%; Lévis, 0.7%. Pourtant, nous vivons dans un rayon qui n'est pas
beaucoup plus grand que sept ou huit milles. Ce sont les mêmes citoyens
qui ont les mêmes exigences, qui vont dans les mêmes
collèges, qui vont dans les mêmes écoles, qui ont des
enfants mis au monde par les mêmes médecins, dans les mêmes
hôpitaux, qui paient les mêmes taxes au fédéral et au
provincial, qui paient la même taxe de vente. Lorsque vous voyez des
disparités comme celles-là, lorsqu'il s'agit, par exemple, de
biens-fonds imposables, vous vous dites: Ou bien nous ne sommes pas en
démocratie ou bien les gens ont oublié de constater que cela n'a
plus de bon sens en 1969.
Les dépenses per capita, de la ville de Québec, sont de
$149.59. Vous regardez Sainte-Foy, $139. Je vous fais grâce des cents.
Charlesbourg, qui est juxtaposée à la ville de Québec,
$84. Sillery, qui est incrustée dans le flanc de Québec, qui vit
en somme de Québec depuis 30 ans et qui se plaint maintenant de payer de
fortes taxes, ne dépense per capita que $98. Pourtant, s'il y a une
ville urbanisée qui possède tous les ser-
vices, c'est bien Sillery. La seule différence avec Québec
que j'y vois, c'est qu'elle n'a pas le service de déneigement complet. A
part cela, elle a exactement tous nos services, même davantage, parce
qu'elle a cet avantage exceptionnel de pouvoir faire payer des taxes à
toute une langue de terrain qui est incluse entre le boulevard Saint-Cyrille et
le Chemin Saint-Louis, sans fournir aucun service, puisque c'est la ville de
Québec qui s'occupe des rues, de l'éclairage et du transport et
qui fournit, en somme, tous les services, la ville de Sillery se contentant de
percevoir les revenus. Et cela, de la rue Belvédère
jusqu'à nous.
Lévis a une dépense per capita de $90. Beau-port, qui est
ici représentée par notre collègue, $63 per capita de
dépenses, comparé à $149 pour la ville de Québec.
Glffard $83, Lorettevllle, $125. Cela me surprend, car c'est la seule
municipalité de la région de Québec qui a un fardeau
à peu près équivalent à celui de la capitale.
Nous allons à ville Vanier, qui a été pendant de
nombreuses années et qui est encore, si je ne m'abuse, sous la
dépendance de la Commission des Affaires municipales de
Québec.
La ville de Vanier ne dépense par tête que $56. Est-il
normal pour une ville qui est située exactement dans la configuration
géographique de Québec et qui, en somme, est tellement adjacente
à Québec qu'on n'imagine pas qu'il y a des bornes municipales les
séparant, d'avoir une dépense qui est environ 1/3 de celle de la
capitale, la ville de Québec? Moi, je ne puis pas concevoir que ces
citoyens n'aient pas droit aux mêmes services que ceux de la ville de
Québec. Et s'ils y ont droit, je ne puis pas concevoir qu'on leur ait
donné ces mêmes services à un coût inférieur
à celui qu'il nous en coûte dans la ville de Québec. La
ville de Duberger, $115 per capita. Orsainville, $97 et je finis par
Montmorency qui ne dépense, per capita, que $57.
Passons aux services récréatifs et communautaires. Nous
sommes dans une ère où le gouvernement a fait un effort
considérable pour aménager, pour organiser d'une façon
plus logique, plus rationnelle les services de loisirs. Eh bien, les services
communautaires dans la ville de Québec prennent 5.7% de son budget,
alors que dans d'autres villes, comme Loretteville, il en coûte 14.9%. Il
n'est pas plus logique que Loretteville prenne 14% de son revenu pour les
services communautaires de loisirs que tout à l'heure il était
logique qu'une ville dépense trois fois plus que sa voisine pour donner
des services.
Maintenant, si nous voulons voir encore d'une façon plus
précise ce décalage, cette inégalité, cette
disparité qui existe présentement, nous n'avons qu'à
regarder les revenus qui proviennent de la taxe de vente et qui vont à
chacune des municipalités en ce moment. La taxe de vente, on le sait, le
gouvernement a essayé de la répartir suivant des normes qui
étalent au-dessus de la politique, suivant des normes qui étaient
rationnelles. Eh bien, nous allons voir où cette rationalité a
conduit. Présentement pour Québec la taxe de vente
représente 17% de son budget. Si nous allons à Sainte-Foy, elle
représente 22% de son budget. Deux villes voisines et une
différence de 5%. Pour Charlesbourg, la taxe de vente ne
représente plus que 14%; Sillery, 19%. Québec 17%, Sillery, 19%.
Pour Lévis, par ailleurs, qui est de l'autre côté du
fleuve, la taxe de vente représente 33% des dépenses. Si nous
allons à Montmorency, 42% du budget de la ville de Montmorency est
fourni par la taxe de vente. Est-ce que c'est normal? Est-ce que c'est normal,
dans une ville qui fait partie d'un tout métropolitain comme le
nôtre, que près de 50% du budget d'une ville vienne en somme de la
taxe de vente? Que les citoyens ne paient pas leur part? Est-ce qu'ils sont si
pauvres que ça? S'ils sont si pauvres, mon Dieu, le gouvernement devrait
voter une loi d'exception et faire quelque chose pour les tirer de leur
pauvreté extrême. S'ils ont les mêmes revenus et ont
accès aux mêmes salaires, aux mêmes emplois que nous, s'ils
ont un territoire aussi bien aménagé que le nôtre et
reçoivent les mêmes services, comment se fait-il qu'ils sont
capables, eux, de n'imposer de taxes que pour 50% de leurs dépenses? La
Ville de Vanier, tout à l'heure, qui, selon moi, ne dépensait que
56% de son revenu per capita...
M. TREMBLAY (Montmorency): L'administration est meilleure.
M. BEAUPRE: ... prend la taxe de vente et est capable de la faire servir
pour 28% de toutes ses dépenses. Glffard, 26%. Par ailleurs, pour
Neufchâtel, la taxe de vente ne représente que 9.7%
M. le Président, je m'arrête, je ne veux pas être
long sur cela, mais vous admettrez avec moi que ces disparités, ces
inégalités ne pouvaient pas durer plus longtemps. Le ministre
avait raison, tout à l'heure, de dire que dans les faits cette
communauté était une nécessité, qu'elle
s'inscrivait dans le contexte actuel.
La quatrième raison pour laquelle nous sommes en faveur du
principe de ce projet de loi, c'est que ce projet de loi, selon nous, permettra
éventuellement un meilleur aménagement du territoire
métropolitain de Québec. La région métropolitaine a
un magnifique territoire. Ce n'est
ni une plaine, ni une montagne. C'est une succession de plateaux, de
plaines et de montagnes avec une très vieille ville qui est une
beauté en Amérique, avec un fleuve qui n'a pas son pareil.
Il serait malheureux, selon moi, qu'à une époque
d'urbanisation rapide comme celle que nous traversons, il n'y ait pas un
organisme qui ait pour mission de planifier, pour les dix, quinze, vingt
prochaines années, ce magnifique territoire.
Seul un organisme comme celui dont va se doter notre région, la
Communauté urbaine de Québec, pouvait prendre les mesures
nécessaires pour que le citoyen de demain trouve un habitat où il
puisse être un homme libre, un homme qui ne soit pas non plus
écrasé par un fardeau de déboursés qui ne sont pas
à sa taille et qu'il soit sur un territoire où la beauté
esthétique soit conservée. Il n'y a pas longtemps, le Conseil
économique du Canada, dans ses Perspectives '75, faisant mention du
développement urbain et mettait en garde les gouvernements et les
municipalités de porter grand soin à ce développement.
Selon le Conseil économique, entre 1950 et 1967, l'expansion urbaine qui
s'est accomplie a été faite dans le désordre et sans
planification, de sorte qu'aujourd'hui nous sommes en train d'accumuler un lot
de problèmes au lieu d'en régler.
Je crois que le Conseil d'orientation économique avait raison, et
c'est une justification de plus pour que nous donnions à la
Communauté urbaine de Québec un instrument qui mettra de l'ordre
dans ce développement de demain.
Le bill 76 est la résultante de nombreuses années
d'études, de récriminations, de recherches, de discussions. Je
m'en voudrais de faire perdre le temps de la Chambre à les
résumer toutes. La ville de Québec a présenté de
nombreux mémoires, tant au gouvernement provincial qu'au
fédéral, à des conseils de recherche, à des
commissions d'enquête, commissions royales ou autres. Elle est venue ici
avec de nombreuses autres municipalités de la région pour
demander des pouvoirs de taxation, des pouvoirs de réglementation. Ou
bien ou lui refusait son pouvoir de taxation et on s'emparait de son
idée, ce fut le cas de la taxe sur les repas, ce fut le cas de la
taxe de vente, ce fut le cas d'autres taxes ou bien on les remettait
à demain, mais les problèmes ne se réglaient pas, il
s'accumulaient.
Tant et si bien que les gouvernements qui se sont succédé
ont finalement dû mettre dans nos lois un principe où il
était possible de fusionner des municipalités qui en
étaient bien désireuses, où il était même
reconnu qu'il pouvait être à l'avantage de toute la
communauté que telle fusion, tel regroupement soit effectué.
Il y a eu aussi de nombreuses interventions des corps
intermédiaires; je me rappelle la Chambre de commerce, par exemple, qui
a fait des études tant et aussi longtemps qu'elle a eu raison de croire
qu'on pouvait faire quelque chose.
Plus tard, il y a eu la CSN et la FTQ, qui sont intervenues pour
recommander à leur tour une loi pour qu'un regroupement municipal
s'effectue, tant et si bien qu'il y a quelques mois, le ministre des Affaires
municipales nous dotait d'un avant-projet 200 qui fit jeter les hauts cris
à tous les maires de la région. Les pauvres maires avaient bien
raison, parce que le premier projet enfanté par le ministre
n'était pas viable. S'il avait fallu que notre région mette au
monde un avant-projet comme celui-là, c'était sûrement une
mort lente qui l'attendait.
Mais, le ministre, avec le jugement que nous lui connaissons, a reconnu
qu'il s'agissait d'un instrument de travail; nous avons réalisé
que son intention n'était pas de nous forcer la main, mais de faire
comprendre aux maires des municipalités environnantes qu'il était
à leur disposition pour les doter de l'instrument le mieux
adapté; peu à peu, tant par les conversations qu'il eut avec les
représentants de la ville de Montréal que par celles qu'il eut
sans doute avec les représentants de la région de Québec,
nous avons aujourd'hui un projet de loi qui, selon moi, correspond à ce
que nous attendions en gros d'une telle communauté.
Il n'est pas parfait, il ne satisfait pas pleinement les maires de la
région de Québec. J'en connais qui sont encore à se
demander si nous avons le droit de leur imposer une telle communauté.
Quelques-uns voudraient absolument que nous demandions le renvoi de ce projet
de loi à une commission d'étude où ils pourraient
être entendus et faire des représentations adéquates.
D'autres l'acceptent avec quelques modifications ou l'acceptaient, la semaine
dernière ou il y a quinze jours, avec quelques modifications. Ces
modifications ont été apportées lors de l'étude du
projet de loi de la Communauté urbaine de Montréal. Dans
l'ensemble, présentement, nous pouvons dire qu'un consensus s'est
effectué, sauf quelques irascibles qui, à mon avis, n'accepteront
jamais, sauf si le gouvernement adopte ledit projet de loi.
Je ne les blâme pas de refuser le projet de loi. Pendant des
années, ils ont vécu, comme je l'ai démontré
tantôt, en bénéficiant de ces inégalités, de
ces disparités de revenus et de
dépenses. De voir disparaître tout à coup ces
avantages exceptionnels dont ils bénéficiaient, ces services pour
lesquels ils n'ont jamais payé un cent, J'avoue que cela peut être
pénible. Mais, Je me retourne et Je leur dis: Vous devriez, au
contraire, être satisfaits d'avoir reçu pendant tant
d'années tant de services sans rien payer.
N'est-ce pas, en somme, une faveur que vous avez eue? Est-ce que cela
peut toujours durer? En démocratie, ne prêchez-vous pas une voix,
un vote? Ne prêchez-vous pas l'égalité? Ne demandez-vous
pas que vos municipalités aient les mêmes avantages que les plus
grandes? Alors, pourquoi refuseriez-vous toujours de payer la facture? Quoi
qu'il en soit, mon comté étant situé à
l'intérieur de la ville de Québec, je ne crois pas que, parmi mes
électeurs, il y en ait qui me fassent un jour reproche d'avoir
été en faveur de ce projet de loi. S'il y en a, à
l'extérieur de mon comté, mais dans la région
métropolitaine, je laisse le soin à mes honorables
collègues de Limoilou, de Montmorency et de Chauveau de faire les
représentations qu'ils jugeront opportunes.
M. TREMBLAY (Montmorency): Cela va venir.
M. BEAUPRE: M. le Président, J'ai dit, au début, que nous
désirerions peut-être quelques modifications. Pour prendre les
grandes lignes du projet de loi, disons que, quant au territoire,
l'élimination du territoire de la rive sud me semble très
réaliste. Je suis même satisfait qu'elle ait été
faite dès le départ par le ministre. Avoir forcé la main
aux gens de la rive sud aurait rendu, à mon avis, très difficile
la mise en place des structures qu'il fallait au départ.
Cependant, je me demande quels critères ont pu être
utilisés pour déterminer quelle municipalité fera ou ne
fera pas partie de la Communauté urbaine de Québec. Il y a des
municipalités qui feront partie de cette communauté et d'autres
qui n'en feront pas partie. Je ne sais pas quels critères ont pu
être utilisés. Par exemple, nous aurons, dans la Communauté
urbaine de Québec, une municipalité qui s'appelle
Notre-Dame-des-Laurentides et une autre qui s'appelle Lac-Saint-Charles. Tout
à côté, nous en avons une autre qui, à mon avis, est
splendide et qui s'appelle le Lac-Beauport dont le territoire fournit une
partie des eaux qui servent à alimenter le Québec et qui
alimenteront demain la communauté urbaine. De plus, une partie de son
territoire sera nécessaire à l'aménagement rationnel de
notre territoire, tant par sa beauté que par sa différence avec
le reste. Or, nous l'excluons de la communauté. Pourquoi? On l'a
foutée dans le Bureau d'assainissement des eaux du Québec
métropolitain et on va la laisser en dehors de la Communauté
urbaine de Québec. Je ne vols aucune justification pour ce faire, et
j'aimerais bien que le ministre m'en fournisse au moins une.
Je vols d'autres municipalités, par exemple, le
Lac-Saint-Charles, qui fera partie de la communauté. Par ailleurs, elle
n'aura pas droit aux bénéfices de cette Commission de transport
qui sera, tout de même, un fardeau pour elle jusqu'à un certain
point. Qu'est-ce qui a pu justifier le ministre et ses fonctionnaires d'inclure
le Lac-Saint-Charles dans la communauté urbaine, mais ne pas la faire
desservir par la Commission de transport qui serafondée? Lorsque nous
ferons l'étude en comité, j'espère qu'il nous sera
loisible d'obtenir ces précisions.
M. LUSSIER: M. le Président, pourrals-Je poser une question au
député? Ai-je bien compris quand vous dites que la
municipalité de Beauport n'est pas...
M. BEAUPRE: Pas Beauport, le Lac-Beauport.
M. LUSSIER: Ah! le Lac-Beauport.
M. BEAUPRE: Saint-Dunstan-du-Lac-Beau-port.
M. LUSSIER: Merci.
M. BEAUPRE: Un autre aspect de cette division du territoire. Avec le
chef de l'Opposition, je me demande s'il n'y aurait pas avantage à ne
faire qu'une zone avec les villes de Slllery et de Sainte-Foy. Je n'irais pas
jusqu'à Cap-Rouge, parce que son territoire est trop différent.
Son territoire, à mon avis, est tellement différent de celui de
Sillery et tellement plus semblable à celui de l'Ancienne-Lorette ou
disons des municipalités qui sont au nord qu'on pourrait le laisser
faire. Mais, je crois que Sillery devrait ne faire qu'une zone avec la ville de
Sainte-Foy.
Le deuxième point sur lequel nous voudrions attirer l'attention
en comité, c'est la composition du comité exécutif et du
conseil, ainsi que leurs fonctions.
Les maires de la région de Québec se demandent encore
pourquoi le ministre a donné un statut de corporation publique, et cela
en vertu du code civil, aux organismes qui seront à l'intérieur
de la communauté urbaine elle-même et
à la communauté urbaine elle-même. Nos maires
auraient voulu que cette communauté urbaine soit un organisme municipal
au même titre que ceux qui existent présentement et, par
conséquent, régi par la Loi des cités et villes ou par le
code municipal. J'aimerais bien que le ministre nous explique ce qui a pu
l'amener à donner, en somme, à cette communauté un
état civil différent de celui de nos municipalités. Sans
doute les maires qui sont opposés au projet de loi actuel
apprécieraient-ils cette explication. Mais là ou nous sommes tous
d'accord, c'est que nous trouvons tous antidémocratique de confier au
lieutenant-gouverneur et au ministre des Affaires municipales la nomination des
quatre présidents, ceux de la communauté urbaine, de la
commission de transport et de la Commission de l'assainissement des eaux du
Québec métropolitain, même la nomination de certains
vice-présidents et la fixation de leur traitement.
Il nous semble que ceux qui sont appelés à payer la
facture devraient au moins avoir un droit à faire des
représentations quant à la nomination de ceux qui
présideront ces organismes. Au départ, j'admettrais qu'il serait
peut-être difficile de s'attendre que l'on puisse trouver rapidement le
meilleur homme, mais, après un certain temps, ce n'est pas possible,
à mon avis, de toujours s'en remettre soit au lieutenant-gouverneur en
conseil, soit, au ministre des Affaires municipales, pour nommer les officiers
qui dirigeront les destinées soit de ces trois commissions, soit de la
communauté urbaine.
Il vaudrait mieux, à notre avis, qu'ils soient nommés, ou
au moins qu'ils soient pris à même une liste
suggérée, dans le cas de la communauté urbaine, par le
conseil, et, dans le cas des commissions, par les municipalités formant
lesdites commissions, soit la commission de transport, la commission
d'assainissement des eaux.
La compétence de la communauté, dans l'ensemble, nous est
très acceptable. Les seules réserves que nous ferions et qui sont
plus que des réserves, ce sont des demandes que nous ferons en
comité. C'est que nous voudrions que les services d'hygiène, de
bien-être ou de santé soient également parmi ces pouvoirs
qui devraient être confiés à la Communauté urbaine
de Québec. J'ai dit tantôt que, pendant des années, la
ville de Québec a supporté seule le fardeau des inspections
d'hygiène qui étaient effectuées sur son territoire et
dans le territoire adjacent. Pour le bénéfice du ministre des
Affaires municipales, qui était occupé tout à l'heure,
j'ai même dit que nos équipes d'inspecteurs sanitaires allaient
jusqu'à Gaspé, Saint-Hyacinthe, Rimouski et dans la Beauce,
vérifier l'état des troupeaux, jusqu'à
Rivière-du-Loup, vérifier l'état des viandes qui
étaient travaillées là comme par exemple, les saucisses,
le saucisson, viandes qui étaient toutes jusqu'à il n'y a pas
longtemps inspectées par les inspecteurs de la ville de
Québec.
La ville de Québec avait un hôpital, un hôpital
civique, qui a reçu pendant des années des malades infectieux de
toute la région, c'était le seul de la province. La ville de
Québec fournit encore pour les restaurants, les hôtels, des
services d'Inspection de personnel, des services d'unité sanitaire que
la province fournit aux autres municipalités, mais qu'elle ne fournit
pas en partie à la ville de Québec.
Quant au problème du lait, il n'y a pas une goutte de lait qui se
vend dans la ville de Québec et, je crois, dans la région, qui ne
soit pas inspectée par les inspecteurs de la ville. Est-ce qu'il n'y
aurait pas lieu, est-ce que le temps ne serait pas venu, comme il est venu
à Montréal, de mettre dans la Communauté urbaine le
pouvoir pour la communauté de réglementer les services de
santé et de bien-être: Il est inadmissible que l'on continue dans
cette direction et qu'on laisse à une seule ville un tel fardeau.
Une autre réserve, M. le Président, sur la
compétence de la communauté, c'est que nous craignons pour
ma part, Je le crains que la coordination et l'intégration des
services de police et d'incendie de la communauté ne semblent pas
assurées d'une façon plus précise. J'aurais voulu, comme
dans le bill 75, qu'une date impartie soit fixée. On me dit qu'il y a
beaucoup d'opposition à cette intégration des services
d'incendie-et moins aux services de la police. Ce sont des
représentations que j'ai eues également.
Pour la police, à tout le moins, je ne comprendrais pas que nous
ne fixions pas un délai après lequel le conseil et le
comité exécutif de la communauté devraient faire rapport
sur l'intégration des services de police de la région
métropolitaine de Québec.
Si nous laissons au hasard le soin d'avoir un jour sur une table de
travail un plan de coordination, un plan d'intégration cela peut prendre
cinq ans cela peut prendre sept ans. Le gouvernement de la province, depuis
trois ans, a fait d'énormes efforts pour que la Sûreté du
Québec ait les mêmes normes d'engagement partout, les mêmes
normes de travail et fournisse le même rendement, il a fait plus que
cela; il a donné aux municipalités du Québec des services
qui permettront éventuellement à toutes ces municipalités
d'avoir les mêmes critères de qualité. Alors, pourquoi
irions-nous laisser au hasard le soin de doter demain la Commu-
nauté urbaine de Québec d'un service de police qui soit le
même pour chacun?
Les voleurs ne regardent pas si je vis dans Ste-Foy, dans Slllery, ou
dans Beauport. L'équipe qui veut aller voler une banque va partout et la
police doit être partout à la fois. Elle doit collaborer avec les
unités des agglomérations voisines; c'est la seule façon
d'avoir raison de cette avalanche de vols que nous avons depuis quelques
années.
Alors, M. le Président, j'espère que le ministre, tout
comme il l'a fait pour Montréal, dotera cette Communauté urbaine
de Québec d'un article de loi qui fixera un délai après
lequel nous aurons ces services intégrés de la police.
Pour le service des incendies, je fais le même reproche, parce
que, depuis trente ans, la ville de Québec seule a offert des garanties
de sécurité à ses habitants et a permis à la
région métropolitaine d'avoir des taux d'assurance contre
l'incendie qui ne soient pas un vol manifeste.
Lorsque des agents d'assurances veulent assurer une
propriété à Cap-Rouge, dans Charlesbourg,
Notre-Dame-des-Laurentides ou Saint-Emile, ils vous disent: Les services de la
municipalité sont inadéquats, mais la ville de Québec est
là. On sait qu'en cas de sinistre vous aurez l'avantage d'être
secourus.
La ville de Québec, depuis de nombreuses années, a servi
comme cela de rempart, ce qui a permis à d'autres municipalités
d'obtenir des conditions d'assurance acceptables.
Est-ce qu'on va continuer à laisser la seule ville de
Québec dépenser 25% de ses revenus pour donner une protection de
police et d'Incendie, alors que d'autres ne paient pratiquement rien? Non.
Qu'on fixe un délai plus éloigné, d'accord, mais, encore
là, on devrait améliorer le projet de loi pour que,
éventuellement, nous soyons certains que cette coordination ou
intégration se fera d'une façon plus sûre.
Un autre service, à mon avis, qui devrait être
ajouté à la compétence de la Communauté urbaine de
Québec, c'est celui des loisirs. Il en est question, mais par «
loisirs », j'entends bibliothèques régionales. Dans le bill
75, on a reconnu cette nécessité; dans le bill 76, on a
pensé qu'il n'y en avait pas de bibliothèques, sans doute,
à Québec. Eh bien, à l'intention du ministre, je dois dire
que nous avons, depuis 1837, l'Institut canadien qui a servi de
bibliothèque publique, au bénéfice de toute la population
de la région. Depuis quinze ans j'ai été
président de cette bibliothèque pendant cinq ou six ans
nous avons dépensé $50,000 à $60,000 par année. On
dépensait cela il y a quinze ou vingt ans, alors que personne ne
dépensait un sou.
Alors que, même le gouvernement provincial n'avait pas reconnu le
principe de la nécessité des bibliothèques et ne donnait
pas de subvention, déjà, nous dépensions beaucoup plus que
ce qu'on dépensait dans toute la région. Ce n'est pas parfait, ce
que nous avons, mais c'est un immense effort et cela, sans compter les
bibliothèques qu'il y avait au séminaire et les
bibliothèques des institutions privées. Est-ce qu'aujourd'hui on
ne devrait pas donner cette compétence à la communauté
urbaine, pour qu'enfin nous ayons un réseau de bibliothèques qui
soit adéquat, nous ayons des « bibliobus » qui puissent
faire le tour de ces municipalités, au lieu que chaque
municipalité de 5,000 habitants fasse des dépenses pour monter
une bibliothèque, et acheter les mêmes ouvrages qui
peut-être ne circuleront qu'une fois par année? Pourquoi ne pas
avoir une bibliothèque centrale et deux ou trois succursales?
Des centres commerciaux ont été mis à l'essai, ce
sont de magnifiques endroits où le public a accès. Or pourquoi
refuserions-nous d'inclure dans le bill 76, cette demande, qui à notre
avis, semble légitime?
Enfin, M. le Président, les dispositions financières qui
sont à la fin du projet de loi ne nous semblent pas répondre
à ce que nous nous en attendions. Le premier ministre semble
évidemment dire que tout le monde demande davantage. Mais...
M. BERTRAND: Vous parlez bien.
M. BEAUPRE: ... lorsque le ministre des Affaires municipales a fait
état de la somme de $11 millions qui sera accordée au Bureau
d'assainissement des eaux du Québec métropolitain, c'était
déjà donné. Est-ce qu'on peut donner deux fois?
C'était déjà donné.
M. BERTRAND: Ce n'est pas vilain de le leur dire.
M. LESAGE: Nous sommes traités en parents pauvres.
M. BEAUPRE : Nous étions déjà assurés de
cette somme-là. Effectivement, ce que le ministre...
M. LESAGE: Quand nous songeons aux subventions accordées à
Montréal, nous nous sentons traités comme en parents pauvres.
M. BEAUPRE: ... ce que le ministre nous offre, c'est deux dollars par
tête pendant deux ans, trois ans. Un dollar par année, est-ce que
c'est vraiment raisonnable? J'ai prouvé tout à l'heure que le
revenu individuel moyen ici à Québec, est inférieur de
20%, 30%, 40% au revenu hebdomadaire moyendetou-tes les autres régions
de la province. J'ai prouvé que, dans la province, aucune ville n'a une
concentration d'immeubles non imposables comme Québec et que,
malgré les subventions que nous recevons, ça ne compense pas pour
plus de la moitié de ce que nous perdons. Ces deux facteurs, revenu
inférieur à celui de toute agglomération de la province,
revenu hebdomadaire moyen, concentration d'immeubles non Imposables, est-ce que
cela n'aurait pas justifié un effort un peu plus grand de la part de la
province? Je comprends qu'avec le budget de cette année, ce n'est pas
possible, avec le budget supplémentaire qu'on vient de nous
présenter. Mais si le premier ministre et le ministre des Affaires
municipales disaient à la future communauté urbaine de
Québec: « Messieurs, nous participerons à tel projet; la
traverse de Lévis, nous ne vous l'imposerons pas. » Ce cadeau de
Grecs, comme disait le chef de l'Opposition, nous l'avons fait, mais nous
allons le payer nous-mêmes. Il est dans le texte de loi quand même.
Le ministre des Affaires municipales connaissant certaines des dépenses
que notre communauté urbaine aura à rencontrer et qu'avec ses
faibles moyens, elle ne pourra pas rencontrer, est-ce qu'il n'y aurait pas
moyen déjà de faire connaître son intention de participer,
par exemple, à l'aménagement du territoire: Il y a tellement de
façons de le faire, et nos besoins sont tellement immenses eu
égard à nos ressources. Ou encore, qu'on donne, comme on a
donné, par exemple, comme on veut donner pour la région de
l'Outaouais, un montant global, quitte à nous permettre de ne le
dépenser que sur une période de deux, trois, quatre, cinq ans. Ou
encore, qu'on donne une subvention per capita de cinq dollars, un dollar, M. le
Président, ce n'est même pas le prix d'un billet de
théâtre aujourd'hui. Il n'y a aucun théâtre de
Québec où vous pouvez aller au cinéma pour un dollar, et
on va donner cela comme subvention annuelle à la future
Communauté urbaine de Québec
Je crois que le ministre, qui a réfléchi sans doute depuis
le dépôt de son bill, va trouver moyen de faire montre de plus de
générosité surtout à la veille de Noël. Dans
un cadeau, vous savez, il n'y a pas seulement ce qu'on donne, il y a
l'emballage. Je considère que l'emballage est assez rudimentaire, que
les ficelles ne sont pas tellement fortes et qu'il pourrait y ajouter quelques
millions de dollars.
M. le Président, la prochaine décennie dans laquelle nous
entrerons bientôt sera très difficile pour les organismes
municipaux du Canada et tout particulièrement pour ceux du Québec
En effet, leurs revenus, selon moi, seront toujours insuffisants eu
égard à leurs responsabilités et aux exigences de leur
population. La mobilité de cette population, qui ira du centre-ville
vers les banlieues et inversement, trompera les prévisions des experts
et causera de multiples maux de tête. De nouveaux problèmes
surgiront, tel celui de la pollution de l'air et de l'eau, mais d'autres
problèmes iront en s'amplifiant, par exemple celui de la circulation
automobile, le problème de l'organisation des loisirs, celui de la
contestation de la jeunesse, des groupes organisés, des mal
logés, des chômeurs, enfin, les réclamations syndicales
iront s'accentuant à un point tel que peu de services publics
échapperont à la grève triennale.
La Communauté urbaine qui naîtra du bill 76 ne
réglera pas tous ces problèmes. Je crains même qu'elle en
suscite de nouveaux au début. Mais les parlementaires de 1969 auront
fait leur possible pour donner à notre région un outil de
gouvernement mieux adapté aux nécessités actuelles et
futures.
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Montmorency.
M. Gaston Tremblay
M. TREMBLAY (Montmorency): M. le Président, pour faire suite
à mon collègue de Jean-Talon, j'aimerais émettre aussi
quelques considérations sur ce gouvernement régional que nous
voulons imposer à la région de Québec et au Québec
métropolitain. En soi, ce n'est pas un problème nouveau. On en
parle déjà depuis longtemps, et dans la région de
Québec en particulier, il y a depuis 1961 une préparation
psychologique qui est faite dans chacune des municipalités qui ont
appris à collaborer d'abord entre elles et à intégrer
certains de leurs services.
M. le Président, on a souvent reproché aux maires de
banlieue de tirer de l'arrière, de ne pas répondre aussi vite
qu'on l'aurait voulu, de ne pas acquiescer et de ne pas toujours dire oui. Je
pense qu'il est anormal que les maires de banlieue ne disent pas oui, parce
qu'on les a réunis je sais que le ministre des Affaires
municipales a voulu se montrer très démocratique on leur a
proposé des plans, des schémas, des études. De toute
façon, chaque fois que ces études ont été
proposées sous un jour différent et que les maires des
municipalités de
banlieue ont fourni leurs opinions, chaque fois il s'en est suivi dans
ce projet de gouvernement supramunicipal une amélioration
considérable.
Il aurait sûrement fallu tenir compte davantage des
préoccupations des autorités municipales de banlieue parce que,
d'abord, elles ont le sens des responsabilités et elles ont l'habitude
de se préoccuper du bien-être de leurs citoyens, du bien commun et
du bien général tant de leurs concitoyens que de celui du
Québec métropolitain, en général. Leurs
suggestions, je pense, ont été partiellement
écoutées et on en a tenu compte jusqu'à un certain point
dans le projet de loi 76. Cela note une amélioration par rapport
à l'avant-document sessionnel no 200 et aussi par rapport aux
études qui avaient été faites et dont sept cahiers de
travail nous avaient été fournis.
L'opinion des maires est très importante sur ce projet de loi
parce qu'elle représente, en fait, le pratique, peut-être le
quotidien. Elle représente les inquiétudes de chaque jour de ces
hommes qui sont en contact avec les problèmes, de ces hommes qui ont des
solutions à chacun de ces problèmes auxquels il fallait trouver
des solutions. Je pense qu'à la suite de la présentation du bill
76, tout comme à la suite de la présentation du bill 75, nous
aurions dû réunir ces autorités municipales de la
région de Québec de nouveau, et que cela n'aurait pas
été trop.
J'ai ici en main des amendements qui m'ont été fournis sur
le bill 76. Vous avouerez comme moi que c'est impressionnant de voir une
centaine de feuilles comprenant peut-être 100 ou 150 amendements, je ne
sais pas, je n'ai pas eu le temps d'en prendre connaissance. Ces maires de
municipalités de banlieue avaient sûrement raison de demander
qu'on les entende de nouveau. Si on ne voulait pas les consulter, qu'on les
entende, afin qu'ils puissent émettre leur opinion, qu'ils puissent
émettre le fruit de leur expérience quotidienne dans leur
municipalité respective. Je pense que nous y aurions gagné
beaucoup. Je pense que ce bill 76 aurait pu facilement être
retardé pour étude en janvier ou au début de la prochaine
session.
Vous savez, M. le Président, la vie d'une municipalité
s'étend sur des décades et des siècles; elle est
séculaire, cette vie municipale. La vie d'un homme politique est parfois
d'un terme de quatre ans, et parfois de deux termes et d'au maximum trois
termes. La vie d'un Parlement, c'est aussi un terme. La vie d'une
génération d'hommes, c'est vingt ans. Mais l'évolution
d'une municipalité, l'évolution de nos structures municipales ne
doit sûrement pas se régler à la hâte, d'un seul
coup, et même, je dirais, se bâcler avec une seule loi, et une loi
que l'on impose, je le crois, trop rapidement parce que ces problèmes
sont tellement importants pour l'ensemble et la collectivité du
Québec métropolitain.
L'esprit même de la loi, l'idée même de cette loi, la
nécessité d'un organisme supérieur de coordination entre
les municipalités du Québec métropolitain, en vue d'une
planification, en vue d'une action, en vue d'activités concertées
pour en arriver à un mieux-être pour le Québec
métropolitain, toutes les autorités en cause et toutes les
autorités concernées sont consentantes. Mais elles ne veulent pas
que cela se fasse de n'importe quelle façon ni de n'importe quelle
manière. Elles veulent que ce soit basé sur l'expérience,
sur des points de vue pratiques. Elles ne veulent pas être
obligées de revenir et de redemander au gouvernement et au Parlement,
qui a beaucoup de choses à faire et beaucoup de choses à
décider en cette période de vie rapide.
Ce bill 76 aurait dû être remis pour étude, de
même que ces amendements, que je n'ai malheureusement pas eu le temps
d'étudier, qui doivent être similaires ou tout au moins
comparables aux amendements que l'on a apportés au bill de la
Communauté urbaine de Montréal. Il apporte, dans nos structures
municipales, un chambardement extraordinaire, une restructuration, si on peut
parler ainsi, pour employer les grands mots, cette restructuration de nos
structures municipales. Qu'est-ce qu'elle va donner? L'Inquiétude
qu'elle suscite partout aujourd'hui, que ce soit à Montréal,
à Québec ou à Hull.
J'ai assisté aux séances de la commission parlementaire
des Affaires municipales. J'ai assisté aussi aux séances
d'étude qui ont été faites avec les maires de la
région de Québec. Ces projets de loi et ce chambardement de nos
structures municipales suscitent de l'inquiétude parce que nous vivons
une période de chambardement et une période de renouvellement,
soit, mais tout de même, il ne faut pas que cela soit appliqué
à la hâte. Nous avons eu certaines expériences qui, dans
certains cas, ont été désastreuses. Dans le domaine de
l'éducation, par exemple, et j'y fais allusion seulement en passant
je ne veux pas m'attarder sur ce problème dans certaines
régions c'est la pagaille, et la confusion règne, sans
amélioration notable, sans construction d'écoles nouvelles, sans
réellement avoir les services que l'on s'attendait d'avoir à la
suite de cette restructuration.
Dans la région de Québec, ce gouvernement supramunicipal,
ce gouvernement régional, ce
nouveau palier de gouvernement, on en parlait déjà depuis
très longtemps. Je me souviens qu'en tant que maire, j'étais
allé et une partie de nos frais était gracieusement
payée par le ministre des Affaires municipales du temps, soit le
député de Chambly ... il était question, en fait,
de gouvernement supramu-nicipal, à ce moment-là. Il était
question de régionalisation. Les idées n'étaient pas
claires. Les idées étaient confuses. Les définitions
n'étaient pas très, très... c'était tout de
même un début, une élaboration, il y a déjà
de cela, cinq années.
A la suite de cette politique qui, s'ébauchait, qui
commençait à être établie ici au Québec,
nous, les municipalités et je peux parler de
précédent, en tant que maire de Beau-port de la
région du Québec métropolitain, nous avions pensé
nous regrouper. Nous avions pensé, déjà depuis plusieurs
années, vous savez, nous réunir et nous avons fait des
études. La preuve, c'est que, chez moi, Beauport et Beauport-ouest se
sont fusionnées, il a été même question de fusionner
Villeneuve, Sainte-Thérèse-de-Lisieux, Courville et Montmorency.
Cependant, nous sommes arrivés vis-à-vis des implications. Nous
sommes arrivés vis-à-vis des inconvénients. D'abord,
à ce moment-là, la loi ne nous permettait pas d'agir rapidement
et d'agir facilement. Le bill 285 a complété et a facilité
la tâche des municipalités qui voulaient, par la suite, se
fusionner. Ensuite, au point de vue financier, c'était une
impossibilité. Je peux vous en parler en connaissance de cause. Nous
avions prévu, intégré nos forces de police dans la
région est, et cela fait par des experts.
Nous étions arrivés à des sommes effarantes que la
majorité des municipalités ne pouvaient supporter. Cela
signifiait que nous n'avions pas les revenus suffisants pour créer cette
force policière dont nous aurions bénéficié avec
beaucoup de plaisir.
Les démarches et les études se sont poursuivies. Le
gouvernement du Québec Je lui en sais gré le
ministre des Affaires municipales actuel a poussé les choses. Il nous a
incités à travailler davantage et à continuer nos
études. C'est ce que nous avons fait pour nous personnellement, dans les
différents districts du Québec métropolitain, il nous a
présenté des projets, il nous a présenté des
cahiers d'études. Dans ces cahiers d'études, il y avait des
idées formidables. On nous a, dans certains cahiers, fait part de ce qui
se passait ailleurs, dans les autres agglomérations urbaines du monde.
On nous a parlé aussi de ce qui s'est passé à Toronto,
à Winnipeg, etc. Ces conférences étaient très
instructives.
A la suite de ces réunions, on a réuni de nouveau les
maires des municipalités et on leur a dit en leur présentant des
documents, immédiatement après l'assemblée: Messieurs,
êtes-vous d'accord, acceptez-vous en principe?
Les maires des municipalités de banlieue avaient le droit de
dire: Ecoutez un peu, nous sommes d'accord en principe, mais ça ne veut
pas dire que nous acceptons intégralement tout ce qui est produit. Les
maires se sont réunis par la suite pour discuter de ces idées
après en avoir malheureusement, dans certains cas, accepté le
principe trop vite.
Heureusement, le ministre des Affaires municipales a apporté des
modifications aux idées originellement produites. Il les a
améliorées considérablement parce que le document
ses-sionnel 200 était tout à fait inacceptable pour tout le
monde.
Pour les maires des municipalités de banlieue, M. le
Président et cela fait suite à une réunion qui a eu
lieu le 22 février 1969 à Charlesbourg parce qu'ils
étaient méfiants, parce que l'exemple venant de haut, ces maires
des municipalités qui avaient accepté et avaient
été élus pour des responsabilités précises,
soit administrer les deniers de leurs électeurs, de leurs contribuables,
voulaient y faire face et y répondre parfaitement, il n'était pas
question qu'ils deviennent de simples collecteurs de taxes pour un gouvernement
supérieur, quel qu'il soit. Ces maires des municipalités se sont
dit: Si on crée un palier de gouvernement à un échelon
supérieur, que ce gouvernement prélève lui-même les
deniers dont il a besoin.
Malheureusement, le présent bill, le bill 76, n'a pas
établi toutes les implications financières que ces maires
désiraient, que ces municipalités désiraient. Vous savez
quel soin il faut apporter à toute décision qui est prise par un
conseil municipal, à quels contrôles il faut que ce conseil
municipal réponde, quelles précisions il lui faut donner dans les
chiffres, les estimations qu'il lui faut fournir. Vous savez que dans nos
administrations, surtout dans la région du Québec
métropolitain, la majorité de ces municipalités ont
établi des coûts d'entretien, des coûts de fonctionnement,
des coûts moyens de travaux qu'ils exécutent, de l'entretien, de
l'administration. Je pense bien que ces municipalités qui ont à
coeur le bien-être de leurs concitoyens étant en droit et sont en
droit d'exiger qu'un gouvernement supérieur apporte au moins autant de
précision et autant de clarté dans une administration à
établir qu'eux-mêmes en apportaient et auxquelles on les
obligeaient eux-mêmes.
Les implications financières du gouverne-
ment supramunicipal, où voulez-vous qu'on les prenne? Comment
voulez-vous qu'ils soient satisfaits, ces gens responsables? On leur dit:
Pendant quelques années, vous n'aurez pas de problèmes
financiers, nous allons vous donner des subventions.
Voyons, voyons! l'appât pour les petits et les gros poissons, les
subventions! On connaît ça, les subventions. Cela dure quelques
années et ça tombe; ça n'a pas un caractère
permanent, les subventions. Nous ne pouvons nous fier aux subventions. Il nous
faut un jour ou l'autre taxer, il faut que la population paie. Alors, M. le
Président, nous y sommes, ou si nous n'y sommes pas, c'est qu'en 1972,
en 1973, ces autorités municipales seront devant le problème
entier, non réglé.
Je dirai, comme un maire de la région de Montréal, l'a
fait: Nous aurons une Cadillac devant la porte, mais pas d'argent pour mettre
de l'essence dans le réservoir. C'est ce qui se produira. Ces questions
financières ont des répercussions sociales lesquelles, messieurs
du gouvernement, sont graves et importantes; ne l'oubliez pas.
Saviez-vous que Québec est une ville de banlieusards? Saviez-vous
qu'il y avait 36,857 malsons unifamiliales dans la région de
Québec en 1967? Saviez-vous que la ville de Québec seule n'en
avait que 4,003, à ce moment-là? Les chiffres se sont
modifiés, mais je n'ai pas pu obtenir les chiffres officiels de 1968 et
1969. Cela représente, si vous placez quatre personnes dans une maison
unifamiliale, près de 150,000 personnes sur 400,000, qui vivent dans des
maisons unifamiliales, dans la région du Québec
métropolitain.
Vous savez, messieurs du gouvernement, que le Québec
métropolitain n'est pas un tout homogène, tel qu'on le pense. Il
y a des disparités, d'abord, géographiques. Vous savez que le
fleuve Saint-Laurent sépare la rive sud de la rive nord. D'ailleurs, de
toute façon, vous avez éliminé la rive sud à cause
ces difficultés géographiques. Il y a aussi d'autres
difficultés géographiques, le cap Diamant. Les gens ne peuvent
pratiquement pas communiquer entre l'est et l'ouest, sans des pertes de temps
qui vont de 50 à 60 minutes et davantage aux heures de pointe.
M. LESAGE: Le député pourrait-il m'expli-quer ce qu'il
veut dire? Comment se fait-il que cela prenne une demi-heure ou trois quarts
d'heure de plus à cause du cap Diamant?
M. TREMBLAY (Montmorency): Le chef de l'Opposition soulève
là un problème qui est très aigu. Vous savez que 75% de la
population vit à l'est d'un axe centre-centre,
Québec-Lévis. Vous savez que cette population a à
communiquer chaque jour avec la partie ouest.
M. LESAGE: Oui.
M. TREMBLAY (Montmorency): Il y a 50,000 personnes qui vivent dans la
région de l'est, soit les municipalités de Giffard aux chutes
Montmorency. Il y a 75,000 personnes qui vivent dans Limoilou, il y a un nombre
impressionnant de personnes qui ont à voyager. Les habitants de la
région est ont à voyager pour aller dans le secteur ouest, mais
Québec est congestionnée actuellement, faute de grandes voles de
circulation. Les communications se font par des voles de circulation
insuffisantes et cela, depuis déjà fort longtemps, puisque la
vieille avenue Royale est restée telle qu'elle était.
Nous avons La Canardière qui est à peine assez large pour
suffire au transport en dehors des heures de pointe.
M. LESAGE: Le nouveau tracé de la voie Dufferin n'aidera-t-il
pas?
M. TREMBLAY (Montmorency): Le nouveau tracé aide beaucoup, mais
il ne s'étend que du boulevard Henri-Bourassa, derrière
l'hôpital de l'Enfant-Jésus, jusqu'aux limites de Beauport, soit
une distance de deux milles et demi.
M. LESAGE: Ce qui est en construction ici. On a commencé la
construction au parlement...
M. TREMBLAY (Montmorency): Oui, mais, tout de même, cela n'existe
pas et cela n'existait pas.
M. LESAGE: Evidemment, cela irait plus vite si les libéraux
étaient au pouvoir, mais, même si cela prend plus de temps avec
l'Union Nationale, cela va venir.
M. TREMBLAY (Montmorency): Parfois, je me le demande. Ces
difficultés géographiques...
M. MALTAIS (Limoilou): II y a le boulevard périphérique
aussi.
M. TREMBLAY (Montmorency): Pardon?
M. LESAGE: On attend que vous donniez votre opinion.
M. TREMBLAY (Montmorency): Nous l'attendons, le boulevard
périphérique. C'était toujours censé se faire.
M. DEMERS: II y a le Crédit social.
M. TREMBLAY (Montmorency): Je voudrais rappeler aux
députés de Limoilou, de Chauveau et de Labelle combien de fois
nous nous sommes réunis et combien de fois je les al contactés
pour leur parler de ces problèmes quotidiens, puisque j'y fais face tous
les jours. L'autre soir, j'ai pris 50 minutes pour me rendre chez moi, à
l'heure de pointe, alors qu'il y a à peine cinq milles du parlement
à Beauport.
M. LESAGE: Choisissez vos heures!
M. TREMBLAY (Montmorency): Ces difficultés géographiques
existent; elles sont réelles et elles sont une véritable
barrière, en fait, pour notre population du Québec
métropolitain. Malheureusement, il n'appartient pas aux gouvernements
municipaux de régler ce problème; ce n'est pas, non plus, un
problème métropolitain. Comme dans toutes les grandes
métropoles et surtout dans les capitales, c'est le gouvernement
supérieur qui doit s'en occuper.
M. MALTAIS (Limoilou): Le député admettra qu'il est en
bonne voie de solution, quand même.
M. TREMBLAY (Montmorency): Oui, mais cela prend tellement de temps que
je ne sais pas qui va compléter, en définitive, ce programme.
M. DEMERS: Bon, en tout cas. Le Crédit social.
M. TREMBLAY (Montmorency): De toute façon, j'espérais
attirer votre attention sur cela, et le chef de l'Opposition me l'a permis, il
y a un compliment que je dois faire au chef de l'Opposition, c'est que, lui au
moins, il s'est occupé de son comté.
Il y a le pont de Québec, il y a toutes les grandes voies
d'accès, c'est pas mal formidable et, sur ce point-là, comme
député, c'est assez difficile de le critiquer et de le
blâmer.
UNE VOIX: Vous n'avez pas toujours dit ça.
M. LESAGE: Avec cela, il va me faire battre.
M. TREMBLAY (Montmorency): II s'est occupé de sa population. Ces
disparités sociologiques il y a aussi, à part les
disparités géographiques, des disparités sociologiques
importantes amènent des disparités économiques.
C'est que nous, nous parlions tout à l'heure de la ville de Montmorency,
c'est une vieille ville qui a été bâtie en 1900, lorsqu'on
a construit la Dominion Textile; j'admets qu'à Montmorency, les
dépenses soient minimes, mais c'est une ville qui n'a plus de
développement à faire, dont les dettes sont payées, qui
n'a à rencontrer que $20,000 sur le service de la dette, qui n'a jamais
fait de dépenses extravagantes dans quelque domaine que ce soit et qui
administre en fonction des possibilités de payer de sa population.
Ces différences sociologiques font que le revenu moyen dans la
région Est varie d'une municipalité à l'autre de $4,200
par année à $4,900 par année; je ne pense pas que ce soit
avec ces revenus qu'on puisse se payer, en définitive, des
extravagances, un nouveau palier de gouvernement, Je ne le crois pas. A
Sainte-Foy et à Sillery, le problème n'existe pas, malgré
que si vous consultiez la population par référendum, vous
pourriez avoir des surprises, vous pourriez être étonnés;
je ne pense pas qu'elle prise tellement cette idée, si on le lui
explique bien. Alors, en vertu de ces disparités sociologiques et
économiques, le citoyen de Sainte-Foy gagne en moyenne $8,000 par
année à Sillery, c'est davantage, je crois que c'est
$9,000 alors que le citoyen de l'Est gagne, lui, $4,500, $4,700 et
$4,900, il s'Inquiète et dit: Qu'est-ce que cela va nous donner? On va
nous donner ceci, on nous promet plus d'efficacité, on va nous donner de
nouveaux services. Quels seront ces nouveaux services et combien vont-ils
coûter? Nos rues sont étroites, nous n'avons pas de
rénovation urbaine, etc., mais nous voulons tout de même savoir ce
que cela va coûter. Avant d'aller vivre, il faut avoir les moyens de se
payer ce qu'on préconise et ce qu'on promet.
Dans le Québec métropolitain, il y a des priorités,
et ces priorités-là ne sont pas les mêmes d'une zone
à l'autre du Québec métropolitain, parce qu'il y a des
disparités géographiques, sociologiques et économiques. Et
vous savez, on en a mis des priorités, on semble les oublier, on a
parlé de l'épuration des eaux, on a parlé de la
rénovation urbaine, on a parlé de l'intégration des
services de police. De toute façon, seulement pour l'assainissement des
eaux, il y a une chose que je dois vous dire, le gouvernement donne $11
millions, mais ça va coûter $38 millions. Qui va commencer
à payer la différence en 1972? Qui? La rénovation urbaine,
seulement pour une petite municipalité comme Beauport, nous aurons de
façon prévisible, $2 millions à rencontrer encore à
ce moment-là. De plus, cette rénovation urbaine à
l'échelle du Québec métropolitain, comment va-t-elle
coûter? C'est aussi une priorité.
Définissons une fols pour toutes ces priorités.
II faudrait que le gouvernement supérieur nous dise: Messieurs,
pendant cinq ou dix ans, nous allons nous diriger de telle façon et nous
allons consacrer telle somme à telles améliorations. Or, je ne
pense pas que le bill 76 réponde à ça. Le bill 76, vous le
savez, ne définit pas tellement les champs de responsabilités, il
dit plutôt: D'ici cinq ans, d'ici 1970, 1972 ou 1973, il va falloir que
cela se fasse, d'une façon graduelle, soit, mais les
responsabilités, on va les chercher, on pratique d'un côté
la centralisation vis-à-vis des municipalités; parfois certaines
responsabilités auxquelles elles font face de façon très
sérieuse, on les prend et on les donne à ce super gouvernement.
Certaines autres responsabilités, comme le tourisme par exemple, la
santé, on les confie, on s'en débarasse c'est le
gouvernement supérieur qui s'en débarasse sur le dos du
gouvernement supramunicipal.
Je pense qu'on est en train actuellement de créer un
géant, un géant fragile. Je pense qu'un super gouvernement ce
n'est pas toujours un signe d'efficacité et nous en avons l'exemple tous
les jours. C'est que ça ne va pas toujours aussi bien. Si vous regardez
le Winnipeg métropolitain, par exemple, et si vous voyez le Toronto
métropolitain, vous regarderez les chiffres, c'est que cette population
dont la maison était évaluée à $15,000 soit
l'évaluation moyenne des 36,000 maisons ici du Québec
métropolitain, payait autrefois $200 à $250 de taxes par
année. Aujourd'hui elle en paie $850, $900 et $1,000.
C'est un loyer déjà à rencontrer seulement pour les
taxes. Pour cette population, c'est la mort de la construction
résidentielle et c'est même la disparition en fait de la
propriété privée; il ne s'en construit pratiquement plus,
et c'est la raison pour laquelle on tend aujourd'hui vers la maison
multifamiliale. C'est parce que les gens ne peuvent plus subvenir et ne peuvent
plus avoir pour idéal la construction de maisons unifamiliales qui
correspondent uniquement aux besoins de la famille moyenne comme de la grande
famille. Je pense qu'on se prépare tout simplement, parce que l'on n'a
pas prévu les implications financières, à créer un
monstre administratif; on va créer des cadres et des structures; des
structures, mon cher monsieur, il y en a; des commissions, il y en a; et
même, vous savez, on passe par dessus le dos des commissions
déjà établies au gouvernement provincial. Il y en a
plusieurs : La Commission municipale de Québec, Régie des eaux,
Régie des services publics, Commission d'aménagement de
Québec, laquelle va être remplacée, Régie des
transports, Commission des monuments historiques, Régie des loyers,
Commission de police, Commissariat des incendies.
Nous avons affaire, nous, les municipalités, à toutes ces
commissions-là, et on crée encore un autre gouvernement, un
nouveau palier de gouvernement. Où est-ce qu'on s'en va et qu'est-ce
qu'on va faire pour faire approuver nos projets? En fait, les
communautés urbaines, les petites localités sont
découragées avant de commencer; il va falloir, en
définitive, passer par un paquet de contrôles, avec les retards
inévitables que cela peut occasionner. Et les choses importantes, les
choses que l'on voudrait résoudre, on ne le peut pas, parce que cela
prend trop de temps; nos industriels partent, s'en vont en Ontario, s'en vont
ailleurs, parce que là-bas, ils ont des réponses
immédiatement.
J'ai une industrie qui voulait venir s'établir dans le parc
industriel chez nous, à Beauport. Bien, écoutez un peu; vous ne
pouvez pas décider; il faut tout de même s'en remettre à
toute la procédure établie par la loi. Mais ils s'en vont en
Ontario, on les organise immédiatement et cela ne prend pas de temps;
ils ont une réponse immédiate des organismes supérieurs.
Il y a une grande amélioration, par exemple, au niveau du
ministère de l'Industrie et du Commerce et au ministère des
Affaires municipales, cela va beaucoup plus vite que cela allait. Mais il y a
encore là trop de mécanismes, l'administration y est trop lourde
et les répercussions font que cela ralentit trop, et lorsque c'est le
temps, au point de vue business et affaires, de ramasser une industrie pour
notre municipalité peut-être sur le qui-vive, on n'est pas capable
de concurrencer les gens de l'Ontario qui sont plus vites que nous. En fin de
compte, ce n'est pas de notre faute tout en étant de notre faute. M. le
Président, si on fait l'énoncé, en fait, de cette loi, ce
bill, même s'il y a des améliorations assez importantes par
rapport au document ses-sionnel 200, il y a tout de même encore des
modifications puis des amendements d'importance à y apporter. Ils sont
très importants.
Je pense bien que même ces amendements que l'on pourrait y
apporter pourraient être un gage de participation et de collaboration de
la part des municipalités. Je pense bien que les municipalités et
les maires sont un peu déçus. On les a un peu tassés du
revers de la main. On leur a dit: Vous n'êtes pas intelligents, vous avez
l'esprit de clocher, et puis, messieurs les maires et...
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): A l'ordre! L'honorable
député me permettra de lui rappeler que son intervention peut
durer encore une minute.
M. TREMBLAY (Montmorency): Seulement
une minute, M. le Président? C'est parce que J'avais
énormément de choses à dire encore. Alors, j'en
reparlerai. M. le Président, pour conclure, puisque vous me demandez de
conclure et que je veux me montrer soumis à vos directives, je
considère ce bill comme étant un monstre au point de vue
administratif, je considère aussi que les contribuables ne nous
manifesteront plus cette participation qu'ils avaient autrefois. Il se produira
une désaffection de la population vis-à-vis des autorités
et ça se manifestera par un manque de collaboration, un manque de
participation. On l'a d'ailleurs noté dans les commissions scolaires,
où il n'y a plus personne qui veut se présenter et devenir le
pion du gouvernement comme commissaire d'école. Ils ne sont pas
intéressés à venir, en définitive, administrer des
municipalités, si la situation évolue de cette
façon-là. Je pense bien qu'il y aura une désaffection qui
sera pas mal totale d'ici quelques années, si on s'en va vers
l'étatisme.
M. le Président, je vous remercie de m'avoir écouté
et de m'avoir accordé cette minute supplémentaire, je reviendrai
à l'occasion des différents articles que nous discuterons en
comité plénier; je pourrai peut-être compléter ma
pensée que je n'ai pas eu le temps de compléter actuellement.
M. BERTRAND: Adopté.
M. LESAGE: M. le Président, moi, je peux difficilement porter un
jugement sur le vote que je donnerais en deuxième lecture. Comme
contribuable du lac Beauport, je voudrais bien que mon député, le
député de Chauveau, me donne son opinion.
M. BERTRAND: II est favorable au bill.
M. MATHIEU: M. le Président, je n'avais pas l'intention
d'intervenir lors de la deuxième lecture, mais c'est entendu que je suis
en faveur du principe, il y a peut-être quelques arguments que certains
maires des municipalités ont voulu monter un peu en épingle,
depuis quelques jours, qu'on pourrait faire valoir, mais j'ai
énormément confiance au ministre des Affaires municipales qui a
certainement écouté d'une oreille attentive, les
réclamations qu'on lui a faites. J'espère qu'il y donnera suite.
Il est entendu que je voterai pour.
M. BERTRAND: Très bien. Adopté.
M. TREMBLAY (Montmorency): M. le Président, pouvez-vous
enregistrer, s'il vous plaît, ma dissidence?
M. BERTRAND: Hein? M. le député de Limoilou...
M. TREMBLAY (Montmorency): Est-ce que je pourrais faire enregistrer ma
dissidence?
M. BERTRAND: Le député de Limoilou, il est comme nous
autres. Il est pour...
M. Jean Lesage
M. LESAGE: M. le Président, je n'ai pas l'intention de faire
perdre le temps de la Chambre ni de répéter ce que j'ai dit ce
matin en troisième lecture lors de l'étude du bill de
Montréal.
J'ai déclaré que depuis de nombreuses années je
favorisais l'établissement de gouvernements métropolitains ou
supramunicipaux pour les agglomérations de Montréal et de
Québec. J'ai ajouté qu'il était extrêmement
difficile d'obtenir un consensus, mais que je croyais que dans le cas de
Montréal et de Québec nous avions atteint le degré non pas
d'unanimité, mais de consensus nécessaire pour justifier le
gouvernement d'agir et de proposer l'établissement dans les deux cas de
gouvernements métropolitains ou de communautés urbaines si l'on
veut.
Il y aura toujours des intérêts divergents parce que les
municipalités c'est un peu ce que vient de dire le
député de Montmorency ont été bâties
par des individualistes. C'est un de nos défauts mignons, et les
Canadien anglais et les Canadiens français, descendants d'Ecossais et de
Normands pour un très grand nombre, d'être des
individualistes.
M. BERTRAND: Beaucoup.
M. LESAGE: Beaucoup. Descendants aussi d'hommes de la terre. Cela s'est
imprégné en nous. Cest de l'atavisme. Mes deux
grands-pères étaient accoutumés de vivre seuls sur leur
terre. Les voisins étaient très éloignés.
Inévitablement, leurs parents, leurs ancêtres à eux, cela
veut dire les miens, étaient, à cause de la force des choses, du
contexte dans lequel ils vivaient, des individualistes. Je me
répète, c'est notre atavisme de l'être. Le
député de Montmorency vient de prouver que ça existe
encore à un degré très élevé. Cela se
transporte d'ailleurs au niveau municipal où ça crée
souvent le chauvinisme je n'ai pas peur des mots et lorsqu'il
devient nécessaire, pour fins d'efficacité, pour fins d'une
meilleure répartition des fardeaux, de mettre en commun des entreprises
où il y a avantage à unir nos efforts et nos ressources, eh bien,
cet ata-
visme d'invidualisme qui nous imprègne au niveau des individus,
au niveau des familles, au niveau des petites localités qui ont
poussé au gré des circonstances fait que l'on hésite, que
l'on est craintif, que l'on se demande où l'on va. Devons-nous courir
l'aventure, nous qui sommes des descendants de gens qui pour mieux se
protéger dans un état de défense se sont serrés,
groupés autour de leur clocher?
C'est cela qui reste dans le fond. Il n'y a pas à se le cacher.
Il faut nous moderniser, il faut être plus efficaces. Pour être
plus efficaces, il faut grouper ce qu'il y a avantage à grouper. Le
projet de loi qui est devant nous, comme le projet de loi de la
Communauté urbaine de Montréal, est le résultat d'efforts
de plusieurs années. En principe, j'approuve le projet de loi, d'autant
plus que le ministre nous a fait part des modifications qu'il a l'Intention de
lui apporter. Ces modifications sont, dans un très grand nombre de cas,
similaires à celles qui ont été apportées au projet
de loi 75. Loi de la Communauté urbaine de Montréal. J'en suis
satisfait pour autant que ces choses sont concernées,,
Pour Québec, il y a des problèmes particuliers. Je
voudrais attirer tout de suite l'attention du ministre sur le fait qu'il
propose pour Québec une composition de l'exécutif
différente de celle de l'exécutif à Montréal, il
propose qu'il y ait huit membres de l'exécutif, ces membres étant
choisis sensiblement suivant les mêmes règles que ceux qui font
partie de l'exécutif de la Communauté urbaine de Montréal.
Or, pour Québec, ce serait le gouvernement qui nommerait le
président de l'exécutif.
M. le Président, c'est une insulte à la population du
Québec métropolitain. Le ministre serait aussi bien de nous dire
qu'il considère que les citoyens de Québec ne sont pas en mesure
de se choisir des hommes capables d'être président de
l'exécutif de la Communauté urbaine de Québec. C'est une
insulte aux maires et aux conseillers de la région de Québec. Il
est certain que les maires de la région de Québec sont capables
de se choisir un exécutif et qu'il y aura beaucoup plus qu'une personne
capable d'assumer la responsabilité de la présidence de
l'exécutif. Ce n'est pas parce que nous sommes de Québec que nous
sommes des citoyens de seconde zone.
M. BERTRAND: Nous sommes nous-mêmes de Québec.
M. LESAGE: M. le Président...
M. BERTRAND: Cela fait 22 ans que je demeure ici.
M. LESAGE: M. le Président, j'entends un homme qui est
influencé par la grande ville de Montréal. Le ministre des
Affaires municipales l'est aussi, d'ailleurs, venant de Repentigny. Mais, nous
ne sommes pas tous des imbéciles à Québec. Je comprends
que les Montréalais ont une très haute opinion
d'eux-mêmes.
M. BERTRAND: Cela rappelle le défaut dont parlait, il y a un
instant, le député de Louis-Hébert.
M. LESAGE: Non.
M. LUSSIER: M. le Président...
M. BERTRAND: Un certain chauvinisme.
M. LESAGE: C'est le défaut de ceux qui sont en face de moi...
M. BERTRAND: Pas du tout.
M. LESAGE: ... de nous prendre pour des citoyens de seconde zone...
M. BERTRAND: Oh! Jamais!
M. LESAGE: ... de nous prendre pour des gens qui sont incapables, sans
la tutelle gouvernementale...
M. LUSSIER: M. le Président...
M. LESAGE: ... de régler leurs affaires.
M. LUSSIER: Un point de règlement, M. le Président.
M. LESAGE: Ah! Très bien.
M. LUSSIER: Le chef de l'Opposition n'a pas le droit de me prêter
des intentions.
M. LESAGE: Je ne prête pas d'intentions. M. BERTRAND: Ni des
motifs.
M. LUSSIER: Ni des motifs, c'est encore mieux. M. le Président,
le chef de l'Opposition sait que, si nous avons proposé une formule
semblable, ce n'est sûrement pas pour les raisons qu'il vient
d'invoquer.
M. LESAGE: Il n'y en a pas d'autre.
M. LUSSIER: Absolument pas, nous n'avons même pas pensé que
les gens de la région du
Québec métropolitain n'étalent pas aussi
intelligents, et je suis même porté à croire... M. le
Président, je répète ce que j'ai déclaré
lors d'une allocution sur le bill 75: Les gens de Québec ont su
dialoguer, s'asseoir à la même table beaucoup mieux et beaucoup
plus vite que les gens de Montréal. Je les en félicite de
nouveau.
M. LESAGE: M. le Président, ce que je veux dire, c'est que nous
n'avons pas besoin, à Québec, de la tutelle du gouvernement.
Je ne prête de motif à personne. Nous n'en avons pas
besoin. Nous sommes peut-être des pas fins, des minus habens...
M. BERTRAND: Pourquoi vous décrier comme ça?
UNE VOIX: C'est du masochisme.
M. BERTRAND: C'est effrayant. C'est du masochisme.
M. LESAGE: Non, c'est être bien sûr que la force de
l'argumentation est enregistrée. D'ailleurs, le ministre des Affaires
municipales le savait. Je le lui ai reproché avant la séance.
J'ai dit: M. le ministre, vous voulez absolument nous humilier, les gens de
Québec.
M. LUSSIER: Loin de moi cette intention.
M. LESAGE: Pourquoi nous mettre en tutelle? M. le Président, je
crois qu'il y a lieu de modifier la composition de l'exécutif et de
laisser aux gens de Québec, comme on laisse aux gens de Montréal,
la responsabilité de leurs affaires. Le ministre des Affaires
municipales et le gouvernement, en général, vont conserver assez
de contrôle sur la communauté urbaine, sans qu'il soit
nécessaire que ce soit une de leurs créatures qui soit
l'administrateur permanent parce que c'est ça, la
présidence de l'exécutif l'administrateur permanent de la
Communauté urbaine de Québec.
M. BERTRAND: Ce sera un Québécois. M. LESAGE: Pardon?
M. BERTRAND: On va nommer un Québécois, voyons!
M. LESAGE: M. le Président, je le sais, mais je crois qu'il
appartient aux élus de la communauté urbaine de nommer cet homme.
Et, il y en a des hommes qui sont en mesure de remplir les fonctions, le
ministre le sait. Nous en avons discuté, d'ailleurs, il sait qu'il y a
des hommes qui feront partie du conseil de la communauté urbaine, et
qui, sans doute, feront partie de l'exécutif et qui peuvent en assumer
la présidence sans l'intervention du gouvernement.
M. BERTRAND: Le chef de l'Opposition est-il intéressé?
M. LESAGE: Je ne suis pas maire de municipalité.
M. BERTRAND: Mais vous pouvez le devenir.
M. LESAGE: J'ai assez d'être père de mes enfants.
D'être grand-père aussi. Non, Je ne suis pas du tout
intéressé, mais le ministre comprend très bien ce que Je
veux dire. C'est qu'il y a plusieurs personnes extrêmement bien
qualifiées. Je ne mentionnerai pas les anciens amis du
député de Chauveau, parce que Je ne voudrais pas le mettre mal
à l'aise, mais il y a certainement des gens très qualifiés
pour remplir les fonctions.
M. le Président, je n'ai pas pu consulter tous les amendements
qui ont été apportés au bill, je vais le faire au fur et
à mesure. J'espère que les mêmes amendements que l'on a
apportés au projet de loi de la Communauté urbaine de
Montréal sont déjà soumis, pour ce qui est de la
protection des droits acquis des employés, s'ils sont
transférés.
Il y a une chose aussi sur laquelle je voudrais insister, c'est le
réaménagement des secteurs. Je crois qu'il y aurait lieu, comme
le désirent, d'ailleurs, les maires concernés, et comme le
comité des sept maires, représentant les maires des
municipalités autres que la ville de Québec, l'ont
exprimé, que le secteur de Sainte-Foy comprenne également Sillery
et Saint-Félix-de-Cap-Rouge.
De nombreuses raisons ont été invoquées par les
maires intéressés, de même que par le comité des
sept maires. Je pourrais ajouter une excellente raison. C'est que ces trois
municipalités, plus la partie sud-ouest de la ville de Québec,
forment un comté provincial, et un comté fédéral,
celui que je représente en cette Chambre au provincial. Je pense qu'il y
a intérêt, à cause de la communauté des
intérêts, à ce que ces trois municipalités fassent
partie du même secteur.
D'autres suggestions ont été faites par les sept maires
représentant les villes de banlieue pour certains
réaménagements mineurs dans d'autres secteurs. Nous pourrons en
discuter, lorsqu'en comité nous étudierons l'article
approprié.
II y a la Commission de transport. Moi, je crois dans les
recommandations et dans les conclusions du rapport Vandry et du rapport
Lacasse. Ce sont des rapports très bien faits. Nous n'aurons
véritablement un bon service de transport en commun à
Québec que lorsqu'il y aura une municipalisation de toutes les
compagnies de transport en commun, d'autant plus que le gouvernement, par le
projet de loi qui est devant nous, devra payer 50% du coût d'acquisition
de ces compagnies de transport.
Le député de Montmorency a dit que nous ne savions pas au
juste où nous allions au point de vue financier. Voici un cas où
nous savons où nous allons. Je sais qu'il y a une marge entre
l'estimation du rapport Vandry et l'estimation du rapport Lacasse quant au
coût d'acquisition des entreprises de transport en commun dans la
région qui sera desservie par cette entreprise, parce qu'elle est plus
vaste que le territoire de la nouvelle communauté urbaine.
Il est une chose, cependant, sur laquelle tout le monde est d'accord,
c'est qu'étant donné que la rive sud, en vertu du projet de loi
qui est devant nous, ne fera pas partie de la communauté urbaine, le
gouvernement doit conserver son bébé qui s'appelle la Traverse de
Lévis.
Ce ne sont pas tellement les gens de Québec qui utilisent la
Traverse de Lévis; ce sont surtout les gens de la rive sud non
seulement de Lévis, mais de toute la rive sud quand ils viennent
à Québec. Je ne vois pas pourquoi la communauté urbaine se
chargerait de ce fardeau, même si le gouvernement paie tout. Ce ne sera
toujours qu'un mal de tête. On peut dire, je crois, que la Traverse de
Lévis, ça remplace une route provinciale; c'est la continuation
d'une route provinciale. C'est une responsabilité provinciale que le
gouvernement actuel reconnaît puisqu'il est prêt à tout
payer. Mais, pourquoi charger la communauté urbaine de l'exploitation de
ce service? Que le gouvernement s'en charge. Ce n'est pas le maire de
Québec, ce n'est pas le député de Louis-Hébert, ce
n'est pas le député de Jean-Talon les navires de la
Traverse de Lévis accostent dans son comté ce n'est pas
nous qui avons promis la gratuité aux passagers de la traverse; c'est
feu le premier ministre Johnson qui s'est fait dire par quelqu'un: Daniel,
dépêche-toi de le promettre, Lesage doit promettre ça
demain, il paraît que c'est comme ça que ça s'est
passé.
M. DEMERS: Est-ce que ça aurait été comme
ça?
M. LESAGE: Non, pas du tout. Ce qui est arrivé, c'est que ce sont
des gens de Lévis, très habiles, qui ont pris ce moyen pour
arracher la promesse de M. Johnson...
M. DEMERS: C'est ça.
M. LESAGE: ... alors que ce qu'on disait à M. Johnson
n'était aucunement fondé. Ce sont des gens du parti du
député de Chicoutimi et des gens très haut placés
dans le parti qui me l'ont conté.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): Cela ne s'est pas passé comme
ça.
M. LESAGE: Ce n'est peut-être pas vrai, mais, si c'est vrai, c'est
amusant. C'est le moins que l'on puisse dire.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): C'est l'histoire écoutée aux
portes de la légende.
M. LESAGE: Aux portes de...
M. TREMBLAY (Chicoutimi): ... de la légende.
M. LESAGE: C'est la légende qui vient des banquettes
ministérielles.
M. TREMBLAY (Chicoutimi): De l'autre côté.
M. LESAGE: Légende intéressante. C'est, d'ailleurs, comme
ça que l'histoire se fait souvent.
M. DEMERS: C'est ça. C'est ça.
M. LESAGE: Alors, pour ce qui est de la Commission de transport, le
gouvernement en paierait la moitié.
Je ne suis pas pour relire ici le rapport Vandry et le rapport Lacasse,
tout le monde les connaît. Je crois qu'il est impératif que soient
acquis par la communauté les biens des entreprises de transport en
commun dans Québec. C'est essentiel si l'on veut donner un service
adéquat. Maintenant, j'ai dit que pour ce qui est du coût du
transport en commun nous étions renseignés.
Sur d'autres points, nous sommes moins renseignés. J'ai ici une
liste pour ce qui est des évaluations municipales, du schéma
d'aménagement, des comptes de taxes, du fonds industriel, de la
promotion touristique, des normes de construction, des travaux intermunicipaux
d'acqueduc et d ' égout, de la centralisation du service des ordures, de
la coordination
de la police, de la coordination des services d'incendie. J'aimerais
bien que le ministre, répondant au voeu exprimé par le
député de Montmorency, nous donne, dans sa réplique, au
moins pour les deux premières années, le genre d'estimations
qu'il nous a données à la commission permanente des Affaires
municipales lorsque nous avons étudié le projet de loi no 75.
Je crois qu'il est capable de le faire. Ce serait certainement
d'intérêt qu'il le fasse. Il est vrai que, dans le cas de la
Communauté urbaine de Québec, contrairement à ce qui
s'était passé dans le cas de Montréal, la commission
permanente des Affaires municipales avait étudié l'avant-projet
no 200. Même chose pour la Communauté régionale de
l'Outaouais. Cela ne s'était pas fait dans le cas de Montréal.
C'est d'ailleurs l'un des arguments que nous avons invoqués à
l'appui de la motion du député de Chambly. Je pense bien que, si
le ministre nous donne des estimations de dépenses aux divers chapitres
que je viens de mentionner, nous serons en mesure, en comité
plénier, d'étudier le projet de loi sans que nous ayons à
aller devant la commission des Affaires municipales.
L'expérience acquise au cours de l'étude du projet de loi
no 75, les renseignements reçus lors de l'étude de l'avant-projet
no 200 concernant Québec devant la commission des Affaires municipales
il y a quelques mois, les représentations que j'ai reçues des
maires en général et dans mon cas plus particulièrement
des maires des municipalités faisant partie de mon comté; tout
cela me permet de prétendre peut-être à ce
moment-là vais-je trop loin, mais enfin, je ne crois pas être
présomptueux que je suis en mesure d'exercer mon jugement sur le
principe du bill et sur ses modalités.
Quelques chiffres de la part du ministre dans le sens formulé par
le député de Montmorency ou encore aux diverses têtes de
chapitre que j'ai mentionnées, et je crois que nous pourrons, sans plus
de délai, nous attaquer au travail à la fois intéressant
et fastidieux de l'étude du projet de loi, article par article, en
imposant au député de Sherbrooke, le dévoué
président de nos comités, une dépense additionnelle de
colle et de papier.
M. LUSSIER: Tout de suite ou en comité plénier...
M. LESAGE: Non, non, j'aimerais mieux avoir les chiffres tout de
suite.
M. LUSSIER: Tout de suite?
M. LESAGE: Bien oui, en comité plénier, le ministre va
nous les donner, section par section, tandis que, maintenant, il peut faire ce
qu'il a fait, mais plus brièvement, f espère, à la
commission permanente des Affaires municipales, dans le cas de
Montréal.
M. LUSSIER: Oui, je peux le faire plus brièvement, mais il faut
quand même que je le fasse avec une certaine précaution, une
certaine prudence.
M. LESAGE: Le ministre n'en manque jamais, hélasl
M. Robert Lussier
M. LUSSIER: Merci. Je pense qu'il me faut conserver cette
qualité. Avant de faire une estimation des budgets des première
et deuxième années de la Communauté urbaine de
Québec, il faut bien saisir la nature des mécanismes de
décision, le rôle et les fonctions de la Communauté de
Québec. Il ne serait pas prudent ni sage de faire des estimations
budgétaires de nature rigide, à la façon d'un entrepreneur
qui doit construire un pont ou une route sur une période de deux ans,
travaux à caractère physique dont toutes les données sont
quantifiables. Une telle estimation budgétaire est relativement
précise par définition.
La Communauté urbaine de Québec possédera les
attributs d'un nouveau corps politique dont les principales
caractéristiques seront les suivantes: Ce sera un organisme autonome
dans ses décisions; ce sera un organisme évolutif dans le temps,
quant aux fonctions et aux pouvoirs qu'il assumera; ce sera un organisme qui se
situera au stade du démarrage avec tout ce que cela peut comporter
d'imprévu.
Il est important de revenir sur chacun de ces points pour bien en saisir
la nature. L'autonomie des décisions. La Communauté urbaine de de
Québec sera réellement un corps politique autonome. A ce titre,
la communauté est à toutes fins pratiques une
municipalité; or, dans une municipalité, les décisions
budgétaires sont prises par le conseil; elles doivent refléter
l'expression des besoins en services et en équipements pour les citoyens
en fonction de l'ordre de priorité de ces besoins et en fonction du
niveau des ressources financiers disponibles.
Caractère évolutif de la communauté. La
Communauté urbaine de Québec est un organisme évolutif
quant à la qualité et à la quantité des services
qu'elle se donnera, selon les pouvoirs qui lui sont conférés au
départ par la loi et quant aux autres pouvoirs qu'elle pourra ac-
quérir à l'avenir selon les décisions prises par
l'exécutif du conseil. Il faut rappeler que la communauté aura au
départ des pouvoirs concernant l'évaluation,
l'établissement du schéma d'aménagement,
l'établissement de fonds industriels et la promotion industrielle,
touristique, l'établissement d'un centre de données et la
perception de taxes, la réglementation de la circulation, de la
construction, le transport en commun et l'assainissement des eaux par le bureau
d'assainissement.
Il peut exister une variation très grande dans la qualité
des nouveaux services de la communauté. Ce n'est que progressivement que
celle-ci augmentera les normes et la qualité de ses services. Par
ailleurs, d'autres pouvoirs peuvent être transférés
ultérieurement à la communauté, selon la volonté
exprimée au conseil de la communauté par les
municipalités. A quel moment se feront ces passages des pouvoirs des
municipalités à la communauté? Au moment où les
besoins seront réellement ressentis par la majorité des
municipalités. Ce sont elles, en définitive, qui
décideront le degré lent ou rapide de l'évolution de la
communauté.
C'est aussi une étape de démarrage. L'une des variables
importantes à souligner, dans l'estimation des prévisions
budgétaires de la Communauté urbaine de Québec, est le
fait que cet organisme en sera à sa première et à sa
deuxième année de vie et qu'il s'agira, en conséquence, du
démarrage de l'organisme. Deux sortes de problèmes doivent
être soulevés à cet égard. La Communauté
urbaine de Québec, dans sa première année
d'opération, aura beaucoup de travail en termes de
réglementation, cueillette des données et des dossiers,
préparation de calendriers d'opération, programmation
d'activités futures. Les charges lourdes d'immobilisation ne risquent
pas d'être très importantes.
D'autre part, la communauté ne peut pas, dès sa
première année, avoir des frais fixes très
élevés, du fait qu'elle sera dans une période
d'organisation: engagement du personnel, organisation des locaux, etc.
Pour l'ensemble de ces raisons, il est apparu plus réaliste de
préparer l'estimation préliminaire du budget de la
première et de la deuxième année plutôt que de faire
une vaste étude des coûts et des bénéfices, qui
aurait impliqué des choix au lieu et place des parties constituantes de
la Communauté urbaine de Québec.
Les critères généraux qui ont servi pour estimer
ces coûts. Le nombre des éléments de décision, qu'il
faut prendre en considération lors d'une estimation des coûts de
la Communauté urbaine, est assez imposant. Les remarques qui
précèdent n'en révèlent que quelques-uns.
Ces éléments de décision, pris un à un ou en
interaction les uns avec les autres, peuvent donner lieu à un choix
pratiquement infini.
Pour indiquer la portée et la limite de cette estimation
préliminaire, il est nécessaire de formuler quelques
critères généraux que nous tenons pour acquis, à
savoir que le nombre des municipalités membres restera stable au cours
des deux premières années. Aucune entente de services
n'interviendra au cours de la période entre la communauté et des
municipalités qui ne sont pas membres de la communauté.
Toutes les fonctions données par la loi de la communauté,
à l'article 105, seront prises en charge au cours de la première
année. Aucune des autres fonctions transférables à la
communauté à l'article 107 ne seront prises en charge par
celle-ci, au cours des deux premières années. Le choix de la
communauté concernant chacune des fonctions
ênumérées ci-dessous correspondra aux options
spécifiques que nous faisons nous-mêmes en regard de chaque
fonction. Les tâches de la communauté qui ont un caractère
de continuité seront exécutées par du personnel permanent
de la communauté, et seules certaines tâches d'expertise et de
courte durée seront confiées par contrat à l'entreprise
privée.
Dans la répartition des coûts, pour chaque poste entre les
municipalités, on ne soustrait pas les montants déjà
payés par les municipalités, à l'égard de ce poste.
On ne tient pas compte non plus du volume de services reçus par chaque
municipalité.
Or, nous classifions les fonctions. D'abord, il y a des fonctions de
contrôle et de coordination qui sont: la réglementation de la
construction et de la circulation; la fourniture de services dans cet
article, nous classons le schéma d'aménagement le fonds
industriel, la promotion industrielle, la promotion touristique, le traitement
des données et collection de taxes, l'évaluation; et dans la
section institution, nous classons la commission des transports, la commission
d'aménagement, le bureau d'assainissement des eaux et l'administration
de la communauté.
Je passe maintenant à l'estimation des coûts par fonction,
dans le contrôle et la coordination, réglementation de la
construction. Nous avons fait certaines options particulières que je
vous mentionne immédiatement. La communauté peut prescrire, par
règlement, des normes minimales relatives à la construction de
bâtiments et d'autres ouvrages sur son territoire. Aucune
municipalité ne peut établir des normes inférieures
à celles mentionnées dans le règlement de construction de
la communauté. Ce travail de réglementation de la
communauté se fera à la
lumière des renseignements des inspecteurs de bâtiment des
municipalités qui font partie de la communauté. Il n'y a donc
effectivement aucune dépense envisagée pour la communauté
dans l'accomplissement de cette fonction.
Pour ce qui est de la circulation, les options particulières que
nous avons faites sont celles-ci. La communauté n'a, à
l'égard de ces deux fonctions, qu'un rôle de réglementation
et de fixation des normes. Il ne s'agit pas ici de la construction de rues ou
d'entretien des chemins durant l'hiver. En ce qui concerne la
réglementation sur les grandes voies de circulation, la
communauté, au cours d'une première année, aura à
faire une étude de la réglementation existante, à fixer
des règlements d'uniformisation et à surveiller l'application de
ces règles. Il est vraisemblable de prévoir qu'au cours de la
deuxième année, la communauté voudra introduire une
synchronisation des systèmes de contrôle.
Cependant, comme dans le Québec métropolitain, il existe
de vastes travaux de voirie qui dureront quelques années, boulevards de
ceinture, le pont de Québec et l'autoroute Dufferin, il serait mal venu
de monter des installations complexes et nouvelles de synchronisation, des
systèmes de contrôle. C'est à l'intérieur des
systèmes existants qu'une telle synchronisation se fera.
De même, les normes d'entretien des chemins établies par la
communauté ne commanderont pas de vastes études et de lourdes
dépenses, puisqu'il ne s'agit que de réglementation et de
surveillance. Par ailleurs, la pleine application de normes dans les deux cas
ne pourrait se faire que lorsque l'esquisse prévisionnelle des
structures ou encore, dit d'une autre façon, de schémas
d'aménagement, aura défini ce que seront les rues et les
artères municipales.
Or, pour la circulation, à ce poste budgétaire, nous
croyons que l'effectif d'une personne est suffisante à un salaire moyen
de $10,000. Nous pensons que, la première année, avec certains
services techniques, $15,000 seraient suffisants à ce poste et, la
deuxième année, $20,000.
Pour ce qui est du schéma d'aménagement, voici les options
particulières que nous avons faites: La préparation d'une
esquisse prévisionnelle des structures comprend tout d'abord les
affectations du sol et les densités approximatives d'occupation, le
tracé approximatif des principales voies de circulation, la nature et
l'emplacement approximatif des équipements urbains, la nature,
l'emplacement et le tracé approximatif des services d'utilité
publique.
Plus qu'un simple rajustement dans les zonages municipaux, une telle
esquisse va chercher à définir les grandes vocations du
territoire, à définir les localisations approximatives des voies
de circulation, des équipements urbains, des services d'utilité
publique. Ceci suppose à la fois que des inventaires de base soient
faits, que des prévisions soient établies et que d'intenses
relations existent avec les municipalités. Il est nécessaire pour
la communauté de se doter d'une équipe pluridisciplinaire
relativement permanente, dis-je, relativement légère, mais
particulièrement expérimentée pour, à la fois,
préparer cette esquisse, en suivre l'exécution et faire les
revisions nécessaires dans le temps, de façon à fournir
à la communauté ou aux municipalités des outils
administratifs et de décision concernant le territoire. Une telle
esquisse ne peut être préparée que par des équipes
intérieures à la communauté, même si certains
travaux spécifiques peuvent être donnés à
contrat.
Au cours de la première année, la communauté aura
à inventorier les plans locaux existants, à faire les inventaires
de base concernant l'utilisation du sol, les réseaux d'infrastructure en
termes qualitatifs et quantitatifs, les équipements urbains, les
services d'utilité publique.
Au cours de la même année, la communauté aura
à faire établir des prévisions de population, les
déplacements de main-d'oeuvre, les stocks d'habitation, etc. de
façon à dégager les grandes vocations du territoire.
Enfin, il sera nécessaire que la communauté fasse les
grands arbitrages, complète l'esquisse, établisse les
priorités. Quant aux détails des coûts pour ce
schéma d'aménagement à ce poste budgétaire, nous
croyons qu'il faudrait un effectif de dix personnes la première
année, à un salaire moyen de $10,000. La deuxième
année, ces effectifs devraient être augmentés,
croyons-nous, de cinq personnes. Pour la première année, cela
ferait $100,000 pour la deuxième, environ $160,000.
Dans ce poste budgétaire, oui...
M. LESAGE: M. le Président, je voudrais bien faire remarquer au
ministre encore une fois qu'il nous considère comme des gens de seconde
zone. Lorsqu'il a donné des estimations similaires pour Montréal,
le salaire moyen était de $12,000. Quand c'est à Québec,
c'est $10,000.
M. LUSSIER: Habituellement, les salaires sont plus dispendieux
c'est une erreur technique, j'en ai l'impression à Québec
qu'à Montréal.
M. LESAGE: Technique...
M. LUSSIER: Une erreur « cléricale », comme ils
disent dans les grands bureaux d'avocats.
M. LESAGE: Une erreur cléricale! UNE VOIX: En vertu de quel code?
M. LESAGE: Erreur clinique.
M. LUSSIER: Une erreur clinique, c'est plus grave qu'une erreur
d'écriture, mais je pense que cela ne va pas jusque là.
Dans cet article budgétaire, j'ai cité les traitements et,
maintenant, je passe aux honoraires. Nous croyons que certains contrats
devraient être donnés à l'entreprise privée pour des
études spéciales et de la cartographie; $100,000 à cet
article, ce qui fait pour la première année $200,000 et pour la
deuxième année $260,000.
Pour ce qui est du fonds industriel et de la promotion industrielle, les
données pour l'établissement des coûts sont tirées
de l'étude du BICQM portant sur la question des fonds et de la promotion
industrielle. Voici les options particulières que nous avons faites.
Tout d'abord, les pouvoirs de la communauté concernant les fonds
industriels impliquent deux types d'opération: l'achat de terrains
à vocation industrielle et la mise en place d'équipement. Les
pouvoirs concernant la promotion industrielle impliquent la gestion des parcs
industriels, une fois ceux-ci constitués, et la promotion industrielle
proprement dite.
La communauté pourra, au cours de la première
année, ne faire aucune acquisition de terrains du fait qu'elle devra
examiner la situation des parcs industriels existants, des zonages actuels et
préparer un plan d'acquisition de terrains. Une équipe
légère et composée d'experts sera nécessaire pour
préparer ce programme d'acquisition. La deuxième année, la
communauté aura un programme d'acquisition de $400,000 par année,
selon les termes du rapport du BICQM. Comme l'organisme fera ses frais, lors de
la vente de ses terrains, nous n'incluons dans le coût de la
communauté que l'intérêt des sommes nécessaires
à cet investissement, soit un intérêt de 10% pour
$400,000.
En ce qui concerne l'implantation des équipements dans les parcs
industriels, iI y aura recouvrement des sommes dépensées à
la fois sous forme de frais de service et à la fois sous forme de
plus-value au moment de la vente des terrains. La communauté devra
cependant, dès la première année, se donner un programme
audacieux de promotion industrielle. Le montant des dépenses a
été estimé à $160,000 par année par le
Bureau de l'industrie et du commerce du Québec métropolitain.
C'est une prévision réaliste.
Il est important de souligner que des revenus vont découler de
cette responsabilité de la communauté d'une part, par des effets
économiques importants qui se feront sentir, de ses initiatives dans ce
domaine, d'autre part. Les revenus peuvent provenir de la contribution des
taxes foncières découlant de l'implantation d'entreprises
nouvelles et de profits découlant de la vente de terrains industriels.
Par ailleurs, la création d'emplois découlant de la vente de
nouvelles industries procurera des revenus aux familles sur tout le territoire
de la communauté.
A cet article budgétaire: promotion industrielle, voici le
détail des coûts. Quatre articles: traitements, honoraires,
administration et intérêts. Traitements: effectif de cinq
personnes, salaire moyen, $11,000. Ce sont des citoyens de demi-seconde zone.
Première année, coût $55,000, deuxième année:
$60,000 à cet article. Pour ce qui est des honoraires des études
techniques: $25,000 pour la première et la deuxième année
la même chose. Pour ce qui est de l'administration, frais de bureau,
locaux, frais de représentation, etc., $80,000 la première
année, $90,000 la deuxième année. Intérêts:
10% sur les $400,000. Achat de terrains la première année, nil;
la deuxième année, $40,000,ce qui totalise à cet article
budgétaire pour la première année $160,000 et la
deuxième année $215,000.
Promotion touristique, il y a présentement la Commission du
tourisme de Québec dont le budget est de $160,000 par année,
provenant à 50% du gouvernement et à 50% des villes de
Québec, Sainte-Foy et Lévis ainsi que du secteur privé.
Les membres actuels de la commission estiment qu'il s'agit là d'un
budget qui est représentatif, d'un effort qu'il est nécessaire de
faire dans une agglomération du genre de Québec. Nous postulons
que la moitié de ce budget continuera à être
alimenté par des contributions gouvernementales.
Par ailleurs, il est logique de faire porter le reste du fardeau sur
l'ensemble des municipalités faisant partie de la Communauté
urbaine de Québec, puisque les résultats de cette promotion
rejaillissent sur l'ensemble de l'agglomération. Nous supposons aussi
que le secteur privé continuera à fournir une part symbolique
à la promotion touristique. Nous acceptons comme hypothèse de
dépense de la com-
munauté en ce domaine pour la première année,
l'actuel montant de la Commission touristique de Québec. Ce montant a
été majoré d'un taux arbitraire de 20% pour la seconde
année. A ce poste budgétaire, la part des municipalités du
Québec métropolitain: première année, $70,000;
deuxième année, $90,000. Part de sources privées et
publiques; première année, $90,000; deuxième année,
$110,000. A cet article budgétaire, promotion touristique:
première année, $160,000; total pour la deuxième
année, $200,000.
Pour ce qui est du traitement des données et de la perception des
taxes, la communauté visera, dès le début, à se
constituer une équipe permanente, au lieu de confier par contrat
à des firmes privées tous ses travaux de mécanographie. En
plus de son personnel permanent, la communauté devra utiliser, la
première année, les services d'experts pour la conception et
l'élaboration de son système de traitement des données. En
termes de tous les jours, on appelle ça du « software ». La
première année sera consacrée à des tâches
telles que le recrutement d'une équipe, l'évaluation des besoins,
l'élaboration et l'expérimentation des mesures, normes et
formules que la communauté prescrira éventuellement aux
municipalités.
Au cours de la première et de la deuxième année, la
communauté n'acquerra pas d'équipement mécanographique, le
« hardware ». Elle louera, tout au plus, du temps-machine pour le
rodage et l'expérimentation des systèmes en préparation.
La communauté ne procédera qu'en deuxième année
à l'établissement et à l'exploitation d'un système
central de traitement des données. Toutefois, l'établissement
d'un système central de traitement des données sera progressif,
de sorte qu'en deuxième année la communauté n'entreprendra
que certaines tâches urgentes, telles que l'émission des comptes
de taxes, tout en procédant à l'élaboration des futurs
programmes, tels que les opérations budgétaires des
municipalités, l'inventaire des équipements, la
préparation des listes électorales, l'émission des
chèques de paie, l'évaluation municipale, divers inventaires
urbains, la compilation des conventions collectives, etc.
A cet article budgétaire, « traitement des données,
» voici le détail des coûts. Il y a trois sous-sections:
traitements, honoraires, temps-machine. La première année,
effectif de six personnes, salaires moyens de $10,000. $60,000. La
deuxième année, même effectif, plus six autres, avec du
temps supplémentaire légèrement, cependant
$65,000 pour les effectifs anciens et $60,000 pour les nouveaux effectifs.
Au point de vue des honoraires, des conseillers techniques et des firmes
privées, nous croyons que la somme de $20,000 sera requise. Pour le
temps-machine, 50 heures à $200 l'heure, $10,000, pour la
première année. La deuxième année, sans doute, 100
heures à $250 l'heure seront requises, ce qui fera une somme de $25,000.
Le total à cet article budgétaire pour la première
année, $90,000; total pour la deuxième année,
$150,000.
Je passe maintenant à l'évaluation. Voici les options
particulières que nous avons faites. Au cours des deux premières
années de son existence, la communauté n'a pas comme fonction de
confectionner les rôles d'évaluation des municipalités. La
communauté préparera les principes, normes et modalités
qui devront être suivis par les estimateurs municipaux de façon
à normaliser les rôles d'évaluation municipaux. Ce n'est
qu'à la troisième ou quatrième année que la
communauté préparera son propre rôle d'évaluation,
à la suite du travail de normalisation des différents rôles
municipaux. Il s'agit dès lors, tout simplement, de regrouper l'ensemble
des rôles municipaux pour établir le rôle de la
communauté. Même si le commissaire à l'évaluation a
juridiction sur le personnel des municipalités travaillant en ce
domaine, il n'y aura pas de transfert de personnel des municipalités
à la communauté. La juridiction du commissaire s'appliquera
uniquement en termes de normes, formules et méthodes à
l'égard des opérations des municipalités.
En 1972, au cours de la deuxième année, la
communauté devra instituer un bureau de révision et pourvoir
à son organisation et à toutes choses nécessaires à
son bon fonctionnement. Les membres du bureau travailleront sur une base
temporaire. Le coût des dépenses sera donc imputé aux
dépenses administratives du commissaire à
l'évaluation.
Les rôles d'évaluation municipaux normalisés et
ultérieurement celui de la communauté serviront de base pour la
répartition de la taxe scolaire. Il ne sera donc pas nécessaire
d'affecter un coût pour l'égalisation des rôles pour fins
scolaires.
Cet article budgétaire se ventile de cette façon:
traitements, honoraires, temps-machine là aussi. Des traitements
effectifs de trois personnes, c'est-à-dire un commissaire à
l'évaluation, un adjoint technique et une employée de
secrétariat. Salaire moyen de $10,000; première année,
$30,000, deuxième année; $35,000. Des honoraires pour des
études, des contrats d'uniformisation, préparation de
formulaires, normes, $20,000 la première année et $25,000 la
deuxième année. Pour ce qui est du temps-machine, ceci a
déjà été prévu par le traitement des
données. Total à cet article
budgétaire pour la première année: $50,000,
deuxième année $60,000.
Nous passons aux institutions: la Commission de transport. La commission
Lacasse a fait une étude en profondeur du transport en commun dans la
région de Québec. Nous faisons nôtres les conclusions du
rapport de cette commission dans l'appréciation des coûts. En ce
qui concerne le coût de fonctionnement, le rapport Lacasse affirme que la
commission sera en mesure de s'autofinancer pendant une période d'au
moins quelques années. Le coût de fonctionnement donc à la
charge des usagers du transport en commun et non à la charge des
municipalités dans la mesure où il y aura autofinance ment.
Par ailleurs, le gouvernement du Québec prendra à sa
charge dans la proportion de 50% les dépenses d'expropriation ou
d'achats de gré à gré.
M. LESAGE: Ou expropriation.
M. LUSSIER: Ou expropriation. Et en ce qui concerne la capitalisation
pour l'achat des compagnies existantes, le rapport Lacasse évalue
à $7,500,000 le coût d'acquisition. Nous tenons comme acquis ce
chiffre dans les calculs des estimations budgétaires.
Le gouvernement du Québec s'est engagé à prendre
à même les fonds consolidés du revenu, comme je le disais
tout à l'heure, les sommes nécessaires au paiement de 50% de
l'intérêt et du remboursement du capital des emprunts
contractés par la commission.
Nous tenons pour acquis que la commission paiera l'autre 50% du
remboursement de l'intérêt et du capital à même ses
surplus. A cet article budgétaire, nous croyons qu'il n'y aura aucun
déficit à cause des faits mentionnés. Cela ne
coûtera pas un sou à la communauté urbaine en fait.
Pour ce qui est de la Commission d'aménagement, voici les options
particulières que nous avons faites. La Commission d'aménagement
sera un organisme consultatif pour la communauté et le gouvernement sur
l'élaboration et la mise en place de l'esquisse prévisionnelle
des structures, c'est-à-dire du schéma d'aménagement et
sur la partie historique du territoire de la communauté.
Le gouvernement consacre déjà à cet organisme la
somme de $84,000 par année. Les sommes futures seront du même
ordre pour les deux prochaines années et elles seront assumées
par le gouvernement. Nous croyons qu'à cet article budgétaire
aussi, aucune dépense ne sera imputée à la
communauté urbaine comme telle.
Pour ce qui est du Bureau d'assainissement des eaux du Québec
métropolitain, voici les options particulières. Ce projet d'un
coût total d'environ $40 millions...
M. LESAGE: M. le Président, il n'est pas nécessaire d'en
parler, nous le savons...
M. LUSSIER: D'accord.
M. LESAGE: ... cela existe déjà.
M. LUSSIER: Cela ne coûtera pas un sou à la
communauté.
M. LESAGE: Qu'il y ait ou qu'il n'y ait pas communauté urbaine,
le Bureau d'assainissement existe et nous en connaissons bien les
dispositions.
M. LUSSIER: Je passe à l'administration de la communauté
urbaine, options particulières. L'administration de la communauté
est entendue ici au sens large et comprend l'exécutif, le conseil, le
gérant et le secrétaire. Il comprend aussi le personnel de bureau
de chaque service, les frais généraux, les
bénéfices sociaux, la comptabilité et les locaux. Ceci
n'inclut pas les frais d'administration de la Commission de transport, du
Bureau d'assainissement des eaux, de la Commission d'aménagement. Ces
frais sont déjà contenus dans les dépenses de
fonctionnement de chacun de ces organismes.
Voici la ventilation de cet article budgétaire.
Pour ce qui est des traitements; exécutif et secrétariat,
le président, les sept conseillers, le
secrétaire-trésorier et le gérant, ce qui ferait un
sous-total de $94,000.
M. LESAGE: Normalement, vous n'aurez que sept membres à
l'exécutif au lieu de huit, à moins que vous teniez à nous
insulter.
M. LUSSIER: Le personnel de bureau. Exécutif, deux personnes, un
gérant, à l'évaluation une personne, à la
circulation et à la consultation, une personne; le fonds industriel est
déjà inclus. Au traitement des données, deuxperson-nes; au
schéma d'aménagement, deux personnes. Le salaire moyen est de
$4,000 par année pour ces neuf personnes. $36,000 la première
année, $44,000 la deuxième année.
Pour ce qui est des frais généraux, les
bénéfices sociaux, 20% des salaires: l'équipement de
bureau, la comptabilité, $70,000 la première année et
$73,200 la deuxième année. Pour ce qui est des locaux, nous
évaluons à $4 le pied carré le coût annuel de
location des locaux à 110
pieds carrés par personne, pour les besoins en superficie.
Evidemment, ceci inclut aussi les corridors, les entrées, etc. Pour la
première année, la location est de $15,840; pour la
deuxième année...
M. LESAGE: Les corridors ou les couloirs?
M. LUSSIER: Préférez-vous couloir ou corridor?
M. LESAGE: Cela n'a pas du tout la même signification.
M. LUSSIER: Non? Je vous avoue franchement que je vais accepter
l'amendement. Le grand total est donc de $215,840 pour la première
année et pour la deuxième année de $231,880. Si nous
additionnons, la première année, le coût total est de
$1,349,000. Le coût directement imputable, c'est-à-dire ce que la
Communauté urbaine aura à payer réellement, le total brut,
est de $700,000 moins la subvention de $400,000, ce qui laisse un total net
à payer par la communauté de $300,000.
Les contributions du gouvernement du Québec seront de l'ordre de
$855,000. Ce sont les $400,000, plus les autres articles que j'ai
mentionnés auparavant.
M. LESAGE: Combien à Montréal?
M. LUSSIER: Même montant, $2 per capita pour les subventions
d'établissement. A Montréal, vous le savez, c'était pour
la police et la santé. Les fonctions de premier temps, la police et la
santé, n'existent pas dans la Communauté urbaine de
Québec.
M. LESAGE: Non, mais il existe autre chose.
M. LUSSIER: Il y a autre chose pour autre chose.
M. LESAGE: Nous sommes toujours traités en parents pauvres.
M. LUSSIER: Si le chef de l'Opposition veut avoir des photocopies des
derniers tableaux...
M. LESAGE: Oui, j'aimerais bien, pour compléter mon dossier.
M. LUSSIER: Je vais lui en faire parvenir.
M. LESAGE: Il serait peut-être bon que le ministre en fasse
parvenir au député de Montmorency.
M. LUSSIER: Oui, je vais en faire faire. Le député de
Montmorency serait-il intéressé aussi à obtenir ces
documents?
M. TREMBLAY (Montmorency): Oui, M. le ministre.
M. LUSSIER: Qu'est-ce que vous allez en faire?
M. TREMBLAY (Montmorency): Je vais les regarder.
M. LUSSIER: Est-ce que je peux penser que ça peut vous
impressionner favorablement?
M. TREMBLAY (Montmorency): Je l'espère. Savez-vous, lorsqu'on a
les chiffres, c'est plus facile de se prononcer.
M. LUSSIER: Très bien, M. le Président. Je me rendrai au
désir de ces honorables députés et du chef de
l'Opposition.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Alors, la motion de
deuxième lecture sera-t-elle adoptée?
UNE VOIX: Adopté.
M. LE SECRETAIRE ADJOINT: Deuxième lecture de ce bill. Second
reading of this bill.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): L'honorable ministre des Affaires
municipales propose que je quitte maintenant le fauteuil et que la Chambre se
forme en comité plénier pour l'étude du bill 76. Cette
motion sera-t-elle adoptée?
Adopté.
Comité plénier
M. SAUVAGEAU (Président du comité plénier): A
l'ordre!
M. LUSSIER: Je peux vous présenter mes collaborateurs, les plus
intimes, les plus fidèles.
M. LESAGE: Intimes et fidèles...
M. LUSSIER: Ils étaient là lors du vote.
M. LESAGE: Ah oui! Devant la force de l'Opposition, ils étaient
impuissants. Tout est relatif dans ce bas monde.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Bill 76, article 1, adopté?
M. LESAGE: M. le Président, c'est l'article des
définitions; c'est le seul article où nous puissions discuter des
secteurs,
M. LUSSIER: Oui, d'accord.
M. LESAGE: Je suggère que la description des secteurs
numéros 2 et 3, apparaissant à l'annexe « A », soit
modifiée de façon que le secteur numéro 2 se lise: «
Ville de Sainte-Foy; cité de Sillery; paroisse de
Saint-Félix-du-Cap-Rouge »; et qu'un amendement de concordance
soit apporté dans la description du secteur numéro 3 et que l'on
y lise : « Paroisse de Saint-Augustin-de-Desmaures, ville de
l'Ancienne-Lorette, etc », c'est-à-dire qu'on fasse
disparaître les premiers mots après les mots « secteur
numéro 3 », « Cité de Sillery; paroisse de
Saint-Félix-du-Cap-Rouge ».
M. LUSSIER: Est-ce que je pourrais simplement faire remarquer à
M. le chef de l'Opposition que la population va être augmentée;
cela déséquilibre légèrement les secteurs.
M. LESAGE: Cela a beaucoup moins d'importance parce qu'après
cela, il y a un vote proportionnel au conseil.
M. LUSSIER: Parce que le secteur 2 devient pas mal plus populeux que le
secteur 3. Mais est-ce que vous avez l'impression que, dans le secteur 3, cela
se développe beaucoup et que cela peut s'équilibrer assez
vite?
M. BEAUPRE: Le secteur 3 ne se développera pas tellement. Son
territoire est presque tout couvert.
M. LESAGE: Bien, Saint-Augustin: oui.
M. BEAUPRE: Je parlais de Sillery, excusez-moi. Je voulais parler de
Sillery qui est dans le secteur 3 actuellement.
M. LESAGE: Sillery ne peut pas se développer; c'est construit.
Ste-Foy peut se développer encore beaucoup. L'Ancienne-Lorette,
Saint-Augustin, Neufchâtel, Saint-Emile, VilleBélair,
Notre-Dame-des-Laurentides, Lac Saint-Charles, tout cela est susceptible de
vastes développements. D'ailleurs, je pense bien que si le ministre
consultait celui qui est assis à sa gauche, le député de
Chauveau confirmerait.
M. BEAUPRE: Est-ce que je pourrais ajouter à la suggestion du
chef de l'Opposition, celle d'incorporer...
M. LESAGE: Un instant, Je vais finir. On va faire cela étape par
étape, parce que j'ai d'autres suggestions à faire, pour d'autres
secteurs. C'est la première.
M. LUSSIER: D'accord. Adoptée tel qu'amendée la suggestion
de M. le chef d'Opposition.
M. LESAGE: Bien apprécié. Deuxièmement, là,
je ne suis pas le parrain de l'amendement. Je dis que j'attire l'attention du
ministre et du député de Chauveau sur le fait que le
comité des sept maires à suggéré que la ville de
Notre-Dame-des-Laurentides soit ajoutée au secteur numéro 4 et
retranchée du secteur numéro 3. Je vais dire tout de suite que Je
ne vois pas la raison, parce que le secteur numéro 3, d'après ce
que Je connais de la géographie du secteur, de la région, est
situé au nord et à l'ouest, alors que le secteur numéro 4
est en plein centre. Et Notre-Dame-des-Laurentides est voisine de Lac
Saint-Charles, voisine de Saint-Emile, à la même distance du
fleuve que le lac Saint-Charles, Neufchâtel, Val Saint-Michel et
Bélair. C'est donc la ligne nord, à moins on ne donne pas,
dans la résolution qui a été adoptée, les raisons
pour lesquelles on ferait ce transfert.
M. LUSSIER: D'autant plus que...
M. LESAGE: Est-ce que le ministre a eu, est-ce que le
député de Chauveau c'est dans son comté
est-ce qu'il y a eu des représentations à cet effet-là?
Est-ce qu'on lui a donné des raisons?
UNE VOIX: Oui.
M. MATHIEU: Non. Aucune.
M. LUSSIER: Mais ces secteurs-là ne servent que pour le vote
à l'exécutif, et si nous enlevons 5,000 de population encore dans
le secteur 3, on va encore le déséquilibrer.
M. LESAGE: J'ai très bien compris. Je ne plaide pas. Je demande
si des raisons ont été données par le comité des
sept maires pour ce changement. A première vue, il semble qu'il vaut
beaucoup mieux, pour la raison donnée par le ministre et pour une raison
géographique aussi, que Notre-Dame-des-Laurentides fasse partie du
secteur 3 et non du secteur 4. Pardon? non.
M. TREMBLAY (Montmorency): Et retranchée du secteur 3?
M. LESAGE: On propose de le retrancher. Mais je dis qu'il est beaucoup
plus normal qu'il fasse partie du secteur 3 que du secteur 4. Je ne vols pas de
raison de faire le changement suggéré par le comité des
sept maires,
M. TREMBLAY (Montmorency): Savez-vous où je...
M. LESAGE: Il n'y a pas de raisons géographiques...
M. TREMBLAY (Montmorency): Est-ce que vous nous permettez...
M. LESAGE: Ce n'est pas à moi à vous le permettre, c'est
au Président.
M. TREMBLAY (Montmorency): Monsieur, excusez-moi de vous
interrompre.
M. LESAGE: Oui, allez.
M. TREMBLAY (Montmorency): M. le Président, je pense que je suis
très familier avec ces lieux et qu'il y a un facteur géographique
bien sûr, parce que c'est au nord d'Orsainville. Charlesbourg,
Orsalnville, Notre-Dame-des-Laurentides, et à l'est, le lac Beauport, et
c'est sur la route qui mène au Lac Saint-Jean et le boulevard
Laurentlen, Notre-Dame-des -Laurentides.
M. LESAGE: Mais ce n'est pas... Les secteurs sont beaucoup plus...
M. TREMBLAY (Montmorency): C'est parce que...
M. LESAGE: ... établis dans la ligne est-ouest que dans la ligne
nord-sud.
M. TREMBLAY (Montmorency): Au point de vue routier, c'est dans la ligne,
au point de vue du développement, au point de vue sociologique, au point
de vue géographique, c'est exactement dans la même ligne, c'est
sur la même route que ces municipalités. Je pense que
Notre-Dame-des-Laurentides tombe, de fait, à tous les points de vue,
dans le secteur Charlesbourg-Orsalnville. Et puis...
M. LESAGE: Si on suit...
M. TREMBLAY (Montmorency): C'est sur le boulevard Laurentlen.
M. LESAGE: Si on suivait le raisonnement...
M. TREMBLAY (Montmorency): Ces gens-là vivent...
M. LESAGE: Il faudrait que le lac Saint-Charles soit là
aussi.
M. TREMBLAY (Montmorency): Le lac Saint-Charles passe actuellement par
une route différente, par Saint-Emile et...
M. LESAGE: On passe par Notre-Dame-des-Laurentldes pour aller au lac
Saint-Charles.
M. TREMBLAY (Montmorency): Oui, on peut passer aussi par
Notre-Dame-des-Laurentides.
M. MATHIEU: M. le Président, je crois que la division du secteur
a été faite un peu en vue de la population; dans le secteur
numéro 3, il avait premièrement été
déterminé 54,000 électeurs. La, nous venons d'en enlever
Sillery et Cap-Rouge. Il reste à peine 37,000 électeurs dans le
secteur numéro 3. Si on enlève encore Notre-Dame-des-Laurentldes,
il va rester à peu près 32,000 ou 33,000 personnes. Alors que,
dans le secteur numéro 4, il y en a déjà 52,000.
M. BE AUPRE: Là, il va perdre Les Saules. Les Saules retombent
avec...
M. MATHIEU: On a déjà enlevé Les Saules, il reste
52,000, il y en avait 58,000 au tout début.
M. LESAGE: Oui.
M. MATHIEU: Comme ces secteurs ne sont établis que pour le vote
à l'exécutif, je crois qu'on doit certainement garder une
certaine proportion. Vous avez déjà, dans le secteur
numéro 2, en y ajoutant Sillery et Cap-Rouge, 65,000 électeurs
qui n'auront à l'exécutif qu'un seul représentant. Nous
aurions, en enlevant Notre-Dame-des-Laurentides, 35,000 électeurs...
M. LESAGE: Vous m'éclairez fort, vous savez.
M. BEAUPRE: Est-ce que le ministre a fait la correction pour ville Les
Saules?
M. MATHIEU: Absolument.
M, LESAGE: II faut enlever « ville Les Saules » du
numéro 4.
M. MATHIEU: Si vous soustrayez les 6,243 des Saules de 58,000, il en
reste 52,611 dans le secteur numéro 4.
M. BEAUPRE: Non, mais je voulais savoir si le ministre avait
corrigé l'annexe pour enlever « ville Les Saules ».
M. MATHIEU: Ah bon! Excusez-moi.
M. LUSSIER: Nous ne l'avons pas corrigée.
M. LESAGE: Mais, il faut la corriger.
M. BEAUPRE: Ville Les Saultes apparaît à l'annexe, dans le
secteur 4. Vous allez l'enlever du secteur 4.
M. LUSSIER: Non, parce que la loi de la fusion sera en vigueur le 1er
janvier 1970.
M. LESAGE: Et puis, cette loi-ci, si le premier ministre fait la
même motion qu'il a faite ce matin pour la ville de Montréal, sera
en vigueur, elle aussi, au 1er janvier 1970.
M. LUSSIER: C'est cela.
M. LESAGE: II faudrait donc, en conséquence, enlever les mots:
« ville Les Saules » dans la description du secteur numéro
4.
M. TREMBLAY (Montmorency): II faut remarquer que ce sont tous des
secteurs qui sont en développement. On ne sait pas, en fait, quel
secteur sera le plus nombreux dans cinq ans. Je pense bien qu'il faut s'en
tenir...
M. LESAGE: Nous ne faisons rien d'éternel. M. TREMBLAY
(Montmorency): C'est cela!
M. LUSSIER: II semble que, si on les enlève tout de suite les
mots: « Les Saules », on peut créer un problème
juridique, parce que...
M. LESAGE: Pas du tout. M. LUSSIER: Pardon?
M. LESAGE: Pas du tout, elle fera partie de la ville de Québec,
le 1er janvier. Le problème juridique que vous nous apportez...
M. BEAUPRE: II faut mettre la ville de Québec et ville Les
Saules.
M. LESAGE: Non, mais il n'y a plus de ville Les Saules. Il n'y a pas de
problème.
M. LUSSIER: II y en a encore une jusqu'au 1er janvier.
M. LESAGE: Quel est votre problème juridique?
M. LUSSIER: Le problème juridique est que si elle n'est pas
incluse actuellement dans le projet de loi, le 1er janvier, Les Saules ne
pourra pas faire partie de la communauté urbaine. Les Saules, en fait,
c'est une partie du territoire...
M. LESAGE: Mais non, si ce projet de loi entre en vigueur...
M. LUSSIER: Là, j'essaie de faire des avo-casseries et j'ai de la
difficulté.
M. LESAGE: Ce sont sûrement des avocas-series, parce que, si le
projet de loi entre en vigueur le 1er Janvier, l'interprétation de la
loi doit se faire le 1er janvier. Or, le 1er janvier, Les Saules fera partie de
la ville de Québec. On interprète la loi à partir de son
entrée en vigueur, pas à partir du moment où on l'adopte
en comité.
M. LUSSIER: Alors, nous ne sommes pas querelleurs juridiquement
parlant.
M. LESAGE: Ce n'est pas une question de querelle.
M. LUSSIER: C'est une querelle juridique.
M. LESAGE: Cela m'amuse de constater que le ministre, médecin,
fasse des avocasseries.
M. LUSSIER: Tout de suite, je tombe dans les travers...
M. LESAGE: ... Oui.
M. BEAUPRE: M. le Président, je voudrais aussi qu'on
étudie l'opportunité d'ajouter à la Communauté
urbaine de Québec la région de Saint-Dunstan du lac Beauport. Je
voudrais savoir quel critère a été utilisé pour
l'enlever. Je représente ceci, premièrement, que le territoire du
lac Beauport, au point de vue d'aménagement rationel de la région
métropolitaine de Québec, est une partie trop
intéressante, trop belle pour ne pas l'inclure. Deuxièmement, au
point de vue du bassin d'alimentation d'eau de Québec, le lac Beauport
constitue une partie importante, très importante; une bonne partie de la
fourniture de l'eau vient de cette région-là. Le bureau d'as-
sainissement y aura autorité. Je ne vois pas pourquoi on
l'enlèverait. Est-ce que le ministre a des raisons
particulières?
M. LUSSIER: Est-ce que vous êtes...
M. BEAUPRE: Notre-Dame-des-Laurenti-des monte autant au nord que le lac
Beauport.
M. LUSSIER: Est-ce que le député peut me dire si
l'administration municipale est d'accord?
M. BEAUPRE: Je ne sais pas du tout. Je parle sans parti pris. Simplement
en regardant une carte, en connaissant la région très bien, en
connaissant les besoins futurs et en connaissant, au point de vue des pouvoirs,
la difficulté qu'il y aura pour la commission d'aménagement du
territoire, d'aménager vraiment la région de Québec, si
cette région n'est pas incluse...
M. LUSSIER: Au comité des citoyens, pensez-vous que les
résidents sont en faveur?
M. BEAUPRE: Je ne sais pas. On n'a pas demandé à tout le
monde évidemment...
M. TREMBLAY (Montmorency): C'est un petit peu dans ma
municipalité, M. le ministre...
M. MATHIEU: J'ai eu une seule représentation, c'est celle du
maire du lac Beauport, qui me dit que le conseil municipal n'est pas
intéressé du tout à entrer dans la Communauté
urbaine de Québec.
M. BEAUPRE: II ne veut pas?
M.MATHIEU: Non, d'ailleurs au point de vue du transport, ils ne sont pas
compris.
M. BEAUPRE: C'est une autre chose aussi qui n'a pas de bon sens. S'il y
a un endroit qui doit être bien desservi c'est bien celui-ci parce que
c'est l'endroit de villégiature par excellence dans la région de
Québec. II y a des autobus qui voyagent continuellement entre la
capitale et le lac Beauport.
M. LESAGE: II n'y en a plus.
M. BEAUPRE: Il devrait y en avoir. Il y en a eu pendant un temps.
M. LESAGE : C'est déficitaire et ça ne marche pas. J'ai
rencontré le maire chez le marchand général, il y a deux
semaines. Nous avons eu une longue conversation. Je confirme ce que vient de
dire le député de Chauveau. Le conseil municipal du lac Beauport
est contre. J'ai dit: Au moins, il faudrait bien que la commission des
transports ait compétence sur le territoire. Il n'y a pas de service, il
m'a dit: qu'est-ce que vous voulez: Il n'y a plus personne qui voyage en
autobus. Mais, j'ai répondu: les skieurs? Il dit: Cela ne fonctionne
plus. Tous les gens y vont avec leur automobile ou bien font du pouce, il dit
que même dans le plus fort du ski, les autobus montent vides. J'ai
discuté pendant un bout de temps. Je ne l'ai pas convaincu.
Je pense qu'il a plus réussi à me convaincre que j'ai
réussi à le convaincre.
M. COURNOYER: Il est rare que ça arrive.
M. LUSSIER: C'est parce que, comme je l'ai expliqué pour
Montréal, lorsqu'on délimite le territoire, on prends le centre,
le noyau très urbanisé, il est évident que ça fait
partie d'une communauté urbaine. On englobe aussi une partie qui est
rurale, une partie semi-urbanisée, la partie que l'on appelle «
l'hinterland » ce qui va se développer, s'urbaniser dans douze ou
quinze ans, et nous tirons la ligne. Mais il est évident que c'est un
petit peu au pifomêtre, à un moment donné, où finit
et où commence cet « hinterland »...
M. BEAUPRE: Le Lac Beauport est-il classé parmi les zones
urbanisées ou pas urbanisées?
M. LUSSIER: La région du Lac Beauport, on dit que c'est une
région semi-urbanisée.
M. BEAUPRE: Elle est beaucoup plus urbanisée que le Lac
Saint-Charles, que Notre-Da-me-des-Laurentides, que Belair, que
Val-Saint-Michel. Il suffit de s'être promené là pour voir
que c'est beaucoup plus urbanisé. Si le ministre laisse de
côté cette région parce qu'il la croit rurale eh bien, il
se trompe grandement.
M. LESAGE: M. le Président, le Lac Beauport, c'est un endroit de
villégiature, mais il y a de plus en plus de résidants à
l'année. Et les gens qui ont des maisons au Lac Beauport, même
ceux qui n'y restent pas à l'année, laissent leur maison ouverte
toute l'année. Inutile de faire des cachettes, tout le monde sait que
j'ai une propriété au Lac Beauport, mais je voudrais bien que
l'on sache que si j'ai rapporté ma conversation avec le maire en disant
que le conseil municipal était contre, ce n'était pas parce que
je pouvais y avoir un intérêt personnel quelconque.
En effet, l'évaluation des propriétés au Lac
Beauport est faite suivant des normes qui sont plus élevées
même que celles de la ville de Québec. Deux fois.
M. MATHIEU: Deux fois?
M. LESAGE: Effectivement, mon intérêt personnel serait que
le Lac Beauport fasse partie de la communauté pour deux raisons.
Premièrement parce que mon évaluation municipale ne pourrait que
diminuer lors de la standardisation et deuxièmement parce que ça
nous donnerait un service de transport en commun J'ai rapporté les
désirs du maire et du conseil municipal, mais ces désirs ne
coincident en aucune façon avec quelque intérêt que je
pourrais avoir parce que tout intérêt que je pourrais avoir comme
tout citoyen du Lac Beauport qui est taxé comme je le suis ou
évalué comme je le suis, serait de faire partie de la
communauté.
UNE VOIX: II est six heures.
M. LUSSIER: On continuera cela à huit heures, si vous voulez.
M. LESAGE: J'ai fini, moi.
M. BEAUPRE: Le ministre nous a donné une motivation qui n'est pas
valable du tout.
M. LUSSIER: Disons que nous y songerons pendant deux heures et que, ce
soir à huit heures, nous vous donnerons des renseignements
supplémentaires.
M. LESAGE: D'accord.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Le comité suspend ses travaux
jusqu'à huit heures.
Reprise de la séance à 20 h 4
M. FRECHETTE (président du comité plénier): A
l'ordre, messieurs!
M. BEAUPRE: Le président, à l'ajournement, nous avait
donné une période de réflexion pour faire suite à
la demande relativement à l'incorporation de la région du
Lac-Beauport dans la Communauté urbaine de Québec. Est-ce que le
ministre a eu le temps de se convaincre qu'il était peut-être
opportun d'inclure ce territoire dans la communauté urbaine?
M. MATHIEU: M. le Président, si vous me permettez juste un mot,
à l'heure du souper j'ai eu l'occasion de rencontrer de nouveau les
membres du conseil de Lac-Beauport, et ces gens s'objectent à être
inclus dans la communauté urbaine. D'abord, pour une raison, disons
démocratique; c'est que depuis au-delà d'un an, un an et demi que
l'on discute d'un projet de communauté urbaine, ce conseil n'a jamais
été invité à en faire partie. On ne lui a jamais
donné aucun renseignement, et ce soir on veut l'y entraîner sans
lui en dire un seul mot à l'avance.
D'autant plus que nous avons, je crois, un article dans la loi qui dit
que, par une simple résolution, ces gens, en s'adressant au
lieutenant-gouverneur en conseil, peuvent demander d'être inclus dans la
communauté urbaine. On a essayé de discuter pas mal longtemps
pour dire qu'il fallait retarder l'étude du projet pour donner une
chance aux gens d'y penser. Alors, je crois que ça leur donnera au moins
une période pour y penser et demander à être inclus. Et,
encore une fois, je crois qu'on ne favoriserait pas beaucoup la
démocratie si on les forçait à adhérer.
M. LESAGE: M. le Président, ce qui a retardé mon
arrivée en Chambre, c'était un appel téléphonique
d'urgence du maire Fréchette de Lac-Beauport me suppliant de faire
valoir les opinions que vient de faire valoir le député de
Chauveau à l'effet qu'il préférait, pour le moment, voir
comment les choses iraient avant de faire partie de la communauté
urbaine.
Cependant je ne voudrais pas anticiper, mais il y a un problème
qui se pose, c'est que, de l'instant que la commission de transport à
créer va acquérir les Autobus Charlesbourg Limitée,
Lac-Beauport ne pourra plus avoir de service d'autobus, parce que le service
à Lac-Beauport est sur l'itinéraire de
Notre-Dame-des-Lauren-tides.
Notre-Dame-des-Laurentides est mentionné et à l'annexe A,
parce que Notre-Dame-des-
Laurentides va faire partie de la communauté urbaine, et à
l'annexe B, parce que la commission de transport aura compétence sur le
territoire de Notre-Dame-des-Laurentides.
M. MATHIEU: C'est le même cas que Stoneham.
M. LESAGE: Pardon?
M. MATHIEU: C'est le même cas que Stoneham.
M. LESAGE: Que Tewkesbury.
M. MATHIEU: Stoneham et Tewkesbury ont le même
problème.
M. LESAGE: Oui, le même problème.
M. MATHIEU: C'est la même compagnie d'autobus qui dessert...
M. LESAGE: Je sais. Mais, dans le cas de Lac-Beauport, c'est sur le
circuit direct de Notre-Dame-des-Laurentides, et j'ai fait comprendre au maire
qu'il ne pouvait pas prendre le risque que tout service d'autobus soit
discontinué au lac Beauport au moment de l'acquisition d'Autobus
Charlesbourg limitée. A ce moment-là, il n'y aura plus que la
Commission de transport qui, ayant acquis le service à
Notre-Dame-des-Laurentides, pourra desservir Lac-Beauport. Je lui al dit que je
croirais sage que Lac-Beauport soit au moins inclus à l'annexe B et que
la municipalité du Lac-Beauport fasse partie du territoire sous la
compétence ou la juridiction de la commission de transport.
J'ai pensé le dire dès maintenant afin que le
député de Chauveau y pense. C'est un réel
problème.
M, BEAUPRE: Est-ce que le ministre, même indépendamment des
désirs des maires ou du conseil municipal, avait eu le temps de penser
au bien commun dans son ensemble... Est-ce qu'on pourrait avoir son opinion sur
l'opportunité de joindre le territoire?
M. LUSSIER: Bien, la région de Montréal, je la connais
beaucoup mieux que la région de Québec. Lorsque nous avons
passé cette ligne de démarcation, lorsque nous avons
établi cette frontière, c'est surtout avec les gens de la
région de Québec et avec les normes et les critères que
nous avions établis. Alors, pour ce qui est de nos critères et de
nos normes, ça revient un peu à dire que c'est 50% oui, 50%
non.
Cela devient un peu kif-kif; qu'ils en fassent partie, oui ou non, il
faut passer une ligne. Et, ce soir, avant de prendre une décision,
d'autant plus que les conseillers ou maires n'ont jamais
été consultés, on ne sait pas exactement ce qu'ils pensent
j'ai interrogé les gens de la région pour savoir à
quoi m'en tenir et savoir ce qu'ils en pensent. C'est assez difficile de jouer
au Salomon quand je ne suis pas entièrement au courant des faits. Je me
fie énormément au bon jugement et aux gens qui demeurent dans la
région.
Vous avez invoqué, à mon avis, de bons arguments, il en
existe d'autres, de l'autre côté aussi, de bons arguments. Je
pense que la solution de M. le chef de l'Opposition, qu'au moins ils soient
inclus dans l'annexe délimitant le territoire de la commission de
transport, je pense que c'est au moins le minimum qu'on devrait accepter,
quitte, pour le ministère, à prendre contact avec eux et à
voir de quelle façon nous pourrions les convaincre de faire partie de
cette communauté urbaine et, par simple résolution. Pour moi, la
population sera convaincue parce que les arguments que vous invoquez, je pense
bien, devraient la toucher, l'Impressionner de plus et plus parce qu'il y a
pour elle un bénéfice évident à recevoir de cette
communauté urbaine.
Mais, je ne me sens pas assez connaissant dans le sujet pour me
prononcer ce soir d'une façon très catégorique.
M. BEAUPRE; Je comprends les craintes du ministre et je crois qu'il a
raison peut-être de remettre à plus tard...
M. LUSSIER: Nous prendrons contact avec eux.
M. BEAUPRE: La municipalité elle-même y verra des avantages
et peut-être prendra-t-elle d'elle-même l'initiative. Maintenant,
pendant que nous sommes...
M. LESAGE: Sur ce point, il faudrait en finir...
M. MATHIEU: L'article 275...
M. LESAGE: Oui. ... après avoir consulté le
député de Chauveau, je constate que l'article 275 se lit comme
suit: « Le lieutenant-gouverneur en conseil peut délivrer des
lettres patentes pour inclure dans le territoire de la communauté toute
municipalité qui en fait la demande. Les lettres patentes doivent
déterminer à quel secteur est rattaché la
municipalité et si son
territoire est sous la compétence de la commission de transport
ou du bureau d'assainissement ou des deux à la fois. » L'article
276, c'est la modification des secteurs. Mais j'attire l'attention sur le fait
qu'il ne semble pas possible qu'une municipalité demande d'être
rattachée seulement à la commission de transport. Si le
sous-ministre voulait bien examiner ce problème...
M. LUSSIER: C'était l'intention...
M. LES AGE: Oui.
M. LUSSIER: ... du législateur.
M. LESAGE: C'était peut-être l'intention du
législateur, mais l'article 275, comme je le lis, ne permet pas à
une municipalité de demander d'être rattachée soit à
la commission de transport, soit au bureau d'assainissement sans demander
d'abord, comme requête principale, d'être rattachée à
la communauté urbaine.
M. MATHIEU: C'est cela.
M. LESAGE: Est-ce qu'il y aurait lieu de prévoir qu'une
municipalité puisse demander par résolution d'être
rattachée à la commission ou au Bureau d'assainissement, sans
avoir à demander de faire partie de la communauté urbaine? C'est
une question que je laisse à l'attention des experts.
M. LUSSIER: M. le Président, nous préférons, s'ils
veulent profiter du transport en commun, qu'ils embarquent, qu'ils fassent
partie... Non, je retire le mot « embarque », parce que c'est dans
les bateaux qu'on embarque.
M. LESAGE: Je pensais que vous étiez pour dire: II faut qu'ils se
fassent embarquer!
M. LUSSIER: Alors, nous allons oublier le Lac-Beauport pour le moment,
je pense!
M. LESAGE: Pardon?
M. LUSSIER: Nous allons oublier le Lac-Beauport, même dans les
annexes.
M. LESAGE: Malheureusement, c'est ce que je suis obligé de faire
en fin de semaine, à cause de la prolongation de la session.
M. LE PRESIDENT: Alors, l'article 1?
M. LUSSIER: Mais, vous avez le temps d'y repenser après.
M. BEAUPRE: Est-ce qu'il ne serait pas opportun, tout de suite, de voir
pourquoi une municipalité comme le Lac-Saint-Charles, qui fait partie de
la communauté urbaine, n'est pas dans l'annexe, en ce qui concerne la
Commission de transport? On inclut Notre-Dame-des-Laurentides, mais le
Lac-Saint-Charles, qui est, à mon avis, contigu et offre le même
service présentement, est exclu de l'annexe, concernant la Commission de
transport.
M. LUSSIER: Elles sont situées, de toute façon dans la
périphérie. Dans le territoire périphérique, la
Commission de transport a un certain mot à dire quant au trajet et aux
horaires, pour qu'il y ait une concordance entre les deux. Attendez que je
vérifie.
M. BEAUPRE: Est-ce que le ministre ne croit pas qu'il y a tout de
même un préjudice à l'égard d'une
municipalité qui fera partie de la communauté urbaine, qui
apportera sa contribution, mais qui ne bénéficiera pas de tous
les services de la communauté urbaine, soit, dans le cas du
Lac-Saint-Charles, de la Commission de transport? Est-ce qu'il n'y a pas
là un préjudice, dès le départ ou s'il s'agit de
facteurs géographiques qui rendent impossible un service,
présentement.
M. LUSSIER: Voici, c'est que tant que cette municipalité n'est
pas desservie, elle ne participera pas au paiement du déficit, s'il y a
un déficit.
M. LESAGE: Le ministre a dit qu'il n'y en aurait pas.
M. LUSSIER: Oui, mais je...
M. LESAGE: ... dans un avenir prévisible.
M. BEAUPRE: D'accord, mais...
M. LUSSIER: Je continue à le maintenir mais simplement je veux
faire valoir certains arguments. La municipalité de Lac Saint-Charles
est encore assez éloignée de la région très
urbanisée, disons, comme Québec, Sainte-Foy, ces deux grandes
villes-là. Et en l'incluant, elle peut être desservie, mais,
même dans l'argumentation, il faut toujours admettre aussi que même
si elle fait partie du territoire et qu'elle n'est pas desservie, elle ne
participe pas au déficit s'il y en a un. Moi, je n'ai pas d'objection en
soi, de l'inclure.
M. BEAUPRE: Mais le ministre sait fort
bien que la communauté urbaine, dans son ensemble, va porter une
partie du fardeau qu'il faudra aller chercher chez les contribuables pour
supporter et la commission de l'assainissement des eaux et la commission de
transport. Si on voulait départager les coûts selon les
populations, il reste qu'il y aura quand même un fardeau ou un coût
qui sera réparti, même si on ne le veut pas, parmi les membres de
la communauté urbaine.
Alors, je considère que s'il n'y a pas de raison majeure pour
l'exclure, on devrait l'inclure, lui donner le bénéfice du
doute.
M. LUSSIER: On va l'inclure, il n'y a pas de raison majeure.
M. BEAUPRE: Merci.
M. LUSSIER: Alors, nous allons l'inclure.
M. LESAGE: M. le Président, je suis obligé de revenir
à la charge su sujet de 275. Le député de Jean-Talon vient
de poser le problème du Lac Saint-Charles qui était prévu
à l'annexe a) et dont le nom n'apparaissait pas à l'annexe b). Je
veux attirer l'attention sur le fait qu'il serait impossible, sans amendement
à la loi, d'ajouter même une municipalité faisant partie de
la communauté urbaine à la liste de l'annexe b) qui décrit
le territoire de la commission de transport. En d'autres mots, même le
lieutenant-gouverneur en conseil ne pourrait le faire, même à la
demande de la municipalité. Il faudrait un amendement à la
loi.
M. BEAUPRE: II faudrait l'inclure immédaitement.
M. LESAGE: Si vous l'incluez, que ce soit immédiatement, parce
que nous sommes à préparer la loi.
Une fois la loi adoptée, il n'y a plus de changement possible
sans l'intervention de la Législature. La seule chose que le
lieutenant-gouverneur en conseil pourra faire sera, à la demande d'une
municipalité, d'émettre des lettres patentes disant que la
municipalité fait partie de la communauté urbaine, et les lettres
patentes devront indiquer si la municipalité tombe sous la juridiction
de la Commission de transport et du Bureau d'assainissement des eaux. Mais,
s'il n'y a pas de demande pour faire partie de la communauté urbaine, la
participation au territoire de la commission de transport ou au bureau
d'assainissement des eaux est impossible, que vous fassiez partie ou non de la
communauté.
M. BEAUPRE: Je pense que l'argument invoqué par le chef de
l'Opposition devrait inciter encore davantage le ministre à inclure
dès maintenant le nom de la municipalité du
Lac-Saint-Charles.
M. LUSSIER: D'accord, nous l'incluons, mais nous vous avertissons tout
de suite que ça peut diminuer les surplus budgétaires à la
fin de l'année.
M. BEAUPRE: Non, mais c'est un service en commun qu'on veut donner.
M. LESAGE: C'est évident, je le sais. Ce serait la même
chose pour le Lac-Beauport.
M. LUSSIER: Alors, nous n'incluons que Saint-Charles.
M. LESAGE: Ce que je ne trouve pas adéquat, c'est qu'il serait
impossible à la municipalité du Lac-Beauport, au moment de
l'acquisition de la Compagnie d'autobus de Charlesbourg, d'être desservie
par la Commission de transport à moins de faire partie de la
communauté urbaine, alors que les municipalités de la rive sud
vont faire partie du territoire sous la juridiction de la Commission de
transport sans avoir à faire partie de la communauté urbaine.
M. LUSSIER: D'accord.
M. LESAGE: Bien oui, vous êtes bien d'accord, mais c'est une
situation que je ne trouve pas correcte, et un mécanisme devrait
être prévu à l'article 275. C'est un préavis que je
donne, il faudra modifier l'article 275...
M. LUSSIER: M. le Président...
M. LESAGE: ... pour prévoir l'inclusion possible de
municipalités à l'annexe b) sans qu'elles aient à faire
partie de l'annexe a).
M. LUSSIER: Alors, dans le transport en commun, la rive sud va
être exclue de la juridiction de la commission de transport en commun
ainsi que les traversiers.
M. LESAGE: Les traversiers, on le sait, c'est le premier amendement.
M. LUSSIER: C'est cela.
M. LESAGE: J'étais très heureux de le voir, mais mon
discours était fait à ce moment-là.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): A quel endroit
précisément? Après quel mot?
M. BEAUPRE: Le Lac-Saint-Charles, il est déjà dans
l'annexe 3...
M. LUSSIER: Oui, et vous le sortez dans le C.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): On le met dans l'annexe...
M. BEAUPRE: Pour l'entrer dans le B. M. LUSSIER: Après les
charges.
M. LESAGE: Après Notre-Dame-des-Lau-rentldes, M. le
Président.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Après
Notre-Dame-des-Laurentides.
M. LESAGE: Pour garder le même ordre dans l'annexe A.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Ville de
Notre-Dame-des-Laurentides et... Le nom très précis est
Lac-Saint-Charles.
M. LESAGE: Un instant, Je vais vous le donner. Secteur numéro 3:
Municipalité de Lac-Saint-Charles.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Municipalité de
Lac-Saint-Charles. Pour la faire disparaître de l'annexe C.
M. LESAGE: Bon.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Alors, article 1,
adopté?
M. BEAUPRE: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté avec
l'amendement?
M. LESAGE: Avec plusieurs amendements. D'abord, il y a les amendements
aux annexes. Nous reviendrons aux annexes à la fin.
M. LUSSIER: D'accord.
M. LESAGE: L'amendement fait sauter les traversiers.
M. BEAUPRE: L'article Il est accepté et l'amendement
suggéré par le ministre est également accepté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Alors l'amendement est le
suivant: Remplacer les quatre dernières lignes du paragraphe H par les
mots suivants: « d'ascenseur pour la même fin ».
M. BEAUPRE: C'est cela.
M. LESAGE: C'est ainsi que les traversiers sautent, M. le
Président.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): D'accord. Alors, adopté
avec l'amendement. Article 2.
M. BEAUPRE: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté. Article 3.
M. BEAUPRE: Est-ce que le ministre, ici, pourrait nous dire, pour
répondre à une demande maintes fois formulée par les
maires, ce qui l'a incité à décrire la communauté
comme une corporation au sens du code civil, plutôt que comme une
corporation publique au sens de la loi municipale, comme la ville de
Québec et comme d'autres villes?
M. LESAGE: La ville de Québec et la ville de Montréal ont
des chartes spéciales. Elles ne sont aucunement régies par la loi
municipale.
M. BEAUPRE: Je voudrais que cette réponse puisse être
transmise aux intéressés. Ils sont revenus à la charge. Le
chef de l'Opposition sait qui a posé, au début, la question, mais
je crois qu'ils ont droit à une réponse de la part du
ministre.
M. LUSSIER: Alors, J'ai consulté un grand Juriste et j'ai
écrit sa réponse: « Les corporations, au sens du code
civil, sont ecclésiastiques ou religieuses, séculières ou
laïques ». Article 355.
M. LESAGE: Est-ce que ce sont des notes de cours de droit public?
M. LUSSIER: C'est bien ça, M. le chef de l'Opposition. Je
n'oserais pas. « Les corporations séculières sont publiques
ou privées; elles se subdivisent en politiques et en civiles. Les
corporations publiques sont régies par le droit public et ne tombent
sous le contrôle du droit civil que dans leurs rapports avec les
individus ». Je réfère à l'article 356.
M. LESAGE: Il a passé son examen.
M, PAUL; De quel code parlez-vous M. le ministre?
M. LUSSIER: Le petit code, ça.
M, BEAUPRE: La réponse est incomplète jusqu'ici.
M. LESAGE: Non, le cours n'est pas terminé.
M. LUSSIER: « Les droits qu'une corporation peut exercer sont,
outre ceux qui lui sont spécialement conférés par un titre
ou par des lois générales applicables à l'espèce,
tous ceux qui lui sont nécessaires pour atteindre le but de sa
destination? Là, Je viens d'expliquer l'article 358. « Les
corporations sont soumises à des incapacités qui leur interdisent
ou qui restreignent à leur égard l'exercice de certains droits.
Ces incapacités résultent de la nature même de
l'incorporation ou bien elles sont imposées par la loi ». Je
réfère à l'article 364. « Les incapacités
résultant de la loi sont, entre autres, celles qui sont imposées
à chaque corporation par son acte de création ou par une loi
applicable à l'espèce à laquelle cette corporation
appartient ». Je suis rendu à l'article 370.
Or, l'article 2 du projet de loi no 76 stipule que la Communauté
urbaine de Québec est une corporation publique. C'est fort. «
Ainsi, lorsqu'on demande de donner un statut de municipalité à la
communauté urbaine sous prétexte du statut que lui confère
le projet de loi no 76, on ignore l'étendue véritable de ses
pouvoirs. « Je ne vois réellement pas par quel cheminement on peut
sérieusement arriver à faire ce raisonnement. En effet, d'une
part, les municipalités sont des corporations politiques publiques qui
ne jouissent que de pouvoirs que leur confère leur charte, la Loi des
cités et villes ou le code municipal entre parenthèses, le
grand code et, d'autre part, la Communauté urbaine de
Québec, corporation politique publique, ne possédera que les
pouvoirs que lui confère le projet de loi 76 après son
entrée en vigueur. » C'est clair?
M. BEAUPRE: Très clair. Je remercie le ministre de ses lumineuses
explications. Il a passé brillamment son examen. Je me ferais un plaisir
de transmettre aux maires des municipalités concernées le
brillant exposé du ministre, si j'en avais des copies.
M. LUSSIER: J'en suis heureux!
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Alors, article 3.
M. BEAUPRE: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté. Article 4.
M. BEAUPRE: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté. Article 5.
M. BEAUPRE: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté. Article 6.
M. BEAUPRE: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté. Article 7.
M. LESAGE: A l'article 7, c'est la consécration de
l'infériorité des Québécois.
M. LUSSIER: A 7, biffez le quatrième alinéa, amendement
qui n'est pas dans le catalogue actuellement.
M. LE PRESIDENT: C'est un amendement qui n'est pas dans le
catalogue.
M. LESAGE: Oui, oui, d'accord!
M. BEAUPRE: Quant au deuxième amendement... ah, on
bifferait...
M. LE PRESIDENT: Alors, il faut biffer l'alinéa qui commence par:
« Un membre est désigné par résolution du conseil de
la ville de Sain-te-Foy ».
M. LESAGE: Oui, évidemment, Sainte-Foy n'est plus seule dans le
secteur 2. Alors, c'est l'alinéa suivant qui s'applique. Ce n'est pas
là qu'est la consécration de notre infériorité.
C'est aux premier et deuxième alinéas. D'abord, au premier
alinéa, on dit qu'il y a huit membres au lieu de sept et, au
deuxième, on dit que le président est nommé par le
lieutenant-gouverneur en conseil. C'est là que la Législature
décernerait un certificat d'incapacité à la population de
la Communauté urbaine de Québec. C'est une insulte gratuite. Je
ne vois pas pourquoi le gou-
vernement veut absolument nous mettre en tutelle, nous considère
trop jeunes, trop petits, pas assez fins pour nous mener tout seuls, alors que
dans le gros Montréal, le voisin du docteur, eux sont intelligents, eux
sont des bons administrateurs! Ils n'ont pas besoin d'un président, eux,
nommé par le lieutenant-gouverneur en conseil; mais, les petits
Québécois, ils ne sont pas capables de mener leurs affaires
seuls. On va leur imposer un bon patroneux. C'est ça qu'on ne veut pas,
M. le Président.
M. DEMERS: Vote!
M. LESAGE: Il n'y a pas de vote! Je voudrais bien qu'à Shawinigan
on essaie d'imposer un maire nommé par le gouvernement au lieu d'un
maire élu par le peuple.
M. DEMERS: Cela ne passerait pas!
M. LESAGE: Cela ne passerait pas! Eh bien, pour nous non plus, ça
ne passe pas! ça n'a pas de bon sens, l'affaire. Cela n'a aucun sens.
Pourquoi nous traiter comme des êtres inférieurs, comme des
incapables? Nous nommer un tuteur, un curateur? Nous n'avons pas besoin de
ça.
M. LUSSIER: Mais, M. le Président, c'est simplement parce que
j'ai noté, et je ne veux pas faire de peine à personne, mais
lorsque vous avez plaidé pour Montréal, vous avez plaidé
un peu plus fort que ça.
M. LESAGE: Ah, M. le Président...
M. LUSSIER: Non, non, c'est simplement pour vous taquiner.
M. LESAGE: ... je suis bien prêt à plaider plus fort.
M. LUSSIER: Oui, oui.
M. LESAGE: Je suis prêt à plaider jusqu'à onze
heures, si le ministre le veut.
M. LUSSIER: Non, non, c'est simplement pour vous taquiner.
M. LESAGE: Je suis prêt à plaider jusqu'à onze
heures.
M. LUSSIER: Non, non, nous sommes d'accord.
M. LESAGE: Je n'ai pas insisté sur ce point plus longuement cet
après-midi parce que j'ai considéré que c'était
tellement évident, que c'était aveuglant, qu'on ne peut pas
traiter Montréal d'une façon et Québec de l'autre,
reconnaître à Montréal le droit de s'administrer
elle-même et dire à Québec, on vous met en tutelle.
Merci!
M. PAUL: M. le Président, le ministre vient de dire à
l'honorable chef de l'Opposition que son plaidoyer l'a tellement convaincu
qu'il se rend de bonne grâce à ce plaidoyer du chef de
l'Opposition.
M. LESAGE: Ah, très bien. Mais il vient de me reprocher de ne pas
avoir plaidé assez fort.
M. LUSSIER: Cet après-midi.
M. PAUL: Cet après-midi, pas ce soir.
M. LESAGE: Bien, oui, mais c'était tellement clair. J'ai pris la
peine, cet après-midi, d'aller trouver le ministre avant que
lui-même ne fasse son discours de deuxième lecture pour lui dire:
Docteur, nous ne sommes pas plus fous que les gens de Montréal, nous
sommes capables de nous mener tout seuls, il s'en souvient. J'ai dit: Je vais
vous le dire tantôt. C'est la troisième fois que je plaide. Alors,
la troisième fois, j'ai réussi, M. le Président, je suis
satisfait.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Alors, on va suspendre l'article
pour le rédiger.
M. LUSSIER: Le président nommé, comme à
Montréal, par le conseil...
M. LESAGE: Oui, oui, prendre les dispositions de Montréal. Ce
sont les articles 88 et 89.
M. LUSSIER: Le vice-président, à Montréal
c'était les banlieues et vice versa. Mais là, on n'a pas
besoin...
M. LESAGE: On n'a pas besoin de ça à Québec.
M. LUSSIER: Cela tombe à. sept membres au lieu de huit. Alors, il
va falloir faire toute la concordance.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Est-ce que ce ne serait pas sage
de refaire l'article?
M. LUSSIER: Le président est élu par le conseil.
M. LESAGE: Comme à Montréal.
M. LUSSIER: Oui, oui, mais c'est parce qu'on essaie de concilier les
amendements.
M. LESAGE: A Montréal, ce sont... C'est l'article 7. et les
suivants.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Je pense qu'il serait
préférable qu'on bâtisse un article et qu'on me le remette
après.
M. LUSSIER: Oui.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Il y a déjà deux ou
trois amendements. Alors, on va suspendre.
M. LUSSIER: Suspendre pour rédaction. Oui, oui, sept membres, le
président élu par le conseil, le vice-président, de
même.
M. LESAGE: Oui, sept membres au lieu de huit membres.
M. LUSSIER: Cela va coûter moins cher!
M. LESAGE: M. le Président, J'attire l'attention sur le fait que
dans le bill de la Communauté urbaine de Montréal, c'est par les
articles 20 et 21.
M. LUSSIER: On peut l'adopter sous réserve de la
rédaction.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): D'accord?
M. LUSSIER: Pardon?
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Oui.
M. LESAGE: Si vous dites que le comité exécutif se compose
de sept membres, si vous biffez le deuxième alinéa...
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Biffer totalement le
deuxième alinéa.
M. LESAGE: ... à ce moment-là, vous suivez le texte de
Montréal, sauf que...
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): C'est indiqué nulle part
dans...
M. LESAGE: ... dans le bill de Montréal, il faut ajouter que les
membres de l'exécutif de la ville de Montréal sont, ex-officio,
membres du comité exécutif.
M. LUSSIER: On l'adopte sous réserve d'une rédaction
finale.
M. LESAGE: Quand nous arriverons à l'endroit propice, nous
pourrons ajouter le texte des articles 20 et 21 de la charte de la
Communauté urbaine de Montréal.
M. LE PRESIDENT: Alors, adopté sous réserve.
Article 8, adopté. A l'article 9 il y a un amendement.
M. LUSSIER: Remplacer cet article par un autre.
M. LE PRESIDENT: C'est cela. Adopté tel qu'amendé.
M. TREMBLAY (Montmorency): M. le ministre, on peut se fier que les
amendements proposés ont été discutés dans le bill
75, n'est-ce pas?
M. LUSSIER: Oui. C'est exactement la même chose.
M. LESAGE: C'est le même article et le même amendement.
M. LUSSIER: Adopté. Même numéro.
M. LE PRESIDENT: Article 10. Adopté.
M. LESAGE: Même chose.
M. LE PRESIDENT: Article 11. Adopté.
M. LESAGE: Même chose.
M. LE PRESIDENT: Jusqu'à 18, ça va?
M. LESAGE: Un instant, s'il vous plaît. Je me fie au
député de Jean-Talon.
M. TREMBLAY (Montmorency): Article 17?
M. BEAUPRE: A l'article 17, je ne sais pas là. Au bas du
deuxième paragraphe, le fait que Sainte-Foy et Sillery ne constituent
qu'un seul secteur...
M. LESAGE: Oui, oui. La seule chose à enlever c'est, dans
l'avant-dernière ligne et la dernière ligne de la page 4, les
mots: « ou la ville de Sainte-Foy », de même que le premier
mot de l'avant-dernière ligne.
M. LE PRESIDENT: Ah oui! D'accord. Alors, adopté avec
amendement?
M. BEAUPRE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 18. Il y a un amendement: biffer le 2ème
alinéa.
M. BEAUPRE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 18. Adopté?
M. BEAUPRE: Adopté.
M. LESAGE: Bon, il faudrait intercaler entre les articles 18 et 19 le
texte des articles 20 et 21, mais changer les mots: « Ville de
Montréal. »
M. LUSSIER: Mais, le deuxième alinéa de l'article 20 est
inutile.
M. LESAGE: Le ministre a parfaitement raison. Je crois que le premier
alinéa de l'article 20 de la charte de la Communauté urbaine de
Montréal est suffisant.
Quant à l'article 20...
M. LUSSIER: Article 21.
M. LESAGE: Non, non, je ne suis pas rendu là. Excusez-moi. Je
suis dans la charte de Montréal. C'est l'article 21 de la charte de
Montréal dont Je parle.
M. LUSSIER: ... de la communauté urbaine? M. LESAGE: ... de
Montréal. M. LUSSIER: Oui.
M. LESAGE: ... qu'il faut également transposer dans le bill de
Québec.
M. LUSSIER: L'article 21.
M. LESAGE: Le premier paragraphe de l'article 20...
M. LUSSIER: Oui.
M. LESAGE: ... et l'article 21...
M. LUSSIER: Article 21.
M. LESAGE: Il faudrait lire: Aucune élection à la
présidence ou la vice-présidence du comité exécutif
ne peut avoir lieu pendant que ce comité compte moins de sept
membres...
M. LUSSIER: D'accord.
M. LESAGE: ...et en ce cas le délai de trente jours visé
à l'article 18 est allongé en conséquence.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Alors, cela remplace les articles
20 et 21 du bill 76?
M. LESAGE: Non, pardon. C'est à intercaler entre les articles 18
et 19.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Ah boni
M. BEAUPRE: Les articles 20 et 21 de la charte de Montréal,
c'est-à-dire de la Communauté urbaine de Montréal.
M. LESAGE: Oui, oui.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Les articles 20 et 21 de la
charte de Montréal à intercaler entre les articles 18 et 19.
M. LESAGE: Oui, mais il y a seulement le premier alinéa de
l'article 20...
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): C'est ça.
M. LESAGE: ... sans changement, plus l'article 21 de la charte de
Montréal, comme Je l'ai lu.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): C'est ça. Où on
change 12 par 7,..
M. LESAGE: L'article 12 par l'article 7.
M. LE PRESIDENT (M.Fréchette): L'article 19 par l'article 18.
M. LESAGE: Oui, c'est ça. Le numéro d'article.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): C'est ça. Article 18,
adopté avec les amendements?
M. LUSSIER: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 19, adopté?
M. BEAUPRE: Le premier paragraphe de l'article 19 devrait
peut-être être amendé?
M. LESAGE: Un instant. Excusez-moi. Il va falloir essayer de s'arranger
pour ne pas reporter de deux articles tout le long. Alors, Je me suis
demandé...
M. LUSSIER: On peut suspendre ça pour rédaction.
M. LESAGE: M. le Président, il est certain que nous pourrions
avoir dans le même article, dans la charte de la Communauté
urbaine de Québec, le premier alinéa de l'article 20 de la charte
de la Communauté urbaine de Montréal et le seul alinéa de
l'article 21.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Pour en faire un même
article.
M. LESAGE: Un seul, et on va essayer d'en rattraper un autre.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): D'accord. Alors, il y aura une
rédaction de faite.
M. LUSSIER: L'article 19 de Québec peut disparaître, me
dit-on, complètement.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): L'article 19 de Québec
peut disparaître complètement.
M. LESAGE: Oui.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): L'article 19 est
biffé.
M. LESAGE: Un instant, s'il vous plaît. M. BEAUPRE: Le ministre
voudrait dire...
M. LESAGE: Est-ce que vous me permettez... Je pense que cela va
être très simple. Il va falloir remplacer les articles 19 et
20...
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Par?
M. LESAGE: ...du bill de la Communauté urbaine de Québec
par les articles 20 et 21...
M. LUSSIER: En faisant la concordance nécessaire.
M. LESAGE: Non, ne le mettez pas dans la même article.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): D'accord.
M. LESAGE: Ça va?
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): D'accord.
M. LESAGE: La rédaction est faite.
M. BEAUPRE: Il faudrait, selon moi, consa- crer le principe que le
président de la communauté doit lui accorder tout son temps. Vous
dites, si on enlève l'article 19, évidemment, cela
disparaît. Présentement le maire actuel qui pourrait être
choisi pour diriger la communauté peut avoir un emploi à temps
partiel ou avoir un emploi à temps plein.
Si on ne décrète pas qu'il doit donner tout son temps
à la communauté, il peut continuer comme avant, et ce ne sera pas
satisfaisant.
M. LESAGE: D'accord, très bien. On peut inscrire cela comme
deuxième alinéa de...
M. LUSSIER: Je pense qu'on ne peut pas le dire, parce que si on dit
qu'il doit consacrer tout son temps, il ne peut plus être maire, alors il
perd son cens d'éligibilité. Je pense qu'on est aussi bien de ne
pas en parler et de faire comme à Montréal.
M. LESAGE: D'accord, on ne le trouve d'ailleurs pas dans le texte de la
communauté urbaine de Montréal pour cette excellente raison que
vient de donner le ministre.
M. LUSSIER: On s'est buté à cela lors de la
rédaction.
M. LESAGE: D'accord.
M. LUSSIER: Il est aussi bien de ne pas le mentionner, quand il se fera
élire il dira: « Je promets ».
M. LESAGE: D'accord.
M. LE PRESIDENT: Alors, l'article original 19 est complètement
disparu.
M. LESAGE: Oui, et remplacé...
M. LE PRESIDENT: ... par l'article 20 qui est constitué...
M. LESAGE: ... de Montréal... M. LE PRESIDENT: ... c'est
ça...
M. LESAGE: ... qu'il n'y a plus qu'un alinéa...
M. LE PRESIDENT: ... c'est ça.
M. LESAGE: L'article 20 de Québec, je ne répéterai
pas toujours « la communauté», l'article 20 de Québec
est remplacé par 21 modifié...
M. LE PRESIDENT: ... de Montréal...
M. LESAGE: ... par le texte modifié de l'article 21 de
Montréal.
M. LE PRESIDENT: ... de sorte que nous n'avons pas à faire de
changement de numéro.
M. LESAGE: Non.
M. LE PRESIDENT: Alors c'est adopté?
M. LUSSIER: Oui, adopté.
M. LE PRESIDENT: L'article 21 est adopté?
M. LUSSIER: Adopté.
M. LE PRESIDENT: L'article 22.
M. BEAUPRE: A l'article 22, est-ce qu'il faut que la
rémunération et la pension soient absolument fixées par le
lieutenant-gouverneur en conseil? Est-ce que, dans le cas de
Montréal...
M. LUSSIER: C'est dans Montréal, ça aussi.
M. BEAUPRE: Le ministre avait refusé que ce soit fixé par
le conseil?
M. LUSSIER: Bien, c'est-à-dire que c'est du chantage, de la
surenchère; il peut y avoir tel monsieur qui peut occuper ce poste
comme vous le disiez tout à l'heure à temps plein, s'il
occupe déjà un poste à $17,000 ou $18,000 et que nous
avons prévu $15,000, il ne voudra pas...
M. BEAUPRE: D'accord.
M. LUSSIER: ... alors si c'est bon, ça coûtera $1,000 de
plus à la communauté, mais ça nous donne un certain
jeu...
M. BEAUPRE: Du fait qu'on a enlevé l'article 19, il serait
peut-être mieux de laisser celui-là.
UNE VOIX: D'accord.
M. LESAGE: C'est 24-25 de Montréal.
M. BEAUPRE: D'accord.
M. LE PRESIDENT: Alors, l'article 22 est adopté. L'article
23...
M. LUSSIER: Le député pourra consulter dans le temps, mais
ça donne de la latitude, un peu de flexibilité.
M. LE PRESIDENT: L'article 23. M. LESAGE: Adopté. M. LE
PRESIDENT: L'article 24. M. LESAGE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: A l'article 25, il y a un amendement pour remplacer le
mot « ville » à la troisième ligne du paragraphe d)
par le mot « communauté ».
M. LUSSIER: Une coquille.
M. LESAGE: Oui, c'est une erreur, c'est une coquille.
M. LE PRESIDENT: Alors adopté avec l'amendement?
M. LESAGE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: L'article 26.
M. BEAUPRE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: L'article 26 est adopté. L'article 27.
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: L'article 27 est adopté.
M. TREMBLAY (Montmorency): Ici, il y avait une suggestion qui avait
été faite par les maires des municipalités. Ils disent:
« Sur recommandation du comité exécutif, le conseil nomme
tous les fonctionnaires de la communauté, fixe leurs traitements et
toutes autres conditions de travail, et attribue ce rôle...
M. LESAGE: La suggestion qui est faite par le comité des sept
maires, c'est que...
M. LUSSIER: ... dangereux...
M. LESAGE: ... que toutes les nominations soient faites par le
conseil.
M. TREMBLAY (Montmorency): C'est une formalité.
M. LESAGE: Je rapporte.
M. LUSSIER: Si on ne l'a pas accepté pour Montréal, puis
que c'est de la surenchère...
M. LESAGE: M. le Président, Je ne plaide pas, je rapporte.
M. LUSSIER: On ne pense pas que, pour les directeurs...
M. BEAUPRE: Dès qu'on ajoute: fixe leurs traitements et leurs
conditions de travail, supposons que c'est l'exécutif qui nomme, fixe
les traitements, mais également les conditions de travail. Cela
répondrait déjà, même si on n'ajoute pas: sur
recommandation du conseil. C'est juste pour les traitements, ça ne fixe
pas les conditions de travail. Est-ce que ça ne créera pas des
situations ambiguës?
M. TREMBLAY (Montmorency): Il y a peut-être lieu qu'il y ait aussi
un certain contrôle...
M. LUSSIER: Cela a été discuté pour Montréal
et nous n'avons pas pensé que c'était une bonne chose du tout.
Cela prêterait à trop d'abus, de marchandage, de chantage.
M. BEAUPRE: D'ajouter les mots « fixe les conditions de travail
», cela pourrait prêter à abus?
M. LUSSIER: Fixe les contrats de travail, il va y avoir des contrats de
travail...
M. TREMBLAY (Montmorency): Oui mais vous savez, cela peut jouer dans le
sens contraire aussi. L'exécutif siège à...
M. LUSSIER: Nous sommes d'accord, mais pas pour tous les fonctionnaires.
Alors adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 27, adopté.
Article 28.
M. BEAUPRE: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté.
Article 29, il y a un amendement: « Ajouter, à la
cinquième ligne du second alinéa, après le mot «
aussi », les mots « sous réserve des dispositions de
l'article 104 ».
Adopté avec l'amendement?
M. LUSSIER: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 30.
M. BEAUPRE: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté.
Article 31, il y a un amendement: « Enlever, dans la
deuxième ligne, « et doit à la demande de quatre membres du
Conseil »; et ajouter un alinéa: « Le comité
exécutif doit fournir au Conseil tout renseignement qui lui est
demandé par écrit par un membre du Conseil ».
Adopté avec l'amendement?
DES VOIX: Adopté. M. LUSSIER: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 32.
M. BEAUPRE: II n'y a pas une erreur de frappe, là?
M. LUSSIER: Oui.
M. BEAUPRE: On dit: « Le président du comité
exécutif à la direction ». Ce serait plutôt « a
la direction ».
M. LUSSIER: Oui.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): II faut enlever l'accent qu'il y
a là. Adopté avec l'amendement. Article 33.
M. BEAUPRE: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté. Article 34.
M. BEAUPRE: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté. Article 35.
M. BEAUPRE: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté. Article 36.
UNE VOIX: Adopté.
M. BEAUPRE: Est-ce que le quorum devrait rester de cinq membres?
M. LUSSIER: II faut le baisser à quatre, je pense bien.
M. BEAUPRE: Peut-être, parce que cinq
membres, cela pourrait être difficile dans certains cas.
M. LUSSIER: C'est trop fort cela.
M. BEAUPRE: On pourrait mettre quatre membres.
M. LUSSIER: La moitié plus un.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Quatre. Alors adopté avec
l'amendement?
UNE VOIX: Oui.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté. Article 37.
Adopté?
M. LUSSIER: Un instant. Il y a un amendement à l'article 37,
concordance. Dans la première ligne du deuxième alinéa,
remplacer le chiffre « 51 » par « le troisième
alinéa de l'article 52 ».
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Pardon?
M. LUSSIER: C'est du chinois un peu. L'article 37, dans la
première ligne du deuxième alinéa, remplacer le chiffre
« 51 » par « le troisième alinéa de l'article
52 ».
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Alors, il faut remplacer le mot
« article » aussi. Il faut enlever le mot « article »
aussi.
M. BEAUPRE: Le quorum étant de quatre, si le président
n'est pas tenu de voter, il reste qu'il n'y a que trois membres qui se
prononcent sur sept. Ce n'est plus une majorité.
M. LUSSIER: Le président peut voter à chaque fois.
M. BEAUPRE: Oui, mais il n'est pas tenu de voter.
M. LUSSIER: II n'est pas tenu de voter.
M. BEAUPRE: Mais si, justement, il ne tient pas à voter, il n'y a
que trois membres sur sept qui se prononcent. Et comme le président de
la communauté sera un maire...
M. LUSSIER: C'est comme un conseil de ville où il y a six
échevins et un maire. Ils ont quorum pour siéger lorsqu'il y a
trois échevins et le maire. C'est aux gens de se rendre.
M. BEAUPRE: Mais là, je me demande si on ne devrait pas le forcer
à voter, le président, vu qu'il est un maire, il n'est pas
nommé par le lieutenant-gouverneur.
M. LUSSIER: Non. Je pense que ce n'est pas bon de forcer le maire
à voter ou le président, parce qu'il perd de la force. D'autant
plus qu'avec son vote, il peut égaliser et qu'en égalisant,
lorsqu'une résolution est égale, cette résolution ne passe
pas. Elle est réputée être non remportée.
Avec le système de votation qu'on a donné au bill des
cités et villes et à la ville de Montréal, le
président peut amener un vote à l'égalité et cette
résolution ne passe pas.
M. LESAGE: J'ai très bien compris.
M, LUSSIER: Alors on lui enlèverait! cela. On affaiblit le
président en l'obligeant à voter.
M. BEAUPRE: Mais là, par ailleurs, voyez-vous, il suffirait, par
exemple, que trois secteurs soient représentés et que le
président ne vote pas et on pourrait adopter des choses qui seraient
regrettables.
M. LUSSIER: Vous voyez là, par exemple, ils sont trois
directeurs; deux pour et un contre. Si le président, lui, ne veut pas
que ça soit adopté, il vote. Alors, là, ça fait
deux à deux et la résolution n'est pas adoptée. S'il veut
qu'elle le soit, il a simplement à ne pas voter.
M. BEAUPRE: Mais je suppose...
M. LUSSIER: Si vous l'obligez à voter, nécessairement la
résolution ne sera pas adoptée même s'il veut qu'elle le
soit.
M. BEAUPRE: Moi, je supposais le cas où, sur sept membres, il y
en a trois d'absents et quatre de présents dont le président.
M. LUSSIER: Je ne me souviens pas.
M. BEAUPRE: A ce moment-là, il suffit que les trois qui sont
présents soient d'accord pour que, s'ils sont de Québec, les
autres secteurs...
M. LUSSIER: Le président est présent, puis il met son
poids d'un côté comme de l'autre, selon qu'il veut qu'elle soit
adoptée ou non.
M. LE PRESIDENT: Alors, l'amendement du 2e alinéa, c'est que les
mots « l'article 51 »
disparaissent et sont remplacés par le 3e alinéa de
l'article 52. Article 38?
M. BEAUPRE: Adopté. M. LUSSIER: Adopté.
M. LE PRESIDENT A l'article 39, il y a un amendement. Adopté avec
l'amendement. Article 40. Adopté?
M. BEAUPRE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 41, adopté?
M. BEAUPRE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: A l'article 42, il y a un amendement. Adopté
avec l'amendement?
M. BEAUPRE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 43, adopté?
M. BEAUPRE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 44, adopté, il y a un amendement aussi;
l'amendement est adopté. Article 45, adopté. Article 46,
adopté. Article 47, nouvel article.
M. LESAGE: C'est textuellement l'article adopté pour la
Communauté urbaine de Montréal, prévoyant la nomination
d'un président et d'un vice-président permanents au conseil.
M. LE PRESIDENT: Alors, le nouvel article 47, adopté?
M. LUSSIER: II y a une nouvelle rédaction, à cause des
coquilles contenues dans la première version.
M. LE PRESIDENT: Article 48, adopté. A l'article 49, il y a
amendement. Nouvel article adopté?
M. BEAUPRE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 50?
M. TREMBLAY (Montmorency): Un instant, l'article 47.
M. LUSSIER: Bien, il y avait des coquilles dans le premier article 47.
Celui qu'on vient de vous remettre est censé être pas mal
meilleur.
M. LESAGE : Très bien. Vous voyez, la confiance règne. Je
déchire sans lire.
M. LE PRESIDENT: Article 50, adopté.
M. LUSSIER: Vous avez des gens de confiance aussi, de ce
côté-là.
M. LE PRESIDENT: Article 51, adopté. Article 52, c'est un nouvel
article.
M. BEAUPRE: Est-ce que le ministre peut nous dire pourquoi il tient
absolument à ce que ce soit le lieutenant-gouverneur qui fixe la
rémunération des membres du conseil? Est-ce pour protéger
les membres de la communauté ou pour éviter des tentations,
pourquoi?
Article 52, « le lieutenant-gouverneur fixe la
rémunération des membres du conseil ». Actuellement, on
sait que ce sont les conseillers qui la fixent, selon la loi.
M. LUSSIER: II y avait plusieurs raisons. Pour le président et le
vice-président, il peut y avoir une foule de situations au point de vue
des salaires. On aurait pu avoir un certain écart. Il y a des gens qui
auraient pu vouloir être directeur ou président uniquement pour le
salaire, parce que le salaire a été plus ou moins
élevé ou assez élevé.
M. BEAUPRE: Est-ce l'intention du ministre de déterminer le
même montant pour les membres du conseil de la Communauté urbaine
de Montréal, de Québec et de l'Outaouais?
M. LUSSIER: Pardon?
M. BEAUPRE: Est-ce l'intention du ministre et du lieutenant-gouverneur
en conseil de fixer la même rémunération pour les membres
des trois conseils des trois communautés urbaines?
M. LUSSIER: Je ne le sais pas. Je n'ai pas l'impression que ça
sera la même rémunération.
Certainement, ça va être sur une base de...
c'est-à-dire certaines normes ou critères de
responsabilité, peut-être qu'on adoptera tant de cents per capita
et...
M. BEAUPRE: Les pensions, est-ce qu'elles seront fixées suivant
des critères qui seront applicables aux trois communautés pour
ses hauts officiers?
M. LUSSIER: Les pensions, je pense que
c'est assez différent, c'est sur un nombre d'années. On
étudie actuellement au ministère s'il n'y a pas une certaine
façon pour que les élus du peuple, les maires et les conseillers,
au bout d'un certain nombre d'années, peut-être avec un plan de
pension contributoire, puissent lorsqu'ils se retirent, recevoir une pension.
C'est dans cet article-là qu'on se dirige vers des conclusions et on
n'en connaît pas encore le terme.
M, BEAUPRE: D'accord!
M. LUSSIER: Nous aimons autant le mettre dans la loi et, lorsqu'on
voudra l'utiliser, ce sera utilisable.
M. BEAUPRE: D'accord!
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Le nouvel article 52,
adopté. L'ancien est biffé. Article 53.
M. BEAUPRE: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 54, nouvel article.
Adopté. L'autre est biffé. Article 55, avec un amendement.
M. BEAUPRE: Adopté avec un amendement.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté avec
amendement.
M. BEAUPRE: Est-ce que c'était une coquille, M. le
Président, ce deuxième paragraphe de l'article 55 dans le texte
original? Etait-ce une coquille ou si c'était vraiment l'intention du
ministre que le rapport du comité exécutif ne soit pas sujet
à approbation, ne pouvait pas être rejeté ou
amendé?
M. LUSSIER: C'est réellement une coquille. M. BEAUPRE:
C'était une coquille.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 56.
M. BEAUPRE: Je pense que de 56 à 60, cela va.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Alors, il faut revenir à
l'article 54. Ce qu'on avait soumis comme amendement, ce n'est pas ça
qui a été adopté. C'est l'article original, à cause
des autres changements qui ont été faits à 21 et 22, je
pense, ou à 20 et 21. C'est ça?
M. BEAUPRE: D'accord!
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté. Article 54,
original.
M. LUSSIER: Alors, l'amendement est disparu.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 56.
M. BEAUPRE: Articles 56 à 62, ça va.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Articles 56 à 62,
adoptés.
M. LUSSIER: A l'article 57, il y a un amendement, par exemple.
M. BEAUPRE: A 57, un amendement? Le ministre ne nous l'a pas
donné.
UNE VOIX: Il n'y a pas d'amendement à l'article 57.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): II n'y a pas d'amendement
à 57?
M. LUSSIER: Non.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Alors, jusqu'à l'article
62 inclusivement, avec amendements?
M. BEAUPRE: Avec amendements, oui.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 62, avec amendements.
Adopté.
M. BEAUPRE: Jusqu'à 66, adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Jusqu'à 66, adopté
avec les amendements.
M. BEAUPRE: C'est ça!
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): L'article 66 est un nouvel
article. A 67, il y a aussi un amendement.
M. BEAUPRE: Avec amendement.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté, avec l'amendement.
A 68, il y a un amendement. Adopté avec l'amendement. Article 69.
M. BEAUPRE: Articles 69, 70, 71, 72. Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Articles 69, 70, 71,...
M. TREMBLAY (Montmorency): Un instant, M. le Président. A
l'article 69, pourquoi ajoute-t-on ici: « Si telle copie a pu être
obtenue »? Les documents sont censés être officiels. «
La requête doit articuler d'une manière claire et précise
les moyens invoqués à l'appui de la demande et être
accompagnée d'une copie certifiée du règlement
attaqué, si telle copie a pu être obtenue. »
M. LUSSIER: Il est obligé de la donner, mais s'il refuse?
UNE VOIX: Il va devant la cour.
M. TREMBLAY (Montmorency): Oui, mais c'est un document officiel,
pourquoi?
M. LUSSIER: Oui, mais s'ils refusent: Il est obligé, mais s'ils
refusent? C'est la même chose que dans la Loi des cités et
villes.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): L'article 70, adopté.
L'article 71 aussi.
L'article 72, adopté?
L'article 73, nouvel article. Adopté?
M. BEAUPRE: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): L'article 74?
M. BEAUPRE: Les articles 74 à 78, ça va.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Les articles 74 à 78,
adoptés. A l'article 78, il y a un petit amendement. Adopté avec
l'amendement?
M. BEAUPRE: Adopté avec l'amendement.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): L'article 79?
M. BEAUPRE: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté. L'article 80?
M. BEAUPRE: Il y a un amendement.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Est-ce qu'il y a un
amendement?
M. LUSSIER: Oui, à l'article 80.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): On ne l'a pas ici.
D'accord, alors l'article 80?
M. BEAUPRE: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Avec l'amendement, adopté.
L'article 81, adopté? L'article 82, nouvel article, adopté?
M. LUSSIER: Oui.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): L'article 83? Adopté?
M. BEAUPRE: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): L'article 84, il y a un
amendement.
M. BEAUPRE: L'article 84, il y a un amendement?
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Oui. M. LUSSIER: Oui.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Remplacer à la
deuxième ligne les mots « à l'article 83 » par les
mots « aux articles 82 et 83 ». Article 84, adopté avec
l'amendement?
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): L'article 85?
M. BEAUPRE: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté. L'article 86?
M. BEAUPRE: Les articles 86 et 87, ça va.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Les articles 86 et 87,
adoptés.
L'article 88, il y a un amendement.
M. LUSSIER: Amendement.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Biffer, aux huitième et
neuvière lignes, les mots « si le montant en jeu est de mille
dollars ou plus » ... D'accord?
M. LUSSIER: D'accord.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté avec l'amendement?
L'article 89?
M. BEAUPRE: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté.
L'article 90? Adopté.
L'article 91, adopté.
L'article 92, adopté.
L'article 93, il y a un amendement. L'article 93 est modifié en
remplaçant, dans les sixième et septième lignes, les mots
« toute autre autorité publique » par les mots « tout
autre organisme public ».. Adopté avec l'amendement?
M. TREMBLAY (Montmorency): A quel article êtes-vous rendu?
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): A l'article 93.
M. LUSSIER: M. le Président, à l'article 88...
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): L'article 88?
M. LUSSIER: ... vous n'en avez lu qu'une partie, vous n'avez pas lu
à la longueur, n'est-ce pas? Mais, quand même, vous l'avez?
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): L'amendement, je ne l'ai pas lu
à la longueur.
M. LUSSIER: D'accord.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): C'était le
début...
M. LUSSIER: C'est ça.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Suivant leur juridiction
respective.
L'article 93, avec l'amendement, ça va? Conclure avec le
gouvernement du Canada...
M. LESAGE: Ah oui, ce sont les pouvoirs généraux.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): L'article 94? Adopté?
M. BEAUPRE: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): L'article 95?
L'article 96, amendement. Remplacer dans les première et
deuxième lignes du premier alinéa les mots « comité
exécutif recommandant » par les mots «conseil
décrétant». Adopté avec l'amendement?
M. BEAUPRE: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): L'article 97?
Article 98. Amendement. Ajouter dans la cinquième ligne
après le mot « ou», les mots suivants « tout
règlement adopté en vertu ».
Adopté avec amendement?
M. BEAUPRE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 99. Adopté.
M. LESAGE: Un instant... M. le Président, nous sommes à
l'article 100, n'est-ce pas?
M. LE PRESIDENT: C'est-à-dire que l'article 99 ne serait pas
adopté.
M. LUSSIER: Adopté, l'article 99?
M, LESAGE: M. le Président, nous sommes dans la procédure.
il y a peut-être des raisons d'avoir une procédure distincte pour
Montréal et Québec. L'article 97 dubill 76 me semble correspondre
à l'article 104, du bill 75.
Or, dans le bill de Montréal, on a ajouté, dans la
première ligne de l'article 104, après le mot « peut
» les mots « par résolution». Et à l'article 97
du bill de Québec, c'est exactement le même texte et on ne fait
pas la même proposition d'amendement.
Je veux comprendre. Je veux savoir si la procédure est
différente.
M. LUSSIER: Oui, mais c'est...
M. LESAGE: Je ne suis pas ministre des Affaires municipales ni
sous-ministre» Je demande pourquoi. Hya quelque chose que je ne comprends
pas.
M. LUSSIER: Parce que de la résolution du conseil au
règlement du conseil il n'y a pas une grosse différence.
Oui, mais il y a peut-être le fait aussi que « résolution
», habituellement, cela nécessité moins de frais que
«règlement».
M. LESAGE: Peut-être... Ce n'est pas du tout la question de savoir
si cela doit être « règlement » ou «
résolution ». C'est que dans le bill de Montréal, on a
modifié l'article 104, dont le texte est le même que l'article 97
du bill de Québec. On l'a modifié en ajoutant « par
résolution » dans le bill de Québec, on ne
suggère pas de faire le même amendement. Je demande pourquoi?
Est-ce qu'il y a des différences de procédure, quoi?
M. LUSSIER: Bien, il semble qu'on peut mettre « résolution
» ou « règlement ». Mais, disons qu'à
Montréal on procède plus par résolution.
M. LESAGE: Dans l'article 97 du bill de Québec, on ne trouve ni
le mot « règlement », ni le mot « résolution
». Ce n'est pas la question de savoir si c'est « règlement
» ou « résolution ». C'est de savoir si c'est «
résolution » ou si ce n'est rien.
M. LUSSIER: Comme j'essayais de l'expliquer tout à l'heure,
à Montréal, à cause de la charte de la ville de
Montréal, on travaille beaucoup plus par résolution:
résolution du comité exécutif au conseil et
résolution du conseil aussi. A Québec, on travail plus avec la
Loi des cités et villes. Dans la Loi des cités et villes, c'est
« règlement ». En procédant par règlement, on
protège un peu plus, semble-t-il, les citoyens, parce que le
règlement doit être publié, tandis que la résolution
n'a pas besoin d'être publiée dans la Gazette officielle.
M. LESAGE: Je viens de comprendre par la référence
à la Loi des cités et villes. L'article 97 dit que ces choses
doivent se faire par règlement, mais, à Montréal, comme on
procède d'habitude beaucoup plus par résolution, il a fallu
ajouter le mot résolution.
Je remercie le ministre. Il vient d'éclairer ma lanterne.
M. LUSSIER: Ce sont des particularités.
M. LESAGE: Bien, oui. C'est toujours commode de les connaître.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Alors, adopté. Article 99,
adopté? Adopté. Article 100 avec l'amendement, adopté?
M. LESAGE: Article 98. Eh oui, à l'article 98, il a bien fallu
ajouter le mot « règlement ».
M. LUSSIER: « Tout règlement ».
M. LESAGE: Oui, oui. A l'article 100, c'est la même chose.
M. LUSSIER: C'est bien ça.
M. LESAGE: II y avait toute une série de ces amendements qui me
semblaient provenir de la même cause.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Alors, article 100, adopté
avec l'amendement. Article 101, adopté?
M. TREMBLAY (Montmorency): Est-ce que cela signifie qu'un particulier
qui est propriétaire d'un terrain qui serait homologué, en
définitive, ne peut plus rien faire de son terrain, sans que le terrain
soit exproprié ou payé?
M. LUSSIER: C'est l'homologation ordinaire, comme dans la Loi des
cités et villes. C'est l'article qui est
répété.
M. TREMBLAY (Montmorency): Alors, ça gèle tout
simplement.
M. LUSSIER: Oui, ça gèle tout simplement.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Alors, adopté. Article
101, adopté. A l'article 102, il y a un amendement.
M. LESAGE: Oui, ça va. Ce sont tous des amendements de même
nature, qui sont la suite des explications lumineuses du ministre.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté. Article 103?
M. LUSSIER: Laborieuses.
M. LESAGE: Non, j'ai compris.
M. LUSSIER: Non, mais il a fallu que je comprenne avant.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 103, adopté. A
l'article 104, il y a un amendement. Ajouter dans la huitième ligne du
premier paragraphe, après le mot « quotidien », ce qui suit,
« de langue française et dans un journal quotidien de langue
anglaise ».
M. LESAGE: Nous avons eu le même amendement à l'article 111
de Montréal.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté?
M. BEAUPRE: Un moment. Nous avons encore un journal de langue anglaise,
qui est le « Chronicle Telegraph », mais je ne serais pas surpris
qu'un jour il disparaisse. Il a peu de lecteurs. Est-ce qu'on devrait continuer
à mettre dans nos statuts, dans un ville à 98% française,
qu'il faut nécessairement qu'il y ait publication dans un journal de
langue anglaise? Au fond, ce journal ne vit qu'avec des annonces comme
celle-ci. Il n'y a pratiquement pas d'autre matière à
lire. Est-ce qu'on est encore justifié de dépenser
l'argent du public? Si on nous disait que les Anglo-Canadiens qui vivent dans
la région métropolitaine de Québec ne parlent pas
français, je dirais d'accord. Mais je doute qu'il s'en trouve beaucoup
ou même plus que de 1/2 de 1%.
M. LESAGE: Si je vous disais qu'ils lisent la Gazette, je ne me
tromperais pas.
UNE VOIX: Ils lisent la Gazette, mais la plupart...
M. LESAGE: Les Canadiens français aussi.
M. BEAUPRE: ... quand je parle Chronicle Telegraph, je parle d'un
journal de langue anglaise de la région.
M. LESAGE: Oui, mais ne les laissez donc pas mourir; ce sont des bleus
et ils ont le droit de vivre quand leur gouvernement est au pouvoir.
M. LUSSIER: ... pour demander des travaux aussi, ça peut souvent
aller à l'extérieur, même jusqu'en Ontario, à
Toronto, pour des soumissions, au besoin.
M. BEAUPRE: L'argument du ministre est convaincant.
M. LE PRESIDENT : Adopté avec l'amendement.
M. LUSSIER: Je ne voudrais pas vous convaincre trop, d'une autre
façon.
M. LE PRESIDENT: L'article 105. M. LUSSIER: On l'a fait exprès...
UNE VOIX: Ne vous sauvez pas...
M. TREMBLAY (Montmorency): A propos des parcs Industriels, à
l'article 105 d), sur la question de l'établissement de fonds
industriels et la promotion industrielle, quel genre de réglementation,
qu'est-ce qui va rester aux municipalités qui ont déjà des
parcs industriels qui débutent, qui sont en évolution, qui...
M. LUSSIER: C'est dit plus loin, mais les municipalités gardent
leurs pouvoirs, leur fonds industriel; elles ne peuvent plus les utiliser pour
l'achat de terrains, elles peuvent quand même décréter une
partie de leur territoire zone industrielle.
M. TREMBLAY (Montmorency): ... elles ne peuvent plus l'agrandir...
M. LUSSIER: Elles n'ont pas le pouvoir de créer des zones
industrielles, elles ne peuvent plus racheter de terrains pour agrandir, par
exemple; elles peuvent étendre leur zonage mais pas racheter du terrain.
Le fonds industriel, c'est-à-dire les montants qu'une corporation
publique pourrait avoir pour acheter des terrains sera réservé
uniquement pour la Communauté urbaine de Québec.
M. TREMBLAY (Montmorency): C'est parce que je redoute qu'il puisse y
avoir un jour ou l'autre discrimination à l'égard d'un parc
industriel. Il y a une certaine concurrence dans les parcs industriels. Il y
aune certaine concurrence dans les parcs industriels dans la région de
Québec, une concurrence amicale, si vous voulez, parce que je ne pense
pas qu'aucune municipalité aille souffler sous les pieds de l'autre
municipalité un projet possible d'industrie. Je vais cependant citer le
cas de Beauport, puisque c'est celui qui m'intéresse actuellement. Il y
a un parc industriel qui est prévu sur les battures de Beauport, mais
les battures de Beauport sont constituées par cinq ou six
municipalités, Québec, Giffard, Beauport, Villeneuve,
Montmorency. A ce moment-là, notre parc industriel de Beauport
enfin il est dans le nord de Beauport, il n'est pas sur les battures
reste dans le secteur de Québec Ce qui se développe actuellement
au point de vue des battures, c'est au point de vue transbordement de
matériaux lourds, etc, pour expédition à
l'extérieur. Ce n'est pas le genre d'industrie, en définitive,
qui aide beaucoup, enfin, la région est pour le moment. Mais nous avons
un parc industriel situé au nord, le long du boulevard
métropolitain, il a été construit dans le secteur qui
concerne Beauport et Giffard. A ce moment-là, on enlève
pratiquement tous les pouvoirs, on enlève même les deux-tiers de
la taxation aux municipalités concernées, on crée un
bureau de promotion industrielle; comment éviter qu'il y ait
discrimination dans le cas de certains parcs industriels de la région?
Il faut sûrement un parc industriel dans l'est du Québec
métropolitain. Il en existe à ville de Vanier, il en existe
à Sainte-Foy et je pense bien que l'est a une vocation
particulière pour l'industrie. Je me pose des questions, M. le Ministre;
peut-être pourrons-nous y répondre lors des définitions
à la section qui concerne l'établissement de fonds industriels et
de promotion industrielle. Tout de même, je me pose
énormément de questions, et je pense que vous pourrez
peut-être y répondre tout à l'heure.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Alors l'article 105.
M. BEAUPRE: M. le Président, le ministre croit-il que la
Communauté urbaine de Québec serait en mesure d'accepter
dès maintenant d'avoir des pouvoirs sur les services de santé,
les services des bibliothèques, vaudrait-il mieux attendre à
l'article 107? Je tiens énormément à ce que cette
communauté ait éventuellement juridiction sur les services de
santé et les services des bibliothèques. S'il me prouve que,
dès maintenant, ce n'est pas possible, à cause des coûts ou
à cause de la difficulté d'organisation, je pourrais attendre
à l'article 107; autrement...
Est-ce que le ministre a des chiffres sur les coûts possibles?
M. LUSSIER; De la santé à Québec?
M. LESAGE: II y en avait pour Montréal.
M. LUSSIER: Je n'en ai pas ce soir. Est-ce que je peux en avoir
demain?
M. BEAUPRE: De toute façon, il y a pratiquement seulement la
ville de Québec qui dépense. C'est facile, regardez dans le
budget de la ville de Québec.
M. LESAGE: II n'y a pas de services de santé à
Sainte-Foy?
M. BEAUPRE: Il y en a, oui, il y a un coût partagé avec le
gouvernement provincial pour l'unité sanitaire.
M. LESAGE: Oui.
M. BEAUPRE: Tandis qu'à Québec, il y a un service beaucoup
plus élaboré mais qui est au bénéfice de toute la
communauté urbaine, au bénéfice de toute la banlieue,
actuellement, autant que de la ville.
M. LESAGE: Ce sont les services d'inspection des aliments.
M. BEAUPRE: Des aliments. Surtout celui des aliments.
M. LESAGE: Oui.
M. BEAUPRE: Il y a encore un hôpital.
M. LESAGE: Je sais que c'est à cela surtout que le
député de Jean-Talon pense. C'est que le service d'inspection des
aliments bénéficie à toute l'agglomération urbaine
de Québec. Pour ce qui est des services de santé proprement dit,
je pense bien qu'il serait peut-être difficile, étant donné
l'existence, dans la plupart des municipalités, des services
d'unité sanitaire du gouvernement, de prendre une décision tout
de suite, sans évaluation des coûts. Les coûts avaient
été évalués à Montréal.
M. BEAUPRE: On pourrait peut-être l'ajouter à l'article
107, si le ministre n'a pas de données bien précises.
M. LESAGE: A ce moment-là, c'est la communauté qui
décide.
M. LUSSIER: Oui. J'aimerais mieux le mettre à l'article 107 parce
que...
M. LESAGE: Oui. D'accord.
M. TREMBLAY (Montmorency): Vous voulez intégrer les services de
santé?
M. BEAUPRE: Je voudrais que la communauté ait,
éventuellement...
M. LESAGE: Ait le pouvoir de les intégrer.
M. BEAUPRE: ... ait le pouvoir de les intégrer.
M. TREMBLAY (Montmorency): Ait le pouvoir de les intégrer ou
d'avoir...
M. LUSSIER: Il. Santé publique.
M. TREMBLAY (Montmorency): ...une coordination de tels services.
Je considère que ce n'est pas une fonction strictement municipale
et que cela appartient à l'autorité supérieure sous
l'autorité provinciale. Nécessairement, les municipalités
de banlieue s'opposent à prendre cela sous leur responsabilité,
que ce soit directement elles-mêmes ou indirectement par
l'intermédiaire d'une communauté urbaine dans des fonctions, en
soi, qui ne les concernent pas.
M. LESAGE: Je ne suis pas d'accord. Je ne suis pas d'accord avec le
député de Montmorency, pas du tout.
Je ne sais pas si le député de Montmorency était
à la commission permanente des Affaires municipales, lorsque j'ai
parlé de l'inspection des aliments. Il y a une inspection provinciale
des aliments. Il y a une inspection fédérale des
aliments. Il y a des inspecteurs fédéraux des viandes dans
les abattoirs. Et quand vous voyez « Canada Approved », cela veut
dire que cette viande est inspectée par des inspecteurs
fédéraux dans les abattoirs. Quand vous voyez «
Québec approuvé », cela veut dire que cela a
été approuvé par des inspecteurs, des
vétérinaires, la plupart du temps, qui font le travail
d'inspection pour le compte du gouvernement provincial dans des abattoirs dans
le Québec.
Les standards dans les deux cas ne sont pas les mêmes. Les
standards à travers la province, pour ce qui est de la vente des
aliments, particulièrement des viandes, sont inférieurs aux
standards exigés par les gouvernements municipaux à
Montréal et à Québec, Les standards sont supérieurs
à Montréal et à Québec à cause de la
concentration de la population. C'est absolument essentiel. Ce n'est pas une
responsabilité provinciale. La responsabilité provinciale est
d'appliquer les standards, c'est de faire observer des standards qui
s'appliquent à travers tout le Québec,
Etant donné qu'à cause de la concentration de la
population il devient nécessaire d'avoir des standards plus
élevés à Montréal et à Québec,
à ce moment-là, cela devient une responsabilité
municipale, et c'est cela que le député de Montmorency doit
comprendre.
Or, il arrive que la ville de Montréal fait l'inspection des
viandes et des aliments sur l'île de Montréal, suivant les
standards nécessaires aux agglomérations de population et est
seule à payer pour un service dont bénéficient les villes
de banlieue. C'est vrai à Québec au même degré.
Ce que suggère le député de Jean-Talon, c'est
d'inscrire les services de santé et d'hygiène à l'article
107. Cela est une opération de deuxième temps, pour me servir de
mots qu'affectionne particulièrement le ministre, alors qu'à
Montréal les services de santé ont été inclus dans
la compétence de premier temps. En l'incluant dans la compétence
de deuxième temps, c'est la communauté urbaine qui devra en
décider, à la majorité simple ou à toute autre
majorité que nous pourrons déterminer ici. Ce sont les membres de
la communauté urbaine qui prendront la décision, pas nous.
M. BEAUPRE: Il faudrait ajouter, M. le Président, que ça
dépasse...
M. LUSSIER: Pardon?
M. LESAGE: Un instant, on n'est pas rendu là.
M. LUSSIER: Là, c'est l'article 107.
M. LESAGE: Un instant, c'est que nous n'en sommes pas à l'article
107. Nous sommes à l'étude de l'article 105, mais le
député de Jean-Talon a suggéré que les services de
santé soient inclus à l'article 105. Le ministre, en
réponse, a suggéré que ce soit à l'article 107.
M. LUSSIER: D'accord.
M. LESAGE: Le député de Montmorency s'opposait à ce
que ce soit inscrit même à l'article 107. J'essayais de lui
expliquer pourquoi je croyais que ça devait être, au moins
à l'article 107, c'est-à-dire une opération
deuxième temps, alors qu'à Montréal nous l'avons inscrit
comme opération de premier temps. C'est tellement vrai pour
Montréal que ç'a été une opération de
premier temps qu'il a été dit, à la fin, au chapitre des
subventions, en amendement, que les subventions de fonctionnement
s'appliqueraient sous deux chefs: les forces policières et les services
de santé. Alors, je crois qu'il est beaucoup plus prudent de l'inscrire
à l'article 107, afin que la communauté elle-même puisse
faire des études et prendre la décision. Ici, à
Québec, n'oublions pas que nous n'avons peut-être pas besoin de
prendre autant de précautions qu'à Montréal, parce que la
ville de Québec n'a pas la majorité au conseil de la
communauté.
M. BEAUPRE: Je voulais ajouter, M. le Président, que
l'hygiène va un peu plus loin que l'inspection des viandes. Il y a en
particulier, en ce moment, un service excessivement important qui est
donné par la ville de Québec et, qui n'est pas donné dans
les banlieues: c'est celui des examens médicaux des employés qui
travaillent dans les restaurants, dans les cantines, dans tous les endroits
publics. Des hygiénistes font aussi l'examen des locaux où on
sert ou prépare des aliments, de même que l'examen des ustensiles
dont on se sert; les verres, la coutellerie. Tout ça est
vérifié mensuellement par des inspections, des
prélèvements, des analyses et on prend les mesures pour fermer
l'établissement ou corriger toute anomalie qui est relevée. Moi,
qui suis protégé quand je vais dans un restaurant à
Québec, comment vais-je accepter de ne l'être pas si je vais
manger dans un restaurant à Sainte-Foy, à Sillery ou dans la
banlieue? On fait partie de la même communauté et il va y avoir
deux critères. Je vais manger dans un restaurant ici et je suis
protégé; je vais un quart de mille plus loin et je ne le suis
plus. Alors, ça n'a pas de sens. Il faudra que la communauté,
à mon avis, pren-
ne des mesures pour donner la même protection à tous ses
membres.
Prenons l'hygiène et les examens médicaux, par exemple. En
ce moment, la ville de Québec donne un examen médical, même
dentaire à la plupart des jeunes qui se présentent dans certaines
circonstances dans les cliniques qu'elle ouvre. L'unité sanitaire en
donne, mais un peu moins élaborés. Alors, est-ce qu'on ne devrait
pas avoir droit aux mêmes services? Je crois que la communauté
urbaine sera bien placée pour les déterminer.
M. TREMBLAY (Montmorency): Moi, M. le Président, je ne suis pas
d'accord, parce que, d'abord, nous avons, dans nos municipalités de
banlieue qui sont des municipalités considérables, les services
des unités sanitaires pour lesquels, d'ailleurs, nous payons. Et puis,
je pense que nos enfants subissent aussi comme à Québec des
examens. Ils ont des examens dentaires; des garde-malades y circulent et les
jeunes bébés sont aussi l'objet de soins attentifs. La
municipalité, en fait, collabore et paye un per capita. Je ne vois pas,
en définitive, pourquoi on continuerait un dédoublement des
services. Remarquez bien que ce n'est pas que je sois contre les services que
la ville de Québec donne. Au contraire, je pense qu'ils devraient
être établis et étendus à toutes les
municipalités. Cependant, nous recevons déjà des services
que je calcule très bons et même excellents dans la banlieue de
Québec, de la part du ministère de la Santé.
Je me demande pourquoi faire un dédoublement de ces services
actuellement. Vous voyez le problème; Québec paie; la banlieue
paie. Il serait temps d'établir une juridiction, en définitive.
La, vous imposez aux contribuables du Québec métropolitain une
charge nouvelle, alors que la juridiction, je pense, de la santé
publique revient strictement au ministère de la Santé.
M. BEAUPRE: Moi, je ne conçois pas que la ville de Québec
dépense des sommes pour le plaisir de dépenser. Elle prend 4.9%
de son budget actuellement pour des services de santé et
d'hygiène. Est-ce qu'on va accuser nos administrateurs de
dépenser plus d'un million et demi simplement pour s'amuser? Ou bien
c'est nécessaire, ou ça ne l'est pas.
M. LUSSIER: Bien, non!
M. BEAUPRE: Si ça ne l'est pas, que le ministre fasse
immédiatement enquête pour savoir pourquoi on dépense telle
somme. Si on a le droit à deux poids, deux mesures, qu'on nous le dise
également. Moi, je veux que la justice soit la même à
l'intérieur de la communauté.
M. LUSSIER: Oui, mais on le met à l'article 107, santé
publique et hygiène. D'accord?
M. BEAUPRE: Oui.
M. LUSSIER: On le met à l'article 107, ça.
M. BEAUPRE: Oui, mais je voudrais ajouter ceci pour mon collègue.
En le mettant comme responsabilité de la communauté...
M. LUSSIER: Cela n'ajoute rien.
M. BEAUPRE: ... il est possible que la communauté aille prouver
au gouvernement que c'est à lui de payer ça. J'espère que
c'est ce qui va arriver.
M. LUSSIER: Oui.
M. BEAUPRE: Le jour où la communauté pourra dire au
gouvernement: On a le droit aux mêmes services que vous donnez, par
exemple, dans les autres régions...
M. LUSSIER: C'est ça.
M. BEAUPRE: ... au point de vue de la santé, eh bien, la
communauté va, au moins, économiser ces sommes-là. Mon
collègue sera bien heureux, et moi aussi.
M. LUSSIER: Oui.
M. LE PRESIDENT (M. Plamondon): Alors, l'article 105, adopté?
M. TREMBLAY (Montmorency): Actuellement, il s'agit de savoir où
se situe cette juridiction pour la communauté urbaine. Vous demandez
à la communauté urbaine de prendre un service que vous donnez, en
fait, de façon bien précise à la population.
M. LUSSIER: Nous sommes à l'article 105, là. Nous allons
le régler et puis nous retomberons à l'article 107.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Article 105, adopté.
M. TREMBLAY (Montmorency): Sans amendement.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Article 106?
M. LESAGE: Adopté.
M. LUSSIER: A l'article 107g), on enlève: « services de
protection contre l'incendie » et on les remplace par santé.
M. LESAGE: Pardon? M. LUSSIER: G.
M. LESAGE: Oui, oui, il faut enlever « l'intégration des
services ». Oui, oui, j'y tiens.
M. LUSSIER: Et on remplace... UNE VOIX: Pourquoi?
M. LESAGE: Parce que, nulle part, dans les grandes agglomérations
métropolitaines, les services d'incendie n'ont été
intégrés. Ils sont coordonnés. Ce sont des services
locaux. Les sept maires m'ont convaincu sur ce point. Le député
de Jean-Talon sait que je suis difficile à convaincre.
M. BEAUPRE: Je ne les ai pas rencontrés. J'aurais aimé
qu'ils me rencontrent pour me convaincre.
M. LESAGE: Bien, c'est difficile de me convaincre. Je ne crois pas, moi,
à l'intégration des services d'incendie. Je ne vois pas comment
les services d'incendie de L'Ancienne-Lorette, de Lorette, des coins les plus
au nord du Lac-Saint-Charles, éventuellement du Lac-Beauport on a
deux belles pompes à incendie peuvent être
intégrés au service de Québec. Ils peuvent être
très intimement coordonnés. L'objection que j'ai de laisser
ça à l'article 107, c'est qu'à un moment donné deux
ou trois municipalités contiguës, Québec, Sillery et
Sainte-Foy, pourraient, ensemble, imposer le coût de l'intégration
aux autres. Je pense que ce ne serait pas juste. Surtout l'intégration
des services d'incendie qui ne se fait nulle part ailleurs.
M. BEAUPRE: On a les mêmes problèmes à
Montréal et à Québec. Est-ce que les mêmes causes ne
produisent pas les mêmes effets? Pourquoi l'intégration des
services d'incendie serait-elle possible dans la région de
Mont-réal...
M. LESAGE: Cela a passé inaperçu.
M. BEAUPRE: ... et ne serait-elle pas possible ici?
M. LESAGE: Malheureusement, c'est un des petits coins que je n'ai pas
vus dans le cas de Montréal. J'aurais fait le même plaidoyer dans
le cas de Montréal. Je ne vois pas comment on peut intégrer le
système de Sainte-Anne-de-Bellevue à celui de
Pointe-aux-Trembles.
M. BEAUPRE: M. le Président, je regrette vraiment que les maires
de banlieue ne m'aient pas vu et ne m'aient pas convaincu.
M. LUSSIER: Cela va être plus difficile de le faire à
Montréal qu'à Québec.
M. LESAGE: Pardon?
M. LUSSIER: Cela va être plus difficile de faire passer une
fonction de deuxième temps au premier temps à Montréal
qu'à Québec.
M. LESAGE: D'accord!
M. BEAUPRE: M. le Président, j'admettrais qu'une coordination
poussée à l'extrême pourrait donner, sans doute, la
même efficacité qu'une intégration, mais je voudrais qu'on
me démontre comment. Pour coordonner des éléments, il faut
prendre ceux qui sont là. On ne peut pas les commander. Si, par hasard,
on a des critères, ici, dans la ville de Québec et dans la ville
de Sainte-Foy, au point de vue de la protection contre l'incendie, qui ne sont
pas les mêmes que ceux, par exemple, de Notre-Dame-des- Laurentides et
qu'on peut coordonner l'équipement, on s'apercevra que
l'équipement n'est pas le même, que les boyaux n'ont pas la
même grosseur et que les bornes-fontaines ne sont pas situées en
aussi grand nombre au mille que dans les autres municipalités. Comment
pourra-t-on coordonner? Pour pouvoir coordonner, il faut pratiquement les
mêmes principes qu'une intégration.
Si on veut faire appel, demain, aux pompiers de la ville de
Québec pour aller éteindre un incendie à Cap-Rouge, il
faut au moins que les boyaux puissent se fixer dans les «
bornes-fontaines ». Pour cela, il faut déjà des
éléments communs, il faut sûrement qu'une autorité
commune voie à l'Installation d'éléments de base qui
soient similaires. S'il y a une conflagration dans une des villes de banlieue,
on ne peut pas décemment s'attendre qu'il faudra faire appel à la
ville de Québec et à la ville de Sainte-Foy. Je ne vois pas
comment par exemple, la ville de Vanier pourrait seule circonscrire un
sinistre sans faire appel à la ville de Québec, à
la ville de Sainte-Foy et à la ville de Sillery. On a toujours tenu pour
acquis qu'il y avait ici une concentration d'équipements à
incendie, mais jamais personne n'a voulu en payer le prix, sauf la ville de
Québec. Je crois que si un sinistre, demain, avait lieu, il faudrait
encore faire appel à la ville de Québec, quitte à refuser
de payer la facture après, comme c'est arrivé des dizaines de
fois dans les années passées. Je ne suis pas convaincu que la
coordination seule va protéger la population de la communauté
urbaine à moins que l'on donne à la coordination une
définition qui n'est pas celle que l'on a donnée dans bien des
cas.
M. TREMBLAY (Montmorency): M. le Président, je ne suis pas
d'accord avec le député de Jean-Talon.
M. LESAGE: On s'en doutait.
M. TREMBLAY (Montmorency): Je suis d'accord avec vous, M. le chef de
l'Opposition,
M. LESAGE: On s'en doutait.
M. TREMBLAY (Montmorency): Pour des raisons pratiques, à cause de
nos difficultés de circulation, nous avons eu recours aux pompiers de
Québec qui nous donnent, une fois rendus sur les lieux, un excellent
service. Mais, durant le premier temps, cela demande au moins, comme je vous le
disais tout à l'heure, malgré les sirènes, de 30 à
45 minutes pour parcourir la distance entre la plus proche station, si vous
voulez, soit deux milles et demi. Cela demande 30 minutes et plus. Alors, je ne
vois pas pour quelles raisons on intégrerait les services de pompiers.
D'ailleurs, vous savez qu'à Toronto, actuellement, on a commencé
à décentraliser ce service et on a commencé à
redonner aux localités toute la juridiction sur la protection contre
l'incendie.
Messieurs, à part ça, il y a une autre chose qui nous fait
peur, les municipalités de banlieue. J'admets que Québec a un
excellent service d'incendie, mais il y a déjà deux fois trop de
personnel quand on considère les autres services d'incendie dans toute
l'Amérique du Nord. Je pense qu'il y a actuellement une dépense
de $1 million de trop, seulement au point de vue des salaires. Alors, nous ne
voulons pas payer, nous, les municipalités de banlieue, un service
d'incendie qui, certes, est très efficace, mais qui est, hélas,
dispendieux. On ne veut pas payer pour ces erreurs-là du passé,
nous autres, les banlieues. Je pense que nous avons un mé- canisme
d'ententes entre municipalités. Nous avons passé des
règlements entre municipalités qui nous permettent et qui
permettent à chacune des municipalités de prêter main-forte
aux municipalités voisines, Charlesbourg est très bien
organisée.
M. LUSSIER: Très bien, docteur. Alors, on va faire quelque chose.
On va garder le g) mais on va biffer dans le g) l'intégration des
services de protection incendie et on va le remplacer par santé publique
et hygiène.
M. BEAUPRE: Mais il n'y a pas moyen d'ajouter au mot «
coordination » quelque chose qui permettrait à la
communauté d'exiger au moins des éléments qui
permettraient d'avoir une protection contre l'incendie?
M. LUSSIER: C'est le code de prévention des incendies.
M. BEAUPRE: Est-ce que c'est suffisant vraiment pour que
l'équipement soit interchangeable, qu'une municipalité puisse
faire appel...
M. LUSSIER: Elles n'ont pas de subvention.
M. BEAUPRE: ... et profiter de l'équipement de l'autre?
M. LUSSIER: Elles n'ont aucune subvention quand elles achètent,
soit des camions ou de l'équipement. Il n'y a aucune subvention...
M. BEAUPRE: On n'en a pas à Québec de subvention, il n'y a
pas de subvention dans la ville de Québec pour l'achat
d'équipement, seulement les municipalités de banlieue.
M. LUSSIER: En fait, le code est complètement
rédigé, le premier jet. Pour nous, il s'agit de le
vérifier et de... Alors, en vertu de la nouvelle loi des incendies qui a
été passée l'année dernière, avec la
publication du code, ça devient obligatoire. Cela va se faire d'ici
quelques mois. Alors, l'objection que vous donnez là n'existera pas
parce que tout le monde va être obligé, ceux qui ont des
subventions et ceux qui n'en ont pas. Les équipements vont être
standardisés.
M. TREMBLAY (Montmorency): Est-ce que vous enlevez g), M. le
ministre?
M. BEAUPRE: M. le Président, mon collègue, tout à
l'heure, faisait une affirmation qui, si elle était vraie,
nécessiterait une intervention
du ministre, il dit que le service d'incendie de Québec
coûte $1 million de trop. Je suis contribuable à Québec. Je
voudrais savoir si c'est vrai. Si nous sommes trop protégés ou si
ce sont les municipalités voisines qui ne le sont pas assez.
Si nous sommes trop protégés, nous payons $1 million de
trop et il n'y a pas de raison pour que le ministre n'intervienne pas. On n'a
pas le droit de dépenser inutilement l'argent des contribuables de la
ville de Québec déjà surtaxés. Si, vraiment, nous
avons besoin de telle protection, je ne vois pas pourquoi elle ne serait pas
intégrée à une communauté qui vit ensemble.
M. LUSSIER: Cela dépend des finances de la ville de
Québec, surtout. Avant de consentir des subventions, à notre
avis...
M. BEAUPRE: Est-ce qu'il y a du gaspillage autant que cela?
M. LUSSIER: Ce n'est pas notre impression, mais il ne m'appartient pas
de prononcer un jugement...
M. BEAUPRE: On dit qu'il y a un million de gaspillé. On ne les
jette pas dans les paniers, ces millions-là.
M. LUSSIER: Non, non. Toutes les fois que nous avons fait la
vérification de la ville de Québec, nous n'avons jamais
constaté de choses semblables.
M. BEAUPRE: Maintenant, une autre question, M. le Président:
Est-ce que le ministre pourrait me dire si, éventuellement, on pourra
intégrer ces services-là, autrement que par un amendement
à la loi? Je suppose que la communauté urbaine, après
avoir tenté vainement de coordonner les services d'incendie,
réalise que la chose est impossible, sans une intégration
graduelle, est-ce qu'on pourra revenir...
M. LUSSIER: Un amendement à loi. Oui.
M. TREMBLAY (Montmorency): M. le ministre, vous faites disparaître
ce paragraphe g) complètement?
M. LESAGE: Non, non.
M. LUSSIER: On garde le « g », puis on accroche autre
chose.
M. TREMBLAY (Montmorency): Vous faites disparaître
l'intégration.
M. LESAGE: Est-ce que vous avez dit « la santé publique
» ou « l'hygiène et la santé publiques »? Dans
le cas de Montréal, c'est la santé publique.
M. BEAUPRE: Hygiène et santé publiques. M. LUSSIER: La
santé publique, toute seule. M. LESAGE: Je pense que cela comprend... M.
BEAUPRE: Les bibliothèques régionales!
M. TREMBLAY (Montmorency): Alors, M. le ministre, il faudra tout de
même concilier la Loi des unités sanitaires avec la loi des
bureaux d'hygiène.
M. LESAGE: C'est ce que nous avons fait pour Montréal, mais il
appartiendra à la communauté de concilier cela.
M. TREMBLAY (Montmorency): Nous ne désirons pas de duplication
des services. On reconnaît qu'à Québec les services
fonctionnent très bien, mais parfois avec extravagance.
M. LESAGE: L'Assemblée nationale n'impose pas, à ce
moment-ci, l'intégration de la santé publique. La
communauté en décidera. J'ai bien l'impression que les
municipalités qui bénéficient du service des unités
sanitaires ne seront pas pressées.
M. TREMBLAY (Montmorency): C'est entendu que, si cela était un
moyen de se débarrasser des services trop dispendieux pour
Québec, en fin de compte...
M. LESAGE: Un instant, là. Il y a des services comme l'inspection
des aliments qui servent même au maire de Beauport.
M. TREMBLAY (Montmorency): Vous avez raison, mais, tout de même,
nous voulons aussi contrôler et savoir ce qui se passe.
M. LUSSIER: Comme de raison. Nous continuons: Au lieu de «
bibliothèques régionales », c'est «
bibliothèques intermunicipales ».
M. BEAUPRE: C'est cela.
M. LUSSIER: Parce que « régionales », on m'a dit, au
ministère des Affaires culturelles, que cela avait un sens très
précis et pas celui que nous lui donnons.
M. BEAUPRE: Est-ce que l'on fait un paragraphe « h »?
M. LUSSIER: Un paragraphe h). Oui.
M. LE PRESIDENT: Alors, est-ce qu'on veut me répéter les
amendements, là?
M. LUSSIER: Oui. A g) enlever: « intégration des services
de protection contre l'incendie ».
M. LE PRESIDENT: Enlevé totalement.
M. LUSSIER: Et remplacer ces mots par « santé publique
».
M. LE PRESIDENT: « La santé publique ». UNE VOIX: Et
les bibliothèques? M. LUSSIER: Et nous ajoutons... M. LESAGE: « h
».
M. LUSSIER: « h ». « les bibliothèques
intermunicipales ».
M. BEAUPRE: Est-ce que le mot « intermunicipales », M. le
Président, dans l'esprit du ministre, veut dire bibliothèques qui
pourraient être situées dans des points névralgiques, en
mesure de desservir toute la communauté urbaine ou si on veut dire
simplement que chaque municipalité a sa bibliothèque, puisqu'on
fait des échanges? Si c'est cela, ce n'est pas suffisant, parce qu'il va
y avoir duplication de dépenses. Il faudrait que la communauté
décide s'il y a lieu d'avoir une bibliothèque ou encore de
combiner les possibilités actuelles de nos bibliothèques pour
qu'elles soient au service de la communauté, à des endroits
stratégiques.
M. LUSSIER: C'est cela. C'est un équipement, un édifice
qui va servir à plus d'une municipalité.
M. LE PRESIDENT: Adopté avec les amendements. Article 108.
Adopté?
M. LUSSIER: Adopté.
M. LE PRESIDENT: L'article 109?
M. LESAGE: Oui. C'est 116.
M. LE PRESIDENT: De l'article 109 à 116?
M. LESAGE: Non, non. C'est l'article 116 de Montréal.
M. LE PRESIDENT: L'article 110?
M. LESAGE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 111?
M. TREMBLAY (Montmorency): Pourquoi dit-on ici, à l'article 110:
« II est du devoir du commissaire à l'évaluation de dresser
à tous les cinq ans un rôle d'évaluation des biens
immobiliers ».
M. LUSSIER: Dans la Loi des cités et villes, actuellement, c'est
trois ans.
M. TREMBLAY (Montmorency): Oui. Dans le bas, vous avez un autre article
qui dit aussi « trois années d'arrérages ». Il me
semblait qu'il y avait un article qui ne concordait pas avec ce « cinq
ans ».
M. LUSSIER: Adopté. M. LESAGE: Article 111. UNE VOIX:
Adopté.
M. TREMBLAY (Montmorency): Mais, vous voyez avantage à mettre
cinq ans au lieu de trois ans, M. le Ministre?
M. LUSSIER: Oui, il y a une révision tous les ans, et puis cela
peut être fait dans un laps de temps plus court.
Si la communauté urbaine pense qu'il serait bon de le faire aux
trois ans, au lieu de cinq, elle peut le faire quand même.
M. TREMBLAY (Montmorency): Elle pourrait le faire.
M. LUSSIER: Les estimateurs professionnels nous ont dit que souvent,
à tous les trois ans, c'était inutile et de l'argent
gaspillé pour rien.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Alors, article 111,
adopté. Article 112? Adopté.
M. LESAGE: C'est ça. C'est la procédure
d'évaluation.
M. LUSSIER: Oui, la Loi des cités et villes.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 113, adopté?
Adopté. Article 114? Adopté. Article 115? Adopté. Article
116? Adopté. Article 117? Adopté. Article 118? Adopté.
Article 119, il y a un amendement. Ajouter un alinéa. « Lorsque le
rôle d'évaluation est cassé, l'ancien rôle redevient
en vigueur et sert jusqu'à l'entrée en vigueur du nouveau.
» Adopté avec l'amendement? Adopté. Article 120,
adopté?
M. LESAGE: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 121, il y a un
amendement. Nouvel article. Adopté?
M. LESAGE: Articles 122, 123, 124.
M. LE PRESIDENT ( M. Fréchette): Article 122, adopté.
Article 123, adopté. Article 124, adopté,
M. LESAGE: Voici un cas où les fonctionnaires sont nommés
par le conseil, comme le désirait le député de
Montmorency.
M. TREMBLAY (Montmorency): Article 125.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 125, adopté.
Article 126? Adopté?
M. LUSSIER: Une petite minute à l'article 124.
M. LESAGE: Pardon?
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Un amendement à l'article
124?
M. LUSSIER: Bien, c'est parce que nous ne sommes pas sûrs si un
amendement n'aurait pas été oublié, parce que le salaire
est fixé par le lieutenant-gouverneur en conseil. C'est l'article
amendé 142 de Montréal.
M. BEAUPRE: Le ministre voudrait que ce soit le lieutenant-gouverneur en
conseil qui fixe leurs salaires, selon les estimateurs?
M. LUSSIER: Pour les membres indépendants.
M. BEAUPRE: Et vous avez dit, tout à l'heure, dans votre discours
en deuxième lecture, que leurs salaires seraient à $4,000 par
année.
M. LESAGE: Non, non, c'est le bureau de revision dont il est question
dans le moment. L'article correspondant de la charte de la Communauté
urbaine de Montréal...
M. LUSSIER: C'est ça.
M. LESAGE: ... c'est l'article 142.
M. LUSSIER: C'est le bureau de revision. Ce ne sont pas les estimateurs.
C'est le bureau de revision.
M. LESAGE: C'est le bureau de revision.
M. BEAUPRE: Ah bon, parce que les estimateurs à $4,000, vous n'en
trouverez pas.
M. LESAGE: Non, non, c'est le bureau de revision.
M. LUSSIER: Non, non, ce n'est pas ce dont j'ai parlé non
plus.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Alors article 126,
adopté.
M. LESAGE: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 127?
M. LESAGE: Un instant.
M. LUSSIER: A l'article 124, « par le lieutenant-gouverneur en
conseil » au lieu de « par le conseil ». Deuxième
ligne.
M. LESAGE: Puis-je attirer l'attention du ministre sur le fait que je ne
retrouve pas dans le bill de la Communauté urbaine de Québec des
dispositions correspondantes à celles que je trouve aux articles 143 et
144 dans le bill 75? Elles sont peut-être ailleurs.
M. LUSSIER: C'est qu'ici, on n'a pas de membres permanents.
Peut-être faudrait-il attendre d'être bien sûr que cela
nécessitera des membres permanents pour inscrire des articles
là-dedans.
M. LESAGE: L'article, dans le bill de Québec, concernant la
nomination du président, c'est l'article 122.
M. LUSSIER: D'accord.
M. LESAGE: Au bill de Montréal, c'estl'ar-ticle 140.
M. LUSSIER: D'accord.
M. LESAGE: C'est la même rédaction?
M. LUSSIER: Oui.
M. LESAGE: Où est-il dit que celui de Montréal sera
permanent et celui de Québec ne le sera pas?
M. LUSSIER: A Montréal, il est nécessairement permanent et
à temps plein. A Québec, il pourrait être, selon la
rédaction...
M. LESAGE: Alors, ce sont les...
M. LUSSIER: ... à temps plein ou à temps partiel.
M. LESAGE: C'est la charge de travail qui le détermine et non le
texte de la loi, si je comprends bien?
M. LUSSIER: C'est ça, vous avez bien compris.
M. TREMBLAY (Montmorency): Dans les municipalités qui ont
déjà des bureaux de revision permanents, je crois bien que ces
gens vont devenir candidats aux postes. La ville de Québec doit avoir un
bureau de revision permanent?
M. LUSSIER: II n'existe pas actuellement de réviseurs à
temps plein. Ils sont permanents, mais pas à temps plein.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Alors, l'article 127 est
adopté. L'article 128, adopté; l'article 129 adopté;
l'article 130 adopté; à l'article 131, il y a un amendement:
enlever dans la huitième ligne les mots « jours et des »,
adopté avec l'amendement?
M. LUSSIER: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): L'article 132 adopté;
à l'article 133, il y a un amendement...
M. LUSSIER: Un amendement.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Ajouter, après le premier
alinéa, l'alinéa suivant: « Le président de chaque
division est autorisé à faire prêter le serment aux
témoins » et biffer dans les troisième et quatrième
lignes de l'avant-dernier alinéa les mots suivants: « pour le
district de Québec ».
M. LUSSIER: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté tel
qu'amendé. L'article 134 adopté.
M. LUSSIER: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): L'article 135 adopté;
l'article 136 adopté; l'article 137 adopté; l'article 138
adopté; l'article 139 adopté.
M. LESAGE: Un instant.
Est-ce que le ministre pourrait m'expliquer, à sa façon
pratique, quelle est la différence de procédure entre
Montréal et Québec? Pour Montréal, ce sont les articles
152, 153 et 154, pour Québec, ce me semble être l'article 139
seulement, les articles 138 et 139.
M. LUSSIER: Cela coûte plus cher de construire à
Québec.
M. LESAGE: Pardon?
M. LUSSIER: Il en coûte plus cher pour construire à
Québec.
M. LESAGE: Ah non!
M. LUSSIER: Non, non ce n'est pas ça. C'est une blague,
ça.
M. BEAUPRE: C'est vrai que ça coûte plus cher.
M. LUSSIER: II y a eu une erreur. M. BEAUPRE: C'est vrai.
M. LESAGE: Si vous continuez de dire ça le député
de Jean-Talon va vous prouver que c'est vrai, ce que vous venez de dire.
M. BEAUPRE: C'est vrai, les entrepreneurs, tout le monde va vous dire
que ça coûte 10% plus cher de construire...
M. LUSSIER: Le terrain est plus dispendieux.
M. BEAUPRE: ... à Québec qu'à Montréal.
M. LUSSIER: C'est le terrain qui est plus dispendieux, je pense.
M. BEAUPRE: Non, les constructeurs construisent en moins grande
quantité, ont des méthodes familiales de travail, ne
construisent
pas en série autant qu'à Montréal et la
Société centrale d'hypothèques et de logement affirme
qu'effectivement ça coûte 10% de plus à Québec. Les
loyers, d'ailleurs, sont pratiquement plus chers ici qu'à
Montréal, même si on gagne ici 10% ou 15% de moins.
M. LESAGE: Comme ça, tu loues tes logements plus chers que les
propriétaires de Montréal?
M. BEAUPRE: Il en coûte 10% à 15% plus cher pour les
construire.
M. LESAGE: Ah, bon!
M. LUSSIER: L'article 152 de Montréal correspond au 131 de
Québec.
M. LESAGE: L'article 131? Merci. Cela va. C 'est de la
procédure.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté? M. LESAGE:
Oui.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 139, adopté.
Article 140, Adopté?
M. LUSSIER: Article 140, il y a un amendement,,
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): C'est-à-dire qu'il y a un
nouvel article à insérer après l'article 140.
M., LUSSIER: Vous avez raison, M. le Président.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Ce nouvel article sera-t-il
adopté?
M. BEAUPRE: Dans le nouvel article, n'y aurait-il pas moyen
d'étendre ce pouvoir de faire des règlements pour un recensement
des territoires que la communauté veut, éventuellement, servir ou
desservir?
Par exemple, au Lac-Beauport, si on veut avoir des renseignements sur le
nombre d'habitants qui sont là à l'année, qui sont
là partiellement, vous n'en aurez pas. Si la communauté avait le
droit de faire un recensement dans les municipalités adjacentes, elle
pourrait, à ce moment-là vérifier le bien-fondé de
certains chiffres que l'on pourrait lui produire ou encore voir si la condition
sociale et économique est correspondante à ce qu'on en pense ou
ce qu'on en dit.
M, LUSSIER: On empiéterait, je pense bien, sur le bureau de la
statistique provincial.
M. BEAUPRE: Non.
M. LUSSIER: Nous avons eu des conversations assez fréquentes avec
ce bureau et nous sommes censés avoir des statistiques de mieux en mieux
étayées.
M. BEAUPRE: Je crois que le ministre a tort de refuser l'outil que
pourrait lui donner un article amendé. Il aura, demain, besoin de savoir
exactement les conditions qui existent dans une municipalité
avoisinante, soit pour lui fournir tel service par le bureau d'assainissement,
soit par la commission de transport, etc. Et s'il ne peut pas faire de
règlement pour avoir un recensement qui soit le même, avec les
mêmes normes, il va manquer le bateau.
M. LUSSIER: Je pense qu'au ministère on s'organise de plus en
plus, et ce sont des choses semblables, des statistiques et des données,
que nous voulons posséder et pour nous-mêmes et pour les
transmettre aux municipalités, aux gens qui en ont besoin.
M. BEAUPRE: Alors, pourquoi cet article? Laissons au ministère le
soin, demain, de faire ces recensements. Pourquoi, aujourd'hui, donnerait-on
à la communauté cet article, si demain le ministère va
prendre sur lui de faire tel recensement, à ses frais?
M. LUSSIER: Je ne parle pas de faire des recensements. Nous travaillons
dans le sens d'avoir une banque de statistiques.
M. BEAUPRE: Les recensements, ce sont des statistiques aussi.
M. LUSSIER: Ce n'est sûrement pas le ministère qui va se
mettre à faire des recensements.
M. BEAUPRE: Je suis convaincu que le ministre, s'il
réfléchissait un peu plus longtemps, accepterait la suggestion
d'inclure que la communauté peut faire des règlements pour faire
le recensement des habitants de son territoire et des territoires adjacents, et
il y trouverait profit.
M. LUSSIER: Non. Nous croyons que ce serait empiéter sur le
bureau de statistiques provincial. Alors, article 141.
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 141, le nouvel
article?
M. TREMBLAY (Montmorency): Un instant. M. LUSSIER: Le nouvel article
141.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Le nouvel article.
M. TREMBLAY (Montmorency): Vous faites disparaître l'ancien
article 141.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Non, il n'est pas disparu. Il
devient l'article 142.
L'article 141 est renuméroté et devient l'article 142.
Adopté?
UNE VOIX: Oui.
M. TREMBLAY (Montmorency): En définitive, comme schéma
d'aménagement, depuis au moins 1950, depuis le rapport Gréber, il
se fait des études ici à Québec. Cela ne sera
peut-être pas tellement compliqué d'établir ces
schémas d'aménagement, ces affectations de sol, comme l'on dit,
tracés approximatifs des principales voies de circulation.
Maintenant, le projet de réaménagement des limites
territoriales des municipalités. Voulez-vous me dire, en
définitive, ce que cela signifie, s'il y a un impératif sur ce
projet de réaménagement des limites territoriales des
municipalités?
M. LUSSIER: C'est la même chose qui existe pour Montréal.
C'est dans le schéma.
M. TREMBLAY (Montmorency): Oui, je sais, mais tout de même.
M. LUSSIER: Ils vont suggérer que les limites actuelles des
villes soient refaites et que ces villes connaissent qu'il y a eu une fusion
totale, qu'il y ait des annexions de territoire de telle façon que les
limites des municipalités soient plus logiques, plus conformes à
des réalités du moins géographiques, de communauté
d'intérêts, de communauté culturelle, de communauté
commerciale.
C'est uniquement une proposition, ça n'a aucun pouvoir
exécutif. En fait, ça veut dire qu'au point de vue
réaménagement...
M. TREMBLAY (Montmorency): C'est écrit: « doit ».
M. LUSSIER: ... des limites territoriales, c'est de faire le
ménage dans l'affaire, que les gens eux-mêmes fassent leur
ménage.
M. TREMBLAY (Montmorency): Refaire de nouveaux plans.
M. LUSSIER: C'est un projet.
M. TREMBLAY (Montmorency): Oui, mais, tout de même, le
comité doit, par règlement et dès l'entrée en
vigueur il y a quelque chose d'impératif élaborer
un schéma d'aménagement de son territoire comprenant etc.,
etc.
C'est parce qu'on a un paquet d'études, pour le Québec
métropolitain, qui sont toujours restées lettre morte? Est-ce
qu'un projet de réaménagement des limites territoriales de la
municipalité, plus tout ce qui est énuméré, je
l'espère bien, va donner des résultats autres que ceux qu'on a
déjà eus?
M. BEAUPRE: M. le Président, dans une correction ou un amendement
qu'on nous a distribué, à l'article 141 devenu 142, on parle de
la charte de la ville de Montréal.
M. LE PRESIDENT: Oui, on l'avait déjà corrigé.
Alors, adopté.
M. BEAUPRE: Alors, ce sera la charte de la ville de Québec.
M. LE PRESIDENT: D'accord c'est ça. Adopté. Article
143.
M. BEAUPRE: Est-ce qu'on va dire chaque fois, 142 devenu 143, ou
allons-nous continuer?
M. LE PRESIDENT: Non, non, d'ailleurs 143 ne change pas de
numéro.
M. CLICHE: On est rendu à 142.
M. LE PRESIDENT: L'ancien 142 devient un alinéa de... Alors
143.
M. LUSSIER: Nous retombons sur nos pattes.
M. BEAUPRE: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 144 adopté. A l'article
145, il y a un amendement. Ajouter dans la 4e ligne du premier alinéa
après le mot « central » les mots « de confection de
rôle de perception ». Adopté avec l'amendement?
M. LUSSIER: Adopté.
M. BEAUPRE: A 144: La communauté peut, par règlement:
pourvoir à l'établissement, prescrire... Est-ce que, pour
Montréal, on a tenu compte que la ville devait déjà avoir
un système assez élaboré dans ce domaine-là et
qu'on ne pouvait pas tout à coup la forcer à abandonner un
système qui a pu être dispendieux? J'imagine que, pour la ville de
Québec, je ne me suis pas informé...
M. LUSSIER: Ce n'est pas la même chose, s'il existe un plan
d'intégration; un peu plus loin, avant la fin de la loi, il y a un plan
d'intégration, ce qui veut dire que cela reste tel quel au
départ, mais que les municipalités ne peuvent acheter d'autres
machines, ou n'importe quelle machine, avant que les règlements de
standardisation soient adoptés; après cela, il y a un plan qui
est adopté par le conseil, pour dire de quelle façon, à un
moment, tous ces services de mécanographie vont être
utilisés, administrés ou gérés.
M. BEAUPRE: Dans le cas de la ville de Montréal, le
problème ne se posera probablement pas, parce que le comité
exécutif va être, en pratique, contrôlé par la ville
de Montréal. Dans le cas de la Communauté urbaine de
Québec, je pense que la mieux équipée, en ce moment, doit
être la ville de Québec; mais si, demain, parce que les autres ne
le sont pas ou ne veulent pas s'équiper de la même façon ou
aussi bien, on force la ville à mettre au rancart un équipement
qui a pu être dispendieux, est-ce que ce serait juste?
M. LUSSIER: Non, non. Cela ne peut pas se faire non plus. Il semble
que...
M. BEAUPRE: Mais, pourquoi ça ne se ferait pas? La ville de
Québec n'a aucun contrôle pour empêcher que cela se fasse,
aucun contrôle.
M. LUSSIER: Si je saisis bien votre question, c'est que, actuellement,
Québec aurait un équipement de meilleure qualité?
M. BEAUPRE: Je ne sais pas, mais je suppose qu'elle ait un
équipement adéquat, beaucoup plus élaboré que ce
que toutes les autres municipalités possèdent. Si la
communauté urbaine décide que ce n'est pas ce type de machinerie,
d'équipement qui doit être adopté, elle perd, en somme,
l'investissement qu'elle a pu faire.
A Montréal, le problème ne se posait pas de la même
façon, parce que chacun va suivre, en somme, les décisions de la
ville.
M. LUSSIER: Enthéorie, c'est toujours possible, mais en pratique
on ne voit pas comment une communauté urbaine pourrait faire des
règlements semblables pour, en fait, mettre au rancart tout un
système de mécanographie qui, en soi, serait bon. Je pense bien
que c'est...
M. BEAUPRE: Mais, dans le domaine de l'évaluation tout
à l'heure je n'en ai pas fait la remarque la même chose
peut se produire...
M. LUSSIER: On me dit qu'on a eu...
M. BEAUPRE: ... voici que la ville de Québec a eu l'estimation
scientifique, voilà que ça fait des années qu'elle
travaille à améliorer le système. Si, demain, on met tout
ça au rancart, eh bien je crois qu'on causerait un grave
préjudice à la ville qui est la mieux organisée
présentement.
M. LUSSIER: On me dit que toute cette machinerie de
mécanographie, c'est sur une base de location. C 'est loué.
M. BEAUPRE: Et, dans le domaine de l'évaluation, peut-on me dire
que tout le travail pour établir des normes, des critères
d'évaluation, travail qui a été commencé il y a
quinze ans et qui s'est poursuivi d'une façon méthodique pour
essayer d'en arriver àl'évaluation la plus scientifique possible,
est-ce que, si demain on ne tenait pas compte de ça, ce serait juste?
Est-ce qu'on ne forcerait pas la ville à recommencer un travail
qui...
M. LUSSIER: D'accord, ce ne serait pas juste, mais le travail
étant, vous le dites, si bien fait...
M. BEAUPRE: Mais, ça peut arriver.
M. TREMBLAY (Montmorency): C'est la même chose pour les autres
municipalités.
UNE VOIX: Ste-Foye est bien organisée.
M. LUSSIER: C'est une question de bon jugement, de gros bon sens, et il
ne faut pas penser...
M. BEAUPRE: On ne donne pas beaucoup de protection à la ville de
Québec dans ce do-
maine-là, et ce n'est pas la même situation, celle qui est
faite à Québec et celle qui est faite à
Montréal.
M. LUSSIER: La ville de Québec a toujours trois membres à
l'exécutif, d'autant plus que, je pense que vous êtes au courant,
il y a un sous-groupe de travail au ministère qui s'efforce actuellement
de fabriquer ces critères et ces normes. L'estimateur, un des membres
vient de Montréal et un vient de Québec c'est M. Talbot,
Rousseau ou Talbot de toute façon, il est dans ce groupe de
travail. Je pense bien que...
M. BEAUPRE: En somme, le ministre espère que tout va bien se
passer, mais il n'en a pas l'assurance, pas plus que moi.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Alors, adopté avec
amendement. Article 146, adopté. Article 147, adopté. Article
148?
M. TREMBLAY (Montmorency): Cet article 148, enfin tout ce qui concerne
le parc industriel, ça m'inquiète beaucoup. Je ne sais pas de
quelle façon la loi pourrait être appliquée, et puis la
communauté urbaine va agir. Je crains qu'il y ait discrimination.
Nécessairement, dans l'est du Québec métropolitain,
là je parle à titre de maire, nous avons été
victimes assez souvent, je ne dirai pas que c'est une discrimination voulue,
mais...
M. LUSSIER: Pourquoi vous seriez victimes d'une discrimination?
M. TREMBLAY (Montmorency): Bien, savez-vous, regardez seulement la
question scolaire, par exemple, dans d'autres domaines nous avons
été l'objet de ça. Il y a quatre polyvalentes qui doivent
se construire depuis trois ans, puis ça n'est pas fait encore.
Concernant le réseau routier, c'est la même chose. Nous attendons
un réseau routier qui n'arrive pas. Il y a pourtant beaucoup de
population chez nous. Nous avons déjà des industries qui sont
établies chez nous, et elles se demandent actuellement: Est-ce que le
boulevard métropolitain va être continué? Mais, si
ça se fait dans dix ans, notre parc industriel... Encore, nous serons
les parents pauvres du Québec métropolitain dans cette
région-là. Alors, ça m'inquiète tout de même,
et je vous fais part de mes inquiétudes. Nous avons déjà
un début de parc industriel chez nous, qui va très bien; il y a
déjà 500 personnes qui travaillent là depuis un an. Je
pense qu'il peut facilement doubler ou tripler dans quelques années. Je
ne le sais pas, il y a des dispositions dans la loi qui ne permettent pas
tellement de garantie.
M. BEAUPRE: La même chose pour Québec, M. le
Président. Est-ce que le ministre pourrait me dire si l'un de ses
spécialistes a étudié le problème que les articles
148 et 149 soulèvent? Les répercussions de ces articles-là
sur le fonds industriel de la ville de Québec? Vous savez qu'il y a 15,
20 ans, elle a eu la chance d'acquérir une série d'usines, elle
les a revendues avec profit, elle a réinvesti ces sommes dans des
prêts à des commerces et à des industries qui sont
aujourd'hui fructueuses. Est-ce que, tout à coup, elle va être
gênée dans sa politique de favoriser, par exemple, l'expansion de
telle industrie autant qu'aider une nouvelle industrie?
M. LUSSIER: Tous les terrains et tous les immeubles qu'elle
possède, elle les garde, et les terrains qu'elle possède elle
peut les revendre pour des fins industrielles.
M. BEAUPRE: Mais son fonds, par exemple...
M. LUSSIER: Tout ce qu'elle a...
M. BEAUPRE: ... le surplus qu'elle a? Si elle a $1 million dans ses
fonds, est-ce qu'elle a le droit d'en disposer ou si la communauté peut
lui imposer des restrictions?
M. LUSSIER: Elle ne sera pas affectée parce que les fonds qu'elle
possède à cet article-là ne sont pas créés
ou n'ont pas été accumulés de par la Loi des fonds
industriels de la Loi des cités et villes. C'est une loi spéciale
qu'elle possède. Alors, elle n'est pas affectée.
M. TREMBLAY (Montmorency): En ce qui concerne les revenus...
M. BEAUPRE: Le fonds industriel, cela va rester à la ville de
Québec, elle pourra le gérer comme elle l'entend?
M. LUSSIER: Oui.
M. TREMBLAY (Montmorency): Maintenant, la taxation de ces parcs
industriels déjà établis, est-ce que c'est la même
chose en ce qui concerne la taxation? Est-ce que les parcs industriels actuels
vont pouvoir collecter 100% de leurs taxes ou seulement le tiers comme
prévu?
M. LUSSIER: Cela va venir à l'article 186. Pour les parcs
industriels qui demeurent locaux, la municipalité garde les revenus de
la taxe foncière complètement. Mais, pour les parcs in-
dustriels régionaux, la taxe foncière va, en grande
partie, à la communauté urbaine. Elle retire seulement le tiers.
Un tiers, deux tiers: Deux tiers à la communauté urbaine et le
tiers de la taxe foncière va à la municipalité locale.
Adopté?
M. BEAUPRE: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M.Fréchette): L'article 148, adopté.
L'article 149?
M. BEAUPRE: Oui, jusqu'à l'article 152, ça va.
M. LE; PRESIDENT (M. Fréchette): Jusqu'à l'article
152.
M. BEAUPRE: A l'article 153, M. le Président, est-ce que le
ministre pourrait nous dire ce qui arrive par exemple du service de promotion
touristique de la ville de Québec? Je sais qu'elle a investi dans un
immeuble, sur la rue d'Auteull, des sommes assez substantielles. Je sais
qu'elle a un personnel. Est-ce que tout ça, demain, va cesser d'exister,
que l'immeuble va devenir désaffecté parce qu'elle n'a plus de
compétence pour faire de la promotion touristique?
M. LUSSIER: On vous réfère encore au plan
d'intégration. C'est un service qui va tomber sous la juridiction de la
communauté urbaine. La communauté urbaine va faire son plan
d'intégration, va l'adopter.
M. BEAUPRE: Non, mais on dit à l'article 153, M. le
Président: « La communauté a compétence à
l'exclusion des municipalités de son territoire sur la promotion
touristique. » Cet article-là vient en vigueur avec la loi. A ce
moment-là, la ville de Québec n'a plus às'occuper de
promotion touristique. Son personnel, son matériel, son
équipement deviennent inemployés.
M. LUSSIER: Il faut, pour commencer, pour comprendre le
mécanisme, retourner à l'article 106. Tant que la
communauté urbaine n'utilise pas cette compétence, cela demeure
sous la juridiction de la ville dans ce cas-ci, de la ville de
Québec. Pour le transfert de la juridiction, il y a un plan
d'intégration. Là, nous vous référons à
l'article 295: « Au plus tard le 1er janvier 1972, le comité
exécutif doit adopter et soumettre au conseil... »
M. BEAUPRE: Non, non, c'est l'article 105 qu'il faut lire et c'est
dès maintenant que la com- munauté possède sur son
territoire la compétence. A l'article 107, c'est le futur. Mais à
l'article 105, c'est immédiatement. Alors, la promotion touristique,
c'est dès maintenant que cela entre en vigueur?
M. LUSSIER: L'article 106.
M. BEAUPRE: Oui, je comprends, mais il reste qu'en vertu de l'article
105, c'est dès maintenant que la communauté a compétence
sur la promotion touristique. En vertu de l'article 153, c'est dès
maintenant que la communauté a compétence, à l'exclusion
des municipalités. Est-ce qu'il y a entre les trois, entre les articles
106, 153 et 105, une contradiction?
M. LUSSIER: La communauté urbaine, cela va tomber, cette
juridiction, sous sa compétence. D'accord. Mais la communauté
urbaine ne peut pas, du jour au lendemain, l'assumer ou l'exercer. Alors, tant
qu'en fait, elle ne l'exerce pas, c'est l'article 106 qui prévaut. Mais,
pendant ce temps, par l'article 295, elle prépare son plan
d'intégration. Lorsqu'elle est prête, elle passe son
règlement et, à cette époque, elle en prend charge
totalement, complètement et définitivement.
M. BEAUPRE: Comment le ministre voit-il cette situation se régler
par exemple? Est-ce qu'il croit que cela peut être très long?
Est-ce qu'il pense que la ville de Québec peut être, pendant deux
ou trois ans, appelée à fournir les mêmes services pour et
au nom de la communauté ou s'il croit que c'est une chose qui va se
faire très bientôt?
M. LUSSIER: C'est le conseil qui doit le décider, mais pas plus
tard, ceci est de sa compétence exclusive, totale et définitive,
pas plus tard que le 1er janvier 1972, toujours en me référant
à l'article 295.
M. BEAUPRE: Mais, est-ce que la ville de Québec peut-être
indemnisée pour l'équipement qu'elle possède, les
immeubles?
UNE VOIX: Oui, oui.
M. BEAUPRE: Dans les déboursés...
M. LUSSIER: Article 295.
M. BEAUPRE: ... de la communauté urbaine, il est prévu des
indemnités à la ville.
M. LUSSIER: C'est ça!
M. TREMBLAY (Montmorency): Je vous avouerai bien, M. le
Président, que je n'aime pas ce chevauchement de juridiction. En
matière de promotion touristique, je pense qu'encore là c'est du
domaine d'une juridiction supérieure, soit le gouvernement
provincial.
La ville de Québec, encore là, s'est lancée dans la
promotion touristique. Cette promotion touristique, Québec même,
enfin on peut dire que c'est...
M. LESAGE : II n'y a pas de ville qui ne fait pas ça!
M. TREMBLAY (Montmorency): Cela fait partie du patrimoine national.
M. LESAGE : II n'y a pas une ville qui se respecte qui ne fait pas
ça!
M. TREMBLAY (Montmorency): Et les municipalités de banlieue vont
avoir à collaborer, et la grande majorité ne soutire rien, en
définitive, de...
M. LESAGE: Bien, Beauport a des endroits touristiques.
M. TREMBLAY (Montmorency): Je parle pour Beauport, mais
Sainte-Thérêse-de-Li-sieux...
M. BEAUPRE: S'il y a quelqu'un qui profite du tourisme, c'est bien cette
partie-là.
M. TREMBLAY (Montmorency): Sainte-Thérèse-de-Lisieux, en
haut, et d'autres municipalités n'ont absolument...
M. LESAGE: La circulation...
UNE VOIX: Comme Beauport, Sainte-Brigitte, Villeneuve, les Ciments du
Saint-Laurent...
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 153, adopté?
M. LUSSIER: Adopté.
M. LESAGE: Adopté. Articles 154, 155, ce sont les articles 169 et
170 du bill 75.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Sauf qu'il y aurait
peut-être lieu de signaler...
M. LESAGE: Oui, ils y sont. C'est pour le rendre conforme à
l'article 169 de Montréal.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): II y a un amendement.
M. LESAGE: Oui, C'est grâce à l'amendement qu'il est
conforme à l'article 169 de Montréal.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Alors, adopté avec des
amendements.
M. LESAGE: Et l'article 155, c'est l'article 170 de Montréal.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté. Article 156,
adopté?
M. LUSSIER: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 157, adopté?
M. LUSSIER: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 158?
M. LUSSIER: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 159, il y a un
amendement.
M. LUSSIER: Article 159, amendement.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté avec
l'amendement.
M. TREMBLAY (Montmorency): Savez-vous, M. le Président, je trouve
qu'on ajoute là un contrôle. La régie des eaux n'a-t-elle
pas juridiction dans ce domaine? Vous établissez encore un
contrôle supplémentaire, je me demande où vont aller les
municipalités avec tous ces contrôles qui n'en finissent plus. Les
municipalités, surtout les mieux organisées du Québec
métropolitain, se plaignent un petit peu.
M. LUSSIER: Cela simplifie le travail de la régie, et cela le
décentralise.
M. TREMBLAY (Montmorency): Ah, non, cela ne le simplifie pas.
M. LUSSIER: Et cela va aller beaucoup plus vite comme cela.
Aussitôt que la régie sera d'accord pour tel ou tel
procédé, ou tel ou tel autre critère, ce sera la
communauté urbaine qui les appliquera régionalement, et cela va
aller beaucoup plus vite. Quand ces approbations seront
demandées à la régie, cela viendra de la
communauté urbaine, sachant que c'est très sérieux.
M. TREMBLAY (Montmorency): M. le ministre, soyons sérieux..,
M. LESAGE: Nous avons discuté cela en détail sur le bill
de Montréal, c'est textuellement l'article 171 du bill 75.
M. LUSSIER: Oui, mais tout de même c'est un dédoublement de
services, encore là. Nous en avons...
M. LESAGE: C'est une copie de l'article 171 du bill de
Montréal.
M. TREMBLAY (Montmorency): Peut-être que c'est une copie du bill
de Montréal, mais cela ne veut pas dire...
M. LUSSIER: Article 161, adopté.
M. LESAGE: L'article 159, c'est l'article 172 du bill 75.
M. TREMBLAY (Montmorency): Je constate que c'est un dédoublement
de services.
M. LUSSIER: Nous en prenons bonne note.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 159, adopté avec
son amendement. Article 160, il y a également un amendement.
M. LESAGE: L'article 160, avec l'amendement, c'est l'article 173 avec le
même amendement.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté, article et
amendement. Article 161.
M. LESAGE: C'est l'article 174. M. LUSSIER: C'est ça.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté. Article 162.
M. LESAGE: C'est l'article 175.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté.
M. TREMBLAY (Montmorency): Un instant, vous allez vite!
M. LUSSIER: Adopté.
M. LESAGE: Oui, mais je l'ai examiné, mon bill.
M. TREMBLAY (Montmorency): D'accord.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 163.
M. LESAGE: C'est l'article 176.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté. Article 164.
M. LESAGE: C'est l'article 177.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté. Article 165.
M. LESAGE: C'est l'article 178.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté. Article 166.
M. LESAGE: C'est l'article 180.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté.
M. TREMBLAY (Montmorency): M. le Président, si je me souviens
bien du bill de Montréal c'est qu'une municipalité ne pouvait
fournir de l'eau à une autre municipalité...
M. LUSSIER: C'est pareil. Nous allons vous épargner de l'ouvrage,
c'est pareil.
M. TREMBLAY (Montmorency): Est-ce qu'il faut absolument adopter des
règlements pour fournir de l'eau, pendant certaines périodes,
à d'autres municipalités voisines? Citons un exemple : Supposons
que Beauport fournit de l'eau à la municipalité voisine, qui est
Giffard. Est-ce qu'il va falloir passer encore par toute cette
procédure, en définitive, que vous nous créez ici?
Demander des autorisations...
M. LESAGE: Un règlement du conseil.
M. TREMBLAY (Montmorency): ... adopter des règlements, et on n'en
sort pas.
M. LUSSIER: Si vous voulez fournir de l'eau à votre voisin, vous
pouvez en fournir; la communauté ne s'en mêlera pas.
M. TREMBLAY (Montmorency): Oui, mais tout de même la
communauté doit adopter des règlements pour fournir de l'eau aux
municipalités, l'entretien, etc, entre municipalités.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 167?
M. LESAGE: C'est l'article 181.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté. Article 168, il y
a un amendement.
M. LUSSIER: II y a un amendement.
M. LESAGE: Oui, c'est l'article 182 tel qu'amendé.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté. Article 169?
M. LESAGE: C'est l'article 183.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté. Article 170, avec
amendement?
M. TREMBLAY (Montmorency): A l'article 170, quel est l'amendement?
M. LUSSIER: II est dans le paquet.
M. TREMBLAY (Montmorency): Ah oui, le paquet! Vous nous avez
donné un paquet d'amendements...
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Ajouter, dans la dernière
ligne du premier alinéa, après le mot « utilisation
», les mots « et vendre l'énergie résultant de
l'exploitation de ce centre ».
M. TREMBLAY (Montmorency): Cela signifie que le cas de
l'incinérateur intermunicipal, qui est prévu actuellement, est
couvert dans l'article 170?
M. LESAGE: Oui.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté avec
amendement.
M. LUSSIER: Pas nécessairement, mais cela pourrait se faire.
M. LESAGE: Pour le reste, c'est le même article que l'article 184,
et le même amendement.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté. Article 171?
Adopté.
M. LESAGE: Oui, oui, il y a eu une grosse discussion pour les parcs
à Montréal.
M. BEAUPRE: Est-ce qu'à Québec le problème a
été étudié?
M. LUSSIER: Oui, mais c'est assez clair: « Déterminer les
parcs, centres de loisirs et autres équipements...»
M. BEAUPRE: Qui sont à caractère régional?
M. LUSSIER: C'est comme pour les bibliothèques inter municipales,
c'est un parc ou un aréna qui pourrait servir à trois, quatre ou
cinq municipalités, au lieu que ce soit une qui supporte tout cela.
M. BEAUPRE: Les centres de loisirs, il y en a parfois plus d'un dans une
municipalité, et parfois ils ne sont pas situés au bon endroit.
Est-ce que le ministre a reçu une étude qui laisse croire qu'il
sera facile de régionaliser certains de ces parcs, certains de ces
équipements de loisirs? Il y a des études qui ont
été faites pour Québec?
M. LUSSIER: Oui, je pourrais bien vous en nommer, mais c'est parce
que...
M. BEAUPRE: Et le ministre est convaincu que cet article-là ne
donnera pas lieu à chicanes et discussions pendant des
années?
M. LUSSIER: Non, des petits conflits paroissiaux, mais...
M. TREMBLAY (Montmorency): Nous serions très heureux de vous
refiler notre parc.
M. BEAUPRE: Oui, il y en a qui vont être heureux de...
M. LESAGE: M. le Président, il est clair que...
M. BEAUPRE: Cela va être facile...
M. TREMBLAY (Montmorency): C'est l'éléphant blanc
actuellement...
M. LESAGE: ... c'est une opération de deuxième temps, et
le maire de Beauport pourrait essayer de le refiler aux autres maires de la
communauté.
M. LUSSIER: C'est un bon « barguineux »...
M. TREMBLAY (Montmorency): Cen'estpas une question de « bargain
», mais c'est tout de même le temps...
M. LUSSIER: Cela a l'air que vous allez en avoir d'autres parcs
régionaux...
M. LESAGE: Cela a l'air qu'il n'a pas voulu « barguiner »
avec vous autres, c'est pour ça qu'il a été obligé
de sortir.
M. TREMBLAY (Montmorency): Non, je n'ai pas l'habitude de «
barguiner », vous savez.
UNE VOIX: II aimait mieux Léo Tremblay.
M. TREMBLAY (Montmorency): Les éléphants blancs, je les
reconnais.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté. Article 172,
adopté. Article 173? Adopté. Article 174?
M. LESAGE: Un instant, s'il vous plaît. C'est textuellement
l'article 193 du bill de Montréal.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté. Article 175?
M. TREMBLAY (Montmorency): Oui, mais à l'article 174, cela peut
être une source de conflits. Tout le monde va vouloir avoir des logements
à prix modique.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 175, adopté.
Article 176?
M. LESAGE: Un instant. Les dispositions financières...
M. LUSSIER: L'article 245 de Montréal. Moi, si je vous dis
ça, c'est pour vous aider. L'article 245 de Montréal.
M. LESAGE: Oui, oui, c'est ça.
M. LUSSIER: C'est parce que vous avez fait un petit air.
M. LESAGE: Non, non, c'est parce que j'ai l'impression que vous lisez
plus vite les documents, qui m'ont été préparés par
un de mes secrétaires et dont je vous ai donné copie, que je les
lis moi-même.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 175, adopté?
Adopté. Article 176, adopté? Adopté. Article 177?
Adopté. Article 178 avec amendement?
M. LESAGE: Pardon?
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): A l'article 178, j'ai un
amendement ici. Je ne sais pas si...
M. LESAGE: Ah, oui, en effet.
M. TREMBLAY (Montmorency): Le troisième alinéa ici...
M. LESAGE: Un instant.
M. TREMBLAY (Montmorency): «S'ils n'ont pas été
adoptés par le conseil le 15 décembre ceux-ci entrent
automatiquement en vigueur à compter de cette date ».
M. LESAGE: C'est l'adoption automatique, copiée sur le
système de Montréal et de Québec.
M. LUSSIER: Québec et Hull.
M. LESAGE: Non, non, je veux dire des villes, système existant
déjà à Montréal.
M. LUSSIER: Oui, Montréal, Québec, la ville de Hull aussi
a un exécutif. Partout où il y a des exécutifs, c'est
comme ça.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): L'article 179, adopté;
l'article 180, adopté.
M. TREMBLAY (Montmorency): Oui, mais écoutez enfin nous nous
proposons de faire à cette communauté urbaine ce que le
provincial fait actuellement par des budgets additionnels. Comment voulez-vous
que des municipalités...
M. LUSSIER: Pardon?
M. TREMBLAY (Montmorency): Les budgets supplémentaires,
pensez-vous que c'est une bonne mesure d'administration?
M. LESAGE: Est-ce que le député de Montmorency croit que
même si nous voulions empêcher le gouvernement, lui et moi,
d'adopter le budget supplémentaire, nous pourrions l'en empêcher,
à moins que nous réussissions à le défaire en
Chambre, auquel cas il y aurait des élections
générales?
M. TREMBLAY (Montmorency): Pourquoi consacrer, par l'article 180, en
définitive, ce que nous...
M. LESAGE: Oui, mais c'est inévitable. J'ai été
ministre des Finances pendant six ans, les
budgets supplémentaires sont inévitables, mais des budgets
supplémentaires comme ceux que nous a présentés le
ministre des Finances, hier, c'est indécent.
M. LUSSIER: Hop, c'est...
M. LE SAGE: II y a une différence...
M. LUSSIER: Je vous demande pardon, monsieur, c'est osé,
ça...
M. LESAGE: Il y a une différence entre les choses qui sont
inévitables...
M. PAUL: C'est osé, ça.
M. LESAGE: ... et les choses qui sont indécentes.
M. LUSSIER: II en montrait bientrop.
M. TREMBLAY (Montmorency): Dans les municipalités...
M. LUSSIER: C'est parce qu'il en montrait trop.
M. TREMBLAY (Montmorency): Dans les municipalités, nous ne...
M. LUSSIER: ... ou il n'en cachait pas assez, ce n'était pas
assez camouflé. Si c'était indécent, c'était parce
qu'il en montrait trop.
M. TREMBLAY (Montmorency): Pourquoi dans la communauté, lorsqu'il
s'agit d'un budget supplémentaire, ça ne peut se faire par
règlement tout simplement avec...
M. LESAGE: Bien voyons!
M. TREMBLAY (Montmorency): ...emprunts ou...
M. DEMERS: Etes-vous maire?
M. TREMBLAY (Montmorency): Pardon?
UNE VOIX: Il est mêlé.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): L'article 180 est adopté.
L'article 181.
M. LUSSIER: L'article 182.
M. LESAGE: L'article 181, c'est une spécialité du ministre
actuel de la Justice.
M. PAUL: Mes hommages...
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): L'article 182...
M. LESAGE: Ce sont les virements de crédit.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Pour l'article 182, ça
va?
M. LUSSIER: Oui.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): L'article 183. A l'article 184,
il y a un amendement.
M. LUSSIER: C'est l'article 254 de la ville de Montréal.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté. L'article 185 est
adopté. L'article...
M. LESAGE: ... le député de Robert-Baldwin m'a
demandé une opinion légale sur l'article...
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): ... 185?
M. LESAGE: ... 185, qui est l'article 255 du bill 75. Je lui ai dit que
c'était inévitable, que, même si ce n'était pas dans
la loi, il en serait responsable quand même en vertu du droit commun ou
du code civil, parce qu'il s'agissait clairement d'un cas de fraude.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté...
M. LESAGE: C'est un article inutile... enfin laissons-le là.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): L'article 186.
M. BEAUPRE: Aux articles 186 et 187, M. le Président, le ministre
des Affaires municipales pourrait-il m'expliquer si, selon lui, une
compensation sera payée pour les services scolaires? On dit bien:
« mais elle paie » à la quatrième ligne, en parlant
de la communauté, « elle paie une compensation pour les services
municipaux, les travaux d'améliorations locales dont elle
bénéficie. » II n'est pas question des services scolaires.
Quant à moi, je me refuserais à voir la communauté urbaine
jouer le rôle que le gouvernement a joué pour la ville de
Québec, c'est-à-dire obtenir des concessions, faire semblant de
payer des compensations, mais laisser finalement à quelqu'un d'autre de
payer les frais de service. Si la Communauté urbaine
de Québec possède des immeubles qui sont concentrés
dans une des municipalités, il n'est que normal qu'elle paie sa part de
tous les services qu'elle recevra dans cette municipalité, que ce soient
les services scolaires, que ce soient les services municipaux. Si, dans
l'idée du ministre, les services scolaires ne sont pas compris, à
mon avis, on ne devrait pas, on devrait mettre qu'il devra y être
compensé aussi.
M. LUSSIER: La communauté urbaine peut avoir plusieurs
pères, mais elle n'aura pas d'enfant.
M. BEAUPRE: Elle peut avoir plusieurs pères mais pas
d'enfant?
M. LUSSIER: Non, c'est que...
M. BEAUPRE: ... mais les pères...
M. LUSSIER: Elle n'a en retour aucun service scolaire.
M. BEAUPRE: Non, mais les pères...
M. LUSSIER: Elle n'a en retour aucun service scolaire.
M. BEAUPRE: Je connais un grand nombre de célibataires qui paient
pour les taxes scolaires et qui n'ont pas d'enfant.
M. LESAGE: Ah, qu'est-ce que vous en savez?
M. LUSSIER: Nommez-les.
M. BEAUPRE: Sérieusement, est-ce qu'il serait juste de
perpétuer une situation qui a été, pour beaucoup de
villes, une situation malheureuse? La ville de Québec, pour une, aune
grande concentration d'immeubles non imposables, et ce n'est pas bon.
La compensation n'est jamais équitable. Elle arrive toujours
plusieurs années après que les immeubles ont été
construits, et il y a toujours appel sur l'évaluation que la ville a pu
donner à telle bâtisse.
Je crois que la communauté devrait payer ses taxes dès le
départ, de façon que si elle choisit d'élire domicile dans
une municipalité plutôt qu'une autre, si elle a tel service
à élaborer, un parc, quelque chose d'autre dans telle
municipalité, eh bien, qu'elle fasse donc comme tout autre citoyen.
M. LUSSIER: Elle paie des taxes municipales.
M. BEAUPRE: Oui, une compensation. Mais au scolaire, vous ne me
répondez pas si elle en paiera. Et c'est ce que je veux savoir.
M. LUSSIER: Elle ne reçoit aucun service scolaire.
M. BEAUPRE: La ville de Québec a des tuyaux qui passent dans
Château-d'Eau depuis quarante ans et elle pale des taxes scolaires.
Est-ce que vous avez déjà vu des tuyaux qui ont des enfants qui
vont à l'école? Et pourtant c'est votre chef, M. Duplessis, qui a
imposé ces tuyaux à la ville de Québec. On a fait vivre
les commissions scolaires de Château-d'Eau en descendant jusqu'à
Québec avec ces fameux tuyaux qui étaient à quinze pieds
sous terre. Vous avez des commissions scolaires sur ces choses là.
M. LUSSIER: C'est exactement pour ces raisons...
M. BEAUPRE: Cela n'a pas de sens.
M. LUSSIER: ... que nous faisons actuellement un travail. C'est le
comité Boulet, finances et fiscalité municipales, un groupe de
travail qui est en train de tout scruter cela pour faire le ménage
là dedans.
Vous avez raison quand vous dites cela, excepté que pour faire le
ménage,...
M. BEAUPRE: Si cela n'avait pas de bon sens hier, cela n'a pas plus de
bon sens aujourd'hui, mais si cela en avait hier, cela en a encore. A moins que
le ministre nous dise qu'il y a eu une erreur de commise. Moi qui ne parle pas
tellement des tuyaux pour l'assainissement des eaux...
M. LUSSIER: Cela n'a pas de bon sens. Avant de faire le ménage
définitivement, il y a des choses qui ne se défendent pas, des
choses qui ne sont plus acceptables ou qui ne sont pas acceptables du tout. Il
y en a plus d'une. Il faut faire le ménage, il faut mettre de l'ordre
là dedans, c'est ce que nous sommes en train de faire avec le groupe de
travail Boulet, finances et fiscalité municipales.
M. BEAUPRE: Mais est-ce que, pour commencer, le ministre ne serait pas
d'accord pour dire que les immeubles non pas les oeuvres vives, tuyaux
d'égout, tuyaux d'aqueduc et peut-être certains autres travaux
mais au moins, les immeubles d'administration ne devraient pas
être soumis aux mêmes lois que les autres citoyens qui
possèdent des immeubles, aux mê-
mes lois que les autres villes qui possèdent des immeubles?
C'est anormal, sauf peut-être pour tous ces tuyaux qui sont sous
terre, les conduits électriques et le reste; cela, je trouverais
injustifié que la communauté soit obligée, si elle fait un
réseau d'aqueduc et d'égout, de payer des taxes scolaires. Mais
pour des immeuble qu'elle choisit d'habiter?
M. LUSSIER: Vous avez une argumentation que nous accepterions en grande
partie, mais nous ne sommes pas encore prêts à le mettre dans un
texte de loi. Cela va être prêt dans un certain temps, mais nous ne
sommes actuellement pas prêts à le mettre sans connaître
toutes les implications et à faire le ménage. En fait, à
quoi cela servirait-il de régler cela petit bout par petit bout? C'est
ce qui fait que cela devient tellement mélangé et
étriqué, et qu'on ne sait plus où on s'en va.
M. BEAUPRE: Moi, j'ai toujours pensé que l'on devait corriger une
injustice quand on avait la chance de la corriger.
M. LUSSIER: On fait le ménage, on fait le ménage...
M. BEAUPRE: On ne devrait pas perpétuer une chose qui
était désuète, inadmissible...
M. LUSSIER: Non, nous n'abusons pas de...
M. BEAUPRE: ... pour taxer des tuyaux au point de vue scolaire.
M. LUSSIER: Nous ne voulons pas le faire à peu près, non
plus. Il faut mettre seulement une affaire.
M. LESAGE : M. le Président, si on commence à faire des
exceptions à la taxation dans le domaine scolaire, nous allons donner
raison à tous les gens qui m'écrivent
régulièrement: Je n'ai pas d'enfants qui vont à
l'école. Je n'ai pas d'affaire à payer de taxes scolaires. Le
ministre a dit tantôt quelque chose qui est dangereux et dont ces gens
pourront se servir, lorsqu'il a dit: II est vrai qu'elle ne reçoit aucun
service de la commission scolaire. Il faut faire attention. Il y a un tas de
gens qui n'ont pas d'enfants qui vont à l'école.
M. LUSSIER: Oui, mais je vais retirer ce bout-là...
M. LESAGE: La plupart des gens, au Lac
Beauport, paient des taxes considérables au point de vue
scolaire. Ils sont propriétaires, il demeurent là toute
l'année, ou l'été seulement, paient à Québec
des taxes scolaires, des taxes municipales, envoient leurs enfants à des
écoles privées ou n'ont pas d'enfants, mais ils sont
obligés de payer leur partie des taxes scolaires quand même, sur
le coût de l'éducation. Ce n'est pas le fait qu'on ait des enfants
à l'école ou qu'on n'en ait pas.
M. LUSSIER: D'accord.
M. LESAGE : Ce n'est pas le fait qu'on reçoive des services des
commissions scolaires ou qu'on n'en reçoive pas qui doit être le
barème de taxation; le coût de l'éducation doit être
réparti sur toute la population, peu importe le nombre d'enfants, et
c'est cela qui doit être le critère de taxation.
J'admets cependant qu'il va falloir que, graduellement, au point de vue
scolaire, nous fassions en sorte que le coût de l'éducation soit
totalement payé à même les taxes générales du
Québec, et que la taxe foncière soit réservée
exclusivement pour fins municipales.
Mais il ne faut pas encourager ceux qui disent: Je n'ai pas d'affaire
à payer de taxes scolaires parce que je n'ai pas d'enfants à
l'école.
M. BEAULIEU: Nous avons organisé au ministère des
Finances, avec les ministères des Affaires municipales et de
l'Education, un comité qui étudie ce problème très
sérieusement, et nous ne voulons pas faire ça par pièces
et par petits bouts, mais globalement de façon...
M. LESAGE: Si le ministre des Finances me permet un conseil; s'il attend
d'être capable de le faire d'un bloc, il va attendre longtemps.
M. BEAULIEU: Je n'ai pas dit ça.
M. LESAGE: Je crois qu'il devrait le faire graduellement.
M. BEAULIEU: On ne doit pas le faire à l'aveuglette. Tous les
faits pertinents au problème, toutes les données.
L'Hydro-Québec est dans une situation semblable, la Bell Telephone a des
problèmes aussi dans certains cas; dans certaines villes, on taxe les
pylônes beaucoup plus cher que dans d'autres. Alors, le problème
est très vaste, il y a des répercussions; il faut voir où
la répartition doit être faite, et actuellement, c'est
l'étude que nous sommes en train de faire, très
sérieusement.
M. LESAGE: C'est un problème très sérieux qu'on ne
réglera pas ce soir, c'est évident. On est mieux de continuer
avec le bill...
M. BEAUPRE: Est-ce que le ministre laisse la répartition telle
quelle?
M. LE PRESIDENT: Article 186 adopté. Article 187.
M. LESAGE: C'est 257 de Montréal, adopté. M. LUSSIER:
Merci.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 188. M. LESAGE: Article 258 de
Montréal.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 189, adopté.
M. LESAGE: C'est la procédure,
M. LE PRESIDENT: Alors, article 190 adopté. Article 191, 193,
194, 195, 196, 197, avec l'amendement.
M. LESAGE: C'est ça.
M. LE PRESIDENT: Article 198 adopté. Article 199, nouvel
article.
M. LESAGE: Un instant.
M. BEAUPRE: Est-ce que 195, dans le bill 76, c'est l'équivalent
de celui de la ville de Montréal?
M. LESAGE: Concordance que vous nous donnez. Cela doit être
oui.
M. LUSSIER: Cela n'existe pas dans le...
M. LESAGE: II n'y est pas dans l'article 195 de la ville de
Montréal.
M. LUSSIER: C'est parce que Montréal ne cotise pas directement,
ne facture pas. C'est spécial à Québec, la facturation est
faite par la Communauté urbaine à Québec. Elle impose sa
propre taxe.
M. BEAUPRE: Est-ce que le ministre peut nous dire si cet article innove
ou bien s'il est retrouvé?
M. LUSSIER: Non, c'est du droit nouveau. M. LESAGE: II innove.
M. BEAUPRE: Après le cours de droit qu'il nous a donné,
évidemment, ça ne me surprend pas. Est-ce qu'il ne croit pas
qu'il va un peu loin?
M. LUSSIER: Un peu loin!
M, BEAUPRE: Les pouvoirs qu'il donne à cet article-là,
à mon avis, sont un peu exorbitants.
M. LESAGE: Cela ne vient-il pas de la charte de la Loi des cités
et villes?
M. BEAUPRE: Est-ce exactement le texte de la Loi des cités et
villes?
M. LESAGE: Bien oui, je le reconnais. M. LUSSIER: Oui, oui.
M. BEAUPRE: II n'innove pas. Je le vois pour la première fois,
moi.
M. LESAGE: Cela innove par rapport à Montréal.
M. BEAUPRE: Par rapport à Québec aussi, parce que la ville
de Québec n'a jamais eu ce pouvoir-là.
La ville de Québec a le pouvoir mentionné à
l'article 195, en ce moment?
M. LUSSIER: Oui, monsieur.
M. BEAUPRE: Québec aune charte spéciale.
M. LESAGE: Bien oui, je comprends, mais là...
M. LUSSIER: Oui.
UNE VOIX: Cela me surprend.
M. LUSSIER: On m'affirme que oui.
M. LESAGE: Je sais bien qu'il n'y a pas de nouveau.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Alors, nous en étions
à l'article 200.
M. BEAUPRE: A l'article 197, il y avait un amendement, je pense.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): A l'article 199, il y a un
amendement. A l'article 197 aussi. Oui.
M. LUSSIER: Aussi.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 200. Adopté?
M. TREMBLAY (Montmorency): A l'article 200, est-ce dans la Loi
municipale aussi?
M. LUSSIER: Pardon?
M. TREMBLAY (Montmorency): «Le conseil peut, par
résolution, faire remise du paiement des taxes municipales aux personnes
pauvres. « Vous ne pensez pas que ça peut ouvrir la porte
à...
M. LUSSIER: Cela existe dans la Loi des cités et villes,
m'affirme-t-on.
M. TREMBLAY (Montmorency): C'est une chose que j'ignorais.
M. LUSSIER: Moi aussi, j'en apprends beaucoup.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté. Article 201.
Adopté. Article 202?
M. LESAGE: L'article 201, c'est l'article 259 de Montréal.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté. Article 202?
M. LESAGE: C'est l'article 260 de Montréal.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté. Article 203,
nouvel article.
M. LESAGE: C'est l'article 261 de Montréal.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté. Article 204?
M. LESAGE: C'est l'article 262 de Montréal, textuellement.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté. Article 205?
M. LESAGE: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté. Article 206?
M. LESAGE: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté. A l'article 207,
il y a un amendement.
M. LESAGE: Un instant, s'il vous plaît. Oui. C'est le même
amendement que nous avons apporté à l'article 265 du bill 75.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté. Article 208?
M. LESAGE: Oui, adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 209?
M. LESAGE: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 210?
M. LESAGE: Adopté. C'est la constitution de la Commission de
transport de la Communauté urbaine de Québec.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 210, adopté.
Article 211?
M. LESAGE: A l'article 211, un instant! UNE VOIX: C'est un article de
concordance.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): A l'article 211, biffer la
dernière phrase.
M. LUSSIER: C'est ça!
UNE VOIX: Biffer la dernière phrase, là: « Elle peut
aussi exploiter un service de bateaux -traversiers. »
M. LESAGE: Oui, oui. C'est qu'à l'heure du souper j'ai fait
préparer mon bill par mes secrétaires et puis les amendements
sont déjà apportés aux articles.
M. TREMBLAY (Montmorency): L'article 211 correspond Je pense,
àl'article 269de Montréal. « La Commission de transport a
pour objet d'exploiter un réseau général de transport en
commun en surface ». Vous avez fait une intervention, M. le chef de
l'Opposition. Vous disiez, à ce moment, qu'il y avait danger que la
commission puisse établir un système parallèle.
M. LESAGE: C'est plus loin. Mais, comme je sais que l'amendement qui a
été apporté à l'article 287 du bill de
Montréal va être apporté à l'article 228 du bill de
Québec, je ne me plains plus de l'article 211 correspondant à
l'article 269 du bill 75.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 211, adopté?
M. LUSSIER: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Avec l'amendement. Article
212?
M. LESAGE: Un instant. L'annexe B. Avez vous enlevé
Lévis?
M. BEAUPRE: Avez-vous enlevé Lévis à l'annexe B? Le
ministre nous a dit qu'il devait l'enlever.
M. LESAGE: J'ai cru comprendre que les municipalités de la rive
sud ne seraient pas desservies par la Commission de transport.
M. LUSSIER: C'est ça.
M. LESAGE: Alors, il faudrait absolument corriger l'annexe B.
M. LUSSIER: Oui, on va la corriger.
M. LESAGE: C'est le temps de la corriger, parce qu'à l'article
212 on dit: « La Commission de transport a compétence sur le
territoire... »
M. LUSSIER: A la deuxième ligne, nous enlevons Lauzon,
Lévis, Saint-Romuald-d'Etchemin.
M. LESAGE: Un instant, s'il vous plaît. Lauzon, Lévis,
Saint-Romuald-d'Etchemin.
M. LUSSIER: A la quatrième ligne, Charny, Les Saules...
M. LESAGE: Saint-David-de-1'Auberivière, cela c'est un beau
nom.
M. BEAUPRE: Non, pas les Saules. Ah oui, vous allez l'enlever, parce que
cela fait partie de Québec.
M. LUSSIER: Je retiens l'argument de M. le chef de l'Opposition.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette):
Saint-Da-vid-de-1'Auberivière.
M. LESAGE: C'est un des beaux noms de municipalité dans la
province de Québec, Saint-David-de-1'Auberivière.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Est-ce qu'il y a d'autres noms
à biffer?
M. BEAUPRE: Non, je ne le crois pas.
UNE VOIX: II faut ajouter...
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): II faut ajouter...?
UNE VOIX: ... la municipalité de Saint Charles.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): On l'a fait.
M. LESAGE: C'est déjà fait.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): C'est déjà
fait.
M. LESAGE: Alors, la Commission de transport de Québec n'aura
juridiction que sur une partie des municipalités de la communauté
urbaine.
M. LUSSIER: Cela semble exact, mais je ne voudrais pas...
M. LESAGE: Non, mais je veux dire qu'elle ne débordera pas le
territoire de la communauté urbaine.
M. LUSSIER: Vos avez sans doute raison.
M. LESAGE: Bien, je n'en suis pas sûr; je vous le demande.
M. LUSSIER: Elle ne dépassera pas. Elle va être à
l'intérieur.
M. LESAGE: Elle est à l'intérieur, mais elle ne couvre pas
tout le territoire.
M. LUSSIER: Nous nous entendons. M. LESAGE: Très bien.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Alors, l'article 212
adopté?
M. LESAGE: C'est à ce moment-là que je trouve l'article
275 insuffisant.
M. LUSSIER: Boischatel est seul. M. LESAGE: Pardon?
M. LUSSIER: Boischatel n'est pas dans la communauté, mais elle
est dans la Commission de transport.
M. LESAGE: Oui, oui, c'est compréhensible.
M. LUSSIER: C'est compréhensible?
M. LESAGE: Bien sûr. C'est juste de l'autre côté de
la rivière Montmorency. C'est parce que vous avez un club de golf
extrêmement populaire et qu'il y a des passagers.
M. LUSSIER: Ah!
M. LESAGE: C'est très compréhensible.
M. LUSSIER: Vous voyez!
M. LESAGE: Comme il semble bien clair, puisqu'il est onze heures moins
dix, que nous ne passerons pas à travers tout le bill en comité
plénier ce soir, nous pourrions peut-être nous rendre à
l'article 275. Je demanderais au ministre, au sous-ministre et à ses
hauts fonctionnaires de bien examiner l'article 275.
Il y a la ville de Bélair, il y a Saint-Augustin qui font partie
de la communauté urbaine. S'il devenait évident, dans un avenir
assez rapproché, que la Commission de transport devrait avoir
juridiction sur Bélair et Saint-Augustin, il serait impossible de
procéder autrement que par un amendement à la
législation.
M. LUSSIER: La ville de Bélair fait partie...
M. LESAGE: Bien oui, elles font partie toutes les deux de la
communauté urbaine. Or, l'article 275 est rédigé de telle
façon qu'il serait impossible de donner juridiction à la
Commission de transport, autrement que par législation.
Alors je demanderais aux hauts fonctionnaires d'examiner cela pas
cette nuit, mais demain matin pour voir s'il n'y a pas moyen de
remédier à cela, pour rendre la procédure plus facile. Je
pense que le sous-ministre a très bien compris le point que je lui
soumets.
M. LUSSIER: L'astuce!
M. LESAGE: Ce n'est pas de l'astuce!
M. LUSSIER: Je badine; je me repose.
M. LESAGE: Je veux aider le ministre, à ce moment-ci. J'essaie de
travailler à l'amélioration de son projet de loi.
M. LUSSIER: D'accord. Alors, c'est adopté jusqu'à
l'article 275?
DES VOIX: Non, non.
M. BEAUPRE: L'article 213, M. le Président. Est-ce que le
ministre pourrait m'expli-quer comment il peut trouver juste que, en cas de
dissolution de la Commission de transport, ses biens vont passer à la
communauté, même si la communauté urbaine de co'incide pas
avec les régions desservies par la Commission de transport? Dans
l'article 213, on dit: « Au cas de dissolution... ses biens vont à
la communauté ».
M. LESAGE: Même chose que l'article...
M. BEAUPRE: Ou les communautés qui auraient à payer...
M. LUSSIER: Comme diraient certains avocats, c'est de la dentelle.
M. BEAUPRE: Non, non, non. Il y a des communautés qui auraient pu
faire des déboursés pour la Commission de transport des
déboursés considérables parce qu'elles sont
membres. Or, lorsque la Commission de transport est dissoute, elles ne retirent
rien; cela va à la communauté. Alors, le ministre trouve que cela
ne mérite pas d'être prévu?
MM. PINARD et LESAGE: C'est référer au bill 10, je
crois.
M. LUSSIER: Au bill 10?
M. LESAGE: Aux régimes matrimoniaux. C 'est beau.
M. LUSSIER: Oui. Je commence à penser à cela,
là.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): A l'article 213, qu'est-ce qui
arrive? Adopté.
DES VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 214?
M. LESAGE: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 215?
M. LESAGE: Les articles 215 et 216 sont textuellement l'article 273 du
bill de Montréal.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté. Article 217?
M. LESAGE: Bien, c'est la même chose, on nous donne le même
régime qu'à Montréal. J'ai critiqué vertement le
fait que le président soit en même temps directeur
général. J'ai perdu mon temps. J'ai cassé ma pipe. Je ne
recommence pas.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté. Article 218?
Adopté?
M. LESAGE: Un instant, s'il vous plaft. Adopté, c'est la
même chose.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 219?
M. LESAGE: Oui, ça va.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 219 adopté.
Article 220?
M. LESAGE: C'est l'article 274.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté. Article 221?
M. LESAGE: On nous impose le régime de Montréal.
M. LUSSIER: Pour les citoyens de première zone.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): A l'article 222, il y a
amendement.
M. LESAGE: Articles 222, 223, 224...
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Les articles 222, 223, 224,
225...
M. TREMBLAY (Montmorency): Tous les citoyens de première zone,
cela veut dire, de la première classe?
M. LUSSIER: Oui.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): ... 226, 227...
M. LESAGE: C'est le régime de Montréal.
M. LUSSIER: Le régime des gars intelligents.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Continuons, ça va bien.
Article 228, il y a un amendement. Remplacer le deuxième
alinéa.
M. LESAGE: L'article 227, c'est l'article 286 de la Loi de
Montréal.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 228?
M. LUSSIER: II faut corriger la liste... M. LESAGE: Article 228,
c'est...
M. LUSSIER: Il faut corriger la liste. C'est l'amendement.
M. LESAGE: Oui, oui. Article 228, c'est l'article 287. C'est un nouvel
article qui est similaire à celui de Montréal, sauf que je ne
crois pas qu'il y a lieu de mentionner à l'amendement les autobus Charny
et Saint-Romuald Limitée.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): D'accord.
M. LESAGE: Non plus que les autobus Lévis Inc. Je crois
qu'Autobus Québec-ouest Limitée, c'est une erreur.
Après avoir vérifié, les Autobus
Québec-Ouest Limitée, d'après mes informations, ont
été vendus à Autobus Vanier Ltée.
M. LUSSIER: C'est ça, d'accord. Les autobus Vanier
limitée.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté.
M. LESAGE: Un instant, s'il vous plaft. La compagnie d'autobus de
Charlesbourg, Québec autobus limitée. Je viens d'apprendre
seulement que la rive sud ne sera pas de la compétence de la Commission
de transport. Je vérifie: II faut enlever Autobus Charny Saint-Romuald
limitée, Autobus Lévis incorporée, et remplacer Autobus
Québec-Ouest limitée par Autobus Vanier limitée.
M. TREMBLAY (Montmorency): M. le Président, je trouve qu'on
procède excessivement rapidement.
M. LESAGE: Mais oui, mais ç'a été discuté
pendant trois heures hier sur le bill de Montréal.
M. TREMBLAY (Montmorency): Non, non, écoutez-un peu, vous ne
pouvez tout de même pas...
M. LESAGE: Si le député de Montmorency trouve que j'ai mal
fait mon ouvrage, qu'il le dise!
M. TREMBLAY (Montmorency): Oui, mais écoutez, l'article 228, vous
ne pouvez tout de même pas l'assimiler à Montréal. Ecoutez
un peu!
M. LESAGE: Comment l'assimiler à Montréal? C'est la
création d'une commission de transport, et c'est la possibilité
de créer des lignes parallèles et, dans une telle
éventualité, de voir à ce que les droits acquis soient
protégés, c'est élémentaire. Je me suis
battupendant trois heures à 287 hier.
M. TREMBLAY (Montmorency): Je le sais.
M. LESAGE: On arrive ici à l'article 228, qui est la copie de
287, la seule chose qui est changée, ce sont les noms des
compagnies.
M. TREMBLAY (Montmorency): Mais oui, écoutez un peu je n'ai pas
eu le temps d'analyser la situation.
M. LESAGE: Bien, le député peut se fier sur moi...
M. TREMBLAY (Montmorency): J'ai reçu les amendements seulement
sur la fin de cet après-midi.
M. LESAGE: J'ai très bien vérifié les noms des
compagnies. La preuve, c'est que je viens de faire une correction. J'ai dit
qu'Autobus Québec-Ouest, c'était une erreur, que c'était
Auto-vus Vanier.
M. TREMBLAY (Montmorency): II peut se glisser beaucoup d'autres erreurs
si vous en avez corrigé une.
M. LESAGE: Pardon?
M. TREMBLAY (Montmorency): Si vous venez d'en corriger une, impromptu,
comme ça, il y a peut-être...
M. LESAGE: Ce n'est pas impromptu.
M. TREMBLAY (Montmorency): Mais oui, vous venez d'en corriger une.
M. LUSSIER: Impromptu?
M. LESAGE: Ce n'est pas impromptu, ça.
M. TREMBLAY (Montmorency): II y a une longue énuméeration
de noms de compagnies actuellement sur ça, ici.
M. LESAGE: C'est un peu tard pour les impromptus.
M. LUSSIER: Oui.
M. TREMBLAY (Montmorency): Oui, on va bâcler ça tout de
suite, comme ça!
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Alors l'article 228 est
adopté avec les amendements. L'article 229 est adopté?
L'article 230, l'article 231 adoptés, l'article 232, l'article
233.
M. LUSSIER: ... Drolet... M. LESAGE: Pardon?
M. LUSSIER: A l'article 228, Autobus Drolet...
M. LESAGE: Oui.
M. LUSSIER: Les Autobus Drolet.
M. LESAGE: Les Autobus Drolet limitée, oui.
M. LUSSIER: Oui, c'est enlevé ça. Cela n'existe plus.
M. TREMBLAY (Montmorency): Mais oui, on revient encore avec un autre
qu'on avait complètement oublié.
M. LESAGE: Cela a été acheté par qui? M. LUSSIER:
Cela a été vendu.
M. TREMBLAY (Montmorency): Des choses faites à la vitesse.
M. LUSSIER: Ce n'est pas fait à la vitesse.
M. TREMBLAY (Montmorency): Non. Nous sommes rendus à l'article
232 et nous revenons à l'article 228.
M. LESAGE: Cela arrive.
M. TREMBLAY (Montmorency): En autant qu'on s'en aperçoive.
M. LUSSIER: Rendez-vous jusqu'à l'article 245 et je vais vous
rejoindre tout à l'heure.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): L'article 232 est adopté.
Article 233?
M. LESAGE: M. le Président, voulez-vous attendre pour satisfaire
le député de Montmorency? J'ai des sources d'information
sûres, et je vais vérifier les noms des compagnies. Autobus Drolet
Limitée a été vendue, son nom doit être
biffé. C'est parce que j'étais sûr que les légistes
avaient copié la liste que je leur avais donnée. Mais ils ont
ajouté Autobus Drolet Limitée. C'est une compagnie qui a
été vendue.
M. LUSSIER: Mais Ils l'ont retirée depuis, disent-ils.
M. LESAGE: Pardon?
M. LUSSIER: Ils l'ont retirée depuis, disent-ils.
M. LESAGE: Eh bien, je viens de biffer le nom,
M. LUSSIER: D'accord.
M.. LESAGE: Pour le reste, tout est parfait.
M. LUSSIER: Bon.
M. LESAGE: Alors cela doit se lire, M. le Président: «
Autobus Dupont Limitée (service Montmorency), Autobus Fournier
Limitée, Autobus Laval Limitée, Autobus Vanier Limitée, La
Compagnie d'Autobus de Charlesbourg Limitée, Quebec Autobus
Limitée, Transport Bois-chatel Limitée.
M. LUSSIER: D'accord.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Alors, il est onze heures.
M. LESAGE: II faut bien.
M. FRECHETTE (président du comité plénier): M. le
Président, j'ai l'honneur de faire rapport que le comité n'a pas
fini de délibérer et qu'il demande la permission de siéger
à nouveau.
M. LEBEL (président): Quand siégera-t-il? M. LESAGE s
Demain!
M. LEBEL (président): A la prochaine séance.
M. PAUL: Demain, nous continuerons l'étude de ce projet de loi en
comité pour ensuite passer au projet de loi similaire, mais qui concerne
la région de l'Outaouais. Si ça convenait aux honorables
députés, peut-être pourrions-nous siéger à
dix heures au lieu de dix heures trente.
M. LESAGE : C'est difficile, M. le Président, parce qu'il y a
certainement des députés qui ne sont pas venus ici ce soir et qui
ont été avisés que nous siégerions à dix
heures trente demain matin. En autant que je suis concerné, j'aime mieux
m'engager à gagner une demi-heure en célérité et
protéger les droits, les privilèges des députés qui
s'attendent que nous ne siégions demain matin qu'à dix heures
trente.
M. PAUL: M. le Président, soucieux de protéger les droits
de tous, nous siégerons demain matin à dix heures trente.
M. LE PRESIDENT: La Chambre s'ajourne à demain matin à dix
heures trente.
(Fin de la séance: 23 h 5)