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(Onze heures trois minutes)
M. LEBEL (président): Qu'on ouvre les portes. A l'ordre,
messieurs!
Présentation de pétitions. Lecture et réception de
pétitions. Présentation de rapports de comités
élus.
Commission des richesses naturelles
M. CROISETIERE: M. le Président, la commission permanente des
Richesses naturelles a l'honneur de soumettre à votre honorable Chambre
son premier rapport. Une seule réunion publique a été
tenue: le 15 décembre 1969 en matinée, en après-midi et en
soirée. Conformément au mandat confié par la Chambre, le 9
décembre 1969, votre commission a entendu les réponses et
explications fournies par le président, les commissaires-administrateurs
et les hauts fonctionnaires de la Commission hydroélectrique de
Québec en réponse aux questions formulées par les
parlementaires relativement à la construction éventuelle du
barrage Manic-3 et à des sujets connexes. Des rapports ont
été déposés sur l'écrasement des
pylônes Micoua-Laurentides, la panne d'électricité du
samedi 8 novembre 1969 et la situation financière de
1'Hydro-Québec.
De plus, votre commission a reçu les représentations des
associations syndicales suivantes: 1. La Confédération des
syndicats nationaux (CSN); 2. La Fédération des ingénieurs
et cadres de l'Hydro-Québec (CSN); 3. Le Syndicat canadien de la
fonction publique (FTQ).
Votre président dépose également l'exemplaire du
journal des Débats, (fascicule numéro 1) où paraît
le compte rendu des délibérations de la séance
susmentionnée.
Respectueusement soumis.
M. LE PRESIDENT: Présentation de motions non
annoncées.
M. PAUL: M. le Président, qu'il me soit permis de faire motion
pour que la Chambre autorise la commission des bills privés et des bills
publics à siéger pendant que la Chambre siègera afin de
permettre à la dite commission de compléter son travail.
M. LE PRESIDENT: Cette motion sera-t-elle adoptée?
Adopté.
Présentation de bills privés. Présentation de bills
publics.
M. BERTRAND: A.
Bill 285
Loi modifiant la loi de la Régie de
l'électricité et du gaz
M. LE PRESIDENT: L'honorable premier ministre au nom de l'honorable
ministre des Richesses naturelles propose la première lecture de la Loi
modifiant la loi de la Régie de l'électricité et du
gaz.
M. BERTRAND: M. le Président, je regrette de ne pas avoir
apporté avec moi le projet de loi. On verra la note explicative, il
s'agit d'un amendement mineur à la Loi de la Régie de
l'électricité et du gaz. Elle autorise le gouvernement à
exempter de l'approbation de la Régie de l'électricité et
du gaz des émissions d'actions ou d'obligations et des changements faits
dans le capital social effectués par des compagnies dont l'entreprise
d'électricité n'est que l'accessoire d'une autre entreprise et ne
sert qu'à ces fins ou aux fins de ses employés ou de leurs
voisins.
Cette autorisation devra être faite à la suite de
l'approbation par la Régie de l'électricité et du gaz.
M. LESAGE: M. le Président, le premier ministre a lu le bill.
M. BERTRAND: J'ai lu, en fait, le bill.
M. LE PRESIDENT: La motion de première lecture sera-t-elle
adoptée? Adopté.
M. LE SECRETAIRE ADJOINT: Première lecture de ce bill. First
reading of this bill.
M. LE PRESIDENT: Deuxième lecture... M. PAUL: Même
séance.
M. LE PRESIDENT: ... à la même séance, de
consentement unanime.
Affaires du jour.
Questions et réponses Grève à la
compagnie Daly à Morin
M. BERTRAND: M. le Président, je voudrais ajouter à la
réponse que je donnais hier au député de Jacques-Cartier
que l'honorable ministre du Travail et de la Main-d'Oeuvre a eu une entrevue
avec M. Daly, hier, et qu'il doit, tout probablement aujourd'hui ou demain,
avoir une entrevue avec M. Godin qui représente le syndicat.
J'espère que de ces diverses entrevues sortiront d'excellentes
nouvelles.
M. SAINT-GERMAIN: Je remercie le premier ministre de sa
collaboration.
Foyer Repos du vieillard
M. LESAGE: M. le Président, vendredi et hier, j'ai posé
des questions relativement à l'incendie du foyer Repos du vieillard,
à Notre-Dame-du-Lac. Il est certain que le ministre de la Santé
et du Bien-Etre social pourra répondre à une partie des questions
que j'ai posées, puisqu'il était le destinataire de la lettre que
lui a fait parvenir M. Lepage de la CSN, à Rimouski, le 9
décembre. Une autre question posée hier s'adressait probablement
d'une façon plus particulière au ministre de la Justice,
malgré qu'il soit difficile de déterminer la compétence de
chacun des ministres, puisque cela me regarde plus ou moins, surtout dans un
domaine comme celui-là.
Je voudrais bien insister auprès du ministre de la Justice pour
qu'il fasse un rapport aussi complet que possible à la Chambre dans les
jours qui vont suivre, car nous continuons d'espérer, de ce
côté-ci, que la session pourra être prorogée cette
semaine. Mais, le ministre de la Famille et du Bien-Etre social n'est pas
à son siège ce matin, il n'y a pas été depuis
vendredi. Il était ici hier dans le cours de la journée. Je ne
lui reproche aucunement son absence, mais j'aimerais bien que, demain, il soit
ici pour l'appel de l'ordre du jour.
M. PAUL: Justement, ce matin, j'ai pris connaissance d'un rapport
préliminaire que m'a fait parvenir M. Delage. Je crois que la question
de l'honorable chef de l'opposition avait trait surtout à la tenue
d'enquêtes du coroner. L'enquête du coroner a été
ouverte le 3 décembre sur le corps d'un dénommé Lebel,
pour être ajournée sine die afin de permettre au
commissaire-enquêteur, ainsi qu'à la Sûreté du
Québec de compléter l'enquête.
Il y aura une enquête publique conjointe, et par le commissaire et
par le coroner, qui devrait se dérouler très bientôt.
Ce sont des renseignements préliminaires que j'ai obtenus ce
matin. J'ai demandé un rapport plus complet, spécialement sur cet
aspect d'un article de journal auquel a fait référence hier
l'honorable chef de l'Opposition. J'espère que, dès demain, il me
sera possible d'apporter un peu plus de précisions que celles que je
fournis présentement.
M. LESAGE: II s'agit de l'identité de cet homme à tout
faire, les conditions de son hébergement au foyer le Repos du vieillard.
Etait-il un homme à tout faire travaillant sans
rémunération? A quelles conditions logeait-il là? Chose
assez facile à vérifier pour le ministre de la Justice, est-il
exact qu'il avait déjà été condamné pour
incendiat?
M. PAUL: Je puis répondre qu'il est exact que cet individu, que
je nommerai M. X pour le moment, a été condamné pour
incendiat devant la cour des Sessions de la paix à
Rivière-du-Loup.
M. LESAGE: En quelle année?
M. PAUL: Je ne voudrais pas être accusé de fournir de
mauvais renseignements, mais il me semble que c'est vers les années 1958
ou 1959. Disons que ce sont les premiers rapports qui nous sont parvenus. Mais,
de toute façon, dès demain, j'espère être en mesure
de donner avec plus de précision certains renseignements à la
Chambre.
M. LESAGE: Je remercie le ministre de la Justice. Maintenant, le
ministre de la Famille et du Bien-Etre pourrait-il répondre aux
questions que j'ai posées vendredi, suite à la lettre que lui a
fait parvenir M. Lepage de la CSN à Rimouski, lettre datée du 9
décembre?
M. CLOUTIER: Oui, j'ai pris connaissance de la lettre de M. Lepage.
D'ailleurs, cette lettre a été reproduite dans les journaux. M.
Lepage demande une enquête complète sur les
événements qui se sont passés dans le domaine syndical,
à savoir s'il y avait un conflit dans le domaine syndical. Pour ma part,
on semblait me reprocher les déclarations que j'avais faites en Chambre
antérieurement, au sujet des renvois des personnes et des relations
entre ces renvois et le climat syndical.
Les informations que j'ai données à la Chambre, à
ce moment-là, je les ai données sur la
base d'un rapport qui me venait d'une entrevue entre le chef du bureau
local de Cabano et M. Tardif.
J'ai bien dit a ce moment-là que je transmettais des informations
qui m'étaient parvenues à la suite de cette entrevue. Evidemment,
je les transmettais sous la réserve de la bonne foi des personnes en
cause. Cela n'exclut pas qu'on apporte ensuite d'autres interventions ou
d'autres remarques sur les événements qui se sont
passés.
Au ministère de la Famille, nous travaillons actuellement en
coordination avec les autres ministères. Le ministère de la
Justice poursuit son enquête, et le ministre de la Justice vient de
donner un rapport assez complet sur la situation à ce jour. Il y a le
commissariat des incendies qui fait son enquête. Le ministère du
Travail sera probablement impliqué à un titre quelconque, parce
qu'il fait la vérification des bâtisses et il donne des
certificats. En ce qui nous concerne, au ministère de la Famille,
évidemment nous ne voulons pas nous substituer aux autres
ministères dans le domaine des enquêtes. Je crois bien que
l'initiative, dans ce domaine, revient au ministère de la Justice. Mais
nous leur apportons notre plus entière collaboration.
En ce qui concerne les informations contenues dans cette lettre, ce que
nous pouvons vérifier au ministère de la Famille nous le faisons
actuellement pour ce qui est du permis qui a été émis
à cette institution. J'ai donné suffisamment de renseignements en
Chambre au moment où on m'a questionné sur cet aspect
particulier. En ce qui concerne l'enquête demandée par le syndicat
local de Rimouski...
M. LESAGE: Le conseil central.
M. CLOUTIER: ... le conseil central de la CSN, cette enquête
générale est en marche, je l'ai annoncé. Elle est
commencée depuis quelques jours. Elle couvrira tous les foyers dans la
province qui sont susceptibles de retenir notre attention à ce
moment-ci, à savoir s'ils répondent aux normes? J'ai
expliqué à ce sujet-là quel était le mandat
précis de cette commission. Cela est du domaine
général.
Pour ce qui est du cas particulier de Notre-Dame-du-Lac, nous faisons
toutes les enquêtes pertinentes en collaboration avec le ministère
de la Justice, mais sans nous substituer à lui.
M. LESAGE: II est certain...
M. PAUL: L'honorable chef de l'Opposition permettra que J'ajoute
ceci...
M. LESAGE: Oui.
M. PAUL: Au sujet de l'article du journal Québec-Presse, M.
Delage, dans son rapport, mentionne qu'il a eu une entrevue dès le 3
décembre avec M. X. J'ai lu le compte-rendu de cette entrevue entre M.
Delage et M. X. M. Delage mentionne qu'il a eu cette rencontre avec M. X
après qu'une meute de journalistes l'eut préalablement assailli
de questions, et là il ne parle pas de lui-même mais de M. X.
Alors, à la lecture de ce premier rapport de M. Delage, je crois
qu'il n'y a aucune relation entre la déclaration qu'il aurait faite
à M. Delage et l'article de journal dont il était question hier.
Mais de toute façon, sous cet aspect, j'ai demandé que l'on
fouille davantage tout cet aspect du problème soulevé par
l'honorable chef de l'Opposition.
M. LESAGE: Dans la lettre qu'a fait parvenir M. Lepage au ministre de la
Famille et du Bien-Etre, on demandait d'enquêter Justement sur deux
points importants. Il y a l'allégation que le nombre d'employés,
au foyer le Repos du vieillard, était ridiculement bas à comparer
au nombre de vieillards gardés à cette institution, surtout si on
considère le nombre de vieillards impotents. Je crois que
l'enquête sur ce point doit être faite par le ministère de
la Famille et du Bien-Etre social.
Une deuxième allégation, c'était que la
surveillante de nuit n'avait pas pour fonction exclusive de surveiller le foyer
au point de vue matériel mais devait, en plus, voir au bien-être
de tous les vieillards durant la nuit. Alors là encore, je crois qu'il
s'agit d'une responsabilité du ministre de la Santé et du
Bien-Etre. De plus, me rappelant un souvenir, était-il exact que cette
surveillante de nuit venait d'arriver? Je crois que c'est le ministre qui nous
a appris qu'elle était entrée en fonction la veille.
M. CLOUTIER: C'était sa première nuit.
M. LESAGE: C'était sa première nuit. Alors, sur ces deux
points il est clair qu'il ne s'agit pas d'une enquête où le
ministre a besoin de la collaboration des autres. C'est entièrement son
ou ses ministères qui peuvent nous donner réponse à ces
allégations.
M. CLOUTIER: M. le Président, le chef de l'Opposition a
parfaitement raison. Dans le secteur concerné au ministère, dans
le secteur financier, là où l'on fait l'approbation des budgets,
au bureau des relations de travail, là où on
s'occupe particulièrement des effectifs, ces deux sections du
ministère actuellement s'affairent à compiler et à
vérifier les renseignements que nous possédons à partir
des budgets approuvés. Ils avaient tel personnel approuvé au
budget, ils avaient droit d'engager tant de personnes à tels postes.
Nous faisons la vérification pour savoir si ce personnel-là
était bien en place et quelles étaient les fonctions
précises. Cela, c'est notre responsabilité et nous le faisons
actuellement.
M. LESAGE: Maintenant, sous toute réserve, je pose la question
suivante:
Est-il exact que M. Tardif, qui était propriétaire du
foyer le Repos du vieillard de No-tre-Dame-du-Lac, serait propriétaire
d'un autre foyer ou aurait des intérêts dans un autre foyer
d'hébergement?
M. CLOUTIER: Je ne peux répondre à cette question pour le
moment, mais nous faisons les vérifications nécessaires. Je ne
peux pas vous dire à ce moment-ci si M. Tardif est propriétaire
d'un autre foyer ou aurait des intérêts dans un autre foyer.
M. LESAGE: Est-ce que le ministre pourrait vérifier?
M. CLOUTIER: Oui, ça fait aussi l'objet de la
vérification.
M. LE PRESIDENT: Affaires du jour. M. PAUL: No 3.
Coût moyen de l'éducation par
élève
M. LESAGE: Est-ce que le ministre de l'Education croit pouvoir, d'Ici
une couple de jours, donner des chiffres précis sur le coût moyen
par élève au niveau primaire et au niveau secondaire dans les
institutions publiques: Il se souviendra que la semaine prochaine, à la
suite de renseignements qu'il m'avait donnés, d'un échange
qu'avait suivi, il devait faire faire de nouveaux calculs, calculs qui
comprendraient les immobilisations, le service de la dette dans le cas des
écoles publiques.
M. CARDINAL: Je n'avais pas oublié cette question; je me
demandais si je devais attendre que le chef de l'Opposition la repose ou si je
devais, au contraire, lui dire d'avance que tous ces calculs ont
été commencés. Comme je l'avais indiqué la semaine
dernière, c'est quand même une chose assez longue à
faire.
Hier, j'ai communiqué avec deux de mes sous-ministres, Mlle Baron
et M. Martin, qui m'ont mentionné que très probablement j'aurais
ces renseignements au cours de la journée. Disons que comme il faudra
que je les vérifie nous sommes aujourd'hui mardi si je
n'ai pas la réponse demain, je l'aurai sans faute jeudi.
M. LE PRESIDENT: De nouveau en comité pour l'étude du
projet de loi 75.
Bill 75 Comité plénier
M. FRECHETTE (président du comité plénier): A
l'ordre!
M. LESAGE: Comme je dois me rendre au comité des bills
privés et publics, pourrais-je vous demander de suspendre l'étude
des articles 42 à 58 inclusivement? Ce sont les articles qui touchent le
conseil de la communauté. Evidemment, ce ne sera peut-être pas
nécessaire de le faire, parce que le comité, dans son
étude, n'en sera peut-être pas rendu là avant que je
revienne. Je donne la raison de mon absence. Je dois aller à la
commission des bills publics et privés. Alors, il s'agit de la section
4, le conseil.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Alors, à l'article 1, le
paragraphe g) était sous réserve. Les articles 2 et 3
étaient adoptés et nous en étions à l'article
4.
M. SEGUIN: M. le Président, avant de passer à l'article 4,
est-ce que vous me permettrez de demander au ministre s'il a reçu un
télégramme, en date du 16 décembre, signé par des
municipalités de l'ouest de l'Ile de Montréal et dont j'ai une
copie ici? Vous n'avez pas pu en prendre connaissance?
M. LUSSIER: Non, je suis allé à mon bureau ce matin, M. le
député, et...
M. SEGUIN: De toute façon, je pourrai vous faire parvenir cette
copie.
M. LUSSIER: Je ne l'ai pas reçu.
M. SEGUIN: II y a des questions qui se posent là-dedans et
j'espère qu'au cours des débats, sinon après que le
ministre aura lu le télégramme, il voudra peut-être faire
ses commentaires ou donner certaines réponses aux questions
posées dans le télégramme.
A l'article 4, on dit que « la communauté a son
siège social dans son territoire. » On mentionne que ce
siège-là pourrait être dans n'importe quel endroit, tel que
décidé de temps à autre par la communauté urbaine.
Cela, naturellement, n'exclut pas la possibilité que le siège
social soit, de fait, établi dès le début à
l'hôtel de ville de Montréal. Est-ce vrai que cela n'exclut pas
cette possibilité que ce soit l'hôtel de ville de Montréal
qui devienne, de fait, le siège social? Si j'interprète le
règlement, est-ce possible?
M. LUSSIER: Cela ne l'exclut pas, en fait. Par contre, il faut toujours
penser qu'au comité exécutif il y a cinq personnes qui
proviennent des villes de banlieue. Les villes de banlieue, au conseil, doivent
avoir un quorum avant que cette résolution puisse se présenter
et, en plus, elles ont un droit de veto à 50% des gens présents.
Grâce à ces dispositions je pense bien que les villes de banlieue
peuvent discuter très valablement avec les autres interlocuteurs de
cette communauté urbaine.
M. SEGUIN: C'est dire que le ministre et ses conseillers n'ont pas cru
bon d'exclure l'hôtel de ville de Montréal comme étant le
siège social possible et probable de la communauté. Autrement
dit, il n'y a pas de distinction faite, si je comprends bien la réponse
du ministre. Vous avez laissé cela...
M. LUSSIER: De fait, cela n'exclut aucun local sur l'île de
Montréal et je pense bien que c'est une réponse
complète.
M. SEGUIN: Non, je ne discute pas.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté.
M. SEGUIN: Pour autant que je suis concerné.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Alors, article 4 adopté.
Article 5?
M. SEGUIN: A l'article 5, on dit: « Le territoire de la
communauté est divisé en cinq secteurs. » Est-ce qu'il y a
une raison autre qu'arbitraire? « Arbitraire » employé dans
le sens qu'une décision aurait été prise. Est-ce qu'il y a
des raisons bien spécifiques qui ont fait déterminer cinq
secteurs au lieu de six, quatre ou huit? Est-ce qu'il y a des raisons?
M. LUSSIER: Qu'il existe cinq secteurs au lieu de six ou sept? Est-ce la
question?
M. SEGUIN: Bien, on dit que ce sera cinq. M. LUSSIER: Oui.
M. SEGUIN: Est-ce qu'il y a une raison que je ne connais pas? Est-ce
qu'il y a une raison pour laquelle le ministre ou son ministère aurait
décidé qu'effectivement il y en aura cinq? Est-ce que c'est
rattaché...
M. LUSSIER: Il est bien évident qu'il aurait pu y en avoir trois,
quatre ou sept.
M. SEGUIN: Oui.
M. LUSSIER: Mais nous avons décidé tout d'abord de la
représentativité au niveau de l'exécutif.
M. SEGUIN: Cinq-sept.
M. LUSSIER: Cinq-sept. Ce qui veut dire qu'il faut avoir des secteurs
divisés en fonction de la représentativité,, Nous avons
établi cinq secteurs. Un pour la ville de Montréal et quatre
autres secteurs qui élisent chacun un membre de l'exécutif. De
plus, un secteur parmi ces cinq va en élire deux des secteurs «
centre ». Nous sommes donc partis de sept-cinq, et nous avons pris, pour
délimiter les secteurs, soit les accidents ou les limites naturelles,
géographiques ou les limites qu'on peut dire artificielles: les grandes
voies de circulation, les autoroutes à l'Intérieur de
l'île» Et, comme je le disais hier, interviennent aussi la
population, l'évaluation, le facteur de développement et aussi
une communauté culturelle, une communauté
d'intérêts. Ce sont tous ces facteurs, toutes ces normes qui ont
contribué à nous permettre d'arriver à une solution,
à une limite du territoire en question et de le diviser en secteurs.
M. SEGUIN: Au dire du ministre, ce serait, dans ce cas-là, tout
à fait circonstanciel si la Communauté urbaine de Montréal
devenait, dans les années à venir, soit d'ici cinq ans ou plus
tard, une communauté urbaine formée de cinq municipalités.
Il n'y a pas de rapport là-dedans.
M. LUSSIER: II n'y a pas de rapport. Il n'y a aucun rapport avec ce que
cela peut devenir, d'autant plus que nous avons donné cinq ans à
la Communauté urbaine de Montréal, et que pour d'autres
communautés, nous avons fixé un temps beaucoup plus court. Si
nous avons fixé cinq ans, c'est parce qu'il n'est pas facile de
délimiter de nouvelles frontières pour les villes.
M. SEGUIN: C'est cinq ans ou moins.
M. LUSSIER: C'est cinq ans ou moins. D'accord. Maximum cinq ans. Si nous
avons pensé que cela prenait cinq ans d'analyses et d'études pour
arriver à des conclusions valables, c'est parce qu'il est bien
évident qu'aujourd'hui on ne connaît pas la réponse et on
ne peut, Je pense bien, même pas dire qu'il est possible de la
soupçonner.
M. SEGUIN: Oui, c'était tout simplement...
M. LUSSIER: Mais une chose est sûre, c'est que 29 villes à
l'intérieur d'un territoire tel que l'île de Montréal, tout
le monde en partant, d'après ce que nous connaissons, c'est trop.
Arriver à une ville j'ai déjà donné mon
opinion je pense que ce n'est pas la solution. On devra arriver à
un certain nombre de villes. Le nombre, à mon avis, est un nombre x. Je
ne le con-mais pas du tout. Ce n'est pas en fonction des nouvelles villes que
cela a été divisé.
M. SEGUIN: Ce que je veux dire, M. le Ministre, pourrait fort bien
être apporté à un autre article mais, si je le dis à
ce moment-ci, nous n'aurons pas à le répéter plus tard; ce
sera peut-être un gain de temps. Puisque nous parlons du territoire de la
communauté, qu'on a fait cette division-là en cinq secteurs et
que le secteur ouest représente une dizaine de municipalités, je
me demande si, puisque depuis quelque temps, une couple d'années
toujours, il est question dans l'ouest de l'île d'une fusion, de la
création d'une ville, Je pense que J'en ai parlé officieusement
dans un corridor au ministre; il sait fort bien ce dont il s'agit, puisque
déjà il y a eu, de la part de ces municipalités, depuis
quelques années déjà, une très étroite
coopération, et c'était dans le but éventuel de former une
ville dans ce secteur-là. Il n'y a rien dans la loi présentement
qui encourage ou qui permet cette transformation.
Nous savons que la représentation est fixée, pour ce
secteur ouest qui aura un représentant par municipalité en cas de
fusion; cette repré-sentation-là, théoriquement, serait
réduite à un si on formait une ville. C'est pour avoir un peu
plus d'explications et de détails sur ce que nous pouvons projeter pour
l'avenir de toute la structure communautaire que je posais des questions autour
des raisons pour lesquelles on a décidé de cinq au lieu de six.
Pourquoi avons-nous fait ça? Le ministre lui-même envisage-t-il
non seulement la possibilité, mais la probabilité et je
parle pour le secteur ouest en particulier, dans le moment que ce serait
préférable que ces municipalités-là forment une
ville dès l'an prochain ou dans deux ans, bien avant la
détermination d'une nouvelle frontière d'ici cinq ans? C'est une
question, Je pense, qui peut se poser à ce moment-ci, quitte à ne
pas y revenir ensuite, si le ministre a des commentaires.
M. LUSSIER: M. le député de Robert-Baldwin, tout à
l'heure j'ai dit qu'il est évident qu'il faudra qu'un certain nombre de
villes se fusionnent. Actuellement, il y a des frontières municipales
qui ne se défendent absolument plus. Que toutes les villes de l'ouest de
l'île de Montréal se fusionnent, je ne sais pas si c'est ça
la solution. Je pense qu'avant d'en arriver à cette conclusion nous
devons faire des analyses et des études très poussées, et
c'est tout d'abord aux gens de ce secteur à se prononcer.
En général, pour résumer, il devrait y avoir un
certain nombre de municipalités qui se fusionnent. Combien, où,
quand, comment? Actuellement, je ne le sais pas.
M. TETLEY: Vous avez parlé du fusionnement de quelques
municipalités dans l'île. Il y en a plusieurs de 7,000 citoyens,
etc. Avez-vous pensé, ou le gouvernement n'a-t-il jamais pensé
à donner plus de pouvoirs aux arrondissements de Montréal? Aux
Etats-Unis il y a plusieurs quartiers, dans les grandes villes, où l'on
donne plus de pouvoirs. Ils ont presque un conseil d'arrondissement ou un
conseil de quartier.
Je vois le député de Sainte-Marie. Il y a des quartiers,
comme Sainte-Marie, qui sont presque des municipalités. Je vois le
député de Saint-Jacques aussi. Ces quartiers-là, ces
arrondissements-là ont un esprit municipal et local. N'avez-vous jamais
pensé à donner à ces quartiers-là, dans l'avenir,
plus de pouvoirs?
M. LUSSIER: Je pense bien que lorsque la communauté urbaine
refera ses frontières municipales, c'est une question qu'ils doivent
considérer, celle-là aussi, très sérieusement. Nous
l'avons étudiée, et lors de certaines allocutions j'ai même
mentionné que certaines villes américaines avaient fait une
fusion totale et globale de plusieurs villes et s'étaient aperçu
ensuite que l'administrateur public était très
éloigné de l'administré. Pour arriver à un contact
plus intime, on avait subdivisé de nouveau le territoire et on avait
confié certaines responsabilités, évidemment très
locales, et des pouvoirs exécutifs aux « boroughs », comme
vous les appelez.
Je pense que c'est une question très sérieuse à
analyser ou à étudier lorsque les gens vou-
dront refaire les limites des municipalités, de façon
à ne rien perdre. Je pense que c'est le but qu'on veut atteindre, on
veut avoir des entités pas tellement grandes, avec certains pouvoirs
évidemment très localisés, des pouvoirs qu'ils peuvent
assumer. On veut garder un contact, le plus intime et le plus près
possible, des populations administrées, en fait.
M. TETLEY: Merci.
M. PEARSON: Le ministre peut-il nous donner une idée de la
population par secteur? Montréal, dans le sacteur 5, a à peu
près 1,200,000 citoyens.
M. LUSSIER: Pour des chiffres plus exacts, nous aurons cet
après-midi, du ministère de l'Industrie et du Commerce, les
populations exactes jusqu'à aujourd'hui. Je ferais mieux d'attendre
à cet après-midi pour vous donner les statistiques de la
population. Je peux vous donner l'évaluation cependant.
M. PEARSON: C'est simplement pour avoir une idée de la
population. Je n'en ai aucune idée. Je sais que Montréal a
1,200,000 citoyens mais je n'ai aucune idée, par rapport au secteur est,
si c'est 200,000 comparativement au secteur centre-nord qui aurait
peut-être 400,000 ou quelque chose du genre. Je voudrais juste une chose
du genre. Je voudrais juste une idée en gros.
M. LUSSIER: En gros, oui, je veux vous donner ça; j'ai ça
ici. Je vous donne ces chiffres-là sous réserve; ils n'ont pas
été mis à jour parce qu'on attendait des données.
En gros, là, disons que ville de Montréal, c'est
celui-là, je pense que c'est assez exact 1.5 million dans
l'annuaire, il y a une population qui est inscrite dans la Revue
budgétaire de l'Industrie et du Commerce, il y en a une autre dans le
répertoire des municipalités, mais celle qui fait foi, celle dont
on se sert lorsqu'on adopte un arrêté ministériel, c'est
celle qui apparaît dans le Répertoire des municipalités,
publié par l'Industrie et le Commerce, au service des statistiques.
Or, le secteur « Est » ceci, cependant, est à
rajuster, mais il ne doit pas y avoir tellement une grosse différence
c'est 151,278. Je peux vous donner l'évaluation en même
temps; c'est $817 millions. Le secteur « Centre », 242,000;
évaluation, $1,462 millions. Le secteur « Centre-Ouest »
123,546; évaluation, $875 millions. Secteur « Ouest »,
107,000 de population et $637,851,000 d'évaluation.
Pour la population, comme je vous le disais tout à l'heure, ce ne
sont pas des chiffres qu'on peut dire à jour, mais cet après-midi
nous rétablirons ces chiffres. Vous m'avez demandé un ordre de
grandeur. C'est l'ordre de grandeur.
M. PEARSON: Oui, oui, c'est seulement pour avoir un ordre de grandeur.
Vous avez dit 123,546. Vous vous êtes trompé; vous avez mis
ça dans l'Ouest, mais c'est le « Centre-Nord »,
ça.
M. LUSSIER: Disons que je répète. Le secteur « Est
», 151,278 personnes; une évaluation de $817,507,000. Le secteur
« Centre», 242,369 personnes et une évaluation de $1,462
millions. Le secteur « Centre-Ouest », 123,546 personnes et une
évaluation de $875,797. Le secteur « Ouest », 107,337 et une
évaluation de $637,851,000.
M. PEARSON: Et quelle est l'évaluation à
Montréal?
M. LUSSIER: Montréal, c'est 1,500,000 et l'évaluation
normalisée c'est je vais vous donner ça ici: j'ai un
paquet de chiffres $6,072,971,000.
M. SEGUIN: $72 millions, ce n'est pas le montant de la contribution pour
les dépenses de la communauté pour la première
année. Il y a une coïncidence.
M. LUSSIER: Vous faites des analogies trop facilement, M. le
député. Cela vous jouera des tours.
M. PEARSON: A première vue, il y a juste, M. le ministre, quelque
chose qui me surprend un peu. Dans le secteur « Centre », «
Centre-Nord » ou « Centre-Ouest », comme vous dites, une
évaluation de $875 millions. Je voyais dans les journaux, ces jours-ci,
que ville Saint-Laurent avait une évaluation de $560 millions
là-dessus je ne sais pas si le chiffre est vrai ce qui
voudrait dire que ça prend la plus grosse partie de l'évaluation
des cinq municipalités.
M. LUSSIER: Répétez donc votre question...
M. PEARSON: L'évaluation « Centre-Nord » ou «
Centre-Ouest », vous avez mentionné $875,797,000.
Je voyais ces jours-ci dans les journaux que la ville de Saint-Laurent
affichait a elle seule une évaluation de $560 millions là-dessus.
Est-ce que c'est vrai?
M. LUSSIER: Je m'excuse. D'après les chiffres que j'ai à
deux endroits, l'évaluation totale uniformisée est de $480
millions. Pour être plus exact, ceux que je vous ai donnés sont
pour 1968. En 1969, ils sont légèrement plus
élevés, mais disons que c'est environ $480 millions.
M. PEARSON: D'accord. C'était seulement pour faire remarquer que
Saint-Laurent en prenait un joli morceau là-dedans.
M. LE PRESIDENT: Article 5, adopté?
M. SAINT-GERMAIN: Vous avez dit hier que le principe pour la division de
la communauté en cinq secteurs était l'évaluation, la
population et la grandeur du territoire, si je vous cite correctement. Ce
matin...
M. LUSSIER: Nous avons parlé surtout de l'Île Bizard cette
fois-là.
M. SEGUIN: Avec un « d ».
M. SAINT-GERMAIN: Mais tout de même, les principes qui ont
déterminé la division de la communauté en cinq
secteurs...
M. LUSSIER: Je les ai répétés tout à
l'heure. Ajoutons la communauté d'intérêts, la
communauté culturelle et aussi des grandes voies de circulation, les
accidents naturels et les accidents artificiels.
M. SAINT-GERMAIN: Mais tout de même, est-ce que les facteurs
population, évaluation et grandeur du territoire sont entrés en
ligne de compte?
M. LUSSIER: Oui.
M. SAINT-GERMAIN: Comment êtes-vous arrivé à ce
nombre si on considère que l'Ile de Montréal, qui occupe à
peu près le tiers du territoire au point de vue de la population
c'est approximativement les deux tiers et au point de vue de
l'évaluation, c'est 60% approximativement comment en
êtes-vous arrivé dis-je, par quels calculs, tenant compte de
l'étendue du territoire de Montréal, de son évaluation, de
sa population, à établir ces relations, cette
représentation que vous avez dans le moment?
M. LUSSIER: Si vous aviez une carte... Si j'avais su, j'aurais
peut-être pu en emporter, il y en avait dans les dossiers de presse. De
toute façon, commençons par l'est. Riviêre-des-Prairies est
un territoire montréalais; ça appartient à la ville de
Montréal, c'est le Secteur 1. Les limites de la ville de Montréal
à l'est, c'est Montréal-Nord, Saint-Léonard, Anjou et
Montréal-Est. Remarquez que ce secteur, le secteur est, est en fait le
plus populeux. C'est aussi celui qui a le plus d'évaluation pour le
nombre de représentants qu'il a à l'exécutif. Il est
impossible d'en faire deux secteurs. Il aurait peut-être fallu en faire
un et quart, mais ce n'était pas possible. Les choses exigeaient que les
villes de Pointe-aux-Trembles, Montréal-Est, Anjou, Saint-Léonard
et Montréal-Nord constituent un secteur. Comme je le disais, population
légèrement supérieure aux autres secteurs, mais une
évaluation qui peut quand même se comparer. Cela, pour le secteur
2.
M. PEARSON: Un instant. Vous avez mentionné que c'était le
plus populeux. D'après vos chiffres, ce serait le secteur « Centre
» qui aurait 242,000 habitants.
M. LUSSIER: II a deux représentants, le secteur « Centre
».
M. PEARSON: Excusez-moi. Pour le « Centre-Sud », incluant
Lachine, LaSalle, Montréa-Ouest, Saint-Pierre, Verdun et Westmount, vous
avez mentionné 242,000 de population tandis que pour le secteur que vous
venez de décrire, vous avez indiqué 151,000 seulement de
population.
M. LUSSIER: Oui, mais le secteur « Centre » va élire
deux représentants à l'exécutif tandis que le secteur est
va en élire un.
M. PEARSON: Oui.
M. LUSSIER: Si vous remarquez dans le texte de la loi...
M. PEARSON: C'est parce que je veux vous comprendre, en somme, sur les
territoires que vous décrivez. En fait, ce que j'ai ici...
M. LUSSIER: ... dans le secteur « Centre », cela fait un
représentant à l'exécutif pour 121,000 de population;
tandis que, dans le secteur est, ça fait un représentant à
l'exécutif pour 151,000 de population. D'accord?
M. PEARSON: Oui.
M. LUSSIER: Maintenant, on passe au secteur 1, qui est la ville de
Montréal. Tout ce qui
est territoire montréalais est inscrit secteur 1. Alors, il y a
Rivière-des-Prairies, le centre de l'île de Montréal et la
partie du boulevard Gouin; je pense que cela non plus, ce n'est pas discutable.
Ce sont des faits, nous les prenons tels quels: Secteur 1, ville de
Montréal dans sa totalité. Là, nous arrivons au centre de
l'île vers l'ouest. Là, ce qu'on a pris, c'est la population,
l'évaluation, les communautés culturelles, communautés
d'intérêts. C'est pour ça que nous avons mis, dans le
même secteur, la ville de Westmount, la ville de Hampstead,
Montréal-Ouest, Outremont et Mont-Royal. Alors, ceci est le secteur 5.
Nous avons inclus aussi Ville Saint-Pierre, LaSalle et Verdun. Ce sont des
villes qui sont juste à la périphérie « Ouest
» immédiate de la ville de Montréal, et nous avons
ajouté la ville qui est incluse dans Montréal, Westmount, dans ce
secteur 5. Alors, trois facteurs: population, évaluation,
communautés d'intérêts, culturelles, commerciales.
M. SAINT-GERMAIN: Maintenant...
M. LUSSIER: Là, il nous reste deux autres secteurs. Dans le
secteur 3, toujours pour les mêmes raisons, la ville de Saint-Laurent,
Dorval et Lachine forment le secteur 3. Dans le secteur 4, vous avez le reste
des villes de l'ouest de l'ile de Montréal, Pierrefonds, Roxboro,
Dollard-des-Ormeaux, Pointe-Claire, Kirkland, Beaconsfield, Baie
d'Urfée, Sainte-Anne-de-Belle vue, Senneville, Pierrefonds,
Sainte-Geneviève et l'île Bizard.
M. PEARSON: Est-ce que l'on peut avoir...
M. LUSSIER: II y a des grandes voies de circulation, aussi, qui
séparent Saint-Laurent et le secteur 3 et le secteur 4. Il y a la grande
voie de circulation.
M. SAINT-GERMAIN: Maintenant, pour quelles raisons, pour conserver
l'homogénéité, si vous voulez, de cette division,
n'avez-vous pas divisé la ville de Montréal par secteurs?
M. LUSSIER: Parce qu'on a cru qu'on n'avait pas besoin de la
diviser.
M. SAINT-GERMAIN: Bien oui, mais vous donnez à l'exécutif
une représentation...
M. LUSSIER: Ils ont déjà des quartiers. M. SAINT-GERMAIN:
... par secteur.
M. LUSSIER: Ils ont déjà des quartiers à la ville
de Montréal.
M. SAINT-GERMAIN: Justement, mais est-ce que...
M. LUSSIER: Tout le groupe des conseillers fait partie du conseil.
Alors, chaque conseiller a un droit de vote et si le vote n'est jamais
changé, un vote pondéré, il y aura le l/153e du vote de la
ville de Montréal.
M. SAINT-GERMAIN: Oui, mais il reste que chaque secteur aura un
représentant à l'exécutif.
M. LUSSIER: Oui.
M. SAINT-GERMAIN: Alors, si je prends, par exemple, le
représentant du secteur « Centre », nécessairement il
va bien falloir qu'il demeure dans le secteur « Centre». Mais celui
qui va représenter la ville de Montréal à
l'exécutif, selon les caprices des élections, il pourra
appartenir complètement à l'est de la ville aussi bien
qu'à l'ouest de la ville. Parce que si vous ne sectionnez pas la ville
de Montréal, au point de vue des secteurs, les représentants de
la ville de Montréal à l'exécutif pourront
représenter un ou deux quartiers seulement de tout le territoire de la
ville.
Vous ne conservez pas l'homogénéité de la
représentation.
M. LUSSIER: Je ne crois pas, M. le député. Les
conseillers, étant élus par quartier dans la ville de
Montréal, vont représenter chacun leur quartier au conseil de la
communauté urbaine.
M. SAINT-GERMAIN: Je comprends cela, mais la ville n'étant pas
séparée en secteurs, les membres de l'exécutif pourraient
bien tous être de l'ouest de la ville ou de l'est de la ville de
Montréal.
M. LUSSIER: L'exécutif de la ville de Montréal
représente toutes les parties de la ville. Et lorsque ces gens
siégeront au comité exécutif de la communauté
urbaine, ils représenteront, je pense bien les intérêts et
de la ville et de l'île de Montréal, et prendront les meilleurs
intérêts de la communauté urbaine. Il faut toujours penser
que ce sont des hommes de bonne foi et de bon jugement.
M. SAINT-GERMAIN: Dans tout cela, il y a un manque
d'homogénéité jusqu'à un certain point. Par
exemple, vous dites: II y aura sept représentants de la ville de
Montréal et cinq
représentants à l'exécutif des villes de banlieue.
Très bien. Vous dites quel territoire spécifique les
représentants de banlieue représenteront à
l'exécutif de la communauté, mais vous ne dites pas quel
territoire de la ville de Montréal chaque représentant à
l'exécutif de la communauté de la ville de Montréal devra
représenter. Vous leur laissez une liberté totale.
M. LUSSIER: Chacun des secteurs, excepté deux, était
représenté par un membre à l'exécutif, le secteur
centre avait deux membres et le secteur no 1 avait sept membres pour le
représenter.
M. SAINT-GERMAIN: Alors, vous avez d'un côté cinq
représentants à l'exécutif qui, eux, devront
nécessairement représenter un secteur, et vous en avez sept qui
pourront représenter n'importe quelle partie de la ville de
Montréal où il y a 1,200,000 ou 1,500,000 de population, si vous
voulez. Vous ne déterminez pas, en ne divisant pas la ville de
Montréal en secteurs, de la même façon la
représentation des représentants de l'exécutif qui
représenteront Montréal et ceux de banlieue. Il doit y avoir une
raison pour cela.
M. LUSSIER: Pouvez-vous dire...
M. SAINT-GERMAIN: Si vous aviez divisé la ville de
Montréal en secteurs.
M. LUSSIER: Je comprends, mais voulez-vous dire qu'actuellement, ceux
qui siègent au comité exécutif viendraient uniquement d'un
ou deux quartiers de la ville de Montréal?
M. SAINT-GERMAIN: C'est bien possible surtout que vous avez, à
Montréal, maintenant cela semble être la tradition, on fait de la
politique en groupe, des partis politiques. Il est bien possible qu'un parti
politique, à un moment donné, ait la majorité au conseil
de ville, mais qu'il ait obtenu cette majorité alors parce qu'on a
voté massivement dans un secteur ou un autre secteur de la ville pour un
parti en particulier et que l'autre secteur a voté contre. Vous pourrez
arriver avec des représentants à l'exécutif de la
convnunauté pour la ville de Montréal qui représenteraient
tous exclusivement le parti de la ville.
Je crois bien que M. Saulnier, qui a certainement concouru...
M. LUSSIER: Ecoutez bien, le comité exécutif...
M. SAINT-GERMAIN: ... à rédiger le bill, a certainement eu
son mot à dire, mais il reste que c'est tout de même cela.
M. LUSSIER: M. Saulnier, absolument pas. M. Saulnier a fait des
représentations comme les villes de banlieue en ont fait, comme des
corps intermédiaires en ont fait et c'est le gouvernement qui a
décidé, qui a pris ses responsabilités.
M. SAINT-GERMAIN: Oui, mais alors pourquoi ce...
M. LUSSIER: II est bien évident que M. Saulnier a de bonnes
idées, de nombreuses idées, c'est un bon administrateur public,
comme à peu près tous nos maires des villes de banlieue. A-lors,
il faut cesser ces petites insinuations qui ne mènent à rien.
M. SAINT-GERMAIN: II ne faut tout de même pas être
naïf, M. le Président. Je voudrais avoir une réponse logique
à cette question-là.
M. LUSSIER: Je vous l'ai donnée, c'est un secteur du territoire
de l'île de Montréal qui est représenté par les sept
membres de l'exécutif de la ville de Montréal, et ces sept
membres-là, je pense qu'on peut les comparer un petit peu à des
ministres, normalement sont censés résider dans
différentes parties d'un territoire...
M. SAINT-GERMAIN: Oui, mais écoutez, vous avez 1 million...
M. LUSSIER: II faut laisser une certaine latitude de choix à
celui qui a l'autorité d'aller chercher les meilleurs hommes. C'est bien
évident que celui qui aura cette autorité va essayer d'aller
chercher, non pas dans le même quartier, mais dans plusieurs quartiers,
sur l'ensemble du territoire, les hommes les plus compétents pour
siéger à l'exécutif. Alors, par le fait même, par le
jeu des quartiers, par le jeu du choix des membres de l'exécutif, vous
avez, je pense bien, une bonne représentation de ce secteur au sein des
deux exécutifs.
M. SAINT-GERM AIN: Les arguments que vous venez d'énumérer
sont absolument valables pour les municipalités de banlieue. Pourquoi
n'avez-vous pas dit; II y aura sept représentants de la ville de
Montréal et cinq des municipalités de banlieue? On laisse
à la ville de Montréal la liberté absolue de nommer ses
propres représentants; laissons la même liberté
aux municipalités de banlieue. Il pourra arriver qu'il y ait des
meilleurs administrateurs dans l'ouest que dans l'est ou dans le nord. Laissons
aux municipalités de banlieue la liberté de choisir les
représentants les plus valables qui ont des responsabilités dans
toute l'île. Il me semble y avoir deux mesures là, tout de
mime.
M. LUSSIER: Non, il n'y a pas deux mesures. Je vous l'ai expliqué
tout à l'heure.
M. SAINT-GERMAIN: Bien, si vous aviez séparé la ville de
Montréal en sept secteurs...
M. LUSSIER: Disons qu'on peut ajouter à ceci, facilement, que les
gens qui sont à l'exécutif, parce qu'ils siègent beaucoup
plus souvent, qu'ils ont à régler ou à administrer presque
quotidiennement les affaires d'une grande ville, sont beaucoup plus au fait de
l'administration municipale de la ville de Montréal. C'est tout à
fait logique que ce soit ces gens-là qui siègent au comité
exécutif de la communauté urbaine, parce qu'ils connaissent plus
l'administration de la ville de Montréal. De la même façon,
sans doute, à moins d'exception extrêmement rare, ce seront des
maires des différentes villes de banlieue qui vont siéger
à l'exécutif. Ce sont les maires qui, en fait, connaissent le
mieux l'administration de leur ville, parce qu'ils sont en fonction, eux, 24
heures par jour et sept jours par semaine.
M. SAINT-GERMAIN! Ils sont en fonction, mais ce ne sont pas des
administrateurs professionnels.
M. LUSSIER: Le maire dans une ville, c'est l'exécutif par
excellence. Lui, est toujours en fonction, tandis que les conseillers ont une
valeur...
M. SAINT-GERMAIN: Alors, si je comprends bien, si vous n'avez pas
divisé la ville de Montréal en secteurs, c'est que vous avez tenu
absolument à ce que l'exécutif de la ville de Montréal
soit en bloc dans l'exécutif de la Communauté urbaine, tel
quel.
M. LUSSIER: Non, là, vous me faites dire des choses. Vous allez
à des conclusions que je ne partage pas. Nous avons voulu avoir la
meilleure représentation possible. C'est ce que nous avons voulu faire.
De la théorie, des grands principes à la pratique, il y a souvent
de légères, parfois de grandes différences, il faut
appliquer dans le concret, ces formules pour avoir des représentants.
Ceci n'a été discuté par per- sonne. C'est la
première fois qu'on soulève ceci. Je pense bien que c'est une
solution qui est acceptée par tout le monde. Si elle est acceptée
par tout le monde, je pense bien que c'est parce qu'elle est très
valable.
M. SAINT-GERMAIN: Non, non, il ne faut pas dire qu'elle a
été acceptée par tout le monde. Ecoutez là. Ce
serait tirer des conclusions un peu trop vite. J'espère qu'on comprend
bien ce que je veux dire. Si on avait divisé la ville de Montréal
par secteurs, alors certains quartiers de Montréal auraient
été regroupés et ce sont eux qui auraient élu leur
propre représentant à l'exécutif de la communauté.
On aurait été assuré d'une représentation de la
ville de Montréal à l'exécutif, redevable à cet
assemblement comment appelle-t-on ça à Montréal?
de quartiers. On aurait été assuré aussi d'une
représentation qui aurait été moins structurée dans
un parti politique, que ce soit l'un ou l'autre. Il faut, tout de même,
admettre que le maire qui représentera, par exemple, le secteur «
ouest » ne soit pas un membre d'un parti politique.
Il s'est présenté, il a été élu sous
son nom, dans son secteur. Tandis que le membre de l'exécutif de la
ville de Montréal a été élu à titre de
membre d'un parti politique.
Alors, dans sa défense des intérêts de la ville de
Montréal, comme membre de l'exécutif de la communauté
urbaine, il sera absolument obligé de tenir compte qu'il est d'un parti
politique au niveau de la ville. Alors, il se créera, par le fait
même, une homogénéité de pensée ou une
discipline de parti dans le groupe déjà supérieur en
nombre. Alors, nous avons cinq personnes qui représentent les banlieues,
cinq personnes tout à fait indépendantes les unes des autres, qui
n'ont, comme seul lien commun, que l'intérêt de leur propre ville
et de leur propre secteur, et bien des fois ces intérêts
pourraient devenir divergents à un moment donné.
Vous avez, d'un autre côté, ce bloc de sept personnes
élues dans un parti politique bien structuré où
l'autorité et la discipline sont reconnues. Je me demande si on ne
détruit pas l'équilibre et si, par ce fait-là, on ne donne
pas à Montréal, au niveau de l'exécutif, une
supériorité ou une maîtrise absolue de l'exécutif de
la Communauté urbaine de Montréal.
Si on avait divisé la ville de Montréal en secteurs, comme
on l'a fait pour les municipalités de banlieue, on aurait brisé
cette emprise.
M. LUSSIER: M. le Président, je pense bien qu'il ne faut pas
essayer de bâtir une loi pour
un régime qui est en place; cela n'a pas été
l'intention du législateur, pas du tout, quand il rédigeait
ça, de penser à des politiciens, à des administrateurs
publics en place. Absolument pas.
Dans le choix de l'exécutif, il faut laisser la même
latitude, au président de l'exécutif et au maire de la ville de
Montréal, que celle que nous laissons au premier ministre dans le choix
de ses ministre. Faudrait-il dire que, dans la province de Québec, tel
secteur élirait un mi-ministre et un autre secteur un autre
ministre?
M. SAINT-GERMAIN: Ecoutez...
M. LUSSIER: De toute façon, je pense bien que nous avons
donné les raisons suffisantes, pertinentes, valables de notre
façon de décider de ce problème, et ça se justifie,
à mon avis, pleinement.
M. SAINT-GERMAIN: Oui, mais lorsque vous parlez du maire de
Montréal, vous dites que vous lui donnez le choix. Je ne veux pas
empêcher le maire de Montréal ou le président de
l'exécutif de choisir leurs propres membres pour ce qui regarde la ville
de Montréal, mais le maire de Montréal sera-t-il maire de
Montréal et maire de la communauté urbaine en même temps:
Il y a deux fonctions, là.
M. LUSSIER: Je vous ai répondu, sur cette question-là, il
est maire de la ville de Montréal...
M. SAINT-GERMAIN: Et à l'exécutif, il est là
à titre de représentant comme maire de la ville de
Montréal?
M. LUSSIER: Il est représentant...
M. SAINT-GERMAIN: Alors, le fait de ne pas laisser le maire de
Montréal choisir les représentants de la ville de Montréal
à l'exécutif, ça n'enlève rien aux
prérogatives du maire de Montréal comme maire.
Vous transportez en bloc l'exécutif de la ville de
Montréal à l'exécutif de la communauté urbaine.
M. LUSSIER: Dans les villes où il n'y a pas d'exécutif,
qui est l'exécutif?
M. SAINT-GERMAIN: C'est tout le conseil de ville.
M. LUSSIER: Non, l'exécutif, c'est le maire.
M. TETLEY: M. le Président, je voudrais ajouter aux remarques de
l'honorable député de Jacques-Cartier que c'est peut-être
une bonne suggestion pour l'avenir. Je dois aussi noter que Montréal,
suivant vos chiffres, a 1,500,000 citoyens et n'a que sept membres au conseil
exécutif, c'est-à-dire un membre pour 220,000 ou 210,000
personnes. La banlieue a cinq membres, c'est-à-dire un membre pour
124,000 personnes.
Tout le monde se plaint de Montréal, mais Montréal perd un
peu sur le plan de la représentation. Montréal a six milliards de
valeurs taxables et n'a que sept membres. La banlieue en a quatre milliards et
a quand même cinq membres. C'est-à-dire que Montréal a $850
millions de valeurs par membre et la banlieue a $800 millions de valeurs par
membre.
Je voudrais souligner, pour les députés qui
représentent la banlieue, que Montréal a en effet droit à
peut-être encore un membre au conseil exécutif et que ce n'est pas
toujours Montréal qui est le grand bénéficiaire du bill
75.
M. SEGUIN: M. le Président, je ne voudrais pas m'éterniser
là-dessus parce que je sais que non seulement le temps presse, mais
qu'il est important de procéder. Je pense que ce qui inquiète le
plus lorsqu'il s'agit de cette division que ce soit cinq ou six, en
l'occurrence c'est cinq secteurs c'est que nous savons que la ville de
Montréal, la ville proprement dite, aura à la communauté
la représentation que ce projet lui donne. Cette ville augmentera
peut-être en valeur, mais je doute fort qu'elle augmente beaucoup en
population à cause de la restriction des villes qui l'entourent.
Dans le sens contraire, on a d'autres secteurs représentant les
banlieues qui, eux, croîtront rapidement en population. On n'a
qu'à regarder dans le passé pour voir l'accroissement qui se
fait. Dans le secteur ouest, par exemple, les chiffres dépassent
déjà de quelques milliers les statistiques qu'on nous a
produites. Elles disent 116,000, mais je crois que si on y allait de plus
près, ce serait dans le moment peut-être 135,000 ou 140,000 dans
le secteur ouest.
Nous avons un conseil de la communauté qui, pour toutes fins et
réellement, est sous contrôle à cause de nos
procédures démocratiques qui établissent, pour la ville de
Montréal à ce moment-ci et à cause de son importance, une
majorité, il me semble que si le ministre, le ministère ou le
cabinet pouvait, à l'article 5, nous donner une provision qui ferait que
de temps en temps on pourrait fixer la période il y aurait
nécessairement une révision de la représentation ou une
révision de ces secteurs... Le mi-
nistre l'a dit et je concède, j'accepte ce fait. Ce serait
être très réaliste que de reconnaître que de temps
à autre il y aura des changements à cette loi dans l'avenir.
Je ne m'imagine pas, par exemple, que si la ville de Montréal a
le contrôle de la communauté par le nombre de votes, comme elle
l'a présentement, Montréal sera bien empressée, ou la
majorité de la communauté urbaine ou du conseil à ce
moment-là sera bien empressée de venir faire des demandes au
gouvernement provincial pour une modification qui pourrait changer la
représentation au conseil. C'est pour cela que je me demande s'il n'y
aurait pas possibilité ici d'introduire à cet endroit
peut-être y aurait-il un meilleur endroit une provision qui
permettrait, disons tous les cinq ans, de réviser la structure et le
contenu de ces différents secteurs, quitte peut-être à les
diminuer ou à les augmenter en nombre si la population s'accroît
plus dans un secteur que dans un autre et que réellement il y a
justification pour une révision.
Je ne voudrais pas laisser au conseil de la communauté le soin de
venir faire des demandes à Québec parce que, puisque
Montréal a la majorité, je doute qu'on vienne faire des
représentations du genre officiellement. Et c'est dans ce but-là
que je préconise, à ce moment-ci la division des secteurs. Je
préférerais une disposition qui obligerait la communauté
à faire cette révision-là et à en faire rapport au
ministre ou au gouvernement.
M. LUSSIER: Il y a deux choses, peut-être trois. Vous nous avez
dit que vous n'aimez pas que les municipalités de la communauté
urbaine viennent demander des amendements. Mais de toute façon, cette
communauté urbaine, comme la ville de Montréal qui a une charte,
au Québec, aux Trois-Rivières reviendra assez
régulièrement à la commission des bills privés de
la Législature pour demander des amendements.
Il existe dans la loi aussi on en a parlé tout à
l'heure une restructuration des frontières municipales qui doit
se faire d'ici cinq ans. A cette époque-là, ça pourra
changer. Nous avons apporté aussi un amendement à l'article
1631): « Le comité exécutif doit, tous les huit ans
à compter de l'entrée en vigueur de la présente loi,
préparer et soumettre au conseil pour approbation un état des
populations des municipalités, et dans le cas de la ville de
Montréal, des quartiers de cette dernière ainsi qu'un rapport sur
la représentativité du conseil et du comité
exécutif en relation avec cet état ». On l'a ajouté
ça, en amendement. Tous les huit ans on doit faire un recensement et on
doit, comme je le disais, je ne suis pas pour répéter ce que j'ai
lu...
M. SEGUIN: Oui, oui.
M. LUSSIER: ... de toute façon, je pense que ça
répond à votre question. Tous les huit ans, il faut qu'ils
fassent un recensement et il faut aussi qu'il y ait une étude faite en
rapport avec la représentativité. Il y a le fait aussi
qu'inévitablement, à cause de choses et de nouveaux
événements aussi, les gens vont être obligés de
revenir ici, de la Communauté urbaine de Montréal,
spécialement pour avoir des amendements. Alors avec tous ces
moyens-là je pense bien que la représentativité va
être pas mal respectée.
M. SEGUIN: Si j'avais la conviction que le ministère je ne
sais pas quel ministère ce sera dans le temps, alors je ne m'attaque pas
au ministre ici si je savais que le gouvernement, par l'entremise du
ministre des Affaires municipales, avait l'obligation ou s'il y avait une
obligation de voir à ce rapport, mais non, c'est le conseil de la
communauté, contrôlée par la ville de Montréal,
d'après la majorité c'est reconnu, qui devra prendre
l'initiative, je pense, de faire les recommandations voulues. S'il s'agit
simplement de soumettre un rapport, le rapport Vandry ici.on n'agira
peut-être pas. C'estparce que l'initiative de ces demandes devra venir
d'une résolution de la communauté urbaine.et je doute que
ça vienne puisque ce sera contraire aux intérêts de
Montréal.
M. LUSSIER: Tous ces chiffres-là vont être connus de la
population, vont être connus des membres de l'exécutif des
banlieues, de l'exécutif évidemment de Montréal, et le
comité exécutif doit préparer et soumettre tous les huit
ans au conseil pour approbation l'état des populations des
municipalités, faire rapport sur la représentativité du
conseil et du comité exécutif en relation avec cet état,,
Alors je pense qu'avec l'opinion publique des banlieues qui vont être
encore, je pense bien, très rigoureuses à ce temps-là, et
la redistribution des frontières, la commission des bills privés
qui va siéger, les représentants de ces villes de banlieue et de
la ville de Montréal ici au gouvernement, vous avez tous les
éléments pour obtenir justice.
M. SEGUIN: Mais rien n'oblige à l'action, faire rapport à
la population.
M. LUSSIER: Ah bien, rien; c'est-à-dire que la justice oblige
à l'action.
M. SAINT-GERMAIN: Il ne faut pas non plus, M. le Président,
exagérer sur la question de la réaction publique, il y a
déjà eu dans la ville
de Montréal 23% puis 25% du vote. Créer des gros
éléphants comme vous créez là où le petit
citoyen va se sentir à une éternité des autorités
municipales, il ne faut pas penser qu'il va réagir brusquement.
M» LUSSIER: La municipalité locale ne disparaît pas;
aucune municipalité, d'après le bill, ne disparaît,
absolument pas. Au contraire, si nous observons ce qui se passe ailleurs, des
fonctions qui sont devenues régionales, qui sont administrées par
une autorité régionale, les citoyens prennent la chose beaucoup
plus au sérieux.
Parce que les conflits de clocher vont exister de moins en moins entre
les municipalités d'une même agglomération urbaine, les
citoyens, sachant les administrateurs publics beaucoup plus sérieux,
vont participer en grand nombre à cette vie démocratique qu'on
veut instaurer d'une façon plus ample.
M. SAINT-GERMAIN: C'est tout à fait théorique.
M. LUSSIER: Ce que je vous dis, c'est ce qu'on observe ailleurs
où l'on a installé des organismes régionaux, des
gouvernements métropolitains. La population y participe beaucoup plus
que si nous laissons dans une même agglomération urbaine une
multitude d'autorités locales sans aucun lien régional, aucun
lien métropolitain.
M. SAINT-GERMAIN: Prenez le citoyen de chez moi, par exemple, il va
suivre toutes les activités de l'hôtel de ville. S'il y a un
règlement d'emprunt qui ne fait pas son affaire, il va demander un
référendum. La population va voter. Là, quand bien
même il suivrait les activités de la communauté urbaine et
qu'on arriverait avec n'importe quel règlement d'emprunt ou n'importe
quelle dépense, il n'a absolument rien à dire. Alors, dire qu'il
va suivre plus les acitivités municipales parce qu'il y a la
communauté urbaine, c'est absolument hypothétique, à mon
avis.
M. LUSSIER: Ce sont les représentants locaux qui vont
siéger au niveau régional. Nous avons voulu conserver ce lien
entre le régional et le local et que ce soit les mêmes individus
pour garder ce contact avec le public. Une municipalité
délègue son maire d'office. Ce maire, puisqu'il vient de cette
localité, va représenter deux choses: les intérêts
de sa localité et aussi les intérêts de la
communauté. Il va falloir qu'il pense à deux choses en même
temps. Il va peut- être y avoir des conflits, de temps en temps, comme
vous pouvez en avoir actuellement.
M. SAINT-GERMAIN: Ses intérêts sont défendus par son
maire, comme vous le dites si bien. Seulement, actuellement, ses
intérêts, il peut les défendre lui-même. La loi le
lui permet. Il s'oppose. Il signe une requête. On fait un
référendum. Il a une part active. Il accepte la dépense ou
il la refuse, tandis que, là, il n'a plus le droit de le faire.
M. LUSSIER: Je pense bien que le référendum,
jusqu'à un certain point, dans une municipalité locale, ça
se défend, mais, quand il devient nécessaire de faire de grands
travaux intermunicipaux comme des égouts, des aqueducs ou de regrouper
les forces policières, les élus du peuple doivent prendre leurs
responsabilités et le référendum ne tient plus. Il faut de
l'efficacité dans l'administration.
M. SAINT-GERMAIN: Ici, j'ai un journal, The Evening Bulletin de
Philadelphie. Philadelphie est une ville qui est bien plus grosse que
Montréal. Ici, on voit que la ville de Philadelphie annonce, dans le
journal, qu'un référendum sera tenu pour un prêt de $25
millions.
M. LUSSIER: Qu'est-ce que ça prouve, ça?
M. SAINT-GERMAIN: Un autre de $20 millions, un autre de $27 millions, un
autre de $10 millions et ainsi de suite. Cela prouve qu'il y a moyen d'avoir
des agglomérations urbaines considérables et de laisser au
propriétaire le droit qu'il a aujourd'hui, dans sa petite
municipalité, de refuser ou d'accepter les règlements d'emprunt.
C'est ce que ça prouve.
M. LUSSIER: Cela ne prouve rien. Cela prouve qu'à Philadelphie
ils peuvent faire un référendum sur telle question.
M. SAINT-GERMAIN: C'est ça.
M. LUSSIER: S'il y avait une loi de référendum pour les
communautés urbaines, on pourrait faire des référendums
sur telle ou telle question, si on le voulait.
M. SAINT-GERMAIN: C'est ça. Pour nous, ça prouve que la
communauté pourrait hypothéquer pour des centaines de millions
c'est ce qu'on va faire, d'ailleurs sans que le
propriétaire ait un seul mot à dire, tandis que, là,
actuellement, dans les banlieues, le propriétaire a le droit de
s'opposer à ce que ses autorités
municipales engagent sa propriété. On n'a pas le droit de
le faire sans son consentement. Le bill leur enlève ces droits au
complet.
M. LUSSIER: Vous exagérez.
M. SAINT-GERMAIN: Non. Il n'y a aucune exagération
là-dedans. Tout le monde sait qu'il va y avoir des emprunts et des
dépenses excessivement considérables au niveau de la
communauté urbaine et personne ne va avoir le droit de s'opposer.
M. LUSSIER: II existe la Régie des eaux, la Commission municipale
et le ministère des Finances. Il va falloir l'approbation du ministre et
un arrêté en conseil aussi...
M. SAINT-GERMAIN: Oui, mais écoutez, il va falloir...
M. LUSSIER: Laissez-moi finir. Alors, ce n'est pas laissé aux
administrateurs publics d'y aller et d'y aller comme ça. En plus, il
faut qu'ils retournent à leur conseil respectif. Les gens vont payer.
Les gens vont avoir un mot à dire. La seule chose qui n'existe pas
à la communauté urbaine, c'est un référendum sur un
règlement d'emprunt. Mais, il y a une quantité de soupapes de
sûreté qui existent, même si le référendum,
comme tel, n'existe pas au niveau de la communauté urbaine.
M. SAINT-GERMAIN: Ah, les soupapes sont rares. Cela, c'est la soupape la
plus violente, M. le Président, pour un citoyen. C'est qu'il dit oui ou
il dit non.
M. LUSSIER: Quand ils vont passer aux élections...
M. SAINT-GERMAIN: C'est la meilleure soupape. Celle-là, vous la
lui enlevez. Vous m'avez parlé de la Régie des eaux,
l'épuration des eaux. Cela va coûter des centaines de millions
dans la ville de Montréal. Si le gouvernement provincial ne veut pas
prendre ses responsabilités et s'il délègue à la
communauté urbaine la responsabilité d'investir des centaines de
millions dans l'épuration des eaux, qui va défendre le
citoyen?
M. LUSSIER: Cela, je vous l'ai tout dit tout à l'heure, et je ne
répéterai pas.
UNE VOIX: Ce sont tout de même des faits. M. PEARSON: M. le
Président...
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 5, adopté?
M. PEARSON: ... juste une question de procédure. Vous avez
mentionné que vous aviez un amendement à apporter à
l'article 163, et je ne retrouve pas ces amendements-là dans les
feuilles que vous nous avez passées. Est-ce que vous avez d'autres
amendements que vous avez l'intention d'apporter? Est-ce que vous pourriez nous
fournir la liste d'avance? Cela sauverait peut-être du temps.
M. LUSSIER: Je les ai passés vendredi.
M. PEARSON: Alors, sur ma liste, je ne les ai pas. C'est peut-être
une nouvelle liste.
M. LUSSIER: Ceux que j'ai passés vendredi comportaient ce que
vous avez. J'ai ramassé tous les amendements qu'on avait
déjà proposés avant...
M. PEARSON: Oui.
M. LUSSIER: C'est ce qui explique l'épaisseur du paquet.
M. PEARSON: Parce qu'ici ça saute...
M. LUSSIER: Votre confrère de Robert-Baldwin va vous en
prêter une copie.
M. PEARSON: Ah bon, d'accord. M. LUSSIER: Adopté?
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 5, adopté?
M. TREMBLAY (Montmorency): M. le Ministre, est-ce que je pourrais avoir
une copie de ces amendements?
M. LUSSIER: Oui. Les petits pages sont là. M. le
député aimerait avoir une copie des amendements totaux, globaux,
tous rassemblés, que j'ai distribués vendredi.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Alors, l'article 5 est
adopté. L'article 6?
M. SEGUIN: A l'article 6, on semble se départir un peu d'une
procédure qui est assez normale dans les municipalités. On sait
que, dans nos villes qui sont sous la Loi des cités et villes, il y a un
certain nombre de choses qu'on
peut faire par résolution. Mais dans la pratique, je pense, dans
les villes les mieux administrées, il y a tendance, à chaque
occasion possible, de procéder par règlement. D'ailleurs, la loi
le dicte assez clairement: toutes les circonstances où nous y sommes
obligés de le faire. Je lis ici, dans l'article 6: « Les pouvoirs
de la communauté sont exercés par le conseil, sauf quant aux
matières qui sont déclarées être du ressort du
comité exécutif et le conseil agit par résolution ».
Est-ce que le ministre prévoit, même dans le cas de
résolutions ou dans le cas de certaines résolutions, qu'il y aura
un préavis? C'est qu'à ce moment-ci, exception faite des articles
qui sont sous la loi,... Cette loi-ci, le bill 75, oblige de procéder
par règlement, est-ce que l'on pourrait avoir peut-être un peu
plus de détails du ministre sur ce qu'il veut dire par
résolution? Est-ce que c'est une nouvelle forme de résolution?
Est-ce la résolution telle que nous la connaissons dans le code civil?
Ou encore une résolution telle que nous la voyons dans la Loi des
cités et villes? Est-ce que, dans le cas d'une résolution, il
doit y avoir préavis? Est-ce que cela doit être inscrit au
programme de l'assemblée quelque temps avant?
M. LUSSIER: Trois jours. Vous savez, il y a un ordre du jour
obligatoire.
M. SEGUIN: Oui.
M. LUSSIER: Et c'est trois jours avant l'assemblée. S'il y a une
assemblée spéciale, sur l'avis de convocation, vous avez la
question ou les questions qui doivent être débattues à
cette assemblée spéciale.
C'est exactement de la même nature que la résolution dans
la Loi des cités et villes.
M. SEGUIN: La différence - M. le Ministre, vous allez le
reconnaître, j'en suis sûr c'est que cette communauté
urbaine procède beaucoup plus souvent qu'autrement par
résolution, du moins, plus souvent que la municipalité qui, elle,
est régie par la Loi des cités et villes et où le plus
gros pourcentage des pouvoirs doivent être appliqués par voie de
règlement.
M. LUSSIER: Non, nous avons discuté cela et c'est la même
structure qui existe dans la Loi des cités et villes que nous avons
voulu implanter au niveau de la communauté urbaine. La résolution
et le règlement, cela se ressemble, parce que nous l'avons pris dans la
Loi des cités et villes. C'est exactement la même chose.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Alors, article 6
adopté.
M. SAINT-GERMAIN: M. le Président, cet article 6 semble donner
tous les pouvoirs de la communauté au conseil. Mais les dispositions qui
suivent et toute la procédure qui suit fait que l'exécutif a
pratiquement tous les pouvoirs pour établir les règlements et les
résolutions qu'il veut bien établir.
M. LUSSIER: C'est faux.
M. SAINT-GERMAIN: C'est la même chose...
M. LUSSIER: C'est parce que vous n'avez pas lu la loi.
M. SAINT-GERMAIN: ... qu'au conseil de ville; c'est semblable au conseil
de ville de Montréal actuellement. C'est à peu prês la
même procédure.
M. LUSSIER: C'est le conseil qui est souverain et maître, dans
toute cette loi. L'exécutif a certains pouvoirs que la loi lui
confère, mais il fait la mise en place des services et exécute
les résolutions, les ordres et les règlements qui ont
été adoptés par le conseil.
M. SAINT-GERM AIN: D'accord. Par exemple, supposons qu'il y a un parc
métropolitain dans le secteur « Ouest ». Le type qui
représente ce secteur n'est pas membre de l'exécutif; il veut que
certaines améliorations soient apportées au parc. Alors,
qu'est-ce qui arrive, en fait?
M. LUSSIER: D'abord, le parc régional n'est pas une fonction de
premier temps.
M. SAINT-GERMAIN: Non, c'est une hypothèse.
M. LUSSIER: Oui, laissez-moi répondre à votre question.
C'est une fonction de deuxième temps. Pour que cela passe au premier
temps, il faut absolument qu'il y ait 50% des votes « pour » des
villes de banlieue, en majorité absolue, cette fois-là. Ce qui
veut dire que 14 des 28 municipalités doivent dire « oui »
pour que les parcs deviennent une fonction de premier temps,
c'est-à-dire pour qu'ils puissent exercer cette
juridiction-là.
Deuxièmement, au conseil, il a le droit de dire tout ce qu'il a
à dire. Il y a aussi un droit de veto; 50% des gens des banlieues comme
de la ville de Montréal doivent voter pour que cette
résolution-là soit adoptée. Je pense bien que c'est
une protection importante que nous donnons aux villes de banlieue à
l'intérieur de cette Communauté urbaine de Montréal.
M. SAINT-GERMAIN: Oui, le parc est régi par la communauté;
cela a été accepté. Si un membre du conseil veut que
certaines améliorations soient apportées au parc...
M.LUSSIER: Oui.
M. SAINT-GERMAIN: ... il est obligé de faire une motion en ce
sens.
M.LUSSIER: Oui.
M. SAINT-GERMAIN: II la met à l'ordre du Jour.
M.LUSSIER: Oui.
M. SAINT-GERMAIN: C'est référé à
l'exécutif.
M.LUSSIER: Oui.
M. SAINT-GERM AIN: L'exécutif fait rapport.
M.LUSSIER: Oui.
M. SAINT-GERMAIN: Quand va-t-il faire rapport?
M. LUSSIER: A la prochaine séance.
M. SAINT-GERMAIN: Est-il obligé de faire rapport à la
prochaine séance...
M. LUSSIER: Oui.
M. SAINT-GERMAIN: ... ou s'il peut simplement dire: Nous n'avons pas
terminé l'étude de la question?
M. LUSSIER: Non, il est obligé de faire rapport à la
prochaine séance; c'est inscrit dans la loi.
M. SAINT-GERMAIN: Du moment que l'exécutif est obligé de
faire rapport, c'est une procédure très longue, cela.
L'exécutif a tous les moyens de tuer la motion.
M. LUSSIER: Non, à sa prochaine séance
régulière, maximum 60 jours.
M. SAINT-GERMAIN: C'est 60 jours.
M. LUSSIER: Maximum.
M. SAINT-GERMAIN: Au bout de 60 jours, l'exécutif va dire: Nous
n'avons pas terminé les études.
M. LUSSIER: Non, non, il est obligé de faire rapport.
M. SAINT-GERMAIN: Ah, il va faire un rapport dans ce sens; c'est
ça qui va être son rapport. Il va dire: Les études ne sont
pas terminées.
M. LUSSIER: Ah oui, mais les gens ne sont pas obligés d'accepter
ça.
M. SAINT-GERMAIN: Alors, tout seraenco-re bon pour soixante jours.
M. LUSSIER: Non, non, les gens du conseil, les personnes
intéressées, si elle le veulent n'acceptent pas ce rapport et
leur disent leurs vérités si elles ont besoin d'être
dites.
M. SAINT-GERMAIN: Elles vont leur dire leurs vérités, mais
en fait le conseil ne pourra pas se...
M. LUSSIER: Oui, mais si vous jouez à la démocratie, c'est
la démocratie ça.
M. SAINT-GERMAIN: C'est de la démocratie, mais c'est de la
démocratie qui donne un pouvoir...
M. LUSSIER: Ce n'est pas un individu ou deux individus...
M. SAINT-GERMAIN: C'est une démocratie qui donne un
pouvoir...
M. LUSSIER: ... qui vont conduire 80 ou 100 ou 108. Ce sont ceux qui
sont la majorité qui vont décider. Il y a des règles de
procédure, de régie interne.
M. SAINT-GERMAIN: C'est la majorité. Je veux vous dire que c'est
de la démocratie, mais que c'est une démocratie qui donne
à l'exécutif un pouvoir écrasant.
M. LUSSIER: Bien non, c'est ce que nous pratiquons actuellement.
M. SAINT-GERMAIN: Dans les mots, vous dites que c'est le conseil qui est
souverain.
M. LUSSIER: C'est ce qui se fait ici à l'Assemblée
nationale depuis des années. C'est ce qui se fait dans les conseils
municipaux. Ce n'est pas parce qu'un conseiller d'un quartier sur six veut que
dans son quartier il y ait telle amélioration, un parc par exemple,
qu'il est frustré, que c'est antidémocratique, qu'il est
bafoué parce qu'il est tout seul à défendre son petit
parc, qu'il veut avoir une balançoire et que le conseil ne veut pas la
lui donner. Voyons donc!
M. SAINT-GERMAIN: Non, non. Ce que Je veux faire ressortir, c'est que
même si la majorité du conseil voulait le lui donner, si
l'exécutif ne le veut pas, il ne l'aura pas, son parc.
M. LUSSIER: Non, c'est faux.
M. SAINT-GERMAIN: Même si la majorité du conseil veut le
lui donner.
M. LUSSIER: Non, c'est faux. Si le conseil veut le lui donner, il va
l'avoir.
M. SAINT-GERMAIN: Non...
M. LUSSIER: Bien non! Prouvez-le, que c'est non. Qui vote le budget?
C'est le conseil qui vote le budget.
M. SAINT-GERMAIN: II ne fera pas le rapport.
M. LUSSIER: Pardon?
M. SAINT-GERMAIN: II va retarder le rapport. L'exécutif va
retarder son rapport d'une façon continue.
M. LUSSIER: Le rapport de l'exécutif n'étant même
pas terminé, le conseil peut ne pas en tenir compte et adopter la
résolution qu'il veut adopter. Même si le rapport n'est pas fait
au complet, le conseil peut passer par-dessus, adopter sa résolution et
impliquer des sommes d'argent dans cette affaire. Vous parlez et vous n'avez
pas lu le bill. Si vous l'aviez bien lu...
M. SAINT-GERMAIN: Ah non, Je l'ai bien lu, mais c'est ça. Le type
qui est conseiller...
M. LUSSIER: Relisez l'article 45.
M. SAINT-GERMAIN: C'est le même phénomène qui va se
passer qui se passe sur l'île de Montréal actuellement. C'est
démocratique, c'est la loi. Mais c'est l'exécutif qui
régit la ville. On s'aperçoit vite que l'influence du conseil
municipal de Montréal est très peu considérable
relativement à l'exécutif.
M. LUSSIER: M. le Président, il est hors d'ordre, il parle de la
ville de Montréal. Ici, c'est de la communauté urbaine qu'il est
question. On doit s'en tenir à la Communauté urbaine de
Montréal.
M. SAINT-GERMAIN: J'ai bien lu le bill et c'est ce que J'ai lu.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 6,adopté?
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 7?
M. TREMBLAY (Montmorency): Dans cet article, vous donnez des
pouvoirs...
M. SEGUIN: Nous avons touché au point...
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Je n'aimerais pas qu'on parle
deux à la fois.
L'honorable député de Montmorency avait commencé
une intervention.
M. SEGUIN: J'avais demandé la parole.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Alors, l'honorable
député de Robert-Baldwin.
M. SEGUIN: Pour revenir à ce que nous avons dit tout à
l'heure très brièvement, je fais une suggestion très
brève ici. Est-ce qu'à l'article 7, il n'y aurait pas raison
d'apporter cette provision de l'augmentation de l'exécutif en rapport
avec les augmentations de populations ou de secteurs? Je ne fais pas de
débat. Je demande tout simplement au ministre si on ne pourrait pas
considérer une certaine suggestion.
M. LUSSIER: Le député revient à la même
question que le député de Robert-Baldwin me posait tout à
l'heure. C'est de la représentativité, mais cette fois-ci pas au
niveau du conseil au niveau de l'exécutif. Dans cinq ans, il y a des
prévisions. Dans huit ans, il y a aussi des amendements. Je pense
qu'actuellement nous prenons nos responsabilités. Dans cinq ou six ans,
ce sera aux gens qui auront ces responsabilités, celles que nous
assumons, ce sera à eux de les prendre à cette époque.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 7, adopté?
M. SAINT-GERMAIN: M. le Président, dans l'avant-projet, il y
avait cinq membres de l'exécutif qui représentaient
Montréal, quatre membres pour les municipalités et le
président était nommé par le lieutenant-gouverneur en
conseil. Puis-je demander au ministre pour quelle raison on a apporté au
bill ce changement?
M. LUSSIER: C'est parce que la ville de Montréal et les villes de
banlieue ont accepté aussi cette représentation que la ville de
Montréal, avec la population et l'évaluation, était
sous-représentée.
Même à 7-5, comme le disait le député de
Westmount tout à l'heure, la ville de Montréal est encore
sous-représentée.
M. SAINT-GERMAIN: C'est entendu qu'elle est
sous-représentée, mais si vous voulez établir une
communauté urbaine qui fonctionne, hormis de donner la
responsabilité à la ville de Montréal d'administrer toute
la communauté urbaine, il faut bien créer, à quelque part,
des points d'équilibre. Autrement, il me semble absolument
évident que la majorité appartiendra constamment à la
ville de Montréal et, comme c'est la majorité qui conduit, ce
serait simplement dire à Montréal: Administrez, pour les
municipalités, toute la communauté. Il faut certainement qu'il y
ait un équilibre.
Vous avez sept membres, et ces membres du comité exécutif
de Montréal ne sont pas directement élus par la population, ce
n'est pas la population qui choisit lequel des échevins de la ville de
Montréal devra être membre de l'exécutif. Ce n'est pas une
élection directe. Alors, j'ai l'impression que l'avant-projet, à
ce point de vue là, était supérieur au bill.
M. LUSSIER: Pourquoi ne l'avez vous pas dit dans ce temps-là,
qu'il était bon?
M. SAINT-GERMAIN: Je n'ai pas eu l'occasion de le dire, simplement. La,
j'en ai l'occasion, je le dis.
M. LUSSIER: Il n'y avait que ceux qui pensaient que ce n'était
pas bon qui parlaient. A vous entendre, c'était le meilleur.
M. SAINT-GERMAIN: Je n'ai Jamais dit que c'était le meilleur,
mais j'ai dit que, sur ce point-là en particulier, je crois qu'il y
avait un avantage.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté.
M. SAINT-GERMAIN: M. le Président, il me semble qu'il faudrait
étudier cette tactique d'une façon très
sérieuse.
M. LUSSIER: J'ai l'impression que nous l'avons fait.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Alors article 7,
adopté.
M. TREMBLAY (Montmorency): M. le Président, peu importe la
représentativité, c'est qu'actuellement la majorité est
concédée, en partant, par la composition du comité
exécutif, à la ville de Montréal. Donc, nous pouvons
conclure que la Communauté urbaine de Montréal, c'est, dans son
exécutif, en définitive une administration qui est strictement de
Montréal. C'est l'exécutif de Montréal qui domine et
dirige tout, même s'il y a des mécanismes prévus de veto au
sein du conseil, etc. Je pense bien que les premières décisions,
les décisions qui seront prises pour ce qui pourra se réaliser
dans l'avenir, c'est Montréal purement et simplement qui va tout
diriger, qui va dominer totalement la situation, qui va imposer ses vues, que
ce soit directement ou indirectement. A ce moment-là, on peut craindre
que les municipalités et les citoyens de banlieue soient
lésés, je le pense. Suivant ce que disait mon collègue
tout à l'heure, ça aurait été
préférable qu'une représentation au sein de
l'exécutif soit, non pas proportionnelle ou basée sur le nombre
d'électeurs, mais tout simplement sur un nombre égal de
représentants de banlieue et de représentants de
l'exécutif de Montréal avec un président qui pouvait
être neutre dans la circonstance et réellement choisir pour le
bien commun.
Comment voulez-vous que le maire de Montréal puisse prendre une
décision, à un moment donné, qui ne favorise pas la ville
de Montréal, parfois au détriment des villes de banlieue? Je
pense que ça se produira infailliblement...
M. LUSSIER: ... Monsieur...
M. TREMBLAY (Montmorency): ... et ce au nom du bien commun, sous le
prétexte de la représentativité démocratique.
Actuellement, Montréal a une plus grande population, elle a une
plus grande évaluation, etc. Je dirais que le principe actuel est
dangereux d'application, parce que cela signifie la mainmise purement et
totalement, par l'exécutif de Montréal et par la ville de
Montréal, des actifs
et de l'avenir de toutes les banlieues de Montréal.
A ce moment-là, les décisions pourront y être
prises. Je ne dis pas que le présent exécutif de la ville de
Montréal, en définitive, ne tiendra pas compte, selon un sain
esprit de justice, des villes de banlieue, mais il arrivera sûrement
qu'un jour ou l'autre l'exécutif de Montréal, d'ici cinq ou dix
ans, si vous voulez, dira: C'est cela. La décision est prise. Les villes
de banlieue pourront dire ce qu'elles veulent, penser ce qu'elles veulent. Les
pouvoirs du conseil, actuellement, sont bien limités, même si le
droit de veto existe; je pense que c'est Montréal qui va dominer la
situation, qui va la diriger. Ce ne sera pas la Communauté urbaine de
Montréal, ce sera la ville de Montréal, un point c'est tout, qui
décidera.
Ce sont mes constatations, mes conclusions en ce qui concerne la
composition de l'exécutif et en ce qui concerne la Communauté
urbaine de Montréal.
M. LE PRESIDENT: Article 7, adopté?
M. SEGUIN: Adopté.
M. LUSSIER: Article 8.
M. LE PRESIDENT: Article 8.
M. SEGUIN: L'avis prévu par cet article devrait prévoir,
à mon sens, le temps exact de la mise en nomination pour que ce ne soit
pas à la discrétion du secrétaire, tel que stipulé
à l'article 12. On lui laisse pleine et entière liberté,
il me semble. A moins que le ministre puisse donner des raisons et des
explications. Il me semble qu'à cette occasion le secrétaire, qui
est un fonctionnaire, assume la pleine et totale responsabilité sans
qu'on la guide ou qu'on lui fixe une heure ou un temps.
A l'article 12, ce sont les spécifications en ce qui concerne la
nomination des candidats ou la mise en candidature. On la fixe à une
heure.
M. LUSSIER: Vous faites des commentaires sur l'heure et non pas sur la
date de l'assemblée. Parce que l'assemblée est
fixée...
M. SEGUIN: Un jour et un temps...
M. LUSSIER: ... par la loi et le secrétaire doit faire parvenir
un avis quinze jours avant cette assemblée. C'est ce que dit le texte de
loi. L'assemblée de mise en nomination est fixée par la loi.
M. SEGUIN: Ces délégués sont convoqués
à une assemblée par le secrétaire de la communauté.
Le secrétaire décide de la date de l'assemblée et, quinze
jours avant la date prévue, il envoie un avis, il me semble ici que
c'est le secrétaire qui prend la décision de fixer la date.
M. LUSSIER: L'assemblée est statutaire, elle est dans la loi. Le
secrétaire doit faire parvenir un avis de convocation pour cette
assemblée au moins quinze jours avant la tenue de cette
assemblée. Tout ce qui n'est pas inscrit dans la loi, c'est l'heure.
L'heure dont vous parlez n'est pas inscrite.
M. SEGUIN: C'est cela.
M. LUSSIER: Mais, le secrétaire n'est pas libre de ne pas la
convoquer et il n'est pas libre de la convoquer à n'importe quel temps.
C'est simplement son avis qui doit parvenir au minimum quinze jours avant cette
assemblée.
M. SEGUIN: Le ministre ne fait-il pas allusion aux assemblées
régulières du conseil? Ici, il s'agit de la mise en candidature.
C'est la première assemblée qui a lieu. A mon avis, en lisant
cela, il semble que ce soit le secrétaire qui va déterminer cette
assemblée.
M. LUSSIER: Non, ce n'est pas le secrétaire. Nous allons vous
donner le texte de loi où il est inscrit que l'assemblée doit
avoir...
M. SEGUIN: « Pour les fins de la désignation des membres du
comité exécutif par les délégués des
municipalités d'un secteur autre que le secteur de Montréal...
»
M. LUSSIER: Ce n'est pas à la discrétion du
secrétaire.
M. SEGUIN: « ... ces délégués sont
convoqués à une assemblée par le secrétaire de la
communauté au moyen d'un avis ». L'article dit qu'il doit donner
15 jours d'avis.
M. LUSSIER: Si vous voulez, M. le député,
référer à 365.
M. SEGUIN: Quel article?
M. LUSSIER: Article 365: « Les membres du comité
exécutif représentant les secteurs autres que le secteur «
ville de Montréal » doivent être désignés dans
les 30 jours de l'entrée en
vigueur de la présente loi ». Lui, il doit donner son avis
15 jours au minimum avant la tenue de cette assemblée dans les trente
jours.
M. SEGUIN: Cela le couvrirait. J'avais un doute, M. le ministre, sur ce
point, tout simplement. J'avais l'impression bien nette que le
secrétaire fixait la date de la première assemblée. Alors,
je pensais que c'était un peu discrétionnaire de donner au
secrétaire ce pouvoir.
M. LUSSIER: Non.
M. SEGUIN: Mais l'article 365 semble l'obliger à...
M. LUSSIER: Oui.
M. SEGUIN: Oui. Je n'ai pas d'objection.
M. LUSSIER: Pour ce qui est de l'heure, c'est impensable qu'un
secrétaire dise qu'il va convoquer l'assemblée à minuit
pour la votatlon. Cela va être un tollé, monsieur.
M. LE PRESIDENT: Alors, article 8 adopté. Article 9?
M. SAINT-GERMAIN: ... pour les commissions scolaires, on désigne
toujours l'heure. On dit: L'assemblée sera tenue à deux heures de
l'après-midi. Pour les assemblées de nomination, par exemple,
à une élection municipale ou à une élection
scolaire, la loi fixe l'heure de la tenue de l'assemblée où les
mises en nomination se feront.
M. LUSSIER: L'avis du greffier va l'indiquer.
M. SAINT-GERMAIN: Oui, oui, mais lors des assemblées de
nomination des municipalités comme des commissions scolaires, la loi
spécifie elle-même à quelle heure ces assemblées
seront tenues.
M. LUSSIER: Je pense bien qu'il est impensable que le secrétaire
d'une corporation semblable qui a été nommé par tout le
monde puisse convoquer une assemblée à une heure où
ça ne fera l'affaire d'à peu près personne. Il va
s'informer et convoquer cette assemblée-là pour que tout le monde
y soit.
M. SAINT-GERMAIN: Mais, pour quelle raison que...
M. LUSSIER: II faut lui laisser une certaine latitude. Si on indique
dans la loi une heure, il se peut que ça soit aussi faux que de
convoquer une assemblée tel jour à onze heures ou à
minuit. Une fois que ce serait dans la loi, il faudrait absolument que
ça soit respecté. On laisse un peu de latitude parce qu'on
présuppose que ce sont des gens qui ont un jugement puis de
l'intelligence qui vont être nommés là, surtout que le
secrétaire va prendre une décision qui se défend.
M. SAINT-GERMAIN: Oui, mais il y a toujours des
antécédents. Est-ce que le fait de nommer l'heure à une
assemblée de nomination pour élection à la commission
scolaire ou pour une élection de municipalité a
créé dans le passé des inconvénients?
M. LUSSIER: Oui, ça en a causé.
UNE VOIX: Le député de Jacques-Cartier broie du noir.
M. LUSSIER: Oui, mais, écoutez bien là, même pour
les assemblées publiques, ça peut être fixé de telle
heure à telle heure. Les gens sont habitués à leurs
élections.
M. SAINT-GERMAIN: C'est l'assemblée qui est tenue pour la
désignation des membres du comité exécutif.
M. CROTEAU: Ils ont quinze jours; ils ne peuvent pas être pris par
surprise.
M. SEGUIN: Non, non je ne parle pas de surprise. Je veux dire qu'on
saurait que c'est à deux heures et que c'est dans la loi, comme, par
exemple, lorsque quelqu'un veut poser sa candidature à l'hôtel de
ville ou à une commission scolaire.
Il sait que c'est avant 2 heures qu'il doit poser cette candidature.
Alors, l'assemblée est tenue à 2 heures, et c'est traditionnel,
c'est accepté, ça entre dans les moeurs, si je puis dire, il y a
une loi qui fixe l'heure.
M. LUSSIER: Ce qu'on veut dire c'est qu'il peut arriver facilement que
ça fasse beaucoup mieux l'affaire de tout le monde, que ce soit à
2 heures de l'après- midi, à 7 heures ou 8 heures le soir. C'est
pour ça qu'on laisse cette latitude au greffier de décider,
après avoir consulté cet individu. Si c'est mieux dans
l'après-midi à 2 heures, 3 heures ou 5 heures ou 6 heures, il va
le savoir. Les gens auront été consultés. Cela ne peut pas
se faire en cachette.
M. CROTEAU: Oui, mais la mise en candidature, vous n'avez qu'à
vous référer à l'article 12, on mentionne une heure.
Alors, à ce moment-là...
M. SAINT-GERMAIN: On ne mentionne pas l'heure.
M. CROTEAU: On dit: La mise en candidature se termine une heure
après qu'elle a été déclarée ouverte.
M. SAINT-GERMAIN: C'est le secrétaire qui va déterminer
l'heure de l'assemblée, et la mise en candidature va se terminer une
heure après. Alors, l'heure n'est pas déterminée.
M. CROTEAU: Avec un préavis.
M. SAINT-GERMAIN: Mais le type qui veut poser sa candidature pour faire
partie de l'exécutif, il sait que la loi dit: C'est deux heures. A deux
heures, c'est la limite de son temps, alors il ne peut pas se faire jouer. Il
le fait...
M. LUSSIER: II va le savoir quinze jours d'avance. Cela ne se fera pas
en cachette et ça ne peut pas se faire en chachette. Il y a une heure
pour la mise en candidature, je pense bien qu'on laisse au
secrétaire-trésorier une latitude qui est raisonnable, qui est
logique.
M. SAINT-GERMAIN: C'est une opinion.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Alors, article 8, adopté.
Article 9, il y a un amendement.
M. LUSSIER: Oui, il y a un amendement â l'article 9.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Accepté tel
qu'amendé?
M. TETLEY: Non, M. le Président, au sujet de l'article 9, chaque
municipalité a droit â un délégué à
cette assemblée. La question a déjà été
soulevée â plusieurs reprises qu'il y a des municipalités
de 7,000 personnes et des municipalités, comme Verdun, de milliers de
personnes. Je me demande pourquoi une municipalité de 7,000 personnes a
le même droit de choisir...
UNE VOIX: It is not a council...
M. TETLEY: Oui, oui, mais même ça, on recommence même
ici, pourquoi pas le vote pondéré? Chaque municipalité a
droit à un délégué à cette assemblée.
Oui, et je pense qu'ici et au conseil et partout le vote devrait être
pondéré.
M. LUSSIER: Bien voici. On ne parle pas encore du vote
pondéré.
M. TETLEY: Ah!
M. LUSSIER: C'est simplement un délégué, ça.
Mais même avec un délégué, vous pouvez avoir le vote
pondéré. C'est lui qui va transporter le paquet de voix.
M. TETLEY: Je suis 100% d'accord.
M. LUSSIER: A l'article 9, on traite uniquement du
délégué; un délégué peut transporter
une voix comme il peut en transporter 50.
M. TETLEY: Ah! « La majorité des
délégués des municipalités constitue le quorum
», même là. Mais est-ce que je comprends l'intervention du
ministre à l'effet qu'il a un amendement afin de donner un vote
pondéré bientôt?
M. LUSSIER: II faudrait que je consulte mon cher collègue d'en
face... Un amendement?
M. TETLEY: Est-ce votre intention de présenter un amendement
je ne sais pas pour quel article donnant le droit aux
municipalités de voter suivant, disons, leur population ou suivant leur
valeur taxable, leur valeur foncière?
M. LUSSIER: Je peux dire que les arguments de M. le chef de l'Opposition
m'impressionnent.
M. TETLEY: Oui? Ah bon!
M. LUSSIER: Bon, bon. Deuxième affaire, mais pas à
l'exécutif, cependant.
M. TETLEY: Non, non...
M. LESAGE : Ce n'est pas ça que le député de
Notre-Dame-de-Grâce dit. Le député de
Notre-Dame-de-Grâce voudrait que lors des assemblées pour le choix
des membres de l'exécutif...
M. LUSSIER: Oui.
M. LESAGE: ... à l'intérieur des secteurs parce que
ce sont les délégués des municipalités d'un secteur
qui vont choisir le représen-
tant à l'exécutif le vote pour le choix du membre
de l'exécutif représentant le secteur soit
pondéré.
M. LUSSIER: Oui, c'est ce que...
M. LESAGE: Mais à ce moment-là, je me pose des questions.
Je vais procéder par analogies pendant deux minutes. Il a
été suggéré, par exemple, que dans le bill de
Québec Sainte-Foy, Sillery et Cap-Rouge fassent partie du même
secteur. Ce serait un amendement. Si cela était accepté et que le
vote pour le choix du délégué se faisait suivant des votes
pondérés, évidemment ce serait toujours Sainte-Foy qui
déciderait qui est le délégué. Autrement, ce serait
la majorité de trois.
Cela donne un exemple de la difficulté qui peut survenir lorsque
l'on essaie de transporter la pondération des votes au niveau du choix
des membres de l'exécutif. Au conseil, c'est tout à fait
différent.
Mais je voulais répéter: II y a du bon. L'embêtement
c'est que cela peut présenter des cas où on donne un vote
tellement prépondérant qu'il devient la décision unique
des autorités d'une municipalité.
M. LUSSIER: Nous nous entendons une autre fois.
M. LESAGE: C'est-à-dire qu'à ce moment-là,
certaines municipalités de banlieue, qu'il s'agisse de
Montréal ou de Québec, mais surtout de Montréal non
seulement se verraient imposer, et à l'exécutif et au conseil,
constamment la volonté de la majorité de Montréal, mais se
verraient, par dessus le marché, imposer la volonté d'une ou deux
municipalités plus populeuses à l'intérieur du secteur.
C'est une question de jugement, de savoir cequ'ilya de mieux à
faire.
M. LUSSIER: Je pense qu'actuellement, tel que les populations sont
distribuées avec le nombre de villes qui existent, c'est peut-être
quelque chose de logique, mais cela ne peut pas s'appliquer actuellement. Un
jour, cela viendra peut-être, mais pas actuellement.
M. SAINT-GERMAIN: Dans le secteur ouest, c'est exactement ce qui
arriverait, voyez-vous, vous avez la cité de Dorval, la ville de
l'île Dorval et la cité de Lachine. Alors, ces trois
municipalités-là ont moins de population que la ville de
Saint-Laurent.
M. LESAGE: Que la ville de Saint-Laurent seule?
M. SAINT-GERMAIN: Seule.
M. LESAGE: Alors, ce serait toujours Saint-Laurent qui déciderait
du choix du membre de l'exécutif, et les trois autres n'auraient pas,
à toutes fins utiles, voix au chapitre.
M. LUSSIER: C'est cela, elles n'auraient plus besoin de conseil, parce
que tout l'exécutif passerait en bloc au conseil,,
M. TETLEY: Pardon, M. le Président, prenez le...
M. LUSSIER: Nous discutons l'article 14, si je peux faire une remarque
dans ce sens-là.
M. TETLEY: En effet, mais...
M. LUSSIER: Mais l'article 9 est adopté, c'est simplement un
délégué par municipalité qui est ex officio en cas
de refus ou d'incapacité d'agir...
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): L'article 9 est
adopté.
M. LESAGE: Je constate qu'il est une heure.
M. SEGUIN: Poursuivant la question qui a été posée
hier par le chef de l'Opposition..,
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Alors les travaux du
comité sont suspendus jusqu'à 3 heures.
M. SEGUIN: Une question ici, une question au ministre qui ne se rattache
pas directement à un article. Hier soir, à une question du chef
de l'Opposition, à savoir si le ministre avait d'autres amendements
à proposer, le ministre a répondu qu'au cours du débat en
comité plénier, il verrait à les apporter. Est-ce que ce
serait possible, s'il y a des amendements, que le ministre nous les fasse
parvenir avant la prochaine séance du comité ou au
début?
M. LESAGE: Si le ministre a d'autres amendements à proposer,
pourrait-il nous en remettre des copies à 3 heures?
Il me semble qu'il serait juste que nous puissions les examiner, en
examiner la portée et voir quel effet ils peuvent avoir sur d'autres
articles du bill. Si les amendements sont apportés seulement lors de
l'étude de l'article à modifier, nous ne sommes pas en mesure de
donner le degré de réflexion nécessaire. Je pense que nous
épargnerions le temps du comité,
si nous pouvions prendre connaissance des amendements à trois
heures. D'ailleurs, le ministre...
M. LUSSIER: Je devrais avoir le temps de vous les soumettre.
M. LESAGE : Lorsque j'ai fait cette demande au ministre lors de sa
réplique en deuxième lecture, il nous a bien dit, comme vient de
le rappeler le député de Robert-Baldwin, qu'il nous les
remettrait en comité plénier. Qui ne dit mot, consent.
M. LUSSIER: Bien, laissez-moi parler juste un peu. C'est que,
normalement, je devrais vous les remettre pour trois heures. Mais, il y a une
question de temps, l'impression de Xerox...
M. LESAGE: Encore?
M. LUSSIER: Ah oui, ça marche en gros, cette
affaire-là.
M. LESAGE: Donnez-nous ce que vous aurez de prêt à trois
heures.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): La séance est suspendue
jusqu'à trois heures.
Reprise de la séance à 15 h 6
M. FRECHETTE (président du comité plénier): A
l'ordre, messieurs! Article 10.
M. SEGUIN: A l'article 11, si le ministre me le permet, j'aurais une
petite observation à faire sur la traduction anglaise. Je trouve qu'il
est mal de dire au début de l'article: « One delegate »; ce
serait préférable de dire: « A delegate ». De
même, au deuxième paragraphe, de cet article 11,,..
M. LUSSIER: D'accord.
M. SEGUIN: ... au lieu de dire: « The writing must state »,
je dirais tout simplement: « The notice must state ». Je pense que
ça se lit beaucoup mieux et c'est plus facile à comprendre. Vous
pourriez demander aux conseillers Juridiques si c'est acceptable. Cela ne
change absolument rien à l'article.
M. LUSSIER: Nous en prenons note, monsieur le traducteur;
évidemment, nous ne nous sommes pas occupé de la traduction.
M. SEGUIN: Je ne prétends pas être traducteur, mais je
pense que ça se dit beaucoup plus facilement.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Alors, à l'article 11, au
lieu de: « One delegate », c'est: « A delegate ».
M. SEGUIN: « A delagate ». C'est parce qu'on a traduit
l'article indéfini « un » par l'adjectif numéral; je
pense qu'on voulait dire « A », c'est le changement.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Alors, 11 adopté avec
amendement.
MR. LUSSIER: All right, Sir.
M. SEGUIN: Oui, dans la mesure où je suis concerné.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 12?
M. SEGUIN: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 12, adopté.
Article 13?
M. TETLEY: M. le Président, j'ai reçu avec
plaisir l'amendement àl'article 52. Je note quand même que
cet amendement-là, qui donne unvote pondéré, un vote pour
chaque 1,000 citoyens, s'applique tout simplement, et je lis l'article, «
sur toute question soumise au conseil »; c'est-à-dire, ce vote
pondéré ne s'applique pas àl'élec-tion des membres
du comité exécutif. C'est ma première question: Est-ce
vrai? Ai-je bien compris l'amendement?
M. LUSSIER: Le conseiller ne vote pas.
M. TETLEY: Nous sommes à l'article 13, paragraphe 2.
M. LUSSIER: Oui, mais le vote pondéré ne s'applique pas
pour l'élection à l'exécutif. Ce n'est pas le conseil qui
va élire les membres de l'exécutif, c'est chaque secteur. Ce sont
les délégués qui se réunissent qui élisent
leurs représentants à l'exécutif. Le membre
délégué à l'exécutif n'est pas élu
par le conseil.
M. TETLEY: Donc, f ai bien compris la réponse du ministre et j'ai
bien compris la portée de l'article 52 amendé. Mais prenez
l'exemple du secteur « Centre ». Les gens se réunissent en
vertu de l'article 13 et il y a un vote en vertu de l'article 13, paragraphe 2,
page 4. Vous allez donner à la cité de Verdun un vote
malgré le fait que Verdun a combien de citoyens?
M. LUSSIER: Verdun a 90,000 citoyens.
M. TETLEY: Donc, 90,000 citoyens. En même temps vous allez donner
à la ville de Hampstead, qui n'a que 7,000 citoyens, un vote...
M. LUSSIER: C'est impossible. C'est-à-dire qu'idéalement
ça ne devrait pas, mais c'est impossible et je pense bien que M. le chef
de l'Opposition l'a bien expliqué tout à l'heure. Le vote par
secteur s'il fallait qu'il soit pondéré, voudrait dire presque
nécessairement que telle ville qui serait à l'exécutif,
à l'exception de toutes les autres... ou même si une ville n'a pas
la majorité deux villes pourraient faire une espèce de consensus
et toujours avoir le contrôle du délégué à
l'exécutif, ce qui est absolument inacceptable. Devant des faits
semblables, je pense bien qu'il faut demeurer avec un vote par
municipalité pour élire le délégué qui s'en
va à l'exécutif.
M. TETLEY: Si j'ai très bien compris mon chef, l'honorable chef
de l'Opposition, il a bien posé le problème, mais il n'a pas pris
position. Je vais revenir à mon exemple du secteur « Centre
» où il y a 242,000 personnes qui vont élire deux
délégués.
Verdun a 90,000 citoyens; ce n'est pas elle qui en a la majorité:
II y aura neuf votes, n'est-ce pas, puisqu'il y a huit municipalités
dans le secteur « Centre » et Verdun aura un vote. Hampstead, ville
de Mont-Royal...
M. LUSSIER: Je m'excuse.
M. TETLEY: ... et Côte-Saint-Luc qui ont un tiers de la
population, auront une majorité. C'est bien possible que le tiers
élise deux maires sur les neuf. Je sais bien qu'il y a un
problème de donner un vote suivant la population, mais il y a aussi un
gros problème de ne pas le donner.
M. LUSSIER: Oui, mais écoutez bien ceci. Dans le secteur «
Centre », il y a neuf villes, dont deux...
M. TETLEY: Neuf, pardon.
M. LUSSIER: ... La Salle 70,000 et Verdun 90,000. Si nous additionnons
tous les votes pondérés du secteur « Centre », cela
fait 292. Alors, LaSalle et Verdun, qui s'appuient mutuellement, puis qui
votent mutuellement, vont nécessairement être élues
à l'exécutif, toujours, parce que ces deux villes-là,
à elles seules, totalisent 160 votes sur 292. Si vous acceptez le vote
pondéré pour l'exécutif, le secteur « Centre »
sera toujours représenté par la ville de LaSalle et Verdun.
M. TETLEY: Pas toujours.
M. LUSSIER: Pas toujours, c'est-à-dire que...
M. TETLEY: D'autre part, les six autres qui n'ont pas de majorité
du tout vont toujours, suivant votre argumentation élire quelqu'un qui
ne sera pas de Verdun ou de LaSalle.
M. LUSSIER: Non, non, pas nécessairement. M. TETLEY: Pourquoi
pas?
M. LUSSIER: Pas du tout. Parce qu'il peut y avoir...
M. TETLEY: Vous prenez...
M. LUSSIER: ... un excellent bonhomme qui vient de Hampstead,
d'Outremont ou de Westmount et ces gens-là seront libres de
l'élire
beaucoup plus facilement que s'ils sont liés par le vote
pondéré au niveau de l'élection du
délégué à l'exécutif. Nous acceptons le vote
pondéré au conseil, mais pas à l'exécutif. Dans
d'autres secteurs, ce sera toujours uniquement une ville, parce qu'elle aura la
majorité du vote. Je pense que ça ne serait pas logique et qu'on
déferait tout le système par le fait même.
M. TETLEY: Prenez un autre exemple, le secteur ouest. Nous allons voir
lors des élections, la paroisse de Saint-Raphaël de l'île
Bizard a 400 familles. Ils ont un vote.
M. LUSSIER: Pardon? Combien?
M. TETLEY: Le secteur ouest, la paroisse de Saint-Raphaël de
l'île Bizard a un vote, je suppose, n'est-ce pas?
M. LUSSIER: C'est 2,000 de population, 400 familles.
M. TETLEY: Bon, 2,000 personnes, 400 familles.
M. LUSSIER: Au moins 2,000.
M. TETLEY: Et Pointe-Claire a combien de citoyens?
M. LUSSIER: D'après mes chiffres ici, j'ai 30,000, ça peut
être 35,000, ça dépend des statistiques.
M. TETLEY: Peut-être est-ce injuste que la majorité ait
toujours raison, mais c'est la démocratie.
M. LUSSIER: Mais pas l'exécutif. On se limiterait dangereusement
dans le choix du délégué à l'exécutif parce
qu'il peut y avoir un excellent délégué qui viendrait
d'une municipalité plus petite, et les gens seraient bien mal pris ou
seraient dans une drôle de position pour voter pour ce
délégué.
M. TETLEY: Nous allons voir le résultat dans l'avenir.
M. LESAGE: Est-ce que je pourrais dire au député de
Notre-Dame-de-Grâce qu'une des choses qui m'ont frappé, c'est la
similarité avec ce qui se passe dans les compagnies. Dans les
compagnies, chacun vote, aux assemblées générales des
actionnaires, suivant le nombre d'actions qu'il détient. Il a droit
à autant de votes qu'il possède d'actions et ce sont les gens
qui, à l'assemblée générale des actionnaires,
nomment les administrateurs de la société. Au bureau de
direction, les votes ne sont pas pondérés suivant le nombre
d'actions que détient chaque directeur. Chaque directeur a droit
à un vote. Alors, je voudrais demander au député de bien
songer à cette similarité. Il y a des raisons graves pour
ça, c'est que l'exécutif, comme le conseil d'administration d'une
compagnie, est chargé de l'administration proprement dite, les
décisions principales devant être prises soit par
l'assemblée générale des actionnaires, dans le cas d'une
compagnie, soit par le conseil de la communauté urbaine, dans le cas qui
nous occupe.
Il y a tout de même une similarité et il est
peut-être bon de la souligner à ceux qui pourrait penser qu'on
devrait transporter à l'exécutif ce choix. Il reste qu'à
l'assemblée générale des actionnaires, qui choisit des
membres du conseil d'administration, ils ont...
M. TETLEY: Votre exemple est mauvais.
M. LESAGE: Non, non, il est n'est pas mauvais; il est bon pour vous. A
ce moment-là, ils votent suivant le nombre d'actions qu'ils
détiennent pour le choix ou des membres du conseil d'administration.
M. TETLEY: Ah oui, exactement.
M. LESAGE: Alors, je me demande si la similarité n'est pas un
argument en faveur du point que veut faire valoir le député de
Notre-Dame-de-Grâce.
M. LUSSIER: Moi, je crois que c'est très dangereux de limiter les
délégués à une ou deux villes d'un secteur. Je
crois que c'est très, très dangereux.
M. LESAGE: Evidemment, il y a le cas qui nous a été
souligné par le député de Jacques-Cartier, ce matin, puis
le cas possible si le gouvernement accepte les modifications que j'ai
suggérées quant à la composition de l'un des secteurs dans
le cas de la Communauté urbaine de Québec, secteur qui
comprendrait Sainte-Foy, Sillery et Cap-Rouge que Sainte-Foy soit
toujours le seul à parler pour le choix du représentant à
l'exécutif et que Sillery et Cap-Rouge n'aient jamais voix au chapitre,
si le vote est pondéré.
M. TETLEY: M. le Président, peut-être... M. LUSSIER: C'est
déjà une grande amélio-
ration je pense que vous allez l'admettre que le vote soit
pondéré au conseil...
M. LESAGE: Oui.
M. LUSSIER: ... et à l'exécutif. On n'en voit pas la
nécessité et c'est même dangereux, à notre avis, que
ce soit contrôlé, monopolisé uniquement par les grandes
villes, il serait, sans doute, mauvais que les grandes villes contrôlent
partout, au conseil et à l'exécutif. Là, les petites
municipalités de banlieue, qui ont leur mot à dire et certains
droits acquis, se verraient enlever cela d'une façon radicale et
complète. Je pense que c'est pousser l'affaire un peu trop loin.
Là-dessus, on est très ferme.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Alors, l'article 13,
adopté?
M. LUSSIER: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 14? Adopté.
L'article 15?
M. SEGUIN: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté. L'article 16?
M. SEGUIN: Pour ma part, adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté. L'article 17?
M. SEGUIN: De même, à moins que d'autres de mes
collègues n'aient quelque chose à ajouter.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté.
M. TETLEY: M. le Président, pourriez-vous expliquer pourquoi un
vote secret, à l'article 15? Lorsque certains citoyens veulent savoir,
comme ici en Chambre, si quelqu'un a voté pour ou contre ou n'a pas
voté...
M. LUSSIER: C'est le vote du délégué, ça.
Pour le vote ordinaire au conseil, je suis d'accord pour que ce soit le vote
à main levée, où tout le monde sait pour qui vous avez
voté. Ici, vous votez pour déléguer quelqu'un. Si les gens
sont pris pour voter à vote ouvert pour un individu en particulier il y
a pas mal d'influence qui peuvent jouer.
Je pense qu'il est sage que ce soit un vote secret pour le
délégué, mais pas pour les autres résolutions.
Là, c'est voter pour un individu; de drôles d'influences peuvent
jouer, autres que celles qui peuvent normalement jouer, la compétence,
l'efficacité d'un individu, etc.
M. TETLEY: Je crois que le maire de Pointe-Claire ne s'objecte pas.
M. LUSSIER: Ce n'est pas l'assemblée du conseil, cela.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 18.
M. SEGUIN: A l'article 18, au cas de démission d'un membre du
conseil local, ce qui en-trafne sa démission automatique de la
communauté, cet avis mentionné au troisième alinéa
de l'article devrait être signé par le secrétaire de la
municipalité locale pour le cas où le démissionnaire
refuserait de signer un tel avis, tel que stipulé à
l'article.
A cet article et dans la loi, il n'est pas prévu ce qui
arriverait si un membre du comité exécutif de Montréal
désirait démissionner de l'exécutif de la
communauté. Comment ce membre serait-il alors remplacé et par
qui? Ce n'est pas stipulé.
M. LUSSIER: Le membre du comité exécutif de la ville de
Montréal est ex officio membre du comité exécutif de la
communauté urbaine. S'il démissionne du comité
exécutif de la ville de Montréal, il disparaît; s'il est
nommé de l'intérieur du conseil de la ville de Montréal,
il s'en vient au comité exécutif de la ville de Montréal.
Par le fait même, il est un membre de l'exécutif de la
communauté urbaine, il ne peut pas ne pas être en même
temps, tel que la loi a été rédigée et
adoptée au début, membre des deux exécutifs.
M. SEGUIN: Dans le cas des membres qui représentent la
communauté de banlieue, il y a une procédure indiquée dans
la loi, ce qui va arriver s'il démissionne ou s'il refuse de
démissionner à un certain moment, selon les circonstances, le
secrétaire signe. Dans le cas de l'exécutif de la ville, il n'y a
aucune prévision; ils s'arrangent avec leurs petites bagarres. Alors, on
a deux unités dans une ici; une qui suit une certaine
réglementation, et les maires ou les représentants de banlieue
suivent une autre procédure, il me semble qu'on devrait indiquer dans la
loi de quelle façon, même si c'est reconnu
d'avance, la nomination se fera. Je pense que la loi devrait
prévoir ces cas-là et ne pas laisser un arrangement pour la
moitié.
M. LUSSIER: Quand il accepte d'être membre du comité
exécutif de la ville de Montréal, il accepte en même temps
d'être membre du comité exécutif de la communauté
urbaine. Et s'il ne veut pas être à la communauté urbaine,
il faut qu'il démissionne. En fait, je pense que c'est peut-être
la meilleure expression, c'est un « package deal »... Il prend les
deux postes en même temps ou il n'en prend pas un. Pour ce qui est des
banlieues, ce n'est pas la même chose.
M. SAINT-GERMAIN: Si quelqu'un qui est membre de l'exécutif de la
communauté urbaine et membre de l'exécutif de Montréal
veut démissionner de la communauté urbaine, qu'est-ce qui
l'oblige à démissionner en même temps du comité
exécutif de la ville? S'il démissionne comme membre du
comité exécutif...
M. LUSSIER: Pourquoi est-ce qu'un chat a deux queues?
M. SAINT-GERMAIN; Bien, écoutez, pour une raison ou pour une
autre, un type peut bien démissionner. Un membre de l'exécutif
peut bien démissionner de la communauté pour mille et une
raisons. Pour quelle raison serait-il obligé de démissionner
comme membre de l'exécutif?
M. LUSSIER: C'est un principe que nous avons admis que, ex offlcio, le
membre du comité exécutif de la ville de Montréal fait
partie du comité exécutif de la communauté urbaine. On l'a
admis. Alors, il ne faut pas se poser de nouveau la question. C'est ça.
Ici, on se demande pourquoi un cercle est rond.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 18, adopté?
Article 19?
M. SAINT-GERMAIN: Non, non, écoutez, on parle de ça. Cela
a du bon sens. Pour quelle raison le gouvernement tient-il absolument à
ce que le membre de l'exécutif de la ville soit...
M. LUSSIER: Bien, on a expliqué ça à un article
précédent. On en a discuté à un article
précédent. Ex officlo, les membres de l'exécutif de la
ville de Montréal... On en a discuté, je pense bien, à
l'article 7. Ex officio, les membres du comité exécutif... Cela
veut dire qu'aussitôt qu'il est membre de l'exécutif de Mont-
réal, il est membre de l'exécutif de la communauté
urbaine.
M. SAINT-GERMAIN: Puis s'il n'a pas le droit de démissionner
comme membre de la communauté urbaine et s'il veut rester membre de
l'exécutif, il n'ira pas aux assemblées, il ne fera pas son
ouvrage, il ne prendra pas ses responsabilités... Alors, ce sera un
cul-de-sac. Vous ne pouvez pas obliger un homme à prendre des
responsabilités s'il ne veut pas les prendre.
M. LUSSIER: J'ai essayé de vous dire que, lorsqu'il accepte
d'être membre du comité exécutif de Montréal, il
accepte en même temps d'être membre du comité
exécutif de la communauté urbaine. Les deux fonctions sont
rattachées l'un à l'autre, exécutif de la
communauté urbaine et exécutif de la ville de
Montréal.
M. SAINT-GERMAIN: Autrement dit, il ne faut pas que Montréal
perde sa juridiction et l'autorité qu'elle a sur toute la
communauté.
M. LUSSIER: Bien, vous recommencez vos mêmes arguments.
M. SAINT-GERMAIN: Non, cela confirme ce qu'on a dit dans le
passé.
M. LUSSIER: Nous n'allons pas recommencer à discuter cela.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 18, adopté,
article 19.
M. SEGUIN: Dans le cas de l'article 19, M. le Président,
deuxième alinéa,: « Toute vacance qui n'est pas
comblée dans le délai imparti peut l'être par le ministre
». Et on accorde, dans le premier alinéa, une période de
trente jours pour nommer, au sein du comité exécutif, un autre
membre à la suite d'une démission ou autre vacance.
Je n'aime pas, si vous voulez, comme administrateur public, qu'il y ait
une période de trente jours. Il me semble qu'il peut y avoir toutes
sortes de raisons pour lesquelles cet individu-là n'a pas à
être nommé. On est devant cette sentence de recevoir un individu
nommé par le ministre qui nous apparaîtra sur le plat sans plus de
préambule. Je ne ferais pas les mêmes commentaires si on avait une
période de 60 ou de 90 jours, parce que là il me semble qu'on
pourrait prouver négligence. Dans le cas de 30 jours, vous savez,
ça passe tellement vite...
M. LUSSIER: Je vous réfère à l'article 339.
M. SEGUIN: Si la vacance arrivait au début de décembre, et
avec cette période des fêtes, la même chose s'applique au
temps de Pâques, je pense que cette période de 30 jours est
très...
M. LUSSIER: Oui, mais vous avez l'article 339: « Tout délai
accordé par la présente loi à la Communauté pour
adopter une mesure ou pour poser un geste peut être prorogé par le
lieutenant-gouverneur en conseil... »
M. SEGUIN: Nous en parlerons...
M. LUSSIER: Cela existe dans la Loi des cités et villes aussi, il
faut nommer des gens aux postes qui n'ont pas été remplis lors
d'une élection, qu'il y ait eu ci, qu'il y ait eu ça...
M. SEGUIN: Voici, M. le Président, c'est que la communauté
urbaine, avec des individus qui sont, disons, la crème de
l'administration publique dans la région de Montréal. Et je pense
que c'est agir un peu arbitrairement que de dire: Si vous ne faites pas votre
devoir, dans trente jours nous allons vous en passer un, que vous l'aimiez ou
non.
M. LUSSIER: Ecoutez bien, c'est le commencement de la sagesse toujours
parce qu'il est important que les postes vacants à l'exécutif
soient remplis le plus tôt possible, d'autant plus que, pour les
banlieues, c'est la raison pour laquelle nous avons mis 30 jours. C'est pour
protéger, en fait, les banlieues, pour que cette vacance-là, si
elle existe, soit remplie le plus tôt possible. Nous forçons les
banlieues à débattre, à régler le problème,
et à le régler le plus tôt possible.
M. SEGUIN: La loi le dit: 30 Jours, j'en conviens.
M. LUSSIER: Et si c'est trop forçant, si les circonstances
montrent que ce délai est insuffisant, le lieutenant-gouverneur en
conseil peut retarder l'échéance de 30 jours.
M. SEGUIN: Mais, d'un autre côté, la loi vous donne
l'autorisation, à minuit du trentième Jour, de dire: Vous Joseph
Latrémouille, vous êtes membre de l'exécutif...
M. LUSSIER: Ce sont des pouvoirs...
M. SEGUIN: Je ne m'adresse pas au ministre, certainement, c'est
probablement à ses successeurs que je m'adresse.
M. LUSSIER: Si nous regardons les précédents, l'on
constate que le ministre aime autant que les hommes prennent leurs
responsabilités. Ceci, c'est simplement pour que les décisions se
prennent.
M. SEGUIN: Cela ressemble énormément à l'article
340, et vous avez mentionné 339. Les prérogatives, l'autorisation
et le grand privilège qu'on donne au ministre, il faudra en
reparler...
M. LUSSIER: Oui, tout se tient, tout se ressemble.
M. SEGUIN: ... plus tard, de cela. De toute façon, je n'aime pas
cette section qui autorise le ministre ou qui donne au ministre le droit de
faire une nomination dans les 30 jours.
M. LUSSIER: Aimez-vous mieux que ce soit le lieutenant-gouverneur en
conseil?
M. SEGUIN: Non, que ce soit la communauté. Que le ministre puisse
y voir, oui, afin qu'il y ait nomination, mais que le ministre le
désigne.
M. LUSSIER: Ce ne sont pas des responsabilités après
lesquelles un ministre court.
M. SEGUIN: Peut-être pas...
M. LUSSIER: Mais il faut que cela se règle.
M. SEGUIN: ... le ministre actuel; ce n'est pas cela que je veux dire.
C'est un privilège et un droit de nomination dans une communauté
urbaine que je ne reconnais pas, parce qu'il me semble qu'il y ait suffisamment
d'individus sérieux et responsables pour voir à ces
désignations. Si ce n'était que la 31ème journée du
délai, il serait dans l'illégalité par le fait
même.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 19, adopté.
Article 20?
M. TETLEY: M. le Président, en vertu de l'amendement 52 le vote
serait pondéré, n'est-ce pas? Je voudrais confirmer.
M. LUSSIER: Je n'ai pas bien saisi votre question.
M. TETLEY: L'article 20 est à l'effet que le président et
le vice-président du comité exécutif sont
désignés par résolution du conseil.
M. LUSSIER: Par une résolution du conseil.
M. TETLEY: Et l'amendement no 52, que nous venons de recevoir, est
à l'effet qu'il y a un vote pondéré; donc, le
président, au moins, et le vice-président sont élus en
vertu d'un vote pondéré.
M. LUSSIER: D'accord.
M. TETLEY: Bon, c'est très bien, M. le Président.
M. LUSSIER: On sauve les meubles.
M. TETLEY: Enfin, nous sommes d'accord.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 20, adopté.
M. TETLEY: M. le Président, je voudrais faire une suggestion que
j'ai déjà faite lors de l'avant-projet 199. A ce temps-là,
ni le maire ni un conseiller municipal n'avaient le droit d'être
président ou vice-président. Je crois que c'est vrai en vertu de
l'avant-projet, n'est-ce pas? Sans entrer dans une discussion sur les deux
manières, je voudrais suggérer que le président du nouveau
conseil communautaire et du conseil exécutif de la communauté
urbaine soit en effet un gérant. Pas un homme qui a des titres ou des
emplois honorifiques. Qu'il ne s'occupe pas de l'ouverture de l'Expo, des ponts
ou des danses de paroisses, etc. Qu'il s'occupe, comme à Toronto, des
affaires du Toronto métropolitain. Qu'on laisse au maire de
Montréal les cérémonies.
Je donne un exemple. A Londres, le maire de Londres est maire d'un
quartier d'un mille carré, pas plus. Il porte tous les titres, c'est le
maire de Londres. Lord Mayor of London. Il porte la barbe et tout. C'est lui
qui reçoit les doctorats des universités, c'est lui qui a tous
les honneurs, mais il s'occupe tout simplement d'un petit arrondissement. C'est
un autre conseil qui s'occupe du vrai travail.
Le président de la communauté urbaine, en
réalité, va être une espèce d'arbitre, vous savez.
S'il est vraiment un arbitre, il doit s'occuper tout simplement de ses
tâches et n'a droit à aucune cérémonie, aucun
honneur, rien. C'est une suggestion que je vous fais en vertu de l'article 20
qui est une modification de votre avant-projet 199.
M. LUSSIER: M. le Président, c'est évident qu'on a
songé à ça aussi. On peut référer, comme
argumentation aussi, au phénomène du double mandat. Le nouveau
président de la communauté urbaine sera élu grâce au
vote pondéré qui va exister. Il faudra que 50% des gens
présents soient en sa faveur pour que ce président-là soit
élu. Je pense bien que les gens qui vont voter pour lui diront: Nous
voterons pour un président qui va occuper les fonctions de telle ou de
telle façon. Cela sera aux gens, dans les circonstances dans lesquelles
ils vont vouloir être administrés, de décider si, pendant
trois ou quatre mois, ils vont accepter un double mandat, si ça va
être dix mois, s'ils ne l'accepteront pas ou si ça va être
telle chose, telle chose ou telle chose.
Le président qui se présentera sera un individu avec
telles et telles qualités. Ils peut tort bien y avoir un
président qui occupe deux postes très importants et les remplisse
très bien. Il peut occuper un poste et le remplir plus ou moins bien. Je
pense qu'on est mieux de laisser une certaine flexibilité dans le choix
du président, surtout qu'à l'intérieur de la loi il existe
assez de dispositions pour que la population ait le président qu'elle
veut avoir. Il faut laisser de la flexibilité, je pense bien, dans ce
cas comme dans d'autres.
M. LE PRESIDENT: Alors, article 20, adopté. Article 21?
M. SEGUIN: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 21, adopté. Article 22?
M. SEGUIN: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 23?
M. SEGUIN: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 24?
M. SEGUIN: M. le Président, la pension prévue à
l'article 24 serait-elle cumulative à celle dont
bénéficient ou peuvent bénéficier les membres des
corporations locales?
M. LUSSIER: Oui, M. le Président, elle pourrait être
cumulative, tel que c'est rédigé.
M. SEGUIN: Est-ce que, de fait, elle est ou sera cumulative?
M. LUSSIER: Elle le sera.
M. SEGUIN: Elle le sera.
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. SEGUIN: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 25?
M. SEGUIN: Adopté.
M. TETLEY: Avez-vous en vue au sujet de l'article 24...
M. LUSSIER: Quel article?
M. TETLEY: Article 24. Avez-vous fixé jusqu'ici le salaire?
Avez-vous des renseignements à nous donner sur les salaires?
M. LUSSIER: Non. Pour des fins de calculs budgétaires, nous en
avons fixé un. A la commission permanente des Affaires municipales, je
n'ai pas voulu le donner pour ne pas m'engager d'une façon directe ou
indirecte, mais nous pensons à un certain salaire.
M. SEGUIN: Correspondant à celui de Montréal?
L'hésitation du ministre me fait poser des questions. Peut-être
qu'il serait mieux de ne pas me répondre, puisque son hésitation
me donne la réponse.
M. LUSSIER: Oui, je pense que je ne répondrai pas plus que
ça.
M. SEGUIN: Vous ne répondez pas à ça?
M. TETLEY: M. le Président, si, par exemple, Montréal a la
majorité, en vertu du vote pondéré, n'est-ce pas, et que
c'est le maire de Montréal qui est nommé président, c'est
important de fixer le salaire en tenant compte du fait qu'il a
déjà un salaire.
Si, par hasard, c'est le maire de l'île Bizard, ce serait un autre
salaire peut-être, parce que le salaire qu'il reçoit de l'fle
Bizard est insuffisant.
M. LUSSIER: Je pense que ça peut entrer en ligne de compte.
M. LE PRESIDENT: Article 24, adopté. Article 25, adopté.
Article 26, adopté. Article 27, adopté. Article 28.
M. SEGUIN: A l'article 28...
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): II y a un amendement dans la
deuxième ligne.
M. SEGUIN: Oui, à la deuxième ligne, remplacer «
gérant » par « secrétaire général
»; je ne vois pas d'objection à l'amendement tel que
présenté par le gouvernement, mais je ferai le commentaire
suivant, tout de même. Je demanderais au ministre de prendre deux minutes
de son temps pour y penser: N'y aurait-il pas lieu d'ajouter à cet
article 28, paragraphe i), la phrase suivante: Aucune vente ne peut être
faite d'un bien meuble ou immeuble à moins que ce ne soit pas
soumission, enchère ou, à défaut, avec la permission de la
commission municipale?
M. LUSSIER: Je crois que c'est ailleurs.
M. SEGUIN: Non, il s'agit simplement ici de bien préciser dans
cet article qu'il y a cette barrière.
M. LUSSIER: C'est un article qui existe déjà dans le
projet de loi, et nous allons essayer de le trouver.
M. SEGUIN: Je n'ai pas fait le rapprochement.
M. LUSSIER: On me dit que c'est à l'article 110: « La
communauté ne peut aliéner de quelque façon que ce soit un
bien meuble dont la valeur excède $500, suivant rapport du
secrétaire général, ni aliéner de quelque
façon que ce soit un immeuble, si ce n'est à l'enchère,
par soumissions publiques ou toute autre façon approuvée par la
Commission municipale de Québec».
M. SEGUIN: Ne peut aliéner de quelque façon que ce
soit.
M. LUSSIER: Ne peut vendre. Les deux se complètent. C'est une
excellente remarque.
M. SEGUIN: C'est à l'article 110, pouvoirs
généraux, c'est bien. Si j'avais d'autres commentaires, j'y
reviendrai à ce moment-là.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 28 avec son amendement,
adopté. Article 29.
M. SEGUIN: A l'article 29, ne serait-il pas important que le
représentant des municipalités de banlieue puisse avoir au moins
un mot à dire dans ces nominations au lieu d'être devant le fait
accompli de la décision de la majorité de Montréal? La
majorité de Montréal prédomine, on a reconnu, sinon le
principe, au moins les faits, que tel est le cas. Il me semble ici que non
seulement par courtoisie, mais en toute justice il faudrait qu'il y ait quelque
chose dans
cet article qui donnerait au moins raison aux représentants de
banlieue de faire un commentaire sur les nominations. Sans ça, on va
avoir un déluge de fonctionnaires provenant de la ville de
Montréal et une pénurie d'autres fonctionnaires également
compétents qui, eux, n'auront pas cette même occasion de se faire
valoir que ceux de Montréal auront en vertu des nominations telles que
prévues par la loi. Ce n'est pas une faveur que je demande. C'est
plutôt une question de justice, parce qu'il faut reconnaître cette
communauté urbaine comme étant une organisation vivante, active
et désireuse de la meilleure administration de la région.
M. LUSSIER: Ce sont les fonctionnaires autres que les chefs de
service.
M. SEGUIN: Article 29: « Sauf prescription contraire à la
présente loi, le comité exécutif nomme tous les
fonctionnaires de la communauté et fixe leurs traitements ». Je me
demande...
M. LUSSIER: Ce sont: autres que les chefs de service.
M. SEGUIN: Cela me donne l'impression d'un paragraphe
élastique.
M. LUSSIER: Les banlieues sont là, il y en a cinq sur douze. Ils
sont 7 contre 5.
M. SEGUIN: Toujours en minorité. M. LUSSIER: Si ça va au
conseil. M. SEGUIN: Toujours en minorité.
M. LUSSIER: C'est l'engagement de personnel ordinaire.
M. SEGUIN: Je demande ici une sauvegarde, c'est tout ce que je demande.
Je ne demande pas un bâillon à l'exécutif ni au conseil.
Mais, étant donné cette majorité constante, qu'on
re-connaît, toujours existante, toujours présente, peut-être
qu'au lieu d'en discuter plus longuement à ce moment-ci le ministre et
ses officiers pourraient prendre note de la suggestion et peut-être
arriver avec une formule qui pourrait...
M. LUSSIER: La suggestion que vous faites comporte un danger, un danger
que ce soit la ville de Montréal qui nomme tous les gens qu'elle veut
nommer, et que les banlieues n'aient pas un mot à dire.
M. SEGUIN: C'est ça. Il faut être pratique et
réaliste aussi, en même temps.
M. SAINT-GERMAIN: Il pourrait, M. le Président, la maintenir non
pas simplement en théorie...
M. LUSSIER: Un à la fois, là!
M. SAINT-GERMAIN: ... mais dans les faits.
M. LUSSIER: Je n'ai pas compris, il y avait deux personnes qui parlaient
en même temps. Je m'en excuse.
M. TREMBLAY (Montmorency): M. le Président, pour être
confirmé...
M, LUSSIER: Ne parlez pas trois en même temps.
M. SAINT-GERMAIN: M. le Président, vous dites, dans la loi, que
le conseil est souverain.
M. LUSSIER: Oui.
M. SAINT-GERMAIN: Alors, je crois qu'il y a ici un point excessivement
important. Si tous les hauts fonctionnaires sont engagés par
l'exécutif...
M. LUSSIER: Ce ne sont pas les hauts fonctionnaires, ça. Ce ne
sont pas les directeurs de service, à l'article 29. Les hauts
fonctionnaires, c'est l'article 91. Il y aurait...
M. SAINT-GERMAIN: C'est entendu que le conseil ne peut pas engager les
sténographes ni engager... mais au moins ceux qui travaillent au niveau
des décisions.
M. LUSSIER: Est-ce que ça va prendre une résolution du
grand conseil pour engager une sténographe?
M. SAINT-GERMAIN: Non, c'est justement ce que je dis, M. le
Président, mais au moins ceux qui travaillent au niveau des
décisions. Je crois que, pour ces nominations, le conseil devrait avoir
son mot à dire.
M. LUSSIER: A l'article 90, c'est ça. Vous l'avez: « Le
conseil nomme un secrétaire général, un secrétaire
et un trésorier; il peut aussi nommer un secrétaire
général adjoint,... » C'est le conseil qui fait cela. Les
hauts fonctionnaires sont nommés par le conseil. Tous les autres
fonctionnaires sont nommés par l'exécutif. A l'article 91:
« Le Conseil peut créer, par règlement, les
différents services de la communauté et établir le champ
de leurs activités; il nomme les chefs de ces services et définit
leurs devoirs. » C'est le conseil là. Alors, les fonctionnaires
autres que les principaux, les chefs de services et leurs adjoints, sont
nommés par l'exécutif. Il faut que ça fonctionne à
un moment donné. Engager une secrétaire par une résolution
du grand conseil, imaginez-vous, commencer des discussions. Cela va manquer
d'efficacité. Il faut que ça roule...
M. SAINT-GERMAIN: Oui, oui, j'admets absolument au départ qu'il
est impossible que le conseil engage tous les employés de la
communauté.
M. LUSSIER: Il va bien y avoir une petite fonction publique, là
aussi.
M. SAINT-GERMAIN: Cela, c'est très acceptable. Mais je veux dire,
M. le Président, que les hauts fonctionnaires, ceux que le conseil,
actuellement, a la responsabilité de nommer, c'est un nombre
excessivement limité. Je crois qu'au moins on devrait faire une certaine
distinction entre les employés qui travaillent au niveau des
décisions et ceux qui font simplement du travail d'exécution.
J'ai bien l'impression qu'avec l'influence dont jouira Montréal dans la
communauté et dans l'administration de la communauté, il sera
trop facile, lorsqu'on voudra se défaire ou se priver des services d'un
fonctionnaire municipal, de le faire engager par la communauté. Ce sont
des choses qui, en fait, peuvent arriver.
M. LUSSIER: Je comprends bien que vous avez des réserves, mais
partout où il y a des exécutifs, c'est de cette
façon-là que ça se passe, il faut trancher pour passer une
ligne de démarcation quelque part. Nous la passons entre les chefs de
services et ces adjoints, et leurs subalternes, nous les appelons
fonctionnaires, purement et simplement.
M. SAINT-GERMAIN: En principe, le ministre, M. le Président, a
parfaitement raison. Je crois que nous sommes ici dans une situation un peu
particulière. Prenons, par exemple, si on faisait, pour ce qui regarde
la police ou même pour ce qui regarde un autre service...
M. LUSSIER: Si on pense à une formule...
M. SAINT-GERMAIN: ... pouvant, à un moment donné,
décider d'engager en bloc les employés qui sont actuellement
attachés à un service donné de Montréal. Ces
employés ne sont pas, par le fait qu'ils travaillent pour
Montréal, nécessairement efficaces. Or, la communauté
comme telle ne pourra faire aucune sélection.
M. LUSSIER: Là, vous êtes rendu dans les plans
d'intégration. Or, parmiles employés municipaux qui sont en
fonction, personne ne perd son emploi et tout le monde doit être
intégré, à moins qu'il ne le refuse carrément. Tous
les employés peuvent faire partie d'un service qui va être
intégré à la communauté urbaine. Alors, ce ne sont
pas uniquement les employés de la ville de Montréal.
M. TETLEY: M. le Président, dans le même ordre
d'idée, la Commission de transport de Montréal avait plusieurs
commissaires. Il y avait une stipulation claire et nette qu'aucun
employé d'une ville ou d'une municipalité ne pouvait être
employé ou membre de la Commission de transport. Malgré ce
fait-là, deux ou trois des commissaires sont encore employés de
la ville de Montréal, soit M. L'Allier et deux autres. Le cas que
l'honorable député de Jacques-Cartier a soulevé existe. La
Commission de transport...
M. LUSSIER: M. le Président, il y a un amendement qui touche les
commissaires adjoints qui sont des employés de la ville de
Montréal. Lorsque la nouvelle commission de transport de la
communauté urbaine sera créée ces gens-là ne seront
plus des commissaires adjoints.
M. TETLEY: Je note que, malgré la loi, ils occupent leur poste
illégalement, aujourd'hui même. J'ai exactement la même
crainte que le député de Jacques-Cartier: Montréal, pour
de bonnes raisons, peut-être, pourra nommer, disons, un employé
qui a un salaire de $21,000 à un poste où il aura un autre
salaire de $21,000. Si, par exemple, quelqu'un est chef je ne sais
à quel poste à Montréal, avec un salaire de $21,000
et qu'il est chargé de la police de Pointe-Claire avec un tel salaire il
occupe deux fonctions et il va recevoir un double salaire. Cela existe à
l'heure actuelle à la Commission de transport de Montréal, les
doubles salaires assez élevés, et il y a un employé qui
gagne presque plus que le maire.
M. LUSSIER: Alors, nous en prenons bonne note.
M. TETLEY: Prenez-en note. J'ai les preuves en haut, dans mon bureau; je
vais les chercher.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Alors, article 29,
adopté.
M. SAINT-GERMAIN: M. le Président, il ne faudrait pas permettre
au conseil d'engager des fonctionnaires qui commanderaient un salaire de plus
de $10,000 ou de $12,000, par exemple.
M. LUSSIER: Comme le gouvernement et le conseil des ministres,
l'exécutif va être obligé d'aller devant le conseil, de
défendre ses postes et aussi les salaires attachés à ces
postes-là. Il va se faire tarauder, là. Cela va être des
budgets ventilés; c'est la démocratie. Au point de vue des
postes, des salaires, du nombre de la qualité, etc, il va rendre compte
au conseil, lors de la discussion de son budget.
M. SAINT-GERMAIN: Je suis toujours un petit peu inquiet. Ecoutez, vous
avez à l'hôtel de ville c'est un fait, M. le
Président un parti bien structuré, bien
unifié...
M. LUSSIER: Vous êtes traumatisé par la ville de
Montréal.
M. SAINT-GERMAIN: Pardon?
M. LUSSIER: Vous êtes bien traumatisé par la ville de
Montréal.
M. SAINT-GERMAIN: Non, je ne suis absolument pas traumatisé; je
constate froidement les faits. Tout le monde sait qu'en fait on vote en bloc
à l'hôtel de ville de Montréal. Alors, l'exécutif de
Montréal qui va dominer l'exécutif de la communauté
urbaine va dominer le conseil.
M. LUSSIER: Bon, la même chanson!
M. SAINT-GERMAIN: Et on va continuellement... Il n'y a que le veto,
c'est la seule solution. Lorsque le ministre dit: II faut faire rapport au
conseil, le conseil pourra poser des questions, d'accord, mais à ce
stade-là. Après, ce sera tout.
M. TREMBLAY (Montmorency): M. le Président, je calcule que c'est
un point qui est très important puisqu'ici au Québec, si nous
faisons l'analyse des administrations municipales à tous les niveaux
quelle que soit l'importance de la ville, nous nous apercevons qu'il y a dans
beaucoup de cas une pléthore de fonctionnaires plus ou moins utiles
à ces administrations et qui, en définitive, deviennent des
parasites. Le danger, dans toute nouvelle administration, c'est qu'à
défaut d'avoir toujours des hommes compétents on essaie de
suppléer par le nombre au manque de compétence des nominations
qui pourront être faites à cette occasion. Vous savez qu'ici, au
Québec, il y a une moyenne de neuf employés municipaux par 1,000
de population. Cela signifie que certaines municipalités ont
jusqu'à 20 employés par 1,000 de population. D'autres
municipalités ont trois employés par 1,000 de population. Ce
n'est pas toujours en fonction de l'efficacité des services. Loin
delà.
Je pense bien que les nominations d'employés dans la
communauté urbaine devront être sévèrement
contrôlées pour éviter cette pléthore de
fonctionnaires qui pourra devenir un véritable mal pour cette
administration naissante qui devra faire face à beaucoup de
responsabilités. Pour la nomination de ces fonctionnaires, quels qu'ils
soient, hauts fonctionnaires ou fonctionnaires destinés à
accomplir des tâches de manoeuvre, etc. nous devrions, en fait, ajouter
un contrôle qui puisse être effectif et qui puisse
déterminer une administration qui soit à jour et qui puisse
réellement donner du rendement. Il ne faudra tout de même pas que
cette communauté urbaine devienne à un certain moment, la
crèche, si vous voulez, des gens qui ne peuvent se placer ailleurs.
Je pense bien qu'à cet article, il vaudrait la peine qu'un
certain contrôle soit établi suivant des normes que nous trouvons
dans l'industrie, dans l'entreprise privée et qui font que, par exemple,
un employé qui n'a pas la compétence, au lieu de le remplacer,
bien nous en nommions un deuxième ou un troisième pour
suppléer au manque de compétence d'un premier ou d'un
deuxième employé. Cela vaudrait la peine que des contrôles
sévères soient établis pour la bonne marche et la bonne
administration de cette communauté urbaine. Il devrait y avoir des
normes qui devraient être vérifiées et les nominations
devraient être aussi vérifiées, ou tout au moins
contrôlées jusqu'à un certain point par le conseil de la
communauté urbaine qui pourrait dire: Bien, vous exercez, vous
administrez là un service qui, en fin de compte, devient un
véritable cancer et un véritable parasite pour notre
Communauté urbaine de Montréal. Je pense bien que cela vaut la
peine qu'on s'y applique.
Qu'on le veuille ou non, il finit toujours par s'introduire là
une certaine forme de paternalisme ou tout au moins de patronage, si vous
voulez, qui fait qu'on garnit ces administrations,
qu'elles soient municipales ou autres, d'un nombre trop grand de
fonctionnaires qui se nuisent les uns les autres et qui, en définitive,
nuisent à la bonne marche de l'administration.
M. LUSSIER: J'en prends note.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 29?
M. SEGUIN: Article 29. M. le Président, soit dit sans causer de
délai ici, le ministre, tout à l'heure, a demandé si f
avais une suggestion par rapport au changement proposé à
l'article 29. Peut-être, pour illustrer ma pensée plus
abondamment, pourrais-je suggérer quelque chose comme ceci qui pourrait
faire suite à l'article 29 tel qu'il est rédigé. Je lis
ici ce que j'ai rédigé à la hâte: Afin d'avoir une
répartition équitable, tel fonctionnaire devrait être
choisi parmi les fonctionnaires qualifiés des diverses
municipalités de la communauté urbaine et que rapport de ces
nominations soit fait au conseil de la communauté.
M. LUSSIER: II faut bien distinguer, M. le député, qu'il y
a l'intégration des différents services. Cest prévu,
ça, au texte de loi. Cela vient évidemment de toutes les
municipalités. Cet article, il va servir après. Au début,
ce sont les employés qui appartiennent à différents
services des villes. Donc, ces services passent à la communauté
urbaine. Tous les employés sont intégrés dans le nouveau
service. Personne ne perd son emploi.
M. SEGUIN: C'est peut-être au début de cette
communauté la première année ou les deux
premières années qu'il est très important, je
pense, de créer une confiance mutuelle parmi les membres et de
l'exécutif et du conseil et du conseil à l'exécutif.
Un rapport, ou quelque chose du genre, prouverait qu'il y a un effort
réel d'intégration, d'assimilation ou d'embauchage parmi les gens
qualifiés de toute la région.
Si cela pouvait se faire, je pense que ça contribuerait
énormément à créer une atmosphère viable,
une atmosphère désirable.
M. LUSSIER: N'avez-vous pas peur, M. le député, que
ça puisse nuire beaucoup plus qu'aider?
M. SEGUIN: Je ne crois pas, parce qu'il y a plusieurs facteurs dans ces
situations-là. Il faut reconnaître que toutes les villes en
banlieue sont, par le fait même de la majorité de la
communauté au conseil et à l'exécutif, assujetties
à ces décisions irrévocables. Alors, je demande certaines
mesures de précaution; c'est très peu, en somme, ce que nous
demandons.
M. LUSSIER: Je pense aussi que le conseil peut adopter une
résolution au comité exécutif pour exprimer le voeu que
vous venez d'émettre, à savoir que la répartition soit la
plus équitable possible dans les villes. Dans une loi, ça peut
être des fois plus nuisible qu'utile. Avec une résolution du grand
conseil, vous obtiendrez les buts que vous poursuivez, quand même.
M. SEGUIN: C'est que l'expérience me prouve que, lorsqu'une ligne
de conduite est bien clairement dictée dans la loi, j'en suis
guidé et je suis astreint à la suivre. Mais, lorsqu'il n'en est
pas question et je ne parlerai pas nécessairement pour
moi-même - ça permet une certaine licence, quand ce n'est pas bien
spécifié, et des fois cette licence-là contribue à
créer des problèmes qu'on voudrait éviter.
M. SAINT-GERMAIN: La totalité des fonctionnaires au service de la
ville seraient intégrés pour être au service de la
communauté. Je me demande réellement si, dans les faits, c'est ce
qui va arriver. Je prends un service entre autres, par exemple je parle de
l'établissement d'un service centralisé de traitement des
données, la confection d'un rôle de perception municipal et
scolaire et l'envoi des comptes de taxes. J'imagine bien qu'une
municipalité va remettre entièrement les données voulues
et que cette municipalité gardera tout de même un noyau de
fonctionnaires, ne serait-ce que pour vérifier les chiffres
donnés par la communauté, ne serait-ce que pour donner un certain
service local et éclairer, si vous voulez, au jour le jour, les
échevins sur les dépenses. Les échevins aimeront à
savoir à quel rythme on dépense les sommes autorisées par
le budget, etc. Alors, il est impensable qu'une ville envoie
complètement toute sa comptabilité dans un endroit
centralisé et qu'elle se fie simplement à ce service
centralisé, pour avoir des données concernant sa situation
financière. Il n'est pas garanti que ce service sera efficace et
très prompt. Alors, qu'arrive-t-il en fait? Lors de
l'intégration, il me semble évident que les villes conserveront
à leur service les gens les plus efficaces, les plus compétents,
et on laissera aller le reste. Il est bien possible que certaines villes
laissent leur résidu au service de la communauté. Il est bien
possible aussi
que, pour se défaire des services d'un employé, on
transfère un employé d'un service à l'autre, d'un service
qui ne sera pas intégré àun service qui le sera; et cet
employé sera payé par la communauté.
Je me demande pour quelles raisons on ne laisse pas plus de latitude et
plus de responsabilité au conseil en ce qui regarde les engagements.
Ceux qui ont une expérience administrative des municipalités
savent très bien que, dans les faits, les choses ne fonctionnent pas
toujours comme sur papier.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 29 adopté. Article
30?
M. SEGUIN: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté. Article 31?
M. SEGUIN: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté.
M. SAINT-GERMAIN: M. le Président, à l'article 31 on remet
au conseil le privilège ou la responsabilité de disposer des
sommes d'argent votées soit par le budget ou les sommes d'argent
empruntées. Au sujet des emprunts, j'y reviens parce que cela semble
pour moi un point capital, je l'ai dit et je crois qu'il serait important que
je le répète. Comme vous le savez, dans toutes les
municipalités de la région de Montréal et de la banlieue,
la Loi des cités et villes oblige les municipalités et les
conseils de ville à organiser un référendum sur tout
règlement d'emprunt lorsqu'il y a, si je ne m'abuse, six...
M. LUSSIER: Cela n'a rien à voir avec le présent article.
Le député est complètement hors du sujet.
M. SAINT-GERMAIN: Puisqu'on parle des sommes d'argent qui seront
disponibles à l'exécutif et que ces sommes proviendront du
produit des emprunts, je crois que si on donnait aux propriétaires le
privilège de voter sur les règlements d'emprunt par
référendum, selon le résultat du vote l'exécutif
pourrait, oui ou non, disposer de ces sommes d'argent. Je crois qu'à ce
point de vue-là...
M. LUSSIER: M. le Président, le député est
complètement hors de la question.
M. SAINT-GERMAIN: J'aimerais bien sa- voir pour quelle raison. Si je lis
l'article je vois: « Sous réserve des dispositions de la
présente loi, les crédits votés par le conseil de la
communauté soit par voie de budget, soit à même le produit
des emprunts... » Je parle d'emprunt. Je parle de l'argent produit par
les emprunts.
M. COURNOYER: II s'agit de crédits autorisés par le
conseil et non par voie d'emprunt.
M. SAINT-GERMAIN: C'est juste.
M. LUSSIER: Lorsque les emprunts ont été autorisés,
qu'ils ont été votés et qu'ils sont passés par
toutes les opérations nécessaires...
M. SAINT-GERMAIN: C'est juste.
M. LUSSIER: ... et lorsque les montants ont été
votés par résolutions, c'est l'exécutif qui les
administre.
M. SAINT-GERMAIN: C'est juste.
M. LUSSIER: C'est de cela que nous parlons. Lorsque ces
montants-là sont votés, c'est le sens de cet article-là,
ils sont administrés par l'exécutif. Mais là, vous tombez
dans la façon, dans la manière ou les modalités de voter
un règlement d'emprunt. Ce n'est pas le sens de cet
article-là.
M. SAINT-GERMAIN: Ecoutez, le conseil va autoriser l'exécutif
à faire un emprunt. C'est cela. C'est le résultat de cet emprunt,
ce sont les sommes d'argent obtenues par cet emprunt qui seront
dépensées par l'exécutif. Lorsque le conseil aura permis
un emprunt, et avant qu'on dispose de ces sommes d'argent et qu'on laisse
l'exécutif les dépenser, je voudrais que la question soit soumise
par référendum, lorsque les citoyens le demandent.
Je voudrais, avant que l'exécutif soit autorisé à
dépenser cet argent, qu'il y ait un référendum et que les
citoyens et les propriétaires puissent voter...
M. LUSSIER: C'est à l'article 259.
M. SAINT-GERMAIN: J'y reviendrai plus tard, je n'ai pas d'objection. Il
ne faut pas discuter sur les formalités. Je veux bien discuter, mais
discuter du fond du problème. Dois-je le discuter ici ou plus tard?
M. LUSSIER: Non, nous discutons présentement article par
article.
M. SAINT-GERMAIN: Pardon?
M. LUSSIER: Nous discutons article par article.
M. SAINT-GERMAIN: M. le Président, à quel article
croyez-vous que je devrais discuter de ce problème?
M. LUSSIER: A l'article 259.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): A l'article 259.
M. SAINT-GERMAIN: Je reviendrai à l'article 259.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 31 adopté. Article
32? Adopté?
M. SEGUIN: Question d'éclaircir un peu l'article 32,
deuxième paragraphe. Il me semble qu'il devrait être
rédigé de façon à être bien clair pour que
l'on sache que les contrats au-dessus de $10,000 ne peuvent être
octroyés qu'au plus bas soumissionnaire, ceci pour éviter de
chercher plus loin dans la loi.
Il s'agit de clarification, ici. Je lis le dernier alinéa;
« Cependant, le comité exécutif peut, s'il y est
autorisé par règlement du conseil, octroyer au plus bas
soumissionnaire des contrats entraînant une dépense
n'excédant pas $10,000; il peut aussi, après demande de
soumissions et sans l'autorisation du conseil, consentir tout contrat dont le
prix n'excède pas le montant mis à sa disposition pour cette fin
».
M. LUSSIER: Cet amendement que vous voudriez voir inséré,
c'est à l'article 111. La, nous sommes dans les pouvoirs du conseil et
de l'exécutif. Cela ne sert à rien de faire une...
M. SEGUIN: Non, non, je ne demande pas d'ajouter un alinéa, M. le
ministre. Tout ce que je suggère ici, c'est de modifier la
phraséologie, la façon de l'exprimer. Je sais très bien ce
que l'article veut dire, après l'avoir lu plusieurs fois, et je sais
qu'à l'article 111 il en est question. Pour éviter d'aller plus
loin chercher dans la loi des précisions, je me demande si la
rédaction de l'article ne pourrait pas être amendée ou
améliorée de telle sorte que ce soit bien clair, cette
stipulation-là. C'est une question de rédaction, pas autre
chose.
M. LUSSIER: Cela cause un problème technique très
important, parce qu'on serait obligé de changer tout le
numérotage. Cela serait, com- me je vous l'ai dit et comme vous
l'admettez aussi à l'article 111, aux articles 100 et suivants on parle
de tous les pouvoirs du conseil. Là, c'est parce qu'on est à
l'exécutif. Evidemment, on pense au conseil, en même temps.
M. SEGUIN: C'est qu'on s'habitue parfois, dans ces
législations-là à rester sur l'article 32 qui semble
donner une certaine autorisation, mais qui n'est pas très, très
clair. Si vous le relisez deux ou trois fois, vous allez vous en rendre compte.
Je demande non pas de changer, le numérotage...
M. LUSSIER: Je demanderai à messieurs les légistes s'il y
aurait un moyen, peut-être, de...
M. SEGUIN: Bien, c'est une remarque que je fais en passant. C'est tout
le commentaire que j'ai à faire sur l'article 32.
M. LE PRESIDENT: Adopté, article 32? M. LUSSIER:
Adopté.
M. SEGUIN: Est-ce qu'on ne pourrait pas le suspendre et...
M. HYDE: Les légistes pourraient y voir.
M. SEGUIN: ... pour que les légistes aient le temps de voir
peut-être à améliorer la rédaction?
M. LUSSIER: Suspendons l'article 32.
M. TETLEY: Au sujet du même article, M. le Président...
M. LUSSIER: Suspendu.
M. LE PRESIDENT: Alors, on reviendra à cet article.
M. TETLEY: Oui, mais j'ai une autre question à vous poser. Vous
pourrez chercher la réponse. Lorsque vous parlez d'un contrat de $5,000
est-ce que ça veut dire l'emploi ou l'embauchement d'un employé?
Je crois que oui. Si l'employé a un salaire de plus de $5,000,
peut-être qu'il y a une contradiction avec l'article 29. La même
question a été soulevée au sujet de l'embauchage des
employés de la Commission de transport de Montréal.
M. LUSSIER: Non. Cela ne comprend pas, me dit-on, les employés.
Ce sont d'autres articles de la loi qui s'occupent de cette question.
M. LE PRESIDENT: Alors, article 32 suspendu?
M. SEGUIN: Oui.
M. LE PRESIDENT: Article 33. Adopté?
M. SEGUIN: Adopté.
M. TREMBLAY (Montmorency): "Sous réserve des dispositions de la
présente loi." Quelles sont ces dispositions? Est-ce que vous pourriez
me donner des articles qui viennent annuler l'effet de cet article?
M. LUSSIER: Vous revenez à l'article 31?
M. TREMBLAY (Montmorency): Non, nous sommes à l'article 33.
M» LUSSIER: Sous réserve...
M. TREMBLAY (Montmorency): « Le comité exécutif peut
adopter un règlement relatif à sa gouverne et à sa
régie interne, sous réserve des dispositions de la
présente loi ».
M. LUSSIER: II y a un grand nombre de procédures dans le projet
de loi. Par des règlements relatifs à sa régie interne, le
comité exécutif ne peut pas changer les dispositions qui existent
déjà dans la loi.
M. TREMBLAY (Montmorency): Mais quelles sont ces dispositions?
M. LUSSIER: Ah bien c'est tout le long du bill. Ne me demandez pas cela.
Il y en a toute une série à partir de l'article 37. Ce sont des
dispositions de la loi qui ne peuvent pas être changées par un
règlement du conseil.
M. LE PRESIDENT: Alors, article 33...
M. TREMBLAY (Montmorency): Savez-vous, à l'article 33, je
désirerais avoir certains détails, car, enfin, ces dispositions
ne sont pas manifestes. Je ne suis pas un légiste.
M. LUSSIER: A l'article 37, la procédure, c'est ça.
M. TREMBLAY (Montmorency): A l'article 37 et ensuite.
M. LUSSIER: A la suite.
M. TREMBLAY (Montmorency): C'est parce que c'est au pluriel. «
Sous réserve des dispositions. » Il y a plusieurs dispositions de
la présente loi qui viennent annuler l'effet de cet article 33.
M. LUSSIER: Il y a là et partout où il en est fait
mention.
M. TREMBLAY (Montmorency): Cela ne m'éclaire pas beaucoup.
M. LE PRESIDENT: Article 33, adopté. Article 34, il y a un
amendement?
M. SEGUIN: Oui, il y a un amendement.
M. LE PRESIDENT: Enlever dans la deuxième ligne...
M. SEGUIN: Adopté tel qu'amendé.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté tel
qu'amendé.
M. HYDE: A l'article 34, dans le texte anglais à la
première ligne, c'est simplement une question de rédaction.
« The Executive committee may in its own right... » Je crois que
l'on dit en anglais « of its own right ».
M. PICARD (Olier): M. le Président, est-ce que vous pourriez
relire l'article 34 tel qu'amendé?
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): « Le comité
exécutif peut de son propre chef et doit, à la demande de quatre
membres du conseil...
M. LUSSIER: Non. C'était pour rayer ça.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): « ... et doit faire rapport
au conseil sur toute matière relevant de la compétence du
comité exécutif ou du conseil », et l'alinéa suivant
est ajouté.
M. PICARD (Olier): Un instant. Si je le relis: « Le comité
exécutif peut de son propre chef faire rapport au conseil sur toute
matière relevant de la compétence du comité
exécutif. » A ce moment-là, n'y aurait-il pas lieu de dire:
« Relevant de sa compétence, et de celle du conseil? » Vous
répétez deux fois « comité exécutif.
»
M. LUSSIER: Je n'ai pas d'objection.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Alors, à la
quatrième ligne, au lieu de « relevant de
la », ce sera « relevant de sa ». Dans le texte
anglais... Il faut que ça reste comme ça.
M. LUSSIER: Il faut que ça reste comme ça, parce qu'il
faudrait changer autre chose aussi.
M. PICARD (Olier): Non, un instant. Si vous permettez, je vais vous lire
l'article de la façon dont il devrait être rédigé:
« Le comité exécutif peut de son propre chef faire rapport
au conseil sur toute matière relevant de sa compétence ou de
celle du conseil ».
M. LE PRESIDENT: Alors, il faudrait enlever les trois mots « du
comité exécutif ».
M. PICARD (Olier): Exactement, et aussi « ou du conseil »,
il faudrait dire « de sa compétence ou celle du conseil.
»
M. CROTEAU: La compétence du conseil et la compétence de
l'exécutif. Vous avez deux articles possessifs.
M. LUSSIER: On ne change pas ça.
M. PICARD (Olier): Si vous ne changez qu'une partie, vous êtes
mieux de ne rien changer du tout.
M. LUSSIER: C'est mieux de ne pas le changer. Sans ça, on va tout
embrouiller l'affaire.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté. Article 35.
M. LUSSIER: Adopté.
M. CHOQUETTE: Un instant. J'avais signalé déjà
à l'attention du ministre le fait qu'il me semblait équivoque
d'inscrire le deuxième alinéa à la suite de l'article 35,
du moins dans sa rédaction actuelle qui se lit comme suit: « Il
est d'office membre de tout comité et de toute commission
constitués par la communauté ». Alors qu'à l'article
196, au sujet du conseil de sécurité publique, on dit: «
... est par les présentes constituée une commission de la
communauté urbaine sous le nom en français de « conseil de
sécurité publique de la Communauté urbaine de
Montréal » et, en anglais, etc.. » Je ne pense pas que ce
soit l'intention du gouvernement de préconiser que le président
du comité exécutif fasse partie du conseil.
M. LUSSIER: C'est que toute commission constituée par la
communauté.
M. CHOQUETTE: Bien oui, mais...
M. LUSSIER: La commission de transport, c'est une commission
constituée par la loi. Le conseil de sécurité, c'est la
même chose.
M. CHOQUETTE: Oui, lisez l'article 196: « Est par les
présentes constituée une commission de la Communauté
urbaine... » Par conséquent, le texte de l'article 196 nous dit
que le conseil de sécurité est une commission de la
communauté.
M. LUSSIER: Mais est constituée par la loi.
M. CHOQUETTE: Oui, mais est-ce que vous ne trouvez pas que la
distinction est ambiguë?
M. LUSSIER: C'est clair, mais qu'est-ce que vous voulez, on emploie
comité à toutes les sauces, commission à toutes les
sauces...
M. CHOQUETTE: Je suis d'accord avec vous.
M. LUSSIER: ... on emploie conseil aussi à toutes les sauces.
Alors, je pense qu'en disant « commission constituée par la
communauté » on définit bien de quelle nature est cette
commission-là et de quelle origine. Je pense que, dans les
circonstances, c'est clair.
M. CHOQUETTE: Vous, vous trouvez que c'est clair? Moi, je trouve que ce
n'est pas clair.
M. LUSSIER: Bien, écoutez, commission constituée par le
conseil...
M. CHOQUETTE: Pas par le conseil.
M. LUSSIER: ... est constituée par la communauté,
excusez-moi.
M. CHOQUETTE: Par le conseil de la communauté ou...
M. LUSSIER: C'est-à-dire que c'est plus clair: constituée
par la communauté. Parce que conseil, ça peut être le
conseil de sécurité ou d'autres choses. Mais le mot
communauté, je pense qu'il est très clair; il est uniquement
utilisé pour la désigner Communauté urbaine de
Montréal.
M. CHOQUETTE: Non, je pensais que j'avais vu tout de suite un
éclair de génie juridique de la part du ministre quand il...
M. LUSSIER: Non, des éclairs de génie juridique, je laisse
cela à d'autres.
M. CHOQUETTE: ... venait de dire: constituée par le conseil. Il
me semblait que j'avais perçu immédiatement la vivacité du
ministre, dans la rédaction des textes de loi, à l'oeuvre encore
une fois.
M. LUSSIER: Si vous n'avez que ces choses-là à dire, vous
pouvez retourner d'où vous venez!
M. CHOQUETTE: Mais, est-ce que le ministre ne trouve pas que ce serait
bien de dire: Constituée par l'exécutif et par le conseil? Parce
que normalement... C'est pour obtenir la clarté, la limpidité
qui, habituellement, est le signe de tous les projets de loi que nous
présente le ministre des Affaires municipales.
M. LUSSIER: On peut dire: le conseil de la communauté.
M. CHOQUETTE: C'est pour atteindre cet idéal qui l'anime.
M LE PRESIDENT (M. Fréchette): Alors, l'article 35
adopté.
M. LUSSIER: Alors, l'exécutif ou le conseil de la
communauté. D'accord.
M. CHOQUETTE: Excellent.
M. SEGUIN: Adopté. L'article 35 adopté avec l'amendement
suggéré par le ministre.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Est-ce qu'on voudrait me
répéter l'amendement, s'il vous plaît? Quel est exactement
l'amendement?
M. LUSSIER: « Constituée par le comité
exécutif ou le conseil de la communauté. » Vous êtes
bien joyeux tout d'un coup, vous?
M. CHOQUETTE: Non, c'est parce que je suis content de venir distraire
l'assemblée ici. J'admets que c'était,,..
M. LUSSIER: On a l'impression que vous faites des mauvais coups,
là.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Alors, l'article 35, tel
qu'amendé, adopté. L'article 36?
M. SEGUIN: L'article 36, M. le Président, si on se reporte un peu
en arrière, on a vu dans le texte qu'il y avait des prévisions
dans le cas du refus d'un délégué d'accepter une charge,
et on a donné la responsabilité à la municipalité
ou au conseil local de faire une nomination. Je me pose la question: N'y
aurait-il pas lieu de prévoir, en plus de l'absence et de
l'incapacité, le refus d'agir, pour quelque motif que ce soit, de la
part du président ou du vice-président? Mesure de
précaution tout simplement. Puisqu'on semble incorporer cette question
de refus ailleurs, je me demande si on ne le mettra pas ici. Avec toute la
bonne volonté du monde, on peut avoir affaire à quelqu'un qui
n'est pas d'accord, à un moment donné. Alors, ce serait un refus
et il pourrait être remplacé.
M. LUSSIER: Cela a été étudié, et mettre le
mot « refus », cela pourrait provoquer beaucoup de discussion.
Le président a passablement de pouvoir, et la définition
exacte du mot « refus » pourrait donner lieu à des
procès et des chicanes interminables. C'est pour cela qu'on n'a pas
voulu mettre le mot « refus ». Si le président ne veut pas
agir dans tel cas, il s'absentera de la réunion.
M. SEGUIN: C'est qu'on reconnaît l'incapacité, l'absence,
mais je dis honnêtement...
M. LUSSIER: Définir le mot « refus » dans tout cela,
donne lieu à tellement d'interprétation!
M. SEGUIN: Mais, dans le cas d'un maire, par exemple, la loi
prévoit que s'il refuse à un moment donné de signer un
règlement, le conseil a l'autorisation de passer outre. Ici, si le
président refuse, il n'y a absolument rien.
M. LUSSIER: C'est différent pour le maire, lorsqu'il refuse...
Que craignez-vous que le président refuse?
M. SEGUIN: Je n'ai pas compris, je m'excuse.
M. LUSSIER: Vous dites que vous avez peur et que si le mot « refus
» n'est pas là, le président peut bloquer des choses. Mais
qu'est-ce qu'il peut bloquer?
M. SEGUIN: Qu'est-ce qu'il peut devenir?
M. LUSSIER: Bloquer. Là, vous avez des raisons pour faire
inscrire le mot « refus » ou « en cas de refus »...
M. SEGUIN: Pour des raisons que je ne connais pas, naturellement.
J'essaie de prévoir des cas ou des situations où cela pourrait
arriver. Puisque dans tous les cas, le cas des délégués de
la délégation au conseil par les municipalités pour le
maire, si le maire est incapable ou refuse, il y a une procédure
à suivre. Si le maire d'une municipalité ne veut pas signer un
règlement, peu importe la raison, s'il refuse de le faire, le conseil a
une procédure à suivre. Mais ici, s'il y a refus, qu'est-ce qui
arrive?
M. LUSSIER: Refus de quoi?
M. SEGUIN: Cela se lit comme suit: « Le vice-président du
comité exécutif exerce tous les pouvoirs du président au
cas de l'absence ou d'Incapacité d'agir de ce dernier. » Alors, ce
serait refus de la part du président d'agir.
M. LUSSIER: D'agir... comment agir?
M. SEGUIN: Bien, je ne sais pas, aller à une assemblée,
convoquer une assemblée, présenter une motion, je ne sais pas ce
qu'il peut refuser.
M. LUSSIER: S'il refuse de convoquer une assemblée, c'est son
droit, mais il peut y avoir un nombre de 15 conseillers sur 81 qui, eux,
peuvent convoquer une assemblée. Un maire peut refuser de convoquer une
assemblée, mais ce n'est pas parce que le maire refuse que le
vice-président entre en jeu.
M. SEGUIN: Nous sommes au niveau de l'exécutif ici.
M. LUSSIER: Oui, mais l'exécutif peut être réuni,
même si le président...
M. SEGUIN: Vous ne voyez pas d'inconvénient à ce que ce ne
soit pas compris?
M. LUSSIER: Non, c'est beaucoup plus dangereux si nous mettons le mot
« refus ». Mais pour les documents, il est obligé de les
signer. S'il ne les signe pas, il y a bref de mandamus tout de suite. Il est
donc obligé de les signer. S'il refuse de présider une
assemblée, il n'a qu'à ne pas y aller. S'il n'est pas là,
ce sera un autre.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 36, adopté.
M. SEGUIN: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 37.
M. SEGUIN: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 38.
M. SEGUIN: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 37 et 38 aussi?
M. LUSSIER: Oui.
M. SEGUIN: Un instant. Il y avait eu représentation de la part
des maires pour que les assemblées de l'exécutif soient aussi de
nature publique. Je me souviens que M. Saulnier s'était
révolté contre cette suggestion devant la commission, disant que
c'était impossible de travailler s'il fallait siéger en public.
Mais, si ma mémoire est fidèle et peut-être que le ministre
s'en souviendra, il y avait eu représentation à l'effet que toute
assemblée de la communauté devait être publique. Je ne
parle pas du caucus que l'exécutif peut avoir, mais une fois que c'est
reconnu comme assemblée.
Est-ce que vous vous en souvenez? J'essaie de me rappeler... il y avait
eu représentation, à un moment donné, pour que ces
séances, même de l'exécutif, soient de nature publique.
M. LUSSIER: Oui, mais dans la pratique de tous les Jours, dans le
quotidien, cela ne peut pas fonctionner.
Nous avons pris des informations là où existent
actuellement des comités exécutifs et en fait, cela ne serait pas
tenable. C'est comme si le conseil des ministres travaillait avec des
journalistes alentour, si vous voulez, il serait obligé d'avoir un autre
conseil des ministres...
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Alors, article 38,
adopté?
M. SAINT-GERMAIN: Un instant. Cela n'empêche pas
nécessairement un exécutif de se réunir...
M. LUSSIER: Non, cela ne l'empêche pas de se réunir.
M. SAINT-GERMAIN: ... en secret.
M. LUSSIER: Cela n'empêche pas non plus l'exécutif de tenir
des séances publiques.
M. SAINT-GERMAIN: Vous prenez les municipalités de banlieue, par
exemple, tout le conseil de ville est de l'exécutif, si vous voulez,
pratiquement. Alors les discussions se feront en public.
M. LUSSIER: Tous les procès-verbaux de l'exécutif sont
publics?
UNE VOIX: Pas à Montréal...
M. LUSSIER: Mais dans la communauté urbaine? Nous ne sommes pas
ici pour discuter de Montréal, nous discutons de la communauté
urbaine.
M. CROTEAU: Cela a été discuté en commission.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Alors article 36?
Adopté?
M. SAINT-GERMAIN: Je ne comprends plus rien. Ne devraient-elles pas
être tenues secrètes, surtout si on discute de la
compétence de certains employés ou de choses? Mais du moment que
l'on discute de choses publiques, je me demande pour quelle raison cela ne
serait pas public. Cela revient à dire que si vous comparez ça
à un conseil des ministres, bien, là, c'est peine perdue. Si vous
comparez ça à un conseil des ministres et que vous avez les sept
membres de l'exécutif de la ville de Montréal qui deviennent les
sept membres de l'exécutif de la communauté urbaine, et si vous
considérez le travail de ces gens-là comme étant le
travail d'un ministère avec solidarité ministérielle, eh
bien, où est la protection du public?
Je crois que le public a le droit de savoir ce qui se passe dans les
discussions de l'exécutif de la communauté urbaine.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté?
M. SAINT-GERMAIN: C'est là, M. le Président, quelque chose
d'excessivement important. J'aimerais bien avoir une réponse du
ministre.
M. LUSSIER: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté. Article 38?
M. SAINT-GERMAIN: Je regrette, M. le Président. Mais je dis que
j'aimerais bien avoir une réponse relativement à cette
question.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Le ministre a le droit de ne pas
répondre.
M. LUSSIER: Je l'ai donnée, la réponse, tout à
l'heure, c'est qu'ils ont le droit d'obtenir des séances publiques et
à huis-clos, et ils décideront quand et comment ces
séances le seront ou non.
M. SAINT-GERMAIN: Pourquoi ne pas mettre dans la loi que les
séances devraient être publiques et que c'est simplement
exceptionnel lorsqu'on fait les séances en privé?
M. LUSSIER: Cela a été discuté, il n'y a personne
qui a demandé ça, nous autres, nous ne le mettrons pas. Qu'est-ce
ce que vous voulez?
M. SAINT-GERMAIN: Bien moi, ça m'a été
demandé. Je ne vois pas pour quelle raison on dit que personne n'a
demandé ça.
M. MAILLOUX: II y en a qui sont plus catholiques que le pape.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Alors article 38, adopté?
Article 39?
M. SAINT-GERMAIN: Avec dissidences, j'espère.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Sur division?
M. SAINT-GERMAIN: Certainement.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Alors, l'article 38, sur
division?
M. SAINT-GERMAIN: Bien oui.
M. TETLEY: A l'article 39, lorsque Je parlais avec l'ancien conseiller
municipal de Montréal, j'ai dit et je crois qu'il n'a pas compris
que le procès-verbal ou le compte rendu du comité
exécutif de Montréal n'est pas public; J'espère qu'en
vertu des articles 39 et 41, les procès-verbaux du comité
exécutif de la communauté urbaine seront publics, mais ce n'est
pas clair dans le texte. Est-ce clair que les procès-verbaux du
comité exécutif sont publics?
M. CROTEAU: Article 346. M. LUSSIER: Article 346.
M. TETLEY: Bon je vous remercie, parce que c'est très important.
Je crois que j'ai raison qu'à Montréal les procès-verbaux
du comité exécutif sont privés.
M. CROTEAU: Vous avez l'article 346 et aussi les amendements.
M. LUSSIER: Ajoutez là, y compris les procès-verbaux, en
amendement.
M. TETLEY: Parfait. Très bien. Merci. M. CROTEAU: La
démocratie est sauve.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté. Article 40,
adopté. Article 41.
M. TREMBLAY (Montmorency): M. le Président, à l'article
41, on dit que la personne qui a présidé l'assemblée doit
signer le rapport: « Tout rapport et toute résolution du
comité exécutif sont signés par la personne qui a
présidé l'assemblée où ils ont été
adoptés ou par un membre présent désigné par cette
personne... » Pourquoi marquer « désigné par cette
personne »? Si elle décède subitement et si elle ne
désignait personne, qu'arriverait-il?
M. LUSSIER: Qui est-ce qui décède?
M. TREMBLAY (Montmorency): La personne qui a présidé cette
assemblée, par exemple.
M. LUSSIER: Celle qui a présidé.
M. TREMBLAY (Montmorency): Oui, et si elle n'a pas eu le temps de signer
le procès-verbal, ça peut amener certaines complications. Je
pense que « désigné par cette personne », nous
devrions retirer ces quatre mots. Parce que si cette personne
décède et qu'elle n'a nommé personne, un remplaçant
pour signer le procès-verbal.
M. SEGUIN: A cet article, il me semble que...
M. TREMBLAY (Montmorency): Cela peut arriver, vous savez.
M. SEGUIN: ... celui qui a présidé l'assemblée,
plus le secrétaire, doivent signer les documents.
M. LUSSIER: ... désigné par cette personne ou par le
comité exécutif.
M. SEGUIN: Non.
M. TREMBLAY (Montmorency): ... « de présider
l'assemblée où ils ont été adoptés ou par un
membre présent désigné par cette personne ». Mais,
si cette personne-là décède...
M. LUSSIER: Ou par le comité exécutif.
M. TREMBLAY (Montmorency): Non, ce n'est pas...
M. LUSSIER: Nous l'ajoutons.
M. SEGUIN: Vous l'ajoutez. Je vous fais l'observation suivante. Je pense
que ça concorde avec ce que vous venez de dire, à savoir qu'il
appartient à l'assemblée délibérante, en
l'occurrence l'exécutif, de décider, et non à une
personne. C'est sur ce principe, je pense, qu'il faut ajouter cela.
M. LUSSIER: Ah c'est pour...
M. SEGUIN: Je suis d'accord avec ce que vous voulez ajouter. Cela ne
relevait pas de la décision d'une personne de faire ou de ne pas faire;
c'était une décision officiellement prise par l'assemblée
délibérante.
M. LUSSIER: C'est ça.
M. SEGUIN: ... et c'est à elle que revient la
responsabilité. Le président et le secrétaire signeront
pour cette assemblée.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 41, adopté tel
qu'amendé.
M. LESAGE: Pourrais-je demander quel est l'amendement apporté
à l'article 41? J'ai suivi les autres de mon bureau.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Ajouter, à l'avant
dernière ligne, après « par cette personne » les mots
suivants « ou par le comité exécutif ».
M. LESAGE: Pourrais-je en profiter, M. le Président, pour
suggérer au ministre et à ses hauts fonctionnaires de bien tenir
note de toutes les modifications qui sont apportées afin de les
transposer en bonne et due forme au projet de loi de la Communauté
urbaine de Québec?
M. LUSSIER: Oui.
M. LESAGE: Afin d'éviter que nous ne recommencions les
mêmes discussions.
M. LUSSIER: Oui. Nous vous remercions, mais ça se fait.
M. LESAGE: Cela est fait au fur et à mesure.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 42.
M. LUSSIER: Nous sommes rendus, M. le chef de l'Opposition, que nous
vous devinons.
M. LESAGE: Vous avez vu que, pour parler en bon français, mon
« timing » est excellent.
M. PEARSON: A l'article 42, M. le Président, j'aurais une
question à poser. Le ministre nous présente un amendement au
sujet de l'article 42. Dans l'article original on disait: « Le maire est
d'office délégué au conseil de la Communauté
à moins que le conseil de la municipalité ne désigne, par
résolution, un autre de ses membres. » Dans l'amendement, on
élimine justement cette résolution de la part du conseil. Est-ce
par crainte que le conseil nomme une autre personne que le maire?
Dans votre amendement vous éliminez la possibilité...
M. LUSSIER: Si je comprends bien votre question, d'abord on peut
référer à 9, et cet amendement-là a
été apporté à la demande des villes et des maires
de banlieue, qui disent: D'office, nous sommes délégués.
Si le maire refuse d'agir ou si, pour d'autres raisons, il ne veut pas y aller,
là uniquement, dans ce cas-là, le conseil peut désigner un
autre que le maire pour... Est-ce votre question?
M. PEARSON: Non. Ma question est celle-ci: Dans l'article original, vous
laissiez aux conseils municipaux l'élection d'un représentant.
Dans la plupart des cas, ce représentant serait le maire. Dans votre
amendement, vous éliminez la possibilité qu'il y ait un autre
représentant que le maire.
M. LUSSIER: Dans le premier?
M. LESAGE: M. le Président, si je comprends bien, c'est pour
éviter aux membres d'un conseil municipal la tentation d'humilier le
maire.
M. PEARSON: C'est cela. M. LUSSIER: C'est cela. M. PEARSON:
D'accord.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Est-ce que l'article 42
amendé est adopté? Adopté. Article 43? Adopté.
Article 44? Adopté? Article 45 où il y a un amendement?
M. LESAGE: Un instant, M. le Président. C'est aux articles 88 et
89 seulement que l'on mentionne la présidence du conseil. L'article 88
dit: « Les assemblées du conseil sont présidées par
un membre de ce conseil désigné par ce dernier au début de
chaque assemblée ». J'ai suggéré et rappelé
avec force, à plusieurs reprises, que la nomination d'un
président du conseil et éventuellement aussi d'un
vice-président, devrait être faite dans les mêmes conditions
que celle du président et du vice-président de l'exécutif,
à savoir que, si le président est un représentant de
Montréal, le vice-président doit être un
représentant de banlieue.
Si l'on accepte cette suggestion, n'y aurait-il pas lieu de pourvoir
à la nomination du président et du vice-président du
conseil de la communauté à des articles qui seraient
situés au tout début de la section 4, traitant du conseil de la
communauté?
M. LUSSIER: II y a une question de numérotage.
M. LESAGE: II s'agit de savoir dans quelle sous-section.
M. LUSSIER: II faut refaire le numérotage.
M. LESAGE: C'est une question d'aménagement des articles de la
section 4.
M. LUSSIER: Nous n'avons pas d'objection à prendre ces
articles-là et à les déplacer.
M. LESAGE: Est-ce que, sous toute réserve, nous pourrions
continuer l'étude des articles de la section 4 et, au fur et à
mesure, si nous nous apercevons, à un moment donné, que les
articles devraient tenir compte du fait...
M. LUSSIER: Changer le numérotage.
M. LESAGE: ... que le président serait nommé pour la
durée du mandat des membres de la communauté, on pourrait y voir?
Si ce n'est pas nécessaire, on pourra suggérer des amendements
aux articles 88 et 89.
M. LUSSIER: D'accord. M. LESAGE: Cela va? M. LUSSIER: D'accord.
M. TREMBLAY (Montmorency): M. le Président, je pense qu'en
définitive l'article 45 vient pas mal en conflit avec l'idée
générale
de cette loi. On produit un amendement au premier article disant que le
conseil sera réuni à tous les trois mois. On remplace «
deux mois » par « trois mois ». Comment voulez-vous, dans une
matière aussi importante que la Communauté urbaine de
Montréal, que le conseil ne se réunisse qu'à tous les
trois mois, c'est-à-dire quatre fois par année?
Comment voulez-vous que ces gens-là, même s'ils demandent
des rapports, pour lesquels une certaine procédure a été
élaborée, ici, qu'ils soient informés de la politique que
suivra la communauté urbaine, puis de ce qui s'y passe? Je ne pense pas
que...
M. LUSSIER: M. le député...
M. TREMBLAY (Montmorency): ... cette communauté urbaine ait du
sens. Oui?
M. LUSSIER: On avait inscrit, nous, deux mois, et ce sont les maires des
banlieues et aussi l'exécutif de la ville de Montréal qui nous
ont demandé de mettre trois mois; c'est au moins tous les trois mois.
Cela ne veut pas dire qu'ils ne peuvent pas avoir des séances tous les
mois, tous les quinze jours, mais c'est le minimum de séances que ces
gens-là doivent avoir. Alors, si, parfois, il n'y a pas assez de
matériel pour faire une assemblée, ils aiment mieux ne pas
être liés par un texte de loi et se réunir tous les deux
mois. Ce sont eux qui l'ont demandé, ça ne détruit pas
l'économie de cette loi.
M. TREMBLAY (Montmorency): M. le ministre, c'est impossible qu'il n'y
ait pas matière à faire une assemblée au moins à
tous les mois, comme dans n'importe quel conseil municipal, il y a toujours des
choses importantes à régler, surtout dans une communauté
qui débute telle que la communauté urbaine de Montréal.
Comment voulez-vous qu'à tous les trois mois, même si certains
maires vous l'ont demandé, parce que je suis conscient...
M. LUSSIER: Ils peuvent en faire plus souvent.
M. TREMBLAY (Montmorency): Comment voulez-vous qu'ils puissent
être intéressés à la communauté urbaine, y
participer de fait et savoir ce qui s'y passe, puis rendre compte à
leurs administrés? C'est impossible. Je pense bien qu'à tous les
trois mois, c'est un non-sens. Ces gens-là ont des
responsabilités, ils ont été élus pour ces
responsabilités, eh bien! qu'ils participent aux assemblées. Tous
les trois mois, ça n'a pas de sens, ça ne correspond pas, au
point de vue démocratique, à l'esprit de la loi. Cela signifie,
se réunir quatre fois par année, qu'on met de côté
le conseil et qu'on le considère tout au plus comme un organisme bien
secondaire qu'on consulte occasionnellement quatre fois par année. Puis
ça va arriver, M. le ministre, d'après ce que je peux voir
là. Moi, je pense bien qu'on leur donne des responsabilités, on
leur en confie, on leur dit de participer à cette administration
communautaire, et puis on leur fait quatre réunions par année
puisque l'exécutif n'est pas tenu de faire plus que quatre
réunions par année.
Je ne sais pas, je ne pense pas que cet amendement corresponde à
la réalité des responsabilités des représentants et
des maires de ces municipalités de banlieue. Je pense qu'il devrait y
avoir au moins une réunion par mois parce que les choses à
discuter y seront tellement importantes qu'il faudra que vous ayez, M. le
ministre, la participation de la population et des représentants de
cette population et vous ne pourrez pas l'avoir faute d'information.
Le comité exécutif siège à huis clos, on le
sait. Alors quelles décisions vont-ils prendre? Quel rapport vont-ils
pouvoir faire? Quel est le mécanisme enfin que vous élaborez
à cet article pour faire rapport à ce conseil de la
communauté urbaine? Je ne pense pas qu'à tous les trois mois ce
soit suffisant. Vous devriez demander une réunion à tous les
mois, et c'est nécessaire que ces gens-là soient informés.
Comment voulez-vous qu'ils aient intérêt à cette
communauté urbaine? Comment voulez-vous qu'ils y participent? Les
décisions sont prises par l'exécutif, l'exécutif est
dirigé par Montréal, comment voulez-vous qu'ils sachent ce qui
s'y passe? Comment voulez-vous, même, qu'ils puissent demander un rapport
sur une question quelconque s'ils ne savent pas ce qui s'y passe? Moi je ne le
sais pas. Est-ce que ça va être tout simplement un
mécanisme le conseil? Une machine tout simplement à faire
accepter des décisions qui auront été prises par
l'exécutif? Mais, mes amis, là on a un paquet de
règlements, de lois, de résolutions; on en a, par exemple, 30
lois, 35 lois ou 30 règlements. Messieurs du conseil, il faut accepter
ça. Nous avons une réunion qui va durer deux heures, trois
heures, puis ça va revenir seulement dans trois mois, l'autre
réunion. Alors il faut l'accepter tout de suite. Ce sera toujours la
question d'urgence, ça va toujours être pressant, les
représentants des municipalités n'auront pas eu le temps
d'étudier ces documents-là, un peu comme ce qui se passe ici,
c'est le même mécanisme.
Alors on s'en plaindra à ce moment-là; on n'aura pas
prévu de mécanisme de réunion suffisamment
rapproché, et je suis sûr qu'il y aura
beaucoup d'incompréhension, de malentendu, de confusion, faute
d'information. Et ces informations vis-à-vis de la population,
vis-à-vis des élus du peuple, vis-à-vis de ceux qui ont
des responsabilités, il faudra qu'ils les aient ces informations. Et
comment les prendre autrement que dans des assemblées et dans des
réunions? L'exécutif va arriver là, puis il va
présenter tout simplement, 10, 15, 20 ou 25 règlements et il
faudra que messieurs les membres du conseil de la communauté urbaine les
acceptent dans un temps trop court pour qu'ils puissent en faire l'analyse,
etc. Non, je ne le pense pas. Puis comment voulez-vous que cette
communauté puisse évoluer si les assemblées ont lieu tous
les trois mois, puis qu'on y revienne au bout de trois mois pour régler
des problèmes urgents? Alors ça va toujours être une
question d'urgence pour le règlement des problèmes qui se
présentent et les décisions vont être prises de toute
urgence bien entendu.
Les représentants vont être obligés, sous l'urgence
des choses, d'accepter un paquet de documents, un paquet de lois, un paquet de
règlements, je ne le sais pas. M. le Président, je proposerais
tout simplement que ce soit amendé et qu'on mette au moins une
réunion par mois de ce conseil de la communauté urbaine, tout au
moins pour les premières années.
M. LUSSIER: Alors, oui, M. le chef de l'Opposition.
M. LESAGE: Quelles sont les raisons qui ont poussé le ministre
à réduire le nombre minimum d'assemblées du conseil de six
à quatre par année?
M. LUSSIER: C'est à la demande des maires de banlieue et
d'après une entente de l'exécutif de la ville de
Montréal.
M. LESAGE: Exprimer...
M. TREMBLAY (Montmorency): M. le Président,...
M. LESAGE: M. le Président, j'ai laissé terminer le
député de Montmorency. Est-ce qu'il pourrait me laisser terminer?
Quels sont les maires et à quelle occasion?
M. LUSSIER: C'est à l'occasion de la rencontre des sept avec M.
le président du comité exécutif. Même à cette
occasion-là, on nous avait fait connaître certaines revendications
des banlieues non exprimées lors de la commission des Affaires
municipales. On a aussi fait des arrangements.
M. LESAGE: Je n'ai rien entendu à ce sujet à la
commission. Il est vrai que j'ai été absent pendant une certaine
période, une brève période des séances de la
commission, mais je n'ai entendu aucune représentation à cet
effet-là.
M. le Président, je dois dire que les arguments du
député de Montmorency me semblent très bien fondés,
et je dois vous dire que, quatre assemblées par année, je ne
trouve pas cela raisonnable. Je trouvais même que six assemblées,
six réunions, c'est un minimum, que c'était déjà
très restreint. Je me demande s'il...
M. LUSSIER: Alors revenons...
M. LESAGE: ... n'y a pas lieu de s'en tenir au texte original du bill et
de biffer l'amendement.
M. LUSSIER: D'accord.
M. SAINT-GERMAIN: II y a un autre facteur, c'est que les membres du
conseil ont le droit d'introduire, au moyen d'un avis de motion, l'adoption
d'un règlement ou d'une résolution. Je veux dire, ils n'ont pas
le droit de faire ça actuellement, mais ne faudrait-il pas le leur
donner? Avec la procédure qui est prévue, il va arriver que c'est
l'exécutif qui contrôle la procédure. Alors, comment
voulez-vous? Je suis tout à fait d'accord avec le député
de Montmorency et avec le chef de l'Opposition quant aux assemblées
à tous les deux mois; ça me semble un minimum...
M. LUSSIER: M. le député, il y a un amendement; si vous
continuez à lire à l'article 45 des amendements que nous avons
apportés, vous avez la réponse à...
M. LESAGE: La modification proposée à l'article 45
était en deux parties.
M. LUSSIER: Deux parties?
M. LESAGE: C'est quant à la première partie que le
député de Montmorency et le député de
Louis-Hébert ont fait des remarques. La première partie de
l'amendement où il s'agissait de remplacer le mot « deux »
par le mot « trois »...
M. LUSSIER: Oui.
M. LESAGE: ... disparaît...
M. LUSSIER: C'est ça.
M. LESAGE: Mais l'autre partie de l'amendement, la deuxième,
demeure.
M. LUSSIER: Et ça répond à votre question? UNE
VOIX: Oui.
M. LUSSIER: Vous êtes en train de lire les notes de Me Lacroix,
vous là!
M. SAINT-GERMAIN: C'est mieux comme ça. M. LE PRESIDENT: Alors,
l'article 45 est...
M. SEGUIN: M. le Président, je n'ai pas fait de
commentaire...
M. LE PRESIDENT: Oui.
M. SEGUIN: Article 45, deuxième alinéa, cinquième
ligne de la fin où on lit: le comité exécutif doit faire
rapport au conseil à la prochaine assemblée
régulière en vue de l'adoption d'une mesure et cette question
fait partie de l'ordre du jour de cette assemblée.
M. LE PRESIDENT: C'est ça.
M. SEGUIN: Si les assemblées ont lieu à tous les deux mois
ou à tous les soixante jours, il se peut qu'une décision prise
par l'exécutif...
M. LUSSIER: Je n'ai pas très bien entendu.
M. SEGUIN: L'exécutif peut se réunir la semaine suivante
ou deux semaines après qu'une assemblée de conseil ait eu
lieu...
M. LUSSIER: Oui.
M. SEGUIN: ... alors, d'après cet article-ci, ils doivent faire
rapport au conseil à la prochaine assemblée, soit dans six
semaines ou cinq semaines, peu importe la quantité de semaines. A
l'article 58, un instant, je vais retrouver la place...
M. LUSSIER: On ne pourra pas enlever le « ne », par
exemple.
M. SEGUIN: Non, non, le « ne » est enlevé. C'est que
je lisais l'article 55 au lieu de l'article 58. Je suis à vous dans un
instant, M. le Président. Un exemplaire de tout règlement... Si
je commence au deuxième alinéa de l'article 58: « Tout tel
rapport du comité exécutif peut être approuvé,
rejeté, amendé ou retourné ». « Un exemplaire
de tout règlement qui fait l'objet d'un rapport du comité
exécutif au conseil... » Qui fait l'objet d'un rapport, donc un
rapport tel que mentionné, par exemple, à l'article 45, au bas de
la page, tel qu'indiqué: « ... en recommandant l'adoption doit
accompagner l'avis de convocation de l'assemblée où il doit
être considéré ». Mais dans ça, un peu avant:
« Le comité exécutif doit faire rapport à
l'assemblée du Conseil exécutif au haut de la page
immédiatement après l'expiration d'un délai de 60 jours
». Il y a quelque chose, à mon avis, qui est ambigu. Dans un cas,
le conseil exécutif doit revenir à la prochaine assemblée
qui peut être réellement dans cinq semaines d'après
l'article 45. Mais si je reviens à l'article 58, il faut attendre 60
jours ou plus pour faire rapport.
M. LUSSIER: A la prochaine assemblée régulière.
M. SEGUIN: Pardon?
M. LUSSIER: II fait rapport à la prochaine assemblée
régulière.
M. SEGUIN: Oui, oui, chaque assemblée du mois est
régulière, tous les 60 jours, tous les deux mois.
M. LUSSIER: C'est ça, d'accord. M. SEGUIN: C'est régulier,
ça. M. LUSSIER: D'accord.
M. SEGUIN: Mais voyez-vous, les décisions, les recommandations,
les règlements, les affaires du conseil exécutif, cela peut
arriver et cela va arriver d'une semaine à l'autre, entre les
assemblées régulières. Dans un cas, il faut rapporter
à la prochaine... On le dit, dans l'article 45, qu'ils rapporteront
ça à la prochaine assemblée générale
régulière.
M. LUSSIER: Oui.
M. SEGUIN: Cela peut être dans trois semaines, ça, tout
dépend quand a eu lieu l'autre.
M. LESAGE: Cinq semaines.
M. SEGUIN: Cela peut être cinq semaines.
M. LUSSIER: C'est l'assemblée régulière du
conseil...
M. SEGUIN: Oui, oui.
M. LUSSIER: ... et l'autre assemblée régulière du
conseil, c'est 60 jours après. Là, le comité
exécutif doit faire rapport à cette nouvelle assemblée, 60
jours; là, le conseil, à cette époque-là, il peut
faire ce qu'il veut avec le rapport, il peut le rejeter, adopter une
résolution, et si c'est adopté...
M. SEGUIN: N'empêche que, dans l'article 45, on dit: « Le
Conseil exécutif doit faire rapport à la prochaine
assemblée du conseil ».
M. LUSSIER: Oui.
M. SEGUIN: Dans l'article 58, ce même conseil exécutif doit
faire rapport dans un délai dépassant les 60 jours, alors,
à l'autre assemblée. Il y a une contradiction, il me semble. A
quelle assemblée l'exécutif doit-il faire rapport? C'est dans le
haut de la page.
M. LUSSIER: L'intention est toujours d'avoir 60 jours entre la demande
d'un rapport et...
M. LESAGE: C'est un délai maximum de 60 jours. Alors, il y a
correspondance. A l'article 58, on parle d'un délai maximum de 60 jours
et cela, ça va avec le tenue des séances tous les deux mois.
Alors, c'est clair.
M. SEGUIN: Voici. L'exécutif peut prendre une décision,
disons, le 18 du mois. L'assemblée régulière, avec le
délai de 60 jours entre, si c'est de 60 jours, peut avoir lieu quand
même, le 30 du mois, puisque c'est quatre ou cinq semaines avant la
décision de l'exécutif qu'il y a eu l'autre assemblée.
Alors, nous ne pourrons pas faire rapport à la prochaine
assemblée, il n'y a pas le délai de 60 jours.
M. LESAGE: Non, non, M. le Président, je pense que le
député de Robert-Baldwin ne saisit pas. C'est 60 jours...
UNE VOIX: Ou plus.
M. LESAGE: ... de l'adoption de la résolution par le conseil et
non pas de la décision du comité exécutif.
M. LUSSIER: C'est ça.
M. LESAGE: Si le député veut bien lire: « Toute
matière qui est de la juridiction du conseil doit, sauf prescription
contraire, être soumise au comité exécutif pour qu'il fasse
rapport à ce sujet; si la résolution soumettant une telle
matière au comité a été adoptée de la
façon prévue à l'article 45, le comité
exécutif doit faire rapport à l'assemblée du conseil
immédiatement après l'expiration d'un délai de 60 jours de
la date à laquelle cette résolution a été
adoptée ». La résolution a été adoptée
à la séance précédente du conseil.
Les 60 jours correspondent exactement à la tenue des
séances régulières tous les deux mois. Si l'amendement du
ministre à l'article 45 pour que le délai soit prolongé
à trois mois avait été adopté, il aurait fallu,
à l'article 58, changer le mot « 60 » pour le mot « 90
».
M. LUSSIER: C'est clair.
M. LESAGE: La résolution vient toujours du conseil; cela ne vient
pas du comité exécutif.
M. LUSSIER: C'est cela.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Alors, article 45 avec
amendement, adopté. Article 46?
M. LESAGE: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 46, adopté.
Article 47?
M. LESAGE: Pourrais-je demander de suspendre l'article 47, sous
réserve de toute autre remarque que mes collègues pourraient
avoir à faire? Si le ministre décide d'accepter notre suggestion
en ce qui touche la nomination d'un président du conseil de la
communauté, je crois que le président du conseil de la
communauté devrait avoir, au même titre que le président de
l'exécutif, le pouvoir de provoquer la tenue d'une séance
spéciale.
Je demanderais que l'article 47 soit suspendu jusqu'à ce que nous
arrivions à l'étude des articles 88 et 89.
M. LUSSIER: Suspendu.
M. LESAGE: C'est ce que j'avais suggéré tout à
l'heure.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 47 suspendu.
Article 48, il y a des amendements. Adopté avec les
amendements?
M.LUSSIER: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 49, adopté.
Article 50, adopté. Article 51, adopté?
M. LESAGE: Un instant, s'il vous plaît. A l'article 51,
étant donné que l'espèce de veto qui est accordé
existe suivant une formule qui exige le vote d'au moins 50% des
représentants de la ville, d'un côté, et, de l'autre, de
50% des représentants des villes de banlieue, est-ce qu'il n'y aurait
pas lieu de modifier le quorum en conséquence?
M. LUSSIER: C'est parce que c'est 50% des personnes
présentes...
M. LESAGE: Oui.
M. LUSSIER: ... pour le droit de veto. Je pense que le quorum de
l'assemblée, c'est la moitié plus un. Si nous exigeons un quorum
de 50% des deux parties, en pratique, ce sera peut-être un quorum de 55%
ou de 60%. On se trouve à augmenter le quorum de l'assemblée,
à mon avis.
M. LESAGE: Evidemment, il ne deviendrait plus nécessaire de dire
que le quorum des séances du conseil est formé par la
majorité des membres. Il faudrait dire que le quorum des séances
du conseil est formé de la moitié des représentants de la
ville de Montréal et de la moitié des représentants des
villes de banlieue. Le droit de veto, je crois, n'est pas calculé
d'après le vote pondéré...
M. LUSSIER: Oui.
M. LESAGE: ... mais d'après le nombre de personnes.
M. LUSSIER: D'après le vote pondéré.
M. LESAGE: Le vote pondéré?
M. LUSSIER: Oui.
M. LESAGE: Ah bon! Cela vient plus loin.
M. LUSSIER: Non, c'est dans les amendements qu'on vous a remis, parce
que...
M. LESAGE: A l'article 52.
M. LUSSIER: ... si le droit de veto n'est pas exercé par le vote
pondéré, cela devient extrêmement compliqué.
M. LESAGE: Très bien.
M. LUSSIER: II faut que ce soit par le vote pondéré.
M. LESAGE: Oui, je suis d'accord. Alors, du moment que le droit de veto
s'exerce suivant le vote pondéré, je n'ai plus d'objection au
quorum à un tiers.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Alors, article 51,
adopté.
Article 52 tel qu'amendé?
M. PEARSON: Quel est l'amendement à l'article 52?
M. LESAGE: C'est le vote pondéré.
M. PEARSON: Ah bon! Parce que nous ne l'avons pas ici. Un vote par
1,000.
M. LESAGE: Oui, oui.
M. LEVESQUE (Laurier): Vous n'avez pas l'amendement?
M. LESAGE : Pendant que mes collègues examinent l'amendement qui
est déjà rendu dans mon livre, le ministre est-il satisfait de la
rédaction du premier alinéa? « Sur toute question soumise
au conseil, chaque membre désigné par les municipalités
autres que la ville de Montréal Non, non. C'est le
deuxième alinéa. Pardon. Je vais le lire en entier «
a droit à une voix par 1,000 habitants de la municipalité qu'il
représente; chaque fraction inférieure à la demie est
ignorée et chaque fraction égale ou supérieure à la
demie confère un droit de vote à ce membre. » Est-ce qu'on
doit dire un droit de vote additionnel ou s'il suffit de dire droit de vote?
C'est une question de compréhension du texte. Je laisse ça au
choix des membres du comité.
M. LUSSIER: Oui?
M. LESAGE: Est-ce qu'il vaudrait mieux, pour plus de clarté,
ajouter le mot additionnel? Le deuxième alinéa se lit comme
suit:...
M. LUSSIER: Il semble que les légistes se sont posé la
même question et...
M. LESAGE: Disons que, quant à moi, cela m'indiffère.
C'est assez clair, mais est-ce que cela ne clarifierait pas davantage le texte,
si l'on ajoutait additionnel? C'est une question que je laisse au
jugement...
M. TREMBLAY (Montmorency): Est-ce que je pourrais avoir une copie de ces
amendements supplémentaires ?
M. LUSSIER: Ce serait une voix additionnelle.
M. LESAGE: Une voix additionnelle au lieu de dire un droit de vote
à ce membre, parce que cela peut donner lieu à confusion.
M. LUSSIER: M. le chef de l'Opposition, est-ce que nous pourrions avoir
une minute ou deux minutes pour suspendre? Je pense que les rédacteurs,
les légistes, les juristes...
M. LESAGE: La même chose pour les représentants de
Montréal qui pourraient peut-être bénéficier de
certaines modifications qui ajouteraient plus de clarté.
M. LUSSIER: D'accord.
M. LESAGE: Le deuxième alinéa. On peut bien suspendre deux
minutes.
M. LUSSIER: Alors, une voix additionnelle.
M. LESAGE: Oui, oui. Ce serait beaucoup plus clair, je crois.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 52, suspendu?
M. LUSSIER: Suspendu pour nouvelle rédaction.
M. LESAGE: Et ici, quand on arrive à Montréal, au
deuxième alinéa, je pense que c'est réellement un peu plus
obscur. C'est un peu plus obscur. On dit « chaque fraction de ce
résultat inférieure à la demie est ignorée et
chaque fraction égale ou supérieure à la demie
confère un droit de vote à chacun des membres du conseil
représentant la ville de Montréal » « Chaque fraction
égale ou supérieure à la demie confère un droit de
vote à chacun des membres ». Une voix additionnelle, ce sera
beaucoup plus clair.
M. LUSSIER: Oui, c'est ce qu'on a décidé d'inscrire.
M. LESAGE: Maintenant, sur la copie de l'amendement que j'ai remis, j'ai
fait un calcul avec un chiffre que j'ai pris au hasard dans ma tête en
supposant, je crois, que la population de Montréal était de
1,253,000...
M. LEVESQUE (Laurier): De 1,252,000.
M. LESAGE: Oui, 1,252,000. Cela donnait, je crois...
M. LEVESQUE (Laurier): 236... M. LESAGE: 236, divisé par... M.
LEVESQUE (Laurier): 53...
M. LESAGE: Cela donnait 236 et 15/53. Alors, chacun des
représentants de Montréal aurait droit à 236 votes parce
que 15/53 est moins qu'une demie. Il faudrait seulement calculer la population
de Montréal et si elle était plus élevée, ce serait
plus que la demie et cela donnerait droit à la voix additionnelle.
UNE VOIX: Et la banlieue.
M. LESAGE: Bien non, dans le cas de la banlieue, c'est la population de
chaque municipalité divisée par 1,000 qui donne le nombre de
voix, tandis que, dans le cas de Montréal, c'est la population de
Montréal divisée par 53,000, qui donne à chacun des 53
représentants de la ville de Montréal, dans l'exemple que j'ai
choisi, 136 votes.
M. PICARD (Olier): M. le Président... M. LESAGE: II est bien
clair...
M. PICARD (Olier): Le chef de l'Opposition me permettrait-il? Avec le
calcul qu'il vient de donner, dans la totalité des votes du conseil de
la ville de Montréal, ils perdent deux voix.
M. LESAGE: Pardon?
M. PICARD: D'après l'exemple que vous avez donné, vous
perdez deux votes.
M. LESAGE: A cause de 53 voix et 15/53?
La même chose peut jouer pour certaines municipalités
aussi. Il faut toujours tirer la ligne quelque part, la tirer en bas de la
demie et en haut de la demie, je crois que c'est normal. Maintenant, il est
bien compris et j'espère que tout le monde comprendra que
les votes des membres du conseil municipal de Montréal qui sont absents
de la réunion n'accroissent pas aux autres,
M.LUSSIER: Non.
M. LESAGE: C'est bien compris.
M. LUSSIER: C'est clair. Alors, M. le Président, au lieu de
« confère à la fin du premier alinéa
un droit de vote à ce membre, >> nous suggérerions «
Confère une voix additionnelle à ce membre. »
Et, à l'avant-derniêre ligne du deuxième
alinéa: « Confère une voix additionnelle à chacun
des membres du conseil représentant la ville de Montréal, »
au lieu « de un droit de vote ».
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté. M. LUSSIER: Tout
le monde est heureux.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 53.
M. LEVESQUE (Laurier): Y a-t-il des amendements à l'article 53?
Oui?
M.LUSSIER: Oui.
M. LEVESQUE (Laurier): C'est la moitié. Je ne veux pas faire un
long débat là-dessus, parce que ce que je voudrais proposer,
c'est une chose qui pourrait toujours revenir. Mais, il me semble que ça
vaudrait la peine d'y penser. On a accepté le vote
pondéré, maintenant, n'y aurait-il pas moyen de penser à
mettre un terme à ce genre de prise de décision qui,dans la
rédaction actuelle, donne l'impression qu'il y aura toujours
indéfiniment, éternellement on sait que les lois peuvent
être changées mais, enfin, ça donne cette impression
qu'il y aura toujours le droit de veto. Je ne sais pas, la communauté
est censée réaliser une grande fusion d'une série de
services extrêmement importants. On peut aussi espérer que
ça amènera des fusions municipales, d'une partie au moins de ces
unités municipales pas mal désuètes.
D'un autre côté, il a déjà été
dit et je crois bien que ça reste dans les perspectives possibles
que ce qu'on appelle aujourd'hui les banlieues et qui comptent à
peu près un tiers de la population de la communauté
envisagée, offrent des possibilité ou des probabilités de
développement démographique plus grandes. C'est évident,
il y a plus de terrain, il y a plus de possibilités de
développements, il y a des possibilités donc plus grandes que
dans l'actuelle ville de Montréal mais on ne sait pas où se
trouvera la majorité d'ici quelques années. Seulement, si les
citoyens de la future communauté, qui seront deux millions, deux
millions et demi, trois millions, comptent plus que les structures
traditionnelles des petites municipalités, ne pourrions-nous pas
prévoir je ne sais pas quelle serait la date, moi, j'ai mis,
simplement pour illustrer l'exemple de l'amendement que je suggérais,
à compter du premier janvier 1973 que les décisions seront
prises à la majorité simple? Autrement dit, qu'il y ait un
aiguillon jusqu'en 1973 je donne 1973 sous toutes réserves
enfin, je sais que 1972 est l'année des délais qui sont
prévus.
On a parlé longuement en comité en bas, on a vu aussi
à quel point ça pouvait être vrai dans les attitudes des
gens, on a parlé de cette politique des blocs qui peut s'établir
et que, forcément, les quorums de décision, les proportions de
décision peuvent, pourraient envenimer facilement.
Pourquoi ne mettrions-nous pas cet aiguillon additionnel? Encore une
fois, je sais bien que ça peut être changé au besoin, mais
qu'est-ce qui empêcherait qu'on voie la démocratisation des
décisions comme l'aboutissement de cette loi-là? Quand la
communauté sera toute en marche c'est ce que la loi
prévoit au bout des délais, pourquoi ne pas prévoir
que c'est la majorité des représentants la majorité
simple sans autre possibilité d'embouteillage qui
déciderait de la marche régulière de ce grand organisme
métropolitain?
Y a-t-il des objections fondamentales à cela ou si c'est
simplement je sais bien que cela compte parce qu'on veut faire
avaler l'affaire pendant les années qui viennent?
M» LUSSIER: Non, ce n'est pas pour faire avaler l'affaire. Les
municipalités de banlieue existent et elles ont un mot à dire.
Pour que leur voix soit respectée et bien écoutée, il faut
qu'il y ait cette épée de Damoclès. En effet, il est
évident que la ville de Montréal, par sa population et sa
prédominance, va exercer un leadership et une pression sur les
décisions.
Mais si nous examinons les courbes démographiques, cela prendra
de nombreuses années avant que l'on se rapproche même d'une
population de 50/50 pour la ville de Montréal et les banlieues. Avec la
disposition qui existe dans la loi actuellement, d'ici cinq ans, la
communauté urbaine doit nous proposer de nouvelles frontières
municipales et de nouvelles villes. C'est à cette
époque-là, après la redistribution et si nous pouvons
arriver, dans cinq ans, avec des villes équilibrées, que ce droit
de veto devrait disparaître.
Le pourcentage de population dans les banlieues et dans la ville de
Montréal ne variera pas très vite ni d'une façon assez
importante avant de très nombreuses années. L'accroissement de la
population ne se fait pas trop vite actuellement. Avec la pilule, cela n'aide
pas les affaires.
M. LEVESQUE (Laurier): Non, d'accord.
M. LESAGE: Je pourrais parier pas mal d'argent avec le
député de Laurier que le projet de loi reviendra avant 1973.
M. LEVESQUE (Laurier): Moi aussi, j'ai cette impression; c'est pour cela
que Je ne veux pas en faire un long débat. J'ai aussi l'impression que
vous devriez mettre un aiguillon. On a connu des cas et on en connaîtra
d'autres, on peut le prévoir tout de suite. On a vu, encore la semaine
dernière, cette guerre des blocs: d'un côté, les
municipalités de banlieue et, de l'autre, cette espèce de monstre
qu'on imagine être la ville de Montréal qui peut avoir, à
l'occasion, aussi des ambitions excessives par rapport à ces messieurs
des environs.
Alors, on leur donne ce droit de veto. Si on laisse le droit de veto
sans perspective de changement, J'ai l'impression que cela va revenir souvent.
Je n'insiste pas davantage, mais Je dis que le gouvernement manque une belle
chance de mettre un aiguillon.
Je résume mon argumentation, si le ministre me le permet. Je
crois que le gouverne ment peut manquer une belle chance, premièrement,
de mettre un aiguillon autrement dit, un « incentive », comme ils
disent en anglais, dans le dos des 28 ou 29 représentants des
municipalités pour qu'ils s'entendent pendant qu'ils ont ce droit de
veto et qu'ils ont le contrôle sur ce qui pourrait leur paraître
des excès de la ville de Montréal.
Si vous laissez cette perspective de droit de veto sans limite, je suis
prêt à faire un pari avec le ministre avant même que la loi
des loteries et autres jeux de hasard soit adoptée en donnant un
handicap au ministre, que cela reviendra souvent et qu'on aura des paralysies.
Ce serait un aiguillon utile. Deuxièmement, dans la perspective d'une
démocratie qui s'améliore et Dieu sait qu'elle est loin
d'être parfaite ce « loading » d'une demie
nécessaire, etc. me paraît quelque chose de vicieux, si on en fait
une perspective permanente. Les gens ont, quand même, plus d'importance
que les structures, surtout les vieilles structures dont la méfiance est
très souvent celle de conseils municipaux, d'hommes en place, de petits
« establishments » qui ont quand même à longue
échéance, beaucoup moins d'importance que l'ensemble de la
population.
Après tout, un citoyen de Montréal est aussi important
qu'un citoyen de banlieue et il va devenir un citoyen de la communauté
métropolitaine de l'île de Montréal; ce sont tous des
citoyens. Pourquoi ne prévoierait-on pas démocratiquement la
perspective d'un jour pas trop lointain où tous ces citoyens seraient
considé- rés également par rapport à leurs
représentants? Cela, c'est la question de principe. Là-dessus, je
crois qu'il n'y a pas de discussion. C'est évident que c'est un
aménagement qu'on fait. On fait un aménagement, parce que c'est
opportun, parce qu'autrement on n'aurait jamais eu d'accord minimum. Mais,
encore une fois, premièrement, il y aurait un aiguillon, autement
ça va revenir souvent; j'ai l'impression qu'il va y avoir des blocs.
Deuxièmement, au point de vue démocratique, si on en fait quelque
chose de permanent, ça me parait fondamentalement aller contre un
principe qui me semble indiscutable, à savoir que tous les citoyens sont
égaux; il s'agit d'une communauté, donc il s'agit de gens qui
éventuellement seront tous citoyens d'un ensemble.
M. LUSSIER: On avait pensé plutôt, M. le
député de Laurier, que les municipalités de banlieue
seraient peut-être portées à en abuser. A ce
moment-là, et les média d'information et la population et le
Parlement ne toléreraient pas que les municipalités abusent.
Mais, vu cette situation très spéciale que la ville de
Montréal a près de 65% de la population de l'île de
Montréal, nous croyons que nous devons le garder. Pendant combien de
temps? C'est très difficile actuellement de délimiter ce laps de
temps nécessaire et de mettre tout de suite une date, soit janvier 1973;
j'ai peur que ce serait mettre un terme d'une façon assez
arbitraire.
Je pense qu'il y a la question de l'usage. Comme de nombreuses personnes
l'ont dit, sûrement une loi semblable ne peut pas faire autrement que de
revenir devant la Législature dans un espace de temps assez court. A
l'usage, on...
M. LEVESQUE (Laurier): C'est comme une charte.
M. LUSSIER: ... verra si ce droit-là n'est pas un droit abusif ou
si c'est quelque chose qu'on ne doit pas améliorer tout de suite.
M. LEVESQUE (Laurier): En tout cas, c'est vraiment une chose, si je
comprends bien le ministre, qu'on met là pour une certaine
période...
M. LUSSIER: Pour une certaine période, c'est...
M. LEVESQUE (Laurier): Mais l'optique qui correspond à ce que je
viens de dire, c'est qu'un jour les citoyens seront tous
considérés comme citoyens égaux de cette
communauté.
M. LUSSIER: D'accord, c'est une période de transition, il n'y a
pas d'erreur.
M. LEVESQUE (Laurier): D'accord.
M. SAINT-GERMAIN: M. le Président, je comprends très bien
le député de Laurier lorsqu'il laisse sentir qu'il faudrait bien
que la population se sensibilise de plus en plus aux problèmes de toute
la communauté et qu'il se sente citoyen à part entière de
toute la communauté, indépendamment de la ville dans laquelle il
demeure présentement. Seulement, j'aimerais faire remarquer que ce droit
de veto de 50-50 est un reflet de cette situation de fait, qui est une
situation de blocs, pour me servir de la même expression. Ce n'est pas
exclusivement à l'article 53 qu'on s'aperçoit qu'en fait toute la
législation du bill 75 est basée sur ces blocs. Le bill 75 est,
dans toute son économie, toujours en relation avec, et, dans son essence
même est construit sur cette question de blocs.
Je crois que, lorsque le législateur mettra une date pour que
soit limité jusqu'à cette date-là le droit de veto, il
devra en même temps modifier profondément le bill pour l'adapter
à un sens communautaire tout nouveau.
M. LE PRESIDENT (M. Hamel): Adopté?
M. LUSSIER: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 54.
M. LUSSIER: Avec amendement, 53.
M. LE PRESIDENT: Oui, avec amendement.
M. LUSSIER: Article 54.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 54, adopté aussi.
Article 55?
M. LESAGE: A l'article 55, M. le Président, on commence à
voir l'incongruité de la nomination d'un président pour chaque
assemblée. « Ils sont signés par le président.
»
M. LUSSIER: On va vous soulager.
M. LESAGE: Est-ce le président de la séance à
laquelle le procès-verbal se réfère ou le président
de la séance suivante? Voyez-vous dans quel pétrin ça nous
foute de choisir un président à chaque assemblée? Je
suggère que l'article soit suspendu, comme l'a été
l'autre, M. le Président. Si on a un président permanent,
ça va très bien; si c'est un président d'assemblée
en assemblée, c'est loin d'être clair.
M. LUSSIER: Oui, mais ne perdez pas votre bonne humeur, M. le chef de
l'Opposition. Cela allait bien.
M. LESAGE : Je suis bien de bonne humeur.
M. LUSSIER: Suspendu.
M. LESAGE: Bon, quand je plaide, je plaide.
M. LE PRESIDENT: Article 56?
M. LUSSIER: Vous plaidez bien.
M. LESAGE: Non, pas nécessairement.
M. TETLEY: M. le Président, au sujet de...
M. LUSSIER: De l'article 56?
M. TETLEY: ... l'article 56, oui, et de l'article 57...
M. LUSSIER: Deux à la fois?
M. TETLEY: ... l'un suit l'autre, évidemment.
M. LUSSIER: L'autre suit l'un.
M. TETLEY: Oui. Je voudrais savoir qui la loi et les articles ne
sont pas clairs a le fardeau de la preuve. Si, par hasard, quelqu'un ne
vote pas ou est absent, il doit, en vertu de l'article 57, faire une demande,
mais est-ce qu'il doit prouver qu'il a été malade ou est-ce qu'il
doit dire tout simplement: J'ai été malade? Qui a le fardeau de
la preuve, en effet? C'est très important.
M. LESAGE: Nous pourrions peut-être nous poser la même
question pour ceux qui sont absents de l'Assemblée nationale.
M. TETLEY: Oui, mais je ne veux pas poser cette question.
M. LESAGE : Oui, mais pensez alors à ceux qui seront membres et
ne vous posez pas de question. Ne faites pas aux autres ce que vous ne voudriez
pas qu'on vous fasse.
M. LUSSIER: Adopté.
M. LE PRESIDENT: L'article 55 adopté. Article 56?
M. LUSSIER: Non, non, l'article 55 est suspendu.
M. LE PRESIDENT: Je m'excuse. L'article 56 est adopté?
M. LUSSIER: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 57?
M. LUSSIER: Oui.
M. LE PRESIDENT: II y a un petit amendement à l'article 58.
M. LUSSIER: Oui, il y en a un.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 59?
M. LESAGE: C'est un autre article où l'on parle du
président?
M. LE PRESIDENT: Non. M. LESAGE: D'accord.
M. LE PRESIDENT: L'article 59, adopté. Article 60?
M. SAINT-GERMAIN: A l'article 59, M. le Président.
M. LUSSIER: C'est un détail technique.
M. SAINT-GERMAIN: Le règlement d'emprunt, en particulier, est-ce
que ça rentre dans cette optique-là?
M. LUSSIER: Non, non. On vous a dit que c'était plus loin, dans
les 300.
M. SAINT-GERMAIN: Vous voulez me repousser à plus tard?
M. LUSSIER: Vous avez pris une note; vous reviendriez à votre
affaire de référendum à l'article 259.
M. LE PRESIDENT: Alors, l'article 59 est adopté?
M. LUSSIER: Oui.
M. LE PRESIDENT: Article 60?
M. LUSSIER: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 61?
M. LUSSIER: Oui.
M. PICARD (Olier): A l'article 61, M. le Président, est-ce qu'il
n'y aurait pas lieu de prévoir dans le texte de loi qu'il y aura un
index du livre? S'il y avait eu un index, par exemple, pour le bill 75, le chef
de l'Opposition n'aurait pas été obligé de faire faire le
travail.
M. LUSSIER: II faut que vous gagniez votre salaire un peu.
M. PICARD (Olier): C'est le chef de l'Opposition qui a fait faire le
travail.
M. LUSSIER: II est bien fait aussi. M. PICARD (Olier): Ah oui, ah oui!
M. LUSSIER: Bon, adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 61, adopté.
M. PICARD (Olier): Avec amendement?
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 62, à la demande
du chef de l'Opposition, suspendu.
M. PICARD (Olier): Est-ce que l'amendement est adopté à
l'article 61?
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Quel amendement?
M. PICARD (Olier): Un index.
M. LUSSIER: Ils feront ça eux-mêmes; c'est de la
régie interne, ça.
M. PICARD (Olier): Ce qui arrive, c'est qu'ils ne le feront pas, si vous
ne l'exigez pas.
M. TREMBLAY (Montmorency): A l'article 60, j'aurais eu une question.
Vous êtes allés trop vite.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Allez.
M. TREMBLAY (Montmorency): Est-ce que le ministre pourrait me donner une
explication sur l'article 60, me dire ce qu'il signifie?
M. LUSSIER: Pardon?
M. TREMBLAY (Montmorency): Pourriez-vous me dire ce que signifie
l'article 60?
M. LUSSIER: On régresse?
M. TREMBLAY (Montmorency): Non, non, je demande des explications, c'est
mon droit.
M. LUSSIER: C'est la même chose qui existe dans la Loi des
cités et villes. Cela veut simplement dire que, même si la
commission municipale, le contentieux, le ministre et le lieutenant-gouverneur
en conseil approuvaient un règlement, même s'il y avait toutes ces
approbations-là, cela ne veut pas dire qu'ipso facto,
nécessairement, ce règlement est légal. Il peut être
contesté devant les tribunaux, même avec toutes ces approbations.
C'est ce que cela veut dire.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 60, adopté.
Article 61? Adopté. Article 62, suspendu.
M. LUSSIER: D'accord.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 63?
M. LUSSIER: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté.
Article 64?
M. LUSSIER: C'est la Loi des cités et villes. Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté.
Article 65? Adopté. Article 66? Adopté. Article 67?
Adopté. Article 68? Adopté.
M. LUSSIER: A l'article 64, pardon, il y avait un amendement de langue
française et de langue anglaise.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): A quel article?
M.LUSSIER: A l'article 64.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Oui, oui.
M. LUSSIER: La francophonie est l'anglo-phonie.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Oui. M. LUSSIER: D'accord,
l'article 68.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): A l'article 69, il y a
également un amendement dans la troisième ligne du
quatrième alinéa.
M. LUSSIER: C'est ça.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Remplacer « ci-après
» par « ci-haut ».
M.LUSSIER: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté avec l'amendement.
Article 70? Adopté. Article 71?
UNE VOE: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Et l'article 62?
M. LESAGE: Est-ce que vous avez suspendu l'article 62?
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): L'article 62 a été
suspendu.
M. LESAGE: Il est encore question du président du conseil.
Maintenant, je ne sais pas s'il y aurait d'autres...
M. CROTEAU: Les articles 55 et 62.. M. LUSSIER: On les surveille. M.
LESAGE: Les articles 55 et 62. M. LUSSIER: On les surveille.
M. LESAGE: Je n'en vois pas d'autres jusqu'à l'article 71.
M. LUSSIER: Nous n'en avons pas vu, nous non plus.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 71? Adopté.
Article 72? Adopté. Article 73? Adopté. Article 74?
Adopté. Article 75?
M. LESAGE: Cela va. C'est de laprocédure car ce sont les
règlements.
M. LUSSIER: La Loi des cités et villes.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Les articles 76, 77, 78, 79, 80
avec amendement, 81, 82 avec amendement...
M. LESAGE: L'article 80, si je comprends bien, c'est pour couvrir
à la fois les procès-verbaux, les rôles du conseil et de
l'exécutif. Très bien.
M. LUSSIER: Oui.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): L'article 82 avec amendement.
M. TETLEY: M. le Président, est-ce que les commissaires sont
payés? Pourriez-vous nous éclairer?
M. LUSSIER: Aux commissions du conseil?
M. TETLEY: Mentionnées ici.
M. LUSSIER: A l'article 82?
M. TETLEY: Oui.
M. LUSSIER: En fait, non. Disons qu'on appelle cela commission ou
comité. Ce sont des termes que l'on emploie l'un pour l'autre. Cela
revient...
M. CROTEAU: Le mot comité n'est pas français.
M.LUSSIER: Comité n'est pas français?
M. CROTEAU: C'est ça, c'est commission qu'il faut employer.
M. LUSSIER: On me dit que comité n'est pas français. On
discutera cela à six heures cinq. Disons que le conseil de ville forme
un comité de finances...
M. TETLEY: Bon.
M. LUSSIER: ... un comité d'urbanisme, un comité de
voirie, c'est à cela qu'équivaut la commission du conseil. Le
conseil ou l'exécutif nommerait certaines commissions pour faire ce que
font ces commissions qu'on appelle commission de finances... Elles n'ont pas de
pouvoir exécutif. Les gens qui siègent à ces commissions
ne sont pas des commissaires. Je pense que ce sont toujours des
conseillers.
Ce sont toujours des membres du conseil, et ils ne reçoivent pas
de rémunération spéciale.
M. TETLEY: Merci, M. le ministre.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Alors, article 82, adopté
avec amendement. Article 83, adopté. Article 84, adopté. Article
85, adopté. Article 86.
M. LESAGE: A l'article 86, est-ce que l'on retrouve ces dispositions
dans la charte des cités et villes?
M. LUSSIER: A l'article 86?
M. LESAGE: Oui. C'est le pouvoir pour les commissions du conseil de
faire comparaître les...
M. LUSSIER: Oui, cela existe dans la charte des cités et
villes.
M. LESAGE: ... obliger à répondre oui produire des
documents.
M. LUSSIER: Oui, cela existe. M. LESAGE: Très bien.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 86, adopté.
Article 87, avec amendement.
M. LESAGE: Oui. Alors, articles 88 et 89, quel est le résultat
des réflexions du ministre?
M. LUSSIER: Nous n'avons pas pu cogiter depuis 3 heures cet
après-midi, M. le chef de l'Opposition.
M. LESAGE: Oui, mais j'ai commencé à en parler dès
le débat sur la motion du député de Chambly.
M. LUSSIER: Nous vous réservons une surprise.
M. LESAGE: Le ministre tient absolument à faire des cadeaux de
Noël plus ou moins considérables...
M. LUSSIER: Non, non! M. LESAGE: ... à chacun.
M. LUSSIER: Il y a une question de rédaction, M. le
Président, vous allez comprendre que...
M. LESAGE: Cela a l'air difficile à rédiger. M. LUSSIER:
Pardon?
M. LESAGE: Cela a l'air bien difficile à rédiger. C'est
pourtant bien simple.
M. SEGUIN: Est-ce que monsieur le ministre a l'intention de se
réserver le privilège de la nomination du président
ou...
M. LUSSIER: Je n'ai pas saisi votre question.
M. SEGUIN: Est-ce que le ministre a l'intention de se réserver le
privilège de nommer le président du conseil?
M. LUSSIER: Absolument pas. Je fais assez d'heureux et de malheureux
là que je ne ferai plus exprès.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Alors, articles 88 et 89,
suspendus?
M. SAINT-GERMAIN: II appartient à M. le ministre, en principe, de
nommer un premier président. Est-ce cela que l'on doit comprendre?
M. LUSSIER: Vous brûlez.
M. LESAGE: Ce sera peut-être un président pour un an ou
deux ans.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 90.
M. TETLEY: Ces fonctionnaires-là, je reviens à l'autre
question, sont-ils payés? Si, par hasard, le...
M. LUSSIER: Quel article?
M. TETLEY: ... le secrétaire de la ville de Pointe-Claire est
aussi secrétaire de la communauté urbaine, est-ce qu'il a droit
aux deux positions, aux deux salaires, etc. Avez-vous des précisions, M.
le Président?
M. LUSSIER: Si j'ai bien saisi votre question, c'est que si un
même individu est secrétaire à la communauté urbaine
et secrétaire de la municipalité de..
M. TETLEY: Pointe-Claire.
M. LUSSIER: Pointe-Claire... Je ne crois pas, je ne vois pas que la
communauté urbaine tolère une chose semblable, qu'un
secrétaire soit à l'emploi d'une ville aussi importante que
Pointe-Claire et de la communauté urbaine en même temps.
M. SEGUIN: J'aurais suggéré qu'il n'y ait pas de
tolérance de la part du gouvernement pour Pointe-Claire, c'est
Pointe-Claire qui tolère en faveur du gouvernement.
M. LUSSIER: Pardon?
M. TETLEY: M. le Président, Je crois qu'il y a plusieurs villes
qui sont prêtes à tolérer cette situation et qui aimeraient
que la communauté urbaine paie une moitié de leurs salaires, et
c'est cela le problème. Est-ce qu'en effet, un fonctionnaire d'une ville
peut accepter un salaire et un emploi de la communauté urbaine?
N'oubliez pas que, souvent, les employés, les fonctionnaires d'une ville
sont à temps plein sont supposés être à temps
plein et il faut fixer dans la loi, M. le Président, la
procédure à suivre ou un règlement ou un principe à
l'effet qu'on a ce droit ou qu'on n'a pas ce droit.
M. LUSSIER: M. le député va m'excuser, mais nous
discutions du deuxième alinéa aussi avec MM. les juristes. Est-ce
que j'ai bien compris, est-ce que j'ai bien saisi votre question, à
savoir qu'il faudrait avoir une précision dans la loi pour exclure une
double fonction?
M. LEVESQUE (Laurier): Parce que cela peut s'appliquer à
l'article 91 aussi, si je comprends bien ce que dit le député.
Vous avez des chefs de service qui sont prévus en plus des gars qui sont
prévus à l'article 90. Ce seront des gens qui seront
forcément non syndicables, qui seront les cadres, si on veut, de la
communauté.
M. LUSSIER: D'accord.
M. LEVESQUE (Laurier): Ce que dit le député peut
très bien s'appliquer à un moment donné. Est-ce que cela
ne serait pas utile pour les articles 90 et 91 de prévoir que ces
gars-là, s'ils ont les emplois qui sont prévus dans ces articles
à la communauté, devront n'avoir que ces emplois?
M. LUSSIER: Disons que nous suspendons pour rédaction, et nous
allons ajouter, je pen-
se bien, pour ce qui est nous... Au deuxième alinéa, on
dit: « II fixe leur rémunération. » Nous
préférerions amener cet amendement et dire que c'est le
comité exécutif qui fixe les rémunérations et
autres conditions de travail, pour éviter de la surenchère. Le
conseil engage des cadres, mais c'est le comité exécutif qui fixe
les salaires pour qu'il n'y ait pas d'escalade et de surenchère.
M. TETLEY: M. le Président, lorsque nous avons parlé du
même problème, que j'ai soulevé, j'ai dit que j'avais
quelques renseignements au sujet du même problème qui existe
à l'heure actuelle à la Commission de transport de
Montréal. Je viens de donner à votre sous-ministre une copie
d'une lettre qui prouve qu'à un certain moment et je crois que
cela existe encore des employés de Montréal, des
employés de marque et de grande valeur, ont occupé ou occupent
à l'heure actuelle, malgré la loi je le crois des
postes à la commission de transport. Je crois que je vous ai
envoyé une copie de mon mémoire, il y a un an ou deux ans, c'est
presque deux ans, et cela peut arriver ici. Si, par hasard, l'honorable
député de Robert-Baldwin est nommé président du
conseil exécutif de la communauté urbaine et qu'il nomme
l'ingénieur en chef de Pointe-Claire ingénieur en chef de la
communauté urbaine ou chef de police, je ne sais quoi, est-ce que cet
homme aura le droit aux deux postes et aux deux salaires?
M. LUSSIER: A notre avis, non. Nous allons rédiger l'article 90
de nouveau, de façon que ce soit clair. Mais, pour l'autre question de
la Commission de transport de Montréal, les deux commissaires que vous
avez mentionnés...
M. TETLEY: Oui.
M. LUSSIER: ... ce sont deux commissaires adjoints.
M. TETLEY: C'est ça.
M. LUSSIER: Ces gens-là peuvent évidemment occuper un
autre poste que, uniquement, commissaire adjoint. Dans cette loi-ci,
aussitôt que la Commission de transport de la communauté urbaine
entre en fonction, ces deux personnes sont par le fait même exclues de la
commission de transport de la Communauté urbaine de Montréal.
Cela règle votre problème à plusieurs points de vue.
M. TETLEY: Oui, je crois que votre bill 75 est meilleur. Mais, la loi
concernant la Commission de transport de Montréal, section 7, paragraphe
2, « les commissaires ne peuvent être ni parties, ni
intéressés directement ou indirectement » dans ce contrat
avec la commission.
C'est pourquoi j'ai soulevé la question de contrat. Est-ce le
fait d'embaucher quelqu'un c'est un contrat? Je crois que oui. Je cite encore:
« Ou avec la ville de Montréal ou avec une municipalité du
district métropolitain. Ni être membre d'une société
ayant un contrat. » Vous allez voir ça à la page 18 de mon
mémoire, appendice b).
Merci, M. le Président.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 92, suspendu pour
rédaction, 93 aussi.
M. LUSSIER: Suspendu pour rédaction aussi.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 92.
M. LUSSIER: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté. Article 93, avec
amendement, adopté avec amendement.
UNE VOIX: L'article 93 est suspendu.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 94.
M. SEGUIN: A l'article 94, M. le Président, serait-il possible
que le ministre donne des explications en ce qui concerne la raison pour
laquelle un employé ou un fonctionnaire autre qu'un membre du corps de
police pourrait être assujetti à l'acte de police? Je comprends
mal qu'il soit assujetti. Dans 94: « La résolution destituant un
fonctionnaire ou un employé visé à l'article 93. »
Et plus loin, dans le même article on dit « sous réserve de
l'article 63 de la Loi de police ». Quel rapport cela peut-il avoir?
Est-ce pour éliminer de ce groupe là ceux qui ont affaire au
service de la police ou si ça concerne tout fonctionnaire de la ville
qui est assujetti?
M. LEVESQUE (Laurier): C'est exact que les policiers doivent avoir un
autre droit d'appel. Qu'est-ce que ça veut dire?
M. LUSSIER: Disons que les articles 90 et 91 sont suspendus pour
rédaction. Il faudrait aussi suspendre 93 pour rédaction.
L'article 92 demeure adopté.
M. SEGUIN: C'est parce qu'on cite l'article 93 dans l'article 94 et il
semble y avoir référence à l'acte de police. Je me demande
ce que vient faire l'acte de police là-dedans ou l'article 63 de la Loi
de police, (1968, chapitre 17). Y a-t-il un privilège
spécial?
M. LUSSIER: Oui, c'est parce que, anciennement toutes ces
causes-là étaient entendues par la commission municipale, mais
depuis que la Loi de police existe, toute réduction de salaire des
policiers ou des chefs de police, c'est la Commission de police qui les entend
maintenant.
M. LEVESQUE (Laurier): Est-ce que le fonctionnaire ou employé,
l'équivalent étant forcément un policier, disons qui n'est
pas chef de police, qui n'est pas dans le cadre, ont-ils des protections
à la commission de police ou si on se fie uniquement au fait qu'ils ont
des conventions collectives? Est-ce ça dans tous les cas?
M. SEGUIN: Prenons par exemple le cas d'un fonctionnaire qui est
secrétaire, trésorier ou gérant,...
M. LUSSIER: C'est comme les autres employés... tous ceux qui sont
syndicables ne tombent pas...
M. LEVESQUE (Laurier): C'est pour les non-syndicables. Alors dans un
cas, commission municipale, et dans l'autre, commission de police.
M. LUSSIER: C'est ça. Au sens du code du travail, non
syndicable.
M. SEGUIN: Mais à moins que je ne m'abuse, M. le
Président, je ne comprends pas l'explication.
D'après les amendements apportés par l'article 285,
articles 13 et 14, au code municipal et, en premier lieu, à la Loi des
cités et villes, certains officiers bien spécifiés, comme
le greffier, l'évaluateur en chef, le trésorier, ont recours ou
font appel à la Commission municipale. Ici, on semble les assujettir
à la Loi de la police. Je suis complètement dans le vague en ce
qui concerne cet article-là. Pour les officiers de police, oui, mais
pour les autres, non.
M. LUSSIER: Je recommence. Les amendements qui ont été
apportés à la Loi des cités et villes l'an passé
ont fait que nous avons protégé, par la Commission municipale,
tous les employés non syndicables au sens du code du travail,
évidemment les employés municipaux. Ceux qui faisaient partie
d'un corps policier, les gens non syndicables, qui étaient
protégés à un moment donné par la Commission
municipale, depuis la création de la commission de police, ils ont un
droit d'appel qui s'adresse maintenant à cette commission de police.
M. SEGUIN: Pour les premiers. M. LUSSIER: Tout est
transféré.
M. SEGUIN: Même un trésorier de ville doit adresser son
appel à la commission de la police?
M. LUSSIER: Non, uniquement ce qui relève de la police est
transféré à la commission de police. L'article 4 veut
dire: exclure les officiers. C'est ce que cela veut dire.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 93, adopté.
Article 94?
M. LESAGE: Un instant. A l'article 93, je cherchais un document qui m'a
été remis par M. Lasnier et un de ses compagnons. Il
désirait remplacer, dans les lignes 5 et 6 du deuxième
paragraphe, les mots « qui n'est pas un salarié au sens du code du
travail » par les mots « qui n'est pas assujetti à un
contrat collectif de travail ».
M. LUSSIER: Il faudrait ajouter à ceci « à la date
de la sanction de l'adoption de la loi ». Sans cela, on ouvrirait cela
beaucoup trop grand.
M. LESAGE: Veut-on couvrir là le cas des architectes, des
ingénieurs et du personnel de cadres...
M. LUSSIER: Nous...
M. LESAGE: Ils sont couverts par les conventions collectives, mais ils
ne sont pas des salariés au sens du code du travail.
M. LUSSIER: Tout le personnel des cadres n'est pas salarié au
sens du code du travail.
M. LESAGE: Je le sais.
M. LUSSIER: N'est-ce pas ce qui est écrit dans la loi?
M. LESAGE: Je crois que les mêmes représentations ont
été faites au député de Saint-Jacques.
M. LUSSIER: Oui, oui. M. LESAGE: Mais...
M. LUSSIER: C'est pour cela que nous avons demandé de le
suspendre tout à l'heure à cause des représentations.
M. LESAGE: Il faudrait suspendre le deuxième alinéa de
l'article 93.
M. LEVESQUE (Laurier): L'article 93 est suspendu, si j'ai bien
compris.
M. LUSSIER: Oui, oui c'est pour ça qu'on l'a suspendu.
M. LESAGE: Pardon, j'avais été convoqué d'urgence
par le ministre des Finances.
M. LE PRESIDENT: Article 94. Adopté. M. LESAGE: L'article 93 est
suspendu. M. LUSSIER: Oui. Article 94, adopté. M. LE PRESIDENT: Article
95. Adopté. M. LESAGE: Un instant. M. LE PRESIDENT: Article 95,
ça va? M. LESAGE: Oui.
M. LE PRESIDENT: Article 96 avec l'amendement.
M. LESAGE: Oui.
M. LE PRESIDENT: Article 97, adopté. Article 98, adopté.
Article 99, adopté.
M. SEGUIN: Un instant.
M. LE PRESIDENT: Article 99, ça va?
M. LESAGE: Oui.
M. LE PRESIDENT: Article 100, adopté?
M. LESAGE: Oui.
M. LE PRESIDENT: Article 101, adopté?
M. LESAGE: Cela va.
M. SEGUIN: Un instant. Je comprends, je pense, le sens de l'article 101,
lorsqu'on donne des pouvoirs d'expropriation à l'intérieur. Mais,
ce qui me fait hésiter un peu, c'est le pouvoir d'expropriation à
l'extérieur. Est-ce que le ministre pourrait apporter des explications
sur ce qu'il envisage être le genre d'expropriation à
l'extérieur, exception faite pour dépotoirs ou
d'incinérateurs?
Est-ce qu'il y a d'autres raisons pour ces deux postes?
M. LUSSIER: C'est la même philosophie, si on peut parler ainsi,
qui existe dans la Loi des cités et villes, actuellement. On donne
à une municipalité le pouvoir d'exproprier à
l'extérieur pour l'aqueduc au cas où cela pourrait être
important qu'elle le possède. Sans ça, elle serait obligée
de venir ici pour faire amender la loi. Elle a ce pouvoir-là. Elle ne
peut pas sortir de son territoire, si la loi ne le dit pas.
M. SEGUIN: Non, voici, c'est qu'on peut avoir des idées
grandioses de parcs régionaux situés dans les Laurentides et tout
ça. On pourrait peut-être exposer tout ça à la
communauté avec beaucoup de sens et de raisonnement. On sait que le
public a très peu d'occasions de se prononcer en ce qui touche les
dépenses de la communauté. Je me demande si, avec ces pouvoirs
d'expropriation, il ne serait pas mieux de spécifier.
M. LUSSIER: On me dit que, même si elle le voulait, elle ne peut
pas aller exproprier des parcs à l'extérieur. Ce n'est pas pour
ces fins-là.
M. SEGUIN: En vertu de quoi?
M. LUSSIER: En vertu de l'article 114 qui dit qu'elle ne peut pas aller
établir des parcs à l'extérieur de son territoire.
M. SEGUIN: Mais les pouvoirs de second ordre permettent à la
communauté d'établir des parcs régionaux. C'est de
deuxième ordre, de deuxième grandeur, si vous voulez.
M. LUSSIER: Elle a ces pouvoirs-là, évidemment, à
certaines conditions, mais dans son territoire.
M. SEGUIN: A l'intérieur de son territoire.
M. LUSSIER: C'est ça. On parle de parcs, au début de
l'article 112: « La communauté possède sur son territoire
la compétence prévue par la présente loi ». A
l'article 112, le
premier alinéa, il n'y a pas de danger. A l'article 114
aussi.
M. LESAGE: On n'est pas rendu à l'article 112?
M. LUSSIER: Si vous allez à l'extérieur, il faut le dire
carrément.
Les expropriations, en soi, cela ne me dit rien. Mais il faut trouver
l'objet, c'est-à-dire la raison pour laquelle il faut exproprier. Vous
ne pouvez pas exproprier à l'extérieur de votre territoire pour
des fins de parcs ou...
M. SEGUIN: C'est que des personnes, à certains moments, M. le
Ministre, peuvent partir à rêver et en rêvant, il y en a qui
s'endorment...
M. LESAGE: Cela pourrait être pour une question de prise
d'eau.
M. SEGUIN: Cela pourrait être pour des prises d'eau, des services
de dépotoirs...
M. LUSSIER: Cela peut être pour des ordures...
M. LESAGE : ... des ordures. A un moment donné, est-ce qu'il n'y
a pas des pouvoirs au sujet de la pollution de l'air?
M. LUSSIER: La pollution? Ilya des pouvoirs au point de vue pollution de
l'air, mais ce ne sont pas de pouvoirs d'expropriation.
M. LESAGE : Tout dépend de la rédaction. Est-ce qu'il y a
une section spéciale pour la pollution de l'air?
M. LUSSIER: Oui, il y a une section spéciale. M. LESAGE: Oui.
C'est l'article 168. M. LUSSIER: Non, ils ne peuvent pas...
M. LESAGE : Je vous avoue franchement, M. le Président, que les
questions que se pose le député de Robert-Baldwin
m'inquiètent un peu. Je lis, par exemple, l'article 168, au sujet de la
pollution de l'air... Il ne semble pas y avoir de limite précise aux
possibilités d'action de la communauté dans le domaine de la
pollution de l'air. Est-ce que cela voudrait dire que si la communauté
décide que tel établissement en dehors des limites du territoire
de la communauté pollue l'air, à ce moment-là elle
pourrait, poursuivant les objets, exproprier?
M. LUSSIER: Monsieur...
M. LESAGE: Je pense que, comme ilest six heures,...
M. LUSSIER: Oui.
M. LESAGE: ... et que nous sommes à l'article 101, c'est
peut-être un bon moment pour suspendre les travaux, rapporter les
progrès, laisser le ministre aller se faire fêter ce soir, lui
donner congé et décider de reprendre demain matin.
M. LEVESQUE (Laurier): Est-ce que le ministre nous dirait quand il veut
revenir avec le bill, demain matin, demain après-midi ou...
M. LUSSIER: Demain matin, 11 heures.
M. FRECHETTE (président du comité plé-nier): M. le
Président, j'ai l'honneur de faire rapport que le comité n'a pas
fini de délibérer et demande la permission de siéger
à nouveau.
M. LEBEL (Président): Quand siègera-t-il?
M. PAUL: A la prochaine séance.
M. le Président, c'est avec regret que nous voyons partir le
ministre des Affaires municipales pour le retrouver heureusement demain matin
pour 11 heures.
M. LESAGE : II nous quitte sans regret.
M. LUSSIER: Non, non!
M. PAUL: Et ce soir, nous attaquerons la législation que j'ai
annoncée hier soir. Le premier projet de loi sera celui inscrit au nom
de l'honorable ministre du Travail et de la Main-d'Oeuvre, suivi du projet de
loi inscrit au nom du ministre des Affaires municipales, troisièmement,
le projet de loi inscrit au nom du ministre des Affaires culturelles et
quatrièmement, par gouttes, le ministre des Richesses naturelles.
Cinquièmement, au nom de l'honorable ministre des Institutions
financières.
M. le Président, je demande la suspension des travaux de la
Chambre jusqu'à 8 heures ce soir.
M. LE PRESIDENT: La Chambre suspend ses travaux jusqu'à 8
heures.
Reprise de la séance à 20 h 5 M. LEBEL (président):
A l'ordre, messieurs! M. PAUL: Bill 81.
Bill 81 Deuxième lecture
M. LE PRESIDENT: L'honorable ministre du Travail et de la Main-d'Oeuvre
propose la deuxième lecture du projet de loi concernant les
régimes supplémentaires de rentes établis en vertu de
décrets de convention collective.
L'honorable ministre du Travail et de la Main-d'Oeuvre.
M. Maurice Bellemare
M. BELLEMARE: M. le Président, depuis environ six ans sont
apparus dans les décrets d'extension juridique de la convention
collective de l'industrie de la construction des programmes de
sécurité sociale portant principalement sur la
sécurité de vieillesse. Près de 70,000 travailleurs sont
déjà ssujettis à un régime de rente de vieillesse
en vertu de ces décrets.
Les programmes actuels ont des fonds pour un total d'environ $60
millions. Ce chiffre ira en s'accroissant avec le chapitre 45, de la nouvelle
Loi des relations de travail, car les négociations ont étendu ces
plans à l'échelle de la province; bientôt, le nombre des
travailleurs couverts atteindra 100,000 personnes. Devant cette croissance
extraordinaire, il m'importe, je crois, comme ministre du Travail et de la
Main-d'Oeuvre conscient de toutes mes responsabilités, de structurer
l'administration de ces régimes et de ces fonds, de sorte que, quelle
que soit la durée du décret, les bénéficiaires ne
perdent jamais les avantages acquis par leurs contributions. Pour cela, il
devient nécessaire, de toute évidence, de faire une distinction
entre l'application du décret par le comité paritaire, situation
que nous avons connue l'été dernier, alors que huit
décrets sont tombés, du 30 avril à la mi-octobre. De plus,
comme chacun des régimes est le fait d'un décret régional,
il n'y a aucune protection locale. Les travailleurs perdent à l'heure
actuelle des heures effectuées dans d'autres régions que celles
où ils ont l'habitude de travailler.
Il n'y a aucun lien entre les comités paritaires à
l'égard des régimes de retraite. Il n'y a pas de
transférabilité des cotisations ni des prestations. Enfin, cette
division des régimes augmente considérablement les coûts
adminis- tratifs, surtout dans des régimes où le nombre de
travailleurs est très restreint, comme dans toutes les régions,
à l'exception de Québec et de Montréal.
Voilà, je crois, M. le Président, les trois grands
défauts de la situation actuelle que veut corriger le bill 81,
concernant les régimes de rentes établis en vertu de
décrets de convention collective. Premièrement,
l'instabilité des régimes. Deuxièmement la
non-transférabilité de ces mêmes régimes, ainsi que
le coût d'administration très élevé.
Pourquoi avoir choisi la Régie des rentes? Parce que je crois et
que nous croyons tous que c'est le grand organisme d'administration des
régimes de rentes au Québec, premièrement parce qu'il y a
là la permanence; deuxièmement, le caractère provincial;
troisièmement, tous les outils d'une bonne gestion;
quatrièmement, du personnel spécialisé;
cinquièmement, des données fort nombreuses; sixièmement,
un équipement électronique très moderne;
septièmement des rapports avec tous les autres régimes canadiens
des plans de régimes de rentes; huitièmement, des moyens de
recherche sur l'identification des individus, etc.
Je reviendrai sur les avantages de confier à la régie des
rentes l'administration des régimes établis par décret.
Auparavant, j'aimerais dire quelques mots sur la portée même, le
principe de ce projet de loi. Il ne s'agit pas, par ce bill, de nationaliser
tous les régimes supplémentaires de rentes. Ce n'est pas non plus
l'indication d'une politique future, bien au contraire. Les régimes de
rentes, dans l'industrie de la construction, avaient, au départ, un
caractère public. En effet, c'est un arrêté
ministériel rendant les conditions de travail obligatoires qui a mis en
place ces régimes.
Il est donc normal que ces régimes supplémentaires
à caractère public, couvrant tous les employeurs et tous les
employés de la construction, soient administrés par un organisme
public. Nous n'allons pas chercher des régimes privés et nous
n'irons pas en chercher dans l'avenir.
J'espère, M. le Président, que cette déclaration
que je fais sera entendue: nous ne sommes pas intéressés aux
régimes privés. Par le bill 81, les fonds de ces régimes
sont confiés à la Caisse de dépôt et placement qui
est le fiduciaire des régimes administrés par la
régie.
Le fait de placer ces fonds à la caisse n'enlève pas aux
parties contractantes leur autorité à l'égard de la
politique de placement. Le projet de loi est bien clair à ce sujet. Les
représentants des employeurs et des employés au
sein du conseil consultatif diront à la Caisse de
dépôt comment placer ces fonds de leur régime de retraite.
Il ne faut pas négliger l'apport financier important que constitue la
gestion de ces fonds. Ainsi, la caisse sera en mesure de répondre aux
espérances que les Québécois ont mises en elle.
Elle aura une plus grande stature financière et pourra davantage
se faire respecter sur les marchés financiers. Nous espérons,
très prochainement aussi, accroître encore la capacité
financière de la caisse en lui confiant les fonds de la Commission des
accidents de travail et de la Commission du salaire minimum, il faut faire de
cette institution, je crois, le bastion financier du Québec, sans
léser aucun intérêt privé.
Permettez-moi de préciser que le gouvernement n'a pas
été le seul à penser de confier à la Régie
des rentes l'administration des régimes de rentes de l'industrie de la
construction. Le premier ministre du temps, lorsqu'à été
adoptée cette loi, a été lui-même un propagandiste
de cette idée généreuse en vue d'établir chez nous
un levier, comme il le disait dans son discours, pour les Canadiens
français dans l'industrie locale. Les parties elles-mêmes ont
prévu cette solution à l'instabilité de leur
régime, dès juin dernier. En effet, lors des dernières
négociations, les parties représentatives, cinq associations
d'employeurs et les grandes centrales ouvrières du Québec, la FTQ
et la CSN, ont signé, le 3 juin 1969, une entente pour maintenir en
place, sur une base volontaire, les régimes prévus au
décret disparu le 1er mai. Pour cela, les parties ont convenu de
créer des corporations temporaires qui devaient disparaître le
jour où une législation apporterait une solution
définitive.
Le paragraphe 5 de l'entente du 3 juin 1969 se lisait comme ceci
j'ai en main l'original et les signatures des parties :
L'existence de ces corporations relève de la volonté des
parties. Ces corporations continuent d'opérer aussi longtemps que les
opérations ne sont pas exercées par d'autres organismes ou aussi
longtemps qu'il n'existe pas quelque organisme qui se substitue à leur
opération a) par l'effet d'un décret qui s'applique dans la
région de Montréal, selon le bill 290, ou b) par l'effet d'une
réglementation à la suite des recommandations de la commission
mixte selon le bill 290, ou c) par suite d'une législation relative
à la sécurité sociale et à son administration.
»
M. le Président, ce texte qui fait partie d'un document qui avait
pour titre La sécurité, entente intervenue à
Montréal ce 3e jour de l'an 1969 entre la Fédération de la
construction du
Québec pour l'Association de la construction de Montréal,
ci-après représentée par Michel Dion et Raymond Dicaire;
la Corporation des maîtres électriciens du Québec,
représentée par Alexandre Beaulieu; la Corporation des martres
mécaniciens en tuyauterie du Québec, représentée
par Willie Saint-Cyr; l'Association professionnelle provinciale des
constructeurs d'habitation du Québec, pour l'Association des
constructeurs d'habitation district de Montréal Inc.,
représentée par Raymond, Lague et Me Claude Lefebvre,
l'Association des constructeurs de route et des grands travaux du Québec
représentée par Charles Boyer et M. J.M. Allaire, partie
patronale, et la Fédération des travailleurs du Québec,
représentée par Roger Perreault, partie syndicale.
Le ministère du Travail et de la Main-d'Oeuvre a de plus
largement consulté et la commission mixte de l'industrie de la
construction et le conseil consultatif du travail et de la main-d'oeuvre. Sans
dire que ces organismes se sont déclarés entièrement
d'accord avec les premiers projets, on peut affirmer qu'un large consensus a
été atteint à l'égard des objectifs du bill 81 et
que de nombreuses suggestions de ces deux grands organismes ont
été retenues et appliquées dans le bill.
Le projet de loi présente de grands avantages qu'il faut
maintenant connaître. Le premier entre tous est l'efficacité
administrative et la réduction des coûts d'opération.
Certains renseignements nous viennent d'une inspection que la Régie des
rentes a faites au mois de septembre dernier dans tous les comités
paritaires qui administrent un régime de rentes. Il n'a pas
été facile, M. le Président, d'obtenir des renseignement
sur le coût d'opération de ces sous-comités de
sécurité sociale.
Ces derniers ne soumettent aucun rapport au ministère du Travail
et de la Main-d'Oeuvre. Quand les chiffres n' étaient pas disponibles
dans un comité, la régie a fait une approximation à partir
de l'expérience des autres comités paritaires. Il faut donc voir
dans ces renseignements une tendance plutôt qu'une indication nette et
précise. Section a) Les coûts d'administration.
Les coûts mensuels d'administration de tous les plans de
sécurité sociale de l'industrie de la construction, sauf les
dépenses de bureau et de locaux pour chacun des comités
paritaires, sont les suivants: Granby, $2,450 par mois; Chicoutimi, $2,000;
Rimouski, $2,025 par mois; Québec, $5,750; Montréal, plombiers,
$7,030; Montréal, électriciens, $3,390; Montréal,
mé-
tiers généraux, $52,600; Montréal, frigoristes,
$387, ce qui fait un grand total par mois de $78,632. Les coûts annuels,
$78,632 multipliés par douze mois, atteignent le chiffre de $943,584.
J'ai ici un document qui s'appelle le document no 3, que je pourrai
déposer si la Chambre l'exige, prouvant ces avancés. Il est
difficile de connaître exactement les sommes consacrées à
l'administration des régimes de rente, puisque les comités
paritaires administrent conjointement tous les plans de sécurité
sociale. Cependant, sauf à Montréal et à Québec, il
n'y a qu'un régime de rente et une assurance-vie collective. Le calcul
de l'adminissibilité pour l'assurance-vie collective est le même
que pour les rentes. Il en va de même pour l'assurance-vie et maladie, ce
qui veut dire qu'il n'y a pas de charge proprement dite pour l'administration
des régimes d'assurance.
Bien plus, dans la plupart des comités paritaires, les
coûts d'administration des plans de sécurité sociale sont
chargés, et la cotisation est consacrée à l'assurance-vie.
En effet, pour chacune des heures de travail, on consacre $0.01 à
l'assurance-vie collective. Or, cette cotisation est beaucoup trop
élevée. Ce qui est en surplus, après avoir payé la
prime d'assurance-vie collective, sert à défrayer
l'administration des plans de sécurité sociale. D'après
nos renseignements, il y aurait un total de 62,000 bénéficiaires
de sécurité sociale dans l'industrie de la construction. Ce qui
veut dire que le coût annuel dans l'administration pour chaque
bénéficiaire est de $15. (voir document no 2). Si l'on suppose
une moyenne de 1,000 heures de travail par année, on obtient une
contribution de l'employé de $50, ce qui veut dire que 30% de la
contribution de l'employé irait à l'administration des
régimes, à l'heure actuelle.
La situation de Montréal est beaucoup plus complexe. La
régie a préféré retenir comme coût
d'administration du régime des rentes les chiffres disponibles pour le
mois d'août 1969, puisque c'est le contexte qui est censé
prévaloir à Montréal pour l'avenir.
Ces données du mois d'août sont les suivantes:
Administration pour Don Data Inc. $49,000 (voir le document numéro 7),
actuaires-conseils, $16,000; société d'administration des plans,
sous-comités et sécurité sociale, $2,000. On a retenu la
facture de Don Data Inc. du mois d'août comme coût du seul
régime de rentes, principalement à cause du fait que le nombre de
bénéficiaires n'était pas à 100%. C'est une
période où il n'y a pas obligation pour les employés
à contribuer au régime de rentes. Le comité paritaire de
Montréal estime que la contribution sur une base volontaire pouvait
attein- dre 75%. Dans ces conditions, nous avons retenu le coût entier
des opérations de Don Data Inc., en faisant l'hypothèse que,
lorsqu'il y aura 100% des bénéficiaires, la différence
dans la facture de Don Data Inc. représentera ce qu'il faut exiger de
l'assurance-maladie comme coût d'administration de cette dernière
assurance.
Ici, permettez-moi de souligner le fait, M. le Président, que,
pour administrer l'assurance-maladie, il n'est pas nécessaire de
constituer des documents différents de ceux du régime de
retraite. La liste des banques d'heures pour chacun des travailleurs,
effectuée tous les mois, sert à établir
l'admissibilité pour tous les régimes de sécurité
sociale. Porté sur une base annuelle, le coût de Montréal
donne un total de $630,000. Si l'on retient l'hypothèse qu'au mois
d'août seulement les trois quarts des bénéficiaires
possibles versaient une contribution au régime de rentes et si l'on
accepte l'information donnée par Don Data Inc. qui veut qu'à
cette époque ils maniaient 30,000 dossiers, lorsque 100% des
bénéficiaires seront entrés, il y aura 40,000 dossiers
à administrer.
Ceci veut dire que le coût per capita, dans la situation normale,
sera d'environ $16. Donc, Montréal aura un coût un peu plus
élevé que le reste de la province. Au sujet de Montréal,
il faut rappeler que le contrat qui confie c'est très important,
ce passage, M. le Président l'administration des régimes
de rentes à la firme Murray G. Bulger and Associates Limited (voir le
document numéro 8) permet à cette firme ou à sa filiale
montréalaise, Don Data Inc., d'exiger du comité paritaire de
Montréal des frais d'administration pouvant aller jusqu'à $1
million par année, selon l'estimation des coûts pour 1968, au
comité paritaire lui-même, apparaissant dans le document que nous
avons ici (document numéro 9).
Si les coûts de Don Data s'élevaient au montant permis par
le contrat, nous aurions alors une charge de $25 par bénéficiaire
pour fin d'administration, soit la moitié de la contribution de
l'employé qui travaille une heure» Il est à remarquer que
le relevé des coûts voir document numéro 3
pour l'administration des régimes de rentes pour l'année 1968
comprend des articles absolument étrangers au régime de rentes
lui-même comme $217,000 allant à l'administration des
congés payés.
Jusqu'à maintenant, nous ne pouvons pas dire que la firme Don
Data Incorporée demandera plus de $600,000 par année, car le
dernier compte connu est celui du mois d'août. Les mandataires n'ont pas
approuvé, dans leurs procès-verbaux depuis cette date, de
nouveaux comptes mensuels de Don Data. Je n'en connais
pas la cause. Cependant, une information verbale nous porte à
croire qu'en septembre Don Data était rendue à un compte mensuel
de $51,000. Si cela est exact, Don Data aura des frais d'administration annuels
plus élevés que $50,000 par mois, ce qui découlerait du
fait que la firme n'administre pas encore 100% des bénéficiaires
possibles.
A titre de comparaison, voyons maintenant ce que le régime des
rentes estime comme coût d'administration annuel de tous les
régimes de rentes (voir le document numéro 4 et le document
numéro 1, annexe 2). L'estimation de la régie
s'élève à $553,800. Or, la régie a construit ces
estimations de coût en supposant un volume total de 80,000 travailleurs
assujettis. De plus, la régie a inclu dans ses frais la livraison,
à chaque comité paritaire, d'une liste des banques d'heures ou
des contributions accumulées afin que ces derniers puissent
établir l'admissibilité des bénéficiaires aux
autres plans de sécurité sociale.
Si on arrondit à $600,000 le coût d'administration de la
régie, on arrive à un montant d'environ $8 par année, par
bénéficiaire. Ce montant est de moitié celui de
l'administration des régimes de rentes pour les métiers
généraux des électriciens de Montréal et un peu
moins de la moitié de la moyenne actuelle de toute la province.
Naturellement, le coût estimé par la régie est de beaucoup
inférieur au coût permis par le contrat qui lie le comité
paritaire de l'industrie de la construction de Montréal à la
firme Murray G, Bulger and Associates Limited, puisque de $25 par assujetti,
les frais vont tomber à $8.
Il est à retenir que la régie administrera tous les plans
de retraite de l'industrie de la construction, y compris les coûts des
sous-comités de sécurité sociale et les coûts de
placement des fonds pour une somme à peu près égale
à celle qui est comptée pour seulement les plans de
métiers généraux et des électriciens de
Montréal.
Dans l'estimation de la Régie des rentes, les frais encourus par
la transférabilité sont compris puisque cette
transférabilité devient immédiatement automatique.
Section b) Inefficacité de l'administration actuelle.
Les procès-verbaux du 10 septembre 1969, document qui porte ici
le numéro 10 du 12 septembre 1969 apparaissant à mon dossier
comme le document no 11, ainsi que du 16 septembre 1969, document no 12, nous
indiquent qu'il y avait en septembre 8,000 réclamations qui
n'étaient pas encore traitées et qu'il fallait un délai
d'environ trois mois entre la réception d'une réclamation et son
règlement. La solution retenue dans le cadre de l'administration
actuelle est la procédure suivante: Le sous-comité reçoit
laformule de réclamation et s'assure qu'elle est bien remplie.
Deuxièmement, la formule est envoyée à la firme Don
Data qui vérifie l'admissibilité du réclamant.
Troisièmement, la firme Don Data prépare un ruban
magnétique qui indique les informations nécessaires pour la
préparation des chèques.
Quatrièmement, ce ruban est transmis à la
Société de fiducie du Québec pour l'émission des
chèques.
Cinquièmement, une copie des chèques est envoyée au
sous-comité de sécurité sociale.
C'est, on le voit, un procédé très lourd qui
engendra toujours des délais et des coûts dispendieux
d'administration et particulièrement de fonctionnement. Dans le cadre du
projet de centralisation à la régie, toutes ces opérations
sont faites à la régie, toutes ces opérations sont faites
à la Régie des rentes elle-même. Section c) Analyse
actuarielle.
L'enquête de la Régie des rentes démontre que les
analyses actuarielles du régime actuel sont loin d'être à
jour. C'est ainsi que pour les métiers généraux de
Montréal, il n'y a pas eu d'évaluation actuarielle depuis le 31
décembre 1963. Voir le document qui nous a été fourni et
qui porte le no 13. Il est même sûr qu'un grand nombre de dossiers
de travailleurs sont dans un état douteux et qu'il y a un fort
pourcentage de contributions qui sont là, non identifiées. Voir
la déclaration contenue dans le document no 14.
M. le Président, je ne vous donne pas tous ces documents, ce
serait trop long. Je ne voudrais pas tous les lire. Je fais un effort que
comprend l'Opposition. J'essaie de donner les grandes lignes, mais ces
documents que je cite ont tous été vérifiés par mes
collaborateurs, et je peux les déposer en tout temps à la demande
de tout membre de la Chambre.
Le bill 81 confie à la Régie des rentes...
M. LESAGE: Pour ma part, je n'aurais aucune objection à ce que le
ministre les dépose au fur et à mesure de son intervention, sans
les lire.
M. BELLEMARE: Je n'ai aucune objection à dire à
l'honorable chef de l'Opposition que j'ai les originaux, mais que je n'ai pas
les copies. Je pourrais les faire et les déposer...
M. LESAGE: Vous pourriez les faire remettre par un de vos
fonctionnaires.
M. BELLEMARE: Si le chef de l'Opposition n'a pas d'objection, j'en ferai
faire des photocopies.
M. LESAGE: C'est ça.
M. BELLEMARE: Et chacun des numéros, je les déposerai. Ils
seront partie intégrante du discours que je fais maintenant.
M. LESAGE: C'est ça.
M. BELLEMARE: Merci. Le bill 81 confie à la Régie des
rentes l'administration des régimes de retraite et à la Caisse de
dépôt et placement la gestion des fonds de ces régimes.
Mais cela n'est pas un transfert sans droit de regard, sans participation de la
part des parties. Il y a pour la régie et pour la caisse l'obligation
d'informer les parties.
Il y a un système spécial pour la protection des
bénéficiaires, il y a une gestion autonome des fonds de la
construction complètement séparés des autres fonds. Il y a
enfin les recommandations du conseil consultatif relatives au placement de ces
fonds.
D'ailleurs, M. le Président, vous le verrez, par les amendements
que nous allons suggérer dans quelques minutes, amendements dont a pris
connaissance le chef de l'Opposition avec M. De Coster.
M_ LESAGE: Y a-t-il plusieurs amendements? J'en ai suggéré
un.
M. BELLEMARE: Oui, c'est celui-là.
M. LESAGE: Très bien. J'en aurai d'autres à
suggérer en comité. Je les mentionnerai en deuxième
lecture.
M. BELLEMARE: Donc, l'obligation d'en informer les parties. Il y a enfin
la recommandation du conseil consultatif relative ment à tous ces
placements. Voilà, je pense, autant de garanties entre les mains de
l'industrie de la construction, elle-même.
Les membres de cette Chambre voudront connaître plusieurs
détails d'application de ce projet de loi. J'aimerais répondre
à l'avance à certaines de leurs questions pour rendre mon
exposé plus clair. Premièrement, les fonds des régimes de
rentes établis par décrets seront-ils versés à la
caisse commune de la Caisse de dépôt et placement du
Québec? Ces fonds cons- titueront des patrimoines particuliers qui
seront administrés séparément. Les placements pourront
répondre à des normes différentes de celles
établies pour le fonds général de la Caisse de
dépôt et placement. Les rendements profiteront en partie aux
milieux d'où ils proviennent.
Deuxièmement, est-ce que d'autres régimes que ceux de la
construction pourront être admis dans le système
créé par la nouvelle loi? La loi permet l'admission de tout
régime particulier établi par un décret de convention
collective de même que de tout régime supplémentaire de
rentes auquel contribue une corporation scolaire ou un organisme dont les
ressources proviennent pour plus de la moitié des fonds
consolidés du revenu. Les corporations parapubliques sont donc
reliées au nouveau système.
Qui recommandera à la régie sa politique de placement des
fonds provenant du régime créé par les décrets?
Cette politique sera recommandée à la régie par un conseil
consultatif mixte composé d'un représentant du ministère
du Travail et de la Main-d'Oeuvre, désigné par le ministre, de
six représentants choisis par les associations de salariés
assujetties aux décrets qui sont en vigueur dans le Québec et en
vertu desquels un régime supplémentaire de rentes est
établi, ainsi que six représentants choisis par les associations
d'employeurs assujettis à ces décrets.
Les membres du conseil élisent un président parmi eux lors
de leur première réunion. Ils nomment aussi un secrétaire.
Troisièmement, le conseil consultatif mixte aura-t-il accès aux
renseignements nécessaires pour bien remplir ces fonctions? La
régie sera tenue de fournir au conseil consultatif mixte tout
renseignement qu'il lui demande sur un régime dont elle est
l'administrateur.
Quatrièmement, la régie doit-elle faire rapport de son
administration? Oui, en plus des renseignements particuliers ci-dessus
mentionnés, la régie doit produire au plus tard le 31 mars de
chaque année, au ministre du Travail et de la Main-d'Oeuvre, un rapport
de ses activité se rapportant à tel régime
supplémentaire qu'elle administre.
Cinquièmement, les comités paritaires pourront-ils
continuer à administrer un régime de rentes particulier? Aucun
comité paritaire ne pourra dorénavant administrer un tel
régime. La régie devient l'administrateur à l'exclusion de
tout comité paritaire.
Sixièmement, les comités pourront-ils continuer à
percevoir des contributions au régime? Sûrement, ces contributions
continueront d'être perçues par les comités paritaires,
sauf si le lieutenant-gouverneur en conseil charge la
régie de le faire afin d'éviter aux employeurs d'envoyer
leurs rapports à différents endroits et de multiplier ainsi les
risques d'erreur et de fraude.
Septièmement, pourquoi ne pas constituer une commission
tripartite provinciale au lieu de recourir à la Régie des rentes
du Québec? Eh bien, M. le Président, une commission tripartite
provinciale serait constituée par des personnes
déléguées par des associations dont le caractère
représentatif est toujours extrêmement difficile à
déterminer. Une telle commission offrirait peu de chances de
stabilité et de permanence et resterait en butte aux difficultés
et aux malaises internes que connaissent sporadiquement ces associations.
De plus, on risquerait que les conflits internes ou les malaises se
reportent au niveau de cette commission tripartite.
Huitièmement, la Régie des rentes aura-t-elle
autorité sur les régimes de bien-être créés
par les décrets, comme l'assurance-maladie et les congés
payés? Les régimes de bien-être autres que les rentes
continueront à relever des comités paritaires.
Neuvièmement, que deviendront les comités de
bien-être et les comités paritaires? Je pense qu'ils pourront
continuer à s'occuper des mesures de bien-être autres que les
rentes supplémentaires. Cependant, il est prévu que
l'assurance-maladie entrera en vigueur le 1er juillet 1970. Comme on n'en
connaît pas encore toutes les modalités, il est difficile d'y
toucher présentement.
Dixièmement, les travailleurs pourront-ils en appeler de la
décision de la régie de ne pas les admettre aux prestations ou
leur accorder un montant insuffisant à leur avis? Ces personnes,
contrairement à ce qui existe sous le régime actuel, pourront en
appeler en tout temps au tribunal du travail, récemment
créé par le bill 50, dans les délais de 90 jours.
Onzièmement, quand cette loi entrera-t-elle en vigueur? Cette loi
entrera en vigueur par proclamation du lieutenant-gouverneur en conseil.
En résumé, les nombreux avantages du projet de loi sont
les suivants:
A) En plus de ce qui découle d'une centralisation administrative
efficace soit: premièrement, la transférabilité des
crédits de rentes à l'intérieur du domaine de la
construction, ce qui assure la mobilité de la main-d'oeuvre.
Deuxièmement, l'uniformisation des dossiers. Troisièmement,
l'uniformisation des systèmes administratifs. Quatrièmement, tout
autre avantage que la commission mixte verra dans la centralisation.
B) Les avantages spécifiques à l'administration du
régime par le régime des rentes, soit; premièrement, la
permanence de l'administrateur; ce qui assure:a) la stabilité de
l'administration; b) la continuité des opérations, même en
l'absence de décret ou en cas de grève; c) la continuité
des systèmes administratifs et la flexibilité nécessaire
à leur modification, et réduit dans une grande proportion le
montant des cotisations non identifiées. Deuxièmement,
l'administrateur est déjà spécialisé dans le
domaine de la protection contre les risques sociaux collectifs. Il a à
sa disposition des professionnels des diverses disciplines requises pour la
bonne administration du régime.
L'administrateur dispose, troisièmement, d'excellentes sources
d'information. En effet, la régie obtient des renseignements des
organismes provinciaux, fédéraux ou internationaux tant
privés que publics et elle est la seule qui ait accès à
certaines informations utiles à l'administration d'un régime qui
lui serait confié par la loi.
Quatrièmement, impartialité et objectivité de
l'administrateur. Vu son caractère d'organisme administratif public
jouissant d'une grande autonomie, il est à noter que la régie,
organisme sans but lucratif n'exigera que le coût réel de son
administration.
En terminant, M. le Président, je veux vous faire part de deux
modifications de concordance apportées au bill, à ce stade. Je
pense que, lorsque nous irons en comité, nous pourrons parler de ces
amendements. Ce n'est pas en deuxième lecture que nous avons le droit et
le privilège de le faire. Je remercie particulièrement la Chambre
de m'avoir permis de faire cet exposé très succinct. Je comprends
que nous ne pouvons pas plaire à tout le monde. Nous avons fait notre
possible pour donner une justice égale à tous. Ayant un mandat
à remplir, je fais mon devoir. J'espère que tous ceux qui nous
ont manifesté certaines oppositions à l'établissement de
ce nouveau régime de rentes verront notre bonne foi et seront les
premiers, nous l'espérons, dans quelque temps à nous rendre
justice.
M. Jean Lesage
M. LESAGE: M. le Président, je voudrais d'abord signaler au
ministre du Travail la joie que nous ressentons de le voir parmi nous ce soir.
Nous savons tous qu'il a dû* fournir un effort pour se rendre ici et nous
exposer son point de vue sur le projet de loi à l'étude.
Il sait toute l'affection que lui portent tous les membres de la
Chambre. Nous espérons que
sa venue ici ce qu'il vient de faire ce soir va
entraîner chez lui le même degré de conviction que celui que
nous en avons retiré à l'entendre, la conviction qu'il est sur la
bonne voie d'un retour complet à la santé.
M. BELLEMARE: Merci.
M. LESAGE : M. le Président, dès la deuxième
lecture du projet de loi créant la Caisse de dépôt et
placement, le 9 juin 1965 ça veut dire il y a quatre ans et demi
j'avais approuvé le principe du projet de loi à
l'étude. En effet, je lis à la page 3314 du journal des
Débats de l'Assemblée législative pour la séance du
9 juin 1965, ce qui suit: « Au fur et à mesure que cette
dernière (la Caisse de dépôt et placement) acquerra le
personnel spécialisé qui lui est nécessaire et
démontrera ses aptitudes à gérer les fonds qui lui sont
confiés, le gouvernement pourra lui transmettre l'administration
d'autres comptes ». J'avais déjà dit un mot des fonds de la
Commission des accidents du travail. « On peut même imaginer que
finalement la caisse puisse administrer des fonds qui lui viendraient du
secteur non gouvernemental comme la Caisse de dépôt et
consignation en France, par exemple, à condition que, dans chaque cas,
le gouvernement vote une loi en ce sens le permettant. La Caisse de
dépôt peut donc, au fur et à mesure que les années
passeront administrer, à l'exemple de la Caisse de dépôt et
consignation en France, un assez grand nombre de fonds différents, et il
n'est toutefois pas question de lui permettre d'entrer en concurrence sans
aucune restriction avec les institutions de fiducie qui, dans notre
société, ont joué dans le passé un rôle
considérable et seront sans doute amenées dans l'avenir à
en jouer un plus grand encore ».
M. le Président, c'était par ces mots approuver d'avance
le projet de loi qui est ce soir à l'étude, du moins en principe,
sinon dans ses modalités. Je viens de mentionner qu'il fallait, quand
même, tenir compte du fait qu'ici au Québec, comme au Canada et en
Amérique du Nord, les sociétés de fiducie avaient un
rôle à jouer. En France, les sociétés de fiducie,
comme nous les connaissons ici, n'existent pas. Ce sont deux
sociétés de fiducie qui administrent actuellement les fonds du
système de rentes établi sous l'égide des comités
paritaires de la construction.
Ce sont des sociétés de fiducie avec lesquelles,
évidemment, les comités paritaires ont des relations, de la
même façon que les comités paritaires ont des relations
aussi avec cette société dont le siège social est à
Toronto, que le ministre du Travail mentionnait tantôt et qui est
chargée de l'administration des régimes de rentes.
C'est donc dire que les comités paritaires à l'heure
actuelle, contrairement à une idée qui circule, n'administrent
pas directement le régime des rentes, la caisse et les fonds. Les
comités paritaires ont confié à des tiers à
cette société avec siège social à Toronto qui a
établi maintenant des bureaux à Montréal, je crois
l'administration du régime de rentes lui-même et le placement des
fonds, à deux sociétés de fiducie du Québec, je
crois que c'est le Trust Général et la Société
d'administration et de fiducie.
Etant donné l'importance considérable que vont prendre ces
fonds c'est maintenant environ $40 millions et, d'ici peu de temps,
ça s'élèvera à $100 millions je crois qu'il
y a grand intérêt à ce qu'il y ait unité d'action,
non seulement parce que ça coûtera moins cher, comme a dit le
ministre il est clair que ça va coûter moins cher
mais également parce qu'il y aura unité de direction, il y aura
lien, puisque des liens très ténus existent entre le
régime des rentes du Québec et la Caisse de dépôt et
placement du Québec. Ces liens vont jusqu'à faire que le
président du régime des rentes est automatiquement le
vice-président de la caisse de dépôt, c'est M. Robert de
Coster. J'aurai, quant au rôle du comité consultatif, à la
fin de mes remarques, quelques mots à dire quant à certaines
améliorations qui pourraient être apportées au projet de
loi pour bien déterminer le rôle du comité consultatif, ce
qui, je crois, pourrait donner un certain degré de satisfaction à
des personnes qui ne semblent pas très heureuses de ce projet de loi,
personnes qui sont intéressées directement au sujet qui fait
l'objet du bill.
Voyez-vous, il y aura unité dans l'administration de tous ces
régimes, ce sera à meilleur coût. Il ne s'agit pas, c'est
clair, de voler de l'argent aux gens, au contraire, il s'agit de mieux le
conserver, de mieux l'administrer, de mieux le gérer et de mieux le
faire fructifier. On voudrait le faire fructifier en profitant de ces sommes
considérables pour encourager l'industrie de la construction, eh bien,
j'ai suggéré au ministre une modification qu'il a acceptée
et qui permettra de faire un pas dans cette direction. Nous en discuterons
d'une façon plus détaillée tout à l'heure, en
comité plénier. Quant au régime des rentes, je crois qu'il
y a grand avantage à le faire administrer par des spécialistes en
la matière, comme l'a d'ailleurs dit le ministre. Les gens du
régime des rentes du Québec ne font que
cela: administrer un régime de rentes. Ce n'est pas une mince
tâche. Je crois qu'il faut, pour une bonne administration d'un
régime de rentes, avoir des gens hautement spécialisés.
Or, qui pourrait être plus spécialisé que ceux qui
administrent un régime de rentes affectant ou touchant tous les citoyens
du Québec qui gagnent un revenu de leur travail? Je ne crois pas qu'il y
en ait qui puissent avoir une meilleure et une plus grande expérience
qu'eux. C'est d'ailleurs à cela que nous songions dès 1965 quand
nous voyions déjà les avantages qu'il y aurait à faire
administrer et le régime des rentes et les fonds placés par le
régime des rentes du Québec et la Caisse de dépôt et
placement.
Pour ce qui est de la caisse, voici ce que Je disais à la
même date le 9 juin 1965, et je parlais à ce moment-là de
la politique générale de la Caisse de dépôt et
placement, la politique de placement. « Maintenant, quelle doit
être la politique de placement de la Caisse de dépôt et
placement? Quoi qu'il en soit, les dépôts dont je viens de parler
auront comme contrepartie, évidemment, des placements qui seront
astreints, au moins pour certains d'entre eux, à des conditions que je
voudrais maintenant examiner. C'est, en effet, par sa politique de placement
que la caisse sera jugée.
C'est par ses investissements que l'on pourra, dans l'avenir, analyser
l'influence qu'elle aura eue sur la croissance du Québec.
C'est donc dire que, lorsque nous avons établi la Caisse de
dépôt et placement, nous songions non seulement d'un
côté à faire fructifier les dépôts qui
provenaient, ne nous cachons pas des mots, de l'épargne forcée
des Québécois c'est ça le régime des rentes,
de l'épargne forcée des Québécois mais en
même temps nous voulions que ces placements servent à promouvoir
l'économie du Québec.
Je continue à me répéter, mais c'est
déjà vieux, c'est de 1965.
M. BELLEMARE: Je l'ai là devant moi.
M. LESAGE: « En raison des sommes considérables qui vont
s'accumuler au cours des prochaines années, il serait contraire aux
intérêts du Québec, et contraire d'ailleurs au principe
d'une saine administration de portefeuille, de concentrer tous les placements
dans un seul secteur ou dans une seule direction. » Cela demeure toujours
vrai. C'est vrai pour tout le monde. « Les investissements de la Caisse
devront donc se répartir entre plusieurs orientations
différentes: le financement des activités gouver- nementales,
celui des collectivités locales, c'est-à-dire des
municipalités et des commissions scolaires, le financement d'entreprises
privées et finalement le crédit hypothécaire et l'achat
d'immeubles. » « En pratique, il n'y a pas de répartition
idéale et immuable des placements entre chacune de ces orientations
principales. Mais il serait malsain qu'une partie aussi importante de
l'épargne des particuliers soit concentrée exclusivement dans
l'une ou l'autre de ces directions et d'ailleurs ce matin en comité j'ai
donné des exemples en parlant des fonds de retraite accumulés par
les systèmes privés. Le projet de charte de la Caisse de
dépôt est donc établi de façon à permettre
à la caisse de trouver un équilibre satisfaisant entre divers
types de placements. On ne peut cependant pas laisser un organisme de cette
taille déterminer, sans contrainte aucune, un tel équilibre.
Aussi, nombreuses sont les dispositions dans le bill qui limitent certains
types de placements, ou bien ce qui semble raisonnable pour assurer la
sécurité des dépôts ou bien encore à ce qui
semble justifié pour éviter des changements trop marqués
des marchés et des entreprises. »
Or, depuis 1966 c'est depuis ce moment-là que la Caisse de
dépôt et placement a eu des montants considérables à
investir il semble bien que la politique de la caisse ait
été de diriger les placements dans une beaucoup trop forte partie
vers le même secteur, c'est-à-dire les obligations, et surtout les
obligations gouvernementales ou garanties par le gouvernement du Québec.
D'après le rapport annuel, le dernier rapport annuel, celui de 1968, sur
un total de placements à long terme les placements à court
terme, il y en a très peu, c'est $20 millions - de$680,841,000,$577
millions, ou 84.8%, étaient des obligations; $3,856,745, ou .7%
seulement, étaient en immeubles et en hypothèques; enfin, $99
millions étaient en actions, soit 14.5%. On voit le
déséquilibre considérable. Sur les obligations en
portefeuille, il y avait 71.7% des obligations qui étaient des
obligations du Québec ou garanties par le Québec,
c'est-à-dire principalement les obligations de l'Hydro-Qué-bec;
garanties par subventions provinciales, 1.9%; municipalités et
commissions scolaires, 10.5%; gouvernement du Canada, 9.4% compagnies, 6.5%
seulement.
C'est donc dire que 71.7% du 84.8% que représentent les
obligations à long terme dans le portefeuille de la Caisse de
dépôt et placement au 31 décembre 1968 sont des obligations
du Québec ou garanties par le Québec, ce qui veut dire 63.4% de
tout le portefeuille.
Je dis que c'est un mauvais équilibre et je
mets la Caisse de dépôt et placement en garde. Ce serait
mauvais, extrêmement mauvais qu'héritant de l'administration du
portefeuille de ces comités paritaires des régimes de rentes dans
le domaine de la construction, alors que les montants accumulés
atteindront $100 millions bientôt, l'on s'en tienne aux règles
suivies jusqu'à maintenant par la Caisse de dépôt et
placement. Je comprends qu'il y aura un compte séparé, mais il
faudrait que, dans l'administration de ce compte séparé, on
tienne compte du fait qu'à cause des difficultés
financières du gouvernement actuel les placements de la Caisse de
dépôt et placement sont déséquilibrés. S'il y
a une direction qui doit être donnée dans le placement des fonds
des régimes de rentes de ces comités paritaires, c'est la
direction des hypothèques et des immeubles. J'y reviendrai dans un
instant.
D'ailleurs dans le rapport annuel de 1968, à la page 11, dans le
rapport de la Caisse de dépôt et placement, il était bien
dit, et je cite: « Le principal élément de ce portefeuille
consiste en obligations émises ou garanties par la province; leur
montant a atteint $413,918,000 soit 71.7% du portefeuille d'obligations et
63.4% des placements à long terme ». Et l'on sait que, depuis le
1er janvier, la Caisse de dépôt et placement a acheté
lourdement, tant sur le marché que lors des émissions de
nouvelles obligations, des obligations du Québec ou des obligations de
1'Hydro-Québec. Il y a donc un déséquilibre. Et il faut
que la Caisse de dépôt et placement soit bien consciente d'une
autre chose aussi, c'est que ce ne sont pas les règles qui
déterminent les placements dans la charte de la Caisse de
dépôt et placement du Québec qui vont régir les
placements faits en vertu du projet de loi qui est à l'étude.
En effet, le projet de loi dit que la section IV de la charte de la
Caisse de dépôt et placement ne s'applique pas. Or c'est la
section des placements. Quelles sont les règles qui vont s'appliquer aux
placements? Des montants d'argent provenant de ces régimes de rentes des
comités paritaires de la construction. Ce sont les règles
s'appliquant aux régimes supplémentaires de rentes. Ces
règles, on les trouve dans les règlements adoptés par le
lieutenant-gouverneur en conseil en vertu de la Loi des régimes de
rentes supplémentaires.
C'est aux articles 6.01 et 6.02 de ces règlements que l'on peut
lire quelles sont les règles: « D'abord 6.01. Le placement de
l'actif d'un régime non assuré doit être conforme aux
articles 154 à 158k) de la Loi des assurances, sous réserve de la
présente section ». A 6.02, « les dispositions suivantes de
la Loi des as- surances ne s'appliquent pas au placement d'un régime non
assuré: A) le paragraphe 2 de l'article 158; B) le paragraphe b) du
deuxième alinéa de l'article 158B); C) les articles 158c), d), g)
et j) ».
Maintenant, à la Loi des assurances, il est important de bien
réaliser que le paragraphe 2 de l'article 158 ne s'applique pas dans le
cas des régimes supplémentaires de rentes. Et il s'agit, à
l'article 158-1, de ce qui suit: « Une compagnie peut également
acquérir et détenir des créances garanties par des
biens-fonds au Canada ou dans un autre pays où la compagnie fait
affaires ».
La restriction qui est à 2 maintient à 10% de l'ensemble
des placements le total de ce qui peut être placé sur des
biens-fonds, soit par hypothèque ou par autres droits réels.
Mais, je dis tout de suite que cette restriction ne s'applique pas aux
régimes supplémentaires de rentes. L'on verra mieux où je
veux en venir lorsque je citerai quelques extraits d'un mémoire soumis
au ministre du Travail et de la Main-d'Oeuvre par la Fédération
de la construction du Québec, concernant le projet de loi qui est
à l'étude: « La fédération croit qu'il est
essentiel que les employeurs et les salariés qui contribuent au
régime doivent logiquement avoir la priorité d'expression et de
décision quant aux fonds accumulés. Il suffirait ici de noter
l'intérêt qu'ont les employeurs et les salariés de voir
réinvestie dans l'industrie on veut dire l'industrie de la
construction la plus grande portion possible des fonds et cela, dans le
but de stimuler l'industrie dans laquelle ils gagnent leur pain ».
Plus loin, c'est un peu dans la même veine. A ce moment-là,
je crois que ceux qui ont préparé le mémoire avaient
l'impression que la section IV de la charte de la Caisse de dépôt
et placement s'appliquerait à ces fonds, alors que ces fonds seront
séparés et seront investis, non pas en vertu de la section IV de
la charte de la Caisse de dépôt et placement, mais en vertu de la
Loi des assurances, telle que modifiée par les règlements
touchant les régimes supplémentaires de rentes.
Il est dit: « Si l'industrie de la construction peut, par ses
investissements ou sa promotion à d'autres industries, quelque peu
stabiliser son évolution, les employeurs et les salariés en
profiteront. Il faut bien se rappeler que le jour n'est pas tellement loin
où un fonds de quelque $100 millions et plus sera accumulé. Nous
croyons que cet avis est partagé également par bien des
représentants des parties syndicales et autres parties patronales
».
Encouragement à l'industrie de la construc-
tion. Cela devrait être une priorité à observer,
tout en maintenant un équilibre raisonnable des placements, qui puisse
garantir la sécurité de l'ensemble des placements.
Il est évident qu'il faut diversifier un portefeuille si l'on
veut que ceux qui ont contribué et qui continuent de contribuer à
ce portefeuille jouissent d'une sécurité complète. Mais,
dans l'équilibre à établir entre les divers genres de
placements que je mentionnais au début de mes remarques et que j'avais
mentionnés en 1965, on peut tenir compte de priorités.
La Caisse de dépôt et placement, à mon sens, tient
trop compte des priorités du gouvernement dans ses besoins de
financement en obligations à long termes et pas assez des besoins de
l'expansion économique et Industrielle au Québec.
Il ne faudrait pas qu'en administrant les fonds provenant de ces
régimes de rentes des comités paritaires de la construction la
Caisse de dépôt et placement perde de vue que c'est dans
l'intérêt de ceux qui paient les cotisations employeurs et
employés à ces régimes de voir, dans toute la
mesure où la sécurité du portefeuille le permet, à
donner la priorité à des prêts sur hypothèques,
à des prêts sur des biens-fonds à des prêts à
la construction, de façon à encourager et les employeurs et les
employés de cette industrie. Je suis parfaitement d'accord avec cette
partie du mémoire.
Je suis aussi d'accord avec les représentations qui ont
été faites sur ce point, en principe, par les centrales
syndicales. D'autant plus que le Canada, à l'heure actuelle, et le
Québec, donc, a besoin d'une vigoureuse injection de fonds
hypothécaires.
C'est ce que déclarait un financier renommé qui est connu
de plusieurs de mes collègues ici en cette Chambre, M. Frank Case, un
des hauts officiers de la Banque Royale qui est maintenant président du
Montreal Trust. M. Case a dit que la seule façon de diminuer l'ampleur
de la rareté de fonds hypothécaires, spécialement les
fonds destinés aux maisons dans la catégorie de $15,000 à
$16,000, est de créer un climat qui rendra plus attrayant
financièrement de consacrer de l'argent aux hypothèques.
C'est donc dire l'importance de diriger la plus forte proportion
possible des investissements de ce fonds distinct de la Caisse de
dépôt et placement, l'importance de donner la priorité aux
prêts sur biens-fonds pour encourager l'industrie de la construction.
Justement, l'amendement que j'avais suggéré au ministre du
Travail, et dont nous parlerons tantôt, constitue une indication aux
administrateurs, à ceux qui seront chargés, les dirigeants de la
Caisse de dépôt et placement, d'administrer ces fonds, que
priorité doit être donnée dans les placements à ceux
qui peuvent constituer un encouragement à l'industrie de la
construction.
Je crois aussi que l'on pourrait, dans ce projet de loi, aller plus loin
qu'on ne va maintenant dans la participation des intéressés, tant
à l'administration du régime de rentes lui-même qu'à
la gestion des fonds par la Caisse de dépôt et placement.
Lorsque nous en arriverons à l'étude du projet de loi en
comité, je ferai certaines suggestions.
Je voudrais dire au ministre que, depuis quelque temps et encore ce
soir, j'ai reçu de fortes représentations de personnes qui ont
à coeur l'intérêt des travailleurs, de personnes qui
veulent assurer la sécurité des travailleurs, qui veulent que les
travailleurs et les employeurs puissent, grâce au comité
consultatif qui sera créé par la loi si le projet de loi
est adopté participer du plus près possible à
l'administration du régime et à la gestion des fonds en
collaboration avec les autorités du régime des rentes et de la
Caisse de dépôt et placement.
Je pense que ce sera une bonne chose si cela se fait. Plus les
employeurs et plus les employés cotisants auront la conviction que c'est
leur affaire, que c'est leurs biens administrés pour eux par des gens
compétents, aux coûts les plus bas que l'on puisse trouver, mais,
avec leur coopération, alors, je crois que nous atteindrons le but que
nous cherchons à atteindre, même s'il y en a qui doutent que les
moyens que nous prenons soient les plus efficaces.
Quant à moi, si tous les éléments que j'ai
mentionnés se retrouvent autour de l'administration du régime et
de la gestion des fonds, si les intéressés se sentent près
de l'administration de leurs affaires, le ministre du Travail et ses
collègues, ainsi que nous de ce côté-ci, nous atteindrons
le but que nous nous étions fixé dès 1965.
M. Maurice Bellemare
M. BELLEMARE: M. le Président, juste deux mots, en
exerçant mon droit de réplique, pour dire que s'il y a un homme
convaincu, dans la province de Québec, qu'il faut apporter beaucoup
d'intérêt et de prudence pour protéger les travailleurs en
cause, c'est bien celui qui vous parle.
Je n'ai jamais cherché, par la législation qu'a
votée cette Chambre, à faire reculer le mouvement ouvrier. Je
n'ai jamais cherché non plus à faire de la discrimination contre
qui que ce soit. J'ai voulu, dans un bon esprit, dans un
esprit de collaboration, restructurer le ministère du Travail,
faire participer, comme le disait tout à l'heure le chef de
l'Opposition, de plus près les décisions des mouvements syndicaux
et patronaux. C'est pourquoi nous avons voulu les consulter en toute occasion.
Nous avons sûrement aujourd'hui une décision à prendre, une
décision fort importante, une décision, comme l'a dit tout
à l'heure le chef de l'Opposition dans ses remarques, qui sera pour le
mieux-être de tout le monde, quant au coût, quant à la
modalité, quant à l'administrateur qui en fait une
spécialité, quant au but que nous recherchons et quant à
la fin que nous allons atteindre.
Le chef de l'Opposition a dit qu'une grande partie, presque la
totalité des fonds, devrait être employée dans
l'administration des placements dans l'industrie de la construction.
M. LESAGE: Non, M. le Président, ce n'est pas comme cela que je
l'ai dit. Je voudrais bien ne pas être mal cité. J'ai dit qu'il
fallait diriger vers l'industrie de la construction la plus grande partie des
fonds conciliables avec le degré...
M. BELLEMARE: Cest exactement...
M. LESAGE: ... de diversité nécessaire pour la
sécurité des fonds. Il y a une jolie différence.
M. BELLEMARE: M. le Président, je n'ai pas toute cette formation
juridique qu'a le chef de l'Opposition, surtout lui qui est un retors dans les
chiffres...
M. LESAGE: Ce ne sont pas les chiffres.
M. BELLEMARE: ... qui connaît les dessus et les dessous de ces
grands messieurs de la finance. Je dis simplement, pour m'expliquer
correctement, que c'est notre intention, M. le Président,
d'établir une priorité qui sera dans la loi quant au placement
des fonds provenant de ce régime.
Une priorité doit être accordée au placement dans
l'industrie de la construction, et ce sera dans la loi. C'est notre intention
ferme de rendre justice à cette grande industrie de la construction. Le
chef de l'Opposition a fait l'éloge du projet de loi. Il a dit que
c'était justement ce qu'il avait pensé, lui, en 1965 lorsqu'il
avait préconisé un régime de rentes universel.
Nous allons en discuter en comité maintenant. J'aime à
croire que nous nous entendrons. Je demande, M. le Président, avec toute
la sincérité qui a caractérisé tous les gestes que
j'ai posés, à ceux qui ne partagent pas ce soir toutes nos
opinions, à ceux que nous avons ren- contrés, que nous avons
écoutés, à qui nous avons essayé de montrer notre
point de vue, de me faire confiance, de prendre le geste d'administration que
nous posons, comme un geste utile, comme un geste nécessaire, comme un
geste, ainsi que le disait le chef de l'Opposition tout à l'heure,
posé afin que les fonds soient dirigés, placés et
administrés d'une manière à produire beaucoup plus de
bénéfices pour les participants.
M. le Président, je remercie le chef de l'Opposition de sa
collaboration ainsi que les membres de cette Chambre, et je serais prêt,
si cette Chambre est disposée à me suivre, à en
recommander la deuxième lecture.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): La motion de deuxième
lecture sera-t-elle adoptée? Adopté.
M. LE SECRETAIRE ADJOINT: Deuxième lecture de ce bill. Second
reading of this bill.
M. LE PRESIDENT: Le ministre du Travail propose que je quitte maintenant
le fauteuil et que la Chambre se forme en comité pour l'étude du
bill 81. Cette motion sera-t-elle adoptée?
Comité plénier
M. FRECHETTE (président du comité plénier): A
l'ordre!
M, BELLEMARE: Je dirai au début, M. le Président, que je
vais transmettre au chef de l'Opposition les amendements que nous allons
suggérer au cours de l'étude de ce projet. Si vous voulez en
avoir...
M. LESAGE: II y en a peut-être qui sont à peu près
sensiblement les mêmes que ceux que j'ai entre les mains.
M. BELLEMARE: Peut-être. Nous allons peut-être nous
entendre, malgré que nous ne pouvons pas rejoindre tous les objectifs
que certaines personnes rejettent.
M. LESAGE: Bien, tout n'y est pas. J'en aurai un autre à
ajouter.
M. BELLEMARE: Vous en aurez peut-être un autre?
M. LESAGE: J'en aurai peut-être un autre à ajouter.
M. BELLEMARE: Je ne dis pas que nous n'en aurons pas, nous non plus.
M. LESAGE: C'est possible.
M. BELLEMARE: Nous allons, M. le Président, étudier le
bill article par article si vous le voulez bien.
M. LE PRESIDENT: Bill 81, article 1. M. BELLEMARE: Pas d'objection?
Adopté. M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 2.
M. BELLEMARE: A l'article 2 il y a un amendement, M. le
Président.
M. LESAGE: Oui, mais auriez-vous l'obligeance d'appeler les articles de
la section 51a)...
M. BELLEMARE: Oui, oui, oui, par article, oui, d'accord.
M. LESAGE: Article par article.
M. LE PRESIDENT: Alors article 51a).
M. BELLEMARE: II y a un amendement là, M. le
Président...
M. LESAGE: Ce sont les articles que nous ajoutons à la loi des
régimes supplémentaires de rentes.
M. BELLEMARE: A l'article 51a), il y a un amendement après les
mots « en vertu d'un », le mot « par ».
M. LESAGE: C'est un amendement suggéré par le
ministère des Affaires culturelles?
M. BELLEMARE: « En vertu de », c'est « par ». La
langue.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Est-ce que le texte anglais reste
le même?
M. BELLEMARE: Voici la réponse qui m'est fournie, et je tiens
à la lire pour justifier: Certains régimes sont établis
aux termes d'une convention collective sans être extensionnés par
décret. Au lieu de: Ils sont établis en vertu d'un décret,
il faut dire: par un décret. Le législateur ne vise pas ces
régimes.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 51b). Adopté?
M. LESAGE: Oui.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Oui. Article 51c). Aodpté.
Article 51 d).
M. LESAGE: Quelle est la raison de 51d)? Voici qu'on nous demande de
confier l'administration du régime de rentes à la Régie
des rentes. Nous disons oui, c'est notre politique. Je ne suis pas prêt
à permettre à la Régie des rentes de
déléguer ses pouvoirs à d'autres.
M. BELLEMARE: En vertu de la loi actuelle, c'est la Régie des
rentes qui est l'administrateur de la Caisse de dépôt, qui est
l'administrateur des fonds, et elle délègue à la caisse
l'administration.
M. LESAGE: Il faudrait le dire.
M. BE LLE MARE : Je ne veux pas commencer de discussion technique parce
que... Il faudrait le dire. En effet, 51 a) le dit.
M. LESAGE: Oui, très bien. L'article 51a) dit que la Régie
est l'administrateur, mais « la régie », dit 51 d, «
peut déléguer ses fonctions à l'égard de tout
régime établi en vertu d'un décret, en totalité ou
en partie, à toute personne... » Je dis que si on veut
déléguer les pouvoirs de placement à la caisse de
dépôt et placement, qu'on le dise, mais qu'on n'ait pas de
phraséologie qui donne un mandat en blanc.
M. BELLEMARE: Il y a une raison de début des opérations
aussi, il y a une raison de début ou pour avoir une question transitoire
afin que ce qui existe présentement puisse se continuer en attendant que
le régime des rentes entre...
M. LESAGE : Avec la société dont vous avez donné le
nom, la société de Toronto.
M. BELLEMARE: Don Data Incorporée. Alors, c'est la compagnie
Murray G. Bulger, de Toronto. C'est pour pouvoir faire des ententes avec ces
gens-là durant la période de transition. Nous avons besoin...
M. LESAGE: Il fallait le dire que c'est pour la période de
transition.
M. BELLEMARE: Cela peut être pour toutes autres sortes de raisons,
mais principalement celle-là.
M. LESAGE: Cela ne me convainc pas. M. PINARD: De façon
temporaire?
M. BELLEMARE: Bien, c'est temporaire. Pour l'administration du fonds en
général c'est temporaire, mais pour l'administration des fonds,
c'est permanent, par la régie.
M. LES AGE: Par la caisse?
M. BELLEMARE: Oui, par la caisse.
M. LES AGE: Pour la gestion du portefeuille.
M. BELLEMARE: Oui.
M. LESAGE: Mais, alors, qu'on le dise!
M. BELLEMARE : Bien, écoutez, ça ne peut pas être
plus clair qu'à l'article 51a).
M. LESAGE: Oui, mais, comme c'est là, en vertu de 51d), la
régie peut continuer à le confier à des
sociétés de fiducie.
M. BELLEMARE : M. le Président, on n'a aucun avantage,
d'après M. De Coster, à prendre le transitoire pour le
réaliser au plus vite. Mais, à cause de ce qui peut se produire,
nous avons besoin, dit M. De Coster, de ce pouvoir transitoire, qu'il ne peut
pas...
M. LESAGE: Mais, la rédaction ne fait pas foi des intentions
exprimées par le ministre.
M. BELLEMARE: C'est la même rédaction qui existe
actuellement dans le régime des rentes supplémentaires.
M. LESAGE: Oui, je sais, mais... M. BELLEMARE: Exactement.
M. LESAGE: ... dans le cas de régimes de rentes
supplémentaires, il s'agit beaucoup moins de régimes qui sont
administrés par le régime des rentes, parce qu'il n'y en a pas.
Le seul régime administré par le régime des rentes,
à l'heure actuelle, c'est le régime des rentes
québécois. C'est le deuxième régime qu'aura
à administrer le régime des rentes. Les autres régimes
supplémentaires de rentes sont sous la surveillance de la Régie
des rentes, mais ils ne sont pas administrés par la Régie des
rentes. La Régie des rentes surveille les autres régimes
supplémentaires, mais n'en administre aucun, ni en totalité, ni
en partie.
M. BELLEMARE: M. le Président, M. De Coster me dit qu'ils ont
absolument besoin de ce pouvoir-là. Il ne voit pas pourquoi on
refuserait à la régie le pouvoir de déléguer...
M. LESAGE: Les hauts fonctionnaires...
M. BELLEMARE: ... qui est accordé à n'importe quel
administrateur de régime de rentes, en vertu des régimes
supplémentaires de rentes.
M. LESAGE: Le ministre sait que M. De Coster est un de mes grands amis.
Est-ce qu'il connaît beaucoup de hauts fonctionnaires qui ne veulent pas
avoir le plus de pouvoirs possible, toujours, partout, en tout lieu et en toute
circonstance dans une loi...
M. BELLEMARE: Cela, ça vient de... M. LESAGE: ... et être
protégés.
M. BELLEMARE: ... d'Ottawa, et c'est une maladie.
M. LESAGE: C'est une maladie, oui; une vraie maladie courante chez tous
les hauts fonctionnaires. Trop fort ne casse pas, c'est le grand principe, au
risque de se faire donner des pouvoirs absolus, alors qu'ils n'ont besoin que
de pouvoirs spécifiques.
M. BEAULIEU: Nous blâmez-vous d'être trop forts?
M. LESAGE: Pardon?
M. BEAULIEU: Vous ne nous blâmez pas d'être trop forts?
M. LESAGE: Je n'ai pas compris.
M. BEAULIEU: Trop fort ne casse pas.
M. LESAGE: C'est ce que je viens de dire.
M. BEAULIEU: Vous ne nous blâmez pas d'être trop forts?
M. LESAGE: Attention... M. BELLEMARE: Adopté.
M. LESAGE: ... à votre budget supplémentaire, vous.
M. BELLEMARE: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Alors, l'article 51d),
adopté?
M. BELLEMARE: Adopté.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): L'article 51e)?
M. LESAGE: L'article 51d), c'est contre mon vouloir, sur division.
M. BELLEMARE: Comment? M. LESAGE : Sur division.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): L'article 51e)?
M. BELLEMARE: Adopté.
M. LESAGE: L'article 5If), g), c'est excellent. Ce sont les droits
d'appel qui n'existent pas en vertu des régimes actuels.
M. BELLEMARE: C'est ça. Il y a un droit d'appel.
M. LESAGE: Oui, oui, c'est un des avantages que le ministre a
soulignés en deuxième lecture.
M. BELLEMARE: Certainement. Il y a un droit d'appel, là, qui
n'est...
M. LESAGE: Oui.
M. BELLEMARE: ... pas donné à d'autres.
M. LESAGE: C'est ça.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): L'article 51h)?
M. BELLEMARE: Cela, c'est bien important. On ne le dit pas quand on fait
de la publicité contre le projet.
M. LESAGE: L'article 51i).
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): L'article 51h), i),
adoptés?
M. LESAGE: Oui. L'article 51j), c'est le comité consultatif.
M. BELLEMARE: C'est ça.
M. LESAGE: La formation du comité consultatif.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté aussi?
M. LESAGE: Est-ce qu'il y a eu une recommandation du conseil consultatif
du Travail et de la Main d'Oeuvre sur la formation du comité consultatif
du régime des rentes?
M. BELLEMARE: La recommandation du conseil consultatif,
particulièrement du coté patronal, c'était de
déterminer que cela devrait être « opérationnel
» plutôt que consultatif.
M. LESAGE: Cela, c'est la recommandation. Les représentations
faites par l'industrie de la construction étaient à l'effet que
le fonctionnement du régime des rentes devait être assumé
par les parties elles-mêmes, mais sur la formation du conseil
consultatif, est-ce que le ministre a reçu l'avis...
M. BELLEMARE: Absolument, M. le Président, le sous-ministre, M.
Robert Sauvé, était présent. On m'a dit qu'il n'y avait eu
aucune recommandation de ce côté-là.
M. LESAGE: Pardon?
M. BELLEMARE: Aucune recommandation de ce
côté-là.
M. LESAGE: C'est-à-dire aucune objection ou aucune
représentation?
M. BELLEMARE: II y a eu des avis, mais aucune recommandation pour
changer le texte qui est là.
M. LESAGE: Ah, pour changer le texte, mais est-ce qu'on a demandé
un comité consultatif, est-ce qu'on était d'accord avec
l'existence d'un comité consultatif?
M. BELLEMARE: Aucune objection de ce côté-là.
UNE VOIX: C'est faux!
M. BELLEMARE: Je le répète, même si on a voulu dire
que c'est faux, je dis que sur la formation du comité consultatif il n'y
a eu aucune autre opposition. C'est exactement ce qui a été
suggéré.
M. LESAGE: Ce que j'ai compris de ce que le ministre a dit...
M. BELLEMARE: C'est cela.
M. LESAGE: ... c'est que les recommandations avaient été
faites par les intéressés à l'ef-
fet qu'ils auraient préféré continuer d'administrer
eux-mêmes les fonds.
M. BELLEMARE: Cela, c'est au paragraphe k. C'est l'article 51k.
M. LESAGE: Cela, je l'ai compris, parce que j'ai eu les mêmes
représentations.
M. BELLEMARE: C'est cela.
M. LESAGE: Mais, à partir de là, c'est la
vérité; personne ne peut dire que c'est faux, ce que nous venons
de dire, le ministre du Travail et moi.
M. BELLEMARE: C'est cela.
M. LESAGE: Mais, à partir de là, évidemment, le pas
suivant, c'est l'administration telle que prévue en 1965 par le
régime des rentes à la Caisse de dépôt et placement,
mais avec comité consultatif.
M. BELLEMARE: C'est cela. Exactement ce que vous avez cité en
1965.
M. LESAGE: Article 51k. Est-ce qu'il y aurait moyen d'améliorer
la rédaction? C'était cela, mon autre suggestion. Est-ce qu'il y
aurait moyen de rédiger l'article de façon qu'il apparaisse
clairement...
M. BELLEMARE: Pardon?
M. LESAGE: Est-ce qu'il y aurait moyen de rédiger l'article de
façon qu'il apparaisse plus clairement que le comité consultatif
peut donner ses avis non seulement sur l'administration du régime, mais
sur la gestion des fonds? C'est-à-dire que des avis puissent être
donnés directement par le comité consultatif à la Caisse
de dépôt et placement. Je comprends que c'est la Régie des
rentes qui est administratrice, que le président de la Régie des
rentes est vice-président de la Caisse de dépôt et
placement et que la Caisse de dépôt et placement va administrer,
gérer les fonds pour le régime de rentes, mais est-ce qu'il n'y
aurait pas moyen d'établir, pour les intéressés, pour le
comité consultatif, un lien plus direct entre le comité
consultatif et la Caisse de dépôt et placement?
M. BELLEMARE: M. le Président, je crois que le conseil
consultatif peut, et c'est bien dit dans le paragraphe b de l'article 51k:
« Le conseil a pour fonctions de suggérer à la régie
une politique générale de placement du patrimoine de tout
régime supplémentaire dont elle est l'administrateur en vertu de
la présente section. » Elle peut sûrement suggérer
tout placement, toute politique, mais c'est à la Caisse de
dépôt et placement de prendre les décisions.
M. LESAGE: Ah oui!
M. BELLEMARE: Quand il s'agit de placements spécifiques.
M. LESAGE: Je dis que, dans ce cas-ci, nous devons prendre les moyens
pour que le comité consultatif puisse bien vérifier que
priorité est donnée aux placements qui peuvent aider l'industrie
de la construction.
M. BELLEMARE: Vous allez l'avoir dans la...
M. LESAGE: Je sais, je sais, c'est l'amendement que j'ai
suggéré à M. De Coster.
M. BELLEMARE: C'est l'amendement que nous avons
suggéré.
M. LESAGE: Pardon. C'est moi qui l'ai suggéré à M.
De Coster.
M. BELLEMARE: Bien oui, mais nous aussi, nous l'avions
suggéré.
M. LESAGE: Alors...
M, BELLEMARE: Parce que nous avions reçu les mêmes
mémoires. Nous ne sommes pas dans des chapelles différentes.
M. LESAGE: Très bien. Non. Même si nous sommes dans des
chapelles différentes, nous sommes dans la même église.
M. BELLEMARE: Oui, et on a la même foi aussi.
M. LESAGE: Mais, disons qu'il me semble que ce serait beaucoup plus
satisfaisant pour les intéressés si le comité consultatif,
en vertu de la loi, pouvait obtenir directement de la Caisse de
dépôt et placement des renseignements quant à ces
placements et donner son avis directement à la Caisse de
dépôt, au lieu de toujours passer par la Régie des
rentes.
M. BELLEMARE: Les fonctions d'un conseil consultatif sont sûrement
bien définies au paragraphe 51k). Ce n»est qu'à l'exercice
de ces fonctions que nous verrons s'il y a véritablement
danger ou péril en la demeure. S'il y avait, comme le dit le chef
de l'Opposition, une dissension assez grave entre le conseil consultatif et la
régie quant aux placements ou à la recommandation de ces fonds,
il y aurait sûrement lieu d'y voir. On aura une session en
février. Si on s'aperçoit que c'est nécessaire, le conseil
consultatif suggérera le pourcentage dans chacun des genres de
placement» Le conseil consultatif suggérera lui-même le
pourcentage du fonds en biens-fonds ou en hypothèques et pourra
même vérifier chacun. C'est M. De Coster lui-même qui l'a
dit. J'espère que le chef de l'Opposition l'a entendue, celle-là,
car c'est bien important. Ainsi, le conseil consultatif suggérera
lui-même le pourcentage du fonds en biens-fonds et en hypothèques
et pourra vérifier en tout temps.
M. LESAGE: Alors, M. le Président, pourquoi, au paragraphe c), au
moins ne pas dire que le conseil aura pour fonctions de donner son avis
à la régie et à la Caisse de dépôt et
placement sur toute question relative à l'application de la
présente section, pardon, de la présente loi.
M. BELLEMARE: De donner son avis à la régie et...
M. LESAGE: A la régie et à la Caisse de dépôt
et placement sur toute question relative à l'application de la
présente loi. Parce que là, on ne peut pas s'en tenir seulement
à la section. Attendez un instant. Cela devient une section.
M. BELLEMARE: C'est correct, ça.
M. LESAGE: Ah, un instant. Je veux voir comment... Ah non! La
présente loi, c'est la loi des régimes supplémentaires de
rentes.
M. BELLEMARE: Ah, il faut absolument que ce soit de la section, parce
qu'il y a une modification à la charte de la Caisse de
dépôt et placement. Cette loi contient sûrement des
modifications à la charte de la Caisse de dépôt. Alors,
cela comprend cette section.
M. LESAGE: Les amendements à la charte de la Caisse de
dépôt, on les trouve aux articles 4, 5 et suivants.
M. BELLEMARE: Alors, de donner son avis, à la régie et
à la Caisse de dépôts et placement..»
M. LESAGE: Un instant, s'il vous plaît.
M. BELLEMARE: ... sur toute question relative à l'application de
la présente section.
M» LESAGE: De la présente section.
M. BELLEMARE: Il faut, de toute nécessité, que ce soit de
la section.
M» LESAGE: Oui, oui, ça va. D'accord. Je veux accrocher la
Caisse de dépôt.
M. BELLEMARE: Alors, il y a un amendement que vous avez noté, M.
le Président?
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Oui, oui. l'article 51c),
adopté tel qu'amendé?
M. LESAGE: Un instant, M. le Président. Il faudrait dire: de
donner son avis à la régie et à la Caisse de
dépôt et placement sur toute question relative à
l'application de la présente section ou relative aux articles 18a et 18b
de la charte de la Caisse de dépôt et placement du Québec,
1965, première session, chapitre 23.
M. BELLEMARE: Vous ajoutez: « Donner son...
M. LESAGE: Je répète c) tel que je le verrais: « De
donner son avis à la régie sur toute question relative à
l'applicaton de... »
M. BELLEMARE: Excusez.
M. LESAGE: « ... de donner son avis à la régie et
à la Caisse de dépôt et placement sur toute question
relative à l'application de la présente section et ou relative
aux articles... »
M. BELLEMARE: Et/ou!
M. LESAGE: ... ou relative aux articles 18a et 13b de la charte de la
Caisse de dépôt et placement du Québec, 1965,
première session, chapitre 23, modifiée, etc.. »
M. BELLEMARE: M. le Président, l'honorable chef de l'Opposition
pourrait peut-être comprendre que la dernière partie: « ou
relative aux articles 18 a et 18b de la charte de la Caisse de
dépôt et placement, c'est prendre connaissance de tout rapport
soumis par la régie, conformément à l'article 40a) de la
charte de la Caisse de dépôt et placement, de suggérer.
Alors, je pense que la dernière partie ne serait pas
nécessaire.
M. LESAGE: Je pense que oui.
M. BELLEMARE: Non, pas d'après les experts qui sont ici, pas
d'après les légistes. On dit que ce n'est pas
nécessaire.
M. LESAGE: Je me demande si les représentants des centrales
syndicales n'ont pas raison et s'il n'aurait pas valu mieux aller en commission
pour étudier ce projet de loi. C'est bien technique. Je ne suis pas
satisfait de ce qu'on est disposé à accorder au comité
consultatif le rôle que je voudrais lui voir Jouer pour que les
intéressés puissent réellement participer.
M. BELLEMARE: M. le Président, la dernière partie de leur
amendement affecte la charte même de la Caisse de dépôt et
place ment qui n'a pas trait aux placements.
M. LESAGE: Oui, certainement; 18a et 18b, surtout avec l'amendement que
nous apporterons tantôt à 18b. C'est pour ça que je
mentionne 18b, parce que l'amendement qui va vouloir que priorité soit
accordée aux placements favorisant l'industrie de la construction, ce
sera dans l'article 18b de la loi de la Caisse de dépôt.
M. BELLEMARE: C'est ça.
M. LESAGE: Et c'est ça que je veux raccrocher, c'est
là-dessus que je veux donner au comité consultatif
autorité de donner des avis, de suggérer.
M. BELLEMARE: M. le Président, pour couvrir votre suggestion,
nous pourrions ajouter « ou relative au paragraphe b de l'article 18a ou
de l'article 18b. »
Là, cela le couvrirait complètement.
M. LESAGE: Relatif au paragraphe b) de l'article 18 a et à
l'article 18b .
M. BELLEMARE: C'est cela que nous disons,
M. LESAGE: D'accord. Comme question de fait...
M. BELLEMARE: On va toucher directement à l'article 18b.
M. LESAGE: ... le paragraphe a) de l'article 18 a ne touche pas à
l'industrie de la construction.
M. BELLEMARE: Il ne le touche pas du tout, ce sont les commissions
scolaires.
M. LESAGE: Pas du tout, pas du tout.
M. BELLEMARE: Pas du tout. C'est pour cela que nous disons...
M. LESAGE: Cela limiterait l'amendement que j'ai suggéré
strictement aux articles qui régissent les placements dans ce cas
particulier.
M. BELLEMARE: C'est cela.
M. LESAGE: D'accord.
M. BELLEMARE: M. le Président...
M. LESAGE: Pour ce qui est de la description de la charte de la Caisse
de dépôt et placement du Québec avec les amendements, vous
la trouverez à l'article 4, M. le Président.
M. BELLEMARE: De donner son avis à la régie et à la
Caisse de dépôt et placement sur toute question relative à
l'application de la présente section ou relative au paragraphe b) de
l'article 18 a ou à l'article 18b .
M. LESAGE: C'est le paragraphe b), M. le Président, de l'article
18 a.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté tel
qu'amendé.
M. LESAGE: Bientôt nos lois seront aussi remplies de petits b-b
que les lois fédérales.
M. BELLEMARE: B-b? Ah, oui, je comprends. En français.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 514).
M. BELLEMARE: Tant qu'il n'y aura pas de pilule.
M. LESAGE: Chacun ses pilules.
M. BELLEMARE: Oui, d'accord. J'ai les miennes de ce temps-ci. L'article
3, ce sont les modalités de nomination des membres.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 3 adopté. Article
4.
M. BELLEMARE: L'article 4 c'est l'article 18 de la charte. C'est cela
que nous disions tout à l'heure, le petit b).
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 5, 18a?
M. LESAGE: Adopté.
M. BELLEMARE: II y a l'article 18b.
M. LESAGE: A l'article 18b, je pense que le ministre tient à
ajouter lui-même le troisième alinéa.
M. BELLEMARE: M. le Président, je rends témoignage
à la vérité. Nous nous sommes entendus. Nous allons donner
la priorité à l'industrie de la construction dans les
placements.
M. LESAGE: C'est cela.
M. BELLEMARE: L'amendement se lit... Dans l'article 18b il faut bien
retrancher, dans la quatrième ligne du deuxième alinéa les
mots « séparément entre eux ». Il faut enlever
cela.
M. LESAGE: Oui, cela ne veut rien dire.
M. BELLEMARE: On ajoute l'alinéa suivant: « Cependant, dans
le cas de fonds provenant d'un régime institué par décret
dans l'industrie de la construction, priorité doit être
accordée aux placements favorisant cette industrie. » C'est clair.
Toute l'argumentation qu'a faite le chef de l'Opposition tout à l'heure
quant au pourcentage...
M. PINARD: On la retrouve dans l'amendement.
M. BELLEMARE: On la retrouve dans l'amendement que nous avons
conçu ensemble.
M. PINARD: C'est une coïncidence très heureuse.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Adopté. Article 6?
M. BELLEMARE: D'accord. Ce sont les sommes confiées à la
caisse.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): Article 6 adopté. Article
7? Adopté.
M. BELLEMARE: C'est la présentation des rapports au plus tard le
31 mars.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): L'amendement au titre est-il
également adopté? Adopté.
M. FRECHETTE (président du comité plénier):
Amendement au titre également adopté.
M. BELLEMARE: Comment amendement au titre?
M. LE PRESIDENT: « Par » au lieu de « en vertu de
».
M. LESAGE: Est-ce que le ministre voudrait apporter d'autres
modifications? Est-ce que le ministre a des remords?
M. BELLEMARE: Non, nous sommes en train de parler d'une autre loi, qui
est le bill 51, les entrepreneurs. Je dis que ce n'est pas tout de suite cette
année.
M. PAUL: Pas ce soir.
M. BELLEMARE: Non, mais c'est-à-dire qu'on va le garder
simplement, je dis ça...
M. LESAGE: II est devant une commission de la Chambre.
M. BELLEMARE: Oui, oui on va le regarder tout à l'heure. On va le
regarder lorsque la Chambre sera prorogée, pas prorogée...
M. LESAGE: Oui, c'est ça. Quand la Chambre sera prorogée
la semaine prochaine, on regardera ça.
M. BELLEMARE : C'est-à-dire qu'on aura le droit de siéger
entre les sessions pour entendre...
M. LESAGE: Oui, mais ça.
M. BELLEMARE: ... pour entendre les nouveaux détails.
M. LESAGE: On va faire ça pour toutes les commissions.
M. FRECHETTE (président du comité plénier): M. le
Président j'ai l'honneur de faire rapport que le comité a
adopté le bill 81 avec des amendements, dont un au titre, qu'il vous
prie d'agréer.
M. LEBEL (président): L'honorable ministre du Travail et de la
Main-d'Oeuvre propose que les amendements soient maintenant lus et
agréés. Cette motion sera-t-elle adoptée?
M. BELLEMARE: Oui. M. LE PRESIDENT: Adopté. M. BELLEMARE:
Troisième lecture. Troisième lecture
M. LE PRESIDENT: L'honorable ministre du Travail et de la Main-d'Oeuvre
propose la troisième lecture du projet de loi 81; cette motion
sera-t-elle adoptée?
M. LESAGE: Consentement unanime.
M. LE PRESIDENT: Consentement unanime, adopté.
Bill 285 Deuxième lecture
M. LE PRESIDENT: L'honorable ministre des Richesses naturelles propose
la deuxième lecture de la Loi modifiant la loi de la Régie de
l'électricité et du gaz.
L'honorable ministre des Richesses naturelles.
M. Paul Allard
M. ALLARD: M. le Président, il s'agit d'un amendement à la
loi actuelle de la Régie de l'électricité et du gaz,
chapitre 87. Telle que la loi existe, aucune émission, mise en
circulation de bons ou d'obligations, etc. ne peut être émise par
un distributeur d'électricité, ni aucun changement dans le
capital social à moins d'être autorisé par la
régie.
Avec l'amendement, on conserve la consultation à la régie,
et il peut y avoir une autorisation à exempter de toute approbation de
la régie une émission d'actions et d'obligations ou encore un
changement dans le capital, lorsque pour une entreprise autre qu'une entreprise
d'électricité, il ne s'agit que d'un accessoire et que le but de
cette opération ne vise que les fins de cette compagnie, de ses
employés ou voisins. Alors, M. le Président, je ne crois pas
qu'il y ait de difficulté à cet amendement, et je recommande
l'adoption de la deuxième lecture.
M. Jean Lesage
M. LESAGE: M. le Président, nous sommes en face d'une loi
je ne parle pas du projet de loi, je parle de la loi que le projet de loi veut
amender qui est typiquement celle d'un ancien chef de l'Union Nationale.
Ecoutez bien ce langage, l'article 34, 1: « A compter du 1er septembre
1945, sont nuls ab initio à moins d'avoir
été préalablement autorisés par la Régie de
l'électricité et du gaz, a) toute émission et toute mise
en circulation d'actions, de bons, d'obligations, d'actions-obligations et de
valeurs mobilières quelconques au sens de la Loi des valeurs
mobilières émis par un distributeur d'électricité
». Vous vous souvenez, en 1945, c'était le temps où M.
Duplessis voulait tenter de se racheter dans l'opinion publique des promesses
non remplies qu'il avait faites au docteur Hamel et à M. Grégoire
pour nationaliser l'électricité. Et dans son petit
catéchisme c'était dans son petit catéchisme
il fallait qu'il se rachète vis-à-vis de l'opinion publique. Il
faisait alors adopter des lois qui étaient ronflantes, mais il ne
pouvait pas prévoir, évidemment, que ceux qui étaient
affectés par ces lois ne le prenaient pas au sérieux. Parmi ceux
qui ne l'ont pas pris au sérieux, il y a de nombreuses compagnies,
particulièrement de pulpe et de papier, qui avaient des sources
d'énergie électrique servant à faire fonctionner leurs
usines et accessoirement, à certains endroits, à donner
l'électricité et le chauffage aux employés de la
compagnie, aux épiciers qui fournissaient les employés de la
compagnie. Ces compagnies ne l'ont pas pris au sérieux. Elles ont
émis des obligations à long terme sur le marché canadien,
sur le marché américain et tout d'un coup, il y a un des avocats
qui s'est trouvé à fouiller dans les statuts qui s'est dit: Tout
ça c'est nul, ça n'a toujours pas de bon sens. C'était la
faute de M. Duplessis. Alors, ils sont allés trouver le gouvernement, le
premier ministre en disant: On ne peut pas laisser faire ça. Voyez-vous,
notre crédit, où va-t-il aller? Ils sont alors venus me trouver
et j'ai dit: Vous avez bien raison. C'est ainsi que j'ai consenti et que je
consens à réparer les erreurs commises parce qu'on ne prenait pas
au sérieux les déclarations tonitruantes et ultranationalistes du
premier ministre Duplessis.
M. ALLARD: Je remercie le chef de l'Opposition de toutes ses remarques.
Etant donné qu'il a oublié pendant les années où il
était premier ministre de corriger cette erreur, je remarque qu'il veut
ce soir participer...
M. LESAGE: C'est parce que j'étais comme les
intéressés et que je me préoccupais peu des
déclarations de M. Duplessis.
M. LE PRESIDENT: La motion de deuxième lecture sera-t-elle
adoptée? Adopté.
M. LE SECRETAIRE ADJOINT: Deuxième lecture de ce bill. Second
reading of this bill.
Comité plénier et troisième
lecture
M. LE PRESIDENT: De consentement unanime, l'honorable ministre des
Richesses naturelles propose la formation du comité plénier, le
rapport du président du comité plénier et l'adoption de la
troisième lecture de ce projet de loi.
M. LESAGE: Sur la troisième lecture, le député de
Drummond me fait remarquer qu'en réponse à la remarque du
ministre des Richesses naturelles qui a dit que nous ne l'avions pas
corrigée, l'erreur, entre 1960 et 1966, il était bon que ce soit
les disciples et élèves de M. Duplessis qui fassent
eux-mêmes la correction.
M. ALLARD: Si vous me considérez comme disciple ou
élève, j'accepte, mais à ce moment-là,
j'étais trop jeune pour faire de la politique.
M. LESAGE: Non, mais le premier ministre.
M. LE PRESIDENT: La motion de troisième lecture me semble
adoptée.
M. LESAGE: Oui. M. PAUL: No 8.
Bill 90 Deuxième lecture
M. LE PRESIDENT: L'honorable ministre de la Justice propose, au nom de
l'honorable ministre des Affaires municipales, la deuxième lecture de la
Loi concernant la fusion de la ville de Québec et de la ville Les
Saules.
L'honorable ministre de la Justice.
M. PAUL: Vous pouvez vous imaginer le poids qui pèse sur mes
épaules lorsque je me vois dans l'obligation de défendre la loi
inscrite au nom de l'honorable ministre des Affaires municipales, Loi
concernant la fusion de la ville de Québec et de la ville Les Saules.
Pourquoi une telle législation? C'est parce qu'en vertu de la Loi de la
fusion volontaire des municipalités pour mettre en marche les
mécanismes de cette loi, il faut que les deux municipalités
soient contiguës. Or, il arrive qu'entre la ville Los Saules et la ville
de Québec, il y a une pointe ou une petite lisière du territoire
de Duberger qui empêche l'application de la Loi de la fusion volontaire
des municipalités pour permettre à la ville de Québec
d'annexer ce territoire de la ville Les Saules. De plus, la charte de la ville
de Québec est muette quant aux pouvoirs qu'elle devrait avoir pour
annexer des territoires qui ne lui sont pas contigus.
Par conséquent, si d'une part la Loi de la fusion volontaire des
municipalités ne peut s'appliquer et que, d'autre part, la charte de la
ville de Québec est muette sur le mécanisme à employer
pour donner suite à deux règlements adoptés, l'un par
ville des Saules et l'autre par la ville de Québec, il fallait donc
procéder par la présentation d'une loi. Mais cette loi; M. le
Président, n'est présentée qu'à la suite
d'études complètes faites par des experts engagés et par
la municipalité de ville des Saules et par la ville de Québec.
C'est à la suite de ces rapports d'experts, soumis
postérieurement aux autorités municipales des deux villes
concernées, qu'on a rédigé un règlement qui, in
toto, s'applique et a été adopté et par la ville de
Québec et par ville des Saules. Par ce règlement d'annexion, il
est prévu que la période d'entrée en vigueur ou la
période effective de ce règlement est le 1er janvier 1970.
Cette législation est donc nécessaire pour valider et
actualiser les règlements adoptés par les deux
municipalités et qui figurent en annexe au projet de loi. Cependant, il
y a un problème qui se présente, et il a fallu faire une
soustraction afin de décréter spécifiquement que cette loi
ne s'appliquera pas au territoire de la ville de Québec pour ce qui a
trait à l'intégration scolaire. C'est un aspect nouveau dont il
fallait tenir compte. Si nous nous référons à la Loi des
écoles catholiques, nous verrons que la commission exerce sa
juridiction, suivant l'article 16, sur tout le territoire compris dans les
limites de la cité de Québec et sur tout le territoire qui
pourra, à l'avenir, faire partie de ladite cité. Or, par le fait
d'une annexion, normalement le mécanisme de fonctionnement prévu
à l'article 16 devait être effectif, ce qui, dans les
circonstances, aurait eu pour effet de placer le territoire de ville des Saules
sous la compétence ou juridiction de la CECQ, c'est-à-dire la
Commission des écoles catholiques de Québec.
Mais, il y a tout un aspect à ce problème. C'est que la
corporation scolaire de ville des Saules, à la suite de
l'Opération 55, mise d'avant par l'ancien ministre de l'Education, a son
propre système scolaire.
Ce territoire fait partie de la commission
scolaire régionale Chauveau. De plus, il faut tenir compte du
fait que le territoire de ville Les Saules est très bien organisé
au point de vue scolaire et que, par contre, la commission scolaire de
Québec n'avait pas prévu une telle annexion au début de
son année scolaire. C'est donc dire qu'au point de vue pratique
l'annexion scolaire ne peut pas s'effectuer pour le bénéfice et
l'avantage des enfants de la Commission scolaire de ville Les Saules. Reste la
possibilité, en tout temps, cependant, que ce territoire tombe sous la
juridiction de la commission scolaire de Québec et ce, en vertu du
mécanisme prévu par la Loi de l'instruction publique, plus
précisément à l'article 46 où il est dit que
« le lieutenant-gouverneur en conseil peut, sur la recommandation du
ministre, ériger, diviser, annexer, fusionner des municipalités
scolaires ou en changer les limites. » Là, nous avons tout le
mécanisme.
C'est donc dire que les parents de la Commission scolaire de ville Les
Saules pourront en tout temps se prévaloir des dispositions de l'article
46 de la Loi de l'instruction publique pour que leurs enfants tombent sous la
juridiction de la Commission scolaire de Québec.
Pourquoi cette soustraction bien explicite? Je vous l'ai
mentionné, c'est en vertu de l'article 16 et également à
la suite des recommandations qui furent faites par le ministère de
l'Education au ministère des Affaires municipales. Je m'en voudrais, M.
le Président, de ne pas porter à la connaissance des
collègues de la Chambre une recommandation qui fut faite à
l'honorable ministre de l'Education, le 3 décembre 1969, par le
sous-ministre adjoint, Mlle Thérèse Baron. Elle recommandait que
le ministère de l'Education maintienne au plan scolaire Les Saules dans
le secteur d'aménagement de la régionale Chauveau.
Deuxièmement, que des amendements soient proposés au bill de
fusion de la municipalité Les Saules à la ville de Québec,
de façon à exclure tout transfert de juridiction au plan
scolaire.
C'est le mécanisme qui est prévu par l'article 2 de la
loi.. Je ne fais que glisser sur cette disposition de la loi afin de justifier
le principe de soustraction que l'on rencontre dans ce projet de loi.
De plus, le vice-président de la Commission des écoles
catholiques de Québec, le notaire Louis Baillargeon, s'est permis, dans
une lettre adressée à l'honorable ministre de l'Education en date
du 25 novembre 1969, d'attirer son attention sur ce problème
spécial d'éducation qui se serait présenté si la
soustraction du territoire de ville Les Saules de la juridiction de la
Commission scolaire de Québec n'avait pas été
effectuée. Dans sa lettre au ministre de l'Education, le
vice-président Baillargeon disait ceci: « Je dois vous dire que
notre commission scolaire ne croirait pas devoir faire d'objection à
annexer le territoire scolaire de ville Les Saules au sien. Mais, nous ne
pouvons ignorer que cette annexion pourrait causer d'importantes perturbations
au réseau scolaire de cette seconde ville qui, au niveau secondaire,
fait partie intégrante de la régionale Chauveau et, au niveau
élémentaire, vient de se grouper à Duberger pour
constituer la commission scolaire Montcalm. »
On sait, M. le Président, qu'au point de vue géographique
Duberger se trouve justement cette ville qui sépare le territoire de
ville Les Saules de celui de la ville de Québec. « Nous avons,
d'ailleurs, pris l'initiative d'attirer l'attention des autorités de la
régionale et de la commission scolaire susnommées, les invitant
à prendre position elles-mêmes et à prendre contact avec
votre ministère afin d'établir une action concertée face
à cette situation. « Comme la ville de Québec doit, avec le
concours de celle des Saules, présenter à l'Assemblée
nationale un projet de loi en vue de cette annexion, nous soumettons que le
problème nous concernant du point de vue scolaire pourrait être
solutionné par l'insertion, dans ce projet de loi, d'une disposition
décrétant que, nonobstant cet article 16 de la charte de
là CECQ, le territoire scolaire actuel de la ville des Saules devra
demeurer exlu et indépendant de celui de la ville de Québec pour
fins scolaires, si tel est le voeu des responsables scolaires actuels de la
ville des Saules. »
Voilà pourquoi nous avons, d'une part, une addition de
juridiction à la ville de Québec par l'annexion du territoire de
la ville des Saules et, d'un autre côté, une soustraction à
la loi générale du territoire qui, normalement, devrait tomber
sous la compétence administrative de la commission scolaire de
Québec.
Je sais que certains diront; Bien, il y aurait peut-être
nécessité d'envisager un mécanisme d'opération
spéciale dans cette loi ou de prévoir qu'à une date
donnée, soit 1971 ou 1972, le territoire passe intégralement sous
la juridiction scolaire de la CECQ. Je dirais qu'en raison de l'organisation
scolaire en place à la ville des Saules, au point de vue de la
régionale, qui relève de la régionale Chauveau et, pour le
primaire, de la ville de Duberger, je soumets qu'il est assez difficile
d'envisager un changement d'opération et d'éducation dans ce
territoire de la ville des Saules.
D'un autre côté, comme je vous disais tout à
l'heure, il y a toujours cette disposition prévue à
l'article 46 de la Loi de l'instruction publique qui, en aucun temps, pourra
permettre aux parents de choisir tout autre mode d'administration scolaire qui
pourrait le mieux répondre, selon eux, à leurs besoins. Je dois,
au nom du ministre des Affaires municipales, féliciter les
autorités de la ville de Québec et les autorités de la
ville des Saules, pour cette entente, pour avoir saisi, pour s'y être
arrêtés et pour avoir étudié ensemble le
problème commun qui les intéresse. Pour le mieux-être de la
population, surtout de la ville des Saules, les édiles municipaux n'ont
pas craint d'aller de l'avant et de vouloir s'associer au progrès et
à la sage administration que la ville de Québec
connaît.
C'est, je crois, un devoir pour moi, au nom du ministre des Affaires
municipales et également au nom du gouvernement, de féliciter la
ville des Saules surtout d'avoir, pour solutionner le problème qui, en
soi, à prime abord, n'était pas facile de solution,
accepté un règlement qui était le même dans son
acceptation que celui adopté par la ville de Québec, ce qui
permet aujourd'hui de demander aux honorables membres de l'Assemblée
nationale de voter le principe de la deuxième lecture de ce projet de
loi.
M. LE PRESIDENT: L'honorable député de Jean-Talon.
M. BEAUPRE: M. le Président, le ministre de la Justice ferait un
excellent ministre des Affaires municipales. Il a, je crois, voulu même
prévoir les objections qu'on pouvait avoir...
UNE VOX: C'est un homme complet. Il est polyvalent.
M. BEAUPRE: II a même prévu les objections que nous
pouvions avoir à l'esprit. Je dois lui dire que nous sommes, en
principe, favorables à ce projet de loi. Son plaidoyer n'a pas nui
à notre acquiescement. Non seulement nous sommes favorables, mais je
crois que le gouvernement mérite des félicitations pour la
célérité avec laquelle il a accepté de
répondre au voeu des deux villes concernées. Les administrateurs
eux-mêmes de ces deux villes, comme le ministre vient de le dire,
méritent des félicitations. Dans l'économie de nos lois,
depuis plusieurs années, des fusions sont prévues. Autant le
gouvernement libéral d'hier que celui de l'Union Nationale d'aujourd'hui
désiraient ces fusions, autant chaque année nous étions
désappointés qu'elles ne soient pas plus nombreuses.
Pour ma part, je suis très heureux de ce projet, il nous arrive
après enquête, après étu- de, alors que chacune des
parties en présence découvre qu'il est de son
intérêt de mettre en commun des ressources et des territoires qui
se complètent.
Le coup de foudre entre la ville de Québec et Les Saules,
l'étude des dernières statistiques que vient de publier le
ministère de l'Industrie et du Commerce nous permet de le
découvrir rapidement. Par exemple, le fardeau du service actuel de la
dette de ville Les Saules représente 46.5% de son budget, alors que le
service de la dette de la ville de Québec ne représente que
17.2%. Lorsqu'on sait que l'intérêt payé par les
municipalités qui ont des travaux à effectuer en ce moment peut
s'élever jusqu'à 10%, si l'on paie déjà 46% de son
budget pour le seul service de la dette, il faut regarder à
côté et fusionner les capacités d'absorption des
dépenses à venir dans une ville en expansion comme Les
Saules.
Je suis heureux de cette fusion. Je crois qu'elle est à
l'avantage non seulement de la ville de Québec mais de ville Les Saules.
Après avoir étudié les règlements similaires
acceptés par les deux villes, je réalise que c'est une fusion qui
est basée sur beaucoup d'objectivité. Il semble que les deux
parties ont vraiment voulu mettre en commun leurs ressources et leur territoire
sans profiter outre mesure des avantages que l'une ou l'autre pouvait offrir ou
escamoter.
Pour le problème de la commission scolaire, le ministre vient,
à mon avis, de nous donner une réponse qui est acceptable, soit
que les parents pourront demander au lieutenant-gouverneur en conseil que leur
territoire soit rattaché à celui de la Commission des
écoles catholiques de Québec, mais il me permettra quand
même de dire que cette façon n'est pas, à mon avis, la
meilleure, J'aurais de beaucoup préféré que nous fixions
un terme qui soit celui du premier juillet 1971, soit le début d'un
exercice financier. Une année et demie aurait été
suffisante pour permettre, tant à la ville de Québec qu'au
territoire de Les Saules ou à la régionale, de se préparer
à ce changement. Autrement, je ne vois pas comment nous pourrions
expliquer, après deux ou trois ans, si les parents n'y voyaient pas
d'avantages, que des écoles chez nous, dans la ville de Québec,
se ferment, que les jeunes à l'élémentaire se font de
moins en moins nombreux, chaque année nous avons de 1,200 à 1,500
inscriptions de moins que l'année précédente. Nous avons
des écoles assez nombreuses pour recevoir non seulement au secondaire
les élèves de Québec, mais nous avons, je crois,
près de 2,000 élèves qui nous viennent des
municipalités environnantes,
nous avons les élèves de la ville de Vanier qui, au
complet, viennent étudier chez nous, il ne serait pas normal, selon moi,
que les élèves appartenant au territoire de ville des Saules,
devenu Québec, ne fasse pas partie de la Commission scolaire de
Québec.
Alors, je préférerais de beaucoup qu'une date ultime soit
fixée. Pour toutes ces raisons, M. le Président, je crois que
nous adopterons facilement et rapidement ce projet de loi espérant que
cette fusion sera suivie par d'autres fusions. Même si nous
n'étions pas favorables, je crois que nous y viendrons très
bientôt, car l'expansion urbaine, aux environs de Québec, ne
pourra se faire facilement à l'avenir, encore moins facilement que dans
le passé, si le taux d'intérêt continue à
croître et si les ressources fiscales des municipalités ne sont
pas étendues.
Je lisais dans Perspectives 75, tiré du sixième
exposé annuel du Conseil économique du Canada, une conclusion sur
le financement de l'expansion urbaine qui peut donner à
réfléchir. Je lis: « L'impôt foncier qui demeure, et
de loin, la principale source du revenu des municipalités accuse sur
l'évolution économique un retard beaucoup plus marqué que
les autres sources de revenu des gouvernements fédéral et
provinciaux.
En conséquence, et à moins que des instances plus
élevées du gouvernement ne continuent à leur consentir des
transferts et des virements de fonds et de crédits, ou encore que ces
gouvernements supérieurs n'absorbent une part croissante des
responsabilités, il va devenir de plus en plus difficile pour les
municipalités de maintenir, sinon d'améliorer la qualité
du milieu urbain auquel continuera de s'identifier un nombre toujours croissant
de Canadiens.
C'est le cas de la ville Les Saules en ce moment, et ce sera sans doute
le cas tout à l'heure de la ville de Vanier et de la ville de Duberger,
et à ce moment-là nous aurons une communauté urbaine qui
sera vraiment une communauté. C'est ce que je souhaite pour ma part.
M. PAUL: M. le Président, je regrette de ne pas avoir la
compétence du ministre des Affaires municipales pour entrer dans tous
les détails des problèmes soulevés par l'honorable
député de Jean-Talon, mais veuillez croire que nous sommes
intéressés par l'information qu'il nous a transmise. Quand on
connaît son expérience acquise dans l'administration de la chose
publique au niveau municipal, ces remarques doivent doivent toujours retenir
l'intérêt du ministre des Affaires municipales qui ne manquera pas
d'analyser toutes ces recommandations et ces suggestions faites par l'honorable
député.
D'un autre côté, l'honorable député a
soulevé un point qui est intéressant, c'est celui de mettre un
terme ou une date limite pour faciliter également l'annexion scolaire.
Peut-être à ce moment-là par un texte de loi, en mettant un
terme, nous aurions peut-être brimé ou imposé des vues qui
n'auraient pas répondu aux besoins ou à la volonté des
parents. Mais si, dans le domaine municipal, il y a eu cet échange,
cette coopération, ce dialogue qui est l'aboutissement d'une loi telle
que nous l'avons aujourd'hui, il n'y a pas lieu de désespérer ou
de ne pas penser que les autorités scolaires pourront peut-être
s'attabler également pour analyser cet autre aspect du problème
d'annexion, celui de l'intégration de ce territoire à celui de la
juridiction de la Commission des écoles catholiques de
Québec.
De toute façon, je remercie l'honorable député de
Jean-Talon pour les remarques fort à point qu'il a su donner à
l'étude et à l'appui de ce projet de loi.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): La motion de deuxième
lecture sera-t-elle adoptée? Adopté.
M. LE SECRETAIRE ADJOINT: Deuxième lecture de ce bill. Second
reading of this bill.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): L'honorable ministre de la
Justice, pour et au nom de l'honorable ministre des Affaires municipales,
propose que je quitte maintenant le fauteuil et que la Chambre se forme
maintenant en comité pour l'étude du bill 90. Cette motion
sera-t-elle adoptée?
Adopté.
Comité plénier
M. FRECHETTE (président du comité plénier): A
l'ordre! Bill 90, article 1. Adopté. Article 2?
M. BEAUPRE: A l'article 2 j'avais même préparé un
amendement qui aurait nécessité peu de changements. J'aurais dit:
L'article 16 du chapitre 68 des lois de 1963, première session, ne
s'appliquera au territoire décrit qu'à compter du 1er juillet
1971. Les raisons que j'ai mentionnées tout à l'heure, j'aurais
pu les élaborer davantage. Voici que nous avons une commission scolaire
dont la population décroît constamment, et cela depuis de
nombreuses années.
En 1942, il y avait 24,000 élèves dans la ville de
Québec à la Commission des écoles catholiques de
Québec. Nous en avons maintenant 27,000. On nous donne le chiffre de
30,000,
mais c'est parce qu'il y en a 3,000 qui viennent d'autres
municipalités environnantes. Voici que nous annexons un territoire. Ce
territoire-là n'a qu'une population de 7,500 âmes et nous ne
serions pas capables de recevoir les élèves? A mon avis, cela n'a
pas de bon sens. Nous fermons des écoles à
l'élémentaire parce que nous manquons de 1,200 ou 1,500
élèves nouveaux chaque année qui nous viennent en moins,
et nous allons en chercher ailleurs justement pour combler les vides.
Si on me prouvait, avec chiffres à l'appui, que la chose est
impossible, je serais d'accord, mais je ne vois pas bien comment nous ne
pourrions pas garder ces élèves-là chez nous en 1971. De
plus, si nous attendons que les parents fassent une telle demande, je pense que
nous allons attendre longtemps. Le mécanisme de nos lois actuellement ne
donne pas à un élève de la ville de Québec les
mêmes avantages que s'il habite dans une municipalité ne faisant
pas partie du territoire municipal de Québec.
Vous savez que l'élève, par exemple, de Sillery, de
Sainte-Foy, qui s'en vient du secondaire V à un collège de
Québec peut recevoir une subvention plus considérable que le
même élève venant de la ville de Québec, et cela
malgré que le collègue de Bellevue soit dans la ville de
Québec. Je répète pour le ministre de la Justice qu'il n'y
a pas d'avantages en ce moment pour les parents à réclamer que le
territoire scolaire soit annexé à la ville de Québec parce
que l'économie des lois régissant la ville de Québec et la
Commission des écoles catholiques de Québec n'est pas aussi
favorable que celle qui régit la banlieue. Je donne l'exemple d'une
élève du secondaire V qui va à Bellevue. Si elle est de
Québec, ses parents paient plus cher que si elle est de Sainte-Foy ou
des Saules. La subvention est moindre et c'est comme ça dans beaucoup de
domaines. A ce moment-là, comment voulez-vous que les parents viennent
demander d'être attachés à un territoire alors que
ça leur coûte plus cher? C'est pour cela que je dis: A-t-on
vraiment réfléchi avant de ne pas mettre de terme, laissant
ça à l'initiative des parents?
M. PAUL: M. le Président, je saisis parfaitement l'argumentation,
tout l'intérêt de la question soulevée par l'honorable
député, mais j'ai tout à l'heure fait part de certaines
recommandations du ministre adjoint de l'Education, de même que de
l'opinion émise par M. Louis Baillargeon, qui est vice-président
de la Commission des écoles catholiques de
Québec. C'est donc dire que déjà les
autorités du ministère de l'Education et les autorités de
la commission scolaire de Québec sont sensibilisées au
problème, il reste ceci: Est-ce qu'on a vu pour le moment certaines
difficultés administratives ou de fréquentation scolaire d'un
réaménagement qui s'impose sûrement à la suite des
remarques faites par l'honorable député? Je ne verrais pas
pourquoi les autorités de la commission scolaire de Québec de
même que celles du ministère de l'Education n'étudieraient
pas avec les commissaires des Saules pour tâcher justement de trouver une
solution au problème soulevé par l'honorable
député.
Je sais qu'il y a des résidants et des autorités
municipales des Saules ce soir dans les galeries. Je suis sûr qu'ils
seront les porte-parole des avantages qu'il y aurait pour les parents à
s'intégrer ou à s'annexer également au point de vue
scolaire. Les arguments soulevés par l'honorable député de
Jean Talon constituent seulement une facette de tout ce problème.
Personnellement, M. le Président, je ne verrais pas pourquoi,
à la suite justement de ces recommandations qui ont été
faites par les autorités en place, nous irions jusqu'à mettre un
terme. D'un autre côté, je saisis et j'apprécie les
remarques de l'honorable député, mais cet échange de vues,
cette réalisation au niveau municipal n'est sans doute qu'une approche
ou l'ouverture de discussions futures au niveau scolaire. Les autorités
du ministère de l'Education de même que les autorités
scolaires de Québec vont se pencher sur ce problème dont
l'honorable député ne nous a fait voir ce soir qu'un aspect, mais
dont les implications nombreuses, une fois planifiées et
réalisées seront sans doute à l'avantage des enfants de la
ville Les Saules.
M. BEAUPRE: M. le Président, le ministre de la Justice fait
état d'une lettre du vice-président de la Commission des
écoles catholiques de Québec.
M. PAUL: C'était en l'absence de M. Bhé-rer. C'est
pourquoi monsieur...
M. BEAUPRE: Oui, mais il faut se rappeler, M. le Président, que
la Commission des écoles catholiques de Québec n'est pas une
commission élue. Ses officiers sont nommés par le gouvernement et
par l'évêque. Nous n'avons aucun représentant élu
dans cet organisme qui coûte $25 millions à peu près par
année. Est-ce que le vice-président seul va aller
déterminer une politique comme cela
alors que les problèmes en jeu le dépassent largement? Je
crois qu'on a donné trop d'Importance à cette déclaration
du vice-président qui, d'ailleurs, ne mentionne pas que ça doit
être comme ça ad aeternam. II semble dire que présentement
ce serait difficile pour la Commission des écoles catholiques. Mais si
on interrogeait les responsables qui paient les taxes, ceux qui vraiment ont
voulu et accepté cette fusion de territoires ou bien Ils voudraient
qu'elle soit complète où ils auraient dit: Nous n'en prenons pas
la moitié pour en laisser la moitié. Je crois qu'on irait
même trop loin. On empêchera peut-être d'autres fusions dans
d'autres municipalités parce qu'on dira que c'est simplement au
municipal; le scolaire, on le laisse de côté.
On découpera des cartes, à mon avis, artificielles. La
date limite du 1er juillet 1971 aurait laissé aux administrateurs de la
Commission des écoles catholiques de Québec, qui n'ont que
ça à faire et qui n'ont pas à se faire élire,
suffisamment de temps pour travailler et arriver à temps avec des
solutions. Cela aurait été la même chose à la
régionale dont fait partie Les Saules.
M. LE PRESIDENT (M. Sauvageau): Article 2, adopté? Adopté.
Article 3, adopté? Adopté.
M. le Président, j'ai l'honneur de faire rapport que le
comité a adopté le bill 90.
Troisième lecture
M. FRECHETTE (président): Troisième lecture? A la
même séance.
M. PAUL: Article 9.
Bill 91 Deuxième lecture
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): L'honorable ministre des
Institutions financières propose la deuxième lecture de la Loi
concernant les caisses d'établissement.
M. Armand Maltais
M. MALTAIS (Limoilou): Les caisses d'établissement rural
constituent des institutions coopératives qui répondent à
des besoins bien particuliers en milieu rural et semi-rural. Elles ont non
seulement leur originalité, mais leur nécessité. Elles
sont là pour rester. C'est l'intention du ministère que je dirige
de favoriser toutes les initiatives économiques qui ont leur raison
d'être selon la vocation propre que leur indique leur formule
particulière. Pour bien déterminer la nature des
opérations des caisses d'établissement, j'exposerai
brièvement ce qui les caractérise et les distingue,
comparativement aux opérations propres des caisses d'épargne et
de crédit.
Le principal rôle des caisses d'établissement est de
faciliter l'accès à la propriété et
spécialement l'établissement sur les fermes. Celui des caisses
d'épargne et de crédit est de portée plus
générale, puisqu'il vise à regrouper l'épargne de
leurs membres à leur bénéfice, sous forme de prêts
personnels ou hypothécaires. Les fins différentes visées
respectivement par ces deux sortes d'institutions coopératives
conditionnent leur mode de financement. Alors que les caisses d'épargne
et de crédit reçoivent surtout des dépôts à
demande, les caisses d'établissement émettent des titres à
moyen ou à long terme. Les économies des membres des caisses
d'épargne et de crédit sont donc transformées en
prêts personnels ou hypothécaires, mais l'importance relative des
prêts personnels je tiens à le souligner augmente
d'année en année. Au contraire, les économies recueillies
par les caisses d'établissement servent presque exclusivement au
financement à long terme ou provisoire de propriétés
immobilières. Dans ce dernier cas, la caisse d'établissement agit
comme agent en vue d'obtenir des prêts de la part d'institutions
financières spécialisées, mais pourvoit, dans
l'intervalle, au financement de la propriété. Dans l'optique de
sa vocation distincte, la caisse d'établissement est appelée
à agir comme intermédiaire pour l'acquisition, la vente ou le
regroupement de fermes ou autres immeubles.
A cause du phénomène croissant de l'urbanisation et d'une
autre caractéristique de l'évolution actuelle qui favorise les
grandes exploitations agricoles, les caisses d'établissement ont
été amenées à faire bénéficier de
leurs services les collectivités rurales ou semi-rurales que les autres
institutions financières ne sont généralement pas
intéressées à desservir.
Le présent projet de loi a pour but de mettre fin à une
situation ambiguë concernant les caisses d'établissement. Ces
caisses ont été fondées en vertu de la Loi des syndicats
coopératifs qui les dotait de pouvoirs considérables visant
toutes fins économiques. Jusqu'à l'adoption de la Loi du courtage
immobilier, chapitre 55 de 1962, leurs opérations immobilières
ont été effectuées, en fait, en rapport avec la ferme,
bien que j'ignore si elles ont pu en faire relativement à d'autres
établissements durant cette période. Ces caisses, qui
étaient alors au
nombre de six, prétendent à tout événement,
qu'elles avaient, en vertu de leur loi constitutive, la Loi des syndicats
coopératifs, des droits acquis pour agir généralement
comme courtiers en immeubles. Le chapitre 55 de 1962, concernant la Loi de
courtage immobilier, semble le confirmer. Une partie de leurs opérations
immobilières était soustraite à l'application de la loi,
relativement au permis en vertu de l'article 4 qui se lit comme suit: «
L'interdiction d'accomplir un article visé à l'article 3 ne
s'applique pas paragraphe e) aux agronomes et aux caisses
d'établissement rural constituées en vertu de la Loi des
syndicats coopératifs à l'égard des opérations
immobilières relatives à une ferme. » En vertu de l'article
108 de la Loi des caisses d'épargne et de crédit, chapitre 57 de
1963, les caisses d'établissement affiliées à l'Union des
caisses d'établissement rural de Québec, aujourd'hui connue sous
le nom de Fédération des caisses d'établissement du
Québec, ont cessé d'être régies par la Loi des
syndicats coopératifs et sont devenues des caisses d'épargne et
de crédit.
Subséquemment, la Loi du courtage immobilier a été
amendée à l'article 4, paragraphe e) pour se lire comme suit:
« L'interdiction d'accomplir un acte visé à l'article 3 ne
s'applique pas aux agronomes et aux caisses d'épargne et de
crédit à l'égard d'une opération immobilière
relative à une ferme. » Je disais donc qu'au départ, les
activités immobilières des six caisses existantes, au moment de
l'adoption de la Loi des caisses d'épargne et de crédit, en 1963,
se rapportaient à une ferme seulement sans être pour autant
limitées par la loi constitutive.
Or, depuis l'adoption de la Loi du courtage immobilier, de ses
amendements et de l'intégration des caisses d'établissement
à la Loi des caisses d'épargne et de crédit en 1963, ces
caisses se trouvent lésées dans leurs droits acquis, c'est du
moins ce qu'elles prétendent.
Par ailleurs, le champ d'activité des caisses
d'établissement s'est considérablement élargi en
matière d'opérations immobilières. On comprend
aisément ce phénomène étant donné
qu'à l'origine leurs membres étaient presque exclusivement des
cultivateurs, alors qu'aujourd'hui, par exemple, la Caisse
d'établissement Saguenay-Lac-Saint-Jean compte au-delà de 8,000
membres dont seulement 2,000 sont des cultivateurs.
Des représentations ont été faites au surintendant
du courtage immobilier aux fins d'inciter le ministère des Institutions
financières, compagnies et coopératives à
régulariser la situation de ces caisses et de celles qui ont vu le jour
depuis l'existence de la Loi des caisses d'épargne et de crédit
et qui, elles, ne peuvent se prévaloir de ces droits acquis d'où
le but de la présente loi.
A la suite des brèves explications que j'ai été
appelé à donner en première lecture, le chef de
l'Opposition a posé une question fort pertinente à savoir si
l'Association des courtiers en immeubles du Québec avait
été consultée et si elle était favorable. La
réponse que je lui ai donnée à ce moment, bien qu'exacte,
était incomplète. Je puis dire maintenant que l'association comme
telle n'a pas été consultée mais que plusieurs des membres
de son exécutif ont eu l'occasion d'en discuter avec le surintendant du
courtage immobilier. A la suite de ces entretiens, le sous-ministre responsable
du secteur coopératif du ministère des Institutions
financières, corporations et coopératives, Me Albert Jessop,
m'informe qu'il ne prévoit aucune objection et qu'il ne voit aucune
raison de s'objecter de la part de l'Association des courtiers en immeubles du
Québec pour les motifs suivants:
Premièrement, parce que les interventions des membres de cette
association auprès du surintendant du courtage immobilier avaient pour
but de soumettre les représentants des caisses d'établissement
à l'obligation de détenir un permis pour l'acquisition ou la
vente d'immeubles autres que les fermes, et c'est ce que nous avons l'intention
de faire par la présente loi.
Deuxièmement, parce que les caisses d'établissement sont
établies généralement dans les milieux ruraux.
Troisièmement, parce que plusieurs membres de l'association se
sont montrés très heureux que deux de ces caisses se soient
prévalues de la Loi des associations coopératives en formant des
associations distinctes, autorisées à agir comme courtiers et en
obtenant un permis du surintendant du courtage immobilier.
En ce qui concerne les autres caisses d'établissement qui ne se
sont pas prévalues de la Loi des associations coopératives, le
surintendant du courtage immobilier est placé devant des institutions
qui agissent au-delà des limites prévues par la loi à la
faveur de droits acquis par la moitié d'entre elles. Le surintendant
aurait pu tenter de régulariser la situation en exigeant que chacune des
douze caisses d'établissement existantes et affiliées à la
Fédération des caisses d'établissement du Québec
forment des associations coopératives en vue de se munir d'un permis.
J'ai personnellement rencontré l'exécutif de la
fédération des caisses d'établissement pour en discuter et
nous en sommes venus, unanimement, à la conclusion que cette
façon de procéder ne leur rendait pas
service. C'est pourquoi nous en sommes venus à la conclusion
qu'il fallait de préférence procéder par la
présente législation qui est exceptionnelle et transitoire et
qu'elle s'applique aux caisses existantes.
Bref, le problème à résoudre est le suivant: Les
caisses d'établissement ou leurs représentants servent comme
intermédiaires pour des immeubles autres que des fermes sans
détenir le permis requis par la Loi du courtage immobilier.
Le but de la présente loi est de régler ce problème
de façon exceptionnelle et transitoire, en attendant une autre loi, dont
la préparation est en cours, qui pourrait s'appeler la loi des
associations des coopératives d'investissement et qui envelopperait
mieux, semble-t-il, que la Loi des caisses d'épargne et de crédit
les réalités que représentent les caisses
d'établissement et d'autres institutions analogues.
M. Jean Lesage
M. LESAGE: M. le Président, il s'agit, en effet, d'un projet de
loi de nature exceptionnelle et transitoire, pour régler une situation
de fait, expliquée par le ministre et qui veut dire, en termes un peu
plus brutaux, que le projet de loi légalise une situation
d'illégalité. Je pense que le ministre s'est servi de termes
beaucoup plus polis, mais c'est ce que cela veut dire en peu de mots. Alors,
mesure exceptionnelle, corriger une situation d'illégalité, la
corriger temporairement, sur une période transitoire pendant qu'on va
établir des mécanismes qui vont permettre de régulariser
définitivement la situation. Ainsi les courtiers en immeubles, qui se
sont vu imposer des règles assez sévères par la
Législature, ne sentiront pas que des faveurs sont faites à des
tiers à leurs dépens, parce que c'est cela qui est un danger.
Etant donné la nature exceptionnelle et surtout la nature
transitoire du projet de loi, je pense bien que les courtiers en immeuble ne
devraient pas trop se plaindre. D'ailleurs, le ministre m'a déjà
dit, au cours de conversations, qu'ils ne semblaient pas vouloir jeter les
hauts cris.
Les caisses d'établissement rural du Québec étaient
affiliés à l'Union des caisses d'établissement rural,
comme l'a dit le ministre. Elle a été fondée le 20 octobre
1954. Ces caisses d'établissement rural existantes regrouperaient,
d'après les renseignements que j'ai pu obtenir le ministre pourra
me corriger si je fais erreur, je tiendrais même à être
corrigé, parce que je veux être bien renseigné entre
$7 millions et $10 millions d'épargne.
Je me suis informé sur la question de savoir si les conseils
d'administration de ces caisses d'établissement étaient aussi
fortement structurés que les conseils d'administration de nos caisses
populaires. Je dois dire que les réponses ont varié aux questions
que j'ai posées, il semble cependant que les caisses
d'établissement sont contrôlées, jusqu'à uncertain
point, par la fédération de ces caisses, mais que le
contrôle serait beaucoup moins strict beaucoup moins sévère
que celui qu'exerce la Fédération des caisses populaires sur ses
caisses.
Je pense que le nouveau ministère des Institutions
financières et son nouveau titulaire ont là un champ d'action
où ils pourraient voir à ce que s'exerce un contrôle plus
sévère, un contrôle plus strict. Je comprends qu'au
début, dans le cas des caisses populaires, ce contrôle par la
Fédération des caisses populaires n'était pas très
sévère et que chaque caisse jouissait d'un très grand
degré d'autonomie. Au fur et à mesure de l'expérience, au
fur et à mesure que s'acquérait la conviction, chez les
administrateurs de caisse, qu'on devait d'abord viser à
l'efficacité, eh bien, on a admis la vérification et même
le strict contrôle par la Fédération des caisses
populaires.
J'ose espérer que, dans le cas de ces caisses
d'établissement, il sera possible d'établir, toutes choses
étant égales par ailleurs, cet esprit de discipline et
d'efficacité qui marque aujourd'hui les caisses populaires et leur
fédération.
Je voudrais souligner aussi que, d'après les informations que
j'ai eues, ces caisses d'établissement rural ne sont pas
affiliées au Conseil de la coopération du Québec. C'est
une chose dont le ministre pourrait tenir compte dans ses conversations avec
ces messieurs. Evidemment, je n'ai pas d'ordre à donner à
personne, mais la participation au Conseil de la coopération du
Québec, par tous les mouvements coopératifs, est certainement une
source d'inspiration et de force. C'est un peu les remarques
générales que je voulais faire à ce moment-ci, confiant
que je suis que ce projet de loi sera bien temporaire et que la situation sera
sûrement régularisée d'ici le 30 juin 1971, date ultime de
l'application du bill 91.
Deuxième lecture.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): La motion de deuxième
lecture sera-t-elle adoptée? Adopté.
M. LE SECRETAIRE ADJOINT: Deuxième lecture de ce bill. Second
reading of this bill.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): L'honorable ministre des
Institutions financières propose que je quitte maintenant le fauteuil et
que la Chambre se forme en comité pour l'étude du bill 91.
Cette motion sera-t-elle adoptée?
Comité plénier et troisième
lecture
M. LESAGE: Pas nécessaire, M. le Président. Nous sommes
allés en comité. Alors, la troisième lecture.
M. LE PRESIDENT (M. Fréchette): II est proposé que les
entrées soient faites à l'effet que le comité s'est
formé, que le rapport a été fait et que la
troisième lecture est adoptée.
M. MALTAIS (Limoilou): M. le Président, je tiens à
remercier le chef de l'Opposition de sa collaboration pour le
bénéfice des caisses d'établissement.
M. LESAGE: D'ailleurs, j'avais eu l'occasion de causer du
problème avec le ministre des Institutions financières.
Franchement, c'étaitla seule chose à faire.
Il est onze heures.
M. PAUL: Voici, M. le Président, comme il est onze heures, il y
aurait peut-être avantage à rappeler cependant que la commission
des Affaires municipales siégera quand même demain matin à
dix heures trente, à la salle 81a pour continuer d'étudier le
problème du logement et de la construction domiciliaire au
Québec. Je comprends que l'honorable ministre sera pris par les travaux
de la Chambre, avec l'étude en comité plénier du bill 75,
mais l'honorable député de Bourget présidera cette
commission. Elle pourra ajourner à onze heures pour se rendre ici
à l'ouverture de la Chambre et, si nécessaire, obtenir
l'autorisation de la Chambre pour continuer à siéger pendant que
la Chambre procédera ici, en comité plénier, à
l'étude du bill 75.
Alors, M. le Président, je propose l'ajournement de la Chambre
à demain matin onze heures.
M. LE PRESIDENT: Cette motion sera-t-elle adoptée?
Adopté.
M. LESAGE: Pas de question à poser? C'est le bill 75, demain?
M. PAUL: Le bill 75 demain.
M. LE PRESIDENT: Alors, la Chambre ajourne ses travaux à demain
matin onze heures.
(Fin de la séance: 22 h 49)
ANNE XE
DOCUMENT NUMERO 1 REGIE DES RENTES DU QUEBEC
Case postale 5,200 Québec 2, P. Q.
Le 22 septembre 1969.
Monsieur Robert De Coster, président Régie des rentes du
Québec 2475, boul. Laurier Ste-Foy, Québec (10)
Monsieur le président,
II nous est agréable de vous présenter ce rapport portant
sur l'administration des "Plans de Sécurité Sociale de
l'Industrie de la construction au Québec".
Monsieur Maurice Boutet, ayant dû être relevé de sa
fonction de membre de notre équipe, sur recommandation de son
médecin, n'a pu prendre part à la rédaction de ce
rapport.
Nous voulons souligner la bonne collaboration que nous avons
reçue de messieurs Villeneuve, Bernier et Néron du
ministère du Travail et de messieurs Roland Boutin, Roland Vandal, Louis
Poliquin et Michel Gagnon de la Régie des rentes du Québec.
Les administrateurs des plans de sécurité sociale que nous
avons eu le plaisir de rencontrer durant cette enquête nous ont
apporté une coopération très franche.
Cette étude fut pour nous fort enrichissante. Nous sommes
à votre disposition pour toute discussion future du rapport.
Recevez, monsieur le président, nos vives salutations,
(Signé) J. Perreault L. Coulombe
REGIE DES RENTES DU QUEBEC
Case postale 5,200, Québec 2, P.Q.
RAPPORT
SUR
L'ADMINISTRATION DES PLANS DE SECURITE SOCIALE DE L'INDUSTRIE DE LA
CONSTRUCTION
SOUMIS
A MONSIEUR ROBERT DE COSTER, C.A.
PRESIDENT REGIE DES RENTES DU QUEBEC
PAR MESSIEURS JACQUES PERREAULT
ET LUCIEN COULOMBE
CONTENU DU RAPPORT
Pages
PORTEE DU RAPPORT .................................... 5035
FONCTIONNEMENT GENERAL DE L'ADMINISTRATION DES PLANS
DE SECURITE SOCIALE.............................. 5035
La contribution........................................ 5035
Remise des contributions................................. 5035
Rapports fournis par les employeurs......................... 5035
Vérification des rapports reçus des
employeurs.................. 5036
Inspection des livres de salaires des employeurs.................
5036
Rôle du Comité de sécurité
sociale.......................... 5036
Enregistrement des données...............................
5036
Contributions non identifiées...............................
5036
Remboursements ...................................... 5036
Bénéfices payables.....................................
5037
Relevé annuel des contributions.............................
5037
Traitement des données.................................. 5037
Paiement des bénéfices..................................
5037
Personnel et équipement nécessaire au fonctionnement du
système actuel une fois les argents et rapports remis aux comités
de sécurité sociale ............................................
5037
CONSIDERATIONS IMPORTANTES ............................. 5039
Bénéfices de vacances...................................
5039
Assurance Accident-Maladie............................... 5040
RECOMMANDATIONS ..................................... 5040
Conditions pour la prise en charge de l'administration............
5040
Responsabilités de la Régie ..............................
5040
Besoins en personnel et en équipement........................
5041
Autres considérations................................... 5043
CONCLUSION............................................ 5043
ANNEXE I.............................................. 5044
ANNEXE H............................................. 5045
PORTEE DU RAPPORT
Le présent rapport a un double objet: 1. L'étude de
l'administration actuelle des plans de sécurité sociale de
l'Industrie de la construction au Québec, et 2. La formulation de
recommandations qui permettront à la Régie des rentes du
Québec de prendre une décision face à la demande du
ministère du Travail qui veut lui confier l'administration des plans
tels qu'ils existent actuellement.
L'Industrie de la construction, d'après les rapports annuels des
Comités Paritaires chargés d'administrer les décrets,
groupait en 1965 un total de 119,699 travailleurs représentant 92.5 p.c.
du total des employés de la construction.
Des plans de sécurité sociale ont été mis
sur pied pour le bénéfice des travailleurs de la construction
dans sept régions différentes qui sont: Rimouski, Chicoutimi,
Québec,
Trois-Rivières, St-Jean St-Hyacinthe Granby, Sorel
et Montréal.
Le décret est en force dans la seule région de Chicoutimi
de sorte que 100 p.c. des employés régis par le décret
participent au plan. Dans quatre autres régions (Rimouski, Sorel,
Trois-Rivières, St-Jean St-Hyacinthe Granby) les
employés ne participent pas au plan, le décret n'étant pas
en vigueur.
Dans les régions de Québec et Montréal, même
si les décrets ne sont pas en vigueur, les employeurs participent sur
une base volontaire dans des proportions plus ou moins
élevées.
D'après les informations obtenues, les chiffres sont à peu
près comme suit par régions: REGION%DE PARTICIPANTS
(Travailleurs)
Québec 50%
Montréal (métiers généraux et 60%
électriciens)
Montréal (plombiers) 95%
FONCTIONNEMENT GENERAL DE L'ADMINISTRATION
DES PLANS DE SECURITE SOCIALE (Voir Annexe I)
LA CONTRIBUTION
La contribution au plan de sécurité sociale est de .05
l'heure par l'employé et de .05 l'heure par l'employeur pour chaque
heure de travail.
REMISE DES CONTRIBUTIONS
L'employeur remet au Comité Paritaire, généralement
dans les 15 premiers jours du mois suivant leur perception, les contributions
déduites du salaire des employés en plus de sa propre
cotisation.
RAPPORTS
Ces remises sont, dans la majorité des cas, accompagnées
d'un rapport complété par l'employeur et donnant pour chacun des
employés participant au plan, les détails suivants: le
numéro d'assurance sociale les nom et prénom, de
même que l'adresse si le numéro d'assurance sociale n'est pas
inscrit les heures travaillées le salaire brut la
paie de vacances le montant de sécurité sociale.
Certains employeurs fournissent une copie de leur liste de paie
hebdomadaire au lieu du rapport mentionné
précédemment.
VERIFICATION DES RAPPORTS
Sur réception des rapports et des argents, le Comité
Paritaire en fait la vérification. Il transmet ensuite les rapports et
argents de la sécurité sociale au Comité de
Sécurité Sociale.
INSPECTION DES LIVRES DES EMPLOYEURS
Le Comité Paritaire maintient un service d'inspection qui
périodiquement (habituellement trois fois par année) fait
l'examen des livres de salaires des employeurs pour s'assurer que les
déductions ont été faites correctement.
ROLE DU COMITE DE SECURITE SOCIALE
Le Comité a la responsabilité de la gestion des fonds
(ceux-ci sont confiés à des compagnies de Fiducie), de
l'enregistrement et de la mise à jour des contributions de chacun des
salariés, du paiement des différents bénéfices et
remboursements.
A l'heure actuelle, par suite de l'inopération des
décrets, l'administration des plans a été confiée,
dans la majorité des cas où les contributions se font sur une
base volontaire, à des firmes privées.
ENREGISTREMENT DES DONNEES
Pour les zones de Québec, Rimouski, Montréal
(métiers généraux, électriciens et plombiers), le
dossier de chacun des salariés est conservé sur ruban
magnétique.
Pour Québec et Rimouski, les dossiers sont mis à jour
annuellement (les transactions étant conservées sur cartes
perforées).
Pour Montréal (métiers généraux,
électriciens et plombiers), le dossier des employés est mis
à jour mensuellement.
Pour la zone de Chicoutimi, les dossiers sont conservés sur
cartes perforées.
Pour la zone de St-Jean Granby St-Hyacinthe, les dossiers
sont conservés sur cartes comptables.
Pour les zones de Trois-Rivières et Sorel, les dossiers sont
conservés sur feuille de ledger.
Le fichier maître des salariés ne présente pas
toujours un historique des contributions depuis la mise en vigueur des plans.
Il sera cependant possible, à partir des rapports fournis par les
employeurs et/ou des cartes perforées accumulées de refaire ce
fichier.
CONTRIBUTIONS NON IDENTIFIEES
II existe dans toutes les régions des contributions qui n'ont pu
être identifiées. Le pourcentage des contributions non
identifiées varie entre 8 et 10 p.c. des contributions totales. Une
forte accumulation s'est faite dans les débuts des plans, car à
ce moment, le numéro d'assurance sociale n'existait pas. Les
données étaient enregistrées sous le numéro
d'assurance-chômage et il arrivait que plusieurs individus n'avaient pas
de numéro d'assurance-chômage ou que des individus avaient
plusieurs numéros d'assurance-chômage.
REMBOURSEMENTS
Présentement, il peut y avoir remboursement des contributions
plus un intérêt de 3 p.c. dans l'une ou l'autre des conditions
suivantes: au décès du salarié; deux ans
après qu'un travailleur a quitté l'industrie de la construction:
Montréal a une accumulation de neuf mille demandes de remboursement pour
cette raison; lorsqu'un travailleur ne peut contribuer pour un minimum
de quatorze mille heures avant d'atteindre 65 ans.
BENEFICES PAYABLES Une prestation mensuelle de retraite de $4.40,
payable pendant toute la vie, pour chaque tranche de cent dollars ($100.00) des
cotisations de salarié. Pour être admissible, le salarié
doit être âgé de 65 ans et plus et avoir versé un
minimum de sept cents dollars ($700.00) de contributions. Une rente mensuelle
réduite peut être payable à compter de 55 ans. Une
prestation de décès de deux mille dollars ($2,000.00) ou de cinq
cents dollars ($500.00) selon certaines conditions d'admissibilité.
RELEVE ANNUEL DES CONTRIBUTIONS
Un relevé doit être expédié à chaque
salarié donnant l'état de ses contributions pour la
période de douze (12) mois se terminant le 31 décembre de
l'année précédente. Ce relevé doit être
transmis dans les trois (3) premiers mois de chaque année. Nous avons pu
nous rendre compte que ce relevé n'a pas encore été
expédié dans certaines régions ou qu'il l'a
été tout récemment dans d'autres.
TRAITEMENT DES DONNEES
L'enregistrement des données au dossier de chaque travailleur va
d'un traitement manuel pour Trois-Rivières, en passant par un traitement
mécanique pour St-Hyacinthe et Sorel, jusqu'au traitement
électronique pour d'autres régions.
PAIEMENT DES BENEFICES
Des rentes de retraite pour chacun des plans seront payables à
compter des dates suivantes:
PLAN DEBUT DU PAIEMENT _____ DES R.R.
Montréal métiers généraux fin de
1969
Montréal plombiers fin de 1969
Québec métiers généraux mai 1971
Montréal électriciens août 1971
Chicoutimi métiers généraux juin 1973
Rimouski métiers généraux juillet 1973 Sorel
métiers généraux novembre 1974
Trois-Rivières métiers généraux mars
1975
Granby St-Jean métiers généraux juin
1975 St-Hyacinthe
Prestation de décès: Une trentaine de demandes sont
reçues par mois pour l'ensemble des plans.
PERSONNEL ET EQUIPEMENT NECESSAIRES AU FONCTIONNEMENT DU SYSTEME ACTUEL
UNE FOIS LES ARGENTS ET RAPPORTS REMIS AUX COMITES DE SECURITE SOCIALE
Les chiffres quant au personnel nécessaire n'incluent pas le
personnel s'occupant de la gestion des fonds, cette partie de l'administration
des plans ne devant pas être confiée à la Régie.
Montréal (métiers généraux et
plombiers):
Administrateur: Murray G. Bulger et Associés Limitée 800
ouest, boul. Dorchester Suite 1230, Montréal (2), Qué.
Personnel :
La firme emploie une trentaine de personnes, dont un actuaire. Ces
personnes sont employées à peu près à 60 p.c. de
leur temps sur l'administration du plan.
Equipement utilisé:
Ordinateur IBM 360/25 48K DOS avec 4 dérouleurs de bandes et 2
unités à disques modèle 2311 5 perforatrices modèle
29 3 vérificatrices modèle 59
Les programmes utilisés sont en "Assembler"
Utilisation de 30,000 à 35,000 cartes par mois sur 80 colonnes.
Ces chiffres sont pour les travailleurs qui contribuent actuellement et qui
représentent environ soizante pour cent du total.
Montreal (plombiers):
Administrateur: Société d'Administration des Plans de
Bien-Etre des Plombiers 3530 ouest, Jean Talon Montréal, Qué.
Sous-traitant: Multi-Tek Inc. a/s Castonguay, Guérard et
Associés Place Victoria, Montréal, Qué.
Personnel :
Six personnes travaillant pour la Société d'Administration
et Multi-Tek a un employé à plein temps qui s'occupe du
traitement des données et de l'entretien des programmes.
Equipement utilisé:
Ordinateur I B M 360/30 1 perforatrice et 1 vérificatrice
Les programmes utilisés sont les mêmes que ceux
utilisés pour les métiers généraux. Utilisation de
5,000 à 7,000 cartes par mois sur 80 colonnes.
Québec et Rimouski:
Administrateurs: Le Comité de Sécurité Sociale de
l'Industrie de la Construction de la région de Québec 825,
Ste-Thérèse, Québec, Qué.
Le Comité de Sécurité Sociale de l'Industrie de la
Construction de la région de Rimouski
Sous-traitant: Le Comité conjoint de l'Industrie de la
construction de la région de Québec 825,
Ste-Thérèse Québec, Qué.
Personnel :
Neuf personnes sont impliquées dans l'administration des deux
plans. Equipement utilisé:
Ordinateur IBM 360/40 opérant en émulation 1410
2perforatrices 1 vérificatrice 1 tabulatrice modèle 402 IBM avec
5 tableaux permanents 1 trieuse No 82 1 interclasseur No 77
Les programmes sont en Autocoder 1410
Utilisation de 5,000 à 6,000 cartes par mois sur 40 colonnes; 50
p.c. des salariés participent actuellement.
Chicoutimi :
Administrateur: Comité de Sécurité Sociale 204, rue
des Oblats Chicoutimi, Qué.
Sous-traitant: Le Centre d'Informatique Inc. 399, rue Chapais
Jonquière, Qué.
Personnel :
Trois personnes s'occupent de l'administration du plan. Equipement
utilisé:
Ordinateur Burroughs B 260 48K composé d'une imprimante 700
lignes/min., de 2 lecteurs de cartes 800 cartes/min, et d'une perforatrice 100
cartes/min. 1 trieuse N.C.R. No 406-12 1 perforatrice No 24 1
vérificatrice No 54
Les programmes sont en "basic-assembler"
Utilisation de deux mille (2,000) cartes par mois sur 40 colonnes.
Granby, St-Hyacinthe, St-Jean:
Administrateurs: Le Comité de Sécurité Sociale 281,
Mondor St-Hyacinthe, Qué.
Sous-traitant: La Société d'Administration du
Québec Enr. 110 ouest, Crémazie Montréal, Qué.
Personnel :
Quatre employés s'occupent de l'administration du plan.
Equipement utilisé: 1 Friden Computyper No 5610. Trois-Rivières
et Sorel :
Inopérant actuellement et les entrées à date l'ont
été manuellement. CONSIDERATIONS IMPORTANTES
Aux bénéfices de base (plans de retraite et
d'assurance-vie collective) dont il a été question
précédemment, viennent s'ajouter pour les travailleurs de
certaines régions et pour d'autres catégories de travailleurs,
d'autres bénéfices qui doivent être prévus dans
l'enregistrement des données aux dossiers des salariés.
BENEFICES DE VACANCES
Les employeurs de toutes les régions sont tenus d'ajouter au
salaire de chacun de leurs employés un certain p.c. du salaire brut
représentant un bénéfice pour vacances.
Dans certaines régions, ce montant de vacances est ajouté
sur la paie hebdomadaire du salarié et lui est versé en
même temps que son salaire.
Dans d'autres régions, ces montants de vacances sont remis au
Comité Paritaire en même temps que les argents pour le plan de
sécurité sociale. Ces montants doivent être
accumulés au crédit de chaque salarié. Une fois par
année, les sommes ainsi accumulées doivent être remises
sous forme de chèque, à chacun des salariés.
ASSURANCE ACCIDENT-MALADIE
Différentes indemnités sont prévues à la
suite de contributions faites par l'employeur seulement (métiers
généraux et électriciens de la région de
Montréal) ou par l'employeur et l'employé à part
égale (plombiers et frigoristes de la région de Montréal,
serruriers et employés en tôlerie au niveau de toute la province).
Des listes d'admissibilité doivent être imprimées
mensuellement.
RECOMMANDATIONS
Advenant la prise en charge par la Régie des rentes du
Québec de l'administration des plans de sécurité sociale
de l'Industrie de la construction, deux solutions peuvent être
envisagées: 1. L'administration des plans à compter de mai 1970,
une fois la nouvelle loi votée, ou 2. L'administration des plans actuels
à compter de janvier 1970 et ce pour la période de janvier
à mai 1970 et l'administration des plans une fois la nouvelle loi
votée.
La première solution serait pour la Régie beaucoup plus
avantageuse, car celle-ci aurait quatre mois de plus pour l'élaboration
et la mise en place des systèmes nécessaires. Cependant, il
semble que cette solution ne puisse être retenue en raison de la demande
expresse du ministère du Travail.
Nous devons donc retenir la deuxième solution et en examiner les
implications pour la Régie. CONDITIONS POUR LA PRISE EN CHARGE DE
L'ADMINISTRATION
La Régie peut assumer l'administration des plans actuels à
compter du 1er janvier 1970 aux conditions suivantes: Les Comités
Paritaires continueront à assumer la responsabilité de la
perception des contributions, de la vérification des rapports mensuels
reçus des employeurs, de l'examen périodique des livres de
salaires chez les employeurs et de tout travail nécessaire à
l'obtention des numéros d'assurance sociale des salariés.
Les Comités de sécurité sociale continueront de recevoir
les demandes d'information sur les plans, les demandes de
bénéfices et de remboursements et d'effectuer les paiements
nécessaires, et ce pour la période allant du 1er janvier au 30
avril 1970. Si, dans la nouvelle loi, les comités de
sécurité sociale sont abolis, la Régie devra assumer
elle-même toutes les tâches administratives qui lui seront alors
confiées. (Voir Annexe I) La Régie n'assumera aucune
responsabilité pour toute différence pouvant exister entre les
montants inscrits au fichier maître des employés et les sommes
placées pour la période précédant la prise en
charge de l'administration des plans par la Régie. Les
systèmes élaborés par Price, Waterhouse pour le compte du
Comité Paritaire pour la région de Montréal et
utilisés présentement par la firme Murray G. Bulger et
Associés Limitée seront adoptés par la Régie pour
la période de transition.
RESPONSABILITES DE LA REGIE
Ces conditions étant acceptées par les parties en
présence, les responsabilités de la Régie pour la
période de transition seront les suivantes: La réception
des argents et des rapports vérifiés par les Comités
Paritaires; l'enregistrement au dossier de chaque salarié des
contributions ayant trait aux plans de retraite, d'assurance-vie, de vacances
et d'accident-maladie. Si la Régie n'assumait que l'enregistrement des
contributions aux plans de retraite, une administration parallèle
devrait être maintenue par les Comités Paritaires pour
l'enregistrement des contributions aux autres plans de sécurité
sociale. C'est donc une exigence d'efficacité administrative;
l'envoi, sur demande des Comités Paritaires, de l'état du dossier
d'un salarié; l'enregistrement aux dossiers des salariés
des bénéfices versés; l'émission mensuelle
pour chacun des Comités de sécurité sociale des listes
d'admissibilité aux bénéfices d'assurance
accident-maladie.
Si la nouvelle loi confie l'administration globale d'un plan provincial
de sécurité sociale à la Régie des rentes du
Québec, celle-ci devra vraisemblablement assumer en plus des
tâches déjà décrites, les fonctions suivantes:
l'envoi annuel, sur demande d'un travailleur, d'un relevé de ses
contributions pour la période de douze mois se terminant le 31
décembre de l'année précédente;
l'émission annuelle des chèques de vacances; la
réception et le traitement des demandes de bénéfices (de
retraite) et de remboursements et le paiement de ceux-ci; reconstituer
l'historique de chacun des dossiers des salariés en collaboration avec
les Comités Paritaires.
Connaissant les responsabilités que la Régie devra
assumer, nous identifierons maintenant les besoins en personnel et en
équipement.
Cette partie du rapport traitera de deux phases bien précises qui
sont d'une part la période de transition et d'autre part la
période débutant en mai 1970.
PERIODE DE TRANSITION
La période de transition qui va du 1er janvier au 30 avril 1970
comprend d'un côté la mise en marche des systèmes et de
l'autre l'opération des systèmes.
Nous étudierons les besoins de personnel pour l'informatique et
ceux pour les systèmes administratifs. (Voir Annexe II) - MISE EN MARCHE
Personnel de l'informatique
Le travail de préparation se limite à la conversion des
programmes et des dossiers existants. Il est recommandé, par suite des
autres priorités de la Régie et du caractère temporaire de
ce travail, que cette conversion soit confiée à un sous-traitant.
Cette tâche représente quatre hommes/mois de travail pour un
coût de $12,000.00. Personnel administratif
Le personnel administratif nécessaire à la mise en marche
du projet est comme suit: 1 coordonnateur du projet chargé
de la coordination des activités nécessaires à
l'implantation des systèmes administratifs et de l'informatique.
3 analystes pour novembre et décembre et par la suite 2 jusqu'en avril
1970; 1 sténo-secrétaire.
Ce personnel devra être en fonction à compter du 1er
novembre 1969. OPERATION Personnel de l'informatique
Le personnel requis comprend : Coût annuel 8
opératrices de perforatrices $37,760.00 5 opératrices de
vérificatrices $23,600.00 1 opérateur d'ordinateur $
5,320.00 1 commis aux contrôles $ 4,900.00 1
anayliste-programmeur intermédiaire $ 9,500.00 1
sténo-secrétaire $ 4,000.00 Personnel administratif
A compter du 1er janvier 1970, le personnel suivant en plus de celui
déjà décrit devra être en fonction:
Secteur enregistrement 15 commis 10 agents
de bureau 5 employés de secrétariat 1 responsable
des opérations Secteur des demandes et des paiements
5 agents de bureau 1 responsable 1 responsable de
l'administration du régime.
PERIODE A COMPTER DE MAI 1970 - MISE EN MARCHE Personnel de
l'informatique
Au personnel décrit précédemment pour
l'informatique, il faudra ajouter le personnel suivant: à compter
du 1er novembre 1969, un analyste senior au salaire annuel de $11,500.00;
à compter du 1er janvier 1970, 2analystes-programmeurs, au
salaire annuel de $9,500.00 chacun; à compter du 1er
février 1970 jusqu'au 31 mai 1970, 3programmeurs pour un coût de
$24,000.00. Personnel administratif
Aucun besoin nouveau en personnel. - OPERATION Personnel de
l'informatique
Au personnel de l'informatique déjà en place au 1er mai
1970, on doit ajouter le personnel suivant: COUT/AN 4
opératrices de perforatrices $18,880.00 2 opératrices de
vérificatrices $ 9,440.00 1 homme à tout faire $ 4,000.00
Personnel administratif
Aucun besoin de personnel supplémentaire. EQUIPEMENT
On doit calculer de 20 à 25 heures d'ordinateur par semaine.
Cependant, il est à remarquer que cette utilisation
supplémentaire ne provoquera pas pour la Régie un coût
additionnel. Il faudra néanmoins établir une charge si la
Régie agit sur une base de contrat. Les besoins d'équipement
additionnel sont les suivants: 12 perforatrices 029 $77/mois 7
vérificatrices 059 $82/mois "Storage protection" devenu
nécessaire $175/mois sur l'ordinateur Cartes 1,500,00
à $1.10/mille $l,650/an Papier $30,000/an 19 stations de
travail pour perforatrices $2,565/an et vérificatrices 75 rubans
à $25.00 $1,875.00
Les différentes stations de travail devront également
être prévues de même qu'environ 6,000 pieds carrés de
plancher.
AUTRES CONSIDERATIONS
Nous devons souligner que les estimés en personnel ayant dû
être faits dans un laps de temps restreint, il faudra le plus tôt
possible mettre sur pied une quipe qui verra à faire une planification
plus approfondie de l'ensemble du projet.
La Régie devra prendre une décision en ce qui concerne la
gestion des argents reçus par elle pendant la période de
transition. Elle pourra choisir entre l'une des possibilités suivantes:
soit confier la gestion des fonds à la Caisse de
dépôt et placement du Québec, ou soit laisser la
gestion des fonds aux compagnies de fiducie qui en font présentement
l'administration.
Il est primordial que le plus tôt possible tous les registres,
dossiers et programmes présentement en existence soient remis aux mains
de la Régie.
CONCLUSION
D'après les informations obtenues au cours de nos discussions
avec les administrateurs des plans, il semble que les contrôles entre les
argents versés aux fonds et les montants inscrits aux dossiers de
salariés soient à peu près inexistants.
Nous recommandons donc que des contrôles stricts soient
établis par la Régie au moment de la prise en charge de
l'administration des plans.
ANNEXE Référer à la version PDF page 5044
ANNEXE Référer à la version PDF page 5045
ANNEXE Référer à la version PDF page 5046
ANNEXE Référer à la version PDF page 5047
ANNEXE Référer à la version PDF page 5048
ANNEXE Référer à la version PDF page 5049
ANNEXE Référer à la version PDF page 5050
ANNEXE Référer à la version PDF page 5051
ANNEXE Référer à la version PDF page 5052
ANNEXE Référer à la version PDF page 5053
MURRAY G. BULGER à ASSOCIES LIMITEE «
APPENDICE A » DOCUMENT NO 5
Le 22 mal 1969.
AUX MANDATAIRES AUTORISES, Le Comité Conjoint de l'Industrie de
la
Construction de la Région de Montréal, Montréal 16,
Québec.
A La Compétence De: MM. F. Audette
R. Dicaire _______________R. Perreault
Messieurs,
Nous avons évalué à nouveau notre rapport ainsi que
celui soumis par M. Guérard.
Dans son rapport, M. Guérard déclare que l'ordinateur est
employé à 80% pour l'administration des régimes de
Sécurité Sociale et d'Assurance Santé et Salaire. En
conséquence, nous avons vérifié toutes les fonctions
effectuées par le département du traitement des données du
Comité Conjoint ainsi que le coût réel imputable à
ce département.
Notre analyse a démontré que l'ordinateur est
employé à 95% pour l'administration des régimes de
Sécurité Sociale, d'Assurance Santé et Salaire et des
Congés Payés. De plus, tel que mis-à-jour par M. Pierre
Sicard, les frais du département du traitement des données
étaient au cours de l'année 1968 approximativement de
$450,000.00. En outre, selon M. Sicard, les frais pour le règlement des
réclamations et l'administration des régimes de
Sécurité Sociale, d'Assurance Santé et Salaire et des
Congés Payés se chiffraient à environ $550,000.00 pour
l'année financière 1968, portant ainsi le coût total
à un peu plus de $1,000,000.00.
Il nous semble que l'unique raison de ne pas effectuer
immédiatement le transfert de l'administration des régimes de
Sécurité Sociale et d'Assurance Santé et Salaire est que
ce transfert serait plus coûteux que si l'administration continuait
d'être exécutée par le Comité Conjoint et de plus,
que le comité Conjoint aurait grandement besoin des commodités de
l'ordinateur pour exécuter ses autres fonctions.
Toutefois, vu que l'ordinateur est employé à 95% pour
l'administration des régimes de Sécurité Sociale,
d'Assurance Santé et Salaire et des Congés Payés, il ne
serait pas rentable pour le Comité Conjoint de conserver les
présentes commodités pour le traitement des données. Afin
que la présente situation soit résolue aussitôt que
possible, nous vous soumettons les recommandations suivantes avec les garanties
énumérées. 1. Pourvu que nous fassions l'acquisition de
l'équipement de l'ordinateur à partir du 1er juin, nous vous
soumettrons un état de compte mensuel et nous garantissons que durant la
période initiale de 4 mois, nos frais au pro rata seront moindres que
ceux pour l'année financière 1968, tel que mis-à-jour par
M. Pierre Sicard (Trésorier). En effet, nos frais pour la période
de 4 mois seront 1/3 moins élevés que ceux de l'année
financière 1968. Il nous fera plaisir d'employer le personnel existant
jusqu'à la limite de nos exigences. De plus, nous pourrions faire
l'acquisition, à la valeur comptable, de tous les biens mobiliers
nécessaires au traitement des données.
2. Sur demande, nous retournerons au Comité Conjoint, à la
fin de la période de 4 mois, l'original de tous les programmes et les
registres des données mis-à-jour. 3. Une copie de tous les
principaux registres de données sera retenue au Comité Conjoint
à partir du 1er juin, advenant que nous prenions la suite de
l'administration. 4. Nous assumerons la responsabilité pour la
reconciliation de formules de remise et leur vérification pour les
erreurs cléricales. D'ailleurs, ces fonctions sont incluses dans nos
frais. 5. Nous garantirons un taux horaire unique au compteur de $50.00/heure
pour administrer des systèmes autres que ceux se rapportant à la
Sécurité Sociale, à l'Assurance Santé et Salaire et
aux Congés Payés, tel que, par exemple, le système des
Cartes de Compétence, etc.
Nous pourvoirons également toute l'assistance nécessaire
au Comité Conjoint pour la planification, la programmation et la
perforation des cartes pour ces systèmes. 6. Nous installerons, à
nos frais, un système de télécommunications avec chacun
des trois Sous-Comités du Comité Conjoint, afin d'établir
des liens de communication pour les enquêtes écrites et les
messages entre les divers Sous-Comités et notre bureau de
Montréal. 7. Pour une période de deux ans, nous sommes
prêts présentement à garantir qu'après une
période de 4 mois, le total de nos frais pour administrer les
régimes de Sécurité Sociale, d'Assurance Santé et
Salaire et des Congés Payés (supposant que les Congés
Payés sont réintroduits par un Décret) n'excédera
pas le rendement par intérêt du Fonds des Congés
Payés. Ceci présume que le rendement du Fonds des Congés
Payés sera au taux d'intérêt courant. 8. Advenant que le
Comité Conjoint décide de retenir l'équipement existant
pour le traitement des données, nous garantissons quand même de
nous conformer aux conditions énumérées ci-haut.
Si nos recommandations sont mises en application, nous sommes confiants
que le résultat en sera une économie immédaite et aucune
discontinuité dans le service ou dans les prestations.
Bien à vous,
MURRAY G. BULGER à ASSOCIES LIMITEE
(signé): Murray G. Bulger, Président.
« APPENDICE C » DOCUMENT NO
8
ATTENDU qu'il existe dans l'industrie de la construction des plans de
sécurité sociale plus spécialement des plans de fonds de
pension, d'assurance-vie et d'assurance accident-maladie au
bénéfice des employés de cette industrie,
ATTENDU que ces bénéfices de sécurité
sociale acquis au bénéfice des employés de l'industrie de
la construction ont été acquis en vertu des conditions de travail
couvertes par le décret 613 et ses amendements,
ATTENDU que depuis le 1er mai, 1969, ces décrets n'ont pas
été renouvelés,
ATTENDU que les cinq (5) parties représentatives patronales
mentionnées au Bill 290 (Loi de travail dans l'industrie de la
construction) et qu'une partie syndicale représentative soit la
Fédération des Travailleurs du Québec ont signé en
date du 30 avril, 1969 un projet de convention collective pouvant être
extensionné par décret,
ATTENDU que ce projet de convention stipule que les parties feront les
démarches nécessaires pour le maintien des régimes de
sécurité sociale,
ATTENDU que les parties patronales ont recommandé à leurs
membres, qui ont accepté, de retenir en fiducie temporairement les
contributions aux régimes de sécurité sociale et
d'assurances en vertu du décret 613 et amendements,
ATTENDU qu'il est nécessaire de donner des directives
immédiates aux employeurs concernant ces contributions,
ATTENDU que les régimes de sécurité sociale en
vertu du décret ont été et sont administrés par: a)
Métiers Généraux le Sous-Comité de
sécurité sociale des métiers généraux b)
Plombiers
Sous-Comité de sécurité sociale des plombiers c)
Electriciens
Sous-Comité de sécurité sociale des
électriciens d) Frigoristes
Fonds de Bien-Etre des Frigoristes de Montréal
ATTENDU que ces sous-comités de sécurité sociale
sont administrés par des personnes de l'industrie de la construction sur
une base paritaire de représentants d'employeurs et
d'employés,
ATTENDU que ces sous-comités de sécurité sociale
ont des pouvoirs et obligations qui sont déterminés par les
Arrêtés en Conseil suivants: a) métiers
généraux No 2120 du 19 décembre, 1962 b) plombiers
No 30 du 19 juin, 1963 c) électriciens - No 1375 du 15 juillet
1964 d) frigoristes - No 1548 du 14 juin, 1967
ATTENDU qu'en date du 7 mai, 1969 l'Honorable Ministre du Travail et de
la Main d'Oeuvre a nommé messieurs Florent Audette, Raymond Dicaire et
Roger Perreault pour exercer les fonctions du Comité Conjoint de
l'industrie de la construction de la région de Montréal et des
sous-comités de sécurité sociale.
Il est proposé et adopté que: 1- les sous-comités
de sécurité sociale nommés ci-haut sont chargés par
les mandataires d'exercer leurs fonctions en conformité avec les
règlements stipulés dans lesdits Arrêtés en Conseil.
2- II est ordonné aux Sous-comités de sécurité
sociale de maintenir les politiques suivantes: a) Régimes de Rentes:
Les fonds accumulés en vertu de ces régimes continueront
d'être détenus et administrés par les mêmes
sociétés de fiducie qui sont chargées du placement et du
remploi des fonds. b) Assurance-vie:
Maintenir et au besoin renouveler les polices d'assurance-vie avec les
mêmes compagnies. c) Assurance maladie et salaire
Maintenir et renouveler au besoin les contrats d'assurance avec les
mêmes compagnies. 3- Les Sous-comités de sécurité
sociale sont autorisés à informer les employeurs de l'industrie
de la construction qu'à compter du 1er juin, 1969, la remise des
contributions (employeurs et employés) aux plans de
sécurité sociale, assurance-vie, et assurance maladie-salaire,
pour la période commençant le 1er mai, 1969 devra se faire comme
suit: a) Les remises seront faites à l'ordre du même
Sous-comité de sécurité sociale métiers
généraux Sous-comité de sécurité
sociale plombiers Sous-comité de sécurité
sociale électriciens (à l'exception du régime de
Bien-Etre administré séparément) Fonds de Bien-Etre des
Frigoristes de Montréal, selon le cas. b) Les Sous-comités de
sécurité sociale prépareront et fourniront aux employeurs
les formules appropriées. 4- Les Sous-comités de
sécurité sociale devront procéder au paiement des primes
d'assurance 5- Les fonds reçus seront déposés dans les
comptes des sous-comités de sécurité sociale respectifs 6-
Les Sous-comités de sécurité sociale maintiendront
à leur emploi le personnel actuel et continueront d'opérer les
mêmes fonctions. 7- Les facilités administratives pour le
fonctionnement des régimes qui étaient Jusqu'à ce jour,
fournies aux sous-comités de sécurité sociale par le
Comité Conjoint de l'industrie de la construction de la région de
Montréal seront assurées à compter du 1er juin, 1969 par
la firme Murray G. Bulger et Associés Limitée, 800 boulevard
Dorchester ouest. 8- Les Sous-comités de sécurité sociale
continueront à défrayer les coûts de ces services
administratifs. 9- Les Sous-comités de sécurité sociale
maintiendront les clauses prévoyant le paiement de cotisations
volontaires par les employés pour les régimes
d'assurance-maladie.
10- Pour une période temporaire et Jusqu'à nouvel ordre,
les sous-comités de sécurité sociale accorderont
gratuitement l'assurance-vie à tous les employés admissibles
à l'assurance-maladie sur base normale ou volontaire. 11- Les
Sous-comités de sécurité sociale pourront adopter des
règlements en vertu desquels un employé pourra utiliser l'option
de cotisations volontaires même s'il n'était pas admissible et
tenir compte du fait que certains employeurs n'auraient pas cotisé. 12-
Les Sous-comités de sécurité sociale sont autorisés
à obtenir les services de monsieur Yves Guérard, actuaire conseil
pour préparer les règles spéciales concernant les
contributions volontaires en vue d'en obtenir les approbations requises par les
assureurs. 13- Les Sous-comités de sécurité sociale seront
autorisés à procéder au paiement des réclamations
suivant les procédures normales. 14- Les Sous-comités de
sécurité sociale sont autorisés à prendre toutes
les décisions administratives qui leur incombaient avant le 30 avril,
1969, à moins d'incompatibilité avec les clauses de la
présente résolution.
CONSIDERANT que des régimes de fonds de pension, assurance-vie et
assurance accident-maladie existent en vertu du décret 613 et
amendements pour l'industrie de la construction,
CONSIDERANT que depuis le 30 avril, 1969 ces décrets n'ont pas
été renouvelés
CONSIDERANT que les cinq (5) parties représentatives patronales
mentionnées au Bill 290 (Loi de travail dans l'industrie de la
construction) et une partie syndicale représentative
Fédération des Travailleurs du Québec ont signé en
date du 30 avril, 1969 un projet de convention cellective pouvant être
extensionné par décret,
CONSIDERANT que ce projet de convention collective prévoit que
les parties feront les démarmarches nécessaires pour le maintien
des régimes de sécurité sociale
CONSIDERANT que l'abandon de ces régimes de
sécurité sociale causera un grave préjudice aux ouvriers
de l'industrie de la construction,
CONSIDERANT que le Comité Conjoint de l'industrie de la
construction de la région de Montréal a fourni jusqu'à ce
jour des services administratifs aux sous-comités de
sécurité sociale pour l'administration de ces régimes
CONSIDERANT que depuis le 1er mai, 1969, les employeurs et les
employés ne sont plus sujets à leur cotisation respective de 1/2
de 1%
CONSIDERANT que les bénéfices de congés
payés ne sont plus remis au Comité Conjoint de l'industrie de la
construction de Montréal à compter du 1er mai, 1969
CONSIDERANT que la perte des cotisations perçues normalement par
le Comité Conjoint ainsi que l'abandon des régimes de
congés payés privent le Comité de ses principales sources
de revenus,
CONSIDERANT que pour maintenir pendant une période de transition
initiale, les facilités administratives pour le bon fonctionnement des
régimes de sécurité sociale, le Comité Conjoint de
l'industrie de la construction de la région de Montréal devra
débourser des sommes importantes à même ses tonds de
réserve,
CONSIDERANT que le Comité conjoint de l'industrie de la
construction doit maintenir une liquidité raisonnable et essentielle
pour lui permettre de rencontrer ses engagements,
CONSIDERANT que le coût annuel de l'opération des
régimes de sécurité sociale et de congés
payés est de près de un million de dollars ($1,000,000.)
CONSIDERANT que ce coût d'un million de dollars ($1,000,000.)
excède d'environ $400,000. les revenus provenant des
intérêts des fonds de vacances et considérant que ce
déficit de $400,000. est absorbé par les régimes
dessous-comités de sécurité sociale,
CONSIDERANT que les intérêts sur les fonds de congés
payés ne sont plus disponibles et que le coût net au Comité
Conjoint de l'administration des régimes seront fort
élevés,
CONSIDERANT l'étude des rapports d'experts sur le sujet, II est
proposé et résolu que:
A compter du 1er juin, 1969, les fonctions administratives concernant
les régimes de fonds de pension, assurance-vie et assurance accident
maladie-salaire soient assurées par la firme Murray G. Bulger and
Associates Ltd. aux conditions suivantes: 1- Les fonctions administratives
décrites ci-après seront exécutées sur une base
temporaire pour une période n'excédant pas quatre (4) mois. 2- Le
coût de ces services sera facturé aux Sous-comités de
sécurité sociale sur la base des prix unitaires suivants: a)
Equipement: 1. Ordinateur LB.M. 360 Modèle 25
Temps de l'ordinateur seulement : $80./ heure 2. Télex:
Coût réel plus frais de longue distance b) Personnel: 1.
Traitement des données;
Administration, Analystes des Systèmes et services de
consultation : $10.-$20./heure
Programmation : $ 8.-$15./heure
Opérateurs : $ 5.-$ 8./heure Perforation des cartes
(incluant les appareils) : $ 6.-$ 8./heure 2.
Réclamations:
Surveillant : $ 9.-$12./heure
Travail de bureau : $ 4.-$ 9./heure 3. Comptabilité:
Surveillants : $ 9.-$12./heure
Travail de bureau : $ 4.-$ 9./heure 4. Divers
Travail de bureau : $ 4.-$ 9./heure c) Fournitures de bureau,
timbres, etc. Coût réel plus coût de manutention.
3- Le coût total des services fournis, au pro rata, ne devra pas
excéder le tiers des frais de l'année financière 1968. 4-
A la fin de la période de 4 mois, l'original de tous les programmes et
les registres des données mises à jour seront remis aux
sous-comités de sécurité sociale. 5- Une copie de tous les
principaux registres de données sera retenue par les sous-comités
de sécurité sociale à partir du 1er juin, 1969. 6- Murray
G. Bulger and Associates assumera la responsabilité pour la
réconciliation des formules de remise et leur vérification pour
les erreurs cléricales. Le coût de ce travail fait partie des
coûts décrits dans l'article 3. 7- Murray G. Bulger and Associates
installera à ses frais un système de
télécommunications avec chacun des sous-comités de
sécurité sociale afin d'établir des liens de communication
pour les enquêtes décrites et les mesures entre les divers
sous-comités et le bureau de Murray G. Bulger. 8- Sans limiter la
généralité de ce qui précède, les fonctions
de Murray G. Bulger à Associates comprendront entre autres;
A- REMISE DES EMPLOYEURS
Toutes les formules de rapport mensuel des employeurs ainsi que les
chèques en paiement des cotisations seront expédiés par
les employeurs au sous-comité de sécurité sociale
concerné.
Lorsque nous aurons traité les formules de rapport, nous
aviserons ce sous-comité de la distribution des montants qui doit
être faite à chacun des différents Sous-Comités.
Il sera notre responsabilité de collecter les formules de rapport
des divers Sous-Comités.
Nous les identifierons et effectuerons la perforation des cartes pour
toutes les contributions rapportées sur les formules tel que la
présente procédure et nous prendrons la responsabilité de
la reconciliation des remises.
Durant cette période de 4 mois, le système
d'administration serait essentiellement le même que celui utilisé
par le Comité Conjoint.
B- RECLAMATIONS
Nous déterminerons l'admissibilité pour toutes les
réclamations et dans le cas des remboursements sur le régime des
caisses de retraite, nous déterminerons le montant du remboursement.
Un ou plusieurs employés de notre bureau sera situé au
Comité Conjoint afin de répondre à toutes questions sur
les réclamations de la part des employés qui se présentent
au Comité Conjoint en personne.
Les lignes téléphoniques directes du Comité
Conjoint au Département des Réclamations de la Compagnie
d'Assurance Travelers seront maintenues.
C- PRIMES D'ASSURANCE
Nous aviserons les différents Sous-Comités des montants de
primes qui seront payables aux compagnies d'assurance. 9- A la fin de cette
période transitoire de 4 mois, des soumissions publiques seront
demandées suivant des devis à être préparés
par des experts. Les Sous-comités de sécurité sociale ne
s'engagent pas à accepter ni la plus basse ni la plus haute des
soumissions. 10- En garanti de la fidèle exécution des clauses du
contrat à intervenir et s'appliquant aux prochains quatre (4) mois
d'opération, Murray G. Bulger à Associates s'engage à
fournir lors de la signature du contrat un cautionnement d'exécution au
montant de $100,000. qui devra être maintenu en vigueur pendant toute la
durée de l'entente. 11- Murray G. Bulger à Associates s'engage
à fournir à la signature du contrat un cautionnement au montant
de $100,000. garantissant que sur une période de deux ans le coût
total de l'administration des plans de sécurité sociale,
assurance-vie, assurance maladie-salaire et système de congés
payés (en supposant que les congés payés seront
réintroduits par un décret), n'excédera pas le montant des
intérêts gagnés sur les fonds de vacances, le rendement du
fonds des congés payés étant présumé au taux
moyen d'intérêt bancaire courant. 12- Les conditions ci-dessus
énumérées feront partie d'un contrat à être
signé entre les mandataires et Murray G. Bulger à Associates
Ltd.
En prenant cette décision, les mandataires ont tenu compte de ce
que: a) 1- Des démarches seront faites pour apporter des modifications
nécessaires aux cadres juri- diques dans lesquels opèrent les
sous-comités de sécurité sociale afin de les rendre
conformes aux exigences de la Loi des Assurances et de la Loi des
Régimes supplémentaires de Rentes. 2- Seuls les
sous-comités de sécurité sociale alors dûment
constitués seront responsables des sommes perçues. 3- Les
Sous-comités de sécurité sociale deviendront
entièrement autonomes sous la responsabilité temporaire des
mandataires. 4- A l'expiration du mandat des mandataires, les
sous-comités de sécurité sociale demeureront
entièrement autonomes. 5- Les Sous-comités de
sécurité sociale auront la responsabilité de voir à
l'application intégrale des plans qui les concernent. b) 1- En vertu du
Bill 290 (Loi de Travail dans l'industrie de la construction) les
régimes de congés payés et sécurité sociale
et d'assurances seront uniformisés et l'administration de ces
régimes se fera sur une base provinciale à brève
échéance. 2- L'institution possible d'un régime public
d'assurance maladie parle gouvernement du Québec pourrait amener des
modifications profondes au régime actuel d'assurance maladie
présentement administré par les sous-comités de
sécurité sociale. 3- La fonction première du Comité
Conjoint de l'industrie de la construction de la région de
Montréal est d'administrer des décrets et non pas d'occuper le
rôle de fiduciaires en plus de son objectif principal. 4- Il est
essentiel d'éviter que les régimes de sécurité
sociale se trouvent à nouveau en danger advenant le non-renouvellement
d'un décret.
DOCUMENT NUMERO 9
RELEVE APPROXIMATIF DES COUTS D'ADMINISTRATION
VACANCES ET SECURITE SOCIALE
ANNEE 1968
Département de l'Informatique
449,392
Service de la Trésorerie Manutention du courrier
Acheminement des rapports Traitement des cas problèmes
Salaires 57,828
Bénéfices marginaux 5,780 63,608
Services Auxiliaires Ouverture du courrier
Salaires 3,098
Bénéfices marginaux __310 3,408
Département des Congés Payés Correction
d'identification des contributions
Salaires 164,527
Surnuméraires 35,750
Bénéfices marginaux 16,450216,727Département des Réclamations Initier et percevoir
les réclamations de salaires et bénéfices marginaux ainsi
que les pénalités
Salaires 53,368
Bénéfices marginaux ___5,340 58,708
Portion chargeable 75% 44,031 Département des
Inspecteurs-Vérificateurs Vérification sur place
d'identification des employés Initier certaines
réclamations de bénéfices marginaux
Salaires 613,058
Bénéfices marginaux 61,305 674,363
Portion chargeable 168,591
Frais de poste Carte d'identification des employés
Emission des états de sécurité sociale
Estimé 25,000 970,757 Frais indirects Estimé
50,000$ 1,020,757
DOCUMENT NUMERO 10
No 22
Réunion des mandataires autorisés pour exercer les
fonctions du Comité Conjoint tenue le 10 septembre, 1969 à 11.30
heures Au Comité Conjoint. Présences: MM. Raymond Dlcalre,
Roger Perreault, Florent Audette. M. Emile Bourbonnais, conseiller. 1 -
Procès-verbal de la dernière réunion:
Le procès-verbal de la dernière réunion est
accepté à l'unanimité. 2 - Comptes à payer:
Après explication du Trésorier-Contrôleur sur la
liste des comptes à payer et déjà payés qui
apparaît en « Annexe A » de ce procès-verbal, celle-ci
est acceptée. 3 - Etats financiers vérifiés au 30 juin,
1969:
Les états financiers vérifiés au 30 juin, 1969 sont
approuvés à l'unanimité par les mandataires après
quelques corrections à l'état des revenus et dépenses en
ce qui a trait aux honoraires des membres du Comité Conjoint et des
mandataires. 4- Projet de résolution pour encaissement de
certificats:
Sur motion dûment faite et secondée, il est unanimement
résolu de vendre immédiatement et au prix du marché, un
bloc d'obligations de l'Hydro-Québec d'une valeur nominale de
$150,000.00 et échéant le 15 novembre 1969, et de verser le
produit de cette vente au fonds général du Comité
Conjoint.
Il est de plus unanimement résolu d'autoriser monsieur Pierre P.
Sicard, Trésorier Contrôleur du Comité, de signer tout
transfert ou autre document requis pour l'exécution de la
précédente résolution. 8 - Nouvelle constitution et
organigramme administratif:
Copie du projet pour la nouvelle constitution et l'organigramme
administratif proposé par messieurs P. Sicard et R. Leboeuf sera
distribuée aux mandataires et étudiée à une
prochaine réunion. 9- Personnel de cadre:
Section du décret:
Le Secrétaire Exécutif exprime l'opinion que selon lui, il
y aurait lieu de remplir le plus vite possible le poste de Directeur du
Décret afin que le titulaire de ce poste puisse faire lui-même la
réorganisation de cette section au Comité.
Ce sujet sera aussi étudié à une prochaine
réunion. Contrat P.P. Sicard:
Me Leboeuf présente aux mandataires un projet de contrat à
intervenir avec monsieur Sicard et le Comité Conjoint. On demande
à monsieur Sicard de se retirer et la discussion s'engage.
II ressort de cette discussion que les mandataires sont d'accord sur le
fait que des contrats individuels devraient être signés avec les
directeurs cependant, à leur avis, cette décision devrait
être prise par le Comité Exécutif et le Conseil
d'Administration qui entreront en fonction lorsque le nouveau décret
sera en vigueur.
Contentieux - (contrat Leboeuf, Forest, Ferron )
Etant donné le fait que la formation du contentieux doit
nécessairement être reportée à une date
indéterminée pour le moment et en raison du fait que le
Comité n'a pu et ne pourra confier à Leboeuf, Forest, Ferron les
dossiers qui lui sont normalement soumis, il est unanimement résolu de
verser une indemnité hebdomadaire de $700.00 à compter de
vendredi, le 12 septembre à la Firme Leboeuf, Forest, Ferron pour
permettre que soient retenus les services du personnel professionnel et
clérical jusqu'à ce que le contentieux soit formé ou que
le contrat actuellement en vigueur soit cancellé. 10- Rappel
des employés:
Me Leboeuf fait part qu'il a été approché plusieurs
fois par les représentants du Local 57 concernant le rappel des
employés.
Les mandataires sont catégoriques sur le fait qu'aucun rappel
d'employés ne devrait être effectué immédiatement et
demandent aux directeurs de faire des recommandations quant aux rappels qui
selon eux, devraient être effectués et la date effective de ces
rappels.
Les mandataires étudieront alors le sujet.
Pour ce qui est du réaménagement des locaux, la même
procédure devra être suivie. 11- Sécurité
Sociale Métiers Généraux
Les mandataires demandent à monsieur Talbot s'il est vrai qu'ils
ont actuellement un nombre d'environ 8,000 réclamations qui ne sont pas
encore traitées et qu'il existe un délai d'environ trois mois
entre la réception d'une réclamation et son règlement.
Monsieur Talbot fait part qu'en effet ces faits sont exacts et explique
qu'il a engagé du personnel supplémentaire pour le traitement de
ces réclamations mais le système présentement
employé étant très lent et inefficace les dossiers en
suspens se sont tout de même accumulés.
Les mandataires demandent à monsieur Taibot de préparer un
rapport sur la façon dont il pourrait procéder pour régler
toutes les réclamations présentement en suspens d'ici 30
jours.
Le Comité Conjoint lui fournira toute l'aide nécessaire
pour effectuer ce travail. Les mandataires demandent ce rapport pour la
prochaine réunion qui aura lieu vendredi, le 12 septembre, 1969 à
10.00 heures.
Ajournement: La séance est levée à 13.30
heures.
ANNEXE Référer à la version PDF page 5065
ANNEXE Référer à la version PDF page 5066
DOCUMENT NUMERO 11 No 23
Réunion des mandataires autorisés pour exercer les
fonctions du Comité Conjoint tenue vendredi, le 12 septembre 1969
à 10:00 heures au Comité Conjoint.
PRESENCES: MM. R. Dicaire, R. Perreault, F. Audette, E. Bourbonnais,
conseiller.
Procès-verbal de la dernière réunion :
Le procès-verbal de la dernière réunion tenue
mercredi, le 10 septembre, 1969 est approuvé. Etats Financiers au 30
juin 1969:
Monsieur Sicard fait part que les honoraires des membres pour la
période du mois de janvier au mois de juin, 1969 apparaissent sous
l'article "Salaires".
Pour ce qui est de l'article "Allocations mandataires", aucun changement
ne doit être apporté.
Rappel des employés:
Monsieur Leboeuf informe les mandataires qu'il a fait rappeler au
travail Mlle Jocelyne Prince qui agira comme sa secrétaire étant
donné le départ de Mme Y vaine Cardin.
Les mandataires approuvent le rappel au travail de Mlle Prince pour
lundi, le 15 septembre, 1969.
On informe aussi les mandataires qu'étant donné un besoin
urgent d'un programmeur à l'informatique, monsieur Pierre Sincennes a
été réengagé à compter du 8 septembre, 1969
au même salaire.
Après discussion, les mandataires approuvent le
réengagement de monsieur Sincennes cependant, il est résolu que
tout futur réengagement de personnel devra être soumis aux
mandataires pour approbation au préalable.
Pour ce qui est des rappels au travail, il est entendu que tel que
stipulé à la dernière réunion, ceux-ci doivent
aussi être approuvés par les mandataires avant d'être
effectués.
Réclamations Sécurité Sociale Métiers
Généraux
On demande à monsieur Talbot d'expliquer en détail toutes
les opérations effectuées à partir de la réception
d'une réclamation jusqu'au paiement de cette réclamation.
Les mandataires sont d'avis que le délai entre la
réception et le règlement d'une réclamation est beaucoup
trop long et après discussion il est suggéré d'adopter la
façon de procéder suivante.
Le Sous-Comité recevra la formule de réclamation et
s'assurera qu'elle est bien remplie, La formule sera alors envoyée
à la firme Dondata qui vérifiera l'éligibilité du
réclamant, fera le chèque s'il y a lieu et le fera parvenir au
réclamant.
Une copie du chèque sera envoyée au Sous-Comité
pour compléter le dossier.
La firme Dondata a fait part aux mandataires qu'elle est prête
à faire ce travail et qu'elle peut dans un délai d'à peu
près 48 heures traiter toutes les réclamations en suspens,
c'est-à-dire environ 5,000, lorsqu'elle sera en possession des formules
de chèques.
Les mandataires demandent au Secrétaire-Exécutif et au
Trésorier-Contrôleur de rencontrer les représentants de la
firme Dondata en compagnie de monsieur Talbot et d'en venir à une
entente sur la façon de procéder.
Une rencontre devra aussi avoir lieu avec les personnes
précitées et des représentants des compagnies de fiducie
impliquées afin de prendre arrangement au sujet des formules de
chèques et des plaques de signature.
Un rapport complet devrait être prêt pour mardi, le 16
septembre, 1969 à 14:00 heures pour la prochaine réunion des
mandataires. Sous-Comité de Sécurité Sociale
Métiers Généraux
Monsieur Talbot fait part qu'il y a présentement un montant de
$33,000. dans un compte de banque pour le Sous-comité en titre, compte
qu'il ne peut toucher et qui ne rapporte pratiquement pas.
Les mandataires autorisent monsieur Talbot à acheter un
certificat de dépôt à terme pour 30 jours.
Société d'Administration (Frigoristes):
Après discussion, les mandataires demandent à monsieur
Leboeuf de communiquer avec monsieur Jarvis de la société en
titre afin d'en venir à une entente pour le paiement du compte de la
firme Cutler, Lamer, Bellemare, Desaulniers et Langlois au montant de $825.00
pour du travail ayant trait à l'incorporation de ladite
société.
Automobile Fleet Rental
Monsieur Sicard devra préparer un rapport concernant le millage
des automobiles en vue d'une rencontre avec la firme en titre sur ce sujet et
aussi concernant les déductibles qui n'ont pas encore été
payés.
Contrat d'entretien de la bâtisse:
Monsieur Sicard a préparé un projet de demande de
soumissions pour l'entretien de la bâtisse. Les mandataires demandent
à monsieur Bourbonnais de faire l'étude de ce projet et de faire
des recommandations au début du mois d'octobre.
Bourses d'études
Les mandataires autorisent le renouvellement des bourses d'études
aux candidats suivants: Hautes Etudes Commerciales
M. Claude Archambault 4ième année
Commerce
Polytechnique
MM. André Cholette 3ième année
Génie
Guiuliano Giuliani 2ième année
Génie
Roger Lavoie 2ième année Génie
Pierre Stebenne 3ième année Génie
McGill
MM. G.P. Donnini 2ième année Sciences
Gabriel Zaino 2ième année Génie
Sir George Williams
Millichamp, Terry D. 4ième année Commerce
Université de Montréal
M. Pierre Duquette 4ième année Chir. Dentaire
M. René Paquette 2ième année Droit
M.S. Hénault
Me Leboeuf informe les mandataires que monsieur S. Hénault Chef
du Service Judiciaire aura 65 ans le 10 novembre, 1969 et il est
décidé que monsieur Hénault devra prendra sa retraite
à cette date.
Ajournement: La séance est levée à 13:30
heures.
DOCUMENT NUMERO 12 No. 24
Réunion des mandataires autorisés pour exercer les
fonctions du Comité Conjoint tenue mardi, le 16 septembre 1969, à
14:00 heures au Comité Conjoint. PRESENCES: MM. R. Perreault, F.
Audette, E. Bourbonnais en remplacement de monsieur Dicaire qui est
présentement en vacances.
Procès-verbal de la dernière réunion:
Le procès-verbal de la réunion du 12 septembre 1969, est
approuvé tel que rédigé. Union Internationale des
Employés du Bureau, Local 57 :
Me Leboeuf fait part d'une conversation qu'il a eue avec monsieur
Jacques Leboeuf de l'organisation en titre alors qu'il a informé
celui-ci de la décision des mandataires de ne pas faire de rappels
massifs d'employés immédiatement.
Monsieur Jacques Leboeuf s'est dit fort déçu de cette
décision et a fait part qu'il devra prendre les mesures
nécessaires pour faire modifier cette décision.
Réclamations de Sécurité Sociale
Tel que décidé à la réunion
précédente, monsieur Talbot a remis son rapport aux
mandataires.
Après une longue discussion et les mandataires n'étant pas
satisfaits dudit rapport, il est unanimement résolu de nommer monsieur
Pierre Sicard et monsieur R. Leboeuf pour faire enquête concernant
l'administration de ce Sous-Comité, la nature et la quantité du
travail à accomplir, les besoins en personnel et la préparation
d'un rapport dans le plus bref délai possible pour permettre aux
mandataires de prendre les décisions qui s'imposent.
Les mandataires enjoignent en même temps monsieur Talbot de
fournir à MM. Sicard et Leboeuf tous les renseignements ou documents en
sa possession et qui pourraient être utiles à la
préparation du rapport demandé.
Une rencontre a eu lieu avec les représentants de la firme
Dondata et celle-ci est prête à traiter les réclamations de
sécurité sociale le plus tôt possible.
Pour ce qui est de la préparation des chèques, une
rencontre a eu lieu avec les représentants de la Société
de Fiducie du Québec et du Trust Général du Canada et la
façon de procéder suivante est suggérée.
La firme Dondata effectuerait tout le travail requis pour le
règlement d'une réclamation de sécurité sociale
jusqu'à la préparation d'un ruban magnétique qui
indiquerait les informations nécessaires pour la préparation des
chèques ainsi qu'une liste des chèques à émettre.
Ce ruban serait transmis à la Société de Fiducie du
Québec qui possède l'équipement électronique
nécessaire pour produire les chèques et les formules T4 et TP4
dans un délai de deux à trois jours. Ces chèques seraient
alors postés directement aux réclamants.
Les mandataires acceptent unanimement cette façon de
procéder.
Organisation du Contentieux
Sur motion dûment faite et secondée, il est unanimement
résolu de demander à Me Leboeuf de préparer et de
soumettre aux mandataires un rapport concernant l'organisation du contentieux
tant au sujet des matières à être traitées que du
personnel requis à cette fin.
Monsieur Leboeuf étant présent accepte ce mandat.
Ré-organisation du Service du Décret
Sur motion dûment faite et secondée, il est unanimement
résolu d'autoriser monsieur R. Perreault, l'un des mandataires à
préparer un rapport concernant la ré-organisation du Service du
Décret. Monsieur Perreault est aussi autorisé à obtenir du
personnel des Services concernés tout document ou renseignement qui
pourrait être utile à la préparation de ce rapport.
Ré-aménagement des locaux
Monsieur RAymond Leboeuf dépose devant l'assemblée un
document signé par monsieur Raymond Dicaire par lequel ce dernier fait
part de son approbation au réaménagement des locaux en fonction
des textes apparaissant au document signé par lui qui fait partie comme
"Annexe 1" des présentes.
A la suite d'une longue discussion, monsieur Audette, après avoir
pris connaissance du projet et du document sus-mentionnés déclara
qu'il ne pouvait immédiatement approuver le projet de
réaménagement et émit des doutes sur la validité de
l'assemblée.
Il déclara cependant que si monsieur Dicaire pouvait être
rejoint par téléphone, qu'il considérerait son
consentement donné de telle façon, comme valide à
même titre que si monsieur Dicaire était présent à
l'assemblée.
Des démarches furent alors entreprises pour rejoindre monsieur
Dicaire outre-mer et elles n'aboutirent que le lendemain. Toutefois, au cours
d'une conversation téléphonique-conférence, monsieur
Dicaire fut mis au courant de toutes les délibérations de
l'assemblée qu'il ratifia.
Il fut alors décidé de procéder au
réaménagement des locaux suivant les plans préparés
par les directeurs de service; monsieur Audette maintenant toutefois son
objection au principe du réaménagement immédiat.
Il fut de plus résolu d'aviser la firme Construction Mont-Royal
qu'elle pouvait immédiatement commencer les travaux sur une base de
coût et pourcentage, attendu que le pourcentage serait égal
à 10 p.c. pour les frais d'administration et 10 p.c. pour profit.
Ajournement: La séance est levée à 17:00
heures.
ANNEXE 1
LE COMITE DE L'INDUSTRIE DE LA CONSTRUCTION DE LA
REGION DE MONTREAL THE CONSTRUCTION INDUSTRY JOINT COMMITTEE OF THE REGION OF
MONTREAL
Le 15 septembre 1969
MM. Florent Audette
Roger Perreault, Mandataires Autorisés
M. Emile Bourbonnais, Conseiller des Mandataires
M. Raymond Leboeuf, Secrétaire Exécutif.
Messieurs,
Après avoir pris connaissance des besoins manifestés par
les directeurs de service concernant le ré-aménagement des
locaux, après avoir discuté de l'urgence et de
l'opportunité d'effectuer ces travaux avant la reprise des
activités du Comité, il me fait plaisir de vous informer de ce
qui suit: 1 J'approuve personnellement et recommande l'adoption d'une
résolution par les mandataires autorisant le début
immédiat des travaux suivant les réquisitions décrites par
chacun des directeurs de service. 2 J'autorise et recommande que
l'exécution des travaux soit accordée à la firme
Construction Mont-Royal Ltée et sur une base de coût et
pourcentage et que les travaux débutent immédiatement dès
que l'assemblée des mandataires aura ratifié le projet. 3
Je suggère et propose que monsieur Emile Bourbonnais agisse comme
surveillant de ces travaux et qu'il fasse rapport périodiquement aux
mandataires.
Bien à vous,
Signé: Raymond Dicaire,
Mandataire Autorisé.
DOCUMENT NUMERO 13
REGIE DES RENTES DU QUEBEC
Case Postale 5200 Québec 2 P.Q.
INVENTAIRE EN DATE DU 03-10-69
DES ANALYSES ET EVALUATIONS ACTUARIELLES
DES PLANS DE SECURITE SOCIALE
DE
L'INDUSTRIE DE LA CONSTRUCTION
CHICOUTIMI:
Avons en main photocopies des évaluations au 31 décembre
1966 et 1967. Monsieur Claude Lacoste actuaire pour la firme Dupuis, Parizeau,
Tremblay Inc m'informe qu'ils s'attendent de recevoir les données de
1968 sous peu. MONTREAL: Métiers Généraux:
Avons en main copies de l'évaluation actuarielle au 31 décembre
1963.
Monsieur Lacoste m'informe qu'aucun travail actuariel n'a
été fait, depuis cette date, par suite d'un manque de
données. Plombiers: Mêmes remarques que pour métiers
généraux. Electriciens: Avons en main copie d'une lettre
datée du 29 décembre 1966 de la firme
Castonguay, Lemay, Graveline, Pouliot, Guérard et Associés
Inc. Rien n'a été fait depuis 1965 pour les mêmes raisons
que pour les métiers généraux et les plombiers.
QUEBEC:
Avons en main copies des évaluations au 31 décembre 1966
et 1967. Monsieur Lacoste m'informe qu'ils viennent de recevoir les
données se rapportant à 1968. RIMOUSKI:
Même remarques que pour Chicoutimi. GRANBY, ST-JEAN,
ST-HYACINTHE:
Avons en main copie d'une lettre datée du 22 octobre 1968 de la
firme Dupuis, Parizeau, Tremblay Inc. Monsieur Lacoste m'informe qu'ils
viennent de recevoir les données relatives à 1968.
DOCUMENT NUMERO 14
REGIE DES RENTES DU QUEBEC
Case Postale 5200 Québec 2, P.Q.
ANNEXE au RAPPORT sur
L'ADMINISTRATION DES
PLANS DE SECURITE
SOCIALE
DE
L'INDUSTRIE DE LA CONSTRUCTION
Dans le rapport préliminaire présenté le 22
septembre dernier, divers aspects de l'administration actuelle des plans de
sécurité sociale étaient étudiés et un
certain nombre de données étaient compilées.
Il était suggéré, à la lumière de la
demande exprimée par le Ministère du Travail, que la Régie
prenne charge de l'administration des plans de sérucité sociale
à compter de janvier 1970. La Régie se chargerait d'effectuer
elle-même une bonne partie des opérations.
Examinons maintenant une autre possibilité qui s'offre à
la Régie advenant la prise en charge de l'administration à
compter de janvier 1970. La Régie pourrait continuer à confier
aux sous-traitants actuels l'ensemble des opérations. Dans ces
circonstances, les responsabilités que veut confier le Ministère
du Travail à la Régie pourraient possiblement être
assumées par celle-ci à une date ultérieure à
janvier 1970.
Quelles sont les implications, si la Régie choisit cette
deuxième option? Divers instruments de contrôle devront
être élaborés et mis en place. Une surveillance
continue de l'administration devra être maintenue par la Régie.
Les personnes désignées par la Régie pour exercer ce
rôle de surveillance devront recevoir une formation
spécialisée. Les employés affectés aux
opérations de contrôle et de surveillance pourront acquérir
une expérience valable dans l'élaboration des systèmes
nécessaires à l'administration des nouveaux plans. Les
frais de transfert d'administration seront maintenus à un niveau
très bas. De plus l'on évitera de perturber une deuxième
fois, en l'espace de six mois, l'administration des régimes actuels.
Selon la disponibilité des ressources humaines et
matérielles tant au niveau des comités paritaires et des
comités de sécurité sociale qu'à celui des
sous-traitants, la Régie pourra entreprendre un travail d'uniformisation
des dossiers maîtres d'employés. Il pourra également
être possible à la Régie d'entreprendre certains travaux
d'importance, comme par exemple: la vérification de la précision
des données inscrites aux dossiers des travailleurs, l'analyse et
l'épuration des divers fichiers alphabétiques,
l'élimination ou une diminution sensible du nombre des demandes de
remboursements présentement en mains. La Régie aura
à traiter avec des hommes appartenant à divers organismes. Elle
sait peu de choses sur la valeur et la compétence des hommes en place
dans ces divers organismes. La Régie ne devra être
responsable de l'administration des régimes qu'à compter de la
date où elle en assumera les responsabilités. La
Régie recevrait un mandat du Ministère du Travail; elle serait
responsable à cet organisme et pourrait, dans le contexte actuel, avoir
à se plier aux exigences du Ministère. Si une telle
solution est adoptée, la Régie ne sera qu'un maillon de plus dans
un processus administratif qui semble passablement lourd et inefficace.
A la lumière de ces implications, il semble que la Régie
ne devrait pas fractionner ses efforts à administrer un certain nombre
de plans à travers plusieurs organismes. Elle devrait plutôt se
préoccuper de mettre sur pieds sa propre organisation en vue de
l'administration efficace des nouveaux régimes.
Par une loi, la Régie des rentes du Québec serait
nommée "Administrateur" de plans de sécurité sociale
uniformes dont l'application serait sur une base provinciale (régime de
retraite, d'assurance-vie, régime de vacances, d'accident-maladie et
d'indemnité de salaire).
Le nouveau plan d'assurance-maladie devrait tenir compte des
dispositions du régime public d'assurance-maladie qui sera en vigueur
à compter de juillet 1970. Il serait alors souhaitable que le nouveau
plan d'assurance-maladie pour l'Industrie de la Construction devienne en
vigueur à cette date. Les autres plans pourront être mis en force
à compter de mai 1970.
La Régie serait responsable de l'ensemble de l'administration
à savoir, la perception des contributions, la gestion des fonds,
l'enregistrement des diverses transactions aux dossiers des employés et
le paiement des bénéfices. La Régie pourrait
confier temporairement aux comités paritaires la perception des
contributions, la vérification des rapports de remises, l'inspection des
livres de salaires des employeurs et tout travail nécessaire à
l'obtention des numéros d'assurance-sociale. Ce rôle confié
aux comités paritaires sera pris en charge par le personnel de la
Régie, au plus tard, le 1er janvier 1971.
Cette suggestion a pour but d'éviter que la Régie soit
handicapée dans son administration par un partage de
responsabilités avec un autre organisme, comme la chose existe dans
l'administration du Régime de rentes. La Régie recevrait
les argents et rapports des employeurs et accomplirait les tâches
suivantes: elle remettrait aux comités paritaires les sommes
nécessaires à leur administration. Ces sommes proviennent d'une
contribution de 1/2 de 1% déduit du salaire de l'employé et 1/2
de 1% fourni pas l'employeur. elle paierait aux compagnies d'assurance
les différentes primes requises. (Les divers contrats: assurance-vie,
assurance-accident et indemnité et salaire, pourraient être
négociés entre les compagnies d'assurance d'une part et par un
Comité composé d'un représentant des syndicats, d'un
représentant du patronat, d'un représentant du Ministère
du travail et d'un représentant de la Régie agissant comme
président d'autre part). elle conserverait les fonds
nécessaires à l'administration courante. elle remettrait
la balance des contributions à la Caisse de Dépôt et
placement qui serait chargée, par la Régie, de l'administration
des fonds. Un rapport sur la gestion des fonds devrait être remis
à la Régie, annuellement, par la Caisse de Dépôt et
placement. (Comme ces fonds proviennent de contributions des employés et
employeurs de l'industrie de la construction, il serait souhaitable qu'une
bonne partie de ceux-ci soient ré-investis dans cette Industrie sous la
forme d'hypothèques). elle ferait les entrées requises au
compte de chaque employé et de chaque employeur. La Régie
compilerait les statistiques nécessaires à l'établissement
des primes mensuelles à payer et à la rédaction de
rapports portant sur l'Industrie de la construction; ces rapports pourraient
être fournis, sur demande, aux comités paritaires ou au
Ministère du Travail. La Régie recevrait les demandes de
prestations et de remboursements, déterminerait l'admissibilité
ou le bien-fondé d'une demande de remboursement et autoriserait ou
effectuerait elle-même le paiement. La Régie ferait
l'inscription des bénéfices versés. La
Régie, sur demande d'un employé, transmettrait à celui-ci
un état de compte de son registre de contributions de l'année
précédente. Une fois par année, la Régie
ferait l'émission des chèques de vacances.
Cette suggestion, à savoir, que la Régie soit
nommée "Administrateur" des plans de sécurité sociale et
de bien-être pour l'Industrie de la construction découle
logiquement de l'étude des points suivants: la
nécessité d'accorder une meilleure protection à
l'employé qui doit verser une contribution. Cette contribution lui
permet normalement d'avoir droit à certains bénéfices;
d'où la nécessité d'avoir un seul organisme responsable et
de la perception des contributions et de leur enregistrement aux dossiers
individuels et du paiement des bénéfices. la
nécessité d'avoir un organisme compétent et responsable
chargé de l'administration des différents régimes. Cet
organisme autonome assurera une meilleure protection aux travailleurs
même en l'absence de décret ou par suite d'une grève.
la nécessité d'uniformiser les différents plans
actuels afin de favoriser la mobilité de la main d'oeuvre à
l'intérieur de la province. A plus ou moins longue
échéance il est possible d'envisager que ces plans deviennent
transférables d'une province à l'autre.
l'administration actuelle des plans repose entre les mains de
plus de vingt organismes distincts de sorte qu'aucun organisme n'est
réellement responsable; chacun se renvoyant la balle. la
non-solvabilité connue d'au moins un régime au 31 décembre
1967. l'état douteux dans lequel sont bon nombre de dossiers de
travailleurs. le pourcentage élevé de contributions non
identifiées.
Pour s'acquitter plus efficacement des responsabilités que la loi
lui conférera, la Régie se doit d'éliminer de son
processus administratif tous les intermédiaires. Elle se doit
d'exécuter elle-même toutes les opérations
nécessaires à la bonne marche des régimes en ayant soin,
par ailleurs, d'introduire des mécanismes de contrôle
adéquats. Ainsi et à ces conditions seulement, la Régie
sera-t-elle en mesure de justifier chacun des gestes administratifs qu'elle
aura à poser.
Signé: L. Coulonbe