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(Deux heures et demie de l'après-midi)
M. HYDE (président): Qu'on ouvre les portes. Let the doors be
opened.
A l'ordre, messieurs! Affaires courantes.
Présentation de pétitions. Lecture et réception de
pétitions. Présentation de rapports de comités
élus.
Motion d'amener
M. BEAUPRE: M. le Président, j'ai l'honneur de faire rapport, au
nom du Comité permanent des privilèges et élections, que
le témoin, M. Patrick Bellemare, 11,403 18e Avenue, Shawinigan-Est,
comté de St-Maurice...
M. LESAGE: Lentement, s'il vous plaît. Lentement. Lentement.
M. BEAUPRE: Le Comité fait rapport à la Chambre que le
témoin, M. Patrick Bellemare, demeurant à 11,403, 18e Avenue
Shawinigan-Est, comté de St-Maurice, après avoir
été assigné par lettre recommandée, le 15 juillet
1964, suivant les dispositions de l'article 717 du règlement, à
comparaître, en personne, devant le Comité le 21 juillet 1964,
à 10 h. 30 de l'avant-midi, pour y être interrogé en
qualité de témoin dans l'enquête ordonnée par
l'Assemblée législative sur l'accusation portée par le
député du comté de Trois-Rivières, Me Gabias,
contre le député du comté de St-Maurice, l'honorable
René Hamel, a fait défaut de comparaître.
M. LE PRESIDENT: Le rapport sera-t-il reçu? Adopté.
M. LESAGE: Motions non annoncées? M. LE PRESIDENT: Oui, cela
faite suite.
M. LESAGE: M. le Président, en vertu de l'article 719, paragraphe
3 des règlements, je fais motion que le témoin, Patrick
Bellemare, qui vient d'être mentionné dans le rapport du
Comité des privilèges et élections qui a été
reçu il y a un instant, soit sujet aux prescriptions de 719, paragraphe
3, c'est-à-dire que je fais motion pour que ordre soit donné au
Sergent d'armes d'amener sous sa garde ledit Patrick Bellemare, et à
l'Orateur de lancer un mandat en conséquence.
M. LE PRESIDENT: Cette motion sera-t-elle adoptée?
Adoptée.
M. BERTRAND (Missisquoi): Adoptée.
M. LE PRESIDENT: Présentation de motions non
annoncées.
Présentation de bills privés. Présentation de bills
publics.
M. LESAGE: « A ».
M. LE PRESIDENT: M. Bertrand, Terrebonne, propose la première
lecture de la Loi du Conseil d'artisanat du Québec.
M. BERTRAND (Terrebonne): M. le Président, ce bill a pour objet
d'instituer un Conseil d'artisanat. Ce Conseil a pour mission d'étudier
les meilleurs moyens de développer l'artisanat dans la province de
Québec et de faire rapport de ses observations au ministre du Tourisme,
de la Chasse et de la Pêche.
M. JOHNSON: C'est tout ce que le ministre sait sur le bill?
M. BERTRAND (Terrebonne): En deuxième lecture, c'est
déjà pas pire.
M. LE PRESIDENT; La motion de première lecture sera-t-elle
adoptée? Adoptée.
M. LE GREFFIER ADJOINT: Première lecture de ce bill. First
reading of this bill.
M. LE PRESIDENT: Deuxième lecture, prochaine séance.
Affaires du jour.
Frontières Québec-Terre-Neuve
M. JOHNSON: M. le Président, on apprend avec plaisir que le
premier ministre va être le récipiendaire d'un autre doctorat
ajouté à sa collection de doctorats honorifiques. On annonce
également qu'à cette occasion il partagera cet honneur avec le
premier ministre de la province de Terre-Neuve. Ma question au premier ministre
c'est: doit-il y avoir des pourparlers officiels ou officieux relativement au
développement des ressources hydrauliques des chutes Hamilton et
relativement à l'échange de territoires ou à la fixation
des frontières?
M. LESAGE: D'après le programme que l'on m'a soumis, ce sera
très difficile.
M. JOHNSON: Peut-être que les deux premiers ministres, les deux
copains, voyagent ensemble?
M. LESAGE: Non, M. le Président, parce que nous ne venons pas de
la même direction.
M. JOHNSON: Dans le cas de M. Smallwood, M. le Président,...
M. LE PRESIDENT: Affaires du jour.
M. JOHNSON: ... on n'est jamais sûr de quelle direction il vient.
Et quant au premier ministre, on n'est jamais sûr où il va.
UNE VOIX: Nous autres, nous le savons. M. LE PRESIDENT: Affaires du
jour.
Feux de forêts
M. JOHNSON: M. le Président, j'en ai glissé un mot au
ministre, mais je voudrais formellement donner un avis d'une question
relativement à des feux de forêts dans la région
frontalière, feux de dorêts qui ont provoqué, de la part du
procureur général de Terre-Neuve, qui est premier ministre
intérimaire, une déclaration à l'effet qu'il
s'apprête à envoyer des troupes de pompiers forestiers à
l'intérieur des limites du Québec si la menace des feux de
forêts se précise et si le gouvernement du Québec refuse de
prendre les choses en main.
M. CLICHE: Je ne suis pas au courant de la situation, si
réellement elle existe, et je n'ai pas vu la déclaration du
ministre, sauf lorsque le chef de l'Opposition me l'a montrée tout
à l'heure. Je puis dire au chef de l'Opposition et à la Chambre
que le service de protection est très efficace et que, cette
année, les effectifs du ministère ont combattu plusieurs feux de
forêts avec succès. Encore une fois, j'Ignore la situation
là-bas. Je vais m'enquérir et en informer le chef de
l'Opposition.
M. JOHNSON: Est-ce que les avions...?
M. LESAGE: Juste une minute. Est-ce que je pourrais avoir une
précision du chef de l'Opposition? Qu'est-ce qu'il appelle la
région frontalière?
M. JOHNSON: Ce qui est même admis comme territoire du
Québec par le procureur général de Terre-Neuve, ça
doit certainement être du territoire de la province de Québec.
Quand on a l'aveu de M. Curtis, M. le Président, il semble qu'on peut,
en toute sécurité, dire que les feux de forêts font rage
dans une partie de la province de Québec qui est indiscutablement du
territoire de la province de Québec.
Ça serait tout près des centres miniers de Wabush et de
Labrador City.
M. LESAGE: Très bien.
M. LE PRESIDENT: Affaires du jour.
M. JOHNSON: M. le Président, le ministre des Terres et
forêts voudrait-il nous dire si les avions du ministère
achetés du temps de son prédécesseur ont une
capacité de vol assez grande pour se rendre sur place combattre ces
feux?
M. CLICHE: La distance à parcourir n'est sûrement pas assez
grande pour que les avions ne puissent se rendre là et combattre les
feux de forêts. Je puis dire à la Chambre, qu'à maintes
occasions le ministère des Terres et forêts, conjointement avec
les provinces voisines a combattu les feux avec beaucoup de succès, et
si la situation est telle que le décrit le
procureur-général de Terre-Neuve, nous allons sûrement
intervenir et aider à corriger.
M. JOHNSON: M. le Président, est-ce que nous avons des
gardes-forestiers dans cette région?
M. CLICHE: Pardon?
M. JOHNSON: Est-ce que nous avons des gardes-forestiers dans la
région de Labrador City et de Wabush?
M. CLICHE: C'est possible. M. LE PRESIDENT: Affaires du jour.
Assurance-Santé
M. JOHNSON: M. le Président, le ministre de la Santé dont
nous avons vu la photo toute souriante avec le ministre du Bien-Etre à
Ottawa, aurait-il une déclaration à nous faire relativement
à ses pourparlers avec l'honorable Judy LaMarsh et les autres ministres
de la Santé du Canada?
M. COUTURIER: Tout ce que je peux dire à la Chambre, c'est que
nous avons fait un très bon voyage, les choses se sont passées
normalement.
M. JOHNSON: Quand il s'agit, M. le Président, de pourparlers
entre le ministre provincial et le ministre fédéral qu'entend
dire le ministre quand il parle de relations...
M. LESAGE: Normales. M. JOHNSON: ... normales?
M. LE PRESIDENT: Affaires du jour. A l'ordre, messieurs.
M. JOHNSON: Est-ce que le ministre a fait une déclaration au nom
de la province concernant particulièrement l'assurance-santé?
M. COUTURIER: Non, il n'y a pas eu de déclaration concernant
l'assurance-santé, c'est-à-dire que oui il y a eu une
déclaration à l'effet que la province de Québec
n'était pas prête à mettre sur pied le plan
d'assurance-santé dans la province parce qu'il fallait en étudier
le coût, la répercussion et le reste.
M. JOHNSON: Est-ce que les pourparlers ont eu lieu à huis clos ou
devant les journalistes?
M. COUTURIER: A huis clos.
M. JOHNSON: A huis clos. Vous comprendrez, M. le Président, mon
désir de questionner le ministre.
M. PINARD: Etes-vous inquiet? Comptes publics
M. JOHNSON: M. le Président, est-ce que le député
de Laval, président du Comité des comptes publics pourrait nous
dire quand le Comité qu'il préside fera un rapport à la
Chambre pour nous aviser officiellement qu'il est ajourné au 30,
dimanche le 30 août 1964?
M. LESAGE: M. le Président,...
M. JOHNSON: Le député de Laval est en Chambre.
M. LESAGE: ... je regrette, on n'a pas le droit de poser de questions
à un député.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre messieurs, affaires du jour.
M. JOHNSON: M. le Président, je vous pose une question à
vous. Le Comité des comptes publics doit-il faire rapport à cette
Chambre? Deuxièmement, pouvons-nous lui donner des instructions comme
membre de cette Chambre?
M. LE PRESIDENT: Je crois que j'ai déjà répondu au
chef de l'Opposition à ce propos-là et que ce sera le
Comité lui-même qui est maître de ses pouvoirs. J'ai
même indiqué que je ne crois pas que le chef de l'Opposition ni
aucun député voudrait que ce soit un membre seulement d'un
comité qui pourrait faire un rapport à la Chambre. Ce sera le
Comité lui-même qui devrait donner instruction comme ç'a
été passé hier, si je comprends bien, et le Comité
par la voix de son président, présente son rapport à la
Chambre. Je ne crois pas... ça fait partie des devoirs même de
l'autorité du président de faire un rapport à la Chambre
« ex parte ». Affaires du jour.
M. GABIAS: M. le Président...
DES VOIX: Amédée!
M. LE PRESIDENT: Affaires du jour.
M. GABIAS: M. le Président, est-ce que les députés
sont enrhumés?
M. LE PRESIDENT: A l'ordre messieurs. Sidérurgie
M. GABIAS: L'honorable premier ministre pourrait-il dire à cette
Chambre s'il y a du nouveau quant à l'étude sur le rapport de
rentabilité de la sidérurgie au Québec?
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs.
Si je me rappelle bien, la dernière fois que le
député de Trois-Rivières avait commencé à
poser des questions concernant la sidérurgie, j'ai été
obligé de le rappeler à l'ordre, et j'espère bien qu'il va
comprendre que je ne peux pas admettre des questions concernant ce sujet qui a
déjà été débattu en Chambre, et qui a
été expliqué complètement.
M. GABIAS: Je remercie le président, mais je croyais que, comme
il y avait plusieurs jours, peut-être une semaine...
M. LE PRESIDENT: Affaires du jour. Point d'ordre maintenu
M. GABIAS: Une autre question à l'honorable premier ministre.
Est-ce que l'honorable premier ministre a pris connaissance de la
déclaration de M. Caouette dans laquelle...
M. BRISSON: C'est votre futur parti.
M. GABIAS: ... il accuse...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs.
M. LAPORTE: M. le Président, j'invoque le règlement...
M. GABIAS: M. le Président... UNE VOIX: Le règlement.
M. LE PRESIDENT: Je demande au député de
Trois-Rivières de reprendre son siège.
M. GABIAS: Je n'ai même pas...
M. LE PRESIDENT: Je demande pour la deuxième fois au
député de Trois-Rivières de reprendre son
siège.
M. LAPORTE: J'invoque le règlement, M. le Président, parce
qu'en vertu des règles qui gouvernent cette Assemblée, une
question ne doit ni s'inspirer d'un article de journal, ni avoir pour but de
donner des renseignements, ni pour en demander.
M. JOHNSON: M. le Président, parlant sur le point d'ordre
soulevé par le ministre, avant même de savoir de quoi il
s'agissait...
M. GABIAS: Surveillez votre position...
M. JOHNSON: M. le Président, l'interprétation que voudrait
vous faire donner le ministre des Affaires municipales de cet article du
règlement est tout à fait ridicule.
M. LESAGE: On n'a pas le droit. M. JOHNSON: M. le Président... M.
LESAGE: Soyez poli au moins.
M. JOHNSON: ... comment voulez-vous que les députés de
cette Chambre soient informés de nouvelles qui concernent
l'intérêt de la province, et qui peuvent servir de base à
des questions sur des matières urgentes et d'intérêt
public; évidemment, une interprétation restrictive de cet article
donnerait raison au ministre des Affaires municipales, mais vous savez comme
moi et vous admettrez, j'en suis certain, que le seul fait de dire qu'on
réfère à une nouvelle qui a paru dans un journal ne
constitue pas une violation du règlement, et n'est pas un
empêchement à poser certaines questions. M. le Président,
je soumets respectueusement que le point d'ordre du député de
Chambly est mal fondé, et qu'on devrait permettre une question,
même si l'information vient d'un journal.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre messieurs. Premièrement, je
considère que l'objection formulée par le ministre des Affaires
municipales était basée sur l'article 671, qui se lit comme suit:
« Une question ne doit se référer ni à un article de
journal, ni à la déclaration d'un particulier, ou d'un corps non
officiel, ni à une assertion faite par un député,
même un député de cette Chambre. » Cet
article-là, si je comprends bien, a été
interprété pour permettre à un député de
poser une question au gouvernement, peut-être au premier ministre,
concernant une déclaration qu'aurait faite un ministre...
M. LESAGE: Un député.
M. LE PRESIDENT: ... du gouvernement. Une déclaration qui aurait
été faite par un ministre. On pourrait demander si cette
déclaration représente l'opinion ou la politique du gouvernement,
mais le député de Trois-Rivières, en posant sa question,
avait commencé, premièrement, par citer, référer
à un article de journal...
M. GABIAS: Pas du tout, M. le Président.
M. LE PRESIDENT: ... deuxièmement, en référant
à une déclaration faite par un député...
M. GABIAS: Oui.
M. LE PRESIDENT: ... d'un autre parlement.
M. GABIAS: C'est ça.
M. LE PRESIDENT: Et je considère que c'est une déclaration
d'un particulier. Il n'apas le droit de le faire, et je maintiens le point
d'ordre soulevé par le ministre des Affaires municipales.
Affaires du jour.
Pont de Ste-Anne de la Pérade
M. ST-PIERRE: M. le Président, lundi après-midi, le
député de Champlain a attiré l'attention de la Chambre sur
les travaux qui ont été faits le dimanche sur le pont de
Ste-Anne-de-la-Pérade.
J'étais absent mais le sous-ministre a fait une
déclaration dans les journaux qui répondait un peu à la
question qui avait été posée. Je voudrais donner à
la Chambre connaissance d'un
télégramme que nous avons reçu aujourd'hui, et qui
se lit comme suit: « La présente est une copie du
télégramme envoyé ce jour au sous-entrepreneur en peinture
de Dominion Bridge Company Limited au pont de Ste-Anne-de-la-Pérade.
Stop. M. P. Lagendyk, 202 Georges V, Lachine, Québec. Soyez avisé
que Dominion Bridge Company Limited vous tient entièrement responsable,
comme sous entrepreneur, pour avoir eu six peintres au travail sur le pont de
Ste-Anne-de-la-Pérade dimanche dernier, ce qui entre en contravention
avec les directives qui vous furent données par le surintendant du
département des Travauxpublics à Ste-Anne-de-la-Pérade.
Vous êtes requis de rencontrer M. Réal Gagnon,
vice-président de la construction de Dominion Bridge Company Limited
demain à Eastern Canada Limitée, Québec, afin de
rencontrer le sous-ministre, M. Hervé Gauvin, afin de lui
présenter vos explications. Une copie de ce télégramme est
envoyée à M. Gauvin, Dominion Bridge Company Limited, R.A. Reed,
gérant général, succursale de Montréal. »
M. BELLEMARE: Est-ce que le ministre pourrait m'en fournir une
copie?
M. SAINT-PIERRE: Je pourrais vous la faire lire si vous voulez. Je n'ai
pas de copie.
M. BELLEMARE: Non, non, sur une copie tapée.
M. SAINT-PIERRE: Je vous la ferai parvenir.
UNE VOIX: Dans le « Journal des débats ».
M. GABIAS: M. le Président, est-ce que le procureur
général a intenté des procédures contre Fraser
Brace, qui a violé la Loi du travail le dimanche?
M. HAMEL (St-Maurice): La réponse est non.
M. GABIAS: Est-ce que le procureur général a l'intention
d'instituer une procédure contre Fraser-Brace?
M. HAMEL (St-Maurice): Le problème est à
l'étude.
M. JOHNSON: M. le Président, est-ce que le Rapport Smith, qui
faisait suite au Rapport MacKay, concernant les transactions de terrains de la
Commission des écoles protestantes du grand Montréal est
disponible pour distribution, pour dépôt en Chambre?
M. LESAGE: Pas encore.
M. JOHNSON: Est-ce qu'il sera imprimé, avant la fin de la semaine
prochaine?
M. LESAGE: Il est à l'impression et...
M. JOHNSON: Oui, il y a déjà deux semaines.
M. LESAGE: ... j'ai demandé au procureur général,
ce matin justement, et à mes collègues intéressés,
de faire l'impossible pour qu'il soit prêt, pour distribution aux
député s, avant la prochaine fin de semaine alors que nous
espérons...
M. JOHNSON: Peut-être.
M. LESAGE: ... proroger.
M. GERIN-LAJOIE: La deuxième fin de semaine.
M. LESAGE: Non, pas la fin de semaine qui vient, l'autre, la fin de
semaine où le samedi est le 1er août.
Conseil supérieur de l'Education
M. JOHNSON: Merci. Le ministre fait-il des progrès dans ses
démarches pour la nomination des membres du Conseil supérieur de
l'éducation?
M. GERIN-LAJOIE: Je dois dire, M. le Président, qu'avec le genre
de journée que nous passons tous, d'un côté ou de l'autre
de la Chambre,...
M. BERTRAND (Missisquoi): Ah non!
M. GERIN-LAJOIE: ... je ne peux pas faire grand progrès sur la
question que le chef de l'Opposition vient de soulever.
M. JOHNSON: M. le Président, le ministre espère-t-il
pouvoir les nommer avant que toute la politique du nouveau ministère
soit définie?
M. GERIN-LAJOIE: M. le Président, je crois pouvoir assurer une
fois de plus cette Chambre, et dire que rien ne se fait actuellement, au
ministère de l'Education, qui empiète le moindrement sur les
prérogatives du Conseil supérieur de l'éducation en vertu
de la loi.
M. GABIAS: Ah oui, ils n'ont pas de pouvoir.
M. LE PRESIDENT: Affaires du jour.
M. GABIAS: C'est clair, ils n'ont pas de pouvoir.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre messieurs.
Arrêt de travail
M. DOZOIS: Est-ce que le ministre du Travail pourrait nous donner des
nouvelles, s'il en a, du « lock out » qui affecte les
employés de la maison Dupuis & Frères? On a appris qu'il y
avait eu entente d'un côté, et de l'autre côté, on a
entendu dire qu'il n'y en avait pas.
M. FORTIN: Le conciliateur qui est en charge des négociations ne
m'a pas fait de rapport encore à ce sujet-là.
M. JOHNSON: Quant au journal « La Presse », le ministre
a-t-il des nouvelles à nous donner?
UNE VOIX: Il n'est pas publié.
M. FORTIN: En ce qui concerne le journal « La Presse », M.
le juge Ouimet, qui était médiateur, doit se mettre en contact de
nouveau avec les parties et offrir ses services s'ils veulent les accepter, et
s'ils en ont besoin.
M. JOHNSON: Le juge Ouimet est un médiateur nommé par les
parties ou par le ministre?
M. FORTIN: Choisi par les parties et nommé avec ma collaboration,
mais il n'y a pas de nomination par le ministre du Travail parce que la loi ne
prévoit pas que je puisse nommer un médiateur.
M. FORTIN: Mais je suis intervenu entre les parties pour qu'elles
s'entendent sur le choix d'un médiateur. Il a été choisi
par les parties et ses dépenses, s'il y a lieu, seront payées par
les parties.
M. JOHNSON: Est-ce que le ministre a été requis
d'intervenir en personne comme c'est arrivé dans d'autres grèves
autrefois et récemment?
M. FORTIN: Ni dans la grève de Dupuis & Frères, ni
dans la grève de la Presse.
M. GABIAS: M. le Président, au ministre du Travail, est-il vrai
que l'honorable Sauvé, ministre des Forêts, est intervenu
auprès du ministre du Travail de Québec pour régler la
grève de la Presse?
M. FORTIN: D'aucune manière, je pense que ça fait
peut-être un mois, un mois et demi que j'ai rencontré M.
Sauvé simplement pour lui dire bonjour, c'est tout. Aucun
téléphone, aucune intervention quelconque.
M. LE PRESIDENT: Affaires du jour. Prêts agricoles
M. JOHNSON: Le ministre de l'Agriculture est-il au courant de la
procédure à suivre pour que nos électeurs obtiennent,
d'Ottawa, un délai pour les paiements à effectuer sur leurs
prêts agricoles?
M. COURCY: M. Hays et non M. Sauvé, en Chambre, a dit qu'il avait
écrit le 8 juillet 1964, le matin même, qu'il avait posté
une lettre au ministre de l'Agriculture de la province de Québec, lui
parlant des sinistres en une réponse à une des lettres que je lui
avais adressées.
M. JOHNSON: Le ministre a-t-il répondu à M. Hays?
M. COURCY: M. Hays répondait à ma lettre.
M. JOHNSON: Répondait à la lettre du ministre qui
demandait,...
M. COURCY: Oui.
M. JOHNSON: ... pour certaines classes de cultivateurs, un
délai.
M. COURCY: Il n'était pas question du tout de crédits
agricoles, ni dans ma lettre, ni dans la lettre en réponse à la
mienne de M. Hays.
M. JOHNSON: De quoi s'agissait-il?
M. COURCY: Il était question des sinistres dans la province de
Québec.
M. JOHNSON: Alors, M. le Président, ç'a dû
être simple, le ministre a dit: « Toute la région agricole
de Québec est actuellement dans un état d'urgence ».
M. LESAGE: M. le Président...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs. Affaires du jour.
M. JOHNSON: Qu'est-ce que le ministre a communiqué au ministre
fédéral de l'agriculture? Les noms des régions? Les noms
des personnes affectées, ou la nature des sinistres ou quoi encore?
M. COURCY: Non, M. le Président. M. LE PRESIDENT: Affaires du
jour.
M. JOHNSON: Mais qu'est-ce que le ministre...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre. On demande la production de documents. Je
crois que si on veut avoir la copie de certaines correspondances, il y a une
manière de procéder. On ne peut pas imaginer que chaque ministre,
à la Chambre, va apporter tous ses dossiers chaque jour pour
répondre à des questions concernant les documents. Affaires du
jour.
M. JOHNSON: M. le Président, le ministre voudra peut-être
produire, sans qu'on passe par la procédure formelle, la copie de la
lettre de M. Hays, et copie de sa lettre à lui.
M. LESAGE: La coutume...
M. COURCY: M. le Président, le chef de l'Opposition veut avoir
une copie. Qu'il dépose sa demande au feuilleton.
M. LAPALME: Il faut d'ailleurs demander la permission à M. Hays,
pas la permission mais l'avertir.
M. LESAGE: Il faut l'aviser, oui. La coutume pour la correspondance
entre un gouvernement...
M. BERTRAND (Missisquoi): Il faut demander la permission?
M. LESAGE: Non, non, pas nécessairement la permission, non, c'est
qu'on avise de notre intention « de ». S'il y a objection,
évidemment, on reçoit l'objection, mais c'est extrêmement
rare qu'il y ait objection.
M. BERTRAND (Missisquoi): Sil n'y a pas d'objection vous pouvez le
déposer.
M. LESAGE: Non, à ma connaissance il n'y en a pas eu.
M. JOHNSON: M. le Président, le ministre dit « que le chef
de l'Opposition dépose sa question au feuilleton » mais
l'expérience n'est pas tellement bonne. Nous avons ici, et je
réfère à une nouvelle question, nous avons ici une
question d'un député qui a été inscrite au
feuilleton le 6 mars et...
M. LESAGE: Le 6 mars?
M. JOHNSON: Oui, et qui aujourd'hui porte.
M. LESAGE: Quel est le numéro?
M. JOHNSON: L'item 30. Le 6 mars, M. Lavoie (Wolfe): « Ordre de la
Chambre...
M. LESAGE: C'est une motion.
M. JOHNSON: C'est une motion, je vous demande pardon. « La Chambre
a déjà ordonné, depuis le 6 mars, qu'il soit
déposé sur le bureau de cette Chambre une copie du dossier du
ministère des Terres et Forêts, relativement au lot 2543 du
cadastre officiel du canton de Wolfestown comté de Wolfe. »
M. COURCY: Cela ne me regarde pas du tout, ça, M. le
Président.
M. CLICHE: J'avais 1'intention de rencontrer le député de
Wolfe au début de la semaine et lui demander de retirer sa motion pour
la raison suivante: c'est que, à la suite de la motion qu'il a faite,
j'ai nommé un commissaire enquêteur, avec les pouvoirs qui lui
sont conférés par la loi, pour faire l'enquête
nécessaire sur la transaction. Et je voulais demander au
député de Wolfe de retirer sa motion parce que je ne crois pas
qu'il soit d'intérêt public de déposer le dossier tant et
aussi longtemps que l'enquête menée par le commissaire
enquêteur n'est pas terminée. Je lui en ai dit un mot la semaine
dernière, au député, et j'avais convenu que je lui
montrerais à lui le dossier mais que le dossier ne serait pas
déposé pour qu'il ne soit pas rendu public tant et aussi
longtemps que le commissaire enquêteur n'a pas fini son travail et n'a
pas fait son rapport. Mais comme le député n'est pas ici, bien,
je n'ai pu le voir et lui montrer le dossier. J'espère le voir demain.
Est-ce qu'il va être ici demain ou vendredi? Je l'ignore. Aussitôt
que je le verrai, j'en discuterai avec lui.
M. LESAGE: M. le Président, en parlant des questions au
feuilleton, je voudrais bien être en mesure de donner le plus de
réponses possibles
d'Ici la fin de la session aux questions posées. Et il est clair
que, si certaines questions étaient plus précises, nous serions
en mesure de donner les réponses d'ici la fin de la session. J'ai
attiré hier, par exemple, personnellement l'attention du
député de Lotbinière sur sa question No 22. Je lui ai
demandé: « Que voulez-vous savoir? Voulez-vous savoir si, à
un moment donné, il y a eu des travaux exécutés dans le
comté d'Arthabaska pour $5 ou $10 pour réparer une porte ou
quelque chose au palais de justice? Que désirez-vous savoir? Est-ce
qu'il s'agit de ponts? Est-ce qu'il s'agit d'édifices? » Quand on
circonscrit la question, il est clair qu'on peut obtenir une réponse
beaucoup plus rapidement. J'ai fait, en toute amitié, ces remarques au
député de Lotbinière, hier, en lui suggérant de
dire exactement ce qu'il voulait savoir.
M. BERNATCHEZ: Il s'agit de la construction et de la réparation
des ponts permanents et semi-permanents.
M. LESAGE: Oui, alors pourriez-vous remplacer votre question?
M. BERNATCHEZ: La préciser? M. LESAGE: Oui, s'il vous plait.
M. JOHNSON: M. le Président, je vols ici une question du 2
juillet, item 6; « Quels sont les nom, prénom et adresse des
directeurs et officiers de Les Pavages St-Laurent de Vallée-Jonction?
» Cela ne m'a pas l'air d'une question imprécise ni d'une question
qui requiert une réponse élaborée.
M. LESAGE: J'attirerai l'attention du secrétaire de la
province.
M. JOHNSON: Et il y aune motion en date du 13 mai, de M. Allard,
demandant que soit déposée « une liste donnant le nom et
l'adresse de tous les établissements auxquels la Régie des
Alcools du Québec a émis des permis du 1er mai 1962 au 1er mai
1964 avec en regard du nom de chaque établissement les nom et
prénom de ou des propriétaires et du ou des détenteurs de
permis. »
M. LESAGE: Oui, mais c'est un travail extrêmement long et,
évidemment, en plus du nom et l'adresse de tous les
établissements auxquels la Régie des Alcools a émis des
permis du 1er mai 1962 au 1er mai 1964, il y a tous les renouvellements de
permis. Les permis sont an- nuels. Alors c'est la liste de tous les permis dans
la province. C'est presque un annuaire de téléphone qu'on nous
demande, un bottin.
M. JOHNSON: Est-ce qu'il s'en donne tant que ça?
M. LESAGE: Bien non, ce n'est pas ça, mais il s'en donne tous les
ans. C'est annuel.
M. JOHNSON: Il y en a combien de milliers?
M. LESAGE: Je ne connais absolument rien là-dedans et le chef de
l'Opposition le sait très bien. Mais je sais qu'on demande les permis du
1er mai 1962 au 1er mai 1964; ça veut dire trois ans pour tous les
permis émis. Alors il faut que, à la Régie des Alcools,
une partie du personnel soit, évidemment, conscrite pour faire ce
travail.
Puis nous sommes dans la période des vacances et très
souvent, dans les ministères, ceux qui sont chargés de
préparer les réponses sont absents, en vacances. Je regrette. Je
suis prêt à répondre. Je veux, je presse constamment les
ministères de répondre. Mais quand on pose des questions
justement comme celles que vient de signaler, c'est-à-dire quand on
inscrit des motions comme celles que vient justement de signaler le chef de
l'Opposition, il ne peut pas s'attendre d'avoir une réponse avant trois,
quatre ou même cinq mois, surtout lorsque nous sommes en période
des vacances des fonctionnaires.
M. JOHNSON: Elle date du 13 mai celle-là, le fonctionnaire...
M. LESAGE: Oui, du 13 mai, mais simplement, je viens de dire qu'on le
demande pour trois années, et que les permis sont annuels.
M. JOHNSON: On comprendra, M. le Président, notre
intérêt dans cette motion, c'est que nous voulons fournir les
renseignements utiles au ministre de la Famille et à son comité
de l'alcoolisme.
M. LESAGE: Ah!
M. LE PRESIDENT: Affaires du jour.
M. JOHNSON: Alors, M. le Président, nous aurons quelques autres
questions à déposer au feuilleton, et quelques autres motions, le
ministre nous a invité à en faire une. Nous tâcherons de
les faire courtes, et de façon à ce qu'elles ne requièrent
pas trop...
M. LESAGE: A point.
M. JOHNSON: ... de travail, mais nous aimerions que le premier ministre
s'engage, vis-à-vis de cette Chambre, à nous fournir autant que
possible des réponses d'ici la fin de la session afin qu'elles ne
meurent pas sur feuilleton...
M. LESAGE: C'est ce que je viens de dire.
M. JOHNSON: ... comme cela est arrivé l'année
dernière.
M. LESAGE: M. le Président, il y a toujours moyen, à la
fin d'une session, de régler le cas, pour pas que les questions ne
meurent, c'est de les transformer en motions pour production de documents. Cela
devient un ordre de la Chambre, et cet ordre subsiste pour la session
suivante.
M. LE PRESIDENT: Affaires du jour. M. LESAGE: Un instant. Numéro
38.
M. LE PRESIDENT: M. Bertrand, Terrebonne, propose qu'à sa
prochaine séance la Chambre se forme en Comité plénier
pour prendre en considération les résolutions relatives au bill
63 intitulé: « Loi du Conseil d'artisanat du Québec
». Cette motion sera-t-elle adoptée? Adoptée.
M. LESAGE: Numéro 41.
M. LE PRESIDENT: La Chambre de nouveau en Comité plénier
sur le bill 54.
M. BELLEMARE: Est-ce que je pourrais demander à M. l'Orateur,
avant qu'il ne quitte son siège...
M. LE PRESIDENT: Trop tard!
M. BELLEMARE: S'il siège jusqu'à 4 heures, plusieurs ne
pourront pas assister à la réunion. Si ce n'est pas fini.
M. LESAGE: Arrangez-vous pour finir.
M. BELLEMARE: Ah oui, oui, en voilà, une raison de...
M. RENE LEVESQUE: Arrêtez de bloquer le progrès, autrement
dit.
M. BELLEMARE: Ah Ste-Anne, donnez-moi le résultat des
assurances-maladies.
Bill 54
M. BEDARD (président du Comité plénier): Sur le
bill 54, nous en étions rendus à l'article 101.
M. BELLEMARE: 100. M. JOHNSON: 100.
M. LE PRESIDENT: 101. 101, adopté? Adopté.
M. LE PRESIDENT: 102, adopté? Adopté. 103. 104,
adoptés. 105?
M. JOHNSON: M. le Président, avant qu'on prenne le mors aux dents
là...
M. LE PRESIDENT: Non, j'attends toujours que ces articles soient
adoptés.
M. JOHNSON: Le ministre a-t-il reçu une communication du
président de l'Union des municipalités, le maire Cauchon de
Valleyfield, et le ministre a-t-il des commentaires à faire?
M. FORTIN: J'ai reçu un télégramme de M. Cauchon
qui faisait des représentations un peu semblables à celles de M.
René Bélanger et les explications et les arguments que j'ai
donnés en Chambre lors de la dernière séance s'appliquent
aux remarques de M. Cauchon.
M. JOHNSON: Est-ce que M. Cauchon ne suggérait pas que l'on
considère les employés municipaux dans la même
catégorie et qu'on les traite de la même façon qu'on a
l'intention de traiter les fonctionnaires de la province?
M. FORTIN: Oui en effet, dans son télégramme il mentionne,
il fait cette suggestion, mais le gouvernement croit que les fonctionnaires de
la province ne peuvent pas être assimilés aux fonctionnaires
municipaux.
M. JOHNSON: Ou vice versa. M. FORTIN: Bien!
M. LE PRESIDENT: Article 105? Adopté. Article 106 adopté.
Article 107 adopté, article 108 adopté, article 109?
M. JOHNSON: Public ou la commission? M. LE PRESIDENT: Adopté.
Article 110...? M. JOHNSON: D'accord.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 111 adopté. Article 112
adopté. Article 113 adopté. Article 114, adopté. Article
115?
M. BELLEMARE: Article 115 M. le Président, c'est un article assez
contentieux parce qu'il change complètement le « statu quo »
de la Commission. La Commission autrefois était une commission qui au
point de vue conflit d'ordre politique ou idéologique n'entrait pas en
cause nulle part et actuellement en vertu de l'article 115, la Commission
n'aura pas de juridiction sur le personnel de l'administration et même on
verra un peu plus loin dans l'article 119 on va nommer un administrateur qui
lui verra au personnel et à l'administration de son greffe et ici M. le
Président, je voudrais que le ministre me comprenne bien.
C'est la Commission et c'est l'avis même de tous les grands chefs
syndicaux, si la Commission a réussi aujourd'hui à marcher dans
des cadres qui lui sont réellement reconnus, comme des tribunaux presque
judiciaires, sans donner parti pris à la critique, c'est parce qu'on a
voulu que la Commission soit éloignée de tous les conflits
d'ordre politique ou idéologique et on a voulu à ce
moment-là, que la Commission soit la seule responsable, ait la seule
responsabilité sur son personnel et sur son greffe et je dis M. le
Président que lorsque l'article 115 donne à la Commission le
pouvoir de faire des règlements pour régler l'exercice de ses
pouvoirs, sa régie interne, la conduite de ses séances, la
procédure de ses enquêtes, les délais de toutes les
procédures et la forme des rapports qui nous sont adressés et
qu'on exclut l'administration de son personnel, je dis qu'on fait là une
grave erreur.
Une erreur M. le Président qui enlève à la
Commission la véritable portée des décisions qui doivent
être prises par les membres de la Commission et je dis M. le
Président que c'est important, surtout à une époque
où la Commission du travail, maintenant, la Commission des relations
ouvrières, va jouer un rôle extraordinairement plus grand à
cause de l'éventail qu'on a donné aux conventions collectives
à partir d'un employé à aller aux employés civils,
aux employés des services publics et je dis M. le Président que
la Commission qui doit avoir juridiction sur ses enquêteurs parce que le
tribunal judiciaire lui, c'est presqu'un tribunal judiciaire, cette Commission
doit avoir le contrôle sur tous ses enquêteurs et là la
Commission elle-même, la Commission telle que constituée en vertu
de cet article-là, on n'aura de regard que sur la juridiction,
c'est-à-dire de faire des règlements pour régler
l'exercice de ces pouvoirs, sa régie interne et le reste.
Je dis, M. le Président, et je reviendrai à l'article 119
pour protester contre ce pouvoir qu'on enlève à la commission de
contrôler, de diriger, d'avoir l'exercice de tous les pouvoirs concernant
son personnel, et je dis, avec les grands chefs syndicaux, que c'est un article
qui devrait, avec l'article 119, être amélioré.
M. FORTIN: M. le Président, pour répondre aux observations
du député de Champlain, il faut étudier conjointement
l'article 115 et également l'article 119 qui parle de l'administrateur.
La jurisprudence jusqu'ici, a établi que le rôle de la Commission
des relations ouvrières est un rôle à la fois
quasi-judiciaire et un rôle administratif.
Je me réfère à un jugement de l'honorable juge
Roger Brassard du mois de juillet 1963 dans une cause de Donatelli Shoes Ltd vs
The Labour Relations Board of the Province of Quebec et le Syndicat des
travailleurs en chaussure. Voici ce que le juge Brassard, dans son jugement,
disait: « Il est certain que la Commission des relations ouvrières
qui est, par essence, un organisme administratif exerce cependant, à
l'occasion de ses fonctions administratives, certains pouvoirs de
caractère judiciaire, en ce sens qu'elle est appelée à se
prononcer, par une décision finale, sans appel et ayant force de loi,
sur l'existence de certains faits d'où découlent, en vertu de la
loi, des droits et des obligations. »
Plus loin, il disait: « La jurisprudence a toutefois reconnu que
les organismes administratifs qui exercent aussi des pouvoirs judiciaires ou
quasi-judiciaires, en rendant des décisions de caractère
judiciaire, constituent, dans l'exercice de ces pouvoirs, des tribunaux
judiciaires de juridiction inférieure sans, pour autant, les assimiler
aux cours de justice régulières ».
Alors, à l'heure actuelle, la Commission des relations
ouvrières a un rôle quasi-judiciaire lorsqu'elle entend toutes les
requêtes et tous les procès qui lui sont
déférés. Elle a également un rôle
administratif lorsqu'elle envoie ses médiateurs ou ses inspecteurs pour
faire des enquêtes afin de savoir si un groupe syndical qui demande
l'accréditation a réellement la majorité et s'il se
conforme aux règlements de la Commission, Mais la Commission a
également un autre rôle administratif, en ce sens qu'elle doit
voir à acheter les fournitures de bureau, qu'elle doit voir à
toutes sortes de détails d'administration.
Or, le président et les membres de la Commission m'ont
souligné qu'ils doivent siéger plusieurs fois pas mois pour
décider de sim-
pies questions d'administration, alors que, réellement, ce n'est
pas leur rôle. Est-ce qu'on va payer, par exemple, un président
$18,000 par année et des commissaires à $14,000 par année
pour décider s'ils vont acheter du savon, des serviettes et des chaises
de bureau?
Nous avons décidé, en combinant les articles 115 et 119,
en ce qui concerne l'administration, et je veux dire, par là,
l'administration matérielle de la Commission, de dégager le
président et les commissaires de cette tâche et de confier
ça à un administrateur. Et je puis assimiler le travail de la
Commission, en ce sens, à celui du greffier et du protonotaire de la
Cour supérieure. Le protonotaire de la Cour supérieure, c'est lui
qui voit à engager le personnel en suivant, évidemment, les
dispositions de la Loi du service civil. Il voit à faire les
réquisitions pour l'achat de fournitures de bureau, il s'occupe de
l'engagement des sténographes officiels, et il voit à donner
suite aux ordres des juges de la Cour supérieure. Eh bien, ce sera
exactement la même situation.
Comme la Commission peut faire des règlements pour régler
l'exercice de ses pouvoirs c'est la Commission qui décide, lorsqu'elle
reçoit une requête, de faire faire une enquête; c'est elle
qui décide d'envoyer les inspecteurs faire une enquête et, alors,
la Commission dira simplement à l'administrateur; « Nous ordonnons
une enquête dans tel cas, veuillez envoyer les inspecteurs, veuillez
envoyer les médiateurs. » Mais l'administrateur n'aura aucun
pouvoir sur les procédures qui sont déposées devant la
Commission et il n'aura aucun ordre à donner en ce qui concerne la
marche des procédures.
Et à ce sujet-là, la Commission, actuellement, est
après préparer des règles, ce que je pourrais appeler les
règles de procédure ou si on peut prendre un exemple, comme les
règles de pratique de la Cour supérieure. Ces règles de
pratique lorsqu'elles seront rédigées, seront
étudiées conjointement par les représentants des
associations ouvrières, des associations patronales et plus
spécialement par leurs avocats, par les officiers de notre
ministère et également par les commissaires de la Commission des
relations du travail.
C'est l'entente que nous avons eue ensemble, et lorsque ces
règlements auront été étudiés, ils auront
obtenu, je l'espère le concensus général, ensuite, ils
seront adoptés par le lieutenant-gouverneur en conseil, et à ce
moment-là, les pouvoirs de l'administrateur seront très bien
établis et les pouvoirs de la Commission, en ce qui concerne le
fonctionnement quasi-judiciaire, sera également bien établi avec
une procédure appropriée, et je puis assurer cette Chambre que
les droits des parties seront sauvegardés et que l'administrateur, en
aucun temps ne pourra donner d'ordres, ou en d'autres termes, s'ingérer
dans les questions litigieuses, c'est-à-dire dans les requêtes qui
seront présentées à la Commission.
M. BELLEMARE: M. le Président, je ne chicane pas le ministre
parce qu'il nomme un administrateur, je voudrais bien qu'il le comprenne. Comme
les mouvements syndicaux ne reprochent pas au ministre de nommer un
administrateur pour s'occuper du savon, des crayons et des plumes, pas du tout.
On est en faveur de la nomination d'un administrateur, comme le bureau du
protonotaire, nous en sommes, mais nous disons que l'administrateur ne devrait
pas dépendre du ministre...
M. FORTIN: Il ne dépend pas du ministre.
M. BELLEMARE: Absolument, parce que c'est un employé civil, on
dit qu'il devrait dépendre de la Commission des relations du
travail.
M. FORTIN: Mais tous les fonctionnaires à l'heure actuelle
dépendent du Service civil.
M. BELLEMARE: Et, M. le Président, vous avez eu le
témoignage de M. Marchand. M. le ministre connaît M. Marchand, il
a confiance à son opinion, plus qu'à la mienne.
M. FORTIN: Est-ce que je peux?
M. BELLEMARE: Et M. Marchand, qu'est-ce qu'il dit de la nomination d'un
administrateur? Après avoir considéré que c'était
un tribunal qui est différent, un tribunal, qui est complètement
différent, qui n'est pas le même qu'un tribunal civil, parce qu'il
a à son service, ses propres enquêteurs, ses propres
médiateurs, ses propres conciliateurs, bien différent d'un
tribunal civil, c'est une commission, c'est un tribunal, mais c'est une
commission qui dépend directement de l'administration du gouvernement et
qu'est-ce que disait M. Marchand, il disait... Il est sûr qu'on
crée par là un canal politique, et M. Marchand disait à la
page 262, le 27 juin 1963, on crée par cette position d'administrateur,
un canal politique et M. Marchand dit: Mais tout de même on
établit un lien qui à un moment donné peut amener disons,
des considérations d'ordre politique au niveau des enquêtes et
à ce moment-là je pense que ce n'est pas souhaitable.
« Ça c'est une opinion d'un homme qui vit dans le
milieu...
M. FORTIN: Et qui ne l'a pas répété après
que nous avons déposé nos amendements.
M. BELLEMARE: Qui l'a répété, qui dit encore que
l'administrateur, M. le Président...
M. FORTIN: Non.
M. BELLEMARE: ... sera sûrement un canal politique...
M. FORTIN: Parce qu'il est satisfait des explications que je lui ai
données.
M. BELLEMARE: ... et M. Desaulniers dit, ce serait regrettable qu'on
établisse un tel poste pour, mais comme dit M. Desaulniers, mais si le
gouvernement nomme un administrateur qui n'enlève pas à la
Commission la direction de ses employés, qui ne relève pas de la
direction de ses employés et parce qu'il est un administrateur, cela
n'empêchera pas l'administrateur de faire l'ouvrage qu'il doit faire
parce qu'il est sous la direction de la commission et pas sous la direction du
ministre, et l'administrateur lui, il va voir à quoi, il va voir, pas
seulement à l'administration du personnel, mais il va voir aussi
à l'administration du greffe.
M. FORTIN: Mais qu'est-ce que c'est l'administration du greffe?
M. BELLEMARE: Ah, c'est la direction de toutes les causes.
M. FORTIN: Non, c'est absolument faux.
M. BELLEMARE: Oui, M. le Président, c'est là qu'il va les
recevoir, c'est là qu'il va les choisir.
M. FORTIN: C'est effrayant.
M. BELLEMARE: Et M. le Président, la délimitation de tous
ces pouvoirs, sont dans le Code du travail, je dis que ce n'est pas l'endroit,
que l'administrateur dépend de la Commission j'en suis.
M. FORTIN: Discutez donc ça avec deux avocats qui sont à
côté de vous, ils vont vous expliquer comment ça fonctionne
un greffe.
M. BELLEMARE: M. le Président, j'écoute les avocats quand
j'en ai besoin.
M. FORTIN: Et quand ça ne fait pas votre affaire?
M. BELLEMARE: Et j'écoute le bon sens quand, dans le milieu
ouvrier, on dit que l'administrateur pour des crayons, pour toutes ces
choses-là, dépend de la Commission, j'en suis. Mais qu'il
dépende directement du ministre et du service civil, M. le
Président, ça, je n'en suis pas.
M. FORTIN: M. le Président, lorsque le député de
Champlain dit que l'administrateur va relever de la Commission du service
civil, d'accord. Mais à l'heure actuelle tous les employés de la
Commission des relations du travail relèvent du service civil; il n'y a
que les commissaires assermentés qui ne relèvent pas de la
Commission du service civil.
Or, nous nommons un fonctionnaire de plus. Si le ministre du Travail
avait eu à faire de l'ingérence politique à venir
jusqu'aujourd'hui à la Commission des relations ouvrières, il
n'aurait pas eu besoin d'administrateur, si je prends l'argument du
député de Champlain, parce que le secrétaire relève
de la Commission du service civil et tous les fonctionnaires.
Maintenant, la Chambre se souviendra que, durant cet hiver, j'ai
reçu à mon bureau une délégation des
représentants ouvriers, conjointement de la Confédération
des syndicats nationaux et de la Fédération des travailleurs du
Québec, avec leurs présidents, M. Marchand et M. Provost, qui
étaient accompagnés de leurs aviseurs légaux,
spécialement M. Méril Desaulniers et d'autres avocats.
Or, les explications que je viens de fournir à la Chambre il y a
quelques instants ont été les mêmes et tous ont
été unanimes à déclarer: « Eh bien, en
présence des explications que vous venez de nous donner, nous n'avions
pas interprété l'article de cette manière-là, mais
devant l'assurance que vous nous donnez spécialement qu'il y aura des
règles de procédure, nous sommes satisfaits, nous n'avons plus
d'objection aux deux articles et nous serons prêts à venir
collaborer pour la rédaction des règlements. » Et
ça, c'est la déclaration de M. Marchand, de M. Provost, de M.
Méril Desaulniers. Devant cette déclaration, vous pouvez
constater que, depuis ce temps-là, les unions ouvrières ne se
sont plus objectées aux articles 115 et 119 et elles étaient
satisfaites des déclarations que j'ai faites.
En ce qui concerne le greffe, eh bien, le député de
Champlain, je ne lui en ferai pas un reproche, je sais bien que, moi, si
j'allais essayer de conduire un train de chemin de
fer, il y aurait un accident au bout de quelques milles. Mais j e
regrette de lui dire qu'un greffe, ça ne fonctionne pas tel qu'il
l'imagine ou qu'il l'a décrit.
Le protonotaire de la Cour supérieure, par exemple, n'a aucun
pouvoir pour diriger mes procédures, sauf que, dans certains cas
où le Code de procédure le prévoit, il remplacera le juge
lorsque le j uge est absent, mais c'est parce que le Code de procédure
civile lui donne ce pouvoir explicitement.
Mais si l'administrateur, d'après l'article 119, lorsqu'on parle
d'administrer le greffe, ça ne veut pas dire qu'il va rendre des
jugements sur les requêtes qui sont présentées. Ce n'est
pas lui qui va décider de faire faire les enquêtes; c'est la
Commission parce que les médiateurs ainsi que les inspecteurs sont au
service de la Commission et ils exécutent les ordres de la Commission et
c'est la Commission qui décide de faire faire les enquêtes et non
l'administrateur. Si la Commission n'est pas satisfaite de la preuve qui est
faite, eh bien, c'est la Commission qui ordonne de faire faire l'enquête
et non l'administrateur. Je crois que, à ce sujet-là, si on relit
très bien les articles 115 et 119, il n'y a aucun doute et aucune
ambiguïté possible.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 116.
M. BELLEMARE: Un grand commis de plus dans l'administration.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 117 adopté. Article 118
adopté. Alors article 119 adopté.
M. BELLEMARE: M. le Président, non. C'est très bien, mais
qui va définir ses pouvoirs, ses fonctions puis qui va lui donner des
directives à cet administrateur-là, ça va être
qui?
M. FORTIN: Par les règlements de la Commission qui vont
être approuvés par le lieutenant-gouverneur en Conseil.
M. BELLEMARE: C'est le ministre qui va diriger ça? C'est le
ministre qui va dire: « Vous ferez telle chose. »
M. FORTIN: M. le Président, si le ministre du Travail avait eu
à intervenir jusqu'à aujourd'hui dans les décisions de la
Commission...
M. BELLEMARE: Mais le ministre n'est pas immortel! Il peut y en avoir,
comme il y en a eu un avant lui qui n'était pas bon.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre.
M. FORTIN: Il peut y en avoir, aussi, qui pourraient
téléphoner au juge, comme ç'a été fait dans
le passé. Quant à ça, mettez n'importe quel
règlement, adoptez n'importe quelle loi, vous ne changerez rien dans la
conscience des individus puis surtout, lorsque des personnes occupent des
postes supérieurs, il n'y a aucun règlement qui tienne.
Qu'est-ce qui m'empêche, moi, aujourd'hui, d'appeler un juge de la
Cour suprême si je veux l'appeler et lui dire: « Un de mes amis, M.
le juge, va comparaître devant vous et puis rendez donc jugement en sa
faveur ». J'ai bien l'impression que le juge de la Cour suprême va
me fermer le téléphone au bout du nez mais il n'y a rien qui
m'empêche de l'appeler mais si je tombe sur un juge qui n'a aucune
conscience d'assumer sa responsabilité et si moi-même je trahis le
serment que j'ai prêté, eh bien! c'est entendu que je vais faire
des choses comme ça. Mais ça il n'y a aucune loi possible pour
empêcher, à un niveau très supérieur, les gens de
manquer au sens de leur responsabilité et puis au serment qu'ils ont
prêté.
M. JOHNSON: Oui, j'aime bien ça, moi, entendre le ministre dire
ça. Le ministre a raison en théorie, il n'y a pas d'erreur. Mais
c'est précisément ça de la législation et il y a
une manière de faire une législation pour protéger les
hommes contre un humain tant qu'il y aura des hommes et il y aura de
l'hommerie, M. le Président. Il est évident que si le ministre
appelait directement le président de la Commission des relations
ouvrières, ça paraîtrait mal si jamais ça se savait
mais c'est beaucoup plus habile de nommer une de ces créatures, par
exemple, qui va être là puis qui va tout mener. Je ne veux pas
dire...
M. FORTIN: Le chef de l'Opposition était absent tout à
l'heure, j'ai tout répondu à ça,
M. JOHNSON: Je ne veux pas dire que la créature du ministre ou du
gouvernement est nécessairement un homme croche, un homme
malhonnête. Cela peut être un honnête homme mais quand on va
le choisir on va penser à sa mentalité, à sa philosophie
sociale, à son caractère et tous ces
éléments-là vont jouer et vont jouer d'une façon
efficace. Ils vont jouer peut-être parallèlement à la
mentalité et à la philosophie sociale qui inspire les membres de
la Commis-
sion mais peut-être aussi en direction diamétralement
opposée. C'est là le problème, pourquoi ça serait
le gouvernement qui prendrait la responsabilité de choisir, de nommer un
administrateur et de le contrôler par ses règlements parce que
c'est le gouvernement qui va lui poser des garde-fous...
M. FORTIN: La Commission...
M. JOHNSON: ... plutôt que de laisser la Commission administrer sa
propre affaire dans une autonomie complète. En somme c'est une autre
manifestation de la philosophie qui inspire le gouvernement actuel. Le
gouvernement actuel, il n'y a qu'une manière de bien administrer, c'est
de tout mettre entre les mains du ministre directement ou indirectement.
L'autonomie des organismes, l'autonomie des corps intermédiaires, la
liberté librement exprimée, contrebalancée par certains
facteurs comme dans le cas des commissions de relations ouvrières,
voilà des tabous pour le gouvernement actuel. C'est sa manière
d'administrer, il l'a fait dans le domaine de l'éducation, il est en
train maintenant de le faire dans le domaine des relations ouvrières, un
domaine où il y avait complète autonomie, un domaine où
malgré toutes les critiques de l'Opposition jamais on n'a pu, en 16 ans,
mettre le doigt sur aucune intervention du gouvernement. Il y a eu des
critiques contre la Commission des relations ouvrières, il y en aura
encore...
M. FORTIN: J'ai des témoins personnellement, des petits
faits.
M. JOHNSON: ... des critiques contre la Commission des relations
ouvrières et il y en aura tout le temps. On n'aura jamais
l'unanimité dans les louanges à l'égard, de la Commission
des relations ouvrières, un domaine extrêmement complexe,
extrêmement délicat mais le gouvernement, ce n'est pas nous qui le
disons, ce sont les unions ouvrières qui l'ont dit, ce sont des
associations responsables qui l'ont démontré devant le
comité. Tous ces gens-là connaissent leur affaire, l'Opposition
n'a pas intérêt à faire une lutte sur un point pareil pour
le plaisir de critiquer le gouvernement mais l'Opposition considère
qu'il est de son devoir de se faire ici le porte-parole en Chambre de groupes
extrêmement sérieux qui ont apporté, à l'encontre de
cette nomination d'un administrateur, des objections fondées, à
notre point de vue, des objections, comme dirait un ancien député
d'un comté, des objections fondées et fondamentalement
fondées mais des critiques dont nous ad- mettons le bien fondé,
nous de l'Opposition, et que dans le fond le ministre admet mais il respecte,
lui, même s'il est assis dans le siège du député de
Montréal-Laurier, il respecte beaucoup mieux que l'honorable
propriétaire de ce siège la solidarité
ministérielle.
M. FORTIN: Ce n'est pas votre meilleur argument. C'est votre meilleur
argument ça?
M. BERTRAND (Missisquoi): Il est locataire. M. JOHNSON: Il est
locataire. M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. JOHNSON: Je m'excuse, le député de Laurier est tout
simplement un occupant du siège qu'occupe actuellement le
député de Sherbrooke. Mais le ministre ne veut pas comprendre, ce
n'est pas nouveau: depuis le début de l'étude des articles, le
ministre est un bonhomme qui règle le problème bien vite. Il dit
« non » à toutes les suggestions qu'on lui faits. C'est
réglé. Je me demande si on est bien inspiré de prendre une
bonne partie de notre temps cet après-midi, par un bel après-midi
de juillet, pour critiquer longtemps les articles d'un bill, alors que nous
n'avons aucun espoir de faire changer même une virgule dans la
rédaction. Le ministre a la méthode forte. Sous un gant de
velours, il a une main de fer. Et on commence à s'en apercevoir. Il est
bien capitonné son poing. Mais en dessus de son poing, M. le
Président, c'est un bras de fer. Il est pire que le premier ministre! Le
premier ministre, au moins, admet les virgules et puis les
points-virgules...
M. LE PRESIDENT: Article 119...
M. JOHNSON: ... de temps en temps, mais le ministre, lui, n'admet rien,
pas même la ponctuation.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. FORTIN: M. le Président, non, je regrette, mais je vais
être obligé de recommencer mes explications parce que le chef de
l'Opposition...
M. JOHNSON: Non, je les ai bien comprises. Je les ai toutes
comprises.
M. FORTIN: Vous les avez comprises? Bien, alors, vous n'avez pas bien
compris. Lorsque le chef de l'Oppositon dit que c'est le ministre qui va
déterminer les pouvoirs, que c'est le
gouvernement qui va déterminer les pouvoirs de la Commission,
c'est absolument faux. C'est la Commission qui fait ses règlements. Or,
la Commission, comme on le sait, est composée de représentants
d'employeurs, de représentants d'employés et des cinq ou des six
juges qui seront nommés. Eh bien, ces règlements-là, la
Commission sera obligée d'abord de les rédiger, de les accepter
et, ensuite, elle les soumettra au lieutenant-gouverneur en Conseil. Alors, je
ne vois pas de quelle manière le gouvernement pourrait, de sa seule
autorité, imposer des règlements.
En second lieu, le chef de l'Opposition dit; « Mais, le ministre
va agir par son administrateur. » Qu'est-ce qui m'empêcherait
aujourd'hui d'agir par le secrétaire de la Commission, par
l'assistant-secrétaire? Mais si je veux être malhonnête, il
n'y a aucun moyen qui m'empêche de le faire. Et l'administrateur, du
moment qu'il sera nommé, sera astreint aux règlements de la
Commission des relations ouvrières et c'est là que ses pouvoirs
seront établis.
Maintenant, le chef de l'Opposition s'est étiré le cou pas
mal tout à l'heure. Je ne voudrais pas faire de personnalités
parce que je serais obligé de nommer certains noms de personnes assez
respectables. Mais quand il dit qu'il n'y a pas eu d'ingérence dans le
passé, de petits téléphones qui auraient été
faits à des juges, je pourrais lui donner des petits renseignements dont
je suis témoin personnellement...
M. BELLEMARE: Il y en a peut-être eu avant vous, aussi, au
ministère, durant l'autre ministre qui vous a
précédé. Moi aussi, j'ai des petites nouvelles pour les
juges.
M. JOHNSON: Moi, je ne jurerais pas qu'il n'y en a pas depuis qu'il est
là, le ministre.
M. BELLEMARE: Je ne le jurerais pas pour l'autre qui vous a
précédé non plus...
M. LE PRESIDENT: N'abusez pas...
M. BELLEMARE: ... parce que le ministre pourrait peut-être avoir
des désappointements. Mais le ministre sait, par exemple, qu'il y en a
des officiers d'administration qui jouent le rôle d'administrateurs
présentement. Il y aM. Roland Lévesque, comme officier de
l'administration, Québec et Montréal. Il y a M. Beaudet qui est
nommé pour Québec spécifiquement comme officier
d'administration. Il sait ça. Et à Montréal,
particulièrement, il y a M. Boudreau qui s'occupe spécialement,
comme administrateur, de la Commission pour tous ces détails-là,
et maintenant...
M. FORTIN: Est-ce qu'il se fait de l'ingérence politique avec ces
hommes-là?
M. BELLEMARE: Non, mais est-ce que le ministre va en nommer un de ces
trois-là comme administrateur?
M. FORTIN: Après le concours de la Commission du service
civil?
M. BELLEMARE: Oui, ça va être un grand commis choisi par le
ministre. Ce ne sera pas un de ces trois-là qui ont de
l'expérience.
M. FORTIN: Cela dépendra...
M. BELLEMARE: Ce ne sera ni M. Lévesque, ni M. Beaudet, ni M.
Boudreau. Je le dis d'avance à la Chambre.
M. FORTIN: Je ne les connais pas.
M. BELLEMARE: Vous ne les connaissez pas? Vous savez ce qu'ils font?
M. FORTIN: Je sais qu'ils sont administrateurs. Mais dire que je les
connais personnellement. Je les ai rencontrés une couple de fois.
M. BELLEMARE: Vous connaissez M. Lévesque?
M. FORTIN: Je ne me mêle pas de l'administration de la Commission
des relations ouvrières.
M. BELLEMARE: Non, mais M. Lévesque, qu'est-ce qu'il fait?
M. FORTIN: Je ne le sais pas. Je vais vous le dire franchement, je ne le
sais pas.
M. BELLEMARE: Bien, actuellement il joue le rôle
d'administrateur...
M. FORTIN: Le député de Champlain le connaît
peut-être.
M. BELLEMARE: ... dépendant de la commission. Il ne dépend
pas du ministre. Et c'est ça que nous voulons. Comme, d'ailleurs, M.
Beaudet à Montréal dépend directement de la Commission et
ici, à Québec, M. Boudreau dépend, comme officier
d'administration, directement de la Commission. Il ne dépend pas du
ministre. Et demain matin, lorsque l'administrateur sera nommé, et je le
dis d'avance que ce ne sera ni M. Lévesque, ni M. Beaudet, ni
M. Boudreau, vous verrez ça, ce sera un grand commis nommé
par le ministre avec une étiquette spéciale « F.L.Q.
» dans le cou. Cela sera d'abord, mon cher monsieur, estampé comme
véritablement le grand sceau pour rentrer comme grand commis,...
M. JOHNSON: Le mot de passe.
M. BELLEMARE: ... le mot de passe, et ensuite de ça, là il
commencera à y en avoir des téléphones entre le ministre
et l'administrateur...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs.
M. BELLEMARE: Là il va commencer à y en avoir de
l'ingérence et des communications.
M. FORTIN: M. le Président, j'invoque le règlement...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. FORTIN: J'Invoque le règlement, le député de
Champlain n'a pas le droit de m'accuser de vouloir faire de l'ingérence
politique, et de dire que je vais téléphoner a l'administrateur
pour donner des ordres.
M. BELLEMARE: Non, pas vous, pas vous.
M. FORTIN: Bien c'est ce que vous venez de dire.
M. BELLEMARE: Non, mais l'administrateur va vous appeler par exemple.
L'administrateur va vous appeler, puis il y a une grosse différence.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. BELLEMARE: Et puis c'est là que vous allez être pris, et
vous allez... répondre. Actuellement, les administrateurs de
Québec, M. Lévesque, M. Beaudet et M. Boudreau n'appellent pas le
ministre, tout se règle à la Commission, sous l'autorité
de la Commission, et à partir de la nomination d'un administrateur,
c'est l'administrateur qui va appeler le ministre. Pas le ministre, ah non. Ah
non, ah, il est bien trop prudent. Ah non. Ah lui, il est correct. L'autre
l'aurait fait, l'autre ministre avant lui. Bah... Mais lui, il ne le fera
pas.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre!
M. BELLEMARE: Mais l'administrateur, par exemple, le grand commis F.L.Q.
là qui va. être nommé là, lui, avec le grand sceau
dans le cou, lui il va le faire.
M. LE PRESIDENT: Vous devriez réfléchir avant de
parler!
M. FORTIN: Bon! Vous avez fini vos insinuations là?
M. LE PRESIDENT: Adopté. M. JOHNSON: Non.
M. BELLEMARE: Non, mais je pense, vous allez voir, quand je reviendrai
au ministère du Travail, l'année prochaine, je vais vous le
dire.
M. LE PRESIDENT: Article 120. M.JOHNSON: M. le Président,
non...
M. BELLEMARE: Puis à la Commission, on va nous le dire, cela va
se savoir, combien de fois il a appelé le ministre.
M. JOHNSON: M. le Président, est-ce que le ministre pourrait nous
dire en quoi l'administrateur et son personnel seront-ils plus
compétents parce qu'ils sont nommés par le gouvernement
plutôt que d'être nommés par la Commission?
M. FORTIN: Mais il n'y a aucun fonctionnaire de la Commission qui est
nommé par la Commission à l'heure actuelle.
M. JOHNSON: M. le Président, pourquoi ne restent-ils pas, les
fonctionnaires, l'administrateur et tous le fonctionnaires, ne demeurent-ils
pas sous la juridiction de la Commission. Pourquoi ce serait le gouvernement
qui s'en occuperait?
M. FORTIN: Ce n'est pas le gouvernement.
M. JOHNSON: Bien oui...
M. BELLEMARE: Oui, certainement!
M. JOHNSON: ... dans le fond, c'est ça. Qui est-ce qui va le
nommer, cet administrateur?
M. FORTIN: C'est le gouvernement qui va nommer l'administrateur, comme
il nomme tous les fonctionnaires de la Commission des relations
ouvrières à l'heure actuelle.
M. JOHNSON: Quel sera le supérieur immédiat de
l'administrateur?
M. FORTIN: Ce sera la Commission, suivant les règlements qui vont
être passés. C'est la Commission qui va donner des ordres à
l'administrateur dans les question d'administration, suivant les
règlements, et dans les questions de fonctions quasi-judiciaires de la
Commission.
M. BELLEMARE: J'ai bien plus peur que ce soit l'administrateur qui fasse
ça.
M. FORTIN: Nous allons passer des règlements. C'est la Commission
qui va adopter des règlements avec des règles de
procédures. Et ça, c'est l'entente que nous avons avec les unions
ouvrières, les associations patronales et nous allons avoir, comme j'ai
dit tout à l'heure, des règles qui vont s'assimiler aux
règles de pratique de la Cour supérieure pour déterminer
les procédures.
M. JOHNSON: Son status, à cet administrateur, sera
équivalent au status duquel des fonctionnaires que l'on connaît
là, dans les...
M. FORTIN: Ah bien là...
M. MAJEAU: Quel sera le rôle précis, le rôle exact de
l'administrateur vis-à-vis le personnel de la Commission?
M. FORTIN: Ah, c'est lui qui va voir à diriger le personnel de la
Commission.
M. BELLEMARE: Ah ah! Bon!
M. FORTIN: Bien c'est entendu. A voir si les employés arrivent
à l'heure le matin, voir a...
M. BELLEMARE: Ah oui!
M. FORTIN: Bien c'est entendu ça...
M. JOHNSON: Il va être comme un sous-ministre, en somme, lui. Il
sera comme un sous-ministre.
M. FORTIN: Bien...
M. JOHNSON: C'est lui qui va dire à tel inspecteur...
M. FORTIN: Ah non, non, non!
M. JOHNSON: ... « vous allez aller examiner tel cas. »
M. FORTIN: Non, non!
M. JOHNSON: Non? Ce n'est pas lui? C'est qui?
M. FORTIN: Cela, ce sont des fonctions quasi-judiciaires et c'est la
Commission qui dira à l'administrateur: « Veuillez envoyer des
inspecteurs à tel endroit pour faire telle enquête. » Ce
n'est pas lui, l'administrateur qui va décider des enquêtes
à faire. C'est la Commission,
M. JOHNSON: Oui, mais il va décider lequel des inspecteurs doit y
aller.
M. FORTIN: Mais à l'heure actuelle...
M. JOHNSON: Ah oui, ah oui, cela va être lui.
M. FORTIN: Non, non, à l'heure actuelle...
M. JOHNSON: ... et si la Commission dit la Commission qui a de
l'expérience, les commissaires qui ont de l'expérience...
M. FORTIN: Non.
M. JOHNSON: ... disent...
M. BELLEMARE: Les officiers d'administration...
M. JOHNSON: ... « Bien, cela n'a pas de sens d'envoyer un tel, on
sait qu'il y a trois ans il y a eu un conflit, puis il est en panne un peu,
avec tout ces gens-là, ». L'administrateur va dire au
président de la Commission: « Cela ne vous regarde pas, c'est moi
le patron ici. » C'est lui qui va être le patron...
M. FORTIN: A l'heure actuelle...
M. JOHNSON: ... et non pas le président ni les commissaires. Le
ministre est obligé d'admettre ça.
M. FORTIN: Non, je n'admets pas ça parce que ce n'est pas comme
ça que cela fonctionne. A l'heure actuelle, lorsque la Commission
décide de faire faire une enquête, elle avertit l'inspecteur en
chef, et c'est l'inspecteur en chef qui choisit les inspecteurs, qui distribue
l'ouvrage. C'est comme cela que ça se passe. Ce n'est pas le
président qui prend la peine d'aller choisir chacun des administrateurs.
Pensez-vous qu'ils ont le temps de faire ça? Voyons! Il y a 120
personnes à la Commission.
M. LE PRESIDENT: Adopté? Article 120. M. BELLEMARE: Ah, les
traitements. M. LE PRESIDENT: 120, adopté.
M. JOHNSON: C'est normal ça. C'est de même que cela se
faisait, c'est de même que ça se fait encore?
M. FORTIN: C'est l'ancienne loi que nous répétons.
UNE VOIX: Exactement.
M. JOHNSON: La Commission du salaire minimum, quelle est sa
réserve actuellement? Je ne sais pas si ça relève de la
question?
M. FORTIN: Je ne peux pas vous le dire là...
M. JOHNSON: On pourrait demander au ministre, est-ce qu'ils ont assez
d'argent, en tout cas pour payer ces gens là?
M. FORTIN: Oui, ils ont assez d'argent, mais cela fait à
plusieurs reprises, depuis quelques années qu'ils baissent et baissent
les cotisations parce qu'il y a plus d'employeurs évidemment, mais les
cotisations sont rendues, je crois, de mémoire là, à un
dixième de un pour cent, je pense, un dixième de un pour
cent.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 121.
M. JOHNSON: Ah bon!
M. LE PRESIDENT: Même article.
M. JOHNSON: Est-ce que cette provision est enfin réellement
efficace, ou si on va la contourner encore? S'il y a une porte pour la
contourner?
M. FORTIN: Bien, évidemment, nous sommes en présence de la
jurisprudence, et même de la jurisprudence de la Cour d'Appel et puis de
la Cour Suprême à ce sujet-là. Certainement que cette
disposition limite, d'une façon assez considérable, les brefs de
prérogatives. Mais, évidemment, il y a certaines
procédures que l'on ne peut pas empêcher. Supposons, par exemple,
que la Commission décidait d'entendre une cause d'accident d'automobile,
bien évidemment, il faudrait qu'il y ait un bref de prérogatives.
Cela, il n'y aurait pas d'erreur sur ça.
M. JOHNSON: Oui.
M. FORTIN: Maintenant, où est la marge, c'est là que la
jurisprudence a établi que cette règle là ne pouvait pas
être absolue, et complètement étanche. Si par hasard la
Commission excédait ses pouvoirs, il faut nécessairement que la
Cour se prononce.
Mais je puis dire, je répète ce que je disais à la
dernière séance, c'est que toutes les procédures sur les
brefs de prérogatives ou tous les moyens que les procureurs des deux
parties peuvent avoir à invoquer ont pratiquement tous été
épuisés et cette année, je crois qu'il n'y a pas une seule
cause qui a été, il n'y a pas un seul bref de prohibition...
M. JOHNSON: Non.
M. FORTIN: ... qui a été maintenu contre la Commission des
relations ouvrières, même la Cour suprême,
dernièrement encore, vient de rejeter un bref sur le banc, la Cour
d'appel également alors...
M. BELLEMARE: Parce qu'il y en aencore plusieurs en suspens.
M. FORTIN: Bien je ne peux pas vous dire, mais je pense qu'il y a eu
vingt causes cette année qui sont allées en Cour
supérieure, en Cour d'appel et même en Cour suprême...
M. BELLEMARE: Il y en a quatre actuellement.
M. FORTIN: Peut-être, mais la jurisprudence semble
définitivement établie sur les pouvoirs de la Commission sur ces
règlements.
M. JOHNSON: Certains de ces brefs ont été initiés
par des syndicats, pas seulement des employeurs.
M. FORTIN; Ah, il y a oui, il y en a quelques-uns qui ont
été initiés par des syndicats, d'autres par les
employeurs, maintenant vous donner des pourcentages là, je n'ai pas
ça devant moi.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 122. M. JOHNSON: Un instant.
M. MAJEAU: L'article 122, M. le Président, stipule que deux juges
de la Cour du Banc de la Reine peuvent sur requête annuler sommaire-
ment tout bref, qu'est-ce qui arrive si les deux juges sont dissidents?
S'il y en a un qui est en faveur de l'accorder et l'autre qui ne l'est pas?
M. FORTIN: Eh bien, ce sera réglé dans la
négative.
M. BELLEMARE: Dans quoi?
M. FORTIN: Cela sera réglé dans la négative suivant
les règles de procédure.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 123.
M. JOHNSON: Les juges de la Cour supérieure n'ont pas
protesté contre cette marque de très grande confiance qu'on
manifeste envers eux?
M. FORTIN: Dans quel sens?
M. JOHNSON: Bien, dans le sens que on permet un mécanisme qui,
pour casser leurs jugements.
M- FORTIN: Bien, à l'heure actuelle, je prends le Code de
procédure civile, il y en a certaines, comme les requêtes pour
permission d'appeler dans certains cas; on va devant un juge seul de la Cour du
banc de la reine. Maintenant comme il s'agit de bref de prérogatives, de
procédures excessivement rapides, et parce qu'un bref de
prérogatives peut nuire énormément dans les
négociations de conventions collectives et même provoquer des
grèves, nous avons cru adopter cette procédure expéditive
du Code de procédure civile et de confier à deux juges le soin
d'étudier la requête.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 123.
M. BELLEMARE: Le ministre la connaît l'objection que j'ai faite au
Comité, je disais qu'au Comité tout employeur a une
responsabilité...
M. FORTIN: Oui.
M. BELLEMARE: ... et que l'employé n'en a pas.
M. FORTIN: Oui bien à ce sujet-là, je réfère
le député de Champlain à l'article 126 qui est une clause
omnibus, quiconque fait défaut de se conformer à une obligation
ou à une prohibition imposée par le présent code alors,
ça, c'est pour couvrir tous les autres cas qui ne sont pas
énumérés spécifiquement.
M. BELLEMARE: Pourquoi dans ce cas-là nomme-t-on
spécifiquement dans cet article-là tout employeur.
M. FORTIN: Nous répétons une disposition de l'ancienne
loi.
M. BELLEMARE: Qui existait.
M. FORTIN: ... ou qui existait et en second lieu, c'est que nous
voulons...
M. BELLEMARE: Mais on avait, dans l'ancienne loi on avait aussi le terme
et toutes les associations d'employeurs.
M. FORTIN: Oui, mais, évidemment on n'en a plus d'associations
d'employeurs.
M. BELLEMARE: Non, mais il peut y en avoir quand même.
M. FORTIN: Mais ici, la personne qui est intéressée
à ne pas négocier ou à paralyser les négociations
évidemment au point de vue du bon sens et de l'intérêt,
c'est l'employeur parce que lui l'employeur, c'est lui qui décide
d'engager et de démettre. L'association, elle, est
intéressée à négocier une convention collective. Si
l'Association ne veut pas négocier, si elle néglige de
négocier, je pense bien que l'employeur en sera très heureux;
alors nous avons voulu mettre une disposition spéciale parce que celui
qui a principalement l'obligation de négocier ou qui peut paralyser les
négociations c'est l'employeur.
M. BELLEMARE: C'est-à-dire après l'avis.
M. FORTIN: Après les employeurs. Après l'avis, c'est
l'employeur.
M. BELLEMARE: C'est sûr.
M. FORTIN: Bon, maintenant si l'association ne veut pas négocier,
on est toujours pas pour forcer l'employeur à leur donner une convention
collective, il ne peut pas forcer les syndicats à venir lui demander des
augmentations de salaire.
M. BELLEMARE: Mais lorsque le ministre me répond là une
fois pour toute là sur l'Association des employeurs qui n'existe plus
dans la loi.
M. FORTIN: Bien au point de vue pratique, les associations. Vous voulez
au point de vue de
la certification? Au point de vue pratique il n'y avait presque pas
d'associations qui avaient une certification.
M. BELLEMARE: Il en reste encore.
M. FORTIN: Il en reste quelques-unes mais au point de vue pratique, il
n'y en avait pas d'associations, plusieurs associations d'employeurs qui ont
demandé des certificats et il s'est avéré que c'est
impraticable.
M. BELLEMARE: Oui. Ici dans le rapport du ministère du Travail,
je vois quelques requêtes concernant plusieurs employeurs deux
certifications.
M. FORTIN: Bien oui. En pratique, ce n'est pas...
M. BELLEMARE: Oui, mais qu'est-ce qu'ils vont faire maintenant?
M. FORTIN: C'est chaque employeur qui va négocier avec son
syndicat. Mais avoir un certificat de reconnaissance syndicale pour un groupe
d'employeurs, ça crée des conflits juridiques, c'est
impratiquable.
M. BELLEMARE: Oui mais si à un moment donné, l'article 123
par l'avis qui devait être envoyé par l'avis qui est prescrit,
article 123 s'adressait à une association, parce qu'il en reste encore
des associations d'employés qu'est-ce qui arriverait?
M. FORTIN: Je regrette je n'ai pas saisi la...
M. BELLEMARE: Si, en vertu de l'article 123, l'avis prescrit s'adressait
à une association d'employeurs, parce qu'il en reste encore, qu'est-ce
qui se produirait? Il faudrait qu'il retourne à l'employé
direct?
M. FORTIN: Si le certificat de reconnaissance syndicale obtsnu par le
syndicat est en faveur d'une association patronale,...
M. BELLEMARE: Oui.
M. FORTIN: ... d'accord! Mais la Commission n'en rend pas de certificats
comme ça, et les syndicats font toujours une requête en vertu d'un
employeur.
M. BELLEMARE: Oui.
M. FORTIN: Maintenant, en vertu de l'arti- cle 133, rien n'empêche
un employeur qui fait partie d'une association d'employeurs de
déléguer ou de mandater son association pour négocier pour
lui. Mais, ce que nous avons enlevé dans la loi, c'est...
M. BELLEMARE: C'est l'association des employeurs.
M. FORTIN: ... le pouvoir, pour l'association d'employeurs, d'avoir une
accréditation parce que c'est impraticable au point de vue
juridique.
M. BELLEMARE: C'est ça.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 124?
M. BELLEMARE: Rien. D'accord!
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 125?
M. BELLEMARE: Rien.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 126? Adopté. Article
127?
M. BELLEMARE: 128 là... « Est partie à toute
infraction et passible de la peine prévue au même titre qu'une
personne qui la commet toute personne qui aide à la commettre ou
conseille de la commettre, et dans le cas où l'infraction est commise
par une corporation ou par une association... » De salariés ou
d'employeurs, ça n'y est pas, ça.
M. FORTIN: Il n'y en a plus, d'ailleurs.
M. BELLEMARE: Parce que le mot « association » n'est pas
défini dans la loi.
M. FORTIN: Bien oui.
M. BELLEMARE: Alors là, on dit: « Non ».
M. FORTIN: Bien oui, vous aviez associations de salariés,
associations de...
M. BELLEMARE: Oui, mais ce n'est pas ça que je dis là.
C'est parce que le mot « association » n'est pas défini,
qu'il faudrait ajouter: « de salariés et d'employeurs ».
M. FORTIN: Vous n'avez pas besoin de répéter ça,
parce que, du moment que vous avez une association, au début vous avez
les associations de salariés...
M. BELLEMARE: Non, non, dans la loi, ce n'est pas défini le mot
« association ». Tout seul, ce n'est pas fini. Là vous
arrivez: « Est partie à toute infraction... et qui aide à
commettre... conseille à commettre dans le cas où l'infraction
est commise par une corporation ou une association... » D'employés
ou d'employeurs? Par une association de quoi, de qui? Ce n'est pas
défini.
M. FORTIN: C'est parce qu' « association » c'est le mot
général que nous prenons. Association donnée...
M. BELLEMARE: Pourquoi ne l'avez-vous pas défini dans vos
termes?
M. FORTIN: Oui, vous avez la définition du mot «
association » dans le dictionnaire.
M. BELLEMARE: Ah oui, salariés, association reconnue, association
accréditée...
M. FORTIN: Ici, nous ne voulons pas nous limiter aux associations
d'employeurs ou aux associations de salariés. Nous voulons dire «
toute association quelconque ». Deux ou trois personnes dans une usine se
forment, toutes les trois ensemble, une association « bona fide »,
si vous voulez, ou n'Importe laquelle association.
M. BELLEMARE: Ce n'est pas bon ce mot-là, « bona fide
».
M. FORTIN: Nous voulons prendre le mot « association » dans
son sens le plus large possible.
M. BELLEMARE: Vous allez avoir du trouble avec cet
article-là.
M. LE PRESIDENT: Article 129? Adopté?
M. BELLEMARE: Un instant, là.
M. LE PRESIDENT: Article 130? Adopté.
M. BELLEMARE: A 131, là, M. le Président, le premier
ministre préconise l'abolition de la pétition de droit et
là on l'inclut dans un article du Code.
M. FORTIN: Non, ce n'est pas nécessairement la pétition de
droit. C'est qu'ici dans ce domaine-là, il ne faudrait pas permettre
à n'importe quel individu de prendre une plainte et risquer ainsi
d'aller détruire les négociations entre les parties. Je suppose
que, à l'heu- re actuelle, il y a des négociations entre patrons
et ouvriers mais que la situation est assez tendue. Le négociateur est
présent, le conciliateur du gouvernement est présent. Il
tâche, évidemment, d'apaiser les deux parties. Mais un concurrent,
un employeur étranger, qui voit que son concurrent a de la
difficulté, décide de prendre une plainte, parce qu'il a entendu
dire que son concurrent a intimidé un employé. Alors, ou s'en
va-t-on?
On veut que seules les parties intéressées puissent
prendre des plaintes et, si nous enlevions ça, ceci veut dire qu'en
vertu des dispositions générales, de la Loi des convictions
sommaires, n'importe quel citoyen qui n'est pas intéressé dans un
conflit ouvrier pourrait aller prendre des plaintes. Or, nous aurions des
luttes entre les syndicats par des procédures au criminel ou des
procédures pénales et nous aurions des luttes entre employeurs
qui voudraient se venger les uns des autres en se servant de la loi. C'est pour
ça que nous disons que ces plaintes-là sont
réservées aux parties intéressées. Ce sont les
mêmes dispositions que nous rencontrons dans la loi de la convention
collective.
M. MAJEAU: Quant à l'autorisation, M. le ministre, est-ce que
c'est l'intention de donner l'option, c'est-à-dire qu'une partie
intéressée pourra intenter une poursuite soit avec l'autorisation
de la Commission, soit avec le consentement du procureur-général,
l'un ou l'autre?
M. FORTIN: C'est ça.
M. MAJEAU: Il s'adressera à l'un ou à l'autre.
M. FORTIN: Oui.
M. LE PRESIDENT: 132.
M. BELLEMARE: 132, là, M. le Président, après la
deuxième ligne parce que là c'est un vertu de l'article 11, de
ceux qui vont participer par exemple, qui vont agir, qui vont chercher d'aucune
manière à dominer ou à entraver la formation du syndicat.
Là il faudrait bien ajouter les mots « de salariés »,
« d'employeurs », les associations d'employeurs ou de
salariés.
M. FORTIN: C'est le texte de la loi actuelle.
M. BELLEMARE: Oui, mais on peut l'amender puis le mettre ailleurs, parce
que le mot « association » n'est pas défini encore.
M. FORTIN: C'est la même remarque. Quand on prend le mot «
association » ça couvre toutes les associations.
M. BELLEMARE: Ce n'est pas dit nulle part. Ensuite de ça, la
dissolution de cette association, ce n'est pas la dissolution, c'est la
déchéance.
M. FORTIN: Mais non.
M. BELLEMARE: Ce doit être la déchéance, ce n'est
pas la dissolution, ça va être la déchéance de
l'accréditation ou de la reconnaissance syndicale, ce n'est pas la
dissolution, ça va être la déchéance de
l'accréditation.
M. FORTIN: Mais non.
M. BELLEMARE: J'en suis sûr de ça.
M. FORTIN: Mais non, parce que s'il s'agit d'une association reconnue,
il n'y a pas d'accréditation...
M. BELLEMARE: Mais la commission peut, sans préjudice, prononcer
la déchéance comme quoi elle ne remplit plus son rôle
d'accréditation.
M. FORTIN: Mais si elle est dissoute, elle n'existera plus.
M. BELLEMARE: Mais le dictionnaire... M. FORTIN: C'est le terme
juridique.
M. BELLEMARE: Mais le dictionnaire que j'ai consulté me dit que
c'est déchéance.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 133?
M. BELLEMARE: Pas capable d'avoir un amendement.
M. FORTIN: Parce que ce n'est pas un dictionnaire juridique que vous
avez là.
M. LE PRESIDENT: Article 133 adopté.
M. FORTIN: C'est un dictionnaire du droit ouvrier ça.
M. LE PRESIDENT: 134.
M. BELLEMARE: Encore 133. Toute association d'employeurs, quelle
association? ce n'est pas défini nulle part.
M. LE PRESIDENT: 134 adopté.
M. BELLEMARE: Echappatoire dangereux,
M. LE PRESIDENT: 135?
M. BELLEMARE: Pas si vite, là vous là, vous ne donnez pas
le temps de les lire.
M. BELLEMARE: Correct.
M. LE PRESIDENT: Adopté. 136?
M. BELLEMARE: Une minute, 136, là, c'est le président,
vice-président et...
M. FORTIN: C'est le transfert automatique des pouvoirs.
M. BELLEMARE: Bon. Cela ce sont les pouvoirs.
M. LE PRESIDENT: Adopté. 137? M. BELLEMARE: 137, il n'y arien. M.
LE PRESIDENT: Adopté. 138.
M. BELLEMARE: « Reste valide », là vous l'avez
ajouté ça, mon amendement reste valide, je vous remercie, vous en
avez accepté un.
M. FORTIN: Quand le député de Champlain fait des bonnes
suggestions, je les accepte.
M. BELLEMARE: Ah oui!
M. LE PRESIDENT: Article 139.
M. BELLEMARE: Je l'avais dit là, il faut que ça reste
valide. A 139, il n'y a rien.
M. LE PRESIDENT: Adopté. 140. M. BELLEMARE: Une minute.
M. LE PRESIDENT: Adopté. 141.
Adopté. 142. Adopté. 143, nouvel article
suggéré.
M. DOZOIS: Qu'est-ce qu'on entend par « dérogation aux
articles précédents » est-ce qu'on veut dire tout le bill
ou du chapitre?
M. FORTIN: En résumé, cette disposition veut dire que les
lois que, c'est peut-être un
peu baroque de dire ça, mais les lois que nous abrogeons par 141,
demeurent en vigueur seulement que pour les instituteurs.
M. DOZOIS: Non, mais quand on dit, par dérogation aux articles
précédents?
M. FORTIN: C'est-à-dire aux articles, justement l'article 141,
puis etc.
M. DOZOIS: Les articles du chapitre ou tous les articles du bill?
M. FORTIN: Aux articles 142 et 141. M. DOZOIS: Je vous remercie.
M. FORTIN: Ceci veut dire, que par dérogation aux articles
précédents, qui abrogent les lois en ce qui concerne...
M. DOZOIS: Non, mais voici ma question, M. le Président, elle est
simple. On a l'amendement qu'on propose, on dit: par dé rogation aux
articles précédents, alors les articles précédents,
ça commence à 1 et ça finit à 142.
M. FORTIN: C'est ça.
M. DOZOIS: Est-ce que c'est par dérogation à tous ces
articles-là?
M. FORTIN: A tous ces articles-là nous gardons les lois
antérieures simplement pour les instituteurs.
M. LESAGE: Rien ne s'applique de la présente loi aux
instituteurs.
M. DOZOIS: Je demandais si elle s'appliquait aux articles
précédents, si ça concernait les articles de ce chapitre
ou de tout le bill.
M. LESAGE: C'est tout le bill.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 144.
M. DOZOIS: On pourrait faire des remarques là-dessus, sur 143, on
les a faites à 93, n'est-ce pas?
M. FORTIN: C'est ça. M. DOZOIS: On n'a pas changé
d'idée. M. LE PRESIDENT: 144 adopté. 145. M. DOZOIS: 144 attendez
un peu là.
M. BELLEMARE: Avez-vous l'amendement? M. LE PRESIDENT: A 145? M.
BELLEMARE: 144.
M. LE PRESIDENT: Le deuxième amendement.
M. FORTIN: Vous avez, M. le secrétaire, le dossier?
M. LE PRESIDENT: A 145 s'ajoute, l'alinéa suivant; «
séparant une association de fonctionnaires, membres ou admis à
l'étude d'une des professions visées à l'article 20 peut
adhérer à une fédération de salariés,
membres ou admis à l'étude de la même profession
».
M. BELLEMARE: Très bien.
M. LE PRESIDENT: Adopté? Adopté.
M. LESAGE: Je crois que là-dessus nous sommes prêts.
M. DOZOIS: C'est de la concordance. M. LE PRESIDENT: 146
adopté.
M. BEDARD (président du comité plénier): M. le
Président, j'ai l'honneur de faire rapport que le comité a
adopté, avec des amendements, le bill numéro 54.
M. DIONNE (président suppléant): M. Fortin propose que les
amendements soient lus et adoptés. Cette motion sera-t-elle
adoptée? Adoptée.
M. LESAGE: Troisième lecture pour que nous puissions envoyer le
message...
M. JOHNSON: M. le Président, non, juste une petite
déclaration. Vous savez, M. le Président, que, comme il y a eu
des amendements nous aurions pu insister pour que la troisième lecture
soit remise à une autre séance, mais il n'en est pas question, le
sujet a été amplement débattu...
M. LESAGE: D'autant plus que les amendements avaient été
déposés bien avant.
M. JOHNSON: Cela pourrait être discuté le point de vue du
premier ministre. Mais puisque nous ne voulons pas nous prévaloir du
règlement, et qu'au contraire nous voulons coopé-
rer pour une législation expéditive, expéditive
quant à la procédure, nous n'avons pas d'objection à la
troisième lecture aujourd'hui.
Vous dire que nous sommes entièrement satisfaits, M. le
Président, ce n'est pas exact. Proclamer que les unions ouvrières
sont entièrement satisfaites, ce serait vous induire en erreur.
Déclarer que les patrons sont entièrement satisfaits, ça
serait évidemment une fausseté. Et vous dire que l'Opposition est
contente, satisfaite à 100%, ce serait parler contre ce que je pense.
Mais comme le veut le vieux dicton; « Mieux vaut un petit pain que pas de
pain du tout »...
M. LESAGE: Bien, vous direz qu'au moins, ce n'est pas un pain de cinq
livres, mais c'est un gros pain.
M. BELLEMARE: Il s'est amélioré en cours de route,
mais...
M. JOHNSON: Nous voterons même pour la troisième
lecture.
Nous accepterons à l'unanimité, ce qui va certainement
avancer la procédure. Ce bill a connu bien des vicissitudes, il a fait
de nombreuses pérégrinations depuis 1953...
M. LESAGE: Des détours.
M. JOHNSON: ... 1963, il est attendu avec impatience par tout le monde
industriel, employeurs et employés. Le gouvernement a bien voulu
incorporer des amendements demandés par plusieurs corps professionnels,
il a aussi, et nous nous en réjouissons, adopté une partie des
propositions que nous avions faites relativement au droit de grève.
Personnellement, moi, je ne vois pas pourquoi on n'aurait pas
accordé tout de suite le droit de grève aux employés de la
province, de même qu'aux instituteurs. Cependant, on me représente
que les instituteurs sont bien heureux de pouvoir étudier le
problème complet de la grève et des négociations avec
leurs emloyeurs, les commissions scolaires. D'autre part je n'ai pas eu de
représentations des fonctionnaires de la province, je présume
qu'ils sont prêts à attendre encore une année.
Nous désirons tout simplement, dans un bon esprit de
coopération, que ce bill soit adopté le plus tôt possible,
et mis en vigueur le plus tôt possible. Nous avons hâte, comme le
gouvernement, je le présume, de connaître comment ce bill pourra
travailler, c'est extrêmement important...
M. LESAGE: Comment son mécanisme va opérer.
M. JOHNSON: ... comment ce mécanisme, oui, finira par se roder.
C'est un problème extrêmement complexe. Et nous serions
très heureux que ce bill s'avère un instrument de paix
industrielle. En somme il n'y a pas un citoyen dans cette province qui ne
recherche pas un climat favorable au développement industriel, et un des
éléments de ce climat c'est, évidemment, la paix
industrielle, qui peut-être maintenue quand le mécanisme est
adapté à nos jours, à notre mentalité de 1964, et
quand patrons et ouvriers font leur devoir.
Comme je le disais tantôt, ce n'est pas parfait, mais c'est, je
crois, un pas dans la bonne direction. Quant à moi je suis heureux de
certaines innovations dans ce bill, nous aurions certainement, si la faveur
électorale nous avait donné des responsabilités, nous
aurions certainement, M. le Président, adopté plusieurs des
mécanismes qui sont mis en place par le bill 54, et j'aime croire que
nous aurions fait un peu mieux que le gouvernement actuel ne fait.
Je pourrai garder mes illusions bien longtemps, jusqu'aux prochaines
élections, mais disons que, si ce bill ne s'avérait pas à
la hauteur de la situation, nous serons très heureux, lorsque nous
aurons la responsabilité du gouvernement, de l'amender. Si, d'ici
à l'an prochain, le gouvernement se rend compte que le mécanisme
a besoin d'ajustements dans certaines parties, l'Opposition sera encore
prête à étudier des projets d'amendements.
Le premier ministre, avant qu'il ne le dise lui-même ou de peur
qu'il ne l'oublie, le premier ministre admettra avec moi que l'Opposition s'est
comportée, dans l'étude de ce projet de loi depuis l'année
dernière, non pas comme une Opposition partisane mais comme un groupe
d'hommes qui veulent, avec le gouvernement, apporter une solution à l'un
des problèmes des plus importants de notre temps.
Le bill 54 n'est pas parfait. Il est né dans de drôles de
circonstances mais l'enfant paraît tout de même raisonnablement
bien. Nous sommes prêts à l'adopter et à essayer de
l'éduquer.
M. LESAGE: M. le Président, le chef de l'Opposition s'est
tiré très élégamment d'une situation assez
délicate. Il est vrai que lui et ses collègues de l'Opposition,
comme tous les députés en cette Chambre, ont étudié
ce projet de loi n'ayant qu'une chose à l'esprit, ne visant qu'un but:
la paix dans le domaine industriel et commercial. C'est le but que nous avons
tous recherché ensemble.
Nous avons pu différer d'opinion, évidemment, sur des
points mineurs. On a pu reprocher certains retard mais je puis assurer cette
Chambre que ces retards de la part du gouvernement étaient
motivés par la prudence, qui nous force à agir avec le plus
d'assurance possible dans un domaine aussi délicat. Il reste des cas
à régler, en particulier celui des instituteurs et celui des
fonctionnaires. Les membres de cette Chambre savent que, pour autant que les
fonctionnaires sont concernés, j'ai déjà mis en marche une
procédure qui nous permettra d'apporter à la prochaine session
une formule de relations entre les employés de la province de
Québec et l'employeur, qui est le Parlement, quoi, via le
gouvernement.
Je crois que ce bill 54, que les mécanismes prévus au bill
54 s'avéreront des mécanismes utiles, des mécanismes de
nature à atteindre le but poursuivi. Si nous constatons, « errare
humanum est » (je suis presque comme mon voisin de gauche), mais si nous
nous rendons compte que certaines pièces du mécanisme, comme l'a
dit le chef de l'Opposition, ne fonctionnent pas à notre goût,
qu'un changement de pièces pourrait apporter des améliorations,
nous aurons certainement l'esprit ouvert et nous serons aux aguets.
En attendant, qu'il nous suffise de dire que ce bill 54 est le fruit
d'un travail considérable de la part de presque tous les membres de la
Chambre qui ont participé aux divers comités qui ont entendu les
parties, soit l'an dernier, soit cette année; du président de ces
comités (je m'exclus) du président d'un de ces comités, de
la présidente, devrais-je dire, d'un de ces comités. Il est
dû à la collaboration de tous! Si nous pouvions toujours en cette
Chambre, et en toute matière, et en comité, oublier un peu la
partisanerie et quelquefois, non je n'ajoute rien, la partisanerie pour essayer
de nous concentrer sur le bien commun, eh bien! l'atmosphère serait
toujours aussi agréable qu'elle l'est en ce moment-ci alors que nous
nous proposons à voter unanimement une très importante
pièce de législation.
M. JOHNSON: M. le Président, je présume du consentement
unanime des membres de cette Chambre pour réparer un oubli. J'avais
promis, en troisième lecture, je ne sais plus auquel des
députés qui m'avait interrompu, d'expliquer pourquoi nous avions
changé d'attitude sur le droit de grève. Juste une phrase.
M. le Président, nous croyons qu'il est absolument
nécessaire d'avoir des corps intermédiaires forts, bien
structurés évidemment, mais forts, pour mieux administrer la
province et pour sauvegarder la liberté. Or, parmi les corps
intermédiaires, c'est évidemment les unions ouvrières qui
sont les plus actifs et les plus importants. Et des unions ouvrières qui
n'auraient pas de réels pouvoirs, ça serait des unions
ouvrières un peu boiteuses, qui ne pourraient pas jouer
complètement leur rôle.
En somme, à ce député qui me posait la question il
y a quelques jours, et à qui j'ai promis une réponse, je dirai
tout simplement ceci. Notre attitude est conforme à notre philosophie de
l'Etat, et du rôle des corps intermédiaires dans l'Etat, et c'est
pour ça que nous en sommes venus à la conclusion qu'il fallait
accorder le droit de grève, ce qui a l'air d'un changement d'attitude
dans l'opinion de certaines personnes, mais qui est une attitude très
logique avec les prémisses que nous avons posées, et dont nous
avons déjà parlé en d'autres circonstances.
M. LESAGE: Est-ce qu'il me serait permis d'avoir le même
consentement unanime? Je voudrais dire, pour ajouter un mot sur le point que
vient de mentionner le chef de l'Opposition, il est évident qu'à
travers tous les pays du monde, les pays démocratiques, la force
économique tend de plus en plus, dans le domaine des relations
industrielles, à remplacer la force juridique. C'est ça le
problème. Et lorsque l'Opposition dit que le parti de l'Union nationale
a évolué, eh bien elle a évolué comme le parti que
je dirige, et cela avec l'opinion générale.
M. DOZOIS: Je suis bien heureux de l'entendre dire au premier ministre,
parce que et n'était pas tout à fait l'avis du ministre du
Travail l'autre jour.
M. LESAGE: Je comprends, mais il est clair, par le bill 54
lui-même, que, dans le fond, c'est tout cela le problème.
Jusqu'à quel point la force économique doit-elle remplacer la
force juridique? C'est ça le problème. Et l'évolution
s'effectue à travers le monde, et dans le Québec bien il
était temps qu'on fasse comme les autres, que nous reconnaissions que
cette opinion prévalait, c'est ça.
Et c'est pour cela que le gouvernement, comme les membres du parti que
je dirige, de même que le chef de l'Opposition et les membres du parti
qu'il dirige, ont évolué avec la population et non seulement la
population de la province mais la population à travers les pays
démocratiques qui, dans certains cas, ont évolué plus vite
que nous, pour donner plus à la force économique et moins
à la force juridique.
M. BELLEMARE: M. le Président, je ne serai pas long. Juste deux
phrases pour dire combien comme ouvrier, représentant l'ouvrier dans
cette Chambre, je suis bien heureux que l'unanimité se fasse autour de
ce projet.
Je n'ai pas besoin de vous dire qu'en 1949, quand j'étais dans
cette Chambre, j'ai vu apparaître pour la première fois le Code du
travail, je me suis empressé de le lire et de le conserver: « Loi
édictant le Code du travail de la province de Québec. »
Mais depuis ce temps-là, je voudrais rendre hommage au Conseil
supérieur du travail qui, en 1962, a fait une étude très
consciencieuse, très fouillée sur le Code du travail, et a
présenté au gouvernement ses recommandations .
Je voudrais aussi dire combien ce Code du travail, je l'espère,
comme l'a dit si bien le chef de l'Opposition, apportera dans la structure,
dans l'organisation nouvelle des structures qui sont mises en place pour
l'ouvrier, plus de compréhension de la part de certains employeurs, et
que certains employeurs, eux aussi, prendront conscience de la force
extraordinaire qu'a le mouvement ouvrier dans la province. Il y a encore
malheureusement dans certains coins de la province, des gens qui refusent
d'admettre qu'en 1964 il y a une nouvelle philosophie ouvrière dans le
monde, et qui sont rétrogrades à toute idée nouvelle et
qui ne veulent pas, malgré les expériences que d'autres ont
vécues, répondre aux besoins et surtout aux demandes bien
logiques et bien pensées de certains mouvements ouvriers.
Je dis, M. le Président, que j'ai une réparation d'honneur
à faire. Je la fais. J'ai dit à l'honorable premier ministre que
le Code du travail ne passerait pas à la session 1964. Je suis heureux
de constater qu'il passe, et qu'il passe avec des améliorations qui nous
ont certainement fait plaisir. Ce n'est pas parfait. Le ministre du Travail n'a
pas voulu accepter tous mes amendements.
M. LESAGE: Cela ne veut pas dire que tous vos amendements auraient rendu
le bill parfait.
M. JOHNSON: Ah oui!
M. BELLEMARE: Il y en avait quelques-uns, si le ministre avait voulu, il
aurait pu me donner non seulement satisfaction, mais à la classe des
ouvriers et des employeurs. En tous les cas, passons outre.
Je voudrais dire aussi combien le travail de la fonction publique a
été bien représenté au Comité, par la
présidente que je salue d'une manière particulière, et
aussi par le dévoue- ment incontesté des trois membres de
l'Opposition qui ont fait un travail généreux.
Un travail de compréhension, dirigé par notre excellent
ami le député de St-Jacques et accompagné de cette
cheville ouvrière qui est le député de Montmorency et le
jeune et talentueux député de Joliette, je sais qu'ils ont fait
là, au Comité de la fonction publique, un travail qui a eu de
très bons effets.
Je me réjouis, avec tous les membres de cette Chambre, et
particulièrement des paroles que vient de dire l'honorable premier
ministre au sujet de l'évolution du gouvernement, de l'Opposition et,
même, de toutes les associations et je suis particulièrement fier
de dire au premier ministre que si, en certaines circonstances, mes propos ont
pu mettre de la flamme, ont pu avoir certaines flammes, aujourd'hui je suis
serein devant l'attitude que prennent le premier ministre et son
gouvernement.
M. PINARD: C'est bien, ça! Le meilleur discours pas de votre
carrière!
M. BELLEMARE: C'est vrai? UNE VOIX: Adopté? M. LESAGE:
Adopté.
M. LE GREFFIER: Première lecture de ce bill. First reading of
this bill.
M. BELLEMARE: J'en fais des bons, chez nous, aussi!
M. LESAGE: Numéro 44.
M. LE PRESIDENT: M. Pinard propose une « Loi modifiant la Loi du
Boulevard métropolitain ».
UNE VOIX: Comité plénier?
M. LESAGE: Oui, on peut aller en Comité plénier.
M. PINARD: Oui, j'ai déjà fait des déclarations
préliminaires sur les objectifs de ce projet de loi. Alors, pour
épargner du temps, je ne pense pas que ce soit tellement important que
j'y revienne.
M. DOZOIS: Il y a trois ou quatre articles dans le bill, et il me semble
que ce sont des articles qui ont un caractère différent.
M. PINARD: C'est ça!
M. DOZOIS: On serait aussi bien de les étudier en Comité
plénier.
M. PINARD: On les expliquera au fur et à mesure de la
discussion.
M. DOZOIS: Très bien.
M. LE PRESIDENT: M. Pinard propose que la Chambre se forme de nouveau en
Comité plénier pour l'étude de la résolution du
bill 44?
M. PINARD: 47.
M. LE PRESIDENT: 47, intitulé: « Loi modifiant la Loi du
Boulevard métropolitain ».
M. BEDARD (président du Comité plénier).
M. PINARD: Il y a seulement un article qui est entre crochets, c'est
l'article 3.
M. LE PRESIDENT: Alors, nous allons commencer l'étude du bill?
Article 1er.
M. DOZOIS: Article 1er. Quel est le but de l'article? M. le
Président, est-ce que le ministre pourrait le préciser? Est-ce
qu'on a oublié quelque chose dans la première loi et que la
province a constaté qu'elle n'était pas propriétaire de
l'assiette du boulevard?
M. JOHNSON: Pas de cachette, expliquez-nous ça.
M. PINARD: C'est parce qu'il y a eu un changement de tracé qui a
été recommandé par les ingénieurs du
ministère et que j'ai approuvé, en ma qualité de ministre.
Alors, maintenant, il faut être en mesure de disposer de l'assiette et de
la propriété de ces terrains. Alors, comme le Boulevard
métropolitain fait maintenant partie du réseau provincial et que
les immeubles sont maintenant dévolus en propriété au
gouvernement de la province de Québec, en toute logique, il faut bien
que ces terrains-là passent dans les actifs du Boulevard
métropolitain qui ont été transmis en
propriété au gouvernement de la province. Alors, il s'agit tout
simplement de régulariser le transfert de propriété des
terrains en cause.
M. DOZOIS: M. le Président, je neveux pas chicaner le ministre de
la Voirie à ce sujet.
M. GABIAS: Ne vous gênez pas!
M. DOZOIS: Je crois bien qu'on répare un oubli qui a
été fait. Je n'en fais pas de reproches, cela arrive à
tous ceux qui font des lois, mais je ne crois pas que ce soit pour «
donner » la propriété au gouvernement de l'assiette du
Boulevard métropolitain parce que je me rappelle fort bien que, lors de
l'adoption de cette loi, en 1961, nous avions, ici en cette Chambre,
discuté précisément de la disposition par la province des
terrains qui avaient été expropriés par la Corporation de
Montréal métropolitain et qui faisaient partie du premier
tracé. Je me rappelle fort bien les questions que j'ai posées.
J'ai mon dossier ici. Je pourrais référer aux notes. Le ministre
nous avait répondu que c'était l'intention de la province,
précisément de vendre ces terrains parce que le premier
tracé, rendu à une certaine distance avant Ste-Anne-de-Bellevue,
bifurquait pour s'enligner avec les ponts existants. Et plus tard, la province
a décidé de construire son pont de l'Ile aux...
M. PINARD: L'Ile aux Tourtes.
M. DOZOIS: ... Tourtes et cela a changé le tracé. Je me
rappelle fort bien que, lors de l'adoption de cette loi, j'avais demandé
au ministre ce qu'il entendait faire de ces terrains et le ministre avait dit;
« Nous en disposerons, nous les vendrons à l'enchère (si je
me rappelle bien) ou aux propriétaires riverains... » Je ne me
rappelle pas et j'avais pris justement une note à cet effet. Je demande
au ministre ce qu'il a fait de ces terrains. Est-ce que la province les
possède encore ou si la province en a disposé?
M. PINARD: Je pense bien que le député de St-Jacques ne
devrait pas confondre le problème qui nous est causé par certains
résidus de terrains avec les terrains qui ont été
effectivement acquis par les municialités et pour lesquels les
municipalités se sont portées acquéreurs à un
coût X mais à qui nous voulons donner maintenant un crédit
parce que ces terrains-là feront partie intégrante...
M. DOZOIS: Ma question est-celle ci; est-ce que la province est encore
propriétaire des terrains expropriés par la Corporation de
Montréal métropolitain dans l'axe qui avait été
prévu pour rejoindre les deux boulevards de la partie ouest de
l'île de Montréal ou si la province en a disposé.
M. PINARD: C'est-à-dire que nous le devenons propriétaire
avec le projet de loi qui est actuellement en discussion.
M. DOZOIS: Bien, la province ne l'était pas? C'est pour ça
que j'ai dit, il y a sûrement eu une erreur dans la rédaction de
la loi parce qu'en 1961, lorsque nous avons adopté la loi, je me
rappelle fort bien, et j'ai mon dossier ici, le ministre avait dit: «
nous vendrons ces terrains, nous en disposerons parce qu'on changer de
tracé », et l'article 3 semblait donner la propriété
du boulevard à la province puisqu'on disait: « à compter de
telle date, est déclarée route provinciale au sens de la loi de
la Voirie», chapitre 141, et le ministre de la Voirie peut le terminer
suivant cette loi. Et je me rappelle les questions, c'est que le ministre nous
avait dit qu'il prenait charge du Boulevard métropolitain, que la
province en devenait propriétaire, et que la province vendrait les
terrains. Alors, les terrains n'ont pas été vendus, c'est la
conclusion qu'on doit tirer. La province est encore propriétaire.
M. PINARD: Je pense que le député de St-Jacques devra
admettre qu'au moment de la discussion de la loi du Boulevard
métropolitain, en 1961, il a été effectivement question de
ce qu'il vient de déclarer, mais dans mon esprit à moi, ça
me semblait tellement clair que nous discutions de la procédure de vente
ou d'aliénation de certains résidus de terrains qui ne seraient
plus nécessaires aux fins du Boulevard métropolitain, mais je ne
parlais pas, et ce n'était pas non plus dans mon esprit, de disposer
à ce moment-là des terrains dont nous avions besoin pour la
construction des voies de service qui n'étaient pas construites à
l'époque dans l'ouest de Montréal. Alors je pense que c'est
ça l'explication.
M. DOZOIS: On va adopter l'article 1.
Ne répétons pas ce que l'on a dit il y a deux ans, je
voudrais savoir cependant si ces terrains-là sont encore la
propriété de la province.
M. PINARD: Bon, bien là il reste quand même vrai qu'il
faudra peut-être, éventuellement, disposer de résidus de
terrains une fois les voies de service construites, et nous adopterons la
meilleure procédure dans les circonstances pour l'aliénation de
ces terrains.
M. DOZOIS: Je ne parle pas des résidus M. le Président, je
voudrais que le ministre comprenne ma question. Je parle des terrains
expropriés pour l'axe qui se dirigeait vers les ponts, et que,
après que la province a décidé de faire son pont à
l'Ile aux Tourtes, on n'a plus besoin de ces terrains.
M. LE PRESIDENT: Article 1 adopté? M. DOZOIS: Oui.
M. LE PRESIDENT: Article 2 adopté. Article 4.
M. DOZOIS: Article 4 M. le Président, je comprends que par cet
article le gouvernement veut construire les voies latérales. Est-ce que
le ministre pourrait nous dire dans les limites de quelles municipalités
ou villes il y a actuellement des voies latérales? De mémoire, je
pense que c'est St-Laurent, ville Mont-Royal, Montréal, St-Michel,
St-Léonard et puis Anjou.
M. PINARD: C'est ça.
M. DOZOIS: Je ne sais pas s'il y a des voies latérales dans
d'autres municipalités, je pose la question au ministre.
M. PINARD: Il y a Pointe-Claire qui a commencé à en
construire.
M. DOZOIS: Point-Claire peut-être que sur une distance
relativement...
M. PINARD: C'est la seule municipalité qui a bougé de ce
côté-là.
M. DOZOIS: Oui, maintenant, est-ce que les terrains pour les voies
latérales ont été acquis dans toute son étendue,
dans toute l'étendue du boulevard, c'est-à-dire de Ste-Anne-de-
Belle-vue à Pointe-aux-Trembles? Est-ce que l'expropriation du terrain,
devant servir aux voies latérales, dans toute la longueur du boulevard,
a été complétée?
M. PINARD: A partir de Baie d'Urfé jusqu'à l'île aux
Tourtes, le ministère a déposé des plans, il a eu
acquisition effective des terrains nécessaires. Il n'y a pas de
distribution des coûts quant aux municipalités. Il n'y a pas de
charge de faite aux municipalités en ce moment.
M. DOZOIS: Ah, il y a eu des charges de faites aux municipalités
sûrement.
M. PINARD: S'il y a un tracé oui.
M. DOZOIS: Oui...
M. PINARD: Pas sur le nouveau.
M. DOZOIS: ... dans l'extension dans le nouveau chemin à partir
de Baie d'Urfé jusqu'à
l'Ile aux Tourtes, il n'y a pas eu de répartition encore...
M. PINARD: C'est ça.
M. DOZOIS: ... mais il y a eu des charges pour toutes les autres
municipalités, pour les voies latérales, soit pour
l'expropriation, soit pour le drainage, ces choses-là,
M. PINARD: Très bien.
M. DOZOIS: Est-ce que le ministre pourrait nous dire dans quelles
municipalités la province a payé un excédent? En vertu des
amendements de 1962, les municipalités devaient payer le coût des
voies latérales jusqu'à concurrence, ou jusqu'à
l'équivalent d'une taxe de 14.1 du $100 d'évaluation. Est-ce que
le ministre pourrait nous dire dans quelles municipalités le
gouvernement a été appelé à payer un
excédent?
M. PINARD: Le ministre ne sera pas long. Alors, il s'agit de Baie
d'Urfé, de Beaconsfield, de Dorval, partie de Pointe-Claire, de
Montréal-Est, de Pointe-aux-Trembles, de
Ste-Anne-du-Bout-de-l'île, de Kirkland et de Rivière-des-Prairies
où les voies de service ne sont pas faites, sauf pour une partie dans
Pointe-Claire. Alors, ce sont des municipalités qui, évidemment,
vont profiter du nouveau barrême de 14.1.
M. DOZOIS: Disons n'en profiterontpas. Ma question était: «
Dans quelles municipalités la province a-t-elle payé
l'excédent, si la province a payé l'excédent, c'est parce
que la municipalité payait la totalité du 14.1. Alors dans ces
municipalités, si les voies latérales ne sont pas construites, la
province va les construire et ça va être entièrement
à la charge de la province.
Pour simplifier les choses, M. le Président.
M. PINARD: Oui, il s'agit d'Anjou.
M. DOZOIS: Pour simplifier les choses, je pourrais demander ceci au
ministre...
M. PINARD: St-Léonard et St-Michel.
M. DOZOIS: ... ce qui pourrait pour adopter la loi. On va adopter la
loi, est-ce que le ministre pourrait me fournir les renseignements privé
ment?
M. PINARD: C'est-à-dire qu'il faudrait peut-être donner le
tableau qui est assez com- pliqué à expliquer à
première vue comme ça.
M. DOZOIS: Ma question n'est pas si compliquée que ça, M.
le Président. Je voudrais que le ministre me fournisse les
renseignements suivants: Quelles sont les municipalités qui ont
payé moins que... dont le coût des voies latérales
était moindre que de 14.1,,
M. PINARD: Oui, oui.
M. DOZOIS: ... et les municipalités où le coût
excédait 14.1 ou l'équivalent d'une taxe de 14.1 et par
conséquent la province a dû en absorber une partie du coût
et dans ces cas, combien chaque municipalité a payé, combien le
gouvernement a payé? Si le ministre veut me promettre de me fournir ces
renseignements à la séance subséquente, je n'insisterai
pas pour les obtenir aujourd'hui.
M. PINARD: Voici, je pourrai déposer, pour l'information du
député, le tableau des charges de municipalités en bordure
du boulevard pour les voies latérales, basé sur les charges
faites en 1962.
M. DOZOIS: On est rendu en 1964, j'aimerais les avoir plus à date
que ça. On nous demande de se prononcer aujourd'hui sur la portée
de cet amendement, j'aimerais...
M. PINARD: Mais c'est le seul tableau que j'ai devant moi pour la
discussion en Chambre cet après-midi, mais il n'y a pas tellement de
changement dans l'évaluation foncière.
M. DOZOIS: Oui mais le ministre a dû en payer au cours de
l'exercice 1963-64 des excédents pour les payer, il a dû avoir les
renseignements nécessaires pour assumer cette dépense.
M. PINARD: Maintenant, je ne pourrai pas fournir de chiffres plus
actuels que ceux que j'ai devant moi cet après-midi pour la discussion
en Chambre, parce que les statistiques n'ont pas été
compilées.
M. DOZOIS: M. le Président, est-ce que la province en a
payé ou n'en a pas payé au cours de l'exercice 1963-64? Si la
province a fait des déboursés aux municipalités ou a
accepté que les municipalités paient moins ou plus que 14.1 elle
a dû se baser sur des renseignements assez précis du
ministère de la Voirie quant au Boulevard métropolitain. Je ne
demande pas à ce que le ministre le fournisse cet après-midi,
ni
demain. Du moment que j'aurai ces renseignements-là, je crois
qu'il serait utile de les avoir. Je suis prêt a adopter l'article tout
simplement si on veut me fournir ces renseignements. Maintemant, simplement une
question supplémentaire...
M. PINARD: Est-ce que le député me permet de
répondre à ses questions tout de suite? C'était que le
tableau que je serais prêt à lui remettre indiquant la
répartition des charges faites en 1962 indique que la différence
payée par la province pour 1962 est de $409,220.47 et à l'avenir,
la différence qui sera payable par la province sera de $968,586.41.
M. DOZOIS: A l'avenir? Quelle est la raison du changement?
M. PINARD: A cause de... M. DOZOIS: L'effet du bill?
M. PINARD: Oui, l'effet du bill et à cause des voies aussi qui ne
sont pas construites.
M. DOZOIS: M. le Président, le ministre pourrait-il nous dire
dans quelles municipalités le gouvernement a-t-il l'intention de
construire des nouvelles voies latérales?
M. PINARD: Je sais qu'il en reste à construire dans la partie
ouest, Baie d'Urfé, Beaconsfield, Dorval.
M. DOZOIS: Est-ce que le gouvernement a l'intention de construire des
voies latérales sur toute la longueur du boulevard en direction
ouest?
M. PINARD: Eventuellement oui. Maintenant, pour la partie des voies
latérales qui restent à construire dans l'ouest et
évidemment pour les nouvelles voies latérales dans la partie
est.
M. DOZOIS: Est-ce dans un avenirprochain que le gouvernement a
l'intention de faire ça?
M. PINARD: Cela peut se faire sur un programme de deux à trois
ans.
M. DOZOIS: Deux à trois ans. Est-ce que le ministre a l'intention
de construire des voies latérales dans la partie est?
M. PINARD: Oui, c'est justement pourquoi nous avons
présenté le bill cette année pour per- mettre au ministre
de la Voirie de légaliser son action et ses procédures, pour me
permettre précisément de construire dans l'est cette
année.
Cela comprendra des travaux de construction dans Montréal-Est et
Pointe-aux-Trembles.
M. DOZOIS: Montréal-Est.
M. PINARD: On pourrait affecter à ces travaux environ
$1,500,000.
M. DOZOIS: J'avais signalé au ministre l'an passé, je
crois, qu'il était très urgent ou de construire la voie rapide
à compter du Boulevard Pie-IX en direction est, ou de prolonger les
voies latérales dans la partie de Montréal-Est, pour le moment,
c'est parce que, comme le ministre le sait, sur le Boulevard
Métropolitain, on laisse la voie rapide un peu à l'Est de Pie-IX,
on tombe sur des voies latérales qui sont quand même d'une largeur
raisonnable, où on peut rouler à une vitesse satisfaisante...
M. PINARD: Les ingénieurs...
M. DOZOIS: ... et rendus à Montréal-Est, on tombe dans un
petit chemin qui a à peu près, je dirais, 25, 28 ou 30 pieds de
large au maximum. Alors, vous voyez ça? Les gens qui viennent de laisser
le Boulevard métropolitain, qui est une voie à circulation rapide
et qui tombent dans un chemin de campagne. J'avais demandé l'an dernier
s'il n'y avait pas moyen d'améliorer ce bout de chemin qui a
peut-être un mille, un mille et demi, pour se rendre au moins
jusqu'à l'avenue Broadway, pour aller rejoindre Sherbrooke. J'ai
passé là dernièrement et j'ai vu qu'on n'avait rien fait.
J'espère que le ministre va d'abord construire les voies
latérales ou la voie rapide (je n'ai pas d'objection!) pour se rendre au
moins jusqu'à Broadway, où la route est relativement large et
où on peut accéder à la rue Sherbrooke plus facilement.
Mais, de la fin des voies latérales à Anjou et à Broadway,
c'est excessivement dangereux, c'est une circulation terrible où
circulent les camions citernes des raffineries d'huile à coeur dejour,
et ça n'a pas de sens de laisser le boulevard dans cet état,
à mon avis.
M. PINARD: Je pense que le député de St-Jacques a raison
de dire que le chemin... 0e crois qu'il fait allusion au chemin de
la montée de St-Léonard)...
M. DOZOIS: Non, ce n'est pas le chemin de la montée de
St-Léonard. Le chemin de la mon-
tée de St-Léonard, ce qui ferait la jonction avec la route
9, la route Trans-Canada, c'est plus à l'Est, c'est immédiatement
au nord du...
M. PINARD: Il ne faut pas confondre, il y a la montée de
St-Léonard et il y a le chemin de la montée de St-Léonard,
et je pense que c'est de ce chemin-là que le député de
St-Jacques veut parler. C'est évident que c'est une voie qu'il faut
améliorer.
M. DOZOIS: S'il s'appelle comme ça, je l'ignorais. Je vous parle
de la route que l'on prend en laissant les voies latérales du Boulevard
métropolitain jusqu'à Broadway, qu'on descend vers le sud pour
aller prendre Sherbrooke.
M. PINARD: Je ne vois pas.
M. DOZOIS: La route qui passe devant les raffineries British
Petroleum.
UNE VOIX: C'est ça.
M. PINARD: Alors, les ingénieurs m'ont recommandé de
donner la préférence aux travaux des voies de service dans la
partie est de Montréal-Est, et de donner une priorité à
ces travaux. Et d'Ici l'an prochain, il y aura consultation avec les
municipalités...
M. DOZOIS: S'il n'y a rien de fait l'an prochain, je chicanerai le
ministre,..
M. PINARD: ... jusqu'à la construction des voies rapides.
M. LE PRESIDENT: Article 4 adopté? Adopté.
M. BEAUPRE (président du Comité plénier): M. le
Président, j'ai l'honneur de faire rapport que le Comité
plénier n'a pas fini de délibérer et qu'il demande la
permission de siéger de nouveau.
M. BEDARD (président suppléant): Résolution?
M. PINARD: Résolution, c'est l'article 3. Son Excellence le
lieutenant-gouverneur, ayant pris connaissance des dispositions du bill 47, en
recommande l'étude et la discussion et l'adoption par la Chambre.
M. GABIAS: Etes-vous sûr qu'il en a pris connaissance?
M. LE PRESIDENT: M. Pinard propose que je quitte maintenant le fauteuil
et que la Chambre se forme en Comité plénier pour étudier
la résolution relative au bill No 47. Cette motion sera-t-elle
adoptée?
UNE VOIX: On l'a étudiée.
M. LE PRESIDENT: Résolution adoptée. Article 5
adopté?
M. PINARD: Est-ce que le député de St-Jacques aimerait
avoir une copie du tableau dont je lui ai parlé tantôt? Je crois
que je pourrais disposer d'une copie.
M. DOZOIS: Oui, s'il vous plaît.
M. LE PRESIDENT: Troisième lecture? Adoptée?
Adoptée.
M. PINARD: Cela a été une adoption en un temps record.
Cela va bien avec le député de St-Jacques!
M. DOZOIS: En collaboration.
M. LE PRESIDENT: Quel bill? Le ministre de l'Education. Alors M.
Gérin-Lajoie propose la deuxième lecture du bill No 52; «
Loi modifiant la Loi concernant les écoles d'architecture et des
beaux-arts ».
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: La motion en deuxième lecture est-elle
adoptée?
M. GERIN-LAJOIE: Le bill est entièrement sur
résolution.
M. LE PRESIDENT: Motion en deuxième lecture adoptée?
Adoptée.
M. GABIAS: Tout le monde a pris de bonnes résolutions.
M. LE PRESIDENT: Deuxième lecture de ce bill.
M. LE GREFFIER: Deuxième lecture de ce bill. Second reading of
this bill.
M. LE PRESIDENT: Adoptée. Deuxième lecture de ce bill.
M. GERIN-LAJOIE: Deuxième lecture, adoptée.
DES VOIX: Oui.
M. LE PRESIDENT: Résolutions.
M. GERIN-LAJOIE: Alors le lieutenant-gouverneur, informé du
contenu de ces résolutions, en recommande la considération
à l'adoption par cette Chambre.
M. GABIAS: Etes-vous certain?
M. LE PRESIDENT: M. Gérin-Lajoie propose que je quitte maintenant
le fauteuil pour que la Chambre se forme en Comité plénier pour
étudier les résolutions relatives au bill numéro 52. Cette
motion sera-t-elle adoptée?
DES VOIX: Adoptée.
M. LE PRESIDENT: Adoptée.
M. BEAUPRE (président du Comité plénier):
Résolution numéro 1.
UNE VOIX: Adoptée.
M. LE PRESIDENT: La résolution numéro 1 sera-t-elle
adoptée? Adoptée. Résolution numéro 2.
UNE VOIX: Adoptée.
M. LE PRESIDENT: Adoptée?
M. JOHNSON: Un instant. Voulez-vous me passer le texte des
résolutions s'il vous plaît? Le ministre autait peut-être pu
nous donner une idée des conditions qui sont envisagées. On dit
dans la résolution numéro 1 « aux conditions qu'il
déterminera », le ministre a dû quand même avoir
certains pourparlers, certains estimés?
M. GERIN-LAJOIE: La chose est assez simple, M. le Président,
c'est que, d'une part, les écoles d'architecture de Québec et de
Montréal sont abandonnées complètement comme milieu
d'enseignement, comme institutions d'enseignement dirigées par la
province; les deux universités de Laval et de Montréal fondent
leur propre faculté. Pour le moment, il est envisagé que
l'édifice utilisé par l'école d'architecture de
Montréal sera loué par la province, gratuitement, à
l'Université de Montréal. Quant aux effets mobiliers qui s'y
trouvent, je sais que nous envisageons actuellement, au ministère, de
les céder gratuitement à l'Université de Montréal.
Dans le cas de l'Université Laval, d'autre part, l'université
envisage de pouvoir loger, dès le mois de septembre, sur son campus,
dans les locaux existants, la nouvelle faculté d'architecture. Et alors,
dans ce cas-là également, nous envisageons la possibilité
que la province cède gratuitement à l'université les
effets mobiliers qui sont actuellement dans l'école d'architecture de
Québec.
M. JOHNSON: Est-ce qu'à Québec, il y a deux immeubles qui
constituent le corps du bâtiment?
M. GERIN-LAJOIE: Un seul.
M. JOHNSON: Un seul. Est-ce l'immeuble de la rue St-Joachim?
M. GERIN-LAJOIE: Non, ça c'est l'école des beaux-arts.
M. JOHNSON: Ah bon.
M. GERIN-LAJOIE: L'école d'architecture est entièrement
logée dans l'ancien Marymount, derrière le Château
Frontenac, en haut, sur la colline.
M. JOHNSON: Ah oui, c'est très bien.
M. LE PRESIDENT: La résolution numéro 2,
adoptée?
M. JOHNSON: Résolution numéro 2: voici le gouvernement
permet évidemment aux universités, remettra aux
universités ce qui reste du budget 1964-1965?
M. GERIN-LAJOIE: C'est bien cela.
M. JOHNSON: Cela ne tient pas compte de la nécessité pour
les universités d'encourir certaines dépenses d'organisation? On
pourra je présume y pourvoir par budget supplémentaire, c'est
évident que ça va appeler une réorganisation, un
réaménagement peut-être de locaux, certainement des
nominations, on ne pourra pas prendre du gouvernement le service de
comptabilité et d'autres fonctions, des fonctions de contrôle, qui
étaient exercées ici? Je crois que ça va...
M. GERIN-LAJOIE: Tout cela est l'objet de discussion, de conversations
actuellement entre les deux universités en cause et le ministère
de l'Education. Il n'y a pas d'entente définitive de conclue quant aux
modalités, et comme le chef de l'Opposition l'a bien dit, il reste
toujours la possibilité d'un budget supplémentaire.
M.JOHNSON: Adoptée.
M. LE PRESIDENT: Adoptée.
M. BEAUPRE (président du Comité plénier): M. le
Président, j'ai l'honneur de faire rapport que le comité
plénier a adopté des résolutions, et qu'il demande la
permission de siéger à nouveau.
M. BEDARD (président suppléant): Cette motion sera-t-elle
adoptée? Adoptée.
Troisième lecture, non le bill, les articles du bill. M.
Gérin-Lajoie propose que je quitte maintenant le fauteuil pour que la
Chambre se forme en Comité plénier pour étudier le bill
numéro 52. Cette motion sera-t-elle adoptée? Adoptée.
M. BEAUPRE (président du Comité plénier).
M. JOHNSON: Le ministre de la Voirie se sent bien dans le
siège...
M. PINARD: Je surveille le feuilleton. Pour une fois ça va
très vite.
M. GERIN-LAJOIE: Article No 1.
M. LE PRESIDENT: L'article 1 sera-t-il adopté?
M. JOHNSON: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Article 2?
M. JOHNSON: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. GERIN-LAJOIE: Article 3, M. le Président, c'est la
répétition d'un article existant mais on enlève les mots
« architecture » dans l'article et puis la référence
aux universités. Au point de vue phraséologie il était
préférable de refaire l'article mais c'est, en substance, le
même article que celui qui existait déjà au numéro
18.
M. JOHNSON: En somme, par ces articles-là on rend conforme au
fait la loi actuelle que la situation de faits que nous retrouvons lorsque des
résolutions auront été exécutées.
M. GERIN-LAJOIE: C'est ça!
M. JOHNSON: Drôle de manière de procéder, une
drôle de manière d'agencer la loi. Les remarques que j'adresse
bien poliment à des juristes anonymes, qui ne sont pas à la
Chambre, qui ne sont pas députés mais qui ont dû quand
même voir l'ordonnance de cette loi dont acte, M. le
Président.
M. LE PRESIDENT: L'article 3 va être adopté? Adopté.
Article 4.
M. JOHNSON: Un instant. Un article de concordance comme 5 et 6
d'ailleurs.
M. GERIN-LAJOIE: C'est un article de concordance. 5 et 6 sont
également des articles de concordance, 7 aussi.
M. JOHNSON: 7, c'est une résolution qui a été
adoptée.
M. LE PRESIDENT: 7 est adopté. M. GERIN-LAJOIE: 8 a
été adopté.
M. JOHNSON: 7 et 8 ont été adoptés, M. le
Président. Il reste 9.
M. LE PRESIDENT: L'article 9. 9 est adopté?
UNE VOIX: Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. M. le Président, j'ai l'honneur
de faire rapport que le comité a adopté le bill No 52.
M. BEDARD (président suppléant): 52. Troisième
lecture?
M. GERIN-LAJOIE: Troisième lecture, M. le Président. Je
pense bien qu'on peut unanimement adopter la troisième lecture dans les
circonstances assez exceptionnelles.
M. JOHNSON: J'aurais aimé mieux, le ministre sera ici demain,
j'aurais aimé mieux consulter certains collègues qui ont
peut-être des remarques à faire et qui sont occupés
actuellement dans des comités.
M. GERIN-LAJOIE: A la prochaine séance. M. JOHNSON: A la
prochaine séance. M. LE PRESIDENT: Bill 55. M. PINARD: Bill 55.
M. LE PRESIDENT: M. Courcy propose la deuxième lecture de la loi
modifiant la Loi concernant les prêts agricoles. Cette motion sera-t-elle
adoptée? Adoptée.
M. JOHNSON: Un instant. A la deuxième lecture, sous
réserve de discuter en détail sur les résolutions.
M. COURCY: On peut aller en comité, je n'ai pas d'objection.
Qu'on fasse tout en même temps.
M. JOHNSON: Bien, est-ce qu'on a appelé l'item du Comité
plénier ou si on a appelé l'item de la deuxième
lecture?
M. COURCY: On a appelé la deuxième lecture, je crois.
M. LE PRESIDENT: Deuxième lecture. M. COURCY: Si vous n'avez pas
d'objection?
M. LE PRESIDENT: Alors la motion de deuxième lecture
adoptée?
M. JOHNSON: Adoptée.
M. LE PRESIDENT: Adoptée. Résolution ou le
bill?
M. JOHNSON: Résolution.
M. LE PRESIDENT: Résolution.
M. COURCY: M. le Président, le lieutenant-gouverneur ayant pris
connaissance de la résolution du bill 55 en demande l'étude, la
prise en considération.
M. GABIAS: Le ministre pourrait parler plus fort.
M. LE PRESIDENT: M. Courcy propose que je quitte maintenant le fauteuil
pour que la Chambre se forme en Comité plénier pour
étudier la résolution relative au bill No 55. Cette motion
sera-t-elle adoptée? Adoptée.
M. BEDARD (président du Comité plénier):
Résolution, bill 55. Bill No 55, résolution No 1. Le bill est
entièrement sur résolution.
M. COURCY: En un mot c'est la remise de 2 1/2% d'intérêts
aux vétérans qui ne sont pas soumis à la Loi de la
Société du crédit agricole fédérale, mais
à l'article 3 d'une loi spéciale
M. JOHNSON: Oui. M. le Président, le ministre a
résumé la portée de la loi en disant que c'est pour
autoriser le lieutenant-gouverneur en conseil, aux conditions qu'il
détermine, à permettre à l'office de payer, à
compter du 1er mai 1964, sur les prêts consentis à des anciens
combattants à titre de cultivateurs à plein temps dans cette
province, après le 26 juin 1954, sous le régime de la partie 3 de
la Loi sur les terres destinées aux anciens combattants, la
différence entre l'intérêt annuel de 2 1/2% et celui
dû sur ces prêts.
Evidemment, il y a une question de principe qui se pose, d'abord qu'on
veuille venir en aide à des vétérans qui sont
établis sur des terres comme cultivateurs à plein temps, je crois
que tout le monde est d'accord puisqu'on appliquera le principe que tous les
citoyens sont égaux devant la loi. Un cultivateur qui est
réellement cultivateur, qui est installé sur une terre,
bénéficiant d'un prêt agricole provincial ne paie que 2
1/2% d'intérêt. Un cultivateur de la province de Québec,
cultivateur « bona fide », qui a sur sa terre un prêt
agricole fédéral paie un taux d'intérêt de 5 1/2% ou
6%, mais le provincial rembourse jusqu'à 2 1/2%. Il restait une
catégorie qui sont les vétérans établis en vertu de
la loi qui s'appelle, je m'excuse de n'avoir pas le texte français, ce
n'est pas facile, et la loi fédérale, chapitre 280: « An
act to assist war veterans to settle upon the land ». Donc cette
troisième catégorie de cultivateurs devrait avoir les mêmes
bénéfices que les deux autres. Je pense qu'on ne se chicanera pas
là-dessus.
Deuxièmement, ça pose aussi un autre principe. C'est tout
de même paradoxal que Québec paie à Ottawa un octroi de 2
1/2% pour payer de l'intérêt, paie en tout cas en faveur
d'Ottawa...
M. COURCY: Bien non.
M. JOHNSON: Oui, Ottawa, M. le Président, a le contrôle du
crédit. Ottawa prête sur une base payante, 5%, alors qu'Ottawa
peut emprunter à un peu plus bas que ça
généralement. Et c'est Ottawa qui, en vertu de la Constitution, a
le contrôle du crédit et de la monnaie, la Banque du Canada,
l'intérêt. Et c'est la province qui s'en va prendre une partie de
ses fonds pour les donner à Ottawa, pour que ça coûte moins
cher à Ottawa. Moi, je n'ai jamais compris ça comme philosophie
de gouvernement à Ottawa, qu'on fasse de l'argent à même la
Société centrale d'hypothèques. La société
centrale d'hypothèques a payé $900,000 d'impôt sur les
profits des corporations, une année. C'était une des raisons pour
lesquelles la province, qui aidait
les citoyens qui voulaient se bâtir à certaines conditions,
ne voulait pas accepter d'aider ceux qui se bâtissaient en vertu de la
loi d'Ottawa, de la Centrale d'hypothèques. C'est en 1959 seulement que
le gouvernement de l'Union nationale a lâché sur ce point.
Il y a quelque chose d'illogique là-dedans, qu'Ottawa, pour venir
en aide aux vétérans, venir en aide aux cultivateurs, venir en
aide à ceux qui veulent se construire, prête à un taux qui
lui permette de se financer entièrement et même dans certains cas
de faire des profits, et nous, la province, nous arrivons pour suppléer.
Je vous assure que ça pose le problème du contrôle de la
monnaie et du crédit d'une façon assez, je ne veux pas dire
dramatique, le mot est trop fort, mais assez évidente. Mais nous sommes
engagés sur cette voie. Nous avons tenté dans le passé de
couper court à ce système. Non seulement nous refusions de
contribuer, sous forme de subsides, pour paiement d'intérêts sur
les prêts qui étaient faits par la Société centrale
d'hypothèques, mais à un moment donné, en 1950, la
province a cessé de payer au fédéral une différence
d'intérêts. Loi que M. Godbout avait fait passer en 1940,
peut-être avant, là je n'ai pas la date exacte.
M. le Président, nous avons résisté tant que nous
avons pu. Sous le gouvernement actuel, eh bien, on a l'air d'encourager nos
cultivateurs à aller au fédéral. Les notaires me disent
que sur sept, huit, dix prêts, il y en a cinq, six, des fois sept sur dix
qui sont... comme on dit en terme de chemin de fer « rerouted » qui
sont mis sur la voie d'Ottawa...
UNE VOIX: C'est ça!
M. JOHNSON: Il me semble que cela plaît au gouvernement provincial
que ce soit Ottawa qui avance l'argent et le capital quitte à la
province à payer jusqu'à 2 1/2% d'intérêt en faveur,
évidemment, du cultivateur qui a emprunté. Mais le ministre
saisit bien mon point de vue. Ottawa a le contrôle de l'argent, le
contrôle de la monnaie, de l'intérêt de la Banque du Canada
et quand même ce sont les provinces, en tout cas, la province de
Québec qui défraie une partie de l'intérêt. C'est
loin ça d'être parfait dans l'optique d'une plus grande autonomie
et d'une plus grande souveraineté. Ce sont des amorces qu'on laisse
à Ottawa, ce sont des liens que l'on multiplie inutilement ce sont des
liens qui un bon jour pourraient nous jouer un mauvais tour. A tout
événement, le principe ayant été mentionné
ici, j'attends avec beaucoup d'intérêt la réponse du
ministre sur cet aspect qu'offre la présente résolution.
M. COURCY: M. le Président, le 2 1/2% que la province rembourse,
elle le fait pour le cultivateur qui lui paie 5%. Ce n'est donc pas un cadeau
fait au gouvernement fédéral mais c'est plutôt une aide
faite aux cultivateurs du Québec. Et dans ce cas-là, à un
petit groupe seulement de vétérans. Quand le chef de 1'Opposition
parle du remboursement de la partie de l'intérêt fait à la
Centrale d'hypothèques d'Ottawa. En 1950, il est vrai que le
gouvernement, que l'Union nationale avait arrêté de faire le
remboursement sur les prêts aux cultivateurs et à un moment
donné, en 1959 je crois, pour ce qui regarde la Loi « Central
mortgage » qu'on appelle, la Loi centrale d'hypothèques, c'est le
gouvernement de l'Union nationale qui à ce temps, avait remis en force
la politique d'aider les résidents de la province de Québec qui
se construisaient une maison avec emprunt de la Centrale d'hypothèques,
avait décidé de rembourser une partie des
intérêts.
L'an passé ou il y a deux ans, pour ce qui regarde le
crédit agricole fédéral, nous avons passé une loi
permettant de rembourser aux cultivateurs du Québec 2 1/2%
dintérét et nous nous sommes aperçus par les demandes
faites par les vétérans que nous aurions peut-être pu les
inclure dans le temps, mais à cause de la Loi spéciale des
vétérans, la partie 3 de la Loi de l'établissement
agricole des vétérans, la terre ne leur est pas vendue. Alors, le
gouvernement ne peut prendre hypothèque sur cette terre. Elle n'est pas
vendue aux vétérans. Elle le sera après dix ans si le
vétéran fait ses remboursements régulièrement. Mais
après dix ans, il pourra devenir propriétaire. Et...
M. JOHNSON: On est sur l'autre résolution là.
M. COURCY: Là, je m'en viens à la Loi au plus vite. Et
là, les vétérans, il n'y en a que 62 dans la province de
Québec. 62 dans la province. Pourquoi les laisser de côté?
Ils ont fait la demande à l'association des vétérans.
M. JOHNSON: C'est admis ça. C'est admis, M. le Président,
de...
M. COURCY: Alors, c'est admis, M. le Président? Alors,
adopté.
M. LE PRESIDENT: Résolution numéro 1, adoptée?
M. BERNATCHEZ: C'est admis, M. le Président, le principe est
admis en autant qu'il s'agit d'un vétéran qui est établi
réellement comme cultivateur. Dans la Loi fédérale, la
définition du vétéran, pour
bénéficier de la Loi de l'établissement de
vétérans, n'est pas la même que la définition de
cultivateurs dans la loi du crédit agricole provincial. Et dans le
projet de loi que nous avons devant nous, on parle de cultivateurs à
plein temps. C'est une autre définition.
Je suis en faveur du bill, du remboursement, de placer ces
vétérans cultivateurs sur le même pied que les autres.
J'aimerais à ce qu'on ait la certitude qu'il s'agira uniquement de
véritables cultivateurs parce que j'ai à l'idée des cas
d'établissement de vétérans. Je connais des
vétérans qui ont été établis sur des lopins
de terre en vertu de cette Loi-là.
M. COURCY: Non, non...
M. BERNATCHEZ: Es étaient qualifiés à titre de
vétérans et en vertu de la Loi des vétérans.
M. COURCY: Non, non, M. le Président, en vertu de la Loi mais non
sous la partie 3. Il y a partie 1, partie 2, partie 3. Il y a 3 sortes
d'établissement de vétérans et l'autre ce sont les petites
propriétés que l'on appelait les « small holdings »
où on a commencé à un moment donné avec un acre et
demi de terrain et ensuite on leur a agrandi à trois acres. Nous ne
prenons que ceux qui sont établis sous la partie trois de la Loi
agricole de l'établissement des vétérans parce que dans ce
cas-là, cela ressemble à notre définition du mot
agriculteur.
M. JOHNSON: Quelle est la référence exacte à la Loi
fédérale? Est-ce le chapitre 280?
M. COURCY: Etablissement agricole de vétérans...
M. JOHNSON: Oui. La loi de 1952? M. COURCY: Attendez un peu.
M. BERNATCHEZ: J'ai un cas, entre autres, à l'idée. Il est
certainement établi en vertu de la troisième partie de la Loi des
anciens combattants...
M. COURCY: Oui.
M. BERNATCHEZ: ... parce qu'il y a certainement une quinzaine d'arpents
de terre et peut-être davantage. Il a un verger, puis il a assez grand de
terrain, mais ce n'est pas un établissement agricole, loin de là!
C'est plutôt une résidence saisonnière en pleine nature.
Alors je crois qu'il faudra que le ministère prenne les dispositions
pour vérifier si les établissements qui pourront se
prévaloir des avantages de la présente loi sont réellement
des établissements agricoles et non pas des établissements pour
d'autres fins.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Résolution numéro 2.
M. JOHNSON: Ah ça, c'est une belle exception à tout notre
droit! Le ministre avait commencé à nous expliquer pourquoi la
résolution numéro 2 était nécessaire.
M. COURCY: L'hypothèque n'est pas invalidée par le fait
que il n'y a pas eu, dans le temps, au bureau un enregistrement des titres de
propriété dans des régions et ça s'applique surtout
dans des régions comme la Gaspésie, les Iles-de-la-Madeleine et
cette partie où le ancêtres sont morts, et ça s'est
transmis de père en fils sans parfois de testament ou autres titres. Ils
sont encore là depuis des années et des années, mais ils
n'ont pas été capables d'obtenir de titres à leur
propriété. Nous l'avons d'ailleurs, cet article-là, dans
la Loi des sociétés du crédit agricole provincial.
M. BERNATCHEZ: Actuellement ce n'est pas hypothécable?
M. COURCY: Le propriétaire, dans la plupart des cas, n'est pas
capable de faire de prêt étant arrêté par cette
disposition.
M. LE PRESIDENT: Résolution numéro 2 adoptée?
Adoptée.
M. BEDARD (président du Comité plénier): M. le
Président, j'ai l'honneur de faire rapport que le Comité a
adopté les résolutions relatives au bill numéro 55.
M. DIONNE (président suppléant): Est-ce que ces
résolutions seront adoptées? Adoptées.
M. COURCY: Bill 56.
M. BEDARD: Il y a un article du bill 55 à discuter en
Comité.
De nouveau en Comité plénier pour le bill 55.
M. DIONNE (président suppléant): M. Courcy recommande que
la Chambre se forme de nouveau en Comité plénier pour
étudier le bill numéro 55: « Loi modifiant le prêt
agricole. »
M. JOHNSON: M. le Président, vous pouvez vous en aller, on vous
laisse aller.
M. GABIAS: Recommencez! On aime ça!
M. BEDARD (président du Comité plénier): Bill
numéro 55, article 2 modifiant l'article 17 de la loi.
M. GABIAS: Votre affaire s'améliore.
M. JOHNSON: Est-ce que c'est nouveau, cette disposition
radicale-là, qui vient à l'encontre de toutes les dispositions du
Code civil concernant la prescription?
M. COURCY: Concernant la prescription? Non, dans la Loi du crédit
agricole provincial, nous avons cet article qui permet d'hypothéquer la
terre, malgré le défaut d'obtention ou d'enregistrement d'un
certificat du percepteur.
M. GABIAS: Debout! Debout!
M. COURCY: Et puis on demande que la même chose...
M. GABIAS: Debout.
M. COURCY: ... s'applique à la Loi de la Société du
crédit agricole fédéral.
M. JOHNSON: Ce n'est pas ce qu'a dit le ministre mais on le comprend
quand même. Adopté.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 3, adopté.
M. le Président, j'ai l'honneur de faire rapport que le
Comité a adopté le bill numéro 55.
M. DIONNE (président suppléant): Est-ce que la
troisième lecture sera adoptée? Adoptée.
M. LE GREFFIER SUPPLEANT: Troisième lecture de ce bill. Third
reading of this bill.
M. LE PRESIDENT SUPPLEANT: M. Courcy propose la deuxième lecture
du bill numéro 56; «Loi modifiant la Loi des produits laitiers
». Est-ce que la résolution sera adoptée?
Adoptée.
M. LE GREFFIER SUPPLEANT: Deuxième lecture de ce bill. Second
reading of this bill.
M. JOHNSON: Adopté. On discutera en Comité.
M. LE PRESIDENT SUPPLEANT: M. Courcy propose que je quitte maintenant le
fauteuil pour que la Chambre se forme de nouveau en Comité
plénier pour étudier le bill numéro 56. Adopté?
M. GABIAS: C'est bien à regret.
M. BEDARD (président du Comité plénier): Bill
numéro 56, article 1.
M. JOHNSON: En somma, c'est un complément de la Loi des
marchés agricoles du Québec et il semble que les dispositions que
l'on veut intégrer à la Loi des produits laitiers ont
été insérées dans les plans conjoints des accords
et on veut leur donner une base juridique ou une base juridique plus claire
afin que leur application cause moins de problèmes.
Inutile de dire au ministre que, s'il trouve enfin une solution ou un
commencement de solution aux problèmes des producteurs agricoles, de
quelque catégorie que ce soit, et à plus forte raison,
évidemment, quand il s'agit des producteurs de produits laitiers,
l'Opposition en est toute réjouie et même, le ministre le sait,
nous sommes des critiques très constants de ce que nous appelons
1'inertie et l'inaptitude du gouvernement à régler le
problème agricole qui en est rendu à un tel point qu'on voit,
dans cette province, des événements dont on n'aurait même
pas eu l'idée il y a quelques années.
Quand, autrefois, les cultivateurs étaient réellement
représentés dans le gouvernement, je parle à
l'Assemblée législative du côté du pouvoir surtout,
et dans le Cabinet, il ne leur était pas nécessaire de faire la
dépense de venir faire des voyages à Québec en masse pour
réveiller le gouvernement. Leurs demandes, leurs doléances, leurs
points de vue étalent expliqués amplement avec beaucoup de
compétence et surtout beaucoup d'assurance par des députés
des comtés ruraux, par des ruraux qui sont députés dans
cette Chambre.
Il me semble que les ruraux n'ont plus grande voix dans le parti au
pouvoir, que les représentants de la classe agricole ont la voix un peu
faible, n'ont pas leurs entrées facilement.
M. LE PRESIDENT: Est-ce qu'on est à l'article 1?
M. JOHNSON: Il me semble que ça tourne autour de ça, M. le
Président. Il semble que les cultivateurs ne sont pas tellement bien
représentés dans le Cabinet. A tout événement,
ils ont réussi à se faire entendre, via, probablement, la
Régie des produits agricoles, pour avoir des amendements qui, à
première vue, ont l'air de constituer un progrès. J'aimerais
entendre le ministre, moi, sur ce point.
M. COURCY; M. le Président, je ne veux pas me laisser
entraîner par ce que vient de dire le chef de l'Opposition. Seulement,
dans cette Loi modifiant la Loi des produits laitiers, nous avons, par exemple,
des retenues que les plans conjoints demandent à une laiterie, en
particulier, de faire. Elle n'est toutefois pas obligée de le faire et,
par l'amendement, la laiterie sera obligée de payer à même
les retenues faites, sera obligée de rembourser les plans conjoints.
Auparavant, elle n'était pas obligée. Cela va aider
énormément au fonctionnement du plan conjoint.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 2? Adopté.
M. COURCY: On propose de donner la retenue pour les syndicats
professionnels. Les syndicats professionnels organisés demandent que la
laiterie soit forcée de faire la retenue qui s'impose et sera dans
l'obligation de rembourser de ces retenues.
M. RUSSELL: A moins de refus de la part du cultivateur.
M. COURCY: Oui, oui, sur une base volontaire et révocable.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 3? Adopté.
M. BEDARD (président du Comité plénier): M. le
Président, j'ai l'honneur de faire rapport que le Comité a
adopté le bill No 56.
M. DIONNE (président suppléant): Troisième lecture?
Est-ce que la troisième lecture sera adoptée?
M. JOHNSON: A la prochaine séance, s'il vous plaît!
M. LE PRESIDENT: M. Courcy propose la deuxième lecture du bill No
57: « Loi modifiant la Loi des terres de colonisation ». La motion
sera-t-elle adoptée? Adoptée.
M. JOHNSON: Adoptée, quitte à discuter en Comité
plénier, M. le Président.
M. LE GREFFIER: Deuxième lecture de ce bill. Second reading of
the bill.
M. LE PRESIDENT: M. Courcy propose que je quitte maintenant le fauteuil
et que la Chambre se forme de nouveau en Comité plénier pour
étudier la résolution relative au bill 57 intitulé:
« Loi modifiant la loi des terres de colonisation ». Cette motion
sera-t-elle adoptée?
M. GABIAS: Oui, oui.
M. LE PRESIDENT: Adoptée.
M. LE PRESIDENT: Non, on est sur le bill, résolution
après.
M. JOHNSON: Correct.
M. LE PRESIDENT: Article 2.
M. JOHNSON: Quelle est la portée de cet article 2?
M. COURCY: L'article 2 abroge l'article 17. Dans l'article 17 existait
une clause disant ce qu'un colon ne pouvait pas faire; il est prévu dans
l'article 16. Le Lieutenant-gouverneur en conseil peut déterminer les
conditions suivant lesquelles les terres de la colonisation seront
concédées quant aux fins agricoles ou pour toute autre fin
jugée dans l'intérêt de la colonisation. Maintenant, il est
entré dans l'article 16, premier alinéa.
M. LE PRESIDENT: C'est incorporé dans l'article 16. Alors 2
adopté. Article 3.
M. BERNATCHEZ: Voici, l'article 17, je n'ai pas la loi en main,
là, mais l'article 17, si je me rappelle bien définissait les
conditions qui pouvaient permettre à un détenteur de lot sur
billet de location d'obtenir ses lettres patentes. Est-ce que c'est ça
l'article 17?
M. COURCY: Non.
M. BERNATCHEZ: Il y avait des règlements qui déterminaient
le nombre d'arpents, le nombre d'acres qui devaient être mis en culture
avant que le détenteur d'un billet de location puisse obtenir le...
M. COURCY: Cela porte sur la concession et non sur l'émission de
lettre s patentes.
M. BERNATCHEZ: La concession du lot?
M. COURCY: Du lot.
M. BERNATCHEZ: C'est bon.
M. LE PRESIDENT: Le 2 adopté. Article 3.
M. COURCY: Au lieu de: terres de colonisation, on marque: « pour
fins de colonisation».
M. BERNATCHEZ: Est-ce que ça va modifier les règlements?
Est-ce que ça va amener des modifications dans les règlements qui
existent actuellement?
M. COURCY: Cela va amener, d'après la loi ancienne, le colon
était dans l'obligation de faire un minimum de trois acres de terre par
année et pas plus de 5 acres par année. Cela amène une
autre modification, les amendements à la loi que nous apportons,
amènent la modification, qu'au lieu d'être limité pour
l'émission d'une lettre patente à 300 acres en culture, eh bien,
à l'avenir ce sera 50% de la superficie cultivable du terrain, avec les
autres conditions d'établissement, ça amène l'augmentation
je prends dans l'ensemble, là l'augmentation du nombre
d'acres que pourra posséder un colon, au lieu d'être limité
au montant de 300 acres, la limite pourra aller jusqu'à 550 acres, mais
nous pourrons d'abord commencer à émettre, à donner si
vous voulez, à vendre à $30 au même prix, des lots à
des conditions pour l'obtention d'un deuxième, d'un troisième,
jusqu'à un cinquième, cela veut dire jusqu'à 550 acres.
Pourquoi 550 au lieu de 500? C'est parce qu'il y a certains lots, par exemple
où à cause du cadastre, nous pouvons avoir 102 acres, 104 acres,
et c'est pourquoi nous demandons 550 acres, au lieu du chiffre juste 500, il
peut nous arriver à un moment donné à nous mettre une
manière de barrière pour nous empêcher de concéder
l'établissement.
M. BERNATCHEZ: Cela modifie passablement la méthode suivie
jusqu'àprésent. Je comprends que l'idée du ministre
s'inspire de l'opinion de ceux qui veulent que lés établissements
agricoles soient beaucoup plus considérables que les
établissements existants ou que les établissements agricoles
d'hier... Dans la colonisation, on accordait par exemple un lot sur billet de
location, à un colon qui manifestait l'intention de s'établir, il
présentait des preuves d'intérêt, qu'il était
capable de faire quelque chose avec son lot, on lui concédait un premier
lot et lorsqu'il y avait dans son arrondissement, dans sa paroisse, dans son
canton des lots partiellement, ou en majorité impropres à la
culture, on concédait ces lots-là sous forme de lots, à
titre de lots de support, et lorsque le nombre d'enfants du colon augmentait,
qu'il y avait d'autres enfants, on lui concédait des lots additionnels,
en d'autres termes, il n'était pas, il n'y avait pas de barrière,
il pouvait agrandir son établissement en autant qu'il présentait
des raisons pour l'agrandisssement de son établissement, après
avoir donné des preuves sérieuses...
Evidemment la loi sera complétée par des
règlements, et la surveillance.
J'ai l'impression que dans certains endroits on pourra se
prévaloir des nouvelles dispositions de la loi pour acquérir 550
arpents de terre qui vont constituer presque tout un domaine forestier, sous
prétexte que dans ces 550 arpents de terre il y aura 75, 100 arpents en
culture. On va concéder plusieurs lots. L'ancienne formule de distribuer
les lots dont la superficie en culture n'était pas suffisamment grande
pour faire un établissement, ces lots-là étaient
concédés à des colons qui avaient fait preuve de bonne
volonté, et d'intérêt marqué à l'exploitation
de leur lot. Et la distribution était faite en tenant compte, comme je
viens de le dire, des besoins et des possibilités...
M. COURCY: C'est justement là où nous rencontrons des
difficultés, parce que, dans l'ancien texte, nous avions des lots
d'établissement, des compléments de ferme, et des lots de
support. Trois catégories sous le même billet de location.
Même formule, lot d'établissement ou lot de support. Pendant qu'on
peut donner un lot de support à un individu, par exemple un lot inculte,
mais il y a du bois sur ce lot, on peut faire son bois de chauffage, un peu de
bois de commerce, il peut y avoir une érablière, mais on lui
imposait la condition parce que nous n'avions qu'un seul billet de location. On
lui imposait la condition, ça ne se faisait pas si vous voulez, de
cultiver de trois à cinq acres sur ce lot par année. Lot de
support comme lot de complément de ferme ou comme lot
d'établissement, c'était le même billet de location, on lui
imposait, si on voulait suivre la loi et les règlements, de couper
l'érablièreparce qu'on disait il faut que tu fasses un minimum de
trois acres, mais pas plus de cinq acres. On l'élimine cette
partie-là.
Maintenant, aujourd'hui, le lot d'établissement qui était
de 100 acres est devenu à 200 acres, mais nous demeurons avec le
complément de ferme et le lot de support. Alors le complément de
ferme demeure encore conditionnel, dans le temps, l'ancienne loi disait
conditionnel à ce que 50% de votre lot d'établisse-
ment soit mis en culture, ou père d'une famille de quatre
enfants. L'une ou l'autre des conditions permettait par exemple à un
cultivateur d'avoir un complément de ferme. Cela créait des
difficultés parce que sur plusieurs de ces lots, pour avoir 50% du lot
en culture, cela veut dire 50 acres de terre, parce que les lots ont 100 acres.
Et il y a des lots qui ont 25, 30, 40 acres incultes sur ces lots, mais avant
de pouvoir leur donner un complément de ferme, nous sommes dans
l'obligation de leur imposer de cultiver de la terre inculte pour atteindre 50
acres pendant qu'il y a peut-être 30 à 35 acres de terre
cultivable. Cela nous met dans une situation qu'on ne peut pas lui donner de
complément de ferme s'il n'a pas quatre enfants en bas de 16 ans. S'il
avait quatre enfants en bas de 16 ans, eh bien nous pouvions éliminer ce
50 acres-là réglementaires dans la loi, pour lui donner un lot
complément de ferme. Et nous donnons, aussi, et ça c'est toujours
fait, des lots de support.
Le lot de support peut être un lot à bois, peut être
un lot, par exemple, pour l'exploitation d'une érablière, peut
être un lot qui va servir à d'autres fins directement que
l'agriculture, mais qui servira les fins de l'agriculture par des
compléments comme ça. Et c'est pourquoi nous amendons la loi pour
permettre de donner à un colon, non seulement le lot
d'établissement, mais nous facilitons la vente d'un deuxième lot
de complément de ferme en éliminant les difficultés du 50%
en culture, et mettant, plutôt, 50% de la terre cultivable. Cela veut
dire que s'il y a 40 acres qui sont cultivables sur un lot de 100 acres, eh
bien lorsqu'il aura atteint 20 acres en culture sur ce lot, nous pourrons
procéder à lui donner un complément de ferme et un lot de
support. Et nous voulons aller non seulement à 300 acres comme
limité par la loi, mais jusqu'à 550 acres dans certaines
régions. Je sais que dans des régions du bas, ici, c'est plus
difficile, mais dans des régions comme le nord-ouest
québécois, où il y a de la terre, et voulant
développer l'élevage d'animaux de boucherie dans cette
partie-là où il y a des possibilités pour cette production
animale, eh bien nous avons besoin d'agrandir, d'agrandir davantage les terres
afin d'aider, si vous voulez, dans cette production animale qui requiert de
plus grandes étendues.
M. LE PRESIDENT: Article 3 adopté. Article 4.
M. BERNATCHEZ: Un instant. Alors j'ai compris l'explication du ministre.
Le colon pourra obtenir des lots de colonisation jusqu'à concurrence de
550 acres...
M. COURCY: Maximum.
M. BERNATCHEZ: ... maximum, à condition qu'il y aura, qu'il
pourra obtenir un nouveau lot d'année en année si vous voulez
graduellement. Il ne peut pas obtenir 550 acres immédiatement.
M. COURCY: Non.
M. BERNATCHEZ: Il obtiendra des agrandissements que lorsqu'il aura 550
acres immédiatement.
M. COURCY: Non.
M. BERNATCHEZ: Il obtiendra des agrandissements lorsqu'il aura mis en
culture 50% de la superficie déclarée cultivable.
M. COURCY: Cultivable.
M. BERNATCHEZ: Qui va faire cette inspection qui va déterminer la
superficie cultivable? Ce sont les employés du ministère?
M. COURCY: Les employés du ministère le font encore
actuellement depuis un certain nombre d'années. Il y a des
classificateurs de sol qui durant les saisons d'été vont faire la
vérification des lots que nous avons à différents
endroits.
M. BERNATCHEZ: J'ai eu, au cours de mes années d'agronomie et
puis même depuis que je suis dans la politique, j'ai entendu souvent des
remarques de la part de colons établis ou encore des gens
intéressés à la colonisation dans leur paroisse dire qu'il
faudrait absolument reviser la classification des lots. Cela a
été fait il y a plusieurs années et on a
décrété dans le temps des superficies cultivables qui
aujourd'hui ne sont plus considérées comme des terrains
cultivables.
Alors il y a des normes d'établies, il y a des rapports de faits
qui doivent absolument être revisés, reconsidérés et
même dans bien des endroits, dans bien des cantons ça demanderait
une reclassification complète des lots. Je demande ces
explications-là parce que dans les régions de colonisation il y a
un danger qui est toujours là. Un nouvel arrivé sur un lot de
colonisation a une tendance à prendre la première récolte,
la première récolte, c'est le bois, c'est la forêt. Alors
si on lui en donne trop grand pour partir il va s'intéresser surtout aux
opérations forestières. Lorsqu'il aura soutiré toute la
valeur de sa forêt, qu'il n'y
aura plus rien à retirer de cette forêt-là à
part du bois de chauffage pendant plusieurs années, il se
désintéresse de son lot et il change de canton, de région
ou encore il s'en va ailleurs et par malheur c'est celui qui vient par
derrière qui prend ce lot-là pour s'établir et puis
souventefois ils n'ont même pas, sur ces lots, suffisamment de bois pour
l'entretien des bâtisses.
Alors, je n'étais pas favorable à ce qu'on
élargisse les possibilités d'obtenir de plus grandes superficies
immédiatement surtout quand on considère les lots de support, les
lots qui ont seulement 20% ou 25% de terre cultivable, ça veut dire que
le reste du lot est en boisés. Alors ce sont des lots qui
représentent une grande superficie de forêt et que le
ministère se doit de maintenir une surveillance afin de conserver la
forêt, conserver ce revenu possible pour un colon sérieux qui veut
s'établir.
M. LE PRESIDENT: Article 3 adopté. Article 4.
M. COURCY: Juste un mot. C'est que les amendements à cette loi
nous faciliteront le regroupement des terres, parce qu'au lieu de faire, par
exemple, 50 acres ou 50% sur un lot, 50 acres et l'obligation de faire un autre
50 acres sur un autre lot et de faire 50 acres sur un lot de support, avec ces
amendements-là nous avons déjà passé une
réglementation permettant de payer des primes jusqu'à un maximum
de 120 acres, peu importe sur l'établissement. Alors qu'un cultivateur
aurait deuxlots peu importe qu'il fasse le travail sur un lot seulement, 100
acres, et que l'autre soit gardé en forêt, eh bien! nous pouvons
payer des primes là-dessus, ça nous aide au regroupement des
terres.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article 4.
M. JOHNSON: Qu'est-ce qui établit la partie cultivable?
M. BERNATCHEZ: C'est le ministère. J'ai constaté, moi, des
questions de lettres patentes, j'ai constaté que malheureusement on a
des défricheurs, des colons qui sont trop pressés pour obtenir
leurs lettres patentes. En obtenant leurs lettres patentes ils se privent d'une
foule de réglementations, d'aides qui s'adressent
particulièrement aux colons. Dans le temps, il y a quelques
années du moins, je ne sais pas si c'est changé, on exigeait 30
acres ou 25 acres...
M. COURCY: 30 acres.
M. BERNATCHEZ: ... pour permettre l'émission de lettres patentes.
Il y a des lots, d'abord ce n'est viable avec 30 arpents, ce n'est pas viable
avec 25 acres, il y a des lots, des terrains qui ont été
mesurés, on a déclaré avoir fait 10 arpents, il y a des
rapports dans les dossiers depuis nombre d'années qu'il y a eu 10
arpents et puis le nouvel acquéreur en fait quinze.
Si vous additionnez les deux, ça fait vingt-cinq. Tandis qu'en
pratique les dix arpents qui ont été faits il y a vingt ans sont
repris en bois.
Les statistiques sur le nombre d'arpents en culture dans les lots de
colonisation ne sont pas à point. Il faudrait remesurer ces lots, les
superficies qui ont été mises en culture pour voir si elles le
sont encore, avant d'autoriser les officiers du ministère à
émettre les lettres patentes tout simplement en se basant sur les
rapports des inspecteurs de colonisation qui ont décrété,
il y a X années, qu'il y avait tant d'arpents, et après un autre
rapport, on additionne.
M. COURCY: Non, ce n'est plus comme ça que ça se fait. A
chaque émission d'une lettre patente, l'inspecteur de la colonisation va
visiter les lieux et fait le rapport sur le nombre d'acres qu'il voit; il les
marque; il note s'il y a une grange, s'il y a résidence, s'il y a des
instruments aratoires, s'il y a des animaux, quelles catégories, et fait
son rapport au chef de district qui nous le transmet. Et c'est d'après
ce rapport seulement, d'une visite faite, que les lettres patentes peuvent
être émises. Nous ne procédons pas autrement.
M. BERNATCHEZ: J'ai à la mémoire certains cas
spéciaux, dans mon comté, de lots pour lesquels on avait
émis des lettres patentes, il y a au-delà de 20 ans. A un moment
donné, je ne sais pas pour quelle raison, l'inspecteur de colonisation
du temps incitait les gens à « patenter ». Des fois
c'était pour faciliter des emprunts, je ne sais pas. A tout
événement, dans nos paroisses de colonisation, cette situation
était rendue tellement grave qu'en 1958-1959 j'en avais discuté
avec les employés du ministère ici et il a été
fortement question d'émettre une nouvelle politique, des amendements
à la loi, pour « dépatenter » plusieurs lots dans les
paroisses de Joly, Val-Alain, Ste-Françoise et Villeroy, pour les faire
racheter par le ministère pour qu'ils redeviennent la
propriété de la Couronne, pour les revendre ensuite, au prix
nominal de $1, disons, au résident actuel afin de «
dépatenter » son lot et de faire bénéficier des
avantages du ministère de la Colonisation. Parce qu'on avait
quantité
de lots avec trente, trente-cinq arpents, quarante arpents en culture
qui étaient patentés et le fait d'être patentés les
soustrayait aux avantages du ministère de la Colonisation, des
politiques de la colonisation et puis ces établissements
n'étaient pas rentables, n'étaient pas fiables, ils ne pouvaient
pas vivre par leur propre revenu.
Alors ceci m'amène justement à dire qu'il y avait
là un problème à reconsidérer. Il faut
considérer non seulement les demandes de lettres patentes que vous
recevez actuellement mais il faudrait également considérer ces
terres qui ont été patentées et qui n'ont pas la
superficie que vous voulez donner aux nouveaux détenteurs de billets de
location. Vous dites que vous patentez. Vous devriez avoir au moins mis en
culture 50% de la terre cultivable des lots qu'on vous a
concédés. Avant ça, on ne vous permettra pas de
patenter.
Il faudrait tenir compte de ceux qui ont été
orientés vers cette tendance que je ne peux pas m'expliquer. On les
encourageait à patenter. Cela m'a paru à un moment donné
que pour ces gens, leur problème, c'est en patentant qu'ils pouvaient
régler un problème quelconque. Avec vingt-cinq arpents de terre,
trente arpents, bien ils ne pouvaient pas être classés
établissements viables et ils perdaient, du fait même qu'ils
patentaient, les avantages que le ministère de la Colonisation mettait
à la disposition uniquement des colons.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Article No 5.
M. LE PRESIDENT: Article 5, adopté? Adopté. Article
numéro 6, on en a discuté tout à l'heure.
M. JOHNSON: J'aurais un petit mot à dire sur 6, M. le
Président. Le lieutenant-gouverneur en Conseil là, se donne des
pouvoirs de porter à 550 acres le maximum prévu par la loi
actuelle, mais pour certaines régions de la province. Est-ce qu'il
s'agirait par hasard de régions comme Saguenay, Matane ou Dorchester?
Est-ce qu'elles seront comprises là-dedans?
M. COURCY: Si le chef de l'Opposition avait été ici tout
à l'heure, il en a été question.
M. JOHNSON: Non, non, mais est-ce que Saguenay pourrait tomber
là-dedans?
M. COURCY: Régions où il y a des possibilités
d'agrandissement des terres cultivables.
M. JOHNSON: Matane, il y en a? Le ministre dit qu'il n'y en aura pas
dans Matane?
M. COURCY: Je ne crois pas que cette partie là soit reconnue,
parce que les terres qui restent dans le comté de Matane, ou la plupart
je crois...
M. JOHNSON: Dans Dorchester?
M. COURCY: La même chose.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs!
M. COURCY: La plupart je pense, sont des terres non rentables.
M. JOHNSON: Dans Dorchester?
UNE VOIX: ... cela fatigue le chef de l'Opposition hein?
M. COURCY: Non, non, certaines parties de la province, et je vais vous
dire que les parties que nous avons en vue, c'est le nord-ouest
québécois où nous développerons, je le disais tout
à l'heure, la production d'animaux de boucherie.
M. JOHNSON: Mais, est-ce que Dorchester, dans l'opinion du ministre
c'est un comté où on pourrait appliquer ce maximum élargi
de 550 acres?
M. COURCY: Pas Bagot mais Dorchester, qui est plus ou moins
considéré comme comté de colonisation.
M. JOHNSON: Ce n'est pas là ma question. M. COURCY: Dans Bagot,
il n'y en a pas.
M. JOHNSON: Est-ce que dans l'opinion du ministre qui doit
connaître en somme la photographie agricole de la province...
M. COURCY: Si pour aider, à un moment donné, que ce soit
dans Bagot ou ailleurs dans la province, si nous croyons qu'il y a des
possibilités d'aider la consolidation des fermes en permettant
d'octroyer jusqu'à 550 acres pour des cultures spéciales, je
crois que le lieutenant gouverneur en Conseil pourra y aller.
M. JOHNSON: M. le Président, est-ce qu'on va croire que le
ministre n'a pas de plans ne sait pas dans quelles régions cela va
s'appliquer?
M. COURCY: Je l'ai dit: le nord-ouest québécois.
M. JOHNSON: Est-ce qu'il n'est pas capable de répondre à
cette question très simple.
Appliquera-t-on ce maximum de 550 acres dans les comtés de Matane
et de Dorchester?
M. COURCY: Le lieutenant-gouverneur en Conseil pourra déterminer
la région, mais pour le moment je dis au chef de l'Opposition que la
région reconnue comme district où il y a des possibilités
d'agrandissement, c'est le nord-ouest québécois.
M. JOHNSON: Quand il s'agit de colonisation et d'agriculture, je
présume que le lieutenant-gouverneur en Conseil écoute un peu le
ministre de l'Agriculture. Cela doit être lui qui expose les besoins de
son ministère...
M. COURCY: Bien oui, M. le Président.
M. JOHNSON: ... qui fait le rapport afin d'obtenir un
arrêté ministériel. Je demande au ministre, peut-il nous
assurer que ce maximum de 550 acres ne sera pas appliqué dans les
comtés de Matane et de Dorchester où on anticipe,
évidemment, des élections partielles?
M. COURCY: C'est l'intérêt des cultivateurs de ces
régions qui dictera la politique que le ministre de l'Agriculture
recommandera au lieutenant-gouverneur en Conseil.
M. JOHNSON: M. le Président, vous le voyez là, vous avez
vu le ministre prendre un faux-fuyant...
M. PINARD: Ah non!
M. JOHNSON: Un faux-fuyant...
M. PINARD: M. le Président, je proteste. Il ne faut pas accuser
le ministre de l'Agriculture de prendre des faux-fuyants quand il s'agit de
l'intérêt des cultivateurs. Voyons!
UNE VOIX: A l'ordre.
M. JOHNSON: Ah bon! M. le Président, il y a eu les faux
certificats, il va y avoir les faux-fuyants.
M. PINARD: Ah, ah!
M. JOHNSON: Des faux-fuyants, M. le Président...
M. COURCY: Aux prochaines élections, le chef de l'Opposition, va
en avoir des faux-fuyants...
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs. M. COURCY: Ne parlez pas de
faux-fuyants. UNE VOIX: ... fauchez l'Union nationale... M. LE PRESIDENT: A
l'ordre, messieurs!
M. JOHNSON: ... M. le Président je demande au ministre une
question très claire...
M. COURCY: Je réponds clairement.
M. JOHNSON: ... est-ce que, dans son opinion, ce maximum de 550 acres
pourrait être appliqué dans les comtés de Saguenay, Matane
et Dorchester?
M. COURCY: Si pour la consolidation des fermes du Québec, nous
devons le faire, le ministre dans le temps fera la recommandation au
lieutenant-gouverneur.
M. JOHNSON: M. le Président, de deux choses l'une, ou le ministre
n'a pas étudié son affaire, après quatre ans il ne sait
pas si la consolidation des terres pourrait justifier...
M. PINARD: Ils sont bons pour la pêche à la truite. Ils ne
font pas autre chose.
M. JOHNSON: ... un agrandissement des terres et l'application de ce
maximum dans le comté de Matane, dans le comté de Dorchester, et
dans le comté de Saguenay. Le ministre ne sait pas ça
après quatre ans, ou bien donc il ne veut pas admettre aujourd'hui, ce,
évidemment, de bonne politique, selon la vieille vieille méthode
qui caractérise bien le ministre, il ne veut pas admettre aujourd'hui
qu'il se donne une arme de plus pour régler les problèmes dans
les comtés de Dorchester, et particulièrement Matane, en vue des
élections partielles.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, messieurs.
M. JOHNSON: M. le Président, c'est bien évident.
M. LE PRESIDENT: A l'ordre, à l'ordre. M. COURCY: M. le
Président.
M. LE PRESIDENT: Il me semble que ça fait déjà
à plusieurs reprises que le chef de l'Opposition impute directement des
motifs au ministre de l'Agriculture, il sait qu'il n'a pas le droit de le
faire, et j'ai l'impression que le ministre de
l'Agriculture a déjà répondu à trois ou
quatre reprises à la question précise qu'il a posée.
M. JOHNSON: Est-ce que le ministre a fait faire une étude des
endroits, des régions de la province où il est souhaitable, en
vue de la consolidation, de porter le maximum à 550 acres?
M. COURCY: M. le Président, ça fait trois fois, je le dis
une quatrième fois, il est souhaitable que dans la région du
nord-ouest québécois là où actuellement nous avons
régionalisé une politique d'élevage d'animaux de
boucherie, il est souhaitable que nos terres s'agrandissent, et nous ouvrons la
barrière aux cultivateurs qui veulent s'organiser en
conséquence.
M. JOHNSON: Quelle autre région?
M. COURCY: Que le chef de l'Opposition sache donc que le ministre de
l'Agriculture ne conscrira pas les cultivateurs de Matane et Dorchester pour
les sortir afin d'avoir des établissements, à un moment
donné, viables et rentables, c'est impossible. Le cultivateur
décide de rester sur un lopin de terre plus ou moins rentable ou plus ou
moins cultivable, décide d'aller s'établir à d'autres
endroits. C'est lui qui prend la décision, malgré toutes les
recommandations que nous pouvons faire, c'est lui qui décide, il est son
propre chef, et il aime sa liberté. Maintenant, j'aimerais bien
être capable, en certaines occasions, de faire autrement, mais c'est
impossible.
M. JOHNSON: Des mots, des mots, des mots. Ma question est simple...
M. PINARD: Elle ne fait pas votre affaire.
M. JOHNSON: ... à part du nord-ouest québécois
quelle autre région, d'après les études faites par le
ministre ou ses collaborateurs, pourrait bénéficier ou devrait
bénéficier de cette clause numéro 6 du bill?
M. COURCY: M. le Président, je dis encore une fois, et je
répète, si à un moment donné, dans
l'intérêt des cultivateurs de la province qui voudront regrouper
leurs fermes pour la consolidation, il y aura peut-être lieu dans le
temps, aujourd'hui non, quand ils auront décidé de regrouper
leurs fermes, il y aura peut-être lieu dans le temps de faire une
recommandation au lieutenant-gouverneur en conseil, mais pour le moment les
seules possibilités que nous entrevoyons, c'est le nord-ouest
québécois.
M. JOHNSON: Le ministre peut-il nous dire s'il a plusieurs demandes de
cultivateurs dans le nord-ouest québécois?
M. COURCY: Oui. Dans les autres parties de la province, non.
M. JOHNSON: Est-ce qu'il y en a qui viennent des autres régions
que le nord-ouest?
M. COURCY: Je viens de dire non.
M. JOHNSON: Il n'y en a pas du tout, aucune demande. Seulement dans son
comté.
M. COURCY: Non plus! Le nord-ouest québécois, M. le
Président, comprend quatre comtés actifs.
M. JOHNSON: Non! C'est une nouvelle!
M. COURCY: Quatre comtés bien représentés, quatre
comtés d'hommes ambitieux qui veulent aller de l'avant...
M. JOHNSON: Bien représentés, c'est une erreur.
M. COURCY: ... mais dont le chef de l'Opposition, avec son
équipe, tente de freiner actuellement le développement.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. JOHNSON: M. le Président, le ministre ne veut pas
répondre. Je prends acte de sa bonne volonté et aussi je prends
acte de son manque de connaissance dans ce domaine.
M. BERNATCHEZ: En vertu de l'article 6, je comprends que dans le
nord-ouest québécois, c'est un peu comme dans les autres
régions de la province.
UNE VOIX: Des comtés d'avenir!
M. BERNATCHEZ: Il y a des parties, des cantons où la terre et les
lots sontpratiquement impropres à la culture à 75%, 80%
peut-être 100% dans certains cas et, dans d'autres cantons, vous avez des
lots dont la superficie propre à la culture peut varier de 15%, 20%,
25%, 30%. Alors, en vertu du nouveau projet de loi, dans un canton de terrain
accidenté, terrain moins avantagé au point de vue agricole,
disons que vous avez six lots de 90 arpents de superficie, côte à
côte, avec 25 arpents propres à la culture par lot: ça
fait, sur les six lots, 150
arpents de terre cultivable. Le cultivateur s'engage, en vertu de la
nouvelle loi, à mettre en culture 50% de la superficie cultivable pour
obtenir de nouvelles concessions, ce qui veut dire que, dans un cas comme
ça, ce cultivateur va faire 75 arpents de terre en culture et va pouvoir
acquérir 540 arpents de terrain.
M. COURCY: Oui.
M. BERNATCHEZ: 150 arpents possiblement cultivables, et 400 arpents de
forêt.
M. COURCY: Oui.
M. BERNATCHEZ: Alors, je suis bien en faveur, je l'ai souligné
tantôt au ministre, que les colons aient des réserves
forestières. Mais ce qu'il faudrait prévenir, ce qu'il faudrait
craindre, c'est qu'on essaie de contourner cette loi pour essayer d'accaparer
tous les domaines forestiers, des superficies de 300, 400, 500 arpents.
M. COURCY: C'est impossible, M. le Président, parce que vous avez
un lot d'établissement, et il y a des conditions à remplir
résidence et défrichement du lot suivant une certaine
réglementation, mais ce sont les compléments qui viendront
s'ajouter, et ne vous en faites pas, parce que dans tout le nord-ouest
québécois, sur tous nos lots où nous avons eu de la
colonisation, il n'y a plus de courses pour la forêt, il n'existe plus de
bois commercial, il n'en existe plus.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
DES VOIX: Six heures.
M. LE PRESIDENT: Adopté?
M. JOHNSON: Non, est-ce que le ministre ne trouve pas qu'on devrait
publier dans La Gazette officielle la réglementation du
lieutenant-gouverneur en conseil concernant l'article 6, par exemple?
M. COURCY: Certainement.
M. JOHNSON: Est-ce qu'on ne devrait pas amender en
conséquence?
M. COURCY: S'il y a à un moment donné, un
arrêté en conseil, il est publié dans la Gazette
officielle.
M. BERTRAND (Missisquoi): Non.
M. JOHNSON: Non, la loi ne prévoit pas, M. le
Président.
M. BERTRAND (Missisquoi): Pas toujours, il faut le dire avant.
M. JOHNSON: Voyez-vous on dit, « si cependant, le
lieutenant-gouverneur en conseil peut, pour certaines régions de la
province, à des fins particulières, étendre jusqu'à
un maximum de 550 acres la limite de 300 acres prévue au présent
article »; alors, « pour certaines régions », c'est
à cause de ces mots que nous aimerions que l'article prévoit
qu'il y aura publication dans la Gazette officielle.
M. LE PRESIDENT: 6 adopté?
M. COURCY: Tous les arrêtés en conseil, le chef de
l'Opposition le sait, lors de la session il peut les demander...
M. JOHNSON: Oui, je sais ça. Ce n'est pas ça, ça
intéresse tout le monde, dans une région, de savoir qu'il y a un
règlement du lieutenant-gouverneur en conseil qui permet, dans cette
région, d'espérer le regroupement avec un maximum de 550 acres,
ça ne coûte pas cher de mettre un pareil amendement.
M. LE PRESIDENT: Article 6 adopté? Article 7.
M. LESAGE: Je l'ai demandé.
M. LE PRESIDENT: Adopté. Alors, il restera la résolution.
On en a discuté de la résolution dans...
M. JOHNSON: Non.
M. BEAUPRE (président du Comité plénier): M. le
Président, j'ai l'honneur de faire rapport que le Comité n'a pas
fini de délibérer, et qu'il demande la permission de séger
à nouveau.
M. HYDE (président): Quand siégera-t-il? A la prochaine
séance? Même séance?
M. LESAGE: Non.
M. JOHNSON: A la prochaine séance?
M. LE PRESIDENT: A la prochaine séance.
M. LESAGE: M. le Président, je voudrais attirer votre attention
l'item 42 du feuilleton. Je suggère, que cette considération a eu
lieu
au cours de l'étude du bill 54, et qu'en conséquence, pour
qu'il n'y ait pas de malentendu que...
M. BERTRAND (Missisquoi): A retardement. M. LESAGE: ... cet item soit
retiré.
M. BERTRAND (Missisquoi): c'est à retardement.
M. LE PRESIDENT: Que les réponses soient agréées et
acceptées par la Chambre.
M. JOHNSON: Non, non que cet item...
M. LESAGE: Que l'item soit retiré.
M. JOHNSON: ... soit retiré.
M. LE PRESIDENT: Retiré?
M. OHNSON: Oui.
M. LE PRESIDENT: Adopté.
M. LESAGE: M. le Président, demain matin, continuera de
siéger le Comité des privilèges et élections. Je
comprends que le député de Trois-Rivières a assigné
un certain nombre de témoins, je ne sais pas si...
M. JOHNSON: Il n'a pas assigné, il a demandé au
président d'assigner.
M. LESAGE: Très bien. Il a demandé au président
d'assigner entre six et huit témoins, je ne m'en souviens pas
exactement.
M. GABIAS: Dix.
M. LESAGE: Dix témoins, et que le ministre des Affaires
municipales a demandé d'en assigner trois ou quatre, pour demain. Nous
en aurons certainement pour la journée.
M. BERTRAND (Missisquoi): Et vendredi.
M. LESAGE: Peut-être pas, parce que nous voudrons peut-être
réfléchir. Si nous terminons l'audition des témoins demain
soir, nous vou- drons peut-être réfléchir sur le rapport
que nous aurons à faire à la Chambre, pour en discuter mardi
matin. De toute façon, si nous en venions à la décision,
à deux heures et demie demain après-midi, qu'il est possible que
la Chambre siège demain soir, nous continuerons l'étude des
projets de loi dans l'ordre dans lequel ils apparaissent au feuilleton, en
commençant par la troisième lecture d'un bill, je comprends qu'il
n'a pas été adopté cet après-midi. Deux, mais les
troisièmes lectures seront proposées demain après-midi
même si nous devons retourner en Comité, c'est-à-dire avant
la suspension de la séance.
M. JOHNSON: C'est d'accord.
M. LESAGE: M. le Président, je m'excuse, pour un instant. Je
rappelle aux membres du Comité des privilèges et des
élections que la séance a été fixée à
dix heures et non à dix heures trente.
M. GABIAS: On sera là.
M. LE PRESIDENT: Avant de prononcer l'ajournement de la Chambre je crois
que je pourrais exprimer au nom de tous et chacun des députés
à la Chambre nos félicitations au député de
Laviolette qui célèbre aujourd'hui même, je crois, son 54e
anniversaire d'admission au Barreau de la province de Québec.
La Chambre est ajournée...
M. LESAGE: C'est vrai.
M. DUCHARME: M. le Président, veuillez croire que je suis pris
absolument par surprise mais il me fait plaisir d'accepter ces
félicitations et ces voeux que vous avez bien voulu m'adresser au nom de
tous les membres de cette Chambre à l'occasion du 54e anniversaire de
mon admission à la pratique du droit. Veuillez croire que je suis
très sensible aux paroles que vous avez bien voulu m'adresser au nom des
membres de cette Chambre et que j'en garderai un précieux souvenir.
M. LE PRESIDENT: La Chambre est ajournée à demain
après-midi à deux heures et demie.