Débats de l'Assemblée législative (débats reconstitués)
Version finale
26th Legislature, 2nd Session
(November 10, 1960 au June 10, 1961)
Tuesday, June 6, 1961
Ces débats, reconstitués principalement à partir des comptes rendus des médias de l’époque, ne constituent pas un journal officiel des débats de l’Assemblée législative.
Séance
du mardi 6 juin 1961
Présidence de l’honorable L. Cliche
La séance est ouverte à 11 heures.
Prière.
M. l’Orateur: À l’ordre,
Messieurs! Que les portes soient ouvertes!
Projets de loi:
Centre sportif
Paul-Sauvé
L’honorable M. Gérin-Lajoie
(Vaudreuil-Soulanges) propose qu’il lui soit permis de présenter le bill 94
relatif au Centre sportif Paul-Sauvé de la Palestre nationale.
Le projet de loi a pour but de
permettre à une œuvre existante de poursuivre son travail en permettant au
lieutenant-gouverneur en conseil de garantir
le remboursement d'un emprunt supplémentaire. Ce projet de loi constitue
un effort très louable du gouvernement en faveur de la culture physique. Ce centre sportif et éducatif est d’une valeur
exceptionnelle.
L’opposition appuie le
projet de loi.
Adopté. Le bill est lu une première
fois.
Collège Saint-Paul
L’honorable M. Gérin-Lajoie
(Vaudreuil-Soulanges) propose qu’il lui soit permis de présenter le bill 95
relatif au collège Saint-Paul.
Cette loi a été préparée à la
demande de Son Éminence le cardinal Paul-Émile Léger, archevêque de Montréal,
et, pour la première fois dans la province, les parents exerceront une
responsabilité et une influence directe dans un collège classique. Il s'agit
d'une formule nouvelle, une formule qui servira d'expérience et sera
susceptible d'orienter le développement d'autres institutions d'enseignement
secondaire. Trois soucis principaux ont présidé l'élaboration de ce projet de
loi. D'abord, le souci de confier aux parents l'administration de
l'institution. Il rappelle les récentes déclarations du cardinal Léger sur le
rôle que les laïcs doivent jouer dans l'Église, même dans certains secteurs
comme l'éducation où les clercs avaient
jusqu'ici porté seuls la responsabilité.
Le conseil d'administration du
Collège sera donc composé de 12 membres, dont cinq nommés par le conseil
des parents, deux nommés par le conseil académique, deux nommés par les membres
associés, un membre nommé par l'archevêque et un nommé par le ministre de la
Jeunesse. À ces 11 membres s'ajoutera le recteur. Si l'on ajoute aux
délégués des parents, ceux des membres associés, qui seront vraisemblablement
des parents, eux aussi, ce groupe de sept membres aura la majorité au conseil
d'administration.
La composition du conseil reflète
également les deux autres soucis qui ont dirigé la préparation du projet. On a
voulu, en effet, faire participer les éducateurs à l'administration du Collège
en leur donnant, au conseil, deux délégués, plus le recteur. Le troisième souci
a été de faire participer également l'État et l'Église avec la nomination du
délégué de l'archevêque et de celui du ministre de la Jeunesse. Les règlements adoptés par le conseil
d'administration seront sujets à l'approbation de l'archevêque et du
ministère de la Jeunesse.
Dans ce projet de loi relatif au
Collège Saint-Paul, on a donc cherché à grouper, dans un certain équilibre,
toutes les personnes qui, normalement, s'intéressent
à l'éducation dans un collège: les représentants de l'Église, ceux de l'État, les éducateurs et les parents. Il
exprime le souhait que d'autres groupes de parents, dans la province,
chercheront bientôt à imiter cette initiative
révolutionnaire qu'est le Collège Saint-Paul.
M. Talbot (Chicoutimi) demande
que l’énoncé du ministre au sujet de la demande du cardinal soit inscrit
au rapport officiel de la Chambre. Il demande si le gouvernement a échangé de
la correspondance avec le cardinal Léger? Si oui, qu’elle soit déposée sur la
table du greffier afin que ses associés et lui en prennent connaissance, non
pas dans le but de critiquer car ils croient que le projet est excellent, mais
afin d’être mieux renseignés.
Adopté. Le bill est lu une première
fois.
Questions et réponses écrites:
École normale de
Trois-Rivières
M. Gabias (Trois-Rivières): Relativement à la construction de l’École
normale de Trois-Rivières:
1. À quelle compagnie les
travaux de construction ont-ils été confiés?
2. Y a-t-il eu des
demandes de soumissions quant à l’entrepreneur général et quant aux
sous-traitants?
3. Quel est le nom des compagnies
soumissionnaires et pour quel montant?
4. Y a-t-il eu des
changements sur le plan original préparé par les architectes et d’après lequel
des soumissions auraient été demandées?
5.
Dans l’affirmative, pourquoi des soumissions n’ont pas été demandées?
6. Quelle est la nature desdits
changements?
7.
À quel prix, ces travaux ont-ils été accordés?
L’honorable M. Gérin-Lajoie
(Vaudreuil-Soulanges): 1. Le contrat fut accordé au deuxième
plus bas soumissionnaire, soit Adrien Demontigny, inc., 908, rue Saint-François-Xavier,
Trois-Rivières, parce que l’un des sous-traitants principaux du plus bas
soumissionnaire, J.-L. Guay, ltée, n’offrait pas des garanties
adéquates de solvabilité.
2. Il y a eu des demandes de
soumissions pour des contrats généraux.
3.
Nom des compagnies soumissionnaires et montant
J.-L.
Guay, Ltée |
Police de garantie |
$2,924,745 |
Adrien DeMontigny, Inc. |
Traite de la banque |
2,944,950 |
Louis Donolo, Inc. |
Chèque accepté |
2,970,000 |
Tellier & Groleau, Inc. |
Chèque accepté |
2,995,000 |
Cimota Construction |
Police de garantie |
2,999,769 |
Anglin Norcross |
Police de garantie |
3,000,000 |
Omega Construction |
Police de
garantie |
3,060,000 |
Kent Construction |
Chèque de garantie |
3,098,500 |
Argo Construction |
Police de
garantie |
1,174,000 |
Immeubles Murdock |
Chèque accepté |
3,247,328 |
Cap Construction |
Chèque accepté |
3,322,500 |
Constructeurs St-Maurice |
Chèque accepté |
3,375,000 |
Grégoire Perrault, Inc. |
Chèque accepté |
3,695,000 |
Conrad Forget, Inc. |
Chèque accepté |
4,260,000 |
4. Aucun changement.
5. 6. et 7. Répondues par 4.
Budget des municipalités
scolaires
M. Desjardins (Gatineau): a) Quel est pour l’année fiscale scolaire se terminant le 30 juin 1960, le
déficit ou le surplus au budget enregistré par chacune des municipalités
scolaires suivantes;
1. Canton Aumond;
2. Aylmer (protestante);
3. Aylwin;
4. Aylwin
(protestante);
5. Blue Sea
Lake;
6. Bois-Franc;
7. Bouchette;
8. Contley;
9. Contley (protestante);
10 Northfield-Centre
(protestante);
11. Eardley;
12. Eardley
(protestante);
13. Farrellton (protestante);
14. Village de Gracefield;
15. Hincks;
16. Canton Hull;
17. Kensington;
18. La Pêche (protestante);
19. Limbour;
20. Low-Sud;
21. Low-Sud (protestante);
22. Maniwaki;
23. Maniwaki (protestante);
24. Masham;
25. Messines;
26. Northfield;
27. Rapide-des-Chênes;
28. Saint-Alphonse de Lytton;
29. Sainte-Cécile-de-Masham;
30. Saint-Étienne de Chelsea;
31. Saint-Étienne de Chelsea
(protestante);
32. Sainte-Philomène d’Egan;
33. Saint-Pierre-de-Wakefield;
34. Sainte-Thérèse;
35. Val Saint-Jean;
36. Val Saint-Jean (protestante);
37. Ville d’Aylmer;
38. Wakefield
(protestante);
39. Wakefield-Nord
(protestante).
b) Quel est pour chacune
de ces commissions scolaires, ayant déclaré un déficit, le montant des octrois
accordés par le gouvernement provincial pour la même année fiscale?
L’honorable
M. Gérin-Lajoie (Vaudreuil-Soulanges): Au 30 juin 1960, les
municipalités scolaires ci-dessous mentionnées, ont terminé l’année
fiscale scolaire 1959-1960 par un déficit ou un surplus accumulé:
Déficit ou surplus au budget enregistré par les municipalités scolaires pour l’année fiscale scolaire se terminant le 30 juin 1960 et montant
des octrois accordés par le gouvernement
provincial pour la même année fiscale
pour chacune de ces
commissions scolaires ayant déclaré un déficit.
Noms des municipalités |
Déficit accumulé |
Surplus accumulé |
Subventions autorisées
depuis le 30 juin 1960 |
Canton Aumond |
|
$3,560.00 |
|
Aylmer
(Protestante) |
$18,828.00 |
|
|
Aylwin |
12,255.00 |
|
$10,000.00 |
Aylwin
(Protestante) |
3,256.00 |
|
1,625.00 |
Blue Sea Lake |
|
3,465.00 |
|
Bois-Franc |
|
1,621.00 |
|
Bouchette |
4,692.00 |
|
4,000.00 |
Cantley |
|
1,308.00 |
|
Cantley |
2,759.00 |
|
2,000.00 |
Northfield-Centre (Protestante) |
|
1,815.00 |
|
Eardley |
|
6,405.00 |
|
Eardley (Protestante) |
|
403.00 |
|
Farrelton (Protestante) |
459.00 |
|
|
Village de Gracefield |
|
250,904.00 |
|
Hincks |
|
733.00 |
|
Canton Hull (Protestante) |
|
30,028.00 |
|
Kensington |
10,594.00 |
|
8,000.00 |
La Pêche (Protestante) |
|
8,017.00 |
|
Limbour |
1,556.00 |
|
|
Low-Sud |
22,368.00 |
|
|
Low-Sud (Protestante) |
|
1,118.00 |
|
Maniwaki |
39,890.00 |
|
30,000.00 |
Maniwaki (Protestante) |
2,574.00 |
|
1,285.00 |
Masham (Protestante) |
1,917.00 |
|
|
Messines |
|
977.00 |
|
Northfield |
|
1,245.00 |
|
Rapide-des-
Chênes |
58,433.00 |
|
30,000.00 |
Saint-Alphonse de Lytton |
|
1,322.00 |
|
Sainte-Cécile de de Masham |
9,642.00 |
|
7,200.00 |
Saint-Étienne de Chelsea |
|
$9,949.00 |
|
Saint-Étienne de Chelsea (Protestante) |
|
26,471.00 |
|
Sainte-Philomène d’Egan |
|
3,616.00 |
|
Saint-Pierre de
Wakefield |
|
4,234.00 |
|
Sainte-Thérèse |
$1,869.00 |
|
|
Val Saint-Jean (Protestante) |
997.00 |
|
$800.00 |
Val Saint-Jean |
|
14,693.00 |
|
Ville d’Aylmer |
43,245.00 |
|
30,000.00 |
Wakefield (Protestante) |
731.00 |
|
|
Wakefield Nord (Protestante) |
|
93.00 |
|
Béliveau
Manufacturing
M. Gabias (Trois-Rivières): Le gouvernement de la province a-t-il acheté un immeuble
connu et désigné à Trois-Rivières sous le nom de "Béliveau
Manufacturing"?
Dans l’affirmative:
a) qui a vendu l’immeuble?
b) quel prix fut payé?
c) à qui ce prix de vente a-t-il
été versé?
d) y a-t-il eu
une commission de payée à une personne, société ou corporation?
L’honorable M. Gérin-Lajoie
(Vaudreuil-Soulanges): 1. Oui.
2.
a) M. Maurice St-Louis, c.a., syndic à la faillite;
b) $210,000;
c) le prix de vente n’a pas
encore été versé parce que le contrat n’est pas encore signé;
d) non.
J.-Raoul
Dubé
M. Gabias (Trois-Rivières): 1. Y a-t-il un monsieur J.-R. (Raoul) Dubé, du comté de
Trois-Rivières, à l’emploi du ministère des
Travaux publics?
Dans l’affirmative:
2. Quand a-t-il été
engagé?
3. Quel est son emploi?
4. Quel est son salaire?
5. A-t-il
des employés sous ses directives?
Dans l’affirmative:
6. Quels sont leurs nom et prénom?
7. Quel est le salaire de chacun
d’eux?
8. À quelle date ont-ils été
engagés?
L’honorable M. Saint-Pierre (Saint-Hyacinthe): 1. Oui.
2. Le 21 novembre 1960.
3. Contremaître de pont
spécialement attaché au pont de Trois-Rivières.
4. $2,700 par année.
5. 6. 7. et 8. N’a pas
d’employés réguliers, mais il en embauche au besoin.
Bureau du
ministère de l’Agriculture à Berthierville
M. Lavallée (Berthier): 1. À
la date du 30 juin 1960, quel était le nom du locateur du bureau du
ministère de l’Agriculture, à Berthierville?
2. Quel était le montant mensuel
ou annuel fixé pour ce loyer?
3. Quelle était la superficie
ainsi louée?
4. Ce local était-il
chauffé, éclairé et entretenu aux frais du locateur?
5. Est-ce que le bail en
question a été ou sera discontinué, à compter du mois de mai 1961?
6. Dans l’affirmative:
a) quel est le nom du
nouveau locateur?
b) quelle est la superficie
ainsi louée?
c) quel est le montant
mensuel ou annuel fixé en vertu du nouveau bail?
d) ce logement sera-t-il
chauffé, éclairé et entretenu aux frais du locateur?
L’honorable M. Saint-Pierre (Saint-Hyacinthe): 1. M. Charles-Édouard
Magnan.
2. $65 par mois, soit $7 par
année.
3. 400 pieds carrés.
4. Oui.
5. Oui, à compter du 1er mai
1961.
6. a) M. Charles-Édouard
Rainville;
b) 735 pieds carrés;
c) $137.81 par mois, soit
$1,653.75 par année;
d) Oui.
Bureau de l’unité
sanitaire à Saint-Pascal
M. Plourde (Kamouraska): 1. Le gouvernement de la province a-t-il effectué, à ses
frais, des réparations au bureau loué de M. Paul-Émile Anctil à
Saint-Pascal, pour loger l’unité sanitaire du comté de Kamouraska?
2. Quel est le coût desdites
réparations?
3. Quel est le nom de
l’entrepreneur qui a effectué ces réparations?
4. Y a-t-il eu demande
de soumissions?
L’honorable M. Saint-Pierre (Saint-Hyacinthe): 1. Oui.
2. $13,175.
3. Elaine Construction.
4. Il y eut huit demandes de
soumissions mais seulement quatre réponses.
Bureau du
ministère de la Voirie à Beauceville
M. Guillemette (Frontenac):
1. Quel était le nom du locateur du bureau du ministère de la Voirie à
Beauceville, le premier janvier 1961?
2. Quel était le montant mensuel
ou annuel fixé pour tel loyer?
3. Quelle était la superficie
ainsi louée?
4. Quelle était la durée du bail
en question et quelle en était l’échéance?
5. Depuis la date ci-haut
mentionnée, le bail en question a-t-il été discontinué par le
gouvernement?
6. Dans l’affirmative:
a) quel est le nom du
nouveau locateur?
b) quel est le montant
mensuel ou annuel fixé en vertu du nouveau bail?
c) quelle est la superficie
ainsi louée?
d) quelle est la durée du
nouveau bail?
e) quel est le montant
des dépenses occasionnées au
gouvernement par les réparations ou améliorations qu’il devra effectuer
au nouveau local dudit bureau du ministère de la Voirie à Beauceville?
L’honorable M. Saint-Pierre (Saint-Hyacinthe): 1. M. Gualbert
Quirion.
2. Loyer mensuel: $200 - loyer
annuel: $2,400.
3. 1,600 pieds carrés.
4. Durée de 5 ans - échéance
30 avril 1963.
5. Oui.
6. a) P.-F. Renault,
ltée;
b) loyer mensuel: $308.62 -
loyer annuel: $3,703.50;
c) 2,469 pieds carrés;
d) durée de 3 ans, à
compter du 1er mai 1961;
e) $4,452.
Pont
sur la rivière des Cheneaux
M. Plourde (Kamouraska): 1.
Depuis le mois de juillet 1960, un pont a-t-il été construit sur la rivière des Cheneaux, concession Beauval
(lot no 224), à Saint-Tite-des-Caps,
comté de Montmorency?
Dans l’affirmative:
2. Qui a obtenu le contrat?
3. Pour quel montant?
4. Si des soumissions ont été
demandées, quelle est la liste des soumissionnaires et le montant de chaque
soumission?
5.
La construction de ce pont est-elle terminée et le pont a-t-il
été accepté par les ingénieurs du ministère des Travaux publics?
L’honorable M. Saint-Pierre (Saint-Hyacinthe): 1. Oui.
2. Gilles Drouin, de Québec.
3. $34,191.55.
4.
Des soumissions publiques ont été demandées et les soumissions
suivantes ont été reçues:
Soumissions reçues
Soumissionnaires |
Montant |
1. Drouin, Gilles |
$34,191.55 |
2. Benoît Bilodeau, Inc. |
34,927.14 |
3. Morin,
Henri |
35,305.05 |
4. Gagnon,
Denis |
36,077.26 |
5. Les Entreprises Cap-Diamant,
Ltée |
36,461.90 |
6. Plessis Construction,
Ltée |
38,948.10 |
7. B/D Construction, Ltée |
38,948.10 |
8. Thériault & Béland,
Enr. |
39,359.80 |
9. Sud, Limitée |
39,710.55 |
10. Laforest & Frères,
Inc. |
40,039.70 |
11. Dufour, Camille |
40,663.00 |
12. Simard, Omer |
42,900.77 |
13. S. Savoie, Ltée |
43,640.51 |
14. Fontaine &
Cloutier, Enr. |
43,916.96 |
15. Mégantic Construction,
Inc. |
43,927.82 |
16. Les Entreprises
Sainte-Marie, Inc. |
44,910.21 |
17. Kett
Construction, Co. Ltd |
45,741.00 |
18. Douville, André |
45,984.06 |
19. Côté & Gagnon, Enr. |
46,732.34 |
20. François Marquis,
Limitée |
47,752.61 |
21. Paul-A. Émond,
Inc. |
47,849.35 |
22. Concrete Repairs& Waterproofing, Co. Ltd |
48,572.14 |
23. Pelletier, Émile |
48,638.55 |
24. Dieppe Construction, Inc. |
49,421.98 |
25. Magloire Cauchon, Ltée |
$50,104.26 |
26. Komo Construction, Ltée |
50,104.26 |
27. Beaudet & Fils, Inc. |
50,472.00 |
28. Bouchard, Jean-Claude |
50,624.00 |
29. Grenier & Tardif, Enr. |
50,630.45 |
30. Broval Construction, Enr. |
53,726.00 |
31. Duchesneau Construction, Ltée |
55,702.80 |
32. Cie Construction Provinciale, Ltée |
57,311.00 |
33. Barnabé & Fils, Ltée. |
58,720.00 |
34. Simard, Gérard |
61,104.32 |
35. Desgagné, Georges |
69,331.30 |
5. Non.
Pont sur la
rivière du Moulin
M. Plourde (Kamouraska): 1.
Depuis le mois de juillet 1960, un pont a-t-il été construit sur la
rivière du Moulin, dans la paroisse Sainte-Louise (rang no 1, lot no 37),
comté de L’Islet?
Dans l’affirmative:
2. Qui a obtenu le contrat?
3. Pour quel montant?
4. Si des soumissions ont été
demandées, quelle est la liste des soumissionnaires et le montant de chaque
soumission?
5.
La construction de ce pont est-elle terminée et le pont a-t-il
été accepté par les ingénieurs du ministère des Travaux publics?
L’honorable M. Saint-Pierre (Saint-Hyacinthe): 1. Oui.
2.
Laurin et Raymond Caron, de Montmagny.
3. $15,806.93. La différence
($906.93) entre le montant de la plus basse soumission et le prix du contrat
accordé, tient compte des erreurs d’extension et omission sur le bordereau de
prix de la soumission.
4.
Des soumissions publiques ont été demandées et les soumissions
suivantes ont été reçues:
Soumissions reçues
Soumissionnaires |
Montant |
1. Laurin et Raymond Caron |
$14,900.00 |
2. Louis-Paul Marier et Roland Harton |
16,667.88 |
3. Rika Construction, Enr. |
18,104.09 |
4. W. Théberge, Inc. |
18,339.16 |
5. Ruest, Jules |
18,876.80 |
6. Boulanger, Ernest |
19,724.60 |
7. Bourgault &
Leclerc, Ltée |
20,879.50 |
8. Construction
St-Patrice, Ltée |
21,479.44 |
9. Normand, J.-P.-A. |
$21,718.79 |
10. Bélanger, Lorenzo |
22,292.18 |
11. Legros, Robert |
22,696.33 |
12. Z. Cloutier &
Fils, Ltée |
24,814.60 |
13. Roland Lévesque et Jean-Marie St-Pierre |
38,000.00 |
Protection contre
l’incendie à Saint-Louis-de-France
M. Bellemare (Champlain): 1.
Depuis le 5 juillet 1960 jusqu’au 15 avril
1961, le gouvernement de la province a-t-il accordé et payé
un octroi à la corporation municipale de Saint-Louis-de-France, dans le comté
de Champlain, pour la protection contre l’incendie?
Dans l’affirmative:
a) quel est le montant de cet octroi?
b) à quelle date a-t-il
été accordé?
L’honorable M. Lesage
(Québec-Ouest): Le gouvernement de la province attend que les travaux de
protection contre les incendies entrepris par la corporation municipale de la
paroisse de Saint-Louis-de-France, dans le comté de Champlain, soient terminés
et que la subvention pour les travaux rémédiateurs au chômage en rapport avec
ces travaux soit établie, avant d’étudier la possibilité d’octroyer cette
corporation sur la partie des travaux admissible en vertu de la loi.
Questions et réponses orales:
Aide à l'habitation
M. Bellemare (Champlain): Quand le ministre de l’Agriculture sera-t-il en mesure de
donner à la Chambre des informations sur le retard dans l'étude des dossiers de l'Office du crédit agricole
relativement à l'aide à l'habitation?
L’honorable M. Courcy
(Abitibi-Ouest): Il a actuellement plus de 12,000 dossiers en retard
au ministère de l'Agriculture et de la Colonisation, en ce qui a trait à l'aide
à l'habitation.
On tente de rattraper le temps
perdu le plus vite possible et les employés font du temps supplémentaire tous
les soirs.
M. Bellemare (Champlain): Autant de familles souffrent de ces retards.
M. Dozois
(Montréal-Saint-Jacques): Je n’ai pas reçu de réponse concernant les
engagements financiers de la province au 28 février, 31 mars et 30 avril
derniers, dit-il.
Projets de loi:
Centre sportif
Paul-Sauvé
L’honorable M. Gérin-Lajoie
(Vaudreuil-Soulanges) propose que la Chambre, à sa prochaine séance, se
forme en comité plénier pour prendre en considération un projet de résolution
relative au bill 94 relatif au Centre sportif Paul-Sauvé de la Palestre
nationale.
Adopté.
Bourses pour
personnel enseignant1
L’honorable M. Gérin-Lajoie
(Vaudreuil-Soulanges) propose, selon l’ordre du jour, que le bill 80
pour faciliter la formation universitaire du personnel enseignant des écoles
secondaires, des écoles normales et des collèges classiques ainsi que les
recherches relatives à l’enseignement soit maintenant lu une troisième fois.
Le bill 80 prévoit
l'établissement d'un régime de bourses d'études universitaires, en faveur des
bacheliers qui s'engagent à devenir professeurs dans l'enseignement secondaire,
des professeurs qui désirent se perfectionner pour continuer leur carrière dans
cet enseignement et des gradués d'université qui désirent poursuivre, en vue du
doctorat, des recherches relatives à l'enseignement.
Le ministère de la Jeunesse offrira
chaque année, en vertu de cette loi, 300 bourses de $1,200 à $3,500, pour
aider au recrutement et à la formation du personnel enseignant des écoles secondaires,
des écoles normales et des écoles classiques. Ces bourses ont particulièrement
pour but de revaloriser, dans l'opinion publique, la profession d'instituer et
d'attirer dans ce domaine l'élite des diplômés de collèges classiques et de nos
écoles normales.
M. Bertrand (Missisquoi) reproche au bill no 80 de confier la solution des problèmes de l'éducation
au ministère de la Jeunesse.
L’honorable M. Gérin-Lajoie
(Vaudreuil-Soulanges): Il appartient au Parlement d'assurer le contrôle des
deniers publics.
M.
Bertrand (Missisquoi): Le seul moyen de sortir l'éducation de la petite
politique, c'est de confier au surintendant de l'Instruction publique le
règlement des problèmes qui s'y rapportent tant sur le plan administratif que
pédagogique. Cela aurait été conforme à une tradition vieille de 100 ans
dans le Québec.
L’honorable M. Gérin-Lajoie
(Vaudreuil-Soulanges) refuse.
M. Bertrand (Missisquoi) propose, appuyé par le député de Yamaska (M. Élie), que tous les mots
après "que", dans la motion en discussion, soient retranchés et
remplacés par les suivants:
"Le bill 80 pour
faciliter la formation universitaire du personnel enseignant des écoles
secondaires, des écoles normales et des collèges classiques ainsi que les
recherches relatives à l’enseignement, soit retourné au comité plénier aux fins
de l’amender pour confier l’exécution de ladite loi au surintendant de
l’Instruction publique."
L’amendement est mis aux voix et la
Chambre se divise.
Les noms sont appelés et inscrits
comme suit:
Pour: MM. Bégin,
Bellemare, Bernatchez, Bertrand
(Missisquoi), Boudreau, Dozois, Ducharme, Élie, Gosselin, Johnson, Lafontaine, Langlais, Larouche, Raymond,
Riendeau, Roy (Nicolet), Talbot, Tellier, Thibeault, Tremblay, 20.
Contre: MM. Arsenault,
Bélanger, Bertrand (Terrebonne), Binette, Blank, Boulais, Brown, Castonguay,
Coiteux, Collard, Courcy, Cournoyer, Couturier, Dionne, Earl, Gérin-Lajoie,
Hamel (Iberville), Harvey, Hyde, Jourdain, Kirkland, Lafrance, Lalonde,
Lambert, Laroche, Lechasseur, Lesage, Levesque (Bonaventure), Lizotte, Maheux,
Meunier, Morissette, Ouimet, Parent, Pinard, Poulin, Roy (Lévis), Saint-Pierre,
Théberge, Turpin, Vaillancourt, 41.
Ainsi,
l’amendement est, en conséquence, rejeté.
La motion principale est mise aux
voix et la Chambre se divise.
Les noms sont appelés et inscrits
comme suit:
Pour: MM. Arsenault,
Bélanger, Bertrand (Terrebonne), Binette, Blank, Boulais, Brown, Castonguay,
Coiteux, Collard, Courcy, Cournoyer, Couturier, Dionne, Earl, Gérin-Lajoie,
Hamel (Iberville), Harvey, Hyde, Jourdain, Kirkland, Lafrance, Lalonde,
Lambert, Laroche, Lechasseur, Lesage, Levesque (Bonaventure), Lizotte, Maheux,
Meunier, Morissette, Ouimet, Parent, Pinard, Poulin, Roy (Lévis), Saint-Pierre,
Théberge, Turpin, Vaillancourt, 41.
Contre: MM. Bégin,
Bellemare, Bernatchez, Bertrand
(Missisquoi), Boudreau, Dozois, Ducharme, Élie, Gosselin, Johnson, Lafontaine, Langlais, Larouche, Raymond,
Riendeau, Roy (Nicolet), Talbot, Tellier, Thibeault, Tremblay, 20.
Ainsi, la motion est adoptée. Le bill 80
est, en conséquence, lu une troisième fois.
Il est ordonné que le greffier
porte ce bill au Conseil législatif et prie les honorables conseillers de
l’adopter.
Enseignement
secondaire
L’honorable M. Gérin-Lajoie
(Vaudreuil-Soulanges) propose, selon l’ordre du jour, que le bill 81 pour favoriser le développement de l’enseignement secondaire soit maintenant lu une troisième fois.
Adopté.
Il est ordonné que le greffier
porte ce bill au Conseil législatif et prie les honorables conseillers de
l’adopter.
Gratuité de l’enseignement
L’honorable M. Gérin-Lajoie
(Vaudreuil-Soulanges) propose, selon l’ordre du jour, que le bill 82
concernant la gratuité de l’enseignement et la fréquentation scolaire
obligatoire soit maintenant lu une deuxième fois.
Adopté. Le bill est renvoyé à un
comité plénier de la Chambre.
L’honorable M. Gérin-Lajoie
(Vaudreuil-Soulanges) propose que la Chambre se forme immédiatement en
comité.
Adopté. M. l’Orateur quitte le
fauteuil.
En comité:
Présidence de M. Hyde (Westmount-Saint-Georges)
L’honorable M. Gérin-Lajoie
(Vaudreuil-Soulanges): Le projet de loi sanctionne trois principes: 1. Le
droit fondamental de l'enfant à l'instruction, quel que soit l’état de fortune
des parents, le talent devant être le seul facteur à considérer. 2. L'obligation
des parents d'instruire leurs enfants selon les besoins du temps. Cette obligation se retrouve dans le droit civil et dans le droit
canon; 3. Le devoir de l'État de fixer un niveau minimum
d'instruction.
Le talent n’est pas nécessairement
lié aux ressources financières. La gratuité scolaire devient donc l’unique
moyen d’exercer ce droit. Il est faux et spécieux de prétendre que la famille
ne remplit pas son devoir envers l’enfant quand elle réclame la gratuité de
l’enseignement. Le principe de la gratuité est déjà dans le code scolaire.
Plusieurs commissions scolaires, dont celle de Montréal, s’en prévalent. La
gratuité est une conséquence de la fréquentation obligatoire.
La société se refuse à faire payer
aux parents un service imposé. Les collèges classiques et les institutions
secondaires indépendantes rendent de grands services à la province. C’est
pourquoi on leur étend les bénéfices de la gratuité jusqu’au niveau de la
onzième année. On suit d’ailleurs ainsi l’exemple de plusieurs pays européens.
Aussi, 1,148 commissions
scolaires sur 1,516 se prévalent déjà de la gratuité jusqu'ici facultative. Ces
commissions comprennent 850,000 élèves sur un total de 925,000. La presque
totalité des 272 commissions scolaires protestantes ont la gratuité des manuels. Elles représentent 11,000 enfants.
Dorénavant, la gratuité est généralisée. Dans les écoles des commissions
scolaires, elle est complète. Dans les collèges classiques et les institutions
secondaires indépendantes, elle reste facultative.
Si elle est mise en vigueur, les commissions
scolaires devront payer, au début de chaque année, aux institutions qui mettent
gratuitement des livres de classe à la disposition de leurs élèves, une somme
de $12 par élève, soit le tiers de ce que peut coûter en trois ans ce service
devenu essentiel pour soulager les pères de famille aux prises avec le prix
élevé des livres de classe.
Ce prix de $12 a été établi au
cours de consultations entre les officiers du ministère de la Jeunesse, du
département de l'Instruction publique et de
la Fédération des collèges classiques. Les représentants des collèges se sont déclarés satisfaits du
montant fixé.
La fréquentation scolaire est
prolongée jusqu’à l’âge de 15 ans. L’État remplit ainsi son devoir. C’est
le pape Pie XI qui l’affirme: "L’État peut exiger et, dès lors, faire
en sorte que tous les citoyens aient la connaissance nécessaire de leurs
devoirs civiques et nationaux, puis un certain degré de culture intellectuelle,
morale et physique qui, vu les conditions de notre temps, est vraiment requis
par le bien commun." (Encyclique Divini Illius Magistri, 31 décembre 1929)
Quatre provinces, l’Ontario, le
Nouveau-Brunswick, l’Île-du-Prince-Édouard et la Nouvelle-Écosse, ont étendu
l’obligation jusqu’à 16 ans. Quatre provinces l’ont fixée à 15 ans:
ce sont Terre-Neuve, la Saskatchewan, l’Alberta et la Colombie-Canadienne.
Seuls le Manitoba et le Québec ont maintenu l’obligation à 14 ans
seulement.
Il y a deux fois plus de chômeurs,
au Canada, chez ceux qui ont fréquenté l’école huit ans ou moins que chez ceux
qui l’ont fréquentée neuf ans ou plus; 19.5 %
des enfants catholiques quittent l’école à 15 ans, soit 25,000,
donc un sur quatre, et 35 % des enfants sont perdus à 16 ans, soit
35,000, donc un sur deux.
M. Talbot (Chicoutimi): La
loi adoptée par l’Union nationale prévoyait que la rétribution mensuelle ne
pouvait excéder 0,50¢ jusqu’à la 7e année
et $1 pour les 8e et 9e années. La loi
prévoyait même que les commissions scolaires pouvaient, dans la fixation
de la rétribution, tenir compte du nombre d’enfant d’une même famille et
réduire la charge en conséquence. Et cela allait plus loin. La loi prévoyait
que s’il était établi que les parents étaient incapables de payer, les
commissions scolaires pouvaient les dispenser, soit en partie, soit même en
entier.
Aujourd’hui, qu’est-ce qui se
passe? On offre de rembourser la commission scolaire de 75 % d’une somme
de $12 seulement. Cette somme de $12 par élève ne correspond pas du tout à la
réalité, car tout le monde sait que les livres de classe coûtent de $50 à $60
par année. La commission scolaire paiera $12 et elle ne sera remboursée que des
trois quarts de cette somme par le gouvernement.
L’honorable M. Gérin-Lajoie
(Vaudreuil-Soulanges): Ces calculs ont été faits en collaboration, comme je l’ai dit tantôt. Les représentants des collèges se sont déclarés satisfaits du montant de $12.
M. Johnson (Bagot): Les lois
de l’éducation de l’an dernier étaient bonnes, mais le gouvernement de l’Union
nationale a montré trop de modestie et n’a pas fait assez de publicité pour
faire valoir ses mérites. Cette loi enlève une partie des libertés des
commissions scolaires, dans cette partie où on leur défend d'imposer désormais une rétribution mensuelle aux parents
des élèves. Jusqu'ici, les commissions scolaires avaient le droit d'imposer le
montant nécessaire. Le gouvernement pénètre
dans ce domaine d’une façon cynique. Dans bien des endroits, les revenus
provenant de cette source, limitée à $0.50 ou $1 par mois, a souvent permis
l’établissement d’une école centrale dans certaines localités.
La
rétribution mensuelle a servi de tremplin pour faire évoluer l'éducation en
milieu rural. Le ministre de la Jeunesse a fait un discours électoral pour
faire voir le beau côté de son projet. Le ministre de la Jeunesse semble croire
que nous avons été retardataires quand, en fait, l’Union nationale a fait plus
qu’aucun autre gouvernement de n’importe quelle province du pays pour
l’éducation.
L’honorable M. Gérin-Lajoie
(Vaudreuil-Soulanges): Les arguments du député de Bagot pourraient être
acceptés dans le cas d’une rétribution de $0.50 par mois, mais ils n’ont plus
de sens quand une commission scolaire exige $5 ou $10 par mois de la 8e à
la 11e année. Les parents des élèves, dans les classes
supérieures, étaient jusqu'ici obligés de payer des mensualités allant de $5 à
$10 par mois.
Lorsqu'il y a deux ou trois enfants
dans une même famille qui sont dans les classes supérieures, c'est un fardeau
trop lourd à porter pour le père qui a par
ailleurs d'autres obligations à rencontrer, et c’est le devoir du gouvernement de prendre des mesures pour faciliter l’accès des élèves à ces classes supérieures.
C'est une façon équitable de
répartir les frais de l'éducation sur la collectivité, car tous ont des responsabilités
égales lorsqu'il s'agit d'assurer l'éducation des enfants du peuple.
M. Talbot (Chicoutimi): L’ancien système avait l’avantage de ne comporter aucune coercition à l’endroit
des commissions scolaires. La commission avait en effet le pouvoir de le faire
ou de ne pas le faire. Qu’est-ce que la nouvelle loi dit? Toutes les
commissions scolaires devront.
La commission scolaire, c’est tout
de même un petit gouvernement dans une municipalité. On lui enlève un droit
pour lui imposer un devoir. Il me semble que le gouvernement aurait pu recourir
à un autre moyen pour racheter ses promesses. Il accuse le cabinet de ne pas
être "démocratique" et de prendre
des mesures dictatoriales.
Je ne veux pas que l’on croie que nous sommes contre
la gratuité des livres. Mais le gouvernement libéral avait promis cette
gratuité. Les autorités libérales du Québec ont violé leur promesse de rendre
l'instruction gratuite à tous les niveaux, y compris le niveau universitaire.
C’était une promesse formelle et le peuple pouvait
s’attendre que le gouvernement en assumerait entièrement la charge.
Or, qu’est-ce qui se produit
aujourd’hui? Le gouvernement provincial enlève un droit et impose un devoir supplémentaire et onéreux aux
commissions scolaires de chez nous. Le gouvernement
décide de faire porter le poids de ses
promesses aux commissions scolaires en les obligeant à payer une partie
de la gratuité scolaire promise par les ministres. Encore une fois, il ne tient
pas ses engagements.
L’honorable M. Gérin-Lajoie
(Vaudreuil-Soulanges): Ce sur quoi j’ai insisté en présentant la loi, c'est
l'obligation de l'État de placer sur un pied d'égalité tous les jeunes aptes et
désireux de poursuivre des études, peu importe le degré de fortune des parents
ou leur condition sociale. Avoir des familles nombreuses, ce n’est pas un tort,
mais il en résulte pour l’État le devoir de veiller à ce que tous les enfants,
riches comme pauvres, aient les moyens de bénéficier de l'éducation pour mieux
préparer leur vie sans imposer aux parents des charges trop lourdes.
Si le chef de l'opposition prétend
que notre loi est antidémocratique, j'espère que nous aurons l'occasion de
manifester clairement nos opinions, des deux côtés de la Chambre. La question
financière viendra avec le bill 86 qui prévoit des dispositions pour aider
les commissions scolaires à s'acquitter de leurs obligations.
M. Johnson (Bagot): Sous le
gouvernement de l'Union nationale, les parents d'un écolier n'avaient à
débourser qu'une somme minime de $0.50 à $1 par mois. C'était presque rien,
surtout quand l'on sait que les gens dans le besoin en étaient exemptés. Le
principe de la gratuité totale à la charge de la population peut conduire à de
graves abus, et si ce principe est poussé à l'extrême, nous aboutirons à un
système où la liberté subira de graves accrocs.
L’honorable M. Gérin-Lajoie
(Vaudreuil-Soulanges): L'Union nationale a fait les choses partiellement;
nous, nous préférons procéder globalement.
L’honorable M. Lesage
(Québec-Ouest): Aux États-Unis, ils ont bien la gratuité scolaire.
M. Johnson (Bagot): La
gratuité est un leurre, car rien n'est gratuit et il y a toujours
quelqu'un qui paie. Comme les oiseaux du ciel, le gouvernement viendra manger
dans le champ de grain du contribuable foncier. On s’embarque dans un régime
que la province n’approuve pas et n’approuvera pas.
L’honorable M. Lesage
(Québec-Ouest): Elle l’a approuvé aux dernières élections.
M. Johnson (Bagot): C’est le viol de la liberté. On appelle ça
un progrès. Mais lorsque ce genre de mesure
intervient dans le domaine sacré de l’éducation, c’est le viol de la
liberté.
L’honorable M. Gérin-Lajoie
(Vaudreuil-Soulanges): Si vous avez opposition à la gratuité scolaire,
dites-le.
M. Talbot (Chicoutimi): Le
même bill impose l'obligation de fréquenter les écoles jusqu'à l'âge de
15 ans, à compter du mois de juillet 1962. Or, le programme du Parti
libéral, approuvé le 22 juin 1960 par la majorité de la population,
promettait de forcer les enfants à
fréquenter l'école jusqu'à 16 ans. Il manque donc à ses promesses
en ne parlant que de 15 ans.
L’honorable M. Lesage
(Québec-Ouest): Voulez-vous proposer un
amendement imposant cette obligation jusqu'à 16 ans2?
M. Talbot (Chicoutimi) fait
signe que non.
L’honorable M. Gérin-Lajoie
(Vaudreuil-Soulanges): Le programme libéral ne promettait pas la
fréquentation obligatoire jusqu'à l'âge de 16 ans immédiatement. C’est un
programme de quatre ans que nous avons proposé. Depuis un an, les libéraux ont
mis en œuvre plus de la moitié, peut-être les trois quarts de leur programme.
Il faut tout de même en garder un petit peu pour les trois années qui viennent
(souriant). Si nous l’appliquions en entier, il nous faudrait élaborer
immédiatement un autre programme et aller le faire approuver par le peuple tout
de suite, ce qui ne ferait pas l'affaire de nos amis d'en face dont la grande
majorité ne reparaîtront plus dans cette Assemblée.
Étendre
la fréquentation obligatoire jusqu’à l’âge de 16 ans, bien que ce soit l’objectif du gouvernement, exigerait,
en effet, la construction immédiate de 1,200 classes. La mise en vigueur
immédiate de cette mesure poserait un problème sérieux. Pour absorber le
surplus d’enfants, il faudrait, dès septembre prochain,
800 classes nouvelles. Il ne faut pas oublier, non plus, la pénurie de professeurs. En septembre 1961, les écoles normales seront incapables de subvenir aux besoins ordinaires de l’enseignement, et cela, sans tenir
compte de la prolongation jusqu’à 15 ans. Cette dernière exigerait à elle
seule, et dès septembre, un nouveau contingent de 1,400 nouveaux
professeurs.
M. Bertrand (Missisquoi): La
loi de l'Union nationale (1959-1960) permettait au gouvernement de payer 75 % du prix des livres quand la
commission scolaire déboursait le solde de 25 %.
L’honorable M. Gérin-Lajoie
(Vaudreuil-Soulanges): C'était facultatif. Tout dépendait des commissaires. Désormais, la gratuité sera
obligatoire.
M. Tremblay (Maisonneuve): C’est grâce à l’Union nationale si nous avons 15,000 nouvelles écoles depuis 16 ans
dans la province. Il réclame la fréquentation
obligatoire jusqu’à 16 ans immédiatement.
L’honorable M. Lesage
(Québec-Ouest): Il n'y a pas assez de locaux actuellement et ça va prendre
encore quelques années avant qu'il y en ait assez. Le programme libéral est
fait pour quatre ans.
M. Tremblay (Maisonneuve) insiste.
L’honorable M. Lesage
(Québec-Ouest): Alors proposez un amendement.
M. Tremblay (Maisonneuve): (Regardant
M. Talbot) Je le ferais bien, mais je ne sais pas si je suis autorisé à le
faire.
L’honorable M. Lesage
(Québec-Ouest): Aussitôt qu'on aura le nombre de classes voulu, l'âge de 16 ans
sera imposé.
M. Talbot (Chicoutimi): C’est
le développement de l'enseignement sous l'Union nationale qui permet
aujourd'hui de rendre obligatoire la fréquentation de l'école jusqu'à 15 ans.
Les articles 1 à 11 sont adoptés.
Rapport du comité plénier:
M. l’Orateur au fauteuil
M. le président fait rapport
que le comité a adopté le bill 82 sans l’amender.
Loi des
subventions à l’enseignement
L’ordre du jour appelle la prise en
considération, en comité plénier, d’un projet de résolution relative au bill 83
modifiant la loi des subventions aux institutions d’enseignement classique et à
d’autres écoles.
L’honorable
M. Gérin-Lajoie (Vaudreuil-Soulanges) informe l’Assemblée que
l’honorable lieutenant-gouverneur a pris connaissance dudit projet de
résolution et qu’il en recommande l’objet à la Chambre.
L’honorable M. Gérin-Lajoie
(Vaudreuil-Soulanges) propose que M. l’Orateur quitte maintenant le fauteuil.
Adopté.
En comité:
Présidence de M. Hyde (Westmount-Saint-Georges)
L’honorable M. Gérin-Lajoie
(Vaudreuil-Soulanges) propose: Que le chapitre 61 des Statuts
refondus, 1941, remplacé par l’article 1 de la loi 8-9 Elizabeth II,
chapitre 45, soit modifié en remplaçant la section IV et l’article 13
par la section et les articles suivants:
"SECTION IV
"DIVERSES ÉCOLES SECONDAIRES
INDÉPENDANTES
"13. Dans la présente section:
"a) les mots "école secondaire
indépendante" désignent toute institution reconnue comme telle, après le
premier mai 1961, par le comité catholique ou le comité protestant du Conseil
de l’instruction publique et qui n’est pas
sous la direction d’une commission scolaire;
"b) le
mot "degré" désigne chacune des années successives d’études
que comprennent les cours dûment approuvés pour les écoles secondaires ou les
"high schools".
"13a. Il est loisible
au comité catholique ou au comité protestant, selon le cas, du Conseil de
l’instruction publique de reconnaître, aux conditions qu’il détermine, une
institution comme école secondaire indépendante.
"13b. À compter du 1er juillet
1961, toute école secondaire indépendante qui compte dans ses classes au moins
cent étudiants, dont soixante d’un degré supérieur à la neuvième année, reçoit
la subvention de base et une subvention additionnelle de soixante-quinze
dollars par étudiant.
"Toute autre école secondaire
indépendante reçoit une subvention de soixante-quinze dollars par
étudiant."
Adopté.
Rapport du comité plénier:
M. l’Orateur au fauteuil
M. le président fait rapport
que le comité a adopté une résolution, laquelle est lue et agréée.
Il est ordonné que cette résolution
soit renvoyée au comité plénier chargé
d’étudier le bill 83 modifiant la loi des subventions aux
institutions d’enseignement classique et à d’autres écoles.
L’honorable M. Gérin-Lajoie
(Vaudreuil-Soulanges) propose, selon l’ordre du jour, que le bill 83
modifiant la loi des subventions aux institutions d’enseignement classique et à
d’autres écoles soit maintenant lu une deuxième fois.
Adopté. Le bill est renvoyé à un comité
plénier de la Chambre.
L’honorable M. Gérin-Lajoie
(Vaudreuil-Soulanges) propose que la Chambre se forme immédiatement en
comité.
Adopté. M. l’Orateur quitte le
fauteuil.
En comité:
Présidence de M. Hyde (Westmount-Saint-Georges)
M. Johnson (Bagot): Quelles institutions
seront avantagées par cette loi?
L’honorable M. Gérin-Lajoie
(Vaudreuil-Soulanges): Le pensionnat Notre-Dame-du-Cap, situé au
Cap-de-la-Madeleine. Ce projet de loi permettra à des institutions comme le
Collège Saint-Laurent ou l’Académie Roussin de bénéficier des subventions
accordées à l’enseignement classique.
M. Talbot (Chicoutimi): Quel
est le nombre de ces institutions?
L’honorable M. Gérin-Lajoie
(Vaudreuil-Soulanges): Une trentaine d'institutions à travers la province sont
concernées par cette loi. Le nombre exact dépendra de la façon dont les maisons
d'enseignement répondront aux conditions fixées. Le comité catholique du Conseil de l’instruction publique est prêt à
reconnaître certaines institutions du genre. Ainsi, ces établissements seront
sur le même pied que les collèges classiques, les écoles normales et les
instituts familiaux. On veut corriger ici une injustice de la loi actuelle qui
semble ignorer des dizaines de couvents pour jeunes
filles, de même que certains collèges qui dispensent, soit le cours général,
soit le cours scientifique, soit le cours commercial.
Ces
institutions rendent à la province un service analogue à ceux que
rendent les institutions déjà subventionnées.
Ces institutions sont d'ailleurs nécessaires si l'on veut appliquer sans
délai la généralisation de l'enseignement secondaire et la fréquentation
scolaire obligatoire jusqu'à l'âge de 15 ans. Pour bénéficier des
subventions, ces institutions doivent évidemment se faire reconnaître par le comité catholique ou le comité protestant. L'assistance prévue est de
$2,000 par degré et $75 par étudiant. Cette assistance est destinée aux
établissements qui donnent un enseignement
complet et sont suffisamment bien organisés. C’est pourquoi on demande
que l’institution compte au moins 100 étudiants, dont 60 d’un degré
supérieur à la 9e année. Si elle n’a pas ce nombre d’élèves,
l’école ne reçoit qu’une subvention de $75 par étudiant.
Les articles 1 à 3 sont adoptés.
Rapport du comité plénier:
M. l’Orateur au fauteuil
M. le président fait rapport
que le comité a adopté le bill 83 sans l’amender.
L’honorable M. Gérin-Lajoie
(Vaudreuil-Soulanges) propose que le bill soit maintenant lu une troisième
fois.
Adopté.
Il est ordonné que le greffier
porte ce bill au Conseil législatif et prie les honorables conseillers de
l’adopter.
À 1 heure, la Chambre suspend
ses travaux.
Reprise de la
séance à 3 heures
Motions des députés:
Visite du ministre
de l’Agriculture de l’Ontario
L’honorable M. Lesage (Québec-Ouest) souhaite la bienvenue à M. Goodfellow3 au
nom des ministres et députés ministériels. Il le prie d’accepter les
salutations amicales de la Chambre, des députés et de les transmettre à tous
ses collègues.
M. Johnson (Bagot) parle
au nom des députés de l'opposition. (Souriant)
Il lui dit qu’il (M. Goodfellow) est une inspiration pour
l'opposition4.
Projets de loi:
Bourses d’études universitaires
L’ordre
du jour appelle la prise en considération, en comité plénier, d’un
projet de résolution relative au bill 84 concernant les bourses d’études
aux étudiants universitaires des collèges classiques.
L’honorable M. Gérin-Lajoie
(Vaudreuil-Soulanges) informe l’Assemblée que l’honorable
lieutenant-gouverneur a pris connaissance dudit projet de résolution et qu’il
en recommande l’objet à la Chambre.
L’honorable M. Gérin-Lajoie
(Vaudreuil-Soulanges) propose que M. l’Orateur quitte maintenant le
fauteuil.
Adopté.
En comité:
Présidence de M. Hyde (Westmount-Saint-Georges)
L’honorable M. Gérin-Lajoie
(Vaudreuil-Soulanges) propose: Que l’article 2 de la loi facilitant
l’accès aux études supérieures (7-8 Elizabeth II, chapitre 13)
soit modifié:
a) en remplaçant l’alinéa b par le suivant:
"b) "étudiant":
un élève de quelqu’une des institutions visées au paragraphe e ci-dessous,
sauf, dans le cas d’un collège classique, un élève inscrit dans une classe
inférieure à celle de belles-lettres;"
b) en remplaçant l’alinéa a par le suivant:
"e) "institution": une université de la province de Québec, une
institution reconnue comme collège classique par le comité catholique du
Conseil de l’instruction publique, une école régie par la loi de l’enseignement
spécialisé, une école de puériculture, une école de garde-malades et toute
autre maison d’enseignement déterminée par le lieutenant-gouverneur en conseil,
sauf, dans tous les cas, une école privée."
La loi se
situe dans la perspective générale de la politique d'éducation du présent
gouvernement qui est d'assurer, sans considération des moyens financiers, à
tous les jeunes gens et jeunes filles qui en ont l'aptitude et le désir,
l'accès à tous les niveaux et à tous les types d'études. Ainsi, jusqu'à la 11e année,
c'est la gratuité complète de l'enseignement et des manuels. Après la 11e année,
c'est l'élargissement du système de bourses existant. Les élèves des quatre
classes supérieures des collèges classiques pourront bénéficier de bourses de
même que tout élève d'une université de la province de Québec, d'une
institution reconnue comme collège classique par le comité catholique du
Conseil de l'instruction publique à partir de "belles-lettres", d'une
école régie par la loi de l'enseignement spécialisé, d'une école de
puériculture, d'une école de garde-malades
et de toute autre maison d'enseignement déterminée par le lieutenant-gouverneur
en conseil, sauf, dans tous les cas, d'une école privée au sens de la loi des
écoles professionnelles privées.
Le bill veut corriger une injustice flagrante. Le
gouvernement va consacrer à cet effet une somme de $750,000 cette année. Le nombre
actuel des étudiants des classes de "belles-lettres",
"rhétorique" et "philosophie" est de 11,577. La
législation fait suite à une étude faite par un comité formé l’année dernière
sous le gouvernement de l’Union nationale. Les étudiants des collèges
classiques peuvent bénéficier présentement de plusieurs bourses provenant de
l’initiative privée. Le projet de loi répond à un besoin.
Les statistiques démontrent que les classes sociales
les moins fortunées sont les moins bien représentées au collège classique. La
gratuité de l’enseignement secondaire va amener un nombre de plus en plus grand
d’étudiants de familles moins fortunées à poursuivre le cours classique.
Premier correctif apporté par le gouvernement: l’institution des allocations
scolaires par le bill no 50. Deuxième correctif: l’accès aux bourses
d’études.
M. Bertrand (Missisquoi): Le
bill no 34 vient à la suite d'une étude que j’ai personnellement fait
faire du problème des bourses. Dans le passé, seuls les étudiants
universitaires avaient droit aux bourses. L'an dernier, j'ai demandé à Mgr Pierre
Décary, président de la Fédération des collèges classiques, d'établir les frais
de scolarité et de pension des étudiants universitaires dans les collèges
classiques et de me présenter un rapport. Il a soumis son rapport dont
l’original a été conservé au département de l’Instruction publique.
Et je dois rendre hommage à la
qualité de l'étude qui fut faite par la Fédération des collèges classiques. Le
travail fut très bien fait et il a sûrement aidé le gouvernement actuel dans la
préparation de ce projet de loi soumis à la Chambre. Le rapport se concrétise
par cette mesure qui va bénéficier aux étudiants de "belles-lettres",
"rhétorique" et des deux "philosophies". Nous appuierons
sûrement cette mesure, puisque nous en avons été les instigateurs. En 14 ans,
le gouvernement de l'Union nationale a accordé $25,000,000 aux bourses
d'études.
L’honorable M. Gérin-Lajoie
(Vaudreuil-Soulanges): Je pourrais reprocher au gouvernement précédent de
n'avoir rien fait dans ce domaine, pendant 10 ou 15 ans. Pourquoi a-t-il
écarté systématiquement les collèges classiques du régime des bourses? Je me
contenterai de dire que nous constations les besoins d'aujourd'hui et que le
gouvernement présente cette nouvelle mesure parce qu’il s’est rendu compte que
l’attribution des bourses aux élèves des classes supérieures des collèges
classiques est devenue une nécessité.
Ces bourses compléteront en quelque
sorte les allocations scolaires de $100 payées aux garçons et filles qui fréquentent
le collège classique à l'âge de 16 et 17 ans. Le bill 34 complète cet
ensemble cohérent. Il rend hommage à la Fédération des collèges classiques dont
les documents ont servi de base à la préparation de la nouvelle loi.
M. Talbot (Chicoutimi): Si
l'Union nationale n'a rien fait dans le domaine des bourses aux collèges
classiques, c'est qu'il fallait commencer par le commencement. Il lui a fallu
d’abord remédier à la pénurie grave d’aide financière aux élèves des autres
niveaux de l’enseignement. Mais l'Union nationale a instauré un système de
bourses sur une grande échelle. Pour la seule année 1959, elle a accordé pour
$1,712,0005 de bourses d'études.
Nous avons fait plus que tout le monde. D'ailleurs, si le
gouvernement actuel peut présenter cette mesure, c'est grâce à ce que
nous avons fait durant 16 ans. Dès l'an dernier, nous avions décidé, en
principe, d'établir ces bourses aux élèves des collèges classiques.
M. Bertrand (Missisquoi): La Chambre devrait rendre hommage aux institutions privées et aux
bienfaiteurs. En 1959, 6,857 étudiants des classes de Belles-Lettres en
montant, soit 33 %6 des étudiants de ces
classes, ont reçu $896,309 en bourses d'études dans la province de Québec.
M. Talbot
(Chicoutimi) fait retrancher du nouvel article les trois dernières lignes
se lisant comme suit: "au sens de la
loi des écoles professionnelles privées
(Statuts refondus, 1941, chapitre 64, remplacé par l’article 1
de la loi 7-8 Elisabeth II, chapitre 9)".
L’amendement est adopté.
La résolution, ainsi amendée, est
adoptée.
Rapport du comité plénier:
M. l’Orateur au fauteuil
M. le président fait rapport
que le comité a adopté une résolution, laquelle est lue et agréée.
L’honorable M. Gérin-Lajoie
(Vaudreuil-Soulanges) propose, selon l’ordre du jour, que le bill 84
concernant les bourses d’études aux étudiants universitaires des collèges
classiques soit maintenant lu une deuxième fois.
Adopté.
L’honorable M. Gérin-Lajoie
(Vaudreuil-Soulanges) propose que le bill soit maintenant lu une troisième
fois.
Adopté.
Il est ordonné que le greffier
porte ce bill au Conseil législatif et prie les honorables conseillers de
l’adopter.
Demande et dépôt de documents:
École
d’agriculture d’Oka
M. Riendeau (Napierville-Laprairie) propose qu’il soit déposé sur le bureau de la Chambre une copie
de tous contrats intervenus entre le ministère de l’Agriculture et toutes
personnes, société ou corporation ou encore la Firme Collette Frère, ltée, relativement à l’exécution des travaux de
construction de l’École d’agriculture d’Oka, à Oka, comté de
Deux-Montagnes.
Adopté.
L’honorable M. Courcy
(Abitibi-Ouest) dépose, sur le bureau de la Chambre, ledit document.
(Document de la session no 152)
À 6 heures, la séance est
suspendue.
Reprise de la
séance à 8 heures7
Projets de loi:
Droit de vote aux
élections scolaires
L’honorable M. Gérin-Lajoie
(Vaudreuil-Soulanges) propose, selon l’ordre du jour, que le bill 85
conférant aux parents le droit de vote aux élections scolaires soit maintenant
lu une deuxième fois.
L’honorable M. Gérin-Lajoie
(Vaudreuil-Soulanges): Le titre est trompeur parce que le bill ne renferme
qu’un article relativement à ce droit de vote des parents, tandis qu’il en
comporte une foule d’autres qui se rapportent au code scolaire. Ce projet de
loi a pour but de faire reconnaître dans les faits le rôle actif que doivent
jouer les parents dans l'éducation de leurs enfants. À cette fin, il étend au
père et à la mère d'un enfant de 18 ans, ou moins, le droit de vote aux
élections scolaires. Par la même loi, le gouvernement donne le droit de vote
également au conjoint (mari ou femme) du propriétaire.
Ce projet de loi met fin à un
régime qui existait depuis 100 ans et qui réservait l'élection des
commissaires d'écoles aux seuls propriétaires de biens-fonds dans la municipalité. À l’époque où notre province
était presque entièrement rurale, la qualité de propriétaire coïncidait presque
toujours avec celle du chef de famille.
Mais avec l'urbanisation de notre
province, il y a longtemps qu'un très grand nombre de pères de famille ne sont
pas propriétaires et, par conséquent, sont privés de toute participation aux
élections scolaires. Le bill 85 corrige cette anomalie.
Par ailleurs, le droit de devenir
commissaire est étendu au conjoint du propriétaire. Il est assez fréquent dans
nos villes que la propriété soit inscrite au nom de l’épouse. Le projet de loi
aura pour effet de donner au mari, en pareil cas, le droit de devenir
propriétaire.
La situation inverse pourrait et
devrait même se produire. Il exprime le vœu que, dans le cas où le mari est
propriétaire, la femme s’intéresse à la chose scolaire et puisse contribuer à
l’administration de nos écoles et à l’éducation de nos enfants, en devenant
commissaire.
Adopté. Le bill est lu une deuxième
fois et renvoyé à un comité plénier de la Chambre.
L’honorable
M. Gérin-Lajoie (Vaudreuil-Soulanges) propose que la Chambre se forme
immédiatement en comité.
Adopté. M. l’Orateur quitte le
fauteuil.
En comité:
Présidence de M. Hyde (Westmount-Saint-Georges)
Les articles 1 à 9 sont adoptés.
Le comité étudie le deuxième
paragraphe de l’article 10 qui se lit comme suit:
"122. Sont
éligibles à la charge de commissaire ou de syndic d’écoles, les curés
catholiques romains et les ministres du culte d’une autre croyance religieuse
desservant la municipalité scolaire et les personnes domiciliées dans la
municipalité depuis au moins douze mois, sachant lire et écrire, habiles à
voter en vertu des paragraphes 1, 2 et 3 de l’article 125
et ayant acquitté avant le premier juin toutes leurs cotisations scolaires.
Le deuxième paragraphe de l’article 10
est amendé et se lit désormais comme suit:
"122. Sont
éligibles à la charge de commissaire ou de syndic d’écoles, les
personnes domiciliées dans la municipalité depuis au moins douze mois, sachant
lire et écrire, habiles à voter en vertu des paragraphes 1, 2 et 3
de l’article 125 et ayant acquitté avant le premier juin toutes leurs
cotisations scolaires, ainsi que les curés catholiques romains et les ministres
du culte d’une autre croyance religieuse desservant la municipalité scolaire.
L’honorable M. Gérin-Lajoie
(Vaudreuil-Soulanges): Jusqu’ici les élections avaient lieu au cours d’une
assemblée populaire. Un des autres aspects du projet de loi, c'est de permettre
la subdivision en quartiers du territoire dépendant de la commission scolaire,
afin que chaque quartier puisse désigner un des commissaires. Il importe de
noter qu'on ne donne pas, aux parents qui ne sont pas propriétaires, le droit
d'être nommés membres de la commission des écoles.
Depuis plus d'un siècle, seuls les
propriétaires fonciers devaient choisir les commissaires. Le bill no 85
fixe la procédure à suivre pour dresser la liste électorale. Cette dernière devra être confectionnée par le
secrétaire-trésorier chaque année avant le 1er avril. La
commission scolaire se chargera de la révision. On pourra interjeter appel
devant la Cour de district.
M. Dozois
(Montréal-Saint-Jacques) pose une question.
L’honorable M. Gérin-Lajoie
(Vaudreuil-Soulanges): Le rôle de président des élections sera rempli par
le secrétaire-trésorier et non plus par un simple contribuable; en cas
d'absence du secrétaire-trésorier, le président de la commission des écoles
présidera les élections.
M. Dozois (Montréal-Saint-Jacques) voudrait qu'on prévoie aussi l'absence possible du président de
la commission.
L’honorable M. Gérin-Lajoie
(Vaudreuil-Soulanges): Le projet de loi stipule que le scrutin aura lieu le
deuxième lundi de juin et non plus le deuxième lundi de juillet. Pourquoi? Il
donne deux raisons: 1. Les élections doivent avoir lieu avant que
les gens gagnent leur chalet pour les vacances d'été. Ce changement permettra à
un plus grand nombre de citoyen de voter car, alors, l’exode vers les chalets
n’est pas commencé; 2. Il faut donner aux nouveaux commissaires la
possibilité d'approuver le budget du nouvel exercice financier qui commence le
1er juillet.
L’amendement est adopté.
L’article 19, ainsi amendé,
est adopté.
Les articles 11 à 27 sont adoptés.
Rapport du comité plénier:
M. l’Orateur au fauteuil
M. le président fait rapport
que le comité a adopté le bill 85 après l’avoir amendé.
Le bill amendé est lu et agréé.
L’honorable M. Gérin-Lajoie
(Vaudreuil-Soulanges) propose que le bill soit maintenant lu une troisième
fois.
Adopté.
Il est ordonné que le greffier
porte ce bill au Conseil législatif et prie les honorables conseillers de
l’adopter.
Loi de l’instruction
publique
L’honorable M. Gérin-Lajoie
(Vaudreuil-Soulanges) propose, selon l’ordre du jour, que le bill 87 modifiant la loi de l’instruction publique soit
maintenant lu une deuxième fois.
Adopté. Le bill est renvoyé à un
comité plénier de la Chambre.
L’honorable M. Gérin-Lajoie
(Vaudreuil-Soulanges) propose que la Chambre se forme immédiatement en
comité.
Adopté. M. l’Orateur quitte le
fauteuil.
Le comité siège durant quelque
temps et le président fait rapport que le comité n’a pas fini de délibérer et
qu’il demande la permission de siéger de nouveau.
Il est ordonné que le comité siège
de nouveau à la présente séance.
L’ordre du jour appelle la prise en
considération, en comité plénier, d’un projet de résolutions relatives au bill 87
modifiant la loi de l’instruction publique.
L’honorable M. Gérin-Lajoie
(Vaudreuil-Soulanges) informe l’Assemblée que l’honorable lieutenant-gouverneur
a pris connaissance dudit projet de résolutions et qu’il en recommande l’objet
à la Chambre.
L’honorable M. Gérin-Lajoie
(Vaudreuil-Soulanges) propose que M. l’Orateur quitte maintenant le
fauteuil.
Adopté.
En comité:
Présidence de M. Lechasseur (Verchères)
L’honorable M. Gérin-Lajoie
(Vaudreuil-Soulanges) propose: 1. Que l’article 521 de la loi de
l’instruction publique (Statuts refondus, 1941, chapitre 59), remplacé par
l’article 7 de la loi 7 George VI, chapitre 14, et modifié
par l’article 42 de la loi 8-9 Elizabeth II, chapitre 9,
soit de nouveau modifié en ajoutant l’alinéa suivant:
"Les pensions inférieures à
trois mille dollars et les demi-pensions inférieures à mille cinq cents
dollars, accordées avant le 31 mars 1961, sont majorées à compter du 1er avril
1961 dans les proportions suivantes: (Voir le tableau ci-dessous)
Majoration à compter du 1er avril
1961 des pensions inférieures à
trois mille dollars et des demi-pensions inférieures à mille cinq cents
dollars, accordées avant le 31 mars 1961
Pension accordée |
Majoration |
Avant
le 1er janvier 1940 |
30 % |
Entre le 1er janvier 1940 et le 31 décembre 1944 |
24 % |
Entre le 1er janvier 1945 et le 31 décembre 1949 |
18 % |
Entre le 1er janvier 1950 et le 31 décembre 1954 |
12 % |
Entre le 1er janvier 1955 et le 31 décembre 1959 |
6 % |
Entre le 1er janvier 1960 et le 31 mars 1961 |
3 % |
Toutefois, cette majoration doit
être limitée de façon à ne pas porter la pension à plus de trois mille dollars,
ni la demi-pension à plus de mille cinq cents dollars. Les dispositions du
deuxième alinéa du présent article ne s’appliquent qu’après cette
majoration."
Adopté.
2. Que l’article 523 de ladite loi, remplacé par
l’article 43 de la loi 8-9 Elizabeth II, chapitre 9,
soit abrogé.
Adopté.
3. Que l’article 524 de
ladite loi, modifié par l’article 8 de la loi 7 George VI, chapitre 14,
et remplacé par l’article 44 de la loi 8-9 Elizabeth II, chapitre 9,
soit de nouveau modifié en retranchant dans les première et deuxième lignes du
premier alinéa les mots "et moins de vingt ans".
Adopté.
4. Que l’article 531 de
ladite loi soit modifié en remplaçant dans la septième ligne, les mots
"les cinq dernières" par les mots "trois des cinq".
Adopté.
5. Que l’article 533 de
ladite loi, remplacé par l’article 47 de la loi 8-9 Elizabeth II,
chapitre 9, soit modifié:
a) en insérant, dans la
deuxième ligne, après le mot "l’enseignement" les mots "et toute
personne munie d’un diplôme ou brevet de capacité pour l’enseignement";
b) en ajoutant à la fin de
ce qui suit: "La personne munie d’un diplôme ou brevet visée au présent
article est réputée fonctionnaire de l’enseignement pour les fins de l’article 525".
Adopté.
6. Que ladite loi soit modifiée en insérant après
l’article 534, le suivant:
"535. Si une veuve, fonctionnaire de
l’enseignement, meurt après vingt ans de service ou alors qu’elle est à la
retraite, ses enfants âgés de moins de dix-huit ans
reçoivent jusqu’à cet âge la moitié de la pension à laquelle elle a
droit."
Adopté.
7. Que les articles 539 et 540 de ladite loi soient
abrogés.
Adopté.
8. Que l’article 542 de
ladite loi soit remplacé par le suivant:
"542. Toute personne
légalement autorisée à enseigner dans les écoles publiques de la province, mais
qui est empêchée d’y enseigner parce qu’elle exerce des fonctions au service
d’une association nationale ou provinciale
d’éducation, reconnue comme telle par la Commission administrative du
fonds de pension des fonctionnaires de l’enseignement, peut être considérée comme fonctionnaire de
l’enseignement pour les fins de la huitième partie de la présente loi, à
la condition que la retenue prescrite à l’article 541 soit transmise
chaque année au département de l’instruction publique."
Adopté.
9. Que l’article 544 de
ladite loi soit abrogé.
Adopté.
Rapport du comité plénier:
M. l’Orateur au fauteuil
M. le président fait rapport
que le comité a adopté plusieurs résolutions, lesquelles sont lues et agréées.
Il est ordonné que ces résolutions
soient renvoyées au comité plénier chargé d’étudier le bill 87 modifiant
la loi de l’instruction publique.
Conformément
à l’ordre adopté précédemment, la Chambre se forme de nouveau en comité
plénier pour étudier le bill 87 modifiant la loi de l’instruction
publique.
En comité8:
Présidence de M. Lechasseur (Verchères)
Les articles 1 à 11 sont adoptés.
Le comité étudie le septième paragraphe
de l’article 12 qui se lit comme suit:
"256c. Les
commissaires ou les syndics d’écoles peuvent,
pour l’établissement et l’administration de la caisse de retraite, faire
toute entente avec une compagnie de fidéicommis ou un gouvernement qui émet des
rentes viagères."
M. Dozois
(Montréal-Saint-Jacques) fait amender l’article pour que l’entente en
question soit au préalable approuvée par le surintendant des Assurances.
Le septième paragraphe de l’article 12
est amendé et se lit désormais comme suit:
"256c. Les
commissaires ou les syndics d’écoles peuvent,
pour l’établissement et l’administration de la caisse de retraite, faire
toute entente avec une compagnie de fidéicommis ou avec une compagnie
d’assurance ou un gouvernement qui émet des rentes viagères et cette entente ne
devient en vigueur qu’après approbation par le surintendant des Assurances."
L’honorable M. Gérin-Lajoie
(Vaudreuil-Soulanges): Le personnel de l'enseignement technique et professionnel relevant de son département aura maintenant droit à une
pension au même titre que les autres membres du personnel de l'enseignement.
D'autre part, les membres du corps professoral, qui se mettent au service d'une
association nationale ou provinciale s'occupant d'éducation et reconnue par les
administrateurs de la caisse de retraite et y sont les réguliers, conservent le
droit à une pension.
L’amendement est adopté.
L’article 12, ainsi amendé,
est adopté.
Les articles 13 à 24 sont adoptés.
Le comité étudie le deuxième paragraphe de l’article 25
qui se lit comme suit:
"SECTION VIII
DU BUDGET- DES INSPECTEURS-
VÉRIFICATEURS
§1. Du budget
"356. Entre le quinze et le trente juin, toute
commission scolaire doit préparer et soumettre au ministre de la jeunesse et au
surintendant de l’Instruction publique son budget pour la prochaine année
scolaire. Ce budget est sans effet tant qu’il n’a pas été approuvé par
eux."
M. Bertrand (Missisquoi) s’objecte à l'article qui, dans l'énumération des devoirs des
inspecteurs d'écoles, supprime l'obligation d'examiner
les comptes des secrétaires-trésoriers de la commission scolaire. L'article 25
confie cette tâche aux inspecteurs-vérificateurs. Pourquoi on diminue les
pouvoirs des inspecteurs d’écoles?
L’honorable M. Gérin-Lajoie
(Vaudreuil-Soulanges): Cet article, en définitive, étend le régime des
inspecteurs-vérificateurs qui existait déjà à l’état embryonnaire.
Les inspecteurs d’écoles sont des
spécialistes de l’enseignement et ne sont pas toujours en mesure de conseiller
les secrétaires-trésoriers sur la façon de tenir leurs livres. C’est un
amendement apporté à la demande des secrétaires-trésoriers qui veulent être
conseillés.
M. Bellemare (Champlain): L’inspecteur d’écoles était un modérateur et un bon conseiller, même en matière
de finance. Il y a eut, dans le passé, des luttes menées pour que les
inspecteurs d’écoles ne soient pas nommés par le gouvernement parce qu’ils
jouent un rôle extraordinaire au point de vue sagesse... alors que les
inspecteurs-vérificateurs seront nommés pour leur affiliation politique.
M. Johnson (Bagot) demande
que le ministère de la Jeunesse ne se fourre pas le nez dans les affaires des
commissions scolaires.
Ce domaine devrait être réservé à
la Commission municipale du Québec. Les grandes révolutions commencent par des
changements dans de petits articles.
L’honorable M. Lesage
(Québec-Ouest) et l’honorable M. Gérin-Lajoie (Vaudreuil-Soulanges): C’est ce ministère qui paie.
M. Johnson (Bagot) compare
la situation dans ce domaine avec celle qui existe dans le champ des relations
entre Ottawa et la province.
L’honorable M. Lesage
(Québec-Ouest): Gardez votre salive pour la route transcanadienne, ce soir.
L’honorable M. Gérin-Lajoie
(Vaudreuil-Soulanges): L’examen des budgets à l’instruction publique se
fait déjà au ministère.
L’article 25 est adopté.
Les articles 26 à 52 sont adoptés.
Rapport du comité plénier:
M. l’Orateur au fauteuil
M. le président fait rapport
que le comité a adopté le bill 87 après l’avoir amendé.
Le bill amendé est lu et agréé.
L’honorable M. Gérin-Lajoie
(Vaudreuil-Soulanges) propose que le bill soit maintenant lu une troisième
fois.
Adopté, après division.
Il est ordonné que le greffier
porte ce bill au Conseil législatif et prie les honorables conseillers de
l’adopter.
Budget des
dépenses 1961-1962
L’honorable M. Lesage
(Québec-Ouest) propose, selon l’ordre du jour, que M. l’Orateur quitte
maintenant le fauteuil.
Adopté. La Chambre se forme de
nouveau en comité des subsides.
En comité:
Présidence de M. Hyde (Westmount-Saint-Georges)
L’honorable M. Lesage
(Québec-Ouest) propose: 1. Qu’un crédit suffisant soit ouvert à Sa
Majesté pour compléter la somme de neuf millions de dollars, nécessaire pour
couvrir les dépenses prévues à l’article: "Acquisition, transformation,
construction d’immeubles (Travaux publics)", du budget de l’année
financière se terminant le 31 mars 1962.
M. Talbot (Chicoutimi) interroge le ministre des Travaux publics. La maison des princes Murat, achetée
par la province, a été offerte à la ville de Paris pour en faire un musée
Napoléon III, et la ville l'a refusée.
L’honorable M. Saint-Pierre (Saint-Hyacinthe): L’immeuble est
situé dans le septième arrondissement à Paris. Le gouvernement a acheté cette
maison du prince Charles de Murat par l'entremise de M. John Arthur
Tiffen. Cet hôtel particulier est situé près de l'hôtel
Matignon, des ministères et des ambassades de Tunisie, de Suède, de Russie et
d'autres pays.
M. Talbot (Chicoutimi): Le
gouvernement a payé trop cher à $280,000, si l'on considère qu'il faudra
dépenser une somme équivalente pour la remettre en état. Il s'agit d'une
cambuse craquelée, indigne de loger la délégation du Québec.
L’honorable M. Saint-Pierre (Saint-Hyacinthe): Le gouvernement a demandé qu’un expert
aille visiter le site qui a été jugé être en parfaite condition.
L’honorable M. Lesage
(Québec-Ouest): Le gouvernement de l'Union nationale a payé $340,0009 pour l'hôtel Château Normandie, en face du Château
Frontenac, l'an dernier. Le gouvernement de l'Union nationale a vigoureusement
défendu la transaction de la province.
M. Talbot (Chicoutimi): (Produisant
des photographies de l'édifice) Cette maison est vieille et n’a aucune valeur
d’ancienneté, ayant été construite en 1856. Elle est la propriété des princes
Murat depuis 1900, et sa rénovation va coûter à la province environ $300,000.
Cette maison a été construite à une
mauvaise époque, sous Napoléon III, l'époque du mauvais goût. Dans le
temps, elle était entourée de vastes terrains, mais depuis, tout a été morcelé.
Il n'y a pas de place pour le stationnement et la maison est "lézardée,
craquée". Elle n'est pas située à l'endroit idéal pour l'usage que le
Québec veut en faire. La Maison du Québec se trouve dans un quartier
résidentiel, alors qu'elle aurait dû être située dans le quartier des affaires,
et elle n'est ni centrale ni facile d'accès.
L’honorable M. Lesage
(Québec-Ouest): Il est faux de prétendre que la maison est craquelée. À la
suite du discours du conseiller législatif Gérald Martineau, l'autre jour, j'ai
téléphoné moi-même immédiatement à Paris pour vérifier la condition des murs.
On m'a répondu que c'était complètement faux. Il est faux de dire que la maison
est lézardée.
(Agitant une photographie de la
structure récemment achetée) Elle est en parfaite condition.
La somme payée à la Chambre est
raisonnable si l’on considère les dimensions, les conditions et l’emplacement.
Québec veut avoir dans la capitale française des logements qui respectent
l’importance des relations qui doivent exister entre notre ancienne mère patrie
et le seul État français en Amérique du Nord.
M. Talbot (Chicoutimi): Cette maison en était d'abord une d'un seul étage. Par la suite, on a ajouté un
étage et, plus tard, un troisième. Elle est plus haute que les autres et elle
n'est pas en harmonie avec l'aspect esthétique du quartier. Je ne dis pas ça
pour blâmer le ministre, mais je dis cela parce que je soutiens qu'elle a été
payée trop cher et qu'elle va coûter trop cher à la province en rénovations. On
aurait pu louer des bureaux ailleurs, ce qui aurait tout aussi bien fait
l'affaire, en attendant de trouver quelque chose de plus convenable.
L’honorable M. Lesage
(Québec-Ouest): Lorsque nous avons décidé d'avoir un représentant officiel
à Paris, nous avons songé qu'il fallait que le seul État français d'Amérique
soit représenté en France. Nous avons, à ce moment, envoyé à Paris un expert,
en la personne de M. Désy, accompagné de M. Lussier, afin d'étudier
les moyens de loger convenablement les membres de notre délégation. Après
consultation par téléphone, nous avons jugé que la proposition qui nous était
faite était convenable et nous avons acheté la maison. Nous avons cru
préférable de loger la délégation québécoise dans une partie de Paris renommée
pour ses ambassades et ses maisons d'enseignement, etc., plutôt que située dans
un quartier commercial parmi les grands magasins.
M. Johnson (Bagot): Est-ce
qu'elle est située sur la rive gauche?
L’honorable M. Lesage
(Québec-Ouest): Non! Elle est située en face de l'archevêché. En achetant
cette maison, en décidant d'avoir un représentant permanent à Paris, nous avons
voulu mettre l'accent, à un très haut degré, sur les relations commerciales,
artistiques et culturelles que nous entretenons avec la France. Nous avons
également cru que nous n'avions pas le droit d'avoir l'air, à côté des autres
ambassades, des parents pauvres. Nous avons cru enfin devoir avoir à Paris une
résidence digne des Canadiens français. Le chef de l'opposition a parlé de
lézardes. Il n'y a pas de lézardes.
M. Johnson (Bagot): Pas de
mites non plus...?
L’honorable M. Lesage
(Québec-Ouest): Non! Parce que le député de Bagot n'y a pas encore mis les
pieds. L'inauguration, l'ouverture officielle de la
maison du Québec à Paris aura lieu en septembre. Le troisième étage servira aux
réunions d'ordre culturel, commercial et
artistique. Je considère qu'il s'agit non seulement d'un achat justifié,
mais d'un achat nécessaire à cause de nos relations culturelles avec la France.
Nous sommes très satisfaits de cette maison.
Nous en sommes fiers. Il s'agit non
seulement d'un achat justifié, mais d'un achat nécessaire. J'ai rencontré depuis quelques semaines un grand nombre de représentants français. Tous m'ont
félicité de l'achat de la province. J'aime mieux me fier au jugement de
ces gens qu'à celui du chef de l'opposition.
L’honorable M. Saint-Pierre (Saint-Hyacinthe): Le
gouvernement du Québec est présentement en train d’étudier les plans pour le
nouveau palais de justice de Montréal.
M. Bertrand (Missisquoi): Est-ce que l'emplacement du futur palais de justice de Montréal est
choisi?
L’honorable M. Saint-Pierre (Saint-Hyacinthe): La Commission
d'embellissement de la cité de Montréal a étudié des projets, et elle en
discute avec les autorités de la métropole pour faire un choix. Le président du
comité exécutif, M. Lucien Saulnier, a fait une demande pour obtenir une
réunion avec les autorités provinciales.
Nous croyons pouvoir nous rendre à
son désir bientôt, après la session du
Parlement, et l’emplacement du nouveau palais de justice sera révélé à
ce moment-là.
M. Bertrand (Missisquoi): Y
a-t-il lieu d'espérer que le chantier s'ouvrira d'ici six mois,
demande-t-il?
L’honorable M. Saint-Pierre (Saint-Hyacinthe): C'est
difficile de donner une réponse définitive maintenant.
L’honorable M. Lesage
(Québec-Ouest): L'administration municipale montréalaise a demandé qu'on
lui donne, par arrêté ministériel, la permission de conclure une entente avec
la Commission fédérale de l'habitation.
L'autorisation a été accordée. Les
dirigeants de la métropole pourront exposer leurs plans à Ottawa et signer un
accord, en tenant compte des projets que la
Commission d'embellissement examine maintenant en collaboration avec l'Hôtel
de Ville de Montréal.
M. Dozois
(Montréal-Saint-Jacques): Les bureaux de l'administration provinciale, au
no 89 Est, rue Notre-Dame dans la métropole, pourraient-ils
être déménagés de façon qu'on puisse démolir l'édifice les abritant et
faciliter ainsi la circulation dans le secteur?
L’honorable M. Saint-Pierre (Saint-Hyacinthe): Je prends note de la remarque, dit-il. Il apprécie la suggestion.
M. Tremblay (Maisonneuve): C'est
un mauvais système d'acquérir les vieilles choses des autres. Dans le cas
présent, ces vieilles bâtisses ont été payées trop cher.
On devrait plutôt installer un
centre civique dont l'agglomération, la deuxième plus grande ville française du
monde, pourrait être fière, que d’acheter les vieux édifices du Canadian
National Railway (C.N.R.)
Il n'est pas nécessaire que ce soit
dans Montréal-Saint-Jacques. Si le
gouvernement provincial a besoin d'un terrain, il y en a dans
Maisonneuve.
L’honorable M. Saint-Pierre (Saint-Hyacinthe): Dans trois
ans, les sommes d’argent épargnées en loyer défraieraient le coût des
bâtiments.
M. Tremblay (Maisonneuve): C’est ça, achetez les cochonneries des Chemins de fer nationaux, et pendant ce
temps-là, ils se bâtissent des hôtels Reine-Élizabeth avec notre argent.
L’honorable M. Saint-Pierre (Saint-Hyacinthe): L’argent que
le gouvernement du Québec va épargner sur les loyers pourra couvrir le coût des
bâtiments dans trois ans.
M. Dozois (Montréal-Saint-Jacques): Je le répète, on songe à démolir certaines bâtisses près du
vieux palais de justice de façon à ce que, ces édifices éliminés, on puisse
faciliter la circulation qui est particulièrement compliquée à cet endroit.
La résolution est adoptée.
L’honorable M. Lesage
(Québec-Ouest) propose: 2. Qu’un crédit suffisant soit ouvert à
Sa Majesté pour compléter la somme de treize millions de dollars, nécessaire
pour couvrir les dépenses prévues à
l’article: "Construction de ponts permanents (Travaux
publics)", du budget de l’année financière se terminant le 31 mars
1962.
L’honorable
M. Lesage (Québec-Ouest): On construit maintenant une nouvelle sorte de
tunnels. Il s'agit de voies souterraines qui épousent la forme d'un immense
tube. Un tunnel de ce genre a été construit sous la rivière Fraser, en
Colombie-Britannique. La première expérience de ce genre a été faite sous la
rivière Mersey à Liverpool. Il s'agit d'une espèce de tunnel suspendu. Les
tubes sont préfabriqués. Des représentations m'ont été faites à l'effet que le
coût de construction de ces tunnels est de beaucoup inférieur à celui d'un pont,
et le gouvernement a pensé étudier la question sous tous ses aspects, afin de
voir s'il peut sauver de l'argent à la Corporation du pont de Trois-Rivières.
M. Bellemare (Champlain): Les crédits des Travaux publics ne prévoient
rien pour la construction du pont de Trois-Rivières. Quelle somme le
ministre de la Voirie a mise de côté pour l'édification de cet ouvrage?
L’honorable M. Lesage
(Québec-Ouest): Nous ne savons pas encore si ce sera un pont ou un tunnel à
Trois-Rivières. Nous attendons le rapport des ingénieurs qui enquêtent
actuellement.
L’honorable M. Saint-Pierre (Saint-Hyacinthe): Il n'en est
qu'au stade des études. Deux groupes d'ingénieurs sont au travail. Les
ingénieurs consultants qui travaillent sur le projet du pont vont bientôt
présenter leur rapport au gouvernement.
M. Bellemare (Champlain) renouvelle sa demande. Est-ce la Corporation du pont de Trois-Rivières
qui se chargera des travaux?
L’honorable M. Lesage
(Québec-Ouest): Elle vient de réclamer un délai supplémentaire. Ottawa le
lui accordera.
M. Lalonde
(Montréal-Saint-Henri)10: Les députés de l'opposition étaient muets quand ils
étaient au pouvoir et aujourd'hui, ils semblent vouloir se dédommager
pour leurs années de silence et fiers de pouvoir dire un mot, surtout avec un
groupe comme le gouvernement actuel qui les
laisse parler. On entend tous les députés de l'opposition qui se pensent
encore au pouvoir. Si je me rappelle bien, un ancien premier ministre, M. Maurice
Duplessis, a dit à la population du Saint-Maurice: "Si vous voulez le pont
de Shawinigan, élisez un député qui pourra
le demander."
Des députés de l’opposition protestent.
M. Lalonde (Montréal-Saint-Henri): Je vais dire comme le premier ministre du temps à la population
trifluvienne, si vous voulez avoir quelque chose dans votre comté, si vous
voulez un pont, tâchez d'élire un député qui vous le donnera. Si Trois-Rivières
ou le Cap veut avoir quelque chose, qu'il nous donne un député qui pourra le
demander. Depuis sept mois, ces gens passent leur temps à faire de la critique.
L'opposition fait de l'obstruction.
M. Bellemare (Champlain) crie au scandale. Alors, c’est ce que les gens de Trois-Rivières doivent faire pour avoir leur pont. Vingt-deux députés
ministériels n'ont pas ouvert la bouche depuis novembre dernier! Ils
observent la consigne du silence.
M. Lalonde
(Montréal-Saint-Henri): Il y en avait 72 dans votre temps qui étaient
muets.
L’honorable M. Lesage
(Québec-Ouest): Pendant la campagne électorale, dit-il, j'ai pris le
même engagement. Les députés de Trois-Rivières et de Champlain peuvent être
assurés que nos engagements seront tenus, peu importe que les deux comtés (Champlain et Trois-Rivières) soient
représentéspar des députés de
l'Union nationale ou du Parti libéral.
Ça ne me fait ni chaud ni froid. J'ai pris des
engagements vis-à-vis de la population de la Mauricie et ils seront tenus.
Lorsque l'on aura décidé ce qui sera construit, je laisserai aux députés de
Champlain et de Trois-Rivières le soin de s'entendre pour savoir si la
construction aura lieu à Trois-Rivières ou au Cap.
M. Bellemare (Champlain): Il
n'y a pas de crainte à avoir à ce sujet, il n'y aura pas de chicane. Il demande
si le député de Montréal-Saint-Henri a donné une raison valable et si on a omis
d'inscrire des crédits au budget parce que les députés de la région sont pour
la plupart de l'Union nationale.
L'honorable Cournoyer (Richelieu): Le député de Montréal-Saint-Henri (M. Lalonde)
a tout simplement rappelé des déclarations de l'ancien premier ministre.
M. Gabias (Trois-Rivières) se lève.
Des députés: Coin! Coin!
Coin!
Des députés ministériels manifestent.
M. Gabias (Trois-Rivières): Je ne crois pas, M. le président du comité plénier de la Chambre, que vous puissiez être bien renseigné en entendant de tels cris
d'animaux.
L’honorable M. Lesage
(Québec-Ouest): Je ne pense pas que le représentant de Trois-Rivières ait
le droit d'employer cette expression offensante. Il exige que le député de
Trois-Rivières retire ses paroles.
M. le président somme le
député de Trois-Rivières de retirer ses paroles.
M. Gabias (Trois-Rivières) consent11. Le député de Montréal-Saint-Henri
a dit que si la population de Trois-Rivières désirait un pont, il lui
conseillait de se débarrasser du député actuel. Je veux aller plus loin. Si le
gouvernement actuel s'engage à remplir toutes les promesses électorales qu'il a
faites, à remplir les promesses faites par le candidat libéral lors des
dernières élections, s'il veut commencer à construire un pont ou un tunnel
immédiatement après qu'il aura le rapport, je suis prêt à abandonner mon siège.
La population aura alors ce qu'on lui a promis.
L’honorable M. Lesage
(Québec-Ouest): Toutefois, le gouvernement ne veut pas dépenser plus
d'argent qu'il ne faut. On m'a représenté qu'un tunnel suspendu coûte de
beaucoup meilleur marché qu'un pont. Nous étudions la possibilité. Je crois que
ce n'est pas un délai de quelques semaines ou de quelques mois qui nous
justifierait de procéder à la hâte et de ne pas choisir le projet le plus
avantageux.
Je m'engage de nouveau à proposer
une loi dès que la chose sera possible. Que ce soit un tunnel ou un pont, ce
qui importe, c'est de prendre les moyens pour qu’il ne craque pas comme le pont
Duplessis!
M. Gabias (Trois-Rivières): Le chef du gouvernement est mal venu de parler d'un pont qui s'effondre, alors
qu'une partie de l'École normale de Trois-Rivières, qu'il faisait lui-même
bâtir, s'est écroulée récemment.
M. Bellemare (Champlain): Ce
n'est pas gentil de sa part et je ne croyais pas que le premier ministre
pourrait se permettre une telle remarque.
M. Johnson (Bagot): Surtout
lui qui achète des maisons craquées.
M. Bellemare (Champlain): Le
premier ministre a été ministre du Grand Nord, et membre du gouvernement
fédéral qui a construit un pont au Yukon et ce pont s'est écroulé.
L’honorable M. Lesage
(Québec-Ouest): Ce fut la conséquence d'une inondation terrible et d'un
embâcle, tandis que le pont Duplessis est tombé par une belle nuit étoilée.
M. Bellemare (Champlain): Comme
ministre de ce gouvernement, le premier ministre en portait la
responsabilité comme ses collègues. Le pont du Yukon a craqué, lui aussi.
L’honorable M. Lesage (Québec-Ouest): Il s'est écroulé!
M. Bellemare (Champlain): Il
a craqué! J'ai des photos! L'Union nationale n'a pas empêché la construction du
pont de Trois-Rivières. La mise en chantier du projet a été retardée pour des
motifs d'ordre économique et autres. Une des raisons majeures du retard, c'est
que le gouvernement d'Ottawa a obligé la Corporation du pont de prévoir une
travée centrale plus longue, afin de dominer deux chenaux, à cause de la
canalisation du Saint-Laurent, ce qui aurait augmenté sensiblement le coût du
pont. Le premier ministre Lesage était membre de ce gouvernement. C'est là
qu'il a "chenaillé" le pont. C'est le premier ministre qui l'a fait
"chenailler".
M. Cournoyer (Richelieu): Jamais le gouvernement fédéral n'a exigé deux chenaux.
M. Bellemare (Champlain): Nous avons une lettre officielle à cet effet.
L’honorable M. Saint-Pierre (Saint-Hyacinthe): Nous étudions
la question. Nous avons fouillé tous les dossiers pour retrouver les études que
l'Union nationale aurait faites pendant 10 ans. Nous n'avons absolument
rien trouvé. Un pont ou un tunnel a été promis et il sera construit.
L’honorable M. Lesage
(Québec-Ouest): La population peut être assurée que nous tiendrons notre
engagement: le pont sera construit.
M. Bellemare (Champlain): En
somme, il n'y a rien dans le budget.
L’honorable M. Lesage
(Québec-Ouest): Il ne saurait y avoir quoi que ce soit dans le budget si
c'est la Corporation du pont qui doit construire.
M. Bellemare (Champlain) rappelle au premier ministre une
déclaration faite à une délégation du cœur du Québec, à l'effet qu'il
s'engageait à présenter une loi dès la prochaine session à ce sujet.
L’honorable M. Lesage
(Québec-Ouest): Je ne sais pas encore si ce sera un pont ou un tunnel.
M. Bellemare (Champlain): Pourquoi
le premier ministre s'est-il engagé alors?
L’honorable M. Lesage
(Québec-Ouest): Je me réengage ce soir.
M. Gabias (Trois-Rivières): Est-ce que le ministre des Travaux
publics peut assurer la population que, dès qu'on sera prêt à commencer
les travaux, le gouvernement va prendre des dispositions pour qu'ils débutent
immédiatement?
L’honorable M. Lesage
(Québec-Ouest): Ce n'est pas la responsabilité du ministre des Travaux
publics, mais du ministre des Finances. Deux firmes d’ingénieurs étudient le
dossier, et j'ai dit que le jour où les ingénieurs auront fait rapport et que
je saurai si ce sera un pont ou un tunnel, je rencontrerai les officiers de la
Corporation du pont de Trois-Rivières pour prendre arrangement avec eux.
Si un arrangement est conclu avec la Corporation, je
devrai présenter aux Chambres un projet de loi par lequel le gouvernement
garantira les emprunts qui seront faits par la Corporation en vue de la mise en
chantier de l'une ou l'autre traverse routière. Cependant, je ne demande pas
une session spéciale de l’Assemblée législative pour ce dossier.
M. Bellemare (Champlain): Vous l'avez déjà promis.
L’honorable M. Lesage
(Québec-Ouest): Nous ne saurions agir sérieusement avant d'avoir tous les
rapports.
L’honorable M. Pinard (Drummond): La province économisera $3,000,000 en choisissant le projet de l'île aux
Tourtes plutôt que celui de l'île aux Vaches
pour la construction de la route transcanadienne. Ce dernier projet
aurait coûté $21,000,000 à la province, tandis que celui de l'île aux Tourtes
n'en coûtera que $18,000,000.
M. Johnson (Bagot) pose une
question.
L’honorable M. Pinard
(Drummond): On construira les ponts de la route transcanadienne; on
procédera au doublage des ponts Galipeault et Taschereau qui ne coûtera que $2,000,000.
On érigera le pont Charlemagne dans l’Assomption au coût de $300,000, le pont
du Cap-d'Espoir dans Gaspé-Sud, le pont de Deschaillons dans Lotbinière, le
pont de Petite-Rivière à Québec au coût de $250,000, les ponts Franklin et du
Sacré-Cœur-de-Jésus dans le Saguenay.
M. Bertrand (Missisquoi) attire l'attention de la Chambre sur la nécessité de reconstruire le pont à
péage entre Lacolle et Noyan (Missisquoi) sur la route no 52.
L’honorable M. Saint-Pierre (Saint-Hyacinthe): Il faut une loi pour que le gouvernement
provincial achète ce pont, le remplace et abolisse le péage. Quant à la
reconstruction du pont de Terrebonne, elle est à l'étude.
La résolution est adoptée.
L’honorable M. Lesage
(Québec-Ouest) propose: 3. Qu’un crédit suffisant soit ouvert à
Sa Majesté pour compléter la somme de trente et un millions sept cent treize
mille dollars, nécessaire pour couvrir les dépenses prévues à l’article:
"Route trans-canadienne (Voirie)",
du budget de l’année financière se terminant le 31 mars 1962.
M. Talbot (Chicoutimi) interroge le ministre de la Voirie sur les travaux que le gouvernement entend
faire sur la route Trans-Canada cette année, avec la somme de $31,713,000
prévue au budget, dans les immobilisations.
L’honorable M. Pinard (Drummond): La route aura 398 milles de longueur d'une frontière à l'autre et, selon
la loi, elle devrait être terminée pour le mois de septembre 196312, mais le ministre des Travaux publics d'Ottawa m'a
donné l'assurance que l'entente serait prolongée dans le cas de la province de
Québec jusqu'en 1965 et 1966 si nécessaire, dit-il.
M. Talbot (Chicoutimi): Quels travaux seront faits cette année et sur quelle section?
L’honorable M. Pinard
(Drummond): La plupart des travaux de cette année seront faits sur la route 9
actuelle et sur le boulevard Métropolitain. Nous commencerons à Drummondville,
en direction de Saint-Hyacinthe et de Belœil, puis nous
ferons les travaux en direction de Québec. Il y aura quatre voies entre
Saint-Hyacinthe et Belœil. Et quand les plans d'un pont ou d'un tunnel, pour
traverser le fleuve en direction de Montréal et pour relier Boucherville à la
portion est de l’île de Montréal et le boulevard Métropolitain seront prêts,
nous construirons un embranchement de Belœil à un endroit, aux environs de
Boucherville.
M. Talbot (Chicoutimi) pose
une question.
L’honorable M. Pinard
(Drummond): Le gouvernement dépensera $58,000,00013 cette année pour ses travaux.
M. Talbot (Chicoutimi): Quel
sera le tracé général?
L’honorable M. Pinard (Drummond): Le tracé général sera de Pointe-Fortune à la frontière de l'Ontario, jusqu'à la frontière du
Nouveau-Brunswick.
M. Talbot (Chicoutimi): Nous
avons déjà cinq routes entre les deux frontières. Y aura-t-il un
tracé nouveau? Va-t-on changer le tracé de la route 9?
L’honorable M. Pinard
(Drummond): Je ne peux pas dire plus qu'il n'y a dans l'entente entre les
deux gouvernements à ce sujet, entente qui a été signée à Ottawa le 28 octobre
1960. L'entente prévoit que la route transcanadienne partira de la frontière du
Nouveau-Brunswick, suivra la route numéro 2 jusqu'à Rivière-du-Loup puis,
de là, suivra de nouveau la route numéro 2 jusqu'à un point au sud-est de
Lauzon. La route passera au sud de Lévis, de Saint-David et de Saint-Romuald,
traversera la rivière Chaudière et suivra ensuite la route 9 jusqu'à
Belœil. Sur la rive sud, la route transcanadienne passera par l'Île aux Tourtes,
par Vaudreuil, et suivra la route 17 jusqu'à la frontière de l'Ontario.
M. Talbot (Chicoutimi) pose
une question.
L’honorable M. Pinard
(Drummond): La voie numéro 9 sera doublée cette année entre
Saint-Hyacinthe et Belœil, mais elle ne le sera pas entre Saint-Hyacinthe et
Saint-Nicolas. Nous ne pouvons pas tout faire la même année.
M. Johnson (Bagot) plaide
pour que la route 9 soit doublée cette année jusqu'à
Saint-Hyacinthe.
L’honorable M. Pinard
(Drummond): J'ai rencontré, dit-il, les représentants des corps
publics de Saint-Hyacinthe qui ont pris connaissance des projets à être
réalisés. Tous se sont déclarés satisfaits. Nous doublons la partie de Belœil
vers l'est où se fera le raccordement.
Nous voulons que la route soit
doublée jusqu'au raccordement avec la route Trans-Canada. Il en résultera qu'à
partir du point de raccordement, il y aura six voies, et 90 % des passages
à niveau et des intersections, sur la route transcanadienne, seront éliminés,
au moyen d'étagements.
M. Gabias (Trois-Rivières) demande au ministre de la Voirie s'il a pris connaissance d'une requête, à
l'effet que, rendu à Trois-Rivières, on traverse sur la rive nord pour
rejoindre la route no 2 jusqu'à Québec?
L’honorable M. Pinard
(Drummond): Je n'ai pas vu de requête, dit-il, à ce sujet. D'ailleurs,
Ottawa n'accepterait pas ce projet, parce que les plans conjoints prévoient
qu'on doit prendre la route la plus courte.
M. Gabias (Trois-Rivières): Comme cela, nous n'aurons jamais la route Trans-Canada à Trois-Rivières?
L’honorable M. Pinard
(Drummond): Il n'est pas impossible qu'il y ait un jour une deuxième route
Trans-Canada. Mais nous allons d'abord construire la première. On commence déjà
à parler de la possibilité d'une deuxième
route transcanadienne. Je me suis entretenu de la chose avec le premier
ministre Frost, de l'Ontario, dernièrement. Je sais également que le premier
ministre Bennett, de Colombie-Britannique, est très intéressé et qu’il essaie
d’intéresser les fonctionnaires du fédéral à un tel projet. Mais nous, dans le
Québec, il faut d'abord bâtir notre première route transcanadienne, qui a
retardé de 10 ans, avant de songer à en commencer une deuxième.
M. Tremblay (Maisonneuve) proteste contre le fait que la route transcanadienne empruntera le boulevard
Métropolitain de Montréal. Ce boulevard a été construit pour les Montréalais,
dit-il. Si on s'en sert pour la route transcanadienne, il ne suffira plus
dans peu d'années et on obstruera ainsi toute la circulation dans la région
métropolitaine. On reviendra 20 ans en arrière. Il voudrait plutôt que la
route transcanadienne suive le fleuve.
M. Hanley
(Montréal-Sainte-Anne): Le gouvernement
de l'Union nationale n'a fait qu'autoriser la construction du boulevard
Métropolitain, tandis que le gouvernement libéral l'a payé entièrement. Il lui
appartient; il doit donc avoir le droit de s'en servir. Le gouvernement actuel
a le droit de faire ce qu’il veut avec le boulevard Métropolitain, étant donné
qu’il en défraie les coûts en totalité. Le gouvernement précédent avait promis
de payer la moitié des coûts seulement.
M. Thibeault (Montréal-Mercier): Montréal va être obligée de se construire un autre boulevard
Métropolitain d'ici quelques années à ses propres frais, car l'actuel qui a été
conçu pour servir aux Montréalais ne suffira plus à cause de la route
transcanadienne. C'est une spoliation des droits des Montréalais, pour
permettre au gouvernement de remplir une promesse électorale que le premier
ministre a faite dans un moment de ferveur. On recule de 10 ans; le
problème de la circulation dans la région métropolitaine deviendra pire que
jamais.
L’honorable M. Pinard (Drummond): D'après les ingénieurs, le boulevard Métropolitain, ses voies
d'accès et de sortie seraient suffisantes pour une circulation cinq14 fois plus intense que prévue.
M. Talbot (Chicoutimi) accuse
le gouvernement de n'avoir ni respecté les droits de la province ni son
autonomie en signant une entente avec Ottawa pour la construction de la route
Trans-Canada.
L’honorable M. Pinard (Drummond) rappelle au chef de l'opposition que lui-même, en 1950, avait
proposé une loi l'autorisant à signer pareille entente avec le pouvoir central.
Le gouvernement libéral actuel s'est basé sur cette loi pour signer l'entente
qu'il a conclue avec Ottawa.
M. Talbot (Chicoutimi): Tous les gouvernements d'Ottawa, bleus ou rouges, ont toujours essayé de
s'infiltrer dans les affaires des provinces et particulièrement dans le domaine
routier.
Il fait ensuite l'historique de la
route transcanadienne depuis 1911. C'est en 1948, dit-il, que fut
présenté le premier projet de la route transcanadienne. Dans le même temps, M. Howe
proclamait que le fédéral reconnaissait la juridiction provinciale dans ce
domaine. Nous avons à ce moment affirmé que nous serions prêts à négocier avec
le gouvernement fédéral, à condition expresse que les droits de la province
fussent respectés. Nous avons assisté à la première conférence. On nous a
présenté des formules de contrat à signer. Nous n'avons pas voulu le faire
parce qu'à notre sens, c'était une violation de l'autonomie provinciale.
Il donne son interprétation du
contrat intervenu entre la province et le fédéral pour la construction de la
route transcanadienne. Tout est assujetti au ministre fédéral, dit-il. Le
gouvernement de la province n'a même pas le droit de signer une entente avec
une municipalité sans l'autorisation d'Ottawa. Il y a même une clause qui ne
permet pas à la province de faire ses propres travaux, sur la route en
question, à moins d'avoir la permission d'Ottawa. Dans tout ce contrat, le
maître, c'est le gouvernement central. Je le regrette infiniment et je regrette
que le chef de l'opposition de l'an dernier, qui disait que jamais il n'aurait
signé un contrat comme celui-là, soit dans un gouvernement dont le
ministre de la Voirie l'a signé (sic). Je dis que ce contrat, tel que passé,
est une trahison des droits de la province.
L’honorable M. Pinard
(Drummond): Les paroles prononcées par le chef de l'opposition ne m'ont pas
surpris, mais elles vont certainement surprendre la province de Québec qui sait
maintenant à quoi s'en tenir, surtout quand elle apprendra que, le 20 février
1950, le chef actuel de l'opposition, alors ministre de la Voirie, proposait
une loi l'autorisant à signer une entente avec Ottawa au sujet de la construction d'un tronçon de la route
transcanadienne. Le chef de l'opposition était alors prêt à coopérer
avec Ottawa. Le bill qu'il a proposé a été sanctionné le 29 mars 1950, et
quand le gouvernement libéral a adopté l'arrêté ministériel numéro 189715, le 27 octobre 1960, relativement à la
signature d'une entente avec Ottawa pour la construction de la route
transcanadienne, nous avons eu recours à cette loi qui nous donnait l'autorité
nécessaire.
Le gouvernement libéral avait
autant que l'Union nationale l'intention de sauvegarder les droits de la
province de Québec, puisqu'il a fait modifier la formule de l'entente proposée,
en ajoutant que l'entente ne doit pas signifier que le gouvernement fédéral
acquiert quelque droit que ce soit sur la route transcanadienne dans la
province de Québec. Il est entendu que le coassocié qui dépense avec nous de
fortes sommes d'argent conserve un droit de regard sur la façon dont ces sommes
seront dépensées, mais c'est le gouvernement de Québec qui a préparé l'entente,
et qui attribue les contrats après les avoir soumis à Ottawa, et Ottawa n'en a
pas refusé un seul.
La seule différence entre nous et
l'Union nationale, la seule raison pour laquelle celle-ci a toujours refusé de signer une entente pour la route transcanadienne, c'est que l'entente forçait le
gouvernementà n'accorder les contrats qu'après demande de soumissions publiques. En demandant des
soumissions publiques, nous avons
sauvé des millions à la province de Québec, et jamais l'autonomie de la
province de Québec n'a été en danger une
seule fois, car l'article 5de
l'entente déclare spécifiquement que le gouvernement fédéral s'engage à
respecter les coutumes de la province de Québec. Il est entièrement possible
que la province participe à des projets conjoints avec Ottawa tout en
préservant son autonomie.
Ce qui est surprenant, c'est d'entendre le chef de
l'opposition parler de cette façon, après ce qu'a dit l'ancien premier
ministre, son chef d'alors, M. Paul Sauvé,
qui, dans une entrevue accordée à un rédacteur d'un journal de Montréal,
déclarait que c'était moins une question d'autonomie que de piastres et de
cents, et que la province de Québec, après avoir payé pour raccrocher la route
transcanadienne à ses routes avait certainement le droit de réclamer une
compensation d'Ottawa. "Serons-nous toujours des dupes?" avait dit
alors M. Sauvé." M. Sauvé était alors réaliste, ajoute le
ministre, et il savait bien, en son for intérieur, que tout ce que prétendait
l'Union nationale n'était que des bobards électoraux.
M. Tremblay (Maisonneuve): (Sursautant)
Cette expression est une injure à la mémoire de M. Duplessis. Je demande
que le président fasse retirer ces paroles au ministre.
M. le président: Ce mot
n'est pas une insulte. Il invite le ministre de la Voirie à continuer son
discours.
M. Tremblay (Maisonneuve) en
appelle de cette décision.
Des députés ministériels: M. le
président, le député de Maisonneuve n'a pas de secondeur16.
M. Talbot (Chicoutimi) et d'autres membres de l'opposition se
lèvent pour appuyer la requête de leur collègue.
Rapport du comité des subsides:
M. l’Orateur au fauteuil
M. le président: M. l’Orateur,
durant l’étude de l’item 7 des estimations budgétaires du ministère de la
Voirie, le ministre a référé à certains discours prononcés dans le passé et a
déclaré qu’un ancien premier ministre avait fait "des bobards
électoraux" en parlant de l’autonomie au sujet des routes de la province.
Le député de Maisonneuve (M. Tremblay) a soulevé un point d’ordre et a
demandé que le ministre soit contraint à retirer cette expression. J’ai décidé que cette expression n’était pas
antiparlementaire.
Le député de Maisonneuve en appelle
à la Chambre de ma décision.
La question: "La décision du
président du comité sera-t-elle maintenue?" est mise aux voix
et la Chambre se divise.
Les noms sont appelés et inscrits
comme suit:
Pour: MM. Arsenault,
Bédard, Bélanger, Binette, Blank, Boulais, Castonguay, Collard, Cournoyer,
Couturier, Dionne, Earl, Gérin-Lajoie, Hanley,
Harvey, Lafrance, Lalonde, Lambert, Laroche, Lechasseur, Lemieux, Lesage, Levesque (Bonaventure), Maheux,
Meunier, Morissette, Ouimet, Parent, Pinard, Plourde (Roberval), Roy (Lévis),
Saint-Pierre, Théberge, Turpin, Vaillancourt, 35.
Contre: MM. Bellemare,
Bernatchez, Bertrand (Missisquoi),
Boudreau, Caron, Charbonneau, Custeau, Desjardins, Dozois, Ducharme,
Élie, Gabias, Gosselin, Johnson, Lafontaine, Langlais, Larouche, Maltais,
Plourde (Kamouraska), Raymond, Roy (Nicolet), Talbot, Thibeault, Tremblay, 24.
Ainsi, la décision du président du
comité est, en conséquence, maintenue.
La Chambre se forme de nouveau en
comité des subsides.
(Minuit, le 7 juin
1961)
En comité:
Présidence de M. Hyde
(Westmount-Saint-Georges)
Le comité pour l’étude de la
résolution 3, qui se lit comme suit:
3. Qu’un crédit suffisant soit ouvert à Sa Majesté
pour compléter la somme de trente et un millions sept cent treize mille dollars,
nécessaire pour couvrir les dépenses prévues à l’article: "Route
transcanadienne (Voirie)", du budget de l’année financière se terminant le
31 mars 1962.
L’honorable M. Pinard
(Drummond): La province est témoin du ridicule dont les députés de l'opposition se couvrent en ce moment. Les conditions de la
convention signée avec Ottawa en octobre
dernier sauvegardent entièrement l'autonomie de la province de Québec.
En plus de la préoccupation de sauvegarder
l'autonomie, le gouvernement avait une autre préoccupation, celle-là
d'ordre humanitaire et social. C'est qu'il voulait mettre fin à la série
d'accidents mortels qui se sont produits sur la route 9 appelée la "route de la mort". La
population du Québec sera fière de constater que son gouvernement a décidé
de souscrire à cette entente, qui protège nos droits, et de se rendre compte
que ce gouvernement est capable de prendre ses responsabilités.
Pour donner l'importance des
travaux de la route transcanadienne dans le Québec, il suffit de dire que cette
route aura six voies de circulation sur une distance de 30 milles, quatre
voies de circulation sur une distance de 189 milles et deux voies de
circulation sur une distance de 173 milles. Jamais le ministère de la
Voirie n'aurait pu entreprendre et mener à bien, seul, des travaux de cette
envergure qu'il peut maintenant exécuter avec la coopération financière du
gouvernement fédéral.
M. Talbot (Chicoutimi): La
loi à laquelle le ministre a fait allusion prouvait seulement que le
gouvernement de l'Union nationale était prêt à s'entendre dans le respect de la Constitution canadienne. Il
ajoute que la clause que le ministre a soulevée ne veut rien dire et que le
contrat reste humiliant pour la province.
L’honorable M. Lesage
(Québec-Ouest): S'il y a un parti de la trahison, c'est bien celui de
l'Union nationale.
La résolution est adoptée.
L’honorable M. Lesage
(Québec-Ouest) propose: 4. Qu’un crédit suffisant soit ouvert à
Sa Majesté pour compléter la somme de huit cent mille dollars, nécessaire pour
couvrir les dépenses prévues à l’article: "Protection du public aux
passages à niveau (Voirie)", du budget de l’année financière se terminant
le 31 mars 1962.
Adopté.
5. Qu’un crédit suffisant soit ouvert à Sa Majesté
pour compléter la somme de trois cent mille dollars, nécessaire pour couvrir
les dépenses prévues à l’article: "Travaux de réfection nécessités par le
drainage (Voirie)", du budget de l’année financière se terminant le 31 mars
1962.
Adopté.
6. Qu’un crédit suffisant soit ouvert à Sa Majesté
pour compléter la somme de deux millions de dollars, nécessaire pour couvrir
les dépenses prévues à l’article: "Contribution à la cité de Montréal et à la Corporation de Montréal
métropolitain aux frais de construction de la voie rapide du boulevard
Métropolitain - capital (Voirie)", du budget de l’année financière se
terminant le 31 mars 1962.
Adopté.
Rapport du comité des subsides:
M. l’Orateur au fauteuil
M. le président fait rapport
que le comité a adopté plusieurs résolutions et qu’il demande la permission de
siéger de nouveau.
Lesdites résolutions sont lues et
agréées.
Il est résolu que la Chambre, à sa
prochaine séance, se formera de nouveau en comité des subsides.
Ajournement
L’honorable M. Lesage
(Québec-Ouest) propose que la Chambre, lorsqu’elle s’ajournera, se trouve
ajournée à cet après-midi, à trois heures.
Adopté.
La séance est levée à minuit trente minutes.
NOTES
1. Le
Devoir du 7 juin 1961, à la page 3, situe cette étude dans
l’après-midi, tandis que dans The Gazette du même jour, à la page 1, on la place dans l’avant-midi.
2. Selon Le Nouvelliste du
7 juin 1961, à la page 4, ces paroles ont été prononcées par
M. Gérin-Lajoie.
3. "C'est la coutume à Québec que
lorsqu'un membre d'un autre Parlement canadien rend visite à nos législateurs,
le premier ministre l'invite à prendre place à droite de l'Orateur, en bas des
trois marches qui conduisent au trône de l'Orateur de l'Assemblée
législative" note le journaliste du Soleil du 7 juin 1961, à
la page 17, pour souligner la venue de M. Goodfellow, ministre de l’Agriculture
de l’Ontario. Dans The Montreal Star du même jour, à la page 2, on dit qu’il était en Chambre
pendant que l’Assemblée était en comité.
4. "M. Goodfellow
n'a passé que quelques minutes et il a quitté l'Assemblée législative quinze
minutes après avoir reçu les souhaits de bienvenue du premier ministre et du
député de Bagot", selon Le Soleil du 7 juin 1961, à la
page 17.
5. Chiffre
du Montréal-Matin du 7 juin 1961, à la page 20: $2,712,000.
6. 35 %,
selon Le Montréal-Matin du 7 juin 1961, à la page 20, et L’Action
catholique du même jour, à la
page 3.
7. Les
sources n’indiquent pas l’heure de la reprise de la séance.
8. Dans Le
Montréal-Matin du 7 juin 1961, à la page 5, on peut lire ceci:
"Au début de la séance du soir, l’étude de ce projet de loi a été
momentanément suspendue pour permettre à M. Paul Gérin-Lajoie de préparer
un amendement important."
9. Chiffre
de L’Action catholique du 7 juin 1961, à la page 8: $350,000.
10. Dans The Quebec Chronicle-Telegraph du 7 juin 1961, à la page 3, on écrit que M. Lalonde a fait
"son premier discours après neuf ans en Chambre".
11. Seulement après deux rappels à
l'ordre, rapporte La Presse du 7 juin 1961, à la page 49.
12. En décembre 1963, selon The
Montreal Daily Star du 7 juin 1961, à la page 1.
13. Chiffre du Nouvelliste du
7 juin 1961, à la page 18: $35,000,000.
14. Dans The Montreal Daily Star du
7 juin 1961, à la page 2, on parle
plutôt de "six fois".
15. 1807, selon Le Nouvelliste du
7 juin 1961, à la page 18.
16. Le journaliste du Soleil du
7 juin 1961, à la page 19, note que M. Tremblay est seul debout.