Débats de l'Assemblée législative (débats reconstitués)
Version finale
25th Legislature, 3rd Session
(November 19, 1958 au March 5, 1959)
Tuesday, March 3, 1959
Ces débats, reconstitués principalement à partir des comptes rendus des médias de l’époque, ne constituent pas un journal officiel des débats de l’Assemblée législative.
Première
séance du mardi 3 mars 1959
Présidence de l’honorable M. Tellier
La séance est ouverte à 11 heures.
Prière.
M. l’Orateur: À l’ordre,
Messieurs! Que les portes soient ouvertes!
Projets de loi:
Loi des tribunaux
judiciaires
L’honorable M. Duplessis
(Trois-Rivières) propose, du consentement unanime, qu’il lui soit permis de
présenter le bill 50 modifiant la loi des tribunaux judiciaires.
Adopté. Le bill est lu une première
fois.
Président général des
élections
L’honorable M. Duplessis
(Trois-Rivières) propose, du consentement unanime, qu’il lui soit permis de
présenter le bill 51 concernant le président général des élections.
Adopté. Le bill est lu une première
fois.
Industrie
sidérurgique à Contrecœur
L’honorable M. Duplessis
(Trois-Rivières) a rencontré, dit-il, à son bureau, il y a quelques
instants, un important groupe d’hommes d’affaires canadiens et étrangers, au
sujet de l'établissement d'une industrie sidérurgique dans la région de
Montréal, notamment MM. Albert E. Fairley, président de la Dominion Steel
and Coal Corporation, la Dosco, Allan C. MacDonald, vice-président de la
Dosco, Charles Dupriez, vice-président de la société Sogemines, une subsidiaire
de la Société générale de Belgique, Jean Raymond, fils de feu l’honorable
Alphonse Raymond, ex-président du Conseil législatif, administrateur à la
fois de Dosco et de Sogemines, qui étaient accompagnés de l'honorable Paul
Beaulieu, c.a., ministre de l'Industrie et du Commerce, et de
M. Rosario Messier, agent général de la province de Québec à Ottawa1.
Le projet représente un grand pas
en avant pour la province de Québec. Cette industrie sera établie par une
nouvelle compagnie. Les capitaux nécessaires pour assurer la création de la
nouvelle aciérie intégrée seront fournis à parts égales par la Dominion Steel
and Coal Corporation, une des usines sidérurgiques les plus importantes au
Canada, et par Sogemines Limited, une importante entreprise canadienne de la
Société générale de Belgique. La Dosco ayant acquis 1,000 acres de terrain
à Contrecœur, on croit que c’est là qu’on construira les laminoirs et les hauts
fourneaux. Il s’agit d’une coopération efficace, avantageuse, exemplaire de
capitaux américains, anglais et belges. C’est un exemple à suivre. Les
Canadiens du Québec seront appelés éventuellement à participer à l'entreprise
qui sera une vaste source d'emplois pour les ouvriers de la province.
Dosco, depuis plusieurs années, a
activement étudié des projets de construction à Québec de lamineries à chaud et
à froid. Sogemines, de son côté, a simultanément étudié un vaste projet comportant la production de fonte et d'acier, ainsi
que de laminoirs. Étant donné les très importants capitaux nécessaires à
la construction d'une usine sidérurgique intégrée, il a été décidé de
construire l'usine par étapes. La première étape consistera dans la
construction de laminoirs à chaud et à froid, qui fabriqueront des tôles fines
et moyennes, du feuillard large et des tôles fortes. Dosco fournira l'acier
nécessaire produit par son usine de Sydney en Nouvelle-Écosse. Cependant, au
moment où les conditions du marché le justifieront, la fabrication de fonte et
d'acier sera entreprise. Au cours des étapes suivantes, d'autres laminoirs
seront construits. Les hauts fourneaux, pour la production de l’acier de
première fusion, ne viendront que dans la dernière étape. Aucun représentant de
la compagnie n’a voulu faire de prédictions sur le temps qu’il faudra pour y
parvenir. Quelqu’un a dit, cependant, que cela viendra peut-être plus tôt que
certains ne le croient.
Pour la réalisation de la première
étape du projet seul, plus de $50,000,000 seront nécessaires. Le public, répète-t-il,
sera invité en temps opportun à participer au financement de la société par
souscription au capital et aux obligations. Tout le projet coûtera environ
$300,000,0002. Pendant la première étape du
développement, on s'attend à ce que l'usine emploie environ 600 personnes,
et plus tard, ce chiffre sera éventuellement porté à au-delà de 3,0003. Les travaux de construction emploieront de 1,200 à
2,000 personnes.
Les deux
sociétés ont poussé très loin déjà leurs études techniques, financières et
commerciales; aussi peut-on s'attendre à ce que très prochainement soient
prises les décisions qui permettront d'entamer les travaux de construction cet
été.
M. Hyde (Westmount-Saint-Georges): Je suis satisfait de voir l'industrie privée s'engager dans la voie de la
sidérurgie, alors que le gouvernement provincial, dans le passé, a toujours
déclaré que c'était impossible.
Voies et moyens:
Débat sur le
budget 1959-1960 (suite)
Conformément à l’ordre du jour, la
Chambre reprend le débat, ajourné jeudi le 26 février dernier, sur la
motion du représentant de Sherbrooke (l’honorable M. Bourque) proposant
que M. l’Orateur quitte maintenant le fauteuil.
M. Pouliot (Laval) félicite
le ministre des Finances (l’honorable M. Bourque) d'avoir présenté un
budget de nature à plaire à toutes les classes de la société. Jamais la
province de Québec n’a été aussi bien administrée qu’elle l’est sous la
direction du premier ministre actuel et de ses collègues.
(Applaudissements)
Il tient à rendre hommage au
ministre du Travail (l’honorable M. Barrette) pour les avantages qu’il a
su obtenir en faveur de la classe ouvrière.
(Applaudissements)
Représentant un comté agricole et
ouvrier, il m'a été donné durant ma vie de coudoyer la classe ouvrière et d'étudier ses problèmes. Si nous
comparons la situation actuelle de
l'ouvrier, sous un gouvernement de l'Union nationale, avec celle qui lui
était faite sous les gouvernements libéraux, nous ne pouvons nous empêcher de
constater l'ampleur du travail accompli par
le présent gouvernement pour améliorer le sort de l'ouvrier. Qu'il suffise de rappeler les
perfectionnements apportés à la loi des accidents de travail, à la loi
des relations ouvrières et à la loi du salaire minimum. Nos jeunes ouvriers
peuvent maintenant se préparer à des emplois plus rémunérateurs grâce à
l'apprentissage et à nos écoles des arts et métiers.
Nos adversaires ne savent plus quoi
inventer pour discréditer le gouvernement et
se faire du capitalpolitique. On
nous accuse de dilapider les fonds publics. Jamais accusation n’a pu
être plus mensongère.
Il souligne la brillante situation
financière du Québec. Le service de la dette fédérale s’accapare 12 % du
budget annuel d’Ottawa, le service de la dette ontarienne, 6 % du budget
de l’Ontario, et le service de la dette du Québec, à peine 2 % du budget
de notre province. La dette directe et indirecte des gouvernements fédéral et
ontarien est trois fois plus importante que les revenus annuels de ces deux gouvernements.
Par contraste, les revenus annuels de notre province suffiraient pour éteindre
à la fois la dette obligataire du Québec et celle de l’Hydro-Québec. L’Ontario,
dont la population est plus grande que celle du Québec, a une dette totale et
directe quatre fois plus élevée que la nôtre.
Il parle de la politique agricole
du gouvernement, de ses subventions, notamment pour l'établissement des fils de
cultivateurs sur leur terre, et de crédit agricole. Il insiste sur
l’amélioration de la législation au sujet des accidents du travail, des
relations ouvrières, du salaire minimum, de l’apprentissage.
Nous les hommes d’expérience, nous
regrettons certains rapports de journaux, certaines paroles de chefs
syndicalistes qui, pour protéger leurs intérêts égoïstes, cherchent par des
moyens inqualifiables à soulever contre l’autorité la classe ouvrière, l’une de
nos classes les plus laborieuses et les plus respectueuses des lois du travail.
Nous savons tous que la classe ouvrière comprend que, malgré les problèmes et
les difficultés du siècle, son avenir est entre bonnes mains.
M. Hamel (Saint-Maurice): Point d’ordre. Le député lit son discours.
L’honorable M. Sauvé
(Deux-Montagnes): C’est un procédé mesquin, puisque toute la Chambre a été
témoin que le député de Montréal-Notre-Dame-de-Grâce (M. Earl) a lu son
discours, la semaine dernière, et personne du côté ministériel n’a eu l’idée de
le faire rappeler à l’ordre.
M. Lapalme (Montréal-Outremont): Il y a quelque temps, les ministres et les députés de l’Union nationale ont
protesté parce qu’un député libéral lisait son discours. Personnellement, je
n’ai pas d’objection à ce qu’un député lise son discours lorsqu’il parle sur le
budget, mais que le même Règlement soit appliqué à tout le monde.
M. l’Orateur renvoie le
point d’ordre pour traiter précisément tout le monde sur le même pied
d’égalité. On devra tolérer que le député de Laval (M. Pouliot)
lise son discours parce qu’on a accordé la même tolérance à d’autres députés de
l’opposition durant le même débat, ces jours derniers.
Le député peut poursuivre son
discours.
M. Pouliot (Laval): Comparons les salaires payés en Ontario et au Québec dans différents corps de
métiers, particulièrement la chaussure, la cotonnade, les accessoires
électriques et celui du travail féminin dans le textile. La différence est en
faveur de notre province; les travailleurs de notre province sont avantagés.
Les salaires horaires payés dans le Québec sont de 40 cents à 32 cents
plus élevés que ceux de l’Ontario dans les mêmes catégories de métiers. Dans
l’industrie de la chaussure, le salaire horaire est de $1.53 au Québec, et de
$1.49 en Ontario; chez les démouleurs, il est de $1.78 au Québec et de $1.70 en
Ontario; pour les monteurs, il s’établit à $1.63 au Québec et à $1.54 en Ontario.
Il insiste sur l’œuvre
gouvernementale dans sa circonscription, la plus représentative de la province,
à son avis, de la mentalité de la classe urbaine et de la classe rurale. Depuis
le 20 juin 1956, dit-il, le département de l’Instruction publique a
octroyé plus de $3,000,000 pour la construction d’écoles dans le comté.
De son côté, le ministère des
Affaires municipales a autorisé, sur la bonne foi des propriétaires et sur la
confiance des dirigeants municipaux, des projets d’emprunt pour une somme de $6,195,000,
en 1957, et pour $11,571,000, en 1958.
En outre, plus de 200 petits
propriétaires de Laval, sans compter ce qui a été accordé à ville Saint-Michel
et à Montréal-Nord, ont bénéficié de la loi provinciale de l’habitation. Ils
ont obtenu de l’Office du crédit agricole des remises d’intérêt sur leurs prêts
qui représentaient, pour chacun, une somme d’environ $2,000. Le gouvernement
aura déboursé en leur faveur $400,000 pour le paiement d’intérêt.
Il me fait plaisir d’informer la
Chambre, aussi, que de nombreuses bourses d’études ont été payées dans mon
comté. Plusieurs des étudiants ainsi favorisés ont écrit leur appréciation et
leurs remerciements au ministre. J’en profite aussi pour le remercier de la
construction des arts graphiques et d’une école des arts et métiers et de
technique, en voie de construction et qui doit être terminée à l’automne 1959.
Il
remercie le gouvernement de l’aménagement de l’autoroute
Montréal-Laurentides, qui traverse le comté de Laval sur une distance de 15 milles.
Pour compléter cette magnifique artère, les autorités devraient, ajoute-t-il,
ouvrir une nouvelle artère pour faciliter la circulation dans l’Île Jésus. Il
faudrait prolonger vers le nord la sortie du pont Pie-IX et construire un
pont sur la rivière des Mille Îles, près de Terrebonne.
Le premier ministre passera à
l’histoire comme le plus grand premier ministre.
M. Ouellet (Jonquière-Kénogami) remercie l'Union nationale d'avoir redécouvert le royaume du Saguenay, après
300 ans d’abandon, et de l'avoir traité royalement. Le comté de
Jonquière-Kénogami, rappelle-t-il, a été détaché de celui de
Chicoutimi, devenu trop populeux. C’est le gouvernement de l’Union nationale
qui a tiré ma région de l’isolement et de l’abandon dans lesquels elle se
trouvait avant 1944. Personne n’a plus fait pour cette région de la province
que le ministre de la Voirie (l’honorable M. Talbot); il passera à
l’histoire comme un des grands bâtisseurs de ce royaume. Nous n'avions pas de
route à l'intérieur et pas de route pour sortir. Aujourd'hui, grâce au
boulevard Talbot, nous avons une porte ouverte vers le progrès. Avant 1944,
nous n'avions qu'un seul hôpital. Aujourd'hui, nous possédons un hôpital dans
chaque ville importante de la région. Nous avons obtenu de l'Union nationale
$4,100,000 en octrois de construction, ce qui a permis d'augmenter de 1,028 unités
le nombre de lits disponibles.
Au point de vue de l'éducation,
c'était la misère. Aujourd'hui, nous avons un système scolaire adéquat. Nous
possédons un collège classique et nous allons commencer, cette semaine, la
construction d'une école secondaire de 34 classes.
L'hommage que je rends au
gouvernement a une valeur particulière, car je viens des rangs libéraux de ce
grand parti disparu, qui alors croyait encore aux principes d'autonomie de
notre province, qui recrutait ses chefs à Québec. À mon arrivée dans cette
Chambre, j'ai eu la confirmation de ma conversion. J'ai constaté que, non
seulement le Parti libéral avait abandonné ses principes d'autonomie
d'autrefois, mais qu’il recrutait ses chefs à Ottawa, et que ses membres
puisaient leur doctrine politique en Ontario.
Le Parti libéral croit que le seul
moyen de démolir l'Union nationale est de dénigrer la province de Québec. Cette
attitude prouve que l'Union nationale et son chef sont tellement identifiés au
progrès formidable de notre province qu'ils ne peuvent pas attaquer l'un sans
toucher l'autre. Je n'ai pas laissé le Parti libéral.
C'est le Parti libéral qui a abandonné ses principes d'autonomie pour passer
aux mains des centralisateurs d'Ottawa où il recrute maintenant ses chefs.
Parlons de la politique de
développement hydroélectrique de l'Union nationale. Le royaume du Saguenay peut
aussi être appelé le royaume de l’électricité, puisqu’on y produit plusieurs
millions de chevaux-vapeur. L'électricité est non seulement devenue accessible
à tous, mais encore elle est fournie à des prix exceptionnellement bas. Du plus
humble cultivateur à la plus grande industrie, les besoins ont été comblés,
sans verser dans l'étatisation ou la prodigalité inconsidérée.
Par sa politique hydroélectrique,
le gouvernement a été le plus grand pourvoyeur de salaires pour les ouvriers
dans l'histoire de notre province. Lorsqu'il a fait des concessions à la grande
industrie, chez nous, c'était pour créer de l'emploi, mais il a posé ses
conditions et exigé des royautés élevées. L’aménagement des chutes et des cours
d’eau du Québec place notre province dans une situation enviable au point de
vue industriel. Le gouvernement a non seulement assuré un gagne-pain à des milliers d'ouvriers, en favorisant le
développement de la grande industrie, mais il a aussi préservé les
intérêts de la famille ouvrière, en assurant que le consommateur, jusqu'au
cultivateur le plus éloigné, puisse profiter des bienfaits de l'électricité.
Le seul remède permanent à la
situation du chômage est la mise en valeur de nos ressources naturelles, et un
grand pas a été fait dans ce domaine.
En électricité, notre province a la
première place en Amérique du Nord; en développement industriel, elle connaît
un sursaut qui n'a son pareil nulle part ailleurs; en agriculture, sa situation
se compare avantageusement avec celle des autres provinces et des États-Unis.
La province de Québec a aujourd’hui une avance de 25 ans dans ce domaine.
Il remercie le gouvernement de la prévoyance dont il fait preuve.
M. Parent (Hull): Le député
de Laval (M. Pouliot) n’a parlé que de quelques catégories d'ouvriers en
faisant ses comparaisons entre les salaires payés dans le Québec et l'Ontario.
Si l'on considère la situation dans son ensemble et que l’on fait le calcul
comparatif des revenus, les salaires payés dans l'Ontario sont deux fois plus
élevés que les salaires payés dans le Québec.
L’honorable M. Sauvé
(Deux-Montagnes): C'est enfantin et ridicule.
M. Parent (Hull): D'après le
Bureau fédéral de la statistique, le revenu total des contribuables de
l'Ontario a été de $6,000,000,000, tandis que celui des contribuables du Québec
n'a été que de $3,500,000,000, la population ontarienne ne dépassant que de
quelques centaines de milliers de personnes la population de notre province.
Des députés ministériels protestent.
L’honorable M. Sauvé
(Deux-Montagnes): Le revenu, ce n'est pas le salaire.
L’honorable M. Duplessis
(Trois-Rivières): Ce n'est ni juste ni loyal de comparer les salaires des
ouvriers avec les dividendes et les traitements payés aux administrateurs des
grandes corporations.
M. Parent (Hull): Le premier
ministre admet donc que les grandes corporations sont situées pour la plupart
en Ontario? Au cours de l'année 1958, le gouvernement fédéral a perçu pour
$563,000,000 de taxes dans la province de Québec et pour $1,543,000,000 dans
l'Ontario. Il est donc évident que, dans l'ensemble, nous avons des revenus
moindres que ceux de la population de l'Ontario.
Le ministre des Finances n'a donné,
dans son budget, aucune information détaillée sur les projets que le
gouvernement se propose de réaliser au cours de l'année. Le gouvernement
distribue par autorisation statutaire, au moyen de lois, 39.6 % du budget
de la province.
L’honorable M. Duplessis
(Trois-Rivières): Je croyais que l'opposition était en faveur des
subventions statutaires.
M. Parent (Hull): Un subside
statutaire n’est pas nécessairement dans les Statuts.
(Rires du côté des ministériels)
Ce sont les barèmes régissant la
distribution des octrois qui devraient être dans les Statuts. Quant aux
montants votés, ils devraient apparaître dans le budget annuel. Au train où
vont les choses, dans 10 ans, nous n'aurons pas besoin de nous réunir en
session annuelle. Les sessions annuelles n’auront plus leur raison d’être.
L'argent sera distribué d'avance par des lois spéciales. Nous n'aurons plus
aucun contrôle sur les dépenses publiques. Il y a aussi de nombreuses
commissions gouvernementales spéciales qui dépensent de l'argent et qui
échappent au contrôle de la Chambre, si bien qu'on peut dire que la moitié des
dépenses publiques ne sont pas votées annuellement et
échappent au contrôle annuel des députés. Une trop forte partie du budget est
autorisée par des Statuts.
Même les salaires des employés de
l'impôt provincial sur le revenu sont payés en vertu d'une autorisation
statutaire. Dans ma région en particulier, il y a de sérieux malaises. Il ne
semble pas y avoir d’organisation compétente pour voir à l’administration de la
loi de l’impôt provincial sur le revenu. On confie le travail à des
organisateurs d'élections plutôt qu'à des compétences. Encore à ce moment-ci
de l'année, alors que le temps est venu de préparer l'impôt de 1958, il y a des
contribuables qui reçoivent des cotisations pour l'année 1957. Il faut attendre
parfois jusqu'à 10 mois pour obtenir la cotisation officielle.
La formule de déclaration d'impôt
provincial sur le revenu pour l'année 1958 est absolument incompréhensible pour
l'homme de la rue. Le gouvernement devrait améliorer son service de perception
de l'impôt sur le revenu des particuliers. Les contribuables n’ont pas tous les
moyens de se procurer les services de comptables pour préparer leur impôt.
Beaucoup demandent l’assistance de leur député. Le service de l'impôt
provincial sur le revenu devrait établir des bureaux d'information un peu partout, spécialement à Hull, puisque la situation
y est plus compliquée qu’ailleurs, vu le grand nombre de gens de Hull
qui travaillent à Ottawa et de gens d’Ottawa qui sont au service de
l’Imprimerie nationale à Hull.
En ce qui concerne l'industrie,
c'est bien beau de se vanter des investissements qui se font dans le Nouveau-Québec,
mais la santé économique de la province exigerait une plus grande diversification
et une plus grande décentralisation. Il y a un manque évident de planification
au ministère de l'Industrie et du Commerce. Il réclame une planification à long
terme pour mieux assurer le développement économique de la province. Il cite à
ce sujet une résolution de la Fédération des chambres de commerce de la
province, contenue dans le mémoire qu’elle a récemment adressé au gouvernement.
Il réclame une planification
poussée de l'industrie dans le Québec, pour faire échec à l'inflation et à la
régression économique, et pour mieux assurer l’essor commercial et industriel
de la province de Québec. Dans ce domaine, une intervention du gouvernement est
d’autant plus souhaitable. Personne ne peut nier qu’il y a actuellement une
régression. La province de Québec a actuellement le plus grand nombre de
chômeurs du Canada.
Un bulletin de la Banque de
Montréal affirme que l’emprunt a été néfaste en augmentant le taux d’intérêt au
détriment du public. Or, l'aile fédérale de l'Union nationale à Ottawa a, l’an
dernier, voté en faveur de l'emprunt de conversion de $6,000,000,000, mesure
qui a contribué à hausser considérablement le taux d'intérêt et qui a été loin
d’aider à combattre l’inflation et le fléchissement commercial.
L’honorable M. Duplessis
(Trois-Rivières): Le problème soulevé par le député de Hull
(M. Parent) ne concerne pas le Parlement québécois. De plus, il n'y a pas
d'aile de l'Union nationale à Ottawa. Il est donc faux de le prétendre. Je suis
le premier ministre de la province et je consacre tout mon temps à ces
fonctions. Lors des élections fédérales, j’ai voté chez moi comme tout citoyen,
mais je ne me suis aucunement mêlé de l'élection fédérale. Des ministres du
gouvernement provincial ont fait comme moi. D’autres ministres et des députés
ont pris part aux élections, c'était de leurs affaires. Quant à moi, j'ai des
partisans dans le groupe des libéraux fédéraux et j'en ai aussi dans le groupe
des conservateurs, et j'ai des ennemis dans les deux camps. Mais ce n’est pas
cela qui m’intéresse. Ce qui m’intéresse, c’est le mandat provincial qui m’a
été confié. Ma règle de conduite est de me mêler des affaires du Québec
seulement. J’ai un mandat provincial à exercer et j’y consacre tout mon temps.
Je soulève, dit-il, un point
d'ordre et de règlement à l'encontre des remarques du député de Hull, alléguant
qu'elles se rattachent à un sujet qui n'entre pas dans le cadre des
attributions de la province, et j'invoque l'article 377 du Règlement.
M. l’Orateur donne raison au
premier ministre. Le député de Hull (M. Parent), dit-il, doit s’en
tenir exclusivement aux questions provinciales.
M. Parent (Hull) continue de
parler sur le même sujet.
M. l’Orateur rappelle le
député à l’ordre.
Décisions de l’Orateur:
Sujet du débat en
dehors des attributions provinciales
M. l’Orateur déclare qu'il
n'y a aucun doute que le sujet que le député de Hull (M. Parent) est à traiter en est un qui relève exclusivement du fédéral et
qu'il ne peut en conséquence faire le sujet d'un débat devant cette Chambre
(article 377 du Règlement).
M. Hamel (Saint-Maurice) en
appelle à la Chambre de la décision de M. l’Orateur.
La
question: "La décision de l’Orateur sera-t-elle maintenue?"
est mise aux voix et la Chambre se divise. Les noms sont appelés et inscrits
comme suit:
Pour: MM. Bellemare,
Bernard, Bernatchez, Bertrand, Bourque, Caron, Chalifour, Cottingham, Couturier
(Gaspé-Nord), Custeau, Desjardins, Dozois, Ducharme, Duplessis, Élie, Fortin,
Gagné (Montréal-Laurier), Gagné (Richelieu), Gagnon, Gérin, Gosselin, Guillemette,
Hébert, Johnson, Johnston, Labbé, Ladouceur, Langlais, Larouche, Leclerc,
Lizotte, Lorrain, Maltais, Ouellet (Jonquière-Kénogami), Ouellet (Saguenay),
Pouliot (Gaspé-Sud), Pouliot (Laval), Prévost, Raymond, Riendeau, Rivard,
Rochette, Roy, Russell, Samson, Sauvé, Schmidt, Talbot, Thibeault, Tremblay,
Turcotte, Vachon, 52.
Contre: MM. Brown,
Courcy, Couturier (Rivière-du-Loup), Dionne, Earl, Galipeault, Hamel, Hyde,
Kirkland, Lalonde, Lapalme, Levesque, Parent, Saint-Pierre, Théberge, Turpin,
16.
Ainsi, la décision de M. l’Orateur
est, en conséquence, maintenue.
M. Parent (Hull): L’Institut de technologie de la
ville rend de grands services à la jeunesse du comté. Les cours
réguliers y sont suivis par 250 élèves, et ceux du soir, par plus de 1,000 élèves.
Le moment est venu d’agrandir cette institution pour en faire profiter un
nombre encore plus grand de jeunes. Il serait aussi avantageux d’y aménager une
section des arts graphiques, qui préparerait directement aux carrières offertes
par l’Imprimerie nationale que le gouvernement
fédéral a fait construire dans cette ville.
Les corporations municipales et
scolaires de la province de Québec sont dans une situation où elles sont obligées d'imposer des charges trop
onéreusesà leurs contribuables, à cause du taux d'intérêt très élevé qu'elles doivent payer sur le marché de la
finance. Cette situation finira par avoir des répercussions graves. Une
corporation municipale a récemment contracté un emprunt à un taux moyen de
7.2 %.
Je crois que le gouvernement devrait trouver une
formule pour leur venir en aide. Une municipalité a contracté un emprunt
récemment, à un taux moyen de 7.2 %, pour une période de 30 ans. Cela
cause aux corporations d'énormes embêtements. Il y aurait lieu d'intervenir
pour éviter une catastrophe financière.
Au sujet de la loi des liqueurs, je
souhaite que l’Assemblée législative constitue un comité pour étudier la
manière dont cette partie de la législation provinciale est appliquée au
Québec, en regard de ses règlements et de ses répercussions dans la société.
Il demande également l’édification
d’un pont interprovincial à cet endroit. Quoi qu’en aient dit le premier
ministre du Canada et le premier ministre de Québec, dit-il, ce pont est
d’une absolue nécessité. Il semble pourtant qu’on ait relégué le projet aux
oubliettes, malgré les promesses faites par les députés de l’Union nationale et
les députés conservateurs à Ottawa.
M. l’Orateur: Le temps du
député de Hull est écoulé.
Des députés de l’opposition protestent.
M. Lapalme (Montréal-Outremont): À la suite d’une intervention du premier ministre, on a pris huit minutes pour
enregistrer un vote sur un point d’ordre au cours du discours du député de Hull
(M. Parent).
Des députés de l’opposition manifestent leur désir d’en appeler de la décision de l’Orateur.
M. l’Orateur: Il n’est pas
question d’appel.
M. Hamel (Saint-Maurice) poursuit l’argumentation.
M. l’Orateur: Rien dans les
règlements de la Chambre ne dit que le temps des votes doit être enlevé du
temps des députés qui parlent. Si le député de Saint-Maurice veut que les
débats soient agencés comme les règlements de hockey, je n’ai pas d’objection,
mais qu’on amende d’abord les règlements de la Chambre.
L’honorable M. Duplessis
(Trois-Rivières): L'Orateur devrait quitter le fauteuil, vu qu’il dépasse
1 heure p.m.
M. Larouche (Témiscamingue) propose l’ajournement du débat.
M. l’Orateur: La Chambre est
suspendue jusqu’à 3 heures.
M. Hamel
(Saint-Maurice): Ce n’est pas une suspension!
M. l’Orateur donne lecture
du nouveau règlement adopté par la Chambre la semaine dernière: À partir du
lundi 2 mars 1959, durant la présente session et jusqu'à nouvel ordre, la
Chambre tiendra deux séances tous les jours de la semaine, sauf le dimanche: la
première, de 11 heures du matin jusqu'à 6 heures de l'après-midi,
avec suspension de cette séance de 1 heure à 3 heures de
l'après-midi, et la seconde séance, de 8 heures du soir jusqu'à ce que la
Chambre décide de s'ajourner; et à chacune de ces deux séances, l'ordre du jour
sera réglé suivant les dispositions de l'article 115 du Règlement qui ont
trait aux séances du mardi, sauf pour le mercredi après-midi, alors que l'ordre
du jour sera celui qui est prévu par ledit article 115 pour le mercredi;
et le Feuilleton de la séance du jour servira pour la séance du soir, de
manière qu'il n'y ait qu'un seul Feuilleton pour les deux séances de
chaque jour.
Les députés discutent.
Vers 1 h 15, la Chambre
suspend ses travaux.
Reprise de la
séance à 3 heures
M. l’Orateur au fauteuil
Et le débat sur le budget se poursuit.
M. Larouche (Témiscamingue) trace un tableau général des progrès prodigieux réalisés par la province dans
les différents domaines grâce à la politique éclairée, sage et progressive de
l'Union nationale et de son chef, puis s'arrête assez longuement au domaine
agricole en particulier.
L'agriculture, dit-il,
demeure la base de notre structure économique et sociale. Non seulement elle
assure la nourriture du peuple, mais elle favorise l'établissement de
nombreuses industries, stimule le commerce et constitue un puissant réservoir
de richesses humaines et de forces nationales.
L'Union nationale a toujours
compris le rôle essentiel du cultivateur. Elle a adopté, pour lui venir en
aide, une série de mesures législatives toutes complémentaires les unes des
autres. Elle a commencé par assurer le maintien de l’agriculteur sur sa terre,
en adoptant une loi permettant au gouvernement de lui prêter l’argent dont il
avait besoin, ce qu’avaient toujours refusé les libéraux. Elle a donné le
crédit agricole pour sauvegarder l'agriculture de la ruine financière et pour
assurer la stabilité des familles de la campagne.
Puis ce fut une vaste politique
d'amélioration des terres au moyen du drainage à la machinerie lourde, dans le
but de récupérer une plus grande superficie de sol arable, d'améliorer le
rendement des récoltes et d'augmenter les revenus agricoles. Vint ensuite
l'électrification des campagnes par l'entremise des coopératives d'électricité,
mesure qui a permis de rendre l'exploitation agricole plus efficace en même
temps que plus attrayante. Et ce fut enfin la création de l'Office des marchés
qui permet aux agriculteurs de conclure des ententes collectives pour la vente
de leurs produits. Entre-temps, le gouvernement actuel a d'ailleurs aidé
l'agriculteur en améliorant constamment la voirie rurale, en augmentant l'aide
à l'établissement des fils de cultivateurs, en construisant des écoles
d'agriculture, etc. L’Union nationale n’a pas seulement stabilisé
l’agriculture. Elle a voulu, par des mesures complémentaires et ordonnées selon
un plan d’ensemble, en assumer l’essor.
Pendant la crise économique de 1929
à 1936, alors que les libéraux étaient au pouvoir, ceux-ci se sont
toujours refusés à accorder le crédit agricole, avec le résultat qu'on assista
à une désertion des terres. Les cultivateurs durent se débarrasser des libéraux
pour obtenir ce crédit agricole qu'ils demandaient depuis des années; 56,332
cultivateurs ont profité de cette politique depuis son inauguration et ont pu
sortir du marasme où ils s'enlisaient auparavant. Cette loi a stabilisé
l’agriculture québécoise qui était, en 1936, aux portes de la ruine. Le même
phénomène s'est produit pour ce qui est de l'électrification rurale pour
laquelle le gouvernement Godbout, de 1939 à 1944, ne fit à peu près rien.
L’administration libérale s’était continuellement obstinée à refuser cette
mesure bienfaisante.
À cette époque, seulement 20 %
de nos fermes étaient électrifiées et Québec occupait l'avant-dernier rang de
toutes les provinces de la Confédération dans ce domaine. Les cultivateurs
durent attendre le retour au pouvoir de l'Union nationale, en 1944, pour que
quelque chose se fît. Dès l'année suivante, en effet, une loi était adoptée
permettant au gouvernement de promouvoir dans toutes les régions de la province
le progrès de l'électrification des campagnes, en collaboration étroite avec
les coopératives d'électricité. L'Office de l'électrification rurale, créé en
vertu de la loi, a d'ailleurs mis sur pied plusieurs
coopératives auxquelles il a apporté une importante assistance financière et
technique.
En plus de fonder les coopératives,
de les conseiller, de les orienter dans la bonne voie, l’Office leur vient en
aide de deux façons pratiques, généreuses et efficaces. Il leur prête d’abord
jusqu’à 85 % de la valeur offerte en garantie pour construire leur réseau
électrique. Il accorde ensuite aux coopératives,
et sans que cela ne leur coûte un seul sou, l’assistance de ses ingénieurs, techniciens, contremaîtres,
comptables et conseillers juridiques. Il suffit pour la coopérative de payer
sur les prêts obtenus de l’Office un intérêt de 3 %, pendant 30 ans,
pour effacer totalement sa dette hypothécaire et devenir ainsi propriétaire
exclusive de ses lignes électriques. Cette généreuse contribution financière du
gouvernement provincial et les facilités de
remboursement accordées aux
coopératives d’électricité ont contribué à l’extension rapide des lignes
électriques dans les secteurs ruraux du Québec et ont rapporté à nos
entreprises coopératives des privilèges qui ne se rencontrent pas ailleurs sur
le continent nord-américain.
À l'heure actuelle, il existe chez
nous 58 coopératives d'électricité. Depuis le 1er juillet
1945 jusqu'au 31 décembre 1958, il s'est construit dans les campagnes
québécoises un total de 20,500 milles de nouvelles lignes électriques. Ces
nouvelles lignes électriques ont apporté les bienfaits de l'électricité à
quelque 800,000 personnes qui en étaient privées jusque-là.
Cette loi de l'Union nationale, qui
a été mise en application avec beaucoup de succès, a été particulièrement
bienfaisante dans les comtés de l'Abitibi, de Rouyn-Noranda et de
Témiscamingue.
Au cours des 10 dernières années,
la Coopérative d'électricité d'Abitibi-Est a construit 645 milles de
lignes pour fournir le service à 21,190 personnes; la Coopérative
d'Abitibi-Ouest, pour sa part, a bâti 682 milles de lignes, desservant
20,225 personnes; la Coopérative de Rouyn-Noranda, 152 milles de lignes
apportant le service à 3,060 personnes et, enfin, la Coopérative du
Témiscamingue a doté la région de 435 milles de lignes, pour le bénéfice
de 12,655 personnes. En somme, les quatre comtés ont maintenant 1,914
milles de nouvelles lignes électriques qui bénéficient à 57,130 personnes.
Grâce à cette politique généreuse,
le Québec est maintenant en tête de toutes les provinces, au point de vue électrification rurale; il occupe le
premier rang. Le pourcentage des fermes électrifiées est passé, durant cette période de 14 ans, de 20 %
à 96 %.
M. Ladouceur (Verchères): À
titre d'ancien cultivateur et de citoyen qui est resté en contact avec la
classe agricole, j’ai le droit de m'intéresser aux finances de la province.
Il fait une énumération des
services que l'Union nationale a rendus à la classe agricole. Qu'est-ce
donc, demande-t-il, que le crédit agricole, l'électrification
rurale, l'entretien des chemins d'hiver, le drainage des terres? Ce sont des
politiques qui sont au crédit de l'Union nationale et pour le bénéfice de la
classe agricole.
Il
félicite le ministre des Finances (l’honorable M. Bourque) pour
l'exposé qu'il a fait la semaine dernière. Il veut, précise-t-il,
parler des réalisations dont son comté a bénéficié. En 1945, il y avait encore
plusieurs fermes du comté de Verchères qui n'étaient pas électrifiées.
Aujourd'hui, grâce à la politique de l'Union nationale, toutes les fermes sont
électrifiées. Pour toute la province il n'y avait que 20 % des fermes qui
étaient électrifiées, alors qu'en Ontario 70 % l'étaient. Aujourd'hui, la
situation est renversée: Québec est au premier rang avec 96 % des fermes
électrifiées.
Dans mon comté, j'affirme que la
politique adoptée par le gouvernement de l'Union nationale dans le domaine de
l'électricité a amené les compagnies distributrices à faire bénéficier tous les
rangs de toutes les paroisses des services électriques.
Le crédit agricole a également aidé
de façon considérable les cultivateurs de Verchères. Dans mon comté, l'Office
du crédit agricole a consenti 481 prêts, pour un montant global de
$2,235,000. Il faudrait même ajouter à cela 204 prêts à l'habitation, pour
un montant total de $325,725.
L'argent du crédit agricole est
prêté à 2.5 %, c'est-à-dire à un taux que l'on ne trouve ni dans une
banque ni dans une caisse populaire. Grâce au faible taux d’intérêt sur les
prêts, les cultivateurs de mon comté épargnent $70,000 par année seulement au
chapitre de l'intérêt. C’est une moyenne de $157 par famille. Cela vaut bien
mieux que les octrois à la cuiller distribués par les anciens régimes libéraux,
octrois qui n'allaient d'ailleurs qu'à des rouges.
L'industrialisation de mon comté a
progressé à pas rapides depuis quelques années. Ce comté, qui jusqu’ici était
principalement un comté agricole, a vu d’importantes industries s’implanter
dans ses localités. J'invite les critiqueux à venir constater par eux-mêmes le
développement industriel qui se manifeste un peu partout dans le comté de
Verchères. J’invite ces gens à visiter Contrecœur, Varennes et Boucherville, en
particulier; ils en auront plein les yeux. Des industries importantes se sont
implantées dans ces centres. Tout cela fut rendu possible
grâce à l'impulsion donnée par le gouvernement de l'Union nationale à la mise
en valeur de nos ressources naturelles. Grâce à l'électricité de la Bersimis,
il a été possible de fournir à ces usines l'électricité dont elles ont besoin.
C’est incidemment à Contrecœur que doit se fixer la première aciérie à être
construite dans la province de Québec.
L'éducation a fait de grands
progrès dans mon comté. Les commissions scolaires, qui se sont donné une administration
saine, n'ont connu aucun désastre.
Il redit sa confiance dans l'Union
nationale et dans son chef.
M. Lafrance (Richmond): Les
députés de l'Union nationale qui ont parlé avant moi utilisent les mêmes
formules usées. Il me semble avoir reconnu certaines phrases que j’ai entendues
à la radio de la bouche du publiciste de l'Union nationale, M. Lévis
Lorrain.
Je trouve qu'on a une bien étrange
façon de se grandir, de l'autre côté de la Chambre. On se croit obligé de le
faire en rapetissant les autres. Le discours du budget, comme le discours du
trône et les autres documents du gouvernement, sont devenus des pamphlets
électoraux. Les orateurs ministériels tentent de camoufler l'absence d'un plan
politique et l'incurie administrative sous le rideau des millions. On se
complaît à ressasser certaines mesures législatives vieilles de 15 et
20 ans. N'est-ce pas la caractéristique d'un régime vieilli, voué à
disparaître bientôt? Les députés de l’Union nationale ressassent constamment
les mêmes affaires et le gouvernement actuel manifeste une indifférence totale
devant les problèmes de l’heure. L’Union nationale est un parti vieilli, retardataire, qui sera bientôt chassé du
pouvoir.
Quelle est la politique du
gouvernement actuel? Quelle solution tente-t-il d'apporter à tel
problème ou à tel autre? Quelle orientation donne-t-il au problème
économique? Indifférence totale de l'autre côté de la Chambre. Tout va pour le
mieux dans le meilleur des mondes. Un vrai infantilisme.
Le gouvernement actuel s’en va au
petit bonheur dans le domaine économique. Des douzaines de groupements de la
province de Québec sont unanimes à présenter, depuis 15 ans, mémoire par-dessus
mémoire. Le régime de l'Union nationale écarte tout cela du revers de la main
par l'énoncé d'un grand principe comme le soleil se lève à l'Est et se couche à
l'Ouest. Mais il ne les écoute pas; aucune suggestion ne l'intéresse. Une seule
chose semble toucher les gens de l’autre côté de la Chambre: l'encens, les
félicitations, les remerciements. À force de s'enivrer d'encens, ces gens
commencent à ressembler à ces dieux de l'Antiquité dont on disait: "Ils
ont des yeux et ne voient pas; ils ont des oreilles et n'entendent pas!"
La conséquence, c’est que le régime
actuel n'a aucune orientation, aucun plan d'ensemble. Il se borne à dépenser
les fonds publics à des fonctions que les règlements de cette Chambre
m'empêchent d'énoncer. Le gouvernement ne fait rien pour orienter le
développement économique de la province suivant les besoins de la population.
Par suite de la régression
économique qui se manifeste depuis quelque temps, on commence à s'interroger
dans tous les milieux. À l’heure actuelle, les gens commencent à se demander ce
qui ne va pas. On commence à constater la formidable fumisterie dont la
province de Québec a été victime, sous le couvert de l'autonomie et de
l'anticommunisme.
Les taxes sont une nécessité et
personne ne peut songer à les abolir toutes. Mais il y a des principes dont il
faut tenir compte. Il ne faut pas taxer les nécessités de la vie, ni surtaxer
les chefs de famille. À Québec, il existe 18 taxes spéciales au regard de
huit, 10 ou 11 dans les autres provinces.
Les députés de l'autre côté de la
Chambre disent que le gouvernement donne beaucoup plus que les libéraux, mais
ils ne disent pas qu'il perçoit 1,100 % et 1,200 % plus de taxes que
les libéraux.
Citons particulièrement la taxe sur
l'huile à chauffage et la taxe sur les médicaments. On sait que c'est un
gouvernement libéral qui a aboli la taxe de vente sur le bois et le charbon, en
1944. Ce sera un autre gouvernement libéral qui accordera l'exemption de la
taxe sur le combustible. Cela se fera dès 1960. Le Parti libéral prend
l'engagement d'abolir la taxe sur l'huile à chauffage et les médicaments, s'il
est appelé à former le prochain gouvernement.
Là où se manifeste davantage l'incurie du
gouvernement, c'est dans le domaine du travail, et particulièrement de
l'embauchage. Depuis quelques années, il y a une crise d'embauchage. Quel est
le nombre exact de chômeurs? Il est difficile de l'établir exactement, mais on
peut affirmer qu'il se chiffre à plus d'un quart de million présentement. Se
rend-on compte de ce que cela signifie pour des centaines de milliers de
personnes? S’arrête-t-on à penser que c'est une situation par
laquelle ils ruinent leur santé morale et physique dans le désœuvrement? Ce
n'est pas en jonglant avec des chiffres qu'on va pallier ce mal. Le problème
existe. Il est grave, inquiétant. Mais, du côté du gouvernement, c'est le
silence du sphinx.
Le
gouvernement n’a rien fait pour remédier à la situation du chômage. C'est
inconcevable qu'on puisse avoir une conception aussi étrange de ses
responsabilités.
On dira que c'est une question qui
relève du fédéral. Pourtant, le rapport Tremblay a dit qu'elle est aussi du
ressort provincial. Le gouvernement actuel devrait s’occuper de résoudre ce
problème tout comme il s’en approprie tous les mérites, quand l'embauchage est
abondant.
Le premier ministre et certains de
ses lieutenants aiment se faire moralistes en prêchant la loi du travail. C'est
beau, mais que fait le gouvernement pour en donner? Tous les chômeurs ne sont
pas des paresseux. Ce n'est qu'une petite catégorie.
Le gouvernement ne fait rien pour
enrayer le chômage, alors qu’environ 250,000 des nôtres sont sans emploi et vivent
des heures extrêmement tragiques. Si le travail est un droit naturel, l'État
doit, par conséquent, avoir une politique de plein-emploi, maintenir les
emplois actuels et en créer de nouveaux.
Le gouvernement du Québec s'enlise
chaque jour davantage dans le vieillissement. Il doit suppléer aux carences de
l’entreprise privée. Avec la pseudo entreprise privée, le chômage est en voie
de devenir partie intégrale de notre économie, car, sous le système
capitaliste, on donne trop souvent la priorité aux profits en se fichant du
capital humain.
On craint le socialisme, et avec
raison, mais rien n'est plus susceptible de l'engendrer que la crise actuelle
de chômage dans le Canada et dans la province de Québec. À mon avis, combattre
le chômage, c'est faire preuve de civisme et travailler dans l'intérêt bien
compris de la nation.
Il rend hommage à Son Excellence le
cardinal Léger qui rappelait récemment le devoir de l'État qui doit jouer un
rôle positif et aider à l'entreprise privée, en suppléant à ses carences d'embauchage,
par des travaux saisonniers qui fournissent de l'emploi à ceux qui n'en ont
plus.
Pour remédier à cette crise, il
faudrait d'abord prendre conscience du problème. Il faudrait aussi avoir dans
la province un ministre du Travail qui soit présent. Depuis trois ans, le
ministre du Travail (l’honorable M. Barrette) est absent.
L’honorable M. Sauvé
(Deux-Montagnes): Comme c'est petit!
M. Lafrance (Richmond): Ce
qui est petit, c'est d'ignorer les chômeurs.
L’honorable M. Sauvé
(Deux-Montagnes): Je soulève un point d'ordre. Il est inexact de prétendre
que le ministre du Travail est absent depuis trois ans. À cause de la nature
particulière de sa maladie, le ministre ne peut pas venir à son bureau et il
manque souvent les séances du Conseil des ministres, mais, chez lui et dans sa
chambre d'hôtel à Québec, il consacre encore plus d'heures de travail à son
ministère que le député n'en consacre à ses propres affaires.
M. Lafrance (Richmond): C'est connu dans les milieux ouvriers que le ministre du Travail (l'honorable M. Barrette) ne s'occupe plus de son département.
Des voix ministérielles: C'est faux.
M. Lafrance (Richmond) continue à nommer les correctifs qu'il estime nécessaires pour remédier
au chômage. Le gouvernement, dit-il, doit établir une commission
d'enquête sur les causes du chômage et les remèdes à y apporter. Le Conseil
supérieur du travail devrait être appelé en consultation. Ce serait son rôle de
travailler à réhabiliter les sans-travail. Le gouvernement devrait également
collaborer étroitement avec tous les autres corps publics qui s'intéressent à
cette question et doit rechercher et adopter les mesures
"remédiatrices" nécessaires. Le gouvernement fédéral dépense
actuellement des centaines de millions pour la route Trans-Canada, pour la disparition
des traverses à niveau et pour d’autres travaux, en vue de corriger la
situation. La province de Québec, en n’acceptant pas les offres du fédéral,
perd $100,000,000 par année.
L’honorable M. Sauvé
(Deux-Montagnes): Il n'est pas vrai de dire que la province de Québec ne
collabore pas avec le fédéral dans la disparition des traverses à niveau. Le
gouvernement de Québec, on le sait, paie une partie du coût des travaux de
l'élimination des traverses à niveau, avec le fédéral, par la Commission des transports,
et avec les municipalités. Actuellement,
nous avons des demandes nombreuses devant cette commission fédérale,
plus nombreuses, j'en suis certain, que ce que nous pourrons entreprendre d'ici
quelques années.
M. Lafrance (Richmond): Je
remercie le ministre de cette précision.
À cause de son autonomie négative,
notre obstination à nous entendre avec Ottawa, la province de Québec, c'est
connu, perd des centaines de millions, et je crois que le temps est venu de collaborer avec le gouvernement de notre pays pour aider à
régler le pire problème des temps que nous vivions, celui du chômage. Le temps
est venu de cesser de regarder le fédéral comme l’ennemi.
Comme autre palliatif, nos
richesses naturelles devraient créer de nouveaux emplois, en forçant les
industriels qui les exploitent à en ouvrer une partie au moins dans notre
province. Sait-on que 97 % de l'amiante extrait du sol québécois est
exporté aux États-Unis à l'état brut?
Le temps est venu de réduire les
heures de travail et d'imposer partout la semaine de 40 heures, pour faire
face à l'automatisation qui entre de plus en plus dans nos industries. Il
faudrait aussi empêcher les jeunes gens, qui encombrent le marché du travail,
de travailler avant l'âge de 16 ans accomplis, en les forçant à aller à
l'école jusqu'à cet âge.
Une enquête faite par la Jeunesse
ouvrière catholique (J.O.C.), dans le monde des jeunes chômeurs, démontre qu'il
y a une relation étroite entre l'instruction et le chômage, et que les trois
quarts de ceux qui manquent de travail n'ont pas dépassé la septième année.
Avec l'automatisation, il faudra des ouvriers plus instruits pour comprendre la
marche des machines.
Le gouvernement devrait accorder le
crédit urbain pour stimuler la construction domiciliaire et afin d'augmenter le
nombre des propriétaires canadiens-français. C'est une innovation qu’il
affirme, précise-t-il, réclamer depuis longtemps. Un autre moyen
peut-être appréciable en vue de réduire le chômage serait une campagne en
faveur de l'achat des produits manufacturés dans la province de Québec.
Il souhaite également une plus
étroite collaboration entre patrons et ouvriers. Ils devraient, dit-il,
être des amis et non des ennemis comme la chose se produit souvent.
Il déplore l'incurie du
gouvernement en face des centaines de mille chefs de famille qui n'ont pas de
travail. On dira, ajoute-t-il, qu'il y a l'assurance-chômage, mais
elle n'est pas suffisante pour une famille moyenne qui a besoin d'au moins $80
par semaine pour vivre.
Toute la responsabilité du chômage
ne retombe pas sur les épaules des provinces, mais rien ne sert de lancer la
balle aux autres, pour éviter de prendre des moyens positifs qui régleraient le
problème en grande partie.
Je propose donc, appuyé par le
représentant de Montréal-Saint-Henri (M. Lalonde), que la motion en
discussion soit amendée en y ajoutant les mots suivants:
"Toutefois, nous regrettons
que le gouvernement n'ait présenté au cours de la présente session aucune
mesure législative efficace pour remédier au chômage qui affecte plusieurs centaines
de milliers de citoyens de cette province."4
M. l’Orateur: La parole est
au député de Brome (M. Brown).
M. Brown (Brome) commence à
parler au sujet de cet amendement5.
L’honorable M. Duplessis
(Trois-Rivières) soulève un point d'ordre à l'encontre de cette motion,
alléguant qu'elle laisse subsister la motion principale et qu'elle exprime en
même temps le regret qu'elle soit adoptée, ce qui est contradictoire et rend la
motion informe et irrégulière.
L’amendement est mal fait. On ne
peut en même temps demander d’aller en comité des voies et moyens et de ne pas
y aller. On ne peut dire en même temps que nous acceptons la motion et que nous
regrettons.
Il cite la formule 43 qui se trouve
à la page 240 du Règlement: Que la motion en discussion soit amendée en
remplaçant tous les mots après le mot "Que" par les suivants:
"La Chambre, tout en étant disposée à voter à Sa Majesté les subsides
qu’elle a demandés, regrette ou est d’avis que..."
M. Hamel (Saint-Maurice): Selon l’article 377 du Règlement, la discussion sur la motion se
rapportant à la formation du comité des voies et moyens peut porter sur tout
sujet d’intérêt public rentrant dans le cadre des attributions de la
Législature.
Or, le chômage, c’est un problème
qui entre dans le cadre des attributions de la Législature. L’amendement est
dans l’ordre. Sinon, il faudrait admettre que le chômage n’intéresse pas la
Législature.
L’honorable M. Duplessis
(Trois-Rivières): La motion est-elle régulière ou irrégulière? C’est cela
le problème. Que le député s’en tienne au point d’ordre. Il n’a pas le droit de
faire de la démagogie ici.
M. l’Orateur: Il s’agit de
savoir s’il y a des éléments contradictoires.
M. Hamel (Saint-Maurice): Je
me demande quelle contradiction on peut bien trouver.
L’honorable
M. Sauvé (Deux-Montagnes): Le premier ministre n’a jamais dit que nous ne
pouvions pas parler du chômage sur une motion pour aller en subsides. Il a
seulement dit: "Vous n’avez pas remplacé les mots après "Que",
mais vous avez ajouté." L’article du Règlement est très clair.
L’amendement doit faire disparaître les mots après "Que".
M. Lapalme (Montréal-Outremont): L’autre côté n’a pas compris ce dont il s’agit. Il s’agit ici de
la plus belle motion de non-confiance qu’on puisse trouver. Elle déclare que la
Chambre est prête à voter les subsides, mais elle déplore que quelque chose ne
soit pas fait pour le chômage. Il n’y a aucune contradiction. C’est à ce stade-ci
que la confiance ou la non-confiance doit apparaître. La motion est tout à fait
normale.
M. Ross (Montréal-Verdun): Selon les notes 1 et 2 de l’article 377, la motion est irrégulière.
Premièrement, il est irrégulier, dans la discussion de la motion principale, de
se référer à une affaire dont la Chambre ne peut être saisie que par motion de
fond. Deuxièmement, aux Parlements anglais et canadien, le discours sur le
budget se prononce généralement sur la motion portant formation du comité des
voies et moyens. Chez nous, il en est de même depuis quelques années. Cette
façon de procéder est plus commode: le débat qui s’ensuit généralement ne
retarde pas le vote du budget en comité des subsides.
M. Hyde
(Westmount-Saint-Georges): La motion est régulière. Selon
l’article 171, une motion d’amendement ne peut avoir qu’un ou plusieurs
des objets suivants:
1. Retrancher des mots;
2. Insérer des mots;
3. Ajouter des mots;
4. Remplacer des mots par
d’autres.
Décisions de l’Orateur:
Libellé de
l’amendement à la motion portant formation du comité des voies et moyens
M. l’Orateur, après avoir
entendu les arguments de part et d'autre, déclare d'abord que
l'article 171 du Règlement ne s'applique pas aux motions pour aller en
comité des subsides ou en comité des voies et moyens, lesquelles sont régies
spécialement par les articles 375 et suivants du Règlement. De plus, il est
vrai que les formules ne sont pas sacramentelles, mais qu'elles contiennent
néanmoins des dispositions essentielles qu'on ne peut mettre de côté. Enfin, les notes 1 et 2, sous l'article 377, sont péremptoires et ne permettent pas d'ajouter des mots à la motion pour
aller en voies et moyens. Pour toutes ces raisons, le point d'ordre soulevé par l'honorable premier ministre est maintenu et
la motion d'amendement est déclarée
contradictoire et irrégulière.
M. Lapalme (Montréal-Outremont) en
appelle à la Chambre de la décision de M. l’Orateur.
La
question: "La décision de l’Orateur sera-t-elle maintenue?"
est mise aux voix et la Chambre se divise. Les noms sont appelés et inscrits
comme suit:
Pour: MM. Bellemare,
Bernard, Bernatchez, Bertrand, Bourque, Caron, Chalifour, Charbonneau,
Chartrand, Cottingham, Couturier (Gaspé-Nord), Custeau, Desjardins, Dozois,
Ducharme, Duplessis, Élie, Fortin, Gaboury, Gagné (Montréal-Laurier), Gagné
(Richelieu), Gagnon, Gérin, Gosselin, Guillemette, Hébert, Johnson, Johnston,
Labbé, Laberge, Ladouceur, Langlais, Larouche, Lavallée, Lizotte, Lorrain,
Maltais, Ouellet (Jonquière-Kénogami), Ouellet (Saguenay), Plourde, Poirier,
Poulin, Pouliot (Gaspé-Sud), Pouliot (Laval), Prévost, Raymond, Riendeau,
Rivard, Rochette, Rochon, Ross, Roy, Russell, Samson, Sauvé, Schmidt,
Somerville, Talbot, Thibeault, Tremblay, Turcotte, Vachon, 62.
Contre: MM. Brown,
Courcy, Couturier (Rivière-du-Loup), Dionne, Earl, Galipeault, Hamel, Hyde,
Kirkland, Lafrance, Lalonde, Lapalme, Levesque, Parent, Saint-Pierre, Théberge,
Turpin, 17.
Ainsi, la décision de M. l’Orateur
est, en conséquence, maintenue6.
M. Brown (Brome) et M. Russell (Shefford) se lèvent en même
temps.
Des députés chahutent7.
M. Brown (Brome) parle en
anglais, d’une voix forte.
L’honorable M. Duplessis
(Trois-Rivières) et les députés ministériels tournent la tête en
direction du député de Shefford et font claquer le couvercle de leur pupitre.
M. Brown (Brome) continue
son discours.
Les
députés ministériels protestent.
L’honorable M. Duplessis
(Trois-Rivières): Le député de Shefford s’est levé le premier, la parole
lui revient de droit.
M. l’Orateur donne la parole
au député de Shefford8.
Des députés de l’opposition protestent.
L’honorable M. Duplessis
(Trois-Rivières) demande au président de rappeler à l’ordre le député de
Brome. Il a déjà participé au débat. Le député qui a précédemment porté la
parole sur la motion libérale de censure, rejetée comme irrégulière, n’a plus
le droit de participer au débat.
M. Lapalme (Montréal-Outremont) intervient.
M. l’Orateur s’adresse au
chef de l’opposition.
M. Lapalme (Montréal-Outremont) répond à l'Orateur9. Le député de Brome, dit-il,
n’a pas perdu le privilège d’adresser la parole parce que la motion de censure
a été rejetée, et donc c’est comme s’il n’avait pas parlé du tout. Le député de
Brome a été le premier à s’adresser à l’Orateur, après que la motion a été
rejetée.
M. l’Orateur reconnaît que
le député de Brome avait seulement parlé à
propos de l’amendement du député de Richmond (M. Lafrance).
M. Brown (Brome) et M. Russell (Shefford) restent debout.
M. l’Orateur: Que le
député de Shefford fasse son discours. Il a été le premier à se lever
après le scrutin.
Les députés de l’opposition protestent en frappant sur leur pupitre avec leurs poings.
Les députés ministériels: À
l’ordre! À l’ordre!
M. l’Orateur: Calmez-vous!
M. Hamel (Saint-Maurice) réclame le vote en vertu de l’article 245 du Règlement.
Les députés chahutent.
M. l’Orateur: Il ne s'agit
pas là à proprement parler d’une décision de l’Orateur. Selon
l’article 242, "Tout député qui désire demander la parole doit se
lever". J'ai, répète-t-il, vu le député de Shefford réclamer
la parole le premier.
M. Hamel (Saint-Maurice) proteste. L’article 245 stipule: "Quand deux députés ou plusieurs députés ont demandé la parole en même temps et qu’ils insistent, l'Orateur met
immédiatement les noms de ces députés aux voix et accorde la parole à celui qui
obtient la majorité des voix."
Les députés chahutent
bruyamment.
M. l’Orateur: Selon
l’article 245 du Règlement parlementaire, "Quand deux députés ou
plusieurs députés ont demandé la parole en même temps et qu’ils insistent, l'Orateur
met immédiatement les noms de ces députés aux voix et accorde la parole à celui
qui obtient la majorité des voix". Mais l’article 244 ne dit pas:
"Quand plus d’un député demande la parole, l’Orateur invite à parler celui
qui a demandé la parole le premier."
M. Hamel (Saint-Maurice) et M. Russell
(Shefford) protestent et se lèvent en même temps.
Les députés chahutent. À
l’ordre! À l’ordre!
M. l’Orateur met les noms du
député de Shefford et du député de Brome aux voix.
Qui est d’accord pour que le député
de Brome (M. Brown) prenne la parole en premier?
Qui est d’accord pour que le député
de Shefford (M. Russell) prenne la parole en premier10?
M. Russell (Shefford): Vous
me permettrez de faire entendre en cette Chambre la voix du comté de Shefford11. Je remercie la population du comté de la confiance
qu’elle a manifestée pour la cinquième fois à l’endroit du gouvernement actuel
et à son chef dont nous connaissons la droiture, la clairvoyance et l’esprit de
travail12. Que cette occasion me serve pour me
réjouir du choix des quatre nouveaux ministres dont deux sont mes voisins de
comté immédiats.
Je pense bien, M. l’Orateur,
que personne ne m’en voudra de dire un mot du comté que j’ai l’honneur de
représenter en cette Chambre. Shefford fait partie des Cantons-de-l’Est, une
région agricole, un site magnifique pour les développements industriels. Le comté est composé de 22 municipalités rurales et de deux villes. Il est habité par une
population laborieuse, prête à faire tous les sacrifices nécessaires pour faire
de cette région une terre où l’avenir de notre jeunesse sera garanti. Notre
géographie nous favorise grandement depuis quelques années, parce que nous
sommes situés près de grands centres et de marchés qui favorisent notre
économie.
Il se dit fier d’appartenir à un
groupe qui a assuré le développement de la province de Québec, qui a combattu
pour conserver aux Canadiens français leur héritage précieux légué par leurs
pères, notamment la langue française et la foi catholique.
Depuis quelques semaines, j’ai
écouté avec soin les débats en Chambre sur la politique du gouvernement et ses
projets de loi. L’étude des bills, et surtout du budget des ministres, démontre
l’effort soutenu du gouvernement dans tous les domaines. Pour nos gouvernants,
la politique n’a qu’un but: le développement et la survivance de notre peuple.
Passons en revue les années des administrations
libérales. D’abord, notre agriculture était dans une situation presque
impardonnable, nos municipalités rurales étaient étouffées par leurs
obligations et ne pouvaient fournir les communications nécessaires, afin de
garantir le bien-être de la vie rurale. Qui voudrait que le gouvernement soit
responsable de la température d’hiver? Je me demande si eux formeraient un
autre ministère pour ce contrôle.
Il s'étonne d'entendre certains
libéraux se déclarer les défenseurs du peuple, oubliant, dit-il, la façon
dont leurs amis, quand ils étaient au pouvoir, ont respecté la liberté et
l'humanité. Eux qui, de leur temps, négligeaient le strict nécessaire de la vie
de nos ouvriers, qui travaillaient pour de maigres salaires dans les usines, en
partie du temps de la belle saison. Quant aux cultivateurs, ils passaient la
saison d'hiver dans les bois, non pour s'assurer un revenu substantiel, mais
simplement pour garantir maigrement la survivance de leur famille.
D’abord, les heures de travail dans
les chantiers n'avaient pour eux aucune signification. Autrefois, le petit
jour, le matin et les premières heures du soir jusqu’à tard dans la nuit
faisaient partie de la journée de travail des cultivateurs qui passaient
l’hiver dans le bois, alors que les salaires étaient de $12, $15 et de $18,
pour quelques-uns seulement, par mois. Mais il faut tout dire. Les bûcherons
couchaient alors sur la paille, sur le foin ou sur des branches de sapin, dans
bien des camps. Pour excellente nourriture, ils avaient des fèves au lard, du
lard gras ou du lard gelé, et ce dernier était le dîner, dans la plupart des
cas, pour nos ouvriers qui étaient éloignés du camp, car il fallait que ceux-ci
remplissent un montant minimum de travail et ils n’avaient pas le moyen de
perdre une heure pour le dîner.
Dans certains de nos camps, on
avait un système différent. On faisait travailler les ouvriers, ce qui est
communément appelé à la job. Par surcroît, s’il vous plaît, la corde était de
160 pieds, au lieu de 128 pieds comme aujourd'hui. Souvent, ce
travail ardu ne représentait que $12 par mois. Je comprends que le salaire, ce
n’est pas tout lorsqu’on est bien logé et bien nourri, et surtout lorsqu’on
avait l’avantage, dans bien des cas, de s'abreuver à la même source que les
chevaux, en arrière de l'écurie. Ça, c’étaient les conditions de travail et
d'hygiène et la justice sociale du temps.
Pourtant, nos administrateurs du
temps le savaient, ils étaient avertis car, si nous regardons le rapport 9013 qui explique clairement cette situation concernant
les salaires, la nourriture, le logement et l’hygiène du temps, ces gens-là
se refusaient d’y implanter des règlements, afin de donner un peu de
soulagement à nos ouvriers. Cela explique que le peuple du Québec se soit fait
justice et ait mis de côté ces gens qui, aujourd’hui, veulent se proclamer les
grands défenseurs du peuple.
Tout a changé avec les
améliorations apportées par le gouvernement de l'Union nationale. Les
bûcherons, dont le salaire et les conditions de travail ont été améliorés dans
une proportion considérable depuis 1945, ne désirent sûrement pas revenir aux
régimes antérieurs. Nos ouvriers se rappellent ceux qui, dès leur arrivée au
pouvoir, ont passé une loi pour assurer des salaires raisonnables aux ouvriers
qui travaillent dans des exploitations forestières.
On va sans doute dire que c’étaient
les circonstances du temps qui les empêchaient, mais nous nous rappelons bien qu’en 1939, ils sont revenus au pouvoir
et, encore là, aucun effort n’a été fait pour pouvoir améliorer les conditions
existantes.
Le gouvernement n’a rien ménagé
pour améliorer les conditions de travail et les salaires des ouvriers de la
forêt. Lors du retour au pouvoir, en 1944, du gouvernement de l’Union
nationale, le service forestier de la Commission du salaire minimum fut
réorganisé. En 1946: organisation du service de placement pour les bûcherons
avec taux minimum de l’ordonnance no 3914,
les ouvriers de la forêt ont bénéficié de quatre hausses successives de
salaires, 40 % en 1948, 20 % en 1950, 10 % en 1951 et 15 %
en 1957.
Nous avons
établi le code forestier. Par l'arrêté en conseil 958, les camps
forestiers doivent être construits, aménagés et tenus selon les plans et devis
acceptés et fournis par le ministère de la Santé, de manière à garantir la
santé et le bien-être des bûcherons. Voilà, M. l’Orateur, les différences
avec aujourd’hui, logement et nourriture adéquats, des heures et des salaires
raisonnables, car, si nous regardons les statistiques provinciales pour
1956-1957-1958, pour 53,437 bûcherons, elles révèlent que leur salaire annuel
est de $72.18 par semaine ou $12.03 par jour.
Je sais qu’on va essayer de faire
des comparaisons entre le Québec et l’Ontario, mais je voudrais simplement démontrer devant cette Chambre que les
bûcherons de l’Ontario sont payés $7.38 la corde de 138.88 pieds cubes ou 91.66 pieds
corde solide; dans le Québec, en vertu de l’ordonnance 39, la corde est de 128 pieds
cubes ou 85 pieds corde solide, dont le bûcheron reçoit $7, ce qui veut
dire $6.80 pour la même corde dans l’Ontario, soit 20 sous de moins que
dans le Québec, car la corde de l’Ontario est 10.88 pieds de plus que dans
le Québec.
Voici en quelques lignes les
différences d’administration avec les amis de nos gens d’en face et du
gouvernement actuel. Et ce n’est pas tout. Si nous regardons un peu le passé,
nous constatons l’abus impardonnable d’un gaspillage multiple de nos forêts,
sans aucun effort de restriction pour venir à l’encontre de la disparition
graduelle et continuelle d’une de nos plus belles richesses naturelles: la
forêt.
Qu’est-il arrivé? Dès
l’arrivée au pouvoir du gouvernement actuel, ils se sont empressés de réorganiser le service forestier, afin de pouvoir
établir des bases solides pour garantir l’efficacité de notre étendue
forestière.
D’abord, en favorisant le plus
grand développement de l’école Duchesnay, afin de pouvoir fournir un plus grand
nombre de techniciens nécessaires au service de nos industries forestières, en
améliorant le débitage du bois dans nos scieries en général, dans l’utilisation
des déchets de nos scieries, dont la plupart des grosses scieries transforment
aujourd’hui leurs déligneurs et croûtes en copeaux pour l’industrie des pâtes.
À la suite de recherches par nos
techniciens, ils ont réalisé qu’il était possible d’utiliser une plus grande variation d’essences forestières, et
maintenant, la plupart des usines du Québec utilisent des bois durs.
Nos ingénieurs forestiers ont
travaillé à l’éducation du public en général et des petits propriétaires en
particulier. Il faut se rappeler qu’autrefois le bureau des renseignements
forestiers, dans ce domaine en particulier, n’avait à son service que trois
ingénieurs, et ne pouvait suffire à répondre aux besoins pressants. À la vue de
ces besoins, le gouvernement a réorganisé ce bureau qui compte aujourd’hui 14
des meilleurs techniciens qui forment cette association qui, depuis, a démontré
un progrès gigantesque, quoique les recherches forestières ne soient pas aussi
avancées que désiré. Mais nous sommes rassurés avec le travail continu de ces gens
qui ont à cœur le progrès du reboisement et le maintien des forêts.
Les petits propriétaires
forestiers, à eux seuls, plantent au-delà de 2,000,000 d’arbres par année
et les grands propriétaires, au-delà de 500,000, sans tenir compte du
reboisement naturel qui, nous sommes assurés, augmentera d’année en année, car
le gouvernement a multiplié nos pépinières et plusieurs compagnies ont
également leurs propres pépinières.
Une analyse approfondie de nos
domaines forestiers nous démontre qu’aujourd’hui, malgré la multiplication des
besoins de cette matière première, le bois, nous pouvons établir avec certitude
que la pousse et l’accroissement de nos forêts sont supérieurs aux débits
effectués. La réorganisation du système de protection contre le feu, grâce à
l’école organisée en 1947, nous permet aujourd’hui d’être assurés que nos
forêts sont hautement protégées contre cet ennemi numéro 1, le feu.
L’amélioration de la voirie a aussi contribué en facilitant l’accès de notre
étendue forestière.
Donc, ceci constitue quelques-unes
des remarques, lesquelles prouvent la détermination de nos administrateurs
d’aujourd’hui de vouloir garantir à cette industrie une survivance éternelle.
En terminant, je voudrais
simplement exprimer le vœu de ceux que j’ai l’honneur de représenter en
témoignant notre reconnaissance à tous ceux qui ont pris part à cette marche
gigantesque de progrès dans tous les domaines, à laquelle tous les citoyens de
mon comté ont eu l’honneur d’être favorisés.
D’abord, nos agriculteurs qui, eux,
ont vu leur sort s’améliorer lors de l’application de cette loi agricole,
sabotée par les amis de nos voisins d’en face et rétablie par le gouvernement
actuel lors de son retour en 1944, qui a permis un soulagement à nos
municipalités rurales dans leur domaine financier, qui leur a permis de pouvoir
répondre à des besoins urgents et de pouvoir respirer un peu de cet air de
prospérité qui a suivi, à la suite de l’arrivée au pouvoir de l’Union
nationale.
Je n’irai pas
prétendre que l’agriculture ne connaît pas de difficultés actuellement. Ces difficultés,
cependant, sont du même ordre que celles que connaissent plusieurs autres secteurs d'activités.
Elles sont la rançon du progrès
incontestable de la province, la prétendue crise dont font état certains
propagandistes intéressés à créer des malaises chez le peuple pour retirer des
avantages politiques, ce qui soulève des tempêtes comme celle dont nous avons
été témoins par un député de ma région, qui peut avoir plus de conséquences que
la tempête de neige à laquelle il a voulu référer en voulant démontrer un
besoin dans un certain secteur.
Il a mis de côté le principe sacré
de l’autonomie de nos municipalités et a voulu faire retomber la responsabilité
de la température sur le gouvernement.
Si nous voulons parler d’aide
financière, les municipalités ont eu plus du gouvernement actuel que de tous
les autres gouvernements précédents.
Notre gouvernement a voulu toucher
à tous les secteurs qui forment ce peuple québécois, et surtout à la classe
agricole, qui est la base fondamentale de notre économie. Voilà les raisons de
ces lois bienfaisantes dans le domaine de l’agriculture, prêts agricoles, aide
aux fils de cultivateurs, électrification rurale, dont nous ne pourrons jamais
exprimer la valeur de la portée. Cette loi a fait revivre le bonheur de nos
foyers agricoles en mettant à leur disposition l’arme nécessaire pour garder ce
fils ou cette fille au foyer, qui ne voulaient pas accepter ce petit bonheur de
la lampe et se retirent dans les grands centres déjà favorisés.
Aide aux commissions scolaires, qui
a eu au moins le mérite d’instaurer une ère nouvelle qui a transformé, en un
temps record, l’instruction et l’éducation chez nous, et qui a couvert la
province des meilleures écoles.
Nos ouvriers qui ont eu du
gouvernement actuel le droit d’union, qui leur a permis de s’unir et d’exiger
de l’employeur un traitement adéquat. Nos villes qui, aujourd’hui, sont dans
une ère d’expansion industrielle, grâce au travail du ministère de l’Industrie
et du Commerce, qui a bien voulu se placer à la disposition de nos villes en
les assistant dans tous les détails nécessaires pour garantir ce développement
nécessaire, afin de fournir du travail à nos ouvriers, dont l’accroissement est
graduel.
Puisse la divine Providence
conserver la santé de celui que nous avons l’honneur d’avoir comme premier
ministre, et que M. Duplessis reste encore longtemps à la tête du
gouvernement pour que toutes les classes de la société puissent bénéficier des
améliorations apportées par son gouvernement.
M. Brown (Brome) propose,
appuyé par le représentant de Saint-Hyacinthe (M. Saint-Pierre), que le
débat soit de nouveau ajourné.
Adopté.
Messages du Conseil législatif:
M. l’Orateur communique à la
Chambre que le greffier du Conseil législatif a apporté le message suivant:
Le Conseil législatif informe
l’Assemblée législative qu’il a voté, sans amendement, le bill 44
concernant les prêts d’habitation aux employés d’Hydro-Québec.
M. l’Orateur communique à la
Chambre que le greffier du Conseil législatif a apporté le message suivant:
Le Conseil législatif informe
l’Assemblée législative qu’il a voté le bill 40 modifiant le Code de
procédure civile, avec l’amendement suivant qu’il la prie d’agréer:
L'article 4 est modifié, dans
les septième, huitième et neuvième lignes du paragraphe 2, en biffant les
mots "ou à son procureur s'il y a comparution de ce dernier".
Le Conseil législatif a aussi voté
le bill 92 modifiant la loi des dentistes de Québec, avec l’amendement
suivant qu’il prie l’Assemblée d’agréer:
L'article 4 est remplacé par
le suivant:
4. L'article 134 de ladite loi, remplacé par
l'article 8 de la loi 10 George VI, chapitre 46, modifié
par l'article 13 de la loi 12 George VI, chapitre 33, par
l'article 6 de la loi 14 George VI, chapitre 69, ainsi que
par l'article 9 de la loi 3-4 Elizabeth II,
chapitre 43, est de nouveau modifié:
a. en biffant, dans la troisième ligne du
paragraphe 5, les mots "par le conseil de discipline";
b. en ajoutant après le mot
"publie", dans la cinquième ligne du paragraphe 6, les mots
"ou donne à entendre en quelque terme que ce soit ou de quelque façon que
ce soit qu'il exerce la profession de technicien dentaire, sauf en la manière
permise par l'article 17 de la loi des techniciens dentaires, ou".
Le Conseil
législatif a aussi voté le bill 194 érigeant la municipalité du village de
Lac-Poulin, avec l’amendement suivant qu’il
prie l’Assemblée d’agréer:
L'article 18 est remplacé par
ce qui suit:
"18. La corporation du village de Lac-Poulin
paiera à la corporation de Saint-Benoît-Labre une indemnité de cinq mille
($5,000) dollars, par versements annuels et consécutifs de cinq cents ($500)
dollars chacun, pendant une période de dix ans, à partir du premier mars 1959,
sans intérêt."
Le Conseil législatif a aussi voté
le bill 286 modifiant la charte de la cité de Sillery, avec les amendements suivants qu’il prie l’Assemblée
d’agréer:
Ce qui suit est ajouté après
l'article 5 comme article 6:
"6. Le paragraphe 21a de
l'article 429 de la loi des cités et villes, édicté, pour la cité, par
l'article 23 de la loi 11 George VI, chapitre 90, et
remplacé par l'article 3 de la loi 14 George VI,
chapitre 101, est de nouveau modifié, pour la cité, en remplaçant les deux derniers alinéas par les paragraphes
suivants:
"21b. Lorsque la cité décide, par
règlement, d'enlever la neige dans certaines rues de la cité et de la
transporter par camion, le coût de ce transport est chargé aux propriétaires
riverains de toute rue ou partie de rue ainsi déblayée au moyen d'une taxe
prélevée sur les lots en bordure desdites rues ou parties de rues suivant leur
largeur en front.
"21c. La cité de Sillery est autorisée
à payer à la cité de Québec, à même ses fonds généraux, 50 % du coût du
grattage, de l'enlèvement et du transport de la neige faits par la cité de
Québec dans les parties des rues Saint-Cyrille, Belvédère et chemin Saint-Louis
adjacentes au territoire de la cité de Sillery. La balance du coût de ces
travaux est payable par les propriétaires de Sillery dont les lots sont
adjacents auxdites parties de rues.
"21d. Les propriétaires d'immeubles non
imposables sont assujettis à la taxe visée aux paragraphes b et c ci-dessus comme les autres propriétaires."
Et l'article 6 devient
article 7.
Projets de loi:
Code de procédure
civile
La Chambre prend en considération
l’amendement que le Conseil législatif a apporté au bill 40 modifiant le
Code de procédure civile.
L’amendement est lu et accepté.
Il est ordonné que le greffier
porte ce message, avec le bill, au Conseil législatif.
Loi des dentistes
La Chambre prend en considération
l’amendement que le Conseil législatif a apporté au bill 92 modifiant la
loi des dentistes de Québec.
L’amendement est lu et accepté.
Il est ordonné que le greffier
porte ce message, avec le bill, au Conseil législatif.
Lac-Poulin
La Chambre prend en considération
l’amendement que le Conseil législatif a apporté au bill 194 érigeant la
municipalité du village de Lac-Poulin.
L’amendement est lu et accepté.
Il est ordonné que le greffier
porte ce message, avec le bill, au Conseil législatif.
Charte de Sillery
La Chambre prend en considération
les amendements que le Conseil législatif a apportés au bill 286 modifiant
la charte de la cité de Sillery.
Les amendements sont lus.
Il est ordonné que l’examen de ces
amendements soit remis à la prochaine séance.
Messages du Conseil législatif:
M. l’Orateur communique à la
Chambre que le greffier du Conseil législatif a apporté le message suivant:
Le Conseil législatif informe
l’Assemblée législative qu’il a voté le bill 100 modifiant la charte de la
cité de Montréal et concernant la Corporation de Montréal Métropolitain, avec
les amendements suivants qu’il la prie d’agréer:
1. L'article 4 est modifié en remplaçant, dans
le sous-article 21p, dans les cinq dernières lignes, les mots
"pour une période n'excédant pas quatre-vingt-dix (90) jours et qui peut
être renouvelée dans lesdits cas de vacance ou d'incapacité." par ce qui
suit:
"pendant cette absence, cette
vacance ou cette incapacité physique, mais dans aucun cas pendant une période
excédant quatre-vingt-dix (90) jours, laquelle peut
être renouvelée pour une autre période d'au plus quatre-vingt-dix (90) jours."
2. L'article 12 est modifié:
a. en remplaçant, dans la
dix-huitième ligne, les mots "Le paiement de la pension cesse" par ce
qui suit: "Le paiement de la pension cessera";
b. en remplaçant, dans la
première ligne du paragraphe a,
les mots "exerce de nouveau le mandat" par ce qui suit:
"exercera de nouveau le mandat";
c. en remplaçant, dans la
première ligne du paragraphe b, les mots "occupe à titre
temporaire" par ce qui suit: "occupera à titre temporaire";
d. en ajoutant, dans la
quatrième ligne du paragraphe b, après le mot "cité", ce
qui suit: "ou par la Corporation de Montréal Métropolitain".
3. L'article 13 est modifié:
a. en ajoutant, à la fin du
sous-article 345d, ce qui suit: "en vigueur à la date de la
sanction de la présente loi";
b. en ajoutant, dans la treizième ligne du
premier paragraphe du sous-article 345e, après les mots "sera
compensé," ce qui suit: "Les dispositions du présent article auront
effet à compter du premier février 1959".
4. L'article 14 est biffé.
5. L'article 15 devient
article 14.
6. L'article 16 devient
article 15 et est modifié en y remplaçant partout les mots "en
immobilisation" par le mot "capitales".
7. Les articles 17 à 26
inclusivement deviennent les articles 16 à 25 inclusivement.
8. L'article 27 devient l'article 26
et est remplacé par ce qui suit:
"26. Nonobstant
toutes dispositions législatives ou réglementaires à ce contraire, le
comité exécutif est autorisé à vendre à
l'Association athlétique nationale de la jeunesse, pour le prix de
quinze mille ($15,000) dollars et autres conditions qu'il jugera acceptables,
les lots suivants du cadastre du Village incorporé de la Côte-de-la-Visitation:
les lots numéros 195-178 à 195-216 inclusivement; les lots numéros
195-218 à 195-238 inclusivement; le lot numéro 199-679; les
lots numéros 199-787 à 199-799 inclusivement; le lot numéro 199-801; la partie du lot numéro 199-802
située au nord-ouest des lots numéros 199-786 et 199-820;
les lots numéros 199-821 à 199-832 inclusivement; les lots numéros
199-834 à 199-844 inclusivement; les lots numéros 199-846 à
199-847 inclusivement; les lots numéros 199-849 à 199-877
inclusivement; les lots numéros 199-879 à 199-884 inclusivement;
lesquels lots sont tous compris entre le boulevard Pie-IX, la 20ème Avenue,
la rue de Bellechasse et la rue Beaubien, dans le quartier Rosemont.
"La cité est déclarée
propriétaire absolue et à toutes fins que de droit du lot numéro 199-844 ci-dessus
mentionné, lequel lot apparaît au cadastre comme formant l'assiette de la 21ème Avenue
et a été cédé à la cité pour fins de rue. Cette restriction quant à l'usage du
terrain ainsi cédé est abolie.
"La cité peut, par simple
résolution du comité exécutif acheter ou acquérir par voie d'échange ou
exproprier avec ou sans possession préalable les lots numéros 195-217,
199-800, 199-833, 199-845, 199-848 et 199-878 du
cadastre du Village incorporé de la Côte-de-la-Visitation, et les céder
également par simple résolution du comité exécutif à l'Association athlétique
nationale de la jeunesse, et le coût d'acquisition de ces lots sera ajouté au
prix de quinze mille ($15,000) dollars ci-dessus mentionné.
"Ladite Association athlétique
nationale de la jeunesse est autorisée à acquérir et à utiliser tous ces lots
pour les fins pour lesquelles elle a été constituée, et en particulier pour y
établir un centre récréatif et sportif."
9. Les articles 28 à 38 inclusivement deviennent les
articles 27 à 37 inclusivement.
10. L'article 39 devient article 38 et
est modifié en remplaçant, dans la première ligne du deuxième paragraphe, les
mots "La cité doit accorder à la veuve" par ce qui suit: "La
cité doit payer à la veuve".
11. Ce qui suit est ajouté comme articles 39 et 40
après l'article 39, devenu l'article 38:
"39. L'article 300 de la loi 62 Victoria,
chapitre 58, est de nouveau modifié en y ajoutant après le
paragraphe 138, le paragraphe suivant:
"138a. Pour régler la gouverne et la
discipline des guides touristiques et des conducteurs touristiques, fixer le
maximum de la rémunération qu'ils auront le droit d'exiger pour leurs services,
leur accorder des permis ou licences, fixer le montant, les conditions et les
modalités de l'émission de ces permis et statuer sur leur révocation.
"40. Il est accordé une
commutation de taxe foncière sur toute maison d'habitation, construite depuis
le premier mai 1956, et servant d'habitation à logis unique aménagé pour une
seule famille et occupé par son propriétaire comme résidence, et dont la valeur
cotisée n'excède pas douze mille ($12,000) dollars, ou servant d'habitation à
deux logis dont l'un des logis est occupé par son propriétaire comme résidence,
et dont la valeur cotisée n'excède pas quatorze mille ($14,000) dollars. La
commutation consistera en une réduction de la valeur cotisée de cinquante pour
cent (50 %) pour une période de quinze ans.
"Toutefois,
si la valeur cotisée d'une maison d'habitation à logis unique excède douze
mille ($12,000) dollars, mais ne dépasse pas quatorze mille ($14,000) dollars,
elle pourra bénéficier de la commutation jusqu'à concurrence de douze mille
($12,000) dollars, la différence de la valeur entre douze mille ($12,000)
dollars et quatorze mille ($14,000) dollars demeurant taxable en la manière
ordinaire.
"Dans le cas d'une habitation
à deux logis, si la valeur cotisée excède quatorze mille ($14,000) dollars, mais
ne dépasse pas seize mille ($16,000) dollars, il sera accordé une commutation
de taxes jusqu'à concurrence de quatorze mille ($14,000) dollars, la différence
de valeur cotisée en quatorze mille ($14,000) dollars et seize mille ($16,000)
dollars demeure taxable en la manière ordinaire.
"La période pour laquelle une
commutation de taxes est édictée, en vertu de la présente disposition,
commencera à courir le premier mai 1959 pour les maisons construites avant
cette date, et le premier jour du mois de mai qui suit la date à laquelle la
maison a été terminée dans les autres cas.
"La présente disposition
s'appliquera à toute maison d'habitation unifamiliale ou bifamiliale construite
d'ici le premier juillet 1961, et habitée comme résidence par son propriétaire
en tout ou en partie selon qu'il s'agit d'une maison unifamiliale ou
bifamiliale.
"Sauf ce que ci-dessus,
les dispositions du Règlement numéro 2,243, adopté par le conseil, le
3 juin 1955, s'appliqueront mutatis mutandis, et tout propriétaire
ne devra posséder aucune autre maison d'habitation.
"Aucune commutation de taxe
n'est accordée en vertu du présent article à une personne qui est propriétaire
de plus d'une maison d'habitation ou dont l'épouse est propriétaire d'une autre
maison d'habitation."
12. L’article 40 devient l'article 41.
Section II
Loi concernant la
Corporation de Montréal Métropolitain.
1. L'article 2 est modifié en y ajoutant après
le paragraphe c ce qui suit comme paragraphe d:
d. "municipalité": selon le
contexte, une municipalité ou une corporation municipale."
2. L'article 4 est modifié en y ajoutant à la
fin ce qui suit: "; dès lors cette municipalité fait partie du district
métropolitain."
3. L'article 5 est remplacé
par ce qui suit:
"5. Les pouvoirs de la Corporation sont
exercés par un conseil composé des membres suivants: un président, un membre
pour chacune des municipalités du district métropolitain autres que la cité de Montréal, et un nombre de membres
représentant la cité de Montréal égal
à celui des autres municipalités comprises dans le district
métropolitain."
4. L'article 6 est modifié:
a. en remplaçant, dans les
deuxième et troisième lignes, les mots "Le maire de la cité de Montréal
fait partie ex officio" par ce qui suit: "Le maire de la
cité de Montréal, tant qu'il exerce ses fonctions, fait partie";
b. Ce qui suit est ajouté à
la fin du deuxième paragraphe comme troisième paragraphe:
"Le lieutenant-gouverneur en
conseil nomme, durant bon plaisir, un vice-président parmi les membres
représentant les municipalités du district métropolitain."
5. L'article 8 est modifié en
insérant dans la deuxième ligne après les mots "le président" ce qui
suit: "et le maire de Montréal".
6. L'article 9 est modifié en
remplaçant les deux premiers paragraphes par ce qui suit:
"L'indemnité du président du
conseil et l'indemnité additionnelle du vice-président du conseil sont fixées
par le lieutenant-gouverneur en conseil.
"L'indemnité des membres du
conseil est fixée par le conseil et ne doit pas excéder trois mille ($3,000)
dollars par an, dont mille ($1,000) dollars pour frais de représentation et
autres frais incidents à la charge. Elle est payable par versements mensuels,
égaux et consécutifs, le dernier de chaque mois."
7. Ce qui suit est ajouté après
l'article 9 comme articles 10 et 11.
"10. Nul ne peut être nommé membre du conseil
ni exercer cette charge s'il est partie ou intéressé, directement ou
indirectement, dans un contrat avec la corporation ou avec une corporation
municipale du district métropolitain ou s'il est membre d'une société ayant un
tel contrat.
"Si, au cours de l'exercice de
sa charge, un membre du conseil acquiert un tel intérêt par succession ou
donation, il doit en disposer dans les soixante jours de cette acquisition.
"Les dispositions du présent
article ne s'appliquent pas aux actionnaires dans une compagnie constituée de
bonne foi en corporation.
"11. Les membres du conseil, avant d'entrer en
fonction, prêtent, devant un juge de district, le serment d'office suivant:
"je, membre du conseil de la Corporation de Montréal Métropolitain, jure
que je remplirai fidèlement et au meilleur de mon jugement et de ma compétence,
les devoirs de la charge à laquelle j'ai été nommé. Ainsi Dieu me soit en
aide."
"Un certificat attestant la
prestation de ce serment fait partie des archives de la corporation."
8. L'article 10 devient l'article 12.
9. Ce qui suit est ajouté comme article 13
après l'article 10, devenu l'article 12:
"13. Pendant l'absence du président, son
incapacité d'agir ou une vacance dans sa charge, le vice-président le remplace
dans l'exercice de sa fonction avec les mêmes pouvoirs, droits et prérogatives,
y compris le vote prépondérant aux assemblées du conseil.
"Advenant l'absence ou
l'incapacité d'agir simultanées du président et du vice-président, ou une
vacance dans les deux charges à la fois, le lieutenant-gouverneur en conseil
peut désigner, pour la durée de cette vacance, ou pour le laps de temps qu'il
détermine, un autre membre du conseil pour agir comme vice-président
intérimaire; celui-ci, pendant qu'il agit en cette qualité, exerce les
fonctions et est investi des pouvoirs, droits et prérogatives attribués au
vice-président en titre par l'alinéa précédent.
"Le lieutenant-gouverneur en
conseil peut autoriser le paiement, par la corporation, d'une rémunération
supplémentaire au vice-président intérimaire, pour ses services et dépenses
dans l'exercice de ses fonctions comme tel."
10. Les articles 11, 12, 13 et 14 deviennent les articles
14, 15, 16 et 17.
11. L'article 15 devient l'article 18 et
est modifié à la page 22:
a. en biffant dans la huitième ligne les
mots "quant au district métropolitain";
b. ce qui suit est ajouté comme paragraphe
après le premier paragraphe se terminant par les mots "la Commission
métropolitaine":
"Ceux que de ces pouvoirs et
devoirs qui ne concernent que les
corporations municipales énumérées à l'article 2 de la loi
11 George V, chapitre 140, s'appliqueront à toute corporation
municipale faisant partie du district
métropolitain lors de l'entrée en vigueur de la présente loi et, à
compter de la date de son inclusion dans le district métropolitain, à toute
autre corporation municipale qui en fera partie à l'avenir."
c. en remplaçant, dans les onzième et
douzième lignes de la page 22, les mots "À compter de la même date et
sous réserve de la présente loi," par ce qui suit: "Trente jours
après la sanction de la présente loi et sous réserve de ses dispositions".
12. Les articles 16 et 17 deviennent les articles
19 et 20.
13. L'article 18 devient l'article 21
et est modifié en remplaçant dans la première ligne du deuxième paragraphe, les
mots "Cette entente dès son approbation" par ce qui suit: "Cette
entente, après son approbation".
14. Les articles 19, 20, 21, 22
et 23 deviennent les articles 22, 23, 24, 25 et 26.
15. L'article 24 devient l'article 27
et est modifié en remplaçant, dans la première ligne, les mots "La
corporation a le pouvoir" par ce qui suit: "Avec l'approbation
préalable de la Commission municipale de Québec, la corporation a le
pouvoir".
16. L'article 25 devient l'article 28.
17. L'article 26 devient l'article 29
et est modifié:
a. en biffant, dans les troisième et
quatrième lignes, les mots "toute corporation municipale intéressée
et";
b. en ajoutant dans la
cinquième ligne, après le mot "Montréal", ce qui suit: "et toute
corporation municipale du district métropolitain ou dont le territoire est ou
deviendra desservi par le système de transport de ladite commission.";
c. en remplaçant dans la
onzième ligne, les mots "du règlement numéro 1,961" par ce qui
suit: "du règlement numéro 1,981";
d. en remplaçant, dans la
première ligne du deuxième paragraphe, les mots "Cette entente, dès son
approbation" par ce qui suit: "Cette entente, après son
approbation".
18. Les articles 27 et 28 deviennent les articles
30 et 31.
19. L'article 29 devient l'article 32 et
est modifié:
a. en insérant dans la deuxième
ligne du deuxième paragraphe, après les mots "janvier 1960," ce qui
suit: "autre que celles prévues au budget de la Commission métropolitaine
pour l'année 1959.";
b. en remplaçant le dernier
paragraphe de la page 25, commençant par les mots "La contribution de
chaque municipalité" par ce qui suit: "Sauf lorsqu'un autre mode de
répartition est prescrit par la présente loi, la contribution de chaque
corporation municipale du district métropolitain et fixée au prorata de son
évaluation municipale par rapport à l'évaluation municipale de l'ensemble des
municipalités du district métropolitain, en excluant l'évaluation des biens non
imposables, en ne tenant compte que du montant de l'évaluation statutaire dans
le cas de biens affectés d'une telle évaluation et, dans le cas de biens
assujettis au paiement d'une taxe fixe représentant une
commutation de taxe, en excluant une
proportion de l'évaluation correspondant à cette commutation."
20. L'article 30 devient l'article 33 et
est modifié:
a. en biffant dans les deuxième, troisième
et quatrième lignes, les mots:
"suivant les articles 1066a et suivants du Code de procédure civile,";
b. ce qui suit est ajouté à
la fin de l'article comme deuxième paragraphe:
"Les dispositions de la loi
62 Victoria, chapitre 58 et de ses amendements, y compris le droit de
possession préalable, régissant, mutatis mutandis, les expropriations
effectuées en vertu du présent article."
21. L'article 31 devient l'article 34.
22. L'article 32 devient l'article 35 et
est modifié en remplaçant, dans la deuxième ligne, les mots "du territoire
métropolitain" par ce qui suit: "du district métropolitain".
23. L'article 33 est biffé.
24. Ce qui suit est ajouté comme articles 36 et
37, après l'article 33 du bill:
"36. Nonobstant toute disposition législative
inconciliable avec la présente, les corporations municipales du district
métropolitain ont tous les pouvoirs requis pour conclure toute entente
autorisée par la présente loi.
"37. Les
frais légaux et honoraires professionnels du procureur dont les services
ont été requis par le comité exécutif de la cité de Montréal pour la
préparation et la présentation de la présente loi seront payés par la cité de
Montréal, qui sera remboursée par la Corporation de Montréal
Métropolitain."
25. L'article 34 devient l'article 38.
Le Conseil législatif a aussi voté
le bill 241 modifiant la charte de la ville de Mackayville, avec les amendements suivants qu’il prie l’Assemblée
d’agréer:
1. L'article 4 est modifié en remplaçant dans
les deuxième et troisième lignes le mot "Lafontaine" par
"Laflèche".
2. Ce qui suit est ajouté après
l'article 4 comme article 5:
"5. Le conseil peut fixer, pour cinq ans, à la
somme de treize mille cent quatre-vingt-dix ($13,190) dollars les taxes
municipales annuelles payables par Lafontaine Gardens, Inc., pour son projet
d'habitations, tel que soumis par MM. Soudre et Latté,
urbanistes-conseils, et qui compte deux cent quatorze (214) logements à
construire sur la terre deux cent trois (203); telle somme de treize mille cent
quatre-vingt-dix ($13,190) dollars totalisant ce qui serait exigible, aux taux
actuels pour cet ensemble de constructions dont l'évaluation prévue est de un
million vingt mille (1,020,000) dollars."
3. L'article 5 devient l'article 6.
Le Conseil législatif a aussi voté
le bill 245 modifiant la charte de la cité de Jacques-Cartier, avec les amendements suivants qu’il prie l’Assemblée
d’agréer:
1. L'article 5 est biffé.
2. Les articles 6, 7, 8, 9 et 10
deviennent les articles 5, 6, 7, 8 et 9.
3. L’article 11 est biffé.
4. Les articles 12 et 13
deviennent les articles 10 et 11.
5. Ce qui suit est ajouté comme
articles 12 et 13 après l'article 13, devenu l'article 11:
"12. Sans autre formalité que l'approbation du
ministre des Affaires municipales, de la Commission municipale de Québec et du
lieutenant-gouverneur en conseil, la cité de Jacques-Cartier peut contracter
par règlement un emprunt pour un montant n'excédant pas deux cent cinquante
mille (250,000) dollars pour l’agrandissement de son hôtel de ville et un
montant n’excédant pas deux cent mille ($200,000) dollars pour la construction
d'un garage entrepôt et atelier municipaux.
"13. Le conseil peut fixer pour cinq (5) ans à
la somme de treize mille six cent soixante-quinze ($13,675) dollars les taxes
municipales que devront payer Les Habitations Gentilly, Inc. pour l'ensemble de
leur projet de construction, tel que soumis par MM. Soudre et Latté,
urbanistes-conseils, en date du 21 novembre 1958, et qui prévoit plus de
cent quatre-vingts logements."
Projets de loi:
Charte de
Mackayville
La Chambre prend en considération
les amendements que le Conseil législatif a apportés au bill 241 modifiant
la charte de la ville de Mackayville.
Les amendements sont lus et
acceptés.
Il est ordonné que le greffier
porte ce message, avec le bill, au Conseil législatif.
Charte de Montréal
La Chambre prend en considération
les amendements que le Conseil législatif a apportés au bill 100
modifiant la charte de la cité de Montréal et concernant
la Corporation de Montréal Métropolitain.
Les amendements sont lus.
Il est ordonné que l’examen de ces
amendements soit remis à la prochaine séance.
Charte de
Jacques-Cartier
La Chambre prend en considération
les amendements que le Conseil législatif a
apportés au bill 245 modifiant la charte de la cité de Jacques-Cartier.
Les amendements sont lus.
Il est ordonné que l’examen de ces
amendements soit remis à la prochaine séance.
Loi des tribunaux
judiciaires
L’honorable M. Duplessis
(Trois-Rivières) propose que la Chambre, à sa prochaine séance, se forme en
comité plénier pour prendre en considération un projet de résolution relative
au bill 50 modifiant la loi des tribunaux judiciaires.
Adopté.
Président général
des élections
L’honorable M. Duplessis
(Trois-Rivières) propose que la Chambre, à sa prochaine séance, se forme en
comité plénier pour prendre en considération un projet de résolution relative
au bill 51 concernant le président général des élections.
Adopté.
Ajournement
M. l’Orateur prononce
l’ajournement.
La séance est levée à 6 heures.
Deuxième séance du
3 mars 1959
Présidence de l’honorable M. Tellier
La séance est ouverte à 8 h 15.
Prière.
M. l’Orateur: À l’ordre,
Messieurs! Que les portes soient ouvertes!
Projets de loi:
Loi des tribunaux
judiciaires
L’honorable M. Duplessis
(Trois-Rivières) propose, selon l’ordre du jour, que le bill 50
modifiant la loi des tribunaux judiciaires soit maintenant lu une deuxième
fois.
Adopté. Le bill est renvoyé à un
comité plénier de la Chambre, pour étude au cours de la présente séance.
L’ordre
du jour appelle la prise en considération, en comité plénier, d’un
projet de résolution relative au bill 50 modifiant la loi des tribunaux
judiciaires.
L’honorable M. Duplessis
(Trois-Rivières) informe l’Assemblée que l’honorable lieutenant-gouverneur
a pris connaissance dudit projet de résolution
et qu’il en recommande l’objet à la Chambre.
L’honorable M. Duplessis
(Trois-Rivières) propose que M.
l’Orateur quitte maintenant le fauteuil.
Adopté.
En comité:
Présidence de M. Caron (Maskinongé)
L’honorable M. Duplessis
(Trois-Rivières) propose: Que l'article 242 de la loi des tribunaux
judiciaires (Statuts refondus, 1941, chapitre 15), modifié par
l'article 11 de la loi 13 George VI, chapitre 19, par
l'article 13 de la loi 1-2 Elizabeth II, chapitre 29,
par l'article 1 de la loi 3-4 Elizabeth II,
chapitre 30 et par l'article 2 de la loi 6-7 Elizabeth II,
chapitre 20, soit de nouveau modifié en remplaçant le
sous-paragraphe a du paragraphe 1 par le suivant:
"a. une pension
annuelle égale au quart du traitement attaché à la fonction de juge des
sessions le 1er janvier 1959 est payée
à sa veuve, si le juge, lors de son décès, était à sa pension ou dans
les conditions requises pour l'obtenir en
vertu des articles 236 à 241;".
Adopté.
Rapport du comité plénier:
M. l’Orateur au fauteuil
M. le président fait rapport
que le comité a adopté une résolution, laquelle est lue et agréée.
Il est
ordonné que ladite résolution soit renvoyée au comité plénier chargé d’étudier
le bill 50 modifiant la loi des tribunaux judiciaires.
L’honorable M. Duplessis
(Trois-Rivières) propose, selon l’ordre adopté précédemment, que la Chambre
se forme en comité plénier pour étudier le bill 50 modifiant la loi des
tribunaux judiciaires.
Adopté. M. l’Orateur quitte le
fauteuil.
Le comité étudie le bill article
par article et le président fait rapport que le comité a adopté le bill 50
sans l’amender.
L’honorable M. Duplessis
(Trois-Rivières) propose que le bill soit maintenant lu une troisième fois.
Adopté à l’unanimité.
Il est ordonné que le greffier
porte ce bill au Conseil législatif et prie les honorables conseillers de
l’adopter.
Président général
des élections
L’honorable M. Duplessis
(Trois-Rivières) propose, selon l’ordre du jour, que le bill 51
concernant le président général des élections soit maintenant lu une deuxième
fois.
Adopté.
Il est ordonné que le bill 51
soit lu une troisième fois au cours de la présente séance.
L’ordre du jour appelle la prise en
considération, en comité plénier, d’un projet de résolutions relatives au
bill 51 concernant le président général des élections.
L’honorable M. Duplessis
(Trois-Rivières) informe l’Assemblée que l’honorable lieutenant-gouverneur
a pris connaissance dudit projet de résolutions
et qu’il en recommande l’objet à la Chambre.
L’honorable M. Duplessis
(Trois-Rivières) propose que M.
l’Orateur quitte maintenant le fauteuil.
Adopté.
En comité:
Présidence de M. Caron (Maskinongé)
L’honorable M. Duplessis
(Trois-Rivières) propose: 1. Que l'article 7 de la loi
9 George VI, chapitre 15, modifié par l'article 4 de la loi
1-2 Elizabeth II, chapitre 32, et par l'article 2 de
la loi 5-6 Elizabeth II, chapitre 18, soit de nouveau
modifié en remplaçant, dans la cinquième ligne, le mot "neuf" par le
mot "dix".
Adopté.
2. Que la loi qui sera basée sur les présentes
résolutions ait son effet depuis le premier janvier 1959.
Adopté.
Rapport du comité plénier:
M. l’Orateur au fauteuil
M. le président fait rapport
que le comité a adopté deux résolutions, lesquelles sont lues et agréées.
L’honorable M. Duplessis
(Trois-Rivières) propose, selon l’ordre adopté précédemment, que le
bill 51 soit maintenant lu une troisième fois.
Adopté à l’unanimité.
Il est ordonné que le greffier
porte ce bill au Conseil législatif et prie les honorables conseillers de
l’adopter.
Commission de
transport de Montréal
L’honorable M. Duplessis
(Trois-Rivières) propose, selon l’ordre du jour, que le bill 46
concernant la Commission de transport de Montréal soit maintenant lu une deuxième
fois.
Ce projet de loi concerne les
officiers de la Commission de transport de Montréal. Le bill a pour but de
préciser les pouvoirs du président de la Commission et ceux du vice-président
en cas d'absence du président ou de son incapacité d'agir. Parmi les pouvoirs
que la nouvelle mesure accorde au président, mentionnons celui de signer les
règlements et procès-verbaux de la Commission, tous contrats, obligations,
chèques, billets ou autres documents comportant une dépense ou une obligation
de la part de la Commission. De plus, il autorise le lieutenant-gouverneur en
conseil à nommer un vice-président intérimaire en cas d'absence ou d'incapacité
d'agir simultanée du président et du vice-président. Actuellement, si le
président est malade, le vice-président le remplace, mais n’a pas ses pouvoirs.
Le président,
M. Arthur Duperron, est actuellement malade à l'hôpital d'une crise cardiaque,
après s'être dépensé sans compter à faire les changements nécessités par la
mise au rancart des tramways. Il y a également un commissaire, M. Brown,
qui est malade. Le gouvernement, par ce projet de loi, veut faire face à toutes
les éventualités dans l'avenir.
M. Hamel (Saint-Maurice): Le gouvernement amende, par une loi générale, un bill privé, celui de la
cité de Montréal. C'est Montréal qui a été autorisé par une loi à créer la
Commission de transport. Par surcroît, il y a dans la loi de la métropole tout
ce qu'il faut pour faire face aux éventualités d'absence ou d'incapacité d'agir
des commissaires.
Un amendement dans le bill en
discussion élimine l'obligation pour les commissaires de résider dans la ville
de Montréal. Pourquoi sans avis, à la dernière minute de la session, on modifie
ainsi la loi de Montréal par un bill du gouvernement?
L’honorable M. Duplessis (Trois-Rivières): Ce n'est pas la première fois que la ville de Montréal voit ainsi sa charte
amendée par un bill du gouvernement. Sous le gouvernement libéral, la ville a
été forcée d'acheter le tramway, sans que le maire et les échevins du temps n'aient
été consultés. C’est l'Union nationale qui a donné droit à la ville de Montréal
d'exproprier le tramway.
Le bill qui a créé la Commission de
transport et la loi actuelle ne permettent pas de faire face à des situations
comme celle qui se présente aujourd'hui. Le président et un autre commissaire,
répète-t-il, sont malades. Le vice-président est là, mais il n'a
pas de pouvoirs pour agir. Le bill lui en donne. Rien n'est changé au principe.
M. Hamel (Saint-Maurice): Ma
conviction profonde est que le gouvernement veut nommer un ami et que cela le
gêne de passer par la Commission.
L’honorable M. Duplessis
(Trois-Rivières) nie que cela soit vrai et répète que rien n'est changé.
M. Hamel (Saint-Maurice): Alors pourquoi une loi spéciale, si rien n'est changé?
M. Hyde
(Westmount-Saint-Georges): Le premier ministre aurait dû profiter de la
présence récente des représentants de Montréal au comité des bills privés pour
amender la charte de la ville, relativement à la Commission de transport.
Le gouvernement pourrait peut-être
reporter la deuxième lecture du projet de loi à l’automne prochain. Je lui
suggère en effet de suspendre l’étude du bill pour une durée de six mois.
La motion est adoptée après
division. Le bill est lu une deuxième fois et renvoyé à un comité plénier de la
Chambre.
L’honorable M. Duplessis
(Trois-Rivières) propose que la Chambre se forme immédiatement en comité.
Adopté. M.
l’Orateur quitte le fauteuil.
Le comité étudie le bill article
par article et le président fait rapport que le comité a adopté le bill 46
sans l’amender.
L’honorable M. Duplessis
(Trois-Rivières) propose que le bill soit maintenant lu une troisième fois.
La motion est mise aux voix et la
Chambre se divise. Les noms sont appelés et inscrits comme suit:
Pour: MM. Beaulieu,
Bellemare, Bernard, Bertrand, Bourque, Caron, Chalifour, Charbonneau,
Cottingham, Couturier (Gaspé-Nord), Custeau, Desjardins, Dozois, Ducharme,
Duplessis, Élie, Fortin, Gagné (Montréal-Laurier), Gagnon, Gérin, Gosselin,
Guillemette, Hébert, Johnston, Laberge, Ladouceur, Langlais, Larouche, Lizotte,
Lorrain, Maltais, Ouellet (Jonquière-Kénogami), Plourde, Poirier, Poulin,
Pouliot (Gaspé-Sud), Pouliot (Laval), Raymond,
Riendeau, Rivard, Rochette, Rochon, Ross, Roy, Russell, Samson, Sauvé,
Schmidt, Somerville, Talbot, Thibeault, Tremblay, Turcotte, Vachon, 54.
Contre: MM. Brown,
Courcy, Couturier (Rivière-du-Loup), Dionne, Earl, Galipeault, Hamel, Hyde,
Lafrance, Lalonde, Lapalme, Levesque, Parent, Saint-Pierre, Théberge, Turpin,
16.
Ainsi, la motion est adoptée. Le
bill 46 est, en conséquence, lu une troisième fois.
Il est ordonné que le greffier
porte ce bill au Conseil législatif et prie les honorables conseillers de
l’adopter.
Indemnité
sessionnelle des parlementaires
L’ordre du jour appelle la prise en
considération, en comité plénier, d’un projet de résolutions relatives au
bill 43 concernant les membres de la Législature.
L’honorable
M. Bourque (Sherbrooke) informe l’Assemblée que l’honorable
lieutenant-gouverneur a pris connaissance dudit projet de résolutions et qu’il en recommande l’objet à la
Chambre.
L’honorable M. Bourque
(Sherbrooke) propose que M. l’Orateur
quitte maintenant le fauteuil.
Adopté.
En comité:
Présidence de M. Caron (Maskinongé)
L’honorable M. Bourque
(Sherbrooke) propose: 1. Que l'article 81 de la loi de la Législature
(Statuts refondus, 1941, chapitre 4), remplacé par l'article 7 de la
loi 10 George VI, chapitre 11, modifié par l'article 1 de
la loi 12 George VI, chapitre 14, et remplacé par
l'article 4 de la loi 1-2 Elizabeth II, chapitre 38,
et par l'article 1 de la loi 5-6 Elizabeth II,
chapitre 51, soit modifié en remplaçant le premier alinéa par le suivant:
"81. Pour chaque session de la Législature qui
dure plus de trente jours, il est accordé à chaque conseiller législatif et à
chaque député présent à cette session une indemnité de six mille dollars."
Adopté.
2. Que la loi qui sera basée sur les présentes
résolutions ait son effet pour la session en cours et les sessions
subséquentes.
Adopté.
Rapport du comité plénier:
M. l’Orateur au fauteuil
M. le président fait rapport
que le comité a adopté deux résolutions, lesquelles sont lues.
L’honorable M. Bourque
(Sherbrooke) propose que ces résolutions soient maintenant agréées.
L’honorable M. Duplessis
(Trois-Rivières): Cette augmentation est une loi qui est demandée par tous
les députés de cette Chambre. Nous allons prendre le vote immédiatement. Si un
seul député vote contre, la loi sera aussitôt retirée15...
M. Lafrance (Richmond) se
lève et se dirige vers le fond de la salle.
L’honorable M. Duplessis
(Trois-Rivières): ... et, si un député n'a pas le courage de voter, la loi
sera également retirée.
M. Lafrance (Richmond) revient à son siège.
La motion est mise aux voix et la
Chambre se divise. Les noms sont appelés et
inscrits comme suit:
Pour: MM. Beaulieu,
Bellemare, Bernard, Bertrand, Bourque, Brown, Caron, Chalifour, Charbonneau,
Cottingham, Courcy, Couturier (Gaspé-Nord), Couturier (Rivière-du-Loup),
Custeau, Desjardins, Dionne, Dozois, Ducharme, Duplessis, Earl, Élie, Fortin,
Gagné (Montréal-Laurier), Gagnon, Galipeault, Gérin, Gosselin, Guillemette,
Hamel, Hébert, Hyde, Johnston, Laberge, Ladouceur, Lafrance, Lalonde, Langlais,
Lapalme, Larouche, Levesque, Lizotte, Lorrain, Maltais, Ouellet
(Jonquière-Kénogami), Parent, Plourde, Poirier, Poulin, Pouliot (Gaspé-Sud),
Pouliot (Laval), Raymond, Riendeau, Rivard, Rochette, Rochon, Ross, Roy,
Russell, Saint-Pierre, Samson, Sauvé, Schmidt, Somerville, Talbot, Théberge,
Thibeault, Tremblay, Turcotte, Turpin, Vachon, 70.
Contre: 0.
Ainsi, la motion est adoptée à
l’unanimité. Les résolutions relatives au bill 43 sont agréées.
L’honorable M. Bourque
(Sherbrooke) propose, selon l’ordre du jour, que le bill 43 concernant
les membres de la Législature soit maintenant lu une deuxième fois.
La motion est mise aux voix et la
Chambre se divise. Les noms sont appelés et
inscrits comme suit:
Pour: MM. Beaulieu,
Bellemare, Bernard, Bertrand, Bourque, Brown, Caron, Chalifour, Charbonneau,
Cottingham, Courcy, Couturier (Gaspé-Nord), Couturier (Rivière-du-Loup)
Custeau, Desjardins, Dionne, Dozois, Ducharme, Duplessis, Earl, Élie, Fortin,
Gagné (Montréal-Laurier), Gagnon, Galipeault, Gérin, Gosselin, Guillemette,
Hamel, Hébert, Hyde, Johnston, Laberge, Ladouceur, Lafrance, Lalonde, Langlais,
Lapalme, Larouche, Levesque, Lizotte, Lorrain, Maltais, Ouellet
(Jonquière-Kénogami), Parent, Plourde, Poirier, Poulin, Pouliot (Gaspé-Sud),
Pouliot (Laval), Raymond, Riendeau, Rivard, Rochette, Rochon, Ross, Roy,
Russell, Saint-Pierre, Samson, Sauvé, Schmidt,
Somerville, Talbot, Théberge, Thibeault, Tremblay, Turcotte, Turpin, Vachon,
70.
Contre: 0.
Ainsi, la motion est adoptée. Le
bill 43 est, en conséquence, lu une deuxième fois.
L’honorable M. Bourque
(Sherbrooke) propose que le bill soit maintenant lu une troisième fois16.
La motion est mise aux voix et la
Chambre se divise. Les noms sont appelés et inscrits comme suit:
Pour: MM. Beaulieu,
Bellemare, Bernard, Bertrand, Bourque, Brown, Caron, Chalifour, Charbonneau,
Cottingham, Courcy, Couturier (Gaspé-Nord),
Couturier (Rivière-du-Loup), Custeau, Desjardins, Dionne, Dozois,
Ducharme, Duplessis, Earl, Élie, Fortin, Gagné (Montréal-Laurier), Gagnon,
Galipeault, Gérin, Gosselin, Guillemette, Hamel, Hébert, Hyde, Johnston,
Laberge, Ladouceur, Lafrance, Lalonde, Langlais, Lapalme, Larouche, Levesque,
Lizotte, Lorrain, Maltais, Ouellet (Jonquière-Kénogami), Parent, Plourde,
Poirier, Poulin, Pouliot (Gaspé-Sud), Pouliot (Laval), Raymond, Riendeau,
Rivard, Rochette, Rochon, Ross, Roy, Russell, Saint-Pierre, Samson, Sauvé,
Schmidt, Somerville, Talbot, Théberge, Thibeault, Tremblay, Turcotte, Turpin,
Vachon, 70.
Contre: 0.
Ainsi, la motion est adoptée. Le
bill 43 est, en conséquence, lu une troisième fois.
Il est ordonné que le greffier
porte ce bill au Conseil législatif et prie les honorables conseillers de
l’adopter.
M. Rochon
(Montréal-Saint-Louis): Nous pouvons maintenant tous nous en aller chez
nous.
Loi des tribunaux
judiciaires, article 242
L’ordre du jour appelle la deuxième
lecture du bill 45 modifiant l’article 242 de la loi des tribunaux
judiciaires.
L’honorable M. Duplessis
(Trois-Rivières) propose que l’ordre qui vient d’être lu soit révoqué et
que ledit bill soit alors retiré parce qu'il est remplacé par le bill 50.
Adopté.
L’ordre du jour appelle la prise en
considération, en comité plénier, de la résolution relative au bill 45
modifiant l’article 242 de la loi des tribunaux judiciaires.
L’honorable M. Duplessis
(Trois-Rivières) propose que l’ordre qui vient d’être lu soit révoqué et
que ladite résolution soit alors retirée.
Adopté17.
Voies et moyens:
Débat sur le
budget 1959-1960 (fin)
Conformément à l’ordre du jour, la
Chambre reprend le débat, ajourné au cours de la première séance d’aujourd’hui,
sur la motion du représentant de Sherbrooke (l’honorable M. Bourque)
proposant que M. l’Orateur quitte maintenant le fauteuil.
M. Brown (Brome): Le député
de Verchères (M. Ladouceur) a parlé des progrès de l'agriculture sous
l'Union nationale. Si l'on consulte les statistiques, la situation agricole de
Verchères n'est pas plus brillante aujourd'hui qu'au temps où ce comté était
représenté par un libéral. Au reste, les libéraux n'ont pas à rougir de leur
dossier en matière agricole. C'est sous leur administration qu'a été créé le
concours du Mérite agricole, qu'ont été fondés nos grands collèges
d'agriculture de même que l'École de laiterie de Saint-Hyacinthe, qu'a été
institué le service d'inspection du beurre et du fromage, que les premiers
agronomes ont été mis à la disposition des cultivateurs, que les cercles
d'agriculture se sont multipliés, qu'a été instituée la Commission de
l'industrie laitière, etc.
Nous vivons à une époque
d'évolution rapide et, pour survivre, les cultivateurs ont absolument besoin
d'une direction précise. Qu'on ne se trompe pas cependant sur le sens de cette
évolution. L'agriculture reste d'une importance aussi vitale que jamais. Même
aux États-Unis, pays hautement industrialisé, elle fait vivre encore 40 %
de la nation. Cela comprend non seulement la population qui vit sur la ferme,
mais aussi celle qu'occupent la transformation et la distribution des produits
agricoles.
L’agriculture, en tenant compte des
industries de transformation qu’elle alimente, fait vivre aujourd’hui plus de
monde qu’autrefois. On en est même rendu à un point où l'agriculture fait vivre
plus de gens dans les cités et villes qu'à la campagne. Mais les problèmes
qu’elle pose ont changé. Encore faut-il que la
nôtre puisse s'adapter aux changements technologiques qui se produisent dans le
reste du Canada et dans les autres pays du continent. Autrement, nous
n'arriverons jamais à rencontrer la concurrence, non seulement sur les marchés
extérieurs, mais même sur nos propres marchés. Il n'y a pas de solution toute
faite à nos problèmes d'aujourd'hui, et les cultivateurs du Québec ont plus que
jamais besoin de directives éclairées et énergiques.
Notre seul point favorable est
celui du lait fluide, qui n'absorbe cependant que 28 % de notre production
laitière. C'est qu'en ce domaine nous n'avons pas à affronter la concurrence
des producteurs situés en dehors de nos frontières, le lait nature ne pouvant
être transporté avantageusement sur de longues distances. Mais prenons le cas
de la viande de volaille, il en va différemment. Les importations qui nous
viennent des États-Unis augmentent d'année en année, ce qui fait baisser les
prix chez nous à tel point que nos propres producteurs sont chassés du marché
ou doivent subir des pertes considérables. Pour régler ce problème, il aurait
fallu une étroite coopération entre le gouvernement de Québec et celui
d'Ottawa. Mais l'Union nationale a refusé d'intervenir et n'a même pas voulu
appuyer la motion du député d’Abitibi-Ouest (M. Courcy). Québec se refuse
à solliciter cette collaboration.
Voici un autre exemple de l'imprévoyance
du gouvernement actuel. Il a donné carte blanche à la compagnie Cartier Mining,
qui a fait venir du Texas, pour un montant de $26,000,000, les dormants dont
elle a besoin pour la construction de son chemin de fer sur la Côte-Nord.
Encore une fois, nos cultivateurs et nos ouvriers forestiers se sont fait damer
le pion par leurs concurrents américains. Le gouvernement aurait dû faire les
démarches nécessaires pour s’assurer qu’une commande de cette importance soit
faite au Québec.
Le ministère de l'Agriculture
devrait avoir pour premier objectif de garder les marchés du Québec aux
cultivateurs du Québec. Nous avons une population de 4,628,378 âmes.
D'après les statistiques fédérales, chaque personne consomme en moyenne pour
$350 de vivres par année, soit un marché en perspective d'au moins
$1,619,932,300. Si nous savions orienter notre production de façon à satisfaire
ce marché, notre agriculture se porterait bien. L'an dernier, par exemple, nous
avons importé plus de 6,000,000 de livres de fromages fins. Ces fromages ne
sont pas meilleurs que ceux que nous produisons dans notre province. Avec des
programmes de recherche et des politiques appropriées, nous pourrions reprendre
ce marché que contrôlent actuellement des producteurs étrangers.
Nos magasins regorgent aussi de
conserves et de petits fruits qui nous viennent des autres provinces et de
l'étranger et qui pourraient être produits dans le Québec, augmentant d'autant
les revenus de nos cultivateurs. Nous consommons des pommes de terre qui nous
viennent en très grande partie de l'extérieur parce que, chez nous, la
classification, les facilités d'entreposage et l'encouragement du ministère de
l'Agriculture font défaut. Pourquoi n'aurions-nous pas nos propres industries
du cidre et du jus de pomme? Je regrette le manque de direction dont sont
privés nos cultivateurs et nos ouvriers forestiers. Nous avons un marché chez
nous que nous laissons envahir par les produits étrangers, faute de coopération
notamment avec les autorités fédérales et faute aussi d’une analyse détaillée
des possibilités de ce marché.
Nous avons par contre des
productions, comme celle du sucre d'érable, qui sont particulières à la
province de Québec et qui n'ont pas à craindre la concurrence étrangère. Il
faudrait les développer, en faire des entreprises de grande envergure. Ces
produits devraient être vendus dans le monde entier.
Nous avons, dans le fonctionnarisme
provincial, une armée de spécialistes qui sont prêts à élucider les problèmes
de notre agriculture, mais on ne leur donne malheureusement pas de directives
en haut lieu et on les paie très mal, par surcroît, de sorte que les
cultivateurs doivent affronter sans armes et sans plans d'action une
concurrence qui se fait toujours plus serrée. Il serait temps que le
gouvernement sorte de son indifférence, qu'il convoque le comité de
l'agriculture et qu'il prenne des mesures positives pour sauver une industrie
qui se bat pour sa survivance.
M. Dionne (Rimouski): La
région que je représente n'a pas les mêmes avantages que le centre de la
province de Québec, au point de vue industriel, et les industries qui
pourraient vraiment se développer dans ce territoire sont plutôt rares.
La région de Rimouski compte une
main-d'œuvre nombreuse qui augmente sans cesse. C'est surtout dans la ville même
de Rimouski que cette augmentation se manifeste. De 59,000 qu'elle était en
1951, la population se chiffre maintenant par au-delà de 200,000 personnes.
Elle a augmenté de 45 % depuis 1946. Les nouveaux citadins viennent
surtout de la campagne où l'agriculture ne peut absorber le surplus de
main-d'œuvre.
Ce qu'il nous
faudrait, chez nous, c'est une industrie du papier. La Chambre de commerce a
fait une étude sérieuse de la situation pour établir qu'en 1947, 40 % de
la main-d'œuvre était employée à l'agriculture, au regard de 13.2 % dans
l'ensemble de la province. L'industrie forestière embauchait 12 % des
travailleurs, à comparer avec 3.1 % pour toute la province. L'industrie
manufacturière fournissait de l'emploi à 14.3 %, par comparaison avec
50 % sur l'ensemble de la province. Nous voyons par là que c'est
principalement l'absence de l'activité manufacturière et industrielle qui se
fait sentir chez nous.
La main-d’œuvre augmente rapidement
dans notre région et se fait de plus en plus nombreuse. Malgré l'augmentation
rapide de la production agricole, celle-ci ne peut fournir de l'emploi à
tous ceux qui se trouvent sur le marché de la main-d'œuvre et remédier ainsi au
chômage.
Une nouvelle industrie est
absolument nécessaire pour les ouvriers. Il faut quatre conditions principales
pour qu'une industrie soit viable: la main-d'œuvre en quantité suffisante, la
matière première, le capital et le marché.
Par contre, parce que nous sommes
loin des grands centres, ce n'est pas n'importe quelle industrie qui peut s'implanter
avantageusement chez nous. La Chambre de commerce a fait une étude très
fouillée de la situation et elle en est venue à la conclusion que l'entreprise
idéale pour nous serait une papeterie. La région de Rimouski remplit toutes les
conditions requises pour l'établissement d'une papeterie. Ses boisés sont très
fournis sur une vaste étendue et la voie fluviale permet un transport très
économique de la matière première et des produits ouvrés.
Une usine de papier à Rimouski ne
nuirait en rien aux opérations du moulin de Price Brothers, à Matane. Au
contraire, les deux industries seraient complémentaires, puisqu'on pourrait
utiliser pour la fabrication du papier tout le bois qui ne peut être réduit en
madriers pour la construction et le commerce. On aurait ainsi une utilisation
maximum des ressources forestières de la région.
Je veux une meilleure utilisation
de notre forêt pour donner du travail à nos chômeurs et contribuer à résoudre
un problème aigu.
Ce qui manque surtout, c'est la
planification d'un programme d'avenir pour savoir comment orienter le
développement de nos régions au cours des prochaines années.
La Chambre de commerce régionale du
Bas-Saint-Laurent, réunie dans la ville de Matane, le 8 juin 1958, a
demandé que le gouvernement provincial prenne des mesures pour que les
détenteurs de royautés forestières établissent dans la région des centres de
transformation du bois brut coupé sur place. Depuis 1956, le marché du papier a
légèrement fléchi. Mais il affiche une nouvelle tendance vers la hausse
maintenant, et il incombe au gouvernement de prendre des dispositions pour que
la nouvelle industrie soit prête à opérer dès qu'il sera à son plus haut
niveau.
La compagnie Price Brothers
pourrait sans doute être intéressée à établir une papeterie dans la région de
Rimouski, puisqu'elle y opère déjà une industrie. Il n'a pas, dit-il,
consulté les officiers de la compagnie mais croit que, si le gouvernement lui
garantissait un approvisionnement régulier en matières premières en quantité
suffisante, elle n'hésiterait probablement pas à implanter une papeterie. La
Price Brothers possède déjà des réserves forestières, mais celles-ci ne
sont pas suffisantes pour assurer la fabrication de papier sur une haute
échelle. On pourrait procéder à des échanges de terrains, de façon à alimenter
la nouvelle industrie sans nuire aux entreprises existantes. Il y a encore
beaucoup de forêts inexploitées dans la province. Cultivateurs et colons
seraient sans doute heureux de pouvoir écouler leur bois à pulpe sur le marché
local. Tous les citoyens de Rimouski veulent que les ressources locales soient
exploitées le plus possible à leur profit.
Le moment serait propice à
l'établissement d'un nouveau moulin, vu qu'on annonce un peu partout une
reprise sensible dans l'industrie de la pulpe et du papier. Je sais qu'un
mémoire à ce sujet a déjà été envoyé au premier ministre. C'est un document
sérieux, qui a demandé beaucoup de travail. Même si l'on n'a pas encore accusé
réception de ce mémoire, j'ose espérer que le gouvernement l'étudiera avec
toute l'attention qu'il mérite. Le chef du gouvernement peut-il informer
au moins les expéditeurs qu'il a reçu le document?
La motion est mise aux voix, et la
Chambre l’adopte et se forme de nouveau en comité des voies et moyens.
En comité:
Présidence de M. Caron (Maskinongé)
L’honorable M. Bourque
(Sherbrooke) propose: Que, pour pourvoir au paiement des subsides qui ont
été accordés à Sa Majesté pour la dépense de l’année
financière se terminant le 31 mars 1960, il soit permis de tirer du fonds
consolidé du revenu de la province une somme additionnelle ne dépassant pas
$331,193,000.
Rapport du comité des voies et moyens:
M. l’Orateur au fauteuil
M. le président fait rapport
que le comité n’a pas fini de délibérer et qu’il demande la permission de
siéger de nouveau.
Il est résolu que la Chambre, à sa
prochaine séance, se formera de nouveau en comité des voies et moyens.
Ajournement
L’honorable M. Sauvé
(Deux-Montagnes) propose que la Chambre s’ajourne maintenant.
Adopté.
La séance est levée à 10 h 10.
NOTES
1. La
Presse du 3 mars 1959, à la page 21, rapporte que
MM. Fairley, Macdonald, Dupriez et Raymond étaient alors sur le parquet de
la Chambre. Le Soleil du 4 mars 1959, à la page 15, précise
qu’il est alors midi.
2. La source
n’indique pas clairement que le premier ministre ait dit cette phrase. Le
journaliste écrit seulement: "Tout le projet, avons-nous appris de source
sûre, coûtera environ $300,000,000."
3. 6,000, selon L’Action catholique du 4 mars 1959, à la page 13.
4. Le journaliste
de L’Événement du 4 mars 1959, à la page 1, écrit que le
député de Richmond (M. Lafrance) présenta sa motion après un discours de
près d’une heure.
5. Le
Devoir du 4 mars 1959, à la page 3, révèle que lorsque
l’amendement du député de Richmond (M. Lafrance) a été présenté, le
premier ministre n’était pas en Chambre. L'Orateur a donné la parole au député
de Brome (M. Brown) qui a ensuite commencé son discours. Le journaliste
ajoute que le premier ministre revint et souleva immédiatement un point d’ordre.
6. Le Soleil du 4 mars 1959, à
la page 6, indique que les députés indépendants présents, MM. Lionel
Ross, de Verdun, et Dave Rochon, de Saint-Louis, votent avec le gouvernement.
7. Le Nouvelliste du 4 mars
1959, à la page 18, spécifie que ce "brouhaha indescriptible"
fut de courte durée.
8. Selon Le Soleil du 4 mars
1959, à la page 6, l'Orateur n'aurait pas vu le député de Brome
(M. Brown) qui se trouve à sa droite, au dernier rang. La Presse du
4 mars 1959, à la page 31, rapporte que le pupitre de M. Russell
se trouve en face du fauteuil du président.
9. La source note seulement qu’il y eut une
courte discussion entre l’Orateur et le chef de l’opposition.
10. Un vote par assis et levé clôt
l’incident. La Chambre donne préséance au représentant de Shefford
(M. Russell) à 60 voix contre 17.
11. Le journaliste du Quebec Chronicle du 4 mars 1959, à la page 1, ajoute que le député de Shefford
(M. Russell) commence son allocution dans le brouhaha que font ses
collègues en tapant du poing sur leur pupitre.
12. Il s’agit du premier grand discours du
député de Shefford (M. Russell) depuis son élection en 1956.
13. En 1934, le Rapport 90, publié par le
gouvernement de Taschereau, avait exposé la difficile situation dans les
chantiers québécois.
14. En
1942, la Commission du salaire minimum, conformément à la loi du salaire
minimum, précise les salaires minima des différents employés de l’industrie
forestière. Par cette ordonnance, le prix des principales essences de bois est
spécifié; le texte indique également les conditions de travail qui doivent être
respectées par l’employeur (Gazette officielle de Québec, Québec,
9 janvier 1943, no 2, vol. 75, page 58). En 1946, le
ministre du Travail (l’honorable M. Barrette) ajoute quelques amendements
à l’ordonnance no 39. En outre, le texte précise que la corde de bois sera
désormais de 128 pieds cubes (Gazette officielle de Québec, Québec,
16 novembre 1946, vol. 78, no 46, page 3071).
15. Le
Soleil du 4 mars 1959, à la page 3, note que les députés avaient
jusqu'ici $5,000, plus $2,000 de frais de représentation. Ils auront désormais
$6,000, plus ces $2,000, soit $8,000 au total.
16. L’Action
catholique du 4 mars 1959, à la page 3, rapporte que le bill
subit, sans discussion, sa deuxième et sa troisième lecture, sur le même vote
enregistré.
17. À cause
du débat sur le budget, L’Action catholique du 4 mars 1959, à la
page 3, précise qu’à peine une heure a été consacrée à l'adoption des
projets de loi.