(Huit heures deux minutes)
Mme Massé : Bonjour, tout le
monde. Contente de vous retrouver dans ce coin de l'Assemblée nationale. Ça
fait... C'est intéressant.
Alors, écoutez, sur un autre ordre d'idées
complètement, l'enquête de la coroner se termine demain, puis la CAQ a encore
le temps de bien faire les choses et de déclencher une enquête publique sur la
gestion de l'ensemble de la pandémie. Plus l'enquête de la coroner avance, plus
le gouvernement s'enfonce dans des contradictions, puis ça devient de plus en
plus difficile à justifier. Le gouvernement peut bien essayer de nous embrouiller,
là, mais la réalité, c'est que la première éclosion dans un CHSLD a eu lieu le
2 mars, puis que les CHSLD privés, eux autres, ont été mis… le pied d'alerte a
été mis sur pied le 12 mars. Dix journées. Énorme.
Alors, on parle ici de vies humaines, des
familles qui ont laissé partir leur père, leur mère, leur conjoint, leur
conjointe dans des conditions inhumaines, des gens qui croyaient que l'État du
Québec, cette société distincte, était là pour eux puisqu'ils l'avaient bâtie
de toute pièce. Seule une commission d'enquête publique sur l'ensemble de la
gestion de la crise pourra faire la lumière. François Legault doit arrêter de
gagner du temps et déclencher l'enquête publique que tout le monde réclame avec
raison. Le gouvernement doit bien ça, la vérité, aux victimes, à leur famille
et à l'ensemble des Québécois et Québécoises.
Ce matin, je devais être seule avec
Christine au point de presse, mais il s'est passé quelque chose de terrible
cette nuit, et j'ai donc demandé à Émilise de venir aussi avec nous en point de
presse.
Mme Lessard-Therrien : Merci,
Manon. Bonjour. Ce matin, j'aimerais offrir toutes mes sympathies à la famille
de Richard Genest. Ma nuit a été faite de «si» : si l'ambulance avait été
disponible à Senneterre; si on n'avait pas dû aller virer à Val-d'Or; si on
était arrivé plus vite à Amos; si l'urgence de Senneterre avait été ouverte. Le
trajet que le patient a dû faire, c'est comme partir de Montréal, aller virer à
Joliette pour se faire dire que le spécialiste dont on a besoin est à
Saint-Jérôme. Le patient est décédé dans l'ascenseur à quelques minutes du
spécialiste qui aurait pu le sauver.
Pour toutes ces raisons, c'était
extrêmement important pour moi que le coroner se saisisse du dossier.
Senneterre, c'est le symptôme d'une maladie plus profonde. Notre système est en
hémorragie en Abitibi-Témiscamingue, et le ministre n'a même pas de plasteurs,
et je ne sais même pas s'il est en train de chercher la boîte.
Ça fait un an, un an, ici, que je suis
devant vous, que j'alerte ce gouvernement-là sur la crise dans le réseau de la
santé en Abitibi-Témiscamingue. La CAQ a deux députés, mais elle n'a
aucune idée de nos réalités sur le territoire. Ça fait des mois qu'on demande :
Elle est où, la CAQ? Je la pose encore ce matin, cette question : Où est
la CAQ?
Mme Labrie : On est toujours
en grève générale illimitée des travailleuses de la petite enfance. Aujourd'hui,
c'est la deuxième journée. Et moi, ce que je constate, c'est que soit le
premier ministre ne comprend rien aux revendications des travailleuses de la petite
enfance soit il fait volontairement de la désinformation pour désolidariser les
Québécois et les Québécoises de ce mouvement-là, parce que les syndicats, les
travailleuses n'ont jamais demandé la même augmentation pour toutes leurs
travailleuses. Elles ont fait des propositions différenciées pour les
éducatrices et pour les autres travailleuses de la petite enfance. Ça a été ça,
leur position de négociation depuis le début. Ce l'est toujours, et
malheureusement on a un premier ministre et un gouvernement qui s'entêtent à
dire le contraire pour briser la solidarité des Québécois et des Québécoises envers
les travailleurs de la petite enfance.
Moi, je pense que, s'il fait ça, c'est
parce qu'il se sent vraiment au pied du mur, parce qu'il y a une solidarité
très, très importante envers les travailleuses de la petite enfance, et
notamment, ce qu'on voit, c'est que l'appui est tellement fort de la part de la
population que même les personnes les plus impactées par cette grève-là sont
celles qui appuient le plus la grève et les revendications des travailleuses de
la petite enfance.
Alors, moi, j'aimerais dire au premier
ministre qu'au lieu d'essayer de désolidariser tout ce qui se crée, en ce
moment, comme mouvements, la CAQ et le premier ministre devraient se déniaiser
pour sauver le réseau de CPE et être à l'écoute des travailleuses de la petite
enfance. Il doit s'assurer qu'elles ne sont pas moins bien payées que leurs
collègues de nos écoles qui font un travail similaire. C'est la base, le
premier ministre lui-même l'a dit. Il faut qu'il se rende compte que, malheureusement,
ce n'est pas la réalité, et il peut corriger ça, et on attend simplement qu'il
le fasse pour mettre fin à cette grève.
La Modératrice
: On va
prendre vos questions. Une question, une sous-question.
Mme Gamache (Valérie) : Bien,
Émilise, je voulais vous parler d'abord de ce décès à Senneterre. Est-ce que
vous avez l'impression, ce matin, que et le ministre Dubé et le ministre Dufour
ont un mort sur la conscience?
Mme Lessard-Therrien : Bien, c'est
pour ça qu'on demande une enquête du coroner. Le CISSS-AT nous avait dit :
Il va y avoir une ambulance de dépêchée supplémentaire pour faire
12 heures par jour de plus pour éviter qu'il y ait des découvertures en
ambulance. Le patient a dû attendre une ambulance qui venait de Barraute parce
que celle de Senneterre était partie. Le protocole dit : Les paramédics
n'ont pas l'autorité pour faire des examens cliniques, ils doivent déplacer les
patients à Val-d'Or, c'est ce qui était dit. Si le patient avait pu arriver
tout de suite à Amos, est-ce qu'il aurait été sauvé? Il y a beaucoup de
questions en suspens, pour lesquelles on n'a pas de réponses, et c'est pour ça
qu'on veut avoir une enquête du coroner.
Mme Gamache (Valérie) : Est-ce
que la première chose à faire ce matin, c'est de rouvrir l'urgence de
Senneterre?
Mme Lessard-Therrien :
Écoutez, il manque 250 infirmières dans notre réseau de la santé. La pression,
elle est énorme. Le temps des fêtes s'en vient, on s'attend à ce qu'il y ait un
nouveau plan de contingence qui nous soit présenté pour le temps des fêtes. Il
manque quatre infirmières pour maintenir cette urgence-là ouverte. On a vu que
le ministre délégué à la Santé a mis en place le RIDDO, le réseau d'infirmières
de dépannage en obstétrique. Est-ce qu'il ne pourrait pas y avoir un RIDU, un
réseau d'infirmières en dépannage pour les urgences? Quatre infirmières. Je ne
peux pas croire que, dans l'ensemble du Québec, on ne trouve pas quatre
infirmières pour maintenir ces services-là ouverts.
La Modératrice
: M.
Laforest.
M. Laforest (Alain) : Je veux
revenir là-dessus parce que, vous l'avez déjà évoqué, on sait que ce dossier-là
se parle depuis mai, il y a eu des manifestations à Senneterre. Qu'est-ce que
ça prend pour avoir une équipe d'urgence, une équipe volante en Abititi? Vous
l'avez réclamée, vous en avez encore parlé ce matin. Qu'est-ce que ça prend?
Mme Lessard-Therrien : Écoutez,
je pense que c'est une excellente question à poser au ministre. Le ministre, il
s'est déplacé dans ma région au mois d'octobre. Il est allé rencontrer les gens
à Senneterre puis il ne nous a rien, rien, rien offert depuis sa visite. Moi,
j'ai fait des suivis avec son cabinet pour savoir : Bon, c'est quoi, le
plan de match? C'est quoi, les éléments que vous retenez? On vous a fait des propositions.
Puis, encore aujourd'hui, ils ont les mains vides, ils n'ont rien à nous
proposer. Je ne comprends pas.
Puis les enjeux de la pénurie, la crise de
main-d'oeuvre dans le réseau de la santé, on se souviendra, ça avait surtout
commencé, on l'avait mis au grand jour, quand il y a eu des épisodes de
découverture d'obstétrique à l'Hôpital de La Sarre à l'hiver 2019. Puis il
y avait un rapport qui avait été commandé où on parlait des enjeux de planification
de main-d'oeuvre. Qu'est-ce qui est arrivé avec ça, cette planification-là de
la main-d'oeuvre?
M. Laforest (Alain) : Qui est
responsable?
Mme Lessard-Therrien : Écoutez,
je pense qu'on a tous le goût d'en avoir un, coupable. Je pense que c'est
prématuré d'identifier un coupable à ce jour-ci. C'est pour ça qu'on demande
une enquête du coroner.
M. Laforest (Alain) : Mme
Massé, les sondages remontent un petit peu, un petit 2 % de plus. Ce n'est
pas beaucoup. La CAQ est encore très forte. C'est encourageant?
Mme Massé : Bien, moi, sincèrement,
ce qui m'encourage beaucoup, c'est le travail terrain que je fais, depuis quelques
semaines, en contact direct avec la population. Les sondages, c'est votre job,
vous allez les analyser, il y en aura d'autres avant 2022.
M. Laforest (Alain) : Vous
n'aimez pas ça, l'analyse de sondage, vous autres, hein?
Mme Massé : Bien, je vous dis,
moi, le meilleur sondage pour moi, c'est la réaction du terrain, puis, honnêtement,
elle est bonne, elle est bonne. Mais on a encore du travail à faire. Comme toujours,
on va continuer à le faire.
M. Lacroix (Louis) : Bonjour…
Mme Massé : Émilise.
M. Lacroix (Louis) : C'est
parce que, là, ce que je comprends aussi, c'est... d'abord et avant tout, un
des gros problèmes, c'est que M. Genest a attendu deux heures à la maison avant
qu'une ambulance se présente, ce qui est énorme, là. En ville, je pense que le
délai, ça tourne autour de… moins de 10 minutes, là. Alors, est-ce que le problème
premier ne vient pas de la découverture ambulancière? Je comprends, là, que
l'urgence de Senneterre, ça n'a pas de bon sens qu'elle ne soit pas ouverte, là,
je ne suis pas en train… mais est-ce que le problème premier n'est pas dans la
découverture ambulancière?
Mme Lessard-Therrien : Bien,
c'est clair que c'est aussi un enjeu, la découverture ambulancière. Mais, si on
était capables de maintenir nos services de proximité ouverts… Partout, là, où
ils ont été réorganisés… Puis moi, j'espère que le ministre de la Santé,
aujourd'hui, ne nous parlera pas de réorganisation, là. C'est une insulte de
dire que nos services sont réorganisés quand ils sont fermés, qu'ils ne sont
plus disponibles pour les citoyens à proximité.
Alors là, ça met de la pression,
effectivement, sur les services ambulanciers parce qu'on n'a plus accès à nos
services. Puis c'est vrai à Senneterre, mais c'est vrai aussi à La Sarre, quand
on n'a plus de soins intensifs avec la pédiatrie. Puis ça devient effectivement
un enjeu. Puis la couverture ambulancière, c'était un enjeu, c'était fragile.
On a des soucis avec les horaires de faction. Ce n'est pas du tout attractif
pour les jeunes, pour la relève, pour les jeunes femmes, notamment, qui
démarrent des familles. Ça fait que ça ne fait que relever cette autre
problématique là qu'on a sur le territoire.
M. Lacroix (Louis) : Je dis
ça parce qu'évidemment, la fermeture de l'urgence, c'est spectaculaire, là. Puis
on en a beaucoup, beaucoup parlé, là, puis je pense qu'il faut encore en
parler. Mais le problème de découverture ambulancière, j'ai l'impression qu'il
était peut-être un peu moins souligné et j'ai l'impression que ça fait partie
du gros problème. S'il n'avait pas attendu deux heures à la maison, il serait peut-être
vivant, M. Genest, là.
Mme Lessard-Therrien :
Effectivement. Mais, comme je vous dis, la fermeture de nos services de
proximité vient vraiment exacerber la pression sur nos ambulanciers. Mais la
problématique, elle était tout à fait réelle, et là on vient juste mettre de la
pression, on fait juste mettre en lumière davantage cette problématique-là.
M. Lacroix (Louis) :
Mme Massé, j'aurais une question pour vous. La Fédération canadienne de
l'entreprise indépendante a fait un sondage auprès des PME, et ils en viennent…
en fait, les PME disent que, si on augmentait le salaire minimum à 18 $,
il y aurait un impact direct sur les PME : le coût pour chaque employé
supplémentaire serait de 10 806 $, 33 % des PME devraient
augmenter le prix de leurs produits et services, 30 % des PME indiquent
que ça entraînerait un effet domino sur les salaires des employés, pas juste
ceux qui sont au salaire minimum, mais les autres aussi, 18 % des
propriétaires des PME devraient compenser en travaillant plus d'heures,
11 % réduiraient le nombre d'employés dans leur entreprise et 11 %
des PME disent que ça fragiliserait leur entreprise au point où ils pourraient
être obligés de fermer. Est-ce que c'est une bonne idée, augmenter le salaire
minimum à 18 $?
Mme Massé : Oui, absolument,
absolument parce que… Bien, je n'ai pas regardé l'étude dont vous faites état,
vous en avez fait la lecture, mais il y a une chose qui est certaine, c'est que
je ne suis pas surprise que la fédération des entreprises indépendantes vienne
faire ce lobby pour dire que ça n'a pas de bon sens que les travailleurs,
travailleuses, à leur tour, ne bénéficient pas de meilleures conditions, alors
que tout... le coût de la vie est en train d'augmenter.
Je pense qu'à Québec solidaire ce qu'on
dit, c'est que dans le fameux, disons, groupe de PME, il y a les très petites
entreprises qui sont probablement celles qui crient famine en disant : Ça
va nous mettre dans de mauvaises positions. Nous, à Québec solidaire, on est
d'avis qu'il faut accompagner en transition ces entreprises-là.
M. Lacroix (Louis) :
…dommages collatéraux, eux autres, ou... Comment? Je ne comprends pas.
Mme Massé : Non, non. Nous, on
veut les accompagner en transition. C'est-à-dire que l'argent que l'État va
faire en surplus parce que les salaires vont être améliorés, les familles vont
les dépenser. C'est ça qui est le fun quand tu es en bas de l'échelle, c'est
que l'argent que tu fais, là, tu ne vas pas le placer dans les paradis fiscaux,
tu le dépenses pour te loger, pour te nourrir, pour t'habiller, pour te
déplacer.
Alors donc, nous, ce qu'on dit, c'est il
faut soutenir les très petites entreprises. Il y a des entreprises qui sont
classifiées dans les PME qui ont tout à fait la capacité de soutenir une
augmentation de salaire. On va accompagner les entreprises là-dedans. On ne va
pas les… les petites entreprises, pardon, on ne va pas les abandonner. Mais il
est grandement temps qu'il faut aider nos travailleurs, travailleuses aussi,
qui elles vivent l'augmentation du coût de la vie de façon importante.
La Modératrice
: ...
M. Lacroix (Louis) : Donc, Québec
solidaire aiderait les entreprises en subventionnant les entreprises qui
seraient…
Mme Massé : Québec solidaire a
toujours dit qu'il allait soutenir les très petites entreprises qui auront
besoin d'accompagnement pour passer au travers une augmentation du salaire
minimum.
M. Lacroix (Louis) : Donc,
pour les entreprises…
La Modératrice
: …
M. Lacroix (Louis) : Attends
un peu. Je peux-tu, s'il vous plaît, avoir le fond de l'idée, là? Est-ce que ça
veut dire que, finalement, il n'y aurait pas d'impact pour les entreprises?
Est-ce que c'est ce que vous dites? Pour les PME, par exemple, décrites dans
l'étude en question, est-ce que ça veut dire que, si on hausse le salaire
minimum à 18 $, vous allez atténuer l'impact sur ces entreprises-là?
Est-ce qu'il n'y aurait pas d'impact?
Mme Massé : Écoutez, je ne
suis pas en train de dire qu'il y aura zéro impact, là. Il y a déjà des impacts
pour tout le monde. L'augmentation du coût de la vie, là, a des impacts pour
tout le monde.
Ceci étant dit, ce n'est pas en maintenant
les travailleurs, travailleuses au salaire minimum dans la pauvreté qu'on va régler
le problème économique actuel. Si les gens n'ont pas d'argent dans leurs poches
pour justement acheter local, parce que c'est important puis c'est un projet de
société, pour justement se permettre de pouvoir se loger, alors que les coûts
de loyer sont astronomiques, les gens paient plus de 50 % de leurs revenus,
bien, on ne s'en sortira pas.
La Modératrice
:
Mme Plante.
Mme Plante (Caroline) :
Bonjour, Mme Massé.
Mme Massé : Bonjour.
Mme Plante (Caroline) : Sur
votre demande d'enquête publique, là, sur la gestion de la pandémie, on voit
les partis d'opposition mettre de la pression pour que se tienne une telle
enquête, mais où est la pression populaire?
Mme Massé : Bien, écoutez, il
ne faut pas oublier que les partis politiques sont aussi des représentants. Tu
sais, si on prend l'ensemble des pourcentages des gens qui ont voté pour la CAQ
versus qui ont voté pour les trois autres partis politiques, je vous dirais
qu'on représente quand même une bonne partie de la population. Moi…
Mme Plante (Caroline) :
Sentez-vous une grogne dans la population?
Mme Massé : Bien, les gens… Par
exemple, prenons juste les aérosols dans les écoles.
Mme Plante (Caroline) : …
Mme Massé : C'est ça. Notre
demande, ce n'est pas juste pour les CHSLD, c'est pour l'ensemble de la gestion
de la pandémie. Alors, moi, j'ai juste vu, comme vous, comme les Québécois et Québécoises,
ce que nous avons su à travers les médias, que le gouvernement, que la Santé
publique, que le ministre de l'Éducation nous en a dit. Déjà, on trouvait que
ça ne tenait pas trop la route, mais on n'a pas l'ensemble de l'information.
Alors, aujourd'hui, entre autres, on
apprend que les enfants sont particulièrement touchés. Ça a-tu un lien avec les
aérosols à l'école? Je ne le sais pas, je ne veux pas répondre à cette
question-là, mais j'aimerais qu'on trouve les réponses, pas pour pointer sur
des coupables, mais pour s'assurer de prévenir pour l'avenir. Parce qu'on le
sait, là, ça va revenir, des crises comme celle-là, et je pense que le Québec
doit être mieux préparé la prochaine fois.
Mme Plante (Caroline) : Et je
vous inviterais peut-être à commenter le chiffre que l'on retrouve dans le
sondage paru dans le Journal de Montréal ce matin, là, le 60 % de Québécois
insatisfaits de la gestion de la crise en CHSLD. Pour vous, est-ce que c'est
bas, c'est élevé? Qu'est-ce que vous pensez de ce chiffre-là?
Mme Massé : Écoutez, c'est
vraiment votre travail de commenter les sondages. Moi, ce que je sais, c'est
qu'encore aujourd'hui, à mon bureau de comté, à nos bureaux de comté, il y a
des gens qui nous appellent pour crier à l'injustice face au traitement qu'a
subi leur parent en CHSLD, qu'ils soient publics ou privés. Alors, moi, mon
sondage, là, c'est quand j'ai, par exemple, le fils d'un papa qui est décédé
dans un CHSLD, et cette personne-là me dit : Je veux avoir toute la
vérité. C'est ça qui me donne la «drive» d'être ici puis de dire : Ça,
c'est pour les CHSLD, mais on le veut aussi plus largement pour l'ensemble de
la gestion de la crise.
La Modératrice
: Mme
Lajoie.
Mme Lajoie (Geneviève) : Bon
matin. Justement, on voit qu'il s'agit un peu d'une faille dans l'armure de la
CAQ. Est-ce que ça vous encourage à ne pas lâcher le morceau et à continuer,
justement, de ne pas lâcher le morceau, finalement?
Mme Massé : Honnêtement, Mme
Lajoie, la raison pour laquelle, depuis déjà plusieurs mois, là, depuis le mois
d'août, de mémoire, on demande une enquête sur l'ensemble… — c'est
ça, hein, le mois d'août, je pense, au retour, août, septembre — on
demande une enquête sur l'ensemble de la gestion, c'est parce qu'on pense que
les Québécois et Québécoises sont en droit de savoir qu'est-ce qui s'est passé
et comment ça s'est passé. Le petit épisode qu'on a qui concerne les CHSLD de
ce grand film qu'est la gestion de la pandémie nous démontre incohérence, nous
démontre une chose et son contraire, et, dans ce sens-là, il me semble que les
Québécois et Québécoises sont légitimes d'avoir la vérité sur l'ensemble de ce
grand film qu'est la gestion de la pandémie.
Mme Lajoie (Geneviève) : Justement,
il s'agit d'une faille. Mais est-ce que, selon vous, le gouvernement Legault a
d'autres failles que vous entendez exploiter?
Mme Massé : Je ne le sais pas.
Vous parlez de faille. Ce que je vois depuis... Hein?
Une voix
: ...
Mme Massé : Oui, c'est ça,
l'éducation, les CPE. Tu sais, les parents, par exemple, actuellement, appuient
largement, soutient les travailleuses en service de garde, et le gouvernement
dit : Oui, mais les parents n'aiment pas beaucoup ça parce que ça a des
impacts. Non, attendez, ce n'est pas ça qu'on entend. Ça fait que... est-ce que
c'est une faille dans votre définition? Je ne le sais pas.
Moi, il y a une autre grande faille
importante où les Québécois et Québécoises, particulièrement la jeune
génération qui va vivre les impacts de ça, ne sont pas dupes, c'est la question
des changements climatiques et du réel engagement de l'État à faire tout ce qui
est en son pouvoir pour faire que 2040‑2050 ne soit pas dramatique pour la
jeune génération. Je trouve que ça, c'est une autre petite faille.
La Modératrice
: On va
passer en anglais avec Mme Senay.
Mme Senay (Cathy) : Oui. Bonjour, Émilise. I just would like to have my first question in
English, and then I'll follow up in French because I have more details that I
want to clarify with you. How do you feel, personally, with the death of
Mr. Genest? We've been seeing you so many times talking about this and
denouncing the situation in Abitibi with this break of services. So, how do you
feel, personally, as an MNA, with this death?
Mme Lessard-Therrien : I feel very sad, of course, for the family. Sincerely, I feel
abandoned, abandoned by this Government. I'm here since a year, and you just said it, to say : Hey!
it's terrible what happens in my region, we miss people to have our health
services, and they did nothing. And Christian Dubé was in my region a month and
a half ago, and he still has empty hands, no plan for l'Abitibi-Témiscamingue. It's terrible. And I
feel really abandoned by this Government.
Mme Senay (Cathy) : …the head of the Health Agency said, in a letter, a press release :
The coroner is not going to investigate. But you're going in the same direction
than the mayor of Senneterre, you want the coroner to investigate.
Mme Lessard-Therrien : Of course. We have a lot of questions. What happens if the «ambulance»…
Des voix : The
paramedics.
Mme Lessard-Therrien : …the paramedics was there? The CISSS said : There will be
another paramedics because, if the one already there is gone, we need another
one. And there wasn't another paramedic in the night of «mardi à mercredi». The
paramedics need to come from Barraute. It's 30 kilometers. And those paramedics are not sit in their car waiting for a call,
they are at home, and then they have a call and they go to the vehicle, so it's
long. And then, what happens if the paramedics goes directly to Amos, to the
good specialist? Maybe Richard Genest would be still alive. So, we have a lot
of questions. We need answers.
Mme Senay (Cathy) : This is my last clarification that I want to ask you. I'm looking at the map. I mean, how come we
went… so Barraute, Senneterre, Senneterre, Val-d'Or, Val-d'Or, Amos?
Mme Lessard-Therrien : Yes. It's a triangle. Yes, it's incredible. But, since Senneterre
is closed the whole night, the directive is : You go to Val-d'Or. That's it. This is a problem. This
is a problem. And probably, if… well, we don't know, but if Senneterre were
opened, probably the doctors said : Hey! This specialist is only in Amos,
in Abitibi-Témiscamingue, go
straight to Amos. So, that's why we want the coroner.
Mme Greig (Kelly) : Do you have a feeling… if this was, to say, happened closer to a
big city, I mean, I feel like it would be a different response, people would be
so outraged. They are still outraged. Do you feel like it's inequal, people who
live far from big cities like Montréal, Québec, wherever,
like in your region?
Mme Lessard-Therrien :
Of course. We talk about Senneterre, but we could talk about the women in
Témiscamingue. For seven months, they needed to go to Rouyn-Noranda to give birth. And you saw the weather last week in my region, I
mean, I get in the ditch because of the snow. And these factors are not
counting in the paper of the minister, and they ask us to do all this distance
with moose on the road, with the snow, with the dark, with the big van, with
everything that put sometimes our life in danger. And this doesn't count
anywhere. We are stuck with this distance. So, when you close Senneterre and
the next emergency is 70 kilometers far way, it's…
Mme Greig (Kelly) : Unequal.
Mme Lessard-Therrien : Totally.
Mme Greig (Kelly) :OK. Thank you.
Mme Lessard-Therrien : Thank you.
La Modératrice
: En terminant, Mme Fletcher.
Mme Fletcher (Raquel) : Good morning. I don't know if you want to answer my question, maybe
Manon Massé wants to answer. We're just looking at polls, and new poll that has
come out, and, given everything that has happened around CHSLDs and, you know,
closing the ERs, and stuff as well, are you surprised to see that public
support hasn't wavered for the CAQ?
Mme Massé : If I what?
Mme Fletcher (Raquel) : Are you surprised to see that there is still… the public support
hasn't gone down for the CAQ?
Mme Massé : I mean, it's a poll. You are the one who can have an analysis on it.
But what I know, when I'm on the field with people, when we receive phone calls
from our «concitoyens», the question about how this Government takes in charge the pandemic situation, it's none «satisfaisant.»
So, this is what I feel on what I receive on the field.
La Modératrice
:Last question.
Mme Fletcher (Raquel) : …about the pandemic, is it the CHSLDs or…
Mme Massé : Not only CHSLDs, of course, because, for the moment, this is what
we are talking about. But I can remember, a couple weeks ago, a couple months
ago, we're talking about schools, a couple of months ago, we're talking about
the «l'équipement de protection individuel», the N95 masks, you know? So, in all
these moments, people called at our office and said to us : Something not
going good in that system. So, that's why we ask to have a public inquiry on
all the situations of the «urgence sanitaire».
Mme Fletcher (Raquel) : Yes.
La Modératrice
: Merci
beaucoup.
(Fin à 8 h 30)