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Point de presse de Mme Manon Massé, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’affaires autochtones, Mme Christine Labrie, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière d’éducation, et Mme Émilise Lessard-Therrien, porte-parole du deuxième groupe d’opposition en matière de développement régional

Version finale

Le jeudi 2 décembre 2021, 8 h

Hall principal de l'hôtel du Parlement, hôtel du Parlement

(Huit heures deux minutes)

Mme Massé : Bonjour, tout le monde. Contente de vous retrouver dans ce coin de l'Assemblée nationale. Ça fait... C'est intéressant.

Alors, écoutez, sur un autre ordre d'idées complètement, l'enquête de la coroner se termine demain, puis la CAQ a encore le temps de bien faire les choses et de déclencher une enquête publique sur la gestion de l'ensemble de la pandémie. Plus l'enquête de la coroner avance, plus le gouvernement s'enfonce dans des contradictions, puis ça devient de plus en plus difficile à justifier. Le gouvernement peut bien essayer de nous embrouiller, là, mais la réalité, c'est que la première éclosion dans un CHSLD a eu lieu le 2 mars, puis que les CHSLD privés, eux autres, ont été mis… le pied d'alerte a été mis sur pied le 12 mars. Dix journées. Énorme.

Alors, on parle ici de vies humaines, des familles qui ont laissé partir leur père, leur mère, leur conjoint, leur conjointe dans des conditions inhumaines, des gens qui croyaient que l'État du Québec, cette société distincte, était là pour eux puisqu'ils l'avaient bâtie de toute pièce. Seule une commission d'enquête publique sur l'ensemble de la gestion de la crise pourra faire la lumière. François Legault doit arrêter de gagner du temps et déclencher l'enquête publique que tout le monde réclame avec raison. Le gouvernement doit bien ça, la vérité, aux victimes, à leur famille et à l'ensemble des Québécois et Québécoises.

Ce matin, je devais être seule avec Christine au point de presse, mais il s'est passé quelque chose de terrible cette nuit, et j'ai donc demandé à Émilise de venir aussi avec nous en point de presse.

Mme Lessard-Therrien : Merci, Manon. Bonjour. Ce matin, j'aimerais offrir toutes mes sympathies à la famille de Richard Genest. Ma nuit a été faite de «si» : si l'ambulance avait été disponible à Senneterre; si on n'avait pas dû aller virer à Val-d'Or; si on était arrivé plus vite à Amos; si l'urgence de Senneterre avait été ouverte. Le trajet que le patient a dû faire, c'est comme partir de Montréal, aller virer à Joliette pour se faire dire que le spécialiste dont on a besoin est à Saint-Jérôme. Le patient est décédé dans l'ascenseur à quelques minutes du spécialiste qui aurait pu le sauver.

Pour toutes ces raisons, c'était extrêmement important pour moi que le coroner se saisisse du dossier. Senneterre, c'est le symptôme d'une maladie plus profonde. Notre système est en hémorragie en Abitibi-Témiscamingue, et le ministre n'a même pas de plasteurs, et je ne sais même pas s'il est en train de chercher la boîte.

Ça fait un an, un an, ici, que je suis devant vous, que j'alerte ce gouvernement-là sur la crise dans le réseau de la santé en Abitibi-Témiscamingue. La CAQ a deux députés, mais elle n'a aucune idée de nos réalités sur le territoire. Ça fait des mois qu'on demande : Elle est où, la CAQ? Je la pose encore ce matin, cette question : Où est la CAQ?

Mme Labrie : On est toujours en grève générale illimitée des travailleuses de la petite enfance. Aujourd'hui, c'est la deuxième journée. Et moi, ce que je constate, c'est que soit le premier ministre ne comprend rien aux revendications des travailleuses de la petite enfance soit il fait volontairement de la désinformation pour désolidariser les Québécois et les Québécoises de ce mouvement-là, parce que les syndicats, les travailleuses n'ont jamais demandé la même augmentation pour toutes leurs travailleuses. Elles ont fait des propositions différenciées pour les éducatrices et pour les autres travailleuses de la petite enfance. Ça a été ça, leur position de négociation depuis le début. Ce l'est toujours, et malheureusement on a un premier ministre et un gouvernement qui s'entêtent à dire le contraire pour briser la solidarité des Québécois et des Québécoises envers les travailleurs de la petite enfance.

Moi, je pense que, s'il fait ça, c'est parce qu'il se sent vraiment au pied du mur, parce qu'il y a une solidarité très, très importante envers les travailleuses de la petite enfance, et notamment, ce qu'on voit, c'est que l'appui est tellement fort de la part de la population que même les personnes les plus impactées par cette grève-là sont celles qui appuient le plus la grève et les revendications des travailleuses de la petite enfance.

Alors, moi, j'aimerais dire au premier ministre qu'au lieu d'essayer de désolidariser tout ce qui se crée, en ce moment, comme mouvements, la CAQ et le premier ministre devraient se déniaiser pour sauver le réseau de CPE et être à l'écoute des travailleuses de la petite enfance. Il doit s'assurer qu'elles ne sont pas moins bien payées que leurs collègues de nos écoles qui font un travail similaire. C'est la base, le premier ministre lui-même l'a dit. Il faut qu'il se rende compte que, malheureusement, ce n'est pas la réalité, et il peut corriger ça, et on attend simplement qu'il le fasse pour mettre fin à cette grève.

La Modératrice : On va prendre vos questions. Une question, une sous-question.

Mme Gamache (Valérie) : Bien, Émilise, je voulais vous parler d'abord de ce décès à Senneterre. Est-ce que vous avez l'impression, ce matin, que et le ministre Dubé et le ministre Dufour ont un mort sur la conscience?

Mme Lessard-Therrien : Bien, c'est pour ça qu'on demande une enquête du coroner. Le CISSS-AT nous avait dit : Il va y avoir une ambulance de dépêchée supplémentaire pour faire 12 heures par jour de plus pour éviter qu'il y ait des découvertures en ambulance. Le patient a dû attendre une ambulance qui venait de Barraute parce que celle de Senneterre était partie. Le protocole dit : Les paramédics n'ont pas l'autorité pour faire des examens cliniques, ils doivent déplacer les patients à Val-d'Or, c'est ce qui était dit. Si le patient avait pu arriver tout de suite à Amos, est-ce qu'il aurait été sauvé? Il y a beaucoup de questions en suspens, pour lesquelles on n'a pas de réponses, et c'est pour ça qu'on veut avoir une enquête du coroner.

Mme Gamache (Valérie) : Est-ce que la première chose à faire ce matin, c'est de rouvrir l'urgence de Senneterre?

Mme Lessard-Therrien : Écoutez, il manque 250 infirmières dans notre réseau de la santé. La pression, elle est énorme. Le temps des fêtes s'en vient, on s'attend à ce qu'il y ait un nouveau plan de contingence qui nous soit présenté pour le temps des fêtes. Il manque quatre infirmières pour maintenir cette urgence-là ouverte. On a vu que le ministre délégué à la Santé a mis en place le RIDDO, le réseau d'infirmières de dépannage en obstétrique. Est-ce qu'il ne pourrait pas y avoir un RIDU, un réseau d'infirmières en dépannage pour les urgences? Quatre infirmières. Je ne peux pas croire que, dans l'ensemble du Québec, on ne trouve pas quatre infirmières pour maintenir ces services-là ouverts.

La Modératrice : M. Laforest.

M. Laforest (Alain) : Je veux revenir là-dessus parce que, vous l'avez déjà évoqué, on sait que ce dossier-là se parle depuis mai, il y a eu des manifestations à Senneterre. Qu'est-ce que ça prend pour avoir une équipe d'urgence, une équipe volante en Abititi? Vous l'avez réclamée, vous en avez encore parlé ce matin. Qu'est-ce que ça prend?

Mme Lessard-Therrien : Écoutez, je pense que c'est une excellente question à poser au ministre. Le ministre, il s'est déplacé dans ma région au mois d'octobre. Il est allé rencontrer les gens à Senneterre puis il ne nous a rien, rien, rien offert depuis sa visite. Moi, j'ai fait des suivis avec son cabinet pour savoir : Bon, c'est quoi, le plan de match? C'est quoi, les éléments que vous retenez? On vous a fait des propositions. Puis, encore aujourd'hui, ils ont les mains vides, ils n'ont rien à nous proposer. Je ne comprends pas.

Puis les enjeux de la pénurie, la crise de main-d'oeuvre dans le réseau de la santé, on se souviendra, ça avait surtout commencé, on l'avait mis au grand jour, quand il y a eu des épisodes de découverture d'obstétrique à l'Hôpital de La Sarre à l'hiver 2019. Puis il y avait un rapport qui avait été commandé où on parlait des enjeux de planification de main-d'oeuvre. Qu'est-ce qui est arrivé avec ça, cette planification-là de la main-d'oeuvre?

M. Laforest (Alain) : Qui est responsable?

Mme Lessard-Therrien : Écoutez, je pense qu'on a tous le goût d'en avoir un, coupable. Je pense que c'est prématuré d'identifier un coupable à ce jour-ci. C'est pour ça qu'on demande une enquête du coroner.

M. Laforest (Alain) : Mme Massé, les sondages remontent un petit peu, un petit 2 % de plus. Ce n'est pas beaucoup. La CAQ est encore très forte. C'est encourageant?

Mme Massé : Bien, moi, sincèrement, ce qui m'encourage beaucoup, c'est le travail terrain que je fais, depuis quelques semaines, en contact direct avec la population. Les sondages, c'est votre job, vous allez les analyser, il y en aura d'autres avant 2022.

M. Laforest (Alain) : Vous n'aimez pas ça, l'analyse de sondage, vous autres, hein?

Mme Massé : Bien, je vous dis, moi, le meilleur sondage pour moi, c'est la réaction du terrain, puis, honnêtement, elle est bonne, elle est bonne. Mais on a encore du travail à faire. Comme toujours, on va continuer à le faire.

M. Lacroix (Louis) : Bonjour…

Mme Massé : Émilise.

M. Lacroix (Louis) : C'est parce que, là, ce que je comprends aussi, c'est... d'abord et avant tout, un des gros problèmes, c'est que M. Genest a attendu deux heures à la maison avant qu'une ambulance se présente, ce qui est énorme, là. En ville, je pense que le délai, ça tourne autour de… moins de 10 minutes, là. Alors, est-ce que le problème premier ne vient pas de la découverture ambulancière? Je comprends, là, que l'urgence de Senneterre, ça n'a pas de bon sens qu'elle ne soit pas ouverte, là, je ne suis pas en train… mais est-ce que le problème premier n'est pas dans la découverture ambulancière?

Mme Lessard-Therrien : Bien, c'est clair que c'est aussi un enjeu, la découverture ambulancière. Mais, si on était capables de maintenir nos services de proximité ouverts… Partout, là, où ils ont été réorganisés… Puis moi, j'espère que le ministre de la Santé, aujourd'hui, ne nous parlera pas de réorganisation, là. C'est une insulte de dire que nos services sont réorganisés quand ils sont fermés, qu'ils ne sont plus disponibles pour les citoyens à proximité.

Alors là, ça met de la pression, effectivement, sur les services ambulanciers parce qu'on n'a plus accès à nos services. Puis c'est vrai à Senneterre, mais c'est vrai aussi à La Sarre, quand on n'a plus de soins intensifs avec la pédiatrie. Puis ça devient effectivement un enjeu. Puis la couverture ambulancière, c'était un enjeu, c'était fragile. On a des soucis avec les horaires de faction. Ce n'est pas du tout attractif pour les jeunes, pour la relève, pour les jeunes femmes, notamment, qui démarrent des familles. Ça fait que ça ne fait que relever cette autre problématique là qu'on a sur le territoire.

M. Lacroix (Louis) : Je dis ça parce qu'évidemment, la fermeture de l'urgence, c'est spectaculaire, là. Puis on en a beaucoup, beaucoup parlé, là, puis je pense qu'il faut encore en parler. Mais le problème de découverture ambulancière, j'ai l'impression qu'il était peut-être un peu moins souligné et j'ai l'impression que ça fait partie du gros problème. S'il n'avait pas attendu deux heures à la maison, il serait peut-être vivant, M. Genest, là.

Mme Lessard-Therrien : Effectivement. Mais, comme je vous dis, la fermeture de nos services de proximité vient vraiment exacerber la pression sur nos ambulanciers. Mais la problématique, elle était tout à fait réelle, et là on vient juste mettre de la pression, on fait juste mettre en lumière davantage cette problématique-là.

M. Lacroix (Louis) : Mme Massé, j'aurais une question pour vous. La Fédération canadienne de l'entreprise indépendante a fait un sondage auprès des PME, et ils en viennent… en fait, les PME disent que, si on augmentait le salaire minimum à 18 $, il y aurait un impact direct sur les PME : le coût pour chaque employé supplémentaire serait de 10 806 $, 33 % des PME devraient augmenter le prix de leurs produits et services, 30 % des PME indiquent que ça entraînerait un effet domino sur les salaires des employés, pas juste ceux qui sont au salaire minimum, mais les autres aussi, 18 % des propriétaires des PME devraient compenser en travaillant plus d'heures, 11 % réduiraient le nombre d'employés dans leur entreprise et 11 % des PME disent que ça fragiliserait leur entreprise au point où ils pourraient être obligés de fermer. Est-ce que c'est une bonne idée, augmenter le salaire minimum à 18 $?

Mme Massé : Oui, absolument, absolument parce que… Bien, je n'ai pas regardé l'étude dont vous faites état, vous en avez fait la lecture, mais il y a une chose qui est certaine, c'est que je ne suis pas surprise que la fédération des entreprises indépendantes vienne faire ce lobby pour dire que ça n'a pas de bon sens que les travailleurs, travailleuses, à leur tour, ne bénéficient pas de meilleures conditions, alors que tout... le coût de la vie est en train d'augmenter.

Je pense qu'à Québec solidaire ce qu'on dit, c'est que dans le fameux, disons, groupe de PME, il y a les très petites entreprises qui sont probablement celles qui crient famine en disant : Ça va nous mettre dans de mauvaises positions. Nous, à Québec solidaire, on est d'avis qu'il faut accompagner en transition ces entreprises-là.

M. Lacroix (Louis) : …dommages collatéraux, eux autres, ou... Comment? Je ne comprends pas.

Mme Massé : Non, non. Nous, on veut les accompagner en transition. C'est-à-dire que l'argent que l'État va faire en surplus parce que les salaires vont être améliorés, les familles vont les dépenser. C'est ça qui est le fun quand tu es en bas de l'échelle, c'est que l'argent que tu fais, là, tu ne vas pas le placer dans les paradis fiscaux, tu le dépenses pour te loger, pour te nourrir, pour t'habiller, pour te déplacer.

Alors donc, nous, ce qu'on dit, c'est il faut soutenir les très petites entreprises. Il y a des entreprises qui sont classifiées dans les PME qui ont tout à fait la capacité de soutenir une augmentation de salaire. On va accompagner les entreprises là-dedans. On ne va pas les… les petites entreprises, pardon, on ne va pas les abandonner. Mais il est grandement temps qu'il faut aider nos travailleurs, travailleuses aussi, qui elles vivent l'augmentation du coût de la vie de façon importante.

La Modératrice : ...

M. Lacroix (Louis) : Donc, Québec solidaire aiderait les entreprises en subventionnant les entreprises qui seraient…

Mme Massé : Québec solidaire a toujours dit qu'il allait soutenir les très petites entreprises qui auront besoin d'accompagnement pour passer au travers une augmentation du salaire minimum.

M. Lacroix (Louis) : Donc, pour les entreprises…

La Modératrice :

M. Lacroix (Louis) : Attends un peu. Je peux-tu, s'il vous plaît, avoir le fond de l'idée, là? Est-ce que ça veut dire que, finalement, il n'y aurait pas d'impact pour les entreprises? Est-ce que c'est ce que vous dites? Pour les PME, par exemple, décrites dans l'étude en question, est-ce que ça veut dire que, si on hausse le salaire minimum à 18 $, vous allez atténuer l'impact sur ces entreprises-là? Est-ce qu'il n'y aurait pas d'impact?

Mme Massé : Écoutez, je ne suis pas en train de dire qu'il y aura zéro impact, là. Il y a déjà des impacts pour tout le monde. L'augmentation du coût de la vie, là, a des impacts pour tout le monde.

Ceci étant dit, ce n'est pas en maintenant les travailleurs, travailleuses au salaire minimum dans la pauvreté qu'on va régler le problème économique actuel. Si les gens n'ont pas d'argent dans leurs poches pour justement acheter local, parce que c'est important puis c'est un projet de société, pour justement se permettre de pouvoir se loger, alors que les coûts de loyer sont astronomiques, les gens paient plus de 50 % de leurs revenus, bien, on ne s'en sortira pas.

La Modératrice : Mme Plante.

Mme Plante (Caroline) : Bonjour, Mme Massé.

Mme Massé : Bonjour.

Mme Plante (Caroline) : Sur votre demande d'enquête publique, là, sur la gestion de la pandémie, on voit les partis d'opposition mettre de la pression pour que se tienne une telle enquête, mais où est la pression populaire?

Mme Massé : Bien, écoutez, il ne faut pas oublier que les partis politiques sont aussi des représentants. Tu sais, si on prend l'ensemble des pourcentages des gens qui ont voté pour la CAQ versus qui ont voté pour les trois autres partis politiques, je vous dirais qu'on représente quand même une bonne partie de la population. Moi…

Mme Plante (Caroline) : Sentez-vous une grogne dans la population?

Mme Massé : Bien, les gens… Par exemple, prenons juste les aérosols dans les écoles.

Mme Plante (Caroline) :

Mme Massé : C'est ça. Notre demande, ce n'est pas juste pour les CHSLD, c'est pour l'ensemble de la gestion de la pandémie. Alors, moi, j'ai juste vu, comme vous, comme les Québécois et Québécoises, ce que nous avons su à travers les médias, que le gouvernement, que la Santé publique, que le ministre de l'Éducation nous en a dit. Déjà, on trouvait que ça ne tenait pas trop la route, mais on n'a pas l'ensemble de l'information.

Alors, aujourd'hui, entre autres, on apprend que les enfants sont particulièrement touchés. Ça a-tu un lien avec les aérosols à l'école? Je ne le sais pas, je ne veux pas répondre à cette question-là, mais j'aimerais qu'on trouve les réponses, pas pour pointer sur des coupables, mais pour s'assurer de prévenir pour l'avenir. Parce qu'on le sait, là, ça va revenir, des crises comme celle-là, et je pense que le Québec doit être mieux préparé la prochaine fois.

Mme Plante (Caroline) : Et je vous inviterais peut-être à commenter le chiffre que l'on retrouve dans le sondage paru dans le Journal de Montréal ce matin, là, le 60 % de Québécois insatisfaits de la gestion de la crise en CHSLD. Pour vous, est-ce que c'est bas, c'est élevé? Qu'est-ce que vous pensez de ce chiffre-là?

Mme Massé : Écoutez, c'est vraiment votre travail de commenter les sondages. Moi, ce que je sais, c'est qu'encore aujourd'hui, à mon bureau de comté, à nos bureaux de comté, il y a des gens qui nous appellent pour crier à l'injustice face au traitement qu'a subi leur parent en CHSLD, qu'ils soient publics ou privés. Alors, moi, mon sondage, là, c'est quand j'ai, par exemple, le fils d'un papa qui est décédé dans un CHSLD, et cette personne-là me dit : Je veux avoir toute la vérité. C'est ça qui me donne la «drive» d'être ici puis de dire : Ça, c'est pour les CHSLD, mais on le veut aussi plus largement pour l'ensemble de la gestion de la crise.

La Modératrice : Mme Lajoie.

Mme Lajoie (Geneviève) : Bon matin. Justement, on voit qu'il s'agit un peu d'une faille dans l'armure de la CAQ. Est-ce que ça vous encourage à ne pas lâcher le morceau et à continuer, justement, de ne pas lâcher le morceau, finalement?

Mme Massé : Honnêtement, Mme Lajoie, la raison pour laquelle, depuis déjà plusieurs mois, là, depuis le mois d'août, de mémoire, on demande une enquête sur l'ensemble… — c'est ça, hein, le mois d'août, je pense, au retour, août, septembre — on demande une enquête sur l'ensemble de la gestion, c'est parce qu'on pense que les Québécois et Québécoises sont en droit de savoir qu'est-ce qui s'est passé et comment ça s'est passé. Le petit épisode qu'on a qui concerne les CHSLD de ce grand film qu'est la gestion de la pandémie nous démontre incohérence, nous démontre une chose et son contraire, et, dans ce sens-là, il me semble que les Québécois et Québécoises sont légitimes d'avoir la vérité sur l'ensemble de ce grand film qu'est la gestion de la pandémie.

Mme Lajoie (Geneviève) : Justement, il s'agit d'une faille. Mais est-ce que, selon vous, le gouvernement Legault a d'autres failles que vous entendez exploiter?

Mme Massé : Je ne le sais pas. Vous parlez de faille. Ce que je vois depuis... Hein?

Une voix : ...

Mme Massé : Oui, c'est ça, l'éducation, les CPE. Tu sais, les parents, par exemple, actuellement, appuient largement, soutient les travailleuses en service de garde, et le gouvernement dit : Oui, mais les parents n'aiment pas beaucoup ça parce que ça a des impacts. Non, attendez, ce n'est pas ça qu'on entend. Ça fait que... est-ce que c'est une faille dans votre définition? Je ne le sais pas.

Moi, il y a une autre grande faille importante où les Québécois et Québécoises, particulièrement la jeune génération qui va vivre les impacts de ça, ne sont pas dupes, c'est la question des changements climatiques et du réel engagement de l'État à faire tout ce qui est en son pouvoir pour faire que 2040‑2050 ne soit pas dramatique pour la jeune génération. Je trouve que ça, c'est une autre petite faille.

La Modératrice : On va passer en anglais avec Mme Senay.

Mme Senay (Cathy) : Oui. Bonjour, Émilise. I just would like to have my first question in English, and then I'll follow up in French because I have more details that I want to clarify with you. How do you feel, personally, with the death of Mr. Genest? We've been seeing you so many times talking about this and denouncing the situation in Abitibi with this break of services. So, how do you feel, personally, as an MNA, with this death?

Mme Lessard-Therrien : I feel very sad, of course, for the family. Sincerely, I feel abandoned, abandoned by this Government. I'm here since a year, and you just said it, to say : Hey! it's terrible what happens in my region, we miss people to have our health services, and they did nothing. And Christian Dubé was in my region a month and a half ago, and he still has empty hands, no plan for l'Abitibi-Témiscamingue. It's terrible. And I feel really abandoned by this Government.

Mme Senay (Cathy) : …the head of the Health Agency said, in a letter, a press release : The coroner is not going to investigate. But you're going in the same direction than the mayor of Senneterre, you want the coroner to investigate.

Mme Lessard-Therrien : Of course. We have a lot of questions. What happens if the «ambulance»…

Des voix : The paramedics.

Mme Lessard-Therrien : …the paramedics was there? The CISSS said : There will be another paramedics because, if the one already there is gone, we need another one. And there wasn't another paramedic in the night of «mardi à mercredi». The paramedics need to come from Barraute. It's 30 kilometers. And those paramedics are not sit in their car waiting for a call, they are at home, and then they have a call and they go to the vehicle, so it's long. And then, what happens if the paramedics goes directly to Amos, to the good specialist? Maybe Richard Genest would be still alive. So, we have a lot of questions. We need answers.

Mme Senay (Cathy) : This is my last clarification that I want to ask you. I'm looking at the map. I mean, how come we went… so Barraute, Senneterre, Senneterre, Val-d'Or, Val-d'Or, Amos?

Mme Lessard-Therrien : Yes. It's a triangle. Yes, it's incredible. But, since Senneterre is closed the whole night, the directive is : You go to Val-d'Or. That's it. This is a problem. This is a problem. And probably, if… well, we don't know, but if Senneterre were opened, probably the doctors said : Hey! This specialist is only in Amos, in Abitibi-Témiscamingue, go straight to Amos. So, that's why we want the coroner.

Mme Greig (Kelly) : Do you have a feeling… if this was, to say, happened closer to a big city, I mean, I feel like it would be a different response, people would be so outraged. They are still outraged. Do you feel like it's inequal, people who live far from big cities like Montréal, Québec, wherever, like in your region?

Mme Lessard-Therrien : Of course. We talk about Senneterre, but we could talk about the women in Témiscamingue. For seven months, they needed to go to Rouyn-Noranda to give birth. And you saw the weather last week in my region, I mean, I get in the ditch because of the snow. And these factors are not counting in the paper of the minister, and they ask us to do all this distance with moose on the road, with the snow, with the dark, with the big van, with everything that put sometimes our life in danger. And this doesn't count anywhere. We are stuck with this distance. So, when you close Senneterre and the next emergency is 70 kilometers far way, it's…

Mme Greig (Kelly) : Unequal.

Mme Lessard-Therrien : Totally.

Mme Greig (Kelly) :OK. Thank you.

Mme Lessard-Therrien : Thank you.

La Modératrice : En terminant, Mme Fletcher.

Mme Fletcher (Raquel) : Good morning. I don't know if you want to answer my question, maybe Manon Massé wants to answer. We're just looking at polls, and new poll that has come out, and, given everything that has happened around CHSLDs and, you know, closing the ERs, and stuff as well, are you surprised to see that public support hasn't wavered for the CAQ?

Mme Massé : If I what?

Mme Fletcher (Raquel) : Are you surprised to see that there is still… the public support hasn't gone down for the CAQ?

Mme Massé : I mean, it's a poll. You are the one who can have an analysis on it. But what I know, when I'm on the field with people, when we receive phone calls from our «concitoyens», the question about how this Government takes in charge the pandemic situation, it's none «satisfaisant.» So, this is what I feel on what I receive on the field.

La Modératrice :Last question.

Mme Fletcher (Raquel) : …about the pandemic, is it the CHSLDs or…

Mme Massé : Not only CHSLDs, of course, because, for the moment, this is what we are talking about. But I can remember, a couple weeks ago, a couple months ago, we're talking about schools, a couple of months ago, we're talking about the «l'équipement de protection individuel», the N95 masks, you know? So, in all these moments, people called at our office and said to us : Something not going good in that system. So, that's why we ask to have a public inquiry on all the situations of the «urgence sanitaire».

Mme Fletcher (Raquel) : Yes.

La Modératrice : Merci beaucoup.

(Fin à 8 h 30)