(Treize heures seize minutes)
Mme Montpetit : Alors,
bonjour. On vient de terminer la première de six heures de crédits avec le
ministre de la Santé et des Services sociaux, M. Dubé. Bien, force est de
constater que ce qu'on avait anticipé arrive. Le ministre n'a aucune réponse à
aucune des questions qu'on lui pose pour le moment.
Je rappellerai qu'on a fait une demande il
y a plus de deux semaines pour que l'ex-ministre de la Santé, Mme Danielle
McCann, et son sous-ministre, M. Yvan Gendron, participent à l'exercice
justement pour être certains d'avoir des réponses à nos questions. On se
rappellera que le premier ministre a non seulement délogé de ses fonctions
l'ex-ministre de la Santé, Mme McCann, mais également son sous-ministre. Ils ne
sont plus là.
On a toujours évoqué le fait qu'il y avait
deux raisons à cette situation-là. Le premier ministre a pris la décision soit
parce qu'il trouvait que la ministre et son sous-ministre n'avaient pas rempli
le contrat qu'ils devaient faire, n'avaient pas été à la hauteur pour la crise,
soit qu'il voulait éviter justement qu'ils répondent à des questions
embarrassantes à la veille des crédits. On se rappellera que ça a été fait justement
juste avant les crédits. Et c'est la raison pour laquelle on a fait une
demande, dans une situation exceptionnelle, de s'assurer justement que ces deux
personnes soient présentes pour répondre à nos questions. On n'a même pas reçu
de réponse, à l'heure actuelle, de la part du ministre de la Santé ni de l'ex-ministre
de la Santé. Mais force est de constater qu'elle n'est pas là, que son sous-ministre
n'est pas là, que le ministre est incapable ou ne souhaite pas répondre aux questions.
Et donc c'est un exercice extrêmement
fâchant pour le moment. Et le fait de ne pas avoir de réponses à ces questions-là,
dans un exercice démocratique, c'est inacceptable, complètement inacceptable.
Le ministre n'est pas capable de nous répondre à des questions fondamentales, à
savoir est-ce qu'il y a eu des rencontres avec des approvisionneurs au mois de
janvier qui auraient fait la demande d'avoir du matériel supplémentaire dans la
réserve stratégique de matériel du Québec. On n'a pas de réponse à cet effet-là
à l'heure actuelle. Il dit qu'il ne sait pas. Il n'a pas accepté non plus de
permettre à son directeur de la santé publique, M. Horacio Arruda, qui
participe aux crédits, de répondre. Je suis certaine qu'il aurait pu avoir des
réponses pour nous.
Ce que l'on souhaite, c'est que la
dynamique change pour les cinq prochaines heures de crédits que l'on a. On
souhaite avoir des réponses précises de la part du ministre. Il joue à un jeu
dangereux d'acheter du temps comme ça et de ne pas répondre aux questions. On
lui a bien demandé d'aller se préparer, d'avoir des informations, des dates,
des chiffres avec lui pour s'assurer qu'on puisse faire notre travail d'élus et
qu'on puisse, tous ensemble, préparer le Québec à une deuxième vague éventuelle
de la pandémie. Merci.
Le Modérateur
: Des
questions?
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Bonjour, Mme Montpetit.
Mme Montpetit : Bonjour.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Je veux être certaine d'avoir bien compris
l'exemple dont vous avez parlé. Il y a un CHSLD qui a écrit au P.D.G., la
correspondance que vous aviez. Est-ce que le CHSLD a manqué de matériel ou
est-ce qu'il prévoyait en manquer?
Mme Montpetit : Le CHSLD dont
il est question… Puis la raison pour laquelle j'ai mentionné cet exemple… Ce n'est
pas la première fois que vous m'entendez dire, depuis le mois de mars, qu'il y
a une déconnexion entre ce que le premier ministre répète sur la place publique
et ce qui se passe sur le terrain. On l'a entendu à plusieurs reprises dire :
On a amplement de matériel pendant la crise, alors que, quelques jours plus
tard, je le mentionnais tout à l'heure, deux jours plus tard, il allait dire finalement
qu'on avait une réserve pour seulement trois à sept jours. Depuis, il s'est
contredit à plusieurs reprises, mais il a fait plusieurs déclarations en disant :
Bien, dans le fond, la pandémie, elle est due au fait que les travailleurs ne
savaient pas qu'ils devaient porter le matériel, alors qu'il n'y en avait pas,
du matériel. Hier, il a répété qu'il n'y avait jamais eu de pénurie de
matériel, il n'y en avait jamais manqué, et que tous les CHSLD qui avaient levé
la main en avaient eu dans les 24 heures.
L'exemple que je donnais tout à l'heure, c'était
un CHSLD qui s'est retrouvé exactement dans cette situation-là, qu'il manquait
de matériel et il devait s'en faire livrer. Il faut comprendre qu'il y avait
des ententes entre les CIUSSS et certains CHSLD pour faire des livraisons de
matériel. La livraison n'a pas été faite. Ils n'ont pas été avertis 24 heures
ou 48 heures à l'avance. À 18 heures, ils devaient avoir une livraison. Ils
n'ont pas eu la livraison pour du matériel qui était nécessaire pour faire le
shift de soir et de nuit. Et la réponse…
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : ...de 24 heures?
Mme Montpetit : Bien, ce qui
s'est passé, en fait, c'est que le CHSLD…. Moi, j'ai même fait affaire avec eux.
On a dû faire des appels à des entreprises privées. On a multiplié les appels.
On a dû faire des appels à d'autres CHSLD pour qu'ils puissent prêter du matériel.
Mais le fait est que, quand ils ont demandé du matériel au réseau de la santé,
au CIUSSS, on leur a répondu : Il n'y a pas de matériel pour vous.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Le premier ministre a dit qu'il n'y avait pas
de CHSLD qui avait manqué de matériel pendant plus de 24 heures. Ça
demeure vrai parce que ce CHSLD là n'en a pas manqué pendant plus de
24 heures.
Mme Montpetit : Ce qu'il a
dit, le premier ministre, je vous réfère à sa déclaration hier durant les
crédits, il a dit : Tout CHSLD qui a levé la main a reçu du matériel du
réseau. Dans cet exemple-là, c'est un CHSLD qui a fait une demande bien précise
au réseau et qui s'est fait répondre : Je n'ai pas de matériel à vous
donner, et qui s'est fait mettre devant le fait accompli, ce qui été une situation
justement qui a été extrêmement difficile, qui aurait pu se retrouver dans une
situation où il n'y avait pas de matériel pour les... Ils se sont retrouvés
dans une situation où ils manquaient de matériel pour les employés.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Je comprends que la situation a dû être
difficile, là, mais on a fini par en trouver dans les 24 heures, du
matériel. Vous avez parlé d'un mensonge du premier ministre. C'est exact, en
fait, ce qu'il a dit, parce qu'il y en a eu dans les 24 heures, du
matériel.
Mme Montpetit : Oui, je le
répète, ce que j'ai dit, c'est que c'est faux, ce qu'il a dit. C'est faux. Il a
dit que le réseau fournissait du matériel dans les 24 heures quand un
CHSLD levait la main. Le CHSLD dont je vous parle a fait affaire avec des
entreprises privées à deux heures d'avis. Ce n'est pas une façon de
fonctionner. Le réseau, le ministère de la Santé, le gouvernement a une responsabilité
d'assurer la sécurité et la santé de ses employés. Quand il y a une entente qui
est faite : À 18 heures, vous allez avoir du matériel de protection
pour la nuit, et qu'on dit à un CHSLD : La livraison ne sera pas faite,
débrouille-toi, bien, si c'est ça, la façon dont on souhaite fonctionner au Québec,
bien, il ne faut pas se surprendre qu'il y ait eu des problèmes et qu'il y ait justement
eu de la pénurie sur le terrain.
Moi, je peux vous le dire, j'y suis allée,
en CHSLD. Je l'ai vécu. Il y avait de la pénurie. Il y avait du
contingentement. Les jaquettes étaient accrochées. Il fallait partager des
jaquettes, ce qui ne fait aucun sens, dans un contexte de pandémie, de dire à
des gens : Vous allez utiliser la même jaquette pour entrer dans des zones
chaudes, dans des zones COVID. Donc, les employés, ils ont fait ce qu'ils
pouvaient, mais ils étaient contingentés dans le matériel.
M. Bellerose (Patrick) : La
demande du CHSLD a été faite à quelle heure? Pardon. O.K., à quel moment, la
demande du... Vous dites : Le matériel devait rentrer à 18 heures, mais
la demande a été faite à quelle heure? Et est-ce qu'il y a du matériel du
réseau public qui a finalement entré au bout de 24 heures, 48 heures?
Mme Montpetit : L'heure
exacte... Dans le fond, c'est une entente, hein? Pendant la pandémie, les CIUSSS
avaient une responsabilité d'acheminer du matériel vers les CHSLD. Donc, la
demande, à 18 heures, il était déjà prévu qu'il y ait du matériel. Ce
n'est pas une demande préalable qui a été faite, juste pour clarifier.
M. Bellerose (Patrick) : Dans
les 24 heures, c'était livré? Donc, je veux savoir est-ce que la demande
avait été faite 24 heures auparavant, et ça n'a pas été livré, ou si ça a
été fait dans la journée et qu'à 18 heures...
Mme Montpetit : Bien, je vais
juste récapituler, comme cet élément-là a l'air de vous intéresser. Non, non,
il n'y a pas de souci, mais ce n'est pas une nouvelle information, hein? Juste
pour que vous le sachiez, c'est une information qui a déjà été même publiée
dans les médias, là, juste pour qu'on reparte tous du même pied. C'est pour ça
que j'étais même un... Ce qui me... La raison pour laquelle je le mets de
l'avant, c'est que le premier ministre multiplie les déclarations qu'il fait
sur la place publique en blâmant les travailleurs de la santé de ne pas avoir
porté des masques, alors qu'il y a une situation... Vous pouvez demander aux travailleurs
de la santé, ils vont tous vous le dire, il y a eu pénurie de masques et il y a
eu du contingentement aussi de matériel et de jaquettes.
La situation à laquelle je vous réfère,
c'est qu'il y a une entente qui est faite. Ce n'est pas une demande, là, du
CHSLD. Il y a une entente où il doit recevoir du matériel à 18 heures pour son
chiffre de soir et il n'a pas eu de livraison. La réponse du P.D.G. a été :
J'ai du matériel juste pour mes hôpitaux puis, quand j'en recevrai d'autres, je
pourrai vous le livrer. À votre question : Est-ce que le réseau public en
a envoyé à ce CHSLD là dans les 24 heures?, la réponse est non. Donc, c'est ça,
la situation.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Le privé, donc, s'est substitué au public.
C'est ça qui est arrivé?
Mme Montpetit : Oui, exactement.
M. Bellerose (Patrick) :
C'est quel CHSLD, vu que c'est déjà de l'information qui est connue?
Mme Montpetit : C'est le CHSLD
Berthiaume-Du Tremblay. C'est une information qui est connue. Ils sont allés
dans les médias à l'époque. Et c'est une situation dont le cabinet du ministre
est au courant, du ministre de la Santé. Moi, j'ai eu des échanges avec son
directeur de cabinet. J'ai eu des échanges avec sa conseillère. Ils sont bien
au fait de cette situation-là.
J'essaie de... La raison pour laquelle je
le mets de l'avant, puis c'est ce que j'ai mentionné dans les crédits, la
confiance des travailleurs de la santé, elle a été ébranlée parce qu'à 13
heures le premier ministre refaisait des points de presse tous les jours en
disant : Je vous assure qu'il ne manque pas de matériel de protection, et
c'est faux. C'est faux. Les travailleurs de la santé vont pouvoir vous le dire.
Et il continue de multiplier ces déclarations-là qui changent un petit peu
chaque fois. On ne peut pas refaire l'histoire, là. Moi, je ne veux pas la
refaire, mais lui ne peut pas la refaire non plus, là. La situation qui s'est
passée, c'est celle-là. Et la raison pour laquelle on la met en lumière, c'est
qu'on veut avoir des assurances que la situation ne se reproduira pas dans une
deuxième vague.
Donc, on a posé une question très précise
au ministre, s'il peut nous confirmer qu'effectivement il y a eu une rencontre
en début d'année avec des approvisionneurs qui sont venus voir le ministère de
la Santé en disant : Nous avons des inquiétudes importantes sur le fait
qu'il y a une pandémie qui se profile et que la réserve stratégique de matériel
du Québec, elle n'est pas suffisante. Moi, ce que je demande au ministre de la
Santé, c'est qu'il nous confirme effectivement que cette rencontre-là, elle a
eu lieu, qui était présent et quelle a été la conclusion de la discussion.
M. Bellerose (Patrick) : …c'est
quel fournisseur qui s'est présenté?
Mme Montpetit : La conclusion
de la rencontre, c'est qu'il n'y a pas eu de commande. On est au mois de
janvier. On se rappellera que l'Alberta a commandé en décembre, que la
Colombie-Britannique a commandé son matériel en janvier et que le Québec a fait
une commande à partir du 28 mars. Et, le 28 mars, c'est 500 installations dans
lesquelles il y a déjà une éclosion. 10 jours plus tard, on a 87 % des
CHSLD de la grande région de Montréal qui font face à la pandémie et qui ont
des cas de COVID.
Et c'est cette séquence-là sur laquelle on
souhaite avoir de la transparence pour pouvoir travailler pour la suite. Et là
on pose des questions sur la suite et on se fait aussi répondre des questions
un peu évasives. Je ne sais pas si vous avez entendu les questions. Nous, ce
qu'on leur demande de savoir, c'est comment exactement ça a été prévu, le
nombre de matériel par travailleur de la santé pour s'assurer que la situation
ne se reproduise pas. Et je me questionne beaucoup, puis on va pouvoir
continuer cet après-midi dans les échanges… mais sur la réponse qui a été faite
par le ministre, de dire que sa projection, elle est faite sur un scénario qui
est celui du printemps. Quand on regarde l'histoire épidémiologique, les
deuxièmes vagues, les troisièmes vagues, elles sont plus fortes que les
premières vagues.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Est-ce que vous avez la confirmation que cette
rencontre-là a eu lieu, que des fournisseurs ont fait cette demande-là? Est-ce
que vous cherchez, en fait, à confirmer l'info ou est-ce que vous l'avez déjà?
Mme Montpetit : On cherche à
confirmer l'information. Nous, on a nos sources qui nous disent que c'est
arrivé. Mais là le ministre n'a soit pas l'air au courant, soit il n'a pas posé
la question, soit il ne veut pas nous répondre. Et on aimerait ça que son
directeur de la santé publique puisse nous répondre, ou son sous-ministre aux approvisionnements.
Mme
Sioui (Marie-Michèle) : Qu'est-ce que ça changerait, pour vous puis
pour les travailleurs de la santé, je présume, si le ministre ou le premier
ministre reconnaissait qu'il en a bel et bien manqué, du matériel?
Mme Montpetit : Bien, ce que
ça changerait… Premièrement, comme je vous dis, il y a une question de
confiance. Il y a vraiment une question de confiance. Je pense que ce serait un
baume aussi pour les travailleurs de la santé qui ont fait un travail extraordinaire
et qui ont dénoncé à plusieurs reprises cette déconnexion. Mais, pour pouvoir
travailler dans un contexte d'une possible deuxième vague qui pourrait peut-être
être plus importante, si la relation de confiance n'est pas là avec les travailleurs
de la santé et si la notion de transparence, elle n'est pas là, ça va être
problématique. En temps de crise, là, ces deux éléments.. Puis je vais rajouter
la cohérence aussi qui n'a pas été au rendez-vous de la première vague, là. Transparence,
cohérence puis confiance, je pense que ça, c'est fondamental pour la suite des
choses.
Et encore tout à l'heure le ministre… Qu'est-ce
que ça changerait… Le ministre, tout à l'heure, nous a répondu : Personne
ne pouvait prévoir avant le mois de mars qu'on aurait besoin de matériel. S'il
nous confirme que la rencontre a eu lieu et que des approvisionneurs sont venus
le rencontrer pour lui dire qu'on devait renflouer la réserve stratégique,
bien, ça aussi, ça va démontrer que… Quand il dit : Personne n'avait
prévu, bien, la Colombie-Britannique l'avait prévu, l'Alberta l'avait prévu. Il
y a plein d'autres provinces qui l'avaient prévu.
Donc, ça, c'est pour rétablir les faits. On
n'essaie pas de refaire l'histoire. On essaie de clarifier et de confirmer
certains faits dans la suite des choses. Et après ça ça va nous permettre de
travailler aussi pour l'automne, là, parce que, comme je vous dis, là, il
repart d'un scénario où ce serait la même chose. Qu'est-ce qui va se passer
si... On va être dans un scénario différent.
M. Bellerose (Patrick) :
…est cette déconnexion que vous voyez entre le message du gouvernement et ce
qui est arrivé sur le terrain?
Mme Montpetit : Bien, écoutez,
il y a une question fort pertinente qui a été posée par le chef de la deuxième
opposition hier quand il a souligné le fait que la cellule de crise n'était pas
à Montréal. Je vous rappellerai, ça a pris, vous vérifierez la date, deux mois
ou trois mois avant que le premier ministre se rende à Montréal, dans
l'épicentre de la crise, la même chose pour son directeur de la Santé publique.
Donc, la déconnexion, elle est relativement
facile à expliquer. Quand il y a des inondations, on va sur le terrain puis on
va constater ce qui se passe. Bien, quand il y a une pandémie puis que
l'épicentre, c'est à Montréal, dans la grande région de Montréal, bien, être à
trois heures de là... Ni le premier ministre ni son directeur de la Santé
publique ne s'est déplacé. Ça a pris à peu près le même délai avant qu'il nomme
sa ministre responsable de Montréal pour coordonner... Là, je dis trois mois,
mais c'était peut-être quatre, ça aussi, là, je n'ai pas tous les chiffres. Vous
les revérifierez. Mais c'est très, très, très explicable, là, cette
déconnexion-là, quand on n'a pas les pieds dans l'épicentre.
Et l'inquiétude qu'on a, c'est de s'assurer
que le Québec soit prêt pour cette deuxième vague là. On souhaite tous qu'elle
soit moindre. On souhaite tous qu'elle n'existe pas. Mais, si elle devait
arriver, il faut s'assurer... Il n'y aura pas de deuxième chance, là. La
première fois, on peut comprendre qu'il y a des éléments qui pouvaient ne pas
être contrôlés. Ceci dit, il y a eu beaucoup d'improvisation et énormément de
ratés. Bien, il faut s'assurer que ça ne se reproduise pas.
Et moi, j'essaie de regarder vers l'avant.
Mais, pour regarder vers l'avant, encore faut-il comprendre ce qui s'est passé,
où ont été les écueils. Et ce qu'on constate, c'est que le ministre, à l'heure
actuelle, soit il ne veut pas nous répondre soit il n'a pas posé des questions
fondamentales. Et poser des questions sur la réserve stratégique de matériel,
ça m'apparaît fondamental quand on arrive comme ministre de la Santé en pleine
pandémie.
M. Bellerose (Patrick) :
...sur le mandat de la Commissaire à la santé qui… Êtes-vous confiante que la
Commissaire à la santé a tous les pouvoirs et l'indépendance nécessaires? Et
qu'est-ce que vous pensez du mandat de la commissaire, qui semble être plus sur
les questions systémiques, disons, que sur des cas précis?
Mme Montpetit : Bien,
écoutez, la commissaire n'a rien publié depuis son arrivée en poste. C'est la
première chose que j'aimerais vous dire. Deuxièmement, le fait que le rapport
est prévu pour 2021... J'aurais souhaité qu'on ait, à la limite, un rapport
intérimaire peut-être en décembre, qu'on s'assure aussi que ledit rapport soit
déposé à l'Assemblée nationale — ça, pour moi, c'est fondamental — et
qu'il ne passe pas que par les mains du ministre ou du premier ministre, qu'il
soit déposé en même temps pour tout le monde à l'Assemblée nationale. Ça, c'est
extrêmement important aussi.
Une fois qu'on a dit tout ça, j'espère
qu'elle aura toute l'indépendance et toute la liberté de mener l'enquête
qu'elle souhaite. Et le mandat est très large, peut-être pas assez précis,
justement, parce que ce que l'on souhaite voir exactement, c'est les ratés
qu'il y a eu. Il y a des milliers de personnes au Québec qui ont vu un proche
décéder durant... je veux dire, je dis vu, mais qui ont eu un proche et qui ne
l'ont pas vu, qui n'ont pas pu l'accompagner, c'est certainement la pire façon
de perdre quelqu'un, et qui ont droit à des réponses précises. Et il faut
s'assurer que cette enquête-là, justement, s'il y a enquête, puisse justement
arriver à donner ces réponses-là.
Merci. Bonne journée.
(Fin à 13 h 34)